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FLORE DE VIRGILE.
NT /FLORT DE VIRGILE
OU
NOMENCLATURE
METHODIQUE ET CRITIQUE
DES PLANTES,
FRUITS ET PRODUITS VÉGÉTAUX; MENTIONNÉS
DANS LES OUVRAGES DU PRINCE DES POËTES LATINS:;
TRAVAIL INSÉRÉ DANS LE TOME VIII DE VIRGILE DE LA COLLECTION DES CLASSIQUES, DÉDIÉE AU ROI;
Par A. L. A. FÉE,
LA | PHARMACIEN, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES.
LIBRARY NEW YORK BOTANICAL GARDEN PARIS, ; DE L'IMPRIMERIE DE P. DIDOT, L'AINÉ.
M DCCC XXII.
FLORE DE VIRGILE,
"OÙ
CATALOGUE RAISONNE DES PLANTES :
CITÉES DANS SES OUVRAGES.
Les prestiges des arts, le tumulte des cités, peuvent avoir leur attrait momentané; mais 1ls ne remplissent la vie que du commun des hommes. Une ame sensible, une imagi- nation féconde, ont besoin du spectacle de la nature: aussi tous les grands poëtes ont-ils cherché le séjour de la cam- pagne. Virgile sur-tout, qu'on avait surnomme la vierge; Virgile, à qui tous ses amis décernèrent, par la bouche d'Horace, cette simple louange, optimus; Virgile pouvait-il ne pas aimer les champs! Il y passa doucement sa vie; et la faveur d’Auguste, et la gloire dont il jouissait à Rome, ne l’attirèrent jamais que par moments dans cette capitale du monde.
Aucun poëte n’a parlé des plantes avec autant de détail et d'intérêt. Il s’y arrête avec complaisance; on dirait qu'il les décrit avec amour. Ses Bucoliques et ses Géorgiques en nomment un si grand nombre, qu'une Flore de Virgile, bien exécutée, dit suffire à lintélbtadon sé toute té botanique des poëtes latins.
Ce travail, généralement desiré , n’avait point encore été sérieusement entrepris. Beaucoup d observations utiles res- taient isolées dans des ouvrages chers et peu répandus. Plusieurs points n'avaient jamais été traités d’une manière
#4
6 FLORE
satisfaisante. Un auteur seul avait jeté sur ces matières plus de jour que les autres; sans nous astreindre à le suivre servilement, nous avons trouvé en lui un guide utile; et nous nous plaisons à reconnaître tout ce qu'il nous a prêté de secours. Martyn, car c’est de lui qu'on parle ici, a ras- semblé des faits importants, et souvent il en tire des induc- tions heureuses. Mais il est diffus, peu méthodique, et son travail n’embrasse que les Géorgiques. C’est, d’ailleurs, un inconvénient, pour son commentaire, de n'être pas écrit en latin, ou en francais, dans l'une des deux langues qui sont universelles en Europe.
Nous sommes fâchés d’avoir si souvent combattu Spren- gel, botaniste allemand d’une érudition immense, qui a consacré à la Flore de Virgile un chapitre de son Historia rei herbariæ, ouvrage important malgré ses défauts, et dont nous préparons en ce momentune traduction, rectifiée par des notes. L'examen attentif que nous avons dû appor- ter à son travail, nous y a fait découvrir plus de négligences et d’erreurs que nous ne l’aurions pensé. Ses fragments d'Antiquités botaniques, composés avec moins de négli- sence, nous ont guidés sur quelques points.
Les gens instruits savent assez combien il est difficile de préciser une plante sur une description poétique, sur une simple épithéte, quelquefois sur un nom. Nous avons cherché à faire jaillir, soit du texte même et des circon- stances concomitantes, sait de la comparaison des passages analogues d'auteurs anciens, le plus de lumière possible. Mais, loin de présenter des assertions trop absolues, nous sommes, en général, restés dans les bornes d’un septicisme dont nous espérons qu’on nous saura gré.
L'avantage du lecteur nous étant plus à cœur qu’un vain étalage de science, nous nous sommes bornés à l’ordre alphabétique, distribution un peu vulgaire, mais simple et commode; et nous avons rejeté à la fin de notre travail
# | DE VIRGILE. ;
ss
une classification destinée à satisfaire les personnes plus difficiles. Cette classification sera suivie d’une table latine des genres, qui établira la concordance synonymique entre les auteurs grecs et latins.
Après les citations du texte et la synonymie grecque, la nomenclature botanique que nous avons placée la première est toujours celle qui se rapproche le plus des expressions de Virgile, n'importe à quel auteur elle appartienne. Ce moyen établit souvent une connexité qui raméne natu- rellement, par la tradition, à une nomenclature plus mo- derne. Toutes les fois que cela nous a été possible, nous avons donné les noms linnéens, et, à leur défaut, ceux des auteurs les plus célébres de notre temps.
Obligés, pour l’exactitude synonymique, de remonter aux origines des mots, et de discuter des questions d’éty- mologie souvent épineuses, nous y avons apporté plus de soins, et, nous osons le dire, plus de critique qu'on n’y en met communément. Dans cette utile partie de notre tra- vail, nous nous sommes aidés de l'avis de personnes ins- truites, et sur-tout des conseils d’un jeune et docte littéra- teur, M. Guerrier de Dumast, dont le public connaît prin- cipalement le talent poétique et les vastes connaissances en archéologie, mais à qui l'étude de la botanique et celle des langues orientales ont aussi servi de délassement, et
que nous louerions davantage, si nous n'avions à ménager,
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dans le savant, la modestie de l'ami.
On s’apercevra sans peine que nous n’avons pas cherché à tout dire. Il eût été facile d'amener, à propos des plantes virgiliennes, toute la botanique des anciens, leur agricul- ture, leur économie rurale. Tel n’a point été notre but. Avares de développements inutiles, nous nous sommes bor- nés à peu de mots; ou si parfois il nous arrive de nous étendre, c’est pour rétablir quelque fait, dissiper quelque erreur, motiver enfin notre opinion. Une concordance sy-
* *
8 FLORE 3 nonymique non raisonnée eût aussi fait naître trop peu de confiance, et présenté trop peu d'intérêt.
Telle qu’elle est, notre Flore de Virgile peut rendre ser- vice aux amants des muses latines, fixer souvent leurs in- certitudes, rétablir la fidélité du paysage, et combler un vide que les dictionnaires étaient insuffisants pour remplir. Qui ne sait, en effet, que depuis le seizième siécle, époque où l’on détermina le sens des noms latins des plantes, d’après les conjectures, quelquefois précipitées, des restau- rateurs de la botanique; qui ne sait, disons-nous, que, de- puis lors, tous les lexicographes se sont bornés à se copier servilement les uns les autres?
Dans ce travail, hérissé de difficultés, et qu’on doit re- garder comme nouveau, il nous reste à réclamer l’indul- gence des bons esprits. Nous recevrons, avec un plaisir mêlé de reconnaissance, les avis qu’on pourra nous adres- ser : heureux d'apprendre les fautes où notre zéle n'aura punous empêcher de tomber, et d’être mis à portée de les réparer dans des ouvrages ultérieurs!
© DE VIRGILE. 9
BR ARR RAR ARR RAR RAR ARR ARE RSR ARR RL AU AU RAR RARE RON OR A MUR ARR AR RUN
À.
ABIES. Mogtana. — Nigra.
æ Populus in fluviis, ABTES IN MONTIBUS ALTIS. Ecr. VIE, 66. EP RE PENE Et casus ABïES visura marinos. Grorc. IL, 68. REC RE T 1 dre mes ts Uuidique colles
Inclusere cavi, et NiGRA nemus ABIETE cinqunt. . Ex. VTIE, 590.
Elérn des Grecs (Hom. Iliad. z, 287).
Abies pectinata (Décand. FI. Fr. 2063).
Pinus Picea (Linn. gen. 1456) (x).
En italien, 4beto (2).
Le pr.
Le sapin se plaît sur les hautes montagnes, in montibus altis ; 4 c'est l'un des plus grands arbres dre ; son bois est très propre, à cause de sa légè èreté et de sa nature résineuse, à servir à la construction des vaisseaux.
Le sapin a dû l'épithète de nigra à la couleur sombre de son feuillage. Nos poëtes français disent aussi les noirs sapins.
ACANTHUS. Mollis. — Ridens. —— Flexus.
Et mozzr cireum est ansas amplexus ACANTHO.
Eco. III » 45. Mixtaque RIDENTI colocasia fundet AcaNruo. 10:30. e RMS Aut FLEXI facuissem si ACANTHI.
GEoRG. IV, 123.
(1) Nous employons la 8° édition du Genera plantarum (Francfort, 1791).
(2) Nous ne citerons que rarement les langues étrangères, et seulement pour établir la tradition nominale, quand ce fait pourra donner plus = certitude à la détermination d’une plante.
10 FLORE + , Ille comam morts jam tum tondebat AcANTRr. Gzsorc. IV, 137.
En grec, À #00 JÉVOS puæz0Y.
Acanthus pæderos, seu melamphyllum (Plin. lib. XXIX, cap. 22).
Acanthus sativus, velmollis Virgilii (C. Baub. Pin. 383).
Acanthus mollis (Linn. gen. 1065 ).
En italien, Acanto.
Acanthe-brancursine.
Les botanistes ont donné à cet Æcanthus le nom spécifique de mollis, pour le distinguer de l'acanthus aculeatus et crispus de Pline, Acanthus spinosus des modernes.
Le mot acanthus vient du mot grec &xu0+, Spina, où l'on retrouve le radical ac, qui signifie pointe en celtique. Les An- ciens avaient appliqué ce nom d’acanthus à plusieurs plantes épineuses, notamment aux chardons.
Par les épithètes mollis et flexus, Virgile a voulu exprimer Ja nature particulière des feuilles, qui sont flexibles , et douces au toucher. L’adjectif ridens s'applique à leur forme, qui les a fait choisir pour orner les chapiteaux de l'ordre corinthien, le plus élégant de tous les ordres d'architecture.
Quelques savants ont prétendu que l'acanthus mollis du vers 137 du IVe livre des Géorgiques n'était pas le même que celui des autres passages ; s'appuyant du sens de la phrase : « Et lors- que venait le premier printemps, 1l émondait ses acanthes flexi- bles »; ce qui ne peut, suivant eux, s'entendre que de quelque espèce d'arbre. Mais Pline le jeune dit (1) que les Romains dé- coraient les allées couvertes de leurs jardins avec l’acanthe, espéce qu'on ne peut méconnaître aux épithètes de lubricus et de flexuosus; et lon ne voit pas qu'il soit étrange de donner à une plante flexible, et non arborescente, telle forme qu’on de- sire, soit en la liant avec de l’osier, soit en la taillant pour lui ôter le superflu de ses feuilles, afin qu'elle puisse mieux s’ali- gner en bordure (2).
(1) Plin. jun. Epist. V, 5. (2) Consultez Mathiole sur Dioscoride, liv. HE, ch. 17.
LA
® AU s : DE VIRGILE. 11 On trouve l’acanthe dans les prés des provinces méridio-
nales de France, et en Italie. .
ACANTHUS. Semper frondens.
sosie else Et baccas SEMPER FRONDENTIS ACANTHI. GEorG. Î, 119. Âxaxia; Axa Goabtn ; (Dioscorid. lib. X ) Cap. 1 19 jE Àzxa00: ; (Theophr. IV, cap. 3). Spina Æqyptiaca? (Plin. lib. XXI, cap. 12). Acacia vera? (Wild.).
L’Acacia à la gomme?
Martyn croit que l’acanthus semper frondens de Virgile doit être rapporté au Mimosa nilotica de Linné, Acacia vera de Willdenow ; et Sprengel se range à cet avis, qui n'est point le nôtre.
Le Mimosa nilotica, Acacia à la gomme arabique, est un arbre toujours vert; il ne porte pour fruit qu’une gousse lon- gue, qui n est nullement succulente, et que Virgile n’eût point appelée une baye, bacca, sorte de fruit très différent, et très bien connu de notre poëte : baccæ sanguineæ ebuli, les bayes d’hièble; lauri baccæ, les bayes de laurier. (Voyez Ecl. X, v. 27, et Géorg. I, v. 306.) D'ailleurs dans le passage du II: livre des Géorgiques, il nomme l’acanthe avec plusieurs produc- tons précieuses, et dit : « L'Inde donne l’ébéne, l'Arabie l’en- cens; vous parlerai-je du baume, des bayes de l’acanthe tou- jours vert, des forêts d'Éthiopie qui donnent le coton ? » Il est évident que les bayes de l’acanthe de Virgile étaient un fruit estimé, qui, par son utilité et l'excellence de ses qualités, méritait d'être placé parmi les substances les plus recherchées des anciens ; tandis que la gousse de l’ Acacia vera n’est presque pot employée, si ce n’est comme un des succédanés de l'é- corce de chêne, dont elle a l’astringence.
L'acanthus semper frondens de Virgile est donc une plante arborescente, épineuse, qui garde ses feuilles, et dont les bayes ont des propriétés qui les rendent précieuses; sa patrie, qui n'est point indiquée par le poëte, devait être un payséloigné.
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12 FLORE Quel est cet arbre? Nous l’ignorons; et nous aimons mieux avouer notre ignorance, que d'élever des hypothèses aussi peu solides que celles des commentateurs qui nous ont précédés.
ACONITUM.
ALAN Nec miseros fallunt AconN1TA legentes. GEorc. I, 152.
Azcuroy des Grecs.
Aconitum Napellus. (Lainn. gen. 928).
En italien, Aconito.
L’Aconit-Napel.
Bien que, par le mot aconita, Nirgile ait voulu parler des poisons en général, il est certain néanmoins que l'aconitum des anciens était principalement le Napel, l'espèce la plus cé- lébre du genre. L'’Aconitum lycoctonum partageait cette célé- brité à un degré inférieur, cette plante étant beaucoup plus rare que la première.
ÆSCULUS. Voyez EscuLUs. ALGA. Pilis.
RAA des RP de ce DTOjEGIL VÉLIOR MEGA. Ecz. VIF, 42. Saxa fremunt, laterique inlisa refunditur 416.
Æx. VIE, 590. Doz0c (ro) des Grecs. Algæ steriles (Ovide ). Fuci species des modernes.
Algues.
Le mot alga ne désigne dans ce passage aucune plante en particulier. C’est à tort que Sprengel, qui, trop souvent, tranche les difficultés, voit ici le Zostera marina de Linné (Phucagrostis de quelques auteurs.) Les Latins entendaient par algæ toutes les herbes aquatiques qui, vivant dans les eaux, sont rejetées, projectæ, sur les rivages. Telles sont, pour les eaux douces,
DE VIRGILE. 13
les Conferves, les Potamogétons, les Naïades, etc.; et pour les eaux salées, les débris de plantes marines, et notamment de Fucus. Ce qui prouve cette extension donnée au mot alga, c'est que, dans l Églogue VIT, la scène se passe au milieu des terres, et que, dans le VII: livre de l'Énéide, on parle d'un vaisseau qui fend les ondes : il est donc tour-à-tour question des algues d’eau douce et des algues marines. Les botanistes modernes ont admis pour la famille des Algues cette même division. ALLIUM. Fibris spissis. AzLra serpyllumque, herbas contundit olentes. Ecr. Il, 11.
Quatuor educit cum SPISSIS ALLIA FIBRIS. Mor. 88.
Zx6podoy des Grecs.
Allium sativum (Linn. gen. 557).
L’Ail cultivé.
Il n'est pas difficile de déterminer l'espèce botanique du genre Allium, dont il est question dans le passage cité. Ce ne peut être ni le porreau, ni l’ognon, dontle poëte parle ailleurs sous les noms de porrum et de cepa. L'allium de Virgile est doncl’Æ{lium sativum, ou du moins quelqu’une de ses variétés.
Par la qualification de spissæ, le poëte a voulu rendre la qualité des fibrilles qui adhèrent au corps de la bulbe. Ces fi- brilles, que l’on regarde comme les véritables racines des li- liacées, sont ordinairement assez grosses et fort tenaces dans les espèces du genre 4llium.
ALNUS. V'iridis. — Paludosa. — Levis.
Tum Phaethontiadas musco circumdat amaræ Corticis, atque 4 PROGERAS eriqit ALNOS. Ecz. VI, 63. Quantum vere novo viripis se subyicit ALNUS. Ecz. X, 74. Tunc ALNoS primum fluvii sensere cAvATAS. : Georc. [, 136.
14 FLORE
Fluminibus salices, CRASSISQUE PALUDIBUS ALNI Nascuntur. GEorcG. IT, 110. Nec non et torrentem undam Levis innatat ALNUSs.
Georc. II,451.
K#8p2 des Grecs (Hom. Odyss. E, 64, 239). Alnus viridis (Décand. FI. Fr. 2111). Betula viridis (Vi. FL. Daupbh. 4, p. 789). Betula Alnus (Länn. gen. 1419).
L’Aulne, variété &.
Bauhin est le premier qui ait indiqué, par une phrase bota- nique, la variété de ce bouleau, dont Villars a fait, depuis, une espèce: Alnus rotundifolia viridis glutinosa.( Pinax, 428, n° 1.)
L'aulne se plaît dans les lieux humides, dans les marais, à paludibus; ses feuilles sont du plus beau vert, virides; son bois, qui est léger, levis, étoit employé à la construction des petites embarcations. Son tronc, creusé, cavatus, suffisait même pour les remplacer, lorsqu'il avait acquis de grandes dimensions.
On voit, par le vers 63 de l'Églogue VI, que Virgile n’est pas d'accord avec lui-même sur le nom de l'arbre, en qui l'on suppose que furent changées les sœurs de Phaéton. Virgile désigne ici l’aulne; mais dans l'Énéide, livre X, vers 190, il indique, comme Ovide, le peuplier.
AMARANTUS.
Sans épithète, parmi les fleurs agréables. CuLex, 405.
Audpavroc des Grecs.
Amarantus panicula conglomerata(Baubh. Pin. 121,n°3). Celosia cristata (Linn. gen. 405).
En italien, 4maranto.
Le Passe-velours, l'Amarante.
La description que Pline donne de son amarantus, qui est aussi celui de Théophraste, ne permet pas de méconnaître le Celosia cristata, plante originaire d'Asie, mais cultivée dans les jardins d'Italie long-temps avant Virgile. Elle servait à faire
Li DE VIRGILE. 15
des couronnes en hiver; car elle peut conserver sa couleur 7
plusieurs années. {marantus, en grec äuéoavros, signifie qui ne
se flétrit point (1).
AMELLUS. Pratensis.
Est etiam FLOS IN PRATIS, CUi noMmen AMELLO
Fecere agricole ; facilis quærentibus herba :
Namque mo INGENTEM TOLLIT DE CESPITE SYLVAM,
ÂUREUS IPSE, SED IN FOLIIS, QUÆ PLURIMA CIRCUM
FuNDUNTUR, VIOLÆ SUBLUCET PURPURA NIGRÆ. Georc. IV, 271.
Âoip érruxoc des Grecs. (Dioscorid. IV, cap. 120). Aster Amellus. (Linn. gen. 1291). L'Aster de Virgile, l'Amelle.
L’amelle est l’une des plantes les mieux décrites de Virgile. Elle est fort commune en Italie, facilis quærentibus herba ; elle pousse d’une seule tige une foule de rejetons, ingentem sylvam uno de cespite ; son disque est jaune, flos aureus ipse; mais ses rayons sont pourpres, sed in foliis violæ sublucet purpura nigre.
Mathiole, dans ses Commentaires sur Dioscoride (2), est le premier botaniste qui ait désigné l'écrnp àrruxos comme étant l'amellus du poëte latin; Bodæus de Stappel, et, depuis, notre célébre Jussieu, ont fortifié cette opinion de la leur.
AMOMUM. Assyrium. — Tyrium,
Mella fluant illi, ferat et rubus asper amomuu. Ecr. III, 80. ...... ASSYRIUM vulgo nascetur AMOMUM. Ecz. IV, 25. Non thalamus ryrio fragrans adcepit amomo.
Cre. 512.
(1) Ce mot venant uniquement de gapairw, et la racine &ydos n'entrant point dans sa composition, on a tort de l'écrire par th, soit en français, soit en latin, comme le font des botanistes modernes.
(2) Comm. Mathiol. in Diosc. lib. IV, cap. 120.
16 FLORE Lle des Arabes. Avoyoy des Grecs (Diosc. E, 14). Amomum (Plin. lib. XIT, cap. 13). Amomum. racemosum ho. Encycl. tab. IL, fig. 2). L’Amome.
L'épithète d’assyrium, donnée par Virgile à l'amomum, a fort occupé lescommentateurs. Nous croyons qu'ils y ont atta- ché beaucoup trop d'importance. A l'époque où le poëte latin écrivait, la terre était mal connue, la navigation peu sûre, et les traditions mensongères : doit-on s'étonner que Virgile ait assigné pour patrie à l'amomum l'Assyrie au lieu de l'Inde, quand on saura que de nos Jours, où les sciences naturelles ont fait tant de progrès, nous ignorons encore l'origine d'une foule de substances fort usitées, telles que le kino, le bdellium, la myrrhe, la gomme ammoniaque, quiarrivent depuis plusieurs milliers d'années en Europe, sans qu’on puisse indiquer avec précision quel végétal les produit, et quel lieu les voit naître. D'ailleurs, Bauhin justifie Virgile, en nous apprenant que l'a- momum était fourni aux Romains par le commerce d’Assyrie, et que souvent les marchandises ajoutaient à leur nom celui de la province où on les achetait.
Il paraîtra peut-être curieux de faire connaître succinctement les diverses opinions des commentateurs sur l'amomum des Anciens.
Scaliger et Cordus prétendent que c'est la rose de Jéricho { Rosa hierichuntica de Bauhin, Anastatica hierocuntica de Linné, Bunias syriaca de Gærtner ).
Gessner, que c’est le poivre des jardins, Solanum bacciferum de Tournefort ( /nstit. p. 149).
Planche, dans son dictionnaire Grec-Francçais, ne regarde l'amomum que comme un fruit. Sans préciser l'arbre qui le pro- duit, il le croit originaire de l'Inde.
Césalpin croit qu'on doit voir l'amomum dans le Piper Cubeba.
Enfin, Plukenet etSprengel, que l'amomum n'est autre chose que le Cissus vitiginea.
Nous sommes fâchés de ne pouvoir nous ranger à l'une de
+ DE VIRGILE. Vu ces opinions, Mais nous ne croyons pas qu'on puisse mécon- naître l'Æmomum racemosum dans la plante de Virgile. I n'y a point, en effet, de raison pour la supposer différente de celle dont parle Pline, d'après Dioscoride, et dont on peut ire la description dans ces deux auteurs.
L'étymologie d’éoyoy se tire évidemment de l'homonyme arabe Llz, hhamäma (1); les anciens Arabes ayant été les pre- miers qui aient fait connaître cet aromate aux Grecs. Hhamäma peut à son tour n être qu un nom indien, devenu arabe. S'il en
AS a 4 w ‘ À est autrement, alors dérivé de la racine F il exprime la sa-
veur chaude, particulière aux épices (2).
ANETHUM. Bene olens.
Narcissum, et florem jungit BENEOLENTIS ANETRI. Ec. If, 48. Etbwetus ApsTRICTI fascis pendebat ANETHI. Mor. 59.
Avndoy de Théocrite (Idyll. XIV, 119) et de Moschus (Idyll. MK, 107).
Anethum graveolens (Linn. gen. 496).
En italien, Aneto.
L’Aneth.
Cette ombellifère est originaire d'Italie et d'Espagne; on la cultive en France. Son odeur est assez agréable. Comme sa saveur est chaude, on a voulu tirer son nom grec än%0» de la racine &w, je brûle; mais cette étymologie, loin d’être cer- taine, n'a pas même de vraisemblance.
APIUM. Amarum. — Gracile. — Viride.
Floribus, atque Ar1o crines ornatus AMARO. Ecr. VI, 68. Pod someone set 7 DE NIRIDES APIQ TE. GEorG. IV, 121.
(1) Golius, Lexic. Arab. col. 6/9. . (2) Comparez Bochart, Géographie sacrée, page 741. Consultez aussi sur l'amomum J. Bauhin, T. II, p. 124, 193 et 195; Rai, T. If, p. x697, etc, 2
18 FLORE Inde comas Ap11 GRACILES, etc. Mor. 8g. Séhivos znraïoy des Grecs. M . Apium graveolens (Linn. gen. 499). En italien, Apio. L'Ache de marais.
Cette plante se plait au bord des ruisseaux, ce que l’origine de son nom exprime en latin, comme en français: car, suivant Bullet, apium vientde apon, EAU en celtique; et ACHE, d'aches, qui, dans la même langue, signifie un ruisseau.
C'est la variété de l’Apium graveolens appelée dulce par Mil- ler, que l’on cultive en France sous le nom de céleri. L'espèce
sauvage est amère.
ARBOR ÆTHIOPICA. Canens molli lana.
Quid nemora ÆTHIOPUM, MOLLI CANENTIA LANA? Georc. IT, 120
Eprogépor dévaoy de T'héophraste (lib. LV, cap. 9). Xylon et Gossypium de Pline ({ib. XIX, cap. 1).
Gossypium ar boreum (Linn. ).
herbaceum (Id. ).
Le Cotonnier.
La première mention du coton se trouve dans Théophraste; on ne peut le méconnaître à la description qu'il en donne. « Des arbres porte-laines, dit-il, croissent dans l'île de Tylos, sur la côte orientale du golfe arabique. Leur laine est contenue dans un globe de la grosseur d’une pomme é»à, qui s'ouvre lors de la maturité. » Il ajoute qu'on fait de ce duvet des tissus plus ou moins précieux, et que la chose se pratique dans l'Inde, aussi bien qu’en Arabie. Ce langage est fort clair, et l'on a droit de s'étonner que Bodæus de Stapel veuille trouver ici la soie et le mürier.
Suivant Pline, la Haute-Égypte et les environs de l’Arabie produisent un arbrisseau, fruticem, nommé gossypion ou xylon, portant un fruit lanugineux dont on file le duvet, pour en faire des étoffes nommées xylina, estimées pour leur finesse et leur blancheur.
DE VIRGILE. 19
C'est là ce byssus, ou lin oriental, qui servait aux vêtements des prêtres d'Égypte, suivant Philostrate. C’est la substance la plus anciennement célébrée chez les Arabes pour les étoffes de luxe; et le nom de ,L'5, qu'il porte, de toute antiquité, chez ce peuple, est devenu l'origine du mot coton. La moal- laka de Lébid, et d'autres poëmes antérieurs au siécle de Ma- homet, parlent des voiles de coton, qui ferment les palanquins des femmes.
M. Desfontaines pense que le xylon ou gossypion de Pline est le Gossypium herbaceum de Linné. Il a vu, dans le Bildul- gérid, cette plante devenir ligneuse, atteindre la grosseur du bras, et dépasser six pieds de hauteur.
Mais l’arbrisseau de Pline est-il l'arbre de Virgile? Ce qui pourrait en fairé doutér, c'est qu'attribuant à l’île de Tylos, et à l'Inde seulement, les gossimpins vrais, le naturaliste romain parle des gossimpins d'Éthiopie comme s’ils fournissaient plu- tôt une sorte de laine que du coton; en sorte que le mot lana, de notre texte, serait une désignation positive, et non pas une expression poétique. Cependant la difficulté est imaginaire; on devine aisément que Pline a voulu copier Virgile, et a pris, suivant son usage, au sérieux, les termes du poëte.
La plante de Virgile est donc celle de M. Desfontaines. Seulement on peut hésiter entre l'espèce qu'il indique, et l’es- péce arborescente.
ARBOR INDICA. Altissima.
Et quos Oceano propior gerit India lucos,
BAR Vu SLR ur RS . ubi aera vincere summum
Axsoris, haud ullæ jactu potuere sagittæ. GEoRrG. IT, 122.
Le P. Catrou présume qu'il s'agit du cocotier, qui pourtant n'atteint jamais une élévation pareille à celle que feraient sup- poser les vers de Virgile.
Pline copie la description du poëte, et ne donne aucun autre détail qui puisse nous éclairer.
Mais toute recherche sur cet objet n'est-elle pas superflue?
2%
20 FLORE
Qui ne voit ici l'une de ces traditions fabuleuses que l'Orient conserve, et dont la poésie s "empare? Le meilleur commen- taire sur cette espèce d'arbres gigantesques, est une aventure assez originale des voyages de Sindbäd le marin. Nous y ren- voyons nos lecteurs.
ARBOR SIMILLIMA LAURO. Voyez MALA MEDICA. ABBUTUS et ARBUTUM. Grata hædis. — Viridis. —
Frondens. — Horrida.
Dulce satis humor, depulsis ArBuTus hædis. Ecz. IT, 82. Et quæ vos rara ViRiDIS teqil ARBUTUS umbra Solstitium pecori defendite. Ecc. VIX, 46. . Cum jam glandes atque ARBUTA sacræ Deficerent sylvæ. Georc. I, 148. Enseritur vero et fœtu nucis ARBUTUS HORRIDA.
Grorc. IT, 60.
À Me Per RENE De à Dant ARBUTA sylvæ. GEorc. II, 520.
a LOS LEA ......... JubeO FRONDENTIA Capris
ARBUTA sufficere. Grorc. IE, 301.
ÉPAPT EN ARE LIPE LES Pascuntur et ARBUTA passim
Et glaucas salices. Grorc. IV, 181.
Kopapoc des Grecs, Mepzirxvhoy de Théophraste, lib. ML, c. r6
Unedo de Pline.
Arbutus Unedo (Linn. gen. 750).
Arbousier, Fraisier en arbre.
Ainsi qu'on peut le voir par les passages cités, l’'arbousier ou arboisier se dit tantôt arbutus et tantôt arbutum. Il en est de même du fruit; Virgile, à la vérité, le met toujours au neutre, mais Horace le fait masculin :
Impune tutum per nemus arbutos Quærunt latentes, et thyma..….
Bien qu'il ne reste aucun doute sur l'identité de la plante ancienne avec la moderne, il est difficile d'interpréter d’une manière satisfaisante l’épithète d’horrida que lui donne Vir-
DE VIRGILE. 21 ge (1). Ce mot, qui signifie hérissé, difforme, rude, ne paraît guère pouvoir s'appliquer à l'Arbutus ; cependant on a tenté de l'expliquer, tantôt par le manque de feuilles, qui lui donne un aspect difforme (2), tantôt par l'inégalité des branches (3), ou la rudesse de l'écorce (4). Quant à nous, s'il nous est permis d'a- jouter notre opinion à tant d'opinions diverses, nous pensons que la signification de ce mot a dans Virgile la même extension que dans Pline, et signifie âpre, rude au goût, astringent. En effet, les feuilles, l'écorce et les fruits, même après la parfaite maturation, ont une forte astringence, à laquelle l’Anbutus doit ses propriétés médicinales.
ARUNDO. Fluvialis. — Glauca. — Umbrifera..
Agrestem TENUI meditabor ARUNDINE musam.. Ecz. VI, 8.
ic viridis TENERA prætexit ARUNDINE ripas
LA
Mincius. Bers VEE. "23.
2 ous s....+ Et ripis FLUVIALIS ARUNDO
Cœæditur. Gxorc. Il, 414. DCE Ron ra dereine «. Erral
Mincius, et tenera prætexit ARUNDINE ripas. GEorG. I, 15.
ARNO FREE ss... Et DEFORMIS ARUNDO
. » T Cocyti. GEorc. IV, 478. PEER ... Velatus ARUNDINE GLAUCA.
* Æx. X 205. CompacrA solidum modulatur ARUNDINE carmen.
CuLEx, 99. Et trichila umerirenis frigida ARUNDINIBUS.
Cor. 8. … Kélauos et Acvoë des Grecs. Arundo Donax (Linn. gen. 124). Phragmites (Id.). Le Roseau.
Discoride(5) énumère cinq espèces de roseau; le nastos dont
?
(1) Géorg. IT, 69. (2) Le P. La Rue. (3) Servius. (4) Martyn. (5) Diosc. lib. T, cap. 97.
22 FLORE on fait desfléches, le syringia dont on fait des flûtes pastorales, le cypria ou le Donax, le phragmites, et le roseau femelle. Pline (1) et Théophraste (2) en ont un bien plus grand nombre. Mais il est probable que toutes ces variétés se réduisent aux deux espèces linnéennes, les seuls grands roseaux de nos cli- mats. Virgile les a confondus sous le nom générique d'arundo. Un vers du Copa nous révele l'existence d'un ancien usage, gnoré de nos jours : celui d’avoir des berceaux ou tonnelles, formées par le feuillage des grands roseaux. Il est assez diffi- cile de comprendre comment cela se pratiquait; mais on voit que les Anciens, bien plus voluptueux que nous en toutes choses, voulaient ainsi réunir la fraîcheur des eaux à la frai-
heur de l'ombre. c x.
1
AVENA. T'enuis. — Sterilis. — Vana.
Sylvestrem TENUI musam meditaris AVENA. Ece TI; 2: Infelix lolium et srerices dominantur AVEN x. Ecz. V, 37; GEorc. I, 154. Urit enim lini campum seges, urit AVENZÆ. . GEORG. }, 77.
Es 14 6 At :L0E E APNN E Sed illos Exspectata seges vANIS elusit AVENIS.
GEorG. I, 226.
Bpôuos, etc., des Grecs. Diverses graminées.
Le troisième des passages cités, c'est-à-dire le vers 77 du premier chant des Géorgiques, est le seul où Virgile ait voulu préciser une plante particulière. On peut croire que c’est l’4- vena sativa (L.), qui n'épuise pas moins la terre que ne fait le blé.
Dans Le second passage ( Écl. V, v. 37), Sprengel croit recon- naître l’Avena sterilis de Linné. Ce savant, dont nous combat- tons souvent l'opinion, sans méconnaître son érüdition im- mense, a décidé la chose d’une manière trop positive. Il est
(1) Plin. lib. XVT, cap. 37. (2) Théoph. Uib.IV, cap. 12.
# DE VIRGILE. L 23 «law que Virgile entendait parler des Bromus, des Festuca, des Poa, et de toutes les espèces du re Avena qui ne servent point à la nourriture de l'homme. Le Enfin, dans le premier et le quatrième exemples, la signi- fication d’avena est plus vague encore. Ce mot embrasse toutes les graminées, et ne peut plus se traduire que par paille, tuyau de paille. Il s'agit, en effet, dans le vers 2 de la première églo- gue, des tuyaux dont on faisait des flûtes; et dans le vers 226 (Géors. I), des chaumes développés aux dépens des épis. Les flûtes syringiennes étaient formées ou de tiges creuses d'ombellifères, cicutæ, ou de chaumes de graminées, dont les plus petits se nommaient avenæ, et les plus grands arundines. Ces deux dernières sortes de chalumeaux étaient, au reste, plus voisines qu'on ne le croirait. Virgile en parle dans les mêmes termes. Dans la première églogue :
Sylvestrem TENUI musam meditaris AVENA,
Et dans la VIe : .
Agrestem TENUI meditabor ARUNDINE musam.
AREAS AIR RARE RER ER ARR RAR RAR ARR SR ARR RAR RAR RAR RAR RE RL RAR LR RAR LL A AL R
B.
BACCARIS fém. et BACCAR neut. (1).
Errantes hederas passim cum BAccARE tellus. Ecz. IV, 19. nbbe aus ne at lee MA ml: BaccaRE fronteñn Cingite, ne vati noceat mala lingua futuro. Ecz. VII, 27. Boxrapue OU Béxyapis des Grecs. |
(r) Les passages de Virgile ne permettent pas de reconnaitre lequel de ces deux motsil a voulu employer. Tous les deux sont latins; cependant, comme Théophraste et Pline ont une baccaris que nous croyons être la même plante que celle de Virgile, il est raisonnable de préférer la première manière de l'écrire.
* | \ 24 , FLORE Digitalis purpurea ; folio aspero (Bauh.Pin. 243, n° Digitalis purpurea Cr gen. 101 ). En italien, Digitella. La Digitale pourprée, les Gants de Notre-Dame.
Le baccar est nomimé dans Virgile sans épithéte, et Spxen: sel pense qu'il faut y reconnaître le nard celtique, V'aleriana Co (L.). Si l’on admet, ce qui est probable, que la baccaris des anciens botanistes est celle du poëte latin, 1l nous sera fa- cile de démontrer qu'il ne peut être question que de la Digi- tale pourprée, plante fort commune, et dont la beauté a dû attirer de bonne heure les regards ‘a ceux qui étudient, ou chantent la nature:
Les premiers commentateurs de Théophraste et de Diosco= ride ont confondu l'Æzarum et la baccaris, et ont ainsi intro- duit dans la langue italienne le mot baccara, qui est un des noms de l'4zarum, nommé aussi par eux azaro. Cette erreur est grossière; il nous suffira. pour la faire reconnaître, de comparer la description de la baccaris de Dioscoride avec celle de la Digitale des botanistes modernes.
BACCARIS. DIGITALIS.
Tige anguleuse, haute d'une Tige anguleuse, haute de
coudée; feuilles rudesdegran- | deux à trois pieds, feuilles
deur moyenne entre celles de | grandes, dentées, presque co- s et du ver-
la violette de mars toneuses , fleurs rouges ponc-
bascum ; fleur rouge tirant sur | tuées de blanc, racines fibreu-
le Te racines comme celles | ses; etc., etc.
de l’ellébore noir.
La baccaris'se plaît sur les lieux élevés et humides. $es propriétés médicinales sont énergiques.
Drosc., liv. IL, ch. 43.
BALSAMUM.
La Digitale se. plaît sur les A et dans les bois couverts un peu humides. Propriétés médicinales éner-
giques.
Quid tibi odorato referam suvantia ligno
Bazsama ?
Grorc. IT,
LI10O.
DE VIRGILE. 29 ob, ou plutôt Ft des Arabes (1). Bäoauoy des Grecs. Résine de l'Amyris Opobalsamum (Linn. gen. 650). Le Baume de la Mecque, ou de Judée.
Le baume le plus célébre chez les Romains fut celui que nous connoissons sous les noms de baume de Judée, de la Mecque, d'Égypte, de Syrie. Il y en a plusieurs sortes au- jourd'hui dans le commerce; mais les Anciens n’employaient guère dans leurs parfums que celui qui découle, de lui-même ou par incision, de l'Amyris Opobalsamum : espèce que les phar- maciens prisent encore le plus, mais dont il n'arrive presque point en Europe; car il se consomme en Asié; et celui qu'on nous vend estun baumeinférieur, qui s'obtient par décoction (2).
En désignant ici l'Amyris Opobalsamum, nous avouons que la tradition nominale conservée dans le Levant aurait pu nous conduire à une autre solution. Il paraît, en effet, certain que les Arabes appellent bachäm l'espèce d’Amyris dont nous ve- nons de parler (3}, tandis qu'il faut reconnaître l’'Amyris gilea- densis dans la description qu'Avicenne et Abdoul-Latif don- nent de leur balsän ou balaçän. Aussi Sprengel croit-il que les Arëiens connaissaient le baume de Giléad.
Quoi quil en soit, le pluriel, employé par Virgile, semble désigner plusieurs sortes de résines odorantes, et permet d’ad- mettre sunultanément les deux opinions.
(1) Nous placons la synonymie arabe, tantôt avant, tantôt après la synony- mie grecque, selon que les noms de plantes ont passé de l’une de ces langues dans l’autre. Ici nous déclarons franchement ignorer si le premier mot, balsän , est plus ou moins ancien que £éhszaper. Mais quant au second, ba- châm , son origine sémitique n’est pas douteuse, ni par conséquent son an- tériorité. C'est, en effet, le mot hébreu 92, qui se trouve dans le Penta- teuque ( Exod. XXX, 23). |
(2) Consultez Dioscorid. lib. IT, cap. 18; Pline, lib. XIT, cap. 25; Justin, lib. XXXVT; Théoph. &b. IX, cap. 6; Gal., lib. I de Antidotis, etc., etc.
(3) C'est Sprengel qui l’assure ( Hist. rei herb. I, p. 257). Il écrit FE? »
bacham , sans élif; mais nous suivons l'orthographe de Golius.
+
+
26 FLORE BETA. Hic olus, hic LATE FUNDENTES BRACHIA BETÆ, Fœcundusque rumex. Mor. 72.
Teërhoy OÙ Seürhoy des Grecs.
Beta hortensis (Mill. Dict. 2).
Beta vulgaris (Décand. sp. 2241. Var. à alba). Beta Cicla (Lann. gen. 436).
La Bette blanche.
M. de Candolle réunit, comme variétés, toutes les espèces du genre Beta établies par les auteurs qui l'ont précédé; ce qui nous paraît, fort sage; car ce nest point par les organes
__essentiels, mais par la forme seule des racines, qu'elles diffèrent
entre elles. Nous croyons devoir rapporter la plante de Virgile au Beta Cicla de Linné, qui abonde en Italie, et qui, d'ailleurs, a moins de roideur dans son port que les autres variétés; de sorte qu'on peut très bien dire de cette plante : latè fundens brachia. M. de Théis (1) prétend que son nom de ciclaÿ; qu'on trouve pour la première fois dans Catulle, est altéré de sicula , parcequ'elle croît spontanément en Sicile. Nous ne sommes point de son avis; et le changement de la lettre S en Cn'a rien ici de naturel. S'il faut que le mot cicla ait été défiguré par les copistes, il est plus sage de supposer qu'on l’écrivait cycla, par un y. Alors l’'étymologie, tirée de zixoc, cercle, pourrait s'ex- pliquer, soit par la forme circulaire de la racine, soit par les couches concentriques qu'elle offre, lorsqu'on la coupe trans- versalement.
BOCCHUS. ....... Ederæque nitor, pallente corymbo, Er Boccaus, LiByÆ REGIS MEMOR. CULEX, 405.
a
Les recherches que nous avons faites, pour découvrir le nom de la plante dont il est ici question, ont été infructueuses. Quel-
(x) Glossaire botanique, page 59.
e—
La
DE VIRGILE. 7
ques savants ont supposé que ce passage du Culex a été mal rétabli, et qu'il faut lire Bacchus. D'autres commentateurs, renchérissant sur cette opinion, et regardant le texte comme entièrement altéré, pensent qu'il faut interpréter ainsi cet en- droit : «le lierre éclatant, qui rappelle la mémoire de Bacchus, roide Libye. » Mais bien qu'il soit vrai que le lierre ait été de tout temps consacré à Bacchus; bien qu'il soit prouvé aussi que ce dieu, qui n'est autre que le Soleil, commence la chronologie de presque tous les anciens peuples (qui avaient la faiblesse de vouloir ennoblir leur origine, en donnant à leurs premiers rois le nom de leurs divinités), cette interprétation nous paraît forcée. « ” Hésychius parle d’une espèce de plante appelée y. Tout porte à croire qu'elle ne différait point de celle dont nous nous occupons ici, Car on n’en trouve aucune mention ailleurs, et cette circonstance doit confirmer l'orthographe de bocchus, comme la seule véritable. .
BUMASTUS. Tumidus.
Non ego te..... 4e E LUNDI SES is Fransenm, : 4... + TUMIDIS, BUMASTE, RACEMIS. ’ GIE 107, Boÿuxatoc des Grecs.
Variété du fruit du Vitis vinifera (L.).
C'étoit une sorte de raisin que l'extrême grosseur de ses grappes, pour ainsi dire gonflées, tumidis racemis, avoit fait comparer au pis d'une vache (foës, uxoroc ); et l'étymologie est si bien cela, qu'on la retrouve latinisée dans Varron; car il a une espèce de raisin nommée bumamina.
Voyez VITIs. ,
BUPHTALMUS. F'irens.
D ns ane ns rc .... Hic amarantus, BUPHTALMUSQUE VIRENS. CuLEx, 405.
Bovoñax}uoy des Grecs. Anthemis tinctoria (Linn. gen. 1312). La Camomille des teinturiers.
a"
28 FLORE
Bauhin et Tournefort prennent pour le buphtalmus de Dios- coride et de Pline, l'Anthemis tinctoria, plante que Mathiole (1) dit être fort commune en Italie, notamment près de Padoue.
Le buphtalmus de Virgile est le même que celui des auteurs que nous venons de citer. Le poëte lui donne l'épithète de virens, qui ne signifie que verdoyant, et qui est susceptible de s'appliquer à toutes les plantes.
BUXUM et BUXUS (2). Cytoricum.— Rasile torno.
Et juvat uNDANTEM BUxO spectare CYTroRu». GEorG. IT, 437. Nec tiliæ leves aut TORNO RASILE BUXUM Non formam adcipiunt, ferroque cavantur acuto. Georc. Il, 449. ‘ NM RE. 2 ET STUPELNSCLE REA Tube manus, mirata VOLUBILE BUXUM. Æx. VII, 382. Tympana VOS BUXUSQUE VOCANT BERECYNTHIA matris Id&æ. Æn. IX, 619. Ictave BARBARIcO Cybeles antistita Buxo. ” Cir. 166. 1£0e des Grecs. Buxus semper-virens (Lann. gen. 1420).
Le Buis.
Le buis se plaît sur les montagnes; on le trouve dans toute l'Europe. Il paraît qu'il abondait sur les monts Cytores, situés en Paphlagonie. Le bois de cet arbuste, très propre aux ou- vrages de tour, était, dès les plus anciens temps, employé à cet usage. C’est de son nom que dérivent en grec rs, boite, rvËidioy, palette de peintre, etc.
Le mot buxus, dans les deux derniers pasbagel cités, signifie flûte : buxus berecynthia, la flûte phrygienne; buxus barbarti- cus, la flûte des Barbares (5).
(1) Math. apud Diosc. lib. IIT, p. 35. (2) Dans le second et le troisième passages le mot est neutre: dans le quatrième, il est masculin; et dans les autres, il y a doute.
DE VIRGILE.
CE (de) à
SAR RS RO RAT AT TE TE PR RL ART AT RE TE TE AN Re
C.
CALTHA. Luteola.
Mollia ruxrorA pingit vaccinia CALTHA. Ecz. IN, 50. = APCE SE ALTERNA conjungens lilia carrHA. CR. 97. En grec , Ké9a (1). * Caltha officinalis ? (Mœnch., meth. 585). Calendula officinalis? (Linn. gen. 1339). Le Souci?
Sprengel (2) adopte, pour la caltha de Virgile, une opinion assez répandue, mais qui nous paraît peu certaine. Il croit. avec le P. Hardouin et quelques autres savants, que cette plante est le Calendula officinalis des modernes. Voyons les bases sur lesquelles s'appuie cette décision.
Trois auteurs seulement parlent de la caltha. Virgile, qui la désigne comme une fleur jaune, luteola, Dioscoride (3) qui donne son nom comme l’un des synonymes du chrysanthe- mum (voyez ce mat); et Pline (4) qui en parle avec quelque détail. Voici les expressions de ce dernier: « Proxima ei (ïan- thinæe viole) cawrHA est, concolori amplitudine ; vincit numero | foliorum marinam, quinque non excedentem ; eadem odore supe- + ralur : est enim gravis cuitha. Qu'on ajoute à ce peu de données celles qu'on tire de l’étymologie ( supposé que caltha dérive réellement de z4l200<, corbeille, vu la forme de sa corolle), et l'on aura devant les yeux tout ce qui servirait à résoudre la question, s’il était possible d'y parvenir; mais on l’essaierait
(1) Nov. Apparat. græco-lat. 1754, p.96. (2) Hist. rei herb. lib. IT, cap. 3. dé (3) Dioscoride, lib. IF, cap. 53. (4) Pline, Hist. nat. lib. XXVT, cap. 6.
30 FLORE en vain. Ce que nous venons de dire nous prouve seulement; 1° que la caltha des Anciens est une plante qui porte une belle fleur jaune; 2° que sa corolle imite une corbeille ; 3° que son odeur est forte, gravis; 4° et enfin qu'elle a quelque ressem- blance avec les chrysanthêmes. On peut arguer de là qu'il s’agit d’une composée de la tribu des radiées; ear cette famille . de plantes abonde en fleurs jaunes à odeur vive. Mais là s'arrête la certitude, et toute détermination plus précise est arbitraire. Quant à la plante nommée Caltha par les Modernes, c'est une ranunculacée, qui n’a aucun rapport avec la caltha des Anciens.
CARDUUS. Segnis.
Carpuus, et spinis surgit paliurus acutis.
Ecr. V, 39. SE «...... SEGNISQUE horreret in arvis CaRDUuUSs. G£orG. I, 151.
Excluuos des Grecs. Centaurea solstitialis? (Lann. gen. 1331 ). La Centaurée du solstice ?
Carduus a, dans ce passage, la même signification que char: don en français; il n’est guère présumable que le poëte ait en- tendu rien préciser. Si pourtant on voulait le croire, le moyen d'arriver à des conjectures raisonnables serait de chercher à savoir quel chardon se trouve le plus communément dans les champs cultivés du midi de l'Europe. Or Raï nous apprend que le Centaurea solstitialis ÿ abonde : « Monspelii in satis nihil abundantius ; nec minus frequens in Italia, unde incremento sege- tum aliquando officit, et messorum manus pedesque vulnerat. » Martyn penche vers cette opinion; nous croyons devoir l’é- mettre, mais avec plus de doute.
A peine est-il besoin que nous nous arrêtions à refuter une erreur inconcevable de ce savant, qui prétend, dans ce pas- sage, expliquer le verbe horrere par to appear terrible or horrid. Non seulement le mot horrere n’a jamais le sens de faire hor- reur, mais ilne signifie même avoir horreur que parune figure,
DE VIRGILE. « 2 et parceque le frisson fait dresser les cheveux. Sa première et véritable valeur est, de l’aveu général, être hérissé. Il ne faut pas lui en chercher une autre dans le vers qui nous occupe.
Quant à l'épithète de segnis, qu'on traduit ordinairement par stérile, et qui veut dire littéralement paresseux, Virgile ne l'aurait-il pas prise dans le sens de tardif? C’est un doute que nous proposons. Au moins est-il certain que les centaurées, les chausse-trappes, les chardons, infectent principalement les champs dans l’arrière-saison.
CARECTUM.
CAE PRO DEMRE RE VAE À Tu post cARECTA latebas. Ecz. IT, 20.
En grec (vaguement parlant ), dovexsio. Lieu planté de Carex. Voyez ce mot.
Bien que ce soit là proprement la signification de carectum, les Latins entendaient aussi par ce mot les petits massifs qui se trouvent dans les pâturages humides, et qui sont formés par des cyperacées, des Iris, des roseaux, et autres plantes de la même nature.
Au reste, Vitruve emploie le mot carectum comme syno- nyme pur et simple de carex; et rien n'empêche, à la rigueur, de lui donner le même sens dans Virgile.
CAREX. Acuta.
las ste. le. s LT CARICE paslus AGUTA. GEorG. IIT, 231.
Zigroy des Grecs? @p50y d'Homère? (Iliad. &, 551). Caricis spec. des auteurs.
Martyn croit qu'il est question, dans le passage cité, du Carex acuta des modernes, et Sprengel se range à cet avis. Il nous semble que l’épithète acuta ne doit pas être prise dans un sens aussi absolu. C’est un poëte qui parle, et non un botaniste. On sait que presque tous les Carex ont leurs tiges à angles ai- gus, souvent même tranchantes, principalement les espèces riparia, maxima, paludosa, acuta et pseudo -cyperus. Nous
# 32 | FLORE croyons donc qu'il s’agit, dans Virgile, sinon du genre entier, au moins de toutes les espèces qui habitent les marécages et les rives des fleuves.
"CASIA.
Nec casrA liquidi corrumpilur usus olivi.
GEorG. IT, 466.
Kacia des Grecs. Casia de Pline (lib. XVI, cap. 32). Laurus Cassia ? (Linn. gen. 700 ).
Virgile parle ici d'un aromate de luxe, inaccessible aux facultés pécuniaires d'un simple cultivateur. Il s’agit de la avi des Grecs, substance que Théophraste fait venir d'Ara- bie, et qu'il semble comparer à Ta canelle. De quel arbrisseau était-ce l'écorce? Probablement du Laurus Cassia (L.), cassia lignea des officines.
CASIA. Herbacea. — Humilis. — Viridis. — Suavis.
Tum casrA, atque ALIIS intexens SUAVIBUS HERBIS. Ecc. II, 49. Vix auMILES apibus casrAs roremque ministrat.
GEorc. II, 215. =
Hec circum cAS1Æ VIRIDES, et olentia late
Serpy Lla. GEorc. IV, 30. os uctene MUSCUNIUT LGPES)- Abe . Ecglancs Le CASIAMQUE. GEORG. IV, 184.
Subjiciunt fragmenta, thymum CASTASQUE RECENTES. Georc. IV, 304. Narcissum cASIAMQUE, HERBAS incendit OLENTES.
Cir. 370. Kyéopoy OÙ Ovuehzia des Grecs. Coccum gnidium de Pline (lib. XXVI, cap. 9). Daphne Gnidium (Linn. gen. 664). Le Garou poivre-de-montagne. En lisant avec attention ces différents passages, on voit bien
que Virgile n’a pu donner au mot casia le même sens que dans l'article précédent.
DE VIRGILE. 33
11 s’agit ici d'une plante peu élevée, herbacée, très com-
. mune en Italie; odorante, il est vrai, mais nullement recher- chée comme aromate. Le peuple l'avait appelée casia, par al- lusion à la zxsix véritable, comme, de nos jours encore, les jardiniers appellent baume une simple menthe cultivée.
Quelle sera cette plante?
Dans le vague des conjectures, les uns avaient désigné la lavande, d'autres le romarin, d'autres un genêt appelé par Bauhin Spartium triphyllum. Tournefort (1) crut l'avoir décou- verte dans l'Osyris alba, qu'il nomma, d’après ce système, Casia poetica. Mais Pline décrit une osyris (2), qui est celle des botanistes modernes; il parle de la casia dans un autre passage.
Martyn sera notre guide. Il a observé que Pline regarde comme identique Je le cneorum et la casia. Reste à chercher le cneorum. Or, Pline dit encore (5) que l'on appelle cneorum la thymélée qui porte les grana gnidia. Dioscoride, enttraitant de la thymélée, n'est pas moins positif. Cette plante, dit-il, porte les grains gnidiens, et sa feuille se nomme cneoron.
La seconde espèce de casia est donc le Thymelæa foliis lini de C. Bauhin, Daphne Cnidium de Linné, seule plante qui réunisse tous les caractères voulus; car c’est au hasard, et seu- lement pour utiliser, selon son usage, un mot déja connu, que Linné a fait de Cneorum un des noms spécifiques du genre Daphne.
Le nom grec Suwusziz, olivier-thym, exprime fidélement l'odeur de la plante et la forme de ses feuilles.
CASTANEA. Alta.
EXT PE PAGE NE PRE pe em fn Es Ut arr CasranEzÆ, nemorumque Jovi quæ maxima frondet Æseulus. Georc. IT, 15. CasrANEz faqus, ornusque incanuit albo Flore pyri. Géorc. If, 7r. U LA 2 * KaGtavalxn 2400 des Grecs. Castanea vulgaris (Décand. F1. Fr. 2114).
# (1) Instit. rei herb. Append. p.664. (2) Plin. lib. XXVIL, cap. 12. (3) Pline, lib. XIIT, cap. 20. 3
34 FLORE
Fagus Castanea (Linn. gen. 1448).
Le Châtaignier.
Cet arbre, dont le nom grec signifie noyer de Castane, avait été rapporté de Castana, ville du Pont; et l'on avait com- paré son fruit à la noix, avec laquelle 1l n'a guère de ressem- blance, si ce n’est quand l’un et l’autre sont encore revêtus de leur brou.
Alta est une qualification très juste pour l'un des plus beaux arbres de nos forêts.
CASTANEA NUX. — CASTANEA. Mollis. — Hirsuta.
De Lili... Surntfiebis mitia poma, CASTANEÆ MOLLES, et pressi copia lactis.
Ecc,J182.
Ipse ego cana legam tenera lanugine mala,
CASTANEASQUE NUCES. Ecc. IF, 52. Stant et juniperi, et CASTANEÆ HIRSUTÆ.
Ecz. VII, 55.
Kacravaïroy xäpvoy , Käctavoy des Grecs. Fruits du Faqus Castanea. La Châtaigne.
L'interprète de Nicandre distingue quatre espèces de x4- grave, dont l’une est la châtaigne molle, 70 parc. Servius, rejetant cette explication, en donne une bien moins naturelle encore, en supposant qu'il s'agit ici de châtaignes mûres; comme si la maturité de ce fruit ne lui laissait pas sa dureté. I est plus simple de penser, et l'esprit général du passage l’in- dique, que par molles Virgile désigne des châtaignes cuites, Hirsutæ les dépeint dans leur enveloppe verte, effectivement hérissée.
Quand le mot nux est sous-entendu, on ne peut plus distin- guer, que par la suité de la phrase, s'il s'agit du fruit ou de arbre.
Voyez CASTANEA.
4 DE VIRGILE. " 35 CEDRUS. Odorata. — Olens. RS OU AMIE à à Dant utile lignum ,
Navigiis pinos, domibus CEDRUMQUE cupressosque.
Georc. Il, 443.
Disce et oporarTAM stabulis adcendere ceprum.
Georc. IE, 414. Urit oporATAM nocturna in lumina cEDRuM. Æn. VIL, 1% Quin etiam veterum effigies ex ordine avorum Antigua e CEDRO. ÆN. VIE, 177. ES ee, ...... Ét'OLENTEM scindere CEDRUM. Æn. XI, 137. Kédpos des Grecs. Pinus Cedrus (Linn. gen. 1456). Le Cédre du Iaban.
Le cédre de Virgile est le fameux TN des Écritures. Son bois est résineux, et développe en brülant une odeur agréable ; c'est cette propriété, qu'il partage avec beaucoup d’autres bois, qui seule a déterminé les auteurs du dictionnaire de Trévoux à faire venir son nom de zv69n<, odorant, qui dériverait, dit- on, de #iw, je brûle (1). Est-il possible qu'on s'arrête à des res- semblances aussi illusoires, et surtout qu’en ne veuille jamais chercher les étymologies d'un nom dans la langue de ceux qui, les premiers, ont connu la chose? En se rappelant toutes les idées de grandeur et de majesté attachées par les Orientaux au cèdre du Liban, toutes les comparaisons qu'ils en ont faites anx monarques et aux grands de la terre, peut-on ne pas re- connaître dans son nom la racine sémitique ,w3, et notam- ment le nom d'action arabe KÈDRoun, KEDR, puissance (2)?
Les Anciens regardaient le bois de cèdre comme incorrup- tible, et non sans quelque raison; car la résine qu'il contient retarde l'action destructive de l'air, et empêche les vers de l’at- taquer. Cette incorruptibilité permettait d’en faire des statues qui ornaient les palais : Quin etiam veterum, etc.
Mais son principal usage était comme bois de charpente, soit dans les maisons, soit dans les temples. Voilà pourquoi
(1) Gloss. bot, de M. de Théis, p. 366. (2) Golius, Lexic. Arab. col. 1861. 3.
r
36 . FLORE
Virgile, en parlant des forêts du Caucase, dit qu'elles four- nissent des pins pour la construction des vaisseaux, lignum utile navigüs, et des cèdres pour celle des maisons, domibus. Il est aisé, d’après cela, de voir combien se $ont trompés cer- tains commentateurs, suivant lesquels notre poëte n'aurait voulu parler que l'oxycédre, espèce de genévrier.
CENFAUREUM. Graveolens. Cecropiumque thymum et GRAVEOLENTIA CENTAUREA. GEorG. IV, 270. Kevrabproy péya des Grecs. Centaurea Centaurium (Linn. gen. 1351 ). L'herbe des Centaures, la grande Centaurée, leRhapontic.
Clusius dit que le suc de la racine de la grande centaurée est odorant. Cette plante, bien décrite par Dioscoride, est com- mune dans toute l'Europe.
CEPA. Rubens. CEPA RUBENS, sectique famem domat area-porri. Mor. 84.
POUUV 0 des Grecs.
Cepa vulgaris (Bauh. Pin. 71, 1.).
Cepa bulbo rotundo purpurascente (Lob. 1e. tab. 150, f. x).
Allium Cepa, var. « (Décand. F1. Fr. 1967).
L'Ognon rouge.
La forme arrondie de cette bulbe, semblable à une tête, lui a fait donner un nom dont le radical se retrouve à peu près dans toutes les langues, avec la même signification : cep en celtique, kæpf en teuton, KE®-4 en grec, CAP-ut en latin, etc.
L’épithéte de rubens, qui se trouve dans le vers cité, per- met de préciser la variété que nous indiquons. En effet, sa bulbe, recouverte de tuniques rouges, lui a valu le surnom de
‘
P urp urascens.
