France. Loire inferieure (Dept.) Commission des chimistes Guide de l'agriculteur et du fabricant d'engrais GUIDE DE L’AGRICULTEUR ET DU FABRICANT D’ENGRAIS. GUIDE DE L’AGRICULTEUR ET DU FABRICANT D'ENGRAIS, Le) _ RAPPORTS 2 T7 ufr A ADRESSÉS 18 AIIIMRAS à E An. LE PRÉFET DE LA LOIRE-INFÉRIEURE | PAR LA COMMISSION DES CHIMISTES Qu’ IL AVAIT NOMMÉE POUR L'ÉTUDE DES ENGRAIS. D > r NANTES, PROSPER SEBIRE , LIBRAIRE-ÉDITEUR , PLACE DU PILORI, D. ——— 1842. Lu” . JO AUATIUOIAOA ER TAAOIMEAT GE TR ELARDATE à "1 ’ 214 à IAA, "4 pp Cal ce st gp = 9. 1 ae ER A: em | ST pe, Et 20 | ï \ 1” ag RON MO ÀGATS "Che : NOTE DE L'ÉDITEUR. M. le Préfet de la Loire-Inférieure , ayant nommé une Commission , composée de MM. Pr- HaN-Durgizzay, Cox, Le Sanr fils, Lecour et A. Guérin, pour étudier les questions qui concer- nent l'analyse des engrais vendus dans la Loire- Inférieure , cette Commission s'est mise à l’œu- v] vre. Elle a nommé M. Pihan-Dufeillay pour son président, et M. Guépin pour son-secrétaire. Nous publions ses recherches, résultat de cinq mois de travail et de soixante-dix-huit analyses. Ces études se composent des parties suivantes: Considérations philosophiques sur l'emploi en agriculture, par suite de la fabrication d'engrais pulvérulents, de substances pérdüés/ jusqu'à ce Jour ; Méthode analytique pour reconnaître, par le secours des procédés chimiques, la pureté des résidus de raffinerie ; Étude sur les caractères et les provenances des principaux résidus de raflinerie ; Méthode analytique pour étudier, par les pro- cédés chimiques, la. composition, dep noix com+ ÿ posésg MORE À nd à. Méthode gueloeue à pour. les, poudrettes ; ep Méthode analogue, pau, les cendres ct char- TOO EL à! ÉonË diel nes soû dti: Considérations sur les diverses. substances ” mi vi] qui servent ou pourraient servir , dans le dépar- tement,,.à la fabrication des engrais pulvéru- lents ; ! Études agricoles sur : Les tourbes du pays; Le charbon de terre ; Le charbon de bois ; Le noir de fumée ; Le charhon de tourbe ; Le charbon de warech ; ù La suie ; Les cendres et charrées ; La chaux ; Le sel marin ; Les eaux ammoniacales des usines à gaz ; La chair musculaire ; Le sang des boucheries ; Les rognures des tanneries ; Les rognures tannées et le charbon de cuir; Les résidus des fabriques de colle-forte ; Les matières fécales. ratif du prix à Nantes des divers er substances qui entrent dans pe ri LS CRE GNT L y a quelques années , le monde intellectuel se préoccupait des doctrines de Malthus. A la fin de la restauration, une véritable lutte s'établit entre ses sectateurs et ses adversaires. D'un côté, Malthus et tous les Anglais qui l'avaient accepté, prétendaient que la misère et son épou- vantable cortége seront le lot éternel du genre humain ; dans notre patrie, l’ancien Glofe et quelques économistes , sans être aussi absolus que le maître, soutenaient cependant avec lui que l'accroissement des produits du sol suit une progression arithmétique , tandis que l'ac- croissement du chiffre des hommes suit au con- X traire une progession géométrique. Leurs ad- versaires prétendaient au contraire que la pro- duction en denrées alimentaires peut s'élever beaucoup plus rapidement que la population ; d'abord, parce que chaque homme peut pro- duire bien au-delà du nécessaire ; en second lieu , parce que la science , par ses révélations successives , vient chaque jour au secours de l'homme, lorsqu'il élève son âme par l'étude, c'est-à-dire lorsqu'il s'éfforce.{en. sant religieu- sement ‘de :ses facultés intellectuelles), soit de sonder les grands mystères. delareproduction. des êtres, soit d'appliquer aux.usages. journa- liers de la vie les découvertes des, sarants qui se sont occupés de pure théorie. ! ..::. hpqn L'ancien Globe et le Producteur prirent s sur- tout part à cette lutte. L'ancien Globe , par le rédactéur de sa partie économique , soute- nait , nous l'avons déjà dit à peu de chose près ,. là thèse de. Malihus, et.ce que. ses. écrivains wosaient livrer à la presse, ils le. disaient de, vive voix à la jeunesse qui venait les écouter X] dans leurs salons. Le Producteur affirmait que nous, marchons vers une perfectibilité indéfinie, etqu il ne S ‘agit que de réglementer les grands intérêts de l'industrie , de l’agriculture et du commerce , , que d'aménager convenablement les immenses ressources gaspillées jusqu'à ce jour par | la plus insouciante et la plus imprudente des consommations. Nous venons aujourd'hui Monrnir dés preu- ves en faveur de la perfectibilité indéfinie et du mauvais emploi desressources sociales sur toute la surface du globe. Nous espérons eee ’élles se- ront concluantes. sh à usage des engrais pulvérulents, introduit dans l'ouest de la France depuis une-vingtaine d'années , a déjà changé l'agriculture des con- trées qui s'en servent. Le noir résidu des raff- neries que l'on y emploie en quantités considé- rables , y suffit en moyenne à la dose de cinq cents kilogrammes pour fumer un hectare de terre. | | Ses avantages sont immenses ; partout où il Xi} serait difficile et coûteux à cause des chärroiïs de conduire les fumiers des étables, le noir se transporte aisément. — Parfaitement pur , de mauvaises.graines, ilrend les sarclages moins importants et moins difficiles ; agissant surtout pendant la saison chande comme tous les en- grais animalisés, il donne, à l'époque de la fruc- tification , une grande supériorité aux blés, pour lesquels on en a fait usage. On s’en sertaujour- d'hui pour toutes les cultures, pour les blés, pour le sarrasin, pour les choux, les navets, les bette- raves,les colzas, pour les légumes de nos jardins et même pour les prairies. Des essais téntés sur les chanvres promettent des résultats identiques à ceux obtenus sur les autres récoltes. Multiplier les engrais pulvérulents, ce serait donc permettre de défricher toutes les terres, et d'améliorer toutes celles qui sont en culture; mais où trouver la masse énorme de substances fertilisantes réclamées par l’agriculture ? Nous l'avons déjà fait pressentir ; ce ne sont pas les ressources qui manquent à l'homme, c'est xii} l’homme qui manque à leur emploi et surtout à leur aménagement. | Aujourd'hui, nous conduisons à nos fleuves, comme pour en altérer la pureté, une énorme quantité de matières fécales. Aujourd'hui, nous laissons perdre le sang des boucheries dans beaucoup de bourgs et de vil- lages et même dans beaucoup de villes. Aujourd'hui, au lieu d'en tirer parti, nous enfouissons presque partout les animaux inca- pables de service après les avoir dépouillés de la peau. Aujourd'hui, nous laissons perdre sur le ri- vage une foule de poissons morts, lorsque leur chair serait un excellent engrais. Aujourd'hui, nous laissons se putréfier dans les immenses prairies du Nouveau-Monde les animäux abattus pour leur peau, et nous n'ex= ploitons ni la chair desséchée des baleines, ni celle des requins et des autres grands poissons de l'Océan. Aujourd'hui, nous songeons seulement depuis XIV une ou deux années à utiliser les montagnes de phosphate de chaux que possède la Péninsule! | espagnole. Nous n'avons sur nos-côtessmimou. lins à marée, ni moulins à vent pour imoudre , soit avec des meules horizontales, soit -ayec-des meules verticales, les-banes de-coquilläges que, noüs pourrions employer avec:tant: d'avantage s'ils étaient réduits en fine poussière! 450.04 Aujourd'hui, la tourbene sert quepour.-frau- der les ‘engrais, !tandis qu'elle dévéaitrêtre la base d'engrais nouveaux, que warieraient, des. additions de matière animale et. de. substance calcaire ou saline, dans des proportions adap- tées aux diverses localités qui-les recevraient. Dans l'état actuel des choses, une ville comme Nantes, par exemple; qui copte cent mille âmes, dans sa population sédentaire et flottante ; peut fournir en sang, matières fécales, résidus d'écar- rissages, têtes .de sardines, bouillons de tripes et autres matières animales , énleaux ammonia- cales des fabriques de gaz; etc.,ete., en résidus des fabriques de colle-forts , une quantitésuffi- ; F1 IT A XV a à , . . x l . ‘sante pour animaliser convenablement soixante mille hectolitres d un mélange de phosphate de chaux et de tourbe, qui, après celte préparation, pourrait fertiliser 10 mille hectares de terre, €t cependant à Nantes il existe des égoûts qui con- duisent à la Loire une masse énorme de.produits utiles à l’agriculture, et la répargation y enlève une foule de substances, qui, dans,les petites villes, viendraient augmenter la masse de celles que nous ayons citées. Ainsi donc, selon nous, les besoins de nour- riture et d'industrie de dix hommes des villes fournissent chaque année en résidus de toute espèce une masse suflisante pour fumer un hec- tare de terre, pourvu toutefois qu'elle soit em- ployée avec intelligence et discernement. Ce qui est vrai des grandes villes, l'est en- core beaucoup plus des petites. C est là surtout ‘que les rognures des tanneries se vendent à vil prix , que la chair des animaux morts n'est ja- mais exploitée, que le sang des boucheries-coule sur le pavé ou sert uniquement à bonifier des XV] fumiers , dans lesquels la fermentation en détruit une grande partie. C' est là encore que Jes ma- tières fécales employées pures, quand elles ne sont pas perdues, sont constamment utilisées avec des procédés arriérés. On y brûle au foyer les rognures des corroieries, l'on y mé- prise toûte cendre qui ne peut servir au Jess vage des tissus, etc., etc. En évaluant, ce qui est trop minime, VE millions es populations agglomérées de la France , on voit de suite qu ‘elles peuvent four- nir l'engrais annuel nécessaire pour 1,300,000 hectares de terré, engrais qui pourrait aller au double dans quelques années , en ÿ ajoutant les lies de vin et de cidre , les mélasses des sucre- ries de betteraves, les eaux de lessives, les eaux des amidonneries , les résidus des distilleries et tant d'autres prodnits mal vendus jusqu'à ce jour, ou tout-à-fait abandonnés. Cependant ,. 2,600,000 hectares, cela représente 26,000 ki- lomètres carrés, c'est-à-dire un carré de 160 kilomètres de base, ts xvij Si; à eette immense ressource des engrais pulvéralents fabriqués avec les produits de notre-sol, nous-ajoutons, ceux que l'on peut fa- briquer avec les viandes desséchées venant des contrées tropicales, et toute cette masse d’en- grais que peuvent nous donner sous d’autres formes nos carrières de chaux, de plâtre, nos mines de sel et nos marais salants, nos tour- bières, nos-goëmons et nos bancs de coquil- lages, nos cendres , nos charrées, nos vases des rivières et des bords de la mer, il devient par trop évident que jusqu'à ce jour ce n'est point l'engrais qui a manqué à notre agriculture pour la rendre prospère, mais l'industrie nécessaire pour la mise en œuvre des substances dont on pouvait faire usage. Nous avons manqué encore de voies de communications et de cet esprit com- mercial avec lequel l'Angleterre recueille sur toute la surface du globe les denrées de pre- mière nécessité nécessaires à la prospérité de la patrie. Au lieu donc de nous alarmer et de gémir xvii} sur un avenir que rien ne nous promet, deman- dons à l'étude de la nature les moyens defournir aux besoins des générations actuelles et décelles qui nous succéderont sur cette terre: Loin de croire que la misère doive s'accroître etamar- | cher progressivement, réfléchissons à ce qui existe, et soyons bien convaincus"que le sol est fécond en raison des soins et des engrais qu'on lui donne, que l'accroissement dela population entraîne avec lui, sur uné surface cependant invariable , ét l'accroissement des engraisy et. l'accroissement du nombre des animaux dont l'homme fait usage, et en dernière analyse l'ac- croissement dés bras qui peuvent labourer et. féconder la terre. | rpes e GUIDE DE L’'AGRICULTEUR DU FABRICANT :D'ENGRAIS. PREMIER RAPPORT DELA COMMISSION DES, ENGRAIS. Monsieur le: Préfet ; La ps question que VOUS nous avez SOU- mise est celle-ci : Comment reconnaître à l’ana- PE lyse les noirs engrais purs résidus de raffinerie? Quelle méthode devra suivre l’'Inspecteur des en- grais pour arriver à-ce résultat ? : Voici notre réponse : Pour analyser des noirs présentés comme ré- sidus purs de raffinerie, le’ chimiste en prend cent parties quil met à sécher à l'étuve, à une température de 100 degrés. La perte qui varie beaucoup, selon l'état des noirs, donne à la se- conde pesée le chiffre de leur humidité : c'est ainsi que nous ayons trouvé récemment en hu- midité : ,: Sur cent parties de noirs De Marseille. .. .…. . . . . .. OS. De Nantes, pris à la sortie du filtre. 35 » De Hembourg. . . . . . . 8: 44 Le noir sec, le chimiste en pau cinq gram- mes, qu'il traite aussitôt par une solution de po- tasse caustique marquant dix degrés au pèse-eau. On laisse cette solution froide réagir pendant une heure et demie sur le noir, et l'on filtre. Prenant la liqueur filtrée, on y verse de l'acide” FPE TR chlorydrique, la matière animale se précipite ; on filtre de nouveau pour séparer ce précipité ; on le lave à l’eau distillée pour lui enlever le plus possible du chlorure de potassium qu'il contient, puis on a recours à la dessication, afin . de pouvoir vérifier par la chaux et par la com- bustion, la nature animale de cette substance. Reprenant le résidu resté sur le filtre, on le des- sèche et on le pèse (1), après l'avoir lavé à l’eau distillée, puis on le traite de nouveau, mais à chaud, par une solution de potasse qui marque : 20° au pèse-eau. | _ Cette nontele opération enlève au noir les ” (1) Cette pesée donne le chiffre de la matière animale, des sels solubles et de la mélasse. Des layages à l'eau chaude, nous ont appris que les noirs de Russie con- tiennent, en général, 1 à 2 pour 010 de nitrate de chaux ; que les noirs d'Allemagne abandonnent à l’eau chaude 4 pour 00 d'une matière animale très-difficile à inci- nérér, et que les noirs de France , traités de la même manière , donnent 1 pour 070 de sels solubles et de ma- tières sucrées. { sé éigé \ substances végétales non carbohisées ‘qu ‘il con- tient; le résidu obtenn renferme alors le char- bon , la silice et les sels de chaux, on “le pèse comme moyen de vérification et pour co naître | exactement la somme "de substances" “égéto- + tin animales contenue dans le noir; on 1 calcine ensuite et l'on pèse de nouveau. Cètte Pesée nou- velle, donne d’une part le chiffre ‘du bon, de l'autre celui de “la silice ét des sels ‘de chaux réunis. — Il convient alors ‘dé traiter le ré- side à chaull ot deux fois de Suïte } afin de l'épuiser complétement par quatre : fois “e poids total du noir employé, soit 20 grammes d'acide chlorydrique étendu de 12 grammes d'eau, le filtre retient la silice et laisse passer les sels de chaux réndüs” $olubles: On pèse laïsilice après avoir desséché le filtre, etil hey ve je dé- terminer les proportions relatives" de 6 phosphate et. de: carbonate de chaux. nu'à Ouf. sé On verse-de l'ammoniaque en excès, dans la liqueur , le phosphate dé chaux se précipite; on le recueille sur un filtre, one calcirié avec le [va ê of HE 2 filtre dans un ereuset, on déduit le poids des -ceridres du filtre, et L'on à son poids réel. On prend la-liqueur, on.y:verse de l'oxalate d'ammoniaque, il.se forme un nouveau précipité que l'on traite comme: le précédent, mais avec précaution, pour réduire l’oxalate de chaux à “) l'état de carbonate, sans le transformer en chaux vive. On pèse le résultat de cette dernière opé- | ration et l'analyse se trouve complète, | Exemple : (hf Î P , L 25 grammes de noir d'Allemagne ont perdu ne "par la 'déssication 5; 42, ce qui donne sur " :cént'parties 244 68. , asian “Nous prerions 5 grammes dé ce: noir sec, “os plutôt cent parties; ‘ét le premier traitement ‘‘par ‘la potassé nous donne une perte. dé.6 , 20 : le second traitement nous donne une perte de 1. 9 La@alcinationsnous. donne une nouvelle perte 119 dé 44540; la réaction de l'acide chlerydrique diminue le résidu de 21 ,:0%3,1a tcalcination des phosphates donne, déduction faite du poids So du filtre ealciné , 49, 52 ; le précipité obtenu par l’oxalate d’ammoniaque” pèse, une fois ré- duit en carbonate de chaux ; 40, 1e. ce qui donne le tableau suivant : Sels solubles et matière animale. m8 20 Matières végétales: +. : 1.9 M4 » Charbon © !, 27H00 10 | « HAHAOBMEG 40 7 Se NS QUI CRE inpéigo nfuea ! 04 Phosphate, . . 