'■*£ ' SULN^»- Conservation work performed with funds from the 1993/94 NEW YORK STATE CONSERVATION/PRESERVATION DISCRETIONARY GRANT PROGRAM FLORE MÉDICALE DES ANTILLES FLORE MÉDICALE DES ANTILLES, o u TRAITÉ DES PLANTES USUELLES DES COLONIES FRANÇAISES, A N GLAISE S? ESPAGNOLES ET PORT UGA I S ES j Par M. E. DESCOURTILZ... , Docteur en médecine de la faculté de Paris, ancien médecin du gouvernement a st.-domingue et fondateur du LYCÉE COLONIAL , MÉDECIN DE l'hOSPICE CIVIL DE BeAUMONT ET MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES j (Peinte par T. Cn. cDejcouttif^. ivvv»v\\\^vVMAnAi\nivvVMn.\Aivvvvvvvvvv\^^vv\«vi«vvvvvvv> Le jus exprimé de la canne à sucre , celui du citron et l'eau limpide des ruisseaux qui serpentent dans tons les jardins, fournissent à l'instant une boisson salutaire, qu'une feuiile traiche et roulée du bananier ou qu'un pétale détaché de la popotta , peuvent retenir.... Partout dans ces climats fortunés , le Caraïbe trouvait sous ses pas , les plantes que réclamait la maladie d"un père, d'un parent ou d'un ami',..,, Ces insulaires avaient-ils d'autres moyens curatifs ?..,. ^ DJSCOUB5 *RÉl.rMIîrAlRE. ) Imperitissimce génies , herbas in auxilium vul-> nerum, morborumque noverunt . G. Gels, adPraes. »VVWWW»'WWWW\»rwWVWW\t WWV\ WTiWWV» W» W>/W% TOME PREMIER. PARIS, Pichard ? Libraire , quai Voltaire , n°. 21 ; t Mme. veuve Pichard, Libraire, quai Malaquais , n°. i5 ; \ Gauthier , au Cabinet littéraire de la Tente , Palais- ^ Royal , Galerie de Bois , n°. 197 5 Et chez l'Auteur, rue Saint-Louis, au Marais, n°. 16. vwwwwvvwwwvvw uvw wvvw w* tmyt 1 821, Ayant mis cet ouvrage sous la protection des lois, je déclare que je poursuivrai les contrefacteurs des exemplaires qui ne seront pas signés par l'Auteur. Imprimerie de Vigor RENAUDIERE , rue des Saints-Pères , No. 10. %j*t r % (JL/ti q)\. 01, ? commo l'aùeillej , rapporter cb la Grande Samillej } dont voua êtej le ÇPère ? leôjruitâ de meâ recherchée et da meâ travaux, (heureux, pour prix de mes veillée 7 d'étra récompense par un àourire flatteur de mon tf&oi I JOa Saveur que Votre cKaiedté a daigne1 m' accorde V ] en permettant que cPon oÂuquâte 92om Sut place' eu Ico tête de la ffîoit TTtedîcafe c*&> QLatlttes, excite en mol laj r pluâ> profonde) reconnaissances , <*/J me> présaqcj te) plu A précieux deâ succcâ, CcHcj araco , (Sire) ^ émanée) d'uto cœur ara nd et qénémux ^ Sera ma ôuprême t félicité } elle) sera , ^o//r /# Jaiblesse de mes talcns, le pluj honorable) appui j pour mon émulation , le plus pif stimulant j et) pour mon cœur attendri y le plus doux des bienfaits. ¥e âuiâ j avec le plus profond respect , DE VOTRE MAJESTE , SIRE , Le très-humble et très- fidèle sujet y *m M. E. DESGOURTILZ. V*1**%MA«**%^*\AIWVV»AAA*V\*V»*V\'V*A»*VVV*\\A\^\\VW*V*\\*AV^ DISCOURS PRÉLIMINAIRE D3 JJans les temps les plus anciens , on ne connut » d'autre thérapeutique , que l'application des plan- » tes , et l'usage de leurs sucs 5 c'est ce qui a » fait dire , sans doute , que la botanique prou- y> vait que Dieu a fait naître , dans chaque pays , les » plantes les plus nécessaires aux hommes et aux » animaux de ce même pays , et que par les plantes » qui se trouvent le plus communément dans un lieu, d> on peut conjecturer, presque avec certitude, quelles a) sont les maladies qui y régnent le plus ordinaire- » ment (1). » Ainsi , que l'on consulte l'expérience des siècles passés, on voit que Salomon , Hjpocrate^ Galiien* Hérophile , Erasistrate , Asclépiade , Dioscoricley et grand nombre d'autres médecins illustres , ont consacrés leurs veilles à étudier et analiser les plantes , et sont parvenus à y trouver la santé pour des honi- (1) Mémoires de Trévoux, janvier 1702 , pag. 160* — Pline , L. XXV. init.— L. XXVI. Sect. 6. —Théologie |>hys, Liv. X , pag. 5ç4 , %5 , et not. a5.,. (6) mes qui vivaient plus long-temps que nous , hien qu'ils commissent les mêmes excès , qu'ils fussent enclins à nos mêmes vices , et sujets à nos mômes maladies. C'est, guidé par ces lumières de l'antiquité , et les exemples de ces fondateurs de la médecine , que le docteur Mérat , marchant sur leurs traces , n'a pas hésité à dire : ce Dans l'état actuel de la médecine , :» un praticien éclairé qui posséderait bien sa matière d> médicale indigène , pourrait rigoureusement se d) passer des productions lointaines , et trouverait d> autour de lui , de quoi remplir suffisamment les :>:> indications que les phénomènes morbifiques lui ?> présentent journellement (1). » Mais il est à croire qu'en accordant une confiance aussi étendue aux substances qui peuvent composer la matière médicale d'un pays , ce savant de nos jours , n'a pas prétendu qu'il fallait la chercher dans la multitude des plantes qu'analise la chimie , et dont la nomenclature formerait un énorme diction- naire que la curiosité feuilleterait peut-être avec plai- sir ? et que la mémoire verrait avec épouvante. Fort du sentiment du célèbre Hoffmann ? Mérat a reconnu la supériorité d'une thérapeutique végé- tale simple ? sur les préparations chimiques les plus rares et les plus recherchées (a). Il a pensé avec Pinel , ce patron cher aux enfans à^Epidaure ? que ce l'usage des remèdes simples , si conforme au bon (i) Voy. Mérat, nouvelle Flore des environs de Paris, (2) Médecine raisonnée : Hoffmann, (7) » goût et à une saine doctrine , a du moins Pavan- » tage de produire les effets les plus directs > et » de ne point compliquer l'histoire d'une maladie (1).» Si les animaux ont reçu en naissant l'instinct né- cessaire pour découvrir dans les diverses régions qu'ils habitent , des préservatifs ou des remèdes contre les maux auxquels ils sont exposés , Dieu n'a pas moins fait en faveur des hommes. En effet , tandis que dans nos climats on a tou- jours vu le chien mâcher le chiendent pour recti- fier ses digestions , ou se procurer quelques évacua- tions 5 qu'aux Antilles les ramiers mangent impuné- ment les baies de YAzédarach qui sont délétères pour l'homme 5 que les cahrits y recherchent les tithjmales , et les broutent sans en être incom- modés 5 que les chèvres ? d'abord agitées et furieu- ses y deviennent plus calmes après avoir pâturé de l'ellébore (2) *f que ces mêmes animaux bon- dissent sans cesse ? et même ne peuvent se livrer au sommeil lorsqu'ils ont mangé des graines de café (0) 5 qu'en Egypte , on a vu l'ichneumon aller chercher dans le Mungo l'antidote du venin du serpent dont il avait été piqué en le poursui- (1) Pinel : Nosogr. phil., classe ire fièvres, t. i,.p. 104 et io5. (2) On sait que Mélampus r chargé de guérir de leur frénésie les filles du roi Prétus, leur administra de l'ellé- bore. (3) Un abbé en fit prendre à tous ses moines pour les empêcher de dormir en psalmodiant». ( 8 ) f it pour «ii I lire h nourritures et que dans j< solitudes des foi i [uatoriales on a vu le eochota m m. m atteinl par l.i flèche du Caraïbe) ou le ( fomb de l'Européen, guérir ^.i blessure en ta tmi- 1 ml .!>.. I i-i sim n.sr qu'il faisait couler de Pé- rorer du tiicrier C'est pourquoi, si le simple usage de quelques plantes produit, chez les animaux , les effets les plus surprenans 5 si , imparfaite encore dans les mains de l'homme à demi-sauvage, la botanique usuelle opère de véritables prodiges , que n'a-t-on pas le droit d'en attendre , quand elle agit , perfectionnée par les étu- des et les expériences de l'homme civilisé, du mé- decin surtout, obligé , par état, de la connaître dans toute son étendue, et, par honneur, d'en accroître la gloire ? La botanique est assurément une des connaissances les plus essentielles que doive acquérir l'étudiant en médecine. Si le botaniste curieux passe de jouissance en jouissance en parcourant les bois et les prairies, en escaladant , non sans danger, les rochers des plus hautes montagnes , dans l'espoir d'y découvrir quel- ques plantes nouvelles 5 combien plus grande sera sa joie, si, médecin, il rencontre quelques simples dont la vertu médicale lui est connue, et dont il projette de faire usage en faveur de l'humanité souffrante ! La botanique n'attache pas seulement le médecin et le naturaliste 5 elle fixe aussi l'attention de l'agri- cole et du manufacturier. L'homme du monde lui- même ne veut point être étranger à une occupation aimable qui charme les loisirs consacrés à la prome- nade , que cette étude rend attrayante et moins mo- notone. Combien cette science est agréable en Amé- rique , où la richesse de la végétation jette si souvent en extase ! La vue d'un sol émaillé des plus brillantes fleurs 5 l'aspect des arbres les plus majestueux des forêts sombres et silencieuses . où la hache ne s'est ( io ) jamais fait entendre , et où circule un air embaumé qui réveille les sensations 5 font succéder le plus sou- vent une douce et tendre mélancolie à une tristesse profonde : ce qui rend les herborisations convenables aux hypocondriaques. Jetez vos regards dans les bosquets enchanteurs des colonies : ici s'élèvent de majestueux palmiers, dont la cime déliée et ondoyante se balance dans les nues 5 plus loin le feuillage glauque des aloës et des ananas contraste avec le vert gai et éblouissant des plantes riveraines des ruisseaux qu'elles recouvrent en dôme , et dont on ne reconnaît la présence qu'à leur fraîcheur et à leur gazouillement. Là d'immenses mapous , le baobab , et d'énormes fromagers , à tronc droit et colossal , offrent au com- merce et aux besoins de l'homme des canots d'une seule pièce , destinés à voguer sur les mers , et à éprou- ver leur inconstance. C'est au milieu de ces belles campagnes, sous un ciel d'azur, qu'on voit les coli- bris étincelans disputer aux oiseaux - mouches , qui bourdonnent sans se fixer , le nectar des fleurs suaves de l'oranger, du citronnier, du campêche , du jam- boisier, du karatas , du frangipanier et de tant d'au- tres, tandis que certains oiseaux cherchent des pro- duits du règne végétal plus avancés : et trouvent dans la pulpe de la caïmite , de la gouyave , de la cirouelle, du corossol et de la banane , de quoi les rafraîchir et les désaltérer. Plus loin, de riches plaines cultivées s'étendent jusqu'à l'horizon bordé par des niasses imposantes de montagnes mamellonées et verdoyantes à demi ( 11 ) perdues dans les nues. Des guirlandes de diverses couleurs unissent la cime des arbres à la terre , re- couverte elle-même d'un tapis de fleurs d'or, d'azur et de pourpre. C'est au milieu des Lagons , à Saint-Domingue, sur les bords des canaux de la rivière tranquille et pro- fonde de VEsteire , ombragée par des masses de bam- bous touffus , et formant de chaque rive des demi cintres de verdure , que j'aimais surtout à herboriser. Le silence profond qui règne dans ces lieux agrestes, n'est troublé que parle chant de quelques moqueurs : les cris des crabiers et des aigrettes , ou le roucoule- ment des tourterelles, qui arrivent des savanes brû- lées pour étancher leur soif ardente. Ce fut probablement au milieu de ces réduits champêtres que les premiers insulaires cherchèrent des secours contre leurs maladies , dans des végétaux vers lesquels une impulsion naturelle les dirigeait 5 les plus rusés d'entre eux s'arrogèrent un titre qui les élevait au dessus de la foule : c'est ainsi que de pâtres ou hattiers , on les traita de médicastres ou makendals , jusqu'à l'instant où des voyageurs ins- truits s'emparèrent de ce domaine de la science. Oui, la botanique peut , elle seule, mettre l'homme à même d'utiliser les ressources qu'offre partout à l'art de guérir la bienfaisante nature. Il serait honteux qu'à l'inspection d'une plante dont il aurait prescrit l'usage , le médecin ( d'une campagne où il ne se ren- contre pas de pharmaciens ) ne pût assigner à ce vé- gétal un nom , une classe , une famille , un genre. Et , pour le médecin de ville , quoi de plus dange- ( 12 ) reux et de plus humiliant, que cïe se trouver, par son ignorance , hors d'état âe relever une erreur , ou de rectifier une méprise de l'apothicaire ou de l'herbo- riste (1) ? Le médecin qui veut l'être utilement, doit étudier les principes de la botanique , apprendre à assigner à chaque plante les propriétés que l'expérience lui a re- connues. Sans la première de ces connaissances , la seconde lui serait mutile : que lui servirait , par exemple , de savoir que la pariétaire est une plante émolliente , s'il ne connaît pas la pariétaire ? « Il y y> aurait moins d'inconvéniens , dit avec raison Mératy » qu'un médecin ne sût pas un mot d'anatomie , que » s'il ne connaissait pas les végétaux dont il fait un )> usage journalier. » Mais dans cette botanique , si utile lorsqu'on en connaît bien les propriétés , le mal existe à côté du bien, comme les plantes vénéneuses à côté des plantes salutaires (2). L'orgueil scientifique eut assez de vains mots , des mots purement techniques , pour exprimer de prétendues connaissances qui ne se rattachent qu'aux -rir 1 1 11 - - - — I ■ ■ 1 — — 1 — (1) De erroribus in pJiarmacopolis ex neglecto studio botanico obviis(M.. Alberti ) , Diss. in-4«°, Halet, 1733. (2) Le québec vénéneux offre dans sa racine l'antidote de son poison. Le manioc mortifère, après l'extraction du suc de sa racine , donne un aliment sain et agréable ! Ah ! pourquoi toujours refuser au Créateur le tribut des nommages qu'on ne craint pas de décerner à l'homme , en oubliant la bonté du Tout-Puissant î cependant eminet iti minimis , maximus ipse Deusl ( «3 ) descriptions , sans rien fixer par rapport à l'applica- tion. Négligeant les préceptes des grands maîtres, les Botanistes obligent le savant Pàrmentier à leur adres- ser l'invitation de ce diriger constamment leurs re- :» cherches vers le bien public, et de faire en sorte sur- sit tout que la botanique ne soit pas dans leurs mains }> une vaine nomenclature (1) : » ils forcent M. Ali- rert à leur rappeler que ce l'art de concourir aux pro- » grès de la thérapeutique ne consiste pas à accroître » le nombre des plantes qu'elle emploie , mais à étu- » dier convenablement leur mode d'action sur l'éco- » nomie animale (2). » C'est dans cette même con- viction , que Fourcroy , ce chimiste , non moins il- lustre qu'amateur zélé de la science , n'hésita pas à publier que ce l'art de formuler est malheureusement » une affiche dans laquelle le médecin a trop souvent » l'intention manifeste de montrer son érudition , sa » science , ses grandes ressources. Plus la médecine » s'est éloignée de sa première simplicité , dit-il , plus » l'art de formuler s'est étendu , s'est compliqué. Il •» est donc la preuve de la décadence de l'art de guérir » ou de son incertitude (3 ). » D'après ces autorités respectables , d'après l'expé- rience de l'homme primitif , qui pourrait l'évoquer en doute que la médecine la plus naturelle est celle (1) Pàrmentier, Code pharmaceutique , pag. iç5. (2) Alibert, Nouv. Elem. de Thérapeut. , tom. ri, pag. 499. (3) Fovrcroy , Eacyclop. Métbo. p. o.. Mat. ( 14 ) que Ton lire du régne végéta] ? Les plantée ont besoin de pen d'apprêts , tandis qu'il faut aux minéraux les secours de la chimie. L'animal, l'homme de la nature rencontrent dans le premier champ lesplantes capables de les guérir 5 tandis que, faute de connaître celles des pays où ils exercent) certains praticiens ignorans ou routiniers, formulent l'ami >re-grSs'ou le castoréum préférabiement à la valériane et au tilleul qui ont les mêmes propriétés. Les avantages de la botanique en général , et de l'étude des matières médicales pour toutes les parties du globe ainsi reconnus , il m'a été facile de conce- voir le plan de celle des Antilles , que j'ai habitées pendant six ans , et qui me sont devenues chères par les connaissances botaniques que j'y ai acquises, et par les expériences que j'y ai faites. C'est au soulagement de leurs habitans que j'ai dû principalement consacrer la flore que j'ai recueillie chez eux. Heureux si la science y trouve , dans quelques plantes inconnues encore ? des avantages pour elle et des remèdes véri- tablement convenables à des hommes nés sous un autre hémisphère l Mais , pour faire sentir l'utilité de cette Flore mé- dicale des Antilles , il me suffira peut-être de rappeler combien Poupée-D esportes^ ce médecin dontle souve- nir estencoresi cher aux colons , insista sur la nécessité d'un Traité des plantes usuelles des colonies , surtout si ce Traité était accompagné de dessins; mais Pou- pèe-Desportes n'est pas le seul qui ait songé au bien- être des colons dont l'éloignement n'a altéré en rien leur amour pour la mère-patrie. Gilbert } dans son ( i5 ) Histoire médicale de l'année de Saint-Domingue ? publiée en l'an X , partage la même opinion. ce Le médecin, dit-il , doit toujours s'occupera 5> Saint-Domingue de la substitution des médicamens » indigènes aux exotiques , ceux-ci parvenant fort :» rarement ou fort difficilement dans la colonie , en :» temps de guerre surtout : il est donc important v, qu'il connaisse assez la botanique usuelle , pour 3> être en état de faire des substitutions bien enten- d) dues, a) , On publie tous les jours des traités sur les plantes usuelles d'Europe : celles des Antilles seraient-elles abandonnées et mises en oubli ? Les colonies nous seront-elles toujours étrangères ? Les possessions françaises y seront-elles toujours envahies? Dans tous les cas, ne seront-elles pas désormais habitées par des peuples civilisés qui sauront toujours accueillir avec reconnaissance des ouvrages où. l'étude et la pratique déposant le fruit de leurs veilles , leur au- ront préparé des objets de jouissance ou d'utilité, et leur indiqueront des préservatifs et des remèdes pour les maux auxquels il sont assujétis? Nul autre pays , plus que les Antilles , n'offre à l'homme , dans l'état de santé , plus de plantes et de fruits destinés à la lui conserver, ou quand il l'a perdue , plus propres à la lui rendre. Nul pavs par conséquent , n'est plus digne d'une Flore médicale particulière»... Ici, pour étancher la soif excitée par les feux de la Zône-Torride , la feuille du .bananier ou le pétale pourpré de sa popotte se roulent pour porter aux lèvres desséchées l'eau limpide qui ser- ( l« ) pente dans tous 1rs jardins, et dans laquelle 011 <» exprimé le jus rafraîchissant du citron et celui de la canne à sucre. Là , le tamarib , l'oranger , la gre- nade , apaisent, ces exaltations (1rs systèmes pro- duites par La chaleur , et qui conduisent aux fièvres nngriotéuiqucs ou ataxiques. Partout dans ces cli- mats fortunés, le Caraïbe trouvait sons ses pas la plante que réclamait la maladie de son père, d'un parent, d'un ami ! Ces insulaires avaient-ils d'autres moyens curatifs ? Combien de fois j'ai vu dans l'épidémie meurtrière de la fièvre jaune , des mulâtresses arracher à la mort tous ceux qu'elles traitaient par l'emploi des plantes indigènes , ou par les procédés du pays. J'ai obtenu d'une de ces mulâtresses renommée dans les mornes des Escaliers ( Saint-Domingue ) , par des cures qui tenaient du prodige , des recettes dont j'ai fait usage avec le plus grand succès après des rectifica- tions convenables (1). (1) Reléguée dans un rocher caverneux où elle donnait clandestinement ses consultations, depuis la mort de sa mère , elle semblait avoir hérité de sa routine , et adopté son genre de vie 5 elle ne sortait de son antre qu'avec re- grets , pour se glisser et fureter au travers des lianes qui recouvrent les précipices , afin d'y recueillir les simples dont elle composait ses divers remèdes. Six petites chau- dières , quelques vases d'argile grossièrement faits , for- maient son modeste laboratoire. Douée d'un tact na- turel , qu'on ne peut acquérir , pas même par l'étude, qui ne fait que le diriger et le perfectionner, je lui ai vu ( >7 ) J'ai dû à un mulâtre , également célèbre dans les mangles des Gonaïves , la découverte d'un canton du Port à Piment où croissent les simples les plus pré- cieuses , et entre autres le mercure végétal ( Lobeliti) l'un des plus puissans antisyphillitiques. Je me suis enfin trouvé à Saint-Domingue, dans un moment où, manquant de drogues pharmaceutiques , les méde- cins furent obligés de recourir aux ressources du pays, et de remettre les malades entre les mains des natu- rels , en employant leurs recettes. Je dois à la justice de dire que nous n'avons eu qu'à nous applaudir de cette innovation , quo notera vergit , co ducere opportet. C'est ainsi que dans les colonies , les chirurgiens des armées ont remplacé , pour le pansement des vésicatoires , la feuille de bette par celle du bana- nier , les bandes, par celles du latanier , les attelles flexibles par les tâches du palmiste. C'est d'après l'examen le plus scrupuleux des recettes obtenues des naturels qu'on prescrira dans les fièvres bilieuses les limonades aux citrons , aux tamarins , à Poseille de Guinée ; dans les phlegmasies muqueuses ? les opérer des cures merveilleuses : aussi discrète que mé- fiante , je ne pouvais obtenir d'elle aucuns renseignemens ; cependant au moyen du léger sacrifice de dessins de plan- tes de l'artibonite , qu'elle convoitait , j'obtins plusieurs formules que je corrigeai, et dont l'usage fut couronné des résultats les plus satisfaisans. Tous les peuples ont des guérisseurs. ( Voyez , le mot Femme. Dict. des Se. Médic. , tom. XIV > p. 654- ) - 2 ( i8) adoucissant mucOagineux , tels que les fleurs du eombo (Hibiscus esculentus , Linn« ) qu'on peut substituer avec avantage aux guimauves etau lin d'Eu- rope. On emploiera avec fruit, selon Gilbert, pour la composition tics apozemes apéritifs la chicorée sau- vage , la racine de patience , le cresson de savane^ et Ton rendra ces boissons laxatives en y ajoutant de la casse ou de la pulpe de tamarins. La classe des purgatifs offrira le coccis ( Ruellia) 5 la liane à Bauduit ( Convolvulus scamonia ) le cro- ton médecinicr ( Jatropha ca/'eas) 5 le ricin, le pois à gratter (Dolichos pruriens), purgatifs vermifuges, etc. On pourra composer la tisane commune avec les feuilles et les tiges du réglisse du pays ( Abrus pre •> catorius) : les boissons rafraîchissantes ou tempéran- tes avec la chicorée blanche du pays ( Lactuca Ca- nadensis ), les épinards sauvages (Amarantus olera- ceus}) le laman {Solanum ?...) les boissons rafraî- chissantes acidulées avec toutes les parties de l'allé- luia ( Oxalis acetosa) , l'oseille de Guinée ( Ketmia sabdarifera , Linn. ). On appliquera avec succès les propriétés vulnérai- res de rherbe à blé (Saccarum imlncrarium^ Tussac) 5 du thé de Saint-Domingue {Capraria bi/Iora) , de Therbe à plomb ( Lantana caniara ). Chaque classe , en un mot, renferme les analogues d'Europe, par exemple , la verveine ( V^erbena Jamaicensis} , le manioc fraîchement râpé ( Jatropha maniot ) , les deux absinthes du pays ( Partlienium histerophorus et ambrosia arteniisifolid) employées en cataplasmes^ fournissent d'exceîlens résolutifs. Ces deux dernières plantes sont des amers dont l'usage intérieur, en in- fusion , ne peut qu'être avantageux lorsque les cir- constances l'exigent. o Les cataplasmes maturatifs se composent avec la mantègue et les oignons du lys indigène [Pancratium caribœum , Linn. ) ou la feuille de raquette ( Cac- tus opuntia ) ou celles du cacte k cochenille ( Cactus coccifera ) plus faciles à employer parce qu'elles sont sans épines. Les plaies récentes se pansent heureusement, avec le suc du Karatas ( Agave ) 5 des bains de Guildive ont opéré souvent des miracles dans les paralysies et les affections rhumatismales chroniques. Le savon noir et le tafia forment un liniment avantageux dans les mêmes circonstances. Les fumigations de graine de coton ( Gossipium ) présentent un fondant d'une efficacité éprouvée dans les tumeurs blanches indo- lentes. Les bols toniques se composent sur-le-champ avec la limaille de fer, l'écorce de citronier en poudre 9 et un sirop simple. Les bols et opiats fébrifuges peuvent se faire avec les écorces fines du citronier, de l'oranger, les ileurs desséchées de la poincillade ( Poinciana pul- cherrima) et le quinquina ( Cinchona caribœa ). L'infusion théiforme du café ( Cofea arabica ) est un tonique très-recommandable. La graine de sa- potille ( Achras sapota^ Linn. ). Celle du ooli ( 6e- samum orientale. , Linn. ) et la racine d'herbe à collet {Piper peltdtum) sont des diurétiques puis- sans. 2 * ( 2° ) Les feuilles du ricin [B icinu s pal ma-christi) trem- pées dans où les plantes do toutes les classes se trouvent confondues , et qu'il faut posséder à fond pour en tirer parti ? au lieu d'éviter des recherches dans un danger pressant ? embarrasse ? suspend même souvent la décision ? entrave la for- mule du médecin qui exerce dans un climat nouveau pour lui ? s'il n'en connaît pas encore les plantes usuelles. Un praticien ? par exemple , arrive d'Europe aux Antilles : il est appelé pour traiter une péripneumo- nie ? au commencement de laquelle les mucilagineux doivent être prescrits , qui lui dira que le gombo peut être substitué à la graine de lin ? les fleurs de l'urène à celles de la molène ? Survient-il une hémor- ragie ? il veut recourir aux astringens ? Si la première plante qu'il emploie n'opère pas assez puissamment ? et qu'il veuille lui en associer une autre de la même classe ? mais dont les vertus soient plus héroïques ? ira-t-il perdre un temps précieux à compulser un vo- cabulaire pour trouver cette analogue dont il a besoin sur-le-champ ? et qui s'offrirait d'elle-même si ces plantes étaient rangées par classes ? Au contraire ? à côté de la mauve adoucissante, l'ordre alphabétique lui présentera le perfide manceniller , et que si c'est un amer qu'il doit ordonner, après V absinthe il ren- contrera V ahouai (1). J'ai cru devoir, pour éviter cet inconvénient, ranger les plantes de ma Flore d'après leurs pro- priétés et l'action directe ou indirecte qu'elles exer- cent sur nos organes : j'ai cru devoir encore indiquer succinctement , en tête de chaque article , les carac- tères distinctifs de chaque plante, afin de ne pas sur- charger la mémoire de phrases didactiques de plu- sieurs auteurs qui souvent se contredisent , et qui , pour faire parade de leur érudition , altèrent le véri- table type de la plante par des détails trop nombreux. J'ai porté l'attention jusqu'à désigner, autant que possible , les parages où les plantes se plaisent à vé- géter de préférence , parce qu'il m'a semblé que c'é- tait faire connaître aux amateurs de leur culture , la nature du sol qui leur convient. J'ai dû enfin , pour prouver ma scrupuleuse exactitude dans une matière aussi délicate qu'une thérapeutique indigène , stipuler les doses auxquelles il faut les employer , et le mode de les préparer. Dans une pinte d'apozème , par exemple , les ra- cines se prescrivent par once , les bois et les écorces (1) Je suis loin de vouloir critiquer ici la classification, de la Flore du Dictionnaire des Sciences médicales, puis- que c'est seulement par ce mode de classification , qu'on pouvait ranger les plantes indiquées dans chaque volume par leurs lettres initiales. (M) par dcmi-oncc , les fruits iloux par le nombre , ci les aromates par vingt grains. J'ai consulté, pour ers indications médicales , plu- sieurs auteurs de pharmacopées, américaines parmi lesquels brillent les noms de Plumier^ de Nicolsoii , de Poupée-Desportes. J'ai eu, sur cet objet, des conférences avec M. D aubertès , chirurgien-major de l'hôpital militaire de la Providence au Cap ( Saint- Domingue ) , naturaliste zélé , mais encore plus ins- truit} avec MM. Monier, médecin en chef des hô- pitaux du Port-au-Prince , Clemenceau^ Saij Bouilli^ chirurgiens des hôpitaux de Saint-Marc , et autres qui méritent les plus grands éloges pour leurs travaux assidus , et leur zèle constant à braver la chaleur ex- cessive du climat , à l'époque reculée où la science y était encore à son berceau. J'ai répété moi-même dans les hôpitaux confiés à mes soins , les observations de ces illustres praticiens ; et dans cet ouvrage que tous ont désiré , je n'ai tenu compte que des espèces qui leur étaient familières , et dont ils avaient éprouvé les propriétés . Outre que ma méthode rend plus facile la recher- che des analogues , elle convient , je crois , à tous les systèmes 5 car on reconnaît généralement aux plantes des vertus purgatives , bëchiques , eirhines , siala- logues f toniques , etc. J'ai d'ailleurs, pour moi, les conseils et les exemples des grands maîtres de l'art ? Geoffroi , Linné , Chomel , et plus récemment encore Murrai , Spielmann , Alibert , Hildenbrand , Schwilgué , Swiédaur , tous observateurs exacts et profonds, qui, en rappelant la science à ses vrais (*5) principes ? ont adopté ce mode d'organisation mé- thodique. On a dit beaucoup de mal de l'histoire des plantes usuelles de Chomel, dont pourtant la méthode didac- tique est fondée sur l'expérience , et non sur des con- jectures. Il est vrai qu'on peut lui reprocher parfois de l'exagération, et même quelques erreurs quant aux vertus imaginaires qu'il accorde à certaines plantes sur la foi d'auteurs qui l'avaient précédé : mais Chomel vivait dans un temps où la saine philosophie n'avait point encore éclairé la science de sa judicieuse critique. Au reste ? ses succès dans la thérapeutique prouvent en faveur de son livre. Pourquoi ne point respecter la mémoire de ce médecin studieux , et lui imputer des ridicules , parce qu'il n'est plus un auteur de nos jours 2 L'ouvrage de Chomel ne m'a pas été d'une grande ressource ? celui de Poupée-Desportes avait plus de rapport avec le mien , et quoique les recettes poly- pharmaques de ce médecin soient en général trop pro- lixes et trop surchargées , j'ai profité cependant de ses heureuses découvertes , et des expériences qu'il fît pendant trente ans aux Antilles , dans une pratique dont les succès font le plus bel éloge. J'ai également puisé aux sources de plusieurs autres médecins ? recommandables et véridiques dans leurs malheurs comme dans leurs succès. J'y ai recueilli des faits propres à justifier mes observations cliniques particulières. En adoptant ce mode de classification , je me suis toutefois attaché à garder un juste milieu entre la bo- (Î6) tankrue thérapeutique des anciens , el colle purement descriptive de nos jours. A L'époque où la science était c u ore éloignée dé l'état de perfection auquel l'ont élevée des botanistes vraiment passionnes pour elle , ivail une crédulité aveugle pour les vertus de ccr- Eaines plantes 5 on exaltait bénévolement leurs pro- priétés : aujourd'hui , on tombe dans l'excès contraire 5 on n'écrit plus l'histoire des plantes que pour les dé- crier , que pour leur refuser des avantages mille lois confirmés par l'expérience. Cependant ces mêmes dé- tracteurs feront-ils la médecine sans l'auxiliaire des plantes qu'ils semblent mépriser et condamner impi- toyablement à l'oubli? comme s'il y avait quelque chose d'inutile dans la nature ! En vérité , celte dé- négation est une ingratitude marquée pour les soins paternels de l'Auteur de toutes choses 1 Quis ut Deus l On cite encore avec vénération Hippocrate en mé- decine, Ambroise Paré en cbirurgie 3 leurs traitemens sont approuvés , et on se refuse à reconnaître les mronriétés des plantes dont ils ont recommandé l'é- tude et l'usage. On enrichit la langue française d'une multitude d'expressions grecques d'une nouvelle com- position, et on rejette avec mépris les mots tirés de la même langue , parce qu'ils sont anciens. Un souris sardonique erre sur les lèvres de nos nouveaux doc- teurs , à la seule prononciation des mots ophtalmi- ques et hépatiques qui désignent , d'une manière si précise , les plantes destinées à combattre les affec- tions des yeux et celles du foie ; tandis que , par un caprice inconcevable , ils s'extasient en entendant les mots non moins anciens , céphalalgie , hydrophobie , qu'ils n'ont point encore exilés du domaine de la science, et tandis aussi que ces érudits du moment se prosternent devant les mots azote et hydrogène, parce que ces mots sont de leur création. On va plus loin , on proscrit des mots devenus essentiellement français , par un usage qui remonte à l'établissement de l'art en France , et pourtant on ordonne chaque jour des potions stomachiques dans lesquelles entre l'eau de menthe ,• d'autres antispasmodiques dans les- quelles on formule l'eau de tilleul. Pourquoi donc ne pas conserver en tête des classes où on range ces végétaux, ces dénominations expressives et simples qui indiquent si Lien leurs propriétés ? encore si les noms nouveaux exprimaient des idées plus claires, plus positives ! certes ce n'est point par une sem- Llable réforme que la science a fait des progrès. De nos jours M. T^irey , d'accord avec les plus cé- lèbres médecins de la capitale (1), en tonnant contre tous ces novateurs minutieux et scrupuleux à l'excès , . qui sont plutôt, dit-il , les détracteurs que les prosé- lytes de la science 5 ne reconnaît-il pas également aux plantes , des propriétés directes et indirectes sur nos organes (2) ? C'est donc à tort que certains néologues refusent aux plantes des propriétés sanitaires que plu- (1) Mot botanique du Nouveau Diction. d'Hist. nat. , t. . . . pag. 178. (2) Voyez, Bulletin de Pharmacie , mai 181 3, n°. 5, pag. 192 et suivantes. ( =8 ) sieurs siècles leur oui méritées, et qu'ils lei regardent comme superfluei dans la nouvelle pratique de la mé- decine, en outrant leur inutilité. Certes, on fer;* une différence •'nonne dans l'administration interne ou externe des euphorbes avec les guimauve* , de la Jbryone avec la tanaisie , de la sauge avec les grami- nées : emploiera-t-on J 1 h u i 1 e caustique de la noix d'a.- cajou dans un collyre ? relevera-t-on les forces lan- guissantes de l'estomac avec la molènc , au lieu d'em- plover l'absinthe et le quinquina? Le papayer , la cévadille , et autres vermifuges héroïques , n'auront- ils pas la préférence sur le feuillage inerte et insipide du bambou? Je sais qu'il faut être circonspect , avant de prononcer sur les vertus d'une plante 5 mais quand un usage journalier en a démontré les avantages , on ne peut déclamer contre, sans être accusé de pyrrho- nlsme. Je sais que toutes les plantes n'ont pas de propriétés bien reconnues, et je suis loin d'épouser les erreurs et les préjugés du peuple qui attribue , par exemple , à la mélisse, cueillie avant le soleil, le pouvoir des philtres amoureux. Ne soyons donc pas exclusivement enthousiastes d'un système aux dépens d'un plus nou- veau, et écoutons les auteurs célèbres qui savent con- server aux végétaux des propriétés qu'on ne devrait pas leur refuser. Si l'on ne peut douter en Europe de celles de la bardane , de la patience , de la scabieuse , de la pensée sauvage , qu'on recommande sans cesse comme toniques et dépuratives , oubliera-t-on aux Antilles les services que rendent tous les jours la sal- separeille et le gayac ? refusera-t-on à la moutarde ses (»J>) qualités errhines et sialalogues , ou , si Ton veut , irritantes , puisqu'on l'emploie sans cesse dans les si- napismes ? Qu'on appelle poudres irritantes , au lieu de pou- dres errhines le tabac, l'ellébore, etc. , que m'importe, c'est une guerre de mots , car si je veux agacer la membrane pituitaire et provoquer l'éternument j'emploie le tabac \ on refuse à l'origan, au serpolet, au thym, à la marjolaine, le nom de plantes cépha- liques , et j'observe qu'on les indique néanmoins de préférence dans les affections de la tête , dans les cé- phalalgies catarrhales , et lorsqu'il s'agit de porter à la peau. Le mot céphalique indique le siège des ma- ladies auxquelles elles conviennent plus particuliè- rement, ne vaut-il pas bien celui banal de stimulante ou de tonique...!; Pour moi je souris de pitié quand j'entends un étudiant , porteur d'appareil à pansemens , répéter, comme un perroquet , il n'y a plus de plantes vul- néraires ! et comment, ignorant présomptueux, nommerez- vous donc celles qu'on emploie dans les décoctions qui servent à panser les blessés ? allez, si vous l'osez dire à un praticien consommé de Charleston, que le polygala n'est plus un alexitère 5 quand celui-ci l'a cent fois employé avec succès contre la morsure du serpent à sonnette ( crotalus horridus. Lin. ) , allez soutenir à un Martiniquais ou à tout autre habitant des Antilles que le sucrier de montagne (bois cochon) n'est plus un vulnéraire , quand cette propriété lui a ivA donner le nom de l'animal qui le premier la lui ( 3o ) a reconnu (i); mais c'est assez • combattre des abus aujourd hui trop accrédités pour que ma voi* soit entendue. Toutefois le nouveau système , abstraction faite de ses dénominations , me paraît préférable à l'ancien , puisqu'il évite la confusion des principes. N ayant point riulcutioii de fronder l'opinion des savans médecins qui ont écrit sur la matière médicale, j'ai cru devoir marcher après eux dans la carrière qu'ils m'ont ouverte. Cependant, malgré tous mes soins, je dois m'attendre que ma nomenclature trou- vera des critiques, peut-être même des détracteurs 5 car tel voudrait qu'on parlât uniquement des plantes * l - Ml 1 I^M l | | _ J 1 ■ I '- (1) Certes, j'accorderais plus de confiance à certaines mulâtresses exercées par une longue pratique et beau- coup d'assiduité dans les hôpitaux , qu'à certains médi- 'castres imberbes que la mer vomit quelquefois sur les plages de nos colonies. Il ne débarque que trop souvent aux Antilles, de ces êtres impudens , ineptes et dange- reux qui n'ont fait d'autres études que celles d'observa- tions superficielles pendant le court trajet de leur traver- sée en servant d'infirmier au chirurgien d'un bâtiment marchand, qui souvent n'a pas eu un seul malade à traiter. ISéanmoins, ces parasites, en mettant le pied à terre, osent se munir d'un lancetier , et les voilà en exercice ! 1 ! Ainsi de l'art le plus noble et le plus précieux à l'huma- nité , ils en font , par les abus qu'on y tolère , un art dérisoire et méprisé. J'ai cité dans mes Voyages d'un naturaliste ( Paris , 1809 , chez Dufart. ) plusieurs de ces traits d'une impéritie coupable, qui ont coûté la vie à des malheureux assez aveugles pour confier leur existence à de semblables empiriques. ( 3! ) usuelles : tel autre demanderait plus de détails bota- niques 5 celui-ci ne reconnaît de propriétés Rivaux plantes de son petit répertoire 5 celui-là que celles dont il a chargé ses formules ; un autre encore s'ima- gine avoir trouvé une panacée dans une espèce jus- qu'alors inconnue 5 le paysagiste enfin désirerait qu'on donnât le port de chaque arbre indépendamment des détails botaniques de grandeur naturelle. La thérapeutique d'Alibert et le manuel médical de Nysten j m'ont particulièrement servi de guides dans la nomenclature que j'ai adoptée. Voici donc com- ment j'ai cru devoir diviser mes classes. La lre CLASSE TRAITE Des plantes qui excitent la tonicité du système des voies digestives : elle comprend ? i°. Les stomachiques aromatiques. 2°. id. amères fébrifuges. 3°. id. antiscorbutiques. 4°. id. vermifuges. 5°. id. astringentes ou styptiques La 2e. CLASSE Des plantes qui agissent sur la moitilité ou con- tractilité musculaire de l'estomac : elle renferme les plantes purgatives émétiques. • (3.) LA 3'. CLASSE Des plantes qui agissent sur la moitihté ou des matières surabon- dantes et visqueuses qui le surchargent. ( Plantes dites béchiques ou pectorales ) parmi lesquelles se distinguent ? io. Les Béchiques adoucissantes ou sédatives de la muqueuse bronchique. 2°. Les Béchiques incisives ou excitantes de la muqueuse bronchique. 3°. Les Béchiques aromatiques ou toniques de la muqueuse bronchique. La 9e. CLASSE ' Des végétaux qui agissent spécialement sur les pro- priétés vitales du système de la circulation ? pour mo- dérer l'excès de la chaleur animale : ou Plantes dites rafraîchissantes , savoir : i°. Les espèces rafraîchissantes aqueuses, ou DÉLAYANTES. 3 ( 34 ) a°. Les espèces rafraîchissantes émulsivea ou tempérantes* d°. id. rafraîchissantes acides. La 10e. CLASSE Des espèces végétales qui agissent d'une manière spéciale sur les propriétés vitales du système nerveux, ou plantes antispasmodiques ? savoir : i°. Les espèces antispasmodiques aromatiques. 2°. id. antispasmodiques fétides. 3°. id. antispasmodiques narcotiques. La 11e. CLASSE Des substances végétales spécialement dirigées sur les propriétés vitales de l'organe de la vue, ou plantes antiophthalmiques ? savoir : i°. Antiophthalmiques émollientes. 2°. id. résolutives. 3°. id. astringentes et fortifiantes. LA 12e. CLASSE Des végétaux spécialement dirigés sur les propriétés vitales de l'organe de l'ouïe ? ou plantes dites anti- acoustiques , savoir : i°. Antiacoustiques émollientes. 2°. id. stimulantes. ( 35 ) La i3e. classe Des substances spécialement dirigées sur les pro- priétés vitales de l'organe de l'odorat ? en irritant ou titillant la membrane muqueuse nasale : i°. Plantes dites sternutatoires irritantes. a0. id. errliines titillantes ou sérifuges. La i4°. classe Des substances végétales spécialement dirigées sur les propriétés vitales de l'organe du goût 5 comme excitantes des organes salivaires ? de la muqueuse buccale et de la gutturale. Plantes dites masticatoires ou sialalogues. La i5e. classe Des végétaux spécialement dirigés sur les propriétés vitales de l'organe du toucher. Plantes dites tactiles excitantes. La l6e. CLASSE Des substances végétales qui agissent d'une manière spéciale sur les propriétés vitales du système Der- moïde considéré comme organe absorbant. Plantes dites iatralep tiques. ( 36 ) La 17e. classe Des substances végétales spécialement dirigées sur les propriétés vitales du système Dermoïde considéré comme organe exhalant. Plantes dites sudorifiques. 1e1. Degré diaphorétiques. 2e. id. sudorifiques, La 18e. classe Des substances végétales spécialement dirigées sur les propriétés vitales du système Dermoïde absorbant; en modifiant les plaies et protégeant leur cicatri* sation. Plantes dites détersives, La 19e, CLASSE Des végétaux qu'on peut diriger spécialement sur les propriétés vitales du système Dermoïde considéré comme organe sensible. Plantes dites épispastiques, 10. Épispastiques rubéfiantes, 2<>. id. vesicantes. La 20e. classe Des plantes excitant une exsudation séreuse à la surface de la peau sans déterminer la vésication. Plantes dites émollientes. ( 37 > La 21e. CLASSE Des plantes propres à rétablir la fluidité des hu- meurs coagulées ? et portées à l'extérieur en un seul point. Plantes dites résolutives. LA 22e. CLASSE Des substances végétales spécialement dirigées sur les propriétés vitales de l'appareil génital de l'homme. Plantes dites aphrodisiaques ou stimulantes directes des organes de la génération. La 23e. CLASSE Des substances végétales spécialement dirigées sur les propriétés vitales de l'appareil génital de l'homme. Plantes dites antiaphrodisiaques ou réfrigérantes di- rectes ou sédatives des organes génitaux masculins. ■ La 24e» CLASSE Des substances végétales qui agissent sur les pro- priétés vitales de l'appareil génital de la femme. Plantes dites emménagogues ou excitantes directes de la matrice et de ses dépendances ( 38 ) La a5e. classe Des substances végétales propres à calmer l'irrila- tiou ou à (teindre la sensibilité des organes génitaux féminins. Plantes dites antibystériques on réfrigérantes directes on sédatives de la matrice et de ses dépendances. Je n'ai point hésité à comprendre sous les premiers numéros , les plantes essentiellement douées de vertus non équivoques, et reconnues aux Antilles parles gens de l'art et par les habitans. J'en donne la figure tel- lement exacte , que l'on pourrait , à la rigueur, se passer de la description botanique. Afin de multiplier les ressources, en cas d'urgence, j'ai pensé qu'on serait bien aise de trouver aussi , à la fin de chaque classe , les espèces analogues quoique moins éprouvées. Chaque contrée produit les plantes nécessaires à ses habitans. J'ai donc éliminé de la thérapeutique des Antilles toutes les drogues des autres parties du monde , afin d'affranchir ces colonies delà nécessité de payer un tribut à l'étranger, ou d'aller chercher, soit en France soit en Asie, ce qu'il faut pour soulager un Américain. Aux Antilles les plantes ne sont pas les mêmes qu'en Europe 5 elles en diffèrent sous beaucoup de rapports 5 mais , par un bienfait de la Providence qui veille sur les besoins de ses créatures, en quelque en- droit de l'univers qu'elle les ait placées, on y retrouve avec de certaines modifications, les verveines , les centaurées , les véroniques , les matricaires ? les r 39 ) aristoloches , etc. , et on remarque avec admiration que ces analogues, quoiqu'avec des caractères Lien dis- tincts, possèdent des vertus à peu près semblables. Le cresson , et un menyanthe , plantes si nécessaires au traitement du scorbut, croissent et fleurissent en Amérique comme en Europe, sur le bord des ruisseaux et des étangs. Si la scrupuleuse observance des règles de l'hygiène prévient aux Antilies beaucoup de maladies, combien elles seront peu graves, lorsqu'à leur invasion, on les combattra avec' les plantes dont les vertus sont constatées par l'expérience. Tout le soin consiste à faire un juste choix, selon le besoin, parmi les espèces nommées purgatives , apéritives , antispas- modiqueset autres qui composent ma Flore médicale des Antilles, de laquelle j'ai écarté une foule d'espèces à vertus imaginaires. Cependant il ne faut pas croire que ces mêmes plantes , quoique classées d'après leurs propriétés reconnues, produisent toujours l'effet annoncé par leur désignation. Il est des circonstances où le médecin seul, peut en faire la juste application, et c'est ce choix qui confirme leurs propriétés. Comme la description la plus exacte et la plus mi- nutieuse ne saurait inspirer assez heureusement un des- sinateur , pour composer son esquisse , d'après le pro- tocole botanique} et qu'elle peut au contraire, donner lieu à des méprises dans l'analise d'une plante {souvent suspecte ou dangereuse) , rien ne vient mieux au se- cours de son étude que le dessin de la plante elle- même. Cette collection figurée soulage la mémoire , flatte la vue et conduit à des résultats assurés. J'ai vu <40 en France, dans L'ancienne province du Gatînois, oit j'exerce j un malade me présenter du cancans, qu'un officier Séance du lundi t.j. Alai iS? i y sur la Flore médi- cale des vin tilles j par AT. Descourtilz, Doct. m éd., eta Les plantes clécriles par M. Descourtilz sont au nom- bre de 600, divisées en 2.5 classes ou ordres, d'après leur mode d'action présumé, ou leurs effets thérapeutiques. Chaque espèce est désignée par un nom français et par celui qu'elle porte aux Antilles. L'auteur indique en même temps la classe et le genre auxquels elles appartien- nent dans les ouvrages de Tournefort , Linnœus et de M. de Jussieui Les descriptions sont faites avec soin* Quoique la matière médicale soit le principal but de l'auteur, il n'a pas négligé d'indiquer les usages auxquels les mêmes plantes sont employées , soit dans les arts , soit dans l'économie domestique. Il traite aussi de leur culture , et il indique la nature des terrains qui leur con- viennent. Sous tous les rapports , la Flore de M. Des- courtilz nous a offert beaucoup d'intérêt. Nous pensons que M. Descourtilz mérite les encou- ragemens de l'Académie , et qu'il faut l'engager à publier un ouvrage intéressant pour les botanistes et pour les médecins qui voudront connaître les divers usages aux- quels on emploie les plantes qui croissent aux Antilles . Signé Desfontaines 5 Dumer.il ? Rapporteur^ L'Académie approuve le Rapport , et en adopte les conclusions. Certifie conforme à l'original : Le Secrétaire perpétuel , Conseiller d'Etat , Officier de l' Ordre royal de la Légion d' Honneur , Signé B. Cuvïer. FLORE MÉDICALE DES ANTILLES, o u TRAITÉ DES PLANTES USUELLES DES COLONIES FRANÇAISES , ANGLAISES , ESPAGNOLES ET PORTUGAISES. CLASSE PREMIERE. Des plantes qui excitent la tonicité des voies digestives. i°. Stomachiques aromatiques. ♦ ■VVVVVVVVVWVA/VWV"VW»iWWVWV> SOMMAIRE. Les connexions directes et sympathiques du sys- tème des voies digestives avec les autres organes y -prouvées par V altération du mouvement vital ? si V ] estomac est pathologique ment altéré ? on doit con^ dure que les substances qui peuvent augmenter ces mêmes forces vitales sont les stomachiques ou toni- ques , dont on distingue plusieurs espèces^ indiquées diaprés leur manière d'agir. Nous nous contenterons d'offrir une seule livrai- son des stomachiques aromatiques dans ce volume ? puisque la plus grande partie de ces végétaux bal-, 1 samiqueSy trouvent une place utile 7 et plus conve- nable dans les elasses spéciales des béchiques , des anti-spasttiodiques 7 des alexiteres et des aphrodi siaques. Les plantes aromatiques et les spiritueux con- viennent dans les ataxies ; comme celles amères et celles astringentes sont particulièrement indiquées dans tous les cas cVadjnamie. En général , on doit diriger les puissances des toniques ? diaprés les dif- Jérens modes d'altératio?i des Jonctions du malade. Nota. La classe des stomachiques comprend : i°. Les stomachiques aromatiques. 