CERASUS.
Principio arboribus varia est natura creandis.
none en neeneesne ns eeuso
DE VIRGILE. 37
Pullulat ab radice aliis densissima sylva, Ut cerasis, ulmisque. Georc. IT, 18.
Képaros des Grecs.
Cerasus vulgaris (Mail. Dict. n° 1).
Prunus Cerasus (Linn. gen. 679, var. «, 8, 7). Le Cerisier.
Le cerisier a été apporté en Italie par Lucullus, environ 64 ans avant J.-C. Son nom lui a été donné parcequ'il est origi- naire de Cérasonte, en Asie mineure. Le sol de l'Europe lui a si bien convenu, qu'on l'y trouve naturalisé sous presque toutes les latitudes. Son nom de cerasus a été adopté par les Italiens, les Espagnols, les Anglais, les Allemands, etc., sauf les diffé- rences de terminaison.
Tout le monde a pu observer que le pied des cerisiers est cou- vert de nombreux rejetons: Pullulat ab radice densissima sylva.
CERINTHA. Jgnobilis.
Pr dacaie x Huc tu jussos adsperge sapores, Trita melisphylla, et CERINTHÆ IGNOBILE GRAMEN. GEorG. IV, 63. Kpryov des Grecs.
Cerinthe major? (Linn. gen. 195 ). Le grand Mélinet.
On paraît s’accorder à croire, d'après la tradition nominale, que la cerintha de Virgile est identique avec la cerinthe de Pline, le Cerinthe major des Modernes. Il y a pourtant lieu de
s'étonner que notre poëte ait donné à l’une des plus grandes borraginées d'Europe, le nom de gramen ignobile, qui ne de- vrait guère s'appliquer qu'à une petite plante. Aussi Noël (1) donne-t-il pour cerintha le mot pâquerette.
Le Cerinthe se trouve en Italie et dans le midi de la France.
CHRYSANTHUS.
Nommé sans épithète, parmi les fleurs agréables. CuLex, 404.
(x) Diction. lat.-fr, p. 164.
36 FLORE : Xpvoasbeuoy des Grecs. Chrysanthemum coronarium (Lainn. gen. 1254 ). Le Chrysanthême des couronnes.
Ce mot est de formation grecque, et signifie fleur d'or. Le xpv5aviuor de Dioscoride est le même que celui de Théo- phraste; il se nomme chez les Modernes Chrysanthemum coro- narium. Nous pensons que c’est la plante de Virgile. Il serait possible néanmoins que les poëtes latins eussent étendu ce nom de chrysanthus à plusieurs fleurs à disque jaune, de la famille des composées, et de la tribu des radiées.
CICUTA. Fragilis.
Est mihi pispaArigUs septem compacta cicuTIS
Fistula. Ecr.Il, 37. Hac te nos rRAGrL: donabimus ante cxcurA. Ecz. V, 85.
Koveoy des Grecs; ou plutôt ici, Käayoc, S6pry£. Les tiges de plusieurs sortes d'ombellifères.
Théophraste et Dioscoride sont d'accord pour la description qu'ils donnent de la ciguë, Conium maculatum des Modernes. Pline n’est pas aussi clair que ces deux auteurs ; car peu après avoir parlé des propriétés vénéneuses de la ciguë, il dit qu'on. était dans l'usage, à Rome, de manger les tiges de cette plante; ce qui ne peut s'entendre que des tiges de fenouil, d’ache, d'angélique, etc., etc., regardées encore aujourd'hui comme aliment.
Au reste, tous les genres de cette famille sont voisins; les signes caractéristiques en paraissent si peu saillants à des yeux mal exercés, que tous les jours le peuple les confond, et qu'il est même résulté de cette erreur de nombreux accidents. Nul motif donc de s'étonner que les Latins aient réuni beaucoup de plantes sous la dénomination de cicuta ; et je ne vois pas où Sprengel a pu reconnaître que Virgile entendit spécialement parler du Cicuta virosa (L.). Il ne s'occupe dans les vers cités que de flûtes pastorales : or, on donnait le nom de cicuta au: tuyaux formés par les tiges creuses de toutes les ombelhfères,
DE VIRGILE. 39
comme celui de culmi ou calami, à ceux que fournissaient toutes les graminées.
COLOCASIUM.
Errantes hederas passim cum baccare, tellus, Mixtaque ridenti corocasrA fundet acantho. Ec. IV, 20. Kohoxxctou yévoc des Grecs.
Arum Colocasia (Linn. gen. 1387).
Il faut que le lecteur se transporte d'avance à l’article Lorus, et consulte ce que nous y disons des espèces cotées VIT et IX, c'est-à-dire du Nymphæa Lotus et de l Arum Colocasia , plantes que les Anciens confondaient fréquemment sous le nom de colocasium.
Qu'on ne se flatte pas de décider avec exactitude celle que Virgile avait en vue.
D'une part, il semble naturel que, pour témoigner sa joie, à la naissance de l'enfant mystérieux, la Terre enfante ses plus belles productions. Un 4rum qui ne fleurit presque jamais, peut-il être mis en balance avec les nymphéas et le luxe de leur floraison ?
De l’autre côté, l'on peut dire que le texte n'annonce pas non plus un si grand éclat. Ce sont de petits présents, munus- cula, que la Terre offre à son roi ; ce sont les premiers, prima, et leur principal mérite est d’avoir été produits sans culture, nullo cultu. Elle fera davantage par la suite; jusqu'à présent il ne s’agit que de feuillage ; le poëte parle de lierre, d’acanthe ; le mot de fleurs n’est prononcé que dans les vers suivants, et comme circonstance qui ajoute à ce quil dit (1). Veut-on, parcequ'il est fait mention plus loin d’amomum, que ce soit
(1) Comme Virgile a mis ici le baccar avec le lierre et l’acanthe, les rai- sons du second système sont affaiblies; ou si elles sont bonnes, elles rendent douteuse notre opinion sur le baccar (Voyez ce mot). A moins que nous n’ayons bien caractérisé le baccar de Pline, mais que celui de Virgile ne soit quelque autre plante moins remarquable.
40 FLORE
une plante odoriférante? point d'obstacle encore. L'Ærum Co- locasia a été nommé, par les Arabes, GINGEMBRE d'Égypte.
Entre ces deux opinions, également soutenables, nous adoptons, mais sans la garantir, celle que nous venons de dé- velopper la dernière : entraînés, en cela, par Réneple de Sprengel et l’autorité d'Anguillara.
CORIANDRUM.
RS Et exiguo cor1ANDRA trementia filo. Mor. 90. Kiproy des Grecs. Coriandrum sativum (Linn. gen. 367). La Coriandre.
Par ces mots, exiguo trementia filo, Virgile a voulu exprimer la délicatesse des tiges, qui sont presque filiformes.
CORNUM. Lapidosum.
FA De ten ED (SϾpe videmus ) insita mala
Ferre pyrum, et prunis LAPIDOSA rubescere CORNA. Georc. Il, 34.
Victum infelicem, baccas, LAPIDOSAQUE coRNA,
Dant rami. Æn. III, 640.
En grec, Kpavetoy. Fruit du Cornus mas (Lann.). La Cornouille. ie
Virgile, en parlant de la greffe du cornouiller sur le pru- nier, indique naturellement que la cornouille ne passait pas pour un fruit méprisable. On peut, en effet, s'étonner du discrédit où est tombé chez nous ce joli fruit, qui joint à la forme élégante de l'olive l’agréable couleur de la cerise, et dont la saveur même n’est point ingrate si l'on attend une parfaite maturité. Ce qui l’a pu faire exclure du nombre des aliments, c’est, sans doute, son extrême astringence.
Lapidosum est une épithéte relative à la dureté de son noyau.
Voyez CorNus.
DE VIRGILE. dk CORNUS. Bello bona.
At myftus validis hastilibus, et BoNA BELLO
Cornus. Georc. Il, 448. Conjeclo sternit jaculo : volat Ttala cornus Aera per tenerum. Æx. IX, Go8.
Kpaveix, Kpayiz des Grecs. Cornus mas (Linn. gen. 194). Le Cornouiller mâle.
On croit, non sans quelque raison, que le nom de cet arbre lui vient de la dureté de son bois, comparable à celle de la corne.
Il faut pourtant observer que le mot latin cornu ne saurait être la racine de ce nom, puisque le cornouiller s'appelait déja en grec xpxiz. D'une autre part, pæsix a bien aussi de l'analopie avec z£ox, corne; mais #54; prend dans ses créments un T au lieu d’un N, ce qui forme une différence assez impor- tante.
Tout est facile à concilier ici. La racine sémitique (; ;? (KaRN) a fait naître chez les Grecs les deux mots de zpaveix et de xx, le second plus éloigné que le premier de l’analogic primitive; et chez les Latins elle a produit cornu et cornus, mots aussi voisins qu'il est possible (1).
La dureté du bois de cornouiller, considéré presque comme une substance cornée, le rendait éminemment propre aux usages de la guerre, et sur-tout à former des manches de haches, de piques, de javelots, qu'il était fort difficile de briser.
CORYLUS. Densa. — Dura.
Hic inter DENsAS coRYLOSs. Ecr. E, 14. Hic corxzis mixtas inter consedimus ulmos. Ecz. V, 5.
(1) Cette racine carN ou conN, que nons représentons ici comme sémi- tique, pourrait, à plus juste titre, être appelée universelle. On la retrouve, en effet, dans toute la famille des langues du nord, mais sous la forme norx (de même que Courax a formé en grec Hypan ou Hyran-is, que Ganr ou Ganr-en a fait en latin Hort-us, que Germantus est devenu en espagno!
Henmax-0, etc. ).
42 FLORE ÉRTAËS À Etourx coryLt nascuntur. GEorc. II, 65. Neve inter vites coRYLUM sere. GEorc. IL, 290.
En grec, Kapôa Xerth, Kaglo npuxlewrixn OÙ rovrixn. Corylus Avellana (Lann. gen. 1450).
Le Coudrier, le Noisetier.
Densa ne signifie probablement que la proximité relative de plusieurs coudriers formant un bocage; c'est une circon- stance, et non un adjectif caractéristique. Autrement, on peut, si l’on veut, l'entendre des rameaux et du feuillage de cet arbre, qui forme des massifs épais dans les bois.
Jamais, au reste, le coudrier n’eut chez les Anciens la même célébrité que chez nos aïeux. Il n’y a guère de conte de trou- badour, ni de vieille chanson francaise, qui ne parle de la cou- draie ou coudrette, coryletum. Le noisetier y fait, avec le ro- marin et la fougère, presque tous les frais du paysage.
CROCUS. Rubens. — Odoratus.
....... Nonne vides, cRocEos ut Timolus ODORES Mittit. Georc. I, 56. Et glaucas salices, casiamque, CROCUMQUE RUBENTEN. GEorc. IV, 182. Hp dat Et hic Cilici crocus editus arvo. CuLex, 400. Kp5zoc Et Kpoxoy des Grecs. Crocus sativus (Linn. gen. 75 ).
Le Safran.
On trouve le safran croissant spontanément à Saint-Jean- de-Maurienne, selon Allioni. On le cultive en France dans le Gâtinais, en Espagne dans la Manche et dans le royaume de Murcie. Originaire du Levant, d'où on le tirait autrefois, il est même encore connu dans le commerce sous le nom de safran oriental. Cette plante fut rapportée au temps des croisades, et propagée dans plusieurs parties de l'Europe où elle n'avait pas encore pénétré. Son nom n'est autre chose quele féminin :|;2, safràä’, de l'adjectif arabe ;20|, jaune.
. ES
DE VIRGILE. CRUSTUMIUM.
RS PART Te Nec surculus idem
Crusrumus, Syrüsque piris. GrorG. IT, 88.
En grec, Àriov "JÉVO. Väriété des fruits du Pyrus communis (L.). La Poire perle. Voyez PYRUM.
CUCUMIS. Cæruleus. — Tortus.
SX TENTE en à TorTusQuE per herbam Cresceret in ventrem cucumis. GEorG. IV, 122. Et pendens junco cxrRuLEUSs cucumis.
Cop. 22.
Zixvog OU Xixuc %u2:p0c des Grecs.
Cucumis sativus (Linn. gen. 1479). Le Concombre cultivé.
Les personnes qui se sont occupées de jardinage savent combien est variée la couleur du fruit des cucurbitacées ; on connaît, par exemple, des concombres jaunes, verts, glau- ques. Il n'est donc pas impossible qu'il y en ait eu quelque variété bleuâtre. On sait, d’ailleurs, que les Anciens étaient loin d’être aussi bien fixés que nous sur les noms qui peignent
les couleurs.
Nous adoptons, pour cucumis, l’étymologie proposée par M. de Théis, c'est-à-dire cucc, chose creuse en celtique.
CUCURBITA. Grawis.
Et ravis in latum demissa cucurBtrra véntrem. Mor. 77. Koloxy0n des Grecs. Cucurbita maxima (Tourn. Instit. pag. 106, n° 2,t. 34). Cucurbita Pepo (Linn. gen. 1478).
La Citrouille, le Potiron.
La grosseur et le poids de ce fruit lui méritaient bien le sur- nom de gravis ; on a vu des citrouilles qui pesaient un quintal. Qui ne connaît, à ce propos, la jolie fable de La Fontaine?
44 | FLORE
Quant à l'étymologie de cucurbita, elle est fort. simple. Ce mot vient du verbe curvare, avec le redoubiement autrefois usité (1). Aussi le potiron a-t-1l porté, en français , les noms de courve et de courge.
Peut-être aussi, formé des deux radicaux Guc et cuRv, le mot cuc-curbita signifie-t-1l chose creuse et courbe.
CUPRESSUS et CYPARISSUS. 1dæa.— Atra. — Coni-
fera. — Feralis. — Lœta.
EtTENERAM ab radice ferens, Sylvane, cupressuM.
GEorG. 1, 20. PrϾterea genus haud unum nec fortibus ulmis M Lens des ete HEC TDIRIS CNPARISSTE.
. Georc. II, 84. D Ve DEN Ce ALU AL eRE AU Dant utile lignum .….... .... domibus cedrumque GUPRESSOSQUE. GEorG. IT, 443. Len eee cet dt ET ANTIQUAlCHPHESSUS, Religione patrum multos servata per annos.
ÆN. I, 715. us poid ete able otale ledit AO NAT TS ALES Cœruleis mœstæ vittis, ATRAQUE CUPRESSsO.
Æx. IT, 64. Aeriæ quercus aut CONIFERÆ CYPARISSI. Æ\. IIT, 680.
SE ART te ....... Êt FERALES anle CUPRESSOS Constituunt. ÆN. VE, 216.
Tlicis et nigræ species, et LÆTA CUPRESSUSs. Curex, 138.
Kurépiocos des Grecs (Hom. Odyss.E, 64 ). Cupressus sempervirens (Linn. gen. 1458).
Le Cyprès. Cupressus est la forme latine, et cyparissus la forme grecque, (1) Le redoublement, qui n’a plus lieu que dans un petit nombre de
yerbes latins (curro, cucurri; fallo, fefelli, etc.), a du être primitivement bien plus fréquent, à l'exemple du grec et du samskrit,
DE VIRGILE. 45
du nom du cyprès. Peut-être ces mots viennent-ils de Kérooc, Chypre; l'arbre dont nous parlons ayant été fort commun dans cette île.
Il se trouvait aussi sur l’'Ida de Crète, ou de Troade, et peut-être sur tous deux. De là l’épithète idæa. On lui donne celle d’atra, à cause de la couleur sombre de son feuillage ; celle de conifera , en raison de ses fruits, nommés par les Grecs xôvor, et par les Latins coni.
Celle de feralis n'a pas besoin de commentaire. On connaît assez le rôle que jouait le cyprès dans les funérailles. La reli- gion s'était emparée de cet arbre, et l'avait consacré spéciale- ment aux dieux infernaux. Virgile place cependant un vieux cyprès à côté d'un autel de Cérès (1); mais tout porte à croire qu'il s’agit de Cérès péuve ou xaouxn, divinité très lugubre.
Nous ne parlons pas de l'adjectif tenera ( qui doit se traduire par jeune), pas plus que d’antiqua. Ces épithètes sont purement circonstancielles , et n'ont rien de caractéristique.
Mais quant à la qualification de læta, donnée au cyprès dans le Culex, rien ne semble d'abord plus bizarre ; aussi a-t-on beaucoup discuté sur ce sujet. Les uns prétendent qu'il faut lire lethæa, en remplaçant le monosyllabe ET par une virgule : correction assez ingénieuse. Les autres, s'appuyant de l'auto- rité d’Aristénète, essaient de prouver que le cyprès était au nombre des arbres heureux. Pour nous, nous croyons que lœta, dans le vers cité, signifie uniquement vigoureux; et, en effet, il n'est pas d'arbre qui préseute une plus belle végéta- tion.
CYTISUS. Florens.
............. Non me pascente, capellæ, FLoRENTEM cyTisum...... carpetis. Ecr. [, 79. FLorENTEM cyrisuM sequitur lasciva capella. Ecz. Il, 64. Sic cyriso pastæ distentent ubera vacceæe. EGL. IX, 31.
(YÆn. II, 715.
46 | FLORE Nec oyriso saturantur apes, nec fronde capelle. Eco. X, 30.
Tondentur oyrisr. GEorc. II, 431. Al cui lactis amor, cCYTISUM.....:......... Ipse manu........ ferat. Georc. IT, 394.
Kériso des Grecs.
Cytisus Marantæ? (Vob. ic. 2, tab. A6). Medicago arborea ? (VLinn. gen. 1191). La Luzerne en arbre?
Il faudrait, pour prononcer sur cette plante, des données plus fixes et plus étendues que celles que nous avons. Il est en général fort difficile de déterminer le nom moderne d'une plante mentionnée par un poëte; car à défaut de description, c'est souvent sur une épithète qu'on est forcé d’asseoir son ju- gement. Virgile nous apprend seulement que le cytise plaisait aux chèvres, qu'il leur donnait du lait, et que les abeilles en étaient friandes. Columelle, sans décrire la plante, parle de sa culture.
Martyn décide que le cytisus de Virgile est le Cytisus Maran- tæ des botanistes, et Sprengel et M. Amoreux y reconnaissent le Medicago arborea (L.), ce qui revient au même. Ne voyant pas de preuves négatives, nous adoptons l'opinion de ces sa- vants, sans la donner pour certaine.
CORRE AURAS SR LR 104104000000 AS ADSL 1121141811 1204444147
D. |
DICTAMNUM ou DICTAMNUS. Flore purpureo. — Folis puberibus.
Dicramnum genetrix cretea carpit ab Ida,
PugBERrBUS caulem FOLIIS el FLORE COMANTEM
PurPurEo : non illa feris incognita cupris.
Æn. XII, 412.
Aixrauvoc, Aixrauvos, Aixrauoy des Grecs. ,
DE VIRGILE. | ”. Diciamnum de Pline.
Origanum Dictamnus (Linn. gen. 981).
Le dictamne est l’une des plantes les plus célébres de l’an- tiquité, et l'une des mieux décrites par Virgile: Hippocrate, Théophraste, Pline et ses successeurs, en célébrent les vertus. Bien que cette labiée croisse ailleurs qu'en Crète, les Anciens n’estimaient que celle qu'on récoltait sur le mont Ida. Les Modernes ne l’emploient guère, l'expérience ayant prouvé combien ses propriétés avaient été exagérées.
On doit regretter que Linné ait disposé du nom de Dictam- nus, pour un genre de plante (1) qui n'a aucun rapport avec la plante de Virgile. Sans cet abus, les botanistes eussent eu plus souvent l’occasion de se AE le dictamne, et les vers im- mortels où le poëte latin l'a décrit avec autant d'élégance que de précision.
DUMUS, DUMETUM.
Ter centum nivei tondent DUuMETA J'uvenci. GEorc. I, 15. Horrentesque rubos et amantes ardua pumos. GEorc. IT, 315. Jam sylvis puMISQUE vagæ, jam vallibus abdunt Corpora ( capellæ ). Cucex, 47 (2). Bäros, OU plutôt Âxav0coy des Grecs. Broussailles.
Dumetum , heu rempli de dumus. Mais ces deux expressions deviennent souvent synonymes. La cause en est que les dumus ne sont point une plante particulière. Ce mot, d'une significa- tion très vague, s'entend d'un buisson ou d'un assemblage de buissons, le plus souvent épineux. Du reste, on peut lappli- quer à des Rubus, des Cratæqus, des Lycium, etc., avec une égale vraisemblance.
(1) La fraxinelle,
(2) Le mot dumus est employé fréquemment dans les ouvrages du poëtc latin; nous n'avons pas cru nécessaire de citer tous les passages où on le trouve. Il en est de même du mot laurus et de plusieurs autres.
48 FLORE
RAS SR SSI IS RAR ARR RL IR RAR RL RE LR URL LL SARL LL
EL.
ÉBENUM ou EBENUS. Wigrum.
ne Qeret soso... SOla India NIGRUM Fert EBENUM. GEorc. IE, 117.
21 des Hébreux.
Ékevoc ou ÉGedoc des Grecs.
y) des Arabes.
Diospyros Ebenum?
Ebenaster ? (Pers. Synops. gen. 2250).
melanoxy lon p
L'Ébène.
L'Inde seule fournit l'ébène, dit le poëte. Les Anciens dis- tinguaient pourtant un ébène d'Éthiopie; mais il existe un passage d'Hérodote qui confond évidemment cette espèce avec l'autre (1). Le nom d’Éthiopie avait une signification large et mal définie (2).
Malgré Jes voyages entrepris dans l'Inde par un grand nom- bre de botanistes éclairés, on n'a pu savoir que fort tard à quel arbre il fallait rapporter le bois d'ébène. I paraît certain, maintenant, que c’est à un arbre du genre Diospyros.
Un ouvrage sur la matière médicale, récemment imprimé à Madras (3), dit que l’ébène est le bois de l'arbre nommé en tamoul atcha maroum, qui croît en abondance dans le Gangam- Circars, le Bérar, et même dans l’île de Ceylan, où les natu- rels l'appellent naugagaha. C'est, ajoute le savant anglais, le Diospyres Ebenaster de Kœnig.
(1) Hérod. lib. III, cap. 97. (2) Éthiopie ne veut dire qu'un pays où les visages sont brülés du soleil. (3) Materia medica , by Whitelaw Ainslie. Madras, 1813.
DE VIRGILE. 49
Quant au nom que les Grecs et les Latins ont donné à cet arbre, et qu'il porte encore dans toutes les langues de l'Eu- rope, il vient de l'homonyme hébreu häbän, comme on a pu le voir. Au contraire, son nom arabe, abnous, n'a point le ca- ractère primitif, ce n'est que la transcription littérale d'éevos.
EBULUS. Baccis sanquineis.
Pan, deus Arcadiæ, venit, quem vidimus ipsi SANGUINEIS EBULI BACCIS Mminioque rubentem. Ecz. X, 27
Kauudrn des Grecs.
Sambucus Ebulus (Linn. gen. 505).
L'Hièble ou Yéble.
Les bayes de l’hièble servent en teinture. Quand elles sont parfaitement mûres, elles donnent un suc dont la couleur re peut mieux être comparée qu'à celle du sang.
EDERA. Voyez HEDERA. ELLEBORUS. Gravis.
Scillamque, ELLEBOROSQUE GRAVES, nigrumque bitumen.
Georc. III, 451. EXéopoc des Grecs.
Helleborus niger (Linn. en. 956).
L’Ellébore noir.
Dioscoride parle des propriétés de l’ellébore dans le même sens que Virgile, et les Modernes le font entrer encore dans la composition des pommades anti-psoriques.
L'adjectif gravis que quelques savants pensent devoir s’ap- pliquer à l'odeur, doit, suivant nous, rappeler les effets mal- faiteurs de l’ellébore dont l’action commence par l'ivresse et l'appesantissement de la tête.
On prétend qu'éMéfops vient d'Ao (aisés) et de fox, et qu'il signifie nourriture mortifère. Nous ne sommes pas assez cerr tains du contraire pour nier l'étymologie.
ERUCA.
Et venerem revocans rrucA morantem. Mon. 85.
LS
a
50 FLORE Eïrouoy des Grecs (1). Brassica Eruca (Linn. gen. 1096).
La roquette, dit Dioscoride (2), est aphrodisiaque. Pline en parle dans le même sens; Columelle s'exprime ainsi dans son poëme des Jardins (3) :
Et, que frugifero seritur vicina Priapo,
Excitat ut venert tardos eruca maritos. Ovide dit aussi (4),
Nec minus erucas aptum vitare salaces. Sans être aussi fameuse chez les Modernes, la roquette passe encore pour un stimulant,
Pline suppose que son nom lui a été donné quod erodat. C’est encore là une de ces étymologies à la manière des An- ciens, c'est-à-dire absurdes (5). De deux choses l’une : ou bien eruca est un nom primitif, de souche étrusque ou latine, con- sacré depuis trop long-temps pour subir aujourd’hui analyse ; ou c'est un dérivé du verbe grec égyew, et dont le sens est facile à saisir, la roquette ayant des propriétés carminatives.
ESCULUS. Maxima. ...... Nemorumque Jovi quæ maAx1MA frondet Escuzus. GEorc. IT, 16.
Escucus inprimis, que quantum vertice ad auras
(1) L'eùgopo n'était que la semence de la roquette, dont on assaisonnait
les ragoûts.
(2) Dioscorid. lib. IT, cap. 134. (3) Columel. lib. X, v. 108.
(4) Ovid. Rem. Am. 799.
(5) Les Anciens ignoraient jusqu'aux plus simples régles de permutation étymologique. Dans leur manière de remonter aux origines des mots, ils semblent croire que toute lettre peut indifféremment se changer en toute autre. Eruca, tiré d’erodo, est un exemple, entre mille, de cette opinion erronée. Pline ne savait pas que si le d peut se changer en teten s, le c'en g (et même plus tard en v ou en à, suivant une marche et dans des cas qu'il serait trop long d'expliquer ici), le changement du d en c est d’une impos- sibilité complète et péremptoire. Le passage de la dentale à la sutturale est une aberration dont on ne trouverait pas un exemple, dans quelque langue
que ce soit.
DE VIRGILE. 5r
Ætherias, tantum radice in Tartara tendit.
| GEorc. Il, 291. Snyè; de Théophraste? (lib. HE, cap. 9). Esculus de Pline?
Quercus Esculus? (Liñn. gen. 1447). Le Chêne Esculus.
S'il était certain que l’esculus de Virgile füt celui de Pline, il n'y aurait aucune difficulté sur sa détermination botanique.
Ce dernier esculus est, en effet, bien connu. C’est le gryés de Théophraste; c’est notre Quercus Esculus (L.).
_Le fagus de Pline est notre hêtre, et non pas un chêue; la description: qu’il en donne le montre jusqu'à l'évidence. Or, c'est au contraire parmi les chênes que Théophraste range son gny6c. Pline aussi met son esculus entre le quercus, le robur, Vi- lex et le'suber. Tout s'accorde donc; et d'ailleurs l’étymologie d'ésculus se tire fort bien d’esca, comme celle de yùc de oo : analogie que les auteurs ont remarquée, et qui n'est pas dé- raisonnable. 4 ù
Mais l’esculus de Pline est-il bien, je le répète, l'esculus de Virgile? Cette épithète de maxima, cette peinture d’un arbre qui touche à-la-fois aux cieux et au Tartare, convient-elle à l’une des plus petites espèces de chêne?
Il est certain que Pline regarde l’esculus comnte rare en Italie, et que néanmoms Horace y en place de vastes forêts : Daunia (portentum) in LATIS alit Escu£ETIs. Le poëte de Vé- nuse neprenait-il pas ce mot dans un sens différent de celui du naturaliste? Et Virgile n’a-t-il pas pu faire de même?
On est cependant sûr qu’il n'entend pas ici parler de l'ilex ni du suber. Mais il y aurait des probabilités pour le chêne vrai (Quercus Robur), si Virgile ne plaçait en opposition, dans le même vers, le mot quercus, ce qui détruit radicalement cette hypothèse. Martyn a donc tort d'amener ici le Quercus latifolia mas, brevi pediculo, de Bauhin, en s'appuyant sur la corres- pondance des mots latifolia et quæ maxima frondet; car sa plante n'est qu’une variété, très peu distincte, du Quercus
Robur ( L. ).
52 FLORE
Dans cet état de la question, quelques botanistes se sont fi- guré que Virgile avait entendu parler du châtaignier. C’est une idée hardie, mais peu raisonnable.
Une solution ingénieuse, mais inadmissible, est celle des auteurs qui reconnaissent ici le noyer; car Virgile et Ovide le mentionnent positivement sous le nom de nux, et Pline l'ap- pelle juglans. I] est vrai que le noyer fut consacré à Jupiter, et que son fruit fut comparé à celui du chêne; il est également vrai que la majesté de son port et la hauteur à laquelle il par- ‘vient s'accordent très bien avec la description que Virgile donne de son æsculus; mais toutes les raisons ne peuvent pas faire supposer que le poëte ait pu nommer ici æsculus, l'arbre qu'il nomme ailleurs nux, nom consacré par d'autres auteurs
au siécle d’Anguste.
ARR AIS PSS PI PS PS PP PS PSS SL ES RSS RSS RS PS Te
8
FABA.
V'ere FABI1s satio. GEorc. ], 215.
1
Kiauos des Grecs.
Faba vulgaris (Mœnch. Meth. 150 ).
Vicia Faba (lann. gen. 1157).
La Féve de marais (1).
La fève est originaire de la Perse; on la trouve aujourd’hui
dans la plus srande partie de l'Europe. Les Égyptiens passent pour s'être les premiers livrés à cette culture. Les Romains es-
(1) Cette dénomination, dont un étranger pourrait à bon droit s’étonner, puisque la fève n’affectionne pas, plus que les autres papilionacées, les ter- rains marécageux, tient uniquement à une particularité locale. Les terrains voisins des murs de Paris, où l’on cultivait les légumes nécessaires à la con- sommation de cette capitale, étant autrefois bas et humides, le peuple s’y était habitué à regarder comme synonymes MARAIS et JARDIN POTAGER. Cet abus du mot marais, employé pour jardin, a même formé l’expression barbare
de MARAICHER, olitor.
DE VIRGILE. 55
timaient beaucoup la féve, et Pline lui donne le premier rang à ap les légumes.
Il n’est sorte de folies qu'on n'ait débitées sur la défènse que Pythagore en faisait à ses disciples. Chacun sait pourtant que les suffrages populaires se donnaient autrefois par fèves et non
GES POP P par boules ; la féve était devenue le symbole des emplois pu- blics: et le sens du précepte n’a rien d’obscur. dans la bouche ? P P 9 d'un sage qui ne voyait qu'avec mépris les jouissances de l’am- 5e q yait q ( J bition.
FAGUS. Patula. — Densa. — Umbroso cacumine. —= Alta.
Tityre, tu PATULz recubans sub teymine FAGx.
EGr, 1:11: Tantum inter DENSAS, UMBROSA CACUMINA , FAGOS. BorsI3u Aut hic ad VETERES FAGos. Ecz. I, 12.
Cæditur et tilia ante jugo levis, ALTAQUE FAGus. GEoRG. À, 173.
dat sais sa Oo. re ElraéE nt Castaneæ FAGUSs. GeEorc. Il, 75. 0ë5e de Théophraste (lib. TE, cap. 10). \
Suyes de Dioscoride { lib. 1, cap. 121). Faqus sylvatica (Linn. gen. 1448). Le Hêtre.
Le hêtre est l’un des plus beaux arbres des forêts de l'ancien Continent; 1l est très commun en Europe; son nom de fagus (dérivé de ty, je mange ) indique que ses fruits servaient ja- dis à la nourriture des es Les Modernes qui nomment ces fruits FAÎNES ( faginæ, sous-entendu glandes), en retirent une huile qui sert à une foule d’usages , et qui, pour certaines de nos provinces, est devenue une branche de commerce fort importante. Le faqus de Pline est le même que celui de Virgile et des Modernes; ce qu'il en dit, liv. XVI, chap. 6, ne per- met pas d'en douter, et sur-tout cette Ar beular td Fi glans, auclei similis, Digi cute includitur. Les épithètes du poëte
54 FLORE
romain sont, de tous points, applicables à notre hêtre. C'est, après le chêne, le plus bel arbre de nos forêts. Il s'élève fort haut, fagus alta; ses rameaux sont développés, patula; son feuillage, touffu, densa ; impénétrable aux rayons du soleil, umbroso cacumine. H vit a:ssi long-temps que le chêne, et peut mériter souvent l’épithète de vetus, antique, que lu donne Virpile.
Le faqus des Latins n’est point le même arbre que le ##y0c de Théophraste. Cet auteur (1) dit que le 947 est une espèce de chêne; il est hors de notre sujet de chercher à en fixer l’es- péce, qu'on a indiquée dans les chênes à glands doux. Voyez EscuLus.
FAR. Flavum. — Robusitum.
Aut ibi FLAVA seres, mutato sidere, FARRA.
GEorG. I, 75. At si triticeam in messem, ROBUSTAQUE FARRA, Exercebis humum. GEoORG. À, 210.
Zeix ou Zé des Grecs (Hom. Jliad. E, 196). Triticum Spelta (Linn. gen. 130). Triticum sativum, var. 5 (Koœl.).
La grande Épeautre.
Bien que far paraisse signifier ici bled en général, on doit regarder comme à peu près certain que le far était cette es- pèce de froment nommée par les Modernes Triticum Spelta, et par les Grecs gsiz ou téz. Dioscoride (2) distingue deux espèces de zea : l'un simple povorxézroc, Triticum monococcum ; Vautre double, dxôzzoc, Triticum Spelta. Cette dernière espèce est encore de nos jours nommée farra dans le Frioul; c'est sous cemême nom de farra qu'elle est connue, suivant Bélon, dans les environs d'Alexandrie.
Homère fait mention du zea, ainsi que Théophraste. Ce dernier lui donne l’épithéte de robuste, que Virgile attribue aussi à son far.
Quant à la plante nommée par Homère px, et qu'on à
(3) Théoph. lib. IT, cap. 9. (2) Math. sur Diosc. lib. IT, cap. 94.
DE VIRGILE. 5>
crue être l'arinca de Pline, il parait que c'est une espece de seigle (Secale) appelée encore, dans certaines parties de l'I- talie, olira. Cependant Sprengel juge que loves est le Triti- cum Spelta, et, par une idée hardie et neuve, il suppose que le ti est le Zea Maïs (L.)
FASELUS. Pilis.
Si vero viciamque seres, VILEMQUE FASELUM. GEoRG. IL, 227. Dasiokoc des Grecs. Phaseolus vulgaris (Linn. gen. 1180, var. «). En vieux francais, les Fasioles. Le Haricot.
Le haricot, dont on connaît une foule de variétés, produites par la culture, est originaire de la Perse, comme la féve, dont il partage souvent le rôle (1) et même le nom (2).
Il est plus que probable que ses différentes dénominations grecques gasiohoc, guañoloc, gasikos , Sont autant de diminutifs du mot gz5%hoc, chaloupe, petite barque allongée; car le haricot affecte visiblement cette forme. On ne sait s’il faut rapporter à la plante dont nous nous occupons ici le ouilzË xnmax, ou si l'autorité de Dioscoride ne doit pas faire considérer ce smilax comme notre asperge.
FERULA.
FLORENTES FERULAS...... se. QUassans. EcL.:X,, .25: Népôné des Grecs.
Ferula communis (Linn. gen. 475).
C’est sur l'autorité de Sprengel que nous adoptons le Ferula communis comme étant l'espèce virgilienne. Cependant nous croyons devoir faire remarquer que Tournefort, dans son
(1} Son exiguité le rendait préférable à la fève quand on avait à recueillir des votes nombreux; ses couleurs, plus variées, permettaient aussi de le faire servir à distinguer les votes positifs et négatifs.
(2) En Lorraine, le haricot n’est généralement appelé que petite fève.
56 FLORE
voyage du Levant, dit avoir rencontré fréquemment, en Gre- ce, une férule qu'il nomme ortentalis, dont les tiges sont assez fortes pour servir d'appui, mais tellement légères qu’elles ne surchargent point la main, et qu'on pourrait impunément en frapper quelqu'un sans courir le risque de le blesser : ce qui explique pourquoi on s’en servait dans les bacchanales, qui n'étaient point des combats, mais des fêtes.
Le mot ferula vient de ferire, frapper. On corrigeait les éco- liers avec la tige séchée de cette plante, vraiment plus ef- frayante que redoutable. C'est par allusion à cet usage que Martial l'appelle, quelque part, le sceptre des pédagogues, et qu'il lui fait dire dans un autre passage:
Invisæ nimium pueris, gralæque magistris Clara Prometheo munere ligna sumus. Juvénal a dit aussi : Et nos ergo manum rERuLæ subduximus. . SangE) 35: FILIX. Aratris invisa. Et FILICEM curvis INVISAM pasCil ARATRIS. Georc. IT, 189. Et multa duram stipula rinicumquE maniplis Sternere subter humum. GEorG. III, 2097.
Hrepis ou lrepiz des Grecs.
Filix fœmina (Dod. Pempt. 462)
Pieris aquilina (Linn. gen. 1626).
La grande Fougère, la Fougère femelle.
Cette fougère est la plus grande des espèces européennes; c'est elle que l’on désigne communément sous.le nom de fou- gère. On la trouve dans les bruyères, dans les bois peu om- bragés, et dans les champs, où elle annonce une mauvaise qualité de terroir.
Le nom de /ilix a été donné aux fougères, à cause des fi- brilles radicales, qui imitent des fils. Le nom grec rrsie, venu de 7rèv, exprime la disposition empennée des folioles. Quant au nom spécifique d'aquilina, attribué par Linné à a fougère femelle , il vient d’une particularité remarquable : la racine de cette plante, dans sa coupe transversale, présente
+
DEWIRGILE. 5 la figure assez exacte d’une aigle à deux têtes; ce qui lui a valu en Allemagne le nom de fougère impériale.
FOLIUM SERICUM.
Velleraque ut foliis depectant tenuia SEREs. GeEorG. IT, 121.
3
PÜdda TAc LLOpÈGE des Grecs. Folia Mori nigræ et albæ (Linn. gen. 1424). Les feuilles du Mûrier.
Les savants ne s'accordent guère sur la véritable position du pays des Sères. On croit néanmoins qu'ils occupaient la par- tie la plus septentrionale de la Chine. Pline, qui nous apprend que le commerce de ces peuples consistait en fer et en pelle- teries, qu'ils envoyaient en Europe (Seres ad nos ferrum, cum vestibus suis pellibusque, mittunt), dit en effet qu'à l'orient de la Scythie on trouve un grand désert, à l'extrémité duquel sont les Sères. L'autorité du naturaliste romain dispose donc à croire qu'il s'agit des Chinois septentrionaux, lesquels tiraient la soie de l'intérieur de leur pays, pour en faire le commerce avec l'Europe, par la Tartarie.
Le vers cité :
Velleraque ut foliis depectant tenuia Seres, décrit la manière dont on supposait que la soie se faisait, et non la vraie manière dont elle se recueille. Les Romains du temps de Virgile croyaient que c'était un duvet venant natu- rellement sur les feuilles de certains arbres, et qu'après l'avoir détrempé, et récolté avec le peigne, on en formait un fil appelé par eux vellus sericum, du nom du pays qui passait pour le fournir. Pline (1) partageait encore cette opinion : Seres, ditAl, lanicio sylvarum nobiles, perfusam aqua depectentes sylvarum ca-
nitiem. Mais, peu après, on connut que la soie était l'ouvrage
d'un ver nommé aujourd'hui bombyx mori; Pausanias (2) le décrit déja très bien. Constantin commença à faire grand usage des étoffes de soie, ce qui fut généralement blämé comme un effet de son goût pour le faste et la mollesse; mais l'emploi
(1\ Plin. VI, 17. (2) Pausan, lib. VI.
58 FLORE»
n'en devint général que sous l'empire de Justinien, époque où seulement, selon l'historien Zonare (1), les Romains com- mencèrent à fabriquer la soie, jusqu'alors apportée par les marchands de Perse.
Les feuilles de diverses espèces de müriers peuvent servir à la nourriture des vers à soie; le mürier blanc est pourtant celui qu'ils préfèrent. Originaire de la Chine, il n’est naturalisé, dit-on, en Europe que depuis l'introduction de l'insecte pré- cieux dont l'existence y semble attachée. La fable de Pyrame et Thisbé ne pourrait-elle pas faire supposer que le Morus alba s'était montré jadis en Italie et en Grèce, mais qu'ayant disparu, par suite de diverses circonstances qui ne sont point sans exemples dans les fastes de l'histoire des plantes, le sou- venir traditionnel a fait inventer la fable qui attribue au sang des deux amants la teinte lugubre des fruits du mürier noir, le seul qui fût demeuré connu.
M. de Théis (2) fait dériver le mot grec popéz du celtique mor, qui signifie noir. C’est de pogéz qu'est venu le nom de Morée, donné au Péloponnèse, vers le milieu du moyen âge, à l'épo- que où l'éducation des vers à soie devint une branche de com- merce importante, dans cette province de l'empire d'Orient.
FRAXINOS. Jngens. Fraxinus in sylvis pulcherrima. Ecr. VIE, G5. Plantis et duræ coryli nascuntur, et iNGENs FRAxINUS. Georc. If, 66. Mehiz des Grecs. » Frax'nus Ornus? (Linn. gen. 1597).
Fraxinus florifera? (Scop. F1. carn. n° 1252; Déc. FI. Fr. esp. 2466).
. Le Frêne de Montpellier.
M. Dureau de la Malle, fils, pense que le fraxinus âes Latins est la plante que nous indiquons, et que l'ornus des Latins, Bovusliz des Grecs, est notre Fraxinus excelsior. Son antorité, que nous suivons à défaut de raisons précises, ne saurait nous
(+) Ann. LXIV, cap. 9. (2) Gloss. botan. p. 311.
DE VIRGILE. 59
empêcher de remarquer que le frêne à fleurs est un arbre mé- diocrement élevé, tandis que Virgile donne à son fraxinus l'épithète de grand , ingens.
Duhamel appelle l'arbre dont nous parlons, frêne de Théo- phraste, Il abonde en Italie.
FRUMENTUM. FRUMENTA in viridi stipula LACTENTIA {urgent.
GEorG. 1, 315; et ailleurs. TTupos des Grecs.
Triticum hibernum (Linn. gen. 130). Les Latins entendaient sous ce nom le froment, et, par ex- tension, toutes les plantes céréales. Voyez Far, TRITICUM.
FUCUS.
AO. RASE. LUE AO KR CEE Spiramenta linunt, rucoQuE et floribus oras Explent. GEorc. IV, 30.
dizoc (ro) des Grecs. Fucacées ou Thalassiophytes.
Les Fucus, que Linné appelait Algues marines, sont des plantes d'une nature différente de celle des autres végétaux. Ils vivent dans le fond des mers, d'où les tempêtes les arra- chent, et les jettent sur les plages. On en connaît une foule d'espèces, qu’on a réunies en une famille, nommée, par M. La- mouroux, Thalassiophvytes. Cet habile botaniste a jeté un grand jour sur l'histoire de ces singuliers végétaux, qui ne sont pas sans intérêt pour l'homme.
RP IS SI RSR RAR RSR RAR RAR RAR RAR RAR LR RAR LR RAR OR RARE RE RTS
G.
GALBANUM. Odoratum.
G'ALBANEOQUE agitare graves NiDoRE chelydros. GeEorc. JT, 415.
Hic jam GALBANEOS suadebo incendere opores. Georc. IV, 264.
00 FLORE "229n des Hébreux. Ta)ééyn où Xa64yn des Grecs. Gomme-résine du Bubon Galbanum (Linn. gen. 482).
Virgile n'a probablement jamais vu la plante qui produit le galbanum. C’est un arbrisseau toujours verd, qui croît En Afri- que et en Asie, mais qu'on ne trouve dans les jardins botani- ques de l’Europe que depuis deux ou trois siècles. Il est de la famille des ombellifères. Dioscoride avait déja dit que le gal- banum découle d’un »46£ de Syrie; et Pline, qui le copie, attribue cette résine à une ferula origmaire du mont Amanus.
Le nom de galbanum vient de l'hébreu khélbenäh, d’où les Grecs ont formé 4264. Le galbanum est regardé dans l'É- criture (1) comme un agréable parfum, ce qui ne doit pas sur- prendre, bien que son odeur nous déplaise; car le sens du goût, comme celui de l’odorat, a des lois arbitraires: on sait que La Peyrouse a séjourné chez un peuple à qui l'odeur de poisson pourri plaisait bien plus que celle des roses; et.les Arabes nomment encore mêts des dieux, ce que nous appe- lons stercus diaboli.
Toutefois un lexicographe (2) assure que les Juifs ne diffé- raient point d'opinion avec nous sur le nidor du galbanum , et ‘que si on le faisait brûler parmi des aromates agréables, c'était pour enseigner qu'il fallait tolérer , parmi les bons, les faibles et les pécheurs d'Israël.
GENESTA. Lenta. — Humilis.
UT Ut molle siler, LENTÆQUE GENESTÆ. GEorc. Il, 12. AAA AE Salices, HUMILESQUE GENESTÆ. Georc. IT, 434. Sräpros, Emäproy, Erapriov des Grecs. Genista juncea (Lamarck, Encycl. vol. IF, p. 617). Spartium junceum (Lann. gen. 1116).
Le Genêt d'Espagne. |
Le Genisla juncea, connu vulgairement sous le nom 1m-
(1) Exod. cap. XXX, ÿ 34. (2) Alb. Porta linguæ sancte.
DE VIRGILE. 6:
propre de genèêt d'Espagne , est un arbrisseau très remarqua- ble par la beauté de ses fleurs jaunes, et la couleur agréable de ses tiges, qui sont éminemment flexibles, lente. Il abonde dans la France méridionale, l'Espagne et l'Italie.
GLANS. Querna.— Ilignea. — Chaonia.
CHAONIAM pinqui GLANDEM mutavit arista. GEORG. I, 8. ..... Quum jam GLANDESs atque arbuta sacræ Deficerent sylvæ, et victum Dodona negaret. Gzorc. I, 140. Sed tamen et QUERNAS GLANDES {um stringere tempus. GEorc. I, 305.
CHAONTIQUE patris GLANDES. Georc. II, 67.
das ee +. GLANDEMQUE sues fregere sub ulmis. Georc. II, 72.
GLANDE sues læti redeunt. Gxorc. Il, 520.
Nec de coNcussa tantum pluit iL1cE GLaANDIs.
; GEorc. IV, 81. Bäavoc des Grecs. Fruit de divers Quercus ( Linn.).
Le Gland.
La fameuse forêt de Dodone, dont les chênes rendaient des oracles, était située en Épire; et l’Épire est souvent appelée Chaonie, du nom des Chaoniens, peuple qui l'avait autrefois conquise.
Voyez QuErCUs et ÎLEX.
LS S PLIS PS SR PPERPSIIIISIIIIS SPP S SSL PSS SPLITS PSS
FL
HEDERA. Pallens. — Nigra. — Scandens.
MA AA 2 8e no « lsaue 22 cd UDET ONE UUIRS Diffusos HEDERA vestit PALLENTE corymbos. | Ecz. LT, 39. Pastores HEDERA crescentem ornale poetam. ” Ecr, VIE, 25:
62 FLORE
....... Atque hanc sine tempora circumi Inter victrices HEDERAM tibi serpere lauros. Ecc. VIII, 12. Aut HEDERÆ pandunt vestigia NIGRÆ. GEorc. Il, 258. PAPE PRE est UHEDERÆQUE MOONilES PBrachia. ssl sr LE RAS RP AIRES cn NA Ipsæque excedunt ad summa cacumina lentæ Pinguntque aureolos viridi pALLoRE corymbos. CuLex, 140. Kiosoc, Kitroc des Grecs. Helix des Latins. Hedera Helix (Linn. gen. 395) et ses variétés.
Le Lierre.
Le lierre est l’une des plantes les mieux connues de l'anti- quité. Outre les descriptions qu'on en trouve dans les plus anciens botanistes et dans les poëtes, on le voit sculpté sur une foule de monuments grecs et romains. Ainsi la difficulté n'est pas de reconnaître l'hedera de notre auteur, mais de concilier les diverses épithètes qui lui ont été appliquées, et qu'un grand poëte n’a pu donner au hasard.
Théophraste (1), et d'après lui Dioscoride(2) et Pline (3), ont distingué trois espèces de lierre, subdivisées elles-mêmes en plusieurs espèces. Les commentateurs n’ont pu parvenir à les déterminer toutes, mais il est certam que les Modernes n'ont donné le nom d'Hedera qu'à l'helix (4) de ces auteurs; c’est seulement de cette plante qu'il sera question dans cet article, car nous pensons que l’hedera auquel Virgile donne dans la VII églogue, vers 38, l'épithète d’alba, est une plante fort différente. Voyez HEDERA ALBA.
On ne connaît en Europe qu'une seule espèce d’'Aedera, que
(1) Théophr. INT, 18. (2) Diosc. IT, 175. (3) Pline, XVI, 34.
(4) Le nom d’helix, employé par les auteurs, est proprement le mot grec #M£, entortillement, boucle, spirale, vrille, etc. C’est par une idée sem- blable que nos aïeux ont donné à cette plante le nom de LIERRE où LIEUR ( comme TROUVERRE pour rROUVEUR ), arbre qui se lie ou s'attache. Sans cette étymologie, pour le dire en passant, on ne comprendrait pas pourquoi les poëtes français ont fait autrefois LIERRE de trois syllabes.
*
DE VIRGILE. 63
les botanistes modernes ont désignée par le nom d’Æelix, con- sacré par les Anciens ; mais cette espece offre plusieurs varié= tés assez remarquables, qui, suivant toute apparence, ont été connues de Virgile.
Les botanistes du moyen âge avaient établi comme espèce, sous le nom d’arborea,une variété que distinguent les Modernes par l'épithète de corymbosa; c'est celierre à corymbe qui est dé- crit, avec autant d'élégance que de précision, dans le passage cité du Culex ; c'est le même dont ilest parlé dans la IT églo- gue, et dans le II livre des Géorgiques.
L’hedera nigra des églogues VIT et VIIT, vers cités, est celui que les Anciens qualifiaient de dionysia, de l'un des noms de Bacchus, auquel cette variété était dédiée. C’est l’Hedera poe- tica de Bauhin, espèce conservée par Linné comme variété: elle servait, entrelacée avec le laurier, à couronner les poëtes et les guerriers.
L’épithète de nigra, donnée par le poëte à l'Hedera Helix, s'applique à ses bayes noirâtres, et à son feuillage d'un verd fort sombre. Par pallens, il a voulu sans doute qualifier les fleurs, qui sont blanchâtres, ainsi que les corymbes avant la maturité de leurs fruits.
HEDERA. Alba.
sessesssese.s.. HEDERA fOrmosior ALBA.
Ecc. VIT, 38. En grec, Avrigpuvoy daapodec ; Anthirrinum asarinum? (Lainn. gen. 1007). Le Mufflier faux Cabaret?
Il est évident que Virgile, en disant formosior alba edera, a voulu parler d'une plante remarquable par une beauté tirée de la blancheur, soit de la fleur, soit du feuillage. Ce ne peut donc être l’Helir qu'il a eu en vue, mais une plante fort diffé- rente de couleur, et qui ne pouvait y ressembler que par la forme des feuilles et par le port.
Nous avons dit en parlant de l'Helix, que les anciens bota- nistes avaient distingué trois grandes espèces de lierre; c'est
64 FLORE
de la première et de la plus remarquable que nous venons d'entretenir nos lecteurs; quant à la seconde, les commenta- teurs n'ont point su la déterminer; mais ils ont cru pouvoir indi- quer comine la troisième espece, toutefois en exprimant quel- ques doutes, l'Azarina du moyen âge, c'est-à-dire un Antirrhi- num que Linné appelle asarinum. Cette plante grimpante est commune dans le midi de la France et dans toute l'Italie. Ses feuilles, découpées à la manière du lierre grimpant, sont blanchâtres, et ses fleurs tout-à-fait blanches.
Sprengel (1) pense que l’hedera alba de l'églogue VIT n'est autre chose que l’Helix. Solet enim, dit-il, quandoque folia ha- bere NERVIS ALBIS PALLENTIA. Nos lecteurs jugeront si cette ex- plication est vraisemblable.
HELLEBORUS. Voyez ELLEPORUS. HERBA SARDOA. Amara.
Immo ego sarpors videar tibi AMARIOR HERBIS. Eor. VIL, 41.
Barpdyuov yY0W0aTEpoy de Dioscoride (lib. , cap. 171 } Ranunculum alierum (Pline, lib. XXN, cap. 15). La Grenouillette de Sardaigne (Mathiole). Ranunculus sardous (Crantz, F. Aust. p. 111). Ranuncus Philonotis (Décand. FI. France. 4699).
La-Renoncule des mares.
Dioscoride, parlant des farpéyu ou renoncules, dont il dis- tingue quatre espèces (2), dit que la seconde est plus velue que la première (3); que sa tige est plus haute , ses feuilles plus déchiquetées, sa natüre plus âcre ; enfin qu'elle abonde en Sar- daigne, où on l'appelle ache sauvage, sékvoy &yoto. Aïlleurs(4), en traitant de poisons, il revient sur cette plante. La czpdivæ, dit-il, se classe parmi les renoncules; elle retire les nerfs de la bouche, de manière à faire rire les mourants.
Plusieurs auteurs l'ont, en effet, nommée apium risus ; non
(1) Sprengel, Hist. rei herb. tome I, page 144. (2) Diosc. IT, 171. (3) Pline traduit « plus chargé de feuilles. » (4) Diosc, VI, 14.
DE VIRGILE. 65 qu'il s'agisse d’un rire véritable, mais, comme l'observe fort bien ee parceque cette herbe imprime aux nerfs de la face une contraction telle qu ilen résulte l'apparence du rire. De là vint le proverbe du rire de Sardaigne, ou sardonique : o- dovroc yo. Salluste, Aëtius, et le Polyhistor de Solin, mention- nent , avec différents détails, cet horrible jeu de la nature.
Les Modernes ne sont pas d'accord sur la détermination de l’Herba sardoa. Haller a cru y reconnaître l'OEnanthe crocata de Linné, et Daléchamp le Kanunculus sceleratus. La première opinion doit céder devant la seconde, puisque Dioscoride(r }et Salluste, comparent positivement leur plante à l’ache, et que cette ressemblance est bien plus marquée dans la renoncule scélérate que dans l'OEnanthe. Mais elle est plus satisfaisante encore, si l’on adopte l'avis des auteurs qui désignent ici le Ranunculus Philonotis. Le Philonotis doit être ce Ranunculus sardous qu'Anguillara (2) rapporte avoir trouvé fréquemment près de Venza, non loin d’un fleuve qui vient de Carrare. Il croît également en France, où l’on rencontre sa fleur, tout l'été, dans les champs, sur le bord des chemins, et sur-tout _ auprès des marais. = Au surplus, toutes les renoncules ayant des qualités analo- gues, je ne sais si l'on ne ferait pas bien de ne préciser que le genre, sans s'arrêter à l'une ou l’autre espèce. Le pluriel, em- ployé dans le texte latin, favorise encore cette interprétation peu restreinte.
Par l'adjectif amara, qu'on pourrait considérer comme une sorte de synonyme poétique d'acris, Virgile a peut-être voulu désigner plutôt les propriétés nuisibles que l’amertume de la plante. Ne dit-on pas au figuré, en français, une douleur amère, passer ses jours dans l’amertume?
HIBISCUS. Jiridis. — Gracilis.
Hædorumque gregem virmi compellere uxBisco.
Ecc. IL, 30.
(1) Diosce. lib. IT, cap. 171. (2) Anguill. page 178. Comparez Spreng. Hist. rei herb. p. 145 et 178; Loisel. Deslonch., et Marq. Dict. des Sciences médic. XLVII, p- 458. , 5
66 FLORE se... Et GRACILI fiscellam texit aiBIsco. é Ecr. X, 71: Ïéicuoc, À\Oais des Grecs. Althæa Hibiscus (Dod. Pempt. 655). Althæa officinalis (Linn. gen. 1132). La Guimauve commune.
La guimauve, que les Grecs appeloient aussi mauve sau- vage, &ype paläyn (1), et qui se plaît dans les pâturages et près deshaies, devait être connue des bergers de Virgile. Cette plante s'éléve à plusieurs pieds de hauteur, et peut fournir des tiges assez fortes pour en frapper les chevreaux indociles, hædorum gregem compellere hibisco.
Cavanille (2) nous apprend que les fibres de la guimauve, pré- parées à la manière du chanvre, lui ont donné un fil souple, délié, blanc, assez fort, avec lequel on peut fabriquer des étoffes grossières qui auraient un grand degré d'utilité chez des peuples qui ne connaîtraient ni le lin, ni le chanvre. Nous avons vu à Madrid, chez le savant pharmacien D. Casimir Or- téga, de ces tissus, qui nous ont semblé fort remarquables. Ils étaient faits avec l'écorce des althéas officinalis et cannabina, et avec celle du Malva sylvestris. Ces essais heureux, qui au- raient besoin d'être suivis, et qui mettenten évidence l'extrême souplesse des fibres de la suimauve , et en général de presque toutes les malvacées, fournissent peut-être la meilleure ma- nière d'expliquer le vers 71 de la X° églogue, où cependant, même avec ce système, il restera toujours bien des difficultés.
HORDEUM. Grande. — Culmo fragili.
GranDrA sæpe quibus mandavimus HoRDEA sulcis, Infelix lolium , etc. Ecr. V, 36. Agricola, et FRAGILI Jam stringeret HORDEA CULMO. Georc. I, 317. Kpuôn des Grecs. Hordei (Linn. gen. 129) species cultæ.
L'Orge cultivé.
(1) Théophr. IX, 15; Diosc. ZIT, 146. (2) Cavanille, Dissert. IT, p. 94.
DE VIRGILE. 67
Ce mot hordea, pris au pluriel, est l'équivalent de l'expres-
sion employée par nos laboureurs : les orges. Il ne désigne aucune espéce.
HYACINTHUS. Suave rubens. — Mollis. — Ferrugi-
neus. — Lanquens.
Munera sunt, lauri et SUAVE RUBENS HYACINTHUS. Ecr: JT, 63. Ille, latus niveum mor fultus axYaciNrHo. Ecz: VI, 553. Et pinguem tiliam , et FERRUGINEOS HYACINTHOS. Georc. IV, 183. Seu mollis violæ, seu LANGUENTIS HYACINTHI.
Æx. XI, Go. Voyez aussi Curex, 400, et Cris, 95. Yéuw00ç de Théophraste (lib. VE, cap. 7). Lilium floribus reflexis, flore rubente (C. Bauh. Pin: 77). _ Lilium flore nutante, ferrugineo, majus (JS. Bauh. IL, 692). Lilium Martagon (ann. gen. 558 ). Le Lys Martagon.
Avant d'émettre notre opinion surl’hyacinthus des poëtes la- tins,nousallons faire connaître celles des diverscommentateurs.
Linné pense que cette plante est le Delphinium Ajacis.
Saumaise (1) et Sprengel (2) que c’est le Gladiolus communis.
Sibtorp désigne plus particulièrement une variété du glaïeul ordinaire, à laquelle il donne la qualification de triphyllos.
Martyn(3)croit quel hyacinthus estle Lilium Martagon, etilen donne une gravure dans ses commentaires sur les Géorgiques.
Enfin La Cerda, et quelques autres savans, cherchent à prou- ver que le vacciniun de l'églogue IT, vers 18, est la même plante que l’hyacinthus des divers passages cités en tête de cet article, et la rapportent à une petite espèce du genre Hyacin- thus des Modernes, laquelle est odorante et de couleur sombre. Voyez VACCINIUM, où cette opinion est discutée.
(1) Salmas. ad Solin. p. 1224. (2) Hist. rei herb. IT, cap. 3. (3) Martyn , in Georg. p. 351.
=
65 FLORE
Examinons briévement ces différents systèmes , afin de fixer l'incertitude du lecteur.
Suivant Golius et Chardin, le mot hyacinthus vient de yâcout, qui, dans les langues d'Orient, signifie rubis, pierre précieuse d'un rouge tendre, suave rubens; aussi toutes les épithètes données à l'hyacinthe expriment-elles cette couleur; et les com- mentateurs n'ont en effet désigné pour l'hyacinthus, si pour- tant j'en excepte La Cerda, que des plantes à fleur rouge,comme le Delphinium Ajacis, les Gladiolus, et le lys martagon. Laquelle de ces plantes méritera de fixer notre choix ?