1, Peu .:497 52 Carbonate. . . .. : JOLIE E A, 49 60 Magtai à is vo US N 22 100 » ‘Une opération aussi complète durant quinze heures , et pouvant se prolonger.au-delà, nous avons dû songer aux moyens, de-la rendre plus praticable et de la mieux approprier aux besoins du commerce; aussi, croyons-nous que l'on peut se contenter de faire ce qui suit :. Peser d'abord 25 grammes, les dessécher à une température constante , et! noter le chiffre de l'humidité. PT (EPA . Peser trois doses de noirs de 5 grammes x odbtaat, et les soumettre aux manipulations : suivantes : La dose 4 est traitée par la solution de po- tasse, à 10° à froid et pendant une heure et demie; puis on filtre , puis on pèse et dessèche . le résidu, puis on traite à chaud par la potasse à 20°: puis on filtre, puis on pèse le résidu. Pendant ce temps , la dose Z est calcinée dans un creuset. Le résidu de cette calcina- tion est pesé, et la perte représente la somme des poids du charbon, de la matière végétale et de la. matière animale. Pendant que ces opérations ont lieu, une troisième dose Gest soumise à l'action de l'a- _:-@ide chlorydrique étendu d'environ 2/5° de son 4 poids d'eau. Cette opération est renouvelée une | seconde fois, et le résidu du filtre séché et pesé. donne le poids total de la.silice, du :Charbon , des matières végétales et animales , ainsi que le poids: total du phosphate et du carbonate de chaux. 1* RO GP Pour terminer son opération, le chimiste n'a plis qu'à précipiter son ‘phosphate, “xle sécher “par Ta caleiation ét À le peser’; il péut sé con- tenter de reconnaître l'existence "d'ümésel de chaux dans la liqueur « qui reste;'et obtenir, par “une simplé "SoUStrabtion” e poids du “éarbonate | | primitivement Content dans le”foir 4? durée de ces dpérafions À n'est plûs qué de trois #'quatre heures; nous avons constaté qué! l'homogénéité des noirs est rarement” assez grande, surtout “dans les noirs à ‘Allemagne , pour qüe‘les'chiffres obtenus” aux ‘diverses ‘ pésées" se correspondent exactement : mais aussi on aéntré Tés’iiains les moyens de continuer une ‘opération qu'un acci- dent aurait interrompu à moitié." 991 "Si l'on examiné les éhirres fdes'arritages des © noirs qui “Kiénnent à Näntes y lon #oüve que notre ville reçoit étaque da 20000 hecto- litres" de’ Maÿseïlle, 20,000 ‘de! Russie}" 10,000 de ‘Bérdeaux ‘dont V'atalÿse”est/moïnsidifficile “que ‘éellé des 70, 000 ‘héctolitres ‘qui viennent _ d'Alémagné et de Hollände ; ‘éricoré ‘deyons- sh stenodif EE OR UNE D'hr r certe 2 cs grise 13 nous ajou er qu par | cès derniers noirs, M sieurs, po rlaic posit mehimique, ressemblent _compléte ent au: précédents. Leo | U « prouvette graduée, semblable ervent aux analyses dés gaz, fon mum de ensité, nous avons fait les x éfiéhcés suiVañte AL 4 £è EL èi k telodoaft « Cinq ; de ‘chacune des espèces ,de, noirs Ci- me désignées , Ont été ; après dessi- a + Me ÿ mesurées dans le tube gradué, | de manière à f arnir une indication intéressante sur leur volumé et sur leur densité ; chaque noir a été ensuite lcalciné,spésé let mesuré dans, le tubé gradué , detelle façon que l'on-a :pu-com- parér Son mouveau’ poids-et.son-nouveau vo- lume‘au-poids etrau volume fournis. se de pre. miér mésurage et par la première pesée. sb \teioer 6 àt LE) ge tiobh up te doilés “O4 Avisoblben 2se sb ousieqgèe &l 6. ons finis pt Noir de Russie du na- vire l’Xercule. . Autre Noir de Russie. Noir Bachelet. . .. Noir de Nantes. . . Noir deMarseille très-| por... mes Noir d'Allemagne. , ll JEU Let] à bd ee Len à è E 27 | 93|12 »| 24492 % 271 231412 »| 21/92 4 u| »3|43 s| st 60 82 29 | 23145 »| 27] 86 20 27 | 23414 9} 27 |92 4 | 19108 »| 22 104 16 Nora. — Le noir d'Allemagne; qui get ha- bituellement beaucoup plus léger que les autres noirs , donne ; par suite de l'examen au tube gradué , un résultat auquel on ne s’attendrait pas , si l'on ignorait que ce noir renferme de la silice et qu’il doit sa légèreté au moment de la vente à la séparation de ses molécules, pro- duite par une longue fermentation. Lo dE En comparant les chiffres fournis par ces opérations ; nous trouvons qu'il est impossible , même pour un homme très-peu au fait des expériences chimiques , de ne pas considérer le noir Zachelet comme sortant tout à fait de la ligne des résidus dé raffinerie; il est évident aussi que les chiffres du noir d'Allemagne sont trop éloignés des autres, pour ne pas fixer l’at- tention ; si, avant dé procéder à ces pesées et à ces mesurages, le chimiste avait déjà, par avance, reconnu lexistence de matière ani- male dans les noirs au moyen de chaux caus- tique, son opération ne serait pas compléte- ment faite sans doute ; mais il posséderait des indications précieuses pouvant réduire considé- rablement ses opérations ultérieures ; peut-être même arriverait-il ainsi à se dispenser, dans beaucoup de cas, de rechercher la matière ani- male autrement que par unc simple soustraction du charbon proportionnel au phosphate etau car- bonate de chaux. Prenons pour exemplele se- cond noir de Russie de notre tableau : its 1. Le chimiste en dessèche 20 à 30 grammes ; | 2. ÎLen pèse 5 grammes; ; ; dE, 3. Ces 5 grammes desséchés sont versés dans une éprouvette, telle que celle dont nous s ayons ; fait usage, et. ils en occupent 27 divisions . ce qui prouve que leur pesanteur spécifique est de 92, 40, celle de l’eau étant de 100; à 4. Ces 5 grammes calcinés ont occupé. É :4 divisions de l'éprouvette, .d’ où cette conclusion, que la perteen volume a été de 12 p. CAT 5. Le résidu calciné est pesé et donne une perte, de 21 p. °/ hd Pour tout homme qui a l'habitude des ana- lyses de noirs ; il est complétement prouvé que les 21 de perte correspondent au charbon du charbon d'os, aux matières végétales et ani- males du noir; au lieu donc de faire une analyse quantitative , l'on peut se borner à rechercher la quantité de phosphate de chaux, laquelle, par une simple soustraction, donne la quantité de carbonate ; l'analyse. se trouve ainsi. terminée ', et l'on peut écrire , sans crainte d'erreur ; le nolt examiné renfermalt : | Pr Le M afioubi tOHEtit Sels a Ne e phosphate et “carbonate dé” Re GE ais 3H dé! Se ST die; rt ere Sas 79 JON 2HG/TIUE MT harbon, matières animales | et végétales. 21 - IN SHTAT-26 ou d'où il résulte € que c'est un résidu pur | raffi- BTE HE £a] 6598 2 LE be) gi 2 D nerie. “014 Si 95 sous: On a Ets prétendu, jusqu’ à ‘ce jour, qué | 160 , OT y à gré leg, noirs, de Russie ne confenaiént qe de ma” | tières animales et qu'il n'y avait que très-péu” | de matières végéto-animales dans les noirs de Marseille ; des expériences faites avec soin nous ont prouvé qu'il y ävait aù moins plus de 2 P- j'le 1 regie de cés substances dans tous les noirs que nous ‘avons analysés : si done on se rap} elle 1 T énorme quantité de gaz que peuvent produire cinq centigrammes dé matière animale desséchée , on ne sera nullement surpris. de la puissante vertu que communiquent à des noirs 2 kilog. de matière sèche. En terminant ce travail, nous croyons de- voir insister pr de vous, Monsieur le Pré- fet, pour que ‘famais les noirs reconnus purs résidus de taffinerie ne soient classés par le — Mug chimiste-vérificateur ; toute opinion individuelle et consciencieuse est respectable, mais ne sau- rait être imposée en aucune façon, surtout lors- qu’elle n'est acceptée que par une très-petite mi- norité. Dans l’état actuel de la science, on peut émettre une opinion sur les causes de la pro- priété fertilisante des résidus de raffinerie, mais la vérité mathématique de ces causes est encore à démontrer. CONCLUSION. Lorsque des noirs seront apportés au vérifi- cateur, comme noirs purs de raffinerie, il en des- sèchera 25 à 30 grammes, puis il fera les opéra- tions suivantes : 1. Une petite quantité de noir sera triturée avec de la chaux ou de la potasse caustique, pour voir s’il contient ou s'il ne contient pas de ma- tière animale. | 2. Cinq grammes desséchés seront versés dans un tube gradué, dont les cent divisions corres- MED. pondront à 20 grammes d'eau, comme cela a lieu le plus souvent pour les éprouvettes à gaz; si le volume dépasse 30, ce sera un indice défavora- ble contre le noir à analyser. 3. Les cinq grammes mesurés seront calcinés; mais, préalablement, le chimiste-vérificateur dé- duira la pesanteur spécifique de son noir , par le chiffre obtenu au mesurage. 4. Le noir calciné sera mesuré, puis pesé de nouveau; s’il provient de Nantes ou des autres ports français , de Trieste ou de Russie, la perte en poids pourra varier entre 18 et 30. Pour les noirs à gros grains, elle dépassera rarement 25; pour les noirs fins, elle sera généralement en _ moyenne de 27. 5. Le résidu de la calcination sera compléte- ment épuisé de phosphate et de carbonate de chaux, dont les quantités devront être séparées l'une de l’autre par l'analyse. | 6. Le charbon proportionnel au phosphate et au carbonate de chaux étant au plus de 16 en poids , lorsque les phosphates èt carbonates pè- | re 10 f Ri ‘1679 0 é mot sent 70, il.en shéslié, ‘que ce pci conduitimmés, diatement à une appréciation.assez grande de. la... pureté des noirs qui perdent 30 à Ja, calcination;, . car il-est évidentalors qu ‘ils renferment 14 de substancés qui peuvent contenir de la fr: dé Le chimiste-vérificateur pourra, donc,,si le, on. | duit de la calcination s’est bien. redissous dans, | les acides, s’il a trouvé de. la matière animale | dans le noir, au moyen de la chaux, et si: la perte. de la: calcination.est.au-dessousdet30 pour un, noir. fim,.car pour un gros noir, elle devrait être | moins considérable encore, le: chimiste-vérifica | teur, pourra, disons-nous, dans ce cas, décla-. rer le noir pur résidu de raffinerie, sans se livrer * à une opération ultérieure. 1, 144 shine «4 #7. Si le produit de la, calcination donne, Res coup de: substances insolubles_ dans Jes acides ou de sels de fer, pour peaque le déchet de cette. opération, s'élève même à 28, 29 ou 30 pour les, noirs fins, et 25 ou ,26.pour,les gros. noirs, le chimiste-vérificateur devra. faire une, analyse plus complète, et traiter 5lgrammes de noir des- SANT séché par la potasse à frnih pos 10 Mais a jaféomètre de’ Baumé. L 15 188, Une fois les uhentas trouvé # le chi D mistei vérificateur doit s ’efforcer,: autant que possible ; de”reconnäître le volume’qu'elles pro- duiraient : car si elles dépassent 10 p. 070$ nous ne croyons pas que le noir puisse être déclaré ] résidu pur de raffinerie. | LE Put qtrte tiendra compte des 1'provénancés" que pour faciliter son travail, le Pa tra dévant rester libre, si celavlui con- : noyiéntde mélanger des noirs purs de Hambourg, nd a Marséillé où de Nantes, à des noirs pere : d'Allémagne où de Russie. don fi Connhièsien 3: M. le Préfet , croit devoir p * ajouter qu'il ‘séraiti bon que vous fissiez préve- nir MM. les-raffineurs des pays étrangers des mesures que vous prenez à Nantes, afin de di- minuer,auntantque possible, la somme des altéra- tions qu'ils peuvent laisser pénétrer dans leurs 1, MoÏTs,..,, sup ofloisit | .. Unedernière question, après tout ce qui pré- LT NI HIINIE _— 18 — cède, est encoré à expliquer plus nettement qu’elle ne l’a été. Qu'entend la. Commission par cette désignation, résidu de raffinerie ? Que doit don- ner l'analyse, pour que les noirs soient déclarés tels ? Voici notre réponse: Dans les noirs purs, la matière animale peut varier de 2 à 10 pour 00; on, peut y rencon- trer 2 à 3 0/0 de substances. végétales, organi- ques ,.1 à 2 de chaux, de 80 à 98.de charbon d'os; ces variations dans la composition des noirs, qui nous paraissent les points extrêmes, se présentent fort peu dans la pratique; mais elles se présentent quelquefois; de là le nombre et la sévérité des opérations. analytiques que nous vous avons proposées. SECONDE PARTIE. À la réponse officielle que nous vénons de vous faire, nous croyons utile, M. le Préfet, de joindre quelques renseignements. DR : Le noïr pur résidu de raffinerie varie beau- coup selon les lieux de provenance, tant sous le rappoït de l'humidité qu'il contient, que dans ses propres éléments constitutifs ; on le distin- gue dans le commerce en : Noir. de Trieste. — Marseille. _— Bordeaux. — Nantes. — Rouen. Hi Gand el d'Amsterdam. Es: Allemagne, de Russie, d'Angleterre. Le noir résidu pur de raffinerie a pour base le charbon d'os, dont voici la composition (1) pour trois échantillons : t ed … (4) Nous n'avous pas tenu compte des sels de fer con- tenus dans le charbon d'os, dont la quantité est très- minime, — La silice est en général fort peu de chose, cependant, dans du noir moulu avec des meules fraîche- ment piquées , on en trouve parfois jusqu’à 2 p. 010. Trop souvent ces charbons sont altérés en France par du char- 2 . DD Charbon. … . . ,... 114 81 [15 06118 27 Phosphate de chaux. . | 69 23 Carbonate de chaux. . | 15 92 484 a de id Siliceet perte. . . . . | » 02 1.2: 7 SR Ce charbon s imprègne dans les raffineries de matières sucrées et du sang qui a servi à la clari- fication; on y trouve encore toutes les impuretés primilivement contenues dans les sucres et une pelite quantité de chaux. Lorsqu'on analyse les noirs, on voit que selon les diverses provenances, les éléments des ré- sidus purs de raffinerie varient beaucoup; ainsi, Ja matière animale atteint à peine, quelquefois, 1 p. 0/0; dans d'autres circonstances elle va pres- que jusqu à 10. Cette quantité est toujours plus considérable en volume, à cause de la faible pe- santeur spécifique de la matière animalé dessé- chée; on trouve rarement plus de4 p. 00 de sub- bon de bois. Nous en avons reucontré 10 P. 010 tout der- nièrement dans un noir décolorant que l'on nous garantis- sait comme pur. ui OR x stances végétales ; cependant, autrefois , il était assez commun de voir arriver, surtout, d'Allema- gne, des noirs contenant d'énormes proportions de mélasse; mais alors les noirs n'étaient pas la- vés comme aujourd'hui pour faire du vinaigre, par de petits industriels appelés siropiers ; il est Bien rare que la chaux atteigne 2 p. 0/0 lorsque le résidu de raflinerie est parfaitement pur, le reste se compose de charbon d'os. à I n'est pas sans importance de connaître à quelle circonstance les noirs de raflinerie doi- vent leur propriété fécondante; cette question mérite d'être examinée et disçutée ayec soin. Quelques personnes prétendent que cet engrais doit sa valeur au phosphate et au carbonate de chaux qu'il renferme. C'est une erreur; si, en effet, Ton prend du noir vierge, 24 hectolitres de cette substance ne produisent pas, dans un hectare de terre, le même effet que 6 hectolitres des noirs qui ont servi au raflinage. Les agri- culteurs les plus experts regardent le charbon d'os comme à peine comparable aux charrées inférieures. ne TP ue D'autres personnes ont prétendu que les noirs devaient à la mélasse leur propriété fertilisante. Cette proposition est beaucoup trop absolue. L' on remarque , en effet, que , parmi les résidus de raffinerie, ceux qui sont épuisés de mélasse, par les lavages des siropiers, réussissent tout aussi bien que les autres; cependant, l'on peut faire valoir en faveur de cette opinion, que le charbon d'os imprégné dé mélasse est beaucoup plus favorable à la végétation que le charbon d'os pur ; des essais qui ont été faits à Guerande pe laissent aucun doute sur la vérité de cette assertion. M. Payen aurait donc été beaucoup trop loin, lorsqu'il a prétendu que la mélasse était nuisible dans les noirs. | De quelle manière agit la mélasse , pour don- ner des propriétés fertilisantes au charbon d'os? Le rendrait-elle plus facilement soluble, parla production d’une certaine quantité d'acide acé- tique ? Cette question n'ést pas encore suflisam- ment éclairée, pour que nous nous permettions de la juger. Nul doute que les phosphates solu- eu D. bles ne soient {rès-avantageux à l'agriculture, puisque l'on trouve des phosphates dans les cé- réales qui nous servent de nourriture, et que ces phosphates pont pu y parvenir que transportés par la sève ; mais une induction n'est pas une preuve, et nous nuus garderons de considérer ici des présomptions plus ou moins fondées comme des vérités bien établies. La même erreur commise au sujet de la mé- lasse et des sels de chaux, l'a été au sujet du charbon et de la matière animale. Quelques phy- siologistes ont prétendu, en effet, que le noir résidu des raffineries devait exclusivement ses propriétés à la matière animale qu'il renferme et à la conservation de cette matière animale par le charbon, qui la livrait aux plantes, au fur et à mesure de leurs besoins. Plusieurs éta- blissements ont été formés sur une grande échelle d'après cette donnée, qui est exacte, mais incomplète. Tous ces établissements ont succombé. Chaque fois, en effet, que leurs pro- duits ont dû être employés dans