2°. id. amères ou fébrifuges. 3°. id. anti-scorbutiques. 4°. id. antkelmintiques. 5°, id. astringentes. //(.. './.'/-.• />.:t..rtiiltt\ J'aiJ- ûalru-/ , '.'■////• M 1 M ( 3 SA DE FAKN E S 3 3 (3) A C A C I E ODORANTE, (i) ( Stomachique aromatique. ) EN GREC ciKolKlU DE UX.V] , EPINE , AIGUILLON. Synonymie. Mimosa odorata farnesiana. Lin. , cl. 23. Polygamie moncecie. — Juss. , class. 14, ordre 2e. les légumineuses. — Acacia globularia , luten , odorata 7 Plum. , vol. 7 , p. 70. — Acacia arborescens Americana spinosa siliquosa , foliis tamarindi. ( Nicolson. ) — Acacia indica foliis scorpioidis leguminosae , siliquis fuscis teretibus , resinosis. H. L. Bar ( Tournefort) , cl. 20. — Bauliin ri;y«| , lib. 2, sect. 1. — Les An- glais et les Espagnols lui conservent le nom générique d'AcACIA. Caractères botaniques. Epis stipulaires distincts, feuilles bipinnées ? les partielles à huit paires de foî- lioles ? épis globuleux sessilles. ( V^ivace. ) Linn. par Joliclerc. Histoire naturelle. L'acacie odorante ? est un arbrisseau de douze à quinze pieds de hauteur , tor- tueux, fort branchu et armé de fortes épines, cachées quelquefois par des touffes de feuilles ? d'un vert in- (1) En comparant PAcacie odorante des Antilles, avec celle d'Egypte , décrite dans la Flore du Dictionnaire des sciences médicales , on serait tenté de trouver de la res- semblance entre ces deux espèces , parce que le feuillage et la floraison ont beaucoup de rapport , mais les siliques diffèrent essentiellement 5 PAcacie d'Egypte offre des siliques à renflemens étranglés , celle des Antilles a des gousses cylindriques à compartimens relevés , enchâssés ? d'un noir violet. 1* (4) constant, et souvent décolore. Il se plaît dans les savanes arides des Antilles, et sur les bords de la mer. Lorsque l'air est calme, la brise de terre souffle matin et soir les parfums de Pacacie odorante à plu- sieurs lieues en pleine mer , et console le marin , en lui annonçant les attérages. Cette fleur décèle aussi sa présence sur terre , quoiqu'étant dérobée à la vue par les cierges et d'autres mimoses épineuses qui se plaisent , comme elle , sur les terrains maigres des battes. Son odeur suave , qui a beaucoup de rapport avec celle du uiolier jaune d'Europe^ embaume l'air des contrées qui favorisent sa végétation. L'indiscret pourtant , en cueillant ses fleurs odorantes est puni quelquefois de son imprévoyance par la piqûre d'é- pines très-aiguës dont certaines parties de la tige sont hérissées, liosa îion vidi mai senza la spina. Caractères physiques. Les racines de l'acacie ont une écorce brune , et d'une odeur d'ail insupporta- ble 5 elles sont multipliées et traçantes. Les feuilles doublement ailées , en portent de partielles à huit paires opposées , longues de deux ou trois lignes. Les fleurs axillaires, monopétales et polyandri- ques sont très-odorantes ; d'un jaune éclatant 5 pé- donculées fécondes ou stériles , elles sont quelquefois solitaires , mais souvent grouppées en bouquets glo- buleux, formés par une infinité de fleurons dont les calices portent une touffe d'étamines. Ces petits fleu- rons réunis offrent une masse sphérique dont les anthères sont couvertes d'une poussière jaune. Le pistil, qui se trouve dans la fleur, produit, lorsqu'elle est passée 7 une silique courte ? ronde ? articulée , (5) pourvue intérieurement de loges transversales ,. ren- fermant , dans une pulpe visqueuse , plusieurs se- mences oblongues et noirâtres. Dans quelques va- riétés ces siliques se trouvent disposées en cercle ou en bracelets 5 les épines au nombre de trois ou quatre sont axillaires. Analyse chimique. Le suc qu'on relire des gousses vertes est amer et astringent. L'écorce des racines contient du tannin soluble dans l'eau bouillante 5 combiné avec une substance extractive verdàtre qui décompose les sels martiaux , à l'exemple de la noix de gale et des autres astringens , il donne un précipité noir employé par les teinturiers et les tanneurs. Propriétés particulières. Les fleurs de l'acacie odorante , ne servent point seulement à embaumer les appartemens des dames créoles . elles en compo- sent des sachets et en parfument leur linge. Les feuilles de cette espèce comme celle des mi- moses en général , sont sensibles à Fîmpression du soleil qui les fait ouvrir et s'écarter , tandis qu'elles se rapprochent et se ferment en adhérant l'une con- tre l'autre dès que l'astre brillant se cachant dans le vaste sein des mers et privant l'hémisphère de ses rayons, rend à la nature et aux colons une fraîcheur que ces derniers ont tant de fois appelée pendant le jour. On voit les troupeaux de bœufs, de cabrits, de moutons 5 les chevaux même, rechercher avec a\i- dite le feuillage tendre de l'acacie odorante, qui ne leur est point nuisible. On compose avec les gousses vertes > la gomme qui (M suinte c\c l'arbre sans incision , un peu de Lois de cam pêche, et le jus de cil ion, use encre tirs-noire et qui ne change point de teinte j si on fixe la cou- leur avec un peu de sulfate de zinc ou de cuivre. Le Lois procure un bon chauffage* PnorniÉTÉs médicinales. On emploie les fleurs en infusion théiforme , dans les eardialgies nerveuses et dans les dyspepsies. Les siliques encore vertes, passées à la presse, fournissent un suc astringent, qui, réduit en consistance d'extrait , se prescrit avec succès dans les diarrhées et autres flux excessifs pour calmer l'éréthisme des membranes muqueuses. On l'ajoute aux collyres à la fin des ophtalmies séreuses, et on le recommande en fomentations dans les anasarques, les chutes du rectum et celles de l'utérus. Son écorce est recherchée par les Nègres qui en ceignent les articulations pour apaiser les douleurs de ces parties. Sans ajouter foi à la vertu , peut-être trop exagérée de ces épithèmes, j'ai ordonné son écorce avec succès , en décoction pour les bains que je prescrivais dans certaines fièvres ataxiques. L'eau du bain devient nébuleuse par la solution des prin- cipes résineux de l'écorce. Il y a d'autres espèces d'acacie que l'on rencontre dans les forêts des Antilles dont les vertus, quoique in- diquées astringentes , ont besoin de passer encore au creuset de l'observateur. Parmi ces espèces on remar- que le mimosa toriuosa ( Lùm.), à épis stipulaires , feuilles bipinnées, 4 juguées 5 glandule entre les der-, nières pinnules, à six paires de folioles, et épis glo- buleux. ( Jamaïque, p^iyace. ) (7) Explication de la planche première, A/V> *< V\ %< VWV\ WVWIVWI Le rameau d'acacie odorante est réduit à moitié grandeur naturelle. 1. Fleuron séparé et grossi. (• ) ABRICOTIER DES ANTILLES. ( Stomachique aromatique. ) Synonymie. Mammea americana, Lin. — Mammei magno fructu , persicae sapore. Plum. , vol. 6, paç. io4- — Manchiboni des Caraïbes. Carrère. — Malus persica. Sloan. — Mammea Brwn. — Mammay. Dalec. — Ord. class. 5, sect. 9. Tournef. —-Class. i3 , Polyan- drie monogynie. Lin. — Fam. 54 > les Cistes. Adanson. — Fam. des Guttiers. Jussieu. Caractères botaniques. Corolle de quatre pétales. Calice deux pli yl les. Baie très-grande à quatre sper- mes. Etamines plus courtes que les pétales ( Vivace) Saint-Domingue? la Jamaïque, Cuba et les autres îles Antilles. Histoire naturelle. L'abricotier des Antilles est d'un port majestueux et devient très-touffu 5 il affecte la forme conique pyramidale. Il s'élève à la hauteur de quarante à soixante pieds. Sa racine est partie traçante et partie pivotante: le tronc a jusqu'à quatre pieds de diamètre. Son écorce est grisâtre > écailleuse 5 son bois est blanc , gommeux et facile à fendre ? le feuillage est sombre comme celui des vieux buis dont il a la couleur. Les feuilles épaisses et dures sont poreuses ? comme celles du milpertuis? si on les examine entre l'œil et la lumière. Elles sont ovales ; obtuses, échancrées en cœur à l'extrémité libre ? d'autres fois très-entières , garnies d'une côte saillante, à laquelle viennent aboutir des nervures superficielles obliques et très-nombreuses formant des réseaux irréguliers. Ces feuilles sont d'un vert Thcvdûrt Ast\'ft^ft/\ Pw.x- Jit'ovm Ol'it/jr ■ \U IU « OT fi K fli DES M'r fliLILJK s . \ > très -foncé en dessus , clair en dessous. Elles ont de huit à neuf pouces de longueur , sur quatre à cinq de largeur. Le Mammea porte des fleurs hermaphrodites , et souvent des fleurs mâles ou femelles distinctes. Les fleurs rosacées sont composées de quatre pétales ar- rondis , obtus , creusés en cuiller , blancs , d une odeur suave et d'un goût astringent , le pistil arrondi est environné d'étamines , dont les anthères sont jaunes : le calice entier , est divisé en deux parties. Le pistil devient un fruit charnu , succulent, sphé- rique , de trois à six pouces de diamètre , et est cou- vert d'une pellicule peu épaisse , d'un gris jaunâtre , grumeleuse et qui blanchit en mûrissant. La partie comestible est spongieuse, d'un jaune rutilant , en se rapprochant du centre, puis blanchâ- tre excentriquement , traversée par des veines lactées d'une odeur pénétrante et aromatique, et d'une sa- veur douce. La pulpe auricolore , recouvre depuis un jusqu'à trois noyaux ovales , convexes supérieure- ment , et concaves du côté qu'ils se touchent , coin- posés de plusieurs filamens posés en tout sens les uns sur les autres , de dix-huit lignes de largeur sur près de trois pouces de longueur , lisses en dedans , d'un beau rouge carmin à l'intérieur où se trouve ren- fermée une amande ligneuse , d\m goût acre , de couleur brunâtre . bilobée : on se sert du suc de cette amande pour tracer sur le linge des lettres que rien ne peut effacer. Propriétés particulières. La fleur de l'abrico- tier des Antilles- joue un grand rôle dans la compo- (■1°) sition des liqueurs de ]a Martinique. C'est son arôme agréable, qui donne à la fine créole sa juste célébrité. D'autres composent un ratafia plus économique , et cependant très-agréable , avec le suc d'abricots , le gingembre , la fleur d'orange et l'alcohol. Le bois facile à fendre , fournit à peu de frais, du merrain , des essentes , des poutres et autres maté- riaux utiles. Il découle du corps de l'arbre , par inci- sion j un suc gommeuXj que les Nègres recherchent pour détruire les chiques dont ils sont incommodés , principalement dans les mornes où cet arbre se ren- contre le plus souvent. Propriétés médicinales. La forme du fruit change : il est rond et quelquefois cordiforme. On le mange rarement crû , parce que sa chair est com- pacte et indigeste, mais on le fait infuser, avant le repas , dans du vin sucré , aromatisé avec la canelle et le gérofle , ou en compote. On le sert aussi candi, alors il est stomachique, et prévient les dyspepsies. Explication de la planche seconde. Le rameau d'abricotier est représenté au quart de grandeur naturelle. î. Fleur entière réduite à moitié. 2. Calice contenant le pistil qui surmonte l'ovaire. 3. Fruit ouvert pour laisser voir deux noyaux renfer- més dans une même loge. 4- Noyau coupé transversalement. La figure de l'a- mande est marquée par des points. /'/. s. jÂrtwr? Descoitr/ux -Pin*v ■ ûm&recd Sculp^tt7- CRO T ON CAS CARI LL K . ( « ) C AS C ARILLE, SAUGE DU PORT-DE-TAIX. ( Stomachique aromatique. ) Synonymie. Ricinoïdes americana aeleagni folio ( Plum. Spec. 20. Tournef., append. 656.) — Croton cascarilla foliis lanceolatis, acutis, integerriinis, petiolatis, subtùs tomentosis , caule arborea : Lin., class. 21, monoecie, Monadeiphie. — Euphorbes , Jussieu , class. i5 , ord. ier. (Vivace.) Sauge du Port-de-Paix. Nicolson. Croton à feuilles deChalef de Tournefort. — Cascarilla. Anglais et Espagnol. — Chacrelle , cascalote , quin- quina gris aromatique. Ecorce éleutérienne. Caractères botaniques. Mâle. Calice cylindrique à cinq dents. Corolle de cinq pétales, dix étaruines ou quinze. — Femelle. Calice polyphille 5 Corolle nulle 5 trois styles bifides 5 Capsules à trois loges , une semence. Histoire naturelle. Les Nègres guérisseurs des environs du Port-de-Paix (île de St.-Domingue ), où cet arbrisseau forme des bocages entiers , font une panacée de la cascarille. Propriétés physiques. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de quatre à six pieds , il se plaît dans les endroits secs et arides 5 son tronc court, mais épais, est d'un gris cendré. Il fournit des branches nom- breuses, cassantes , d'une odeur aromatique. Les ra~ meaux, cylindriques, sont feuilles et recouverts d'une ecorce d'nn gris blanc. Les feuilles , comparables à celles de l'amandier d'Europe ? sont entières ? alternes ? pétiôlées « ovales ( « ) lancéolées , luisantes ? âpres au toucher par la pré- sence de nombreuses écailles stelliformes ou en forme de cliausse-trape de diverses grandeurs ? d'un blanc argenté avec un point noir au milieu ? d'un vert d'aiguë marine en dessus et argentées en dessous. Cette découverte est due à M. Turpin. Les fleurs monoïques sont petites ? blanches ou purpurines ? disposées en épis à l'extrémité des ra- meaux. Les fleurs mâles offrent un calice double ,. decaphylle , quinze étamines , dont les filamens sont fascicules à leur base. Les fleurs femelles offrent un calice double , trois styles bifides ? et une capsule obronde , à trois lobes latéraux arrondis ? à trois loges bivalves , contenant chacune une semence ovoïde noirâtre. Analyse chimique. D'après Tromssdorff. La cas* carille contient ? du mucdage , un principe amer, de la résine et une huile volatile , ce qui prouve que l'alcohol est le meilleur menstrue à employer pour en obtenir les propriétés. Propriétés médicinales. L'écorce aromatique de la cascarille , est le plus généralement employée en médecine. On l'envoie en Europe par fragmens rou- lés ? comme celle de la canelle ? mais seulement de la longueur de deux ou trois pouces. Elle est peu épaisse ? d'une cassure résineuse , d'un gris cendré à l'extérieur 5 de couleur de rouille en dedans ? et sous l'épiderme qui est rugueux. Cette écorce acre , d'un goût amer ? est d'une odeur aromatique fort agréable , et comme ambrée , surtout lorsqu'on la brûle. C'est un excellent fébri- ( i3) fuge y qui remplace d'autant plus avantageusement le quinquina et le simarouba > qu'à une dose plus faible ? elle produit les mêmes effets , sans qu'il soit nécessaire d'en continuer l'usage aussi long-temps. On prescrit la cascarille comme légèrement astrin- gente pour arrêter les lochies trop abondantes et le vomissement. Elle est , pour cette même vertu , re- commandée dans les dyssenteries chroniques et les diarrhées rebelles 5 dans les affections muqueuses et les cachexies. Son usage est d'autant moins répu- gnant aux malades ? qu'on peut donner à de très- petites doses , l'extrait que M. Boulduc nous a appris à en retirer par l'alcohol. On fait usage des feuilles du croton cascarille > en infusion théiforme ( ce qui a fait donner à la plante le nom de thé du Port-de-Paix ) : cette boisson aug- mente sensiblement la tonicité du système des voies digestives , flatte le goût et l'odorat > mais avant d'en faire usage il faut avoir la précaution de la filtrer pour retenir sur le blanchet , les petites chaus- ses-trapes ? dont la surface des feuilles est tapissée ? et que M. Turpin y a reconnues. C'est en raison de ses principes constituans ? que la cascarille est un des meilleurs stimulans à pres- crire dans les fièvres exanthématiques , dans les fiè- vres ataxiques compliquées de spasmes ? de carus et de prostration 5 alors on lui associe des excitans plus diffusibles 7 tels que l'éther , le camphre ? etc. On imite fort bien les cigarres de la Havanne , en ajoutant aux feuilles de tabac à fumer une certaine quantité de poudre de cascarille. Cette, préparation ( 14) n'a d'autre inconvénient que de causer des vertiges , si on en a mis un peu trop. La cascarille est recherchée en teinture pour le beau noir qu'elle procure. La couleur en est solide , et pénètre parfaitement les étoffes qui en sont im- prégnées. Les habitans du Mexique , dit Valmont- Bomare ? doivent aux naturels de la Californie le se- cret de tirer la partie colorante de ce végétal. Mode d'administration. La cascarille s'emploie en poudre ? en essence ? en extrait et en infusion, à la dose de 3o ou ^.o grains dans un vin généreux. On ordonne le sirop à la dose de quatre à six gros. Il sert pour la préparation des bols et des électuaires. Quand on veut la prendre en décoction on fait bouillir ? pen- dant dix minutes ? à vaisseau clos , quatre gros de Fécorce dans une livre d'eau ? et on édulcore la co- lature avec deux onces de sirop de gingembre. Explication de la planche troisième» .:,■,;•{,.■/;. 4 • './/'. ,t>/ J<\<-/ptc//. aOUCOUÎER. (i5) ROUGOUYER ou ROUCOU. ( Stomachique aromatique. ) Synonymie. Mitella americana maxima tinctorîa. Plum., vol. 7 , p. 85. — Tournefort. — Boerhave. — Bixa orellana. — Linn. Urucu de Pison. — Orellana folliculis Lapaccis. H. L. Bat. Herm. — Baburi, clus. — Aclvjôtl, hern. — Bixa , oviedo. — Arbor firium regundorum , Scalig. — Arnotto Dalech. — Arbor mexicana coccifera. C. B. Raj-Joust-Acliiote , encatabi , cocliehuc des sauvages Caraïbes mâles. Les femmes l'appellent Biche t ( Yalmont-Bomare) , ord. , class. 6, sect. 3, genr. 7, Tournefort, Rosacées. — Classe i3, polyandrie mono- gymie, Linn. — Fam. 48 les tilleuls, sect. ire , Adanson. — Sect. 2e. , Jussieu, Fam. des saxifrages. — Achioti- sen medecina tingendo apta, hem. — Tournefort a donné au Roucouyer le nom latin Mitella , qui signifie petite mitre, à cause de la forme du fruit de cet arbre. Caractères botaniques. Corolle de dix pétales ? calice à cinq dents } capsule hérissée à deux valves. Histoire naturelle. Ce bel arbre qui fait l'orne- ment des bois de l'Amérique , où il se rencontre ? flatte l'œil par les nuances les plus douces et les cou- leurs les plus éclatantes. On y voit contraster d'une manière gracieuse ? le ton rosé des fleurs et le violet purpurin des gousses, avec le vert gai du feuillage. Propriétés particulières. On recueille deux fois par an , les gousses du roucouyer , savoir dans les secs vers Noël , et dans le temps des pluies vers la St. -Jean. Cette dernière récolte produit davantage. La maturité de la gousse est déclarée lorsqu'elle Couvre d'elle-même sur l'arbre. ( i<5 ) Ou relire de celte graine , par infusion ou macé- ration , une pâte ou extrait qu'on appelle Roucou , et dont on fait usage dans la teinture. Les Caraïbes la dissolvaient dans l'huile , puis s'en barbouillaient le corps et en teignaient leurs hamacs 5 on a remar- qué que plus on la travaille en grand et plus la cou- leur est vive. Il en est de même lorsqu'on le fait sécher à l'ombre au lieu de l'exposer à l'action dé- colorante du soleil. Lorsqu'on évapore une petite quantité de solution, on n'obtient qu'un extrait noir 5 pour avoir une qualité parfaite, il faut que le roucou puisse se dissoudre entièrement dans l'eau : il faut aussi qu'il soit de couleur de feu , et plus vif au de- dans qu'au dehors , doux au toucher et d'une bonne consistance. On donne telle forme que l'on veut à la pâte , qu'on enveloppe de feuilles de balisier. Les ouvriers qui le travaillent , éprouvent des céphalal- gies qu'on peut attribuer à l'odeur pénétrante de la graine du roucouyer qui exhale des émanations fétides pendant la macération, tandis que son parfum de violette ne se fait sentir qu'après. Quelques insulaires en faisaient entrer dans la com- position du chocolat, dit Bomare 3 et Barrère (Ess. 179) assure que le roucou , est le contrepoison du Manioc 5 mais cui Jideas vide. Toutefois il fortifie l'estomac et arrête le cours de ventre \ le linge en reçoit des taches, que le soleil seul peut effacer à la longue. Il existe une espèce de roucouyer à fruits inermes. Caractères physiques. Le roucouyer s'élève à la hauteur de douze à quinze pieds , il est fort touffu 5 ses tiges sont droites , mais très garnies de feuilles 5 on a soîu de l'été 1er pour faciliter la récolte de ses gousses. Son bois est blanc , cassant, et susceptible de s'en- flammer par le frottement. On fafc des cordes avec son écorce. Ses feuilles sont grandes , cordiformes , sans den- telures , minces, longues de quatre à cinq pouces sur trois de largeur, alternes, lisses, luisantes, d'un beau vert clair , et garnies en dessous de plusieurs nervures roussâtres : elles sont pétiolées. Les jeunes rameaux produisent deux fois par an , à leur extrémité , des groupes de fleurs rosacées , larges, d'un rouge pâle, avec les bordas plus colorés. Elles sont inodores et insipides , pourvues de nom- breuses étamines et d'un pistil. La corolle a dix pétales , veinés et disposés sur deux rangs. Le calice a cinq dents: il leur succède des gousses arrondies, d'un à deux pouces de diamètre , d'un violet purpurin, et hérissées de pointes d'un rouge foncé. Ces gousses sont comprimées: elles rougissent en mûrissant, et s'current en deux parties égales : elles contiennent de petites graines ridées , de la grosseur de celles de coriandre , couvertes d'une pulpe visqueuse, d'un rouge de feu , et d'une odeur assez forte. Elles ont la forme d'un pépin de raisin, et sont fixées par des filets ou placentas oblongs : la graine séparée de la pulpe est noirâtre , et légèrement aromatique. Les Nègres l'emploient comme condiment. Analyse chimique. Je n'ai rien de positif à relater au sujet des parties constituantes du roucouyer. Propriétés médicinales. La propriété aromatique % \ (*8) du roucouyer , l'a probablement fait choisir pour la poudre aphrodisiaque de TVakaka des Indes, décrite ainsi dans le formulaire magistral de Cadet Gas- sicourt. 'Jfi Cacao mondé, . . , . ^ Sucre ? Sucre de vanille ... 3 Canelle 3 Roucou sec 3 • • j- B. . . iv. . . vi. • • ï\ . . j. Faites une poudre selon l'art. Nicolson regarde ? au contraire, la pulpe des fruits du roucouyer comme rafraîchissante et astringente. Explication de la planche quatrième. W» */VWWW\/W\*/WW\ Le rameau de roucouyer est représenté au tiers de grandeur naturelle, i . Parties sexuelles du roucouyer séparées des pétales qui les environnaient. 2. Moitié d'une capsule vue à l'intérieur. 3. Graine recouverte en partie, par la pulpe colorée qui l'entoure. 4» Graine nue. ( »9) Plantes stomachiques aromatiques Portées dans d'autres classes. »/v* w\w%%v\w\w% vw Canelle blanche. ( Voyez antiscorbutiques . ) Absinthes. Absinthioïdes. Anibrosioïdes. ( Voyez ver- mifuges.) Myrtlie poivre de la Jamaïque , Sariette américaine , Valériane , Epine blanche , Mélisse globuleuse , Faux- Romarin , Sucrier de montagne. ( Voyez alexitères. ) Capraire bi flore ou thé des Antilles, Sauvagesia erecta ou thé de montagne, Basilics ou Franc-Bazins. Thym des savanes. Sauge, Franchipanier. ( Voyez béchiques aro- matiques.) Oranges, Stachys, Camphrée, Courbaril, Valérianelle- humble, Bois de laurier. ( Voyez antispasmodiques aro- matiques. ) Muscadier , Canellier , Gingembre , Vanille , Gin- gembre sauvage, Gérofle, Canelle noire, Giroflée, Costus, Zérumbeth. ( Voyez aphrodisiaques. ) Grande Mélisse , Calamus aromaticus. ( Voyez Emrne- nagogues, ) FLORE MÉDICALE DES ANTILLES, o u TRAITE DES PLANTES USUELLES DES COLONIES FRANÇAISES , ANGLAISES , ESPAGNOLES ET PORTUGAISES. =ea CLASSE PREMIERE. DES PLANTES QUI EXCITENT LA TONICITE DES VOIES DIGESTIVES ET INTESTINALES. 3°. Stomachiques fébrifuges. /»/WW\ 'W* WV W% */V%W* Grandeur naturelle, 1. Fruit coupé transversalement. 2. Graine. /'/. s. 7 ;i.;i, /<•;■<• Aw.'/.//tA j'i/ij' ùàtrul «'<'•/•/■• ■:'TÏSE EPINEUX . CYTISE ÉPINEUX. ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Cytisus. Diadelphie Decandrie. Linn. — Tournefort , cl. 22 , arbres papilionacés , sect. 2. — Jussieu, Fam. des légumineuses. — Cytisus spinosus 7 floribus luteis ad alas nascentibtis , Plumier. -— En an- glais j Shrub Trefoïl. Caractères botaniques. Calice à deux lèvres 5 ié- gume attaché à la base , oblong ; semences compri- mées de la forme d'un ricin 5 feuilles trifoliées. Histoire naturelle. Le cytise épineux croît aux Antilles , où quelques propriétaires ont extrait de ses feuilles une espèce d'indigo , mais d'une qualité très- inférieure. On le trouve dans la plupart des forêts où. il est peu remarqué , en raison de la ténuité de son feuillage et de la petitesse de ses fleurs 5 cependant les amateurs le placent dans des bosquets , en raison du contraste des verts de son feuillage. Caractères physiques. Le cytise épineux dont il est question est un arbrisseau de grandeur moyenne , à écorce verte, brodée de brun, en réseaux} ses feuilles, comme celles de tous les cytises, sont ternées, c'est- à-dire composées de trois folioles soutenues sur une même queue. Les pédoncules sont alternes, les fo- lioles du bas sont rhomboïdaies , étroites , longues 5 leurs nervures imitent des chevrons 5 elles sont d'un vert sombre , tandis que celles supérieures et plus tendres, sont d'un vert gai: le dessous est argenté ( 38 ) clans les unes et les autres 5 les feuilles acquièrent en se fanant une couleur de rouille. Les fleurs sont jaunes , papillonacées , naissant dans les aisselles des feuilles , à l'insertion du pétiole 5 elles sont solitaires , ou au nombre de deux seulement^ munies d'une épine aiguë : le pédoncule est très-petit; il supporte un calice campanule et divisé en deux lèvres 5 la supérieure a deux pointes, et l'inférieure en a trois. Les filamens des étamines sont diadeîphes , recour- bés, les anthères simples, le pistil est oblong, le style simple et montant. Aux fleurs succèdent des siliques de la longueur d'un pouce environ , renflées , d'abord vertes , puis de couleur de rouille enmûrissant^ ces gousses ouvertes offrent de petites semences cordiformes. Analyse chimique. Les fleurs du cytise épineux sont peu odorantes , leur saveur est amère 5 elles donnent à l'analyse une substance extractive inodore. Propriétés médicinales. Les fleurs et les semences du cytise épineux sont réputées fébrifuges , ainsi que les autres amers 5 les fleurs surtout sont employées lorsque les facultés digestives sont languissantes , et dans l'atonie des viscères abdominaux. On a souvent recours aux fleurs du cytise épineux dans la curation des fièvres intermittentes. Les feuilles de cet arbrisseau sont résolutives. Mode d'administration. Les fleurs sont employées en infusion théiforme , à la dose de deux gros par pinte de liquide. Les graines, après avoir été torréfiées ? servent à . ( 39 ) la confection des opiats fébrifuges, depuis un scrupule jusqu'à un gros : on prend quelquefois cette poudre dans du vin. On associe souvent aux fleurs celles de poincillade pour augmenter leur énergie. On compose avec les feuilles, celles du convolvulus patate , et la liane molle , de fort bons cataplasmes résolutifs. Explication de la planche huitième. . BOJS LAITEUX A FEUILLES DE CITRONIEB. ' (40 TABERNE a feuilles DE CITRON 1ER. J^izlg: BOIS LAITEUX FRANC; ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Tabernsernontana , lactescens , foliis citri undulatis 5 Pluni. , vol. VI, pag. 62. — Rauwolfia lac- tescens ( Nicolson ). — Arbre laiteux des Antilles ( Valmont-Bomarre ). Bois laiteux fébrifuge ( Clieva-* lier)-. — Taberne de quelques auteurs. — Ouronankle des Caraïbes. — Tabernaeniontana citrifolia, Linn. Pentandrie inonogynie , Linn. — Jussieu , fam. de» Apocynéesi Caractères génériques. Corolle infundibuliforme à limbe tors, deux follicules horizontales et diver- gentes ; semences plongées dans la pulpe 5 feuilles op- posées, ovales un peu obtuses 5 fleurs latérales, glo- mérées en ombelles : (vivace. ) Histoire naturelle. Cet arbre est ainsi appelé parce qu'on en retire, au moyen de l'incision de son écorce j un suc laiteux, acre et amer : il se plaît dans les rochers etdans les forêts rocailleuses des Antilles 5 le bois en est si tendre et si cassant, qu'il suffit de secouer l'arbre pour en faire éclater des morceaux et des branches. Le taberne se trouve dans toutes les forêts des Mornes. Caractères physiques. Le taberne est un arbris- seau à tige dichotome, produisant de sa racine plu- sieurs jets grêles, cassans, hauts de cinq à six pieds ; d'un vert sombre à l'extrémité des rameaux, et d'une écorce striée et cendrée dans les pnrties ligneuses. 3e. Livraison, ( 4» ) Les feuilles, semblables à celles du citronnier > sont opposées, ondées sur les bords, luisantes, poin- tues, divisées en dessous par une cote saillante, à la- quelle aboutissent des nervures transversales droites, d'un vert fouet' eu dessus , et d'un vert pâle en des- sous. Ces feuilles sont longues de six pouces et larges d'un pouce et demi. Les Heurs infundibuli formes et contournées sor- tent des aisselles des feuilles j elles sont portées sur de longs pédoncules , et forment des ombelles irré- gulières 5 elles sont petites, blanches, ou d'un jaune d'or, peu odorantes, à limbe quinquéfide, dont les divisions étroites sont recourbées en divers sens ; les pétales des jeunes boutons roulés les uns sur les autres 5 le périanthe 5-fîdes, connivent, est aigu et petit. Les étamines ont cinq filamehs, nlinees, renfermés dans le tube de la corolle , les anthères sont rap- prochées. Le pistyl est porté sur deux ovaires simples, le style est subulé , les stygmates peu appareils. Les fruits offrent deux follicules divergentes, bom- bées, acuminées, uniloculaires et uni valves: ils con- tiennent des semences nombreuses oblongues, obtuses à la partie ombilicale, imbriquées et entourées de pulpe. Propriétés chimiques. Le suc laiteux qui découle de toutes les parties du taberné, qu'il suffit de froisser pour en obtenir , est acre et caustique 5 il donne une substance gommo-résineuse, soluble en partie dans l'eau, partie dans les spiritueux. Les acides agissent (43) très-promptement sur cette substance, ce qui fait pré- sumer qu'elle contient plus de gomme que de résine. Propriétés médicinales. On se sert de ses feuilles pour composer des bains fébrifuges $ on les emploie aussi en lotions comme vulnéraires. Le suc laiteux (dit Chevalier, pag. i5o) arrête promptement , par sa vertu styp tique, l'hémorragie d'une blessure : Quelques nègres m'ont assuré avoir employé à l'in- térieur, comme fébrifuge , le suc laiteux du taberne à la dose d'un scrupule au commencement de l'accès, mais incorporé avec du beurre de cacao, pour en émousser la causticité : ils font boire ensuite au ma* lade une infusion sudorifique, qui peut-être opère plus puissamment encore que l'agent principal 5 maïs je n'ai pas éprouvé ce genre de traitement. Mode d'administration. La dose des feuilles de ta-* berne, pour chaque bain, est de six poignées , et d'une poignée par pinte d'eau, lorsqu'on l'emploie à l'ex- térieur dans les décoctions vulnéraires. On rencontre aux Antilles quatre autres espèces de ce genre qui sont, i°. taberne à fleurs panachées ( ta- bernœmontana discolor (Swartz Jamaïque) 5 i°. tab. à feuille de laurier (tab. laurifolia , Lin. Jamaïque ) 5 3°. tab. ondulé (tab. undulata, Isle Trinité) : 4°« tab. à feuilles de nérion ( tab. nerifolia Porto-Rico.) Ces plantes m'ont été indiquées par les nègres gué- risseurs comme douées de propriétés fébrifuges 5 mais, ne les ayant pas éprouvées moi-même, je ne les con- signe point ici. 5 (44) Explication de la planche neuvième. »« *M\v^»\^^%>^\^^^\\^\^\^ La plante est réduite à moitié de grandeur naturelle. 2 Follicules , dont une ouverte et laissant voir des graines imbriquées logées dans une pulpe. " TAtvJorf fîes,vurhl\ J'iiur ■ ba6m/ . t,u/i< , iAXTA ru a ( 45 ) RHIZOPHORE CHANDELLE, Vulg. MANGLIER CHANDELLE. ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Mangles àquatica , fbliis subronmdîs et punctatis. Phim. vol. 6 , p. 81. — Rliiçopliora candel. Lin. dodéeandrie moncgynie. — Candela americana.— Mangue guaparaïba Pison. — Famille des chèvrefeuilles de Jiissieu. — Manglier ronge de quelques auteurs. Caractères génériques. Calice et corolle en quatre parties, une semence très-longue , charnue à sa hase, feuilles obtuses: pédoncules bigéminés, plus longs que la feuille : fruits en alêne 5 t viyace). Histoire naturelle. Arbre de la solitude, ce manglier se plaît aux Antilles, ainsi que ceux de sa famille, loin des lieux habités, sur les rivages déserts du bord de la mer. Les poissons poursuivis par les requins et les bêcunes, s'engagent avec vitesse , et bravent leur persécuteur sous les arcades multipliées que forment, hors de terre, les racines de cet arbre curieux: c'est-îà qu'ils se dérobent également par cette ruse, à celles du pêcheur 5. ils se trouvent en sûreté, l'entrelacement de ces racines ne permettant, point aux squales et autres poissons de la grosse espèce d'y pénétrer, et rendant impraticable Fuiage des filets , et l'abordage clés barques des pêcheurs 5 les crabes et les cériques en font aussi leur repaire. On rencontre également le manglier rouge dans les lagons saumàtres qui avoisinenl la mer, où ils se multiplient à l'infini ; c'est sous leur épais feuillage, que Je -nègre chasseur arrive en tapinois, ( 46 ) piarchan^ dans Peau jusque la ceinture, muni d'un double tanga pour y écarter les miriades de ma- ringouins moustiques et vareux qui l'assaillent et le piquent de mille dards, dans l'espoir d'y surprendre, au milieu de leur sommeil, les bandes nombreuses de ramiers dont il espère faire son butin: heureux , si son adresse répond à son désir, et si le premier coup de feu le dédommage de ses peines, de sa prévoyance et de son incertitude! car, à cette explosion, toute la bande s'envole et disparaît jusqu'au lendemain. Le manclicr chandelle s'élève à la hauteur de 2,5 pieds 5 son écorce est d'un gris brunâtre , tachetée de byssus verdàtres$ sa reproduction est curieuse. Le premier jet qui sort de terre , en produit d'autres qui, au lieu de s'élever, se recourbent circulairement vers la terre, en cerceaux, s'y provignent d'eux- mêmes, y prennent racine, et représentent en cet état une espèce de guéridon. A mesure que la première tige , qui est la principale et qui doit devenir arbre, s'élève, elle produit d'autres rejetons qui se recourbent comme les premiers , et prennent aussi racines : cette multiplication est telle qu'au bout de quelques années le même arbre offre l'aspect d'une forêt impénétrable, qui a servi plus d'une fois d'asile aux blancs infor- tunés dont la tête était mise à prix dans les derniers massacres de Saint-Domingue. J'y ai passé bien des jours de douleur, en proie à la bigaille, aux horreurs «le la faim , et privé d'un sommeil auquel les angoisses d'une mort prochaine ne me permettaient pas de me livrer. Les branches de ce mangliersont chargées d'huîtreç ( 47 ) exquises, mais d'une petite espèce, qui s'y fixent et conforment leurs écailles aux contours de la branche qu'elles ont adoptée-: plusieurs écailles se groupent et forment de petits rochers autour d'elle j les huîtres. y déposent leur, frai*, la petite famille y persiste, grossit , et d'après les marées , se trouve , tour-à-tour^ spus l'eau , ou suspendue en l'air. On vend, dans les marchés, de ces rameaux de man-s glier chargés d'huîtres 5 mais il est préférable, pour le gourmet, d'aller en canot sur les lieux, les ouvrir lui-même, et les savourer à l'ombre de ces forêts silencieuses. Caractères physiques. Le bois du manglier rouge, est solide , pesant , à fibres longues et serrées , de cou- leur brune-rougeâtre , les feuilles sont obtuses , ayant quelques rapports de forme avec celles du poirier 5 d'nn vert foncé en dessus, tachetées de ooints rouges:, pâles en dessous 5 la, racine est très-tendre. Les fleurs sont très-petites , blanches 5 le périanthe a quatre divisions dressées, à dentelures, profondes , aiguës et persistantes. La corolle ^.-fides , à pétales lancéolés % douze çta- mïnes à filamens droits, les alternes plus courts, leâ anthères petites. Le réceptacle ovoïde , l'ovaire subulé, le style peu apparent , le stygmate aigu. Le fruit est une gousse cylindrique semblable à une chandelle à baguette dorit le réceptacle forme Péteignoir. Il s'y trouve fixé par sa partie supérieure qui est charnue , contournée en spirale , et qui , lors de sa parfaite maturité . dimmucm* de volume . ^ ' ( 4» ) est alors facilement détaché par le moindre vent , en sorte que ces baguettes se fichent d'elles-mêmes dans la vase, (les gousses renferment une pulpe d'une; laveur acre et amère. Pnonui'iKs chimiques, La décoction de l'écorce de manglier teint en rouille, ce qui prouve qu'elle con- tient beaucoup de tannin. Elle précipite en vert la colle forte et le sulfate de fer , et en brun l'a- cétate de cuivre. Sa saveur amère et astringente lui donne d'ailleurs beaucoup de rapport avec le quin- quina dont elle a les vertus. Propriétés patlticulikres. Son bois est propre à la construction des petits bàtîmens de cabotage. La pulpe de ses gousses , quoiqu'un peu amère , et sem- blable1 pour la consistance à la moelle des os , est re- cherchée par les nègres marons qui s'en contentent pour nourriture , faute d'une meilleure. La vertu astringente de son écorce la rend propre à faire du tan. Propriétés médicinales. L'écorce du Rliizophorc- çhandelle est un excellent fébrifuge , qui, au besoin, peut être substituée au quinquina dont elle a tous les avantages. Les pêcheurs se servent des racines râpées contre la piqûre des poissons et des insectes venimeux. Mode d'admini-tration. On ordonne la poudre de l'écorce du Rhizophore-chandelle , à la dose d'un gros. On lui associe avec succès , d'après l'observa- tion de Chevalier , un demi-gros des tiges séchées du convoi vulus catharticus (liane purgative à minguet) réduites en poudre : alors l'effet est sûr et prompt, je puis le certifier d'après ma propre expérience. U9 ) Nota. On connaît encore aux Antilles plusieurs végétaux habitant les mêmes plages , sous le nom de manglier : tels sont, i°. le cereiba , manglier blanc, mangle bobo ou mangle fou ( conocarpus procum- bens j Lin. ) ? dont les feuilles sont couvertes de sel , lors des marées descendantes. Ses fleurs sont jaunâtres et d'une odeur de miel 5 20. le manglier gris ( cono- carpus erecta , Lin. )j 3°. le cereibuna ou mangle arbrisseau , dont la feuille est ronde et épaisse , d'un beau vert ? la fleur blanche , le fruit de la grosseur d'une aveline et amer 5 4°- ^c manglier noir ou salé , appelé quaparëiba paries Indiens , et mangue ver- dadeiro par les Portugais. Ce dernier vient à trente pieds de hauteur 5 son écorce est gris - brunâtre 5 il se multiplie d'une manière aussi curieuse qu'éton- nante. De ses rameaux flexibles élevés et étendus par- tent des paquets de filamens qui descendent jusqu'à terre dans la vase , s'y couchent , y prennent racine, et croissent de nouveau pour former des arbres aussi gros que ceux dont ils ont tiré leur existence , ce qui les multiplie à l'infini. Leurs branches sont aussi chargées d'huîtres. La fleur est de couleur de rouille, et il lui succède une gousse allongée contenant des graines dont les ramiers sont fort friands. L'écorce en infusion est recommandée dans l'anasarque. On en combine les effets avec ceux du quinquina , du sucrier et de l'amandier. / ( 5o) jRxPT ÏCATION" DE LA PLANCHE DIXIÈME. •* x » \VUA'^ V^ ^-W^V* VW Le rameau est représenté de demi-grandeur natu- relle. Il est garni à la partie inférieure dhtne petite espèce d' huître ? dont les coquilles grou- pées sont exposées à Vair, à la mariée descen- dante j et plongées sous fonde au moment du flux. i. Calice. 2. Partie spongieuse et spirale du fruit au moment du dessèchement qui permet à sa partie inférieure de quitter l'éteignoir ou calice , pour tomber per- pendiculairement dans la vase , où la germination a lieu. 3. Fleur de grandeur naturelle. 4- Port de Parbre dans Péloignement. Les racines s'élevant hors de terre et s'y enfonçant une seconde fois pour laisser échapper de nouvelles tiges. 77mJoiv Desi'4>urfi7\ Jm.t ACAf ÎE A OUATEE FE ( 5f ; ACACIE a quatre feuilles. ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Mimosa nnguis cati,Lin. — Acacia qua drifolia , siliquis circinatis 9 Plum. ic. 4* Phik. tom. 1. fol. 6. Caractères génériques. Calice ^-fides. Fleurs globuleuses , disposées en grappes , légume gibbeux, allongé , contourné en spirale 5 pédoncules simples 5 quatre feuilles larges , pinnées ? sans impaire ; sti- pule et pétiole en épine 5 feuilles insensibles au tact 5 ( vivace ). Histoire naturelle. L'acacie à quatre feuilles , distinguées par leur forme et leur disposition ? se trouve dans plusieurs forêts de la Martinique , de la Jamaïque ? de Saint- Jago-de-Cuba et de Saint-Domin- gue. On l'y remarque peu? en raison de la petitesse de ses fleurs 5 mais les animaux des hattes sont friands de ses siliquesetde ses feuilles. La récolte des écorces qu'on emploie comme fébrifuges > se fait immédiate- ment avant la saison des pluies. Caractères physiques. Le bois de l'acacia à quatre feuilles est jaunâtre , l'écorce d'un brun vio- let , parsemée de points blancs 5 ses feuilles sont disposées par deux à l'extrémité d'un pétiole dichô- tome qui lui-même est accompagné de deux épines à son insertion au tronc. La forme des feuilles se rapproche de celles du hêtre 5 c'est un trapèze irré- gulier j marqué de nervures légères ? et d'une côte (& ) peu saillante en dessous. Elles onl deux pouces de longueur sur un de largeur. Les Qeurs sont d'un blanc jaunâtre ? monopétales, monadelphiques , poîyandriques et ramassées par pe- tites tètes pédonculées et en grappes'. Le fruit est une siliquc longue ? étroite, deux ou trois fois recourbée sur elle-même , applatîe , ren- fermant des semences noires, irrégulières, saillantes au dehors. ( Eueyel. métli. ) Propriétés chimiques. Ces gousses, dans leur état de verdeur, contiennent un suc visqueux, astringent, cxtraclo-résineux qui noircit à l'air j les teinturiers savent en tirer parti. Son éeorce a du rapport avec celle du quinquina, et précipite en vert la colle-forte et le sulfate de fer. Elle est amère et astringente. Propriétés médicinales. La saveur de cette éeorce l'a fait justement apprécier recommandable dans les fièvres intermittentes, où elle peut suppléer au quin- quina. On la réduit en poudre , qu'on administre avec avantage dans les intervalles des accès. J'ai saisi l'occasion de la prescrire à l'hôpital de Saint-Marc i île Saint-Domingue ) , dans une fièvre ataxique 7 accompagnée d'anxiétés et de vomissemens qui se re- nouvelaient au retour de chaque paroxysmes : elle répondit a mon attente. Cette éeorce fait aussi partie des lavemens fébri- fuges si en voçue dans les Colonies où les fonctions de l'abdomen sont souvent perverties. Mode d'administration. On fait un excellent vin fébrifuge avec deux poignées de cette éeorce , deux gros de racines de gingembre concassées 5 et un gros > ( 53 ) cPoxide de fer ? au maximum , pour trois litres de vin de Bordeaux. On laisse infuser pendant la nuit , sur des cendres chaudes. La dose du vin est de deux onces toutes les trois heures pendant Fapyrexie qui précède le paroxysme. Celle de Fécorce en poudre est d'un gros à demi- once Explication de la planche onzième. */V»/WWV»*\«.x/V»»/vVX La plante est représentée cTujie dimension moindre que iiature. i. Portion d'une grappe garnie de ses fleurons. 