Ovide, décrivant la plante en laquelle fut changé l'infor- tuné Hyacinthe, s'exprime ainsi (1):
SO A Formamque capit, quam lilia ; si non Purpureus color huic, argenteus esset in illis. Ipse suos gemitus foliis inseribit, et A1, AT, Flos habet inscriptum.
L'hyacinthe des poëtes est donc un lys à fleur rouge, sur les pétales de laquelle doivent se trouver des lignes imitant la syllabe Ar.
Ce n’est donc plus du Delphinium, qui n’est point une lilia- cée, qu'il s’agit; ni des glaïeuls, hliacées imparfaites, qui n’of- frent à l'œil aucunes lignes imitant des caractères; ni de l’hya- cinthus melas de La Cerda , plante rare, à la fleur de laquelle ne peut se rapporter aucune des épithètes données par les poëtes. Le lys martagon réunitseul toutes les conditions voulues pour l'hyacinthus : sa fleur est rouge, elle ressemble aux lys, et fait lire souvent sur ses pétales la syllabe ar.
Les épithètes de suave rubens et de ferrugineus, données par Virgile à son hyacinthus, se rapportent si parfaitement au lys imartagon, que les deux frères Bauhin les lui ont appliquées dans leur synonymie, ignorant cependant que les deux plantes fussent les mêmes; ce qui doit faire admirer l'étonnante exac- titude du poëte latin.
Le port de cette belle plante sert encore à fortifier cette opi- nion : malgré son élégance, elle est d'un aspect triste; ses fleurs
(x) Metamorph. lib. X, 242.
DE VIRGILE. 69
penchées, dont les pétales sont réfléchies, n'ont pas cette viva- cité de couleur qui flatte l'œil, et qui invite la main àles cueil- lir. Elle semble se plaire surles monts déserts, dans les vallons -incultes, loin des lieux que la main de l'homme embellit par la culture. Enfin son existence est courte; peu de jours suffi- sent pour la voir briller, se faner, et mourir.
L’hyacinthus rappelle deux catastrophes funestes : la mort du jeune Hyacinthe et celle d’Ajax :
Littera communis, mediis, pueroque viroque, Inscripta est foliis : hœc nominis, illa querelæ (x).
Ce passage des Métamorphoses démontre qu'il n’y a qu'une sorte d'hyacinthe, mais deux manières d'expliquer le 41 des pétales, qui est tantôt un gémissement, et tantôt le commen- cement du nom du roi de Salamine. Ainsi s'éclaircit l'énigme proposée par Ménalque dans la IIL° églogue :
Dic quibus in terris inscripti nomina requm Nascantur flores.
RAR ARR R ARR RR ARR RRR RR RRR R/RR RAR ARR RAR ARR RL A/R AR RER A A/R A/R ARR ARR
k:
ÎLEx. Arguta. — Nigra.
Sæpe sinistra cAvA prædixit ab 1110E cornix. Ecz. I, 18. Forte sub ARGUTA consederat 111cE Daphnis. Ecc. VIT, r. Ecrcrs et NicRÆ species, et lœæta cupressus. , CuLex, 138. Hpivos des Grecs. lex (Tournefort, Instit. p. 583). Quercus [lex (Linn. gen. 1447). En italien, Elice. L'Yeuse.
1) Ovid. Metamorph. XIIT, 397.
FLORE
Les botanistes modernes n'ont pas cru devoir séparer les Ilex de Tournefort et de Bauhin du genre Quercus; cependant leur port est fort différent, ainsi que leur aspect. Il était natu- rel que les peuples distinguassent l'ilex du chêne, auquel il ne ressemble que par la disposition et la structure des fleurs et du fruit. Les Français le nomment yeuse, les Espagnols enzina, et les Italiens elice.
On voit, par le passage cité du Culex, qu'il est question de plusieurs sortes d’ilex : sans doute des Quercus Ilex, coccifera, Prinos, Bellota, ete. C’est parmi ces espèces qu'il faut chercher les chênes à glands doux, qui servaient à la nourriture de
70
l'homme. Les feuilles de l'yeuse sont dentées, arqutæ; son tronc est
noirâtre, niger. Il n'était pas nécessaire de supposer que par ilex nigra Virgile ait voulu parler d'une espèce de cyprès.
La plante à laquelle les botanistes modernes ont donné le nom générique d'/lex est fort différente. C'est le houx, arbris-
seau commun dans nos contrées.
INTUBUM ou INTYBUM. Fibris amaris.
.... Et AMARIS INTUBA FIBPIS Officiunt, aut umbra nocet. GEorG. I, 120.
Kiyopov (Théophr. lib. VIE, cap. 11).
Cichorium, seu Intubum erraticum (Pline, XXI, 15).
Cichorium Tatybus (ann. gen. 1251).
La Chicorée amère.
Originaire d'Égypte, où l’on en fesait depuis long-temps un srand usage (r), cette plante apporta en Europe sonnom copte, qui devint en grec #yp10v où #76, et dont on se servit pour distinguer l'espèce sauvage du genre 3x. Les Arabes l'ont de méme adopté, sous la forme chikouriéh (2).
On appelle cichorium , dit Pline, l'intubum erraticum ; et par erraticum, il n'entend que sauvage, car ailleurs il avait dit :
(1) Plin. XXZ, 15. Maillet, Descript. de l'Égypte, édit. de 1735, p- 12. (2) Forskahl. 72. Gloss. bot. p. 113.
DE VIRGILE. 7E
Erraticum, quod apud nos quidam ambulejam appellavere , in Ægypto cichorium vocant, quod sylvestre sit (1). Mais ce n'est pas là le vrai sens d'erraticum intubum , ni d'ambuleja. A s'agit des racines longues, nombreuses et traçantes de la chicorée amère; et c’est là ce que Virgile avait en vue dans ces mots: /ntuba fi- bris officiunt. Déja nous avons fait remarquer (2) cet emploi poétique du mot fibra pour radir.
INTUBUM. Olus sativum.
.......... Canerem biferique rosaria Poœsti ,
Quoque modo potis qauderent INTUBA rivis. GEorc. IV, 120.
Venales olerum fasces portabat in urbem,
INTUBAQUE, etc. Mon. 84.
www ou äsuw des Arabes.
Zépie xnrevrn de Dioscoride.
Seris, seu sativum Intubum de Pline (XX, 8).
Intbybum sativum (3. Bauh. IE, rorr).
Cichorium Intybus, var. y, sativum (Lob. Icon. tab. 229, Én1 ):
Cichorium Endivia (Linn. gen. 1251).
L'Endive.
Les passages rapportés ici motivent la division que nous fai- sons de l'intybum de Virgile en deux articles. On voit qu'il ne s'agit plus de la chicorée amère ou sauvage , mais de l'espèce cultivée, qui n’est peut-être, au reste, qu'une variété de la premiére.
Endive est venu du mot barbare endivia, usité dans le moyen âge , où l'on trouve une évidente corruption de l'arabe hendib, et du latin classique intybum. Mais de ces derniers mots, lequel a donné naissance à l’autre? Il y a des raisons pour et contre. Une considération doit pourtant faire attribuer l'anté- riorité au terme oriental, c'est qu'on ne trouve point tvru6ov en
(1) Plin. lib, XX, cap. 8. (2) Voyez l’article ALLIUM,
52 FLORE grec, et que les traducteurs employés par les califes à faire passer en arabe les richesses scientifiques de l'Europe, n'em- pruntèrent presque rien aux Latins.
INULA. Oleracea. +.
Hic olus: 51400 BR. ut dé e sua en SOUL ER EEE 0e INULEÆEOTEMITChANT.
Mon. 72.
Premier Éléwy de Dioscoride ( lib. [, cap. 27). Inula. de Pline (lib. XIX , cap. 5).
Enula Campana du moyen âge.
Inula Helenium (Läinn. gen. 1295).*
L’Aunée.
L'aunée, comptée par les Modernes au nombre des plantes officinales, l'était autrefois parmi les légumes. Pline dit que l'impératrice Julia en manpgeait tous les jours de l'année. Il nous apprend encore que pour lui ôter son âcreté, on avait soin de la confire. Malgré cette préparation, ce mêts devait être désagréable au goût. Il est probable qu’on attachait à son usage l’idée de quelque propriété salutaire.
Enula Campana est le nom sous lequel l’école de Salerne re- commande cette racine, que Pline, qui l'appelle inula, nous dépeint comme plus courte, plus charnue, plus amère que celle du panais (1), et'qui, bien certainement, est le premier déve» de Dioscoride (2). Quant à l’autre £évov, que le médecin d’Ana- zarbe dit abonder en Égypte dans le voisinage de la mer, avoir les feuilles de la lentille et le port du serpolet, c'est une plante toute différente, et dont Pline fait mention ailleurs (3) sous le nom d'helentum.
(x) Hist. nat, XIX, 5. (2) Diosc. lib. T, cap. 27. (3) Hist. nat. XAT, 10.
DE VIRGILE. 73
RAIN SIA RSS ASIA IAA AR RAR RAR RAR LORS RAR AR AR RAR RAR RAR AR RAR RARE RAS LAN ARS
\ J.
|
PJUNCUS. Zimosus. — Mollis.
Limosoque palus obducat pascua suNco. | Ecz. I, 49. Viminibus MOLLIQUE paras detexere suNco. Éez. Il, 72 Zyoivos des Grecs. Scirpus lacustris? (Linn. gen. 94). Le Scirpe des lacs.
Dans le premier de ces deux passages, juncus a la signification la plus vague, et peut s'entendre de toutes les espèces de joncs.
Le second vers offre quelques données de plus. On sait que la plante employée par les vanniers n'appartient point au genre Juncus des Modernes , mais au genre Scarpus. Le scirpe qui se trouve dans les étangs, et qu'on nomme lacustris, sert aux tourneurs pour rempailler les chaises; on l’emploie aussi à faire des paillassons et autres ouvrages de ce genre. Nous pen- sons donc que le juncus molls de Virgile peut être rapporté avec quelque certitude au Scirpus lacustris de Linné.
JUNIPERUS.
Stant et SUNIPERI, et castaneæ hirsutæ. | EcL. VIE, 53. JuNIPERI gravis umbra. Ecc. X, 76. Apeuÿoc des Grecs. Juniperus communis (Linn. gen. 1552). Le Genévrier.
Le genèvrier est un arbuste fort commun, dont on distingue deux variétés, différenciées par la grosseur du fruit. Il croît en Europe à toutes les latitudes ; à cela près que, faible arbrisseau dans le Nord, il devient quelquefois, sous une température plus heureuse, un arbre élevé.
Sa baye, que les Grecs nommaient oz:v0is, et que nous ap-
74 FLORE
pelons genièvre, a des propriétés énergiques bien connues, et
une odeur forte dont l'arbre même n’est pas exempt; dernière
circonstance qui justifie l'espèce d'arrêt porté contre lui dans
la X° églogue : Juniperi gravis umbra. Le 10
SLA LAS SLT LR RAR RE RL RE ER RE ER RE ER RE AL LL RL RARE ER LOL A LL L RES LR ER LA ALL
L.
LABRUSCA. Sylvestris. — Densa.
SONIA HR OU 2 Jet COMM SYLVESTRIS raris Sparsil LABRUSCA racemis. Ecx. V7. ne à PR rires ae eee ete s18 ÉMOU à din else ele DENSsAQUE virgultis avide LABRUSCA petuntur. CueEx, 52.
Ayouurekoc des Grecs.
Vitis sylvestris Labrusca (Tournef. Instit. 613).
Vitis vinifera (Lann. gen. 396; Décand. sp. 4566, var. æ). La Vigne sauvage.
On croit que la vigne, améliorée par la nature, n’est autre chose que le Labrusca, arbrisseau qui se trouve dans presque toute l'Europe, où il est connu sous le nom de vigne sauvage, et qui ne produit qu'un petit nombre de grappes, raros racemos.
Voyez Viris.
LACTUCA. Grataque nobilium requies LACTUCA ciborum. Mon. 76. @pidë des Grecs. Lactuca sativa (Linn. gen. 1234). À La Laitue cultivée.
Peu nourrissante et presque sans saveur, la laitue pouvait être appelée avec autant de justesse que d'élégance, requies grata ciborum nobilium. Chez nous, quoique sous un ciel moins brûlant, pendant toute la saison où elle croît, il n’y a point
DE VIRGILE. 79 encore de repas si pompeux qu'elle ne termine. Lesfruitsetles mêts sucrés peuvent seuls passer après.
Pline fait mention d'une plante dont la sève était laiteuse et urgative , et qu'on appelait lactoris. Ce nom et celui de lac- tuca ontla même étymologie. En effet, la laitue laisse découler de sa tige, si on la rompt, quelques gouttelettes d’un suc de couleur et de consistance lactée.
LANA MOLLIS. Voyez ARBOR ÆTHIOPICA. LAPPA. Aspera.
ALLÉE 0 ...... Subit ASPERA sylva, LAPPÆQUE, tribulique. Georc. I, 153. ts My si Primum asperA sylva, LaPPÆQUE tribulique absint. Grorc. IT, 385.
Aræim des Grecs. Galium Aparine (Linn. gen. 162). Le Glouteron, le Grateron.
La plante de Virgile ne diffère point de celle que Pline ap- pelle aussi lappa. Or, le passage où ce naturaliste en parle (r) est la traduction littérale de celui où Théophraste (2) décrit son érapiyn. Cette ärzoim est donc l'herbe qu'a voulu désigner notre poëte.
Il est précieux d’avoir obtenu ce renseignement; car la plus grande incertitude a régné, chez les Modernes, sur le sens du mot lappa, qui paraît avoir désigné, dans le moyen âge, toutes les plantes qui s’attachent aux vêtements : le grateron, la bar- dane, etc. C’est même à la bardane ( 4rctium) que Linné a conservé pour nom spécifique la dénomination traditionnelle de Lappa. Cette composée cynarocéphale ne semble pourtant guère convenir au texte de Virgile qui nous occupe, car elle ne croît point dans les champs cultivés; à la différence des Galium, qu'on y trouve souvent.
D'ailleurs, la signification du mot grec n'ayant point varlé, et différents détails, qu'on peut lire dans Bodæus de Stapel (3),
(1) Hist. nat. XXI, 17. (2) Hist. plant. VIT, 14. (3) Not. et comm. ad Theophr. p. 883.
76 FLORE prouvant que l'irzin de Théophraste est aussi celle de Dios- coride, nous avons, je le répète, un point de départ excellent, et c'est là qu'il faut chercher une solution. Or ce dernier au- teur assure (1) que l'aparine, connue également sous les noms de philanthropos, ampelocarpos, omphalocarpos, etc., a la üge quarrée, les feuilles verticillées, les fleurs blanches, l'aspect général de la garance. Certes il s'agit ici du grateron, nommé fort à propos, par Linné, Galium Aparine. Rarement on a le plaisir, en étudiant la botanique des Anciens, d'arriver à une détermination aussi précise.
L'aparine, le philanthropos, etc., dont parle Pline en diffé- rents endroits de son livre (2), ne forment qu’un double em- ploi avec ce qu'il dit de sa lappa dans le premier passage cité (3).
LAURUS. Phœbi. — Parnassia. — Odoratus.
Asie ...... PHOEBO sua semper apud me Munera sunt, LAUR1, et suave rubens hyacinthus. Ecz. IT, 64.
Meur D s0bste HPAENASSIA M ATEUS Parva sub ingenti matris se subjicit umbra.
GEorG. II, 18. Inter opoRATUM LAURI nemus. Æn. VI, 658. Etc. etc. etc.
aim des Grecs (Hom. Odyss. i, 153). Laurus nobilis (Linn. gen. 688).
Le Laurier franc. ,
Il y aurait trop à dire sur le laurier , et les bornes de notre
ouvrage nous forcent souvent au sacrifice des détails les plus intéressants. Nous renvoyons donc à Dioscoride, à Pline, et
(1) Diosc. lib. TIT, cap. 88. Bod. de Stapel cite à faux le chap. 104. Ce n’est pas la centième inexactitude que nous ayons corrigée dans les commen- tateurs ou les traducteurs de Théophraste, de Pline, de Dioscorite. Recou- rir sans cesse aux textes originaux est une nécessité pénible; mais c’est la seule manière de travailler, pour un auteur qui respecte le public.
(2) Hist. nat. XXIV, 19; XXVIT, 5.
(3) Comparez, sur cet article, Galien, de Medic. simpl. VI, et Martyn, Georg. p. 33.
DE VIRGILE. 77
aux auteurs qui, sans même être botanistes , ont traité de la mythologie (1).
Que le lecteur nous permette une seule réflexion. Les arbres dont la verdure brave l’âpreté des hivers, et dont une éter- nelle jeunesse semble être le partage, ont été l’objet du culte particulier de l’homme. Le myrte, l'olivier, le pin, le cyprès, et plusieurs autres arbres à feuilles persistantes, ontrecu les hon- neurs d’une sorte d'apothéose, par leur dédicace aux divinités de l'Olympe : il était naturel que ce qui présente l’image d’une végétation non interrompue devint l'attribut d'une vie qui ne devait point cesser. Parmi ces végétaux, le laurier se distingue par la beauté de son feuillage, l'élégance de son port, et la fra- grance de toutes ses parties. Ornement des pays méridionaux, où il se plaît à croître, ce bel arbre était digne de parer les fronts victorieux, de devenir le prix de tous les genres de com- bats, où l'homme, par la force de son génie, décéle la noblesse de son origine et la grandeur de ses futurs destins. Symbole de l'immortalité, quel autre rameau pouvait mieux ombrager la tombe du chantre de Mantoue!
LENS. Pelusiaca.
Nec PELUsiACE curam adspernabere LENTIs. GEorc. I, 228. déxos et dx des Grecs (Théophr. VIIL, 3). Lens esculenta (Mæœnch. meth. 131). Ervum Lens (Linn. gen. 1188). La Lentille.
Péluse est une ville du Delta qui avait donné son nom à l’une des sept embouchures du Nil. Les lentilles pélusiaques, autrefois fort estimées, devaient entrer pour quelque chose dans les regrets des Hébreux, si affligés de se voir privés des légumes d'Égypte. Aussi Mahomet nomme-t:l spécialement l'adas, pus , qui est la lentille, parmi les aliments que deman- daient les Israëlites à la place de la manne (2).
(1) Diosc. Ub. I, cap. 90. Pline, XV, 30. Voyez aussi les commentateurs de Théophraste, p.185 et suivantes; l'éloge du laurier, publié en latin par Passerat en 1594, etc. (2) Coran, sur. 11, ÿ 58 de l’édit. de Hinckelmann.
78 FLORE
Nous croyons que cette légumineuse, dont il est parlé sous le même nom d’adas, w-7y, dans l'histoire si connue d’Esaü, ne diffère point de l'Ervum Lens de Linné. Toutefois Sprengel préfère y voir le Cicer Lens; et son opinion n’a rien d'inad- missible.
LIGUSTRUM. Album.
ALBA LIGUSTRA cadunt, vaccinia nigra leguntur.
EcL. IT, 18. Kürpoc des Grecs? Ligustrum vulgare (Linn. gen. 23). Le Troëne. .
C'est à tort que quelques commentateurs ont prétendu qu'il fallait voir dans le ligustrum album de Virgile, le Convolvulus sepium, ou grand liseron des haies. Pline (x) et Dioscoride (2) disent positivement que c'est un arbrisseau. Ils en donnent l’un et l’autre une description qui ne permet pas de le mécon- naître.
Le troëêne a des fleurs blanches et des fruits noirs, ce qui lui a valu tantôt l’épithète d'album, et tantôt celle de nigrum. Son nom latin lui vient du nom de la Ligurie, dont il est or1-
ginaire. LILIUM. Album. SE Pre NME Mixta rubent ubi zizrA multa ALBA rosa. Æx. XII, 68.
J'Y des Persans.
Lilie des Allemands.
Lily des Anglais.
Astpuoy et Kpivoy des Grecs (3).
Lirio des Espagnols.
Lilium candidum (Linn. gen. 558). Le Lys blanc.
(r) Plin. lib. XXIV, cap. 10. (2) Dioscorid. lib. TZ, cap. 107. (3) Aséproy signifiait aussi narcisse, mais seulement chez les Attiques.
DE VIRGILE. 79
Le mot persan laléh, qui est le nom de toutes les belles liliacées, et principalement de la tulipe, que les Anciens pa- raissent n'avoir pas connue, a passé d’une part dans la famille des langues du Nord (lie, lily, etc.), et d'une autre dans le gréc et le laun; car lirion est pour lilion, par la permutation usitée de deux lettres fort voisines (1).
LILIUM. Grande.
Florentes ferulas, et GRANDIA LiL1A quassans. Ecz. X, 25.
En grec, Opuléyador, à Edo ri sidos heupuodouc &vBouc. Liliaceæ sy lvestres quælibet. Diverses Liliacées sauvages.
Bien qu'il paraisse d’abord naturel de supposer que Virgile a voulu, dans le passage cité, désigner le lys blanc, on peut croire aussi qu'il s'agit des grandes espèces de l'Ornithogalum de Tournefort, que plusieurs botanistes du moyen âge nom- maient encore lilium : espèces qui se rencontrent chez les Mo- dernes dans les genres Phalangium, Ornithogalum et Scilla, et qui croissent spontanément dans les forêts d'Italie ou sur les bords de la mer. Cette opinion semble d'autant plus raison- nable que les Lila dont il est parlé dans l'églogue X sont portés par les Sylvains, dieux des forêts, et que pourtant le lys blanc, originaire d'Orient, n’était connu à Rome, du temps de Virgile, que dans les jardins des curieux. On le voit, de nos jours, croître spontanément dans plusieurs cantons de la Suisse; mais il n’y est que naturalisé.
LINUM.
Urit enim LiNt campum seges. GEorc. I, 77. Nec non et zini segetem et cereale papaver Tempus humo tegere. GEorG. Ï, 212.
(1) Les lettres L et 8 sont placées l'une près de l’autre, en samskrit, dans la classe des sémi-voyelles.
80 FLORE
Aivoy des Grecs. Linum usitatissimum (Linn. gen. 528). Le Lin.
Columelle, Pline et Palladius, partagent l'opinion de Virgile sur la culture du lin, qui, suivant eux, dessèche la terre, et la rend peu propre à recevoir les semences céréales.
LOLIUM. Infelix.
Grandia sϾpe quibus mandavimus hordea sulcis, INFeLix LOLIUM....... dominatur. Eco. V, 37. RENE RPC .... Interque nitentia culta
InFeLix LoLIUM et steriles dominantur avene.
Georc. I, 154.
Apa OÙ Zrgdioy des Grecs (1). Lolium temulentum (Linn. gen. 126). L'Ivraie.
L’ivraie, que nous nommons ainsi parceque ses effets nui- sibles s'annoncent par une sorte d'ivresse, est nommée par Virgile infelix, soit à cause de ses propriétés dangereuses, soit parceque, venant habituellement dans les lieux arides, elle annonce la stérilité et la misère.
LOTOS ou LOTUS. masc. et fém. (2).
Les plantes dont la surface de la terre est embellie ont été données à l'homme pour servir à ses besoins, et multiplier ses jouissances. Armes, abris, vêtements, aliments, remèdes, il doit tout au règne végétal, qui purifie jusqu’à l'air qu'il respire. Aussi, plein de reconnaissance et d’admiration, l’homme voulut associer les plantes à son culte, les dédier à ses dieux, et leur fit jouer, en les rendant le sujet des plus aimables fictions, un rôle important dans l’histoire et les coutumes des sociétés.
(x) Ces deux mots n'étaient pas absolument synonymes; mais la nuance s’en est perdue.
(2) Planche, dans son dictionnaire, ne donne Awroc que comme un mot masculin. Ce nom n’a-t-il pas les deux genres en grec, comme il les a, sans contredit, en latin? Videant doctiores.
DE VIRGILE. 81
Plus éclairés, sans êvre beaucoup plus heureux que nospères, nous avons dépouillé les plantes du doux prestige qui les en- vironnait. L'olivier, le myrte, le laurier, le peuplier, ne sont plus, dans ce siécle ennemi des fables, que quelques individus de la grande famille végétale, que rien ne distingue de la foule. A peine couronne-t-on encore, dans les vers, les poëtes etles guerriers. Le gui meurt ignoré sur le chêne qui le nourrit; et le lotos épanouit sa fleur d’albâtre sur les eaux du Nil, sans que les temples de Memphis s’en décorent, et retentissent du chant ‘sacré des prêtres de l'Égypte.
La nature, mieux connue, est peut-être aussi moins aimable. Un regret s'attache aux illusions détruites, et fait gémir jus- qu'à l’homme qui a le plus contribué à Îes bannir. Les fictions mythologiques qui rattachaiïent le ciel à la terre et la terre au ciel, par qui tout était vie et mouvement, ne cesseront jamais de nousintéresser, même aujourd'hui que le règne des douces erreurs est passé sans retour.
De toutes les plantes qui rappellentdes souvenirshistoriques et mythologiques, et que l'antiquité rendit célébres, 1l n’en est point qui le soit plus que les lotos; il n’en est point non plus dont l'histoire soit plus confuse. Ce point, si intéressant, de la botanique des Anciens, a fait naître d'innombrables erreurs. Arrivés à cette matière importante, qu'environne tant d'obscu- rité, nous croyons nécessaire de changer notre marche habi- tuelle, et de commencer par débrouiller l'histoire de tous les lotus, avant d'essayer à déterminer les lotus de Virgile.
On convient d'abord assez généralement que ce nom fut au- trefois donné à un arbre, et à deux plantes, l’une terrestre, l'au- tre aquatique. Ce premier fait indique la division de notre tra- val, et y jette un commencement de clarté.
PREMIÈRE SECTION. LOTUS, arbre.
Le plus célébre des arbres qui ont porté ce nom, est l'arbre
‘des Lotophages, illustré par Homère, et dont le fruit, doux 6
82 \ FLORE comme miel, pertiône, faisait oublier aux étrangersleur patrie (1).
Olaüs Celsius établit assez bien que ce fruit est le fameux ent, doudaïm, si vanté chez les Hébreux pour sa saveur et son odeur (2). En effet les anciens rabbins disent qu’on le cueil- lait sur l'arbre 9, müch, que le botaniste arabe Abow’l- Fadbli assure être le lotos des Grecs.
Sprengel s’égare ici en voulant séparer des choses que Théo- phraste a visiblement réunies. Ecoutons l’auteur même de l'Histoire des plantes :
« Le lotus est de la grandeur du poirier, ou un peu plus pe- tit; ses feuilles, découpées, ressemblent à celles de l’yeuse (3). yena plusieurs variétés, distinguées par le fruit. Ce fruit, de la grandeur d’une féve, naît parallélement sur les branches, à la manière des bayes du myrte, et mürit, comme les grappes de raisin, en changeant de couleur. On en fait un vin qui s’ai- grit au bout de trois jours. Du reste, le fruit est très abondant sur l'arbre, et l'arbre lui-même est commun sur la côte de Car- thage, où l'on conte que l'armée d’Ophellus, privée de toute autre nourriture, vécut, plusieurs jours, des seuls drupes du lotus. C’est dans l’île des Lotophages que le fruit atteint la sa- veur la plus exquise; mais le bois de l'arbre, qui est noir, et
(1) Odyss. 1. Voyez Saumaise , Exerc. Plin. p. 728, etc.; Riccius, Diss. Homer. ; Shaw, Voyages, T, p. 292, etc.; Travels of M. Bruce, etc.
(2) Il n’y a rien, au reste, de plus divergent que les opinions des bota- nistes sur Je doudaim. On a voulu long-temps y voir l’Atropa Mandragora ; Sprengel, comme Linné, désigne une sorte de concombre; Bruckmann, au contraire, prétend qu’on ne peut y méconnaître la truffe, d'après les pro- priétés qu'il lui suppose. M. Virey, partant du même principe, croit, avec plus de vraisemblance encore, que le doudaim est le fameux salep des Orien- taux, formé des bulbes desséchées de différents Orchis.
Mais qu'Olaüs Celsius se soit trompé, ce fait importe peu à la conclusion que nous prétendons tirer, savoir que Île awr0s des Grecs est le Zizyphus Lotus. ( Wild.)
(3) Sprengel traduit ( Antiq. bot. spec. I) foliis incisis, serratis, velut ilicis folia. Je sais qu'on lit quaacr dé évrouds éxoy xai rpwädes, ou bien Lai Tpiov- dés, mais il faut choisir; et si l’on admet fois serratis , on ne peut plus ajou- ter sicut ilicis folia.
0
DE.VIRGILE. 83 dont on fait des flûtes, est préférable, au contraire, dans la Cyrénaïque (1). » X
Tous ces détails, fidèlement tirés de Théophraste, et dont nous n'avons un peu modifié que l'ordre, se rapportent à un seul et même arbre. Quel est-il?
C’est celui dont Hérodote compare le fruit aux dattes, Eus- tathe aux néfles, et dont Polybe donne, d'après ses propres observations, une description, qu'Athénée nous a conser- vée (2), assez exacte pour lever tous les doutes :
« L'arbre, dit-il, est de médiocre grandeur, épineux, sem- blable au rhamnus ; il a les feuilles petites, plus ovales que celles du rhamnus, et de couleur plus foncée. Son fruit, com- parable à plusieurs égards aux bayes du myrte, porte un noyau très petit; il prend à l'époque de la maturité une couleur pour- pre, et parvient à la grosseur d’une olive. Mür, on le cueille pour être pilé avec une bouillie de froment, et servir à la nour- riture des esclaves. Les maîtres le mangent aussi, après en avoir enlevé le noyau. C'est une datte pour le goût, mais l'odeur en est plus suave. »
Il faut donc voir, dans le lotus d'Homère et de Théophraste, un arbre de la fanulle des rhamnoïdes.
Sans savoir bien au juste quelle est l'espèce nonimée par les Arabes echkel, espèce, plus connue, qu'ils appellent dl}, arâc, et qui paraît correspondre au Rhamnus Lotus (L.), nous semble mieux convenir à la description; d'autant que son fruit, connu sous le nom de ©, ’onnäb, passe du vert au rouge par la maturité (3).
Nous ne devons pas dissimuler pourtant que ce fruit croît pour ainsi dire en grappes, et non point parallélement. Mais cette condition, exigée par Théophraste, repose sur quelque inexactitude; car aucun des arbres proposés, dans les diffé- rents systèmes, ne la remplit.
Le Rhamnus Lotus de Linné, Zizyphus Lotus de Wildenow, plante à laquelle nous ont conduits les descriptions combi- nées de Théophraste et de Polyhe, est en effet très commun
(1) Hist. plant. IV, 4. (2) Deipnosoph. XIV. (3) Gol. Lexic. col. 56. ù 6.
Ci
&4 FLORE ,
près des Syrtes, où l'on s'est toujours accordé à placer le pays des Lotophages. Shaw, d'Avity, Poiret, Desfontaines, en exal- tent le fruit, comme la plus délicieuse production des côtes de Tunis et de Tripoli.
Bodæus de Stapel, malgré l'évidence de cette solution, se croit obligé de la combattre, parceque les jujubiers conservent leurs feuilles l'hiver, et présentent une écorce rude, tandis que le lotus perdait son feuillage dès l’arrière-saison (1), et présentait une écorce lisse, agréable à la vue (2). Mais ces der- niers faits ne sont basés que sur une erreur de Pline, qui con- fond le celtis, improprement surnonimé lotus, avec l'arbre des Lotophages. C'est ce que nous verrons plus en détail au (. IV.
La seule objection de quelque poids que nous ne puissions détruire. est celle qui se tire de la couleur du bois de lotus, s'il est vrai, comme l’assure le même commentateur, que le bois des jujubiers soit jaune, et jamais noir. Mais est-il bien sûr de son assertion ?
6. IL
En parlant du lotus précédent, Théophraste ajoute (3) que la meilleure espèce de fruit est celle qui n’a point de noyau, car, dit-il, on en connaît de ce genre. Pline répète cette par- ticularité sans l’éclaircir (4).
Robert Constantin, partant de l'erreur qui lui fait prendre le Lotus et le celtis pour une même chose, et considérant le celtis comme un alisier, croit trouver cette variété sans noyau dans l’amalenchier, arbre dont le fruit se nomme amalenche en Savoie, et ambrozelle en Provence.
Bodæus de Stapel, pour qui celtis et lotus sont aussi deux idées confondues, se contente d'observer que le lotus à fruits sans noyaux ne saurait être, comme on l'avait supposé, le lauro- cerasus, ni même le gaïac de Padoue ( Diospyros Lotus), sans déclarer s’il adopte l'opinion de R. Constantin.
Quant à Sprengel, il veut que cette espèce seule soit la jujube,
(1) Plin. Hist. nat. lib. XPT, cap. 30. (2) Id. ibid. (3) Hist. plant, IV, 4. (4) Hist. nat. XIIT, 17.
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DE VIRGILE. 85
et que le fruit du lotus à noyau, du lotus #hiroc amie, rpuvodne, ete, soit la baye du Celtis australis. Par là il se trompe plus complé- tement que les deux autres, qui sont au moins conséquents dans leur erreur. En effet, entre ce lotus et le précédent, quels qu'ils soient, il n'y a d'autre différence essentielle, comme on peut le voir par Théophraste et Pline, que la présence ou l'ab- sence du noyau. Si donc on adopte, pour l’un, le senre des jujubiers, des alisiers, des plaquemimiers, il ne faut pas s’en écarter pour le second.
Pour nous, qui avons désigné le Rhamnus Lotus, nous ne sortirons ni du genre Rhamnus, ni même de Jespèce Parmi les variétés qu'elle présente, il doit aisément s en trouver une où la culture ait fait disparaître le noyau. Estèce la jujube ap- pelée zifzouf, 53735? ou cellenommée bértr. ;3 ,:? ou quelque autre encore moins connue? Le fait peut se vérifier sumles lieux. Que les botanistes du Midi l’éclaircissent.
Quand même on ne trouverait pas de jujube entièrement dépourvue de noyau, il suffirait de choisir celle qui approche le plus de ce caractère. Les Anciens, en effet, n'employaient point strictement, et à la lettre, cette expression de fruits APYRÈNES où sans noyau. Le hasard veut que nous en ayons conservé la preuve, dans une comparaison appliquée par Sé- nèque à la morale : Sic sapiens imperturbatus dicitur, quomodo APYRINA dicuntur, NON QUIBUS NULLA EST DURITIA GRANORUM, sed quibus minor (1).
G. IL.
Martyn (2), dont l'article Lorus est un des plus incom- plets ét des moins raisonnés que ce docte commentateur ait rédigés, observe pourtant une chose que Sprengel (3) a passée sous silence. C’est que Théophraste parle d'un Jorôs raéovpos. Le savant anglais pense qu'il s’agit du nabka des Arabes, du lotus de Polybe, et du paliurus de Virgile.
Sans nous arrêter à remarquer que le nabka est un fruit, et non point un arbre, nous dirons d'abord que le lotus de Polybe
(1) Senec. Epistol. 85. (2) Comm. in Georg. IT, 84. (3) Antiq. botan. Specim. I.
86 FLORE
ne saurait trouver place ici, puisque nous l'avons déja classé au paragraphe précédent, et que c'est le Zizyphus Lotus (Wild. ). Mais faut-il maintenant établir, pour notre seconde espèce, le Rhamnus Paliurus (4. )?
«Il y a aussi en Afrique, dit Théophraste (1), un lotus- paliure, qui diffère du lotus des Lotophages, ayant la tige plus entourée de rejetons, et la feuille du paliure grec. Le fruit n'en est point aplati, mais rond et rouge. Son noyau res- semble aux pépins de la grenade. Ce fruit est suave; on l'amé- liore encore en le faisant macérer dans du vin, qu'il améliore a son tour. »
Pline exalte aussi le paliure d'Afrique : Cyrenaica reqio loton ipsam suo postpônit paliuro.
Or le véritable paliure, À. Paliurus (L.), ne donne pas d’as- sez.bons fruits pour qu'on ait jamais pu lui accorder le nom de lotus. Il est plus raisonnable de chercher un arbre analogue. Ce ne sera point l’/lex Aquifolium, encore moins le Cornus gharaf, mais bien le séder des Arabes, que son fruit rapproche du lotus, et ses épines, du paliure.
Le séder ou sidr, ;a», dont le fruit, nabka, nebik, etc., 3%, doit être servi par les houris aux DE RER. et qu'à la de- scription donnée soit par Abou Hanif Ed-Daynouri, soit par Ebn Alwam, on reconnait bien devoir appartenir au genre des jujubiers, est fort épineux, sans doute; tellement même, qu'au rapport d'Hasselquist, on croit en Orient que la couronne de Jésus-Christ fut faite des'branches de cet arbuste. Mais cette qualité n’est point particulière au seul A. Paliurus. Les épines sont un caractère très prononcé du Rhamnus divaricatus de Forskabl; le même que Linné, d’après la tradition dont nous venons de parler, a nommé À. Spina Christi.
Voilà le séder des Orientaux, et le horôc rahioupos de Théo- phraste.
Mais c’est une erreur de Razi (2) et d'Abou Ali ben Sina (3) que d’avoir confondu leur séder avec le eric de Dioscoride( Cel- tis australis), plante toute différente, et dont nous allons parler.
(1) Hist. plant. IV, 4. (2) Rhazès. (3) Avicenne.
. DE VIRGILE 87
Ç. IV.
Pline, en copiant la description, donnée par Théophraste, de l’arbre des Lotophages, ajoute qu'il s’est naturalisé en [ta- lie, où on l'appelle également Lotus et celtis (1); mais que la différence du sol l'a changé.
Cette puissance du sol serait bien grande; car le celtis de Pline n’est plus épineux, et son fruit, qui, suivant cet auteur, nascitur densus in ramis, myrti modo, près des Syrtes et chez les Nasamons, croît en Italie cerasi modo.
Mais il n’en est rien, et Sprengel a parfaitement raison d'af- firmer que Pline a confondu deux arbres dontil n'avait jamais vu qu'un seul. Le celtis, connu en Gréce et en Italie, avait été vulsairement surnommé lotus chez les Romains, vu l'agré- ment de son fruit, et par allusion au lotus d'Afrique, célébre de toute antiquité. Nous voyons à chaque instant de ces exem- ples. N’appelons-nous pas ébène une sorte de cytise? baume, une espèce de menthe? ananas, une belle variété de la fraise? marronnier, un Esculus à fruit castaneïforme?
Le celtis de Pline reste à déterminer. C’est, dit Robert Con- stantin, le perlaro des Italiens et notre alisier. L’un ou l’autre, à la bonne heure; mais le perlaro est un Celtis, et l'alisier un Cratægus, ce quine se ressemble guère. Perlaro, micocoulier, dit Vénéroni.
Antoine du Pinet de Noroy établit mal-à-propos la même confusion, comprenant aussi le micocoulier dans les alisiers. Martyn se sert du mot nettle-tree, que les dictionnaires tra- duisent par alisier, sans dire dans quel sens ils l'entendent.
Puisque Robert Constantin fait du lotus apyrène (voyez. I) l'amélanchier (Cratægus rotundifolia, Lamk.), il est probable qu'il entendait, sous le nom d’alisier commun, le Cratæqus Aria de Linné, le droulier de quelques provinces. Il en existe une variété sans épines, la seule qui puisse convenir à la descrip- tion du naturaliste romain; c’est celle qu’on appelle cormier-
(1) Hist. nat. XIII, 13.
88 FLORE .
sorbier, et même simplement sorbier, sorbier domestique, comme si on la confondait avec le Sorbus domestica (1. ).
Mais, restituant au mot perlaro, synonyme de menicocco, sa véritable signification, nous préférons voir l'arbre de Pline dans le micocoulier, auquel Linné a fort bien fait d'attribuer le nom générique de Celtis.
Le fruit du Celtis australis naît cerasi modo, ce qui n’a pas lieu dans le Cratæqus Aria. Sa feuille, à dents de scie, assez comparable à celle de l’yeuse, explique d'ailleurs pourquoi Pline a pu le confondre avec l'arbre de Théophraste. Une autre cause d'erreur a été la dureté du bois de lotus, recher- ché pour les flûtes et les lyres; dont étaient faits le fourreau de Lépée d'Hercules selon Théocrite, les tables de la loi, selon les Arabes, etc. Car nul arbre en Italie ne doit offrir un bois plus dur que le Celtis, d'après la lenteur de la croissance de cet arbre. On en conservait un à Rome, qui passait pour avoir quatre cent cinquante ans.
C’est ici le lotus sans épines de Sérapion; c'est également le lotus de Dioscoride et de Galien, qui accordent à son bois râpé une vertu styptique et un principe colorant, caractères retrouvés par Scopoli dans le micocoulier. Les fruits du Celtis australis sont bien reconnaissables, aussi, à la description de Dioscoride (r): doux au manger, astringents, plus gros que des grains de poivre.
$. V.
Dans tout ce que Pline a dit jusqu'à présent, il n'a point employé le mot de feve grecque. Voici qu'ailleurs (2) il décrit un lotos ou faba græca. Cet arbre n’a de branches que vers le sommet, et les a fort grosses; son écorce, lisse, est d’une cou- leur agréable. Son ombrage, très passager, disparaît avant l'hiver. Il porte un fruit suave, presque semblable à la cerise.
Pline veut-il réellement parler d’un nouvel arbre? ou n'est-ce encore que le Celtis ? Un passage qui semblerait de nature à
@r) Diosc. I, 134. (2) Hist. nat. XVI, 31.
’ DE VIRGILE. 89
+. doute (1), est précisément susceptible de s'entendre dans les deux sens.
S'il faut se décider pour un arbre différent du premier, il n'y en a point qui convienne mieux que le Diospyros Lotus, dont Mathiole applique mal-à-propos la figure au lotus de Dioscoride.
Ce Diospyros n'est point le Xéorupss de Théophraste, mais le
gaïac d'Italie de Bauhin, Guayacana de Tournefort, nommé en France plaqueminier. Son fruit, cérasiforme, est l'uva d'In- dia qui se vend à Florence. _ Mais ne vaut-il pas mieux penser, avec Bodæus de Stapel, que Pline, accoutumé, comme les anciens botanistes, à s'af- franchir de toute méthode, a simplement traité de la même plante sous deux noms, et dans deux chapitres différents? Quant à nous, la chose nous semble infiniment probable. Déja le fruit de sa féve grecque est une cerise, comme le fruit de son lotus-celtis. Il attribue ensuite à l'écorce et à la racine de cette faba græca, une vertu colorante (2) qui se trouve dans le lotus de Dioscoride. Columelle, en parlant de la fève grec- que, qu'il range parmi les arbres fruitiers, ne lui donne aucun caractère qui la distingue du lotus italique ordinaire. Con- cluons donc, sans toutefois regarder comme inadmissible l'opi- nion contraire, que celtis et faba græca n'étaient que deux noms du micocoulier, ou lotus d'Italie (Celtis australis, L.).
En terminant l’histoire des lotus arborescents, une remarque importante se présente à nous. L'aquatica lotos d'Ovide (3) est un arbre; les mots truncum, ramos, ne permettent pas d'en douter. Ailleurs il place encore le lotus avec le saule (4). Voici donc un lotus ligneux qui ne peut se rapporter à aucune de nos €inq espèces, car aucune n’est aquatique. Il faut lui donner un paragraphe spécial, et chercher quelle plante ce peut être.
Mais nos travaux sur cette matière seraient les dissertations sur la dent d’or. Jamais un tel lotus n’exista dans la nature.
(1) Hist. nat. XXIV, 2. (2) Ibid. XVI, 30. (3) Metamorph. IX, 341. (4) Metamorph. X, 06.
90 FLORE à
Aucun auteur grec ou latin, poëte Ou prosateur, ne dit un mot qui puisse en faire présumer la réalité. Ovide seul, Ovide, écrivain aimable et superficiel, occupé de raconter la méta- morphose d’une nymphe sans trop s'inquiéter du reste, a pu donner à un lotus arborescent la qualité d’aquatique, qui n'ap- partient qu'à des lotus herbacés.
SECONDE SECTION. LOTUS, plante aquatique.
Cette famille de lotos est encore plus célébre que la précé- dente; et cependant l'obscurité qui y règne est telle, que Paw lui-même, dans l'ouvrage savant, judicieux, et peut-être trop peu vanté, qu'il a consacré à des recherches sur l'Égypte (1), n'a pu sortir de la confusion qui régnait avant lui sur cette ma- tière. Bélon, Prosper Alpin, n'avaient fait qu'embrouiller les noms et les choses; c’est Mathiole, Dodonæus, Clusius, qui, jusqu'à nos jours, s'étaient le plus approchés de la vérité, quand nos campagnes d'Égypte sont venues fournir des ren- seignements précieux.
6. VI.
Parlons d’abord du #auoc aiyorrierds des Anciens, de la féve d'Égypte , le plus remarquable des lotus aquatiques.
Théophraste qui décrit cette plante (2), la fait naître dans le Nil, quoiqu'elle vienne aussi, dit-il, dans quelques marais de Syrie, de Cilicie, etc. La racine en est épineuse au point de faire fuir le crocodile, qui n’a pourtant que les yeux de vulné- rables. Passons sur cette fable, et voyons le reste. On mange cette racine, crue ou cuite. La fleur est rose, double de celle du pavot; le fruit, assez semblable à un rayon de miel circu- laire, contient, dans ses alvéoles, une trentaine de fèves pro- pres à servir d’aliment, et qu'on a soin de semer dans du limon mélé de paille, pour propager la plante.
(1) Recherches sur les Égyptiens et les Chinois, 2 vol. in-8°.
(2) Theoph. lib. IV, cap. 10.
e DE VIRGILE. Jr
Hérodote l'appelle lys ro$é. Ilen compare aussi le fruit à du miel en rayons.
Galien vante, comme aliment, les fèves que fournit le x66- pv. On appelait #6pro le globe formé par les capsules réû- nies du fruit de notre plante. On s'en servit comme de vase à boire; et de là #£pto> prit, en grec, le sens de coupe(r). Nous en avons formé notre mot CIBOIRE, que sans cela on aurait cru pouvoir dériver naturellement de cibus.
Athénée dit que la fêve égyptienne se nomme aussi /otos ou melilotos (2). Nicandre Ta surnomme colocase. Ces deux appella- tions sont impropres et abusives.
Quel est donc enfin le xiauos aiyrrisroe des Anciens? C’est le gs», termous, des Arabes, le Nymphæa Nelumbo de Linné, le Nelumbium speciosum de Wildenow.
C’est cette belle plante qui formait, au milieu du Nil, des masses de verdure, où l’onallait, au rapport de Strabon, pren- dre des repas délicieux. On ammarrait aux touffes épaisses des nymphéas, les barques légères où, sur des lits voluptueux, les convives, mollement a jouissaient de la beauté du ciel et de la fraîcheur des eaux; enivrés du parfum de ces grandes rosacées , et garantis des ardeurs du soleil parles larges feuilles que des pétioles, de dix pieds de longueur, balançaient au- dessus de leurs têtes.
C’est cette plante, la coiffure des sphinx, la parure d'Isis, le siège d'Harpocrate, lemblême du silence et de la perfection; c'est le tamara des Indes, portant Brahma sur l'abîme des
(1) Sprengel prétend, il est vrai, que c’est le mot x£wpov, coupe, qui a fourni le nom de la plante égyptienne. Cette progression d'idées est peu naturelle; et d’ailleurs x16wpoy, qui ne dérive d’aucune racine grecque, offre toutes les apparences d’un emprunt fait aux étrangers. Pourquoi ne serait-ce pas un mot de la langue égyptienne, aujourd’hui oubliée? Ne pourrait-il pas venir de Kee, tête, l’un des radicaux les plus universels que l’on connaisse, et d’or (que nous appelons Orus), divinité du pays?
On peut former, sur les mêmes bases, beaucoup d’autres conjectures. Cependant l’étymologie Kes-0r prendrait un degré de probabilité de plus, s'il ne restait aucun doute sur l’assertion de Prosper Alpin, quand il rapporte que le fruit du Nymphæa Lotus se nomme encore, vulgairement, tête du Nil.
(2) Deipnosoph. lib. LIT, cap. 1.
:
92 FLORE # eaux éternelles, ou servant de conque flottante à la divine Lakchmi.
Elle ne se trouve plus en Égypte; les fabeta du Nil ont dis- paru; mais elle existe encore dans les grands fleuves de Inde, et continue à jouer, dans la religion des Brahmes, le rôle important qu'elle occupait dans celle de leurs imitateurs. Le missionnaire Just Huern, dont la relation se trouve insérée dans les commentaires de Bodæus de Stapel sur Théophraste, l'avait vue dans l’île de Java, et l'appelait Nymphæa glandifera.
9
$. VII
Il est un autre Lotus, voisin du précédent, dont il a par- tagé la célébrité. Hérodote l'appelle simplement dorée. Il naît, dit-il, dans les lieux inondés par le Nil. Son fruit, de la forme d’une tête de pavot, contient des semences qu'on fait rôtir pour en préparer une sorte de pain. Sa racine bulbeuse, de la grosseur d’un beau fruit, est évalement comestible.
Théophraste décrit en outre la fleur de ce lotus, blanche, et semblable à celle du lys. I ajoute aussi qu'au soleil couchant elle se replie, et s'enfonce sous les eaux pour ne reparaître qu'au soleil levant; que les semences renfermées dans son fruit papaveracé, loin d’égaler le volume des féves d'Égypte, ressemblent à des grains de millet; qu'on entasse ses têtes pour en laisser pourrir l'enveloppe, qu'ensuite on en sépare la se- mence par des lavages, et qu'on en fait du pain; qu'enfin la racine du lotus est ronde, de la grosseur d’une pomme de coing, et blanche, sous une écorce brune; qu’elle se nomme xéps1ov* qu'on la mange crue et cuite, mais mieux de la dernière facon.
Voicidoncune espèce bien distinctede celle que nousavons déterminée. Une bulbe au lieu d'une racine, une fleur cons- tamment blanche et non rose, de petites graines pour semence au lieu de fèves, sont des caractères saillants, qui l'en séparent, même aux yeux de ceux qui ne sont pas botanistes.
Nul doute sur le nom à lui donner. On y reconnaîtla plante que les Arabes appellent «44, bachenin, et dont ils nomment
x DE VIRGILE. 03
la bulbe (le corsium des Anciens) »; je, baymaroum (1). On y voit clairement, en un mot, le Nymphæa Lotus de Linné.
Cependant Dioscoride, qui l'appelle, ainsi que plusieurs Anciens, z0)o#s10v, la confond avec le #10, et dit qu'on les surnomme, l’une et l’autre, fève pontique. Pline fait bien mieux: il transporte à la tige du faba ægyptiaca ce que Théophraste avait dit de sa racine; il attribue à une seule et même plante (la colocase) deux particularités dont l'une, l'usage des tiges comme aliment, ne concerne que le Nymphæa Lotus, tandis que l’autre, l'emploi des feuilles pour former des vases, ne convient qu'au Nymphæea Nelumbo. M dit enfin qu’on la semait en Italie de son temps, et ceci a rapport à l’4rum Colocasia.
$. VIIL
Un troisième Y ymphæa, que Sprengel passe sous silenc , le confondant avec le Nelumbo, quoiqu'il se rapproche plutôt du Nymphæa Lotus, à la différence près de ses feuilles plus entières et de sa couleur bleue, est probablement le lotus dont parle Athénée dans le XVe livre de son Banquet des savants.
C'est l espèce qui porte proprement le nom de Hp, linou- far: mot qui s'écrit aussi niloufar, ninoufar et noufar, et dont nous avons pris le nom français de nénufar. On la trouve en- core dans le Nil. M. Savigny, qui l’a soigneusement observée, l'appelle botaniquement Nymphæa cœrulea.
Sur les monuments de lasculpture égyptienne, on ne saurait distinguer l’une de l'autre les espèces VI, VIT et VIIT, princi- palement caractérisées par la couleur de leurs fleurs, circon- stance qu'on ne pouvait y exprimer, ou par la forme de leur fruit, qu'on n'avait point de motifs pour y représenter.
(1) Bayäroum suivant Golius, baymaroum selon Sprengel ( Antiq. botan. * specim:). Ce savant ajoute, d'après Prosper Alpin, que le fruit se nomme tête du Nil, dl url): Je n'ai pas osé l’affirmer, craignant qu'il n’y eût là quelque erreur, fondée sur la ressemblance de deux mots arabes. En effet, les fleurs de cette plante se nomment très certainement Ja gl : Pen el-Nil, les épouses du Nil.
94 FLORE $. IX.
Il est singulier que le nom de colocase, donné si souvent au Nymphæa Lotus, ait pu s'appliquer aussi à une plante du genre des Arum. Le fait est néanmoins indubitable.
L’Arum Colocasia ne fleurit presque jamais, et ses fleurs dif- fèrent extrêmement de celles des ñénufars. Mais il y a de la ressemblance dans les feuilles. La racine de l’4rum , quoiqu'as- sez âcre, se mange aussi à la manière du corsium. Ce lésume, d’ailleurs, était originaire d'Égypte. En voilà plus qu'ilne faut pour que les Romains, qui en avaient naturalisé la culture en Italie, l'aient confondu avec la véritable colocase.
Jamais en effet ils n’en citent la fleur, qui, certes, s’il se fût agi d'un Nympheæa, n'aurait pu être oubliée. On voit, en outre, que la manière de le planter par bulbes au bord des eaux, rap- portée par Columelle et Palladius, est la même qu'ont vu pra- tiquer, pour l’Æruwn, Clusius et Bélon. Il peut cependant aussi végéter dans les champs (1).
Quant aux Arabes , ils l'ont toujours bien distingué, et c’est à cette espèce seule qu’ils ont réservé le nom de koulkas, (+3 ; Rhazès en recommande la racine comme stomachique. Abdou'l- Latif parle des bulbes qui l'accompagnent, et qui sont de la forme d’une fève, et de couleur rose. Le juif Maimonide l’ap- pelle le gingembre de l'Égypte.
C'est assurément le nihiacum olus dont Martial plaisante.
(1) Cette raison me fait grandement douter de lutilité d’une correction que Sprengel propose au texte d’Avicenne. Il croit que le fruit du niloufar ne saurait s'appeler graine de l'époux (el-’arous), mais de l’Arum (el-aroun). L’Arum est bien la colocase koulkas, mais non la colocase Nymphæa; et le nom de légume aquatique, donné par Avicenne, ne lui convient qu'à moitié. Ainsi nul prétexte pour changer. — Mais que signifie Habb el-'arous? — Qu'importe? Ce pourrait être un de ces noms insignifiants comme nous en avons mille. Et cependant, par bonheur, nous tenons le fil qui doit nous guider dans cette explication. Ce fil est expression Ardis el-Nil, citée dans Ja note 1, page xGnI.
Qu
DE VIRGILE. 9
« TROISIÈME SECTION.
LOTUS, plante terrestre. $. X.
Homère fait mention, dans quatre ou cinq passages diffé- rents, d’un lotos qui couvrait les campagnes (1), et qui ser- vait de fourrage choisi pour les bestiaux. Les chevaux d’A- chille (2), les bœufs que déroba Mercure(3), en étaient nourris. On ne sait s'il faut attribuer au hasard le voisinage que le poëte établit toujours entre cette plante et quelque plante de marécages ; le mettant constamment, dans ses énumérations, à côté du xra0c ou du sélivoy declpenrov. Une circonstance pareille prouve moins dans Homère que dans tout autre écrivain: chez lui, une formule une fois adoptée, se reproduit sans cesse.
On trouve pourtant dans le poëte une exception bien no. table; c'est le passage où il fait naître le lotus sur l’Ida, avec le safran et lhyacinthe, pour servir de couche aux célestes époux (4).
Dioscoride, Galien, Paul d'Egine, n’en ont d’ailleurs tenu compte; ils ne font point de leur lotus trifolié une plante de marais. J'ai dit trifolié, car c'est ainsi qu'ils peignent le lotus herbacé des pâturages. Les auteurs anciens le rapprochent souvent du cytise; et ces deux particularités réunies l'ont fait avec raison chercher parmi les papilionacées.
Ceux qui pensent reconnaître, dans le cytise des Anciens, le Medicago arborea, désignent, pour le lotus de leurs bes- tiaux, le M. falcata, espèce voisine, et qui fournit l'excellent fourrage nommé kadhb, < +25. Il y a sur ce point mille opi- nions, celles de Comelin, de Plukenet, de Daléchamp, etc. La plus connue est celle de Linné; nous pourrions nous y tenir, et désigner son Lotus corniculatus comme la plante dont il s’agit. Mais, tout réfléchi, il nous semble voir plus de probabi- lité dans les raisons de Sprengel. Ce botaniste a tort de s'é-
(1) Odyss. A, 602. (2) Iliad. B, 776. (3) Hymn. in Merc. 107 (4) Iliad, E ; 348. — Voyez aussi Pline, XXII, 21.
6 FLORE tayer de Mathiole, qui n'a jamais affirmé ce qu'il lui fait dire, et qui ne parle ici que d'un trifoglio cavallino dont l'espèce n’est pas facile à préciser; mais à cela près, son opinion, quoi- qu'isolée, paraît très admissible, et nous dirons avec lui que le dorèe pspos rpigolloc de Dioscoride est le Melilotus officinalis (L.). La tradition nominale attachée aux plantes dont la médecine a fait usage, est en effet l’une des boussoles les moins incertaines. Si la correction insérée par plusieurs bons critiques, dans le texte de Théophraste, est admise, le botaniste athénien avait probablement parlé de notre plante sous le nom de peii- Aro. Il ne décrit réellement, comme nous l'avons dit, que cinq lotus, deux aquatiques, et trois arborescents; mais, vers la fin de son ouvrage (1), en parlant de la ressemblance des noms des plantes: « Il est essentiel, dit-il, de faire attention aux particularités, aux différences des genres homonymes. Le lotos en est un exemple (2); car on en connaît beaucoup d'es- péces, différenciées par les feuilles, les tiges, les fleurs et les fruits; au nombre desquelles espèces il faut compter celle qu'on appelle MÉLILOT. »
6. XL.
Après avoir parlé de ce lotus (3), surnommé äyepoc parcequ'on le semait dans les pâturages, Dioscoride en décrit sommaire- ment un autre (4) sous le nom de lotier sauvage, Jorôs &yproc. Cette espèce était vulgairement nommée libyon.
Bodæus de Stapel, analysant les différentes conjectures for- mées à cet égard, et les comparant aux propriétés odorantes et médicinales accordées au horècs &ypuc, établit que ce n'est point le trèfle vulgaire, mais l'herbe que les bonnes femmes de son pays appellent, dit-11, baume des sept temps, herbe des sept odeurs.
Qu'est-ce que le baume des sept temps?
(1) Hist. plant. lib. VIT, cap. 14. (2) Qorep 0 AwTôc* rourou yap eidn monnt, diagéporra ai ŒQUANGIS, Aai KAUNOÏS, xai dvdeos, Hal xæproic* Éyoic ei 6 MEATANTOS xanoymeroc.
(3) Diose. IV, 106. (4) Hd. ibid. ro.
DE VIRGILE. Lé 97
Parmi les plantes improprement décorées du nom de baume, on ne connaît qu'une seule papilionacée; le choix est donc fa- cile. Et justement cette papilionacée a conservé le nom de lotus. C’est le Meli-lotus cærulea (L.), appelé aussi lotier odo- rant, baume.du Pérou, etc., et dont l'odeur forte et le suc mielleux attirent puissamment les abeilles. : ? |
La seule difficulté consiste en ce qu'on regarde le Melilotus cærulea comme origmaire de Bohême, et non d'Afrique. Mais il croît dans beaucoup de climats. Qui sait, d’ailleurs, si byon n'était pas, chez les Anciens, une qualification aussi abusive que l’est chez nous celle de baume du Pérou?
Telle est l’histoire entière des lotus. Il y reste sans doute plusieurs points incertains, que nous desirons voir s'éclaircir par les investigations de plus savants que nous. Mais si nous n'avons pu résoudre avec succès toutes les questions, nous les avons clairement posées. Réduisant à des termes précis les difficultés d'une matière sur laquelle on a beaucoup parlé sans parvenir à s'entendre, nous avons espéré que le tableau Sy- noptique, qui va suivre, servirait de fil pour les recherches ultérieures tentées dans ce labyrinthe, jusqu à présent inex- tricable. Aucun sujet botanique n'offrait un intérêt comparabJe à celui-ci. Il s'agissait d'une plante que réclament à-la-fois l'a-
“griculture, la médecine, (1) la religion, la poésie; d’une plante dont le nom remplit tous les livres, et se lie à l'histoire comme à la fable; d'une plante dont la célébrité peut s'apprécier par un seul trait, quand on se rappelle cette gracieuse tradition d’après laquelle un jardin, arrosé d’une eau où la fleur du lotus avait été broyée (2), devait produire, sans autre semence, tous les végétaux agréables, et se couvrir, par le luxe d’une fécon- dité subite, de tous les dons qui parent la corbeille de Flore.