des terres LME à AU pauvres, l'excitation donnée à la végétation ne’ s'est plus trouvée en rapport avec la quantité de nourriture que les plantes devaient trouver dans le sol; et, après avoir poussé d'abord d'une manière extraordinaire, elles n'ont pas tardé à dépérir, Ajoutons que les noirs de fabriques ainsi composés, ont été trop souvent revendus dans le. commerce avec le titre de noirs purs résidus de raffinerie , de manière à faire tomber les agriculteurs dans des erreurs qu'ils eussent pu éviter sans cela, en mélangeant leurs noirs factices avec des engrais connus. Nous auréns occasion , M. le Préfet, de revenir sur cette question , lorsque nous parlerons des noirs fa- briqués à Nantes ; la fraude demande à être ri- soureusement poursuivie; mais les intérêts des fabricants qui livrent au commerce des produits loyalement préparés ne sont pas meins sacrés pour vous et pour la commission que vous avez appelée à vous aider dans cette circonstance. Convenons , du reste , que si les noirs factices loyalement préparés réussissent toujouts , loiss oi E e qu'ils contiennent une certaine quantité de subs- tances salines qui ne doit pas s'élever à moins d'un quart, non en poids, mais én volume, c'est que , dans les résidus purs de raflinerie, cha- que substance joue un rôle important; aussi, n'est-il point d'engrais plus heureusement ap- proprié par sa forme, son poids, son volume sous un poids donné, son énergie à petite dose, sa facilité de transport et d'emploi aux besoins de l'agriculture de nos contrées. I y a vingt ans l'on n'en faisait aucun usage, et les raff- peurs ne savaient où déposer ce produit; à cette époque, par suile des habitudes du raflinage , les noirs de France étaient généralement plus animalisés qu'aujourd'hui ; aussi leur odeur était-elle plus infecte encore lorsqu'ils entraient en fermentation. Notre Maire actuel, M. Fer- dinand Favre, fut le premier à penser que l'on pourrait tirer parti de ce résidu; il en acheta à vil prix une quantité notable , il en donna pour essai à plusieurs paysans, lui-même il en em- ploya dans un jardin ; mais il arriva chez lui eë UE, re qui était arrivé déjà chez un raflineur de Nantes. Les plantes et les arbres que l'on avait voulu féconder périrent tous; et la seconde année; la végétation, sur les points qui avaient été brü- lés, la première, devint extraordinaire ; cet en- seignement et ces essais ne furent point perdus. Bientôt partirent pour les autres raffineries de France et pour le nord de l'Europe, des spéeu- lateurs qui achetèrent, par des marchés à livrer, tous les résidus de raffinerie et qui débarras- sèrent les grandes villes de montagnes de noirs entassés dont elles redoutaient l'infection. Sur quelques points , ils remplacèrent les noirs qui avaient servi à faire des rembläis et obtinrent de les enléver. Nantes alors devint l'entrepôt d'un commerce immense; tous les ports de France, Trieste, la Belgique et la Hollande, l'Angleterre , l'Allemagne et la Russie, lui ver- sèrent les résidus de leurs sucreries. Quelques noirs employés trop frais et en quantités trop considérables, détruisirent des récoltes; mais la grande somme d'excellents résultats-obtenus — 27 fit triompher l'emploi de cet engrais précieux. La Bretagne, si pauvre de chemins vicinaux dans soû intérieur , et par suite si pauvre d'en- L grais, ne tarda pas à rechercher avec avidité les résidus de raffinerie el à faire concurrence à la ville de Nantes. N'est-il pas admirable, en effet, que l’on puisse avec six hectolitres | de cette substance pesant en moyenne , au mo- ment de l'achat, 500 kilogrammes, remplacer une forte fumure demandant de nombreux char- rois ? Il en est résulté que les ports de Bre- iagne, que Vannes, Brest, Saint-Brieuc, Saint- Malo, nous font aujourd'hui une concurrence redoutable qui absorbe quelques noirs de Mar- seille, une bonne partie des noirs de Bordeaux, presque tous ceux de la Normandie et des quan- tités considérables de noirs de Gand et d'Ams- terdam. Quant aux noirs de Paris, ceux qui entrent dans la Loire par les canaux, s’arrê- tent aujourd'hui dans le département de Maine- et-Loire. jen | Les résidus de raffinerie ayant un caractère ss spécial, selon le lieu de leur provenance, nous croyons devoir décrire ici les principaux. Le noir de Marseille est d’un grain très-fin ; il est doux au toucher, peu riche en matière animale, d'un poids spécifique considérable, car il atteint et dépasse souvent 100 kilog. par hectolitre, au moment où il arrive à Nantes. Son humidité normale ne doit pas aller au-delà de 35 p. 0/0 du poids des noirs; il a toujours été recherché des fraudeurs à cause de son odeur de beurre pourri, de sa finesse, de sa couleur , et surtout parce quil donnait aux mé- langes une somme considérable de phosphate de chaux, par suite de laquelle ces mélanges obtenaient à l'analyse uné note beaucoup plus favorable que s'ils avaient été faits avec des noirs d'Allemagne, inconvénient grave, que vous avez voulu prévenir, monsieur le Préfet, lorsque vous avez décidé que dans votre dé- partement , tout noir qui ne serait pas résidu de raffinerie porterait désormais un nom, ne permettant plus de confusion pour l'acheteur , ter avec les dénominations des divers noirs de raf- finerie qui nous viennent de France et de l'é- tranger. Les noirs de Marseille ont été sou- vent altérés à Marseille même, soit avec des lignits, soit avec ‘du charbon. Dès 1534 et 1835, les arrivages de cette provenance n'a- vaient plus une qualité uniforme; mais tout annonce que les mesures prises à Nantes ré- agiront sur les précautions prises on à pren- dre à Marseille pour éviter la fraude. : Le noir de Trieste est d'un grain moins fin en général que celui de Marseille, sa couleur varie, sa pureté est assez grande. Les noirs de Bordeaux étaient autrefois très-estimés ; les al- iérations qu ils ont subies dans ces dernières an- nées, par suite de l'introduetion de 20, 30 et 40 litres quelquefois de substances tourbeuses ou de lignits par hectolitre, les ont fait tomber sur le marché de Nantes. Les noirs de Nantes sont extrémément appréciés par les cultivateurs ; il est rare que nos raflineurs ne les vendent pas au-dessus de 24 fr. la barrique ; il en a été ven- — 30 — du, à notre connaissance, au prix de 33 fr. dans les années dernières. Ces noirs sont aussi fins que ceux de Marseille, ils ont moins perdu par la fermentation, ce qui leur donne une qua- lité supérieure. Les noirs de Paris et de la Nor- mandie ne diffèrent en rien des autres noîrs de France , excepté toutefois ceux qui proviennent des fabriques de sucre de betterave. Les noirs de Gand sont d'un aspect tout-à-fait différent des nôtres; on y trouve souvent des morceaux de sang coagulés presque aussi gros que le poing; leur odeur est extrêmement fétide ; ils sont très- recherchés dans le commerce par ceux qui les connaissent, mais les autres agriculteurs s'en défient , et craignent avec raison d'acheter toute autre chose que du noir de Gand. Les arrivages d'Amsterdam sont assez variables ; quelquefois l'on met dans les noirs de ce pays les résidus des distilleries. Les noirs d'Allemagne étaient connus autrefois à Nantes , dans le commerce, sous le nom générique de noirs dé Hambourg. L'on confond encore aujourd'hui, sous cette dé- M — nomination , les noirs de Cologne, Brême, Ham- bourg, Steuin, Berlin, Copenhague et quelques autres. Îls nous arrivent tous en pleine fermen- tation; ils sont par suite très-chauds, moins humides que les noirs de Marseille, car on y trouve habituellement un cinquième d'humidité normale ; ils sont mousseux , en pelotes qui pré- sentent dés moisissures dans leur intérieur ; leur pésanteur spécifique s'élève rarement au-dessus de 80 kilog. au moment de la vente. Le plus souvent elle est au-dessous. Ces noirs donnent à l'analyse, non pas 2 ou 3 p. 0/0 de matière ani- male, comme les noirs de France, mais le plus souvent 2, 3 et quelquefois 4 fois plus. On y trouve environ 1 p. 0/0 de matière végétale de 10 à 20 en poids de véritable sable très-fin, le reste se compose de charbon d'os. Ge noir a°en- core-pour caractère d'être malpropre, de conte- nir des morceaux de bois, des débris de pail- lons , de sentir l'édeur des fosses d’aisancé , ce qui est dû à l’'ammoniaque dégagé par la fer- mentation ; il est très-estimé des agriculteurs ; me 8 les fraudeurs le rejettent , à cause de sa pesan- teur spécifique et de son infériorité en phosphate de chaux, par rapport aux noirs de Marseille. Les noirs de Russie sont lourds comme les noirs de Marseille ; généralement ils donnent à la calcination un déchet un peu moindre que les noirs de Marseille et de Nantes; ils sont très- gros; les agriculteurs les estiment 2 fr. de moins l'hectolitre que les noirs d'Allemagne; leur pe- santeur spécifique dépasse habituellement. 100 kilog. par hectolitre, au moment de la livrai- son ; l'on ne rencontre aucun noir plus pur dans le commerce. ; Les noirs d'Angleterre sont, en général , des noirs factices, contenant une pelite proportion de résidus de raffinerie, soit un tiers, quelque- fois moitié, très-rarement deux tiers, mélés à un noir factice contenant des résidus de féculerie , des matières fécales et des substances végéto- animales de toute espèce. Ce noir n'a jamais trompé les espérances de l'agriculteur, quand il a été employé convenablement ; c'est-à-dire des- ——… 33 en séché, pulvérisé, tamisé et mêlé à une certaine quantité de cendre ou même de terre desséchée, ayant d'être semé sur le sol. Ces renseignements, M. le Préfet, sont loin d'être complets; mais lorsque nous vous entre- tiendrons des différents noirs factices, des pou- drettes et des cendres lessivées on non lessivées, nous trouyverons occasion de revenir sur les faits importants que nous avons omis cette fois; veuil- lez croire, M. le Préfet, que la commission que vous avez chargée de vous venir en aide com- prend toute la gravité des fonctions que vous lui avez confiées et qu'elle ne négligera rien pour remplir dignement sa mission, désireuse qu'elle est de justifier votre confiance et de rendre ser- vice au pays. jet M DEUXIÈME RAPPORT DE LA COMMISSION DES ENGRAIS. Monsieur le Préfet, L'analyse des noirs factices est plus difücile que celle des noirs résidu pur de raffinerie ; le jugement à porter sur leur qualité est un vé- ritable problême dont la solution réclame la connaissance parfaite des divers composants et de leurs qualités respectives. Cette étude ana- lytique présente aussi un point fort délicat, RE c'est la séparation de la tourbe et de la matière animale. | £ Dans le travail qui va suivre, nous vous présentons successivement, M. le Préfet: 1.0 Une méthode d'analyse pour les noirs factices;. 2.0 Une méthode hoaiqie pour les pou- drettes ; | 3.° Une méthode pour l'essai auélytique des cendres et des charrées ; ( 4.9 Une étude aussi complète que nous avons pu la faire de tous les éléments qui entrent au- jourd'hui dans la fabrication des engrais com- posés et vendus dans la Loire-Inférieure. ANALYSE POUR LES NOIRS FACTICES. 4. ° Avant de procéder à tout autre examen dun noir, le chimiste-vérificateur en prend quelques grammes qu'il humecte et qu'il triture avec de la chaux vive , afin de reconnaître s'il renferme des sels ammoniacaux. sr D us 2. Le vérificateur reprend ensuite le noir dont il veut reconnaître la qualité, il en des- sèche environ 30 grammes, il les pulvérise ; puis il en prend cinq grammes dont il mesure le volume au tuhe gradué. 3. Il calcine ensuite ces cinq grammes dans un creuset au contact de l'air ; puis il en verse les cendres dans le tube gra, afin d'en me- surer le volume. 4.0 T1 pèse les cendres, afin de connaître la perte de poids subie par le noir mis en expé- rience. | 5. Prenant de nouveau cinq grammes du noir quil a desséché précédemment, il les traite par une dissolution de potasse à l'alcool à 30 degrés de l'aréomètre de Baumé; le mé- lange doit bouïllir pendant une heure; après quoi on l'étend d'eau , on le jette sur un filtre dont le poids est connu d'avance , puis on lave le résidu resté sur le filtre, jusqu'à ce que ce liquide cesse de se colorer. . 6° Le résidu séché , pesé, donne le poids se ie des matières dissoutes par la potasse ; il est mis à part et conservé pour une opération ulté- rienre. | 7.0 On verse dans la liqueur potassique de l'acide chlorhydrique en excès ; sous son in- fluence , l'acide ulmique et la matière animale se séparent de la potasse et se précipitent ; on met alors le mélange sur le feu pour favoriser, par la chaleur, le rapprochement de la matière floconneuse, puis on jette de nouveau sur un fire ; on recueille la liqueur qui s'échappe, la- _ quelle est d'un beau jaune-orangé ; on lave enfin le filtre avec soin. , 8° Reprenant ensuite le précipité resté sur le filtre (précipité qui se compose de matière animale et d'acide ulmique), on le meten con- tact pendant une heure avec de l'acide acétique concentré. Cet acide dissout la matière animale sans agir sur l'acide ulmique; on jette sur un filtre pesé d'avance et on lave l'acide ulmiqne resté sur ce filtre , d'abord avec de l'acide acé- tique ; ensuite avec de l'eau ; on sèche alors à Le Mi une chaleur ménagée pour volatiliser la portion d'acide-agétique qui aurait pu échapper au la- vage, et on pèse. Le poids de l'acide ulmique donne , par différence , celui de la matière. ani- male. HE ns + Le procédé employé jusqu'ici dans l'analyse des noirs factices , nous donne : 1.° Le poids de la matière animale ; side: à 2.° Le poids de l’ulmine. à Rien de plus facile que d'obtenir directement le poids du charbon et celui de la matière ani- male : le charbon, en calcinant dans un creu- set le résidu du traitement par la potasse et pesant le nouveau résidu calciné. La matière animale , en l'extrayant de sa dissolution :acé- tique et la pesant sèche. Cette dernière opéra- tion n'est pas sans inconvénient, cat la matière animale attire fortement l'humidité,; son poids varie beaucoup selon son état hygrométrique. C'est pourquoi nous préférons constater son poids par différence ; il y a d’ailleurs, pour ce- la, un autre motif sur lequel nous,rewiendrons. 21) ge : 9e Pour rechercher les sels solubles et in- solubles que contient l'engrais à essayer, on prend de nouveau cinq grammes de la masse qui avait été désséchée primitivement, on les met en contact avec de l'eau distillée à la tem- pératuré ordinaire; on agite le mélange de temps à autre, et au bout d'une heure on dé- cante la liqueur; il ne reste plas qu'à évaporer pour obtenir les sels qui avaient été dissous. Un peu de matière animale se dissolvant aussi pärfois dans cette opération , il est convenable de laver le résidu de l'évaporation, soit avec de l'éther , soit avec de l'alcool à 40°. 10° On traite à chaud le résidu du lavage à l'eau froide par l'acide chlorhydrique , comme dans le procédé que nous avons exposé pour l'analyse des noirs purs résidu de raflinerie, et _ l'on obtient de la même manière la somme des sels calcaires que le noir renferme. Aie Il est souvent nécessaire, lorsque les cendres fournies par la combustion du charbon contenu dans le noir factice sont abondantes, BP in de laver le résidu avec de l'eau légèrement acidulée. 12.° Le poids de la silice se trouve aisément, comme dans l'analyse des noirs pur résidu de raflinerie; mais cette silice n'est pas toujours pure, elle peut contenir. du silicate de chaux et d'autres substances insolubles dans l’eau et dans les acides. Enfin, M. le Préfet, ce mode d'analyse, qui, au premier aspect, peut paraître un peu com- pliqué quand il s’agit seulement d'essai de ma- tière commerciale, peut cependant s'appliquer à tout noir factice de manière à n'exiger que trois heures de travail par essai, de la part du chimiste-vérificateur ; car, en résumé, l'opéra- tion, dans son ensemble, se traduit ainsi: Opération résumée. PREMIÈRE PARTIE. 1. Essai préalable par la chaux vive pour re- connaître la présence de la matière azotée. he. M. 2 Dessication et mesurage au tube gradué. 3.° Calcination du résidu , mesurage des cen- dres au tube gradué. 2.t PARTIE. 1.° Traitement par l'alcali caustique, filtrage, dessication du résidu , pesage. 2.° Traitement de la dissolution par l'acide chlorhydrique, chauffage , filtrage , lavage. 3.° Reprise du précipité lavé, traitement par l'acide acétique concentré, filtrage, lavage de l'acide ulmique, dessication, pesage. On a par différence le poids de la matière animale. 4° En calcinant le résidu provenant du traite- ment par la potasse caustique (résidu dont le poids est connu par la première opé- ration, deuxième partie), on a par diffé- rence le poids du charbon. 