2. Graine entière. 3. Graine coupée. ( H ) PARKI1NSONIE. ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Acacie grêle des Savanes.- Genêt épineux f Nicolson. — Parkinset. ( Jolyclerc. ) — Parkinsonia acu- teata fbliis minutis unicostae adnexis; Plum. vol. 6, pag. 23. — Parkinsonia aculeala 5 Lin. decandrie mo- nogynie.. — Jussieu, famille des légumineuses. Caractères génériques. Calice 5-fides, 5-pétales ovales , l'inférieur réniforme y style nul , légume en forme de collier de perles 5 deux aiguillons opposés aux côtés des pétioles , un intermédiaire trois fois plus long 5 ( vivace ). Hjstoire naturelle. La parkinsonie ne se trouve ni sur les mornes frais et ombragés des Antilles, ni sur les bords des eaux 5 mais elle se plaît dans les ter- rains secs et arides de Hattes 5 dans les Savannes brû lées par le soleil des tropiques : c'est - là , qu'elle découvre solitairement sa végétation singulière. On ne reconnaît à la parkinsonie aucune propriété pour les arts , ou les besoins domestiques 5 les croco- diles traînent de leurs brandies épineuses , pour recouvrir et cacher à la vue, le tertre sous lequel ils ont déposé leurs œufs, dont ils confient l'incu- bation au soleil , et à la concentration. Caractères physiques. Cet arbrisseau offre une tige peu rameuse et encore moins touffue 5 les bran- ches sont coudées en zigzag , et offrent à chaque ar- ticulation leurs feuilles singulières qui s'échappent , ainsi que les fleurs et les légumes longuement pédon- cules , du milieu de trois épines, dont l'intermédiaire est la plus longue. JTtJédore Descow^û*. J"tn.r Oainc/ Jhtip ■ PARKINSOmE ( 55 ) Les feuilles présentent une nervure large et fort longue, flanquée de deux rangs de folioles rondes , et de forme lenticulaire. Le périanthe est monophylle , quinquéfide , ou- vert , tombant avec la corolle , qui est composée de cinq pétales presque égaux 5 l'inférieur plus large est réniforme, arrondi y et ponctué de noir 5 tandis que les quatre supérieurs sont ovales. Les filets des étamines sont au nombre de dix , déclinés, jaunâtres ? les anthères oblongues, d'un rouge aurore. L'ovaire inangulé un peu allongé, décliné 5 le style peu apparent, le stygmate obtus et redressé. Le légume est très-long, cylindrique, relevé en bosse , c'est-à-dire alternativement renflé vis-à-vis les semences qu'il renferme, et rétréci dans l'intervalle, ce qui lui donne la figure d'un collier de perles. Ce légume est aigu à son extrémité , et contient plusieurs graines noirâtres. Propriétés chimiques. Les feuilles de la parkin- sonie recèlent une partie extractive amère , et un peu de tannin 5 les fleurs colorent en jaune la décoction dans laquelle ou les a fait bouillir. J'en avais suivi l'analyse avec M. Prampein , cbimiste instruit atta- ché à l'agence du gouvernement à Saint-Domingue 5 ce travail a été dévoré par les flammes , ainsi que tant d'autres, lors de l'incendie général. Propriétés médicinales. On emploie peu souvent la parkinsonie dans les hôpitaux des Colonies 5 mais les mulâtres guérisseurs en font beaucoup de cas. J'a1 eu moi-même l'occasion de vérifier les services que sou usa^e peut rendre à l'humanité j j'ai eu à me louer d'en avoir prescrit les (leurs en infusion tliéiiormc, les feuilles et l'écorce en lavemens et en bains dans l'atrophie mésentérique , et dans les fièvres intermit- tentes , les graines toi reliées et préparées comme le café, pour le même usage. L'expérience la plus chère à mon cœur est celle que j'ai faite en faveur d'un père de famille atteint d'une fièvre exanthématique adynamique , qui offrait peu d'espoir par l'intensité de ses symptômes alar- înans. L'estomac ne pouvant plus faire de fonctions, et le malade éprouvant une déglutition pénible, soit qu'il dût ce spasme à sa répugnance habituelle , soit à Lt construction de l'œsophage? je le faisais frictionner, et j'enveloppais les parties couvertes d'exanthèmes et de pétéchies, avec des flanelles trempées dans une forte décoction de parkinsouie , saturée de muriate d'ammoniaque. Mode d'administration. La poudre des graines torréfiées se prescrit à la dose d'un scrupule à demi- gros par once de décoction des fleurs de la même plante. La dose des feuilles pour les bains et les lo- tions est de plusieurs poignées , et d'une seule par flvstère. * , *• Explication de la planche douzième. .» WXX W UVVWUW'MW ï.a plante y est représentée moitié grandeur natu relie. - /i,-,;/.'/\' Desceurhlx J'rn.rit- tr.iïrzeî JevhtSrt OUINOITÎNA FI T ON . (57) QUINQUINA PITON, OU QUINQUINA A FLEURS NOMBREUSES, ( Stomâchiqn&e fébrifuge. ) Synonymie. Cincliona niontana, foliis oppositis , ovatis^ utrinque glabris , stipulis basi connato-vaginantibus , corymbo terininaii, corollis glabris ( Valmont-Bomare ). — Cincliona montana, Linn. Pentandrie mono^ynie. — ■ Jussieu, famille des Rubiacées. — Cincliona floribunda panicnlâ terminal! 5 capsnlis turbinatis levibus; foliis elipticis acumiiïatis , YValli et Swartz. — Tracneliuni arborescéns monianum tini facie , fLoribus corymbosis albis , capsnlis minus crassis ( Poupée-Desportes. ) — — Cincliona niontana de Badier, 1777. — Oulikaera des Caraïbes. — Tlie Barck or Jesuits Powder, des anglais. — Qnina des espagnols. — Qûina de Loxa des portugais» Caractères botaniques. Corolle infundibuliforme, capsule inférieure à deux loges, la cloison parallèle, semences imbriquées : l'espèce caribcea a les pédon- cules uniflores, les feuilles ovales lancéolées, les éta- mines plus longues que le tube de la corolle ; l'odeur des fleurs est très-suave. (Jolyclerc) Caractère spécial. Le quinquina piton , ou quin- quina de montagnes à fleurs nombreuses , est pourvu d'une gaine membraneuse qui embrasse la tige au- dessus de chaque paire de feuilles. Histoire naturelle. Le nom de piton , qui aux Colonies signifie soin m et des montagnes , a été donné à ce quinquina , parce qu'il se plaît de préférence sur les mornes du nouveau Mexique, de la Guadeloupe, de la Martinique et des autres îles Antilles, où J& 4e. Livraison. é (58) quantité Je ses fleurs et leur odeur suave lui donnent un port agréable et le font remarquer. On doit à Poupée -Despostes 5 la connaissance de cette espèce qu'il découvrit en 174.2. ce Quelques-uns » de ces arbres , dit-il , étaient tombés dans un étang 5> où ils pourrissaient 5 personne ne pouvait boire de » cette eau , par rapport à la grande amertume qu'elle à avait contractée. Cependant un des babitans cir- y> convoisins, attaqué d'une fièvre violente, et pressé » par l'ardeur de la soif, en but, et eut le bonbeur d> d'être délivré, et de la fièvre, et de la soif. » Cette écorce , introduite en France en 1779 Par Radieuj est pesante , grise à l'extérieur , et d'un rouge fauve en dedans 5 elle est inodore , et contient un principe mucoso-amer 5 la poudre est grisâtre. On regarde cette espèce comme fébrifuge par excellence , au moyen de ses qualités amères , astringentes , émétiques et pur- gatives : on préfère en général l'écorce des jeunes branches , à celles des vieilles et du tronc , surtout si l'arbre végète dans un terrain qui lui convient, et sous l'influence de l'exposition qui lui est favorable. Le quinquina est appelé en latin cinchona^ du nom de Cinchon, vice-roi du Pérou, résidant à Lima ? dont l'épouse fut guérie de fièvres rebelles par l'usage de cette plante jusqu'alors inconnue, et qu'indiqua un Indien au gouverneur de Loxa en 1 640 j il a pour cela porté le nom de poudre de la Comtesse, et tour- à-tôur celui de poudre des Pères , des Jésuites , parce que l'écorce péruvienne fut transportée en Franeey en 1649^ par le procureur-général des Jésuites de l'Amérique, qui revint eu Europe pou* se rendre à Home» Le quinquina piton , nommé aussi bois-tabac-mon- tagne, est beaucoup plus amer que celui du Pérou, et par conséquent plus actif, puisqu'à forte dose il excite le vomissement , et les déjections alvines. Il agit aussi plus promptement dans les fièvres muqueuses en rai- son de sa propriété plus excitante. Il offre un phéno- mène singulier : si on l'écorce dans un endroit , il est bientôt rongé par une espèce de cérambix à fortes mâchoires, qui, en peu de temps, le détruisent j ces insectes se réunissent par myriades. Caractères physiques. Le quinquina piton , s'élève à 4° pieds de hauteur: son tronc a environ vingt pouces de diamètre , sa cime est très - touffue , ra- meuse , régulière 5 son feuillage épais est vert et d'une teinte qui flatte la vue 5 les feuilles glabres sont pé- tiolées, opposées, ovales, lancéolées, rassemblées par touffes , longues de six à sept pouces , plus pâles eu dessous qu'en dessus 5 ses jeunes branches sont légè- rement anguleuses , lisses, de couleur pourpre foncée: l'écorce du tronc est d'un gris brunâtre, et très-amère. Les fleurs terminales paraissent en juin et juillet : elles sont disposées en panicule élégant et gradué* dont les branches sont opposées ; le calice , à cinq divisions subulées, porte le tube allongé de la corolle infundibuliforrnej les divisions dulimbe sont linéaires, très-longues, souvent réfléchies 5 les étamines filifor- mes sont saillantes 5 le stygmate ovale , régulier. Le fruit oblong est une capsule en massue , biloculaire, rétrécie à sa base, couronnée au sommet, et mar- quée de raies longitudinales 5 les semences sont com- primées | et ailées aux deux bouts, 6* ( *°") A>\lyse cmimiqi:;:. Le quinVpiîria pitdri. fourni:, ,- la chimie j offre peu de différence qans l'analyse avec ]r quinquina péruvien, si ce n est qu'il produit un principe extractif beaucoup plus amer, solublc dans l'eau et dans l'alcool, donnant une couleur verte aux sels ferrugineux, et \ui précipité avec la noix de galle* Cette substance , sùi-gen^ris^ qui n'est ni gomme ni * résine (d'après les remarques de Vauquelin et de Foureroy ) , a la propriété spéciale de se saturer de l'oxigène contenu, soit dans l'eau, soit dans l'athmos- plière , et de se convertir alors en une véritable résine. (On peut consulter ces détails intércssans, dans les nouveaux Elém. de Thérapeutique, d'Alibert , t. 1 , pag. 38. ) Le principe colorant est insipide , mais très- soluble dans l'eau : combiné avec les sels métalliques^, il fournit un précipité. Propriétés médicinales. Si le quinquina piton fait des merveilles en cas d'asthénie, et pour couper les fièvres intetmittentes , il perd tous ses avantages , si on veut l'employer dans les fièvres continues ou rémittentes , que le plus souvent il aggrave en augmen- tant l'irritation et tous les désordres qui en sont la suite 5 c'est pourcruoi , si, après avoir administré ce quinquina , Je malade éprouve des anxiétés , des vo missemens et des syncopes , on doit lui ordonner une infusion aromatique opiacée. Cet effet prouve que le quinquina piton est très-styptique et conve- nable dans le scorbut, les gangrènes, les fièvres ady- namiques, les écoulemens provenant du relâchement des membranes muqueuses: il est moins applicable dans un certain temps de la fièvre jaune, au moment ( 61 } , e la planche Tr.ErziÈME. Nota. Le quinquina , moitié grandeur naturelle , a été rectifié d'après le dessin de M. Turpin , Iq mien ayant été avarié dans une tempête. î. Parties sexuelles contenues dans le calice. 2. Fruit. Nota. Poupée - Desportes, dans son catalogue des plantes médicinales , indique plusieurs autres espèces de quinquina 5 savoir, i°. le quinquina arbrisseau, ou Jikaëra des Caraïbes. C'est le trachelium arhorescens etjluviatile^ laurifoliis conjugatis , jloribus racemo- fis seu corymbosis , albis^ capsulis conicis nigris; ( 65 ) 2°. le quinquina petit, trachelium frutescens et Jlu- viatile^ persicœjblio . floribus albis longissimis , sili- quâ crassio?*i ; 3°. le quinquina faux, pseudo acacia fraxini folio rotun do minoriet lucidoj {floribus race- mosis uiolaceis. C'est le Oulébouliou des Caraïbes. Le quinquina des Caraïbes a été décrit par Swartz? sous le nom de Cinchona angustifolia , liabitant les bords de la mer, et les versans des Mornes de ce côté : sa saveur est mucilagineuse , amère et douceâtre $ on l'appelle dans le pays bois-chandelle , Marie-Galantc: poirier de montagne , suivant Jaumes Saint-îîiîaire. (Journal de Botan. de Devaux. ) (66) SIMAROUBA ou BOIS-AMER. ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Qunssia simarouba floribus monoïcis, foliis abruptè-pinnatis , foliolis alternis , sub-petiolatis, pe- tiolo nudo , ilorfbus paniculalis , Linn. Decandrie monogynie. — Jussieu, famille desMagnoliers, class. 13,. ord. i5. — Simarouba ioliis conjugatis secundùm costam simplicem , H. R. P. — - Evonymus fructu nigro tetra- gono vulgô Simarouba , ïîarr., ess., p. 5o. Les espagnols et les portugais le nomment Simaruba ; ces derniers ajoutent Arbore de las camaras^ arbre pour les dissen- teries. Les Caraïbes l'appellent Chipion. — Les méde- cins Braclimanes Alacre. Caractères génériques. Calice 5-phylles 5 5 pé- tales j nectaire 5-pliylles 5 5 péricarpes distans, mo- nospermes. Caractère* particuliers. Fleurs monoïques, feuil- les pinnées sans impaire , folioles alternes comme pétiolées 5 pétiole nue, fleurs en pamcule. (Jamaïque vivace. ) Histoire naturelle. C'est en iyi3 que, pour la première fois, on reçut, dans les ports d'Europe , de l'écorcc de cet arbre, que les habitans de Cayenne et de la Guiane envoyèrent comme le spécifique des flux dysseniériques. Nous devons la confirmation de ces propriétés au célèbre Antoine de Jussieu, qui en retira de très-grands avantages dans l'épidémie qui se déclara au milieu des chaleurs excessives de l'été de 1718. C'est Aublet qui a donné le premier la description et l'histoire naturelle du simarouba. Deux //.//. ./'•-. ■ /K\-r.'f/r/t/\ I'm v GatBrt* •/ t •■ Tt '■ <(>7) nègres, dit-il , sont employés à recueillir l'écorce de cette racine. L'un la coupe par tronçons, et l'autre la dépouille aisément en la battant en tous sens jusqu'à ce que l'écorce s'en détache. Ces nègres ont la pré- caution de se couvrir pendant ce travail , pour éviter de recevoir sur leur corps le suc acre qui jaillit de la racine pendant l'opération , et qui, par sa causticité, occasionne un prurit insupportable , et des élevures urticaires à la peau. Quoique l'écorce des racines soit généralement la plus estimée , on se sert néan- moins de l'écorce de l'arbre et de son bois râpé, mais à double dose. Le simarouba se rencontre fréquem- ment aux Antilles. Caractères physiques. L'arbre du simarouba est de moyenne taille 5 son écorce est arrière sans stypti- cité , rugueuse , inodore $ celle des racines est d'un jaune pâle, cendrée au dehors et fauve en dedans. Elle est compacte , filandreuse 5 il en découle un suc laiteux, jaunâtre , amer et un peu corrosif. Son bois est blanc , léger, et les jeunes branches d'un brun violet. On l'offre dans le commerce en longs morceaux roulés, filandreux 7 d'un jaune pâte. Les feuilles , d'un vert foncé , sont pinnées sans impaires , alternes, pétiolées ; leurs folioles, de neuf à quinze, sont alternes, presque sessiles , ovales , lan- céolées, coriaces , glabres et sans dentelures. Les fleurs monoïques sont axillaires , groupées en panicule écarté , dont chaque articulation est munie d'une stipule sessile. Le calice est un peu ap- parent , persistant , partagé en cinq divisions aiguës : la corolle est blanche } formée de cinq pétales lan- • ( 6S } eéolés, aigus , Gx( S - » i s fond du cj.iice : dix él.nuii.. p libres ? \m ovaire à cin j lobes, un style marqué de c:nq stries j le s!\:;m.;lea cinq rayons disposés eu t toile 5 Ifl réceptacle épais, charnu, accompagné de liiX écaillj s > i ::..'s. Le fruit pffre cinq capsules conglomérées , et réunies à leur base , un peu ebarnues , ovoïdes, et iir d'une cornouiiic, contenant une graine Ovale. Les fleura mâles ( dit Poiret ) ne diffèrent des femelles que par ravortement de leurs ovaires , pi i- -vés d'ailleurs de style et de stygmalc. Les ctamincs manquent dans les fleurs femelles. Analyse chimique. Le principe amer du simarouba eat soîuble dans Peau et dans l'alcool 5 son infusion est inaltérable par la présence des sels ferrugineux et de la noix de Galle : mais, en raison de sa proprié lé gommo-rcsineuse , quoique légère , el}e précipite en teinture laiteuse les nitrates d'argent et de plomb. Propriétés médicinales. L'écorce du simarouba est placée , par son extrême amertume, à la tète des toniques les plus actifs : mais il ne faut l'employer que dans le cas de faiblesse des systèmes , où elle produit des effets merveilleux , comme dans l'atonie inésentérique accompagnée de flatuosités , de colli- ques et de tranchées , dans les flux muqueux dys« sentëriqucs , dans les affections vermineuses , dans l'anarsarque , les hémorragies passives , dans les diarrhées qui suivent le scorbut et les fièvres inteiv mittentes , dans le catarrhe utérin , et ceux qui sont accompagnés de prostration de force et de pâleur 5 daouj les scrophules, contre ]es fièvres d'accès rebelles , pourvu qu'il n'y ait ni pléthore ni irritation gastrique _ ni lésion organiques. On doit toutefois la prescrire avec la plus grande circonspection , et l'éviter même dans les fièvres adynamiques primitives, dans celles alaxiques nerveuses , et dans les hémorragies actives , si l'on n'a pas fait précéder son usage par des moyens antiphîoglstiques et par des évacuans. Dans les flux dyssentériques même , où son emploi est préconisé avec emphase , on ne doit l'ordonner qu'après avoir satisfait aux moyens généraux , et détruit l'affection saburrale, si elle a lieu : car son action stimulante augmenterait les dangers d'une véritable phlegmasie Cju'on doit au contraire combattre par les émolliens et les mucilagineux. Les naturels des Antilles employèrent avec avan- tage, hors de la période d'irritation, Técorce du si- marouba jointe à celle du monhin et du gouyavier pour la composition d\\n sirop qui eut de très-grands succès dans l'épidémie de 1800 à Saint-Domingue, où je me trouvais alors 5 car la vertu de cette écoice est incontestable lorsqu'on sait l'appliquer à propos. On en fait usage jusqu'à la guérison qui s'annonce dans la clyssenterie, par la cessation des tranchées, le retour du sommeil , des urines , et par conséquent la rareté des évacuations al vines, et leur passage à l'état naturel 5 enfin celui de l'appétit et des forces. Son usage prolongé rend à la muqueuse intestinale le ve- louté que des évacuations excessives ont enlevé 5 ainsi , elle agit plutôt comme tonique antispasmo- dique que comme astringente. ( 7° ) Mode ^administration. On ordonne là décoction de simarouba à la dose de deux gros de la racine di- visée d;ms une pinte d'eau qu'on a fait houillir jus- qu'à réduction d'un tiers, et que l'on fait Loire au malade en quatre doses, c'est-à-dire de trois en trois heures, après l'avoir aromatisée avec un peu de can- nelle. Celte écorce élastique , tenace et molle, se ré- duisant difficilement en poudre , on la râpe, et on l'incorpore avec du sirop de gingembre , à la dose d'un scrupule, jusqu'à parfaite guérison. D'autres personnes préfèrent l'emploi du simarouba à la dose de vingt grains en suspension , et macérés dans demi-once d'eau. Je recommande aux médecins des Colonies, d'après la formule du docteur Phoques», la préparation suivante : *}£ . Simarouba en poudre. . . . 5. B. ïpecacuana 3* ®« Extrait aqueux d'opium. . . ?. iv. Conserve de gouyave. . . . ?. ij. Sirop d'écorce d'orange. . . Q. S. pourunéleo tuaire qu'on prend à la dose d'un gros quatre fois le jour» Explication* de la tlanche quatorzième. */W\V»!W\WMW»VV»W\xv\W» Le Simarouba est représenté moitié grandeur naturelle, î. Fleur hermaphrodite fertile. 2. Une des cinq capsules coupée transversalement» 3. La même coupée perpendiculairement» 4» Amande* e 7» ) Nota, Le simarouba de Saint-Domingue est l'et>o- nymus armeniacœ folio et facie^ ramidis et costis foliorumrufescentibus , Jructu umbellato tetragono ex Insuld Dominicand. ( Poupée-Desportes. ) Le simarouba faux est le malpighia latifolia arbo- rescensy coi'tice sanguineo^ floribus luteis et race- mosis. ( Du même. ) Le simarouba dit bois blanc est le malpighia arbor excelsa fraxini foliis crassis^ ovatis subtùs incanis^ extiis splendentibus '? cortice levi albicante et amaroy floribus pyramidatis albis^ baccis luteis. (Du même.) $7* ) GENTIANE A LONGS PÉDONCLLEs. Vldg* PETITE CENTAUV. j':i. MA&ITI&IE. ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Centauriimï minus amplo flore cerulro , Vlum. , vol. IV, p. 108. — Gentiana ex.ali.ata, Linn. Pentandrie digynie. — Tourneiort , genre VIII, infun- dibuliformes. — Juss. , fàm. dos Gentianes. — Loise- leur Deslonchamps . Gentianées, 22,6e genre, Cîiironie. — Gentiana corollis quinquefidis coron atis , crenatis , pedunculo longissimo terminali , Linn. Mill. Dict. , ft°. 12. — An blet Guiane , pag. 2o'3. — Yztac xihuilL Hern.Mex., pag. 233, en anglais Gentlaii oeniaury* Caractères génériques. Corolle 5-iides, campa- niforme 5 style simple , bifurqué à l'extrémité , fruits Liloculaires. Histoire naturelle. Celte plante, appelée cen- taurée ^ est une gentiane dont toutes les parties sont visqueuses 5 elle se trouve sur les bords de la mer des îles de la Martinique, de la Jamaïque, de la Véra- Crux, de Saint -Yago-de -Cuba, de Saint- Domingue surtout, où on la rencontre fréquemment dans la partie appelée les cuises de la béate. La centaurée d'Europe , dit Tournefort, tire son nom du centaure Cliiron qui fut guéri par l'usage de cette herbe , d'une blessure qu'il avait au pied. Par ses puis sans secours la feuille de Chiron Souvent ravit sa proie à V avide Achéron. ( Deliile, Trois règnes dç la nature. ) T7t*>oj/orr J)cjV0ifrfiïz Pm^r . i '.i/t/<>/ den/p . CKXTIIANË A "LONCS PEHMW V: LES . Caractères physiques. La racine de cette plante a îa forme extérieure (Tune petite rave rameuse, li- gneuse, d'un blanc sale, et mamelonée , quelquefois donnant naissance à une seule tige , souvent à plu- sieurs rondes , presque ligneuses , de la grosseur d'une plume à écrire , garnies par intervalles de feuilles longues environ de deux pouces , amplexi- caules , linguiformes, d'une saveur axnère, et d'une couleur jaune verdâtre. Au milieu des feuilles supérieures se prolonge une tige, simple d'abord, qui se bifurque ensuite avec articulations, pour offrir à chaque extrémité une fleur unique , de la grosseur du pouce , de couleur bleue ç monopétale, campaniforme , ou infundibuliforme ? divisée en cinq parties légèrement serrées , et profon- dément découpées. Le calice, formé de lanières étroites, subulées, au nombre de cinq, renferme cinq étamines et un pistyl qui traverse les pétales de la corolle, et se transforme en un fruit ovoïde, semblable à une olive 5 il est membraneux , de couleur noirâtre , se partageant en deux parties , et offrant deux cellules garnies de pe- tites graines noirâtres et glutineuses. Cette gentiane porte ses fleurs et ses semences mûres au mois de septembre. Analyse chimique. Toutes les parties de cette plante sont inodores 5 mais, douées d'une bienfaisante amertume , elles fournissent un principe extractif amer. On obtient aussi , par l'incinération de la plante, un sel qui peut remplacer le carbonate de potasse. Propriétés médicinales. L'amertume de toutes les 7 (74) parties do celte gentiane, la font estimer comme to- nique, anti - verminouse , et surtout fébrifuge. Son usage convient dans les cachexies, les anasarques, la diarrhée , si commune aux Colonies , et l'atonie des viscères abdominaux. Sa décoction procure un détersif anti - septique convenable dans la cure des ulcères malins et rebelles. Mode d'administration. L'infusion tliéiforme se fait avec trois gros de la plante par pinte d'eau. On peut en préparer un extrait qui, à une dose plus forte que celui du quinquina, peut le remplacer, et être beaucoup plus économique. Je le donnais depuis un gros jusqu'à deux , à l'époque où , privé des res- sources des pharmacies, j'étais forcé de mettre à con- tribution les plantes qui se rencontraient sous mes pas? aux environs des ambulances de l'armée noire , dont les généraux me retenaient prisonnier , et mé- decin en chef, afin de profiter de mes connaissances médicales. .L'infusion vineuse se prépare en mettant digérer à froid quatre gros de la tige dans deux pintes de vin de Bordeaux blanc. J'ai obtenu de très -grands succès d'une cuillerée de ce vin, édulcoré avec le sirop d'éther j dans les syncopes qui accompagnent la fièvre jaune. (?5) Explication de la planciiz quinzième. (Wl tVIAVt w» %•»/» /W* w» Réduite aux ?>]/{ de grandeur naturelle. On a choisi un individu peu élevé, 1. Racine et partie inférieure de la tige. 2. Calice. 3. Capsule entière. 4« Capsule triloculaire coupée transversalement. (7«) GENTIANE YERTICILLÉE Vtllg* PETITE CENTAURÉE A TIGE QUADRANGULAIRE. (Stomachique fébrifuge). Synonymie. Centaurium minus , ad alas floridum. Plum., vol. lV,pag. 107. — Gentiana verticillata , Linn. — Gentiana corollis quinquefidis infundibuliformibus flo- ribus verticillatis caulc simplicissimo. Linn., bexan- drie digynie. — Tournefort , genre 8 infundihulifonnes. — Jussieu , fam. des gentianes. Loiseleur Deslon- cliamps, gentianées, 226e. genre. Chironie. Caractères génériques. Corolle 5-fides. Infundi- Luli forme , pistyl simple , terminé par un stygmate épais et tronqué. Capsule à deux loges formées par les bords roulés des valves. Histoire naturelle. Cette petite gentiane qui se trouve , comme la précédente , sur les rivages de la mer, est estimée comme fébrifuge. Je l'ai souvent trouvée à Saint-Domingue, à Cuba*, mais elle est plus fréquente à la Martinique , à Porto-Fiico et à Saint- Vincent. Caractères physiques. La racine de cette plante est peu volumineuse , mais elle forme plusieurs bran- ches rameuses : elle est dure , ligneuse , presque noire, et d'une grande amertume. On en voit sortir des tiges un peu plus grosses qu'une plume à écrire, droites, quadrangulaires , ligneuses, d'un vert foncé. Ces tiges sont pourvues, à des distances très-rapprochées , de nœuds à chacun desquels adhèrent deux feuilles semblables à celles de la gentiane cioisette d'Europe . PLiû Tfi.vjors Jie&eeur '■■ \ Tin* . (rairtel •>.■■/./• GENTIANE VEttTICÏLJJËE . ( 77 ï Elles sont opposées, tansdis que celles supérieures et inférieures , fixées dans un sens contraire 7 et sur les deux autres parties de la tige quadrilatère for- ment une croix. Ces feuilles portent trois nervures saillantes comme celles du plantain , et sont entou- rées d'une bordure d'un rouge brun ? si étroite ? qu'à peine elle est visible. Les fleurs naissent par paquets axillaires , et sont disposées en verticilles autour de la tige. Elles sont très-petites , blanches ? ou bleu d'azur , monopétales, infundibuliformes , diyisées en cinq pétales allongés. Le calice verdâtre offre aussi cinq divisions , et porte le pistyl qui traverse la corolle , et forme un récep- tacle ou fruit ovale qui se partage en deux , et fait voir deux divisions contenant de petites graines rondes et noires. Analyse chimique. Toute la plante a l'amertume de notre centaurée d'Europe j elle précipite en vert la dissolution de sulfate de fer. Propriétés médicinales. Cette gentiane est ino- dore , mais douée d'une amertume qui l'a toujours fait rechercher, et appliquer avec avantage dans les fièvres intermittentes : on ne se sert que des tiges garnies de fleurs. Mode d'administration. On ordonne cette plante en infusion théiforme 5 en sirop , à la dose de deux onces 5 en teinture, à celle d'une once. On la fait en- trer aussi dans la composition des bains fébrifuges et des lotions vulnéraires. IMPLICATION DE LA TLANCIIE SEIZIlbir.. a/iaw/v* w Mwmw| w* Elle est représentée moitié de grandeur naturelle. î. Portion de la tige où on observe la disposition qu'aX- fectent les feuilles inférieures. 2. Fleur. 3. Capsu( e entière. 4- Capsule coupée transversalement; 5. Graines. /'/. .'./'/•,' /',■■,, '/rr/i/\ j/a.r ■ £<-avin oeutp- INBÏ € O T1 M R FM A N *" . (8i ) INDIGOTIER FRANC ou CULTIVE, ( Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Indigofera tinetoria. Anil. Foliis pmnaiis ^ foliolis ovalibus , racemosis , breVîBus , legumimbus incurvato fakatis, (Oèlamatok-. ) -Bntèrus ar ericanus, siiiquâ incurvatâ. Tourneiort , 65o , • la^s. 22, sert. 3, genrl 3. — Indigo vera ycohiteae fjpîiis , utriusque Xndiae ( des sava/is de Londres. ) — 37cr~°V indigo fer a argentea^ Linn., espèce peu productive en fécule colorante et qu'on nous en- voie de la Caroline. On doit à M. Clievreul la connaissance d'un pro* cédé simple et sûr pour extraire de l'indigo les parties hétérogènes qui lui sont associées. Il suffit de mettre de celte pâte bleue en poudre dans un creuset d'ar- gent couvert et de l'exposer à une moyenne cbaleur. On voit alors le plus pur indigo se sublimer sur les parois du vase. L'indigo sert à teindre en bleu la soie et la laine 5 les peintres le mêlent à d'autres couleurs dans la pein- ture en détrempe, où. ii produit de beaux tons pour la verdure et pour les ciels. Les blanchisseuses donnent avec cette fécule une couleur bleue a» linge. Beaucoup de légumineuses , telles que les colutea , galega^ robinia, sophora, coronilla , lie dy s arum } medicago , crotalaria , etc. , fournissent aussi une fécule colorante bleue. Caractères physiques. L'indigotier est une plante sous - ligneuse , à tige pleine, cylindrique , droite, dure, rameuse, feuillée , villeuse et blanchâtre dans sa partie supérieure, à écorce gercée et rayée de 8* C'84> fibres. Les feuilles sont alternes, pinnécs avec impaire, composées de neuf folio!» s ovales, obtuses, entières, (l'un pQUCe de, longueur. Elles sont lisses, douces au toucher, d'un vert foncé en dessus et argentées par dessous, attachées à un pétiole très-court. Moins la feuille es! garnie , plus la foliole terminale est grande. Les stipules sont peu apparentes et subulées. Les grappes spiciformes qui naisssent dans les ais- selles des feuilles sont plus courtes que ces dernières, et portant de petites fleurs papillonacées, d'un vert blanchâtre, parsemées de veines pourprées. L'étendard est le pins grand pétale 5 il est creuse en cuiller , et échanciv en cœur à son sommet ; les ailes , d'après la remarque oleNicolson, sont les pétales les plus pointus, les plus étroits, et les plus colorés de tous. Il tort du centre de la fleur un faisceau d'étamines, dont les filamens réunis à leur base , et divisés supé- rieurement en huit à dix lanières , portant des an- thères d'un vert jaunâtre , environnent le pïstyi 5 la fleur est portée sur un pédoncule très-court 5 les calices monophylles sont divisés en deuxlèvres et cinq dénis 5 ils sont très courts, blanchâtres et pubescens; les bractées sétacées sont plus courtes que les fleurs. A leur chute, le pistyl devient une gousse linéaire de huit à dix lignes , courbée en montant en forme de faucille *5 ces gousses, terminées en pointe , sont pres- que glabres , brun-violet au dehors , blanchâtres en dedans , légèrement comprimées vers les sutures au dessous de chaque graine , qui , au nombre de cinq à sept , sont de forme carrée à quatre angles obtus et . séparés par des cloisons olivâtres. (85) Les racines de l'indigotier sont dures, tortueuses T rameuses, chevelues et couvertes d'une écorce blan- châtre qui est peu adhérente et qu'on enlève facile- ment. Analyse chimique. L'indigo est insoluble dans l'eau et dans l'éther 5 il est inaltérable à Pair : il se dissout dans l'alcool bouillant , et dans les acides sulfurique et nitrique. L'acide muriatique n'agit sur lui qu'à un certain degré de chaleur. L'acide muriatique oxigéné détruit sa couleur, tandis que les alcalis n'ont aucune action sur lui. En lui ôtant son oxigène , il devient jaune, et reprend sa couleur bleue en l'exposant à l'air. Toutes ces observations appartiennent à M. Loiseleur Deslongchamps. Propriétés médicinales. L'indigo franc dont la saveur est amère et piquante , est fébrifuge par excel- lence 5 mais il faut en user intérieurement avec ré- serve , en raison de certaines propriétés délétères. Les médecins indiens l'ordonnent en bains, pour fortifier le système nerveux. Suivant Poupée-Desportes, c'est un excellent résolutif, qui est surtout applicable dans les érysipèles , 011 il agit comme sudorifîque. Son sel , continue le même médecin américain , équivaut à celui d'absinthe. Contusé, on applique l'indigo en épithème frontal 5 tandis que sa poudre , dit encore Poupée-Desportes , déterge les anciennes plaies qu'on lave ensuite avec la décoction de la plante. L'indigo en fécule est employé dans la toilette des Nègres, et pour colorer leurs filets de pêche et leurs tangas. Il font usage des semences pilées ou des ra- cines infusées dans le tafia , pour détruire leur ver- ( 8« ) mine. Ou estime aussi les fleurs de l'indigo comme vulnéraires èi céphaliques. Monr. EXrADM INISTR ATIOW . Les feuilles s'emploient dans les bains fébrifuges. La racine est estimée anti- septique: on l'administre en poudre à la dose d'un à deux gros, dans Papyrejrie des fièvres intermittentes, soif en opial, soit dans un véhicule approprié à la maladie. Nota. Poupée-Desportes indique trois autres espèces d'indigotiers : i°. l'indigo bâtard emerus major , fol ils rigidiS) angustiset incanis^ flore rubro-amorpha fructicosa.IAna barba Jouis americana pseudo-aca- diœflosculis purpureis minimis. (Valm. de Bomare.) Voyez cl. XX , plantes résolutives. 2°. L'indigo sau- vage qu'il appelle de Guatimala emerus minimus montanus , foliis rarioribus , incanis et rigidis sili- quisj rectis pendu lis $ c'est U emerus siliquis longis- simis et angustissimis. ( PI uni. Bar. essais, p. 49 •) Explication de la planche dix-septième. <%ois d'un jaune pâle* Ses feuilles sont-simples , ovales, lancéolées y pour- vues de pétioles , ondulées vers leur bord 5 de deux pouces d< largeur sur quatre à cinq pouces de lon- gueur. Elles sont gl res aux de uk surfaces, d'un vert clair en dessus, blanchâtres en dessous, elles sont rangé • par deux ou trois à chaque nœud. Les fleurs dis» '< en paniculcs à l'extrémité des v. ; aux sont monopétales, légèrement courbées, éva- sée 5 par ]e haul , et gonflées à la partie inférieure du tube. Le limbe est divisé en cinq parties inégales, dentelé sur les bords. La corolle est blanchâtre, par- semée de filets rougeâtres, ce qui lui donne un as- pect couleur de rose. Ces fleurs exhalent une odeur des plus suaves. Elles iront que deux étamines fer- tiles, et comme le B. catalpa trois filamens sans anthères. A ces fleurs succèdent des siliques très-étroites , biloculaires, bivalves et pendantes} elles sont arron- dies, vertes, puis brunâtres au dehors et blanchâtres au dedans: longues de plus d'un pied, et renfermant en quantité, de petites graines ailées, de la forme d'un cœur, dont les ailes sont terminées par des poils, et placées en recouvrement. Analyse chimique. L'écorcede cette bignone offre beaucoup de tannin qu'on obtient par la décoction, et dont les tanneurs-corroyeurs se servent. Propriétés médicinales. On emploie l'écorce , les feuilles et les fleurs du chêne noir d'Amérique, V«9 V qui ont une vertu fébrifuge et évidemment astringente. On recommande l'usage du sirop fait avecl'écorce et ses fleurs dans toutes les circonstances, où on prescrit celui de quinquina. Mode d'administration. L'écoree réduite en pou- dre ? se donne en suspension ? depuis deux gros jus- qu'à quatre j dans un véhicule aqueux ou vineux 7 suivant le cas. On peut en composer aussi ? avec du sirop ? un électuaire qui répugne moins aux fébrici- lans que la poudre en substance. Les feuilles servent à composer des topiques astringens? ou des lotions du même genre. Les fleurs, réduites en poudre, sont regardées comme fébrifuges , et se prescrivent à moitié dose de la poudre : on donne des clystères avec la décoction de ses feuilles, à la fin des dyssenteries. > Explication de la planche dix-huitième. La plante est réduite aux deux tiers de sa grau* deur naturelle. (90) TROPHIS D- AMÉRIQUE , (bois ramos. ) (Stomachique fébrifuge. ) Synonymie. Arbor non excelsa foliis midis Iaté viren- tlbus, Fioribus in fasciculum congeslis, ex luteo-albidi.s et suaveolentibus , fructu amygdaiino parvo, cortice amarâ ( Poupée-Des portes. ) — Ramon-Bucepbalob , fructu racenioso rabro. Plum., vol. VI, pi. io3. — Micocoulier à petites feuilles. — Trophis americana , Celtis occident alis. Tussac. — Trophis et alternative- ment savonnier aux Antilles , Bosc. — Mirocoulic r des Antilles. ( eltis occidentalis. Linnée , cl. XX11I. Poly- gamie monoëcie . (Vis/ ace ) , Tournefort , cl. 2i , arbres rosacées. — Jnss., seel. 2, famille des Amentacées. JMallam-'Taddali. Mal. — Tarilla d'Agoa, Portug. Caractères génériques. Fleurs dioïques disposées en épi axillaire. Mâles^ calice en quatre parties, corolle nulle, quatre étamines dont les filamens capillaires plus longs ([lie les divisions du calice portent des an- thères ovalaires à deux lobes. Femelles, calice mono» pliylle très-petit fortement adhérent à l'ovaire , celui- ci très-petit, surmonté d'un style à deux divisions divergentes ; feuilles obliquement ovales , aiguës. Histoire naturelle. Cet arbrisseau n'a rien de remarquable quant au port 5 mais on le recherche à cause de ses vertus médicinales*, et il est fréquemment employé par les praticiens des pays où il se trouve. On le rencontre dans les bois humides , sur les bords des fleuves, et près des lieux habites. Caractères physiques. Le trophis d'Amérique est un arbre dont les rameaux sont glabres, alternes, médiocrement étalés, revêtus d'une écorce d'urf J/teot/orr Ûe'*rr/t >l'r////> TR0PÏH3S ^"AMETRIOUE _ ( 90_ brun violet, parsemée de petites taches fauves: gar- nis de feuilles alternes , médiocrement pétiolées y ovales , lancéolées , longues de trois à quatre pouces et plus, larges d'environ deux pouces, glabres à leurs deux faces , très-entières à leurs bords , aiguës ou acu- minées à leur sommet, veinées, supportées par un pétiole très court, un peu caualiculé. Les fleurs sont dioïques : les mâles disposées dans l'aisselle des feuilles , en un épi de forme de chaton allongé, presque cylindrique , obtus, légèrement pé- doncule, un peu grêle, chargé de fleurs sessiles et ser- rées, dont le calice, divisé en quatre parties obtuses, et, arrondies à leur sommet , environne quatre étamines sétacées du double de longueur du calice. Les épis femelles un peu plus courts, axillaires , leur calice entier , adhèrent à l'ovaire j deux styles divergens aigus. Le fruit est une baie globuleuse rougeâtre, cou- verte d'un léger duvet , à quatre côtés , à une seule loge, qui contient une semence unique. (Encycl., par O. d. m. ) Analyse chimique. L'écorce du bois ramon, con- tient beaucoup de tannin, et un principe extractif amer. Propriétés particulières. Le feuillage du trophis est un très-bon aliment pour les chevaux , qui ? lors- qu'ils en font usage, deviennent vifs comme s'ils man- geaient de l'avoine , et engraissent promptemen t. Propriétés médicinales. Le bois ramon a lu vertu de tous les amers, et pour cela, il est employé dans tous les cas où ces médicamens doivent être prescrits. ( 9^ ï Poupée-Desportcs s'en servait habituellement ave* suce es (i). Mode d'administration. On fait usage du bois ra- mon en poudre ou en décoction : un gros de son écoree râpée > suffit pour une livre d'eau ou de \in. Explication de la planche dix-neuvième* «vwwvwwwwvwww Le sujet est réduit à moitié de grandeur naturelle* Il Ji'est chargé que eVun chaton femelle, 1 Fruit coupé transversalement et offrant à son milieu le noyau qu'il contient. 2. Embryon femelle chargé de deux styles divergens en forme de cornes. 3. Fleur mâle pourvue de quatre étamines dont les filets sont adnés aux pétales, (î) Sdon Rhed, les Malabarois l'indiquent comme conve- nable contre l'épilepsie, la phrénésie et les autres maladies du cerveau ; mais la doctrine nouvelle réprouve ces asser- tions exagérées. /y. -v. .'>t\,\u>(tr/t7\ J*hui eo\rw ■;^TÏANKM.E POURPKKK ( s>3 ) DENTIAJNELLE POURPRÉE. ( Stomacliique fébrifuge.) Synonymie. Exacum purpureum. — Exacuni floribus quadrifidis, calicibusquadrangularibus , foliis sessilibus, oblongis, acutis. N. — Exacum (Guianeuse) io'iis con- natis , oblongis , acutis. Floribus purpurascentibus. Aubl. Guian. 68, t. 26, f. 1. Caractères génériques. Calice de quatre folioles droites , carénées , persistantes , corolle monopétale, infundibuliforme , linibe à quatre divisions ouvertes, quatre étaminespérygines, pourvues d'anthères sagit- tées à une extrémité, et de trois écailles rudimentaires à la base 5 ovaire supérieur ovale, surmonté d'un style aussi long que la corolle, à stigmate épais, bifide. Le fruit est une capsule ovale , un peu comprimée, marquée d'un sillon de chaque côté 5 biloculaire et polysperme. (Encycî. p. O. d. m). Histoire natu relie. Cette plante, originaire de la Guiane, se trouve néanmoins à St.-Jago de Cuba, et à la Jamaïque dans les bois humides, et sur le bord des fontaines. Caractères physiques. La racine de la gentianellc pourprée est annuelle , jaune , grêle et tortueuse 5 elle pousse une tige de la hauteur de huit à dix pouces , cylindrique , rameuse et dichôtome à sa partie supé- rieure 5 les feuilles sont opposées, sessiles, lancéolées, très-pointues, tri-nervées , caractère des gentianes, d'un vert glauque , plus pâle en dessous. Les fleurs sont purpurines, quadrifîdes , pédoncu- lées, solitaires , axillaires et terminales 5 les étamines d'un jaune d'or : le calice formé de quatre folioles ( 94 ) présente , pour angles dorsaux , une crête membra- neuse et frangée : il est d'un vert Lieu. Les capsules de celte jolie plante servent d'étui pour préserve!; les semences des injures de l'air et delà terre, jusqu'à ce qu'elle soit invitée par un beau soleil à les disséminer 5 alors , à la première impres- sion de la rosée, il se fait un départ des graines qui vont çà et là se reproduire, en se semant naturellement. Analyse chimique. Je ne me suis pas occupé par- ticulièrement de l'analyse de la gentianelle pourprée; mais je pense qu'on peut lui attribuer les mêmes principes qu'aux plantes amères. Propriétés médicinales. La gentianelle est stoma- chique , fébrifuge, emménagogue , anthelmintique et alexipliarmaque ; dans les fièvres intermittentes on l'associe au quinquina , dont elle est l'un des succé- danés : elle convient par conséquent dans les atonies viscérales, et surtout dans les diarrhées chroniques produites par relâchement , et si fréquentes dans les climats chauds. On l'associe souvent aux plantes em- ménagogues : elle fait partie , ainsi que ses feuilles , des décoctions détersives et anti-septiques. Mode d'Administration. On l'emploie comme l'in- digo cullivé. (Voyez article 17.) Explication de la planche vingtième. (Uixwvv www w vwwii Individu peu élevé de grandeur naturelle. 1 . Calice grossi revêtu à ses angles de crêtes membra- neuses frangées. 2. Etamine sagittée garnie , à la base de son filet ? d« trois petites écailles. 3. Ovaire surmonté d'un pistyl bilobé. (95) PLAINTES FÉBRIFUGES Rapportées dans d'autres classes. Stomachiques aromatiques. Acacie de Farnése , croton cascarille. Stomachiques vermifuges. Presque toutes les espèces de cette classe sont fébrifuges. Purgatives. Les espèces de ces classes , soit qu'elles agissent en débarrassant les premières voies y soit qu'elles procurent des évacuations alvines ? sont les premiers moyens à employer pour combattre avec succès les fièvres gastriques et plusieurs d'un autre caractère. Diurétiques excitantes. On a le choix, dans cette classe , de plantes dont les propriétés y sont indiquées et qui peuvent convenir à l'état de la maladie , sur- tout en les associant à d'autres espèces douées d'une vertu directe et spéciale. Rafraîchissantes, aqueuses et acides. L'usage de la plupart de ces plantes sont d'un puissant secours dans les fièvres angeïoténiques et bilieuses 5 et le malade, consumé par un feu intérieur, voit arriver avec délices , une boisson propre à calmer et étan- clier la soif ardente et insupportable dont il est ac- cablé. Anti-spasmodiques. On trouve, dans les individus de cette classe, beaucoup de plantes dont le choix sage en rend l'usage précieux dans les fièvres ataxiques et ^dynamiques de mauvais caractère. ( Y' ) DllPiiORÉTIorES ET SUDORIFIQUE8. D'ajîivs l'indi- cation à remplir »>n use tour-à-tour des amers el des piaules de ces deux cl issu s , lorsqu'il est utile d'aider les efforts (le la nature par une diaphonie ou des sueurs. Epispastiques. Dans un pays où Ton cherche à xililisrr en faveur Je l'humanité lotit ce qui s'offre à l'observation du médecin botaniste ? les epispastiques végétaux indigènes remplacent les cantharides et les sinapismes. FLORE MÉDICALE DES ANTILLES, o u TRAITÉ DES PLANTES USUELLES DES COLONIES FRANÇAISES , ANGLAISES , ESPAGNOLES ET POE.ÏUGAISES. CLASSE PREMIERE. Des plantes qui excitent la tonicité des voies DIGESTIVES ET DE l'aPPAREIL FIBRILLAIRE. Sect. 3. Stomachiques anti-scorbutiques. SOMMAIRE. de Paul et Virginie, le cocotier pousse une feuille 3) ou un régime de fruits, et sa tète s'élève d'un cran: y> lorsque les nouvelles palmes se développent, les » inférieures, qui sont les plus anciennes, tombent y> et laissent sur le tronc des espèces de hoches rabo- ( io4 ) » teuseset annulaires, qui servent à la fois do marques d> chronologiques et de degrés pour monter àsonsom- » met; et comme la circonférence des plus gros, n'a » pas ])lus d'amplitude que celle des bras d'un nègre, ?