Mais avant de récapituler les onze espèces de lotus que nous
(x) Ferunt ventris non sentire morbum , qui eum mandant (Plin. XI, 17 ).
(2) Geoponic. XII, 6.
Le |
".
venons de voir, jetterons-nous, suivant notre usage, Un Coup - d'œil rapide sur l'étymologie de ce nom? Oui; si ce n’est pour établir une vérité, au moins pour dissiper des erreurs.
Il n’y a pas même d'apparence à celle qu'un rêveur a in- ventée, et que tout le monde copie, c'est-à-dire, 6 pour 3410 Qu'’a de commun l'idée de vouLoir avec celle de lotus ?
Ce nom est plus ancien que lalangue grecque. En lui suppo- sant une origine sémitique(1), on pourrait le faire dériver, non de «> Ÿ qui n'aurait aucun sens, mais de &Y qui, à la deuxième forme, signifie troubler l’eau, et d’où peut venir le mot latin lutum, boue; ou plutôt de EN, être arrosé, mouillé, ce qui con- vient très bien aux nénufars; peut-être aussi de LY qui, entre autres sens, a celui de cacher, cacher des mystères, et pourrait s'appliquer à cette fleur symbolique et sacrée.
Mais pourquoi ne pas avouer notre ignorance ? Pourquoi ne pas croire simplement que c'est un mot égyptien? Lor a dû servir à désigner, de toute antiquité , dans la bouche des in- digènes, les nymphéas du Nil, etc.
Si ce mot avait un sens antérieur et plus général, c’est ce qu’on ne saura jamais. Hasardons pourtant une conjecture. La seule ressemblance entre les plantes s1 diverses qui ont porté le nom de lotus; le seul point de contact entre des Nénufars, des Jujubiers, un Ærum et un Mélilot, c’est l'existence d’une sorte de féves, ou de quelque chose qu’on y ait comparé. On a vu que, pour les deux premières familles, c’est le fruit qui avait fourni aux Anciens cette similitude, et que pour la troi= sième, ce sont les bulbes oblongues de la racine; quant à la der- nière, on sait bien que le fruit à gousse de toute papilionacée représente en petit celui de la Féve proprement dite. Ne pour- rait-on pas raisonnablement induire de là que, dans son accep- tion primitive, le mot égyptien LOT signifiait fève, et qu'il s’est ensuite étendu, avec plus ou moins de justesse, aux plantes dans lesquelles le peuple aura cru saisir cette analogie?
(1) Langues sémitiques : famille de langues, dont le nom vient probable- ment du nom de Sem, et que des caractères communs, très marqués, dis- tinguent de toutes les autres. Les principales sont l’hébreu, l’arabe, etc.
Ÿ DE VIRGILE. # 9ÿ
TABLEAU SYNOPTIQUE DES LOTUS DES ANCIENS.
NUMÉROS DES: PARAGRAPHES de l'article.
NOMS VULGAIRES © , ARABES ( écrits selon
NOMS
GRECS. es LATINS. BOTANIQUES. la prononciation française ). “ 4 Lotus. Rhamnus Lotus 1 AorTopäyay dév- | 4räc? Lotus africanus. | (1. ). ù dpov. Etle fruit, onn@b?|Lotophagorum | Zizyphus Lotus arbor. (Wild. }. ET Arâc? ! : Rhamnus Lotus IL. AwToc AMTUPEVOS. Fruit, bérir? zif- Lotus sinenucleo. ( 1 ) ET ? , zouf? LOTUS TE ARBORESCENTS. nf : Ë Séder ou Sidr. Lotus paliurus. | Rhamnus Spina HR A Etle fruit, nabka.| Pal. cyrenaïcus. | Christi (L.). IV L Lotus italica. Celtis australis berne à Celtis. (L.). y Lotus, sive Faba| Diospyros Lotus ?) 3 ræca. Celtis australis ? q Küauoc aiyu- Lotus sacra. Nymphœa Ne- Po nas dermats Faba ægyptiaca. | lumbo (L.). KiGæproy. : + \ 4 1 " > he = AœTos Aeuxüs- Bac ienine. Lotus! "sive Colo- Mate) Lots AVI. Koaoxaziov. Et la racine j bay- CutE ( L aquatiques. Saracine, x0e210v.| maroum. gi 4 VIII AwTos ortpavw- |Linoufur, Nilou-|Lotus….: Nymphœæa cæru- o #ys | œixoc. Jar, etc. ( cyaneus). lea (Say. ). s | “el = AœwTès ÿ Konoxa- ARTE Colocasium. Arum Colocasia = IX. TI0Y. SAUT : Niliacum olus. (IL: ): n e Bambou ear one sine lt ce 5 = or PU Ihb? Ur Melilotus offici- dl X« RER Kadhb: (pratensis ). ñalis (L. 1 MeAwT0 ; EE Re À A AE ER 20 LAN Pen LEE EURE ER PR 2 Se Le LR RE 2 ASE ARE AœwToc &ypios. Melilotus cæru- XL. Lis :
AiGuoy. lea ( L. ).
4
100 & FLORE
Nous pouvons maintenant examiner quelles espèces de lo- tus Virgile a mentionnées dans ses écrits. Voici les passages où il en parle: .
PAS MN OMR ae Inter quas xMPrA LOTos, Impia,queæ socios Ithaci mœrentis abegit. CuLex, 124. Præterea genus haud unum nec fortibus ulmis Nec salici LOTOQUE, neque idæis cyparissis.
# €
Grorc. Il, 84. - At cui lactis amor, cytisum, LOTosQUE frequentes Ipse manu. ..... Jerat. GEoRG. III, 394.
Dans le premier, il s’agit évidemment de nos deux premières espéces, c'est-à-dire du Zizyphus Lotus ( Wild.) et de sa va- riété apyrène. Le poëte appelle impieun arbre dont la douceur faisait oublier l'amour de la patrie, ce sentiment le plus noble et le plus naturel de tous, cette religion des grandes ames.
Dans le second, il a certainement en vue le Celtis australis de Linné, vrai lotus italique. Quand il dit genus haud unum, fait-il allusion aux lotus d'Afrique, différents du premier? ou n'a-tl en vue que de légères variétés dans l'aspect du Celtis? ou enfin parle-t-1l, à- sai fois, du Celtis australis et du PTE Lotus, deux es qui pouvaient, à la rigueur, porter en même temps, en Italie, le nom vulgaire de Lotus ? Ceci est bien dif- ficile, pour ne pas dire impossible à décider.
Le troisième passage correspond à la sixième de nos es- pèces, Melilotus officinalis (L.), et peut-être aussi à la onzième, WT. cærulea.
Virgile a donc parlé des espèces de lotos qui, dans le tableau précédent, sont comprises sous les numéros [, IL, IV, X, et peut-être V et XI.
Quant à l'espèce IIT, Virgile ne l’a point citée, comme on le: prétend, sous le nom de paliurus (Voyez ce mot). L’a-t-1l va- guement désignée, avec d’autres, dans le premier ou dans le second passage? N'en a+-1l pomt parlé du tout? Ce dernier système est le plus probable.
Il n’a fait aucune mention des espèces VI et VIIT, malgré leur célébrité.
Ÿ DE VIRGILE. # 01
Restent les espèces VIT et IX. Virgile a désigné l’une des
deux, on ne sait laquelle , sous le nom de colocasium. Mais nous
avons discuté ailleurs cette question, qui n'appartient plus à l'article Lorus. Voyez COLOGASIUM.
| LUCI INDICI, etc. Voyez ARBOR INDICA. LUPINUS. Tristis.
Aut tenues fœtus viciæ , TRISTISQUE LUPINi Sustuleris. GEORG. I, 72.
Oéppoc Apepos des Grecs.
Lupinus sativus (Bauh. Pin. 347,n° 1). Lupinus albus (Linn. gen. 1176).
Le Lupin.
Le lupin servait autrefois de nourriture aux stoïciens et aux pauvres. Virgile le qualifie de tristis, semblant ainsi faire allu- sion à l'étymologie assez problématique, qui fait venir lupinus de Xrn, tristesse. Au moins est-il certain, que cette plante est peu agréable à la vue, et qu'elle fournit « un triste manger. »
LUTUM. Croceum. — Corycium.
M2. ... Jam crocEo mutabit vellera ruro. Ecr. IV, 44. Ut tibi corxcro glomerarem flammea ruro. : Cir. 317. Zrpoubiov des Grecs? Lutum herba (Dodon. Pempt. 80). | Luteola (Linn. gen. 831). La Gaude, l’'Herbe à jaunir.
Les Anciens, chez lesquels la chimie était à naître, n'avaient qu'un très petit nombre de substances employées en teinture : la pourpre, murex , la gaude, lutum, le sandyx (voyez ce mot) et quelques autres. Chez les Modernes, où elles sont variées à l'infini, la gaude joue encore un rôle important. Elle fournit une belle couleur jaune safranée , crocea. On la cultive dans quelques unes de nos provinces pour cet objet.
102: FLORE
Le mont Corycus, en Cilicie, était célèbre par la récolte du safran. Il paraît qu'on y cultivait aussi la gaude. Ou bien le lu- tum n'aurait-il l'épithète de corycium qu’à raison de sa couleur, qui le ferait confondre, par le poëte, avec le safran ?
Savoir quelle est la plante des Grecs qui correspond au 4 lutum, si c'est le otpoubioy, l'isäris, le yuuéiov, etc., ce point forme une question très compliquée, qu'il n'entre pas dans notre sujet de résoudre, et sur laquelle on peut consulter principalement" Bodæus de Stapel (1), qui, sans avoir à cet égard des idées très M nettes, a du moins recueilli beaucoup de faits. L.
LADA ARS LAS ARS AS DA DRS ARS DRASS AAA RAS 104144414104 1 1401401917.
M.
MALUM. Boscidum. — Suave rubens.
Sæpibus in nostris, parvam te ROSGIDA MALA
2 AL PA ARTS 2 AE vidi, cum matre, legentem. Ecz. VIII, 37. D LE mer 7 .. Mutatamque insita MALA Ferre pyrum. -.. GeorG. II, 33. be Es CASE <a UP Et SUAVE RUBENTIA MALA. Cop. 19.
Moy des Grecs. Fruit du Malus communis (Linn.). À La Pomme.
Malum correspond exactement au mot pomme, sans déter- mination plus précise. Dans le passage cité du Copa, l'épi- thète suave rubens peut cependant faire croire qu'il s’agit de la pomme d'api, fruit de la variété de pommier nommée Malus apiosa par les jardiniers; ce qui, après tout, n’est d'aucune importance.
(x) Comm. in Theophr. lib. VT, cap. 7. -
k
LS
hs
DE VIRGILE. 10. ” MALUM AUREUM, MALUM HESPERIDUM.
Quod potui, puero, sylvestri ex arbore lecta, AUREA MALA decem misi; cras altera mittam.. EG. IT, 75. Tum canit, HesreriDUM miratam MALA puellam. Ecz. VI, 6r.
HS
Xpvcopunoy des Grecs. Fruit du Citrus Aurantium (VLann. gen. 1218). L'Orange. ’
Malgré l'opinion commune, M. Gallesio, dans son traité du Citrus , a voulu prouver que les Anciens ne connaissaient point l'oranger. Il est vrai qu'ils ne le décrivent pas clairement; mais n'ont-ils pas pu le confondre avec les autres espèces de ci- tronniers ?
A quel fruit, mieux qu'à l'orange, peuvent se rapporter ces qualifications de pomme d’or, de pomme des Hespérides? Ce ne pourrait être au citron, dont la saveur acide n'eût pas mé- rité qu'on en fit la pomme d'un autre paradis terrestre. Ce se- rait doné le coing, comme le croit M. Gallesio. « Goropius Bécanus, dit-il, rapporte qu'on découvrit à Rome une statue d'Hercule tenant à la main trois pommes de coing; or, on con- naît la fable d'Hercule dépouillant l'arbre des Hespérides; cet arbre est donc le coïgnassier. » Mais il y a béaucoup de choses à dire sur ce témoignage isolé de Goropius Bécanus, et sur la conséquence du fait, qui, fût-il mieux prouvé, pourrait bien ne résulter que du caprice particulier d’un artiste. La couleur jaune sale du coing ne semble guère pouvoir être cette cou- leur éclatante et divine qui séduisit Atalante.
On insiste : « L’oranger ne croît pas dans les pays où les poëtes placaient le jardin des Hespérides. » Mais qui donc a si bien instruit M. Gallesio, et lui a pu dire quel était ce pays ? En supposant que les poëtes anciens aient commencé par le savoir eux-mêmes, nous autres Modernes avons tant à choisir entre les différents systèmes qui le mettent l'un en Suéde, l’autre en Arménie, celui-ci aux Canaries, celui-là à la Nouvelle-Zemble, que nous n’aurons jamais, je pense, d'opi-
DA
104 , FLORE nion fixe sur ce merveilleux jardin , avant d'avoir retrouvé les dragons qui en gardaient l'entrée.
Rapportons-nous-en à l'opinion générale, puisque les objec- tions paraissent peu fondées, et que l’étymologie la confirme. Pourquoi ne pas voir les oranges dans ces mala aurea, qu'au moyen âge on nommait en latin aurantia, et en français méri- dional auranzes ? Les croisades propagèrent la culture de lo- ranger en Europe, mais elles n'y donnèrent pas naissance. Sans doute, on la pratiquait dès le temps des Romains, au moins dans les provinces qui forment aujourd’hui le royaume de Naples. Ils en avaient , au moins, en tous cas, entendu sou- vent parler.
Cependant, si mala Hesperidum doit toujours se traduire par oranges, il ne nous semble pas que, pour mala aurea, la regle, quoique certaine, Soit aussi impérieuse , et n’admette aucune exception. Malum , en principe, ne veut dire qu'une pomme ; or une pomme peut recevoir accidentellement toutes les épithètes dont la poésie embellit les objets qu'elle décrit; et le hasard peut faire qu'on l'appelle dorée, comme on l'ap- pellerait ronde, rougeâtre, appétissante. it
C’est même probablement le cas du vers 71 del Églogue VIL En effet ces mala aurea envoyés par un simple berger, ex syl- vestri arbore, peuvent très bien n'être ni des oranges, ni des coings, mais simplement des pommes, dont Ménalque , qui en a fait don à l’objet de ses amours, se plaît à vanter la belle couleur.
Toutefois nous croyons que la poésie seule a fait mettre dans cette circonstance aurea pour flava; et que si l'on rencon- trait dans un prosateur latin mala aurea, il serait naturel de traduire ces mots par oranges, sans plus d'hésitation que pour mala Hesperidum.
MALUM CANUM. T'enera lanugine.
Ipse ego CANA legam TENERA LANUGINE MALA,. Ecc: Il, 5x. Kodwvtoy u%oy des Grecs. Malum cotoneum (G. Bauhin, Pinax 434 ).
id
DE VIRGILE. 109 Fruit du Pyrus cydonia (Linn: gen. 838).
Le Coimg.
: Voici le coing, à la bonne heure. Il ne s'agit plus de pom- mes d'or, mais de pommes blanchâtres et lanugineusés; la description est claire.
Le coing, fruit dédié à Vénus, et regardé comme l'emblême du bonheur et de l'amour, s'appelait chez les Grecs z1dwvicy pñoy, pomme de Cydon. On l'avait primitivement cultivé à Cydon, ville de Crète.
Quant au nom de malum cotoneum, si c'était dans Bauhin, et dans les auteurs du seizième siecle, qu'on le trouvât pour la première fois, 1l n'y aurait point de difficulté sur son éty- mologie. Depuis l'invasion des Musulmans en Occident, le mot arabe LL avait passé dans toutes les langues euro- péennes pour exprimer le coton, et l’on en aurait formé, en latin vulgaire, l'adjectif COTToNEUs. Scriptum in charta cotto- nea, dit un vieux diplôme, rédigé en Sicile au siecle des croi- sades, et tracé sur le papier de coton que le commerce appor- tait alors d'Égypte. Or il n’est point de fruit qui méritât plus que le coing l'emploi de cette épithète. On ne peut mieux comparer qu'à du coton ce duvet particulier, tenera lanugo, dont il est revêtu.
Mais Pline emploie l'expression de mala coionea, qui, de son temps, ne pouvait aucunement signifier pommes coton- neuses. Quels sont les mots latins analogues? On n'en voit point, si ce nest cottonea pour cottona, RER tigues qu’on faisait taper et sécher. Pline appelle-t-1l le coing, pomme sem- blable à un coctonum, à une petite figue (1)?
Non, mais cotoneam est que la corruption vulgaire de vdwviz (cudonia, cudonea, cutonea). L' upsilon n'était pas toujours, ainsi que se le figurent les Grecs modernes, l'équivalent de l'iota. Souvent, comme dans Yoréorne, Yrawe, Tuodv, il fut em- ployé GE rendre la diphtongue ou des mots orientaux. Sou- vent aussi, en passant en latin ou en français, il ne se changea point en y, mais en «w ou en ou. Kÿ60c, cubus; rüp &y® , purgo ;
(1) Juven. Sat. IIT, 82.
106 FLORE môêoc, buxus; rôpyoc, burqus; fps, bourse; Svev, tuer; piatué, moustache; etc., en sont des exemples.
MALUM FELIX. Voyez MALUM MEDICUM. MALUM MEDICUM. Tristi succo.
Moi fert TRISTES suCCos, tardumque saporem
FÉDOR RE LL bn RSR es Lee
Ipsa ingens arbos, faciemque simillima lauro ;
Et, si non alium late jactaret odorem,
Laurus erat : folia haud ullis labentia ventis :
Flos ad prima tenax : animas et olentia Medi
Ora favent illo, et senibus medicantur anhelis. GEorc. IT, 126.
Mndzdv prhoy, Kirpuoy des Grecs.
Fruit du Citrus medica (Linn. gen. 1218).
Le Citron.
Le citronnier, décrit par le poëte latin avec une exactitude que nous avons eu déja l'occasion d'admirer, fut long-temps sans recevoir de nom chez les Grecs, comme chez les Ro- mains. Théophraste l'appelle pnéx pndten à repouxi. Pline, pom- mier de Médie ou d’Assyrie. Plus tard, pndéx repoixi prit le sens de pêcher; malus assyriaca cessa d’être en usage; et la désigna- tion du citronnier devint plus précise, sous le nom de malus medica ou de citrus.
Est-ce du citron que parle Josèphe, quand il fait mention de la pomme de Perse, qui, de son temps, servait de hadar (1)? Quand la chose serait certaine, il n'en résulterait pas que ce mot hébreu signifiät citron ou citronnier, comme lont cru quelques savants. On entendait uniquement par là un fruit remarquable et choisi qui devait servir d’offrande au Seigneur. Rien ne fait penser que les Juifs du temps de Moïse connus- sent le citrus. Îs employèrent donc à cet usage sacré divers fruits , jusqu'à l'époque où celui-ci fut transporté de Perse en
Judée.
(1) Loisel. Deslonch. Dict. des Sciences nat. tome IX, p. 310.
DE VIRGILE. 107
De toutes les espèces du genre Citrus, celle dont nous nous occupons dans cet article, et älaquelle les botanistes ont con- servé par excellence le nom de citronnier de Médie, fut pro- bablement la première connue en Occident.
Felix indique lheureux emploi du fruit comme moyen cü- ratif, et tristis succus la saveur acerbe de son écorce ; car c'est de l'écorce que Virgile indique l'usage médical. I ne fait point en effet allusion à la vertu rafraîchissante du citron, mais à son action tonique ; or, celle-ci ne peut s'entendre du jus, dont il paraît que les qualités n'étaient pas encore assez connues.
MALUS.
Et steriles platani mALos gessere valentes. GEorG. Il, 70. Mniéz des Grecs. Malus communis (Lam. Illust. t. 435). Malus sylvestris, var. æ (Mill. Dict. n° 1). Le Pommier commun.
Valens est ici pour exprimer que la branche de pommier, greffée sur le platane, n'en conserve pas moins une végétation vigoureuse : ce qui est une fable, comme on sait; la greffe ne réussissant point entre des genres d'arbres aussi différents. Mais alors cette invention était dans sa nouveauté, puisque Matius, son auteur, homme qui joignit à la probité, au sa- voir (1), un épicuréisme délicat, et dont on a perdu les ou- vrages sur l’art de perfectionner les jardins(2), vivait peut- être encore. L’imagination, agréablement frappée d'une aussi piquante découverte, aimait à s’en exagérer les résultats. Ne vit-on pas, il y a trente ou quarante ans, lors des premiers aérostats, les Français, dans leur enthousiasme, se figurer
qu'on allait voyager en ballon d'une partie du monde à l'autre ?
(1) Cicer. Epist. fam. XI, 25. (2) Colum. de Re rust. XII, 44; Pline, XI, 2, et XV, 14.
io8 FLORE MAIL VA.
- one MAL vÆQUE inulæque virebant. Mon. 73. Maiyn des Grecs. Malvæ (Linn. gen. 1134) species quælibet. La Mauve.
Les mauves se trouvent placées parmi les légumes, dans le passage auquel nous renvoyons; Dioscoride (1) et Théophras- te (2) les désignent comme aliment; le premier de ces deux auteurs dit que la mauve des jardins est meilleure à manger que la sauvage, ce qui semble annoncer qu'on en mangeait de plusieurs espèces. Dans nos provinces méridionales, on fait encore entrer les mauves dans un mets assez estimé, que l’on nomme garbure.
La mauve avait recu chez les Grecs un nom relatif à ses propriétés médicales. Maiyn dérive en effet de pic, futur p2k3%o, amollir, adoucir : verbe qui n’est lui-même que la ra- cine orientale Ge, dont le sens primitif est pétrir.
MEDICA.
V'ere fabis satio : tum te quoque, MEDICA, putres Accipiunt sulci. -_ GeorG. I, 215.
Mnde des Grecs.
Medica sativa (Lamk. FI. Franc. 2, p. 585). Medicago sativa (Linn. gen. 1214).
La Luzerne (3).
Cette plante, cultivée d’abord par les Médes, a reçu le nom de son pays originaire. C’est ainsi que la pêche, l'abricot, la cerise, ont été appelés persica, armeniaca, cerasuñ, pour avoir été tirés de Perse, d'Arménie, du territoire de Céra- sonte. La description que Pline (4) et Dioscoride (5) donnent
(1) Diosc. lib. IT, cap. 111. (2) Théoph. lib. I, cap. 5. (3) Confondue très improprement dans quelques provinces avec le sain- foin, Hedysarum.
(4) Plin. lib. XVIIT, cap. 16. (5) Diosc. lib. IT, cap. 14x.
a ed
DE VIRGILE. 109
de la medica ne permet pas d'y méconnaître la luzerne, qui se cultive dans presque toute l'Europe, et qui même y croît au- jourd’hui spontanément.
MELISPHYLLUM.
LS de Huc tu jussos adsperge sapores, Trita MELISPHYLLA. GEoRG. IV, 63. Mehtocoglov, Mehooo6cravoy, Melurric, etC., des Grecs. Apiastrum de Pline. Melissa officinalis (Linn. gen. 983). La Mélisse. |
Comme on le voit, tous les noms donnés par les anciens au- teurs à la mélisse, expriment le goût que les abeilles ont pour cette plante, dont la dénomination latine vient d’apis et non d'apium. On l'appelle en Provence le piment des abeilles, parcequ'on suppose qu'elle leur donne de l'appétit.
La labiée nommée par les botanistes modernes Melittis, Me- lissophyllum , n’a qu'un rapport assez éloigné avec la plante qui porte ce nom chez les Anciens; car elle est inodore. On ne saurait trop dire à quel point il est fâcheux que des noms con- sacrés , par les premiers botanistes connus, aient été donnés à des plantes différentes, ce qui a fait de la synonymie un chaos inextricable. Il serait bien à desirer, pour la science, qu'on soumît enfin à des régles invariables la nomenclature des plan- tes. Nous donnerons, dans un opuscule lu devant la Société de Pharmacie, et qui aura pour titre Essai sur la Phytonymie, les motifs etles développements de notre opinion à cet égard.
MILIUM.
soso... El MILIO venit annua cura. GEoRG. I, 216. Kéyypoc des Grecs.
Milium semine luteo (Tournef. Instit. p. 514). Panicum miliaceum (Linn. gen. 108).
Le Millet.
Les semences de cette graminée servent comme substance alimentaire dans plusieurs contrées du globe de la terre. Dans
110 FLORE
celles qui abondent en bled, généralement on en néglige la
culture. dé
MORUM. Cruentum.
Sunt et MORA CRUENTA, et lentis uva racemis. Cop. 21:
Môgoy des Grecs. Mori nigræ (Länn. gen. 1424) fructus.
La Müre noire.
Nous renvoyons le lecteur à l’article FOLIUM sERICUM, où il est traité du Mürier.
MORUM. Sanguineum.
ne, ALES 4 nt ........... Jamque videnti SANGUINEIS frontem MORIS, et tempora, pingit. Ecz. VI, 27. Batiov, Bartvoy des Grecs.
Rubi uticosi (Lann. gen. DRE
La Müre sauvage.
Malgré l'identité de nom et la ressemblance des deux épi- thétes, cet article-ci doit être séparé du précédent. Il s’agit des fruits du féros, et non pas de ceux de l'arbre popéx.
Dans le vers du Copa, on énumérait les diverses productions d'un jardin; mais, dans la VI* églogue, la scène se passe au milieu des forêts, où l'on trouve force ronces et point de mü- riers. C’est donc sur les ronces de ces lieux sauvages que la jeune Églé va cueillir le fruit qui doit la servir dans le tour innocent qu'elle veut jouer à Silène.
Nulle difficulté à notre système. Rubi ferunt mora, dit Pline ; et nos paysans, nos enfants, ne connaissent encore aujourd'hui le fruit des Rubus que sous le nom de müres sauvages.
MUSCUS. 'iridis.
At liquidi fontes, et stagna ViRENTIA MUSCO, Adsint, GEORG. IV, 18,
DE VIRGILE. III
solide es salade scat Ava bmnhæ Queæ subter vrrinen residebant cærula muscu. MNCULEx, 105. Myiov, Botoy, etc., des Grecs. Muscorum , peculiariter Hypni (Lann. gen. 1656), spe- cies variæ.
La Mousse.
Ce mot de Muscus ainsi employé, ne peut se traduire que par mousse, dans le sens vague et ordinaire. Si pourtant, à limitation des savants allemands, on veut absolument préci- ser un genre, il faut choisir les Jypnum. Ce sont en effet les plus grandes mousses connues. Les Hypnum recouvrent le tronc des arbres, tapissent agréablement le bord des ruis- seaux, forment des lits sur les rochers humides; attirent en- fin, par leur importance, mieux que toutes les autres mous-
ses, l'attention du poëte et dn paysagiste.
MYRICA. Humilis.
Non omnes arbusta juvant, HUMILESQUE MYRIC4.
Ecc. IV, 2: PT eee nne Eat . Te nostræ, Vare, Myricx, Te nemus omne canet. Ber., VI rot
Pinguia corticibus sudent electra myricx. Ecz. VIIL, 54. Illum etiam lauri, illum etiam flevere myricz. Ecz. X, 13.
Mupixn des Grecs.
Myrica de Lenæus et de Favorinus, cités par Pline (lib. XXIV, cap. 9).
Ericæ (Linn. gen. 659) :;..uic.
La Bruyère.
Les contradictions que l’on remarque dans les Anciens, quand ils parlent botanique, nous étonneraient moins, si nous voulions considérer que les noms de leurs espèces sont pour nous des noms de genres, et même de famille. On ne crée des mots qu'en proportion des idées, et les idées, restent simples
112 FLORE
tant qu'il n'y a pas nécessité de les subdiviser. De nouveaux besoins, qui font découvrir dans les êtres de nouveaux rap- ports, sont, pour les AO scants, la seule cause qui puisse augmenter le vocabulaire de la langue. Plus tard, une civilisa- tion avancée introduit la méthode dans les sciences; et comme la méthode repose essentiellement sur l'analyse, il se fait une dissection d'idées toujours croissante, et une perpttuelle créa- tion de mots, dont, la veille encore, on ne sentait pas le besoin. Non seulement, par exemple, nos auteurs dédoublent aujour- d'hui tous les genres de Linné, qui ne paraissaient pas, il y a trente ans, trop vagues ni trop étendus; mais (chose bien plus forte ) ne voyons-nous pas des personnes de bon sens, fort in- struites même en d'autres matières que la botanique, se con- tenter du mot de GAZON, comme peinture d’une idée simple et suffisamment précise, tandis que ce terme, qui nous paraît, à nous, d'un vague extrême, s'applique à plus de trente-six dif- férents genres de plantes (1), divisés chacun en je ne sais com- bien d'espèces, sans compter les variétés! .
Ces personnes sont encore ce qu'étaient les Anciens; et, par les réflexions que nous venons de faire, il est aisé de concilier ce qu'ils ont dit des plantes, entre autres de leur myrica.
Plus de difficulté, dès-lors, si nous lisons que la myrica est un arbre (2), qu'elle est une herbe (3); qu'elle est stérile (4), qu'elle fructifie (5); qu'elle est petite (6), qu'elle est grande (7). Tout consiste à savoir l'extension que pouvait avoir ce nom.
Or presque tous les commentateurs ont affirmé qu'il ne s'était donné qu'au tamarisc. Le tamarisc l'a porté sans donte; pourquoi? parcequ'on regardait cet arbrisseau comme la plus grande espèce de bruyère. Car, au fond, myrica ne voulait dire que bruyère. Aussi Lenæus, au rapport de Pline, confondait-il erica et myrica.
On peut, je crois, faire quatre classes principales des myrica de l'antiquité :
(1) Quarante-trois, selon de Candolle, pour les seules graminées de France. (2) Dioscoride. (3 Favorinus. (4) Nicandre et Pline. (5) Dioscoride. (6) Virgile. (7) Theophraste.
“ #
DE VIRGILE. 113 19 Mwpixn de T héophraste ; Pere pupizn de Dioscoride, à fruit cotonneux.. . . ... .. A Tamarix gallica.
2° Seconde prgirn de Dioscor dt: ), à fruit semblable à une galle (2); brya de Pline. . . . . . . . . . Tamarix africana? Les grandes bruyères. . . . Erica vulgaris. Tetralix. mediterranea.
Et de plus, le... Tamarix gallica.
4° Myrica de Lenæus et de Favorinus. . Erica (jusqu'aux plus petites espèces ).
3° Myrica de Pline,
C'est dans la quatrième classe que nous rangerons la plante de Virgile, caractérisée par l'adjectif humilis.
On prétend que “spin vient de pps, couler, parceque lar- brisseau dont nous parlons se plaît au bord des eaux. La chose est plus que douteuse. Mpo veut plutôt dire laisser couler, ré- pandre; il n'est pas sans analogie avec p5po>, essence liquide; pêpz, myrrhe; pusco, varfumer, etc. Mais ce dernier sens ne s’accorderait pas mieux avec les faits, puisque Virgile regarde comme impossible qu'une myrica distille des parfums :
Mala ferant quercus ; narcisso floreat alnus ; PINGUIA CORTICISUS SUDENT ELECTRA MYRICÆ ; Certent et cycnis ulule:.
L'étymologie, d’ailleurs, serait toujours mauvaise; car l’ac- cent de pvpixa, placé sur la péntitième, et non “qe dernière comme dans tous les dérivés en wc, fait assez v Que cette dernière syllabe n'est point simplement accessoire, et que sa consonne, cappa, fait partie intégrante du radical.
Détruisons donc, avant tout, une assertion erronée, quand même nous n'aurions rien pour la remplacer. Mais nous avons,
(1) Diosc. kb. 1, cap. 99.
(2) Belon (Singul, If, 25) dit que les tamarisces d'Égypte portent Fe galles nombreuses, appelées par les Arabes chersamel ; il est vraisemblable que cette plante est la deuxième gupiun de Dioscoride, qui pourrait être elle- même ce nouveau tamarisc désigné par Desfontaines, dans sa Flore de l'Atlas, sous le nom spécifique d'africana. Ce savant ne dit point s'il ya trouvé des galles, ce qui aurait levé tous les doutes.
8
w
114 FLORE pour erica, ne RP qui, par l'addition usi-
tée d’un D servile, rend également compte de myrica; c'est la racine arabe (3 ,+, hébreu ÿV, frondosus fuit ut frutex.
MYRRHA. Pinguis.
A ge TR Et fœdare in pulvere crines Vibratos calido ferro, MYRRHAQUE madentes. Æx. XII, 100. Non mihi jam PinGut sudabunt tempora MyRRHA. 3 Cir. 438. Mippx des Grecs. : Gomme-résine du. ........ (arbre inconnu).
On ne connaît pas jusqu'à présent le nom botanique de l'arbre qui fournit la myrrhe, gomme-résine fort célébre dans l'antiquité, et encore usitée de nos jours en médecine. Théo- phraste le fait naître en Arabie, chez les Sabéens (1). Get arbre, ajoute-t-il, est plus petit que celui qui porte l'encens, plus dur, plus tortu; et l'écorce en est lisse comme le pourpier. Sa feuille, semblable à celle de l’orme, est crépue, tandis que celle de l'arbre thurifère est de la nature de la feuille de lau- rier. Pline (2), en répétant à-peu-près les mêmes détails, ajoute que la hauteur de notre végétal est de cinq coudées. Diosco- ride (3) donne encore moins de lumières. La description que Bruce et Niébuhr en donnent dans leurs voyages d'Abyssinie et d'Arabie, a fait croire qu'il s'agissait d’un Mimosa ; mais d’au- tres voyagels, qui se prétendent bien instruits, assurent que la myrrhe découle d’un 4myris. Cette opinion, trop peu déve- loppée pour faire autorité, est cependant plus vraisemblable que la première; tous les produits connus des Mimosa étant inodores.
Il paraît, par les deux passages de Virgile, que la myrrhe était, chez les Anciens, le parfum employé pour les cheveux, principalement pour la coiffure des gens efféminés qui se fai- saient friser. Au reste, quelle que fût la mollesse phrygienne, nous doutons fort qu'Énée eût les cheveux vibratos calido ferro;
(1) Hist. plant. IX, 4. (2) Hist. nat, XII, 15. (3) Diosc. lib. JT, 72.
% 4
DE VIRGILE. 115
et por le poëte latin se garde en général des anachronis- mes, il pourrait bien avoir ici transporté aux siècles d'Homère une idée du siècle d'Auguste.
MYRTETUM.
Litora myrTeris lœtissima. GEorG. Il, 112.
Lieu planté de Myrtes. Voyez le mot MyrTus:
MYRTUM . Cruentum.
Et lauri baccas, oleamque , CRUENTAQUE MYRTA. GEorc. I, 306.
MUprov et Mupris des Grecs. Baye du Myrius conmunis. Voyez MYRTUS.
MYRTUS. Paphia.— Horrida.— Spartica.
Et vos > 0 lauri carpamn, et te PROXIMA MYRTE. Ecz. IT, 54. Hic mih®, dum TENERAS defendo a frigore myrros. Ecc. VIE, 6. TER . Cingèns MATERNA tempora MYRTO. GEorG. I, 28. :......: Solido PAPHI& de robore MYRTUs. Georc. IT, 64; At myrrus validis hastilibus...... bona. Grorc. Il, 447. Pallentesque ederas, et amanies litora myrros. GEorG. IV, 124, . Et densis hastilibus noRRipA myrTus. ÆN.IIE, 23: : , Et PASTORALEM præfixa cuspide MYRTUM. Æn. VIIT, 817. Queis aderat veteris MYRTUS N0N nesCid fati. CuLex, 143. Et violæ genus omne hic est et sPARTICA MYRTUS. CuLex, 390.
Môpros et Mupoiyn des Grecs.
wr»32 des Arabes modernes ( Li des anciens). 8,
116 FLORE
Myrtus communis (Linn. gen. 844). Myrius communis italica (Bauh. Pin. 468). Le Myrte.
Le genre Myrtus des botanistes modernes n’a qu’une espèce en Europe. Elle offre un assezgrandnombre de variétés, toutes différenciées par les feuilles.
Le myrte était, comme on sait, consacré à Vénus; et de là lui vient l’épithète de paphia. I croissait en abondance sur les coteaux du Taygète : spartica. Son bois était recherché pour former le manche des javelines : hastilibus bona.
Nous ne parlerons pas des épithètes proxima, pastoralis, materna, tenera, relatives à des circonstances particulières.
Pour comprendre le vers du Culex où Virgile dit veteris myrtus non nescia fati, il faut se rappeler que le myrte était en quelque sorte le gui d'Éleusis, et savoir que Virgile, ini- tié fervent, ne perd jamais une occasion de faire allusion aux Mystères. On en a, dans la suite de l'un des vers cités en tête de cet article, une nouvelle preuve: c'est le rôle que joue le myrte dans la lugubre histoire de Polydore au III livre de l'Énéide (1).
SUR II SES SAS AS RSS RSS RS RS RS SSD BBD RS RS RAS BASE RD RL RD AB DER DUAL UL/E SLLLR LD
N.
NARCISSUS.
Mala ferant quercus; Narcisso floreat alnus. BV 5920" red date Pars intra septa domorum IN'ARETSEr AC P Res 4 1,1 AAC Prima favis ponunt fundamina. Grorc. IV, 160.
(x) Consultez A. P. F. Guerrier de Damast, note 4 du [°° chant de son poëme de la Maçonnerie (Paris, 1820); comparez-y les notes 11 et 12 du même chant, et la note 15 du chant II,
DE VIRGILE. 117 Napxioaou des Grecs (1) ELOn TAVTA.
y ou ,p>y des Arabes.
US des Persans.
Narcissi ( Linn. gen. 550.) species quælibet.
Les Narcisses.
Que le nardjis des Arabes soit le Narcissus Tazetta, comme le prétendent Forskahl et Delille, ou plutôt, comme le penée, avec Sprengel, M. Garcin de Tassy (2), le Narcissus orientalis, il doit toujours entrer dans la synonymie de notre article; car Virgile, dans ces passages du IV® livre des Géorgiques, don- nant au mot narcissus toute son étendue générique, peut em- brasser les deux espèces, et en outre le NW. poeticus.
L'une et l’autre de ces deux plantes croissent dans les campa- gnes, à l’entour de la Méditerranée. La première se trouve prin- cipalement vers l'Espagne, et la seconde vers l'Asie mineure.
L'étymologie du nom de narcisse se présente, contre lu- sage, dans les langues de l'Occident, à qui les langues de l'O- rient l'ont emprunté. Cette marche, qjite les scoliastes ont si fréquemment supposée, quoiqu'elle ait eu lieu si rarement, se trouve vraie une fois. Il est certain que les Persans tiennent leur mot narguis du mot arabe nardjis; or, ce dernier qui, sous sa forme quadrilitère, ne présente pas une racine, n'offre pas même un dérivé naturel; tandis que véor1acos se tire aisé- ment de växn, torpille, mot dont on a fait NARCOTIQUE. Plu- sieurs médecins, entr'autres M. le docteur Roques, qui publie en ce moment un savant traité sur les plantes à vertus éner- giques (3), ont en effet reconnu au narcisse des propriétés très actives, qui peuvent le faire ranger dans la classe des poi- sons désignés sous le nom de narcotiques âcres.
NARCISSUS. Purpureus.
Pro molli viola, pro PURPUREO nARGISsO. ‘ Ecz. V, 38.
(1) Le narcisse était aussi nommé asipioy par les Attiques. (2) Les Oiseaux et les Fleurs, page 138. (3) Phytograph. médicale, 7° livraison, page 115.
118 FLORE Népuucaoc (rar éEoyñ) des Grecs (Théocr. Idy{l. l). Narcissus poeticus (Linn. gen. 550). Le Narcisse des poëtes.
Il ne peut plus être ici question des deux sortes de narcisse dont nous avons parlé, puisqu'elles ont le nectaire jaune. Le Narcissus poeticus, au contraire, a le nectaire bordé d’un rouge très vif, et c'est ce qu'a voulu peindre Virgile en l'appelant purpureus, car, du reste, sa corolle est blanche.
Quiconque a vu en observateur la plante qui vient de nous occuper, a dû admirer avec quelsoin les Anciens établissaient leurs fables, et quelle vaste connaissance de la nature elles an- noncent. Le beau Narcisse, suivant les mythologues, était un jeune adolescent qui s'éprit de ses propres charmes, et qui sécha d'amour en contemplant son image dans l'onde transparente des fontaines. La fleur en laquelle on suppose qu'il fut métamorphosé, aime à s'épanouir sur les bords des ruisseaux, où elle brille un instant dans la saison qui invite aux amours; sa couleur est celle de la jeunesse et de l'inno- cence, et le cercle empourpré de son nectaire semble la re- hausser encore; les airs sont embaumés du doux parfum qu'elle exhale. Mais sa beauté n’est qu'éphémère. Penchée sur sa tige fragile, comme si elle cherchait son image dans les eaux qui murmurent près d’ elle, elle se fane bientôt, et n’est plus digne de parer la couronne de Flore. Le jeune et malheureux Nar- cisse ne revit-il pas tout entier dans la fleur qui porte son * nom? ou plutôt cette fleur n'est-elle pas admirablement per- sonnifiée dans une fable que les poëtes ont su rendre si tou- chante !
NARCISSUS. Sera comans.
Mu D NN PA ER ... INec SERA COMANTEM Nardissum...... tacuissem. GEorG. IV, 122.
En grec, Näpzic00ç OTWpLYOc. Narcissus serotinus (Linn. gen. 550 ).
Tæ Narcisse tardif,
DE VIRGILE. 119
Sprengel imagine avec vraisemblance (1) qu'il faut séparer
ce narcisse du précédent, et désigner ici l'espèce qui fleurit en automne, et qu'on appelle N. serotinus.
NASTURTIUM. Acre. * Quæque trahunt AcRx vultus NASTURTIA morsu. Mor. 84.
Käpdauoy des Grecs{2).
Nasturtium sativum (Crantz, Fl. Austr. 21 ). Lepidium sativum (Linn. gen. 1077). Thlaspi sativum (Déc. FL. Fr. esp. 4243).
Nasitort, Cresson alénois.
. Pline (3) prétend que nasturtium vient de nasus tortus, par allusion à la grimace que fait faire l’âpreté de cette plante dès qu'on veut l'employer comme aliment. Toute bizarre que soit une pareille étymologie, les grossières idées du peuple la ren- dent possible; et le vers cité, de Virgile, ne contribue pas peu à l'appuyer.
RAI IAA SSIAP IPS SIP PPS PPS PRISES SSP SSP PIS RS SSL ST SE
O.
OLEA FREE PRE ÉSRELE. OLExquE Minerva Inventrix. Georc. I, 18. Et lauri baccas, oxEamquEe. Grorc. I, 306. “ERP Aique oLEA magnum vestire Taburnum.
Georc. II, 38.
Sed truncis o1Eæ melius.................. Respondent. Georc. II, 64. Lan AUTR S de à Tenent o1Eæ, armentaque læta.
Georc. II, 144.
(x) Hist. rei herb. lib. 11, cap. 3. (2) Theoph. VII, 4; Diosc. IT, 149. {3) Plin. lib. XX, cap. 13.
120 FLORE
........ Neve oLEZ sylvestres insere truncos.
: GEorc. II, 302. Contra non ulla est ove1s cultura. + Georc. Il, 420.
Édaia, Elaiæ uepoc, des Grecs. Olea europæa (Lino. gen. 25 ).
L'Olivier d'Europe.
L'importance de l'olivier, dont les fruits fournissent cette huile si connue et si utile, lui a valu chez toutes les nations une égale célébrité. Sa culture remonte au berceau des nations civilisées, pour lesquelles il fut tour-à-tour l'emblème de la paix, de la chasteté, de la clémence, et en général de toutes les vertus paisibles. Columelle (1) le désigne comme le pre- mier de tous les arbres : olea prima omnium arborum est.
On pourrait demander la cause qui lui a fait prodiguer tant de louanges par les poëtes et par tous les écrivains. Ses formes, en effet, sont rudes, et n’ont rien d’agréable ; il ne s'élève guère au-delà de vingt pieds; ses rameaux tortueux ne forment qu'une cime irrégulière; son tronc est noueux, ses feuilles petites, co- riaces, et d'une couleur vert-plauque qui déplaît à l'œil; ses fleurs enfin, blanchâtres et fort petites, ne rompent en aucun temps la triste monotonie de son aspect. Mais il est éminem- ment utile, et tout est justifié. Une beauté stérile eût mérité moins d’éloges.
Olea n'est qu'une altération très légère du mot êkiz, elæa; car la prononciation de la diphtongue « en é fermé, autorisée par l'exemple de la langue qui a formé le grec (2), et par la manière dont les noms de la langue hellénique ont été traduits en latin, est un des points sur lesquels il faut donner raison aux Grecs modernes, qui ne l'ont pas toujours.
Quand, au lieu d'olea, on emploie oliva, c'est encore la même étymologie. Le v ajouté représente l'insertion du di- gamma éolique, comme dans ovis, dis ovum, do œvum, aié. Dans ce troisième exemple 1l n’ÿ a pas eu de mutation de diphtongue; mais le plus souvent il arrive, comme dans oliva,
(1) Colum. tb. V, cap. 7. (2) Le samskrit, où l’a et l1 font &.
Cu
DE VIRGILE. 121 que, devant le digamma, l’æ se change en ?: ainsi d'Âyzut, Vir- gile fait Achive, et d'éyziz, nous avons fait ARCHIVES.
OLEAGINA RADIX.
Truditur e sicco RADIX OLEAGINA ligno.
GEorc. Il, 31.
Virgile dit ici radix oleagina pour radix oleæ ou olive. Voyez OLEA.
OLEASTER. Foliis amaris. — Ingens.
Infelix superat roL1IS OLEASTER AMARIS. Georc. IT, 314. Palmaque vestibulum, aut iNGENS OLEASTER inumbret. GEorG. IV, 20. Forte sacer Fauno FOLIIS OLEASTER AMARIS
Hic steterat. Æx. XIT, 766.
ÀÂypteaie, Édaioe, Édatdyptov, des Grecs. Oleaster, sive Olea sylvestris (Bauhin, Pin. X, 17). Elæagnus angustifolia (Yann. gen. 215).
Le Chalef, l'Olivier sauvage ou de Bohême.
Cet arbre croît naturellement en Bohême, dans le midi de l'Europe, et dans le Levant. On le cultive pour l'ornement des jardins. D’après le témoignage d'Olivier, ses fruits se mangent en Turquie et en Perse. Bien qu'il diffère beaucoup de l'olivier sous les rapports botaniques, il lui ressemble extrêmement par le port, ainsi que par la forme des feuilles et du fruit.
OLEUM et OLIVUM. Liquidum.
Illa ferax o1x0 est. Grorc. II, 222. Nec casia x1QuiD1 corrumpitur usus oL1vI. Georc. II, 466. En grec, Édæioy. £ Oleum et olivum sont les deux noms latins de l'huile; et tous deux dérivent du nom de l'olivier, la première plante d’où l’on apprit à extraire cet utile liquide. Mais le sens du mot o/eum s'est généralisé; à la différence d’olivum, qui n’a continué à
122 FLORE signifier qu'une seule espèce d'huile, celle qu'on retire de l'olive. ‘
OLIVA. Pallens. — Tarde crescens. — Palladia. — Vivax. ; Lenta salix quantum PALxLENTI cedit oL1vx. Ecc. V, 16. PAR pe Et prolem TARDE CRESCENTIS OLIVÆ. Grorc. IT, 3. ParLAprA gaudent SILVA VIVACIS OLIVÆ. Georc. IT, 18r. Hoc PINGUEM, et placitam Paci, nutritor oLIvAM. GEorc. Il, 425. Ce mot dans beaucoup de cas, et spécialement dans les vers cités, est synonyme d'olea, olivier. Voyez OLEA.
OLIVA. Pinquis. Nec PINGUES unam in faciem nascuntur oLrvæ. Georc. Il, 85. Éhxix des Grecs. Oleæ Europeæ fructus. L'Olive.
L'oliva est le fruit de l'arbre nommé tantôt oliva, tantôt olea. Voyez OLEA.
ORCHAS ou ORCHIS. ORcHADESs et radii, et amara pausia bacca. GEorG. IT, 86.
Opyrs et Ooyzs des Grecs.
Oleæ europeæ fructus, var. hispanica (Mill. Dict. n° 2 ).
Olive d'Espagne.
Plusieurs éditeurs de Virgile écrivent orchites, déterminés en cela par l’autorité de Pline (1), qui s'exprime ainsi: Genera earum tria dixit Virgilius : orchites, et radios, et pausias. Cette
(1) Histor, natur, lib! XV, cap. x.
DE VIRGILE. 123 orchis de Pline, que Varron nomme également ainsi, est une sorte particulière d'olive, plus grosse que les autres.
Ce n'est pas que le naturaliste romain n'employe ailleurs le nom d'orchis dans le même sens que nos botanistes modernes. Il n'y a point à s'étonner que le mot grec sy, coleus, ait pu désigner également une plante bulbeuse aphrodisiaque et le fruit d’un Olea; car dans le premier cas, on avait égard aux propriétés, et dans le second, à la forme. Voyez OLEA.
ORNUS. Rigida. — Sierilis. — Montana.
Cantando riGip4s deducere montibus orNos. Ecr2 VE, 7e:
LEE ACPREC SEE .. ORNUSQUE incanuit albo Flore pyri. GEorc. II, 71. Na eee à STERILES saxosis montibus ORNI. GEorG. IT, 111. / ++... SUMMIS antiqQUamM IN MONTIBUS ORNUM. Æx. Il, 626.
Boyyeiz de Théophraste ( Hist. plant. I, 2, et IV, 9). Fraxinus sylvestris, seu Ornus, de Columelle. Fraxinus rotundiore folio? (G. Bauhin, Pinax 416). Fraxinus rotundifolia? (Lamk. Dict. IF, p. 546).
En italien, Orno.
Le Frêne champêtre à feuilles rondes?
Pline (1) met l'ornus au nombre des arbres de montagne qui peuvent aussi croître quelquefois dans la plaine. Il est remar- quable que Virgile, quand il le qualifie, le place toujours sur les montagnes.
Malgré l'opinion de Sprengel (2), il est prouvé que cet ornus des Latins n’est point le Fraxinus Ornus. Martyn, dans ses commentaires sur les Géorgiques (3), paraît incertain sur le nom moderne à donner à l’orne. Ce savant désigne d’abord le Sorbus aucuparia, que, dans plusieurs provinces d'Angleterre, on nomme frêne de montagne. Il rapporte le texte suivant de
(1) Hist. nat. lib. XVT, cap. 18. (>) Hist. rei herb. lib. IT, cap. 3. (3) Comm. in Georg. IT, p. 122.
124 FLORE
Columelle : Sed si aspera et siticulosa loca arboribus obserenda erunt, neque opulus, neque ulmus, tam idoneæ sunt quam orni. Eæ sunt sylvestres fraxini, paulo latioribus tamen foliis quam cætere fraxini; nec deteriorem frondem quam ulmi præstant (1). Mais il nous semble que ce passage, loin d'appuyer l’opinion dont il s’agit, en fortifie une seconde, que développe le même savant; c’est-à-dire que l’ornus pourrait bien être ce Fraxinus qui donne la manne, cet arbre rapporté de Calabre par Gas- pard Bauhin, sous le nom de troisième Ornus, et dont 1l a fait, dans son fameux Pinax, une espèce de frêne, dési- gnée par l'expression de rotundiore folio. Notre célèbre Lamark, adoptant cette espèce, en a fait le Fraxinus rotundifolia de l'Encyclopédie.
Une autre opinion, qui n'est point non plus improbable, désigne le Fraxinus excelsior; comme nous avons eu déja l’oc- casion de le dire à l’article FraxINUS. ( Voyez ce mot.)
L'orne, en tous cas, est un frêne champêtre, qui croît sur les montagnes. Son nom même indique cette localité, ornus venant de ôpeivos, dérivé de 6poc.
Lattre h141422444 442114414211 211121020 014402441411 41 1211 .
P.
PALIURUS. Spinosus.
Carduus et spiNIS surgit PALIURUS ACUTIS. Ecz. V, 39. Haéoupos des Grecs.
Paliurus aculeatus (Décand. FL. Fr. esp. 4081 ). Rhamnus Paliurus (Linn. gen. 358). Le Paliure, le Porte-chapeau.
On s'aperçoit aisément que, sous le nom de paliure, les Anciens désignent une foule de plantes diverses.
(1) Colum. De arborib. cap. 16.
DE VIRGILE. 125 10 « Le paliure, dit Théophraste (1), offre des différences;
mais toutes les espèces portent fruit. Ce fruit consiste en trois ou quatre semences renfermées dans une gousse, et bonnes pour la toux, ayant les propriétés de la graine de lin. Les lieux humides, les lieux secs, paraissent lui convenir également. I] perd ses feuilles l'hiver, à la différence des rhamnus (2). »
2° Indépendamment de ces espèces, on a vu qu'ailleurs il parlait d’un paliure-lotus (Voyez | l'article Lorus, (. HIT).
3° Dioscoride (3) et Pline (4) donnent, du paliure, des de- scriptions fort incomplètes. Le premier dit que c’est un arbuste épineux fort commun. Au lieu de gousses, comme Théophraste, il lui donne des bayes grasses et de couleur de suie. Le second nous apprend que c’est une sorte d’épine, et s’en tient à-peu- près là.
4° Agathoclès, dans Athénée (5), parle d’un connare ou pa- liure d'Afrique, qui, visiblement, n’est point le lotus paliurus. On peut voir là-dessus les détails donnés par B. de Stapel (6).
Voilà donc au moins quatre espèces de plantes distinctes, et peut-être davantage; car les différences indiquées par T #4 phraste constituaient probablement plus que des variétés.
Si nous voulions faire de cet article une petite monographie, pareille à notre article LoTus, la matière, comme on voit, ne nous manquerait pas. Nous en léguons la tâche à qui voudra l'entreprendre, satisfaits d’avoir une fois donné cet-exemple, et desirant que les savants s'exercent sur des controverses de ce genre. Mais, pour nous renfermer dans la question qui con- cerne Virgile, nous dirons, sans nous arrêter à la détermima- tion des plantes qui ont porté le nom de paliure, quele paliurus du poëte latin est, d'après toutes les apparences, l'arbuste épi-
(:) Hist. plant. III, 17.
(2) Je ne sais si le lecteur a déja remarqué tot l'art, toute l'exactitude, tout le pittoresque des descriptions de Théophraste. L'auteur athénien manque de méthode, comme tous les botanistes de l'antiquité; mais à cela près, comme il leur est supérieur! comme il sait mieux voir qu'eux, et mieux rendre ce qu'il a vu! Dioscoride, bien préférable à Pline, et bien plus exempt d'erreurs, n’est pas encore à comparer à l’auteur des Caractères.
(3) Diosc. lib. T, cap. 104. (4) Hist. natur. lib. XXIV, cap. 13.
(5) Deipnos. lb. XP. (6) Comment. in Theoph. lib. HIT, pag. 258 et «eq.
126 _ FLORE neux auquel Linné et M. de Candolle en ont conservé le nôm traditionnel.
PALMA. Ardua.
RUE of... Etitnt ARDUA PALMA Nascitur. GEorG. IT, 67. .ParmaAQuE vestibulum, aut ingens oleaster inumbret: GEoRG. IV, 20. doin£ des Grecs. . Palma major (Bauhin, Pin. 506, n° r). Phœnix dactilifera (Linn. gen. 1694 ).
Le palmier est trop connu pour qu'il soit nécessaire d’en parler ici. Ardua, élevé, inaccessible, exprime heureusement le port élancé de ce beau végétal, et ce manque absolu de branches qui donne aux arbres monocotylédones une physio- nomie si particulière, l’un des principaux traits des paysages d'Afrique et d'Asie.
PALMES. Methymnœus.
A TO APR IC LAE "ER Vindemig...... Quam Meraymnxo carpit de PALMITE Lesbos.
GEorc. Il, 90. Ku« des Grecs.
Tige du Witis vinifera.
Sarment de vigne.
Palmes, qui, dans Pline, se prend pour la grande feuille … du palmier, signifie ici tige ou sarment de vigne. Columelle l'emploie dans le même sens que Virgile. La réputation du vin de Lesbos, chez les Anciens, n’est ignorée de personne. Voyez VITis.
PAPAVER. Lethœum. — Vescum. — Soporiferum. — Gelidum. :
Urunt LETHXÆO perfusa PAPAVERA SOMNO. GEorc. I, 78. Lilia verbenasque premens, vescumquE PAPAvER.
GEorG. IV, 13r.
DE VIRGILE, 137
Inferias Orphei LErTAÆA PAPAVERA mittes. G£orc. IV, 545. Spargens humida mella, SOPORIFERUMQUE PAPAVER. EN. LV, 191. Hic etiam nocuum capiti GELIDUMQUE PAPAVER. Mor. 75. Méxwy uepos des Grecs. Sa capsule zudeiz, etl'opium »nr:v0é (x). Papaver somniferum (Linn. gen. 881). Le Pavot des jardins.
On connaît plusieurs variétés du pavot cultivé; les plus re- marquables sont les deux suivantes :
Papaver hortense, semine albo (Bauh. Pin. 170, n° 1). Papaver hortense, semine nigro (Bauh. Pin. 170, n° 2).
Le pavot blanc est celui qui nous donne l’opium, et qui mérite le mieux le nom de lethæum, puisqu'il apporte le som- meil et la mort. Par une singularité qui n’est point sans exem- ple dans le règne végétal, ilkest digne aussi de l'épithéte de vescum; Car si la capsule est un poison, les semences forment un aliment que prisaient beaucoup les Grecs et les Romains. En Lorraine, le peuple mange encore avec délices, sous le nom de sèmezan (2), les graines du pavot.
On retire de ces semences une huile qui ne le céde en qua- lité qu'à l'huile d'olive et à celle de faîne. |
PAPAVER. Cercale.
Nec non et lini segetem, et CEREALE PAPAVER L
Tempus humo tegere. GEorc. I, 212. Mäxoy POIÀS AANOUULEVA ; (Théophr. lib. IX, cap. 1 3 ). Papaver erraticum de Pline? Papaver Rhœas? (Linn. gen. 881). Le Coquelicot?
(1) Suivant l'opinion de Villoison et de M. Virey.
(2) Mot évidemment formé de semen, et peut-être de Éæydiv. L'existence des écoles d’Autun a laissé dans les jargons populaires de la France orien- tale bien plus de motsgrecs qu’on ne le suppose. Nous ne serions pas em- barrassés d'en fournir des exemples.
128 * FLORE
Théophraste, qui distingue plusieurs espèces de pavots sau- vages, en décrit une dont le caractère essentiel convient à la plante de Virgile, puisqu'elle croît dans les champs cultivés, ëv épovpas, et principalement dans les moissons d'orge. « C'est, dit-il, cet autre péroy appelé pouis. Sa fleur est rouge, épubpor, et la plante se mange comme la chicorée sauvage, à laquelle elle ressemble assez (1).» Or les paysans des environs de Trente mangent encore les jeunes feuilles du coquelicot, Pa- paver Rhæas (L.). .
Dioscoride (2) parle aussi du pro faite, qui, dit-il, a recu ce nom dx T0 Tayémc To ay0oc Gro6% eu (probablement de péo ), Pline (3), qui le regarde comme intermédiaire entre les pavots sauvages et cultivés, donne à ce même mot une autre origine, mais je ne sais comment il l'entend : /nter sativa et sylvestria medium genus, QUONIAM IN ARVIS NASCERETUR, rhœan vocavi- mus et erraticum. Xl a tort, d’ailleurs, de former de rhœas l'accu- satif rhœan; linitation au grec aurait dû le conduire à rhœada:
Mécontent, avec raison, de ces étymologies, B. de Stapel (4) demande si poux n’est pas venu de px, grenade, a colore puni ceo. La solution est bonne; à moins qu’on ne dise plutôt que poux et pois, aussi anciens l’un que l’autre, viennent d'un mot oublié qui signifiait ROUGE. La lettre R est la première consonne de tous les termes qui ont cette valeur : éPuôpèc, Ruber, Read, Rouge, etc., etc.