3.° PARTIE. . 1° Traitement de 5 grammes de matière dessé- chée neuve, par l'eau froide, filtrage, lavage du résidu insolnble parl'alcook ou Féther , dessication, pesage, on a les sels solubles. 2. Reprise du résidu par l'acide chlorhydrique bouillant, séparation des sels calcaires et magnésiens, s’ilen existe, comme dans le procédé pour les noirs purs... 3.2 Pesage du résidu terreux insoluble. ANALYSE DES POUDRETTES.. Ce que nous venons de dire.de l'analyse des uoirs factices s'applique presque. emt entier à l'analyse des poudrettes ; ici, comme pour les noirs factices, on peut se servir dela dissolution d'alcali caustique , pour séparer toutes les sub- stances qu'elle est susceptible de dissoudre; ici encore , on peut utiliser avec succès la propriété que possède l'acide acétique de dissoudre la ma- tière animale , sans attaquer l'acide ulmique pour séparer ces deux substances ; le mode d'analyse demandé sera donc celui-ci : NE 1° Prendre 5 grammes de poudrette dessé- chée à 100°: traiter par l'eau distillée à la tem- pérature de 40° pendant une heure ; agiter de temps à autre ct ne pour séparer les sels solubles. | 2e Sécher et peser le résidu , pour obtenir par différence le pvids des matières dissoutes par l'eau dans ce premier traitement. 3.9 Calciner ce résidu , le peser ensuite pour avoir le poids des substances organiques dé- truites par le feu, ainsi que celui des substances inorganiques änsolubles dans l'eau. 42 Traiter par la liqueur potassique 5 gram- mes de poudrette primitivement desséchée, puis débarrassée des sels solubles. 5. Précipiter l'acide ulmique et la matière animale au moyen de l'acide chlorhydrique. 6.° Reprendre le précipité obtenu et en sépa- rer la matière animale au moyen de l'acide acé- tique. 7.0 Dessécher l'acide ulmique, le peser et obtenir ainsi par différence le poids de‘la ma- tière animale. 2* — 44 — 8.° Traiter le résidu de la calcination par l'a- cide chlorhydrique , pour en séparer les sels so- lubles dans cet acide. 9. Laver, sécher, peser le résidu insoluble. Au reste, Monsieur le Préfet, il suffira, dans beaucoup de cas, pour apprécier la valeur d'une poudrette donnée, de prendre cinq grammes de celte matière bien sèche et de la. soumettre à froid, pendant une heure, à l’action de la po- tasse caustique, à 12 ou 15°. La colature filtrée donnera un précipité qui, lavé et sec, pèsera un gramme, si la poudrette est de bonne qua- lité. Nous devons maintenant, Monsieur le Préfet, revenir sur le point de ces moyens d'analyse qui demande quelques explications. Vous ayez re- marqué, sans doute, que nons dosions la ma- tière animale par différence ; si on voulait l'ex- traire de sa solution acétique, il faudrait faire évaporer jusqu'à siccité cette solution; puis la traiter par de l'alcool à 40°, l'alcool jouissant de la propriété de dissoudre la matière animale qu DD mue sans attaquer les sels. Il faudrait encore prendre la liqueur contenant le chlorure de potassium, la faire évaporer jusqu'à siccité, et la traiter aussi par de l'alcool à 40°, afin de réunir la ma- tière animale provenant de ce traitement à celle primitivement obtenue. L'évaluation directe de la matière animale contenue dans les noirs fac- lices et même son appréciation par différence sont des opérations fort délicates, qui rendent l'analyse de ces noirs plus difficile de beaucoup que celle des noirs purs résidus de raflinerie. La tourbe entre pour une grande proportion dans tous les noirs factices fabriqués dans le dé- partement de la Loire-Inférieure ; c'est un élé- ment souvent employé et presque toujours mal apprécié, et sur lequel nous reviendrons ulté- rieurement. La manière animale des noirs factices est four- nie par le sang des boucheries, par la viande des chevaux d’équarrissage et autres animaux morts , par les latrines de Nantes et des petites villes du département; enfin, par les résidus des LL Le tanneries. Nous étudieron: aussi ultérienrement ces divers produits, ainsi que les autres subs- tances qui entrent dans la confection des en- grais de notre département. Pour s'assurer d’une manière positive % la valeur du procédé analytique que nous venons de décrire, nous avons fabriqué des engrais avec des proportions déterminées de tourbe, de noir de fumée anglais et de matières fécales pour les uns, de sang pour les autres, puis nous les avons soumis aux réactions précitées. 1.° Cinq grammes de l'un de ces engrais trai- tés à froid par la dissolution de potasse pure à cinq degrés, pendant une heure et demie, ont perdu seulement trois décigrammes, bien qu'ils continssent un gramme six centigrammes de malière animale. | 2.° Cinq grammes du même engrais, préparés et desséchés de la même manière , ont été traités par la liqueur potassique à 10 degrés ; la perte a été, celte fois, de cinq décigrammes , et ce- pendant , dans les deux cas, la matière dissoute M7 par la potasse contenait une notable proportion d'ulmine. ns 3.0 On a soumis cinq grammes du même en- _grais à l'action d'une liqueur potassique à 20 degrés, pendant une heure et demie et à une température de 80 degrés; la perte a été, cette fois, de { gramme 30; mais le résidu abandon- né par la potasse, trituré avec de la chaux caus- tique, donnait beaucoup trop d'ammoniaque pour ne pas contenir une notable proportion de matière animale. Ces essais successifs prouvent qu'il est difi- cile d'enlever la matière animale à l'excipient tourbeux, et qu'on ne peut y arriver qu'en dis- solvant en lutalité la tourbe elle-même. CENDRES ET CHARRÈES. L'étude d'une cendre ou d'une charrée com- porte nécessairement des opérations nombreuses lorsque l'on veut qu'elle soit complète; nous allons les énumérer : 8 — 1° On prend dix grammes de la Substance à analyser que l'on traite par l'eau distillée à A0 degrés centigrades et l'on obtient une so- ‘lution saline dont on détermine le degré à l'a- F réomètre en la ramenant à 100 grammes, Au besoin, l’on opèrerait sur le double où le triple en ramenant la dissolution à 100 grammes. Le degré aréométrique dé la solution aqueuse reconnu, l'on procède par des essais divers à la détermination de la nature des sels qu'elle contient. Le nitrate d'argent indique les chlo- rures et les iodures. L'acide hydrochlorique décompose les carbonates avec effervescence et les acétates sans effervescence , sulfates et carbonates, précipitent par l'hydrochlorate de baryte. Les hydrosulfates de la dissolution, si elle en contenait, donneraïent un précipité noir avec un sel soluble de plomb ou de mercure. D'un autre côté, tout en procédant à ces essais, l’on prépare une solution peur une analyse quan- titative. Gette solution prête, etil estbon de la faire avec quinze grammes; on la partage en trois. Dans la première on verse de l'hy- drochlorate de baryie, on sèche et on pèse le précipité; puis on sépare le carbonate dû sul- fate par Facide arotique. Les chiffres prôpor- tionnels de soude ou de potasse déterminés, l'on vérse du nitrate d'argent dans la première liqueur, et les chlorures sont décomposés. Si la iqueur ne contenait que des hydrochlorates, des carbonates, des sulfates de potasse et de sonde, on obtiendrait maintenant les acétates par différence ; mais il n'en est pas toujours ainsi. I y a donc nécessité de prendre une seconde solution et de précipiter la chaux ‘et la magnésie par un sous-carbonate. Le pré- cipité obtenu, desseché, pesé, on le redissout dans l'acide acétique et on le précipite de nou- veau par un carbonate saturé qui ne précipite pas la magnésie; enfin, on traite la troisième solution par l'hydrochlorate de platine pour sé- parer la soude de la potasse. Ces opérations sont, du reste, variables, à cause de la nature des sels. Un traitement par l'acide hydrochlorique # — 00 — et des expériences identiques donnent la na- ture et le poids de tout ce que cel acide a dissous. La calcination du résidu avec du charbon donne le moyen de reconnaître la quantité de sulfates insolubles. iii Dans la pratique, on a fort peu besoin d'un procédé qui eût paru bien plus complexe, si nous l'avions exposé avec tous les détails que nous avons cru devoir supprimer. Les cendres et chaïrées vendues dans le dé- partemeut peuvent-être analysées par. Le pro- cédé suivant : 1.° On prend trente grammes de manière à essayer et on fait séclier à une tem- pérature de 100. 2.2 On prend dix grammes de la cendre des- séchée; on la traite par l'eau à une tempéra- ture de 40°, de manière à Jépuiser des sels solubles qu'elle contient, puis on sèche le ré- sidu lavé et on le pèse. 3.° On reprend le résidu , on le traite par LT a- cide chlorhydrique étendu , on épuise le résidu, qui, lavé, séché, pesé, donne le poids des ma- tières insolubles dans ces menstrues. OS 4.0 On essaie la première dissolution pour connaître la nature des principaux sels qu'elle renferme. L 5.° On essaie, dans le même but, la seconde dissolution. 6." Enfin, on peut brûler, dans un ercuset le résidu insoluble pour connaître le poids du charbon. S : ; Ceite analyse très-sommaire suffit aux be- soins du cmmerce et de l'agriculture. Nous croyons nécessaire maintenant, M. le Préfet, de joindre à ce qui précède qnelqnes considérations sur les diverses substances qui servent où qui ponrraient servir, dans le dé- partement, à la fabrication des engrais pulvé- rulents. TOURBE. La tourbe que l'on peut se procurer dans le 22. 80 es, département de la Loire-Inférieure proVient des marais de Montoir ou de ceux de la Dive. Les premiers sont situés à l'embouchure de la Loire, les seconds sur le bord d’une petite rivière qui se réunit aux Thouet, près Saumur, avant d'ar- river à la Loire. On emploie à Nantes fort peu de tourbe de la Dive, aussi n’avons-nous pa nous en procurer pour en faire l'analyse; nous savons seulement qu’elle est située dans le fond d'un bassin calcaire, qu’elle donne des cendres tantôt blanches, tantôt colorées, selon qu'elles contiennent ou ne contiennent pas d'oxide de fer; nous savons aussi que ces cendres abandonnent à l'eau une proportien notable de carbonate de potasse. Une croûte berbacée reconvre la sur- face des tourbières de la Dive; à 1 mètre de profondeur, on rencontre une tourbe molle, pâ- teuse, qui devient très-noire lorsqu'on la fait sécher au soleil; elle prend alors une consis- tance assez forte pour êtré moulue avec la plus grande facilité sous des meules horizontales ou Yerticales. Desséchée ; coupée par morceaux et Rs OU mise en tas considérable , cette tourbe est sus- ceptible de fermenter à la manière de l'engrais Jauffret; elle donne alors un produit qui se dis- sont presque entièrement dans la potasse avec la plus grande facilité. La tourbe de Montoir présente à peu près les mêmes caractères physiques que celle de la Dive; mais elle en diffère sensiblement par sa composition. | Il y à quelques années, l’un de nous eut oc- casion de l'étndier,et voici les résultats auxquels il est parvenu, résultats dont une vérification a prouvé l'exactitude. 100 grammes de cendre de tourbe brülée à l'air libre ont foarni : Sous-carbonate de soude. . . . . . .. 0,67 Ro UN D 0 DE NS 7,41 Hydrochlorate de sonde . ....... 21,00 » NOR... 170 4 8h 7 | ES, 5,71 Sous-carbonate de chaux. . . . .... 13,07 Magnéësie’ 4:41" 2100; SO8 TERRE . 0,45 Altefind. 2. 200 0f à 3 1 pa, 0 26,55 SMce: 10P 400 NI AY GE SES 7,24 Pefte”25/9% 5.050 MMM CNRS 2,06 Torah à He 100,00 100 grammes de tourbe très-inférieure, épni- sés par l'eau bouillante , ont fourni une dissolu- tion colorée en hrun, contenant : Sous-carhonate de soude. . . . . . .. 0,072 Sulfate de soude . ,:,.. ;, :560e. Ni RAR » de magnésie. + vivre dt pds 090 Hydrochlorate de soude- . ..... + 0 RD 00 » de chaux, . ; . sue 0455 » de magnésie (traces) Sesqui-oxide de fer . . . Carbonate de chaux. . . . és Sulfate de chaux, . . . . traces. Salibe: x suis «dde Adurmine. + Lu 0h 03 Matière extractive végétale. . . . . . . 2,800 TR La tourbe, traitée par l'alcool, a seulement co- loré ce liquide. / L’acide hydrochlorique en a dégagé beaucoup d'acide carbonique. 38 grammes de tourbe prise indifféremment . sur une.grande quantité, ont été introduits dans une cornue de terre qui, elle-même, a été pla- cée au foyer d'un fourneau à réverbère;l’allonge de la cornue se rendait (sous l'eau) dans un appareil de Woulf, dont le dernier tube se rendait sous l’eau. A une légère chaleur, se sont dégagées des vapeurs abondantes, que leur couleur jaunâtre eût fait prendre pour du soufre; elles se sont condensées dans l'allonge, et l’eau des flacons, ainsi; que, celle de la cuve, a été traversée par des vapeurs blanches analogues aux vapeurs de la distillation des matières végétales. Les gaz qui accompagnaient ces vapeurs, recueillis, se sont trouvés être des gaz acide _ carbonique, oxide de carbone et hydrogène car- boné, dans l’ordre où nous les nommons: ils 3 Ed étaient accompagnés d’une forte odeur de tourbe. La chaleur a été portée au rouge/'et Main: icnue pendant une heure. La cornue retirée et brisée était tapissée"inté- rieurement d'une couche de charbon brillant, tel que le donne la calcination des matières vé- gélales; une très-petite quantité de proto-sulfure de fer s’est trouvée dans le col. vor Le charbon restant dans la’ cornue était ré- duit à treize grammes neuf décigrammes ; il avait donc perdu 241 décigranimes. Une matière de consistance d'extrait, d’une couleur noire-rougeâtre , tachetée de jaune, remplissait l'allonge et n'était autre que le résul- tat de la condensation des vapeurs colorées dont nous avons parlé. Elle exhalait à un très-haut degré l’odeur de tourbe. Traitée par l'eau chaude, elle s’y est dissoute, en colorant le liquide en brun, et a laissé sur le filtre une assez grande quantité d'une huile empyreumatique brune ; qui s'est concrelée par le’ refroidissement; cétte huile, présentée au feu, s'est enflammée, en dé- — 57 — » gageant une odeur insupportable, sans aucun mélange d'acide sulfureux, et a brûlé, sans lais- ser de résidu, avec la flamme blanche de Thy- drogèné carboné. Le liquide examiné a présenté des traces d'acide acétique ; et, malgré l'emploi des réaëtifs les plus sensibles , aidés du procédé de M. Balard , il n’a pas donné de traces d'iode. Si les fucus de nos côtes entraient dans la for- mation de cette tourbe, on y trouverait l'iode uni à la potasse ; comme nous avôns eu occasion de nous en convaincre par des expériences an- térieures. puit? L'eau contenue dans de flacons offrait les caractères de la dissolution dont, nous venons de donner la nature. -Lescharbon de la cornue, uès-léger, + a été réduit en poudre et traité par l'eau distillée bouillante ; le résultat de la filtration ayait. un goût légèrement salé, et contenait les acides hydrochlorique, sulfurique, carbonique, unis à la soude, la chaux, la magnésie et un peu d’oxide de fer en suspension. Ce même char- es HR bon incinéré et traité par l'acide hydrochlorique a laissé dégager de l'acide carbonique, et la liqueur a donné de l'alumine, du fer.en grande quantité, de la silice et des traces de magnésie. Les cendres des tourbes des marais de Ca- tiau, au-dessus du Pont-Château et de Brignen, au-dessous de la même ville, ont donnéles ré- sultalts suivants pour 100 parties de cendres. Tourbe de Catiau. Sous-carbonate de potasse. . . . . . 0,905 Sulfate de potasse, . . . 1, nou 0,819 Hydrochlorate de potasse. . . . . .. 0,050 Sous-carbonate de chaux. .”. . . . © 13,300 Sous-carbonate de fer. ......:. 28,300 Magüésie.".". "| Viegr, 1° sie 0,050 Alumine. . : .. NE À dt our Sn 1 SiNEDS . #51. Son ER TC Bauer pote: 0752 PEER PORTO Suns » l'ovas, 4.154 SNS — 59 — Tourbe de Brignen. Sous-carbonate de fer. . . . . : . ... 20,00 Sous-carbonate dadhanm: fui db à oh 5,00 Sulfate, des.chauxi sou. swiss 0: + 40,00 Magnésie. … . : ... .. . .. “Yes s 2,00 Sel cristalisant en houpes soyeuses que nous supposons une combinaison tri- _ple de sulfate de chaux, d'alumine et d'hydrochlorate de chaux . .. . 