> lorsqu'il veut y grimper, il se fait, avec une des :» palmes tombées, une ceinture dont il s'entoure avec 3> le tronc, et en s'aidant des pieds et des mains, au 3> moyen des anneaux qui lui servent d'appui , il w s'élève jusqu'au sommet pour en tirer du vin ou a> pour en cueillir les fruits. :» Le cocotier offre bien d'autres ressourças : tanlôt les nègres tressent , avec beaucoup d'adresse et de goût, les feuilles sécbées pour en faire des macoutes ou paniers , des nates qui remplacent les tapis, et des coufles pour transporter le café $ tantôt ils en couvrent leurs maisons, en forment des parasols, des voiles de vaisseaux, tandis que les fibres en réseaux qui envi- ronnent la partie de l'arbre d'où sortent les branches, procurent des tamis pour filtrer les liquides. On peut écrire sur les spathes lorsqu'elles ont produit leurs fruits, et au'elles se sont détacbées de l'arbre. Les Caraïbes en faisaient beaucoup d'usage. L'écorce extérieure ou le brou, qu'on nomme aussi caire est formée d'un chevelu dont on fait des cordages pour les vaisseaux. Cette espèce de bourre est préférable aux étoupes pour calfeutrer les vaisseaux parce qu'elle ne pourrit pas si vite , et qu'étant spon- gieuse , elle pompe l'humidité. La coque ligneuse du coco se travaille pour dif- férens ouvrages. Les joailliers en font des poires à poudre 3 des tasses qui acquièrent le poli et la couleur ( i°5 ) du bois d'ébène , si on a eu la précaution de l'enfouir brute dans la vase pendant trois semaines. Onla retire après ce temps , dégagée des fibres roussâtres, adhé- rentes aux sillons de la surface , qui en eussent em- pêché le poli parfait , qu'on obtient au moyen de l'huile des amandes du cocotier. Le cocotier aime les climats exposés aux vents, et semble destiné à croître dans les sables et sur les ro- chers des rivages des mers Torridiennes, car il languit dans l'intérieur des terres. Ses feuilles rougissent au moment de leur chute. ce Les lourds cocos sont suspendus aux palmiers 3) avec précaution , dit l'auteur des études de la d> nature : ds viennent en grappes , attachés à une » queue commune , plus forte qu'un cordage de » chanvre de même grandeur •, ils sortent du sommet 3> de leurs palmiers ? et posent sur son tronc , qui les w préserve , en partie , des secousses des vents. » Leur caire étant compact et élastique , ils ne se :» rompent jamais en tombant :». Quelquefois on les voit flotter sur les mers , et ils annoncent aux marins les attérages ; d'autres fois le flux les porte vers des rives opposées. C'est au moyen de ce fruit , dont ils avaient enlevé l'amande , que certains voyageurs ont fait connaître la hauteur des mers où ils se trouvaient, en abandonnant à leurs flots et à leurs courans des cocos , dans lesquels ils renfermaient les détails de leur navigation , et qui étaient ensuite recueillis avec empressement sur les rivages où ils venaient aborder. Caractères physiq ues. Les cocotiers sont des arbres à colonnes nues et longues de plus de cent pieds :, sur- ( io<5 ) montes à leur sommet d'un bouquet de dix à douze feuilles ou palmes, les unes droites , les autres très- étendues arquées ou pendantes, que le moindre vent agile et balance gracieusement en tous «ens avec un bruissement particulier. Ces palmiers imposans pa- raissent au dessus des autres arbres , selon l'expression de Bernardin de St. -Pierre , comme une forêt plantée sur une autre forêt: il s'y joint des lianes de divers feuillages, et qui, en s'enïaçant d'un arbre à l'autre, forment ici des arcades de fleurs , et là des cour- tines de verdure. Leur diamètre ne change jamais y à quelque hauteur que la tige s'élève. Cette tige est composée de paquets de fibres qui les rendent souples et capables de résister au choc impétueux des ou- ragans. Au centre du faisceau des longues fenilîes, on trouve un bourgeon droit presque cvlindrique, tendre, bon à manger, et qu'on nomme chou. Le tronc grêle , en raison de la hauteur de l'arbre, offre quelquefois une légère courbure , et est souvent moins gros dans son milieu qu'aux extrémités : il est nu , marqué de cicatrices semi-circulaires produites parla chute des anciennes feuilles. Ces feuilles sont pinnées, longues de douze à quinze pieds, larges de trois à quatre pieds environ, composées de folioles nombreuses, pétiolées7 ensiformes, fixéessur un pétiole commun, nu à sa base qui est plus large à son in- sertion près du tronc, et garnie de filamens sur les bords : les folioles forment deux plans rapprochés l'un de l'autre. On voit sortir du milieu des palmes de grandes sp thés univalvcs , oblongues , pointues , qui se ( i°7 ) fendent par le côté , et donnent issue à une panicule dont les rameaux sont chargés d'un grand nombre de fleurs sessiles et d'un jaune-paille. Les fleurs femelles ont trois pétales et leur calice cinq divisions profondes:, elles se trouvent à la base de ces rameaux, tandis que les fleurs mâles, qui sont plus nombreuses, garnissent toute la partie supérieure j elles ont trois pétales ovés et aigus*, les étamînes sont pourvues d'an- thères oblongues, incombantes, portées par des filets en nombre égal, simples et de la longueur de la co- rolle. Le pistil offre à la base un ovaire rudimentairej le style est court, grêle , le stigmate court et trifide , ses divisions réfléchies. Le périantlie est stérile. Aux fleurs femelles succèdent des fruits à peu près de la grosseur de la tète d'un homme , rassemblés en grappes, et dont le brou ou caire est très- lisse et très-épais. Ces fruits sont oblongs , à trois angles arrondis , et ont à leur sommet , comme je l'ai déjà dit , un enfon- cement léger, placé entre trois petites saillies obtuses. Sous le brou très-fibreux se trouve une coque ovoïde, ligneuse , très-dure , marquée à sa partie supérieure de trois yeux inégaux , dont un seul est susceptible d'être nerforé avec le moindre instrument piquant 5 les deux autres offrant trop de résistance. C'est pai ce procédé qu'on peut se procurer l'eau ou lait de coco que renferme l'amande creuse du fruit dont la chair a des rapports avec ceux du noisettier. L'eau de coco est claire , odorante, acide: les cuisiniers l'em- ploient pour relever leurs sauces ; elle sert aussi de boisson rafraîchissante aux chasseurs assez heureux ( 'o8 ) ponr rencontrer un cocotier, en poursuivant dans les mornes j la pintade ou le cabri marron. Le coco lier pousse peu avant dans la terre sa principale racine qui est environnée d'une quantité d'autres plus petites , entrelacées les unes avec les autres, et qui servent à consolider l'arbre-, à le piéter en l'amalgamant avec le terrain où il doit être exposé à la fureur des orages. Analyse chimique. La pulpe amandée du coco, d'un blanc éblouissant, d'une saveur douce et très- agréable, miscible à l'eau, donne, par trituration, une émulsion ou espèce d'orgeat très-rafraîchissant. Elle contient beaucoup de mucilage et de fécule amilacée, et à peu près moitié de son poids d'une huile grasse, jaunâtre, claire, non-congelable , très-douce étant récente, mais qui rancit en vieillissant, et prend à la gorge 5 elle ne sert plus alors que pour la peinture , l'éclairage et la fabrication des savons en la com- binant avec les alcalis. Le caire donne, par macération, beaucoup de tan- nin et d'acide gallique , ce qui lui fait accorder des propriétés toniques et astringentes. L'enveloppe li- gneuse et noire de l'amande , donne une huile era- pyreumatique particulière , qu'on obtient par la dis- tillation , et qui est spécifique dans les odontalgies ^ cette coque est très-usitée dans l'Inde, au rapport de Sir Flemming 5 elle fournit également à la peinture, un charbon velouté préférable au noir de noyaux de pêches. Propriétés médicinales. Le fruit du palmier- coco peut remplacer , lorsqu'il est récent, les aman- ( 1109 ) des douces pour les iocks. L'amande en est très- nutritive , et lorsqu'elle est nouvelle , elle rafraîchit, relâche , adoucit et modère les irritations générales ou locales 5 mais autant elle produit de bons effets étant fraîche , autant elle peut nuire étant rance , par une propriété contraire. Il en est de môme de son huile , qui a les mêmes vertus que celles de l'a- mande douce , et qu'on emploie utilement comme purgative et vermifuge. Les amandes du coco , molles et abreuvées de leur eau , se servent au dessert, et sont , à ce point, d'une assez facile digestion } mais elles occasionnent le pyrosis et des rapports nidoreux , si on les mange sèches et privées depuis quelques jours de cette eau qui entretient leur fraîcheur. Le décoctum du brou , qui acquiert une couleur noire , par sa combinaison avec le fer , procure un tonique apéritif , astringent , dont on obtient des succès dans les hépatiques chroniques, et les diarrhées muqueuses , si fréquentes et si rebelles sous la Zone Torride. On emploie ce même décoctum, aiguisé de muriate d'ammoniaque, comme gargarisme styptique dans les angines muqueuses et chroniques, contre les ulcéra- tions indolentes de la bouche , contre le gonflement des gencives et le relâchement de la luette. Il agit comme détersif dans le pansement des ulcères ato- niques. Les nègres recommandent la poudre de la coque ligneuse râpée, à la dose d'un gros, tous les matins à jeun, dans un verre de vin de Madère (deux onces) , / ( »° ) pour rétablir les forces des valétudinaires. Cette pré- paration , disent-ils , accélère le mouvement du sang, et est favorable aux vieillards. Mode d'administration. Le décoctum du caire se donne depuis deux jusqu'à quatre onces par jour ; sa teinture alcoolique est réputée stomachique , de- puis quatre gros jusqu'à une once. L'amande récente procure une émulsion exquise , en en triturant une once ou deux par huit onces d'eau, ou une livre , sui- vant le besoin, et convenablement édulcorée. L'huile se prescrit depuis une once jusqu'à deux. La poudre de la coque ligneuse, depuis un scrupule jusqu'à un gros. L'eau de coco, comme anti-scorbutique, peut être bue , sans inconvénient, à la dose d'une livre par jour : elle convient principalement aux tempéramens pléthoriques sanguins. Explication des planchés vingt-unième et vingt* deuxième. KM \l\l\ W\ W* l\l\ (V* WMW» PI. ai. Le cocotier est réduit environ à la soixant- ième partie de sa grandeur naturelle. Près de lui est placé un Nègre servant d'échelle de proportion; en observant qiCil ne peut en servir qu } à-peu-près jusqiCà la moitié de V arbre , V excédant ne peut être mesuré que par approximation. TJn autre Nègre y grimpe pour faire voir comment les na- turels parviennent au sommet , ou se trouvent les fruits. PI» 22 , fig. i. Spatlie ouverte 5 on aperçoit à l'intérieur le Spadice chargé à la base de fleurs femelles , à son ( 11, ) milieu de fleurs mâles et à sou sommet de l'extrémité des rameaux des grappes dont les fleurs ont avorté. a. Rameau du Spadice chargé de fleurs maies au som- met , et inférieurement de fleurs femelles sur cette partie fléchie en zigzag. 3. Fleur femelle garnie de son calice et de sa corolle. 4- La même, dépouillée de ces parties et surmontée des trois divisions de son stigmate. 5. Fleur mâle. 6. Etamine d'une fleur mâle. y. Fruit du cocotier réduit au quart , offrant supérieu- rement trois trous dont un seul est perforable et ou- vert j l'extérieur de la coque est chargé de la base des fibres dont le reste a été excisé. Le fruit est à moitié sorti du brou ou caire filamenteux qui le ren- fermait. Nota. Il y a deux autres espèces de cocotiers 5 i°. le cocos butyracea sans épines ? feuilles pinnées, folioles simples ? dont l'amande du noyau fournit ? par l'expression , l'huile qu'on vend sous le nom d'huile de Palmiers. C'est le cocotier du Brésil. Co- cos inermis ? frondibus pinnatis: foliolis simplicibus. Lin. ? s. sup. 454 ; 2.0. Le cocotier de Guinée. Cocos aculeata totay frondibus distantibus ? radice repente. Lin. mant. 137. Se trouve à la Jamaïque. ( »■■•) MÉNIANTHE. ( Stomacliique anti-scorbutique. ) Synonymie. Menyanfches , nympheae folio , Flore albo. Plum., vol. 1Y , p-. 121. — Menyanthes indica. Linn. Pentanclrie monogynie. — Tournefort, cl. 2, infundi- buliformes.— Jussieu , fain. des Lisimarfu.es. Caractères génériques. Calice à cinq divisions , corolle hérissée infundibuliforme à cinq découpures profondes. Stigmate 2-fide , capsule oblongue à une loge et deux valves , contenant des graines nombreu- ses fixées aux réceptacles parallèles aux valves. Caractères particuliers. Feuilles cordiformes , pétioles florifères 5 corolles intérieurement poilues. ( Jolyclerc. ) Histoire naturelle. Le ménianthe se plaît dans les lagons et sur le bord des ruisseaux, où il étale son feuillage gracieux et diversement coloré. Théophraste, suivant Loiseleur-Desloncbamps , lui donne le nom de juivetvèoçy de pwvi mois, et d'^os fleur, d'après la vertu emménagogue qu'on attribuait à cette plante. Les bêtes à cornes le broutent , et on retire dans certains pays une assez mauvaise fécule de sa racine , dont les Nègres font du moussa , à défaut de farine de maïs. Caractères physiques. La racine du ménianthe des Antilles est fusiforme , de la grosseur du petit doigt, d'un blanc-verdâtre nuancé de rose, pivotante, géniculée , marquée dans toute sa longueur d'impres- '/7i, *'./'/"■• /K\ ,;w/r/f/\ /Jf/i.i ^kivyaivthe ^rvMPua k© mm (n3) Bions transversales excavées d'où partent des fibres. Ces excavations sont les cicatrices qu'ont laissées les feuilles du bas en se décomposant. Les feuilles sont radicales , cordiformes , horizontalement placées , ombiliquées à leur insertion sur leur long pétiole. Elles sont d'un beau vert luisant en dessus , d'un rouge d'Inde en dessous , garnies de nervures appa- rentes. Les fleurs en étoile , qui éclosent en mai, naissent près des feuilles et sortent de leur pétiole : elles sont en corymbe 5 les boutons sont d'un rouge assez vif 5 les fleurs épanouies d'un rouge pourpré au de- hors, d'un blanc pur à l'intérieur, couvertes, de ce côté et aux bords des pétales , de barbes de même couleur et sétacés. Les étamines portent des anthères bifides} le calice est pourvu de cinq divisions 5 le style a le stygmate bilobé : le fruit, ainsi que je l'ai indiqué plus haut renferme des semences ovales, jaunâtres , d'un goût amer. Analyse chimique. Le ménianthe a une odeur légèrement suave 5 mais il fournit un principe extrê- mement amer qui se combine avec l'alcool et l'eau. Sa décoction noircit la teinture de noix de galle • ce qui la fait estimer astringente. On en retire, par l'ana- lyse , une substance gommo-résineuse fort a m ère. Le ménianthe d'Europe a fourni les mêmes résul- tats à MM. Loiseleur-Deslongchamps et Marquis. Propriétés médicinales. La saveur amère du me* nianthe d'Amérique , qui a absolument les mêmes propriétés que le ménianthe trifolié d'Europe , le fait 10 ( n4 ) rechercher et employer avec avantage, comme puis- sant ionique, un fébrifuge éprouvé , et un anti-scor- butique supérieur à tous les autres. Toutes les fois qu'on a eu occasion d'appliquer le ménianthe , on a vu qu'il n'avait pas usurpé sa réputation. On a loué son usage dans les aménorrhées atoni- ques , dans les maladies arthritiques et les hydropi- sieSjdans les rhumatismes et les hépatites chronique s y contre les affections scrophuleuses et cutanées , contre les engorgemens abdominaux , la phthisie , l'hypocondrie et autres maladies nerveuses. Sa propriété astringente le rend également recom- mandable dans les hémoptysies , dans les diarrhées chroniques , dans la cure des ulcères atoniques et scorbutiques: on l'applique, en ce cas, en topi- que , et on fait prendre son suc à l'intérieur. Je lui ai aussi reconnu les propriétés vermifuges signalées par le docteur Alibert , à l'article Mé- nianthe àe ses Elémens de Thérapeutique : dans ce cas on en fait continuer l'usage pendant une quin- zaine de jours. 11 faut cependant n'administrer le ménianthe qu'avec prudence , et en éviter l'usage , soit au de- dans , soit au dehors, s'il y a irritation dans le pre- mier cas , et phlogose de la partie affectée dans le second. Les sujets pléthoriques ou d'une grande susceptibilité nerveuse doivent s'en abstenir. On le confit dans le vinaigre , et on l 'ordonne en garga- risme aux scorbutiques. Mode d'administration. On ordonne les feuilles et les racines en décoction , à la dose de seize gram- (n5) mes (demi-once), par litre d'eau: le suc de la plante , à celle de trente-deux grammes (une once), plusieurs lois le jour, produit plus d'effet dans les affections goutteuses et autres maladies des articulations. La poudre se donne depuis deux jusqu'à quatre grammes (demi-gros à un gros) 5 en plus grande quantité elle irrite trop -violemment la membrane muqueuse des voies digestives , et provoque non-seu- lement le vomissement , mais même des déjections alvines. L'extrait s'administre a la quantité de quatre gram- mes ( un gros ). Le vin et la bierre peuvent servir de véhicule au menianthe , d'après le procédé du pro- fesseur Chaussier» Le docteur Alibert nous indique les moyens de se procurer un sirop avec le suc reposé et décanté du menianthe , et suffisante quantité de sucre concassé. On soumet ce mélange dans un ballon, à la chaleur du bain-marie seulement. Il a remplacé à Saint-Domingue, daus ma pratique ? le sirop anti- scorbutique. Les lotions et les fomentations faites avec cette plante dans les maladies cutanées, servent pour le traitement extérieur , et l'on prend à l'intérieur , le sirop , le suc , ou le vin de menianthe. Explication de la planche vingt-tp,.oisième. /WVWWWW\*'V\ W» «M Le menianthe est représenté à moitié de la gran- deur naturelle. 1. Fleur de grandeur naturelle. [ni) IHNGOUStAN, ( Stomac&ique anti-scorbutique. ) Synonymie. C'arcinia mangostana. Foliis ovatis , pedun- culis unifions. Linn. , Sp. , plant. n°. 1 . — Decandrie juonogynie. — Laurifoliajavanensis. Bauli. Pin., 461 • — Jussieu, fam. des Guttiers. Desrousseaux , lainille des Cistes. P anitsjicamaraiii des Malabarois.(Valni. Boni.) Caractères génériques. Calice tétraphylle infé- rieur, à folioles arrondies concaves, obtuses, ouvertes, persistantes 5 quatre pétales orbîculaires , concaves, évasés, un peu plus grands que le calice 5 seize étamines environ, à filets droits simples, et plus courts que le calice; anthères arrondies , baies à huit spermes cou- ronnées par le stigmate persistant, cîypéiforme, sessile, et à plusieurs lobes. Caractères particuliers. Feuilles simples, op- posées , fleurs solitaires et terminales , auxquelles succèdent de grosses baies d'une saveur exquise 5 ré- corce de la baie est épaisse et coriace 5 les loges dont les divisions du stigmate indiquent le nombre, con- tiennent une pulpe succulente, divisée par des cloisons très-minces et membraneuses. Histoire naturelle. Le mangoustan originaire de l'Asie paraît avoir été naturalisé dans plusieurs îles Antilles. Je Fai observé à St.-Jago de Cuba , avec l'ad- miration que l'on doit à la richesse de son port , à la densité de son feuillage , et à la supériorité non con- testée de ses fruits, qui, à une saveur d'une agréable acidité ? réunissent les parfums les plus suaves» I3/. 33. ThwJere Dmarf~ . 1r*tltrt'f .Av. r/p.'-.'f MAIVGOUSTAY r ( »7 ) Le nom botanique de cet arbre a été consacré à la mémoire du D. Garcin ; son bois abattu n'est bon qu'à brûler, et fait regretter aux voyageurs l'ombrage frais et salutaire qu'il leur procura. Caractères physiques. Le mangoustan cultivé , nourri par le terrain qui lui convient , offre un arbre de moyenne taille qui aurait beaucoup de rapports avec les orangers, si la masse régulière de son feuillage ne l'élevait au-dessus par l'orbe ou plutôt le cône régulier et naturel qui le fait placer dans les avenues d'ornement. Les feuilles opposées ] pétiolées , ovales , pointues , sans dentelures , épaisses et cassantes , ont de six à sept pouces de longueur, sur une largeur de trois à quatre 5 elles sont luisantes, d'un beau vert en dessus, olivâtres en dessous, et sillonnées de nervures latérales, réunies par des réseaux saillansj leur pétiole épais, est lé- gèrement amplexicaule à sa base , et canaliculé en dessus. Les fleurs, qui ont beaucoup de rapport avec celles du néflier d'Europe , sont aussi solitaires , terminales et portées sur des pédoncules courts et cylindriques. Elles sont d'une moyenne grandeur, ouvertes en rose, composées de quatre pétales égaux concaves, blancbes ou souvent d'un rouge carminé, ou jaune et aurore, Le calice composé de quatre folioles , est moins grand que les pétales dont il a la forme : il est à l'ex- térieur d'un vert gai et d'un rouge foncé au dedans. Les étamines, surmontées d'antbères globuleuses et d'un beau jaune, environnent l'ovaire dont le pistil, composé d'un style presque nul, supporte un stigmate (.,8) divisé dans sa circonférence en lobes obtus dont le nombre indique celui des loges du fruit qui ont été fécondées. Les fruits du mangoustan sont sphériques , renfer- més dans une espèce de boîte, multil oculaires et de la grosseur d'une orange. Ces baies sont glabres , Fécorce en est épaisse , dure quoique fongueuse , et contenant un suc de couleur pourpre 5 d'un vert jau- nâtre au deliors , et rouge à l'intérieur : elle se détache facilement de la pulpe qui est blanche , demi-trans- parente , succulente , et d'un goût exquis où les par- fums de la fraise , de l'orange et de la framboise , se marient à l'agréable acidité de la cerise et du raisin; ce qui les rend très-rafraîchissans. La combinaison de l'arôme saccharin et de l'acide est telle, qu'on peut en manger en quantité sans être incommodé. Analyse chimique. Le suc concret et jaunâtre qui découle, par l'incision, des jeunes branches du man- goustan, donne une espèce de résine aromatique recherchée par les nègres guérisseurs. La pulpe des fruits avant leur maturité , contient un acide balsa- mique sui generis , qui passe à la saveur sucrée au moyen de la cuisson. L'écorce est astringente comme celle de la grenade avec laquelle le mangoustan a certains rapports. Propriétés médicinales. Les fruits exquis et savou- reux du mangoustan, procurent une fraîcheur douce et parfumée qui apaise la soif ardente des malades accablés par les accès renouvelés des fièvres ataxiques et «dynamiques. On les permet aux malades, suivant Garcin, comme on tolère en Europe l'usage du raisin. ( »9 ) île la groseille , et l'on augure mal de l'état des pa- tiens qui en refusent la dégustation. Ils sont très-utiles aux scorbutiques : l'usage prolongé de la pulpe lui donne une vertu laxative , qui approche de celle des tamarins , quoique beaucoup moins énergique. A défaut de l'écorce de grenades , celle du fruit du mangoustan la remplace à la fin des dyssenteries. Cette même propriété astringente la rend propre aux gar- garismes qu'on emploie contre les aphtes, le relâche- ment de la luette, et dans les angines catarrhales tou- sillaires. On estime l'usage des fruits du mangoustan dans les affections chroniques de la vessie. L'écorce du tronc et des rameaux teint en noir. Mode d'administration. On prescrit la pulpe dans les tisanes rafraîchissantes et laxatives. On en fait des marmelades et des confitures 5 l'écorce se donne en poudre à la dose d'un scrupule, et à celle d'une demi-once en décoction , dans les dyssenteries , les hémorragies, et les blénorragies. Explication de la planche vingt-quatrième. »VI«V\V\tVVtWWV1 vv> Branche de mangoustan avec fleur et fruit , réduite au tiers de grandeur. j . Fruit ouvert , dont on a enlevé une partie de la pulpe afin de faire voir la couleur de l'intérieur, 3. Semence de grandeur naturelle. /V. tnèûdtrpe. Jfejwwtifz, Pr'tuv ûaërtec J\-r///- MAN€ITIEM ou MANGO ( 121 ) MANGUIER ou M  tt G O. (Stomachique anti- scorbutique. ) Synonymie. Maos-Mang. Te! ftlanglios , Rbeid. Mal. 4 > p. 1 , tab, 1 , 2. Mâiiga domestiea. Rumph. atiib. î , pag. q3, tab. 25. Mangifera ûidica. Linii. Pentandrie inonogynie. Mangifera ioliis oblongo.— Lanceoiatis flo- ribus submonandris , drapa maxima reniibr&ia ( Des- roches ). Jussien , famille des Térébinthaeées. Persicse similis pulamine villoso , Ba.nli. Pin, 44°- — Manga indica frac tu magno rênffdrmT, Raj., hist. 2, p. i55o. Les anglais l'appellent Mango-NLanga. AmLa , ambo et ambe. Raj. , suppi. , Luz. , page 55. — Mangas arab. Caractères génériques. Corolle de cinq pétales , fruits à noyau ovoïde ou rénii'orme. Calice à cinq di- visions lancéolées. Caractères particuliers. Feuilles simples» fleurs À. / polyandriques. Histoire naturelle. Le manguier, originaire des paysd'Ormus, de Malabar, de Goa, de Guzarare, de Bengale, de Pégu, de Malacca, a été débarqué en 1-782, par le capitaine de vaisseau anglais Marshall^ qui, au rapport du chevalier de Tussac, prit une fré- gate française venant de Pile de France, et qui en transportait du plan, etde celui d'une inimité d'autres espèces précieuses, à St.-Doniingue , où il a été na- turalisé depuis dans certains quartiers de File. Ses fruits , dont les qualités sont inappréciables sous la Zûne-Torride , sont sains et bienfaisans 5 ils flattent la. vue, l'odorat et le goût*, quelques-uns cependant ont une odeur de térébenthine , qui, au premier abord, 7e, Livraison. 1 1 ( 122 ) tic plaît pas ù loul le inonde 5 mais ou finit par s'y habituer, et on les trouve exquis : l'arbre croît très- vite, et fournit deux abondantes récoltes par année: son bois est dur el très-cassant. 11 y a beaucoup Je variétés de mangos, parmi les- quels on remarque, suivant Tussac (1) , i°. le mango vert de la plus grosse espèce 5 20. le mango-prune , très-petit, mais ayant le goût de la prune, le noyau petit et très-peu filandreux 5 3°. le mango-pêcbe 5 4°* Ie mango-abricot , ainsi appelé par son rapport avec les abricots d'Europe. Le fruit du manguier , lorsqu'on l'a dépouillé de son écorce, et coupé par tranclies, se mange cru, ou macéré dans du vin sucré ; on en fait d'excellentes marmelades , en lui associant le sucre , la canelle , le zeste de citrons et autres aromates 5 on le confît aussi dans le vinaigre avant qu'il ait atteint son degré de maturité 5 et on assaisonne ces atsjaurs ou acharts^ comme l'observe Tussac , avec du poivre, de la mou- tarde , et du gingembre. Enfin , les Indiens, après avoir fait sécber les noyaux du manguier, les rédui- sent en poudre, qu'ils mêlent à leurs alimens comme condiment. La pellicule du fruit infusée dansl'alcool^ procure une liqueur aromatique très-agréable. ce On se sert aussi, dit Tussac, du bois du man- » guier avec celui du santal, pour faire brûler les y> cadavres des personnes de distinction, et l'on fait y> avec ce bois des cercueils pour ensevelir ceux que » l'on ne fait pas brûler. Quoique cet arbre soit côn- 4 t .... 11 i~i (1) Journal de Portlism&nn , t» a , pag. 180^ ( Ta3 ) w sacré aux funérailles ? les Braclimanes sont ce* » pendant dans l'usage d'orner leurs maisons avec >) son feuillage , les grands jours de fêtes. » Caractères physiques. Le manguier s'élève à la hauteur de 40 pieds environ 5 il balance dans l'air une cime touffue portée par des tiges tri ou quadricho- tomes, à écorce épaisse , raboteuse et cendrée 5 garnies aux sommités de grandes feuilles alternes, pétiolées, oblongues, lancéolées, entières, à nervures horizon- tales presqu'opposées , lisses, coriaces, d'un rouge clair en se développant , puis d'un vert riche et foncé des deux côtés , lorsqu'elles ont acquis leur accrois- sement. Les fleurs fixées sur de longues panicules termi- nales, sont de couleur rougeâtre 5 les pédoncules co- lorés sont accompagnés de bractées : le calice a cinq divisions qui se détachent après la floraison , avec les cinq pétales lancéolées qu'il renferme, et qui les dé- passent.- Les étamines , au nombre de cinq , offrent quatre filamens subulés , stériles 5 le cinquième seul porte une anthère qui féconde les germes de l'ovaire supé- rieur , arrondi , surmonté d'un style filiforme à stig- mate simple. Le fruit est oblong, renflé, un peu comprimé et de la grosseur d'un œuf. Ce drupe est nué des plus X'iches couleurs 5 on le voit trancher sur son lit de feuillage, et contraster agréablement parle jaune jon- quille , teinte principale et universelle de sa robe , avec le beau rouge , le vert aigue-marine et le bistre , qui en sont les teintes accidentelles ? et forment des 11* ( M ) Uc nés sur la peau j qui s'enlève comme celle de 1a pêche et laisse apercevoir une pulpe fibreuse. dé couleur aurore. I);ms cette pulpe se trouve renfermée une in>i\ i. La fleur. 3. Fruit dont une portion de la pellicule enlevée, laisse voir le tissu fibreux. 3. Noyau récemment sorti de la pulpe, a* //.. UteaJare JJfsfar/rftZzI'f âr&rul Jhuçf CUftCUMA A "RACINE S TUBEREUSES es « ( 127 ) CURCUMA A RACINES TUBÉREUSES; ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Galanga à racines tubéreuses, tige simple feuillée au sommet , à épi oval imbriqué terminal : Diction, encycl. , n°. 3.— Pomme de terre, Nicolson ,' p. 297. — Alloya des Caraïbes , Plum. , miss. , t. 5 , p. 35. — Alleluya des Créoles. — Maranta allouya , Aublet. guyan , p. 3. — Curçuma americana caulescens, foliis OYato-lanceolatis , petiolatis , nervosis , spicâ ©vatâ pedunculatâ , terminali , N. — Maranta allouya radicibus tuberosis , culmo simplici , apice folioso f spicâ ovatâ, imbricatâ , terminali; yel curcuma ame- ricana, Encycl. méth., n°. 3. Alloia radicibus stolo- niferis , Tussac. — A la Jamaïque les anglais l'appela- ient Indian Arbw-Boot. — Toulola. Caraïbe, Labat. y t. 1, pag. 477* — Monandrie inonogynie, Linn. — Fam. naturelle des Balisiers , Juss. Caractères génériques. Calice supérieur triphylle, corolle irrégulière à six divisions ? un drupe à noyau mou. Histoire naturelle. Le curcuma d'Amérique croit naturellement à la Martinique et à Saint-Doniin^ gue , et on le cultive à la Jamaïque , d'où on en ex- porte à Londres % la farine qui y remplace le sagoa^ et qui peut remplacer aussi le maranta de Pînde y dont on fait actuellement de belles plantations , au rapport de M. de Tussac. Cette plante intéressante se multiplie beaucoup à la faveur de ses drageons sou- terrains , qui produisent clés tiges herbacées , rameu^ ses 9 de la hauteur de deux ou trois pieds , qui sont annuelles et se dessèchent après huit mois de végéta- tion. Cette époque indique la perfection des racines ( ^8 ) chevelues et tubéreuses j succulentes et farineuses qui sont les ruclimens cîe nouvelles tiges. Oulre que ces drageons sont très -agréables à manger bouillis , et as- saisonnés comme les saisi (ix d'Europe , on en retire, au moyen Je Feau et J'une râpe Je fer-blanc ou grage, toute la fécule ? qui ne le cède en rien au salep et au sagou. La féeule de curcuma d'Amérique procure une excellente bouillie aux enfans, et les cuisiniers l'asso- cient au service des tables en y mélangeant du sucre et des aromates. D'après l'assertion formelle de M. le chevalier de Tussac ? ce il paraît certain que la fameuse poudre w de Castillon ? qui a eu tant de succès pour la guéri- 3) son des diarrhées scorbutiques à Saint-Domingue ? d) et dont l'auteur a ( dit-on ) emporté le secret dans 3> la tombe ? n'était autre chose que la féeule du » maranta , à laquelle ce médecin ajoutait de la & gelée de corne de cerf5 de la canelîe, du piment et 3> un peu de gérofie. » Caractères physiques. Les racines du curcuma d'Amérique forment plusieurs fiîamens longs ? tor- tueux, velus, qui se terminent chacun par une tu- fcérosité ovoïde de la grosseur d'un oeuf de perdrix ou environ. L'écorce pileuse est brun-viol âtrê? et la partie interne blanche et farineuse. — - Les feuilles portées sur des pétioles fermes , roides ? canaliculés ? envaginans ? ont deux pieds de longueur ? sont radi- cales y grandes , lancéolées , semblables à celles du balisier ? tantôt d'un vert sombre ? et souvent d'un vert-gai tendre ? pourvues de nervures latérales cour» bes et nombreuses. ( I29 ) Du collet de la racine , s'élève perpendiculairement et avec grâce , entre ces feuilles engainantes, une tige cylindrique épaisse , de la hauteur de vingt pouces environ , offrant à son sommet une réunion de plu- sieurs feuilles semblables aux premières pour les cou- leurs et la forme , mais plus petites. Du centre de ces feuilles s'échappe un épi en massue , de la gros- seur d'un œuf de poule , emhriqué d'écaillés spatha- cées dont le centre est vert, la partie supérieure blan- che, et les bords rosés. De l'aisselle des écailles sort une fleur blanche ou légèrement colorée, monopétale, à corolle irrégulière et à six divisions j les trois supé- rieures détachées l'une de l'autre} les trois inférieures réunies et formant trois échancrures sur le même pétale. Elles renferment des étamines blanches, épais- ses à anthères jaunes. Le fruit est une capsule ovée, à trois cotes , uniloculaire , monosperme 5 l'embryon est petit et farineux. Analyse chimique. Le suc de la tige et des racines du maranta étant insipide et inodore, doit faire regar- der comme chimériques les prétendues vertus alexitères de cette plante, contre les empoisonnemens internes ou externes. Ce suc n'est pas même doué de parties mucilagineuses, seules capables d'émousser et de mo- dérer l'activité funeste et îétifère des substances vénéneuses corrosives. Propriétés médicinales. Le suc de cureuma d'Amérique que Labat nomma , d'après les Caraïbes, Toulnutaj jouit bénévolement d'une réputation alexi- tère contre les blessures faites par des flèches empoi- sonnées des sauvages 5 d'où lui vient le nom anglais 5 ( '3°) qui veut dire Arhrc. utile de Vlndc : on le préconise encore pour combattre les influences délétères du manccnilier , mais cui fideas , vide. L'insipidité de ce suc ne permet pas de lui attribuer aucune vert» neutralisante , qu'on trouve plus sûrement dans l'u-» sage de l'eau de Ja mer , ou de l'eau salée , dont l'effi- cacité, en pareil cas, ne peut être contestée. La propriété la plus recommandablede ce curcuma est celle de son salcp dans les affections scorbutiques. Moue d'administration. On l'emploie comme la fécule de pomme de terre. Explication de la planche vingt-sixième. La plante est réduite au tiers de grandeur naturelle» */v»«/v»ivwwYw\/vww» i. Partie inférieure de la tige, et tubercules qui sont fixés aux radicules. PI. 2/. TAeoJore JÏMMftrfi/x. J*F (sa&rre/ tPcuat. Bï.. OLÉIFÈRE . C *3x ) BEN OLÉIFÈRE. ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Guilandina moringa , inerinis , foins sub«? pinnatis, foliolis inferioribus ternatis, Linn., classe io, pentandrie monogynie. — Moringa, Jussieu, classe 14 > ord. 2, famille des Légumineuses. — Moringa oleifera, Lamarck. — Glans unguentaria , Bauliin *mvu% Lib. u, sect. 2, 402. — Moringa Zeylanica , foliorum pinnis. pinnatis , flore majore, fructu anguloso. Burm, Zeyl 7 162 , tab. 7. — Moringon, car., rlied. , mal. 6, p. 19, tab. II. Morunga , Runiph. «— Balanus myrepsica , Blackw, t. 386. — Arbor del Béen en espagnol, Béen- trée 5 Moringa-trée 5 Bezad-trée , Knowles ( Flore du l)ict. des Scienc.-médic. ) Mu'ringù,Malab. Caractères génériques. Calice monophylle, hyp- pocratériforrne, pétioles insérés au col du calice comme égaux 5 légume trivalve à graines ailées. (Jolyclerc.) Caractères particuliers. Arbre sans épines*, feuil- les comme bipinnées, folioles inférieures ternées* ( Vivace ) Histoire naturelle. Quoique, parla conforma- lion de ses gousses et de ses graines ailées , le ben n'ap- partienne pas au genre bonduc, néanmoins Linné, par une vénération méritée pour Guilandinus , professeur de botanique à Padoue , a consacré ce nom à ce bel arbre , originaire de Ceylan, et naturalisé aux An- tilles , où on le rencontre fréquemment , et où. il est employé à former des haies d'entourage , sur les ter- rains secs et sabloneux. Il porte ses fleurs pendant six mois de l'année. Les noix ailées du ben procurent , par expression à froid , ou par le secours de plaques métalliques plus ou moins échauffées ? une huile congelable à ( * ) \o et 12 degrés au-dessous de zéro. Celte huile ino- dore et limpide ne rancit jamais, et, pour ces précieu- ses propriétés , elle est choisie par les parfumeurs comme étant la plus propre à se charger du parfum des fleurs odorantes, et surtout des liliacées et autres, dont Faronic est si fugace 5 mais on lui substitue sou- vent l'huile de ooli , plante des Antilles également , qui se vend beaucoup moins cher. Pour obtenir Fa- rome des (leurs, on meta plusieurs reprises , sur chaque lit des fleurs dont on veut obtenir l'esprit recteur , du coton imbibé de cette huile , qui se charge du principe odorant qu'on rassemble an moyen d'une petite presse. Les dames créoles, très-sensuelles, mêlent aux fleurs du franchipanier celles dubenpour parfumer leur linge , et décorer les surtous des tables somptueuses. L'huile de ben est détersive et cosmé- tique. Caractères physiques. Le ben est un très-bel arbre qui croît à la hauteur de quinze à vingt-cinq pieds. Son écorce blanchâtre en dedans , est noirâtre en dehors , d'une odeur et d'un goût de raifort sau- vage. L'écorce des branches est verte , et celle des racines jaunâtre. Les feuilles sont deux ou trois fois ailées et alternes, amples et composées de pinnules opposées qui portent chacune cinq à neuf folioles ovoïdes inégales , vertes, glabres, petites et pétiolées. Les fleurs qui paraissent en juin, ont un calice mouophylle à profondes décou- pures , une corolle formée de cinq pétales , dix éta- mines, dont cinq stériles; les fécondes sont terminées par des filamens surmontés d'anthères jaunes , ar- ( i33 ) ïondies; un ovaire supérieur, oblong, pubescent, sur- monté d'un style filiforme à stigmate simple , sort en panicules éparses à l'extrémité des rameaux : elles sont blanchâtres , d'une odeur très-suave , et parfu- ment l'air pur qui fait le charme des délicieuses soi- rées de nos colonies. A ces fleurs succèdent des gousses longues environ d'un pied , légèrement canellées , à trois pièces trian- gulaires , pleines, et à moelle spongieuse , contenant 18 à 20 noix sphériques, sur un seul rang, ailées de trois membranes qui se trouvent cachées entre les di- visions du fruit, le fruit au milieu. Ces capsules ren- ferment des amandes blanches très -huileuses , des- quelles on extrait une huile inaltérable, et qui ne rancit jamais. Analyse chimique. Les écorces du tronc et de la racine du ben, analogues à celles du raifort, étant distillées avec l'alcool , donnent une teinture ammo- niacée, acre et volatile, qui réunit la saveur et les vertus des anti-scorbutiques crucifères. Leur suc rou-, git le papier bleu. Je n'ai point fait l'analyse de l'huile de noix, mais elle est acre et occasionne des picotemens au gosier. Propriétés médicinales. Les écorces du bois et des racines du ben ont l'odeur et la saveur de celles du raifort et du cresson 5 ce qui les a fait employer comme condiment après les avoir râpées: c'est cette même vertu volatile qui en rend la teinture recorn- mandable aux équipages affectés de scorbut et de ca- chexie. Les feuilles chauffées et appliquées sur les tumeurs, même syphilitiques, en opèrent , dit-on ? la, ( x34 ) résolution. Leur suc est estime par les Caraïbes, comme détersif et anti-seorbulique j sa racine, en suppositoire7 est employée par les négresses mal intentionnées. Les siliques, encore jeunes , du ben oléifère se font cuire avec les alimens , dont elles relèvent la saveur : les semences ailées , et leur huile récente sont purga- tives 5 mais agissant à la manière des plus violens drastiques, on Poserait les employer sans témérité. On fait) avec l'huile de ben et les oxides de plomb, un sparadrap dessicatif fort employé dans les hôpi- taux des colonies. Les nègres estiment les feuilles , l'écorce de la racine et les fruits du ben, comme anti-spasmodiques, et préparent , avec, des pilules à cet usage. Le suc des feuilles en friction sur les tempes, soulage, dit-on, les en fans dans leurs con- vulsions 5 aspiré par le nez , il apaise les vertiges 5 mêlé à l'ail , il est alexitère. Mode d'administration. La dose des racines est d'une once par pinte d'eau, comme tisane anti-scor- butique : les feuilles s'ordonnent par poignées 5 mais elles n'ont que de faibles vertus 5 l'huile s'emploie plus volontiers dans la composition des onguens. Explication de la planche vingt-septième. La plante est réduite à moitié grandeur naturelle* î. Un pétale, une étanline et le pistil, séparés du reste des parties constituantes de la fteur. 2. Forme d'un pétale. 3. Fruit entier. 4. Fruit coupé transversalement. 5. Deux graines ailées. 6. Graine séparée de ses ailes» /'/,_',S'. J nt v *di*rf Pro 'Cffuréûz û&arteZ' Jcrr/n 7ÏÏ* ( i35 ) LATANIER ÉPINEUX ou HACHE: ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. ChamceropsAntillarum, ou Palmier en éven- tail de Linné, append., ordre des Palmiers. Hexandria monogynie. — Palma dactylifera , radiata, spinosissima 9 et thoracibus aculeatis munita. Plumier, yoÏ. VII, p. 54» — Palma prunifera folio plicatili , seu flabelliformî caulice etsquammato, N.— Carnaïba. Pis. i658, p. 126* •— Alattani des Caraïbes. Caractères génériques. Hermaphrodite , calice en trois parties profondes, corolle de trois pétales , six étamines, trois pistils, trois fruits pulpeux , monosper- mes , mâle, dioïque 5 les parties mâles de l'herma- phrodite. (Joly clerc.) Caractères particuliers. Feuilles palmées plis- sées , souches épineuses j trois baies uniloeulaires roussâtres? semées de points élevés et pâles. (Joly- clerc. ) Histoire naturelle. Le latanier ? dit Bernardin de Saint- Pierre (Harm. delà nat. , tom. 1. p. 98), ce présente aux voyageurs des éventails sur ses rochers 3> marins 5 il donne aux noirs , du vin , du vinaigre et » du sucre , dans sa sève ».t Ce n'est point le seul ser- vice qu'on puisse réclamer dulatanier. Les nègres mar- rons font, par disette, une farine avec l'amande de ses fruits , qu'ils pilent dans le silence de leurs retraites escarpées, et en obtiennent un pain grossier, ou plutôt une espèce de cassave, après l'avoir fait cuire entre deux plaques de fer , ou entourée de feuilles de bana- ( '36) nier , ou sous la braise ardente des épis de maïs dont ils ont retiré les graines 5 mais les perroquets, friands de ces amandes , les disputent aux nègres qui ne sont point armés contre eux , et dont ils bravent l'impuis- sance, eu trompant leur surveillance, et les devançant au point du jour dans leur maraude. La partie digitée des feuilles du latanier, sert aussi à couvrir leurs cases, et en y laissant le pétiole ils en forment de très - bons balais. D'après d'autres préparations non moins ingénieuses, on voit sortir de leurs mains adroites, des parasols, des écrans, des éventails naturels destinés à se soustraire à l'action du soleil, et qui, jaunes dans leur état de nature, et sans apprêts, puis revêtus de couleurs brillantes et *de figures grotesques , fixèrent il y a quelques années, l'attention des dames de l'Europe. Le pétiole long, aplati, souple et ligneux de cha- que feuille , sert aux nègres à radouber leurs pirogues et à border leurs canots, tandis que réduits en filasse, ils en composent leurs hamacs. La palme supérieure, moins solide , offre encore d'autres ressources •, car , indépendamment des usages auxquels l'art ingénieux sait les approprier , les nègres en tressent des cha- peaux, et avec les plus épaisses ils en font des paniers, des macoutes à bras et à somme , pour porter et faire porter leurs provisions au marché. Les nègres marrons font des lances avec la partie dure du tronc du latanier , et des épieux avec les- quels ils osent attaquer le crocodile : en vidant les troncs , ils peuvent , à la rigueur , procurer des tuyaux pour les aqueducs. ( x37 ) On trouve le latanier partout aux Antilles, sur le bord des ruisseaux, dans les ravines , dans les savanes les plus arides et les plus desséchées, et dans les can- tons marécageux. Caractères physiques. Ce palmier élégant qui se plaît dans les terrains des liattes où il laisse échapper du sol , ses feuilles en éventail , au milieu d'une bornée épineuse , vient aux Antilles à la hauteur de i5 à 20 pieds sur vingt pouces de diamètre environ. Son tronc est hérissé de pointes produites par les anciennes feuilles, qui, en se fanant et se consumant, laissent autour de la tige, des épines roides et longues, dis- posées en spirale contrariée, et indiquent la forme de la base des pétioles dont elles ne sont plus que les vestiges. Les fibres corticales ou ligneuses du vrai bois du tronc , sont noires et très-dures, susceptibles d'émous- ser les outils les mieux trempés , et de recevoir un beau poli, ce que connaissent fort bien les ébénistes : ^•mais cette partie externe et circulaire n'est épaisse que d'un à deux pouces*, taudis que l'intérieur ou centre j offre un tissu spongieux et filamenteux que les nègres appellent moelle. On voit souvent des objets curieux^ tels que tabatières et étuis faits avec le bois de lata- nier , et qui paraissent comme varioles. Ses feuilles qui, droites d'abord, se courbent en gran- dissant, sont placées à l'extrémité de longs pétioles plats, canalieulés légèrement , larges et semi-amplexi- caules à leur base, épineux sur les bords chez certains individus. Elles sont plissées en éventail, fermées avant leur développement , et représentent, lors- 12 ( »3«) qu'elles sont épanouies, un éventail ouvert, dont cha- que pli est terminé par une pointe qui les sépare les uns des autres à l'extrémité. Le latanier des Antilles offre des fleurs hermaphro- dites , dont on a vu ci-dessus la description : les fruits sortent en grappes d'une spathe , et forment un régime rameux } ils sont de la grosseur du citron des halliers, et de couleur rougeâtre} c'est une coque ovoïde , mince, lisse et luisante, marquée d'écaillés légères } et ils contiennent une amande. Analyse chimique. Les amandes des fruits du la- tanier , contiennent tous les principes des amandes ordinaires , plus une espèce de fécule amilacée 5 sa sève un principe mucoso-sucré , susceptible de fer- mentation , et par conséquent de produire un acide. Propriétés médicinales. Ses amandes fournissent des émulsions utiles dans les affections scorbutiques: On emploie plus utilement dans ce cas le suc de la sève auquel les Caraïbes attribuent de puissantes vertus 5 mais la saine médecine, n'en ayant pas encore fait une heureuse application , le sage observateur doit, dans cette incertitude, ne pas se prononcer. Il doit néan- moins , par intérêt pour la science et l'humanité, ré- péter les expériences cliniques, indiquées par les uû" turels du pays , et qui sont seules capables de fixer son jugement sur des propriétés peut-être trop exa- gérées, mais qui ne sont point entièrement inefficaces. X ( ,39 ) Explication de la planche vingt-huitième. iwwx'www* wwv La plante au douzième de grandeur naturelle 7 offre ? près de sa base ? deux autres troncs qui s'élèvent et qui offrent des feuilles digitées. *V\ \\W/V\»V uV\ vw n* /'/ T/iev/bre -P&rivt/r/t/x /'mu CAPRÎEK A GKOSSES SELIÇUBS. fà*0 CAPRIER A GROSSES SIL1QUES. ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Câprier à grosses siiiques , ordre, classe "VI, sect. YI , genre I , Tournefort.-— Classe XII , polyan- drie monogynie, Linn. — Fain. 5i , les câpriers, Adan- son. — Capparis inermis, foliis ovalibus, glabris, venosis, floribus solitariis axillarîbus et terniinalibus, starninibus corollâ iongioribus , fructu ovato, N. — Capparis arbo- rescens , auiplissima fructu ovato. Plum. , v. 7, p. 102. — Capparis alia arborescens, lauri foliis, fructu oblongo, ovato. Spec. 7 , Burm. Amer. , tab. y3 , fig. 2. — En espagnol, Aicaparra , Alcaparro ( Flor. du Dict. des Sc.-méd. ) — En anglais , Lapet-Trée (Flor. du Dict. des Sc.-méd. ) Caractères génériques. Calice découpé en plusieurs parties. Corolle 4» à 5 pétales, ordinairement alternes avec les divisions du calice. Etamines définie? ou in- définies 5 ovaire ordinairement porté sur un pédicellej un style, un stigmate, une baie ou une capsule: grai- nes attachées aux parois du fruit ; feuilles alternes. Caractères particuliers. Calice A. feuilles conca- ves 5 corolle 4 pétales arrondis , ouverts 5 etamines nombreuses 5 ovaire en massue, porté surunpédicelle, baie uniloculaire. ( Lamarck. ) Histoire naturelle. On rencontre aux Antilles plusieurs espèces de câpriers, dont les fleurs font l'ornement des bois où ils végètent 3 ils étendent élé- gamment leurs rameaux sur les murs et les buis- sons des terrains secs et pierreux, ou parmi les fentes des rochers les plus exposés au soleil. Les principales espèces sont i°.le câprier àgrosses siiiques dont il est parlé dans cet article 5 2°. le câprier à feuilles ramas - 8e. Livraison. i3 ( >4» ) sées , capparis frondosus , capparis Americana arborescens lauri folio , fructu subrotundo , Jlore albo , Plum. 3 o°. le câprier à siliqucs rouges ou pois mabouïa , fève du Diable , des Caraïbes 5 cap- paris sjnallopliora , Limi. 5 capparis arborescens laurifolio , fru?tu longissimo , Plum. , spec. «7 5 4°. le câprier luisant , capparis Breynia , Linn. , Brejnia elœagni ^foliis , Plum. gcn. , 4° 5 5°. câ- prier à feuilles d'amandier, capparis amygdalina ferruginea , Linn. 5 6°. le câprier à feuilles pana- chées de la Jamaïque , capparis Jlexuosa Jamaï- censis. Caractères physique?. Le câprier à grosses sili- ques, offre un arbre assez gros et assez élevé , dont Pécorce du tronc est épaisse , noirâtre et ridée. Les branches sont garnies , à leur sommet , de feuilles iiombreuses? alternes., ovales, lisses, veineuses, larges, d'un beau vert , semblables à celles du laurier, mais plus larges , plus épaises et plus arrondies ; il sort de chaque aisselle des feuilles terminales , un pédoncule assez court , sur lequel repose une grande et belle fleur à quatre pétales blancs rosés , concaves et longs d'un pouce et demi environ : les filets des étamines sont blancs , légèrement* teints de lilas , très-nom- breux et beaucoup plus longs que les pétales , sur- montés d'anthères oblongues , jaunes 5 ce faisceau imite bien une aigrette élégante dépassée par un stvle à stigmate oval. Le fruit de ce câprier est oblong, arrondi, cannelé, et marqué de mouchetures transversales pendant à un long pédicule, pourvu d'une espèce ck petite col- ( ,43 ) lerette indiquant la place du calice prés de son in* sertion à la tige*, l'écorce du fruit est coriace, ridée, d'un vert glacé de bistre et sa pulpe charnue. Analyse chimique. La racine du câprier arbre ou à grosses siliques, offre un principe extractif amer et légèrement astringent 5 elle est acre et piquante au goût. Propriétés médicinales. L'indifférence des colons qui se créent des besoins au milieu de leurs propres ressources, leur fait négliger la culture des câpriers dont ils achètent les fruits , à haut prix , des bâti- înens qui viennent d'Europe, et cependant les jeunes boutons des câpriers des Antilles sont tous susceptïi blés d'être mangés confits au vinaigre. Ils offrent un aliment sain , excitant , et surtout anti-scorbutique. L'écorce des racines s'enlève facilement 5 on la met sécher à l'ombre, où elle se roule d'elle-même. On l'estime apéritive , anthelmintique , et recomman- dable dans les affections de la rate , hystériques , et l'atrophie mésentérique. Les câpres, estimées diuré- tiques , excitent indirectement les organes génitaux. Il ne faut cependant pas user avec excès de ce con- diment digestif, qui convient plutôt aux tempéram- rnens affaiblis muqueux ou lymphatiques , qu'à ceux sanguins et nerveux chez lesquels son fréquent usage occasionne trop d'irritabilité. Nicolson indique ses graines comme diurétiques, emménagogues , anti- paralytiques, et propres à relever les ragoûts. Mode d'administration. Plusieurs praticiens des Antilles recommandent dans les cas ci-dessus l'infu« sion de l'écorce des racines avec addition de sulfate 10* ( i44 ) de fer ? surtout dans les splénites chroniques. La dose de l'écorce de la racine est d'un gros ? en substance , ou d'une once par livre de liquide. Les nègres détergent les vieux ulcères avec le vi« naigre dans lequel ont séjourné , pendant quelque temps j les boutons du câprier ? et une once de suc de karatas par livre de véhicule. Explication de la planche vingt-neuvième. La fiante est réduite au tiers de grandeur naturelle. IWWVWWW\^V\\.V» VV» î. Fruit ouvert. 2. Graine. /',' Throdcre Ikfcowtut l'in.r (nl/'ris/ i>Ctrfr . MOUttUhLmK CKUISIK ( 45 ) MOURELLIER - CERISIER DES ANTILLES. (Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Malpighia punicifolia , Linn. , classe X. Décandrie trigynie — Fam. 49 j les Géramines, Adanson. — « Jussieu , fam. des Malpigliies. — Malpighia mal punici facie ( fructu cerasiformi ) , Plumier , vol. 7 ,i p. 124. — Ibipitanga , Marg. , Fis., Achyoulou des Caraïbes. Caractères génériques. Calice cinq-pTiille , garni extérieurement à la base des pores mellifères , cinq- pétales comme ronds à onglets; baie uniloculaire ? trois spermes. Caractères particuliers. Feuilles ovales, très-en- tières , glabres 5 pédoncules uniflores ou biflores et axillaires. (viv. Jolyclerc.) Histoire naturelle. Le cerisier des Antilles se plaît également dans la plaine et dans les mornes, où il fructifie deux fois par année : son feuillage élégant est d'un beau vert , charme la vue , et fait ressortir le blanc de ses fleurs multipliées et le rouge de ses fruits globuleux, qui , au premier abord , sont parfaitement semblables aux cerises d'Europe : on fait avec ces fruits des gelées aigrelettes très - rafraîchissantes et assez agréables 5 leur acidité néanmoins ne permet point de les manger cruds , à moins de les avoir roulés préalablement dans du sucre , et de les avoir exposés au soleil. Caractères physiques. Le cerisier des Antilles est un arbrisseau qui s'élève à la hauteur de douze à quinze / ( »4<5 ) pieds 5 ses tiges sont tortueuse? j son éppçce rugueuse et crevassée 3 le bois peu estime est Liane, léger et cassant. Ses feuilles sont assez semblables à celles du grena- dier, mais plus grandes : elles sont longues de 16 k ao lignes, et larges de o a 10 dans leur plus grande étendue 5 elles sont oblongues, lancéolées, minces, entières, luisantes , souples, d'un vert gai en dessus , et pâle en dessous, attachées par paires le long des rameaux , soutenues par un court pédicule , et d'une saveur amère. Ses fleurs naissent par bouquets des aisselles des feuilles : elles sont en rose , à cinq pétales arrondis , Lianes, nues de rose 3 pourvues de dix étamines très- fines, dont les anthères sont jaunes. Le style est sur- monté de trois stigmates cylindriques, et porté sur l'ovaire qui devient une baie charnue sphérique , d'un ronge vif 5 marqué de trois stries vers l'ombilic , d'un goût aigrelet , même dans sa parfaite maturité 5 cette baie renferme trois noyaux striés , ailés , contenant x des amandes oblongues 5 ce fruit très-petit est attaché à une queue grêle. (Nicolson. ) Analyse chimique. Le malpighie fournit de l'acide gallique, et une écorce abondante en tannin 5 l'écorce est, rouge, mais elle prépare bien les peaux 5 on la nomme mouricie; la gomme qui suinte de l'arbre donne les mêmes produits : vingt livres de cerises donnent 2, livres 2 onces de rob rafraîchissant , dont l'usage tient le ventre libre. Propriétés médicinales. Ces fruits muqueux , su- crés et acidulés 3 sont très - salubres, dissipent les ( '47 ) engorgenieiis des viscères, modèrent la soif des fébri- citans , et leur usage est indiqué dans les maladies in- flammatoires , bilieuses et adynamiques 5 leur suc, à une forte dose , devient laxatif ; le même suc étendu d'eau, procure une boisson rafraîchissante , précieuse dans le scorbut. L'écorce du cerisier des Antilles fournit une gomme pectorale , et qu'on emploie comme adoucissante , dans les catarrhes aigus de la vessie. Mode d'administration. La dose du rob est d'un à quatre gros à jeun, à la pointe du couteau. Explication de la planche trentième. La -plante est représentée de grandeur naturelle* Le rameau offre des fleurs et des fruits appro- chant plus ou moins de leur maturité. IW\ 'WWW'W» w*w* wv 1 . Fleur entière. 2. Fruit coupé transversalement. 3. Graine cannelée séparée de la pulpe» 4. Epine du dessous de feuilles. ( i4» ) OSEILLE dp. GUINÉE <*j RETMIE ACIDK. ( Stemackique anti-scorbutique.) Synonvmtf. Hibiscus Sabdariffa , L. , monadelpbie |>>. .1 1 is, superioribus tripartitis vel font des conserves et des confitures d'une acidité agréable et rafraîchissante. La ketmie acide croît na- turellement en Guinée , dans les Antilles et dans toute J' Amérique méridionale. Caractères physiques. L'oseille de Guinée rouge est annuelle ? et s'élève à la hauteur de quatre à six pieds. Elle est souligneuse , quoiqu'herbacée , tor- tueuse , rameuse inférieurement, sans épines, glabre, couverte d'un épiderme rugueux , et carminée ainsi que les nervures des feuilles , les calices et les boutons des fleurs. Sa racine est chevelue, pivo- tante , coriace , grisâtre et inodore ; la tige renferme une moelle verdàtre , acide , inodore. Les feuilles, vertes en dessus , et jaunâtres en des- sous, sont alternes, glabres , souples , d'une saveur acide et légèrement astringente 5 dentées , à nervures principales carminées , portées sur des pétioles assez longs, et ne s' inclinant vers la terre qu'après leur parfait développement. Les feuilles du bas de la tige sont plus petites , simples et ovales , tandis que celles de la partie supérieure sont composées de trois lobes ovales lancéolés , dont celui du milieu est beau- coup plus long; les pétioles sont pubescens à leur partie supérieure , et pourvus d'une glande à la nais- sance de la nervure dorsale. Les stipules sont fili- formes. Les fleurs sont axillaires , solitaires, presque ses- siles 5 leurs calices sont rouges et presque glabres 5 l'extérieur est monophylle et découpé profondément en lanières pointues , droites ou courbées , et comme spongieuses. L'intérieur est plus grand , sérai-quiu- quefide, jaune-poupré ou pourpre. ( i5o ) La corolle ? malvacéc ? est campanulce ? ouverte , rose ou jaune couge , et offre aux onglets des pétales une tache d'uD pourpre très-foncé, et qui donne cette couleur au fond de 1» fleur. De ce fond s'élève le tube columnifère qui soutient les nombreuses étamines , adhérentes à sa superficie et au sommet *, à filamcns libres vers leurs extrémités et portant des anthères réniformes. L'ovaire supérieur , est oval ? surmonté d'un style filiforme engaîné dans le tube des étamines y quinquéfide au sommet , et à stigmates globuleux. La corolle flétrie est remplacée par le calice intérieur, qui s'allonge , devient épais ? d'un rouge foncé , charnu et d'un goût acide. Le pistil se change en un fruit sec > oval > à cinq loges ? composées chacune de trois lames minces oblongues ? lisses en dedans et hérissés au dehors de poils fins et piquans. Chaque fruit renferme une vingtaine de graines noires et ré- niformes. Analyse chimique. L'oseille de Guinée fournit . beaucoup d'acide oxalique soluble dans quatre parties d'eau froide ou deux d'eau bouillante. Il rougit les couleurs bleues végétales : en le combinant avec des substances salines , il forme des oxalates. C'est un excellent réactif pour reconnaître la présence de la chaux dans les eaux minérales. Cet acide m'a servi pour l'analyse des eaux du Port-à-Piment. ( Isle de Saint-Domingue. ) Propriétés médicinales. On fait avec la confiture ou le sirop de cette ketmie une boisson salutaire et tempérante que boivent avec délices les malades ( i5i ) atleints de fièvres inflammatoires, adynamiques ou bi- lieuses. Ils demandent avec empressement un remède qui ne peut leur inspirer nul dégoût , et qui porte dans leur système un calme bienfaisant et réparateur. Les scorbutiques éprouvent un grand soulagement de l'usage de cette boisson. Dans ce cas , on éduîcore avec son sirop les apozèmes de cresson de savanes etautres anti-scorbutiques d'où il résulte un sel neutre par la combinaison des parties volatiles de l'une avec les parties acides de l'autre. On mêle des feuilles entières dans leurs potages , et leurs autres alimens, auxquels on peut ajouter des préparations de mars , pour les rendre plus efficaces dans le scorbut et les autres maladies chroniques. Les feuilles sont employées extérieurement dans les cataplasmes comme émol- lientes et résolutives. On les ordonne aussi dans les clystères rafraîchissans et anti-putrides qu'on prescrit dans certaines diarrhées. Les racines amères indiquées comme apéritives et toniques s'emploient rarement. Mode d'administration. La dose du sirop et des confitures est de deux cuillerées par livre d'eau bouil- lante ; celle des feuilles, une poignée par pinte d^apo- zème 5 le suc se prescrit à la dose d'une à deux onces. Il existe aussi une autre ketmie acide qu'on appelle oseille de Guinée blanche . (i) (1) Ketmia acida, africana, candida. Hibiscus digitatus (Pluin. ) — Cav. , diss. 3 , n». 21 5 , t. 70 , fig. 2. Ketmia africana , foliis et caulibus viridibus 5 fructu albo. (Desp. ) ( i52 ) Sa racine est blanche au dehors, grisâtre intérieu- rement. L'épiderme do la tige est verte , les feuilles sont digitées, divisées en cinq parties allongées j d'un vert tendre : les fleurs sont à un jaune clair 5 le centre près des onglets d'un jaune foncé 9 le calice intérieur verdâtre ? moins acerbe que dans l'espèce précé- dente. Le second calice est découpé en plusieurs seg- mens pointus , d'un vert foncé 5 les graines renfermées dans le fruit, sont plus petites, et leur nombre est d'environ quarante : du reste , cette plante est sem- blable à la précédente. ( Nicolson. ) Explication de la planche trente-unième. La plante est de demi-grandeur naturelle» *VV\VVVi'VVWW*/WW\'%'V» 1. Brandie garnie de fleurs et de fruits, n. Portion du fruit ouvert. 3. Graine de grosseur naturelle. /'/. 3a Théodore. Zf&faruriiZz. ^rrur l'.r/irv,-/ UCU& ■ .fl^ AÏÏU AT) -BU ^ (i53) OXALIE ou ALLELUYA a FLEURS JAUNES. (Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Oxys lutea, J.-B. , 2, 388. — Trifolium acetosum corniculatum , C. B. Pin. 33o. — Oxys lutea acetosae sapore, trifolii bituminosi, foliis, Poup.-Desp.t t. 3, p. 233. — Tournef. , Oxys, cl. 1, Cainpan., sect. 8. — Jussieu , fam. des Geraines. — Alleluya , oxalis fru- tescens , Linn. , clas. X. Décandrie Pentagynie. — En espagnol , Alleluya. En anglais , Wood-Sorrel. Caractères génériques. Calice cinq-phille 5 cinq- pétales. Caractères particuliers. Pédoncules ombellifères, feuilles à longs pétioles , ternées , ovales , glabres 5 fleurs redressées 5 tige droite. Histoire naturelle. L'oseille maronne des An- tilles , étant pourvue de cette acidité salutaire qui fait rechercher l'oseille d'Europe, on l'emploie aux mêmes usages 5 on la rencontre dans les bois et dans les forêts humides. Cette plante inodore est recherchée parles nègres fumeurs, pour nétoyer leurs dents 5 mais comme elles sont agacée? par ce moyen , ils ont recours , pour détruire cette impression désagréable, à l'usage de la liane à savon, dont ils portent sans cesse à la bouche des petits bâtons. Caractères physiques. L'oxalide est une plante annuelle dont la tige s'élève de huit à onze pouces : elle est droite, rameuse vers le sommet, diffuse 5 ses feuilles à longs pétioles sont ternées 5 ses folioles ovales terminées par une impaire plus grande 5 la ra- ( *S4 ) cine est traçante , fibreuse , et articulée. Elle donne naissance aune tige tortueuse, portant supérieurement environ quinze pétioles garnis chacun de trois folioles. Les fleurs non épanouies ont les boutons roulés en spirale comme comme ceux du jasmin d'Europe , et en se développant laissent apercevoir les pétales ca- chés à moitié l'un par l'autre 5 elles sont de couleur jaune soufré , glacées de jaune orangé , et comme veinées. Ces fleurs , au nombre de trois à cinq sur chaque rameau, sont accompagnées de boutons allon- gés, pointus et non développés. Le calice persistant a cinq divisions aiguës 5 la co- rolle est deux fois plus grande 5 les styles et les éta- mines, de même grandeur, ne paraissent pas à l'exté- rieur. A la fleur succède une capsule à cinq loges polys- permes renfermant plusieurs semences striées trans- versalement , et munies d'unarille charnu , qui s'ouvre ■avec élasticité. Analyse chimique. Cette oxalide fournit par excel- lence l'acide qui porte son nom , et qui dissout , comme on le sait , les oxides de fer. Il sert à enlever les taches d'encre , le sel rehausse le ton et donne de l'éclat à certaines couleurs 5 cette plante contient beaucoup d'eau , du mucilage, et de l'oxalate acidulé de potasse. Propriétés médicinales. L'oxalide a toutes les propriétés de l'oseille de Guinée ou ketmie acide. On l'emploie dans les tisanes anti-scorbutiques , apéri- tives, et on obtient du suc par évaporation, un sel qui procure une limonade rarement employée , cepen- ( »55 ) dant ? en raison de l'abondance des citrons qu'on ren- contre partout aux colonies. On obtient une tisane salutaire et tempérante , convenable dans les dissen- teries et diarrhées adynamiques et scorbutiques ? avec une poignée de bourgeons d'oseille ? une de cresson de savane par livre d'eau ? édulcorée avec le sirop de nymphsea du pays qui remplace très-bien celui de diacode. Cette tisanne d'ailleurs appaise l'exacerba- tion de la fièvre ? éteint la soif des malades > modère l'ardeur des viscères du bas-ventre , et provoque 3a sortie des urines. L'usage de l'oxalide convient par- conséquent dans les fièvres angéïoténiques et autres maladies inflammatoires 5 dans les lièvres jaunes . gastriques ou bilieuses, ataxiques ? adynamiques? etc.? et dans les inflammations des reins ? de la vessie ? et du canal de l'urètre. L'oxalide détruit l'amertume de la bouche, si dé- sagréable dans certaines affections , et stimule l'ap- pétit. Les malades affectés de calculs vésicaux à base d'o- xalate de chaux ( disent les auteurs de l'article oxalide d'Europe ) doivent s'abstenir d'en faire usage. On ajoute aux potages des malades les jeunes pousses ou les sommités d* oxalide. On fait avec cette plante un sirop et des conserves. Mode d'administration. L'oxalide s'emploie à la dose d'une poignée en décoction par deux livres d'eau ; le suc à celle d'une once à deux 5 le sel peut se faire dis- soudre à la dose d'un gros à deux par livre de véhi- cule. On édulcorç avec le sirop de batterie, ( !«•) Explication de la planche trente-deuxième* ha plante est représentée réduite au tiers de grau* deur naturelle. //. .7/ 77u; - " x Prn.r . <■;,/.,;./. \'a/p. KA^illK VINïMOtlË (i57) RAPHIE VINIFÈRË, Vulg. Palmier a Vin. ( Stomachique anti-scorbutique. ) Sïnonymiè. Raphia viniféra-. Palisot - Beauvoîs. ( Flore d'Oware , tom. i, pag. y 5. ) Calamus-Sagus ? Jus-Sagus Palma-Pinus. Gœrtn j famille des Palmiers. — Palma Pinus sive conifera. Lob. icon» — Palma Pinus Sylvestris, Dalech. — Peregrinus fructus squam- mosus. Clus. Exot. — Palma conifera ex Guineâ squa- mis ad pediculnm conversis. Bauh. , Pin. pag* 5 etc* — Sagouier vinifère. — Sagus Raphia Encyc. p. o. d, X. M. — < Sagus spadice ramosissimo , singulis floribus squamâ circulari cinctis , fronde Pinnatâ ( N. ) Yecotû Grevv. mus, pag. 200 , ce genre a de très-grands rap* ports avec le Rotang ( Calamus ). Caractère essentiel. Fleurs la plupart monoï* quesj un calice double, l'extérieur à trois divisions 9 squamifornies \ l'intérieur à trois divisions plus lon- gues 5 point de corolle ? six étarnines : dans les fleurs femelles ? un ovaire ovale ? un seul stygmate obtus? une noix presque globuleuse ou allongée ( suivant Pespèce ) , couverte d'écaillés imbriquées du sommet vers la base. Caractères particuliers. Fleurs mâles sessiles? fruit oblong , stipe fusiforme surmonté d'une cou- ronne élégante de palmes, dont la base embrasse cir- culairement la tige, et dont les inférieures ? en se dé- tachant , laissent la partie la plus solide du pétiole ? entourée d'une bourre épaisse* 9e. Livraison* i4 ( i58 ) Histoire nàttreli.e. Ce Palmier, commun aux" Isles Mol noues et au Malabar , croît également aux Antilles. Ou l'y rencontre auprès des rivières, sur les mornes escarpes et silencieux , où son stipe matériel le fait distinguer des autres palmiers à taille svelle et très-clevée. Les régimes sont énormes et chargés d'une grande quantité de fruits couleur de bois d'acajou y comme vernissés, et semblables à ceux du sagouier7 mais plis oblongs. Le chasseur intrépide . le naturaliste impatient et curieux, attirés par le parfum et le riche aspect des fleurs de toute espèce , qui forment la végétation va- riée de ces collines , qui fuient , selon Bernardin de Saint-Pierre, les unes derrière les autres en amphi- théâtre, trouvent la récompense de leurs fatigues dans les palmiers à vin dont la sève leur fournit à l'ins- tant une liqueur agréable, tonique et rafraîchissante 5 il suffit , pour l'obtenir , de perforer l'arbre à deux pieds de terre, et de pénétrer jusqu'au canal médul- laire. Cette sève, comparable à celle du cocotier , offre un liquide qui , outre ses qualités précieuses dans l'état frais , donne du vinaigre par la fermenta- tion , du sucre par le rapprochement, et enfin de l'alcool par la distillation. Le tronc de ce palmier sert à bâtir les ajoupas , et le feuillage sert à les cou- vrir. Les fruits dépouillés de leurs écailles contien- nent une amande susceptible de fermentation ? et dont on obtient une liqueur enivrante. Caractères physiques. Le stipe ou tronc de ce Palmier à vin s'élève peu. Il est droit? beaucoup plus ( i59 ) gros au sommet qu'à la base 5 couronné à son sommet par une touffe de feuilles grandes, nombreuses, très- amples , pinnées , pendantes , dont le pétiole com- mun est garni de petites épines presque dans toute sa longueur. De la base de ses feuilles sortent et pendent de très-grands régimes ou spadices, très*ramifiés , sous- divisés en un grand nombre d'autres rameaux serrés , rapprochés , inégaux 3 chacun d'eux environné de deux ou trois spathes partielles , courtes , cunéifor- mes, comprimées, tronquées, fendues longitudinale- ment à un de leurs côtés. Les fleurs sont sessiles et disposées alternativement sur chacune des divisions du spadice , enveloppées à leur base par une sorte d'écaillé circulaire, dure, coriace , un peu jaunâtre , ïîsse, presque luisante : ces écailles sont imbriquées > et recouvrent les rameaux dans toute leur longueur. Les fleurs mâles , situées sur les mêmes régimes que les fleurs femelles , en occupent la partie supé- rieure : elles sont très-nombreuses , persistent pen* dant quelque temps, et tombent enfin à la maturité des fruits, qui forment, par leur ensemble, leur rap- prochement et leur nombre, une grosse touffe ovale, serrée, composée de baies sèches, presqu'ovales , lui- santes, écailleuses, les écailles très -serrées, fortement imbriquées du sommet Vers la base, ovales , obtuses. ( Encycl. méth. ) Analyse chimique. La fécule amilacée du pal- mier à vin, n'offre rien de particulier à l'analyse. JX 14* ( itfo ) existe dans sa sève un principe mucoso-suci'é suscep- tible d'acquérir une for le acidité par la fermenta- tion. Cette même seve donne du sucre et de l'alcool 1 suivant les procèdes chimiques auxquels on la sou- met. Propriétés médicinales. Le Sagou du palmier à vin s'y rencontre en petite quantité ? mais on l'em- ploie utilement comme analeptique , lorsqu'il s'agit de relever les forces des personnes épuisées. La sève jouit de toutes les propriétés de celle du cocotier. ( Voy. cet article. ) Mode d'administration. On prépare le Sagou au lait, ou au gras : son usage est salutaire, mais il est in- dispensable de l'aromatiser. Explication de la planche trente-troisième. JjB Palmier à vin est représenté réduit au trentième de sa grandeur naturelle. On a choisi un moyen indi- vidu. 0?i aperçoit au-dessous de V ample masse de feuillage qui couronne son tronc , des écailles envi- ronnées de bourre , formées par les vestiges persis- tans des pétioles. //.v ï /i.Vé/ori- />rs,vrrf///i J'rru- . Girôrût < !<'»//• IjfU & JT,i S. ( 161 ) GREINTADILLE BLEUE. ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Passiflora caerulea. Liiin. — Passiflora foliis palinatis , lobis integerrimis , stipulis lunaribus into gris aristatis, N. — Granadilla polyplvyllos, fructu ovato. Tournef. 241. — Granadilla pentaphyllos f flore caeru- leo niagno. Boerh. Lugdb. 1, pag. 81. — Murucuïa Pison, Bras. p. 247. — Passiflora ( Passionis flora) La- marck. — Flos passionis major, pentapliillus. Sloan. Jam. Histoire 1, p. 229 , Raj. suppl. 329. — Clema- tis quinque folia americana. S. flos passionis. Rob. ic. ex Linn. Caractères génériques. Calice à cinq divisions profondes, cinq pétales planes alternes avec les divi- sions du calice, obtus, ouverts 5 nectaires en forme de filets disposés circulairement 5 cinq étamincs dont les filets, réunis inférieurement en colonne, sont tra- versés par le style portant Fovaire à son sommet, ce- lui-ci couronné par trois stigma en tête. Caractères particuliers. Feuilles palmées, très* entières , les pétioles, glabres , pourvus de deux glan* des. ( Viv. ) Histoire naturelle. Que de variétés de formes et de couleurs dans cette classe nombreuse qui fait ? des rochers sombres et bruts, des ampbi théâtres où brille l'éclat des plus belles fleurs ! Que de festons ? ( **o de colonnes naturelles formées dans les forêts des Antilles, par ces belles plantes dont les Heurs (sur lesquelles se présentent tantôt l'azur 4e plus tendre, le blanc de la neige, le rouge de la rose ou celui du feu, quelquefois merne toutes ces couleurs réunies) pen- dent çà et là, balancées dans les airs par les brises du matin et du soir ! Qu'il est doux de pouvoir admirer ce spectacle enchanteur , sur le bord d'une rivière tranquille et profonde, qui comme un miroir , réflé- chit ces masses élégantes de fleurs , de fruits et de feuillage tranchant sur un ciel sans nuage ! Quelle preuve incontestable de l'immensité des ressources du Créateur , prouvées par la riche variété de cou- leurs et de formes de ces fleurs du nouveau monde l Les unes se font remarquer par leur coloris, d'au- tres par leur nombre, quelques-unes par la prodi- gieuse élévation à laquelle elles savent atteindre eu embrassant l'arbre qui les supporte, et de la cime du- quel leurs sarmens plongent encore jusques vers la terre qui les nourrit. La forme des feuilles , la cou- leur et la saveur parfumée des fruits de certaines eu rendent l'étude très-intéressante. Je donnerai l'his- toire d'une partie dans les classes suivantes , ou je me contenterai de les indiquer lorsque leurs pro- priétés n'ont pas été suffisamment approuvées. Quis ut Deus ? doit être le cri de ravissement au milieu de cette contemplation , un élan naturel du cœur at- tendri vers l'auteur de ces merveilles. Caractères physiques. La Passiflore bleue origi- i t63 ) aaire du Brésil , se trouve aussi aux Antilles , et. elle est même acclimatée en France. Ses sarniens sont ronds, glabres, verdâtres , grimpans ,. triangulaires à leur partie supérieure. Elles sont pourvues de feuil- les alternes assez grandes, vertes, glabres , palmées ,. à cinq divisions ovales oblongues très-entières sur les bords, et un peu obtuses à leur sommet. Les pétioles sont glabres et chargés de deux glandes. Il sort de l'aisselle des feuilles , des vrilles qui protègent leur enlacement. Les stipules sont semi-lunaires, à bord extérieur arrondi et entier , mucronées inférieure- ment par un filet sétacé» Les pédoncules sont axillaires solitaires , portent chacune une très-belle fleur de trois ou quatre pou- ces de diamètre , et garnie à sa base d'une collerette de trois follioles ovales , concaves , entières et d' un- vert pâle. Le calice est à cinq divisions oblongues^ mucronées, verdâtres en dehors, blanc-vert intérieur rement. Les pétales sont blancs , alternes avec les divisions du calice qu'ils égalent en grandeur. La couronne est composée de filets nombreux , disposés sur un rang 5 ils sont moins longs que les pétales 5 leur som« met jusques vers leur milieu est d'un bleu d'azur, le milieu est blanc, et la base purpurine. Le fruit est ovoïde, pyriforme, de la grosseur d'une forte prune$ l'extérieur est orangé, et l'intérieur con- tient des graines noirâtres nichées dans une pulpe aqueuse blanche et odorante , d'un goût acide très- agréable. ( i«4) Analyse chimique. Le fruit de cette grenadilla offre , à l'analyse , de Pacide malique et un principe sucré gommcux. Propriétés médicinales. On fait avec le fruit de la passiflore bleue>une limonade que recherchent les scorbutiques 5 mais il est tant d'autres fruits plus uti- les et plus comunément employés , que je crois inu- tile d'énumérer les propriétés qu'on lui accorde gra-» tuitement. Mode d'administration. On emploie ce fruit comme celui du Grenadier. ( Voy. ci-après.) Explication pe la planche trente-quatrième. vvyvyv w* wvvw w» vv» £>a plante est représentée presque de grandeur naturelle, et les détails à moitié de la leur* /y. ,7.;, //<•<•>///,///r Put-r, (r'/A/n'/ JcztA) GliKNAJIlER' SAUVAGE S,*"JTH o ( i65 ) GRENADIER SAUVAGE. ( Stomachique anti - scorbutique. ) Synonymie. Malus punica sylvestris, malus punica sati- xa., Bauli. zriioi% 43S. — Punica granatum , foliis lan- ceolatis caule arboreo , Lin. icosandrie monogynie. — Punica sylvestris, Tournef. clas. 3i arbres rosacés 636. — Juss. sect. 8, fam. des nryrthes. En espagnol Granado, en portugais Romeira, en anglais Pomd-Granate-Tree, Granaat Boom en hollandais ( FI, du D. des Se, méd. ) Caractères génériques. Calice monopliylle 5 pé- tales définis , attachés au sommet du calice 5 étamines nombreuses , ovaire inférieur couronné par le calice persistant : fruit multiloculaire polysperme 5 graines anguleuses j tiges ligneuses. Caractères particuliers. Calice campaniforme co- loré, à cinq divisions ; corolle à cinq pétales crépus 5 étamines nombreuses j un style , un stigma 5 feuilles linéaires : tige souligneuse. (Aux Antilles, viv. ) Histoire naturelle. Originaire de l'Afrique , et commun aux environs de Carthage , d'où il paraît ti- rer son nom ? le grenadier croît abondamment aux isles Antilles , où il ne fait pas seulement l'ornement des forêts , ses propriétés médicinales le faisant re- chercher sous plusieurs rapports. Chargé de ses bel- les fleurs couleur de feu , cet arbuste offre le plus Leau coup d'œil ? et contraste richement avec le vert diversement nuancé du feuillage 7 et les couleurs du ( ,66 > fruit , qui revêt chaque jour une robe différente, Sui- vant les progrès qu'il fait vers sa maturité j et cotte transition graduée dure pendant toute une saison. Le grenadier sauvage offre deux variétés à mêmes propriétés, et qui ne diffèrent que parles fleurs plu* ou moins grandes , et les fruits doux ou acides. Le grenadier se multiplie par drageons 5 il perd ses épines par la culture. Caractères physiques. Le grenadier , qui se plaît dans un terrain substantiel et à l'exposition du soleil,, s'élève aux Antilles à la hauteur de i5 à 20 pieds. Ses rameaux sont épineux , anguleux , très-grêles , recou- verts , suivant l'âge , d'une écorce brune ou cendrée y garnis de feuilles étroites, lancéolées , entières, con- tournées , opposées , lisses-rouge dans leur jeunesse 5. vert foncé ou même souvent brun après leur entier développement 5 les pétioles courts et rougéâtres» Les fleurs, d'un rouge éclatant, brillent au sommet des rameaux. Elles sont presque sessiles , ordinaire- ment solitaires , quelquefois cependant groupées en* petit nombre. Le calice est campaniforme , très-coloré , épais et à cinq divisions. Il enveloppe une corbeille composée de cinq pétales ondes et comme chiffonnés, d'un rouge de sang. Lis étamines sont très-nombreuses , leurs filets sont pourprés et les anthères jaunes. Le style et le stigma sont d'un rouge vif. Les fruits du grenadier sont sphériques , déprimés ,, ombiliqués, couronnés parle calice persistant, leur écorce coriace ? d'un brun pourpré ou ferrugineux,. ( i67 ) confient une pulpe rosée ou améthyste , douce ou aci- dulé , suivant la variété > et enveloppant, dans plu- sieurs loges formées par une membrane jaunâti'e , des graines nombreuses anguleuses» Analyse chimique. Les fleurs du grenadier , con- nues sous le nom de Balaustes , contiennent du muci- lage, du tannin et un principe extractif. L'écorce et la membrane qui recèle les semences et qui est vendue par les droguistes sous le nom de Malicorium, ont une saveur acre , astringente , peu ou point d'odeur , et donnent à l'analyse les mêmes résultats , plus un peu d'huile essentielle. Les unes et les autres colorent en noir , la dissolution de sulfate de fer. La pulpe con- tient un peu de mucilage , un principe sucré , du tan- nin et un acide végétal particulier. Propriétés médicinales. Lorsqu'il s'agit d'exciter l'inertie des membranes muqueuses de l'estomac ou du canal intestinal, on associe les fleurs ou l'écorcedu grenadier aux tisannes astringentes qui conviennent dans les catarrhes ou les dyssenteries atoniques ? les ménorrhagies. La pulpe, surtout celle qui est légère- ment acidulé, est rafraîchissante, et sert à confec- tionner le sirop de grenade , qui est d'un usage très- répandu et très utile dans le typhus, la fièvre jaune, et dans toutes les maladies aiguës, inflammatoires des voies urinaires et les sueurs colliquatives. Dans les ma- ladies adynamiques et principalement dans tous les cas d'affection scorbutique , on préfère alors la variété de grenadier à fruit aigre. On peut l'unir à ceux du goyavier et du monbin pour obtenir une boisson ( i<58) acide et légèrement astringente , utile à la fin des leu- corrhées et des blénorrhagies. On obtient de la for- mule suivante , un gargarisme détersif très-utilement employé dans les angines muqueuses et les aphtes. Prenez ( dit Poupéc-Desportes ) écorce de grenade et de citron , de chacune 3 gros 5 une demi -poignée d'oxalide et de cresson $ muriate d'ammoniaque, et sulfate d'alumine de chaque un gros 5 miel deux on- ces , eau huit onces. Faites infuser et passez avec ex- pression. On ajoute du quinquina s'il y a gangrène. Mode d'administration. Les fleurs et l'écorce du grenadier , se prescrivent en infusion ou en décoc- tion . à la dose d'une once par livre de liquide , qu'on édulcore avec un sirop approprié. On compose, avec la poudre, des électuaires ou des pilules j et si l'on veut remployer en substance, la dose est d'un scru- pule à un gros dans deux onces de vin 5 celle du si- rop est d'une once par livre d'eau 5 les graines, quoi- qu'astringentes , se mêlent aux émulsions, La limonade, faite avec une orange acre, le suc de limon et celui de grenade , édulcorée de sirop de bat- terie est laxative et rafraîchissante. La poudre de l'écorce est aussi employée en topi- que dans le relâchement des organes génitaux , la chute du vagin ou du rectum. Le docteur Poil ok assure que les racines sont antheî- mintiques. ( Gazette de santé, n°. 34-1816. ) On prépare avec la pulpe de la grenade un vin aro- matique et astringent auquel an a donné le nom d« vin de Palladius. (iWl'VW*WV\ftiW\ i . Fruit ouvert. 2. Fleur coupée perpendiculairement. 3. Graine. ( l7° ) ANANAS CONIQUE, ( Stomachique anti-scorbutique. Synonymie. Ananas en pain de sucre. — Ananas à couronne de Jérémie ( St.-Dom. ) — Ananas aculeatus znaximD Cru et u conico. Pluin. — Bromelia ananas foliis ciiiaAo spinosis, mucronatis, spicâ comosâ , Linn. ord, cl. 6 , I.exondrie monogynie. — Ananas aculeatus fructu conico, Toumef. appendix. — Class. 3 ordre Y, fam. des ananas, Jussieu. — Famille 9 les gingembres, Adan- *oi». — Archidops-Kapà-tsjakka . Rheed liort. mal. V. Xi, pag. 1 et 2. — Ananas, anana , fayama , pinas, Bout. — Carduus Brasilianus foliis aloes , Baub. pin. 084. — Boniama Car. — En espagnol ananas, pina. — En anglais ananas, pine^— Apple. ■ — Bromelia , tire son nom de Bromel , botaniste suédois auquel ce genre a été consacré. ( Flor. du Die. des Se. méd. ) Caractère générique. Calice persistant à six divi- sions, les trois internes plus longues 5 un nectaire au dessus de la base de chacune 5 six étamines hastées , plus courtes que le calice 5 ovaire inférieur 5 un style filiforme : un stigma trifîde 5 baies agrégées. Caractères particuliers. Feuilles ciliées épineu- ses, mucronées-, épi à chevelure vivace. Fruit conique à couleurs éclatantes. tt. .7o\ r/tr'ot/ore /tetfcourmz Pmjr ■ ba&rrel ,h*7/m. ANA'JVA S C OX 1 O TE ( 17») Histoire -naturelle. L'Ananas conique , -vulgai- rement connu sous le nom d'Ananas-Pain-de-Sucre 9 en raison de sa forme , croît spontanément aux An- tilles dans les savanes humides des bords de la mer 5 #t plus particulièrement sur les mornes escarpés y près des sources ou des cascades ombragées par les hautes futaiesque la hache y a respectées. Le quartier de Jérémie, à St.-Domingue , en produit une grande quantité 5 et leur récolte fournit aux caboteurs une pe- tite branche de commerce avec les villes de Tinté- rieur de la colonie. Le voyageur fugitif ou égaré , en tranchant l'un de ses fruits , se désaltère j et peut ai- sément continuer sa route ? s'il n'en a pas mangé en trop grande quantité , car leur abus trouble la digestion. L'écorce de cet Auanas n'est point jaune comme celle de celui qui porte ce nom et qui est décrit plus loin. L'enveloppe de l'Ananas conique est ver- dàtre , nuancée de pourpre , d'orangé et de violet : on reconnaît sa maturité à la vivacité de ses couleurs et au parfum agréable dont s'imprègne l'atmosphère qui entoure le fruit. ........ l'Ananas chéri Elève avec orgueil sa couronne brillante. (Parny. ) Pour manger l'Ananas , il faut le dépouiller de son écorce et surtout enlever, sous chaque écusson ? une pointe très-piquante , reste du style qui s'est dessé- ché 7 et qui causerait une grande irritation à la gorge ( 172 ) si on ne sVn méfiait pas. On coupe ensuite le fruit pat* tranches epic l'on saupoudre de sucre. On Je met aussi macérer dans du vin. On fait avec le suc d'/\na* nas , des glaces , des sorbets , des confitures . des marmelades, une limonade, un vin excellent} et sur- tout des pastilles qui procurent «à la bouche une fraî- cheur agréable et parfumée. Caractères physiques. Les feuilles qui partent des racines rie la plante sont ouvertes en faisceau , longues de deux pieds environ , étroites , canaliculées , d'un vert glauque comme celles de Paloè's, et hérissées sur les bords d'épines courtes , brunes ? aiguës , dispo- sées en scie. Elles environnent une hampe cylindrique cannelée et colorée , feuillée à chaque articulation y courte et portant un épi glomérulé ou réceptacle commun garni de fleurs lilas, sessiles, en entonnoir , disposées au centre des compartimens ? sur lesquels les ovaires paraissent à demi-enchassés dans leur pulpe. Ces fleurs se fanent et tombent à mesure que le fruit grossit ; elles sont quelquefois stériles et donnent alors une semence rouge et applatie. Le fruit est un réceptacle charnu composé de beau- coup de baies symétriquement disposées , représen- tant une pomme de pin , et exhalant un parfum d'une odeur particulière. Ce fruit est surmonté d'un fais- ceau de feuilles courtes qui sert, ainsi que les œille- tons, à propager la plante 5 ces feuilles sont ordinai- rement vivement colorées. La chair de l'Ananas-Pain -de-Sucre est blanche 5 la coupe transversale représente une étoile ou disque7 (i73) dont les rayons déliés divergent du centre à la circon- férence. » Si la robe de cet Ananas est colorée avec éclat , sou parfnm est aussi plus agréable que celui des autres es- pèces. Son suc est cependant très-acide 5 il agace les dents et fait saigner les gencives : cependant on le mange avec plaisir ? car il réunit à la saveur vineuse de la pêche, celles des fraises ? des framboises et des melons les plus exquis. Analyse chimique. Le suc d'Ananas contient de l'acide acétique , de l'albumine ? et un principe ex- tractif gommoso-sucré . Propriétés médicinales. Le suc de l'Ananas à demi- mûr , est un bon diurétique ? et d'un très-grand se- cours contre les affections de la vessie et la grave! le. On l'emploie utilement en lui associant le fer contre l'ictère et l'hydropisie 7 et cette préparation remplace aux colonies Le rnalate de for dans le traitement des atrophies mésentériques. . Le vin que l'on obtient des Ananas par la fermen- tation j est agréable et très-rafraîchissant. On coupe 4 cet effet le fruit par rouelles , et on le met macérer dans de l'eau 5 quelques - uns lui ajoutent du sucre ? à fin de faire développer plus promptement la fer- mentation vineuse. On obtient alors une liqueur qui a beaucoup de rapport avec le vin de Malvoisie. Il est cordial ? détruit les nauosées ? et ranime la chaleur naturelle 3 mais on doit l'interdire aux femmes en- ceintes. * I ( »74) La limonade faite avec l'Ananas est très-rafraîchis- sante, et indiquée dans les maladies inflammatoires , bilieuses et adynamiques , dans le typhus et la fièvre jaune , où elle produit d'excellens effets} mais on doit en user avec modération , et la rendre vineuse ou al- coolique j afin d'éviter les inconvéniens que j'ai déjà fait connaître. Le suc de l'Ananas procure 5 sans aucun apprêt j un gargarisme détersif, qu'on ne doit pas négliger dans les angines muqueuses , et compliquées de gan- grène 5 il sert alors de véhicule. Les nègres vantent beaucoup, pour la cure de leurs ulcères atoniques , le digestif suivant : — Prenez suc d'ananas , de feuilles d'agave-karatas , et de celles d'aloè's, de chaque deux onces ; baume de sucrier un» once \ jaune d'œuf , n°. 1 5 taffîa , quantité suffisante f mêlez pour l'usage. Mode d'administi*Ation. Le suc d'Ananas se donne depuis une once jusqu'à quatre , dans un véhicule ap- proprié au genre de la maladie qu'on a à combattre, La dose du vin ne peut être indiquée précisément r puisqu'on en fait souvent usage sans prescription médicale. Explication de la planche trente-sixième* La plante est réduite au quart de sa grandeuf naturelle* '*. . /y. :h TÂsetùrre Jk*c0urtt7x. J*i (PaiïrrrZ J'cufy ■ POIVRIEH A OMELLE S . ( !?7 y POIVRIER EN OMBELLES; Vvlg. Bois d'Anisette. ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Piper umbellatum. Lin. DiandrieTryginîe.— ■ Saururus frutescens foliis cordiformibus et latis , non umbilicatis, anethi odore. Pluin. — Saururus foliis am- plis orbiculato cordatis , sinu aperto , petiolis vaginan- tibus. Brwn. , Jam., 2o3. —Piper longum racemosum Sloan. , hist. i36. — -Piper foliis orbiculato cordatis, acu- minatis , venosis, spicis umbellatis , caule erecto, sul- catOj pubescente, Wild. Spec. , plant. , vol. I , p. 167^ n°. 4^. — Jussieu , famille des Orties. — Joborandi , ou Bihiniitrou des Caraïbes. Caractères génériques. Fleurs en chaton, spa- dice filiforme, couvert de fleurs. Calice, 2 phylles , corolle O. , deux anthères à la base de l'ovaire , style O. , 3 stigmates, une baie monosperme. (Lam.) Caractères particuliers. Feuilles cordiformes 5 comme rondes , aiguës , veinées 5 épis en ombelles» (Antilles, vu ace, Jolycl.) Histoire naturelle. Lorsque la botanique n'avait pas encore subi les heureux changemens que lui ont fait éprouver d'utiles et sages nomenclatures, on avait donné à la plante dont il est question , sans avoir égard à sa forme et à ses caractères, le nom de bois cfani- sette , parce que cet arbrisseau exhale une odeur d'aneth qui lui a valu la définition de Plumier. Mais il était réservé à des botanistes profonds et éclairés ? de le classer d'après son type? dans les poivriers ? dont il a tous les caractères. 