Conservation work performed with funds from the 1993/94 NEW YORK STATE CONSERVATION/PRESERVATION DISCRETIONARY GRANT PROGRAM FLORE PITTORESQUE ET MEDICALE DES ANTILLES. IMPRIMERIE DE .T. TASTU RUE DE VAUGIRARD , N. 36. IFlLOll IFIÎf f 011S(^OT ET MEDICALE DES ANTILLES, OU TRAITÉ DES PLANTES USUELLES DES COLONIES FRANÇAISES, ANGL A ISES, ESPAGNOLES ET PORTUGAISES. DÉDIÉE ET FRÉSEINTÉE AU ROI DOCTEL'R EN SIEDECINE DE LA FACULTE DE PARIS , ANCtEN MEDECIN DU GOtJ VERMKMENT A SilNT-DOMISCTJE , ET FONDATEUR DC LYCKF. COLONIAL, MIOECIN DE l'hOSUCE CIVIL DE BEALMONT, ET MEMBRE DE LA SOCItTK LlNNÉf-NNE DR PARIS ET Dh PLUSIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES. "eitite pai> (3. Cbb. (j^cècowCiAz,. l.e jus exprimé «le la canne à sucre , relui du citron et l'eau limpirie des ruisseaux qui serpentent dans tous les jardins , fournissent a l'instant une boisson salutaire , qu'une feiii'ie fraîche et roulée du bananier, ou qu'un pétale détaché de la popote, peuvent retenir... Partout, dans ces climats fortunés , le Caraïbe trouvait sous ses pas les plantes que réclamait la maladie d'un père , d'un parent nu d'un ami !.. Ces insulaires avaient-ils d'autres rnoyens cura tifs ?.... (^DISCOURS PRELIMINAIRE.) ImperiUssimcp ^eniPS , herhas lu rtu.ri'tuin vulnertim inorùontm.'jne noveruiU C (^cls. , ad Pr.xs. TOME HUITIEME. PARIS. /CROSINIEll, receveur de rentes, rue du IMail , n. 1 1 CHAPPHON, rue de la Gr.nde-Truanderie, n. 5o. PICHARD , libraire, rue Feydeau , n. ii. Chez ^ Veuve RENARD, libraire, rue Caumartin , n. i-i; LEVRAULT, libraire, rue de la Harpe , n. 8i ; MALEPEYRE, libraire, rue Gît-lc-Cœur, n. 4; Et chez les principaux Libraires. 1829. ET MÉDICALE DES ANTILLES. VINGT-UNIÈME CLASSE. Il e% » ■ ■ » I II «« — DES PLANTES PROPRES A RETABLIR l^A FLUIDITE DES 5 HUMEURS ÉPAISSIES , ET PORTEES A l'eXTÉRIEUR EN UN SEUL POINT, Plantes dites Résolutives. SOMMAIRE. vJn appelle Résolutifs les remèdes qu'on emploie pour résoudre peu à peu divers engorgemens, surtout ceux qui ont leur siège dans le système lymphatique. Les fondans , tels que les alcalis , les carbonates de soude et dépotasse, le muriate d'ammoniaque, les eaux miné- ToME Vin. — i3z^^ Livraison. i (O raies alcalines gazeuses, l'extrait de ciguë, etc. , sont (le bons résolutifs. Les toniques , choisis particulière- ment dans ceux amers , deviennent des résolutifs qui conviennent surtout dans les affections scropliuleuses. Souvent même les purgatifs , d'après leur application méthodique et raisonnée , deviennent eux-mêmes des résolutifs. Les émoUiens disposent à l'action immédiate des ré- solutifs, car il ne suffit pas souvent de faire cesser l'in- flammation d'une partie, de l'amollir, de relâcher les fibres trop tendues et de rétablir leur souplesse qui fa- vorise le cours des humeurs-, elles sont quelquefois par- venues à un tel point d'épaississement , que le jeu des muscles, l'impression des solides ne peut plus les di- viser. C'est alors le cas d'employer des moyens capables de résoudre , diviser ces humeurs, et de rétablir leur fluidité naturelle. Les remèdes qui produisent cet effet se nomment résolutifs et s'appliquent orlinairement extérieurement en cataplasme ou en fomentations. On leur associe néanmoins des espèces émoUientes , en cas d'inflammation, et quelquefois des espèces rafraîchis- santes s'il s'agit de résoudre insensiblement, et avec pru- dence. Si au contraire il est instant de diviser , de dis- soudre , de fondre des matières ou des empâtemens durs €t squirreux , pour les disposer à la suppuration ou à la résolution . on anime les farines résolutives avec le miel, les baumes résineux et aromatiques , les sommités d'ab- sinthe, les gommes , etc. Plusieurs plantes résolutives sont émollientes parce qu'en divisant le sang et les matières extravasées dans ( 3) le tissu de la chair, ou cellulaire, elles diminuent l'éré- thisme, ramollissent en même temps les libres dont la tension excessive causait des douleurs vives et insup- portables. Il ne faut pas abuser des résolutifs à l'extérieur, car il est des cas où on peut les prescrire j mais ils empâtent et occasionent quelquefois des congestions. Par exemple l'orge et l'avoine forment un pain visqueux ; le riz pa- raît être légèrement astringent. Lorsqu'on l'avale trop chaud, comme dans l'Asie, on croit qu'il affaiblit la vue. Les mils, le sorgho et le couscou des- Nègres se mangent souvent en bouillie , en gâteaux non levés ou azymes ^ c'est pourquoi ces aîimens sont lourds. On voit, d'après cela, que l'abus des farineux non fermentes cause diverses affections, comme dyspepsies , leucophlegmasies , obstructions mésentériques , fièvres muqueuses , dispositions aux maladies lymphatiques , à l'hydropisie, etc.. C'est pourquoi les bouillies de fa- rine dont on gorge les enfans , comme l'observent tous les jours les médecins , procurent souvent le carreau , ou Tatrophie mésentérique , les diarrhées et autres ma- ladies chroniques. (4) 'Vvvvv^(vv»vv%\x■>^.v>vv»^\*^Avv^'»x\^<»**vvvv\■vvv•^\x'«(vv\^^■>vv>vv'v\\vv>^/v\AV^^/v\vv»'vv^\v»^x^(V^^ PEDIVEAU SAGITTE. ( Résolutif. ) Synonymie. Vulg. Gouet sagitté. — Cîiou Caraïbe. — Tail- leau des créoles. — Arum sagittae folium. — Lin. Gynandrie polyandrie. — Tournef. , clas. 3 , Personnées. — Jussieu, fa- mille des Aroïdes. — Arum acaule, foliis sagittatis triangulis : angulis divaricatis (sub) acutis. Lin. Hort. ClifiF. 435, Brown. Jam. 332. Mill. Dict. n** i6. Jacq. Hort. vol. ii , t. 127. — Arum amplis foliis virentibus , esculentum. Plum. Spec. 4- Burm. Amer. t. 35. — Arum minus esculentum , sagittaria? foliis viridi-nigricantibus. Sloan. Jam. Hist. 1, p. 167, t. 106, f. 2, Raj. Suppl. 575. — Variété B. Arum amplis foliis violaceis , esculcutum. Plum. Spec. 4« — C'est le Songo des îles de France et de Bourbon , et le Tayove des habi- tans de la Guiane. — Ouabeu des Caraïbes. Caractïires génériques des Pédiveaux. Genre de plantes unilobées qui a beaucoup de rapports avec les Galles et les Dracontes , et qui comprend des herbes les unes sans ti^ , les autres caulescentes , à feuilles pétio- lées , sagittées , lobées ou multifides , et à' chaton nu à iJ^'Zii^ . /y. jxï. T'^joiarf />e^<»urà7K finx. ('oirtelSc . PEmy¥.AV ^IGITTI-J (5) son sommet. Le caractère essentiel de ce genre est d'a- voir : Spathe monopjlle , cucullé : spadice nu en dessus, femelle en dessous , staminifère dans le milieu. Caractères particuliers. Sans lige : feuilles sagit- tées, triangulaires j angles divergens , aigus. (Améri- que. Vivace. ) Histoire naturelle. Le Chou Caraïbe est une plante potagère de l'Amérique qu'on prendrait pour une grosse pomme de terre , mais dont la racine est plus sèche. Ce Gouet , d'une grande ressource culinaire , croit au Brésil , à la Jamaïque , à Cuba , à Saint-Domingue et dans toutes les Antilles. Ses feuilles se mangent dans la soupe comme celles du Chou ordinaire \ on y mange aussi la racine qui rend le potage plus épais , ainsi que Ta remarqué le père Nicolson. On compose un excellent calalou ( mets créole ) avec les feuilles du Chou Caraïbe, le petit concombre épineux des savanes, les épinards doux et les jeunes pousses de giromon , les cônes du gombo , le feuillage du kaia mouzambai , la morelle , le pourpier, les bourgeons de melon, l'oxalide, l'oseille de Guinée , la petite valériane à fleurs rouges et à feuilles argentées en dessous , vulgairement appelée patagon \ les tomates, feuilles tendres de patates et les pimens. On fait cuire ces herbages avec une volaille , une bonne tranche de jambon et quelques crabes. Lorque le tout est cuit, on ajoute un jus de citron ^ alors on mange ce calalou avec un pilau de riz cuit à la créole , c'est-à- dire réduit en grains après avoir été cuit à l'eau et avec un peu de mantèque ou sain-doux. Ce mets chéri dos (6 ) créoles se mange journellenieMl , el il est cVuu usag^e Irès-saiii ^ il est de tous les ragoûts que les sauvages et les nègres ou t communiqués aux Européens, dit Pou- péc-Dcsportes , celui qu'on doit le plus estimer , parce qu'il est très-émollicnt et très-rafraicbissant ^ et par cette qualité, dit ce docteur, il adoucit, rafraîcliit et relâche les viscères du ventre. Cette racine est grosse et plus nourrissante que l'igname , d'un goût de châtaigne et d'une odeur douce. Aux îles de France et de Bourbon on rappelle Songo, et Tayove à la Guiane. Quatre mois après qu'elle a été plantée , on fouille au pied de cette racine avec précaution , pour ne prendre que les ra- cines formées^ on recouvre celles qui ne le sont pas, pour ne les détacher que quatre mois après. Cette plante cultivée en Europe dans les serres s'y multiplie avec facilité par les drageons nombreux que fournit sa racine *, on la plante par morceaux , el elle rapporte souvent trois fois Tannée. Caractiiiies physiques. Cette précieuse espèce de Gouet ou Pédiveau que l'on connaît en Amérique sous le nom de Chou Caraïbe , a sa racine assez grosse , pleine d'un suc laiteux et douce, ou sans âcreté nuisible, ce qui fait que, dans le pays, on eu fait usage comme ali- ment j ses feuilles sont radicales, grandes, péliolées, en cœur, sagittées , presque triangulaires, et ont leurs an- gles ou lobes postérieurs un peu divergens et médiocre- ment pointus -, leurs pétioles sont élargis dans leur partie inférieure par une membrane qui forme gaine, et s'em- brassent mutuellement à leur base ^ ces feuilles sont d'un vert pâle, mais dans la variété B elles sont cons- (7 ) lammenl de couleur violette, ou d'uu violet brun, sur- tout leurs pétioles et leurs nervures postérieures^ ce qui constitue au moins une variété remarquable. Les hampes sont un peu plus courtes que les pétioles , naissent plu- sieurs Je la même racine entre les gaines des pétioles -, ses fleurs sont de couleur purpurine : il s'élève de leur calice un pistil épais qui se couvre de fruits j sa se- mence vient rarement à maturité. Cette plante aime les endroits humides ; elle vient également bien dans les mornes et dans la plaine, mais de préférence auprès des rivières ou des cascades. Analyse chimique. La racine desséchée contient de l'huile grasse , une matière extractive analogue au sucre et incristallisable \ de la gomme , de Tamidon , de l'eau, et une espèce de Bassorine \ les cendres renferment du carbonate de chaux et de potasse. Propriétés médicinales. Les fruits sont réputés as- tringens , et on en prescrit la décoction dans la dysen- terie chronique. La racine , qui est acre lorsqu'elle est fraîchement tirée de terre , perd toute son acrimonie lorsqu'elle est desséchée. On en donne un gros avec un peu de sucre et de cannelle en poudre pour la chlorose et l'engorgement des viscères. On l'estime hépatique , hys- térique , béchique et purgative. Le salep qu'on fait avec cette racine détruit la viscosité de la lymphe et les acides des premières voies. Cette même racine étant bouillie sert dans les cataplasmes résolutifs. Les feuilles pilées et appliquées sur les ulcères des hommes et des chevaux les détergent en peu de temps. Le suc de la (8) racine , dont on imbibe une tente de charpie , étant introduit dans le nez , consume, dit-on, les polypes vé- siculeux. Cette fécule , à la dose de deux gros , malaxée avec du miel et prise à jeun, soulage les asthmatiques. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT TRENTE-TROIS. Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. 7 Jyt ' ^llf /'/ àJ^ BROSI3IE rO^MHTÏBLE. (9) HAi%'W\V>AlW\'W*VV\W^VV^'V\A'WWV>VVX'VV>'W\W\\/V>'VV\^V\VV1(VV%V\* VV*.W% W^IW^ VV> ^^A'VWWXVV» BROSIME COMESTIBLE DE LA JAMAÏQUE. ( llésolutwe. ) Synonymie. Brosimum alicastrum. Tiissac, — Lin. Non décrit. — Jussieu , famille des Orties. — Brosimum foliis alternis , ovato-lanceolatis , integris ; amentis breviter pedunculatis , axiUaribus, solitariis, rariùs geminis. Tussac. FI. des Ant. et Journal Botan. i , p. 202 , tab. 8, f. 1 et 2. — Swartz , Flor. Ind. Occid. p. 17, tab. 1, f, 1. — Brosimum; Brown , Jam. En anglais : Bread-Nuts ou Noix-Pain. CâractèresoénériquesdesBrosimes. Genre de plantes à fleurs incomplètes , dioïques , de la famille des Orties, qui a des rapports avec les Artocaiyus et les Trophis , établi pour un arbre de l'Amérique , qui a pour carac- ère essentiel : Des Jleurs dioïques ; les mâles réunies n un chaton globuleux , composé d'écaillés peltées ; une famine j point de corolle j les fleurs femelles portant la chaton ouale ^ les écailles oblitérées; un style bifide ; ( >o ) une capsule cnislaœe , uni/oculaire, monosperme j une semence à deux loi) es. Caractères particuliers. Comcsiible. Histoire NATURELLE, a Cet arbre touflu , dit Tussac , croît dans le nord de la Jamaïque ^ il avait été connu de Brown , mais il n'en avait pas assez senti, ni fait con- naître la grande iniporlance 5 il le désigne sous le nom générique de Brosimum, mot dérivé du grec, qui si- gnifie bon à manger. Les anglais de la Jamaïque le nom- ment Bread-A^uts, qui veut dire Noix-Pain, parce que ce fruit sert de nouriiture aux pauvres blancs lorsque le pain est cher : il sert aussi de nourriture aux Nègres quand les vivres sont rares. Ces fruits sont très-bons , soit grillés , soit bouillis -, on ne peut mieux les com- parer qu'aux châtaignes d'Europe^ leur substance est farineuse et d'un gcùt très-savoureux ^ elle n'a pas l'in- convénient de surcharger l'estomac et d'occasioner des flatuosités. Ce qu'il y a de bien important dans cet ar- bre, c'est qu'après que la récolte des fruits est faite, on coupe les sommités des branches , qui sont irès-garnies de feuilles , pour servir de nourriture aux bœufs , aux chevaux, aux mulets, aux moutons et même aux co- chons, sans que cela nuise à la récolte des fruits pour l'année suivante. Ce fourrage est d'autant plus précieux que cet arbre croît dans des cantons arides où les séche- resses, qui durent plusieurs mois, font périr toute autre espèce de fourrage. Ce précieux végétal , dont l'écorc est pleine d'un suc laiteux qui fournit du caout-chouQ semble pousser avec d'autant plus de vigueur , qui ( " ) fait plus sec et plus cliaud. Cet arbre peut se multiplier ou par boutures , qu'il faudra faire au commencement du printemps, ou par marcottes que l'on fera sur l'arbre même. On peut former des plantations de Brosimes , soit en bosquets , soit en avenues , qui réuniraient l'utile à l'agréable , cet arbre ayant un feuillage Irès-toufTu qui ne peut être pénétré par les rayons du soleil. » (De Tussac. ) Caractères physiques. Cet arbre, assez élevé et lac- tescent, dont le bois est blanc, est chargé de rameaux nombreux , revêtus d'une écorce grisâtre ; son feuillage est très -touffu ; ses feuilles pétiolées , alternes, ovales- lancéolées , très-entières , glabres , acuminées ^ des sti- pules imbriquées en forme de cônes à l'extrémité des rameaux, renfermant les jeunes feuilles, puis caduques ou persistant peu à la base des pétioles ^ les fleurs sont dioïques -, les fleurs mâles disposées en un chaton glo- buleux, solitaire, axillaire, pédoncule , rarement gé- miné , composé d'écaillés peltées, de l'aisselle desquelles sort une étamine , dont l'anthère s'ouvre horizontale- ment j la partie supérieure s'élève , portée sur un pivot au milieu duquel on remarque un petit bourrelet qui est le réceptacle du pollen -, quelquefois ces chatons mâles sont surmontés , comme dans les chatons femelles , d'un style bifide qui s'oblitère ^ les fleurs femelles consistent en un chaton plus allongé , moins gros que celui des mâles , couvert d'écaillés plus petites , surmonté d'un seul style , dont le sommet se divise en deux stigmates recourbés ^ il en provient un fruit sphérique , une soite de capsule crustacée , de la grosseur d'une petite chà- taigne , à une seule loge , contenant pour semence une amande à deux lobes ^ la radicule , très-prolongée en dehors, se recourbe sur ces mêmes lobes et en cache la séparation -, point de périsperme autour de l'embryon. Analyse chimique. Le suc blanc et laiteux, qui dé- coule de l'arbre par incision , donne une espèce de caout-chouc qui dure quelques mois , et finit par se dé- composer et devenir friable ^ c'est ce qu'a observé M. de Tussac à la Jamaïque. Propriétés médicinales. Ainsi que toutes les plantes farineuses , la Brosime fournit une pulpe qu'on emploie dans les cataplasmes résolutifs. Sa fécule convient aux personnes dont la poitrine est délicate ou échauffée , dans la toux opiniâtre , dans les rhumes invétérés , et pour prévenir ou remédier à l'inflammation des intes- tins. Le cataplasme de la farine de Brosime, fait avec le miel et un jaune d'oeuf, est adoucissant, résolutif, et avance la suppuration. On l'applique sur les mamelles pour dissoudre le lait grumelé 5 et sur la goutte et au- tres douleurs arthrodyniques. Bouillis avec du vinaigre , ces fruits employés en cataplasme guérissent quelquefois les douleurs rhumatismales ^ c'est un moyen peu ration- nel, mais que les nègres emploient souvent. La fécule amilacée qu'on en retire est très-nutritive et se donne préparée au gras ou au maigre à ceux qui ont le crache- ment de sang ou la poitrine échauffée j elle fortifie les valétudinaires. ( '3) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT TRENTE-QUATRE, Le dessin est réduit à moitié, et représente un rameau portant des fleurs femelles et un fruit en maturité. 1. Chaton maie, grossi des trois quarts. 2. Une étamine avec son anthère , très-grossie et en- tière. 3. Etamine ouverte. 4. Style bifurqué. 5. Fruit coupé transversalement. ( -4) VV>V\\\V\VV\\\<\V'«VV»V\>\V'»\0\V\VV\\V^VV«VV'VV\A%V»VV>VV'VV>VV>VVVVV\V\\VVVV»A.VV»VVVVVVV\^V\l» IGNAME ÉLEVÉE DE LA MARTINIQUE. ( Résohitwe, ) Synonymie. Vulg. Taminier Sceau Notre-Dame. — Diosco- rea altissima , Dioscorea foliis oppositis, cordatis, septem nerviis, caule laevi. Laraarck. — Lin. Diœcie oclandrie. — Jussieuj Asparaginées. — Tamnus tuberifera radiée longi- formi. Plum. t. 2, pi. 25. — Poljgonatum americanum scandens altissimum, tamni folio. Plum. Secund. Tour- nefort. Caractères génériques des Ignames. Genre de plantes unilobées , de la famille des Asperges , qui a des rapports avec les Rajanes, les Smilaces, etc., et qui comprend des herbes exotiques, ayant la plupart la racine tubéreuse, les tiges volubiles, les feuilles alter- nes ou quelquefois opposées et les fleurs fort petites , disposées sur des grappes axillaircs. Le caractère essen- tiel de ce genre est d'avoir : Des fleurs uni-sexuelles et dioïques ; dans les mâles , wi calice à cinq divisions et i34 y-n, /r. Jc?.^ 1 1 FT^^V "^ / JE"' w' |p 1^^ y il 1 1 i TTnxMÙfr^ 7)afafarù7xJin T.\MiNIER K^fE-AI . ( .5 ) six étamines j dans les femelles , un calice comme dans les mâles , un ovaire supérieur , trigone , et trois styles ,* une capsule comprimée , triangulaire , triloculaire , à deux semences membraneuses dans chaque loge. Caractères particuliers. Tige garnie de radicules. Histoire naturelle. Le mot polygonatum donné à celte plante diversement désignée , vient , suivant Tour- nefort, des mots grecs polu beaucoup, et gonu genou , comme si l'on disait Plante à plusieurs genoux*, aussi la reconnait-on facilement par ses racines et par ses tiges noueuses. On trouve le Taminier dans les bois de haute futaie, les forets sombres, et môme au milieu des halliers et des pelouses où le langoureux Africain rou- coule, à l'ombre des bananiers et sur le bord de l'eau, près de son ardente maîtresse , a3^ant non loin de lui d'autres couples aussi heureux qui marchent en cadence au son du monotone bamboula. « Il n'y a point de prairie, dit un de nos auteurs modernes , qu'une danse de ber- gères ne rende plus riante , ni de tempête que le nau- frage d'une barque ne rende plus terrible. » Caractères physiques. La racine de cette Igname est noueuse , géniculée , garnie de fibres -, elle pousse une tige sarmenteuse , cylindrique, comme ligneuse, noueu- se, verdàtre , et qui s'élève à une grande hauteur en grimpant sur les arbres. Celte tige se divise en un grand nombre de jets très-menus, fort longs, feuilles et qui se répandent de toutes parts-, ses feuilles sont toutes ( .(; ) opposées , péiiolées , cordiforraes , acuminées , verdàtres et munies de sept nervures ; elles ont deux pouces de largeur, et sont un peu plus longues -, les grappes sont axillaires , opposées , longues , simples, fort grêles , pen- dantes et garnies dans presque toute leur longueur de petites fleurs verdàtres , eampanulées , à six divisions. Plumier Fa observé un des premiers à la Martini- que. Analyse coimique. La racine fraîche contient une fécule amilacée, du sucre incristallisable, du mucilage, de l'eau et un peu de résine. Propriétés médicinales. La plante dont il est ici question a les mêmes propriétés que le Taminier bi- color. Sa farine est résolutive et est employée comme celle de toutes les racines destinées à la nourriture de l'homme. Elle entre dans tous les cataplasmes résolutifs; bouillie avec le vinaigre , on l'applique chaudement en- tre deux linges dans les douleurs pongitives de côté. Dans les rhumatismes qui ont pour cause une transpi- ration interceptée, on en remplit un sachet qu'on fait bouillir dans du vin aromatique, et que l'on maintient, sans refroidissement, sur la partie souffrante. Dans les diarrhées et les dysenteries, lorsqu'une sage théorie permet d'en modérer le flux excessif, on prépare cette farine au lait qu'on administre aux malades , qui s'en trouvent très-bien à cause de sa propriété astringente. Plusieurs praticiens des colonies m'ont fait l'éloge du cataplasme de farine d'Igname élevée de la Mc^rtinique^ ( -7) bouillie dans l'eau et le vinaigre , pour résoudre les tu- meurs des mamelles et des testicules. On peut s'en servir jiussi dans les hernies des petits enfans. EXPLICATION DE LÀ PLANCHE CINQ CENT TRENTE-CINQ, Le dessin est réduit au sixième. >#■ Tome VIIÏ. — 4 34' Livraison. ( «8) VV>W»V\»*^AW*/V\\V<'V»'V\'V\vv\-<'V\' '/.Ht // .;/i: 77umù're .(WcourAit. /iic IGIVAMB AILEE ( 2" ) •.\X W% \V> VW W» V\^ V*A V\^ WX V*/\ VV\ W» V\'\ W^ \V\W» V.-V» VV» VX'^ VV^ VV\ W» W^ WX » X ^ \. \^ VVX W.'W ^^ w\ IGNAME AILÉE CULTIVEE. (^Résolutive.) Synonymie. Vulg. Inhame, ou Inians. — Cousse-Couche. — En caraïbe Couchou. — Dioscorea alata. Lin. Diœcie oclandrie. — Jussieu , famille des Asperges. — Dioscorea foliis oppositis cordatis, caule alato bulbifero. Forst. PI. EscuL n. 25. — Cara Brasiliensibus , Inbame de S. Thome, Congensibus Quicquo-aquicongo. Marcg. Bras. 29. Pis. Bras. 255. — Rizophora indica S. Inhame rubra , caule alato, scamonii foliis nervosis conjugatis. Burm. Zeyl. 206. — Rapum brasilianum S. americanum alterum. Bauh. — Volubilis nigra.... Caule membranulis exstantibus alato , folio cordato nervoso. Sloan. Jam. 46 et Hist. 1 , p. 189. — Polygoiium scandens esculentum radice alba Inhyama dic- tum. (C'est l'Igname blanche.) Poupée-Desportes. Poly- gonum scandens folio sublùs violaceo , radice crassissimâ violaceâ (c'est l'Igname violette). P. Desp. — Polygonum scan- dens folio crassiori et ampliori , rugoso , radice alba minus crassa. — M'ulceléugu , en malabarois. — Inhame do cao ^ en portugais. — Hondswortelj en belge. — Variété B. Eadem radice subdigitata. Ubium digitatura. Rumph. Amb. 5, p. 35o , t. 121. — Variété C. Eadem radice anguiformi. Ubium anguinum. Rumph. Amb. 5, p. 35t , t. 121. — Katsjil-Kelengu. Rhéed. Caractères génériques des Ignames. Genre de plantes ToyiE YlU. — i^S" Livraison, 3 ( ") unilobécs, de la famille des Asperges, qui a des rapporta avec les Rajanes, les Smilaces , etc., et qui comprend des lierbes exotiques, ayant la plupart la racine tubé- reuse, les tiges volubiles, les feuilles alternes et quel- quefois opposées, et les fleurs fort petites, disposées sur des grappes axillaires. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Des fleurs uniscxuelles et dioïques. Dans les mâles : un calice à six divisions et six étamines. Dans les femelles : un calice comme dans les mâles ; un owaire supérieur , trigone ^ et trois stjlesj une capsule comprimée , triangulaire , triloculaire , à deux semences membraneuses dans chaque loge. Cahactiities particuliers. Feuilles cordiformes \ tige ailée , bulbifère. Histoire naturelle. Cette racine alimentaire, et précieuse dans les habitations américaines , est originaire de Psigritie. Nicolson a remarqué l'un des premiers qu'on distingue trois variétés de cette excellente racine : la blanche 5 la violette et celle de Cayenne. L'Igname, dit Bomare , est regardé à la Guiane comme une liane ; sa racine est io)igue d'un pied et demi dans les bonnes terres -, elle se plante en décembre ou au printemps: on peut six mois après l'arracher. On connaît sa maturité lorsque les feuilles se flétrissent. On coupe sa racine en morceaux^ on la mange rôtie sous la braise, ou bien, quand elle est d'une grosseur moyenne, on la fait bouil- lir entière avec le bœuf salé -, elle sert quelquefois de pain *, on en fait aussi des bouillies agréables j les nègres en font du langou et du pain. L'Igname vient commu- nément de boutures : on emploie à cet effet la tête du (23) fruit et une partie de la lige qui le porte. On a vu des racines d'Ignames qui pesaient trente livres. Cette racine est de facile digestion, dit Ponpée-Desportes, et ne fa- tigue point l'estomac -, on la fait bouillir avec des bananes et du petit salé-, elle offre alors une nourriture substan- tielle et d'une saveur agréable. Caractères physiques. L'Igname dont il est ici ques- tion est la plus intéressante des espèces de ce genre à cause de la racine que l'on mange dans le pays, et qui fournit un aliment très - sain et recherché par les Créoles^ aussi la cultive-t-on pour son utilité dans les deux Indes , en Afrique , et même dans les Indes de la mer du Sud. On peut dire également que c'est une des espèces de ce genre les plus faciles à distinguer à cause du caractère remarquable de sa tige. Sa racine est tubéreuse, grosse, longue d'un pied et demi à trois pieds , noirâtre à l'extérieur , blanche ou rougeàtre en dedans, visqueuse et un peu acre lors- qu'elle est crue, et devient comme farineuse lorsqu'on la fait cuire. Cette racine pèse quelquefois jusqu'à trente livres -, elle pousse des tiges herbacées, grimpantes, ou qui rampent sur la terre, longues de plus de six pieds, feuillées , quadrangulaires et munies sur leurs angles de membranes crépues, rougeàtres, qui les font paraître à quatre ailes ^ les feuilles sont opposées , pétiolées , cordi- formes, acuminées , vertes, lisses et à sept nervures- leurs pétioles sont légèrement ailés et quadrangulaires. Les fleurs sont petites, jaunâtres, disposées vers les sommités des tiges sur des grappes axillaires. Souvent il naît dans la partie supérieure des tiges dos bulbes ses- siles qui ont la faculté de multiplier la plante. 3* ( ^4 ) Analyse chimique. La racine fraîche contient : ré- sine, o,o5 ^ sucre incristallisable , 0,26-, mucilage, 2,94; amidon, 9.1,66'^ fibre ligneuse, 65 1 ; eau, 67,68. (Suersen. Journ. sclier. vin, Goo. Yirey, 92.) Propriétés médicinales. La farineuse Igname offre à la thérapeutique son feuillage et sa racine qu'on emploie dans les cataplasmes résolutifs et maturatifs. On applique les feuilles , après les avoir contusées , sur les piqûres des scolopendres ou bêtes à mille pieds , pour en apaiser l'inflammation. La farine sert en cataplasme sur les hé- morroïdes, et le feuillage est recherché pour les bains que l'on prescrit dans certaines phlegmasies de la peau. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT TRENTE-SEPT. Le dessin est réduit au dixième. 1. Fleur maie. 2. Fleur femelle. 3. Grappe de follicules. 4. Graine ailée. jXi'-Am /y âjs T7uu>Jore l>afeouràA^ /'rnar A-rée' X<'7>^ AXiri i.^Ë rc>B.":^T:crLEK (25) »VVvV'Vv\\vVV»l**kVViV\^VV»>VV\VA/VV\\i'VVVVVVVVVVVVVVVVVVVV\.'VVvVVVVVVVVVVVVVVVVVVWWVWVWVVVV ANGUINE CORNÏCULEE. {Résolutive. ) Synonymie. Cératosanthe tubéreux. — Trichosantlies cornicu- lata. — Lin. Monœcie syngénésie. — Jussieu, famille des Cucurbitacées. — Trichosanthes foliis palmato-digitatis ; laciniis corollae bicorniculatis. — Lamarck, Angura fructu parvo , florum segraentis ramosis. Plum. Cat. 3. Burm. Amer. i4, tab. 24. — Ceratosantbes tuberosa. Gmel. Caractères génériques des Anguines. Genre de plantes à fleurs monopétalees , de la famille des Cucurbitacées , qui comprend des herbes exotiques et sarmenteuses dont les fleurs ont les divisions de leur corolle ciliées ou frangées , ou laciniées. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Des fleurs monoïques. Dans les mâles : Calice allongé en massue , à cinq dents réfléchies-, corolle à cinq découpures ciliées -, cinq étamines dont quatre deux à deux , la cinquième libre. Dans les femelles : calice et corolle idem j sljle trifide , à stigmates subulés; une pomme oblongue ^ à trois loges poJj spermes j graines comprimées. (M.) ( '^^3 ) Caractères PAi\TicuLiERs. Kacijies d'une grosseur monslrueuse. Divisions de la corolle munies de petites cornes. Histoire naturelle. Le mot Trichosanlhes est formé des mots grecs trichos , petit 5 anthos , fleur. Cette es- pèce alimentaire et médicinale oiîre une racine grosse comme la tête d'un enfant -, elle se trouve dans toutes les forêts des Antilles. On en extrait une fécule très- nourrissante et résolutive. Elle est très-commune à la Martinique , dans la partie appelée Sac-Marin , à l'anse à Diamant et dans toutes les forêts. Caractères physiques. La racine de cette plante de- vient aussi grosse que la tête d'un enfant ^ elle est tantôt globuleuse, tantôt uapiforme , d'une couleur terreuse ou ochracée , et chargée de verrues en dehors , pleine , très - blanche intérieurement et d'une chair tendre comme celle de la Brione. Cette racine pousse une sou- che épaisse comme le doigt, courte, et qui donne nais- sance à plusieurs tiges menues, très-longues, grimpantes, et qui s'entortillent autour des arbres. Ces tiges sont gar- nies de feuilles alternes , pétiolées , palmées, presque di- gitées, un peu plus grandes que la paume de la main , et divisées presque jusqu'à leur pétale en trois digitations dont les deux latérales sont bifides^ les vrilles sont sim- ples, longues et menues. Les fleurs sont blanches et ont leur corolle partagée en cinq divisions ovales , munies chacune de deux découpures ou petites cornes jaunâtres, crépues et contournées. Les mâles naissent disposées comme en faisceau à l'extrémité des pédoncules qui sont axillaires. Les fruits sont petits, de la forme et de la ( a; ) grosseur d'une datte , lisses et panachés de blanc et de vert, sur un fond terre de Sienne, et à quatre loges. Analyse CHIMIQUE. La tige de cette plante fournit une gomme résine et une huile acre ; la racine , au contraire , produit beaucoup de fécule amilacée. Propriétés médicinales. On ne fait point usage de sa tige , quoique certains créoles polypharmaques com- posent avec une tisane purgative dont il faut pourtant se méfier en raison de la résine acre qu'on retire de la tige et du feuillage. Je ne recommanderai donc ici que les racines en les considérant comme résolutives. explication de la planche cinq cent trente-huit. Le dessin est réduit au quart, i . Coupe transversale du fruit. ( -'8 ) •A\«-»V» WWXWWVVV lV*WVWVV^VVV VWVWWVWVKWVW vvv\vvvw\\\ vwwvwwxvwvvvwww v\^ v^» JACQUIER DÉCOUPÉ. ( Résolutif. Synonymie. Artocarpe incisé. — Arbre à pain. — Faux Rima, Fruit à pain de Sonnerai. — Artocarpus incisa. — Lin. Mo- nœcîe monandrie. — Jussieu, famille des Orties. — Arto- carpus foliis ovatis inciso-pinnatifidis subvillosis, amentis masculis cernuis basi nudis. — Lamarck , Soctus lanosus. Rumpb. Amb. i , p. iio , t. 32. — Camangsi. Camell. Icon. 71. — Pvaj. Sup. Luz. 52 , n. 4- Radamacbia incisa. Thunb. Act. Hol. vol. 36, p. 25o. — Artocarpus , Horst. Gen. , p. 101. — Iridaps Rimma. Commers. le. — Arbor panifera , foliis incisis, fructu aspero, castaneas includens. Desc. Caractères génériques des Jacquiers. Genre de plantes à fleurs incomplètes , de la famille des Figuiers, qui se rapproche beaucoup du Coulequin et même des Mûriers , par ses rapports , et qui comprend des arbres exotiques , à feuilles simples , alternes , entières ou dé- coupées et à fleurs extrêmement petites, ramassées sur des chatons épais , situés vers le sommet des rameaux. Le jJJ^lw. jv ,;-y.y. T^eot/^f^ .'■'f-.-ecriB-à/s. /'cnu' JA^l IKJl BEl'Ol I**: ( 29) caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Des fleurs monoïques et en chaton; les mâles sans corolle^ à ca- lice bwal\^e et à une étamine; les femelles sans calice et sans corolle , à ovaire chargé dun style ; une grosse baie pulpeuse , poljspeime , hérissée ou raboteuse à ïextérieur. Câkactères particuliers. Feuilles incisées et à fruits garnis de semences (jNouvelle-Hollande). La seconde espèce à feuilles entières et à fruits sans pépins, est originaire des îles Philippines. Histoire naturelle. Cet arbre précieux croît natu- rellement dans les îles de la mer du Sud , dans les Mo- luques , aux îles Marianes et à Batavia -, ses fruits servent à la nourriture des insulaires ^ il est maintenant cultivé à l'Ile- de-France et aux Antilles. On préfère aux fruits garnis de semences du Jacquier découpé, ceux sans pépins du Jacquier des Indes; c'est pourquoi on a abandonné la culture du premier pour donner la préférence à l'autre qu'on reproduit par boutures. Lorsque le fruit du Jac- quier sans noyaux est parfaitement mur, sa pulpe est succulente, fondante et d'une saveur douceâtre; alors ce fruit est très-laxatif et se corrompt facilement : mais avant sa maturité sa chair est ferme, blanche, comme farineuse, et c'est dans cet état qu'on le choisit pour l'usage ordinaire. Toute la préparation qu'on lui donne consiste à le couper en quelques tranches et à le faire rôtir ou griller sur les charbons ardens , ou bien à le faire cuire en entier dans un four, jusqu'à ce que l'é- ( 3o ) corce suit noire ^ alors on le ralisse , et on mange le dedans qui est blanc et tendre , comme la mie d'un pain frais, ce ((ui constitue un aliment sain et agréable^ la saveur de cet aliment approcbc de celle du pain de fro- ment avec un léger mélange de goût d'artichaut ou de Topinambour (Hélianthe tubéreux). Les liabitans jouis- sent de ce fruit pendant huit mois consécutifs -, mais comme ils en sont privés pendant quatre mois, savoir depuis le commencement de septembre jusqu'à la fin de décembre , temps que l'arbre emploie à développer de nouvelles fleurs et de nouveaux fruits , ils savent y sup- pléer en préparant avec la pulpe de ce fruit une pâle fermentée et acide qu'ils conservent, et dont ils font une sorte de pain à mesure qu'ils en ont besoin, en la faisant cuire au four. Dans plusieurs îles Antilles , et particulièrement à File Célèbes où l'on ne connaît pas la première espèce sans noyaux , on se contente du fruit du Jacquier dé- coupé. I-es habitans en mangent les noyaux ou châtai- gnes qu'ils font rôtir ou cuire dans l'eau comme nos châtaignes , et ils leur trouvent une saveur agréable. Dans les forêts vierges de Tlnde croissent les Arbres à pain, dont les rameaux supportent la nourriture journa- lière de l'insulaire -, ils ombragent la cabane où vit sa fa- mille. Trois Jacquiers suffisent pour nourrir un homme pendant une année. On a vu de ces fruits qui pesaient , dit M. Séré , jusqu'à quatre-vingts et cent livres. ( 3. ) Ces arbres , étalant d'immenses rideaux verts , Nobles fils du soleil et des sources fécondes , Entretiennent la nuit sous leurs voûtes profondes, Et vont noircir le jour sur la cime des airs. Léonard. Enfin les habitans des pays où croît cet arbre pré- cieux savent se former des vêtemens avec la seconde écorce , tandis que les amans tracent leurs pensées sur la première. Cet arbre porte encor le tendre caractère Des vers que j j gravai pour l'aimable bergère : Arbres, croissez, disais-je , où nos cbiffres tracés Consacrent à l'amour nos noms entrelacés ; Faites croître avec vous nos ardeurs mutuelles I L'abbé de Chaulieu. Le Jacquier , dans son pays natal , monte à une hau- teur qui fatigue les regards ^ comme roi do la végétation ligneuse , il est entouré d arbres de toutes les formes , de toutes les couleurs , de tous les parfums. Les Taïtiens se servent du tronc pour faire des pirogues de quatre- vingts pieds de longueur et d'un seul morceau, qu'ils évident avec le feu , car le bois est si mou et si gommeux qu'il se mâche sous le ciseau ou sous la bisaigue. Quel horrible fracasse fait entendre lorsque ce colosse tombe sous les coups redoublés des haches maniées par des bras africains ! le Jacquier alors (3a ) Ébranle de sa chute et les bois et les flots , Et du vallon sonore éveille les échos. Baour-Lormian. Ce bois sert aussi à bâtir. Ses chatons mâles leur tien- nent lieu d'amadou; ils enveloppent leurs alimens avec ses feuilles, en un mot ils font avec son suc laiteux épaissi , et qui donne du caout-chouc , une excellente glu pour prendre les oiseaux. Les châtaignes sont re- gardées comme aphrodisiaques ; les Créoles les aiment passionnément. Les porcs, les chevaux et les cabrits sont friands de ces châtaignes qui les engraissent prompte- ment. Caractères physiques. Cet arbre intéressant , dit M. Forster, s'élève à plus de quarante pieds; son tronc est droit et très-gros ;Fécorce en est unie, gercée , gri- sâtre , parsemée de tubercules rares et fort petits ; elle recouvre un bois mou, léger, d\me couleur jaunâtre ; ce tronc soutient une cime ample , arrondie ou hémi- sphérique et composée de branches rameuses, dont les inférieures , plus longues que les autres, s'étendent pres- que horizontalement de tous les côtés, à la distance de dix à douze pieds au-dessus du sol qu'elles ombragent ; les petits rameaux sont redressés oumontans, cylindri- ques , marqués de cicatrices circulaires , et portant les feuilles , les fleurs et les fruits dans leur partie supé- rieure; les feuilles sont alternes, fort grandes, pétio- ( 33 ) iées, ovales, poÎDtues, pinnatifides ou incisées profon- dément de chaque côté en sept ou neuf lobes lancéolés, entiers, obliques, et dont les sinuosités sont arrondies ^ ces feuilles sont longues de dix-huit à vingt pouces , lar- ges d'un pied, d'un beau vert, glabres des deux côtés , excepté sur leurs nervures postérieures, sur leurs pé- tioles et même en leurs bords , où elles ont des poils très-distincts-, les stipules qu'on ne rencontre qu'au bourgeon pointu qui termine chaque rameau, sont gé- minées, lancéolées, pointues, concaves, velues à l'ex- térieur, longues de trois pouces et très-caduques -, les pédoncules sont solitaires, velus, longs de deux pouces et situés dans les aisselles des feuilles supérieures , ce qui les fait paraître presque au sommet des ra- meaux. Les chatons mâles viennent sur les mêmes rameaux qui portent les femelles^ ils sont cylindriques, longs au moins de six pouces , penchés ou pendans , ca- ducs, et ont en quelque sorte l'aspect des épis du Ty- pJia. Les chatons femelles sont ovales , arrondis , pres- que globuleux, longs à peine d'un pouce et demi, et par conséquent un peu moins longs que leurs pédon- cules \ ils sont hérissés de toutes parts de pointes molles, très-nombreuses , longues de trois à quatre lignes , et qu'on prendrait pour les styles de leurs femelles, si en partageant ces chatons longitudinalement en deux por- tions, l'on n'apercevait très-distinctement les ovaires et les vrais styles qui en naissent supérieurement. Le fruit est rond ou globuleux , de la grosseur de la (34) lête d'un enfant et plus, selon les espèces, verdâtre et raboteux à l'extérieur avec des aréoles pentagones ou hexagones marqués sur toute la superficie^ il contient , sous une peau épaisse, une pulpe qui d'abord est très- blancbe , comme farineuse et un peu fibreuse , mais qui par la maturité devient jaunâtre et succulente, ou d'une consistance gélatineuse. Cette pulpe est épaisse, et couvre de toutes parts un axe ou réceptacle allongé , épais comme un manche de couteau, fibreux, fongueux, et qui n'est qu'un prolongement du pédoncule ^ dans les individus fertiles et qui n'ont point été altérés par la culture, on trouve, dans la pulpe des fruits, des graines ovales-obîongues, légèrement anguleuses, un peu poin- tues aux deux bouts , presque de la grosseur de nos châtaignes et recouvertes chacune par plusieurs mem- branes. Analyse chimique. Toutes les parties du Jacquier incisé, et principalement le fruit, avant sa maturité, contiennent un suc laiteux d'une grande viscosité , et qui en découle lorsqu'on les entame (ce suc laiteux lient du caout-chouc) -, les graines une partie extractive amère , astringente , une fécule amilacée et du tan- nin. La fécule est légèrement acide et sucrée, mais très- nutritive. Prophiétés médicinales. On emploie comme résolu- tive la farine des châtaignes, mais on préfère celle de l'espèce sans noyaux {Arîocarpus jacca) ^ qui est com- mune à la Jamaïque. Les heureux habitans de cette ile possèdent pour eux seuls ce précieux végétal , dont l'ex- (35) portation des plants est prohibée. Ils font avec une sorte de sirop émulsif qui est assez agréable. Voici comment ils le confectionnent : prenez pulpe ou châtaignes dérobées, une livre -, eau filtrée,, deux livres dix onces ; sucre fin, quatre livres et demie -, eau de fleurs d'oranger , une once. Mondez les châtaignes, ei les faites dessécher dans une servitte pour enlever Thumidité qui empêcherait l'union de Thuile au sucre-, pilez-les sans eau dans un mortier de marbre avec deux livres de sucre jusqu'à ce qu'elles soient réduites en pâte homogène *, alors ajoutez les deux tiers d'eau peu à peu pour la délayer, et ex- primez à travers une toile bien serrée et bien lavée. La totalité passe presque sans laisser de parenchyme, le reste de l'eau est employé à laver la toile. Cette émul- sion préparée , on concasse le reste du sucre pour le mêler au lait d'amandes ; on le fait fondre à un feu doux sans ébuUition. Lorsque le sirop est fondu, on le laisse refroidir , et on enlève avec soin la pellicule qui doit être délayée avec Teau de fleurs d'oranger , ou autre eau aromatique, qu'on ajoute au sirop et qu'on en Ole exactement. Ce sirop préparé par ce procédé , indiqué par M. Gruel , pharmacien à Versailles , est inaltérable , et ne se sépare jamais. La fécule offre une espèce de salep très-nourrissant et qui absorbe parfaitement les acides des premières voies. On l'emploie conséquemment d'une manière très-utile dans les coliques bilieuses et les dévoie- mens. (36) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT TRENTE-NEUF. Le dessin est réduit au quart. Branche portant le bourgeon et la fleur mâle. 1. Fruit au cinquième de grandeur naturelle. ijj^ l. /V .vV> 7X«&^t- 2^invuniM J'oj! /'frtr Jeu^ BAçrois rrxTîVE (37) vVW\*\.\VvVVV\V«.WVVVV\VvWvWVVV*WVVV.\V\'Wv\VV\VVV^VWvW. BAQUOIS ODORANT CULTIVÉ. (Résolutif.) Stnontmie. Vulg. Vacouet; Fleur des Anges. — Pandanus odoratissimus. — Lin. Suppl. 424* — Diœcie monandrie. — Jussieu , plantes d'un siège incertain. — Pandanus foliis linearibus ciliato-spinosis; floribus masculis odoratissimis , foliis floralibusalbis. — Lamarck, Pandanus verus. — Amb. 4, p. 139, t. 4- — Kaida. Rhéed. Mal. 2 , p. *, tab. — Kenra odorifera, Forsk. œgypt. , p. 172. Caractères génériques des Baquois. Genre de plantes unilobées, qui paraît avoir des rapports avec les Ananas, et qui comprend des plantes exotiques qui s'élèvent pres- qu'à la manière des Palmiers, sont munies de feuilles simples , bordées de cils épineux , et portent des fleurs disposées sur une sorte de chaton terminal qui est en- vironné de toutes parts de ramifications courtes et très- nombreuses. Le caractère essentiel de ce genre est d'a- voir : spadice portant des fleurs nombreuses ^ dioïques. Fleurs males : calice et corolle nuls ^ une Staminé à ToMS Vin. — i35' UWaison. 4 ( 38 ) anthère sessilc. Fleurs femelles : calice et. corolle nuls ; un stigmate j fruit très^gros, composé de drupes angu^ leu.r , cunéiformes , monospermes. Caractères particuliers. Chaton niale d'un parfum suave et ravissant. Histoire naturelle. Le mot latin Pandanus est dé- rivé du mot malais pandung. Cet arbre élégant croît naturellement dans l'Inde et aux Moluques ; on le cul- tive à l'Ile-de-France où il est connu sous le nom de Baquois ou de \ acouet. On vend en Egypte des chatons parfumés de fleurs mâles, à un prix très-élevé, pour la bonne odeur qu'ils exhalent lorsqu'ils sont cueillis nou- vellement. Le Baquois , espèce de petit Palmier dont les feuilles croissent en spirale autour du tronc , sert à faire des nattes et des sacs, et même des chapeaux recherchés par les Chinois. Les Indiens, en tissant les feuilles, confectionnent avec la filasse une toile pour leurs pou- chos , espèce d'étoffe qui sert à les vêtir , et qui est per- cée au centre comme une chasuble *, leurs maros , espèce de tangas ou jupons courts, et des pros ou pirogues. Les prêtres des idoles ornent de couronnes de fleurs du Baquois la tête de leurs victimes, et font avec des as- persions dans leur temple. Les semences anguleuses sont sucées avec plaisir par les naturels, quoiqu'elles soient ligneuses et coriaces \ cependant une matière su- crée assez abondante est répandue à l'endroit où ces semences s'insèrent sur l'axe du pédoncule. Le célèbre voyageur Cook donna , à 0-Taïti , à ses bestiaux des branches du Pandanus , lesquelles étant molles , spon- (39) gieuses et remplies de suc, furent coupées en petits morceaux ligneux ou par rouelles. Caractères physiques. Cette plante a entièrement l'aspect de l'Ananas 5 dans sa jeunesse , elle est munie de feuilles linéaires , vertes , roses ou jaunes , poin- tues, canaliculées , rayées , bordées de cils épineux d'un vert clair un peu glauque ou bruns, suivant l'âge, et dis- posées alors en faisceau, sessile et ouvert-, par la suite elle s'élève sur une souche ou une espèce de lige à peu près comme celle de l'Iucca , et à la manière des Pal- miers. Sa lige est cylindrique, nue , marquée dans toute sa longueur de cicatrices presque circulaires et nom- breuses qu'ont laissées les anciennes feuilles , se divise souvent en deux ou trois rameaux qui parlent presque d'un même point, et s'élève à la hauteur de huit ou neuf pieds. Chaque rameau se termine par un beau faisceau de feuilles , et c'est du centre de ce faisceau que naissent les fleurs. Dans cette espèce les mâles répandent une odeur très-agréable et assez considérable pour qu'un ou deux chatons fleuris puissent suffire pour parfumer une chambre pendant un temps assez long. Analyse chimique. Les drupes coniques des fruits contiennent , à leur insertion à l'axe du centre , un principe mucoso- sucré, fermentescible , tandis qu'on trouve, dans le reste de l'amande, de l'amidon, un prin- cipe amer et du tannin. Propriétés médicinales. Quand les vivres donnent peu , ce qui a lieu souvent aux colonies par suite d'une trop grande sécheresse , on tire parti des fruits du Ba- (4o) quois dont il De faut pas cependant faire un usage jour- nalier , car ils resserrent et causent des vents. La farine malaxée avec le miel et le soufre sublimé fournit un élec- tuaire qu'on recommande aux personnes affectées d'hé- moptisie et de toux opiniâtre. La petite peau qui est sous l'écorce, mise en décoction , est utile dans la dy- senterie, surtout si on ajoute à la décoction un peu de magnésie. Une émulsion avec les drupes du Baquois, l'eau d'orge et le sirop de morphine, adoucit l'ardeur d'urine, et dissipe les douleurs lancinantes de la poi- trine-, ces mêmes drupes, piles avec du vinaigre et de la farine de maïs , amollissent la dureté des mamelles , et dissolvent le lait qui s'y est grumelé. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUARANTE. Le dessin est réduit au dixième. Branche portant au centre du feuillage les chatons mâles fleuris qui embaument l'air. 1. Fruit anguleux réduit au huitième de sa grosseur. a. Drupe conique du fruit. 3. Étamines de grandeur naturelle. -^' ,y,'-/. /.>(> /./fj /'/ .;// T^tvt&re Otkftvur/i7>^ /'i-i iiororiî soiiGiHi (4« ) v*/»ivv\ vxA'wx WNW^ 'V\'«'w^'vv\ivv\'v\'« W'* vwvv wv^ w^a^wii^ x^'» wx^vmvv^ HOUQUE SORGHO. {Résolutive.) Synonymie. Vulg. Sorgho saccharin. — Grand Millet d'Afrique ou de Guinée. — Gros Millet. — Canne Cafre. — Millet de Cafrerie. — Holcus Sorghum. — Lin. Triandrie digjnie. — Jussieu, famille des Graminées. — Holcus panicula ovata erecta, glumis turgidis pubescentibus aristatis. — Lamarck , Milium arundinaceum , subrotundo semine , Sorgho nomi- natum. Bauh. Pin. 26. — Tourncfort 5i4. — Frumentum indicum quod Milium indicum vocant. Bauh. Theatr. 488. — Melica S. Sorghum. Dod. pempt. 5o8. — Les variétés sont : 1" à semences blanches; 2® à semences jaunes ou roussâtres ; 3° à semences noirâtres ; 4" à panicule très- lâche , pourprée et à feuilles plus étroites. — Holcus dochna. Forsk. ^gy pt. , p. 174. — Sorghum saccharatum. Per- soon. Cauactères génériques des Houques. Genre de plantes unilobées, de la famille des Graminées, qui paraît se rapprocher des Panics et des Barbons par ses rapports, et qui comprend des herbes indigènes et exotiques quel- quefois fort grandes , dont les fleurs communément ea ToM E V 1 1 1 . — 1 36« Lwraùon, 5 ( 40 paniculo. sont, les unes, liermaphrodites, et les autres innles ou imparfaites. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Dans les fleurs hermapfirodites : Une bdle florale à deux K'ulves opposées ^ concaves^ moins grandes que la hcile calicinale, et dont V extrémité est souvent munie dune barbe; i° trois étamines , à anthères oblon- gués; owaire supérieur chargé de deux styles, à stig- mates plumeux. Daiss les fleurs mâles : une hâJe flo- raie menue , bwalK>e , mutique , pointue et trois étamines. Pour fruits : semence ovale, quelquefois arrondie, ou réjiiforme , et enveloppée , au moins en partie dans la baie florale qui s en sépare après la maturité. Caractères particuliers. Bàles toutes uniflores 5 tiges articulées -, feuilles semblables à celles du maïs \ fleurs en panicule terminale un peu serrée, à ramifications verticillées ; leurs caryopses sont arrondies, grosses, d'une couleur qui varie du blanc au jaune, et du brun au noir, ou au pourpre très-foncé. Histoire naturelle. Celte plante utile et appropriée à Téconomie domestique , croît naturellement dans les Indes et se cultive aux Antilles -, ses semences servent à engraisser la volaille. Les créoles, les naturels, les Arabes , les Italiens en font du pain. Ils en obtiennent trois récoltes par année, pourvu que les terres soient bien humides , meubles et substantielles , et que les an- nées et le terrain soient chauds. M. Arduino, professeur de botanique à Padoue , a trouvé le moyen d'extraire de la mcelle de la tige du Sorgho un sirop d'excellente qualité et en grande quantité, qui revient à bas prix, et est infiniment préférable au sucre que l'on tire du (43) raisin, de la betterave et des pommes de terre. Le sirop de Sorgho vaut celui du sucre de canne pour les offices , les confitures, les dragées, les conserves et la fabrica- tion des liqueurs. Cette plante, continue M. Arduino (Jouin. de Bot. i8i3) , est tellement précieuse que le seul produit de ses grains paie tous les frais de sa cul- ture , et une grande partie des dépenses qu'il faut faire pour la fabrication du sirop que fournit la moelle de sa tige. Le champ où l'on cultive le Sorgho doit être ex- posé à Paetion de Tair et du soleil, condition essentielle pour que la moelle soit plus sucrée que sous l'influence d'un vent nord. Il faut au Sorgho deux profonds la- bours ^ le premier avant l'hiver, le second dans les pre- miers jours d'avril après avoir convenablement engraissé le terrain avec du fumier consumé sans pour cela avoir subi une décomposition totale. On herse le terrain pour aplanir lés sillons , qu'on reforme ensuite en dos d'àne, pour semer dessus le Sorgho qu'on recouvre avec le râ- teau ou avec une herse légère. Il faut huit livres de celte graine par arpent; quand il a atteint la hauteur de six pouces, on le sarcle en déchaussant un peu ses racines, et on l'éclaircit s'il est semé trop dru, en utilisant le plant qu'on a arraché , en le repiquant dans un terrain préparé d'avance. Il faut sarcler la plante par un temps sec, et lorsque le soleil a échauffé la terre, car en dé- couvrant les racines par un temps humide, cette tem- pérature nuisible leur donne une maladie appelée bruine; le dernier sarclage doit se faire fin de mai. Cette opé- ration agricole a pour but de ramasser la terre autour du pied , en petit monceau , ce qu'on appelle rechausser le pied. Cette pratique soustrait les racines à l'action d'un soleil trop ardent, et assure les pieds conlre l'im-. 5' (44) pëtuosilé des vcnls. Les plantes doivent être écartée» do deux pieds l'une de Tautre , ayant soin d'extirper les jets qui s'élèvent au pied de chaque souche , ce qui procure de plus belles liges et plus de moelle. 11 n'y a plus aucune façon à donner jusqu'à la récolte du grain qui a lieu dans les premiers jours de novembre ^ on fait couper alors les panicules pendantes à la serpe , on les transporte dans une grange bien sèche et bien aérée , en ayant soin de les étendre à la main pour faciliter leur dessiccation. On coupe à la même époque les tiges ou cannes le plus près possible des racines, et il ne faut pas différer, caries )>luies les endommageraient en s'inliltrant à travers leur moelle. On met ces tiges à couvert après les avoir dépouillées de leurs feuilles -, on les dresse ensuite au long des murs, pour les faire sécher, et on ne les réunit en bottes que lorsqu'elles ne contiennent plus d'humidité. Conservées de cette manière, on n'a point à craindre qu'elles entrent en fermentation et que leur suc s'aigrisse. La Houque Sorgho contient une moelle qui fournit du sucre en quantité , qu'on obtient parles mêmes procédés que pour la canne à sucre (uojez vol. IV, p. ^33, pi. 283). Douze onces de poudre de marbre blanc (carbonate calcaire) suffisent pour saturer cent livres de suc exprimé de la moelle du Sorgho -, quatorze œufs suffisent aussi pour clarifier cent livres du suc. La graine de Sorgho sert aux mêmes usages que celles des millets , mais sa farine est plus blanche , plus nour- rissante et plus savoureuse -, les Italiens en font leur polenta et des gaudes j elle engraisse en peu de temps les animaux domestiques. Caractères physiques. Les liges de cette belle Gra- ( 45 ) minée sont épaisses, pleines de moelle, articulées , feuil- lées, et s'élèvent comme de grands roseaux à la hauteur de sept à neuf pieds ^ ses feuilles sont alternes, grami- nées, grandes comme celles de la Canamelle officinale, et presque comme celles du Mais : elles sont longues de trois pieds , larges de deux pouces , et quelquefois un peu plus , glabres des deux côtés excepté à Ventrée de leur gaine , vertes des deux côtés, mais traversées dans leur longueur par une grosse nervure blanche*, la pa- nicule est terminale, droite, ovale, médiocre en raison de la grandeur de la plante, longue de cinq à sept pouces , et a ses ramifications principales verticillées par étages , sur un rachis ou axe anguleux et légèrement velu. Les ramifications de cette panicule sont un peu ramifiées elles-mêmes et portent des bàles ramassées presque en épis , et unilatérales ^ ces baies sont herma" phrodites , courtes, ovales, larges ou ventrues, légère- ment pubescentes et terminées par une barbe qui ne naît pas de la graine , mais du sommet d'une des deux valves florales. A côté de ces grosses bàles hermaphrodites , on en voit d'autres qui sont grêles, pointues, stériles, s'ouvrant rarement; les semences sont arrondies, un peu pointues à leur base , beaucoup plus grosses que celles du Millet, et varient pour la couleur du blanc au jaune , à la couleur ferrugineuse et au pourpre noirâtre ; les bâles des panicules varient aussi à peu près dans les mêmes couleurs. (Enc. ") Analyse chimique. Le suc du Sorgho contient du su- cre cristallisé , du sucre incristallisable , de la gomme , du ferment , de l'albumine et une fécule verte •, les graines beaucoup de fécule amilacée. (46) Propriétés médicinales. La farine du Sorgho est em- ployée comme résolutive à Texlérieur -, et prise comme aliment, elle est très-nourrissante et d'une facile diges- tion. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUARAKTE-UIC. Le dessin est réduit au quart. 1. Bâie et fleurons mâle». a. Fleurs termaplirodites. 3. Graine dans sa glume. 4. Graine nue. /Jd'/.il* /'/ ,Uz rAtvakfie j%tnmrA7>.y°i. Fxi^IC CULTIVE. (47) v«\k%« V/VvVV WVV VVkVV.\A/VW VV W.WvWtX^i/W.WvWiW ^'V^^V.\^l<^W^W,W W-VV'W \v.** PANIC CULTIVE. ( Résolutif, ) Synonymie. Vulg. Mil paniculé. — Millet des oiseaux. — Pa- nicum spica composita, spiculis glomeratis,setis interraixtis , pedunculis hirsulis. — Lin. Triandrie digynie. — Tourne- fort, fleurs à étamines. — Jussieu, famille des Graminées. — (A.) Panicum indicum villosum hispanicum. Tabern. le. 279. — Panicum aliudindicum , paniculu villosâ. Lob. le, 42- — Panicum indicum, spica ex albo flavescente , vel spicâ purpuro-violaceâ. — (B.) /tf^em spica mu tica. — Pa- nicum germanicum seu panicula minore. Bauh. Pin. 17. — Tourn. 5i5. — Panicum vulgare. J. B. 2, p. 44o- Cahactères génériques des Pamcs. Genre de plantes unilobées de la famille des Graminées , qui a beaucoup de rapports avec les Agrostis , les Papsales et les Hou- ques , et qui comprend des Graminées herbacées ou fru- tescentes , dont les fleurs sont glumacées, disposées soit en épi , ayant souvent des filets subfasciculés sur le rachis , soit en patiicule lâche et leimiuale. Le caraclèra (48) esseiuiel tie ce i;tjiiie est d'avoir : Les hdles calicinales uw'florei, trivalwes : lu troisième \,'ahe plus petite que les nutjcs. Caractères particuliers. Panicules à rameaux sim- ples ^ fleurs cheminées , tournées du même côté -, les fleu- rons sont pubescens , portés par des pédicules très- courts et entourés à leur base d'un anneau noirâtre. Histoire naturelle. Le Panic cultivé est originaire des Indes et depuis long-temps cultivé en Europe, sur- tout dans l'Italie , l'Allemagne , dans les champs et les jardins ; on le sème fort clair eu avril et mai , dans une terre douce et légère , bien labourée et hersée \ il faut avoir soin de recouvrir la semence afin d'éviter les dé- gâts des oiseaux etéclaircir le plan. Un mois après qu'il est levé , on aime à voir Le Mil mobile et vert qui rit sur les sillons. Castel. La farine des semences se mange dans le lait , le bouillon ou simplement dans de l'eau. Lorsqu'il y a disette d'autres grains, on en fait du pain ^ ses graines offrent une excellente nourriture pour les oiseaux et les volailles. Le nom Millet lui vient , dit-on , de ce que chaque grappe contient plusieurs centaines de graines , mais il est moins estimé que le Sorgho. Les jeunes négresses font la récolte de ce Mil en cou- pant les panicules près de la dernière articulation j on les lie par bottes pour les faire sécher, puis on les pile (49) au mortier de Gayac, suivant 1 usage (les colonies^ on brûle les tiges desséchées, ou bien on en fait du fumier qui donne un bon engrais. On prépare avec ce Mil des mets assez délicats; la bouillie qu'on en fait est exquise et nourrissante -, dans la Guiane , dit Bomare , le Mil se récolte deux mois après qu'il a été semé •, les sauvages le rôtissent sur les charbons et le mangent ^ les galibis en font du palinot (espèce de bière) -, on est obligé dans ce pa^'s de faire garder les pièces de Mil par de vieux noirs , parce que les singes en sont friands et s'assem- blent par troupes pour l'arracher et le piller \ on fait avec la farine du Mil des matètes et des espèces de lan- gons que les nègres mangent avec de l'huile du palmier Aouara. Un chapelain , dit Moreau de Saint-Méry , habitant à Saint-Domingue (paroisse du Cap), un lieu appelé la Fossette (espèce de cimetière), y avait fait cultiver du petit Mil 5 on sait de quelle propriété précieuse pour l'homme sont doués les végétaux de convertir le gaz azote en oxigène -, et la rapidité de la croissance du Mil était ici une preuve et du besoin de ce moyen , et de son utilité ^ comme le procédé du chapelain n'était pas purement chimique , il faisait couper et vendre le petit Mil à son profit , et il en avait un débit très-avantageux j mais plusieurs chevaux ayant été malades, quelqu'un imagina de les priver du petit Mil du cimetière , et les accidens cessèrent 5 il n'en fallut pas davantage pour faire abandonner la culture que l'humanité aurait dû perpétuer, même aux dépens du public, qui au surplus aurait pu en être indemnisé , en vendant la récolte comme engrais. Ce fait , arrivé en 1782 , n'a pas été assez exac- (5o) lonieiit suivi pour dcmontrer si réellement les sucs da petit ÎNlil , trop animalisés , ou trop peu élaborés par la fougue d'une végétation trop succulente, avaient produit les eftcts qu'on leur attribua j mais j'ai cru devoirle citer ici pour inspirer l'idée d'une expérience qu'un autre pourra faire. Caractères physiques. Les tiges du Panic cultivé s'élèvent à la hauteur de deux ou trois pieds *, elles sont droites, pleines, noueuses, articulées, feuillées, et ter- minées chacune par un épi un peu dense *, composé , long de deux à quatre pouces , incliné dans la maturité des graines. Dans l'espèce (A) , l'épi est barbu, c'est-à- dire , garni de filets sétacés qui forment des espèces d'involucres autour des fleurs ou des paquets de fleurs. Ces involucres sétacées ainsi que les fleurs varient dans leur couleur , en sorte qu'il y en a d'un blanc jaunâtre , et d'autres de couleur pourpre ou violette ; ces épis ne sont pas accrochans. Dans la variété (B) l'épi est mu- tique^ c'est-à-dire dépourvu de ces barbes ou filets sé- tacés qui dans la précédente forment les involucres, ou n'en a que de très-courts qui ne s'aperçoivent pas -, le rachis est pubesceut^ mais les fleurs sont très-glabres; dans toutes les variétés les feuilles sont assez larges , planes , arundinacées , glabres \ mais leur gaine est velue à son entrée et sur les bords de sa fissure; elle est en outre assez éminemment striée. Analyse chimique. La graine du Panic cultivé con- tient un principe légèrement astringent, un peu amer, un peu de sucre incristallisable ; de l'amidon, du gluten et de l'albumine. (5i ) Propiuétés médicinales. L'abus des substances végé- tales , dit le professeur Alibert (article Framhœsia du Dict. des Se. Méd.), telles que le petit Mil, le Maïs, fatigue à Texcès l'organe digestif, et donne lieu au Framhœsia» Cependant on en fait un usage journalier aux colonies, et qui n'est pas préjudiciable à la santé, parce qu'on l'aromatise avec le sucre, la cannelle, la fleur d'oranger , ce qui le rend d'une facile digestion. On dé- pouille la graine de son enveloppe et on la fait cuire avec le lait dont elle a les vertus. Le Panic cultivé est très- adoucissant, rafraîchissant et anodin, et il convient aux maladies de poitrine et dans la toux opiniâtre. On em- ploie sa farine dans les cataplasmes maturatifs. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUARANTE-DEUX. Le dessin est réduit au tiers. 1 . Fleur hermaphrodite dans la glume. a. Epillet de grosseur naturelle. 3. Graine nue. ( 5» ) ^A<^v\uvv^v\^x^^\\^\v^\\^\\vv'»\^•*•♦A^»l^.A\\\v^^v^^.\^A.v>^^ .i\\.v\\\v>A\.x/v»*vAx\>/vv»\\ /vvvvv« HOCQUE A ÉPI. {Résolutive. ) Synonymie. Vulg. Couscou. — Mil chandelle. — Gousse-Cou- che; Couche-Couche. — Holcus spicatus. — Lin. Polygamie monoecie. — Jussieu , famille des Graminées. — Holcus spicâ densa cjlindracea,floribussubquaternisfasciculatisinvolucro setoso obvolutis. — Lamarck , Spica cjlindraceo-fusiformi acuta longissima , pedicellis fasciculorum longitudine invo- lucri. Lamarck. — Panicum americanum sesquipedalisspica. Glus. Hist. Q, p. 216. — Panicum indicum spicâ longis- simâ. Bauh. Theatr. 523, n. 4* — Moris. Hist. 3 , p. 188, n. 6. Caractères génériques des Houques. Genre de plantes unilobées de la famille des Graminées, qui paraît se rapprocher des Panics et des Barbons par ses rapports , et qui comprend des herbes indigènes et exotiques , quelquefois fort grandes , dont les fleurs, communé- ment en panicule, sont les unes hermaphrodites et les autres mâles ou imparfaites. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Fleurs hermaphrodites , calice bâle iJ6'/n> /y. â/.J. iHH'O^rEAÉl-l ( -53 ) uni-flore, sou\f€îil biflore ^ corolle bdle à arête-, trois étaminesj deux styles; une semence. Fleurs ma.les. C'a- lice baie à deux valves-, corolle nulle; trois ctamines. Caractères particuliers. Bàles hiflores , sans arèies ^ fleurs géminées, enveloppées d'un pinceau-, épi ovale, oblong. (Indes. Annuelle.) Histoire naturelle. La Houque en épi , ou Mil Chan- delle diffère du Millet en ceque ses graines sont réunies en épis cylindriques très-serrés , ce qui lui a fait donner le nom de Mil Chandelle , au lieu que celles du Panic cultivé dont je viens de donner l'histoire se trouvent paniculées. Les noirs donnent le nom de Cousse-Couche à la farine de ce Mil cuite à l'eau ou au lait ^ M. le che- valier de Tussac donne aussi le nom de Cousse-Couche à une variété de 1 Igname. Cette racine, dit-il, com- mune dans les Antilles, est de la grosseur du navet ; l'é- corce en est brun cendré , garnie de fibres et d'aspé- lilés ^ sa chair est farineuse , blanche , et quelquefois violette. On l'emploie dans les cataplasmes résolutifs. Caractères physiques. La Houque à épi croît natu- rellement à rile-de-France , maison la cultive aux An- tilles pour les besoins alimentaires-, son épi est grêle, cylindrique, épais comme un doigt, long d'environ six pouces, pointu et surtout remarquable en ce que les paquets ou ftusceaux de fleurs sont presque sessiles , enveloppés chacun dans des collerettes sétac ces, qui nais- sent presque immédiatement de l'axe commun , ou qui sont portées sur des pédicules beaucoup plus courts ( 54 ) qu'elles. Nous avons lieu de soupçonner que c'est une espèce distinclc des autres variétés de Houque à épi. Analyse chimique. Toutes les farines offrant à peu près les mêmes résultats, je ne crois pas hors de propos de citer ici l'opinion du célèbre Vauquelin sur l'analyse des farines*, pour l'obtenir : i° on tamise pour diviser le son et la farine ; 2° on fait dessécher pendant deux heu- res à douce température , afin de connaître l'humidité ^ 3° on pèse alternativcmenL le gluten humide et le gîu- tin desséché -, 4° on décante Teau du lavage après le pré- cipité de l'amidon , qu'on dessèche , pulvérise et pèse ; 5° pour obtenir séparément chacune des matières dis- soutes dans les eaux du lavage, on évapore en extrait solide, cet extrait repris par Talcool fournit toute la madère gommo-glutineuse enlevée par l'eau à la farine ; la liqueur alcoolique qui contenait la matière sucrée est évapoiée en extrait sec , et pesée ; la farine brute de froment donne : humidité, 10,000, gluten 10,000; amidon, y 1,490; matière sucrée, 4^720 ^ matière gommo- glulineuse, 3,3?.o-, total : 100,490. La quantité d'eau puisée dans l'atmosphère et absorbée par la farine nou- vellement moulue, est de 6 pour cent pour le mini- mum , et de 12 pour le maximum; mais aux colonies d'Amérique où l'humidité saline est considérable, on trouve (le plus des traces de muriate de soude. La ma- tière gommeuse est soîuble dans Teau , mais cette solu- tion est trouble et contient de l'acide phosphorique. L'albumine diffère du gluten en ce que, provoquée à la fermentation par l'eau, son premier produit sera acide, tandis que le produit de la décomposition de l'albumine «st constamment alcalin dès le commencement. ( 55 ) Propriétés médicinales. La Houque à ëpi a les mê- racs propriétés que toutes les graines farineuses , et sert dans les cataplasmes résolutifs. Le moussa fait avec cette farine est adoucissant et rafraîchissant-, il tempère la trop grande activité du sang , mais il resserre un peu le ventre et cause des flatuosités. Le pain qu'on fait avec cette farine est nourrissant , mais il est plus pesant et moins facile à digérer que celui de froment. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUARANTE-TROI?. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur. 1. Glume et quatre onglets. a. La même dont les graines sont coupées transversa- lement. ( 5G) ^\^*•,^v\^V^^^A^VV^\^vvv^■v^^^^■>\v^\\<\^«^\^^v^\\^^v\\v^v\^A.v>v\1»A^«.\^v^"v\xvv^vv\•W^v\ MAIS CULTIVE. ( Résolut [y^e. ) Synonymie. Vulg. Blé de Turquie; Mayz. — Blé d'Espagne. — Blé de Guinée. — Blé d'Inde. — Gros Millet des Indes. — En anglais : Indian TVheat. — Zea Majs. Lin. Monoecie triandrie. — Tournefort , fleurs à étamines. — Jussieu , fa- mille des Graminées. — Frumenlum indicum,Mays dictum Bauh. Pin., p. 25. — Majs granis aureis. — Tournefort , Triticum indicum , J. B. Hist. 2 , p. 453 , frumentum in- dicum spicâ divisa, seu polystachites. Bocoon. Rar. Plant, p. 32. — Milium indicum plinianum , vel Mays occidenta- lium et frumentum turcicum. Lobel. îcon. 39. — Va- riété B. Eadem, granis albieantibus. — Variété G. Eadem, granis rubris, nigricanlibus , violaceis. Tournefort. — En Caraïbe : Aounachi par les hommes , et Mnrichi par les femmes. ,C\iiACTiiRFs GÉisÉîiiQUEs DU ?tIa.ïs. Très-belle plante de la famille des Graminées, voisine du Coix par ses trapports , qui intéresse surtout par son utilité dans TE- /J6'^ Zm /y ..^^ 7'AaK/arv ff^^vur,', M\l^ n Î.TIVK (57) Gonomie rurale et domestique , et qui constitue un genre particulier dont le caractère essentiel est d'avoir : Les FLEURS MONOÏQUES. DanS LES FLEURS MALES : Un CuUce hiflore ^ mutîque j la corolle hwalve , trois étamines. Dans les fleurs femelles : Un calice unijlore , hii^ali^e , une corolle biwahe j un style très-long ; des semences solitaires^ enchâssées dans un réceptacle ohlong. Caractères particuliers. Fleurs mâles en épis , au sommet des tiges 5 fleurs femelles axillaires. Histoire naturelle. On a fait le mot latin Zea (Maïs) du grec Zea, qui veut dire froment. M. Bos- sange père , libraire , rue de Richelieu , à Paris , vient de proposer un prix dans l'intention de propager la cul- ture du Maïs dans les pays où elle n'est point encore appréciée à sa juste valeur. Le Maïs, introduit en Europe par des Espagnols qui l'ont rapporté du Pérou , s'est par- faitement acclimaté dans le midi de la France et même dans les environs de Paris. L'instruction sur la culture du Maïs, rédigée et lue à la Société d'Horticulture de Paris, par l'un des commissaires chargés de présenter un programme du concours ouvert pour sa culture, M. Des- micliels, rappelle que le Maïs est tout à la fois une plante fourragère , une céréale et une légumineuse , et que c'est sous ce dernier rapport qu'il a été considéré par le conseil d'administration. « Le Maïs, dit M. Desraicliels, est souvent l'objet d'une culture supplémentaire qu'on associe à d'autres cultures , et il augmente ainsi les pro- duits d'un champ sans aug menter beaucoup la dépense ; il se plait auprès des vignobles , parmi les haricots et les pois, qui s'attachent à sa longue lige 5 il sert de bordui e Tome Vlll. — i36» Livraison ^ G (58) aux divers légumes , et, comme il s'élève très-haut , on peut semer auprès de petites salades , du cerfeuil , du persil , des radis , des raves , des citrouilles , des pom- mes de terre , en ayant soin de fumer convenablement le terrain. » Toutes les parties du Maïs ont des pro- priétés particulières, et l'industrie de Thomme a su appliquer à ses besoins, i" la graine du Maïs^ 2o l'en- veloppe de son épi ou spathe -, 3° ses feuilles ; 4° son épi égrené que Ton appelle rafle , et sa tige. Les grains DE Maïs sont très-nourrissans, et on peut en juger d'a- près la note ci -jointe communiquée à M. Bossange père, par un respectable missionnaire qui, pendant trente an- nées , a parcouru le Canada. « Les créoles qui transpor- tent, en canot, les marchandises du Bas-Canada dans le Haut-Canada , et qui les portent de temps en temps sur leur dos , par ballots de 200 livres , m'ont dit que de toutes les nourritures, celle qui les soutient le mieux, c'est- le Maïs mondé , cuit dans l'eau , et mangé grain par grain ^ qu'il leur arrivait souvent de n'en manger qu'une poignée par jour, et que cela leur suffisait, même dans leurs plus forts travaux. Quelques-uns d'entre eux, continue le narrateur , m'ont assuré que lorsqu'ils étaient dans les bois , sans rien faire , une douzaine de grains par jour suffisait pour les soutenir ; et des sauvages m'ont cité des hommes , des femmes et des enfans qui , avec quatre ou cinq grains par jour, avaient bravé la faim pendant plusieurs mois consécutifs. » Ce que je puis assurer , c'est qu'à Saint-Domingue, pendant la guerre du Sud soutenue contre Rigaud , par Toussaint- Louverlure et Dessalines , la ration du soldat en cam- pagne était de deux épis de Maïs et d'une Banane par jour 5 celle des chevaux , de quelques poignées de four- (%) rage et deux épis de Maïs. La graine de Maïs, convertie en farine, sert en Italie à faire la polenta, la gaude et diverses bouillies ou pâtes qu'on aromatise d'après le goût de chacun. Il suffit de faire cuire cette farine dans de l'eau bouillante, et dy ajouter un peu de sel et des aromates indigènes pour les pauvres , et exotiques pour les riches. On obtient alors une nourriture économique, d'une facile préparation et qui se digère aisément ; aux colonies cette préparation prend le nom de moussa. On fait surir à cet effet les grains concassés dans un mor- tier de gaïac et mis en macération dans de l'eau jusqu'à ce qu'une odeur d'aigre annonce le commencement de la fermentation 5 alors on décante l'eau et l'on réduit en pâte les grains concassés , au moyen du pilon , et voilà la farine apprêtée pour le moussa. On fait avec la farine sèche , et qui n'a pas été fermentée , des fritures délicieuses , des beignets , de bons potages, des gâteaux , des galettes et même du pain. A l'exemple des habitans du Midi qui font torréfier les grains de Maïs sur leurs pelles , ceux des colonies imaginent mille moyens d'uti- liser l'épi de Maïs qui fait la base de leur nourriture. De quelle utilité est pour le colon, qui ne peut prétendre à la culture du froment, cet épi merveilleux à cheve- lure flottante et purpurine, caché sous une enveloppe resserrée pour y conserver sa fraîcheur et sa souplesse? Ressource assurée dans la disette comme dans l'abon- dance , ses grains mûrissans deviennent très-savoureux , étant cachés pendant quelques instans sous la cendre chaude , ce qu'on appelle boucaner» Ont-ils acquis leur maturité , ils deviennent la pâture des animaux domes- tiques , ou bien , comme je viens de le dire , la farine obtenue par le lourd pilon du gaïac devient un aliment (6o ) nourrissant, étant humectée d'un peu d'eau salée et de graisse^ c'est à cette pâte continuellement remuée dans une chaudière avec une mouveiie (spatule en bois), qu'on donne le nom de moussa lorsqu'elle a acquis une solide consistance. Simplement concassés , humectés , puis bouillis avec l'eau , ces grains, parce qu'ils ont changé de modifica- tion d'apprêt, prennent le nom de kia-kiaj c'est la nourriture simple et économique des pauvres gens. Les gourmets les préparent encore de plusieurs autres manières ; la première consiste à faire pétiller les grains mûrs sur le feu, dans très-peu de graisse de porc ( mantè- gue) un peu salée -, le Maïs prend alors le nom de Maïs pette-pette ji^arce que les grains en sont déchirés avec ex- plosion par la chaleur j alors leur partie farineuse, sembla- ble à une éponge, absorbe de la graisse ce qu'il lui faut pour devenir une friandise qui a bien son mérite et flatte Poeil aussi bien que le palais. On fait aussi bouillir quelques minutes dans l'eau salée, ou le pot au feu, des épis de Maïs encore en lait, et on les trouve délicieux^ pour les entremets on fait frire à sec , c'est-à-dire roussir de la farine de Maïs, dans une casserole ou chaudière ^ on l'amalgame avec du sirop de Batterie et des tranches de figues Bananes pour en obtenir des beignets ou des boules qui au premier abord ont la saveur du nougat. On met confire dans le vinaigre, avec les cornichons, les épis de Maïs cueillis bien avant leur parfait dévelop- pement , et l'on fait d'excellentes fritures avec ces mê- mes épis , mais plus avancés, et qu'on coupe par tranches dans leur longueur j on appelle plan un aliment qu'on (6i ) prépare avec la grosse farine de Maïs , qu'on fait de- venir en grumeaux et qu'on assaisonne avec le piment et surtout qu'on imbibe avec l'eau de morue ou de petit salé. Les Indiens et les Américains en font une boisson appelée chica^ qui les enivre et les dispose à la danse lu- brique qui porte ce même nom -, c'est ce qui a fait pen- ser à Parmentier et à plusieurs autres, qu'elle rempla- cerait utilement l'orge pour la fabrication de la bière. Cette graine enfin est une excellente nourriture pour les vaches laitières , les chevaux , pour les porcs qui en sont très-avides, et pour les volailles. On la réduit en farine et on en fait des boulettes qu'on distribue tous les jours à ces animaux pour les engraisser. Enveloppe de l'épi ou spàthe. On fabrique de très- bonnes paillasses avec la tunique de l'épi de Maïs , qui est composée de plusieurs feuilles \ elles sont flexibles et élastiques, et sont préférables aux meilleures pailles. Dans l'été on couche sur ces sommiers pour être plus fraîchement. Feuilles de Maïs. Elles procurent un bon fourrage pour les chevaux, les mulets, les bœufs, les vaches et les cabrits ou chèvres. Lorsqu'elles sont fraîches, on pré- tend qu'elles donnent beaucoup de lait aux vaches. Tiges ou cannes du Maïs. Lorsqu'elles sont brisées, on peut en nourrir les bêtes de somme pendant l'hiver ; elles contiennent aussi beaucoup de sucre. Rafles ou épis égrenés du Maïs. On les emploie en Europe pour allumer le feu et pour chauffer le four ; en (6. ) Amc^riquo ils sltvcuL à cuire les cachiitihols ou récep- tacles (le la pipt; des nègres : el ces mêmes rafles ar- rangées arlistemeiit en faisceau et mastiquées avec de la bouse de vaclie, offrent un feu couvé très-modeste et d'une odeur épouvantable , condition nécessaire pour enfumer la hutte, chauffer la chaudière et même tout le corps grelotant du frileux Africain qui , accroupi au milieu de cette fumée infecte, a la constance de passer des nuits entières à fredonner en cadence des airs de son pays en. s'accompagnant de son Banza (espèce de gui- tare). Mode de cultupiE. Il y a trois espèces de Maïs : i° le grand ou tardif, qui produit le plus el doit être préféré -, il y en a de plusieurs couleurs , mais le jaune est supé- rieur -, il mûrit dans l'espace de quatre à cinq mois ^ ^° le Maïs quarantain qui est très-hàtif , mais dont le grain est beaucoup plus petit ^ on le préfère comme four- rage *, il mûrit en trois mois ^ 3° le Maïs à poulet, qui est encore plus petit et plus précoce que le quarantain. Ces deux dernières espèces conviennent mieux aux cul- tures du Nord. Tous les terrains conviennent au Maïs 5 cependant , dit M. Desmichels , il préfère les terres grasses , subs- tantielles et humides ^ il réussit sur un sol sablonneux el bien amendé , si l'année est pluvieuse *, il a parfaite- ment réussi en 1828 dans la plaine des Sablons , près Paris *, une terre à seigle est propre à cette culture. On prépare la terre par deux labours , le premier dans l'hiver et le second à la fin de mars , surtout lorsque la terre est forte, car elle doit être bien divisée. La na- ture du terrain indique le genre d'engrais qui lui con- (G3) \ient ; on préfère , pour semer , une graine de la der- nière récolte qu'on ne détache de l'épi qu'au moment des semailles-, il est très-avantageux, surtout quand on est en retard, de laisser tremper pendant douze heures la graine dans l'eau légèrement saturée de quelques gouttes de chlore : ce procédé découvert depuis peu hâte le développement de la germination. Il faut rejeter les graines faihles de l'extrémité de l'épi , parce qu'elles sont imparfaites et que souvent elles ne sont pas fécon- dées. On rejette aussi celles qui surnagent, qui ont été cassées ou qui sont piquées par les charançons ^ on sème vers la fin d'avril, afin que la graine ne germe que lors- que les gelées sont passées. Il y a quatre méthodes pour pratiquer les semailles ; dans la première , le semeur suit la charrue avec un panier rempli de Maïs , et en laisse tomher deux ou trois grains à un pas de distance l'un de l'autre. La raie qui ^ reçu le grain est recouverte par la terre du sillon d'après j dans la seconde méthode on trace des sillons de toute la profondeur du soc, et à un pied de distance, et l'on réitère la même opération en travers, de manière à former des carrés de damier -, on met deux grains de Maïs dans chacun des quatre coins du carré , et on les recouvre d'un pouce de terre. Dans la troisième mé- thode on sème le Maïs à la volée , assez clair , et on l'enterre comme les autres graines -, cette méthode , qui est la plus expéditive, ne doit être employée que pour les espèces de INlaïs destinées au fourrage. Dans la qua- trième méthode on sème le Maïs au cordeau, à dix-huit pouces de distance , en faisant avec le plantoir des trous dans lesquels on met deux ou trois grains que l'on re- (64) couvre sur-le-champ ^ cette méthode est la plus par- faite, mais elle est la plus coûteuse. Le premier binage du Maïs se fait quand il a acquis six pouces de hauteur, et un second lorsqu'il a un pied^ on se sert d'une charrue ou mieux encore d'une binette ^ on détruit avec soin les mauvaises herbes, et on éclaircit les touffes pour ne laisser que le pied le plus vigou- reux. Pour que ce binage réussisse bien , il faut que la terre ne soit ni trop sèche , ni trop humide ; on donne un troisième binage dès que le grain commence à se former dans Tépi j alors on butte le pied pour préserver les racines du séjour de l'eau et de l'action trop réver- bérante du soleil. Cette précaution, dit M. Desmichels, fortifie et multiplie les racines. On doit remarquer que dans les terres grasses on voit des rejetons partir du pied de la plante ^ mais il faut les enlever ainsi que les épis tardifs , car ils ne parvien- draient pas à leur parfait accroissement ; lorsque l'épi ou la quenouille se forme , il faut abandonner la plante aux soins de la nature. Il convient d'abattre les grandes feuilles qui forment la robe de l'épi sur leur base ou pédicule, afin de faciliter la maturation. Le Maïs , pen- dant sa végétation , est sujet à une maladie qu'on ap- pelle charbon -, c'est une tumeur charnue, dont la forme et la grosseur varient^ il faut l'enlever à propos sans offenser la tige -, cette tumeur est le signe d'une bonne récolte. RÉCOLTE. Il faut choisir un temps sec pour récolter le Maïs: on sépare l'épi de la tige en cassant le pédicule (65) qui Ty attache*, on transporte ces épis dans des paniers et sous des hangars afin de faire plusieurs triages-, on renverse deux feuilles de l'épi qui servent à l'attacher sur des perches en l'air pour le faire sécher ; il se con- serve ainsi pendant plusieurs années. On fait un choix des épis pour la semence, et Ton donne aux bestiaux ceux qui ne sont pas parvenus à une parfaite maturité. Si les épis ne sont pas bien secs, on les étend sur un plancher , ou on les expose au soleil , afin de pouvoir les égrener plus facilement. Dans le Nord on les met sécher au four, mais ce moyen a l'inconvénient de flétrir le germe. On égrène les épis avec la main comme aux colonies, ou en les renfermant dans un sac et frappant dessus à coups redoublés avec des bâtons ; on les égrène aussi facilement en frottant deux épis l'un contre l'autre -, il faut tenir les grains dans des sacs et les placer dans un lieu sec. Le Maïs doit être bien desséché pour être converti en farine 5 lorsqu'il a été suffisamment trituré , il rend plus des trois quarts de son poids en farine , et le reste en son. Cette farine se conserve sans altération pendant les plus grandes chaleurs , si elle est placée dans un lieu sec et frais; mais il vaut mieux faire moudre au fur et à mesure des besoins. De Cérès aussitôt le trésor se déploie , Le feu sèche leurs grains, et la pierre les broie. Delille. Caractères physiques. Il pousse du collet de la ra- Tome VIII.— i36" Lwraison (66) cine , qui est menue, fibreuse , blanchâtre , une et quel- quefois plusieurs tiges herbacées , droites , épaisses , roides, articulées , légèrement comprimées sur deux faces , presque cylindriques , feuillées , remplies de moelle , hautes de cinq à six pieds. Les feuilles sont al- ternes, graminées, rangées pour Tordinaire sur deux rangs opposés , grandes comme celles de la Houque Sorgho j longues d'un pied et demi à deux pieds , larges de deux à trois pouces , pointues à l'extrémité , d'un vert gai plus ou moins glauque , légèrement coriaces , relevées de plusieurs nervures longitudinales ^ leur bord est un peu rude et souvent marqué de rouge ou de blanc j elles sont glabres en dessous et chargées en des- sus de poils courts, mollets, peu abondans, qu'on re- trouve encore vers le haut de la surface externe de leurs gaines ; les fleurs mâles sont disposées au sommet de la tige en une panicule lâche , ouverte , qui paraît simple, longue de huit pouces à un pied, composée quelquefois de vingt-cinq à trente ramifications spiciformes^ elles composent des épiilets bifloi es , ramassés deux à trois ensemble , épars sur ces ramifications . les uns sessiles , les autres pédîcellés -, et leurs bâles se colorent de blanc , de jaune ou de pourpre , selon que les semences doivent prendre l'une ou l'autre de ces couleurs ^ les fleurs fe- melles sont sessiles et rassemblées aux aisselles des feuil- les, sur un axe commun , gros, cylindrique, ordinaire- ment solitaire et simple , long de cinq à six pouces; elles sont enveloppées de plusieurs tuniques membraneuses , foliacées , qui leur servent de gaine , les embrassant étroitement , et du sommet desquels on voit sortir , pour retomber négligemment vers la terre , comme une poignée de beaux cheveux, une touffe de longs filets (67) qui ne sont autre chose que la partie supérieure des styles. Le fruit consiste en un grand nombre de semences dures , très-serrées , de la grosseur d'un pois , arron- dies, anguleuses à la base, disposées longitudinaîement sur huit à dix rangs , et logées à moitié dans des cel- lules ou alvéoles creusées à la superficie d'un récep- tacle commun , cylindrique , épais , comme fongueux , long de six à huit pouces , quelquefois même d'un pied *, l'écorce de ces semences est mince , ferme , colorée ^ glabre, lisse, luisante et recouvre une substance blan- che , farineuse , nourrissante. A mesure que la maturité approche , les tuniques, dont le fruit est enveloppé, s'é- cartent et laissent apercevoir la couleur de l'épi. Cette graminée est originaire de l'Amérique , où il paraît qu'elle était déjà très-anciennement cultivée lors de la découverte du Nouveau-Monde. (Enc.) Analyse chimique. La semence de Maïs desséchée à l'air contient de la Zéine, 3 ^ une matière extractive, 08 y sucre, 1,45*, gomme, 1,75 ; amidon, 77^ épiderme et fibres ligneuses, 3, albumine, 25 5 carbonate, phos- phate et sulfate de chaux et perte, r5 ^ eau 9 (Gor- ham^ Journ. de Phys. XCIII, 166). Les jeunes tiges de Maïs contiennent du sucre qui ne se trouve plus dans celles qui ont atteint un certain âge. La Zéine de John Gorham (Journ. de Pharm. ) s'ob- tient après avoir traité par l'eau une certaine quantité de Maïs ^ on filtre ou traite par l'alcool , on fait évaporer (68) la substance insoluble dans le premier liquide. On a obtenu une substance jaune ayant l'aspect de la cire; elle est molle , ductile , tenace , élastique , insipide , pres- que inodore, plus pesante que l'eau. Chauiïée elle se gonfle, brunit , exbale l'odeur de pain brûlé avec une odeur animale et laisse un cbarbon volumineux ; elle ne donne pas d'ammoniaque. Insoluble à l'eau elle se dis- sout bien dans l'alcool , l'huile volatile de térébenthine , l'éther , et en partie dans les acides minéraux , les al- calis caustiques. Elle est insoluble dans les huiles fixes , mais peut se mêler aux résines. Différente de toutes les matières végétales commes, elle se rapproche à quel- ques égards du gluten , dont elle se distingue néanmoins par l'absence de l'azote , et par sa fixité ; elle ne s'altère pas à l'air *, elle est inflammable et composée d'oxigène , d'hydrogène. On peut l'extraire aisément en faisant di- gérer dans l'alcool chaud, pendant quelques heures , quelques onces de farine de Maïs ; on filtre et on éva- pore , la Zéine reste. Propriétés médicinales. La farine du Maïs est em- ployée dans les cataplasmes résolutifs et maturatifs. Elle sert aussi dans la composition d'un topique excitant dont voici la formule : prenez graines de Fagarier en poudre, une once *, farine de Maïs , deux onces ; vinaigre , quan- tité suffisante pour former une pâte , qu'on aplatit et qui remplace avantageusement les sinapismes. Cette pâte devient rubéfiante au bout d'une heure , et vési- cante si on la maintient sur la peau pendant cinq à six heures. (69) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUARANTE-QUATRE. Le dessin de la plante est réduit au douzième. 1 . Fleurs maies prolifères. 2. Fleurs femelles. 3. Nectaire laissant écliapper le pollen. 4. Epi, demi-grandeur naturelle. 5. Graine de grosseur naturelle de la variété rouge. 6. Graine idem^ de la variété jaune. Tome VIII. — i36* Livraison, (yo) \v^^'V^vv>v^^\^«*v\\\<\\^vv%\\>"\\(\\\^^\^1^■>\^•»w■»^'\■«'W^v\'V\^W»\\•^\\^^v■»\\^^\^vv'^\*■o/e2; u. i et 5 ). On estime moins celles dont la pulpe est grasse , jaune et comme siru- peuse {voyez les n, 2 , 3 et 6). On fait peu de cas de l'espèce qui est filandreuse et dé- signée sous len. 4» Le poids ordinaire d'une Patate de la première espèce est de quinze à vingt onces j j'en ai vu à Saint-Domingue, récoltées sur l'habitation Rossignol des Dunes, quartier de Lartibonite, qui pesaient de quinze à vingt livres ; d'où leur vient , dans le pays , le nom de Patate des Dunes , parce qu'elles sont fournies par le terrain le plus fertile que j'aie jamais vu. Animaux nuisibles aux Patates. Parmi les animaux qui ravagent les plantations de Patates, on peut compter les chenilles et les pucerons pour le feuillage ^ les taupes, certains rats d'Amérique , la musaraigne et surtout les larves du hanneton, appelées vers blancs ou maocas, pour les racines. Leur nombre est si prodigieux que leurs ennemis ne peuvent suffire pour les exterminer. Un deuil général signale les traces de leur présence, qu'on reconnaît facilement. La tige verdoyante se flétrit sous la dent meurtrière de ces vers dévastateurs. Les racines des Patates en sont dévorées , et on en trouve quelque- fois en si grande quantité qu'ils désolent en peu de temps des potagers entiers et les prairies les plus cou- vertes. Ce ver vorace est le fléau de toutes les plantes, et l'on ne saurait trop le poursuivre dans ses routes sou- terraines. Température convenable aux Patates. Quoique la Patate, dès l'origine de sa culture, ait eu besoin, pour le développement de sa végétation , d'une température ( 8o ) lliermale, et de l'influence atmosphérique de la zone torride^ on est cependant parvenu à racclimater sous un ciel moins brûlant. Afin d'éviter une transition trop subite de température, les premières tentatives de cul- ture ont été faites dans plusieurs pays méridionaux d'Europe , tels que la Corse , l'Espagne , la Provence , le Roussillon, où il règne une continuité de chaleur non interrompue de quinze degrés pendant six mois , qu'on ne pourrait obtenir dans toute la France , et depuis on en a cultivé avec succès dans les environs de Bordeaux. « Espérons, a dit Parmentier , qu'on parviendra à rendre la Patate moins sensible au froid. )) C'est au savant hor- ticulteur M. le chevalier Soulange Bodin qu'il appar- tient de naturaliser, au moyen des procédés que son génie sait modifier de mille manières , une racine pré- cieuse qui offrirait tant d'avantages à l'homme et aux animaux. Déjà il a soumis à la température de nos hivers des arbres, des arbustes et des plantes susceptibles de périr aux moindres gelées , et qui , grâce à ses sages combinaisons horticulturales , végètent avec vigueur en pleine terre et enrichissent les massifs de si bon goût qu'on admire toujours dans sa belle propriété de Fro- mont. Nous l'engageons à s'occuper sérieusement de la naturalisation d'une production aussi précieuse. Les gourmets surtout lui devront beaucoup de reconnais- sance. Quant à nous qui avons vu cultiver la Patate dans les environs de Bordeaux , nous avons observé qu'en l'habi- tuant graduellement à l'influence de nos climats on peut aisément la cultiver dans les environs de Paris , en choi- sissant une terre légère, susceptible d'irrigation ou située près d'une rivière que l'on puisse y faire serpenter, au (8i ) moyen de rigoles, on dans certaines chaleurs de l'année qui sont suivies de sécheresses désespérantes et con- traires au développement de cette racine tubéreuse. Pour la sûreté de cette opération , on choisirait de préférence des Patates produites par le sol d'Espagne ou de Bordeaux, et dont la température n'est pas de beau- coup plus élevée que la nôtre. On aurait surtout plus de succès à espérer en établissant ces premières plantations sur des plates-bandes, abritées par des murs d'appui établis en lignes parallèles, exposés au soleil du midi, et entourés de paragrêles , destinés à absorber la trop grande humidité qui se développe dans les nuits froides de certains printemps. La plante précieuse dont il s'agit mérite bien d'ailleurs qu'on multiplie des expériences propres à assurer la réussite de sa naturalisation dans les environs de Paris. On pourrait, je crois, commencer par mettre de ces racines en pots , sous des bâches , ou même en serre , à la fin de février*, on les transplanterait en mai dans les plates-bandes indiquées , pour les piquer dans des poquets garnis de terreau, légèrement arrosé d'eau saturée d'hydro- chlorure de chaux qui , comme on le sait , a la propriété d'accélérer la végétation d'une manière sensible. On les garantirait pendant vingt jours ou un mois au moyen de paillassons, et l'on serait amplement dédommagé des frais apparens de cette culture par un résultat dont les produits centupleraient les dépenses, qui d'ailleurs ne seraient plus les mêmes après quelques récoltes. De l'arrachis des Patates a leur maturité. On fait comme nous lavons dit plus haut , deux récoltes de Patates par an : la première qui se mange de suite , et la (80 seconde dont on réserve le produit pour Thiver. Avant de faire les récoltes, on coupe les tiges ( ou Bois-Patate ) au niveau de la terre pour en nourrir les chevaux , bœufs, vaclies, cabrits, moutons, et même les porcs qui en sont très-friands , et que ce fourrage succulent en- graisse promptemeut. On coupe deux ou trois fois les rejets, mais c'est toujours aux dépens de la quantité, de la grosseur, et de la saveur des tubercules qu'on doit récolter. On arrache les Patates avec précaution , c'est-à-dire en soulevant légèrement la terre pour empêcher un frottement qui pourrait enlever la peau et endommage- rait la Patate. On laisse un peu de terre pour remplir les interstices et s'opposer au contact des Patates rassem- blées en tas. Ce peu de terre, en se séchant, se détache facilement de cette racine. Produit ankuel d'un arpekt planté en Patates. Un petit terrain , planté en Patates , suffit pour nourrir une famille entière. Un arpent de terre qui produirait douze quintaux en froment , en rapporterait deux cents en Patates. En Europe , en Espagne, dans les environs de Bordeaux , par exemple , on y consomme une grande quantité de Patates qu'on y récolte , et on vend l'autre aux caboteurs qui les exportent dans le nord. Les plus estimées, a dit Parmentier, sont celles que Ton cultive sur une des côtes de Malaga. Elles sont d'un si grand rapport que, dans un seul petit endroit, voisin de la ville de ce nom, il s'en débite annuellement pour cin- quante mille francs. M. Dupuy, ancien jardinier en chef du jardin de bota- nique de Bordeaux, où il cultive en grand la Patate, (83) rapporte qu'étant plantée et soignée , même dans les plus mauvais terrains , les tranches peuvent donner cha- cune environ deux livres de racines , ce qui , au calcul de M. Dupuv, ferait déjà un profit considérable, à raison seulement de dix centimes la livre ( qui se vend deux et trois francs chez les marchands de comestibles)*, car un journal de terre de huit cent quarante toises de super- ficie rendrait plus de mille quatre cents francs. Que serait-ce donc si l'on employait de très-bonnes terres et des couches sourdes comme a fait , en 1802 , M. Gabriel, chef du fleuriste au château de Saint-Cloud , lequel, par de tels moyens, s'est procuré des touffes de racines pe- sant près de cinquante livres ? Et pourtant cette culture productive est restée sans imitateur ! De la cojs^servàtioiv des Patates. On connaît deux moyens de conserver les Patates dans toute leur inté- grité. Le premier consiste à laisser en terre les racines tubéreuses 5 le second procédé ayant pour but de déposer les Patates dans un lieu sain , sec, et à Fabri du contact de l'air extérieur, on les tient renfermées dans un local qui réunit ces avantages. En Europe, les Patates non acclimatées se conservent moins bien que dans leur pays natal , à cause de la lon- gueur de nos hivers souvent plus humides que froids. On peut cependant y parvenir en les mettant dans des bâches , ou encore mieux en les étendant sur des plan- ches couvertes de deux pouces de sable dans un endroit inaccessible à la gelée, comme dans un fruitier. On les recouvre dun autre lit de sable de môme épaisseur, en les rangeant de manière à éviter tout contact. On vend souvent dans les ports de mer d'Europe, dit (84) Parmenlier, des Patates bien conservées, mises avec des centres, le jour qu elles ont été récoltées, dans des ton- neaux percés de plusieurs trous de tarière pour y établir un courant d'air. Catesby, dit aussi M. de Launay, qui appelle cette ra- cine Virginian Poiatoe^ c'est-à-dire Paîaîe de Virginie ^ annonce que dans l'Amérique septentrionale on les con- serve dans des trous pratiqués en terre près de l'endroit où l'on fait habituellement du feu. La méthfode qui a réussi le mieux à M. Dupuy a été d'enfermer les Patates dans des caisses ou futailles ^ on les y place de manière qu'elles ne se louclient point, et lit par lit, avec du sable fin et sec qui doit faire la première et dernière couche. Ces caisses ou futailles doivent ensuite être placées dans un endroit sec, à l'abri de toute gelée. Propriétés de la Patate. Nous allons considérer la Patate, i° sous le rapport des arts et métiers; 2° sous celui de l'économie domestique ; 3° enfin sous le rapport médical. 1°. Sous le rapport des arts et métiers. La Patate est employée par les amidoniers , les parfumeurs , etc. ( Voyez^ dans mon Mémoire cité, la manière d'eu retirer la fécule. ) 2°. Sous le rapport de Véconomie domestique. La Pa- tate est infiniment supérieure à la pomme de terre , soit par sa saveur délicate, soit parla qualité de sa fécule. Elle renferme aussi beaucoup plus de parties nutritives. Elle est plus légère et contient moins d'eau et de gaz , mais plus de fécule. Elle tient le ventre libre , ainsi que tous les farineux, et elle offre un aliment très-sain aux enfans. On la mange ou bouillie avec de l'eau , ou rôtie (85) (boucanée) sous la cendre chaude, ce qui lui conserve sa saveur sans altération. On la fait cuire aussi avec du petit salé fumé ou naturel. Coupée par tranches, on en confectionne des beignets très-délicats ; ou bien on la fait cuire, pour le dessert , par tranches de sa longueur dans du sirop de Batterie simple ou aromatisé. La fécule de la Patate est d'une blancheur éblouissante , et se donne aux malades et aux convalescens préparée avec le bouillon gras. On en fait d'excellent pain. On obtient sa fécule au moyen d'une grage ou râpe de fer-blanc sur laquelle on use la Patate. ( Voyez la description de l'appareil dans mon Mémoire cité.) La saveur sucrée de cette racine amilacée la disposant naturellement à la fermentation, on ne laisse point échapper l'occasion d'en tirer parti lorsque les Patates ont été trop long-temps conservées et que leur qua- lité nutritive s'altère. On les emploie à faire des bois- sons vineuses , puis des boissons alcooliques , ou tout au moins du vinaigre. On prépare aux colonies , avec les Patates , une bois- son appelée ouycou et qui se fait ainsi : Prenez deux cassaves -, une douzaine de Patates \ cinq pintes de sirop de Batterie , ou même de sirop cassine-canne ; une dou- zaine de cannes à sucre coupées par morceaux *, con- cassez le tout , et le mettez dans cinquante pintes d'eau ; fermez le vaisseau et laissez le tout fermenter pendant deux ou trois jcfurs^ écumez ce qui sera au-dessus et filtrez la liqueur. Ou compose encore avec les Patates une autre boisson appelée maby du nom de l'espèce de Patate ^ voici comme on procède : Dans vingt-cinq pintes d'eau et quatre pintes de sirop mêlées ensemble, mettez douze Tome Vin . — i^y^ LiWaison. 9 (86) Patates à mahj et autant d'orauges sauvages concassées^ passez la liqueur après vingt-quatre heures de fermen- tation. ( Poup.-Desp. ) Nous devons observer que cette raème disposition à une prompte fermentation rend la conservation de ce vin prompt très-difEcile , surtout si les Patates ont été cueillies avant leur parfaite maturité \ aussi doit-on consommer de suite celte liqueur. Les Patates boucanées sous la cendre chaude et écra- sées dans du lait nouvellement trait et reçu, en mous- sant , du pis de la vache dans une modeste calebasse , m'oflVaient , pendant la persécution des blancs , à Saint- Domingue , un manger exquis et très-sain. 0 souvenir cruel et doux , Laissez-moi î que me voulez-vous ? Florian. La Patate cuite au four, et triturée avec du beurre et du saindoux (mantègue), produit une espèce de purée épaisse, appelée niiquau^ dont on fait des boulettes. Quelquefois on les pile dans un mortier de marbre ou de gaïac avec de la pulpe de banane mûre et cuite à l'eau, ou en Europe avec de la pulpe de pomme de rei- nette cuite devant le feu \ puis , en ajoutant un peu de jus de citron , on obtient une pâte appelée tom-tom , qui a beaucoup de rapports avec la saveur de la banane mûre. Lorsque les Patates sont nouvellement récoltées , les chefs d'office les font confire dans du sucre pour s'en servir au besoin. Quelquefois aussi on les fait sécher à l'air libre avant qu'elles entrent en fermentation. La Patate en un mot est pour les tables les plus somptueuses (8? ) une mine riche d'où l'on peut tirer des mets variés à Tinfini et très-délicats. Analyse chimique. La Patate fournil beaucoup de fécule amilacée , un sucre incristallisable , du gluten . de l'amidon. Propriétés médicinales. La Patate a toutes les pro- priétés des substances farineuses , c'est-à-dire que sa pulpe est succulente , légère , et sa fécule convenable aux convalescens. Elle est de plus résolutive et propre à être employée en cataplasme contre les tumeurs inflamma- toires, et autres phlegmasies de la peau. Comme aux colonies elles sont très-communes , on compose avec leur substance plusieurs médicamens \ par exemple, la pulpe mêlée avec le miel et le soufre sublimé forme un élec- tuaire qui convient dans les hémoptysies et la toux vio- lente. Une émulsion faite avec la pulpe de Patate , l'orge et la semence de pavot , procure un prompt soulage- ment aux malades affectés de néphrite , de cystite ou de toute autre inflammation viscérale. Les matrones font le plus grand cas d'un topique qu'elles composent avec la pulpe de Patate crue , délayée avec du vinaigre , et qu'elles appliquent sur les seins des nourrices qui ont cessé l'allaitement, afin d'amollir la dureté des mamelles et de résoudre le lait qui s'y est grumelé. Les bour- geons de la Patate , l'herbe à charpentier, la verveine puante et les bourgeons de mombain, réunis en cata- plasmes, font résoudre promptement les abcès les plus durs. Ce même Bois-Patate , garni de ses feuilles , sert dans la composition des lavemens émolliens. Enfin, si en Europe on emploie avec grand succès, pour apaiser les 9* (88) douleurs de la brûlure récente, la pulpe d'une pomme de terre crue raclée sur la partie souffrante , j'ai pareille- ment vu de bons effets de la Patate dans cette même circonstance où elle agit comme absorbante. EXPLICATION DES PLANCHES CINQ CENT QUARANTE-CINQ ET CINQ CENT QUARANTE-SIX. Planche 545 , le dessin est réduit aux deux tiers. 1. Patate jaune marbré à pulpe blanche et feuilles lui- santes. Planche 546 , le dessin est aussi réduit aux deux tiers. 1. Patate violette en dehors et blanche au dedans, dite : Patate des dunes, première qualité. 2. Patate de Samana. j:i/'Zrf> //.,. 7Zeodor<-^ /Wcoarù7\. Pm.v. Cni7>r!eZ Se OI.^AiMO€JLiT FAT/VTJE ( Varie les .) /./- *■/.',■ /y .>. TietH/it^f /Â-^vti.-/i/\ /"t/tti C'.fA'-iC^ i^cu^ RIZ rULTIVE (89) *v>vvvvvwv* vv> \v».xvvvv^vwvv»/vv\ vwvv»w>xv\vv» v*A'v\% IV lW^^A.'^\v^^(V^\\vw*wwv\^A/wvvw^vv» RIZ CULTIVE. ( Résolutif, ) Synonymie. Oryza sativa. Lin. Hexandrie trigynie. — Tour- nefort. Cl. i5, fleurs à étamines. — Jussieu, famille des Graminées. — Orjza foliis arundinaceis , glaberrimis ; pa- niculâ nutante. Lamarck , Illustr. Gen. tab. 264. — En an- glais : Rice. — En espagnol et en portugais : Arro* Caractères génériques du Riz. Genre de plantes mo- nocotylédones , à fleurs glumacées , de la famille des Graminées, qui a des rapports avec les Erharta , et qui comprend des herbes exotiques à l'Europe , dont les fleurs sont disposées en panicules touflues. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice fort petit ^ bivalve^ uniflore; une corolle à deux valwes nai^iculaires j la value exiéiieure profondément striée , aristée ,• deux petites écailles intérieures j six étamines , deux styles. Caractères particuliers. Epi paniculé. (90) Histoire inatlkelle. Le Riz, cette intéressante gra- niinée , est originaire de l'Inde , mais se cultive avec avantage dans tous les pays chauds, dans l'Espagne, le Piémont, aux lieux humides et marécageux. Il remplace le froment (hcz les Indiens, les Orientaux et beaucoup d'autres peuples. On en fait aussi en Europe une grande consommation. Aux Indes et aux colonies, les naturels en préparent de fort bon pain, des gâteaux, de la bouillie, et ils en obtiennent de plus, par la distillation avec le sucre et la noix de coco, une liqueur alcoolique appelée arack , qu'ils combinent avec le sucre et divers aromates pour en obtenir une liqueur agréable, mais qui enivre promptement. La décoction de Riz leur sert de véhicule pour prendre la plupart de leurs médicamens. Le Riz du commerce est dépouillé de ses bàles et de son embryon ^ mais il faut conserver l'embryon au Riz qu'on destine à faire du pain, car s'il en était privé, il entrerait difficilement en fermentation. Les Indiens et les Américains, pour faire ce pain, réduisent le Riz en farine au moyen d'un moulin , ou tout simplement d'un mortier et du pilon en gaïac qui leur sert journellement. D'autres babitans de l'Afrique le font crever dans l'eau bouillante , l'égouttent, le font sécher, le pilent ensuite, et passent la farine au travers d'un tamis très-fin. Comme la pâte est souvent trop liquide, on la met dans une casserole que l'on renverse dans un four convenablement chauffé , et cette pâte étant saisie ne coule plus et fournit un pain d'une très-belle couleur dorée , mais qui perd de sa qualité étant rassis. Les matelots indiens préparent avec le Nefly , ou Riz mondé de sa bâle et crevé , un mets qu'ils nomment Awols^ qui remplace le biscuit. Les créoles d'Amérique (90 préparent à peu près de la même manière le Riz qui souvent remplace le pain. Ils le font crever dans très- peu d'eau et très-peu de mantègue , et le point de per- fection est de ne pas le laisser former en bouillie et de le conserver en grains. Ils mangent de ce pilau avec le poisson salé et cuit au houillon mulâtre ^ c'est-à-dire au court bouillon pimenté -, ils mangent en même temps la banane mûre , l'igname et la patate. Ce mélange de sa- veurs est , selon moi , délicieux. On fait avec le Riz une boisson que les Nègres ap- pellent Déguet. Ce procédé consiste à mettre fermenter du Riz crevé dans de l'eau avec de la farine de Riz et un peu de levain ^ la fermentation achevée , la liqueur est faite, et on peut la boire*, elle a un goût agréable et sucré , elle rafraîchit , fortifie l'estomac et engraisse. Le marc est agréable et sucré , et encore bon à manger. Si on se sert de la même cruche pour une seconde opé* ration, il n'est pas besoin d'ajouter de levain. Les Turcs préparent leur pilaw en faisant cuire le Riz dans du jus de viande, et ils l'assaisonnent avec du sel , du safran, de la poudre de karik et du piment. Ce mets est très-vanté parmi les Orientaux. Il y a sept espèces de Riz en Asie \ celui qu'on cultive à Saint-Domingue n'est point à épi paniculé , il res- semble au froment , ou plutôt au gramen décrit par Michaux dans sa Flore d'Amérique boréale , tom. I , pag. 5i , fig. 9, sous le nom di'Orjzopsis asperifolia. On transporte le Riz dans des couffes ou sacs carrés faits de feuilles de Latanier. Les tresses fines ^ qui servent à former les élégans chapeaux de paille dont les dames ornent leur tête , sont confectionnées avec la paille de Riz , ( 9'^ ) De ce chaume enlacé dont la voûte légère Protège élégamment le front de la bergère. Chaussaru. On fait aussi avec la paille de Riz, les feuilles Je Latanier, et celles du Padanus, des Dattes qui remplacent les nappes. Six nymphes aut pieds nus, à la démarche vive , Sur un tissu de Riz ont servi le festin. De Saint- Ange. Ces mêmes nattes composent le lit des malheureux in- sulaires. Viens, suis-moi dans ma chaumière, Le jour fuit; viens, partageons Ma nourriture grossière , Mon lit de paille et de joncs. Andrieux. On trouve dans les rizières des liserons à fleurs en trompette et de diverses couleurs qui s'élèvent à la hau- teur de leurs épis, et grimpent autour de leurs chalu- meaux, et, selon l'expression de Bernardin de Saint- Pierre , les entourent de verdure comme des thyrses. La plupart exhalent de douces odeurs, et, quand le vent les agite, vous diriez, à leurs ondulations, d'une mer de verdure et de fleurs. On admire les flots .... Des Riz dont les gerbes flottantes Roulent au gré des vents leurs ondes jaunissantes. Deulle. (93) Joignez à ce tableau de la nature champêtre un cer- tain frissonnement d'épis fort agréable qui invite au som- meil par un doux murmure. Loin des yeux de Cérès, le Riz monte, jaunit ; S'alonge, en nappe d'or mollement s'aplanit; Tantôt les blonds épis dont la tige vacille, Se foulent onduleux dans un lointain mobile , Et tantôt, de leur front humiliant l'honneur, Ils semblent inviter la faux du moissonneur. BoiSJOLIN. Caractères PHYSIQUES. Les racines du E.iz sont che- velues et fibreuses-, elles produisent plusieurs chaumes cannelés, cylindriques, glabres, articulés, s'élevant à trois ou quatre pieds. Les feuilles sont fermes , larges , longues, striées et très-glabres^ leur gaine longue et munie d'une membrane à leur orifice. Les panicules sont déliées, terminales, touffues et un peu serrées; les rachis rudes , comprimés et un peu flexueux. Les fleurs sont blanchâtres ; les valves de la corolle persis- tantes sur les semences , dit Poiret, dont la forme et la grosseur varient d'après leur culture. Chaque fleur est composée d'une baie calicinale fort petite, à deux valves presque égales , uniflores j les valves de la corolle sont naviculaires, comprimées latéralement, égales en lon- gueur ; l'extérieure cannelée , angulaire , terminée par une longue arête ; deux petites écailles à la base de l'ovaire,- six étamines , deux styles ^ les stigmates plu- meux en massue. Les semences sont blanches , obtuses à leurs deux extrémités , marquées de deux stries à chaque face , de consistance cornée ( P. ) ( 1)1 ) A^AL\SE CHIMIQUE. D'après AliM. Vim^iuilin el Bra- coniiot, le Riz, qui, de toutes les céréales, coulienl la plus grande quantité de fécule nutritive, (îst presque entièrement composé de matière amilacée , et très-peu de gluten. D'après M. Braconnot , on relire o,85 d'ami- don . o,o5 d'eau et o,o4 de parenchyme. Les six cen- tièmes qui restent sont composés de très-peu de matière végéto-animale , de sucre ineristallisable , de matière gommeuse , d'huile et de phosphate de chaux (FI. d. D.) Le Riz mondé et privé de son germe ne contient qu'une substance amilacée et mucilagineuse , mais il ne contient plus de principe muqueux fermentatif. Propriétés médicinales. Le Riz , en vertu de ses parties amilacées, a des propriétés adoucissantes etémol- lientes. Sa décoction mucilagineuse est très-utile dans les hémorragies, dans les inflammations des membranes muqueuses, et surtout dans les catarrhes de la vessie, du vagin , de l'urètre et des poumons. On l'emploie toujours avec succès dans la diarrhée et dans la dysen- terie. C'est un puissant auxiliaire dans les affections scorbutiques , en le combinant , soit avec les acides végé- taux , soit avec le lait sucré et aromatisé. C'est à tort qu'on a cru que le Riz agissait comme astringent dans la diarrhée dont il modérait le flux. Il agit au contraire comme adoucissant, et est entièrement absorbé parce que sa substance est entièrement assimi- lable, ce qui diminue la quantité des déjections. On permet aux convalescens le Riz cuit à l'eau et aro- matisé , au lait , au beurre , au sucre , au lard , et au jus de viande, on en fait des bouillies, des pâtes, des crê- (95 ) mes 5 des gâteaux très-nourrissans. On l'associe ai:\ viandes bouillies ou rôties, et, suivant les pays, on le cuit avec le fromage , les raisins et autres fruits mucoso- sucrés. Enfin on le réduit en farine et on en fait du pain. Dans les maladies , la décoction de Riz se fait avec demi-once de grains pour deux livres d'eau qu'on édul- core et qu'on aromatise avec un peu de cannelle. On peut le donner sous forme de crème à la dose de plusieurs onces par jour. Le samsee des Chinois et le sakJié des Japonais ne sont autre chose qu'une liqueur spiritueuse infecte, obtenue du Riz longuement fermenté. La précieuse culture du Riz exigeant la submersion du terrain , et par suite du retirement des eaux des émanations insalubres, il serait à désirer qu'on pût rem- placer le Riz aquatique par le Riz de montagne. C'est à tort qu'on a cru pendant long-temps que les habitans , qui font un usage journalier de Riz , étaient fréquemment frappés d'amaurose, puisqu'au contraire , dans certains pays , on emploie en fumigation la décoc- tion de Riz contre cette affection des yeux. Le Riz est une très-bonne nourriture pour tous les tempéramens ^ mais il convient particulièrement à ceux qui fatiguent peu, aux estomacs délicats, épuisés par les maladies , et à tous ceux qui ont éprouvé de violentes hémorragies ^ il adoucit l'acrimonie du sang et modère le cours de ventre. On en fait une décoction qui est pectorale et nutritive, mais non point astringente. (96 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QU A U ANTE-SEPT. Le dessin est réduit à moitié. 1. Feuille au trait. 2. Glume ouverte d'où sortent les étamines et l'ovaire bifide. 3. Graine de Riz. r J- 'la /'/. .v^. 7''in\Yifrc n,: niu.'-ù/^ /\n. i:^'ï>ICO liAT.\lli.5 IH' ëAU^^AGE ( 97 ) VVVV^*l\V\'VvVVVV\V\\VV\'VVVV^A>VVVVV\rVVVVV\'tVVVVVlA'VVVVV\VVVVVX*VVVVVVV'VVlV\VVVVV\VV*VVVt'\.\i INDIGOTIER BATARD. (^Résolutif.) Synonymie. Vulg. Indigotier faux. — Indigotier sauvage.— Indigotier marron. — Indigofera argentea. — Lin. Diadelphie décandrie. — Jussieu, famille des Légumineuses. — Colutea fraticosa argentea, floribus spicatis è viridi purpureis, sili- quis purpureis. Sloan. Jam. Hist. 2 , p. 87 , t. 167 , f. 3. — Raj. Hist. 3, p. 4^2. — Emerus siliquis longissimis et an- gustissimis. Plum. — Barr. Ess. p. 49* — En anglais : Wlld Indigo. — En espagnol : Inde de Anillo. Caractères génériques des Indigotiers. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Légumi- neuses , qui a de très-grands rapports avec les Galégas , et qui comprend des herbes et arbustes exotiques , à feuilles alternes , ternées ou ailées avec impaire et à fleurs papillonacées , petites , disposées communément sur des grappes axillaires. Le caractère essentiel de ce ffenre est d'avoir : Le calice ouvert j la carène de la co~ ( 98 ) ivlle munie de chaque cola dun éperon subulé et ou- i'ert , et d'une gousse linéaire. Cauactères particuliers. Feuilles pinnées , duvetées, comme ovales- tige sous-ligneuse. (Jamaïque.) Histoire naturelle. L'Indigotier bâtard ne diffère de rindigotier franc que parce qu'il est plus élevé, sous- irutescent, et par conséquent, à cause de ses tiges li- gneuses , moins propre que ce dernier à retirer cette fécule précieuse pour les arts à laquelle on donne le nom d'Indigo, (frayez son histoire, tome P*", pi. i^ , p. 8i.) Quoiqu'on ne puisse tirer parti que des feuilles de l'Indigotier bâtard, cependant on en obtient une fé- rule précipitée, desséchée et réduite en masse solide , légère , cassante et d'un bleu d'azur très-foncé *, les tein- turiers emploient l'Indigo avec le pastel et le sulfate d'alumine , pour teindre en bleu les étoffes de soie et de laine ^ les peintres s'en servent en le mêlant avec d'au- tres couleurs dans la peinture en détrempe*, les blan- chisseuses l'emploient pour donner à leur linge une couleur bleuâtre. L'Indigotier sauvage , lorsqu'on le laisse pousser, vit deux ou trois ans. On le trouve aux Antilles et surtout à Haïti dans les lieux incultes ; mais les cultivateurs ont de tout temps reconnu : i'' qu'une terre neuve est favorable à la Canne à sucre *, 2° que l'Indigo se plaît dans le terrain sablonneux *, le Cafeyer et le Coton dans un sol rocailleux -, et la Patate dans un terrain sablonneux et mouillé. Caractères physiques. L'Indigotier bâtard est un petit arbuste qui s'élève à quatre et cinq pieds de hau- (99) teur , sur une tige droite , cylindrique , dure , frutes- cente , rameuse, feuillée, d'une couleur glauque et velue. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ailées avec impaire, et composées d'environ neuf à onze folioles (quatre à cinq de chaque côté) , ovales-obtuses, entières, d'un vert argenté et d'un pouce environ de longueur j la termi- nale est plus grande -, les stipules sont fort petites , su- bulées, et peu remarqnables. Il naît dans les aisselles des feuilles des grappes fort courtes , simples, coniques, presque en épi, toujours moins longues que les feuilles qui les accompagnent , et garnies de petites fleurs d'un vert rougeâtre ou pourpré -, les calices sont courts , chargés de poils, très-petits , couchés et blanchâtres; les bractées sont sélacées , plus courtes que les fleurs ; les fruits sont, des gousses linéaires, très-longues et pen- dantes. Analyse CHIMIQUE. La fécule qui se dépose dans le suc exprimé contient : cire, chlorophylle résineuse, matière résineuse rouge -, matière gîutineuse ; indigo •, le suc qui reste : matière résineuse verte d'Indigo ; matière extrac- tive colorante jaune ^ gomme, matière glutineuse ; Indigo incolore ; sels à base de potasse et de chaux. (Chevreul, Journ. de Schw. V, 3i5. Virey, p. i4^-) Prophiétés médicinales. Selon M. Minguet , res- pectable habitant de Saint-Domingue , qui consacra sa vie à soulager les malheureux accablés d'infirmités, la racine de l'Indigo marron prise en tisane e$t bonne pour les gonorrhées. Le docteur Chevalier a reconnu cette propriété dans sa pratique. Quelques-uns, ajoute le docteur , emploient aussi la décoction de toute la ( »oo ) plante pour rasthiiie ^ mais cUv est d'une saveur si dé- sagréable (ju'on en l'ait peu usage. Rliéedc cependant recommande la décoction de la racine dans la néphrite , et les feuilles en cataplasme , comme résolutives et très-propres à fondre les tumeurs. Son suc , mêlé avec le miel, est employé en gargarisme pour guérir les aphthes et les ulcères de la bouche. Les créoles assurent que la racine de l'Indigotier sauvage , après avoir été écrasée et appliquée sur les dents , en apaise les dou- leurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUARANTE-HUIT. Le dessin est réduit à moitié. * 1. Fleur vue de côté et grossie. 2. La même vue derrière et grossie. 3. Graines. ioS^ la» /y ,v/; •iKÙy.-v /kj-c^.cr^ 3IARA]VTA1>E Vi:SJ}^ . ( >0' ) *A^vvAX8 ( ^^7 ) «/VVVVVWVVV>rt/V^VVVV\^iVVAiVVVVVVVVVvVVVV\VVVvV\VVVv\\.VVVVV\VVV\VVVVVvV*vVVVV\VVVvV\\\XVVVv\V ACACIE BAIE-A-ONDES A FLEURS EN CHATOISS PENDANS. (Résolutwe.) Synonymie. Acacie à chatons. — Arbre de malédiction. — Mimosa juliflora. Swartz. — Lin. Polygamie monoecie. — Tournefort, Acacia. — Jussieu , famille des Légumineuses. Mimosa urens. Desc. — Mimosa (Acacia juliflora), spi- nis stipularibus gcminis ; foîiis bipinnatis ; partialibus biju- gis , propriis viginti jugis ; spicis axillai ibus , geminis ter- nisve , cjlindraceis pendulis. Villd. Spec. Plant, vol. 4> p. 1076, n. 66. — Mimosa (Piliflora) , spinis stipularibus, geminis j foliis bijugis; glandulâ interstinctis ; spicis pen- dulis , subcylindricis ; leguminibus compressis. Swartz. Prod. p. 85, et Flor. Ind,. Occid. vol. 2 , p. 986. — Mimosa diffusa , spicâ oblonga ; siliquis longioribus , compressis. Brow. Jam. 25 1. Caractères GÉNÉRIQUES des Acacies. Genre déplantes de la famille des Légumineuses , anciennement appelées ./acacias, et maintenant Mimeuses. Ce sont des arbres, arbrisseaux et même des herbes dont les feuilles sont ( io8) une ou [)Iusieurs fois ailées sans impaire , et dont la plupart sont douées d'une irritabilité si singulière qu'on les a nommées Sensitives , Herbes vives ^ etc. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Des fleurs uni-sexuelles ou hermaphrodites ^ réunies en tête ou en épi ; DANS LES HERMAPHRODITES : Calice monophylle , à cinq dents j corolle de cinq pétales ou à cinq divisions étroites y quatre à ce/it étamines à filet capillaire plus long que la corolle j un style ^ un stigmate^ gousse bi- valve , sans articulations. Dans les mâles , idem ,• stjle nul. ( M. ) Caractères particuliers. Feuilles deux fois ailées 5 tiges munies d'épines ou d'aiguillons \ épis allongés. Histoire naturelle. Cet arbre malheureusement trop commun , et qu'on ne peut extirper des savanes qu'il désole , s'est multiplié à l'infini depuis une tren- taine d'années à Saint-Domingue , actuellement Haïti. S'il n'était qu'inutile, on pourrait respecter sa végéta- tion quoiqu'elle annonce la stérilité par la ténuité de son feuillage et la chute prématurée des folioles , qui ne peuvent résister à l'action brûlante du soleil sur ces terrains où L'eau tarit, l'herbe meurt , et la stétrile année Voit sur son front noirci sa guirlande fanée. Delille. Mais son bois qui n'est propre qu'à faire des pieux d'entourages , est sec, cassant, échardeux et funeste par ses piqûres \ que de fois la blessure faite par ses épines a soudain causé la mort à la suite d'un tétanos, auquel ( 1^9 ) souvent on n'a pas le temps de porter secours 1 Si le malade au contraire est rappelé à la vie, quelquefois il devient impotent d'une ou plusieurs parties de son corps, comme j'en fus le témoin à l'égard d'un gardien d'ani- maux ou hattier de l'habitation dans laquelle je rési- dais. Cet homme de couleur, appelé Laurent Bastia, très- adroit à chasser et à dompter les boeufs marrons , fut envoyé à la poursuite d'un de ces animaux *,' il fut piqué au talon gauche , en passant à course de cheval auprès d'un Baie-à-Onde, et n'eut que le temps de se rendre à sa case, où il fut atteint, en arrivant, du tétanos. Je dilatai la piqûre et j'en relirai l'épine ; après quoi je lui fis frictionner 3a partie affectée et la colonne rachi- dienne avec de l'éther opiacé, après lui avoir fait pren- dre un bain de pieds, suivant l'usage du pays, dans une forte décoction de feuilles d'oranger saturée de sulfate de soude , et lui avoir introduit dans la bouche, malgré le trismus qui contractait ses deux mâchoires, quel- ques gouttes anodines d'Hoffman, combinées avec la teinture de Rousseau. J'obtins bientôt le succès que j'es- pérais, et, au bout de vingt minutes environ, ce mal- heureux donna signe de vie, ce qui me permit de con- tinuer le traitement qui convient en pareil cas*, malgré tous mes soins et l'emploi du traitement le plus ration- nel, Laurent Bastia , quoique parfaitement guéri de sa blessure, tomba en paralysie du côté droit, et perdit, le troisième jour, après des douleurs nerveuses insuppor- tables , et sans nulle trace d'inflammation , l'oeil de ce même côté qui cependant n'était point celui blessé. Cet arbre à tionc, d'un rouge enflammé, sert de rc- ( "o ) paire à l'araignée crabe , aux énormes scolopendres , aux scorpions et à Taraignée à cul rouge, espèce de taren- tule. On trouve toujours sous son écorce vermoulue .... Un monstre cent fois plus laid , Monstre femelle, aux bras longs et livides, Au ventre énorme, au noir corset: Dame araignée en ces lieux tapissait. De Gderle. Celte masse d'inconvéniens exalta Timagination de certains narrateurs mystiques , qui prétendirent que le Baie-à-Onde avait été clandestinement transporté d'A- frique et propagé à Saint-Domingue par un nègre in- fortuné qui se vengea de son esclavage en infestant toutes les savanes de ces graines qui multiplient à l'in- fini. D'autres soutiennent que, pour obéir à ]a voix du propbète Isaïe , le Baie-à-Oude s'est multiplié d'une manière effrayante , sans que le feu , le fer et les inon- dations aient pu le détruire. Son oracle, disent-il , est accompli , puisqu'il est dit , dans les prophéties d'Isaïe , que , dans les derniers temps , lors de la malice effrénée des hommes , leiu^s champs , lew^s pâturages ne produi- ront que des épines indestructibles. Ce qu'il y a de certain , c'est que cet arbre pernicieux s'est multiplié et propagé par les chevaux qui sont friands des gousses, dont les semences ne subissent au- cune altération dans leur estomac. Mais le plus sou- vent cette nourriture produit des effets délétères -, peu d'instans après la pâture de ce feuillage vert et mouillé, ( m ) les cbevaux , bœufs , cabrits et moulons qui en sont fort avides , enflent prodigieusement , et ne tardent point à périr de météorisme de Tabdomen par l'expansion d'un gaz abondant dû à la fermentation de ce feuillage vert et bumide. Les meilleurs remèdes à opposer à ces ac- cidens funestes sont des lavemens de casse , qui font des merveilles^ on fait aussi avaler aux cabrits quinze à vingt gouttes d'ammoniaque liquide , et à un bœuf cin- quante gouttes pour un verre d'eau de casse \ on voit bientôt les accidens cesser , et l'animal est rappelé à la vie. Une once de potasse pour une pinte d'eau qu'on divise en six doses, produit le même effet. Caractères physiques. Le Baie-à-Onde se plait dans les terrains sablonneux les plus arides ; il s'élève à quinze ou vingt pieds , sa racine est fibreuse et traçante , son tronc noirâtre , tortueux et crevassé -, l'aubier blancbâtre et le cœur d'un rouge vif, semblable au bois de Cam- pêcbe. Cet arbre nu et à feuillage grêle est très-ra- meuxj les feuilles, naissant des divers nœuds des bran- cbes , sont par bouquets, oblongues , de cinq lignes en- viron de longueur sur deux de largeur j disposées par paires jusqu'au nombre de vingt folioles sur une même ramille , traversées dans leur longueur par un petit filet , munies , à la base des pinnules, d'une glande so- litaire et un peu arrondie *, les folioles, écartées le jour, se replient, la uuit, comme dans les Mimoses. Les fleurs sont des cbatons jaunâtres , de la longueur et de la forme de ceux du Coudrier -, elles n'ont aucune odeur ^ elles produisent des gousses longues , étroites et tor- tueuses , renfermant des graines plates , brunes et lui- santes ^ il transsude de l'arbre une gomme douce et mu- cilagineuse qui remplace la gomme arabique. ( ■'»- ) Analyse cuimique. Les feuilles offrent à l'analyse les mêmes principes que celles de Tlndigolier (^'o^^e:: ce mot volume I , p. 8r , pi. 17) , et la gomme donne le même résultat que la gomme arabique. Propriétés médicinales. La gomme du Baie-à-Onde est résolutive ^ prise à la dose d'un gros dans une dé- coction de Gombo, elle est utile dans l'ischurie. Réduite en poudre et soufflée dans le nez , on prétend qu'elle arrête les hémorragies nasales. Les nègres détachent par lanières la peau des jeunes branches , et s'en cei- gnent les parties affectées de douleurs rhumatismales. Ils emploient ces même ligatures contre les fièvres in- termittentes. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQUANTE. Le dessin est réduit au huitième. 1. Araignée à cul rouge qui se trouve toujours sur cet arbre pernicieux. 2. Ses œufs suspendus à un fil aranéeux. f.Vi' /.iif /Y. J.h /'i-rff Jeu^- ( "3) «V» VM« -V\ VW AV VWv W VW vWWV vW vVVV Wl^VtWWV vWVW vWVWWW W VV« uWWV vW vWWWW W* AMABYLLIS SAINT-JACQUES. ( Résolutif, ) SyiNONtmie. Vulg. Le Lis de Saint- Jacques. — La Croix de Saint-Jacques. — Amaryllis en croix. — Amaryllis formosis- sima. — Lin. Hexandrie monogynie. — Tournefort, Lilio- Narcissus. — Jussieu , famille des Narcisses. — Amaryllis spatha uniflorâ ; coroUa inaequali,petalis tribus genitalibus- que declinatis. Lin. Mill. Dict. n. 3. — Narcissus latifolius, indicus, flore rubro. Clus. Hist. i , p. 167. — Lilio-Nar- cissus Jacobaeus , latifolius, indicus, rubro flore. — Tourn. 385. — Lilio-Narcissus Jacobaeus, flore sanguineo , nutante. Dill. Eltb. p. 196, tab. 162, f. 196. — En malabarois : Belutta-Pela-Talf. Rhéed. CàractiiREs génériques des Amaryllis. Genre de plantes unilobées, de la famille des Narcisses, qui a de grands rapports avec les Hèmantes et les Panerais , et qui comprend des herbes la plupart remarquables par la grandeur, la beauté et l'odeur agréable des fleurs qu'elles produisent. Le caractère essentiel de ce genre ( "\ ) Cî»l d'nvoir : fJrir spallir (H\ns('n: m (/rua: on /i/usirurs partir.^; rnlicn r/t. tloc/ia ^ à six (/i\n.u'o//s (/uclf/ur/oii nîflâcldcs , nui ni à Vf^nlniC du t.uha de sij: pctitrs (utUllrs • si.r /'-Int/nf/rs ■ un sfyh- trois slii^malfs ; cnj^su/f a liois lof^fs iittl) spci mes. (M.) (iAtiAf;ii.iîr.s PAirnrrJMKns. Sprillic nniflojc • corolh; in(jgal<;', Irois pcl.jlcs v.