2,00 nt Ge à cm b4,20 nd id deu 4,00 audi UE à din 2,80 : : . : : Foto *, 100,00 Poursuivant cette étude de manière à ob- tenir des résultats plus directement applicables à la fabrication des engrais, nous avons pris de la tourbe de première qualité telle que celle qui se vend. à Nantes ; elle a été séchée et pulvérisée avec le plus grand soin; puis mise en Cohtact pendant dix heures avec de l'eau — 60 — distillée. Le mélange a été souvent remué; il a filtré presque incolore; la liqueur saline, résultat de cette opération, desséchée jusqu'à siceité, a fourni quatre-vingt-quinze ‘cenligrammes de séls de soude ; d'où nous devons conclure que l'on peut se procurer , dans les maraïs de Mon- toir, une tourbe contenant près d'un. ne 7 9 de substances salines. Nous avons pris ensuite quelques grammes de la même-tourbe, nous les avons tritnrés avec de la chaux. caustique ; et'ils'en est dégagé de jamMmoniaque. Ce qui prouve qu'elle contenait des substances azotées. | , Pour connaître l'action des alcalis fixes sur la tourbe, nous avons pris cinq grammes de celle qui avait servi à nos précédents essais, et nous les avons traités par une solution de potasse caustique à cinq degrés, dans laquelle la tourbe a macéré pendant une heure et demie. La perte a été de quarante-cinq centigrammes. Nous avons renouvelé l'expérience en nous — O1 — servant de potasse à dix degrés: la perte a té cette fois de cinquante-cinq. Nous avons traité une troisième fois cinq grammes de là même tourbe par de la potasse à trente degrés, échauffée à la température de quatre-vingis degrés, et cette fois, la tourbe presque entière, s’est dissoute dans la potasse et transformée en acide ulmique. Quelques couclusions ressortent évidemment de ces faits; les voici : la tourbe pure, parfai- tement divisée, ne saurait être, pour le sol, un simple amendement , puisqu'elle contient parfois près d'un cinquième de substance saline; de là cette conséquence que 20 à 30 hectolitres de tourbe de Montoir, riche en sels de soude, peu- vent former la fumure d'un demi-hectolitre de certaines terres. Cette conclasion acquiert en- core un degré de certitude nouveau, si l'on tient compte des substances azotées et de l'acide ul- miqne naturellement contenu dans la tourbe. L'action de la potasse sur la tourbe n'est pas un fait exceptionnel : la chaux produit aussi les w 62 — mêmes résultats ; mais, comme ilest impossible en industrie de faire bouillir de Ja chaux avec de la tourbe pour obtenir un engrais! à “bon marché, il devient nécessaire de rebÿttte à ‘un autre procédé; c'est celui que l'on emploie journellement dans notre département , lors- qu'on fume avec de la chaux: prenez donc de la tourbe, qu’elle soit stratifiée avec de la chaux caustique , que le mélange soit brassé à la pelle à diverses reprises, et l'on obtiendra, comme dans un laboratoire de chimie, la transformation en ulmine, c'est-à-dire en une substance émi- nemment fertilisante de la masse presque en- tière de la tourbe. Si, au lieu d'employer de la chaux, l’on em- ploie des matières fécales , la transformation de la tourbe en ulmine a encore lieu ; de là cette règle consacrée par l'expérience que, pour faire de bons engrais avec de la tourbe, il faut qu’elle soit animaliséé depuis long-temps, et qu'elle ait vieilli au contact des substances qui peuvent modifier sa constitution, — 63 - — L'un des agriculteurs les plus habiles de l'Tle- et-Vilaine, M. Porteu, négociant à Rennes, et quelques autres à son exemple, fabriquent d'ex- cellénts engrais par le procédé suivant, ils éta- blissent des couches successives de terre, de famier, de viande de cheval, et de chaux ; ils laissent le tout fermenter ensemble pendant plusieurs mois, puis ils brassent à diverses re- prises; dans cette circonstance la chaux, facilite la décomposition de la matière animale et la transformation du fumier en ulmine. On pour- rait donc, dans les localités où la tourbe est à vil prix, remplacer la couche de terre et la couche de fumier par une seule couche de tourbe où par un mélange de tourbe, ou par un mé- lange de cendres de tourbe. Aû bord de la mer, des poissons morts pourraient être substitués à la viande de cheval, et les plantes marines pour- raiént aussi entrer pour quelque chose dans la fabrication de ces compostes. Il est bien de remarquer que le contact des cendres de tourbe avec la chaux est propre à ce As rendre soluble une bonne partie de cette der- nière , en vertu de la loi des doubles rente sitions, Lu Toute lindastrie des cire de noir de Nantes, que l'on appelle fraudeurs, consiste uni- quement à mêler à des noirs, résidus purs de raflinerie, des tourbes noircies par divers pro- cédés et plus ou moins animalisées. Régularisée, cette industrie pourrait devenir aussi profitable à l'agriculture de nos départe- ments de l'Ouest et au commerce de Nantes, qu'elle leur est nuisible aujourd'hui. De nom- breux essais ont prouvé qu'un mélange de deux tiers de tourbe bien animalisée et d'un, tiers de noir pur résidu de raflinerie donnent des ré- sultats avantageux dans certains, cas à la dose de 8 hectolitres à l'hectare. Cependant, le prix de revient est bien différent de celui du résidu de raflinerie, surtout si l'on se dispense de tein- dre la tourbe avec du noir de fumée ou de, la poussière de charbon de terre, comme le font généralement les fraudeurs, _ , TT LE En effet, 100 hectolitres de noir pur de raffi- nerie valent généralement, à bord des navires, 1050 à 1100 francs ; dans le second cas, 109 hectolitres du mélange se composent de: 33 hectolitres de résidu de raffinerie va- M ds » : Res € « : 363 {fr 70 hectolitres (environ) de tourbe va- lant à Nantes au plus. +. . . . . . .. 70 7 barriques de sang à 10 francs. . . 70 Main-d'œuvre, etc. : .... ... » sun D Torar. .. . 523 fr. Le chiffre de 523 francs nous montre que l'industrie des noirs animalisés pourrait livrer au commerce des produits de bonne qualité, au prix modeste de 5 à 6 fr. l’hectolitre, ce qui porterait à 35 ou 40 francs au plus la fumure d' un bec- tare de terre , déduction faite des frais de lrans- port. Nous prenons la liberté, M. le Préfet, d'ap- peler toute votre attention sur ce fait si important pour la prospérité de nos çampagnes. Le jour où es les engrais animalisés, dont 8 hectolitres sufti- raient pour la fumure d'un hectare, se vendraient à Nantes 5 francs l'hectolitre , et 6 à 7 au plus dans les arrondissements les plus éloignés ; toutes les terres incultes seraient bientôt défri- chées. - Tanneée. Ce que nous venons de dire de la tourbe s'appliqne, en grande partie, à la tannée’, c'est-à- dire à cette substance qui forme le résidu de la poudre de tan après les opérations du tannage ; mais la couleur habituelle de la tannée et la grosseur de ses molécules ont empêché jusqu'à ce jour, à Nantes, que l'on en fit usage pour la fabrication des noirs factices; aussi n’a-t-elle jamais été employée que pour faciliter la des- sication des matières fécales dans la fabrication des poudrettes. | Les faits agricoles ont prouvé que la tannée ne peut être employée sans danger dans la fa- su 0 brication des poudrettes, quand elle est fraî- chémient sôrtie des cuves. [1 faut, disent les pra- ticiens, qu'elle soit pourrie, expression que la science peut remplacer par cette autre, il faut qu'elle soit transformée en ulmine ; et, en effet, pour arriver à leur but, bon nombre de fabricants d'engrais ont souvent stratifiée la tannée avec de la chaux. À Nantes, la tannée est peu estimée ; on s’en sert pour fabriquer un combustible qui ne paraît pas donner un grand bénéfice à ceux qui le préparent; car nous ayons vu des tanneurs l'employer à faire des remblais. D'autres la brûlent, afin de vendre les cendres aux blan- chisseurs , qui les estiment beaucoup. Si l'on brûle 100 kilog. de tannée bien sèche, l'on trouve qu’elle laisse un résidu de 7 kilog. et 500 gram. formé de cendres Rlançhes très- fortement alcalines. Charbon de terre. Le charbon de terre ne donne aux noirs au- Se cune propriété fécondante ; aussi n'a-t.il été uti- lisé que rédait en poussière et pour colorer la tourbe employée par les fraudeurs. M. le Préfet appréciera , s’il ne serait pas convenable: d'en prohiber, en quelque sorte l'emploi , en signa- lant les fabricants qui en font usage. Charbon de bois. Le charbon de bois étant, dans nos contrées, À d'un prix très-élevé, il s'ensuit que l'on n'en fait pas habituellement usage pour la coloration des tourbes. Quelques agriculteurs ont SOnpÉ , depuis l'emploi à Nantes des résidus de rafh- nerie , sûr une grande échelle, à fabriquer des noirs factices avec du charbon de bois ét des ‘matières animales; mais ils ont dû y renoncer , les essais ‘préparatoires tentés sur des terres pauvres ayant donné de mauvais résultats. “Noir de fumée. Nos fabricants de noir emploientiindifférem- mn (09 — _ment, sous ce nom, des produits très-différents dont ils se servent uniquement pour donner à _ Ja tourbe une couleur plus rapprochée de celle des résidus purs de raffinerie qui nous viennent de Marseille et de Bordeaux. Les noirs de fu- mée qui se vendent à Nantes , viennent d'Angle- terre, d'Amérique, de Paris et de Bordeaux. Ces deux derniers sont: aussi des noirs exo- tiques. Ceux de Bordeaux viennent presque tous d'Angleterre. Les noirs que l'on nous a montrés appartiennent tous à deux classes distinctes : les uns étaient un charbon très-divisé, mêlé de peu de substances. étrangères et contenant seule- _ment quelques-uns des produits de la distilla- tion des substances, végétales; les autres, au contraire, altiraient, l'humidité avec une pro- digieuse facilité , et, gras au toucher, trahis- saient leur origine par la grande quantité de potasse carhonatée qu'ils contenaient. Nous sa- vons , de science certaine, que la teinture en noir d'un hectolitre de tourbe coûte de 0 fr. .85 centimes à un franc , Selon sa perfection et —— 70 la quantité de noir employé sans ajouter sen- siblement à la qualité du mélange, surtout lors- que le noir de fumée ne contient pas de po- tasse et ne mérite pas sa dénomination. Charbon de tourbe. Le charbon de tourbe a été employé pendant quelque temps à Nantes, pour la falsification des résidus de raffinerie ; mais, comme cette fraude donnait peu de bénéfice, on ÿ a renoncé. Le charbon de tourbe, qui se trouve aujour- d’hui dans le commerce, ne mérite pas ce nom. C’est un mélange fin, doux au toucher, très- bien moulu, de tourbe carbonisée, de tourbe torréfiée et de tourbe à l'état naturel parfaite- ment bien desséchée. Pour préparer ce mé- lange, on prend de la tourbe émottée que l'on fait sécher à l'air le plus possible; puis on la mét dans une chambre en briques chauffée à l'extérieur ; au bout de quelque temps, on ouvre une trappe placée à la partie supérieure de < 94 = cétte chambre ; alors il se dégage des torrents de vapeur d'eau chargée de vapeurs empyreu- matiques , et l'on obtient une carbonisation in- complète. Cependant, à ce produit qui renferme, comme nous l'avons déjà dit, de la tourbe car- bonisée, de la tourbe torréfiée et de la tourbe non altérée, mais seulement desséchée, l'on ajoute habituellement , au moment de la mouture, une certaine quantité de tourbe sèche. Le tout, sous la pression d’une meule verticale, s'écrase, se mêle et se noircit dé manière à pouvoir être revendu comme charbon de tourbe servant à noircir la toufbe pure. Si l'on considère que la tourbe, même. légèrement carbonisée, perd au moins cinquante pour °j, de son poids , et qu’elle perd les deux tiers au lieu de la moitié, quand la carhonisation a été complète, l'on arrive à considérer le charbon des tourbes salées comme pouvant faire la base d’un engrais excellent pour certaines terres et pour certaines récoltes, mais dangereux chaque fois que l’agriculteur pourra rédouter l’enlèvement trop prompt des sv DE sels solubles par les eaux des pluies. Des tour- bes contenant quinze, vingt,,vingt-cinq de substances salines donneront, si on. les réduit à moitié de leur volume, des produits deux fois plus riches en sels, à volume égal, que. les tourbes originelles. Ce produit, sera trois fois plus riche en sels, si les tourbes ont été lout.à- fait carbonisées. Malheureusement , la carboni- sation en vase clos de masses de tourbe est commercialement impratiquable, et la carbo- nisation à l'air libre répand une fumée bien gé- nante pour les voisins. Charbon de Warech:' Plus riche encore en substances salines que le charbon de tourbe, le charbon fait avec les plantes marines a servi pendant quelque temps à augmenter le volume des résidus purs de raffinerie. Mais, comme un hectolitre de cette substance rexient encore, après. mouture, à cinq ou sis francs au fabricant, selon son habi- 73 — Jeté plus ou moins grande à manier les ouvriers, on l'a bientôt trouvé d'un prix trop élevé pour faire de la fraude , et l'on a renoncé à l'employer autrement que pour teindre en noir la tourbe pure. | +: La composition d'un échantillon de charbon de Warech que nous ayons, examiné, -élait celle-ci : pour 100 grammes de warech. Charbon imparfait (1). . . . . . . . .. 15,5 ‘Substances solubles dans l’eau. . . Substances solubles dans l'acide azo- Mu : brrflenh eines.) vob ie sé 4e 4». Pertestune sm rmruonms tree se à 67,0 D vi CP . . 100,0 (#) Le charbon dont il s'agit a été fait dans le but de savoir combien , av maximum , les fabricants de char- © bon pourraient retirer de leurs warechs , et il ne mérite pas le nom de charbon. Complétemient carbonisé , il eût donné seulement ÿ, grammes % de charbon, et non pas 415;5, An. Vue La composition d'un échantillon de charbon de tourbe traité de la même manière a été : Matière végétale plus ou moins cabonisée. 50 Sels solubles dans l’eau. . . . . .. PORALS3 Substances solubles dans l'acide azotique. 25,6 MOSIOU. ... 00 dE SNS 10,1 (100 gr. de tourbe avaient donné 35,6 de charbon.) Tomath 2dules. oonet406O En 1836, l'on a vendu , dans les départements du Morbihan et des Côtes-du-Nord ;, une grande quantité de résidus de raffinerie mélés de char- bon de warech. Cet engrais a été employé par les agriculteurs , pour la récolte des blés-noirs, et a donné d'excellents résultats. Pendant quel- Nous donnons plus lo n le détail du chiffré 17,5 à l'ar- ticle des cendres de warech ; mais peu-être serait-il plus avantageux pour l’agriculture que les warechs, pressés comme le foin que l’on envoie aux colouies, fussent ren- dus directement transportables dans l'intérieur des terres, PET, | pu que temps , il a existé à l'Ille-d'Hédic une fa- = brique de charbon de warech; il serait à dési- _ rer que cet établissement existât encore, et que l'autorité favorisât , sur les bords des côtes, les usines ayant pour but de donner aux plantes marines une forme susceptible de faciliter leur transport dans l'intérieur des terres. | Sue. La composition de la suie est la suivante, d'après deux analyses que nous avons faites : PREMIÈRE ANALYSE. 1 4,0 Matière bitumineuse . . . .. . . . . .. 33,1 Matière extractives ts... 64. , .. 19,3 Acétate, carbonate, sulfate et phosphate esse Up. res Daoromils a 460 28,3 Sels de potasse et de soude. . . , : . . 6,2 Sels d'ammoniaque. : . . . . .. . .. 4110 234 DRE guog borne ar ip va .ensitant 808 Charboniilisnl al «idiwrentiss-nefeôt "ent 4,7 Matière bitumineuse. . . .. PR + 1 El Matièroexiractive. . : . "000 20,5 Acétate, carbonate, sulfate et phosphate de chaux. : 08 25,6 Sels de potasse et de soude. . . . . . ss 242 Sels d'ammoniaque.,..….. 4... unke 01,0 Beu::ii ii A0 GE PO 11,9 Perte: : : .: 467228 0m HAT. 0,0 100,0 Cendres et charrées: IL est extrêmement rare que les. fabricants d'engrais du département fassent entrer les cen- dres et les charrées dans la fabrication de leurs noirs factices, ou qu'ils s’en servent pour frau= | der les résidus purs dé raffinerie : leur couleur et la grosseur de leurs molécules s'opposent à cet emploi. Mais ils les vendent en quantités considérables sous leur forme naturelle, ou bien ils s'en servent pour la fabrication des pou- drettes. Voici l'analyse de quelques cendres : N° 1. — Cendre de Warech (1). (Essai fait sur 10 grammes.) : . . . 4,65 Sels solubles seulement dans l'acide azo- __ tiqne ou dans l'acide hydrochlorique, . 3 Résidu contenant du charbon . . . ee 2,35 N°2. — Cendre de tourbe. Sels sulubles à #” (1) Autre cendre de Warech : + feoméhenae- "266 Sels solubles dans un acide. . . ....:.... 3,34 Résidu .. +. + … L2 ù, ff of Eoel nn in nu ot LOU af Dr | LI LA 2,00 pe. 7 @' ne Sels solubles seulement dans les, acides 5,60 .azotique ou hydroghlorique. + mt sr Résidu +. : + Ce ARC, M: MT N 3. — Cendre de lannce. . 3,05 Sels solubles dans l'eau. . . . . “à. ds sx, Sels solubles dans les dcidds azotique ou % hydrochlorique ::... "3% + à. # f | Résn, . : sosie 0» mie 08 10m 2,05 N° 4, Charrée prise à à Pont-Rousseau. #45 Æ Sels solo dans l'eauir. "247.7 a 10 Sels solubles dans les acides ss x ou hydrochlorique, sus) sue nt OUI 7,15 Résidu. . + +, + + + Ne Le VE 2,75 N° 5. — Charrée de tourbetrès-pure. à sd He ? Sels solubles dans l'eau. . . . , . . _ e Sels solubles dans l’acide hydrochlorique. 