10e. Livraison. i5 ( '7») On Je trouva aux Antilles sur tous les mornes frais el tonfius. L'odeur suave 1 1 n,i 1 répand autour de lui, attire les regards complaisans qui aiment à admirer l'élégance de sa Uge et de tout son ensemble, dont l'aspect est entièrement étranger à l'Européen. Caractères physiques. Les tiges de ce sous-arbris- seau sont verdâtres, de ïa hauteur d'un à deux pieds, droites, simples, genouillées, eaunelécs et légèrement pubescentes. Les fouilles sont amples, distantes, pétiolées, cor- diformes , entières, terminées en pointe, fortement échanerées à leur base, ou à deux lobes rapprochés, quelquefois velues en dessous, marquées de nervures qui s'étendent de la base jusque vers le milieu de la feuille où, elles se ramifient. Les pétioles sont longs, glabres, cylindriques, amplexicaulcs , et munis, à leur base, d'une gaine ou large membrane où l'épi se- trouve enfermé avant l'inflorescence. Les épis sont axillaires, blanchâtres, au nombre de trois à six, disposés en ombelle , médiocrement pédi- cules, portés sur un pédoncule commun, droit, et de, couleur blanche. Les écailles de chaque fleur ( calice ) sont arron- dies, un peu ciliées, et paraissent un peu tomenteuses ù l'œil nu. Les anthères sont blanchâtres, l'ovaire oblong,' surmonté de 3 stigmates épais, réfléchis, noirâtres. (Encycl. méth. T. Y. p. 4^4- ) Analyse chimique. Toutes les parties de la plante sont acres et stimulantes, et il s'en développe un arôme , dont jusqu'ici l'utilité n'a point été appréciée. ( '79 )' On retire de ses graines une huile essentielle qui a les propriétés de celle d'anis. Propriétés médicinales. On prescrit l'h uile essen- tielle des graines sur un morceau de sucre ? dans les atonies de l'estomac qu'éprouvent les scorbutiques à tempérament lymphatique 5 tandis que ce même moyen pourrait exciter les plus grands désordres dans les mêmes circonstances chez un individu ro- buste ? pléthorique , et doué d'une sensibilité ner- veuse irritable. Son usage inconsidéré occasionnerait des maladies inflammatoires. Le moyen le plus sûr est de l'employer en décoction ou en macération vineuse. C'est de cette manière qu'on en retire beau- coup d'avantages ? et que je le prescrivais dans les hôpitaux des colonies , d'après la formule de Poupée Desportes 5 à laquelle je faisais subir un léger change- ment. Par exemple , les scorbutiques éprouvaient du soulagement d'une tisanne composée avec gingembre/ un gros 5 une orange sure coupée par rouelles . des bourgeons de bols d'anisette , une poignée : un gros de limaille de fer en nouet, pour deux pintes de via. Dans les douleurs pûngitives qu'éprouvent les ma- lades dans la péripneumonie ? je faisais appliquer, au lieu de moutarde ? delà poudre des graines du Poivrier à ombelles , incorporée avec du blanc d'œuf y qu'on étendait sur du coton pour sn faire une espèce de cata- plasme. Ce même topique procurait du soulagement dans les douleurs rhumatismales. Cette poudre dissipe le relâchement de la luette par atonie 3 elle est aussi odontalgique, sternutatoire et rubéfiante ? comme tous les aromates de ce genre» x5 * ( i8o ) Mode d'administration. La dose Je Droite essen- tielle est de 4 à 8 gouttes 5 celle de la poudre des grai- nes, d'un scrupule à un gros*, celle des feuilles et des bourgeons, d'une poignée par pinte de liquide* ExrUCATION DE LA PLANCHE TRENTE-SEPTIEME. VWWVV*'» www vwvw Le Poivrier à 0 moelle est représenté au tiers de sa grandeur naturelle. Fig. I» Fleur entière grossie. On y distingue deux écailles calicinales, deux anthères supportées par des filets dont l'insertion est aux deux côtés opposés de Povaire. Celui- ci, globuleux supporte trois stigmates réfléchis. Fig. II. Graine grossie. Une partie de son enveloppe cor- ticale a été enlevée afin de mettre à jour la semence Miiicpie qu'elle contient. /V. ,'/// / lupi/or,' ûtvcoi/rfi/x Pm.v Imfirv'e/ Jiv/fe ■ y< ( 18jl ) ORANGER ACRE ou SURE. \ ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Citrus aurantium sylvestre. Lin. Polvadel- pliie icosandrie. — Tournefort, cl. 21, arbres rosacés, sect. VI. — Jussieu, famille des Orangers. — Aurantium. sylvestre , medullâ acri , inst. k. tr. Caractères génériques. Caîice monophylle mul- tifîde 5 corolle polypétale 5 pétales alternes avec les flivisions du calice : étamines définies, attachées à la base des divisions du calice , filets distincts: ovaire supère $ un style, un stigmate: une baie multijocu- ïaire 3 feuilles alternes, tiges ligneuses spinifèïës à l'état sauvage. (Lam.) Caractères particuliers. Calice à cinq divisions profondes 5 corclles à cinq pétales elliptiques^ environ vingt étamines 5. filets comprimés*, un style: un stig- mate entête: baie charnue, divisée par neuf ou onze cloisons, recouverte d'une écorce aurore chagrinée, glanduleuse et mamelonnée 5 graines ovoïdes 5 loges vésiculeuses : pétioles ailés 5 feuilles aiguës. Histoire naturelle. Sous un ciel aussi brûlant, quelle surprise agréable doivent éprouver le chasseur ou le botaniste , en escaladant avec peine les mornes escarpés , s'ils découvrent des Orangers sauvages à pommes d'or. Ces fruits qui n'ont cependant point la douce saveur de l'orange de la Chine, étanchent néan- moins la soif ardente 5 tempèrent les mouvemens impétueux d'un sang crui^ en augmentant l'exaltatioa ( i8? ) des forces vitales , porte le i rouble dans tous les sens $ donnenl des palpitations} R4) ï'ées, et forme la hase des potions antispasmodiques. L'écorce amère et aromatique s'emploie en infusion aqueuse, en teinture, en poudre ou en conserve, pour stimuler les fibres de l'estomac et des intestins. On voit, d'après l'analyse des parties constituante» des fleurs, feuilles et fruits, qu'ils doivent être d'une grande utilité dans les maladies scorbutiques. Explication de la planche trente-huitième. fc\^UMA«UVU/Wi«Af\VW Le rameau d'oranger acre chargé d'un fruit mur est de demi-grandeur naturelle* î. Fruit coupé transversalement. /'/..'/„ TftviH/ffn? JJcscptirft/x» fm*r > Oa/rrtf/ J t HYDROCOTBLB OMMEUuEM (,85) HYDR0C0T1LE A OMBELLE. ( Stomachique anti-scorbutique. ) Synonymie. Hydrocotile umbellata , Lin. — Hydrocotile foîiis peltatis, umbellarum radiis numero^is nosculis multoties lonçioribus , N. — Hydrocotile maxima, folio unibilicato , floribus in umbellam nascentibus. rlum. , Spec. 7 , Miss. 4> tom. 3. — Tournefort 328, cl. VII, Ombell. , sect. 9. — » Jussieu , fa in. des ombellifères- acaricolia des Caraïbes. Pis. , Bras. 260. — Erva de Capitaon. Marg. Bras. 27. — Cotylédon aquatica Sloan, fam., bis. 1 , p. 3i2. — Hydrocotile, suivant Lamark 9 Tient de "îhs , eau , et de kotuM , gobelet. Caractères génériques. Corolle pentapétale. Cinq étamines, deux styles ? deux graines nues, accolées, ovoïdes inférieurement , souvent de bas en haut. Feuilles en parasol. Caractères particuliers. Ombelle multiflore, invo- lucre très-petit, graines comprimées, semi-orbiculaires; feuilles orbiculaires en bouclier, la hampe plus courte que les feuilles. Histoire naturelle. Amie des savannes inondées, Thydrocotile à ombelles se plait ainsi que ses congé- nères , au milieu des eaux , où son humble stature Yj fait peu remarquer, quoique son port offre un ensem- ble intéressant de formes peu communes. Ses feuilles ayant une surface plane servent de repos à certains petits oiseaux qui y sont balancés , et d'où ils peuvent se désaltérer. Caractères physiques. L'Hydrocotile dont il est question est une plante le plus ordinairement flot- ( 06 ) ttnte ) crue ses feuilles rondes et petites font remar- quer. On ne peut iuieu\ les comparer qu'à celles île la capucine. Les liges sont menues, rampantes, et poussent à chaque articulation de petites racines fibreuses. Les feuilles sont orbiculaircs, crénelées dans leur contours par de larges dents, coupées carrément à leur sommet, fixées à leur surface inférieure sur de longs pétioles qui prennent leur insertion au centre, garnies de nervures qui s'étendent de l'insertion du pétiole à la circonférence , et d'autres plus petites et obliquement placées. Les hampes sont axillaires, plus courtes que les pétio- les, chaque hampe supporte à son sommet une ombelle composée d'une vingtaine de fleurs, enveloppées par tles rayons beaucoup plus longs qu'elle -, chaque fleur est stelliforme , composée de cinq pétales d'un blanc pur j la corolle contient cinq étamines. L'ovaire chargé de deux styles devient un fruit com- posé de deux moitiés accolées, comprimées, s'ouvran-t de bas en haut et renfermant deux graines nues. Analyse chimique. La racine de l'Hydrocotile à ombelle est aromatique , piquante et chaude à la dé- gustation. Elle fournit à l'analyse une huile essen- tielle très- odorante, l'extrait aqueux est amer, et contient peu d'arôme, dont s'empare l'alcool lorsqu'on les y met en digestion. Les tiges sont acres et d'une odeur volatile. Propriétés médicinales. Les racines qui ont l'o- deur de celles du persil , sont apéritives et convien- nent dans les obstructions des reins et du foie. On les; ( m ) mêle aux tisanes anti scorbutiques aromatiques. On fait confire les racines, et on les ordonne coniine masticatoires: leur vertu cordiale et touique les rend recommandables dans le catarrhe pulmonaire avec prédominance d'atonie. Les feuilles sont rarement employées; on leur préfère, sous tous les rapports, les tiges des cressons de savanes., dont il est question plus bas , et dont les propriétés sont incontestables. Mode d'administration. En raison des vertus héroïques de l'Hydroeotile, nous engageons les jeunes praticiens à n'employer cette plante qu'avec réserve et prudence. La teinture alcoolique se donne à la dose d'un gros par livre de véhicule, et d'une once en décoction, ou bien à celle d'un gros en poudre dans du vin. Nota. On trouve aux Antilles deux autres espèces d'Hydrocotile, dont les vertus ne sont point éprou- vées j je me contenterai de les indiquer ici: 1. Hydrocotile à épi. Hydrocotile spicata. ( Commune à Saint-Domingue. Cuba. ) 2. Hydrocotile droite. Hydrocotile erecta. (Jamaïque.) Explication de la planche trente-neuvième. * V» A -VI X\ V^V%^^A^W\ W% Z>a plante est réduite ci moitié de grandeur naturelle \ ( 188 ) DRYMIS AROMATIQUE. Vulg, EcORCE DE WlNTER. ( Stomachique anti - scorbutique. ) Synonymie. Ecorce de Caryocostin. — Drymis Winteri \ L. F. Drymis pedunculis aggregatis, terminalibus, pis- tillis quatuor, L. F. , suppl. 269. — Drymis Forsteru Mutis. — Peryclimenum rectum , foliis laurinis, cortice aromatico acri. Sloan. Act. Angl. — Laurit'olia magel- lanica cortice acri. Bauli. , Pin. 46» . — Cortex Winte* ranus. Clus. , eyot. y5. — Boigne cinnamomifera eliva fructu. S'oan. — Feuil. observ. y vol. 3, p. 10 , tab. 6 y iam. des Anones. Juss. , Lamark... Carractères génériques. Calice inférieur mono- pîiille à trois divisions. Six à douze pétales ouverts , étamines nombreuses à anthères didymes et épaissies au sommet. Quatre à huit ovaires ovoïdes y point de style. Stigmate unique applati. Quatre à huit baies sessiles unil oculaires ? contenant chacune quatre se- mences. Caractères particuliers. Corolle à six pétales, étamines indéfinis. Quatre ovaires sessiles. Stigmate épais situé sur le côté. Histoire naturelle. On a pendant long-temps confondu le Drymis aromatique avec la winterane , canelle blanche. Mais des caractères distinctifs et bien tranchés ne permettent plus de s'y méprendre , en confrontant les diverses parties de la plante. Le Drymis, nommé winterane par Clusius , devait son nom au capitaine Whiter 5 dont il consacrait le PI. 40. 77i-'at/arc /)i-jwirr/i7x. Pm.r ■ (rairt/'Z jVu/p DRYMIS AHOMATIÇTIE ( i89ï souvenir, et qui îe premier, le découvrit en 1579, au détroit de Magellan d'où il l'apporta en Angleterre. L'élude de cet arbre curieux et intéressant a depuis fixé l'attention des Banks , des Forster , Fothergill et autres célèbres médecins botanistes. Caractères physiques. L'arbre connu sous le nom de Drymis aromatique est d^une assez haute stature, d'un feuillage toujours vert, et se plaît particulière- ment dans les lieux bas que le soleil éclaire. Son écorce, connue dans le commerce, sous le nom de Caryocostin s'y présente sons forme de fragmens roulés ouapplatis, épais et spongieux , lisses , d'un jaune canelle au-dedans, et d'un gris de cendre à l'extérieur: cette dernière surface est inéeale et rabo- teuse, ou, plutôt, couverte de stries vermiculaires longitudinales, et de saillies transversales et régulières distantes. Les feuilles sont nombreuses, éparses, quelquefois alternes sur les jeunes rameaux, ovales lancéolées 9 très entières et ayant de grands rapports avec celles du laurier. Les fleurs viennent à l'extrémité des rameaux. Les pédoncules y naissent plusieurs ensemble en faisceau y chacun porte une seule fleur dont la corolle offre sijç pétales d'un blanc pur, souvent teint de pourpre. Les étamines ont leurs filets épaissis à l'extrémité ? et des anthères didymes à extrémité offrant la réu- nion des deux lobes qui les composent 5 elles sont nombreuses et jaunes. A la chute de la corolle succède un fruit composé de quatre ovaires sessiles, qui dans leur parfait déve- ( J9° ) loppcment , forment quatre baies ovoïdes, brunâtres j poinlillées au sommet; et un peu sur le côté , où l'on aperçoit l'insertion du stigmate qui y paraît comme un point enfoncé. Chaque Laie contient dans une seule loge quatre semences ovoïdes noires et luisantes. Analyse chymique. Le Drymis aromatique se trou- vant assez communément à St.-Domingue, j'ai eu occasion d'en soumettre à la distillation, et j'ai obtenu une eau aromatique , surmontée d'une très-petite quantité d'huile essentielle , d'une odeur très-suave et très-penétrante. Propriétés médicinales. Le docteur Alibert nous confirme que dans Je vaisseau du capitaine "Winter^' et plus tard en 1600, lorsque la flotte commandée par l'amiral Van-N.oort revint du détroit de Magellan, on eut souvent recours à cette écorce pour assaisonner les mets et combattre les ravages du scorbut. S'il m'est permis de citer ma propre expérience, j'accor- derai les plus grands éloges à ses propriétés, dans l'emploi que j'en ai fait au milieu des- hôpitaux de St. -Marc et du Port-au-Prince ( île St.-Domingne ),' Une poignée de cresson de Savannes, un gros d'écorce de Drymis et une orange sure par pinte d'eau, procu- raient aux scorbutiques une tisanne salutaire dont ils éprouvaient les meilleurs effets. Quelques gouttes de son huile essentielle dans une limonade, composaient une boisson encore plus agréable. Enfin cette écorce convient dans tous les cas oui 'ou doit recourir aux substances aromatiques. ( 191 ) Les habitans du détroit de Magellan, dit Valmont- Bomare, sont toujours munis de cette écOrce sans pareille, dont ils font usage comme antidote lorsqu'il ont mangé de la chair du lion marin , qu'on regarde comme vénéneuse. Suivant Geoffroy elle est aussi sudorifique et employée avec succès dans la paralysie et les catharres. Propriétés particulières. Cette écorce, essentiel- lement aromatique, a le parfum des clous de giroffle, et à la dégustation offre une saveur acre et piquante qui se rapproche de celle du poivre. On la confit dans la verdeur, et elle sert alors de condiment dans les ragoûts. En Europe , où elle est fort rare , des droguistes peu assortis la remplacent ou la sophistiquent avec l'écorce du winterania , canelle blanche. Mode d'administration. La dose de l'écorce de Drymis en poudre, est de deux grammes (ou demi- gros) en substance, ou malaxée avec le miel, sous forme d'électuaire. Celle de l'huile essentielle, de 3 à 8 gouttes sur un morceau de sucre , ou dans un véhicule approprié à la nature de la maladie. Les fleurs s'ordonnent par pincée dans une livre d'eau bouillante. ( l9a ) Explication de la planche Quarantième» <*/V»'WWV»w\i»'V\ %/v»/WX i. Ovaire surmonté des étainines. 2. Ovaires vus à la loupe. 3. Ovaire coupé transversalement* 4. Ecorce du Dry mis. //. ./. J'Àécdore IKsfCOwétÙ. /Vuw /'.r/>//<>/ \fc*tfp*frf. mESSON DE SAFAN*: COMMUN. ( 193 ) CRESSON DE SATANE COMMUN. (Stomachique Anti-Scorbutique. ) Synonymie Lepidiumiberis, Lin. tetradynamie siliculeuse.— > Conysalinarise folio, Poupée — Desportes. — Tournefort, clas. V _, Crucifères , sect. II. — Jussieu , famille des Crucifères. Caractères génériques. Silicule émarginée; cordi- forme, polysperme , valvules carénées, contraires. Caractères particuliers. Fleurs diandriques , qua- tre pétales ; feuilles inférieures lancéolées dentées en scie , les supérieures linéaires très -entières. ( Ann. Jolycl. ) Histoire naturelle. Le cresson de savane com- mun croît aux Antilles., sur le bord des eaux, dans les savanes humides , et y sert de pâture aux canards de . toute espèce dont on trouve une énorme quantité ; toute la plante a une forte odeur de cresson et en a les propriétés. Caractères physiques. La racine du cresson de savane commun est pivotante , rameuse , sous- ligneuse. La tige est cylindrique , roide , droite , de la hau- teur de deux pieds environ , rameuse à sa partie su^ périeure. 11e Livraison. 16 \ ( '94 ) Les feuilles radicales sont spatulées , déniées dans lOUt leur contour , quelquefois en lyre : les ieuîlles de latine sont linéaires, et les unes et les autres sont glabres. Les fleurs sont jaunâtres , quelquefois d'un blanc pur : la corolle est composée de quatre pétales disposés en croix ; elles sont placées en grappes droites et ter- minales. Les fleurs , a leur chute , sont remplacées par des silicules courtes , ovales , divisées dans leur longueur , et s'ouvrant de haut en bas. Les valves , carénées sur le dos , contiennent plusieurs semences , ovales et très- menues. Ces siiicules , d'abord d'un vert glauque , de- viennent, par suite , jaune paille, et enfin rougeâtres. Analyse chimique. Le cresson de savane donne 5 l'analyse , ainsi que toutes les autres crucifères , de l'ammoniaque , et une huile volatile. Sa racine offre les mêmes résultats, mais à un plus haut degré. Cin- quante livres ont donné , a la presse , un suc , lequel traité au bain marie , a fourni huit livres deux onces d'extrait. Propriétés médicinales. Le cresson de savane com- mun est généralement employé , aux Antilles , dans l'hydropisie et les affections scorbutiques compliquées d'anémie; dans les catharres pulmonaires muqueux ; dans les néphrites, dans les affections de la vessie, celles scrophuleuses , cutanées ; 'dans les engorgemens des viscères, et la phthisie pulmonaire. On l'estime lithontriptique; mais on sait à quoi s'en tenir sur celte prétendue vertu. ( 19^ ) La racine est incisive , diurétique , vermifuge , et surtout stimulante et anti-scorbutique. Mode d'administration. La racine de celte plan le est d'une saveur acre , si brûlante et si piquante , qu'on ne peut l'employer en nature , mais à la dose d'une once ou deux pour un litre de liquide , aqueux ou vineux. La propriété du bouillon fait avec la tortue , le cres- son et les écrevisses , est tellement appréciée , qu'on l'offre dans les Cafés publics , où les marins, affectés du scorbut , se présentent en foule , pour en réclamer les bons effets. L'extrême volatilité de ce cresson :ie per- met pas de l'emnloyer en décoction ; mais on en donne le suc exprimé , à la dose de trois a quatre onces. Alors , il purge doucement. Le vin et l'aikool sont choisis pour en extraire les principes volatils et médicamen- teux. La dose de l'extrait du suc exprimé , est de 12 grains à un demi-gros. La teinture aîkoolique de ce cresson étant trop péné- trante , on ne l'emploie qu'en gargarisme , ou contre les ulcères de la bouche , encore est- on obligé d'é- mousser sa trop grande force , par le moyen du miel. Le lait préparé avec le cresson de savane est re- commandé dans les affections cutanées , dans les em- barras des reins et de la vessie , dans la phthisie et les maladies chroniques du poumon. On fait un petit lait avec le cresson de savane. Cette préparation est très-estimée , et employée avec avan- tage par Poupée — Desportes , est purifiante et apéritive. Il se prépare ainsi : Prenez cresson, une poignée; faites infuser une demi-heure, dans petit laîi , une pinte; exprimez l'infusion. ( Jf96 ) La racine du cresson de savane , employée comme masticatoire, excite la salivation. La racine râpée, malaxée avec du vinaigre, procure un cataplasme ré- vulsif, qui remplace celui de moutarde , dans les affec- tions rhumatismales, les fièvres ataxiques , etc. L'infusion de celle plante , à laquelle on ajoute du quinquina , se prescrit avec succès , avant le frisson des fièvres intermittentes. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-UNIEME. La fiante est de grandeur naturelle; on a feint un petit individu* Fig. i. Feuilles radicales au trait } racines colorées. 2. Fleur grossie. 3. Semence de grosseur naturelle. /'/, jJwodtre fl^'ont/r/tAJ'r'n-v . rHŒSSO'^ DK HAVANE PETIT. ( T97 ) ^v.vA.^vv\^AA\A.^v^^AAvvv^A^v^.^v^^^iV^vv^vv^^A.^vv■^vv^-v^^^.^^^A.^\v^^^.^^A1V^.^vv^^^^^.^^v^.,'^.'W« CRESSON DE SAVANE PETIT. ( Stomachique Anti-Scorbutique. ) Synonymie. Thlaspi nasturtii sapore. Poupée-Desportes. — T. Iberis humiliorde Sloane. Passerage, Lepidium iberis, Lin. tetradyn. siliculeuse. — Tournefort, cl. 5 Crucifères, sect. 2. — Jussieu , famille des Crucifères. Caractères génériques. Silicuîe émarginée , cordi- forme , polysperme , valvules carénées contraires. Caractères particuliers. Fleurs diandriques , à quatre pétales cruciés; feuilles radicales , ou infé- rieures , ailées avec impaire a neuf folioles ovales , oblongues , quelquefois entremêlées de folioles beau- coup plus petites. Les supérieures , sessiles , en fer de lance et crénelées. Histoire naturelle. Le cresson de savane petit habite les mêmes parages que le grand , dont il a les propriétés. Caractères physiques. Sa racine pivotante est très- peu fibreuse; elle pousse une tige cylindrique , glabre, haute de douze à quinze pouces , rameuse dans la partie supérieure. Les feuilles sont d'un vert glauque ; les radicales sont ailées , avec impaire , le plus souvent composées de neuf folioles , qui alternent quelquefois avec d'autres 16. ( '9« ) beaucoup plus petites. Les feuilles qui garnissent la lige et les rameaux sont en fer de lance , crénelées dans leur contour , et portées sur un pétiole rudi- men taire. Les fleurs sont blanches , petites , disposées en grappes h l'extrémité de la tige et des rameaux. L'ovaire , après la floraison , se transforme en une silicule courte ovale, comprimée, cordiforme, garnie d'un rebord, et divisée en deux loges qui s'ouvrent par le sommet , en sens contraire de la carène dorsale des valves , et qui renferment chacune une seule graine. Analyse chimique. Ce cresson offrant, à l'analyse, les mêmes résultats que ceux du précédent, noits nous contenterons d'y renvoyer le lecteur. Propriétés médicinales et mode d'administration. Les vertus de cette plante étant également appliquées dans les mêmes circonstances que celles où le cresson précédent procure tant d'avantages , il est inutile de nous répéter. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-DEUXIEME. La plante est représentée de grandeur naturelle* i. Feuille radicale au trait. '2. Fleur grossie. 3. Graine de grosseur naturelle. P/.4 J /t **;/*>/**• ^'4<"ivv//'///;/'///./' . r/>/ve/ Jl'ft//r rAJKBLa-: DE SAINT-DOMAN'GIJI u • ( «99 ) lW*tW\VV*rt^**MlW»< • vw» v*** w* wwvw^-v^ w% CAKILÉ DE SAINT-DOMINGUE. ( Stomachique Anti-Scorbutique. ) Synonymie. Bunias Cakilé, Lin. Tetradynamiesiliqueuse.-!- Erucago Cakilé, Tourn. clas. V. Crucifères, sect. 7. — Jussieu, famille des Crucifères. — Cakilé est un nom arabe. Caractères génériques. Silique pulpeuse, caduque, à quatre angles inégaux , aigus; muriquée. Caractères particuliers. Siliques ovales lancéolées , lisses , composées de quatre pièces articulées les unes avec les autres. Histoire naturelle. Le Cakilé se plaît sur le bord des ruisseaux, ou dans les lieux aquatiques, ainsi que la plupart des crucifères. Il y végète humblement comme elles , sans avoir à redouter que l'éclat de ses fleurs lui attire la main capricieuse des curieux qui ne lui trouvent rien de remarquable. Mais la nature a dé- dommagé le cakilé de son ensemble peu brillant, en le douant de propriétés anti-scorbutiques stimulantes , qu'il possède à un liaut degré. Caractères physiques. Les tiges du cakilé sont cy- lindriques, peu rameuses, rarement droites , mais le plus souvent irrégulièrement lléchies. Ses feuilles sont lancéolées, plus étroites à la base ^ ( ?<)() ) obtuses nu sommet ; grossièrement dentées ; d'un vert terne supérieurement , glauque inférieurement ; à me- sure cpjc la lige prend de l'accroissement , les anciennes feuilles jaunissent. Les fleurs sont blanches, fouettées de jaune citrin trèf-pale , disposées en grappes , peu garnies au som- met de la tige. La corolle est composée de quatre pétales cruciés; leur sommet est large , et leur base terminée par un long onglet. Les élamines offrent des filets d'un vert tendre , surmontées d'anthères sagitlées, jaunes. Elles sont au nombre de six , dont quatre plus grandes. Le fruit est une silique composée de deux valves alongées , qui s'articulent inférieurement avec deux autres valves qui forment le tiers de la longueur du fruit. Elle contient plusieurs semences allongées , ob- tuses aux deux extrémités, et garnies de stries en spi- rale. Ces semences sont d'une couleur rougeâlre terne. Analyse chimique. Le cakilé se fait remarquer par une saveur piquante et amère , il donne à l'analyse , de l'ammoniaque et une huile volatile , qui d'ailleurs exis- tent en assez grande quantité dans toutes les crucifères. Propriétés médicinales. Toutes les préparations de cette niante conviennent dans certaines modifica- tions du scorbut ; dans l'hydropisie , dans les obstruc- tions du foie, et des glandes mésentériques; dans tous les cas enfin où les anti-scorbutiques sont indiqués. Mode d'administration. La racine du cakilé, infu- sée dans le vin blanc , se donne à la dose de deux onces par pinte de liquide; le suc de ses tiges, à celle de ( 201 ) deur onces. Les jeunes bourgeons en décoction , ou mangés en salade , sont très-utiles aux scorbutiques. On obtient, par la distillation, l'esprit de cakilé , qui peut remplacer celui de cochléaria , et se prescrit depuis vingt jusqu'à trente-six gouttes , dans une verrée de son infusion. Sa préparation la plus efficace se fait en combinant la plante pilée dans du vesou, ou jus de canne à sucre., qu'on a laissé fermenter, et qu'on soumet ensuite à la distillation; ce même esprit est encore plus pénétrant, en ajoutant au vesou moitié de Tafia. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-TROISIEME. La plante est réduite à moitié de grandeur naturelle. i. Parties sexuelles, de grandeur naturelle; une foliole du calice et un pétale , pour étudier leurs rapports, 2. Silique de grandeur naturelle. 3. Gaaine. ( 202 ) % v -v •VW-» i x x .»•» » 4 k»**x'W»'V^.V^'V».-v^v'»%%V^< WtW»«vv\V\«VXW««tV\«l CLEOME TRYPIIILLE. Fulg. Kaïa a trois feuilles. (Stomachique Anti- Scorbutique.) Synonymie. Sinapistrum d'Amérique, ligneux Tryphille à odeur de cresson alénois, Plum. — Sinapistrum frutescens, Triphillum nasturtiisapore. Idem — S. Polygama^Lin. Té- tradynamiesiliqueuse. — Sinapistrum, Tourneibrt, cl. V , Crucifères, sect. Y. — S. Juss. , famille des Crucifères. Caractères génériques. Trois glandes nectarifères , chacune à chaque sinus du calice , excepté le dernier; pétales, tous montant; silique portée sur un pédicelle uni-loculaire, à deux valves; semences réniform.^s ; un placenta. Caractères particuliers. Fleurs supérieures té- Irandiques mâles ; feuilles ternies ; follioîes presque sessiles , comme aiguillonnées sur les bords; tige sous- ligneuse. Histoire naturelle. Le Cîéome d'Amérique diffère des plantes anti-scorbutiques précédentes par son port plus élevé, par sa tige sous -ligneuse, enfin, par ses lemlies trifides et péliolées. Il se plaît néanmoins, comme elles, dans les ter- rains bas cl humides , sur le bord des ruisseaux, comme s'il semblait choisir ce lieu pour indiquer une pro- priété que confirme sa saveur , qui est semblable à F/.ÀA y/t<\*aorc Jfe*i*eottrfy'ci. 7*in.r . ûaSrief Sc?f/{> CLEOME2 TMYFiaiLI.E • ( 203 ) celle du cresson d'Europe. Les nègres remploient comme condiment. Caractères physiques. La racine du cléome try- phille est pivotante , munie de fibres latérales , longues et menues. Elle donne naissance à une tige cylindrique, qui se subdivise au sommet en rameaux alternes. L'é- corce de la tige est d'un vert cendré. Les feuilles sont alternes , composées de trois fol- lioles ovales, pointues , lancéolées, finement dentées sur les bords , à pétioles partiels , très-courts; mais à pétiole commun , de la longueur des folliolcs. Elles sont d'un beau vert en dessus, glauque en dessous; garnies d'un grand nombre de nervures obliques , à extrémité réfléchie vers la côte moyenne. Les fleurs, qui paraissent en juin , sont disposées al- ternativement en grappes terminales; elles sont jaunes , cruciformes , très petites ; leur calice est vert, et a quatre feuilles. Il leur succède des siliques longues et étroites , portées sur un pédicelle ; elles sont uniloculaires , contenant beaucoup de semences réniibrmes , séparées par un placenta transparent, de la longueur de la sîlique. Analyse chimique. On retire de l'eau distillée et ammoniacale du cléome; plus une huile volatile et pé- nétrante qui, éprouvée par la langue, y imprime une causticité remarquable. PaoPRiÉTÉs médicinales. Indépendamment de ses vertus anti-scorbutiques, le cléome est stimulant, in- cisif et diurétique : son écorce râpée , et appliquée à l'extérieur, agit comme rubéfiant; tandis que le suc ( ao4 ) do louic la plante , édulcoré avec le sirop do batterie j convient dans l'asthme humide, et dans les maladies des reins cl de la vessie, qui ont pour cause l'altéra- tion des membranes muqueuses , et la présence de la gravclle. Mode d'administration. On fait , aux Antilles , avec toutes les parties de la plante, un vin et un sirop anti- scorbutique, qui ne le cèdent en rien aux prépara- tions de ce genre , qu'on exécute en Europe avec le cresson , le raifort et le cochléaria. i Nota. On trouve encore aux Antilles le Cléomc procumbens de Saint-Domingue et de Cuba, à fleurs héxandriquea , feuilles simples lancéolées, petiolées, tiges renversées , qui, assure-t-on, jouit des mêmes propriétés que le précédent. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-QUATIUE3IE. La plante est représentée au tiers de grandeur naturelle. i . Silique ouverte, a. Graine. ( ao5 ) TOME PREMIER. CLASSE PREMIÈRE. Des plantes propres à remédier aux accidens dus à la pré- sence des vers dans l'estomac ou le canal intestinal , soit qu'elles agissent directement sur eux, ou secondairement en provoquant une contraction violente et leur expulsion, puis la rectification des digestions. 4» Stomachiques Anti-Helmintiq ues. SOMMAIRE. D'après la forme cylindrique, ou plate, ou vésicu- îeuse des vers qui portent le trouble et l'agitation dans notre économie s on peut réduire à trois classes leur division méthodique; savoir: i° les ascarides et les lombrics; 20 les tœnia et les fascioles; 5° les hjdatides et les bicornes. Les vers déterminant , par leur présence dans le le corps humain, une foule de maladies variées, dont ils sont la suite naturelle, ou plutôt la conséquence, avec quel empressement ne doit-on pas accueillir les moyens de détruire ces ennemis acharnés , qui causent sans cesse des désordres par les lésions profondes qu'ils impriment aux voies digestives ? On doit avoir pour but dans le traitement des af- fections vermineuses, de rectifier les digestions, en évacuant de l'estomac et des intestins , les matières muqueuses qui les rendent languissantes , et y servent au développement et à l'entretien des vers. Dans la première vue , on emploie les émétiques et 12* Livraison. 17 è ( 206 ) les purgatifs, auxquels on fait succéder les vermifuges , ou anthelmintiques proprement dits , comme doués d'une propriété particulière, délélcre pour les ani- maux et prouvée lellepar l'engourdissement puis la mort que ces médicamens procurent à des vers rendus vi- vans, mais qui soumis à l'influence des vrais anli-hel- minliqucs , périssent de suite : on termine la cure par les amers. Dans l'action des purgatifs , la contraction péristal- lique est telle, que les vers froissés se détachent et sont entraînés en partie par les déjections. L'emploi immédiat des anthelmintiques doit frapper de mort ceux qui ont résisté aux purgatifs. Parmi ces médicamens qui agissent directement sur les vers , on peut mettre au permier rang, les huiles, qui, en bouchant les trachées de ces animaux, les font périr en les privant de la respiration. Viennent ensuite les anthelmintiques qui décompo- sent leur tissu , tels que le mercure et ses préparations ; et parmi les végétaux, l'héroïqae cévadille , dont le dessin n'est pas encore connu, quoiqu'on fasse jour- nellement usage dosa poudre, qui réunit les qualités purgatives , anthelmintiques et amères ,* mais qu'on ne doit prescrire qu'à une faible dose , et avec la plus grande prudence. On trouve dans cette classe beaucoup d'individus qu'on peut lui substituer avec autant d'a- vantages , et moins de dangers. On termine le traitement par un usage prolongé des amers , qui s'opposent à la formation des mucosités si favorables au développement des germes. Les vers déjà formés ne trouvant plus à se nourrir, et à se sous- traire à l'action des amers , périssent , et les malades les rendent décomposés ou desséchés. Théodore PfffottrhlK P/'/i.v ûofcrieZ Jculi* ( 207 ) ANGUINE AMÈRE. ( Stomachique Anti-Helmintique. ) Synonymie. Coloquinte à fruit oblong, — Colocynthis flore albo fimbriato, fructu oblongo , Plum.,tom. 2, pag. 35. — Amer. 86, tom. 101 ; Raj. , suppl. 332. — Trichosantes pomis turbinato-ovatis. Lin. Anguine trichosantes amara. Lin. monoëcie syngenesie. — Tournefort, classe Ire , cam- paniformes, sect. VII, — Jussieu, famille des Gucurbi- tacées, Caca-Palamo , Mal. — Swalew Appel, Belg. — Fruitte quisonte, Portug. Caractères céxk*]iOTiît*r Mâle, calice à cinq dents, corolle en cinq parties; trois filets : femelle, calice à cinq dents; corolle en cinq parties, ciliée ( type du genre); pistil trifide; semences de la pomme aiguë. Caractères particuliers. Feuilles triangulaires , sinuées, rudes au toucher; fleurs blanches, frangées; fruits turbines, ovales , oblongs. Histoire naturelle. L'anguine amère se plaît aux Antilles , sous les voûtes silencieuses des forêts , où. sa fleur frangée s'épanouit en décembre; et son fruit arrive à sa perfection en avril. Embrassant étroitement les branches des arbres qui lui servent d'appui, ses tiges sarmenteusesse contournent avec élégance et sup- portent quantité de fruits que l'air balance mollement. Caractères physiques. Cette plante fournit des tiges menues , anguleuses , vertes , glabres , où sont dispo- sées , à des distances peu éloignées les unes des autres , des feuilles petites, triangulaires, sinuées, alternes, J7- ( 208 ) rudes au toucher, vertes, tachetées de points grisâ- tres , et soutenues par un pétiole de la longueur de la feuille. Les tiges sont pourvues de vrilles simples , opposées aux feuilles. Les fleurs sont grandes, d'un blanc de neige , teint de violet pâle , sur quelques individus. La corolle pré- sente cinq divisions , dont la forme est ovale-obtuse. Le contour de chacun de ses pétales est garni d'une frange composée d'une multitude de fdets capillaires, peu distans, assez longs, et delà couleur de la corolle. L'inflorescence a lieu en juillet. Les fruits sont turbines et ont beaucoup de rapports avec ceux du la mélongène ; ils sont longs de quatre à six pouces, sur deux de largeur, d'un vert tendre tranché par des raies longitudinales jaunâtres. Ces fruits sont divisés à l'intérieur, en neuf loges conte- nant quantité de semences oblongues et un peu étroites , terminées aux deux bouts par une pointe. La pulpe du fruit est blanche et extrêmement amère. Analyse chimique. L'anguine amère contient une gomme résine, plus une huile très -acre, douée de toutes les propriétés de celles du strychnos 9 et pro- pre, comme elle, à agacer les nerfs et à les irriter violemment. Propriétés médicinales. L'anguine amère, en rai- son de ses principes gommo-résineux , offre un médi- cament héroïque , dont il faut user avec la plus grande réserve; son abus peut causer les plus grands désordres dans l'appareil des fonctions digestives , où son mode particulier agit sur le système nerveux, qu'elle ébranle et distend douloureusement > tandis qu'elle cause des ( 209 ) érosions aux membranes muqueuses avec lesquelles elle est en contact , si l'on n'a pas le soin d'enchaî- ner , d'émousser sa vertu corrosive, au moyen des mucilagineux. Les nègres, qui ne doutent de rien , l'emploient dans leur médication, pour purger abondamment, dans les cas d'atonie, d'hydropisie , d'apoplexie, et de carus» Mais , je le répèle, je n'ai jamais osé l'administrer,, qu'à très -petites doses , dans les affections vermineuses, surtout dans celles où l'on reconnaît la présence du tœnia. L'huile de l'anguine amère est si caustique, que j'ai vu son application sur un ulcère , produire , chez un nègre , une affection tétanique, et des convulsions que j'ai eu beaucoup de peine à réprimer. Mode d'administration. On ne peut prescrire l'ex- trait de cette plante, que depuis deux grains jusqu'à six. On applique sur le bas-ventre le marc de sa pulpe- écrasée , dans les affections vermineuses , et on en fait entrer quelquefois dans les décoctions destinées à com- poser les clystères anthelmintique. Poupée-Desportes ordonnait deux gros de pulpe d'anguine> une once de celle de casse , quatre gros d'huile d'ooli et trente gouttes de laudanum, par pinte d'eau de mer , pour les lavemens qu'on prescrit dans la colique du Poitou. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-CINQUIÈME. Le dessin de La plante est exécuté de demi-grandeur naturelle. Fig. i. Fruit coupé transversalement, ( 210 ) AZÉDARACH BIPINNÉ. Vldg. LILAS DES INDES. ( Stomachique Antl-TIclmintlque. ) Synonymie. Melia azédarach, foliis bipinnalis , Lin., cl. X , décandrie monogynie. — Jiissieu , classe XIII , ordre II , mêliacécs. — Tournefort, classe XXI, arbres rosacés. — Arbor Fraxini folio flore caeruleo , Bauh. , T/fetJ, lib. II, sect. IV. — En français, azédarach, lilas des Indes, mar- gousier, faux sycomore, arbre saint, arbre à chapelet; azédarach bipinné , Lamarck. — En espagnol , azédarach , cinamomo , ortega. — ïLii angiaîa^o/icclarach , bead-trée , false sycamore, ( Flore du Dict. d* se. med. ) — Aaria- bapou, en malabarois. — Amargoseira, en portugais (X). Caractères génériques. Calice à cinq divisions, corolle pentapétale; étamines , cinq ou dix filets réunis en cylindre ; un style , une baie ou une capsule. Caractères particuliers. Calice à cinq dents; corolle à cinq pétales ouverts; dix étamines, dont les filets réunis en cylindre supportent autant d'anthères, et environnent un style; drupe sphérique, jaune; noix sillonnée de cinq cannelures , et dont l'intérieur est divisé en cinq loges monospermes. Histoire naturelle. Élégant dans son port, l'azé- darach , originaire des Indes orientales, et parfaite- ment acclimaté aux Antilles , y balance avec grâce , au moindre vent, ses panicules déliées, chargées de //. Jo. j néodere -Awvw/jrZr JPm*e ■ Ga&rérf i (cif&- AZEDARACIf BIP1NNÏÏ fleurs ou de baies dorées : il y marie à l'air de l'atmosphère ses suaves émanations , comparables à celles du lilas de France , dont il reproduit ainsi la couleur tendre et le parfum. C'est pour propager ce bel arbre, qu'aux Antilles, et dans tous les pays où il se plaît , on en fait planter devant beaucoup de mai- sons , dans l'espoir de respirer le soir , sous son om- brage, l'air aromatique qui s'en dégage en quantité à cette époque paisible de la journée. On y entend sou- vent, au milieu de la nuit, l'amant dire à sa belle : Je te revois sous le dais de verdure Que forment les lilas aux panaches fleuris. ( BÉaÀHezi.-) Cependant , comm© *îor» n'cat parfuît dans la nature, cet arbre, qui éveille et charme la plupart des sens, recèle, dans ses baies, une propriété délétère pour certains animaux, tandis que pour d'autres , elles n'of- frent qu'un aliment sans danger. Les ramiers , par exemple , se repaissent avec avidité des baies de l'azé- darach , et leur chair n'en contracte aucune qualité malfaisante. Ces baies contiennent une huile concrète, dont on fait des bougies , en Perse et en Syrie , tandis qu'en Espagne et en Portugal, ses noyaux très-durs, con- vertis en chapelets, exercent la piété des fidèles de ces beaux climats. Cette huile sert aussi en peinture. Caractères physiques. L'azédarach s'élève, au-delà du tropique, à la hauteur de soixante pieds. Le tronc est droit, surmonté débranches irrégulières, dontl'é- corce est, ainsi que celle du corps, verte et lisse. Les feuilles alternes , sont réunies par touffes à l'ex- trémité des rameaux; elles sont deux fois ailées, à ( 2I2 ) folioles larges, ovales, pointues, déniées, glabres, souvent ineisëes ou lobées, un peu luisantes cl d'un vert agréable , quelquefois varié de teintes différentes. Les fleurs naissent au sommet des branches, en danicules droites, moins longues que les feuilles. Les pétales, au nombre de cinq, sont obtus, assez allon- gés , d'un violet très-tendre , ou d'un blanc blcuàlre. Le tube, formé par la réunion des filets des éla- mines , d'une couleur plus foncée, contraste agréa - Llement par son violet pourpre , avec la légère teinte des pétales. Le fruit est une noix globuleuse, charnue, de la grosseur d'nno pp iîl«* r>pri^> , rneonvprt.e, d'un brou assez épais qui, d'abord vert, jaunit en mûrissant. Elle contient un noyau obrond, marqué de cinq sil- lons, et divisé, à l'intérieur, en cinq loges, qui ren- ferment chacune une graine oblongue. Analyse chimique. Je ne puis donner aucun ren- seignement à cet égard , une partie de mes manuscrits ayant été dévorée par les flammes. Propriétés délétères. Parce que, sous un ciel tempéré , on aura fait manger à des animaux des baies d'azédarach , sans qu'ils en aient parus incommodés , il n'en faut pas conclure qu'elles n'agissent pas comme substance vénéneuse sous la zone torride : des expé- riences , trop nombreuses , ont constaté les vertus toxiques de la pulpe des baies de l'azédarach. Prises fraîches , et au nombre de six a huit , elles excitent des nausées, des convulsions, des grincemens de dents, et le rire sardonien. Bientôt le corps se couvre d'une (»i3 ) sueur froide; une soif ardente consume le malade, qu'une propension au sommeil ne peut appaiser ; les vomissemens et les évacuations alvines, excessives, annoncent l'impression funeste de ce poison végétal sur les viscères; et si l'on n'administre promptement des secours , la malheureuse victime périt au milieu des tourmens. On remédie à cet empoisonnement , par des boissons sucrées; et, au milieu du trouble alarmant qui l'ac- compagne, une limonade, donnée à grandes doses, peut encore conserver la vie. Propriétés médicinales. En éloignant ce tableau désespérant des effets funestes du fruit de l'azédarach, nous dirons, à l'avantage de cet arbre , que ses fruits, son écorce, son suc, ses racines jouissent d'une cer- taine réputation comme vermifuges; la pulpe des baies sert à composer un onguent qu'on emploie avec avan- tage dans les affections cutanées. Les fleurs et les feuilles sont estimées apérilives, anodines , et emménagogues, mais je ne puis rien affirmer à cet égard. Des bains de la décoction des feuilles favorisent les éruptions et cal- ment les douleurs articulaires. Les feuilles séchées et pulvérisées, jointes à l'huile des fruits, forment un onguent contre les convulsions, spasmes, et douleurs nerveuses. Mode d'administration. L'écorce et les racines se donnent en décoction , à la dose de huit grammes ( deux gros ) , par chopine d'eau. Sa pulpe et son suc, a celle de quatre à huit grammes, selon l'âge. On administre , trois heures après, l'huile de ricin, pour expulser les vers morts. ( 2.4 ) Nota. Il existe aux Antilles une autre espèce d'azédarach, transporté des Indes : c'est l'azédaracli toujours verd, mélia semper virens. Il s'élève à la hauteur de trente pieds , et porte des fruits olivaires , passant, à l'époque de leur maturité , d'une teinte jaune à la couleur purpurine. L'huile qu'on en retire est estimée vulnéraire. EXPLICATION DE LA PLANCIIE QUARANTE-SIXIEME. Uazédarach est représentée de grandeur naturelle, Fig. i . Fruit en maturité parfaite. Nota. Mon dessin de l'azédarach ayant été la proie de l'incendie du cap ( île St.-Domingue ) , où je me trouvais , j'ai cru ne pas de- voir choisir de plus parfait modèle que celui de M. Turpin, d'après lequel j'ai fait copier celui-ci qui rend la nature même parée de toutes ses grâces. SY.4 TTuodort J'm.r , PAPAYER COMMUN (41$) *.*.»»%*% w%* w^^v^w* »*»»V«»W»W«V**W*V»M*^W«^W»**Ml****VWV** PAPAYER COMMUN. ( Stomachique Antl-Helmintique» ) Synonymie. Papay a vulgaris ; papaya foliorum lobis sinuatis , Lin., diaecie decandrie. — Carica papaya Brown Jam. 36o. — Arbor platani folio etc. Bauh. pin. i3k — Papaya fructu maximo melonis Effigie, Plum., vol. VII, pag. n5, vel caract. spec, pag. 20 , Ess., pag. 91. — Papaya maram., rheed.-malab.,pag. 23,tab. i5,f. 1. — Ambapaya rheed.