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CONTRE LES DROITS DE L’HOMME.
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GRANDE ET HORRIBLE
CONSPIRATION
DES DEMOISELLES
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PALAIS - ROYAL ,
CONTRE
LES DROITS DE L’HOMME.
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À LERTE, mes Amis , mes Frères , alerte vos vies font en danger ! Tremblez f une Ci-
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toyennc 9 amie de l’humanité , vient de décou*
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vrir la plus horrible Confpiration , qui fe foit ja- mais formée. Elle conncît toute l’étendue du
danger qii’elï& court ; mais elle n’en eft point ef- frayée ; 8c elle fe dévoue d’avance , pour votre faîut , à toute la vengeance des Conjures. Ac#
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courez , Citoyens > 8c prêtez une oreille at- tentive. y ..
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Vous connoifTez tous le goût inné des Demoi-
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felîes du Palais-Royal , pour l’hîftoire naturelle ; ces Citoyennes adives vont herborifant fanS celle , du matin an foir 8c du foir au matin ; il
eft inutile de dire qu’herborîfer fignifie chercher
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des Simples. Il eft fur -tout une Plante pré- cieuse , une plante régénératrice 5 8c dont le fuë
bierifaifant fait naître chez elles l’abondance &
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le plaifir , & qui , conféquemment, efl l’objet de toutes leurs recherches.
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ue temps ce trë for échappa à leur avidité : ces Dames ont beau herborifer
dans le Palais - Royal & autres Jardins publics ,
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elles ne trouvent plus de Simples ; ou fi a force
de mouvemens il en tombe quelques- unes dans leurs mains aétives , au lieu d’une Plante vivac© elles ne trouvent que de petits végétaux defTé- chés , racornis &: tout-a-fait inutiles a leur cours d’hifioire naturelle. Ce font de CES CHOSES que l’on rencontre fouvent ; & je dois k la jufHce de dire que d’abord elles fe font prêtées aux eirconf- tances , & qu’elles ont voulu \ tirer parti de ces
plantes magnifiantes $ mais on ne commande pas
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à ia nature ; le dépjt alors a pris la place de la
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Mais depuis queîq
patience , & il a été porté a fon comble , lorfqîie les Inftîtutrices & ProfeifeLirs de ces Demoifeltes ^ indignés de leur voir apporter de pareilles brélo* ques , les ont traitées de flattes > de mazettes , 6c de laides ». : A ce dernier mot , leur fureur n’a
plus connu de frein , & dans leur délire elles ont'
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formé mille projets de. vengeance , fans s’arrêter
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à aucun ; mais la réflexion venant àleurfecours, elles font convenues de s’afTembler fe crête ment. chez le fieur l’AfFedeur , rue des Carmes , au premier , fur le devant.
L’Affemblée a eu lieu hier a minuit ; là , ce s: üers COMBAT*TAN3 , après avoir choifi pour chef
celle dont le mérite étoitvle plus grancf, ont juré
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fur leur HONNELTR A DÉCOUVERT , d’arracher toutes les Plantés 5 grande-s. & petites , bonnes ou
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ümauvaifes , qui leur tomberoient fous la main 3 & de les porter à leurs Inftitutrices. . . . *
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Vous frémifFez , Concitoyens ! Je vois déjà, la terreur glace tous vos fens. Hélas ! j’étois moi-* meme une de ces jeunes herborifeufes , & du Nombre des conjures- Mais lorfque ce projet dé- faflreux , qui attaque les droits de l’homme dans leur principe , m’a été dévoilé ; lorfque je me luis repréfenté la douleur 6c les larmes des CON- CITOYENS , 6c le mal irréparable qu’il cauferoit à la Conftitution , j’ai en horreur d’un tel pro* cédé y & je me fuis hâtée de le dénoncer aux paré ties intérefîees je n’ai fait que mon devoir , 6c je ne demande rien pour cet aâe civiqua^ je fuis întéreffante , mais nullement intérefFée. Néan- moins fi quelques perfonnes croyent me devoir
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qùélque reconnoiflance , & qu’elles veuillent m’aider de leurs bourfes , elles peuvent en tqure fureté , me faire l’honneur de venir me voir je demeure dans les pierres de la Place Louis XV, où j’ai un pied à terre. On me trouvera chez moi depuis dix heures du foir jufqu’à huit heures du matin \ s’adreiTer au Portier.
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MADELON FRIQUET.
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|>e l’Imprimerie de L. L. Cl&ARD , rue da
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