8,06 Mégdu 2 0 04 Sn, SE AE Move. cd 1008. : ï s di — 179 E: N. 0 er Gharrée de Lourbe’ de Pont- Rousseau. Sels solubles dans on Ha 0,01 Sels solubles: dans l acide hydrochlorique. 7,80 _ Résidu. a E. à: EN © OUT NRC. Dee o $ 2,10. de | : Ne 7. — Control lessivees de bois de > Pont-Rousseau, L “Subristèes solubles dans l'eau. . . ... 0,1 te pe solubles dans l'acide hydrochlo- OR - . . . . és US sn ? , F BR. à F2 | ? | : 10. ( # : AO k # 8. — ss Goile Peine de Deut-Boctho ” Substances Dies dans l’eau. . ...… 0,15 "AT 4 dans l'acide hydrochlorique. .. 7,05 Résidu en a . 2,80 En US Ne 9. == Cendre lessivée de a Substances solubles dans leauss Me ce Lt 2 Id. dans l'acide RATE 7,55 Résidu sec ; | No 10. — Cendre de bois ue Sels solubles dans l'eau. : . . . ! .. “4 00 Id# dans l'acide PAPE . 3,40 Résidu: +54. SOON Le degré de l'atéonièlre n'est pas propor rtion- nel à la quantité de substance saline contenue dans la dissolution, aussi ne l'avons-nous pas fait figurer dans les analyses qui précèdent. Le plus simple examen suflit, du reste ; pour faire reconnaître que les éendres non “léssivées l'em- portent de beaucoup sur les cendres lessivées ; : si tous les agriculteurs ne savent pas en faire ta différence, c'est qu'il en est un grand nombre qui n’ont jämais employé diréctement de bonnes — 81 — cendres non lessivées: Les cendres de tourbes marines et de warechs présentent , de plus, l’a- vantage , de pouvoir être employées avec de la chaux ‘et de donner naissance a des doubles décompositions. Nous avons remarqué aussi, dans un échantillon de cendre venue d'Auray, une substance analogue à l'albumine végétale, et formant une proportion de deux : à trois. cen- tièmes. Nous sommes portés à croire que ce fait est général, » Mais nous n'oserions l'afirmer. Nôus pensons, toutefois , que, si les cendres de warech. étaient connues dans, l'intérieur du département, leur prix atteindrait bientôt cinq francs l'hectolitre, et qu'elles seraient employées coburtanent avec le noir, surtout pour les prairies. ._ Chaux. Le prix de la chaux éteinte et réduite en poussière est beaucoup moindre que, celui du “noir, de la, charrée et de la poudreue ; aussi TN © n'est-il pas rare que l’on en fasse usage pour des sophistications. Nous avons vu, dans les chantiers de la route de Bordeaux , de la charrée que le véndeur nous à dit en Confidence con- tenir, à sa connaissance , moitié de chaux. Quel- ques fabricants d'engrais ajoutaient , les années dernières, une notable proportion de chaux aux résidus de raffinerie. C'était une manière de frau- der sans altérer le titre accordé aux noirs par l'analyse. Nous avons fait des éssais dans cette direction, et voici l'un de nos résultats : Prenez tourbe noircie et animalisée, soit 10 hectolitres ; ajoutez-y un poids égal de chaux en poudre: triturez et brassez avec le plus grand soin. Prenez une portion de ce mélange, soit 10 bectolitres, mélez-les avec 10 hectolitres de résidus purs de raffinerie de Nantes, de Mar- seille ou de Bordeaux; mélez et brassez de nou- veau avec le plus grand soin, et vous obtiendrez 20 hécto. d'un mélange qui aura l'aspect da noir de Hambourg et sera un ‘assez bon engrais, si la tourbe employée était fortement animalisée, A l'analyse, ce noir donne une très grande proportion de carbonate de chaux. La tourbe qu'il contient, fortement altérée déjà par la chaux , se dissout dans la potasse avec la plus grande faci- lité, ce qui prouve qu'elle est à l'état d'ulmine. On y trouve environ moitié moins de phosphate de chaux que dans les noirs de raffinerie et une quantité de carbonate plus considérable que la quantité de chaux dont on a fait usage, par deux raisons faciles à saisir. | Terres noires. Quelques marchands d'engrais, voulant noir- cir leurs tourbes à meilleur marché qu'avec le noir de fumée et la, lie de vin carbonisée, se sont imaginés d Led sy E la pierre noire de Chà- teaubriant, moulue etréduite en poussière. D'au- tres ont acheté pour cet usage, à la Haic-Longue et dans quelqnes autres houillères, des pous- sières qui n'avaient d'autres qualités. que celle de Ja couleur. Plusieurs bateaux chargés de — 84 — ces matières à frauder sont entrés depuis 1830 dans notre ville, où leurs chargements ont été utilisés. Peut-être serait-il utile que l'emploi de ces substances tout-à-fait inertes fût prohibé, ‘comme celui de la poussière de charbon de terre, par la plus grande publicité donnée aux noms de ceux qui en feraient usage. A SUBSTANCES ÉMINEMMENT FERTILISANTES EMPLOYÉES DANS LA FABRICATION DES ENGRAIS, Chair musculaire. La chair musculaire est fournie à Nantes par les chantiers d'équarisssage, et se compose, en grande partie, de viande de cheval. On la ré- duit en bouillie dans une autoclave à une pression de deux atmosphères, et c'est sous cette forme qu elle est utilisée. Quinze cents livres ou 750 kilog. de chair de cheval donnent, avec l'eau employée, cinq barriques de produit et 40 kilog. d'os auxquels il reste fort peu. de ge- latine. Si l'on prend un kilogramme de chair musculaire, si on le dessèche , si on le réduit — DD — en, poussière, on obtient seulement 250 gram. de produit, ce qui prouve que chaque barrique de bouillon d'équarissage renferme 122 kilog. de viande à l'état frais, ou, 40 kilog. de viande sèche. La quantité de chair musculaire, dont on peut disposer dans une ville comme la nôtre, pourrait suflire, si elle était utilisée pour la fa- brication des engrais à l’animalisation de dix mille hectol. de tourbe par année, en comptant dix hectolitres, de tourbe pour une barrique de produits d'équarissage, où 10 à 12 kilogrammes de mauvaise viande sans os, pour 50 kil. de tourbe. Voici dans l'état actuel des choses le produit de quatre chevaux pesant dépecés 750 kilogrammes. Peaux des 4 cheyaux. . . . . . . 40 fr. »c. tr D Ni" » PS. Ce OR Le re do. 0 Os, 40kilog. environ. ; « : . . .. 3 » Graisse pour, mémoire: . . ... ..»: Bouillons, cinq barriques. ... ; .,,50. » TOTAL. . : . 196 60 Quelques-uns des chevaux que l'on abat à Nantes, dans l'établissement de l'équarrissage, donnent jusqu’à dix litres de sang; ce sang est en général, très pesant, et marque sept degrés à l'aréomètre de Beaumé. Sang des boucheries. Le sang que nos bouchers vendent aux fa- bricants d'engrais, ne marque habituellement que 3 degrés 112 à quatre degrés à l'aréomètre de Beanmé, ce qui prouve que la qualité en a été modifiée par l'addition d'une certaine quantité d'eau. Si l'on se procure, dans nos boucheries , du sang à sept degrés, si on le dessèche, si on le réduit en poussière , l'on obtient, par kilog., 180 à 200 gram. de résidu. Le sang se vend habituellement, à Nantes, 10 fr. la barrique rendu aû chantier du fabri- cant d'engrais. Les barriques sont à sa charge. Une barrique de sang peut être employée pour QUE — animaliser dix hectolitres de tourbe. Quelques fabricants emploient ou ont employé pour vingt hectol. de tourbe, uue barrique de sang et une barrique ‘de matières fécales, ce qui est moins actif. Cependant, ces proportions sont bien su- périeures à celles utilisées dans la fabrication des noirs connus sous le nom de noirs mélés. Nes Rognures des Lanneries. Ce produit n'a guère été employé jusqu’à ce jour dans la fabrication des engrais : les seuls es- sais tentés dans notre ville, l’ont été par l’un de nous. Nous devons en conclure que les rogaures humides valent la viande des équarrissages. Le prix des rognures des tanneries est trop élevé pour. que l'on en fasse régulièrement usage, les tanneurs ne voulant s'en défaire d'une ma- pière avantageuse pour les fabricants d'engrais, que dans, les temps humides , et lorsqu'il leur devient difficile de les dessécher, ré M Rognures des peaux lannees. Ces rognures, qui se décomposent, avec la plus grande lenteur, ne peuvent servir d'en- grais pour les récoltes ; c'est tout au plus si l'on pourrait s'en servir, pour activer la végpé- tation des arbres, en les déposant dans les trous de ceux que l'on plante. Charbon de cuir. C'est tout-à-fait à tort que l'on a prétendu que le cuir carbonisé jouissait de propriétés fertilisantes toutes spéciales, où bien il ést complétement carbonisé , auquel cas son char- bon n'a rien qui lui puisse assigner une supé- riorité quelconque, ou il est simplement torré- fié, et alors il doit être considéré comme un mélange de charbon et de tannate de gélatine. C'est en vain que l’on prétendrait , ‘dans le der- nier cas, lui assigner une valeur végétative qu'il ne possède en aucune manière. Les désirs U- des spéculateurs ne sauraient , en aucune fa- con, sous ce rapport, prévaloir contre les faits. Si la théorie porte à préjuger peu favorable- ment du cuir torréfié, la pratique confirme cette opinion. Des agriculteurs l’ont essayé pur sans aucun succès. Il y a déjà cinq, ou six ans que le Comité de Salubrité a répondu , dans ce sens, pour la question qui nous occupe ; aussi est-il surprenant qu'une question qui semblait com- plétement jugée , ‘soit mise de nouveau sur le 7 M; « | La facilité avec lutte ce cuir se carbonise dans unappareïl'à griller le café a porté, dans les derniers temps, quelques industriels à s’en occuper de nouveau sans savoir ce qu'ils pré- tendaient faire. Nous présumons qu'ils ne s’en serviront que pour teindre “de la tourbe et lui donner une couleur noire; mais nous préfère- rions de beaucoup, sous cé rapport, le charbon de warech, qui, fout en donnant un résultat semblable , Ajouterait à la qualité du produit. sé sde Résidus des fabriques de colle forte. ” ».- À ‘ Ce produit, d'une odeur infecte, n'entre que diflicilement dans la fabrication des. engrais pulvérulents, auxquels il ne peut que donner de bonnes qualités. M. Hectot a fait, sur ces.rési- dus, l'expérience suivante, dont les agriculteurs devraient. savoir tirer parti : il en met dans une barrique d'eau destinée à des arrosements quel- ques kilogrammes (deux ou trois au plus), et s'en sert , au bout de plusieurs jours, pour ar- rosér les plantes qui souffrent de la sécheresse et celles qui sont malades. L'effet de cette eau animalisée est admirable, surtout sur les pê- chers ; quelques verres suffisent pour rappeler à la vie dès pêchers jaunes et flétris ; quelques verres de plus les tuent, Matières fécales. Les matières fécales se vendént régulière- ment, à Nantes, de trois à quatre francs cin- cmr-QN quante centimes la barrique, rendues sur Fe chan- tier du fabricant d'engrais. Remarquons, à ce sujet, les prix comparés des diverses substances employées à Nantes dans les engrais, et de quelques engrais ua- turels : | | Noir pur de Marseille, à bord des mo gd 11 à 11 fr. 50e. Noir pur de Hambourg, à bord des navirés à 10 à 11 fr. Noirs purs de Russie à gros grains, 8 fr. c. a 920 Poudretté de Montfaucon égale au noir en qualité , 10 fr. Poudrette de Lorient, 3 fr. 50 c. Tourbe en poudre nonanimalisée et non noircie, 75c. àifr. pl Tourbe en poudre noircie, 1 fr. 50 c. à 4 fr. Pierre noire de Châteaubriant, les £00 kil. 5 fr. Noir de fumée provenant de la carhonisation des lies de vin, les 100 kil. 66 fr. Noir de fumée proprement dit, 45 fr. 4 ic "É Chaux vive à Nantes, l'hectolitre, 2 fr. 60 €. (elle double de volume quand on: Véteint.) Chartée de l'Hôtel- Dieu, l'hectolitre, 4, fr..à 50 c. Charrée du haut de la Loire , 2H Cendres de tourbe non lessivées, 75 ce: Cendres de tannée, l'hectolitre, 3 fr. Cendres de Varech prises à Auray ,. 50: À à'2 {0007 : h ri - Cendres des Pere où on ne brûle que du bois, SRIDC TT 1 Noir de Vareth pur, rendu à Nantes 6 fr. (Lhectolitre pesant plus de 100 kil.) ! Prix de revient de l'hectolitre du charbon de cuir, Afr.50à 5 fr. Résidu de colle forte, la barrique, 5. à 10 fr. Bouillon d'Equarrissage, la. barriqmes 10 fr. Sang, la barrique, 10 fr. 1 Matières fécales, la barrique, (mayenna} Sofr. 50 c.. - | Eaux. ammoniacales de l'asine à gaz, 2 fr. Bouillon de tripes, pris. à, 1} ‘abattoir, 5: c. Os non moulus, les 50 kil.,.3 fr. 50.à 4 fr: . MS Suie , l'hectolitre , 2 à 2 fr. 50 c. La matière fécale formeune ressource puis- sante pour l’agricultnre; aussi, croyons-nous de- voir, M. le Préfet, vous prier, au nom des la- boureurs du département, de faire prévaloir à Nantes les fosses mobiles inodores sur les fosses fixes de 4 leur trop*plein par des égouts. Voici maintenat “quelques amalyses de pou- drettes que nous avons faites, pour nous mettre en mesure .de vous. répondre. à 1° Poudrelle pure. Matière extractive et sels solubles. . . 26 rs 1 Matière animale. . . . . .. d'un in RS Matière végétale. LÉNTANPRNREPE UE Sels’ calcaireshet: pertes. . ... « … , 4 6, 0 D 1 2° Poudrelle faile à Nantes. Matière extractive et sels solubles. : 6, 2 + D Ci-contre. .. . .., 6, 2 Matière animale. . . . . . . .. À me sin 8, 4 Charbon. . . sh ds mn NS Rime: 25, 0 SA nn uucu ao SN RS Sels calcaires. ve. de RTE S SIRSS 23,4 PO | à. à ‘milan 0 DSL + : Au 100, 0 3. Auire poudrelle de Nantes. Matière extractive et sels: , 4: . Le. sine 0 Matière animale. … 414 40 0 26, 0 Matière végétale: . D US OUR, D DR 4. ur dé à Le SES 0 QE A PO Lie eee à + PR RE 3 100 , 0 -Gès chiffres, M. le Préfet, parlent bien haut ; si la poudrette de Montfaucon valait à Nantes, quand on en faisait usage, 10 et 11 fr. l'hec- tolitre, c’est que cette poudrette contenait trois ou quatre fois plus de matière animalé que celles qui se vendent régulièrement 3 fr. 50 c. Ce- CU pendant, M.le Préfet, il est bon de vous sou- mettre quelques faits curieux qui prouv ent que la matière animale, selon les provenances, à des degrés d'activité bien différents. _ Sion emploie comparativement de la poussière de sang desséché et de la. poussière de chair musculaire, le résultat est le même : il est bien moindre, si on se sert de poudrette pure , mais les sels ammoniacaux donnent sensiblement le même résultat que Îles poussières animales. Si on prend de la tourbe , ou une poussière tout-à-fait inerte pour dessécher du sang ou du bouillon d'équarrissage, le résultat est identique, pour des quantités égales de substances fer- tilisantes, mais il est à peine de moitié avec de la matière fécale. Ajoutez à un hectolitre de tourbe, par la voie humide, cinq kil. de sang sec, cinq kil. de viande sèche, cinq kil. de sels ammoniacaux , et dans bien des circonstances les résultats seront identiques. se Arrosez un bout de prairie avec du sang …— RU pur, avec sde bouillon d'é équarrissage , ‘où une solution concentrée de sels ammoniacaux , et : F4 l'herbe sera brülée. Arrosez la même étendue avec. des matières fécales, et l'herbe ne sera pas brûlée, à moins que vous ne multipliiez Ja dose. Faites absorber à un bectolitre de te pure quarante kilog. de sang à sept degrés, ct vous aurez un produit qui dans les vieilles terres, a donné à notre connaissance, un ré- sultat supérieur, à celui des résidus purs de raffinerie. Un, chimiste très- babile sl Maine- et- Loire, M. Bandron, l'ancien concurrent du professeur des Gobelins , nous a raconté, sur les effets du sang desséché, l'anecdote suivante qui doit troufer place ici: Connaissant l'activité du sang et voularit en faire usage pour féconder une tombe d': asperges, M. Baudron saupoudra. cette ‘tombe avec: les restes d’une certaine quantité de sang qui lui avait servi à fabriquer du bleu de Prusse; mais — 97 — _ilobtint un résultat bien différent de celui qu'il attendait: la dose se trouva trop forte; et, péndant plusieurs années , la tombe d'asperges se trouva frappée d’une entière stérilité. Cepen- dant; au bout de six ans , une branche de figuier enterrée dans cette tombe , et qué l'on croyait morte , ranimée par l'excitation puissante qu'elle avait reçue, se prit à pousser d'une belle vé- gétation, tandis qu'à côté l'herbe ne poussait | pas encore. | s On a voulu, dans ces dernières années , se servir du sel marin sali par des matières ani- males et du goudron ; mais la proportion de ces matières n'étant pas assez considérable, il fut facile à l'un de nous de ealciner le mélange et d'en extraire, par un moyen fort simple , de très-beau sel blanc. Si, comme le pensent géné- ralément les ‘agriculteurs ; le selest un excel- lent engrais, quand il entre dans la formation des fumures et des compôts, il serait facile d'établir an bas de la Loire des fabriques d’en- grais qui seraient une source de prospérité pour D le département, sous le double rapport. indus- triel et agricole. Admetlons, par tn qu'on li L. mélanges suivants : Chaux non éteinte, 20 hectol.; sel marin, 10 hectol.; tourbe pure.en poudre, 150 hectolitres: Ou encore:.selmarin, 10 hectol.; matières fécales, 5 barriques ; tourbe pure , 100 hectol. Ou encore :’têtes de sardines, 5 barriques ; sel marin, 10 hectol.; .chaux non