nt D, dd MAR a hrs Scmeyetsitile È Se x ; ln ts n - "à 4 Fr Eh a > er A RO UN ME ER NU pe : FOR e à : æ « : DORE RCE PT RES er PR he PE SR D EE En 7 ES Se Ge Ne SR (910, ten 1897 YA Wien RE FOREST I FLORE FORESTIÈRE DESCRIPTION ET HISTOIRE VÉGÉTAUX LIGNEUX QUI CROISSENT SPONTANÉMENT EN FRANCE ET DES ESSENCES IMPORTANTES DE L'ALGÉRIE. SUIVIES D’UNE MÉTHODE ANALYTIQUE POUR EN DÉTERMINER LES PRINCIPALES ESPÈCES PENDANT L'HIVER et précédées D'UN DICTIONNAIRE DES MOTS TECHNIQUES PAR M. Auguste MATHIEU Inspecteur des forêts Professeur d'histoire naturelle à l'Ecole impériale forestière Ancien élève de cette Ecole ; 2° EDITION REVUE ET AUGMENTÉE NANCY PARIS Ancienne Maison Grimruor et Cie Mme Ve BOUCIHARD-HUZARD NICOLAS GROSJEAN, successeur LIBRAIRE place Stanislas, 7 rue de PEperon, 5 1860 Air S APP < à « 3 . L f ; nn 4 4 s ‘ ) paf ee NATEMTANTE FE {hr PARU HAN i - CR ” à por Mie OS LU. à | er ñ '-sillonné, divisé en 5 loges monospermes. Graines périspermées. Bois à tissu fibreux peu abondant; vaisseaux dominants, gros, égaux, uniformément répartis, dont chacun occupe juste l’inter- valle de deux rayons ; ceux-ci minces, indéfinis. Melia azédarae. MEeLiA azeparacu. Lux. Margousier; Lilas des Indes. Feuilles caduques, bi-pennées, à folioles opposées avec impaire, cour- tement pétiolées, lancéolées-acuminées, irrégulièrement bordées de dents en scie espacées; glabres, vertes et un peu luisantes en dessus, plus claires en dessous. Fleurs en panicules axillaires dressées, longuement pédonculées; pétales oblongs-linéaires, étalés, d’un lilas bleuàtre, au centre desquels s’élève le tube staminal aussi long qu'eux et d’un violet foncé. Fruit peu charnu, presque globuleux, de la grosseur d’un grain moyen de raisin, vert, puis jaune. Arbre de 10-15, à tige droite, ey- lindrique, à rameaux terminés par des bouquets de feuilles, dont l’écorce devient largement et superficiellement gerçurée-écailleuse. Dans de mau- vaises conditions, il reste à l’état d’arbrisseau. Originaire de la Perse, naluralisé comme arbre de décoration et subspontané dans la France méridionale et en Algérie. Flor., mai-juin. Arbre élégant par son feuillage et par ses fleurs qui sont odorantes, à croissance rapide, mais exposé à perdre ses branches sous l’action des vents. Le bois est d’un rouge analogue à celui de l'acajou, son aubier cst jaunâtre et nettement tranché; il est assez dur, d'un travail facile et peut être utilisé en menuiserie. Les fruits ont une saveur douceàtre, puis amère ; leurs graines sont oléagineuses ct, daus les contrées où l'azédarae est commun, ils fournissent de l'huile à bruler. FAMILLE IX. CORIARIÉES. DC. Fleurs régulières, hermaphrodites et, par avortement, poly- games-monoiques ou dioiques; calice et corolle accrescents et devenant charnus, le premier 5-partite, la seconde de 5 pétales alternes, petits, glanduleux : 10 étamines à anthères biloculaires, longitudinaiement déhiscentes, ayant les loges séparées par le bas; ovaire 5-loculaire, surmonté de 5 stigmates papilleux, dont les carpelles se séparent à la maturité en autant de fruits CORIARIÉES. —— AMPÉLIDÉES, 357 secs indéhiscents, 1-spermes, mais restent enveloppés par la co- rolle devenue charnue et par le calice membraneux, de manière à simuler une baie. Graines sans périsperme. Genre unique. CORROYÈRE. CORIARIA. Niss. Mêmes caractères que ceux de la famille. — Arbrisseaux à feuilles opposées ou verticillées par 3, simples, entières, à 3 nervures, dont une médiane principale et 2 latérales basilaires ; rameaux tétragones ; bourgeons écailleux, petits, nombreux (3 et plus) à l’aisselle de chaque feuille. Fleurs petites, vertes. Bois à tissu fibreux fin et serré ; vaisseaux inégaux : internes, médiocres, formant une zone étroite; externes petils, groupés en faisceaux composés qui représentent, sur la section transver- sale, des lignes rameuses, courtes, éparses; rayons médiocres, indéfinis. : | Corroyère à feuilles de myrthe. ConrIARIA MYRTiIFOLIA. Lix. Redoux ; Redoul. Feuilles très-courtement péliolées, opposées ou ternées, ovales-lan- céolées, entières, fermes et glabres ; fleurs petites, vertes, disposées en grappes dressées, terminales, sortant des bourgeons latéraux; pétales glanduleux plus courts que le calice ; 5 longs stigmates filiformes. Fruit bacciforme, vert, puis noir luisant. — Arbrisseau de 4 à 2", glabre, émettant constamment de terre de nombreux rejets droits, allongés, verts, 4-angulaires, qui se ramifient par faisceaux, en raison de la mul- tiplicité des bourgeons axillaires, s’épuisent rapidement, et, au bout de 5 ou 4 ans, ne donnent plus naissance qu’à de grèles ramilles, puis meurent. Coteaux de la France méridionale, particulièrement dans les haies et au bord des routes, dans les lieux frais et fertiles ; Algérie. Flor., juin-juillet. Ce petit arbrisseau n’a pas de valeur forestière ; néan- moins ses feuilles contiennent du tannin et, comme son nom le rappelle, les corroyeurs les emploient desséchées et mises en poudre, et souvent mélangées au tan, pour la prépara- tion des cuirs ; on en fait aussi une teinture noire. Les fruits contiennent un principe vénéneux, peu étudié encore, et peuvent quelquefois occasionner la mort. FAMILLE X. AMPÉLIDÉES. Âunth. Fleurs régulières, ordinairement hermaphrodites ; calice petit, gamosépale, entier ou 4-5 denté; corolle de 4-5 pétales alternes Ramification. 38 AMPÉLIDÉES. avec les dents du calice; 4-5 étamines opposées aux pétales, in- sérées sur un disque hypogyne, à anthères biloculaires, longitu- dinalement déhiscentes. Ovaire 2-5-loculaire, à loges 2-ovulées, placentation axile, produisant une baie à 2-6 graines (pépins) dont l’épisperme est osseux, le périsperme oléagineux. — Ar- brisseaux toujours sarmenteux et grimpants, à feuilles alternes, pétiolées, simples, palmatilobées ou composées-palmées, à stipules écailleuses, caduques. GENRE UNIQUE. — VIGNE. VITIS. Lin. Calice 5-denté; 5 pétales réunis par leurs extrémités, à onglets libres; 5 étamines; ovaire -loculaire produisant une baie uni- loculaire à 5 graines, — Arbrisseaux à petites fleurs verdâtres, odorantes, en thyrses opposés aux feuilles et souvent réduits à leurs axes, qui deviennent des vrilles. Bois dur et peu lourd, très-légèrement brunûtre ; tissu fibreux rare, fin, à parois épaisses; vaisseaux très-abondants, inégaux; les internes très-gros, isolés, formant une zone large, les externes petits, en séries rayonnantes. Rayons assez larges, d’é- paisseur croissante, indéfinis, très-hauts. Vigne commune, Viris vINIFERA. Lin. Feuilles longuement pétliolées, profondément cordiformes à la base, palmati-5-lobées, à lobes aigus, sinués-dentés ; glabres, velues où même tomenteuses, surtout en dessous; inflorescence en thyrses d’abord dressés puis pendants, souvent réduits à leur axe et formant une vrille. Fleurs petites, bermaphrodites, verdätres, odorantes. Baies de couleur variable, couvertes d’une efflorescence glauque. — Originaire de l'Orient, cultivée depuis la plus haute antiquité et souvent subspontanée dans les haies et aux bords des bois, surtout dans la France méridionale. Flor., juin. La tige sarmenteuse de la vigne ne résulte pas d’un axe primaire allongé par une évolution successive de bourgeons terminaux. Chaque entre-nœud produit une feuille et se termine par un bourgeon floral d’où sort un thyrse complet ou une vrille seulement, suivant la vigueur de la végétation. L'allongement ultérieur est dû au développement immédiat du bourgeon axillaire, duquel nait un nouvel axe d’un ac- croissement vigoureux, qui rejette de côté l’inflorescence ou la vrille terminale, et semble prolonger l'axe précédent, tout en faisant néanmoins avec lui un certain angle qui trabit son origine. Ce mode de développement produit, en se ré- pétant, les sarments flexueux de la vigne et l’apparence op- positifoliée de ses fleurs. AMPÉLIDÉES, — STAPHYLÉACÉES, 39 L'écorce est grise, fibreuse, formée par le liber, qui chaque année organise 5 ou 4 couches de longs faisceaux fibreux, séparés par du tissu cellulaire, et repousse au dehors le liber de l’année précedente à l'état de rhytidome. Comme toutes les espèces soumises à une longue culture, la vigne a fourni une multitude de variétés (cépages); mais, à l’état sauvage, elle présente beaucoup plus de constance dans ses caractères et ne produit que de petits fruits peu sucrés (lambrusco, dans le midi de la France). La culture de la vigne, qui demande une température moyenne estivale d'au moins 18-20° et succombe sous un froid de — 20°, caractérise une vaste région qui, vers le sud, se confond avec celle des oliviers, mais s’étend beaucoup plus Join que cette dernière vers le nord, ne laissant en dehors d'elle que quelques départements du nord et du nord-ouest. Dans ses parties moyennes et septentrionales, la région de la vigne est aussi celle des chènes rouvres et pédonculés, mais ceux-ci, à leur tour, atteignent une alti- tude plus considérable et une aire plus septentrionale. Les coteaux lui sont particulièrement favorables. FAMILLE XI. STAPHYLÉACÉES, Parti. Fleurs régulières, hermaphrodites ; calice gamosépale, à 5 di- visions ; corolle de 5 pétales alternes avec les sépales et avec les étamines, insérés, ainsi que ces dernières, sur un dis- que hypogyne; anthères introrses, biloculaires, longitudina- lement déhiscentes. Ovaire 2-3-loculaire, à placentation axile, surmonté d'autant de styles à stigmates entiers, produisant le plus souvent une capsule vésiculeuse foliacée, 2-3 loculaire et 2-3 lobée au sommet ; déhiscence partielle, par les sutures ven- trales des lobes terminaux. Graines à placentation centrale, peu nombreuses ou, par avortement, solitaires dans chaque loge, subglobuleuses, tronquées au hile, à épisperme épais, osseux, luisant; faiblement périspermées. — Arbrisseaux à feuilles opposées, stipulées, oppositi-imparipennées, à folioles dentées, subsessiles, pourvues d’une nervure médiane et de 5-7 paires de nervures secondaires arquées, parallèles. } Ecorce, Variétés. Station. 40 STAPHYLÉACÉES, — CÉLASTRINÉES. GENRE UNIQUE. — STAPIHYLIER. STAPHYLEA. Lin. Mêmes caractères que ceux de la famille. Bois blanc et dur, à tissu fibreux fin; vaisseaux petits, égaux, isolés, en nombre décroissant du bord interne à l’externe ; rayons minces, indélinis. Canal médullaire gros, cireulaire. Staphylier penné. STAPHYLEA PINNATA. Lin. Faux-pistachier ; Pis- tachier sauvage ; Nez coupé. Feuilles opposées, longuement pétiolées, pourvues de 2 stipules membraneuses, linéaires, caduques et composées de 5-7 folioles ellipli- ques-lancéolées, acuminées, finement et aigûment serrées, glabres, d’un vert clair en dessus, un peu plus pâles en-dessous. Fleurs en grappes axillaires longuement pédonculées et pendantes ; blanches ou légèrement rougeàtres à l’extérieur, à sépales, pétales et élamines dressés, égaux. Capsule vésiculeuse herbacée, à graines ligneuses, brunes et luisantes, de la taille d'un gros pois. — Arbrisseau de 2-5", glabre, produi- sant de la souche des rejets droits, nombreux, robustes, fréquemment terminés par 2 bourgeons axillaires entre lesquels le bourgeon extrême est avorté; écorce d’un gris brun finement fendillée sur la tige, lisse, d’un brun verdàtre strié de blanc sur les branches, verte sur les ra- meaux qui sont assez trapus. Bourgeons déprimés-bicarénés, coniques, enveloppés de 2 écailles opposées, vertes, soudées entre elles et confon- dues en une seule. Forêts des bords du Rhin (Haut et Bas-Rhin); fré- quemment planté dans les jardins. Flor., mai. Fructif., août. Cet arbrisseau est trop rare pour avoir de l'importance, Son bois a le grain fin, d'un blanc verdâtre et peut servir à des ouvrages de tour. Provenant d’une tige de 18 ans et de 45 millimètres de diamètre, il pèse, à l’état sec, 0,8. (Coll. Ec. For. ). Les graines sont oléagineuses ; douces au goût, elles laissent ensuite une saveur acre. | FAMILLE XII. CÉLASTRINÉES. 2, Brown. Fleurs régulières, hermaphrodites. Calice gamosépale, à 4 on o divisions, persistant. Corolle de 4 ou 5 pétales alternes, insé- rés avec les étamines contre un disque charnu hypogyne; éta- mines 4 ou 5, alternes avec les pétales, à anthères introrses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes. Ovaire à 2-5 loges, 2-10-ovulées, à placentation axile, surmonté d’un style court, épais, dont le stigmate est 2-5-lobé; produisant un fruit d’au- tant de loges, 1-2-spermes, qui est généralement une capsule loculicide. Graines pourvues d’une enveloppe supplémentaire, charnue (fausse arille) et d’un périsperme oléagineux, CÉLASTRINÉES. 41 GENRE UNIQUE, — FUSAIN. EVONYMUS. Tourn. Ovaire à demi enfoncé dans le disque, produisant une capsule 3-5-lobée-loculaire, à déhiscence loculicide, dont les graines sont blanches et entourées d’une fausse arille charnue, vivement colorée en rouge orangé. — Arbrisseaux à feuilles simples, peu visiblement stipulées, très-finement dentées, formées d’une ner- vure médiane dominante et de nervures secondaires pennées, (5-8 paires), arquées, irrégulières, rameuses. Bourgeons ovoïdes, à écailles opposées-imbriquées. Sues âcres et amers. Bois très-homogène, à accroissements peu distincts, d’un jaune clair uniforme. Fibres fines; vaisseaux abondants, très-fins, égaux, solitaires, presque uniformément répartis, plus serrés cependant au commencement, plus espacés à la fin de chaque couche ; rayons excessivement fins. A. Feuilles moyennes, de 4-6 centimètres de long ; capsules à lobes arrondis sur le dos ; ramules verts et £-angulaires........ ue NE. -D EUROPE, 30. A'. Feuilles grandes, de 7-18 centimètres de long; capsules à lobes tranchants sur le F4 dos ; ramules bruns, arrondis....,...... F.ALARGES FEUILLES. 2 1. Fusain d’Europe. Evonymus Euroræus. Liv. Bonnet de Prêtre, Feuilles opposées, légèrement pétiolées, elliptiques-lancéolées, très- finement dentées, glabres, mates, vertes en dessus, plus pâles en des- sous. Fleurs petites, à verticilles généralement tétramères, verdàtres, disposées 2-4 en petites cymes corymboïdes, latérales, opposées, pédon- culées et redressées, même à la maturité; pétales oblongs, blanchâtres. Capsule à 4 lobes arrondis sur le dos, d’un beau rose mat à la maturité ; graines d’un rouge orangé vif et luisant. — Arbrisseau de 2-4®, et même petit arbre de 4-7" d’élévation sur Om, 50 de circonférence, à jeunes ra- meaux lisses et d’un vert mat, souvent pourvus de # nervures longitudi- nales de tissu subéreux qui les rendent tétragones; bourgeons petits, ovoïdes, 4-angulaires, à écailles herbacées, verdâtres. Commun dans les bois et les haies de la plaine et des régions de collines. Flor., avril-mai. Fructif., septembre-octobre. Le fusain se plait particulièrement dans les sols frais, profonds et fertiles. Son bois est très-propre à de menus ouvrages de marqueterie et de tour et peut, en beaucoup de cas, remplacer le buis, auquel il ressemble par sa cou- leur, l'homogénéité et la finesse de son grain, la netteté avec laquelle il se coupe sous l’outil. Il est néanmoins bien moins dur et moins lourd. Du bois d’une tige de 50 ans, de 7 centimètres de diamètre, pèse, complétement séché à 4X Sol. Bois. Usages accessoires. 49 CÉLASTRINÉES. — ILICINÉES. l'air, 0,67 (Coll. Ec. For.). Carbonisé en vase clos, on en fabrique le fusain avec lequel on dessine ; il produit Fun des meilleurs charbons pour la fabrication de la poudre. La ma- tière rouge des arilles sert à teindre les marocains. 2. Fusain à larges feuilles. Evonymus LATiroLIus. Scop. Feuilles plus grandes, à pétioles plus robustes que chez le fusain d'Europe. Fleurs à verticilles généralement pentamères, disposées 10-20 en cymes ombellées, 2 ou 5 fois dichotomes, latérales, opposées, sup- portées par de longs et grèles pédoncules, dressées, puis pendantes ; pé- tales orbiculaires, brunâtres. Capsules du double plus grosses que celles de l’espèce précédente, généralement à 5 lobes, minces et tranchants sur le dos. — Arbrisseau de 4-5% et plus, à rameaux étalés-divariqués d’un rouge brun foncé, recouverts d’une légère cfflorescence glauque, assez robusies, arrondis. Bourgeons grands, allongés-très-aigus, à écailles séches d’un brun rougeàtre. Forêts de l’Isère, de l’Ain et du Var. Flor., mai-juin. Fructif., septembre. FAMILLE XII. ILICINÉES. Prong. Fleurs régulières, hermaphrodites; calice gamosépale, persis- tant, à 4-6 divisions ; corolle de 4-6 pétales alternes, libres ou un peu soudés entre eux à la base; 4-6 étamines alternes, à anthères introrses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes. Ovaire bi- pluri-loculaire, chaque loge uniovulée, à placentation axile ; style nul ou très-court; stigmate en autant de lobes qu’il y a de loges. Nuculaine à 2 ou plusieurs noyaux monospermes ; graine à pé- risperme charnu, abondant. — Arbrisseaux à feuilles sim- ples, non stipulées, persistantes (4). GENRE UNIQUE. — HOUX. ILEX. Lin. Fleurs généralement tétramères ; calice petit, urcéolé ; corolle rotacée. — Arbrisseaux ou petits arbres à feuilles alternes, très- coriaces, luisantes, persistantes, à nervation pennée, composée (1) Les pétales des ilicinées sont souvent légèrement soudés entre enx par la base et forment une corolle gamopétale ; la place de cette famille devrait donc être parmi les gamopétales périgynes, mais outre que celle soudure n’est pas constante, elle est toujours (rès-peu éténdue et toutes les autres aflinités maintiennent les ilicinées dans les dialypétales péri- gynes. ILICINÉES. 43 d’une nervure médiane dominante et de 6-10 paires de nervures secondaires peu apparentes, irrégulières et rameuses. Bois dur, homogène, lourd, blanc, à accroissements peu dis- tinets. Tissu fibreux à parois épaisses ; vaisseaux égaux, très- fins, groupés en lignes simples (d’un seul rang) ou composées (de plusieurs rangs), rayonnantes-flexueuses, représentant un réseau à mailles interrompues, étirées dans le sens des rayons; parenchyme ligneux abondant, mais dispersé et sans relation constante avec les vaisseaux (invisible à l’œil nu ou à la loupe). Rayons assez larges, peu longs. Houx commun. ÎILEx AQuIFOLIUM. Lin. Feuilles courtement pétiolées, ovales ou elliptiques, aiguës, coriaces et épaisses, glabres, très-luisantes et d’un vert foncé en dessus, peu luisantes et d’un vert pale en dessous; le plus souvent dentées-épi- neuses sur les bords, parfois complétement entières, surtout sur les pieds âgés ; de 15-14 mois de persistance. Fleurs blanches, petites, axillaires, solitaires ou fasciculées, courtement pédonculées. Fruit charnu, globu- leux et ombiliqué au sommet, de la taille d’un gros pois, à # noyaux triangulaires ; d’un rouge corail à la maturité. — Arbrisseau ou petit arbre à tige droite et élevée, ou diffuse et étalée, suivant les circon siances sous lesquelles il végète, à écorce lisse, verte sur les jeunes ra- meaux, grise sur les branches et sur la tige. Abondant dans certaines forêts, surtout dans les régions montagneuses. Flor., mai-juin. Fructif., août-septembre. Le houx atteint dans quelques contrées (France centrale, Corse, Algérie surtout) les dimensions d’un arbre à tige droite et à cime pyramidale, de 8-10" de hauteur sur 0"50 de diamètre; en beaucoup d’autres lieux, il ne constitue qu'un arbrisseau de 2-4" de hauteur (Vosges) ou même un buisson bas et trainant (forêt de Haguenau). Îl croît ou au moins résiste longtemps sous le couvert, a une longevité considérable, une végétation lente ; il repousse bien de sou- ches, supporte la taille très-aisément en se maintenant très- touffu et sert à faire d’impénétrables haies de clôture. Sa transplantation est difficile. Le bois de houx est lourd, dur, très-homogéne, finement maillé, blane, très-légèrement teinté de rougeâtre au cœur dans les vieux arbres. Du bois de tige de 110 ans, de 25 centimètres de diamètre, complétement desséché à l'air et provenant d'Algérie, pèse, 0,81. (Coll. Ec. For. Envoi de M. Royer). Il convient pour une foule d'emplois : dents d'engrenage, outils, ouvrages de marqueterie et de tour, cannes, ete. Il prend très-bien la couleur noire, recoit un beau poli et ressemble alors à l’ébène. Taille. Croissanec. Bois. Usages accessoires. 44 ILICINÉES. — EMPÉTRÉES. L'enveloppe herbacée du houx se maintient vivante, s’ac- croit et renferme plusieurs principes immédiats : un prin- cipe amer cristalisable (ilicine), du tannin, de la résine et une matière très-visqueuse appelée glutine ou glu. Pour séparer cette dernière, on broie l'écorce dans un mortier, on l’abandonne ensuite à elle-même pendant une quinzaine de jours dans un lieu humide, puis on la lave à grande eau. On mêle alors au résidu de l'huile de noix et l’on obtient la glu, avec laquelle on prend les petits oiseaux. Les fruits contiennent des acides, du sucre, de la pectine et sont vio- lemment purgatifs. Les habitants de la Forêt noire font, avec les feuilles desséchées du houx, une infusion qu'ils boivent en place de thé. Le maté, boisson si généralement employée dans le Paraguay et dans une grande partie de l'Amérique du sud, se fait d'ailleurs le plus souvent avec la feuille d'un végétal du même genre (ilex paraguariensis. S'-Hil.). FAMILLE XIV. EMPÉTRÉES. /Vuttal, Fleurs régulières, très-petites, dioiques ou polygames ; calice persistant de 3 sépales libres; corolle marcescente de 3 pétales alternes avec les sépales; 3 étamines alternes avec les pétales, à anthères extrorses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes,. Ovaire sur un disque, à 3-6-9 loges uniovulées, à placentation axile, produisant une nuculaine à 3-9 noyaux libres ou soudés, A-spermes. Graines pourvues d’un albumen abondant, charnu. Petits sous-arbrisseaux à feuilles alternes, non stipulées, uni- nerviées, petites, épaisses, persistantes et rapprochées ; rappelant les bruyères par leur port et leurs exigences. cexre unique. CAMARINE. £EMPETRUM. Lin. Caractères de la famille. Bois à vaisseaux fins, presque égaux, épars, uniformément répartis ; rayons fins, Camarine à fruits noirs. Evrerrum NiGrum. Lan. Feuilles persistantes (2 à # ans), nombreuses, petites, presque sessiles, linéaires-oblongues, semi-cylindriques, obtuses, coriaces, glabres; d’un vert foncé, luisantes et sans nervures en dessus, plus claires et marquées d’uue uervure blanche en dessous ; éparses ou rapprochées presque en EMPÉTRÉES. 45 verlicilles. Fleurs petites, blanches ou roses, sessiles, axillaires vers l’extrémité des rameaux, accompagnées de 6 braclées; étamines saillantes; styles courts, terminés par un stigmate à lobes rayonnants. Fruit charnu globuleux, ombiliqué au sommet, noir, à saveur douceàtre-acidulée. — Très-pelit sous-arbrisseau glabre, d’un vert foncé, à tiges brunes, ra- meuses, couchées, nues à la base, très-feuillées vers les extrémités, qui sont ascendantes. Tourbières des hautes-Vosges, du haut-Jura, de la haute-Auvergne, des hautes-Alpes et des hautes-Pyrénées. Flor., avril-mai, ORDRE II. DIALYPÉTALES PÉRIGYNES. Pétales et étamines insérés sur le calice, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un disque périgyne ; calice toujours gamo- sépale ; ovaire libre et supère ou adhérent et infère. . ORDRE IT, — DIAL | Etamines | opposées aux }Arbres ou arbrisseaux à fleurs régulières: divisions opposées, à stipules linéaires, parfois s : lice. Etamines FRAIS isoslémOnCs. | Eamines alternes avec les)Arbres ou arbrisseaux à fleurs régulières; divisions à feuilles simples ou composées, altern du calice. Embryon droit, Sous-onpue Î. | 10 Hariieet — mono-di-adelphes Arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux jalypé STAR >) dont les feuilles, le plus souvent com re rarement | Vs fuils le P P ace ap Etamines libres. Dre, SUPER: |diplostémones. Ù Placentalion axile. SR ES des à fleurs papilionacées ou presque : gousse et dont les feuilles simples ou con libres. ne Arbres ou arbrisseaux, quelquefois épine ltern ées, stipulées. | drupe. alternes, dentées, stipulées Elamines indéfinies. Plusieurs : carpelles distincts;)Arbrisseaux et sous-arbrisseaux, souvent fruit alternes, simples ou composées, slipulée polycarpé. Etamines EE Arbres et arbrisseaux, souvent épineux, à indéfinies. Plusieurs styles. } et Jon les feuilles sont alternes, simples Placentation Sous-onpre II. axile, Dialypétales périgynes à ovaire adhérent, infère, | Arbrisseaux à fleurs régulières, produis 1 seul style. }{; ” : A euilles sont opposées, simples, entières Placentation (Sous-arbrisseaux à fleurs régulières, pr pariétale. feuilles sont alternes, simples, palmali Baie, à graines (Sous-arbrisseaux sam Placentation cartilagineuses. en ombelle simple axile. Etamines isostémoues, Nuculaine, à noyau(Arbrisseaux à fleur osseux, 2-loculaire.! feuilles opposées ILES PÉRIGYNES. 5, verdâtres ; à feuilles simples, alternes ou ates. , verdâtres, parfois unisexuées ou apétales ; tipulées. papilionacée, dont le fruit est une gousse e nt alternes, slipulées. | égulières, rosacées, produisant une pomme osées, à stipules caduques. S, parfois apétales, dont le fruit est une ont allernes, stipulées. rs régulières rosacées ; à feuilles simples, nés, à fleurs régulières, rosacées ; à feuilles baie ou une balauste (grenade) et dont les ulées, persistantes ou caduques. | | me baie suceulente, polysperme et dont les 2rviées. , rampants où grimpants, à fleurs régulières tlles alternes, toujours vertes. res, en ombelle simple ou en corymbe, à entières, caduques. | RHAMNÉES. Paliure. Jujubier. Famille XV, page 48. Nerprun. Bourdaine. D, Pistachier. Sumac. Camélée. TÉRÉPRINTHACÉES. Fam. XVI, page 56. D, Anagyre Ajonc. Erinacée. Calycotome. Spartier. Sarothamne. Genèt. Cylise. Adénocarpe. Bugrane. Robinier. Baguenaudier. Coronille. PaPILIONACÉES. Fam. XVII, page 64. CÉSALPINIÉES. Fam. XVII p. 91. Gainier. Curoubier. Amandier. Pécher, Cerisier. Prunier. Abricolier. AMYGDALÉES, Fam. XIX, page 95. PS, { Rosacées. Spirée. Potentille. Fam. XX, page 102.) Ronce. Rosier. Cotonéaster. Aubépine. [Eniemdraent POMACÉES. INéflier. Coignassier. Fam. XXI, page 412.) Poirier. Pommier. Alisier. Sorbier. Amélunchier. MYRTACÉES. M . ns = 3Myrihe. Grenadicr Fam. XXII, page 1554 ÿ GROSSULARIÉES. Fam. XXII, p. 55, Groveiller. HénérAcées. Su Fam. XXIV, p. 157 Lierre. Connées. Fam. XXV, p. 439 À Cornouiler. 48 RHAMNÉES. SOUS-ORDRE I. DIALYPÉTALES PÉRIGYNES A OVAIRE LIBRE, SUPÈRE. FAMILLE XV. RHAMNÉES. À. Brown. Fleurs régulières, hermaphrodites, quelquefois uniséxuées par avortement, petites, verdâtres, solitaires ou fasciculées, axil- laires; calice à 4 ou 5 divisions ; corolle de 4 ou 5 pétales alter- nes, parfois très-petits où même nuls, insérés avec les étamines sur un disque adhérent au tube calicinal; étamines 4 ou 5, opposées aux pétales, à anthères introrses, biloculaires, longitu- dinalement déhiscentes. Ovaire libre ou enfoncé dans le disque et soudé avec lui par la base, 2-4-loculaire, chaque loge uni- ovulée. Styles 2-4, plus ou moins soudés entre eux. Nuculaine à 14 seul noyau 2-4-loculaire, rarement à 2-4 noyaux libres, ou samare syncarpée. Graine périspermée. — Arbrisseaux à feuilles simples, alternes ou opposées ; à stipules linéaires, parfois spinescentes. À. Calice rotacé ; pétales enroulés ; ovaire à demi enfoncé dans le disque. Feuilles trinerviées, alternes, à stipules épineuses. B. Samare syncarpée, à aile circulaire. .......... Paziure.... 4 B'. Nuculaine, à noyau 2-5 loculaire............. Jusurien... 2 A’. Calice à tube urcéolé; pétales plans; ovaire libre; nuculaine à 2-4 noyaux distincts. Feuilles alternes ou opposées, à nervation pennée:; stipules linéaires, non épineuses. B. Fleurs dioïques ou polygames, généralement tétra- mères ; style 2-5-fide. Graines à parois crus- lacées-fragiles ; bourgeons écailleux. ....... Nenrrun..,. 5 B', Fleurs hermaphrodites, généralement pentamères; 4 style. Graines à parois ligneuses ; bourgeons DL és CNE RAA DT ERP ss. BOURDAINR:. 4 G&xRE 1, — PALIURE. PALIURUS. Touruef. Fleurs pentamères; calice à tube rotacé ; pétales enroulés en dedans ; ovaire à demi enfoncé dans le disque et lui adhérant ; 3 styles, samare syncarpée, 3-loculaire, à aile circulaire-péri- phérique, dont les nervures sont rayonnantes. Bois, Tissu fibreux dominant, à parois épaisses; vaisseaux | RHAMNÉES. 49 assez pelits, égaux, uniformément répartis, isolés ou réunis par 2 ou 3. Rayons fins, égaux. Paliure épineux. Paciurus AcuLgaTus. Lam. Rhamnus paliurus. Lin. Argalou ; Porte-chapeaux. Feuilles caduques, alternes et disliques, courtement pétiolées, oblique- ment ovales, aiguës ou obluses, très-légèrement dentées, glabres ; for- mées de trois nervures dominantes, dont une médiane et deux latérales basilaires, arquées-convergentes; slipules épineuses, inégales, l’une allongée, droite et dressée, l’autre courte, arquée, réfléchie. Fleurs en petites grappes globuleuses, axillaires ; calice à divisions lancéolées, étalées ; corolle à pétales spatulés. Samare d’un rouge brun, hémisphé- rique, couronnée par une expansion orbiculaire, plissée-rayonnée et on- dulée sur les bords. — Arbrisseau de 2-5, à petites fleurs jaunètres, à tige dressée, rameuse, à rameaux et ramules grêles, divariqués, flexueux. Bourgeons très-petits, à 2 écailles spinescentes. Ecorce d’un gris brun, lisse d’abord, faiblement gerçurée plus tard. Abondant dans les terrains incultes et arides, particulièrement calcaires, de la région méditerranéenne ; assez rare en Algérie. Flor., juillet-août. Fruciif., automne. Le paliure épineux se reproduit par drageons ; ses nom- breuses épines le rendent très-propre à faire de bonnes haies. Son bois est dur, d’un jaune clair, passant insensible- ment au rougeàtre dans le cœur. Pris sur une tige de 11 ans, de 0"05 de diamètre et complétement desséché à l'air, il pèse 0,85. (Pyr. orient. Coll. Ec. For.) Ses faibles dimen- sions lui enlèvent toute importance. GENRE 11, — JUJUBIER. ZIZYPHUS. Tournef. Fleurs pentamères ; calice à tube rotacé; pétales enroulés en dedans. Ovaire enfoncé dans le disque et lui adhérant; 2 styles; fruit charnu, à noyau unique, 2-3 loculaire ou 1-loculaire par avortement. Bois de structure identique à celle du bois de paliure. Sujubier commun. 2izYPHus vuLGanis. Lam. Rhamnus zizyphus. Lin. Feuilles caduques, alternes-distiques, courtement pétiolées, oblique- ment ovales, obtuses, dentées, formées de 3 nervures dominantes, dont une médiane et 2 latérales basilaires, arquées-convergentes ; 2 slipules spinescentes, inégales, souvent avorlées, caduques. Fleurs petites et jaunètres en grappes pauciflores, axillaires; calice à divisions subtrian- gulaires; pélales spatulés. Fruit ovoïde, presque sessile, de la taille d’une grosse olive, rouge à la maturité, de saveur douce et sucrée. — Arbre de moyenne taille, à rameaux tortueux, ramules grêles, efilés et flexueux, se ramifiant plusieurs fois dans le cours d’une année ; son écorce 5 Taille. Bois. Fruit, 50 RHANNÉES, est brune, profondément gercurée-écailleuse et rappelle beaucoup celle des pins. Fréquemment cultivé comme fruitier et subspontané dans la région méditerranéenne : France, Corse et Algérie. Flor., avril-mai. Fructif., fin de septembre. Le jujubier peut s'élever à 6-8" et atteindre 1-1"80 de circonférence. Il drageonne très-facilement, mais se repro- duit peu par rejets de souche. Cet arbre fournit l’un de ces exemples, bien plus fréquents qu'on ne l'avait supposé, de bourgeons multiples à chaque aisselle ; il en offre jusqu’à 5, disposés en triangle et dont le supérieur est le principal. Son bois est dur, compacte, homogène, susceptible d’un très-beau poli, Jaune à l'état d’aubier, il est d’un rouge au moins aussi vif que celui de l'acajou à l'état parfait; il est employé, comme ce dernier, en ébénisterie et désigné sous le nom d'acajou d'Afrique. Du bois de tige de 76 ans, de 0"50 de diamètre, complétement desséché à l'air libre, pèse 1,09. (Coll. Ec. For. Envoi de M. Royer). Il fournit un excellent chauffage, un charbon de première qualité. Le fruit, mucilagineux et sucré, est comestible et connu sous le nom de jujube. On en fabrique une boisson alcooli- que; les pharmaciens en font la pâte pectorale du même nom (1). (1) L'Algérie possède deux autres espèces” de jujubier; je citerai la suivante en raison de son abondance. dSujubier des lotophages. Zizvraus Lorus. pesr. Bois souter- rain. Feuilles plus petites que celles du jujubier commun, ovales ou ellip- tiques-oblongues, obtuses, finement crénelées, glabres ; pétioles, ramules et calices veloutés. Fruit sub-globuleux, jaune rouge, de la taille d’une cerise. Buisson de 3-4", à branches tortueuses, inclinées, garnies d’ai- guillons géminés, Flor., fin de mai. Fructif., fin d’octobre. Commun en Algérie, dans les plaines ou sur les côteaux, principalement dans les provinces d'Oran et d'Alger; peuple seul ou mélangé avec les oliviers, les lentisques, etc., des étendues assez considérables. Le jujubier des lotophages, malgré ses dimensions peu élevées ne manque pas d'intérêt; ses racines traçantes très-longues, générale- meut plus grosses que le sujet qui les a produites, sont d'une extraction facile et donnent un volume de très-bon bois de chauffage, qui dépasse souvent toute prévision. La disposition à drageonner n’est pas moins re- marquable et parfois l’abord de cet arbrisseau est rendu presque impos- sible par l’entourage serré des drageons épineux qu'il a produits. Les fruits, véritables Zotus des anciens, sont comestibles et recherchés comme ceux du jujubier commun. RHANNÉES, 51 cexr8 1. — NERPRUN. RHAMNUS, Lin. Fleurs dioïques où polygames, le plus souvent tétramèeres, rarement pentamères : calice à tube urcéolé, persistant ; pétales plans, quelquefois nuls. Ovaire libre, Styles 2 ou 3. Nuculaine à 3 ou 4 noyaux distincts, à parois crustacées-fragiles ; graines munies d’un sillon dorsal. — Arbrisseaux à feuilles alternes ou vpposées, caduques ou persistantes, très-généralement dentées, à nervation pennée ; à stipules linéaires, plus ou moins caduques ; souvent épineux par transformation des rameaux ct pourvus de bourgeons écailleux, à écailles imbriquées, spiralées. Bois lourd et dur. Fibres à parois épaisses; vaisseaux égaux, très-fins, tous groupés avec du parenchyme ligneux en faisceaux composés, qui forment des lignes"ondulées-rameuses, généra- lement rayonnantes, produisant sur la tranche un élégant dessin réticulé, plus clair que le tissu fibreux sur lequel il ressort net- tement. Rayons fins et courts. Les fruits des nerpruns sont tous plus ou moins purga- tifs; ils contiennent, avant la complète maturité, des ma- tières colorantes, vertes ou jaunes, utilisées dans les arts et dans l’industrie. A. Feuilles alternes. B. Feuilles persistantes. C. Feuilles à bords cartilagineux dentés ; nervation vaguement pennée. Arbrisseau non épi- EE La LC NC rERNE tu Li AM C!. Feuilles à bords entiers, uniner- viées. Arbrisseau spinescent.. N. a FeuiLLEs p'Ouivien. 2 B' Feuilles caduques. C. Feuilles pourvues de chaque côté de 10-15 nervures pennées, droites et parallèles. Arbris- seau non épineux, dressé.... N. pes ALPES.,..,...... 3 C'. Feuilles pourvues de chaque côté de 5 nervures pennées, ar- quées, parallèles. Très-petit arbrisseau non épineux, ram- ES SRE dar NN man. te EE est à 4 A!. Feuilles opposées, caduques, pourvues de chaque côlé de 2-4 nervures pen- nées, arquées-convergentes. Arbris- seau épineux. B. Feuilles assez grandes (limbe de 2- Taille. Ecorce. Bois. 52 RHAMNÉES. 3 cent. de large), à nervures sail- lantes en dessous et à pétioles beaucoup plus longs que les sti- DOS PEN ee laide csosssce IN: PURGATIF SR CS B'. Feuilles moyennes (limbe de 4 cent. 1,2 de large), à nervures médio- crement saillantes, à pétioles an peu plus longs que les stipules.. N. DES TEINTUR:ERS.. .... 6 B’. Feuilles petites (limbe de 1 cent. au plus de large), à nervures peu saillantes, à pétioles ne dépas- sant pas les stipules..........,. N. pes rocners.., ...... 7 $ I. Feuilles allernes persistantes. 1. Nerprun alaterne. RHAmMNus ALATERNUS. Lin. Feuilles courtement pétiolées, de forme variable, ovales, elliptiques ou obovales, à sommet apiculé et bords cartilagineux làchement dentés ou denticulés ; fermes et coriaces, glabres, vertes et luisantes en dessus, plus claires et presque males en dessous, à nervation pennée, diffuse. Fleurs tétra-pentamères, en petites grappes bractéolées, multiflores, axillaires ; divisions du calice lancéolées-aiguës, plus courtes que le tube, réfléchies dans les fleurs mâles, dressées dans les fleurs femelles ; pétales nuls. Fruit rouge, puis noir, 2-5 sillonné. — Arbrisseau ou petit arbre à tige dressée, rameuse, à rameaux alternes non épineux. Commun sur les côteaux secs, surlout calcaires, du midi de la France et de la Corse; remonte vers le nord jusqu’à Grenoble et Vienne du côté de l’est, jusqu'à Angers et Poitiers du côté de l’ouest; abondant en Algérie. Flor., mars- avril. Fructif., octobre-novembre. Le nerprun alaterne est un arbrisseau forestier dont les feuilles persistent 18 mois à 2 ans, dont la croissance est lente, la longévité considérable. Il peut atteindre 6-8" d'é- lévation, 1" et même plus de circonférence ; il repousse abondamment de souche. Son écorce, verte sur les ramules, puis grise et lisse, se marque plus tard de fines stries longitudinales, et, lors - qu'elle est âgée, ressemble beaucoup à celle du chène yeuse avec lequel cet arbrisseau a aussi beaucoup d’analogie par le feuillage. Cette écorce est alors d’un brun noir, rugueuse et densément gerçurée en long et en travers. Le bois de l'alaterne est très-lourd ; eclui d'une tige de 124 an. et de 0"25 de diamètre, provenant de Port-Vendres a donné, séché à l'air, une densité de 1,04 ( Coll. Ec. For. ). Il est très-homogène, d’un grain extrémement fin ; blanc jau- nâtre à l'état d'aubier, variant du brun clair comme le chêne au brun marron foncé plus ou moins veiné à l'état RHAMNÉES. Da parfait. Il prend beaucoup de retrait et exhale, quand on le travaille, une odeur désagréable. Sa fibre est courte et cas- sante. Il est très-propre à des ouvrages de tour, de marque- terie et de menue ébénisterie. 2. Nerprun à feuilles d’olivier. Ramnus oceoines. Lin. Feuilles petites, oblongues ou obovales, souvent apiculées, entières, uninerviées et réticulées-veinées. Fleurs tétramères, en faisceaux axil- laires; divisions du calice plus longues que le tube ; corolle nulle ou très- petite. Fruits d’un vert jaunâtre à la maturité. — Petit arbrisseau de 1% au plus, à tige dressée ou diffuse, très-rameuse, à rameaux alternes, spinescents. Environs de Narbonne; Atlas en Algérie. Flor., mai. S IL. Feuilles alternes caduques. 3. Nerprun des Alpes. Ruamxus ALPINA. Lin. Feuilles pétiolées, elliptiques ou elliptiques-orbiculaires, arrondies ou légèrement acuminées au sommet, souvent un peu cordiformes à la base, finement et densément dentées; vertes-jaunâtres, légèrement luisantes en dessus, plus claires et mates en dessous ; à nervure médiane produi- sant de chaque côté de nombreuses nervures secondaires, 10-15, droites, parallèles, saillantes. Fleurs dioïques-polygames, tétramères, en fais- ceaux axillaires pauciflores ; divisions du calice triangulaires-aiguës, aussi longues que le tube ; pétales oblongs. Fruit obové, 2-3-sillonné, noir à la maturité. — Arbrisseau tortueux, haut de 4-3%, à rameaux inermes et à bourgeons assez gros, ovoïdes-aigus, d’un brun violacé. Ecorce d’un gris brun, lisse ou finement fendillée sur la tige, d’un brun violacé lui- sant sur les rameaux. Bois des régions montagneuses : Jura, Côte-d'Or, Lozère, Alpes, Pyrénées, Corse. Flor., mai-juin. 4. Nerprun naïn. RuaAmnus PUMILA. Lin. Feuilles courtement pétiolées, ovales, obovales ou lancéolées-obovales, finement dentées ; nervures secondaires arquées, parallèles, au nombre de 5-7 de chaque côté de la nervure médiane. Fleurs tétramères, en pelits faisceaux axillaires pauciflores à la base des jeunes rameaux ; calice à divisions lancéolées, plus longues que le tube; pétales étroits ou nuls. Fruit obové, noir. — Sous-arbrisseau diffus, à tige couchée très-ra- meuse, tortueuse, longue de 5-15 centimètres seulement, croissant dans les fentes des rochers des Alpes, des Pyrénées, des Monts Dore (Auver- gue), du Mont-d’Or (Doubs). Flor., juin. $ IT, Feuilles opposées, caduques. &. Nerprun purgatif. Raamnus caruartica. Lan. Noirprun; Epine de Cerf. Feuilles à pétioles 2-5 fois plus longs que les stipules, ovales, ellip- tiques ou obovales, courtement acuminées, dentées, d’un vert assez foncé el glabres en dessus, d'un vert p'us pâle et pubescentes sur les nervures en dessous; à nervalion pennée, composée d’une ncrvure médiane et de Port. Ecorce. Bois. Fruits. 54 RHAMNÉES. 2 ou 5 nervures latérales, arquées-convergentes. Fleurs dioïques, rare- ment polygames, tétramères, en faisceaux axillaires bien fournis à la base des jeunes rameaux; divisions du calice lancéolées, égalant le tube; pétales petits. Fruit sphérique, non sillonné, noir à la maturité. — Ar- brisseau de 2 à 5%, ou petit arbre de 6-8% de hauteur sur 0,50 de circonférence, à lige très-rameuse, rameaux opposés, élalés, souvent épineux à lextrémité par avortement du bourgeon terminal. Bourgeons d’un brun-noir, à écailles presque spiralées, glabres, finement ciliées sur les bords. Répandu dans les taillis de presque toute la France. Flor., mai-juin. Fractif., automne. Le nerprun purgatif a presque le port de l’épine noire, mais ses rameaux opposés le font distinguer aisément. L'écorce, d’abord lisse ct luisante, d’un brun noirâtre, est formée par l'enveloppe subéreuse et s'enlève circulaire- ment par membranes comme celle du cerisier; plus tard, les plus anciennes couches du liber forment un rhytidome gercuré, remarquable par l'abondance et la grosseur des faisceaux fibreux qui le constituent. Gette écorce contient, fraiche, une matière colorante jaune ; des- séchée, une matière brune. Le bois est élégamment réticulé sur la section transver- sale et présente un éclat lustré analogue à celui de la paille; il est blane grisâtre dans l’aubier qui est nettement limité, jaune, passant au rougeàtre clair dans le cœur, à l'état parfait. Il est lourd et dur, susceptible de poli et convenable pour de menus ouvrages de tour et de marqueterie. Un échantillon d'une tige de 27 ans, et de 16 cent. de diamètre. complétement desséché à l'air et provenant de Nancy, a pour densité 0,708. ( Coll. Ec. For. ). Les fruits, de saveur douceñtre d’abord, puis amère-et nauséabonde, sont fortement purgatifs, et servent, surtout en pharmacie vétérinaire, à la préparation du sirop de ner- prun. On en retire aussi, lorsqu'ils sont mürs, la couleur connue sous le nom de vert de vessie ; il suffit d'y ajouter de l’alun, Avant leur maturité, ils donnent une couleur jaune ; après, une couleur brune. 6. Nerprun des teluturiers, Ruamnus inr£cronta. Lix. Nerprun; Graine d'Avignon. Voisin du précédent; feuilles plus petites, dont le pétiole dépasse à peine les stipules; ovales ou elliptiques, à nervures secondaires moins saillantes, Fleurs en faisceaux axillaires moins fournis, tétramères ; calice à divisions lancéolées beaucoup plus longues que le tube, qui devient tout à fait plan à la base du fruit. Fruit brun. — Arbrisseau woins élévé que le nerprun purgatif, dépassant rarement 1%, à ramifica- RHAMNÉES. 55 tion très-diffuse et serrée, à rameaux opposés, épineux; écorce noirâtre. Croît daus les lieux arides et escarpés de la France méridionale. Flor., mai. Fructif., automne. Le fruit de ce nerprun, connu sous le nom de Graine d'Avignon, est l’objet d’un commerce assez important, Il con- tient, avant sa maturité, une matière tinctoriale jaune, fré- quemment employée pour la coloration des parquets, utilisée en teinture, et qui, mélangée à de l'argile blanche très- douce et à de l’alun, forme une pâte d’un jaune doré que les peintres connaissent sous le nom de stil de grains. À Ja maturité ses fruits peuvent donner du vert de vessie. 7. Merprun des rochers. Raamnus saxaTicis. Lin. Voisin des précédents, mais beaucoup plus petit. Feuilles petites, dont le pétiole ne dépasse point les stipules, souvent fasciculées, par défaut d’allongement des rameaux, étroitement ovales ou elliptiques, à nervures latérales peu ou point saillantes. Fleurs en faisceaux axillaires, pauciflores ; divisions du calice lanctolées à peine plus longues que le tube. qui reste eoncave à la base du fruit. Fruit globuleux, noir, luisant. — Sous-arbrisseau de 3-8 décimèlres de hauteur au plus, à tige diffuse, rameaux noirâtres, très-nombreux, disposés en un buisson hérissé d’é- pines de tous côtés. Croit dans les rochers ; environs de Gap et de Lyon. Flor., mai-juin. Les fruits ont les mêmes usages que ceux du nerprun des teinturiers. GENRE 1v. -— BOURDAINE. FRANGULA. Tournef. Fleurs hermaphrodites, pentamères ; calice à tube urcéolé, persistant ; pétales plans; ovaire libre; style 1; nuculaine à 2 noyaux dont les parois sont ligneuses. Graines munies d’une échancrure latérale. — Arbrisseau à feuilles alternes, caduques, eutières, à nervation pennée ; rameaux non épineux et bourgeons très-petits, nus ou accompagnés de quelques écailles stipulaires linéaires, non enveloppantes. | Bois assez mou et médiocrement lourd, d’une toute autre structure que celui des nerpruns. Fibres à parois peu épaisses; vaisseaux entourés de parenchyme ligneux (invisible à l’œil nu), décroissant en grosseur et en nombre du bord interne, où ils sont assez petits et serrés, au hord externe où ils deviennent très-petits et espacés, isolés ou réunis en petit nombre en séries simples et rayonnantes Rayons minces. Bourdaine commune. Francura vurcaris. Reicus. Bourgène; Aune noir. Produits accessoires. Charbon. Bois. Produits accessoires. 56 RHAMNÉES. — TÉRÉBINTHACÉES. Feuilles alternes, caduques, pétiolées, largement elliptiques, acumi- nées ou arrondies à l’extrémité, entières, glabres ou légèrement pubes- centes inférieurement sur les nervures; vertes presque males en dessus, plus claires et luisantes endessous; nervures secondaires saillantes, nombreuses (8-10 de chaque côté), presque droites, parallèles. Fleurs blanchâtres en faisceaux axillaires peu fournis ; calice à divisions lancéo- lées dressées, égalant le tube ; pétales ovales, onguiculés. Fruit globu- leux, de la grosseur d’un pois, lisse et brillant, vert, rouge, puis noir. — Arbrisseau de 2-4", rarement petit arbre de 3-7" d’élévation sur 050 de circonférence, à tige ou rejets droits, effilés, à peine rameux; à rameaux aliernes, non épineux, cassants; à écorce d’un brun violacé, tachetée de lenticelles grises, finalement grise, d’abord lisse, puis se crevant par pustules en losanges quise réunissent plus tard en gerçures longitudinales. Commun dans les bois et les haies de presque toute la France, particulièrement sur les sols frais et aux bords des eaux. Flo- raison successive, prolongée, avril-juillet, de sorte que l’on trouve en même lemps pendant l’été des fleurs et des fruits à tous les degrés de maturité sur le même rameau. d* La bourdaine est un arbrisseau dragconnant, dont le char- bon, très-léger, 0,184, est le plus estimé pour la fabrication de la poudre de ehasse. Le bois est homogène, assez mou, blane grisâtre ou jaunâtre à Fétat d'aubier, qui est net- tement tranché et peu abondant, d’un rouge orangé ou rosé uniforme et assez vif à l’état parfait. Celui d’une tige de 28 ans et de 10 centimètres de diamètre, complétement desséché à l'air et provenant de Haguenau, a donné une densité de 0,65. (Coll. Ec. For.). Ge bois se divise facile- ment en minces lanières avec lesquelles on fait des articles de vannerie fine. L'écorce fournit une matière colorante rougeätre qui rappelle celle de la garance ; elle est violemment purgative. Les fruits donnent une couleur verte que l'on a utilisée quelquefois en teinture. Il ne parait pas qu'ils aient les pro- priétés purgatives prononcées de ceux des nerpruns. FAMILLE XVI. TÉRÉBINTHACÉES, JUSS. Fleurs régulières, hermaphrodites ou le plus souvent diviques ou polygames par avortement ; calice à 3-5 divisions; corolle quelquefois nulle, ordinairement de 3-5 pétales alternes avec les divisions du calice, insérés à la base du calice ou devant un disque entourant l’ovaire ; étamines en nombre égal aux pétales (espèces indigènes), alternes et insérées avec eux, à anthères' TÉRÉBINTHACÉES. 57 introrses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes. Ovaire formé d'un seul carpelle 1-rarement 2-ovulé, ou de plusieurs carpelles qui habituellement avortent tous moins un seul, mais restent représentés par leurs styles. Fruit indéhiscent, généra- lement charnu, drupe ou nuculaine ; graines à placentation axile, non périspermées. — Arbres ou arbrisseaux à feuilles composées ou simples, alternes, non stipulées, à fleurs petites et jaanûtres, ordinairement paniculées. Les sucs des térébinthacées sont tantôt limpides, tantôt laiteux-visqueux, composés de résine tenue en dissolution par une essence, qui est souvent d’une àcreté extrême et détermine des accidents forts graves, lorsqu'elle est appli- quée sur la peau, et à plus forte raison prise à l'intérieur. Ces sucs néanmoins offrent à l’industrie des matières utiles : les laques et vernis copals, la térébenthine de Chio, etc. Le nom de la famille est même tiré de ce dernier produit, quoique ce soient les conifères et non les térébinthacées qui fournissent les térébenthines véritables. A. Fleurs dioïques apétales. Arbres à feuilles compo- sées-pennées avec ou sans impaire; fruit 1-locu- laire, 1-sperme........ dd sb bios EISTACHIRRS À A. Fleurs pétalées. B. Fleurs pentamères. Arbrisseaux ou arbres à feuilles simples ou composées-pennées ; hermaphrodites ou dioïques ; fruit 4-loculaire, {-sperme....... Sumac. ... 2 B'. Fleurs 3-£-mères. Sous-arbrisseaux à feuilles sim- ples, entières ; hermaphrodites ; fruit à 2-4 noyaux 2-spermes...... PRIT LR NGMÉLErS : 5 GENRE 1. — PISTACHIER. PISTACIA. Lin. Fleurs dioïques, apétales. Fleur mâle : calice 5-fide; 5 éta- mines insérées au fond du calice, opposées à ses divisions ; un rudiment d’ovaire. Fleur femelle : calice 3-4-fide ; ovaire uni- loculaire par avortement, 4-ovulé; 3 stigmates. Drupe peu charnue, à un seul noyau monosperme. =— Arbres à feuilles alternes, composées, dont les folioles sont entières et ont la nerva- tion formée d’une nervure médiane et de nombreuses nervures secondaires pennées, droites, parallèles, fourchues ou rameuses à l’extrémité ; à sucs chargés de térébenthine et appartenant à la région méditerranéenne. Bois lourd et dur. Tissu fibreux dominant, à parois épaisses. Vaisseaux inégaux : les internes moyennement gros, assez serrés, Taille, Port. Bois. 58 TÉRÉBINTHACÉES. formant une zone étroite nettement limitée ; les médians et les externes petits, groupés en faisceaux composés qui forment de courtes lignes obliques ou rayonnantes. Rayons égaux, fins, presque indéfinis. A. Feuilles imparipennées, à pétiole non ailé, cadu- ques. B. Feuilles de 7-11 folioles ; fruits de la grosseur d'onpois :.." 412 ER HESRUN ..... P, rénÉésiNrae. 1 B'. Feuilles de 3-5 folioles; fruits de la grosseur d’une ‘olives... TSI te Ste a Tee ... P. commun. 0 2 A'. Feuilles paripennées, à pétiole ailé, persistantes. P. Lexrisque. . 3 SI. Feuilles imparipennées, caduques. 1. Pistachier térébinthe. Pisracra rEREBINTHUS. Lin. Feuilles caduques, pétiolées, oppositi-imparipennées, de 7-11 folioles sessiles, obliquement ovales-obtuses, ovales ou elliptiques-lancéolées, mucronées, entières, glabres, assez coriaces, vertes et luisantes en dessus, mates et plus pâles en dessous. Fleurs en thyrses latéraux, uaissant sur les jeunes rameaux en dessous des feuilles et presque aussi longs que celles-ci; anthères et stigmates pourpres ; calice brun. Drupe presque sèche, apiculée, globuleuse, rouge, puis brune, de la grosseur d'un pois. — Arbre de moyenne taille, à cime étalée-arrondie, dont l'écorce, d’un gris rougeàtre et lisse d’abord, forme un rhytidome libérien rugueux-écailleux, d’un brun rougeâtre. Bourgeons assez gros, ovoïdes, oblus, glabres, à écailles d’un rouge brun, obtuses, alternes, imbriquées. Terrains secs et rocheux de la France méridionale : Dauphiné méridional, Provence, Languedoc, Roussillon, Corse; Algérie. Flor., avril. Fructif., septembre. Le pistachier térébinthe n’a point d'importance forestière en France, mais il en acquiert en Algérie, où il constitue des peuplements, soit seul, soit mélangé aux chênes, aux lentisques, ete. Il peut devenir un arbre de 8-15" de hauteur sur 1-2" et plus de circonférence; son tronc, droit et cylindrique, se dénude jusqu'à 4-5" du sol et produit une cime arrondie bien fournie et d’une grande envergure. Sa longévité est très-prolongée. Le bois est blanc, blane grisätre ou rougeûtre et se colore au cœur de brun, brun verdâtre ou même devient noir comme l'ébène ; il est agréablement veiné (comme la plu- part des bois de cette famille), en raison de la coloration inégale et variée de l'ensemble de ses couches et de chacune d'elles en particulier. La différence entre les gros et les petits vaisseaux est bien prononcée, et ces derniers y forment par leur groupement des lignes obliques qui rappellent le TÉRÉBINTHACÉES. 59 bois des ormes. Il est compacte, susceptible de recevoir un très-beau poli et sert en ébénisterie, marqueterie, seulp- ture; il est aussi propre au tour. Un morceau d’une tige de 78 ans, de 17 centimètres de diamètre, complétement séché à l'air et provenant d'Algérie, pèse 0,88 ( Coll. Ec. For., Envoi de M. Royer). C'est un bon bois de chauffage. Il exsude de l'écorce du pistachier térébinthe des goutte- lettes d’une térébenthine blanche très-odorante ; elles sont tellement abondantes que, par les fortes chaleurs, on ne peut pas toujours profiter de l’ombrage de cet arbre. Ces gouttelettes se solidifient bientôt et forment la résine connue sous le nom de lek (laque) ou d’alk, qui parait employée en Algérie comme le mastie de Chio, que l’on retire du pista- chier lentisque. Le fruit du térébinthe est comestible; sa saveur est aigrelette, rafraichissante. 2. Pistachier commun. PisraciA vERA. Lin. Feuilles 1-3-5 foliolées, alternes, caduques ; folioles plus grandes que celles du P. térébinthe, plus coriaces, plus fortement veinées-réticulées en dessous, rétrécies à la base. Fruit du double plus gros. — Arbre de 7-10" de hauteur, cultivé et subspontané en Provence, en Languedoc, en Roussillon, en Corse. Flor., mai. Cet arbre, originaire de la Syrie, est répandu sur tout le littoral de la Méditerranée où on le cultive comme fruitier. Sa drupe, de couleur roussâtre, contient une grosse amande d'un vert clair, oléagineuse, la pistache, que l'on mange crue ou confite de différentes manières (1). (1) Pistachier &e L'Atlas. PisrAcIA ATLANTICA. DESF. Feuilles caduques, composées de 7-9 folioles oblongues lancéolées, atténuées à la base, mucronées au sommet, légèrement ondulées sur les bords, très-glabres; pétiole grêle, rebordé. Anthères et styles pourpres. Drupe ovale-globuleuse, de la grosseur d’un pois, d’abord d’un flave- pourpre, devenant bleuàtre à la maturité, légèrement acide, comestible. Grand et bel arbre de 20" d’élévation sur 4" de circonférence, dévelop- pant une cime très-ample et très-touffue. Commun en Algérie, mais géné- ralement à l’état d'isolement; s’avance jusque dans le désert où il est très-précieux par son ombrage et par le fourrage que ses feuilles et ses jeunes pousses procurent, et s’élève jusqu’à une altitude de 1400". Il produit en abondance la mème térébenthine que le Pistachier térébinthe, Produits accessoires. Bois. Taille. Eoracinement. Bois. Produits accessoires. 60 TÉRÉBINTHACÉES. S IL. Feuilles paripennées, persistantes. 3. Pistachier lentisque. PisraciA LENTISCUS. Lin. Feuilles alternes, persistantes, oppositi-ou alterni-paripennées, de 6-12 folioles elliptiques ou oblongues-lancéolées, mucronées, entières, coriaces, glabres, d’un vert sombre et luisant en dessus, d’un vert päle et mat en dessous; pétiole étroitement ailé. Fleurs en épis cylindriques, dressés, naissant À ou 2 à l’aisselle d’une feuille et au plus de la longueur d’une foliole ; verdàtres, à anthères purpurines. Drupe sèche, globuleuse-com- primée, apiculée, de la grosseur d’un pois, rouge, puis noire. — Ar- brisseau ou arbre peu élevé, à odeur résineuse prononcée, dont l'écorce est d’un brun rougeûtre et devient avec l’âge rugueuse-écailleuse. Lieux secs et arides de la région méditerranéenne. Flor., avril-mai. Fruclif., novembre. Le lentisque est un arbre de plaine ou de coteaux, qui croit seul ou en mélange avec les oliviers, myrthes, etc., et forme, en Corse, une partie du peuplement de ees brous- sailles appelées maquis. Îl est très-abondant en Algérie. Cet arbre peut atteindre, au maximum, 4-6" d’élévation sur 1-1"80 de circonférence ; sa souche est très-volumineuse, émet de nombreuses et fortes racines, longuement traçantes et drageonnantes, et repousse vigoureusement. Le tempé- rament est robuste. Le bois, qui est veiné, a l’aubier blane ou blanc grisâtre, le cœur rougetre et même brun jaunâtre ou verdâtre ; les vaisseaux du bord interne sont rares et à peine plus gros que les autres et la zone qu'ils forment se distingue diflici- lement ; ceux de la région médiane et externe sont groupés de manière à former sur la tranche des lignes rayonnantes légèrement flexucuses d’un seul rang. Celui d’une tige de 50 ans, de 52 centimètres de diamètre, complétement des- séché à l'air, et provenant d’Algérie pèse 0,84. (Coll. Ec. For. Envoi de M. Royer). Il est dur, se polit bien, sert pour la menue ébénisterie, mais il se pique facilement des insectes. Ce bois occupe le premier rang parmi les combustibles ; il brüle vivement, dure longtemps au feu et produit un charbon abondant qui se maintient incandescent jusqu'à combustion complète. Les fruits contiennent une huile limpide principalement propre à l'éclairage. Enfin le lentisque fournit la résine connue sous le nom de mastic de Chio, très-employée en Orient, où l'habitude TÉRÉBINTHACÉES. 61 de la mâcher est universellement répandue, utilisée en outre pour la préparation de vernis très-brillants ; on peut provoquer son écoulement par de légères entailles pratiquées dans la tige des lentisques. Le lentisque n’est point assez abondant en France pour qu'on s'occupe de l'extraction de ce produit; la récolte parait en être négligée en Algérie. Genre 11. — SUMAC. RHUS. Lin, Fleurs hermaphrodites ou dioïques ; calice à 5 divisions ; corolle de 5 pétales étalés, insérés devant un disque qui entoure l'ovaire ; 5 étamines insérées avec les pétales et alternes. Ovaire uni-loculaire, uni-ovulé ; 3 styles. Drupe presque sèche, à noyaux osseux. — Arbres ou arbrisseaux à sucs résineux ou laiteux, à feuilles caduques, alternes, simples ou composées, dont la ner- vation est ia même que celle des pistachiers; à fleurs petites et verdâtres ; bourgeons à peine écailleux et racines traçantes, très-drageonnantes. Bois peu lourd, veiné. Vaisseaux inégaux, assez gros au bord interne, où ils forment une zone bien limitée, petits et peu nom- breux dans la zone médiane et externe où ils sont isolés ou groupés en petit nombre, suivant de courtes lignes simples rayonnantes. Rayons fins. DPI SIMDIES ERUBFES. :. sc cvescoce De FUSTET-. eo ccoose À A! Feuilles composées, imparipennées..... +. S. DES CORROYEURS.. 2 1. Sumac fustet. Raus corinus. Lin. Arbre à perruque. Feuilles alternes, caduques, pétiolées, simples, obovales ou orbicu- laires, atténuées à la base, obluses au sommet, entières, glauques et males sur les deux faces. Fleurs hermaphrodites en panicule très-làche ; pédicelles d’abord très-courts, mais s’allongeant considérablement et devenant très-grèles ; presque tous stériles, et, dans ce cas, couverts de longs poils étalés rougeâtres qui rendent la panicule plumeuse ; calice à segments ovales, obtus ; pétales spatulés, jaunàtres. Drupe obovée, glabre, ridée, luisante et brune à la maturité, de la grosseur d’un petit pois. — Arbrisseau touffu et rameux, à ramules assez robustes, rappro- chés, presque fasciculés à l’extrémité des branches ; bourgeons petits, triangulaires-comprimés, enveloppés de 2 écailles latérales opposées, à dos caréné. Collines sèches du Dauphiné et de la Provence. Flor., juin- juillet. Le sumac fustet est souvent cultivé comme arbrisseau d'ornement à cause de ses vastes et nombreuses panicules lumeuses. Il est riche en térébenthine très-limpide, et ex- iale par ses parties vertes, lorsqu'on les froisse, une forte Bois. Produits accessoires, Bois. Produits accessoires, 62 TÉRÉBINTHACÉES. odeur aromatique. Son bois est moyennement dur ; pris sur une tige de 12 ans et de 0"08 de diamètre, provenant d'Es- pagne, il pèse, à l'état sec, 0,76 (coll. Ec. for.). D'un blanc jaunâtre nettement limité, dans l’aubier, il est veiné et assez vivement coloré au cœur de verdâtre, de brun, de brun verdâtre et de vert jaunâtre. Il prend un beau poli et sert à de menus objets d’ébénisterie et de marqueterie. L'écorce, d’abord d'un gris rougeûtre et lisse, devient brune rougeàtre et rugueuse écailleuse vers 10 ans; elle sert au tannage dans les pays où le végétal est commun. Les racines donnent une matière tinctoriale jaune ou rousse. 2. Sumac des corroyeurs. Ruvus conranta. Lin. Vinaigrier ; Roux ou Roure des corroyeurs. Feuilles alternes, caduques, péliolées, oppositi-imparipennées, de 7-15 folioles sessiles, ovales-lancéolées, à base souvent entière, mais large- ment et fortement dentées sur le reste de leur contour; velues ainsi que le pétiole commun, les axes d’inflorescence et les rameaux; males et plus pàles en dessous qu’en dessus, passant au rouge vif en automne ; pétiole souvent ailé entre les folioles supérieures. Fleurs dioïques-poly- games, en thyrses terminaux étroits, allongés, dressés ; pédicelles courts, munis sous chaque fleur de 5 bractéoles ; calice à segments ovales-obtus ; pétales oblongs et blancs, plus longs que les divisions du calice, Drupe subglobuleuse , comprimée , densément hérissée-laineuse, d’un brun pourpre à la maturité. — Arbrisseau à tige dressée, de 3 à 4" de hau- teur sur 20-50 centimètres de circonférence, à ramification peu fournie et consistant en quelques grosses pousses velues, qui offrent un canal mé- dullaire très-développé, circulaire. Sucs laiteux. Bourgeons globuleux, densément laineux. Région méridionale de la France. Flor., juin-juillet. Fruclif., décembre. Ce sumac est trop disséminé en France pour y être im- portant ; il le devient en Algérie par son abondance. Le bois est blanc grisätre, nuancé au cœur de branâtre, de brun verdâtre clair ; il est mou, assez léger, spongieux, cassant et par conséquent sans valeur. Parfaitement desséché à l'air et provenant d'Algérie, d'une tige de 8 ans, de 9 centimètres de diamètre, il pèse 0,68 (Coll. Ec. For. Envoi de M. Royer). L'écorce contient une matière tinctoriale jaune ou rouge, qui sert à la teinture des cuirs et des étofles ; on y trouve en outre, ainsi que dans toutes les parties de la plante et par- üculièrement dans les feuilles, de l'acide tannique que l’on utilise pour la préparation des cuirs marocains, et lorsqu'elle est abondante, elle devient l'objet d’un commerce assez im- portant. Les feuilles, desséchées et réduites en poudre, sont TÉRÉBINTHACÉES. 65 employées au tannage sous le nom de Sumac. Les fruits sont comestibles ; ils ont une saveur acidulée-agréable (1). genre m1. — CAMÉLÉE. CNEORUM. Lin. Fleurs hermaphrodites ; calice à 3-4 divisions ; corolle d'au- tant de pétales alternes avec lés divisions du calice et beaucoup plus longs qu’elles; 3 ou 4 étamines alternes ; ovaire 3-4 locu- laire, dont chaque loge est 2-ovulée. Style simple. Nuculaine presque sèche, généralement à 3 loges, dont chacune contient 2 graines séparées par une fausse cloison. — Sous-arbrisseaux à feuilles persistantes, simples, alternes, entières, uninerviées; à sucs âcres et violemment purgatifs. Camélée tricoque. CxeoruM rricoccon. Li. Feuilles oblongues, atténuées à la base, obluses ou mucronulées au sommet, sessiles, entières, à bords enroulés en dessous ; coriaces, gla- bres, luisantes sur les deux faces ; plus pàles en dessous qu’en dessus, uninerviées. Fleurs courtement pédonculées, jaunes, réunies 2 ou 3 à Vaisselle des feuilles supérieures ; calice à segments ovales-oblus ; péta- les oblongs. Nuculaine d’un vert noir à la maturité, surmontée d’un style (1) Sumac thézéra. Raus PENTAPHYLLA. Desr. Feuilles persistantes, pétiolées, 5-5-foliolées, palmées ; folioles sessi- les, linéaires-cunéiformes, entières ou souvent.tridentées-trifides vers le sommet, glabres, d’un vert grisàtre mat sur les 2 faces; pétioles rebor- dés sur les côtés ; fleurs dioïques, en petites panicules axillaires et ter- minales formant par leur ensemble une panicule composée et feuillée. Drupe globuleuse, lisse et luisante, de la taille d’un gros pois, trituber- culée au sommet, rouge à la maturité. — Arbrisseau rameux dès la base, garni d’épines effilées, atteignant 4-7" de hauteur sur 0m68-1n et plus de circonférence; port de l’aubépine. Algérie. Flor., avril. Fructif., novembre. Le sumac Thézéra se rencontre sur plusieurs points de l'Algérie, soit à l’état isolé, soit en massif et mélangé avec les lentisques, les oliviers, etc. Il paraît préférer les régions accidentées, mais non montagneuses, les sols graveleux, secs et profonds. La végélation est lente, le bois est lourd, compacte, rougeätre, sus- ceptible de poli; il est bon combustible et produit un charbon estimé. C’est l'écorce, néanmoins, qui donne à ce sumac toute sa valeur. Cetle écorce, assez mince, grisàtre, s’exfoliant par plaques, est très-recher- chée dans l’industrie et forme, sur les marchés d’Afrique, une branche importante de commerce. Elle renferme une malière tincioriale d’un rouge vif et du tannin, et sert principalement à la préparation des cuirs marocains. Les fruits sont acides et comestibles. 64 TÉRÉBINTHACÉES. — PAPILIONACÉES. simple, persistant; à 5 lobes, alternant avec autant de sillons et se sé- parant aisément en 5 drupes. — Sous-arbrisseau de 1" au plus, à ra- meaux grèles et verts. Lieux secs de la région méditerranéenne ; France et Algérie. Flor., juin. FAMILLE XVII. PAPILIONACÉES. Zain. Fleurs hermaphrodites; calice 4-2-labié ou à 5 divisions; corolle papilionacée ; étamines en nombre double des pétales, 40, insérées sur le calice, monadelphes ou diadelphes (9 soudées, la 10° libre), très-rarement libres; anthères introrses, longitu- dinalement déhiscentes. Un seul carpelle libre, produisant une gousse. Graines non périspermées. Embryon droit. Feuilles al- ternes, le plus souvent composées stipulées. — Plantes herba- cées, sous-arbrisseaux, arbrisseaux et arbres, même de la plus grande taille, à feuilles trifoliolées ou impari-pennées, représentées quelquefois par une foliole unique, que l’analogie fait considérer comme feuille composée réduite, unifoliolée. Les folioles sont presque toujours entières. La famille très-naturelle des papilionacées fournit, par ses espèces ligneuses, des bois identiques de structure et de qua- lités. Ils sont lourds, durs, nerveux, jaunes ou jaunâtres, se colorant au cœur de teintes souvent foncées. Leur tissu fibreux est très-dominant, composé de fibres très-serrées, à parois épaisses. Les vaisseaux, la plupart du temps inégaux, sont asso- ciés à du parenchyme ligneux et groupés en faisceaux composés qui forment, sur la tranche transversale, des lignes arquées, flexueuses, obliques ou périphériques, représentant souvent un élégant dessin réticulé. Les rayons sont médiocrement ou assez épais, peu hauts, sensiblement égaux. Dans les premiers genres de la famille la composition des faisceaux est très-complexe, le parenchyme est abondant, le ré- seau qu'ils forment est très-prononcé; mais cette composition se simplifie peu à peu et, dans les derniers, les faisceaux ne sont plus formés que d’un petit nombre de vaisseaux et de fort peu de parenchyme ligneux; ils n’offrent plus qu’une ébauche de dessin réticulé. La plupart des feuilles des papilionacées sont fourragères, et beaucoup de graines de cette famille sont comesubles ; ” ce sont celles dont les cotylédons sont épais et féculents. Néanmoins, les feuilles de certaines espèces et les graines à Le ‘4 ps _ LAN PAPILIONACÉES. 65 cotylédons minces et foliacés sont violemment purgatives et toxiques. Telles sont, au moins pour l’homme, les feuilles de l’anagyre fétide, du cytise faux-ébénier, de la coronille arbrisseau, connue par ce motif, sous le nom de séné-bà- tard, les feuilles et les graines du baguenaudier. Les graines conservent longtemps leur faculté germinative et leurs cotylédons, suivant qu'ils sont épais et féculents, ou minces et herbacés, sont hypogés ou épigés lors de la ger- mination. Tous ceux des papilionacées ligneuses indigènes sont dans ce dernier cas. Les arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux de cette fa- mille sont des végétaux de plein soleil, qui ne supportent as le couvert et se rencontrent bien plus fréquemment sur es terrains vagues et nus qué dans les forêts. Cependant, quelques espèces sont très-répandues dans les bois, mais dans les vides et clairières, sur les lisières ou dans les cou- pes dont le repeuplement n'est pas immédiat; elles y de- viennent, dans ce eas, envahissantes et nuisibles (genêts). Les papilionacées affectionnent particulièrement les sols secs, calcaires ; néanmoins certaines espèces sont à cet égard parfaitement indifférentes (quelques genêts), et l'une d'elles (genêt à balais) est même l’une des plantes silicicoles les plus caractéristiques. À. Etamines libres. Arbrisseaux à feuilles 5-foliolées, gousses non articulées, fleurs jaunes, tachées L'ONU LP TNSENEES Li LE RP RENE ET ANAGYRE. ..... 1 A!. Etamines monadelphes. Arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux à feuilles 1-3-foliolées, gousses non articulées. B. Calice coloré, divisé jusqu’à la base en 2 seg- ments. Arbrisseaux très-touffus et très-épi- neux, à feuilles aciculaires, fleurs jaunes.. Asonc........ 2 B'. Calice vert, non divisé jusqu’à la base en 2 segments, C. Calice tubuleux, à 5 dents courtes. D. Calice persistant, enflé à la maturité. Sous- arbrisseaux très-épineux, à feuilles unifoliolées, fleurs bleues......... EnRINACÉE.. ... . 9 D'. Calice se rompant circulairement au mo- ment de la floraison. Sous-arbrisseaux épineux,; à feuilles 5-foliolées, fleurs FETTCO NRA ane D CazxcoTomr .... À G 66 PAPILIONACÉES. C!. Calice en forme de spathe. Arbrisseaux à rameaux jonciformes, non épineux, à feuilles 4-foliolées, fleurs jaunes... .... C”. Calice bilabié, lèvre supérieure plas ou moins profondément bidentée, l’inférieure tri- dentée. D. Style enroulé ou fortement arqué ; calice à 2 lèvres courtes, divariquées, faiblement dentées. Sous-arbrisseaux non épineux, à feuilles 5-foliolées, à fleurs jaunes... . D'. Style non enroulé et simplement arqué au sommet. E. Gousse non tuberculeuse- glanduleuse . F. Calice à lèvres dressées du même côté, la supéricure profondément 2-séquée. Sous-arbrisseaux épi- . neux où non épineux, à feuilles le plus souvent 1-foliolées ; fleurs jaunes... ..... RP Calice à lèvres divariquées, la supé- rieure tronquée ou simplement 2- dentée. Arbres, arbrisseaux et sous- arbrisseaux non épineux , à feuilles 3-foliolées ; fleurs jaunes ..... E’. Gousse tuberculeuse-glanduleuse. Sous- arbrisseaux non épineux, à feuilles 8-foliolées, fleurs jaunes........., C'11. Calice campanulé à 5 divisions profondes. Sous-arbrisseaux ou plantes vivaces à feuilles 5-foliolées , folioles dentées ; fleurs roses, blanches ou jaunes. ..... A”. Etamines diadelphes. Arbres ou arbrisseaux à feuilles oppositi-imparipennées. B. Gousse non articulée. C. Gousse comprimée. Arbres à stipules forte- ment épineuses ; fleurs blanches ou roses. C'. Gousse enflée-vésiculeuse. Arbrisseaux non épineux, à fleurs jaunes........ ‘ Br. Gousse articulée, grêle, cylindrique, se rom- pant transversalement en troncons. Sous- arbrisseaux à fleurs jaunes........... F'. SPARTIER... D SAROTHAMNE. 6 *SIQu2$ JUAWIACEÉ[NA GENÈT..... 7 sel CYTISRS RENE ADÉNOCARPE ... 9 Bucrane..... 10 Roginier..... 11 BacuenauDier. 12 . CoRoNILLE.... 13 SECTION I. — Elamines libres; gousse non articulée. GENRE 1. — ANAGYRE. ANAGYRIS. Tournef. Calice campanulé, à 5 dents, persistant; étendard plus court que les ailes; celles-ci plus courtes que la carène, dont les 2 pétales sont libres. Style droit. Gousse allongée, comprimée, PAPILIONACÉES. 67 polysperme. — Arbrisseaux non épineux, 3-foliolées, à fleurs jaunes. Bois jaunätre, à accroissements peu distincts. Vaisseaux ne formant pas de zone au bord interne de chaque couche ; groupés avec du parenchyme ligneux en lignes ondulées, obliques, qui D un réseau à mailles ébauchées. Rayons médiocrement pais. Anagyre fétide. Avacyris Foerina. Lin. Bois puant. Feuilles 5-foliolées, pétiolées ; folioles sessiles, elliptiques, mucronu- lées, entières, d’un vert glauque sur les deux faces, glabres en dessus, très-finement couvertes de poils appliqués en dessous. Fleurs grandes, jaunes, avec l’étendard taché de noir, en grappes courtes pauciflores, feuillées à la base. Gousses grandes, irrégulières, de 12-20 cent. sur 45-20 mill., brunes, glabres, pendantes, contenant 3-8 grosses graines allongées, réniformes, violettes. — Arbrisseau de 3-4" de hauteur sur 30-40 cent. de circonférence au plus, à écorce grisätre, fétide ainsi que les feuilles, à rameaux arrondis non striés. Coteaux arides et rochers de la Provence et de la Corse. Très-commun en Algérie. Flor., février- mars. Les feuilles de cet arbrisseau sont émétiques et purgatives. - SECTION 11. Etamines monadelphes ; gousse non articulée ; feuilles 1-3-foliolées. (Végétaux souvent épineux par transformation des rameaux.) GENRE 11, — AJONC. ULEX. Lin. Calice bilabié, persistant ; pétales également allongés; éten- dard redressé, ailes étalées ; style courbé au sommet. Gousse ovale, enflée, égalant ou débordant à peine le calice, oligosperme. — Sous-arbrisseaux à rameaux et ramules verts, très-épineux, à feuilles aciculaires, persistantes et à fleurs jaunes, axillaires. Les 3ou 4 premières feuilles sont tri-foliolées et pourvues d’un limbe plane ; mais dans les suivantes, ce limbe avorte et les pé- tioles plus ou moins dilatés se transforment en pointes simples, effilées et rigides (Phyllodes) qui désormais constituent tout le feuillage. Insertion 5. Bois jauhâtre, sans zone interne de vaisseaux plus gros et plus serrés, et par conséquent à aceroissements peu distincts ; vaisseaux groupés avec du parenchyme et constituant des faisceaux irrégulièrement épais, qui dessinent un élégant réseau à larges mailles presque complètes ; rayons inégaux, fins-moyens, indéfinis, 68 PAPILIONACÉES. A. Sous-Arbrisseau d’un vert cendré, à épines robustes. | B. Ailes plus longues que la carène. C. Calice mollement velu ; fleurs grandes (En. de long}. Peer eee A. »'EuroPe...... 1 C'. Calice à poils appliqués ; fleurs moyen- nes (10-11 mill. de long.)...... .... À. Ds Le Gaz... 5 B'. Ailes plus courtes que la carène; fleurs petites (7-8 mill. de long.)