Notre opinion sur le cereale papaver de Virgile est celle du plus grand nombre de lecteurs; mais on y fait des objections. Il est certain que le poëte semble indiquer sa plante comme l'objet d’une culture soignée, ce que l’on ne pratique plus pour le coquelicot, simple parure de nos blés.
S'il s'agissait du pavot blanc, on pourrait expliquer l’adjec- tif CÉRÉALE, en disant que cette plante n’a pas besoin de croître dans les sillons, et qu'il suffit que sa graine ait servi ancienne- ment de nourriture, ce dont on ne peut douter (5).
(x) Théophr. Hepquräv ioropiae, BiGa. X', xep. sy ( lib. Æ, cap. 13). (2) Hepi dans larpxñe, Bin. À, ep. Éd (lib. IV, cap. 64 ).
(3) Hist. nat. lib. XX, cap. 19. (4) Comm. in Theophr. p. 1105. (5) Plin. hb, IX, cap. 8.
DE VIRGIMBE. 129
Peut-être aussi cereale veut-il samplement dire consacré à Cérès. On sait que cette fleur était un des attributs de la déesse (1).
» PAUSIA. Amara. Orchades, et raulii, et AMARA PAUSIA BACCA. GEorc. IE, 86.
Temuada; (Nicand. in Alexiph.).
Oleæ europeæ fructus, var. præcox? (Gouan, FI. Mons- peliac. 6).
L’Olive précoce ou Négrette?
L'amertume paraît avoir été le caractère distinctif de la pau- sia, espèce d'olive que Columelle (2) appelle pausea.
PINUS. Alta. — Edita. — Hirsuta per artus. — Semper florida.
Aut TEMPESTIVAM sylvis evertere PINUM. Georc. I, 256.
D UN eds ue Tibique Oscilla ex ALTA suspendunt mollia vinu.
E Georc. Il, 389. PARTS TR Ron MREMAAEE < ..... Dant utile lignum Navigiis piNos. Georc. IL, 443. Le BAR OR IRIMERTEN ERA EprTA PINUS Proceras decorat sylvas, HIRSUTA PER ARTUS.
+ CukEx 139:
ae ete ARE ne Et SEMPER FLORIDA PINUS.
. CuLEx, 406. « ni des Grecs (Hom. Iliad. Y, 328). Pinus maritima (Décand. FI. Fr. 2, esp. 2057). sylvestris (Id. ibid. esp. 2054 ).
Les Pins sauvages.
Les deux espèces de pin que nous regardons comme parti- culièrement désignées dans ces passages, sont, plus souvent que
(1) Serv. ad Georg. IT; Porphyr. apud Euseb. Præpar. lib. LIT ; Ovid. Fast. lib. IV, etc. (2) Colum. lib. XIT, cap. 47. 9
130 FLORE
les autres, employées aux constructions navales. On les trouve surles montagnes du mididel' Europe, où quelquefoisellesattei- gnent les proportionsles plus élevées; aussi les pins ont-ils fourni de tous temps la mâture des vaisseaux. Leurs divers produits, les résines, les térébenthines les rendent importants pour Les arts."
La forme pyramidale de ces beaux arbres, leur feuillage toujours vert, semper florida, les fait contraster agréablement" avec le reste des arbres de nos contrées. Quand Virgile dit hirsuta per artus, il a sûrement en vue ces lichens qui les cou- vrent dans leur vieillesse, ces masses blanchâtres d'Usnea bar- bata, qui, se dessinant sur l'écorce noire, leur donnent souvent un aspect fort pittoresque : ornement étranger, qui présage au naturaliste la prochaine mort de ces géants du règne végétal.
De toutes les épithètes virgiliennes du pin, il n’y en a qu'une qui puisse arrêter ; c'est tempestiva. Elle est uniquement rela- tive à la phrase où elle se trouve, et y tient lieu de l'adverbe tempestive, par une figure de style, assez ordinaire en poésie.
PINUS. Hortensis. — Uberrima.
Fraxinus in sylvis pulcherrima, PINUS in norris. Ecz. VII, 65. ..........s. Li tiliæ Mlatque UBERRIMA piNus. GEorG. IV, 141.
Pinus Pinea (Linn. gen. 1456).
sativa (Lamk. FI. Fr. 2, p. 200 ).
ITiruc fpepoc des Grecs.
Le Pin à pignon, ou Pin domestique.
El s'agit ici du pin qu'Ovide nomme culta; du pin à pignons, commun dans l'Europe méridionale, et dont Théocrite veut peut-être parler dans les premiers vers de son Idylle I. Les Anciens qui en estimaient le fruit, l'admettaient dans leurs vergers. De nos Jours le peuple espagnol est celui qui a con- servé le plus de goût pour les pignons, et qui en fait la plus grande consommation.
La qualification d'uberrima n'est point générale. Virgile parle seulement de cette fécondité que savait faire naître au- tour de soi, par une bonne culture, le vieillard du Galèse.
_ichdité
DE VIRGILE. 131 PIX. Jdœæa. — Phryqia. IDÆASQUE PICESs. Georc. IT, 450. Et visco et PaRyYGræ servant price lentius Ipx. GEorc. IV, 4x, Résine du Pinus Picea (L.). ” La Poix.
Il paraît par ce passage que ce n’était point le mont Ida de l'ile de Crète, mais bien celui de Phrygie, qui abondait en pins.
PLATANUS. Sterilis. — Aeria. de
EU STERILES PLATANI malos gessere valentes. GeorG. IT, 70.
Nam primum prona surgebant valle patentes
AERLÆ PLATANUS. CuLzex, 123.
Mérayos des Grecs.
Platanus orientalis (Lainn. gen. 1451).
Le Platane d’orient.
L'identité du platane des Anciens avec le nôtre est suffisam- ment prouvée. Denys le géographe avait observé, après Pline, que la feuille du platane représentait assez bien la forme du Péloponnèse, ce qui est vrai; on ne saurait pourtant regarder cette ressemblance comme exacte; mais elle est aussi bien marquée que celle qu'on se figure trouver entre une botte et l'Italie.
Par steriles, Virgile entend parler de l'inutilité des fruits, dont on ne peut tirer aucun parti. Par aeria , 1 exprime l’éléva-
" tion de l'arbre, l’un des plus beaux du midi de l'Europe.
POPULUS. Candida.
Non MR EE ..:. Hic CANDIDA POPULUS antro Imminet. Ecz. IX, 4r. "22% des Hébreux. Ash des Grecs. Populus alba (Linn. gen. 1531). Le Peuplier blanc.
137.) FLORE
Les noms de libenéh et de leuké, donnés à cet arbre par les Hébreux et les Grecs, sont, l’un et l’autre, relatifs à sa blan- cheur. Un caractère aussi facile à saisir ne laisse planer au- cune incertitude sur la détermination botanique du populus
de la IX églogue. Le POPULUS. Herculea. 1 PoPuLus ALCIDÆ GRATISSIMA. Ecz. VIH, 67.
ses... HERCULEÆQUE arbos umbrosa CORON:. Georc. IT, 66. Afryerpos À yspuie, des Grecs. Populus nigra (4)
Le peuplier noir.
Beaucoup de souvenirs mythologiques se rattachent au peuplier. On connaît la fable de la couronne d'Hercule, et du voyage aux enfers, circonstance par laquelle les poëtes pré- tendaient expliquer les deux couleurs de la feuille de cet arbre : je dis les poëtes; car, pour les théosophes, cette lé- gende, ainsi que tant d'autres, ne formait qu'une allésorie.
Une particularité intéressante, c'est qu’au rapport de Ber- tholdi, le peuplier est encore à présent fort commun sur les bords du lac Acherusia.
POPULUS.
Qualis POPULEA mœrens Philomela sub umBRA. GEorc. IV, 5r1.
Atyeupos, Âxspoïc, Aer, des Grecs? Populi ( Auct.) species quædam. Divers Peupliers.
S'il fallait absolument indiquer l'espèce dont Virgile veut parler ici, l'opinion la plus sage serait de choisir le Populus fastigiata, peuplier d'Italie. Mais puisque le poëte ne précise rien, pourquoi ne pas s’en tenir avec lui à l'idée générique?
On a peine à deviner l'étymologie du nom populus, donné à un arbre. Les langues du Nord et de l'Orient ne fournissent rien de satisfaisant. Est-ce quelque mot samnite, volsque,
LE
L _ DE VIRGILE. 133 éträsque? Est-ce le mot latin si connu, détourné de-sa significa- tionpremière par une allusion dont la M sera perdue (1)? Mieux vaut avouer son ignorance que de s’égarer au pays des ” chimères.
° PORRUM. de
RC À . Et caprri nomen debentia PoRRA. Cop. 74. oäov xepahwTov des Grecs.
Allium porrum (Linn. gen. 557). Le Porreau. Le porreau a dû son surnom de zsphorv, employé par Théo-
phraste, et de capitatum, que lui donnent Pline et Virgile, au renflement du corps de sa bulbe.
% PRUNUM. x DUREE LEE spinos jam PRUNA ferentes. GEorG. IV, 145. Tpoüvoy OÙ Kozxxôundov des Grecs. Fruit du Prunus domestica (Linn. gen. 849). La Prune.
Nulle désignation particulière. Voyez PRuNUS.
PRÜUNUM. Cereum. ”
Addam cEREA PRUNA. EGz. 11,5% Sunt autumnali CEREA PRUNA die. Cop. 18.
En grec, [poüvoy rnpoeudéc.
Prunum coloris ceræ (Bauh. Pin. 443, n° 7).
Fruit du Prunus domestica, var. cerea (Linn. gen. 849 ). Prune de Sainte-Catherine?
L'adjectif cereum désigne quelque prune jaune, comme la sainte-catherine, ou la mirabelle. Voyez PRUNUS.
(1) R. Etienne prétend que le nom de populus a été donné au peuplier, à cause de la multitude de ses feuilles (æéavs), et Bullet, parceque son feuil- lage est dans un mouvement perpétuel, comme un peuple qui va et vient sans cesse (Gloss. botan, 380).
o
1 34 FBORE PRUNUS. PA Ne .. Et prunis lapidosa rubescere corna.
GEorc. IT, 34. Kozrvumez, etc., des Grecs.
Prunus domestica (Linn. gen. 849).
Théophraste (1) et Dioscoride (2) désignent le prunier do- mestique sous le nom de zozrvuméx ailleurs il est appelé par Théophraste (3) po" Galien le nomme rpoëy»n. Le mot com- posé zozxumléz, C'est-à-dire pommier qui porte pour fruit des balles ou pilules, est l'expression la plus hellénique; celui de room, d'où vient évidemment sa dénomination latine, semble être un mot barbare grécisé. Cet arbre est originaire des mon- tagnes des environs de Damas.
Cependant quelques auteurs croyent que le Prunus insititia de Linné, qu'on trouve dans les haies en France, est le type du prunier domestique.
PYRUM.
D ARR EA EM E ...... Nec surculus idem CRUSTUMIIS, SYRIISQUE PYRIS, GRAVIBUSQUE VOLEMIS. Georc. Il, 87. Aruwy des Grecs.
La Poire.
Quoique Virgile parle de rejetons ou greffes (surculi), il est ici question des fruits du Pyrus, etnon de l'arbre. Nous disons de même : j'ai planté des reimettes, pour «des pommiers qui donnent la reinette. »
Columelle distingue un bien plus grand nombre de poires que notre poëte, mais il fait mention des trois variétés virgi- liennes.
La poire nommée crustumium ou crustuminum, nommée aussi, suivant Celse, nœvianum, était réputée la meilleure de toutes. Columelle (4) la place en première ligne, et Pline dit en propres termes : cunctis autem crustumina gratissima. Dalé-
(1) Théophr, Hist. I, 18. (2) Dioscor. lib. T, cap. 138. (3) Théophr. lib. IX, cap. 1. (4) Colum. lib. , cap. 10.
DE VIRGILE. 135- champ croit que c'est l'espéce de poire que nous appelons poire perle, et que B. de Stapel (1} assure être connue des Fla- mands sous la qualification de poire de Saint-Jacques. Son nom de crustumium lui vient du nom d’une ville d'Italie dans le territoire de laquelle elle abondait.
La poire de Syrie, syrium pyrum, est, dans Columelle(2), un nom générique, quiembrasse le crustumium et le tarentinum ; Pline au contraire sépare la poire de Tarente de celle de Syrie. Il semblerait, au reste, que l’épithète syrium n’est point rela- tive au pays dont cette poire est originaire : syria, dit Servius, id est, nigra. Xÿpsc, en effet, signifie Noir dans Théocrite, et Pline lui-même assure que la poire syrienne est noirâtre; mais qu'est-ce qu'une poire noirâtre ?
La poire dite de Bergame, où bergamotte, n’est pas, que je sache, de couleur beaucoup plus sombre qu'une autre; toute- fois, noire ou non, c'est celle que Martyn suppose être le syrium pyrum. Libre au lecteur d'en croire ce qu'il voudra.
Quant au volemum, que Virgile qualifie de grave, unique- ment à cause de sa pesanteur, son nom lui avait été donné comme à la plus grosse des poires : quia manus VOLAM imple- bat. Aussi les traducteurs anglais employent-ils l'expression de pounder-pear. Le Père La Rue croit qu'il s’agit de la poire dite de bon-chrétien. D'autres, pourtant, pensent que le bon-chré- tien répond au raevraos ru, que Pline appelle librale pyrum, et qu'il ne paraît pas confondre avec le volemum.
Il existait aussi un or xoloxduc, dont le volume devait être plus étonnant encore, si, comme son nom l'indique, on l'avait jugé comparable à la citrouille; mais B. de Stapel aime mieux penser que cette similitude gisait plutôt dans la forme que dans. la grosseur.
PYRUS. /nserendus. Insere nunc, Melibæe, vyros. Ecr. I, 74.
0yxn des Grecs (Hom. Odyss. H, 120).
(1) Voyez Théophr. Bod. a Stapel comm. page 595. (2) Colum. loco citato.
ra6 ti FHORE. % Pyrus sylvestris (Duham. Arb. IF, T. 45).
Le Poirier sauvage.
PYRUS. Edura.
EDURAMQUE PYRUM, et spinos Jam pruna ferentes.
GeorGc. IV, 145. " rs des Grecs. Por us communis (Linn. gen. 858). Le Poirier cultivé.
. Le sens de tout le passage oblige à reconnaître ici le poirier cultivé, arbre convenablement placé dans le jardin du vieillard du Galèse. L'adjectif edura n'en est pas moins juste; il se rap- porte à la nature de son bois.
RAR RAR ARR RAR RAR AR ARR A/R A/R LR UE RAR LR BR RAR A/R DL LR RARE LUE AR /R/L A/R /R DRE
Q.
QUERCUS. Dura. — Sacra. — Jovis, etc.
De cælo tactas memini prædicere QuErRcus. Ecul- Et pourx quERcus sudabunt roscida mella. EcL. IV, 30. SES . Eque sACRA resonant examina QUERCU. Ecz. VII, 13. RAM di à Torta redimitus tempora quERcu. Georc. I, 3494 ....... Atque habite Graiis oracula quErcus. GEorG. II, 16. Sicubi MAGNA Jovis antiquo robore QuERcUS Ingentes tendat ramos. GEorG. III, 332. Quam comitabantur fatalia carmina quercus. CuLEx, 13% Molliter hic viridi rAruLæ sub tegimine quErcUs. Car. XI, 57.
L
DE VIRGILE. 137 Derw des Celtes. Ap des Grecs (Hom. Odyss. z, 12). Quercus (Linn. gen. 1447) species omnes. Le genre Chêne, dans toute son acception botanique.
Tous les êtres, l'homme excepté, paraissent comme relé- gués dans un espace de terre plus ou moins circonscrit. Les déserts brülantsde l'Afrique, les plaines glacées du pôle, ont leurs animaux et leurs plantes qui n'émigrent jamais. Le cha- mois aime à bondir de rochers en rochers , à travers les préci-
»* pices des régions élevées des Alpes; le renne se plaît à par- courir les plaines neigeuses de la triste Laponie; et la nature refuse aux bords de la Seine les bambous et les bananiers, qui ombragent les rives du Gange. Chaque contrée a des êtres différents qui l'habitent, et des productions particulières qui l'enrichissent. Le Sénégal voit croître le gommier et le baobab ; l'Inde, le camphrier et la canelle; la Chine, le thé; et le Pérou s'enorgueillit de produire cette écorce à jamais célébre (1), conquête plus précieuse pour nous que les trésors de ses mines. Parmi les végétaux du sol européen, on distingue le chêne, roi des-forêts de notre continent. Consacré à Jupiter par les Grecs et par les Romains; déclaré arbre sacré par les Gaulois, moins sans doute parceque le gui s'y trouve parasite, que par l'importance des services qu'il rend dans nos climats, le chêne élance dans les airs sa tête majestueuse, ramos in-
. gentes. Son tronc robuste, dura, contre lequel le lierre s'é- lève en grimpant, est couvert de mousses élégantes et de li- chens aux formes bizarres; à ses pieds rampent quelques fou-
gères; et sous le vaste abri de ses rameaux, sub tegmine viridi patulæe quercus, croissent une multitude de jolies plantes et de jeunes arbrisseaux dont quelques uns protégeront peut- être à leur tour, contre les orages, le protecteur de leur pre- mier printemps. Près de lui tout est vie, tout est mouvement: des troupes innombrables d'oiseaux se jouent dans son feuil- lage; des milliers d'insectes bourdonnent à l'entour, y dépo-
(x) Le quinquina,
138 FLORE &a
sent leurs œufs, ou vivent de sa substance sans l'épuiser ja- mais; le mulot établit ses magasins auprès de ses racines; les fourmis et les guëêpes y fondent leur république au niveau du sol; tandis que l'écureuil saute de branche en branche, en rongeant quelques uns de ces glands qui nourrirent nos rustiques aieux.
Un arbre si beau, si important, devait frapper l'imagina- tion : les poëtes l'ont fréquemment chanté.
En lisant attentivement les divers passages de Virgile où il est question du chêne, il est facile de s'apercevoir que cet auteur en désigne plusieurs espèces, dont la déterminaison ne serait pas aisée. Cependant celle qui figure le plus ordinairement dans les vers comme le symbole de la force, et qui avait mé- rité, par sa beauté, d'être dédiée au maître de l’Olympe, est ce Quercus auquel les botanistes ont conservé le surnom de Robur, et qui abonde en Europe. Il y formait jadis des forêts impénétrables aux rayons du soleil; des forêts où régnait cette horreur mystérieuse, si favorable aux pratiques imposantes des religions de l'Antiquité.
Les traditions les plus respectables nous apprennent que les glands ont servi long-temps à la nourriture de l'homme; ce qui pourtant n’est vrai que d'un certain nombre d'espèces de chênes à fruits doux, et notamment des glands de plusieurs Ilex (1). I paraît d’ailleurs prouvé que jamais le gland ne fut pour l’espèce humaine un aliment exclusif.
Glans, aussi bien que fäavos, servait de nom aux fruits de divers arbres (glans fagi; glans castaneæ ; Aios féhavos, Jovis glans, juglans); on peut croire que ces deux mots signifiaient tous les fruits sauvages renfermés dans une enveloppe osseuse ou membraneuse. Homère distinguait cependant les plands-co-
(1) Pendant la dernière guerre d'Espagne, en 1812, l’armée, cantonnée dans les environs de Salamanque, où se trouvent d'immenses forêts de Quercus Ballota, vécut pendant plusieurs jours des fruits de cet arbre. Ce ‘sont des glands d'une saveur agréable, qui tient le milieu entre celle de la
noisette et celle de la châtaigne. Les Espagnols en font une grande consom- mation.
‘ DE VIRGILE. 139
mestibles, des glands âpres : il nomme simplement les derniers Edavor, et donne aux premiers le nom d'éxvka (1).
Notre mot CHESNE, qu'on écrit aujourd'hui ,CHÈNE, vient de QUESNE ou QUERNE, qui se dit encore dans le patois picard, et qui a le même sens: Duquesne est synonyme de Duchène; le
nom de la ville du Quesnoy signifie la Chenaie, etc. Quant à
ce mot QUESNE où QUERNE, C’est la traduction de l'adjectif latin quérnus, employé par abus pour le substantif quercus (2). On demandera maintenant l’'étymologie de quercus : M. de Théis la trouve, non sans vraisemblance, dans le celtique quer, beau, cuez, arbre: le bel arbre, l'arbre par excellence; ce qui ne for- mait, au reste, qu'un des surnoms du chène, désigné propre- ment, chez les Gaulois, sous le nom de derw, nom très ana- logue au mot grec dpü.
LE EE A A RE RE RE ÉD LR EL RL RER LE RER VAR LIL LEE LEE LEE LAS
fu
RADIUS.
Orchites et raDir, et amara pausia bacca. k GEorc. II, 86. En grec, Edæix TPOUNAÉGTENEL« Oleæ europeæ fructus { varietas Italis recentioribus pIRRu- TELLA dicta ). L'Olive longue.
Le radius était une olive de forme très alongée (3); il en est fait mention dans Columelle (4), qui le regarde, ainsi que lor-
(1) Voyez notre Éloge de Pline à la suite duquel se trouve une liste des plantes d'Homère. ( Paris, 1821.)
(2) Cet abus des adjectifs est ordinaire dans la vieillesse des langues ; il envahit déja la nôtre. Au lieu de dire L’AME et LE corps, on dit maintenant
LE MORAL et LE PHYSIQUE ; un voyageur ne visite plus LES nivaGEs de l'Italie, il en a parcouru LE LITTORAL, etc. etc. ê
(3) Serv. ad Georg. IT, 86. (4) Colum. lib. XIT, cap. 47.
si
ve LA
chis, comme plus propre à fournir un aliment agréable qu'une huile de bonne qualité : orchis quoque, et rADIUS, melius ad escam, quam in liquorem stringitur. Ailleurs il la nomme radio- lus, sans doute pour la distinguer, par cette forme diminutive, de l'espèce que Caton appelle radius major (1).
Il paraît, autant qu'on en peut juber d'après les faibles don- nées que l'on posséde, qu'il s’agit de la variété que les Italiens nomment pir rutella.
RACEMUS. Lentus.
A TAN Rats mine nds Le er dela ne ee SRE TYLER Sylvestris RARIS RCA labrusca nAcEMIS. Ecr V,7. Sunt et mora cruenta, et LENTIS UV4 RACEMIS. ; Cop. 21.
Racemus et uva signifient, l'un et l’autre, raisin; mais uva, mot de la même famille que uvor, uvidus, indique une grappe pleine de suc, et spécialement celle de la vigne cultivée. Race- mus, au contraire, venu de fé, pæyoc, pepin, graine, n’a d'abord signifié qu'une seule des graines de la grappe (2). Plus tard il s’est appliqué à tout fruit composé de graines réunies, comme celui du Vitis Labrusca, du groseiller, etc.
Uva indique plutôt la substance du fruit, et racemus la forme : on pourrait dire, à la rigueur, uvæ racemus, la grappe du raisin.
De racemus on fait en français RÉGIME, mais seulement quand il s'agit du bananier, ou de quelque autre plante monocoty- lédone.
RHODODAPHNE.
Laurus item Phœbi surgens decus; hic RHODODAPHNE. CuLex, 4oï. Nrpuoy Et Pododoun des Grecs. Nerium lauriforme (Lam. F1. Fr. 2, p. 299). Nerium Oleander (Linn. gen. 420). Le Laurier-Rose.
(1) Cat. de Re rustica, cap. 6. (2) C'est là le seul sens que lui donnent les Synonymes latins de Gardix Dumesnil.
| w | *. de. # DE VIRGILE. 141
æ Ce charmant arbrisseau, sur lequel les regards des poëtes ont dû s'arrêter de bonne heure, se trouve dans les pays mé- ridionaux, sur le bord des eaux. C'est de là qu'il a pris son nom grec de vhouy , Venu de vrp0, humide. Il abonde en Espa- gne sur les bords du Guadalquivir, le Bétis des Anciens. On le trouve aussk, communément, en Italie et en Provence. Une ressemblance assez éloignée avec l'olivier lui a valu le … nom d'oleander ; mais le rapprochementde sa feuille avec celle du laurier, et de sa fleur avec celle de la rose, l’a fait appeler
* plus exactement rhodo-daphne.
ROS, et ROS MARINUS.
Vix humiles apibus casias ROREMQUE ministrat. GEoRrG. IT, 213. se... Et RORIS non avia Cura MARINI. hi: | CuLEx, 402. AtBavwrie GTEPAVOUAT LAN des Grecs. Rosmarinus officinalis (Linn. gen. 49). Le Romarin.
Les Grecs nommaient X6wortk une ombellifère qu'on croit être le Cachrys Libanotis des Modernes (1). Ils donnaient ce même nom au romarin, mais avec l'épithète de orspavouaruen, propre aux couronnes (2). Cette labiée croît spontanément dans les pays méridionaux de l'Europe, sur-tout près des bords de la mer, et son odeur, agréable quoique forte, lui a donné de la célébrité. 4
Ros marinus ou ros maris, rosée de mer, a dû signifier aussi parfum de la mer; de même qu’on lit, dans Ovide et dans Tibulle, ros arabus, ros syrius, essence de nard.
Mais ros, employé seul, peut-il avoir le sens de romarin? Plus d'un lecteur en a douté, et l’on peut voir, dans Martyn, que cette difficulté jetait du louche sur l'interprétation du vers cité des Géorgiques. Le commentateur anglais se détermine néanmoins, et avec raison, pour l’'affrmative; il aurait pu allé-
(1) Diosc. lib. IT, cap. 87, edit. Sarac. 1598. (2) Id. ibid. cap. 89, id.
ve “
1 42 FEORE:"® + guer un vers d'Ovide (1) après lequel il n’est plus permis de conserver la moindre incertitude :
Pars thyma, pars ROREM, pars meliloton amant.
J'ai sous les yeux la belle édition in-4°’du Dictionnaire latin- français de Noël, et cette importante signification du mot ros, consacrée par Virgile et par Ovide, n'y est pas indiquée; en sorte que sans un commentaire, le meilleur latiniste, s'il pre- nait ce dictionnaire pour guide, ne saurait expliquer ni le vers 213 du second chant des Géorgiques, ni le pentamètre cité s du quatrième chant des Fastes.
Quant aux expressions rosmarinus, rosmaris, on les y trouve; toutefois il aurait fallu écrire ros marinus, ros maris, pour en faire sentir la division. Car, non seulement on décline l’un et l'autre mot, comme dans respublica (disant au génmiuf roris marini, et non rosmarini) mais on peut encore Jeter une demi- phrase dans l'intervalle, ainsi qu'on le voit par cet exemple :
esse... ETRORIS non avia CUr4 MARINI (2).
Encore une remarque. Ce serait déja bien assez qu'à l’article ros ilne fût pas fait mention de l'adjectif marinus ; mais le pis est qu'on l'y trouve, et que cette locution n y est traduite que par EAU DE MER ; de façon que dans notre passage du Culex, il fau- drait amener « le soin ou la culture, non inutile, de l’eau de mer.»
Ce ne sont pas là les seules fautes, à beaucoup près, qu'on puisse remarquer dans l'ouvrage d’un lexicographe dont l'éru- dition est pourtant justement estimée (3). Nous avons seule-
(1) Ovid. Fast. IV, 440. Je sais que plusieurs éditions éludent Ja difficul- té, en plaçant casiam,pour rorem. Mais plusieurs manuscrits démentent cette lecon.
(2) L'argument tiré du rapprochement de ros et de marinus dans les ma- nuscrits est nul; personne n'ignore qu'autrefois les mots s'écrivaient tous sans interruption, et qu'un usage postérieur a seul servi de règle dans la manière de les séparer. De ces trois expressions latines ros maris, ros mari- nus, rosmarinum , il n'y a que la dernière, terme employé pour la première fois dans Pline, qui doive s’écrire sans division : le manque d'accord entre un nom masculin et un adjectif neutre, prouve que dès-lors la fusion des deux mots s'était opérée par l'effet du langage usuel.
(3) Voici quelques omissions que je me rappellee ? "1:
* . #
DE VIRGILE. 143 ment voulu montrer avec quelle défiance on doit consulter encore les meilleurs dictionnaires.
ROSA. : Primus %ere roSAm........ (carpebat). GEorc. IV, 134. Sparsaque liminibus floret nosa. Ciris, 98. Pédoy des Grecs. 2,, des Arabes. Rosa des Latins, des Italiens, des Espagnols, etc. Rose des Allemands, des Anglais, etc. La Rose.
Dans les deux passages cités, on le voit sans commentaire; le mot rosa ne peut avoir qu'une signification générique; toute détermination précise serait futile. Mais il s’agit de la rose, et cela suffit. La reine des fleurs ne saurait être méconnue.
Son nom, dans toutes les langues de l’Europe, est absolu- ment le même, à la désinence près. Le mot grec f6d0 ne s’é- loigne pas non plus de cette analogie; car le 4, chez les Grecs modernes, ressemble au th doux des Anglais; et l’on a lieu de penser que dès les temps les plus anciens, le son de cette lettre était déja voisin du Z.
Si le mot arabe 3», est venu prendre place dans notre no- menclature, c'est qu'il pourrait bien n'être que le radical grec POA. On sait en effet combien le , initial est peu important; il disparaît dans le futur des verbes, etc.
ROSA. Rubicunda. — Purpurea.
os... AU MIXTA RUBENT ubi lilia MuLTA Alba Rosa. Æx. XII, 69.
Cacumeum (Arnob.), sorte de gâteau différente de l'afritia. Plasea, le même mot que palasea, queue de bœuf enduite de farine , q P »
ct de sang. (On trouve un sens analogue, mais moins précis, à l’article Palasea.)
Oleo, dans Île sens de croîTRE, est indiqué comme étymologie à l’article
; ; Î ÿ
olus; je le crois bon, car il se retrouve dans adolesco ; mais alors il fallait en faire l’objet d’un article, sauf à prévenir qu'il est inusité.
Etc. etc. etc.
L2
».
144 FLORE Et Rosa purpureo crescit RUBICUNDA colore. CuLEx, 308. Sertaque PURPUREA lutea mista RosA. Corp. 14.
Restreint par des adjectifs, le mot rosa perd ici quelque chose de sa latitude. On peut encore l’appliquer à beaucoup d'espèces de roses; mais il faut en retrancher les variétés blanches, jaunes, etc., tontes celles dont la couleur n’approche point de la pourpre ou de l’incarnat.
ROSARIUM et ROSETUM. Puniceum. — Pæstänum.
Puxiceis humilis quantum saliunca rosEris. Eci..V, 17 . Biferi (canerem)...... ROSARIA PÆSTI.
GEORG. IV, 110.
Ces deux mots, d'une signification pareille, veulent dire un lieu planté de rosiers, une roseraie; mais il est évidemment question d'espèces différentes de roses, dans les passages cités.
Le vers de l’églogue V est mis dans la bouche d'un berger, et la scène est aux champs. Il ne peut donc être question que de roses sauvages; il serait difficile de croire que Ménalque cherchät ses objets de comparaison ailleurs qu'autour de lui. Nous présumons qu'on peut s'arrêter à cette espèce d'églan- tier à laquelke les botanistes ont consacré l'épithète de punicea :
Rosa punicea (Ræss. Rot. r. 3). Eglanteria (Decand. FL. Fr. 3694).
Quant à la rose de Pæstum, ville de Lucanie, aujourd'hui deCalabre, il n’est pas facile de la déterminer. On a proposé
lespèce que Pline (1) qualifie de campania, que Bauhin (2)
nomme Rosa alba vulgaris major, et que De Candolle a conser- vée, dans sa Flore francaise, sous le nom spécifique d’alba. Ce qui doit faire rejeter cet avis, c'est que l'espèce en ques- tion ne fleurit qu'une fois l’an, et que le poëte la désigne par
(1) Plin. Gb. XXI, cap. 4. (2) Bauh. Pin. 482.
DE VIRGILE. 145 ’épithète de bifera (1). Au reste la discussion est d’une fort mince importance.
RUBUS. 4sper. — Horrens.
Mella fluant illi, ferat et ruBUS ASPER amomum. Ec. TT, 80.
HOoRRENTESQUE RUBOS et amantes ardua dumos. GEoRG. III, 315.
Béros des Grecs.
Rubus fruticosus (Linn. gen. 864).
La Ronce.
Fuchsius pensait à tort que les fruits du vaccinium de Vir- gile devaient être regardés comme ceux de la ronce. (Voyez Vaccinium.) Ces derniers fruits sont nommés par le poëte mora sanquinea. Voyez MoruM.
RUMEX. Fecundus. FECUNDUSQUE RUMEX...... virebat. Mor. 72. OEvléradoy des Grecs. |
Rumex acetosa (Linn. gen. 613).
L'Oseille.
L'oseille a dû l’épithète de féconde, que lui donne le poëte, à la rapidité de sa végétation, et à la facilité de sa reproduction, qui a lieu par rejets et par semences.
RUSCUS. Horridus. — Asper.
RERE EE ANT ER Fidear ur: NE... HorriDior RUSCO. Ecc. VIE, 42. nie onu Nec non etiam ASPERA RUSCI Vimina. Georc. Il, 413.
Kevrpopvggivn ('Théoph. lib. IL, cap. 17). Mupsivn Gypux, OEvuvoaiyn (Diosc. lib. EV, cap. 141). | Myrtus sy lvestris, où Chamæ-Myrtus de Pline (XXIIE, 9).
(1) Cette épithete, dans le texte, se rapporte à Pæstum; mais il y a méto-
nymie évidente. 10
146 FLORE Ruscus de Castor, suivant Pline (livre cité).
Ruscus aculeatus (Linn. gen. 1559). Le Brusc, le Housson, le petit Houx, le Houx Fragon.
Du temps de Virgile, les tiges de ce petit arbuste servaient d’échalas pour soutenir les vignes, ce que démontre la suite du passage des Géorgiques cité plus haut. Les feuilles, quoi- que garnies d’aiguillons assez roides, rappellent celles du myrte, et cette ressemblance a motivé les divers noms qu'il a portés chez les Grecs ou les Romains. L'aspect général du Ruscus est peu agréable; et nulle plante ne mérite mieux les épithètes d’horridus et d'asper, données par le poëte.
Le petit houx abonde en ftalie, et même en France.
RUTA. Rigens. Inde eomas api graciles, RUTAMQUE RIGENTENM. Mor. 89. Iryavoy des Grecs. Ruta graveolens (Linn. gen. 725, var. a). Ruta hortensis (Lam. FE Fr. p. 527). ” La Rhue ou Rue (1).
Cette plante, d’un emploi dangereux, ne sert plus qu'en mé- decine. Mais les Anciens, qui la cultivaient, la considéraient comme un condiment agréable. Pline (2) nous apprend que Cornelius Céthégus, ayant été élu consul l'an 421 de Rome, fit au peuple des largesses de vin aromatisé avec la rhue. Au reste, l’émanation nidoreuse de cette plante, si rebutante pour nous, trouve encore grace dans d’autres climats. À Naples, les dames, qui attribuent à la rhue des propriétés anti-septiques, paraissent en aimer l'odeur.
(1) Tous les anciens auteurs français écrivent RHUE, et jamais RUE. Sans doute la lettre x n’est pas rigoureusement nécessaire, car elle n'existe pas dans le mot latin; mais puisque l'usage l'avait introduite, où aurait dû soi- gneusement la conserver, à cause de la distinction que cette orthographe établissait entre la R&UE, plante, et la RUE d’une ville.
(2) Plin. Gb. XIX, cap. 8.
DE VIRGILE. 147
LAS LLR LL SARL LS ASS LA R ALL 121141181141 11851131112340140101 7 20000000
S.
SABINA.
Herbaque turis opes priscis imitala SABINA. CueEx, 403. Bpädvs et Bxpæpoy des Grecs. Sabina ou Savina des Latins. Juniperus Sabina (Yann. gen. 1552).
La Sabine.
Pline est d'accord avec Virgile sur l’emploi de la sabine: a multis in suffitus pro thure assumitur (1). Dioscoride en avait dé- crit deux espèces (2): l'une à feuilles de cyprès, l’autre à feuilles de tamarisc.
Beaucoup d'anciens manuscrits portaient erbaque thuris ôpes priscis imitata SABINIS, mais la variante est moins impor- tante qu'elle ne le paraît. Cette herbe « fameuse chez les Sa- bins » serait toujours la sabine.
SALICTUM.
RARES. ARE, Er, du: NE ci Sæpes
Hyblæis apibus florem depasta saricrr. EcL.T, 55,
UE F Et glauca canentia fronde sazicra.
GEorG. II, 13. iréos des Grecs.
Salictum, dans Cicéron, est synonyme de salicetum, lieu planté de saules. Mais 1l semble que Virgile entende par ce mot le saule même, ou du moins le grouppe des arbres dont la saussaie est plantée. Cette nuance manque à nos diction- naires. Voyez SALIX.
(1) Plin. lib. XXIV, cap. 11. (2) Diosc. lib. Z, cap. 88. 10.
148 FLORE SALIUNCA. Humilis.
Puniceis HUMILIS quantum SALTUNCA rosetis, RAA ......... tantum tibi cedit Amyntas. Ecc. V, 17. “92 des Hébreux?
Népdoc zekrumn des Grecs.
Saliunca et Nardus gallicus de Pline (XXE, 7 et 20). Valeriana celtica (Lann. gen. 60).
Valeriana celtica } à Riou (Decand. FI. Fr. esp. 3332).
Le Nard celtique.
Un auteur, dont la réputation d’érudit est fort grande et très justement méritée, avec lequel nous regrettons de ne pas être plus souvent d'accord, Sprengel, prend la saliunca de Virgile pour cette valériane nommée Saliunca par Allioni, et qui diffère, selon lui, de la valériane celtique par ses feuilles, cunéiformes dentées, obtuses et entières dans la première es- pèce. Gette distinction, à peine suffisante aux yeux exercés d’un des premiers botanistes de notre époque (1), n'a pu être appréciée par les auteurs anciens, et encore moins par le vul- gaire, dont ils avaient adopté la nomenclature, toujours éta- blie sur des différences fortement tranchées. La baccharis et la saliunca ne peuvent être des plantes aussi voisines que le pense Sprengel. Les deux espèces de valériane qu'il indique n'avaient sans doute qu'un nom chez les Romains, comme elles n’en avaient qu’un chez tous les botanistes avant Allioni.
Nous avons adopté pour la baccharis d'après Mathiole, la digitale pourprée. Cette opinion peut paraître douteuse, car la digitale est inodore. Mais si la baccharis n’est point cette fleur, il est du moins certain que ce ne peut être la valériane _ celtique, plante qu'il est très facile de reconnaître (2) dans cette description de Pline : Saliunca folio quidem subbrevi, et quod necti non possit, radici numerosæ cohæret : herba vertus quam flos, densa veluti manu pressa, breviterque cespes sui generis.
(1) M. de Candolle. (2) Plin, lb. XXT, cap. 5.
DE VIRGILE. 149
Pannonia hanc gignit et Norici Alpiumque aprica; tantæ sua- vitatis,: ut metallum esse cœperit; et ailleurs (1): Saliuncæ radix, in vino decocta, sistit vomitiones, corroborat stoma- chum. Quelques auteurs, malgré la ressemblance de ces des- criptions avec les caractères reconnus par les Modernes dans la V’aleriana celtica, universellement réputée être le nard celtique ou gallique des Romains, croient qu'il s'agit, dans ces passages, de toute autre plante, se fondant sur ce que Pline mentionne plus loin le nard celtique; mais ceci ne peut affaiblir l'opinion que nous émettons : çar le naturaliste de Vérone ne décrit point ce nard; et sans doute, ici comme ail- leurs, il parle d’une même plante sous deux noms différents.
La valériane celtique abonde dans les Alpes; elle forme des touffes épaisses, semblables à un gazon serré; sa racine est traçante, et a des propriétés stomachiques; ses feuilles et le port de ses tiges la font ressembler à une petite graminée, nommée, à cause de cette ressemblance, Nardus, et qui est peut-être le nerd des Hébreux.
SALIX. Lenta. — Glauca.
DUEBI TE essuie Je es sde 298 se ; LENTA sALIX fœæto pecori. Ecr. IIT, 83. LEnTrA sazix quantum pallenti cedit olivæ, Tantum.... Ecz. V, 16.
Mecum inter sAL1cEs lenta sub vite jaceret.
Ecc. X, 4o. ....... Pascuntur (apes) et arbuta passim Et GLAUCAS sALICES , casiamque. Grorc. IV, 185. Vel sazrcis LENTÆ , vel... Cucex, 54.
iré: des Grecs. Salicis (Linn. gen. 1493) species. Les Saules.
Les saules se plaisent au bord des eaux. Leur port varie beaucoup: tantôt ce sont d’humbles arbrisseaux, tantôt des
(1) Plin. lib. XXT, cap. 20.
150 FLORE
arbres assez élevés; mais quel que soit ce port, leurs branches sont toujours flexibles, lente.
Dans les divers passages cités, on s’efforcerait en vain de déterminer les espèces : il n'est permis que de former des conjectures ; on peut croire que le saule agréable au bétail est le Salix caprea, ainsi nommé parceque les chèvres en sont très friandes; on peut penser aussi que le saule mis en opposition avec l'olivier dans la cinquième éclogue est le Salix vitellina, ou quelques espèces voisines. Par saule glauque, Virgile vou- lait peut-être indiquer le Salix daphnoïdes (1), espèce commune en Italie et en France, où on le nomme saule à bois glauque.
Dans le reste des passages cités, salix n'a qu'une acception ordinaire et générale.
SAND YX.
Sponte sud SANDYX pascentes vestiet agnos. Ec. IV, 45.
sévdvë des Grecs.
Le sandyx n'est point une plante, mais une composition mé- tallique; Pline dit (2) qu'on le préparait avec la sandaracha (sul- fure d'arsenic jaune), et une terre ochracée. Dioscoride (3) n'est pas d'accord avec le naturaliste romain; mais, comme il donne, avec toute l’exactitude que comportaient les connais- sances de son temps, la manière de le préparer, son autorité a fait loi, et tous les savants reconnaissent dans le sandyx le Minium (per-oxide de plomb des chimistes). Notre travail sur Virgile ne s'étendant qu'aux productions végétales, nous n'au- rions point parlé du sandyx, si nous n'avions voulu relever l'erreur de plusieurs commentateurs qui l'ont pris pour une plante.
Beckmann, d'après Hésychius, a cherché à prouver que le sandyx était la garance. Cette opinion n'est basée que sur une fausse interprétation du passage de Virgile, et probablement sur la propriété depuis long-temps reconnue, dans la garance,
(x) Villars, F1. du‘Dauph. IV, p. 765, tom. 50, P. 7. (2) Hist. nat. lib. XXXV, cap. 6. (3) Diosc. lib. V, cap. 63.
DE VIRGILE. 1)1
de colorer en jaune les os des animaux qui la mangent. Sans doute ce savant a cru que le poëte latin avait supposé l’ex- tension de cette influence à leur laine. L'erreur de Beckmann, toute grossière qu'elle est, est plus pardonnable que celle du naturaliste de Vérone, dont l'autorité lui a peut-être imposé.
Heæc (sandaracha), dit Pline, si torreatur, æqua parte rubrica admixta, sandycem facit. Quanquam animadverto V'irqulium exis- timasse herbam id esse, illo versu,
Sponte sua sandyx pascentes vestiet agnos.
Mais où donc voit-il qu'il soit ici question d'une plante? 2 ARE Ecoutons Virgile :
Non rastros patietur humus, non vinea falcern :
Nec varios discet mentiri lana colores : Tpse sed in pratis aries jam suave rubenti Murice, jam croceo mutabit vellera luto ; Sponte sua sandyx pascentes vestiet agnos.
En disant que « l’âge d’or va revenir, que les arts seront dé- sormais inutiles, que la terre donnera ses fruits sans culture, et que la laine se couvrira des couleurs du safran, de la pour- pre et du vermillon, tandis que le mouton paîtra dans les prai- ries, » le poëte n’a point exprimé, ni fait entendre, que le sandyx fût un végétal. Quel motif aurait-on de le croire? Se- rait-ce à cause de pascentes agnos ? Les agneaux paissent, à la bonne heure; mais où voit-on qu'ils broutent le sandyx ? À ce compte, il faudrait donc que le belier des vers précédents, dont la toison aussi se colore in pratis, Y trouvât à manger non seu- lement le safran ou la gaude, croceum lutum, mais encore le coquillage appelé murex.
On doit s'étonner, en conséquence, que Pline ait aussi mal interprété ce passage, et qu'il ait pu penser que Virgile prit pour une plante une substance que toute l'Antiquité regarde comme une préparation minérale (1).
(1) Voyez sur le sandyx B. a Stap. comm. in Theoph. lib. IX, cap. 14.
152 __ FLORE SCILLA.
SciLLAMQUE, elleborosque graves, nigrumque bitumen. GEoRG. III, 451. 3x4 des Grecs. JHävl des Arabes. Scilla maritima (Linn. gen. 567). La Scille maritime.
Cette plante, dont les propriétés énergiques étaient con- nues de l'antiquité, et dont la célébrité remonte si haut que Pythagore avait, dit-on, écrit un livre entier sur son emploi. médical, est encore classée de nos jours parmi les substances les plus héroïques. Son nom grec, que les Arabes ont em- prunté sous les formes iskil, stkel, sikâl, paraît venir de sx%)o, noceo.
SERPYLLUM.
Allia SERPYLLUMQUE, herbas contundit olentes. EC IE Dr: SERPYLLA.... (apibus grata). Gxorc. IV, 31.
EprvNoy, Éproce, des Grecs. Thymus Serpy llum (Linn. gén. 982). Le Serpollet.
Les Anciens mentionnent deux espèces de serpollet, l'un sauvage, l’autre qui croît dans les jardins. C’est du premier qu'il est question. On le trouve abondamment dans toute l'Europe; il n’est pas extraordinaire qu’on l'ait fait entrer au- trefois dans quelques mets rustiques: car il sert encore de nos jours à parfumer certains aliments. On a remarqué que les abeilles dont les ruches étaient près des coteaux couverts de serpollet ou de thym, donnaient un miel bien supérieur à tous les autres.
Le.nom grec du serpollet, copié par les Latins, vient de l'idée de ramper, et tient à la procombence de ses tiges.
DE VIRGILE. 153% SILER. Molle.
Sponte sua veniunt..... tros Pad LE ss... MOLLE SILER, lentæque genestæ. GEorG. Il, 12.
Îréx puxpa des Grecs, (EAIKH xaovuéyn ; ) Siler de Pline.
Helice du même?
Salix græca de Columelle?
Salix vitellina? (Linn. gen. 1493). L'Osier?
Les incertitudes, les contradictions des commentateurs, et tous les genres de difficultés que nous avons tant de fois signalés, vont se reproduire encore. Quelle est la plante que Virgile appelle siler ? On a bâti mille systèmes, dont aucun n'offre de certitude.
Césalpin croyait devoir entendre ici lé»: de Théophraste. Mais c’est dans les haies que croît le fusain, tandis que Pline, dans la mention abrégée qu'il fait du siler (1), nous le montre comme naissant au bord des eaux. La même raison devait éloigner La Cerda de son bizarre système : car il n’y a rien de moins aquatique que le $iler montanum (L.). De plus, com- ment aller choisir une herbacée ombellifère, quand toutes les probabilités sont pour un arbrisseau ?
L'opinion la plus générale et la plus saine nous raméne au genre Salix. C'est toutefois bien peu que cette donnée. Plus, en effet, on lit Théophraste, Pline, Columelle, plus on voit la difficulté de saisir clairement les espèces de saules connus de l'Antiquité. L'ôkx des Grecs paraît mieux convenir que toutes les autres; il ne faut pourtant pas dissimuler au lecteur que Pline a quelque part une helice, distincte de son siler ; mais plus d’une fois il lui arrive de parler de la même plante sous des noms différents. à
L'ôx ou siler des Anciens devait être probablement l'osier,
(x) Hist. nat. lib. XVT, cap. 18.
154 FLORE
Salix vitellina (L); à moins que ce ne soit, comme l’a répété Sprengel d’après Anguillara, le Salix caprea, notre saule mar- ceau, dont les branches n’ont pourtant point une mollesse, une flexibilité aussi remarquable.
SISER. Hic siser, et capiti nomen debentia porra. Mor. 73. Sicapoy des Grecs? Sium Sisarum {Linn. gen. 480). La Berle Chervi.
Il est assez généralement admis, on ne sait trop sur quel fondement, que cette plante est originaire de la Chine. Du moins avait-elle pénétré de bien bonne heure, par la Tar- tarie, jusqu'aux limites de l'Europe, puisqu'au rapport de Pline (1), Tibère exigeait annuellement des Germains un tri- but de chervi.
La description de Pline ne pourrait conduire à la détermi- nation de son siser que par des inductions tirées des propriétés médicales; car il regarde cette plante comme diurétique, aphrodisiaque, analeptique, et anti-mercurielle (2). Mais comme il n'y a point de raison suffisante pour croire, avec Sprengel, que le siser de Pline diffère de celui de Columelle (3), qui passe à bon droit pour être le ciszpov de Dioscoride (4), la critique peut marcher avec quelque certitude.
Ce sisapo de Dioscoride et de Galien (5), qui n’en disent pas autre chose que Pline, ou moins encore, est représenté comme doué de qualités trop énergiques pour n'être, comme on l'a prétendu , que la carotte ou le panais. Il avait cependant une racine mangeable; mais cette condition est remplie dans le Sium Sisarum de Linné, bien qu'il soit devenu hors d'usage d'y chercher une substance alimentaire.
Il faut avouer, en finissant, que plusieurs savants ont pro-
'
(x) Hist. nat. lib. XIX, cap. 5. (2) Id. ibid. lib. XX, cap. 5.
(3) De Re rustic. lib. XT, cap. 13. (4) Diosc. lib. IT, cap. 90.
(5) Galian. de simpl. medic. facult. lib. VIT.
DE VIRGILE. 155 posé la substitution du mot cicer à siser, dans le texte de Vir-
gile; ce qui dépouillerait de toute son importance la ques- tion que nous venons de traiter.
SORBUM. Acidum.
Hic noctem ludo ducunt, et pocula læti, Fermento, atque AciDIS imitantur vitea SORBIS. Georc. TI, 370.
Oov, Oùoy, des Grecs; et l'arbre, Oùx, 0x, On.
Fruit du Sorbus domestica (Läinn. gen. 855; Decand. FI. ’ Fr. esp. 3693).
La Sorbe.
Les sorbes, ou cormes, sont les fruits d’un grand arbre qui croît dans presque toute l'Europe; tous les auteurs de l'Anti- quité en font mention. Les cormes ne müûrissent que fort tard et après avoir été détachées de l'arbre; on peut en préparer par la fermentation un suc vineux qui ressemble au poiré.
Plusieurs auteurs prétendent que le poëte par le mot sorba a entendu parler de tous les fruits à cidre qui fournissent une liqueur potable, qu’on peut avaler, sorbere. Rien n'indique que Virgile ait voulu donner une telle extension au mot sorbum , réservé par les auteurs latins au fruit du sorbier.
M. de Théis (1), dont nous avons eu plusieurs fois l’occasion de faire connaître les étymologies, quelquefois hasardées , mais presque toujours ingénieuses, prétend que sorba vient du cel- tique sormel, composé de sor, rude, âpre, et mel, pomme, parceque ce fruit est âpre ou rude. De ce mot sormel, les Fran- çais ont fait CORMEL et ensuite CORME. L'étymologie la plus con- nue et la plus naturelle fait venir sorbus de sorbere, parceque la chair de sorbes mûres est molle et facile à avaler.
SPINUS.
Eduramque pirum , et spinos jai pruna ferentes. Georc. IV, 145.
(1) Gloss. botan. p. 437.
156 FLORE Àyprroxzvpnhée (Diosc. Üib.4, cap. 138). Prunus insititia (Linn. gen. 849). Le Prunier sauvage.
Spinus, qui ne semble signifier qu'un arbuste épineux en général, est employé, par le naturaliste romain, dans le même sens que l'a fait Virgile.
STYRAX. Zdœum.
Non STYRAGCE 1D%0 fragrantes picta capillos. Cir. 168.
Zrôpaë des Grecs.
4;kel des Arabes.
Siyrax des auteurs latins.
Styrax officinale (Linn. gen. 735).
L’Aliboufier ou Styrax.
Le Styrax, que les Français méridionaux, chez lesquels il croît, nomment aussi aliboufier, ressemble par son port et la forme de ses feuilles au coignassier; mais ses feuilles sont plus petites, ses fleurs se rapprochent de celles de l’oranger. I] ne produit que très peu de baume dans nos contrées; celui qui est liquide et qu'on emploie dans les pharmacies, où il se nomme styrax et storax, vient le plus ordinairement d’Amé- rique, et découle du Liquidambar ; mais le storax calamita , ainsi désigné parcequ on le conservait dans des roseaux, est produit par le Styrax officinale. Le meilleur venait de Syrie et de Cilicie. Virgile qualifie le sien d'idæum, quoique Pline re- garde celui de Crète comme inférieur en qualité.
Ce baume, nommé encore, en Orient, istorak outsterk, entre dans la composition de divers remèdes; il est plus employé en- core dans des parfums, et sert comme tel depuis des milliers d'années. On croit que le storax est le véritable thus Judæorum, présenté par les Mages au Christ : opinion contraire à celle qui veut que ce soit le baume fourni par l’4myris.
SYRIUM PYRUM.
Crustumiis SYRHSQUE PYRIS, gravibusque volemis. GEorc. II, 87.
La Bergamotte? Voyez PyruM.
DE VIRGILE. 157
RP SAR SAS AAA ARR RAR ARR RARE ARR RARE RAR RSR RARE RSR URI RAR RAR RER RAR ARR ARR RE pd (| L
T'ÆDA et TEDA.
........... TÆpas sylva alta ministrat.
Georc. Il, 431.
Mein de Théophraste? (lib. 1, cap. 9). Pinus Mugho? (Mill. Dict. n° 5; Décand. FI. Fr. 2056). Pinus sylvestris, var. y? (Vill. Dauph. Part. IV, 805).
Ordinairement on ne traduit le mot latin tæda que par Tor- CHE; 1l est très possible d'y donner ce sens, dans notre passage de Virgile. Toutefois il existe un autre système, que nous al- lons développer.
« Ge n’est là, dit-on, qu'une signification secondaire, bien qu'elle soit devenue la plus commune. Tæda est proprement le nom d’une espéce de pin, la sixième de celles que Pline décrit. Plus abondante que les autres en sucs résineux, elle était employée à fournir les flambeaux sacrés (1).
« Dans le mot tæda, il est aisé de reconnaître dx, dd, dé- rivé de div, brûler, parfait moyen dédnx. Théophraste, qui donne ce nom à des concrétions résinmeuses qui se forment à l'intérieur des arbres ionifères, dit (2) que la ren, plus en- core que les pins nommés #irw et ékirn, a la moelle ligneuse, dux F0 Ev04d0c sv, ce que le traducteur latin rend ainsi: quod plurimum tedæ ingerat.
« Ce passage du botaniste d'Erèse, et celui où il attribue à ce même arbre rem l'espèce de fruit fétide que Pline donne à la tæda, doivent déterminer à regarder le pin, nommé tœda par les Latins, comme répondant à la rsixn de Théophraste. »
Voilà le système en son entier. Sil est vrai, nous avons dû donner une place, dans cette Flore, au mot tæda; et comme
(1) Hist. nat, lib. XVT, cap. 10. (2) Hist. plant. lib. T, cap. 9.
158 FLORE
nul arbre n'est plus résineux que le Pinus Mugho (Mill), il convenait de le présenter comme celui de Virgile.
Mais si tout cet échafaudage reposait sur une méprise? Si tæda n'avait jamais été proprement le nom d’un arbre? Si Pline s'était tromié? p c
Bodæus de Stapel le croit, et non sans apparence. Pline, avec les erreurs et les distractions qu'on lui connaît, n’est qu'une mince autorité quand il est seul. Or, aucun autre que lui n’a pris {æda pour pinus. Seulement les poëtes ont employé. pinus pour tæda, ce qui est très différent : car les torches étant faites de bois de pin, on pouvait donner au produit le nom de la matière premiére. Ne dit-on pas aussi pinus pour naviqium ? Et qui jamais en a conclu que l’on püt dire navigium au lieu de pinus ? Dans notre poésie, où le glaive s'appelle FER, le fer se nomme-t-1] GLAIVE ?
Quand donc Pline assure qu’une maladie du larix est de se changer en tæda, il défigure singulièrement Théophraste, qui, sans métamorphoser un arbre en un autre, fait mention seulement d’une maladie dont l'effet est d'augmenter les se- crétions du larix, au point qu'il semble se tourner en résine. Son expression #00 dv, qu'on a citée, est tout-à-fait géné- rique; en parlant des forêts du Pont, il dit (1) qu'on y trouve bien des ormes, des pommiers, etc., mais ni pins, ni sapins, ni mélèses, rien enfin de résineux : où0dëv £»dzdov.
Concluons que tæda, venu réellement de dx, parf. moy. ou de dx, 100, résine, ne signifie én latin que flambeau ; principalement, il est vrai, celui qui se formait de morceaux de bois réunis et goudronnés (torche qu'un usage antique conservait à Rome, à l'exclusion de tout autre luminaire, pour les cérémonies nuptiales, et dont les voyageurs se servaient en Grèce sous le nom de pif, comme on le voit (2) par Athénée); mais aussi toutes les autres sortes de flambeaux, quelque postérieure qu’en fût l'invention. Apulée nomme un cierge tæda cerea.
(a) Hist. plant. lib. IV, cap. 6. (2) Athen. Deipnosophrlib. XV.
DE VIRGILE. 199 TAXUS. Cyrnœa.— Nocens. — À rcubus idonea. Sic tua CYRNÆAS fugiant examinda TAXOS. Ecc. IX, 30.
...... Amant.... aquilonem et frigora raxr. GEorc. IT, 113.
ge ar TS ose... TAXIQUE NOCENTES. Georc. IT, 257. SAT ... Îluræos TAX1 torquentur in arcus.
Georc. IT, 448.
Newpropius tectis raxuM sine. GEoRG. IV, 47.
Mios de Théophraste (lib. TEE, cap. 4). uisë de Dioscoride (lib. IV, cap. 80, ed. sarac.). Taxus baccata (Linn. gen. 1553).
L'TF.
L'if a recu de Virgile l’épithète de nocens, parceque les bayes et les feuilles de cet arbre passent pour vénéneuses, lethale quippe baccis, in Hispania prœcipue, venenum inest (1). A ces paroles de Pline on peut joindre le témoignage de J. Cé- sar, décrivant, dans ses commentaires, la mort de Cativulcus. Taxo, cujus magna in Gallia Germaniaque copia est, se exani- mavit (2). Cette opinion sur les propriétés mortifères du Taxus baccata n'avait jamais été combattue, ni dans le moyen âge, ni même chez ies Modernes; et lon allait jusqu’à regarder comme dangereux de dormir quelques heures sous son ombre. Tout-à-coup s'élève un système contraire, sous l'abri d’un nom qui semble déja former seul une autorité. M. le baron Percy, dans des mémoires composés ad hoc, soutient l'inno- cuité de l'if, et prétend qu’une faible vertu purgative, dont la médecine peut tirer un parti avantageux, est tout ce qui dis- tingue cet arbre si redouté du peuple. En attendant que les choses soient éclaircies par une plus longue expérience, nous croyons quil est bon de s’en tenir, à cet égard, à la maxime de Zoroastre (3).
Indigéne des pays du Nord, lif, dans les climats méridio-
(1) Plin. Hist. nat. lib. XVT, cap. 10. (2) J. Cæs. de Bell. qall: VI. (3) « Dans le doute, abstiens-toi. »
160 FLORE
naux, cherche un sol montueux et froid. Aussi doit-il prospé- rer en Corse, comme l'indique le surnom de cyrnea.
Après le buis, le bois d'if est le plus fin et le plus serré que produise l'Europe. L'industrie peut en tirer grand parti. Il pa- raît qu'autrefois on en faisait des arcs, principalement chez les Ituréens, peuplade belliqueuse de la Cælésyrie.
Mais ce qui en avait sur-tout propagé la culture, aujourd'hui négligée, c'est la coutume qu'avaient nos pères de tailler l'if en statues effrayantes ou grotesques : décoration recher- chée alors dans les parterres. Je ne crois pas qu'il reste un exemple plus saillant de ce luxe bizarre et de mauvais goût, que le jardin de l'4lcazar de Séville.
Quand les croyances religieuses, plus puissantes, rame- naient plus souvent l'esprit aux idées de la mort, il était aussi d'usage de planter l’'if dans les cimetières. Le ae sombre, l'attitude sévère de cet arbre, devaient y frapper l'imagination par des rapports mélancoliques, et y multiplier les harmonies funébres.