éteinte, 10 hectol. ; tourbe pure en poudre, 450 hectolitres. Tous ces mélanges seront de nature à être employés avec aväniage , soit purs, soit mêlés avec du fumier ; du noir ou dela charrée, sans que le fisc ait à s'inquiéter du sel , parce que, d'une part, le sel se trouvera décomposé, et que , d'autre part, il sera mêlé à trop: de substances étrangères pour qu'il y ait bénéfice à l'en extraire pour le revendre au commerce. si « L. ! -- * Eaux ammoniacales.. ‘ e * Les eaux ammoniacales de l'usine de gaz de NUS Nantes contiennent du sulfidrate et du carbo- nate d'ammoniaque dâns des proportions va- riables; elles” pèsent habituellement 5 degrés en moyenne ‘à l'aréomètre de’ Beaumé, ver- sées pures ou inême étendues d'eau sur lé sol ; elles détruisent toute végétation; mais on peut s'en servir de la manière suivante : on prend quatre à cinq litres de lie de vin, vingt litrés d'eaux ammoniacales, un hectolitre de tourbe, et l'on abandonne le mélange à la fermentation. Il se produit alors-du carbonate et de l’ulminate d'ammoniaque, et an tout devient un ‘excellent engrais. ml Les Anglais se servent d'un autre procédé ; ils arrosent le champ à labourer avec l’eau am- moniacale, au moins un mois avant de se servir de la charrue : c’est alors l'acide carbonique de l'air qui remplace , par une lente décomposition, l'acide sulfidrique, si vénéneux pour les plantes. Cette méthode à l'avantage de détruire toutes ‘les ” mauvaises herbes et d'économiser sur les frais de sarclage. — 100 — Pour que notre travail fût aussi complet et aussi utile. que possible au département , il se- rait bon , M. le Préfet, qu'il fût accompagné d'une note statistique sur les sources d'engrais que renferme la Loire-{nféricure, AoRPAPE ap- proximativement: La quantité de sang {attas par. les. bouche- ries du département ; La quantité de chevaux abatyus chaque : année ; La quantité d'animaux morts enfouis sans profit pour d'agriculture ; dé La quantité de matières fécales que Nantes livre au commerce, et celle que l'établissement de fosses mobiles inodores lui permettrait de livrer ; La quantité de Pan de Par de tripes qui coulent aujourd nai. dans le touc de l'Abattoir ;- L'indication de toutes le mere AnÉer- mant de la chaux et de célles où on l'exploite ; $ Le chiffre approximatif des mètres cubes de warech recueillis sur nos côtes ; — 101 — Le chiffre des barriques de têtes de sardines fournies par nos usines de. conserves alimen- taires ; 4 Le chiffre des bateaux oi pr Sid hui au transport, à Nantes, de la tourbe qui entre dans les noirs mélés, et le chiffre approximatif des hectolitres de cette tourbe ; Enfin, tous les autres renseignements que la matière comporte. | De notre côté, M. le Préfet, heureux des rapports que ce travail nous a permis d'avoir avec vous, nous nous empresserons de vous faire connaître ultérieurement ce que nous au- rons appris. Les membres de la commission : PIHAN-DUFEILLAY , D.-M., Président : GOX, D.-M.;L. LE SANT, pharmacien, LELOUP, directeur de l'École Primaire Supérieure; A. GUÉPIN, D.-M., Æap- porteur. + — 103 — POLICE DES ENGRAIS. Girculaite du 19 mai 184L s adresse par. M. le Préfet de la Loire-Inférieure à MA. les Maires du département. Messreurs, Je viens de prendre un arrêté concernant Je commerce. des engrais. Il est transcrit à la suite de cette circulaire; el vous le recevrez en même temps en placards. | TP J'ai cherché à conserver à ce commerce la li- berté la plus entière dans le choix des subs- — 104 — tances proposées pour fertiliser la terre et à mettre en même temps les acheteurs à l'abri des fraudes dont ils ont à se plaindre aujourd’ hui. 11 dépendra toujours d'eux, non. pasidé $avoir si une matière qu'ils n'ont pas essayée ou vu essayer, convient à la. nature de leur terrain, mais au moins de s’assurer que le vendeur ne les trompe jamais sur le nom de la substance vendue; de telle ‘sorte qu'un agriculteur , sa- tisfait de l'espèce d'engrais qu ‘ila acheté sous un certain nom, soit toujours\ sûr d'obtenir le même engrais, en le demandant sous Je même eos: |? Les articles 1, 2,3, 4, 5 et 6 obligent tout marchand d'engrais à faire, connaître, sans qu'une erreur, sans qu'une équivoque soit pos- sible, le nom de l’engrais on des engrais qu'il vend. Je vous invite à ne pas autoriser les noms qui vous sembleraient. offrir des chances de fraude, par leur ressemblance: avec les noms d'engrais: déjà connus, et différents de ceux 1005. que le marchand veut introduire Juan le com- merce, | : Les articles 7,8, 9, 10 et 11 Pr par quels moyens on constatera régulièrement, avant la mise en vente, et de manière à pouvoir y recourir en cas de contestation, la nature .de l'engrais auquel un nom est assigné, Les ana- lyses expliqueront, non-seulement la composition chimique de la substance envoyée, mais encore toutes les propriétés que l'examen pourra faire découvrir, en ce qui concerne l'homogénéité, la couleur, l'état de division , le poids sous un volume donné, l'odeur, etc.; le chimiste véri- ficateur conservera dans un bocal une portion de l'engrais envoyé comme type. ‘ Le point de départ bien déterminé, il con- venait d'empêcher les. altérations frauduleuses : les articles 12, 13 et 14 y pourvoient. Ils per- mettent à l'administration d'exercer une sur- veillance continue sur le commerce des engrais, et de réprimer toute tentative qui serait faite pour vendre ; sous un nom autorisé , un engrais — 106 — d'une qualité inférieure : les analyses dés échan- tillons envoyés par MM. les Maires dans'les circonstances voulues par l'arrêté; seront faites aux frais du département. FE ARIONE Pour compléter les garanties données contre la fraude , les articles 15, 16 et 17 tracent à l'a- cheteur la miarehe qu'il doit suivre, afin dé clairer ses transactions ; comme il pourrait naître des abus dé la fâculté de demander des ana- lyses, l'acheteur sera tenu de payer les frais de l'opération qu'il'aura exigé, par suite d'un injuste soupçon. Si la fraude est reconnue, les dépènses faites poar l'analyse feront partie . des frais àréclamer au fraudeur. La püblicité donnée aux résultats des expériencés et aux jugeménts intervenus séra un encouragement pour les négociants honnêtes et une: juste flé- trissure appliquée aux individus sans. probité. L’artielé {J'indique comment seront dirigées les poursuites contre tout marchand qui ne rem- plirait pas les formalités imposées par les ar- +4 4 ticles 1,2, 3, 4, 5 et 6, qui tromperait les acheteurs sur Ja qualité de sa marchandise. L'article 20 concerne la publicité à donner à l'arrêté, pour que tous les acheteurs connaissent les garänties- données contre la fraude, et dis- pose qu'un placard sera constamment afliché dans les lieux de vente. Je vous invite, Messieurs, à vous oscuper immédiatement de l'exécution de cet arrêté, qui sera cerlainement eflicace, si vous exercez une serupuleuse surveillance sur les marchands d'engrais. : . Vo voudrez bien Sont quinze jours après l' pposition. des placards et les publi- _ cations faites, la liste des marchands qui auront | fais ls déclaration mentionnée à l'article 5, et vous. y joiadrez une note de ceux qui n'auront pas accompli eette formalité ; il leur sera fait application de l'article 16. S'il n'existe pas de marchands d'engrais dans la commune, vous devrez m'envoyer un état négatif. Successivement ensuite , Messieurs, vous — 108 — m'adresserez les ‘échantillons que vous aurez pris, en conformité de l'article 6. H est à dé- sirer que vous enfermiez ces échantillons (1) dans des fioles cachetées , toutes les. fois que vous aurez une voie sûre dé cominupication. La subsiance envoyée ainsi sera moins sujette à s'aliérer ou à se perdré en partie dans le trajet. Pour que la faible quantité recueillie représente le mieux possible la qualité moyenhe de l'en- gräis, je vous prie de faire creuser lé tas à une assez grande profondeur, et de faire mêler à la pelle, aussi bien’ que possible, le ‘volume total dé matière que l'on aura retiré en ereusant le trou; c'est sur le résultat de .ce mélange | que l’échantiflon devra être prélevé ; la qualité moyenne de J'engrais ‘sera d'autant mieux re- présentée, que l'on aura mis plus de soin à mêler (1) Du poids de 200 à 250 grammes , représentant un volume de 1/5 de litre environ. ,, — 409 — les. différentes .ceuches situées à la surface et à diverses profondeurs. ’ Fr Si vous pe pouvez envoyer l'échantillon daus une fiole, ilseranécessaire que vousle fassiez sé- cher suffisamment pour qu'il ne puisse donner au- cune humidité au papier qui lerenfermera. Cette dessication s'opèrera, autant que possible et si le marchand y consent, en sa présence et. avant la clôture de l’enveloppes si le marchand refuse de se prêter à cette précaution, vous fermerez et cachetterez le paquet, comme l'arrêté le pres- erit, et vous le ferez sécher toût fermé, à.une douce’chaleur ,‘avant de me l'adresser. Dans les cas ordinaires, lorsqu'une personne sûre, venant directement à Nantes, ne pourra pas se charger de me remettre, en votrenom, les échantillons d'engrais, vous devrez, Mes- sieurs, les faire parvenir, par la voic qui sera la plus facile, au Maire du chef-lieu de canton , ou au Maire de la localité la plus voisine en communication directe, soit avec Nantes, soit avec le chef-lieu de l'arrondissement, Ce fonc- — 110 — tionvaire en délivrera récépissée, et m'ex pé- diera, sans délai, les échantillons par la . mière voiture de passage. Les frais de. transport seront acqüittés à Nantes, à la Préfectüre d'après les mémoires que vous certifierez. Un avis de chaque envoi devra d'ailleurs m'être adressé par la poste; par le Maire expéditeur , le” jour même où il ‘se dessaisira des échantillons. ‘ ps Recevez, Messieurs, el. … Le Préfet de la Loire-I nférieure : dk CHAPER. ARRÊTÉ pu 19 mai 1841. Nous, PRÉFET DE LA Lore-INrÉRIRURE , Vu les lois du 22 décembre 1789 et du 28 pluviôse an vur, qui chargent les Préfets de l'administration générale des départements ; ls — Vu la loi du 18 juillet 1837, art. 10, qui charge les Maires « de la police municipale el » de l'exécution des actes de Fautorité _supé- » rieure qui y sont relatifs ;. Ébe Vu les lois du 14 décembre 1789, art. 50, et des 16-24 août 1790 , section 11, qui définissent la police municipale et classent parmi ses auri- butions « l'inspection sur, la fidélité du, débit » des denrées qui se vendent äu poids, à l'aune » ou à la mèsure ; ÿ | Vu les arrêts de cassation des 20 septembre et 31 octobre 1822, qui constatent le droit.at- tribué aux Préfets « de faire directement des » règlements sur les objets de police munici- » pale , lorsqu’ il s'agit des mesures générales » d'un égal intérêt pour toutes les communes » du département ; he ; Vu l'article 423 du Code pénal, qui punis d'un emprisonnement de. trois mois à .un an, d'une amende de 50 francs au moins, et de la confiscation des objets du délit, quiconque aura trompé l'acheteur sur la mature d'une marchan- dise quelconque ; — 112 — “Vu la délibération ‘du Conseil-Général de la Loire-Inféricuré du 26 août 1840, qui invite instamment l'administration départementale à prendré toutes les mésures nécessaires , pour la répression de 1 a fraude à laquelle se livrent un orand nombre de marchands d' engtais ; : Considérant que le commerce des engrais a pris’ une impotlance immense dans le départe- ment de Ja Loire-Inféricure , et què ce dévelop- pement a donné lieu à des spéculations fraudu- léases funestes à l agriculture ; 3 Considérant que les moyens de fre les plus usités sont : 1.0 L'altération des substances connues dans le commerce comme susceptibles de servir d'engrais ; 2 L'application des noms d'engrais connus à des substances d'un aspect sembiable, mais de natures différentes ; ' | 3. Gette même application mensongère de noms, avec üne très- légère modification, qui paissé n'être pas aperçue par l'acheteur , et que le fraudeur puisse cependant faire valoit, en 1115 — cas de poursuite De contrefaçon où falsifica- tions Considérant qu'ilest impossible de fixer d'une . smanière absolue. quelles sont les matières qui doivent être classées comme engrais ; Considérant-qu'en prenant des mesures pour la répression de la fraude, il imperte de respec- ter la liberté du commerce et de réserver aux agriculteurs le droit iimité d'essayer toutes les substances qu ils jugeront propres à | fertifier le sol ; | & FER “, AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : AKMCLE PREMIER. Tout commerçant vendant des matières quel- conques non liquides, désignées comme propres à fertiliser la terre , devra inscrire, sur un écri- teau placé à la porte de chacun de ses maga- sins, le nom de l'engrais qu'il débite, À, LL # ÿ — 114 — .: ART. 2 du Si plusieurs espèces d'engrais sont contenues dans nn même magasin, chacune ‘d'elles devra être enfermée dans-une case distincte entière- ment séparée des autres, et portant sur “un écri- teau le nom particulier de lespèce d'engrais. 4 ART. FN ; x 7 © 7 LE 4. | Si l'engrais mis en vente n’est pas un de ceux qui sont déjà connus dans le commerce, sous des noms spéciaux , le débitant pourra donner à sa marchandise tel nom quil voudra; excepté les noms déjà adoptés par le commerce; toute- fois, ce nom devra être approuvé par l'autori- té municipale. Il sera refusé, s’il prête à erreur ou, à équivoque, ART. , “Le nom de l'éngrais séra “écfit "sûr les en- scignes etécriteaux intérieurs sans äbréviations, — 115 — _en lettre d'ane:grandeur uniforme, et de vingt centimètres au moins de hauteur, de manière à être Ju, facilement età ne, pouvoir être confondu avec aucun autre. | ART. D, | | 4 - Dans la quinzaine qui suivra la promulgation du présent arrêté , tous les marébands d'engrais devront-faire, à Ja Mairie du lieu où sont éta- blis leurs dépôts, la déclaration du nom de leur engrais, et devront établir les enseignès dispo- sées comme il est dit ci-dèssus. J ART. 6. se . Aucun maréhand d'engrais ne pourra com- mencer , à J'äyenir, ce commerce, avant l'ac- éoiplistement d de ces deux formalités. ART. 7, Aussitôt ç que le Maire aura reçu la déclaration du débitant, il se transporlera au dépôt d'en- 4 *% — 116 — grais, ou enverra un délégué, à l'effet de pren- dre, sur lés tas des diverses qualités qu'aura déclarées le débitant, un échantillon de chaque qualité. Cet échantillon, da poids de 200 à 250 grammes , sera enfermé dans un papier ou dans une fiole que le débitant cachettera lui-même, après avoir inscrit sur une étiquette intérieure , signée de lui , le nom donné à l'engrais. Be. pa- quet sera , au besoin , enfermé dans un sac de toile, pour pouvoir être expédié à Nantes , sans danger de rupture. EL ART. 8. Le chimiste chargé de l'analyse des engrais préviendra, 10 jours au moins à l'avance, le marchand. d'engrais, du lieu , du jour et de l'heure où sera faite l'analyse de ses échantil- lons, Cet avis sera transmis par l'intermédiaire du Maire, qui en demandera récépissé au mar- chand, et nous l'adressera immédiatement. Le délai de 10 jours pourra être abrégé, sur la de- mande écrite du marchand. D Or Anr. 9. 4e | jour et à dore fixés , le chimiste. dési- gné ci-dessus rompra dééacliet du vase ou du papier qui renferme l'échantillon, en présence du marchand, s’il s’est rendu à l'invitation réçue, ou en. son absence, s'il n'a pas jugé devoir se présenter ; l'analyse de l'échantillon sera faite immédiatement , et le résultat en sera consigné sur un registre coté et paraphé par nous. Arr. 10. Le résultat de l'analyse sera transmis an Maire qui aura envoyé l'échantillon, et restera déposé au secrétariat de la Mairie, où il sera communiqué à tous ceux qui désireront en pren- dre connaissance. Le Maire en délivrera copie certifiée au: marchand. | 8 hi . t A 11. si l'échantillon analysé a été désigné par le marchand sous un nom d'engrais déjà connu , et — #8 — » si l'analyse justifie cette dénomination , le mar- chand sera autorisé à conserver la designption adoptée. ‘ " | s Si l'analyse n'est pas d'accord avec cette dé- signation, le marchand sera tenu de changér le nom qu'il avait donné : en cas dé refus ; procès- verbal en sera dressé et nous séra envoyé. > ART. 12. MM. les Maires sont avi ‘à visiter où à faire visiter fréquemment les dépôts des mar- chañds d'engrais, pour s'assurer que toutes les dispositions ci-dessus sont exactement obser- vées. | | Ar, 13. LA Si, dans une L ses visites, un “inspecteur d'agriculture, un'Mäire ou son délégué ;" croit reconnaître quelque aération dans la qualité des engrais dont les échantillons ont été four- nis et analysés; il devra en prélever immédia- tement un nouvel échantillon en présence du 640. — marchand ou de ses représentants, et de les requérir de cacheter et de signer le papier dans lequel l'échantillon sera enfermé, et sur lequel le nom de l'engrais sera inscrit tel que le porte l'écriteau fixé au-dessus du tas. En cas de refus , le fonctionnaire requérant cachettera et signera lui-même l'enveloppe de l’échantil- lon ; il dressera procès-verbal de son opération et du réfus qu'il aura éprouvé. Le tout nous se- ra envoyé , til séra procédé, comme il est dit aux articles 8 , 9 et 10 ci-dessus, à l'ouverture du paquet et à l'analyse de la substance conte- nue. Ar. 14. Si le résultat de l'analyse constate une alté- ration notable sur la qualité de l'engrais , com- parativement avec la qualité essayée lors de la déclaration du marchand, toutes les pièces seront transmises à M. le Procureur du Roi pour obtenir la punition de la fraude, — 120 -- ART. 15. Tout acheteur qui soupçonnera quelque: fal- sification dans la nature de l'engrais mis en vente, aura droit de requérir le marchand: de prélever sur la quantité vendue un paquet de 200 grammes environ cacheté” et signé par le marchand ou ses représentants , et portant le nom inserit au-dessus du tas. Ce paquet sera déposé .