........... A, A PETITES FLEURS. # Al. Sous-arbrisseau d’un vert brillant; à épines grèles, très-nombreuses et touffues ; fleurs petites (7-8 mill. de long.), à ailes un peu plus courtes que la carène.......... ci À: NAIN4 eee 1. Ajonc d’Æurope. Urex Euroræus. Lin. Landier ; Jone marin. Feuilles aciculaires, persistantes, d’un vert cendré, portant à leur ais- selle un rameau toujours terminé en épine. Fleurs solitaires ou géminées, d’un jaune clair, grandes, accompagnées de bractéoles largement ovales- aiguës ; calice jaunâtre, couvert de poils mous, semi-étalés ; corolle à carène droite évidemment plus courte que les ailes. Gousse de 15-20 mill. sur 6-7, très-velue-soyeuse, brune, aux 5/4 cachée dans le calice, contenant 5-6 graines olivätres, échancrées à l’ombilic qui est ovale. — Sous-arbrisseau de 4m-1m50, à tige irrégulière, revêtue d’une écorce grise, longitudinalement gercurée ; à rameaux et ramules dressés, verts, sillonnés, velus, tout hérissé d’épines raides et divergentes, formant un buisson robuste, très-touffu, toujours vert. Terrains vagues et landes de : la France occidentale, de Bayonne en Normandie. Flor., avril-juin. Fructif., été’ de la floraison. L'ajonce d'Europe est extrêmement commun dans toutes les landes sablonneuses de l’ouest et couvre souvent à lui seul de vastes étendues de terrains vagues ; on le retrouve çà et là, disséminé sur d’autres parties de la France, maïs il s’y maintient difficilement et n'y est probablement pas in- digène. Les jeunes pousses, forment un excellent fourrage, lorsqu'elles sont hachées. Le bois, blanc jaunâtre veiné de brunâtre au cœur, est dur, lourd, d’un grain assez grossier. Celui d'une tige de 14 ans et de 0"09 de diamètre, parfaitement desséché à l’air et provenant de la Gironde, pèse 0,91 (Coll. Ec. For. ). donne un bon combustible pour le chauffage des fours et quelquefois il est cultivé pour cet usage. On en forme des baies excellentes, impénétrables, d’une taille facile. 2. Ajonc nain. ULex nanus. Lin. Bruyère jaune. Vignot (Manche). Plus petit que le précédent dans toutes ses parties ; feuilles et rameaux épineux qui naissent à leur aisselle beaucoup plus grêles et plus serrés ; d’un vert luisant. Fleurs de moitié moindres, d’un jaune foncé avec l’é- PAPILIONACÉES. 69 tendard veiné de rouge, pourvues de bractéoles proportionnellement plus petites, ovales-oblongues. Calice à pubescence peu serrée, courte, exac- tement appliquée ; carène courbée, plus large et un peu plus longue que les ailes. Gousse de 8-9 mill. sur 5, égalant le calice; graines non échancrées, à ombilic orbiculaire. — Arbrisseau de 0m50, à rameaux velus, diffus, couchés ou ascendants, à épines très-nombreuses et grèles et à racine rampante. Landes de l’ouest, de Bayonne jusqu’en Bretagne ; çà et là dans le reste de la France; s’avance vers l’est jusqu’à Lyon. Flor., juillet-octobre. Fructif., année qui suit la floraison. 3. MAjonc de Le Gall, Ucex cac. PLAncron. Feuilles et rameaux épineux d’un vert cendré, presque aussi robustes que dans l’ajonc d'Europe. Fleurs intermédiaires entre celles de ce der- nier et de l’ajonc nain, d’un jaune orangé, pourvues de bractéoles pe- tites, ovales-oblongues ; calice légèrement pubescent, à poils appliqués ; ailes à peine plus longues que la carène. — Sous-arbrisseau à rameaux ascendants, moins robuste que l’ajone d'Europe, plus fort que l’ajonc pain, et probablement hybride de ces deux espèces. Se trouve disséminé parmi ces dernières ; Morbihan, Belle-Ile-en-Mer. Flor. août-novembre. Æ. Ajonc à petites fleurs. U:ex parvirconus. Pounn. Ajonc de Provence. Voisin de l’ajonc d'Europe pour le port et la coloration d’un vert cen- dré, de l’ajonc nain pour la petitesse des fleurs, ressemble plus encore à l’ajonc de Le Gall, mais bien distinct; calice légèrement pubescent, à poils courts et couchés ; corolle non veinée, dont la carène est droite, plus large et plus longue que les ailes. Gousse dépassant le calice, à graines non échancrées, à ombilic orbiculaire. — Sous-arbrisseau intermédiaire entre les deux premiers du genre pour la taille, mais ne pouvant être considéré comme leur hybride, puisqu'il ne se rencontre point parmi eux ; à épines robustes, feuilles courtes, tiges presque glabres, racine non rampante. Lieux stériles du littoral de la Méditerranée, d’où il s’élève jusqu’au sommet des Albères (Pyrénées orientales). Flor., avril. Fructif., mai. Refleurit en automne. Genre mt, — ERINACÉE. £RINACEA. Clus. Calice persistant, tubuleux, à 5 dents courtes, finalement vé- siculeux. Pétales longuement onguiculés ; style arqué; stigmates en tête ; gousse oblongue, saillante, oligosperme. — Arbrisseaux à feuilles unifoliolées, épineux. Bois identique à celui des sarothamnes, Erinacée épineuse. Enixacea PunGEns. Boiss. Anthyllis erinacea. Lin. Feuilles uni-foliolées, très-caduques, courtement pétiolées, linéaires, velues-soyeuses, opposées, sauf la supérieure qui est alterne. Fleurs d’un bleu rougeûtre, solitaires ou réunies 2 ou 5 sur un court pédoncule axil- laire ; calice muni de poils appliqués, à tube ovale, enflé. Gousse de 20 mill. sur 5, brune, couverte de poils appliqués, contenant 4-6 graines 70 PAPILIONACÉES. ovales, comprimées, olivâtres, luisantes. — Sous-arbrisseau de 1-2 dé- cimètres de hauteur, à tige striée, tortueuse, très-rameuse, trichotome, à rameaux très-serrés, dressés, élalés, fortement épineux, à peine feuillés, formant un buisson touffu, hérissé d’épines de toutes parts. Pyrénées orientales, Corse, Algérie. Flor., mai. GENRE 1V. — CALYÇCOTOME. CALYCOTOME. Link. Calice ovoïde couronné par 5 petites dents et se rompant cir- culairement par le milieu au moment de la floraison ; étendard dressé , carène recourbée; style arqué; gousse comprimée, à suture ventrale élargie et étroitement ailée de chaque côté. — Sous-arbrisseaux épineux, à feuilles 3-foliolées, à fleurs jaunes. Bois identique à celui des sarothamnes. À. Fleurs solitaires ou en faisceaux, au nombre de 2-4. Rameaux glabres........,......:4--e UC RDINEUR 1 A'. Fleurs en faisceaux, au nombre de 8-15. Rameaux gris, couverts d’un duvet pulvérulent......... QC. veLu..... 2 1. Calycotome épineux. CAzycoTome srinosa. Link. Spartium spinosum. Lin. Cylise épineux; Arjalac. Feuilles pétiolées, 3-foliolées, à folioles subsessiles, obovales, obtuses, glabres en dessus, pourvues en dessous de quelques petits poils appli- qués. Fleurs assez grandes, jaunes, solitaires ou fasciculées en petit nombre, 2-4, portées sur des pédicelles pourvus à leur extrémité d’une bractée trifide. Gousse de 55 mill. sur 8, aplatie, glabre, luisante et noire à la maturité, à suturè ventrale seule étroitement ailée. — Sous- arbrisseau de 1m 50-2%, à tige dressée, lortueuse, très-rameuse, cou- verte d’une écorce gercurée-membraneuse d’un brun rougeûtre, à ra- meaux et ramules glabres, striés, divariqués, fortement spinescents. Lieux arides et montueux de la région méditerranéenne. Corse, très- commun en Algérie où il peuple de vastes surfaces, mélangé aux palmiers uains et aux lentisques. Flor., mai-juin, 2. Calycotome velu. Cazycorome vizcosa. Link. Cytisus lanige- rus. DC. Se distingue du précédent par ses feuilles velues-soyeuses en dessous, par ses fleurs fasciculées en plus grand nombre, 8-15, vers les extrémi- tés des rameaux, et dont les pédicelles sont accompagnés d’une bractée presque entière; par ses calices velus et par ses gousses, de 25-50 mill. sur 6, qui sont très-velues, largement ailées-ondulées sur la suture ven- trale, étroitement ailées sur la dorsale. — Sous-arbrisseau de 1" en- viron de hauteur, à tige dressée, très-rameuse, à rameaux striés, légè- rement gris-tomenteux, divariqués, spinescents. Corse, Algérie. Flor., avril-mai. PAPILIONACÉES. T1 GENRE v. — SPARTIER. SPARTIUM. Lin. Calice persistant, fendu dans toute sa longueur, en forme de spathe. Etendard grand, dressé ; ailes étalées ; carène de 2 pé- _ tales libres, Style courbé au sommet. Gousse linéaire oblongue, comprimée, polysperme. — Sous-arbrisseaux non épineux, à ra- meaux allongés, fistuleux, joncitormes, à feuilles uni-foliolées, à fleurs jaunes. Bois comme celui des sarothamnes, mais à canal médullaire assez développé. Spartier d’Espagne. Sparrium suncEuM. Lin. Genèêt d'Espagne. Feuilles rares, très-espacées, subsessiles, à une seule foliole oblongue- lancéolée, glabres en dessus, parsemées en dessous de petits poils appli- qués. Fleurs grandes, jaunes, odorantes, solitaires, formant une sorte de grappe lâche à l'extrémité des rameaux. Gousse de 60-80 mill. sur 7, finement rebordée sur les 2 sutures ; preque glabre, noire et luisante à la maturité, contenant 12-18 graines ovoïdes, jaunâtres, luisantes. — Arbrisseau de 2-4" de hauteur et même plus, à tige dressée, rameuse ; à rameaux dressés, allongés, cylindriques, compressibles, finement striés, d’un vert glauque, à peine feuillés. Lieux secs de la France méridionale; Algérie. Flor., mai-juillet. Le spartier d’Epagne est fréquemment cultivé comme arbrisseau d'ornement, en raison de l'abondance et de l’o- deur suave de ses fleurs. Le liber en est très-fibreux et l'on retire de celui des ramules une matière textile de bonne qualité, dont on fait de la toile ou des cordes, suivant sa finesse. C’est une ressource d’autant plus précieuse que cet arbrisseau croit dans les terrains les plus secs, où la culture du chanvre et du lin est impossible. Ses pousses servent encore de liens dans le jardinage et donnent un assez bon fourrage. Les graines, comme celles de la plupart des genèêts, sont purgalives. GENRE vi. — SAROTHAMNE. SAROTHAMNUS. Wimmer. Galice persistant, bilabié, à lèvres courtes, divariquées, la su- périeure faiblement 2-dentée. Etendard redressé ; style très-long, enroulé sur lui-même ou fortement courhé ; stigmate terminal ; gousse oblongue, comprimée, polysperme. — Sous-arbrisseaux non épineux, à feuilles 3 foliolées, dont l'indice d’insertion est 2; à fleurs jaunes. Bois d’une structure semblable à celle de l’ajonc, mais à fibre Le Lib ue 72 PAPILIONACÉES. plus fine, à faisceaux moins épais, offrant sur la tranche un dessin réticulé à mailles plus petites et souvent incomplètes. À. Feuilles inférieures pétiolées, 3-foliolées ; les su- périeures sessiles, unifoliolées............. S. commun.... À A", Toutes les feuilles pétiolées et 3-foliolées...... S. AnsonescenT 2 A’. Toutes les feuilles sessiles, 5-foliolées .....,.. S, purcatir... 3 1. Sarothamne commun. SAROTHAMNUS VULGARIS. WIMMER. Sparlium scoparium. Lin. Genistæ scoparia. DC. Genêt à balais. Feuilles inférieures pétiolées, 3-foliolées, à folioles elliptiques ou obo- vales, pubescentes surtout en dessous ; feuilles supérieures uni-foliolées, sessiles. Fleurs grandes, de 20 mill. de long, glabres, jaunes, axillaires, solitaires ou géminées, à carène courbée, obtuse; style velu inférieure- ment, enroulé en ressort de montre, élargi supérieurement. Gousse com- primée, de 40-45 mill. sur 8, noire, fortement ciliée sur les deux sutures, à 8-12 graines olivätres, luisantes. — Sous-arbrisseau de 2-5, à tige irrégulière, recouverte d’une écorce lisse, d’un gris verdàtre et à ramules nombreux, dressés, allongés, souples, verts, cannelés-anguleux; bour- geons très-petits, d’un brun verdâtre, bi-écailleux et bilobés. Emi- - nemment silicicole et social et répandu dans toute la France. Flor., mai- juin. Le sarothamne commun est, dans le langage ordinaire, le genêt par excellence et, bien que les exigences de la nomen- clature lui aient depuis longtemps déjà imposé le premier de ces noms, l’usage persiste à lui maintenir son ancienne dénomination. Extrémement commun sur les terrains va gues siliceux, feldspathiques et schisteux, il envahit les sols forestiers découverts, accuse leur appauvrissement, mais non leur stérilité comme la bruyère, et devient souvent fu- neste aux jeunes peuplements sur lesquels il forme des fourrés serrés. Dans plusieurs parties de la France, Bretagne, Ardennes, etc., on le laisse se développer librement sur les terrains Iimproductifs et au bout de quelques années on y pratique l’écobuage ; les cendres qu’il abandonne permet- tent d'obtenir une récolte de graminées, de seigle parti- culièrement. Le bois du genêt à balais est verdâtre, grisätre ou jau- nâtre, et se colore au centre d’un beau brun marron, veiné. Celui d’une tige de 10 ans et de 7 centimètres de diamètre, desséché à l'air, pèse 0,94. (Coll. Ec. for.) K donne une flamme vive et claire et convient très-bien au chauffage des fours. Les ramules servent à faire des balais. L’écorce four- nit des cordes grossières ; toute la plante enfin renferme du tannin ct peut être uülisée sous ce rapport. PAPILIONACÉES. 73 2. Sarothamne arborescené. SAROTHAMNUS ARBOREUS. WEBg. Genèt arborescent. Feuilles toutes pétiolées et 3-foliolées, même les florales ; fleurs plus petites que dans l’espèce précédente, longues de 15-17 mill., à carène droite ; style glabre, enroulé sans former le cercle complét, non élargi au sommet. Gousse glabre ou presque glabre, noire, luisante, à graines noires, males. — Arbrisseau de 2-4m; à tige dressée très-rameuse, à rameaux sillonnés, verts et glabres sur les côtes, grisàtres-tomenteux dans les sillons. Coteaux des Pyrénées-orientales, Algérie. Flor., juin. 3. Sarothamne purgatif. SAROTHAMNUS PURGANS. GR. et Gop. Spartium purgans. Lin. Genista purgans. DC. Genèt purgatif; Genêt griot. Feuilles très-pelites, rares, toutes sessiles, 3-foliolées, les florales exceplées qui sont simples. Fleurs beaucoup plus petites que dans les espèces précédentes, de 12-14 mill. de long, axillaires, solitaires et for- mant une grappe nue au sommet des rameaux ; carène un peu courbée ; style glabre, arqué, non enroulé ni élargi à l'extrémité. Gousse de 20- 25 mill. sur 6-7, noire, un peu velue, à graines olivâtres, luisantes. — Sous-arbrisseau de 4-6 décimètres, à tige dressée, très-rameuse, dont les nombreux rameaux sont dressés-rapprochés, cylindriques, striés, à raies alternativement vertes et glabres ou grises et tomenteuses, à peine feuillés, nus inférieurement. Lieux secs, découverts, montueux de la France centrale et méridionale. Flor., mai-juin. Genre vir. — GENÊT. GENISTA. Lin. Calice persistant, tübuleux, à 2 lèvres non divariquées, dont la supérieure est divisée en 2 lobes jusqu’à la base, l’inférieure 3-dentée ; étendard étroit, le plus souvent non redressé. Carène droite ; style courbé au sommet; stigmates obliques. Gousse allongée, comprimée. — Sous-arbrisseaux épineux ou inermes, 4-3-foliolés, à fleurs jaunes. Bois identique à celui des sarothamnes. A. Feuilles inférieures uni-foliolées. B. Rameaux non épineux. C“Rameaux ailés, herbacés. , ........ G. SAGITTÉ........ l C'. Rameaux non ailés. D. Tiges couchées, radicantes, à ra- meaux et ramules n’élant pas droits, ni allongés, ni dressés... G. poILu........, 2 D'. Tiges dressées, rameaux et ra- mules droits, allongés, dressés, E. Tiges bien feuillées, terminées par des fleurs nombreuses en panicule composée , pyrami- dale. F. Gousse de 20-25 mill, de long. à sommet lancéolé. ...,.,. G. pes rcinrunmens. 3% 74 PAPILIONACÉES. F'. Gousse de 50 mill. de long, , à sommet arrondi........ G.DpE DELARBRE... # E'. Tiges peu feuillées, garnies de fleurs latérales formant de lon- gues grappes composées, cylin- driques, grêles........,.... G@. CENDRÉ........ D B!. Rameaux épineux. C. Rameaux tuberculeux, épineux au sommet seulement.............. G. ASPALATHOÏDE... 6 C'. Rameaux pourvus d’épines latérales, 4 divariquées ou étalées. D. Fleurs non disposées en capitules ombelliformes terminaux. E. Fleurs insérées sur des rameaux épineux peu ou point feuillés. F. Fleurs insérées sur des épines latérales peu feuillées, sim- ples ou peu rameuses ; for- mant dans l’ensemble une longue grappe composée , épineuse, multiflore....... G. ÉPINE-FLEURIE... 7 F'. Fleurs insérées sur des épines latérales non feuillées , presque toujours simples ; formant une courte grappe composée, épineuse, pauci- flOre. a 000 0 2 0 0 010 + « + + Ge D CONS E'. Fleurs insérées sur des rameaux non épineux, feuillés. F. Epines toutes simples; fleurs peu nombreuses en grappes courtes, terminales; feuilles | glabres...............:.. G. D'ANGEETERRE..- 9 F'. Epines simples ou rameuses; fleurs nombreuses en grap- pes allongées , terminales ; feuilles velues............ G. n’ALLemacne. .: 10 D’. Fleurs en capitules ombelliformes terminaux ; rameaux pourvus, jus- qu’au-dessous des fleurs, d’épines grèles, rameuses........:... G. »'EsPaoNEe ..... 41 A'. Feuilles inférieures 3-foliolées. B. Rameaux épineux. C. 1 ou 2 fleurs terminales; sous-arbris- seaux très-touffus, hérissés d’épines de toutes parts......,6......... G: TRÈS-ÉPINEUX... 12 C'. Fleurs latérales, formant une grappe; sous-arbrisseaux à peine épineux .. G. éenénnoïng .... 13 B'. Rameaux non épineux. C. Feuilles coriaces, linéaires, à bords enroulés en dessous ..........., G. A FEUILLES DE LIN 14 PAPILIONACÉES. 75 C'. Feuilles molles, obovales-obluses, EU -cpoinrnsor) GORLANGRATRSE, 49 S I. Genêéts à feuilles 1-foliolées, non-épineux. 1. Genêt sagitté. GEnisTA sAcrTrauis. Lin. Genêt herbacé. Feuilles sessiles, écartées, non stipulées, ovales ou lancéolées, poilues. Fleurs longues de 10-15 mill., courtement pédicellées, formant au som- met de chaque rameau un épi dense, ovoïde, non feuillé; calice velu ; étendard et ailes glabres, carène légèrement pubescente en dessous, tous d’égale longueur. Gousse velue, de 15-20 mill. sur 5, brune, bosselée. contenant 5-6 graines ovoides, olivàtres, luisantes. — Sous-arbrisseau ‘de 1-5 décimètres, social et gazonnant, à tiges rampantes, radicantes, émettant chaque année des rameaux nombreux, dressés, herbacés et an- nuels, garnis de 5 ailes foliacées très-développées, interrompues à à l’ar- ticulation des feuilles. Très-commun sur les pelouses, les pâturages et les clairières; forêts des régions de collines ou de montagnes de pres- que toute la France, quelle que soit'la nature minérale du sol. Flor., mai-juin 2. Genêt poilu. GENISTA rILOsA. Lin. Feuilles un peu coriaces, subsessiles, à stipules dentiformes à peine visibles ; obovales, atténuées à la base, obtuses à l’extrémité, pliées en gouttière, longues de 10-15 mill.; glabres en dessus, couvertes en dessous de poils blanes-soyeux appliqués. Fleurs solitaires ou géminées, latérales, courtement pédonculées, de 10 mill. de long, formant à l'extrémité des rameaux de longues grappes làches, feuillées, uni-latérales ; calice et étendard couverts de poils blancs appliqués ; celui-ci débordant la carène qui n’est soyeuse qu’au bord inférieur. Gousse de 20- 25 mill. sur 4, soyeuse, bosselée, noircissant à la maturité, contenant 5-7 graines glo- buleuses-comprimées, olivätres. — Arbrisseau de 3-5 décimètres, rare- ment de 1m de haut, à tiges couchées à la base, à rameaux redressés, tuberculeux, diffus, flexueux, bruns, arrondis, à ramules verts et sillonnés. Très-commun dans les bois des régions montueuses ou montagneuses de toute la France et sur tous les terrains, pourvu qu’ils soient secs. Flor., mai-juin. 3. Genêt des teinturiers. GENISTA TINCTORIA. Lin. Génestrole. Feuilles sessiles, nombreuses, accompagnées de 2 très-petites stipules subulées; étroitement lancéolées-aiguës ou ovales obtuses, glabres et luisantes sur les deux faces, plus rarement pubescentes, à bords velus ; celles des ramules longues de 10-12 mill., celle des rameaux de 25-50. Fleurs solitaires, axillaires, de 10-15 mill. de long, presque sessiles, formant à l’extrémité des ramules de courtes grappes dressées qui, par leur réunion, constituent une panicule composée, pyramidale; calice et . corolle glabres ; étendard et carène égaux. Gousse de 25-50 mill. sur 4, glabre, très-rarement velue-tomenteuse (G. perreymondi. Lois.), lui- sante, brune, un peu arquée, à sommet lancéolé, contenant 6-12 graines orbiculaires-comprimées, olivâtres, mates. — Sous- arbrisseau dont la souche seule ou les parties inférieures de la tige sont ligneuses et éme- tent des rejets droits, annuels, peu ligneux, qui se ramifient en ramules 76 PAPILIONACÉES. - droits, verts, arrondis, siriés, dressés-étalés, de plus en plus grèles, et bien garnis de feuilles de taille décroissante. Pelouses sèches, clairières et bords des bois des régions de collines ou de montagnes de toute la France. Flor., mai-juillet. , Les sommités fleuries de ce genêt étaient autrefois em ployées en teinturerie. 4. Genêt de Delarbre. GEenisra DELangret. Lecoo. et Law. Très-voisin du genêt des teinturiers, se distingue par sa taille moins élevée, ses feuilles, ses fleurs, ses fruits plus grands. Gousses arrondies au sommet; graines plus grosses, ovoïdes, d’un brun marron foncé et luisant. Montagnes volcaniques de l'Auvergne ; Pyrénées. Flor., juillet- août. 5. Genêt cendré. Genisra ciNEREA. DC, Feuilles rares, non strpulées, petites, de 4-10 mill. de long, sessiles, étroitement lancéolées, oblongues ou obovales, velues-soyeuses en des- sous. Fleurs solitaires ou géminées, faiblement pédicellées, naissant de très-courts ramules latéraux, à peine feuillés à la base et formant, par leur réunion, de longues grappes dressées, lâches et grêles ; calice velu-soyeux; étendard égalant la carène, à nervure médiane pubescente, glabre sur tout le reste, ainsi que les ailes ; carène velue-soyeuse. Gousse de 45-20 mill. sur 4 à 5, velue-soyeuse, contenant 2-5 graines ovoides, luisantes, olivètres. — Sous-arbrisseau de 4-8 décimètres, d’un vert blanchätre, à feuillage rare et grèle, à tige dressée, très-rameuse, pro- duisant des ramules rapprochés, grêles, allongés, dressés, striés et verts. Alpes du Dauphiné et de la Provence, Pyrénées-Orientales. Flor., mai- juin. Ce genêt sert au chauffage ; on fait des balais avec ses Jeunes rameaux. S IT. Genéts unifoliolés, épineux. G. Genêt aspalathoïde. Genisra Aspazarmoïnes. Lam. G. Salz- manni et Lobelü. DC. Feuilles rares, petites, subsessiles, non stipulées, obovales ou linéai- res oblongues, pubescentes. Fleurs solitaires ou fasciculées par 2-4, pé- dicellées, disposées latéralement vers l’extrémité de rameaux épineux au sommet. Calice velu ; étendard pubescent, égalant la carène qui est velue. Gousse de 10-15 mill. sur 4, couverte de petits poils appliqués, contenant 2-4 graines globuleuses-comprimées, brunes. — Sous-arbris- seau de 4-5 décimètres, à tige dressée tortueuse, très-rameuse, dont les rameaux, profondément striés, sont tuberculeux et terminés en ramules verts, nombreux, dressés, spinescents à l'extrémité et forment dans l’en- semble un buisson touffu, à peine feuillé, hérissé de toutes parts. Toulon, Marseille, Corse, Algérie. Flor., juin. Z.@enêtépine-fleurie, Gexsra scorrivs, DC. Spartiuwm scorpius. Lin, Genèt scorpion. PAPILIONACÉES. Fi “ Feuilles rares, petites, de 4 à 5 mill. de long, subsessiles, accompa- gnées de 2 slipules épineuses ; terminées en pointe spinescente, pourvues en dessous de quelques poils appliqués ; celles des rameaux stériles li- éaires-lancéolées, celles des rameaux florifères ovales ou obovales, Fleurs pédicellées, de 12 mill. de long, en faisceaux axillaires, légère- ment feuillés à la base, rapprochés et nombreux, disposés à l’extrémité des rameaux et sur des épines latéralés, et formant, dans leur ensemble, une longue grappe composée, épineuse ; calice et corolle glabres ; éten- dard un peu plus grand que la carène. Gousse de 20-35 mill. sur 5, glabre, contenant 3-7 graines ovoïdes-comprimées, olivâtres. — Sous- arbrisseau de 4 à 2", glabre, très-peu feuillé, à tige dressée très-ra- meuse, rameaux étalés, entrelacés, striés, épineux au sommet et garnis de nombreuses épines latérales, robustes, simples ou rameuses, divari- quées. Collines sèches et stériles; France méridionale, Corse, Algé- rie. Flor., mai-juillet. 8. Genêt de Corse. Genisra corsica. DC. Feuilles rares, petites, subsessiles, pourvues de 2 stipules spinescen- tes ; obovales ou oblongues, glabres ou pubescentes dans la jeunesse. Fleurs pédicellées, solitaires, ou 2-6 en petits faisceaux non feuillés à la base, insérées sur des ramules courts, épineux, latéraux, placés au-des- sous de l’épine qui termine chaque rameau; calice et corolle glabres ; élendard égalant la carène. Gousse de 15-30 mill. sur 4-5, glabre, con- tenant 4-8 graines ovoïdes, noires. — Sous-arbrisseau de 2-6 décimè- tres, glabre ou pubescent, à peine feuillé, à tige dressée, très-rameuse, à rameaux étalés-dressés, entrelacés, striés, spinescents au sommet et garnis d’épines latérales élalées, assez robustes, courtes et généralement simples. Coteaux du littoral de la Corse. Flor., juin. 9. Genêt d’Angleterre. GENISTA ANGLICA. Lin. Feuilles petites, de 5-8 mill. de long, subsessiles ; celles des rameaux stériles étroitement lancéolées-aiguës, celles des rameaux fertiles légè- rement obovales, aiguës ou obtuses; stipules nulles. Fleurs petites, lon- gues de 9 à 10 mill., pédicellées, solitaires et latérales, formant de petites grappes feuillées ; calice et corolle glabres ; étendard plus court que la carène. Gousse de 12-15 mill. sur 5, courbée en $S, presque cylindrique, glabre, brune et mate, contenant 6-10 graines ovoïdes, noires, luisantes. — Sous-arbrisseau de 4-10 décimètres, glabre, à tige dressée, très- rameuse ; rameaux grêles, nus à la base, arrondis, armés d’épines grè- les et simples, étalées-dressées et revêtus d’une écorce brune et membra- neuse ; ramules verts et siriés, les floraux inermes. Commun sur les coteaux arides et dans les bois de presque toute la France ; manque complétement dans le nord-est. Flor., avril-juin. 10. @Genêt d’Allemagne. GENISTA GERMANICA. Lin. Feuilles assez grandes, de 12-15 mill. de long, subsessiles, lancéolées, molles, un peu luisantes, ciliées. Fleurs petites, de 10 mill. au plus, pédicellées, disposées 6-15 en petites grappes dressées, oblongues, non feuillées, terminant des ramules serrés, grêles, dressés et feuillés dans la plus grande partie de leur longueur ; calice longuement velu; corolle pubescente, à étendard beaucoup plus court que la carène. Gousse de 8-10 mill. sur 5, velue, brune, contenant 2 ou 5 graines ovoides-com- 78 PAPILIONACÉES. primées, brunes, luisantes. — Sous-arbrisseau de 3-8 décimètres, velu, à Liges et rameaux grisâtres, dressés, non feuillés, armés d’épines éltalées, grèles, simples ou rameuses, et produisant à leur extrémité des ramules verts, striés, dressés, densément feuillés et inermes. Forêts à sols sablonneux ou pierreux de différentes parties de la France. Flor., mai- juin. 11. Genêt d’Espagne. GENISTA HisPANICA, Lin. Feuilles peu nombreuses, subsessiles, oblongues-linéaires, aiguës ou obtuses, de 10-12 mill., longuement velues, non stipulées. Fleurs petites, de 7 à 8 mill., pédicellées, disposées 6-12 en capitules ombelliformes terminaux ; calice longuement et mollement velu ; étendard glabre, éga- lant presque la carène qui est pubescente. Gousse de 9 à 10 mill. sur 5, longuement poilue, noire, contenant 4 ou 2 graines ovoïdes, brunes. — Sous-arbrisseau de 1 à 2 décimètres, à tige dressée très-rameuse, nue inférieurement ; rameaux très-grêles, grisàtres, diffus, non feuillés, ter— minés par des ramules verts, striés, très-velus, médiocrement feuillés ; épines grêles, très-rameuses, contractées à leur extrémité en une pointe fine, garnissant les rameaux et ramules, même ceux qui portent fleurs. Coteaux secs du Dauphiné méridional, des Cévennes, de la Provence et des Pyrénées ; Algérie. Flor., mai-juin, $ IL. Genéts tri-foliolés, épineux. 12. Genêt éphédroïde. GENISTA EPHEDROÏDES. DC. Feuilles peu nombreuses, les inférieures 5-foliolées, les supérieures uni-foliolées, courtement pétiolées, non stipulées; folioles linéaires ou linéaires-oblongues, légèrement velues-soyeuses. Fleurs petites, latérales, courtement pédicellées, formant dans leur ensemble une sorte de grappe; calice revêtu de poils appliqués ; étendard plus court que la carène, l’un et l’autre velus-soyeux. Gousse de 10 mill. sur 5, velue-soyeuse, conte- nant 4-5 graines globuleuses. — Sous-arbrisseau de 3-10 décimètres, à tige dressée, rameuse; rameaux rapprochés, dressés, striés ; les florifères grèles, raides, à peine spinescents au sommet. Littoral de la Corse. Flor., avril-mai. 13. Genêt très-épineux. GENISTA nonxipA. DC. Feuilles peu nombreuses, 3-foliolées, opposées, pétiolulées, accompa- gnées de 2 stipules spinescentes, à folioles linéaires-oblongues, presque aciculaires, pliées en gouttière, velues-soyeuses. Fleurs courtement pédicellées, solitaires ou géminées au sommet des ramules, longues de 43-15 mill.; calice velu; étendard pubescent égalant la carène qui est ciliée au bord inférieur. Gousse de 15-20 mill. sur 5, jaunâtre, soyeuse, contenant 1-5 graines ovoides, brunes, dont le funicule est dilaté sur le hile (ce caractère, qui ne se rencontre dans aucune des espèces précé- dentes, se retrouve dans toutes celles qui suivent). — Très-petit sous- arbrisseau de À à 2 décimètres, d’un vert blanchätre, à tige dressée, grisâtre, extrémement rameuse, trichotome, dont les rameaux verts, striés, épineux, très-serrés, forment une touffe hérissée de toutes parts. Montagnes des environs de Lyon. Flor., juin. PAPILIONACÉES. 79 & IV. Genéts tri-foliolés, non épineux. 14. Genèêt à feuilles de Lin. GENISTA LINIFOLIA. LIN. Feuilles abondantes, sessiles, non stipulées, coriaces, à folioles li- néaires-oblongues, de 20-50 mill. de long, à bords fortement enroulés en dessous, soyeuses, surtout inférieurement. Fleurs pédicellées, lon- gues de 10 mill., disposées 6-8 en grappes courtes, ovoïdes et denses, terminales, feuillées à la base seulement; calice velu-soyeux ; étendard plus long que la carène, l’un et l’autre velus. Gousse de 15-20 mill. sur 6 à 7, brune, tomenteuse, renfermant 2 ou 3 graines ovales comprimées, brunes. — Sous-arbrisseau de 2-5 décimètres, à tige dressée, cannelée, dont les rameaux sont dressés, raides, épars, très-feuillés supérieure- ment. Toulon, iles d’Hyères, Algérie. Flor., mars-avril. 15. Genêt blanchâtre. GEnisrA canpicans. Liv, Cytisus candi- cans. DC. Feuilles abondantes, pétiolées, peu visiblement stipulées, à folioles planes, herbacées, longues de 8-20 mill., pétiolulées, obovales, obtuses et mueronulées au sommet, atténuées à la base, légèrement pubescentes, plus pâles en dessous qu’en dessus. Fleurs de 13 à 14 mill. de long, disposées 4-8 en capitules ombelliformes accompagnés de 2 feuilles subopposées et terminant de grèles rameaux latéraux ; calice velu ; éten- dard et carène glabres, celle-ci un peu plus courte. Gousse de 20-25 mill. sur 5, très-velue, brune-verdàtre, contenant 4-6 graines orbiculai- res-comprimées, noires, luisantes. — Sous-arbrisseau ou arbrisseau de 1-5® de hauteur, d’un port élégant, à tige dressée, rameuse, grise, divisée en rameaux et ramules striés, verts, bien feuillés. Région médi- terranéenne, en France, en Corse et en Algérie. Flor., avril-mai. GENRE vint. — CYTISE. CYTISUS. Lin. Calice persistant, à 2 lèvres divariquées ; la supérieure non divisée en 2 lobes jusqu’à la base, mais simplement bidentée ou tronquée ; étendard ovale, dressé ; carène arquée; style courbé au sommet, à stigmate oblique. Gousse allongée, comprimée. — Petits arbres, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux extrêmement voi- sins des genêts, tri-foliolés, rarement uni-foliolés, non épineux et à fleurs jaunes (pour les espèces indigènes). Bois à peu près de même structure que celui des genres pré- cédents, mais à accroissements distincts, parce que chaque cou- che commence par une zone, souvent étroite, de vaisseaux plus gros et plus serrés. A. Calice court, campanulé. B. Feuilles tri-foliolées. C. Fleurs en longues grappes pen- dantes. 80 PAPILIONACÉES. D. Feuilles d’un vert glauque en dessous Es e S C. FAUX-ÉRÉNIER. . 1 D'. Feuilles également vertes sur les deux tes see SE AU C. nes ACPES CREER C!. Fleurs non en grappes pendantes. D. 4-6 fleurs en petites grappes terminales ............... (. A FEUILLES SESSILES. 9 D’.1-3 fleurs axillaires latérales formant sur le rameau une sorte de grappe dressée, fealléeieis ve iiae C. À Trois PLEURS..... 4 B!. Feuilles unifoliolées.....,......,... C. RAMPANT.......... D A!. Calice allongé, tubuleux. B. Fleurs disposées au nombre de 2-4 en faisceaux latéraux. C. Pédicelles égalant le calice........ C. ALLoNGÉ.......... 6 C!. Pédicelles n’égalant que la moitié du CulOg RER OL RER cves) C'VÉLE ES NRSRT B'. Fleurs en capitules ombelliformes ter- minaux. À GC: Tiges dressées,. e à ose ue 0 0 00 o 6e CN ENCTRSE C!. Tiges couchées .........-..:. GC COUCHE. ee. ten. e an & I. Calice court, campanulé. 1. Cytise faux-ébénier. Cyrisus Lagunvum. Lin. Cytise aubours ; Albois ; Cytise à grappes. Feuilles très-longuement pétiolées, 3-foliolées, à folioles pétiolulées, elliptiques, apiculées, vertes et glabres en dessus, plus pales et couvertes de petits poils appliqués en dessous, surtout dans la jeunesse. Fleurs grandes, odorantes, d’un jaune clair, en longues grappes latérales, lâches et pendantes, feuillées à la base, à pédicelles allongés, soyeux ainsi que l'axe de la grappe et les calices. Gousse de 50-60 mill. sur 8, velue- soyeuse, puis presque glabre, d’un gris brunàtre clair, bosselée-étranglée, à suture ventrale épaisse, obtusément 3-carénée, contenant 5-7 graines réniformes-orbiculaires, déprimées, brunâtres. — Arbrisseau ou arbre de 5-10% de hauteur, à ramificalion rare et composée de quelques bran- ches seulement, par suite de l'arrêt de développement de presque tous les bourgeons latéraux, qui ne produisent que des poussés contractées- tuberculeuses à feuilles fasciculées ; à rameaux arrondis, écorce lisse et verte. Forêts des collines et montagnes calcaires de l’est de la France : Lorraine, Côte-d'Or, Jura, Bresse, Lyonnais. Souvent subspontané. Flor., avril-mai. Le cytise faux-ébénier est fréquemment cultivé comme arbre d'agrément, à cause de la beauté de ses fleurs et de l'odeur suave qu’elles répandent. Malgré les bonnes qualités de son bois, il est trop disséminé dans les forêts pour y être de quelque importance. PAPILIONACÉES, 81 Ce bois présente des vaisseaux assez gros et serrés au bord : interne de chaque couche, décroissant dans la région moyenne el externe en vaisseaux petits et faiblement groupés par courtes lignes obliques ou concentriques qui n’offrent qu’une ébauche de dessin réticulé. Il a l'aubier blanchâtre ou jau- nâtre, nettement limité; le cœur fortement coloré, variant du jaune brunätre au brun verdâtre et au brun noirûtre, ce qui l’a fait comparer à l’ébène ; il est brillant, dur, lourd, très-souple et très-élastique, il prend un beau poli et serait recherché par les tourneurs, ébénistes etc., s’il était plus commun. L'écorce reste lisse et verte jusqu'à un âge avancé; elle passe alors au brun verdàtre et se recouvre d’un péri- derme subéreux, mince, coriace et membraneux comme du parchemin, qui s’enlève quelquefois par lames circulaires et sous lequel l'enveloppe cellulaire verte reste toujours active. Les feuilles, les gousses et les graines ont des propriétés purgatives prononcées ; cependant les ruminants les brou- tent sans inconvénients. 2. Cytise des Alpes. Cyrisus ALpINUS. Mire. Très-voisin du précédent et souvent confondu avec lui; se reconnait à ses feuilles également vertes sur les deux faces, tout à fait glabres ou simplement garnies sur les bords et sur le pétiole de petits poils mous étalés ; à ses fleurs plus petites, d’un jaune plus foncé, en grappes plus longues et plus grêles, dont Îes axes et les calices sont glabres ou cou- verts de poils étalés ; à ses gousses toujours et complétement glabres, luisantes, à suture ventrale aigüment 3-carénée, Assez commun dans les forêts du Jura et des Alpes du Dauphiné. Flor., juin-juillet. Le bois est identique à celui du cytise faux-ébénier, mais le dessin réticulé formé par les vaisseaux groupés est plus régulier et plus complet; les vaisseaux de la zone interne sont plus gros. Du hois d’une tige de 55 ans, complétement desséché à l'air, et provenant de la forêt de Bouverans (Jura), à 1100" d'altitude, pèse 0,75. (Coll. Ec. For. Envoi de MM. Gurnaud et Cardot). 3. Cytise à feuilles sessiles. Cyrisus sEssiLi1FoLIUs. Lin. Feuilles petites, 3-foliolées, glabres, d’un vert glauque, les supérieures sessiles, les inférieures et celles des rameaux stériles pétiolées ; foliole médiane orbiculaire-rhomboïdale, folioles latérales transversalement elliptiques, les unes et les autres sessiles et apiculées. 4-6 fleurs pé- dicellées et complétement glabres, en grappes terminales courtes, dres- sées, non feuillées. Gousse de 30-40 mill. sur 10, glabre, d’un brun ver- dâtre, contenant 5-10 graines ovales, comprimées, noires. — Arbrisseau 7 Bois. Ecorce, 82 PAPILIONACÉES. de 1-29, à tige dressée, rameuse, brune, à ramules tuberculeux, ‘verts, striés, grêles, glabres, très-feuillés. Commun dans les haies et aux bords des bois des collines sèches de la région des oliviers; souvent cultivé dans les jardins d'agrément. Flor., mai-juin. Æ. Cytise à trois fleurs. Cyrisus rrirLorus. L'HÉRIT. Feuilles courtement pétiolées, trifoliolées, à folioles obovales-mucro- nulées, pétiolulées, couvertes de longs poils roussâtres, caducs ; finale- ment presque glabres. Fleurs pédonculées, habituellement ternées à Vaisselle des feuilles supérieures, formant sur le rameau une sorte de grappe feuillée ; calice velu ; étendard glabre, strié et taché de brun, plus court que la carène qui est légèrement velue inférieurement. Gousse de 50-55 mill. sur 5, velue, brune, contenant 6-8 graines jaunâtres. — Petit arbrisseau de 1-2", à tige dressée, rameuse ; rameaux étalés, nom- : breux, allongés, eflilés, sillonnés. Région méditerranéenne en France, en Corse et en Algérie. Flor., mai. 5. Cytise rampant, Cyrisus nEcuMBENs. WaLpens. Genis{a pro- strata. Lam. Feuilles petites, subsessiles, 1-foliolées ; foliole obovale, obtuse ou api- culée, velue ou glabre. Fleurs solitaires ou géminées, à pédoncules aussi longs ou plus longs qu’elles, placées au sommet de ramules latéraux rac- courcis, tuberculeux et feuillés, et formant sur les rameaux des sortes de grappes feuillées unilatérales ; calice velu, corolle glabre. Gousse velue ou glabre, de 20-50 mill. sur 6, noircissant à la maturité ; graines ovoi- des, comprimées, noires. — Sous arbrisseau plus voisin des genêts que des cytises par le port et dont la hauteur n’excède pas 1-2 décimètres ; tiges couchées et étalées sur le sol, radicantes, formant une touffe aplatie dont les rameaux sont ascendants, tuberculeux, les ramules verts et sillonnés. Collines sèches et calcaires : Lorraine, Champagne, Côte-d'Or et Jura. Flor., mai-juillet. S IL. Calice allongé, tubuleux. 6. Cytise allongé. Cyrisus ELonGaTus. Warposr. Er Ki. Feuilles pétiolées, 3-foliolées, à folioles obovales, mucronulées, cou- vertes sur les deux faces de poils appliqués. Fleurs réunies par 2-4 en faisceaux latéraux et feuillés à la base, qui garnissent les rameaux sur une parlie de leur longueur; pédicelle à peu près aussi long que le calice; celui-ci couvert de poils étalés-dressés. Gousse de 25-30 mill. sur 5, noire et velue, à valves convexes ; graines orbiculaires-compri- mées, fauves et luisantes. Sous-arbrisseau de 4m-1m50, ne noircissant pas par la dessiccation, à tige dressée et rameuse, dont les rameaux sont grêles et couverts de poils appliqués. Collines calcaires de l’Ardè- che, près de Tournon. Flor., avril-mai. 2. Cytise velu. Cyrisus Himsurus. Lin. Voisin du précédent, dont il se distingue par les folioles plus larges, glabres en dessus ; par le pédicelle des fleurs qui n’égale que la moitié du calice ; par ce dernier couvert de poils très-étalés; par la gousse plus grande et plus large, à valves planes. Sous-arbrisseau de 0,50, noircis- PAPILIONACÉES. 83 sant un peu par la dessiccation, à tiges dressées où ascendantes, dont les rameaux sont couverts de poils très-étalés, Alpes du Dauphiné, à Bernin. Flor., mai-juin. S. Cytise en tête. CYTISUS CAPITATUS. JACQ. Feuilles pétiolées 3-foliolées, velues, à folioles obovales mucronulées, d’un vert sombre en dessus, plus pâles en dessous. Fleurs courtement pédicellées, longues de 20 mill., réunies en assez grand nombre à l’ex- trémité des rameaux où elles forment une sorte de capitule ombelliforme entouré de feuilles ; calice velu, corolle glabre dont l’étendard est beau- coup plus long que les ailes. Gousse de 50-55 mill. sur 5-6, velue, noire, dont les graines sont ovoïdes, fauves, luisantes. — Sous-arbrisseau de 4-6 décimètres, à tiges dressées, à rameaux étalés-dressés, effilés, striés, très-feuillés, couverts de poils étalés. Bois montagneux du Jura et de la Côte-d'Or; Lyon. Flor., juin-juillet, 9. Cytise couché. Cyrisus surinus. Lin. Voisin du précédent; se distingue à ses inflorescences moins fournies, à ses fleurs dont l’étendard est orangé ; à ses tiges moins élevées, de 1-4 décimètres, couchées, souvent radicantes, dont les rameaux sont eux- mêmes grèles et élalés, à l’exceplion des floraux qui sont redressés. Collines sèches et bords des bois; Champagne, France centrale, Dau- phiné et Pyrénées ; Toulouse. Flor., mai. GENRE 1x, — ADÉNOCARPE, ADENOCARPUS. DC. Calice persistant, à 2 lèvres non divariquées dont la supé- rieure est divisée jusqu’à la base en deux lobes; étendard orbi- culaire, étalé ; carène courbée ; style arqué ; stigmates en tête; gousses couvertes de tubercules glanduleux. — Sous-arbrisseaux du midi de la France, à feuilles 3-foliolées, non épineux et à fleurs jaunes. Bois identique à celui des genêts ; dessin réticulé vague. A. 1-4 fleurs en capitules ombelliformes, ter- LIEU NPA de Valois Se 2 oMiee + À À GRANDES FLEURS.»  A'. Fleurs en grappes simples plus ou moins allongées, terminales. B. Fleurs en grappes courtes, oblongues ; calice non tuberculeux-glanduleux.. A. TRANSPOSÉ....,... 2 B’. Fleurs plus nombreuses, en grappes al- longées, cylindriques ; calice tuber- culeux-glanduleux...,.....,..... À. À FEUILLES PLIÉES.. 3 1. Adénocarpe à grandes fleurs. ADENOCARPUS GRANDIFLORUS: Botss. Feuilles peu nombreuses, très-petites, courtement pétiolées, 3-folio- lées ; folioles de 5 à 4 millimètres de long, obovales, arrondies ou échan- crées au sommet, à peu près glabres, à bords enroulés en dessous. Fleurs longues de 12-14 mill., jaunes, disposées 1-4 en petits capitules 84 PAPILIONACÉES. ombelliformes terminaux ; calice velu non glanduleux. Gousses de 15-25 mill. sur 5, couvertes de tubercules glanduleux, brunes, contenant 1-3 graines irrégulièrement orbiculaires-comprimées, brunes et luisantes. — Sous-arbrisseau à peine feuillé, de 1-5 décimètres, trapu, à tige très- rameuse, dont l’écorce est grise, fibro-membraneuse, dont les rameaux et ramules sont courts, droits, divariqués-entrelacés, arrondis et blanchâtres, sub-épineux à l'extrémité. Coteaux arides de la région méditerranéenne. Flor., juin. 2. Adénocarpe transposé. ADENOCARPUS COMMUTATUS. Guss. À. Telonensis. DC. Feuilles d’un vert gai, pétiolées, 3-foliolées ; folioles longues de 12-à 45 mill., obovales-oblongues, mucronulées, souvent pliées en gouttière. Fleurs de 10 mill. de long, en grappes courtes, oblongues, terminales, dressées ; calice velu non-glanduleux. Gousse de 20-50 mill. sur 5, cou- verte de glandes stipitées, brune, contenant 4-10 graines ovoïdes-com— primées, tronquées vers le hile, brunes, marbrées de noir et luisantes. — Sous-arbrisseau de 4-6 décimètres, médiocrement feuillé, à tige droite, rameuse, blanchàtre, à ramules allongés, grêles, striés-anguleux, verts et pubescents. Bruyères, lieux stériles et montueux de la France méri- dionale, particulièrement dans la Lozère et dans l’Ardèche. Flor., mai- juillet. 3. Adénocarpe à feuilles pliées. ADENOCARPUS COMPLICATUS. Gay. Spartium complicatum. Lin. Voisin du précédent dont il se distingue particulièrement par ses fleurs plus nombreuses, formant une longue grappe lâche terminale et par le calice tuberculeux-glanduleux. — Sous-arbrisseau de 4-10 décimètres, à tige dressée, rameaux étalés, blanchâtres, à ramules allongés, striés, an- guleux, verts, pubescents. Pyrénées occidentales, Landes, Lot, Limousin. Flor., avril-mai. GENRE x. — BUGRANE. ONONIS. Lin. Calice persistant, campanulé, à 5 divisions profondes. Eten- dard grand, strié; style coudé au milieu de sa longueur.—Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, ou sous-arbrisseaux souvent épineux, à feuilles 3-foliolées, munies de larges stipules soudées au pétiole et dont les folioles sont dentées; fleurs jaunes ou roses. Tissu ligneux identique à celui des genêts. La racine s’accroît irrégulièrement et non par couches conti- nues, si ce n’est pendant la première année ; aussi la moelle en devient-elle fort excentrique et la section transversale rappelle- t-elle, par les contours les plus bizarres, la structure des lia- nes intertropicales. A. Pédoncules pluriflores. Sous-arbrisseaux enlière- ment ligneux............. ART .... B. anvrusseau. 4 A1. Pédoncules uniflores. Végétaux à à souche ligneuse, à rameaux et ramules annuels. PAPILIONACÉES. 85 B. Feuilles presque glabres, peu ou point vis- queuses. C. Feuilles linéaires-oblongues ; fleurs de 17 mMlde long... 2.2. à, sosie asie D ÉPINEUSE. «02 C’. Feuilles obovales ; fleurs de 12 mill. de long.. B. pes ANcIENS. 5 B'. Feuilles velues-visqueuses, obovales ; fleurs de 17-20 mill. de long...........,......., B. RAMPANTE.. # S L. Pédoncules pluriflores. 1. Bugrane arbrisseau. Oxonis rruTICOsA. LIN. Feuilles courtement pétiolées, 3-foliolées, glabres et d’un vert cl uniforme sur les deux faces ; munies de stipules engainantes, membra- neuses ; à folioles sessiles, oblongues, atténuées à la base, coriaces, den- tées. Fleurs grandes, purpurines, portées sur de longs pédoncules 2-5-flores, formant par leur réunion une grappe dressée, composée, ter- minale. Gousse beaucoup plus longue que le calice, de 20-25 mill. sur 6 ou 7, brunâtre, velue-glanduleuse, contenant 2-4 graines réniformes, brunes et mates. — Sous-arbrisseau de 3-10 décimètres, à tige dressée très-rameuse, à ramules grisàtres. Alpes du Dauphiné et de la Provence. Souvent cultivé dans les jardins d’agrément. Flor., juin-août. S IT. Pédoncules uniflores. 2. Bugrane champêtre. Ononis campesrris. Kocu. Ononis spi- nosa. Lin. Feuilles courtement pétiolées, les inférieures 5-foliolées, les supé- rieures 1-foliolées, presque glabres ou à peine glanduleuses, à folioles linéaires-oblongues, dentées supérieurement. Fleurs solitaires, latérales, assez grandes, roses veinées, quelquefois blanches, formant sur les ra- meaux des sortes de longues grappes très-feuillées. Gousse ovale, jau- nâtre, ne dépassant pas le calice et contenant 2-4 graines ovoïdes, brunes, tuberculeuses. — Plante de 3-5 décimètres, à racine fortement pivotante ; tige ligneuse inférieurement, rameaux ascendants, épineux, p'us ou moins velus-glanduleux, annuels. Commun aux bords des routes, sur les terrains vagues et sur les paturages de toute la France. Flor., juin- juillet. 3. Bugrane des anciens. Oxonis ANTIQuORUM. LAN. Espèce voisine de la précédente, dont elle se distingue par les feuilles obovales, les fleurs et les gousses beaucoup plus pelites, ces dernières lenticulaires, monospermes. — Sous-arbrisseau à tiges plus grêles, flexueuses, armées d’épines plus fines. Lieux secs de la région médi- terranéenne en France et en Corse. Flor., juin-juillet. 4. Bugrane rampante. Ononis repEns. Lin. Arrète-Bœuf. Feuilles courtement pétiolées, tri-foliolées inférieurement, uni-foliolées supérieurement, pubescentes-glanduleuses ; folioles obovales, dentées. Fleurs solitaires, latérales, assez grandes, roses veinées, formant sur le rameau une sorte de grappe allongée, feuillée. Gousse ovale, pubescente- 86 PAPILIONACÉES. glanduleuse, jaunâtre à la maturité, plus courte que le ealice, contenant une ou deux graines brunes. — Plante vivace, velue, très-glanduleuse, fétide, à racines fortes et rameuses, longuement traçantes et drageonnan- tes, à tiges couchées, ligneuses et radicantes à la base, redressées au sommet, inermes où peu épineuses, annuelles. Commune dans les champs, les terres en friches de toute la France, surtout dans les sols ar- gilo-calcaires. Flor., juin-juillet. Les racines, robustes et allongées, de la bugrane ram- pante envahissent parfois les terres, et dans les sols sablon- neux peuvent s’enfoncer jusqu'à à 3" de profondeur. C'est de la difficulté à les trancher avec le soc de la charrue lors des labourages que vient le nom d’arrète-bœuf, sous le- quel ce végétal est souvent connu. SECTION III. — Etamines diadelphes (9 soudées, 1 libre), gousse non articulée, feuilles imparipennées. GENRE XI. — ROBINIER. ROBINIA. Lin. Calice campanulé, presque bilabié, à 5 dents ; stigmate termi- nal; gousse sèche, comprimée, polysperme, à suture ventrale Épaissie. — Arbres à feuilles oppositi-imparipennées, alternes, dont les stipules sont souvent transformées en épines ; à fleurs blanches ou roses, en grappes simples. Bois lourd et dur ; vaisseaux entourés de parenchyme ligneux (peu apparent, même à la loupe); ceux du bord interne gros, rapprochés et formant une zone poreuse distincte ; ceux de la région médiane et externe assez gros, groupés en petits faisceaux qui forment sur la section transversale des lignes concentriques arquées ou anguleuses; rayons médullaires assez épais, assez longs, peu hauts, peu serrés. 1. Robinier faux-acacia. RoBiniA rsEuDO-ACACIA. Lin. Feuilles oppositi-imparipennées, à 5-12 paires de folioles entières, ovales ou elliptiques, aiguës, arrondies ou même légèrement échancrées à l’extrémité où elles sont mucronulées ; d’un vert glauque en dessous, de consistance molle, finalement glabres ; accompagnées sur les rameaux stériles de stipules transformées en fortes épines, aiguës et compri- mées. Fleurs blanches très-odorantes, en grappes bien fournies, oblon- gues-cylindriques, pendantes, dont les pédoncules ne sont pas visqueux. Gousse de 80 mill. sur 12 mill., brune, un peu luisante, à suture ventrale tri-nerviée-carénée, contenant 10-12 graines ovoïdes-comprimées, d’un brun foncé luisant, — Arbre de grande taille, dont la tige, généralement divisée, se termine par une cime arrondie, ample, à branches étalées ; dont l'écorce, brune roussâtre, est marquée de crevasses longitudinales PAPILIONACÉES. 87 larges et profondes, séparées par des côtes lamelleuses-rugueuses. Très- souvent cultivé et l’une des rares espèces naturalisées, peut-être la seule, que la culture forestière se soit quelque peu appropriée. Flor., juin. Fructif., septembre. Dissémination, fin de l’hiver. Originaire de l’Amérique du nord, le robinier fut cultivé pour la première: fois en France en l’an 1601, par J. Robin, en la mémoire duquel Linné créa le nom de Robinia. Au siècle dernier, on préconisa outre mesure les avantages que sa culture devait réaliser ; comme les résultats ne répon- dirent point entièrement aux espérances, une réaction Iné— vitable s’en suivit et on l’a depuis trop négligé. Le robinier a une grande longévité et peut atteindre 20- 27% d'élévation sur 2-5" de circonférence, mais il lui faut pour cela l'isolement. Elevé en massif, il s’éclaireit de lui-même de très-bonne heure et ne parvient jamais à de grandes dimensions. Cet arbre fructifie abondamment tous les ans, et ses graines, comme celles de toutes les légumineuses, conservent longtemps leur faculté germinative, bien que les plus frai- ches produisent, comme toujours, les plants les plus vigou- reux. Le kilogramme en contient 52-56,000. Les graines germent 10-14 jours après le semis du prin- temps. Le jeune plant lève avec 2 feuilles cotylédonaires, entières, semi-ovoides, et mesure déjà 25-45 centimètres de hauteur au bout d’un an. La végétation est très-ra- pide dans les premières années et la période de plus forte croissance, pour des arbres isolés, va de 25-45 ans, en moyenne. Le maximun de production est bien plus promp- tement atteint sur une surface donnée, en raison de l’éclair- cissement qui s'opère et du ralentissement de végétation que l’état de massif occasionne. La racine du robinier est d’abord profondément pivo- tante ; mais elle s’oblitère rapidement et produit de très- longues et grèles racines latérales traçantes qui drageonnent sur tout leur parcours et assurent la perpétuité des taillis. Les jeunes souches produisent des rejets vigoureux. Tous les sols lui conviennent ; il préfère néanmoins ceux qui sont légers et un peu frais. Les bourgeons du robinier ne sont point apparents; à chaque aisselle, entre les stipules, se trouve une cavité ta- pissée de toutes parts de poils serrés et roussâtres, qui, après la chute de la feuille, s'ouvre généralement par une Origine. Taille. Fructification. Germinalion. Croissance. Enracinement. Sols. Bourgeons. Epines. Couvert, Ecorce, Bois. 88 PAPILIONACÉES. petite fente. C'est dans son intérieur que se développent, non pas un seul bourgeon, comme c'est le cas habi- tuel, mais 2-5 bourgeons très-petits, nus, superposés de telle sorte que le plus élevé est le mieux développé et dont l'évolution printannière est très-tardive. C’est sans doute là une des causes de la rusticité du tempérament de ce végétal. La tige et les rameaux s’épuisent à leurs extrémités sans produire de bourgeons terminaux et l’accroissement en hau- teur se continue par les bourgeons axillaires supérieurs ; aussi la tige ne se prolonge pas dans la cime, mais s’y par- tage en quelques grosses branches principales. Les branches stériles et les rejets du robinier sont armés de robustes épines qui proviennent de la trans- formation des stipules et sont disposées, comme ces der- nières, de chaque côté de la base de la feuille. Ces épines sont presque en totalité formées de tissu subéreux et ne communiquent au système fibro-vaseulaire du rameau que par un faisceau extrêmement grêle qui est à leur base ; aussi sont-elles peu adhérentes et se rapprochent-elles beaucoup de la structure des aiguillons. Elles présentent un grand obstacle à l'exploitation. Le feuillage est léger, et, comme les massifs ne sont ja- mais serrés, il en résulte que le robinier ne couvre pas le sol, qu'il lui donne peu de détritus, emportés encore la plupart du temps par les vents. Les branches sont très-fragiles et quand cet arbre s'élève dans des situations non abritées, il est constamment mutilé par les vents, le givre, la neige. L'écorce se dépouille, dès les premières années, de son enveloppe subéreuse et de son enveloppe verte, et organise, dans les feuillets du liber, un périderme interne, produisant un rhytidome profondément gercuré, dont l'épaisseur s'ac— croit notablement avec l’âge. On n’y trouve que quelques traces d’acide tannique. , Le bois de robinier est lustré, jaune ou jaune brunâtre, à aubier nettement limité, blanc jaunâtre ; ses accroissements annuels sont très-distincts. Il est dur, lourd, nerveux, élas- tique, et, ce qui est fort remarquable, d’une durée égale à celle du vieux chène dès ses premières années. Sa résistance verticale, supérieure d’un tiers à celle du chêne, le place au premier rang des bois de charronnage pour la fabrication des rais. Il est préférable à tous autres pour échalas, tu- teurs, cercles, gournables (chevilles) employées dans les PAPILIONACÉES. 89 constructions maritimes. Il prend un beau poli, est recher- ché en menuiserie et pour ouvrages de tour. On ne l’em- ploie point dans les constructions, parce que ses tiges sont rarement assez régulières pour qu'on en retire des pièces de grandes dimensions. Il est sujet à la vermoulure. Du bois d’une tige de 20 ans et de 16 cent. de diamètre, ayant crû à Nancy et complétement desséché à l'air, pèse 0,75. (Coll. Ec. For.) D'après T. Hartig, du robinier de 50 ans, pesant 0,77 à l'état complétement sec, comparé à du hêtre de 30 ans, pesant 0,66 et dans le même état de dessiccation, a donné les résultats suivants pour la valeur calorifique. d 100 106,7 200 : ascendant A : n Plus haut degré de chaleur... one 108 : 100 195 400 ascendante 108 : 100 125 100 rayonnante 1453 : 100 154 100 ascendante 97 : 400 112,7 100 rayonnante : 100 166 100 Total de la chaleur développée. nb mms ne : qe de ue PODNO DOME EE veereuiuio rer ce ve 20 Sroçaie vi 100 : 100 116 100 Poids égaux. 92 Durée de la chaleur croissante. Durée de la chaleur décroissante. C’est donc un excellent combustible, qui produit une cha- leur vive, très-longtemps soutenue et qui convient tout particulièrement au chauffage par foyers ouverts, en raison de la très-grande proportion de sa chaleur rayonnante. De tout ce qui vient d’être dit, il résulte clairement que la production du robinier ne saurait être avantageuse en futaie, qu’elle peut l'être beaucoup en taillis à courte révolu- tion; que cet arbre est très-propre à fixer et à boiser les sables mouvants, à maintenir les terrassements des travaux d'art. Les feuilles, vertes ou sèches, fournissent un bon four- rage. On peut en obtenir des matières tinctoriales jaunes. La séve a une saveur sucrée prononcée, analogue à celle de la réglisse ; mais elle contient en outre, au moins dans la racine, un principe vénéneux, produisant des symptômes analogues à ceux de l’empoisonnement par les baies de Belladone. GENRE x. — BAGUENAUDIER. COLUTEA. Lin. Calice campanulé à 5 dents; étendard grand, dressé ; stigmate latéral; gousse enflée-vésiculeuse, herbacée-membraneuse, po- Uulité du robinier, Produits accessoires. 90 PAPILIONACÉES. lysperme. — Arbrisseaux non épineux, à feuilles imparipennées et à fleurs jaunes ; offrant souvent à chaque aisselle 2 bourgeons superposés, dont l’inférieur est le plus petit. Bois blanc verdätre ou jaunâtre, à vaisseaux décroissant de taille du bord interne au bord externe, où ils sont groupés en petits faisceaux disposés suivant des arcs concentriques. Baguenaudier arborescent. COLUTEA ARBORESCENS. Lin. Feuilles oppositi-imparipennées, à 5-6 paires de folioles obovales, obluses ou échancrées à l'extrémité, glabres en dessus, légèrement re- vêtues de poils courts et appliqués, glauques en dessous. Fleurs axil- laires, grandes, jaunes, formant, au nombre de 2-6, une grappe longue- ment pédonculée, plus courte néanmoins que la feuille. Gousse grosse, vésiculeuse, éclatant avec explosion quand on la presse entre les doigts, contenant 20-50 graines lenticulaires, lisses, brunes. — Arbrisseau de 3-5, à tige droite, rameuse, dont l'écorce est grise ou brune, verdàtre, lisse ou légèrement fibreuse. Forêts montueuses à sol sec et calcaire, aux expositions chaudes, en Alsace, Lorraine, Champagne, Bourgogne, dans le Lyonnais, le Dauphiné, la Provence, les Cévennes, etc.; At gérie dans l’Atlas. Souvent cultivé dans les jardins d'agrément. Flor., mai-juin. SECTION ÎV.— Etamines diadelphes ; gousse articulée se divisant en articles transversaux monospermes ; feuilles Opposili-imparipennées. GENRE xHi. — CORONILLE. CORONILLA. Lin. Calice campanulé, court, à 5 dents, dont les 2 supérieures sont rapprochées ; carène aiguë, terminée en bec. Gousse arti- culée, grêle, cylindrique ou anguleuse. — Plantes herbacées ou sous-arbrisseaux. Bois à vaisseaux moyens, plus serrés au bord interne dé cha- que couche, où ils forment une zone étroite ; faiblement groupés en petits arcs concentriques dans la région médiane et externe. Rayons fins, presque indéfinis. A. Ramules flexueux, non compressibles. B. Etendard à onglet 2 fois aussi long que le calice. C. AnBRissEAU, À B'. Etendard à onglet aussi long que le calice. .... C. cLAuUQuE .. 2 A!. Ramules droits, effilés, compressibles, jonciformes. C. soNcIFoRME 3 1. Corouille arbrisseau. CononiLLa emerus. Lin. Coronille faux- séné; Séné-bàtard. Feuilles pétiolées, imparipennées, à 5-9 folioles pétiolulées, entières, obovales-arrondies ou un peu échancrées à l’extrémité, minces, glabres, glauques en dessous. Fleurs jaunes, striées de pourpre sur l’étendard, réunies 2-3 à l'extrémité d’un pédoncule axillaire presque aussi long où FAPILIONACÉES. — CÉSALPINIÉES. 91 plus long que la feuille ; pétales à onglets allongés, grèles, 2 fois aussi longs que le calice. Gousses de 5-10 centimètres, pendantes, grêles, presque cylindriques, se rompant peu neltement en 7-10 articulations, dont chacune contient une graine cylindrique-oblongue, noire. — Sous- arbrisseau de 14-150, entièrement glabre, à liges dressées, rameuses, grises, à rameaux et ramules grèles, flexueux-noueux, verts et striés. Disséminé cà et là dans les bois, principalement sur les sols calcaires, dans la Lorraine, l’Alsace, la Bourgogne, le Lyonnais, le Dauphiné, la Pro- vence, les Cévennes, les Pyrénées, la Gascogne, etc, Fréquemment cul- tivé dans les jardins d'agrément. Flor., mai-juin. 2. Coronille glauque. CoroniLLA GLauca. Lin. Feuilles imparipennées, à 5-7 folicles cunéiformes, obtuses ou un peu échancrées au sommet, un peu épaisses, très-glauques ; fleurs réunies 5-8 sur un pédoncule axillaire 2 fois aussi long que la feuille, jaunes, odorantes, dont les pétales ont l’onglet égal au calice. Gousses de 12-18 mill., pendantes, se désarticulant aisément en 2-5 articles, dont chacun contient une graine brune, linéaire-oblongue, comprimée. — Sous-ar- brisseau très-glabre, glauque, touffu. Environs de Narbonne, de Mont- pellier, etc. Flor., juin-juillet. 3. Coronille jonciforme. CoRoNILLA 3uNCEA. Lin. Feuilles imparipennées, à 3-7 folioles écartées, linéaires-oblongues, cartilagineuses-transparentes sur les bords. Fleurs réunies 7-8 sur un pédoneule axillaire grêle, terminé en pointe au sommet; jaunes, à on- glets égaux au calice. Gousses de 15-25 mill., pendantes, tétragones, se rompant en 2-7 articles, dont chacun contient une graine linéaire-oblon- gue, brune. — Sous-arbrisseau de 1" au plus, glabre et glauque, très- rameux, à rameaux jonciformes, lisses, peu feuillés. Collines de la Pro- vence; Algérie. Flor., mai-juin. FAMILLE XVIIT. CÉSALPINIÈES. À. Brown. Fleurs hermaphrodites, dioiques ou polygames; calice à 5 divisions ; corolle papilionacée, ou presque régulière, ou nulle ; 5-10 étamines libres, à anthères introrses, biloculaires, longitu- dinalement déhiscentes. Un seul carpelle libre, produisant une gousse ; graines peu ou point périspermées, à embryon courbé. — Arbres à feuilles simples ou composées, alternes, stipulées, appartenant à la France méridionale. A. Feuilles simples, caduques ; fleurs papilionacées ; gousse sèche, déhiscente par une sulure....... Gainien.... À A'. Feuilles paripennées, persistantes; corolle nulle ; gousse pulpeuse, indéhiscente .,,.,4.44,»4%::: CAROUBIER. 2 92 CÉSALPINIÉES GENRE 1. — GAINIER. CERCIS. Lin. Fleurs hermaphrodites ; calice caduc, urcéolé, à 5 dents ; co-: rolle papilionacée, de 5 pétaleslibres; 40 étamines libres; gousse très-comprimée, polysperme. — Arbres à feuilles simples, en- üères, caduques, à l’aisselle desquelles on trouve parfois 2 bour- geons superposés, dont l’inférieur est le plus petit. Bois à vaisseaux du bord interne médiocrement gros, serrés, formant une zone étroite, distincte ; ceux du milieu et du bord externe fins, associés à du parenchyme ligneux et groupés en faisceaux qui dessinent des lignes périphériques serrées, ondu- lées. Rayons fins. Gaivier arbre de Judée. CEncis siLiQuAsrRuM. Lin. Feuilles simples, pétiolées, palmatinerviées, réniformes-arrondies, mates, glabres. Fleurs roses ou blanches, paraissant avant les feuilles, assez longuement pédicellées, en faisceaux serrés le long des branches et de la partie supérieure du tronc, à étendard plus court que les autres pétales. Gousse de 7-10 centimètres sur 45 mill., d’un brun rouge, tri- nerviée sur la suture ventrale, contenant 10-14 graines ovoïdes, noires. — Arbre de 5-8" de hauteur, dont la tige est irrégulière et recouverte d’une écorce noirâtre à gercçures fines, profondes, serrées, longitudinales et transversales ; rameaux flexueux. Région méditerranéenne; fréquem- ment cultivé comme arbre d’ornement. Flor., avril-mai. Le bois de l'arbre de Judée a l’aubier blanchätre, le cœur d’un jaune légèrement brunâtre et lustré. Provenant d’une tige de 13 ans, de 9 cent. de diamètre, qui avait erû à Nancy, il a donné, desséché à l’air, une densité de : 0,68. (Col. Ec. For.). La rareté de l'arbre lui enlève tout intérêt forestier. cenne 11. — CAROUPIER. CERATONIA. Lin. Fleurs polygames ou dioiques; calice petit, 5-partite, caduc ; corolle nulle; étamines 5, libres, opposées aux divisions du ca- lice ; carpelle arqué ; stigmate sessile. Gousse épaisse et coriace, remplie d’une substance pulpeuse ; indéhiscente, polysperme.— Arbres à feuilles paripennées, persistantes. Bois lourd et dur. Tissu fibreux dominant; vaisseaux sensi- blement égaux, groupés en petit nombre avec du parenchyme ligneux en faisceaux circulaires épars; à peine plus serrés et plus petits au bord externe. Rayons fins, peu hauts. Caroubier commun. CERATONIA SILIQUA. Lan. Feuilles composées de 6-10 folioles coriaces, ovales, obluses ou échan- CÉSALPINIÉES. —— AMYGDALÉES. 93 crées au sommet, entières, verles et luisantes en dessus, plus pales et males en dessous; nervures secondaires pennées, droites, parallèles, serrées, alternativement plus longues et réunies deux à deux à l’extré- mité par des ramifications latérales. Fleurs très-petites, nombreuses, en grappes cylindriques dressées, axillaires, courtement pédonculées ; calices rouges ; élamines étalées, à filets allongés. Gousse de 10-20 centimètres sur 1-2, pendante, flexueuse, épaisse, à pulpe intérieure sucrée, conte- nant 12-16 graines ovoides-comprimées, brunes. — Arbre peu élevé, à tronc épais, cime étalée-arrondie, écorce lisse et mince, d’un brun rougeàtre clair. Rochers des bords de la Méditerranée en Provence ; Corse, Algérie. Flor., août-septembre. Fructif., juillet-août de l’année suivante. Le caroubier est originaire de l'Orient et s’est naturalisé sur tout le littoral de la Méditerranée ; il est trop rare en France pour y être de quelque importance, mais il en ac- quiert dans les contrées où il devient commun, en Espagne et en Algérie. Il peut s'élever à 16-20", et atteindre 3" de circonférence. Il croit dans tous les terrains, pourvu qu’ils ne soient pas marécageux ; repousse abondamment de souche, a une longévité considérable, un couvert épais. Le bois est dur, lourd, susceptible d’un beau poli ; il a l'aubier blanc, abondant, nettement tranché ; le cœur d’un rouge rosé clair et veiné. Pris sur une tige de 54 ans et de 18 centimètres de diamètre, venant d'Algérie, il pèse, com- létement desséché à l'air, 0,89. (Coll. Ec. For. Envoi de . Royer). Ce bois est bon pour la fente, recherché pour le charronnage, la menuiserie et l'ébénisterie ; mais il dure peu exposé à l'humidité. C'est un bon combustible, dont on fabrique un charbon estimé. Le fruit, connu sous le nom de caroube, se récolte avec soin. Sa pulpe est sucrée, nutritive, surtout rafraichissante, et, comme telle, recherchée par les habitants des contrées méridionales ; mais sa plus grande utilité est de servir à la nourriture des bestiaux, des porcs, et même de tenir lieu d'orge ou d’avoine pour les chevaux. L'écorce fournit du tan. FAMILLE XIX. AMYGDALÉES ( Rosacearum tribus). Juss. Fleurs hermaphrodites, régulières ; calice gamosépale, à 5 di- visions, libre, caduc ; corolle rosacée, pérygyne; étamines 20-25, Origine. Taille. Sol. Bois. Produits accessoires 94 AMYGDALÉES, insérées avec les pétales ; anthères introrses, biloculaires, longi- tudinalement déhiscentes. Ovaire formé d’un seul carpelle libre, bi-ovulé, style simple. Fruit apocarpé charnu à noyau (drupe), creusé d’un sillon qui représente la suture ventrale, monosperme par avortement. Graines non périspermées. — Arbres ou arbris- seaux, parfois épineux par transformation de rameaux, à feuilles alternes, simples, dentées, éparses, penninerviées, dont les ner- vures secondaires sont droites, parallèles, rameuses et réunies au sommet ; à stipules caduques, bourgeons spiralés, écailleux, dont les écailles sont imbriquées. Bois identiques dans toute la famille, lourds, durs, colorés de rouge brun et veinés au cœur; sujets à se gercer et à se tour- menter. Fibres à parois épaisses, entremêlées de quelques cel- lules ligneuses (non reconnaissables à la loupe) ; vaisseaux fins, plus serrés et un peu plus gros au commencement de chaque couche, où ils forment une zone, étroite ou assez large, qui rend les accroissements ligneux distincts; isolés ou groupés, au nom- bre de 2-8 au plus, en petits faisceaux simples, uniformément épars ou ayant une tendance à se disposer en lignes périphéri- ques ou obliques. Rayons fins ou moyens. L’écorce des amygdalées est formée à la surface d’un périderme gris ou brun lustré, qui s’accroit et s’enlève par couches minces, transversales, dans le genre de celui du bouleau. Elle reste lisse et vive pendant longtemps et ce n’est qu'à un âge avancé, et vers le pied seulement, qu'un périderme libérien s'organise et produit un rhytidome noi- râtre, longitudinalement gercuré. Les amygdalées contiennent dans l’amande de leurs fruits, et quelquefois dans les feuilles et les jeunes écorces, de l'acide cyanhydrique ; on trouve aussi dans ces amandes une huile grasse très-douce. Les tiges et les branches excrètent sou- vent en abondance une gomme (cérasine), presque iden- tique à la gomme arabique, mais peu soluble, le devenant néanmoins par une ébullition prolongée. Les genres de cette famille très-naturelle, créés par l'usage et en quelque sorte imposés par lui à la nomencela- ture, ne reposent que sur des caractères peu importants et devraient, à la rigueur, être confondus en un seul ou en deux au plus. Ce sont eux qui, réunis à ceux de la famille des Pomacées, sont désignés collectivement,. en langage fo- restier, sous la dénomination des Fruitiers. < AMYGDALÉES. 95 A. Feuilles condupliquées, c’est-à-dire, pliées en deux suivant la nervure médiane dans le bourgeon. B. Drupe veloutée, à peine charnue, à sarcocarpe non comestible ; noyau sillonné sur les faces, conte- nant une grosse amande. ,...ssesesseesesse AMANDIERe, À B'. Drupe charnue-succulente. C. Noyaux anfractueux ; drupe glabre ou veloutée. rècrer.... 2 C!. Noyau presque lisse; drupe glabre et luisante, non efflorescente... . 4. .esesesssseocesee CRRISIERS «9 A’. Feuilles convolutées, c’est-à-dire, enroulées suivant leur longueur ; noyau presque lisse. B. Drupe couverte d’une efflorescence glauque...... PRUNIER .. # DIMMAUDENEIOULÉE, 4e see mao semesoeessene ass ABRICOTIER €) GENRE 1. — AMANDIER. AMYGDALUS. Tourn. Drupe oblongue-comprimée, à peine charnue, à noyau sillonné sur les faces ; feuilles condupliquées. Amandier commun. AMYGDALUS COMMUNIS. Lin. Feuilles à pétioles glanduleux, oblongues-lancéolées, obtusément den- tées, glabres, luisantes en dessus. Fleurs paraissant avant les feuilles, blanches ou roses, solitaires ou géminées le long des rameaux, subses- siles. Fruit velouté, vert à la maturité, à sarcocarpe irrégulièrement dé- hiscent. — Arbre de 8-12m, à branches étalées, produisant chaque année 2 générations de ramules nombreux, grêles, droits, flexibles, d’un vert clair et glabres. Originaire du Levant, peut-être aussi de l’Algérie, où on l’a trouvé en pleine forêt ; cultivé comme fruitier dans la région des oli- viers et dans celle de la vigne; subspontané dans la première. Flor., février-mars. Fructif., août-septembre. L'amandier commun a produit par la culture un grand nombre de variétés de fruits : amandes douces, amères, à coque dure, à coque molle, etc., dont l’amande seule est comestible et que tout le monde connait. Le bois de cet arbre est remarquablement dur et plein ; il prend un très-beau poli; mais il est très-raide et dis- posé à se gercer et à se tourmenter. L’aubier est blanc, nettement limité, le cœur est veiné, brun-marron foncé et présente souvent cette particularité que la plus forte colora- tion de chaque couche correspond au bois de printemps. Les rayons sont médiocrement épais et produisent de fines et nombreuses maillures blanchâtres très-apparentes. Celui d'une tige de 50 ans et de 50 cent. de diamètre, complé- tement desséché à l’air et provenant de la Corse, pèse 1,05, (Coll. Ec. For. ). Ce bois est employé en marqueterie; il est très-bon combustible. Variétés. Bois. 96 AMYGDALÉES, GENRE 11. — PÈCHER. PERSICA. Tourn. Drupe globuleuse, charnue-suceulente, glabre ou veloutée ; noyau fortement anfractueux sur les faces; feuilles condupli- quées dans le bourgeon. Pêcher commun. Persica vurGaris. Mirr. Feuilles à pétiole court, non glanduleux, lancéolées, aigûment den- tées; fleurs d’un rose vif, paraissant avant les feuilles, solitaires ou géminées le long des rameaux, presque sessiles. Fruit charnu, succulent, jaunâtre, habituellement rouge sur une face, cotonneux {pêche) ou lisse et glabre (brugnon). — Petit arbre de 4-6m, à ramules lisses et gla- bres, eflilés, verts ou rougeàtres. Originaire de la Perse; cultivé en espalier ou en plein vent dans toute la France. Flor,, mars. Fruclif., août-septembre. Le bois de pècher ressemble beaucoup à celui de l'aman- dier, mais il est moins lourd, moins dur, moins coloré. Celui d'une tige de 14 ans, de 8 cent. de diamètre, pèse, complétement desséché à l'air, 0,75. (Coll. Ec. For.). I est employé en ébénisterie et en marqueterie. GENRE 111, — CERISIER, CERASUS. Tourn. Drupe globuleuse, glabre et luisante, sans efflorescence glau- que ; noyau à peu près lisse sur les deux faces ; feuilles condu- pliquées. À. Fleurs fasciculées. B. Pétioles bi-glanduleux; fruits doux sucrés... C. menIsIER. .... 1 B'. Pétioles non glanduleux; fruits acides...,. C. ArRuITS AIDES 2 A!. Fleurs en corymbes simples..........,..... C. MANALEB..... 3 Al", Fleurs en longues grappes simples......... C. À charres..., 4 SL. Fleurs fasciculées. 1. Cerisier Merisier. Cerasus Avrum. Moencn. Prunus avium.- Lin. Ccrisier des oiseaux; Cerisier des bois ; Cerisier sauvage. Feuilles ovales, ou obovales-acuminées, doublement dentées-glandu- leuses, un peu plissées, d’un vert mat, plus claires et pubescentes en dessous ; pétioles munis vers le sommet de deux glandes rougetres. 2-6 fleurs fasciculées, blanches, paraissant avec les feuilles, mais sortant de bourgeons dont les écailles ne deviennent jamais foliacées. Fruits glo- buleux, d’un rouge clair ou rouge noir, à saveur sucrée. — Grand arbre à tige droite, se prolongeant jusqu’à l'extrémité de la cime qui est pyra- midale et dont la ramification peu abondante est formée par des rameaux divariqués-dressés, très-souvent verticillés comme ceux d’un sapin ; à AMYGDALÉES. 97 écorce grise salinée, s’enlevant par lanières circulaires ; à racines pivo- tantes, non drageonnantes. Disséminé dans les bois montagneux de toute la France; Algérie. Flor., avril-mai. Fructif., juin-juillet. Malgré quelques opinions contraires, qui assignent à ce cerisier l'Asie pour patrie, on s'accorde généralement à le considérer comme indigène. Il est disséminé dans la plupart des forêts, mais n’y constitue jamais seul de peuplements étendus. Le merisier peut, dans de bonnes conditions, atteindre vers l’âge de 65-70 ans, 20-25" d’élévation sur 1"50-2" de circonférence. Sa croissance est assez active et, vers 40-50 ans, sa tige, à l’état d'isolement, égale au moins celle du hêtre en dimensions et en volume ; mais sa cime produit moitié moins de bois de branches et, passé ce terme, il reste bien en arrière de cette essence. L’enracinement est puissant, composé de fortes et longues racines profondément enfoncées, non drageonnantes. La floraison est abondante chaque année; mais sa préco- cité l'expose aux gelées printanières et la fructification n’est pas consiante et soutenue. Les noyaux, semés dès l'été, ger- ment au printemps suivant. Les jeunes plants se développent avec deux feuilles cotylédonaires entières, lenticulaires et s’accroissent lentement dans les premières années. Le cerisier n’est pas exigeant sur le choix du terrain et prospère encore là où d’autres essences languissent; il pré- fère néanmoins les régions montueuses, les sols calcaires, les expositions chaudes. Il s'étend en montagnes jusque dans la zone du hêtre, mais sans la dépasser. Le bois du cerisier est rouge brunâtre clair, veiné, légè- rement maillé et luisant ; quand on le débite vert, il se colore vivement en rouge ocreux sur la section ; il est te- nace, dur et lourd, et peut servir à de menues charpentes intérieures ; mais il s’altère rapidement à l'air. Sous l’action de l’eau de chaux, dans laquelle il est bon de le tenir plongé pendant 2-5 jours, ou de l’acide azotique il prend une teinte d'un rouge assez vif qui rappelle celle de l’acajou. Recevant bien le poli, il est employé par les ébénistes et les menuisiers pour la confection des meubles, surtout par les tourneurs qui en fabriquent des bois de chaises et de fau- teuils; les luthiers et tabletiers en tirent aussi parti ; enfin lorsqu'il est jeune il fournit de bons cercles. Coupé vert il pèse 0,83 ; desséché 0,74. Il prend un retrait de + (Va- rennes de Fenille). 