\. scxrs incliiK's. (Vivacc;.) llrsTOEin: sKwawaaa:. i'A'AU', pl.uiU; Hupcrlxj , orii^i- iiairr; du McxiqiKî, cl coihjik; en l''uro|)0 cji i5.5r), sui- vant, Jj'nnc';, se trouve an(;lje en fleuves d'or les rayons du soleil , |A Les n<.iirs ont. plus d'éel.it, , la supï-rlx; nature \\v,\iV jinui jj(;u.s»;rii(rit. sa plus licle; j)arure. DvAMslA'.. Aux eoioni(;s , oix les (leurs rivalisent, de IxsjuIj* , de grnee, rTf'eial et de (ormes éléf^anlr;s ou oi i;,;inales, la nature a f]\iiiti(;s moyens de faiff; frappf:r 1(.'S (leurs de la elialenr- sol.iire , el rie les soustrairt; à la K-dexion desséehafit<' du sol (!nd)rasé. C'est airisi (ju'clle a mis , enti(; les trojjiqnrts , dit, IjJîriiardin de Saint-Pii.'ri <î , la plur)art d(;s llruts aj)par(;fites sui- des arlH(;s ^ j'y en ai vu bien p«;u dans les prairi(;8 , mais i)e.'iucoup dans l(;s forf'tts; dans ee pays , il faut, lever les yeux en Iwiut pour y voir d(,*s (leiirs : dans le nôtre il laut les baisseï' à terre. ( ,,5 ) J.' Amaryllis joue un grand rulc clans les Sclams des amans américains-, clK; dcvicnl l'cmblênH; d'un rœiir embrasé d'amour, (;l si elh^ (;sl uni*! à la luMn llciii' hIanclKî du '/alaunia (jui est le syndiole de la candeur- , ratii.nii. licu- leux n'a plus rien à désirer. C'est ainsi (juc la lulipe, ])ar sa couleur , est en Perse l'emblème des parfaits amans. Chardin flit (jue quand un j(;un(î liomme y pré- sente une tulipe à sa maîtresse, il veut lui donner à en- tendre que, comme cette ileur, il a le visage en feu et le cœur en charbon. L'Amaryllis;, superbe Liliacée cultivée (.'u Europe , s(; [)lant(î en aviil ou erj juilb.t, suivant b; temps où l'on veut avoir sa fleur, dans un pot renjjdi de terre non fumée , dit Delaunay, mêlée avec partie égale de terre de bruyère , qu'on place dans une couche encore chaude; afin d'activer sa végélatiofj -, bientôt il pousse quelques feuilles planes, linéaires, un peu lon- gues j à leur côté on voit paraître une petite pointe rouge qui s'élève insensiblement et devient une tige d'environ un pied, terminée par une spathe , contenant quelque- fois deux fleurs , le plus souvent une , grande , bien ou- verte , inodore, à six divisions , dont trois inclinées et trois redressées, lesquelles représentent à peu près une croix ou une llcur d(; lis d'armoiries. Ces fbturs sont d'une superbe < ouleur d'écarlate foncée, vcdoutée , et parsemée de points d'or (jui brillent au soleil; en les mettant à l'ombre; la floraison dure sept à huit jours ^ lor^fpie la plante; <'st déflcurie; , on la icmet an soleil , et on lui continue de légeis arros(;mens, s'il n'y a plus de feuilles-, au printemps on retire l'oignon de terre, on le nettoie et on en sépare l(;s caïeux qui sont le seul rijoeb; de sa reproduction^ ils ne fleurissent (ju'au bout de cinri ans. C'est ici le cas fie citer un pliénoiucne dont je ( ^l^ ) suis \ii Itmioin oculaire ; il existe claus les belles seires dti Chàleau Je Voisiu, appartenant à M. le comte Je Saint- DiJier, uupot antique contenant un oignon J'^ma/yZ//.s rayée, à ruban ou ueinée (Belladone J'été ou Je Rouen ^ Aniaryllis vlttata^ L'liér.)qui n'a pas fleuii Jepuis trente ans , époque de la cession du cliàteau à M. le comte de Saint-Didier , par M. de Croismare ; il est en fleur en ce moment, au grand étonnement du jardinier en chef, le sieur Foligny, qui y est depuis quarante ans, et de tous les spectateurs-, quelle est la cause de cette sus- pension de végétation ? Cauàcteres physiques. Cette plante est une des plus belles , et en même temps des plus singulières de ce genre, par la grandeur, la forme et la couleur de sa fleur 5 son bulbe pousse cinq ou six feuilles longues pres- que d'un pied, larges de cinq à six lignes, et qui res- semblent assez à des feuilles de Narcisse. Le même bulbe produit une hampe qui naît à côté des feuilles , s'élève à la hauteur d'environ quinze pouces, et porte à son sommet une grande fleur d'un rouge pourpre très- foncé, à orifice velu , à pétales un peu rétrécis à la base, munie d'un onglet blanc au milieu et verdàtre sur les bords ; ces pétales, longs et un peu étroits , forment à peu près une croix par leur disposition -, trois des pé- tales sont inclinés au bas avec les étamines et le style qu'ils enveloppent en partie par leur base, et les trois autres sont redressés , ouverts et situés de manière qu'ils représentent les deux bras et le sommet d'une croix ; ces pétales ont au moins chacun trois pouces et demi de longueur, ce qui fait, pour la largeur de la fleur tout- à-fait ouverte, un diamètre de sept pouces». ( '^1 ) Analyse chimique. La fleur contient un peu de cé- line, une matière colorante écarlate, un sucre incris- lallisable, de Talbuniine et du malate acide de potasse -, l'oignon contient beaucoup de mucilage. Propriétés médicinales. L'oignon de l'Amaryllis Saint-Jacques est employé dans les hôpitaux des colo- nies comme anodin , émollient et résolutif. Cuit sous la cendre, on en compose des cataplasmes maturatifs des- tinés à favoriser la suppuration des tumeurs , et à di- minuer leur inflammation lorsqu'il est appliqué exté- rieurement. On prétend que l'infusion des fleurs est utile dans les angines inflammatoires, la pleurésie,, la néphrite et l'ischurie : c'est au moins l'avis des anciens praticiens. Je n'ai pas trouvé l'occasion de confirmer cette assertion. Le jus de l'oignon a été employé avec succès par le docteur Poupée-Desportes dans les potions pectorales. Rhéede le recommande dans le spasme cy- nique. Des amis du merveilleux Font cru propre, en injections , à dissoudre la pierre •, mais on est revenu de ces erreurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQL'ANTE-LN. Le dessin est réduit au tiers. 1. Tige séparée de l'oignon. Tome VIIL — i38« Lwraùon. ii ( "« ) Wfwx wvw\'vv> vv\ vv» \ \vw\vv»v'v>w^v\>'W>vv^ www w\ v\>/v\> y/y\ \.\\ «/v« v.\« "VX"» v\-\^^\'«\\^\^A.^^^^*^\^>^^^^^>^^^x^,vt^'v>v\'>1\*^^^w^v\^^^'«^/v«'^^^'v^^^'^^^^'^v\v^\'\ DOLIC A CROCHET. Résolutif. ) Synonymie. Dolichos uncialus. — Lin. DiadelpLie décandrie. — Tournefort , Phaseolus , classe des Papillonacées. — Jussieu , famille des Légumineuses. — Dolichos volubilis, leguminibus cylindricis liirsutis , apice unguiculo subulato bamato , pedunculis multifloris, caule hirto. Lin. Mill. Dict. n. 2. — Phaseolus birsutus, siliquis rectis et aduncis. Plum. Spec. 8, Burm. Amer. t. 221. Caractères génériques des Dolics. Genre de plsntes à fleurs polypétalées, de la famille des Légumîneuses , qui a beaucoup de rapports avec les Haricots , et qui comprend des plantes exotiques à tige communément volubile ou grimpante, à feuilles alternes, composées de trois folioles , et à fleurs papillonacées dont l'étendard est muni de deux callosités à sa base , et dont la carène n'est point contournée comme dans les Haricots. Le ca- ractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice rJç'A /Y. .;.;j /itfwfc/Y" ^jxvtc/i7\ {i:.\-ie^' Jcu^f HOLir A ( ROC UETwS ( '23 ) court, à quatre dents , dont la supérieure échancrée ^ étendard réflécld , arj'ondi, muni de deux callosités à sa base\ gousse allongée i graines elliptiques , comprimées , a^ec un ombilic sur Tun des cotés. (M.) Caractères particuliers. Base de l'ëtendard à deux callosités parallèles , oblongues , qui compriment les ailes en dessous ^ tiges volubiles ; légumes cylindriques , hérissés ; le sommet onguiculé , en alêne , en hameçon 5 pédoncules multiflores j tige hérissée. (Amérique.) Histoire naturelle. Le mot Dolic est dérivé du mot grec dolixos , long, gousse longue. On trouve aux An- tilles une quantité immense de Dolics parmi lesquels on distingue : i** le Dolic à crochet dont il est ici question; 2° le Dolic à gousses ridées , vulgairement appelé OEil de Bourrique (vol. 4? P* ^ 5 pl- 233j*, 3° le Dolic à longs pédoncules (Dolichos altissimus , Lin. ) Cette espèce res- semble en tout à la précédente , sinon que ses gousses ne sont point ridées -, ses tiges grimpent sur les arbres les plus élevés , et laissent pendre de tous côtés de leur cime , des bouquets de fleurs panachées de jaune , de violet et de bleu , et attachées à des pédoncules com- muns qui ont souvent plus de douze pieds de longueur , ce qui présente au voyageur , dit avec raison Valmont- Bomare , un aspect fort agréable. Cette espèce se ren- contre à la Martinique dans les bois , sur les bords escar- pés des torrens-, 4° le Dolic à poils cuisans \ vulgairement Pois à gratter (vol. i, p. 'îsi, pi. 56); 5° le Dolic appelé Pois sabre ào, la Jamaïque {Dolichos ensiformis , Lin.) Cette espèce, qui grimpe sur les arbres voisins, produit des gousses d'une énorme grandeur; elles ont la forme 12* ( '24 ) d'un sabre, et sont longues de deux pieds, un peu com- primées sur les cotés , et contiennent de six à douze se- mences ovalaires, l)lanclies ou roussàtres, longues d'un pouce, bonnes à manger, mais indigestes; les fleurs sont d'un bleu pourpre ; 6° le Dolic à feuilles obtuses et un peu coriace de Saint-Domingue (t. 3, p. 83 , pi. 169.) Pliaseolus aniericanas amplissimus , siliqud maximâ , ructu coccineo duro. Tourn. 4i4* Plum. Spec. 8. Les fruits ont aussi la forme de sabres, mais moins longs -, ^° le Dolic à racines tubéreuses, appelé Pois-Patate, dont l'histoire suit, n° 554; ^° ^^ Dolic à gousses lon- gues 5 pointues , comprimées , munies d'articulations tranversales et nombreuses , entièrement couvertes de poils roux , de File de Saint-Domingue ( Pliaseolus hir- sidus , siliquis articulosis. Plum. — Tourn. 4^5; ses fleurs sont assez grandes, d'un pourpre violet; les semences sont réniformes , dures et luisantes ; 9° le Dolic pyra- midal de Saint-Domingue {Pliaseolus florum spicâpjra- inidatâ, semine coccineo, nigrâ macula notato. Plum. Tourn. 41^0 L'épi est composé d'environ cinquante fleurs papillonacées dont l'étendard est pourpre et la carène blanche; les gousses sont d'un pourpre noirâtre; elles contiennent chacune dix semences rondes , dures , luisantes, d'un beau rouge avec une tache noire; 10° le Dolic à petites gousses et à semences lisses , noirâ- tres et tachetées de blanc (t. 3, p. 87, pi. i^ji), Pliaseolus f ructu minimo , semine variegato. Plum. Pliaseolus minimus fœtitiis ^florihus spicatis è viridi luteis, semine maculato. Sloan. Jam. Cette espèce se- trouve dans l'île de Saint-Christophe , à la Jamaïque, et dans file de Curaçao parmi les haies; les semences sont lisses, noirâtres et tachetées de blanc. ( ,25 ) Les Dolics non grimpans et à tiges droites appartien- nent au Japon et aux Indes-Orientales. CàPvActères physiques. Les sarmens de ce Dolic sont plus gros qu'une plume à écrire , comme ligneux , mais tous plians, couverts partout d'un duvet roussàtre , et garnis d'une petite côte particulière qui est décurrente dans leur longueur^ ils s'entortillent, grimpent et se répandent de tons côtés sur les arbres voisins \ ses feuilles sont composées de trois folioles oblongues , émoussées à leur sommet, et chargées d'un duvet fin et blanchâtre *, les pédoncules sont axillaires , un peu longs, composés, velus et chargés de plusieurs paquets de fleurs petites et d'un violet bleuâtre : aux fleurs suc- cèdent des gousses menues, comprimées et non cylin- driques, couvertes de poils et terminées par une pointe courbée en crochet \ les semences sont réniformes , d'un blanc mêlé de brun. Analyse chimique. Les feuilles vertes, à l'époque de la floraison , contiennent un suc incristallisable com- biné avec l'acide gallique \ de l'extrait gommeux inso- luble dans l'alcool et d'une saveur amère ^ de l'amidon ; de la fécule verte \ de l'albumine, et du phosphate acide de chaux. Les pois mûrs donnent un suc incristallisable ^ de la gomme, de l'amidon, delà libre amilacée avec des mem- branes extérieures ^ une substance végéto-animale (glia- dine), albumine, phosphate, acide de chaux, eau et perte i en un mot c'est absolument l'analyse faite par Einhof, anc. Journ. de Gehl. ,6, i i5. ( >26 ) Propriétés médicinales. La farine des graines du Dolic à crochet s'emploie comme résolutive -, et la dé- coction de son feuillage comme légèrement laxative. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQUAWTE-TROIS. Le dessin est réduit à moitié. 1. Boulon et calice. 2. Corolle séparée du calice et vue aux trois quarts. 3. Graine réniforme marbrée. /3<) 'Am /'/. .;.v. T^eodone. /kycaur/t/s. /iti" xnnAv TiiiKaïKr^ ( 1^7 ) vv^vvvvvvvv\v\/>\v\v*'VV^'VV»vv»\v^'Vvvvv^iVV^^/vvvvllvvx•vvxlA/^^A^xv^^v^/vv^vvvvv^lVV^'VV^■^v>A^ DOLIC TUBEREUX. ( Résolutif. ) Synonymie. Dolic à racines tubéreuses. — Vulg. Pois- Patate. — Dolichos tuberosus. Lin. Diadelphie décandrie. — Tour- nefort, Papillonacées. — Jussieu, famille des Légumineuses. — Dolichos volubilis, foliolis rotundatis acuminatis inte- gerrimis , leguminibus longis , falcatis , subcompressis vil- losis. Lamarck. — Phaseolus radice esculentâ tuberosâ, si- liquis quasi articulosis birsutis. Plum. Spec. 8. Burm. Amer. t. 220. Caractères génériques des Dolïcs. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Légumineuses , qui a des rapports avec les Haricots , dont les tiges sont ordinairement volubiles ou grimpantes ^ les feuilles al- ternes composées de trois folioles -, les fleurs papillo- nacées dont l'étendard est muni, à sa base, de deux cal- losités, et dont la carène n'est pas contournée comme dans les Haricots. Le caractère essentiel de ce genre est ( '28 ) d'avoir : La hase de Vêleiidard à deux callosités paial- lèleSy ohlorii^ues , qui compriment les ailes en dessous. CARACTÈrvES PARTICULIERS. Fcuillcs coHiposécs (Ic Irois folioles larges et non anguleuses coninic dans le Dolic bulbeux ; racines très-grosses et tubéreuses. Histoire naturelle. Cette racine alimentaire croit à la Martinique , où Ton prétend qu'elle a été apportée du continent de l'Amérique par les Caraïbes : on mange ses racines et ses semences comme les Patates. La ra- cine , de la grosseur de la tète d'un enfant , ressemble , pour la consistance , la couleur et la saveur , à nos raves ^ les gousses sont en faucille , comprimées , comme arti- culées, noirâtres quand elles sont mûres, et partout couvertes de poils roussâtres \ les semences sont réni- formes , luisantes et noires comme le jayet. Ce Dolic s'é- lève sur couche dans un pot que l'on met à l'air et au grand soleil quand la saison devient douce. Caractères physiques. La racine de ce Dolic , ainsi que je viens de le dire, est tubéreuse, grosse comme les deux poings réunis , d'une consistance et d'une sa- veur assez semblable à celles de nos raves , pareillement bonne à manger , brune en dehors , blanche intérieure- ment et garnie de quelques fibres épaisses , qui donnent naissance à d'autres tubérosités aussi bonnes à manger ^ le collet de cette racine pousse quelques tiges sembla- bles à celles des haricots ordinaires , qui s'entortillent et grimpent dans les haies , et sont de la grosseur du petit doigt ou d'une plume à écrire ^ les feuilles sont composées de trois folioles larges , presque arrondies , acuminées et qui ne sont point anguleuses et dentées ( >^9 ) comme celles du Dolic bulbeux *, les pédoncules sont axillaires , droits , la plupart longs d un pied , chargés de plusieurs fleurs papillonacées qui ont l'étendard re- levé et fort large ^ les gousses n'ont pas tout-:i-fait un pied de largeur \ elles sont un peu arquées en faucille, pointues, larges d'environ un pouce , légèrement com- primées , toruleuses ou en quelque sorte articulées , noirâtres lorsqu'elles sont mûres, et partout couvertes de poils roussàtres ^ ces gousses renferment des se- mences réniformes , luisantes , et noires comme le jayet. (Enc.) Analyse chimique. Les semences desséchées du Dolic tubéreux donnent un extrait doux ; de la gomme j de l'amidon ; des membranes avec de la fibre amilacée et un peu de matière végéto-animale ou. gUadifie j de l'al- bumine, et du phosphate acide de chaux. Suivant une autre analyse (et d'après MM. Fourcroy et Vauquelin), ces semences contiennent une huile épaisse , verte , et du tannin dans l'enveloppe membraneuse. Les tubercules frais contiennent , ainsi que le La- ihjrus tuherosus , analysé par M. Braconnot (Annales de Chimie, viii, 241) , un principe odorant, de l'huile rancie brune et un corps gras analogue à la cire \ sucre ordinaire , amidon , fibre ligneuse , matière animale , albumine , malate de potasse , oxalate de chaux , etc. Propriétés médicinales. Il ne faut pas confondre le Dolic tubéreux avec le Dolic bulbeux , appelé à Java et dans les Philippines Iquanias et Bauho^ajig. Selon Perrotet, les graines du Dolic bulbeux ont à Java et à Manille des propriétés amères et vénéneuses , tandis ( "30) qu'on se nourrit ailleurs de ces graines sans danger et sans préparation. La farine de la racine et des semences du Dolic tubé- reux est émollienle et résolutive, on en fait des cata- plasmes qui apaisent promptement Tinflammation. Ces mêmes topiques dissipent les engorgemens glanduleux des seins , et font résoudre le lait caillé. On les applique aussi avec succès sur les parties affectées de sciatique et de goutte. Dans les cas de toux invétérée , la décoction de cette farine devient adoucissante *, la farine , délayée dans une décoction d'iierbes émoilientes , s'applique avec avantage sur les hémorroïdes. Sa décoction sert pour les lavemens qu'on prescrit dans ce cas. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQUANTE-QUATRE. Le dessin est réduit au tiers. 1. Racine. 2. Graine. /.A;' /, /'/ ,)i?J. itittti'^f /tiftWi^/i/'i /^. v»a^kua: iiorc;K« ( i3. ) V\'«VV<'W*\,V^VV\VV»VV'«VV\W\VV>VV» W» W\ W\ W» VV\VV>V\'> W^VV^VX"» VV<'W\'VV» -v^wx W» W» 1 BASELLE ROUGE. {^Résolutwe. ) Synonymie. Vulg. Épinards d'Amérique ou du Malabar. — Basella rubra. — Lin. Pentandrie tétragjnie. — Jussieu, fa- mille des Arroches. — Basella foliis planis, pedunculis sim- plicibus. Lin. Mill. Dict. n° i. — Sabb. Hort. Lom. 2, tab. 98.— Gandola rubra. Rumpb. Amb. 5, p. 417? tab. i54- Caractères GiÉNÉRiQUES DES Baselles. Genre de plan- tes à fleurs incomplètes, de la famille des Arroches , et qui comprend des herbes exotiques dont les tiges sont grimpantes , les feuilles simples et alternes , et les fleurs disposées en épis axillaires qui n'ont aucun éclat. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice persistant à sept ou huit divisions orbiculaires , concaves , charnues^ colorées, dont deux extérieures plus larges ^ cinq étamines j trois styles j le calice déifient une baie monosperme. (M.) Caractères PARTICULIERS. Feuilles planes ^ pédoncules simples. (Bisannuelle.) ( i3.. ) Histoire naturelle. Suivant le docteur Mérat , le nom Basella est indien ^ selon Rhéede (Mort. Mal. 5, p. 45), c'est le nom malabare, dit Dclaunay , d'une plante bisannuelle du genre des Atriplicées de Jussieu , et dont les feuilles sont employées dans les Indes et à la Chine. Les botanistes en distinguent six espèces ou variétés, savoir : la Baselle rouge \ la Baselle blanche de la Chine , du Japon et des Moluques 5 la luisante , annuelle et de l'Inde j la vésiculeuse (Auredera des Es- pagnols) qui vient du Pérou; enfin celle du Japon et celle à feuilles en coeur des Indes-Orientales. M. de Comble, continue M. Delaunay , dans son ex- cellent ouvrage intitulé : Ecole du potager^ invite à faire usage de ces plantes en guise d'épinards : reste à sa- voir si ce serait , en Europe , d'un grand avantage , car les Baselles, étant toutes originaires des climats chauds, exigent des soins difficiles à compenser. Au reste il s'a- girait d'en semer tous les ans en mars des graines en terre bonne et meuble, sur couche chaude et sous châs- sis , et de les repiquer en pleine terre , et contre un mur treillage , exposé au midi lorsqu'on n'aurait plus à craindre de froids : elles y feront beaucoup mieux que sous châssis ou même en serre chaude, où il faudra cependant recueillir celles qu'on voudra conserver pen- dant l'hiver , et dont ou voudrait faire mûrir la graine. Chaque pied peut fournir trois bons plats dans le cours de l'été. Toutes ces plantes sont grimpantes (hors celle à feuilles en cœur) ; toutes ont des tiges et des feuilles tendres et succulentes -, enfin toutes ( hors la blanche ) sont plus ou moins rouges , et leurs baies, comme celles du Pjtholacca, fournissent un suc d'un très-beau pour- ( i33) pre , qu'il serait peut-être utile de savoir fixer. Elles ne demaudent qu'un arrosemcnt ordinaire. Cahactères physiques. Cette espèce a un aspect assez agréable à cause de la couleur de ses tiges et de ses feuilles ; ses tiges sont grêles , herbacées , tendres , pleines de suc, glabres , rameuses , d'un rouge pourpre, et s'élèvent à la hauteur d'environ quatre pieds , en se roulant autour des plantes qui les avoisinent. Ces tiges sont munies de feuilles alternes, ovales, entières , légè- rement acuminées, épaisses, charnues, d'un rouge pour- pre comme les tiges , et soutenues par un pétiole court et épais ; ses fleurs sont petites , rougeâtres ou d'une couleur pourpre claire, et disposées en épis axillaires sur des pédoncules plus longs que les feuilles. Cette plante croit dans les Indes-Orientales et Occidentales , où on la cultive dans les jardins , pour l'employer comme nos .épinards, et en manger les feuilles cuites (Brèdes), assaisonnées de diverses manières, et surtout épicées et pimentées ^ ce qu'on appelle alors Calalou Baselle. Analyse chimique. Cette plante inodore offre une saveur légèrement acide et amère , un peu de résine , et une matière colorante d'un beau rouge qu'on n'a pu en- core fixer. Propriétés médicinales. On se sert du suc de la Ba- selle rouge pour faire mûrir et tomber les boutons de la petite vérole que l'on en a frottés. INIais ce moyen auxi- liaire devient superflu dans les pays où les habitans sont assez confians et éclairés pour ne pas refuser les bien- faits de la vaccine. On substitue , dans la cuisine aussi bien que dans la médecine, le feuillage de la Baselle ( -34 ) rouge qui est utilement associée aux espèces émollientes, résolutives et laxatives. Comme substance alimentaire , la Baselle non cpicée convient dans les maladies où il faut amollir et lâcher le ventre, adoucir la toux, et apaiser les douleurs de la gastro-entérite. On croit aux colonies que cette plante a la faculté d'augmenter la sé- crétion du lait des nourrices. On emploie la Baselle rouge dans tous les cataplasmes émolliens et résolutifs. On l'applique aussi sur les plaies récentes qu'elle cica- trise promptement , ainsi que sur les tumeurs inflam- matoires qu'elle conduit promptement à suppuration , ou fait résoudre si elle est appliquée dès l'invasion. J'ai vu de très-bons effets des cataplasmes de Baselle rouge, dans des accès de goutte, dont elle apaisa merveil- leusement les douleurs , après l'avoir appliquée bouillie sur la partie affectée. EXPLICÂT102* DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQUANTE-CIWQ. Le dessin est de grandeur naturelle. 1. Calice en godet persistant à sept divisions, dont deux plus larges; cinq étamines à anthères arrondies; la figure est grossie. 2. Ovaire supérieur globuleux, surmonté de trois styles. 3. Baie dans le calice. yJo'/m /y JÔÛ '. inhitre />e/-courii/K Anr VANi'UAI^ OE8 AJ^^TlLJLiEî^, ( '35 ) i%'VVV'V^'\Vl'V'Vv\'V''VVV\'V \Al PANCRAÎS DES ANTILLES. ( Résolutif. ) Synonymie. Panerais odorant. — Lis blanc. — Pancrace. — Pancratium caribaeum. — Lin. Hexandrie monogynie. — Jussieu j famille des Narcissoïdes. — Pancratium spathâ multiflora , foliis lanceolatis , corolla laciniis tubum sub- excedentibus , limbo interiore brevi. Nob. — Pancratium (declinatum) spatbâ multiflora , scapo eompresso ancipiti; corollae laciniis tubum subexcedentibus , foliis lingulatis. Jacq. Amer. Pict. t. 102. — Pancratium foliis compressis obtusis, scapo nudo, floribus umbellatis. Brown. Jam. 194. — Narcissus Americana flore multiplici albo hexagono odorato. Comm. Hort. 2 , p. iy3 , t. 87. — Narcissus totus albus latifolius , polyantbus major odoratus. Sloan, Jam. ii5. — Narcissus flore multiplici albo, odore balsami pe- ruviani. PL t. 3 , p. i34. Caractères génériques des Pancrais. Genre de plan- tes unilobées de la famille des Narcisses, qui a de grands rapports avec les Amaryllis et les Narcisses proprement dits, et qui comprend des herbes exotiques ou indigènes ( i36 ) de l'Europe, à feuilles simples, radicales, cngaînées à la base, et à fleurs grandes, fort belles, solitaires ou ra- massées dans une spalhe commune et terminale. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Une corolle monopétale , infundibuliforme, à deux limbes^ dont V in- térieur staminifère ,• six étamines ,• un stigmate ; une capsule inférieure à trois loges, Cà.tiactèi\es PARTICULIERS. Spathc multiflorc ", feuilles lancéolées -, odeur suave et exquise. (Jamaïque. Vivace.) Histoire naturelle. Le mot Pancratium , suivant le docteur Mérat, vient de pan^ tout, et de kratos , puis- sant, pour indiquer les vertus innombrables que les anciens attribuaient aux espèces de cette famille. Le Panerais, commun dans les savanes et les forêts des An- tilles, y flatte la vue par sa forme élégante. Ce Lis , que dans ces lieux un charme fit éclore , Dans sa coupe d'argent boit les pleurs de l'Aurore. Baour-Lormian. Ces fleurs y embaument l'air par une odeur douce et suave, .... Que parfume un baiser de Cypris. Bridel. Ces deux qualités l'ont fait recbercber en Europe où il fleurit dans les serres en différens temps de l'année. Pour faire fleurir plus sûrement le Pancratium , dit De- launay , il faut le mettre plutôt sur les tablettes de la serre, et près des jours, que dans la tannée. Leur cul- ture est la même que celle des Amaryllis -, mais il leur faut encore plus de chaleur. ( i37) Caractères physiques. La racine du Panerais des Antilles est un bulbe ovale, de la grosseur du poing, conformé d'ailleurs comme celui des autres espèces du même genre. Il pousse plusieurs feuilles longues d'un à trois pieds, engainées à la base, lancéolées, un peu pointues , lisses , très-entières. La liampe égale les feuilles en longueur ^ elle est comprimée , à deux tran- chans , verte et glabre. Cette bampe, droite d'abord, se courbe bientôt après la floraison , sans qu'on en puisse trouver la cause , dit Jacquin , dans le poids de ses fleurs , ni dans la faiblesse même de la lige. Les fleurs ont une odeur très-suave, qui approche beaucoup de celle de la vanille : elles sont grandes et disposées au nombre de huit à dix au sommet de la hampe j elles s'ouvrent successivement. La spathe qui les accompagne est membraneuse , irrégulièrement dé- chirée j leurs corolles sont blanches-, les divisions du limbe externe sont un peu plus longues que le tube , linéaires, plus ou moins canaliculées , calleuses à leur sommet, bien ouvertes, même légèrement réfléchies. Le limbe intérieur est court, surmonté de douze dents, dont six alternes, beaucoup plus grandes, sont stamini- fères. Les filets des étamines n'atteignent pas l'extrémité des divisions du limbe extérieur. Le style, au contraire, est de la longueur de ces mêmes divisions. Ce Panerais croit naturellement aux Antilles. Analyse chimique. Le pollen contient : de la cérine ^ une matière extractive colorante jaune ^ du sucre incris- lallisable , de l'albumine-, du malate acide de potasse et de magnésie. Les bulbes donnent à l'analyse : chloro- phille résineuse -, matière extractive avec des malates , Tome VIII. — 189^ Livraison. i3 ( r38 ) gomme , albumine , de l'eau et de l'hydrochlorate de potasse. Propriétés médicinales. Les cataplasmes résolutifs et maturalifs se composent, aux Antilles, avec de la maii- tègiie (graisse de porc), et les oignons de lis du pays (JPancratium carihœum^\ÀnS), On y ajoute quelquefois la feuille de Raquette {Cactus opuntia^ Lin.) et de préférence celle de la Raquette à cochenilles ( Cactus cochenillifei^a ^ Lin.), parce qu'elle est plus facile à manier que la première qui est hérissée de longues épines. On prépare avec les bulbes un topique adoucissant et résolutif qu'on appli- que sur les parties affectées de goutte, ou d'hémorroïdes; et sur les tumeurs des testicules; on peut ajouter un peu de mie de pain et da lait. Quelques praticiens vantent beaucoup l'huile de Ben dans laquelle ils ont laissé en macération pendant plusieurs mois les bulbes de Pan- serais des Antilles contre les douleurs d'oreilles et la brûlure. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQUANTE- SIX. Le dessin est réduit au tiers. '"Aa'.iI'/v /kirtvufA/\ /"tnj; Lï SKROIV A LARGE .^ FLEFIl .S ( i39) *Vl\\V.\Vl\\»***X'V.\\VVV\VVv\V^'VV\VV\'V\'VVV\'VVVV>,VVV'V\V\'Vl.VVvV\VVVV\iViVV\VVVV'VVVVVVVVV\VVVlVV LISERON A LARGES FLEURS. (Résolutif. ) &rNONTMiE. Quamoclit à grandes fleurs. — Vulg. Grande Sul- tane.— Liane à tonnelle, à courtine, à berceau. — Con- volvulus latiflorus. — Lin. Pentandrie manogynie. — Tour- nefort , Campaniformes. — Jussieu, famille des Liserons. — Convolvulus foliis cordatis glabris ; pedunculis subtri- floris; corolld hippocrateriformi maximâ. — Lam. Con- volvulus amplissimo folio, cordiformi , flore albo maximo. Plum. Cat. p. 1. — Tourn. 83. — Convolvulus flore albo maximo, seuQuamoclit flore maximo albo, ephemero. Plum. Miss. vol. 2, t. 52. — En malabarois : Bona~Nox-Munda- Valli. io3.^ — Ipomaea Quamoclit. D. Cakactères génériques des Liserons. Genre de plantes à fleurs monopétalées , de la famille du même nom , qui a des rapports avec les Quamoclits et les Liseroles , comprenant des plantes herbacées ou ligneuses , com- munément sarmenteuses ou grimpantes , quelquefois lactescentes -, à feuilles alternes, entières ou découpées, jeta fleurs axillaires, en général assez grandes et d'un Tome VIIL-— i4o^/^?Vr«wo«. xV ( i4o) aspect très-agréable. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice à cinq divisions j une corolle cam- panifonne ou infundihuliforme , plissée ,• le stigmate à deux divisions ; une capsule à deux loges dispeimes. Caractères particuliers. Feuilles cordiformes, ovales, obtuses, très-entières-, pédoncules bi ou tri-flores -, ca- lices coriaces j fleurs d'une blancheur éblouissante, et de large dimension. Histoire ivaturelle. Cette espèce de Liseron a subi diverses dénominations, de Quamoclit , d'Ipomée, et ce dernier mot est dérivé des mots grecs Ipos , génitif d'Jps , Liseron , et homoïos , semblable : Ce Quamoclit, oubliant sa blancheur, Baisse la tête , et perd dans la poussière De ses bouquets l'odorante fraîcheur; Mais qu'un arbuste, un branchage, une plante, Prête à sa tige un tutélaire appui , Moins triste alors , la fleur convalescente Et se soulève, et s'étend jusqu'à lui. Campenon. Tous les lialliers sont couverts, aux Antilles, des longues tiges, du feuillage et des fleurs énormes de ce Liseron dont on fait des berceaux ^ et la nature en forme au milieu des forêts de l'Amérique ses belles colonnades et ses arcs de triomphe. Car ce Convolvulus , éclatant de blancheur , Sur des buissons voisins entrelaçant sa fleur , De ses nombreux festons couvrant leurs intervalles, Semble le nœud cbarmant des grâces végétales. Castel. ■ ( i4i ) Les fleurs éphémères de ce beau Quamoclit durent à peine six heures *, elles se développent au lever du soleil, et disparaissent à midi. On respire avec ivresse de grand malin leur odeur douce mêlée à celle des autres Lianes des forets . et des fleurs également odoriférantes. On trouve cette plante à Saint-Domingue, à la Martinique et aux autres lies Antilles , dans les montagnes boisées, au sein des forêts antiques , et sur le bord des torrens qui baignent une partie de leur feuillage. Caractères physiques. Les fleurs de cette espèce sont remarquables, non-seulement par leur grandeur, mais encore en ce qu'elles sont composées d'un tube presque égal dans toute sa longueur , et d'un limbe aplati , fort large. Ses tiges sont très-longues, très-volubiles , et garnies de feuilles alternes, cordiformes, acuminées, grandes, minces, glabres, d'un vert gai et portées sur de longs pétioles canaliculés -, les pédoncules sont axil- laires , solitaires, plus épais que les pétioles, cylindri- ques au bas , et un peu anguleux vers l'endroit où ils se divisent. Ils sont ordinairement chargés de deux ou trois fleurs , et quelquefois uniflores. Les calices sont petits, composés de cinq folioles, dont les trois exté- rieures sont plus longues et pointues, et les deux in- térieures ovales et obtuses \ les corolles sont d'une blan- cheur éblouissante, hypocratériformes , à tube long, étroit et verdâtre, à limbe très-ample et si évasé qu'il est presque plan. Ce limbe a près àc cinq pouces de diamètre , est légèrement sinué sur les bords et oifre l'empreinte d'une étoile d'un blanc verdâtre. Le fruit est membraneux, turbiné, presque de la grosseur d'une noix, et renferme trois ou quatre semences. Les fleurs ( .42 ) àonl éphémères : elles s'épanouissent le matin, et se flétrissent vers le milieu du jour. Analyse chimique. Les racines contiennent beaucoup de fécule amilacée , et les liges un suc laiteux qui pro- duit une résine acre. Propriétés médicinales. Les liabitans des montagnes, aux îles Antilles , se servent du suc laiteux que produit la tige du grand Quamoclit à fleurs blanches pour purger les sérosités. Ce suc laiteux fournit une résine qui , à plus forte dose, a les mêmes vertus que la Scammonée. On la prescrit à la quantité de vingt grains jusqu'à trente. D'autres font usage, dans la même intention, de la décoction d'une ou deux poignées de ses feuilles , suivant la constitution plus ou moins robuste de l'indi- vidu que l'on veut soumettre à cette purgation. Ce Quamoclit, outre ses vertus purgatives, possède des propriétés résolutives et anodines. On applique son feuillage en cataplasme après une légère coction sur les tumeurs menacées d'inflammation. Les fleurs macérées et cuites dans l'huile de Ben , oflVent un liniment anodin dont on oint les parties douloureuses affectées de lai goutte. explication de la planche cinq cent cinquante-sept. Le dessin est réduit au quart. //. .'.;.i' /:i.-,>,/t>n- A\>-n,i,r/iA /Vn.t IIAiSirOTH ro>IKSTmLK8 OKS A>TIUiK«. ( >43 ) V\rt WWVSW» A'%\^A \,V\W\VV*VV«VV%VV\ W\W* VV»V\* W%W'«Vy'S\^/\V\A^V>A HARICOTS COMESTIBLES DES ANTILLES, {Résolulwe. ) Synonymie, i" Haricots plat, rouge, large, marqué de taches noires. — Phaseolus perennis angustifolius, flore luteo, semine lato , compresso , minore rubro , maculis nigris nolato. PL — En anglais : Thesmalred spotted beau, — 2" Haricot à semence plate, large, blanche, marquée de taches noires. — Phaseolus maximus perennis semine compresso, lato , nigris maculis notato. PI. — En anglais: Theyreat beau. — Lin. Diadelphie décandrie. — Tournefort, Papillonacées. — Jussieu , famille des Légumineuses. Caractères GÉNÉRIQUES des Haricots. Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la famille des Légumineuses , qui a beaucoup de rapports avec les Dolics, et qui com- prend des plantes exotiques à feuilles alternes, compo- sées de trois folioles , et à fleurs axiîlaires , papillona - cées , remarquables par leur carène torse ou contournée en spirale avec les parties génitales qu'elle contient \ la plupart des espèces fournissent des fruits comestibles. ( '44) Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice à deux Ibi^res , la supérieure cchancrée , V inférieure à trois dents-, V étendard réfléchi-, la carène, les étamines et le stjle contournés en spirale , gousse allongée ^ com- primée , à graines aplaties , réniformes , oblongues , ayant un ombilic latéral. (Mérat.) Caractèues particuliers. Graines diversement co- lorées, suivant les espèces-, tiges grimpantes. Histoire naturelle. Les Haricots , plantes annuelles, de la famille des Légumineuses , sont originaires de rinde, et offrent à l'observateur, suivant les climats , des espèces différentes et des variétés à Tinfini. Nous ne parlerons ici que des espèces que l'on mange aux An- tilles. La qualité saine et nourrissante de ces graines les fait cultiver avec d'auîant plus de soin que les insulaires en font un usage journalier. Jadis , d'un vain dégoût nos poètes esclaves , N'entraient dans les jardins qu'embarrassés d'entraves. Phébus ne nommait pas sans un tour recherché Le Haricot grimpant à la rame attaché. Castel. Aujourd'hui les botanistes savent proclamer haute- ment des plantes si utiles aux besoins de l'homme, et que le luxe même n'exclut pas des tables les plus somp- tueuses. Le mot Phaseolus vient, dit-on, de Phaselus, petit navire , par la ressemblance de la graine du Haricot à un petit navire de forme hollandaise 5 l'ombilic dési- ( '45) gnant remplacement du mât, et les deux extrémiu's renflées figurant la proue et la poupe. Caractères physiques. La première espèce est remar- quable par la couleur jaune de ses fleurs en grappes droites et axillaires -, les liges sont sous-ligneuses et grimpantes , et ne s'élèvent qu'à la hauteur de quinze à vingt pieds si elles trouvent des arbres pour leur servir de tuteur. Ses feuilles sont composées de trois folioles ovales, pointues, assez grandes, vertes, portées sur un pétiole commun , long et canaliculé en dessus ; les pé- doncules sont axillaires , portent dans leur partie supé- rieure des fleurs en grappes de couleur jaune *, les gousses sont pendantes, larges et aplaties en forme de lame de damas-, les semences sont plates , rouges , larges marquées de taches noires. La deuxième espèce a les folioles plus arrondies, les gousses à peu près de même, et les semences plates , larges , blanches , marquées de taches noires. Analyse chimique. Les Haricots desséchés fournis- sent une matière extractive d'une saveur amère et acre °, de la gomme avec du phosphate de potasse ^ de l'amidon et de la fibre amilacée ^ une substance giutineuse ou gliadine, et de l'albumine. Propriétés médicinales. Le célèbre professeur De Candolle a observé que dans les plantes légumineuses , celles dont les cotylédons minces , munis de pores cor- ticaux se transforment en feuilles^ sont purgatives ^ et que celles dont les cotylédons épais ne changent point de forme dans le développement^ donnent des graines ( '46) NOURRISSANTES-, d'après cette juste théorie, il est facile (le faire une sage application de Tune ou l'autre division des espèces. On mange, aux Antilles", les deux espèces que je viens de décrire -, leur substance farineuse fournit une nourriture abondante et solide; mais dont tous les estomacs ne s'accommodent pas. Ils sont contraires aux personnes vaporeuses et qui sont incommodées par les tlatuosités. Ces Haricots sont apéritifs , émolliens et ré- solutifs. On les dit aussi diurétiques et emménagogues. Leur farine entre dans les cataplasmes résolulifs pour résoudre et amollir les tumeurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT CINQUANTE- HUIT. 1. Feuilles ovales, fleurs jaunes en grappes de l'espèce suivante. 2. Haricot rouge taché de noir dans sa gousse entr'ou- verte. 3. Autre Haricot à feuilles de lierre. 4. Sa gousse et ses fleurs roses. 5. Haricot blanc aplati tacheté de noir. /uo'^ /m> /'/ ,A> flAMirOT.H r03fESTIBLEvS DES A:^^TILLE^: ( '47 ) 'VX'» W^WWV/WV A/V\ VVMVXA W>WVW\ VV% VV\^V> VVVVVVW««AA WWVW^'W» VWVV» V\A'WVVV^IVVMVV\< w\ww\>v\'> vv>vv»vv»vv>lw\WMvv\vv^/w^w\v\>w^v^A vv^v\>/vv\ v^v>v^w^vv\vv^lV\^(V\» AKÉE D'AFRIQUE. ( Résolutive, ) Stnonymie. Akeesia africana foliis alternis, obtuse pinnatis ; floribus racemosis, axillaribus. — De Tussac. Flor. des Ant, 1 , p. 66 y tab. 3. — Famille des Sapindées. Caractères génériques des Akées. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des Savonniers, qui a des rapports avec les Pau- linia, et qui comprend des herbes exotiques à l'Europe, à feuilles ailées sans impaire et dont les fleurs sont dis- posées en grappes simples , axillaires. Le caractère es- sentiel de ce genre est d'avoir : Un calice à cinq fo- lioles ; cinq pétales appendiculés ; huit éta mines j trois stigmates; une capsule trigone , à trois loges monosper- m,es; les semences enfoncées dans un aiille charnu» Caractères particuliers. Calice inférieur ^ corolle à cinq pétales insérés sur un disque glanduleux , munis à /^o ' li'u /y Mw AI4KKSIK l>'AFIUof TTieoiiorT J>ej-omirù7>i.J'r7hK ■ /'erre ^iciu/o ( '65 ) %v»VV\vvA'vvvvv\%(V\vv'» vv^^vv^lwvw^v'v■^lv\^lw^'vv\vv^/w\vv\v\^/w^v\■» vv\ wwv iwvw^iwxAA.-. wwv» ANGREC VA?sILLE AROMATIQUE. ( ^aphrodisiaque. ) Synonymie. Vanille du Mexique, Héliotrope du Pérou.— Epidendrum Vanilla. Lin. Gynandrie diandrie. — Jus- sieu , famille des Orchidées. — Epidendrum scandens , l'oliis ovato-oblongis , nervosis , sessilibus, caulinis , cirrhis spira- libus. Lin. — Lobus aromaticus , subfuscus terebintbi cor- niculis similis. Bauh. p. 4o4- — Lobus oblongus aromaticus. Clus. Exot. 72. — Aracus aromaticus , Tlilxochitl , seu flos niger Mexicanis dictus. Heru. 38. — Volubilis siliquoaa mexicana, foliis plantaginis. Raj. Hist. i33o. — Les Anglais l'appellent Vanilla ; les Espagnols : Vaynilla ; les Por- tugais Vanilha , et les Mexicains Tlilxochitl (Fruit noir). Caractères génériques des Angrecs. Genre de plantes unilobées, de la famille des Orchidées, qui a des rapports très-marqués avec les Elléborines , les Limodores et les Aréthuses , et qui comprend des plantes exotiques , la plupart parasites, produisant des fleurs très-agréables «t la vue , et dont une espèce , connue sous le nom de ( >66) T^anille^ est remarquable par l'odeur suave de ses fruits. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice à six diifisions , dont V inférieure concave , creusée en capuchon , ajant son limbe dilaté en lame , élargi ^ stig- mate concave^ adhérent-^ capsule très- allongée , en forme de siliqne charnue , cylindrique , à une seule loge , à deux valves •, semences globuleuses. Caractères particuliers. Pétale inférieur , formant un cornet ^ tige grimpante , feuilles ovales , oblongues , nerveuses, sessiles , caulinaires-, vrilles spirales. Histoire naturelle. La Vanille , si recherchée pour l'odeur suave de ses gousses , est de la famille des Or- chidées. Elle croit , aux lieux humides et ombragés , sur le bord des sources et des ruisseaux, aux Antilles, et dans tous les endroits chauds de l'Amérique méridionale. On distingue trois espèces de \ anille dans le commerce^ la première, nommée Pompona ou Bowa par les Espa- gnols, donne des gousses plus grosses que les autres, comme renflées et d'une odeur très-pénétrante 5 la se- conde , plus estimée , est désignée sous le nom de p^a- nille de le g ou légitime^ c'est la Vanille odorante du Mexique que je décris ici \ ses gousses sont minces , son odeur très-suave \ la troisième , qui est la moins estimée de toutes, est la Vanille bâtarde des Antilles. Ces diffé- rentes Vanilles ne sont toutefois que de simples variétés du même fruit , dépendantes de la culture, du climat, ou des préparations qu'on lui fait subir. La seule Vanille de leg est la bonne *, les battans de ses siliques , d'un roux brun , sont un peu coriaces , cassans néanmoins , et ont un aspect gras et huileux. La ( '67 ) pulpe qu'ils renferment est roussàlre , remplie d'une infinité de petits grains noirs, luisans ^ elle est un peu acre, grasse , et a une odeur suave qui tient de celle du baume du Pérou. La Vanille de leg doit être d'un rouge brun foncé , ni trop noire , ni trop rousse , ni trop gluante, ni trop desséchée*, ses siliques doivent être pleines , et un paquet de cinquante doit peser plus de cinq onces-, quand il en pèse huit , il a acquis l'épithète de sohrebuena, excellente. L'odeur en doit être péné- trante et agréable ; quand on ouvre une de ces siliques bien conditionnée et fraîche , on remarque qu elle con- tient une liqueur noire , huileuse et balsamique , où na- gent une infinité de petits grains noirs , presque imper- ceptibles , qui exhalent une odeur si expansive qu'elle assoupit et enivre. Geoffroi observe avec raison , dans sa Matière médicale , qu'on ne doit point rejeter la Vanille qui se trouve couverte d'une fleur saline , ou de pointes salines très-fines, entièrement semblables aux fleurs du benjoin. Cette fleur n'est autre chose qu'un sel essentiel dont ce fruit est rempli , qui sort au-dehors quand on l'apporte dans un temps trop chaud. La Pompona a l'odeur plus forte , mais moins agréa- ble ; elle donne des maux de tête , des vapeurs et des suffocations. La liqueur de la Pompona est plus fluide, et ses grains sont plus gros -, ils égalent presque ceux de la moutarde. La Simaroua est moins odorante -, elle contient aussi moins de liqueur et de graines. Lorsque les Vanilles sont mûres , les Mexicains les cueillent , les lient par les bouts et les mettent à l'ombre ( '«^S ) pour les faire sécher ^ lorsqu'elles soul en état d'èlre gardées , ils les plongent dans une huile cju'ils tirent des cerneaux de la noix d'acajou, afin de les rendre souples et de les mieux conserver -, et ensuite ils les mettent par paquets de cinquante ou de cent, pour les envoyer en Europe. ( Encyc. ) La récolte de Vanille se fait pendant les mois de no- vembre et de décembre. Quand on laisse la silique mure trop long-temps sur la plante sans la cueillir , dit Yal- mont-Bomare, elle crève, et il en distille une petite quantité de liqueur balsamique noire , odorante , et qui se condense. Les habitans du pays ont soin de la ramasser dans de petits vases de terre qu'on place sous les gousses , et de la garder pour eux. Les marchands du Mexique, connaissant le prix qu'on attache en Europe àla Vanille, la sophistiquenten retirant la pulpe des gousses, et en la remplaçant par de la paille hachée , puis en récoltant les valves , ou en les cassant, ou en la mettant macérer dans l'huile de noix d'acajou , pour les rajeunir et les rendre plus souples. Les en- droits où l'on trouve le plus de Vanille, sont la côte de Caraque et de Carthagène, l'isthme de Darien, le golfe de Saint-Michel jusqu'à Panama, le Jucatan , les Hon- duras , et maintenant Cayenne et les Antilles dans les endroits frais et ombragés. La bonne Vanille vaut à peu près i5o francs la livre. Caractères physiques. La Vanille du Mexique est sarmenteuse -, elle grimpe et étaye sa faiblesse en s'en- tortillant le long des arbres et arbrisseaux voisins-, elle s'y attache par des vrilles , à la manière des vignes , des ( •%) lierres, des grenadilles , etc. ^ ses racines sont longues d'environ deux pieds, presque de la grosseur du doigt et traçantes: sa tige est de la mèine grosseur, noueuse-, ses nœuds sont écartés d'environ trois pouces et donnent naissance chacun à une feuille , et communément à une vrille \ les feuilles sont disposées alternativement , en- tières , pointues, garnies de nervures longitudinales, comme celles du plfintain , concaves ou en gouttière à leur partie supérieure, lisses, vertes, un peu épaisses, cependant molles et un peu acres au goût : cette tige, qui est cylindrique , verte , et remplie intérieurement d'un suc visqueux , pousse des rameaux aux extrémités des- quels paraissent en mai des fleurs irrégulières, de cou- leur rouge cramoisi, composées de six pétales, dont cinq sont disposées comme ceux des roses -, ils sont oblongs, étroits, tortillés, ondes et d'un rouge cra- moisi; le sixième, en forme de cornet ou de nectarium^ occupe le centre*, il est roulé en forme d'aiguière-, aux fleurs qui naissent en grappes axillaires , succède une gousse molle, charnue, étroite, pulpeuse, brune et de six pouces au plus de longueur , remplie d'une infi- nité de petites graines noires et luisantes; cette gousse ou capsule odoriférante s'ouvre en deux valves comme une silique. Analyse chimique. Les follicules : huile grasse , d'un jaune brunâtre , ayant une odeur désagréable et une saveur douce , mais un peu rancie , lo , 8 ; résine molle , à peine soluble dans l'éther, qui, étant chaulTée , sent d'abord la Vanille , ensuite l'urine , ?., 3 ; matière extrac- tive , légèrement amère, avec de l'acétate dépotasse, 16, 8 ; matière exlractive acide, acre, un peu amère , analogue au quinquina, 9; matière extractive douce, 1,2-, ( '7^ ) libr(; ligneuse, 20 -, matière cxtrac ti\ c oxygénée ( ulmine) qu'on extrait par la potasse, 7, i ; gomme qu'on extrait par la potasse , 5, 9; acide benzoïque, 1,1. Quanta l'iiuile volatile , on n'en obtient d'aucune manière^ la cendre contient un peu de cuivre. ( Bucholz. Rëpert. , 1 1 , 253. Virey , p. 97. ) PROPRiÉTés MÉDICINALES. La Vanille est un puissant excitant des organes générateurs en particulier , et de toute l'économie en général ^ ce qui la fait regarder comme tonique , échauffante , stomachique , céphalique, carminative , emménagogue , aphrodisiaque , etc. Son arôme diffusible pénètre en peu d'instans tous les systè- mes, et convient dans les cas d'atonie , de dispepsie , de mélancolie , d'hypochondrie , de chlorose , de catarrhe muqueux, passés à l'état chronique 5 de ménorrhée ato- nique chez les femmes décolorées et lymphatiques. Elle détermine en ce cas les contractions de l'utérus et faci- lite l'écoulement des règles , ou procure l'expulsion du fœtus lorsque l'utérus éprouve un défaut d'action. On l'ordonne alors à la dose d'un ou deux gros dans du vin ou du lait , mais rarement on l'emploie comme médica- ment , et on l'approprie de préférence aux usages éco- nomiques. La Vanille est contraire aux jeunes gens secs, ardens , et trop irritables , ainsi qu'aux individus disposés aux maladies inflammatoires , aux hémorragies et aux affec- tions cutanées avec sur-excitation -, mais associée au sucre, en conserves, en crèmes, en pastilles, en sirop, elle convient aux tempéramens faibles , aux personnes de cabinet, à ceux qui prennent peu d'exercice, et dont, par conséquent , les fonctions digeslives sont languis- ( I-I ) santés. Les gens d'office en tirent un grand parti , les limonadiers en parfument le punch, les glaces , les sor- bets; les confiseurs en font d'excellens bonbons, des pâtes légères, des liqueurs, etc. , et surtout en aroma- tisent leur chocolat. Les parfumeurs en sont prodigues dans la confection de leurs poudres, de leurs pommades , et des essences qu'ils destinent à la toilette. On relire l'a- rôme de la Vanille soit en frottant les gousses, ou plutôt en les malaxant avec du sucre , au moyen d'un pilon et d'un mortier de marbre , soit en les faisant infuser dans de l'alcool rectifié qui s'empare de tous ses principes vola- tils. Les Nègres en font usage le jour d'une nouvelle conquête , sous le nom d'eau de magnanimité. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-UN. Le dessin est réduit au quart. 4. Gousse, demi-grandeur, s'ouvranl par le bas. 2. Gousse de grandeur naturelle, coupée transversalement pour laisser voir la pulpe et les graines. ( -7^ ) VVV\V^VV\VV%V\'V\>\VXVV\VV^VVV\\-»«*X\AVV\/VVAVV\/VV»IVV>AA-»\V'A/V\VV'*VV\\A,>/VV>'VV\(VV>/VV^\V\(VVVVV» MUSCADIER AROMATIQUE. ( aphrodisiaque. ) Synonymie. Myristica aromatica. Lin. Polyandrie mono- gjnie. — Jussieu, famille des Lauriers. — Myristica foliis ovato-lanceolatis, nervis lateralibus simplicibus, bracteis orbiculatis, fiuetu glabro. — Lam. Nux moscbata fruetu rotundo. Baub. Pin. 4o7- — Nux aromatites. Glus. Exot. , p. 179. — Pala et Boiigo-Pala. Pis. Bras. Mant. Arom. , p. 173. — Myristica ofEcinalis. Lin. P. Suppl. , p. 266. — Nux baudensis. Jiansibaut. Arabe. Avic. — En anglais: Nutmeg. — En espagnol : Moscadero , Niiez de especia, — En portugais : Moscadeiro , Nox Moscada. Caractères génériques des Muscadiers. Genre de plantes à fleurs dioiques , de la famille des Lauriers , qui renferme des arbres ou arbrisseaux exotiques tou- jours verts, à feuilles simples et alternes, à rameaux dépourvus de stipules, et à fleurs axillaires, petites, portées sur des pédoncules plus ou moins divisés et plus courts que les feuilles. Son caractère essentiel est /J./ '" / {/> /'/■ ruh •,/,K-r /Wr.,u^/i MX ^A'xmmx Ar^i3n.xvuw¥. ( "73 ) d'avoir : desjleuis dioïques j un calice d'une seule pièce , diwisé en trois j point de corolle^ une baie diupacée mo- nosperme , à brou bivalwe, et à coque couverte dune membrane en réseau^ oulaciniée. Câuactèp.es pauticlliers. Calice trifide *, feuilles ovales- lancéolées ^ réseau et baie très-odoriférans. HiSTOinE NATURELLE. Il parait que les Arabes ont connu les premiers le fruit du Muscadier. Avicenne , médecin célèbre, en donne l'iiistoire (lib. 2, cap. 5o3 , p. 358 ) sous le nom de Jiansibau ou Noix de Banda. C'est le Jusbagne de Sérapion , et le Moschanon des Grecs modernes. Linné n'eut qu'une connaissance im- parfaite des fleurs du Muscadier, dont le commerce ne faisait alors connaître que le fruit. On doit l'histoire bo- tanique de cet arbre intéressant à M. le chevalier de La- marck qui , d'après les renseignemens qui lui furent transmis par M. Ceré , directeur du jardin du Roi à riîe-de-France , publia un Mémoire sur le Muscadier, dont il lui fut envoyé des branches chargées de fleurs et de fruits. La Muscade offre une branche importante de commerce , dont les Hollandais se sont , pendant long-temps, réservé le commerce exclusif. « Les Hollan- dais , ou plutôt la compagnie des Indes ayant intérêt à faire seule le commerce des épiceries , éloigna les Euro- péens des Moluques , et fit garder scrupuleusement les côtes, afin d'empêcher la contrebande des Insulaires avec la Chine , les Philippines , Macassar, etc. La com- pagnie craignait qu'on n'enlevât les plants de ces subs- tances précieuses pour les faire réussir ailleurs. Elle fit donc détruire ces arbres utiles dans toutes les îles dont l'étendue ne permettait pas une garde sévère , et on ne Tome VIII. — i4i' Livraison. 16 ( '74 ) les conserva que dans de petites iles , où il était iacile de garder ces dépôts précieux. La compagnie fut obligée d'indemniser les souverains de ces iles ^ et le roi de Ternatc avait seul une indemnité de vingt mille rixda- 1ers par an. Lorsqu'elle ne put déterminer certains sou- verains à brûler les plants , elle les brûlait par la voie de la guerre, ou, si elle n'était pas la plus forte , elle leur achetait annuellement les feuilles des arbres, en- core vertes , sachant bien qu'après trois ans de ce dépouillement, les arbres périraient, ce qu'ignorent sans doute les Indiens. » ( Bougainville , Voyage au- tour du monde. ) L'île de Banda est couverte de Muscadiers. Chef-lieu du gouvernement hollandais, Batavia est l'entrepôt de toutes les productions des Moluques. La recette d'épi- ceries s'y apporte tout entière ^ on charge chaque année sur les vaisseaux ce qui est nécessaire pour la consommation d'Europe , et on brûle le reste. Autrefois on n'observait la culture de la Cannelle qu'à Ceylan ; celle de la Muscade qu'à Batavia-, et celle du Girofle qu'à Amboine , et à Ulcaster , mais maintenant les Antilles en offrent de riches plantations. Les insulaires de Banda et de Batavia , par esprit com- mercial, mettent tant de discrétion dans le secret de leur gouvernement , qu'un habitant de Batavia fut fouetté , marqué et relégué dans une lie presque déserte, pour avoir montré à un Anglais le plan des Moluques. La récolte des épiceries commence en décembre. Les gouvernemens d' Amboine et de Banda assemblent, vers la mi-septembre , tous les Orencaies ou chefs de leurs ( 175 ) départemens , et, après plusieurs jours de fête , ils s'em- barquent dans de grands bateaux , appelés coracores , pour faire la tournée de leur gouvernement, et brûler les plants d'épiceries inutiles. Les liabitans de Tile de Ceram et les Papous , où vient aussi le Girofle , sont souvent en guerre avec les Hollandais, dont ils repous- sent l'invasion afin de ne point leur laisser brûler leurs arbustes. On récolte la Muscade de la manière suivante : Lors- que les fruits sont mûrs, on les détache de l'arbre avec de longs crochets , on incise le brou , qui ne sert à rien , et on en retire la Muscade. On entasse le brou qui, en pourrissant , produit une espèce de champignon noirâtre, appelé Boletus Moschati , que les habitans recherchent avec avidité pour mêler à leurs brèdes ou calalous. I^es habitans, rentrés chez eux, enlèvent avec soin, au moyen d'un couteau , le macis ( enveloppe réticulaire rouge ) qu'on appelle risbese en Arabie , bougopala aux Moluques , et improprement fleurs de muscade en Europe. Ils l'exposent au soleil pendant un jour, puis à l'ombre pendant sept, afin qu'il se ramollisse. Ils l'arro- sent ensuite d'eau de mer pour lui conserver son humi- dité et son huile ^ ils le conservent, à demi-sec, dans des sacs , après les avoir soumis à la presse , pour en épancher l'eau qui ferait pourrir le macis qui serait d'ailleurs bientôt attaqué par les vers. On expose alors au soleil ou devant le feu pendant trois jours les noix Muscades , dans leurs coques ligneu- ses , et lorsque , en les agitant , on les entend gre- lotter^ on concasse l'enveloppe avec de petits bâtons. On choisit les plus belles pour envoyer en Europe \ les 16" ( '76) moyennes sorvcnl aux usages du pays , et dis plus petites on relire nne huile aromatique dont le produit est de trois onces par livre. Cette huile est concrète et a l'o- deur de la noix Muscade. La noix et le macis donnent, par la dislillalion , une liuile essentielle , transparente , volatile et d'une odeur exquise. La Muscade , pour être transportée intacte en Europe et ne point se corrompre , a besoin de subir une prépara- lion qui consiste à la laisser macérer dans de la chaux d'écaillcs d'huître mise en ciTervescence avec de l'eau de mer , et en consistance de bouillie *, ou bien on plonge deux ou trois fois les Muscades, renfermées dans de petits paniers, dans cette espèce de saumure. On les met ensuite en tas , où elles s'échauffent , et laissent exhaler leur humidité superflue. Elles peuvent alors passer la mer. Dans l'île de Banda , on les prépare d'une autre ma- nière. Après les avoir transpercées avec une aiguille , on les fait bouillir dans l'eau, avant leur parfaite maturité, afin de détruire leur saveur âpre et acerbe *, on les cuit ensuite dans du sirop de sucre. D'autres font confire les Muscades fraîches dans de la saumure ou du vinaigre , et, quand on en veut manger, on les fait macérer dans l'eau douce et cuire dans le sirop de sucre. On présente , aux Indes , dans les desserts, les Mus- cades entièrement confites. Les insulaires en mangent en prenant le thé -, les uns n'en prennent que la chair ^ d'autres le macis-, mais on a coutume de rejeter le noyau qui est précisément la noix Muscade. Les marins en mâchent le matin pour prévenir le scorbut \ mais les ( ^77 ) Hollandais assurent que l'abus de la Muscade confite produit des affections sopoieuses. Il paraît que le pigeon ramier des Moluques , très-friand de ces fruits , devient , par suite de sa digestion , un grand planteur de Musca- diers. Les Hollandais qui n'ont pu vendre leur cargai- son préfèrent la jeter à la mer ou la brûler , que de la donner à vil prix. On a vu, dit Valmont-Bomare, un pauvre particulier qui , dans un semblable incendie , ayant ramassé quelques Muscades qui avaient roulé du foyer , fut pris au corps , condamné de suite à être pendu , et exécuté sur-le-champ î Après cette combustion , les pieds des spectateurs baignaient dans l'huile essentielle de Muscade et autres épiceries , mais il n'était permis à personne d'en ramasser. Il découle de l'arbre fendu un suc rougeâtre, acre et visqueux, dont on n'a point encore fait l'application en médecine. Il existe dans les forêts de Banda un Musca- dier sauvage qui donne des fruits deux fois par an , en juin et en décembre. Il sert à la sophistication des vraies Muscades. On se sert de la Muscade en Europe pour aromatiser les alimens, et rappeler l'appétit languissant. Les Anglais composent leur sangiis avec de l'eau chaude, du sucre, du vin de Madère et de la Muscade. Il est une autre préparation plus recherchée et plus agréable , c'est le cup ou négus ^ espèce de limonade vineuse des Anglais , analogue aux sorbets des Orientaux. Voici sa formule : Prenez vin de Madère , deux livres \ cidre , quatre livres -, poiré , deux livres; deux citrons pelés, coupés par tran- ches-, Muscade râpée, demi-gros; sucre en poudre, quantité suffisante. i<. On trempe dans cette boisson, dit ( '78 } Vircy , de la croûte de pain rôtie , bien chaude , ou du biscuit. )> Propriétés physiques. Le Muscadier fait l'ornement des îles où on le cultive par son port agréable, par la richesse de sa végétation , par la forme arrondie de sa cime et l'élégance de son feuillage touffu. Il s'élève à trente pieds environ , et ses branches sont verticillées de distance en distance. Le Muscadier officinal, seule espèce qui porte le fruit aromatique , est de la grosseur d'un poirier. Son bois est tendre , et Técorce en est cendrée. Ses feuilles alternes, simples, pétiolées , en- tières et lisses , longues de six pouces sur trois de lar- geur, ressemblent à celles du pêcher d'Europe ; elles sont d'un beau vert en dessus , et d'un vert blanchâtre en dessous. Lorsqu'on les froisse entre les doigts, elles exhalent une odeur fragrante très-agréable. Les fleurs petites, axillaires et pédonculées sont disposées en co- rymbe. Elles sont rosacées, jaunâtres, inclinées, et d'un parfum très-agréable. Les fleurs femelles sont plu* courtes et moins nombreuses que les mâles. Ces fleurs sont remplacées par un fruit pyriforme , ou baie dru- pacée de la grosseur d'une pêche , attachée à un long pédoncule , et dont le noyau , si recherché , est recou- vert d'une triple écorce. La première ou brou est char- nue, molle, d'une forte épaisseur, velue et verdâtre , parsemée de taches rougeâtres , dorées et purpurines , à l'instar de nos abricots et de nos pêches. Cette grosse écorce , d'un goût acerbe , s'ouvre spon- tanément lors de la maturité du fruit. Sous ce brou est une autre enveloppe réticulaire , visqueuse , huileuse , comme cartilagineuse , d'une couleur de feu , d'une ( «79) odeur aromatique fort agréable ; d'une saveur acre et balsamique assez gracieuse , qu'on appelle macis , et im- proprement fleur de Muscade. Sous cette membrane enfin réside une coque dure , ligneuse , d'un brun rous- sâtre , cassante , contenant une amande qui est la Muscade. Et les noix de Banda parfument nos bosquets. Castel. Analyse CHIMIQUE. D'après un travail soutenu et beau- coup d'expériences tentées parle savant chimiste M. Bo- nastre, pour s'assurer de la présence de la fécule dans la noix muscade , il résulte ( Journ. de pharmacie , juin 1823 ) que les principes constituans de la Muscade et les plus utiles à la pharmacie, peuvent être établis ainsi sur cinq cents parties : Matière insoluble (Stéarine), 120 ^ matière butyracée colorée soluble ( Elaïne ) , 38 j huile volatile, 3o *, acide, 4? fécule, 125 gomme, ou natu- relle , ou formée, 6^ résidu ligneux, 2^0 5 perte , 20 ; total 5oo. Les Muscadiers sauvages, d'après des analyses exactes de M. Bonastre , donnent une huile concrète , ou beurre végétal, brun, assez analogue à l'huile de Muscade ordinaire. Le Muscadier, appelé le Suif de Cayenne , ou Virola sebifera d'Aublet , procure égale- ment un beurre roux, d'une odeur aromatique, dont on fabrique des flambeaux et des bougies. (^. vol. VI, p. 216, pi. 432). Propp.iétés médicinales. Le macis et la muscade exhalent une odeur très-agréable j leur saveur est chaude, aromatique , un peu grasse , surtout dans le macis. Ces deux substances agissent puissamment sur les organes de ( i8o ) la digestion , et par suite sur l'organisme , particulière- ment sur l'appareil génital , ce qui les a fait classer parmi les toniques diffusibles , les excitans , les stomachiques , les aphrodisiaques 5 etc. Elles influent directement sur le système nerveux , et c'est pour cette raison qu'on en prescrit par gouttes la teinture pour rétablir les fonctions digestives , corriger la mauvaise haleine , qui en est une conséquence , et exciter Pappétit chez les personnes lymphatiques , et pour combattre la chlorose, la goutte atonique et l'hypocondrie ^ contre certaines diarrhées muqueuses et rebelles passées à l'état chroni- que-, contre le vomissement spasmodique. On les recom- mande en mastication dans la paralysie des muscles de la déglutition, et en fumigation dans la paralysie uni- verselle , les spasmes de l'utérus , et les coliques ven- teuses. Les embrocations sur l'épigastre, faites avec la teinture de macis ont souvent fait cesser les hoquets et la toux qu'éprouvent les femmes enceintes lymphatiques, car le moyen ne conviendrait pas à celles qui sont san- guines, ou pléthoriques , et qui sont douées d'une grande susceptibilité nerveuse. 11 faut bien observerque si le ma- cis et la muscade^ à petite dose , offrent quelques avantages comme médicament, leur abus peut produire des trem- blemens , le délire , le coma , et même une congestion cérébrale. La dose est d'un scrupule à deux. L'huile volatile se donne par gouttes. L'eau distillée est em- ployée souvent avec succès dans certaines fièvres adyna- miques et pernicieuses, à la fin des dysenteries, toutes les fois en un mot qu'on a besoin de stimuler la mu- queuse des voies digestives \ dans le catarrhe atonique des intestines , et autres affections morbides causées par atonie > ( '8i ) Des noirs superstitieux emploient la Muscade dans leurs philtres ^ d'autres routiniers en font avaler aux militaires blessés, dans l'espoir de prévenir la gangrène des plaies dont on a retardé le pansement. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-DEUX. Les figures sont réduites à moitié. 1. Drupe s'entr'ouvrant à l'époque de la maturité. 2. Graine accompagnée du macis ou arille qu'on a ren~ versé. 3. Graine dans sa coque ligneuse, coupée à moitié. 4. Muscade ouverte où l'on voit l'embryon à la base du périsperme marbré. (Deux tiers de grosseur.) 5. Noix muscade entière, de grosseur naturelle. 