- malab. , pag. i\ } tab. i5, fig. 3. — Papaye Boom. Valent., pag. 169. —Arbor melonifera, Bout. 96. — Pino-guara., pis. 159. — Carica seu papaya, digitatis foliis , floribus suaveolentibus _, melonis fructu. — Pino - guam. , hort. malab. — Abapaye , en Caraïbe. — Aleulé, alélé , en Caraïbe^ petite papaye. Caractères génériques. Fleurs mâles : calice très- petit, corolle en entonnoir; tube très-long, grêle; limbe à cinq divisions contournées en spirale; dix exa- mines au sommet du tube» F leurs femelles : calice très-petit; corolle à cinq pé- tales très-longs , réfléchis; un style très -court; cinq stigmates; baie sillonnée; une loge; graines nombreuses. Caractères particuliers. Bois de l'arbre , spon- gieux , laissant transuder un suc laiteux-glutineux ; tronc hérissé par les vestiges des feuilles précédentes, qui sont comme circulaires; les feuilles pétiolées, et nombreuses au sommet de la tige; entremêlées de fleurs; les mâles portées sur de longues grappes pen- dantes; les femelles , en petit nombre , sur un pédicule court, épais et pendant. On rencontre souvent des fleurs hermaphrodites sur les arbres mâles , ou femelles : ( "6 ) les feuilles des mâles sont moins grandes que celles tics femelles. Histoire NATURELLE. Cet arbre curieux du nouveau Monde, le papayer (i)„ dont le tronc sans branches, formé en colonne, hérissé de melons verts, porte uu chapiteau de larges feuilles semblables a celles du figuier , offre , le plus souvent , des fleurs maies et des fleurs femelles sur des individus différons. Cet arbre se plaît dans des terrains légers, mais il porte peu de fruits; s'il végète au milieu d'un sol sabloneux. Le papayer croît promplement , et s'élève, en un an, à la hauteur de dix h douze pieds; il donne des fruits presque toute l'année. Les fruits du papayer , très-fades, se mangent rare- ment cruels, mais souvent cuits, en compote ou en conserve ; alors on leur associe des aromates et du sucre. Le suc de la pulpe est employé comme cosmé- tique pour effacer les taches de la peau, causées par le soleil. Dans quelques colonies, les nègres économes savonnent leur linge avec les feuilles du papayer. La végétation de cet arbre est si prompte , qu'une de ses graines mise en terre, offre , au bout de deux ans, un sujet portant fruits; mais sa durée n'est que de quatre à cinq ans : passé ce temps , le feuillage se fane, pourrit, et sa chute ne précède que de peu la mort du tronc. Caractères physiques. La racine du papayer est blanchâtre, perpendiculaire, tendre et odorante; sa tige nue , et d'environ un pied de diamètre , s'élève (i) Etudes de la nature , par Bernardin de Saint-Pierre. — Paul et Virginie. f ( 217 ) jusqu'à vingt pieds; elle est pleine et solide vers la base; tendre et spongieuse au sommet; divisée inté- rieurement par des cloisons charnues et blanchâtres; son écorce moyenne est épaisse, verdâtre , revêtue d'une pellicule cendrée ; la surface est hérissée de ves- tiges pétiolaires des anciennes feuilles. Les feuilles sont portées sur des pédoncules creux , longs de près de deux pieds; éparses , mais rassem- blées en couronne à la cîme des arbres , dont elles protègent les fleurs. Elles sont grandes , divisées très- profondément en sept , neuf,, ou onze lobes , dont cha- cun est plus ou moins sinué et incisé , surtout dans les pieds mâles. Ces feuilles, d'un vert tendre en dessus, sont glauques en dessous. Les fleurs naissent au sommet de la tige , entremêlées avec les feuilles. Les fleurs mâles , portées sur des pédoncules grêles , pendans, long? de deux ou trois pieds, sont compo- sées d'un calice monophylle , divisé en cinq parties oblongues et d'un vert soyeux. La corolle est monopétale; le tube qui la forme , est long, légèrement courbé, divisé en six pétales , qui s'étendent jusqu'au tiers de la longueur totale de la fleur; avant l'épanouissement, ils sont roulés en spi- rale , les uns sur les autres. Les étamines, au nombre de dix, sont placées au centre du tube; elles supportent des anthères oblon- gues et jaunâtres. Le pistil manque. Les grappes sont formées d'environ soixante de ces fleurs, dont la couleur est d'un blanc teint de citrin; elles exhalent une odeur extrêmement suave. Lorsque ces fleurs ont répandu leur poussière fécon- ( ai8 ) danle, elles se flétrissent, se détachent de la grappe, et ne laissent aucun fruit. Les fleurs femelles, très-nombreuses, sont portées sur des pédoncules courts ^ simples , etpendans. La corolle est composée de cinq pétales très-longs» réfléchis depuis le milieu de leur longueur: d'un Liane de neige , d'une consistance épaisse. L'ovaire occupe le milieu de la corolle; il porte un style terminé par cinq stigmates, et devient un fruit qu'on nomme papaye. Ce fruit est suspendu au haut de la lige, près de l'endroit où les pétioles des feuilles prennent naissance. Ce fruit, dit Valmont-Bomare, a le plus souvent la grosseur et la figure d'un melon; son extérieur est marqué de plusieurs côtes; la pellicule qui le revêt , est d'abord d'un vert foncé , il s'éclaircit, se mélange de jaune, à mesure que le fruit avance vers la maturité. Dans ce dernier état , la papaye est d'un jaune aurore. Ce fruit, creux à l'intérieur, ren- ferme une pulpe fongueuse , douceâtre , et peu aro- matique; les parois sont tapissées ça et là de graines brunâtres , noires , oblongues , ridées 9 bosselées , enve- loppées séparément dans une membrane transparente; grosses comme des grains de coriandre , et d'un goût aigrelet. Analyse chymique. D'après l'analyse du suc du pa- payer , faite par M. Vauquelin , « dit M. le docteur » Alibert, cette substance mise sur des charbons ardens, » exhale une odeur de corne brûlée. Ce suc donne , » à la distillation, i° une huile concrète, colorée, » très-désagréable, et tout-à-fait semblable à l'huile s animale àeDippel; 2° du carbonate d'ammoniaque , » en quantité; 5° de l'eau, de l'acide carbonique, et » de l'hydrogène carboné. Réduite en poudre, elle se ( 2I9 ) » dissout très-facilement dans l'eau. Si on expose cette » dissolution à la chaleur , elle se prend en gelée , » comme le blanc d'oeuf, et se précipite par l'infusion » de noix de galle , par l'acide muriatique oxigéné , et » par tous les acides minéraux. Le charbon est composé » d'alumine, de magnésie, et de phosphate de chaux. » Propriétés médicinales. Toutes les parties du pa- payer offrent des moyens sûrs à administrer dans les maladies vermincuses ; et le succès ne peut être incer- tain, si on en faitl'applicaion d'après les règles de l'art. Les graines ont un léger goût de poivre ; elles sont estimées stomachiques : on les donne quelquefois dans les affections scorbutiques, hystériques et cystiques. Réduites en poudre, et prises intérieurement, pendant plusieurs jours, à la dose d'un scrupule, elles font mourir les vers. Mais tel est l'avantage du suc de papayer, employé comme vermifuge , c'est que , d'après les expériences réitérées de MM. Charpentier et sir Fleming, une seule dose suffit pour tuer tous les vers , quelque grande qu'en soit la quantité. Poupée-Desportes recommande l'usage de la poudre des semences de papayer, à la dose de son suc. Mode d'administration. Pour masquer la saveur acre et amère du suc de papayer, on lui associe un poids de lait de vache , ou d'une infusion aromatique , mais non sucrée 3 afin de lui conserver toute sa vertu. La dose du suc est , d'un à deux gros pour les enfans , et de deux à quatre , pour les adultes , dans le trai ■ tement du tœnia. On se procure , sur les lieux , le suc laiteux du pa- payer, en incisant ses fruits verts; alors cette subs- ( 120 ) tance, employée sur-le-champ, produit toujours un effet sûr, tandis qu'il est incertain en Europe, où on ne peut se le procurer que concret, ou dans un état d'altération qui le rend peu efficace. On emploie aussi les décoctions des racines du pa- payer, qui sont également douées de vertus anlhel- minliques. La dose est d'une once des racines , par livre d'eau, à prendre cnqualrefois,à une heure de distance. Lorsqu'on ne peut se procurer que du suc de papayer concret, on le fait dissoudre dans de l'eau bouillante , en l'agitant. On fait cas , aux Colonies , d'un lavement vermifuge , composé avec une poignée de feuilles de papayer , une once d'huile de ricin, et suffisante quantité d'eau de mer. Nota. On trouve aux Antilles , une autre espèce de pa- payer, appelée parles Nègres, papayer sauvage ou épineux. Papaya foliis digitatis , foliis integerrimis caulespinis iner- mibus instructo. . . Caricaspinosa, syst. veget. Gmel. , gen. 1 127. — Brwn. , fam. 36o. — Aubl. pi. Guy. 2 , p. 908 , tab. 346. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-SEPTIEME. Papayer ma le, sur l'avant-scène , il est chargé de fleurs. Dans le lointain, on distingue un papayer femelle chargé de fruits. Les deux arbres sont réduits environ au 5o* de grandeur. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-HUITIÈME. 1. Portion d'un tronc de papayer femelle, portant fleurs et fruits. 2. Fruit du papayer femelle ouvert. Ces deux figures sontréduites au8e de grandeur naturelle. 3. Grappe pendante de fleurs mâles, réduite au quart. /V. AS. Théodore. A:>/tr//A /*//*.*• Ga&rieZ, Jcufy M. 4, TheoJarv -flrstvt/rfl/x -/Jwrf' . (rttbrt'ff Jczify> ■ A £3 kS « ( 221 ) WV*.V-WVW*< DOLIG A POILS CUISANS. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Vulg. Pois Pouilleux ou Pois à gratter. — Do- lichos pruriens Lin- Diadelphie décaudrie Doliclios vola- bolis , leguminibus racemosis ; valvulis sub-carinatis , liirtis, pedunculis ternis. Lin. — Jacquin. amer. 201 , tab. 122 , et Pict. 99, tab. i88_, mill. Dict. n° 3. — Pliaseolus hirsutus , virgatus , prurigineus floribus race- mosis magnis atro-purpureis^, et fœtidissimis Pum. spec. 8, miss. 2 , tab. 92. — Phaseolus utriusque indiae lobis \il- losis pungentibus minor sloan. jam. hist. 1, pag. 37. — * Phaseolus americanus; folio molli lanugine obsito , sili- quis pungentibus, semine fusco, punctato. Pluk. tab. 214, fig. 1. — INai-corona. rheed. malab. 8 , pag. 6 î, tab. 55. Raj. suppl. /|44» — Fabas cuseira. Lusit. maagde Krugt. Belg. cacarad. pruritus. rumph. amb. 5 , pag. 393 , tab. i[\i. -T- Strizolobium Brwn. jam. 290. — Mantia Kaira des Caraïbes. — Tournefort, class. 10. papillona- cées. — Juss. fam. des léguminenses. Caractères génériques. Calice campaniforme , étendard arrondi; deux callosités à sa base; gousse allongée (Dolichos, Aohr/oç , long); graines ellipti- ques , comprimées ; un ombilic sur l'un des côtés ( Lam. )» Caractères particuliers. Tige volubile , légumes en grappe; valvules comme carrênées, bérissées; pé- doncules ternes. Etendard de la corolle, ovale; trois fois plus petit que les autres pétales. j3® Livraison. 18 ( 112 ) Histoire NATURELLE. Malheur au hardi botaniste qui veut moissonner des fleurs auprès du dolic à poils cui- sans ; ne iil-il que secouer légèrement l'arbre qui donne appui à la lige sarmcnlcusc et grimpante de cette liane, qui s'étend et s'attache jusqu'aux sommet des habitans séculaires des forêts, il sera puni de son inexpérience j la moindre agitation de l'air soufle et dirige vers lui un duvet court et brun très-brillant, tellement pénétrant que les pores de la peau ne peuvent lui refuser passage. Il en résulte une démangeaison excessive , cuisante , et d'autant plus incommode , que plus on frotte la partie , et plus on enfonce ce corps étranger dont la présence devient alors insupportable. De mauvais plaisans , dit Valmont-Bomare , mettent quelquefois de ce duvet dans le lit des nouveaux ma- riés pour les empêcher de dormir, et les en faire sortir. J'ai été témoin d'une plaisanterie de ce genre.au Gros Moine (île Saint-Domingue), chez un habitant qu'un nègre délivra bientôt de ses souffrances, en le faisant frictionner avec un mélange de beurre , de cacao et de cendres chaudes. Cette plante se rencontre dans les bois et sur les terrains incultes. Le dolic à poils cui- sans n'agit pas seulement mécaniquement, mais il sort de chaque poil une liqueur particulière caustique que îa pointe du duvet inocule. Caractères physiques. Les tiges de ce Jolie, sont cylindriques , légèrement velues , grises , volubiles et grimpantes. Les feuilles amples , sont composées de trois folioles ovales pointues; les deux latérales ont leur côté exté- rieur plus grand, plus large et à coude arrondi; ces ( 223 ) folioles sont d'un vert gai et presque glabres en dessus, couvertes en dessous de poils fins , luisans et couchés , et sont presque soyeuses des deux côtés dans La jeu- nesse. Les fleurs viennent sur des grappes axillaires , soli- taires , pendantes, lâches, longues d'un pied et plus, et garnies de dix à trente fleurs, suivant les terrains. Les pédoncules propres sont courts et disposés trois à trois par étage. Ces fleurs légumineuses ont le calice rougeâtre velu; leur étendard couleur de chair et .beaucoup plus court que les autres pétales; les ailes oblongues.» obtuses, d'un violet pourpre , et leur ca rêne linéaire , pointue , à pointe courbe et montante t d'une couleur vert-blanchâtre. Les gousses sont longues de trois pouces, presque de l'épaisseur du doigt , médiocrement comprimées , courbées en S , munies sur le côté et au milieu de cha- que valve , dJune côte tranchante et longitudinale , et abondamment chargées de poils rousseâtres, brillans; ces gousses contiennent trois ou quatre semences ovales, lisses brunes avec un ombilie blanc (encycl. mélh. ) Analyse chimique. « La démangeaison atroce que font éprouver les poils du dolic dont nous parlons se guérit de suite par l'application de la cendre chaude; ce qui paraîtrait annoncer une combinaison et un pro- duit du poil analogue à l'acide oxalique observé dans les pois chiches par M. Deyeux. » Propriétés médicales, le docteur Gilbert, dans son exercice à Saint-Domingue , a reconnu les propriétés anthelmintiques du dolic à poils cuisans; mais il faut , 18. ( ™\ ) dil-il , adoucir l'action mécanique irritante du duvet , 811 l'écrasant, le mêlant ensuite a un sirop simple, ou le prescrivant dans de la bouillie de farine de maïs. Le duvet de ce dolic est employé par les nègres comme vomitif. Selon Rhéed , les graines du pois à gratter sont aphrodisiaques ; il recommande la décoc- tion de la racine dans le calharre vésical, comme diu- rétique. Mode d'administration. M. X***, se méfiant des propriétés suspectes , quoique non contestées du dolic à poils cuisans , qu'il croit peut-être trop souvent pres- crit dans les affections vermine uses, indique le procédé suivant comme capable d'en émousser l'activité. « On prend, dit-il , dix à douze légumes garnis de r> leurs poils, on les jette dans une bouteille ordinaire, » et on verse par dessus un quart de syrop (eau mère », du sucre ) et le reste d'eau. On agite fortement, et » on laisse infuser du soir au lendemain ; on l'admi- » nistre par cuillerées pendaut trois jours , suivant D l'âge, ayant l'attention de faire manger de suite à ». l'enfant, une cuillerée de farine de manioc sèche » ( ou de tout autre poudre absorbante). Ce moyen » fait toujours rendre des vers; on purge après cela » avec l'huile de ricin. » EXPLICATION DE LA PLANCHE QUARANTE-NEUVIEME. la plante est réduite à moitié de grandeur naturelle. Fig. i. Fleur. Fig. 2. Graine. //. . a TTieof/t/re JDescotir/i/x Fmir ■ OB,fl*KNJ,AXl*K À (m&ru'I JaiS>? \m s . ( 2i5 ) , vwx .w-v v-w wv> %^-vv^wvv* *''.rcvTtrfi7\ /'//t.v . ûair^eZ J\-it//> . ÏDENT A SAVEUR BE PYIiETHRE ( a3i ) BIDENT A SAVEUR DE PYRÊTHRE. ( Stomachique antlieimintique. ) Synonymie. Cresson du Para. — Bidens fervida, — Bidens foliis subcordatis , serrulatis , petiolatis, flore luteo N. — Spilantus oleracea. Lin. Syngenesie Polygamie. — Santolina humifusa pyretri sapore. Pum. gen. 10, vol. IV_, pag. 46. — Jussieuj famille des Corymbifères. Caractères génériques. Réceptacle paillasse , co- nique; calice de plusieurs folioles, deux extérieures plus longues. Semences solitaires à deux arêtes , dont l'une est plus longue. Caractères particuliers. Feuilles comme cordi* formes, dentées en scie ( Joliclerc). Histoire naturelle. Les bidens ayant quelque rap- port avec les santolines , plusieurs botanistes leur ont donné ce dernier nom; mais il nous suffit de faire re- marquer ici que la plupart des santolines appartiennent à l'Europe , et au continent de l'Amérique nord , tan- dis que presque tous les bidens ne se trouvent qu'aux Antilles et dans quelques contrées de l'Asie. Caractères physiques. Les tiges de cette espèce sont basses, longues de sept à huit pouces,, cylindri- ques vertes , peu feuillées. Les feuilles sont opposées, rhomboïales, pointues à l'extrémité, arrondies à la base; elles terminent des pétioles environ aussi longs qu'elles; leur contour est grossièrement denté; leur surface supérieure est lisse vert pâle , l'inférieure jaune grisâtre., quelquefois to- menteuse. ( & ) Los pédoncules sont nuds, allongés; portant à leur base une petite bractée linéaire caduque* La fleur est grosse, hémisphérique ou conique, com- posée d'une quantité de fleurons très-serrés , séparés par des paillettes , et d'un jaune d'or. Propriétés médicinales. Le bident à saveur de py- rêthre, est une plante acre et échauffante, qu'il ne Faut employer qu'avec prudence. Poupée Desportes , Che- valier, et autres praticiens nous l'ont indiqué comme liydragogue et sialalogue; mais je lui ai reconnu des propriétés anthelmintiques bien plus certaines; ce- pendant, pour prévenir tout danger, on ne doit pas l'administrer , quand la dialhèse vermineuse est ac- compagnée d'un état d inflammation des visères abdo- minaux ; car l'usage en serait dangereux. On se sert de la racine comme masticatoire. Propréités chimiques. L'eau et l'alcool s'emparent facilement des principes conslituans de ce bident. Le dernier menstrue surtout retient son principe aroma- tique. L'infusion aqueuse contenant du tanin, noircit en y ajoutant du sulfate de fer. Mode d'administration. La préparation la plus or- dinaire de ce bident, consiste à le faire prendre en infusion théiforme, et en décoction par clystères; dans ce dernier cas , on peut monter la dose jusqu'à une once pour une chopine d'eau; tandis que pour en ob- tenir une infusion salutaire et incapable de nuire, on ne peut la permettre qu'à la dose d'un demi-gros pour quatre onces d'eau bouillante ; on en fait aussi un syrop qu'on donne aux enfans par cuillerées à café. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQUANTE-DEUXIEME. Le dessin est exécuté de grandeur naturelle. 'l'Aeot&re Dw.vitrfr'/: ym.v . ûairuiZ Jeu//' UJWAH1 A «;iâAlai»KS ( a33 ) ANGELIN A GRAPPES. ( Stomachique anthelmintique, ) Synoymie. Andira racemosâ, andira foliis impari-pinnatis, foliolis oppositis, lanceolatis, iritegerrimis , floribiis race- mosis. — Andira vulgo angelin. Pis. Bras. pag. 175. — \ Angelin racemosa foliis nucis. juglandis Plum. m. 121. Caractères botaniques. Fleurs petites , sessiles , disposées en grappe paniculée et terminale , sur des pédoncules velus. Galice monophylle , court , à cinq petites dents; étamines réunies dans leur partie infé- rieure ; ovaire ovale oblong. Pédicule , chargé d'un style en aleine , et hors de la gaine formée par les fi- lets des étamines. Fruits ovoïdes pédicules ,, terminés par une petite pointe, munis d'une côte longitudinale, pubescens , durs , presque ligneux ( EncycL inélh. ) Histoire naturelle. Les formes extérieures de l'An- gelin à grappes rappellent à l'Européen expatrié , de doux souvenirs , puisque de loin il croit voir un arbre du pays qui l'a vu naître , le noyer , avec lequel l'An- gelin a beaucoup de ressemblance. Cet arbre se plaît dans la plaine et sur les mornes boisés, où on le ren- contre fréquemment. Caractères physiques. Cet arbre s'élève jusqu'à cinquante pieds , sa tête est vaste et touffue, son tronc a environ trois pieds de diamètre, son bois est dur, et d'un rouge noirâtre à l'intérieur. Les rameaux sont garnis de feuilles alternes , ailées avec impaire , et composées de sept ou neuf folioles lancéolées, pointues , très-entières, opposées et portées chacune sur un pétiole court. Les fleurs sont petites , disposées en grappes panicu- lées aux extrémités des branches. Elles produisent des fruits de la grosseur d'un œuf de pigeon , ovoïdes t 14 <» Livraison. 19 ( '-3-', ) Verts au commencement, ayant leur superficie parse- mée de petits points blancs, et munis d'une côte lon- gitudinale d'un seul côté ; celle carène a l'aspect d'une suture. Ce brou renferme une coque dure , rousseâtre , qui conlieul une amande amère et d'un mauvais goût. Analyse chimique. L'écorce, le bois et le fruit de l'Angelin , au rapport de Pison, sont amers comme' de l'iiloës. L'eau dissout celle partie amère , tandis que l'alcool se. charge de la partie résineuse. C'est tout ce que ma mémoire peut me rappeler. Mon travail exé- cuté avec M. Prampein, chimiste attaché au gouver- neur de Saint-Domingue, ayant été perdu par suite des funestes évènemens de celte colonie infortunée. Propriétés médicinales. On accorde à l'écorce, au bois et surtout h l'amande des fruits de l'Angelin des propriétés anthelminliques ; mais le danger que l'on court en outrepassant la dose convenable, fait que ce vermifuge ne peut être administré que par un homme de l'art. Mode d'administration. L'écorce et le bois mis en poudre, se donnent depuis douze jusqu'à trente six «Tains. Quant au noyau pulvérisé, il ne peut être pres- crit qu'audessous du poids d'un scrupule , car il de* Tient délétère à plus forte dose. EXPLICATION DELA PLANCHE CINQUANTE-TROISIEME* Le dessin est réduit aux deux tiers de grandeur naturelle, Fig. I. Fleur entière. Fig. 2. Fleur décomposée. Fig. 3. Ovaires et Étamines. /'/. , //. o/v Uiwvierti/z, /'///,/■ , LÀ HA K ( a35 ) / BOCCONIE FRUTESCENTE. { Stomachique anthclmintiquc. ) Synonymie. Bocconia frutescens. Lin. Dodecandrie mono— gynie. — Bocconia frutescens chelidonii foliis majoribus, floribus racemosis. V. L. Poupée-Desportes: — Bocconia. hort. cliff. 202. — Jacq. amer 149. — Bocconia racemosa spondilii folio tomentoso. Plum. gen. 35i,vol. 4 •> pag"* 19» — Trew. erh. t. 4. — Bocconia racemosa , foliis majo- ribus , sinuatis, racemis terminalibus. Brovvn. jam. 244. — Chelidonium majus arboreum, foliis quercinis.Sloan, jam. hist. 1, pag. 19a. t. — Cocoxihuill. lierm. max. 1 58» — Juss. fam. des papavéracées. Caractères génériques. Calice caduc, nrdînaîre- t ment diphylle; corolle communément tétrapétale; étamines définies,, 1 ovaire; 1 style oustigma; 1 cap- sule; graines attachées aux cloisons de la capsule; tiges herbacées , rarement ligneuses; feuilles alternes. Caractères particuliers. Cal. 5 feuilles caduques i concaves aiguës ; corolle 0, élam. 8 ou 10 filets très-grèles dont 4 sans anthères , 1 style; 2 stig. ; ovaire porté sur un pédicelle , péricarpe charnu , comprimé > uniloculaire , Bivalve. (Lamark. ) Histoire naturelle. Arbrisseau indigène à la Ja- maïque , à l'île de Cuba , à Saint-Domingue et autres îles antilles , la Bocconie frutescente s'élève à la hau- teur de huit à neuf pieds , et a du rapport avec les pa^ ( *3G ) vots et les chélidoines , quoique sa fructification l'en éloigne. Sa tige est creuse et remplie de moelle comme celle du sureau d'Europe, il en transude un suc jau- nâtre , dont on se sert pour teindre de celte couleur. On le trouve dans les Lois, el dans les savanes hu- mides. Caractères physiques. Son tronc est inégal, creux, et rempli de moelle, il est divisé supérieurement en quelques rameaux cylindriques , cassans , et marqués de cicalr;ces que laissent les feuilles après leur chute. Toutes ses parties sont pleines d'un suc jaunâtre sem- blable à celui de la chélidoine. Les feuilles sont assez grandes , alternes , ovales , ohlongues, sémi pinnalifides , sinuées, à découpures ovales et dentées inégalement , vertes , et glabres en- dessus, d'une couleur glauque en-rlpsemis „ avec un duvet rare; et portées sur des pétioles courts. Ces feuilles ont 16 mi 17 pouces de longueur, sur une lar- geur de près de G pouces , et donnent à cet arbrisseau un aspect assez agréable. Les fleurs sont pétiolées , verdâtres , nombreuses „ disposées en panicule ample, et pyramidale. Chaque rameau en porte une à son extrémité. La fleur consiste en un calice de deux pièces ovales , oblongues , con- caves, et caduques, et d'un vert gai; en douze ou seize étamines jaunes , dont les filets horizontaux por- tent autant d'anthères linéaires et pendantes, aussi longues que les folioles du calice; en un ovaire supé- rieur obrone , pédicule , surmonté d'un style épais et sémi-bifide, ayant deux stigmates ouverts et réflé- chis. ( 237 ) Le fruit (qui paraît ôlre une silique charnue) est ovale oblong, pointu aux deux bouts, muni d'un petit rebord longitudinal de chaque côté , ce qui le fait pa- raître aplati, il est d'un pourpre violet , et contient une semence de même forme et verdâtre. (Ency* méth. ) Analyse ciiimique. Le suc , couleur de safran , est piquant, acre , caustique , un peu amer, d'une odeur forte, volatile et nauséeuse. Propriétés médicinales. La Bocconië excite vive- ment le canal alimentaire, aussi Tordonne-t-on dans l'hydropisie , les atrophies mésen triques , et dans l'ictère. Son suc déterge les ulcères , et les darlres ; mais sa principale propriété est d'être vermifuge et purgative. Mode d'administration. On ordonne la Bocconië en décoction à la dose de deux ou trois gros de sa racine dans une livre et demie d'eau. On la fait prendre aussi en infusion vineuse , comme amère , et propre à fortifier et stimuler les voies digestives. Le suc de la plante étant phis héroïque, se donne à petite dose. Un gros dans du bouillon de poulet , suffit comme tonique , ad- ministré deux fois par jour. On obtient un bon collyre détersif, par la combi- naison de quelques gouttes de ce suc dans une once d'eau , que l'on emploie contre les ulcères des paupières. Les feuilles pilées et infusées en eau de vie fournissent un vulnéraire et un bon résolutif. Une once des feuilles de Bocconië et de tabac vert, deux gros de racine de dentelaire , et une once de mu- «9* ( 233 ) rtafe do soude, offrent une très-bonne Iolion, contre Certaines espèces de dartres* EXPLICATION DE LA PLANCHE CiNQUANTE-QUATRIEME. La Bocconie est représentée au quinzième de grandeur pour faire voir son port. Fig. I. Fleur non épanouie. Fig. 2. Fleur en état d'inflorescence. Fig. 3. Semence revêtue de sa partie corticale. Fig, 4. Semence à moitié nue» 77t- ■.>,/.'/;• ./K\j'r.>ir/-//7z J'm.r . (ra&rt'eZO •'.■in,- ' IBJIOISÏE A FEUILLES D'ABMOÏSE . ( *39 ) AMBROSIE A FEUILLES D'ARMOISE. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Ambrosia artemisifolia elatior. Lin. monoè'cie Pentandrie. — Ambrosia maritima artemisiae foliis ino- doris elatior. Herm. lugdb. 32. — Tournefort, Flosc. A sect. i _, 458 , raj. suppl. 109. — Ambrosia frutescens x matricarise facie. inodora. Poup.-Desp. Jussieu, famille des corymbifères. — Atyonaragle en Caraïbe. Caractères génériques. Fleurs conjointes et mo-. noïques. Mâle, calice commun, monophylle aplati, corolles monopétales tabulées, trifides , infundibulifor- mes , fleurons munis de cinq étamines à anthères droites , style filiforme , terminé par un stygmate or- biculé et membraneux. (Réceptacle nu. ) Femelle. Calice monophylle , entier , le ventre à cinq dents, unilîore, corolle nulle, noix surmontée d'un style bifide , formée du calice endurci , monosperne. Caractères particuliers. Feuilles bipinnatifides» grappes paniculées terminales, composées uniquement fie fleurs mâles , les fleurs femelles dans l'aisselle des feuilles supérieures. Histoire naturelle. L'ambrosie à feuilles d'armoise se rencontre aux Antilles, tantôt sur les montagnes,. et tantôt sur le bord de la mer; d'où vient qu'on lui a donné les épithèles de montana et de maritima. Celle plante digne d'occuper une place dans le sanctuaire d'IIygte, est communément employée par les médecin* ( *'|0 ) et par les nègres , ce qui prouve en faveur de ses pro- priétés. Caractères physiques. La tige de celte ambrosie est branchuc, pubescente , et s'élève jusqu'à quatre ou cinq pieds. Les feuilles sont alternes d'un vert un peu blanchâtre surtout intérieurement, profondément pin- nalifides , pointues, et à découpures dentées ou incisées. Elles ont quatre à six pouces de long sur trois pouces ou plus de large, et sont munies de pinnules jusqu'au- près de la tige qui les porte , ce qui les fait paraître à peu près sêssïles. Les fleurs mâles forment , par leur disposition , des épis verdâlres ou jaunâtres terminant les rameaux et la tige. Chaque fleur semble renversée, et tournée vers la terre. Analyse chimique. En évaporant la décoction d'Àm- brosie , on obtient une subtance résineuse , un acide végétal et un principe amer. Propriétés médicinales. Plusieurs praticiens des An- tilles m'ont assuré v avoir administré avec succès cette Âmbrosie dans le traitement des fièvres intermittentes, ce qui prouve qu'elle est douée de vertus toniques et stimulantes , des voies digestives. Elle n'est pas moins recommandable dans les affections goûteuses qui déri- vent de l'atonie de cet organe, et dans les leucorrhées chroniques qui supposent défaut d'action des membrane* muqueuses du vagin. Poupéc-Desportes l'indique comme un excellent résolutif; d'après ma propre expérience» je puis assurer l'avoir employé avec avantage comme anthelmintique. ( Ml ) Mode d'administration. Selon l'indication à rem- plir , on donne l'Ambrosie en poudre à la dose d'un demi-gros; en infusion à celle d'une once par chopine d'eau. On retire l'essence par la distillation des fleurs et des sommités dans l'alcool. Elle se donne depuis un gros jusqu'à deux dans une verrée de son infusion. L'extrait de l'Ambrosie, qu'on obtient par la macération des feuilles dans l'eau , et préparé suivant les règles da l'art, se prescrit depuis un gros jusqu'à deux EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQUANTE-CINQUIEME. Fig. i. Fleur femelle, Fig. i. Fleur mâle. Fig. 3, Fleur vue au microscope. ( »4» ) Vi»tiMM«VW«%MMtl < WV» v\\vv» wv*» PASSIFLORE A FEUILLES DE LAURIER. ïrulg. Pomme de Liane. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Passiflora laurifolia. Lin. Gynandriepenfandrie. — Tourn. class 6. rosacées, sect. 3. — Jussieu , famille «les cueurbitacées. — Passiflora foliis indivisis ovatis, integerrimis, petiolis biglandulosis , involucris Dentalis. Lin. ameen. acad. 1, pag. 220, fig. 6. — Mill. Dict. n° 16. Jacq. obs. 1, pag. 35. — Hort. vol. 2, 162, et amer. Pict. pag. 1 i3 , tom. 9.19. — Oranadillaiructueitriformi, foliis oblongis. Tourn. 2/, 1. — Clemaiis indica , fruetu cftri- formi , foliis oblongis. Plum. amer. 64, tab. 80. — Raj. snppl. 34i. — Petiv. gaz. tom. 114 ', fol. 1. — Passiflora îirborealaurinis foliis, americana. Plut. alm. 282, tab. 211, fol. 3. marquicras.Merian. surin. 2i; tab. 21 (Encycl.métb). Caractères génériques. Trigyne ; calice mono- phylle coloré en dedans ; cinq pétales colorés, nectaire en couronne ; baie pédiculée. ( Jol.) Caractères particuliers. Feuilles sans divisions „ ovales , très-entières , pétiolées, à deux glandes, invo- lucres dentés. Histoire naturelle. C'est au milieu des forêts en- chanteresses des Antilles qu'on trouve en abondance des pommes-lianes, dont les ramiers et les perroquets sont irès-friands. Ces fruits d'un jaune d'or , et les magni- fiques fleurs naucées de couleurs éclatantes et variées , sont suspendues à des tiges ligneuses qui grimpent jus- qu'au sommet des grands arbres , en s'y attachant par leurs vrilles , et se répandent de tous côtés jusque sur leur cîme. Le nègre marron se repaît avec délices de PI. 66. GBIENADILLE À FEUILLES f)E LAriUfift. t '■* {.m ) leurs fruits rafraîchissons, tandis que les dames créoles préparent avec son suc , un rob qui peut fort bien rem- placer la gelée de groseille. Caractères physiques. Les jeunes rameaux de cette l'ane sont herbacés, cylindriques., verts; luisans , ses feuilles sont simples, ovales oblongues, un peu pointues, entières , lisses, d'un vert agréable , et ont deux pouces et demi ou trois pouces de longueur; leur pétiole est court , et chargé de deux glandes au sommet. Les pé- doncules sont axillaire s, solitaires, et portent chacun une fleur mêlée de blanc , de pourpre, et de violet; d'un aspect agréable. Elles sont fort odorantes , et présentent tous les caractères du genre. Calice monophylle à sa base , ouvert, coloré inté- rieurement, divisé en 5 folioles ovales profondes, péta- îiformes. Cinq pétales oblongs, planes, ouverts, coloré, atta- chés à la base du calice, et de même dimension que ses folioles; une couronne particulière en anneau à sa base, frangée à son bord , ou en deux ou trois rangées de filets dont les extérieurs sont plus longs, insérés à la partie interne du calice , entre les pétales , et le support des organes sexuels. Cinq étamines dont les fiîamens attachés sous l'ovaire , au sommet de son pédicule , sont très-ouverts sémi- refléchis , et portent des anthères transversalement pla- cées. L'ovaire supérieur est arrondi , élevé au-dessus du réceptale sur un support colomniforme droit et cylin- drique. Cet ovaire est couronné de trois styles ouverts, épaissis vers leur sommet, ayant la forme de clous, et à stigmate en tête, ce qui a fait donner à cette fleur le nom de fleur de la passion. ( *44 ) La collcretle ou involucro de la pomme de Liane* est aussi grande que la fleur; elle est composée de trois folioles ovales , concaves , vertes , et dentées sur les bords. Le fruit est de la grosseur d'un œuf de poule ; d'un jaune citron dans sa maturité , répandant une odeur agréable, et contenant , sous une peau molle et un peu épaisse, une pulpe très-suave, légèrement acide (enc* métho). Analyse chimique. Les fruils de la pomme de Liane, Contiennent une pulpe qui fournit de l'acide malique* Les feuilles , au contraire , recèlent une partie exlraclivc amère , et une certaine quantité de Tannin. Propriétés médicinales. Outre que les fruits de la pomme de Liane sont rafraichissans , qu'il rétablissent l'appétit , chez les personnes d'un tempéramment échauffé, on les permet dans les fièvres angéïoténiques, ataxiques , adynamiques ; ce ne sont pourtant point ces propriétés secondaires qui m'ont engagé à placer cette plante dans cette classe, mais elle jouit d'une pro- priété plus recommandable dans les affections vermi- neuses , où ses feuilles ont acquis une réputation bien méritée. Mode d'administration. Les feuilles , réduites en poudre , se donnent depuis un gros jusqu'à deux , dans une verrée d'infusion de la même plante. explication de la planche cinquante-sixième. La tige grimpante de ta Pomme de Liane , portant fleurs et fruits est réduite à moitié grandeur naturelle» //./-. //.'.'./'/•,' /' ,,; ,>,//■/E ( 247 ) ANSEMNE DU MEXIQUE. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Vulg. Ambroisie, ou thé du Mexique. — - Chenopodium ambrosioïdes. Lin. — Chenopodium foliis lanceolatis dentatis, racernis foliatis, dentatis siraplicibus ; Lin. — Hort. Cliff. 84-— Dict. n° 5. — Botrys ambrosioïdes Mexicana, Baub. Pin. 1 38. et App. 5x6. — Chenopodium ambrosioïdes mexicanum , Tourn. 5o6. — Atriplex odora suave olens mexicana moris. Hist. i. p. 6o5. Sect. 5 Tab. 3i. f. 8. ( Enc. Meth. ) — Tournef. Ci. i5. Fleurs à eta- mines sect. 2. — Juss. Famille des arroches. — En espagnol, Bien Grenada. — En anglais, Jérusalem oak. ( FI. du d. D. Se. méd. ) Caractères génériques. Calice pentaphylle , pen- tagone ; corolle nulle; une semence lenticulaire supé- rieure. Caractères particuliers. Feuilles lancéolées; den- tées ; grappes feuillées simples (ann. Jolycl. ) Histoire naturelle. Celte humble plante croît sur les bords de certaines rivières limpides et profondes , parmi des milliers d'espèces différentes qui sont desti- nées à y végéter, et servent de lit de repos aux croco- diles qui se plaisent à y recevoir l'impression de la chaleur et de la lumière. Sont-ils surpris? Froissant l'Ambroisie en s'élançant dans l'onde , elle décèle leur présence par son odeur aromatique , qu'on peut comparer à celle du Botrys d'Europe. Il Iransude de toutes les parties 20. ( *& ) de l'Anserine du Mexique un suc balsamique qui les rend gluantes el résineuses, et en écarte les insecles. Caractères physiques La racine est oblongue, iibreuse , el pousse une tige droite qui s'élève à la hauteur d'un a deux pieds. Celle ligo est verdâlre, cannelée, feuillée dans toute sa longueur, garnie de rameaux axillaires, dont les inférieurs sont les plus longs, et chargée d'un duvet peu abondant , court , assez sem- blable à une poussière. Les feuilles sont alternes , lancéolées , pointues aux deux bouts , munies de quelques dents écartées dans leur moitié supérieure , privées de pétioles distincts, minces , vertes des deux côtés , et plus longues que les inlervales qui les séparent* Les supérieures et celles qui naissent sur les rameaux florifères sont étroites et très-entières. Les fleurs sont verdâtres , disposées en petites grappes menues et feuillées , situées dans les aisselles des feuilles; le long des branches et dans touta la partie supérieure de la tige. Analyse chimique. Cette plante contient une fécule colorante, et une résine légèrement aromatique , acre, piquante et amère. Propriétés médicinales. Chevalier et Poupée-Des- portes , en ont apprécié les vertus comme incisive , expectorante , hystérique et résolutive , ces deux an- ciens praticiens la recommandaient dans le second degré de la pneumonie , hors la période inflammatoire ; dans l'asthme humide , l'orthopnée , et les flatuosités. On ( *a9 ) I indique dans l'encyclopédie- méthodique comme sude> rifique , diurétique, emmenagpgue , et stomachique. L'Emery vante l'infusion- de ses feuilles contre l'he- moptisie passive , et certaines, maladies des femmes en couches. S il m'est permis d'en indiquer l'usage -, je conviens drai avec vérité l'avoir employée avec un succès cons- tant et spécifique dans les affections vermineuses ; et pour la guérison des ulcères atoniques-,- Mode d'administration.. Usant de cette plante comme de îa précédente , nous y renvoyons le lecteur , afin d'éviter des répétitions. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQUANTE-HUITIEME,, Le dessin est du grandeur naturelle. ( 2J0 ) RICIN ARBORESCENT. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Vulg. Ricin d'Afrique à tige genouillée. — Ricinus Africanus maximus, Caulc geniculato, rutilante. Tournef. Inct. R. lierb. 542. — Ricinus Africanus, foliis peltatis, serratis, lobis maximis, Caule jgeniculato ; cap- sulis ccliinatis. mill. Dict. n° 5. — ricinus ruber. rhump. Araboine. vol A. Pag»97« — Tournefort. cl.i5. fleurs à éta- mines. Sect. 5. — Jussieu fam. des eupliorbiacées. — Lin. monoëcie Syngenesie monadelphie. — En espagnol, Ricinus. — En portugais , Ricino. — Les Américains-Espagnols le nomment figuerillo, c'est-à-dire petite figue. — En anglais, common Palma-Christi. — Liaraahen-alama. — Lamou- rou en Caraïbe. Caractères génériques. Mâle\ calice en cinq parties ; corolle nulle; élamines nombreuses; les fleurs de ce sexe placées inférieurement sur la grappe. Femelle; Calice en trois parlies ; corolle nulle; ovaire supérieur; trois styles bifides; capsule à trois loges , hérissées de pointes ; une semence dans chaque loge. Plante dicotyledone, fleurs incomplettes , monoïques, disposées en un épi paniculé; fleurs femelles placées supérieurement. Caractères particuliers. Tige fléchie , genouillée , feuilles en bouclier; comme palmées, dentées en scie, pourvues de glandes sur leur pétiole. Histoire naturelle. Les espèces de Ricin sont com- munes en Egypte , dans les Indes , et en Amérique ; on FÀi'O Jore 2>tscourfi7\. _Prru . -ûewn Or/i/p . M II îl E ( 25i ) les a naturalisées en Europe et même en France. Le mot Ricin , vient de la ressemblance qu'ont les grains de cette plante , avec la tique des chiens de chasse, nom- mée en latin Blclnus. Les Caraïbes l'appellent encore Karapat du nom qu'ils donnent h la tique; tandis que le mot Palma-C liristi 'indique la forme des feuilles pal- mées de ce sous-arbrisseau , qu'on croit avoir été jet- tées en Egypte sur le passage de Jésus-Christ. Ce grand Ricin , qui s'élève aux Antilles à la hauteur de douze à vingt pieds est très-rameux , et entièrement distinct de l'espèce communis , dont les feuilles sont nuées de couleurs vives et de nervures d'un rouge ioncé, et les tiges purpurines , transparentes sous la couche poudreuse qui les recouvre. Ce Ricin s à tige genouillée , a les mêmes habitudes que celui qu'on cultive en Europe. Il se plait sur le bord des eaux; il en existe une forêt, au pied d'une colonnade de palmiers qui fait l'ornement de l'habi- tation Rossignol-Grammont , près des Gonaïves (ile St-Domingue ). Ces touffes ombragent la rivière de la Quinte , dont les eaux paisibles et par fois tumul- tueuses, étant tiédies par le soleil, et ne pouvant plus rafraîchir les racines de ces arbrisseaux , privent leurs feuilles molles et onctueuses de leur soutien , et les font paraître fannées depuis huit heures du matin jusqu'à cinq heures de l'après-midi. L'huile qu'on retire , par expression , des semences de cette espèce de Ricin , sert à éclairer les cases à nègres., et les ateliers d'indigoterie , de sucrerie et autres. Les feuilles chauffées produisent un suc hui- leux, qui joint à celui de l'orange sure procure un cirage très-brillant, ( ,.V, ) Quoique les propriétés médicinales soient 1rs mêmes, dans les deux espèces que nous avons h décrire , cepen- dant, afin de faire connaître les distinctions spéci- fiques, nous renvoyons le lecteur a la classe des Pur- ga tives Laxatives, N . 127. Caractî:ri:s physiques. Les racines du Ricin à lige gcnouillée sont traçantes et fibreuses, peu ramifiées. La tige à articulations rapprochées , fléchies en zig- zag , et d'un rouge pale , uni , et non couverte de cette substance pulvérulente qui existe dans l'espèce citée plus haut; les branches sont tortueuses et parviennent à la hauteur de douze a vingt pieds , cette tige est creuse et cylindrique. Les feuilles sont amples , pourvues de longs pétioles, courbes, alternes, palmées, lisses et moelleuses à leurs deux surfaces; garnies de nervures, etpavoisées; d'un vert sombre en-dessus , d'une couleur blanchâtre en- dessous ; à sept ou neuf lobes inégaux , ovales lancéo- lés , dentés en scie; les pétioles sont cylindriques , et pourvus de trois glandes à leur sommet. Les fleurs élevées sur une tige particulière et comme formant des épis axillaires et terminaux , composés de plusieurs panicules partielles munies de bractées petites et membraneuses. Le calice est petit, d'un vert glauque , les fleurs mâles, qui sont les plus rapprochées de la base de la grappe , offrent une quantité d'étamines dont les anthères sont d'un jaune souffre. Les fleurs femelles consistent en un fruit à trois cap- sules réunies, couronnées par un style trifide , d'un rouge de sang. Leur extérieur est muni de pointe* ( ^53 ) molles et subulées , et toute cette surface est d'un vert sombre et glauque. Les semences luisantes aplaties , d'un gris cendré , tachées de noir; ou de fauve sur un fond noir, renfer- ment une amande blanche bilobée , grasse , douceâtre, acre , et qui excite des nausées. Quand ce fruit est mur, il s'ouvre de lui-même en novembre, et jette au loin ses graines. Analyse chimique. Les fruits du Ricin , dépouillés de leur partie corticale, qui est acre et brûlante, contiennent une huile douce , étant récente , mais qui en rancissant devient si caustique qu'elle brûle la gorge , ce qui la rend purgative. On l'obtient par expression et par décoction. Ces semences, de nature émulsive , contiennent du mucilage et de la fécule. Les Caraïbes préparent l'huile de Ricin en torréfiant la graine ; ils la concassent; puis ils la vannent; ils ôtent la pellicule et l'embrion, puis ils la font bouillir dans l'eau, en enlevant à mesure, l'huile qui surnage, au moyen de coton ou de coquilles. Cette huile a les propriétés chimiques des autres huiles végétales; et se rancit facilement en se combi- nant avec l'oxigène de l'athmosphère, Propriétés médicinales. Les Ricins fournissent une huile antheîmintique et purgative , que les Anglais , suivant Marchy, appellent huile de castor; et d'autres peuples huile de Kerva ou de figuier infernal. Dans son état de pureté , elle offre h la médecine l'un des plus puissans moyens a employer contre les vers ascarides, lombrics, et surtout contre le tœnia lata. Cullen et Roques recommandent son usage à la ( =■■", ) dose d'une à deux onces , dans les coliques nerveuses causées par un embarras intestinal qu'elle fait cesser comme par enchantement. Les graines par elles-mêmes possèdent des qualités vénéneuses, et médicamenteuses. Leurs qualités émul- sives , oléagineuses, et adoucissantes, sont produites parle perisperme, tandis que , celles acres, brûlantes et nauséabondes , paraissent résider uniquement dans l'embryon (c'est au moins le sentiment du rédacteur de l'article Ricin dans la Flore du dict. des Se. méd. ), de sorte qu'elles jouissent de propriétés bien différentes, selon qu'elles conservent ou sont privées de cet or- gane central, essentiellement vénéneux, auquel elles doivent la propriété d'exciter le vomissement , de pro- voquer une violente purgalion , et d'altérer les mem- branes muqueuses de l'appareil digestif. Le résultat des expériences faites par M. Orfila sur les animaux, prouve que cette substance agit à la ma- nière des poisons acres , en irritant violemment l'organe, tandis que son action sur le système nerveux n'est que secondaire. Une ou au plus deux semences , prises in- considérément,, occasionnent des superpurgations, des érosions accompagnées d'écoulement de sang par l'anus , et l'on ne peut voir sans frémir , des nègres en prendre jusqu'à quatre et six pour se purger, mais s'ils échappent à une mort presque certaine , des infir- mités sont bientôt la punition de leur funeste inexpé- rience. D'après ce qui précède , on sent l'avantage, dans la pratique , des huiles extraites du perisperme , et le danger mortel d'employer intérieurement celle où l'embryon a fourni l'huile de sa substance. Les huiles de Ricin diffèrent en couleur, d'après leur ( 255 ) confection. Celles qui sont les moins colorées, sont, dit Mâcky , les moins purgatives. On la regarde d'une bonne qualité et non sophistiquée lorsqu'elle est épaisse, •visqueuse , douce et presqu'insipide. Elle est aussi , d'après la remarque .d'Àlibert 9 d'une couleur glauque viridescenle , et analogue à la couleur du Ricin. Elle égale les huiles animales par sa pesanteur spécifique. L'huile de Ricin séjournant sur ses fèces, y acquiert une dégénérescence caustique qui la rend dangereuse à employer. Pison dit que les Brasiliens en font un usage habituel contre les maladies froides ; elle résout les tumeurs , et dissipe les coliques et les flatuosités, $i on l'administre en frictions. C'est de cette même manière que les négresses l'emploient en lavemens et en embrocation sur la région ombilicale dans les mala- dies vermineuses de leurs enfans. Ils la vantent aussi dans la cure de la gratelle et des autres maladies cuta- nées , mais on préfère Jes feuilles macérées dans le vinaigre. Lorsqu'on est assuré de la qualité de l'huile , il n'est pas de meilleur moyen pour expulser le meconium des nouveaux nés , qui leur occasionne tant de co- liques; elle est précieuse à employer dans les néphrites, les iléus, les constipations, les hernies étranglées et la colique saturnine ; elle facilite la sortie des calculs biliaires engagés dans les canaux cistique et cholé- doque. L'huile de Ricin où on a fait bouillir de la cévadille , produit un effet sûr dans le phtiriase , en faisant périr la vermine qui entretient cette dégoûtante maladie. Les Caraïbes appliquent ses feuilles chauffées , sur le front, dans les çéphalagies , et contre les douleurs ( >S6 ) ûrlifriliqucs. Les nègres concassent de deux à qualro grains dans une verréo d'eau , et osent indiquer ce superpurgatif dans les fièvres !!!! Les feuilles pilées sont employés comme émollienlesdans les ophtalmies, pour les abcès, les panaris, et autres inflammations locales. Mode d'administration. On donne l'huile de Ricin pure et récente à la dose d'une à deux cuillerées à Louche (une demie once à une once) que l'on peut re- nouveller d'heure en heure jusqu'à ce qu'on obtienne le succès qu'on en attend. On ne donne aux enfans que la moitié de la dose. Pour prévenir le vomissement, qu'elle occasionne quelquefois , et faire que cette potion soit moins désagréable au goût, on emploie l'intermède de la gomme arabique, qui rend cette huile miscible à l'eau de canelle , de gingembre , ou de fleurs d'orangers. Le succès est encore plus certain dans les affections vermineuses, si l'on ajoute à ce mélange un demi-gros d'élher sulfurique , on fait, dans les même cas, des embrocations sur la région ombilicale avec l'huile de Ricin , si l'expulsion des vers tardait à avoir lieu , M. Charpentier de Cossigny,, dit., qu'on peut employer cetTe huile en plus grande quantité, jusqu'à deux ou trois onces pour les adultes; on peut aussi l'associer à un syrop. Les nègres vantent beaucoup l'usage d'un gros de poudre de citron, dans une once d'huile de Ricin. Selon Buchan , on purge avec succès les personnes nerveuses qui ne peuvent faire usage des moyens irri- ta n s , avec Huile récente de Ricin. . . . une once. ( *57 ) Mêlez avec un jaune d'œuf : Ajoutez : Eau commune un verre. Eau de fleurs d'orangers. . deux gros. Syrop capillaire une once. Battez le tout. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQUANTE-NEUVIEME. Tige du Ricin gcnouillé 3 chargée de fleurs et de fruits, réduite au huitième de grandeur naturelle , et peinte à midi , au moment ou le soleil force la feuille de se faner et de courber son pétiole, pour reprendre le soir son port et sa vigueur» ( 558 ) GRENAD1LLE A TIGE QUADRANGULAIRE. [Stomachique antlielmintîquc. ) Synonymie. Passiflora quadrangularis. Lin. Gynandrie pentandrie. — Tournefort D. B. rosacées. Sect. 2. — Juss. iam. des cucurbitacèes. — Passiflora foliis indivisis sub cordatis integerrimis , petiolis sex glandulosis , caule membranaceo tetragono. Lin. — Jacq. Amer. 23 1. t. i/t3. et pict. il 3. t. 218. Mill. Dict. n° 20. Passiflora foliis amplioribus cordatis _, petiolis glandulis sex, caule quad- rangulo alato. Brwr. fam. 327. ( Enc. meth. ). Caractères génériques. Trigyne: calice pentaphille; corolle à cinq pétales ; nectaire en couronne ; baie pédiculée. Caractères particuliers. Feuilles sans division , comme cordiformes , très-entières 9 veinées ; pétiole à six glandes , creusé en gouttière; involucres très-en- tiers. (Jolycl.) Histoire naturelle. Cette magnifique grenadille doit être caractérisée, moins par la quantité des glan- des qu'on remarque sur ses pétioles , que par la na- ture particulière de sa tige à quatre faces , qui la distingue de toutes ses congénères. La beauté éclatante de ses grandes fleurs la fait rechercher des curieux pour les treillis et les berceaux dont elle fait l'orne- ment. Ses fruits assez estimés , font partie des desserts des colonies. Cette plante cependant, dit Jacquin, a Fin- S/.ôo. Tfuodor ■ GRENADIÎJ Jî OFAIVRANGV'LAIRE . ( ^9 ) convénient de réfugier les serpèns venimeux qui se plaisent sous son feuillage pendant la chaleur, et y épient le reste du jour , les animaux dont ils font leur nourriture. Caractères physiques. Les tiges sont persistantes , sarmenteuses , grimpantes , quadrangulaires , et ont leurs angles tranchans , un peu membraneux et comme ailés. Les feuilles sont larges , presqu'en cœur , arrondies à leur base; ovales, acuminées , entières , lisses, très- glabres, grossièrement veinées , d'un vert le plus sou - vent sombre, portées sur des pétioles creusés en goutière et chargés de six glandes spiniformes. Les pédoncules sont axillaires, courts, solitaires, terminés par une large fleur , très-belle , très-odorante. L'involucre a ses trois folioles ovales pointues, en- tières à leur bord , beaucoup plus courtes que la corolle. La corolle est composée de cinq pétales de la gran- deur des folioles du calice, et ainsi que ces derniers d'une couleur de rose très-agréable , plus ou moins vive , quelquefois mélangée de verdâtre. La couronne est formée d'un seul rang de fdamens variés, par anneaux, de blanc, de violet pâle et de pourpre foncé. Le fruit est ovoïde, plus gros qu'un œuf d'oie , d'un vert jaunâtre , d'une odeur agréable. La pulpe qu'il contient , est renfermée dans une pellicule qui se sé- pare facilement de l'écorce. Elle est d'une couleur aqueuse., douce, transparente, acidulé,, d'une saveur agréable > légèrement odorante , et contenant un grand nombre de graines disséminées vers le centre. ( a6o ) Analyse CHIMIQUE. Je n'ai point de résultat à offrir en faveur de celle grenadille , que les circonstances ne m'onl point permis d'analyse*. Propriétés médicinales. Cette grenadille quadran- "•nlaire jouit aux Antilles d'une réputation pareille à celle de la pomme de liane (grenadille a fleur de lau- rier) ; mais ne l'ayant pas mise en usage daus ma pra- tique aux Colonies, j'engage ceux qui me succéderont dans les observations de botanique usuelle, à fixer sur cette belle plante toute leur attention. Mode d'administration. On s'en sert a défaut de la passiflore à feuilles de laurier; mais je ne lui crois pas les mêmes vertus. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTIEME. La planche est réduite aux deux tiers de grandeur naturelle. //Y//. ^Théodore ûarcourtHx. J'i/ur ■ O'i/^r/,'/ ifc/f/ S m iWÀA K AUTIIia/Ml N THHT E ( 26, ) SPIGÉLIE ANTHELMINTIQUE. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Poudre aux vers ou Brainvilliers ( nom d'une négresse empoisonneuse ) indian Pinke. — Spigelia an- thelmia. — Lin. Pentandrie monogynie. — Juss.,Fam. des gentianées. — Spigelia herbae Paiïdis facie, quadrifolio, floribus spieatis violaceis , fructu, testiculato, arapabaca Plum. gêner, amer. pag. 10 , t. 3i. — Spigelia Caule her- baceo , foiiis lanceoiatis , sessilibus ; summis quaternis majoribus. Lain. III. gêner, vol. i,pag. 474; n° 2i55 , tab. 107. — Adanson fam. 29. les Jasmins. Sect. 3. — Spigelia Caule herbaceo foiiis summis qua ternis -Lin- amaen-acad-vol. 5 pag. i33. tab. — Mater, med 59. — Wild. Spec. Plant, vol. 1, pag. 8^4? n° *• — Spigelia Caule erecto, foiiis quaternis sessilibus, Spicis termina- îibus. Miller. Die. n° 1. — Spigelia quadrifolia , Spicis terminalibus. Brwn. Fam. pag. i56, tab. 37 , f. 3. — Bar- rer, fr. equinox. pag. i5. — Brazcei parsis. Petiv. gazoph. tab. 5g , fig. 10. — Arapabaca Brasiliensibus dicta planta. Marcg. Brasil. 46. (Enc. méth. ) Caractères génériques. Corolle infundibuliforme; capsule didyme à deux loges polyspermes. Caractères particuliers. Tige herbacée ; feuilles supérieures quaternées. Ann. ( Joiiclerc. ) Histoire naturelle. Ce genre, dit Jaunie Saint- Hilaire , en considérant la préférence qu'a donné la trop fameuse Brainvilliers à une de ses espèces, est réellement énergique comme antlielmîntique , mais de- 160 Livraison. ai ( •* ) mande une application raisonnée, et la plus grande prudence. Quelques commères ( et elles sont très- multipliées dans notre île ) préparent encore ce syrop avec précaution , il est vrai , mais sans connaissance de cause, et l'administrent avec un appareil vraiment sépulcral : malgré tous leurs soins, il en résulte tou- jours des accidens très-graves. Heureusement que nos médecins instruits l'ont isolée, et que cette plante est abandonnée aux nègres empoisonneurs. Cependant , comme elle se multiplie très- vite, et qu'on ne l'arrache pas avec assez de précaution , il en résulte aussi qu'elle se trouve mêlée parmi les fourrages , quelquefois in- volontairement , mais le plus souvent dans l'intention de nuire, et que les chevaux et d'autres animaux do- mestiques en deviennent les victimes. Les souffrances des animaux dans leur agonie présentent quelque chose de plus qu'affreux. Cette plante annuelle croît naturellement et avec abondance aux Antilles , au Brésil , à la Martinique , à Cayenne , et dans beaucoup d'autres îles de l'Amé- rique. On la cultive en serre chaude en Europe. Caractères physiques. Les racines de la spigélie an- thelmin tique sont traçantes , fibreuses, et produisent une tige droite , assez forte , herbacée , glabre , cylin- drique, presque simple, striée; haute d'environ un pied et demi. De l'aisselle des feuilles sortent quelques rameaux très-simples, semblables aux tiges. Les feuilles sont sessiles, opposées, lancéolées , en- tières à leurs bords, glabres a leurs deux faces, aiguës à leur sommet ; quatre feuilles amples et opposées en croix terminent les tiges et les rameaux. ( 263 ) Les fleurs sortent du centre des feuilles supérieures; elles sont terminales , disposées en épis médiocrement ramiiiés à leur base, un peu grêles, peu alongés, mu- nis de bractées. Chaque fleur est presque sessile , presque unilatérale , de couleur un peu herbacée. Le calice est partagé en cinq découpures aiguës: le tube de la corolle renflé à sa partie supérieure , le limbe à cinq lobes ovales, acuminés; le fruit est une capsule à deux lobes, en forme de testicules (dit Nicolson ) , surmontés dans leur milieu d'un style persistant, et contenant beaucoup de graines très- fines ( EncycL méth. ). Toutes les parties de la plante exhalent une odeur vireuse et fétide. Analyse chimique. N'ayant pas trouvé l'occasion de soumettre la Spigélie aux analyses chimiques, je ne puis faire connaître ses parties constituantes, qu'il se- rait cependant intéressant de désigner. Propriétés médicinales. Outre les vertus fébrifuges, peut-être trop hasardées par Brown , on accorde gé- néralement en Amérique à la Sp:gélie , la supériorité sur tous des autres vermifuges; on la préfère à la Ja- maïque à tous les autres remèdes de ce genre. Ce n'est pas uniquement comme antheîminlique qu'elle est employée avec avantage, son succès est aussi prononcé dans les affections spasmodiques ou nerveuses; et lors- qu'il s'agit de provoquer une transpiration salutaire. Cependant , on ne doit confier son emploi qu'à des mains prudentes et exercées; sa vertu délétère en faisant un poison mortel, si l'on outrepasse la quantité qu'on doit en prescrire. L'assoupissement, le déliré , les ris sardoniens, la dilatation de la pupille, et autres ai. ( a64 ) symptômes propres à l'empoisonnement par les nar- cotiques , sont les tristes résultats de l'emploi mal combiné de celte substance v meneuse. Toutefois, «-lie agit à la manière de l'opium dans le tétanos et autres maladies convulsives. Quels secours puissans ne re- tire-l-on pas maintenant en Europe des extraits d'aco- nit napel, de belladone, de stramoinc, etc.? Mode d'administration. Deux gros de la plante suf- fisent pour une livre d'infusion aqueuse, à laquelle on ajoute du sucre , cl le jus d'un citron ; la dose est alors de quatre à six onces pour un adulte, auquel on en administre deux onces , deux autres fois dans la journée, jusqu'à ce que ce médicament produise son effet. La dose, pour les enfans et les valétudinaires doit être réduite d'après l'âge et la constitution du malade On prescrit à ceux qui ne peuvent faire usage de celte infusion nauséeuse , la poudre à la dose de huit à quinze grains , incorporée avec du miel ou de la confiture, pour les enfans; et d'un demi gros pour les adultes. On prolonge Fusage pendant plusieurs jours, s'il est nécessaire , après lesquels on fait donner un léger purgatif. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-UNIEME. La Spigélie est représentée moitié de grandeur na- turelle. Fig. i. Fleur entière. Fig. 2. Feur ouverte, Fig. 3. Capsule. //. />'■• 77ieodon> _/?■.>•.•«>///•///; T^na: ûairieZ> Jôu£r> . GRENAD1LIJK SANS' FM ANGE S. ( s65 ) GRENADILLE SAKS FRAPsGES. VllJg, LIANE A CALÇON. ( Stomachique vermifuge, ) Synonymie. Passîflora murucuïa .Lin. GynandriePentandrie. — Tournef. cl. Rosacées. Sect. i. — Jussieu. Fam. des Cucurbifacées. — Passîflora foliis Bilobis obtusis basi- indivisis subi us punctatis corona floris tubulosa. n. { Enc. xnétb. ) Murucuïa folio lunato. Tournef. 2i/j. t. i2'j. • — Clematis indica. Flore lunato. Plum, amer, 72. t. 87, t. 2 , pag. 10. — Ray suppl. 342. — Peter, gaz. t. ii3,f. 5. — Passîflora, Lin. amsen. acad. 1. pag. 228. — Miss. Dict. n° 14. — Marigouia Passîflora Seu murucuïa, lu- nato folio, flore ruberrimo. Plum. Liane à ealcon. — En Caraïbe Mercoya- marigouia- murucuïa-et merccoy. Caractères génériques. Trigyne ; calice penta- phylle; cinq pétales; neciaire en couronne ; baie pé*- dicelée. Caractères particuliers. Feuilles à deux lobes , obtuses , sans divisions à la base ; nectaire monopbylle , tubulé. Histoire naturelle. La forme des feuilles bilobées de cette grenadille , représentant une culotte , lui a fait donner le nom de liane à caleçon. Cette jolie plante grimpe , et , au moyen de vrilles dont elle est munie; elle s'attache aux arbres, forme des arcades mobiles , des colonnades riches et élégantes par la beauté des fleurs pourpres varices de bîeu qui les décorent, et qui flattent l'odorat par le parfum qu'elles exhalent. L'œil .admirateur n'a plus rien à désirer poiir la majesté du ( jjSG ) laelc, quand à ces torsades. naturelle* on voii. sVu- laccr en s. Ma!" le grand quaiuoelil à (leurs d'un blanc de neige ; l;i grenaddle (rangée , à grandes fleurs con- centriquement hlyéés de zones bleues , blanches , violettes, pourpres et aurores, el les sphères dorées de ses fruits contraster avec éclal sur la belle verdure. du feuillage : on eroil alors voir réunies toutes les couleurs de l'arc en-ciel. Quelle leçon pour un peintre, ami de la belle nature!!! Enfin, tout autour de soi Des feuillages Entrelacés dans dos berceaux, Forment un dôme de rameaux Dont les délicieux ombrages Font goûter dans des lieux si beaux Le irais des plus sombres bocages. LEFRANC DB PoMPICRÀl». Caractères physiques. «Le défaut de couronne fran- gée dans les fleurs de cette espèce , et le tube conique qui la remplace, présentent une singularité si grande, que Tournefort a jugé à propos de séparer celle plante des autres Grenadilles pour en faire un genre par- ticulier. » Ses sarmens sont grêles , cylindriques , grimpent néanmoins sur les haies auxquelles ils s'attachent par leurs vrilles. Ses feuilles sont petites , à deux lobes obtus , en croissant, entières à leur base., glabres des deux côtés, et ont en-dessous trois nervures avec quelques points glanduleux. Elles n'ont qu'un pouce ou un pouce et demi de largeur, et ont des pétioles courts , dépourvus de glandes. Les pédoncules sont axiilaires , solitaires , ou quel- ( 267 ) quefois géminés, portant chacun une fleur de plusieurs couleurs. Les pétales sont d'un rouge écarlate tiès- vif : ils sont oblongs , réfléchis,' 1 esiblioies du eâhfce sont pétaliformes , de la couleur delà corolle inlérieu- renient , d'une teinte rosée , viridescente à leur base , à leur surface inférieure; la couronne est un tube conique tronqué , non divisé , s'élevant au milieu de la fleur, plus court que les pétales et d'un pourpre vio- lacé. Ce tube , qui n'a rien de commun avec le tube calicinal des autres espèces de Grenadilles , donne pas- sage au faisceau doré qui supporte les organes sexuels s'élevant au-dessus du tube d'une fois sa longueur. jL inflorescence a lieu toute l'année. Le fruit est une petite baie ovoïde, pendante à un long pédicule , violette dans sa maturité , renfermant une pulpe succulente et une infinité de petites graines noires, rudes au toucher. (Encycl. méth. ) Analyse chimique. Les parties constituantes du ?m«- rucuïa m'ont offert les mêmes résultats que ceux de la passiflore à feuilles de laurier. ( Voyez ci-dessus. ) Propriétés médicinales. La Grenadille sans frange a , je crois , usurpé aux Antilles une réputation an- thelmintique, dont il m'est permis de douter, l'ayant, dans plusieurs circonstances, éprouvée sans succèsaux doses qui m'avaient été prescrites par les praticiens du pays , et qui sont les mêmes que celles que j'ai indi- quées à l'article Passiflore à feuilles de laurier. \\ n'en est pas de même de ses propriétés sudorifiques , hysté- riques et apérilives , qu'on ne peut lui contester sans injustice. Dans ce premier cas, Poupée Desporte* ( aG8 ) l'unissait au gayac , au bois de fer, ou Lois à pians (voyez ces mots), ou bien il l'employait seule. Dans le second, il composait avec les feuilles du mu- rucuïa des bourgeons d'avocatier, d'herbes à cloques ou de racines de pois puant, de celles du lamne puant, ou du schœnanlé, une tisane hystérique, recoin- niandable dans la suppression des îoehies. Enfin ce zélé praticien estimait apérilive la décoction des feuilles et des fruits de la Grenadilie sans frange , à laquelle on ajoutait un gros de limaille de fer par pinte de liquide. Mode d'administration. La dose des feuilles et des racines est d'une petite poignée par pinte de décoction, tandis que douze baies suffisent pour la même quan- tité de liquide. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-DEUXIEME. Fig. i. Fruit ouvert. //. 63. T/n-oJarw Bafoourtâx. -/' ('•rfm? Saelp ■ ftLÏPODE EN AfcïSKK ( 269) POLYPODE EN ARBRE. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Fougère arbre. — Polypodium arboreum. Lin. Fougères. — Tournef. cl. apétales sans fleurs. Secl. t. — Jussieu, Fam. des fougères. — Polipodiumfror.dibus pin- natis. serratis , caudice arboreo , inermi Lin. Syst. Plant, vol. 4 P'^g' ^20- n° 5q. — Filix arborescens, Pinnulis den- tatis. Plum. amer. i. tab. i. 2. — Tournef. inst. herb. 537. — Filix arborescens primis dentatis Petiv. rilix 4*« *ab. i> fig,. 1. 3. — Polypodium arboreum maximum, fronde tenuiore; caudice durissimo. Brwn. Jam. 104. — Palmi filix. Postium PRhumph. Amboiu. liv. 10. — En espagnol, Helecho. — Albari delfelce ( arbre de la fougère ) d'O- viedo. — En anglais , Ferri-P olypody • Caractères génériques. Jeunes feuilles roulées en spirale; fructification placée por points sur le revers des feuilles. Caractères particuliers. Fructification réunie en petits groupes distincts , et épars sir la surface infé- rieure de la feuille; feuilles bipinnées , dentées en scie; tige arborescente, inerme ( vivace ). Histoire naturelle. Amie des forêts humides et ombragées, on y rencontre toujours celle belle fou- gère arborescente, ou sur le bord Hes ruisseaux et des cascades , dont l'onde vive et pure entretient sa fraî- cheur. A votre suite , ô nymphes bocagères, J'allais fouler les naissantes fougères. ( *7° ) C'est une de ces belles piaules qui, fière de son élé- vation, semble vouloir rivaliser avec les palmiers dont elle a l'aspect, la grâce et la majesté. On la trouve a Saint-Domingue, à la Jamaïque , à la Martinique, et dans beaucoup d'autres îles des Antilles , où on emploie ses liges pour former les palissades du pays. Caractères physiques. La tige , ou plutôt le tronc de celle fougère, est droite, cylindrique, inerme , couverte d'écaillés membraneuses et grises figurées en réseau , au-dessous desquelles on aperçoit un fond tanné; ces enfoncemens proviennent de la cicatrice qu'ont laissé les anciennes feuilles après leur dépéris- sement; les vestiges des pétioles subsistent encore au- dessous des magnifiques panaches de verdure qui cou- ronnent celte tige, qui s'élève jusqu'à dix et douze pieds sur environ six pouces de diamètre. Dans cette espèce de fougère, la tige , qui n'est autre chose que le nœud vital de la plante, étant dépourvue du feuillage qui la couronne, périt infailliblement. 11 en est de même des palmiers. A l'intérieur , on trouve à la place de la moelle une chair très-blanche, assez ferme, d'un goût douceâtre, pleine d'un suc blanc et visqueux, et entourée d'un lassis de veines noires, ondées, et dures comme du bois. «Les feuilles, au nombre de huit a quinze, cou- ronnent la cime de la tige. Elles sont amples, longues de six à dix pieds , deux fois ailées , d'un beau vert , glabres , garnies à leur base d'écaillés roussâtres ou argentées , soutenues par un pétiole presque de la gros- seur du bras à sa base , diminuant insensiblement ( 27» ) d'épaisseur, muni latéralement de folioles alternes ou opposées , rapprochées , longues do deux pieds , divi- sées en pinnules linéaires presque point confiueiites , étroites, obtuses , longues de six à huit lignes , fine- ment crénelées à leurs bords dans toute leur longueur. La fructification est composée d'un double rang de globules arrondis, capsulaires , placés dans la longueur des pinnules (Encycl. nicth. ). Analyse chimique. Le sulfate de fer noircit la dé- coction de toutes les parties du Polypode en arbre; Elles fournissent un extrait aaueux d'une saveur amère et astringente; plus, un principe exlractif résineux. Les racines donnent un mucilage, du tannin, et un peu d'acide gallique. Les cendres de cette fougère con- tiennent beaucoup d'alkali végétal. Propriétés médicinales. Douée des mêmes proprié- tés médicales que la fougère d'Europe, le Polypode en arbre est employé dans les affections vermineuses. On choisit de préférence la poudre de sa racine ou de son écorce ; les feuilles sont estimées pectorales ; ses ra- cines contenant du mucilage sont quelquefois employées comme diurétiques sédatives. Les naturels des Antilles recommandent , dans les hépatites et les spîénites , l'application d'un cataplasme fait avec les racines pilées de celte fougère arborescente. On attribue au Polypode en arbre beaucoup d'autres vertus que je ne consigne point ici, parce que je les crois imaginaires. C'est gratuitement , je pense , qu'on lui accorde des propriétés contre les maladies arlhri tiques , le scorbut, les vésanies , les obstructions , et beaucoup d'aifections chroniques. Pour conserver à { 1-1) cotte plante tons ces éloges fastueux, il faudrait l'avoir employée seule , et suris l'intermède d'autres subs- tances plus héroïques auxquelles on l'associe , et qui font toute sa renommée. Mode d'administration. On prescrit comme vermi- fuge la poudre des feuilles ou des racines du Polypode en arbre , à la dose de deux gros pour quatre onces d'eau de mer ou d'eau salée; on la prescrit quelque- fois dans du vin blanc ferré, contre les atrophies mé- senteriques, ou l'engorgement des glandes de cet organe. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-TROISIEME. Le Polypode est réduit au vingtième de sa grandeur naturelle» Fig. i. Partie d'un pétiole commun supportant une ra- mille sur laquelle sont rangées les feuilles. //. 6\ 7/te^iiors J9e.>,c<>r/'/'{r/\ jw.r ■ <;,i/>f{e/ J\*t*//> CALAGUALA (2-3) POLYPODE ADIANTHIFORME. Vulg. Calaguala. ( Stomachique vermifuge. ) Synonymie. Polypodium adianthiforme; Forster. — Juss. classe î. ordre 5 fougères. — Aspidium coriaceura. Swartz. — AspHmn coriaceum ; frondibus bipinnatis apice simpliciter pinnatis coriaceis , pionulis oblougo-lanceola- tis , obtuse serratis, inferioribus subpinnatifidis, stipite aspero. Wildenw, ciass. 34» Cryptogamie. Fougères. — En espagnol Calahuala (Flore du dict, d. se. méd.) Caractères génériques. Aspidium. Capsules réu- nies en groupes épars, arrondis , placés sur le revers des feuilles , un tégument ombiliqué qui se fend laté- ralement. Caractères particuliers. Tige souterraine , tra- çante, cylindroïde, écailleuse , rousseâlre , fibreuse , garnie de fibrilles grêles, qui se subdivisent en filamens capillaires. Histoire naturelle. Le mot calaguala est le nom vulgaire de celte espèce de fougère , qui n'est désignée que depuis très-peu de temps, et dont M. Turpin a fait connaître tous les caractères avec cette exactitude et cette précision que l'on rencontre dans tous ses écrits. Cette plante se plaît sur les rochers, ou sur le bord des bois frais et touffus des Antilles. En cueillant le Polypode, je me rappelai les vers charmans de Léo- nard , sur la fougère : Vous n'avez pas , verte fougère , L'éclat des fleurs qui parent le printemps; Mais leur beauté ne dure guère : Vous êtes aimable en tout temps. ( «5* ) Voua prêtée doi secours rhnnnans Aux plaisirs I< s plus doux qu'on goûte sur la terre; Vous servez de lit ;iux amans, Aux buveurs vous servez de verre. « Les vraies racines de calaguala , dit Turpin , sont ces fibrilles répandues le long de la lige souterraine ; celle-ci, que l'on trouve dans les pharmacies., présente encore d'un seul côté des espèces de chicots, qui ne sont autre chose que les supports des feuilles tombées. Dans cet état (continue le célèbre botaniste) , les tiges sont presque totalement dépouillées de leurs é< ailles. » La racine de Cdlaguala est d'un usage très -répandu dans les colonies françaises , anglaises , espagnoles et portugaises. Caractères physiques. Les racines du polypode ad ian- thiforme offrent une souche cylindrique , rousseâtre , écailleuse , garnie de fibres grêles, divisés en filamens capillaires. Au milieu est une moelle spongieuse , de couleur de miel. Les pétioles sont droits , alongés , hérissés d'aspé- rités dans toute leur longueur , soutenant des feuilles fermes, coriaces, d'un vert foncé en-dessus , plus pâle en-dessous, deux et presque trois fois ailée*; les pin- nules oblongues , lancéolées, à denîebires obtuses. La fructification est disposée en firme de petits tu- bercules brunâtres /chacun d'eux cenienant un grand nombre de petites capsules ovales , comprimées,, ré- ticulées, entourées d'un anneau élastique articulé, et soutenues par un pédicule capillaire. Le tégument est fixé seulement par son ombilic, et se déchire à son bord extérieur ( Encycl. niéllu ). (a75 ) Analyse chimique. Les racines de la caiaguala se mâchent facilement; on leur trouve d'abord une saveur douceâtre , qui se change bientôt en une amertume très-prononcée, accompagnée d'une émanation rance et huileuse. Leur analyse a fourni à M. Vauquelin : i° par l'alcool , un peu de sucre et une huile acre et peu volatile ; 2° par l'eau , beaucoup de mucilage co- loré en jaune , d'une saveur douce et muqueuse ; 5° par l'acide nitrique affaihji et à froid , un peu d'amidon ; 4° par l'incinération, du muriate de potasse et du car- bonale de chaux. La matière qui paraît avoir le plus d'action sur l'économie animale, dit Alibcrt, est l'huile acre qui se dissout dans l'eau à l'aide du mucilage et du sucre. Propriétés médicinales. On ne peut refuser sans injustice des propriétés à la racine fraîche du polypode adianlhiforme ; elle est employée constamment avec succès aux Antilles , sans pourtant mériter les éloges fastueux que certains auteurs se sont plû à lui accor- der. Elle agit suivant les cas où elle est appliquée , comme anthelmintique, sudorifique , anti-syphilitique; les personnes affectées de rhumatismes chroniques., de coliques nerveuses et de vomissemens bilieux , n'ont qu'à se louer de son usage. Mode d'administration. On préfère employer la décoction de cette racine , qui s'ordonne depuis deux gros jusqu'à une once pour deux livres d'eau , avec ré- duction d'un tiers. Cette décoction se boit ordinaire- ment froide , si ce n'est en cas de maladie vénérienne; alors on la boit chaude, matin et soir , à la dose d'une verrée , éduîcorée avec le syrop commun , ou de pré- ( *7<5 ) férence celui de salsepareille. En poudre, sous forme d électuaire, la dose est depuis un demi-^ms jusqu'à un g, os. L'infusion dans du vin est quelquefois prés- ente à la dose du deux gros par livre de liquide. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-QUATRIEME. Le Polypode adianthifor me est représenté de grandeur naturelle. Fig. i. Racine telle qu'on la vend dans le commerce. Fig. 2. Dent d'une f'olliole, sur laquelle on distingue le cercle que forment les parties delà fructification, en brisant l'enveloppe qui les retenait. Fig. 3. Capsule et son pedicelle grossi. Fig. 4- Graines ou sporules renfermées dans la capsule. /v.o\;. CIERGE A GRANDES 9^ft*rRS. GaèrieZ' Scrrfysrt. ( 277 ) M\t\^V\«%V»«Vt«W«v«»«\Wt\«\VM\v«tV«i CIERGE A GRANDES FLEURS. ( Stomachique vermifuge ). Synonymie. Cacte serpent. — Cactus grandiflorus.Lin. (Trew. 3i. Vel. du mus. Red. PL gr. 52.) — Cactus repens subquinquangularis. Lin. Herra. Par. 120. Rnon. Del. 1. t. f. 6. — - Ctreus scandens minor polygonus articulatus Mill. ic. t. 90. — Cereus gracilis scandens ramosus ple- ruraque sexangularis, flore ingenti atque fragranti. Trew. — Cereus americanus major articulatus^, flore raaxirao noctu se aperiente. 8. Suavissimum odorem spirante. Volk. Hesp. pag. i53, t. i54- — Melocactus repens _, pentagonus, flore albo, fructu rubro. Plum. Spec. 20. Burra. amer. t. 199, f. 1. — ( Encycl. meth. ) Lin. Ico- sandrie monogynie. — Tournefort. Melocactus, appendix. — Jussieu, famille des Cactes. Cactus, selon M. Delaunay, vient du verbe grec Kaio , brûler, parce que la piqûre des épines cause des douleurs brûlantes. Caractères génériques. Calice monophylle, supé- rieur, imbriqué; corolle apétales nombreux; baie à une loge, polysperme. Caractères particuliers. Cierge rampant , à radi- cules latérales, et à cinq angles. (Jamaïq. vivace. Joiyxl.}. Histoire naturelle. L'astre de la nuit peut seul éclairer et recevoir les suaves émanations du Cacte Serpent. Chaque soir, une fleur s'épanouit au moment où le soleil disparaît dans l'onde; nourrie , pour ainsi- dire, par un air frais , pur, et un peu humide, elle brille de tout son éclat, et répand autour d'elle , une odeur agréable, tant que dure la nuit; mais hélas, 17* Livraison. 2a ( 27S ) l'époque du réveil de la nature est le signal de son des- sèchement; elle se ferme au lever du soleil pour ne plus s'épanouir , ayant concentré dans son ovaire les principes de sa reproduction dans les germes de l'es- pérance. La lige incisée fournit un suc laiteux sous forme de globules tuberculeux, qu'on néglige dans le pays , et qui ne sont guères remarqués que par les praticiens. On rencontre fréquemment cette belle es- pèce a la Jamaïque , et a la Véra-Crux. Elle demande la serre chaude , et se multiplie par boutures, ou éclats. Caractères particuliers. Les tiges du cacte ser- pent sont cylindriques , rameuses, serpentantes , ver- dâtres , à cinq ou six côtes peu saillantes et munies sur ces mêmes côtes de petites épines rayonnantes et fasciculées. Les boutons sont velus, les fleurs sont latérales, fort belles , d'une odeur très-suave , et ont sept ou neuf pouces de diamètre. Leur calice est fort grand , long, tubuleux et écailleux dans sa partie inférieure; composé à son sommet , de folioles étroites , linéaires - liguléeSj pointues, jaunâtres, disposées sur plusieurs rangs , ouvertes , et qui semblent former une couronne autour de la fleur. Les pétales sont blancs , nombreux, lancéolés, et disposés sur plusieurs rangs, en une l)elle rosette concave. Le style est plus long que les examines , et son stygmate est divisé en une vingtaine de lanières affectant une disposition infundibuliforme. La partie inférieure du calice, qui est chargée d'é- caillés barbues se change en un fruit ovoïde, un peu plus gros qu'un œuf d'oie, couvert de tubercules écail- leux, charnu , d'uae couleur orangée, rempli de très- ( ^79 ) petites semences, et d'une saveur acidulé fort agréable. (Encycl. méth.) Analyse chimique. Ce Gacte , ainsi que ses congé- nères,, fournit un suc lalescent, gommo-résincux, des- séché et concrète par l'action de l'air et de la chaleur. Ce suc concret est inodorj , niais soumis à la mastica- tion, il devient progressivement acre, brûlant et nausé- eux. Il contient une matière extractive, de l'albumine, et un principe très-volatil et péniblement expansif pour l'odorat. La causticité réside dans la partie rési- neuse, qui est combinée dans le suc laiteux avec égale parlie de gomme, ce qui rend sa teinture alcoo- lique douée de toutes les vertus héroïques. Cette gomme résine s'enflamme. Propriétés médicinales. Le suc des Cactes est acre, vénéneux à haute dose , et il faut toute la prudence d'un médecin , pour savoir l'appliquer avec avantage dans les maladies où les hydragogues sont indiqués. Cette substance , mise en contact avec îa peau pendant un certain temps , excite un prurit insupportable , des érosions , des pustules , et peut , au besoin , rem» placer le garou ; elle devient sternutaloire si par la combustion , on en a composé l'air factice d'un appar- tement: mais ces mauvaises plaisanteries irritent les membranes muqueuses , et peuvent affliger les témoins de ces scènes ridicules, d'Angines, de coryza , d'hé- moptysie; assertion reconnue par les accidens qu'éprou- vent les ouvriers qui pilent toutes les substances acres et volatiles. Ainsi encore une fois, il faut regarder le suc de tous les cierges comme très-dangereux, et seulement ( îi8o ) Admissible, en pharmacie, formule par un homme de l'art, ou Ton doit s'attendre à voirie malade, victime d'une audacieuse impérilic, succomber après d'hor- ribles souffrances cardiaques, des vomissemens exces- sifs , une dysscnlerie douloureuse et tous les symptômes dcl'cmpoisonnementparun caustique. Aussi malgré sa haute réputation comme vermifuge, je n'ai jamais osé l'employer qu'émoussé avec le syrop mucilagineux de graines d'ooli, ou de fleurs de gombo., alors je n'ai jamais eu à me repentir de son administration. Pendant mon exercice de médecin en chef, prison- nier des nègres révoltés, n'ayant aucune espèce de médicamens à notre disposition , puisque toutes les pharmacies avaient été brûlées , et forcé de mettre à contribution les ressources végétales du pays , j'em- ployais extérieurement le suc des cierges comme esca- rotique , et comme propre à remplacer, dans ces cas d'urgence, le nitrate d'argent dans la carie des os, et pour la repression des chairs fongueuses. Je le fai- sais entrer dans la composition des linimens excitans contre la paralysie , les affections rhumatismales chro- niques et autres maladies qui réclament les irritans. Mode d'administration. Intérieurement j'adminis- trais comme vermifuge , pour un adulte , le suc concret de cierge serpent , à la dose de deux à dix grains dans deux onces de syrop mucilagineux. J'employais de préférence, comme plus diffusible, la teinture alcoo- lique , à la dose de dix à trente gouttes , pour la même quantité de syrop. »■■■■■ .m ■!■■■< EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-CINQUIÈME. Le dess n est au cinquième de grandeur naturelle. /Y.OK -tAfoJof? -ffescotfrrt'/x J'mu? ûa&rzel JeuZ* CM K U G K 1> .1 Vtë It G M N T . (a8i ) CIERGE DIVERGENT. Fulg* Cardasse ou pomme Torche. (Stomachique vermifuge ). Stnonimie. Cactus divaricatus. — Cactus spinosîssimus, trunco Ereclo , striato , apice ramoso ; ramis rectis, stria- tis , undique vergentibus, fructu aureo, tuberculato. n. — Melocactus cereiformis , spinosissimus, ramosissimus fructu aureo tuberoso. Plum. melocactus arbo rescens, folio ftriato spinosissimo y fructu aureo tuberoso. Pinm. Spec. 19. — Burm. amer.tab. 195. ( Encycl. méth.)Lin. Cactus pentagonus. Icosandrie monogynie. — Toarnefort melocactus, appendix. — Juss. famille des Cactes. Caractères génériques. Calice monopbylle, supé- rieur, imbriqué; corolle à pétales nombreux; baie à une loge, polysperme. Caractères particuliers. Cierge redressé , se sou- tenant par lui-même; à cinq angles; long et articulé. (Jolycl.) Histoire naturelle. Habitans des plaines arides , où la nature semble animer à regret un lieu consumé par les rayons de l'astre du jour , les cierges divergens préfèrent un sol inculte et sablonneux pour la pros- périté de leur végétation singulière et curieuse. Vivant en société , ces colonnes végétales forment des massifs impénétrables dont les animaux sauvages , les Iguane* et les Crocodiles peuvent seuls pratiquer les détours ( 18* ) hérissés d'épines, pour s'y repaître de leurs fruits et y chercher une retraite. » Mille oiseaux, effrayans, mille corbeaux funèbres De ces lieux désertés habitent les ténèbres. (BorLEAu) C'est ou milieu de ces fourées dangereuses , que le chasseur intrépide entraîné par sa passion , pénètre avec audace pour y donner la mort à ces animaux qui veulent en vain se sousîrairc à son adresse. Au milieu de ces colonnes vertes et épineuses , flanquées de fleurs diversement colorées et panachées , et de fruits dorés, qui appaisent si souvent la soif du chasseur, on voit des tiges de cacles desséchées et conservant encore as- sez de gomme résine pour servir de torches aux nè- gres pêcheurs, ou à ceux plus tranquilles, qui, après les travaux de la culture , passent avec leur femme et leurs enfans, les soirées et une partie de la nuit chin- ta (assis) autour d'un feu d'épis de maïs ou de bouse de vache , pratiqué au milieu du local, et destiné par sa fumée épaisse , à écarter les miriades de moustiques qui s'opposent à leur sommeil. Les tiges de cardasse , et celles du Lois chandelle , sont les pâles flambeaux qui éclairent ces réduits enfumés. Caractères physiques. Le Cactier divergent est a côtes ou cannelé, et n'est pas composé deramiiications applaties. Sa lige est droite, un peu plus épaisse que la jambe, haute de trois à cinq pieds, assez dure, verdàlre, a cannelures droites et nombreuses , affreuse- ment hérissée d'épines Irès-aiguè's, rayonnantes et très- multiplées. Elle donne naissance l des rameauxsur les- quels il en parait bientôt d'autres, eî qui divergent tous ou ( 283 ) s'écartent de la tige principale. Ces rameaux sont droits et de même dimension dans toute leur longueur, et finissent en manière de cône arrondi. Ils sont également canne- lés et très- épineux. Les fleurs viennent naturellement vers le sommet des rameaux, elles sont jaunes, quelquefois panachées de rouge , sessiles , situées sur les angles ; le calice est divisé en dix parties , ses cinq divisions extérieures sont obtuses. Les étamines sont nombreuses , un peu plus longues que la corolle ; les anthères sont petites et à deux lobes. Il succède à ces fleurs, des fruits globuleux, char- nus, un peu plus gros que le poing , d'un jaune d'or , et garnis de tubercules verruqueux pointus. Leur pulpe est blanche, douceâtre, et remplie d'une quantité de petites semences brunes, ou noirâtres, suivant le de- gré de leur maturité. (Eue. méth.) Analyse chimique. Le suc gommo-résineux de celte espèce jouit des mêmes vertus que celui du cierge pré- cédent, et de certains Gactiers dont les propriétés cor- rosives existent dans la partie résineuse. Propriétés médicinales. Ce que je viens de dire du cierge à grandes fleurs , je dois le répéter pour le cacte divergent dont il s'agit ici. Je ne puis trop recomman- der la plus grande réserve dans son usage , afin d'éviter des regrets tardifs que pourrait susciter son emploi in- considéré. On emploie extérieurement le suc récent de cette espèce , comme topique dans le traitement de la teigne, contre fodonlalgie , pour détruire les verrues et comme dépilatoire. ( »84 ) Mode d'administration. On modère l'énergie dn suc, des Cacles par la dessi cation ou sa macération dans le vinaigre, el on l'emploie aux mômes doses, dans le môme cas, el de la même manière que l'espèce précédente. J'ai ordonné avec succès en embrocalions sur le bas ventre , un linimenl d'huile de rioin Laitue avec le suc de la tige de ce Gacle. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-SIXIÈME. Le dessin représente un cierge divergent sur un ler- a'ui de Hatte. Il est réduit au vingt-quatrième de grandeur naturelle. />/.<>■- — />...-.> c <1K jjn^tta (rufrrtf/ Jt&ttëtf ■ 2E 01TKITE DK ^'Ôif3ilS ( 285 ) >vw»v»»v\»*»»*^»»n»»v»«»»> CIERGE QUEUE DE SOURIS i Fulg. Liane a vers. ( Stomachique vermifuge). Synonymie. Cactus flagelliformis. Lin. Icosandrie monc- gynie. — Cactus repens decemangularis Lin. mill. Dict. n° 12. — Sub-cereo.Kniph. cent. r. t, 12. — Knorr. Dell. 1, t. f. 8. — Cercus minor, scandens polygonus , spinosis- simus, flore purpureo-Ehret-Sel. 2. f. 2. Trevr. Ehret. t. 3o. — Ficoïdes americanum. S. cereus minime serpens araericana. Pluk. Àlm.. 148. tab. 1 58 f. 6. — Sloan. Jam. Hist. 2. pag. 1 58. Raj. Dendr. 22. (Encycl. raéth.) — Cac- tus peruvianus scandens et repens flore coccineo, fructu Luteo-Plum-Tournef. Cactus appendis. — Jussieu, famille des Cactes. Acoulerou des Caraïbes. Caractères génériques. Calice monophylle , supé- rieur, imbriqué, corolle à pétales nombreux, baie à une loge , polysperme. Caractères particuliers. Cierge rampant, à radi- cules latérales, à dix aDgles. Amérique méridionale, (vivace.) Histoire naturelle. Ce cierge , que l'on nomme aussi cactier à liges de fouet, beaucoup plus petit que le cierge à grandes fleurs , pourrait lui être préféré sous le rapport des fleurs plus nombreuses, et dont la couleur ponceau éclatante est aussi plus durable; mais elles sont plus petites et moins odorantes. Cette plante singulière fait l'ornement des rochers ; ( 286 ) qu'elle parc de sa belle végétation, et ses tiges pendent souvent sur leurs flancs , ou s'échappent à travers leurs crevasses. C'est en ces endroits, escarpés et périlleux, que les nègres vont les détacher pour obtenir de leur préparation des médieamens auxquels ils accordent la plus grande confiance. On se sert journellement aux Antilles, dans les ha- bitations et sur les haltes, du suc de ce cierge pour détruire les vers des ulcères qui atîligent l'espèce humaine et les animaux. Nous regrettons , à cet égard, de ne pouvoir donner ni la figure , ni la description de la cévadille qui lui est bien préférable; mais on n'en connaît encore que les effets énergiques, indiqués dans la thérapeutique d'Alibert , avec le talent qu'on ad- mire dans tous ses ouvrages. Cette poudre se vend communément aux colonies, mais elle n'y arrive du Mexique que désorganisée et mutilée de manière à ne pas reconnaître l'espèce déplante qui la produit, et qu'on pense être un Varaire (veratrum) . Caractères physiques. La racine de la liane à vers, pousse des tiges cylindriques , cannelées , de la gros- seur du petit doigt , articulées , serpentantes, grimpan- tes , et longues de trois à cinq pieds. Elles sont abon- damment chargées et même hérissées de petites épines faibïes, à peine piquantes , et disposées en paquets stei- liformes sur des points élevés ou tuberculeux. Les fleurs sont latérales , sessiles , oblongues , d'un rouge vif et éclatant. La partie inférieure ou tubuieuse de leur calice \ est chargée de petites écailles étroites, aiguè's et barbues dans leurs aisselles. Les pétales et les folioles supérieures du calice sont des parties ob- (287 ) longues , acuminées à leur sommet , également colorées, et qui ne se distinguent entir'élles , que pareeque les Ultérieures sont plus larges que les autres. Les étamines sont de la longueur des pétales inté- rieurs, elles ont des filets très- blancs , et de petites an- thères jaunes ; le style est de la longueur des étamines, et n'est point divisé à son slygmale. Analyse chimique. À la vue , à l'odorat et à la dégus- tation, je crois la îiaue à vers pourvue des mêmes prin- cipes constituais, que les espèces précédentes, mais je ne l'ai peint analysée au laboratoire. Propriétés médicinales. Le médecin du roi à Saint- Domingue, M. Poupée Desportes , nous a indiqué l'un des premiers , les propriétés antbelminlîques du cierge à queue de souris. « On coupe , dît- il , ses tiges; il en distille un suc blanchâtre un peu acide, qui est estimé un excellent vermifuge. » Comme je me méfiais de tous les sucs laiteux, j'avoue que je me suis dispensé le plus possible de prescrire ce médicament. Cependant j'ai voulu éprouver la protestation du savant confrère, et je me suis convaincu que ce moyen réussissait souvent dans des circonstances cii d'autres vermifuges avaient échoué. Mode d'administration. Une demi-cuillerée du suc de la tige du caclier à queue de souris , bouillie dans une once de syrop de gomme , ou une demi-once d'huile récente de ricin , suiht pour un enfant de cinq à sept ans , on triple la dose pour un adulte. Voici la formule de M. Desporles , d'après M. Laborie, chirurgien liès-expérimenté. « Liane à vers coupée par petits morceaux, cinq à six poignées; faites macérer ( a88 ) pendant vingt-quatre heures sur cendres chaudes dans trois livres d'eau; faites distiller. La dose est d'une à deux cuillerées. La méthode d'employer celle plante seule, ne laisse aucun doule sur ses propriétés anlhcl- min tiques. Nota. Une autre espèce du mrme genre, nommé Cactier parasite , cactus repens teres striatus muticus. Lin. — Opuntia miniina fla- gelliformis. (Plumier.) pend du tronc des grands arbres, et perd ses épines en vieillissant. On la substitue à la première , dont elle a les mêmes vertus. EXPLICATION DE LA PLANCHE SOIXANTE-SEPTIEME. La plante est représentée de grandeur naturelle, // 77)tV