8 Origine, Taille. Croissance. Enracinement. Fructification. Germination. Station et sol, Bois. Produits accessoires. Taille. 98 AMYGDALÉES. D'après Werneck la puissance calorifique du cerisier de G0-S80 ans est à celle du hêtre de 120 ans, l'un et l'autre à l'état see :: 78,5 : 100 pour des poids égaux. C'est donc un combustible de médiocre qualité. L'écorce contiendrait 10 pour 0/0 de tannin, d'après Gassicourt. Le cerisier merisier est fréquemment cultivé comme arbre fraitier et parait être la souche de tous les cerisiers à fruits doux et sucrés, guignes et bigarreaux ; c'est avec ses fruits que l’on fait le kirseh, dont le plus estimé s'obtient avec ceux du type sauvage ou peu modifié, de saveur sucrée-amère. 2, Cerisier à fruits acides. CERASUS ACIDA. GoEërrn. Prunus cerasus. Lin. Feuilles ovales-oblongues, acuminées, doublement dentées-glanduleu- ses, toujours glabres, luisantes, à pétiole non glanduleux. Fleurs fasci- culées, paraissant avant les feuilles, sortant de bourgeons dont les écailles intérieures deviennent foliacées. Fruits globuleux, déprimés, rouges, acides. — Arbre peu élevé, de 7-8, à tète arrondie, branches étalées, rameaux et ramules effilés, étalés ou pendants, à racines traçantes très- drageonnantes. Cultivé et quelquefois subspontané aux bords des bois. Flor., avril-mai. Fructif., jun-août. Ce cerisier, originaire de l'Asie mineure, à produit de nombreuses variétés ; il est considéré comme la souche de tous les cerisiers à fruits acides, tels que : cerises aigres, griottes, gobets, etc. Son bois est identique à celui du me- risier, dont il se distingue par des taches médullaires brunes (Nordlinger). & IL. leurs en corymbes simples. 2. Cerisier mahaleb. Cerasus MAnALEB. Mice. Prunus mahaleb. Lin. Bois de Ste-Lucie ; Quénot ; Malagué. Feuilles pétiolées, ovales-arrondies, courtement acuminées, un peu cordiformes à la base, finement et obtusément dentées-glanduleuses, gla- bres, fermes, luisantes sur les 2 faces, plus claires en dessous. Fleurs paraissant avec les premières feuilles, blanches, très-odorantes, disposées 4-6 en corymbes simples, dressés, légérement feuillés à la base. Drupe petite, ovoïde-globuleuse, de la taille d’un pois, acerbe, noire. — Ar- brisseau très-rameux, à rameaux nombreux, étalés, dont l’écorce est d’un brun cendré luisant, cireulairement zonée. Coteaux pierreux et rocheux des terrains calcaires ; paraît manquer dans le midi. Flor., mai. Fructif., juillet-août. Le cerisier mahaleb peut atteindre 5 ou # mètres de hau- + 17 AMYGDALÉES. 99 teur et même devenir un petit arbre de 10-19". Malgré ses faibles dimensions et la lenteur de sa croissance il n’est pas dépourvu d'intérêt, par l'aptitude qu’il a de prospérer dans les terrains les plus secs et jusque dans les fentes des ro- chers. Son bois a les vaisseaux et les rayons fins ; les pre- miers, à peine plus gros au bord interne, ont une tendance à se disposer suivant des zones concentriques qui subdivisent chaque couche annuelle. Il est dur, lourd, homogène, jau- nâtre, veiné de jaune brunâtre ou de brunâtre clair ; d’un grain très-fin et susceptible d’un très-beau poli ; ses accrois- sements sont peu distincts. Il a une odeur vive et agréable, qu'il conserve très-longtemps et qui le fait reconnaitre de Suite. Il est employé pour de menus ouvrages de tour et d'ébénisterie. Les jeunes rameaux, lorsqu'ils sont droits, sont recherchés pour tuyaux de pipes. Du bois d’une tige de 17 ans et de 15 centimètres de diamètre, de Nancy, pèse, complétement séché à l'air, 0,86 [ Coll. Fe. For. ). S III. Fleurs en longues grappes simples. 4. Cerisier à grappes. Cenrasus PADUS. DC, Prunus padus, Lin. Putier ; Bois puant. Feuilles grandes, pétiolées, à pétiole bi-glanduleux au sommet, obo- vales-acuminées ; finement et très-aigûment dentées-non-glanduleuses, vertes, glabres, un peu rugueuses et non brillantes en dessus, plus pâles et même glauques et pubescentes aux aisselles des nervures en dessous. Fleurs blanches, odorantes, en longues grappes simples, cylindriques, pendantes, feuillées à la base. Drupes globuleuses, de la grosseur d’un pois, noires, acerbes. — Arbrisseau ou petit arbre de 8-10, à rameaux étalés, peu nombreux, presque verticillés, dont l'écorce, à peine zonée circulairement, est brune ou brun-vezdàtre, ponctuée de blanc sur les rameaux; nojirâtre, luisante et longitudinalement gerçurée avec l’âge sur la tige; racines traçantes, drageonnantes. Bois humides du Nord, du Nord-Est, de l'Est et du Centre de la France, particulièrement dans les terrains siliceux ou graniliques, devient rare dans le Midi; com- mun néanmoins dans les Pyrénées. Flor., mai. Fructif,, juin. Le bois de ce cerisier ressemble assez à celui du ceri- sier des oiseaux, mais laubier en est plus abondant et le cœur d'un rougeâtre plus clair ; il exhale, ainsi que toutes les parties de la plante, surtout à l'état vert, une odeur désa- gréable. Du bois d’une tige de 24 ans, de 9 cent. de diamètre, pèse, complétement desséché à l'air, 0,71 (Coll. Ec. For. 2} Sol. Bois. Bois. de 100 AMYGDALÉES. On plante fréquemment le cerisier à grappes dans les jardins d'agrément. GENRE 1v. — PRUNIER. PRUNUS. Lin. : Drupe globuleuse ou oblongue, succulente-charnue, glabre, couverte d’une efflorescence glauque ; noyau presque lisse ou finement rugueux sur les faces ; feuilles convolutées. — Petits arbres ou arbrisseaux parfois épineux, à fleurs blanches. À. Jeunes pousses glabres. B. Fleurs fasciculées par 2-5. Fruit globuleux . A L] 4 jaunâtre, de la grosseur d’une prune de UT PRG A LA à P. pe Briaxcow. 1 B'. Fleurs géminées ; fruit oblong, rougeûtre ou VIDIBE: De SN ENS Susscos seu 2 0P. DOMESTIDUE 02 - A'. Jeunes pousses pubescentes. B. Fleurs le plus souvent géminées, à pédoncules pubescents-tomenteux ; fruit globuleux, gros comme une prune mirabelle..... socdeuse SANTÉ Te B'. Fleurs le plus souvent solitaires, à pédoncules glabres ou à peine pubescents ; fruit globu- leux, bleuàtre, de la taille d’un pois à celle d’une pélite cerise, . . 4. 2 40e 0 ose de «4e PO SPINERR EE 4. Pruuier de Briançon. Prunus riGANTIAcA. Vice. Prunier des Alpes. Feuilles largement ovales, acuminées, subcordiformes à la base, dou- blement et aigûment dentées, luisantes et glabres, pubescentes en dessous sur les nervures ; stipules linéaires, glabres. Fleurs petites, subsessiles, paraissant avant les feuilles, par faisceaux de 2-5 le long des rameaux ; calice glabre en dedans. Fruit ovale-globuleux, jaunätre clair, acide, de la grosseur d’une prune de reine-claude, à noyau presque lisse. — Ar- brisseau de 2-5, recouvert d’une écorce d’un roux-brun, à rameaux éta- lés, non épineux, ramules lisses, glabres, verdàtres. Commun dans les Alpes du Dauphiné, particulièrement dans le Briançonnais. Flor., mai. Fructif., septembre. On retire des amandes de ce prunier une huile comestible légèrement amère, connue dans le pays sous le nom d'huile de marmotte. 2. Prunier domestique. Paunus nomesrica. Lin. Feuilles elliptiques, aiguës, crénelées-dentées, pubescentes sur les deux faces, finalement glabres en dessus, légèrement rugueuses ; stipules linéaires, persistantes. Fleurs paraissant avant les feuilles, ordinairement géminées, à pédoncules pubescents ; pétales d’un blanc verdtre ; calice velu intérieurement. Fruit oblong, penché, rougeàtre ou violet, à noyau allongé, rugueux. — Arbrisseau ou arbre de 3-7", à rameaux élalés, ramules dressés, non épineux, ordinairement glabres, Racines traçantes, AMYGDALÉES. 101 drageonnantes. Haies et bords des bois de toute la France. Flor,, mars- avril. Fructif., juillet-septembre. Ce prunier est très-variable et n’est probablement pas indigène ; on ne le rencontre en effet que dans le voisinage des vergers, jamais dans l’intérieur des forêts. On suppose qu'il est la souche de tous les pruniers culivés à fruits al- longés, qui, en se ressemant, rentreraient plus ou moins dans leur type primiuf. Le bois de ce prunier est lourd, dur, à grain fin, et se reconnait aisément à sa coloration prononcée, d’un rouge brun veiné et nuancé de rouge cramoisi ou de rouge violacé. IL est employé pour ouvrages de tour, de menue ébénis- terie ; il était autrefois recherché pour la marqueterie. Ses couleurs s’avivent par l’eau de chaux. Du bois d’une tige ea complétement desséché à l’air, 0,71. (Coll. Ec. or. 8. Prunier sauvage. Prunus insiririA. Lin. Pruneaulier, Feuilles ovales-lancéolées, pubescentes, surtout en dessous sur les nervures, finalement glabres en dessus ; slipules linéaires, pubescentes. Fleurs assez grandes, d’un blanc verdàtre, naissant avant ou avec les feuilles, ordinairement géminées ; pédoncules pubescents ; calice glabre intérieurement. Fruits noirs Ou jaunes marbrés de rouge, globuleux, gros, penchés, à noyaux rugueux. — Arbrisseau ou petit arbre de 2-5", à branches étalées, ramules dressés, robustes, veloutés, subépineux. Haies et bords des bois de toute la France; Algérie. Flor., mars-avril. Fructif,, juillet-septembre. Ce prunier n’est sans doute pas plus indigène que le prunier domestique et parait être comme lui échappé des cultures. Il serait, dans ce cas, le retour au type sauvage des pruniers à fruits arrondis, dont il est considéré comme la souche. Æ. Prunier épineux, Prunus sriNosa. Lin. Epine noire; Pru- nellier. Feuilles obovales ou obovales-lancéolées, dentées, plus ou moins pu- bescentes, finalement presque glabres. Fleurs petites, blanches, parais- sant avant où quelquefois avec les feuilles, solitaires ou géminées, à pé- doncules glabres ou à peine pubescents ; calice glabre intérieurement. Fruit globuleux, de la taille d’un gros pois à celle d’une petite cerise, bleuâtre, très-àpre et acerbe, à noyau rugueux. — Arbrisseau rameux de 1-4% de hauteur, à ramules pubescents, dont l'écorce est d’un brun noir et lustré (épine noire). Varie beaucoup suivant les sols et les conditions de sa végétation ; forme tantôt un buisson étalé très-diffus et très-épi- neux, à feuilles et fruits pelits ; tantôt un arbrisseau assez élancé, peu épineux, à feuilles plus grandes, fruits plus gros (prunier arbrisseau, Origine. Bois. Bois. Produits accessoires. 102 AMYGDALÉES. — ROSACÉES. prunus frulicans, Weihe.). Très-commun dans les haies et dans les bois. Flor., avril. Fructif., sep'embre-octobre. Le prunier épineux a des racines fortement traçantes et drageonnantes, et devient par ce moyen facilement envahis- sant. Son bois, très-dur, mais sujet à travailler, est agréa- blement veiné et vivement coloré de brun rougeûtre. I sert à la marqueterie. Les fruits, connus sous le nom de prunelles, senelles, chelosses, agrènes, suivant les contrées, entrent dans la préparation de quelques liqueurs alcooliques ; lorsqu'ils sont parfaitement murs, on les emploie frauduleusement pour donner de la couleur aux vins de mauvaise qualité. L'écorce renferme du tannin et donne des teintures noires lorsqu'on en combine les sucs avec des sels de fer. GENRE v. — ABRICOTIER. ARMENIACA. Tourn. Drupe globuleuse, succulente-charnue, veloutée ; noyau à peu près lisse sur les faces ; feuilles convolutées dans la jeunesse. Abricotier commun. ARMENIACA vuLGaris. Lam, Feuilles à pétiole glanduleux, ovales ou ovales-arrondies, acuminées, doublement dentées, subcordiformes à la base ; glabres, luisantes en des- sus. Fleurs paraissant avant les feuilles, solitaires ou géminées, courte- ment pédicellées ; calice rougeàtre, pétales blanes. Fruit velouté, jaune lavé de rouge sur une face. — Arbre de 6-8", à tête arrondie, rameaux tortueux. Originaire d’Arméuie et de Perse, cultivé en espalier et en plein vent dans les régions des oliviers et-de la vigne. Flor., février-mars. Fructif,, juillet. FAMILLE XX. ROSACÉES. Juss. Fleurs hermaphrodites, régulières ; calice libre, gamosépale, persistant, à 5 divisions, rarement 4; corolle rosacée, périgyne ; étamines indéfinies, insérées avec les pétales ; anthères bilocu- laires, introrses, longitudinalement déhiscentes. Carpelles nom- breux, distincts, uni-bi-pluri-ovulés, produisant autant de fruits secs où charnus, indéhiscents monospermes ou déhiscents oli- gospermes, disposés sur un réceptacle plan ou convexe, ou ren- fermés dans le tube acerescent et charnu du calice, et constituant par leur réunion un fruit polycarpé. Graine non périspermée. ROSACÉES, 105 — Herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles simples ou composées, alternes, généralement stipulées ; souvent pourvus d’aiguillons ; ne présentant d'intérêt forestier que par l'abondance de certaines espèces et l’obstacle qu’elles opposent aux repeuplements. A. Carpelles apparents, non renfermés dans le tube charnu et accrescent du calice. B. Fruits secs ; sous-arbrisseaux inermes. C. Fruits déhiscents par la suture ventrale, oligo- spermes. Herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles simples, rarement composées....,........ SPIRÉE..... 4 C1. Fruits indéhiscents, monospermes. Herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles composées ; fleurs pourvues d’un double cealice..........,.... POoTENTILLE. 2 B'. Fruits charnus, drupes, groupés en un fruit poly- carpé. Sous-arbrisseaux aiguillonnés, à feuilles COMPOSÉES. . Anecdotes dues HONCES See € A!. Carpelles produisant des fruits secs, 4-spermes, akè- pes, renfermés dans le tube accrescent et charnu du calice, Sous-arbrisseaux aiguillonnés, à feuilles IMPAFIEPERNÉES. « : «seen esvesoeosesesenese ROSIER see À GENRE 1. — SPIRÉE. SPIRÆA. Lin. Calice à 5 divisions ; corolle de 5 pétales; carpelles nombreux disposés en un verticille unique.— Plantes herbacées vivaces ou sous-arbrisseaux inermes, à feuilles simples ou composées, sti- pulées ou extipulées, à fleurs blanches ou roses, hermaphro- dites, quelquefois dioiques. Beaucoup d'espèces ligneuses exotiques sont cultivées dans les jardins d'ornement et se retrouvent çà et là subspon- tanées dans leur voisinage; mais l’on n’admet, parmi les spirées frutescentes, qu’une seule espèce indigène, et encore son indigénat n'est-il pas bien certain. Spirée à feuilles dé millepertuis. SPIRÆA HYPERICIFOLIA. LIN. Feuilles de 2 à 5 centimètres de long, obovales-oblongues, atténuées à la base, subsessiles, arrondies, entières ou dentées à l'extrémité, minces et herbacées, mates et glabres en dessus, glauques et légère- ment pubescentes en dessous. Fleurs petites, blanches, supportées par des pédicelles longs et.très-grêles, disposées 4-8 en faisceaux latéraux feuillés à la base et serrés le long des rameaux. — Sous-arbrisseau de 1m à 1m50, touffu, drageonnant, à rameaux grêles, revêtus d’une écorce feuilletée-fibreuse d’un rouge brun. Spontané dans quelques forêts : environs de Paris, Loiret, Cher, Allier, Vienne et Haute-Vienne. Flor., mai. 104 ROSACÉES, GENRE 11. — POTENTILLE. POTENTILLA. Lin. Calice double ; extérieur (calicule) à 5 divisions plus petites, l'intérieur à 5 divisions alternes avec les précédentes et plus grandes ; pétales 5, arrondis ou cbcordiformes. Carpelles nom- breux, produisant autant de fruits secs, indéhiscents, mono- spermes (akènes), disposés sur la surface d’un réceptacle con- vexe. — Plantes presque toutes herbacées, à feuilles composées, stipulées ; n’offrant qu’une seule espèce ligneuse indigène. Potentille arbrisseau. PoTENTILLA FRUTICOSA. Lin. Feuilles oppositi-imparipennées, 5-7-foliolées ; les 3 folioles supé- rieures confluentes ; folioles sessiles, oblongues ou lancéolées, entières, glabres et mates en dessus ; glauques, longuement et mollement velues- soyeuses en dessous ; stipules membraneuses, soudées au pétiole. Fleurs jaunes, en corymbes composés, généralement denses, à l'extrémité des rameaux ; divisions du calicule plus étroites, mais aussi longues que celles du calice. — Sous-arbrisseau de 4", à tige, rameaux et ramules dressés, revêtu d’une écorce membraneuse, roussàtre. Fréquemment cultivé comme arbrisseau d’ornement, croît spontanément dans les Hautes- Pyrénées. Flor., juillet. : GENRE 111. — RONCE. RUBUS. Lin. Calice à 5 divisions; pétales 5 ; carpelles nombreux, produi- sant autant de petites drupes groupées autour du réceptacle et plus ou moins réunies entre elles pour former un fruit polycarpé, tuberculeux, improprement appelé mûre (mûre sau- vage, mûre de haie, molle). — Sous-arbrisseaux plus ou moins aiguillonnés, à souche ligneuse produisant de longs re- jets presque sarmenteux, souvent radicants, qui (sauf une ex- ception) sont bisannuels, stériles et feuillés la première année, fleurissent, fructifient, puis meurent la seconde année; dont les feuilles sont composées, pennées ou le plus souvent 3-5- digitées, et les fleurs, blanches ou roses, disposées en petites cimes groupées entre elles en corymbes ou en grappes indéfi- nies. On observe souvent à l’aisselle des feuilles 2 bourgeons superposés dont le supérieur est le principal. Les ronces sont des végétaux qui se multiplient avec une grande rapidité et une extrême abondance dans les forêts dont le massif a été entamé; elles y couvrent le sol d’un fourré inextricable, très-redoutable pour les repeuplements faits ou à faire et dont il est fort difficile de se débarrasser. Leurs fruits sont comestibles, et ceux d’une espèce, la ronce ROSACÉES. 105 frambroisier, forment, avec les fraises, fournies également par des plantes de la famille des rosacées, un menu produit forestier abandonné aux habitants pauvres des communes riveraines des forêts. L'étude des ronces est extrêmement difficile et les bota- nistes qui se sont le plus occupés de ce genre sont portés à y reconnaitre un grand nombre d'espèces, dont les carac- tères sont loin d’être suffisamment établis. Le but de ce livre dispense d'entrer dans les détails d’une spécification, encore incertaine, de toutes ces formes et permet de la borner à l'ébauche suivante. A. Stipules libres. Ronce à liges herbacées, annuel- les, feuilles ternées, fruits rouges.......... R. pEs ROCHERS. À A!. Stipules soudées au pétiole. Ronces à tiges li- gneuses, bisannuelles. B. Feuilles 3-7-pennées ; fruit rouge........,.. R. Framnoisier. 2 B'. Feuilles 3-5-palmées ; fruit bleu ou noir. C. Tiges grêles, arrondies. Fruit bleu, couvert d’une efflorescence glauque...... ss.se R. BLEUATRE... 9 C!. Tiges très-variables, généralement penta- gonales. Fruit noir, luisant, sans efflores- DER RAR anne de Miss : Re ARBRISSEAU .. # 1. Ronce des rochers, Rupus saxariLis. Lin. Feuilles 5-foliolées-palmées, à folioles ovales-rhomboïdales, inégale- ment dentées, molles, pubescentes, vertes sur les deux faces ; les laté- rales sessiles. Stipules adnées à la tige. 3-6 fleurs blanches, en grappe ombellée terminale, et souvent une fleur isolée ou deux à l’aisselle des feuilles supérieures. Fruit rouge pellucide, acide, formé de 5-6 drupes, relativement grosses, insérées sur un réceplacle discoïde. — Plante grêle, à rejets rampants, radicants, dont les extrémités foliifères pé- rissent chaque hiver, mais produisent de leurs bases des rameaux flo- “rifères dressés, hauts de 10-50 centimètres. Cà et là dans les forêts des régions de collines et de montagnes de presque toute la France, Flor., mai-juin. 2. Ronce framboisier. Rugus inæus. Lin. Feuilles inférieures formées de 5-7 folioles opposili-imparipennées ; les supérieures ternées ; folioles obliquement ovales, acuminées, dentées, molles, blanches-tomenteuses en dessous, la terminale cordiforme à la base, longuement pétiolée, les latérales sessiles. Fleurs petites, blan- ches, à pétales étroitement obovés, dressés. Fruit aromatique, rouge, velu (framboise), à carpelles nombreux, adhérents, se délachant tout d’une pièce du réceptacle qui est conique. — Sous-arbrisseau de 1" à 1m50, à tiges stériles, dressées-arquées, arrondies, glauques, couvertes d’aiguillons droits, fins, sétacés, non vulnérants; à racines traçantes, drageonnantes. Très-commun dans les bois montagneux de tous les ter- rains. Flor., juin-juillet. 106 ROSACÉES. La très-grande facilité avec laquelle la ronce framboisier drageonne la rend très-redoutable pour les jeunes peuple- ments. Elle forme, à elle seule, des fourrés très-serrés, dont l'extirpation est à peu près impossible, car les tentatives faites dans ce but ne tendent généralement qu’à provoquer le drageonnement. Ces fourrés disparaissent d'eux-mêmes au bout de 8-10 ans. 3. Ronce bleuâtre. Ruus cæsius. Li. Feuilles toutes trifoliolées, les latérales sessiles ; calice appliqué sur le fruit; celui-ci bleuätre, couvert d’une efflorescence glauque, composé d’un petit nombre de carpelles assez gros, insérés sur un réceptacle conique. — Espèce assez constante, à tiges rampantes, grèles, cylin- driques, glauques, munies sur presque toute leur longueur d’aiguillons droits, fins, sétacés, non vulnérants, et, à leurs extrémités, d’aiguillons crochus. Très-commun dans les champs et au bord des chemins. Flor., mai septembre. 4, Honce arbrisseau. Rupus Fruricosus. Lin. Il est incontestable que sous ce nom sont confondues des espèces nombreuses et réelles, incomplétement connues jusqu'alors. A part le caractère commun tiré du fruit, qui est luisant et dépourvu d’efflores- cence glauque, on observe en effet que la ronce arbrisseau, entendue dans le sens linnéen, présente des différences nombreuses dans chacun de ses organes. Ainsi les tiges sont dressées-décombantes ou rampantes, plus ou moins longues, grèles ou robustes, arrondies, pentagonales ou creusées de 5 sillons ; glabres, velues, glanduleuses; armées d’aiguil- lons nombreux ou rares, forts ou faibles, droits ou crochus, vulnérants ou non. Les feuilles ne varient pas moins ; généralement quinées sur les rameaux stériles, ternées sur les florifères, mais aussi parfois toutes ternées, elles sont de formes différentes ; vertes, glabres ou velues, blanches-tomenteuses sur la face inférieure ou sur toutes les deux à la fois. Les fleurs, blanches ou roses, offrent des inflorescences diverses, des pétales de forme et de grandeur variées ; enfin, les fruits eux-mêmes sont plus ou moins gros, composés d’un nombre plus ou moins grand de carpelles. Très-commune dans les forêts, dans les haies, aux bords des chemins et dans les lieux vagues. Flor., juillet-août, GENRE 1V. — ROSIER. ROSA. Lin, Calice à tube urcéolé, très-poilu intérieurement, à 5 divisions ; corolle grande ; carpelles nombreux, produisant autant de fruits distincts, secs, indéhiscents, monospermes (akènes), contenus dans le tube calicinal développé et devenu charnu — Sous- arbrisseaux à feuilles oppositi-imparipennées, à stipules soudées au pétiole et à tiges aiguillonnées. Bois à tissu fibreux dominant. Vaisseaux inégaux, isolés, assez gros au bord interne, décroissant dans la région médiane et ex- ROSACÉES. 107 erne où ils sont très-fins et rares ; à peu près uniformément espacés. Rayons assez larges, indéfinis. La végétation des rosiers a beaucoup d’analogie avec celle des ronces. La souche émet des rameaux souterrains qui produisent annuellement des rejets aériens vigoureux, stériles Ja première année, florifères au bout de 2 à 5 ans; seulement ces rejets ne périssent pas comme ceux des ronces après avoir fructifié. Sans compter les rosiers cultivés que l’on rencontre assez souvent à l’état subspontané, le nombre des rosiers indigènes sauvages est considérable ; mais toutes les espèces ne sont pas encore nettement limitées. Cette considération et le peu d'importance forestière de ce genre permettent de ne parler que des espèces les plus communes et le plus géné- ralement admises. A. Stipules des rameaux fleuris et stériles semblables, étroites ; carpelles sessiles dans le calice fructifère. B. Siyles libres, non soudés en colonne. C. Fleurs grandes, purpurines. Calice fructifère à divisions presque en- lières, rouge et dressé à la malu- a nn te du R:DE FRANCE rit Î C'. Fleurs blanches, rosées ou jaunà- tres ; calice fructifère à divisions entières, noir et dressé à la ma- nt de io eau ce a le R. PIMPRENELLE. . ... 2 B'. Styles soudés en une colonne aussi longue ou presque aussi longue que les étamines ; fleurs blanches ou à peine rosées, C. Divisions du calice à peine plus lon- gues que le bouton, un peu pen- natiséquées, terminées en pointe non appendiculée. D. Colonnedes styles glabre. Feuilles CAQUES 0 state 0 eleeideci-) Re DESCHAMPS. Jet 5 Feuilles vertes en hiver...... R. rousours verr.... C!. Divisions du calice allongées, penna- tiséquées, terminées parunappen- dice foliacé. Colonne des styles RRDEE Mere ele lalale eee ele te RS PA DONGSNSEŸLES See 0 A!. Slipules des rameaux stériles étroites, celles des rameaux fleuris dilatées. Carpelles, au moins ceux du centre, LUE ER LR EC 108 ROSACÉES. B. Pédicelles plus courts que les carpelles. Divisions du calice entières. C. Rameaux inermes. Calice fructifère réfléchi à la maturité. Fleurs POS Pa ete e tie els ES C'. Rameaux aiguillonnés. Calice fructi- fère dressé à la maturité. D. Fleurs roses ; feuilles cendrées, pubescentes en dessous... ... D'. Fleurs purpurines ; feuilles glau- ques, purpurines dans la jeu- AR RAT RARE Be B'. Pédicelles égaux aux carpelles ou plus longs. Divisions du calice pennatisé- quées. C. Feuilles glabres ou pubescentes en dessous seulement. D. Feuilles non glanduleuses en des- sous, si ce n’est quelquefois sur les nervures. Fleurs roses ou blanches-rosées ner D'. Feuilles fortement glanduleuses- odorantes en dessous. E. Folioles cunéiformes à Ja base; fleurs blanches ou blanches- rosées ; aiguillons presque ÉDAUX EE ere nn EIRE te E’. Folioles arrondies à la base ; fleurs d’un rose vif; aiguillons irès-inégaux Rte tee C'. Feuilles au moins pubescentes en dessus, tomenteuses en dessous ou sur les deux faces. D. Feuilles mollement tomenteuses sur les deux faces; fleurs blan- ches-rosées, à pétales non ciliés. D'. Feuilles pubescentes en dessus, grises-tomenteuses en dessous ; fleurs d’un rose vif, à pétales CLÉS ee amie else R: pes ALPES 2.000 0i6 R..CANNELLE CSM Z R. À FEUILLES ROUGES. 8 R. DES CHIENS... 019 R. nes HATeS es ED R. RUBIGINEUX. .. .... 11 R. romenreux. ...... 12 R. romtrÈre ........ 19 SECTION I. Slipules semblables, étroites. Carpelles ses- siles. 1. Hosier de France. Rosa Gazzica. Li. Feuilles de 5-7 folioles, arrondies ou elliptiques, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous, fermes, à dents larges, étalées, sous- dentées et glanduleuses ; stipules à oreillettes divergentes. Fleurs gran- des, odorantes, purpurines, généralement solitaires, dont les divisions calicinales sont allongées, légèrement pennatiséquées, terminées par un ROSACÉES. 109 appendice étroit, foliacé; ces divisions sont réfléchies et caduques à la maturilé. Styles libres assez allongés, plus courts néanmoins que les éta- mines; calices fruclifères rouges, dressés. — Sous-arbrisseau de 4", à racines longuement tracçantes, drageonnantes, formant un buisson lâche, à tiges grèles, presque dépourvues d’aiguillons quand elles sont âgées; armées, dans la première année, d’aiguillons très-inégaux, les uns séta- cés souvent glanduleux, les autres plus gros, comprimés et légèrement arqués. Disséminé dans les lieux secs de différents points de la France, surtout dans l'Est. Flor., juin. 2. Rosier pimprenelle. Rosa PIMPINELLIFOLIA. SER. Feuilles de 5-9 folioles petites, ovales ou arrondies, obluses, simple- ment dentées non glanduleuses. Fleurs généralement solitaires, blanches, rarement rosées ou jaunàtres ; divisions du calice entières, non appen- diculées, à peine plus longues que le bouton, persistantes et redressées à la maturité ; styles libres, plus courts que les étamines. Calice fructifère dressé, d’un noir pourpre. — Petit arbrisseau de 1-2°, très-rameux, touffu, pourvu d’aiguillons rares ou extrêmement nombreux, très-inégaux, droits, subulés ou sétacés. Collines sèches et régions montagneuses peu élevées de toute la France. Flor., juin. 3. Rosier des champs. Rosa Arvensis. Hups. Feuilles de 5-7 folioles arrondies ou elliptiques, minces, glabres, d’un vert glauque en dessous, à dents écarlées, simples, non glanduleuses, mucronées, non conniventes au sommet. Fleurs blanches, solitaires ou en corymbes; divisions du calice finement pennatiséquées, terminées en pointe et dépassant à peine le bouton, réfléchies après la floraison, ca- duques à la maturité ; styles soudés en une colonne mince et glabre, aussi longue que les étamines. Calice fruclifère rouge et dressé. — Sous- arbrisseau à tiges grêles, rampantes, pourvues d’aiguillons presque égaux, dilatés et comprimés à la base, courbés en faulx. Haies, buissons et forêts de toute la France ; s’élève jusqu'aux régions alpestres. Flor., juin. 4. Rosier toujours vert. Rosa SEMPERVIRENS. Lin. Feuilles de 5-7 folioles elliptiques, acuminées, fermes, glabres, vertes et brillantes sur les deux faces, persistantes en hiver, simplement dentées non glanduleuses, à dents étroites, acuminées, conniventes au sommet. Fleurs à peine odorantes, blanches, en corymbe; divisions du ealice presque entières, pointues et non appendiculées au sommet, dépassant à peine le bouton, réfléchies après la floraison, puis caduques ; styles soudés en colonne hérissée, un peu plus courte que les étamines. Fruit rougeàtre ou orangé, dressé. — Petit arbrisseau à tiges et rameaux al- longés, décombants, armé d’aiguillons épars, robustes, élargis et com- primés à la base, un peu courbés en faulx. Région méditerranéenne ; re- monte le Rhône jusqu’à Lyon et le littoral de l'Océan jusqu’à Angers. Flor., juin. 5. Rosier à longs styles. Rosa srycosa. Drsvaux. Feuilles de 5-7 folioles ovales-aiguës, pubescentes sur les deux faces ou en dessous seulement, bordées de dents simples, aiguës, conniventes surtout vers le sommet. Fleurs solitaires ou en corymbe, blanches ou blanches-rosées ; divisions du calice pennaliséquées, aussi longues que 110 ROSACÉES. les pétales développés, réfléchies, caduques à la maturité ; styles soudés en colonne glabre. Fruit rouge, dressé. — Arbrisseau robuste et louffu, armé d’aiguillons courts, forts, comprimés à la base, fortement arqués. Cà et là dans les haies et les broussailles. Flor., mai-juillet. SecTion II. Stipules supérieures des rameaux fleuris dilatées ; celles des rameaux stériles linéaires, étroites. Carpelles, au moins ceux du centre, pédicellés. S L Carpelles du centre brièvement pédicellés. 6. Rosier des Alpes. Rosa AzpiNa. Lin. Feuilles de 7-11 folioles clliptiques-oblongues, mates, glabres ou pu- bescentes en dessous, à dents très-aiguës, glauduleuses,. simples ou sous-dentées ; stipules des rameaux florifères cunéiformes à la base, très- dilatées à l’extrémité; celles des rameaux stériles planes, à oreillettes divergentes. Fleurs ordinairement solitaires, d’un rose vif, penchées avant et après l’épanouissement; divisions du calice entières, dépassant la corolle, persistantes et redressées à la maturité. Calice fructifère rouge, penché.— Arbrisseau de 1m-1m50, pourvu, sur les rejets de l’année seu- lement, d’aiguillons droits, sétacés, caducs ; inerme sur tout le reste. Régions montagneuses : Vosges, Jura, Auvergne, Cévennes, Alpes et Pyrénées. Flor., juin. *. Rosier cannelle. Rosa cINNAMOMEA. Lin. Feuilles de 5-7 folioles elliptiques-oblongues, aigüment et simplement dentées-non-glanduleuses, grisätres et pubescentes en dessous. Stipules des rameaux stériles linéaires-oblongues, conniventes par leurs bords et comme tubuleuses, à oreillettes étalées. Fleurs ordinairement solitaires, roses ; divisions du calice presque toujours entières, aussi longues que la corolle, terminées par un appendice foliacé, persistantes à la maturité, Calice fructifère globuleux, de la grosseur d’un pois, rouge, dressé. — Arbrisseau de 1m-1m50, à rameaux d’un brun cannelle, armé d’aiguillons inégaux ; les uns droits, sélacés, caducs, les autres, dans le voisinage des feuilles, plus forts et légèrement arqués. Disséminé çà et là : Lorraine, Jura, environs de Paris, Creuse, Puy-de-Dôme. Flor., juin. 8. Rosier à feuilles rouges. Rosa nuprrroztA. Vi, Feuilles de 5-7 folioles elliptiques, à dents simples, aiguës, non glan- duleuses, dont les supérieures sont conniventes ; stipules des rameaux stériles planes, à oreillettes divergentes. Fleurs petites, purpurines, or- dinairement en corymbe. Divisions du calice simples, rarement pennati- séquées, dépassant la corolle, terminées par un appendice foliacé, cadu- ques à la maturité. Fruits globuleux, rouges, dressés. — Arbrisseau glauque, dont les bractées, les stipules, les pétioles et les jeunes feuilles ont une teinte purpurine ; armé d’aiguillons peu nombreux, comprimés, légèrement arqués. Régions montagneuses élevées : hautes-Vosges, haut-Jura, Cantal, Lozère, Puy-de-Dôme, Alpes et Pyrénées. Flor., juin, Fruclif., août. ROSACÉES. 111 S IT. Carpelles du centre longuement pédicellés. 9. Rosier des chiens. Rosa caniNa. Lin. Feuilles de 5-7 folioles, ovales ou elliptiques, à dents aiguës, simples ou sous-dentées, peu ou pas glanduleuses, glabres ou pubescentes, vertes et luisantes, ou glauques et mates. Fleurs roses ou blanches-rosées ; solitaires ou en corymbe ; divisions du calice pennatiséquées, dépassant la corolle, réfléchies après la floraison, finalement caduques. Calice fructi- fère elliptique, rouge et dressé. — Arbrisseau robuste de 1-5", touffu, armé d’aiguillons presque égaux, très-forts, dilatés et comprimés à la base, courbés en faulx. Très-commun dans les bois et les haies de toute la France, se retrouve en quelques points de PAlgérie. Flor., juin ; le calice ne devieut pulpeux qu'après les premiéres gelées. Ce rosier, très-variable, est généralement celui qu'on dé- signe sous le nom d'églantier, nom souvent appliqué à tous les rosiers sauvages, quoique hotaniquement il ne convienne qu'à une espèce exotique à fleurs d’un jaune pourpre (rosa eglanteria. Lin.). La dénomination de canina, que Linné lui a donnée, rappelle la croyance où l'on était autrefois que sa racine guérissait la rage. C'est sur lui que l'on greffe les rosiers cultivés. 10. Rosier des haïes. Rosa seriuM. Tue. Feuilles de 5-7 folioles obovales, cunéiformes à la base, aiguës à l'ex- trémité, à dents sous-dentées, très-étalées; brillantes sur les 2 faces et couvertes en dessous de glandes odorantes. Fleurs blanches ou blanches- rosées, solitaires ou en corymbes; divisions du calice pennatiséquées, appendiculées au sommet, étalées, finalement caduques. Calice fructifère rouge, dressé. — Arbrisseau rameux, couvert d’aiguillons presque égaux, élargis et comprimés à la base, tous arqués. Lieux secs et rocailleux. Flor., juin. 11. Rosier rubigineux. Rosa nuB1GNosA. Lin. Feuilles de 5-7 folioles ovales ou presque orbiculaires, arrondies à là base, pointues ou obtuses à l’extrémité, à dents sous-dentées, écartées ; luisantes sur les deux faces et couvertes en dessous de glandes nom- breuses odorantes. Fleurs petites, d’un rose vif, solitaires ou en corymbe; divisions du calice pennatiséquées, appendiculées au sommet, réfléchies, finalement caduques. Calice fructifère rouge et dressé à la maturité. — Arbrisseau de 1-2", très-rameux et touffu, pourvu d’aiguillons très- inégaux, nombreux, droits ou crochus; à reflets souvent ferrugineux en raison des glandes rougeâtres et nombreuses qui le recouvrent. Ces glandes exhalent une odeur de pomme de reinelte très-prononcée. Haies et buissons des lieux secs et chauds. Flor., juin juillet. 12. Rosier tomenteux. ROsA TOMENTOSA. SMITH. Feuilles de 5-7 folioles ovales ou elliptiques, aiguës, arrondies à la base, à dents étalées, dressées et sous-dentéces, mollement cendrées- 112 ROSACÉES. —— POMACÉES. tomenteuses sur les deux faces, mais surtout en dessous où lon voit aussi quelques glandes sessiles. Fleurs d'un rose clair, solitaires ou en corymbe ; divisions du calice pennatiséquées, appendiculées au sommet, réfléchies, finalement caduques. Calice fructifère rouge et dressé à la maturité. — Arbrisseau de 1-2", rameux et touffu, armé d’aiguillons presque égaux, robustes, élargis à la base, à peu près droits. Haies et bois des régions accidentées ou montagneuses peu élevées. Flor., juillet- août. 13. Rosier pomifère. Rosa PomMIFERA. Hermann. Feuilles de 5-7 folioles grisàtres, pubescentes en dessus, lomenteuses en dessous, oblongues-elliptiques, à dents sous-dentées, très-étalées. Fleurs solitaires ou géminées, d’un rose vif, à pétales ciliés ; divisions du calice pennatiséquées, appendiculées au sommet, redressées et persis- tantes à la maturité. Calice fructifère gros, globuleux, hérissé-glandu- leux, rouge et penché. — Arbrisseau à aiguillons presque égaux, droits, peu ou point dilatés à la base. Disséminé cà et là, en Lorraine, en Alsace, en Auvergne ; dans le Jura, les Alpes, les Pyrénées. Flor., juin- juillet. SOUS-ORDRE II. DIALYPÉTALES PÉRIGYNES A OVAIRE ADHÉRENT, INFÈRE. FAMILLE XXI. POMACÉES. Fleurs hermaphrodites, régulières. Calice tubuleux, soudé à lovaire, à à divisions ; corolle rosacée, à pétales alternes avec les divisions du calice ; étamines indéfinies, insérées avec les pétales, à anthères introrses, biloculaires, longitudinalement dé- hiscentes. Ovaire adhérent au calice, 5-plus rarement et par avortement 1-4-loculaire, dont chaque loge est bi-ovulée et quel- quefois pluri-ovulée ; styles en nombre égal à celui des loges. Fruit syncarpé charnu, couronné par les dents du calice (pomme), à endocarpe membraneux ou cartilagineux (pomme à pépins) ou ligneux, et, dans ce cas, partagé en autant de noyaux libres qu'il y avait de loges (pomme à noyaux). — Arbres ou arbrisseaux quelquefois épineux par transformation de rameaux, à feuilles alternes simples ou composées, à nervation pennée, munies de stipules caduques ou persistantes, et à fleurs blanches ou roses ; bourgeons écailleux. La famille très-naturelle des pomacées produit des bois de structure identique pour tous les genres et qu’il est souvent très-difficile de distinguer entre eux, Ils ont les fibres étroites, à POMACÉES. #15 parois épaisses, non groupées entre elles en faisceaux, entremé- lées de parenchyme ligneux souvent abondant (non apparent à la loupe) ; les vaisseaux fins ou très-fins, isolés, épars, un peu plus serrés au bord interne, plus espacés au bord externe ; les rayons fins. De cette structure résultent des bois lourds, durs, compactes, très-homogènes, peu disposés à la fente, peu ou point maillés. La coloration varie du blanc au rougeâtre clair et au rouge brun foncé ; elle est tantôt uniforme, tantôt irrégulière et elle rend, dans ce cas, les bois flambés vers le cœur, sans que la nuance plus vive qui s’y remarque soit le signe distinctif du bois parfait. On remarque fréquemment dans ces bois des taches caracté- ristiques, brunes ou rougeûtres, de tissu cellulaire interposé dans le tissu fibreux. Elles s’observent particulièrement dans les ali- siers, sorbiers, aubépines, néfliers et coignassiers ; elles manquent dans les pommiers et poiriers. En langage forestier, les pomacées sont comprises, avec les amygdalées, sous la dénomination collective de Fruitiers. A. Fruits à noyaux. B. Carpelles soudés par leur moitié inférieure avec le calice, saillants et libres par la partie su- périeure. C. Feuilles entières, tomenteuses en dessous, caduques. Fleurs en corymbes pauciflores, à 2-5 styles. Arbrisseaux inermes.....,. CoTonsaster... À C!. Feuilles dentées, glabres, luisantes, persis- tantes. Fleurs en corymbes multiflores, à 5 styles. Arbrisseaux épineux......... Buisson-AnDENT. 2 B'. Ovaire entièrement adhérent au calice. G. Feuilles pennatilobées ou-partites ; fruit peu charnu, rouge, couronné par les dents desséchées du calice. Fleurs moyennes, en corymbes. Arbrisseaux épineux....+. AUBÉPINE...... 9 C!. Feuilles dentées ; fruit largement excavé- ombiliqué au sommet, couronné par les divisions très-accrues du calice ; fleurs grandes, solitaires. Arbrisseaux ou petits arbres épineux ou inermes.,.,.,...,... NÉFLIER..... \ & A!. Fruits à pépins. B. Fruit pyriforme, à 5 loges, dont chacune con- tient 40-15 graines. Feuilles simples, den- tées ; fleurs grandes, solitaires ou fascicu- lées. Arbrisseaux ou petits arbres inermes. Coicnassien.... L'. Fruit à loges 2-spermes. C. Pétales suborbiculaires ; loges du fruit sans fausse-cloison, O1 PTT ON 114 POMACÉES. D, Fleurs grandes, en ombelles ou en co- rymbes simples. Fruit charnu. Feuilles simples, dentées. E. Fruit turbiné (poire); styles compléte- ment libres ; corymbes. Arbres épi- neux où inermes . Es © E'. Fruit globuleux, à 2 ombilics (pomme), styles soudés à la base. Ombelles. Arbres épineux ou inermes....... Pommier, ... D’, Fleurs moyennes,en corymbes composés. Fruit peu charnu, devenant souvent pulpeux et comestible en blossissant. E. Feuilles simples, dentées ou lobées. Arbres ou arbrisseaux inermes.... ALISIER, ...,... E'. Feuilles composées, imparipennées. 8 Arbres inermes .-.:.....%.%:."1SORBIENNE < C. Pétales oblongs-linéaires ; loges du fruit in- complétement divisées par une fausse- cloison; fruits petits, globuleux ; feuilles simples, dentées. Arbrisscaux inermes.. AMÉLANCHIER. .. Ÿ “1 SECTION 1. Fruits à noyaux. (Le sarcocarpe provient du calice accru ; les noyaux représentent l'ovaire.) Gene 1. — COTONÉASTER. COTONEASTER. Medik. Calice turbiné, à 5 lobes courts ;,2 ou 3 styles. Carpelles libres entre eux et soudés avec le tube calicinal jusqu’à leur moitié seulement. Fruit globuleux, à 2 ou 3 noyaux monosper- mes, dont la moitié supérieure est libre, saillante et simplement recouverte sans adhérence par les dents, devenues charnues, du calice. — Arbrisseaux inermes, à feuilles caduques, blan- ches-tomenteuses en dessous, très-entières, dont les fleurs, petites et rosées, sont disposées en corymbes pauciflores. Bour- geons recouverts d’un petit nombre d’écailles, qui laissent voir entre elles les poils des feuilles qu’elles protégent. A. Corymbes penchés après la floraison ; calice TT ET NM A ER à C. commun.... 1 A'. Corymbes toujours dressés ; calice tomenteux... C. coronneux. 2 1. Cotonéaster commun. Coroneasren vuzcaris. Lixpz, Mespi- lus coloneaster. Lin. Feuilles subsessiles, ovales-orbiculaires, obtuses ou échancrées et mucronulées au sommet; vertes, presque glabres en dessus, grises-to- menteuses en dessous, Fleurs petites, roses, solitaires ou en corymbes L'OPBONRTER NT PER G POMACÉES. 115 de 2-5, d’abord dressées, puis penchées ; pédoncules pubescents ; calice glabre, à divisions arrondies. Fruit réfléchi, du volume d’un gros pois, glabre, luisant, rouge, de saveur fade. — Petit arbrisseau de 050 à 4® de hauteur, tortueux, rameux, à rameaux allongés, souvent réflé- chis, rugueux, d’un brun foncé, dont les pousses d’un an ne sont velues que vers l’extrémité. Rochers et pierrailles des régions moutagneuses, aux expositions chaudes : hautes-Vosges, Jura, haute-Auvergne, Alpes et Pyrénées. Flor., avril-mai. Fructif., août, 2. Cotonéaster cotonneux. COTONEASTER TOMENTOSA. LINDL. Voisin du précédent ; feuilles du double plus grandes, pubescentes en dessus, blanches-tomenteuses en dessous. Fleurs 3-5, en corymbes dressés, à pédoncule et calice velus-tomenteux. Fruits dressés, conser- vant souvent encore des traces du duvet du calice. — Arbrisseau de même port que le précédent, mais plus élevé, dont les pousses d’un an sont velues sur toute leur longueur. Escarpements et rochers des hautes régions montagneuses : Alpes, Pyrénées, Jura. Flor., avril-mai. Fructif., août. GENRE 11. — BUISSON-ARDENT. PYRACANTHA. T. Hartig, Calice turbiné, à 5 lobes courts ; 5 styles; carpelles et fruit à 2 ou 3 noyaux semblables à ceux du genre précédent. — Arbrisseaux épineux, à feuilles simples, luisantes, toujours vertes, crénelées, dont les fleurs, blanches et moyennes, sont disposées en corymbes multiflores. Buisson-ardent d’Europe. PyracAnTaa EurROPæÆA. T. Hanric. Mespilus pyracantha. Lin. Feuilles persistantes, courtement pétiolées, ovales, elliptiques ou obo- vales, aiguës ou obluses, crénelées sur les bords, fermes el coriaces, luisantes, très-glabres et d’un vert foncé en dessus, plus pâles et pubes- cenies dans la jeunesse en dessous. Fleurs blanches, disposées en co- rymbes multiflores presque toujours feuillés à la base, nombreux et rap- prochés entre eux. Fruits d’un rouge-corail, globuleux, de la grosseur d’un pois, mürs en automne, mais persistant jusqu’au printemps suivant. — Arbrisseau de 4 à 29, très-touffu, à branches diffuses, rameaux di- variqués, épineux, d’un brun rougeätre. Haies et broussailles de la France méridionale : Dauphiné méridional, Provence, Languedoc, de Bayonne à Bordeaux. Fréquemment cultivé comme arbrisseau d’ornement pour son feuillage toujours vert et les fruits nombreux, persistants et d’un rouge vif auxquels il doit son nom. Flor., mai, Fructif., septembre. GENRE 11. — AUBÉPINE. CRATÆGUS. Lin. Calice urcéolé, à 5 lobes courts ; 1-3 styles; ovaire entière- ment adhérent, 4-3 loculaire, dont chaque loge est bi-ovulée. Fruit petit, peu charnu, assez largement ombiliqué au sommet et couronné par les dents marcescentes du calice, contenant 1-3 Taille. Germinalion, 116 POMACÉES. noyaux monospermes. — Arbrisseaux épineux, à écorce long- temps lisse, d’un gris argenté, formant plus tard un rhytidome brun noirâtre, écailleux et densément gercuré, surtout en long; à feuilles caduques, simples, pennatilobées-partites ; à fleurs moyennes, blanches, rarement roses, disposées en corymbes paraissant après les feuilles. Stipules herbacées, persistantes, très-développées sur les rejets et pousses stériles. Bourgeons à écailles imbriquées-spiralées, A. Feuilles vertes et luisantes, presque glabres dans leur entier développement. B. Feuilles généralement à D lobes aigus ; à nervu- res divergentes ; À style et fruit à { seul noyau. A. moxocyne. À B'. Feuilles généralement 5-lobées au sommet, à nervures convergentes ; 2-5 styles et fruit à 2-3 NOYAUX. es ser snsss ess dus ss es 0 0 DENON A!. Feuilles pubescentes et d’un vert grisätre sur les deux faces ; ramules velus-tomenteux...,.,.,... A. AZEROLIER. 3 1. Aubépine monogyne. CRATEGUS MONoGyna. Jacg. Epine blanche. Feuilles pétiolées, obovales, cunéiformes et entières à la base, habi- tuellement profondément divisées en 5 et le plus souvent en à lobes aigus, incisés-dentés, divergents ainsi que leurs nervures médianes; d’un vert clair, luisantes et presque glabres. Divisions du calice lancéolées et ré- fléchies ; 4 seul style. Fruit ovoïde ou globuleux, rouge, farineux et fade, à un seul noyau. — Arbrisseau ou petit arbre très-rameux, touffu, épi- neux, dont les ramules sont souvent velus et dont l’écorce se maintient lisse et vive, d’un gris cendré elair (épine blanche) jusqu’à un âge avancé, puis organise un rhytidome brun rougeûtre, écailleux, finement et den- sément gereuré. Haies, broussailles et forêts, surtout sur les lisières, dans les régions de plaines, de collines ou de montagnes peu élevées; Algérie, Flor., mai-juin. Fructif., oclobre-novembre ; les fruits mürs persistent souvent jusqu’au printemps. L'aubépine monogyne devient assez souvent un petit arbre, et il n’est pas rare de lui voir atteindre, dans les fonds frais et fertiles, 8-10" de hauteur sur 1" de circon- férence. On'cite un arbre de cette espèce ou de la suivante, car on les confond souvent l’une et l’autre, qui se trouve dans le comté de Norfolk et était déjà signalé par un acte du commencement du 15% siècle sous le nom de vieille aubépine ; il mesure plus de 4" de circonférence à 1"50 du sol. Les fruits, assez abondants chaque année, lorsque l'arbris- seau n'est point sous le couvert, germent au bout de 13 mois où d'un an, suivant qu'ils ont été semés vers la fin de POMACÉES. 117 l'automne ou au premier printemps. Les jeunes plants ont une végétation assez active et s’allongent annuellement de 20-50 centimètres jusqu'à 6-8 ans; passé cet âge, l'ac- croissement se ralentit et reste toujours faible. La longévité est ordinairement assez élevée. L’aubépine vient à peu près dans tous les sols ; mais elle préfère ceux qui sont légers et frais. Le bois est dur, lourd, complétement blanc ou légère- ment teinté de rougeâtre, souvent marqué de taches ou de nœuds d’un noir d'ébène, il reçoit un beau poli, est propre aux ouvrages de tour, convient pour faire les pièces des machines qui subissent des frottements ; mais il a le défaut de se tourmenter et de se gercer. C’est un bon combustible. Du bois d’une tige de 55 ans et de 20 centimètres de dia- mètre, complétement desséché à l'air, et provenant -de Nancy, pèse 0,72 ( Coll. Ec. For. ). Son retrait est de + du volume vert. Le bois d'aubépine ressemble beaucoup à celui de l’alisier blane ; mais il n'a jamais la fibre droite, presque exempte de nœuds, et les accroissements soutenus et régu- lièrement circulaires concentriques de ce dernier. La ramification épineuse et serrée de l'aubépine, la faci- lité avec laquelle elle se laisse tailler sans se dégarnir la font fréquemment employer pour former des haies qui sont impénétrables et d’une grande durée, si le sol n’est ni trop sablonneux, ni trop aride. On emploie souvent cet arbrisseau comme sujet pour y grefler des végétaux cultivés de la mème famille. Les fruits sont fades, douceätres et astringents. Ils n'ont pas d'emploi. 2. Aubépine épineuse, CrATzGus OxYACANTHA. JacQ. Epine- blanche ; Noble-Fpine, etc. Généralement confondue avec l’espèce précédente, mais bien dis- tincte ; se reconnait à ses feuilles obovales, cunéiformes, dentées pres- que dès la base, ordinairement 5-lobées au sommet, à lobes peu profonds, incisés-dentés, dont les nervures sont convergentes ; plus luisantes et d’un vert plus foncé. Fleurs plus grandes, divisions du calice triangulaires, très-élalées. 2-5 styles. Fruit ovoide ou subglobuleux à 2-3 noyaux. — Arbrisseau de même port que le précédent, mais devenant plus rarement un petit arbre et n’atieignant pas d’aussi grandes dimensions, à ramules généralement glabres. Se trouve dans les mêmes lieux; Algérie. Flor., mai, 15 jours plus tôt que l’aubépine monogyne. 3. Aubépine azerolier. CrarrGus azanoLus. Lin. Epine d’Es- pagne. Croissance. Sols. Bois. Emplois accessoires. Taille. Bois. "na, AU 118 POMACÉES. Feuilles à pétioles lomenteux, obovales-cunéiformes, très-entières à la base, profondément divisées en 3-5 lobes entiers ou paucidentés à leur extrémilé ; fermes, pubescentes et d’un vert grisätre sur les deux faces. Fleurs en corymbes peu longuement pédonculés ; pédoncules et calices tomenteux ; ceux-ci à divisions triangulaires-aiguës, réfléchies ; 1-2 styles. Fruits ovoïdes à 1-2 noyaux, beaucoup plus gros que ceux des espèces précédentes, rougeûtres, pulpeux et d’un goùt agréable à la maturité (azeroles). — Arbrisseau ou arbre à rameaux épineux, à ramules velus- tomenteux. Région méditerranéenne en France, en Corse et en Algérie. Elor., avril-mai. L’azerolier est souvent cultivé comme arbre fruitier, mais il est aussi un arbre forestier et, quoique fréquemment à l'état de buisson, on le voit parfois atteindre les dimen-— sions d’un arbre de 10-12" de hauteur sur 1-2" de circon- férence. Il croit lentement; sa longévité est considérable. Le bois de l’azerolier est en tous points semblable à celui de l’aubépine monogyne ; mais les taches et les nœuds qu'il présente sont d’un brun rougeàtre et non pas noirs. Il est lourd, dur, compacte, mais sans souplesse ; il travaille beau- coup et se gerce en se desséchant. C'est un excellent com- bustible, qui produit un charbon de première qualité. De l’azerolier d'Algérie, d'une tige de 18 ans et de 12 centimètres de diamètre, pèse, complétement desséché à l'air, 0,81 (Colt. Ec. For. Envoi de M. Royer). GENRE 1. — NÉFLIER. MESPILUS. Lin: Calice turbiné à 5 divisions foliacées; pétales 5; 5 styles libres; ovaire 5-loculaire, dont chaque loge est bi-ovulée. Fruit largement excavé-ombiliqué au sommet, à ombilic entouré des divisions foliacées très-accrues du calice, contenant 5 noyaux 1-spermes. — Arbrisseaux à feuilles simples, entières ou lé- sèrement dentées, caduques ; à fleurs grandes et solitaires. Néflier commun. MespiLus GERMANICA. Ein. Feuilles courtement pétiolées, oblongues-elliptiques, entières ou irré- gulièrement bordées de fines dentelures ; rarement planes, vertes, males, presque glabres en dessus, d’un vert plus pâle et cotonneuses en des- sous. Fleurs solitaires, terminales, grandes, presque sessiles ; calice tomenteux, à divisions étroites, subulées, dépassant les pétales ; ceux-ci plus longs que les élamines. Fruit (nèfle ou mêle) de 3-4 centimètres de diamètre, turbiné, vert, dur, très-acerbe, devenant mou, pulpeux, brun, el offrant une saveur acidulée-vineuse par un commencement de fermen- tation, lorsqu'il est blossi, — Arbrisseau ou petit arbre de 5-6 de hau- teur, à tronc difforme, recouvert d’un rhytidome rouge brunàtre écailleux, à rameaux élalés, tortueux, inermes ou épineux; ramules pubescents- FAR POMAGÉES. 119 tomenteux. Disséminé ça et là dans quelques forêts et dans les haies des régions accidentées ; souvent cultivé comme fruilier. Flor., mai. Fructif., septembre. Le néflier est un arbre d’une végétation très-lente, qui pro- duit un bois très-dur, homogène, résistant bien aux frotte- ments et susceptible d’un beau poli. Il est blanc légèrement rougetre, moucheté ct flambé au cœur de rouge brun foncé. Les feuilles et l'écorce sont astringentes et contiennent du tannin, S£cTiON IL. Fruits à pépins. (Le sarcocarpe est formé en partie par le calice accru, en partie par l'ovaire, dont la face interne seule est devenue cartilagineuse.) * GENRE v. — COIGNASSIER. CYDONTIA. Tournef. Calice campanulé, à 5 divisions foliacées ; pétales suborbicu- laires ; 5 styles; ovaire à à loges multi-ovulées. Fruit pyriforme, cotonneux, surmonté 'par les divisions accrues du calice ; à 5 loges, dont chacune contient 10-15 graines entourées de muci- lage. — Petits arbres ou arbrisseaux à feuilles simples, entières, dont les fleurs sont grandes et solitaires ou fasciculées. Coignassier commun, CYpoNIA vuLearis. Pens. Feuilles pétiolées, ovales, arrondies ou légèrement cordiformes à la base, obtuses ou très-courtement acuminées au sommet ; entières, molles, finalement glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Stipules marces- centes, très-glanduleuses. Fleurs blanches ou rosées, solitaires, termi- nales, subsessiles ; calice cotonneux, à divisions grandes et foliacées,; pétales du double plus longs que les étamines, laineux à la base. Fruit gros, pyriforme, jaune, odorant, très-àpre, couvert de duvet floconneux. — Arbre à tronc tortueux, de 5-8" d’élévaiion, ou arbrisseau buisson- nant de 2-4", à rameaux étalés, flexueux, brunâtres, ponclués et à ra- mules grêles, allongés, cotonneux ; bourgeons revètus d’écailles inégales, bordées et terminées par des poils rougeàtres. Originaire de l'Orient, - subspontané dans presque toute la France, où il est cultivé pour ses fruits, appelés coings ; commun en Algérie dans les haies de jardius. Flor., mai. Fructif., octobre. Le coignassier sert de sujet pour la greffe des fruitiers que l’on veut maintenir à basses tiges. Son bois est blanc légèrement rougeûtre, flambé de brun au cœur ; il présente de petites portions de tissu cellulaire interposé qui forment des taches ou des lignes d’un rouge brunûtre. Taille. 120 POMACÉES. Les fruits sont âpres et astringents ; ils ne sont point co- mestibles au naturel, mais on les emploie à faire des conserves d'espèces diverses. GENRE YI, — POIRIER. PYRUS. Lin. Calice urcéolé, à 5 dents; pétales suborbiculaires ; anthères rouges ou purpurines ; styles 5, complétement libres. Fruit tur- biné, surmonté par les dents marcescentes du calice, à endocarpe cartilagineux, circonscrivant 5 loges qui contiennent chacune 1-2 graines dont l’épisperme est aussi cartilagineux (pépins). — Arbres ou arbrisseaux, généralement épineux à l’état sauvage, dont les feuilles, simples, offrent au moins 40 paires de nervures secondaires pennées, parallèles, peu saillantes et dont les fleurs, blanches et assez grandes sont disposées en corymbes simples. A. Pétiole aussi long que le limbe. Arbre. épineux à l’état sauvage, à feuilles adultes glabres et luisantes.,...... + 5 PE COMENT A. Pétiole beaucoup plus court que le limbe. B. Arbre épineux, à feuilles adultes glabres ou presque glabres sur les 2 faces... P. AmMANDIER........ 2 B'. Arbre inerme, à feuilles adultes blan- ches-cotonneuses en dessous......, P. À FEUILLES DE SAUGE. 9 A1. Poirier commun. Pynrus communis. Lin. Poirier sauvage. Feuilles à pétiole grêle et aussi long que le limbe, ovales ou arrondies, courlement acuminées ou obtuses, finement dentées en scie ou presque entières, velues-aranéeuses dans la jeunesse ; fermes et coriaces, glabres, d’un vert foncé très-luisant en dessus, plus clair en dessous, à l’état adulte. Fleurs blanches, grandes, disposées 6-12 en corymbes simples, longuement pédonculées ; pétales elliptiques, glabres; anthères d’un pourpre violet; styles complétement libres, légèrement pubescents à la base, de la longueur des étamines. Fruits petits, acerbes, turbinés (P. Achras. W'allr.) ou globuleux (P. pyraster. Fallr.).— Arbre de taille moyenne, dont la tige se prolonge jusqu’au sommet de la cime qui est allongée-pyramidale ; à rameanx épineux, jeunes pousses et bour- geons glabres ; ces derniers non appliqués comme ceux des pommiers. L’écorce, d’abord lisse, verdätre ou rougeàtre, forme un rhytidome brun foncé, densément et profondément gerçuré, qui persiste ou ne tombe que par petites écailles. Disséminé dans les bois de plaines et de collines de toute la France; Algérie, Flor., avril-mai. Fructif., septembre. Le poirier commun n’est jamais que disséminé dans les forêts. Il y parvient à une hauteur de 10-15" d'élévation et à 2-5" de circonférence; on cite un arbre de cette espèce, des environs de Bautzen, qui, abattu par un ouragan, en 1745, mesurait 3",40 de circonférence et produisit, sans POMACÉES, 121 les menues branches, 24 stères de bois. Sa longévité est fort élevée (plusieurs siècles) ; mais la lenteur de sa crois- sance rend sa culture peu avantageuse, malgré les qualités spéciales de son bois. L'enracinement se fait par plu- sicurs racines principales, profondément enfoncées dans le sol ; la souche repousse difficilement et ce mode de repro- duction n’a pas de durée. e bois du poirier a beaucoup d’analogie & elui du Le bois d a beaucoup d’analogie avec celui d pommier, mais il est formé d'une plus grande proportion de tissu fibreux. Il est très-homogène, à fibres très-fines, assez uniformément rouge, moins vivement coloré au cœur que le pommier. Il l'emporte en général sur ce dernier en compacité et en beauté, se travaille très-aisément et dans toutes les directions, recoit un très-beau poli. Néanmoins le bois du poirier est sujet à se tourmenter et ne peut être employé qu'à l’état de dessiccation complète. [prend er se desséchant un retrait de - de son volume vert (Varennes de Fenille). I pèse : vert, 1,07 ; complètement desséché à l'air,0,66 (Baudrillart; moyenne des résultats de différents auteurs). Après le buis et le sorbier domestique, le poirier fournit le bois le plus recherché pour la gravure sur bois; il est employé avec avantage par les sculpteurs, tourneurs et ébémistes, par les fabricants d'instruments de musique, de mathématiques (règles, équerres). Il prend et conserve très-bien la couleur noire et remplace souvent l’ébêne. D'après Werneck, la valeur calorifique du bois de poirier, d’une densité de 0,62, est à celle du hêtre, d’une densité de 0,58, dans les rapports suivants : Poids égaux. Volumes égaux. Plus haut degré de chaleur... ....., 98 : 100 92 : 100 Durée de la combustion avec flammes. 64 : 100 60 : 100 Duréedelachaleur …..:........,.. 97 : 400 91 : 100 C'est comme on le voit, un bon bois de chauffage, néan- moins inférieur au hêtre et d’une combustion beaucoup plus rapide. Les fruits du poirier sauvage sont très-acerbes ; on peut en faire une boisson alcoolique, le poiré, qui a de l’analogie avec le cidre. On considère généralement le poirier commun comme le type de tous les poiriers cultivés, mais cette opinion est loin d'être démontrée; il se peut que la plupart de ces dernicrs Croissance. Enracinement,. Bois. Fruits. 122 POMACÉES. nous viennent d Orient et appartiennent à plusieurs espèces qui, par des fécondations croisées, ont produit ces nom- breuses races hybrides que la grelle conserve et multiplie. 2. Poirier amaudier. Pynus amycpaLirormis. Vice. Feuilles à pétiole 2-6 fois plus court que le limbe, lancéolées ou obo- vales-spalulées, étroites, obluses ou pointues, entières ou finement denticulées ; épaisses et coriaces, pubescentes en dessus, blanches-tomen- teuses en dessous dans la jeunesse, finalement glabres ou à peu près sur les deux faces et alors d’un vert luisant en dessus, plus pâle en dessous. Fleurs en corymbes simples, dont les pédoncules sont laineux et 2 ou 5 fois plus longs que le calice; pétales pubescents sur l’onglet; anthères d’un pourpre violet ; styles 5, laineux à la base, bien plus courts que les élamines. Fruits pelits, sub- “globuleux. — Petit arbre ou arbrisseau de 2-4®, à rameaux étalés ou inelinés, souvent épineux et à ramules tomen- teux. Lieux secs et arides de la région des oliviers. Flor., avril-mai. Fructif,, septembre. 3. Poirier à feuilles de sauge. Pyaus sazvirouiA. DC. Poirier Sauger (Orléanais); Poirier de Cirole (Scine- -et-Oise). Feuilles plus grandes que celles des espèces précédent à pétiole une ou deux fois plus court que le limbe ; lancéolées, ovales ou obovales, acuminées, entières ou légèrement dentées, fermes, veloutées en dessus, blanches-tomenteuses ét cotonneuses en dessous; devenant, à l’au- tomne, glabres et un peu rugueuses en dessus. Fleurs en corymbes simples ; pédoncules forts et allongés, laineux-tomenteux ainsi que les calices:; pétales glabres; anthères d’un pourpre violet; styles 5, de la longueur des étamines, laineux vers la base. Fruits longuement pédon- culés et longuement pyriformes à la base, cotonneux dans la jeunesse, presque doubles de ceux des espèces précédentes. — Petit arbre cou- vert d’une écorce rugueuse, à rameaux inermes, ramules tomenteux. laies, broussailles et forêts de la France centrale; cultivé dans tout l’Orléanais pour la fabrication du poiré. Flor., avril-mai. Fructif., sep tembre (1). (1) Poirier longipède. Pynus Loncires. Coss. et Dun. Feuilles pétiolées, suborbiculaires et apiculées ou ovales courtement acuminées, légèrement dentées sur les bords, pubescentes-tomenteuses en dessous dans la jeunesse, glabres ainsi que les pousses à l’état adulte. Fleurs assez grandes, en ombelles-corymbiformes, longuement pédoncu- lées. Fruit très-petit, de la grosseur d’une cerise, sub-globuleux et atté- nuée à la base, supporté par un pédoncule trois fois aussi long que lui et dépourvu au sommet du limbe calicinal qui est caduc. Flor., mars, Fruct., juillet-août, Arbre souvent élevé, légèrement épineux. Forêts e s régions montagneuses, aux bords des torrents. Algérie, Batna, ambèse. POMACÉES. 195 GENRE vi. —- POMMIER. WALUS. Tournef. Voisin des poiriers, ce genre se distingue par les à styles soudés entre eux à la base, par les anthères jaunes et par le fruit om- biliqué à l'insertion du pédoncule, — Arbres à feuilles simples, dentées, d’une insertion variable, parfois représentée sur les mêmes branches par les indices £, $ et &, et n’ayant pas plus de 4-8 paires de nervures latérales, lesquelles sont saillantes et vagues; à à fleurs blanches lavées de rose ou de carmin, dispo- sées en ombelles simples ; bourgeons pauci-écailieux, exactement appliqués sur les rameaux. A, Feuilles adultes pannes: arbre épineux, à fruits Pi acerbes . S'AGIT É A EE MONER ARRTE P, Acerbe. 1 A'. Feuilles adultes grises- ‘tomenteuses en dessous ; sp INR A ÉTUILS dOUCEALrES 2 82h alles onu eine P. commun. 2 1. Pommier acerbe. Mazus Acersa. Mérar. Pommier sauvage ; Paradis. Feuilles à pétiole égal au limbe ou moitié plus court, ovales-acumi- nées, dentées- crénelées, d’abord plus ou moins pubescentes sur les deux faces, finalement glabres; de consistance herbacée, peu luisantes, d’un vert clair en dessus, plus pâle en dessous. Fleurs blanches lavées de rose ou de carmin, en ombelles simples ; pédoncules glabres ou pubes- cents, 2 ou 5 fois aussi longs que le calice; pétales garnis de quelques longs poils ; anthères jaunes; fruits de 20-25 mill. de diamètre, de sa- veur très-acerbe. — Arbre à tige peu élevée, se ramifiant en une cime ample, étalée, arrondie au sommet, dont les rameaux sont épineux elles bourgeons légèrement velus. L’écorce forme un rhytidome gris-brun, gercuré, qui s’exfolie par plaques; les racines sont pivolantes et peu rameuses. Disséminé dans les bois de la plaine et des collines.Flor., mai. Fructif., septembre. Le pommier acerbe peut atteindre 10-12" de haut et 0"70-1" de circonférence ; sa tige est irrégulière, cannelée comme celle du charme; son couvert est assez épais. La végétation est lente, la longévité assez élevée, les souches ont peu de durée et repoussent mal. Le bois du pommier, très-voisin de celui du poirier, offre * des vaisseaux un peu plus gros et un peu plus abondants que ceux de ce dernier; il est rouge: atre, veiné ou flambé de brun rougetre au cœur. Il a les mêmes usages et les mêmes qualités, mais à un moindre degré; il est beaucoup plus exposé encore à travailler et à se gercer. La pesanteur moyenne du pommier est de 0,675 (Baudrillart). D'après T. Hartig, du bois de pommier de 95 ans ct pesant Taille. Croissance. "Bois. Emplois accessoires. 124 POMACÉES, 0,665, comparé à du hêtre d'égale densité, a donné pour la valeur calorifique les résultats suivants : Poids et vol. égaux- Plus haut degré de chaleur. ... ae ns Les k ds Durée de la chaleur croissante. . _ a M .. Durée de la chaleur décroissante. id AE 157 + 100 Total de la chaleur développée. je Re a ; ae Eau vaporisées V4 64 à 0 one 78 : 400 C'est sur le pommier acerbe que se greffent les variétés que l’on veut élever en quenouilles on en espaliers. Les fruits servent à la fabrication du cidre. 2. Pommier commun. MaLus communis. Por, Pyrus Mualus. Lin. Voisin du précédent; feuilles plus grandes, blanches ou grises-to- menteuses en dessous, même au parfait développement; fleurs blanches légèrement rosées, odorantes, plus grandes, supportées par des pédon- cules tomenteux, plus robustes et plus courts; fruits de 25-50 mill. de diamètre, de saveur douceàtre. — Arbre haut de 8-10m, à cime arron: die, souvent plus large que haute, à rameaux plus robustes que ceux du pommier acerbe, peu ou point épineux; bourgeons tomenteux; enraci- nement plus complet, par de fortes racines rameuses. Haies, brous- sailles et bords des bois; France, Algérie. Flor., mai. Fructif., août- septembre. L'indigénat de ce pommier est douteux et il est probable que les pieds que l'on rencontre dans les campagnes et aux bords des bois proviennent de semences des pommiers culti- vés dans les vergers. C’est sur lui que l'on greffe les variétés élevées en plein vent. cexre vu. — ALISIER ET SORBIER. SORBUS. Lin. Calice urcéolé, à 5 dents devenant marcescentes ; 5 pétales suborbiculaires ; styles 2-5 ; ovaire 2-5-loculaire, chaque loge bi-ovulée. Fruit peu charnu, globuleux ou pyriforme, à endo- carpe mince, membraneux-fragle, dont les loges sont générale- ment 1-spermes. — Arbres ou arbrisseaux à feuilles simples ou composées, à nervures saillantes sur la face inférieure ; à fleurs blanches ou roses, de taille moyenne, en corymbes composés multiflores. Bourgeons gros. Les bois de ce genre sont remarquables par la régularité de POMACÉES. 195 leur croissance, leurs couches minces, nettement circulaires concentriques, et les taches rougeûtres ou brunâtres de tissu cellulaire qui y sont disséminées. A. Feuilles simples. ,................... Section 1. ALISIERS. B. Arbres; Fleurs blanches, dont les pétales sont plus ou moins étalés. C. Feuilles dentées ou faiblement lobées, à lobes croissants de bas en haut; blanches-tomenteuses en dessous , multinerviées (8-12 paires de nervu- MES EL ONUMITES ee mess ee = es etes Au DLANC.- ous 1 C'. Feuilles lobées ou séquées; à lobes ou segments décroissants de bas en haut. D. Feuilles lobées, dont les incisions les plus profondes ne dépassent pas la moitié du limbe. E. Feuilles multinerviées (10-12 pai- res denervures),àlobesinférieurs dressés; grises-lomenteuses en dessous ....... oran esse MAT'DE SCANDINAVIES 20 2 E'. Feuilles paucinerviées (6-8 paires de nervures), à lobes inférieurs étalés. F. Feuilles à lobes ovales, courte- ment acuminés, peu profonds, d’un gris-veri-tomenteux en dessous ....s..s.eosveese À. ALARGES FEUILLES. F', Feuilles à lobes triangulaires-al- longés, généralement vertes et glabres en dessous......... A. TORMINAL..... SE D', Feuilles séquées à la base, dont les incisions inférieures atteignent la Le | nervure médiane .........+. = NAT HYRRIDE Seb eifite 5 D’. Petits arbrisseaux ; fleurs roses dont les pétales sont dressés... ... TS PA PT ON LCR 6 A!. Feuilles composées, impari-pennées....... Section II. SORBIERS. B. Arbres à écorce noire, densément et fine ment gercurée-rugueuse; fruits pyri- formes, verts, puis bruns ; bourgeons glabres, visqueux . ME Pate teralerets te SO DOMESTIQHE Se LE « 7 . Arbres à écorce grise et lisse; fruit glo- buleux, rouge ; bourgeons velus...... S. DES OISELEURS... 8 SECTION Î. Alisiers. (Feuilles simples.) 1. Alisier blane. Soneus aria. Cranrz. Cralægus aria. Lin. Pyrus aria, Ehrh. ANouchier. Taille. Croissance. Enracinement. Germinalion. Station et sol, Bois, Fruit, 126 POMACGÉES. Feuilles à pétiole égalant le 1/5-1/6 du limbe, ovales, elliptiques ou obovales, entières et rétrécies à la base, arrondies ou un peu aiguës à l'extrémité, doublement dentées ou même lobulées-dentées, à lobules croissants de bas en haut; grises-aranéeuses dans la jeunesse, vertes un peu luisantes et glabres à l’état adulte, en dessus; en dessous, toujours blanches-tomenteuses, avec 8-12 paires de nervures pennées, parallèles, toutes légèrement convexes en dehors et saillantes. Fleurs blanches ; pédoneules, calices et onglets des pétales blancs-tomenteux ; pétales sub- orbiculaires ou oblongs, légèrement concaves, étalés ; étamines diver- gentes à anthères blanches ; 2 styles velus à la base. Fruits globuleux ou ovoïdes, de la grosseur d’une petite cerise, lisses ou à peine ponctués, luisants, verts, puis rouges, farineux, peu charnus, légèrement sucrés- acidulés. — Arbre de taille moyenne, à tige droite, cylindrique, dont écorce reste longtemps grise et lisse, puis forme un rhytidome mem- braneux peu gercuré, d’un brun rougeàtre foncé ; cime ovoïde ; ramules droits, assez robustes, d’un brun marron, ponctués de gris; bourgeons gros, à larges écailles d’un brun clair ou brun verdûtre, bordées de duvet blanc. Commun dans les bois montueux ou montagneux, mais toujours disséminé. Flor., mai. Fructif., septembre. L’alisier blanc peut atteindre, dans de bonnes conditions, 10-14" d'élévation, mais il reste aussi souvent à l’état de buisson. Îl a une croissance lente, longtemps soutenue. Son enracinement est profond, étendu ; il repousse vigou- reusement et drageonne quelquefois. Les graines, semées à l'automne avec leur péricarpe, germent, partie au printemps suivant, partie au printemps de la deuxième année. Le jeune plant lève avec deux feuilles cotylédonaires ovales et entières. L’alisier blanc n’est pas difficile sur lé choix du terrain et vient sur des sols de toute nature, à moins qu'ils ne soient humides ou.très-compactes ; il semble néanmoins préférer ceux de nature calcaire. On le voit se fixer jusque dans les fentes des rochers, et il atteint dans les montagnes des altitudes considérables. Le bois est dur, lourd, très-homogène ; il est blanc mar- qué de taches foncées de parenchyme; à un âge avancé, ilse colore parfois très-légèrement de rougeñtre et devient veiné ou flambé de brun au cœur. Il pèse en moyenne, à l'état sec, 0,75 (Baudrillart). IT convient aux ouvrages de tour, sert à faire des outils et les pièces des machines soumises à des frottements, etc. C’est un très-bon combustible, qui produit un charbon estimé. Les fruits, sans être mauvais, ne se mangent point ct sont sans usage, POMACÉES, 1927 2, Alisier de Scandinavie. Sonnus scANDINA. FRirs. Feuilles pétiolées, à pétiole égalant le 1/5-1/6 du limbe, ovales ou elliptiques, cunéiformes et dentées presque dès la base, pointues à l’ex- trémité ; lobées-dentées, à lobes arrondis, obtus ou courtement acuminés, séparés par des sinus très-aigus ou même fermés vers le bas et décrois- sants de la base au sommet ; lobes inférieurs dressés ou à peine étalés ; ces feuilles, fermes et coriaces, vertes, luisantes et glabres en dessus à l’état adulte ; en dessous, cendrées-tomenteuses et pourvues de 10-12 paires de nervures saillantes, presque parallèles, dont les inférieures néanmoins sont légèrement concaves en dehors. Fleurs blanches, à pé- tales étalés, tomenteux à l'onglet; styles 2, très-velus à la base. Fruit faiblement ovoïde, d’un rouge corail, lisse ou légèrement ponctué, fari- neux-pulpeux. — Petit arbre de 6-10" ou buisson. Régions monta- gneuses escarpées : Vosges, Bas-Rhin, Jura, Alpes, Pyrénées. Flor., juin. Fructif., octobre. 3. Alisier à larges feuilles. Soreus LATIFOLIA. Pers. Cratcægus Latifolia. Lam. Alisier intermédiaire ; Alisier de Fontainebleau. Feuilles pétiolées, à pétiole égalant le quart du limbe ; très-largement ovales, tronquées ou à peine cunéiformes à la base, pointues à l’extrémité, lobées-dentées, à lobes décroissants de la base au sommet, arrondis- triangulaires, acuminés, séparés par des sinus ouverts où à peine aigus vers le bas ; les inférieurs étalés ; ces feuilles, assez fermes, vertes, lui- santes et glabres en dessus, à l’état adulte ; en dessous, grises-verdà- tres-tomenteuses, avec 6-8 paires de nervures lalcrales, peu serrées, peu saïllantes, dont les inférieures sont divergentes entre elles. Fleurs blanches à pétales tomenteux à l'onglet ; styles 2, très-velus à la base ; fruits globuleux ou ovoïdes, d’un vert brun, ponctués, àpres, blossissant comme ceux de l’aliser torminal. — Arbre exactement intermédiaire en- tre l’alisier blanc et l’alisier torminal par la forme, les incisions, la ner- valion, la couleur et la vestiture inférieure des feuilles. Forêt de Fontai- nebleau, Lorraine, surtout aux environs de Nancy, Vosges, Bas-Rhin aux environs de Barr. Flor., juin, Fructif., octobre. 4. Alisier torminal. Sorgus TorminaALis. CraAnTz. Pyrus tormina- lis. Ehrh. Cratægus torminulis. Lin. Alisier des bois; Alisier anti- dyssentérique. Feuilles pétiolées, à pétiole égalant la moitié du limbe, largement ovales, tronquées ou légèrement cordiformes à la base, aiguës au som- met, lobées-aigûment-dentées, à lobes triangulaires aigus ou acuminés, d’antant plus étalés et séparés par des sinus d’autant plus aigus et plus profonds qu’ils sont plus inférieurs ; ceux du bas entaillés jusqu'à moitié du limbe ; ceux du haut passant insensiblement aux dents; ces feuilles, assez fermes, vertes, luisantes et glabres sur les deux faces, mais plus claires en dessous au parfait développement, munies de 5-8 paires de nervures secondaires médiocrement saillantes, espacées, divergentes en- tre elles et dont les inférieures sont étalées-concaves en dehors. Quel- quefois les feuilles restent toujours pubescentes en dessus, grises-verdä- tres-tomenteuses en dessous, particulièrement sur les jeunes rejets. Fleurs blanches ; pétales concaves,, à onglet presque glabre; anthères blanches ; styles 2-5, glabres. Fruits ovoides, de la grosseur d’une petite Croissance. Stalion et sol. Germiuation. >ois. Fruits. 128 POMACÉES. cerise, verts et acerbes, puis bruns piquetés de blanc grisätre, de saveur vineuse, acidulée-suerée à l’état de blossissement. — Arbre de 10-15m sur 0,50 de diamètre, à cime ovale assez garnie, dont l'écorce, lisse, et d'un gris cendré d’abord, devient, plus promptement que celle de l’alisier blanc, membraneuse-écailleuse, caduque, variée de roussàtre et de gris; bourgeons plus courts,revêlus d’écailles très-larges, échanctées où bilo- bées au sommet, glabres et vertes étroitement bordées de brun. Commun, mais à l’élat de dissémination, dans les bois de plaines, de coteaux ou de montagnes peu élevées. Flor., mai. Fructif., octobre. L’alisier torminal est généralement un arbre de taillis, de végétation lente; il recherche les terrains frais et légers, calcaires et sablonneux; redoute les sols humides ou secs; se plait dans les plaines et les pays accidentés, mais n’atteint pas dans les montagnes l'altitude de lalisier blane. Cet arbre fructifie assez régulièrement. Ses graines, con- servées avec leur péricarpe dans du sable humide pendant l'hiver, germent 3-4 semaines après le semis de printemps. Le jeune plant lève avec deux feuilles cotylédonaires enuê- res, ovales et atteint 20-50 centimètres dans Ja première année. L'alisier torminal supporte bien le couvert; il repousse peu de souches etce mode de reproduction n’a pas de durée. Le bois de l’alisier torminal ressemble beaucoup à celui de l'alisier blanc, mais il est plus rougeûtre. Il-est dur, lourd, très-homogène, se travaille très-bien et reçoit un beau poli. Peu sujet à se tourmenter, il ne prend en'se desséchant que 2 p. 0/0 de retrait. D'après G.-L. Hartig, il pèse vert, 0,88 ; desséché à l'air, 0,75 ; complétement sec, 0,65. Suivant le même auteur, la puissance calorifique de l'a- lisier torminal de 90 ans, comparée à celle du hêtre de 120 ans, l'un ct l’autre d'une égale densité et au même degré de dessiccation, est exprimée par les chiffres suivants : Plus haut degré de chaleur ...,,....., 93 : 100 Durée de la combustion............. 107 : 400 Eau vaporisée. 43. 01, 9 ee o ou 0 0 0 10 : N19907 400 Les graveurs sur bois, tourneurs, mécaniciens, facteurs d'instruments recherchent l'alisier torminal, qui fournit en outre un bon combustible et un charbon estimé. Les fruits de l’alisier torminal, connus sous le nom d'a- lises ou alosses, sont bons à manger quand ils sont blossis. Les oiseaux en sont très-friands, PS 2. POMACÉES. 199 &. Alisier hybride. Soreus nypripa. Lin. Feuilles oblongues, pointues, divisées à la base par des incisions pro- fondes, qui atteignent jusqu’à la nervure médiane, en 2-4 segments lan- céolés-oblongs, entiers et dentés à l’extrémité seulement, subparallèles, dressés ét décroissants de la base au sommet, où ils passent à des lobes, puis à dents doublement dentées; ces feuilles, vertes et glabres en dessus à l’état adulte, grises-tomenteuses en dessous, avec 10-12 paires de nervures secondaires parallèles dont les inférieures ne sont point éla- lées. Pétales blancs. Fruits globuleux, rouges. — Arbre de 10-15" de hauteur ou buisson à cime ovale, dont la tige est revètue d’une écorce lisse et grise et dont les bourgeons, d’un brun rougeàtre ou verdätre, sont obtus et enveloppés d’écailles poilues sur les bords et au sommet. Ré- gions montagneuses élevées; Alpes, Jura, Vosges, Auvergne, Flor., juin. ; Le bois de cet alisier est inférieur à celui des autres es- pèces du genre, si l’on en juge par celui qu’il produit dans les jardins, où il est fréquemment cultivé. Ce bois est blanc veiné de brunätre, d’une densité peu élevée. Un échantillon pris sur une tige de 40 ans, provenant de Naney et complé- tement desséché à l'air, pèse 0,62. (Coll. Ec. For.) G. Alisier main. SoBBus CHAMÆMESPILUS. CnANTz. Cratægus cha- mœmespilus. DC. Pyrus chamæmespilus. Ehrh. Duby. Mespilus cha- maæmespilus. Lin. Alisier faux-néflier. Feuilles dressées contre les rameaux, presque sessiles, elliptiques, atténuées et entières à la base, pointues, doublement et aigüment den- tées ; vertes, luisantes et glabres en dessus, d’un vert plus clair et plus ou moins tomenteuses dans la jeunesse et quelquefois même à l’état adulte en dessous ; nervures peu nombreuses, 6-8 paires, vagues, peu saillantes , légèrement confluentes entre elles par leurs extrémités. Fleurs en petits corymbes denses; pétales roses, dressés, velus à l'onglet ; styles 2, velus à la base; fruit ovoïde, d’un rouge jaunàtre. — Joli petit arbrisseau buissonnant de OM50-1", à rameaux dressés, bruns, verruqueux, dont les fleurs sont entourées de feuilles rapprochées pres- que en rosetle. Escarpements les plus élevés des Vosges, du Jura, de l'Auvergne ; Alpes et Pyrénées. Flor., juin. Fructif., septembre. SECTION II. Sorbiers. (Feuilles composées, imparipennées.) #. Sorbier domestique. Sornsus DoMEsTicA. Lin. Pyrus sorbus. Gœrtn. Sorbier cormicr. Feuilles oppositi-imparipennées, formées de 15-17 folioles sessiles, sauf l’impaire, oblongues-aiguës, obliques à la base et entières jusqu’au tiers . de leur longueur, dentées-cuspidées sur le reste du contour, cotonneuses en dessous au moment de la floraison, ‘mates, glabres sur les 2 faces quand elles sont adultes, plus pâles en dessous qu’en dessus. Fleurs blan- 10 Bois, Taille. Enracinement, Germination. Bois. Fruits, , 150 POMACÉES. ches, assez grandes; calice à dents recourbées en dehors; ovaire 5-loeu- laire ; 5 styles coudés, laineux dans loute leur longueur, Fruit pyriforme (sorbe ou corme) de # centimètres environ de longueur, d’abord acerbe eL vert lavé de rouge sur une face, puis brun, mou, pulpeux et acidulé- vineux à l’élat de blossissement. — Arbre de 15-20", à tige droite, recouverte de très-bonne heure d’un rhytidome brun très-foncé, finement gereuré, rugueux et écailleux ; cime pyramidale; bourgeons gros, verdà- tres, glabres, visqueux, dressés, mais non appliqués ; enveloppe herba: cée des jeunes pousses n’exhalant aucune odeur désagréable quand on la froisse entre les doigts. Disséminé dans les bois de toute la France ; Algérie. Flor., mai-juin. Fructif., octobre. Le sorbier est un bel arbre, d'une croissance très-lente, qui peut néanmoins atteindre 4" de circonférence, grâce à une très-grande longévité, 5-600 ans. Il ne saurait convenir à la futaie; mais en raison du prix élevé de son bois, il méri- terait d’être admis ou introduit plus souvent qu’il ne l’est dans la réserve des taillis. Son enracinement est pivotant ; les rejets de souche sont assez nombreux. Sa fructification n’est pas constante, au moins dans les forêts de l'Est et du Nord. Les graines, semées à l'automne, germent dès le printemps suivant ; le plant parait avec 2 feuilles cotylédo- naires ovales, entières et ne dépasse pas 1 décimètre la première année. Le bois de sorbier domestique est l’un des plus durs, des plus homogènes et des plus compactes que produisent nos contrées : vert, il pèse 0,97; sec, 0,85 (Varennes de Fenille) ; il est d’un rouge brunûtre. Les graveurs sur bois, sculpteurs, tourneurs, armuriers, mécaniciens, ébénistes en ürent grand parti; il tient le premier rang pour la fabrica— tion des outils de menuiserie et d'ébénisterie, tels que ra- bots, varlopes, etc. ; et, malgré le prix élevé auquel il s’achète, il n’est pas toujours possible de se le procurer en quantité suffisante. C’est un excellent bois de chauffage; mais il est trop recherché comme bois de travail pour être employé en combustible. Les sorbes sont agréables au goût, quoique astringentes ; on en fait dans plusieurs contrées des boissons alcooliques analogues au poiré ; dans quelques autres, on les conserve pour les manger desséchées comme les pruneaux. Elles sont assez recherchées pour que le sorbier domestique soit fré- quemment cultivé comme fruitier. 8. Sorbier des oïiseleurs. Sonnus aucurania. Lin. Pyrus aucu- paria. Gœrtn, Cochène. POMACÉES. 151 Feuilles voisines de celles du sorbier domestique, dentées presque dès la base, à dents acuminées non cuspidées, glabrescentes à l’état adulte et légèrement luisantes, surtout en dessus. Fleurs blanches, plus petites el plus nombreuses ; calice à 5 dents dressées, puis rabattues en dedans après la floraison ; ovaire 5-loculaire, surmonté de 5 styles droits, lai- neux à la base. Fruit sphérique, de 1 centimètre de diamètre, d’un rouge corail, àpre et non comestible. — Arbre moins élevé que le précédent, à tige cylindrique et se prolongeant jusqu’au sommet de la cime longtemps reyèlue d’un périderme lisse, gris-cläir, qui se transforme à un âge avancé en un rhytidome gris-noirâtre, épais, persistant, longitudina- lement gerçuré ; à rameaux plus élancés, un peu penchés et à ramules d’un rouge brun, pubescents ; bourgeons médiocres, velus, non visqueux, d’un violet-noirätre, exactement appliqués. Disséminé dans quelques forêts de plaines, plus commun dans celles des pays de coteaux et dans les régions montagneuses, où il s’élève à une grande altitude, croissant souvent, à l’état de buisson, entre les crevasses des rochers les plus escarpés. Flor., mai-juin. Fruclif., septembre. Le sorbier des oiseleurs peut atteindre 10-14" d’élévation, sur 1"50 de circonférence; sa croissance est assez active, sa longévité moyenne, 100 ans. Il se reproduit facilement de rejets et de drageons. La fructification est constante et, chaque année, il se couvre d'une grande quantité de fruits. Les graines, semées en automne ou conservées en jauge pendant l'hiver et semées au printemps, germent au bout de 5-4 semaines. Le jeune plant parait avec 2 feuilles cotylédonaires ovales, entières et atteint 20-50 centimètres la première année. S’étendant de la plaine aux sommets élevés des montagnes, tous les sols lui conviennent, calcaires, siliceux, feldspa- thiques ; il ne prospère cependant que dans ceux qui sont frais et légers. Le bois est légèrement rougcâtre et devient rouge brunâtre au cœur ; il est compacte, dur, lourd, très-tenace et employé aux mêmes usages que celui-de l’alisier torminal. Du bois d'une tige de 80 ans pèse, d’après G.-L. Hartig : vert, 0,90 ; desséché, 0,64. Les expériences de T. Hartig sur la puissance calorifique du sorbier de 50 ans, d’une pesanteur de 0,55 seulement, comparée à celle d’un hêtre de 0,67, ont donné les ré- sultats suivants : Poids égaux. ) k chaleur ascendante : Plus haut degré de chaleur ..., id. rayonnante 100 : 100 Durée de la chaleur croissante. , We ro + ; 10 Taille, Germinalion. Station et sol, Bois. Usages accessoires. 152 POMACÉES, Durée de la chaleur décroissante. { id. ascendante 82 : 100 id, rayonnante 71 : 100 d- id. ascendante 100 : 100 Total de la chaleur développée. . id. rayonnante 100 : 100 Eu vaporisée. . : «4. ds co dope scene ee ed se te ee 107 : 100 L’écorce contient, suivant Davy, 5,6 p. 0/0 de tannin. Les fruits renferment du sucre et de l'acide malique et néanmoins ont peu d'utilité ; on peut cependant en obtenir unc boisson alcoolique qui a beaucoup d’analogie avec le kirsch. Les oiseaux les recherchent et les oiseleurs les em- loient pour appâter leurs piéges. L’abondance de ces fruits, fout belle coloration rouge, qui se prononce dés la fin de l'été, leur persistance jusqu’en hiver font, rechercher ce sorbier comme arbre d'ornement ; on le, voit très-fréquem- ment planté sur les routes forestières et dans le voisinage des maisons de gardes. FE | y «lt cEnRe 1x. — AMÉLANCHIER. AMELANCHIER. Medick. | } Calice turbiné, à 5 dents non accrescentes ; pétales lancéolés- linéaires ; ovaire 5-loculaire, dont chaque loge est bi-ovulée ; styles 5, réunis à la base. Fruit à endocarpe mince, sec et fra- gile, à 5 loges, dont chacune est incomplétement divisée par une fausse cloison, produite par la saillie de la nervure dorsale, et contient 2 graines à épisperme membraneux, —,Arbrisseaux à feuilles simples. Amélanchier commun, AMELANCHIER yULGARIS. Moencn. Mespilus Amelanchier. Lin. Feuilles pétiolées, ovales ou elliptiques, arrondies aux deux extrémités ou quelquefois aiguës au sommet, dentées, velucs-tomenteuses dans la jeu- nesse, finalement glabres, fermes, mates et vertes en dessus, plus ples en dessous. Fleurs blanches, longuement pédonculées, disposées 4-8 en grappes simples, feuillées à la base, dressées, terminales; pétales étroits, allongés. Fruits globuleux, couronnés par les.dents aiguës du calice;1de la grosseur d’un gros pois et d’un noir bleuätre, — Joli arbrisseau buis- sonnant de 1-5", à rejets nombreux, ascendants, grèles, peu rameux, peu feuillés, bruns ou grisàtres, dont les bourgeons sont ovoïdes-allongés, aigus, d’un brun noir, brillants et glabres. Lieux rocailleux. ou rocheux des régions de collines ou de montagnes, aux expositions chaudes, France; Algérie (djurjura). Flor., avril-mai. Fructif., août, Le fruit de l’amélanchier est comestible et connu en Pro- vence sous le nom d’amélanche, d’où est dérivé le nom générique actuel. MYRTACÉES. 199 FAMILLE XXII, MYRTACÉES. Juss. Fleurs hermaphrodites, régulières; calice gamosépale, à 4-7, généralement à 5 divisions ; corolle d’autant de pétales alternes, périgyne ; étamines nombreuses, insérées avec les pétales, à anthères introrses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes ; ovaire infère, soudé au tube du calice, multiloculaire, à loges multiovulées ; 3 Style 1; baie ou capsule à à placentation centrale, dont les graines ne sont point périspermées, — Arbres ou ar- brisseaux à feuilles simples, entières, non stipulées, formées d’une nervure médiane dominante et de nervures secondaires pennées, peu saillantes, se réunissant à une nervure submar- ginale qui encadre la feuille. A. Feuilles persistantes. Baie . .... sara) todas sa MIYRTES.. À A!'. Feuilles caduques. Fruit à péricarpe se, divisé en loges superposées, multispermes.........,... GRENADIER., 2 GENRE 1. — MYRTE. MYRTUS. Tournef. Calice à tube globuleux, 5- -partite ; pétales 5 ; étamines nom- breuses, libres; fruit Charnu, à 2-3 loges oligospérmes, couronné par les dents dressées du calice, — Atbrisseaux à feuilles oppo- sées, persistantes, ponctuées-transparentes, Bois lourd, dur, à grain extrêmement fin, homogène. Fibres dominantes, à parois épaisses; vaisseaux fins, égaux, isolés, uniformément répartis, mais plus rares dans une zone étroite du bord externe de chaque couche, ce qui rend les accroissements assez, sensibles. Rayons fins et égaux. - Myrie commun. Mynrus communis. Lin. Feuilles opposées, subsessiles, coriaces, elliptiques-lancéolées, acumi- nées, entières, à bords étroitement réfléchis en dessous, finement ponc- tuées-pellucides, glabres et luisantes, plus pàles en dessous, à nervures secondaires serrées. Fleurs blanches, axillaires, solitaires, longuement pédoneulées ; calice à divisions triangulaires, étalées, plus courtes que les pétales, Baie à peine charnue, ovoide, d’un. noir bleuätre un peu glauque. — Arbrisseau toujours vert, à tige irrégulière, de 2-5" d’élé- vation, recouverte, dès les premières années, d’un ‘rhytidome roux, mince, presque lisse, écailleux, caduc; répandant par toutes ses. parties une odeutaromatique qui rappelle celle du gérofle. Assez commun dans la région méditerranéenne, abondant en Corse ; Algérie. Flor., mai-juin. Fruetif., novembre. Taille. Stalion. Sol. Bois. Usages accessoires. 154 È MYRTACÉES. Le myrte a la croissance très-lente, la longévité consi- dérable ; il mesure quelquefois 4-5" d’élévation sur 1" de circonférence, mais il lui faut bien un siècle pour atteindre ces dimensions. Il forme un buisson très-touffu, d’un couvert complet, qui peuple les maquis de la Corse avec les philarias, les lentisques, les chênes yeuses, ete. Il demande des sols frais et profonds, situés en plaines ou en coteaux. Le bois est lourd, dur, remarquable par la finesse et Fhomogénéité de son grain; il se travaille très-bien dans toutes les directions, n'est point sujet à se tourmenter et à se gercer.Il est entièrement gris rougeâtre clair, très-légèrement teinté de violacé, à peine veiné, et rappelle assez bien le bois de poirier. Du bois de myrte, d’une tige de 70 ans et de 14 cent. de diamètre, pèse, entièrement desséché à l'air, 0,97. (Coll. Ec. For. Algérie; envoi de M. Royer). On en fabrique de menus objets qui sont recherchés, tels que cannes, articles de marqueterie, de tour, ete. Il fournit un excellent combustible et un charbon de première qualité. L'écorce et les feuilles servent à la préparation du cuir. Le fruit a le goût àpre et résineux ; cependant les Arabes le mangent et l'estiment beaucoup. GENRE 11. — GRENADIER. PUNICA. Tour. Calice pétaloïde, coriace, turbiné, à 5-7 divisions; pétales 5-7 ; étamines libres; carpelles en deux verticilles superposés, formant un ovaire multiloculaire à 2 étages, dont chaque loge est multiovulée. Fruit à péricarpe sec, mince, indéhiscent, dont les loges contiennent de nombreuses graines à épisperme pul- peux acidulé (grenade). — Arbrisseaux à feuilles généralement opposées, caduques, à nervure submarginale vague. Grenadier commun. Punica cranaruu. Lin. Balaustier. Feuilles opposées, atténuées en pétiole, oblongues-lancéolées, entiè- res, glabres, luisantes, caduques. Fleurs grandes, sessiles, solitaires ou réunies par 2-3 à l’extrémité des rameaux, complétement d’un rouge écarlate. Fruit gros, globuleux, couronné par les divisions du calice, d’un jaune brunâtre, contenant un grand nombre de graines serrées, angu- leuses, à épisperme rouge translucide, pulpeux, acidulé, — Arbuste de 2-40, à tige dressée, irrégulière, très-rameuse, à rameaux élalés- dressés, un peu épineux ; revêtu d’un rhytidome mince, jaunàtre, écail- leux-caduc. Toute la région méditerranéenne, France et Corse, #où il s’est complétement naturalisé ; Algérie, dans le voisinage des jardins. Flor., juin-juilleL. : = LS MYRTACÉES. — GROSSULARIÉES. 159 Le grenadier parait être originaire d'Orient; mais il se rencontre à l’état sauvage dans la France méridionale. Il est souvent cultivé, soit pour la beauté de ses fleurs, qui se . doublent aisément, soit pour son fruit, la grenade, dont on mange l'épisperme pulpeux. Le bois est dur, lourd, homogène, d'un jaune clair uni- forme. Celui d'une tige de 55 ans, de 12 cent. de diamètre, pèse, entièrement desséché à l'air, 0,72. (Coll. Ec. For.) L’écorce sert au tannage et donne une matière tinctoriale avec laquelle on prépare, en Afrique, les marocains jaunes. Elle est employée en médecine. FAMILLE XXIIL. GROSSULARIÉES. UC. Fleurs régulières, hermaphrodites, quelquefois dioïques par avortement ; calice gamosépale, 5-fide; corolle de 5 pétales alter- nes très-petits, insérés à la gorge du calice ; étamines D, alternes avec les pétales et insérés avec eux. Ovaire infère, adhérent, A-loculaire, multiovulé, présentant 2 placentaires opposés, parie- taux. Styles 2; baie pulpeuse succulente, dont la pulpe est produite par la membrane externe des graines ; polysperme, couronnée par les dents desséchées du calice; graines périsper- mées. — Sous-arbrisseaux à feuilles alternes, simples, palmati- nerviées et lobées; épineux ou inermes et dont les bourgeons sont reyêtus d’écailles imbriquées, spiralées, de nature pétiolacée. Bois à vaisseaux égaux, fins, isolés, uniformément répartis ou disposés en lignes onduleuses circulaires, concentriques, très- serrées. Rayons indéfinis, inégaux, les uns fins, les autres assez épais. Parenchyme ligneux abondant, mais dispersé parmi le tissu fibreux dont on ne peut le distinguer. GENRE UNIQUE. — GROSEILLER. RIBES. Lin. A. Tiges épineuses ; fleurs solitaires ou réunies par 2-5 seulement ...... sc Er ad Sa 65 0e MG ÉPINEUX ES à À A'. Tiges inermes ; fleurs en grappes. B. Feuilles non aromatiques. C. Fleurs verdâtres. D. Grappes de fleurs et de fruits pendantes ; ceux-ci rouges ou d’un blanc jaunâtre. G. nouGr. .... 2 D'. Grappes de fleurs et de fruits dressés ; ceux-ci loujours rouges..,,,,...,,, G. pes ALPES.… 5 Origine. Bois. Ecorce. 156 GROSSULARIÉES, C!. Fleurs rougeàtres, en grappes dressées ; ii fruits rouges, en grappes pendantes. ..; G. pes ROCnERS: #4 D’. Feuilles aromatiques. Fleurs rougetres; fruits noirs, en grappes pendantes ..:...... Gr wom ri et) S I. Tiges épineuses; fleurs solitaires ou réunies par 2-3. 1. Groseïller épineux. RiBEs uvA-crisPA. Li. Grosciller à à gros fruits, à maquereaux. Feuilles petites, courlement pétiolées, velues-pubescéntes, rarement glabres, à 5-5 lobes palmés et erénelés ; souvent fasciculées par suite dû il non Monsshent des rameaux : {rois épines, deux stipulaires latérales et une médiané provenant da coussinet, à la base de ces faisceaux ou à la” base des feuilles des pousses stériles pt s’allongent. Fleurs axillaires, solitaires ou géminées, courtément pédonculées, verdàtres ou rougeâtres. Baie globuleuse ou ovoïde, assez grosse, verte jaunâtre ou rougeûlre, glabre ou hérissée de soies glanduleuses. — Sous-arbrisseau de 1m- 4050, très-rameux. Très-commun dans les haies, les bois, les lieux in- cultes et pierreux de toute la France; Algérie, montagnes de l’Aurès. Fréquemment cullivé sous une foule de variétés pour son fruit. Flor., mars-avril, Fructif., août. SIT. Tiges inermes, fleurs en yrappes. 2. Grosciller rouge. Rires aupruM. Lin. Feuilles pétiolées, cordiformes à la base, à 3-5 lobes palmés et pro- fondément dentés; pubescentes en dessous. Fleurs d'un jaune verdâtre, cn grappes axillaires toujours pendantes, accompagnées de bractées gla- bres beaucoup plus courtes que leurs pédicelles ; calice glabre, à limbe élalé non cilié; baies rouges ou d’un blanc jaunâtre, acides. — Arbris- seau de 1m-4%50, à rameaux bruns. Spontané, quoique rarement, dans quelques forêts ; très-fréquemment cultivé et sabspontané, Flor., avril: mai. Fructif,, août. 3. Grosciller des Alpes. RiBEs AzpiNum. Lin. Feuilles moyennes ou petites, pétiolées, légèrement cordiformes à la base, à 3-5 lobes palmés et dentés, peu luisantes, glabres ou parsemées de quelques poils rudes sur les deux faces, Fleurs vertes, dioïques ou rarement hermaphrodites, accompagnées de bractées plus longues qu’el- les, en grappes axillaires toujours dressées ; grappes des pieds mâles et des pieds hermaphrodites multiflores (20-50 fleurs); celles des pieds femelles pauciflores (2-5 fleurs); calice glabre, à limbe étalé. Baies rouges, fades. — Arbrisseau de 1m-41m50, à tiges et à rameaux gris, dressés. Commun dans les bois des régions accidentées jusqu'aux stations alpestres. Flor., mai, Fructif., août. 4. Groseiller des rochers. RIBEs PÉTSEUR: War. Feuilles grandes, pétiolées, cordiformes, à 3-5 lobes palmés, aigus, profondément dentés; légèrement pubescentes en dessous, Fleurs d’un: GROSSULARIÉES, == HÉDÉRACÉES. 157 vert rougeàlre, en grappes dressées au moment de la floraison, penchées à l'époque dela maturité ; accompagnées de bractées velues plus courtes que les pédicelles ou les égalant; calice glabre, à limbe campanulé, cilié. Baies rouges, acerbes. — Sous-arbrisseau plus robuste et plus élevé que les précédents, à rameaux assez gros, d’un gris brun, recouverts d’une écorce exfoliée membraneuse. Régions élevées des Vosges, du Jura, de PAuvergne ; Alpes et Pyrénées. Flor., mai-juin. Fructif., septembre. 5. Groseiller noir. Rises nicrum. Lin. Cassis. Feuilles pétiolées, cordiformes à la base, 3-5-palmatilobées, à lobes triangulaires, dentés ; glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous. Fleurs d’un jaune rougeâtre, en grappes axillaires toujours pen- dantes, accompagnées de bractées plus courtes que les pédicelles ; ealice tomenteux, campanulé. Baies noires, à odeur.el à saveur caractéristiques de cassis, — Sous-arbrisseau de 1", parsemé sur les feuilles en dessous, sur les fruits et sur les bourgeons de glandes jaunes qui contiennent une huile essentielle aromatique. Disséminé dans quelques forêts du nord- me) Alsace et en Lorraine ; cultivé pour ses fruits et subspontané dans toute la France. Flor., avril-mai, Fructif., juillet. FAMILLE XXIV. HÉDÉRACÉES,. Lemaout. Fleurs hermaphrodites, régulières ; calice adhérent à l'ovaire, à Jimbe très-court, 5-denté. Corolle de 5 pétales alternes, non onguiculés ; étamines en nombre égal, alternes, périgynes, à an- thères introrses, hiloculaires, longitudinalement débiscentes. Style À. Ovaire infère, 2-5-loculaire, dont chaque loge est uni-ovulée. . Baie 2-5-loculaire, ou moins par avortement, à graines cartila- gineuses, périspermées. GENRE UNIQUE. — LIERRE. HEDERA. Lin. Calice à 5 dents; D pétales et 5 étamines ; baïes à 5 loges monospermes.. — : Sous-arbrisseaux sarmenteux, grimpants ou rampañts, à feuilles alternes, simples, penninerviées ct entières, ou palmatinerviées et lobées, toujours vertes, dont les fleurs sont en ombelles simples. Bois mou, poreux, très-léger, d’un blane grisätre. Vaisseaux dominants, moyens, presque égaux, à peine plus nombreux au commencement de chaque couche ; isolés, mais inégalement ré- partis suivant des lignes ou des zones concentriques séparées par du tissu fibreux. Rayons inégaux, moyens et gros, ces derniers indéfinis. Pas de parenchyme ligneux. Fort. Nutrition. Inconvénients. Taille. Produits accessoires. 158 HÉDÉRACÉES. S Lierre grimpant. Henera merix. Lin. Lierre-bois. Feuilles pétiolées, simples, éparses, coriaces, persistantes, luisantes, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous ; celles des rameaux rampants profondément 5-5-lobées, à lobes entiers; celles des rameaux grimpants stériles, à 5-5 lobes moins profonds ; celles des rameaux fleu- ris entières, ovales ou rhomboïdes-acuminées. Fleurs petites, d’un jaune verdâtre, en ombelles terminales, pédonculées, simples, arrondies. Baie globuleuse, noire (rarement jaune), cerclée vers son sommet par le limbe du calice et apiculée par le style persistant. — Sous arbrisseau à tige sarmenteuse grimpante ou rampante. Commun dans les forêts de toute la France; Algérie. Flor., septembre-octobre. Fructif., avril-mai de l’année suivante. Le lierre produit des tiges et des rameaux très-allongés, relativement grêles, recouverts d’un rhytidome gris, garnis sur une de leurs faces de très-nombreux crampons (racines rudimentaires), au moyen desquels il grimpe le long des rochers et des arbres et parvient jusqu’à leurs sommets les plus élevés. Lorsque cette tige ne trouve pas d'appui pour s'élever, elle reste rampante à la surface du sol, ne fleurit jamais, mais se propage de proche en proche en s’enraci- nant par différents points de sa longueur au moyen de ses crampons qui s’accroissent en racines véritables. Le lierre n'est point cependant un végétal parasite, comme on le dit souvent; il absorbe dans le sol et élabore lui-même la séve qui le nourrit, et ne puise rien dans l'arbre qui lui sert de soutien. Il n’en est pas moins très-nuisible; enlaçant et étreignant les tiges et les branches de ses nombreux sar— ments, il met un obstacle à la circulation dé la séve et au grossissement de l'arbre; recouvrant de son feuillage abon- dant, serré et persistant les rameaux les plus extrêmes, il y produit un couvert funeste au développement des bourgeons et des feuilles. Sa destruction doit done être poursuivie dans les forêts et il suffit, pour l’atteindre, de couper d’un coup de cognée le pied du lierre le plus développé. Sans commu nication avec le sol, il ne tarde pas à se dessécher et à périr. Le lierre peut arriver à d’assez fortes dimensions et par— vient quelquefois à se soutenir sans appui. L'on en voyait up, il n’y pas longtemps, à Gignac, aux environs de Mont- pellier, qui était âgé de 455 ans et dont la souche principale avait 2" de circonférence. Son bois pèse 0,48 lorsqu'ilest sec (Varennes de Fenille); il est à peu près sans usage: Dans les pays chauds, on extrait, par incision, de la tige du lierre, une substance résinoïde, d’un rouge brunûtre, HÉDÉRACÉES. — CORNÉES. 159 âcre, aromatique comme l’encens quand on la brüle et que l'on emploie pour vernis. FAMILLE XXV. CORNÉES. DC. Famille voisine de la précédente, se distinguant par ses ver- licilles floraux de 4 parties et son fruit (nuculaine) à noyau osseux, 2-loculaire. — Arbrisseaux à feuilles opposées (espèces indigènes), caduques, non stipulées. GENRE UNIQUE. — CORNOUILLER. CORNUS. Lin. Caractères de la famille. — Arbrisseaux à feuilles simples, en- tières; à nervures secondaires peu nombreuses, entières, pen- nées, arquées-convergentes vers le sommet ; à bourgeons grêles, lancéolés, comprimés, revêtus de 2-4 écailles foliacées, velues, opposées-croisées. Ces bourgeons sont quelquefois réunis par 2 à chaque aisselle et, dans ce cas, le plus élevé est le principal. Bois lourd, homogène, compacte et dur (le nom de Cornus fait allusion à cette dureté, comparable à celle de la corne). Tissu fibreux dominant, à parois très-épaisses, mélangé de quel- ques cellules ligneuses (non apparentes) ; vaisseaux égaux, petits, isolés ou à peine réunis en petit nombre, uniformément répar- tis, si ce n’est à la fin de chaque couche où ils deviennent rares et laissent une zone étroite de tissu fibreux. Rayons égaux, fins, courts. L’écorce ne forme qu’une seule couche de liber fibreux. À. Fleurs jaunes, paraissant avant les feuilles, en ombelles simples. Fruits ovoïdes, charnus, rouges, acidulés. C. mare... 1 A". Fleurs blanches, paraissant en été, en corymbes com- posés. Fruits globuleux, petits, presque secs, noirs. C. saneuin. 2 1. Cornouïller mâle. Conxus mas. Lin. Feuilles opposées, courtement pétiolées, à 4 ou 5 paires de nervures latérales arquées-convergentes vers le sommet, eliptiques-acuminées, entières ; parsemées, surtout en dessous, de quelques poils couchés qui en rendent le toucher un peu rude; plus päles et légèrement laineuses aux aisselles des nervures en dessous. Fleurs jaunes, en petites ombelles simples, latérales, pauciflores, naissant avant les feuilles et placées au centre d’un involucre de % folioles concaves. Nuculaine elliptique, de la taille d’une petite olive, très-àpre d’abord, puis acidulée-sucrée, rouge- translucide, — Arbrisseau ou petit arbre à tige dressée, irrégulière, can- Taille. Bois. Produits accessoires. Taille, 140 CORNÉES. nelée, recouverte d’un Fhytidome mince, jaune bruntre, écailleax-cadue ; à branches opposées, ramules couverts de:poils abondants}" persistants} qui pendant l'hiver affaiblissent et rendent mate leur coloration souvent sanguine ;, canal médullaire à section hexagonale. Dès-l’été l’on, aperçoit de, gros bourgeons globuleux, qui sont les bourgeons à fleurs du prin- temps suivant. Commun dans les bois des terrains calcaires de loue Ja France. Flor,, mars. Fructif., octobre. Le cornouiller mâle parvient à 6-8" de hauteur et, à 10- 12 centimètres de diamètre en 20-95, ans; mais il, peut dépasser beaucoup cet âge et vivre des siécles, en S’ACCrOIS-| sant avec une excessive lenteur. Son bois est blanc rougeûtre clair ou foncé, flambé de rougeàtre au cœur, quand L est vieux ; ; ses accroissements sont irréguliers, non concentriques.' C'est un des bois les plus durs, les plus tenaces et les plus homogènes de nos forêts. Celui d’une tige de 54 ans et de 15 cent. de diamètre, provenant de la forët de Haie (Meurthe), étant compléte- ment desséché à l'air, pèse 0,99 (Coll. Ec:' For ): Iest très-recherché pour manches d’ outils, menues pièces des machines, échalas, échelons, cercles, bâtons, gaules; four- ches, etc., mais il faut qu'il soit bien sec pour être mis en œuvre, parce qu'il est sujet à se gercer et à se tourmenter ; il prend un retrait de 15 p.0/0 du volume vert. L'écorce contient du tannin ; 8,7 p. 0/0, d’après Gassi- court. Son fruit, appelé cornouille, est comestible quand il cst parfaitement mûr. 2, Cornouïller sanguin. Connus sAnNGuINEA. Lin. Bois punais. Voisin du précédent quand il n’a que des feuilles ; se distingue néan- moins par celles-ci qui sont concolores sur les deux faces, moins fermes, dépourvues de poils laineux aux aisselles des nervures en dessous et ne sont point accompagnées de ces gros bourgeons floraux globuleux du cor- nouiller mâle. Fleurs blanches, paraissant après les feuilles, en corymbes définis, terminaux, dépourvus d’involucre à leur base. Fruit de la grosseur d’un pois, globuleux, couronné par les dents du calice, à peine charnu, noir, amer, non comestible. — Arbrisseau de 2-5" de hauteur, rameux dès la base, dont la tige est recouverte d’un écorce brune, finement et densément gercurée en long et en travers; pousses droites, effilées, pres- que glabres, d’un rouge sanguin luisant, surtout au printemps; canal médullaire presque circulaire ; feuilles rougissant à automne. Très-com- mun dans les forêts, principalement dans celles des pays de coteaux, à sol léger. Flor., mai-juin, Fructif,, commencement d’octobre. Le cornouiller sanguin n’atteint ni les dimensions, ni la longévité du cornouiller male. I se multiplie fapidement de lui-même par semis, par drageons, par marcottes naturelles ; CORNÉES. 141 résiste pendant très-longtemps au couvert et devient sou- vent, par ces motifs, un arbrisseau envahissant incommode. “Sarvégétation est lente: Son bois dur, compacte, souple ét tenace, sért'aux bâtis des ouvrages de vannerie ét, quand ses diménsions.le permettent, il est employé comme celui du cornouiller male, bien qu'il soit de moindre.valeur. L'écorce vive du cornouiller. sanguin exhale une odeur _àcre ‘qui, dans quelques pays, fait appeler cet arbrisseau bois punaiïs. Les fruits contiennent dans leur péricarpe de l'huile que Pon peut extraire et qui est bonne pour l’éclai- rage ; on en obuent 54 p. 0/0 de leur poids. Re 00 du 10) CLASSE GAÏMOPÉTALES, Fleurs à périgonc double (exceptionellement nul}, dont les pétales sont -soudés. entre eux à partir de la base sur une lon- gueur plus ou moins grande. ORDRE HI. GAMOPÉTALES PÉRIGYNES, Corolle insérée sur le calice ; étamines insérées sur la corolle ou ayec.la:corolle. L’ovaire est toujours.infère, adhérent. Bois. Produits accessoires, *918q oun 159 “abasqouur (1er 9$ed IA XX ‘uea)imay 97 quop {sauaoye ‘soçduuts sopmay e L'xneuruoy soiod 3 av “app *SAHINIDOY À { sogpnueduvo no s29[0994n ‘s9491n$94 JUEIANO,S S9IQUIUY san & “o19Ân14 9P 9119) 9P XNBOSSUIY -sauotu9s0]dip SOU) “9q0] Z-G quowopuoyoad ‘oddojoa9p \, ‘0 9$ved ‘ITAXX Re ee e “SUHIOJINqIpUNJur SApPULAIS “SOU sHLAPRTAUOE Sue “4ynoquy < nes ga à sap ed : *SAHOVUALG -Q1m$94 sanoy e {sa9ndns uou ‘saute oo ‘soqduis sojjinoz Re soiqie no XNL9SSHIIY s eau “oppuma/-oua9y\, é : "oreq oun 159 : "auL0t À gyy, s30d “TAXX MED may 07 iuop £so1gmnEguar no soign$ga sanoy @ {s09s0dw09 een te "NDAUNS ae ) no sojduis ‘sopsoddo sojimoy & Xneasstiqie-sn0s 19 XR2SSHqiY Sens “apr0 uO10jua0)d 07 ja juasoypr 79 a49fur auiva0j SAno(noz quo saugbipur sasnouby sa0adso So “SANAOINAd SHIVLHAdONVO — ‘III 4440 CAPRIFOLIACÉES. 145 FAMILLE XXVI. CAPRIFOLIACÉES, Juss. Fleurs hermaphrodites, régulières ou irrégulières; calice adhérent, à limbe très-court, 5-denté. Corolle gamopétale, in- sérée au sommet du tube calicinal, b-fide ; étamines 5, alternes avec les divisions de la corolle, insérées sur le calice ; ovaire à 3-5 loges uni-pluri-ovulées. Baie à 3-5 loges mono-polyspermes ; graine périspermée. — Arbrisseaux et sous-arbrisseaux à feuilles simples ou composées, stipulées on non, opposées ; parfois sar- menteux-volubiles. Bourgeons souvent multiples à une même aisselle, superposés ou placés les uns à côté des autres, nus ou écailleux à la base, dont l’évolution, à peine arrêtée par lhiver, produit quelquefois, contrairement à la majorité des végétaux ligneux, plusieurs générations de rameaux en une seule année. Bois à tissu fibreux fin, homogène, à parois assez épaisses : vaisseaux égaux, petits, entourés de parenchyme ligneux, isolés ou réunis 5-6, uniformément répartis. Rayons fins. A. Fleurs en corymbe ou en thyrse, à corolle régu- lière, étalée ; ovaire à loges 1-ovulécs. B. Feuilles impari-pennées ; fruits 3-spermes.... SurEAu........ 1 B'. Feuilles simples ; fruits Î-spermes......... VIURNE 0. 1. 2 A". Fleurs axillaires, géminées ou fasciculées, à co- rolle irrégulière, tubuleuse. Ovaire à loges pluri-ovulées. Fruit polysperme.......... . Cnèvre -Feuizze. 5 GENRE 1. — SUREAU. SAMBUCUS. Tournef. Corolle régulière, étalée en roue ; ovaire à 3 loges 1-ovulées, à stigmates sessiles, produisant une baie globuleuse 3-sperme, dont les cloisons ont été résorbées. — Arbrisseaux et quelque- fois plantes herbacées vivaces, à feuilles oppositi-impari-pennées. à fleurs en corymbes ou en thyrses, dont les jeunes pousses stériles sont robustes et ont le canal médullaire très-développé. Bourgeons écailleux à la base, disposés 2-4 à chaque aisselle et dont le su- périeur est le principal. Bois homogène, lourd et dur, uniformément jaune clair; vaisseaux dominants. A. Fleurs en corymbe, blanches, paraissant après les feuilles. Baies noires. B. Arbrisseau ; anthères jaunes ; feuilles non stipulées. S. som... 1 Station et sol, Bois. Slation et sol, 144 CAPRIFOLIAGÉES. B', Plante herbacée vivace; anthères rouges où,viola-119179b y & cées ; feuilles à slipules herbacées. . 4. :...:. SuxË Een A!. Fleurs en thyr est pennée-réticulée ; à racines très-rameuses, longuement, ram, pantes et ‘drageonnantes, pourvues.d’un, chevelu .très;délié. et. très-abondant ; généralement. Sociaux Gt enyahissants, ractéris-. tiques des sols siliceux, granitiques et schisteux. et, ;des,terres,,; acides, dités terres de bruyèré > qu ‘ils contribuent à former par. leûrs principes astringents, 2onisTe Bois à vaisseaux bandants, fins,. taux, pm de agen, chymé Jigneux ét arrangés en lignes tangentielles év dents. Rayons fins. A YÉ AT : je A. Ti e dressée; elle pen ‘où campanuiéé. s76n Well 16941 At. Tiges filiformes, rampantes;.,.corolle, à, 4 divisions! yue 298l profondes, réfléchies. 4... rene ne |FANNEERGE, EM D JO lc ob Ï 29.1 22100 Gene 1: AIRELLE. VACCINIUN. Lin. ee eq 1 IU6G 4) ii0' 1} Tige dressée; : corolle urcéolée ou campaiulée 192 39-89JIU9,H0 , Title À. Féüilles denté es, caduques, vertes. Fleurs soli- taires. Fruits ‘bleus, doux-sucrés. Rameaux Na \anguléWtlia9i. 294.411. .M1QDCIONR 2910, HAS Mviritée: 2, À e A!. Feuilles entières; fleurs-en grappes ;: rameaux AT19 191109 arrondis. , NUS OMS D B. Feuilles AE très: D qNen: fruits bleus, . peer G+AN0 AOUXSSUCT ÈS. 2 0 me se Sa D TE Te ele a LOT UAE Hrgneuse.. 31 B! Fétilles ebidés persistantes, luisantés; fruits GRR "1 | 6 rouges; acdulés. 7:24, va ee see paieetf > PU éMéire 2.28 1 “Airelle myrtille. VAccniun mynricius. Lin. Raisin des bois ; Bluet; Mauret ; Lucet; Aires; Aïons ; Cousinier (Nord)..;{, 1144128 © Feuilles caduquiés, veries, ovales-aigues, dentées.. Fleurs solitaires, ! penchées; calice à limbe entier; corolle urcéolée, d’un blanc verdâtre et. rosé. Baié dressée, d’un noir bleu, couverte d’une efflorescence glauque;, : douce et sucrée, — Sous-arbrisseau de 050 de hauteur, au plus; très- » glabre, à rameaux verts et anguleux, pourvu.de racines très-Jonguement, , traçcantes, dragconnantes, formant à la surface du sol. un laçis très-serré. | de fibrilles et de chévelu, Régions montagneuses, surtout aux, exposi 0" tions froides, humides : Vosges, Jura, Auvergne, Alpes et Pyrénées; dismuut séminé dans l’ouest de Nantes à Paris, dans Ja Côte-d'Or; dans Saône. ut Loire, dans le Nord, 'etc. Manque dans le Midi et en Corse ; se retrouve néanmoins dans l’Atlas, suiyant Desfontaines. Flor., mai,,Fruetif}-juillet-s août. lus L’airelle myrtillé, ou le myrülle comme on l'appelle com- munément, est une plante sociale très-envahissante, exclu VACCINIÉES 1535 sivement foréstière. Formiant des tapis très-serrés à la surface desiterrains schisteux, graveleux et 'arénacés qu’il caracté- rise let'que des massifs interrompus ne protégent plus suffi- sammient, le myrtille est l'indice certain que le moment propiée à l'ensemencement naturel est dépassé, que le sol Fo AN AEAQE ES EE néanmoins avoir encore perdu'toute. sa fertilité et surtout sa fraicheur. L'épais et imipénétfable lacis de ses racines, les gazons touffus que forfent sës tiges le rendent redoutable pour la levée. des graines, pour le développement des. jeunes plants. Il faut néanmoins $e hâter de profiter de l'indication qu'il fournit, quant à l'état du sol, qui n’est point encore détérioré: com- plétement, pour y tenter des repeuplements. Sans cette précaution,les myrtilles ne tardent pas en général à céder la place aux brüyêres, dont l’envahissement est l'indice certain d’ün apyauvrissement complet. Les baies de myrtilles, connues.sousle nom de brimbelles, (Pouriot, Saône-et-Loire; Cousines, Nord),se mangent crues ou cuites et servent à la préparation de différentes conserves et liqueurs ; on les emploie aussi pour donner de la couleur aux vins rouges. Elles sont l'objet d'un petit. commerce dans les, localités où elles abondent. On les recueille, par- ticulièrement dans des Vosges, en passant sur les fourrés d'airelles une sorte de rateau ou de peigne dont les dents sont assez rapprochées pour retenir entre elles les brim- belles, qui vont se réunir dans un petit auget placé sur: le dosde l'instrument. Les tiges de l’airelle myrtille servent à faire des balais. 2. Airelle uligineuse, VACCINIUM ULIGINOSUM. Lin. Feuilles caduques, entières, obovales, obtuses ou échancrées au som- met; d’un vért clair et mat en dessus, très-glauques en dessous. Fleurs en pétites grappes penchées ; calice à divisions arrondies ; corolle urcéo- lée, blanche ou rougeatre. Baie globuleuse, d’un noir bleuàtre, couverte d’une éffloréscencé glauque, fade-sucrée. — Sous-arbrisseau de 4, glabré’et glauque bleuàtre, à tige et rameaux arrondis, écorce grisatre, racinés' rampantes. Caractéristique des marais (ourbeux des Vosges, du Jura; des Alpes; de l'Auvergne, des Pyrénées ; se trouve en plaine à Haguërau (Bas-Rhin). Flor,, mai-juin. Fructif., août-septembre. LT 3. Aïrelle canche. Vaccinium viris 1Dæ#4. Lin. Feuilles persistantes, très-coriaces, rappelant les feuilles du buis, obo- vales, à bords entiers ou très-faiblement dentés au sommet, enroulés en dessous ; vertes, luisantes en dessus, plus pâles et ponctuées en des- sous. Fleurs en petites grappes terminales penchées, à corolle blanche, Produit accessoire. Station et sol. 154 VACCINIÉES. campanulée, à lobes roulés en dehors. Baies rouges, acides. — Sous- arbrisseau de 1-2 décimètres, à tiges radicantes, racines rampantes, émettant de nombreux rameaux arrondis, dressés, grèles, pubescents. Hautes-Vosges, Jura, Alpes, Monts-Dore, Cantal, Lozère; se retrouve en plaine à Hagueneau (Bas-Rhin), dans l'Oise et dans le Nord. Flor., mai-juin. Fructif., août-septembre. L’airelle canche est aussi une plante sociale envahissante, mais qui généralement ne se rencontre qu'à une altitude assez élevée et, le plus habituellement, sur les sols fores- tiers découverts ou fort peu abrités. GENRE 1. — CANNEBERGE. OXYCOCCOS. Tourn. Corolle en roue, divisée presque jusqu'à la base en 4 seg- ments réfléchis et arqués en dehors; tiges très-grêles filiformes, couchées, radicantes ; feuilles persistantes. Canneberge commune. Oxycoccos vuLGanis. Pers. Feuilles petites, ovales, persistantes, entières, à bords cnroulés en dessous, vertes et un peu luisantes en dessus, blanches efflorescentes en dessous. Fleurs roses, solitaires, géminées ou ternées au sommet des rameaux, pendantes à l’extrémité de longs et grèles pédoncules dressés. Baie rouge, acidulée. — Plante élégante, à tiges presque capillaires, rampantes et radicantes, croissant sur les bultes de sphagnum (mousses) des lieux tourbeux. Alsace, Vosges, Haut-Jura, Auvergne; centre et nord-ouest jusqu’à Nantes. Flor., juin-août. Fruclif., juillet-septembre. ORDRE IV. GAMOPÉTALES HYPOGYNES. Corolle hypogyne, indépendante du calice ; étamines insérées. sur le réceptacle ou sur la corolle. Ovaire libre, supère. eat “À CAXXX ‘TU “EU )'soueuÂP-E119]-1P “arerm$oun 12010) HAADYNEEUE À js 19 onbrun ourao e ‘sapsoddo sopmoy & ‘og1q ; S2UOW9]SOIQU bon Fa -eliq onbsaid 9110109 & sasnque no S9998q0U SJUEId SAUT 19409 *sonbnpeo ‘saui91[e F : : “sayduns soppmay e ‘sasauequod Ù *9jed0Q *2020h7 EL d''AIXXX WT smoy re ‘xnououues onbsaid Jr SAINVIOS ajusdeo no org ju9ANOS Sn[d 9j XNEAUIRI RE XNE9S -St1qIe-SN0$ NO S299eqiou SaJu8Id *SUOW9]SOSI *S99][1I9A NO Soul) uounlezy "à xxx “ua sagsoddo ‘samuejsisaod 19 sooerr f'xn9 ue S9pnos “YU “STINADOAY -09 ‘sogmndus uou ‘saianus ‘sajd \ *2/[0109 EI 0 -uts sojfmoy e ‘soaguequod sanoy \soaq] as “3 ins S9949SUI e XNBASSIIQUE NO S99PAIA XNP1959 A "aagrn89i | Sautez | Se 5 “soudaype no sogsoddo‘sapsodwoo ), 9[1040 “USD f 82Y { IIXXX ME no saçdus sojmoy & ‘soypoaqd | SUOISIAIP 8" À ee SIANINSY 90109 79 9018) -RUHI9U SIN9 ER XNEISSHIqIE-SN0S -sapsoddo ‘sogmdns uou ‘sogsod *SOUO WP ISOIQU “UQOUT |. à : -U09 no sajduis Ju0S Sa][Inay S9] ; ‘3 Soul) “D ANS L9Y ÿ IXXX TL uop quowaroae «ed sonu stojonb SROISIAID 7 À à *SDPUT ‘AUQU] 7410 -jonb ‘sawue$kjod no saypoiydeu SION IP QE -J9U SINOt & XNE9SSIIQUE 12 S91qIY ounuanbo)g “097 ‘d ‘XXX ‘we “nuaieqo 1} 8 j9 sogpndns uou ‘souiagpe sad -souow?]sA[od CES *SATOVNATT (-wis sa]lay e “Sognxostun Juawae aus SAN9} E S91{IV SOUILUEYT "UOAPUIPOPOYY ‘2200 *DIA4N9198107 *sa9/nonaoa “sa9soddo ‘souaaye ‘sajdurs sayqmay { oreq no apnsdes "21081 da094 “opououpuy\98r “à XIXX ‘weg/Exnemmumao saaod sop ad AUQUEIQUIS JU9TANO,S S9IQUIU S9[ JUOP ‘SE9 [N9S Un af Ans “o4olhinig *SHANIDIUA SURP SOUOW9YISOS! SAUOWPISONIIP SaUrE)? R LORANTHACÉES, — FICACÉES. 197 l'engraissage du bétail et donne lieu dans certaines parties des Vosges à un petit commerce. Des ébrancheurs parcou- rent les sapinières et ne craignent pas d’escalader les arbres les plus élevés pour se le procurer. Dans le Perche on estime qu'il améliore la qualité du lait. On le fait manger erû ou cuit. - L’enveloppe cellulaire verte et la pulpe des fruits servent à faire de la glu, analogue à celle du houx. É GENRE 11. — ARCEUTOBIE. ARCEUTOBIUM. Bieb. Fleur mâle : calice 2-4 partite; corolle nulle ; anthères ad- hérentes aux divisions du calice, 1-loculaires, transversalement déhiscentes. Fleur femelle : calice à limbe bidenté ; corolle nulle. Péricarpe s’ouvrant par une partie de sa base, tout en persistant sur le réceptacle et expulsant par sa contraction la graine à une certaine distance. Arceutobie de l’oxycèdre. ArceuTogium oxycepni. Bier. Gui de Poxycèdre. Feuilles opposées, réduites à de petites écailles; fleurs axillaires et terminales, disposées 1-3 à l’extrémité des rameaux, petites, jaunâtres. Fruit finalement pédicellé, ovoïde, verdàtre, de 2 mill. sur 1 mill. — Très-petite plante ligneuse, de 1 décimètre de hauteur au plus, à tiges vertes, glabres, plusieurs fois dichotomes, formant des touffes serrées le long des branches et des rameaux du genévrier oxycèdre et du genévrier commun, dans quelques localités des Basses-Alpes. Algérie. Flor., sep- tembre. Fructif., décembre de la même année. Ce curieux parasite pousse, entre l'écorce et le bois des végétaux sur lesquels il s'implante, de longues racines dra- geonnantes, de sorte qu'un pied, unique d’abord, envahit de proche en proche tout le végétal. FAMILLE XLI. FICACÉES. Gaudich. Fleurs monoïques, très-petites et nombreuses, réunies sur un réceptacle charnu très-développé, concave, dont les bords, en se prolongeant, forment une cavité dans laquelle les fleurs mâles occupent la partie supérieure, les fleurs femelles linférieure. Périgone nul ou à 3-5 divisions; ovaire libre, 1-loculaire, 1- ovulé. Fruits secs, très-petits et très-nombreux (akènes), enfer- més dans la cavité du réceptacle qui est accrescent. Graine peri- spermée.—Arbresà feuilles alternes, simples, souvent très-diver- Origine. Taille. 198 FICACÉES. sement dentées-lobées pour une même espèce, scabres au toucher, à stipules libres, caduques, très-grandes, protégeant les feuilles dans le bourgeon; contenant des sucs propres laiteux, causti- ques, qui renferment du caoutchouc. Bois jaune clair, teinté parfois de brunâtre, spongieux, assez lourd. Vaisseaux peu nombreux, égaux, médiocres, uniformé- ment répartis, isolés ou groupés, 2-4, en petites lignes rayon- “nantes; rayons fins. Chaque couche est subdivisée en un grand nombre de zones par du parenchyme ligneux très-apparent, in- dépendant des vaisseaux et formant des lignes. blanchâtres, fines, concentriques, régulières et parallèles ou ondulées et anastomo- sées, ce qui confond les accroissements annuels entre eux et rend leur distinction très-difficile ou impossible. GENRE UNIQUE. — FIGUIER. FICUS. Lin. Fleurs pourvues d’un périgone 3-sépalé chez les mâles, 5- sépalé non accrescent, dont les sépales sont soudés inférieurement en un tube décurrent sur le pédicelle, chez les femelles; 3 éta- mines ; À ovaire uniloculaire, légèrement stipité. Fruit composé (sycône), formé d’akènes très-petits et très-nombreux, renfermés dans un réceptacle très-concave, pyriforme, charnu, dont les pa- rois, relevées et rapprochées au sommet, circonscrivent une ca- vité close de toutes parts. Figuier commun. Ficus carica. Lin. Caprifiguier. Feuilles caduques, pétiolées, de forme très-variable sur un même rameau, entières et à nervation pennée ou 3-7-lobées, à lobes dressés, : oblus, sinués ou sous-lobés, séparés par des sinus superficiels ou très- profonds et à nervation palmée ; épaisses, pubescentes-scabres en dessus, sublomenteuses et plus claires en dessous. Fruits axillaires, solitaires, gros, pyriformes, glabres. — Arbrisseau ou arbre peu rameux, à pousses robustes, revêtu d’une écorce assez mince, grisàtre, finement rugueuse, dont le liber, peu développé, est recouvert d’un périderme subéreux d’un faible accroissemeut. France méridionale, Corse et Algérie. Flor., avril. Fructif., fin d’août. Le figuier, originaire des régions méditerranéennes ori- entales et méridionales, est introduit et cultivé en Europe depuis la plus haute antiquité et se rencontre fréquemment subspontané dans la France méridionale. Il est commun dans les forêts de l'Algérie. ILest le plus souvent à l’état d’arbrisseau, cependant il de- vient aussi un arbre de 4-5" de hauteur sur 1"-1"50 de cir- conférence, Sa croissance est active dans la jeunesse, mais elle FICACÉES. — MORÉES. 199 se ralentit de bonne heure. Il aime les sols légers ; repousse très-bien de souche, se reproduit facilement de boutures. Le bois est jaune, mou, spongieux, riche en parenchyme ct gorgé de sucs laiteux; aussi est-il peu estimé, se pour- rit--il rapidement et ne fournit-il qu'un médiocre combus- tible. Cependant celui du figuier sauvage, parvenu à un certain âge et bien desséché, semble supérieur à sa répu- tion et acquiert de la dureté et de la densité. Un échantillon d'une tige de 50 ans environ, de 0"25 de diamètre,complé- tement desséché à l'air, pèse 0,81 (Coll. Ec. For. Algérie, envoi de M. Royer). Le figuier sauvage fructifie abondamment tous les ans, mais son fruit est de mauvaise qualité et ne se récolte pas. On connait les qualités et les usages de la figue obtenue par la culture, qu'elle soit fraiche ou desséchée. FAMILLE XLII. MORÉES. Z'ndl. Fleurs monoïques ou dioïques, en épis denses, non feuillés à la base ; périgone simple, à 4 divisions ; 4 étamines opposées, à anthères introrses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes. Ovaire libre, à 2 loges inégales uniovulées, dont la plus petite est stérile; 2 stigmates filiformes, marcescents. À la maturité, le périgone devient charnu et entoure l'ovaire qui s’est développé en akène, pour former une sorte de petite drupe ; toutes celles d’un même épis se soudent entre elles et constituent un fruit composé, charnu, tuberculeux, nommé sorose. Graine périsper- mée. — Arbres à feuilles alternes, simples, dentées et très-di- versement incisées-lobées pour une même espèce, à nervation palmée, dont la nervure médiane est dominante, alternativement pennée de chaque côté, et dont les nervures latérales sont pen- nées du côté inférieur seulement; à stipules libres, écailleuses, caduques; bourgeons revêtus de plusieurs écailles imbriquées, spiralées. Bois à tissu fibreux dominant, à parois épaisses; vaisseaux inégaux ; ceux du bord interne gros et serrés en une zone très- distincte; ceux de la zone médiane et externe plus petits, plus espacés, associés à du parenchyme ligneux et groupés, sans con- tiguité complète, suivant de courtes lignes concentriques ou den- dritiques. Rayons moyennement épais. Sol. Bois. Fruits. Origine. Taille, Sols. Bois. 200 MORÉES,. GENRE UNIQUE. — MURIER. AORUS,. Tournef. Fleurs monoïques, exceptionnellement dioïques ou même po- lygames, en épis cylindriques, denses, axillaires ; les mâles à la base, les femelles vers le milieu des pousses de l’année. On trouve cependant des pieds dont les fleurs sont toutes d’un même sexe et, plus rarement, des arbres à fleurs hermaphrodites. À. Feuilles d’un vert clair, à peu près glabres ; fruits pelits, longuement pédonculés..................,... . M. BLANC. À nr | A. Feuilles d’un vert foncé, pubescentes-scabres ; fruits gros, courlement pédonculés.......,..... sv. IN NOR 1. Mûrier blane. Monus AzBa. Lai. Feuilles longuement pétiolées, largement ovales-aiguës, obliquement cordiformes à la base, bordées de grosses dents inégales ou très-diver- sement ircisées-lobées, à sinus arrondis, enliers et à lobes dentés; min- ces, herbacées, d’un vert clair et glabres sur les deux faces, à l'exception des nervures et des aisselles qui sont légèrement pubescentes, surtout en dessous. Epis femelles égaux à leurs pédoncules qui sont grèles, ou plus longs ; sépales glabres aux bords. Fruits petits, blancs, rosés ou noirs, de saveur fade et sucrée. — Arbre de taille moyenne; cultivé. Flor., avril-mai. Fructif., août-septembre, Le mürier est originaire de la Chine, d'où il passa aux Indes, en Perse, puis dans l'Europe méridionaie et arriva en France à la fin du xv° siècle; il y est cultivé sur une grande. échelle pour ses feuilles, qui forment la nourriture des vers à soie, et l’on en connait un grand nombre de va- riclés. Abandonné à lui-même et croissant dans de bonnes con- ditions, le mürier peut atteindre 15-48" de hauteur sur 1-150 de diamètre. Il a la croissance assez lente, une longévité assez élevée ; recherche les sols légers, redoute ccux qui sont humides et tenaces, et, dans les contrées du Nord, où il craint les gelées pendant la jeunesse, il de- mande des situations abritées. Malgré la distance qui sépare le mürier du robinier en nomenclature, le premier produit un bois presque exacte- ment semblable à celui du second par la texture, la cou- leur et les qualités supérieures. Cependant le parenchyme ligneux qui relie les groupes des petits vaisseaux y est plus abondant et peut être vu à l'œil nu ou avec la loupe; en outre ce bois, d'un jaune clair, acquiert avec le temps une teinte brune que n'offre pas celui du robinier. Très-propre à la MORÉES. — CELTIDÉES. 201 boissellerie, au charronnage, il fournit de bons échalas et d'excellents gournables (chevilles) pour les constructions navales ; sa couleur jaune et le beau poli qu’il reçoit le font aussi rechercher pour meubles. Du bois d'une tige de 93 ans et de 0"24 de diamètre, pèse complétement dessé— ché à l'air, 0,81 (Coll. Ec. For.). N prend un retrait de 15,04 p. 0/0 en se desséchant. L’écorce, à un certain àge, forme un rhytidome épais, gris brun, largement gerçuré, subécailleux, persistant, composé de l'enveloppe subéreuse qui s’accroit et entre les lames de laquelle il se développe irrégulièrement, comme dans les vieux bouleaux, des plaques de tissu cellulaire extrêmement dur et presque pierreux. Le liber, qui présente aussi de semblables amas de cellules pierreuses, est formé de faisceaux très-déliés qui ne sont ni groupés, ni anasto— mosés et qui, par leur isolement, peuvent fournir des ma- uères textiles d'une grande finesse. 2. Mûrier noir. Morus nicra. Lin. Feuilles plus grandes que celles du mürier blanc, à pétiole 4-5 fois plus court que le limbe ; largement ovales-aiguës, régulièrement et profondé- ment cordiformes à la base, inégalement dentées, mais plus rarement incisées-lobées ; fermes, d’un vert foncé et pubescentes-scabres sur les 2 faces. Epis femelles presque sessiles ou courtement pédonculés ; sé- pales à bords hérissés. Fruits noirs, plus gros, acidulés-sucrés. — Arbre de même taille que le précédent, originaire de l’Asie et cultivé comme fruitier. Flor., avril-mai. Fructif., août-septembre. Le bois est entièrement semblable à celui du mürier blanc. Provenant d’une tige de 18 ans, de 24 centimètres de diamètre, il a donné, complétement desséché à l'air, une-densité de 0,82 ( Coll. Ec. For. ). FAMILLE XLIL, CELTIDÉES. Æ£ndl. Fleurs hermaphrodites, exceptionnellement polygames, soli- laires et axillaires ou en petites grappes, qui proviennent d’un rameau raccourci à fleurs solitaires, axillaires, à feuilles peu ou point développées; périgone cadue, à 5 divisions profondes ; 5 étamines opposées, à filets courbés, se redressant avec élasticité au moment de la floraison ; à anthères introrses, biloculaires, s’ouvrant en fentes longitudinales plus ou moins prolongées :; ovaire libre, uniloculaire, uniovulé; 4 stigmate bifide. Drupe à Ecorce. Taille. Enracinement. Fructification. Germinalion. 202 CELTIDÉES. peine charnue, contenant un noyau monosperme. Graine péri- spermée.— Arbre à feuilles simples, alternes, aigûment dentées, rudes et scabres, inéquilatérales, à stipules caduques; nervures pennées, rameuses, les 3-5 de la base palmées. Sucs aqueux. Bois lourd, dur, très-tenace, blanc ou blanc jaune très-clair. Vaisseaux inégaux ; les uns gros, serrés et formant une zone étroite au commencement de chaque couche ; les autres, assez gros, unis à du parenchyme et groupés dans le bois d'automne, de telle sorte qu’ils dessinent de longues lignes concentriques plus ou moins ondulées. Rayons moyennement épais. GENRE UNIQUE. — MICOCOULIER. CELTIS. Lin. Mèêmes caractères que ceux de la famille. . Micocoulier de Provence. CEeLTis AUSTRALIS. Lin. Fabre-coulier ; alisier (dans certaines parties du Midi). Feuilles distiques, pétiolées, ovales-lancéolées, inéquilatérales à la base, très-longuement et finement acuminées au sommet, aigûment den- tées presque dès la base; d’un vert foncé et scabres en dessus, molle- ment pubescentes, sublomenteuses et d’un vert grisàtre en dessous. Fleurs vertes, solitaires, naissant à l’aisselle des feuilles et en même temps qu’elles, longuement pédonculées, hermaphrodites et quelquefois mâles ou femelles par avortement suivant les pieds. Drupe globuleuse, de la taille d’un gros pois, presque sèche, brunàtre, supportée par un pédoncule grêle, 2-53 fois aussi long que les pétioles. — Arbre de moyenne taille, à lige droite, cannelée, peu élevée, recouverte d’une écorce mince, grisàtre, lisse, même à un àge avancé, rappelant celle du hêtre par sa structure et les cellules pierreuses de son parenchyme exlé- rieur; parfois parsemée d’excroissances verruqueuses; à cime ample, touf- fue, arrondie, dont les branches inférieures sont allongées et horizontales, les ramules grêles, flexibles, souvent pendants. Région méditerranéenne ; Provence, Languedoc, Corse, Algérie. Flor., avril. Fructif,, octobre. Le micocoulier atteint 20" de hauteur sur 5" de cir- conférence; il peut même dépasser ces dimensions et l’on en cite un pied, sur la place d'Aix, qui s'élève au dessus de tous les édifices qui l’environnent, mesure 5"61 de cireon— férence à 1" du sol, et dont l’âge est d'environ 500 ans. L'enracinement est puissant, pivotant et traçant. Les racines drageonnent ; les souches produisent des rejets abondants, d'une grande vigueur. Le couvert est léger. Le micocoulier fructifie assez jeune, mais par intermit- tences evil reste quelquefois deux années sans rien produire. La graine, semée en automne, germe dès le printemps ; si l’on attend cette dernière saison pour le semis, le fruit reste généralement un an en terre et le jeune plant ne parait CELTIDÉES. 203 qu’au printemps suivant. Ce jeune plant est pourvu de deux grosses feuilles cotylédonaires, échancrées au sommet et il atteint dans la première année 15-20 cent. de hauteur. Sa croissance est rapide dans les années suivantes. Cet arbre prospère en plaine, en coteaux et mème en montagnes, à toutes les expositions, réussit bien dans tous les terrains, pourvu qu'ils ne soient ni trop légers, ni hu- mides ou marécageux ; on le voit végéter jusque dans les pierrailles et même sur les ruines ; ce sont néanmoins les sables gras et frais qu'il préfère. Il supporte assez bien le climat du nord de la France, mais il a besoin d’y être abrité pendant la jeunesse. Le bois de micocoulier, qui a été caractérisé plus haut, ressemble beaucoup à celui du frêne; il en a toutes les qua- lités, à un degré plus élevé encore, maisil n’en a pas le satiné; il est mat, d’une teinte jaune verdätre extrêmement légère, et il présente un groupement plus prononcé de ses vais- seaux. Sa densité, comme celle de tous les bois à gros vaisseaux dans la zone de printemps, est très-variable, suivant que cette zone est plus ou moins dominante, ou ce qui est la même chose, que la végétation est moins ou plus active. Elle est de 0,66 seulement pour du micocoulier d'Algérie, de 50 ans et de 0"17 de diamètre ; 0,88 pour du mico cou- lier d'Espagne, de 28 ans et de 0"10 de diamètre ; ces bois étant complétement desséchés à l'air (Coll. Ec. For.). Le retrait, par la dessiccation, est de 18 p. 0/0 du volume primitif. Le micocoulier est essentiellement un bois d'industrie, particulièrement recherché pour tous les usages qui exi- gent de la souplesse et de la tenacité. Il occupe le premier rang pour avirons, gournables ou chevilles des vaisseaux, cercles, échalas, baguettes de fusil, fourches, attelles, gaules, cannes et surtout manches de fouet, bien connus sous le nom de Perpignan; on le eultive souvent en taillis, qui se maintiennent très-serrés, pour la production de tous ces menus objets. C’est un excellent bois de char- ronnage, dont tirent aussi parti les tourneurs, sculpteurs, luthiers et menuisiers; un très-bon combustible dont le charbon est estimé. Les drupes sont comestibles, mais fades et à peine char- nues. Les graines renferment une huile analogue à Phuile Station et sol. Bois. Emplois. Produits accessoires. 204 CELTIDÉES. — ULMACÉES. douce ; les racines et les écorces donnent une matière tine- toriale jaune ; les feuilles, enfin, forment un bon fourrage pour le bétail. FAMILLE XLIV. ULMACÉES. Mirbel. Fleurs hermaphrodites ou polygames, pourvues d’un péri- gone sépaloïde, persistant, campanulé, 4-8 lobé; de 4-8 éta- mines dressées, opposées aux divisions et à anthères extrorses, et de À ovaire libre, uni-loculaire et uni-ovulé, surmonté de 1 sligmate bifide et marcescent. Fruit sec, uniloculaire et mono- sperme par avortement, indéhiscent, à graine non périspermée. GENRE UNIQUE. — ORME. ULMUS. Lin. Fleurs hermaphrodites, en faisceaux non feuillés, sortant des bourgeons axillaires des pousses de l’année précédente ; pédicelles 1-2 bractéolés, articulés au-dessous de la fleur ; samare plane, orbiculaire, à graine lenticulaire, à aile marginale, grande > foli- acée. — Àrbres à feuilles distiques, penni-nerviées, inéqui- latérales à la base, généralement rudes au toucher ; rameaux dis- tiques et dans un même plan; stipules grandes, presque her- bacées, caduques; fleurs très-précoces, paraissant avant les feuilles, à périgone rouge verdâtre et à anthères d’un pourpre foncé. Bourgeons revêtus d’écailles nombreuses, imbriquées sur deux rangs; les axillaires insérés obliquement au-dessus de la cicatrice de la feuille. Bois bien caractérisé, très-tenace et très-élastique, à aubier blanc jaunâtre, cœur brun ou brun rougeàtre plus ou moins prononcé et varié. Fibres à parois épaisses ; vaisseaux inégaux, les internes gros, serrés, formant une zone poreuse, étroite, continue ; ceux du milieu et du bord externe petits, groupés en grand nombre, associés à du parenchyme ligneux et dessinant des lignes concen- triques, régulières, onduleuses ou en zigzag ; rayons médullaires fins-moyens, assez longs, assez hauts, serrés. A. Samare sessile, non ciliée. B. Graine rapprochée du sommet de la samare. Arbre à cime bien fournie, à rameaux el ramules serrés, régulièrement disliques... O. cHAMPÈTRE... À B', Graine centrale. Arbre à cime peu fournie, à rameaux el ramules écartés, peu régu- lièrement distiques...:....14,,144.% .. O0. DE MONTAGNE. 2 ULMACÉES. 205 AI. Samare pédonculée, ciliée, petite. Arbre d’un port diffus, à tige relevée de côtes saillantes ; écorce lisse, puis écailleuse-caduque, finale- ment gercurée-persistante...... PERS ae ee OR DIN EUS ete ee 5 1. Orme champêtre. Uruus campestris. Sir. Orme à petites feuilles ; Orme rouge. Ulmus suberosa. Lin. et Aucr. Geru. Feuilles plus petites que celles de l’orme de montagne (8-10 cent. de longueur), ovales ou elliptiques, inéquilatérales à la base, pointues ou acuminées au sommet; doublement dentées en scie, à dents peu aiguës ou presque obluses, généralement plus larges que longues ; fermes, plus ou moins rudes, rarement lisses au toucher, barbues en dessous à l’ais- selle des nervures. Fleurs brièvement pédicellées, à £-5 étamines. Samare obovale, atténuée à la base, glabre, non ciliée, échancrée au sommet, à graine placée au-dessus de son milieu et atteinte par lPéchancrure; aile de consistance assez sèche et ferme, jaunâtre à la maturité, généralement plane. — Habituellement grand arbre à longue tige droite et nue, à cime fournie, conique, formée de fortes branches ascendantes, terminées par des rameaux rapprochés, garnis de ramules serrés, régulièrement distiques. Var. «. Orme champêtre proprement dit. Arbre élevé, à feuilles ovales ou elliptiques-acuminées, rudes; jeune écorce peu ou point su- béreuse. U. Campestris. L. Var. B. Orme à feuilles de coudrier. Arbre élevé, à feuilles cordi- formes-ovales, brusquement-acuminées, très-rudes ; jeune écorce lisse. U. Corylifolia. Host. Var. y. Orme glabre. Arbre élevé, à feuilles coriaces, très-oblique- ment ovales-acuminées, presque lisses, glabres et luisantes ; jeune écorce lisse. U. Nitens. Mœnch. U. Carpinifolia. Ehrh. Var. à. Orme tortillurd. Petit arbre à tige tortueuse, à cime diffuse, ou buisson; feuilles petites ou très-petites, ovales-acuminées, un peu rudes. U. Minor Mill. U. Tortuosa. Host. Var. «. Orme subéreux. Petit arbre ou arbrisseau à rameaux étalés, ailés-subéreux, à feuilles ovales-acuminées, rudes. LU. Suberosa. Ehrh. Sols fertiles, frais ou humides des vallées et des plaines de toute la France ; Algérie. Flor., mars-avril, Fructif, fin de mai. L’orme champêtre est un arbre de la plus grande taille. Un pied de cette espèce, auprès de Worms (Allemagne), à 47 de hauteur et 2"50 de diamètre à 2"50 du sol; il est estimé à 110", Un autre orme des environs de Rouen, sans doute détruit maintenant, mesurait 14° de circonférence ct cubait 200 stères; quelques-uns de ceux que Sully a fait planter au bord des routes, avaient, à la fin du XVIII siècle, 6 à 7 de circonférence. La tige est élevée, nue, rarement très- droite ; la tête, large et touffue, quand l'arbre croit en liberté. Tous les ormes champêtres, néanmoins, ne présentent point ces caractères ; on en rencontre parfois, dans les lieux secs, qui restent à l'état de petits arbrisseaux diffus, à feuilles Ecorce. Enracinement. Fructification. Germination. 206 | ULMACÉES. très- petites, qui ne fleurissent point ou presque jamais; il en est d’autres à tige irrégulière, dont la fibre ligneuse est entrelacée et contournée et que l’on connait sous le nom d’ormes tortillards, d'ormes à moyeux. L'écorce a de l’analogie avec celle du chéne; lisse, dans la jeunesse, sauf le cas dont il va être parlé, elle forme plus tard, vers 10 ans, par suite du périderme qui se développe de plus en plus profondément dans les couches extérieures du liber, un rhytidome fibreux, d’un brun noir, à gerçures larges, profondes, nombreuses et rapprochées. Sur certains pieds, cependant, avant la production du rhytidome, l'en veloppe subéreuse se développe activement et constitue un liége brun, très-fragile, qui, en raison de sa rapide crois- sance et de son défaut d’élasticité, se gerçure profondément et largement et rend les jeunes tiges ou les rameaux ailés- subéreux. Ce liége tombe naturellement dès que le rhytido- me se produit. Cette production est d’ailleurs toute in- dividuelle. L’orme développe un faible pivot, qui s’arrète dès l’âge de 6 à 10 ans, mais se ramifie beaucoup et émet géné- ralement 2-5 maitresses racines, qui pénètrent obliquement et profondément dans la terre. En même temps, de nom- breuses racines latérales, traçantes, superficielles, très-di- visées et chargées de chevelu, partent du collet et s'étendent au loin, le plus souvent en drageonnant. Le bois de souche fournit 15-20 p. 0/0 du volume total. La fécondité de l’orme est extrêmement développée et, malgré cela, régulière et continue chaque année; elle est telle que parfois cet arbre ne se feuille qu’à la seconde séve, parceque ses fruits ont absorbé, pour se développer, toute celle du printemps. Il est vrai que ces fruits sont de con- sistance foliacée, remplissent les fonctions des feuilles et concourent à l'élaboration; aussi l'arbre ne parait-il pas épuisé par cette grande fécondité. Les fruits des jeunes ormes ont presque toujours la graine vaine; des ormes d’âge convenable en offrent au plus 25-50 p. 0/0 qui soient aptes à germer, et, dans certaines années, on n’en trouve aucune. Le kilogramme en contient 150000- 150000. Si l'on sème en juin, immédiatement après la dissémi- nation, le jeune plant lève au bout de 3-4 semaines et par- vient, dans l’année même, à une taille de 15-20 centimètres. ULMACÉES. 207 Si l'on conserve la semence jusqu’à la fin de l'hiver et qu'on ne sème qu'au printemps seulement, beaucoup de plants ne lèvent que l’année suivante et, en tout cas, ils sont chétifs. Le jeune plant paraît avec deux feuilles cotylédonaires vertes, obovales, généralement un peu échancrées au sommet et of- frant, chacune, sur un de leurs côtés, à la base, une sorte de dent saillante ; les feuilles qui suivent ont la serrature simple, puis enfin apparaissent les feuilles normales. La croissance est rapide, de 3-5 décimètres en hauteur chaque année ; mais, eômme le pivot s'enfonce peu,dans les terrains secs ou dans les années chaudes les plants sont exposés à périr. L'orme champètre est généralement rare dans les forêts et n’y croit pas en massifs ; il est très-fréquemment et, avec raison, planté le long des routes, des avenues, sur les glacis des places fortes, etc. Le bois de l’orme champêtre est bien supérieur à celui de l’orme de montagne et de l’orme diffus; sa couleur rougeätre le fait le plus souvent désigner par ceux qui l'em- loient sous le nom d’orme rouge; l’aubier en est blanc Jjaunâtre. Il est dur, élastique, extraordinairement tenace, d’une fente difficile, d'une durée égale au moins à celle du chêne, surtout employé dans les lieux humides, tels que caves, puits et galeries des mines. Complétement desséché à l'air, du bois de cette espèce, provenant de la forêt de Haguenau et d’une tige de 76 ans environ, pèse 0,687 (Coll. Ec. For. ). K est recherché pour une foule d’'usages et tout particulièrement dans le charronnage pour jantes de roues, dans la construction des machines et, dans l'artil- lerie, pour affuts des canons, etc. L'orme tortillard, à fibre entrelacée, est excellent pour faire les moyeux. Mais il faut avoir.soin de n’employer ce bois que longtemps après son exploitation, parce qu'il est lent à se dessécher, qu'il prend du retrait, 12 p. 0/0 environ de son volume, se tourmente et se gerce beaucoup. L’aubier est exposé à la vermoulure et doit être rejeté. L'orme soumis à un émondage répété produit souvent des broussins qui donnent un joli bois ronceux, recherché par les ébénistes, tourneurs, armuriers, etc. Les excellentes qualités de l’orme comme bois de travail ne se retrouvent plus au même degré quand on l'emploie comme combustible et l’on verra plus loin, à propos de l'orme de montagne, des résultats d'expériences qui lui sont applicables. Bois. Produits accessoires. Port, 208 ULMACÉES. Le bois d’orme est un de ceux qui produisent le plus de cendres; il est à cet égard très-voisin des bois de frêne et de saules ; il en fournit en moyenne 4 fois plus que le hêtre, et elles contiennent 2 fois plus de potasse. Ceci s'applique aussi à ses feuilles. Après le tilleul, c’est l’orme qui, parmi nos végétaux fo- restiers, produit le liber le plus fibreux, le plus tenace et le plus durable ; on peut l'employer à faire des nattes et des cordages grossiers. Son écorce contient, dans des cellules spéciales, un principe mucilagineux abondant (20 p. 0/0), et du tannin (6 p. 0/0); elle n’est pas utilisée néanmoins. Les feuilles renferment un mucilage analogue et constituent le meilleur fourrage que puissent offrir les arbres de nos forêts. Desséchées à l'air libre, c’est-à-dire, fanées, elles sont presque aussi riches en azote que les luzernes et les trèfles des prairies artificielles et sont supérieures à cet égard au foin des prairies naturelles. ae analyse a donné les résultats suivants : (M. J. Pierre, 56.) Eau par kil. Mat, sèche par kil. Azote par kil. Feuilles cueillies le 2 juin... Dre ts "5 ain GE 35 :60 Feuilles cucillies le 9 novembre. ta se re oo La Hs 60 2. Orme &e montagne. Ucuus monrana. Suirn. Orme blanc; Orme à grandes feuilles. Ulmus cumpestris. Lan. et Aucr. GER. Feuilles plus grandes que celles de l’orme champêtre (12-15 centimè- tres de longueur), d’un vert plus foncé, plus rudes en dessus; obovales, inéquilatérales à la base, longuement et étroitement acuminées au som- mel, doublement dentées, à denis aiguës, recourbées vers l’extrémilé ; glabres ou pubescentes en dessous, peu barbues aux aisselles des ner- vures. Fleurs brièvement pédicellées, à 5-7 étamines. Samares plus grandes, ovales, à graine centrale non atteinte par l’échancrure; aile de consistance plus molle, herbacée, plus ou moins verte, même lorsqu'elle est desséchée; ondulée, rarement plane. — Grand arbre à cime ample et moins fournie, à branches étalées, ramules flexueux, velus, plus écartés et moins régulièrement distiques, souvent tombants. Var. «. Orme de montagne proprement dit. Jeunes rameaux peu velus ; feuilles rudes, légèrement velues aux nervures en dessous. Var. £. Orme à larges feuilles. Jeunes rameaux hérissés; feuilles grandes, épaisses, très-rudes, pubescentes-grisàtres en dessous. Orme de Hollande. U. Hollandica, Mill. U. major. Sm. U. excelsa. Bork. Disséminé dans les bois des pays de plaines, de coteaux et de monta- gnes, sur des sols variables. Flor., mars-avril. Fructif, fin de mai. L'orme de montagne, comme l'orme champêtre dont il ULMACÉES. 