82 ) *IV* VVVVVVWX VV^ W> VV» VVX W» VV^'W^ WVVV^lVWVVVV\«(VV»'VV» W IVV\'W>'VV>'VV\'V\'WWVWVV> wwvwv* %%■> AMOME GirsGEMBRE. ( aphrodisiaque. ) Synonymie. Amome des Indes. — Amomum Zingiber , scapo nudo, spicâ ovatâ. Lin. Classe première, Monandrie nio- nogynie. — Jussieu, famille des Balisiers. — Amomum mi- nus, foliis angustis ; scapo nudo , apice spicâ clavatâ termi- nato. Inschi. Rheed. MaL ii, p- 21 , tab. 12. — Zingiber majus Rumpb. Amb. 5, p. 1 56, t. ^Q, — Iris tuberosa , Zin- giber dicta, Mor. Oxon. — Mangaratia sive Zingiber. Pison. 227. — Chilli Indiae orientalis , sive Zingiber fœmina; An- choas,Hem.ii9. — Katou-Inchi-Kua.Hort. Mal. — Arundo humilis radice acri. PI. J. A. 54, p. ii2. — En anglais : Ginger. — En espagnol : Gingibre. Caractères génériques des Amomes. Genre déplantes unilobées, de la famille des Balisiers, qui comprend des herbes exotiques dont les feuilles ressemblent à celles des roseaux , et dont les racines et les graines ont un goût aromatique et piquant. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice eoctéiieur trijide , Vinté- ( '83 ) rieur tubulé, mono phj lie , à quatre dwisions inégales:, une étamine à anthère sur le côté du filet ^ un style ; un stigmate-, capsule à trois loges poly spermes , charnue ou coriace, lisse. Caractères PARTICULIERS. Scape duj épi ovale. (Yivace.) Histoire naturelle. Le GiDgembre indigène aux Indes-Orientales et à l'Afrique, commun en Chine dans les montagnes sableuses et incultes des environs de Gingi , d'où il tire probablement son nom ; le Gingembre que François Mendoza a le premier transporté à la Nou- velle-Espagne, est encore une de ces productions aro- matiques dont le riche sol des Antilles est dépositaire , et qui offre à la thérapeutique un puissant stomachique , un carminatif, un aphrodisiaque, etc. Il vient par boutures, c'est-à-dire par pattes qu'on plante , ou de graines qu'on sème. On reconnaît que le Gingembre est mûr lorsque les feuilles se dessèchent ^ il faut alors arracher les ra- cines qui deviendraient filandreuses , si on les laissait plus long-temps en terre. Les racines de Gingembre du commerce sont nettovées et desséchées avec le plus grand soin , puis recouvertes de chaux en poudre , afin d'en éloigner les insectes. Les Anglais font un usage journalier de la poudre de Gingembre comme condiment , soit avec les viandes , soit avec le thé , voire même avec les fraises. Les dames créoles rehaussent le goût de leur karics et de leurs cfl- lalous avec la poudre de cette racine précieuse , dont on offre aussi le soir, en guise de thé, l'infusion comme propre à faciliter les fonctions digestives. Chaque mai- ( iH ) tresse de maison est jalouse de procédei elle-même à celte préparation , et peut dire ce que Delille disait du café : Charmé de ton parfum, c'est moi seul qui dans l'onde , Infuse à mon foyer ta poussière féconde. Les maquignons, pendant les foires oùils exposent leurs elle vaux aux regards empressés des amateurs, voulant don ner l'apparence de vigueur aux haquenées chez lesquelles ils ont provoqué l'emphysème pour simuler un embon- point réel , mâchent du Gingembre, et l'introduisent dans le rectum du pauvre animal , qui , y éprouvant un prurit, un picotement insupportables , en raison de la présence de cette racine acre et brûlante, sent renaître son an- cienne vigueur, bondit comme un poulain et en impose à l'acheteur qui ne connaît pas cette supercherie. Mais bientôt l'effet produit par l'irritation cesse , et le cheval redevient morne et rosse comme il était auparavant. Les racines de Gingembre , encore vertes et quoique laxatives , se mangent en salade , et coupées par tran- ches. Leur infusion dans le vinaigre l'aromatise , et lui donne du montant. On fait confire aux Antilles ces mêmes racines à demi mûres avec du sucre pour les servir au dessert. Caractères physiques. La racine de Gingembre est tubéreuse , articulée , un peu comprimée par ses parties latérales, avec des prolongemens palmés ou pattes, larges et arrondis à l'extrémité libre. Sa surface exté- rieure est tantôt d'un blanc jaunâtre , tantôt d'un gris ( '85) cendré, souvciU de couleur pourpre. La cassure est blanche , compacte, résineuse, d'une odeur volatile et pénétrante , d'une saveur aromatique , acre et brûlante. Le Gingembre pousse des tiges droites , stériles , sim- ples, hautes de deux à trois pieds ^ les feuilles sont alter- nes, ensiformes^ elles ont sept pouces environ de lon- gueur sur deux de largeur. Le dessous est partagé par une côte saillante, accompagnée de nervures latérales fines et obliques. Au milieu des liges , s'élèvent de la racine des hampes écailleuses portant à leur sommet un épi ovale , embri- qué d'écaillés membraneuses, concaves, d'abord verdâ- très avec la pointe jaunâtre , puis d'un beau rouge en mûrissant. Les épis du Gingembre , en forme de massue, offrent à l'oeil les plus vives couleurs. Ils contiennent des fleurs jaunâtres, ponctuées de rouge, que le soleil du matin voit éclore , et qui souvent se fanent avant la fin du jour. La corolle est monopétale , et a son limbe divisé en quatre parties inégales , dont une très-longue , droite et un peu concave, imitant une lèvre supérieure \ deux latérales, petites, étroites et ouvertes, et une inférieure un peu courte , large , bifide , bordée de rouge, et parsemée de points jaunes. Le pistil , dit Lamark , est remplacé par un fruit, ou capsule ovale, triangulaire, partagée en trois loges , renfermant plusieurs graines noirâtres , irrégulières , d'une saveur amère , aromatique , et d'une odeur agréable. On rencontre également aux Antilles le Zérumbct {Zerumbeta, Jacquin) qui a tant de rapports avec le ( '8« ) Gingembre, et pour le port, et pour les propriétés, qu'il est , je crois , inutile d'en donner ici la description. On l'appelle vulgairement Gingembre bâtard doux. Analyse chimique. La racine de Gingembre fournit à la distillation une huile essentielle , mais en petite quan- tité. L'extrait aqueux , dit Alibert , manifeste une qua- lité acre , et cette qualité est surtout très-énergique dans l'extrait spiritueux. M. Morin , pharmacien à Rouen , a donné , dans le Journal de Pharmacie (juin iSaS ) , une analyse que je me plais à citer ici. Selon ce savant chi- miste , il existe beaucoup de similitude dans les racines de Gingembre , Galanga et Zédoaire , ce qui prouve que les plantes analogues ont à peu près les mêmes pro- priétés. Selon M. Morin , la résine de Gingembre con- tient une résine soluble dans l'éther -, une sous-résine soluble dans l'éther -, de l'acide acétique libre j de l'acé- tate de potasse \ une matière analogue à l'osmazome \ de la gomme \ une matière végéto-animale \ de l'amidon ; du ligneux , quelques sels minéraux 5 plusieurs oxydes. Le Gingembre concassé fut épuisé d'abord par de l'alcool à quarante degrés , et la teinture desséchée au bain-marie. Le produit de cette dissolution fut un alcoo- lat, chargé d'huile volatile qu'on pouvait en séparer par l'eau , et une matière brune poisseuse. L'évaporation de la liqueur éthérée fournit un nouveau composé dont voici les caractères : Consistance molle ^ couleur jaune brunâtre -, saveur mordicante ; odeur très-aromatique, soluble dans l'alcool et l'éther , et leur donnant une cou- leur jaune insoluble dans l'eau ^ enfin les cendres du Gingembre sont formées de carbonate de potasse \ d'hy- ( .87 ) (Iroclilorale , et de traces de sulfate de potasse, de phos- phate de chaux ^ d'alumine , de silice, et d'oxydes de fer et de manganèse. Voici le résultat de l'analyse : Matière résineuse 5 sous-résine ; huile volatile d'un bleu verdâtre ; acide acétique libre ^ acétate de potasse^ osmazome, gomme, matière végéto-animale , soufre, amidon et ligneux. Propriétés médicinales. La racine de Gingembre est seule d'usage en médecine. Elle est maintenant cultivée avec soin aux Antilles, principalement à la Guadeloupe, à la Martinique , à Haïti , à la Jamaïque , à Cuba , etc. L'infusion théiforme de cette racine stimule le cerveau, facilite puissaniment les digestions lentes. Elle agit aussi comme diurétique excitante, et comme hydragogue , mais elle ne convient point aux tempéramens nerveux qu'elle irrite. Les vieillards , aux Antilles , en râpent dans leurs bouillons pour prévenir les ravages du scor- but, et se rappeler encore quelquefois les faveurs de Vénus j mais en employant cet auxiliaire de magnani- mité pour recouvrer des élans passagers que la nature épuisée refuse, ils retombent bientôt après cette lueur, ce simulacre de volupté , dans une atonie universelle qui peut avoir une suite funeste. C'est le cas de dire avec Parny : Du tronc qui nourrit sa vigueur La branche une fois détachée Ne reprend jamais sa fraîcheur; Et l'on arrose en vain la fleur Quand la racine est desséchée. Comme masticatoire , le Gingembre excite une abon- ( >88 ) Jaiile salivation -, t'est pourquoi on Tcniploie dans les rhumes comme expectorant , ou comme excitant de la muqueuse bronchique. On confit aussi ses racines que l'on sert à table comme stomachiques et qui facilitent la digestion -, mais on doit préalablement les soumettre à la macération, et aux ablutions répétées, afin d'enlever au Gingembre toute son acrimonie primitive. Ces conserves excitent Fappétit des convalescens. L'art en obtient aussi des marmelades et des sucs cristallisés. Dans les coliques provenant de transpiration inter- ceptée, dans la lienterie, dans les diarrhées chroniques et rebelles , dans les météorismes aériens des hypocon- dres, le Gingembre est toujours employé utilement. Les Anglais en font bouillir dans leur bière. J'ai prescrit avec succès la conserve de Gingembre dans ranémie des mineurs : les insulaires vantent beau- coup les propriétés du Gingembre dans l'apoplexie, les vertiges , la chorée , les mouvemens convulsifs, le trem- blement , la manie , la paralysie , etc. Il parait que le Cassumuniar du commerce est une espèce de Gingem- bre ou de Zérumbet. Mode d'admimstratiow. L'eau, selon Cullen , étant très-propre à se charger de l'arôme du Gingembre , et de ses principes médicamenteux , on donne la préférence à l'infusion de ses racines , avec laquelle d'ailleurs on com- pose, à vaisseau clos, un sijop stimulant, et d'une saveur agréable. La décoction, outre qu'elle a l'inconvénient de faire dissiper l'arôme, deviendrait trop acre, et plutôt nuisible que salutaire à l'économie. ( i89) La dose en poudre est de six à douze grains, triturés avec un peu de sucre. Celle de l'infusion est d'un gros environ par livre de véhicule. Le docteur Poupée-Des- portes , les autres praticiens et liaLitans des Antilles emploient 'avec succès, comme révulsif, dans la pleu- résie et contre les rhumatismes, le topique suivant : Prenez piment , fruits du bois d'aniselte, racines de Gin- gembre en poudre , de chaque une demi-once ^ mêlez avec un blanc d'œuf , et étendez sur Je l'étonpe que l'on applique sur la douleur pongitive. D'autres choisissent pour excipient l'axonge de Caïman, qu'on se procure facilement aux Antilles , et qui contient beaucoup de musc. Poupée-Desportes donne aussi la formule d'un petit lait apéritif qu'il obtient en mettant infuser pendant un quart d'heure, dans une pinte de lait bouillant, un scrupule de safran , et un gros de Gingembre. Il rend ce petit lait anti-scorbutique en ajoutant un gros de Gin- gembre, deux citrons coupés par tranches , et du cresson de savane. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-TROIS. La plante est réduite au douzième de grandeur naturelle. 1. Fleur entière de grandeur naturelle (massue florale). 2. Graine. 3. Fruit réduit au quart. 4. Le même coupé transversalement pour faire voir les trois loges. Tome VIIL — x^i"" Livraison. 17 ( »9o ) >VV»\\>W»\%^V\«\.\»*%%\\«VX«V»,»WV\ '.V\\\'\V\r»VV«\\'\V\^V\'« W\V\«(A«\%^ VV^ V»^\\^ VV« VV^Wt iW» CAFFEYER ARABIQUE. ( aphrodisiaque. ) Synonymie. Fève d'Hyémen. — Cerise de Café. — Eau de génie. — CofiFea arabica. Lin. — Pentandrie nionogjnie. — Jussieu , famille des Rubiacées. — CofFea floribus quinque- fidis, baccis dispermis. — Lin. Amœn. Acad. — Jasminum Arabicum, laiirifolio , cujus semen apud nos Caflfe dicitur. Jussieu, Act. 4773, p. 388. — Jasminum Arabicum, casta- neœ folio , flore albo odoratissimo. Till. Pis. 87, t. 32. — Evonymo similis iEgypliaca , fructu baccis lauri simili. Bauh. Pin. 428. — En anglais : Coffee-Tree. — En espagnol: Arhol del Café. Caractères génériques du Caffeyer. Genre déplantes à fleurs monopétalées , de la famille des Rubiacées, qui a des rapports avec le Quinquina , le Ciocoque , etc. , et qui comprend des arbrisseaux exotiques à feuilles sim- ples et opposées, à stipules intermédiaires, et dont Tes- pèce d'Arabie est irès-intéressante par l'usage qu'on fait de ses baies. Le caractère essentiel de ce genre est d'à- voir : Calice à quatre dents-, corolle infujidibuliforme , à quatre ou cinq dis^isiojis ,• un stjle ,• deux stigmates ; r^f '^'fv /V. J6^ ^'ieo^^tf/yc /^',T'*V-"''/4 \ / (A'X 'V^r tfCu(jO rAFKTKIl ( '9' ) baie grosse , owoïde^ ombiliquée^ contenant deux graines planes et sillonnées d\in côté , convexes de Vautre. Histoire naturelle. Le CafFeyer, suivant Raynal , originaire de la Haule-Elbiopie , croit naturellement dans l'Aiabie-Heureuse ^ il a été transporté par les Hol- landais de Moka à Batavia , de Batavia à Amsterdam , d'Amsterdam au Jardin du Roi à Paris , et c'est d'un pied élevé dans la serre du Jardin du Roi que sont pro- venus tous les Caffeyers que l'on cultive actuellement €n Amérique. En effet, dit M. Lamarck , ce pied fut transporté h la Martinique, par les soins de M. Déclieux, qui enrichit la France d'une nouvelle brandie de com- merce qui est devenue considérable. Ce zélé citoyen , durant son passage, qui fut long et pénible, s'est vu forcé de se priver d'une partie de la portion d'eau qu'on lui donnait pour boisson, afin de conserver le précieux dépôt dont il s'était chargé sur le vaisseau : Chacun craint d'éprouver les tourmens de Tantale ; Déclieux seul les défie, et d'une soif fatale Etouffant tous les jours la dévorante ardeur , Tandis qu'un ciel d'airain s'enflamme de splendeur, De l'humide élément qu'il refuse à sa vie , Goutte à goutte il nourrit une plante chérie : L'aspect de son arbuste adoucit tous ses maux. EsMÉNARD , La Navigation. Les habitans des Antilles doivent évidemment la pos- session de cet arbuste précieux cà M. Déclieux, et les habitans de l'ile de Bourbon, en visitant un navire fran- çais qui venait de Moka , et transportait en Europe des plants de Caffeyer , reconnurent qu'ils avaient dans leurs ( 192 ) montagnes des arbustes absolument semblables , sinon que les graines en étaient plus longues, plus comprimées et plus vertes. D'après le sol et l'exposition qu'indiquait la nature pour la prospérité du Caffeyer, on eut soin de le cul- tiver sur les montagnes boisées , à mi-côte , et à portée de quelque torrent, car l'eau favorise sa végétation. On prétend que les Arabes asseoient les racines de cha- que plant sur un lit de pierre , afin que ces racines puissent absorber presque entièrement l'eau des sources qu'ils détournent pour en arroser leurs plantations , alignées en échiquiers , dont on a soin d'extirper l'herbe à panaches , espèce ô^Andropogon , plante parasite qui les endommage. On fait deux et môme trois récoltes de Café par an \ la plus productive a lieu au mois de mai. On se con- tente de placer desi nattes sous chaque arbre, que l'on secoue pour en faire tomber les fruits qui se détachent facilement quand ils sont mûrs ; on les transporte dans des paniers sur un glacis bien propre et bien uni pour faire sécher la pulpe ou cerise , et l'on passe ensuite un cylindre pesant de bois de gaïac pour séparer la ce- rise d'avec la graine , puis on les passe au van , pour les faire sécher de nouveau. Les Arabes préparent avec la pulpe desséchée une boisson qu'ils appellent Café à la Sultane , qui est fort insipide -, et avec la membrane qui recouvre la graine, ou arille , une autre boisson destinée au peuple, et qu'on vend publiquement soit sur les marchés, soit dans les cabarets. Dans nos colonies, les habitans se servent de moulins pour séparer le Café ( '93 ) de sa cerise pendant qu'elle est encore rouge , et la re- jettent comme inutile. L'usage du Café est généralement répandu. On donne en Egypte , suivant Prosper Alpin , le nom de Bon à la graine , et de Caoua à la boisson qu'on prépare, et qu'où prend pour se mettre en bonne humeur. « Les Orientaux , dit M. Dutour , prennent cîu Café toute la journée, et jusqu'à trois ou quatre onces par jour 5 ils le font épais et le boivent chaud , dans de petites tasses, sans lait ni sucre , mais parfumé avec des clous de girofl-e, de la cannelle, des graines de cumin, ou de l'essence d'ambre. Les Persans rôtissent l'espèce de coque (arille) qui enveloppe la semence , et ils l'em- ploient avec la semence même pour préparer l'infusion qui, selon eux, en devient meilleure. Quelques per- sonnes, après avoir fait griller le Café, au lieu de le moudre en cet état , versent de l'eau bouillante sur le grain entier , et composent ainsi une boisson légère , parfumée et salubre. La fève de Café torréfiée , réduite en poudre et infusée à l'eau bouillante , est la manière la plus généralement usitée. Elle exige, pour être par- faite, beaucoup de soins et de précautions. » Ce simple à l'aide de la flamme Dans un cachot d'airain en vapeur exalté, De mes jours prolonge la trame, Et sur mon front serein brille encor la santé. DULART. Après la torréfaction du Café dans un cylindre en tôle , on le moud à l'aide d'un moulin, et on le prépare ( '94 ) au moyen de l'ébuUition , ou sans éballiiion ; ce dernier moyen doit avoir la préférence en ce qu'il conserve Tarome , et qu'il procure moins d'insomnie-, c'est alors qu'il olîre un breuvage exquis et préférable à tous les autres pour inspirer les poètes. Aussi dans ses vers har- monie.ix 1 obbé Delille s'écrie-t il : Il est une liqueur au poëte plus chère , Qui manquait à Virgile , et qu'adorait Voltaire ; C'est toi , divin Café , dont l'aimable liqueur Sans ail' rer la tête épanouit le cœur. Aussi quand mon palais est émoussé par l'âge, Avec plaisir encor je goûte ton breuvage. Que j'aime à respirer ton nectar précieux î Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux. Sur le réchaud brûlant moi seul tournant ta graine, A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ; Moi seul contre la noix, qu'arment ses dents de fer. Je fais en le broyant crier ton fruit amer; Charmé de ton parfum , c'est moi seul qui dans l'onde Infuse à mon foyer ta poussière féconde; Qui tour à tour calmant, excitant tes bouillons, Suit d'un œil atteutif tes légers tourbillons. Enfin, de ta liqueur lentement reposée. Dans le vase fumant la lie est déposée ; Ma coupe, ton nectar, le miel américain Que du suc des roseaux exprima l'Africain, Tout est prêt : du Japon l'émail reçoit tes ondes. Et seul tu réunis les tributs des deux mondes. Viens donc, divin nectar, viens donc, inspire-moi; Je ne veux qu'un désert, mon Antigène et toi. A peine ai-je senti ta vapeur odorante, Soudain de ton climat la chaleur pénétrante Réveille tous mes sens; sans trouble, sans chaos. Mes pensers plus nombreux accourent à grands flots. ( »95 ) Mon idée était triste, aride, dépouillée; Elle rit, elle sort, richement habillée, Et je crois, du génie éprouvant le réveil, Boire dans chaque goutte un rayon du soleil. Quelle description élégante, juste eu tous ses points, et comment rien ajouter après une semblable histoire ? Je dois dire cependant que la consommation du Café est telle qu'un éciivain anglais a dernièrement, dans un journal scientifique, essayé de calculer combien de pieds cubes de Café on buvait en Europe chaque année. Il a trouve que ce que Ton consommait de cette liqueur pourrait alimenter une rivière de dix lieues d'étendue, et dont la hauteur serait de trois ou quatre pieds. En An- gleterre chaque individu mâle boit environ cent cin- quante litres de Café par an *, en France environ un tiers de moins. On fait avec la graine de Café diversement préparée , des liqueurs , des élixirs , de la conserve, du sirop, des glaces, des extraits utiles pour être employés dans les voyages de long cours , etc. On a voulu trouver des succédanées à la fève d'Hyé- men , mais je dirai avec Chaumeion : « Sont-ils plus di- gnes de pitié que de mépris ceux qui prétendent fabri- quer avec les glands, l'orge, le seigle, le maïs, les pé- pins de raisins, les amandes, les racines de chicorée, les fèves, les pois, un Café indigène égal et même su- périeur à celui de Moka ? )> Propriétés physiques. Le CafTeyer est maintenant cultivé dans toutes les colonies^ il croît assez vite^ sa ( 196) racine est pivotanle , peu fibreuse, et loussàtre^ son tronc porte des branches souples , cylindriques , cou- vertes d'une écorce qui se gerce en se desséchant*, Vé- pidermc est blanchâtre ; l'enveloppe cellulaire d'un vert ]é^er , un peu amère \ les branches sont opposées deux à deux, de manière qu'une paire croise l'autre*, le bois est fort tendre dans les jeunes branches , et dur dans les anciennes^ ses feuilles sont simples, entières, op- posées par paires, et rangées de manière qu'une paire croise l'autre partie comme dans les branches ^ elles sont d'un vert foncé, lisses et luisantes en dessus, pâles en dessous , sans dentelures , pointues aux deux extrémités , rabattues en dehors , longues de quatre à cinq pouces, et larges d'environ deux pouces *, elles n'ont aucun goût particulier ^ elles sont portées sur des pé- tioles courts , gonflés vers leur naissance, et divisées en deux parties égales par une côte saillante. Ses fleurs sortent des aisselles des feuilles au nombre d i f;u .tre ou cinq, soutenues chacune par un petit pédicule*, elles sont blanches , odorantes , quelquefois d'un rouge pâle , complètes, régulières , monopétales , infundibuliformes, partagées ordinairement en cinq découpures comme le jasmin d'Espagne, hermaphrodites, et ponant sur l'o- vaire quatre ou cinq étamines dont les filets sont blancs et les anthères jaunes. Le pistil ou l'ovaire devient un fruit baccifère^ mou, oblong, partagé intérieurement en deux loges par un placenta posé 'en médiaslin ^ chaque loge contient une semence -, le fruit est vert d'abord , ensuite rouge , enfin d'un rouge brun , ou d'une couleur tannée lorsqu'il se dessèche, de la grosseur d'un bigarreau , ayant un om- ( 197 ) bilic à son. extrémité -, le pédoncule n'a que six lignes Je longueur-, la pulpe de cette baie est muciîagineuse , d'un goût douceâtre assez agréable, mais dont l'abus peut causer la dysenterie ; cette pulpe sert d'enveloppe aux deux coques ou graines étroitement unies par l'endroit où elles se joignent^ ces deux demi-fèves sont lisses, de nature cartilagineuse, d'un vert pâle ou jaunâtre, convexes sur le dos, plates du côté opposé, c'est-à-dire du ventre qui est sillonné d'une raie longitudinale assci; profonde. Analyse chimique. Dans le résumé inséré par ^ doc- leur Nysten dans le Dictionnaire des Sciences médi- cales, il est dit que le Café fournit un principe aroma- tique , une liuile essentielle concrète , du mucilage qui provient sans doute de l'action de l'eau chaude sur la fécule ^ une matière extractive colorante , de la résine , une petite quantité d'albumine , un a.ide astringent qui précipite en vert le sulfate de fer au maximum d'oxigé- nation , et se rapproche beaucoup de l'acide gallique , que M. Payssé appelle de l'acide caffique. Le grillage développe , par la décomposition des principes du Café, une huile empyreuma tique très-amère. Propriétés médicinales. On croit que le hasard a ré- vélé les propriétés énergiques du Café , et qu'un supé- rieur de monastère , après en avoir fait l'épreuve sur lui-même, se trouvant frappé d'insomnie, imagina d'en faire prendre tous les jours aux moines de son couvent , pour les empêcher de dormir pendant les offices de nuit. Il fit, dit-on, cette expérience après la relation des eii'ets qu'en éprouvèrent des chèvres (cabrits) qui mangèrent Tome VIII. — lâi' Livraison. iB ( >98 ) de CCS fruits. D autres écrivains attribuent cette décou- verte à des derviches. On connut l'usage du Café à Constantinoplc en 1 554, et ^^ Europe les premiers établissemcns publics de Café s'ouvrirent à Londres , suivant Chaumeton , en i652 , à Marseille en i(Sy i , et à Paris en 16^2. Quel concours de vertus dans sa boisson réside î Le sang en est rendu plus actif, plus fluide , L'aliment dans le sein en est mieux digéré; Le chjle nourricier en est accéléré, Les sens appesantis, les esprits qui sommeillent, Doucement excités, à son aspect s'éveillent : Mais bornons-en l'usage , ou craignons que nos yeux N'attendent trop long-temps le sommeil gracieux. DuLARD, Mer^. de la Nat., ch. ÏV. En effet, le Café pris avec modération , dit Nysten , détermine une sensation agréable de chaleur dans l'es- tomac, dont il favorise les fonctions; il exrite aussi tout l'organisme , particulièrement le cœur et le cer- veau ! Que de gens de lettres lui doivent leurs inspira- lions! Que d'hypocondriaques disposés au suicide lui sont redevables de la conservation de leur existence. Le Café apaise subitement les céphalalgies gastriques , atoniques et périodiques -, il neutralise les effets de l'o- pium , il offre un excellent emménagogue , et fait cesser les dysenteries opiniâtres. Il a le rare et précieux avan- tage de neutraliser les vapeurs enivrantes des liqueurs spirilueuses : Le Café vous présente une heureuse liqueur Qui du vin trop fumeux chassera la vapeur. Berchoux. ( 199 ) Le Café administré en forme de clyslère a souvent dissipé la torpeur apoplectique ^ aux colonies on l'em- ploie comme fébrifuge , et pour cela on ajoute à une in- fusion très-forte un jus de citron. Le Café a eu ses panégyristes et ses détracteurs -, les uns l'ont regardé bénévolement comme Tantidote de la peste , comme convenable à tous les tempéramens , à tous les âges, à tous les sexes, et comme pouvant être appliqué dans toutes les maladies -, voilà de l'exagération. Mais ce que je puis affirmer d'après ma propre expérience, c'est que l'infusion théiforme du Café est un tonique fort recommandable , qu'elle convient aux cachectiques lymphatiques , et qu'à dose égale du quinquina on l'ap- plique avec succès dans les fièvres produites par sténie, tandis qu'il est contraire dans celles produites par as- thénie. On le conseille dans les cas de dispepsie , d'hys- térie , de coliques et certaines affections des voies uri- naires produites par relâchement. Les Arabes qui portent quelquefois jusqu'à la passion rattachement pour leurs chevaux , emploient le Café pour ranimer leurs forces et rétablir ces animaux utiles. Son usage, dans les pays chauds, semble autorisé par l'expérience. Les condimens sont particulièrement utiles sous un climat brûlant où la chaleur relâche , énerve , débilite les organes , de même que l'abus des nourri- tures végétales et des fruits acidulés et trop rafraîchis- sans. Ces aromates favorisent la coction des alimens , et Pérou a remarqué que leur usage soutenu prévenait et guérissait les flux dysentériques si funestes sous les tro- piques ^ mais si ces aromates conviennent aux habitans ( 200 ) acdimatés ou indigènes , ils sont le plus souvent con- traires aux Européens nouvellement débarqués. Le Café agît en sens inverse de l'opium, qui à dose moyenne est sédatif, et excitant à haute dose, tandis que le Café, pris modérément, stimule les organes, et il paraît devenir sédatif et même stupéfiant s'il est donné à haute dose ^ ainsi il peut être aphrodisiaque et devenir anti-aphrodisiaque. Dans ce dernier cas il sur- excite l'organe cérébral, preuve tirée de l'insomnie qu'il produit, et détourne l'afflux du sang dans les organes destinés à la génération. Une sultane, dit Virey, ayant à reprocher cet excès au sophi Mahmoud Kasnius , s'op- posa à la castration d'un coursier trop fougueux en or- donnant , pour amortir ses feux , de lui faire boire du Café en quantité pour le dispenser de l'opération. Aussi comme aphrodisiaque le chocolat est-il préférable au Café. Celui-ci seulement excite le cerveau et l'orga- nisme , celui-là nourrit et restaure -, il agit sur l'estomac, sur les parties génitales , et est vraiment aphrodisiaque ou spermatopé. Loin de moi la pensée de croire avec Eloy qu'en rai- son de ses qualités nuisibles il faudrait bannir le Café du commerce ^ et , comme le docteur Ridi , que le Café est un poison lent que l'aimable Fontenelle a supporté très-bien pendant plus de quatre-vingts ans. Le Café pris avec modération convient à la plupart des tempéra- mens et ne peut nuire qu'aux personnes sanguines , sèches et d'une constitution nerveuse trop irritable. On lit dans plusieurs citations de longévité que des vieillards protégés de la nature faisaient tous un fréquent usage de Café. « Il existe en ce moment àLausane (en Suisse), une ( 2^1 ) femme née le 17 décembre 1714 5 ^'t par ronséquent âgée de plus de 1 14 ans. Elle a été mariée deux fois , et a passé une partie de sa vie sous les habits d'homme ; elle a servi pendant sept ans un prince milanais eu cjualité de courrier. Elle ne paraît pas avoir plus de soixante et quelques années ^ elle est droite , très-vive , robuste , bien portante, et n'a jamais été malade ^ elle ne connaît point la fatigue, et les médecins de la famille royale de France lui ont prédit encore 3o ans de vie. Elle n'avait plus de cheveux il y a 5o ans-, il lui en est venu de nouveaux ^ ils sont gris et assez abondans ^ toutes ses dents de dessous sont tombées sans douleurs , et il lui en reste peu à la mâchoire supérieure ^ elle ne dort presque pas ^ tous ses sens sont aussi fins que chez les autres individus, à l'exceplion toutefois de la vue qu'une cataracte obscurcit un peu. Sa mémoire est pro- digieuse -, sa principale nourriture est du Café très-sucré, etelleen prend jusqu'à quarante petites tasses par jour.» {Nouv. Journ. de Paris, 29 septembre 1828.) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-QUATRE. Le dessin est réduit au quart. 4. Fleur ouverte pour laisser voir l'insertion des étamines sur la corolle. 2. Pistil bifurqué. 3. Rameau portant un groupe de fruits vcrticillcs demi- grandeur. 4. Fruit coupé transversalement pour laisser voir les grains de Café. 5. Grain de Café de grandeur naturelle. Tome Vllï. — i/ft^ LÙTaison. 10 ( 201 ) ^^<\^.^^^>xx^vv^v\•«^^^\v^v^^».\^v\^w^w^^A^vv>^x^^,vv^vv%v^^\\^•vx»^.v^^v>> «VV> W\\\MV\\\V LAURIER CAPsELLIER. ( Aphrodisiaque . ) Synonymie. Canellier de Cejlan. — Cinnamome. — Laurus Cinnaraomum. — Lin. Ennéandrie monog-jnie. — Jussieu , famille des Lauriers. — Laurus foliis suboppositis ovato- oblongis trinerviis transversè venosis, panicula terminali. Lamarck. — Laurus zeylanicus baccis caliculalis Hermanni. Rai. Hist. i56i. — Laurus Cinnamomum, foliis trinerviis , ovato-oblono^is , nervis versus apicem evanescentibus. — Lin. Arbor eanellifera zevlanica, cortice acerrimo, seu praestantissimo , quœ Cinnamomum ofFicinarum. Breyn. 2 , Prod. — Arbor excelsa aromatica lauri foliis in capitulum congestis, carnosis , et obscure virentibus, cortice lœvi et nigricante, altéra albida , floribus corvmbosis ex violaceo purpureis , Cinnamomum americanum dictum. Poupée- Desportes. — En anglais : Cinnamon-Tr^e, — En espagnol : Canela^ Canelo. Caractères génériques des Lauriers. Genre de plantes à fleurs incomplètes , de la famille du même nom, com- prenant des arbres et des arbrisseaux à feuilles simples, Tome Vlll. — k^i"" Livraison, ;42' /.m n.ses "AfOf/nrf /^cimi/r^tA A.i. LAI ÏIlKli CANKLLJEK ( 203 ) rommunément alternes, et à fleurs petites, disposées, soit par bouquets axillaires, soit en panicule terminale^ ces arbres sont la plupart aromatiques, utiles en méde- cine ou dans l'économie domestique. Le caractère es- sentiel de ce genre est d'avoir ; Un calice partagé en quatre ou six découpures; six à douze étamines ^ dont trois des intérieures sont souvent munies de deux glandes à leur hase ; un drupe supérieur et monosperme. Caractères particuliers. Feuilles à trois nervures , ovales, oblongues-, nervures disparaissant vers le som- met^ calice nul ; corolle de six pétales , calicinale^ baie monosperme \ glandules du nectaire à deux soies. (Vi- vace.) Histoire naturelle. Cet aibre précieux, originaire de Ceylan, est maintenant cultivé à l'Ile-de-France, à Cayenne , aux Antilles. On en voit à la Cochinchine des forets de quatorze lieues de long , c'est-à-dire depuis Négambo jusqu'à Gallières^ les insulaires appellent ce terrain Champ de Canelle, Les Hollandais disputent encore aux Portugais les avantages de ce commerce im- portant. C'est la seconde écorce du Canellier qu'on vend dans le commerce sous le nom de Canelle , et qui offre une épice d'une saveur chaude et d'une odeur fort agréable ; on l'envoie roulée en petits tuyaux longs de six ou huit pouces. Elle doit être mince, ligneuse, fibreuse, d'un jaune rougeàtre , d'un goût acre, pi- quant , mais agréable et aromatique, et d'une odeur -suave et pénétrante. Le Canellier ne donne son écorce qu'après plusieurs 19" ( ^o4 ) aiiHL'L'S de végélalion, qui est d'autant plus active qu'il croit dans les vallées, dans un sable fin ^ dans ce cas on peut en enlever au bout de trois années. Mais s'il croît dans des lieux humides et marécageux, ou à l'ombre des grands aibres, il est plus lent dans son accroissement, et donne une écorce moins fiue, moins aromati(jiie et (|ui contient beaucoup moins d'huile essentielle. Cette dernière écorce a un peu le goût du camphre que lui communique l'action du soleil sur cette substance que contient à l'intérieur le Cauellier. L'odeur balsamique du Canellier, comparable à celle du Muguet , est tellement volatile quand il est en fleur , que la brise de terre porte ce parfum à plusieurs lieues en mer, à la grande joie des navigateurs qui reconnais- sent par là un piocliain attérage. La Canelle du commerce provient de Canelliers de trois ans *, on l'enlève au printemps et en automne , lorsqu'on remarque une sève abondante entre le bois et Técorce qui en facilite l'extraction^ après l'avoir enlevée, on en sépare l'épiderme grisâtre -, on la coupe par lames qu'on expose au soleil, et qui se roulent en se desséchant. Toutes les parties du Canellier sont utiles ; son écorce, sa racine, son tronc, ses branches, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits ^ on en retire des eaux distillées , des sels volatils, du camphre, du suif ou de la cire , et des huiles précieuses : l'on en compose des sirops, des li- queurs, des essences odoriférantes, des vins aromati- (jues-, les cuisiniers, les chefs d'office l'emploient dans leurs ragoûts , dans les compotes; enfin le Canellier, comme l'observe avec raison le professeur Lamarck , peut ( 205 ) être regardé comme l'un des arbres les plus précieux que l'on connaisse. Une livre de Canelie récente produit plus de trois gros d'huile essentielle , mais beaucoup moins lorsqu'elle est vieille. Cette huile, que vend la Compagnie hollan- daise, est distillée à Ceylan ou à Batavia ^ elle est très- chère et se vend jusqu'à ^o francs l'once , c'est pourquoi on la falsifie souvent avec l'huile de Ben , et l'huile es- sentielle de Gérofle. Les parfumeurs font entrer l'huile essentielle de Canelie dans cette eau de toilette qu'ils appellent pot-pourri. On retire par la distillation de Técorce des racines du Canellier , une huile et un suc concret, c'est-à-dire un camphre parfait^ l'huile est plus légère que l'eau, limpide , jaunâtre, subtile et d'une évaporation facile; elle est d'une odeur forte, agréable, tenant du Cam- phre et de la Canelie, d'une saveur piquante. Sans re- courir à la distillation, la racine du Canellier étant fraîche, produit en l'écorchant des gouttes oléagineuses qui se concrètent à l'air. Le camphre du Canellier est très-blanc-, il surpasse de beaucoup, par sa suavité, le Camphre ordinaire*, il se volatilise promptement, est très-inflammable et ne laisse aucun résidu après la com- bustion. Les feuilles du Canellier, étant distillées, produi- sent une huile pesante qui va an fond de l'eau ; elle est d'abord trouble , mais elle devient jaunâtre et transpa- rente*, elle a l'odeur du Gérofle. On la regarde dans le pays comme un excellent correctif des violens purgatifs. ( 2o6 ) Lrs feuilles sont employées dans les bains aromatiques. Les fleurs du Canellier procurent, par la distillation, une eau d'une suave odeur, que l'on prescrit comme anti-spasmodique et cordiale, qui sert aussi à aromatiser les mets et à donner une meilleure haleine, si le vice provient d'un mauvais état de l'estomac. On en pré- pare des conserves qui conviennent aux tempéramcns lymphatiques. Les fruits du Canellier donnent deux sortes de subs- tances^ on en retire, par la distillation, une huile es- sentielle semblable à celle de genièvre qui serait mêlée avec un peu de Canelle et de Gérofle,- et par la décoc- tion une substance giasse , d'une odeur pénétrante , de la consistance du suif, et lui ressemblant par sa cou- leur , et qu'on met en pain comme du savon. La Com- pagnie hollandaise des Indes-Orientales nous l'envoie , par le commerce , sous le nom de cire de Canelle , parce que le roi de Candy , province du Mogolistan , en fait faiie ses bougies et ses flambeaux, qui rendent une odeur agréable et sout réservés pour son usage et celui de sa cour. Elle sert de remède intérieur et extérieur chez les Indiens, soit pour les contusions , les luxa- tions, les fractures^ soit dans les onguens nervins, les emplâtres résolutifs et céphaliques. Les Hollandais se sont réservé pendant long-tenq>s le commer( e exclusif de la Canelle, de la Muscade et du Gérofle , après avoir conquis sur les Portugais les iles jMoluques qui produisent le Géroflier, et Ceylan , iîc féconde en Canelliers. Ils conquirent plus tard le ( 20Î ) royaume de Cocliin , sur la côte de Malabar, pour en- lever aux Portugais le commerce d'une autre espèce de Canelle qui croissait dans le pays et quMls vendaient sous le nom de Canelle portugaise , Canelle saunage, Canelle grise, mais dont ils ont en partie détruit toutes les plantations. Quant à la véritable Canelle de Ceylan, ils ne laissent croître qu'une certaine quantité de ces arbres, et ont soin de faire arracher les sauvageons partout où il s'en trouve , et même les arbres que l'on cultive clandestinement dans les provinces qui ne font pas partie de leur exploitation , sachant , par une longue expérience, la quantité positive dont ils ont be- soin pour leur commerce, et persuadés qu'ils ne pour- raient en débiter une plus grande quantité , même à vil prix. Ils en expédient, par an, six cent mille livres pesant pour l'Europe, et en débitent autant dans les Indes ^ il s'en consomme une grande partie en Amé- rique pour aromatiser le chocolat , et les Espagnols en font un usage journalier pour assaisonner leurs mets. Depuis quelques années nos colonies en fournissent , grâce aux soins, dit Aublet, de M. le commandeur de Godheu , et aux ordres de M. son frère , alors direc- teur de la Compagnie des Indes , et commandant-gé- néral de nos établissemens dans cette partie. D'après de nombreuses expériences sur l'améliora- tion de la culture du Caneilier dans nos colonies , et sur la perfection de sa récolte , on a reconnu générale- ment que cet arbre précieux aime à jouir de sa liberté ; qu'il croit en dix-huit mois de six mètres à dix -, qu'alors la Canelle n'est plus bonne , car les petites vésicules qui sont sous l'épidermc , et où se trouve l'arôme, se ( -"« ) (lessèchciil , il qnti 1 écorce dovitiit dure et coriace; qu'on doit couper les tiges tous les ans à ([uelques pouces du niveau du ?ol ; ([u'il sort alors de la souche une touffe vigoureuse, dans laquelle on fait choix des pousses les plus droites, les plus unies, et on enlève le surplus ; que c'est le liber qui fournit la Canelle ; qu après la coupe on porte les branches dans un lieu couvert aéré , et où le soleil ne pénètre pas; qu'il faut que la dessicca- tion s'obtienne lentement pour ne pas perdre l'huile essentielle qui constitue l'arôme de cette écorce pré- cieuse , qu'on enlève au moyen d'une serpette , dont la courbure, la pointe et le dos sont trancbans , pour la fendre et la détaclier du bois presque en même temps ; qu'une fois sèche on l'enferme dans des caisses ou dans des sacs qu'on livre successivement au commerce. Le Canellier réussit à merveille dans les terres élevées , argileuses et compactes, et sous l'influence d'un soleil ardent ; il languit dans les lieux humides , et son écorce n'offre plus les mêmes qualités -, il fleurit en février et en mars. On commence à récolter son écorce à l'âge de trois ans -, Técorce extérieure grise , raboteuse et ino- dore (épiderme), est rejetée comme inutile, mais on enJève des lanières de trois à quatre pieds de l'écorce intérieure jaune fauve , qui se trouve entre l'épiderme et le liber. On récolte deux fois par an la Canelle ; la première cueillette a lieu d'avril en août, c'est-à-dire pendant la mousson pluvieuse ; et la seconde de novembre en jan- vier dans la mousson sèche. Sa qualité dépend des soins qu'on donne à sa culture , et des parties de l'arbre d'où on l'enlève , car les grosses branches en fournissent d'une ( ^^9 ) qualité biea inférieure à eelle des mnicaux ; c'est pour- quoi Ton distingue dans le commerce la Canelle fine , celle moyenne et celle grossière. Le CanelHer, dé- pouillé de son écorce , reste trois ans sans en produire , après lequel temps l'écorce est régénérée et présente les mêmes résultats parce qu'elle pousse de nouveaux jets. Caractères physiques. Le Cancliier a des racines traçantes \ elles sont grosses , fibreuses, couvertes d'une écorce grisâtre en dehors , et rougeàlres en dedans , d'une odeur de camphre. Le bois de ces racines est dur, blanchâtre et inodore. Le tronc, qui s'élève de quinze à vingt pieds, offre jusqu'à vingt pouces de diamètre ; son écorce et celle des nombreuses branches est verte d'abord, puis devient rouge après un certain temps. Les feuilles , longues de cinq pouces sur deux de lar- geur , assez semblables à celles du Laurier, ont l'odeur de l'écorce aromatique ^ elles sont imparfaitement op- posées, pétiolées , ovales, oblongues, coriaces, vertes et luisantes en dessus, et blanchâtres en dessous ^ elles sont pourvues de trois ou cinq nervures longitudinales d'où partent des veines nombreuses et tranversales. Les fleurs de Cancliier sont dioiques , petites, étoi- lées , jaunâtres intérieurement et blanchâtres au dehors, portées en panicules terminales ^ les fleurs niàlcs ont six divisions, neuf étamines creusées et garnies de qua- tre ouvertures par où s'échappe le pollen , ainsi que l'a observé le premier M. Turpin^ les fleurs femelles ont ( '^'o ) aussi un cali<'<' à six divisions et persislnnt ^ un ovaire supérieur sunnonlé d'un style simple? à stigmate obtus -, ces fleurs sont tellement odoriférantes qu'on en sent le parfum à plusieuis lieues en mer, lorsque le vent de lene souffle au large. Le Canellier fleurit en février et en mars. Le fruit ou drupe est une baie ovale , de quatre à cinq lignes de longueur et de la forme d'un gland , d'un brun bleuâtre tacheté de points blancs ^ sa pulpe est verte, onctueuse, astringente et aromatique*, elle entoure un noyau renfermant une amande purpurine. Analyse chimique. Vauquelin a retiré de la Canelle de Ceylan beaucoup d'huile volatile d'une saveur douce et agréable ^ de la résine^ du tannin avec une matière colorante fauve, de la gomme et de l'acide benzoïque; les racines fournissent un camphre très-pur, et qui ne laisse aucun résidu par la déflagration; les fruits don- nent par l'ébullition dans l'eau une espèce de cire ou de suif. Propriétés médicinales . La cire du Canellier est employée, comme je l'ai déjà dit, en embrocations , dans les fractures, dans les luxations et les contusions. Les parfumeurs en retirent une pommade cosmétique. La vertu aromatique de la Canelle lui assure un suc- cès constant dans les dispepsies , dans les dévoiemens provenant de la muqueuse intestinale, dans la chlorose, l'aménorrhée , le catarrhe utérin et l'anasarque , si on lui associe le fer et le sirop de salsepareille. L'eau dis- tillée de Fécorce devient trouble par la suspension de ( ï" ) Thuile dont on relire trois gros par livre (.récorce ré- rente qui vaut à présent cent francs l'once lorsqu'elle est pure et non sophistiquée. Cette huile est estimée emmé- nagogue , elle est employée par certains accoucheurs pour expulser le placenta et le foetus mort, dans le cas d'inertie de l'utérus. Les convalescens sentent aug- menter leurs forces par l'usage sagement combiné de cette eau distillée. L'huile des feuilles convient dans certaines céphalalgies, et elle arrête les dangers d'une superpurgation. C'est un remède éprouvé en frictions , puis en embrocations contre les douleurs rhumatismales et arthritiques qui ne sont point accompagnées d'inflam- * mation. Il a produit, dit-on, des effets merveilleux contre la goutte. L'huile des racines est appelée par les In- diens Baros, ou Camphre de Bornéo. Les feuilles du Canellier servent dans les bains aromatiques. Le bois des vieux troncs , dit Alibert , a l'odeur du bois de rose, et les ébénistes le recherchent avec empressement. L'huile de Canelle est encore employée utilement pour guérir les rhumatismes et les paralysies. On la prescit intérieurement en oZeo-5acc/zanzm , c'est-à-dire triturée avec du sucre pour provoquer la sueur^ les urines , pour fortifier Testomac , chasser les vents et dissiper les catarrhes. On préfère le camphre du Canellier à celui du Camphrier (^Laurus camphoj^a) , aussi est-il destiné pour les rois du pays qui le prennent comme un cordial d'une efficacité peu commune. Une pinte du vin diuré- tique suivant a guéri , à la dose de trois verres par jour , une hydropisie ascite désespérée, en procurant huit selles par jour , et un flux excessif d'urines. Voici à ce sujet la formule qu'en a donnée l'eu Cadct-Gassicourt. Prenez racine de zédoaiie, deux gros ^ squames sèches ( ^'^^ ) fie sclUc ^ illubarbe en poudre; ; haies de genièvre; broyées, de eliaque un gros; Caneîle en poudre, trois gros; carbonate de potasse, un gros et demi. Faites infuser dans une pinte de vin blanc vieux et filtrez. (Gazette de Santé, 26 septembre 1828). Poupée-Des- portes donne la formule suivante d'une décoction as- tringente pour la lienterie : Prenez, dit-il, des fruits de goyavier et de grenadier , de chacun deux ou trois ; de la Canelle , un gros; faites-les bouillir dans de l'eau et du vin vieux , de chacun une pinte et jusqu'à la di- minution du tiers -, adoucissez la colature avec suffisante quantité de sucre. On peut, dit-il , en faire un sirop très-efficace pour Festomac. Mode d'administratiopj. La Canelle s'emploie rare- ment seule ; on l'associe à d'autres médicamens plus énergiques , ou trop répugnans, dont elle corrige la sa- veur désagréable. On ajoute un gros de poudre de Ca- nelle par once de quinquina, dans le traitement des fièvres entretenues par l'influence d'un séjour froid et humide , ou par une idiosyncrasie scrophuleuse ou scor- butique. La poudre de Canelle se prescrit ordinaire- ment d'un scrupule à un demi-gros *, l'eau distillée , d'un à deux gros , comme excitante. Sa teinture, par Tesprit- de-vin, sert à alcooliser les infusions stimulantes de Poinciliade, de Quinquina, de Symarouba, dans les fiè- vres ataxiques, tandis que son sirop, à la dose de quatre gros par huit onces d infusion pectorale, convient aux vieillards attaqués d'asthme et de catarrhes du poumon. Quelques gouttes de son huile sur un morceau de sucre animent, échauffent et foitificnt soudain, tant elle est pénétrante. ( 2J3 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-CINQ. Le dessin est réduit au tiers. 1. Rameau portant fruits. 2. Calice et pistil. 3. Fruit coupé pour laisser voir le noyau, 4. Rameau de fleurs mâles. 5. Fleur hermaplirodite. 6. Glandes laissant échapper le pollen. ( ''4 ) IAVVV>V\VVVV'VVW> kVlWWVWVWV ,\-Vv\VVV\vVVXWVV» vVVvVv VWl\\l/v\VWtW»'»'V\\'V\VV»WVV\ v»^ GIROFLIER AROMATIQUE. ( ^aphrodisiaque. ) iîïNONYMiE. Gérofle. — Clou de Gérofle. — Antofle de Girofle. Polong des naturels. — Ibusjenki des Malabarois. — Moer- nagelcri des Hollandais ; Clou matrice ; Giroflier royal. — Caryophyllus aromaticus. Lin. Polyandrie monogynie. — Jussieu , famille des Myrtes. — Caryophyllus aromaticus , fructu oblongo. Bauh. Pin. 4io , Raj. Hist. i5o8. — Caryo- phyllus aromaticus Indiae orientalis, fructu clavato mo- nopyreno. Pluk. Alm. 88, t. i55 , fig. i. — Eugenia ca- ryophyllata. Caractères GÉKÉRiQuiis des Girofliers. Arbre de la famille des Myrtes et qui a de grands rapports avec les Eugenia (Jambose) , précieux végétal exotique par remploi que l'on fait de ses jeunes fruits , ou de ses boulons de fleur prêts à s'épanouii-, et qui desséchés of- frent une des épiceries les plus usitées tant dans les Indes qu'en Europe. Le caractère essentiel de ce genre 2^2'Zf /y J06 GIROFOEM ARO:^ÎATIOUE. (ai5 ) est d'avoir : TJn calice à cinq dii^isions; une corolle de cjualre pétales arrondis , un peu plus grands que le ca- lice , attachés à sa base interne , alternes a\^ec ses fo- lioles, et très-caducs; un grand nombre d'étamines dont les Jilaniens capillaires , blancs , un peu plus longs que les pétales f et attachés à l'extérieur d'un rebord quadr angulaire élevé au disque de la fleur, portent de petites anthères jaunâtres ; un ovaire inférieur , oblong^ coloré , couronné par la fleur et chargé cTun style sim- ple qui s'élève du milieu d'un disque quadr angulaire et concave^ et se termine par un stigmate simple. Le fruit est une baie ovale oblongue , d'un rouge brun ou noi- râtre , terminée par le calice durci et presque conni- vent , ombiliquée , uniloculaire et monosperme. La se- mence est grosse f ovoïde , jaunâtre., composée de deu.x lobes sinueux appliqués Van sur l autre de manière que la ligne qui les divise est arquée en forme d'S. (Ency- clopédie.) Caractères particuliers. Corolle de quatre pétales ^ calice 4-pliylîe , doublé 5 baie monosperme inférieure. Histoire naturelle. Quoique le (xiroflier ne soit point indigène aux Antilles, ses rapports avantageux dans le commerce Tayanl fait apprécier à sa juste valeur, plusieurs propriétaires de la partie du sud de File d'Haïti surtout en ont établi des plantations qui ont réussi au- delà de leurs espérances. Il est maintenant naturalisé dans les Antilles. Le Giroflier croit naturellement dans les Moluqucs , où il embaume le climat de ses fleurs odoriférantes dont le calice et l'ovaire sont d'un ronge de sang-, un peu avant leur épanouissen»(>nt ces fleurs ressemblent à un clou, leurs pétales étant alors coucliés ( '^'t3 ) les uns sur It'S nu lies sous la forme d'un bouton globu- leux qui forme la tète du clou, tandis c[ue l'ovaire fait sa longueur et sa pointe. C'est dans cet état que l'on cueille les fleurs naissantes , renfejinant les embryons des fruits , qu'on les dessccbe et qu'on les livre au com- merce sous le nom de Clous de Girofle, qui sont acres, chauds , aromatiques , un peu amers, d'une saveur agréa- ble et d'une odeur pénétrante. Il faut choisir les clous de Girofle bien nourris, pesans , gras, faciles à casser, d'un rouge tanné ou brun, garnis, s'il se peut, de leur bouton qu'on nomme fust, et laissant échapper une hu- midité huileuse lorsqu'on les presse. On doit rejeter au contraire les clous qui sont maigres , molasses , presque sans goût et sans odeur. Les fruits du Giroflier qui ont échappé à la cueillette continuent leur développement jusqu'à la grosseur du pouce , et se remplissent d'une gomme dure et noire qui est d'une agréable odeur et d'un goût très-aromatique ^ on les nomme Antofles ou Clous matrices , ou Mère des fruits , ou Baies de Giroflier. Ces fruits tombent d'eux- mêmes l'année suivante ^ leur vertu aromatique est plus faible que celle des clous, mais ils sont plus estimés pour le semis , car ils germent plus promptemeiit et produisent des arbres qui portent des fruits dès la cin- quième année. IjCS Hollandais font confire ces Clous matrices dans du sucre, et ils en font usage dans les longs vo^^ages sur mer pour faciliter leurs digestions et prévenir le scorbut. Ou cueille les clous de Girofle avant Tépanouissement des fleurs, depuis le mois d'octobre jusqu'en février, en partie avec les mains, ou en les faisant tomber avec lie longs roseaux ou «Tvrc des verges ^ on les reçoit sur des linges que Ton élend sous les arbres. Lorsqu'ils sont nouvellement cueillis, ils sont roux ou bistres, mais ils deviennent noii s en se séclianl, et par la fumée , car on les expose, -dit M. Géré, pendant quelques jours à la fumée sur des claies , et enfin on les fait Lien sécher au soleil , et lorsqu'ils sont ainsi préparés, les Hollandais, et maintenant les insulaires des Antilles les livrent au commerce. Toutes les iles Moluques produisaient autrefois du Clou de Girofle ; mais , pour mieux surveiller leurs pré- cieuses plantations, les Hollandais n'en font cultiver actuellement que dans les iles d'Amboine et de Ternate, et ils ont fait arracher dans toutes les autres Moluques les arbres qui donnent cette épicerie , en payant chaque année au roi de Ternate un tribut de 18,000 rixdaîers (environ 4^^000 francs), et achetant 'j sous et demi la livre tout le Clou de Girofle que les habitans d'Am- boine apportent dans leurs magasins. L'Europe doit à M. Poivre , ancien intendant de l'Ile- de-France , et qui a voyagé aux Indes , à la Chine, à la Cochinchine, etc., d'avoir introduit à l'Ile-de-France, en 1770, les arbres à épiceries fines, tels que le Giro- flier, le Muscadier, le Canellier , cpi'il eut l'art de se procurer dans ses voyages-, et malgré les contrariétés qu'il éprouva pour la naturalisation de ces arbres pré- cieux, il parvint à son but à rile-de-France, et en bon Français il enrichit, en dépit des malveiîlans, toutes les colonies françaises de plants enracinés. 11 fut secondé dans ses efforts par M. Céré , major d'infanterie et alors directeur du Jardin du Roi à l'ïle-dc-France , qui cou- Tome VIH. — 142" Lii>raison. 20 ( ^'-i8 ) sacra dès 177^ son zèle el ses lalens pour la propagalioii (Je ces arbies précieux. D'après les observations de M. Céré, le Giroflier, qui est plutôl un arbrisseau qu'un arbre, ne donne dans le premier état, et loisqu'on l'a életé pour braver les ter- ribles ouragans des colonies, que trois à quatre livres de clou par récolte , mais il eu donne bien davantage quand on ne l'étète pas et qu'on l'abandonne à sa vé- gétation. Il faut 5,000 clous parfaits pour le poids d'une livre \ il a obtenu, eu 1782 , quatre livres de clous secs, c'esl-à-dire 20,000 clous, indépendamment de 6,000 fruits ou baies mûres, ce qui est d'uîi immense pro- duit. Dans les colonies exposées aux ouragans, le (liro- flier demande à être tenu bas, c'est-à-dire à liuit, neuf ou dix pieds au plus d'élévation -, à être espacé de dix à douze pieds ^ à laisser dans sa fosse un vide de dix-buit pouces que le temps remplira de reste et à profit pour l'arbte. Il ne veut pas être élevé en arbre à cause de la faiblesse de ses brandies, et même de celles de son corps , à cause de l'étendue considérable de sa cime , et à cause de son immense ramiGcation qui est impéné- trable aux rayons du soleil, et dont le feuillage touffu offre un obstacle au vent qui le renverse bientôt. Le Giroflier, ajoute M. Céré, vient très-vite et rap- porte quelquefois à deux ans et demi, mais le plus sou- vent dans la cinquième année. M. Imbert , habitant de rile-de-Bourbon, a obtenu quinze livres de clous secs , et plusieurs milliers de baies sur un Giroflier qu'il avait laissé venir en arbre ^ mais cette méthode, praticable ( ^^9 ) pour lui seul plant , est impraticable pour une plan- tation , par les soins et les frais qu'exigerait cliaque arbre. Ou fait principalement usage des Clous de Girofle dans les cuisines -, ils sont placés au premier rang des condimens culinaires ^ les Européens et plus particuliè- rement les Américains et les Indiens en mêlent à tous leurs alimens , dans toutes les sauces , en aromatisent leurs vins de dessert, leurs liqueurs-, et les parfumeurs en tirent un très-grand parti , surtout de Tliuile essen- tielle qu'ils retirent des clous par la distillation, et qui est plus pesante que Teau. (Enc.) CARiCTÎiiiEs PHYSIQUES. Lc Giroflier , qui a le port d'un Caffeyer (et non celui d'un Laurier, puisque le Laurier a les branches et les feuilles alternes) s'élève communément à la hauteur de quinze à dix-huit pieds , sur un tronc droit qui n'acquiert pas tout-à-fait un pied de diamètre, et qui soutient une cime large et un peu conique : ses rameaux sont o[)posés, menus, effilés, fai- bles, glabres, presque tous étendus horizontalement, et ont besoin d'être soutenus lorsqu'ils sont chargés de fruits -, ils n'ont guère plus d'un pouce ou d'un pouce et demi de diamètre \ les feuilles sont constamment opposées, pétiolées , ovales-lancéolées, très entières , glabres des deux côtés, à nervures latérales très-fines, et presque parallèles ; ces feuilles sont longues de deux pouces et demi à quatre pouces , sur un pouce et demi de largeur , un peu luisantes en dessus , et parsemées en dessous de très-petits points résineux qui, vus à la loupe et au jour , sont la plupart transparens -, leur pé- tiole est long de six à neuf lignes, et produit , en tra- 20' ( 220 ) versant la f('inîl<^^ une côte longitudinale un peu relevée en dessous ; les fleurs naissent au sommet des rameaux en une cime (ou petite panicule corymbiforme) termi- nale, dont les ramifications sont opposées^ les pédon- cules sont glabres, et sous chacune de leurs divisions , ainsi qu'à la base de chaque fleur , on observe deux bractées opposées , fort petites , comme écailleuses, et qui tombent de très-bonne heure. Le Giroflier, dit le voyageur Perrotet , prend une forme pyramidale et s'accommode de tous les terrains , même de ceux dont la terre est forte, argileuse, et des vases marécageuses-, mais dans ces dernières il perd de sa vigueur; les fruits y acquièrent moins de volume, et sont d'une qualité inférieure. Dans les terres sè- ches et élevées il devient superbe •, dans les terres basses il produit plus, ne manque jamais et vit très-peu. Analyse chimique. Les Clous de Girofle , selon Tro- mensdorf (Journ. de Pharm. 18 , 2 , 23) contiennent : huile volatile, 18; résine insipide, 6; tannin particu- lier, 1 3 *, matière extractive peu solubîe , avec un peu de tannin , 4 i gomme, i3 -, fibre ligneuse , 28 ; eau, 18. Suivant Ostermayer ( Kep. 11 , 33^), les Clous de Gi- rofle fournissent , par une dizaine de cohobations , environ 21, 5 parties d'huile volatile j soumis à la presse à chaud, ils donnent un mélange d'huile volatile et de cire blanche verdâtre qui se dépose dans l'eau. (Virey^ Chim. Org. , p. iSg). On retire deux onces deux gros d'huile volatile, par livre de Clou de Girofle. Propriétés médicinales. Les Clous de Girofle , em- ( -^21 ) ployés avec modération, stimulent l'organe gastrique et le fortifient^ mais, si on en abuse, ils causent des douleurs de tète et des vertiges-, ils produisent le même effet lorsqu'on commet l'imprudence d'en aromatiser le tabac à fumer. Leur odeur seule, dans un appartement clos, suffit pour faire déclarer de semblables accidens. On l'emploie rarement seul en médecine à l'intérieur ^ on l'associe, à la dose de quatre à huit grains, avec du sucre et d'autres poudres pour confectionner des opiats sto- machiques ou dentifrices. Les Indiens prescrivent son feuillage dans les bains aromatiques. L'huile essentielle appliquée sur la peau est épispastique et très-rarement employée à l'intérieur à raison de son âcreté , si ce n'est à la dose de deux ou trois gouttes, avec du sucre, sous la forme dioléo-saccharuni , lorsque le tube intestinal ne remplit pas ses fonctions par suite d'inertie. Hildem- brand prescrit , dans le cas de paralysie de la langue , l'application dessous d'un morceau de sucre imbibé de cette huile. La teinture alcoolique est souvent employée avec avantage contre la faiblesse d'estomac , l'impuis- sance, les affections hystériques par inertie de l'utérus, dans la suppression des évacuations menstruelles \ on or- donne les Clous de Girofle en masticatoire dans l'odon- talgie causée par une transpiration interceptée. Quelques médecins recommandent dans les céphalalgies entrete- nues par une affection catarrhale, après les frictions, l'application d'une calotte de laine imprégnée d'alcool camphré avec addition de quelques gouttes d'essence de Girofle. On a cru , d'après la théorie des anli-sep- tiques et avant la concordance de la pathologie avec la physiologie , que l'huile de Girofle protégeait l'exfolia- tion des os dans les névroses , mais on est revenu de ( 111 ) celte erreur. Quelques peisoimes aussi conseillent Tap- plicalion sur les dents cariées d'un peu de coton imbibé de cette liuile *, mais ce remède ne convient pas dans tous les cas, et s'il procure quelque soulagement dans l'o- dontalgie occasionée par une fraîcheur , il exaspère les douleurs dans celles produites par l'afflux du sang, ou l'irritation des parties nerveuses, et les rend insuppor- tables. Cette liuile cependant, ditVaidy, mêlée avec trois parties d'huile de Muscade , s'emploie en frictions sur les parties paralysées*, on en fait des onctions sur l'ab- domen dans les coliques venteuses et la gastrodynie. On voit d'après cela que l'huile essentielle de Girofle ne convient que dans les affections froides et séreuses , accompagnées d'inertie et d'assoupissement. Dans les cas de gangrène, on rend plus actifs le baume du Com- mandeur, la teinture de kina camphrée et le Baume de Geneviève du formulaire de Cadet-Gassicourt père, en y ajoutant de l'huile de Girofle. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-SlX. Le dessin est réduit au tiers. 1 . Clou de Girofle. 1. Fleur. .3. Capsule entière. 4- Capsule entr'ouveiic. /y ,;//; ( 2,3 ) w^'V\^'\x'>w»^'^'«^v■» v\*vv w^'V'vt vv»v\* vv<^v^ >x'>'W'\vv»'V'\-«'V\<.v\»v'*a'VV«'V\^vv%W'W^ w» w* w w\ EVOJ31K RAVEJNSARA. {udphrodisiaque. ) Synonymie. Vulg. Canelle noire ou Giroflée. — Écorce de Girofle. — Capelet. — Bois de Grave. — Bois de clou de Para. Ravend-Sara. — Canica. — Noix de Girofle. — Noix de Ma- dagascar.— AgatophjUum aromaticum. Sonnerat. — Lin. Ennéandrie monogjnie. — Jussieu , famille des Lauriers. — Agatophyllum foliis ovatis , coriaceis basi acutis ; floribus masculis paniculatis , femineis solitariis. Lamarck. III. Gen. t. 825. — Juss. Gen. Plant, pi. 43i. — Ravensara aroraa- tica. Sonnerat. yoy. vol. 2, p. 226, tab. 217. — Voara- vendsara. Flacouit. Hist. de Madag. p. 126, n. 2^. — Evodia ravensara. Gaert. de Fruct. et Sem. p. 101 , tab. io3, fig. 1. — En portugais : Pao de Crai^o. — En espagnol : Pa/o de Clavo. Caractères génériques des RAVE^SARA5. Cieni-e de plantes dieolylédoncs , à Heuis dioïques , de la famille 8. ûairTeZ ScziZ- ( 229 ) VtAV'V^VV^ t^VX^lVOV» ^■V»^\\VV> V'» l'V'» tVS W\ IV» W\ *-» v\* VV» W» VX'* X'» VV\ '.X^ VX'X VV\V%% W» W» i WINTERANE CANELLE. ( Aphrodisiaque. ) Synonymie. Canelle blanche. — Ecorce de Winter. — Ca- nelle poivrée. — Canelle du Pérou. — Canelle des Antil- les.— Canelle bâtarde. — Winterania Canella. Lin. Sp. PI. vol. 2, p. 636, et Lin. f. supp. , p. 247. Dodécandrie monogynie. — Jussieu , famille des Méliacées. — Winte- rania foliis obovato-oblongis, integerrimis , obtusis; ra- cemis terminalibus. Lam. Illust. Gen. tab. 399. — Canella alba. Mur. Sjst. Vég. p. 443. — Willd. Sp. PI. vol. i , p. 85 1. — Laurus foliis enerviis , obovatis , obtusis. Lin. Sp. PI. éd. 1, p. 371. — Canella foliis oblongis, obtusis, ni- tidis, raceuiis terminalibus. Brown. Jam. p. 2i5, tab. 37 , fig. 3. — Cassia Cinnamomea , seu Cinnamomum sylvestre , Barbadensium. Pluk. Almag. p. 89 , et Phytogr. tab. 160, f. 7. — Arbor baccifera, laurifolia, aromatica , fruetu vi- ridi , caliculato , racemoso. Sloan. Jam. i65, p. 87, tab. 191 , fig. 2. — Laurifolia magellanica eorlice acri. — Cortex Winteranus aut Canella alba fulvescens. Plum. vol. V, p. 126. — En anglais : IVild-Cinamon-Tree. Caractères gÉm^riques df,s W intérap^es. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des Azédaraclis (Méliacées), ( --^30 ) nul a (i«'s r.ippoits avec les Symplionia , el c|ul com- prend des arbres exotiques à l'Kurope , à Teuilles sim- ples, et dont les Heurs sont disposées en j^rappes axil- laires, terminales. Le caractère essentiel de ce j^enre est d'avoir : Un calice à trois découpures j cinq pétales ; seize anthi'J'cs sessiles , situées sur un anneau central; un style; trois stigmates; une haie à trois loi^es : trois semences. CAîiACTi:nES pauticulieus. Pédoncules agrégés, tc^r- minaux^ quatre pistils^ écorce épaisse et muriquée. Histoire naturelle. La ^Vintérane croît dans les iirandes forêts des contrées méridionales de l'Amérique . L'écorce de cet arbre porte vulgairement le nom de Ca- ndie blanche à cause de sa couleur d'un blanc sale, de son odeur aromalique, et de sa saveur piquante qui la rap- proche de la Canelle de Ceylan, Laurus Cinnamomum , Lin. (pi. 565 de celte Flore). Elle est employée par les habitans de la Jamaïque, de Cuba, d'Haïti et des An- tilles , pour assaisonner leurs ragoùls , à défaut de poivre et de (lous de giroile. On a long-temps confondu l'E- corce de Winter, arbre de la Dodécandrie monogynie , qui croit dans toute l'Amérique méridionale, avec le Drymis aromatique (Polyandrie létragynie , Tulipifères de Jussieu), dont j'ai donné l'histoire dans le premier volume de cet ouvrage (page i88 , pi. /\o ) ; mais comme ces deux écorces ont à peu près les mêmes propriétés médicinales , il ne peut résulter de grands inconvéniens de les confondre. Les Anglais et les Insulaires ajoutent de la poudre de ^\ intérane à tous leurs mets, comme confortable -, et quand cette écorce est verte , ils la font confire, et en confectionnent des plats de dessert fort ( ^'^i ) agréables. A la Martinique , les distillateurs renommés de celte île se servent des fruits de la Wintéiaiie pour composer une liqueur exquise. La Wintéraiie est nom- mée à Haïti, et dans Tile de la Tortue qui en dépend, Canelle poivrée. On l'emballe pour l'Europe , après lui avoir fait subir les préparations de la Canelle or- dinaire, en gros rouleaux épais, d'un bîauc sale, d'une odeur aromatique , et d'un goùl qui tient de la ca- nelle , du girolle et du gingembre. On se sert de cette écorce eu guise d'épice -, mais son usage prolongé nuit aux ttunpéramens bilieux et écliaulîes, tandis qu'elle sert d'excitant et d'aphrodisiaque aux personnes froides et lymphatiques. La Canelle blanche a éîé portée en Eu- rope en i6o5 , au rapport de Clusius. CAr^ACTÈiiES PHYSIQUES. La Wiutéranc est un arbre dont les branches sont chargées de rameaux alternes, glabres , cendres, garnis de feuillets pétiolées, alternes, oblongues,, en ovale renversé , fermes, coriaces, en- tières à leurs bords , glabres à leurs deux faces , luisantes en dessus, un peu plus pâles en dessous, rétrécies à leur base, arrondies et obtuses à leur sommet, longues de deux ou trois pouces, larges au moins d'un pouce , soutenues par des pétioles courts, un peu comprimés. Les Heurs sont diposées dans Taisselle des i'euilles , et vers l'extrémité des rameaux, en grappes simples, à peine plus longues que les feuilles, chaigées de qua- tre à six fleurs-, le pédoncule commun di\isé en quel- ques ramifications simples, uniflores , alternes ou op- posées, munies de quelques petites bractées courtes, obtuses , en forme d'écaillés: le calice est glabre , court, à trois lobes un peu arrondis; la corolle blanche, pe- ( '32 ) lite , au moins mi(* ibis plus lonj^un que le calice; die renferme dans son milieu un tube urcéolé, un peu co- nique, formé par la jéuniondes étamines, et de la longueur des pétales ; le fruit est une petite baie ovale , un peu arrondie, de la grosseur d'un grain de poivre , à trois loges, dont deux avortent très-souvent, environ- née , à sa partie inférieure, par le calice persistant. Analyse chimique. Selon Henry (iManuel pour les cbim. 1821, io4), la Wintérane Canelle contient, savoir : l'écorce , liuile acre volatile; résine aromatique; matière colorante extractive; matière qu'on extrait par leaa chaude; gomme; amidon ; fibre ligneuse; albu- mine; acétate et hydrochlorate de potasse ; oxalate ; acé- tate et hydrochlorate de chaux. Propriétés médicinales. L'écorce de Wintérane a été apportée de l'Amérique en Angleterre par Winfer , d'où elle tire son nom. On la substitue quelquefois nu Costus qui est beaucoup plus rare. L'usage le plus ordinaire que l'on fait de celte écorce est pour combattre les af- fections scorbuti(|ues ; pour cet effet ou la donne en poudre, depuis un scrupule jusqu'à demi-dragme , et en infusion depuis un gros jusqu'à deux dans cinq ou six onces d'eau distillée de eochlearia. L'écorce de Win- térane est encore employée comme un puissant aphro- disiaque, et elle entre dans la composition des philtres inventés par une imagination délirante pour exciter à l'amour. Cette Canelle blanche ou bâtarde se trouve communément dans les forets de l'Ile de la Tortue, dépendante d'Haïti. Cette écorce , comme je l'ai déjà dit, a été découverte par Guillaume AVinler , qui ac- compagna, en 1567, François Drack jusqu'au détroit ( ^a ) (îe Magellan, sans aller plus loin, dit Valmont-Bomare. Winter a découvert le Drymis aromatique et la Winté- rane , et c'est le premier qui ait apporté le Drymis en Europe. Cette écorce avait été fort utile à tout son équipage; elle leur avait servi d'épice pour leurs mets, et d'excellent remède contre le scorbut. Les habitans du détroit de Magellan sont toujours munis de cet anti- dote pour se préserver, dit-on , des accidens qui arrivent à ceux qui mangent imprudemment de la chair de lion marin, et qui est un veau marin vénéneux; aussi ap- pellent-ils la Wintérane écorce sans pareille. On la vend encore dans la droguerie sous le nom d'écorce de Caryocostin. EXPLICATION DE LA PLANCHE CIISQ CENT SOIXANTE-HUIT. Le dessin est réduit au quart. 1 . Fleur de grandeur naturelle. 2. Calice et ovaire. 3. Ovaire coupé transversalement. 4- Graine de grandeur naturelle. 5. Portion d'écorce. Tome VIII. — i43" Livraison, 21 ( ^34 ) W\W«> «>*VV \\>W,^\V'WtWt'\%VV■'\V«W^WlW«W«\VV^%vWV\'V^^'VV\'« VWtAfWVV VVWVK.WV\>VV» MOUREILLF.R PIQUANT. ( aphrodisiaque. ) Synonymie. Vulg. Brin d'Amour. — Bois de Capitaine. — Cou- have. — Cerisier de Couwith. — Lam. Malpighia urens. — Lin. Dccandrie trigynie. — Jussieu, famille des Malpigliies. — Malpigliia foliis ovato-oblongis , setis decumbentibus, rigidis ; pedunculis unifloris , aggregatis. Lin. Spect. Plant, t. 2 , p. 369. — Aublet. Guian. l. i , p. 4^2. — Malpigbia latifolia , folio subtùs spinoso , ad nodos florida. Plum. Mss. 7, t. 126. — Mespilus americana , folio lato subtùs spinoso, fructu rubro. Tourn. Inst. R. H. 642. — Arbor baccifera folio oblongo , subtilissimis spinis subtùs oblito , fructu cerasino sulcato , poljpyreno , ossiculis canaliculatis. Sloan. Jam. 172 , Ilist. 2 , p. 106 , t. 207 , f. 3. — Malpi- gbia viminea, foliis oblongis , bispidis , racemis alaribus. Brown. Jam. 229, i. Caractères génériques des Moureillers. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Malpi- ghies , ayant de grands rapports avec les Banistères , et qui comprend des arbres ou sous-arbrisseaux tous exo- I^3'l7!J //. Jù\; '■..■o./on- ^.r.vA-.VA /!:7.i ,./Sc./p ( 'v Hi-iM A \riioui- \ ( 9/35 ) tiques , dont plusieurs sont sarmenteux, ont des feuilles simples et opposées, des fleurs axillaires ou terminales. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice à cinq folioles avec des glandes extérieures à leur base^ cinq pétales arrondis auec des onglets linéaires j une haie globuleuse à une loge , renfermant trois semences osseuses. Caractères particuliers. Feuilles oblongues , ovales , à soies roides par dessons ^ pédoncules uniflores , agré- gés. (Amer. Mér. Yivace.) HiSToiBE NATURELLE. Le Moureillcr piquant croît aux Antilles, à la Jamaïque, à Cuba , à Haïti , à Cayennc, etc., dans les lieux secs et raboteux; les habitans croient ses fruits propres à exciter à l'amour. M. Jacquin rapporte qu'un jour pressé par la soif, avec deux de ses compa- gnons, il mangea une grande quantité de ces baies sans en être incommodé, quoique les naturels regardent ces fruits crus comme dangereux , et qu'ils n'en fassent usage que cuits , ou confits dans du sucre. Il faut cueil- lir les branches et le feuillage avec beaucoup de pru- dence, car les feuilles sont garnies en dessons de petites épines faciles à se détacher, et tellement aiguës qu'à la moindre pression elles entrent facilement dans la peau et y occasionent un prurit, puis une cuisson insuppor- table, mais ce qu'il y a d'étonnant, c'est que les cabrits mangent impunément de ce feuillage. Dans les dédales verts que forment les halliers, Le Moureiller piquant, les humbles Bananiers Présentent aux troupeaux une fraîche pâture. 21* ( :..30 ) ('aractkres physiques. Le Moureillcr pi([uant est un nrlnisscau très-bas , qui se divise eu rameaux écartés , garnis de feuilles presque sessiles , ovalcs-oblongues , de trois ou quatre pouces de longueur sur un d(; largeur : rlles sont couvertes en dessous de pointes hérissées , couchées , qui entrent dans la chair quand on les manie, et qu'on ne retire qu'avec peine. A la base des Teuillcs, il y a deux petites stipules courtes et aiguës -, les fleurs sont axillaires le long des rameaux , réunies au nombre de quatre , cinq ou six sur des pédoncules uniflores , géni- culés dans leur milieu avec de très-petites bractées^ le calice est, jusque vers son milieu, divisé en cinq, ayant environ dix glandes sur les découpures -, la corolle, d'un blanc pourpre , ou d'un rouge carmin , a le limbe des pétales frangé*, l'ovaire est ovale, aigu, presque divisé en trois à son sommet. Il y a trois styles rapprochés , dont le stigmate est un peu épais*, il se change en une baie globuleuse, à trois côtes, de la grosseur d'un grain de groseille, transparente, blanche, contenant trois noyaux ovales , aigus, convexes en dessous , anguleux en dessus , environnés d'une pulpe douce et agréable. Analyse chimique. Ce Moureiller fournit , ainsi que ses congénères , des baies qui contiennent un principe mucoso-sucré avec addition d'un peu d'acide gallique. L'écorce, qui renferme beaucoup de tannin, sert aux corroyeurs à préparer leurs peaux. Propriétés médicinales. L'usage des fruits du Mou- reiller piquant, dit Nicolson , provoque les règles et excite à l'amour. D'après l'examen chimique des essences qui composent ces baies, je ne vois rien d'excitant ni de stimulant, et quoique la renommée leur ait consacré (237) aux colonies cette vertu aphrodisiaque, ce ne pourrait être que comme diurétiques et excitant secondairement les organes de la génération. Ce qui prouve que cette vertu trop vantée est exagérée, c'est que les matrones spéculatrices des boudoirs de Vénus ont soin de ne ja- mais employer seuls les fruits du Moureiller piquant , mais d'en combiner la pulpe avec les aromates du pays auxquels ils doivent en ce cas leur haute réputation. J'ai au contraire souvent employé ces fruits comme ra- fraichissans, et j'ai toujours remarqué que leur décoc- tion apaisait la soif des malades , dans les fièvres in- flammatoires et bilieuses. Les matelots, par expérience, recherchent les baies comme propres à combattre la diathèse scorbutique. EXPLICÂ.TION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-NEUF. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. i. Baie de grosseur naturelle. 2. Baie coupée transversalement, et où l'on remarque les trois pépins. { -^i» ) VV>VV< VV<'V\<\<'«VV<'VV<\V»V\VV\VVV>»I>>'VVVVVVVV'»V\'<'»V^'WA'VV>V»MWr coinnie un morceau de bois, lorsqu'on les jette sur une table ^ celles qui sont les plus grosses et qui ont une couleur jaune ou d'un Lrun clair, sont les plus estimées. Pour les conserver on les met dans une boîte doublée en plomb, et l'on place cette boite dans une autre plus grande, avec de la cbaux vive pour en écarter les insectes. » Le procédé indiqué par le père Jartoux diffère un peu de celui-ci. Suivant cet auteur, les Chinois, après avoir nettoyé la racine de Jin-Clien, la trempent un ins- tant dans l'eau presque bouillante , et la font séclier à la fumée d'une espèce de Millet jaune , qui lui commu- nique un peu de sa couleur. » (Dict. des Se. M.) Analyse chimique. Cette racine a une saveur qui ap- proche de la réglisse, et elle est légèrement amère et aromatique , mais inodore. On n'en a point encore fait l'analyse chimique. Propriétés physiques. « Les auteurs chinois, con- tinue le docteur Vaidy , font un éloge pompeux des vertus du Jin-Chen. Ils lui attribuent la faculté de ré- parer promptement les forces épuisées par la fatigue ou par les plaisirs de l'amour , de remédier îiux maladies des reins et des poumons , et de donner de l'embonpoint à ceux qui en fout usage. Le père Jartoux dit que si l'on fait courir ensemble deux hommes, dont Tun ait un morceau de Jin-Chen dans la bouche , celui-ci arrivera sans être essoufflé et sans éprouver la moindre lassi- tude, tandis que l'autre sera très-fatigué de sa course. Le même père Jartoux dit qu'étant un jour accablé de ( 243 ) faligue, au point de ne pouvoir plus se tenir à cheval , il en prit la moitié d'une racine , et une heure après il ne se ressentait plus de sa faiblesse. » « Le sceptique Cullen, dit Vaidy, considérant la sa- veur douceâtre de cette racine et le peu d'odeur quelle exhale , révoque en doute les merveilles racontées par les écrivains chinois et par les voyageurs européens. » Cullen appuie ce doute d'une seule expérience qui ne peut être concluante. « Je crois, comme le célèbre pro- fesseur d'Edimbourg , reprend Yaidy , que l'enthou- siasme des Orientaux et des missionnaires a fort exagéré les vertus du.Jin-Chen , mais je pense qu'on devrait ad- ministrer cette racine dans nos hôpitaux de clinique , afin de constater bien positivement les effets qu'elle pro- duit; car nous ne sommes pas assez instruits de ses pro- priétés pour être fondés à l'exclure de la matière médi- cale. Il faut, dans cet essai , comme dans tous ceux de celte nature , donner la plante sans aucun mélange , et surtout ne pas imiter l'auteur d'une pharmacopée mo- derne, qui Ta unie, dans une composition aphrodisiaque, avec les cantharides. » Mode d'admikisthation. « Les Chinois coupent la racine de Jin-Chen par tranches et la font bouillir un peu plus que le Thé. Ils n'en donnent jamais^ suivant Jartoux, plus d'un cinquième d'once pour un gobelet de décoction. On peut aussi donner cette racine en poudre , à la dose d'un scrupule à un gros, et c'est ainsi qu'on l'administre le plus souvent en Europe. Le père Jartoux a bu souvent une infusion des feuilles de Jin- Chen qu'il préférait au Thé. Nous poui rions également employer cette partie de la plante dont les propriétés ( ^44 ) doivent cire analogues à celles de la racine. » (Vaidy.) Selon Rhéede, les feuilles du Jin-Chen, administrées en poudre, sont stomacliiques , et guérissent la diarrhée. Leur usage pi éviciit le Pitao , maladie de la bouche épidéniique au Malabar , et provenant de l'abus d'exer- cice , et des acides, de l'Arack , du Bétel, de saignées excessives, lesquels, dit-il , produisent des glaires, une prostration générale, des ophtalmies miteuses , la pâleur de la langue et des ongles , l'enflure des pieds , etc. Leur fumée, continue Rhéede, enivre -, mêlées au tabac, on les applique sur les hernies. Ces feuilles ainsi que les fleurs, les racines et les semences, sont, dit- il, des aphrodisiaques éprouvés \ ils excitent la semence et dis- posent à l'acte de copulation. EXPLICATION DE LA PLAKCHE CINQ CENT SOIXANTE-DIX. Le dessin est réduit au quart. 1 . Racine de grosseur naturelle. 2. Fleur maie. 3. Fleur hermaphrodite. 4. Baie coupée transversalement , où l'on remarque deux graines. /^.rz/^'^. /y.-> I^iidore J^^oTurûZiuFnac • (•afirxeZ JniT; TRIFFE BXlANCHE . ( 245 ) lVV>vv%w\w^vv^w^w^v^A'w^w\vv\\ «w'v\^^/v\w^ /:/ .> /Aax/orc /fescourùlK /"mx ûa.irie/Jc- AGAÏiir NIVEEL^X ( ^49 ) . WWWAA VV^XVW* VV\ W» W» W\ VVWVX VVAWVW^'W» W\ WV -WWV^W» WXVWWXiVWVVWVWVWVN w> AGARIC NIVÉEUX A LAMES NOIRES. ( aphrodisiaque. ) Stnonymie. Vulg. Gnion-Gnion. — Agaricus niveus laminis iiigris inaequalibus ; pediculo alto concavo ; odore fœtido. D. — Agaricus esculentus, campestris et nemorum , albus supernè, infeinè niger. D. Caractères génériques des Agarics. Premier ordre des Champignons, d'après ma méthode, offrant pour caractères : un chapeau soit sessile, soit pédicule; sé- minules attachées à la surface extérieure. Le caractère essentiel est le suivant : Chapeau garni de lames ou feuillets à sa face inférieure et dénué de yolwa. CARACTÎiRES PARTICULIERS. Chapcau blanc ^ lames iné- gales noirâtres; pédicule dépourvu de volva. Histoire naturelle. « Les plantes qui viennent tout- à-fait à l'ombre des arbres, a dit Bernardin de Sainl- Pierre, et qui n'ont presque point de racines, comme Tome VIIL — 143^ Lii>raisou. 22 ( 25o ) les Champignons , ont des feuilles qui , loin de regarder le ciel , sont tournées vers la terre-, la plupart sont faits en dessus eu parasol épais, pour empêcher le soleil de dessécher le terrain où ils croissent , et ils sont divisés en dessous en feuillets minces pour recevoir les vapeurs qui s'en exhalent. Il y en a d'autres espèces qui sont doublées de tuyaux, d'autressont rembourrées d'épongés. Il V en a dont le pédicule est creux en dedans , et qui , comme les Agarics, portent un chapiteau en dessus, y rassemblent les émanations de leur sol, comme dans un alambic^ ainsi il n'y a pas une vapeur de perdue dans l'univers! î ! )> Est-ce le hasard qui pourvoit ponc- tuellement, et sans la moindre interruption, au mou- vement perpétuel de toutes ces merveilles de la nature que voient pourtant avec indifférence les cœurs froids et insensibles à tous ses prodiges? Comme en tout il faut des contrastes , il existe des Champignons dont on peut faire sa nourriture, et l'A- garic nivéeux est dans ce cas; mais aussi il ne se ren- contre que trop souvent des espèces nuisibles -, et si les Champignons ont empoisonné par l'influence délé- tère d'un principe résineux , on peut combattre avec succès cette action nuisible par les spiritueux , et spé- cialement les éthers , après toutefois avoir débarrassé, par un vomitif, l'estomac de la substance vénéneuse. Les acides réussissent pour neutraliser l'effet délétère des espèces coriaces ou pulrescentes. Le lait , qu'une aveugle crédulité fait appliquer dans tous les cas d'em- poisonnement avec trop de sécurité, le lait ne sert que comme adoucissant dans les convalescences , et nulle- ment comme moyen curatif. Les Champignons véné- ( ^5, ) neux, en général, perdent une partie de leur résine corrosive par la coction, mais il est faux de dire qu'il suffit de les mettre cuire avec une cuiller d'argent pour savoir à quoi s'en tenir sur leur qualité; il est bon ce- pendant de les faire macérer , en cas d'incertitude , dans du vinaigre ou de l'eau salée qui se saturent des sucs vénéneux des Champignons qui portent la mort avec eux. On n'a rien à redouter de l'usage de l'Agaric que je décris ici •, il est recherché à juste titre par les insulaires des colonies où il se trouve , qui le mangent seul, grillé ou bouilli , ou dans leurs calalous, quoiqu'il ait, selon moi , un peu l'odeur d'urine de chauve-souris. Par une spéculation erotique, les ménagères en font manger beaucoup à leurs amans. Caractèhes physiques. L'Agaric nivéeux des Antilles n'a point de volva ; son pédicule central est privé de collerette, frêle, creux, un peu élevé; le chapeau parait comme un bouton blanc , en forme de calotte lisse , blanche, s'aplanit en se développant, et n'est jamais bien large \ ses feuillets , d'abord d'un ton bistre léger, noircissent dès qu'ils ont éprouvé le contact de l'air et qu'ils ont absorbé les vapeurs humides de la terre. A l'état cru, leur saveur n'est point agréable, et leur odeur alcalescente a du rapport avec celle fétide d'u- rine de chauve-souris, mais que ces Champignons per- dent par la coction , et surtout par leur association avec les aromates qui servent de condimens aux mets aux- quels les uns et les autres sont destinés. Analyse chimique. D'après l'analyse du célèbre Vau- ( ^5.) uueliii , les Champignons contiennent de Tadipocire, de la graisse , de l'albumine , du sucre , de Tosmazôme , une substance animale insoluble dans Palcool , de la Ibngiue et de Tacélale de potasse. Braconnot on a re- tiré une substance particulière à laquelle il a donné le nom de Fongine -, c'est la résine vénéneuse. Propriétés médicinales. Les meilleurs Champignons, tjuoique échauffans , sont d'une difficile digestion, mais moins lourds que les vénéneux. L'Agaric nivéeux au contraire, étant d'une contexture peu épaisse, est moins indigeste, car il n'a jamais incommodé , et pourtant il îi'cst aucun individu des Antilles qui n'en ajoute à sa nouriilure journalière. On regarde cette espèce comme aphrodisiaque, et les matrones ne manquent pas d'en garnir les calalous des jeunes adeptes qu'elles destinent au premier sacrifice à Vénus, et pour ranimer la verve engourdie des vieux conteurs qui ne savent plus que ra- bâcher. Ce qui ajoute à la vertu aphrodisiaque de l'A- garic nivéeux , c'est le piment, la muscade , le girofle, la cannelle et le gingembre qu'on lui associe , et qui tous réunis feraient relever un mort de son tombeau. Dans le cas d'un empoisonnement qui pourrait avoir lieu par d'autres espèces nuisibles, il faut, je le répète, pour 1 habitant des colonies qui possédera cet ouvrage : i« faire vomir au mo^^en d'un cméio-cathartique , c'est- à-dire un grain d'émétique et deux gros de sulfate de soude dans une demi-bouteille d'eau ^ i° après le vo- missement qui est indispensable , on administre l'eau de riz gommée , l'eau de fleurs d'oranger ou l'eau de menthe et le sirop d'éther opiacé \ des lavemens adou- cissans et narcotiques sont également indiqués. {Vojez ( 253 ) pour de plus grands détails, mon ouvrage cité des Cham- pignons comestibles , suspects et vénéneux. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-DOUZE, Le dessin est réduit à moitié. Il représente un groupe d'Agarics nivéeux à lames noires , appelés vulgairement Gnions-Gnions. Tome VIIL — i43e Livraison^ 23 VINGT-TROISIÈME CLASSE, *c^ DES PLANTES SEDATIVES SPECIALEMENT DIRIGEES SUR LES PROPRIETES VITALES DE l'aPPAREIL GENITAL DE l'homme. Plantes dites Anti- Aphrodisiaques, ou réfrigérantes des organes génitaux masculins. SOMMAIRE, 1_7ans la classe piécédenle j'ai donné l'histoire des es-pèces Aphrodisiaques y c'est-à-dire des plantes excitantes capables de réveiller les organes génitaux assoupis ^ dans celle-ci il me reste à indiquer celles qu'on croit pourvues de vertus contraires, c'est-à-dire destinées à apaiser un orgasme vénérien trop exalté, comme dans le satyriasis, et à éteindre ou amortir les feux de l'amour. Ces végé- taux réfrigérans , ou sédatifs directs des organes géni- taux , s'opposent à l'afflux du sang dans les corps caver- neux , ou en apaisent la trop grande fermentation. Les Rutacées , ennemies des facultés génératives, pro- ToME VIII. — 144" Livraison. ( 255 ) curent la Rue félide, leGaïac, etc. , les Lisimachies , le Mouron, etc. ^ les Cactus, lesCactes, les Ficoïdes, lesPour- piers, les herbes grasses -, les Cucurbilacées , les Melons , Courges, etc. ^ les Papavéracées, TOpium qui , appliqué en lotion aqueuse sur le ventre, est peut-être le réfri- gérant le plus prononcé-, les Solanées, les Datura , les Apocynées 3 les Borraginées , les Bruyères. Les plantes acidulés et astringentes, telles que le quin- quina , le café pris à l'excès , la garance, la gomme kino, sont également contraires aux facultés prolifiques , ainsi que les Verveines et les Gaitiliers. Parmi les Labiées, les espèces qui contiennent du campbre, comme les Mélisses, les Romarins, les Men- thes , ainsi que l'indique ce vers latin : Campliora per nares castrat odore mares. Il n'en est pas de même des autres Labiées, telles que la sauge, la marjolaine dont les juifs jonchent la cou- che des nouveaux époux , pour les disposer à la lutte amoureuse. Parmi les Hydrocharides se trouve , dit Virey , le ré- frigérant le plus actif, le Nénuphar et ses congénères. Ces anti-aphrodisiaques agissent en diminuant la chaleur et Téréthisme de la partie, et en la frappant de frigidité. %y ( 256 ) VVV.'%*W\VVV«.>VVV'V\V\VV\VVVVVVVVVVVVV'VVV\'VVV\VVVl'VVVVVVVVVVVVVVVVVv%Vv>'\-VV»»VV\-\'\VVVVV»vVVVV» JUSQUIAME ÉPINEUSE A FEUILLES D'ORVALE. ( jdnaphrodisiaqiie. ) Synonymie. Hyosciamus niger spinosus. — Lin. Pentandrie monogjnie. — Jussieu , famille des Solanées. — Hyosciamus spinosus arborescens sclarae folio. Plum. Man. J. A. 54 , fol. 43. — En anglais : Heubane. — En espagnol : Veleno. — En portugais : M^mendro , Yosciamo. Caractères génériques des Jusqliames. Genre de plantes à fleurs monopétalées, de la famille des Sola- nées , qui a du rapport avec les Nicotianes et les Molè- nes, et qui comprend des herbes à feuilles alternes, entières ou découpées, et à fleurs un peu irrégulières, axillaires et terminales. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice qubiquéfide ; une corolle in- fundibuliforme à limbe oblique , obtus ^ et à cinq lobes ; cinq étannnes inclinées'^ une capsule operculée et bilo- culaire. Caractères pAr.ticuliers. Double rang de fleurs d'un T^n>iff7^ Pr.rrourA/x /1/j.r n \>IK \TKLl K h FKllliljKS i>'OKV:\LK, (.57 ) seul côté ^ boutons enchâssés dans un calice quinqué- fide retroussé en dehors. Histoire naturelle. La Jusquiame épineuse des An- tilles devient presque un arbre. Le nom latin Hyoscya- mus , selon Tournefort, vient des mots grecs us, co- chon, et de cuamos ^ fève, fève de cochon, parce que le fruit entier de la Jusquiame ressemble en quelque façon à une fève , et que lorsque les sangliers ou cochons marrons en ont mangé , ils sont atteints, dit ^lian, de mouvemens convulsifs si étranges qu'ils mourraient dans peu de temps s'ils n'allaient se jeter dans un ruisseau pour y boire et. s'y baigner. La Jusquiame épineuse , quoique riche de tons , a un aspect sinistre , et trouverait place dans les jardins paysagistes des colonies auprès des cyprès et des saules pleureurs s'ils végétaient en ces contrées brûlantes. On contemple toujours avec un certain respect, une certaine émotion , une tombe ombragée de ces arbres lugubres , et particulièrement : Du Saule, ami du deuil, qui s'incline en pleurant Sur l'urne funéraire et l'onde qui murmure. EsMENARD, Poëme de la Navigation , ch. vin. La Jusquiame épineuse a les plus grands rapports avec la plante décrite dans l'Encyclopédie par ordre de ma- tières, sous le nom de Nicotiane piquante, n. 6, Ni- cotiana arborescens spinosissima flore exalbido , Plum. t. 3, p. 84; l'une et l'autre de ces plantes, à l'état vert ( ^58) jouissent de la iuciiil' vertu stupéfiante, ainsi il n'y a pas de danger à les confondre par méprise. Caractî:res physiques. Cette Jusquiame , aux Antil- les, devient presfjue un arbre dehuit à dixpieds^sa tige est droite , épaisse de deux pouces , moelleuse , couverte d'une écorce d'un gris obscur. Elle jette plusieurs feuilles tout-à-fait semblables à celles de l'Orvale , mais elles sont du triple plus grandes et plus tendres-, elles atteignent la longueur de quinze pouces et sont d'un vert pâle en dessous , plus foncé en dessus \ le bout de la tige se divise en plusieurs branches arquées comme celles de Tliéliotrope , et chargées d'une double rangée de fleurs presque sessiles , dont les boutons sont en- châssés dans un calice quinquéfide retroussé en dehors^ ces fleurs sont axillaires ^ elles ont la corolle d'un beau jaune en son limbe , mais la gorge est d'un noir pourpre*, le calice velu est d'un vert tendre , à cinq divisions ai- guës et profondes; les filamens des étamines sont vio- lets, et les anthères jaunes*, il succède aux fleurs un fruit ovale , à enveloppe dure et velue, et contenant une infinité de petites graines noires*, les fleurs et les fruits de cette Jusquiame sont mûrs en janvier dans les forêts d'Haïti , où on la rencontre particulièrement au petit Goave et dans les rochers du Tapion. Analyse chimique. Selon Kirchhoff, la semence con- tient une huile grasse et un peu de résine; une ma- tière extractive avec un peu de sucre ; de la gomme avec quelques sels ; de la fibre ligneuse , de l'albumine , de l'humidité ; un principe narcotique , etc. La cendre four- ( 259 ) uil du phosphate de chaux , de l'alumine , de la silice et de l'oxide de fer. Propriétés médicinales. La Jusquiame d'Amérique a les mêmes propriétés délétères que celle d'Europe -, elle est dangereuse pour l'homme, et pour les animaux qui la broutent , surtout pour les gallinacées et les poissons. Son influence vireuse et vénéneuse se fait bientôt éprou- ver, soit après Tinjection, soit quon ait été exposé à ses émanations narcotiques, soit qu'on ait eu l'imprudence de l'appliquer en cataplasme immédiatement sur les plaies dénudées de la peau. Elle occasione bientôt , par l'absorptiau , un état de stupeur, d'ivresse, avec délire et tremblement. Souvent c'est un visage tuméfié et rouge, qu'observe le médecin, un pouls dur, un sommeil léthargique^ d'autres éprouvent une sensation brûlante aux lèvres, à la bouche, de la gêne dans la déglutition, la contraction de la bouche, des vertiges, des douleurs articulaires et une espèce de chorée. Une autre fois c'est le délire furieux, avec dilatation de la pupille, l'œil hagard, la respiration gênée, l'aphonie, le irismus , la paralysie des extrémités inférieures , la carpologie, le froid des extrémités, et la mort, si l'on n'a promplement secouru le malade. J'ai été fort heureuse- ment appelé à temps à Saint-Domingue pour donner des soins à une enfant charmante, âgée de six ans, qui avait mangé des graines delà Jusquiame épineuse, et qui, outre la perte de la parole, le délire et des ris immo- dérés, éprouva la majeure partie des symptômes décrits plus haut. J'eus le bonheur de la rendre à la santé en lui faisant administrer un vomitif, puis de l'huile de Ricin , et enfin une limonade végélale. ( 2G0 ) A rintcricur on l'a quelquefois employée comme suc- cédanée de l'opium , parce qu'elle n'arrête pas les éva- cuations. On l'a donnée dans l'hémoptysie , contre les hémorroïdes et toutes les hémorragies. L'extrait des feuilles a réussi dans les convulsions et l'épilepsie , dans les palpitations , les céphalalgies invétérées et la mé- lancolie, à la dose graduée de 2 à 12 grains par jour. A l'extérieur la Jusquiame épineuse agit efficacement comme sédative du système nerveux, c'est pourquoi on l'applique en cataplasme pour apaiser l'orgasme du sa- lyriase et de la nymphomanie ^ on l'associe même aux lavemens , mais ce mode exige beaucoup de pru- dence. On emploie également avec beaucoup d'avantage la Jusquiame épineuse extérieurement , en enduisant de son extrait la bougie qui sert à combattre les rétrécisse- mens du canal de l'urètre. Dans les gonorrhées on ajoute un scrupule d'extrait de Jusquiame aux injections faites avec une once de Cubèbes pour une livre d'eau. Ce même extrait est employé contre le gonflement scrophuleux des ganglions lymphatiques ; on lui associe l'hydriodate de potasse. Cette même pommade sert en frictions contre les exostoses , les inflammations du pé- rioste , les gonflemens scrophuleux des os , et pour neu- traliser l'abus des frictions mercurielles. On n'a également qu'à se louer de son usage dans les tumeurs blanches, les contractures, les maladies de la ( 26l ) peau accompagnées de prurit , les ulcérations scropliu- leuses de la peau , les cancers douloureux , Todontalgie, les phlegmons et les rhumatismes aigus et partiels. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-TREIZE. Le dessin est réduit au quart. 1. Etamine. 2. Pistil. 3. Fruit entier. 4. Le même coupé transversalement. 5. Graine. ( iG-i ) kV^>VVVv\V\\Vk««t W \»\ WAV \V.'W.\V.\VVVVV'VV^VVVV'V\WwVVvVV.\>v\VVW\\VWVVV\VVVvWv\'VVWV\* i\ YMPHE BLANCHE A FEUILLES BICOLORES CRÉNELÉES. {Anaphîodisiaque. ) Synonymie. Vulg. Volette, Volet. — Nénuphar. — Plateau. Nymphœa alba foliis crenatis. — Lin. Polyandrie mono- gjnie. — Tournefort , Rosacées. — Jussieu, famille des Mu- rènes et des Hydrocharidées. — Nymphaea alba foliis crenatis. Plum. Manusc. Galer. des Est. vol. J. A. 54, p. 78. — Nymphaea flore albo foliis crenatis. P. D. — En ca- raïbe : Aguapé.l^n espagnol : Nénuphar hlanco. — En por- tugais : Nymphéa hranca. — En anglais: White WateV' Lilf , TVatcr-Rose, Caractères génériques des Nénuphars. Genre de plantes unilobées, à fleurs polypétalées, de la famille des Morènes , qui a de très-grands rapports avec les Ne- lumbo^ et comprend des herbes tant indigènes qu'exo- tiques , toutes aquatiques , dont le caractère essentiel est d'avoir : Un calice à quatre ou cinq folioles j une corolle v^'7^ /y..;-^ T'Atxhi'rr ^fjn>tir/i& Ame .NYMI'IIK JlI^ANriïK, ( 263 ) poljpétale j point de style; une baie supérieure à plu- sieurs loges , couronnée par un stigmate orbiculaire. Caractèhes particuliers. Feuilles pourpres en des- sous. Histoire naturelle. Ce genre porte le nom de Nym-^ plies ^ parce que ses espèces, dit Tournefort, croissent dans les eaux. Selon Chaumelon , le mot Njmphœa vient de numphe , jeune mariée, à cause de la vertu anti-aphrodisiaque attribuée à cette plante par les an- ciens Grecs ^ peut-être aussi à cause de sa blancheur qui est le symbole de la pureté virginale. On rencontre fréquemment aux Antilles les trois espèces suivantes décrites par Plumier, savoir : i^ le Nénuphar d'Amé- rique à feuilles très- grandes, compassées, à crénelures aiguës , pourprées en dessous, et à fleurs blanches, dont je donne ici l'histoire -, 2° le Nénuphar d'Amérique , à feuilles plus petites , compassées, à crénelures obtuses , vertes en dessous, à fleurs blanches ^ 3° le petit Nénu- phar à fleur blanche et villeuse, que j'ai décrit sous le nom de Ménianthe (vol. I, p. 112 , pi. 24). Ce beau Nénuphar brille sur l'eau des rivières des Antilles , comme le lis blanc au milieu de nos jardins -, ami de la lumière du soleil, il laisse exhaler pendant le jour une odeur fragrante et suave, et referme ses pétales pen- dant la nuit. Après trois ou quatre jours d'épanouisse- ment, sa couleur blanche éclatante passe à une belle couleur de feu ; jouet des ondes soulevées par le vent, on voit ce Nénuphar se balancer sur le bord des ri- vièresetmême près des eaux stagnantes des criques, des fleuves et des lagons d'Haïti , de Cuba, de la Martini- que et des autres Antilles où il fleurit en mars, On ap- ( '-«.1 ) pelle viili^aiifincnt ccllr. piaule f^olel ; elle est com- mune le long (le la rivière Sainte-Marie près la nier, à la Cabesterrc de la Marliiiique : et la dcuxièrae espèce est très-commune dans le lac Miragoane à Haïti. Les rives charmâmes et pittoresques de Ja rivière de l'Es- terre à Haïti , sont garnies de toutes ces plantes aqua- tiques parmi lesquelles se jouent les caïmans , les tor- tues et les poissons. Le blanc virginal des fleurs des jNymphes qui entourent les nombreuses étamines d'un jaune d'or, disputent d'élégance et de beauté avec le bleu des Pontederias , et cette plaine mobile offre alors le coup-d'oeil d'un parterre sur lequel on serait tenté de poser ses pas. Cahactères physiques. Cette espèce de Nymphe , dit Plumier, a ses racines de même grandeur et de même substance que notre Nénuphar blanc d'Europe ^ elles sont noueuses de même et garnies de plusieurs autres racines, longues, grosses comme des plumes^ les feuilles, les fleurs et les fruits naissent de la même façon, mais plus grandes que dans l'espèce d'Europe -, les feuilles sont tout-à-fait rondes et ont un pied et demi d'étendue, lorsqu'elles ont atteint leur juste grandeur, mais elles sont un peu plus longues que larges lorsqu'elles sont encore jeunes ^ leur fente est un peu plus élargie , et leurs crénelures sont tout-à-fait pointues ^ elles sont épaisses, fort unies et d'un beau vert luisant par dessus, mais le fond du dessous est d'un beau rouge carmin et tout chargé d'une crépine tissue d'une petite nervure relevée et verte , et divisée en deux par une grosse côte depuis le pédicule jusqu'au bout. Les fleurs ont quatre ou cinq pouces de diamètre de ( 265 ) même que les premières, excepté que les quatre feuilles de la base sont parsemées en long de plusieurs petites lignes noires ; les étamines du milieu sont jaunes , en plus grand nombre. Les fruits sont plus grands , mais de la même forme que ceux du Nénuphar d'Europe ^ leur couronne est également radiée depuis le centre jusqu'au bord ; elle n'est ni si large ni si bordée , mais seulement enchâssée tout autour par une dentelure pointue : l'enveloppe du fruit est épaisse , rougeàlre et unie en dehors , mais un peu inégale par quelques petites éminences ; le dedans est aussi divisé en petites cellules , du centre à la circon- férence , qui sont toutes remplies de semences rondes et noirâtres. Analyse chimique. La saveur de la racine , qui est de la grosseur du bras , est amère et légèrement astrin- gente ; son extrait aqueux a de plus une saveur salée j les feuilles et les semences ont un goût visqueux; les fleurs aussi -, et leur odeur, à l'état frais, est nauséa- bonde. Elles contiennent environ le quart de leur poids de mucilage insipide. Propriétés médicinales. Les anciens ont reconnu au Nympliaîa une vertu réfrigérante et anti-aphrodisiaque, et des auteurs célèbres, influencés par des préjugés po- pulaires, n'ont pas craint de trouver dans les semences et la racine la vertu d'éteindre les désirs vénériens et même d'abolir la faculté génératrice. Les moines et les religieuses, d'une piété sincère, font usage de celte plante pour amortir l'aiguillon de la chair et conserver leur chasteté. Cependant l'usage que font les paysans ( 7.GG ) suédois (le ces racines, dont ils font du p;nn en temps de discite, donne du ridicule à cette pompeuse exagé- ration de vertu réfrigérante. Il y a plus , la qualité amère de Técorce de la racine qui, à l'état frais et appliquée sur la peau, est rubéfiante, prouverait contre la pre- mière assertion. Cependant plusieurs médecins dignes de foi, et entre autres le docteur Alibert, assurent avoir em- ployé le Njmphœa comme faible narcotique , et pour remplacer les Opiacées ^ mais il fit usage des fleurs nau- séeuses et des fruits , et non des racines : c'est du moins une expérience que j'ai répétée plusieurs fois. Mais on ne peut se refuser de lui accorder au moins des vertus émollientes , relâcbantes et rafraîchissantes. Marcgrave et Pison assurent que les diverses espèces de Nymphœa ont les mêmes qualités que celles d'Eu- rope •, que les feuilles guérissent les ulcères des jambes, les inflammations et les érysipèles , étant appliquées fraîches; que l'huile dans laquelle on a fait bouillir les racines est très-bonne contre toute inflammation ; qu'on mange ces racines après les avoir fait cuire. Véritable- ment la semence et l'eau distillée des fleurs sont rafraî- chissantes , mais il faut prendre garde à l'usage et à la dose, dit Plumier , qui a connu à la Martinique une dame qui , en ayant fait abus , devint paralytique. Pison dit aussi que les racines apaisent la bile et arrêtent la dysenterie ; que les fleurs rafraîchissent et humectent, mais que les racines et les semences rafraî- chissent et dessèchent. Mode d'administration. La racine se prescrit depuis quatre gros jusqu'à six en décoction dans deux livres (267) d'eau; et les feuilles fraîches, à la dose de huit gros en infusion. Le sirop qu'on fait avec les fleurs et les fruits est la préparation la plus commode et la moins désa- gréable. J'en ai reconnu les bons effets, comme tempé- rant , dans les maladies inflammatoires des Antilles et dans les affections hystériques. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE- QUATORZE. Le dessin est réduit au quart. I^ touffe , se développant sous l'eau, porte et étale ses fleurs à la surface du liquide. 1. Capsule. ( 268 ) *\\VV»\Xl'V\^X\'»\\^%\\\\' VV* VV» '.V\ v»vv\vv> v\vv\w»tv»vv> HYPTIS A FLEURS EN TETE. i^Anaplirodisiaqiie. ) Synonymie. Vulg. Mélisse en tête. — Mélisse globuleuse. — Clinopode ridé de la Jamaïque, de Linné. — Mélisse à bouton. — Z'erbe à bouton des créoles. —En caraïbe : Sou- souraytin. — Hyplis capitata. Lin. Diandrie monogynie. — Jussieu , famille des Labiées. — Hyptis floribus capitatis, capitulis subglobosis peduncuîatis axillaribus. Lam. — Me- lissa altissima giobularia suaveolens. Plum. Cat. 6. Burm. Amer. t. i63,f. 2. — Sideritis ^picata , scropbulariœ folio, flore albo, spicis brevibus, babitioribus rotundis, pediculis insidentibus. Sloan. Jam. Hist. 1 , p. 174? t. 109, f. 2. — Scabiosœ affinis, etc. Pluk. t. 222, f. 7. — Clinopodium rugosum, capitulis scabiosœ. Dill. Elth. 88, t. 76, f. 86. — Clinopodium rugosum. Lin. — Hyptis capitata. Jaoq. Col- lée. 102 et le. Rar. vol. 1, n. ii4. Caractèties GÉNÉpaQUES DES Hyptis. Gciire de plantes à fleurs raoïiopétalées de la famille des Labiées, et qui (ompreud des plantes exotiques à feuilles simples, op- posées et à fleurs nombreuses , sessiles , disposées, soit par verticillos axillnires , soit en léles axillaires et pé- ■//'■///' // Jyti. T^ini'n; Havfurùi- /"mj lâ^PTKH fAFITEE ( ^73) fk>nculées. Le caractère essenliel de ce genre est d'a- voir : Un calice turbiné^ semi-qidnquéfide -^ corolle tu- hulée , à deux lèures , dont la supéiieure bifide j V infé- rieure à trois lobes ,• les deux latéraux owales-aigus , celui du milieu arrondi , concasse, obtus. Caractères PARTICULIERS. Fleurs globuleuses en tètes. Style à stigmate simple. Histoire naturelle. L'Hyptis globuleuse croit dans les savanes et passe dans le pays pour pectoral. Elle fait partie de ces immenses quantités de plantes différentes qui forment les prairies aux Antilles, et servent de pâ- turages aux innombrables troupeaux qui fécondent la terre , et font la richesse et la ressource des habitations. Ces animaux domestiques vivent en paix avec le gibier d'eau, et des milliers de tourterelles qui se retirent au milieu de ces herbes touffues. On y voit des canards de toute espèce , des sarcelles , des ramiers , de grosses et petites tourterelles, des crabiers , des hérons, des flammans et mille autres petits oiseaux dont le plumage varié flatte la vue, et qui chantent à chaque instant du jour les bienfaits de la création. Caractères physiques. L'Hyptis à fleurs en tête , quon a long-temps confondue avec le Clinopode ridé , n'en diffère que par les fleurs ^ ainsi cette plante pousse également des liges droites, sous-ligneuses, quadran- gulaires , un peu velues , rameuses et hautes de trois à six pieds ; ses feuilles sont opposées , ovales-lancéolées , rétrécies en pétiole vers leur base , crénelées , ridées , un peu velues et d'un vert jaunâtre ^ elles se rapprochent de celles des Galeopsis et des Laniium par leur aspect ^ (2:4 ) les fleurs sont petites , inodores , blanches avec une teinte couleur de chair, ramassées en tête, pédonculées, opposées, axillaires, situées aux sommités de la plante 5 ces têtes de fleurs sont globuleuses et munies d'une col- lerette de folioles en forme de calice commun, ce qui leur donne l'aspect de fleur de Scabieuse ou de Globu- laire \ la lèvre inférieure de la corolle est remarquable par sou lobe moyen très-concave et velu en dehors : dans cette espèce le stigmate est simple , au lieu que dans l'Hyptis verticillée il est bifide ^ l'ovaire est supé- rieur, quadrifide, duquel s'élève un style de la longueur des étamines, simple ^ le fruit consiste en quatre graines nues, situées au fond du calice. Analyse chimique. Le suc exprimé de l'Hyptis glo- buleuse , à l'époque de la floraison , contient : une huile volatile ; du camphre \ une cire résineuse ^ chlo- rophylle \ matière extractive avec malate de potasse et de chaux ^ extractif gommeux ^ albumine^ gluten \ fé- cule verte ^ nitrate de potasse. Les cendres donnent des sulfates, des phosphates et des hydrochlorates. Propriétés méuicikales. Les Hyptis contenant beau- coup de camphre, on a cru devoir les signaler comme sédatives du système nerveux. Ces plantes , aux colonies, jouissent d'une réputation^ peut-être usurpée, d'anti- aphrodisiaque. Ce qu'il y a de positif, c'est que je les y ai plusieurs fois employées avec avantage comme anti- spasmodiques. Les praticiens du pays vantent beaucoup le vin blanc où l'on a mis macérer les deux espèces d'Hyptis que je décris ici , comme diurétique , hydra- goguc et convenable par conséquent aux hydropisies ( ^7^ ) récentes, clans lesquelles les malades ont peu de fièvre et d'altération 5 mais il faut, disent-ils, en continuer l'usage pendant long-temps, et associer à ce moyen des purgatifs. Je les ai souvent prescrites comme pectorales dans l'asthme , en ajoutant à 1 infusion refroidie quel- ques gouttes d'ammoniaque liquide et de laudanum. Son effet le plus sensible est d'agir par la voie des urines, et de la transpiration, et comme pouvant entraver la marche des empâtemens mésentériques , des pâles cou- leurs, du scorbut et des autres maladies chroniques. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-SEIZE, Le dessin est réduit à moitié. i . Fleur grossie pourvue de la corolle et du calice. VINGT-QUATUIEME CLASSE. DES PLANTES QUI AGISSENT SUR LES PROPRIETES VITALES DE L^PPAREIL GENITAL DE LA FEMME. Plantes dites Eminénagogues , ou excitantes directes de l'appareil générateur. SOMMAIRE. O N appelle Emménagogues ou Hystériques les médi- camens que Ton croit propres à rétablir les évacuations naturelles au sexe. Le nom Emménagogiies dérive des mots grecs emmena , règles , uienstrues , et agô , je pousse , je conduis. On leur donne, dit Barbier, le titre à' An stolo claques ., lorsqu'ils sont destinés à provoquer l'écoulement des locbies^et celui à' Ecboliques quand on les administre dans l'intention de provoquer Taccou- chement. Les Emménagogues provoquent le llux mensuel, et guérissent la plupart des maladies causées par sa sup- ToME VI 11 \^io'' Lii'raison. (277 ) pression, telles que la chlorose, la jaunisse, les mi- graines , etc. Cette désignation convient également aux plantes qu'on prescrit en injections, dans les affections de l'utérus , dont tant de femmes sont affligées , soit par la mauvaise qualité ou la petite quantité des menstrues, soit après raccouchement , lorsqu'il y a suppression ou diminution dans l'écoulement des locliies. Ces mêmes remèdes sont aussi indiqués et administrés avec succès dans les vapeurs qui sont accompagnées de convulsions, de spasme de l'utérus, de dyspnée, de ris ou de pleurs involontaires et d'autres épipliénomènes qui se dévelop- pent et se remarquent chez les femmes qui éprouvent la suppression du flux mensuel. Dans le règne végétal, les plantes qui sont douées de cette propriété excitante ont une odeur forte , péné- trante et désagréable , qui porte à conjecturer qu'elles abondent en principes acres et volatils propres à activer la circulation, et par conséquent à rétablir la fluidité du sang en accélérant son mouvement, ce qui le rend alors plus propre à favoriser les évacuations périodiques. Dans la médecine actuelle , on ne croit plus à l'action directe et spéciale des espèces dites emménagogues sur l'organe utérin, car il est généralement reconnu que tous les moyens excitans qui agissent sur le cerveau , sur les nerfs , sur le cœur et sur les artères, réagissent de fait sur l'utérus, si cet organe a besoin de leur in- fluence. On conçoit aussi que l'emploi des Emménagogues excitantes serait intempestif à l'égard de personnes douées d'une sensibilité trop exquise , ou dans un état Tome VIII. — 145^ Livraison. 25 ( ^7») pléthorique , puisque ces remèdes écliauflans augmen- teraient l'orgasme sanguin, et réréthismc des vaisseaux capillaires qui, au contraire, a besoin d'être diminué chez les personnes nerveuses, par des anti-spasmodi- ques ; et chez les personnes pléthoriques par un régime débilitant, Tusage des anli-phlogistiques, les saignées locales ou générales , les émolliens, les demi-bains, etc. Ainsi on peut rétablir le cours des menstrues sup- primées d'après l'idiosyncrasie de la personne , et em- ployer, suivant sa constitution, i^ des excitans ; 2° des diffusibles; 3" des toniques -, 4" des émolliens; 5*^ des narcotiques ; 6° et quelquefois un vomitif ou un pur- gatif. Un médecin prudent et éclairé arrivera toujours au but qu'il s'est proposé , en choisissant le mode con- venable à l'état présent de sa malade. f^J'Zm Tktdfrr /lvW%WVVVV\'VVWWV\'W1'VVWWVWWV VWWVWXv VV\WvV\ WW\XVWvWVWVWVVV»'\'V VWWV'WVW » ARISTOLOCHE BILOBÉE A LONGUES RACINES. ( Etnménagogue excitante, ) Synonymie. Vulg. Liane fer à cheval. — Herbe à encensoir. — Aristolochia bilobata. Lin. Gynandrie Hexandrie. — Tournefort, Personnées. — Jussieu, famille des Aristolo- cbes. — Aristolochia foliis bilobis, caule volubili. Lin. — Aristolocliia longa scandens, foliis ferri equini effigie. Plum. Spec. 5, Amer. 91, t. 106. — Rai. suppl. SgS. — Tourn. i63. — En espagnol : Aristolochia larga, — En anglais : Long- Rooted Birthwort. — En malabarois : Carelu-Vagou. — 'E.n portugais : Saterlusi. — En belge : Koherlingen. Caractères génériques des Aristoloches. Genre de plantes à fleurs incomplètes , de la famille du même nom , qui a beaucoup de rapports avec le Codapail (vol. VII , p. 162 , pi. 490) , et qui comprend des plan- tes herbacées ou ligneuses, la plupart grimpantes ou rampantes, et qui sont remarquables par la forme sin- gulière de leurs fleurs. Le caractère essentiel de ce 25' (28o) genre est d'avoir : Calice coloré y en tube, monophjlle , renflt'. a la hase, à limbe dilaté ^ ordinairement terminé en languette oblique ^ six anthères sessiles sur le pistil au- dessous du stigmate qui a six divisions j capsule ovoïde , polj sperme ,• à six loges. (M.) Caractères particuliers. Feuilles à deux lobes j tige voîubile. (Yiv. ). Histoire NATURELLE. J'ai déjà dit que le mot Aristolo- che tirait son nom des mots grecs aristos, très-bon, et de loxia , lochies. Il y a aux Antilles une infinité d'espèces d'Aristoloches qui toutes rivalisent de grâce et d'élé- gance, et , par leur faculté de ceindre les arbres, forment des arcades et des colonnades de verdure. Les Aristolo- ches ne peuvent être confondues avec aucune des autres plantes connues, tant la forme de leurs fleurs est par- ticulière. Le Codapail a^ comme elle, son calice tubulé, tronqué obliquement, et terminé par une languette auriculiforme , mais son pistil est situé différemment, l'ovaire étant attaché longitudinalement au dos du ca- lice, et son fruit s'en distingue en ce qu'il est unilocu- laire. Les feuilles des Aristoloches sont alternes , et les fleurs axillaires. Cette plante croit aux Antilles -, je l'ai souvent rencontrée à Haïti , sur les collines verdoyantes des environs du Cap , et dans les mornes de Plaisance ; son odeur est très-désagréable. Caractères physiques. Sa racine a plus d'un pied de long , et près d' un pouce d'épaisseur *, elle est noi- râtre en dehors , jaunâtre en dedans et d'un goût fort ( 28i ) amer ^ ses tiges sonl très-menues , presque filiformes , sarmenleuses, rameuses, et rampent sur la terre ou grim- pent dans les haies qui se trouvent près d'elles ^ ses feuilles sont alternes, péiiolées, petites, à peine larges d'un pouce , glabres , et ont une écbancrure considé- rable qui les divise en deux lobes et leur donne presque la forme d'un fer à cheval ; leur pétiole n'a que quatre à cinq lignes de longueur ^ les fleurs sont axillaires , so- litaires dans chaque aisselle, plus longues que les feuilles, et ont leur languette plus large et plus pointue que celles des Aristoloches d'Europe ^ elles sont d'un jaune pâle et veinées de rouge-brun *, leurs fruits sont gros comme des oeufs de pigeon et ont une pointe émoussée vers le bout. Analyse chimique. Geoffroi a observé que le suc de cette racine rougit le papier bleu , et Bergius, que l'in- fusion aqueuse n'est point altérée par le sulfate de fer. (FI. D. D. D. S. M.) Les racines des Aristoloches traitées chimiquement par 1 alcool fournissent une grande quan- tité d'extrait résineux. Cet extrait, dit Alibert, est d'une grande amertume et d'une odeur aloétique *, l'ex- trait que l'on retire par l'eau, peu abondant, est, dit- on , d'une saveur salée, amarescente et d'une odeur de sureau. Propriétés MÉDiciKALES. L'Aristoloche a joui dans tous les temps d'une réputation méritée. On l'emploie comme excitante lorsqu'il s'agit de rétablir le cours des lochies arrêtées par inertie de l'utérus. Les anciens lui ayant reconnu une odeur légèrement nauséeuse, une saveur ( -••82 ) vive , acre , »imèie , qui signalait des propriétés médi- cales , elle fut employée par lli[)pociale , Galien , Dios- coride , comme alexitère et comme emménagogue , en ayant soin de l'administrer à l'intérieur et de l'appliquer extérieurement, soit pour provoquer ou rétablir le flux mensuel , soit pour expulser le fœtus et favoriser l'é- coulemeut des lochies. Les médecins de nos jours re- connaissent à FAristoloche cette vertu dans certains cas d'atonie. Le docteur Gilibert, dit Chaumeton, la re- garde comme un remède précieux trop rarement em- ployé. Plus sincère que beaucoup de modernes , détrac- teurs impitoyables de la thérapeutique végétale , il con- seille l'infusion d'Aristoloche édulcorée, comme diuré- tique et emménagogue^ il prescrit la poudre dans le vin contre la chlorose , la leucophlegraasie , les fièvres intermittentes , l'asthme humide , l'anorexie glaireuse^ il ajoute qu'elle déterge et mondifie les ulcères sordides. L'extrait et la poudre d'Aristoloche se prescrivent à la dose d'un gros. Les médecins Indous emploient la dé- coction des lacines comme alexitère, comme céphalique contre la bouffissure et la dysurie. Ils prescrivent la lo- tion dans les cas de podagre. Les médecins des Antilles reconnaissent les Aristoloches comme fébrifuges; et ils regardent cette plante comme pernicieuse aux femmes enceintes dont elle peut provoquer l'avortement. Ils débitent que des pessaires faits avec cette poudre ont la propriété d'expulser le foetus mort. Ils l'emploient en lavement dans les hémorroïdes internes, après leur suppuration, afin d'éviter les fistules. Ils en recom- mandent l'injection aux femmes hystériques. Poupée- Desportes signale comme apéritive l'Aristoloche à feuilles ( 283 ) en fer à cheval , et dont les fruits ressemblent à un en- censoir. Il l'a aussi employée avec succès comme fébri- fuge. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE-DIX- SEPT. Le dessin est réduit au tiers. i . Racine de l'Aristoloche longue bilohée. ( -'M ) V.\'\V\^V^»VV\W'\»Ai»\'V» \v>'W»'VV»VV^VV«VV»\WW>V\\W\V\'\\V'k»-'VX>V\^VV\'VV« vv%w TRÏCHILIE A TROIS FOLIOLES. ( Emménagogue excitante. ) Synonymie. Vulg-. Arbre à mauvais'gens. — Tricliilia trifo- liata. Lin. Dccandrie monogynie. — Jussieu , famille des Azédarachs. — Tricbilia foliis ternatis; foliolis obovatis, nitidis. Yahl. Sjmb. i , p. 3i. — Wild. Spec. Plant, vol. 2 , p. 554, n. 10. — Trichilia foliis ternatis. Lin. Spec. Plant, vol. 1, p. 55i. — Jacq. Stirp. Amer. p. 129, tab. 82. — Trichilia balesia. Lœfling. Itin. 188. Caractères génériques des Trichilies. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypélalées , régulières , de la famille des Azédaracbs, qui a de grands rapports avec les Portesia , et c|ui comprend des herbes exotiques à l'Europe , dont les feuilles sont ternées ou ailées avec ou sans impaire, les fleurs disposées en grap- pes ou en panicules souvent axillaires. Le caractère es- sentiel de ce genre est d'avoir : Un calice tiihulé à cinq dents courtes ; cinq pétales ,• Hix anthères situées sur les y./.fh /y. o TRICJJILIK A TROIS FOLlOIiKS. (285 ) dents d'an tube cylindrique.-^ un style -^ une capsule à trois loges , à trois valves j les semences arillées. Caractères PARTICULIERS. Feuilles lernées. (Vivace.) Histoire naturelle. Le mot Tricliilie esl formé du grec treis ^ trois 5 et le nom vulgaire, Arbre à mauvais'- gens, de ce que les esclaves africaines se servent de la décoction de ses racines pour se procurer l'avortement» La Trichilie croit en Amérique, aux Antilles, à Curaçao, dans les lieux secs et sablonneux \ les habitans de Cura- çao l'appellent Kerseboom, ou Cerisier, quoiqu'il n'ait aucun rapport avec cet arbre. Les Espagnols lui donnent le nom de Ceraso macho , ou Cerasus mas : il a plus d'af- finité avec le premier. Caractères physiques. La Tricliilie est un arbre d'en- viron quinze pieds de baut , qui répand une odeur un peu désagréable ^ son bois est blanc , son écorce un peu roussâtre *, ses rameaux nombreux , cylindriques, épars^ très-bas, étalés, garnis de feuilles pétiolées , alternes nombreuses, luisantes, à trois folioles inégales , ovales , sessiles , cunéiformes à leur base , entières à leur con- tour, très -obtuses à leur sommet^ la foliole terminale beaucoup plus longue que les autres ; le pétiole com- mun à peine long d'un pouce. Les fleurs sont petites , leur calice droit , campanule , à cinq dents-, la corolle blancbâtre ^ les pétales trois fois plus longs que le calice ; le fruit consiste en une cap- sule verte , marquée de points un peu jaunâtres , glo- buleuse dans sa jeunesse , tracée ensuite de trois sillons. ( --86 ) Elle renferme des semences solitaires , convexes d'un côlé , anguleuses de l'autre, revêtues d'une arille de couleur écarlate. Analyse chimique. L'extrait aqueux donne : une ré- sine très-amère ^ une matière animale très-amère ; une lécule particulière ^ les cendres fournissent du nitrate de potasse et de l'hydrochlorate et sulfate de potasse. Propriétés médicinales. L'action que détermine sur l'utérus l'usage de la Trichilie est tellement énergique que les femmes esclaves s'en servent malheureusement trop souvent aux colonies pour détruire leur fruit, afin de dérober leur postérité à l'esclavage. C'est un moyen de vengeance qu'ils exercent envers leurs maîtres. Mille exemples signalent les propriétés funestes de la Trichilie. On emploie aussi cette plante comme emmégagogue , et dans la vue de rétablir les lochies supprimées par iner- tie de l'utérus , et pour provoquer les mois chez les personnes indolentes , car ce moyen incendiaire et trop excitant ne pourrait convenir aux constitutions san- guines ou nerveuses. Quelques praticiens aux colonies en ont employé l'extrait avec avantage dans les empâ- temens abdominaux ^ dans la disurie atonique ^ pour favoriser l'expectoration chez des asthmatiques d'une constitution molle ,• ils se louent aussi de l'usage de sa décoction en lavement dans les hémorroïdes internes, fluenles. Je ne conseille pourtant point à l'intérieur l'usage de la Trichilie, et les femmes qui ont été assez malheureuses pour recourir à ses propriétés héroïques, en ont été punies , la plupart en perdant la vie au mi- lieu de douleurs atroces et d'hémorragies utérines que rien ne peut arrêter. Cette plante d'ailleurs provoque des vomissemens violens. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT SOIXANTE -DIX- HUIT. Le dessin est réduit au tiers. 1. Fleur. 2. Baie entière. 3. La même coupée transversalement, pour laisser voir les trois divisions. 4. Forme de la graine. 5. Germe. ( 288 ) W>VV^ V\\*,VNVV» W^\\\\\< W» V\» VV\ W\V\'>WVV\»'VV\\'V»W>\A.'«'XA/\W*'W'« VV«'W'»V\>W\W\iVV«W%'^'» LAURIER AVOCAT. {Emménagogue excitante.) Synonymie. Vulg. Avocatier. Poirier Avocat. Bois d'anis. Lauriis persea. Lin. Ennéandrie monogynie. — Jussieu , famille des Lauriers. — Laurus foliis ovatis coriaceis trans- versè venosis perennantibus , floribus corymbosis. Lin. Jacq. Obs. i, p. 87. — Pyro similis fructus in Novâ-Hispaniâ, nucleo magno. Baiih. Pin. 4^9, n. 2. — Persea Melongenae fructu. Plum. Gen. 44 ? t. 20. — Prunifera arbor, fructu maximo pyriformi viridi , pericarpio esculento butyraceo , nucleum unicum maximum nuUo ossiculo tectum cingente. Sloan. Jam. Hist. 2, t. 222, p. 182, f. 2. — Laurus foliis oblongo- ovatis, fructu obversè ovato, pericarpio butyraceo. BroTvn, Jam. 2i4j n. 4« — Ahvaca-Guavhitl. Hem. Mex. — En caraïbe : Aouaca. — En espagnol : Aguacate. Caractères génériques des Lauriers. Genre de plantes à fleurs incomplètes . de la famille du même nom , com- prenant des arbres et arbrisseaux à feuilles simples , communément alternes-, à fleurs petites, disposées, soit en bouquets axillaires , soit en panicule terminale^ ces y^J^ /uf n. à/ç. nit\i>rc />eA,WVWVWwV*.\ViV» VVWWVWW^x HYPTIS SPICIFERE. ( Emjnénagogue excitante . ) Synonymie. Vulg. Herbe carrée à feuilles de Mélisse. — Apiaba Litoulou des Caraïbes. — Hyptis spicigera. Lin. Diandrie monogynie. — Jussieu , famille des Labiées. — Hjptis floribus spicatis , spicis axillaribus pedunculatis. — Lamarck , Melissa spicata quadrangularis. PI. — Melissa spicata altissima , caule quadrangulari, inodora , vel Me- lissa Yulgaris foliis, floribusque minimis. Poupée-Desportes. — Melissa quadrangulari caule altissimè graveolens , et villosa , flore violaceo, Nicolson. — Hjptis spicis termina- libus, floribus in capitulis pedicellatis , congestis foliis cor- dato-ovatis, duplicalo-serratis. Poiteau, 1. c. p. 474 > *• 28, fig. 2. Caractères génériques des Hyptis. Genre de plantes à fleurs monopétalées , de la famille des Labiées, qui a quelques rapports avec les Basilics, et qui comprend des plantes exotiques à feuilles simples , opposées , ponc- tuées , une touffe de poils pour stipules , et à fleurs nom- breuses , sessiles , disposées , soit par verticilles axillai- ToME Vni. — i46' Livraison. /^6 /7. J87 frabrre/ Sci//^ illT^TIS SPI^IFEIU; ( 3or ) res , soit en tètes axillaires et pédonculées. Le caractère essentiel de ce genre, suivant Poiteaii, est : Un calice à cinq dents j la lèwre supérieure de la corolle à deux lohes , ïinférieure à trois j les étandnes insérées à la hase de la lèvre inférieure j quatre semences au fond du calice per- sistant. Caractères particuliers. Fleurs terminales en épi oblong. Histoire naturelle. L'Hyptis spicifère se trouve aux Antilles dans toutes les savanes , et sur le bord des eaux stagnantes qui laissent échapper de leur sein des myria- des d'insectes destinés à servir de nourriture à mille oi- seaux qui fréquentent , par instinct , les bords de ces fleuves. C'est là qu'on voit les cliarmans Todiers au dos d'émeraude et au ventre blanc jaspé de rose et de bleu , becqueter avec adresse la libellule que souvent lui dis- pute en volant la légère hirondelle : Comme on voit de Vénus les palombes chéries Raser le vert naissant des riantes prairies. AiGNAN. Ces plantes, qui viennent par touffes, servent aussi fort souvent de refuge au monstrueux crocodile. Caractères physiques. Les tiges de l'tlyptis spici- fère sont droites et quadrangulaires , hautes de trois à cinq pieds, à angles rudes et saillans-, les feuilles pé- tiolées, à lobes irrégulièrement dentés en scie, aiguës \ les inférieures ovales, en cœur-, les supérieures plus petites , presque rhomboïdalcs, douces au toucher; les Tome ¥111.-146" Lii^raison. 27 ( 3o2 ) l'pis simples, terminaux, longs de quatre à six pouces, composés en apparence de petites têtes pédonculées , axillaires-, les bractées lancéolées 5 les corolles petites, d'un bleu clair , le tube très-long, courbé à sa base 5 le calice d'abord plus court , puis trois fois plus long que les bractées après la chute de la corolle, un peu renflé à la base. Les semences ovales, arrondies, noirâtres. (Enc.) La seconde espèce {Melissa spicata minor lavendulam spirans)j de Plumier , a les tiges plus petites et moins élevées, également quadrangulaires, mais dont les arê- tes sont dentées^ les feuilles sont ovales, elliptiques, finement dentées et longuement pétiolées-, les Heurs sont axillaires et s'élèvent d'un pétiole commun sur de plus courts pédoncules -, elles sont en épi ramassé et al- longé, bleuâtres, et pourvues de deux folioles stipulaires à leur base. Cette espèce a les mômes propriétés que la Grande Herbe carrée. Analyse chimique. L'Hyptis spicifère est un peu odo- rante au moment de sa floraison , mais il s'en exhale peu d'arôme dès que les fleurs commencent à sécher^ sa saveur est légèrement aromatique, chaude et un peu amère-, l'huile essentielle qu'elle fournit, par la distil- lation , a une odeur de camphre j on retire en outre de la plante un principe amer en partie soluble dans l'eau, et en partie dans l'aîcool , et qui paraît être de nature gommo-résineuse ^ elle contient du camphre , ainsi que toutes les Labiées, ce qui la fait ranger parmi les anti- aphrodisiaques. Propriétés médicinales. L'Hyptis spicifère , qu'on ( 3o3 ) trouve assez communément aux Antilles , s'emploie avec succès dans les maladies de i'utérus, et particulièrement contre les vapeurs hystériques que les créoles appellent mal de mère. Son suc astrigent se prescrit à la fin de certaines diarrhées, dit Poupée-Desportes , et on peut y ajouter de la teinture anodine , et de l'élixir de pro- priété de Paracelse, de chacun trente gouttes. Le même docteur recommandait en collyre le suc à^Apiaba , et celui de la Liane aux yeux (Bryone à feuilles de figuier, vol. VI, p. 59, pi. 391), auxquels il ajoutait quelques grains de sulfate d'alumine. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATP.E- VINGT-UN. La plante est réduite à moitié. 1. Fleur entière. 2. Calice développé après la chute de la corolle. 3. Graines. "7' ( 3o4 ) ^^■^vv>^»^^^^v\^^^'»vv*v^•»vv^v^.\ w\\/\^ vww» v\-\'>a^w»w«vv»\'V'» ia/\v\aw«vxa v\^vv«w«vv«t>vt^RO]VIQtR FIU TKSC K>TK TKI ( HIETTK ( 3o5 ) licillées, à fleurs en épis, ou, dans un petit nombre d'es- pèces , les feuilles alternes , les fleurs solitaires et axil- laires. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice à quatre , quelquefois cinq divisions ,* une co~ lolle en roue , à quatre lohes un peu inégaux , deux étambies'j un style -, une capsule comprimée, ovale, ou en cœur ren\^ersé , à deux loges. CaràctèpvES particuliers. Tige ligneuse. Fleurs axil- laires. Histoire naturelle. Cette Véronique frutescente et élevée se trouve assez communément aux Antilles , où on lui attribue les propriétés du thé qu'elle y remplace chez plusieurs habitans-, cependant elle en diflere sous tous les rapports , les fleurs du thé ressemblant à celles des cistes , et leurs fruits ayant trois divisions. Cette plante, d'un port fort ordinaire, n'a rien qui fixe les regards, elle écarte au contraire le voyageur par la fé- tidité qui s'en exhale. Caractères physiques. Cette Véronique frutescente a beaucoup de rapports pour la forme avec le Romarin cultivé ^ sa racine produit plusieurs tiges ligneuses, rou- geàtres et réticulées , légèrement villeuses et garnies de feuilles nombreuses longues d'un pouce , sur une lar- geur de six lignes, d'une forme pointue , lancéolée, à bords dentelés, visqueuses et d'un saveur austère ^ les fleurs sont petites, bleues ou blanches, axillaires, à cinq divisions , fétides , pileuses intérieurement et mu- nies de quatre étamines courtes et terminées par des anthères rondes et blanches^ les fleurs desséchées sont ( 3o6 ) remplacées par des capsules ovales , à deux divisions , et renfermant de très-petites semences grises. Cette plante est très-commune aux Antilles , soit sur les lisières des bois, soit au milieu des rochers ou dans les savanes sèches. Analyse chimique. L'eau distillée de cette Véronique est très-fétide ; sa saveur est amère et stiptique ^ elle contient du tannin et un principe extractif. Ce qui prouve la présence du premier, c'est que son infusion noircit par l'addition du sulfate de fer. L'alcool et l'eau s'emparent des propriétés de cette Véronique, mais l'extrait alcoolique a plus d'énergie que l'extrait aqueux. Propriétés médicinales. Cette Véronique , signalée par tous les habitans des Antilles comme très-héroïque et d'un emploi funeste par toute autre personne que par un médecin , possède des vertus emménagogues à un très-haut degré. Poupée-Desportes associe cette Véro- nique, qu'il appelle la Mélisse puante, au Chardon puant , à la Mauve puante , à la Pomme de merveille (Nexiquen ) et autres plantes hystériques très-héroïques, que le sage médecin ne prescrit qu'en tremblant et avec la plus grande circonspection. Ces vertus, mal- heureusement trop connues , sont mises en usage par des matrones criminelles ou par des négresses qui se rendent coupables d'infanticide. Poupée-Desportes , en passant en revue les simples qu'on peut prescrire dans les tisanes astringentes , indique l'écorce de goyavier, de monbin et de grenade, à la dose de trois gros ; le riz lavé à celle de trois onces; les écorces de symarouba , de bois-marie , de raisinier, d'icaquier et de monbin ( 3o7 ) bâtard *, et les feuilles et les bourgeons du bois-trom- pette (Coulequin), à la dose de deux gros. Il faisait ferrer les boissons, et, pour les rendre encore plus actives , il ajoutait des clous rouilles , de Técorce moyenne de grand-cousin (Lapullier), et des bour- geons d'Apiaba (Herbe carrée), de chaque une pin- cée. Quelquefois un peu de racine du Coccis {Ruel- lia), et des Aristoloches^ les écorces d'amandier de montagne , du bois épineux , les fruits de l'arbrisseau appelé sanguine (Hamel. vol. II.) et la prêle géante. Il faisait le plus grand cas du suc de l'Herbe carrée sans odeur, ou Hjptis spicifère, dont je viens de donner l'his- toire. On emploie le suc des jeunes tiges dans les col- lyres résolutifs. Suivant Rhéede , toute la plante étant bouillie dans de l'huile , avec le gingembre, offre un bon Uniment contre l'éléphantiasis récent. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- DEUX. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1 . Fleur entière. 2. Graine entière. 3. Graine coupée transversalement. 4. Graines. ( 3,)8 ) i\« W« www \V» VV\ VV« \V\ W\ ^-V» ^V» VV» W»\V»i.\» -.WW» W» ■A'WV^XA* vv»^^ CORIOPE ODORANTE BIDEiNTOIDE. ( Emmena go gue excitante. ) Synonymie. Coreopsis leucantha. Lin. Sjngénésie polygamie frustranée. — Tournefort , Bidens, Flosculeuses. — Jussieu , famille des Corjmbifères. — Coreopsis follls quinato-pin- natis serratis glabris, radio florum divcrsi coloris. — La- marck , Coreopsis leucanthema . Lin . Amœn. Acad. 4, p- 291 . — Bidens pentapLylla, flore radiato. Plum. Spec. 10. Burm. Amer. t. 53, f. 2 , conf. — Coreopsis coronata. — Lin. Sou- souti. HerL. Surin, n. 338. Cahactères génériques des Coriopes. Genre de plantes à fleurs composées , de la famille des Corymbi- fères , qui a des rapports avec les Rudbèques et les Verbésincs , et qui comprend des herbes , la plupart à feuilles opposées et à fleurs en corymbe terminal. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Calice dou- ble, V extérieur lâche ^ à divisions nombreuses, étroites j Vintéiieur composé de folioles plus larges , colorées^ demi-fleurons stériles-, graines arrondies , bordées d'une membrane à deux dents subulées. (M.) /J.o'Zm I^l. J83. CORIOFE ODOR^iXTE BÎDK^TOIBIE. ( 3o9) Caractères particuliers. Feuilles pinnées à cinq fo- lioles *, pétales dentés; semence à deux dents ^ odeur d'angélique. Histoire naturelle. Cette plante est commune aux Antilles, surtout à Haïti, à Cuba, à la Martinique sur le bord des chemins et dans les prés; elle a une odeur comparable à celle de notre angélique , et les troupeaux, les chevaux et les vaches la broutent avec avidité. La Coriope odorante intéresse par l'élégance de son port, par l'odeur suave qui s'en exhale , par l'utilité qu'on en retire -, quand on veut la cultiver en Europe dans les serres , il faut semer avec beaucoup de précaution les graines délicates aussitôt qu'elles sont mûres. Caractères physiques. La Coriope odorante biden- loïde a tout-à-fait l'aspect d'un Bident; sa tige est haute de trois ou quatre pieds , létragone, à côtes opposées un peu en gouttière; ses feuilles sont opposées, pinnées, la plupart composées de cinq folioles glabres, ovales, pointues et dentées ; les fleurs sont pédonculées , for- mant une grappe terminale peu garnie ; leur disque est jaune, médiocre, et leur couronne est formée d'environ six demi-fleurons blancs, à languette assez grande, ovale, terminée par trois petites dents; les semences ont le caractère de celles des Bidens. Analyse chimique. Toute la plante contient une huile essentielle très-odorante; son extrait aqueux a une sa- veur très-âcre, qui est encore plus intense et plus éner- gique dans l'extrait spiritueux; le principe gommeux est tellement combiné avec le principe résineux, qu'on (3.0) peut s'en emparer également par l'eau et par l'alcool. Propriétés médicinales. La Coriope odorante étant revêtue de propriétés toniques , stimulantes , cordiales , céphaliques , etc. , exerce sur le système nerveux en par- ticulier, et en général sur tout l'appareil organique , une vive excitation . On la regarde comme propre à fortifier les nerfs, à exciter la gaieté, à activer l'action cérébrale, à relever les forces abattues et à rendre de l'énergie à l'organe de l'utérus engourdi par congestion , ou fatigué par un excès d'action. La Coriope agit également sur les voies digestives, elle augmente l'appétit, facilite la di- gestion , favorise conséquemment la circulation. On l'emploie souvent contre les vertiges, la paralysie et la mélancolie. Poupée-Desportes la prescrivait dans l'hypo- condrie en infusion vineuse , et en infusion aqueuse contre les palpitations du coeur et autres spasmes , et particulièrement dans l'hystérie. Son infusion théiforrae offre un très-bon moyen à appliquer contre l'inappé- tence et pour remédier aux indigestions. Elle agit sou- vent comme diaphorétique dans les rhumatismes an- ciens , la goutte vague et les catarrhes chroniques^ mais son principal emploi est dans l'aménorrhée nerveuse ou atonique , qu'elle fait cesser ordinairement en rap- pelant le cours des menstrues supprimées , car son usage serait intempestif dans le cas d'un orgasme utérin, et s'il y avait excès d'action de l'utérus. Le docteur Che- valier, dans le traitement de la syphilis, composait la bois- son ordinaire des malades avec une forte décoction de cette Coriope aiguisée de muriate d'ammoniaque. Il assure en avoir obtenu les plus grands succès. Mais encore une fois, cette plante étant vivement excitante , ne convient (3i, ) point dans les maladies inflammatoires accompagnées de douleurs , de chaleur, de soif et des autres symptômes d'une violente irritation. On fait un sirop , une infusion vineuse avec la Coriope qu'on administre aussi en extrait à la dose d'un gros. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- TROIS. Le dessin est réduit au tiers. 1. Forme linéaire d'un pétale. 2. Graine. (3. a ) »A^VV»VX^VV»V\>VV«\^MV»V\AV\<\\»\\^\\<\\'%'VV»V\'«A.\'\VV\\V»/w»VV» VX'» VV»VM'V\X\V»VV\'VV« W\W» SENSITIVE A FEUILLES LARGES. (^Emménagogue excitante.) Synonymie. Vulg. Acacie Sensitive. — Herbe mam'zelle. — Herbe z' amoureux. — Herbe cliaste. — Mimosa sensitiva. Lin. Polygamie monœcie. — Jussieu , famille des Légu- mineuses.— Mimosa aculeata , foliis conjugatis pinnatis , partialibusbijugis, intimis minimis. Mill. Dict. n.j. Brown. Cent. 3i , t. iG. — x\cacia sensitiva.^ globularia. D. Herba casta. Brejn. Caractères génériques des Acacies, Genre de plantes de la famille des Légumineuses , qui comprend un grand nombre d'espèces , toutes fort intéressantes , sous di- verses considérations. Ces arbres , arbrisseaux et même herbes, ont la plupart les feuilles une ou plusieurs fois ailées sans impaire, et parmi elles 11 s'en trouve qui sont douées d'une irritabilité si marquée qu'on les a nommées Herbes vives , Herhes sensibles , ou Sensi- tives. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : /J(i' Aw /y .r,sv r- 1 % iT^ Ta i (- ^ 1^ -J «< ^ "î r '/'.'ii-otforc Jksirtitrù/x. Avur SKXSITIVK A FKÏIIXKS B^AilGKHe ( 3i3 ) Fleurs polygames. Dans les hermaphrodiles : calice à cinq dents ; corolle nulle ou 5-Jîde ; huit étaniines ; un stjle j légume partagé par des articulations monosper- mes. Dans les mdles , idem j stjle nul, (M.) Caractères particuliers. Tige çà et là aiguillonnée •, feuilles conjuguées, pinnéesj les parLÎelles bijuguées ^ les intérieures très-petites, (^iv. Jol.) Histoire naturelle. J'ai fait connaître à l'article S ejisitive épineuse [\o\. 2, p. 2o3 , pi. 119), le mé- canisme curieux du feuillage de la Sensitive^je dois ajouter une particularité sur l'espèce que je décris ici , c'est que cette Sensitive, Herbe d'amour, enlace le tronc des jeunes pins que les Noirs appellent Arbre fi^ délité j cet incident devient d'un heureux présage pour un amant inquiet du succès de ses feux , et qui n'a jus- qu'alors point entendu de la bouche de celle qu'il aime le tendre aveu qui doit faire son bonheur , car dans nos colonies on n'aime pas le premier jour. Telle en nos champs la tendre Sensitive Fuit le toucher , délicate et craintive Et rentre en soi ; mais du moins , ô Vénus ! Si nous ôtons le doigt qui la captive Elle renaît et plus fraîche et plus vive. Malfilatre. Dans les champs primitifs de la nature , il existe une innombrable quantité de plantes toutes plus gracieuses les unes que les autres^ ici le gazon est rougi en traces de sang, par la Sensitive épineuse des montagnes dont le moindre vent d'orage fait fermer les folioles, ei cou- (3,4 ) cher les ran'caiix sur la lige, là il est doré par les belles fleurs du Câprier rampant (^Tribulus) , tandis que les arJjrcs et les arbustes sont festonnés de guirlandes de Passiflores variées de formes et de couleurs , et qui ex- halent les odeurs les plus suaves. Après les longs mal- heurs que j'éprouvai à Saint-Domingue au massacre de tous mes parens et à la perte de toute ma famille , je n'éprouvais de soulagement à mes maux , et de véritable consolation qu'en fuyant les lieux habités pour aller sou- pirer au milieu de la belle nature des Antilles , où ses harmonies flattaient encore mon ame détrempée. On acliète souvent la vertu et le repos par l'infortune. CarA-Ctiires physiques. La lige de cette Sensitive est fruliculeuse , haute de trois pieds , menue, faible , très- légèrement velue et garnie d'épines courtes, crochues, éparses , et dont la quantité varie ^ ses feuilles sont un peu distantes les unes des autres j leur pétiole commun, qui est long d'environ deux pouces , se partage à son sommet en deux branches très-courtes , dont chacune soutient deux paires de folioles \ mais la paire infé- rieure est ordinairement imparfaite , en ce que l'une des deux folioles est beaucoup plus petite que l'autre ou manque tout-à-fait ^ ces folioles sont ovales-lancéolées , longues d'un pouce, larges de cinq lignes, glabres en dessus et velues en dessous, quoique plus ou moins abondamment. Je n'ai pas vu ses fleurs , dit Plumier, mais selon les auteurs, elles sont petites, d'un blanc rougeàtre, apétales, pentandriques et disposées en petites tètes pé- donculées ; les fruits sont des gousses aplaties, longues d'un pouce , larges de trois lignes , hérissées de spi- imles, et disposées huit ou dix ensemble en manière de ( 3.5 ) rayous divergens, à rextrémité du même pédoncule, comme dans la Sensilive épineuse (vol. I, p. 20 3). Ces gousses sont plaKîS , membraneuses, vertes , rouges, ensuite jaunes et articulées en travers par cinq ou six cel- lules un peu enflées , remplies chacune d'une semence presque ovale, aplatie, dure, polie et tannée. Cette espèce est très-irritable et se contracte au moindre souf- fle. Elle fleurît en janvier et en février, et donne ses gousses au mois de mars; elle est très-commune aux Antilles , surtout à Saint-Pierre de la Martinique le long de la rivière. Il y a plusieurs autres espèces de Sensi- tives , savoir : Acacia senswa ou Securidaca non spi- nosa genistœ flore luteo. Plum. 126, Galerie des Es- tampes. J. A. 54. — Acacia sensitwa non spinosa flore spicato. Plum. Idem. 120. Analyse chimique. Cette Sensitive contient un prin- cipe extractif résineux, espèce de cathartine, et du mu- cilage ; lorsque les gousses sont encore vertes, elles don- nent beaucoup de tannin d'une saveur astringente \ Técorce des racines est amère , tonique et astringente. Propuiétés médicinales. On donne, je crois, bénévo- lement une propriété emménagogue à cette Sensitive , qui peut bien cependant exercer sympatliiquement cette influence , par la propriété purgative dont elle est douée comme toutes les Légumineuses. Dans ce cas, on ne la prescrirait que comme excitante de l'organe utérin , et l'on sait alors que, parleurs propriétés acres , ces espèces médicamenteuses irritent l'organe et occasionent sou- vent des ménorrhaglcs plutôt ([Lie de protéger et de fa- voriser lentement un écoulement naturel et modéré , ^audis qu'un emménagogue sédatif et anli-spasmodiquc ( :''ti ) ;igit en niodcraiil le spasme de Tulérus , et en occasio- nanl une détente musculaire et nerveuse. On se sert plus communément de cette Sensitive, comme astrin- gente , dans certaines diarrhées. Sa racine , qui excite des nausées et quelquefois le vomissement, est adminis- trée par les Nègres pour expulser de l'estomac le poison qui y a été introduit. EXPLICATION DE LA PLAKCHE CIIVQ CEM' QUATRE- VIKGT- QUATRE. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fleur grossie. a. Gousse solitaire débarrassée de ses spinules. /y: - ' /./l> /'/ .;a'.;. TAeth/ore Avcoutù/k /'mjc P.4NICArT FETI1>E ( ^'7 ) i<.ViVVVVVV\VVX^(V>Arv\'V»'VVVVVVVVVVXVVVv'\'VV'VVv\'VV\'V\'V\»'VVV\^VVVv\'VVV»)VV>(VVVV\'Vi\'VvVV«VVVVVv^^ PANICAUT FETIDE. ( Emmcnagogue excitante. ) Synonymie. Vulg. Chardon Roland fétide; Chardon étoile fé- tide.— Eryngium fœtidum. Lin. Pentandrie digynîe. — Jussieu , famille des Ombellifères. — Erjngium foliis radi- calibus lanceolatis serralis ; floralibus multifidis ; caule di- chotomo. Lin. — Eryngium planum serratum fœtidum. Plum. Spec. p. 7 , et Mss. v. 4» t. 79. — Erjngium ameri- canum fœtidum. Tourn. Inst. 827. — Eryngium foliis an- gustis serratis fœtidum. Sloan. Jam. Hist. 1 , p. 264, t. i56, f. 3 et 4- — Raj' Suppl. p. 240. — Eryngium foliis inferio- ribus angustis serratis, superioribus laciniatis et aculeatis ; Brown. Jam. i85. — Forte Chichica hoatzin , seu Herbaser- ratorum foliorum Rechii. Caractères génériques des Panicauts. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Ombel- lifères , qui paraît avoir des rapports avec TOursine et les Kchinophores, et qui comprend des herbes la plupart exotiques, ayant des feuilles alternes, soit simples, soit Tome VIII. — i47® Lùraison, 28 ( ^'8) découpées, épineuses sur les bords comme celles des Char- dons j et portant des fleurs rameuses en tête , garnies de collerettes épineuses. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Les fleurs sessiles , ramassées en tête sur un réceptacle conoïde niu/ii de paillettes j une colle- rette polyphj lie sous chaque tête de fleurs. Les semences hérissées d'écaillés molles. Caractères particuliers. Feuilles radicales-lancéo- lées, dentées en scie ^ les floréales multifides , la tige dichotome. (Vivace.) Histoire naturelle. On trouve ordinairement ce Pa- nicaut dans les savanes des Antilles, et non de Vir_ ginie , mais aussi à Surinam ^ il a une odeur fétide in- supportable. Le mot Chardon (Carduus) ., selon Tour- nefort, vient de carcre ^ carder, parce que l'on se sert pour carder de la tête épineuse des Dipsacus que l'on prend ordinairement pour une espèce de Chardon. Le nom dipsacus vient du mot grec dipsaô , j'ai soif, parce que l'eau qui se ramasse dans les aisselles des espèces de ce genre , semble destinée à les abreuver. Beaucoup de plantes qui aiment l'humidité et qui végètent sur un sol aride, sont pourvues d'un réservoir aux frais de la prévoyante nature -, leurs feuilles, en forme de cornet, se remplissent d'eau lorsqu'il pleut , et conservent ce liquide pour l'avantage de la plante que la chaleur du climat ferait périr. L'air atmosphérique , malgré les brises de terre (des montagnes) et du large (de la mer), est si brûlant sous les tropiques , que le malheureux Nègre est souvent obligé d'interrompre ses pénibles tra- vaux ; aussi : (3'9) Le faneur, accablé du fardeau des chaleurs, Dort sur le foin humide et parfumé de fleurs. Caractères physiques. Les feuilles radicales du Pa- nicaut fétide sont nombreuses , oblongues ou lancéolées- ovales , planes , dentées, longues de quatre à cinq pou- ces, disposées en rosettes, et la plupart étalées sur la terre ^ du centre de cette rosette s'élève une lige droite, très-rameuse et dichotome dans sa partie supérieure , à rameaux anguleux et ouverts , et haute d'un pied ou environ-, les feuilles caulinaires sont sessiles, ovales- lancéolées, incisées, à dents épineuses^ les inférieures sont pinnatifides 5 les têtes des fleurs sont latérales et terminales, nombreuses, ovales-cylindracées , et ont chacune une collerette de six ou sept folioles ovales- oblongues, dentées, ouvertes en étoile. Ce Chardon, après ses fleurs, donne des semences oblongues^ com- primées^ ayant au sommet cinq petites dents disposées en couronne. Analyse chimique. L'infusion à froid , de ce Pani- caut, communique à l'eau une amertume et une fétidité insupportables ; la décoction à chaud est encore plus nauséabonde*, les cendres contiennent plusieurs sels n(.'ulres . et particulièrement du nitrate de potasse. Propriétés médicinales. Le Panicaut fétide , connu également sous les noms de Chardon étoile, de Chardon Roland puant , est recommandé dans les afTections hys- tériques , calculeuses , etc. On se sert de la racine ou de la plante entière en infusion théiforme ; et , étant édul- Corée avec un sirop aromatique^ elle perd de sa féti- 28' ( 320 ) (îilc. Ce Panicaut esl également sudorifiqiic et fébrifuge* Selon Poupée-Despoi tes , la racine, étant broyée et in- fusée au poids de trois gros , dans dix onces d'eau bouil- lante, rétablit les fonctions de l'abdomen, et particu- lièrement de l'utérus. D'après Rhéede , la décoction guérit les douleurs du bas-ventre et des membres, qui proviennent d'une transpir^ition interceptée , en agissant comme sudoriOque. On l'administre également dans la colique iliaque , et pour provoquer les mois et les uri- nes *, enfin on lui attribue une vertu alexipbarma(jue contre la morsure des serpens venimeux, probablement encore par sa vertu diaphorélique. Un cataplasme fait avec la décoction de toute la plante et de la farine de mais serait, continue l'observateur du Malabar, un très- bon fondant propre à dissiper les tumeurs et à atténuer les humeurs des articulations. Poupée-Desportes gémit sur la dépravation des hommes en pensant qu'aux co- lonies on emploie souvent ce dangereux emménagogue dans l'intention criminelle de priver de la vie un être qui devient ainsi la victime de ceux qui devraient pro- téger ses jours, EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- CINQ. Le dessin est réduit au quart. 1. Graine coupée transversalement. 2. La même, vue verticalement. f^-'-Aw. /'r,'>,io. PA>"îrArT AOUATïOl^E • jPercf I ^cu7/> ■ (3»i ) V\^VV\VV«\/\'\ VV\VV>\(V\V\^VV^V\'>AArtVV'>\.V\>A/»VV Raj, Suppl. 289, n. 5. Caractères GÉNÉRIQUES DES Panicauts. Genre de plan- tes à fleurs polypétalées, de la famille des Ombellifères , ayant des feuilles alternes, soit simples, soit découpées, épineuses sur les bords comme celles des Chardons , et portant des fleurs rameuses en têtes , garnies de colle- rettes épineuses. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Fleurs rcunies en têtes, entremêlées de pail- lettes j in^olucre poljphjlle ,• calice de cinq folioles séta- ceeSygrainesohlongu.es, oyoïdes, ccaîlleuscs , couron- nées par les dents épineuses du calice. (M.) ( 322 ) Cauactïkes PATiTicLUERS. Feuillcs gladiécs , dentées en scie, épineuses^ les florcales sans divisions j l'invo- liicre et les paillettes sont très-entières. (Antilles, Vir- ginie. Vivacc. ) Histoire naturelle. Ce Panicaut est remarquable par ses feuilles très-simples , conformées à peu près comme celles des Bromelia. Celte espèce croit dans l'A- mérique méridionale et aux Antilles-, on la vend quelque- fois pour fourrage. Tous les soirs , pendant la brise de terre qui fait oublier la grande chaleur du jour, les Nègres, après leurs travaux, arrivent à la file, la machette à la main , et courbés sous le faix des gros- ses bottes de fourrage qu'ils viennent vendre à la ville pour leur profit. On y donne la préférence aux tiges de Maïs (Ze« jnajs)j à l'herbe de Cosse (Oriza ame- ricana)^ fourrage succulent qui se plaît dans les en- droits humides, dont les chevaux et les vaches sont très-friands , et qui les engraisse et les nourrit; à l'Herbe de Guinée {^Miliuin allissimuni) , sans pourtant refuser, en cas de disette, les Panicauts-, cette nourriture est destinée aux animaux domestiques qui, dans les villes, sont privés de leur liberté , car au milieu des habita- tions : ... Des prés fleuris paissant l'herbe abondante , La vache gonfle en paix sa mamelle pendante. Delille. Caractères physiques. La tige du Panicaut aquatique est droite , haute de deux pieds , cylindrique , striée , feuillée , quelquefois simple, plus souvent un peu ra- ( 323 ) meuse à son sommet ; ses feuilles radicales sont longues, étroites, ensiformes ou gladiées et ciliées par des spi^ nules; quelquefois leurs spiuules sont fasciculées, c'est- à-dire naissent deux ou trois du même point. Ces feuilles ont près d'un pied de longueur et sont à peine larges d'un pouce ^ elles sont finement striées, en partie droi- tes et en partie pendantes-, les feuilles caulinaires sont alternes, distantes, amplexicaules , lancéolées, bordées de dents épineuses-, elles sont d'autant plus courtes qu'elles sont plus près du sommet de la plante^ les su- périeures sont larges en comparaison de leur peu de longueur. Les têtes des fleurs sont terminales, arrondies, ou conoïdes , paraissant nues et embriquées par la saillie des paillettes qui séparent les fleurs ^ ces paillettes sont entières , ovales , acuminées , courtes et néanmoins dé- passant les fleurs; celles-ci sont de couleur blanche -, la collerette est très-courte, à peine débordante et com- posée d'environ neuf folioles lancéolées, très-entières. (Enc). Analyse chimique. Voyez l'analyse précédente qui offre les mêmes résultats. Propriétés médicinales. On emploie toute la plante dans les infusions et les décoctions dont on fait usage dans les affections hystériques, ou pour rappeler les règles supprimées. Celte même décoction est utilement administrée en injection dans l'utérus. On peut aussi rem- plir, avec les feuilles écrasées, des sachets qu'on applique sur la région hypogastriquc dans les aménorrhées, mais (324) je doute fort de Tefficacité de ce moyeu , et j'ai beau- coup plus de couGance aux injectious qui m'eut toujours réussi. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- SIX. Le dessin est réduit au quart. 1. Graine entière. 2. Graine coupée verticalement. '^-/.a> /'/ .;.y- T'/mvry />,-^;wtiy/iA '^i rorToi'BE ni.\yr\w.. ( 3^5) v»AA^A(WVvvvvvv\vvvvvvvvvvv»A'vvv^'v^^/vvv^^^^>/vvvvvvVlVVVvvvvvvvvvvvvvvv\^vvv»v^^^^ COUTOUBEE BLANCHE. ( Emménagogue excitante. ) Synonymie. Coutoubea alba. Lin. Pentandrie monogjnie. — Jussieu , famille desLysimachies. — Coutoubea foliis oblon- gis acutis, floiibus spicatis. Lamark. — Coutoubea spicata. Aublet. Guian. 72, tab. 27. — Gentiana Valerianae bor- tensis folio , flore albo spicato. Barr. F. Equinox., p. 54- Caractères génériques des Coutoubées. Genre de plantes à fleurs monopétalées , qui parait pouvoir se rapporter à la famille des Lysimacbies , et qui comprend des berbes exotiques à feuilles simples et opposées , et à fleurs disposées en épi, ou dans les aisselles des feuil- les. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Calice monophylle à quatre div^isions aiguës ; corolle inojiopétale hrpocratériforme à iuhe court et à limbe partagé en quatre lobes; quatre et aminé s , dont les fila- mens portés chacun sur un corps particulier en forme de capuclioji f et attaches au tube de la corolle, soutien- nent des anthères sagittécs ; ouaire siqyérieur ovale ( 3î6) ohlofii^ , charité d un stipule plus long que le tnhe de la corolle , à stigmate divisé en deux lames. Le fruit est une capsule ovoïde , uniloculaire , qui s'ouvre en deux valves et renferme un placenta chargé de semences menues. Caractères particuliers. Feuilles oblongues aiguës -, fleurs blanches en épis. Histoire naturelle. Ainsi que la Lysimachie , avec laquelle elle a beaucoup de rapports , la Coutoubée blanche orne les bords des ruisseaux et les bois maré- cageux. Quoiqu'elle ait peu d'apparence , on l'élève ce- pendant en serre, où on la multiplie par la séparation de ses racines si nombreuses que souvent la plante en devient incommode si on ne la place sur le bord d'un ruisseau , car elle a besoin de fréquens arrosemens. Caractères physiques. La Coutoubée blanche est une plante annuelle, haute de trois pieds ou davantage', sa racine , qui est rameuse et fibreuse , pousse une tige droite , obtusément quadrangulaire et feuillée -, ses feuil- les sont opposées et quelquefois ternées , semi-amplexi- caules , oblongues, pointues, entières, glabres, molles et un peu charnues \ elles ont environ trois pouces de longueur et un pouce de largeur dans leur milieu *, les fleurs sont blanches et disposées sur des épis terminaux \ elles sont presque sessiles , opposées à la base des épis , et verticillées quatre à quatre dans leur partie supé- rieure, et toutes ont à leur base trois petites écailles très-pointues. Analyse chimique. Le suc exprimé de la plante fraîche ( 39-7 ) contient : un principe amer ; une matière précipitable par le tannin*, gomme brune -, fécule verte ^ malate et acétate de potasse, et eau. Propriétés médicinales. Cette plante croît aux bords des cliemiiis et sur le bord des ruisseaux et des riviè- res, dans la terre ferme de la Guiane et aux Antilles. Elle est fort amère -, on l'emploie avec succès pour ré- tablir le cours des règles ^ pour guérir plusieurs mala- dies de Teslomac qui dépendent du défaut de digestion, dit Aublet, ou des obstructions des viscères du bas- ventre, et spécialement pour tuer les vers. On prescrit l'infusion de Coutoubée à la dose de quatre onces ^ les graines se préparent au poids d'un gros dans du vin blanc qui devient emménagogue. On en obtient aussi un extrait très-héroïque, une huile essentielle et une eau distillée aromatique. La Coutoubée pousse les mois avec violence , dit le docteur Chevalier , et on s'en sert pour hâter l'accouchement laborieux et pour protéger l'expulsion du foetus mort, et provoquer le rétablisse- ment des lochies supprimées. On ne doit toutefois faire usage de cette plante que d'après l'avis d'un médecin. La Coutoubée bouillie dans du vinaigre est très-réso- lutive, et on l'applique avec succès eu cataplasme sur les tumeurs indolentes. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- SEPT. Le dessin est réduit au tiers. 1. Boulon. ( 328 ) 2. Bractées qui soutiennent le calîce. 3. Fleur entière. 4- Corolle entr'ou verte. 5. Etamine. 6. Capsule entière. 7. Capsule ouverte. /^ - r /.m /y. />Hr,. r/)tvt/orf />r^c.\'V«%*l'\'V VVVik(V>\'V>V'V A."Vv\'V\VVVWVWv'WWViWVW«/VVVA/VV\'VWV.\'VWVWV\WvA'VvWVWW» ANAGYRE FETIDE DES ANTILLES (Emménagogue excitante. ) Synonymie. Vulg-. Bois puant. — Pois puant. — Anagjris fœ- tida. Lin. — Anagyris spinosa poljphylla. Plum. Man. Galen. des Est. J. A. 53, p. 188. — Lin. Décandrie mono- gynie. — Jussieu , famille des Légumineuses. — Tournefort, classe des Papillonacées. Anonis americana spinosa folio latiori. — En anglais : Anagyns , Stinking heantrefoil. — - En espagnol : Anagiris. Caractères génériques des Anagyres. Genre de plantes à feuilles trifoliées, de la famille des Légumi- neuses, et qui comprend des arbrisseaux dont le carac- tère essentiel est d'avoir : Calice campaniforme à cinq dents j corolle à étendard en cœur renversé , plus court que la carène j celle-ci droite^ f^^'^- allongée, velue , gousse velue, plane, allongée-, graine en rein. (M.) Caractï:res particuliers. Tiges épineuses; feuilles dures, roides et à neivures Unes et régulières. ( J3o ) HiSTOiui: wATURF.i.LE. Le mol yîna^yris (selon le dot- teur Moral) vienl do ana , avec, cl de guros , courbure, de la forme des siliques. Cette espèce qui difl'ère de celle d'Europe par ses feuilles dures, roides et à nervures régulières , et par ses tiges garnies de distance en dis- lance de deux épines très-aigues , croit sur les monta- gnes, où ses belles lleurs jaunes la font remarquer : L'or brillant du genêt relève sa verdure. Si ses fleurs flattent la vue, ses émanations fétides en éloignent tous les animaux, qui seraient d'ailleurs in- conunodés s'ils broutaient cette verdure dont le suc est drastique, et même émétique. De jeunes Nègres, au lapport de IVJoreau de Saint-Méry, pour avoir mangé de ses fruits , ont éprouvé de violens vomissemens , une dysenterie avec ténesme et autres accidens graves. Sui- vant Mordant de Launai, les Grecs, frappés de la fétidité de leur Auagyre qui a beaucoup de rapport avec celui des Antilles, disaient en proverbe anagurin hinein , se- couer l'Anagyre, pour indiquer l'imprudence de quel- qu'un qui rappelle des faits qu'on peut lui reprocber , ainsi que nous dirions : Ne remuez pas le pot aux roses. Caractères physiques. La tige de l'Anagyre des An- tilles est droite , rameuse , recouverte d'une écorce gri- sâtre , et garnie de distance h autre de longues épines brunes-, les feuilles sont alternes, pétiolées, composées de trois à cinq folioles lancéolées , roides , d'un vert sombre, garnies de nervures régulières et nombreuses; sessiles , pubescentes en dessous , terminées par une pe- tite pointe paiticulière -, les stipules ou épines sont op- \ ( 33i ) posées aux pétioles , et bifides à leur sommet ^ les fleurs sont jaunes , papillonacées , axillaires, et viennent par grappes 5 chaque fleur est accompagnée d'une stipule, leur calice est très-épais et verdàlre j ce calice est mo- nopbylle , campanule , persistant , et son bord est par- tagé en cinq dents pointues ^ la corolle papillonacée est remarquable par sa carène fort allongée^ ainsi que par son pavillon très-court, qui est réfléchi en dessus; les étamines sont au nombre de dix, et leurs fîlamens sont libres ; l'ovaire est oblong , chargé d'un style de la longueur des élamines , et terminé par un stigmate simple et pubescent ; le fruit est une gousse un peu aplatie , recourbée à son extrémité , et contient trois ou cinq graines réniformes brunes lorsqu'elles sont mûres. Analyse chimique. Toutes les parties de cet Anagyre donnent un extrait amer d'une fétidité insupportable , et qui offre un violent purgatif. Propriétés médicinales. Me rappelant l'usage que l'on fait de TAnagyre d'Europe , j'en ai prescrit l'in- fusion des feuilles au poids de trois ou quatre gros pour une demi-bouteille d'eau. En édulcorant cette infusion on obtient un purgatif fort recommandablc, et qui ne donne point de nausées. On applique les feuilles pilées sur les parties oedématiées , sur les tumeurs froides et scrophuleuses. Les graines, étant émétiques , se prescri- vent comme emménagogues, lorsqu'il est besoin d'im- primer à tous les systèmes, et consécutivement à l'u- térus , une secousse générale. Ces mêmes semences étant torréfiées et prises en infusion , comme le café , rappellent les règles et font cesser certaines hémicra- ( 332 ) nies. Un (loiiiie aussi cominc vermifuge l'infusion d'A- nagyrc , (|ui est très-désagréable à boire -, mais on con- çoit que celte propriété vermifuge réside particulière- ment dans la vertu purgative de l'Anagyre. Poupée- Desportes a souvent employé la racine d'Anagyre comme aristolocbique, c'est-à-dire dans les cas où il s'agissait d'expulser le fœtus mort, ou le placenta. « Suivant INI. Dupas, ancien médecin à Léogane (Saint-Domingue), le Pois puant, pris comme le café et en lavement, est un remède très-efficace pour les vapeurs \ ses feuilles sont très-résolutives, et sa racine apéritive et anli-sypbiii- lique. On ne l'emploie qu'après avoir fait précéder son usage par des saignées générales ou locales , et quelques tisanes rafraîcbissantes et mucilagineuses , jusqu'à ce que les douleurs soient passées. Pendant tout son exer- cice à Saint-Domingue , le docteur Chevalier , docteur régent et médecin du roi , assure n'avoir jamais em- ployé d'autre remède contre les maux vénériens et la leucliorrée bénigne. » Poupée-Desportes recommande le feuillage du Pois puant dans les cataplasmes émoi- liens et résolutifs, et en épitbème frontal pour guérir la migraine. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- HUIT. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fleur décomposée. 2. Calice et faisceau d'élamines. 3. Graines. //,.. ■,/.■,:■/>.■..., »,r/,/; / XAiTiiF.F. \>r\^\in:¥. . ( 333 ) «AAVV\VWVVVVWW>**,^\>V\V»V»/» WS^V» W» \%» WVVVWV» V\ % XX» W» \'«A\'V» XV» V\ ^ \ V» X'V» W» VV* W» Vfc^ NAUCHÉE PUDIQUE {Emménagogue excitante. ) Synonymie. CHtore sensible. — Naucliea piidica. L. Diadelphie Décandrie. — Jussleu, famille des Légumineuses. — En an- glais : IVelted Frajeles. — En vadXùh^vois'.Schange-Cuspi. — En belge : Smalt-Kind. Fahas de Brahaman. Lusit. Ca.ractères GÉNÉRIQUES DEsNAucHÉES.Genrede plantes a fleurs polypétalées , de la famille des Légumineuses, qui a des rapports avec les Glycins , et qui comprend des herbes exotiques , grimpantes , dont les feuilles sont alternes , ailées avec impaire, ou ternées, et dont les fleurs axillaires sont remarquables par la grandeur de leur étendard. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Calice monophylle y droit, tnhiihmx ^ ou cain- panijorme à cinq divisions aiguës , ci persistant j corolle papillonacéc , composée d'un élendard très^aniple , droit, tendre , pelté , obtus et légèrement échancrê à son extré- Tome VIIL i48« Livraison. 29 ( 334 ) rfiilc , renfermant les autres pétales ; ailes moins grandes que r étendard ; carène comprimée , courbée en faucille ^ moins longue que les ailes ; dix élamines dont neuf sont réunies par la hase de leurs filets, une seule libre j an- iheres arrondies; ovaire supérieur; style montant; stig- mate obtus ; gousse longue, linéaire^ comprimée^ ter- minée par une pointe en alêne , uniloculaire , bival^^e , et contenant des semences rénifornies. Caractères particuliers. Tiges volubiles , cylindri- ques , glabres, d'un beau vert ^ feuilles alternes à trois folioles^ pétioles accompagnés de stipules^ deux brac- tées linéaires près du calice : fleur grande ; étendard pehé , onguiculé à la base , d'un rose tendre \ ailes moins longues que Tétendard; gousse plate, courbée en demi- cercle \ semences rénifornies blanches avec l'ombilic rose. Histoire naturelle. Le nom de CUiore avait été donné à cette classe de végétaux parce que les formes de leurs fleurs présenlent une grossière ressemblance avec un organe que nous nous dispenserons de nommer. Beaucoup de personnes apprécieront sans doute les rai- sons qui nous ont engagé à changer ce dernier. La dé- couverte d'une espèce intéressante nous donne à cet égard quelques droits-, l'usage de ces plantes pour la santé de l'homme nous a décidé , d'un autre côté , à don- ner au groupe le nom d'un médecin qui consacre tous ses momens au soulagement de l'humanité , et qui a décrit avec autant de simplicité que de talent, des ma- ladies cruelles dont il sait adoucir les atteintes et com- battre les ravages. Nous espérons que M. le docteur ( 335 ) IN^auche voudra bien accepter cet hommage comme un tribut que la reconnaissance offre au mérite modeste. Les Naucliées sont particulières aux contrées les plus chaudes des deux mondes -, c'est sur les bords des fleuves limpides qui arrosent ces climats fortunés, qu'elles étalent leur brillante végétation ^ trop faibles pour soutenir leurs longs sarmens, elles cherchent des appuis , Et s'attachent aux arbres Qui, robustes, noueux , élancés dans les airs, D'épais et longs rameaux couvrent ces bords déserts. Et c'est leur entrelacement qui souvent arrête la marche du voyageur en lui présentant , à chaque pas, un réseau de verdure diapré des couleurs les plus vives. Cette dis- position est favorable au peu de force des liges -, quand les vents déchaînés emportent au loin le feuillage des ar- bres protecteurs , les longues torsades de ces plantes sont agitées^ elles cèdent pour se relever ensuite, et ofïrir à Taquilon le plus fougueux des obstacles contre lesquels il s'irrite vainement. Sur les troncs épineux de Ccïbas , sur les colonnes élevées des Pahnistes, et la tige tortueuse des élégans Mimosas, se confondent une quantité de plantes grim- pantes. Les spirales des Agathys, chargées de grappes de fleurs d'un bleu céleste , se mélangent au pourpre des Passiflores, au blanc éclatant des Liserons ; mais les Nauchées présentent, dans leur pureté , toutes les nuan- ces du prisme -, une espèce semble réfléchir l'azur du ciel ^ d'autres, le rouge du feu , le blanc de la neige , le ponceau le plus intense -, une dernière, celle qui nous 29* ( ,-53« ) occupe plus pnrliculièrement, quoique privée du parfum de la rose, rappelle, par sa couleur, le souvenir do la reine des fleurs. C'est à M. le chevalier Soulange Bodin que nous devons sa naturalisation en Europe. Outre lesagrémens réunis des formes et des couleurs, les Naucîiées présentent, sous le rapport de l'utilité, des propriétés qui seules suffiraient pour les faire recher- cher. On extrait des fleurs de l'espèce de Ternate , une fécule colorante , d'un bleu tendre , semblable à de l'in- digo. L'homme malade trouve dans les racines de la Nauchée pudique un remède actif, mais bienfaisant , qui, dans certaiîies circonstances, ne pourrait être avanta- geusement remplacé , et la femme qui languit dans les douleurs, peut lui devoir encore la santé et une exis- tence nouvelle. La INauchée pudique offre de plus que les autres espèces, une irritabilité singulière, non-seu- lement dans le feuillage, comme l'Acacie pudique, et V Hedjsarimi girans, mais la moindre pression sur sa îige est suivie de la courbure des pétioles et des pédon- cules ^ les ailes des fleurs se trouvent alors enveloppées par leur large étendard ; en cet état la couleur de la co- rolle , renversée le long des rameaux , peut seule la faire distinguer. Pendant la plus forte chaleur du jour, le feuillage de ce beau végétal reste étendu sans paraître en souifrir -, mais dès qu'un objet quelconque frappe une partie de sa tige, les pétioles se courbent vers la terre*, les bords des folioles se replient à l'intérieur-, les pédoncules se fléchissent le long de la tige *, cet état persiste pendant environ vingt minutes , après quoi les fleurs se relèvent ^ ( «7 ) It's pétioles lepieunent leur première direction , et le limbe des feuilles sa première forme. Caracti^res physiques. Tiges volublîes, ordinaire- ment simples , quelquefois rameuses , longues de quinze à vingt pieds, cylindriques, glabres et d'un beau vert ^ feuilles alternes, composées de trois folioles ovoïdes, ob- tuses , arrondies à leur base, portées sur des pétioles cylindriques de deux à trois pouces de longueur 5 à l'in- sertion des pétioles sont deux stipules lancéolées, pour- vues à Fun des deux bords d'une pointe aiguë; la sur- face supérieure des feuilles d'un vert mat, l'inférieure blanchâtre et couverte d'un duvet court et soyeux ; deux bractées linéaires près du calice; celui-ci est grand, campaniforme , à cinq divisions lancéolées et glabres ; la fleur est grande , l'étendard est pelté , échancré à son extrémité qui est obtuse, ou unguiculé à sa base, ordi- nairement disposé en toit, d'un rose tendre , présentant vers sa base une tache d'une jaune citron -, sa surface est lecouverte de nervures très-fines ; les ailes moins longues que l'étendard, sont oblongues et tiès-obtuses ; d'un beau blanc vers les bords •, leur milieu est mar- qué d'une tache d'un rose très-pâle ; la carène , d'un blanc pur, est comprimée et arquée. Le fruit est une gousse plate, longue de trois à cinq pouces , courbée en demi-cercle -, la surface extérieure d'un vert roux présente de légers étianglemens ; les se- mences sont petites , réniformes , d'un beau blanc ; l'om- bilic esc d'un beau rouge; son centre est blanc; cette espèce se trouve dans les montagnes boisées de Tiîe de Cuba. Analyse chimique. Les racines de la Nauchée pudique ( ?>38 ) coiilicnnciil uui; huile volalile ^ une résine jaune ^ une matière exti active gonimeuse ; et les fleurs , comme dans les Papillonacées , contiennent une partie colorante et une matière extractive , résineuse et purgative ; les se- mences sont mucilagineuses. Propriétés médicinales. Les racines sont emména- gogues , toniques, propres à exciter la contraction de Tutérus. Les fleurs se prescrivent en infusion comme emménagogues. Elles sont légèrement laxatives. Le suc de toute la plante excite le vomissement. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- NEUF. Le dessin est réduit à moitié. 1. Gousse. 2. Graines vues de profil et du côté de l'ombilic. Z7icoifo/\' /fè^ooi/rû/K /'m, 'tr/irfc/ ^fi-aZ- XAtTHEE BETÏMGI.^IE ( 339 ) 'W\VV»VV\^^'»V\>X\/»'WVVV^VV%V\'>VV\'VV\VV»iV\%VVX VV^A/VWV* VV\ fcV»VV/s NAUCHEE A FLEURS EN BOUCLIER. ( Emménagogue excitante. ) Synonymie. Clitore en Bouclier. — Clitorie rouillée. — Cli- toria rubiginosa. — Jussieu, famille des Légumineuses. — Lin. Diadelphie décandrie. — Clitoria foliis ternatis, oblon- gis , subtùs pubescentibus ; bracteis lanceolatis ; laciniis ca- lieinis acutis , villosis. Pers. Sjnop. Plant. 2, p. 3o3. — Phaseolus amplo flore clypeato, siliquis nigris et angulosis. Plumier imprimé , p. 108. Caractères génériques desNàuchées. Genre de plan- tes à fleurs polypétalées, de la famille des Légumineuses, à tiges grimpantes et feuilles alternes , ailées avec im- paire ou ternées , et dont les fleurs ont pour caractère essentiel : Corolle renversée ; Vétendard très-grand , ouvert , ombrageant les ailes. Caractèues particuliers. Fleurs en forme de bou- clier \ silique noire et anguleuse. Histoire naturelle. Cette Nauchée croit à Saint- ( W\ ) Domingue où elle a clé recueillie par le docteur Poupée- Desportes , ancien médecin du roi dans les colonies. Plumier a souvent rencontré celte plante en tleur au mois de décembre dans la même colonie, proche le pas- sage des Trois-Rivières, quartier du Port-dc-Paix, et il en a recueilli les fruits mûrs au mois de lévrier et de mars; la grande dimension de ses fleurs et les couleurs variées des pétales qui en relèvent l'éclat étonnent le voyageur et décident bientôt l'amateur d'horticulture à dépouiller la plante de ses grainesdans l'espoir d'en en- richir ses parterres ou ses serres, et de l'offrir en riva- lité avec les plus belles fleurs. Cahâcteres physiques. Les feuilles de cette Nauchée sont disposées par trois sur chaque pédicule de même que celles des haricots ; elles sont fort tendres \ celle du milieu est plus grande, et un peu plus arrondie que celles des côtés qui sont presque ovales -, mais les unes et les autres sont pointues -, la plus grande a environ quatre pouces de longueur sur trois de large; leur pédicule, dit Plumier , est fort long , et renflé aux deux extrémités -, du même endroit d'où sort ce pédicule, il en sort aussi une petite branche fort courte qui porte, à son extré- mité , quelques fleurs dont le pétale principal est rond et représente un petit bouclier _, mais un peu échancré par le haut , d'environ deux pouces et demi de diamètre \ ce pétale est b!anc, mais porte au centre un petit écus- son d'un bleu d'azur , strié de quelques ligues qui par- tent du milieu et vont se terminer obliquement sur le bord; les deux autres pétales qui composent la carène, ont la forme d'une bourse ou ventre rouge au commen- cement, blanc vers le milieu, bleu vers le bord, et (345) rayé en long par quelques lignes -, les gousses sont droites, d'un demi-pied de longueur, sur cinq lignes de largeur, et un peu plus de trois lignes d'épaisseur -, elles finissent par une pointe un peu plus longue et fort aiguë ; elles ont quatre arêtes dans leur longueur, un peu élevées et ondées ; deux des côtés sont tout-à-fail plats , et les deux autres arrondis par le dos -, les cellules de l'intérieur sont toutes séparées par une membrane fort blanche , et con- tiennent chacune une semence un peu plus grosse qu'un pois, de figure presque cylindrique, renflée par le mi- lieu et ayant la face antérieure aplatie , et la postérieure arrondie^ ces semences sont de couleur tannée obscure, et les gousses deviennent presque noires. (Plumier.) Analyse chimique. Même analyse que la précé- dente. PropriÉt-.!;s médicinales. Elles sont à peu près les mêmes-, aussi n'indiqué-je ces trois variétés que comme pouvant se remplacer l'une par l'autre. Indépendam- ment de vertus emménagogties dont cette espèce est douée, elle remédie à la leucorrhée qui provient de l'aîtéralion des fonctions digestives. L'usage modéré du vin dans lequel on a fait infuser ses racines , h la dose de deux onces par jour, détruit le suc gastrique dé- pravé , et absorbe les acides des premières voies. On assure même que ce vin , auquel on a ajouté des prépa- rations de fer , détruit les engorgemens de la rate et du foie^ et rétablit leurs fonctions et celles du canal cho- lédoque ainsi que chez les chlorotiques le dégoût, les nausées, les gonflemens d'estomac, attachés h cet état fâcheux. ( 346 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- ONZE. Le dessin est réduit à moitié. On voit une fleur en face , une par derrière ; une gousse entière, une coupée transversalement, et une entamée pour l'examen des graines. /i<^r /, rA.-o,7,>r,- Pr.c,vi,rà/w /m., ]\IATRICA1RE A FEUILLES B'.iB .Si.V'r ME « (347) t»VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV\*VV*\A'VVVV«VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV\'VV\VVVV^'VVVVVVVVVV^^ MATRIGAIPvE A FEUILLES D'ABSINTHE. ( Emménagogue excitante. Synonymie. Vulg. Absintlie bâtarde de plaine. — Matricaria absinthioides. — Lin. Syngénésie polygamie superflue. — Jussieu , famille des Corymbifères. — Malricaria canescens foliis profundèpinnatifidis,linearibus, distantibus, subinte- gerrirais; superioribus indivisis.Lamarck. — Leucantbemum absinthii folio. Viali. H. R. Paris. Ex. lîerb. D. de Jussieu. — Matricaria absintbioides parvo flore albo. Plum. vol. IV, p. 77. — En anglais : Common-Feverfew, — En espagnol : Matricaria. — En portugais : Matricaria. CAîiACTr:RES GÉNÉRIQUES DES INIatricaires. Genre de plantes à fleurs composées, de la famille des Corymbi- fères, ayant des rapports avec les Pâquerettes, les Ca- momilles , et qui comprend des lierbes et des arbustes à feuilles alternes, simples ou découpées, et à fleurs terminales le plus souvent disposées en corymbe. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Le calice ( ;m8 ) eiuhriquéy hémisphérique ,• les corolles radiées j le ré- ceptacle nu ; les semences sans aigrette. Caractères particuliers. Feuilles du bas profon- dement pinuatifides , à lobes arrondis*, feuilles du haut égalemcînt profondément découpées , mais à lobes étroits et ressemblant au feuillage de l'absinthe. Fleurs blanches et petites. Histoire naturelle. J'ai déjà donné l'histoire de l'Ab- sinthe bâtarde des montagnes , sous le nom de Parthène muhifide. (Tome VI , p. 53, pi. BgS ) \ il ne sera donc question ici que de la Matricaire absinthioïde , appelée par les colons Ahsinilie bâtarde des plaines-, nom vul- gaire qui lui a été donné à cause de sa ressemblance avec celle d'Europe •, on la trouve dans toutes les sa- vanes , et les Nègres en font des balais. Caractères PHYSIQUES. La Matricaire à feuille" i'Ab- sinthe est une plante herbacée dont toutes les parties sont couvertes d'un duvet court, blanchâtre et couché. Son feuillage lui donne en quelque sorte l'aspect de VArtemisia argentea^ Ait. Hort. Kew. v. 3 , p. i^o. Ses liges sont droites, rameuses , légèrement anguleuses, hautes au moins d'un pied et demi à deux pieds \ les feuilles sont alternes , sessiles , profondément pinnali- fîdes , à découpures rares, linéaires, écartées, pointues, peu incisées ; les supérieures sont linéaires, entières, en pelit nombre^ les fleurs sont solitaires, terminales^ à peu près de la grandeur de celle du Matricaria leu-^ canthum. Elles ont le disque jaune , les demi-fleurons blancs et le calice embriqué d'écaillés ovales , un peu scarieuses sur les bords. ( 349 ) Analyse chimique. Traitée par la dislillation , la Ma- tricaire fournit une huile volatile bleuâtre ^ l'extrait aqueux de cette Matricaire donne une matière résineuse très-amère , une autre matière animale peu sapide -, une fécule -, de l'absinthate et du nitrate de potasse *, de l'hy- droclilorate et du sulfate de potasse-, enfin on y retrouve les mêmes principes constituans que Braconnot a re- connus dans Y Avtemisia Absinthium. Propkiétés MÉDICINALES. La savcur chaude, amère et nauséeuse de cette Matricaire, lui a fait soupçonnera juste titre des vertus utiles dont on s'est empressé de faire Tapplication. Son analogie avec la Matricaire d'Eu- rope Fa d'abord fait employer comme crnménagogue pour rétablir les fonctions de l'utérus, perverties ou suspendues , et Ton n'a eu qu'à se louer de son usage. La Matricaire agit comme tonique sur toute l'économie, et en particulier sur certains organes. La vive ira- pres' "on qu'elle exerce sur le système nerveux et tout l'organisme décèle des vertus anti-spasmodiques , stoma- chiques, diurétiques, emménagogues , résolutives, etc., qu'on lui reconnaît, et qu'elle produit sur les systèmes frappés d'atonie. Tous les praticiens des Antilles n'ont eu qu'à se louer de son usage pour provoquer l'écoule- ment des règles , des lochies -, pour protéger l'expulsion du placenta, faciliter les accouchemens laborieux, et guérir Thystérie en faisant cesser le spasme de l'utérus, qui devient la cause première de cette désolante affection. Ainsi malgré les sophismes de certains médecins théo- riciens et à systèmes, qui se font un mérite de tourner en ridicule les assertions de nos ancêtres (pourtant plus heureux qu'eux dans leur pratique, quoique traitant les Tome VIII. — 1 48' Livraison. 3o ( 35o ) maladies par les végétaux), il n'en est pas moins certain que l'expérience de plusieurs siècles fait justice d'une incrédulité combinée conlradictoirement dansle cabinet, et probablement dans un accès d'hypocondrie. Quoi qu'il en soit, celte Matricaire étant stinmlante, comme la plu- part des Corymbifères , elle augmente sensiblement l'action de l'utérus quand , par relâchement , par fatigue, par atonie , cet organe ne peut plus remplir convenable- ment ses fonctions. C'est faire connaître que l'adminis- tration de cette plante héroïque serait intempestive dans le cas d'un orgasme utérin et d'un état inflammatoire de l'organe que ce médicament augmenterait, en l'ac- compagnant d'accidens plus ou moins meurtriers. La Matricaire convient aux tempéramens lymphatiques , dans les aménorrhées atoniques , dans les leuchorrées de même nature , la chlorose et les autres maladies pas- sives du sexe féminin. On s'en est servi aussi quelque- fois avec succès contre le tœnia et à la dose de deux onces du suc , deux heures avant Taccès des fièvres in- termittentes. Poupée-Desportes en a recommandé le ca- taplasme sur la tète dans le cas de céphalalgie et d'hé- micranie , et contre les douleurs de la goutte, pratique peu rationnelle que je ne conseillerais pas dans cette dernière maladie. La dose est de deux scrupules en poudre, de deux gros pour deux livres d'eau ou de vin, et de deux onces de suc en vingt-quatre heures. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QLATUE-VINGT- DOLZE. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fleur de profil pour l'inspection du calice. 2. Fleur en face pour l'examen des étaraines. // .v.'^ iriTOXIS A FEUILLES BE SCOK^O^^EUE ( 352 ) Caractères particuhetis. Feuilles cnsiformes, velues,- sligmate simple, triangulaire, aigu-, spatlic bivalve. Histoire naturelle. Le mot Hypoxis est tiré, selon Mérat, des mots grecs upo^ presque, et de oxus ^ aigii» de la forme des feuilles. Cette jolie plante, à laquelle on a donné le nom de Safran des Antilles, parce quon retire une partie colorante de ses stigmates, croit sur les rochers verdoyans, baignés par la mer, et que gra- vit souvent le nautonnier inquiet du sort de ses embar- cations , en fixant ses regards sur l'horizon : La mousse sous ses pieds étend un tapis frais. Et pour charmer ses longs momens d'attente, il com- pose un bouquet pour ses enfans, des plantes saxatiles parmi lesquelles l'Hypoxis forme le centre : La Bruyère, qu'agite un doux frémissement, De ses feuilles de pourpre étalant l'ornement, accompagne avec élégance le Safran des Antilles, et certaine tleur emblématique dont un poète traça ainsi la métamorphose : Veuve de son amant, quand jadis Cjthérée Mêla ses pleurs au sang de son cher Adonis , Du sang naquit, dit-on , l'Anémone pourprée, Des pleurs naquirent les soucis. DUBOS. Caractères physiques. La racine de cet Hypoxis est napiforine, de l'épaisseur du doigt, droite, blanche en ( 353 ) dedans, revêtue eu dehors d'une peau brune et garnie latéralement de fibres un peu épaisses, ridées et noirâ- tres. Du collet velu de cette racine s'élève un faisceau de feuilles ensiformes, sillonnées, velues , presque co- tonneuses et à peu près semblables à celles de la Scor- sonère , mais un peu plus roides \ il naît d'entre ces feuilles sur des hampes fort courtes, des fleurs jaunes intérieurement, couleur de rose ou de chair en de- hors , et qui ont un limbe à six divisions^ ouvert en étoile, d'un pouce de diamètre, et un tube long qui sort d'une spathe de la forme d'une oreille de lièvre , velue ou ciliée , et membraneuse \ le fruit est oblong , trigone, triloculaire, et contient des semences noirâtres et lui- santes 5 cette jolie plante croît sur les rochers du bord de la mer à Saint- Vincent , à Saint-Domingue, où le père Plumier Ta trouvée le premier. Analyse chimique. Les stigmates de l'fîypoxis don- nent une couleur jaune , et ont une odeur pénétrante et une saveur chaude , aromatique, amère ; on en retire une huile volatile suave , une matière extractive jaune , et un autre principe colorant. La racine est amère. Propriétés médicinales. On vante beaucoup les vertus emménagogues de l'Hypoxis à feuilles de Scorsonère, et ses qualités hynopliques , anodines, anti-spasmodi- ques et utérines dans les spasmes de l'utérus , et ses pro- priétés diurétiques , diaphorétiques et résolutives ^ mais, sans croire précisément à cette longue énnméralion qui assurerait à la plante le litre pompeux de panacée, je crois , et je puis assurer l'avoir employée plusieurs fois avec succès dans des cas difficiles d'hvsiérie et d'à- (354) incnorrhce. J'employais de Tinfusion de ses fleurs. Les Noirs se servent des râpures de la racine pour en com- poser des cataplasmes qu'ils appliquent sur les tumeurs des articulations. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- TREIZE. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1 . Fleur dans sa spatte. 2. Fleur vue par derrière. 3. Pistil garni de ses étamines. 4. Fruit trigone entier. 5. Le même coupé transversalement. 6. Graines. 3IO31ORDî0rE SOKOS8I. iNONYMIE. V noecie syna"*' Momord 5, p. 4io,t. i5i. — i>ccL >xu ii'UiU mille clù'S ^-^s Conco V\ ( 356 ) ou grimpantes presqiu; toujours munies de vrilles; des feuilles alternes, le plus souvent profondément décou- pées, quelquefois ternées ; et des fleurs disposées sur des pédoncules axillaires. Le caractère essentiel de ce genre est d avoir : Des fleurs monoïques j le calice à cinq divi- sions-, la corolle quinquéfide j trois élamines dont deux ont les anthères comme doubles sur chaque filament j un fruit peu charnu , s'ouvrajit as^ec élasticité. Caractères particuliers. Pommes anguleuses de dif- férentes formes , tuberculées ; feuilles velues, palmées longitudinalemeni . Histoire naturelle. On observe souvent aux Antilles des tonnelles garnies et formées avec le IMomordique Sorossi dont la couleur aurore des fruits produit l'eflét le plus éclatant au milieu de leur verdure \ les feuilles out une odeur forte et une saveur très-amère -, on les emploie dans la confection de la bière , en remplace- ment du boublon. La variété que je décris ici a les fruits plus ventrus et moins allongés que ceux de la première espèce indiquée dans la synonymie , et leur surface est fortement garnie de tubercules pointus. Les Noirs les font entrer dans leurs calalous , avant leur maturité , et assurent que ces fruits ont le goût des petits pois France. a Combien la nature aux colonies est ricbe , variée , aimable, magnifique, mvstérieuse , a dit Bernardin de Sainl-Pierre , et combien l'homme est dénué de sagacité, de goût et d'impression pour la connaître et la peindre!» Les concerts des oiseaux , le mouvement des fleuves , le murmure des ruisseaux, le jaillissement des foutai- ( 357 ) nés, rintelligence inconcevable des plus petits insectes, la muette éloquence des fleurs, célèbrent les merveilles de la création ^ Thonime seul , être privilégié , l'homme ingrat se croit dispensé de ce doux devoir ! Toujours en- traîné par ses passions et son amour-propre , et roulant dans le cercle des vicissitudes humaines , comment pourrait-il se persuader que notre bonheur consiste à vwre suivant la nature et la vertu? C'est du moins l'avis de l'aimable auteur de Paul et Virginie , que je me fais gloire de partager. Cauactères PHYSIQUES. Lcs tigcs de ce Momordique Sorossi sont herbacées , faibles , menues, sarmenteuses, feuillées, rameuses, striées, légèrement pubescentes de même que les autres parties-, ces tiges rampent sur la terre ou s'élèvent en grimpant à une hauteur plus ou moins considérable, c'est-à-dire quatre ou cinq pieds, au moyen des vrilles dont elles sont munies, lorsqu'elles trouvent des supports ; les feuilles sont alternes , pétio- lées , cordiformes , palmées , ressemblant en quelque sorte à celles de la vigne , et divisées , jusqu'au-delà de leur milieu, en cinq ou sept lobes inégaux, séparés par des sinus arrondis de grandeur médiocre ; elles sont minces, molles, légèrement velues, perforées , finement ponctuées sur les deux sui faces , d'un vert foncé ou noi- râtre , et ont communément deux ou trois pouces de diamètre-, leurs lobes, d'autant plus courts qu'ils sont situés extérieurement , sont pointus et bordés de dents en scie, mucronées, irrégulières -, les pétioles sont la plu- part aussi longs que les feuilles-, chacun d'eux est ac- compagné d'une longue vrille pubcsccntc , latérale, fili- ( 358 ) forme , conlournée en spirale. Les fleurs sont axillaircs , solitaires, assez petites, inodores, jaunâtres, élevées sur des pédoncules grêles, qui ont en général beaucoup plus de lojigueur que les pétioles; ces pédoncules sont garnis , au-dessous de leur milieu , et quelquefois assez près de leur base, d'une petite bractée sessile , cordi- forme, arrondie ou presque conformée en rein, entière en ses bords. Le calice est partagé fort avant en cinq découpures ovales , pointues dans les fleurs mâles 5 ces découpures sont lancéolées et beaucoup plus petites dans les fleurs femelles. La longueur des corolles est à peu près double de celle des calices; elles ont les divi- sions profondes , oblongues, obtuses, évasées, denti- culées d'une manière pour ainsi dire imperceptible. L'ovaire est oblong, cylindrique, verdâtre , hérissé de papilles , rétréci en cône dans sa partie supérieure 5 il devient un fruit triloculaire, ovale-oblong , obscurément trièdre , mucroné, ou plutôt acuminé par une longue pointe ; ce fruit ressemble en quelque manière à un cornichon-, sa superficie, d'abord verdâtre, devient, à mesure qu'il mûrit, d'un jaune safran, souvent rou- geàtre:elle est relevée de gros tubercules ou espèces de verrues dont les unes sont obtuses , les autres plus ou moins pointues; sa pulpe est jaunâtre, molle, douce , comestible, soit lors de sa maturité, soit môme avant cette époque. C'est latéralement vers l'extrémité du fruit que se fait l'ouverture qui laisse échapper les se- mences ; elles sont oblongues, aplaties, tuberculeuses, et revêtues d'une enveloppe d'un rouge de sang. (Enc.) Analyse chimique. Le fruit vert fournit de la chlo- ( 359 ) rophylle -, des parties sucrées avec de la matière extrac- tive 5 des membranes analogues à la fungine, qui se ra- mollissent par la décoction ^ du phosphate de chaux ; de l'albumine soluble \ mucilage avec de l'acide phos- phorique libre ; de l'hydrochlorate de potasse j du phos- phate de chaux et de fer. Prophiétés médicinales. Les fruits du Sorossi sont rafraichissans , et son feuillage est, dit-on, un vulné- raire astringent. Les vieux Américains font un très- grand cas de Thuile dans laquelle ils ont mis infuser les fruits , pour guérir la piqûre des tendons , les hémor- roïdes, la chute du rectum, les gerçures des mamelles, les engelures et les brûlures. Ce baume huileux, en liniment ou en injection, est d'une grande réputation pour calmer les souffrances des femmes douloureuse- ment affectées d'ulcères de matrice ou de vagin. On as- sure qu'il provoque et facilite l'accouchement laborieux, probablement comme tous les corps graisseux , en lubri- fiant le vagin. Voilà l'opinion émise par les insulaires et beaucoup de praticiens même de nos colonies , mais que je ne puis accréditer, laissant aux médecins qui iront se fixer dans ces pays le soin de répéter de semblables ex- périences. Les feuilles du Sorossi ont une saveur acre et amère. Rhéede prétend que toute la plante, associée au gingembre et à la cannelle , donne un onguent utile pour toutes les maladies de la peau, et surtout le pru- rigo, tandis que la décoction des feuilles est un excel- lent vermifuge, et déterge les ulcères mahns. ( 36o ) EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- QUATORZE. Le dessin est réduit au quart. 1 . Jeune fruit. a. Fruit mûr éclaté. 3. Graine entière ciselée. 4. La même, ouverte pour laisser voir l'amande. // .;, '■■>» VVWWSWi VW*%A WD », BUE P yiUE. Rue ailée f Lm. Dccandrie moi. Jussieu, fami'*' ■'"■" vol. villis scatentibus. Toi Herb. 2^7 caractère esst quatre ou cinq n ( 30-2 ) à dix ctat7i:ncsj plusieurs pores Jiectarifères à la base de V ovaire; une capsule à qualie ou cinq lobes-, autant de valves. Catiactères particuliers. Feuilles surdëcomposées j pétales ciliés^ lobes de la capsule lapprocliés et îioii sé- parés, ce qui distingue cette espèce de la Rue fétide, Ruta graveolens. Lin. Histoire naturelle. Cette Rue croit dans l'Orient et dans l'Arabie; on la rencontre dans quelques îles An- tilles -, elle a une odeur fétide et insupportable. Ses pro- priétés sont les mêmes que celles de la Ruta graveolens. Malgré sa saveur rebutante et son odeur désagréable, les vieux JNègies la font encore entrer comme assaison- nement dans plusieurs de leurs mets. Toutefois la plante, à l'état sauvage , exhale en plus grande quantité ses prin- cipes odoians que lorsqu'elle est cultivée -, et chez l'une et l'autre ils s'affaiblissent par la dessiccation. La Rue sauvage agit avec plus de violence que la Rue cultivée. Cahactèues physiques. Ses tiges sont droites, ra- meuses, cylindriques, dures, glabres, hautes de trois à quatre pieds , d'un vert glauque, garnies de feuilles amples, alternes, pétiolées, deux fois ailées avec une im- paire -, composées de folioles nombreuses , glauques , cu- néiformes , obtuses, quelquefois presque linéaires; les fleurs sont disposées en corymbe à l'extrémité des liges et des rameaux: leur calice est court, glabre, à cinq di- visions ovales, aiguës-, la corolle jaune, à cinq pétales concaves, ovales, ondulés, dcnticulés et ciliés à leurs bords-, les étamines très-ouvertes; la capsule presque ovale , à quatre lobes réunis , obtus ou un peu aigus. ( 363 ) Analyse chimique. L'extrait Je Rue qu'on prépare par l'eau, est plus abondant que celui qu'on obtient par l'alcool; mais ce dernier, selon Alibert , est plus acre et plus actif; lorsqu'on distille la Rue par l'eau, il surnage une huile essentielle jaune ou brunâtre , d'une odeur moins désagréable que celle de la plante , d'une saveur médiocrement acre, mais en très-petite quan- tité. Propriétés médicinales. La Rue agit d'une manière incontestable sur les systèmes nerveux et utérin -, c'est pourquoi on l'administre dans les menstrues laborieuses et dans beaucoup de maladies nerveuses, telles que l'hys- térie, l'épilepsie , la cliorée, elc. La Rue des Antilles , en raison de ses principes aromatiques, acres et amers, est estimée vermifuge, sudorifîque et anti-septique. On l'emploie extérieurement comme délersive et même ru- béfiante. Ou se sert de l'huile dans laquelle cette plante a infusé pour calmer le bourdonnement d'oreilles. On la croit capable de provoquer l'avortement. Les hatliers l'emploient fréquemment dans les remèdes qu'ils com- posent pour les clievaux , les vaches et autres animaux de pâture. L'usage de la Rue doit être interdit aux femmes enceintes. Dans les aménorrhées atoniques on prescrivait la Rue infusée dans du vin doux. On l'em- ploie aussi en topique , en injections, en fumigations, en bains et en clystères , et surtout dans plusieurs cas d'affection hysléric[ue. La Rue contient un suc tellement acre (ju'étant appliquée pilée sur la peau, elle agit comme rubéfiant; c'est pourquoi on peut en faire dvs sinapis- mes et des épithèmos qu'on a souvent employés avec suc- cès sur les carpes , contre les fièvres intermittentes. La ( 364) dt'coclloii aqueuse , étant injectée dans les fosses nasales, est utile contre l'ozène. Les enfans qui ont des vers se trouvent très-bien de l'application des feuilles de Rue sur Tabdomen , et de lavemens faits avec la décoction. Le suc de la Rue est un très -bon détersif à employer pour guérir les ulcères félidés des gencives, et pour faire périr les poux et les sarcoptes de la gale. Les vapeurs de la décoction , dirigées vers les yeux, au moyen d'un entonnoir renversé , fortifient la vue qui a été fatiguée par des lectures trop prolongées. Mode d'administration. Lorsque les malades n'ont pas une répugnance marquée pour l'odeur pénétrante de cette plante, on administre l'huile essentielle à la dose de plusieurs gouttes sur un morceau de sucre, ou de douze gouttes dans les potions excitantes. Pour l'infusion aqueuse, il suffit d'une très-petite pincée des feuilles par livre d'eau bouillante. La décoction de Rue se prescrit aussi en épithême, en injection et en lave- ment. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- QUINZE. Le dessin est réduit au tiers. 1. Fleur entière. 2. Ovaire écarté. 3. Coupe du fruit. 4- Graines. /'/ ,'>o(> ■• ( 365 ) */MV\AV\A vV«W% VV« vV% V\A WWV^W* VV« VV\ VV\ W\ W\\'\'«\W W» W^ W» VX^WWV» -V^-XA^ w» tvi VV» HENNE A FLEURS JAUNATRES. ( Emmena go gue excitante, ) Synonymie. Vulg. Alcanna, Mindi, Lausone. — Réséda des Antilles. — Lawsonia inermis, ramis iiiermibus. Lin.Octan- drie raonogynie. Jussieu, famille des Salicaires. — Lau- sonia alba, foliis subsessilibus ovatis utrinque acutis, petalfs albidis patentibus. Lam. — Ligustrum ^îlgyptium , Cvprus Graecorum,Ellianne Arabum. J. B. i,p. 532. — Alcanna Ara- bum. Bell. Ilin. 35. — Poutaletsje. Malab. Rhéed. t. 5;, p. 117. — En espagnol: Alhena oriental. — En anglais : Alcanna ; Alhenna ; Broad-Lea^'ed Egyptian Privet. — Variété épineuse. Cakactèlresgénéiuques DES Hennés. Genre de plantes à fleurs polypétalées, qui semble se rapprocher du Mac- qui et des INIillepertuis par ses rapports, et comprenant des arbrisseaux exotiques , à feuilles simples et oppo- sées , et à fleurs quadrifides, oclandriques , disposées eu panicules terminales. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Un calice quadrifide -, quatre pétales -^ Tome VIII. — 149'' Liçrnison. 3i # ( 366 ) liait clamincs; capsule globuleuse à quatre loges poly- .spermes, surniontee par le stylet persistant. Cara-Cteues parïiculiehs. Sans épines, feuilles comme 5es<^iles, ovales, aiguës des deux cotés. (Yivace. ) Histoire naturelle. Le nom Lawsonia a été donné à cet arbrisseau en Thonneur d'un horticulteur anglais très-distingué, appelé Guillaume Lawson. Il est origi- naire des Indes-Orientales, de la Perse, de l'Arabie et de l'Egypte \ mais un professeur célèbre, M. Desfon- taines , Ta observé sur les côtes de Barbarie , et j'en ai trouvé beaucoup de pieds à File de Cuba , et à Saint- Domingue où on le nomme vulgairement Réséda , parce qu'il en a l'odeur-, il vient très-bien de bouture -, on le cultive aux Indes-Orientales comme objet de commerce, à cause de la propriété que ses feuilles ont de teindre en un jaune rougeâtre, ou une couleur orangée. Les ha- bitans du pays où croit cet arbrisseau sont dans lusagc , surtout les femmes, dit Lamarck, de se peindre les on- gles et même le bout des doigts , et quelquefois les che- veux, ainsi que certaines parties du visage , avec les feuilles de cet Henné. M. Desfontaines assure que, pour cela, il suffit d'écraser cet feuilles^ et de les appliquer en manière de cataplasme sur les parties qu'on veut peindre. Forskhal (FI. iEgypt., p. lv), dit qu'on fait sécher ces feuilles, qu'on les réduit en poudre et qu'on y mêle du sable pour l'atténuer davantage. Cette poudre se conserve ou se vend pour l'employer aux usages déjà indiqués 5 on l'humecte et on en fait une pâte quand on veut s'en servir. Caractères physiques. Le Henné est un arbrisseau (36,) de huit à douze pieds de hauteur , ayant en quelque sorte le port d'un grenadier , mais dont les rameaux sont étendus de tous côtés , et non droits ^ son bois est dur , et l'écorce de son tronc est ridée ^ ses rameaux sont glabres, Irès-branchus , feuilles , légèrement tétra- gones vers leur sommet , et les latéraux sont aigus , roides, quelquefois piquans comme des épines -, les feuil- les sont petites, opposées, ovales, pointues aux deux bouts, entières, presque sessiles, vertes et glabres des deux côtés ) elles n'ont guère plus d'un pouce de lon- gueur , et souvent elles ont moins, surtout sur les graads individus 5 les fleurs sont petites, blanches ou d'un blanc jaunâtre , très-odorantes , et disposées en panicules bran- chues et terminales,- les ramifications des panicules sont opposées, menues et quadrangulaires ^ le calice est gla- bre,- les pétales sont ouverts et les étamines sont beau- coup plus longues que les pétales ^ les capsules sont de la grosseur des grains de poivre , ou des petits pois ronds d'Europe. Analyse chimique. Toutes les parties du Lawsonia sont âpres au goût ^ on leur distingue même une saveur amère et acidulé ^ elles fournissent une matière colorante rougeàtre. Propriétés médicinales. Au rapport de Rhéede les feuilles du Lawsonia infusées dans du lait , et prises en potion , empêchent le sommeil des léthargiques. Les feuilles, les fleurs, l'écorce, les racines, font un bain anti-spasmodique employé contre l'épilcpsie et les autres maladies nerveuses. On emploie aussi la racine comme masticatoire. Les Malabarois, les Persans, les Arabes et les Egyptiens prétendent que l'huile dans laquelle ( 368 ) uni infusé toutes les parties du Lawsonia , étant em- ployée en frictions sur les tempes et sur le front, agit comme révulsive dans la frénésie et les autres affections inflammatoires du cerveau. On regarde la racine comme vermifuge. Je ne puis citer pour ces faits que le témoi- gnage avéré des différens auteursj mais, pour ce qui m'est personnel, je puis assurer que les feuilles de Henné , prises en infusion et administrées en injection, par dé- coction, sont convenables dans les affections hystériques. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- SEIZE. Le dessin est de grosseur naturelle. 1. Fleur grossie. 2. Calice séparé. 3. Etamines toujours insérées par paires. 4. Fruit entier de grandeur naturelle. 5. Fruit coupé transversalement. 6. Graine. VINGT- CINQUIEME ET DEIINIÈRE CLASSE. DES PLANTES PROPRES A CALMER L^IRRITATION OU A ÉTEINDRE LA SENSIBILITE DES ORGANES GENITAUX FÉMININS. Plantes dites Anti-Hystériques , ou réfrigérantes directes ou sédatives de l'utérus et de ses annexes. SOMMAIRE. O N qualifiait autrefois du nom à! Anli-hystériqueSy ou simplement Hystériques , les remèdes qu'on ordonnait contre les vapeurs, affection douloureuse, existant vé- ritablement , mais qui fut long-temps l'apanage du bon ton et de la bonne société , par suite d'une vie molle et sédentaire, et le triste résultat de veilles prolongées aux dépens d'un sommeil réparateur. Dans les accès de vapeurs on prescrivait tour à tour, et suivant l'indica- ToME VIII. — iSo*' et dernière Livraison. Zi ( ^7«> ) lion voiiliuî, le casloroum, le campliie, Tassa-foetida , riuiilo (Je succiii , l'eau de fleurs d'oranger, l'eau de mé- lisse, les odeurs fétides, telles que celles de papier brûlé, des plumes roussies, de la corne, du cuir, jetés également sur des charbons^ l'eau de Ince, les gouttes et le sel d'xVnglcterre , etc. {J^ojez classe des Anii-Spasmodi- ques , vol. V , p. i8i.) On appelle généralement aujourd'hui médieamens hystériques ou emménagogues ceux qui sont doués de vertus excitantes \ j'ai cru devoir , par opposition , con- sacrer la dénomination d'Anti-Hystériques aux plantes douées de propriétés émollientes , réfrigérantes ou sé- datives de Torgane utérin. J'ai cru pouvoir établir ainsi mes vingt-cinq divisions d'après les propi iélés des plan- tes qui ont été employées pendant de longues années par les praticiens et les naturels des Antilles , et afin d'éviter des recherches, et un choix diiïicile aux jeunes médecins et aux pharmaciens qui se destinent à exercer aux colonies , et aux propriétaires d'habitations qui , contraints par les lois d'avoir chez eux une pharmacie à l'usage des cultivateurs de leurs terres , aiment, par goût et par humanité, à donner les premiers secours en attendant la visite du médecin. I/art de guérir, à bien prendre, consiste à produire à temps de l'excitation , ou à calmer un excès d'irritation. Les naturels étalent moins d'érudition que nous, ils sont de meilleure foi en apportant à leur malade la branche d'arbre ou de Heurs qui doit les guérir. Maintenant, hélas! Mais je sortirais de mon sujet. Revenons au mode d'action de la classe des Anti-Hystériques. ( 371 ) Les Ami-Hystériques , selon nous, agissent en cal- mant une trop \ive exaltation de l'appareil utérin. Qu'on veuille bien attribuer à une plante une vertu émolliente au lieu de consentir à l'appeler réfrigérante , il faut avouer que c'est jouer sur les mots -, car que veut le médecin qui est appelé dans un cas d'aniénorrliée par spasme nerveux ou par congestion utérine? INe doit-il pas cliercber à diminuer l'orgasme , à éteindre ce feu dévorant, à émousser ces titillations agaçantes qui se font éprouver au vagin et à ses annexes? Or le but, dans ce cas, n'est-il pas d'apaiser cette exaltation, de modérer la diatlièse inflammatoire , de calmer le prurit insupportable ?C'est un soulagement qu'opèrent toujours l'application des demi-bains , et des injections faites avec la décoction des espèces dites A jiti- Hystériques réfri- gérantes ou sédati\'es. Studio doctor , experieniiâ medicus. 'S'ï 3-0 ^^^v\'\'VV\v\\\\'>\\'>vx^ v\^v\vv^vv\^A»*/vx■»A\vvv*^v\A/vv\^/Vvvv»\v'lV\'\vv'\■v'>^w•^vv'\'V^'^^^v^,v'^^^"ww> NYMPHE LOTIIOS. ( JÎnti- Hystérique sédative. ) Synonymie. Vulg. Volet, Salade. Njmphaea lotus. — Lin. Polyandrie monogynie. Jussieu , famille des Morènes. — Tournefort , classe des Rosacées. — Nymphœa foliis cor- datis, dentatis. Flor. Zeyl. 194. — Nymphœa foliis arnplio- ribus profundè crenatis,subtùs urceolatis. Bro^vn. Jam. 343. — Nymphœa indica, flore candido, foiio inamoitu serrato. Sloan. Jam. 120. Hist. 1, p. 262. — Lothus ^gyptia. Rhced. Mal. 11, p. 5i,tab. 26. — Ambel. Caractères gé]Nériqles des jNénuphars. Genre de plantes unilobées, à fieiuis polypétalées , de la famille des Morènes, qui a de très-grands rappoits avec les KèlumLos, comprenant des herbes tantindigèncs qu'exo- tiques, tontes aquatiques, dont le caractère essentiel est d'avoir : Un calice II quatre ou cinq folioles ,• une corolle polj pétale y point de style; une baie supérieure i.»<ÙÊÊiluA4i:e-.^. J, . ^y ( ( 373 ) à plusieurs loges ^ couronnce par un stigmate orbicu- laire. Caractères particuliers. Feuilles cordiformes den- tées. Histoire naturelle. La Nymphe Lolhos croît en Egypte dans les ruisseaux formés par le Nil et qui tra- versent les terres. Ces flottantes forêts couvrent le sein de Tonde. Racine. Elle croît aussi en Amérique et dans les Indes. Les Pontédérias et la Nymphe fleurie D'une fraîche bordure entourent la prairie. Béranger. Que le plan de la nature est admirablement conçu et sagement exécuté î u Certaines plantes , dit Bernardin de Saint-Pierre , sont formées pour éclore à la surface de l'eau; telles sont les roses blanches des Nympliœa qui flottent sur les lacs, et se prêtent aux divers mou- vemens des vagues sans en être mouillées, au moyen des tiges longues et souples auxquelles elles sont atta- chées ! D'autres, les fleurs de la Valisniera^ sont encore plus artistement disposées : elles croissent dans le Rhône, et elles y auraient été exposées à être inondées par les crues subites de ce fleuve, si la nature ne leur avait donné des tiges formées en tire-bouchon , qui s'allon- gent tout-à-coup de trois à ([uatre pieds ! ! 1 Et certains hommes sont assez malheureux pour douter d'une Pro- vidence ! » ( >j\ ) Les aiulens Égyptiens, dit Laniarek, peu familiers avec les phénomènes de la nature , et pour qui tout était merveille, avaient remarqué que la fleur de la Nymphe Lothos, jusqu'à son entier épanouissement, sortait de dessous Teau au lever du soleil, et qu'elle s'y replongeait à son eoucher. Ils imaginèrent en consé- quence qu'il y avait entre cette plante et Tastre du jour des rapports mystérieux : Car le Lolhos , dont la pudique fleur ^ Ouvre en tremblant son calice bleuâtre, Au dieu du jour dont elle est idolâtre , Le pleure absent ; aussitôt qu'il a lui , Du fond des eaux lève sa tête humide ; Et jusqu'au soir prenant l'astre pour guide. Au sein des flots se replonge avec lui. Campenon. Les Egyptiens la lui consacrèrent et représentèrent souvent le soleil en ce petit haras assis sur celte lleur^ de là vient aussi la coutume de la placer sur la lêted'O- siris, sur celle d'autres divinités, sur celle même des prêtres (jui étaient à leur service. Les rois d'Egypte, af- fectant les symboles de la divinité , se sont fait des cou- ronnes de cette ilcur ^ elle est aussi figurée sur les mon- naies , tantôt en bouton, tantôt épanouie^ on la voit avec sa tige , ( omme un sceptre royal , dans la main de quelques idoles. a C'est du mot grec N uni plw ^WlléYdXemcuX. jeune mariée , mais qui désignait égah^ment les divinités in- férieures des forets, des montagnes, des eaux, que dé- rive le mot de Njwphœa. Une de ces nymphes , amou- ( 375) reuse d'Hercule et moite de jalousie, fut, suivant une fable lapportée par Pline , métamorphosée en cette belle plante ^ c'est à cause de c cla fju'on appelait aussi quel- (juefois le Nrmphœa blanc IJerachon. Le nom de Né- nuphar n'est qu'une assez légère altération de celui de Nilufar (Naufar. Forsk.)que porte le même végétal dans la langue arabe. » (MM. Marquis et Loiseleur-Des- lonchamps. D. D. S. M. ) On mange les racines d(î la Nymphe Loihos pendant près de trois mois de Tannée , soit crues ou plutôt cuites à l'eau, ou dans le bouillon. Prosper Alpin prétend qu'a- vec les semences on fait du pain dans certains cantons de 1 Egypte ^ c'est aussi Tasscrtiou d'Hérodote et de Théophrasle. (Enc.) CArACTÈ:RES PHYSIQUES. Ccst ici le fameux Lolhos dont les fleurs sont tant renommées dans la mythologie des anciens, et dont les racines méritent une considé- ration bien plus particulière; celte plante ressemble beaucoup au Nénuphar blanc ; sa fleur est à peu près la même, blanche, mais un peu plus grande et bleuâtre en dessous. Le Lothos diffère du Nénuphar par ses feuilles dentées-, ses racines, différentes des racines des autres espèces, sont grosses, oblongues , charnues, noires au dehors , jaunes en dedans , d'une saveur douce, un peu astringente , de la grosseur d'un œuf de poule ; elles sont chargées d'un grand nombre de filamens fi- breux , très-fins et blancs ; les feuilles sont de même grandeur ([ue celles du N) niphœa nU^a et de la même forme, en coeui , mais dentées a leur circonférence, lisses en dessus , mais veloutées avec de grosses ner- vures en dessous: parmi les neivures les premières sont (376) disposées en rayons de parasol ^ elles sont ensuite al- ternes le long de la principale cote ; chaque nervure en particulier est simple jusque vers son milieu, ensuite elle se ramifie , et se bifurque ^ les pétioles , ainsi que les pédoncules, sont glabres, cylindriques-, ses fleurs Fonl odorantes , d'une blancheur éclatante , fouettée de bleu d'azur-, chacune d'elles est composée d'un calice à quatre folioles ovales , marquées de cinq à six stries lon- gitudinales^ les pétales sont nombreux , d'inégale gran- deur et placées sur plusieurs rangs , au moins de quinze à vingt à chaque rang ^ quelques-uns , surtout ceux de l'intérieur, prennent une teinte jaunâtre vers leur som- met -, les étamines sont en grand nombre , de différente grandeur^ les filamens sont larges , pétaliformes, et pré- sentent l'anthère comme collée à leur sommet dans toute sa longueur, divisée en deux parties, striée, au moins aussi longue que les filamens -, l'ovaire est globuleux , couronné par le stigmate sessile^ il lui succède une cap- sule sèche arrondie , remplie de petites semences glo- buleuses , noirâtres , placées dans autant de loges qu'il y a de rayons au stigmate. (Enc. ) Analyse chimique. Voyez celle de la Nymphe blan- che (vol. VIII, pi. 574). Propriétés médicinales. On emploie les racines de la JNymphe Lothos dans les tisanes rafraîchissantes que l'on prescrit dans les inflammations du bas-ventre, telles que cystite, néphrite, métrite, entérite, etc., dans les fièvres ardentes et les insomnies, enfin toutes les fois qu'il s'agit de tempérer l'impétuosité du sang et l'éner- gie vitale. C'est dans cette intention que , pour calmer (377 ) Torgasine et riirilabilité de Tutérus clans la nympho- manie et l'hystérie , on prescrit à l'intérieur le sirop qu'on obtient de ses fleurs, et des injections faites avec la décoction de son feuilLige. On vante beaucoup le sirop comme anti-hystérique , et comme propre à ra- lentir le désir du coït. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- DIX-SEPT. Le dessin est réduit au sixième de sa grandeur. 1. Fruit entier réduit au tiers. 2. Le même coupé verticalement pour voiries graines. y,;8 i\.\\vWv\VvVVVWV\'VVVV\'VWWv'X'V\»\vWVVVWVv\'V\»-V vv\vww\ vw PONTEDAIRi: DES RIVIERES. {Aîili-Hy stérique sédatwe. ) Synonymie. Vulg. Glajeul bleu. — Sonzé Aquatique. — Pon- tederia cordata. Lin. lîexandrie raonogynie. — Jussieu , famille des Narcisses. — Pontederia foliis cordalis; floribus spicatis. Lam. Illust. Gen. 226. — Gladiolus lacustris virgi- nianus, cœruleus, sagitlœfolio. Petiv. Gazopb.vol. l, tab. 1, fig. 12. — Sagittœ similis plantae paliistris virginiana; spica florum cœruleà. Moris. — Plantagini aquaticae quodammodo accedens ; floribus caeruleis hjacintbi spicatis. Pluken. Maiit. 162 , tab. 349, fig. 2. — Sagittaria foliis lanceolalis ovatis. D. — En malabarois : Carim-Gala. CARACTÎiriES GÉ]\ÉRIQUES DES PoKTÉDAlElES. Geilie de plantes unilobées , à fleurs incomplètes, liliacées , de la faDiille des Narcisses , qui a des rapports avec les Hy- poxis , et comprend des herbes aquatiques , exotiques à PEurope, dont les feuilles, tant radicales que cauli- naires , sont disposées en gaine, souvent sagittées, et les fleurs en épi ou en une sorte d'ombelle terminale , ^ munie d'une spathe. Le cara( tèrc essentiel de ce genre -- • . ;r- r "W f ( 379) est d'avoir : Une coroJLfi monopétale , à six dUnsions , formant deux lèpres j six éf aminés, dont trois insérées au sommet du tube de la corolle , tj'ois autres vers son tï II lieu ; une capsule à trois loges. Caractères particuliers. Feuilles cordées*, fleurs en épis. Histoire naturelle. Cette belle Pontédaire croît dans les lieux inondés de la Virginie, dans toutes les savanes humides, sur le bord des rivières limpides et peu cou- rantes des Antilles, et dans ... Le fond de ces marais bourbeux , '' Repaire des serpens, d'insectes venimeux. Ddlard , Merç>. de la Nat, Dans la sauvage abondance des rives fertiles de TEs- terre (rivière de Sainl-Doraingue), de ce fleuve qui coule lentenjent ses eaux limpides, où surnagent des squelettes de pins descendus des montagnes par les avalanches , qu'on prendrait pourdesCrocodiles nageant à fleur d'e j, on admire des lies flottantes dePontédéries, de Pisties, de iSénuphars et de Glayeuls de diverses couleurs-, re- traite des poules d'eau, des crabiers et des jakanas, qui se jouent sur ces vaisseaux de feuillage et de fleurs. Là , s'ouvre dans le roc une grotte enfoncée, De mousse , de glayeuls et de joncs tapissée. De Saint-Ange. Tout est intéressant pour l'amant de la nature , qui se plait à admirer, dans l'enthousiasme de son humble passion , que les esprits forts appellent puérile , que les ( 38o ) graines des plantes aquatiques, comme l'a observé Ber- nardin de Saint-Pierre^ sont de fornxes qui conviennent aux lieux où elles doivent naître -, elles sont toutes cons- truites de la manière la plus propre à voguer^ il y en a de façonnées en bateaux, bacs, pirogues, simples et doubles ^ et les premiers hommes ont probablement ap- pris l'art de voguer d'après les modèles de la nature , dont nous ne sommes , dans nos prétendues inventions, que de faibles imitateurs ^ est-ce le hasard qui donne aux plantes des montagnes des cannelures à leurs feuilles pour recevoir Teau des pluies nécessaire à leur végéta- lion , tandis qu'elle ôte ces cannelures aux feuilles aqua- tiques qui n'en ont pas besoin , témoins les feuilles lisses et en lames de poignard du Glayeul , celles planes des Nymphœa? Les joncs des montagnes sont, par la même raison , pourvus de cannelures , et ceux du bord des eaux n'en ont point ; l'Aloës de rocher a ses feuilles creusées en échoppe^ l'Aloës d'eau les a pleines ! Pour- quoi ne pas vouloir reconnaître dans ces merveilles une preuve incontestable de la sage prévoyance du Créa- teur ? Caractères physiques. Cette Ponlédaire s'élève au moins à deux pieds de hauteur-, on la distingue à ses fleurs bleues en épi, et à ses feuilles en coeur-, ses liges sont droites, épaisses, cylindriques, feuillées, garnies à leur base de feuilles longuement pétiolées , ovales^ fortement échanciées en cœur à leur base , obtuses , longues de quatre à cinq pouces , larges de deux ou trois, très-glabres, épaisses, un peu crénelées, munies de nervures latérales , parallèles , qui se courbent en arc , et vont aboutir au bord des feuilles -, la feuille caulinaire (38. ) a son pétiole en gi\ine jusque vers la moitié et plus-, il enveloppe la tige et imite une spathe : eelte feuille est rarement crénelée, quelquefois un peu sinuée •, il anive aussi qu'elle se divise assez profondément en plusieurs lanières fort inégales, comme si elle se déchirait par son extension. Les fleurs sont disposées en un épi serré, cylindrique, obtus, long de deux à trois pouces, sortant d'une spathe courte 5 aiguë ^ la corolle est d'un beau bleu , et pré- sente l'apparence d'une fleur labiée , dont la lèvre su- périeure offre intérieurement une très-beile tache jaune. Les trois étamiués supérieures sont saillantes en dehors ainsi que le pistil^ l'ovaire est petit, supérieur, enve- loppé par la base du tube de la corolle , et même faisant corps avec lui, de sorte qu'on pourrait rigoureusement le regarder comme inférieur. Analyse chimique. Vojez ci-dessus l'analyse de la Nymphe blanche (vol. VIII, pi. S^^.) Propriétés médicinales. Dans les colonies on recon- naît aux Pontédaires toutes les propriétés communes aux Njmphœa ^ et on les prescrit les unes h défaut des autres , dans les mêmes maladies. Par exemple on fait avec les fleurs un sirop rafraîchissant qu'on prescrit pour diminuer Torgasme utérin. Les matrones et les prati- ciens eux-mêmes recommandent en epythème sur le front les feuilles fraîches de Pontédérie dans les céphalalgies qui accompagnent ou précèdent les flèvres, et dans les cas de ce qu'on appelle vulgairement coups de soleil. Vowv cet effet les matrones maintiennent sur la tète du patient un flacon renversé rempli d'eau 5 le calorique exhalé du ( 38,. ) cuir (licvL'lii (l(''|)ln('e autant (\v poulies, (Feau qu'il s'é- lève de bulles d'air, el lorsqu'il ne s'en dégage plus, elles annoncent giavtmient que ropcrallon est aclievée, et elles couvrent la tète et surtout le front de feuilles fraîches de Pontédérie et de Nynipli.Ta , si le malade est à portée d'une rivière, ou de feuilles de Bananier dans le cas contraire. On les renouvelle souvent, et on les retire couvertes d'une transpiration utile. On prescrit la décoction des racines de Pontédérie dans les gonm- 1 liées- d'autres personnes préfèrent le suc propre à la dose de deux onces. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VIKGT- DIX-HL'IT. Le dessin est réduit au tiers. 1,2. Fleur entière. 3. Corolle ouverte, avec la situation des étamines et du pistil. 4. Etainine séparée. /'/ />oo I Pûlyaadrj Tournefort, t '"Titegerrimis, 1». ...V ,. ... ^ -, >lis. Lam. IHust. Gen. pi. 4^3. — ^ ta, flore inr tati«, iinclifjue integris. Lin. Sjst. Vcg. 49*' — Nympha^a peitatis , subtùs radiatis. Mimrn. Jam.\43. • ;r...,. ,.i..j;.>.-. .,. .^K. 2«)7 , la MoîO i' M ( -m ) pliais, coniprcnant des licibes exotiques, aquatiques, et dont le caractère essentiel est d'avoir : U/i calice composé de qualité ou cinq folioles j une corolle polj pé- tale; un owaire presque supérieur, tronqué à son sommet j plusieurs styles simples. (Poiret.) CARA.CTi;RES PARTICULIERS. Fcuillcs en bouclier, en- tières de tout côté. Les semences , même avant la ger- mination, contiennent déjà des feuilles parfaites. Histoire naturelle. « Le Nélumbo de la Jamaïque, espèce de Lotlios , disent MlVI. Loiseleur-Deslonchamps et Marquis , n'a pas moins été révéré dès les temps les plus anciens à la Chine, au Thibet, aux Indes, qu'en Egypte-, il est fameux sous le nom de Tamara dans les livres sacrés et dans les anciennes poésies des Indiens. Ses fleurs sont les yeux de Wischnou \ c'est en voguant sur une feuille de Loihos que Brama traverse l'abime immense \ une fleur sert de nacelle à Laksmi , déesse de l'abondance \ la plante déjà presque toute formée dans la semence du Nelumhium ^ le lui avait sans doute fait consacrer \ ses larges feuilles servaient jadis d'é- ventails aux femmes de l'Inde, et les bracelets qu'elles se faisaient de ses fleurs agréablement odorantes étaient leur plus chère parure. » Les racines du Nélumbo sont très-bonnes à manger, et, dans certains pays de l'Egypte et des Antilles, on prépare les feuilles et les racines pour la nourriture journalière. Si on coupe transversalement les tiges du Nélumbo des Indes, qui est le même que celui de la Jamaï({ue , on y remarque cinq ou six Hachées longitu- dinales d'où découle une liqueur blanche épaisse, qui ( 385 ) se durcit à Pair et s'allonge , dit M. Poiret , comme des fils d'araignée. Il parait que Tusage des racines de Nélumbo était in- terdit dans certaines circonstances , aux prêtres d'E- gypte , et que Pitliagore , à leur imitation , défendit à ses disciples également superstitieux , de manger la fève du Nélumbo. Selon de Paw on ne trouve plus le Né- lumbo en Egypte parce qu'on ne l'y cultive plus dans les eaux, comme on le fait encore en Chine. On se plaît à reconnaître au Nélumbo les vertus ré- frigérantes et anti-aphrodisiaques qu'on a bénévolement accordées aux Nénuphars -, mais l'usage alimentaire qu'en font les Tartares et les paysans suédois, comme l'ob- serve judicieusement M. le docteur Loiseleur-Deslon- cliamps, n'a jamais diminué leurs facultés propaga- trices. Caractères physiques. De toutes les plantes qui or- nent la surface des lacs , dit M. Poiret , celle-ci est sans contredit une des plus remarquables et des plus belles; elle a beaucoup de rapports avec les Nénuphars , mais ses fleurs sont beaucoup plus grandes \ j'ai d'ailleurs remarqué, dans l'explication des caractères génériques, en quoi ces deux genres dliïéraient. Cette plante a de très-grosses racines charnues , fistuleuses ;, blanchâtres, noueuses *, de chaque noeud s'élèvent autant de tiges sim- ples, cylindriques , creuses, vertes, ponctuées -, ces tiges sont de véritables pétioles ou des pédoncules, sillon qu'ils supportent une feuille ou une fleur ^ ces tiges sont nues, ponctuées et couvertes de poils courts -, l'exlréinité de cha({ue pétiole s'épanouit en une grande feuille ombili- ToME VIII. — i5oe et dernicrc Lh'Taison. 33 ( 386 ) quée, épaisse, luisante et en forme de bouclier, très- entière, échancrée et rétrécic vers son milieu de chaque côté , a3ant dans le milieu de chaque échancrure une espèce de pointe à large base ^ les pédoncules sont éga- lement terminés par une fleur solitaire, grande, cou- leur de rose pourpre, d'une odeur agréable, approchant de celle de Tanis ; le calice est composé de cinq folioles colorées , peu dilFérentes des pétales ^ la corolle est com- posée d'un grand nombre de pétales placés sur plusieurs rangs, et d'inégale grandeur ; ils sont larges, ovales, un peu aigus, très-ouverts, renfermant l'ovaire dans leur centre ^ il est supérieur, tronqué, turbiné, épais, contenant dans sa substance un grand nombre de se- mences ovales, qu'on doit regarder comme autant d'o- vaires particuliers , contenus dans un réceptacle com- mun -, chacun de ces ovaires est surmonté par le style qui persiste \ les semences sont charnues , blanches , aussi tendres que les noyaux des amandiers, revêtues d'une écorce dure et coriace. Analyse chimique. La racine du Nélumbo est amère et astringente \ le sulfate de fer noircit son infusion , ce qui décèle un principe astringent. On retrouve ces mêmes produits dans l'extrait , plus un sel; la racine broyée et appliquée sur la peau, agit comme rubéfiante ; les fleurs contiennent un peu de gomme narcotique et beaucoup de mucilage. Propriétés médicinales. Un préjugé répandu cherche à prouver que l'usage prolongé du sirop de Nélumbo prive entièrement l'homme de ses facultés viriles, et amortit chez la femme les sensations. On l'emploie pour guérir les insomnies erotiques , et pour conserver et per- (387) rectionner l'action des cordes vocales chez les chanteurs. Mais c'est en vain que les pieux cénobites et les vier- ges des monastères espéreraient trouver dans l'usage prolongé du sirop de Nélumbo ou de Nénuphar, une sauvegarde assurée de la chasteté •, Finefficacité de ce moyen doit leur faire préférer, dans l'intérêt de leur santé que ce moyen peut altérer, une ressource morale contre laquelle seule viennent se briser les flots impé- tueux des passions. On a vanté les propriétés des ra- cines et des graines de Nélumbo contre la dysenterie, la leucorrhée, la blénorragie, la néphrite , en raison de leurs principes astringens^ tandis que la vertu émol- liente des fleurs les fait prescrire dans la toux parce qu'elles sont aussi légèrement narcotiques. On prescrit le suc ou la décoction des racines , et l'eau distillée des fleurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE CINQ CENT QUATRE-VINGT- DIX-NEUF. Le dessin est réduit au quart. 1. Coupe du fruit du Nélumbo. 2. Graine dont la coque est enlevée d'un côté. 3. Coupe transversale de la graine. î 33* ( 388 ) l.V\»\\i\v\\VV\'VVVVv»V»x'V WVVWVW '/VVv^/VVWv'\VVWvV\v\Vv\'vVWvV\VWVVVVWlt'VvW\>'V>'WVWvV» FLUTEAU A FLEURS JAUJNES. ( Ânti-IIjstcîique sédatwc. ) Synonymie. Vulg-. Salade, Limnocaris; Damasonie. — Plan- tain d'eau. — Alisma flava. Lin. Hesandrie polyginie. — Tournefort, classe des Renoncules. — Jussieu , famille des Joncs. — Alisma foliis ovatis nervosis, pedunculis umbcl- latis versus florem incrassatis , fructibus simplicibus. La- mark. Damasonium maximum , plantaginis folio , flore fla- vescenle, fructu globoso. Plum. Spec. 7. — Burm. Amer, i t. n5. Tourn. 267. — Plantag-o aquatica globosa. D. — Limnocharis Emarginata-, de Humboldt, t. i , pi. 34- CARACTiiriES GÉNÉpaouEs DES Fllteaux. Genre de plantes unilobées , de la famille des Joncs , qui se rap- proche des Flécliières cl des Batomes par ses rapports^ et qui comprend des herbes aqu;)ti(|ues dont les feuilles ^ sont simples, ovales ou lancéolées, et dont les fleurs viennent en om])elle, ou sont paniculées et verticillées. Le caractère essentiel de ce gciire est d'avoir : Calice à J (389) six divisions profondes, les trois intérieures plus grandes^ colorées-^ six et aminés , styles nombreux i autant de cap- suies comprimées , nionospermes dans le Fluteau et po- l) spermes dans le Damasonium. Caractères particuliers. Feuilles ovales, aiguës ; pédoncules à ombelle^ fruit globuleux. (Amer. Mérid. Vivace. ) Histoire naturelle. Ce Fluteau croît aux Antilles et communément à Saint-Domingue, le long des ruis- seaux et des fleuves, ou dans les marais. Le mot Lim- nocharis donné par M. de Humboldt, vient de limne^ boue, et de AûiVd, je rrte réjouis-, eu effet on rencontre cette plante aquatique partout où Un fleuve, entrecoupé de joncs et de roseaux, D'un cours lent et paisible y promène ses eaux. COLARDEAU. Il est malheureux que le séjour des marais soit mal- sain, et que les habitations placées auprès des étangs ou des eaux dormantes , aient les inconvéniens d'un air in- salubre , et l'incommodité de légions d'insectes qui pren- nent naissance dans la vase , qui, aux premiers jours du printemps , Peuple l'air et les eaux, fait sur les marécages De moucherons légers voler mille nuages. Castel. Car rien d'aussi attrayant qu'un vallon situé auprès d'un étang , où le botaniste surtout trouve d'amples ré- ( 390) colles , le chasseur poursuit du gibier de toute espèce , et le patient pécheur amorce les habitans de Tonde. Les cendres des Fluieaux,desNymphaîas, et des Son- ges, autre espèce de Nymphœa commune à l'ile de France, donnent du verre de différentes couleurs. CArxACTÈRES PHYSIQUES. Cette plante paraît s'éloigner des autres Fluteaux par la forme de son fruit ^ sa racine est composée de fibres menues, blanchâtres et nom- breuses -, elle pousse de son collet dix ou douze pétioles longs presque d'un pied et demi , glabres , épais , ten- dres , fongueux à l'intérieur, carénés ou anguleux en devant, soutenant chacun une feuille ovale ou elliptique, longues d'environ six pouces , molle , glabre , d'un beau vert, avec un côté large, et carénée , et neuf nervures qui se réunissent à son sommet en un point ombiliqué et noirâtre \ les tiges sont nues , simples , de même forme, épaisseur , consistance et grandeur que les pétioles des feuilles ^ elles se terminent chacune par une ombelle simple , composée de pédoncules nombreux , uniflores , trigones , longs presque de deux pouces, et qui vont en s'épaississant vers leur sommet ^ chaque fleur a un peu plus d'un pouce de diamètre *, elle consiste en un calice de trois folioles vertes et concaves , en trois pétales jau- nes et ouverts , en beaucoup d'étamines courtes , dont les anthères sont jaunes , et en un ovaire supérieur, ar- rondi (à stigmate épais et sessile). Le fruit est une cap- sule globuleuse, comprimée comme celles des Althea; di- visée en dix loges qui renferment des semences rénifor- mes, roussâtres et velues. Analyse chimique. La racine contient : huile volatile (390 épaisse 5 résine d* un jaune clair; matière extractive brune et amidon. (Jucli. Rep. ) Propriétés médicinales. Ne voulant point adopter ex- clusivement l'opinion peut-être exagérée des réforma- teurs qui nient aux plantes des propriétés constatées par des millions d'individus , je me contenterai d'indiquer ici les vertus que les naturels des Amériques ont de tout temps reconnues au Limnocliaris, qu'on emploie dans tous les cas d'inflammation locale. Les fleurs en infusion édulcorée, au rapport de Rhéede, se prescrivent contre la dysurie, et pour modérer la toux et les vomisseraens spasmodiques. La décoction des racines, au contraire, arrête les flux immodérés d'urine dans le diabètes , et celui muqueux dans la leucorrbée \ tandis qu'on fait grand cas de l'buile dans laquelle on a fait frire ses racines, en embrocation contre les hémorroïdes. L'in- fusion des fleurs en injection et prise au dedans, con- vient dans la nymphomanie et dans les autres affections hystériques qui proviennent de sur-excitation de l'u- térus. EXPLICATION DE LA PLANCHE SIX CENT ET DERNIERE, Le dessin est réduit au huitième de sa grandeur. 1. Fleur entière. 2. Etamine stérile. ( 39-- ) 3. Etamine fertile. 4. Fruit avec folioles du calice. 5. Capsule séparée. 6. Graine de grosseur naturelle. 7. La même vue au microscope et coupée verticalement pour l'examen de l'embryon. FIN. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS LE HUITIEME ET DERNIER VOLUME. Cent trente-quatrième livraison. Plancliesj Pages; Sommaire des espèces re'solutives. i Pëdiveau sagitté 553 4 Brosirae de la Jamaïque 534 9 Igname élevée de la Martinique 535 i4 Taminier bicolor de la Martinique 536 18 Cent trente-cinquième livraison. Igname allée cultivée 537 ai Auguine corniculée Gëratosanthe 538 26 Jacquier découpé 539 a8 Baquois odorant cultivé 54o oj Cent trente-sixième livraison. Houque sorgho 54i 4i Panic cultivée 542 47 Houque à épis 543 52 Maïs cultive 544 56 ( 394 ) Cent trente- septième livraison. Planches. Pages. Quanioclit Patate 545 70 Variétés de la Patate 546 88 Riz cultivé 547 89 Indigo bâtard ou sauvage 548 97 Cent trente-huitième livraison. Maranta de l'Inde. 549 101 Acacie baie à ondes à chatons 55o 107 Amaryllis Saint-Jacques 55i ii3 Grinole d'Amérique 55a 118 Cent trente-neuvième livraison» Dolic à crochets 553 122 Dolic tubéreux 554 127 Baselle rouge 555 i3i Panerais des Antilles 556 i35 Cent quarantième livraison. Liseron Quamoclit à larges fleurs. .... 557 i39 Haricots comestibles des Antilles 558 i43 Suite des Haricots comestibles des Antilles. . 559 i47 Akésie d'Amérique • . . . 56o i54 Cent quarante-unième livraison. Sommaire des Aphrodisiaques i58 Angrec Vanille aromatique 56i i65 Muscadier aromatique 562 172 Araome Gingembre 563 182 Cafeyer Arabique. 564 190 Cent quarante-deuxième livraison. Laurier Canellier 565 202 Giroflier Aromatique 566 21 4 (395) Plancbci. Page*. Evodie Raven-Sara 667 aa3 Winlerane (Canelle blanche) 568 229 Cent quarante-troisième livraison. Moureiller piquant ( /^. Brin d'araour. )• • • • ^69 a34 Ginscng à cinq feuilles 670 a38 Truffe blanche des Antilles 671 a45 Agaric nivéeux à lames noires 67» aég Cent quarante-quatrième liuraison. Sommaire des Anti-Aphrodisiaques 254 Jusquiame épineuse à feuilles d'Orvale. . . . 675 266 Nymphe blanche à feuilles bicolores crénelées. 674 262 Hyptis verticillée 675 268 HypUs à tleurs en tête 676 272 Cent quarante-cinquième liuraison. Sommaire des Emménagogues 276 Aristoloche bilobée à longues racines. . . . 677 279 Trichilie à trois folioles 678 284 Laurier Avocat 679 288 Scirpe odorant à racines bulbeuses 58o 295 Cent quarante-sixième livraison. Hyptis spicifère 58i 3oo Véronique frutescente h feuilles de Teucriette. 682 3o4 Coriope odorante bidentoïde 583 3o8 Sensitive à feuilles larges 584 3ia Cent quarante-septième livraison. Panicaut fétide 585 317 Panicaut aquatique 586 021 Coutoubée blanche 587 325 Anagyre fétide des Antilles 588 S39 ( 396 ) Cent quaranle-liullic/nc lU'raison. Planches. Page». Nauchce pudique 689 335 Nauchee de \irginie 690 539 Nauchee à fleurs en bouclier 691 543 Matricaire à feuilles d'absinthe 692 347 Cent quarante-neuvième livraison. Hypoxis à feuilles de Scorsonère 693 35 1 Momordique à feuilles de Vigne 694 355 Rue d'Orient et des Antilles 696 36i Henné à fleurs jaunâtres 696 365 Cent cinquantième et dernière livraison. Sommaire des Anli-hystëriques.'' 369 Nymphe Lothos 597 072 Pontédaire des rivières 598 378 JNélumbo de la Jamaïque 599 383 Fluteau à fleurs jaunes 600 388 FIN DE L\ TABLE DU HUITIEME ET DERNIER VOLUME, AVIS. D: EPOis l'impression du Iroisième volume de cette Flore, entièrement consacré à l'histoire des plantes vénéneuses, et de celles que les naturelis proclament comme alexitères , la chimie a fait d'heureuses découvertes pour neutraliser les alcalis végétaux. Je crois de mon devoir de faire con- naître à mes lecteurs, i° que, d'après des expériences multipliées par le savant professeur Orfila , on guérit de l'empoisonnement de l'opium et de toutes les plantes à suc narcotique, s'il en reste encore dans l'estomac, en faisant boire une forte décoction de noix de galle , et en administrant des lavemens composés avec la même substance qui a la propriété de décomposer entièrement l'opium et de neutraliser les effets de la mor- phine ; 2° qu'on peut traiter avec succès l'empoisonnement par l'acide prussique , et par l'acide hydrocyanique par des combinaisons bien su- périeures à l'infusion de café , à l'huile de térébenthine et à l'ammoniaque à l'intérieur, depuis que les recherches précieuses du docteur Orfila lui ont fait proposer les mo3'ens rationnels suivans : 1° donner un émétique si l'on croit que l'estomac contienne encore du poison ; 2° faire inspirer de l'eau ammoniacale, ou mieux chlorée; 3° pratiquer une saignée, appliquer deux sangsues derrière les oreilles pour combattre les s^'mptômes céré- braux; 4° employer les affusions d'eau froide qui sont très-avantageuses dans ce genre d'empoisonnement. IM. le docteur Orfila assure, à moins (jue la dose de ce poison ne soit très-considérable, que la méthode indiquée triomphera des accidens. Il est encore un nouveau moyen de neutraliser l'action des alcalis vé- gétaux, qui se trouve indiqué dans la Gazette de Santé du 25 août 1829. « M. Donné, y est-il dit, a communiqué récemment à l'Académie des Sciences les résultats d'expériences sur les alcalis végétaux, la strychnine, la brucine , la vératrine , etc., dont il est parvenu à neutraliser l'action vénéneuse au moyen du chlore, de Viode ou àw brome. Ces substances jngérées séparément, mais à peu de distance l'une de l'autre, se com- binent entre elles pour former dos chlorures , des iodures , ou des bro- mures. Les animaux auxquels on donna un grain de strichnine pure ( dont un demi grain suffit pour causer la mort d'un chien ordinaire) ont toujours été sauvés, quand, immédiatement après, on leur a admi- nistré la teinture d'iode récente à la do<;e de cinq à dix gouttes, trois fois par jour, dans une tasse d'infusion d'ayapana. NOTE. JLiE docteur Chevalier, ancien médecin du roi à Saint-Do- mingue, ayant déploré, dans son Traité, le peu de développe- ment qu'on avait donné jusqu'alors à la botanique usuelle de l'Amérique, explorée sans méthode , et dont les plantes douées de ^vertus précieuses étaient ignorées ou peu connues , d'au- tres dont les descriptions indiquées par les auteurs de matière médicale étaient fausses et imparfaites; le missionnaire Plu- mier lui-même, quoique très-savant observateur, n'ayant le plus souvent soigné que les descriptions botaniques de la plante sans indiquer ses propriétés pour les arls et pour la mé- decine , ni ses noms vulgaires (avantage inappréciable pour un Européen qui arrive aux colonies ) , on fut donc réduit alors à consulter les recettes informes des anciens colons , d'en ré- péter les essais , et d'en éprouver les vertus dans les hôpitaux, ainsi que le docteur Chevalier l'a fait, d'après le manuscrit d'un habitant philantrope de Saint-Domingue , appelé Minguet ^ qui exerçait en 1 718 les devoirs d'un homme bienfaisant. Ayant eu à diriger, en 1802 et i8o3, plusieurs hôpitaux de Saint-Domingue pendant le séjour que je fis dans cette co- lonie, c'est muni des Traités pratiques des docteurs Chevalier et Poupée-Desportes (tous deux successivement médecins du roi en Amérique) , que j'ai renouvelé et vérifié scrupuleuse- ment l'application des plantes médicinales dont j'ai donné l'histoire dans cette Flore Pittoresque et Médicale des An- tilles, ayant eu l'attention d'élaguer dans les recettes poly- pharmaques tout ce que je croyais superflu , et ayant mis tous mes soins à étudier et à seconder les vœux de la nature, et à rapprocher le plus possible l'ancienne théorie de la nou- velle. ( 399' ) Des savans sérieux, partisans de descriptions techniques qui, sans les bienfaits d'une impression douce , laissent l'ame dans un état fatigant de séclieresse, me feront peut-être le reproche d'avoir intercalé des citations poétiques y mais je répéterai avec le docteur Montègre : Que le Dieu des vers est ami du Dieu de la Médecine , et qu'il permet de folâtrer avec les fleurs. D'ailleurs des dames de bon goût, et plusieurs critiques célèbres ayant eu l'indulgence de me féliciter sur l'emploi d'agréables coupures qui délassent l'imagination, dussé-je encourir la disgrâce du sexe masculin , je me' trouverai tou- jours très-heureux d'offrir au beau sexe la corbeille de fleurs qui lui appartient, et que je lui ai particulièrement des- tinée. J'avais promis de ne pas dépasser le nombre de cent cin- quante livraisons ;'ma tache est remplie , et je ne joins ci-après, pour cent cinquante-unième livraison , qu'une table alphabé- tique française et latine, que je crois indispensable pour éviter des recherches aux lecteurs. Cependant je dois déclarer que mon intention est de pu- blier incessamment un appendix de texte qui contiendra : 1** la concordance alphabétique des tables Française, Anglaise, Espagnole et Portugaise , Caraïbe , Indoustan, etc.; 2° celle des systèmes de botanique; 3** des propriétés médicales , et des maladies qui ont reçu l'application des diverses plantes ; 4» l'histoire succincte des maladies le plus souvent observées dans*les pays chauds ; 5° la pharmacopée des Antilles , et de former avec tout cela un petit volume qui fera suite et sera le complément indispensable de la Flore Pittoresque et Mé- dicale des Antilles. C'est ici le moment de remercier de nouveau messieurs les souscripteurs, et M. Labiche, capitaliste loyal et désintéressé, d'avoir bien voulu m'aider dans cette longue et dispendieuse entreprise, puisque, sans leur auxiliaire, j'aurais perdu le fruit de vingt-cinq années d'un travail opiniâtre, que j'aurais eu la douleur de ne pouvoir atteindre mon but avec mes seules ( 4oo ) ressources , ma fortune ayant été ('•puisée par de premières avances, et surtout par des mains mercenaires chargées pri- mitivement de veiller à l'exécution de l'ouvrage, ce qui me réduisait, dans ma détresse, à la triste position de ne former que des vœux stériles pour l'achèvement d'un monument que j'ai consacré à l'Eternel, à mon pays et à l'humanité. .... On peut', sans s'avilir, S'abaisser sous les Dieux, les craindre et les servir. Volt Al r e , Sémj'ramis . Qui sert les malheureux sert la Divinité, GUIMON DE LaTOUCHE. FIN DE LA FLORE PITTORESQCE ET MEDICALE DES ANTILLES. r / TABLE GENERALE FRANÇAISE DE LA FLORE MÉDICALE ET PITTORESQUE DES ANTILLES. Abricot des singes {V. Couroupite de la Guiane). Abricotier des Antilles , t. I, pi. 2 , p. 8. Abrus réglisse , t. IV, p. 194 j pi- 275. Absinthe bâtarde de plaine {V. Matricaire , t. VIII). Absinthe bâtarde \ ... ^1 \ V. Parthène multifide. Absinthe marronne j Abutilon en épi , t. VI , p. 98 , pi. 4o6. Abutilon des marais à fleurs pales, t. VII, p. 309 , pi. 525. Acacie Scnsilive {V- Sensitive à fleurs larges). Acacie grêle des Savanes {V. Parkinsonie). Acacie odorante, t. I , pi. 1 , p. 3. Acacie à quatre feuilles , t. I , p. 5i , pi. 1 1 . Acacie à feuilles étroites, t. II , p. io5 , pi. 93. Acacie à grandes gousses , t. III , p. 226, pi. 200. Acacie Baie à ondes, t. VIII, p. 107 , pl. 55o. Acacie à chatons , i-T X- i ^' Acacie Baie à ondes. Arbre de malédiction ) Acacie à bois dur (J^. Acacie à feuilles étroilc.N). ('• ) Acacie à Iriiits sucres, t. V, p. 44 ^ pi» 3iG. Acajou à planches (^. Cédrel odorant). Acajou bâtard (/^. Mahogon du Sénégal). Acajou à pommes, t. A^II, p. 2,33, pi. 607. Acajou à meubles (^V. Mahogon). Achit des chasseurs , t. V, p. 21 , pi. 309. Acliit à feuilles larges , t. V , p. 29 , pi. 3i 1 . Achit caustique, t. III, p. 76, pi. 167. Achit ailé, \ Achit trlfoUé,} t.V,p.,6G,pl.348, Achit Sicyote, t. VII, p. 129 , pi. 48i« Acomas , t. II , p. 86 , pi. ^^. Acore (faux) [K. Iris jaune). Adansonie digitée, t. IV, p. 269, pi. 291. Adianthe du Canada, t. IV, p. 260 , pi. 28G. Adianthe trapcziforme, t. IV, p. 204 j pi. 287. Agaric nivéeux à lames noires, t. VIII, p. 249, pi. 572. Agave d'Amérique , t. IV, p. ^39, pi. 284. Ahouai des Antilles , t. III , p. 40) pi. i58. Akée d'Afrique, t. VIII, p. i54, pi. 56o. Akécsie d'Afrique (/^. Akée d'Afrique. Alcanna (/^. Henné). Alibertier , t. VI , p. 266 , pi. 44< . Aliboufier d'Amérique , t. VI, p. o.'jo, pi. 44'^- Alkekenge (/^. Coqueret pubescent). Alleluya {F. Oxalie). Alloya (^. Curcuma). Aloës faux succotrin , t. II , p. 260, pi. i3o. Aloës Karatas (/^. Agave d'Amérique). Alpinie rameuse , t. III , p. 91 , pi. 170. Alsine {V. Pharnace, t. V, p. 53. Amandier de montagne, t. II, p. i58 , pi. io8. Amandier des Indes (^K. Badamier). Amaranthe épineuse , t. V, p. 4i » pi- 3i4. Amaranthe oléracée , t. V, p. i3, pi. 307. Amaranlhine à épi (J^. Célosie perlée). ( 3 ) Atnarantliir.e globuleuse, t. V, p. 66, pi. 32o. Amaryllis Sainl-Jacques , t. VIII, p. ii3, pi. 55 i. Amaryllis en croix (/^. Amaryllis Saint-Jacques). Amaryllis écarlate , t. III, p. i35, pi. i8o. Arabélanier acide, t. VIÏ, p. 123, pi. 48o. Ainbrette (^. Ketmie musquée). Ambroisie à feuilles d'Armoise , t. I , p. 239, pi. 55. Ainome pyramidal, t. III, p. 91, pi. 170. Amome velu pétiole, t. IV, p. 10, 235. Ainome Gingembre , t. VIII, p. 182, pi. 563. Amome des Indes , t. VIII , p. 182 , pi. 563. Amourette franche (/^. Morelle sombre). Amourette bâtarde (/^. Morelle mammiforme). Amourette blanche épineuse (^. Morelle à feuilles d'Acanthe.) Anacardier occidental (^. Acajou à pommes). Anacardier oriental, t. II , p. 7 , pi. 69. Anagyre fétide, t. VlII , p. 329, pi. 588. Ananas de Jérémie (/^. Ananas conique). Ananas conique , t. I , p. 170 , pi. 36. Ananas pain de sucre (^. Ananas conique). Ananas rouge , t. V , p. i^i , pi. 34i • Ananas jaune. . , , t. V, p. 145, pi. 342. Ananas a couronne, ) '^ '' Angelin à grappes, t. I, p. 233, pi. 53. Angélique épineuse {P^. Aralie épineuse). Angourie à trois feuilles, t. V, p. loo , pi. 33o. Angrec rouge, t. V, p. 221 , pi. 362. Angrec à feuilles obtuses, t. VI, p. 240, pi. 438. Angrec à fleurs en queue , t. VI , p. 244 > pi- 439- Angrec en coquille, t. VI, p. 248 , pi. 44<>- Angrec Vanille aromatique, t. VIIÏ, p. i65 , pi, 5rîi Anguine amère , t. I , p. 207 , pi. 45. Anguine corniculée, t. VIII , p. 25, pi. 538. Anserine anlhelmintiquc, t. 1 , |). '>Î5, pi. 57. Anserinc ambrosioïdc , t. I, [). 217, pi. 5S. (4) Anscrine du Mexique , t. I , p. 247 , pi. 58. Antiiiesme alexilèrc , t. III , p. 296, pi. 216. Antofle de Girofle (/^. Giroflier aromatique). Apiaba liioulou des Caraïbes {V. Hyplis spicifère), Apocin à fruit hérissé, t. lîl , p. 171, pi. 189. Apocin tacheté , t. III, p. 176, pi. 190. Apocin citron , t. III, p. 180, pi. 191. Apocin épineiix {V- Apocin à fruit hérissé). Arachide hypogjée , t. IV , p. 169, pi. 267. Aralie épin*^use en arbre, t. VII, p. 21, pi. 457. Arbre au diable, t. II, p. 228, pi. 124. Arbre à couis {V. Calebassier). Arbre à couis, à cicajes (/^. Calebassier à feuilles longues). Arbre à savonnette {V. Savonnier mousseux). Arbre à panaches {V. Voulou Bambou). Arbre à couronnes {V. Franchipanier rose). Arbre corail {V. Erythrine des Antilles). Arbre de Théophraste (/^. Coquemollier). Arbre à pain V. Jacquier découpé. Arbre à mauvaises gens {V. Trichilie.) Arbre de mort {V. Mancenillier vénéneux). Arbre à brai {V. Houmiri Baumier rouge). Arbre à chapelet {V. Abrus Réglisse). Arec de l'Inde, t. VI, p. 167 , pi. 421. Argemone du Mexique , t. V, p. 286, pi. 38o. Aristoloche (grande), t. IIÏ,p. 35,pl. 167. Aristoloche anguicide , t. III, p. 235, pi. 202. Aristoloche ponctuée, t. 111, p. 335, 1. 225. Aristoloche bilobée , t. IV , p. 44 > pl- 243. Aristoloche odorante, t. V, p. 196, pi. 356. Aristoloche bilobée , t. Vlll , p. 279 , pl. 577. Artichaut de Jérusalem (/^. Courge Pâtisson). Artocarpe incisé (V- Jacquier découpé). Arum arborescent, t. III, p. 5i, pl. i6i. Asclepias de Curaçao , t. Il , p. 191 , pl. 1 16. C 5 ) Aspalat ébène , t. VII , p. i5i , pi. 487. Astragale cotonneux, t. VII, p. 96, pi. ^y5. Attier. (p^. Corossoller à fruit écailleux. Aubergine (/^. Morelle, Mélongène). Année (/^. Inule à feuilles de Primevère). Avoci ;atier ) ;at ) A 4- I ^- Laurier Avocat. Avocat ) Avoira de Guinée , t. VI , p. 106 , pi. 4o8. Avoine des chiens (/^. Pharelle lappulacée). Azédarach bipinné , t. I, p. 210, pi. 46. Azier à l'asthme , t. IV , p. 298 , pi. 296. B Badamier du Malabar, t. IV, p. 117, pi. 279. Bagage à collier (/^. Ahouai des Antilles). Balatas rouge (/^. Sapotillier noir). Balisier à larges feuilles, t. IV, p. 3o , pi. 240. Ballote odorante , t. VI, p. 282, pi. 448. Balsamier Bois de Rose , t. III, p. 276, pi. 211 Balsamier élémifère , t. III, p. 279, pi. 212. Balsamier de la Guiane , t. VI, p. 124, pi. 4i2. Bambou (/^. Voulou). Bananier marron (^. Bihaï). Bananier, t. VII , p. io4 , pi- 477- Baobab (y. Adansonie digitée). Baquois odorant cultivé, t. VIII , p. 87, pi. 54o. Barbarin (^. Courge Pépon). Barbon des Antilles , t. IV, p. 21 , pi. 238. Barrelière rouge, t. VII , p. 98 , pi. 476. Baselle rouge , t. VIII , p. l3i , pi. 555. Baie à ondes (/^. Acacie à chatons). Basilic commun , t. IV, p. 3i 7, pi. 3oi . Basilic grand (^. Basilic conimun.) m ( 6) Batate {F. Quanioclit Patate). Bâtis maritime, t. VII, p. 186, pi. 49G. Bauhinie acuminée, t. II, p. 248, pi. 128. Baume du Canada (/^. Sapin Baumier). Baume Z'anglais {V. Lavande Slécade.) Baume d'Amérique Baume de Carthagène 1 Baume dur ( J^. Tolut balsamifcre. Baume sec Baume deTolu Baume de Copahu (^V. Copaïer balsamifère). Baumier de Giléad (/^. Sapin Baumier). Baumier du Pérou (/^. Myrosperme). Béfar (^V. Béjar brûlant). Bégone luisante , t. V, p. i53 , pi. 344- Bégone à feuilles bicolores , t. VU , p. 33i , pi. 53i). Béjar brûlant , t. VII , p. 226, pi. 5o5. Béjuco grimpant , t. IV, p. 266, pi. 290. Belladone (^V. Amaryllis écarlate). Belladone arborescente I tit Belladone à feuilles de Nieotiane S ' ^ ^' ^^-^'P"*77' Bellonie à feuilles rudes, t. II, p. 108, pi. 94. Bergamotte (^V. Oranger Limon). Berino-ène ) ,^ ,, .,..,, _, ,, , > ^. Morelle Melon^ene. Jbreheme J Ben oléifère, t. I, p. i3i, pi. 27. Bétel marron (^V. Poivrier à épis lâches). Bicorne (/^. Cornaret anguleux.) Bident à saveur de Pyrèthre , t. I, p. 23i , pi. 02. Bignone Chêne, t. I, p. 87, pi. 18. Bignone équinoxiale, t. Il, p. i3o, pi. 100. Bignone Griffe de Chat , t. III j p. 223, pi. 199. Bignone à ébène, t. III, p. 244? P^- 2o4- Bignone à feuilles ondées (^V. Bignone Chêne). Bihaï des Antilles, t. IV, p. n6, pi. 260. ( 7 ) Bilimbi (/^. Carambolier cjlindrique). Blé d'Espagne Blé de Turquie 1 _^ _- .. , . , . , \ f^. Mais cultive. Blé de Guinée Blé d'Inde Blette épineuse ) rj- ,. xi ' • . , ,, , , ï f^. Amaranthe épineuse. Brède du Malabar j Bocconie Chélidoine , t. I , p. 235 , pi. 54- Bois de Grave | ^^^^^-^ Bois de Clou de Para j Bois de Gapitaine 1 ,., ,, .,, . . ^ } f^' Moureuler piquant. Brin d'Amour J Bois d'Anis (/^. Laurier Avocat). Bois puant (/^. Anagyre fétide). Bois de sang \ Bois sanglant Bois de Nicarague \ V^ Campêchc épineux. Bois de Gampêche Bois de la Jamaïque Bois Marie \ Baume vert f Baume de Galaba Bois d'Almarie Bois canon 1 ^^ >^ , _, . ( J^' Goulequin. Bois trompette j Bois plié bâtard {V. Brunsfelse d'Amérique). Bois d'Orme (^. Théobrome Ormeau, et Guazuma Ormeau). Bois de Jamone {V, Cupani d'Amérique). Bois dysentérique ) r. Moureiller en épi. Bois Tan J Bois Gachiman Guadeloupe ( .^^ m i T. . T.- T»T • • X y. Talaua. Bois rin Martinique ' Bois de Liège {V. Ketmie à feuilles de Tilleul). Bois rouge (/^. Houmiri Baumier). Bois Z'amour {V^ Myrte à feuilles de Gilron.) V. Galaba à fruits ronds. (8) Bois de lance , I. Il , p. loi , pi. 92. Bois épineux jaune , t. II, p. 121, pi. 98. Bois d'Acajou à planches, t. II, p. 120, pi. 99, Bois de Fustet, t. Il, p. 149, pi. io5. Bois Corail , t. Il , p. i55 , pi. 107. Bois Quinquina des Savanes, t. H , p. iG4, pi. 110. Bois Capitaine, t. IT, p. 167, pi. 3. Bois rouge (Gouaré), t. IIÏ, p. 43, pi. iSg. Bois à balle (Gouaré) , t. IIl , p. 43 , pi. 169. Bois de lait (/^. Franchipanier hlanc). Bois à enivrer (Z-^. Galéga sojeuxj. Bois laiteux à feuilles longues {V", Rauvolfe). Bois-Ivrant de la Jamaïque, t. III , p. 2o3, pi. 196. Bois d'Ebène vert {V . Bignone à ébène). Bois Cochon. {V. Hedwigie balsamifère). Bois de Rose ou de Rhodes [V. Balsamier). i /^. Myrte à feuilles de Laurier. Bois de haut goût j Bois des Couilles ou Pétard {V. Marcgrave à ombelles). Bois de Chêne {V. Bignone Chêne). Bois d'Anisette {V. Poivrier en cmbelles). Bois amer {V. Quassie Simarouba). Bois laiteux franc (t. I , p. 4* > pl- 9)- Bois Ramon {V. Trophis d'Amérique). Bois de Chandelle rouge .. Bois de Citron l V. Erithal Bois de Chandelle Bois de Jasmin. ) Bols épineux blanc {V. Fromager pentandre). Bois de Liège {V . Fromager pyramidal). Bois de Râpe {V. Sébestier à grandes fleurs. Bois de Mèche (V, Agave Karatas). Bois immortel épineux (V . Erythrine des Antilles.) Bois de Laurier {V. Croton blanc). Bois de soie ) r^ /- , 1 \ V' Calabure soyeux. Bois Ramier ' ( 9) Bois Caca '\ Bois de Merde ^ V. Câprier ferrugineux. Bois Mabouja / Bois de Canelle ) ,^ ^ • , /- • i- i • T. . , T • t /^. Laurier a fruits cylindriques. BOIS de Laurier j ^ Bois de Cailcédra {V. Cédrel odorant). Bois de Sénégal {V. Fagarier de la Guiane.) Bois jaune {V, Mûrier des Teinturiers). Bois de Fredoches (JK. Ortie à baies). Bois à Chiques {V. Alibertier). Bois à Dartres ) • i i r^ • T, . , ,«^ ,. \ V. Dartrier de la Guiane. rîois a Malingres 3 Bois de fer (/^.Robinier Panacoco). Bois à Pians {V. Fagarier à feuilles de Jasmin). Bois de Férole '\ Bois marbré > V. Férole à bois marbré. Bois satiné / Bois Saint {V. Gaïac). Bois indien {V. Barrelière rouge). Bois d'Ebène noir {V. Aspalat Ebène). Bois à Malingres de Minguet {V. Pittone fétide). Boîte à savonnette {V. Nandhirobe). Bombon Couleuvre {V. Passiflore fétide). Bombon Mabouya {V. Fraisier Frutillier.) Bonduc commun , t. II , p. gS , pi. 90. Bonnet d'Electeur ) ,, ^ t, . , ^ \ V . Couro^e Pâtisson. Bonnet de Prêtre ) ° Borbone à fruit de corail, t. Il, p. 49? pl- 79- Bouclier Soldat {V. Ketmie à fruits tronqués). Boulet de canon {V. Couroupite de la Guiane). Brède à Calalou [V. Amaranthe oléracée). Brèdes des Créoles {V. Mosambé à cinq feuilles.) Brésillet de Babama, t. VII, p. 218, pl. 5o3. Brésillet des Antilles, t. VII, p. 222, pl. 5o4. Brésillot bâtard, t. lï , p. 78, pl. 86. Brignolier acide {V. Carambolier à fruits ronds). ( '" ) Brignolier doux (F. Cyroycr d'Amériquej. Brindonnier (^. Mangoustan des Célèbes). Brosime comestible , t. VIII, p. 9, pi. 534- Biowne à fleurs écarlates, t. VII , p. 3oi, pi. 523 Brunsfelse d'Amérique, t. II , p. 38 , pi. 7G. Brjone à feuilles de Figuier , t. VI, p. 39, pi. 3q Bryone d'Amérique, t. II, p. 281 , pi. i36. Bunias (F. Kakilé). Caapeba (^V. Pareire à feuilles rondes). Cacaoyer cultivé, l. IV, p. i47) pi- 266. Gachiment pomme canelle , t. II , p. 65, pi. 83. Cacone grimpante \ Châtaigne de mer > V. Acacia à grandes gousses. Cœur de Saint-Thomas J Cacte épineux frangé , t. VI , p. 160, pi. 4^9. Cacte Serpent, t. I , p. 277, pi. 65. Cactier réticulé , t. I , p. 289 , pi. 68. Cactier pattes de tortue (/^. Cactier réticulé). Cactier à fruits feuilles, t. IV, p. 289, pi. 294- Cactier en raquette , t. VII , p. 262 , pi. 5i3. Cactier moniliforme, t. VII, p. 267, pi. 5i4. Cactier glomérulé (/^. Cactier moniliforme). Cactier rouge , t. VII, p. 270, pi. 5i5. Cactier nain globuleux (^V. Cactier rouge). Cactier à cochenilles , t. VII, p. 273 , pi. 5i6. Cactier Nopal (J^. Cactier à cochenilles). Cactier triangulaire , t. VII, p. 285, pi. 519. Cafeyer d'Arabie, t. VIII , p. 190, pi. 564- Caïmitier pomiforme, t. II, p. i3, pi. 70. Caïmitier olivaire , t. II, p. 17, pi. 71. Caïmitier marron {V. Caïmitier olivaire). Cakilé de Saint-Domingue, t. I, p. 199, pi. 4^- ( " ) Calagnala, t. I , p. 273, pi. 64- Calaba à fruits ronds , t. II , p. 3o , pi. 74- Calabure sojeux, t. V, p. 243, pi. 368. Calebassier vénéneux \ Calebassier à feuilles larges ) Calebassier à feuilles longues, t. IV, p. 47? pi- 244- Calebassier comestible, t. V, p. 67, pi. 3i8. Camérier à feuilles larges, t. Ill,p. 187, pi. igS, Campêche épineux, t. II, p. 26, pi. 73. Camaru (/^. Coqueret pubescent). Camara à feuilles de Mélisse, t. IV, p. 33o, pi. 3o4' Camara piquant , t. V? p« 25o , pi. 370. Camillaire (/^. Pyièthre à tête dorée). Camphrée (/^. Lavande Stécade). Canamelle officinale, t. IV, p. 233, pi. 283. Canamelles violette et rubanée , t. VII, p. 174? pi» 493. Canang aromatique , t. VI, p. 197, pi. /^iS. Canavali en sabre, t. VIII, p. 147, pi. 55g. Caneficier, t. II , p. 23i, pi. 125. Canelle noire Canelle Giroflée Capelet Canica Canelle blanche Canelle poivrée Canelle des Antilles Canelle bâtarde Canne de Madère \ Canne marronne / t. Ilï , p. 55, pi. 162. Gouet vénéneux. Canne Séguine y Canne Congo \ Canne d'Inde > t. IV, p. 10 , pi. 235. Ainome velu. Canne de rivière j Canne d'Inde (^, Balisier à larges feuilles). P^. Evodie. f^, Wintérane, ( "■ ) Canne à sucre (/^. Canamelle ofiicinale). Canne d'Inde ) V- Roseau à quenouilles , t. V Canne de Provence ) P- 61, pi. 319. Canari Makake (/^. Quatelé à grandes fleurs). Canne à sucre de Batavia (/^. Canamelle violette). Canne Cafre (K. Houque Sorgho). Canellier de Ceylan ) „ _ . ^ ,,. "^ ( V. Laurier Canellier. Cinnamome ) Canne à sucre (/^. Canamelle ofRcinale). Caout-Chouc des Mornes (^V. Hévé de la Guiane). Capillaire du Canada (/^. Adianthe du Canada). Capraire biflore , t. IV, p. 3i3, pi. 3oo. Câprier rampant (/^. Tribule à grandes feuilles). Câprier à longues siliques, t. V, p. igS, pi. 355. Câprier ferrugineux, t. V, p. 261, pi. 373. Câprier à grosses siliques , t. I , p. i4i j pi. 29. Cararabolier cylindrique, t. V, p. iio , pi. 333. Carambolier axillaire , t. V, p. ii3, pi. 334. Carambolier à fruits ronds, t. V, p. ii6,- pi. 335. Caranne x * Caiagne > J^. Fragon Caranne. Carègne ^ Carapa de la Guiane , t. VI, p. 274? pi- 44^. Cardasse en raquette (/^. Cactier en raquette). Cardasse, t. I , p. 281, pi. 66. Cardinale bleue (/^. Lobélie anti-syphilitique. Cardinale rouge (K. Lobélie Cardinale). Cannantine pectorale , t. ÏV, p. 225, pi. 281. Caryote à fruits brûlans, t. VII, p. 210, pi. 5oi. Cascarille (/^. Croton Cascarille). Cassave pain des Nègres , t. III, p. ii3, pi. 176. Casse Séné , t. II , p. 269 , pi. 1 33. Casse lancéolée , t. II, p. 269, pi. i33. Casse à feuilles de Troëne , t. II , p. 273 , pi. i34. Casse fétide, t. Il, p. 277, pi. l35. ( 13 ) Casse sylvestre , t. II , p. 23 1 , pi. i25. Casse des Antilles , t. Il, p. 281, pi. 12 5. Casse à g-ousses ailées, t. VI , p. 263 , pi. 443. Casse puante (^V. Casse fétide). Catapuce (/^. Ricin annuel). . Cébadille \ r\ - ,^, ,.,, / /^. Orfilie Cévadille. CevadiUe J Cédrel odorant ) ^, j . > t. VI , p. 120, pi. 4ii. Cèdre acajou ) ^ ? i -^ Cédrat (F". Oranger Limon). Célosie perlée, t. IV, p. 94, pi. 254- Centaurée maritime (/^. Gentiane à longs pédoncules). Centaurée quadrangulaire Çy. Gentiane verticillée). Cératosanthe tubéreux (/^. Anguine corniculée). Cerisier des Antilles (/^. Moureiller Malpighie). Cerise de café {V. Cafeyer d'Arabie). Cerisier de Courwitli ) ^^ ,^ .,, „ - } F. Moureiller piquant. Couhaje j ' ^ Cestreau nocturne, t. III, p. 47? pi' 160 Cestreau vénéneux, t. III, p. 79, pi. 166. ^^^^^^^ 1 rx n T> 1 ^. 1 T. 1 1 \ F' Uranffer Pamnelmousse. Citron des barbades j Champignon (/^. Cynomoir écarlate.) Chandelier ou Herbe Caraïbe ) „ t, „. ^ ,, > ^- Kuellie tubéreuse. LrustoUe j Chanvre aphrodisiaque (/^. Ginseng). Chardon étoile fétide \ ^r^ r, • r- • i J f'.-j ^. Panicaut letide. Chardon Roland tetide ) Chardon béni des Antilles (F". Argemone). Chardon puant des marais (/^. Panicaut aquatique). Châtaignier (/^. Cupani). Chêne noir à siliques (^. Bignone Chêne). Chicorée blanche (^. Laitue du Canada). Chique en fleurs (/^. Pittone velue). Chou Caraïbe (/^. Pédivcau sagltté). ( '4 ) Christophine {V. Concombre Ciistophinc). Cierge à grandes fleurs, t. I , p. 277, pi. 65. Cierge divergent, t. I , p. 281, pi. C6. Cierge queue de souris , t. I , p. 285 , pi. G7. Ciocoque à baies blanches , t. IV, p. 276, pi. 292. Cisse Liane h eau, t. V, p. 21, pi. 309. Citronnier doux 1 ^ ^r q 1 -îo Citron de baint-Cloud ) Citronnier des Halliers , t. I , p. 3i . pi. 7. Clavalier des Antilles, t. II, p. 121, pi. 98^ Cléome triphjlle, t. I , p. 202 , pi. 44- Clinopode ridé de la Jamaïque {V. Hyptis à fleurs en tête). Clitore sensible {V. Nauchée pudique). Clitore de Virginie {V, INauchée de Virginie). Clitore en bouclier 1 ^^ ,-r -u • > r n u i- ^,. .,,, \ A^, INauchce a teuiUes en bouclier. Clitore rouulée ^ Clou de Girofle \ ^, . > ^- vjirotlier aromatique. Clou matrice j * Clusier à feuilles roses {V. Pérépé à feuilles roses). Cniquier {V. Bonduc commun). Coccis grand, t. II, p. 180, pi. n3. Coccis moyen , t. II, p. i85, pi. 114. Coccis petit , t. Il, p. 188 , pi. ii5. Cocotier des Indes , t. I, p. 99 , pi. i\ . Codapail flottant {V. Pistie Straûote\ Coémoclade denté, t. III, p. 58, pi. i63. Cœur des Indes {V. Corinde glabre). Cœur de bœuf \ jz r r x.