TEREBINTHUS. Oricia.
ER CU re AE AM + Quale per artem, Tele buxo, aut ORICIA TEREBINTHO, Lucet ebur. ÆN. X, 136.
Téputv0os et Tepéérv0oc des Grecs.
Terebinthus vulgaris (Clus. Histor. 15, ic.). Pistacia Terebinthus (Linn. gen. je
Le Térébinthe.
Oricium, ville d'Epire, voisine des monts Cérauniens, dont la chaîne était couverte de forêts, et principalement d'arbres résineux et toujours verds.
Tout le monde connaît la térébenthine, substance fréquem- ment employée daïis les arts, et qui prend son nom du téré- binthe, dont elle découle.
Quoique le nom de cet arbre si poétique, et si connu dans l'Orient, doive tirer son origine de quelque langue d'Asie , les recherches dirigées dans ce sens n’ont encore rien produit de
DE VIRGILE. 16:
bien satisfaisant sur son étymologie. En effet, toutes les fois que la Vulgate emploie ie mot terebinthus, on ne trouve pour terme correspondant, dans le texte sacré, que 78 ou JUN; êlah ou alôn, mots qui n'y ressemblent en rien, et dans lesquels on a plutôt cherché l’étymologie d'ilex; car ce sont des noms extrémement vagues, interprétés également de l'orme, du châtaignier, du chêne, de l’yeuse et du térébinthe. D'une autre part, les mots arabes et persans sous lesquels Léonard Bauwolf prétend que le térébinthe est connu (1) ne se trouvent ni dans Golius ni dans Méninski; et quant au nom turc él exireb, arbre à la térébenthine, ce n’est qu'un composé de l'adjectif reppivüivos, emprunté par les stupides usurpateurs de la Grèce.
THUREA VIRGA. Sabaica.
PES te . Solis est THUREA VIRGA SABÆIS. Georc. Il, 117.
Aibavoc, Atbayetôc, ABavorpie, des Grecs. Juniperus Lycia (Lion. gen. 155#). L’Arbre à Encens (2).
THUS. Panchæœum.— Arenosum. — Masculum.
Verbenasque adole pinques, et MascuLA rHuRA. Ec. VIIL, 65. India mittit ebur; molles sua ruura Sabæi. GEoRG. |, 57. ......... Bactra(ne certent), neque Indi, Totaque THURIFERIS PANCHAIA PINGUIS ARENIS. GEoRG. Il, 130.
Ille colit lucos; illi pANcHAïIA rHuRA . Fi. ME ALERTE PNR adsunt. Cuzex, 86.
En hébreu, 212%. «
En grec, Atbavoroy et AiGavos. En vieux français, l’Oliban. L'Encens mâle.
(1) Hodæporic. lib. IT, cap. 8.
(2Y Consultez, au XXXVII® vol. du Dictionnaire des Sciences médicales, l'article OuiBan par le docteur Mérat.
II
102 FLORE
L'arbre qui donne l'encens avait été déja regardé par Théo- phraste comme originaire de l'Arabie; Pline a dit plus tard la même chose: Virgile est d'accord avec tous deux, comme on le voit dans les vers cités. En effet la Panchaïe n’est que le Yémen; et les Sabéens, que le poëte qualifie assez légèrement de molles, étaient les Arabes civilisés, distingués des nomades ou Bédouins.
La résine de la thurea virga fut, de temps immémorial, brû- lée sur les autels des Dieux. La sensation bien connue qu’elle procure, sensation qui dispose aux idées grandes et religieuses, l'a fait considérer comme le parfum par excellence; en sorte que le mot générique incensum, substance que l’on brüle, est devenu sa désignation particulière.
Notre vieux mot français OLIBAN n'est que le mot grec Xi6a- vos, joint à l'article o (comme dans HOQUETON, venu de 6 yirwv). Quant à l'origine de ce nom grec M6zv0e, qu'on a voulu rattacher à la racine X<i6o, verser, k6x, source, par allusion à l’écoule- ment de cette résine, elle se retrouve dans l’hébreu "225, lebo- nah. Qui sait, d’ailleurs, si les premiers Grecs, assez mal in- struits de tout ce qui concernait l'Asie, n’ont pas pu croire que l'encens leur venait du Liban?
D'après le même système, et avec plus de probabilité en- core, on pourrait croire que le nom qu'il portait chez les La- tins est celui de la montagne de Thour, Le qui est le Sinaï. Mais cette étymologie, si vraisemblable, s'évanouit devant
la vérité. En effet le mot est samskrit: dans la langue des Brahmes, tourouzca signifie encens (1).
11 ne reste plus qu'un mot à dire sur l’épithète masculum, dont l'interprétation semble vague et livrée aux systèmes. Nous croyons, quant à nous, qu'elle désigne seulement quel- que variété de cet aromate, plus odoriférante que les autres, plus recherchée dans le commerce, et choisie de préférence pour les cérémonies superstitieuses de la magie; celle peut- être que Dioscoride appelle encens stagonial.
(1) Vyâcarana, p. 206.
DE VIRGILE. 163 THYMBRA. Spirans graviter. -... ET GRAVITER SPIRANTIS COpia THYMBRÆ. G£orc. IV, 3r. . 5r6pa (Diosc. IT, 45, edit. Sarac.). Satureia Thymbra (Linn. gen. 961). La Sarriette Thymbra.
La thymbra des Anciens est généralement regardée comme une sorte de sarriette; cepertdant Columelle fait mention de la satureia et de la thymbra, comme de deux plantes diffé- rentes (1). C'est que par le premier de ces noms il entend désigner la sarriette vraie, Satureia hortensis (L.).
THYMUM ou THYMUS. A blœus. — Cecropius.
Nerine Galatea, raymo mihi dulcior Hyerx.
, Ecr. VIE, 37.
L PSE MU 2 da 8 à su où» 02 Hinata Tecta serat late circum. GEorc. IV, 112. NP RAR Proderit (apibus) admiscere. .... CECROPIUM.... THYMUM. GEorG. IV, 270.
Eëpoy et Euos des Grecs.
Thymus capitatus, qui Dioscoridis (Bauh. Pin. 2 19). Satureia capitala (Linn. gen. 961).
La Sarriette en tête.
L'importante labiée que les Anciens ont connue sous le nome thym, a joui chez eux d'une grande célébrité. Son nom, en grec, est celui de cœur, et se rapporte peut-être à ses ver- tus énergiques et cordiales. Virgile, qui attribue quelque part à l'influence de cette plante l'odeur suave qu'exhale le miel:
PUiuei Redolentque thymo fragrantia mella,
fait mention, dans nos passages, des deux contrées qui four- nissaient le miel le plus exquis : l'Attique et la Sicile, le mont Hymette et le mont Hybla.
(1) Colum. lib. X,, v. 233. , 11.
0
164 FLORE
L'examen des expressions de Dioscoride (1) avait décidé l’au- teur du Pinax à ne pas regarder le thym des Anciens comme le nôtre, et à donner le nom de Thymus Dioscoridis à une la- biée dont les fleurs sont rassemblées en tête, et qu'on trouve en abondance dans les climats méridionaux. Martyn est égale- ment d'avis que le thymus de Virgile est la plante ainsi déter- minée par Bauhin. Or Linné l'a rangée parmi les sarriettes, et son nom botanique est maintenant Satureia capitata.
TILIA. Levis. — Lœvis. — Pinguis.
Cœditur et riL1A ante jJugo LEVIS........ ; Georc. I, 175. INec mixiæ LÆVES aut........... buxum, Non formam adcipiunt. Georc. I, 440. RAR DR . TILIÆ (in horto) Grorc. IV, 142. Et piNcuEm TiiaM... pascuntur (apes). GEorc. IV, 1535.
DEupa des Grecs?
T'ilia microphylla (Decand. FI Fr. 4503). europæa, var. 7 (Linn. gen. 894). Le Tilleul d'Europe.
Le tilleul est un arbre très connu; il embellit nos forêts, et sur-tout nos promenades. Son bois, qui est léger, levis, de- vient poli, lævis, sous le ciseau de l'ouvrier; car il s'emploie à de nombreux usages. Mollissima tilia, dit Pline; tiliæ ad mille usus petendæ (2).
Les feuilles du tilleul sont souvent recouvertes pendant l'été, sur-tout après les longues sécheresses, d’une sorte de maunite qui les rend onctueuses et luisantes : c'est sans doute ce que Virgile entend par pinguis.
‘I nomme le tilleul parmi les plantes que doivent butiner les abeilles. Columelle (3), au contraire, l’en excepte positivement: at tiliæ solæ ex omnibus sunt nocentes. La vertu sédative qu'on
(1) Oùpos…. Sauviomoy @puyavosidèc, quanapio ToAnoE nai, revois répiéiAmuqaé- vov, éxov êm dxpou mepañœia &vBouc mopeupifovra. Diosc. repi On. iarpi. III, 44. (Sarac.)
(2) Plin. Lib. XXIV, cap. 8. (3) Colum. de Re rust. lib. IX, cap. 4.
*
"DE VIRGILE. 66
s'accorde à reconnaître aux fleurs de tilleul les ferait-elle agir comme narcotiques sur ces petits animaux? Je laisse à d’autres à décider, qui s'est tompé, du poëte ou de l’agronome.
On ignore l’origine du mot latin tilia; mais c’est de là qu'est venu notre mot TILLEUL, par le diminutif ti/ola ; car les trou- Padours écrivaient et prononçaient TILIOL, avant que la diph- tongue EU fût venue prendre, dans la langue, cette prédomi- nance qui la substitue si fréquemment à lo (1). Qui ne sait la vogue extrême qu'obtinrent les diminutifs, à l'époque de la décadence du grec et du latin, vogue dont il est resté des traces dans la formation de l'italien, du français, du grec mo- derne, etc. Fighiuolo ne vient point de filius, mais de fihiolus; augello, non d'avis, mais d'avicella devenu aucella; OBEILLE, qui dériverait mal d’auris, se retrouve dans auricula; Your, räpr, découlent bien mieux de Yo et d'irrépuy, que de Vous et d'irroc.
TRIBULUS. Asper.
ali nain ST NS UT ASPERA SEX, Lappæque, TRIBULIQUE. Georc. 1, 155.
dar date corset 4 PPÜMUNE ASPERS SYIENAS Lappæque, rrRiBULIQUE absint. Grorc. IT, 385.
Toi£oloc des Grecs. Tribulus terrestris? (Linn. gen. 732 ). La Tribule-Croix-de-Malte.
Linné a particularisé le nom de Tribulus, en le donnant à un genre de plantes épineuses, de la décandrie monogynie, qui infeste les moissons du midi de l'Europe. Ce choix n'a rien de blämable; mais le mot tribulus avait, chez les Anciens, une valeur moins précise. Lorsque, dans la Genèse (2), le Seigneur irrité force la terre à produire des épmes et des char- dons, les Septante traduisent : éxäv0ue x rp6élouc. Or le mot dardad, 4, qui correspond à Tpi6oko, signifie diverses plantes, entre autres le Fagonia arabica (V.).
(1) Heure, hora; SEIGNEUR, senior ; FLEUR, HONNEUR , flor..em, honor..em ; etc. (2) Gen. cap. IT, Ÿ 18.
166 FLORE
TRITICUM. At si TRITICEAM in MESSEM robustaque farra Exercebis humum.... GEorG. I, 219.
Hugo des Grecs (1). Trilicum hybernum (Linn. gen. 130) et ses variétés. « Le Bled.
C'est parmi les plantes en apparence les plus disgraciées de la nature que se trouvent les céréales, dont les graines ont remplacé les racines et les fruits sauvages, premiers aliments
L
des hommes. L'agriculture, dont le prince des poëtes latins a si éloquemment chanté les bienfaits, n'est que l’art de rendre la terre propre à recevoir les semences de quelques grami- nées : trésor inestimable des peuples civilisés, auquel ils de- vraient le bonheur et la paix, si le bonheur et la paix pouvaient être le partage de l'homme. C'est aux Dieux que les Anciens attribuaient l'invention de l’art de cultiver la terre, ce qui veut dire qu'ils déifièrent les hommes dont ils avaient appris l'agriculture: douce apothéose, touchante coutume des temps que nous appelons barbares !
Sans affirmer quelle est la patrie du Triticum, on croit pou- voir lui assigner la Perse; du moins, Michaux a-t-il observé, dans la province de Hamadan, la végétation spontanée de l'épeautre, Triticum Spelta (2). Strabon (3) dit qu'on trou- vait le froment dans la Musicanie (4). Les Hébreux le connais- saient déja, et l'appelaient khitah, ñi9n, d'où probablement est venu Githago, nom d'un Ægrostemma qui ne croît que dans les bleds. Le froment est aujourd'hui cultivé chez presque tous les peuples civilisés; il s'accommode de la plupart des terrains, et la nature a pris un soin particulier de sa reproduction, en lui donnant ainsi qu'à l'orge et au seigle trois radicules, tandis que les autres plantes n'en ont qu'une : prévoyance admirable, qu'on s’indignerait d'entendre appeler hasard.
TUREA VIRGA, TUS. Voyez Taus.
(1) Voyez à la fin de ce travail la synonymie que nous en avons donnée. (2) Lmk. Encyel. méth. II, 560. (3) Strab. lib. XV, p. 988. (4) Région méridionale de l'Inde.
DE VIRGILE. 167
Et tt tt
w:
Uzmus.
Semiputata bi frondosa vitis in umo est. Ecz. IT, 70. Hic corulis mixtas inter considimus uLmos. Ecz. V, 3. .... Et curvi formam adcipit urmus aratri. Georc. 1, 170. Pullulat ab radice aliis densissima sylva , Ut cerasis ULMISQUE. GEorc. IT, 18. SFR Glandemque sues fregere sub urmis. GEorc. II, 72. Illa tibi lætis intexet vitibus uLmos. GEoRG. Il, 221. Ille etiam seras in versum distutit urmos.
Georc. IV, 144.
Hrshéx des Grecs (Hom. Iliad. & ). Allemand, Ulme.
, Hollandais, Olm, Olm-boom. Anglais, Elm-tree. Espagnol et italien, Olmo. Vieux francais, Oulme, Olme. Ulmus campestris (Linn. gen. 443).
L'Orme ou Ormeau.
On a lieu de croire, d’après le nom latin ulmus, qui a tant d’homonymes dans les langues du Nord, que les Romans. avaient primitivement recu l’'orme des Gaules ou de la Ger- manie, plutôt que de la Gréce : non que les Grecs ne le con- nussent aussi dès les plus anciens temps, l'ayant probable- ment tiré de la Thrace, pays limitrophe pour eux. I fai-
168 FLORE
sait partie de leur matière médicale, comme on le voit par Dioscoride (1). Théophraste (2) en distinguait deux, lorme de montagne et celui de plaine; Pline (3) porte cette division à quatre espèces.
Peu d'arbres ont une célébrité poétique pareille à celle de l'ormeau. Planté près du manoir féodal, il prêétait communé- ment son ombre aux divertissements des vassaux dans les jours de fête; et dans toutes nos vieilles ballades, comme dans nos modernes idylles, comme dans nos plus simples chansons, son nom semblait déja la rime obligée des DANSES DU HAMEAU. Mais dans les climats du midi, son rôle est plus remarquable encore au milieu du paysage, par l'effet pittoresque que pro- duisent les pampres aux larges feuilles, aux branches flexibles, dont il devient l'appui. Ce soutien, prêté par la force à la fai- blesse, à la grace, semblait un mariage dans la nature; aussi l'union de la vigne et de l’ormeau a-t-elle fourni l’image la plus juste et la plus universellement adoptée, par conséquent au- jourd'hui la plus usée, de l'union conjugale.
ULVA. Firidis. — Glauca.
Propter aqueæ rivum virinr procumbit in uLvA.
Eco. VIIE, 87. Limosoque lacu, per noctem, obscurus, in uuva Delitui. Æn. Il, 135.
Tandem trans fluvium incolumes vatemque virumque Informi limo GLAUCAQUE exponit in uLVA.
Æn. VI, 415. En grec, reluarix@y Duréoy rat Toubv el0n ravre. En vicax francais, le Feulu. Diverses plantes aquatiques. Pour exprimer la généralité des plantes aquatiques, les poëtes latins semblent presque toujours employer indifférem- ment alga et ulva. On croit cependant que le premier de ces
(x) Diosc. de Mat. med. ZI, 112 et 183. (2) Théophr. lib. IIT, cap. 14. @ (3) Plin. XVI, 17. H. Estienne cite par erreur XVII, 16.
DE VIRGILE. 169
deux mots ne > désigne a les algues marines, et le second que les algues d'eau douce
ALGA venit pelago, sed nascitur uLvA palude.
C'est en effet ce qui arrive le plus souvent; mais quand Mathiole (1) soutient sans restriction cet avis, 1l ne voit pas que Lucain (2), Valerius Flaccus (3), etc., négligent même une distinction si simple. Et comment cela pourrait-il étonner, quand une fois on a remarqué l'identité réelle des deux mots alqa et ulva, qui ne sont que deux prononciations différentes d'un seul type, dont la forme et le sens primitifs peuvent fournir matière à discussion, mais dont l'existence est cer- taine (4)?
L'ulva viridis de l'églogue VIIT n’est point la même plante que l’ulva glauca du VI chant de l'Enéide. Si nous les réunis- sons dans un même article, c'est que l'une n'est pas plus déterminée que l’autre. Dans quelques éditions, ulva viridis a été remplacé par les mots herba viridis, qui, dans ce vers, offrent à peu près le même sens.
Quant à l'ulva du second chant de l'Enéide, quelque vague qui règne sur la signification de ce mot, on est sûr, du moins, que Virgile entendait par là quelque grande plante des maré- cages, assez élevée pour que ses touffes pussent cacher un homme : circonstance qui exclut l'idée du Festuca fluitans, dont nous allons parler.
ULVA. Palustris (vesca).
Interea pubi indomitæ (juvencis) non gramina tantum, Nec vescas salicum frondes, ULVAMQUE PALUSTREM, Sed frumenta.... carpes. Gronc. IH, 174.
Tigi de Théophraste (Hist. plant. VIT, 9). Aypooris TOTALE de Dioscoride (Mat. med. IV, 30 ).
(1) Comm. sur Diose. IV, 102. (2) Phars. V, 520. (3) Argon. I, 252.
(4) Il n'est pas nécessaire de rappeler ici ce qu'aucun étymologiste n'ignore, que le v et le 4 sont la même lettre. Disait-on, dans le principe, alga et ulga, ou alva et ulva? voilà la seule question.
170 FLORE
Ulva ovium de Caton (de Re rust. 37).
Gramen aqualicum fluitans, multiplici spica ( C. Bauh. Pin:æp. 3).
Festuca fluitans (Linn. gen. 119).
La Fétuque flottante, l'Herbe à la manne.
S'il est vrai de dire que le plus souvent le mot ulva n’est qu'un terme générique, quelquefois aussi l’on peut, sans ridi- cule, chercher à le particulariser. Le vers 175 du III® chant des Géorgiques est un exemple de ce cas.
Virgile en parle comme d'un aliment ordinaire des bestiaux. Il est vrai qu'il s'agit de jeunes taureaux; mais M. Thiébault de Berneaud, auteur d’une savante dissertation sur cette ma- tière (1), n’en présume pas moins que la plante indiquée doit être celle que désigne Caton (2) sous le nom d’ovium ulva.
Appuyé sur des considérations tirées de la constitution physique des bêtes à laines et des aliments qui leur convien- nent, ce naturaliste ne veut donc admettre ni la rioruve des Grecs, qui est notre flèche d’eau (Sagittaria sagittifolia), ap- pelée déja par les Romains sagitta (3), ni la massette ou glois, rign de Théophraste, Typha latifolia (L.); deux plantes que repoussent les moutons, et dont le cheval seul fait sa nourri- ture. Amené à ne choisir que dans la famille des graminées, il s'arrête au Festuca fluitans de Linné (4).
(1) Voyez les Mémoires de la Société linnéenne de Paris, tome I, p. 573.
(2) De Re rustica, cap. 37.
(3) Plin. lib. XXT, cap. 17.
(4) « Au Festuca fluitans de Linné.» Comme il serait possible qu’un lec- teur inattentif demandât pourquoi nous ne disons pas « à la Festuca fluitans, » festuca étant du féminin, il faut expliquer ici la régle que nous avons tou- jours suivie dans cette Flore, et dont les botanistes instruits se seront aper- çus dès les premières pages :
Toutes les fois que nous citons un mot grec, ou un mot latin en tant qu'employé par les Latins, nous lui donnons, dans la phrase française, son genre particulier; nous disons LE PREMIER 7hëTayos, LA SECONDE rien de Théo- phraste; LE ruscus et LA myrica de Virgile ou de Pline, etc. Mais les noms botaniques modernes, formés suivant la méthode linnéenne, sont des noms consacrés, techniques, qui n’ont plus rien d’usuel, et pour ainsi dire de
DE VIRGILE. 171
La fétuque flottante, avidement recherchée des brebis, est un gramen fort connu, également abondant aux deux extré- mités de l'Europe, dans la Grece et l'Italie, en Pologne et en Suëde, et qui porte les noms d'herbe à la manne, de manne de Pologne, parcequ'elle fournit même à l'homme un aliment aussi sain qu'agréable, au moyen de sa graine mondée, cuite avec le lait comme le sagou. On peut lire, dans la dissertation que je cite, tous les détails de cette récolte.
Ce n'est pas sans raison que le Festuca fluitans passe pour être la riyn des Grecs, dont Amyot, dans Plutarque (1), à mal à propos traduit le nom par M4ssE, confondant rign avec rüyn. La riyn, comme on le voit par la comparaison de Théophraste
flexible. On emploie alors le masculin, uniformément et sans distinction. Nous écrirons donc très bien : « La festuca de Plaute est le Festuca rubra (L.).»
Par un soin du même genre, nous n'avons JamaIs donné la lettre majus- cule aux noms latins des plantes, quand nous les citons comme employés par les Latins (excepté, bien entendu, au commencement des phrases, et dans la nomenclature placée en tête de chaque article, au-dessous des vers qui en font le texte ); tandis que nous avons soigneusement conservé la ma- juscule aux dénominations linnéennes, quand il le fallait; c’est-à-dire, au premier des deux noms, TOUJOURS, et au second, quand C’est un terme vul- gaire employé antérieurement à Linné. Nous écrivons, en conséquence, et c'est ainsi qu'on ne devrait jamais négliger de le faire : ne”
« Le Populus alba est arbre désigné par Virgile sous le nom de populus candida. »
« La myrica des Anciens est le Tamarix gallica (L.).»
« Leur ruscus est le Ruscus aculeatus. »
« Mais leur ulva n’est point |’ Ulva Lactuca. »
« La rien, différente de la sen, est le Typha latifolia (L.).
« Le Pinus sylvéstris (L.) s'appelait revxn. »
« Le Pinus Pinea se nommait en grec rirus fuepoc. »
Par cette méthode rationnelle une foule d’obscurités ou d’erreurs sont évitées. Si par exemple le lecteur rencontre, dans une de nos phrases, les mots Pinus sylvestris, on aura beau avoir oublié d'y ajouter ce signe (L.}, la majuscule initiale suffit pour lui donner la certitude que c’est un nom moderne, un nom botanique consacré. Qu'il trouve au contraire pinus syl- vestris sans autre détermination, sans doute il ne saura pas si l'expression est de Pline, de Columelle, de Virgile; mais il sera sûr, au moins, qu'on s'occupe d'une locution vulgaire, usitée dans le temps où le latin était une langue parlée. Dans beaucoup de cas, cette différence est importante.
(1) Plut. Quest. natur. 2.
172 FLORE et de Pline {1}, était une graminée commune dans les lieux marécageux. Beaucoup de scholiastes anciens prétendaient, à ce que Galien nous apprend (2), qu'Homère l'avait eue en vue sous le nom de rwpic, dans cette graine céréale qu'Andromaque donnait à manger aux chevaux d'Hector. Il est certain qu'on regardait la riyn comme une nourriture excellente pour les animaux, et comme pouvant devenir, en cas de besoin, celle de l'homme: ce sont là les caractères de la fétuque flottante. On les retrouve aussi dans léypoois roro de Dioscoride, dont l'imprimeur de M. Thiébault de Berneaud s’obstine à défigu- rer le nom, l'appelant toujours poste où &ypoats (3).
Jusqu'ici j'ai pris pour guide M. de Berneaud, et je ne pou- vais qu'y gagner. Îl me permettra seulement de l'abandonner, quand, poursuivant trop loin les conséquences de son prin- cipe, 1l prétend décider aussi que sa fétuque est cette ulva qui, suivant Ovide (4), servait de couchage, ainsi que l’ulve dont on faisait des paniers, selon Vitruve (5). Certes, il y a plutôt lieu de croire que c'était quelque espèce de jonc, ou du moins qu'on rentre ici dans le sens général et vague du mot ulva. (Voyez l'article précédent.)
Il en est de même de son opinion sur l’akhou (6) des Hé- breux. En traduisant WiN par ulva, saint Jérôme n’a proba- blement voulu employer qu'une expression indéfinie, et l'idée
(1) Théophr. Hist. plant. VIIT, 9; Plin. Hist. nat. XVTIIT, 8.
(2) Gal. De aliment. facult. I, 5.
(3) Je n’ai garde d'attribuer au secrétaire perpétuel de la Société lin- néenne de Paris les innombrables fautes que renferme le mémoire cité. Voici, par exemple, un échantillon de la manière dont les textes grecs y sont transcrits : To dé orépua, mo mûc ions êyer pe #ÉcOey xeuua, xabarep ai SAupa, ai xpôi. M. de Berneaud sait distinguer les vers pentamètres des hexamètres, et ne pas les écrire sur le même alignement; il n'ignore pas non plus, sans doute, qu’éônxe n’est point synonyme d’éfnxz; et si je lis dans la traduction ferebam, au lieu de ferebat, je ne puis l'imputer qu’à imprimeur.
(4) Metam. VIII, 655; Fast. I, 197, et V, 519.
(5) Vitr. de Archit. V, 12.
(6) Qu'un Allemand écrive achu, c’est tout simple; il imite dans sa langue la prononciation hébraïque. Pourquoi un Français n'en fait-il pas autant dans la sienne? pourquoi n’écrit-il pas akhou, et se croit-il obligé de copier une orthographe étrangère ?
‘5
DE VIRGILE. 173
du Festuca fluitans n'était pas plus présente à son esprit que celle de toute autre plante aquatique.
UVA.
Et turpes, avibus prædam , fert uva racemos.
Georc. Il, 6o. Voyez RACEMUS et Vrris.
RAA A ES PA D AR BR RE RS RE RE LR DR RD DR LR RE RER ER ERREUR
à y
VACCINIOM. Nigrum.
Alba liqustra cadunt, vAaciNrA N1GRA lequntur. Ecr. IL, 16. Etnigræ violæ sunt, et VAGGINTA NIGRA. Eee. X, 39: Yérvoc LEA“ des Grecs. Vaccinium Myrtillus (Linn. gen. 658 ). L’Airelle-petit-Myrte, le Vaciet.
Les commentateurs veulent que le vaccinium des Latins soit indistinctement le 58 des Grecs, s'appuyant sur Je ne sais quelle ressemblance qu'ils s'imaginent découvrir entre ces deux noms : comme si vaccinium, dérivé de vacca, n'était pas devenu VACIET; comme si d#avboc, venu de yâcout, #5 3 n'avait pas formé JACINTHE.
En s’égarant ainsi, on a fait du vaccinium soit une sorte de jacinthe à fleur brune, assez recherchée dans les jardins d'Ita- lie, mais à laquelle les bergers de Virgile n’ont jamais songé; soit le Delphinium Ajacis, qui n’a pu mériter à aucun titre l'é- pithète de nigrum.
N'était-il pas bien plus simple de penser que E poëte oppo- sait l’un à l’autre deux arbrisseaux, et que sans cela l’antithèse serait inexacte et froide? Les deux arbrisseaux mis en regard sont d’une part ligustrum album, le blanc troêne, et de l’autre vaccinium nigrum , le noir vaciet. Ge nom de vaciet, conservé par la tradition, servait de guide pour retrouver le vaccinium
174 FLORE
de Virgile; et en effet la plante du poëte est le 7. Myrtillus de Linné, dont les petits fruits noirs en corymbe, susceptibles de donner une nourriture champêtre, peuvent être mis en pa- ralléle avantageux avec la grappe blanche des fleurs du troêne.
Maintenant qu'il est bien expliqué que le vaccinium est notre vaciet, cherchons un peu la véritable cause de l'erreur. Tout vient de la confusion jetée, jusqu à nous, sur le sens du mot hyacinthus. ;
Étayés de Martyn, nous avons éclairci l’histoire de cette plante (voyez HYACINTHUS), et donné une solution simple et satis- faisante de toutes les difficultés que présentait sa description, en montrant qu'il fallait entendre par là le £ilium Martagon (L.) L’hyacinthus des Latins n'a rien de commun avec le vaciet.
Mais en est-il de même en grec? c’est là la question. Obser- vons d’abord que si däxw0os n'est pas le nom du V’accinium Myrtillus , 1 n'a point de nom grec, car on ne lui en sait point d'autre; et pourtant les Grecs ont dû avoir un terme pour le dé- signer. Ensuite nous trouvons un ÿ#w0oc noir, pée(1), qui ne peut être le Lilium Martagon. On ne saurait guère non plus rap- porter qu’à un arbrisseau la baguette d'hyacinthe, p#690ctemvbivn, dont l'Amour se sert comme d'une houssine pour chasser Ana- créon devant lui (2).
Que conclure de tout cela? Que le mot vézw00ç désignait deux plantes différentes:
La première (avec l’épithète ésvôpoc, rouge, ou sans épithète), hyacinthus des Latins, Lilium Martagon de Linné;
La seconde (avec l'épithète pélx, noir), vaccinium nigrum des Latins, Vaccinium Myrtillus de Linné.
VERBENA.
VERBENASQUE adole pinques et mascula thura. / Ecz. VIII, 65.
Lilia VERBENASQUE premens , vescumque papauer. G£orc. IV, 157.
(1) Ménas ou pérawe, car le mot a les deux genres; il est même plus sou- vent féminin que masculin : & yparTæ daxvbos, dit Théocrite.
(2) Anacr. Od. VIT.
DE VIRGILE. 175 Iep060Tévn OU Teprorepecy des Grecs.
Herba sacra, Verbena des Latins.
Verbena officinalis (Linn. gen. 43).
La Verveine.
On ne connaît pastrop l'origine des croyances superstitieuses attachées à cette plante, si respectée des Gaulois, et nommée par excellence chez les Grecs, plante sacrée. Les bardes, les prophétesses, se couronnaient de verveine. Notre mot fans
*VERVE, inspiration poétique et divine, n’a peut-être pas d’autre étymologie.
VIBURNUM. Lentum. — Humile.
..... Alias inter tantum caput extulit urbes (Roma), Quantum 1ENTA solent inter VIBURNA cupressi. Ecr. I, 26. -..... des Grecs. Viburnum Lantana (Linn. gen. 503). La Viorne.
Suivant certains auteurs, Virgile indique, dans ce passage, per sorte de genêt; mais on l'a vu ailleurs employer le mot genista. Il existe, de plus, un arbrisseau, connu des Ita- liens sous le nom de lantana, et qui a conservé en France celui de viorne, viburnum: la tradition nous conduit à le désigner.
Le Viburnum Lantana (V.) ne s'élève jamais à plus de deux mètres; ordinairement il n’atteint pas cette hauteur. Son bois mérite éminemment la qualification de flexible, lentum, qui ne saurait guère s'appliquer à l'obier, 7. Opulus (L.)
Quel nom les Grecs donnaient-ils à notre viorne? Impos- sible de le savoir, ni même de trouver une conjecture pro- bable. On peut lire Bodæus de Stapel, dans son commentaire sur le chapitre 6 du [er livre de Théophraste.
VICIA. Tenui fœtu.
Aul TENUES FOETUS VICIÆ, tristisque lupinus. Georc. I, 75. Si vero VICIAMQUE seres , vilemque faselum. GEorc. I, 227.
176 FLORE Küapos d'Homère ? Age; Théophr. VITE, 8, et Diosc. IE, 142. Vicia sativa (Linn. gen. 1187). La Vesce cultivée.
La vesce étant une plante plus forte et plus élevée que le lupin, et les semences étant au contraire plus petites, le poëte leur a donné par comparaison l’épithète de tenues. On croyait autrefois que la culture de la vesce fertilisait la terre au lieu de l’épuiser : vicia pinquescunt arva, dit Pline. j .
L'ägaros des Grecs paraît être la lentille; mais on ne sait si leur dx est notre vesce, où cette espèce de gesse (Lathyrus) que Linné appelle 4phaca. Rien ne prouve mieux le peu de différence que l'on faisait entre ces lécumineuses semées dans les champs, que l'identité des mots GEssE et VESCE ( Lathyrus et Vicia), car anciennement on écrivait d'ordinaire VESSE par deux s, et quelquefois GESCE par sc.
VIOLA. Mollis. — Nigra.
Pro MOLLI VIOLA, pro purpureo narcisso. EcL:N, 38. ETNIGRÆ vioLÆ sunt. Ecz. X, 50.
Toy Edæy des Grecs. Viola odorata (Linn. gen. 1364).
La Violette odorante.
Viola est le mot grec toy, précédé du digamma éolique, et : mis à la forme diminutive. Du nom ce la fleur est venu celui de la couleur violette, comme on dit olive, rose, etc.; et c’est avec peu de connaissance du mécanisme de la formation des langues qu'on a supposé le nom de la violette venu de sa couleur.
Sprengel a rédigé sur les violettes un travail d'une érudi- tion immense (1), dont le but est de faire élargir les limites du genre VIOLETTE chez les anciens. Nous ne le suivrons pas dans cet examen; et bien qu'il soit difficile de croire que des plantes
(1) Antiq. botan. Spec, prim. 17098.
pol
DE VIRGILE. 177
aussi différentes que le Viola et le Cheiranthus aient pu être comprises sous un même nom, nous ne préjugeons rien sur la question de savoir si les Grecs ont donné ou non à leur % cette re mien imdéfinie.
Mais il n'y a aucune raison pour s'écarter de la tradition recue, à l'égard des vers de Virgile. Mollis peint à merveille Ja dsliorecée de la violette; nigra s'applique à la couleur sombre de cette fleur. Le poëte a dit ailleurs (voyez AMELLUS), violæ sublucet purpura nigre.
VIOLA. Pallens.
PALLENTES VIOLAS et summa papavera carpens. Ecr. II, 38. lou des Grecs JÉvos G'YPOTELOY. Viola palustris? (Linn. gen. 1364). ——"montana? (Id.). La Violette des marais.
des montagnes.
« On trouve, dit Matthiole (1), des violettes blanches, qui croissent dans les lieux bas et humides, et tapissent souvent, du côté de Trente, une grande étendue de terrain. »
En effet le Viola palustris (L.) est d’un violet très pâle; on en peut dire à peu près autant de l'espèce Viola montana. L'odo- rata même a une variété à fleurs blanches. Ces fleurs pâles, of- fertes au jeune Alexis par l’amoureux Corydon, peuvent donc être fort bien de véritables violettes, et l’on n’a pas besoin de supposer ici des Cheiranthus ou des Leucoïum.
Il y a plus: les fleurs que donne Corydon sont évidemment symboliques : palleat omnis amans, dit quelque part Ovide. Or, cette couleur du visage des amants (couleur que les Orien- taux, nés sous un soleil plus ardent qui brûle la peau, com- parent à celle de l'or) était simplement considérée, par les Latins, comme un blanc où la nuance rose était remplacée par. une teinte violette (2). Le doute ne peut donc plus avoir lieu,
(1) Comm. sur Diosc. pag. 424. (2) Et tinctus viola pallor amantium. Hor. Carm. IIT, 10.
12
178 FLORE
et les fleurs cueillies pour Alexis étaient, sans contredit, quel- que espèce ou variété blanchâtre du genre Viola.
Quant à la viola alba de Pline, qui est le Xvxé-ioy des Grecs, il ne peut en être question dans le vers cité de Virgile, puis- que c'était la première fleur qui sortit des neiges et qui vint annoncer le printemps (1): circonstance décisive; car des pa- vots, auxquels on la mêle, aucune espèce ne s'épanouit d'aussi bonne heure. Nous savons d'ailleurs, par Théophraste, que le Jevxdioy ne différait pas seulement de lioy par la couleur, mais aussi par l'aspect, ayant des feuilles moins larges et moins couchées àterre (2): ce qui indique assez clairement notre Leu- coïum, plante à laquelle les Modernes ont fort à propos ap- pliqué le nom qu'elle portait en Grèce. En résultat, le Leucoïum vernum (L.) est la viola alba de Pline, mais non la viola pallens
de notre poëte.
VIOLA. Omnis generis. EL VIoLÆ GENUS OMNE. CuLEx , 399.
Asvroiov, lou, ». r. à. des Grecs ét9n révra.
Leucoii (Linn. gen. 548) species.
Violæ (Linn. gen. 1364)
Cheiranthi (Linn. gen. 1091) species?
Ce passage de Virgile est le seul qui prête quelque fonde- ment au système de Sprengel; encore est-il très permis de ne pas donner ici au mot viola d'autre sens que celui des deux articles précédents. Voyez VioLa I, VioLa IT.
VIOLARIUM. ....... Irriguumque bibant VIOLARIA fontem. | GEorc. IV, 32. lowx des Grecs. «
Ce mot signifie un lieu tapissé de violettes. Voyez VIOLA.
(1) Plin. Gb. XAT, cap. 11. (2) Theophr. lib. PT, cap.7. +»
DE VIRGILE. 179 VISCUM.
Quale solet sylvis, brumali frigore, viscum Fronde virere nova, quod non sua seminat arbos. Æn. VI, 209. i£o des Grecs. Viscum album (Linn. gen. 1504). Le Gui.
On croit que le nom celtique de cette plante fameuse est guwid; quelques conjectures sont pour gwise, qui s'éloigne moins du mot latin viscum, et dont un dérivé se retrouvé dans le nom normand Guiscard. Quant au mot grec iëce, pro- noncé quelquefois iszôe, les Éoliens en faisaient fuozés : de cette manière 1l ne diffère plus du nom latin. È
Si l’on veut chercher la cause physique de la célébrité du gui, on la trouvera dans son existence parasite, dans sa ma- nière, en quelque sorte miraculeuse, de croître et de s’im- planter sur un arbre, contre les règles ordinaires de la végé- tation. La renommée du gui de chêne surpassait tout le reste, parcequ'ici la singularité était encore plus grande, cet arbris- seau ne naissant presque jamais sur le chêne (1), et le peuple regardant comme un phénomene de l'y trouver.
Mais il y avait à cela d'autres causes. On sait que le gui pas- sait pour nécessaire, même à Rome (2), dans toutes les opéra- tions magiques. Ïl porte encore dans le Mecklenbourpg le nom de rameau des spectres (3). Pour se rendre raison de sa valeur symbolique, pour comprendre son importance religieuse, il faut lire avec soin la XXVITI® fable de l'Edda, où il est ques- tion de la mort de Balder, et comparer ce mythe funébre à tous ceux où l'on trouve, comme circonstance nécessaire de la fable, un rameau mystérieux (4).
(x) Voyez Dict. des Sciences naturelles, édition de Levrault, t. XX, p. 68. (2) Læl. apud EL. Apul. in Apolog. prim.
(3) Mallet, notes de l'Edda.
(4) Voyez Guerrier de Dumast, la Maconnerie, p. 50 et 51.
180 FLORE
VISCUM. Tum laqueis captare feras, et fallere visco Inventum. GEorc. I, 139.
.…..... Collectumque hæc ipsa ad munera gluten, Et visco et Phrygiæ servant pice lentius Ide. GEorc. IV, 4r. En grec, i£cc.
La plu.
La glu ne portait point d'autre nom que celui du gui, parce- qu'on la tirait de cette plante éminemment VISQUEUSE.
Dans le second de nos deux passages, viscum pourrait être pris aussi bien pour la plante que pour son produit. La pré- sence du mot gluten, qui fait pléonasme, semblerait même exiger que l'on traduisit viscum par GuI, si le reste du dernier vers n’engageait à suivre un système opposé. On y lit, en effet, pice; non point pinu, ni picea. L’analogie subsiste donc : gluten collectum et visco et pice.
VITIS. Lenta.
Semiputata tibi frondosa vrris in ulmo est. Ecr. IT, 70. Lenra quibus torno facili superaddita viris. Ecz. IT, 38. (Voyez aussi GEORG.I, 2; Il, 65, 91, 221, 262, et ailleurs. }
Aurskos des Grecs (Hom. Odyss. i). * Auredos oiY090pOG {Diosc. lib. Ÿ, cap. 1 E Vitis vinifera (Linn. gen. 396).
La Vigne.
Notre mot VIGNE vient du latin barbare vinia, pour vinea. Vinea, qui v'était point syncnyme de vitis, et qui ne signifiait point le végétal &ursdac, mais le lieu où on le plantait, n’était au fond que le féminin de l'adjectif vineus (vinea cultura), formé de vinum. Quant à ce dernier mot, on voit bien qu'il dérive d’oivos, mais là se brise entre nos mains le fil étymologique.
Les Romains laissaient la vigne parvenir à toute sa hauteur, et ne lui donnaient d'appui que les arbres: les Grecs préfé-
DE VIRGILE. 1O1
raient le système des vignes basses, qui est le nôtre, et qui se conserve encore dans l'Archipel, et dans les parties de l'Italie où furent fondées les villes de la grande Grèce. Il ne faut point perdre de vue cette différence, en lisant les agronomes des deux nations; car les préceptes qu'ils donnent, applicables à l’un de ces systèmes, ne conviennent pas toujours à l’autre.
Et qu'on n'aille pas croire qu'une telle lecture serait inutile : faite avec soin, elle pourrait donner d'importantes lumières. Les Anciens, en effet, et sur-tout les Grecs, avaient poussé fort loin, dans ce genre de culture, l'étude et l'observation; et, comme l'a judicieusement remarqué M. Reynier, dans un ex- cellent mémoire sur l’objet dont nous parlons, ils donnaient moins que nous à la routine. Toutefois il conviendrait, en pa- reil cas, de peser les différences motivées par d’autres sols et par une autre température. Des Français, par exemple, n'iront jamais choisir, pour leurs vignes, l'exposition du nord; malgré le conseil du Carthaginois Magon, conseil relaté par Colu- melle (1), et que l'on a raison de suivre encore en Égypte, comme l'a vu pratiquer M. Reynier aux environs d'Alexan- drie (2).
C'est de toute antiquité que la vigne fut connue aux Grecs. Homère décrit une vendange, où les jeunes garçons et les jeunes filles recueillent le raisin au son de la flûte (3); 1l parle même de pressoirs (4) ainsi qu'Hésiode (5), qui donne aussi des préceptes sur la taille (6).
Rien, en cela, qui doive étonner,; car le culte de Bacchus, apporté d'Orient, est d’origine immémoriale; et l'Écriture (7) fait remonter la plantation de la vigne aux premières années qui suivirent le déluge. Il n’est guère de peuple siancien chez lequel le vin ne se trouve connu, au moins comme boisson de luxe ou comme reméde, pour peu que la latitude du chmat permit d'y faire venir le raisin à maturité. On excepte commu-
* s
(1) Colum. IE, 12. (2) Mémoires de la Soc. linnéenne, p. 557.
(3) Hom. Iliad. Z,,567. (4) Hom. Odyss. H, 125. (5) Hes. Oper. et dies (6) Hes. ibid. Les vers que cite M. Reynier ne parlent point de cet objet, (7) Gen. cap. X, Ÿ 20.
182 ELORE
. nément de cette assertion l'Amérique, qui passe pour n'avoir pas connu la vigne avant l'arrivée des Européens. Mais les an- ciens voyages des Danois et des Islandais en Vinelande, c’est- à-dire sur une partie de l'Amérique septentrionale où le rai- sin croissait en abondance et sans culture (1), sont des faits aujourd’hui sanctionnés par l'épreuve d’une critique éclairée et sévère, et qui ne peuvent plus être révoqués en doute. Chez nous, la vigne, apportée par les Phocéens de la colo- nie de Marseille, ne se propagea d’abord que dans les parties méridionales qui formaient la Province romaine. De proche en proche on parvint à la cultiver jusqu'aux environs d’Autun, ville devenue fameuse sous les empereurs par ses écoles grec- ques. Des ordres dictés par une politique fausse et cruelle firent arracher toutes les vignes établies dans nos contrées. Mais, sur la fin du troisième siecle, l'empereur Probus, aussi bon prince que brave guerrier, permit de les replanter; et c'est l'époque où l’on en vit la culture prendre le plus grand déve- loppement. César n'eût jamais pu croire, quand il traversait les humides forêts de la Gaule, qu'au sein de ces froides con- trées, par-delà même le territoire des Éduens, naîtraient un jour les vins les plus délicats, les plus agréables de la terre.
VOLEMUM. Grave.
Crustumiis, syriisque pyris, GRAVIBUSQUE VOLEMIS. Georc. II, 87. L/4 ” ) Aruoy rakavroioy des Grecs!
Le Bon-Chrétien? Voyez PYRUM.
(1) Voyez Mallet, Histoire du Danemarck, tom. I.
DE VIRGILE. 183
RAI SSSR SSP SPIP RSS PS RSS SSII RSS RSS SAS RSR
SUPPLÉMENT
CONTENANT
LES ARTICLES OMIS DANS LA FLORE.
ACER. Præcipue quum jam, TRABIBUS contextus ACERNIS, Staret equus. ÆN. IT, 102. Accipit Ænean, SOLIOQUE invitat ACERNO. Æs. VIIT, 178. Lucus in arce fuit summa.............. Nigranti picea TRABIBUSQUE obscurus ACERNIS. Æn. IX, 87. Zpévdauvoc (Théophr. ILE, ar Je Acer campestre (Linn. gen. 1590). - L'Érable des champs.
Dans les deux premiers passages, le poëte ne cite l'érable qu'au sujet de son bois, recherché dans les arts. Il suppose qu'on en avait construit le cheval de Troie, et le trône du bon monarque Évandre.
Dans le troisième, où l’on décrit les arbres qui formaient sur les monts de Phrygie une futaie sacrée, acerna trabes ne peut plus vouloir dire une POUTRE, mais un TRONG d'érable encore sur pied. Cette signification forcée du mot trabes nous paraît donner du poids à l'opinion des savants qui, pour d’au- tres raisons, ont cru devoir regarder ces vers comme supposés.
Entre les différentes sortes d'érable que reconnaît Théo- phraste, et que Pline a multipliées, on voit seulement que
184 FLORE
l’acer, surnommé #vyix, est notre charme, Carpinus, etnarien de commun avec les passages de Virgile. On peut, du reste, discuter sur le choix parmi les espèces restantes. L’Æcer cam- pestre, plus répandu que les autres sur toute la surface de l'Eu- rope, plus employé aux ouvrages de menuiserie, paraît seule- ment préférable.
ADOR. ERP +... Et ADOREA L1BA per herbam Subjiciunt epulis. Æn. VIT, 109.
Zei des Grecs? Triticum Spelta? (Lann. gen. 130). L'Épeautre?
Par adorea liba Virgile entend les plateaux de pâte grossière qui tenaient anciennement lieu de plats et d’assiettes. On les faisait avec la farine de l’ador, nommé aussi adoreum quand l’on sous-entendait semen.
Il régne, sur l’ador, le far, la siligo, une extrême confusion d'idées. Columelle est de tous les auteurs latins celui dont le texte donne le plus de notions positives.
Il place d’abord au premier rang parmi les céréales ( fru- menta), le triticum et le semen adoreum (1). Divisant ensuite ces deux classes, il fait l'énumération des tritica, ce qui n'est point ici de notre sujet; puis, lorsqu'il en vient à l’'adoreum , il en distingue quatre espèces principales, et plus usitées que les autres : savoir, 1° le farsurnommé clusien, blanchâtre; 2° le far dit vennuculum ( ou suivant les éditions, vernaculum, vermicu- lum), d'un roux doré; 3° un autre far, blanc comme celui de Clusium, mais plus pesant; 4° enfin l’halicastrum, nommé aussi grain de trois mois, parcequil ne lui faut que ce temps pour croître : dernière espèce qu'il regarde comme préférable à toutes les autres variétés d’adoreum.
Ador et far ne sont donc point, comme on le dit, entière- ment synonymes; mais trois espèces diverses de far, et une
(1) Colum. de Re rust. lib. IT, cap. 6.
DE VIRGILE. 185
céréale appelée halicastrum , portaient ensemble le nom géné- rique d’ador.
J. M. Gesner croit être sûr que tous les passages qui se rap- portent à l'adoreum conviennent au grain appelé, dans la Haute-Allemagne, dünckel. Reste à savoir quel est le vrai nom botanique de ce dünckel:
Il faudrait des recherches, d’une longueur que ce supplé- ment ne comporte pas, pour déterminer les espèces d'Hordeum ou de Secale qui ont pu être rangées sous ce nom vague et gé- néral d'ador; mais pui: jue le plus souvent il se confond avec far, on ne se hasarde guère en le prenant pour la sis des Grecs, ou notre Zriticum Spelta.
AMARACUS. Mollis.
_ HSE RAP Ubi mozzis AmARAcUS tllum Floribus et dulci adspirans complectitur umbra. Æx. I, 693.
Apépuroc (Théophr. I, 15), Zäprhuyov (Diosc. LIT, 47). : Sampsuchum (Colum. X, 171).
Amaracus (Plin. XXE, 11).
En espagnol, Amoradux.
Origanum majoranoides (Linn. gen. 981 ).
L’Origan-fausse-Marjolaine.
Suivant la fable, un prince de Chypre, Amaracus, avait été changé après sa mort en une plante à laquelle on donna son nom. C'est en effet dans les bois d'Idalie, que le poëte, tou- jours observateur des couleurs locales, a placé cette fleur.
L'opinion de presque tous les commentateurs s'accorde pour désigner la marjolaine comme le sampsuchon des Grecs, dont le nom paraît n'être qu'un des synonymes d'amara- cus; en effet, Dioscoride nous apprend que le séyhuyoy était nommé épée par les Siciliens et les Cyzicéniens, et Pline dit que le médecin Dioclès, à l'exemple des Siciliens, appelait amaracus la plante à laquelle les Égyptiens et les Syriens attri- buaïent le nom de sampsuchon. Cependant le nom d’'amaracon paraît aussi donné par Dioscoride (4b. IT, cap. 155) à la ma-
186 FLORE
tricaire; et peut-être Galien avait-il en vue cette dernière plante, quand il parlait de son pépsr0c, qui, suivant lui (Antidot. JT, 431 ), croissait aussi bon que dans l'île de Crète, d’où les her- boristes avaient coutume de le faire venir.
AVIARIUM.: ”
Sanguineisque inculta rubent Aviarra baccis. GEoRG. IT, 430. Aviarium signifie un buisson de quelqu'un de ces arbres dont les fruits attirent les oiseaux : le Cornus, le Berberis, le Craiægqus, le Prunus insititia, etc.
CALAMUS. Ec. I, 10; IT, 34; Georc. I, 76; Æx. X, 140? etc.
Käauoe des Grecs.
Voyez ARUNDO dans tous ses sens généraux : chaume, flûte, flèche, etc. [l ne s’agit d'aucune plante spéciale.
FRAGUM. Humi nascens.
Qui legitis flores, et HUMI NASCENTIA FRAGA. Ecz. HT, 92.
Fruit du Fragaria vesca (Linn. gen. 865). La Fraise.
Chose digne de remarque : les anciens Grecs n’ont point connu la fraise, ce joli fruit, qui paraît originaire des Alpes et des forêts de la Gaule. Nicolas Myrepsicus, médecin du trei- zème siecle, est le premier Grec qui en fasse mention. Le nom de gpæyo5u, sous lequel il en parle, est encore à présent usité. Planude, dans sa traduction d'Ovide, emploie le mot zôpapoy, et cest ce qu'il pouvait faire de mieux; cependant les xopapx ou peyzizvle étaient proprement les fruits du 5290, arbre tou- jours verd, que J’on regarde comme l'arbutus des Latins. Voyez ARBUTUS.
NUX.
se... Quum se Nux plurima sylvis Induet in florem , et ramos curvabit olentes. GEORG. I, 187.
DE VIRGILE. 187 Inseritur vero et fetu Nucis arbutus horrida. Geogc. Il, 609. Kapia des Grecs. Juglans regia (Linn. gen. 1446). Le Noyer.
Nux, que Virgile n'emploie que dans le sens de noyer, jouit, chez les Latins, d'uue signification fort étendue. On dit nux juglans, nux avellana, nux amyqdala, le noyer, le noisetier, l'amandier. De plus, il s'applique indifféremment aux arbres et aux fruits.
PAMPINUS.
Heu ! male tum mites defendet PAMPINUS. UGS. | Georc. I, 445.
.... Nec metuit surgentes pAmpINUS Austros. Georc. II, 333.
Le Pampre, le Cep de Vigne garni de ses feuilles.
Pampinus, abrégé à la manière des Francs, et devenu PAMPNE par le retranchement de sa voyelle, ne pouvait plus se prononcer qu'avec peine; il fallut dire PAMPRE. C’est ainsi que de Londinum, ou de London, on a formé LoONDRE au lieu de LonDxe.
Voyez PALMES et ViTis.
PICEA. Nigrans.
Procumbunt ricEÆ,; sonat icta securibus ilex. Æx. VE, 180. Lucus in arce fuit summa..... CRDP
NiGRANTI PICEA trabibusque obscurus acernis. Æx. IX, 87.
Picea, V'un des synonymes du mot pénus, était particulière- ment le nom des espèces de pins qui donnent la poix. Voyez Pinus.
POMUM. Ec. 1, 38, 81; VIE, 54; IX, 50; Grorc. IL, 59; etc.
Tous les fruits, principalement les plus gros.
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LISTE DES. ARTICLES DE LA FLORE
ET DU SUPPLÉMENT.
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LISTE DES ARTICLES DE LA FLORE.
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BOUM TU RE ER ELLE page 187 PopulusI.................. 131 Populus IT.......:.......... 132 Populus IIT................ 132 Por UM EE MERE 133 Prunumiise. SoPEMNOMNANTTE 133 PrüunumalE Mie En ee 133 Prunus.................... 134 Pyrum ..:... LRU AUS ER 134 Prusse eee see es RENE 135 Pyrusl....":+ teint 136 Quelgus.:......::: 2.0.2 2 136 RATS NEA ST SRE DR ere) RabeMus se ete res 140 Rhododaphne. ............. 140 Ros et Ros marinus........... 141 RONA EL LANTA RATES SNS 143 ROGUE EEE 143 Mosariam LEUR TR More 144 APS M RO AS 145 Rimete ects elle *145 MAS CLS. NE CS NS EE SR AU 145 LEURS ET RES SR 146 (67 10 PAR NS MPa Er ARE ARTE 147 SARNIA MR RE DEN ETNE 147 SAUNA NE Te EE UP ATRNS 148 Le ASIA PDO I EE re 4 149 UT AS AO AIO IAE) CRE 150 SC MANUEL ne Rue à RAR Re AU 152 Serpy Um MEANS 152 DUT ETS SM SIERR SEE PACE À RER RATS 153 V1 RS UN A TER 154
LISTE DES ARTICLES DE LA FLORE.
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Dlmus:si ses semcunnt te tæ#0mle 167 LÉ ATLAS RRRRC EE RS 168 (DES) À MÉNREEENT NN PT ANES CE 169 Uva, voyez Racemus.
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CONCOR DANCE
SYNONYMIQUE
DE LA FLORE DE VIRGILE,
OU
RAPPROCHEMENT
DE TOUS LES NOMS ADOPTÉS PAR LES AUTEURS GRECS ET LATINS
POUR LES PLANTES CONNUES DE CE POËTE (1),
RANGÉS SOUS CHAQUE DÉNOMINATION LINNÉENNE, ET DANS L'ORDRE DES FAMILLES NATURELLES.
L'onre et riche Synonymie que nous offrons au lecteur, et pour laquelle nous n'avions point de modéle, forme le com- plément nécessaire de la Flore de Virgile : elle en recoit une clarté qu'elle y répand à son tour. Ce n'est point un simple résumé de l’ouvrage. Établie sur un autre plan, appuyée d’une _ foule d’autorités nouvelles, c’est un second travail, plus aride, plus long peut-être que le premier, et däns lequel il fallait, pour soutenir notre patience, ce desir loyal de remplir la tâche une fois entreprise, ce juste respect de soi-même et du public, qui devient tous les jours plus rare.
Ce n’est pas qu'une œuvre de ce genre ne doive renfermer
(x) On ne retrouvera, dans la Synonymie qui va suivre, que les plantes qui ont été connues de Virgile, et mentionnées par lui. La seule exception qu'on ait faite à cette règle concerne un petit nombre de plantes classées dans le tableau synoptique de l’article Lorus. Elle est assez motivée par la grande importance de cet article.
192 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
encore de nombreuses imperfections. Plus de science que nous n'en possédons, plus de temps que nous n'avons pu y en mettre, ne suffiraient même pas pour donner une entière ga- rantie de son exactitude. Il restera donc, même à la critique la plus raisonnable, bien des avis à nous donner. Mais enfin, nos vérifications scrupuleuses nous permettent de présenter un travail dont les ciseaux n'ont pas fait tous les frais. Du moins, nos fautes nous appartiennent; et nous n'essuiérons pas le reproche d’avoir joint à nos propres méprises toutes celles de nos devanciers.
Indépendamment des erreurs qui ont pu nous échapper, il reste beaucoup de décisions douteuses, et par nous reconnues pour telles. C'est, dans ce cas, le texte de la Flore qui doit venir au secours de la Synonymie, et fournir la discussion des probabilités. Communément, et quand le doute est assez fort, nous l’indiquons, même dans le tableau qui va suivre, par un point d'interrogation (?); par un point et virgule, bien en- tendu (;), s’il s’agit d'une dénomination grecque (1).
Virgile est le seul auteur dont nous n’ayons jamais indiqué les passages, suffisamment connus par la Flore. Quant aux autres, nous citons avec exactitude, par livres, et par chapi- tres ou par vers, laissant de côté la méthode vicieuse de rap- peler les pages, qui subordonne tout à une seule édition. Le plus souvent nous négligeons de nommer l'ouvrage, quand l’au- teur n’en a fait qu'un seul, ou qu'un seul, du moins, qui soit relatif à la botanique (2).
Nous n’avions donné de mots hébreux, dans la Flore, que
(1) I ne faudra pas s'étonner si l’on rencontre, sans aucun point dubitatif, une même appellation, soit de Virgile, soit de quelque autre ancien auteur, sous différents noms linnéens. C’est que le mot grec ou latin avait un sens étendu, qui embrassait plusieurs dénominations modernes.'On trouvera, par exemple, « Filix de Virgile » aussi bien sous l’article Polypodium Filix mas, que sous le titre Pteris aquilina, parcequ'on peut le rapporter, avec proba- bilité pareille, à l’un et à l’autre.
(2) Théophraste, il est vrai, a fait, indépendamment de ses Caractères, deux ouvrages de botanique; mais il Sagit toujours de son Histoire des plantes. Son traité de Causis, beaucoup moins connu, n’a proprement rap- port qu’à la physiologie végétale.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 193
ceux HE FE) quelque analogie avec les noms grecs ou latins. Mais, pour satisfaire davantage le lecteur, il nous a paru convenable de tirer du catalogue des plantes bibliques, extrait par Sprengel du grand ouvrage d'Olaüs Celsius, toutes celles qui se rapportent à quelques unes des plantes virgi- liennes; et d'enrichir ainsi notre Synonymie, d’une partie de la botanique des livres saints. à
L'ordre chronologique est celui dans lequel on trouvera placés les auteurs grecs et latins. Voici les abréviations sous lesquelles le lecteur doit les reconnaître :
AUTEURS GRECS. AUTEURS LATINS. Hom. Homerus. Cat. M. Porcius Cato. Hes. Hesiodus ( Ascrœus ). Varr. M. Terentius V'arro. Her. Herodotus. Lucr. T. Lucretius Carus.
Hipp. Hippocrates (Cous). Cie. M. Tullius Cicero. Aristoph. Aristophanes comicus. Catul. C. Valerius Catullus.
Xen. Xenophon. Virg. P. Virgilius Maro. Arist. Aristoteles. | Hor. Q. Horatius Flaccus. Demosth. Demosthenes. Ov. P. Ovidius Naso. Theoph. Theophrastus(Eresius). | Col. L. J. Moderat. Colu- Theoc. Theocritus (Syracusa- mella. nus ). Lucan. M. Annœus Lucanus. Mosch. Moschus. Plin. C. Plinius Secundus. Callim. Callimachus. Scr. Larg. Scribonius Larqus. Nic. Nicander (Colopho- | Mart. M. Valerius Martialis. nius ). Nem. A.Olymp. Nemesianus. Strab, Strabo. - A. Gell. Aulus Gellius. Diosc. Pedacius Dioscorides. Veg. F1. Vegetius Renatus. Plat. Plutarchus. Marcell. Marcellus(Burdigalen- Gal. Galenus (Pergamenus). sis). : Athen. Athenœus. Claud. Claudius Claudianus. C. Bass. Cassianus Bassus. 1 Pall. Palladius Rutilius Tau- Hesych. Hesychius. rus. Myreps. Nicolaus Myrepsicus. Isid. Isidorus (Hispalensis). Schol. ScnoLrasTæÆ, C. magn. Carolus magnus(Imp.).
194 CONCORDANCE SYNONYMIQUE ACOTYLÉDONES.
FAMILLE DES ALGUES.
FUCUS. Les Varecs. Syst.sex. class. 24, Cryptog. Algues.
Güxoc, Hom. Zhad. 1, 7; Diosc. IV, 100 (1), etc., etc.
Alga, Nirg.; Col. XI, 3; VIT, 17; Pall. Mart. 10. sé
FAMILLE DES MOUSSES.
HYPNUM, FONTINALIS, LESKEA (Linn.), et autres senres principaux de cette famille. Class. 24, Cryptog. Mousses. |
Muscus, Lucr. de rerum Nat. PV; Vire.
MONOCOTYLÉDONES.
FAMILLE DES FOUGÈRES. PTERIS AQUILINA (Linn.) Class. 24, Cryptog. Fou-
gères.
Onhurrspis , Theoph. IX, 20. — Onlurrepis et vououix Tirepic, Diosc. IV, 187.
Filix, Nirg. = Avia, Col. VI, 14.— Thelypteris, Filix nym- phœa ou fæmina, Plin. XXVIL. 9.
POLYPODIUM FILIX MAS. — FILIX FOEMINA, et espéces voisines (Linn.) Class. 24, Cryptog. Fougères.
Trees, Theoph. IX, 20; Theoc. /dyll. IIT, 14; W, 55. = Trepic, B\äyvov , MoXgpuroy (2), Diosc. IV, 186. — Bläizpov, Nicand. Ther. = Bläyo, Hrepio, de plusieurs auteurs.
(1) Nous avions employé, dans la Flore, tantôt les éditions de Mathiole, tantôt celle de Saracenus, 1598. Ici, pour la régularité, nous ne citerons que cette dernière, la seule qui présente le texte. La remarque est impor- tante en ce que la coupure des chapitres diffère.
(2) Dans tout le cours de cette Concordance, la synonymie des noms bo- taniques modernes ne jouant aucun rôle, nous avons pu, sans inconvénient, donner la lettre majuscule aux noms anciens des plantes; ce que nous ne faisions jamais dans la Flore, comme on peut le voir par les raisons don- nées dans la grande note de l’article Uzva, page 171.
On a pu remarquer aussi que, par un soin trop généralement négligé,
DE LA FLORE DE VIRGILE. 199 Felicula, Cat. 1, 158.=— Filix, Virg. = Filicula, Col. VI, 23. FAMILLE DES AROÏDES.
ARUM COLOCASIA (Linn.) Class. 20, Gynand. po- yandrie. Koloxagiou yévos, en grec. — Apoy xvpnvaïirov, Gal. de alim. Facult. IT, 147; Athen. Deipnos. LIT, x. Colocasium, Virg.; Plin. XXI, 15. — Néliacum olus, Mart. VIII et XIE. FAMILLE DES SOUCHETS.
SCIRPUS. Voyez JUNCUS.
CAREX (r). Syst. sex. class. 21, Monœc. triandr. Opdoy; Hom. Zliad. &, 351. Carex, Virg.; Col. XI, 2.
FAMILLE DES GRAMINÉES. PANICUM MILIACEUM ( Linn.) Class. 3, Triandrie
digyn.
Kéyypos, Hesiod. — Kéyxpw, Theoph. VIIT, 3, etc.; Diosc. IT, 119; Strab. V, 308; Gal. de alim. Facult. lib. T, et de simpl. Med. VI, 10. ,
Milium, Vire.; Plin. XVII, 7, et autres auteurs latins.
TRITICUM HIBERNUM (Linn.) Class. 3, Triandrie
digyn.
non, Deuter. WIIT, 8:
Tupoc, Hom. Jliad. A, 69; Odyss. A, 604; @, 112; Théoph. VIIT, 4 et ailleurs; Diosc. IT, 107; Plut. Symp. VI, 6; Gal. ad Glauc. IT, de simpl. Facult. VIIT, 16.
et d'où résultent pourtant de grands avantages, nous réservions, sans ex- ception aucune, le caractère ROMAIN pour le francais, et l’rraLIQuE pour toutes les autres langues. Dans cette Synonymie seulement, des raisons d'élégance typographique nous forcent à faire abus du caractère romain, en ne donnant l’italique qu'aux noms des ouvrages, et non à ceux des au- teurs, même quand ces derniers sont cités en latin.
(1) C'est abusivement qu'on a donné dans les lexiques grecs le mot £ig:0v pour traduire le mot carex. Le £igwv des botanistes grecs appartient aux iridées. On croit que c’est l’Iris Xiphion des Modernes.
19
196 CONCORDANCE SYNONYMIQUE Frumentum et Triticum, Virg.; Plin. XVILE, 5. SPELTA (Linn.) Class. 3, Triand. digyn. n02; Exod. IX, 32. Zéx ou Zsix, Theoph. VIII, 9. — ÔXipx et Zéx, Hom. /liad. E, 196; Odyss. A, 41. Far, Cat. I, 4; Varr. I, 9; Virg.; Col. IT, 619. È LOLIUM TEMULENTUM (Linn.) Class. 3, Triandrie digyn.
Aoa, Theoph. VIIT, 7. == Aïpz et Obapos, Diosc. IE, 122.
Zi de quelques auteurs.
Lolium, Virg.
HORDEUM. Espéces cultivées de lOrge. Système sex. class. 3, Triand. digyn.
Kou0n heüen, Hom. Odyss. A, 41; Iliad. E, 196; Athen. Deipn. I, 6r.
Hordeum, Cat. 35; Virg.; Col. IF, 9, etc.
AVENZÆ species. Syst. sex. class. 3, Triand. digyn.
Boouos (1) et Bpéuos des Grecs?
Avena des Latins. Col. IF, 11.
ARUNDO DONAX (Linn.) Class. 3, Triand. digyn.
Aëve£, Hom. Hym. in Pan. v. 15, dans le sens de flûte; et Iliad. À, 588, dans le sens de flèche. = Käauos dévaë, Theoph. IV, 123 Diosc. [, 114.
Arundo, Virg. = Donax, Plin. XVT, 36. PHRAGMITIS. (Linn.) class. 3, Triandnie
trigyn. Kéauos goæyuirne, Theoph. IV, 12; Diosc. I, 114. Arundo, Nirg.—= Arundo phragmitis, Plin. XXXHL, ro.
(1) Ce mot n'est pas aussi vague que le mot avena : Dioscoride (lib. IF, cap. 135) dit que le Epquos est une herbe semblable à l'égylops, et Théo- phraste (lib. VIIT, cap. 9) le nomme comme espèce parmi les graminées. On croit assez généralement qu'il s’agit d’une sorte d'avoine; mais laquelle ? Il n’est pas facile de la déterminer.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 197
FAMILLE DES PALMIERS. PHOENIX DACTILIFERA. (Linn.) Append. Palmiers. DotuË, Hom. Odyss. Z, 163; Theoph. IT, 8; Diosc. I, 148. On voit, par Pollux et par Hérodote, que son fruit se nom- mait aussi goiËé. Ailleurs il est appelé goivexoc Éxhavos OU goutxo- 6ähavoc. Son spathe ou involucre, or4în ou ëkérn. Palma, Cic. de legib. T1; Vire. ; Col. V, 5; Plin. XII, 4 ; Pall. April. 5. Le régime se nomme palmula. FAMILLE DES ASPERGES. RUSCUS ACULEATUS (Linn.) Class. 22, Diœc. syngen. Méppivn &yoiz, Hipp. Ulc. 880.=— Kevrpouvfoin, Theoph. ILE, 17. = OEvuvpcivn , Mupoivn éypix, leosuvprov, Xauziuvoros, Diosc. IV, 146. Myrtus sylvestris, Oxymyrsine, Cat. 133; Colum. XII, 38. — Ruscus, Virg. — Chamæmyrsine, etc., Plin, = Scopa reqia, Scr. Lars. 39. FAMILLE DES JONCGS. JUNCUS. Syst. sex. class. 6, Hexand. monogyn. Exoivos, Hom. Odyss. E, 463. Juncus de Virg. et des Latins. Ce mot na qu'une signification vague; il doit néanmoins s'appliquer plus particulièrement aux Scirpus des lacs. FAMILLE DES LILIACÉES. LILIUM CANDIDUM (Lainn.) Class. 6, Hexandr. mo- nogyn. MU, Cant. Cantic. IT, 1.. Asiouy des Grecs. — Kpivov, Theoph. VE, 6. Lilium, Virg.; Pall. Febr. 21. ———— MARTAGON (Linn.) Class. 6, Hexand. mo-
nogyn.
Yé%00ç, Hom. Iliad. =, 348; Theoph. VI, 7; Theocr. Zdyll. F, 28, et XVTIT, 2; Nicand. Ther. 902.
Hyacinthus des poëtes latins (1). Col. X, 305.
(1) L'uaxwdos de Dioscoride ( lib. ILE, cap. 58 ) n’est point notre plante; c’est
198 CONCORDANCE SYNONYMIQUE FAMILLE DES ASPHODÉÈLES. SCILLA MARITIMA (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
Said et Zyivos, Hipp. Morb. mul. IT, 650. —>%#4, Theoph. VIT, 4. —=Zxille, Diosc. Il, 202.
Scilla, Virg.; Col. XIT, 33 et 44; etc.
ORNITHOGALUM (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo- nogyn.
Oovbiyadoy , Theoph. VIF, 12; Diosc. Il, 174.
Lilium grande, NVirg. = Ornithogalum, Plin. XXI, 17.
ALLIUM CEPA (Linn.) Class. 6, Hexand. monogyn.
by3, Num. IT, 12.
Kpépyvoy (1), Fheoph. VII, 4; Diosc. IF, 18r.
Cepa rubens, Virg.— Cepa marsica vulgo dicta Unio, Colum. XII, 10. — Cepa, Plin. XX, 6. — Cepulla, Pall. Feb. 24; Oct. 11.— Cepa margaritacea, Car. magn. Capitul, 70.
PORRUM (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn. 37, Num. XI, 12.
fpäcoy, Theoph. VIT, 4. — Tpécov zepalorov, Diosc. IT, 179; Athen. IX, 13.
l'Hyacinthus comosus des botanistes. Dioscoride dit plus loin, même livre, ch. 85: « Le deuxième delphinium , que d’autres appellent hyacinthus, et que les Romains nomment bucinum, est fort semblable au premier; il est plus grand, etc.» C'est sans doute ce passage qui a déterminé Linné à choisir pour l’hyacinthus des poëtes ce Delphinium qu’il nomme Ajacis. L'üdxvôoc de Théocrite, le même que celui de Virgile, a dans ce poëte l'épithète de pénawa, qui pourrait le faire ranger parmi les vaciets, et celle de yparra, qui le rapproche naturellement de notre système. IT y a également beaucoup de doute sur l'uæxiy8ivoy avdoc d'Homère ( Odyss. £, 231, et 4, 158), fleur à laquelle le poëte compare une chevelure, probablement à cause de sa cou- leur sombre, par une similitude qui est encore en usage chez les auteurs orientaux.
(1) Kpsgpvoy signifie ognon en général; Théophraste en distingue un grand nombre qu'il désigne d’après le nom de leur patrie, ognons gnidiens, asca- Jonites, seraniens, etc.
)
DE LA FBORE DE VIRGILE. 199 Porrum, Virg.; Col. XI, 3; Plin. XX, 6. SATIVUM (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
246p0007, Aristoph. in Pluto; Xenoph. Symp.; Theoph. VIH, 4; Diosc. IT, 146.
Allium, Nirg.; Col. X, 314; Plin.XX, 6; Pall. Januar. 14.
FAMILLE DES NARCISSES. NARCISSUS POETICUS (Linn.) Class. 6, Hexandr. ‘monogyn.
Népuocos, Theoph. VI, 6; Theoc. Zdyll. 1, 133; Diosc. IV, 261!
Narcissus, Virg.; Col. X, 297. SEROTINUS (Linn.) Class. 6, Hexandr.
monogyn.
Narcissus sera comans, Virg.
Voyez Narcissus poeticus, avec lequel cette espèce est con- fondue par les autres auteurs anciens.
FAMILLE DES IRIS.
CROCUS SATIVUS (Linn.) Class. 3, Triand. monogyn.
Kpézos et Kpéxov, Hom. Jliad. ZE, 348, Hymn. in Pan. 25; Theoph. VI, 6; Callim. Hymn. in Apoll. ; VDiosc. F1, 25.
Crocus, Virg.; Col. IF, 8; IX, 4; Plin. XXI, 6; Veg. IX, 22, etc.
FAMILLE DES BALISIERS.
AMOMUM RACEMOSUM. (Lmk.) Syst. sex. class. r, Monand. monos.
KapOuouoy, Hipp. Morb. mul. À, 603; — poor, Theoph. IX, 7; Diosc. I, 14.
Amomum, Virg.; Plin. XIÏ, 13, et auteurs latins.
FAMILLE DES MORRÈNES.
NYMPHÆA CÆRULEA (Savig. Annales du Musée). Syst. sex. class. 13, Polyand. polygyn. ,
Awrèe, Athen; XIV, 65.
v
2060 * CONCORDANCE SYNONYMIQUE
Ninoufar des Égyptiens modernes. LOTUS (Linn.) Class. 13,Polyand. polyeyn.
Awrôç Xevz0ç, Kodozxäouov. La racine, 200GL0Y.
Lotus, sive Colocasium, Pall. Februar. 24. — Baditis ? Mar- cell. Burd. ; , Bachenin des Arabes. La racine baymaroum.
NELUMBO (Linn.) Class. 13, Polyandr.
polygyn.
Aotoc, Küauoc aiyorriänoc, Ki6wprov, Kibwriov, Her. I, 92, Theoph. IV, 10; Nicand. in Georg.; Strab. XVII; Diosc. Il, 128; Gal. de aliment. Facult. T; Athen. Deipnos. II, 1.
Lotus sacra, Faba ægyptiaca des Latins.
Termous des Arabes.
DICOTYLÉDONES.
FAMILLE DES CHALEFS. à ELÆAGNUS ANGUSTIFOLIA (Linn.) Class. 4, Té-
trand. monosyn. Aypulaios, Theoph. I, 3. Exzios est d’un meilleur usage. — Apuhaix, Diosc. I, 137. (H. Estienne cite 138.)
Oleaster, Virg.; Col. VIIT, 10; Pall. Æpril. 2. FAMILLE DES THYMÉLÉES.
DAPHNE GNIDIUM (Linn.) Class. 8, Octandr. mo- nogyn.
Kvéwpoy, Theoph. VE, 2. = Xopslaia, rupos À yon ; Âyvnoroc, Kézzoc zvideroc, Kvéopoy, Kéorpoy, Guuelaix, Diosc. IV, 1 43 '&t 173.
Casia, Hygin. apud Plin. XXT, 9. = Casia humilis, Virg. — Coccum gnidium, Col. IX, 5; II, 8; Plin. XXVIL, 9.
FAMILLE DES LAURIERS.
LAURUS CASSIA (Linn.) Class. 9, Ennéand. monogyn.
np et N\2Np, Exod. XXX, 24; Psalm. XLV,, 9.
Kasia, Hipp. Morb. mul. I, 609; Theoph. IX, 12.
Casia, Virg.; Plin. XIL, 19, etc.
L
DE LA FLORE DE VIRGILE. « 201 NOBILIS (Lainn.) Class. 9, Ennéandr. mo-
nogyn. Adoyn, Hom. Odyss. 1, 183; Hesiod. Theog. 30; Oper. et Dies, 434; Diosc. I, 106; Athen. IT et LV. Laurus, Cat. 8 et 133, IT; Plin. XXIII, 8; Virg.; Pall. Feb. A: FAMILLE DES POLYGONÉES.
9 : L RUMEX ACETOSA (Lainn.) Class. 6, Hexand. trigyn. OEvhéraov, Diosc. IL, 140 et 141. Rumex, Vire. = Lapathos, Col. X, 373.
FAMILLE DES ARROCHES.
BETA HORTENSIS. (Mill) Syst. sex. class. 5, Pentand. monogvyn.
Seürhov, Hipp. Vict. acut. 404, et Teürhov, Morb. mul. T, 609. —= Teôrhov auxshxèv, Theoph. VIT, 4.— Teürhov heüxov, Diosc. FT; 149. = Tevrhéfpiyov, C. Bass. Geopon.
Beta, Catul., Virg., Plin., etc. — Beta pede candida, Col. X, 254.
FAMILLE DES AMARANTES. CELOSIA CRISTATA. (Linn.) Pentand. monogyn. Amarantus (1), Virg.; Col. IX, 4; X, 175; Plin. XXI, 8. FAMILLE DES ACANTHES.
ACANTHUS MOLLIS (Linn.) Class. 14, Didynamie angiosp.
Axaydoc üypos, Theocr. {dyll I, 55. — Axuydos et Eprézyoc, Diosc. IET, 19.
Acanthus mollis, Nirg. = Acanthus pæderos seu melamphyl- lum, Plin. XXIE, 22.
(x) L'amarantus de Dioscoride (lib. IV, cap. 57 ) estune autre plante, qu'on a cru reconnaître dans le Gnaphalium Stæchas de Linné. Dioscoride lui donne aussi les noms de xpuraväepioy et d'énxpusor, qui sont ceux de Galien. Ainsi le mot duapavros, qui se trouve en tête de notre article, traduit simple- ment le mot latin amarantus, sans renvoyer à aucune synonymie grecque précise,
L)
Ea
202. CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES JASMINÉES.
FRAXINUS ORNUS (Linn.) Class. 23, Polygam. diæc.
1 d’Esdras? XLIV, r4.
Mehiz, Hes. Opera et Dies, 145; Hom. Jliad. N, 198; EF, 666, etc.; Theoph. IT, 2; Diosc. I, 108.
Fratinus, Virg.; Col. V, 6; VI, 17; Plin. XVI, 13.
ROTUNDIFOLIA? } (Lmk.) Syst. sex. class. EXCELSIOR? 23, Polygam. diœc.
Bouuekia où Bovuéuoc, Theoph. IIT, 11, et IV, 9.
Ornus, Virg.— Ornus, seu Fraxinus sylvestris, Col. de Arbor. AVT, 1.— Bumelia, seu macedonia Fraxinus, Plin. XVI, 13. (IH. Estienne cite par erreur, IV, 9.)
OLEA EUROPÆA (Linn.) Class. 2, Diand. monogyn.
N%3, Deuter. IT, 28, 40.
Éhziz, Hom. Odyss. A, 589; H, 116; Plut. de aud. poem. (arbre et fruit). — L'olive, az, Demosth. sept o7:9. Athen. Deipnos. IT, 47. R
Olea des Latins.
LIGUSTRUM VULGARE (Lainn.) Class. 2, Diand. mo-
nogyn.
Kürpos; Diosc. I, 124.
Liqustrum, Virg.; Plin. XXIV, 10.— Liqustrum nigrum, Col. X, 300.
FAMILLE DES GATTILIERS. VERBENA OFFICINALIS (Linn.) Class. 2, Diandr. monogyn. lp Born et Ilepiorepewv Ürrios, Diosc. IV, 61; Gal. de simpl. Med. VIIT, 16. V'erbena, Virg.; Veg. II, 1.— V’erbenaca, etc., Plin. XXV, 9. FAMILLE DES LABIÉES.
ROSMARINUS OFFICINALIS (Linn.) Class. 2, Diand.
monogyn.
Atbovwrtis, Diosc. IT, 87.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 203
Rosmarinus des Latins. Col. IX, 4; Plin. XIX, sub finem, XX, 16.
SATUREIA THYMBRA (Linn.) Class. 14, Didyn. gym- nosp.
@iu6o2, Theoph. VII, 1 ; Diosc. IL, 45.
Thymbra, Virg.; Col. IX, 4; X, 233; Plin. XIX, 8.
CAPITATA (Linn.) Class. 14, Didynam. £ymnosp.
@upoy, Theoph. VI, 2. — @ipos, Diosc. III, 44. — Kovin; Nic. Theriac. 626. — Opôuén, C. Bass. (Un petit nombre d’au- teurs le nomment &p0. )
Thymus, Virg.; Col. XIT, 57; Plin. XXI, 10.— Thymus syl- vestris ? Veg. IIT, 27.
ORIGANUM DICTAMNUS (Linn.) Class. 14, Didyn. gymnosp.
AixTauoc, Theoph. I%,10: —= Aixrauvos, Diosc. IIF, 37:
Dictamus, Cic. de Nat. Deor. IT, 4. — = Padtbises Vi — D onu, Plin. XX V, 8.
MAJORANOIDES (Linn.}) Class. 14, Di- dyn. gymnosp.
Apéouros, Theoph. XV, 1; Gal. simpl. Med. VT, 26; Antidot. TI, 431; Athen. XV, 27. —xéupuyov, Diosc. IIL, 47.
Amaracus, Catul. Carm. 62; Plin. XXI, 11. — Sampsuchum, Col. X, 171.
THYMUS SERPYLLUM ( Linn.) Class. 14, Didynam. gyMmnosp.
Épruoe, Theoph. CT: — Éprvlhoc, Diosc. IT, 46.
Serpullum, Cat. 73; Varr. 1, 25.— Serpyllum, Col. XI, 3; Plin. XX, 22; Pall. Mart. IX, 17.
MELISSA OFFICINALIS (Linn.) Class. 14, Didyn. g&yMmNnosp.
Maliraix, Theoc. Zdyll. I, 25.—Mehocéguoy, Diosc. IE, 1 18. = Mehicco6oroc, Nic. T'her. 677. —= Mehirouva et Mehixrauve, Hesych. = Mshocoboraoy, Schol, de Théocrite.
204 CONCORDANCE SYNONYMIQUE Apiastrum, Varr. I, 16; Col. IX, 9; Plin. XXI, 9. = Melis- phyllum, Virg.
FAMILLE DES SCROPHULAIRES. ANTIRRHINUM ASARINUM (Linn.) Class. 14, Di-
dynam. angiosp.
Cette plante n’est point décrite dans les anciens auteurs (1); mais le genre auquel elle appartient a une espece qui leur était connue ; 1ls la nomment Àvripptvoy, Àvaÿpivoy , aypio Avyvis* c'est
la linaire, Antirrhinum Linaria des Modernes. Hedera alba, Virg.
DIGITALIS PURPUREA (Lainn.) Class. 14, Didynam. anÿ1osp. Béxrapu où Béxyapue, Diosc. II, 5r. Baccharis (2), ou plutôt bacchar de Virg. — Baccar, Plin. XXI, 6. FAMILLE DES BORRAGINÉES.
CERINTHE MAJOR (Linn.) Class. 5, Pentand. mo- nogyn.
Käpt0ov, Arist. Anim. IX, 40; Theoph. VI, 7.
Cerintha, Nirg. = Cerinthe, Plin. IT, 7; XXE, 12.
FAMILLE DES APOCYNÉES. NERIUM OLEANDER (Linn.) Class. 5, Pentand. mo-
noyyn.
(x) Sprengel croit pourtant que l'Antirrhinum asarinum est le xapasmiaoc de Dioscoride (IV, 126) qu'on a cru reconnaitre dans le chamæcissus de Pline (XXIV, 15); Fuchsius avait jugé que cette plante ne pouvait être que le lierre terrestre; mais une lecture attentive des passages cités prouve évi- demment, 1° que le xapaæixioooc et le chamæcissus diffèrent entre eux; 2° que ni June ni l’autre des plantes décrites par le botaniste grec et par le natura- liste romain ne peuvent être l'Antirrhinum asarinum des Modernes.
(2) L'opinion que nous avons adoptée pour la baccharis est celle que déve- loppe Mathiole (Comm. in Diosc. lib. LIT, cap. 94). Cependant nous nous sommes assurés que la racine en était inodore, ce qui affaiblit les probabili- tés. Sprengel a désigné avec autant de vraisemblance ( Hist. rei herb. tom. T, p. 142) la valériane celtique.
»:
DE LA FLORE DE VIRGILE. 205 podoviz; Theoph. Ï, 15.— Népuov, Pod0evdpoy, Podod gun, Diosc. IV, 82.
Rhododaphne, Virg.; Veg. IT, 48; Pallad. TL, 35. — Nerium, Rhododaphne, Rhododendrum, Plin. XVI, 20; XXIV, cr. — Laurea rosea, Apul. Metam.
FAMILLE DES GUAYACANÉES.
DIOSPYROS EBENUM. ( Pers.) Syst. sex. class. 23, Po- lygam. diœc.
12n, Ezeclr. XX VII, 15.
Éfevoc, Theoc. IdylL XV, 123; Diosc. I, 119.
Ebenum, Vire.; Plin. XIT, 4.
STYRAX OfFICINALE (Linn.) Class. 10, Décandrie monogyn.
Zôpsë, Theoph. IX, 7; Diosc. [, 79; Strab. Geogr. XIT, p. 825 ; Gal. IX, 3; etc.
Styrax ideum, Nirg. = Styrax, Plin. XI, 25. — Storax, Veg. Ars veter. IIT, 68.
Istorak des Arabes.
FAMILLE DES ÉRICACÉES.
ERICÆ spEGIES (Linn.) Class. 8, Octand. monogyn.
kpeixn, Diosc. [, 117.
Sisara ? Varr. IT, 26. — Myrica, Virg.
ARBUTUS UNEDO. (Linn.) Class. 10, Décandrie mo- nogyn.
Kôpapoc, Theoph, III, 16; Diosc. I, 175.
Arbutus, Virg.; Hor. Carm. I, 16 (1); Col. VIT, 9; Plin. XV, 25.
Le fruit se nommait, en grec, x6p2p09, peuaixyloy où ptpairvdoy, Athen. IT, 35. En latin, arbutum, Lucr. de rer. Nat. V; Vire. = Arbuteus fœtus, Ov. Metam. I, 104. — Unedo, Plin. XV, 25.
VACCINIOM MYRTILLUS (Linn.) Class. 8&, Octand.
monogyn .
(1) A l’article Areurvs de la Flore, nous avions expliqué ce mot d'Horace dans le sens d’arbouse, ou fruit d’arboisier, sur la foi de commentateurs que cite Martyn. Mais un examen plus attentif nous a dissuadés.
206 CONCORDANCE SYNONYMIQUE Yéxv0oc ukx des Grecs. Vaccinium nigrum des Latins.
FAMILLE DES CHICORACÉES. LACTUCA SATIVA. (Linn.) Class. 19, Syngén. Poly-
gam. égal.
Opidé, Diosc. IT, 165; Athen. IF, 79.
Lactuca, Virg.; Colum. X, 179, etc.; Plin. XX, 7; Pallad. Januar. 14.
CICHORIUM ENDIVIA (Linn.) Class. 19, Syngén. polygam. épal.
épis xnrevrt, Diosc. If, 160.
Intubum, Nirg. = Intybum, Col. VITE, 14; Pall. XI, 1. — Seris seu sativum Intubum, Plin. XX, 8.
INTYBUS (Linn.) Class. 19, Syngén.
Polygam. épal.
Kixowpuov , Theoph. VIE, 11; Diosc. IE, 160; Nic. in Alex. 429.
Intubum erraticum, seu Ambuleia, Plin. XX, 8, 15. — He- liotropion, Veg. LIT, 42.
FAMILLE DES CYNAROCÉPHALES.
CENTAUREA CENTAURIUM (Linn.) Class. 19, Syn- gén. polygam. frustran.
Kevræipuov, Theoph. IX, 9. — Kevræipuor et Népxn, Diosc. LIT, 8.
Centaureum triste, Lucr. IT, 4or.— Centaurion et Centauris,
Plin. XXV, 6.— Centauria, Apul. 34. SOLSTITIALIS ( Linn.) Class. 19, Syn-
gén. polygam. frustran.
Zx6kpos en grec. Ce nom, très vague, est dans les anciens poëtes, comme Hésiode, Homère, celui du chardon, Carduus. Plus tard, les botanistes l'employèrent pour signifier le car- don, Cynara Carduncellus, et l'artichaut, Cynara Scolymus.
Carduus, Virg. = Spine solstitiales ? Col. IE, 18.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 207 FAMILLE DES CORYMBIFÈRES. ASTER AMELLUS (Linn.) Class. 19, Syngén. poly-
gam. nécess.
Âcrho drrumoc, Diosc. IV, 120. — Bovécuuoy d'Oribase. Amellus, Col. IX, 4. — Aster et Bubonion, Plin. XX VIE, 5.
INULA HELENIUM (Linn.) Class. 19, Syngén. poly- sam. nécess.
Éheviov, Diosc. I, 27, première espéce.
Inula, Virg.; Plin. XIX, 5; Veg. Ars veter. IIT, 70; Pall. Feb. 24.— Inula tristis, Col. X, 118. — Alant, Isid. Hispal.
CALENDULA OFFICINALIS (Linn.) Class. 19, Syn-
gén. polygam. nécess.
Caltha (1), Virg.? Plin. XXI, 6. — Caltha flammeola, Col. X, 307.
CHRYSANTHEMUM CORONARIUM (Linn.) Class. 19, Syngén. polygam. nécess.
Xpugdy0euoy (2), Botpraluoy, Xayhas où Xaxx ( quelques exem- plaires manuscrits portent K#6:), Diosc. IV, 58.
Chrysanthus, Vire.
ANTHEMIS TINCTORIA (Linn.) Class. 19, Syngén. polygam. nécess.
Bo%o0z}u0y et Xaxla, Diosc. III, 156. Buphtalmus, Virg.
(1) Le mot grec x4h0a, qui se trouve dans la synonymie de notre article, traduit le mot latin, sans rappeler aucune plante des auteurs grecs, qui n’en parlent pas, du moins à ce sujet.
(2) Au chapitre précédent, Dioscoride nomme aussi chrysanthemum la plante que nous croyons être le Stæchas citrina de Bauhin, Gnaphalium Stæchas de Linné; au livre II, chap. 156, il décrit une plante qu'il nomme Rovpraxuoy et xaxhx; nous l'avons adoptée pour le buphtalmum de Virgile (Anthemis tinctoria, Linné). Rien n’est plus embrouillé que la synonymie des composées chez les Anciens; on explique cette confusion par la grande res- semblance de la fleur chez les diverses espèces de radiées, qui toutes peuvent mériter Les noms de RovrGanuor, de xpuzaydemor, d'ésrip, etc. etc.
208 CONCORDANCE SYNONYMIQUE FAMILLE DES DIPSACÉES. VALERIANA CELTICA (Linn.) Class. 3, Triandrie monogyn. Näpdos rehrixn, Népdos Gypie, Unpiru (1) des Grecs, Diosc. I, 7. Saliunca, Virg. — Nardum gallicum, Col. XIT, 20. = Sa- liunca et Nardus gallicus , Plin. XXE, 7 et 20. — Nardus celticus,
Pall. Oct. 14. FAMILLE DES RUPBIACÉES.
GALLIUM APARINE (Linn.) Class. 4, Tétrand. mo- nogvn.
Ârapin , Theoph. VII, 14, etc. Lappa, Nirg.; Plin. XXI, 17.
FAMILLE DES CAPRIFOLIACÉES.
VISCUM ALBUM (Linn.) Class. 22, Diæc. tétrand.
iëoc, Theoph. IIT, 9; Diosc. IT, 103.
Viscum, Col. VI, 5; Plin. /b. XVT, cap. ult.; Veg. IE, 2, etc.
VIBURNUM LANTANA (Linn.) Class. 5, Pentandrie digyn.
Les Grecs ne connaissaient pas cet arbuste.
Viburnum, Virg.
SAMBUCUS EBULUS ( Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Xauotrrn, Diosc. IV, 174.
Ebulus, Cat. 37; Virg.; Col. X, 10.=— Sambucus Chamæacte, seu Helion, Plin. XXIV, 8. — Odocos, Marc. Burdig. . CORNUS MAS (Linn.) Class. 4, Tétrand. monogyn.
Kpaveix et Kozviz (2), Hom. had. 1, 767, et Odyss. K, 242; Theoph. IT, 12; Diosc. 1, 172; Gal. comment. in lib. de fract.
(1) Dioscoride { lib. T, cap. 7, 8) distingue plusieurs sortes de nardus, l'indien, le syrien, le celtique et le nard de montagne. C'est à ce dernier qu'il donne les noms de Suraxiris et de vhgis. Sprengel pense que cette vñpis est la Valeriana tuberosa de Linné, et qu'on a tort de la confondre avec la valériane celtique.
(2) Hésychius donne à tort ce mot comme signifiant avellana, n:mronapua.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 209 Cornus, Virg.; Plin. XVI, 26; Veget. IIF, 16. Legguit, COT- aum, Col. XIE, ro. | HEDERA HELIX (Linn.) Class. 5, Pentand. monogyn. Kicoôc, Kirroc, Theoph. IIT, 18; Diosc. If, 210; Plut. Symp. 3, Probl. 2. Edera, Cat. 52. — Hedera, Nirg. — Helix, Plin. XVI, 34; XXIV, 16. FAMILLE DES OMBELLIFÈRES.
î
APIUM GRAVEOLENS (Linn.) Class. 5, Pentandrie digyn.
Edetocéluvo, Theoph. VIL, 6; Diosc. IIT, 75 (1).
Apium, Virg.; Plin. XX, 11. — Paludapium, Colum. XI, 3; Ven}, r1; Pall. Æpr. 3.
ANETHUM GRAVEOLENS (Linn.) Class. 5, Pentand.
digyn.
Am, Aristoph. in Nub.; Theoc. Idyll. XIV, 119; Moscb. Idyil. IIT, 107; Diosc. INT, 67.
Anethum, Nirg.; Horat. Carm. IT, 7; Colum. XI, 3; Plin. XIX , 7; Pall. Februar. 25.
CORIANDRUM SATIVUM (Linn. ) Class. >, Pentand. digyn.
“23; Exod. XVT, 3x.
Kôproy , Seu Kopiayvoy, Diosc. IT, 71.
Coriandrum, Col. VI, 33; XI, 3; Plin. XIX, 8; Vees. II, 35; etc.
BUBON GALBANUM (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Dioscoride (ILE, 97) n'indique la plante que généralement, et comme une ombellifère (»4c0n£). Pline en fait une ferula.
Sa résine se nomme en grec y2)64n ou perrtov. — En latin, galbanum , Virg.; Colum. VII, 5; X, 17; Plin. XXIV, 5; Pal- lad. Januar. 35.
(x) Dans la Flore, à la synonymie de l’article Apium graveolens , au lieu de gexiyoy xnmaioy , lisez énsiogeniyoy.
14
210 CONCORDANCE SYNONYMIQUE SIUMSISARUM (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn. Zicapoy des Grecs.
Siser, Virg.; Col. XIT, 56; Plin. XIX, 5. FERULA COMMUNIS (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Ferula glaucofotia, Tournef. Coroll. ;
Néoônëé, Theoph. VI, 12. = Népôné et Népzupro, Diosc. HE, 91.
Ferula, Plin. XIHIT, 22.
CONIUM MACULATUM (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Kôvaov, Theoph. IX, 17; Diosc, IV, 79.
Cicuta des Latins (r).
FAMILLE DES RENONCULACÉES.
RANUNCULUS PHILONOTIS. ( Décand.) Syst. sex.
class. 13, Polyand. polygyn. BarTpayio YYOWDÉGTEPOY, Diosc. IT, 206. — Zapdôwax, Id. NE, 14. Herba sardoa, Virg. LR nn alterum, Plin. XX V, 13.
HELLEBORUS NIGER (Linn.) Class. 13, Polyandrie polygyn.
ENé60pos (2), Theoph. IX, 11; Diosc. IV, 151.
Elleborus ou Helleborus des Latins. Pall. Januar. 35.
ACONITUM LYCOCTONUM (Lainn. à Class. 13, Po- Iyand. trigyn.
Âxévro, Theoph. IX} 16.—= ÀÂxévuroy huzoztévoy et AUYOATOYOY ,
Diosc. IV, 78. Aconitum, Virg. (3); Plin. XXVIF, 3.
(1) Nous avons expliqué (article Cicura) que ce mot, dans les vers de Virgile, ne signifiait que xérauos, eupiyé.
(2) Les Grecs et les Latins connaissaient deux espèces d'hellébore, le noir et le blanc, Aeuxde et péas. Il est probable, le nom dans Virgile étant au pluriel, que ce poëte a voulu parler de tous les deux. L'hellébore blanc est un veratrum.
(3) Peut-être est-il plus convenable de désigner, pour l’aconit de Virgile, le Lycoctonum que le Napellus, indiqué de préférence dans le cours de cet
DE LA FLORE DE VIRGILE. 211 FAMILLE DES PAPAVERACÉES, E PAPAVER RHOEAS. (Linn.) class. 13, Polyand. mo- nogyn. Moy Porxe XA)OUUEUN ; Theoph. IX; 13. = Poixe, Diosc. IV, 64; Gal. de fac. simpl. med. VIT, 12. Papaver cereale, Wirg.; Col. X, 314. — Papaver erraticum ,
Plin. XX, 10.
SOMNIFERUM (Linn.) Class. 13, Polyand.
monogyn. Mxxov (1), Theoph. IX, 13; Diosc. IV, 65; Hom. Zlad. ©,
306; Nic. Ther. (L'espèce à semences noires se nommait chez les Grecs Iubirie. ) Papaver sativum, Col. XE, 3; Plin. XX, 16.
FAMILLE DES CRUCIFÈRES. BRASSICA ERUCA (Linn.) Class. 15, Tétradyn. sili-
queuse.
Evgœuoy (2), Diosc, Il, 170. Eruca, Gol. X, 108, 372, etc.; Plin. XX, 13 (3).
LEPIDIUM SATIVUM ( Linn.) Class. 15, Tétradyn.
siliculeuse.
Käpdayoy (quelques copistes écrivent Kzp#dauov), Theoph. VIT, 4; Diosc. IT, 185. Nasturtium, Varr. ILE, 9; Plin.XX , 13; Pall. Jan. 14.
ouvrage. Au reste, malgré les travaux de MM. de Candolle et Encontre, on est dans la presque impossibilité de fixer la synonymie des aconits, faute de descriptions précises.
(1) Quelques auteurs nomment aussi le pavot cultié force.
(2) La plante et la semence portent le même nom; c’est ainsi qu'on dit en français moutarde, poura plante, la graine, et le condiment qu'on en pré- pare.
(3) Nous avons blämé (page 50 ) l’étymologie d’eruca, quon EronaT. Mais si le mot est mauvais, l’idée pourrait bien être juste. Eruca ne viendrait-il point, par hasard, de la racine orientale GJe ronger ?
14.
212 CONCORDANCE SYNONYMIQUE FAMILLE DES CAPPARIDÉES. RESEDA LUTEOLA (Täinn.) Class. 12, Dodécand.
monogyn. Srpoÿ0iov ; T'heoph. VI, 7; Diosc. I, 193. Lutum, Nirg. = Herba lanaria et Radicula, Plin. XXIV, 1x1 et 18. FAMILLE DES ÉRABLES. ACER CAMPESTRE ( Linn.) Class. 23, Polygam. monoœc. Spévdauvoc, Theoph. II, 1 1 Acer, Virg.; Plin. XVI, 15. FAMILLE DES ORANGERS.
CITRUS MEDICA et C. AURANTIUM (Linn.) Class. 18, Polyadelph. icosandr.
Les Anciens confondaient l'orange et le citron. L'arbre, . nommé Kirpiz, Mnhéz pndxn, etc., est principalement indiqué, chez eux, par le nom de son fruit.
Mnéa ypicex, Hes. Theoqg. 216, 335. — Mio pndtzov % nepourov, Theoph. LV: 4. — Mrdizov Uñhoy, ALTPOpAÀOY ou 2E0pounhoy : Diosc. 1: 166.— Écreoiduv pähov, Athen. ILE, 23. — du Scholiaste de Nicandre. = Kiroov, Eustath. comm. in Hom.
Malum aureum Hesperidum, Varr. I, 1; Citrus, id. HE, 2, etc.; Pallad. Mart. 10. — Malum Hesperidum, Virg. — Malum medicum, citreum, Plin. XV, 14. — Malum citreum persicum, Macrob. Saturn. IT, 15.
Narancio, narangio, arancio , aranqio, melarancio (uñhoy vepävr- gro ) des Italiens : cedro, cedrangolo, etc.
Orange (qui du temps de Rob. Estienne, s’écrivait AURANGE), citron, cédrat, etc.
12
NepavTeL0y À pndtz0v pHdov
FAMILLE DES VIGNES. VITIS VINIFERA (Linn.) var. &. Class. 5, Pentandrie monogyn. Vitis sylvestris Labrusca, Tournef. Instit. 613.
Âypräprelos , Theoph. IX, 22; Diasc. IV, 183, et V, 2 : il en nomme la fleur oiv2y0n.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 213
Labrusca, Virg.; Col. VIIL, 5; Plin. XXII, r VINIFERA (Linn.) Class. 5, Pentand. monogyn.
Aurehoc, Hom. Odyss.1, 110, 133; 9, 245; Theoph. IF, 4, etc. — Âprehoc ovégopos, Diose. (1) V, 1; Gal. de alim. Facult. I1; Athen. Deipnos. I, 6. L
Vitis, Cat. VIII, 1, etc.; Col. LIT, EV, V; Plin. XIV, r et suiv.
Le raisin, férpw, oragdln, Hesiod. Oper. et Dies, 611; Scut. Herc. 294; Athen. XIV, 68. — Uva, Virg.; Nemesian. Ecl. TIT. La variété que Virgile nomme bumastus est le Boiuzoros des Grecs. — Bumamma, Varr. de Re rust. IT, 5; Macrob. Saturn. IT, 16. — Bumastus, Plin. XEV, 5.
FAMILLE DES MALVACÉES.
MAL, V ÆSPEGIEs (Linn.) a. 08 16,Monadelph:polyand.
Makéyn, Hom. Batrachom. 160; Hesiod. Opera et Dies, 41; Aristoph. ir Plut.; Athen. Deipnos. IT, 52.— Mokiyn, Antiph. apud Athen. IT, 52.
Malache, Col. de Re rust. X, 247. — Malva, Plin. XX, dr: Pall. Febr. 24; Oct. 1r.
GOSSIPIUM ARBOREUM (Linn.) Class. 16, Mona- delphie polyand.
VV3, Paral. XV, 23. C'est de là que vient byssus.
Aéydpoy éouogépoy , Theoph. [V, 9.
Nemus canens molli lana, Vire. = Xylon et Gossipium, Plin. XIX, r
ALTHÆA OFFICINALIS (Linn.) Class. 16, Monadel- phie polyand.
À)Ozix, Theoph. IX, 19. = i6iczos, Diosc. LE, 163. — Éiszos et À)ÿziz Gal. de Fac. simpl. VT, 5. = I6ioz0» , Suid.
Hibiscus, Virg.; Plin. XX, 4.— Jbischa Mismalva, C. magn. Capitul.
(1) Dioscoride qualifie la vigne d’oivigopes, pour la distinger de la vigne blanche, de la vigne noire et ue la vigne sauvage : apurénos AEUXŸ, dJ'TENOG péhavæ, durenoc dypia ( Bryonig, Labs: et VW. Labrusca ).
Chardin et Tournefort nous apprennent que Ja vigne croit sans culture en Arménie et en Géorgie.
$
214 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES TILIACÉES.
TILIA EUROPÆA (Linn.) Class. 13,Polyand.monogyn. &üupz, Theoph. [, 8. = dMupéz, Diosc. Z, in pref. Tilia, Virg.; Col. IX, 4; Phin. XXIV, 8. FAMILLE DES CISTES. VIOLA ODORATA (Linn.) Class. 19, Syngén. polys. lo, Hom. Odyss. E, 70; Theoph. VI, 6; Diose. IV, 122. Viola nigra, etc. Virg. — Viola, Col. de Re rust. X, 102; id. de Arb. 30; Plin. XXI, 5; Pall. Januar., 37. FAMILLE DES RUTACÉES. TRIBULUS TERRESTRIS (Linn.) Class. 19, Décand. monogyn. Tpi8okoc, Theoph. IV, 11; Diosc. IV, 15. Tribulus, Plin. XXI, 15, et XXIT, 10. RUTA GRAVEOLENS (Linn.) Class. 19, Décand. mo- nogyn.
Téyzvov, Diosc. ILE, 52 et 53; Plut. Sympos. 3. — Pur de Ni- cand. Zlexiph. 306.
Ruta, Col. XE, 3; Plin. XIX, 7; XX, 13; Pall. Mart. 9.
FAMILLE DES CARYOPHYLLÉES.
LINUM USITATISSIMUM (Linn.) Class. 5, Pentand. pentagyn.
nnw2, Exod. XVI, 3x.
Aivoy, Hom. {liad. E, 487; Theoph. IV, ete.; Thucyd. IV, 26.
Linum, Col. If, 10; Pall. Feb. 22, etc.
FAMILLE DES MYRTES. MYRTUS COMMUNIS (Linn.) Class. 12, Icosand.
monogyn.
Moggion, Mupoia, Méproc, Pherecr. apud Athen. VI, Plat. de Rep. IF; Theoph. 1, 5; Diosc. I, 155; Plut. Polit. IT, 3r0; Gal. de Fac simpl. med. VIT, 12.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 219
Myrtus, Cat. 133; Col. XII, 38. Mirsyn des Arabes.
FAMILLE DES ROSACÉES. *
MALUS COMMUNIS (Linn.) Class. 12, Icos. mono.
Myéz, Homer. Odyss. H, 115; Hesiod. Oper. et Dies, 145; Pausan® in Attic.
Malus, Virg.; Colum. de Re rust. XIT, 44; Plin. XII, 2, et XV, 14.
Le fruit, vo de Pollux et de C. Bass. Geopon. X; Athen. , Deipnos. IT, 20.= Malum, Virg.
PYRUS COMMUNIS (Lainn.) Class. 12, Icosand. mo- nogyn. y
Âruoc des Grecs. Diosc., Eustath., etc.
Pyrus, Varr. I, 40, etc.; Colum. de Re rust. V, 10; id. der Arb. 24.
Le fruit, ërtv, Athen. XIV, 63; Suidas.
Pyrum, Virg., Col. etc. CYDONIA (Lainn.)Class. 12, Icosand. monogyn.
nn; Cant. Cantic. IX, 3; V,7 ets. Kvdwvioy who des Grecs. Athen. Deipnos. IIT, 21. Malum canum, Vixg. — Malum cotoneum, Col. V, 10; Phin.
XXIIL, 6.
v.
SYLVESTRIS. (Duham.) Syst. sex. class. 12, Icosand. monogyn.
Oyvr et Oyyvn, Hom. Odyss. H, 120. — Àypx; Diosc. I, 168. — Âruoc dyoix, Eustath. comm. in Hom.
CYDONIA, Voyez PYRUs.
SORBUS DOMESTICA (Linn.) Class. 12, fcosand. monogyn.
On, Theoph. IT, 12. D’autres l’appellent Oüx, Oz, On.
Sorbus, Cat. de Re rust. ce. 7: Plin. XV, 21.
Le fruit, o5o de Diosc. L, 173; ailleurs Co.
En latin, sorbum, Vire; Col. V, 10; Pall. Januar. 15.
4 1 Li 216 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
ROSA CENTIFOLIA (Linn.) Class. 12, Icosand. mo-
nogyn. Pédov, Anacr. Od. 43. — Bpédoy des Éoliens, etc. Rosa des Latins. Apul. Met. XI; Aus. Zdyll. XIF.
PUNICEA (Ræss.) Syst. sex. class. 12, Icosand.
monogyn. .
Voyez Rosa centifolia pour la synonymie.
FRAGARIA VESCA (Linn.) Class. 12, Icosand. polygyn.
Le fruit, oz), Myreps. — Képzpov, Planud. trad. d'Ovide.
Fragum, Virg.; Plin. XV, 23; Apul. Met.
RUBUS FRUTICOSUS (Linn.) Class. 12, Icosandrie monopyn.
Béros, Hom. Odyss. ©, 229; Diosc. IV, 37; Plut. xept roluguhixe.
Rubus, Virg.; Pall. Januar. 34, etc.
Le fruit, £érivoy, Gal. de alim. Facult. IT, 13. — Môpoy Baro- ds, Athen. IL. — Morum sanquineum, Virg.
44 L : *
CERASUS VULGARIS (Mill.) Système sex. class. 12, Icosand. monogyn.
Kepäcoc, Theoph. IT, XIII; Athen. XXI.
Cerasus, Virg.; Plin. XV, 25; Pall. Oct. 12.
Le fruit, zsotcuov, Diosc. I, 137; Athen. Deipnosoph. IT, 35; C. Bass. Geopon.— Cerasum, Pall. Oct. 12.
PRUNUS DOMESTICA (Linn.) Class. F2, Icosand. monogyn.
Tpoëvn, Theoph. I, 18; IX, 1.— Kozouméz, Diosc.[, 174. — Gal. de simpl. Fac. VIT, 35.— foi de quelques auteurs.
Prunus, Virg.; Col. XIT, 10, etc.; Pall. Feb. 25, etc.
Le fruit se nomme en grec #zxiunko" en latin, pyrum, Virg.
———— INSITITIA (Linn.) Class. 12, Icosand.monog.
Àypurorzvuméz, Theoph. IX, 1; Diosc. [, 138. Spinus, Virg.; Pall. Feb. 25.
"4
* DE LA FLORE DE VIRGILE. 217
FAMILLE DES LÉGUMINEUSES. ACACIA VERA ( Wild.) Syst. sex. class. 17 , Diadelph.
décand.
D Chop. IV, % — Âxuriz, Aza0x dovbien, Diosc. [ & s 1
Acanthus semper frondens, Virg. — Spina ægyptiaca, Plin. XXIV, 128
SPARTIUM JUNCEUM (Linn.) Class. 17, Diadelph. décand. "
Zrégrov, Hom. Jliad. 8, 582; Thucyd.; Aët. L. — Xrépru, Dioscor. IV, 158. — >räpros, Paul. Æpoin. V. Genista (1) ou Genesta, Col. IV, 31; 1X, 29; Plin. XIX, 2. LUPINUS SATIVUS (Linn.) Class. 17, Diadelph. dé- cand. Oéuoc, Theoph. VIIT, 7; Diosc. Il, 32; Athen. Derpnos. IT, 49. —= Avrmiguy de Suidas. Lupinus, Virg.; Col. If, 19, etc.; Plin. XVII, 14. MELILOTUS CÆRULEA (Linn. ) Class. 17, Diatel- phie décand. Awrôç &yproc, Ai6vov, Diosc. IV, 112. Lotus apibus grata, Vixg. à OFFICINALIS ( Linn.) Class. 17, Dia- delph. décand. , Aotûs fuspos rusoc, Diosc. IV, 111. Lotus pratensis. — Kadhb des Arabes? MEDICAGO ARBOREA (Linn.) Class. 17, Diadelph. décand. Kiriços, Theocr. Zdyll. F, 128; Diosc. IV, 113. = Kériaoc dpvé- gvhos, Hesych. Lexicon. Cytisus, Virg.; Col. V, 12; VIE, 6, etc.; Plin. XIIL, 24. SATIVA (Linn.) Class. 17, Diadelph.dé-
cand.
(1) Il n’est pas démontré que le 274or0c des Grecs soit la genista des Latins.
Li
218 CONCORDANCE SYNONYMIQUE | Mndexn Born, Arist. de Anim. VIII; Diosc. D; 1797.
Medica, Varr. 1, 42; Col. IE, 11; Plin. XVII, r6.
PHASEOLUS VULGARIS (Linn.) Class. 17, is phie décand.
Aôkeyoy, Theoph. VIIE, 3— œasioos, Diosc. IL, 130.— Dario, Athen. Deipnos. IT, 46.
Faselus, Virg.; Col. XI, 2. — Faseolus, Carol. magn. Ca- pit. 70.
. VICIA FABA (Linn.) Class. 17, Diadelph. décand.
Küauoc, Plut. Polit. 2; Eustath. èn Hom.
Faba, Cat. 35; Varr. I, 44; Col. IL, 10; Plin. XVII, 7 et 12. — Fabulum ? A. Gell.
SATIVA (Linn.) Class. 17, Diadelph. décand. Âçax#, Theoph. VIII, 8; Diosc. IL, 178. — Agen et Brio,
Gal. de alim. Facult. lib. 1, cap. penult. — Âoëzov chez les At- tiques.
Vicia de Virg. et des agronomes latins. — Aphaca, Plin, XXI, 17. ‘4 ERVUM LENS (Linn.) Class. 17, Diadelph..décand.
$éxoc et &zx%, Theoph. VIL, 3; Diosc. IT, 129; Athen. no nos LPS T.
Lens, Cat. 35; Virg.; Col. IF, 10; Plin. XVIIT, 7. FABA. Voyez VicrA.
FAMILLE DES TÉRÉBINTHES.
AMYRIS OPOBALSAMUM RE ) Class. 8, Octand. Honogyn. Bäoauoy , Theoph. IX, 6; Strab. Geogr. XVT, 1073; Diosc. 1,18; Gal. de Antidot. I, et de simpl. Facult. VIT, 2. Balsamum, Col. X, 301; Plin. XIE, 25; Justin. XXXVI; Solin. Polyhist. 35.Ila, chez ne rers auteurs, 1 noms des provinces qui le fournissent; ainsi on LL baume de Judée, d'É- gypte, etc.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 219 TEREBINTHUS VULGARIS (Clus.), PISTACIA TÈRE- BINTHUS (Linn.) Class. 22, Diæc. pentand. Tepéuvdoc et Téopev0oc, Theoph. Hist. pl. IT, 15; Diosc. I, 95. Terebinthus des auteurs latins. Termentin aghädgi des Turcs.
Le fruit porte les mêmes noms, mais on le nomme pourtant plus souvent réppv0os.
JUGLANS REGIA (Linn.) Class. 20, Monæc. polyand.
Kaæpua, Theoph. IT 4 5. — Kapôc Baoihuzr , Diosc. | À I 78; Diocl. apud Athenœum, IT, 42.
Juglans, Varr. 1, 16; Colum. V, 10; Plin. XV, 22. = Nux, Virg.; Ovid.
FAMILLE DES NERPRUNS.
RHAMNUS LOTUS (Linn.) Class. 5, Pentandrie mo- nogyn.
D°N737 des Hébreux, suivant O. Celsius.
Awrogéyoy déve , Hom. Odyss. 1, 84, 91; Herod. IV, 177; Theoph. IV, 4; Polyb. apud Athen. Derpnos. XI, 65.
Lotophagorum arbor des Latins. — Lotos impia, Virg. —
Lotos, Lotos africana, Plin. XII, 17. — Mella ? Xsid. Hisp. Arâk des Arabes.
PALIURUS (Linn.) Class. 5, Pentand. mo-
nogyn. vin, Proverb. XXIV, 31. #4 Haioupoc, Theoph. IIE, 17; Diosc. E, 121. Paliurus, Virg.; Col. VII, 9, 6; XI, 5, 4; Plin. XXIV, 15. SPINA CHRISTI (Linn.) Class. 5, Pentand.
monogyn. Awrôs rahiovpos , Theoph. IV, 4. = Noioupos, Athen. Deipnos. XIV, 62.
Lotus paliurus. — Paliurus cyrenaïcus, Pliv. XIIT, 19. Sidr des Arabes?
220 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES EUPHORBES. ” BUXUS (1) SEMPER VIRENS (Linn.) Class. 20, Monæc.
tétrand. " MUNN, Isaïe, XLT, 19. Héoç, Theoph. LE, 15. Buxus, Virg; Plin. XVI, 16, 30.
FAMILLE DES CUCURBITACÉES.
CUCUMIS SATIVUS (Linn.) Class. 21, Monæc.syngén.
Zixvos où ixus fuepos, Theoph. VII, 4; Diosc. IT, 163; Athen. IL, 4. |
Cucumis, Virg. Col. X, 234, 380; XI, 3; Pall. Mart. 9; etc.
CUCURBITA PEPO (Linn.) Class. 21, Monœc.syngén.
Kohoxwvic, Hippocr.; Arist. Problem. XX, 14; Theoph. — KokGzuy0z, Diosc. IE, 162 ; IV, 178 (2). — Kohoxivrn, Epicharm. apud Athen. — Kokox0n Theoph. VIT, 4; Athen. Deipnos. FT558 | '
Cucurbita, Virg. — Colocynthis, Plin. XX, 3.
FAMILLE DES URTICÉES. MORUS NIGRA (Linn.) Class. 21, Monæc. tétrandr.
Mopéa et Evxxuvéx, Dioscor. I, 180.
Morus, Col. V, 10; X, 402; Pall. Zns. 127.
Le fruit cuxéuvo et uépoy, Athen. Deipnos. IT, 38. Dans quel- ques auteurs, popoy.
En latin, morum; morum cruentum, Virg.
FAMILLE DES AMENTACÉES. ULMUS CAMPESTRIS (Linn.) Class. 5, Pent. digyn.
(1) Pline dit, peut-être d’après notre poëte, que le buis abondait sur les monts Cytores et Bérécynthe.
Poinsinet de Sivry assure que le mot guis, que nos pères écrivaient souys, vient du celtique bou, bois, et ys, fer, bois de fer. Pline dit, livre cité, in igni quoque duritia, quæ ferro.
(2) La xonouvble de Dioscoride est une zvouty8a sauvage. ( Cucumis prophe- tarum ?)
DE LA FLORE DE VIRGILE. 221
Uce)z, Hom. {liad. &, 350 et ailleurs; Hes. Oper. et Dies, 413%; Theoph. IE, 14; Diosc. I, rrr.
Ulmus, Cat. 28, etc.; Col. V,6; id. de Arb. 16; Plin. XVI, 17; Claudian. Epithal. N°2
CELTIS AUSTRALIS (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Aorûc, Diosc. 1, 134; Gal. de Facult. simpl. VIT, 11; Serap.
Lotus italica, Plin. Hist. nat. XIIT, 17.— Lotus sive faba græca ? Plin. XVI, 31.
Perlaro des Italiens.
SALIX. (Linn.) Le genre Saule. Class. 22, Diœc. diand.
iréx, Hom. /liad. +, 350; iréx dhsaixapra, Odyss.K,510; Theoph+ Has Diosc. E, 115.
Salix des poëtes et des agronomes latins.
POPBULUS ALBA (Linn.) Class. 22, Diæc. octandr.
Aczn, Theoph. IE, 14; Diosc. I, 109.
Populus candida, Virg. — alba, Horat. Carm. IT, 3; Plin. XXIV, 8.
NIGRA (Linn.) Class. 22, Diæc. octandr.
Âzpois, Hom. Iliad. N, 389; 1, 482; Hesiod. Scut. Herc. 377; Theoph. II, 14; Diosc. I, 113.
Populus, Virg.?
ALNUS VIRIDIS. (Decand.) Syst. sex. class. 22, Diœc. octandr.
K#0pz, et K\#9pn en ionien; Hom. in Odyss.E, 64. —Kh#äpoe, Theoph. IIL, 14. ”
Alnus des Latins.
BETULA. Voyez ALNUS.
PLATANUS ORIENTALIS (Linn.) Class. 21, Monæc. polyand.
Hardvioros, Hom. Zliad. B, 310; Theoc, XVIII, 44. = Maire voç, Theoph. IE, 7, etc.; Diosc. I, 107.
Platanus, Varr. E, 7; Plin. XXIV, 8; Claud. Hymen. Honor. ; Pall. de Ins. 87.
292 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAGUS SYLVATICA (Linn.) Class. 21, MonϾc. po- lyand. +
Ofba, Theoph. LIT, 10.— dry&, Diosc. 1, 144.
Fagus, Virg.; Plin. XVI, 6; Pall. Novemb. 15.
QUERCUS. (Linn.) Class. 21, Monæc. polyandr.
Apÿs (1) d'Homère, d'Hésiode, d’Aristophane, etc.
Quercus Lucret.; Virg.; Colum. de Arb. 17, 3; Pall. Nov. 16.
ESCULUS (Linn.) Class. 21, Monæc. po-
Iyand.
7178, Isaïe, XLIV, 6.
dnyos, Hom. Jliad. 1, 767, et E, 693, et ailleurs; Theoph. IT, 9. — Le fruit se nomme aussi ynyic.
Esculus, Virg.; Plin. XXVI, 27; Pall. Nov. 15.
ILEX (Linn.) Class. 21, Monæc. polyand.
"990, Isaïe, XLIV, 14.
Ipivos, Hesiod. Oper. et Dies, 436; Theoph. Ur, 16; Diosc. IV, 143; Hesych.
Ilex, Virg.; Lucan., Phars. LIT. — Ilex minor ? Col. IX, 2.
En AAA l'article des chênes, nous ferons observer que le mot grec fée, et le mot latin glans, ne se rapportent pas toujours aux fruits des arbres du genre Quercus.
Bäaot, en grec, les fruits sauvages :
dpivou PEN le ete tie des chênes. TOLVLIŒU. ele 4e le des chênes verds. Bäavor ] pnyob.. . . . . . . . des hêtres. , fruits | oapdiavai. . . . . . . des châtaigniers. IN ANTON NET PEER US des noyers. YOLYIZ0G HOTTES ETS du dattier.
CASTANEA VULGARIS. (Decand.) Syst. sex. En ST: Monæc. polyand.
nn, Isaïe, XLI, 10. Kapôa xa6Tavaixn des Grecs.
(x) Apèe, comme robur, paraît avoir été un terme générique, applicable à tous les arbres, même à la vigne, qu’un ancien poëte appelle dès oivoxiræv.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 223 Éesont. Nirg.; Gol. IV; 33 V;10#149Plné XV, 23; Pall. M25; Nov. 7, etc.
“ Le fruits HATTAVAÏROY AAPUOY ; Theoph. IT, 10. — Morov, Auoc Ba- Xavoc, 5 probe capduavh Géhavoe, Diosc. I, m6. — Arwpoy | xépvov, Me. — Aporoy, Athen. IT, 37. — Evboixoy #d500v et xx0Tu- vo, Mnesith. apud Athen. IT, à —= Zapdirat Bélavor, Diphil. apud Athen. I, 37.
Castanea M Virg. ‘
CORYLUS AVELLANA (Linn.) Class. 21, MonϾc. po- lyand.
Kapia rovrxn des Grecs.
Corylus, Virg.
Le fruit, xépvoy rovruxôv, npaxleuwrtr0v OÙ denrov, Dioscor. I, 1 70: Athen. Deipnos. IT, 42.
Nuces avellanæ, Cat. 8; Plin. XXIIT, 8, etc.
FAMILLE DES CONIFÈRES.
TAXUS BACCATA (Linn. ) Class. 22, Monœc. mo- nadelph.
Zuilos, Theoph. TT, 4; Nicand.; Plut. Sympos. 3. — 3uilaë et @iuzloc, Diosc. IV, 80. —= Tééoc, Gal.
Taxus, Virg. Lucan. Phars. IIT; Plin. XXIV, 13.
JUNIPERUS COMMUNIS (Linn.) Class. 22, Moncc. monadelph.
Apreuboc , Theoph. IT, 4; Diosc. I, 103.
Juniperus, Virg.
LYCIA (Linn.) Class. 22, Monœc. mo-
nadelph.
Ai6avos, Theoph. IX, 4; Diosc.T, 8r.
Thurea virga, Nirg. = Thurea, Col. II, 8.— Arbor thuri- fera, Plin. XIE, 14.
L’encens (1) porte en grec le même nom que l'arbre qui le produit.
(1) Il a été qualifié d’arabique et d'indien, suivant qu'il paraissait venir
224 CONCORDANCE SYNONYMIQUE En latin il se nomme thus, Virp.
SABINA (Linn.) Class. 22, Monœc. mo-
nadelph.
Bgd0v, Bpéfueÿ Bépaîpoy, Diosc. 1, 104; Apul., in libro de Nonun. et V’irtut. herb. — Quelques auteurs grecs la nomment BépzMp0v.
Sabina et Savina des Latins. Cat. 70; Virg.; Plin. XXIV, 11. —— Savina, C. magn. Capitul. n
CUPRESSUS SEMPERVIRENS (Linn.) Class. 20, Mo- nœc. monadelph.
Kvräpiscoc, Hom. Odyss.E, 64; Theoph. IV,6; Diosc. f, 102.
Cupressus, Cat. 28; Plin. XVI, 33; Veg. I, 26.
PINUS CEDRUS (Linn.) Class. 20, Monæc.monadelph.
398, Paralip. IT, 18.
Ké0pos (1), Theoph. V, 8; Diosc. F, 105.
Cedrus, Virg.; Col. IX, 4; Plin. XIIT, 5; Pall. Nov. 15.
——— MARITIMA. (Decand.) Syst. sex. class. 20, Mo- nœc. monadelph.
Teixn, Hesiod. Scut. Herc. 377. — Hein éypia, spec. dicta re- pxkix, Theoph. IT, ro : sous le simple nom de Her éypiz on peut entendre plusieurs espèces de Pinus des botanistes mo- dernes.
Picea, Virg.; Plin. XVE, 10, etc. etc.
MUGHO (Linn.) Class. 20, Monœc. monadelph. Tæda (2) de Pline, XVI, 10. PICEA (Linn.) Class. 20, Monæc. monadelph.
de l’une ou l'autre de ces contrées; il était aussi désigné par les épithètes d'érouos, dpœpirns et 6poGiac, suivant la grosseur ou la forme de ses larmes.
(1) On donnait aussi le nom de xédpos et de cedrus à diverses espèces de Juniperus, et notamment au Juniperus Lycia; # serait possible que ce fût de cette espèce dont il est question dans ce vers :
Disce et odoratam stabulis adscendere cedrum. GEorc. III, 414.
(2) Les Grecs (Théophr. et Dioscor.) ne connaissaient la tæda que comme une maladie des pins qui, accumulant la résine dans certaines parties, les rendait propres à servir de torches. Voyez notre article Tæpa.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 225
Elérn, Hom. /liad. =, 287; Hesiod. Oper. et Dies, 509; Scut. Herc. 188; Theoph. HI, 10.— Édérn épeuvès, id. IL, 4.
Abies, Nirg.; Plin. XVI, 10. — Abies gallica, Pall. Nov. 15. PINEA (Linn.) Class. 20, Monæc. monadelph.
Teÿxn %ucooc , Theoph. LIT, 10; Arist. de Anim. V, 19 , etc. — Iléruc, Theocr. Idyll. ET,
Les Grecs nommaient le fruit otpobilos, Gal. de aliment. Facult. IT, etc. — Nurbivor épvov, Diocl. Caryst. apud Athen. Deipnos. IT, 49. —=Kévos, Athen. ibid. etc.
Pinus uberrima, Vixg. = Pinus, Plin. XVI, ro.
SYLVESTRIS (Linn.) Class. 20, Monœc. mo-
nadelph.
Hérus &ypiæ , Theoph. IIF, 10. — Tir et Nirre, Plut. Sympos. F, Probl. 3.
Pinaster. Cat. 48 ; Col. V, 10, 14; Plin. XVI, 10; Pall. Feb. 25.
ABIES. Voyez PINUS PICEA.
15
LISTE DES AUTEURS CITÉS.
INDIQUANT
LES ÉDITIONS DE LEURS OUVRAGES
DONT ON S'EST SERVI, ,
AVEC LE RENVOI AUX PAGES DE CETTE FLORE
OÙ ILS SE TROUVENT MENTIONNÉS.
À B0oLLATIPHI Historiæ Ægypti compendium. Oxontü, 1800, in-4°. Pages 25, 82, 94.
Agou Hanir Ep-Daynouri, apud Casiri, biblioth. Escur. P. 86.
Æcineræ ( Pauli) opera medica. Venetiis, 1528, in-fol. P. 95.
Aer Operis medici libri XVI. Venetis, 1534, in-fol. P. 65.
Acaraocces apud Athenœum, Deipnos. lib. XV. Voyez ATHENÆUS. P. 125.
Azsenti (Pauli Martini) Porta linguæ sanctæ. Budinæ, 1704, in-4°. P. 6o.
Azrrons Flora pedemontana. Taurini, 1785, in-8°. P. 42, 148.
Azrrus (Prosper), de Plantis Ægypti. Venetiis, 1592, in-4°. P. 91, 93.
Amoureux. Sur le Cytise des Anciens. P. 46.
Amvor (Jacques). Les OEuvres de Plutarque (traduction). Paris, 1783 à 1787, in-80. P. 197.
AnacreonricA, græce (edent. Rothe). Oxonii, 1809, in-8°. P. 174.
AnGuiLLarE (Luigi) Semplice. Vinegia, 1561, in-8°. P. 40,65, 154.
AnripaaAnes apud Athenœum. P. 11, 52.
Apucert (Lucu)opera (edent.J. Florido). Paris, 1685, in-{°. P. 158.
Arisrænert Epistolæ (edit. Abresch). Zwollæ, 1749, in-8°. P. 45.
Arisropnanis Comedie (edid. Kusterus). Amstelodami, 1710, in-fol. P, 199.
LISTE DES AUTEURS CITÉS. 227
ARISTOTELES, de Animalibus. Parisiis, 1619, in-fol. P. 204, 220. Aruenæt NaucrarTirÆ Deipnosophistarum libri XV (edit. J. Schwei-
ghauser). Argentorati, 1804, in-8. P, 83, 91, 93, 158, etc. AviceNNæ opera. Romæ, 1593, in-fol. P.25, 86, 94.
Banraonr. Voyage en Grèce. P. 133.
Bauminr (Caspar.) TivzË theatri botanici. Basileæ, 1671, i in- je. P. 14, 16,45, 28, 33, 51,63, 124, 144, 164.
Bauinr (Joann.) Uritesale plantarum historia. Eberodun. 1650, in-fol. P. 17.
Becant ( Goropii) opera omnia. Antuerpiæ, 1580, in fol, P. 103.
Beckmanni (Jos.) de Historia naturæ Veterum libellus. Petropoli, 1766, in-12. P. 150, 151.
BéLox (Pierre). Les Observations de plusieurs singularités, trou- vées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie. Paris, 1554, in-4°. P. 54, 94. '
Bocrarri (Samuelis) Hierozoicon. 1675, in-fol. P. 17.
Bopxr 4 Srarez (J.) Commentarii in historiam plantarum Theo- phrasti. Amstelodami, 1644, in-fol. P. 15, 18,75,77,84, 89, 06, 102, 125, 128, 185, 152,158, 195.
Bruce’s (James) Travels to discover the source of the Nile. Edim- burgh, 1790, in-4°. P. 82, 114.
Bruckmann (Francois-Ernest). Traité de la Truffe. Helmstadt, 1720, in-80. P. 82.
Buzcer (J.-B.). Mémoires sur la langue celtique. Besancon, 1754 in-fol. P. 18, 133.
CzæsaLPiNus ( Andræas), de Plantis. Florentiæ, 1583, in-4°. P. 16, 153.
Czæsaris (Ca Julii), de Bello gallico libri VI. Curante Lemaire. Paris, 1819, in-80. P. 159.
Carrimacat Hymni (édit. Dacier). Paris, 1675, in-4°. P. 190.
Casror, apud Plinium, lib. XIX, cap.8. P. 146.
Caro (Marcus Porcius), de Re rustica. Lipsiæ, 1735, in-4°. P. 140, etc,
Carrou. Traduction de Virgile, en prose poétique avec des notes. Paris, 1729, in-12. P. 19.
Caruzzus, Tisurius, PRoPERTIUS, ex recens. J. G. Gravii, c. n. var. Trajecti ad Rhen. 1680, in-8. P, 26.
CavaniLzes ( Ant. Jos.) Monadeehies classis dissertationes. Matrit, 1790, in-{0. P. 66.
Cersn (Olai) Hierobotanicon. Upsaliæ, 1745, in-8°. P. 82, 134,
15.
2230 LISTE
Cnarpin (Jean). Voyages en Perse, etc. Amsterdam, 1711, in-12. P. 68.
Ciceronis (Marc. Tull.) opera omnia. Paris, 1817, in-8°. P. 107, 148.
CLusu rariorum plantarum Historia. Anvers, 1601, in-fol. P. 94.
CoLumELLÆ ( Lucii Junii Moderati ) de Re rustica libri XII (edit. Gesneri). Lipsiæ, 1735, in-4°. P. 46, 50, 80, 89, 94, 107, 120, 124, 129, 134, 135, 130, 150, 164 .etc.
Comezyni (Carol) Hortus Amelstodami. Amelstodami, 1697, in-fol. P:105:
ConsranTini (Rob.) Commentari in historiam plantarum Theophrasti. Amelstodami, 1644, in-fol. P. 85, 87.
Corn (Euricü) Botanologicon. Coloniæ, 1534. P. 16.
Cranrz (H. Jos. Nepom.). Institutiones rei herbariæ. 1766, in-8°. P. 64.
Darécnamr. Histoire générale des plantes. Lyon, 1653, in-fol. P.65, 95, 4535:
D’Aviry. Description de l'Afrique. Paris, 1750, in-8°, P. 84.
Decanpozee et Enconrre. Mémoire sur l’aconit des Anciens. An- nales chimiques de Montpellier, 2e série, vol. IL. P. 215.
Deue. Flore ægyptiacæ illustratio. Dans le grand ouvrage d’É- gypte. P. 117.
Demosrenis opera. Francofurti, 1604, in-fol. P. 202.
Desronraines. Histoire des arbres et arbrisseaux. Paris, 1809, in-8°. Piuoÿ'etc.
Dictionnaire des Sciences médicales, volumes 37 et {7. Paris, 1812 à 1822, in-8°. P. 65, 161.
Dictionnaire universel de Trévoux. Paris, 1732, in-fol. P. 35.
Dictionnaire des Sciences naturelles (édit. Levrault), tom. 20. P. 107.
Dioczes apud Athenœum, lib. IT, cap. 49. P. 210.
Dronysius PERIEGETES, de Situ orbis. Saumur, 1676, in-80. P, 131.
Droscorinis ( Pedaciü) Anazarbæi, de Materia medica, libri VIT. Lugduni, 1598 (curante Saraceno). P. 17, 21,24, 25, 29, 33,36, 38, 40, 50, 54, 62, 64, 65, 72, 76, 77, 78, 88, 93, 95,06, 108, 112, 113, 114, 125, 128, 134, a4r, 147, 150, 154, 168, etc.
Dipayicus apud Athen. lib. IT, cap. 43. P. 2923.
Doponzi (Recuberti) Stirpium historiæ Pemptades sex. Antuerpiæ, 1563. P. ror.
Durauez (Henri-Louis). Traité des arbres et arbustes. Paris, 1755, in-4°. P. 50. |
DES AUTEURS CITÉS. 229 Duriner DE Noroy (Antoine). L'Histoire du monde de Pline. Paris, 1608, in-fol. P. 87. Dureau DE LA Marre. Mémoire sur les Frênes connus des Anciens; Annales du Muséum, T. IV. Paris, 1804. P. 58.
EBx Azwam apud Casiri ( Bibliotheca arabica-hispanica). Madriti} 1760, in-fol. P. 86. |
Exconrre et DEcanpozze. Mémoire sur l’Aconit des Anciens, dans les Annales cliniques de Montpellier, 2e série, vol. IL P. 211.
Eusrarar, archiep. Thessalon., Commentar. in Homeri Iliadem et Odysseam. Romæ, 1542 à 1550, in-fol. P. 83.
Favorinus, cité par Pline, lib. XXIV, cap. 9. P. 112.
Fée (A.-L.-A.). Éloge de Pline le naturaliste, avec un catalogue des plantes d'Homère. Paris, 1822, in-8°. P. 130.
ForskanL. Flora ægyptiaco-arabica (edit. Niébuhr). 1775, in-4°. 1-70; 00, 17.
Fucasu ( Leonharti) de Historia stirpium, etc. Basileæ, 1542, in-fol.
PB. 145:
GÆRTNER (J.) De fructibus et seminibus plantarum. Stutgardiæ , 1788, in-4°. P. 16.
GALEN: opera omnia. Parisiis, 1679, in-fol. P. 25, 76, 91, 95, #34, 172 etc. etc.
Gazzesto. Traité du Citrus. Paris, 1811, in-8°. P. 103.
Garcin DE Tassy. Les Oiseaux et les Fleurs. Paris, 1822, in-8°.. P. 117.
Garnix Duuesnir. Synonymes latins. Paris, 1788, in-8°. P. 140.
Gezzn (Auli) opera (edit. Proust). Paristis, 1680, in-4°. P. 218.
Genesis, hebraïce. Florentiæ, 1954, in-4°. P, 165.
Geoponicorum sive de Re rustica, lib. XX, gr. lat. (edit. Needham ). Cantab. 1504, in-80. P. 97.
GeEsneri (Conradi) Historia Plantarum. Parisis, 1541 ,in-fol. P. 16.
Gozu (Jacobi) Lexicon arabico-latinum. Lugduni-Batavorum, 1653 ; in-fol. P. 17, 25, 35, 68, 93.
Gouan. Flora Monspeliaca. Lugduni, 17965. P. 129.
GUERRIER DE Dumasr (A. P.F.). La Maconnerie, poëme, avec des notes. Paris, 1820, in 8°. P. 119, 179. |
Harrer (4lberti van) Historia stirpium indigenarum Helvetie. Berne, 1768, in-fol. P. 65.
330 | LISTE
Harouint (Johannis) Interpretatio et Notæ in Historiam naturalenr C. Plinii, ad usum Delphini. Parisiis, 1723, in-fol. P. 20.
Hassezquirznr ( Frederici) Iter Palestinum (edidit C. Linnœus ). Stockholmiæ, 1557, in-8°. P. 86:
Heropori Historiarum libri IX (edit. Reizü). Oxonii, 1808, in-8o, 48, 83, 91; 92.
Hesiopr (Ascræi) opera (edit. Gævii). Amstelodami, 1767. P. 195, etc.
Hesycnir Dictionarium. Venetiis, 1514, in-fol. P. 25.
HippocrarTis opera omnia. Venetiis, 1526, in-fol. P. 47, etc. Houeri Ilias et Odyssæa ; accedunt Batrochomyomachia, Hymni, etc. (edit. Barnes). Cantabrigiæ, 1711. P. 54, 81, 94, 172, etc. Horari FLaccr opera omnia (curante Sanadon). Parisüs, 1756, in-18 P. 20, 51.
Huerx (Just). Relation d’un voyage à Java, insérée dans les Com- mentaires de B. de Stapel sur Theo hraste F:92.
Hieronymr ($. Eusebüi) opera. Parisis, 1693, 1706, in-fol. P. 172.
Joscrut (Flavii) Antiquitates judaïicæ. Basileæ, 1544, in-fol. P. 106.
Journal de Physique, tom. XXXHI. M. Desfontaines, sur le Lotos des Lotophages. P. 84.
Josrint Historiæ (edit. Cantet). Parisüs, 1677, in-4°..
Juvenazis ( Decu pure) Satyræ (edit. Juvencü). Parisiis, 1715, in-12. P. 105.
KoeLer. Descriptio graminum in Gallia et Germania nascentium. Francfurti ad Mænium, 1802, in-8°, P. 54.
KoëiG ( Emmanuelis) Regnum vegetabile. Basileæ , 1696, in-4°. P. 48.
La Cerpa (J. Lud. de). Explic. et Not. in Virgilium. Lugduni, 1612, in-fol. P. 67, 68, 153.
Eamarck et DEcanpozee. Flore francaise. Paris, 1805, in-8o, P. 26, 148, etc. etc.
Lamarck. Flore française. Paris, 1778, in-8°. P. 123, etc.
Eamarck. Encyclopédie méthodique. Botanique. Paris, 1783 et suiv.,in-40. P. 124, 166.
Lamouroux. Essai sur les Thalassiophytes, etc., 1813, in-8°. P. 60.
LareyrousE (Jean Franc.). Voyage autour du monde. Paris, 1797, in-40. P. 60.
Lésin. Sa Moallaka, dans le Calila et Dimna de M. de Sacy. Paris; 1820, in-4°. P. 10,
DES AUTEURS CITÉS. 231
Lenzæus, cité par Pline, liv. XXIV, c. 9. P. 112.
Lin (Caroli a) Genera plantarum, editio octava. Curante Schreber. Francofurti ad Mænum, 1789, sai: P. 34, 67, 76, 87, 88, 164, 165, etc., etc.
Loserir (Matthiæ) Plantarum seu stirpium Icones. Antuerpiæ, 1581 ,. 1591, in-4°. P. 36, etc.
Lorsezeur-DESLONGscHAMPS (J. L. A.). Flora gallica. Paris, 1806 et 1807, in-5°. P. 65.
Lucani (M. pre) Pharsalia, cum comm. Burmanni. Lugd. Batav... 1740, in-4°. P. 160.
Lucrerius Carus (7°). De Rerum natura. Lutetiæ Parisiorum, 1680, in-4°. P. 194.
Macrogur ( Aurelü) opera. Lugd. Bat., 1670, in-80. P. 2r2.
Maizcer. Description de l'Égypte. Paris, 1735, in-4°. P. 70
Maimonipes (R. Moses). in Talmud. Oxoniæ, 1654, in-4°. P. 94.
Marzer (P. H.). Introduction à l'Histoire de Danemarck. Copen- bague, 1755, 1756, in-4°. P. 182.
Mazrrer. Edda. Genève, 1787, in-12. P. 1709.
Marriauis (Waleri) Epigrammata. Londini, 1654, in-8°. P. 56, etc.
MarrTyn (J.). The Georgicks of Virgil, with notes, etc. London, 1744 sin-4. P. 11, 241#32,33, 46, 5r, 67, 77,85; 123,135, Er, 164, 174. Marrmiozi (Petri Andreæ) Commentarii in libros de materia medica Dioscoridis, Venetiis, 1554, in-fol, P. 15, 28; 89, 96, 138, 169. Mémoires de la Société linnéenne, Î'e année. Paris, 1822, in-8°. P: 176.
Micaux, dans l’Encycl. méthod. (Botaniq. Supplém.). P. 166.
Mizzer’s (Philipus) Gardener’s Dictionary, seventh edition. London, 1807, in-fol. P. 18, etc.
Morxcs (Conradi) Methodus plantas horti botanici et agri Marbur- gensis destribendi. Marburgi, 1794, in-8°. P. 29, 52.
Mxesrraeus, apud then. IT, 43. P. 222.
Moscui Idyllia. Lutetiæ, 1556, in-40. P. 2r0.
Munammenis, filii Abdallæ Alcoranus (ed. Hinckelmanno). Ham-
burgi, 1694, in-4°. P. 77.
Nicanpri Theriaca et Aletiptinaca. Florentiæ, 1764, in-8°. P.ot, 112,etc.
Niésunr. Voyage en Arabie, 1779, in-4°. P. 114.
Noëc. Dictionnaire francais-latin. Paris, in-4°. P. 37, 142.
334 LISTE #
Orivier. Voyage dans l'empire ottoman, l'Égypte et la Perse. Pa ris, an IX,in-4°. P.121. |
Ovinn (Publ. Nasonis) opera omnia, edent. Lemaire. Paris, 1820, in-80, P. 50, 69, 90, 129, 130, 14, 142, 172, etc.
Parano Ruricir, de Re rustica libri XIV. Lipsiæ, 1735, in-4°. P. 80, 94, etc.
PasserATIt Poemata. Parisiis, 1797, in-4°. P. 77.
PauziN de Saint-Barthélemy (le P.). f’yacärana, seu grammatica samscrdamica locupletissima. Romæ, 1804, in 40. P. 16».
Pausanras. Descriptio Græciæ. Lipsiæ, 1818, in-18. P. b7, 65.
Paw. Recherches sur les Égyptiens et les Chinois. Berlin, 1673, in-12. P. 90.
Percy. Preuves de l’'innocuité des bayes d’if, etc. mémoire inséré dans le journal de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Mont- pellier, année 1790, vol. 83, p. 226. P. 160.
Pensoon (C. EL.). Synopsis plantarum. Paris, 1805, in-18. P. 48.
PaerecrATes apud Athen. P. 214.
Puicosrraris opera. Lipsiæ, 1709, in-fok P. ro.
PLrancus. Dictionnaire grec-francais, Paris, in-{°. P. 16, 80.
Prinir Corcicir Secunni (C.) Epistolarum libri decem, et Panegyri- cus, ex edition Godorfr. Henr. Schæfferiana, quibus addidit notas N. E. Lemaire. Parisiis, 1822, in-8°. P. ro.
Prinu SecuxDt (C.) Historiæ naturalis libri XX XVI (cur. Har- duin.). Parisiis, 1723, in-fol. P. 10, 14, 18, 19, 21, 25, 33, 37, 47,50, 51, 94,55, 97, 60,02, 71; 72: 79,70, 77: 709.80: 89,80; 87; 9%: 07; H09,. 100, 107, 108,112, 114, MOs 12L,, 1233 222, 128,131, 134, 145, 144, 146, 147, 148, 149, 150, 153, 154, 156, 157, 158, 199, 162, 164, 168, 170, 172, 176, etc., etc.
Pcusenerit (Leonardi) opera omnia Botanicæ. Londini, 1720, in-fol. P:a6, 05.
Prurarout opera, græce et latine. Parisiis, 1624, in-fol. P. r71,etc.
Poirer (l'abbé). Voyage en Barbarie. Paris, 1789, in-8°. P. 84.
PorLucis (Jul) Onomasticon. Amsteldami, in-fol. P. 215.
Poryeit Historiarum libri V, gr. et lat. (edit. Gronovü). Lipsiæ, 1763 et 1764, in-80. P. 83.
Porpuyrius apud Eusebium (præparat. evangel. lib. LIT). P. 120.
Rarr (Johannis) Historia plantarums Londini , 1686, 1688, 1704, in-fol. P. 17, 30.
Ricci (Aug. Mar) Dissertationes homericæ. Florentiæ, 15740, in-4°. PF. 82.
° DES AUTEURS CITÉS. : 353 Rnasrs opera omnia medica. Venetiis, 1506, in-fol. P. 86, 94. Rorssic. Histoire naturelle des Roses. Leipsig, 1802 et suiv., in-4°. P. 144.
Roques. Phytographie médicale. Paris, 1821, in-4°, P. 117.
Ruzr (Carl.), in edit. Virgilù, commentarii. Parisiis, 1682 , in-4°. P.at,13%#
SALLUSTIT (Caii Crispi) opera omnia (curante Burnouf), edit. Lemaire. Paris, 1821, in-8°. P. 65.
SALMASII ( Claudii) Plinianæ exercitationes, etc. Trajecti ad Rhen. 1689, in-fol. P. 67, 102.
SaviGni. Annales du Muséum d'Histoire naturelle. T. Ier. Paris, 1802, in-4°. P. 93.
ScariGerr (Jul. Cæs.) Commentarii in Theophrasti historiam planta- rum. Amstelodami, 1644, in-fol. P. 16.
Scholæe Salernitanæ opusculum, etc. Parisiis, 1545, in-12, 72.
Scoporr (Joannis Antoni) Flora carniolica. Viennæ 1760, in-8°. P. 88.
ScriBonit LarGr Opera (edit. J. Rhodiü). P. 197.
SENECÆ (Luc. Ann.) Epistolarum libri XXV. Rome, 1475, in-4°. P. 85.
SERAP1ONIS (Johannis), de simplicium medicamentorum Historia, lib. VII. Venetis 1552, in-fol. P. 88.
Servir (Honorati) Commentarii in Bucolica, Georgica et Æneidem Virgilii. Venetiis, 1471, in-fol. P. 21, 129, 135, 139.
Suaw’s (Thomas) Travels in several parts of Barbary, ete. Oxford,
_ 19738, in-fol. P. 82, 84.
Srrorpii Flora græca. Londini, 1807, in-fol. P. 67.
Sort (Caii Julii) Polyhistor. Parisüs, 1472, in-4°. P. 65.
SPRENGEL (Curtii) Historia rei herbariæ. Amstelodami, 1897, in-8°. Po un; :52,16,:23, 24 20, 31,38, 40. 46,5%:64; 65.67, 78: 87, 91,099, 117, 119, 123, 148, 154.
SPRENGEL (Curtü) Antiquitatum botanicarum specimen primum.
Leipsiæ 1798, in-4°. P. 82, 84, 90, 94, 176.
SrepHANI (Henrici) Thesaurus linguæ græcæ. Parisiis, 1571, in-fol. P. 168. |
Srepnant (Roberti) Thesaurus lingueæ latinæ. Lugduni, 1573, in-fol. Pr.
SrRABONIS Rerum geographicarum libri XVII, gr. et lat. Oxonü, 1807, in-fol. P. 91, 168, etc.
234 LISTE DES AUTEURS Cris SuipÆ opera (edit. Rusteri). Cantabrigiæ, 105, in-fol. P. 213.
Tnérs (A. de). Glossaire de Botanique. Paris, nero, in-80. P. 26, 35, 43, 58, 70, 139, 155.
Tasocriri Syracusri quæ supersunt (edit. Warton). Oxonii , 1770; P:195.
Tueopmrasri de Historia plantarum , libri IX. Theodoro Gaza inter- prete. Amstelodami, 1644, in-fol. P. 14, 18, 22, 25, 32,38,47, 62,75, 76, 82, 84, 85, 86, 90,02, 96, 106, 108, 112, 114, 125, 128, 134, 157, 158, 161, 168, 171,etc., etc.
Tavcypiss, de bello Peloponensi. Amstelodami, 1731, in-fol. P. 217.
Tuizr carmina (edit. Wunderlich). Lipsiæ 1816, in- 8°. P. 141.
Tournerorr (J. P.). Institutiones rei herbariæ. Parisiis, 1700, in-4°.
— Relation d’un Voyage au Levant. Paris, 1717, in-4°. P.16, 28, 955 30
VarzLanr (Sebastiani) Prodromus botanici parisiensis. Lugd. Batav. 1723. — Botanicon parisiense, ibid. 1726, in-fol.
Vazerir Fracci Argonauticon libri VIIT (edit. Burmanni). Leide , 1724. P. 160.
Varronis (M. T.) de Re rustica libri tres. Leipsiæ, 1735, in-4°, P. 273 EL 20
Vénéronr. Dictionnaire italien-francais, et français-italien. Paris, 1749, in-4°. P. 87.
Viczars. Histoire des plantes du Dauphiné. Grenoble 1786, 1789, in-4°. P. 14.
VrzLotson (d’Ansse de). Arecdota græca, etc. Venetiis, 1781, in-4°.. P: 127.
Virruvu de Architectura libri X. Amstelodami, 1649, in-fol. P. 35,
172.
WHiTELAW AINSLIE. Materia medica. Madras, 1813, in-4°. P. 48. Wizpenow. Species plantarum. Berolini, 1797, in-8°. P. 12.
XENoPHONTIS opera. Parisus, 2625 , in-fol. P. 190.
Zonaras, in Historia Byzantina. Parisiis, 1468, in-fol. P. 58.
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LISTE
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LISTE DES NOMS LATINS DE PLANTES
MENTIONNÉS DANS LA FLORE DE VIRGILE.
(On n’a mis en italique que les noms modernes consacrés.)
Ares (Plin.), p.225. — gallica (Pall.), p: 225. Abies pectinata (Dec), p. 9, 224. Acaciavera( Willd.), p. 11, 216. Acanthus mollis (Linn.), p. 10, 201. — sativus (Bauh.), p. 10. Acanthus pæderos, seu melam- phyllum (Plin.), p. 10, 2or. Acer campestre (Linn.), p. 183, AUS. Aconitum Lycocitonum (EM), 7p: _ 12,210.— Napellus(id.), p. 12. Agrostemma Githago (Linn.), p- 166. Alant (Isid. Hisp.), p. 207. Alga sterilis (Ovid.), p. 12. Allium Cepa(Linn.), p.36, 198. — Porrum (L.), p. 133, 198. — sativum(Linn.), p.13, 198. Alnus rotundifolia(Bauh.), p. 14. — viridis (Dec.), p. 14, 221. Althœæa cannabina (Linn.), p. 66. — Hibiscus (Linn.), p. 66. — officinalis (Linn.), p. 66. Amaracus (Plin.), p. 185, 203. Amarantus (Latinor.), p. 201.
Amarantus panicula conglomera- ta (Bauh.), p. 14.
Ambuleia (Plin.), p. 206.
Amellus ( Latinor.), p. 207.
Amomum (Plin.), p. 16, 199.
Amomum racemosum (Lmk.), p: 1Â, 199.
Amyris ( Auct.), p.114.
Amyris gileadensis (Linn.}), p. 25. — Opobalsamum (Linn.), p.25, 218.
Anastatica hierocuntica (L.), 16.
Anethum (Latinor.), p. 209.
Anelhum graveolens (Linn.), p. 17, 209.
Anthemis tnctoria(Linn.), p.27, 207.
Antirrhinum asarinum (Linn.), p- 63, 204.
Aparine (Plin.), p. 76.
Aphaca (Plin.), p. 218.
Apiastrum (Plin.), p. 109, 204.
Apium (Plin.), p. 209. — risus (Paus.), p. 64.
Apium graveolens (L.), 17, 200.
Arbor thurifera (Plin.), p. 223
LISTE DES NOMS LATINS, erc.
Arbutüs (Latinor.), p. 20, 205.’
Arbutus Unedo (Linn.), p. 20, 203.
Arctium Lappa (Linn.), p. 75.
Arinca (Plin.), p. 55.
Arum Colocasia (Linn.), p. 39, 94; 98, 195.
Arundo Donax (Linn.), p. 21, 106. — Phragmites (Linn.), p. 21, 196.
Aster Amellus (Linn.), p. 15, 207.
Atropa Mandragora (Linn.), p. 82.
Avena sativa (Linn.), p. 22, 196. — sterilis (Linn.), p. 22.
Avia (Col.), p. 194.
Azarina ( Auct.), p. 64.
Azarum europæum (Linn.) p. 24.
Baccar (Plin.), p. 204.
Balsamum ( Latinor.), p, 218.
Beta candida pede (Col.), p. 2or.
Beta Cicla(Linn.), p.26, 20r.— hortensis (Mill.), p. 26. — vul- garis (Dec.), p. 26.
Betula Alnus (Linn.), p. 14. — viridis (Vill.), p. 14.
Brassica Eruca (Linn.), p. 50, 211.
Bubon Galbanum (Linn.), p. 60, 209.
Bubonion (Plin.), p. 207.
Bumamma (Varr.), p. 27, 213.
Bumastus (Plin.), p. 213.
Bumelia (Plin.) p. 202.
Bunias syriaca (Gært.), p. 16.
Buxus (Latinor.), p.220.
Buxus semper virens (Linn.), p. 28, 220.
Byssus (Philostr.), p. 19.
243
Cachrys Libanotis (Linn.), p.14r.
Calendula officinalis (Linn.), p. 29, 207.
Caltha (Plin.), p. 29, 207. — Flammeola (Col.), p. 207. Caltha offcinalis (Mœnch.), p.
29-
Carex (Linn.), p. 31, 195.
Casia (Plin.), p. 32, 200.
Cassia lignea (Officin.), p. 32. — poetica (Tournef.), p. 29.
Castanea ( Latinor.), p. 222.
Castanea vulgaris (Dec.), p. 33, 229.
Cedrus (Latinor.) p. 224.
Celosia cristata (Linn.), p. 14, 201.
Celtis (Plin.), p. 84, 87.
Celtis australis (Linn.), p. 85, 86, 88,89, 100, 220.
Centaureum, Centauria, etc. (La- tinor.), p. 206.
Centaurea Centaurium (Linn.), p. 36. — solstitialis (Linn.), p+ 30.
Cepa et Cepulla (Latinor.), p. 198.
Cepa vulgaris (Bauh.), p. 36.
Cerasus ( Latinor.), p. 216.
Cerasus vulgaris (Mill.), p. 37, 216.
Cerinthe major (Linn.), p. 37.
Chamæmyrsine (Latinor.), p.
197.
Chamæmyrtus (Plin.), p. 145.
Cheiranthus (Linn.), p. 178.
Chrysanthemum coronarium (L.), p- 38, 207.
Cicer Lens (Linn.), p. 78.
Cichorium (Plin.), p. 70 et 71.
16.
244
Cichorium Endivia (Linn.), p. 71, 206. — Intybus (Linn.), p: 70, 206.
Cicuta virosa (Linn.), p. 38.
Cissus vitiginea (Vinn.), p. 16.
Citrus (Varr.), p.212.
Citrus Aurantium (Linn.), p. 103, 212. — medica (Linu.), p.106, 212.
Cneorum (Plin ), p. 33.
Coccum gnidium (Plin.), p. 32, 200.
Colocasiam {Plin.), p. 195, 200.
Colocynthis (Plin.), p. 220.
Conium maculatum (Läinn.), p. 36, 200.
Convolvulus sepium (Linn.), p. 75.
Coriandrum ( Latinor.), p. 209.
Coriandrum sativum (Lainn.), p. 40, 209.
Cornus mas (Linn.), p. 41, 208. — Gharaf, p. 56.
Corsium (Antiq.), p. 93, 94.
Corylus Avellana (Linn.), p. 42, 229:
Cratæqus rotundifolia (Lmk.) p.
87. — Aria (Linn.), p. 87, 88.
Crocus sativus (Linn.), p. 42, 199.
Cucumis ( Col.), p. 220.
Cucumis sativus (Linn.), p. 43, 220.
Cucurbita maxima (Tournef.), p. 43.— Pepo(Linn.), p.43, 220.
Cupressus ( Latinor.), p. 224.
Cupressus sempervirens (Lainn.), p: 44, 224.
Cyparissus (Antiq.), p. 43.
Cytisus ( Latinor.), p. 217.
Cytisus Marantæ (Lob.), p. 46.
LISTE DES NOMS LATINS
Dapline Gnidium (Linn.), p. 32; 200.
Delphinium Ajacis (Linn.), p.67, 68, 173.
Dictannum (Plin.), p. 47, 203.
Digitalis purpurea (Linn.), p. 24, 204.
Diospyros Ebenum (Pers.), p.48,
+ 205.—Ebenaster (Pers.), p.48. — melanoxy lum (Pers.), p.48. — Lotus (Linn.), p. 84, 89, 100.
Donax (Plin.), p. 196.
Doudaim (Hebr.), p .82.
Ebulus (Latinor.), p. 208.
Edera (Cat.), p. 2v9.
Elæagnus angustifolia (Linn.), p.125.
Enula campana (Officin.), p. 72,
Erica (Länn.), p. 111, 133, 205.
Eruca (Latinor.), p. 211.
Ervum Lens (Linn.), p. 77, 218.
Esculus (Plin.), p. 51, 222.
Faba vulgaris (Mæœnch.), p. 52.
Faba græca (Plin.), p. 88, 221.
Faba ægyptiaca (Antiq.), p. 90, 200.
Fabulum (A. Gell.), p. 218.
Fagonia arabica (Linn.) p. 165.
Fagus (Plin.), p. 51, 53, 222.
Faqus Castanea (Linn.), p. 34, 222. — sylvatica (Linn.), p.53. PAS
Far (Latinor.), p. 196.
Faselus (Col.), p. 218.
Faseolus (C. magn.), p.218.
Felicula et Filicula (Latinor.), p: 199.
Ferula (Plin.), p. 210.
DES PLANTES DE LA FLORE.
Ferula communis (Linn.), p. 55, 209.
Festuca fluitans (Linn.), 170.
Filix fœmina (Dod.), p. 56.
Fragaria vesca (L.), p. 186, 216.
Fragum (Latinor.), p.216.
Fraxinus {Plin.), p. 58, 201. — sylvestris (Col.), p. 123, 202.
Fraxinus excelsior (Linn.), p. 58, 124, 202. — florifera (Scop.), 58. — Ornus (L.), p. 58, 123. — rotundifolia (Lank.), p. 123, 202.— Theophrasti (Duham.), p+ 59.
Fucus (Linn.), p. 12, 59, 194.
Galbanum (Plin.), p. 69, 209.
Galium Aparine (Linn.), p. 75, 208.
Genesta ou Genista (Latinor.), p- 216.
Genista juncea (Linn.), p. 60.
Gladiolus communis (Lann.), p. 67.— Id. var.triphyllos (Sibt.), p- 67.
Gossypium (Plin.), p. 18, 213.
Gossypium arboreum (Linn.), p. 18,213. — herbaceum (L.), p. 18,213.
Guayacana (Tournef.), p. 89.
Halicastrum (Latinor.), p. 184.
Hedera Helix (L.), p.62, 209. — Id. var. corymbosa (Dec.), p. 63. — Id. var. dionysia (Da- lech.), p.62. — Id. var. poetica (Bauh.), p. 63.
Helice (Plin.), p. 153.
Heliotropion (Virg.), p. 206.
Helix (Plin.), p. 62,63, 209.
Helleborus niger (K.), p. 49, 210.
245
HerbalanariaetRadicula(Plin.), p- 212.
Herba sacra (Latinor.), p. 175.
Hibiscus (Plin.), p. 213.
Hordeum (Linn.), p. 66, 196.
Hyacinthus (Antiq.), p. 67.
Hyacinthus melas (La Cerd.), p. 68.
Ibischa Mismalva (C. magn.), p. 213.
Ilex (Latinor.), p. 222.
Ilex (Tournef.), p. 69. — 4quifo- lium (Linn.), p. 86.
Intubum erraticum(Plin.), p.70, 206. — sativum (Plin.), p.75, 206.
Inula (Plin.), p. 72, 207.
Inula Helenium (Linn.), p. 72, 207.
Juglans ( Latinor.), p. 219.
Juglans regia (L.), p. 52, 187, 218.
Juncus (Linn.), p. 73, 197.
Juniperus communis (Linn.), p. 73,223. — Lycia (Linn.), p. 161, 223. — Sabina (Linn.), p- 147, 224.
Labrusca (Plin.), p. 215.
Lactuca sativa (Linn., p.74, 206.
Lapathos (Col.), p. 201.
Lappa (Plin.), p. 75.
Lathyrus Aphaca (Tinn.), p. 176.
Laurea rosea ( Apul.), p. 205.
Lauro-Cerasus (R. Const.), p. 84
Laurus nobilis(Linn.), p.76, 200. — Cassia (Linn.), p. 32, 200.
Lens (Latinor.), p. 218.
Lens esculenta (Mænch.), p.77.
Lepidium sativum (Linn.), p.119, 211.
246 Leucoium album (Linn.), p. 178.
Ligustrum vulgare (Linn.), p.77; 202.
Lilium candidum (Linn.), p.78, 197. — Martagon (Linn.), p.
67, 174, 197. — floribus reflexis (Bauh.), p. 67.
Linum usitatissimum (Linn.), p. 80, 214.
Loliun temulentum (Linn.), p. 80.
Lotophagorum arbor (Latinor.), P: 219.
Lororum ANTIQUORUM SYNONY- MA, P. 99.
Lotos ( Antiq.), p. 81, 219. — africana (Plin ), p. 86, 219. — aquatica (Ovid.), p. 89. — ita- lica (Plin.), p. 220. — Paliu- rus (Plin.), p. 219. — sacra (Latinor.), p. 200. |
Lotus corniculatus (Linn.), p. 95.
Lupinus (Latinor.), p. 217.
Lupinus albus (Linn.), p. ror.— sativus (Bauh.), p. 101, 217.
Lutum herba (Dodon.), p. 107, pra;
Malache (Col.), p. 213.
Malum (Latinor.), p. 213. — au- reum (Plin.), p. 104, 212. — citreum persicum (Macr.), p. 212. — cotoneum (Latinor.), p- 215. — Hesperidum (Plin.), p-104,212.—medicum(Plin.), p- 106, 212.
Malum cotoneum (Bauh.), p. 104.
Malus communis(L.), p. 102, 107, 219, — sylvestris ( Linn.), p. 107. — assyriaca (Plin.), p.
LISTE DES NOMS LATINS
106. — medica (Plin.), p. 102, 106.
Malva (Linn.), p.66, 108, 213.
Medica (Latinor.), p.218.
Medica sativa (Lmk.), p. 108.
Medicago arborea (1), 46, 95, 217. — falcata (Linn.), p. 95. — sativa (Linn.), p. 108, 217.
Melilotus cœrulea (Linn.), p. 97, 100,217. — officinalis Linn.), p: 96, 100, 217.
Melissaofficinalis(Linn.), p.109, 203.
Melittis Melissophyllum (Linn.), P- 109.
Melia (Isid.), p. 219.
Milium semine luteo (Tournef.), pP- 109.
Mimosa nilotica (Linn.), p. 11.
Morus (Latinor.\, p. 220.
Morus alba (Linn.), p. 57. — ni- gra (Linn.), p. 57, 110, 220.
Myrica (Plin.), p. rrr.
Myrtus sylvestris (Latinor.), p. 145, 197.
Myrtus communis (Linn.), p. 116, 214.
Narcissus orientalis (Linn.), p. 117. — poëticus (Linn.), p.118, 199. — serotinus (L.), p. 118, 199. — Tazetta (Linn.), p.117.
Nardus celticus (Officin.), p. 149, 208.
Nasturtium (Latinor.), p. 119, 2N
Nelumbium speciosum (Willd.), p- 91.
Nerium lauriforme (Lmk.), p. 140. — Oleander (L.), p. 140, 204.
DES PLANTES DE LA FLORE.
Niliacum olus (Mart.), p. 94, 199.
Nux (Ovid.), p. 187, 218.
Nux avellana (Latinor.), p. 223.
Nymphæœa cœærulea(Sav.), p.93, 199.— glandifera(Huern.), p. 92. — Lotus (Linn.), p. 39, 93, 94, 200. — Nelumbo (Linn.), p.91, 200.
Odocos (Marc. Burd.), p. 208.
OEnanthe crocata (Linn.), p.65.
Olea europæa (Linn.), p. 10, 202. — sylvestris (Bauh.), p. rar:
Oleaster (Latinor.), p. 200.
Oleaster (Bauh.), p. 12r.
Orchis (Linn.), p. 82.
Origanum Dictamnus (Linn.), p. 47 , 203. — majoranoïdes (L.), p- 185, 203.
Ornithogalum (Linn.), p.70.
Ornus (Latinor.), p. 58, 123.
Osyris (Plin.), p. 33.
Osyris alba (Tournef.), p. 33.
Oxymyrsine ( Latinor.), p. 197.
Paliurus (Plin.), p. 85, 100, 210. — cyrenaicus (Plin.), p.219.
Paliurus aculeatus (Dec.), p. 124.
Palma (Latinor.), p. 197.
Palma major (Bauh.), p. 126.
Paludapium (Latinor.), p. 219.
Panicum miliaceum (Linn.), p. 109.
Papaver cereale (Col.), p. 211. — erraticum (Plin.), p. 127, 211.
— sativum (Col.), p. 211.
Papaver Rhœas (Linn.), p. 127, 211. — somniferum (Linn.), p.
LYC TA
247
Phalangium (Linn.), p. 70.
Phaseolus vulgaris (Linn.), p. 55, 218.
Philanthropos (Plin.), 76.
Phœnix dactilifera (Linn.), p. 126, 197.
Phucagrostis (Auct.), p. 12.
Picea (Plin.), p. 224.
Pinaster (Latinor.), p. 225.
Pinus Cedrus (L.), p. 35, 224. — maritima (L.), p. 129, 224. — Mugho (L.), p. 157, 224. — Pi- cea (Linn.), p.9, 224. — Pinea ( Linn. ),p. 130, 225. — sativa (Lmk.), p. 130, — syluestris (L.), p. 129, 225. — Id. var. QVHL.);p. 157:
Piper Cubeba (Linn.), p. 16.
Pistacia Terebinthus (Linn.), p. 160, 218.
Platanus (Latinor.), p. 221.
Platanus orientalis (Linn.)p.13r, EU
Polypodium Filix mas (Linn.), p- 194.
Populus alba (Latinor.), p.221.
Populus alba (L.), p. 131,221. — fastigiata (Linn.), p. 132. — nigra (L.), p. 132, 221.
Prunus (Lalinor.), p.216.
Prunus Cerasus (Linn.), p. 37. — domestica (L.), p. 134, 216. — insititia (L.), p. 134, 156, 216.
Pteris aquilina (L.), p. 56, 194.
Pyrus (Latinor.), p. 215.
Pyrus communis (L.), p.136, 213. — Cydonia (L.), p. 105,215.— sylvestris(Duham.), p. 136,215.
Quercus (Latinor.), p. 222.
Quercus (L.), p. 222, — Æsculus
248 (Linn.), p. 51, 222. — Bellota (Desf.), p. 70, 138. — cocci- fera (Linn.), p.70. — Ilex (L.), p. 69, 222. — latifolia mas brevi pediculo (Bauh.), p. 51. — Prinos (Linn.), p. 70. — Robur (Linn.), p. 51, 138.
FRanunculum alterum (Plin.), p- 210.
Ranunculus Philonotis (Dec.), p. 64, 210. — sardous (Crantz.), p. 64. — sceleratus (L.), p. 65.
Reseda luteola (L.), p. or, 212.
Rhamnus divaricatus (Forsk.), p. 86. — Lotus (L.), p. 83, 85, 219. — Paliurus (Linn.), p. 86, 124, 210. — Spina Christi (L.), p- 56, 219.
Rhododaphne (Antiq.), p. 141, 209.
Rhododendrum (Plin.), p. 205.
Rosa àlba (Dec.), p. 144. — cen- tifolia (Linn.), p. 143, 216. — Eglanteria (Dec.), 144. — hie- rocuntica (Baubh.), p. 16. — pu- nicea ( Rœss.), p. 144, 216.
Rosmarinus officinalis (Linn.), p.141, 202.
Rubus fruticosus (Linn.), p. 110, 145, 216.
Rumex acetosa (Linn.)}, p. 145, 201.
Ruscus (Plin.) p. 146.
Ruscus aculeatus (Linn.), p. 146, 197.
Ruta (Latinor.), p. 214.
Ruta graveolens (L.), p. 146, 214. — hortensis (Lmk.), p. 146. Sabina et Savina (Plin.), p. 147,
29/4,
LISTE DES NOMS LATINS
Sagittaria sagittifolia {Linn.), p. 170.
Saliunca (Plin.), p. 148, 208.
Salix (Latinor.), p. 149, 220. — græca (Col.), p. 153.
Salix (Linn.), p. 220. — caprea (Linn.), p. 150. — daphnoïdes (Villars), p. 150. — vitellina (Linn.), p. 153.
Sambucus ( Latinor.), p. 208.
Sambucus Ebulus (Linn.), p. 49, 208.
Sampsucon (Col.), 185, 203.
Satureia capitata (Linn.), p. 163, 203. — Thymbra (Linn.), p. 163, 203.
Scilla maritima (Linn.), p. 79, 122, 198. ,
Scirpus lacustris (Linn.), p. 72.
Scopa regla (Scrib. Larg.), p. 198.
Seris (Plin.), p. 71, 206.
Serpillum et Serpullum ( Lati- nor.), p. 203.
Siler (Plin.), p. 153.
Siler montanum (Linn.), p. 153.
Sisara (Varr.), p. 205.
Siser (Latinor.), p. 210.
Sium Sisarum (L.), p. 154, 210.
Solanum bacciferum (Tournef.), p: 16.
Sorbus aucuparia(Linn.),p. 123. — domestica (Linn.), p. 88,
215.
Spartium junceum (L.), p.60, 217. — tryphyllum (Baubh.), p.33.
Spina ægyptiaca (Plin.), p. 11, 216.
Spinæ solstitiales (Col.), p. 206.
Spinus (Latinor.), p. 216.
DES PLANTES DE LA FLORE.
Styrax et Storax (Latinor.), p. 259.
Styrax officinale (Linn.), p. 156, 205.
Tæda (Plin.), p. 224.
Tamarix africana (Desfont.), p. 113. — gallica(Linn.), p. 115.
Taxus (Plin.), p. 223.
Taxus baccata (L.), p. 159, 223.
Terebinthus vulgaris (Linn.), p. 160, 219.
Thelypteris (Plin.), p. 194.
Thlaspi sativum (Linn.), p. 119.
Thurea (Col.), p. 223.
Thymbra ( Antiq.), p. 163, 2035.
Thymelæa foliis lini (Bauh.), p. K2
Thymus (Antiq.), p. 203.
Thymus capitatus(Bauh.), p. 163. ‘— Dioscoridis(Bauh.), p. 164. — Serpyllum (Linn.), p. 152, 203. — vulgaris (L.), p. 152.
Tilia europæa (L.), p. 164, 214. — var. microphylla (Decand.), p- 164.
Tribulus (Plin.), p. 214.
Tribulus terrestris(Linn.), p. 165, 214.
Triticum hybernum (Linn.), p. 166. — monoccum (Linn.), p. 54. — Spelta (Linn.), p. 54, 166, 184. — sativum (Linn.), p- 54.
Typha latifolia (Linn.), p. 170.
249
Ulmus ( Latinor.), p. 220.
Ulmus campestris (Linn.), p.167, 220.
Ulva ovium (Cat.), p. 170.
Unedo (Plin.), p. 20, 205.
Unio (Col.), p. 198.
Vaccinium Myrtillus (Linn.), p. 79!) 20).
Valeriana celtica (Linn.), p. 24, 148, 208. — Saliunca (Dec.), p- 148.
Verbena et Verbenaca (Latinor.), p. 202.
Verbena officinalis (Linn.), p. E759) 207.
Viburnum Lantana (Linn.), p. 175, 108. — Opulus (Linn.), p. 195:
Vicia Faba (L.), p. 52, 218. — sa- tiva (Linn.), p. 176, 218.
Viola (Latinor.), p. 214.
Viola montana (Linn.), p. 177. — odorata (Linn.), p.176, 214. — palustris (Linn.), p. 177.
Viscum album (L.), p. 179, 208.
Vitis (Latinor.), p. 213.
Vitis vinufera (L.), p. 180, 212. — Id, var. sylvestris (Linn.), p. 74) 212.
Xylon (Plin.), p. 18, 213.
Zea Mays (Linn.), p. 55.
Zizyphus Lotus (Linn.), p. 83. 86, 100.
Zostera marina (Lainn.), p. 12.
RE AA RAR ARR RAA RL ALL RAR RL RL RAR RAR RAR ARR ER RAR RAR RE SR A/R RARE A/S
TABLE DES MATIÈRES.
Txrronucrrow. ee FLORE DE VIRGILE.
SUPPLÉMENT. . « + + «
+ page
Liste alphabétique des articles de la Flore et du Supplément. CONCORDANCE SYNONYMIQUE DE LA FLORE. . .
Ordre chronologique des auteurs grecs et latins cités dans la
Concordance. . ACOTYLÉDONES.. . Famille des Algues.
Mousses. . MoNOCOTYLÉDONES. Famille des Aroïdes.. .
Asperges. . .
Asphodéeles .
Balisiers. . .
Fougères. . .
Graminées .
Eris-%. DicoTYLÉDONES. . Famille des Acanthes .
Amaranthes.
Amentacées .
Apocynées. .
Arroches .
Borraginées .
Capparidées.
Caprifolia-
cées .
Caryophyl-
léess «RS
Chalefs. .
Chicoracées .
Cistes. .
199
197 198 199 194 199 199
201 201 220 20/4 201 20/ 219
. . .
Famille des
Famille des
Joncs.… : Liliacées . Morrènes. . . Narcisses . . Palmiers . Souchets .
Conifères . . Corymbiferes Crucifères. .
Cucurbitacées
Cynarocépha- les.
Dipsacées. Érables. Éricacées. Euphorbes. . Gattiliers . . Guayacanées. Jasminées. . Labiées.
206 208 212 209 220 202 209 202 202
‘fra
MR TABLE DES MATIÈRES. 251 Famille des Lauriers . , 200 | Famille des Renoncula- ‘* . Légumineu- cées’. . .* 310 SeBs nr Un 217 Rosacées . . 215 Malvacées. . 213 _Rubiacées. . 208 : à rte, 214 Rutacées.. .:214 »s Nerpruns. . 219 Scrophulaires 204 * Ombellifères. 209 Térébinthes. 219 Orangers. . 212 Thymélées. . 200 s . FRE + Papaveracées. 211 Tiliacées.. . 214 Polygonées . 2o1 Urticées. . . 220 Vignes. . . 212 Liste alphabétique des auteurs cités. *. .. . . . . . . …, 326% Liste des mots hébreux employés dans la Flore . . . . . : 235 Liste des mots arabes, etc., employés dans la Flore. . . . 236 Liste des noms grecs de plantes cités dans la Flore. . , . . PE) Dia Liste des noms latins de plantes mentionnés dans la Flore. 242 LA LAUAUU SU AURSRLSLRLR. LADA ADD RADAR LES RD RSR SARA ANA ANA ERRATA. Pages lignes au lieu de lisez 6 18 de négligences d’omissions 12 14 lycoctonum Lycoctonum 15 II ‘Aocrip "AcrTip Ibid. 19 Mathiole partout Matthiole Ibid. 23 Tyrium, Tyrium. 20 22 Mepaixuroy le fruit, gepeæiauray (Théophr. IT, 16) 25 30 Nw2 DL2 26 10 toutes les espèces du genre toutes les espèces cultivées du Beta genre Beta . 29 17 luteola, luteola ; 30 10 ranunculacée, renonculacée, 36 18 poypuo Kpoppucy 6t 3 de ses tiges de ses rameaux 62 27 auquel à laquelle 64 6 grimpante rampante Ibid 22 Ranuncus Philonotis (De- Ranunculus Philonotis ( De- cand. FI. Franc. 4699) cand. FI. Franc. 46/9) 66 7 appeloient appelaient 80 15 que nous nommons que l’on nomme 85 14 bérir. bérir, 89 16 Ajoutez après déja : nous avons cherché à prouver que
4 , ) « 553 : - ERRATA. Pages lignes au lieu de lisez : 93 6 du faba ægyptiaca de la faba ægyptiaca (*) 99 tableau Lotus africanus. Lotus africana. 4 105 15 l’on en aurait . l'on en avait 109 16 Melittis, Melissophyllum, Melittis Melissophyllum , Ibid. 24 opuscule fu - opuseule, déja lu 111 dern. les idées, restent les idées restent 112 13 instruites même en instruites, méme, en 114 3 Pr pP7 119 31 hicest et spartica hic est, et spartica 121 16 Bauhin, Pin.I, 17 C. Bauh. Pin. 472 132 29 serait de choisir le Populus serait de choisir le Populus ni- fastigiata, peuplier d'Italie. gra, fort commun en Italie. 157 20 arbres ionifères, arbres conifères, Ibid: 21 Entre « moelle ligneuse » et « dia ro éydad'os eva, » supprimez la virgule. 160 25 Linn. gen. Linn. gen. 1511. 165 26 un genre de plantes épi- un genre de plantes à fruits . neuses, épineux, 185 21 | Origanum majoranoïides Origanum majoranoïdes et ailleurs (Linn.) (Wiild.) 186 3 aussi bon que dans l'ile de aussi bon en Italie que dans Crete, l'ile de Crete, 194 7 Hypxum, Foxriauis, LEskEA Hypnum, Foxrivazis (Linn.), | (Linn. ) Lesrea ( Hedw. ) : 199 E Naraissus senorinus ( Linn.) Narcissus serorINus (Schousb.) et ailleurs j TER ï i ù ; 205 dern. nous a dissuadés, nous a détrompés, 214 2 Tiria EUROPÆA (Linn.) Tia euroræa (Linn. var. y) 216 28 Pyrum, Prunum , 221 32 Hymen. Honor, Epith. Honor, 224 31 adscendere adcendere 232 20 Corcilit Ceci 235 8 148 ........-499 Placez cette ligne après les deux qui le
suivent entre 520 et }9. 245 1% col. Hedera corymbosa (Dec.) Hedera corymbosa (Lob. ) 249 penult. Zizyphus Lotus (Linn.) Zizyphus Lotus (Willd.)
(*) Voyez la régle que nous avons établie, note 4 de la page 170. K!le est violée dans ce cas-ci, et ce n'est pas le seul, Mais nous n’en faisons point la remarque, toutes les fois qu'il s'agit du nom d'un arbre; car la faute, si c'en est une, est alors infiniment excusable, En effet, aucun nom d'arbre n'étant féminin en francais, l'oreille du lecteur _serait dérontée par des expressions telles que celles-ci : la celtis et la lotus de Pline, k cerasus des Anciens, etc.
FIN:
LULU