à la Mairie pour nous être transmis ; il sera procédé comme il vient d'être dit pour l'examen de la substance suspecte, et pour la répression de la fraude, s’il y a lieu. ART. 16. Si le marchand refuse de signer et de cache- ter le paquet contenant l'échantillon, l'acheteur pourra ‘requérir le Maire, qui procèdera comme il est an à l'article 7. ar 17. \ L'acheteur qui aura HuVudé l'ébilies chi- — 121 — mique, prendra par écrit l'engagement de payer, s’il y a lieu, les frais de l'analyse , sauf recours contre qui de droit; cet engagement sera pu au paquet cacheté. : qe ; Lie Le | ABT. 18. La plus grande publicité possible sera donnée aux résultats de ces épreuves et aux jugements des tribunaux qui pourront intervenir. rail 19. Quiconque En F1 engrais sans avoir rempli les conditions prescrites par les six pre- miers articles du présent arrêté, sera poursuivi en simple police, en vertu de l’art. 471, n.° 15 du Code Pénal, et de plus traddit en police correctionnelle; s’il a trompé les acheteurs en attribuant fâussement à sa marchandise. le nom d'un engrais conpu dans le commerce. Arr. 20. Le présent arrêté sera publié et'affiché dans — 122 — toutes les communes. Un exemplaireen placard devra toujours être affiché dans 0 6 d' engrais. ; Nantes, le 19 mai 1841. Le Préfet de la Loire-Inférieure. } Circulaire du 24 juillet A841 , adressée par M. le Préfet de la Loire-Tnftrionre à HU. les Maires du département. Masseurs, . L'article 3 de mon arrêté dus 19 mai ) Con- cernant la police des engrais, dispose que , si l'engrais mis en vente n’est pas un de ceux qui sont déjà connus dans le commerce, sous des noms spéciaux, le débitant pourra donner à sa marchandise tel. nom qu'il. voudra » excepté les noms déjà.adoptés dans le commerce ; que, toutefois, ce nom devra être approuvé par l’au- torité municipale ; qu'enfin, il sera refusé , sil prête à erreur ou. à équivoque. J ai reçu d'un certain nombre d'entre vous les états des déclarations faites à leur Mairie \ conformément. à l’article 5 de l'arrêté; l’examen de ces états m'a paru nécessiter quelques ex- plications , sur les noms qui peuvent être ap- prouvés, sur ceux que les marchands d'engrais doivent changer. Beaucoup d'engrais sont vendus sous les noms de noir d'engrais , noir mélangé, noir de Mar- seille , eic.; ou bien sous le nom de charrée, sans épithète; d'autres sont dits, charrée de Chinon , charrée du Pays-Haut, charrée de Rochefort, cendres de Rochefort, ou reçoivent d'autres dénominations vagues qui ne peuvent être conservées; car elles peuvent s'appliquer à tous les engrais de couleur noire ou à toutes les cendres, quelle que soit la nature du com- bustible. Si l'en ne veut pas donner aux cendres = (8h un nom de fantaisie, il-faut au moins qu'on spécifie si elles proviennent de la combustion du bois, du varech, ete. , et sielles sont lavées ou non, attendu que, dans ces différents cas, les qualités qui les font rechercher comme en- grais, varient d' une manière notable. La dési- à gnation du lieu d'origine, pour les engraïs noirs comme pour les cendres , serait insuffisante , puisque, du même lieu, il peut venir des en- grais noirs très-différents et des cendres lavées ou non, de divers combustibles. I faudra donc , pour les engrais composés, donner un nom pu- rement arbitraire, attendu que le’détail de la composition seräit ‘trop long sur une enseigne ; et, pour une cendre à laquelle on ne voudra pas donner un nom de fantaisie, dire: cendre lavée ou cendre non lavée de bois, de tourbe, de varech, etc. | | Je me réserve d’ailleurs l'approbation défi- nitive des noms que vous m'aurez “signalés ; car vous comprenez que le même nom peut être donné, dans. plusieurs localités. différentes ‘à A5 — des matières entièrement dissemblables, ce qui occasionnerait des méprises et des contestations. Vous voudrez donc bien inyiter MM. les mar- chands d'engrais à ne pas faire la dépense des écriteaux qui leur sont prescrits, âvant d'avoir reçu mon aulorisation pour la dénomination à donner à leurs engrais. | J'insiste de nouveau, Messieurs, sur ges _plissement des. formalités que je vous ai re- commandées, pour le prélèvement des échan- tillons. Les échantillons d'engrais doivent être pris par vous, ou par un délégué, en observant les précautions diverses indiquées par ma cir- culaire du.19 mai (page 127.du Recueil Admi- uistralif) ; le prélèvement doit être fait en pré- sence du débitant , qui désigne lui-même le nom donné à l'engrais, et ce nom est inscrit sur une étiquette mise dans le paquet; ce paquet est ensuite fermé par le Maire, toujours en -pré- sence du débitant, et l'ouverture en est scellée avec le cachet de la Mairie, de telle sorte qu'on puisse constater, avant l'analyse, que le paquet — 126 — a été conservé intact, et que l'échantillon qu il contient est bien celui qui a été pralété en pré- sence du marchand. Il est bien entendu que le nom inscrit sur le papier renfermé dans le paquet doit être répété dans la léttre d'envoi, pour que je puisse juger s'il est acceptable, et vous adresser immédiatement mes instructions. Quelques observations m'ont été adressées par MM. les commerçants d'engrais au sujet des garanties que les analyses doivent présenter au commerce de bonne foi. J'avais prévu celte juste sollicitude ; pour y anis + j'ai pris les me- sures suivantes : | J'ai nommée une commission composée de cinq chimistes que la notoriété publique m'a dé- signés comme s’occupant plus particulièrement d'analyse dé cegcenre;({) j'ai prié ces Messieurs de vouloir bien dresser, de concert avec M. le chimiste vérificateur, un programme du mode d'analyse le plus sûr et le plus convenable à (4) C'est le travail de cette commission que nous pu- blions. (Note de l'Éditeur.) — 127 — LE employer, pour connaître en peu de temps la composition des engrais que livre le commerce. Ce programme, dès qu'il sera approuvé, * devra être suivi dans l'analyse, et chaque marchand intéressé aura droit de s assurer que l'essai au- quel il sera appelé , sera fait suivant la méthode prescrite. | _ Dans le cas où une analyse serait contestée, plusieurs membres de la commission, au choix du commerçant seront invités à la répéter eux- mêmes , en présence de M. le chimiste-vérifi- cateur ct des personnes que le commerçant lui-même appellera pour être témoins de l'o- pération. C'est le résultat de cette analyse qui sera envoyé à M. le Procureur du Roi, s’il y a _ fraude. Les frais de ces expertises seront à la charge de qui de droit. Ces explications m'ont paru nécessaires pour répondre à diverses questions que m'ont adres- sées plusieurs d'entre vous , Messieurs les Maires; je m'empresserai de concourir avec vous detous. mes efforts pour arriver à réprimer 5 — 128 — une fraude dont l'agriculture a eutantà souffrir Recevez, Messieurs : aie. | Le Préfet de la Loire 1nfé'iqure- A. CHAPER. Circulaire à MM. les Maires du département, | concernant la policé du commerce des en- graïs. Nantes , le 10 avril 1842. Messieurs, Je suis informé que dans plusieurs’ com- munes du département, mon arrêté du 49 mai 1841 , sur la police des engrais , n'est pas com- plétement exécuté, et qüe la surveillance scru- — 129 — puleuse qu'il importe d'exercer sur les mar- chands d'engrais , dans l'intérêt de l'agriculture, laisse encore à désirer sur quelques points. Le moment meparaît venu de vous rappeler les dispositions principales de cet arrêté, veuillez vous-en bien pénétrer et en assurer la complète exécution. C'est le plus sûr moyen de mettre fin aux plaintes dont le commerce des engrais est encore l’objet. | : Nous devez, Messieurs, vous assurer que tous les marchands d'engrais établis dans vos communes .ont fait la déclaration des matières qu'ils mettent en verte (art. 5 et 6). Cette dé- claration doit être renouvelée , par le marchand, chaque fois qu'une nouvelle qualité d'engrais est par lui mise en veme. Il doit fairé connaître le nomqu'il prétend donner à son engrais. En cas de refus de déclaration ou de négligence de sa part, il ya lieu d'en dresser procès-verbal, et de me l'envoyer sans délai. ( Lorsque le marchand a déclaré le nom de l'engrais qu'il se propose de débiter , l'adminis- — 130 — tration a le devoir d'en faire constater -régu- lièrement la’ nature, À cet effet, l'article 7. vous trace la marche que vous avez à suivre; vous devez vous transporter au dépôt de. l'engrais, en prélever un échantillon avec les précautions qui vous ont été déjà indiquées, et mel'adresser. J'en ferai faire l'analyse par le chimiste-véri- _ ficateur, qui en conservera une: portion comme terme de comparaison. Cette portion sera dé- posée dans un vase cacheté par le marchand ou son représentant, qui aura été invité à as- sister à l'analyse. En cas d'absence de leur part, cette absence sera constatée par le chimiste-vé- rificateur, qui appliquera son propre cachet. Le résultat de l'analyse vous sera -transmis, et je vous ferai connaître , “en. même “temps, le nom sous lequel l’engrais peut être mis:en vente. Vous tiendrez la main à ce qué: ce nom soit seul apposé sur l'écriteau que chaque mar- chand est tenu de placer à la porte de: son ma- gasin, ou sur la case particulière de chaque en- grais » Si le magasin en contient plusieurs es- pèces. — 131 — Ces dispositions seraient sans efficacité, si voùs ne vous assuriez, par de fréquentes visites, que la qualité des engrais dont les échantillons ont été envoyés par vous et analysés, n'a pas été altérée. Si vous avez lieu de soupçonner une semblable fraude, l’article 13 fournit à l'ad- mwinistration le moyen d'en assurer la répression, et vous devez y recourir. Un nouvel échantillon de l'engrais sera prélevé par vous, et vous me l'adresserez. Si le résultat de l'analyse qui en sera faite constate une altération notable sur la qualité de l'engrais, le marchand sera déféré aux tribunaux, sauf toutefois la faculté qui lui est réservée de demander une nouvelle ana- lyse faite contradictoirement. Teiles sont, Messieurs , les dispositions prin- cipales de mon arrêté du 19 mai dernier, sur lesquelles je crois devoir appeler votre at- tention. Mes efforts pour faire cesser les plaintes si légitimes des agriculteurs , et moraliser le commefce des engrais que tant de fraudes ont discrédité, seraient impuissants sans une active — 132 — surveillance locale. Les graves intérêts qui sont engagés dans celte question me font une loi de réclamer de votre part le concours le plus entier. ( Recevez, Messieurs, etc. Le sens de la Soir: Bafuriéiré; A. CHAPER. — 133 — LIBRAIRIE DE P.* SEBIRE, PLACE DU PILORI, N.° D, A NANTES. AGRICULTURE , JARDINAGE , etc. Veillees F'illageoises , ou Entretients sur l’A- griculture Moderne, à l'usage des Écoles Pri- maires, par Neveu-Derotrie, inspecteur d'a- griculture du département de la Loire-Infé- rieure ; ouvrage approuvé par l'Université. (5.° Édition.) 1 vok;in-18; prix: 4 fr. 50 c. Tableau. Synoptique de la NWalure et des Productions du. Sol, dans le département de la Loire-Inférieure. In-plano, colombier; prix : 2 fr. 50.c. | La Pomone: Française, ou traité des axbres fruitiers taillés.et cultivés d’après la fructification et la végétation particulière à chaque espèce, — 134 — par Zelieur, de Fille-sur- Ace: (Nouvelle édi- tion.) 1 vol in-8.°; prix: 2 fr. Traité complet de la Culture des, Melons " ou Nouvelle Méthode de cultiver ces plantes sans cloches, sur buttes et sur couches, par Loisel, 1 vol. in-18; prix: 2 fr. | La Pomologie Française, recueil des plus beaux fruits cultivés en France; ouvrage orné de magnifiques gravures en couleur; avec un texte descriptif et usuel , rédigé par A. Poireau. — Paraissant par livraison in fN6 , À 1 fr° ve. la livraison. | * Calendrier du Bon Cullivaleur , où Maïuël de l'Agriculteur praticien , par A. C: Mathieu de Dombasle } édition revue, : nn op curl et ornée dé planches, 1: vol: iñ122° Le Bon Jardinier, par A. Poireäu et Vil- morin, 4 gros vol. chaque année, avec pan prix: 7 fr. , Pratique S'implifiée du Jardinage, gai Louis Dübois, { vol: in-12 ävéc planches." 04 4 Théorie’ dé l'Horliculture } ‘où > Éesdteides — 135 — _criptifs, selon les principes de la physiologie, sur les principales opérations horticoles, par John Lindley, traduit de l'anglais par Ch. Ze- maire, 1 vol. grand in-8.° avec planches dans le texte; prix:9 fr. | Systlêéme Sexuel des Plantes d'après Linneée. Tableau in-plano; cart. ; prix : 1 fr. Classification des Plantes Phanérogames, par Emile Pradal, d'après la méthode natu- relle de Jussieu, modifiée par Loiseleur-Des- longchamps et adoptée par Mérat. Tableau in- plano, cart.; prix: 1 fr. 25 c. Commentaire sur la Loi des Fices rhédibi- loires , par Neveu-Derotrie, inspecteur d'agri- culture du département de la Loire-Inférieure. (Sous-presse). FIN. 136 TABLE. fige, TABLE. Pages. Note de l'éditeur. . . …. a Duc n di ul x at dd Études agricoles. -? 4? 314 À FAURE, vi] PRO NT PA Éd De dit ds 54 2 0, 1x Premier rapport de la commission des CORAN TE on a hd de 2 ES Seconde partie... .‘.:, 41 4RSREnMS Deuxième rapport de la commission des CRBrMR TT CCS IS PNER 34 Analyse pour les noirs factices. . . . . . 35 Opération résumée. . . . . . .. lt: SPF Première partie. "2" 3 270% ASE ET. Deuxième partie. : , : . 4. 0" 4i TABLE. 137 | ; Pages. Troisième partie. . . . . das. de , gas Analyse des poudrettes. . . 4. .. .... 42 Cendres et charrées. . ..., 4 : .., .,. 47 DOUEDE. … à: . . D, « +.» tion 6h ani D1 Hourbhe denfaliaiss dh moupérdut .ob à “ulue) 58 Tourbe de Brignen. . . . .. ....,: ... 59 |... Sos as. x 05 Charbon de terre. . : ... . +4 rs 10h s0ilo@7 Charbondebaois, , 12.1... .: »,. sisluws 168 Noiridée fumée. 5... . .... du 426.68 Charbon de tourbessmssraaant 54 sait 4ol 70 Charbon de Varech. .1:%4 ur. ns 2191172 Suidise vus 2h 45 sé A .ob 48 Mioi/76 Premièrengpalgsossi.l. &i.:.1o1u01.0l . Id. Deuxième analyses... 4! 4414 se 76 Cendresset!charrées. … 41.44 4 Ta. Chaux: us 4. 44: 10900 36% 81 DNS DOS... , . . ditidnatt 83 Substances éminemment fertilisantes em- ployées dans la fabrication des engrais. 84 Chair musculaire. . . . . . + + SU 2d. 138 TABLE. Pages. Sang des boucheries. . . . . 420, 0 és: :86 Rognures des tanneries. . . +: +: b. 08:87 Rognures des peaux tannées. , + ..: 2, 88 Gharbon de euir. . . . . : . .., + 08 Id. Résidus de fabriques de colle forte. #80 Matières fécales. si. … . 009 D 08 Id. Eaux ammoniacales. . ...... ‘+ + WINE60 Police. des engrais. .... : : .4r ob. ad 103 Circulaire du 19 mai 1841, adressée par M. le Préfet de la Loire-Inférieure à MM. les Maires du département. : . .. ... Id. Arrêté du. 19 mai 1841. ....44 04 « 410 Circulaire du 24 juillet 1841, toi par M. le Préfet de la Loire-Inférieure à MM. les Maires du département. :. , 122 Circulaire à MM. les maires du départe- ment, concernant la police du commerce des-engrais. . : «+ 4 ere -009100 NN FIN DE LA TABLE. ERRATA. “ * # Page 61, ligne 16, au lieu de demi-hecto- litre ; lisez : demi-hectare. … Page 78, ligne 5.°, rétablissez les chiffres 3,05 à la suite des se/s solubles dans l'eau , au lieu de les laisser en face de cendre lannée , qui n'est qu'un titre. % 5 dép MEN. far Ex 55 Sectes. fol Ami Pme li dé rer + PRIT Ésrames zu %, S France. Loire inférieure 633 (Dept.) Commission des 5 chimistes F7A5 Guide de l'agriculteur et du fabricant d'engrais PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY