! r H a ett ê 8c prêtez une oreille at- tentive. y .. C, . ' - - ■ - iv-; .. -, Vous connoifTez tous le goût inné des Demoi- i felîes du Palais-Royal , pour l’hîftoire naturelle ; ces Citoyennes adives vont herborifant fanS celle , du matin an foir 8c du foir au matin ; il eft inutile de dire qu’herborîfer fignifie chercher ♦ des Simples. Il eft fur -tout une Plante pré- cieuse , une plante régénératrice 5 8c dont le fuë bierifaifant fait naître chez elles l’abondance & * - ~ ■ » . / \ \ » - ' . - i ( 5 ) . le plaifir , & qui , conféquemment, efl l’objet de toutes leurs recherches. » \ ' 1 ' » \ r » • ■ w *• X . V * I ' 7 " ue temps ce trë for échappa à leur avidité : ces Dames ont beau herborifer dans le Palais - Royal & autres Jardins publics , *■» f , ... elles ne trouvent plus de Simples ; ou fi a force de mouvemens il en tombe quelques- unes dans leurs mains aétives , au lieu d’une Plante vivac© elles ne trouvent que de petits végétaux defTé- chés , racornis &: tout-a-fait inutiles a leur cours d’hifioire naturelle. Ce font de CES CHOSES que l’on rencontre fouvent ; & je dois k la jufHce de dire que d’abord elles fe font prêtées aux eirconf- tances , & qu’elles ont voulu \ tirer parti de ces plantes magnifiantes $ mais on ne commande pas ; . !. . _ 1 >, ' * , . ‘ f _ / , à ia nature ; le dépjt alors a pris la place de la . ; , , • ~ J • *"< / S ' i * , x ' • *7 1 * ' f ' 7 : • . , , • . ' ' , ' ' ,V - 1 > . * ' J - ' 4 ' /- ; / : * > Mais depuis queîq patience , & il a été porté a fon comble , lorfqîie les Inftîtutrices & ProfeifeLirs de ces Demoifeltes ^ indignés de leur voir apporter de pareilles brélo* ques , les ont traitées de flattes > de mazettes , 6c de laides ». : A ce dernier mot , leur fureur n’a plus connu de frein , & dans leur délire elles ont' • ' ' ' formé mille projets de. vengeance , fans s’arrêter i . t m I ». U . ’ » i • ■ • - u' ... a , • J -■ à aucun ; mais la réflexion venant àleurfecours, elles font convenues de s’afTembler fe crête ment. chez le fieur l’AfFedeur , rue des Carmes , au premier , fur le devant. L’Affemblée a eu lieu hier a minuit ; là , ce s: üers COMBAT*TAN3 , après avoir choifi pour chef celle dont le mérite étoitvle plus grancf, ont juré ■ > fur leur HONNELTR A DÉCOUVERT , d’arracher toutes les Plantés 5 grande-s. & petites , bonnes ou ( 7 ) ümauvaifes , qui leur tomberoient fous la main 3 & de les porter à leurs Inftitutrices. . . . * m 1 gt ' • ' ,4 ■' f . J . . » .£ • . w « , m r , / < Vi \ -'v y Vous frémifFez , Concitoyens ! Je vois déjà, la terreur glace tous vos fens. Hélas ! j’étois moi-* meme une de ces jeunes herborifeufes , & du Nombre des conjures- Mais lorfque ce projet dé- faflreux , qui attaque les droits de l’homme dans leur principe , m’a été dévoilé ; lorfque je me luis repréfenté la douleur 6c les larmes des CON- CITOYENS , 6c le mal irréparable qu’il cauferoit à la Conftitution , j’ai en horreur d’un tel pro* cédé y & je me fuis hâtée de le dénoncer aux paré ties intérefîees je n’ai fait que mon devoir , 6c je ne demande rien pour cet aâe civiqua^ je fuis întéreffante , mais nullement intérefFée. Néan- moins fi quelques perfonnes croyent me devoir * (O I t ■ ' - ' ' üy, : - ; ,r qùélque reconnoiflance , & qu’elles veuillent m’aider de leurs bourfes , elles peuvent en tqure fureté , me faire l’honneur de venir me voir je demeure dans les pierres de la Place Louis XV, où j’ai un pied à terre. On me trouvera chez moi depuis dix heures du foir jufqu’à huit heures du matin \ s’adreiTer au Portier. - , , . ‘ . ~t t. r . • ' . /' -■% * r ■ 7, ** ' * - »•#«•»•* ■f V H ' • • . '' ' " ■ ‘ “ MADELON FRIQUET. I S |>e l’Imprimerie de L. L. Cl&ARD , rue da Y Richelieu,