- i- ^ , X y^ ' L.orossolier réticule. Corossol sauvage ) Collinsonie du Canada, t. III, p. 319, pi. 221. Collet Notre-Dame (F". Poivrier en bouclier). Colocasie bcdéracée (Liane brûlante), t. VII, p. 207, pi. 5oo. Colocasie montante, t. VII , p. 246, pi. 5io. Colocasie stérile à larges feuilles {V. Colocasie montante^ ( i5 ) Colocasie vénéneuse (^. Colocasie montante). Coloquinte à fruit oblong- {V, Anguine amère). Comraeline d'Afrique, t. VU, p. 281, pi. 5i8. Concombre Arada , t. V, p. 91, pi. 327. Concombre Christophine, t. V, p. 94 -, pi* 328. Concombre à angles trancbans (^V. Christophine). Concombre à noyau (/^. Cristophine). Concombre sauvage épineux , t. V, p. 97, pi. 329. Concombre marron (^V. Concombre sauvage épineux). Contrayerva (^V. Dorstène). Contrevent (^V. Sapotillier noir). Conyse lobée , t. V, p. 226 , pi. 363. Conyse odorante, t. III, p. 299, pi. 217. Copahu oflicinal (F". Copaïer). Copahu de Saint-Domingue (F. Croton à feuilles d'Origan). Copaïer balsamifcre , t. VU, p. ']Q^ p. /ijo. Coquemollier, t. V, p. i63,pl. 347- Coqueret pubescent, t. ÏV, p. 69, pi. 248. Corde à violon (V. Cuscutte d'Amérique). Corinde glabre, t. IV, p. 87, pi. 241. Coriope odorante , t. VIII , p. 3o8 , pi. 583. Cornaret anguleux, t. IV^, p. 180 , pi. 272. Corne Cabrit (/^. Apocin tacheté). Corossolier à fruit hérissé, t. II, p. 67, pi. 81. Corossolier réticulé, t. II , p. 6t, pi. 82. Corossolier à fruit écailleux , t. II , p. 65 , pi. 83. Costus d'Arabie (^V. Amome velu et pétiole.) Coton Flos (/^. Fromager pyramidal). Cotonnier Siffleux ) ^ , -c. • 1 , \ y , rromager pyramidal. Cotonnier Mapou j Cotonnier des Indes, t. IV, p. 209, pi. 278. Cotonnier de Mahot (/^. Fromager pyramidal). Cotonnier Mapou ) ^^ t. . j . ' > A . hromager pentandrc: Cciba J Coucourout {V. Nandhirobe). ( >(i ) Coulcquin bois lr()iii|U'ttc , t. 11^ p. 3.î , \)\.y5. Couleuvrée serpentine (^. Bryone d'Amérique). Couniarou odorant, t. VII, p. 85, pi. 472. Courbaril dij)hylle, t. V, p. 208, pi. 369. Cou rg^e Pastèque, t. V, p. 4j pl- 3o5. Courge Giraumon à verrues , t. V, p. 74, pi. 323. Courge Giraumon veiné , t. V, p. 79, pi. 322. Courge Pâtisson , t. V, p. 82 , pi. 324. Courge Calebasse étranglée, t. V, p. 85 , pi. 324- Courge Pépon, t. V, p. 89, pi. 326. Couronne impériale (/^. Courge Pâtisson). Couroupite de la Guiane , t. V, p. i35 , pi. 34o. Cousse-Couehe (^. Igname cultivée). Couscou \ Cousse-Couche ; f^. Houque à épi. Couche-Couche ^ Cousin Mahot (/^. LapuUier sinué). Cousin (grand) , t, II , p. i33 , pi. 101. Cousin (petit) , t. Il , p. 137, pi. 102. Cousses (/^. Urène lobée). Coutoubée blanche, t. VIII , p. 325, pi. 587. Cresson de Savane commun , t. I, p. 193, pi. 4i- Cresson du Para (/^. Bident à saveur de Pyrèthre). Crételle à balais, t. IV, p. i34)pl. 264» Crinole d'Amérique, t. VIII , p. 118, pi. 552. Croc de chien des chasseurs (/^. Jujubier des Iguanes). Croix de Saint-Jacques (/^. Amaryllis Saint-Jacques). Crotalaire sagittale, t. VI, p. 227, pi. 434- Croton à feuilles d'Origan, t. VII , p. 8i, pi. 47 >• Croton à feuilles de Germandrée, t. VII, p. 16G, pi. 491. Croton Cascarille, t. I, p. 11, pi. 3. Croton blanc à feuilles de noisetier, t. V, p. 237, pi. 366. Cubèbes (^. Poivre pédicule). Cupani Châtaignier, t. Il, p. 89, pi. 89. Curcuma à racines tubéreuses, t. I , p. 127, pi. 26. ( 17 ) Cuscutte d'Amérique , t. Il, p. 334, pl- *5o. Cjnomoir écarlate, t. IT , p. n3, pi. 96. Cyrojer d'Amérique, t. V, p. i49) pi* 343. Cytise épineux, t. I, p. Sj, pi. 8.. Cytise des Indes, t. IV, p. 221, pi. 280. Cytise Cajan {V. Cytise des Indes). D Damasonie {V. Flûteau). Daphnot des Antilles, t. VI , p. 22 , pi. 386. Dartrier (/^. Casse à gousses ailées). Dartrier delà Guiane , t. VI, p. 267, pi. 444. Dattier commun, t. IV, p. i85, pi. 278. Dentelaire sarmenteuse, t. III, p. 94, pi- 172. Dodoné à feuilles tricuspidces , t. Vil , p. 327, pi. 53o. Dolic à crochet, t. VIlï , p. 122, pi. 353. Dolic tubéreux , t. VIII , p. 127, pi. 554. - ^ Dolic à racines tubéreuses (/^. Dolic tubéreux). Dolic à gousses ridées, t. IV, p. 3, pi. 233. Dolic à feuilles obtuses, t. III, p. 83, pi. 169. Dolic à petites gousses, t. III, p. 87, pi. 171. Dolic à poils cuisans, t. I, p. 221, pi. 49- Doradille transparente, t. IV, p. 257, pi. 288. Doradille en scie , t. II, p. 337, P^* *^** Dorstène caulescente, t. IV, p. io5 , pi. 257. Dorstène à feuilles de Berce -v _^, } t. m, p. 256, pi. 207 Dorstène Contrayerva ) Dracocéphale cataleptique ) rt 1 o . . } t- V, p. 255 , pi. 37 1 . Dracocéphale de Virginie ) Dracocéphale trifoliée , t. V, p. 258, pi. 372. Draconte rampante , t. VIÏ , p. 2o4 , pi- 499- ( «S) Dracoiilo à Icuillcs perforées, t. 111 , p. 35i, pî. 229. Draconlc j^^rimpante (/^. Gouet oreille). l)rn..onte Tn|>l.ylle ) , „ | , p. fi-, ,,». ifiS. Drac'onle à racines Uibcreuses j Drvniis aromatique, t. I, p. 1'"''• ^^^' Grcnadllle écarlate, t. V, p. 172, pi. 35o. Grcnadillc à fleurs crispées \ Grenadillc à feuilles pédiaires ) ' ' ^^' 7^? P • ■ Grenadille à fleurs pâles, t. VII, p. 33, pi. 4Go. Grenadille fétide (V^. Passiflore fétide). Griffe de chat (/^. Cornaret anguleux). Groseillier épineux des Antilles (/^. Mélastome). Guazuma Ormeau , t. II , p. 73 , pi. 85. Guaco de la Nouvelle-Grenade (^V. Mikanie). Guao de Cuba, i. lit, p. 58, pi. i63. Gueule de loup (/^. Muflier triornitophore). Gui flabelliforme , t, V , p. 2o4 , pi. 358- Gui prolifère ) . . ^ . j,^ [ V. Gui flabelliforme. Gui d Oranger ) Guimauve (fausse) satinée (^V. Abutilon en épi). Guimauve satinée à feuilles d'Orme, t. VII, p. 017, pi. 527 H Hache (/^. Latartier épineux). Hamelle à feuilles velues, t. Il, p. i55, pi. 107. Haricots comestibles des Antilles , t. VIII , p. i43 , pi. 558. Haricots plat, rouge, large, à ta- \ ches noires f TT • , , 1,1 > t. VIII, p. 143, pi. 558. Haricots a semence plate, large, i ? 1 ^ j 1 blanche, à taches noires J Haricot de la Jamaïque | Haricot à feuilles obtuses ) ' ' I • ^/> P • J- Haricot (grand) du Pérou (^. Médecinier cathartique). Hattier de l'île de France (F*. Corossolier à feuill. écailleuses). Hattier, t. H, p. 65, pi. 83. ( o?. ) Hedwigie balsamifère, t. Ill , p. 203 , pi. 209. Hélictère à feuilles de Guimauve, t. VI, p. 102, pi. /[oy . Héliotrope à feuilles d'Ormin , t. Vil , p. i35 , pi. 4^3). Héliotrope du Pérou (^. Angrec Vanille aromalif|ue). Henné à feuilles jaunes, t. VIII, p. 365 , pi. 596. Hépatique chénopode, t. II , p. 33i , pi. i49« Herbe à ulcères de Minguet (/^. Acliit Sicyote). Herbe à Malingres ) ,^ ^^,.. , ^ ... ,,^ ° \ r. Héliotrope a reuiUes d (Jrmin. Herbe à verrues J Herbe sans couture (jf^. Ophioglosse réticulé). Herbe du Bon Dieu \ t^ -xtu - ■ K V. Méclecinicr piquant. Herbe du diable ) Herbe à la «foutte ) ,, „ i- ^ r -n 1 ^ ^ \ V. Kossolis a feuilles rondes. Herbe a la rosée ) Herbe à Calalou (^V. Mosambé à cinq feuilles). Herbe aux couronnes (/^. Monjoli à feuilles blanches). Herbe de Courtoisie 1 -, ^. \ V. Ginseng. Herbe de Valeur ^ Herbe à boutons (/^. Hyptis à fleurs en tête). Herbe à encensoir {V. Aristolocbe bilobée). Herbe z'Amoureux \ Herbe Chaste > Synonymes de Sensitive. Herbe Mam'zelle ^j Herbe de quatre heu>es {V. Nyctage dichotome). Herbe z' amourette ) Herbe z'amitié \ Herbe à méchant (V. Gouet hédéracé). Herbe au diable {V. Dentelaire sarmenteusé). Herbe à sorciers {V. Stramoine épineuse). Herbe Notre-Dame {V. Pareire à feuilles rondes). Herbe à mal d'estomac {^V. Zédoaire). Herbe à serpens {V. Euphorbe capitée). Herbe à balais , t. II , p. i52, pi. 106. Herbe à plomb, t. II , p. i55, pi. 107. Herbe à Madame Boiyin , t. H, p. 191, pi. 116. V. Cuscute d'Amérique. ( ^'. ) Herbe à bordures, t. II, p. 199, pi. 118. Herbe'Maiii'zellc, t. II , ])• 2o3, pi. i 19. Herbe sensible ) ,, 01 l t. II, p. 2o3, pi. 119. Herbe vive ) Herbe à Kœmpfer (/^. Zédoaire). Heibe à Couresse (/^. Poivrier transparent). Herbe à collet (^V. Poivrier en bouclier). Herbe à blé {V. Barbon des Antilles). Herbe i\ cloques (/^. Coqueret pubescent). Herbe^T cbiques . Herbe à^Maling^res > V. Pittone velue. Héliotrope ' Herbe à charpentier de Saint-Domingue {V. Carmantine pec- torale). Herbe à charpentier de la Martinique (^. Gérarde tubé- reuse). Herbe à plomb ] r^ ^ ^ r -n 1 tvt.i- ..-. , , ,\ > F. Camara a réunies de Mehsse. Herbe a Lajman ) Herbe à pique (/^. Conyse lobée). Herbe aux poules de Guinée (J^. Petivère alliacée). Herbe à pians (/^. Parthène multifide). Herbe à couteaux (/^. Souchet élégant). Herbe de douze heures {^V. Abutilon en'épi). Herbe à la Reine (^V. Nicotiane tabac). /. Herbe à éternuer (/^. Liseron empenné). Herbe à dartres (/^. Casse à gousses ailées). Hernandier sonore, t. II , p. 809 , pi. i43. Herse (^V. Câprier rampant). Hévé de la Guiane , t. VI , p. 298 , pi. 452. Houmiri Baumier rouge, t. III, p. 270 , pi. 210. Houque Sorgho , t. VHI , p. 4i » pi. 54i. Houque à épi , t. VIH , p. 52 , pi, 543. Houx de la Jamaïque ) Hou^deCuba ) *• VI , p. ^93 , pI- 45i. Houx (petit) à feuilles verticillées {y. Fragon Caranne). ( "" ) Hydrocotile ombellée , t. I , p. i85, pi. Sg. Hjpoxis à feuilles de Scorsonaire , t. VIII , p. 35i , pi. 5ç)d. Hyptis verticillée, t. VÎII, p. 268, pi. 675. Hyptis à fleurs en tète , t. Vllï , p. 272 , pi. 676. Hyptis spicifère ) ^^ttt « 1 ^« w K ' ' f 11 A itr-r t. VIÎI,p.3oo,pl.58i. Herbe carrée a leuilles de Melisse ' Icaquier d'Amérique , t. II , p. 69 , pi. 84* Igname élevée de la Martinique , t. VIII , p. i4 j pi. 535. Igname cultivée, t. VIII, p. 21, pi. 537. Igname ailée (/^. Igname cultivée). Immortelle (/"". Amaranlhine globuleuse). Iname (/^. Quamoclit Patate). Indigotier calice ou cultivé , t. I , p. 81, pi. 17. Indigotier bâtard , t. VIII, p. 97, pi. 548. Indigotier sauvage i Indigotier faux / p^. Indigotier bâtard. Indigotier marron j Inga Sucrin , t. V, p. 44 y pl- 3^6. Inhame ou Inians (^P^. Igname cultivée). Inule à feuilles de Primevère , t. IV, p. 261, pl. 289. lonidie émétique , t. II , p. 211 , pl. 121. • lonidie à feuilles de Polvgala , t. II , p. 2i5, pl. .122. Ipécacuanha bâtard , t. II , p. 180 , pl. 1 13. Ipécacuanba strié noir, t. II, p. 20^ , pl. 120. Ipécacuanha de Cayenne , t. II , p. 21 1, pl. i 21 . Ipécacuanha de Saint-Domingue, t. II , p. 21 5, pl. 122. Ipécacuanha blanc , t. II , p. 219 , pl. 2i3. Ipécacuanha faux (/^. Asclépias de Curaçao). Iris jaune et noir de la Martinique , t. IV, p. 85 , pl. 2 52. Isère à feuilles de Guimauve (^. Hélictère). ( ■>■(' ) > V. Ciocoque à baies blanches. Jacquier découpé , t. VIII , p. 28 , pi. 639. Jamboisier à feuilles longues ) ,^ . 10- . , . . p ^ ^ i t. V, p. 49. pl-3»-> Jamboisier Fomme-Kose j Jamboisier à feuilles étroites, t. VI , p. 188, pi. 4^^- Jam-Rosade {V, Jamboisier, t. V, p. 49)- Jasmin bâtard Jasmin odorant Jasmin d'Arabie \ Jasmin de Goa \ V. Mogori Sambac. Jasmin de Toscane ^ Jaune d'œuf, t. II , p. 144? pl- io4. Jonc d'eau {V. Scirpe pentagone). Jonc odorant {V. Scirpe odorant). Jugeoline (^. Sésame d'Orient). Jujubier , t. IV , p. 198 , pi. 276. Jujubier des Iguanes , t. VIII , p. 170 , pi. 492. Jusquiame à feuilles d'Orvale, t. VIII , p. 256 , pi. 073 = Jussie hérissée, t. VI , p. 28 , pi. 388. R Kaïa à trois feuilles {V. Cléome triphvlle). Kaïa Mousambé (^V. Mosambéà cinq feuilles). Karatas {V. Agave d'Amérique). Ketmie acide, t. I , p. i48 , pi. 3i. Ketmie à feuilles de Tilleul , t. II, p. 327, pi. i48. Ketmie Gombo , t. IV, p. i65 , pi. 269. (27) Kctmie à fleurs changeantes, t. IV, p. 171, pi. 9.-J0. Ketmie musquée, t. V, p. 217, pi. 36i. Ketmie trilobée, t. VI , p. 4 ? pi- 38 1. Ketmie unilatérale, t. VI , p. 8, pi. 882. Ketmie à fruits tronqués, t. VU , p. 278 , pi. 517. Ketmie corniculée , t. VII, p. 3i3 , pi. 626. Ketmie tachée , t. VII , p. 320 , pi. 628. Kinkina des Insulaires (^. Quinquina luisant). Laitue du Canada , t. V, p. 9 , pi. 3o6. Lalo (/^. Ketmie Gombo). Langue de serpent (^V. Ophioglosse réticulé). Lappulier sinué , t. II , p. i33 , pi. 101 . Lappulier hétérophylle , t. II , p. 137, pi. 102. Latanier épineux , t. I , p. i35, pi. 28. Lauréole hjpéricoïde , t. VII, p. 253 , pi. 5i2. Laurier Roug-e Bourbon ) ,, ,^ , T ' ^ ç ', A ^ A \ t.ïl,p.46,pl. 78. L.aurier a fruits de gland ) ' i / Laurier Péchurim , t. III, p. 283 , pi. 21 3. Laurier Camphrier , t. V, p. i83, pi. 353. Laurier à fruits cylindriques , t. VI , p. III , pi. 409. Laurier à feuilles de Jasmin , t. VI , p. 233 , pi. 43G. Laurier Sassafras , t. VII , p. 5i , pi. 4^4. Laurier Canellier, t. VIII , p. 202 , pi. 565. Laurier Avocat, t. VIII, p. 288 , pi. 579. Laurose odorant , t. VI , p . n5 , pi. 4io. Lausone (/^. Henné à fleurs jaunes). Lavande Stécade des Antilles, t. VI , p. 280, pi. 435. Lavanèse (/^. Galéga soyeux). Leucome (/^. Sapotillier marmelade). ( î*« ) Liane à Bauduit , t. Il , p. 285 , pi. 137. Liane à médecine (^. Liane à Bauduit). Liane à Minguet, t. II , p. 288 , pi. i38. Liane à scie ou Cururu , t. III, p. 189, pi. 181. Liane à cabrit (/^. Apocin tacheté). Liane Mangle (/^. Echite toruleuse). Liane contre -poison {V. Nandhirobe). Liane à chat \ rr xî- -a- j i » -. . , o . T^ . \ f^- Di^none ffntte de chat. Lierre de baint-Domingue ( 00 Liane à bœuf (/^. Acacie à grandes gousses). Liane à cœur . Liane à serpent \ V. Pareire à feuilles rondes. Liane quinze jours ^ Liane à corbillon (^V. Aristoloche anguicide). Liane à Persil ] ^^ -.^ .. . _ . / ^« Paulinie triternee. Liane carrée ) Liane à caleçon (^V. x^Lristoloche bilobéc). Liane à Réglisse (^V. Abrus réglisse). Liane à chasseurs) ^^ . , . , , ,r 10 _. . , ? /^. Achit des chasseurs, t. V, p. 21, pi. 009- Liane a eau ) Liane à Cacone (/^Dolic à gousses ridées). Liane aux yeux {V. Brjone à feuilles de Figuier). Liane à vers (/^. Angrec à feuilles obtuses). Liane rouge (^V. Tigaré à feuilles rudes). Liane à Minguet ) ^^ » , . ^. , . ,, \ F. Achit hicyote. Liane molle 1 '' Liane langue à chat {V. Eupatoire). Liane à crocs de chien {V. Jujubier des Iguanes). Liane brûlante (/''. Colocasie hédéracée, t. VII). Liane brûlante (grosse) {V. Colocasie montante). Liane Mangle {V. Echite biflore). Liane à tonnelle {V. Liseron à ombelles). Liane à tonnelle \ Liane à courtine > V. Liseron à larges fleuis. Liane à berceau ' ( '-9 ) Liane à fer à cheval {V . Aristoloche bilobée). Liane blanche Liane à corde Liane à crape Liane à crabes \ V. Bignone équinoxiale. Liane jaune Liane à pannier Liane nubi ^ Liane à empoisonner les flèches {V. Paulinie ternée). Liane à chapelet {V. Abrus réglisse). Liane îi caleçon {V. Grenadille sans franges). Liane à vers, t. I , p. 285, pi. 67. Liège {y. Fromager pyramidal). Lilas des Indes {V. Azédarach). Limnocaris {V. Flûteau). Limon {V. Oranger Limon). Linaire {V. Muflier triornitophore). Lis Saint- Jacques (V, Amaryllis Saint- Jacques).' Lis Asphodèle {V. Crinole d'Amérique). Lis blanc des Antilles {V. Panerais des Antilles). Lis rouge ÇV. Amaryllis écarlate). Liseron à larges fleurs, t. VIII, p. 189 , pi. SSy. Liseron à grosse racine , t. II , p. 288 , pi. i38. Liseron Jalap, t. II, p. 296, pi. i4o. Liseron à feuilles d'Oseille , t. II, p. 817, pi. i45. Liseron à ombelles , t. VII, p. 3o5 , pi. 524- Liseron à cinq feuilles ) ,__ ^ ^ ^ , T • 1 , -, • > t. VI, p. 5o, pi. 394. Liseron des teinturiers j i 7 r ^ Liseron empenné, t. VI , p. i46, pi. 4' 5. Litchi Ponceau, t. V, p. 106, pi. 332. Lobélie anti-syphilitique, t. VII , p. 67, pi. 465. Lobélie cardinale , t. VII , p. 61, pi. 466. Lobélie à longues fleurs , t. III , p. 3o j pi. i56. Loranthe d'Amérique, t. VI, p. 35, pi. 390. Lycopode penché, t. IV, p. 73, pi. 249. ( 3o M Mabouier d'Amérique, t. Vlï , p. 336, pi. 53i. Mahogon du Sénégal , t. VI , p. i49 > pl- 4i6. Mahogon bois d'acajou, t. II, p. 126, pi. 99. Mabot (pelit) (/^. Abutilon des marais). Mabot (grand) , t. II , p. 827, pi. i48. Maïs cultivé, t. VIII, p. 56, pi. 544. Malnommée (/^. Eupborbe capitée). Mamilier cœur de bœuf, t. II , p. 61 , pi. 82. Manarou {V. Aristolocbe anguicide). Mangle rouge (/^, Raisinier à grappes). Mangle cbandelle , t. I, p. 45, pi. 10. Manglier à panicules rouillées, t. VI , p. 68 , pi. 399. Manglier aquatique \ Manglier droit \ V. Manglier à panicules rouillées. Manglier gris ) Mangoustan des Célèbes , t. VII, p. i58, pi. 489. Mangoustan , t. 1 , p. 1 16 , pi, 24. Manguier Mango , t. I, p. 121, pi. 25. Manbiot (petit) {V. Croton à feuilles de grenadier). Maniguelte {V, Canang aromatique). Manibot à feuilles d'orme {V. Ricinelle à fleur de cbarme). Manille bâtarde (J^. Vanille inodore). Manioc bâtard {V. Médecinier piquant^ Mapou blanc, t. VI, p. 3i , pi. 389. Maranta de l'Inde, t. A^III, p. 101 , pi. 549. Marcgrave à ombelles, t. IV, p. 25, pi. 239. Marmelade naturelle {V. Sapotillier marmelade). Matricaire à feuilles d'absinthe, t. VIII, p. 34? ? pl- 592, ( 3i ) Mancenillier à feuiUes de laurier, t. III, p. 20, pi. i54' Mancenillier à feuilles de houx, t. III , p. 26 , pi. i55. Mancenillier vénéneux, t. III, p. 12 , pi. i53. Mauve des Antilles (^. Pavon à fleurs écarlates). Mauve (grande) (/^. Abutilon des marais). Mauvisque écarlate , t. VI, p. 11 . pi. 383. Mayenne \ Melongène ' V. Morelle Mélongène. Méringeanne y Méchoacan , t. II , p. 292 , pi. iSq. Médecinier piquant, t. VII , p. 2i4 , pi. 5o2. Médecinier d'Espagne {V^ Médecinier multifide). Médecinier cathartique , t. II, p. 299, pi. \\\^. Médecinier (grand) , t. II, p. 299, pi. 141. Médecinier multifide, t. II, p. 3o4, pi- i42. Médecinier petit bâtard, t. Il, p. 3o4 , pi. i42. Médecinier à cassave \ Manioc blanc ou amer f ^,, 01^ __,,.. > t. III, p. ii3, pi. 176. Médecinier manioc l Manihot y Mélastome à grandes fleurs, t. VII, p. 293, pi. 52i. Mélastome hérissé, t. V, p. 167 , pi. 345. Mélisse à odeur de lavande, t, VIII, p. 2G8 , pi. 675. Mélisse à bouton \ Mélisse en tête [ V- Hyptis à fleurs en tête. Mélisse globuleuse j Mélisse puante {V. Véronique frutescente). Mélisse de Moldavie {V. Dracocéphale trifoliée). Melon épineux {V. Cactier rouge). Melon d'eau {V. Courge pastèque). Melon sucré vert, t. V , p. 69, pi. 32 1. Melon d'Espagne {V. Melon sucré vert). Mélongène dorée ^ Morelle dorée ^ t. V, p. 27G, pi. 377. Morelle de Quito ) ( 32 ) Mcnianthe, t. 1 , [)• H2, pi. '?4- Ménisperinc Abuta, t. IV, p. loi, pi. •206. Mériane rose, t. IV, p. 326, pi. 3o3. Merisier doré (P^. Moureiller en épi). Micocoulier rude (^P^. Calabure soyeui). Mikanie Guaco, t. III , p. 211, pi. 197. Mil des oi.eaux ( ^ p^^.^ ^^^^.^^^ Mil paniculé j Mil chandelle (/^. Houque à épi). Millet (grand) d'Afrique ) ^ Houque Sorgho. Millet (grand) de Guinée J Millet (gros) 1 /^. Houque Sorgho. Millet de Cafrerie ( Mille graines (/^. Oldenlande). Mimosa de Farnèse , 1. 1 , p. 3 , pi. I. Mindi (/^. Henné à fleurs jaunes), Mirobalanier bâtard, t. II, p. 309, pi. i43. Mirliton {J^. Concombre arada). Mogori Sambac , t. VI , p. 278 , pi. 447- Mombain à fruits rouges \ Mombain bâtard 5 t. V, p. 167, pi. 345. Mombain marron j Mombain à fruits jaunes, t. VI , p. 61 , pi. 397. Momordique Nexiquen , t. III, p. 62, pi. 164. Momordique à feuilles de vigne, t. VIII, p. 355, pi. 594. Monarde écarlate, t. V, p. 346, pi. 369. Monarde Pensylvanie (/^. Monarde écarlate). Monjoli à fleur blanches , t. VII, p. 324, pi. 529. Montjoli (/^. Pittone velue). Monnière triphjlle , t. Ill , p. 33i , pi. 224. Morelle molle (/^. Morelle mammi forme). Morelle sombre, t. III, p. i55,pl. 485. Morelle mammiforme, t. III, p. i59, pi. 186. Morelle Mélongène , t. III , p. i63, pi. 187. Morelle à feuilles d'Acanthe, t. III, p. 167 , pi. 188. ( y-^ ) Mor«;llc Laman , t. V, p. 17, pi. 3o8. Morelle grande à grappes des Indes, l. Y , p '^'^ ? pi- 3i2. Morelle cérasiforme , t. V, p. 279, pi. 378. Morelle anserine , t. VI, p. 88, pi. 4o4- Morelle tomate \ Morelle pomme d'amour ) * > P- 9 5 P • 4«> Mort aux rats (/^. Hamel à feuilles velues). Mort z'à eabrit (/^. Lobélie à longues fleurs). Mort à poissons (/^. Galéga soyeux). Mort à poissons (/^. Bois-Ivrant de la Jamaïque). Moureiller piquant, t. VIII, p. 234, pi- 569. Moureiller cerisier, t. I , p. i45, pi. 3o. Moureiller en épi , t. II , p. 97 , pi. 91 . Moureiller de montagne, t. II , p. 1 64, pi- 1 10. Moureiller piquant, t. II, p. 167, pi. 3. Mouron blanc (/^. Pharnace , t. V,p. 53). Moutarde noire , t. VI , p. 207 , pi. 43o. Mozambé à cinq feuilles, t. VII, p. 242, pi. 609. Muflier triornitophore, t. VII, p. 289 , pi. 620. Mûrier des teinturiers, t. VI , p. 212, pi. 43 f. Muscadier porte-suif, t. VI , p. 216 , pi. 432. Myginde diurétique, t. IV, p. 81 , pi. 261. Myrosperme pédicellé , t. V, p. 3 1 3, pi. 56o. Muscadier aromatique, t. VIII, p. 172 , pi. 662. Myrle à feuilles rondes, t. II, p. i49, pi- io5. Myrte à feuilles de Laurier, t. III, p. 287, pi. 214. Myrte aromatique à feuilles de citron, t. III , p. 211 , j)l. 2l5. Myrte piment ( P^. Myrte aromatique). Myrte toute épice (P^. Myrte aromatique). ( 34 ) N Nandhirobe à feuilles de Lierre, t. IIl , p. 21G, pi. 198. Nauchée de Virginie, t. VIIF, p. 339, P^- ^9"- Nauchée pudique , t. VIII, p. 333 , pL 589. Nauchée à fleurs en bouclier, t. VIII , p. 343, pi. 091, Nélumbo de la Jamaïque, t. VIII, p. 383, pi. 599. Nénuphar. Synonyme des Nympbœas. Nicotiane Tabac , t. Vï , p. i3i , pi. 4i3. Noisette purgative (/^. Médecinier multifide). Noix de marais (^. Anacardier oriental). Noix de médecine {V, Médecinier cathartique). Noix de serpent {V, Nandhirobe). Noix de serpent (Ahouai) , t. III , p. 4o j pi. i58.. Noix de girofle {V. Evodie). Noix de Madagascar {V. Evodie). Noyer à feuilles de frêne , t. VII , p- 5 , pi. 453. Noyer de la Jamaïque {V. Noyer à feuilles de frêne). Noyer d'acajou {V. Acajou à pommes). Nyctage dichotome, t. II , p. 292 , pi. iSg. Nymphe à feuilles bicolores, t. VIII, p. 262 , pi. 674- Nymphe Lothos, t. VÏII , p. 872, pi. 677. o OEil-de-Bourrique , t. IV, p. 3, pi. 233. OEil -de-Chat {V. Bonduc commun). Oldenlande à corymbes , t. I, p. 226, pi. 5o. Olivier bâtard {V* Daphnot des Antilles). ( 35 ) OmpLalier Noisetier , t. 11 , p. 02 , pi. 80. Onagre velue (^V. Jussie hérissée). Ooli-Giglri (/^. Sésame d'Orient). Ophioglosse réticulé, t. VII, p. i48, pi. 486. Orange de Quito (/^. Mélongène dorée). Oranger à feuilles de Myrte, t. III , p. 3o8 , pi. 219. Oranger Pampelmousse , t. llï , 3i3 , pi. 220. Oranger Limon , t. V, p. 123 , pi. SSj. Oranger doux de la Chine \ Oranger grenade \ t. V , p. 127, pi. 338. Oranger mandarin j Oranger sauvage , t. V , p. 200 , pi. 357. Oranger de l'Arcahaie \ Orange douce-amère > y. Oranger sauvage. Orange acre Oranger acre ou sûre , t. I , p. i8i , pi. 38. Orélie cathartique, t. II , p. 3i2, pi. i44- Orme (^V. Théobrome Ormeau). Orphilie Cévadille, t. III , p. igS, pi. igS. Orvale tomenteuse à fleurs en casque, t. VI, p. 237 , pi. 437. Ortie baccifère | t. VI , p. 223, pi. 433. Ortie à baies ) Oseille de Guinée (^V. Ketmie acide). Oseille d'Amérique {V. Patience vésiculeuse). Oseille des bois (/^. Bégone à feuilles bicolores). Osmonde phyllitide, t. 11 , p. 32o , pi. i46. Ouatier (/^. Fromager pyramidal). Oviéde épineuse, t. Vil, p. 65, pi. 467. Oxalie à fleurs jaunes , t. 1, p. 1 53, pi. i32. Oxicarpe des Indes (^. Mangoustan des Célèbes). (3G) Pacllirier à cinq Feuilles, t. ITI , p. 363 , pi. 232. Pain de singe (/^. Adansonie dig-itée). Palétuvier des Indes, t. VT, p. '■ji , pi. i\oo. Palmier à vin , t. I, p. 167, pi. 33. Palmier en cAentail (^V. Latanier épineux). Palmier à huile (/''. Palmiste à ctou). Palmier Crocro (/^. Avoira de Guinée). Palmier des Entourages (^V. Arec oléifère). Palmier Sagou, t. VI, p. 280, pi. 449' Palmier nain de la Martinique , t. VI , p. 290, pi. 45o, Palmiste à ohou, t. IV, p. 14O5 pi- 265. Palmiste franc (^V. Palmiste à chou). Pancrace (/^. Panerais des Antilles). Panerais des Antilles, t. VIII , p. i35 , pi. 556. Panerais odorant {V. Panerais des Antilles). Panic cultivé , t. VIII, p. 47j pl- 54?. Panicaut fétide, t. VIII, p. 317, pi. 585. Panicaut aquatique , t. VIII, p. 321, pi. 586. Papayer commun, t. I , p. 2i5 , pi. 47- ""P^ &'} \ V. Cristophine Concombre. Papouga j Pareira Brava (^V. Pareire à feuilles rondes). Pareira Brava blanc (^V. Ménisperme Abuta). Pareire à feuilles rondes ) . ttt ^ -> 1 \ t. 111 , p. 201 , pi. 201. Pareire Liane à cœur j Pariétaire capilée (/^. Dorstène caulescente). Parkinsonie des Savanes, t. I, p. 54, pi. 12. Parthène multifide, t. VI , p. 53 , pi. 395. Passevelours panicnlé (V. Célosie perlée). ( 37 ) Passiflore à feuilles de Laurier , t. î , p. :?42 , pi- 56. Passiflore quadrangulaire , t. I, p. 258, pi. 6o. Passiflore lyrée , t. IV, p. 97, pi. 255. Passiflore fétide, t. V, p. 269, pi. 3^5 . Pastèque (/^. Courge pastèque). Patagon {V". Valériane patagonelle). Patate de mer (^V. Liseron maritime). Patience vésiculeuse , t. VIT, p. 178, pi. 494* Patte de Tortue , t. I , p. 289, pi. 68. PauUinie ternée, t. III , p. 189 , pi. 181. PauUinie ternée, t. IV, p. 17, pi. 237. Pavon à fleurs écarlates, t. VI , p. 18 , pi. 385. Pavot épineux (^V. Argémone du Mexique). Pédiveau sagitté , t. VIII , p. ,f , pi. 533. Pépon à limbe droit ) , , ^ ^ , ^ l f^' Lourge Pepon. Pépon Melonne ) Pérépé à fleurs roses , t. VII , p. i43, pi. 485. Pet du diable (^V. Sablier élastique). Petit Verdier {V. Parthène multifide). Petite Queue de lézard (/^. Poivrier transparent). Pétivère alliacée, t. V, p. 265, pi. 374. Pétun {V. Nicotiane Tabac). Pharelle lappulacée , t. VI, p. 65, pi. 898. Pbarnace à feuilles de Pâquerette, t. V, p. 53 , pi. 317. Phjtolacca à dix étamines, t. V^p. 32 , pi. 3i2. Physalide (^V. Coqueret pubescent). Pied de poule de Saint-Domingue (/^. Crételle à balais). Pignon de Barbarie (^. Médecinier catliartique). Piment Bouc ^. Piment doux \ /^. Piment jaune. Piment mozambique j Piment annuel, t. VI , p. 172, pi. 422. Piment à petites baies ) ^rx . , , _. . ( t, VI , p. 177, pi. ^2\). Pmicnt )aunc ) ' //'!•+ ( 38) Piment Zozo Piment enragé r,. . r- ■■] } ^- Piment à petites baies. Piment Caraïbe l * Poivre d'Oiseau Pin d'Occident à cinq feuilles, t. IV, p. 53, pi. 245. Pislic Stratiote flottante , t. VII , p. 162, pi. 490. Pistache de terre {V. Arachide hypogée). Pittone velue, t. ï V , p. 89, pi. 253. Piltone fétide à fleur de Nicotiane, t. V, p. 2 7 3, pi. 376. Plante à œuf ) ^^ ,, n t**-! . ^\ V' MoreJle Melongene. Plante qui pond ) Plantain de l'Inde {V. Pistie Stratiote). Plantain d'Eau (V. Flûteau). Plateau. Synonyme des Nymphaeas. Poincillade , t. I , p. 27 , pi, 6. Poirier Avocat {V. Laurier Avocat). Pois inconnus Pois jaunes Pois Choucres Pois violets Pois Casse Canari > T) • j n /^ t- vil, p. i47, pi. 55g. Pois des Uames I ^ ^^^ ^ Pois des Sorciers Pois à Savon marbré blanc. Pois à Savon marbré tacheté Pois à Savon marbré rousfe. Pois Patate (/^. Dolic tubéreux). Pois Makendal (/^. Dolic à feuilles obtuses). Pois Guénie I .^ p . T, . ^ , . } ^- i>onduc commun. Pois (^ueniques ] Pois puant de Nicolson (/^. Casse fétide). Pois puant (/^. Anagjre fétide). Pois pouilleux ^ r^ ta i- , ., ^ ^ i f^- Uolic a poils cuisans. Pois ' - ( i9 ) Pois à gratter, t. I , p. 221 , pi. 4o- Pois puant, t. Il , p. 277 , pi. 1 35. Pois maritime à fruit dur, t. ïll, p. 83, pi. 1^9. Pois (grand) à gratter, t. IV, p. 3, pi. 233. Pois de merveille (/^. Corinde glabre). Pois Bedeau (F'. Abrus Réglisse). Pois d'Angole \ Pois de Congo / f^. Cytise des Indes. Pois de sept ans ' Pois sucrin ou sucrier ) ^ -.r ,/ 10^ t. V,p. 44, pi. 3i6. rois doux ; Pois Mabouya (/^. Câprier à longues siliques). Pois de terre (/^. Arachide hypogée). PoivTe d'Ethiopie (/^. Canang aromatique). Poivre de la Jamaïque (/^. Myrte aromatique). Poire bachelier \ Pomme poison > f^. Morelle mammiforme. Pomme teton / Poivre du Japon 1 rr t- ■ • 1 • >- • , y /^. r^agarier de la (juiane. Poivre des Nègres ) Poivre blanc et noir (/^. Poivrier aromatique). Poivre lonff ) ^^ ^. 1 ^ . -,_ , > f^. Piment annuel. Poivre d Inde ) Poivrier aromatique , t. VI , p. 182 , pi. 424- Poivrier à épis lâches, t. VI , p. 194, pl- 427- Poivrier pédicule, t. VI , p. 201, pl. 429. Poivrier à feuilles de Plantain , t. VII , p. 26 , pl. 458. Poivrier à ombelles, t, I, p. 177 , pl. 37. Poivrier transparent , t. III , p. 34o > pl» 226. Poivrier à épis crochus , t. IIÏ , p. 355, pl. 23o. Poivrier en bouclier, t. IV, p. i4» pl- 236. Poivrier à feuilles obtuses , t. V, p. 37 , pl. 3i3. Poivrier maculé , t. VI, p. i53, pl. 417- Polong (/^. Giroflier ;iromali(iuc). Polypodc pendant ,1. Il, p. 324, pl* ^1?- ( 4o ) Polypode acliautluforine , l. I , p. 27!^, pi. G^. Polypode un arbre, t. l, p. 269, pi. 63. Pomme Poison de la Guadeloupe (/^. Stramoine épineuse). Pomme Zombi (/^. Mancenillier à feuilles de Houx). Pomme Canelle (/^. Gorossolier à fruits éeailleux). Pomme lorehe (^. Gierge divergent). Pomme liane, t. l , p. 242, pi. 56. Pomme de Merveille, t. III, p. 62 , pi. 164. Pomme épineuse, t. III, p. 99, pi. 173. Pomme-Rose ou pommier-rose (/^. Jamboisier , t. V). Pomme d'Amour {P^. Morelle tomate). Pommier d'Acajou 1 ^^ * . > r» ,..,,.. > 7^. Acajou a Pommes. Pommier à JNoix d Acajou j Pontédaire des rivières, t. VIII, p. 378, pi. 698. Potalie amère , t. VII , p. 89, pi. 473. Pou de Moine (/^. Lappulier sinué). Poudre de Gapucin (/^. Orfilie Gévadille). Poudre z'à Diable (/^. Lycopode enpché). Poudre aux vers de Brainvilliers (/^. Spigélie). Pourpier amer, t. I , p. 228, pi. 5i. Pourpier des Bois ) i' t^ t> ■ • - v n \ ^.... . t^ { (^f^. Poivrier a ieuilles obtuses. Pourpier des Savanes j Prêle géante , t. II , p. 171 , pi. i 12, Prune des Anses \ Prunier Goton / /'. Icaquier d'Amérique. Prunier Icaque J Prunier d'Espagne (/^. Mombain à fruits rouges). Prunier épineux, t. Il, p. 166^ pi. i32. Psycotre émétique, t. Il, p. 207 , pi. 120. Plérocarpe à feuilles veloutées, t. IV, p, 108, pi. 268. Pyrèthre à tête dorée , t. VI, p. 191, pi. 426. ( 4i ) Quamoclit purgatif, t. II , p. 285 , pi. 137. Qiiamoclit à feuilles d'Oseille , t. II , p. Siy, pi. i45. Quamoclit à feuilles étroites, t. VI, p. i46, pi. 4*5. Quamoclit Patate , t. VHI , p. 70 , pi. 545. Quamoclit à grandes fleurs , t. VIII , p. 189, pi. 557- Quapalier denté, t. VI, p. 46, pi. 393. Quassie amère ,.t. I , p. 23 , pi. 5. Quassie Simarouba , t. I , p. 60, pi. i4- Quatélé à grandes fleurs, t. VI , p. 67 , pi. 396. Québec , t. III , p. 3o , pi. i56. Quédec (/^. Oviède épineuse). Queue de Lézard (/^. Poivrier à feuilles de Plantain). Queue de Cheval (^. Prêle géante). Queue de Lézard à fruits recourbés , t. III , p. 355. Queue de Lézard arborescent (K. Poivrier en bouclier). Queue z'à Rat (/^. Poivrier à épis crochus). Quingombo {K. Ketmie Gombo). Quinquina à fleurs nombreuses {V. Quinquina Piton). Quinquina Piton , t. I , p. 27, pi. i3. Quinquina luisant, t. VII , p. 181, pi. 495. Quinquina de montagne (^V. Quinquina luisant). R Racine à Moussa (^. Maranta de l'Inde). Raisin du Tropique, t. IV, p. 7, pi. 234- Raisin d'Amérique La([uo (^V. Phytol.icca). C {'- ) Raisinier à grappes, I. Il , p. 4' ? J>1- 77- Raisinier du bord de Ja mer (^. Raisinier à grappes). Raisiiiier à fruits blancs \ Raisinier de Coudre / l. V, p. 178, pi. 352. Raisinier de montagne Ramboustan {K. Mombin à fruits rouges). Raphie vinifère, l. I , p. 107, pi. 33. Raquette {V . Cactier en raquette). Rauvolfe blanchâtre, t. III , p. i5i , pi. 184. Ravend-Sara (J^. Evodie). Récolle d'Immortalité {V. Ginseng). Reine des Plantes {V . Ginseng). Renoncule des Savanes ) t;. -r-i- i •^ i „ - . \ V' rlecbiere obtuse. Renoncule sagittee j Renoncule aquatique {V. Flécbière à feuilles de Plantain) Réséda des Antilles (/^. Henné). Réveil-Matin des jardins (/^. Euphorbe capitée). Rhizophore Chandelle , t. I , p. 45, pi. lo. Rhubarbe blanche "i tt ^ , Rhubarbe des Caraïbe,, î '■ " - P- "». P'- '^O- Rhubarbe blanche {V. Njctage dichotome). Ricin à tige genouillée {V. Ricin arborescent). Ricin arborescent , t, I , p. 25o , pi. 59. Ricin annuel, t. II , p. 242, pi. 127. Ricinelle à feuilles de Charme, t. V, p. 282, pi. 379» Rima (faux) {V . Jacquier découpé). Riz cultivé, t. VIII , p. 89, pi. 547. Robinier à fleurs violettes , t. VII , p. 297 , pi. 522. Robinier Panacocco, t. VII , p. 9, pi. 454- Roioc Rhubarbe, t. II , p. ib\ , pi. 129. Romarin (faux) {V. Strumpfie maritime). Ronce d'Amérique {V . Cactier à fruits feuilles). Roquésie {V. Morelle à feuilles d'Acanthe). Rose de Cajenne {V. Ketmie à fleurs changeantes). Roseau à Quenouilles, t. V, p. fij, pi. 319. (43) Roseau à feuilles larges et à grappes, t. V, p. G i, pi. 3 1 Rosiers marrons rouge et jaune , t. VI, p- 84, pi- ^o'^. Rossolis à feuilles rondes, t. VII , p. 289 , pi. 5o8. Roucouyer, t. I, p. i5, pi. 4- Rue ailée fétide (r. Rue d'Orient). Rue d'Orient et des Antilles , t. VIII, p. 36i , pi. SgS. Rue purgative (^. Quamoclit purgatif). Ruelîie à fleurs violettes , t. II, p. i85, pi. ii4- Ruellie liispide , t. II , p. i88 , pi. 1 15. Rucllie tubéreuse, t. II , p. i8o, pi. 11 3. Sablier élastique, t. II, p. 233, pi. 124. Safran des Antilles (/^. Hypoxis). Sagouier farinifère (/^. Palmier Sagou). Sagouier (faux) de l'Inde (/^. Cariotc à fruits brûlans). Salade (/^. Flûteau et Nymphe Lothos). Salsepareille officinale , t. VII , p. 37 , pi. 46i. Salsepareille Squine , t. VII, p. 47> p^ 4^2. Salivette (/^. Pyrèthre à tête dorée). Sanguine (/^. Hamel à feuilles velues). Santal Citrin (F. Erithal Bois Chandelle). Sapin Beaumier, t. IV, p. 69 , pi. 2/I6. Sapote Çp^. Sapotillier Marmelade). Sapotillier commun , t. IV, p. 112 , pi. 269. Sapotillier Marmelade, t. II , j). i44? jd. io4- Sapotillier noir \ ^^ ^ , ^ , ç ^ ,.,,. t. V,p. iGo, pi. 34G. Sapotillier marron j Sappadille (^. Corossolier à fruit hérissé). Sarriette coudée , t. III , p. 323 , pi. 222. • Sarriette (grande) (/^. Basilic pi- i83. Tête anerlaise ) t7 r ,.• ^ ^ \ V- Cactier rouge. Tête z'anglais ) ( 47 ) Thé de montagne {V. Sauvagèse des Antilles). Thé du Mexique {F. Anserine du Mexique). Thé d'Amérique Thé des Antilles Thé de la Martinique \ rr r^ ^ n rw,. , , ,, . \ f^' Caprdire buloi Thé du Mexique / ^ Thé de la rivière de Lima \ Thé de santé / Thé d'Oswego (/^. Monarde écarlate). Théobrome Ormeau, t. TI, p. yS , pi. 85. Thibé des ruisseaux (^V. Lobclie à longues fleurs). Thym des Savanes (^V. Turnère à feuilles d'Orme). Tigaré à feuilles riides , t. VII , p. 29, pi. 4^9. Tilleul argenté, t. V , p. 233, pi. 365. Troëne à fleurs bleues , t. VII , p. i55 , pi. 488. Tolut balsamifère , t. VII, p. 71 , pi. 469. Tomate à fruits velus (^. Morelle cérasiforme). Tomate à côtes (/^. Morelle pomme d'amour). Toque de la Havane, t. V, p. 240 , pi. 867. Tribule à grandes feuilles, t. IV, p. 77, pi. 25o. Trichilie à trois folioles, t. VIII , p. 284, pi- 578. Trompette à Marie Barou (/^. Stramoine sarmenleuse). Trophis d'Amérique , t. I , p. 90 , pi. 19. Truffe blanche des Antilles, t. VIII, p. 245, pi. 571. Tue-Cochon (/^. Aristoloche (grande). Tue-Chien (K. Apocincitron). Turnère à feuilles d'orme, t. VI, p. 322 , pi. 3o2. u Umari à grappes, t. I , p. 233 , pi. 53. Urène lobée, t. VI , p. 17O, pi. 271. ( 48 ) Vacouet (/^. Baquois cultive). Valériane Patagonelle , t. HT , p. 252 , pi. 20G. Valérianelle, t. TU, p. 262 , pi. 206. Valériane paniculée, t. V, p. 189 , pi. 354- Vanille du Mexique (^V. Angrec Vanille aromatique). Vanille inodore d'Haïti, t. VTI, p. 119, pi. 479- Vanille roug-e , t. V, p. 221, pi. 3G2. Varec nasreant "i x^r 1 ,. , ,, ^ , I t. IV, p. 7, pi. 234. Varec vesiculeux ) Véronique frutescente , t. VTTT, p. 3o4, pi. 582. Verveine à pians (/^. Héliotrope à fleurs d'Ormin). Verveine puante (/^. Pétivère alliacée). Verveine bleue {V. Zapane de la Jamaïque). Vesseloup couronnée, t. II, p. 3, pi. 95. Viédaze (^V. Morelle Mélongène). Vigne cotonneuse, t. V, p. 25, pi. 3io. ^r. '1 ' * j AT j ) ^' Achit à feuilles larges , Vigne élégante de Madagascar i ^ ' i t- V, p. 29, pi. 3ii. Violette à grandes fleurs, t. II , p. 221 , pi. 121. Violette Ttoubou \ Violette en sabot ] *■ "> P- ^'i) , pl- '^3. Volet ou Volette. Synonyme des Nymphœas. Voulou Bambou , t. IV, p. 281, pi. 293. w Wintérane Canelle , t. VIlI , p. 229 , pi. 5G8. ( (9 ) X Ximène épineuse , t. lî , p. 266, pi. i32, Zapane de la Jamaïque, t. VI, p. 42, pi. 392 = Zédoalre, t. III, p. 247, pL 2o5. Z'Herbe à Boutons (/^. Hjptis à fleurs en tête). Z'OEuf à Diable (^. Vesseloup couronnée). FIN DE r,A TAEI.E FPx ANC A.r.S£. TABLE GENERALE LATINE t. f DE LA FLORE MEDICALE ET PITTORESQUE DES ANTILLES. A ALrus precatoilus, t. IV, p. 194? p^- 27.5 Abutilon palustre flore pallido, L., t. VU, p. 3o9 , pi. 325. Acalyplia carpinifolia , t. V, p. 282 , pi. 379. Achania mollis, t. VI, p. 11, pi. 383. Achras sessilifolia , L., t. V, p. 160 , pL 346. Achras sapota, t. IV, p. H2, pi. 259. Achras mammosa, t. II, p. i44j pi- io4- Agaricus niveiis laininis nigris, t. VIII , p. 249, pi. 572. Adansonia digitata , L., t. IV, p. 269 , pi. 291. Adianthum pedatum , L., t. i V, p. 25o , pi. 286. Adiantlium trapczlforme , t. IV, p. 254 > pi- 287. Agatophyllum aromaticum , t. VI <1 , p. 22.3. pi. IG- Agare Antillaruni, t. IV, p. 239, pi. 284- Akeesia africana, L., t. VIII, p. i54, pi. 5Go. Alisma flava, L., t. VIII, p. 388, pi. 600. Aloe perfoliata , t. Il , p. 2 Go , pi. i3o. ( 5.. ) Allamanda calharlica , l. II, p. 3i2 , j)l. i44- * Alpinia raccmosa , L., t. III, p. 91, j)l. 170. Althea ulmifolia , t. VII , p. 317, pi. 627. Amaranthus oleraceus , t. V, p. i3, pi. 307. Amarantlius spinosus , t. V, p. 4i) pi- 3i4. Amaryllis punicea , t. III, p. i35, pi. 180. Amaryllis formosissima , L., t. VIlI , p. n3, pi. 55 1. Ambelania acida, t. YII, p. 123 , pi. 48o. Ambrosia arlemisifolia , t. I , p. 239, pi. 55. Amomum pyramidale, L., t. III, p. 91, pi. 170. Amomiim zinziber, t. VIII , p. 182 , pi. 563. Amomum petiolatum , t. IV, p. to, pi. 235. Amyris balsamifera , L., t. Ilï , p. 275 , pi. 211. Amyris elemifera , L., t. III, p. 235, pi. 202. Amyris guian^nsis , t. VI, p. 124, pi- 4i^- Anacardium longifoliiim , t. II , p. 7, pi. 69. Anacardium occidentale, L., l. VII , p. 233, pi. 507. Anagyris fœtida , L., t. VIII , p. 329, pi. 588. Andira racemosa , t. I , p. 233, pi. 53. Andropogon insulare , L., t. IV, p. 21, pi. 238. Anguria trifoliata , L., t. V, p. 100, pi. 33o. Anona reticulata , t. II, p. 61, pi. 82. Anona muricala, t. II, p. 57, pi. 81. Anlhirrinum triornitophorum , t. VII , p. 289, pi. 020. Antidesma alexitaria , L., t. III, p. 295, pi. 216. Apocynum fructu spinoso , t. Ilï, p. 171, pi. 189. Apocynum maculatum, t. III , p. 176, pi. 190. Apocynum citrifolium, t. III, p. 180, pi. 191, Arachis hypogea , L., t. IV, p. 459, P^* "^^7 - Aialia aiborea , L., t. VII, p. 21, pi. 457. Areca Cathccu, L., t. VI, p. 167, pi. 421. Areca oleracea, t. IV, p. i4o, pi* 265. Argemone mexicana, t. V, p. 285, pi. 38o. Aristolochia bilobata , t. IV, p. 44, pi* 243. Aristolochia arborescens , t, III, p. 35, pi. 157. ( 53) Aristolochùi anguicida , L., t. III, p. 2.35 , pi. 202. Aristolochia punctata , L., t. III, p. 385, pi. 2?.5. Aristolochia odoralissiina , t. V, p- 196, pi. 356. Aristolochia bilobata , t. VIII, p. 279, j)l. 577. Armeniaca longifolia , t. II , p. i58 , pi. 108. Artocarpus incisa , L., t. VIII , p. 28 , pi. 539- Arum seguinum, L., t. III , p. 75 , pi. 162. Arum hederaceum , L., t. III , p. 71, pi. 168. Arum auritum , L., t. III , p. 359 j P^* ^^^ • Arum Colocasia, L., t. VII , p. 207, pi. 5oo. Arum folio bisecto , L., t. VII, p. 229, pi. 5o6. Arum hederaceum majus, L., t. VII , p^ 246, pi. 5io, Arum sagittœfolium , t. VIII, p. 4? pi- 533. Arundo Bambos, t. IV, p. 281, pi. 293. Asclepias curassavica, L., t. II, p. 191 , pi. ii6. Aspalathus ebenus, L., t. VII, p. i5i, pi. 487. Asplenium pellucidum , L., l. IV, p. 257, pi. 288. Asplenium serralum , t. Il, p. 337, P^- *5*- Astragalus lanuginosus , t. VII , p. 95, pi. 475. Alropa arborescens , t. III, p. 119 5 pi. 477. Aurantium sylvestre , t. V, p. 200, pi. 357. Aurantium myrtifolium, L., t. III, p. 3o8 , pi. 219. Auzuba fructu glutinoso , t. II , p. 86, pi. 88. Averrhoa Bilimbi, L., t. V, p. iio, pi. 333. Averrhoa carambola , L., t. V, p. ii3, pi. 334. Averrhoa acida , L., t. V, p. 1 16 , pi. 335. B Ballota odorata , L., ) ^ , ,,^ P 11 . 1 [ 1 P- 282, pi. 448- Ballota suaveolcns , L., ' Bambos arundinacca, t. IV, p. 281, pi. 29.3. ( r,\ ) Barrclerid «occinea , t. VII , p. ijS , pi. 47 p^. 34i • Brosimum Alicastrum , t. VIIî, p. 9 , pi. 534- Brownea coccinea, L., t. VII , p. Soi, pi. 523. Bruguiera gymnorhiza , L., t. VI , p. 72 , pi. 4oo^ Brunsfelsia americana , t. II , p. 38 , pi. 56. Bryonia ficifolia , L., t. VI, p. 39, pi. 391. Bryonia americana , t. II , p. 281 , pi. i36. Bunias Cakilé , t. I, p. 199 , pi. 43. Bursera gummifera, t. II , p. 117, pi. 97. ( 55 ) Cactus grandiflorus , t. I , p. 277, pi. 65. Cactus divaricatus , t. I, p. 281, pi. 66. Cactus flagelliformis, t. I, p. 280, pi. 6y. Cactus reticulatus, t. T, p. 289 , pi. 68. Cactus Pereskia, L., t. IV, p. 289, pi. 294. Cactus finibriatus , L., t. YI, p. 160, pi. 419- Cactus opuntia, L., t. Vil, p. 262 , pi. 5i3. Cactus moniliformis , L., t. VII , p. 267, pi. 5i4. Cactus nobllis, L., t. VII , p. 270, pi. 5i5. Cactus cochenillifer, L., t. VII , p. 278 , pi. 5i5. Cactus triangularis , L., t. VII, p. 286, pi. 619. Caesalpinia babarnensis , L., t. VII , p. 218, pi. 5o3. Caesalpinia Crista , L., t. VII, p. 222 , pi. 5o4. Caesalpinia Crista , t. II , p. 78, pi. 86. CalopbjUum Calaba , t. II, p. 3o, pi. 74- Cameraria latifolia , L., t. III, p. 187, pi. 193. Canavali leguminibus incurvis , t. VIII, p. i/ljy pi- 557. Canna indica , t. IV, p. 3o , pi. 24o. Capparis Cjnophallophora , L., t. V, p. 193, pi. 355. Capparis ferruginea , L., t. V, p. 261, pi. 373. Capparis arborescens , t. I, p. i4i, pi. 29. Capraria biflora , L., t. IV, p. 3i3, pi. 3oo. Capsicum annuum , L., t. VI , p. 172, pi. 4^2. Capsicum baccatum , L. ) ^tt 1 r o Capsicum turbinatum ) Carapa guianensis , L., t. VI, p. 274, pi. 446. Cardiospermum halicaca!)um , t. IV, p. 37, pi. 24« . Carcopsis icucantha, L., t. VIII , p. 3o8 , pi. 583. Carica Papaja , t. I, p. 21 5, pi. 47« ( SU) Caroliiiea Priiiccps, L., t. lll , p. 363 , pi. 232. Ca jophillus aromaticus, L., t. VIll, p. 2i4,pl. 560. Caryota urcns , L., t. Vil , p. 210, pi. 5oi . Cassia fistula , L., l. II , p. 281, pi. 125. Cassia Scnna , L., t. Il, p. 269, pi. i33. Ca-.sia ligusirina , L., t. II, p. 273, pi. i34- Cassia occidentalis, L., t. Il , p. 277, pi. i35. Cassia alata , L., t. VI , p. 2^3 , pi. 443. Cecropia peltata , t. II, p. 34, pl^ 75. Cedrela odorata , L., t. VI , p. 120 , pi. 4^ 1 • Celosia paniculata , t. IV, p. 94? pi- 254» Cellis occidehtalià, L., t. I , p. 90, pi. 19. Cerbera thevetica , L., t. Ill, p. 4oj pi- i58. Cestrum nocturnum , t. IIÏ , p. 47» pi- 160. Chamaerops Antillarum , t. I , p. i35, pi. 28. Chenopodium antlielminticiim , t. I, p. 245, pi. 57 = Chenopodium arabrosioides , t. ï , p. 247, pi. 58. - Chiococca racemosa, t. IV, p. 276, pi. 292. Chrysobalanus Icaco, t. II , p. 69, pi. 84- Chrysopbillum oliviforme , t. II, p. 17, pi. 71. Chrvsophillum Cainito , t. II, p. i3, pi. 70. Cincliona montana , î^., t. I , p. 27, pi. i3. Cinchona nitida, t. VII, p. 181, pi. 495. Cinomorium coccineum , t. II .p. 1 13 , pi. 9G. Cissampelos Pareira , L., t. Ill, p. 23i, pi. 201. Cissus caustica, L., t..III , p. 75, pi. 167. Cissus Venatoium , D., t. V, p. 21, pi. 309. Cissus magna repens cordifolia , L., t. V, p. 21, pi. 309. Cissus latifolia , t. V, p. 29 , pi. 3i 1. Cissus alata trifoliala, L., t. V, p. i6f5, pi. 348. Cissus sicyoides , L., t. VU, p. 127, pi. 48 1. Citrus medica , L., t. I , p. 3i, pi. 7. Citrus auranlium sylveslre, t. I, p. 181, pi. 38. Citrus Limon , L. , t. V , p. 123 pi. 337. Citrus sincnsis, L. , t. V , p. 127, p], 338. (57 ) Citrus dulcimedulla , L. , t. V , p. i3i , pi. 330. Cleome pentaphylla , t. VII, p. 242, pi. Sog. Clitoria viiginiana, t. VIII, p. SSg , pi. 690. Clitoria rubiginosa , t. VIII , p. 343, pi. 691 . Clusia rosea , L., t. VII , p. d43, pi. 4^5. Coccoloba uvifera, t. II , p. 4* > pl« 77» Coceoloba nivea , L., t. V, p. 178, pi. 35'2. Cocos nucifera , L., t. I , p. 99 , pi. 21. Coffea arabica , L., t. VIII , p. 190 , pi. 564- CoUinsonia canadensis , L-, t. III, p. 3i9, })1. 221. Colocasia hederacea, t. VII, p. 207, pi. 5oo. Comocladia dentata , L., t. III , p. 58 , pi. i63. Commarouna odorata , L., t. VII , p. 85, pi. 472. Colnmelina africana , L., t. VII , p. 281, pi. 5i8. Conocarpus erecta , L,, t. VI , p. 68, pi. 399. Convolvulus maritimus , L., t. II , p. 255 , pi. i3i. Convolvulus Macrorhizos , L., t. II, p. 288 , pi. i38. Convolvulus Jalappa, t. II, p. 295, pi. i4o- Convolvulus repens , t. II, p. Siy, pi. i45. Convolvulus quinquefolius, l. VI , p. 5o, pi. 394- Convolvulus pennatus , L., t. VI, p. i46, pb 4i5. Convolvulus umbellatus, t. VII , p. 3o5, pi. 524- Convolvulus latiflonis , L., t. VII, p. iSg, pi. 55;, Conjsa lobata , L., t. V, p. 225, pi. 363. Conjsa odorata, L., t. IIÏ, p. 299, pi. 217. Copaifera ofTicinalis, L., t. VII, p. yG, pi. 470 Corallodendron (^. Erytbrina). Cordia sebestena , t. IV, p. 2o5, pi. 277. Cordia Collococca , l. VI , p. 256 , pi. 44i • Couroupita guianensis, L., t. V, p. i35, pi. 34o. Coutoubea alba , L., t. VIII, p. 325, pi. 587. Crescentia latilolla , t. III, p. i43,pl. 182. Cresccntia Cujcle , L., t. IV, p. 47? pl- 244- Crescentia edulis , t. V, p. 57, pl. 3i8. Crinuin americanuni , L , t. VIII , p. ii3, jd. 552. ( 58 ) Crotalaria sngiltalis , L., t. VI , p. 227, pi. 43/î. Croton corylifoliuin, t. V, p. 23;, pi. 36G. Croton ori{,MnifoliuTn, L., t. VU, p. 81, pi. 47*- Croton chaniiLcirifolium , t. VII, p. 166, pi. 4f)i- Croton Cascarilla , L., t. 1 , p. 11, j)l. 3. Cucumis Melo viridis, t. V, p-'fio j P^- •^^*- Cucumis compressus iimbilico prolongato, t. V, p. 91, pi. 327. Cucumis acutangulus , L., t. V, p. 94 > pi- 328. Cucumis Anguiia, L., t. V, p. 97, pi. 329. Cucurbita An"^uria ) __ ,10^ r 1 -. r; 11 ( t. V, p. 4, pi. ^o5. Cucurbita CitruUus ) Cucurbita Pepo , L., t. V, p. 74» pi* 323. Cucurbita venenosa , L., t. V, p. 79, pi. 322. Cucurbita latior, folio molli , t. V, p. 85, pi. 324- Cucurbita polymorpba yerrucosa , L. , t. V, p. 8g, pi. 32G. Cupania americana , t. II , p. 89, pi. 89. Cuscuta , t. Il, p. 334, pb i5o. Cjcas circinalis , L., t. VI , p. 285 , pi. 449' Cynosurus separius, t. IV, p. i34, pi. 2G4. Cyperus elegans , t. VI , p. 80, pi. 4o2. Cytisus spinosus , L., t. I, p. 37, pi. 8. Cytisus Cajan , t. IV, p. 221 , pi. 280. D Dapbne foliis pertusis , D , t. VII , p. 253, pi. 5i2 Datura Stramonium, t. Ill , p. 99, pi. 173. Datura sarmentosa , t. III , p. io4, pi. 194. Datura ceratocaula , t. III, p. io8,pl. iyS. Dioscorea alata , L. , t. VIII , p. 21 , pi. 537. Dioscorca sativa , L. , t. VIII, p. 21 , pi. 537. Dioscorea altissima , L. , t. VIII , p. i4j pl- 535. (%) Dodonœa aquifolio tricuspidalo , t. VII, p. oi'j , pi. 53o. Dolichos obtusifolius , L. , t. III, p. 83 , pi. 169. Dolichos minimus, L., t. III, p. 87, pi. 171. Dolichos unciatus , L. , t. VII 1 , p. l'^-z , pi. 353. Dolichos tuberosus, L. , t. VIII, p. 127 , pi. 554- Dolichos urens, L. , t. IV, p. 3 , pi. 233. Dolichos pruriens, t. I, p. 221 , pi. 49- Dorsthenia caulescens, L. , l. IV, p. io5, pi. 207. Dorsthehia contrajerva , t. III, p. 250, pi. 207. Dracocephalum virginianum, L. , t. V , p. 255, pi. 371. Dracocephalum canariense , L. , t. V, p. 258, pi. 372. Dracontiurn poljphillum , L. , t. III, p. 67, pi. iG5. Draconlium pertusum, L. , t. III, p. 35i , pi. 229. Draconliura repens, L., t. VII, p. 2o4, pi. 499- Drosera rotundifolia , L. , t. VII, p. 239, p]. 5q8, Dryrais aromaticus , t. I, p. 188, pi. 4^- E Echites suberecta , L., t. VII , p. 68 , pi. 4^8. Echites biflora , L., t. VU , p. 25o, pi. 5io. Echites lorulosa , t. III , p. i83, pi. 192. Elais guianensis , L., t. VI, p. iof5,pl. 4o8. Epidcndruni rubrum , L., t. V, p. 221, pi. 362. Epidendrum oblusifoliurn , t. VI, p. 240, pi. 438. Epidendrum caudatum , L., t. VI , p. 244, pi. 439- Epidendrum cochleatuin , L., t. VI, p. 248, pi. 44« Epidendrum Vanilla , L., t. VIII, p. iG5, pi. 56 1. Equisetum giganteum , t. Il , p. 171, pi. 112. Erithalis fruticosa , L., t. IV, p. 4^5 pi- 242. Erythrina Corallodcndron , t. IV, p. 3o5 , pi. 298. Ervngium fœlidum , L. , t. VI II , p. 3i 7, j)1 . 58^. ( r.o ) Eryiigiuni a(|uali('um , L., l. VIIl, p. 321, j)l. 58G. Erythroxylon areolalum, L., t. VI, p. 260, pi. 44'^- Eugenia ang^iistifolia, L., t. VI , p. 188, pi. 425. Eugenia Jambos , L., t. V, p. 49 ? pl- 3i5. Eupatorium mikania , t. III, p. 211, pi. 197. Eupatorium Aya-Pana , L., t. III, p. 24o , pi. 2o3. Eu])atorium scandens , L., t. VII , p. 189 , pi. 484- Euphorbia anacampseroides , L., t. II, p. 196, pi. 117. Euphorbia lithymaloides , L., t. II , p. 199 , pi. 118. Eupliorbia punicea , t. III, p. 191 , pi. 194« Eupborbia capitata , L., t. III , p. 344? pl* 227. Euphorbia bracteis puniceis , L., t. III , p. 348 , pi. 228^. Euphorbia punicea , t. V, p. loG, pi. 332. Euphorbia buxifolia , L., t. VI, p. 4 56, pi. 4i 8. Euphorbia Officinaruin , L., t. VI , p. 160 , pi. 420. Exacum purpureum , t. I , p. 93 , pi. 20. F Fagara guiariensis , L., t. VI , p. i4ij pi- 4i4' Fagara pterota , L., t. VU, p. i4, pi- 455. Ferolia variegata , L., t. VIÎ, p. 17, pi. 456. Fevillea cordifolia, L., t. III, p. 216 , pi. 198. Ficus indica , L., t. IV, p. 293 , pi. 295. Fragaria pubescens , t. IV, p. 125, pi. 262. Fuchsia racemosa , L., t. Il, p. 161, pi. 109, Fucus natans , t. IV, p. 7, pi. 234- (C, ) Galega sericea , L., t. III, p. i3i , pi. 179. Garcinia celebica , L., t. VII , p. i58 , pi. 489. Garcinia mangostana , L., t. I , p. 1 1 G , pi. 24. Genipa americana , t. II , p. 81 , pi. 87. Gentiana verticillata , L., t. I , p. 76, pi. i6. Gentiana exaltata , L., t. I , p. 72 , pi. i5. Gerardia tuberosa, L., t. IV, p. 229, pi. 282. Gonfrena globosa , t. V, p. 66 , pi. 32o. Gossjpium indicum , L., t. IV, p. 209, pi. 278. Guajacum officinale , L., t. VII , p. ^2 , pi. 4^3. Guarea trichiloides , L., t. III , p. 4-^j pi- 159. Guazuma ulniifolia , t. II , p. 73, pi. 85. Guilandina Moringa , t. I, p. i3i , pi. 27. Guilandina Bonduc , t. II , p. 93 , pi. 90. H Haematoxylon campccliianum , t. Il, p. 25, pi. 73. Hamelia patens , t. 11, p. i55, pi. 107. Hernandia sonora , t. il , p. 3o9 , pi. i43. Hippomane spinosa , L., t. III , p. 26 , pi. i55. Hedwigia balsamifera , t. IIÏ, p. 2G3, pi. 209. Heliconia caribaja , t. IV, p. 116, pi. 2G0. Helictera Isora , L., t. \l , p. i 02 , pi. 4o7- Hcliotropium indicum , L., t. Vil , p. i35 , pi. 483, llevea guiancnsis, L., t. VF, p. 298, pi. 452. ( 6. ) IJibiscus s.'jlnlarilîa , L., t. I , p. i/j-S, pi. 3i. Hibiscus tiliaceiis , t. II , p. 327, pi. i48. Hibiscus esculentus, L., l. IV, p. i65, pi. îGg. Hibiscus niuttibib's , L., t. IV, p. 171, pi. 270. Hibiscus Abelmoschus, t. V, p. 217, pi. 56i. Hibiscus trilobus , L., t. VI , p. 4 , P^- 38i. Hibiscus unilateralis , L., t. VI , p. 8 , pi. 382. Hibiscus cljpeatus , L., t. VII , p. 278 , pi. 517. Hibiscus maculatus, L., t. VII, p. 620, pi. 628. Ilippocratea scandens , L., t. IV, p. 260, pi. 290. Hippomane Mancenilla, t, III , p. 12, pi. i53. Hippomane biglandulosa , L., t. VIIÏ , p. 20, pi. i54. Holcus Sorghum , L., t. VIlI , p. 4i ? pl- 54i • Holcus spicatus, L., t. VIÏI , p. 62, pi. 543. Horminum arborescens tomenlosum , t. VI , p. 237 , pi. 437- Houmiri balsamifera , L., t. III, p. 270, pi. 210. Hura crepitans, t. II , p. 223 , pi. 124. Hymenaea Courbaril , L., t. V, p. 208, pi. 359- Hyosciamus niger spinosus , t. VIII , p. 268, pi. 5y5. Hypoxis Scorzonerae folio , L., l. VIII , p. 35i , pi. 593. Hyptis capitata , L., t. VIII , p. 272 , pi. 5'j6. Hjptis spicifera, L., t. VHI, p. 3oo , pi. 58 1. Ilex cordata, L. ) } l. VI, p. 293, pi. 45i. Ilex serrata, L. ) Indigofera argentea , L., t. VIII , p. 97, pi. 548. Indigofera tincloria , L-, t. I, p. 8i, pi. 17. Iimla primulœfolia , t. IV, p. 261 , pi. 289. Ipomœa Batatas, L., t. VIII , p. 70 , pi. 545. Ipomœa Triloba Turbith , t. II , p. 285, pi. 137. Iris martinicensis , L., t. IV, p. 85, pi. 252. (G3 ) JatropLa urens , L., t. VII , p. 2i4, pi. 002. Jatroplia Curcas , t. II, p. 299, pi. i4i. Jatropha multifida , t. II ^ p. 3o4 , pi. i42. Jatropha Manihot, L., t. III, p. ii3,pl. 176. Juglans fraxinifolia, t. VII, p. 5, pi. 453. Jussia liirsuta, L., t. VI, p. 28 , pi. 388. Justicia pectoralis , t. IV, pag. 226, pi. 281. R Koempferia , L., t. III , p. 247, pi. 2o5. Ketmia fructu corniculato , t. VII, p. 3i3, pi. 52G, Ketmia esculenta \ Ketmia mutabilis > P^. Hibiscus. Ketmia moschata y Lactuca canadensis, t. V, p. 9, pi. 3o6, Lantana Camara, t. IV, p. 33o, pi. 3o4. Lantana aculeata , L., t. V, p. 25o , pi. 370. Laureola îiypericoides , L., t. VII , p. 253, pi. 5 12 Laurus borbonia , t. II, p. 4^) pl- 78. Laurus Pechurim , L., t. IIÏ , p. 283, pi. 210. (64) Lauius Camplioin , L., i. V, p. i83, ])1. 353. Laurus cjlinJrica , L., t. VI , p. 3 , pi. 409. Laurus jasmini folio , t. VI, p. 233, pi. 4>^G. Laurus Sassafras, L., t. VII, p. 5i, pi. 464' Laurus cinnaniomum , L., t. Vltl , p. 202, pi. 565. Laurus persea , L., t. VIIÏ , p. 288 , pi. 579. Lausonia inermis , L., t. VIIF, p. 365, pi. 696. Lccjthis grandiflora , L., t. VI, p. 57, pi. 396. Lepidium Iberis , t. I , p. 193 , pi. 4i« Leucoma Achras , t. II , p. i44 ? P^* io4- Ligustruni floribus cœruleis , t. VII, p. i55, pi. 488. Lobelia syphililica , t. VII , p. 57, pi. ^6. Lobelia cardinalis , L., t. VII , p. 61, pi. 466. Lobelia longiflora, t. III, p. 3o,pl. i56. Lonchitis auriculis subrotundis , t. IV, p. 207, pi. 2i Loranthus americanus , L., t. VI , p. 35, pi. 390. Lycoperdon coronatum , t. II, p. 3, pi. 95. Ljcopodium cernuum, t. IV, p. 73, pi. 249. M Magnolia linguifolia , t. II , p. i4o , pi. loo. Malpigbia urens, L., t. VIII , p. 234, pi- 569, Malpigliia punicifolia, L., t. I, p. i45, pi. 3oe Malpighia spicata , t. II , p. 97, pi. 91. Malpighia crassifolia , L., t. II, p. i64, pi. iio. Malpighia urens, L., t. II, p. 167 , pi. 3. Malvaviscus arboreus , t. VI , p. 11, pi. 383. Mammea americana, L., t. I, p. 8, pi. 2^. Mangifera indica , L., t. I , p. 121, pi. 25. Mapouria guianensis, t. VI , p. 3i, pi. 389= Maranta AUcnya , t. I , p. 127, pi. 24- ( lis ) Maranta i»dica , T., t. VIll, p. io5, pi. 549- Marcgravia umbellata , L,, t. IV, p. 25, pi. 239. Marohantia chenopoda , t. Il, p. 33i, pi. i/ig. Martynia angulosa , t. IV, p. 180, pi. 272. Matricaria absinthi folio, L., t. VIII , p. 347, V^' ^9^' Matricaria absinthioides, t. VIII, p. 347, P^- ^9*^* Melastoina grandiflora, L., t. VII, p. 293 , pi. 52 1 . Melastoma hista, L., t. V, p. i57, pi. 345. • Melia Azedarach , t. I, p. 210, pi. 4^6. Meniantlies indica , L., t. I, p. 112, pi. 24* Menispermum Abuta , L., t. IV, p. 101, pi. 25G- Meriana rosea , T., t. IV, p. 326 , pi. 3o3. Mimosa Juliflora , t. VIIÏ , p. 107, pi. 55o. Mimosa iirens , L., t. VIII , p. 107, pi. 55o. Mimosa sensiliva , L., t. VIIÎ , p. 3i 2 , pi. 584* Mimosa odorata farnesiana , L., t. I , p. 3 , pi. 1". Mimosa quadrifolia , L., t. I, p. 5i , pi. 2. Mimosa tenuifolia, t. II, p. io5 , pi. 93. Mimosa scandens , L., t. III , p. 226 , pi. 200. Mimosa Inga , L., t. V, p. 44? pi- 3i6. Mirabilis dichotoma , t. II, p. 292 , pi. i3g. Mogori seu Sambac , L., t. VI , p. 278 , pi. 447- Momordica balsamina , t. III , p. G2 , pi. i64. Momordica charantia, L., t. VIII, p. 355, pi. 594. Monarda coccinca, L., t. V, p. 246 j pi. 369. Morinda Roioc, L., t. II, p. 25i, pi. 129. Morisonia americana , L., t. VII, p. 336 , pi. 532. Morus tinctoria , L., t. VI , p. 212 , pi. /j3i . Monniera trifolia , L., t. III , p. 33i, pi. 224. Muntingia Calabiira , L., t. V, p. 243, pi. 368. Myginda Uragoga , L., t. IV, p. 81, pi. 25i. Myristica aromatica , L., t. VIII , p. 172 , pi. 562. Myrislica sebifera, L , t. VI, p. 2 16, pi. 43?,. Myrospcrmum pedicillatum , L., l. V, p. 2i3, pi. 36o, Myrtacantha quadrifolia , t. VU , p. i3i , pi. .j82. (66) Mjilus corlinifolia , L., t. II, p. i49j pi- io5. Myrlus caryoplijllala , L., t. III , p. 187, pi. 2i4- Myrius Pinienla, t. III, p. 291, })l. 21 5. N Nandhiroba scaiidens , L.,"t. III, p. 216, pi. 198^ Nauchea pudica, L., t. VIII, p. 333, pi. 589. Nauchea virginiana , t. VÏII , p. 339, pl- ^9^- IVauchea cljpeala, L. , t. VIII , p. 343 , pi. 691. Nelumbo jaraaicensis , L. , t. VIII, p. 383 , pi. 699. Nerium americanum odoratissimum , L. , t. V , p. 11 5. Nicotiana Tabacum , t. VI, p. i3i , pi. 4^3. Nonatelia officinalis , L. , t. IV , p. 298 , pi. 296. Nyinphaea alba foliis crenatis , t. VIII , p. 262 , pi. 674^ Nympbœa Lolhos, L. , p. 372 , pi. 697. O Ocymum americanum, L., t. IV , p. 817 , ])1. 3oi. Oldenlandia corymbosa , t. I , p. 225, pi. 5o. Omphalia triandra, t. II , p. 52, pi. 80. Onagra frutescens (^. Jussia birsuta). Oj)hioglossiim reticulalum , t. VII , p. i4^ > pi- 4^6. Oriza saliva , L. , t. VIII , p. 89, pi. 547. Osmonda lanceolata , t. Il , p. 320, pi. i/^Q. Ovieda spinosa , L. , t. VH , p. 65 , pi. ^Sj . Oxalis frutescens, L. , t. î, p. i53 , pi. 32. («7 ) Palma nobilis , t. IV, p. i4o, pi. 265. Palma Christi , t. II, p. 242 , pi. 127. Palma humilis latifolia , t. VI , p. 290, pi. 45o. Panax quinquefolium , t. VlIT, p. 238, pi. 670. Pancratium caribœum , t. VIII , p. i35, pi. 556. Pandanus odoratissimus , L., t. VIII, p. ?i']^ pi. 54o. Panicum spica composita, t. VIII, p. 47? pi- 542. Papaya, t. I , p. 21 5, pi. 47* Pareira brava, t. III , p. 281 , pi. 201. Parkinsonia aculeata , L., l. I , p. 54, pi. 12. Parthenium Hysterophorus, L., t. VI, p. 53, pi. 385. Passiflora caerulea , L., t. I , p^ 161, pl. 34' Passiflora laurlfolia , t. I, p. 242, pl. 56. Passiflora quadrangularis, t. I', p. 258, pl. 60. Passiflora Murucuia, t. I , p. i65, pl. 62. Passiflora lyraiFolIa , t. IV, p. 97, pl. 255. Passiflora serrata, L., t. V, p. 169, pl. 349- Passiflora coccinea , L., t. V, p. 172 , pl. 35o. Passiflora pedata , L., t. V, p. 175 , pl. 35i. Passiflora fœtida , L., t. V, p. 269 , pl. 375. Passiflora pallida , t. VII, p. 33 , pl. 46o, Paullinia Cururu , L., t.^flll, p. 189, pl. 181. Paullinia triternata , t. IV, p. 17, pl. 287. Pavonia coccinea, L., t. VI, p. 18, pl. 385. Peliveria alliacea , L., t. V, p. 265, pl. 347. Pharnaceum bellidifolium, L., t. V, p. 53 , pi. 317. Pharus lappulaccus , L., t. VI, p. Ç)'ô , pl. 398. Pliascoli edïili \ .„,. , , k-, r», 1 ,, , r } t. Vlil , p. 147 pl. 5jb cl a5o. Phaseolijs latvroidcs, li. ) ' 1 /> 1 j ( «« ) Pliœiiix (i.'iclylilcra , l. IV, p. i 9.4 , pi 275. Phytolacca decandra , L., t. V, p. 32 , pi. 3i 2. Pinus occidcntalis, L., t. IV, p, 53, pi. 245. Pinus balsamea , L., t. IV, p. 69 , pi. 246. Piper plantagineum , t. VII , p. 25, pi. 4^8. Piper discolor, S., t. V, p. 194 ? pi- 427- Piper Cubeba , L., t. Vï, p. 20l, pi. 429. Piper maeulatum , L., t. VI , p. i53 , pi. 4»7- Piper aroniaticum , L., t. VI , p. 182 , pi. 424- Piper oblusifoliuni , t. V, p. 37, pi. 3i3. Piper uinbellatuni , L., t. I , p. 177, pi. 37. Piper procumbens , L., t. III , p. 34o , pi. 226. Piper spicis uncinatis , L., t. III , p. 355 , pi. 23o. Piper peltatum , t. IV , p. i4 > pl- 236. Piscidia erythrina, L., t. III , p. 2o3 , pl. 196» Pistia slratiotes, L., t. VII, p. 192, pl. ZJ90. Pittonia fœtidissima , t. V, p. 273, pl. 376. Pittonia hirsuta , t. IV, p. 89, pl. 253. Plumbago scandens , t. III , p. 94 ? pl- 1 72. Plumeria alba , t. III , p. 126, pl. 178. Plunieria rubra, t. IV, p. 3oi, pl. 297. Poincia'iia pulcherrima , L., t. 1 , p. 27, pl. f). Polypodium suspensum , t. II , p. 324 , pl. i47- Polypodium arboreum , t. I , p. 269 , pl. 63. Polypodium Calaguala, t. I, p. 273, pl. 64- Pontederia fluviorum , L., t. VIII , p. 278 , pl. 598. Portulacca maritima, p. 228 , pl. 5l. Potalia amara , L., t. VII, p. 89, pl#473. Psidium aromaticum , L., t. V, p. 229, pl. 364- Psidium pyriferum, t. Il, p. 20, pl. 72. Psychotria emetiea , L., t. II , p. 207, pl. 120. Pterocarpus eeastaphyllum , t. IV, p. io8, pl. 258. Punica granatum , L., t. I, p= i65, pl. 35. Pyrethruni Chrysocomoides , L., t. VI, p. 191, pl. 4iG, ( pl* 79* Ricinus arborescens , t. I , p. 25o , pl. 59. Ricinus vulgarîs , L. , t. II, p. 242, pl. 127. Rizophora Candel , L. , t. I , p. 4^ j pl- 10. Robinia Panacocco , t. VIII , p^ 97 pl* 454» Robinia violacea , L. , t. VII , p. 297 , pl. 522. Roioc humifusum , t. II , p. 261 , pl. 129. Rosae americanae sylvestres, t. VI , p. 84 j pl- 4o3. Ruellia tuberosa , L. , t. II , p. i8o , pl. i i3. Ruellia patula , L. , t. II, p. i85 , pl. ii4' Ruellia hispida , t. II, p. 188 , pl. ii5. Rumex vesicarius , t. VII , p. 178 , pl. 494- Ruta chalepensis , L. , uVIII , p. 36i , pl. 695. Saccharum ofTiciiiarum , t. IV, p. 233, pl. 283. Saccharum violaceuni , t. VII , p. 174, pl- 49^- Sagiltaria obtusa , L., t. VII , p. 197, pl. 497. Sagittaria laucifolia, L., t. VII , p. 201, pl. 498. ( 70) Sagiis Raphia, t. 1 , p. IJ7, pi. 33. Salvia leucantha , t. III, p. 3o3, pi. 218. Sapindiis Saponaria , L., t. IV, p. 121, pi. 2G1. Salurcira americana , L., t. III , p. 323, pi. 222. Sauvagesia erecta , t. IV, p. 3io, pi. 299. Scœvola Plumieri , L,, t. VII , p. 92 , pi. 474- Scilla peruviana , t. IV, p. 245 , pi. 285. Scirpus palustris penlagonus, L., t. VI , p. 77, pi. 4ot • Scirpus radice nodosii odorata , D., t. VIII , p. 295, pi. 080. Scoparia dulcis, t. H , p. i52 , pi. 106. Scutellaria havanensis , t. V, p. 24o , pi. 36;)?. Senecio foliis perforatis , L., t. VI, p. 25 , pi. SSj. Sensiva pudica spinosa, L., t. II, p, 2o3, pi. 119. Sesamum orientale, t. IV, p. i55 , pi. 268. Sicyos foliis laciniatis , t. V, p. io3 , pi. 33 1 . Sida americana, L., t. VI , p. 98, pi. /io6. Sinapis nigra, L., t. VI, p. 207, pi. 43o. Sinapistrum Polygama , t. I , p. 202 , pi. 44- Smilax Salsaparilla , L., t. VII , p. 37, pi. 4^1. Smilax pseudochina, t. VII , p. 47? pi* 4^2. Solanum nigrum , t. V, p. 17, pi. 3d8. Solanum triste, t. IIl, p. i55, pi. i85. Solanum mammosum , L., t. III , p. i59 , pi. 186. Solanum Melongena, L., t. III, p. i63, pi. 187. Solanum arborescens spinosum, L., t. III, p. 167, pi. 188. Solanum quitoense , L., t. V, p. 276, pi. 377. Solanum racemosum , L., t. V, p. 279 , pi. 378. Solanum chenopodioides , L., t. VI , •p. 88, pi. 4o4- Solanum Lycopersicon , L, t. VI, p. 96, pi. 4o5. Sparmania africana, t. VI , p. i4) pl- 384^ Spigelia anlhelmia , t. I , p. 261 , pl. 61. Spilantbus oleracea , t. I , p. 23i , pl. 62. Spondias Mombin , L., t. V, p. 119, pl. 336. Spondias myrobolanus , L., t. VI , p- 6i, pl. 397. Slaechas americana, t. VI , p. 23o, pl. 435. (:• ) Strumpfia maritima , t. III , p. 260, pi. 208. Styrax americana , t. VI , p. 270, pi. 445- Sumac Metopi , t. II, p. 49 > pi- 79* Swietenia Mahogoni , t. II, p. 125, pi. 99. Swietenia Senegalis, L., t. VI, p. 1 49, pi' 4^6, Tabernœmontaiia eitrifolia, L., t. ', p. 4i j pl« 9. Tamarindus indica , L. , t. II, p. 266, pi. 120. Tamnus foliis subtus piirpureis , t. VIII, p. 18, pi. 536. Tephrosia toxicaria , L. , t. III, p. i47 j pi- *83. Terebiiitlius americana, t. Il , p. 117, pi. 97. Terminalia catappa, L. , t. IV , p. 217 , pi. 279. Teucrium inflatum , L. , t. III , p. 827 , pi. 223. Theobroma Cacao, t. IV, p. 147» P^* ^^^* Theobroma guazuma , t. II , p. y3 , pi. 85. Theophrasta americana , L. , t. V, p. i63, pi. 347. Thlaspi nastartii sapore , t. I, p. 197, pi. 42- Tigarea aspera , L. , t. VII , p. 29 , pi. 459- Tilia alba rotundifolia , L. , t. V, p. 233 , pi. 365. Tournefortia hirsutissima , t. IV, p. 89, pi. 253. Tribulus maximus , t. IV , p. 7 7 , pi. 25o. Trichilia trifoliata , L. , t. VIII, p. 284, pi. 578. Trichosanthcs corniculata , t. VIII, p. 25, pi. 538. Trichosantes amara , t. I , p. 207 , pi. 45. Triumfetta lappula , t. II, p. i33, pi. 101. Triumfelta hcterophjlla , t. 11 , p. 137, pi. 102» Tubera candida , t. VIll , p. 245, pi. 571. Turncra ulmifolia , t. ÏV, p. 322 , pi. 3o2. u Urcna lobata, L. , l. IV , p, 176 , pi. 271. Urlica baccifera, L. , t. VI, \>. 22.'^, pi. 43.'5. Uvaria aromalica zcylaiiica, L. , t. VI, \). i;);, pi. 42.S, Valcriana paniculata , t. V, p. 189, pi. 354* Vanilla flore viridi et albo, t. VIII, p. tiQ , pi. 479- Varronia alba , L. , t. Vlî , p. ."^24., pi. 629. Vatcir«i g-uiancnsis, t. VI, p. 26'y , pi. 4i4- Veratrum Sabadilla, L. , t. III, p. 195, pi. 19.5. Veronica frutescens, L. , t. VIII , p. 3o4, pi. 582 Viola ipecacuanha, L. , t. II , p. 21 i , pi. 121. Viola polyçalœfolia, L. , t. II, p. 2i5, pi. 122. Viola calceolaria , L. , t. II, p. 19, pi. 2i3. Viscum opuntioides , t. V, p. 2o4, pi. 358. Vitis labrusca, L., t. V, p. 26, pi. 3io. W Winterania canella, L. , t. VIII, p. 229, pi. 5G8. X Xlmenia amcricana , L. , t. II, p. 266, pi. i32. Zantlioxylum caribaeum , t. II, p. 121 , pi. 98. Zapania jamaicensis , t. VI , p. 4^ > p'* '^O^. Zizipbus vulgaris, t. IV, p. 198, pi. 276. Zizipbus iguanea , t. VII, p. 170, pi. 492. Zea mays, L., t. VIII , p. 56 , pi. 544- FIN. New York Botanical Garden Library QK225 .D36 t.8 gen Descourtilz, Michel/Flore pittoresque et 3 5185 00135 6201