209 est voisin, est sujet à quelques variations dans la forme, la vestiture, la rudesse de ses feuilles ; mais le caractère très- tranché qu'offrent ses fruits et les qualités inférieures de son bois, jointes à des différences constantes de feuillage, de port, etc., en forment une espèce facile à reconnaitre et qu'il est important, au point de vue forestier, de ne pas confondre avec la précédente. La tige n’est point aussi élevée que celle de l'orme champêtre ; la cime est plus am- ple, moins fournie et n’offre plus cette symétrie remarquable des ramules distiques et serrés qui distingue ce dernier ; ceux-ci sont plus espacés, plus gros et plus souples ; l'écorce, qui n’est jamais subéreuse, reste lisse jusqu’à un âge moyen, puis se gerçure superficiellement et forme un rhytidome platement écailleux; la longévité, enfin, n’est pas aussi grande. L'orme de montagne vient partout; il est fréquemment disséminé parmi les chênes, les hêtres et même les sapins dans les forêts de coteaux ou de montagnes; aimant les ter- rains légers et frais, il se trouve en assez bon état de crois- sance encore sur les sols secs du calcaire jurassique et _ jusque dans les crevasses des rochers. Le bois de cette espèce est très-inférieur à celui de l’orme champêtre ; il est relativement plus riche en vaisséaux, qui sont plus gros et groupés en lignes plus continues ; il est plus léger, plus mou, moins durable et moins tenace; sa coloration est plus claire, plutôt brunâtre que rougeûtre ; enfin il contient beaucoup d’aubier. Les charrons savent très-bien le distinguer; ils le désignent sous le nom d’orme blanc et refusent habituellement de l’'employer. Du bois d'une tige de 60 ans, provenant de la forêt de Haguenau, complétement desséché à l'air, pèse 0,626 (Coll. Ec. For.). D’après les expériences de T. Hartig, la puissance ca- lorifique du bois d’orme de 100 ans et d’une densité de 0,68, desséché à l'air, est à celle du hûtre de 120 et d’une densité de 0,75, également desséché, dans les rapports suivants : tnt 00° 3 T0 ; ascendante 92 : 1: Plus haut degré de chaleur. ... rayonnante 92 : 400 85,7 : 100 ; ETS ascendante 158 : 100 128,5 : 100 Durée de la chaleur croissante. . rayonnante 137 : 100 427,6 : 100 16 Station et sol. Bois. Port. Bois. 210 ULMACÉES. ; FPE ascendante » : » M ST Durée de la chaleur décroissante. PRE 90 : 100 85,8 : 100 Re : ascendante 90 : 100 85,8 : 100 Total de la chaleur développée, rayonnante 89 : 100 82,9 : 400 Eau vaporisée. .. esse oocccsesoco..e 710: 400/870/822400 C'est un bois qui brüle très-lentement, avec une flamme courte, peu active, sans dégager beaucoup de chaleur. Le charbon d'orme est léger; pes. sp. 0,195. Sa puis- sance calorifique est à celle du charbon de hêtre comme 879 : 1000 d'après Werneck. 3. Orme diffus. Uirmus Errusa. Wizzp. Orme pédonculé; Orme blane (en Alsace). Feuilles peu fermes, ovales ou obovales, légèrement acuminées, iné- quilatérales à la base, doublement dentées en scie, à dents grandes, aiguës, fortement recourbées vers le sommet; point ou peu rudes en dessus, mollement pubescentes en dessous, surtout dans la jeunesse. Fleurs longuement pédicellées, pendantes; pédicelles grêles, longs de 8-15 centimètres ; 5-8 étamines. Samare beaucoup plus petite que celle des espèces précédentes, par suite d’un moindre développement de l’aile, car la graine est aussi grosse; elliptique-orbiculaire, atténuée aux deux extrémités, mollement et densément ciliée sur les bords ; graine centrale, atteinte par l’échancrure de l’aile, qui est plane et de consistance ferme.— Grand arbre à cime irrégulière, étalée, diffuse; tige relevée au pied de côtes très-saillantes qui correspondent aux racines et très-disposée à se garnir, en dessous de la cime, de branches gourmandes ; à écorce lisse d’abord, assez largement écailleuse et caduque ensuite, d’un brun jau- nâtre, rappelant celle de l’érable sycomore, finalement gercurée en long et brune comme celle des autres espèces du même genre, jamais subé- reuse ; écailles des bourgeons glabres, non ciliées. Commun en Alsace, dans les forêts des bords du Rhin à sol léger et humide ; rare et dissé- miné çà et là dans le reste de la France. Flor., avril. Fructif., juin. L’orme diffus est très-facile à reconnaitre, non-seulement à ses caractères botaniques proprement dits, mais à sa cime étalée, irrégulière, à sa tige pourvue au pied de côtes rele- vées en lames de couteaux. Des bourgeons proventifs nom- breux y produisent quantité de petites branches gourman- des; souvent même ces bourgeons, sans rien donner à l’ex- térieur, se développent et se ramifient sous l'écorce et consti- tuent des broussins ou excroissances remarquables. Les racines drageonnent abondamment. Le bois présente de larges accroissements annuels et les vaisseaux y forment des lignes circulaires continues et réu- nies, plus nombreuses, plus larges et moins ondulées que dans les autres espèces de ce genre. Il est jaunâtre ou jaune brunätre très-clair, à peine et irrégulièrement taché ou ULMACÉES. — BUXACÉES. 2i1 veiné de brun. Il est assez fréquemment rempli de petits nœuds produits par les branches gourmandes de la tige ; sa fibre n’est jamais droite. Du bo d’une tige de 70 ans environ, de la forêt de Ha- guenau, complétement desséché à l'air, pèse 0,566 ( Coll. Ec. For. ). En Alsace, où l’orme diffus est commun, on ne l’apprécie ni comme bois d'œuvre, ni comme combustible ; il y est connu sous le nom d’orme blanc et rangé dans la catégorie des bois blancs. FAMILLE XLV. BUXACÉES, Paillon. Fleurs monoïques, Fleur mâle : calice 4-sépalé ; 4 étamines opposées aux sépales, biloculaires, introrses, longitudinalement déhiscentes ; au centre on observe un organe glanduleux solide (ovaire rudimentaire ?). Fleurs femelles : périgone formé de 4-7 folioles, dont les 4 internes paraissent représenter un calice 4- sépalé et dont les externes semblent appartenir à des bractées ; ovaire libre, 3-loculaire, dont chaque loge est biovulée et à pla- centation pariétale; couronné par 3 styles distincts, périphériques et non terminaux. Capsule ou baie; graines arillées à la base, pé- rispermées. Végétaux à feuilles opposées, à sucs non laiteux. GENRE UNIQUE. — BUIS. BUXUS. Tournef. Fleurs 4-sépalées, 3-bractéolées, en glomérules axillaires, dans lesquels les fleurs femelles sont terminales ; capsule à 3 cornes formées par lus styles persistants, 3-loculaire, dont chaque loge est 2-sperme. A la maturité l’épicarpe et le mésocarpe tombent sous forme de 3 valves septicides et laissent l’endocarpe seul ; celui-ci, déhiscent avec élasticité, se sépare suivant les sutures ventrales et dorsales en 6 pièces et expulse au loin les graines. Arbustes à feuilles opposées, coriaces et persistantes, entières, subuninerviées, dont les nervures latérales sont à peine appa- rentes, pennées, très-nombreuses, droites et parallèles, simples ou une ou plusieurs fois fourchues ; à fleurs blanchâtres ; exha- lant par toutes leurs parties une odeur désagréable. Bois jaune, dense, très-homogène, à accroissements très-min- ces. Tissu fibreux dominant, très-fin, très-serré, à parois épais- ses;vaisseaux très-petits, égaux, isolés, uniformément répartis, entourés de parenchyme ligneux ; rayons très-fins. Habitalion. Taille. Bois. Feuilles. 212 BUXACÉES. Buis commun, BUxuS sEmPERvIRENS. Lin, Feuilles persistantes, subsessiles, ovales ou elliptiques, entières, fer- mes, glabres, d’un vert foncé luisant en dessus, plus clair et presque mat en dessous. Fleurs petites, blanchâtres, fétides, en petits glomérules axillaires, dont la centrale est généralement femelle. —- Arbustes très- rameux, à écorce jaunàâtre, subéreuse, éeailleuse, caduque; à rameaux opposés, tétragones, très-feuillés ; à végétation très-lente. Terrains arides ee AE el montagnes calcaires ; manque dans le Nord. Flor., mars- ayril. Le buis est un arbuste social qui couvre souvent presque à lui seul de grandes étendues de sol forestier, dans le Jura, le Dauphiné, la Haute-Provence, le Languedoc, les Pyrénées et la Corse. Il a une longévité très-prolongée, à la faveur de laquelle il peut atteindre, malgré l'excessive lenteur de sa végétation, 2-5" et même 7" de hauteur, sur 2° de cir— conférence. Mais de semblables buis sont de très-rares ex- ceptions et souvent cet arbuste reste nain (buis nain, buis stérile). Tel est celui que l'on emploie pour bordures dans les jafdins. Il supporte parfaitement bien la taille et prend toutes les formes qu’on veut lui donner. Le bois de buis est l’un des plus denses et des plus ho- mogènes de nos contrées ; il a le grain très-fin, d’un jaune citron uniforme, se coupe avec une grande netteté dans tous les sens, et reçoit un beau poli. Celui d’une tige de 155 ans, d'un diamètre de 0,19 complétement desséché à l'air et provenant de Corse, pèse 1,09 (Coll. Ec. For. ). C'est un bois précieux, qui se paie très-cher ; il est partieu— lièrement recherché par les graveurs, tourneurs, tablettiers, fabricants d'instruments de tous genres et il entretient une certaine industrie dans les pays où il est abondant ; mais il devient de plus en plus rare, par suite d'exploitations abusives et de l'extraction des souches, dont le bois, très- finement noueux, est particulièrement recherché. Les feuilles du buis sont très-estimées comme engrais et contiennent 2,89 d'azote p. 0/0 de matière sèche (le fumier d'étable en renferme 2 p. 0/0.). Elles forment, pour cet usage, un produit important de certaines forêts du midi. ORDRE VI. APÉTALES AMENTACÉES. Fleurs uniséxuées, monoïques ou dioïques; à périgone sépaloïde ou nul ; accompagnées d’écailles bractéales ; les mäles, au moins, disposées en chatons (amentacées). Sed ‘ *XneOU 7 JueUI °04D9y LE sa ne ")-ropuon ‘osnodind oreq oseney ‘souie$ sayinoo ua s99pnos sopmoy sojnod-s91 e ‘sou19j-s9] de a -[on4aoa no sosoddo ‘souuoyrouol soqnuez 39 xneouwuex e ‘sojgad sop j1od of queke XNE9SSIIQUY d d “apeianed 350 uonejuooed v[ uop ‘Sa91o$1e SOURIS 1 sat qu ‘868 ee ie A) sasnoiqurou t “oAJUA-Y Auouaiei 3 opnsieo ‘samejoou Z- ne no ouoSrpd un,p sanaanod AUUS: SR ‘sapro40 no sonbipuréo suojego uo Soxos Xn9p Sop Sinoy {SonbIoIp So1que 12 XNEOSSAQUY | ‘nu1eq9 I “onbrot “Do hIU See "ed qmay fsosnouisai-sosnours ‘sonbretoue sosgeunef sopue]$ ap siioanoo {soduurs PL NW sajpnoy e ‘ouoSnpd sues ‘soxos Xn9P S2[ Anod sagoequoue sinag R XNE9SSHIAY < (-sagonut so] 9948 ‘oapio j op pete | nr 208 o$ed 7 “weq}somnos so) soguuodsrod sourei$ ‘oseq e[ re sogpoasre ae Le 7714 "SAANYLVIT sauge {S91r8[n90/1q Sadgque ‘ou0$119d sues ‘sjuepuod Su Le nd ol ‘Xn9[nqo]S SuOJe9 u Xn9P S9P SINOX ‘soiqu Fa nopnqofs SUOJEU9 U9 Sax9s P. sep LX av ÉSQUQYY sues EE / “uorjouof ‘NU 2118AQ ne "216 ‘À “XIIX ‘A)-s1p ed sourepno0j-p no sonepnoo-z soagmque £ouo$ \-sograroumuod +08 “Sagoviouig )-u9d un,p sonainod sojeu #saproao no sanbupuyKo {soma ‘souon 1294 SUOJRUD u9 SOX9S Z Sp SIN ‘XNEOSSIIQUE J9 S91qIY *PUeN *S29[NAO-run -Dh1SQ : S9$0[ 7% E 91IPAO {S9Jle[N20] *S291981Q - , . : : : anbrouotu “au40y) 808 “d “LITATX d -IUn Saioqiue au0$9d sues op Suei pnos un e UOSIELOL °4914pN07 £ J “sanbrpurpfo suoyeqgo uo Saut ‘99UI[OJ 919N[0AUT *soçduis se] SIN9I[T “XN89SSHqUE 19 Soiquy sa][In9} ‘Pue[n ‘S29[NA0-I S980] “sa910taq £ Q19NIOAUT 99ABÏ "941840 ] & *2U9y7 £ R 91IBA() SOIIRINIO[-I{ S21Q1 Je SIN jua4aype LA . 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Fleurs femelles agrégées 1-4 au sommet des jeunes rameaux; chacune d’elles formée d’un involucre 3-4-fide ou-denté, soudé à un périgone 3-4-fide, qui lui-même est réuni à l’ovaire jusqu'en dessous du style. Ovaire infère, uniovulé ; styles 1-2, très-courts ; stigmates 2-4. Noix monosperme, revêtue d’une envelopne charnue (brou) pro- venant de l'involucre et du périgone accrescents, à 2-4 valves ligneuses. Graine non périspermée, à cotylédons féculents- huileux, 4-lobés — Arbres à feuilles alternes, composées, oppo- siti-imparipennées, non stipulées ; nervation pennée, à nervures serrées, parallèles ; bourgeons extra-axillaires, revêtus de 2 écailles opposées, qui cachent presque entièrement toutes les au- tres; disposés en série longitudinale de 3, dont le plus élevé est le principal. GENRE UNIQUE, — NOYER. JUGLANS. Lin. Fleurs mâles de 14-36 étamines, à filets courts, pétaloïdes ; fleurs femelles à 2 larges stigmates papilleux ; noix bivalve. Bois assez lourd, homogène, gris, à cœur brun plus ou moins veiné et flambé de nuances noirâtres et rougeätres. Tissu fibreux divisé, par du parenchyme disposé en lames minces, en zones concentriques très-rapprochées (visibles à la loupe seule- ment). Vaisseaux presque gros, isolés ou à peine groupés, uniformément répartis ; rayons égaux, minces, très-peu longs et très-peu hauts, assez serrés. Noyer commun. JuGLans REGIA. Lin. Feuilles de 6-9 folioles ovales-aiguës, entières ou sinuées, coriaces, glabres. Fleurs mâles en chatons cylindriques, denses, pendants, ver- dâtres. Noix, dégagée de son brou, ovoiïde, ridée et sillonnée superficiel- lement. — Grand arbre à écorce blanchâtre, lisse et unie ou plus ou moins profondément gerçurée suivant l’âge ; à tige cylindrique, nue, peu élevée, se partageant en grosses branches qui forment une cime ample et haute, arrondie, dont les rameaux extrêmes sont peu nombreux, épais, toruleux, et dont le couvert est complet. Cultivé. Flor., avril- mai. Fructif., septembre-octobre. JUGLANDÉES. —- CUPULIFÈRES. 215 Le noyer commun est originaire de la Perse et l’un des arbres que l’on plante et cultive le plus fréquemment. Il ne prospère et ne fructifie abondamment que lorsqu'il est isolé et ne pourrait être introduit avec avantage dans le peuple- ment des forêts, malgré les bonnes qualités de son bois. Sa floraison précoce le rend sensible aux gelées tardives qui détruisent fréquemment tout espoir de récolte de ses fruits. Le bois est très-recherché en ébénisterie et en menuiserie, à cause du beau poli qu’il reçoit et des nuances riches et variées de ses nombreuses veines ; il est indispensable aux armuriers ; sert en carrosserie pour panneaux de voitures ; est employé par les tourneurs, tablettiers, etc. D'âge moyen il pèse ; vert, 0,78; complétement desséche à l'air, 0,62 (Baudrillard). Il fournit un bon combustible, produit un charbon estimé. L'écorce, qui contient de l'acide tannique, est employée en teinture ; il en est de même du brou. Tout le monde connait la noix ; comestible lorsqu'elle est fraiche, elle produit une huile siccative qui sert à l'éclairage et à beaucoup d’autres usages, qui même est comestible quand elle est nouvelle et faite à froid. FAMILLE LXVIT CUPULIFÈRES. À. ich. Floraison monoïque. Fleurs males en chatons cylindriques, quelquefois globuleux, composées chacune d’un périgone de 5-9 divisions et d’étamines en nombre égal ou multiple, à filets allongés et dont les anthères, biloculaires, sont longitudinalement déhiscentes. 1-3 fleurs femelles au centre d’un involucre accres- cent, formé de plusieurs rangs de bractées soudées entre elles par la base, entier ou à 4 valves et représentant une inflores- cence dont l’axe ne s’est point allongé et qui se trouve réduite à des bractées presque toutes stériles, sauf 1-3; chaque fleur femelle formée d’un périgone tubuleux adhérent et d’un ovaire à 3-8 loges biovulées, à placentation centrale. Involucre fructi- fère cupuliforme-écailleux ou péricarpoïde-épineux, contenant 1 ou 2 rarement 3 fruits (glands) secs, indéhiscents, à péricarpe mince et coriace, presque toujours uniloculaires et monospermes par avortement, largement ombiliqués à la base et terminés par les débris desséchés des styles. Graines non périspermées, à cotylédons charnus, féculents, Origine. Bois. Ecorce. Fruits. 916 CUPULIFÈRES. Arbres à feuilles alternes, simples, penni-nerviées, à stipules caduques ; bourgeons écailleux. A. Involucre fructifère péricarpoide-épineux, à 4 valves. B. Glands trigones (faines); fleurs mâles en chatons globuleux, pendants ....... RO CL ss HER TU B!. Glands arrondis (châtaigne) ; fleurs mâles en chatons allongés, cylindriques, dressés.............. CHATAIGNIER 2 A!'. Involucre fructifère cupuliforme-écailleux, entier. Fleurs mâles en chatons cylindriques, lâches et pen- dans ri ue de RU DANS CHÈNE.... 9 GENRE 1. — HÊTRE. FAGUS. Tournef. Fleurs mâles réunies 6-16 en un chaton globuleux, pendant à l'extrémité d’un long et grêle pédoncule, qui est pourvu, au delà de son milieu, de quelques écailles stipulaires linéaires et allon- gées, et qui naît à l’aisselle des écailles ou des feuilles de la base des jeunes pousses. Chacune d’elles, pédicellée, composée d’un périgone campanulé à 8 divisions, de 40-20 étamines à filets allongés et d’un ovaire rudimentaire. 2 fleurs femelles dans un involucre 4-lobé, hérissé extérieurement de pointes molles, allon- gées et poilues, supporté par un pédoncule axillaire, solitaire, dressé, égal au pétiole ou un peu plus long, assez épais, naissant à l’aisselle de feuilles véritables au-dessus des fleurs mâles et pourvu à sa base d’écailles identiques à celles du pédoncule de ces dernières. Chaque fleur femelle composée d’un périgone . adhérent, dont le limbe est libre et se divise en 4-9 filets sous forme de pinceaux plumeux, et d’un ovaire trigone, 3-loculaire, G-ovulé, surmonté de 3 stigmates allongés. 4 ou 2 glands (faînes) trigones, monospermes, à péricarpe mince, sec, brun et luisant, renfermés dans un involucre péricarpoïde ligneux, épineux, à 4 valves. Graine à cotylédons adhérents, plissés irrégulièrement, féculents-huileux, épigés lors de la germination. Bois lourd, dur, à tissu fibreux dominant, asssOCié à du pa- renchyme ligneux disséminé (non apparent, même à la loupe) ; ; vaisseaux égaux, petits, isolés, régulièrement disséminés, si ce n’est au bord externe où ils deviennent rares; rayons inégaux, les uns larges, indéfinis, peu hauts, assez espacés, les autres très-fins, invisibles à l’œil nu. Couches régulièrement circu- laires, concentriques, légèrement rentrantes au passage des gros rayons. Hêtre commun, Facus syzvarica. Lin. Fau; Fayard. Feuilles pétiolées, ovales ou ovales-oblongues, courtement acuminée CUPULIFÈRES, 917 entières ou sinuées-denticulées sur les 2/5 supérieurs ou même fortement et largement dentées; ciliées sur les bords, glabres, d’un vert clair, brillant et presque semblable sur les 2 faces, minces et coriaces ; ner- vure médiane et nervures secondaires saillantes en dessous; celles-ci simples, parallèles, au nombre de 6-8 paires; les unes et les autres gar- nies, dans le premier âge, de longs poils blanes soyeux. — Grand arbre à lige droite, cylindrique, à cime ovoïde-conique, revêtu d’une écorce mince, lisse et toujours vive jusqu'à la surface, grise ou blanchâtre ; à bourgeons fusiformes allongés, pourvus d’écailles nombreuses, imbri- quées, presque distiques. Var. «. Hètre parasol. Branches, rameaux et ramules dirigés vers la terre. Cette forme qu'il ne faut pas confondre avee celle de beaucoup d'arbres, dont les rameaux grêles et effilés pendent vers la terre, est l’analogue de celle du frène parasol que l’on voit si souvent dans les jardins. Les hêtres qui la présentent, offrent, même à un âge avancé, une cime hémisphérique appliquée contre le sol et s’élèvent au plus à 2-3", Forêt de Verzy, près de Reims, où généralement elle ne se reproduit pas de semis. Var. £. Hêtre pourpre. Feuilles d’un pourpre noirâtre, un peu métal- lique, surtout au printemps. Cette variété, si fréquemment cultivée dans les jardins, a été observée à l’état sauvage dans la forêt de Darney, par M. Mailly, garde général. Il n’est pas très-rare de rencontrer, en outre, des hêtres dont les feuil- les sont panachées de blane pur et de vert (la Petite-Pierre, le Hohwald, Bas-Rhin), ou dont les branches et les rameaux sont pendants dans le genre de ceux du saule pleureur (forêt de Brotonne, Seine-Inférieure). Abondant dans toute la France, où il forme seul ou mélangé au chêne, au sapin, elc., des forêts étendues; Corse, en mélange avec les pins laricios et les sapins. Flor., avril-mai. Fructif., fin de septembre. Dissé- mination, octobre. Le hêtre est une des essences forestières les plus répan- dues et les plus importantes ; il atteint de grandes dimen- sions, sans jamais parvenir cependant à celles des chênes et des sapins, en raison de sa longévité bien moins élevée. Il dépasse rarement 53-400 ans et ne parvient qu'exception- nellement à 40" de hauteur sur 6" de circonférence au . maximum. La tige, droite et circulaire, se maintient remarquablement cylindrique jusqu’à une grande hauteur et reste distincte jusqu'à l'extrémité de la cime, quand l'arbre s’est développé en massif, sans accidents. Elle est souvent nue sur une lon- gueur de 20" en dessous des branches principales. Quand le hètre à cru isolément ou en futaie sur taillis, ilse ramifie à 10- 15vau-dessus du sol en fortes branches étalées-ascendantes, qui forment une cime ample,ovoïde, pointue au sommet ; Les jeunes pousses de première année sont d'un vert oli- #1 Taille, Port. Ecorce. Bourgeons. Feuilles. Fructification. 918 CUPULIFÈRES. vâtre foncé, couleur qui se maintient jusqu’à 10 ans environ; passé cet âge, les tiges et les branches sont d’un gris cendré. L'écorce du hêtre, après la chute de l’épiderme, offre à la surface une mince couche subéreuse; en dessous, du parenchyme vert et, à la face interne, une couche de liber. Ces trois régions conservent, pendant toute la vie de l’ar- bre, les mêmes relations et toute leur vitalité ; jamais il ne s'y développe de périderme interne et par conséquent il ne s'y produit jamais de rhytidome. L’écorce reste toujours lisse et les zones qui la composent ne font que se distendre par l'interposition de nouveaux tissus, pour se prêter à l’ac- croissement ligneux interne, sans s’épaissir notablement. Seulement certaines grandes cellules du parenchyme vert s'incrustent de substances minérales et deviennent en quel- que sorte pierreuses. La coloration blanchâtre de l'écorce du hètre ne lui est pas propre; elle est le résultat de nombreux lichens qui envahissent sa surface, dès l'âge de 10 ans et lui forment un enduit de leurs très-minces thallus. Les bourgeons des hètres sont plus effilés, plus longs, plus pointus que ceux de la plupart des autres essences ; ils sont glabres et luisants. Ils se développent en grand nom-— bre; mais beaucoup d’entre eux ne produisent que des pousses très-courtes, qui conservent longtemps leur vitalité et dont les feuilles, très-rapprochées, semblent fasciculées . Ce fait est la conséquence du tempérament du hêtre, qui permet aux ramules et aux bourgeons inférieurs de croître et de former des feuilles malgré le couvert des parties su— périeures ; il produit naturellement une ramification serrée, un couvert très-épais. | Les feuilles sont alternes, +; l'hectare de futaie, en massif complet d'une belle végétation, en produit, dès l’âge de 30 ans, des quantités sensiblement égales jusqu'à l'exploitabilité; en moyenne annuelle : 11,600 kil. à l’état vert ; 5,100 kil. desséchées à l'air; 4,360 kil desséchées à 60°. Ces feuilles suffisent pour recouvrir 11 fois toute la surface qui les a produites. Elles se décomposent assez lentement, généra- lement en 6 ans, et constituent, par leur accumulation, une épaisse couverture sur le sol (T. Hartig). Le hêtre ne fructifie qu'à un âge avancé, vers 60-80 ans en massif, 40-50 ans quand il est isolé ; il ne produit de fainées abondantes que tous les 5-6 ans, sous les circon- CUPULIFÈRES. 219 stances les plus favorables, et quelquefois tous les 15-920 : ans seulement. Dans ce dernier cas, dans l'intervalle des pleines fainées, il y a des fainées partielles. Il est remar- quable, à ce sujet, que, dans certaines années, il y a manque tellement absolu de faines, qu'on ne parviendrait pas sou- vent à en recueillir un litre, mème en parcourant des surfaces considérables. Les fainées complètes sont généralement plus communes dans les plaines et dans les coteaux que dans les régions montagneuses élevées , mais en retour les années de disette absolue n’y sont pas rares. En montagnes, si les fainées complètes ne viennent qu’à de longs intervalles, les fainées partielles s’y succèdent presque sans interruption. Les bourgeons floraux se forment dès le mois d’août et sont d’une distinction très-facile ; leur abondance, leur ra- reté, leur manque absolu règlent, dès ce moment, d'une manière presque certaine, le sort de la fainée de l’année suivante. On ne saurait donc expliquer par l’action seule des gelées printanières les irrégularités que l’on remarque dans la fructification de cette essence. La faine est d’une conservation très-difficile, même jus- qu'au printemps suivant, et il vaut mieux, en général, la semer dès l’automne. Le kilog. en contient environ 5,500. Semée en automne, elle germe de très-bonne heure au printemps, vers la fin d'avril. La tigelle s’allonge immédia- tement en dessous du corps cotylédonaire, repousse celui-ci hors de terre à environ 1 décimètre et les deux cotylédons, repliés irrégulièrement les uns sur les autres, se dévelop- pent en 2 larges feuilles opposées, charnues, réniformes, entières, vertes en dessus, d’un blanc soyeux en dessous, Cette précocité, ce grand développement de la tigelle et des feuilles cotylédonaires au-dessus du sol, la consistance molle des tissus accrus rapidement rendent le jeune plant très- sensible aux accidents de température, surtout aux gelées printanières. Pendant les premières années qui suivent le semis, le plant s’accroit lentement, environ de 1 décimètre de hauteur annuellement ; mais, passé 5 ans, il prend son essor. Vers 40-45, il parvient à son maximum d’allongement annuel; à 100 ans, l'arbre ne s’accroit plus sensiblement en hauteur. Chaque couche annuelle est 2-3 fois plus épaisse vers le sommet qu'à la base ; cette circonstance, que l’on remar- fl que dans toutes les autres essences, mais à un moindre Germinalion. Croissance. Eoracincmeat. Bourgconrs. Reproduction par rejets. Station. Sol. Tendance envahissante, 2920 CUPULIFÈRES. - degré, assure à la tige du hètre cette forme cylindrique qui se maintient jusqu’à une grande élévation. Dans les premières années, la racine pivote, reste simple et s'enfonce à peu près autant dans le sol que la tige s'élève dans l'air. Vers 5 ans, 2-3 racines latérales obliques, pour- vues d'un chevelu abondant, se développent; vers 12-15 ans, elles prennent une grande extension, aux dépens du pivot qui s'arrête pour toujours ; à 50 ans, elles cessent elles-mêmes de croitre et sont alors remplacées par des ra- cines superficielles, traçantes, souvent en partie saillantes hors du sol jusqu'à une certaine distance du pied de l'arbre. Dans les sols pierreux ces racines s’entre-greffent fréquem- ment entre elles. En somme, l’enracinement total est peu profond, 0"50-0%50, mais très-étendu en superficie; il pré- sente un volume de bois souterrain qui est au volume du bois superficiel (tige et cime) comme 1 : 5 environ. La plupart des bourgeons du hêtre se développent en pousses, allongées ou tuberculeuses, et peu d'entre eux restent à l’état d’œils dormants (bourgeons proventifs) ; en- core ces derniers perdent-ils assez vite leur vitalité, en général vers 20 ans. La reproduction par rejets ne peut donc avoir lieu abondamment par les bourgeons de cette nature, comme dans la plupart des autres essences ; elle est souvent presque uniquement basée sur les bourgeons adventifs, s’organisant sur un bourrelet qui sort d’entre le bois et l'écorce au printemps qui suit l'exploitation. Le hêtre ne dépasse pas, vers le midi, l'Espagne et la Sicile et manque en Algérie. Dansles contrées méridionales, il caractérise les regions montagneuses ; mais, vers le nord, il vient très-bien en plaine, les plaines basses et humides exceptées, et il se plait surtout dans les pays légèrement acci- dentés. Dans les Vosges, il s'élève encore à une altitude de 1200" ; à la vérité, il y est réduit à l'état de buisson. En général, son aire d'habitation se confond avec celle du sapin ; mais, bien plus développée suivant la verticale, elle la dépasse quelque peu dans la montagne et se prolonge heau- coup plus qu’elle dans les régions basses. Les sols calcaires lui sont particulièrement favorables, bien qu’il prospère sur des terrains de composition différente. A la faveur de son couvert épais et de l'aptitude qu'il possède de résister assez longtemps à son action, le hètre est une essence envahissante qui, en beaucoup de contrées, CUPULIFÈRES. 291 s’est substituée aux espèces à couvert léger, telles que les chènes, les pins et les boulcaux. C’est ce qui est arrivé en Danemarck, en Hollande, etc., où, comme l’attestent les nombreuses tourbières qui s’y rencontrent, cet arbre n’exis- tait pas autrefois, tandis que les pins, à en juger par la fréquence de leurs débris, y étaient abondants ; le hêtre est actuellement l'essence principale des forêts de ces contrées, le pin en a disparu. Jules César ne trouva pas de hêtres en Angleterre, quoiqu'ils y soient communs aujourd'hui. Malgré les analogies botaniques, le hêtre produit un bois d'une structure bien différente de celle du chêne et du chà- taignier. Cette structure a été donnée plus haut. Ce bois est blanc quand on le coupe; il devient rougeätre à l'air et passe au gris rougeûtre clair et uniforme lorsqu'il est see ; son aubier est blanc. Il a peu de souplesse, se tour- mente et se gerce aisément, est sujet à la vermoulure et ne prend pas un beau poli; soumis à des alternatives de séche- resse et d'humidité, il se conserve peu longtemps, mais il acquiert assez de durée sous l’eau ou dans les lieux con- stamment humides. Le hêtre n'est pas, par conséquent, un bois de construction; mais, d’une fente et d'un travail facile, il est fréquemment employé dans l'industrie, particulièrement par les charrons, pour les jantes de roues, par les menuisiers, mécaniciens, boisseliers, sabotiers. La densité est très-variable. Des expériences nombreuses de T. Hartig, sur des bois de taillis et de futaie, ont donné à cet égard les résultats suivants. Densité du bois de hêtre coupé en séve, 0,822 à 1,04. Id. desséché à l’air, 0,64 à 0,84. En général les bois de futaie. de 80 ans et au delà restent en dessous de la moyenne; ceux de futaie de 40-80 ans et de futaie sur taillis l'atteignent; ceux de 40 ans et au-dessous, futaie ou taillis, la dépassent. En outre, pour un même arbre, la densité varie suivant que le bois soumis à l'expérience provient d’une région de la tige plus ou moins élevée au-dessus du sol, suivant qu'il appartient au cœur ou à l’aubier. Mais les résultats obtenus à cet égard sont tellement contradictoires qu'il est impos- sible d'en rien conclure de général. L'emploi le plus important du hêtre est de servir de com- Bois. Densité. Valeur calorifique. Produit accessoire. 222 CUPULIFÈRES, bustible. Sa puissance calorifique a été prise pour unité par les principaux auteurs qui se sont occupés de cette matière (G. L. Hartig, Werneck, T. Hartig), non qu'elle soit la plus élevée, car elle est surpassée par celle de quelques autres bois (charme, sorbier, etc), mais parce qu’elle est la mieux connue, en raison de l'abondance de l'espèce et de son fréquent emploi pour le chauffage. Cette valeur calorifique est d’ailleurs aussi variable que l'est la densité, à laquelle elle est proportionnelle. Le bois de hêtre brüle avec une flamme vive et claire et produit un charbon qui se maintient incandescent jusqu'à complète combustion; il a le défaut de passer un peu vite au feu. Son charbon est très-estimé ; il sert dans l’économie do- mestique et, dans l’industrie, pour le traitement des minerais. On retire de la faine une huile grasse non siccative, qui est comestible et bonne à l'éclairage. L’amande dépourvue de son péricarpe et de son épisperme peut en fournir 15-17 p. 0/0 de son poids. C'est un produit assez important pour que, dans les années favorables, on vende, par voie d’adju- dication, le droit de récolter ce fruit. GENRE 11. — CHATAIGNIER. CASTANEA. Tournef. Fleurs mâles en petits glomérules munis d’une bractée et disposés en longs chatons cylindriques, interrompus, dressés, naissant à la base des feuilles inférieures de la jeune pousse; chaque fleur composée d’un périgone campanulé de 5-6 divi- sions et de 10-12 étamines longuement saillantes. Fleurs fe- melles, au nombre de 3, dans un involucre commun formé de nombreuses bractées soudées entre elles par la base, involucre dont 1-3 sont placés à la base des chatons mâles supérieurs ; chaque fleur composée d’un périgone adhérent, terminé par 6-8 petites dents libres ; de 6-8 étamines opposées, stériles ou rare- ment fécondes et d’un ovaire infère à 6-8 loges bi-ovulées, sur- monté d’un style court à 6-8 stigmates. Involucre fructifère péricarpoïde, de consistance presque ligneuse, s’ouvrant en 4 valves et revêtu d’épines raides, subulées, fasciculées-diver- gentes; contenant 1-3 fruits arrondis ou tronqués suivant leur nombre (châtaignes), à péricarpe mince, sec, luisant et brun, marqué à Ja base d’une large cicatrice (hile) ; ces fruits renfer- ment 4, plus rarement 2 graines à cotylédons très-développés, adhérents entre eux, féculents, hypogés en germant. CUPULIFÈRES. 293 Bois à tissu fibreux serré et à parois épaisses, subdivisé, dans chaque couche, par du parenchyme ligneux, en zones concen- triques mal circonscrites et peu apparentes; vaisseaux inégaux, gros dans la zone interne, petits et groupés en lignes rayonnantes flexueuses, quelquefois rameuses, dans la zone médiane et ex- terne. Rayons médullaires très-minces. Châtaignier commun. CASTANEA VULGARIS, LAM. Castanea vesca. Gœrtn. Fagus castanea. Lin. Feuilles pétiolées, longues d'environ 2 décimètres, oblongues-lancéo- lées, acuminées, bordées de fortes dents cuspidées, qui correspondent aux nervures; fermes, glabres et luisantes sur les deux faces ou pour- vues en dessous, dans la jeunesse, de poils raides, appliqués ; d’un vert plus foncé en dessus qu’en dessous; à nervure médiane et nervures se- condaires saillantes en dessous, ces dernières droites, simples, parallèles, nombreuses (15-20 de chaque côté). Bourgeons n’offrant que 2 écailles à l’extérieur, glabres, courtement ovoïdes, oblus, d’un vert jaunâtre. — Arbre de grande dimension, caractéristique des sois granitiques ou sili- ceux des régions montagneuses peu élevées. France, Corse, Algérie. Flor., fin de juin — mi-juillet. Fructif., octobre. Le châtaignier est un grand arbre à végétation rapide, particulièrement depuis sa jeunesse jusque vers 50-60 ans ; il est doué d’une très-grande longévité, atteint une hauteur de 50" et une circonférence énorme. Sans parler du chà- taignier si connu de l'Ena, dont le tronc, mesurant 53" de circonférence et d’ailleurs complétement creux, pour- rait bien être le produit de 5 arbres différents, on peut citer celui des environs de Sancerre (Cher), qui, à hauteur d'homme, a 10" de tour, est parfaitement sain, au moins en apparence, et a, dit-on, 1000 ans. Un autre châtaignier, des bords du lac de Genève, mesure 15" de circonférence. Lorsqu'il croit en massif, le châtaignier s'élève droit et se ramifie à peu près comme le chêne pédonculé ; isolé, sa tige n'acquiert pas d’élévation, se ramifie beaucoup et produit une ample cime très-étalée. L’enracinement est formé d’un pivot assez allongé et de nombreuses et fortes racines latérales. Quoique la ramification ne soit pas serrée, le couvert est assez épais, en raison de la grande dimension des feuilles et de leur direction horizontale, L'insertion de ces organes est = sur les pousses principales, + sur les pousses latérales. Les jeunes pousses sont d’un brun olivâtre, marquées de lenticelles allongées ; vers 3-6 ans elles prennent une cou- leur olivätre et les lenticelles se sont étendues en travers, Taille. Port. Enracinement. Couvert. Ecorce. Fructification. Germination. Rejets, Station et sol, Bois. 294 © CUPULIFÈRES. Plus tard l'écorce a la coloration, d’un gris argenté, de celle du jeune chène et, comme elle, reste lisse et brillante jusque 15-20 ans. A cet âge un périderme intérieur s'organise par plaques dans l'épaisseur des feuillets du liber et repousse ceux-ci au dehors, sous forme d’un rhytidome épais, per— sistant, largement et profondément gerçuré en longueur, de couleur brune assez foncée, qui rappelle complétement celui des vieux chênes. Le châtaignier fructifie vers 25-50 ans s'il est isolé, vers 40-60 ans s’il est en massif; ses années de semences sont assez rapprochées, à 2-3 ans de distance, et sont générale- ment abondantes. Lorsque le jeune plant se développe, il laisse pourrir en terre ses cotylédons, après les avoir épuisés ; ses premières feuilles, qui proviennent de la plumule, sont semblables à celles qui se produiront par la suite. Sa végétation est rapide dès les premières années. Cette essence possède à un haut degré la propriété de se reproduire de souches et celles-ci, lorsque leur âge n'est point trop élevé, fournissent des cépées d'une végétation extraordinaire. ; Le châtaignier est essentiellement silicicole et se plait par- ticulièrement dans les sols accidentés granitiques, sablon- neux ou schisteux ; les sols calcaires ne lui conviennent pas. Il n’atteint pas une grande altitude, et dans les Vosges, où du reste il ne parait pas indigène, il ne dépasse pas 600". Il est particulièrement commun dans le centre et dans le midi de la France, dans le Dauphiné, le Limousin, le Péri- gord, les Cévennes, la Provence et la Corse. Mais dans ces contrées il ne forme pas de massifs étendus, complets, et le plus souvent il est isolé et plutôt considéré comme arbre fruitier que comme arbre forestier. IL est douteux qu’il soit indigène dans le nord et le nord-est et l'opinion populaire que cet arbre était autrelois beaucoup plus abondant dans ces contrées et entrait dans la composi- tion du peuplement des forêts, d’où il aurait disparu à la suite de l'hiver de 1709, ne parait pas fondée. I n'y était évidemment, alors comme aujourd'hui, que eulivé et, à aucune époque, les sols calcaires de ces régions n'ont pu lui convenir. Le bois de châtaignier est de même couleur que celui du chène ; l'aubier en est également blanc et nettement tran- CUPULIFÈRES. 9295 ché; il a le mème grain, les mêmes tissus, mais non les larges rayons médullaires ; les siens sont très-minces et par conséquent il n'est jamais maillé. Rien de plus facile que de distinguer, même sur le moindre fragment, les bois de ces deux essences, fussent-ils mis en œuvre depuis une époque très-reculée. Depuis longtemps déjà Daubenton avait reconnu et signalé cette différence et restitué au chène le mérite de bien des vieilles charpentes (S“-Chapelle, Notre-Dame), attribuées jusqu'à lui au châtaignier. Une tradition sem- blable sur l'essence qui a servi à la construction des édifices anciens se retrouve en Re à d’autres points de la France et ne parait nulle part mieux fondée ; le plus léger examen prouverait indubitablement que le chêne a fait à peu près partout les frais de ces charpentes réputées indestructibles et que celles en châtaignier véritable sont tout aussi chimé- riques que les forêts qui les auraient produites (1). Le bois pèse, vert, 0,84; desséché à 60°, 0,58 (T. Har- tig). Celui d’une tige de 70 ans, provenant de la Corse, a donné, complétement desséché à l'air, 0,65 (Coll. Ec. For. Envoi de M. Simon). Le châtaignier a une grande disposition à se carier au cœur et l’on ne peut généralement en obtenir de pièces d’un fort équarissage. Employé à couvert, à l'abri des va- riations atmosphériques, il a de la durée ; mais il se pourrit promptement sous des alternatives de sécheresse et d’humi- dité. Il est bon bois de fente et fournit un merrain estimé. Exploité en taillis, il occupe le premier rang pour la fabri- cation des échalas et des cercles de futailles et, en Alsace, il se paie pour ce premier usage un quart en sus du chène (de Salomon). Comme bois de chauffage, il parait inférieur au chêne, avee lequel il partage l'inconvénient de pétiller au feu et de produire un charbon qui noireit rapidement. Le charbon est diversement apprécié ; il sert néanmoins à la forge dans les pays où cet arbre est abondant. L'écorce est très-peu riche en tannin et n’est point uti- lisée à cet égard. (1) M. S. des Estangs, Sous-Inspecteur des forêts, a constaté en effet que toutes les charpentes, prétendues en châtaignier, des édifices de Troyes, Rheims, Sens et Chartres, sont en chène, (Annales forestières, l. vi, p. 189.) Densité. Valeur calorifique. Produits divers. 2926 CUPULIFÈRES. La châtaigne est un des produits importants, souvent le principal, de cette essence ; elle est la base de l'alimentation des populations pauvres du plateau central de la France et de la Corse. Améliorée par la culture, plus grosse et régulièrement arrondie, par suite de son développement solitaire dans l'involucre, elle constitue le Marron, dont on connait un grand nombre de variétés, qui toutes se propagent par la greffe sur le châtaignier commun. Genre ur. — CHÊNE. QUERCUS. Tournef. Fleurs mâles en chatons cylindriques, grêles, lâches, inter- rompus, pendants, sortant par faisceaux des bourgeons axillaires de l’extrémité de la pousse de l’année précédente, ou naissant solitaires à la base des pousses de l’année, à l’aisselle des feuilles ou de 2 écailles stipulaires caduques; chaque fleur bractéolée, composée d’un périgone de 5-9 folioles plus ou moins réunies par leur base et de 5-9 étamines, à anthères biloculaires, ex- trorses. Fleurs femelles sessiles, naissant en petit nombre, agglo- mérées ou espacées sur un axe court ou allongé, dressé, défini, solitaire à l’aisselle des feuilles de l’extrémité de la pousse de l’année ; chacune d'elles unique dans un involucre formé de pe- tites et nombreuses écailles imbriquées et accompagné à la base de 1-3 bractéoles ; périgone adhérent, à très-petites dents libres; ovaire infère, 3-loculaire, dont chaque loge est bi-ovulée, sur- monté par 1 style et 3 stigmates rouges. Gland ovoïde, apiculé au sommet, à involucre cupuliforme écailleux, à péricarpe coriace, mince, luisant; généralement 4-loculaire et monosperme par avortement ; cotylédons épais et charnus, plans-convexes, fécu- lents, hypogés par la germination. — Arbres à feuilles simples, spiralées suivant l'indice ?, caduques ou persistantes, à matura- tion annuelle ou bisannuelle; à bourgeons revêtus d’écailles nombreuses, imbriquées-spiralées, superposées en 5 séries lon- gitudinales. Bois dur et lourd, d’un brun fauve, à aubier blane, en général nettement circonscrit. Tissu fibreux très-serré, à parois épaisses, dé consistance presque cornée, partagé en zones concentriques crénelées par du parenchyme ligneux féculifère, de couleur plus claire, surtout apparent dans les bois du midi. Vaisseaux inégaux; gros et serrés dans le bois de printemps, décroissants jusqu’au bois d’automne où ils sont petits et peu abondants ; rarement presque égaux ; groupés avec du parenchyme suivant des lignes ’ CUPULIFÈRES, 2927 rayonnantes ondulées. Rayons inégaux ; les uns épais, longs ou indéfinis, hauts, assez espacés, produisant de larges maillures nacrées, quand le débit du bois est fait dans une direction conve- nable ; les autres très-petits et serrés. Canal médullaire penta- gonal. Le genre chêne appartient presque entièrement à l'hé- misphère boréal, dont il habite les régions tempérées ou les hautes montagnes des contrées équatoriales; les espèces qu'il renferme sont nombreuses et dépassent le nombre de cent ; comme c'est le cas pour les genres très-naturels, la délimitation en est pleine de difficultés et d'incertitudes (1). C'est à lui que se rapportent les arbres les plus majestueux de nos forêts, sinon par la hauteur, du moins par le carac- tère de force que leur impriment une tige robuste, une ramification puissante; à ces espèces de grande taille, s'en ajoutent d’autres de dimensions plus humbles et quelques- unes de ces dernières restent toujours à l’état d’arbrisseaux chétifs et buissonnants. Les chènes exigent une insolation directe pour s’accroitre; aucun d'eux ne résiste à l’action du couvert. Il résulte de ce tempérament que les bourgeons les plus élevés et les mieux éclairés se développent seuls et que, tous les autres restant siationnaires ou proventifs, la ramification est claire, le feuillage peu abondant, le couvert léger. (1) Cette remarque s’applique non-seulement aux espèces exotiques, mais encore à celles qui habitent nos contrées ; connues imparfaitement des botanistes, elles le sont bien moins encore des forestiers. C’est le genre chêne cependant qui renferme les essences les plus précieuses et l’on ne saurait méconnaïitre tout l'intérêt qu’il y aurait à en distinguer nettement les espèces diverses, à en caractériser les races probablement nombreuses, à déterminer avec précision leurs exigences, leur mode de croissance, la qualité des bois que chacune d’elles peut fournir à la con- sommation. Une étude bien faite dans cette voie constituerait certaine- ment un progrès réel de 14 sylviculture, mais il ne faut pas s’en dissi- muler les difficultés. Les organes auxquels les botanistes ont l'habitude d'emprunter les caractères spécifiques, les fruits et les feuilles principa- lement, paraissent se modifier dans de larges limites et l’âge avancé au- quel la plupart des chênes fructifient rend presque impossible la voie expérimentale des semis pour constater si les différences que l’on observe se perpétuent sur des générations successives et dans des con- ditions diverses de sol et de situation, ou si elles sont fugitives ; si en un mot elles caractérisent des espèces véritables ou de simples variétés. Port. Couvert. Rejets. Enracinement. Feuillage. Slalion, Sol. Glands. 298 CUPULIFÈRES. Non-seulement les bourgeons proventifs sont nombreux, mais ils conservent leur vitalité jusqu’à un âge fort avancé, parfois au delà de 100 ans ; cette double circonstance expli- que l'aptitude très-prononcée des arbres de ce genre à se couvrir de branches gourmandes et à repousser abondam- ment de souche, lorsqu'on a placé ces bourgeons dans des conditions meilleures, soit que, par l’éclaircissement des mas- sifs, on leur ait assuré une participation plus directe à l’action solaire, soit que, par la coupe ou la taille des arbres et la sup- pression de tous les bourgeons actifs qui en est la consé- quence, ils aient pu prendreunepluslarge partd’alimentation. La racine des jeunes plants se compose d’un pivot simple et remarquablement allongé ; cette disposition à pivoter se maintient plus ou moins longtemps suivant les espèces, mais en tout cas l’enracinement est puissant. Le feuillage des espèces septentrionales se dessèche à l'automne et tombe immédiatement ou persiste en cet état jusqu’au printemps suivant, surtout sur les jeunes plants ou rejets et sur les branches gourmandes; à mesure qu’elles deviennent plus méridionales, sa persistance s’accroit; on le voit rester vert pendant toute la mauvaise saison et ne tom- ber qu'au moment où les nouvelles feuilles se produisent chez les unes; chez les autres il se maintient vert pendant plusieurs années, il est persistant. Les pays de plaines ou de coteaux sont ceux où les chènes prospèrent,et dans la plus grande partie de la France ils ne se rencontrent point dans les régions montagneuses, ou au moins ils n'y pénètrent qu'à l’état de dissémination et sans atteindre jamais une grande altitude. Cependant en s’avan- çant vers le sud, on voit leur station s’élever de plus en plus et en Algérie le chène zeen prospère encore à 1400" et plus, au-dessus du niveau de la mer. Les préférences à l’égard du sol varient suivant les espèces et se règlent, en partie du moins, sur la nature du feuillage. Tendre et herbacé, produisant en conséquence une transpi- ration abondante, il rendra l'espèce exigeante sous le rapport de la fraicheur du sol (chène pédonculé). Cette exigeance sera moindre à mesure que la feuille prendra de la consis- tance (chêne rouvre); elle sera très-faible dès que les or- ganes foliacés, devenus persistants et coriaces, ne seront plus le siége d’une active transpiration (chêne yeuse). Rien n’est moins stable que la grosseur et la forme des CUPULIFÈRES. 299 glands, même pour des chènes d’une seule espèce ; leurs différences en longueur et en diamètre vont du simple au quadruple ; généralement ovoïdes, ils présentent toutes les transitions entre les formes cylindriques et globuleuses, sont tantôt obtus au sommet, tantôt plus ou moins aigus. Il ne faut pas attacher plus d'importance à leur nombre, ear ils peuvent être solitaires ou agglomérés par 2-6 sur un seul axe, qui lui-même s’allonge ou reste très-court. Il n’en est pas de même de la maturation, qui peut être annuelle ou bisannuelle; dans ce dernier cas, le gland grossit à peine pendant l'année de la floraison et c’est sur le rameau de seconde année qu'il est inséré à son complet développe- ment. La dissémination est toujours automnale. Les glands que l'on conserve sont sujets à se dessécher entièrement et à perdre ainsi toute vitalité ; d’un autre côté leur substance féculente, dont l’état d’agrégation est sans doute peu avancé, se transforme très-aisément en matière sucrée sous l'influence d’une légère humidité et de la moindre température (5-4° au-dessus de 0°), et détermine une ger- mination anticipée ; si, pour éviter cet inconvénient, on les lace sous l’eau, ils se trouvent exposés à fermenter dès que a température s'élève un peu, et comme ils ne disposent pas d'assez d'oxigène, cette fermentation ne provoque pas leur germination, mais engendre des produits acides noi- râtres (acide humique) et leur pourriture complète. Cet ac- cident survient aussi fréquemment dans les semis, lorsque les glands sont enterrés profondément, lorsque la terre est très-compacte ou fortement humide, ou bien encore lorsque sa surface s'est {assée et durcie et a perdu toute perméabi- lité pour l’air.Il résulte de ces circonstances que les glands ne se conservent que difficilement et pas au delà du printemps. La germination est prompte et a lieu, pour peu que la température soit douce encore, à l'automne même de la dissémination ; mais le plant n’a point habituellement le temps de se développer et bien des glands chez lesquels ce travail est commencé perdent leur vitalité par les froids rigoureux de l'hiver. Semés en automne et convenablement recouverts, ils germent au premier printemps ; semés en cette dernière saison, ils germent au bout de 4-5 semaines. La radicule apparait la première sous forme d’un long pivot simple qui s'enfonce dans le sol; 8 jours après seulement la plumule se dégage et s’élève dans l'air en produisant im- Germinalion. Ecorce. 230 CUPULIFÈRES. médiatement des feuilles alternes et caractéristiques ; quant aux cotylédons, ils sont hypogés, c'est-à-dire qu'après s’être épuisés de toute leur substance alimentaire au profit de l'embryon, ils restent en terre et finissent par y pourrir. Le: jeune plant a acquis à la fin de l’année 1-2 décimètres de hauteur au plus. Il n’est pas rare qu’en raison de la basse température sous laquelle germent les glands, ils aient à l'époque du semis une radicule déjà plus ou moins saillante et souvent brisée, à cause de sa fragilité. De semblables glands ne doivent pas être rejetés ; ils produisent des plants qui, au lieu d’avoir un long et unique pivot, sont pourvus de ra- cines latérales et d’un chevelu abondant et offrent plus de facilités pour l’extraction et la transplantation. On voit parfois un seul gland donner naissance à plu- sieurs radicules et à plusieurs plants distincts, jusqu’à 6. Ce fait n'aura rien de surprenant, si l’on se rappelle que ce gland provient d'un ovaire à 3 loges biovulées et qu'il n'est monosperme que par suite d’avortements; ceux-ci sont à la vérité assez constants, mais néanmoins ils peuvent ne pas se produire, soit en partie, soit en totalité. Les glands renferment beaucoup de fécule et sont souvent alimentaires ; cependant dans les contrées du nord ils ont un goût d'une àpreté prononcée et ne peuvent convenir qu'à la nourriture du bétail et surtout à l’engraissement des pores; dans le midi cette àpreté disparait souvent et fait place à une saveur douce et agréable analogue à celle de la châtai- gne. L'on ne peutétablir aucune distinction spécifique sur cette différence, qui se produit fréquemment sur des chênes de même espèce et parfois sur un pied unique. On peut en ex- traire de l'alcool, comme de toutes les matières amylacées ; on les emploie quelquefois torréfiés comme succédanés du café. L’écorce offre deux types bien distincts; dans l'un le liber s’accroit activement pendant toute la vie et vers un certain àâge il se produit dans ses feuillets extérieurs des lames nombreuses de périderme qui déterminent la mort de l’en- veloppe subéreuse et de l'enveloppe herbacée et forment un rhytidome épais, noirâtre, plus où moins profondément et largement gerçuré, suivant les espèces. Dans l’autre, toute l’activité de la végétation corticale se porte sur l'enveloppe subéreuse qui ne cesse de s’épaissir de dedans en dehors et devient le liége véritable ; l'enveloppe herbacée et le hiber, CUPULIFÈRES. 231 qui se trouvent en dessous, restent vivants, mais sans s’ac-— croitre beaucoup et il ne s'organise jamais de lames de périderme dans leur intérieur. Les chênes renferment abondamment dans la plupart de leurs organes des substances astringentes, antiseptiques, connues sous le nom de tannin ou d'acide tannique. Le liber actif en est particulièrement pénétré et fournit par ce motif presque tout le tan que l’on emploie en France pour la pré- paration des cuirs. Les noix de galles, sortes d’excroissances globuleuses qui se développent sur le limbe des feuilles, par suite de la piqüre de certains insectes appelés cynips, et les cupules contiennent aussi beaucoup de tannin. Dans le Levant, ces galles et ces cupules, connues sous la déno- mination de vélanèdes, du nom du chène velani qui les fournit le plus habituellement, sont recueillies et forment une branche de commerce assez importante; elles servent principalement à la teinture en noir et surtout à la prépa- ration de l'encre. On observe de grandes différences dans la valeur du tan, suivant les espèces qui le fournissent. Cette valeur s'accroit en général à mesure que la latitude devient plus méridionale et que le développement cortical se fait avee plus d'activité, ce qui se traduit par l'épaisseur considérable que peut at- teindre l'écorce des vieux arbres. C’est pour ces motifs que les chênes à feuilles persistantes du sud produisent un meilleur tan que les chênes à feuilles caduques du nord ; que parmi les premiers le chéne liége est préféré, tandis que parmi les seconds le chêne tauzin et le chène chevelu pas- sent avant le chêne rouvre et le chêne pédonculé, lors même que les conditions de leur croissance se sont trouvées iden- tiques sous tous les rapports. Des différences semblables se présentent dans les écorces d’une même espèce, suivant l’âge et les circonstances sous lesquelles les arbres se sont développés. Une végétation active, produisant une écorce épaisse et séveuse, lisse et argentée à la surface, en accroit la qualité ; une exposition vivement et longtemps éclairée, favorise la production et la concentration du tannin; l’âge enfin, en faisant passer les portions externes à l'état inerte, les prive de séve, par conséquent de matière astringente, et en amoindrit la valeur. Les chiffres suivants donnent une idée générale de la te- neur en tannin des écorces et de quelques autres organes des chênes. Tannio. Dosage du tannin. 9592 CUPULIFÈRES. L’écorce entière d’un vieux chène (pédonculé?) 6,5 p. 0/9 (Davy). Le rhytidome — — 4 — Le liber actif _ — 15 _— Le liber d’un jeune chêne — 46 —— La noix de galle — — 26 — Il faut, d’après Hermbstacdt, pour tanner 0%,50 de peau desséchée : 5k, 27 de jeune écorce. 2k, 92 de fruits. 4%, 58 de feuilles. Il peut être utile de déterminer la richesse d'une écorce en tannin ou de comparer entre elles les écorces de diverses provenances afin d’en régler la valeur vénale; on y:parviendra avec une approximation suflisante par le procédé suivant. On compose une liqueur titrée, contenant du tannin pur et desséché à 110, soit 1 gramme de ce dernier dans 100 grammes d’eau; on y verse goutte à goutte, au moyen d'une burette graduée, une dissolution de gélatine, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus aucun précipité. On connait par celte première épreuve la quantité de dissolution gélatineuse né- cessaire pour neutraliser un gramme de tannin. On prend alors des poids égaux des écorces que l’on veut étudier, après les avoir amenées à un même degré de des- siceation ; on les pulvérise et onles épuise par l’eau à la tem- pérature ordinaire, pour se placer dans les conditions de l'industrie qui les emploie. On filtre, on recueille les diverses solutions dans des vases séparés et l’on ajoute dans chacune d'elles la quantité d’eau nécessaire pour lui donner un poids qui soit exactement un multiple de celui de la liqueur titrée sur laquelle on a précédemment opéré, c’est-à-dire, de 100. Cela fait, on sépare 100 grammes de chacune de ces solu- tions et l’on y verse séparément et avec les mêmes pré- cautions que dans le premier essai la liqueur gélatineuse déjà employée. La lecture de la quantité versée dans les épreuves successives et sa comparaison avec celle qui a été nécessaire pour précipiter un gramme de tannin donnent la richesse de chaque solution ; il suffit de multiplier les résul- tats par les nombres qui expriment les rapports existants entre les 100 grammes sur lesquels on a opéré et le poids total de la solution pour connaitre la valeur des écorces soumises à l'analyse et pour être à même de les comparer entre elles. CUPULIFÈRES. 255 L’acide tannique est sujet à fermenter quand il se trouve en présence de matières azotées et sous l'influence de l'air, de l'humidité et d'une certaine chaleur. Il absorbe de l'oxy- gène, dégage de l’acide carbonique et se transforme en acide gallique, qui a bien encore les propriétés tinetoriales du premier quand on le met au contact de sels de fer, mais qui ne s’unit plus à la gélatine et ne peut servir au tannage. Il faut donc garantir les écorces contre l'effet de l'humidité et les faire dessécher rapidement. L'écorce pulvérisée qui, sous le nom de /an, a servi au tannage, prend le nom de tannée et s'emploie comme com- bustible, sous forme de mottes. Elle est en outre recherchée des horticulteurs pour faire des couches dans lesquelles on place les pots de fleurs ; la lente fermentation qui s'y déve- loppe produit une douce chaleur, très-favorable à la bonne venue des plantes délicates. Le bois des chênes est le plus précieux de tous ceux que produisent nos forêts et, parmi les essences exotiques, il en est bien peu qui l’égalent pour les usages auxquels on l’em- ploie. Par ses grandes dimensions, sa résistance, la durée sous l'eau et à l'air, que lui assure, en partie du moins, l'acide tannique dont il est pénétré, il occupe sans contes- tation le premier rang pour les constructions civiles et mi- litaires, hydrauliques et navales; c'est avec lui qu'on fait les pièces principales des machines, les arbres de couche des usines, tout ce qui enfin exige de la force et de la durée ; il fournit la plupart des traverses des chemins de fer et si on lui substitue parfois des bois d’autres essences, qu’il est nécessaire d'injecter de matières préservatrices avant de les mettre en œuvre, il ne faut l’attribuer qu'à sa rareté et à son prix élevé. Le charronnage et la menuiserie l’emploient à des usages nombreux, rais des roues, parquets, meubles, etc., l'ébénisterie même en tire un très-bon parti sous forme de placage, surtout quand il est convenablement débité sur mailles ; son merrain est très-recherché en tonnellerie ; enfin on en fait des lattes, des échalas, des treillages, etc., etc. Toutes ces qualités ne se trouvent pas développées au même degré chez tous les chénes ; la nature de l’espèce y apporte des modifications importantes qui seront indiquées à pro- pos de chacune d'elles, mais on peut dire dès à présent que plus leur aire est méridionale, plus leur bois est com- pacte etlourd, plus le tissu fibreux en est serré et dominant, 18 Bois. 934 CUPULIFÈRES. plus aussi les vaisseaux du bois de printemps sont petits, rares et se rapprochent par leurs dimensions de ceux du bois d'automne. C'est à ce point que, dans le chêne yeuse, ils manquent à peu près complétement, de sorte que les accroissements se confondent entre eux et qu'il est le plus souvent impossible de déterminer à leur aide l'âge de cet arbre. Le sol, le climat, l'exposition, le mode de culture exercent aussi à cet égard une influence très-prononcée, qui se traduit par l'épaisseur des couches annuelles et par la quantité et probablement aussi la qualité de la lignine qui en incruste les tissus, Les chènes qui ont les accroissements minces offrent un bois poreux, dont la majeure partie est constituée par Ja zone de gros vaisseaux due à la végétation du printemps. Ils proviennent de mauvais sols qui perdent toute humidité dès que les chaleurs de l'été se font sentir et sur lesquels conséquemment la végétation s'arrête de très-bonne heure. Les chênes qui ont les couches annuelles épaisses présentent un bois compacte, lourd et nerveux, dans lequel la zone poreuse interne est à peine plus large que chez les précé- dents, où domine au contraire, dans une proportion d'autant plus grande que les accroissements sont plus forts, le tissu fibreux avec les petits et rares vaisseaux de la zone externe. Ils croissent sur les sols de bonne qualité, qui, conservant leur fraicheur pendant toute l'année, alimentent la végéta- tion jusqu'à la fin de la saison et lui permettent d'organiser les tissus résistants de l’été et de l'automne. Quant à la quantité de la lignine, elle dépend de la somme d'insolation que reçoit chaque arbre, de l'ampleur de cime et du dé- veloppement du feuillage sur lesquels cette action s'exerce. Eile est donc plus grande dans les climats chauds et aux expositions méridionales que partout ailleurs, à une con- dition cependant : c’est que l’insolation ne produira pas le dessèchement du sol et l'arrêt de la végétation juste au moment où la lignine pourrait se produire. Le bois parfait a seul les excellentes qualités qui viennent d'être énumérées; l'aubier, dont les larges rayons et l’abon- dant parenchyme ligneux sont remplis de matières féculen- tes ou sucrées, suivant la saison, est au contraire rapide- ment attaqué par la vermoulure dans les lieux secs, par la pourriture ctles champignons dans les licux humides ; il doit toujours être rejeté. Pour aucune essence cette diffé rence n’est aussi prononcée que dans les chênes. CUPULIFÈRES. 235 Le bois de chêne a une puissance calorifique élevée, qui s’accroit naturellement avec la densité; mais sa valeur vé- nale ne lui est pas toujours proportionnelle, parce que le mode de combustion offre pour quelques espèces (chêne rouvre et chène pédonculé) certains inconvénients, tels que celui d'éclater, d'exiger un tirage actif, de produire une braise qui noircit aisément. Cette valeur se relève pour les charbons, qui sont tous de bonne qualité. À. Feuilles caduques, soit en automne, soit au premier printemps; presque toujours membraneuses ; sinuées-lobées, pinnatifides ou crénelées. B. Glands à maturation annuelle, placés sur les ra- mules feuillés de l’année; cupules à écailles apprimées. C. Feuilles glabres où plüs ou moins pubescentes en dessous à l’état adulte; racines non dra- geonnantes. D. Feuilles totalement glabres, subsessiles; style allongé en colonne; axe fructifère allongé, grêle et glabre, le plus souvent pendant à la maturité; écailles de la eu- pule largement triangulaires au sommet. C. rénoxcuré.. D'. Feuilles plus ou moins pubescentes en dessous, au moins aux aisselles des nervures; pétiolées; style nul; axe fructifère nul ou faiblement allongé, ro- buste, dressé, pubescent, dépassant rarement la longueur du pétiole ; écail- les de la cupule longuement triangu- laires au sommet........... sat ete C. rouvre. ... 2 C’. Feuilles adultes mollement et densément to- menteuses en dessous, parsemées en dessus de poils rameux-étalés ; racines abondam- MentPdrageonnantes !. +... 4 4. «0 s à CG. Tauzit. 173 B'. Glands à maturation bisannuelle, placés sur les ramules défeuillés de 2e année; cupule à écailles allongées, saillantes. Ecailles exté- rieures des bourgeons et stipules, longtemps persistantes, allongées-snbulées. C. Feuilles peu coriaces, caduques; concolores sur les deux faces...... UE PÉRE te C. cneveru... 4 C'. Feuilles coriaces, sub-persistantes : vertes en dessus, blanchâtres en dessous........... C. raux-LiiGe, 5 riaces, lrès-entières ou dentées-épineuses. B. Glands à maturation annuelle, placés sur les ramules de l’année. €. Ecorce non subéreuse ; cupule à écailles ap- DRIMÉBS Es aie le 8 Mo cs RE SEE SE C.YEUSE... .. 6 256 CUPULIFÈRES. C'. Ecorce subéreuse ; cupule à écailles légère- mentsaillantes, d'autant plus longues qu’el- les sont plus élevées; les supérieures molles: et dressées. ..:.,..,.2.204 NC OLIÉE Ne B'. Glands à maturation bisannuelle, placés sur les ramules, nus ou feuillés, de la 2° année. C. Arbre à écorce subéreuse. Feuilles entières ou dentées-épineuses, grises -tomenteuses en dessous. Cupule à écailles apprimées ; les inférieures légèrement prismatiques et réfléchies à leur base. .......,,...,..... C. OCCIDENTAL. 8 C. Arbrisseau à écorce non subéreuse ; feuilles | toujours dentées-épineuses, vertes, glabres et luisantes en dessous. D. Ecailles de la cupule prolongées en pointes courtes et rigides, presque vulnérantes. C. KernMÈs.... 9 D'. Ecailles de la cupule apprimées, non pro- longées en pointes............. C. pes carmiGues. 10 SECTION I. Chénes à feuilles caduques et à maturation annuelle. (Feuilles sinuées-lobées ou-partiles, à lobes arrondis ou aigus; gland à cupule lisse ou, au plus, tuberculeuse.) 1. Chêne pédonculé. Quercus PEDUNCULATA. Enr. Q. robur. Lin. Q. racemosa. Lam. Duhamel. Chêne blanc (Gironde, Landes, Pi- cardie); Chène à grappes; Chène femelle; Gravelin; Chägne (France centrale); Chêne noir (dans le Blésois). Feuilles brièvement pétiolées ou subsessiles, obovales-oblongues, se rétrécissant insensiblement jusqu’à la base, toujours formée de 2 petites oreillettes échancrées et contournées; sinueuses ou pennatilobées, à lobes entiers, irréguliers, arrondis, obtus, mutiques; de consistance herbacée, d’un vert clair mat ou à peine luisant en dessus, un peu glau- ques en dessous, toujours entièrement glabres sur les deux faces, même aux aisselles des nervures. Fleurs femelles éparses sur un axe allongé, grêle, souvent coudé, glabre; chacune d’elles terminée par un style ey- lindrique, en colonne, entouré vers son milieu d’un anneau formé par les dents libres du périgone et surmonté par des stigmates d’un rouge noirâtre, généralement au nombre de 3, assez profondément séparés, dressés, d’égale largeur et dont l’extrémité seule est réfléchié en dehors sous forme de bourrelet. Glands variables, mais le plus souvent ovoïdes, oblongs, de 20-40 mill. de long sur 7-24 mill. de large, revêtus d’un péricarpé mince, lisse et luisant, parfois longitudinalement rayé de brun, insérés, au nombre de 1-5, sur un axe commun, allongé, grêle, généra- lement pendant. Cupule hémisphérique, plus ou moins embrassante, à écailles planes-apprimées, relativement peu nombreuses, largement trian- gulaires et émoussées à l'extrémité, brunes et glabres ou très-faiblement et courlement grisätres-tomenteuses. — Arbre de très-grande taille, dont CUPULIFÈRES. 257 la cime est composée de quelques grosses el longues branches princi- pales, plusieurs fois et irrégulièrement coudées, garnies de rameaux peu nombreux, sur lesquels le feuillage, d’une teinte générale claire, glauque et mate, est ramassé en touffes que séparent de grands espaces vides. Commun dans tout le nord, l'Est, l'Ouest, le Sud-Ouest et le centre de la France où il forme des forêts importantes, rarement des futaies pures ; se plaît particulièrement dans les plaines à sol frais ou même humide ; se trouve en mélange avec le chêne rouvre dans les pays accidentés de coteaux et de collines, disparait dans les régions montagneuses. Flor., fin d'avril et commencement de mai. Fructif., annuelle, fin de septembre — mi-octobre. Var. «. Chêne pédonculé pyramidal. Chêne cyprès. Rameaux grêles et redressés contre la tige, qu’ils garnissent presque depuis la base, en formant une longue cime étroite, analogue à celle du peuplier d'Italie. Q. fastigiata. Lam. Fréquemment cultivé (1). Le chène pédonculé est une espèce nettement caracté- risée, qui atteint les dimensions les plus considérables. II présente, dans sa jeunesse et jusque vers 40-50 ans, une tige irrégulière, anguleusement dressée ; plus tard son füt devient droit et cylindrique et parvient quelquefois, sous branches, à une hauteur de 20". Cet arbre peut arriver à une élévation totale de 50-55" et acquérir une énorme cir- conférence, grâce à sa longévité très-élevée. Le chène de Montravail, près de Saintes (Charente-Inférieure), a 6-7" de diamètre à hauteur d'homme ; ses branches principales me- surent 1" de diamètre à leur base ; la hauteur totale est de 20”, l'envergure de 40" ; on porte son âge à 2000 ans. La ramification du chène pédonculé se fait essentiellement par les bourgeons terminaux et fort peu par les bourgeons latéraux qui ne produisent que des rameaux et ramules grêles ; aussi donne-t-elle à la cime de cet arbre un cachet particulier qui le fait distinguer de loin. Au lieu d’être com- posée d’une succession de branches d’un ordre décroissant, qui passent insensiblement des plus fortes aux plus faibles et assurent l’égale répartition du feuillage, cette cime n'est formée que de quelques grosses et longues branches prin- cipales, irrégulièrement coudées et flexueuses, portant sans (1) Le chêne pyramidal n’est certainement qu’une variété du chène pédonculé. Une trentaine de glands, que j'ai recueillis sur des chênes pyramidaux et mis eu terre, n’ont reproduit qu’une douzaine de ces derniers ; {ous les autres ont donné des chênes à rameaux étalés, Taille. Port. Couvert. Feuilles. 258 CUPULIFÈRES. transition des rameaux et ramules rapprochés et peu allongés. Le feuillage se trouve dès lors ramassé contre les grosses branches en touffes serrées, entre lesquelles on aperçoit de larges et nombreuses trouées. De là résulte un couvert très- incomplet, inférieur à celui du chène rouvre. La feuille du chêne pédonculé se dessèche à la fin de l'automne et tombe immédiatement, si ce n’est celle des rejets de taillis et des branches gourmandes des vieux arbres qui est marcescente. Toutefois, il n’est pas rare de la voir per- sister verte jusqu'au printemps sur les très-jeunes rejets, aux expositions abritées et dans les hivers doux. D'un vert clair, parfois jaunâtre au commencement de l'été, elle est peu luisante ou tout à fait mate et présente, dans son en- semble, une teinte glauque assez prononcée; elle est fré- quemment recroquevillée, enfin sa consistance est herbacée et devient à peine coriace lors de son développement com- plet. A l’état vert et cueillie en septembre, son poids est en moyenne à celui des feuilles du chène rouvre, pour des surfaces égales, comme 54 : 40 (A. Mathieu). Employée comme engrais en agriculture, on estime (T. Hartig) que, bien desséchée, il en faut 500-550 kil. pour équivaloir à 100 kil. de paille. Le chêne pédonculé est, d'après ce qui précède, bien moins propre que le chêne rouvre à former des peuplements sans mélange, puisqu'il a, d’une part, le couvert plus léger, et d'autre part, les détritus moins abondants. Aussi les fu- {aies pleines de chêne pur et en bel état de croissance sont- elles constituées par cette dernière essence et quand, çà et là, quelques petits massifs sont formés par le chène pédonculé seul, il est rare qu'ils présentent un aspect satisfaisant (1). Cette espèce parait éminemment propre aux futaies sur taillis en sols argileux compactes ou même humides, et aux fu- taies mélangées d’essences à couvert complet; mais il faut lui préférer le chène rouvre toutes les fois que, par une dé- rogation à la règle de culture sur les essences à couvert léger et à détritus faibles, on procède à des travaux de re- peuplements en chène sans y introduire de mélange. (1) Voir le Mémoire de M. L. Dubois, inspecteur des forêts : Consi- dérations culturales sur les futuies de chênes du Blésois. Blois, 1856. CUPULIFÈRES. 259 Le chène pédonculé fructifie vers 60-100 ans, suivant qu'il est isolé ou en massif ; les rejets de souche portent même des glands dès l’âge de 20 ans; mais les glandées abondantes n'apparaissent que tous les 3-4 ans et même 8-10 ans, suivant que le climat est plus ou moins conve- pable. Il est rare néanmoins qu'il y ait manque absolu de - glands, comme cela arrive pour le hêtre dans l'intervalle des fainées, et l'on en trouve toujours quelques-uns sur les arbres isolés et de lisière. La germination des glands est prompte et se produit sous une basse température (5°-4° au-dessus de 0°); la conser- vation en est difficile, même jusqu’au printemps. L’hecto- litre pèse en moyenne 50 kil. et contient environ 22-26000 de ces fruits. La racine du chêne pédonculé est essentiellement pivo- tante dans la jeunesse; à À an elle atteint souvent 0"50 de longueur. Vers 6-8 ans seulement elle produit quelques racines latérales ; à 60-70 ans, ces dernières prennent le dessus et, plus tard, le pivot n’est que la moindre partie de l'enracinement total, qui dépasse rarement 1-1"50 de pro- fondeur. Le bois de souches et de racines, en coupant à 0®50 du sol, est de 14-17 p. 0/0 du volume total. Les bourgeons proventifs se maintiennent longtemps vi- vants et assurent aux souches une grande puissance de reproduction, même à un àäge avancé; en revanche, ils exposent les réserves des taillis à se garnir de nombreuses branches gourmandes après chaque exploitation. Le chéne pédoneulé est bien plus sujet que son congénère, le rou- vre, à cet inconvénient. Les bourgeons adventifs ne se forment que rarement, dans les sols très-fertiles seulement, et ils produisent des rejets mal attachés, que le vent, la neige, le givre cassent facilement. Le rejet de taillis a un enracinement superficiel et n'exige pas un sol profond. L'écorce du chène pédonculé est lisse, brillante et d’un gris argenté jusqu'à l'âge de 20-50 ans ; elle est alors for- mée d’une enveloppe subéreuse très-mince (périderme ex- terne), de l'enveloppe herbacée verte et de couches de liber, qui s'accroissent pendant toute la vie du végétal. Mais, passé cet âge, il se produit dans l'épaisseur de ces dernières des lames de périderme interne, qui font mourir et repous- sent au dehors tout ce qui les recouvre. Il se forme alors un Fruclification. Germinalion. Enracinement. Rejels et branches gourmandes. Ecorce, Slation et sol. Bois. Densité. Usages, 240 CUPULIFÈRES. rhytidome brun, longitudinalement gerçuré, qui s'épaissit de plus en plus, parce que, tout en s’accroissant par le des- sous, il se détruit peu par l'extérieur. Le chêne pédonculé s’avance bien plus vers le nord, bien moins vers le midi que le chène rouvre ; il est le seul indi- gène en Suède, tandis que vers le sud, il dépasse peu les Alpes; il est néanmoins abondant dans le nord de l'Espagne. Malgré cette aire plus septentrionale, il reste en arrière du rouvre de 53-400 mètres dans les régions montagneuses. Habituellement mélangé avec ce dernier dans les pays acci- dentés de collines ou de coteaux, il devient dominant ou se rencontre seul dans les plaines (Alsace, Normandie, Lan- des), se trouve encore en parfait état de croissance et atteint les plus belles dimensions dans les terrains humides et même marécageux. Il ne manifeste aucune préférence exclusive pour la nature minérale des terres, pourvu qu’elles aient en elles l'humi- dité fondamentale qu'il ne saurait leur procurer, ni par son couvert ni par ses détritus. Il s’accommode d’un plus haut degré de compacité que ne pourrait le faire le chêne rouvre, et réussit encore sur les sols franchement argileux. Le bois est d’un brun fauve clair uniforme et l’on y dis- tingue difficilement les zones de parenchyme ligneux ; l’au- bier est blanc, nettement limité. La pesanteur est très-variable et s’accroit généralement avec l’épaisseurdes couches; elle est naturellement plus élevée pour les bois du midi que pour ceux du nord. Suivant G. L. Hartig, elle est en moyenne de 0,925 à l'état vert; 0,786, desséché à l'air; 0,596, complétement desséché à l'étuve. Des échantillons de la collection de l'Ecole forestière, parfaitement desséchés à l'air et provenant d'arbres âgés ont fourni les chiffres suivants : Chêne de la forêt de Schélestadt (Alsace), croissance moyenne. . 0,657 — de Normandie, arbre de haies, croissance assez rapide . . 0,889 — de Bayonne, — croissance rapide . . .,.. 0,9 Le bois de chène pédonculé est l’un des plus employés en raison de son abondance, de ses qualités et des grandes dimensions qu'il atteint; on peut lui appliquer tout ce qui a été dit à ce sujet dans les généralités sur le genre. (Voir page 255.) C'est lui qui, planté en Normandie autour des CUPULIFÈRES. 241 propriétés, fournit ces bois courbes, très-nerveux, si fort estimés pour la membrure des vaisseaux sous le nom de chênes de haies ou de chènes champêtres. Le chène dit de Bayonne, très-apprécié dans les arsenaux maritimes, est aussi du chêne pédonculé qui provient des Landes. Employé comme combustible il ne conserve point son rang, quoique, en réalité, il vaille mieux que sa réputation. Sa puissance calorifique à poids égaux, est en moyenne, à celle du hêtre, comme 91 : 100, d'après G. L. Hartig ; comme 85 : 100, d’après Werneck. Cependant la valeur vénale de son bois de chauffage est généralement en dessous de ce rapport, parce qu'il a l'inconvénient d’éclater beau- coup en brülant, d'exiger un tirage actif et de produire un charbon qui s'éteint aisément. La vieille écorce, au contraire, a une puissance calorifique très-élevée, qui est à celle du bois de hêtre comme 108 : 100; elle brüle lentement et avec une flamme courte, il est vrai, mais elle produit un charbon ardent qui se consume entièrement. Le charbon de chëne est estimé ; il est en poids, à celui du hêtre comme 91 : 100. L’écorce fournit du tan de bonne qualité, généralement inférieur cependant à celui des autres espèces du genre; la plus estimée est celle des jeunes taillis de 20-50 ans. À 20 ans son volume varie, suivant la fertilité, entre le + et le -© de celui du bois exploité. Les glands sont toujours äpres. Chêne rouvre. Quercus sessiLirLora. Smiru. Chêne mäle ; Chêne noir (dans quelques contrées); Durelin ; Roure; Drille ou Drillard (Com- piègne); Chêne blanc (Blésois et Provence). Feuilles à pétiole égalant le 5e-8e de la longueur du limbe ; obovales- oblongues, insensiblement prolongées en coin ou échancrées en 2 petites oreillettes à la base; sinuées-lobées ou pennatipartites, à lobes plus ou moins nombreux, arrondis, oblongs ou triangulaires, entiers ou sinués- lobés, oblus ou aigus; fermes et presque coriaces dans leur entier dé- veloppement, glabres, luisantes et d’un vert foncé en dessus ; plus claires, ou même glauques, mates et toujours plus ou moins pubescentes, au moins aux aisselles, parfois grises-tomenteuses, en dessous ; nervalion plus ou moins serrée, formée de 5-8 paires de nervures pennées. Fleurs femelles sessiles, agglomérées aux aisselles des feuilles ; stigmates d’un brun rougeàtre, presque sessiles, triangulaires, étalés dès la base. Glands solitaires ou agglomérés, insérés contre les rameaux ou portés par un axe velu ou tomenteux, dressé, robuste, dont la longueur excède rare- ment celle du pétiole; de forme très-variable, subglobuleux, ovoides, cylindriques-oblongs ; de taille très-diverse, 15-40 mill. de long sur 10- Valeur calorifiqué. Usages accessoires. 249 CUPULIFÈRES. 25 de large; terminés par une pointe courte, sur laquelle on reconnait souvent encore la structure caractéristique des stigmates, el contenus dans une cupule hémisphérique, dont les écailles sont serrées et nombreuses, apprimées, planes ou tuberculeuses à la base, triangulaires-allongées et obtuses à l’extrémité et plus ou moins grises-pubescentes ou tomenteuses. — Arbre de taille et de port non moins variable que ses feuilles et ses fruits, dont la cime est plus régulièrement ramifiée que celle du chêne pédonculé, dont le feuillage, plus coriace et d’un vert plus sombre, est assez uniformément réparti et produit un couvert plus complet. Commun dans toute la France, soit mélangé avec le chêne pédonculé, le hêtre et mime le sapin, soit en peuplements purs et constiluant à lui seul des fu- taies considérables. Flor., fin d'avril et commencement de mai, Fructif., fin de septembre et commencement d’octobre. Var. «. À larges feuilles. Lam. Feuilles grandes, sinuées-lobées, à lobes arrondis ; alténuées et prolongées à la base sur le pétiole ; planes, luisantes, à peine pubescentes en dessous aux aisselles, lorsqu'elles sont complétement développées. Glands sessiles, réunis par 2-5 ou isolés; cupule presque glabre, à écailles apprimées. — Arbre de première gran- deur, à tige droite, élevée, nue. Sols frais, Type de l’espèce. Var. B. À trochets. Q. robur glomerata. Lam. Chène rouvre à pe- tits glands. — Feuilles de taille moyenne, mollement pubescentes en dessous. Glands petits, ramassés par bouquets, sessiles ou agglomérés en grappes légèrement pédonculées ; cupule lisse, grise tomenteuse. — Arbre médiocre, à cime ample, étalée. Sols secs, particulièrement sur les collines calcaires. Var. y. Lacinié. Lam. — Feuilles petites, plus ou moins pubescentes en dessous, élégamment et profondément découpées en lobes ondulés, habituellement aigus, crispés sur les bords ; ramassées par touffes sur des ramules effilés, droits, grèles. Glands petits, agglomérés, sessiles, souvent peu saillants hors de la cupule. — Arbre médiocre ou plus sou- vent arbrisseau très-rameux. Lieux picrreux et montueux, surtout sur les sols calcaires. Var. à. Pubescent. Quercus pubescens. Willd. — Feuilles sinuées- lobées, à lobes obtus, entiers ou peu dentés, tomenteuses en dessous dans la jeunesse, fortement pubescentes dans leur entier développe- ment, Glands sub-sessiles, à cupule grisetomenteuse, souvent tuber- culeuse. — Arbre tortueux, peu élevé. Sols secs, principalement sur le calcaire jurassique, surtout dans le centre et le Midi. Var. «. Des Apennins. Q. Apenninu. Lam. Chène bâtard (Gironde). — Feuilles semblables à celles du chène pubescent, mais plus courtement pétiolées. Glands agglomérés sur un axe épais, gris-tomenteux, plus long que le péticle; cupule grise-tomenteuse, à écailles apprimées.—Arbre peu élevé, à feuillage touffu, d’un vert foncé. Terrains secs du Sud (4). (4) Test impossible de se figurer les innombrables modifications du chêne rouvre suivant les climats, les expositions et les sols, si on ne les CUPULIFÈRES. 2435 Le chène rouvre à larges feuilles, que l’on peut considé- rer comme le type de l'espèce, offre des caractères assez constants et doit être cultivé de préférence aux autres va— riétés, toutes les fois que la nature du sol le permettra. C’est un grand et bel arbre, qui ne le cède en rien pour la taille a observées soi-même avec attention et sur une grande échelle. Elles offrent, principalement sur les terrains secs el calcaires, une véritable anarchie. Les inflorescences, les cupules, les glands, les feuilles et jus- qu’aux écorces présentent successivement des caractères qui, dans bien des genres, seraient sans contredit suffisants pour distinguer des espèces nouvelles ; mais ici leur inconstance est telle et ils se fondent si bien les uns dans les autres qu'ika été impossible, jusqu’à présent, de les em- ployer utilement, même pour reconnaitre les variétés avec une certitude suffisante. & L'étude du chène rouvre a donc besoin d’être complétée. Soit qu’elle n’aboulisse qu’à en confirmer l’unité spécifique, à mieux en caractériser les races et les origines diverses ; soit qu’elle conduise à y démêler plu- sieurs espèces légilimes, jusqu'alors confondues, elle est digne de tout l'intérêt du forestier et du botaniste; mais elle exige, pour être bien con- duite, des observations nombreuses, des matériaux abondants, sans quoi l'on est exposé à méconnaitre les transitions qui relient les lypes extrêmes et à considérer ces derniers comme autant d'espèces véritables, dont la mine pourrait être inépuisable. Bose (Mémoire sur Le chène) décrit un chène osier, Q. vêminalis, qui ne s’élève jamais à plus de 12-15 décimètres ; ses rameaux, dit-il, se re- courbent vers la terre et les inférieurs rampent toujours; son gland est sessile et caché presque entièrement dans la cupule; ses feuilles res- semblent beaucoup à celles du chêne pédonculé et sont complétement glabres. Ce chêne ferait d’excellentes haies; ses jeunes pousses très- grêles, très-droites, très-nombreuses et très-liantes serviraient, comme les osiers, à la vannerie; enfin il serait commun en Alsace, dans les Vosges, dans le Jura, dans les terrains jurassiques d’entre Langres et Dijon et serait connu sous le nom de chêne de haie. Bosc est le seul qui ait signalé ce chêne, sans doute l’une des nombreuses variétés du chêne rouvre, dont la pubescence, parfois très-faible, n’aura pas été remar- quée, Personne, depuis lui, ne l’a vu ni cité. Secondat, dans son Mémoire sur l’histoire naturelle du chêne, dit, et après lui Thore, Bosc, Poirret, etc., ont répété, que dans la Gironde, il y a un chêne, qu’il nomme chêne Auzin et qui serait connu dans les Landes sous le nom de chêne de malédiction, dont les feuilles seraient très-velues en dessous et un peu en dessus, à divisions peu profondes, très-ouvertes, aiguës, quelquefois mucronées, etc., qui produirait un bois presque incorruptible et du plus grand ressort, d'excellentes courbes pour la marine, un meilleur chauffage que celui du chêne blanc. Ce chêne, qu'aucun botaniste moderne ne signale, est très-probablement une variété pubescente du chêne rouvre. Quant au nom de chène de malédiction qu'on lui attribue, il ne lui convient pas plus qu’à toute autre espèce du CHÈNE ROUYRE A LARGES FEUILLES. Taille. Stalion. Sol. 244 CUPULIFÈRES. et la longévité au chène pédonculé, dont la tige, plus droite, plus cylindrique, moins sujette à se garnir de bran- ches gourmandes, se partage en un plus grand nombre de branches principales, qui se ramifient elles-mêmes par une transition mieux ménagée en branches secondaires, en ra- meaux et en ramules. Le feuillage, qui se distingue de loin par une teinte d’un vert plus foncé, est plus uniformément distribué et produit un couvert plus égal et plus complet. Suivant T. Hartig la tige est moins exposée à se carier au cœur à un âge avancé. On cite quelques pieds remarquables de chêne rouvre à larges feuilles ; tels sont : le chène des Partisans, des envi - rons de Lamarche (Vosges), qui mesure 13" de circonfé- rence à la base, 35 mètres de hauteur, cube 40° et dont l’âge est évalué à 650 ans ; le chêne Sait-Jean, de la forêt de Compiègne, qui a 6"40 de circonférence à 0"50 du sol, 55" de hauteur, cube 85 stères et ne doit pas dépasser 900 ans. L'aire d'habitation du chéne rouvre à larges feuilles dif- fère sensiblement de celle du chêne pédonculé; se confon- dant avec elle dans les régions de collines où les deux espè- ces croissent en mélange, elle s’abaisse moins et s'élève davantage. Aussi dans les grandes plaines ne faut-il cher- cher que le chêne pédonculé, tandis que dans les monta- gnes le rouvre le dépasse de quelques centaines de mètres en altitude et pénètre à peu près seul à l’état de dissémina- tion jusque dans la région des sapins. On ne saurait attacher trop d'importance à ce fait dans les travaux de repeuple- ments et l’on peut être sûr que les semis ou les plantations exécutés contrairement à cette loi de dispersion ne seront jamais couronnés d’un succès complet. Les exigences à l'égard du sol offrent aussi des dissemblances notables. Le .pédonculé se plait particulièrement dans les terrains argi- leux, il y prospère encore lors même que par leur situation même genre. Cette dénomination tire son origine de la croyance supersti- tieuse de quelques habitants des Landes, qu’il y a dans leur pays uncer- tain chêne, dont le bois, employé à la construction d’une maison, attire sur ses habitants les plus grandes calamités, Nécessairement on ne le re- connait que par sa funeste influence et nullement à des caractères bota- niques spéciaux. CUPULIFÈRES. 245 ils sont très-humides ou marécageux ; le chène rouvre ne s’accommode ni de cette compacité, ni de cette humidité et préfère les sols graveleux, sablonneux ou même calcaires, pourvu qu'ils soient doués d’une certaine fraicheur (1). Le bois ressemble entièrement à celui du chéne pédon- culé; cependant il est en moyenne un peu plus lourd et par conséquent d'une puissance calorifique supérieure, de 7 p. 0/0 suivant G. L. Hartig, 1,5 p. 0/0 suivant Werneck. Il est difficile de différencier exactement les qualités des bois de ces deux espèces voisines et les appréciations les plus contradictoires ont été exprimées à ce sujet. Ces di- vergences sont, dans beaucoup de cas, bien plutôt le résuitat de la diversité des exigences de l’une et de l’autre et de la possibilité qu’elles ont trouvée de les satisfaire plus ou moins complétement, suivant les sols, les situations, le mode de traitement, qu’une conséquence de leur nature spécifique. Cependant, considéré en masse, le rouvre est moins nerveux, moins raide, moins élastique que le pédon- culé et lui cède le pas pour les grandes constructions ci- viles, militaires et navales; mais en revanche il est moins noueux, sa fibre est plus droite, son grain est plus fin et plus doux, sa couleur un peu plus claire et il reprend le premier rang comme bois de fente et de travail. L'écorce du chène rouvre est en général supérieure à celle du chène pédonculé pour le tannage; c’est une consé- quence de la faculté qu'a cette espèce de croître, avec vi- gueur encore, sur des sols moins humides et sous l'influence d'une plus vive insolation. Les glands sont toujours plus ou moins àpres. Toutes ces variétés se nuancent entre elles et avec la précédente de tant de manières qu'il n'a pas été possible Jusqu'à présent de les limiter avec précision, bien que les différences qui les séparent soient très-prononcées, quand on observe les types extrêmes de chacune d'elles. Elles ne produisent le plus souvent que des arbres peu élevés, dont le fût est court, la cime étalée, diffuse et arrondie. L'action prolongée d’un sol sec, d’une exposition chaude, (4) M. de Boisd’hiver, conservateur des forêts de la couronne, a très- bien signalé cette différence. (Voir Annales forestières, t. 6, p. 533.) Bois. Tan. CHÈNES ROUVRES À TROCHETS, LACINIÉS, PUBESCENTS ET DES APENNINS. Bois, 946 CUPULIFÈRES: d'un climat méridional, en modifiant le type spécifique, semble exerecr une influence décisive sur leur production et leur abondance. Exclues des terrains frais du nord, du nord-est et du centre, sur lesquels prospère le chène rouvre à larges feuilles, elles apparaissent dans ces régions avec les sols secs et chauds, surtout avec ceux du calcaire jurassi-- que et sur les versants exposés au sud ; elles deviennent de plus en plus abondantes lorsqu'on s'avance vers le midi, où, de l’est à l’ouest, elles représentent presque à elles scules l'espèce, à l'exclusion du type qui ne s’y rencontre plus ou y devient très-rare. À mesure que leur abondance s'accroît on voit les caractères qui les distinguent se développer da- vantage : les feuilles deviennent plus pubescentes où même tomenteuses, ainsi que les axes d'inflorescence et les cupu- les ; leur limbe se réduit, leur consistance augmente, leurs découpures se diversifient; la taille des arbres, enfin, s'amoindrit et le port en devient de plus en plus défectueux. La distinction entre toutes ces races est certainement très- digne d'intérêt et peut-être même pourrait-elle conduire à déméler parmi elles quelques espèces véritables ; cepen- dant, dans les travaux de repeuplements, on devra toujours leur préférer le chêne rouvre à larges feuilles, quand le sol aura la fraicheur nécessaire à sa réussite. Dans le cas con- traire, et surtout dans les départements méridionaux, il est souvent préférable de leur substituer d'autres espèces mieux appropriées au climat, et le genre chène lui-même en présente de nombreuses : chêne tauzin, chène chevelu, chêne faux-liége, chène yeuse, etc. Le bois de toutes les variétés en question est plus coloré et plus riche en lignine que celui du type; il est aussi plus dur et plus nerveux ; sa densité est supérieure, comme l’attestent les chiffres suivants, fournis par des échantillons complétement desséchés à l'air, de la collection de l'Ecole forestière. Chène rouvre à larges feuilles, 95 ans, Nancy, pèse. . . . . : : 0,69 — pubescent, 95 ans, Angoulème, et NOTA — très-pubescent, 65 ans, Pyrénéés-Orientales, pèse. . 0,93 Les dimensions habituellement restreintes et la forme souvent défectueuse des tiges en diminuent l'importance comme bois de construction, de fente et même de travail ; mais il regagne en puissance calorifique ce qu'il a perdu de CUPULIFÈRES. 247 ce côté et il fournit un combustible estimé, un charbon de fort bonne qualité. Cependant la marine utilise et apprécie beaucoup, sous le nom de chêne de Provence, les bois du Sud-Est, où manque le pédonculé et où le rouvre ne parait être repré- senté que par les variétés pubescentes ou des Apennins. C’est probablement cette dernière qui s'appelle chêne bà- tard dans la Gironde, parce qu’elle offre des caractères intermédiaires entre ceux des deux autres chênes à feuilles caduques de la contrée, le pédonculé et le tauzin. Le bois, comme celui du chêne de Provence, en est remarquable- ment dur, lourd et nerveux ; l’aubier en est abondant, les maillures grandes, la couleur três-foncée. L'écorce des arbres âgés présente souvent d'assez fortes modifications ; tantôt elle est dure, noirâtre, longuement et largement crevassée, persiste et acquiert une épaisseur assez grande; tantôt, au contraire, elle est d’un brun rougeâtre ou blanchâtre, finement gercurée; son péri- derme, composé d’une matière subéreuse fragile, en pro- duit l’exfoliation superficielle et elle reste toujours relative- ment mince. 3. Chêne tauzin. Quencus rozza. Bosc. Chène angoumois ; Chêne noir (Gironde et Landes); Chêne brosse (Anjou); Chène doux, Q. Aumi- lis DC. (environs de Nantes); Chêne des Pyrénées, Q. Pyrenaïca, Willd. Q. stolonifera, Lapeyr. Feuilles pétiolées, fermes et épaisses, obovales-oblongues, sinuées- lobées ou plus souvent irrégulièrement pinnatifides, à lobes oblongs, obtus ou sub-aigus, dont les bords, généralement parallèles, sont entiers ou sinués-lobés ; le plus souvent prolongées à la base sur le pétiole, parfois échancrées en deux petites oreillettes contournées ; mollement et densément tomenteuses-blanchâtres ou jaunätres dans la jeunesse, à l’âge adulte, d’un vert sombre et toujours parsemées de poils courts très-fins et étoilés en dessus, conservant en dessous un duvet, épais comme du velours, qui en cache totalement la surface. Glands variables, cylindriques, ovoïdes ou globuleux, agglomérés, 2-4, sur un pédoncule dressé, robuste, long de 1-5 centimètres au plus ; plus rarement espacés sur un pédoncule allongé, grêle et pendant ; cupule hémisphérique, grise- tomenteuse, à écailles prolongées en lanières acuminées, lâchement appri- mées et même un peu ouvertes au sommet. — Arbre peu élevé, à tige revêlue d’une écorce épaisse, noire, profondément et largement crevas- sée, à longues racines tracantes, abondamment drageoanantes. Sols sa- blonneux des landes de l’euest depuis Le Mans et Angers jusqu'aux Pyrénées. Flor., mai-juin. Fructif., septembre de la même année. Le chêne tauzin estle plus souvent un arbre tortueux, x Ecorce. Taille. Port, Sol, Station. Enracinement. Ecorce. Couvert. Feuillage. 248 CUPULIFÈRES. dont le füt n’a point d'élévation ; dans quelques circonstan- ces exceptionnellement favorables on lui voit néanmoins une tige parfaitement droite et assez élancée. Il est possible, d'après cela, que le port disgracieux qu'il affecte tienne moins à sa nature qu'aux mauvaises conditions de sol et de traitement sous lesquelles il se développe. Quoi qu'il en soit, ses dimensions sont inférieures à celles du chêne rouvre et il parait ne pas dépasser 20" de hauteur sur 5" de circon- férence. Les sols siliceux, purs et mélangés d'argile, secs ou hu- mides, sont le domaine de ce chène, qui s’accommode même des terrains les plus ingrats, où aucune autre espèce du même genre ne pourrait se maintenir. Arbre de plaines, de collines ou de montagnes peu élevées, il se rencontre à toutes les expositions, mais sans quitter la région littorale de l’ouest qu'il ne peut franchir en raison des froids rigou- reux de certains hivers du centre, de l’est et du nord de la France. Dans les Landes même, un dixième des chênes tauzins y périt pendant l'hiver de 1829-1850, sous une température de — 15°. (M. Léon Dufour.) Quoique pourvu d’un pivot, ce chène est particulière- ment remarquable par des racines latérales traçantes, qui possèdent au plus haut degré la faculté de drageonner, alors même qu'on ne les y provoque pas par des exploitations. Il se reproduit également par rejets de souches avec une vi- gueur exceptionnelle; aussi forme-t-il des taillis très-fourrés et d’une durée illimitée. Cette propriété, jointe à celle de croitre dans les plus mauvais terrains, rend le chêne tauzin précieux pour le boisement des landes. L'écorce ne reste lisse et vive jusqu’à la surface que pen- dant peu d’années ; dès l’âge de 7-8 ans elle se gerçure et forme un rhytidome sec et dur, brun noir, qui atteint une épaisseur considérable et se marque de larges et profondes crevasses longitudinales, séparées par des côtes tranchantes. C’est à cette écorce caractéristique que le tauzin doit sans doute le nom de chêne noir, sous lequel il est souvent dé- signé dans la Gironde. La ramification est claire, le feuillage peu abondant; le couvert léger, le tempérament robuste. Le feuillage est beaucoup plus tardif que celui du chêne rouvre, mais il dure aussi plus longtemps et la différence éntre la production et la chute de l’un et de l’autre est d'au CUPULIFÈRES. 249 moins un mois. Au moment où il se développe, ce feuillage, couvert, ainsi que les pousses nouvelles, de poils en velours très-serrés, est d'un blanc argenté, lavé de teintes purpu- rines ; il donne aux massifs de cette essence un aspect tout caractéristique. Les feuilles sont pétiolées comme celles du chène rouvre, mais elles restent presque sessiles sur les jeunes rejets et sur les pousses très-vigoureuses ; plus épaisses et plus co- riaces, elles fournissent à la terre un engrais plus abondant. C’est probablement aussi pour la même cause et en raison des poils nombreux qui recouvrent leur surface qu'elles échappent à l’abroutissement, dès qu'elles sont entièrement développées. Le tauzin offre rarement la régularité et les dimensions suffisantes pour être employé comme bois de construction ; il y est d’ailleurs peu propre, quoiqu'il soit très-nerveux, parce que l’aubier en est très-abondant, qu'il est très- disposé à se gercer et à se tourmenter et que les insectes s'y logent de préférence à tout autre chêne. Ces défauts, joints à celui d’être généralement noueux, le font aussi rebuter comme bois de travail. En revanche, il tient un des premiers rangs parmi les combusübles et il fournit un charbon très-estimé. C'est pour ce motif qu'il est le plus souvent exploité en taillis simple à très-courtes révolutions ou même en tétards. Ce bois offre à peu près la structure de celui du chéne rouvre, mais le parenchyme associé aux vaisseaux est plus abondant et les grands rayons sont plus nombreux. C'est sans doute la prédominance du tissu cellulaire et, par suite, la grande quantité de fécule à laquelle il sert de réservoir qui déterminent ses défauts. Un échantillon d’une tige de 55 ans, provenant du bois des hospices d'Angers et parfaitement desséché à l'air, pèse 0,809. Cette tige mesure 57 centimètres de diamètre, dont 7 pour l'écorce, et présente 22 couches d’aubier. (Coll. Ec. For. Envoi de M. Charril, garde général à Baugé.) L'écorce est supérieure à celle du chêne rouvre pour la production du tan, sous le double rapport de la quantité et de la qualité. Les glands, tantôt doux, tantôt äpres, sont préférés à ceux des autres espèces et très-recherchés, sur- 19 Bois. Produits accessoires. Taille. Slation. Sol. Reproduction. Bois. 250 CUPULIFÈRES. tout aux environs de Bayonne, pour l'engraissement des porcs ; leur production est assez constante chaque année (1). (4) L'Algérie possède, de celte section, l’espèce remarquable suivante : Chêne zeen. Quercus Mingecku. Durieux. Quercus robur, Desf. non Smith, nec Lin. Zeen ou zàn des Arabes. Quereus lusitanica, £. Botica, Webb. Feuilles pétiolées, caduques ou parfois persistantes jusqu’à la fin de l'hiver, largement elliptiques, elliptiques-lancéolées ou obovales, planes, légèrement échancrées-cordiformes à la base, régulièrement et peu profondément sinuées-lobées, à lobes arrondis ou aigus et mucronés comme eelles du chàtaignier; pourvues de 10-14 paires de nervures secondaires régulières, bien marquées, parallèles et prolongées jus- qu'aux bords; vertes et glabres en dessus, en dessous recouvertes dans la jeunesse d’un duvet floconneux-tomenteux, épais et court, blanc- grisätre, très-caduc; glabres et glaucescentès, fermes et coriaces à leur entier développement. Fleurs tomenteuses; périgone des fleurs mâles formé de folioles soudées jusque vers le milieu ; glands agglomérés, subsessiles, ovoïdes, à maturation annuelle; cupule courte et évasée, grise-tomenteuse, à écailles apprimées, triangulaires et planes au som- met. Très-grand arbre rappelant beaucoup le chène rouvre par les dimensions et par le port; commun sur certains points de l’Algérie, où il forme de vastes forêts, principalement aux environs de Bône et de la Calle. Flor., mai. Fructif., novembre. Le chène zeen est l’un des arbres les plus beaux et les plus utiles de l'Algérie ; la longévité en est fort considérable et il peut atteindre 50-55" de hauteur, sur 6m, et même davantage, de circonférence, à 1" du sol. L’écorce en est épaisse, dure, noirâtre, largement et profondément cre- vassée. Il croit dans les régions montagneuses, seul ou mélangé avec le chène Ballote, le châtaignier et même le cèdre, jusqu’à une altitude de 1000- 1400 et au delà ; recherche les expositions du nord et de l’est et se plaît particulièrement dans les terrains substantiels, frais et profonds. Il repousse de souche avec une vigueur remarquable. Les glandées se succèdent ordinairement à des intervalles de 5-4 ans. La germination s’opère 5-6 jours après la chute naturelle du gland, dès l'automne par conséquent. Les vaisseaux du bois de printemps sont moins gros et moins nom- breux dans le chêne zeen que dans le chêne rouvre; souvent ils ne sont représentés que par un seul rang et c’est à peine si la zone qu'ils forment devient apparente; c’est par conséquent le bois d’automne, dans lequel le tissu fibreux est très-dominant, qui forme la plus grande partie de chaque couche. Les rayons sont larges, indéfinis et moyennement hauts, nombreux et rapprochés. Le grain est très-serré, homogène, susceptible d’un beau poli. La densité est fort élevée ; celle d’un échan- tillon parfaitement desséché à l’air et provenant d’une tige de 24 ans et de 20 centimètres de diamètre est égale à 1. (Coll. Ec. for. Envoi de M. Royer) (Algérie). Malgré sa grande pesanteur et l'inconvénient de CUPULIFÈRES. 251 SecTioN II. Chénes à feuilles caduques ou persistantes jusqu'au printemps seulement; à maturation bisannuelle. (Feuilles pinnatifides, à lobes aigus, ou incisées-dentées. Glands à cupule hérissée.) Æ. Chêue chevelu. Quercus cerris. Lin. C. crinite; C. cerris; C. de Bourgogne. C. lombard (environs de Besançon). è Stipules des feuilles supérieures et écailles externes des bourgeons longuement sétacées; feuilles légèrement pétiolées, oblongues, glabres en dessus, d’un vert plus clair, pubescentes ou velues en dessous, à incisions très-variables, à lobes aigus ou arrondis et mueronés-calleux. Glands ovoïdes-oblongs, de taille variable, solitaires ou agglomérés 2-4 sur un pédoncule court et très-robuste, à cupule longuement embras- sante, hérissée de longues lanières molles et pubescentes, étalées ou réflé- chies, crochues ou enroulées. Maturation bisannuelle, de sorte que les glands mûrs sont latéraux sur la pousse non feuillée de l’année précédente, V. «. Feuilles régulièrement échancrées-dentées, à dents triangulaires, pointues. Q. fulhamensis. Hortul. R Var. £. Feuilles sinuées-pinnatifides, à lobes égaux, entiers ou pau- cidentés. Q. austriaca. Wild. Q. crinita. Desf. Q. lanuginosa. Lam. Var. ;. Feuilles pinnatipartites ou-séquées, à segments divariqués, écartés, entiers ou irrégulièrement lobés ; lobes ordinairement aigus, Q@. Tournefortii. Willd. Q. haliphleos. Lam. Disséminé dans quelques départements : Doubs, Jura, Vienne, Maine- et-Loire, Loire-Inférieure, Provence, etc. Flor., avril-mai. Fructif., au- tomne de la seconde année. Le chène chevelu est abondamment répandu dans tout le sud-est de l'Europe et dans une partie de l'Asie ; il est tou- jours rare et disséminé en France. Cependant, dans le Doubs, il peuple quelques forêts communales, celle de Saint- Vit particulièrement, tantôt subordonné au chêne pédon- culé et au chêne rouvre, tantôt à l’état d'essence dominante. se gercer profondément, ce bois est propre aux constructions et convient aux mêmes emplois que celui des chènes rouvres et pédonculés ; il four- nit un chauffage beaucoup meilleur, quoiqu'il ait comme eux l’inconvé- nient d’éclater au feu; on en fabrique de bon charbon. L’écorce produit un tan excellent, recherché par le commerce. Le gland, en raison de son äpreté, n’est point comestible. Répartition. Usages accessoires. Taille, port. Tempérament. Enracinement. Station, Croissance. Fruclifieation. Bois. 959 CUPULIFÈRES. On estime à 100 hectares environ le sol qu'il y occupe em cette dernière qualité. C'est un arbre d’une longévité prolongée, de dimensions au moins égales à celles du chène rouvre et dont la tige, re- vêtue d’une écorce épaisse et noiràtre, se partage en bran- ches longues et très-rameuses qui forment une cime ample, arrondie. Dans le Doubs, où il se trouve à la limite nord- ouest de son aire d'habitation, on lui voit encore atteindre 25" de hauteur sur 2"50 de circonférence, et nul doute qu’il n’y dépasserait ces dimensions s’il n’y était exposé, dès l'âge de 50 ans, à des gelivures qui le déprécient beaucoup et engagent à ne pas le choisir dans les balivages pour con- stituer la réserve. ; Le chêne chevelu a le tempérament robuste et Île cou- vert léger de ses congénères ; sa végétation est en retard de 45 jours environ sur celle du chêne pédonculé. Il pivote très-profondément dans la jeunesse et, quand le sol le per- met, les plants de 4 à 5 ans présentent une racine de près d'un mètre de longueur. Il n’est pas exigeant sur la nature du sol et prospère en- core là où le chêne pédonculé languit; il recherche l'expo- sition de l’est ou du sud-est. Des chènes pédonculés, rouvres et chevelus, tous de 50 ans et provenant d’une même coupe de la forêt de Saint- Vit, mesurent : Chêne rouvre. . . 0,80 de circonférence, à 4" du sol. — pédonculé. 0,80 — — — chevelu... 0,90 — _ H semble résulter de ces chiffres que le chène chevelu a une croissance plus active que les deux autres espèces, mais en revanche l’aubier en est beaucoup plus abondant, et, tandis que ces dernières n’en présentent que 10-13 cou- ches sur 50, on en compte chez lui 20 et plus. Malgré une maturation bisannuelle, qui expose le fruit à des accidents atmosphériques plus nombreux, la fructifica- tion est généralement constante, même dans le Doubs. Le bois a les vaisseaux inégaux comme celui du chêne rouvre; les plus gros ne forment au bord interne qu'une zone étroite, et, lors même que la végétation est lente, c’est le tissu dense qui domine dans la composition de chaque cou- che ; l'aubier est moins blanc, le cœur plus foncé, quelque- CUPULIFÈRES. 253 fois veiné de brun. Les grands rayons offrent une disposi- tion toute caractéristique : ils sont moins larges et moins hauts que ceux des espèces voisines, mais, par compensa- tion, ils sont plus nombreux, plus serrés, plus égaux entre eux et ils produisent dans le débit des maillures fortement colorées qui rappellent presque entièrement celles du hêtre, bien que sur une plus grande échelle. La densité est élevée ; prise sur un échantillon compléte- ment desséché à l’air et provenant du Doubs, elle est de 0,86 (Coll. Ec. For. Envoi de M. Virion.), elle s'élève à 0,95 pour un échantillon d'Italie. Le bois du chène chevelu rappelle celui du chêne tauzin; il est dur et très-nerveux, mais chargé d’aubier, exposé à se gercer, peu apte à la fente; on l'emploie en Orient pour les constructions navales et le chêne que les arsenaux français tirent d'Italie parait devoir lui être rapporté. Sa rareté en France et surtout les gelivures dont il est atteint dans le seul département où il croit avec quel- que abondance en font méconnaitre les qualités ; on ne peut douter cependant que, propagé dans les départements mé- ridionaux, il serait à l’abri de ces accidents et y atteindrait _d’utiles dimensions; il y remplacerait parfois avec avan- tage le chêne rouvre et rendrait certainement des services importants pour en reboiser les terrains arides. On en fait, dans le Doubs, de la menue charpente, des échalas, ete.; mais le débit produit beaucoup de déchet en raison de l'abondance de l’aubier qui est très-sujet à la ver- moulure et qu’il faut rejeter. La qualité essentielle qu’on lui reconnait dans ce pays est d’être un excellent combus- tible, égal, sinon supérieur, au hêtre. L'écorce, épaisse et séveuse, est préférée pour le tan- nage à celles du chêne pédonculé et du chène rouvre. Les glands sont âpres, au moins en France; on les dit comestibles en Orient (Spach) (1). 5. Chêne faux-liége. Quencus PsEuDO-suBer. SanrTi. Chène Drouis ; Chêne Drouino. Stipules et écailles extérieures des bourgeons longuement sétacées. Feuilles à pétiole égalant le 1/6-1/8 de la longueur du limbe ; ovales ou (1) MM. Schuler, inspecteur, et Virion, garde général, ont eu l’o- bligeance de me fournir la plupart des matériaux de cet article. Usages. Ecorce. Produits accessoires. Port. Stalion. Bois. Ecorce. 254 CUPULIFÈRES. elliptiques-lancéolées, légèrement cordiformes ou insensiblement atté- nuées à la base, bordées d’échancrures arrondies qui séparent de fortes dents cuspidées, ou légèrement dentées suivant l’âge et la vigueur de la croissance ; vertes, glabres et luisantes en dessus, blanchâtres et très- courlement lomenteuses en dessous; coriaces et persistantes jusqu’à la foliaison nouvelle; nervures secondaires au nombre de 7-9 paires. — Glands solitaires ou réunis 2-3 sur un axe assez robuste, très- court ou quelque peu allongé, et supportés par la pousse défeuillée de l’année précédente ; ovoïdes et gros, atteignant jusqu’à 6 centimètres de long, mais parfois moitié plus petits; cupule grise-tomenteuse, dont les écailles se prolongent en pointes d’autant plus grandes qu’elles se rap- prochent davantage du bord supérieur et sont tantôt réfléchies, tantôt courbées (Quercus pseudo-suber, Santi ex Gay.), lantôt droites et “dressées (Quercus hispanica, Lam.; Quercus fontunesü, Guss. ex Gay). — Arbre de grande taille, d’un port élancé, revêtu d’une écorce noirâtre, légèremént subéreuse; à cime conique, à rameaux redressés, à ramules gris-tomenteux. Disséminé, mais toujours rare, dans quelques parties du littoral de la Provence : Grasse et Montouroux, où il est représenté par 5 à 4 pieds de la taille des plus grands chênes de nos forêts ; se retrouve aussi, par pieds isolés, dans l’Atlas en Algérie, prin- cipalement dans la province d'Oran, à Tlemsem et à Sebdou. Flor., avril-mai. Fructif., septembre de la seconde année. On sait très-peu de choses sur ce chène, qu’une crois- sance plus active, un port plus élancé, une cime plus aiguë distinguent aisément, en Provence et en Algérie, des autres chênes plus ou moins rabougris au milieu desquels il croit. Cette circonstance et la propriété qu'il a de réussir sur des sols de médiocre qualité, lui mériteraient plus d'attention qu'on ne lui en accorde. Insignifiant aujourd’hui en sylvicul- ture à cause de sa rareté, il pourrait probablement acquérir de l'importance pour le boisement des terrains secs et chauds du midi, sur lesquels il semble mieux prospérer que ses congénères. Le bois est formé de tissu fibreux compacte et dominant, de vaisseaux inégaux et de rayons, qui produisent des mail- lures semblables à celles du chêne chevelu; il est entière- ment blanc ou blanc-rosé jusqu’au cœur, même sur des échantillons d’un âge avancé, sans qu'il soit possible de reconnaitre de limite entre l’aubier et le bois parfait. La densité en est considérable. On ne sait rien de ses qualités. L'écorce subéreuse n'est point assez développée et d’ail- leurs sa consistance est trop dure pour qu’on puisse lutili- ser; le liber doit fournir un tan de qualité supérieure, à en juger par l'épaisseur qu'il atteint. CUPULIFÈRES. 255 SEecTion 111. Chénes à feuilles persistantes el à maturation annuelle. (Feuilles entières ou dentées-épineuses. Glands à cupule lisse ou légèrement hérissée.) : 6. Chène yeuse. Quercus 1LEx. Lin. Chêne vert. Feuilles persistantes, jusqu’au commencement de la 3° année, extré- mement variables sur un même arbre suivant la vigueur des pousses el, à plus forte raison, sur des arbres différents; étroitement elliptiques, ovales- lancéolées ou orbiculaires, avec tous les passages entre ces trois formes extrêmes ; arrondies, légèrement cordiformes ou faiblement atténuées à la base, pointues ou obtuses à l’extrémité ; très-entières quand la végéta- tion est ralentie par l’âge ; plus ou moins profondément dentées-épineuses sur les bords, dans le genre de la feuille du houx, pendant la jeunesse, tant que l'arbre n’a pas fructifié ; petites ou moyennes, 7-10-nerviées, vertes, glabres et luisantes en dessus ; grises ou blanchâtres-tomenteuses en dessous chez les individus adultes, d’un vert pale et glabrescentes chez ceux qui sont jeunes. Glands solitaires ou géminés, sur les pousses feuil- lées de l’année, sessiles ou portés par des pédoncules courts, gros, gris- tomenteux; de forme extraordinairement variable, oblongs-cylindroïdes ou ovoïdes-subglobuleux, surmontés d’une pointe robuste, allongée, glabre dans sa moitié inférieure ; de taille très-diverse, 2-4 cent. de long, plus ou moins âpres ou doux; cupules grises-lomenteuses, légèrement coni- ques et à bords droits, ou largement ouvertes à bords rentrants ou réflé- chis (Q. expansa, Poirel.), quelquefois très-profondes et enveloppant le gland aux 3/4 (Q. calycina, Poir.), à écailles petites, triangulaires, planes ou légèrement granuleuses à la base, exactement apprimées. Var. &. Ballote. Feuilles plus blanches-tomenteuses en dessous ; glands gros, quoique variables pour la forme, toujours doux et de saveur agréable. Q. Ballota. Desf. Chène à glands doux. Arbre de taille moyenne, plus grande dans la variété Ballote, dont la cime est ovale-arrondie, l’écorce finement et densément gerçurée en long et même en travers, brune, rugueuse, non subéreuse; à ramules gris ou blancs-tomenteux. Lieux arides et découverts de la France méri- dionale; pénètre assez avant dans les vallées des Alpes, de la Provence et des Pyrénées, remonte vers l'Ouest jusqu’à la Loire. La variélé Ballote est très-commune en Algérie, surtout dans la région monta- gneuse. Flor., avril-mai. Fruclif., septembre de la même année. L'yeuse est un arbre de 15-18" de hauteur au plus, sur 2-5" de circonférence, dont la tige est rarement droite, la cime ovale ou arrondie, la croissance lente. Les feuilles et les fruits, semblables en cela à ceux du chêne rouvre, présentent des modifications innombrables qui défient toute nomenclature. Cet arbre n’est le plus souvent, en France, qu’à l’état de broussailles et constitue rarement des forêts Taille. Port, Sol. Fructification. Bois. Densité. Usages, 256 CUPULIFÈRES. régulières ; il est abondant et acquiert, comme végétal fo- restier, plus d'importance en Corse et surtout en Algérie, où la variété Ballote forme des massifs réguliers et étendus. Il semble préférer les sols calcaires à tous les autres et, con- trairement à la plupart de ses congénères, il a le couvert épais et parait peu apte à se reproduire de souche. La fructification est précoce, commence vers 12-15 ans et se soutient régulièrement jusqu’à un âge avancé. Le bois de l'Yeuse, et celui de la variété Ballote qui lui ressemble entièrement, est très-caractérisé. Chaque couche, essentiellement composée de tissu fibreux, est subdivisée en zones concentriques très-étroites et souvent crénelées par du parenchyme ligneux, de teinte plus claire; les vais— seaux, sensiblement égaux et fins, ne forment pas de zone poreuse distincte au bord interne et sont groupés, avec des cellules ligneuses, en longues lignes flexueuses rayonnantes, qui se prolongent sans interruption d’une couche à l’autre, de sorte que les accroissements successifs sont presque toujours complétement confondus. Quant aux rayons, ils sont inégaux, très-larges, très-nombreux, et produisent des maillures rap- prochées et serrées, toujours plus foncées que le reste. Ce bois est de teinte claire, uniforme, sans aubier blanc nettement tranché ; il se colore souvent au cœur et sur les nœuds de brun noir plus ou moins intense. Il est dur, homogène, compacte, d'un grain très-fin, susceptible d’un beau poli. Des échantillons, complétement desséchés à l'air, mais dont il n’a pas été possible de déterminer l’âge par suite de la confusion des accroissements, ont donné pour densité les chiffres suivants : (Coll. Ec. For.) Algérie (envoi de M. Royer, sous-inspecteur).. 0,97 Pyrénées-Urientales.. 4% eee se see sie stels e RUN Corse (envoi de M. Simon, garde général) .... 1,11 Le chêne yeuse est sujet à se déjeter et à se gercer en se desséchant; mais on peut, dit-on, éviter cet inconvénient en le laissant préalablement séjourner sous l’eau pendant quel- que temps. À cela près, il convient aux mêmes usages que le chêne rouvre, autant du moins que ses dimensions ré- duites peuvent le permettre; il est très-propre à la menui- serie, au tour, à l'ébenisterie à laquelle il fournirait, au moyen d’un débit convenable, un superbe placage bien maillé, susceptible de recevoir et de garder un très-beau CUPULIFÈRES, : 257 poli; enfin, il est employé dans les constructions navales. C’est un combustible de premier ordre, dont le charbon est très-estimé. Les glands, lorsqu'ils sont doux, ont une saveur agréable et servent à la nourriture de l'homme, qu'ils soient crus ou cuits. On les récolte pour cet usage dans quelques départe- ment du Midi, Gard, Var, Vaucluse; mais c’est surtout en Espagne et en Algérie, où la variété Ballote domine, qu'ils acquièrent de bonnes qualités et qu'ils entrent pour une part importante dans l'alimentation des habitants, qui les préfèrent aux fruits du châtaignier. Le chêne yeuse Ballote y devient autant un arbre fruitier qu’un arbre forestier. *. Chêne liége. Quercus suger. Lin. Suro; Sioure ; Surier ; Suvi (Provence); Alcornoque (Espagne). Feuilles persistantes jusqu’à la fin de la deuxième année, ou quelque- fois jusqu’à la troisième, ovales-oblongues, entières ou dentées, à dents mucronées ou spinulées, légèrement cordiformes et prolongées sur leur pétiole à la base ; fermes, coriaces, glabres, un peu luisantes en dessus, grises ou blanchâätres-tomenteuses en dessous, 5-7 nerviées. Glands va- riables, solitaires ou géminés, portés sur de courts pédoncules, épais, renflés, gris-Lomenteux et axillaires sur les pousses feuillées de l’année ; généralement gros, ovoïdes ou ellipsoïdes, surmontés d’une pointe courte et velue depuis la base, à demi enfoncés dans la cupule; celle-ci est allon- gée-conique inférieurement, grise-lomenteuse ; les écailles en sont légè- rement saillantes, de longueur croissante à partir de la base et se ter- minent au sommet en lanières molles, fragiles, assez allongées, dressées ou un peu élalées. — Arbre d’assez grande taille, à écorce subéreuse très-épaisse produisant le liége, à rameaux de 1-5 ans lisses, les plus jeunes gris-Lomenteux. Littoral de la Méditerranée, France, Corse, Algé- rie. Flor., avril-mai. Fructif. et dissémination : commencement d’octobre- fin de décembre de la même année, et même janvier-février de l’année suivante. Arbre trapu, d’une longévité très-prolongée, s’élevant à 10-12", exceptionnellement à 20" et atteignant 4 et même D" de circonférence. La fructification est précoce et se produit dès l'âge de 15 ans; ce n’est que vers 50 ans qu'elle devient abondante et soutenue; en France, où le chêne-liége se trouve à la limite septentrionale de son aire d'habitation, elle n'est même le plus souvent qu'intermittente. Les glands, sans être très-àpres, ne sont point ordinairement comestibles. Le feuillage, quoique persistant 2 à 5 ans, est grêle et rare, la ramification peu serrée, le couvert léger. Les jeunes plants dépassent rarement 0"15 de hauteur la première Produits accessoires. Taille. Fructification. Feuillage. Enracinement. Reproduction par rejets. Station. Ecorce. 258 CUPULIFÈRES. année; à 3 ans ils ont environ 0"50; à partir de cet âge ils s'élèvent rapidement, mais pour s'arrêter de bonne heure et prendre une végétation lente, mais soutenue, jusqu'à un àge avancé, 150-200 ans. L'enracinement se modifie et reste pivotant ou devient tracant suivant les terrains ; il est composé de fortes et lon- gues racines qui fixent solidement le végétal, même dans les sols les plus rocheux. La reproduction par rejets est abondante et quand la vi- talité des souches a été détruite par des incendies, comme cela arrive souvent dans les forêts de l'Algérie, les racines ont la propriété de drageonner quelque peu. Le chène liége croit sur les coteaux ou sur les montagnes de moyenne élévation et s’écarte peu du bassin de la Médi- terranée; dans les Pyrénées-Orientales il s'élève à la limite supérieure de la vigne, 500" environ, en Algérie il atteint une altitude : de 1,000" (M. Rousset (1)). Les sols feldspa- thiques et schisteux lui sont particulièrement favorables, les sols calcaires paraissent ne pas lui convenir. Limité à quelques contrées du midi de la France, il de vient l'essence dominante des forêts algériennes et y consti- tue seul ou mélangé des masses boisées d'une grande éten- due (2). Le liber et l'enveloppe herbacée de l'écorce du chêne liége conservent leur vitalité jusqu'à la mort de l'arbre; mais ces régions s’épaississent peu et s'étendent simplement en largeur pour se prêter au grossissement du corps ligneux qu’elles recouvrent. Toute l’activité de la végétation corti- cale se concentre sur l'enveloppe subéreuse qui prend une grande épaisseur et produit le liége du commerce. Ce n’est qu’au bout de { à 2 ans que l’enveloppe subé- reuse apparait immédiatement sous l’épiderme, sous. forme de quelques couches de cellules à minces parois, dépour- vues de chlorophylle. Elle est nécessairement dans l'origine une production du parenchyme vert sous-jacent, mais une fois constituée, elle s’engendre d'elle-même par division vers le dedans de ses cellules les plus internes et l'enve- (1) Voir Annales forestières, octobre, novembre et décembre 1858. (2) Voir l’intéressant Mémoire de M. Lambert, inspecteur des forêts, sur les forêts de chêne liége et d’olivier de l'Algérie. Paris, 1860; Bureau des Annules forestières. CUPULIFÈRES. 9259 loppe herbacée ne participe plus à son développement que par la séve qu'elle fournit (1). Jusque vers 5 ans l'enveloppe subéreuse s’accroit lente- ment; mais à cet âge l'épiderme se fendille, tombe, et désormais libre de toute entrave, elle se développe avec rapidité. Sa face interne devient alors le siége d’une active production de cellules cubiques, de couleur claire et rosée, qui, s’ajoutant les unes aux autres de dehors en dedans, repoussent celles qui sont précédemment formées vers l'ex- térieur et constituent le liège proprement dit. Chaque année une zône de cellules aplaties (cellules tabulaires), d’un rouge brun, s'organise et divise toute la masse du liége en couches concentriques qui restent adhérentes entre elles et rappellent les accroïssements du bois. Le liége ne se produit que sur les organes aériens; les racines en sont dépourvues, à moins qu’elles ne soient sail- lantes au-dessus du sol. L'enveloppe subéreuse, livrée à elle-même, acquiert une grande épaisseur, que l’on a vue atteindre 20-50 centimè- tres; mais en même temps elle se crevasse largement et profondément, perd toute homogénéité et devient impropre aux usages auxquels le liége est destiné. Arrivée à une cer— taine limite, elle se décompose à la surface, comme cela se passe pour la plupart des vieilles écorces des arbres, bien qu'avec une lenteur infiniment plus grande; mais jamais elle ne tombe d'elle-même par larges plaques. A mesure qu'il s'épaissit, le liége réagit de plus en plus sur les tissus générateurs qu'il recouvre et produit sur eux une constriction croissante; aussi les couches qui se for- ment chaque année vont-elles en diminuant d’une manière marquée, jusqu’à ce qu’enfin la pression devienne constante par la destruction ou le fendillement de la surface ; les ac ————————————————.————————————…—………—.………….. (4) Ce mode de production et d’accroissement a été établi par des observateurs éminents, MM. Dutrochet et Hugo Mohl ; M. Sanio l’a con- firmé récemment. (Voir Bulletin Soc. Bot. de France, tome 5, 1856.) Cet observateur a vu, dans l’aune commun, la viorne obier, etc., les cellules les plus externes du parenchyme vert engendrer par division vers le dehors le premier rang des cellules de la couche subéreuse et a constaté que cette zone, une fois ébauchée, s’épaissit par ses propres cellules, qui, en se partageant, organisent à leur face interne un second rang de cellules semblables, celles-ci un troisième et ainsi de suile. Démasclage el levée. 260 CUPULIFÈRES. croissements se maintiennent alors sensiblement égaux, mais ils sont toujours d’une faible épaisseur. On comprend d’après cela que l'enlèvement du liége en active la production, puisqu'en débridant les tissus généra- teurs on leur rend toute liberté d'action. Il faut, quand on enlève le liége, ménager avec le plus grand soin l'écorce active intérieure, c'est-à-dire, le liber, le parenchyme vert et la zone subéreuse la plus récente, qui, en raison du moment de l’année où se fait l'opé- ration, est en pleine voie d'accroissement et se trouve for- mée de tissus jeunes et mous, semblables à un mucilage, suivant lesquels s'opère la séparation (1). Gette écorce active est le gage des accroissements futurs du liége; c’est elle que les ouvriers (Rusquiers, dans le Var) appellent la mère ou la peau. : On choisit pour cette opération la saison d’été, de la mi- juin à la fin d'août, en évitant les moments de pleine acti- vité de la séve, les temps pluvieux, les vents secs et brü- lants, afin que la mère, trop gorgée de liquide et composée de tissus à peine organisés, ne soit pas exposée à être arra— chée, surprise par les intempéries ou desséchée par l’ardeur du soleil. On commence par ouvrir, avec une hache bien tranchante et d’une forme spéciale, une ou plusieurs en- tailles longitudinales, suivant le diamètre de l'arbre, et, à partir du sol, deux ou plusieurs incisions circulaires et trans- versales, distantes de 1". Puis avec le manche de l'instru- ment, qui est légèrement courbé et aminci en coin à l’ex- trémité et dont on se sert comme d’un levter, on soulève le (4) Quelques auteurs prétendent que l’enlèvement du liége met tota- lement à nu l’enveloppe herbacée, sans rien laisser de l’enveloppe subé- reuse et en concluent que cette dernière est une production permanente de la précédente ; quand même il en serait ainsi de fait, la conséquence serait forcée. L’enveloppe herbacée dénudée se retrouverait dans sa pre- mière situation, alors que sur le jeune rameau elle n’était point recou- verte encore de tissu subéreux et qu’elle en a constitué les premiers élé- ments, où dans la position de tout tissu actif, cortical ou ligneux, qu’une lésion met à découvert et dont le premier besoin est de s’abriter sous un tissu subéreux qu’il a le pouvoir d’engendrer, comme l’ont prouvé les expériences de MM. Trecul et T. Hartig. En tous cas, une fois la couche subéreuse ébauchée, c’est par ses propres forces qu’elle s'accroît, comme cela a été précédemment exposé. CUPULIFÈRES. 261 lhége avec précaution et on le sépare soit sous forme de tronçons cylindriques, appelés canons, soit sous forme de planches. On facilite l'opération en frappant légèrement de temps à autre sur l'écorce, afin de diminuer l’adhérence entre le liége et la mère. Il faut éviter le plus possible de blesser et surtout d’écorcher l'écorce active pendant cette opération, car toute lésion se traduirait plus tard par autant de défauts dans le liége qui recouvrira les cicatrices; l’on doit s’efforcer d'en maintenir la surface bien lisse. Oa pratique quelquefois dans la mère une entaille longi- tudinale allant jusqu'au bois, afin de faciliter l'extension de l'écorce et d'empêcher que le liège de nouvelle production ne se couvre de ces gerçures multiples qui le déprécient. L'utilité de cette pratique est contestée (M. Rousset), et en effet elle ne se justifierait qu'autant que l'écorce pourrait glisser sur le bois qui se développe, pour ne se distendre que suivant l'incision, dont les bords seuls s’écarteraient. Or, on sait que c’est impossible, puisque partout et tou- jours l'écorce adhère au bois et forme avec lui un tout con- tüinu. Le liège vierge ou naturel est connu sous le nom de liége mâle ; il est inégal, crevassé et à peu près sans emploi. Son enlèvement, qui s'appelle le démasclage (démaseuler), est une opération dispendieuse, mais nécessaire, si l’on veut obtenir plus tard du liége de bonne qualité. On le pratique dès que l'arbre mesure 25-50 centimètres de circonfé- rence. Le liége qui suécède au démasclage se nomme liége fe- melle ou de reproduction ; la levée s’en fait dès qu'il a atteint l'épaisseur requise par le commerce, 25-27 mill. au moins. Les levées se succèdent ordinairement de 8 en 8 ans, parfois plus tôt ou plus tard, suivant l’activité de la végéta- tion, et l'on peut en faire 12-15 et même davantage sur un seul arbre. Les premières levées sont peu productives, parce qu’on ne peut Rs prolonger à plus de 2" au-dessus du sol sans compromettre la vie de l'arbre ; mais on les re- monte ensuite à chaque exploitation de 0"60 environ, pour s'arrêter définitivement à 1" au-dessus de la première ra- mification de la tige. C'est à l’âge moyen qu'on obtient le plus de liége et qu'il présente la meilleure qualité. Au moment du démasclage ou de la levée, la tige dé- pouillée est d'une teinte rosée; mais bientôt elle passe Préparation du liége. Qualités el usages du liège. 262 CUPULIFÈRES. au rouge ocreux plus ou moins vif, puis au rouge brun très- foncé; en se desséchant entièrement à la surface, elle devient grise ou brune. Dès que le liége est récolté, on l’expose dans un lieu bien aéré pour le dessécher; puis à l’aide d'une plane on en ràcle la surface extérieure et on enlève ainsi la couche dure et rugueuse qui le recouvre ; enfin on le plonge dans l'eau bouillante pendant quelques minutes pour l’assouplir et le gonfler. Après ces diverses préparations il a perdu un tiers environ de son poids primitif (M. Rousset) et on peut le livrer au commerce. On passe quelquefois les liéges grossiers et gerçurés au feu, afin d’en resserrer les pores et d’en dissimuler les dé- fauts sous la couche superficielle qui se carbonise. Cette pratique, qui n’améliore réellement pas la marchandise , semble tomber en désuétude. Le liége de bonne qualité doit être léger, souple, élasti- que, homogène, de couleur claire légèrement rosée; il faut qu'il ne soit ni ligneux, ni poreux. Son principal emploi est la fabrication des bouchons; il sert en outre à faire les bouées en usage dans la marine, les chapelets flotteurs des- tinés à soutenir les filets de pêche, des semelles imperméa- bles, etc. Dans les contrées où il croit, on le façonne en une foule d’ustensiles de ménage et même en tuiles pour la couverture des maisons. Brülé en vase clos, il produit un charbon que l’on pulvérise et emploie dans la peinture sous le nom de noir d'Espagne ; enfin on en fabrique du noir de fumée. L'écorce vive est très-riche en tannin et fournit un tan fort estimé, bien supérieur à celui du chène pédoneulé et du chêne rouvre. Suivant M. Epailly (1), le rapportentre l’un et l’autre serait en moyenne de 1,62 : 1. Cependant dans une exploitation bien conduite on a trop d'intérêt à soute- nir la vie de l'arbre le plus longtemps possible et à ménager cette écorce comme mère du liége, pour qu'on songe à la livrer à l'industrie du tannage. Une spéculation imprévoyante n’a malheureusement pas toujours raisonné ainsi et bien des forêts du Var, de la Corse et de l'Algérie ont été rava— (1) Voir Annales F'orestières, tome 9, page 253. CUPULIFÈRES. 265 - gées sans ressources par un écorcement complet. Le liége proprement dit, semblable en cela à la portion externe et inerte de l'écorce des vieux arbres, ne renferme que peu de tannin; il est d’ailleurs trop précieux sous d’autres rapports pour être utilisé à ce point de vue. Celui du commerce n’en offre plus que des traces, puisqu'il a subi une préparation dans l'eau bouillante qui a dissous ce principe. Le bois, quoique voisin de celui du chène yeuse, en est très-distinet. Le tissu fibreux est dominant et partagé peu visiblement en zones étroites par du parenchyme ligneux ; les vaisseaux, sensiblement inégaux, sont plus abondants et plus gros au bord interne de chaque couche et, sans y des- siner la zone poreuse si apparente du bois des chènes rou- vres et pédonculés, rendent néanmoins cette partie bien dif- férente de la zone externe, qui n’est composée que de petits vaisseaux associés à du parenchyme et groupés suivant des lignes flexueuses rayonnantes ne se prolongeant pas d’une couche à l’autre. Il résulte de là que les accroissements an— nuels sont suffisamment apparents pour être comptés. Les rayons sont inégaux, nombreux, très-épais, assez hauts, presque indéfinis ; ils forment de larges mailiures brunes trés-rapprochées. Ce bois est de couleur inégale, gris, bru- nâtre, brun, brun rougeûtre ; l’aubier en est peu nette- ment tranché; il est extrêmement lourd, compacte, sans être aussi homogène et à grain aussi fin que celui de l’yeuse. Complètement desséché à l'air, il a fourni les densités sui- vantes : bois d'Algérie de 52 ans, 0,92 ; bois des Pyrénées- Orientales de 50 ans, 1,49; d'Algérie de 50 ans, 1,56 (Coll. Ec. For.). Ce bois est peu propre aux constructions en raison de ses dimensions habituellement restreintes, de sa pesanteur extrême, de la disposition qu'il a à se gercer très-large- ment et longuement et même à se pourrir lorsqu'il est exposé à des alternatives d'humidité et de sécheresse ; em- ployé dans la marine pour des pièces d'échantillon inférieur, il a l'inconvénient d'attaquer le fer qui sert au chevillage, en raison de sa richesse en tannin. Il se fend difficilement et irrégulièrement et ne peut produire de merrain. Il convient néanmoins à la menuiserie, à la construction des machines, etc., fournit un chauffage tout particulièrement estimé et un excellent charbon. Bois, Densité. Usages. Tempérament. 264 CUPULIFÈRES. SECTION IV. Chénes à feuilles persistantes et à malwra- tion bisannuelle. (Feuilles dentées-épineuses ou entières; glands à cupule presque lisse ou hérissée-épineuse.) 8. Chêne occidental. Quencus occinenraLis. Gay. Corcier ou Corsier (dans les Landes). Feuilles persistantes jusqu’à l’entier développement de celles de l’an- née suivante, arrondies ou légèrement prolongées sur le pétiole à la base, ovales ou elliptiques, dentées-mucronées ou spinulées, coriaces, gla- bres et luisantes en dessus, d’un vert faiblement grisätre-tomenteux en dessous, 6-8-nerviées. Glands solitaires ou géminés, à maturation bis- annuelle, de taille et de forme variables, 11-22 sur 8-16 mill., portés sur les rameaux défeuillés de l’année précédente par des pédoncules peu al- longés, assez trapus et gris tomenteux; cupule hémisphérique, à écailles petites, les supérieures ovales obtuses, les inférieures à base épaisse, presque prismalique, réfléchie; les unes et les autres apprimées. — Arbre de taille moyenne, dont l'écorce est subéreuse comme celle du liége, dont les branches et les rameaux sont lisses et glabres, les ramules de l’année blancs-tomenteux. Forme de vastes forêts, seul ou mélangé avec le pin maritime, entre la Gironde et l’Adour, le long du golfe de Gas- cogne; disséminé entre l’Adour et Bayonne. Flor., juin. Fructif., milieu de septembre de la seconde année. Malgré les différences remarquables de maturation et de glands qui séparent le chêne occidental du chêne liége, ces deux espèces ont été jusqu'à présent confondues. C'est ce qui explique les assertions contradictoires des différents au- teurs qui ont traité l'histoire du liége et qui ont attribué à l'arbre qui le produit une maturation tantôt annuelle, tantôt bisannuelle, suivant qu'ils avaient en vue l'une ou l’autre de ces espèces. Le chêne occidental est l'arbre à liége du littoral de l’ouest ; le chéne liège véritable appartient à la région mé- diterranéenne. Le premier se plait dans les terrains de tran- sport, siliceux ou argilo-siliceux des Landes, aux expositions fire et abritées des vents ; il s’accommode particulière- ment bien du mélange avec le pin maritime sous lequel il trouve protection, sans qu'il ait à souffrir de son couvert très-léger ; il a le tempérament beaucoup moins méridio- nal que le second et la culture l'a propagé avec assez de succès jusqu’à la hauteur de Belle-Isle-en-mer. Il fleurit et fructifie plus au nord, à Trianon (Versailles), CUPULIFÈRES. 265 où l’on en voit, en pleine terre, un pied âgé, qui mesure 145 de hauteur sur 1°45 de circonférence à la base (Gay.). Une semblable différence entre le tempérament de deux espèces aussi remarquables doit faire attacher une grande importance culturale à leur distinction (1). La croissance du chêne occidental est assez lente; vers 100 ans cet arbre mesure 1"50-2" de circonférence, mais il peut avec l'âge dépasser ces dimensions et l’on en voit qui atteignent 4”. Sa longévité s'élève à trois siècles et plus. La fructification commence vers 25 à 30 ans et se sou- tient assez régulièrement chaque année. Le chène occidental est principalement cultivé pour le liége qu'il produit et, à quelques variations près, est sou- mis au même traitement que le liége véritable. C’est vers 50 ans, alors qu'il mesure 0"70-0"80 de circonférence, qu’on en fait le démasclage sur une hauteur d'environ 2"; chaque levée se répète ensuite à un intervalle de 7 à 8 ans, et le liége obtenu à une épaisseur moyenne de 50 millim. Il est appelé sans doute à jouer un rôle important dans la mise en valeur des terrains improductifs des Landes, où les es- sais de sa culture ont généralement bien réussi. Les produits en argent qu'on en retire dépassent, par pied d'arbre, 5 ou 4 fois ceux du pin maritime (2). Les vaisseaux du bois sont sensiblement inégaux; les uns, assez gros, forment au bord interne une zone très-étroite ; les autres, petits et rares, sont distribués parmi le tissu fi- breux dominant d'automne en séries simples, espacées, rayonnantes. Les grands rayons sont épais, nombreux et peu hauts. Il résulte de cette structure un bois un peu différent de celui du chêne liége, à couches annuelles nettement tran- (1) Des semis et des plantations de chêne liége ont été faits à Belle- Isle-en-Mer, vers 1826 ; les plants et les glands furent tirés de Catalogne et des Landes. Les chènes de la première provenance sont tous morts, ceux de la seconde sont encore vivants. On a voulu trouver là un fait d’acelimatation de proche en proche. (Voir Thouin, Annales forestières, 1. 11.) La vérité est que les chènes de Catalogne élaient de vrais chênes liéges et que ceux des Landes sont des chênes occidentaux, bien plus rustiques que les premiers pour supporter les froids. (2) Je dois à MM. Moncrie de Cabrens et de Monteil, gardes géné- raux, la plupart des renseignements forestiers qui concernent cette essence. 20 Fructification. Liége. Bois. Taille. Bois. 266 CUPULIFÈRES. chées et à maillures plus petites, plus égales et plus serrées; la coloration en est aussi plus claire et la densité bien infé- rieure. Un échantillon d'une tige de 24 ans, mesurant 14 centimètres de diamètre, non compris l'écorce, et pro- venant des Landes, n’a pour densité que 0,78. (Coll. Ec. For. Envoi de M. Legros Saint-Ange.) Ce bois est très-propre au chauffage et produit d’excel- lent charbon; on l’emploie rarement à d’autres usages parce qu'on ne l’abat que lorsqu'il est sur le retour et plus ou moins. vicié, et qu'en outre, semblable en cela au bois du chêne liége, 1l supporte mal les alternatives de séche- resse et d'humidité et se tourmente beaucoup. 9. Chêne kermès, Quencus coccirERA. LIN. Q. PSEUDO-COcCIFERA. Desr. (1). Chène à cochenille. Feuilles courtement pétiolées, persistantes pendant 1-2 années, peliles, 15-50 mill. de long, ovales ou oblongues, dentées-épineuses, ondulées, coriaces, vertes, luisantes et glabres sur les deux faces. Glands solitaires, rarement géminés, subsessiles ou courtement pédonculés sur les pousses de l’année précédente, ovoïdes ou oblongs, de taille variable, moyenne ou petite ; cupule hémisphérique, grise, à écailles prolongées en pointes carénées, droiles, presque vulnérantes, dressées au sommet, étalées à la base. — Arbrisseau de 2-3® d’élévation au plus, formant un buisson très-touffu, dont l'écorce, d’abord grise et lisse, devient avec l’âge très-finement et densément gercurée en long et en travers, rugueuse, d’un brun presque noir. Très-commun dans les lieux secs, pierreux ou sablonneux de la région méditerranéenne. France et Algérie. Flor., avril-mai. Fructif., août de la seconde année. Le chêne kermès, qui ne forme en France que des broussailles et n’y atteint jamais de dimensions qui per- mettent de l'utiliser, si ce n’est pour le chauffage, parait de- venir dans des contrées plus chaudes un arbre de moyenne taille. Le bois en est très-compacte et très-homogène (1) Desfontaines décrit sous le nom de chêne faux-kermès, Quercus pseudo-coccifera, un chêne d'Algérie qui semble n’être tout au plus qu'une variété du kermès proprement dit. Il n’en diffère que par de plus grandes dimensions, 5-7" de hauteur, des feuilles plus allongées, des glands plus gros. Rien de plus variable que sa cupule, dont la forme est conique ou hémisphérique, resserrée ou très-évasée, et dont les épines sont nombreuses et rapprochées ou assez rares et espacées, plus ou moins longues, dressées, élalées ou réfléchies. En tenant compte de toutes ces différences il y aurait aussi là de quoi créer bién des espèces nouvelles. ‘4 CUPULIFÈRES. 267 et ressemble beaucoup à celui de l'yeuse ; il n'a, comme ce dernier, que des vaisseaux fins et égaux, qui forment des lignes rayonnantes ondulées, se prolongeant sans interrup- tion à travers les accroissements annuels, dont la distinction est difficile ou même impossible. Les grands rayons sont rares et peu épais, le parenchyme ligneux y est en général très-apparent et forme avec le tissu fibreux des zones minces, alternativement plus foncées et plus claires. Prove- nant des Pyrénées-Orientales, d’une tige de 14 ans et de 4 cent. de diamètre, il a pour densité : 1, lorsqu'il est complétement desséché à l'air. (Coll. Ec. For.) L'écorce est estimée pour le tannage. : C'est sur ce petit chêne que vit un insecte voisin des co- chenilles, le kermès du chêne vert (Kermes ilicis. Fab.), dont la femelle se fixe sur les rameaux et ressemble à une verrue de l’écorce, d’un noir violacé, de la forme et de la taille d’un pois. On recueillait autrefois l’insecte en cet état, et, de son corps desséché et pulvérisé, on obtenait une belle teinture écarlate. Cette industrie est à peu près totalement délaissée depuis l'introduction et l'emploi de la cochenille du cactus nopal. 10. Chêne garrigue. Quercus-auzandni. GREN. Et Gon. Quercus PSEUDO-COCCIFERA. WEB. NON Desr. Feuilles semblables à celles du chène kermès, mais plus aïlongées et relalivement plus étroites et plus planes ; glabres et luisantes sur les deux faces, dentées-épineuses ou parfois entières sur les bords. Glands ovoïdes, pertés au nombre de 2-5 sur un axe épais, plus long que les pétioles; cupule hémisphérique, grise-tomenteuse, à écailles longuement triangu- laires et planes à l’extrémité, non saillantes, lâchement apprimées. Petit 3 arbrisseau buissonnant de 450 environ de hauteur; terrains secs et arides de la Provence : environs de Marseille, d’Arles et de Toulon. Flor. avril. Fructif., septembre de la deuxième année. Ce chéne est connu en Provence sous le nom de chëne garrigue parce que c’est sur les sols arides, auxquels on applique la ème dénomination, qu’il se rencontre tou- jours. Il forme un buisson rabougri, que l’on confond le plus souvent avec le chène kermès, quoiqu'il s’en distingue nettement par le feuillage et surtout par la cupule. Il est surtout abondant dans la Crau, à l'embouchure du Rhône, où il couvre des étendues considérables de terrains. Il n’a jamais attiré l'attention des forestiers et l’on ne sait rien des usages, peu importants sans doute, auxquels il peut être propre. Il doit, sous ce rapport, se rapprocher beaucoup du chêne kermès. Tan. Kermès. 268 CORYLACÉES. FAMILLE XLVII. coRYLACÉES. Schacht (Der Baum). carriNées, Doell. Floraison monoïque. Fleurs mâles en chatons cylindriques, denses et pendants; chacune d’elles dépourvue de périgone et simplement composée d’une écaille sur laquelle sont directement insérées 6-12 étamines à filets très-courts, divisés presque dès la base et dont chaque branche supporte une anthère nécessai- rement uniloculaire, introrse, longitudinalement déhiscente. Fleurs femelles en chatons allongés ou raccourcis en fascicules, disposées 2 à 2 à l’aisselle d’une écaille caduque , formée de 2 stipules soudées ; chacune d’elles composée d’un involucre de 1-4 bractées, d’un périgone généralement adhérent (toujours, dans le fruit) et d’un ovaire à 2 loges 1-ovulées. Involucre fructifère simple, foliacé, contenant un seul fruit, sec, indéhis- cent, uniloculaire et monosperme par avortement, largement ombiliqué à la base, terminé par les débris desséchés des styles et souvent couronné par les dents du périgone ; à péricarpe li- gneux ou crustacé (gland). Graine non périspermée, à cotylé- dons charnus, féculents-huileux. — Arbres ou arbrisseaux à feuilles simples, caduques, alternes, penninerviées, pourvues de stipules écailleuses et caduques. A, Périgone adhérent à l'ovaire au moment de la floraison ; involucre ouvert au sommet. B. Involucre formé d’un verticille de # feuilles charnues à la base; gland ovoïde-pointu, lisse, à péricarpe JIgNEUX. « ose so voniae © ea 5 0 0 0 0 800 01e 2 EE B!. Involucre d’une seule feuille à 3 lobes ; gland ovoïde- comprimé, à nervures saillantes, largement tron- qué et couronné au sommet par les dents du péri- gone ; péricarpe crustacé. .sssosessessorseses CHARME. + 2 A’, Périgone libre au moment de la floraison, adhérent au fruit. Involucre vésiculeux, clos au sommet. Gland ovoïde-comprimé, lisse, à péricarpe crustacé...... Osrnva.. 5 cennx 1. — COUDRIER. CORYLUS. Tournef. Fleurs naissant des bourgeons axillaires ou terminaux des rameaux de l’année précédente. Fleurs mâles en chatons cylin- driques, serrés, pendants, réunis 2-5 sur un axe ramifié et paraissant dès l’automne de l’année qui précède celle de la flo- raison ; chacune d’elles composée d’une écaille bractéale à la face CORYLACÉES. 269 interne de laquelle sont attachées 8 courtes étamines, à anthères 4-loculaires, disposées en 2 rangs d’égal nombre de chaque côté de la nervure médiane. Fleurs femelles très-rudimentaires au .moment de la floraison et dont l’organisation ne se complète que S pléte q plus tard, renfermées en petit nombre au sommet d’un bourgeon mixte, qui ne se distingue d’un bourgeon à feuilles que par les styles rouges, saillants à l’extrémité ; disposées 2 ensemble à l’ais- selle d’une écaille formée de 2 stipules soudées. Chacune d’elles composée d’un involucre de 4 feuilles verticillées, d’un péri- gone adhérent, très-finement denticulé au sommet et d’un ovaire à 2 loges 1-ovulées, surmonté de 2 longs styles d’un rouge pourpre. Gland (noisette) ovoïde et pointu, à péricarpe ligneux, 1-loculaire, monosperme, contenu dans un involucre foliacé, charnu à la base, ouvert au sommet et prolongé en lobes irré- gulièrement découpés et plus ou moins allongés. Graine à coty- lédons plans-convexes, huileux et amylacés, hypogés pendant la germination. Bois entièrement blanc, semblable à celui du charme; mais demi-dur et demi-lourd seulement, avec les accroissements ré- gulièrement circulaires. Fibres entremêlées de cellules ligneuses abondantes (non apparentes, même à la loupe). Vaisseaux égaux, petits, disposés en séries rayonnantes de 2-16, à peu près uni- formément répartis ou un peu plus serrés dans la zone interne. Rayons inégaux; les uns, très-fins; les autres, gros et hauts, formés de rayons très-minces alternant avec des lames de tissu fibreux dépourvues de vaisseaux. On remarque souvent au milieu de ce bois de petites traînées d’un tissu cellulaire par- ticulier, rougeûtre. Coudrier noïisetier, CORYLUS AVELLANA. Lin. Feuilles pétiolées, obovales-orbiculaires, dont la plus grande largeur correspond aux 3/4 de la longueur, légèrement cordiformes à la base, brusquement acuminées et quelquefois subtrilobées au sommet, double- ment dentées, vertes, presque concolores, couvertes sur les deux faces, dans la jeunesse, de longs poils mous ; à peu près glabres plus tard, si ce n’est aux aisselles inférieures; à nervation habituellement formée de six paires de nervures pennées. Chatons mâles sessiles, jaunâtres, très-précoces, fleurissant longtemps avant la foliation. Involucre fructi- fère à lobes inégaux, débordant généralement le gland. — Arbrisseau rameux dès la base, dont les jeunes pousses sont hérissées de poils glan- duleux rougeâtres ; dont les stipules persistent à la base des feuilles jus- qu’en août; à bourgeons courts, ovales-arrondis, presque obtus, recou- verts de plusieurs écailles imbriquées-spiralées, un peu frangées sur les bords. Très-commun dans les forêts de toute la France, rare en Algérie. Flor., janvier-avril, Fructif., fin de septembre. Dissémin., octobre. Taille. Port. Fructification. Germinalion. Rejets. Croissance. Enracinement. Slalion et sol. 270 CORYLACÉES. Le coudrier est un arbrisseau de 3-4" d’élévation, dont les maitresses tiges se couronnent quand elles sont parve- nues à une certaine hauteur, et sont remplacées par des rejets droits, grèles, très-allongés, qui partent soit de la souche, soit des racines, et, dans ce dernier cas, finissent par devenir des pieds.indépendants qui se sèvrent d’eux- mêmes. La coupe annuelle de ces rejets peut transformer le coudrier en un petit arbre à tige simple, courte, à cime ample très-étalée, assez touffue et à couvert épais. Le coudrier fructifie vers 10 ans; les pieds isolés ou si- tués aux bords des massifs sont à peu près annuellement fertiles ; mais ceux de l'intérieur restent quelquefois 3-4 ans sans produire un seul fruit. C'est, de tous les végétaux fo- restiers, celui dont la floraison est la plus précoce et, dans certaines années exceptionnelles, elle se produit dès le mois de décembre. La noisette est d’une conservation difficile, même jus- qu'au printemps, et il vaut mieux la semer dès l'automne. Le jeune plant, dans ce cas, parait de bonne heure au printemps, laisse ses cotylédons en terre et produit immé- diatement des feuilles semblables à celles qui lui sont ha- bituelles. Il ne dépasse guère 5-6 centimètres dans la première année et s’accroit au plus de 15 centimètres dans chacune des 5-6 années suivantes. Cet arbrisseau repousse peu par bourgeons adventifs, plus fréquemment par bourgeons proventifs, habituellement par drageons qui donnent des plants robustes, indépen- dants. La végétation des rejets est très-rapide ; vers 5 ans ils ont atteint leur maximum annuel d’allongement et de grossissement et vers 10-15 ans leur plus grand accroisse- ment moyen en volume. L'enracinement est représenté à l’origine par un pivot droit, couvert d’un chevelu abondant; vers 5 ans l’allonge- ment du pivot se ralentit, puis s'arrête ; les racines latérales se développent, plus tard l’une d'elles prend le dessus et, à un certain âge, constitue une maitresse racine se prolon- geant loin sous le sol, en conservant sur presque toute sa longueur un égal diamètre. L’aire d'habitation du coudrier est trè$-étendue, en sur- face comme en altitude; il se trouve non-seulement du nord au sud, de l’est à l'ouest de toute la France; mais des pue il s'élève dans les montagnes, même au-dessus du iôtre, CORYLACÉES. 971 L'écorce, d’un gris mat sur les jeunes rameaux, puis d’un brun rouge, marquée de lenticelles assez abondantes, est couverte dans l’origine de débris de fines membranes . qui proviennent de l’exfoliation de l'enveloppe subéreuse. Cette écorce devient ensuite d’un gris argenté rougeûtre et reste lisse, en présentant une disposition à s’enlever par lanières circulaires comme celle des cerisiers. On y trouve alors les trois régions normales : enveloppe subéreuse, pa- renchyme vert et liber. Ce n'est qu'à un âge avancé qu'il se développe un périderme intérieur, résistant, dans les feuillets du liber et que celui-ci, repoussé au dehors, forme un rhytidome gercuré-écailleux, que l’on n'observe habi- tuellement qu’à la base des plus vieux pieds. Gette écorce contient 2,70 p. 0/0 de tannin. Le bois de coudrier a beaucoup d'analogies avec celui du charme; il est entièrement blanc, mais les accroissements sont circulaires et il n’est que demi-dur et demi-lourd. Coupé en février, il pèse 0,92 à l'état vert; 0,545 à l'état sec. La puissance calorifique, mesurée par l’eau évaporée, est à celle du hêtre comme 90 : 100 pour des poids égaux. Il brûle assez lentement, mais, une fois embrasé, il produit un charbon qui dure longtemps au feu et dégage beaucoup de chaleur. Les faibles dimensions du coudrier restreignent nécessai- rement son emploi; on n'en retire guère que des perches, utilisées à différents usages, cercles, tuteurs, etc. On peut en obtenir du charbon propre à la fabrication de la poudre et au dessin. L'amande de la noisette contient jusqu’à 60 p. 010 d'huile grasse non siccative, d'un goût agréable. On sait que cette noisette est comestible; celle de quelques variétés eulti- vées et reproduites par la greffe est surtout recherchée (aveline). GENRE 11. — CHARME. CARPINUS. Lin. Fleurs amentacées pour les 2 sexes. Fleurs mâles en chatons solitaires, cylindriques, sessiles, pendants, parfois légèrement feuillés à la base, naissant des bourgeons axillaires, rarement du bourgeon terminal de la pousse de l’année précédente. Chacune d'elles composée d’une écaille, supportant directement à sa base Evorce. Bois. Pesanteur. Puissance calorifique. Usages, Produit . accessoire. Taille. Port, 279 CORYLACÉES. 10-16 étamines à filets courts, terminées par un pinceau de poils, à anthères uniloculaires. Fleurs femelles en chatons là- ches et formant le prolongement et la terminaison des pousses latérales ou terminales, normalement feuillées à la base; dis- posées par 2 et pédicellées à l’aisselle d’une écaille qui repré- sente 2 stipules soudées. Chacune d’elles formée d’une grande bractée foliacée, d’un périgone adhérent, à limbe 4-5 denticulé, et d’un ovaire à 2 loges uni-ovulées, surmonté par 2 styles allongés et rouges. Glands en chatons lâches et pendants, conte- nus chacun dans un involucre très-développé, monophylle, fo- hacé, trilobé et à lobe médian allongé; tronqués et surmontés par les dents libres et bien apparentes du périgone; uniloculaires et monospermes par avortement; à péricarpe crustacé-ligneux, vert, relevé de côtes longitudinales. Graine à cotylédons plans- convexes, féculents et huileux, épigés en germant. Bois dur, lourd, compacte, entièrement blanc. Tissu fibreux homogène, fortement épaissi, entremêlé de cellules ligneuses (non apparentes, même à la loupe); vaisseaux presque égaux, petits, disposés 2-7 en séries rayonnantes, à peu près uniformé- ment répartis, si ce n’est sur la zone la plus externe où ils man- quent. Rayons inégaux; les uns simples et minces; les autres épais, longs et très-hauts (dans le sens du fil), peu nombreux, surtout dans les branches, et composés de rayons simples alter- nant avec des lames minces de tissu fibreux dépourvues de vais- seaux. Charme commun. Canvinus geruLus. Lin, Charmille. Feuilles alternes, pétiolées, ovales ou oblongues, ordinairement aiguës ou même acuminées, légèrement cordiformes à la base, dentées, à dents aigüment sous-dentées, surtout sur leur grand côté ; peu luisantes, gla- bres et verles en dessus, d’un vert un peu plus pâle et faiblement pu- bescentes près des nervures en dessous ; limbe paraissant gaufré entre les nervures secondaires qui sont saillantes, droites, parallèles, au nombre de 10-15 de chaque côté. Chatons mâles à écailles ovales-aiguës, ciliées. Gland contenu dans un involucre foliacé très-graud, à lobes en- liers ou dentés. — Arbre de taille moyenne, à écorce d’un gris cendré, lisse, très-mince, à tige peu régulière, creusée longitudinalement de larges cannelures arrondies peu profondes; bourgeons ovoïdes-aigus, entourés d’écailles nombreuses, imbriquées-spiralées, poilues à l’extré- milé. Très-abondant dans le nord et l’est, dans les taillis ou, à l’état de sous-bois, dans les futaies. Flor. avec les premières feuilles, avril-mai. Fructif., octobre. Dissémin., à la chute des feuilles où au printemps suivant. / Le charme n'est point un arbre de première grandeur ; 20% d'élévation, 1"50 de diamètre sont pour lui des dimen- CORYLACÉES. 97% sions remarquables. La tige en est droite et se maintient dis- üncte jusqu'à l'extrémité de la cime ; elle est toujours plus ou moins cannelée et relevée de côtes longitudinales, ce qui permet de la distinguer facilement de celle du hêtre, qui est toujours cylindrique. Elle ne se dénude qu'à une faible élévation au-dessus du sol. Les branches, nom- breuses, longues et grèles, s'élèvent droit en faisant avec la tige un angle de 20-50° et forment dans leur ensemble une cime ovoide, pointue au sommet. Le couvert est assez épais, inférieur néanmoins à celui du hêtre, A l'état d'isolement, la tige se garnit, en dessous des branches principales, de petites branches gourmandes, nombreuses, grêles, horizontales, qui persistent sans se dé- velopper beaucoup. L'écorce se compose, après la chute de l'épiderme, d'une mince couche d’enveloppe subéreuse, de parenchyme vert et de liber ; ces différentes régions restent vivantes jusqu'à l’âge le plus avancé, ne s’accroissent pas sensiblement en épaisseur et ne font que se distendre, par l'interposition de nouveaux tissus, au fur et à mesure que la tige grossit. Aussi cette écorce, d’un gris cendré, reste toujours unie, lisse, vive, remarquablement mince, surtout sur les côtes sail- lantes. Son parenchyme ne se lignifie pas comme celui du hêtre. Les jeunes pousses, d’abord vertes, puis olivâtres, pas- sent au rouge brun vers 5 ans et, à 6 ans environ, prennent la couleur grise caractéristique. Les bourgeons sont petits, oblongs-allongés, pointus, moins eflilés et proportionnelle- ment plus épais que ceux du hêtre. . On observe très-souvent, entre le coussinet et le bourgeon principal, un second bourgeon (sous-bourgeon) qui en beau- coup d'occasions se développe et produit une jeune pousse. C’est à cela en partie qu'est due la facilité avec laquelle on faconne le charme en berceaux, haies, charmilles, etc., qui se maintiennent très-touffus. Les bourgeons proventifs du charme conservent leur vi- talité jusqu’à un âge avancé, 80 ans. C'est à eux qu'il faut attribuer la repousse vigoureuse des souches de cette essence et ces nombreux rejets qui naissent au-dessous de la section ou sortent même de terre. Les bourgeons adventifs se pro- duisent rarement et constituent ces quelques rejets qui s'élèvent sur un bourrelet de la section même, entre Couvert, Ecorce. Bourgeons Rejets. Enracinement. Stalion et sol. Fructification, Germinalion. 274 . CORYLACÉES. l'écorce et le bois. Enfin le charme a la faculté de former des drageons ou au moins quelque chose qui y ressemble. Les vrais’ drageons, ceux du robinier, du tremble, ete., naissent de racines traçantes, ceux prétendus du charme proviennent de rameaux analogues à ces petites branches horizontales qui garnissent la tige des pieds isolés, et qui, émises par les parties tout à fait inférieures, se marcottent naturellement, s’allongent considérablement sans grossir et produisent des rejets sur tout leur parcours. L’enracinement est très-variable. Le jeune plant, élevé dans la terre ameublie d'une pépinière, a une forte racine pivotante, à peine ramifiée. En forêt, le pivot s’oblitère gé- néralement au profit des racines latérales, qui prennent une grande extension, et il est rare qu'il pénètre à plus de 0"50. Le bois de souches et de racines, extrait aussi complétement que possible, équivaut à 20-24 p. 0/0 du bois superficiel, savoir 2/5 pour la souche, 1/5 pour les racines (T. Hartig). Le charme est très-commun dans les forêts du nord et de l’est de la France; il est rare ou manque même parfois entièrement dans l’ouest et le midi. Il se plait dans les plaines et surtout dans les pays de coteaux ; reste en des- sous du hêtre dans les régions montagneuses et, dans les Alpes, ne dépasse pas 1100" d'altitude. La fécondité du charme est très-développée, se manifeste de bonne heure, à 20 ans et même au-dessous, et il est peu de végétaux forestiers qui aient des années de semen- ces aussi abondantes et en même temps aussi répétées. II est vrai que, dans leurs intervalles, il n’est pas rare qu'on ne puisse trouver un seul fruit. Cette abondance est telle, parfois, que chaque pousse se termine par un chaton de fleurs femelles et, plus tard, de fruits, dont les involucres, verts et foliacés, forment la plus grande partie du feuillage de l'arbre. IL faut 25000-50000 glands de charme, dépouillés de leur involucre, pour 1 kil. Semés en automne, quelques-uns de ces fruits germent au printemps suivant, la plupart à celui de la seconde année ; semés au printemps, les plants ne lèvent qu’au bout d’un an. Pour éviter les dangers qu'ils peuvent courir de la part des mulots, il est mieux de les disposer dans la terre à une certaine profondeur pour les préparer à la germination et de ne les en retirer qu’au printemps de la seconde année. Semés alors, ils germent immédiatement. CORYLACÉES. x 9275 Le jeune charme parait avec deux feuilles cotylédonaires ovales, entières, un peu charnues, très-faiblement pétiolées ; il croit lentement dès les premières années. Sous des cir- constances moyennes de végétation, la tige, à 40 ans, ne présente que le + — + du volume de celle du hêtre ; à 100 ans, elle équivaut au + ou même à la +. Cette lenteur d'ac- croissement et le peu d'intérêt que peuvent présenter de grandes dimensions chez cette essence l’exeluent des futaies. La végétation en taillis est, au contraire, assez aclive, et, à 20 ans, les produits du charme sont deux fois aussi grands que ceux du hêtre. Le bois de charme est très-facile à reconnaitre à ses accroissements irréguliers, flexueux, à sa couleur blanche, à son poids, à sa dureté ; seul, parmi les bois durs, il pré- sente des rayons (les larges) très-prolongés dans le sens de la fibre ligneuse. Il est plus lourd que le hètre, dans le rap- port de 112 : 100 d’après G. L. Hartig; de 125 : 100 d'après Werneck ; de 106 : 100 d’après T. Hartig ; dessé- ché à l'air, il pèse, en moyenne, 0,696 suivant ce dernier auteur. L'importance principale du bois de charme est dans sa puissance calorifique. C’est un des meilleurs combustibles que nous possédions ; il brüle avec une flamme vive et produit un charbon qui reste incandescent jusqu'à complète com- bustion. Sa valeur calorifique dépasse celle du hêtre de 5,5 p. 0/0 d’après T. Hartig. Îl n’est pas employé comme bois de construction, en raison de son peu de durée; la fibre, souvent entrelacée, le rend d'un travail peu facile, et les menuisiers ne l’utiliseni pas communément; cependant sa dureté, son homogénéité, sa tenacité le rendent précieux pour la fabrication d'outils divers et pour la confection de certaines pièces de machines qui ont à subir des frottements, telles que dents d’engrenage, cames, etc. Les glands contiennent une huile douce, qui rappelle, au gout, celle de la noisette, mais on ne l'extrait pas. La feuille donne un excellent fourrage, qui, desséché, équivaut au foin de bonne qualité. Suivant T. Hartig, l'hec- tare, à 12 ans, peut en donner près de 16,000 kil. à l'état “ vert, qui se réduisent à 4,100 kil. par la dessiceation à l'air. Croissance, Bois. Pesanteur. Puissance calorifique. Usages. Produits accessoires. Taille, Evracinement, Fructification. Croissance. 276 CORYLACÉES. GENRE II, — OSTRYA. OSTRYA. Mich. Fleurs amentacées pour les deux sexes. Chatons mâles fasci- culés, cylindriques, pendants, serrés; chaque fleur composée d’une écaille stipulaire, portant à sa base 6-12 étamines à filets courts, à anthères uniloculaires, terminées par des pinceaux de poils. Chatons femelles cylindriques, dressés et denses, composés d’écailles stipulaires à l’aisselle de chacune desquelles sont 2 fleurs ; chaque fleur formée d’un involucre vésiculeux, clos au sommet, d’un périgone libre et d’un ovaire à 2 loges 4-ovulées. Fruits disposés en une sorte de cône ovoïde et pendant qui rap- pelle beaucoup, par sa forme, celui du houblon ; chacun d’eux formé d’un involucre foliacé vésiculeux, et d’un gland ovoïde comprimé, lisse et sans côtes longitudinales, entouré par le péri- gone devenu adhérent, si ce n’est à l’extrémité qui déborde le fruit. Bois brun, à fibres fortement épaissies, parmi lesquelles est dispersé un parenchyme ligneux abondant (non visible à la loupe) ; vaisseaux égaux, petits, groupés suivant des lignes den- dritiques ; rayons égaux, minces. Ostrya commun. OsTayA CARPINIFOLIA. ScOP. Carpinus ostrya. Lin. Charme houblon. Feuilles courtement pétiolées, ovales-lancéolées, acuminées, double- ment et aigüment dentées; en dessus vertes et glabres, si ce n’est dans la jeunesse; en dessous d’un vert plus pâle, pubescentes aux aisselles des nervures, qui sont parallèles, très-saillantes et au nombre de 12-15 de chaque côté; limbe plus plan que celui de la feuille du charme. Chatons mâles naissant plusieurs ensemble d’un même bourgeon, à écailles arrondies-aiguës, ciliées; involuere blanchätre, poilu, surtout à la base. Fruit très-petit, grisàtre, lisse, ovoïde-aigu, à sommet légère- ment tronqué et surmonté par les dents peu apparentes du périgone. — Petit arbre ayant presque entièrement le port du charme; à bourgeons ovoïdes, obtus, entourés d’écailles nombreuses, imbriquées-spiralées, d’un brun clair et glabres; tige cylindrique dont l'écorce se transforme de bonne heure en un rhytidome gris brunâtre, écailleux et en partie caduc. Rochers qui bordent la Méditerranée dans le Var. Flor., mai. Fructif., septembre. L’ostrya ou charme houblon a beaucoup d’analogies avec le charme commun par le port et par le feuillage, mais il est de moindre taille et ne parvient guère qu'à 15-17" de hauteur, sur 1" de circonférence ; il a les racines pivotantes et longuement traçantes. IL frnctifie vers la vingtième année, porte semence tous les 2-3 ans, vit jusqu’à cent ans. La croissance est lente, 1 CORYLACÉES. — DÉTULACÉES. 277 quoiqu'un peu plus rapide dans la jeunesse que celle du charme. Le bois est remarquable, dans ce genre, par le réseau dendritique que les vaisseaux groupés forment sur la tran- che transversale; il est d’un brun foncé, très-tenace, dur et compacte. … L’ostrya appartient aux régions du sud et du sud-est de l'Europe, où il croît mélangé avec le charme et y devient une essence assez importante ; il est trop rare en France pour y être de quelque intérêt forestier. FAMILLE XLIX. BÉTULACÉES. Zndl. Floraison monoïque, amentacée pour les deux sexes. Chatons mâles cylindriques, denses, pendants, composés d’écailles pel- iées, 3-5-lobées, supportant, à leur aisselle, 3 fleurs, parfois confondues, dont chacune est formée d’un périgone 1-4-foliolé et de 2-4 étamines, à anthères biloculaires, longitudinalement déhiscentes, ou de 4-8 étamines à anthères uniloculaires par suite de la disjonction des loges et de la division plus ou moins complète des filets. Chatons femelles ovoïdes et denses, com- posés d’écailles 3-5-lobées, dont chacune porte à la face interne 2-3 ovaires nus, biloculaires, biovulés, terminés par 2 styles; produisant un cône dont les écailles, membraneuses et caduques ou ligneuses et persistantes, offrent à la face interne 2-3 fruits, généralement monospermes par avortement, secs, indé- hiscents, ailés sur les côtés (samares). Graines non périsper- mées. — Arbres à feuilles simples, alternes, caduques, à nervation pennée. A. Cône à écailles3-lobées, minces, presque membrancu- ses, caduques à la maturité, recouvrant, chacune, 5 petites samares à ailes membraneuses ettransparentes BouLeau... 1 A'. Cône à écailles 5-lobées, ligneuses, épaissies à l’ex- trémité, persistantes, recouvrant, chacune, deux HAS EdnAreS nn M ee se eue AUNESe cu 2 B. Ailes du fruit membraneuses et transparentes. Bourgeons aigus, sessiles ......... soute ee AONADRER LUE B'. Ailes du fruit épaisses et opaques. Bourgeons obtus, stipités ........... RO RE AL D nn) 4 © Bois: Distribution géographique. 12 NI (oz) BÉTULACÉES, GENRE 1. — BOULEAU. BE TULA. Tournef. Chatons mäles cylindriques, pendants, formés dès l’automne précédent et sortant, au nombre de 1-3, de bourgeons terminaux non feuillés à la base ; composés d'écailles peltées, 3-lohées, sup- portant 3 fleurs, dont chacune est formée d’un périgone 4-foliolé, de 2 étamines à filets fourchus et à loges de l’anthère disjointes, représentant 4 étamines à anthères 1-loculaires. Chatons femelles cylindriques et grèles, dressés, paraissant avec les feuilles seu- lement, solitaires et terminant de courtes pousses latérales, feuillées à la base; composés d’écailles trilobées, dont chacune supporte 3 fleurs femélles, réduites à un ovaire sans périgone, à 2 loges uniovulées, surmonté de 2 longs styles filiformes. Cône à écailles minces, coriaces-membraneuses, caduques avec les fruits, qui sont de petites samares comprimées, lenticulaires, bordées de chaque côté d’une aile membraneuse et transparente. . Bourgeons revêtus de plusieurs écailles imbriquées spiralées. Bois demi-dur, demi-lourd, uniformément blanc. Vaisseaux égaux, assez gros, isolés ou groupés en petites lignes rayonnan- tes, uniformément répartis. Rayons égaux, minces, peu allongés ; parenchyme ligneux abondant (mais invisible à la loupe), associé. au tissu fibreux. A. Arbres ; feuilles de taille moyenne ; cônes pen- dants. B. Plus grande largeur des feuilles vers la base; ces feuilles, les pétioles etles jeunes pousses glabres, ces dernières verruqueuses. Aüle du fruit plus large que lui, atteignant ou débordant l’extrémité des styles....,..,. B. BLanc....... 1 B’. Plus grande largeur des feuilles vers le milieu ; ces feuilles, les pétioles et les jeunes pous- ses pubescents, ces dernières lisses. Aile du fruit moins large que lui, ne dépassant pas la base des styles..........,.,.., B. PUDESCENT... 2 A!. Arbrisseaux ; feuilles petites ; cônes dressés. B. Arbrisseau à tige dressée, à petites feuilles Ovales-arrondies, aigûment dentées, pu- bescentes ; cône cylindrique ; ailes du fruit presque aussi larges que lui....,.....,. B.iNTeRMÉDIAIRE. 5 B!. Sous-arbrisseau à tige diffuse, à feuilles très- pelites, arrondies, obtusément dentées, glabres; cône ovoïde ; fruit très-étroite- , ment ailé.. 50.00 à «0 ajeaie voie 0 sue1010 001 US CIS BÉTULACÉES. 279 1. Bouleau blanc. Aucr. non Lin. Bouleau verruqueux. B. ver- rucosa. Ehrh. Feuilles rhomboïdales, triangulaires ou presque tronquées à la base, parfois même légèrement cordiformes sur les jeunes rejets, longuement acuminées au sommet, à contour général plus ou moins anguleux, denté el sous-denté ; d’un vert un peu luisant, plus foncé en dessus, compléte- ment glabres ainsi que les pousses, excepté sur les très-jeunes plants et rejets ; veinules cachées dans le parenchyme et non saillantes en dessous ; Jeunes pousses verruqueuses, rudes au toucher. Cône pendant, à écailles 3-lobées, de forme peu variable, dont les lobes latéraux sont les plus grands et arrondis. Fruit bordé d’une aile 2-5 fois aussi large que lui et le débordant süpérieurement, de manière à atteindre ou à dépasser le sommet des styles. — Arbre droit, élevé, à branches obliquement ascen- dantes, à rameaux et ramules grêles, arrondis, plus ou moins pendants, formant une cime arrondie-pyramidale ; écorce lisse, blanche, papyracée, se gercurant largement et profondément à partir du pied, dès l’âge de 10- 15 ans ; bourgeons glabres. Commun dans les forêts à sol frais et sablon- neux des régions basses el montagneuses du nord, de l’est et de l’ouest, ou des régions élevées du sud. Flor., avril-mai. Fructif., mi-juin, Dissé- min., fin de juin-novembre. Le bouleau blanc est, tout au plus, un arbre de deuxième grandeur; cependant on en cite un en Courlande qui mesure "50 de circonférence et 28" de hauteur. Il con- serve le même port, qu’il croisse en liberté ou en massif, et, comme tous les arbres à couvert léger, il ne supporte pas l’état serré; il s’éclaircit de bonne heure et présente, sur une surface donnée, à égalité de hauteur et vers l’âge de 40 ans, moitié moins de tiges qu’un massif de hètres. La tige, circulaire et assez gréle relativement à sa hauteur, se dénude jusqu’à 5-10" au-dessus du sol et se prolonge, à moins d'accidents, jusqu'à l'extrémité de la cime, attei- gnant en moyenne une élévation totale de 15-18". La eime est peu ample, ovale-aiguë, composée de branches longues et menues, ascendantes, souvent retombantes à leur extré- mité (bouleau pleureur), ainsi que les rameaux et ramules très-grêles qu'elles supportent. L'écorce des jeunes pousses est toujours verruqueuse, généralement glabre. Après la chute de l'épiderme, vers 3-4 ans, elle devient lisse et brune et présente : 1° une en- veloppe subéreuse formée de cellules tabulaires résistantes. extensibles et disposées en lames minces; 2° du paren- chyme vert ; 5° du liber. Toutes les modifications ultérieures qu'elle subit se produisent dans l'enveloppe subéreuse et, pendant toute la vie, elle maintient actives les mêmes cou- ches de parenchyme vert et de hiber, qui, sans s’accroitre Taille. Port. Ecorce. Enracincment. Bourgcons, Rejets. 280 f BÉTULACÉES. en épaisseur, sc développent en largeur, au fur et à mesure que le corps ligneux s’épaissit. Vers 6-8 ans, un tissu cellu- laire cubique, fragile, blane, s’interpose par lames minces entre les zones du tissu subéreux tabulaire brun. Les parties les plus extérieures de ce tissu blanc, distendues par l’ac- croissement interne, se déchirent et laissent isolées les lames de tissu brun, qui, semblables à des feuilles de papier, s’en- lèvent circulairement et sont blanchies sur les deux faces par les débris des cellules cubiques. L'enveloppe subéreuse se maintient ainsi, lisse et d’un blanc de neige, s’exfoliant à sa surface, tandis qu'elle se reforme par sa face interne, jusqu'à l'âge de 15 à 20 ans; puis elle subit une nouvelle modification. Un tissu cellulaire brun, dur et cassant, ré— sultant d'une transformation du tissu cellulaire cubique blanc, se développe abondamment, mais très-inégalement, entre les feuillets des cellules tabulaires, gerçure ceux-ci, les repousse au dehors et constitue une sorte de rhytidome épais, profondément et largement crevassé, qui se pro- duit naturellement au pied de l'arbre d'abord, puis s'élève de proche en proche avec les années. L'écorce unie du bouleau représente 12-18 p. 0/0 du volume total ; celle qui est gerçurée forme jusqu’à 35 p. 0/0 de ce volume. L'enracinement est faible. Le pivot a, dès la première année, une tendance prononcée à se courber et à devenir traçant ; il produit beaucoup de racines latérales et de che- velu et forme une souche très-courte, ramassée, qui, vers 6-8 ans, est à peine enfoncée de 12-15 centimètres dans le sol. Une ou deux racines latérales, cependant, finissent par dominer et par s’enfoncer plus avant. Le bois de souche est souvent madré. Le volume réel du bois souterrain est, en moyenne pour des âges différents, au volume total :: 16 : 100; il descend jusqu'à 13, s'élève jusqu'à 20 p. 0/0. Il est rare que l'extraction en rapporte plus de 10-12 p. 0/0. Les bourgeons sont courtement ovoïdes, plus ou moins aigus, recouverts d’un petit nombre d’écailles et enduits d’une excrétion résineuse balsamique ; très-rarement ils sont accompagnés d’un sous-bourgeon. Les bourgeons proventifs véritables sont rares et périssent de bonne heure ; les bour- geons adventifs s'organisent difficilement et la reproduction est principalement due à des bourgeons de souche, sortes de bourgeons proventifs souterrains, qui se sont développés en des places où jamais il n’a existé de feuilles. Aussi les BÉTULACÉES. d 281 rejets des bouleaux sortent-ils presque tous de terre. Les souches sont, en somme, peu aptes à repousser et s’usent vite. Le feuillage du bouleau est beaucoup plus abondant qu’on ne le suppose ordinairement, car un hectare en produit en poids au moins autant que le hêtre, 15000 kil. environ, qui se réduisent par la dessiccation à l'air à 5200 kil. ; plus épais et plus lourd que celui du hêtre, il suffit pour couvrir 5,2 fois la surface qui l’a produit. Néanmoins le couvert du bouleau est un des plus légers que l’on con- naisse, parce que les feuilles en sont pendantes et qu'au lieu de présenter leur plus grande surface à l’action de la lumière, comme le font celles de la plupart des autres arbres, elles n’y offrent que leur tranche. Elles se décom- posent rapidement sur le sol, en 2 années, et n’y forment par conséquent point de couverture épaisse comme celles du hôtre. Les feuilles ont l'insertion ? sur les pousses principales, + sur toutes les autres; le pétiole en est plus allongé et plus grêle que celui des feuilles du bouleau pubescent. Le bouleau, isolé, fructifie dès l’âge de 10 ans, plus tôt même s’il provient de rejet de souche; en massif, vers 20 ans ; la fécondité en est soutenue et régulière. Suivant les lo- calités, les années, les individus, la dissémination se fait dès la fin de juin ou peut être retardée jusqu’en novembre. Les semences de bouleau ne peuvent être démêlées des écailles, qui tombent avec elles et sont presque aussi petites et aussi légères ct dans la proportion d'une écaille pour trois fruits ou un peu moins. Le kilogramme renferme au moins 788,000 écailles et 1,987,000 fruits. La meilleure semence de bouleau contient beaucoup de fruits mal conformés ; elle est de bonne qualité quand elle en présente le + ou le + aptes à germer. Gette semence se conserve difficilement, à peine jusqu’au printemps, non sans tas encore beaucoup de son aptitude à la germination. n semant en juin, le jeune bouleau lève au bout de 2-5 se- maines ; en semant au printemps, au bout de 4-5 semaines. Il parait avec deux très-petites feuilles cotylédonaires semi- ovoides, auxquelles succèdent d’autres feuilles simplement dentées et pubescentes ; il ne dépasse généralement pas 5-6 centimètres la première année. Les feuilles qui suivent prennent de plus en plus la forme ordinaire, deviennent 21 Feuillage. Fructification. Germination. Station et sol, Bois. Pesanteur. Usages. Valeur calorifique. 282 BÉTULACÉES. sous-dentées et complétement glabres ; vers trois ans, le jeune plant a déjà atteint 0"60 au moins et, à partir de ce moment, il s'élance rapidement. Le bouleau blane est très-souvent confondu avee le bou- leau pubescent et c’est ce dernier que Linné a dù décrire sous Je nom de Betula alba, puisque c’est lui qui forme une grande partie des forêts du nord de l'Europe, où le vrai bouleau blane n'est que très-disséminé. Il a à peu près la même aire d'habitation que le pin sylvestre, parait recher- cher les sols légers, sablonneux, frais, sans exiger autant de profondeur que cette dernière essence. Dans les régions montagneuses élevées, tout comme dans les plaines basses, humides ou marécageuses et dans les lieux tourbeux il est remplacé par le bouleau pubescent. Le bois de bouleau est blanc, quelquefois légèrement grisätre ou rougeàtre quand il est vieux, homogène, à grain médiocrement fin ; suivant G. L. Hartig, la densité, à l’état vert, est, en moyenne, 0,79; d’après T.Hartig, il pèse, coupé en été, vert, 0,80 ; desséché à l'air, 0,548 ; coupé en hiver, vert, 0,84 ; desséché à l'air, 0,616. Dans ce dernier état il renferme encore 10-12 p. 0/0 de son poids en eau. Il se retire considérablement en se dessé— chant, de 15-20 p. 0/0 du volume primitif. Ce bois, exposé aux variations atmosphériques, se pourrit très-rapidement et complétement ; aussi n’est-il pas employé aux constructions; mais il sert à la menuiserie, au charron- nage, au tour; l'ébénisterie tire même un assez bon parti du bois madré de sa souche et des broussins de sa tige. On en fait des échelles, des sabots, des cercles, des harts ; les Jeunes rameaux sont recherchés pour balais. D'après les expériences de T. Hartig, du bois de la tige d’un bouleau de 80 ans, ramené par la dessication à 8 p. 0/0 d’eau seulement et pesant 0,70, comparé à du bois de hètre de même âge et de même dessication, d’une densité de 0,80, a donné les résultats suivants sur sa valeur calori- fique : dante 104 + 100 91 : 100 , ascendante £ : Plus haut degré de chaleur....... rayonnante 100 : 100 87,5 : 100 re ascendante 100 : 100 87,5 : 100 Durée de la chaleur ascendante... rayonnante 94 : 100 82,9 : 100 Durée de la chaleur décroissante. . MER 1 3 Fi ct 7 ÿ es ; »7 : BÉTULACÉES. 283 ; 7 à ascendante 98 : 100 85,7 : 100 Totàl de la chaleur développée. ... rayonuante 95 : 100 85,1 : 100 Eauvaporisée................ she CRE 107 : 100 95,6 : 100 Le bouleau est, comme on le voit, un assez bon combus- tible ; il brule avec une flamme claire et vive, produit un baut degré de chaleur ascendante et convient parfaitement à certaines industries : boulangeries, verreries, etc. Le charbon en est lourd et dur ; il dégage une chaleur intense et soutenue et équivaut à celui du hêtre. ’écorce de bouleau, particulièrement l'enveloppe subé- reuse qui en est la partie la plus active, contient du tannin, 1,6 p. 0/0 d'après Davy; elle est très-recherchée par les habitants du Nord de l'Europe pour la préparation du euir, auquel elle communique une couleur particulière et une odeur caractéristique. On en extrait, par voie de distillation sèche, une huile essentielle avec laquelle on enduit les cuirs de Russie. Elle fournit un excellent combustible. L’écorce blanche renferme presque moitié de son poids d’une résine particulière, bétuline, que l’on peut extraire par l'alcool, puis faire cristalliser. C'est sans doute l'abondance de ce principe qui assure à cette écorce une inaltérabilité et une imperméabilité si remarquables. La première de ces pro- priétés est telle, que, dans des tourbes et même des lignites, on trouve des portions d'écorce de bouleau parfaitement intactes, tandis que le bois est totalement détruit ; on la met à profit dans les régions du nord en revêtant d’écorce les portions de pieux que l’on enfonce en terre. On sait que l'imperméabilité de cette écorce la fait rechercher pour en fabriquer des tabatières ; on peut aussi en faire des semelles aussi bonnes que celles de liége, pour garantir contre l'hu- midité ; enfin, en la distillant dans des fours, elle produit du goudron. Les verrues et les bourgeons contiennent aussi de la ré- sine; mais elle ne cristallise pas comme la précédente. On retire de la feuille du bouleau, comme de celles de plusieurs autres végétaux, une matière colorante dont on fait une sorte de pâte, employée en peinture sous le nom de styl de grain. La séve du bouleau renferme une notable quantité de sucre, 8,7 sur 1000 kil. On extrait cette séve, dans le nord, au moyen de trous pratiqués de bas en haut dans la tige, à une profondeur de 5 à 6 centimètres. Un arbre robuste Produits accessoires, 284 - BÉTULACÉES. ct de grandes dimensions peut, dit-on, fournir 170-240 litres en 24 heures, quand le temps est favorable. Concen- trée, puis soumise à la fermentation avec addition de sucre et de différents aromates, on en fabrique une boisson spiri- tueuse très-appréciée dans ces contrées. 2. Bouleau pubescent. BETULA PUBESCENS. Eur. Betula Alba. Lin. Feuilles ovales ou ovales-rhomboïdales, à bords de la base courbés et non rectilignes ; quelquefois cordiformes sur les jeunes rameaux ; moins acuminées et plus courtement pétiolées que celles du bouleau blane, à contour général arrondi, à dents simples ou à peine sous-dentées ; d’un vert plus foncé en dessus qu’en dessous, où elles sont finement réticulées et pubescentes ainsi que les pétioles et les jeunes pousses ; ces dernières douces au toucher, toujours dépourvues de verrues. La pubescence est du reste très-variable ; très-abondante sur les jeunes plants et surtout sur les jeunes rejets, elle diminue avec l’âge, mais laisse toujours quelques traces, aux moios aux aisselles des nervures inférieures et sur les pétioles. Cône pendant ; écailles du fruit trilobées, de forme très-diverse, à lobes latéraux de contour ordinairement anguleux. Aile du fruit moins large ou à peine plus large que la graine; peu prolongée vers le haut et ne dé- bordant pas la base des stigmates. — Arbre moins élevé que le bouleau blanc, à ramification plus basse, plus forte, à branches inférieures plus étalées ; à jeunes rameaux redressés, feuilles presque horizontales don- nant un couvert plus épais, bourgeons légèrement poilus ; à écorce ne se gerçurant que peu ou point, même au pied de l’arbre. Commun dans les bois humides du nord, du nord-est et de l’ouest de la France; atteint les sommets les plus élevés des Alpes et probablement aussi ceux des Pyÿré- nées où l'on signale le bouleau à 2000" d'altitude. Flor,, avril-mai. Fructif., mi-juin. dissemin., fin de septembre. Le bouleau pubescent croit souvent en mélange avec le bouleau blanc ; mais il s’avance beaucoup plus que lui vers les régions septentrionales et s'élève davantage dans les régions montagneuses. C'est dans les sols humides, où croit l’aune, qu’il semble se plaire le plus. On le rencontre aussi dans les lieux marécageux et tourbeux, mais sa végétation y est moins belle. Pour tout le reste il ressemble au bouleau blanc. 3. Bouleau intermédiaire. BeTuLa INTERMEDIA. Tomas. Feuilles ovales ou ovales-rhomboïdales, petites, simplement et aigü- ment dentées en scie, plus ou moins pubescentes, à nervures légèrement réliculées-saillantes en dessous. Cônes cylindriques, redressés, à pédon- cules aussi longs qu'eux ; écailles trilobées, à lobes peu divergents. Fruit à aile à peu près aussi large que la graine. — Arbrisseau dépassant à peine 2M50 de hauteur, à rameaux dressés, ordinairement pubescents. Tourbières les plus élevées du Jura (vallées des Rousses et de Joux), en société avec le bouleau pubescent et le bouleau-nain, dont il est sans BÉTULACÉES. 285 doute un hybride. N’a aucune importance forestière. Flor., mai. Fructif., juillet-août. Æ. Bouleau nain. BeruLa Nana. Lin. Feuilles très-petites, rarement de 1 centimètre de longueur, orbiculaires, habituellement un peu plus larges que longues, crénelées, à dents obluses- arrondies, à nervures réticulées-saillantes en dessous, courlement pétio- lées, souvent presque sessiles, glabres. Cône dressé, ovoïde, presque sessile, à écailles trilobées-palmées. Fruit très-étroitement ailé. — Ar- brisseau atteignant à peine 1" de hauteur, à branches souvent longue- ment rampantes, rameaux redressés, tomenteux, sans verrues ; écorce d’un pourpre noirâtre. Dans les hautes tourbières du Jura (vallées des Rousses et de Joux). Flor., mai. Fructif., juillet-août. GENRE 11. — AUNATRE. ALNASTER. Spach. Chatons mâles cylindriques, denses, dressés ou pendants, sor- tant dès l’automne, au nombre de 1-3, du bourgeon terminal et des bourgeons latéraux supérieurs, sans être accompagnés de feuilles ; formés d’écailles peltées à bord 5-lobulé, qui supportent, chacune, 3 fleurs confondues en une seule et consistant en un pé- rigone 8-12-partite et 8-12 étamines à anthères biloculaires, dont les loges sont disjointes. Chatons femelles séparés des cha- tons mäles et n’apparaissant qu’au moment de la floraison, au printemps; disposés, 2-5, en petites grappes latérales feuillées à la base et composés d’écailles épaisses, 4-bractéolées, sur lesquelles sont 2 fleurs, dont chacune est formée d’un ovaire nu, à 2 loges uniovulées, surmonté de 2 longs styles filiformes. Cône ovoïde, à écailles persistantes, presque ligneuses et épaissies à l'extrémité, portant à la face interne 2 fruits monospermes, comprimés, po- lygonaux, bordés d’une aile membraneuse et transparente. Arbrisseaux à feuilles simples, alternes, penninerviées, cadu- ques; à bourgeons 3-écailleux, ovoïdes-aigus, sessiles. Bois demi-lourd et demi-dur, blanc, ne rougissant pas après la coupe. Vaisseaux fins, égaux, groupés en petites séries simples et rayonnantes que l’on n’aperçoit qu’à la loupe et semblant unifor- mément répartis; parenchyme ligneux disséminé (non apparent, même à la loupe); rayons fins et égaux. Ce genre est exactement intermédiaire entre les bouleaux et les aunes ; il a l’inflorescencé, les samares et le bois des premiers, le feuillage et les cônes des seconds. À. Feuilles hérissées en dessous, sur la base des nervures et aux aisselles; chatons mäles dres- sés, sortant plusieurs d’un même bourgeon... À. vEnT...... À A!. Feuilles glabres avec quelques poils aux ais- selles ; chatons mâles solitaires, pendants... A. suave..... 2 286 CUPULIFÈRES. 1: Aunatre vert. ALNASTER viripis. Spacu. Alnus wiridis. DC. FL. fr. Æ/nus ovata. Schrank. Feuilles ovales, aiguës ou obtuses, finement et irrégulièrement den- tées en scie, glabres et d’un vert peu foncé et peu brillant en dessus, plus pàles et hérissées de poils sur les nervures et aux aisselles, en dessous. Chatons mâles ascendants, réunis plusieurs à l’extrémité des rameaux. Fruit obovale, à ailes membraneuses, plus larges que la graine, et presque semblables à celles du fruit du bouleau blanc. — Arbrisseau de 2-4%, rarement plus, sur 10-15 centimètres de diamètre à la base, à écorce lisse et d’un-gris brunâtre ; à jeunes pousses glabres et verru- queuses, bourgeons glabres et visqueux. Régions élevées des Alpes, où il est quelquefois assez abondant pour servir de bois de chauffage ; des- cend avec les cours d’eau dans les vallées alpines (Mont-Viso, la Bérarde, Lautaret, Revel, glaciers de Valgaudemar, de Champsaur, d'Oysans, elc.). Flor., mai. Fructif., juillet-août. 2. Aunatre suave. ALNASTER SUAVEOLENS. SPACH. A/nus suaveo- lens. Requien. Voisin du précédent, dont il n’est probablement qu’une variété. Feuil- les ovales-orbiculaires, aiguës, très-finement, aigüment et irrégulièrement dentées en scie ; glabres, d’un vert sombre et très-visqueuses en dessus, un peu plus pâles, glabres, parfois même aux aisselles, en dessous. Cha- tons mâles pendants, habituellement solitaires, peu serrés. Fruit elliptique à ailes membraneuses moins larges que la graine.— Arbrisseau de 1-2", Région montagneuse de la Corse (Monte Coscione, Renoso, Grosso ; Campolite, Incudine, Niolo; forêt de Vuldionello, etc.). Flor., avril. Fructif., juillet. GENRE 11. — AUNE. ALNUS. Tournef. Chatons mâles et femelles réunis dans une même inflores- cence paniculée, non feuillée, dont les premiers occupent le sommet et qui se dégage des bourgeons dès l’automme; les mâles, cylindriques, denses, dressés, puis pendants, formés d’é- ‘cailles peltées à bord 5-lobulé, qui supportent 3 fleurs distinctes, composées chacune d’un périgone 4-partite et de 4 étamines à anthères biloculaires, dont les loges sont presque disjointes. Chatons femelles dressés, à écailles épaisses, peltées, 4-bractéo- lées, pourvues de 2 fleurs, dont chacune est formée d’un ovaire nu, à 2 loges uniovulées, surmonté de 2 longs styles filiformes. Cône ovoïde, à écailles ligneuses, persistantes, épaissies au som net, portant à la face interne 2 fruits monospermes, comprimés, polygonaux, bordés d’une aile opaque et coriace. — Arbres à feuilles simples, penninerviées, caduques, spiralées suivant l’in- dice 1/3, quoique non exactement; à jeunes pousses triangu- laires et à bourgeons obtus où aigus, stipités, recouverts de 3 écailles, dont l’externe embrasse les deux autres. Bois demi-dur et demi-lourd, blanc, mais rougissant aussitôt CAS BÉTULACÉES. 287 après Pexploitation. Vaisseaux égaux, nombreux, petits, isolés ou réunis 2-8 en lignes simples rayonnantes, du reste unifor- mément répartis; parenchyme ligneux disséminé (non apparent, même à la loupe); rayons médullaires inégaux, les uns très-fins, nombreux, les autres rares, épais, longs et hauts, composés de rayons fins qui alternent avec des lames de tissu fibreux dé- pourvues de vaisseaux. Canal médullaire 3-angulaire. A. Bourgeons obtus ; cône de la grosseur d’une noisette au plus. B. Feuilles vertes sur les 2 faces. C. Feuilles obtuses, tronquées ou même échan- crées au sommet, brillantes et glabres sur les 2 faces, avec quelques poils aux ais- Selles, en dessous. ....... +++ A. GLUTINEUX.. 1 C’, Feuilles obtuses ou subaiguës, pubescentes ou légérement tomenteuses en dessous... À. PUBESCENT.. 2 B!. Feuilles blanchâtres et pubescentes-tomenteu- ses en dessous ; aiguës ou acuminées....... A. BLANC..... 9 Al. Bourgeons aigus ; cône gros comme une noix. B. Feuilles elliptiques, non cordiformes à la base, barbues aux aisselles. ......,..........., A. ELLIPTIQUE. 4 B'. Feuilles ovales, cordiformes à la base, glabres DRE CEE de ere nie ta @u eco eltaert a mére CDRDIDOBME, - D 1. Aune glutineux. ALnus GLuriNosa. GærTN. Betula alnus. Var. «. Glutinosa. Lin. Aune commun; Vergne. Feuilles plus ou moins visqueuses, pétiolées, obovales ou suborbicu- laires, obtuses, tronquées et le plus souvent échancrées’ au sommet, ha- biluellement cunéiformes à la base, à bords entiers sur le tiers inférieur, puis au delà très-irrégulièrement et doublement dentées ou crénelées ; à 6-9 paires de nervures secondaires ; insertion peu régulière, 1/5 envi- ron; dessus d’un vert brillant foncé, généralement glabre ; dessous d’un vert brillant plus clair, finement glanduleux, avec les aisselles garnies de faisceaux de poils ferrugineux, qui se retrouvent sur la nervure mé- diane, à la base des nervures secondaires, sur le pétiole et, quelquefois, sur les jeunes pousses. Bourgeons gros, ovoïdes, renflés, oblus, glabres et glauques, visqueux, stipités, munis de 2 à 5 écailles ; cône vert, puis ‘brun noirätre. Samare de forme générale pentagonale, légèrement con- vexe, brun rougeûtre brillant, à aile plus étroite que la graine. — Arbre de taille moyenne, quelquefois grande, commun dans les forêts humides et au bord des eaux de toute la France ; se trouve en Corse et en Algé- rie. Flor., très-printanière, février-mars. Fructif., fin de septembre-mi- octobre. Dissémination en automne ou au printemps, suivant les climats, les expositions, la température de l’année. L'aune glutineux est plutôt un arbre de taillis que de futaie et il est rare de le rencontrer de pied franc et d’un âge avancé ; dans des conditions très-favorables, il peut cepen- Taille, Port. Ecorce. Enracinement. jourgcons. Rejets. Feuillage, 288 BÉTULACÉES. dant atteindre 50-55" de hauteur sur 0"50-1" de diamètre; mais ces dimensions sont exceptionnelles. La ramification, très-variable, rappelle parfois assez bien celle du chêne rouvre. En taillis il forme des cépées vigoureuses, dont les brins, droits, eflilés, divergents, atteignent une grande hau- teur. On cite des souches d’aune de plus de 7" de circonfé- rence à la base, portant 11 rejets hauts de 24" et mesurant chacun 1"15 à 150 de circonférence au pied. L'écorce des jeunes pousses est lisse, d’un vert brun, pourvue de glandes résinifères et de grandes lenticelles espacées ; dès la seconde année l’épiderme s’enlève en feuil- lets minces, blanchätres, et fait place à l'enveloppe subéreuse, lisse et d’un vert olive, qui se maintient jusque vers 15-20 ans. À cet àge un périderme intérieur s'organise, sous forme de plaques, en dessous des couches les plus anciennes du liber ; celles-ci repoussées au dehors, développent un tissu cellulaire brun, dur, irrégulièrement distribué, et consti- tuent à la surface un rhytidome d’un brun noirûtre, divisé en plaques larges et aplaties. L’écorce forme 15-18 p. 0/0 du bois de petite dimension, 10 à 15 p. 0/0 du bois de 15 à 30 centimètres de diamètre. L’enracinement de l’aune varie autant que sa ramification, et dépend des sols. Il est d’autant plus traçant que le terrain est plus humide. On estime que dans un arbre de pied france coupé à 050 du sol, le bois de la souche et des racines forme 12-15 p. 0/0 de la masse. Cette proportion est néces- sairement plus forte dans les taillis. On trouve souvent sur les racines encore grèles de l’aune des excroissances en forme de tubercules, de la grosseur d'un œuf, qui ne sont autres que des broussins souterrains. Les bourgeons de l’aune sont faciles à distinguer aux ca- ractères donnés plus haut ; sur les pousses robustes, ils sont assez souvent accompagnés d’un sous-bourgeon, qui reste à l'état d'œil dormant. L'aune commun repousse bien de souche et produit des rejets qui partent de la surface du sol ou d’un peu au-des- sous; il ne drageonne pas. La fragilité de ses rameaux ne permet pas de le marcotter aisément. La production foliacée de l’aune est une des plus faibles; l'hectare, bien peuplé, produit en moyenne 9,500 kil. de feuilles fraiches, se réduisant par la dessiccation à l'air libre à 4,000 kil., et à 5,300 kil. par une dessiccation parfaite. BÉTULACÉES. 289 Ces feuilles peuvent recouvrir 4 fois + la surface de produc- tion (T. Hartig). La floraison de l’aune suit de près celle du coudrier et précède d’un mois au moins la foliaison. En liberté, cet arbre fructifie vers 15-20 ans, en massif vers 55-40 ans ; il pro- duit annuellement ou tous les 2-3 ans. La semence se dissémine au 1° printemps et quelquefois en automne sur la neige. Les samares qui tombent natu- rellement sont les meilleures, parce que ce sont celles des parties moyennes du cône, les plus complétement dévelop- pées ; on peut en compter 60-70 p. 0/0 de bonne qualité. Lorsque les cônes sont cueillis et que le fruit en est extrait par chaleur artificielle, qui doit être modérée, on n’en peui pas espérer plus de 50-40 p. 0/0 aptes à germer, au maxi- mum. Le kil. en contient 1,270,000. Le fruit conserve assez longtemps sa vitalité, parfois au délà de trois ans; cependant plus on tarde à semer, moins les chances de succès sont grandes et moins les jeunes plants obtenus sont vigoureux. L’aune glutineux aime les terrains humides des plaines ou des montagnes peu élevées; il est commun au bord des rivières, des ruisseaux et des torrents qu’il remonte parfois jusqu’à une assez grande altitude ; le séjour prolongé des eaux stagnantes à la surface du sol lui est contraire. Le bois de l’aune glutineux, blanc au moment de l’ex- ploitation, prend rapidement à la surface une couleur rouge orangée caractéristique ; desséché et débité, il a cette même teinte, mais plus claire. Il se reconnait aisément à ses larges et hauts rayons, proportionnellement plus nombreux que dans l’aune blanc, à ses couches qui sont peu ou point rentrantes au passage des rayons et plus colorées dans le bois d’automne ; les taches de tissu médullaire d’un rouge brun y sont communes et forment de petites plaques paral- lèles aux accroissements. ; La densité du bois d’aune est en moyenne, d’après T. Harug. Coupé en été, Vertes soso nos 6 se o 0e 0,775 LOTS OMATO TERME 0,748 Coupé en été, desséché à Pair ...... . 0,478 Coupé en hiver, id, 45 » 67 » Landes de la Teste, Gironde 43 » 70 » 92 » Maures, Var, 43 » 70 » 95 » Corse, 65 » 90 » Sans doute ici l’on ne voit pas l’épaisseur de la zône décroître à mesure que le nombre des couches augmente, comme cela se produit pour le pin laricio, mais lon peut en trouver aisément la raison dans la jeunesse relative des bois observés ; sans nul doute que dans un âge avancé le ralentissement très-marqué de la végétation y produirait un résultat du même genre. ABIÉTINÉES. 407 Le pin gemmé ou résiné est considéré, dans les Landes, comme bien supérieur en durée et en résistance à celui qui ne l’a pas été, et cela avec raison. Si le résinage en effet épuise les arbres et en réduit les dimensions, il produit en revanche des bois d'accroissements plus faibles et relative- ment plus chergés de bois d'automne: il détermine en outre de l'intérieur à la surface, un courant actif de térébenthine, dont la poruon la plus fluide s’épanche, en abandonnant dans les tissus de l’aubier qu'elle traverse une notable quan- tité de résine. Les bois gemmés ont donc moins d’aubier ou, ce qui revient au même, un aubier de meilleure qualité, ils sont en outre plus lourds, plus durs et plus résineux, conséquemment plus résistants, plus durables et d’une puissance calorifique plus élevée. Le bois n’est pas toujours le produit essentiel des Pigna- das et bien souvent la production en est sacrifiée à celle de la térébenthine ou de la Gemme, qui en forme le revenu principal. C'est surtout dans les Landes que l’on pratique le résinage sur une grande échelle. L'abondance et la gros- seur des canaux résinifères, longitudinaux et rayonnants, l’active cireulauon de térébenthine à laquelle ils servent de conduits dans la région de l’aubier, justifient le procédé d'extraction que l’on suit généralement. (1) Un pin est propre au résinage ou au gemmage dès qu'il mesure 1"20 de circonférence à la base. Le Résinier ou Gemmier, pour le mettre en œuvre, dégrossit l'écorce du côté qu'il veut attaquer, en l'amincissant à la cognée et en la rendant lisse et unie; puis, avec un instrument spécial, hache dont le tranchant est courbé pour faire des ineisions concaves (abchotte ou hachot), il y pratique, vers le pied, une entaille rectangulaire, dite Quarre ou Carre, qui entame l’aubier et qui a généralement 10 centimètres de large sur 5 cent. de haut. À la base de la quarre, il creuse un petit auget (Clot) dans quelque portion saillante du pied de l'ar- bre pour recueillir les produits ; si cela n’est pas possi- ble, il y place un auget portatif. Dans cette méthode, à mesure que la quarre s'élève, la gemme, qui ne suinte que de sa partie supérieure, doit (1) Voir la notice de M. Lorentz, dans les Annales forestières, t. Ie". Résinage. Procédé du résinage. 408 ABIÉTINÉES. parcourir un trajet de plus en plus long ; aussi perd-elle par évaporation la plus grande partie de son prineipal élément, l'essence, et se charge-t-elle d'une foule d'impuretés, débris d’écorce, aiguilles, insectes, etc. On remédie à ces incon— vénients par l'emploi de réservoirs mobiles, consistant en pots de terre vernissée, qui, au moyen d'un trou pratiqué près de leur bord supérieur, s’accrochent à un clou planté dans l'arbre et se remontent avec chaque quarre. Une lame rectangulaire en zine se fixe transversalement dans la quarre par un de ses grands côtés, taillé dans ce but en biseau, et forme, immédiatement au- dessus du récipient, un plan incliné qui arrête la gemme et la dirige dans son intérieur. Par cette modification, on réalise une notable économie de main-d'œuvre, on recueille une gemme plus abondante, plus fluide, plus pure, qui se vend 20 p. 0/0 plus cher que celle obtenue par l'ancien procédé. (M. L. Javal; concours général d'agriculture de 1860.) Toutes les semaines la quarre est rafraichie par le Pi- quage, c'est-à-dire par l'enlèvement d'un mince copeau à sa partie supérieure, de sorte qu’elle s'agrandit toujours en hauteur, en conservant une largeur constante ou, même mieux, décroissante et parvient, en 5 ans, à une élévation de 5" environ. On l’abandonne alors et l'on en commence une seconde, que l'on conduit comme la première, dont elle est séparée par une bande d’écorce large de 5-6 cen- timêtres tout au plus, nommée Ourle ou Bourrelet. On fait de la sorte tout le tour de l'arbre, en ayant soin de conduire chaque nouvelle quarre un peu plus haut que la précédente ; puis l’on attaque les ourles, qui se sont accrus et ont recouvert les anciennes plaies avec une facilité et une rapidité remarquables, et on les entaille, toujours d'a- près le même système. Un résinage bien conduit peut durer 150 ans et même plus, surtout, si dans les premiers temps, alors que le pin était encore faible, on a eu la précaution de lui donner une année de repos après chaque période d'extraction de 7-8 ans. Partois, lorsque l'arbre peut le comporter par sa vigueur, on y fait deux entailles à la fois, une quarre haute et une quarre basse ou Basson. Enfin au lieu d'ouvrir les quarres les unes à côté des autres, on peut les disposer opposées entre elles et entailler les nouvelles au milieu de l'intervalle qui sépare les plus anciennes. ABIÉTINÉES. 409 Le gemmage, pratiqué de la sorte, en ménageant la santé des arbres, est appelé gemmage à vie. Si, au contraire, le pin doit être exploité dans un bref délai, on ne garde aucun de ces ménagements, on le taille sur toutes les faces à la fois, en conduisant les quarres en une seule année à une hauteur triple et l'on dit qu'on le gemme à mort ou à pin perdu. Le résinier se sert, pour arriver à la hauteur à laquelle les quarres parviennent, d'une perche, dite Crabe, Changue, entaillée de larges crans ou encoches sur un côté ou sur deux côtés opposés, ou garnie de marches coniques, clouées alternativement sur deux de ses faces. On procède au gemmage du 15 février au 15 novembre. La térébenthine qui s'écoule s’amasse dans les augets où on la recueille de temps à autre, à intervalles d'autant plus rap- prochés que la température est plus élevée. Elle contient naturellement d'autant plus d'essence qu'elle est plus sou- vent recueillie. Un bon ouvrier peut tailler 200-300 arbres par jour. Un pin vigoureux et isolé produit annuellement jusqu'à 20-40 kil. de matière première ; en massif, ce chiffre ne s'élève pas à plus de 5-6 kil. Les pins des dunes de Gas- cogne sont, sous ce rapport, bien plus productifs que tous les autres. Ceux de la Provence, que l’on a voulu soumettre au même traitement, n'ont pas donné des résultats à beau- coup près aussi satisfaisants. Les produits bruts du gemmage sont de trois sortes : 1° la Gemme ou Résine molle, partie fluide qui s’est réunie dans les augets ; 2° le Galipot, portion solidifiée le long des quarres et qui se détache par morceaux, sans être mélan- gée de débris d'écorces ; 5° le Barras, qu'il faut ràcler pour obtenir et qui n’est autre qu'un galipot impur, mêlé à des copeaux, à des fragments d'écorces, ete. Tous ces produits sont formés d'essence de térébenthine et de résine ou colophane; ils ne différent que par la pro- portion des deux éléments L'industrie les épure, les mani- pule, les mélange d’après des procédés très-variés et en fabrique une mulutude de substances diverses, dont les principales sont : 1° Les pâtes de térébenthine, liquides visqueux, extraits des matières premières par une douce chaleur aruficielle et un filtrage sur des claies en paille (pâte de térébenthine Produits bruts du résinage. Produits fabriqués. Produits accessoires. 410 ABIÉTINÉES. commune) ou par une exposition à la chaleur solaire sur des plans inclinés, formés de planches mal jointes (pâte de térébenthine fine ou au soleil). 2° L’essence ou huile de térébenthine, liquide incolore, de consistance légèrement oléagineuse, provenant de la dis- tillation des matières premières et surtout de la résine molle ou des pâtes de térébenthine. 3° Le Brai sec, Colophane ou Arcanson, résidu de la dis- tillation qui a produit l'essence; c'est une résine d'un éclat vitreux, dont la couleur varie du jaune blond au brun. Fon- du et brassé avec de l'eau chaude, le brai sec fournit la Résine jaune ou Poix-résine, substance très-voisine, opaque, d’un jaune-clair. La Poix blanche est un galipot filtré et blanchi par un mélange de 2 p. 0,0 d’eau. 4° La Poix noire, matière visqueuse, d’un brun roux, provenant de la carbonisation, dans un four en briques, des claies de filtrage et de tous les débris et résidus de la fabri- cation. Le Brai gras est un mélange de poix noire et de goudron. Après l'exploitation, les souches de pins sont débitées en menus morceaux et carbonisées dans des fours en terre ou en maçonnerie ; on en retire un dernier produit, le Goudron, et un charbon de qualité médiocre. Toutes ces matières sont d’une grande importance. La marine ne saurait se passer de goudron et de brai gras; l’essence sert à des usages nombreux, particulièrement de dissolvant pour les vernis ; la colophane est appliquée di- rectement à l'éclairage ; la résine d'huile et la résine jaune sont employées à l'extraction du gaz d'éclairage, à la fabri- cation des savons, à l’encollage des papiers, aux en- duits, ete., etc. Le Barras traité par les alcalis produit la graisse végétale, si employée aujourd'hui pour graisser les machines, les essieux, etc. Enfin une combustion incomplète des détritus résineux de la fabrication fournit le noir de fumée, qui s'attache à des toiles tapissant la chambre où se fait l'opération. Il suf- fit d’une secousse légère pour le faire tomber sur le sol, où on le recueille aisément. Les cônes (Pignes dans le Sud-Ouest) sont très-recher- chés pour allumer le feu; les racines, qui ont la fibre grosse, tenace, flexible et enduite de résine, servent à tresser des corbeilles, paniers et autres ustensiles de ménage. ABIÉTINÉES. ali 6. Pin Pinier. Pinus PiNEA. Lin. Pin bon ; pin parasol ; Pin d'Italie; Pin de pierre ; Pin franc (Gironde et Landes); Pignon. Feuilles géminées, dressées ou un peu étalées, longues de 8-15 centi- mètres, moyennement épaisses, vertes, làchement disposées sur les rameaux ; chatons mâles oblongs, jaunâtres, longs de { centimètre. Cônes solitaires, géminés ou ternés, très-gros, ovoïdes-oblus ou presque globu- leux, longs de 10-15 centimètres, larges de 8-10, presque sessiles, d’un rouge-brun luisant, réfléchis ou étalés horizontalement. Ecailles grandes, à écusson rhomboïdal, bombé ou légèrement pyramidal, muni au centre d’un mamelon oblus. Graines très-grosses, longues de 16-20 mill., obovées, comprimées, arrondies aux 2 extrémités, logées dans 2 cavités correspondantes de la face interne de chaque écaille, couvertes d’une efflore-cence d’un noir violacé très-caduque ; d’un rouge brun mat quand elles l’ont perdue, à enveloppe épaisse, dure et ligneuse, à aile très- courle el très-caduque. Amande féculente -huileuse; graine 10-12 coty- lédonée. Disséminé dans la région méditerranéenne. France, Algérie. Flor., avril-mai. Fructif., fin de la 5° année. Dissém., printemps suivant. Le pin pinier est un grand arbre qui peut atteindre 50" d’élévation, 5-6" de circonférence et qui croit plus souvent isolé qu’en massif. La tige en est nue, cylindrique, élevée ; la cime, courte, très-étalée, (50° d'envergure quelquefois) et tout à fait plane à la partie supérieure, lui donne un port très-remarquable et lui a valu le nom de Pin Parasol. Il est un des éléments caractéristiques des paysages des con- trées méditerranéennes. L’enracinement est profond. L'écorce, semblable à celle du pin sylvestre, est gercurée- écailleuse ; le périderme y forme des lames étendues, min- ces, blanchâtres, qui séparent, sous forme d'écailles, le tissu libérien transformé en un lége sec et dur, d’un rouge- ocreux-clair. Le pinier fructifie à l’âge moyen et, seul entre tous les pins indigènes, il a la maturation trisannuelle. Les cônes ou Pignons sont recherchés pour leurs graines, dont l’a- mande, comestible et d'un goût qui rappelle celui de la noiselte, est surtout fréquemment employée par les confi- seurs. On peut en extraire une huile grasse alimentaire. L’enveloppe, dure et ligneuse de ces graines, est difficile à briser ; mais on cultive une variété à coque mince et fragile (P. pinea fragilis. Loisel ). Le jeune plant, au sorur du périsperme, est beaucoup plus grand et plus gros que celui des autres végétaux résineux indigènes. Il a 10-12 grandes feuilles cotylédo- naires très-glauques, planes, pointues et dentées sur Îles Taille, Port. Enracinement. Ecorce. Fructification. Germinalions Station. L Sol. Bois. Densité, Usages. 4192 ABIÉTINÉES. bords. Des feuilles semblables, mais plus petites, se pro- duisent pendant longtemps pêle-mêéle avec les aiguilles géminées. Le pin pinier se rencontre dans toute la Provence, mais à l'état d'isolement, et il n’est pas certain qu'il y soit indi- gène ; il y est bien plutôt considéré comme arbre fruitier que comme essence forestière. Il ne peut d’ailleurs croître en massif, en raison de l'ampleur de sa cime et, en Algé- rie, où on le rencontre dans les forêts, il ne prend d'ae- croissement que du moment où il est parvenu à dominer les autres végétaux avec lesquels il se trouve en mélange, de manière à pouvoir développer au-dessus d’eux sa cime en parasol. Il recherche les terrains frais et profonds de la plaine ou des régions peu élevées. Le bois est léger, souple, résistant et rappelle beaucoup par la structure et la couleur celui du pin maritime, avec lequel il est difficile de le distinguer ; cependant les canaux résinifères y sont moins abondants et moins développés et les tissus n’en sont pas aussi imprégnés de résine. Provenant d'Algérie, d’une tige de 18 ans et de 13 cent. de diamètre, il pèse complétement desséché à l'air, 0,57. (Coll. Ec. For. Envoi de M. Royer). Il fournit des charpentes de première qualité, est employé en Turquie dans la marine pour bor- dages et même, dit-on, pour màture ; est très-propre à la menuiserie. C'est un bois de chauffage médiocre, qui brüle vite et éclate beaucoup (1). SECTION II. Pins à 5 feuilles. Feuilles quinées, à gaine caduque ; écailles des cônes termi- nées par des écussons plans, dont la protubérance est terminale ; (1) L'examen des échantillons de la rollection de l'Ecole forestière confirme une fois de plus cette observation du nombre des couches d’au- bier croissant avec l’âge. Pin pinier de Brignolles, Var, 25 ans, 20 couches d’aubier. » Landes, Gus. .,20 » » Landes, DOM EAN » » Estérel, Var, 38 TU 27 » » Pyrénées Orientales, 38 » 29 » » Maures, Var, 50 » 58 » ABIÉTINÉES. A5 écorce grise, lisse et vive superficiellement jusqu’à un âge avancé. %. Pin Cembro. Pinus ceusra. Lin. Ceinbrot; Alviés; Auvier ; Ti- nier ; Eouve ; Héoux ; Haiou, etc. Feuilles quinées, dressées où un peu étalées, longues de 6-12 cent., raides, aiguës, vertes en dessous el aux bords, glauques en dessus, rudes sur les angles vers le sommet, à gaines allongées et très-caduques. Chatons mâles oblongs, serrés, rouges, puis jaunes ; chatons femelles el jeunes cônes d’un rouge violacé. Cônes mürs sessiles, dressés ou étalés-dressés, jamais pendants, ovales-oblus, longs de 8-10 cent., larges de 5-6, d’un brun grisàtre ou verdàtre, terne et mat; écailles presque caduques, de consistance à peine lignense, peu serrées, à écusson ridé longitudinalement, à peine épaissi, terminé par un petit mamelon saillant. Graines grosses, obovées, longues de 8-12 mill., brunes et males, à enveloppe ligneuse assez dure, paraissant privées d'ailes, parce que ceiles-ci, très-courtes, restent adhérentes à l’écaille. Embryon 9-10- cotylédoné. — Arbre de port variable suivant l'altitude à laquelle il croît, à végétation toujours lente. Hautes-Alpes du Dauphiné et de la Provence. Flor., juin. Fructif., automne de la seconde année. Dissém., printemps suivant. Le pin cembro atteint de plus grandes dimensions qu'on ne l'avait supposé et l'on en trouve dans le Briançonnais qui mesurent 15-20" d'élévation sur 3-4" de circonférence. Comme chez la plupart des arbres des régions très-élevées, la ramification est irrégulière, formée de grosses branches . €t de rameaux tortueux, étalés, ne présentant pas de traces de la disposition verticillée. La longévité est prolongée et peut aller jusqu’à 5 siècles. L’écorce d’un gris verdètre, lisse ou verruqueuse, offre des réservoirs à résine comme celle du sapin et ne forme de rhytidome qu’à un âge avancé ; elle se gerçure alors lar- gement, surtouj en travers, devient finement écailleuse et prend une teinte gris-rougeûtre ; le périderme y forme des lames minces, grisâtres, à peine plus claires que le tisssu subéreux du liber : ; des vacuoles résinifères très-nombreuses y sont disséminées. Les jeunes rameaux sont recouverts de poils entremélés, d'un jaune rouge, tout à fait caracté- ristiques. L'enracinement se fait dans la jeunesse par un pivot et de fortes racines latérales ; vers 15-20 ans, le premier s’a- trophie et les secondes seules continuent à s’accroitre avec vigueur en traçant au loin. Le feuillage est interrompu, aggloméré à l'extrémité des rameaux ; il est néanmoins touffu et donne un couvert assez épais. Taille. Port, Ecorce. Enracinement. Couvert. Fructification. Germination. Jeune plant. Station, Croissance. Bois. 414 ABIÉTINÉES. La fructification ne commence que vers 60 ans et n’est abondante que tous les 4-5 ans. Les cônes, appelés Auves dans le Briançonnais, sont très-recherchés à cause de leurs graines assez grosses, dont l'amande, comestible et savou- reuse, rappelle celle du pin pinier; ils se vendent sur les marchés. Les casse-noix et les écureuils en font, d’un autre côté, une grande consommation. Aussi sont-ils généralement assez rares. L'amande contient un tiers de son poids d'une huile grasse d’un goût agréable, mais sujette à rancir. La graine, semée avant l'hiver, germe dès le mois de février ; semée au printemps, elle ne germe souvent qu'un an et même 2 ans après. Le jeune plant parait avec 9-10 feuilles cotylédonaires et ne dépasse pas 3-4 centimètres la première année ; toutes ses feuilles sont alors solitaires. Les accroissements des années suivantes sont encore plus faibles, 5-10 mill. seulement, mais les feuilles sont dès lors engai- nées, par 5-6, généralement par 5. Jusque vers 6-12 ans la ramification ne se fait que par des rameaux solitaires ; passé cet àge, elle se verticille, les branches deviennent horizontales, se redressent au sommet; l'arbre, enfin, prend peu à peu son port définiuif. Le pin cembro croit à une altitude très-considérable, 2000" au moins, et forme la dernière zone de la végétation forestière. En France il est peu répandu et il ne se trouve que dans les Alpes du Briançonnais, mélangé avec le mélèze et avec le pin à crochets; il n’y constitue en peuplement pur qu'une seule forêt de 200 hectares. Il disparaitra même de cette contrée, si l'on n'y prend garde, quoique sa conser— valion et sa propagation y soient d'une grande importance, non pas précisément pour ses produits, mais pour l'abri rotecteur qu'il peut procurer aux massifs inférieurs et pour le parti qu'on peut en tirer dans le reboisement des contrées dénudées qu'il domine. La croissance du cembro, à l'altitude à laquelle on le trouve, est naturellement très-lente; il est remarquable qu'elle reste la même lorsqu'on le cultive dans des régions basses ou peu élevées. Il est bien différent en cela du mé- lèze et du cèdre qui, dans de semblables circonstances, s'accroissent avec une rapidité extraordinaire. Le bois est léger, blanc, peu veiné, d'un grain très-doux et assez homogène, en raison de la faible différence qu'il y ABIÉTINÉES. 415 a entre la zone de printemps et celle d'automne, qui est très-mince ; il est à peine teinté de rouge au cœur, de sorte que le bois parfait et l'aubier diffèrent peu l'un de l'autre; ce dernier est peu abondant (21-54 couches sur les échan- tillons de la collection de l'Ecole forestière, quoiqu'ils soient d’un âge élevé); les accroissements sont minces el égaux. La térébenthine en est très-fluide et très-abondante, mais elle laisse fort peu de résine dans les tissus après la dessiccation. Provenant du Brianconnais, d’une tige de 88 ans et de 0"30 de diamètre, il pèse, desséché à l'air, 0,448. Ce bois est peu propre aux constructions, mais la finesse et l'homogénéité de son grain le rendent très-convenable pour la menuiserie, sur- tout pour la sculpture, et les montagnards tyroliens en fabri- quent toutes sortes de jouets d'enfants. Il fournit d'excellents bardeaux, qui s’usent très-uniformément, au point qu'ils ne cessent pas d’être utiles, alors qu'ils sont réduits à une très-faible épaisseur. C'est un médiocre combustible, qui occupe à peu près le même rang que le sapin et qui pro- duit une fumée insupportable. (1) S. Pin WWeymoath. Pinus srrogus. Liv. Pin du Lord. Feuilles longues de 6-8 centimètres, très-grèles, trigones, vertes et luisantes sur la face dorsale, glauques et mates sur les 2 autres, finement denticulées sur les bords vers l'extrémité et par suite rides au toucher quand on les passe à rebours entre les doigts; redressées en plumets ou légèrement élalées, à gaine très-caduque. Chatons màles ovoïdes, peu nombreux, longs de 4 cent. Cônes grèles, cylindracés, atténués à l’extré- mité, longs de 11-14 cent., sur 25 mill., de diamètre, légèrement arqués, pédoneulés et pendants dès le commencement de la 2° année, d’un brun violacé à la maturité, tout à fait mats; écailles à écusson ridé longitudi- nalement, peu épaissi, à protubérance terminale Grame longue de 5-6 mill., de même forme et de même taille que celle du pin Laricio, mais luisante et d’un gris légèrement brunètre, pourvue d’une aile aiguë au sommet, 2-1/2 fois aussi longue qu’elle. Embryon 7-9-cotylédoné et même plus. — Arbre très-élevé, à tige droite, élancée, à cime allongée, conique-aiguë, très-régulièrement verticillée ; à écorce gris verdàtre, lisse jusqu’à un âge avancé. Originaire de l'Amérique septentrionale el de l'Asie occidentale, parfaitement naluralisé et souvent cultivé en France. Flor., fin de mai, Fructif, et dissém., automne de l’année qui suit celle de la floraison. Le pin Weymouth est un très-grand arbre, qui, dans sa (4) C’est encore à M. Broilliard que sont dus la plupart des renseigne- ments de cet article. Densité. Usages. Taille. Port. Enracinement. Couvert. Ecorce. 416 ABIÉTINÉES. patrie, atteint 60 d'élévation, 6-8" de circonférence ; la croissance active et soutenue qu'il conserve en Europe donne à penser, qu'avec le temps, 1} y atteindra des dimensions semblables. Il a la tige très-droite, élancée, très-régulière- ment verticillée ; la cime en est allongée et toujours aiguë, composée de branches relativement gréles. A l'état d'isole- ment, les branches inférieures ne périssent pas, gardent tout leur feuillage et s’allongent horizontalement, de sorte que l'arbre tout entier forme une large pyramide, feuillée dès la base et du plus bel effet. En massif, les branches inférieures se desséchent, mais persistent longtemps en cet état à la manière de celles de l'épicéa. L'enracinement est très-puissant, plus développé encore que celui du pin sylvestre. Il se compose d’un pivot fort et long et de grosses et longues racines latérales. Le volume réel de la souche et des racines est estimé à 20 p. 0/9 du volume superficiel (T. Hartig). La feuille persiste peu de temps, 2 ans, et souvent même, à la fin de l'hiver, l'arbre ne possède plus que celles de l’année précédente. Néanmoins le couvert est assez com plet,-en raison du développement de la eime en longueur. L'écorce a la plus grande analogie avec celle du sapin, mais elle est d’une consistance beaucoup plus molle, au point de céder sous la pression du doigt. On y observe un périderme externe, lisse et brillant, d’un gris verdâtre sati- né, soulevé çà et là en forme de petites ampoules par une térébenthine trés- fluide, incolore et transparente, qui s’est accumulée dans les nombreux réservors de l'enveloppe herbacée sous-jacente. Ces réservoirs sont de deux sortes : de larges canaux résinifères, dont les plus gros sont disposés suivant une Zone circulaire interne, en dehors de laquelle s'en trouvent beaucoup d'autres plus petits et épars ; puis des vacuoles sans relation avec les canaux, qui commencent à s'organiser dès 10 ans et se développent de plus en plus jusque dans le liber. Vers 15 à 50 et même 40 ans seule- ment, un périderme interne s'organise, par places d'abord, dans les couches superficielles du liber, détruit toutes les par- lies parenchymateuses qui le recouvrent ; il s'étend ensuite de proche en proche, envahit toute l'écorce et provoque la formation d’un rhytidome gerçuré, mais non lamelleux au même degré que celui des autre pins. Le liber interne en— core vivant se distingue nettement de celui des autres es- ABIÉTINÉES. 417 sences de cette famille par le grand nombre de cavités résinifères qu’il renferme; on y trouve de plus des canaux rayonnants. La fructification a lieu de bonne heure, surtout pour les pins isolés; en massif, ce n’est que vers 50 ans qu'elle devient abondante et réguhère et que les graines sont de bonne qualité. Les années de semences se succèdent alors tous les 2-5 ans, sans qu'il y ait jamais disette absolue. Les cônes ont les écailles très-lâächement imbriquées et s’ouvrent sous la moindre chaleur ; aussi la dissémination se fait-elle dès l'automne. Il faut se garder, si on les récolte, d'employer pour les ouvrir une chaleur artificielle, d’ail- leurs inutile, parce qu'’alors ils laissent suinter une térében- thine qui agglutine les écailles et les graines. Le jeune plant lève 3-4 semaines après le semis de prin- temps, avec 7-8 feuilles cotylédonaires et, comme tous les pins, ne produit pendant la première année que des feuilles solitaires. Dans les années suivantes apparaissent les feuilles engainées par 4-5; à 5 ans le plant se verticille et il n’est pas rare qu'à 10 ans il produise déjà des pousses annuelles de 0"60 de hauteur. Le pin Weymouth présente des exemples d’accroisse- ments extraordinaires et l’on en a vu qui, à 50 ans, mesu- raient 22" de hauteur et 0"63 de diamètre. Le Weymouth habite, en Amérique, les régions de col- lines ou de montagnes peu élevées et particulièrement les grandes plaines à sol profond et frais; il est commun le long des cours d’eau et réussit encore dans les lieux tour- beux. Le bois est blanc, très-faiblement rougeûtre au cœur, léger, mou, homogène, à peine résineux; la zone d'automne en est mince et peu différente de celle du printemps ; les canaux résinifères sont gros et rares; la térébenthine qu’ils contien- nent est presqu'entièrement composée d'essence volatile. Coupé vert, il pèse 15-20 p. 0/0 moins que le pin sylvestre, 10-15 p. 0/p moins que le sapin et l’épicéa ; desséché à l'étuve, il perd presque moitié de son poids (T. Hartig). C'est donc un bois peu recommandable, qu’on prendrait ai- sément pour du peuplier, s’il présentait des vaisseaux au lieu de canaux résinifères; qui, de plus, manque d’élasticité, se déjette fortement et manque de durée. Ce doit être un combustible inférieur encore au sapin, surtout lorsque la 30 Fructification. Germinalion. Jeune plant. Croissance. Patrie. Bois. Densité. Qualités. Térébenthine, 18 ABIÉTINÉES. dessication lui a fait perdre presque tous ses principas sur- hydrogénés. : Cette appréciation est bien différente de celle que plu- sieurs auteurs ont faite de ce bois en Amérique, où ils le représentent employé très-fréquemment à toutes sortes d’usages : charpente des édifices et des maisons privées, construction des ponts, menuiserie, tonnellerie, layeterie, ete. C’est, disent-ils, l'unique bois de mâture des états du nord et du milieu de l'Union et il résiste mieux qu'aucun autre aux Imjures du temps. Les conditions différentes de végétation que le pin Wey- mouth rencontre en Europe et en Amérique peuvent justi- fier une partie de cette divergence d'opinions, d'autant mieux que dans nos contrées on n’a pu soumettre à l’expé- rience que des bois jeunes encore, tandis que ceux que les Américains emploient sont sans doute d’un âge élevé ; mais elles ne sauraient l’expliquer entièrement. En effet, si la comparaison de bois jeune, ayant crù à Nancy, et de bois d'âge moyen, originaire de l'Etat de Vermont (Etats-Unis), (Goll., Éc. For.) fait reconnaitre que le premier offre des accroissements plus larges que le second et une moindre proportion de bois d'automne, elle établit néanmoins qu'ils sont l’un et l’autre mous, légers et dépourvus de résine. Celui de Naney, d’un diamètre de 12 cent. et âgé de 20 ans, pèse, complétement desséché à l’air, 0,45 ; celui de l'Etat de Vermont, de 28 cent de diamètre et de 80 ans, pèse, dans les mêmes conditions, 0,42. Il faut done admettre qu’en attribuant des qualités émi- nentes au bois du Weymouth il y a eu de l’exagération. Qu'on ait employé ce bois, faute de mieux, à la mâture, c’est très-possible ; mais il est certain qu'il ne s’est distin- gué ni par la résistance, ni par la souplesse et la durée; aussi la marine impériale a-t-elle renoncé à son usage. La térébenthine est abondante dans toutes les parties du Weymouth; mais contenant très-peu de résine, elle se vola- tilise rapidement et ne donne lieu à aucune extraction im- portante. QE Er =. À RE k d re > F: | "7 ; pe N: L + y Fi] Je 7 " E 4 ! de “ É 7 K ] . CROIRE, DIF ORAANAMEN 2 de EE né | à u nas | 4 | À 6 A ADS DE ASE TAN DONOEL ANICRNES :1 4 RPISERES À AS PAU TS C'EPEVUE SOLE ANALYTIOUR"" rune: 54 DU GARE CDR ODA NSE TEE EHESS “ re ; »? ; L'14E | LE REre Li 5 \ 44 THE Tes UTTO | 177 Rf | RAS EL UE ARE Er { * , rs g L ÿ £ 0 Fe ë 3 » à { y [Rx < . MACON ie US RC ! dé x 4 DES | FUI see set te ne res SHDLIPRS is ST FN ds | 3} Can Ë LEE RE RCE _ tai AMTIT te | tre à ni tre) KES Fa) ER TUE ia 1-1 ë RUE | sfn iT) Met +: + it ve ter 4 : L + à. 4 v: 11 : Le CLEF ANALYTIQUE POUR LA DÉTERMINATION DES PRINCIPALES ESPÈCES DE VÉGÉTAUX LIGNEUX INDIGÈNES PENDANT L'HIVER OBSERVATION. La seule méthode certaine pour déterminer spécifiquement un végétal consiste à en examiner les organes essentiels, fleurs, fruits et feuilles ; or, à part certaines feuilles et quelques fruits qui persistent en hiver, ces organes manquent pendant la mau- vaise saison, de sorte que la distinction des espèces, basée sur les caractères qu’ils fournissent, devient tout à fait impossible pendant une notable partie de l’année. Il est néanmoins impor- tant de pouvoir reconnaître en tout temps dans les forêts les végétaux qui les peuplent et il m'a semblé que ce but pouvait être atteint aisément au moyen de caractères d’une facile obser- vation, tels que l'insertion des feuilles et celle des bourgeons et des rameaux qui en est la conséquence, l’absence ou la présence d’épines ou d’aiguillons, la caducité ou la persistance des feuilles, enfin la nature des rameaux, la direction, la forme et la struc- ture des bourgeons qui les garnissent. Afin de ne pas trop compliquer le tableau dichotomique qui, à l’aide de ces caractères, conduit à la détermination de l’espèce, Je n’y ai admis que les végétaux ligneux les plus importants, soit par leurs dimensions ou leur utilité, soit par leur abondance générale ou au moins locale dans certaines régions de la France. Il faut faire remarquer que les caractères empruntés aux bourgeons le sont en plein hiver, alors que ces organes, com- plétement formés. sont en repos et bien clos ; que ces caractères ne sauraient leur convenir plus tard, quand, gonflés par la pre- mière séve du printemps, ils modilient leur forme, leur-taille et, en s'ouvrant et s’allongeant, accroissent le nombre de leurs écailles apparentes. 422 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. A. Végétaux à feuilles et par conséquent à bour- 11° DIVISION. geons el à rameaux allernes. B. Feuilles caduques. C. Végétaux inermes. . ...sssssseeeee U Secrion, page 423. C'. Végétaux épineux...,.......:..... 2€ SECTION, page 451. B'. Feuilles persistantes. C. Végétaux inermes............+.... 92 SECTION, pege 453. C'. Végétaux épineux ou aiguillonnés.... 4° Secrion, page 456. A! Végétaux à feuilles, bourgeons et rameaux opposés (1). 2e DIVISION. B. Feuilles caduques. C. Végétaux inermes......,.......... De SECTION, page 437. C!. Végétaux ÉPINEUX................ Ô° SEcTION, page 441. B’ Feuilles persistantes; végétaux inermes.. 72 Secrion, page 442. (1) Quelques espèces à feuilles opposées ou verticillées ne produi- sent que de rares bourgeons laléraux, irrégulièrement distribués, de sorte que la ramificalion n’en est point opposée; elles sont néanmoins comprises dans celte division. 1 SECTION. Végétaux inermes, à feuilles caduques, alternes, ainsi que les bourgeons et les rameaux. A. Branches garnies de gros tubercules arrondis, proveñant de rameaux qui ne s’allongent pas.—Arbres revêtus d’une écorce rouge-brun, gercurée-écailleuse, dont la cime est étroite, allongée, aiguë et porte de petits cônes à écailles minces sur les bords. ..,................,,,...... MéLëze D'Eurore. A!'. Branches et rameaux non garnis de gros tubercules arrondis. B. Rameaux et ramules arrondis ou obtusément anguleux, rarement anguleux chez quelques arbres, mais dans ce cas jamais verts. [p. 450] (1) C. Ramules ligneux, non jonciformes. [p. 430] D. Bourgeons n’étant point en partie cachés par la base persistante et stipulée des feuilles de l’année précé- dente. [p. 450] E. Bourgeons écailleux. [p. 450] F. Bourgeons 1-écailleux. [p. 424] G. Bourgeons alternes ou spiralés, [p: 424] H. Rameaux toruleux.—Arbrisseaux ou petits arbres dont l’écorce reste lisse et grise jusqu’à un âge avancé ; ramules d’un vert-jaunätre, plus ou moins colorés de pourpre-noirâtre ; bourgeons ovoïdes, tranchants sur les bords, dressés, mais non appliqués, si ce n’est sur les pousses peu robustes des arbres déjà âgés. I. Arbre à tige et à rameaux régulièrement arron- dis; bourgeons glabres, ramules à peine velus. Sauze Manceau. l'. Arbrisseau à tige et rameaux irrégulièrement arrondis, comme ceux du charme. J. Bourgeons et ramules densément gris-tomen- teux. — Arbrisseau dressé, à pousses assez FODHSLES. « . . « ele Lie drole DIN +8 e Sete J', Bourgeons et ramules glabres. — Petit arbris- seau diffus, à pousses grêles.............. SAULE À OREILLETTES. H'. Rameaux lisses, effilés, allongés et souples. SAULE CENDRÉ. (1) Quand les deux lettres correspondantes ne se trouvent pas dans la même page, un numéro de renvoi placé en regard de la première indique la page à laquelle il faut chercher la seconde. 424 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. I. Bourgeons appliqués, tranchants sur les bords. J. Rameaux de 1-5 ans couverts d’une efflores- cence glauque ; ramules pubérulents vers l’ex- LÉDItES DOUFDRÉS ES AE ES » + AU eu J'.Rameaux non couverts d’efflorescence glauque. K. Ramules complétement glabres , luisants, se cassant aisément à l’arliculation. L. Arbrisseau revêtu d’une écorce écailleuse, caduque et d’un roux clair, dès l’âge de 8-10 ans ; bourgeons allongés, à bords parallèles, arrondis au sommet ; ramules olivàtres, plus ou moins leintés de pourpre, se cassant neltement et aisément un peu au-dessus de base. ADO. ANOOU AIT AELAR UN L'. Arbrisseaux et arbres à écorce longitudi- nalement gercurée ; bourgeons triangulai- res, aigus; ramules variant du brun-verdàtre au pourpre, se cassant net à l’articulation. . K!. Ramules plus ou moins velus à l'extrémité, n'ayant pas l'articulation très-fragile. L. Ramules plus ou moins couverts de poils appliqués et blancs-soyeux, de coloration très-variable, allant du jaune vif à l’olivâtre, au brun-rougeàtre et au pourpre-noiràlre. — Grand arbre dont l'écorce rappelle celle des vieux chéneRe Mr ne doses L'. Ramules tomenteux-pulvérulents, au moins à l'extrémité, verts, d’un vert-jaunàtre ou jaune-brun POUR RRUE RC TA ASE I'. Bourgeons dressés, non exactement appliqués, arrondis sur les bords ; ramules très-luisants et glabres, d’un vert-jaune ou d’un brun clair ou rougeâtre... 0 ML AUMIINT AN NOR STAR G’. Bourgeons le plus souvent opposés, appliqués.— Ramules dressés, grêles, glabres, variant du jaune au jaune-verdâtre et au rouge-pourpre......... F'. Bourgeons pluri-multi-écailleux. G. Bourgeons 2-5-écailleux, dressés-étalés. [p. 425] H. Bourgeons latéraux sessiles, distiques. [p. 425] I. Bourgeons ovoides, à écailles alternes, inégales, imbriquées. — Arbres à écorce lisse et grise d’abord, puis longitudinalement gerçurée, d’un brun-noir. J. Ramules et bourgeons glabres ; écailles pres- que herbacées, vertes ou rouges. K.-Bourgeons“bi-écailleux--#e%sssnnsseete K'. Bourgeons tri-écailleux. .............. J'. Ramules et bourgeons pubérulents ; écailles SÈhES. di Le étoie Wabioie éfetiets ele TIES I’. Bourgeons pyramidaux, revêtus de 2 écailles Sauze Daruxé. SAULE AMANDIER. SAULE FRAGILE. SAULE BLANC. SAULE VIMINAL, SAULE PENTANDRIQUE. SAULE POURPRE. TiLLEUL À PETITES FEUILLES. TiLLEUL À GRANDES FEUILLES. CHATAIGNIER COMMUN. CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. 425 égales, sèches, un peu poilues, presque juxta- posées. — Arbre à écorce gris-verdatre, lisse et mince, s’écaillant annuellement par larges piquessstis serre APTE Nb en H!. Bourgeons latéraux stipités ; insertion 1/5. — Ramules triangulaires; inflorescences en chatons, libres dès l’automne. I. Ramules glabres. — Arbre à écorce écailleuse, puisigercurée favegi l'age ia ace I. Ramules pubescents à l’extrémité. — Ecorce lisse et d’un gris-cendré jusqu’à un àge avancé. G!. Bourgeons pluri-multi-écailleux. H. Bourgeons plus ou moins régulièrement distiques sur les rameaux latéraux. [p. 426] I. Bourgeons ovoides ou pyramidaux. [p. 426] J. Bourgeons oblus, presque globuleux. — Ar- brisseau à écorce gris-argenté, lisse ou s’exfo- liant en fines membranes, pourvu dès l’automne de chatons mâles, cylindriques, qui passent Dre emo ESC see na J'. Bourgeons aigus. K. Bourgeons pyramidaux, revêtus d’écailles peu nombreuses. L. Ramules et bourgeons glabres; ceux-ci dressés, non appliqués. — Arbre à écorce devenant gerçurée-subécailleuse. . ....... L'. Ramules et bourgeons pubescents ; ceux- ci exactement appliqués. — Arbre à écorce mince, lisse et grise comme celle du hêtre. K'. Bourgeons ovoiïdes, revêtus d’écailles nom- breuses. L. Bourgeons placés obliquement au-dessus de la cicatrice de la feuille. — Grands arbres à écorce noir-brun, longitudinalement cre- vassée. M. Bourgeons plus ou moins poilus. N. Arbre à ramification serrée, dont les ra- mules sont régulièrement distiques et dans un même plan ; écorce souvent subéreuse jusqu'étunfcertaintages etre er chier N'. Arbre à ramification lâche, à ramules souples et pendants; écorce jamais su- DÉREUSE RE RTE Rte etetilele sir iteetetere M!. Bourgeons glabres.—Arbre à tige relevée vers le pied de côtes saillantes ; dont l’é- corce, d’abord lisse, devient écailleuse, puis rugueuse-gercurée ; cime élalée et difuser 26 /Nmnuit dada uen L'. Bourgeons insérés droit au-dessus de la cicatrice de la feuille, PLATANE p'Occipenr. AUNE GLUTINEUX. AUNE BLANC. CouDRIER NOISETIER. Murier BLANC. MicocouLier DE PROVENCE. ORME CHAMPÈTRE, ORME DE MONTAGNE. ORME DIFFUS. 426 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. M. Pousses verruqueuses ou pubescentes, grèles et tombantes. — Arbre à écorce d’un blanc pur, s’exfoliant circulairement en minces membranes dès l’âge de 10-15 ans; inflorescences mâles en chatons, dégagées des bourgeons dès l’automne. N. Pousses verruqueuses, glabres ou à peine pubescentesss: 254.4, Miles N!. Pousses non verruqueuses, pubescentes. M'. Pousses lisses et glabres. — Arbre à tige irrégulièrement cannelée, revêtue d’une écorce grise, mince, toujours lisse ; feuilles marcescentes ..,4%,1 410,3 64004 I'. Bourgeons longuement fusiformes , très-aigus, élalés-dressés. — Arbre à tige régulièrement cylindrique, revètue d’une écorce gris-clair, mince et toujours lisse ; feuilles marcescentes sur les jeunes plants ou rejets.........:.... H'. Bourgeons spiralés, même sur les pousses la- térales. I. Derniers bourgeons de chaque rameau agglo- mérés, par suite de l’arrêt d’allongement de leurs entre-nœuds. -- Bourgeons ovoïdes, dressés- étalés, multi-écailleux, dont les écailles forment plusieurs séries longitudinales ; ramules sillon- nés , pentagonaux ; feuilles marcescentes sur les rejets et branches gourmandes ; arbres dont l’é- corce, lisse et gris-argenté d’abord, devient gerçurée-rugueuse, épaisse, d’un noir-brun. J. Ecailles prolongées en grèles et longues lanières J'. Ecailles non prolongées en lanières. K. Arbre très-drageonnant; ramules et bour- geons garnis de poils gris éloilés......... K’. Arbre non drageonnant. L. Ramules et bourgeons glabres.......,.. L'. Ramules vers l’extrémité où au moins bourgeons plus ou moins pubescents....,. I!. Bourgeons non ou à peine agglomérés à l’ex- trémilé des rameaux, pluri-écailleux J. 1re écaille inférieure des bourgeons placée en avant, grande, embrassante el cachant parfois plus où moins toutes les autres, en rappelant alors l’écaille unique du bourgeon des saules. — Arbres à pousses droites, allongées, efli- lées. [p. 427] K. Bourgeons et ramules luisants et glabres, les premiers visqueux. [p. 427] L. Bourgeons dressés-appliqués ; ramules d'un jaune-verdâtre. —- Arbre à écorce épaisse, Jlongitudinalement gerçurée-rugueuse, gris- brun, [p. 427] BouLEAU BLANC. BouLEAU PUBESCENT. CHARME coOMMuN. Hèrre commun. CHÈNE CHEVELU. CHÈNE TAUZIN. CHÈNE PÉDONCULÉ. CuÈNE ROUVRE, CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER, 427; 4 M. Ramules arrondis. IN: Cime étalée me UE PS, PEUPLIER NOIR. N'. Cime étroite-allongée, pyramidale..,... PEupcier PyRAMIDAL. M'. Ramules les plus vigoureux anguleux-ca- rénés vers l'extrémité. ......4.,4:5... PEUPLIER L'. Bourgeons dressés, non appliqués, très- aigus. — Arbre à écorce lisse et gris-verdà- tre jusqu'à un âge avancé ; ramules d’un jaune-verdâtre ou rouge-brun........... PEUPLIER TREMBLE. K!. Bourgeons et ramules, surtout à l'extrémité, blancs ou gris-tomenteux,peu ou pointluisants; les premiers dressés-élalés. — Arbre à écorce gris-verdàtre et lisse jusqu’à un àge avancé. L. Duvet des ramules blanc et fortement feutré. PeupLier BLANC. L'. Duvet des ramules gris et faiblement feutré. PEUPLIER GRISAILLE. J!, {re écaille inférieure des bourgeons placée latéralement. K. Petits arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dont les bourgeons et les ramules sont couverts à l’exirémité de glandes résinifères jaunes, d’une odeur aromatique prononcée. L. Glandes nombreuses et apparentes. — Petit arbrisseau à ramules grêles, nombreux, dressés, pubescents, à bourgeons ovoïdes- aigus, étalés-dressés.. .,....,.......,.. MynicA Garé. L'. Glandes peu nombreuses et peu apparen- tes ; odeur de cassis très-prononcée. — Sous-arbrisseau à ramules assez épais, gris- jaunàtre, accompagnés de débris membra- neux du périderme; dont les bourgeons sont un peu stipités, dressés-étalés, de consis- tance à peine écailleuse................ GROSEILLER NOIR. K!. Ramules et bourgeons dépourvus de glandes résinifères et d’odeur aromatique. L. Ecorce s’exfoliant en membranes sèches. — Sous-arbrisseaux. [p. 428] M. Exfoliation de l’écorce prononcée, même sur les ramules; ceux-ci assez robustes ; bourgeons assez gros. N. Bourgeons effilés, très-aigus, dressés presque appliques, à écailles herbacées d’un blanc-verdätre................. GROSEILLER DES ALpess. N'. Bourgeons ovoïdes, à écailles sèches el brunes. O. Ramules robustes, à périderme fortement exfolié en minces membranes......... GROSEILLER DES ROCHERS. O'. Ramules médiocres, à périderme fai- blement exfolié....,...,........,... GROSEILLER ROUGE. M'. Exfoliation marquée au pied seulement. = — Sous-arbrisseau à ramules grêles et bourgeons petits; écorce d’un gris-roux. AIRELLE ULIGINEUSE. DE ViIRGINIE, DE CanapA. 428 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. L'. Ecorce ne s’exfoliant pas en membranes sur les rameaux (chute de lépiderme exceptée). M. Bourgeons latéraux dressés, exactement appliqués, coniques, plus ou moins dépri- més et velus ; écailles sèches el brunes. N. Ramules gris-pubescents au moins à l'extrémité. — Arbre à tige irrégulière, peu élevé, revètue d’une écorce d’abord lisse, d’un jaune ou d’un rouge brun, puis lamelleuse-écailleuse, gris-brun ; à cime GLACE RE RETRACE N'. Ramules glabres , droits, arrondis. O. Arbrisseau émettant de terre un grand nombre de rameaux dressés, luisants et bruns ; ramules grèles ; bourgeons petits. O'. Arbre à ramules assez robustes, dont la tige est cylindrique et revêtue jusqu’à un âge avancé d’une écorce grise etlisse ; bourgeons gros. — L’enveloppe herba- cée exhale une odeur forte quand on la froisse..f 2x LA se a NET M'. Bourgeons latéraux non appliqués contre le rameau. N. Ecailles herbacées, vertes, étroitement bordées de brun. — Bourgeons gros ou assez gros, luisants, à peu près glabres. O. Bourgeons ovoïdes ou coniques-aigus. P. Bourgeons visqueux. — Arbre dont l'écorce est de bonne heure finement fendillée-rugueuse, d’un brun-noir ; à ramules brun-olivâtre, luisants et lisses, dont les lenticelles sont peu apparentes. P'. Bourgeons non visqueux. — Arbre à écorce lisse, brun-olivàtre, devenant ensuite faiblement écailleuse; ramules olivätres, à lenticelles nombreuses et STADeS dis airs née ares) tlevate à 0’. Bourgeons sub-globuleux, obtus. — Ar- bre à écorce gercurée, gris-brun, fine- ment écailleuse, dont les ramules sont rouge-brun, ponctués de nombreuses et grandes .lenticelles.......:.%.4bee N'. Ecailles sèches et brunes. 0. Ecailles extérieures du bourgeon non ré- trécies, ni prolongées en lanières. [p. 450] P.Ecaiiles étroitement imbriquées. [p. 429] Q. Bourgeons latéraux plus ou moins dressés. [p. 429] R. Ecorce lisse et satinée-luisante, va- riant du gris-clair au brun-rougeàtre, disposée à s’enlever circulairement. Pommier coOMMuN. AMÉLANCHIER COMMUN. SORBIER DES OISELEURS. SORBIER DOMESTIQUE. ALISIER BLANC. ALISIER TORMINAL, CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. 429 —Bourgeons ovoïdes, dressés-étalés. S. Ramules glabres. — Arbre à rami- fication claire, subverticillée. T. Ramules ordinairement dressés ; bourgeons aigus............. CERISIER MERISIER. T!. Ramules grèles, ordinairement pendants ; bourgeons presque ob- US se ne een sieneseete UERISIERT AUHRUIIS ACIDES. S'. Ramules courtement velus. — Ar- brisseau à ramification assez serrée, parfois subépineuse...... ...... CerisiEeR MAnaALes. R'. Ecorce peu ou point luisante, sans disposition tres-prononcée à s’enle- ver circulairement, lisse et d’un brun- noir, finalement gercurée-rugueuse. S. Bourgeons ovoïdes-allongés. T. Bourgeons exactement dressés, presque appliqués, à écailles lar- ges. — Petit arbre revêtu d’une écorce noir-brun et lisse pendant longtemps, marquée de larges et nombreuses lenticelles étendues en travers ; exhalant une odeur désa- gréable par toutes ses parties quand on les froisse........... CERISIER A GRAPPES. T!. Bourgeons dressés légèrement étalées, à écailles allongées. — Arbrisseau à tige lisse et gris-brun, à ramules lisses, d’un brun-rouge ou violet, marqués de petites len- ticelles . «4. « sametde so + se NERPRUN DES ÂLPES. S'. Bourgeons coniques ou courtement ovoïdes. — Petit arbre à tige revê- tue d’une écorce d’abord brun-rou- geâtre lisse et un peu luisante, ayant une légère tendance à s’enle- ver circulairement : finalement noi- rätre, rugueuse gercurée. T. Ramules glabres ou à peu près, pourvus de lenticelles nombreuses. PRuNIER DOMESTIQUE. T'. Ramules finement tomenteux ; lenticelles rares .............. PRUNIER ÉTRANGER. Q', Bourgeons latéraux presque étalés. — Arbuste peu rameux, à rameaux gris, très-souples et très-tenaces ; en- veloppe herbacé à odeur balsamique ; floraison presque vernale ......... Dapuné sJou1-BoIs. P'’. Ecailles lâchement imbriquées; les deux externes entr’ouvertes, laissant apercevoir toutes les autres. — Sous- arbrisseau à rameaux allongés, bruns, / 430 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. luisants, glabres, ordinairement réflé- chis; bourgeons pauci-écailleux, tran- chants sur les bords, velus au sommet. O0". Ecailles externes prolongées et amin- cies en lanières. — Arbrisseau à écorce gris-brun, dont l’enveloppe herbacée exhale une odeur de térébenthine..... E’. Bourgeons nus et petits. F. Arbrisseau à rameaux droits, dressés, effilés, pres- que simples, revêlus d’une écorce lisse et brune pi- quetée de gris; bourgeons effilés, aigus, couverts de poils brun-rougeàtret. ee mn een F!'. Arbrisseau à tige dressée, se divisant en rameaux et ramules très-grèles, insensiblement atténués à lextrémité et garnis de bourgeons très-nombreux à l’aisselle d’une petite feuille squammiforme termi- née en lanière grêle. G. Rameaux finement verruqueux,brunètres, ligneux. G'. Rameaux lisses, couverts d’efflorescence glauque, d’un gris-verdàtre clair; souvent compressibles,. . D'. Bourgeons abrités à l’ aisselle de la base de la feuille de l'été précédent, laquelle base est garnie de 2 sti- pules grêles et allongées et devient persistante. E. Rameaux recouverts d’une écorce fibreuse, grise et sèche. — Arbrisseau émettant du pied de nombreux FOJOlB se eee nee ent SUR E'. Rameaux, branches et tige recouverts, jusqu’à un âge assez avancé, d’une écorce lisse et verte. F. Ramules soyeux-pubeseents........,,....,.,.. F'. Ramules verts et glabres...........,..,..,.. C'. Ramules jonciformes, verts. — Arbuste.........., B'. Rameaux et ramules cannelés et anguleux, verts. — Sous-arbrisseaux. C. Bourgeons distiques, bi-écailleux, dressés-étalés, ren- dant les ramules flexueux, #-angulaires. — Sous-ar- brisseau social, dépassant rarement 0,30 de hauteur. C'. Bourgeons spiralés ; ramuies pentagonaux. D. Rameaux et ramules dressés, verts, à 5 arêtes pro- noncées ; bourgeons extrêmement petits.....,..... D'. Rameaux et ramules étalés; port diffus; bourgeons abrités par un coussinet saillant, formé par la base persistante de la feuille. E. Ramules très-grèles, velus-soyeux, souvent pourvus vers l'extrémité de quelques feuilles persistantes... E’. Ramules moyennement grêles, allongés, flexueux et COTONÉASTER COMMUN. SUMAC FUSTET. BOURDAINE COMMUNE. Tamarix DE FRANCE. MyricaiRe d'ALLEMAGNE. BAGUENAUDIER COMMUN. CYTISE FAUX-ÉBÉNIER. Cyrise DES ALPES. SPARTIER D'ESPAGNE. AIRELLE MYRTILLE, SAROTHAMME A BALAIS. GENET POILU. glabres......,,,.,5 00 Oh VI MR M OORONILLEL ARDENNE —— 2h D ————— 2° SECTION. Végétaux épineux, à feuilles caduques et alternes ainsi que les bourgeons et les rameaux. A. Végétaux pourvus d’épines véritables (organes transformés, rameaux, feuilles, stipules, etc.). [p. 432] B. Epines en relation avec les bourgeons (feuilles ou parties de feuilles modifiées). C. Epines géminées, placées à droite et à gauche des cous- È sinets et des bourgeons (stipules transformées). D. Epines égales, robustes, comprimées à la base ; bour- geons inclus entre elles dans une cavité corticale. — Arbre dont la tige est revèlue d’une écorce gris- brun, épaisse, longuement et largement crevassée : rugueuse ; ramules lisses et luisants, d’un rouge - M M ad man een piines dans ne MOBINIER FAUX-ACACTA: D'. Epines inégales, l’une droite, dressée et allongée, l’autre crochue, réfléchie et plus courte. Arbrisseau. PALIURE ÉPINEUX. C'. Epines non géminéés. D. Epines ternées et égales, 2 latérales et une médiane — Sous-arbrisseau à écorce d’un gris elair........ GROSEILLER ÉPINEUX. D’. Epines solitaires ou fasciculées, simples ou tri-mulli- partites, souvent élargies à la base en un limbe sec et membraneux et situées en dessous des bour- geons. — Arbrisseau à écorce grise, fibreuse, d’un jaune vif intérieurement, surtout près de la souche. EriNE-VINETTE COMMUNE. B'. Epines sans relations avec les bourgeons et provenant de rameaux transformés. : C. Ramules et bourgeons couverts d’écailles ferrugineuses; bourgeons lobés. — Arbrisseau diffus, dont la tige est revêtue d’une écorce brun-foncé, longuement ger- çurée, écailleuse et dont les rameaux sont lisses et luisants, d’un brun-rougeûtre foncé............... HiPPOPHAË RHAMNOÏDE, C'. Ramules glabres ou pubescents, mais non couverts d’écailles ferrugineuses. D. Bourgeons exactement appliqués. — Ramules gla- bres, si ce n’est vers l’extrémité; petit arbre dont la vieille écorce est écailleuse-membraneuse et ca- duque, l'écorce plus jeune olivätre et lisse, la tige irrégulière, la cime étalée. ,..,..,....+....:.. POMMIER ACERBE. D’. Bourgeons dressés-étalés. E. Ramules robustes, en même temps velus et ru- gueux par suite des nombreuses et fortes lenti- celles qui les couvrent ; bourgeons coniques, ai- ‘432 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. gus, poilus sur le bord des écailles. — Arbrisseau ou pelit arbre à peine épineux, à lige tortueuse, cime très-étalée, dont l'écorce devient écailleuse, d’un brun-gris.......,..s....ecsesee.se.e NÉFLIER D'ALLEMAGNE. E'. Ramules effilés, glabres, pubescents ou veloutés, lisses et sans lenticelles ou peu s’en faut. F. Bourgeons sub-globuleux, arrondis ou émoussés au sommet. G. Arbrisseau ou pelit arbre dont l’écorce est lisse et gris-clair ou gris-olivàtre sur la tige et les branches, et devient à un âge avancé brun-rougeàtre, densément et finement ger- curée-rugueuse. ; : 9 ÉPINEUSE. H. Ramules glabres ou à peine pubescents... AuBÉPINE MONOGYNE. H'. Ramules gris-tomenteux, plus robustes... AUBÉPINE AZÉROLIER. G'. Arbrisseaux à écorce lisse et luisante, rouge- brun. — Épines nombreuses, élalées à angle droit ; ramules courtement pubescents ..... PRUNIER ÉPINEUX, F'. Bourgeons coniques-aigus. G. Ramules veloutés ; écailles arrondies. — Ar- brisseau ou petit arbre à peine épineux ou ne l’élant pas, à écorce lisse et gris-rougeà- tre, légèrement satinée et disposée à s’enle- ver circulairement, finalement brune, gercu- T'ÉC-TUGUEUSE . sesosesosseseerseseesee PRUNIER ÉTRANGER. G’. Ramules glabres et luisants ; écailles très-ai- guës. — Arbre à écorce d’abord lisse, gris- olivätre, puis rugueuse-gerçurée et brune ; tige droite, cime aiguë................. POIRIEK COMMUN. A'. Végélaux pourvus d’aiguillons (productions corticales dispo- sées sans aucun ordre). B. Tige d’une durée illimitée, frutescente ......... Genre Rosier. B'. Tige bisannuelle C. Tiges dressées, frutescentes, arrondies, grises, à aiguil- lons droits el sélacés.. ........................ RONCE FRAMBOISIER. C'. Tiges rampantes, décombantes ou grimpantes. D. Tiges arrondies, rampantes .....,.......,...... RONCE BLEUATRE. D’. Tiges anguleuses..........,....,,...,4.,.. RONCE ARSRISSEAU: 3° SECTION. Végétaux inermes, à feuilles alternes, persistantes. A. Feuilles à limbe plan, étalé. [p. 454] B. Feuilles simples. [p. 454] C. Tige très-longuement rampante ou grimpante. — Arbrisseau à longues tiges grêles, s’enracinant sur tout leur parcours ou se fixant simplement par des crampons quand elles s’élèvent ; à feuilles 3-5-lo- béestouentières . . . . .........4.....,. 5.4. LIERRE,COMMUN. C'. Tige frutescente, arborescente ou peu longuement rampante. D. Feuilles obovales-oblongues, entières. E. Feuilles 5 fois aussi longues que larges, à bords plans. — Sous-arbrisseaux peu rameux, à rameaux gris, très-souples et très-tenaces, ter- minés par les feuilles disposées en plumets. DAPnNÉ LAURÉOLE. E'. Feuilles 2-5 fois seulement aussi longues que larges, rappelant celles du buis. F. Feuilles à bords enroulés en dessous. — Très-pelit sous-arbrisseau social, de 1-2 décimètres, à tiges radicantes et à racines OO SR PU cond eme cos cie LS AIRELLE CANCHE: F'. Feuilles à bords plans. — Sous-arbrisseau à tiges étalées, rampantes et radicantes... BussEROLE OFFIcINAL. D’. Feuilles elliptiques ou ovales. E. Feuilles glabres et vertes en dessous. [p. 434] F. Feuilles entières. — Arbuste ou arbre revêtu d’une écorce mince et lisse, non luisante, à cime presque pyramidale ; odeur péné- trante caractéristique. ........4...... LAURIER COMMUN. F'. Feuilles dentées. G. Feuilles dentées en scie. H. Feuilles lächement et superficiellement dentées, apiculées au sommet. — DTMISSEAU 2 00 ee me eus sie ONERPRUN ALATÉRNE- H'. Feuilles densément dentées en scie, lancéolées au sommet. — Arbrisseau. ARBOUSIER COMMUN. G'. Feuilles dentées-épineuses, au moins en partie. H. Rameaux revêtus d’une écorce longtemps verte et lisse. — Arbrisseau à ramifi- cation lâche, dont les feuilles sont parfois entières. . ........[p. #34] Houx commun. 13% CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. H'. Rameaux revêtus d’une écorce grise ou brune. — Arbrisseaux buissonnants. I. Feuilles en ovale court, à surface ondulée ; glands à cupule épineuse l'. Feuilles en ovale allongé, presque planes ; glands à eupule lisse. . ... E’. Feuilles tomenteuses ou écailleuses en dessous. F. Feuilles grises ou blanches tomenteuses en dessous. — Arbres. G. Ecorce non subéreuse. — Arbre dont les feuilles sont très-variables, entières, dentées, épineuses, elc., et dont l'écorce, lisse et grise d’abord, devient finement gercurée-rugueuse, d’un brun-noir. . .. G'. Ecorce subéreuse, produisant le liége du commerce, H. Glands annuels. — Tombés dès l’au- tomne, l’arbre n’en porte pas en hiver. H'. Glands bisannuels. — L'arbre porte en hiver des glands très-petits, de pre- muère-MNNÉE. C2 Plaid et LES F'. Feuilles écailleuses-ferrugineuses, à bords enroulés en dessous. — Petit arbuste. . .. B'. Feuilles composées, oppositi-paripennées. — Arbres de petites dimensions. C. Folioles étroites, elliptiques, mucronées; pétioles étroitementialés "si SANS... Ass es de C'. Folioles larges, ovales, obtuses ou échancrés au sommet; pélioles non ailés................. A'. Feuilles aciculaires ou squammiformes-imbriquées. B. Feuilles solitaires, spiralées. C, Ramification irrégulière ; feuilles planes, acuminées, non piquantes, vertes en dessous. — Arbre revêtu d’une écorce lisse et mince, écailleuse-caduque, roux-canele: T7 Ne net vePai de C'. Ramification verticillée ; feuilles toujours aciculaires. — Arbres de grande taille. D. Feuilles semblant distiques, planes, obluses ou échancrées au sommet, marquées de deux raies CnèNE KERMÈS, CHÈNE DES GARRIGUES. CHÈNE YEUSE. CHÈNE LIÉGE. Cuèxe D'OccipEenT. RHODODENDRON FERRUGINEUX. PiSTACHIER LENTISQUE. CAROUBIER COMMUN. Ir commun. blanches en dessous. — Arbre à écorce lisse et” vive, d’un gris-argenté, ne devenant gercurée- rugeuse et brun-noir qu’à un âge avancé ; bran- ches verticillées sur la tige; rameaux opposés et dans un même plan horizontal sur les branches. D'. Feuilles spiralées, tétragones, pointues et pi- quantes. — Grand arbre à écorce membraneuse- écailleuse, rougeâtre; à branches verticillées sur la tige, à rameaux et ramules nombreux et disti- ques, tombant de chaque côté des branches... B’. Feuilles toutes ou presque toutes fasciculées, par avor- tement des rameaux. SAPIN PECTINÉ. ErvicéA commun. CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. 135 C. Faisceaux composés d’un nombre considérable, illi- milé, de feuilles.— Grand arbre à ramification dif- füse, à feuilles piquantes, spiralées et espacées sur les quelques pousses qui s’allongent....... CÈpre pu Lisax. C'. Faisceaux limités à 2 ou 5 feuilles allongées. — Ar- bres dont la ramificalion vertiallée se maintient de la tige aux branches et aux rameaux; cônes à écailles épaissies (écussonnées) à l’extrémité. D. Feuilles géminées, accompagnées d’une gaine persistante. — Ecorce gercurée-écailleuse, per- sistante, variant du rouge-ocreux au rouge-vio- lacé ; écussons des cônes à ombilic central. E. Feuilles de 5 à 6 centimètres de longueur au plus. ] F. Feuilles glaucescentes. — Cône mûr gris mat, à écussons plans ou, sur un côté, pro- longés en pyramides grêles, étalées-réflé- chies ; écorce sans vacuoles résinifères. . . Pin syzvestre. F'. Feuilles d’un vert sombre. -— Cône mûr gris-brun luisant, à écussons prolongés en pyramides convexes, réfléchies ; écorce avec des vacuoles résinifères. . ........ Pin À crocHerts. E'. Feuilles de 6-15 centimètres et plus. F. Feuilles robustes et épaisses. G. Feuilles d’un vert sombre, de consistance sèche, de 10-15 centimètres. — Cône gris brunâtre clair et luisant, de 5-8 centimètres de long, à écussons transver- salement carénés ; écorce formée de lames alternalivement gris-argenté et HOUFÉ DONNE Ces ce cheei- ce ie, PIN EARICIO, 1". Feuilles charnues, d’un vert-clair un peu jaune, de 10-25 centimètres de long. — Cônes de 14-18 centimètres, d’un roux- vif et luisant, à écussons élevés, trans- versalement carénés ; écorce d’un rouge- violacé, à grandes écailles... ....... Pin Maririme. F'. Feuilles grèles, d’un vert clair. G. Feuilles de 6-17 centimètres de long, plus grèles, dressées sur les rameaux en forme de plumels. — Cônes de 10-12 centimètres, d’un roux vif et luisant, dont les écussons sont presque plans, finement et transversalement earénés. ., Pin D’Acer. G'. Feuilles de 8-15 centimètres de long, moins grêles, étalées, diffuses. — Cônes de 3 âges sur le même arbre, très-gros, ovoïdes-obtus, d’un rouge vif et luisant. PIN Printer. D’. Feuilles réunies par 5 dans une gaine caduque. — Écorce lisse et vive, grise jusqu’à un âge assez 31 436 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. avancé, finalement gercurée-écailleuse ; écussons des cônes à ombilic terminal. E. Feuilles assez robustes ; ramules couverts de poils rougeàtres. — Cônes ovoïdes globuleux et obtus, bruns, mats et làächement imbriqués. E'. Feuilles grèles ; ramules glabres. — (Cûnes cylindriques, brun-violacé, déhiscents avant PRIVEL se « 225 Gros do Die Site ce ——— pe €<—— — 4° SECTION. Végétaux épineux, à feuilles alternes, A. Feuilles à limbe plan, elliptiques ou obovales, crénelées, luisantes. — Arbrisseaux à rameaux bruns, couverts en hiver de petits fruits globuleux d’un rouge-corail, disposés CRICORMMIPES EE ECC ETC ELEC A'. Feuilles aciculaires-épineuses ; rameaux et ramules verts ; striés. — Sous-arbrisseaux touffus, hérissés de toutes parts d’épines qui proviennent de feuilles et de rameaux transformés. B. Epines robustes ; teinte générale d’un vert cendré. Pix ceusno. Pix WevmourTn. persistantes, Buisson-arpEenT p'Europc. GC. Rameaux et ramules velus. :, .... °° + + « + +. AJONC D'EUROPE. C'. Rameaux et ramules glabres ou à peu près....... L'. Epines grèles, très-nombreuses ; teinte générale d’un Vérone ImeAnt en eh cle cl ere AJONC A PETITES FLEURS. AJONC NAIN. 5° SECTION. Végétaux inermes, à feuilles opposées, caduques, A. Tige frutescente et arborescente. [p. 441] B. Bourgeons nus. — Arbrisseaux peu rameux, à pous- ses arrondies, robustes, droites et flexibles, recou- vertes, ainsi que les bourgeons, d’une couche épaisse de poils gris, éloilés. . . 24. 45 .. «54... . « VIORNE FLEXIBLE. B'. Bourgeons écailleux, quoique parfois les écailles ex- ternes, peliles et entr’ouverles, laissent voir les parties herbacées centrales. C. Bourgeons 1{-écailleux. — Arbrisseaux dont les ra- meaux se terminent souvent par 2 bourgeons, par suile de l’avortement du bourgeon terminal. D. Bourgeons latéraux appliqués, ovoïdes-aigus , rougeätres. — Arbrisseau à écorce d’un gris jaunètre, dont les rameaux sont jaunätres ou rouge-brun, fragiles, légèrement héxagonaux .. VioRNE oBIEr. D'. Bourgeons latéraux dressés, non appliqués, verts, ovoïdes-comprimés et tranchants sur les côlés. — Arbrisseau à ramules cylindriques et verdàtres, dont l'écorce devient gris-foncé fine- ment strié de blanchâtre . ............... STAPHYLIER PENNÉ. C!'. Bonrgeons pluri-multi-écailleux. D. Bourgeons 2-4-écailleux. [p. 438] E. Bourgeons lerminaux gros, pyramidaux, obtu- sément #-angulaires, à écailles sèches et pulvérulentes. — Arbres d’une ramification claire, sub-verticillée, à ramules robustes, non effilés; dont l'écorce est lisse et gris-ver - dâtre ou jaunâtre d’abord, puis assez densé- ment gercurée-rugueuse et brun-noir. F. Bourgeons noirs, trapus............... FRÈNE commun. F'. Bourgeons bruns ou gris. G. Bourgeons brun-jaunàtre, plus effilés que les précédents. . ......,.4....4.... : FRÈNE OXYPHYLLE. G'. Bourgeons gris, saupoudrés de gris-clair et de brune CR RARE QU MIERENES AN FLEURS. E'. Bourgeons grèles (à part les florifères), effilés, aigus. — Arbrisseaux. F'. Bourgeons dressés, poilus, souvent stipités, de consistance herbacée. [p. 438] G. Ramules d’un pourpre noirâtre, presque glabres, luisants, généralement cylin- 438 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIV driques, exhalant une odeur fétide quand on les froisse.. — Arbrisseau à écorce brune, finement gercurée rugueuse . . . . G'. Ramules verts ou rougeàtres sur une face, couverts de poils appliqués ; mats, obtusément tétragones, sans odeur quand on les froisse. — Arbrisseau ou petit arbre à écorce gris-jaunâtre, la- melleuse-caduque, offrant dès l'automne de gros bourgeons globuleux florifères. F'. Bourgeons étalés presque à angle droit, glabres, multiples en série longitudinale décroissante à chaque aisselle , sessiles et de consistance sèche, pourvus à la base des débris des feuilles de l’été. — Sous- arbrisseau à ramules lisses, d’un rouge- brun luisant, dont l’écorce s’exfolie sous forme de lanières membraneuses . ...... D’. Bourgeons multi-écailleux. E. Bourgeons non visqueux. [p 440] F. Bourgeons latéraux très-étalés ou verticillés par 5. — Sous-arbrisseaux revêtus d’une écorce sèche et lisse, sans lenticelles , membraneuse-fibreuse, et dont les bour- geons sont multiples à chaque aisselle, en série longitudinale décroissante. G. Bourgeons gros, élalés-dressés ; souvent verlicillés par 3. — Ramules robustes, A'OnVErISEC laine er PTE G'. Bourgeons grèles, très-étalés ; opposés. — Ramules effilés. H. Bourgeons poilus, surtont au sommet. — Rameaux el ramules d’un gris- CTAiP ERA LUI SERRE TE H'. Bourgeons glabres I. Rameaux et ramules bruns .,.,...... ER. CoRNOUILLER SANGUIX. CORNOUILLER MALE. CHÈVRE-FEUILLE BLEU. CnèvRE-FEUILLE DES ÂLPES. CuivRE-FEUILLE À BALAIS. CHÈVRE-FEUILLE NOIR. 1’. Rameaux et ramules d’un gris-clair. CHÈvREe-FEUILLE Des PYRÉNÉES. F'. Bourgeons latéraux dressés ou appliqués. G. Bourgeons ouverts par le sommet. — Arbrisseau à écorce gris-jaunâtre, fine- ment gerçcurée-rugueuse ; poussant des rejets gros et fragiles , creusés d’un large canal médullaire, à moelle blan- che; dont les ramules sont gris, glabres et luisants, relevés de légères côtes lon- gitudinales et dépourvus de gros bour- geons.florifé tes mien iemeln te cite G'. Bourgeons complètement fermés. H, Ramules surmontés pour le plus grand nombre par 2 bourgeons latéraux, SUREAU Non. CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER, 439 par suite de l'avortement du bour- ‘ geon terminal en un ramule grêle ct stérile, allongé ou sub-épineux. I. Bourgeons arrondis-globuleux, cour- tement acuminés. — Arbrisseau produisant des rejets assez gros, fragiles, creusés d’un large canal médullaire, à moelle brunâtre ; ramules bruns, légèrement angu- leux, dont les bourgeons, gros et multiples à chaque aisselle, sont florifères et enveloppés d’écailles herbacées, d’un vert lavé de pour- NTE ONCE: 0 emo ste eee SUREAUCROIGE. 1’. Bourgeons 4-angulaires, ovoïdes-ai- gus. — Arbrisseau à ramules li- gneux, arrondis et gris, dont les bourgeons sont enveloppés d’é- cailles carenées sur le dos, vertes, bordées de jaunâtre. .......... Lias commu. H'. Rameaux habituellement surmontés d’un bourgeon terminal. I. Bourgeons latéraux nuls ou au nom- bre de 1-2 paires seulement sur chaque ramule. — Arbrisseau à ramification lâche, dont les ramules sont arrondis, luisants, verts lavés de rouge-brun sur une face et les bourgeons fusiformes, très-aigus, verls ou rougeûlres. . « » « « » « + « + FUSAIN À LARGES FEUILLES. l'. Bourgeous latéraux régu:ièrement développés. J. Bourgeons globuleux-oblus, petits, 4-lobés sur le pourtour, herba- cés. — Arbrisseau à rameaux et ramules d’un vert mat, souvent 4-angulaires par suite du déve- loppement de #4 côtes longitudi- nales de tissu subéreux brun. . Fusain p’Eurore. J'. Bourgeons ovoïdes-aigus. K. Coussinets brusquement sail- lants à l’extrémilé de chaque entre-nœud. — Arbrisseau à rameaux et ramules droits, eflilés, arrondis, à écorce grise et lisse, à bourgeons exactement appliqués et dont les feuilles persistent souvent jusqu’à la fin de l’hiver.... TRroENE commux. K'. Coussinets peu saillants, se 440 CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. raccordant insensiblement avec l’entre-nœud qu'ils ter- minent. L. Bourgeons terminaux 4-an- gulaires. M. Bourgcons gros, à écailles herbacées, glabres. N. Bourgeons dressés-éta- lés, à écailles vertes, bordées de brun. — Grand arbre dont lé- corce, d’abord lisse et gris-jaunâtre, s’écaille ensuite comme celle du platane. ........ ERaABLE sxcomoRe N'.Bourgeons appliqués, à écailles rouges ou vertes terminées de brun. — Grand arbre à écorce lisse el grise, devenant avec l’âge finement gercurée-ru- gueuse, mais non écailleuse comme Ja précédente. ........ ERABLE PLANE. M'.Bourgeons petits, dressés, à écailles herbacées, ver- tes ou rouges, largement sèches et brunes au som- met, un peu poilues. — Arbre dont les rameaux vigoureux et les jeunes rejets sont presque tou- jours recouverts d’un liége jaune-brun, fragile, largement et profondé- ment crevassé, ....... ENABLE CHAMPÉTRE. L'. Bourgeons terminaux arron- dis sur le pourtour. M. Bourgeons moyens, fusi- formes-aigus, les laté- raux dressés ; écailles sèches et brunes, grises- tomenteuses, avec Îles bords glabres et luisants. ERABLE A FEUILLES L'OBIER, M'. Bourgeons petits, ovoides, dressés-étalés, à écailles, sèches et brunes, à peu près glabres. ......... Enance ve MonireLLien. E'. Bourgeons visqueux, très-gros, ovoïdes-aigus, brun-rougeätre. — Arbre à ramules trapus, CLEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. 2/3 | souvent terminés, quand ils ont fleuri, par 2 bourgeons latéraux. .................. MARRONNIER D'INDE. A'. Tige grimpante. B. Tige irrégulièrement sarmenteuse, cannelée, revèlue d’une écorce grise, fibreuse, portant des débris des feuilles et des inflorescences axillaires de lété. Bourgeons très-pelits C. Sarments marqués vers l'extrémité de 6 sillons, sé- parés par des côtes arrondies qui les rendent RÉRASOQAUX.. .. se eee de et3 die os » « (CLÉMATITE DES HAIESs C!. Sarments arrondis, relevés de côtes nombreuses, alternativement plus saillantes. ...,.......... CLÉMATITE ODORANTE. B'. Tige volubile, arrondie, lisse, d’un gris-blanchâtre. — Bourgeons étalés, effilés, aigus, 4-angulaires, des bois. M D. atome do need eee e eresare ce CHÉVRE-FEUILLE 4 COMMUN. d’Etrurie. ——“# D DE — 6° SECTION. Végétaux épineux, à feuilles opposées, caduques. Arbrisseaux épineux par avortement des bourgeons ter- mivaux, se ramifiant par dichotomie et revêtus sur la tige et les branches d’une écorce d’un brun luisant, disposée à s’enlever cireulairement. — Bourgeons pluri-écailleux, dres- ’ sés, à écailles sèches, brunes et glabres. A. Arbrisseaux dressés. B. Bourgeons assez gros, ovoides-aigus, arrondis. — Arbrisseau d'assez grande taille ou même petit arbre. NERPRUN PURGATIF. B'. Bourgeons petits, ovoides-comprimés. — Arbrisseau à ramification très-serrée, de moindres dimensions que le précédent. ......................... NERPRUN DES TEINTURIERS. A'. Sous-arbrisseau diffus, formant un buisson bas, épi- neux de toutes parts, dépassant rarement { mètre de en 0 on un 2e à bte nd Ge os Lao ad 10/5 MIN ERPRUNUDEST ROCHERS: ——— “VS — 7° SECTION. Végétaux inermes, à feuilles opposées, persistantes. A. Limbe des feuilles bien développé. B. "Tige volubile.. .,..,.42. 552,068... 'CREVRE FEUILLE DES BALÉARES B'. Tige frutescente ou arborescente. [p. 443] C. Feuilles pétiolées, luisantes, entières, poilues sur les bords et sur les nervures en dessous ; celles- ci rameuses et anastomosées. — Arbrisseau re- vêlu d’une écorce mince, caduque, d’un brun canelle: 5 54 0 2e ARRETE en C’ Feuilles sessiles ou courtement pétiolées, glabres. D. Feuilles uni- ou sub-uni-nerviées, au moins en apparence. E. Feuilles d'un vert grisàtre et mat, ovales- oblongues, aiguës, entières et à bords en- roulés. — Petit arbre ou arbrisseau, parfois subépineux, dont l'écorce devient rugeuse- écailleuse, jaune-brunâtre. . ............ E'. Feuilles vertes et luisantes. F. Feuilles pointues. — Arbrisseaux G. Feuilles, au moins les inférieures, cordi- formes à la base, toujours dentées- ÉPINENSES A RON IREM G'. Feuilles jamais cordiformes à la base. H. Feuilles ovales-lancéolées, entières ou dentÉs en M RE ARR H'. Feuilles étroitement elliptiques, entiè- res ou à peine denticulées au som- MEL ET EN ere Pete ete de state las F'. Feuilles obtuses ou échancrées au sommet. — Arbuste à écorce mince, finement ru- gueuse-gerçurée, gris-jaunätre, dont les feuilles sont petites et très-rapprochées et qui exhale par toules ses parties, sur- tout quand on les froisse, une odeur fétide D’. Fenilles à nervation évidemment pennée. E. Feuilles ponctuées-transparentes, entières el légèrement enroulées sur les bords, acumi- nées, luisantes, à nervures secondaires rap- prochées. — Arbrisseau exhalant une odeur de gérofle, à écorce mince, écailleuse-cadu- que, roux-brun. .. 4... f24[ne 446] VIORNE Tin. Ouivier p'Eurore. PHILARIA DRESSÉ, PuiLAUIA INTERMÉDIAIRE, PHiLARIA À FEUILLES ÉTROiTES. Buis commun. Mynte commun. CLEF POUR DÉTERMINER EN HVER. 43 E’. Feuilles non ponctuées-transparentes, entiè- res et à bords plans, longuement elliptiques- aigües, males, souvent ternées, pourvues d'un très-grand nombre de nervures secon- daires entières el parallèles. — Arbrisseau revêtu d’une écorce mince et grise. . . ..... NÉRION LAURIER-n.- A'. Feuilles petites, étroitement imbriquées ou aciculaires. B. Sous-arbrisseaux non aromatiques. [p. 444] C. Feuilles étroitement imbriquées sur # rangs, prolon- gées à la base en 2 appendices. — Sous-arbris- SEAL OUI ele re lente cie etee ce cette ee CM CALIUNE BRUYÈRE. C'. Feuilles aciculaires, non imbriquées et non appen- diculées à la base, verticillées par 3-5. D. Feuilles ciliées sur les bords. E. Feuilles ovales-aiguës, bordées de cils raides, espacés el non-glanduleux, à bords enroulés en dessous et y produisant un large sillon triangulaire , au milieu duquel la nervure médiane forme une légère saillie . ........ BRuYÈRE ciLiée. E'. Feuilles linéaires-oblongues, bordées de cils glanduleux ; sillon de la face inférieure triangulaire, étroit .................. BRUYÈRE QUATERNÉE. D’. Feuilles non ciliées, entières ou très-faiblement denticulées sur les bords. E. Ramules droits, simples, dressés et nombreux, courtement pubérulents ; feuilles largement 1-sillonnées en dessous, à sillon décrois- sant de la base au sommet, faiblement con- NEXES PRHESSNS: Se . à 0 10 0 » + ss eue BAUVÈGR DRESSÉE. E'. Ramules plus où moins diffus. F. Feuilles étroitement blanches-scarieuses sur les bords, pourvues à leur aisselle de faisceaux de feuilles plus jeunes ; planes en dessus, très-finement el uniformément 1-sillonnées en dessous. ............, BRUYÈRE cEeNDRéE, F'. Feuilles n’élant pas blanches-scarieuses sur les bords et sans faisceaux à leur aisselle. G. Ramules velus. H. Ramules couverts de poils simples ; feuilles presque capillaires, finement et également 1-sillonnées en-dessous. Bruyère pe Ponruca. H'. Ramules couverts de poils rameux ; feuilles moins étroites que les précé- dentes, sillonnées de meme........ BRUYÈRE EN ARBRE, G'. Ramules glabres ou à peine pubérulents. P. Feuilles bisillonnées en dessous ...... BRUYÈRE A BALAIS. I’. Feuilles unisillonnées en dessous ; sil- lon fin, égal. J. Feuilles planes en dessus, aignës au sommet, plus longues (10 mill.) LA CEEF POUR DÉTERMINER EN HIVER. et surtout plus larges que celles des espèces suivantes. ........ I‘. Feuilles convexes en dessus J, Fruit (capsule entourée de la co- rolle marcescente) porté par un pédicelle plus court que lui. .. J'. Fruit (capsule comme la précé- dente) porté par un pédicelle 3- 4 fois aussi long que lui..... B'. Arbrisseaux et petits arbres aromatiques. C. Toutes les feuilles aciculaires. D. Feuilles oblusément carénées en dessous ; fruits petts plens ee PCR ORAN D'. Feuilles aigàment carénées en dessous; fruits STO8, MOUBES. nelle 18 de tom ia C’. Feuilles de deux sortes; les unes squammiformes, les autres, plus rares ou nulles, surtout sur les pieds âgés, aciculaires. ; D. Feuilles sillonnées sur le dos; fruit rouge. . . .. D’. Feuilles glanduleuses sur le dos ; fruit bleu. . . BauYÈRE MULTIFLORE. BRuYÈRE DE LA MÉDITERRANÉE. BRUYÈRE VAGABONDE. GENÉVRIER COMMUN. GENÉVRIER OXYCÈDRE. GENÉVRIER DE PHÉNIGIE. GENÉVRIER SABINE, # TABLE DES MATIÈRES. RATE A AS M Te 20e) ea. eee, © Helene de ue IV-XII Dictionnaire des mots techniques employés dans la Flore fores- Msn re . DER tutos EPP XITI-XX VIH Hieretioreshere. 11e sl 4, , ne 0 NE 1-418 Clef analytique pour la détermination des principaux végétaux RATES Bd UNE NON EEE PEER Rent 419-444 Sn. à 559]Alisier blanc. . . . . . . . 195 — peclinata. « . . . . . 859] — de Scandinavie. . . . . 127 ABIÉTINÉES « + + + + . + 858] — hybride. . . . . . . . 129 DORA us SU Te 1021 == "nains 452 EN 420 2 COMMUNN. à à à : . . 402] — torminal . . + . 2 .". 127 MR De des : Se ce RAT NARIENS ire? KL ASONERS — campestre . . . . . . 30] — suaveolens . . . . . . 286 — monspessulanum. . . . 31| — viridis, . . . . . . . 286 UNE. +. … ANlAENUS : , UNE, 286 — plalanvides. . . . . . 29] — cordata., . . . , . . 292 — ‘pseudoplalanus. . . . . 26| — elliptica. . . . . . . . 292 SCANS te. ee 24| — glulinosa. . . . . . . 287 LT SULTAN NO ANCUN A, PAT AMNNRS 291 — à feuilles pliées. . . . . 84] — pubescens. . . . . . . 292 — à grandes fleurs . . . . 83|Amandier. . . . . . . . . 95 HTANSpOSÉ. . 0". . . «< 84] = commun : -: . . . arr AGENDAS ae à ee se SA) AMElANCIIER 2. ee ee nee 152 — commultatus. . « . . + 84| — commun.. . . . . . . 152 — complicalus. . . . . . S4|Amelanchier. . . . . . . 132 = grandiflorus. . . . . . 835] — vulgaris. . . . . . 152 HETENNIS UC SFR DAIAMPELIDÉES ee le MSN Le 37 — hippocastanum. . . . . 53|AMYGDALÉES . . - . . . , . 935 2... 152|Amygdalus . . . . . . . 1 95 obanene. 00.7. L'.7. . 455) — communis. ..". 1.2 95 =" 10 NT NAN LA naEvrei A, 7. 0 2 RON ee 66 —uligineuse. . . . . . . 153] — fétide . . . } . LOS DM Se. ODA AUTQUTES. es ee VO NS GG — à pelites fleurs. . . . . BOL = oltde SN EMMA TSE O7 — dé Le Gall. . . . . . 69|Andromeda. . . . . . . . 164 — d'Europe . . . . . « + 68] — polifolia. . . . « . . 164 AN es ee ce où ce 6SlAndromede. 2,1: 00008 164 AHBOURER. "5 . + 150] — à feuilles de Polium. . . 164 nniicinals es NS. 151|APÉTALES. . . . . . . . 184 AUS US PE, . 124] — AMENTACEES. . . . . 212 — à larges feuilles . . . . 127] — NON AMENTACÉES . . 184 44G TABLE DES MATIÈRES. APOGYNÉES. « . « + « . « . 178|Bruyère de la Méditerranée . . 161 Arbousier. . . . . . . «+ + 157] — du Portugal. . 165 — COMMUNR , « « + . . 157| — dressée. . . … 163 Arbutus "7 107 0 A7) = en ARE 165 — Unedo. . ... + « 157] — multiflore. . . . 161 ArceRtoBlb sis < - UP 197] — quaternée. . . . . . . 162 — de lOxycèdre . . . . . 197] — vagabonde, . . . . 161 Arceutobium:V MUSCLE 0 197|Bugrane + 4000 84 — Oxycedri. . « «+ 197! — arbrisseau. . . 3 85 Arctostaphylos. . . . . . . 158] — champêtre. . . . . . 85 — officinalis . . . . . . 158| — des anciens. . . . 85 INR. S je | 54 Sete 158] — rampante. da SNL DU Arminiaca : à UE 1021 Büis : - CES 211 — vulgaris. à: 26e 102! — commun . . . . . 212 ADBÉDIRE : = 20 40 . . 115/Buisson-ardent. . . . . 115 — Azerolier . . . : . . . 417] — d'Europe . . . "415 — épineuse : . . .. + . 147|Busserole :. 4.000 158 — monogyne. . « . . . . 116] — des Alpes. . . . . . . 158 AURALTE") einer eue “e +.285|-— oflicinal: 410008 158 — suave + 286]|FUxACÉES, Lt. 2000 Er EEE — ver ë [3 286|Burus 2 UC ERA AU ve fin PSE + + 286] — sempervirens. . . . . . 212 — blanc. . °:. :21.,:"2:904|Galbtrise COMORES — cordiforme. . . . . . . 292] — quadrivalve . . . . 355 — elliptique : « + ,. 1,299) Callitris CES 355 — iglutineux : CASA, 287| — quadrivalvis. . . . 355 —- pubescent. . . . . . . 292|Calluna. . RE T- 159 Baguenaudier. . :°, 21... 89! — vulgaris . . . . 159 — arborescent. . . . QU|Callune- rene 159 BERBÉRIDÉES, « + « « os «+ 9|:— Brayéres- Que 159 Herberiss es 0e PANIER 40|Calycotome. . . . . : 70 — æœlnensis . . . « . 11/"— épineux MEME 70 — vulgaris. ; à 325. HOT NERO TS CURE _e 70 Hélula sr: "2044; . 278|Calycutome. . . «+ . . 70 — (UD A et IN CARRE ERRES 279| — spinosa. . . . . 70. — inlermedia.. . . « 284] — villosa, . . . 70 — nana. « . « + . - . . 285|Camarine . AR 44 — pubescens. . . . . . . 284] — à fruils noirs. . . . 44 BÉTULACÉES . . .:277|CGamélées 2 sh HE Botlenti 5527.70 4 Rx 278] — lricoque. . . . . . . . 65 — blanc. : . . , . . . . 279|Canneberge..." 154 — intermédiaire . . . . . 284] — commune. . . . . 154 "DAME 50 4 a id laure 285 |CAPRIFOLIACÉES » » « 145 — pubescent . . . « . . . 284|Caroubier. . . . . 92 Bourdaine, . . . «.. .. . DB] — commun... 92 — commune , « « + . « « 5B|Carpinus . . . + + . 271 Bruyère. . . . . . + . . .,160| — Belulus. 0 272 — à balais, . . . . . . . 164|Caslanen.. , . : à 222 — cendrée. . . . , « « + 462] — vulgaris... . . . . . . 225 = ciliées 27h Terts .'. 102]Cédre . 0 977 — commune. . . 159] — du Liban. . . . . 378 > mg mine TABLE DES MATIÈRES. CU 1 6. 578|Cistes à feuilles de Peuplier. . — Libani. : . . :. . * . 377| — à feuilles de Sauge. . . CÉDASERINÉES ee. — - ee 40 à longues feuilles. . . . CHMDIDÉES RU - . « 201 bianchatre US ET URRe DER à 1e le = IOUSUOUE a. 5 6 0 + NOANEE RS er... CHAR IRAN NOUS Ne Data lie e colonneux . « + + + « crépu ‘1 2H|CDISnassIen A. ee 247| — commun . + 255lColulea".".. sole 0 0 96 de Montpellier. . . . . 0. 5 a. 98 dePouzolz 2). rats == TOO 96 DÉTISSC MATE ST ALES —_ Muhaleb. ... . . . . 98 ladanifère. . . . . . . nds 2... . » à 99 Hédon tete Eten ME DRTUN TO MPMROSERONNNPENEE 92|Cistintes. 7 UC Pre Me 0. à : 2 ]Gstus 4 « à de Cercis. . . . NT al biquesr ne a San — Siliquastrum . HN le 92] — crispus. . . + . . . + CENSIER CEE. 961"— " hirsutus + | à NE — à fruits acides. . . . . JS ineanns NO AMEN . — à grappes. « « «+ . . . 99! — Zadaniferus. . . . . « — Mahaleb . . . . . . . 98! — Jaurifolius . . . . . . MEME. A. . . 96! = Ledon. : . . . 0. CÉSALPINÉES . + + «+ + + + » 91! — Zongifolius . en 492! — Monspeliensis. . . — à feuilles étroites. . . . 192! — populifulius Ê RENTE MERE 2741" Pouzolzi.. MU. — commun . + + . . 272] — salviæfolius. . . . . . CRHMIERER SM. .e DAS CIERA ESS ete to à ae ete —— COMIMUN . .:. . . . . 223] — cirrhosa. . . . . . . ORÉRE m0... 226. —"flammula. . . . ou". chevelu. . . . . . . . 254! — vitalba. . . . + . —faux-hèse. . . .:. . . 255|Clématite. . . . . . RE ND ALTISNE ee lee) eo. » 267| — cirrheuse. . . . . . . — kermès. . . . . . 14 266|.— des haies. :« . 4 ZI STRESS + + 257] — flammule. . . . . JE = OCCHENIAl ee. AN ET TT MR NC RO EURE — pédonculé. . . . . . . 236| — fricoccon. . . . .« . . HSE. LL EME? 9250! — D biche RUE SRE Chèvre-feuille . . . . . . . A47|ICONIFÈRES . . . . . . E-BUSINESS 149]|foriaria : 52 6 Ur M nt... 150! — myrtifolia . ; . . « , — commun . + + + . 21 ADI CDRIARIRES Ne Mer QUE — des Alpes. . . . . . . 1OMeOmNESS) 1 12. SN ne — des Baléares . . . . . 449|Cornouiller . . . . + . RUES DOS ne ie © HSE Iimaler cr. NAN : — des Pyrénées . . . . .« 150] — sanguin. . . . ; EIrOTIe . 1 7.0 0 AO CbrnUS + 22 on RE NOT ee lien eo ©! » ADO mas TR CRE . NS 41! — sanguinea . . : — à villes de Laurier. . . 43|Coronilla. . . . . 448 TABLE DES MATIÈRES. Coronilla Emerus . . . . . 90! Cytisus triflorus, . « . . 91| Dabæcia .-"." ." 000 . + glauca..s,.1 ect . — juncea. . 911 = polifolia 2.00 Coronille. Re 90|Dabæcie . . . is — Arbrisseau . . . . . . 90! — à feuilles de “Polium. de — glauque . . . . . 91]Daphné. . . US — jonciforme . . . . . 91| — Bois Genil . . . . : < Camosee > ne ….. 87| — Camélée . — à feuilles de Myrte . . . 57] — des Alpes. . . . . . . AOMTLACEES ES..." NS 268| — Garou . » . 002 Corylus . . . 268] — Lauréole . . + « . 0 2 Avéllana. + 1. . Va 269! — oléoïde. . . . . .« . . Cotonéaster. . . Ua SUIS CONS AT — commun . 1414] Daphne.;.:. VMS — COlONNEUX. . . . « « 115] — alpina. . . . . af s Cotoneaster. . . M4) cneorum... "200800 — tomentosa. . + 115] — gnidium . . . . . . . — vulgaris . . . . . . . 114] — Laureola. . . . . . . io 0) MS REP pUe + 268] — mezereum . . : « . « — Noisetier. . . . . . . 269! — olevides . ets Grafegus. 7,7, rbntas 115! — striata. . . . . . . . — Azarolus. . . + + 117 DIALYPETALES- 2.00 — monogyna . . 116] — HYPOGYNES. . . . . — oxyacantha . . . . . 117| — PÉRIGYNES . . . . . CUPRESSINÉES » + « + ee» 348| Diospyros. . . . . EAST ER Gupressus : - . … . «850! == Lotus. ORNE — fastigiata. . . « 507 |ÉBÉNATÉES. - . DS CHPULIFRRES.; : else 215 |ÉcÉACNÉRS. 1 ATNRUN Gudon ss it ele +. 119| Eleognus". . NOTES — vulgaris . . . . . . . 119, — angustifolia. . + . . . Gyprès. . . . + . «mais, 200 |EMPÉTREES . — pyramidal. . . . . . . 397|Empetrum . . . . . . . Use rer 2 suchon 20e nigruMe + RIRES — à feuilles sessiles. . . . 81|Ephédra . . . . + . . . . er AHODE. à RE 82] — commun . . . . . .. — à trois fleurs. . . 82|Ephedra. . . . . . . ms = COUChÉ: à = + shit 85| — distachya. . . . . . . = des Alpes. . … «ue ON EICER 20-00 allah Fr one, :. Wéntadé + 85] — commun . . . . . . . — Faux-Ébénier . . . . . 80|Epine-vinelle . . . . . “le > PUDDANE 2 10 Lu vai 82] — commune. . . , . . . — Velu. . . . « 82] — de l’Elna. . . . . . “TNT PRE RREN AE NES 79|Erable , . . . PNR — alpinus. . 81| — à feuilles d’ obier. d'u Fe COpilalus . «tél 85| — champêtre . . . . . . — decumbens . . . . . . 82] — de Montpellier. . . . . — elongatus. . . . . . . 82| — plane . . . . . . à #5 MINUTE à eo à 82] — Sycomore. . . . . « . — Laburnum . . . . S0 Erica .". 2000 PA N° — sessilifolius. . . . 81| — arborea . . . , «+ . . ÉTSUDINUS. 2 ae ie 851 — ciliaris PNR Erica cinerea. . multiflora. . scoparia « « « stricla. :. :. vagans. ÉRICINÉES. Erinacea. . Erinacée . . Evonymus. . . Fagus. .… … .:.-, — sylvatica + , . . . FICACÉES . PEUR env à — Carica. Figuier. . Frangula. . — vulgaris . Fraxinus. — Ornus . . Frêne ... — à fleurs. — dimorphe. . . — oxyphylle. . . Fusain . . . . . °— à larges feuilles : — d'Europe . Gainier, . . . — Arbre de Judée. GAMOPÉTALES. . — HYPOGYNES. . . — PERIGYNES . . . DAME ue à: à : . — Agneau-Chasie. . . . Genèêt . æ— à balais. . . . . — à feuilles de Lin. . . . lusuanica.: , - 00 3 mediterranea . . . Fetralin . .… . . . vulgaris . , . . . — pungens « . « . — épineuse . , . . . — eUTOPŒUS. . + + — dlatifolius... . . . ALCODRMUNES ES NS — anguslifolia. . . — dimorpha . . . . D UOEISIOT Nes + + — oxyphylla . . . — à feuilles Ron: É — commun . , . . ® + « + : DES MATIÈRES. Genèt aspalathoïde . 465! — blanchätre. . . . . : AGFF — cendré. -. . . : . : 161! — d'Allemagne. . . . . . 164| — d'Angleterre. . . . . . 465! — de Corse : : + .". . . 162| — de Delarbre. . . . . 161| — d’Espagne. . . . . . 159! — des teinturiers. . . 156! — éphédroïde - . . . . . 69! — épine-fleurie. . . . . . CO point 2. en Se 69! — sagitté. . . . . RE 69! — très épineux, . . . . . 41|Genévrier. . . . . . . . : 41] — commun . . . . . . . 42| — de Phénicie . . . . . 2T0!P=— nain... : AO Oxycedre 7,1... 0008 TO7ITEE Sabine. mt: "A7 ete 198|Genista. et 19812 anglhican hr 0 2, 198! — aspalathoïdes . . .« . . 198! — candicans. . . . . 55] — cinerea. . . . . . DORE T COTRICUe ee 0e de ae 468] — Delarbrei. . . . . . . 172] — ephedroïdes. . . . . . 172! — germuniea. . . . . . . 168] — hispanica. . . . . « . AT horridai 2 2200 172] — Jinifolia . . : AGBLE pilosn 5 5e 2 US 172| — sagittalis. . . . : . 175| — scoparia . . . . . 168| — Scorpius. . . , . . . 472] — tinctoria : . . . GNÉTACÉES. . M|Grenadier . . . 42| — commun . A|Groseiller. . . 92! — des Alpes. 92! — des rochers 141! — épineux. . 454 — noir . . . 441| — rouge 79|Hederu. 72|GYMNOSPERMES . . . Sete telles, 450 TABLE DES MATIÈRES. Hedera Helix. .« + « + 158|Loiseleuria . . , si HÉDÉHACÉES + + "20e . + 157| — couchée . dé Hélianthème . . . . . . su, 15] Loiseleurta te £ Helianthemum . 1 15| — procumbens . . . : HÉÉTe Lara 1 re . 14246] Lonicer a Tee — commun. . 216| — alpigena . . . . . . . HIPPOCASTANÉEES « + « 92| — Caprifolium. . . . . . Hippophaé. . . . . . 24, 491] — cœrulea 0 — rhamnoïde. . . . . . .« 191| — etrusca . . ET Hippophae . . . . . 191! — implexa . . . . . . . — rhamnoïdes. . . . . . 191! — nigra. ARR: + Houx . . 42| — Periclymenum . te — commun : . 45] — pyrenaïca . , . + … « RTE OT ES Sen = 307| — Xylosteum. . . : > COMMUNS .- à 21, > 40fe 307|LORANTHACÉES . . & Hess 21 ‘s +00 ie A2]Lytiet RS ad nie — aqguifolium . ..s 45| — d'Afrique. 0 GINRERLS. en 562 21 aS 42] — de Barbarie. . . . . . asus 2 phone 178| — de Chine : . « . — Arbrisseau , . . . 178] — de la Méditerranée . . . JASMINÉES. … +" eve AZS8 | LYGUMIN ENNNNERERERE Jesninumn "7.18 .. 178), afrum SES frutt-OnS. re Mae 178] — barbarum. . . . « . JUGLANDÉES , « + + « + « + 214| — medilerraneum . . . & Juglans . . . . . . à + 24) = sinense RTL D PNR ON PORC … AA Mo lus ECS PPT Juju!ier . . 49| — acerba . . . . . « == (COMMUN! 5 21. te voie 49| — communis. . FR — des Lotophages. . . . . 5O|Marronnier. . . . . : . . Juniperue ns Een. 349] — d'Inde . . . . . . — alpina . a. 5 012 HSE... UE D 07 — COMMUNS. « » « 890] — d'Europe. . .. . +... NON. else 351| Melia. 4 — Oxycedrus . . . . 351| — Azadsrdehs . de — phœnicea. .: . . . . . 855|Mélia Sa : — Sabina. . 395| — Azédarae . TR, Lan Es... eue 572|MÉLIACÉES. 1. 0 “ « — ewropæa. . »« + - + + « 812] Mespilus. . . . . dt Laurier" se 1 «8 ..1498|:— germanica ==) COMMUN de 195|Micocoulier . . LAURINÉESS + « +9 00 “nel 192]! — deProyence. Ut LOUPUS Es ee AU ue 193|monÉrS . 2, COR — nobilis . + . . . . .,» 193|Morelle. . ‘ RICO ee OR 157| — douce-amère ROLE — grimpant. « 138|Moruss0 COS ER ALPH EQ Liquétruims. "TS ee 174] — alba +: SRE — vulgare . . A741-— nigra.., SR sis Lilas een te even ee 479|Mürier.. 1.40 — commun . , . , «lé A7418=—"Dlanc Lilac . . :1479|c=— noir : ORNE — vulgaris, . . , 5 2124) Myrica, 10 TABLE DES MATIÈRES. BA Myrica Gale LT TMS AOEYENCC OS à + + à 154 ne ie 1 2971 —- vulgaris . … … . , , . 154 — Galé. . ts DUOANPAlIUrES RS, +." « Jouer 48 NAS] — épineux. . . … à: 4, -49 — d'Allemagne. . . . . . 1SlPaliurus.: …. … … also 1 4 48 Myricaria . . . . . .. . . 18] — aculeatus. . … . . . « 49 — germunicu. .« « + « «+ + AS|PAPILIONACÉES . + + « . . +. 64 DIEM ESS Tea de nee tie 20IPécher.t. +000 2. “96 MP TACES. . . . . … « se. 499! — commun . ... 5, 96 A 0. + ns de 195) Bersicas 404 creed 96 = COMMUNN . . à + + 155] — vulgaris . . . . . ‘ 96 a > nes 485/Péivenche, … à 52h 404 179 — COMMUNS. à à « + + » 135] — à grandes fleurs . 179 DIÉHIÉREREN <0à 0 à . 118! — intermédiaire . . . . . 179 — commun , Lee ASIE pelilésses do + MSN 179 Mon. - . . Me ee POUPEE. 22 ee eo 7 51.1 327 — Laurier-Rose. . . , . . 180] — blanc. . . . . . . + « 928 A . ts.» 480! dé Canada, . 1,4 687 — Oleander. . . . . . + 180] — de Virginie. . . . . . 556 RE , O4 Grisaille à 2. + 330 —avieutles d'Olivier. .: . +. 53l = noir. + 4 . ,° 4,004 à 933 DPAIAIEENE. . , . .:. 1 52] — pyramidal. . . . . . + 534 des Alpes. . . . . Balt==-Tremble :::... NUE 330 — des rochers. . . . . . BAPE ee « « cie 276 — des teinturiers. . . D4| — à feuilles étroites. . . . 177 CE PORT ” BAD dressé à à à» 4 477 A pUPgaiL. - . 55| — intermédiaire. . , , . . 177 à + te es HMAlPhyllirea. … +... 1300 476 — commun. . ° « + 244] — angustifolia. . . . à: . 177 ne... à ASIE media. ee MI 477 En DMIOREG.. … ne à « AIDE stricia. à + AUMRIE TS 477 OMMAGÉES ". . ... . POERNEE LA là CU SRE 367 no nn A75|e— excelsa. , .. .. 1.0 567 Pnd'Enrope -.. . . . . . MIBIPOR ES... ° 382 D su ve à 84] — à crochets. . . . . . . 393 — anliquorum . -. . . . + 85] — Cembro. . ... . . . . 413 ER URMIDES ITS +. à... : 85] — d'Alep . . . .« .….. . . 402 — fruticosa. . 851= Laricio.. .. .. .. &1,4, … 895 ES. 2. -. «1. 85| — marilime . . . . . . . 404 LES SNS hasta 2OGINS= PIRIER 1088708 A1 2 champètre., .. .L... ... 205! — sylvestre. : + . . . … . 585 — de montagne. . . . . . 208! — Weymoulh . , . . . . 415 D INS. = .,., 0. ALMOÏBbUS :. +... 40) TEE 582 uno 276| — cembra. . . . . .« . . 413 — COMMUN « « . . . 1.276 halepensis. . . 07 402 si. 2761 — Laricio. : .…. .-... . + 395 vulgaris... ..,.. . . 276| — Pinaster . . . . . . , 404 Osyris - . . 5 194) — Pinea. ... . .., . . . MM 2, . 104! = Srrobuss …. 5 LATIN 4A5 Ge . 194! — sylvestris. . . . . . 385 — alba 5 © 194] — uncinata. + . . . . . 393 452 Pistachier._ . ..". communs ie — de l'Atlas. . — Lentisque. . . . — Térébinthe . . . Pistacia . . — atlantica. . . . — Lentiseus. . . . . TABLE DES MATIÈRES. . . . D7|Punica Granatum «+ . . . se. 59] Pyracantha,:... 000 — europea . 59 G0Pyrus. . "0 57 59 —- longipes. D8| — amygdaliformis. . — communis 60! — salvifolia. . . sé et °0 SR es — Terebinthus. . + . . 58|Quercus. . . . . . : VEN. es ee. ee DIN AE NE RE Plaqueminier . . . . « + + 166! — Cerris. . . | — Faux-Lotier. . . . . . 167| — coccifera Platane..… ann en et 208 IEEE RS : — d'Occident... . . « . . 295] — Mirbeckü — d'Orient. . .. . . .« . . 296] — occidentalis. . . PLATANÉRSS dort 0 eue. à à D'ette 295| — pedunculata LETTRES +. « 295] — Pseudo-suber. . . . — occidentalis. . + . . . 295] — sessiliflora. . « . . — orientalis. . . «+ . . + 296! — Suber . 200088 POELE eee CRC 420! — Tozza . . . . . — à feuilles de Sauge . . . 122/reNoNcuLAGÉES. . . . — Amandier. . . . . . . 122|/Rhamnus. . . . . — COMMUN ... , see à 120| — Alaternus. . . . — longipède. . . . . . . 122| — alpina. . . . . POMAGÉRS . D. dan ele 412! — cathartica. . … . BORNer LT enr 125| — infectoria. . . . +. a0erbe:.,.: 2440 125| — olevides. . . — COMMUN . + + . 124] — pumila. . . . . PONUIUs Cu. MANS 927| — saxatilis . . « . — alba Net sn 161. 328 |RHAMNÉES. 5 22 — canadensis « . . 597|Rhododendron. . . . — CANESCENS, « à . + + 990| — ferrugineux. . . nie nées à ln Peel 993| — hérissé. , . . . — pyramidalis. . . . . . 594|Rhododendron. . . . — Tremula. . . . . . + 990! — ferrugineum. . . — virginiand . . . « . + 990! — hirsutum Potentilla. …. : 0.1 MA04)RAus... 2 0 — fruticosa . . . . . . . 104] — coriaria . . . . Pdtentlle5z, 07e, cola 404!:-— Cotinus. .. 00200 — arbrisseau. . ... 104! — pentaphylla. . UE PRO EN CE. | Se 3 LS 100! Ribes . 0 — de Briançon. . . . . . 100! — alpinum . — domestique . . . — épineux. . — sauvage. . , PAIN NS EN NE — brigantiaca . . . . — domeslica. « . . — insililia. . … . . — SDINO8U. + … + Punica. . e 10e 2e ia lotir + 100! — nigrum. . 101 101 — pelreum + 100! Robinia . ss. AO{|Robinier.... MES UTOI . . . 1454/Ronce — rubrum. … . . 100! — Uva-crispa . 100) Pieuts AG — Faux-Acacia. . TABLE DES MATIÈRES. Ronce Arbrisseau. . . . . . 106|Salix daphnoïdes. . . . . . biere." . . . . 406|7— fragilis. . . « . . 2". — des rochers. . . . . . 105] — glauca. . , . . ete — Framboisier . . . . . . 105! — grandifolia . . . . . . Rosa . TE + + + 106! — hastala. . . . . see — alpin... . …. . . . 410! — herbacea. . . . . . . — arvensis . + + 109! — Zippophaëfolia . . . . — Canina. + + « + + 111] — incana. . . . ; : — cinnamomeu. . + « « + 110] — Laponum. . . . « . . — gallica « . . . . . + « 108] —- mollissima. . + . . . . — pimpinellifolia. . . . « 109! — myrsinites. . . . . . : co pomifera. ne 00.0. 119! — nigricans. . . … . — rubiginosa . . . MR ET Ieifolies ne cn SUIS — rubrifolia. . . + 110] — pedicellata . . . . . . — sempervirens , . 109] — pentandra. . . . . NS EMIUMN eo + + se + 111] — phylicifolia. . . . . . SL YLOSD. : +... «+ 109! — purpurea. . . . . : — lomentosa . . « AAA! — pyrenaïca. . . . . . ROSAGÉES « + : 7. 10218 =épens,. 7.1.0. Rosier . . . . . 106! — reticulata. . . — à feuilles rouges . AO Freins UNS 2e — à longs styles . . . . . 109! — rubra . . . . . — cannelle . . . . 410] — Seringeana . . — des Alpes. . . + 110! — Smithiana, . . « + . . — des champs . . . . . . 109! — undulala . . . . . . . — des chiens. . . . , . . 411! — viminalis. . . . , . . — de France. . + 108] — Wimmeriuna . . . . — des haies. . . LA |Sambucus — Pimprenelle. . . . . + 109! — Ebulus. . — pomifère . . AD EP nigra Dia e le 121 — rubigineux. . + 111] — racemosa. . . . . : tomenteux. — toujours vert. . . . . . HUBUS Sr .: .r, SALICINÉES . Salix AAA ÏISsANTALACÉES . 109/Sapin. . OZ perlinen een DERUSU TE eme et el à . 106/Sarothamne . . . . . . . AEUS ete le eee ve à 105] — arborescent . . . . . . fruticosus. : . . . . . 406] — commun . . . . . £ saralilis. … + . « A0B IE" purgalif.. 7. à 0% DR 0 0.0208|Sanorhamnus, "5 UNE Men où à + 20811 arboreus NS ANNE UC UMANQEGS 1.0. 1. 8161 Epurgansh. nr. "1.000 0 affinis « . . . CHE SIDE vulgaris: :1.. Far TRI SCOMERN ERAREERE 809/Saule., 22. “CE ic ambigqua . Re 32011 acumiNnC 10e amygdalina. . . . . . 311] — à feuilles d'Hippophaé. . arbuscula. . . . + . . 524] — à feuilles d'Olivier . . . FITOANENENRRRPIE . 521] — à feuilles molles . . . . cœæsia. « : . . 825| — à grandes feuilles. . . {LIT HET PNPIRRREARERSEE 919] — Amandier. . . . cinerea . . 821] — ambigu. : 60170 TT PNNRRRENSES 308] — à oreilleltes . . LAS a da a a 2 45% TABLE DES MATIÈRES. Saule arbuste . . . . . . + 324 Spirée . . . «+ #05 Rhlanc see . : à 309! — à feuilles de Millepertuis 105 — bleuàtre. . . . . . . . 325|Staphylea. . = HN 40 RCE TT SAN 321| = pinnata . . SONO — euspidé. . . .:..4: x -« 308 ISYAPHYLÉACÉES PSS — Daphné. . . . . « « 312|Stapbylier : . ONE +1 de Seringe … «4 + 4 815| = penné. . CO — des Lapons. ee S26|STYRACÉES , (ON CN — de Smith. - . re MA Séyrans OS — des Pyrénées... . , . . 325| — officinale. . . . « . « 151 — de Wimmer. . . . « . 318|Sumac. . . . . NE a TES RE 516| — des corroyeurs. . . . . 62 + ÉMOUSSÉ « + « «+ ve te 220! — Fuslet, — fragile. 4 . « «4 © « 808] Thézéra CCS — glauque . . . « « . 825|Sureau . & . revhasté . . . se ah 924 noir. à Le OR = herbacé . . . «.« 827|1e rouge. LE — Marceau . . .. . + 819! — Yèhle:, … NN — Myrte. . . ... 4, . 325 |PAMARISCINÉES. . OR — noircissant . . . . . . 322|Tamarix. . . . . “20 — ondulé. . . +. 5 312) = d'Afrique — pédicellé . . . . . . . 820] — d'Allemagne . «+ . + . 148 — pentandrique . . . . .« 307| — d'Angleterre. "17 æ— Phylica, . . . 4 0. 822 de France 1.50 47 += pourpre. . . « Que 817| Tomarin 1 NN — Fampant. . + ….. « + 422] — africanc ONE + réticulé. . … + «0. à 326) — anglica. CONS — rolge. .. . MA gaine a RUE — viminal. . . . . . . . 314] — germanica. .". . M8 æ NOÏSiIN . . «à o ste SADITARINÉES. LS SOLANÉES. + à ee où 0 ne « 181[Tamus. 2 CC Solanum.. . . .. . 41. A89| = baccata AE — dulcamara. . . « « . 1A85ITÉRÉBINTHACÉES . . . oo 56 Sorbier . ... . ... , ©. 124} Thuya LOC — des oiseleurs. us rt 480) — articulatas 1 OA — domestique. ... .. 129!Fhuya. . . OC Surbus . . . ... . + à 12410 articulé. CS — Aria... 4 « «à 195 Thymelma. OS + ducuparia « + + + + + 190] — calycing . . 190 — Chamæmespilus. . . . . 129] — dioïca . . . . . . . . 189 — domestiea . . . 1e 4929 hireutn. RS . 190 — hybrida. . . . . . . 129] — Sanamunda. . . + . « 189 — latifolia. . . . . . . 127| — Tarton-raira . . . . « 189 — torminalis. … . « . «+ « 127| — tincloria.. NME — scandicm. 4. +. > à 127|THYMÉLÉACÉES à NN IOU Spartier . .., «4 » +0 « -Z1}Thymélée. — d'Espagne. 4 : …. « « 7{1— à calice... « de 490 Sparlium » 2 114 ee de ZAR COMMUNS ave Le + Junceume .. + Ven A ZA =" çolonnenx ENS 190 Spirea.. . . ., tous 105! =" dioique. OR . 189 —- hypericifoliu . 5 «,. , 40812 Tarton-Raire ce 189 Thimélée Uuinctorial : PUTOTE CARTON — grandifolia . . — intermedia . «+ « . + . RER 20 Opus — puarvifolia . MBTACÉRS 7. » Tilleul. . — à grandes feuilles . . . 25 — à petites feuilles . — intermédiaire . . . . . 25 MMIEDENE 0. Le . . . . — commun . . . HER 2... . — EUTOPŒUS . «+ » ra Gallii . exie TT suLe Le — NUNUS . «+ + + — parviflorus. . . . « . 69 HEMACGÉES. 0 0 Se . Ulmus . — campeslris « + + — effusa . . . . — MONLANnG « «+ VAGUINIÉES. = à e e Vaccinium . . . . — Myrtillus. . . — uliginosum . . . TABLE DES MATIÈRES. , « + + 190! Vaccinium Vilis-idæa. Da CLantans ss "> re ie COIN EN TANUS ES ce. à EI AIN Ne S7 0 DIT 4 tee MR SRE PE — MUjOT. à + « SATA media 00 A7A minor... RE MO ZINIDmNe se ects ee à RU OS IE = texibles ae : CPE ob SR GS TNA. LE Basedn ee RER TE CSC CZ . 204 Ho DA PETER. Se . nt 200 AMAR 1 et « A9Ï|vERBÉNACÉES, . . + . . 23| Viburnum. . . «. . . : — commune. . « « = AQIbUM LA — Agnus-Castus. . © . . De 208) EU er: CL Me de de ET Sr PAU NT UTOMONONONE 5 do ov0 D DA otus 0. 0 RUE El — vulgaris . . . . . SE 5 FIN DE LA TABLE. be Te Me + 2e W York Botanical Garden Library QK ASS FÉ7 j6 Mathieu, Auguste | ji Lot 114 0258 19 £ l L 4 "R- “ * à ; 4 é « ; ss X % + D CPR | Al \ ' gt, à " "4 “ 0 Y \ 3 » . : 4