Run CRAN TENTERERE 1 Eu, 1! A re k F On Va a Pan CIE 4 f s à L EP v ( p LATTEA Tr YL ‘nt } | L ; à A val 2 / nm ' NPA ; CAR à UT Po MT | LUS HERBIER GÉNÉRAL “ DE L'AMATEUR. : IMPRIMERIE DE FAIN, RUE DE RACINE, PLACE DE L'ODÉON. CONTENANT LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE, LES PROPRIÉTÉS ET LA CULTURE DES VÉGÉTAUX UTILES ET AGRÉABLES; DÉDIÉ AU ROI, PAR FEU MORDANT DE LAUNAY ; CONTINUÉ PAR M. LOISELEUR-DESLONGCHAMPS, DOCTEUR EN MÉDECINE, ET MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES NATIONALES ET ÉTRANGÈRES, AVEC FIGURES PEINTES D'APRÈS NATURE PAR M. P. BESSA, PEINTRE D'HISTOIRE NATURELLE. Fleurs charmantes, par vous la nature est plus belle ; Dans ses brillans tableaux l’art vous prend pour modéle : Simples tributs du cœur, vos dons sont chaque jour Offerts par l'amitié, hasardés par l'amour. Deuize, Jard. III. # TOME TROISIÈME. PARIS, AUDOT, LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS SAINT-JACQUES, N°. 18. M DCCC XIX. 10 ra notes à ONE O a a ÉMRNAOR TL PAU ARE à Fait gui ya de 4 101 AA Are. Sur t ad TAAGAOM Da AÂK AE T-TUNTTEION M IAE vs , ET PRICECET LE LE Le APT altortén AITHANES php te AAA «4 ‘mes dS sse 40 D ni D va Fate MAN AAUTAN ins ee HAEMITAT HMIOTETR er AT T is ï am0Ÿ TE sestonerreds nus Es bngigeucz ‘12! usa) anvill rte eus aa Pres b taue role ai uses nb ptudliss sale .SRRE Auoun En cabinet : sitau't 10% 2100 SÉTAL ; se uvre QGIRADETAU en CU PUARESE: cor zùË MNT. EL ES CANARINE CAMPANULÉE. CANARINA CAMPANULA. Y Hexandrie-Monogynie. Famille des Campanulacées. AAA AA AAA A CARACTÈRE GENERIQUE. Calyx 6-pyllus. Corolla 1-petala , campanulata, 6-fida. Stamina 6; filamentis bast latioribus. Ovarium /nferum ; stylo simplict ; sugmate clavato , 6-partito. Capsula 6-locularis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CANARIN A folis hastatis, oppositis ternisve ; floribus solitartis , pedunculatis , cernuis. CANARINA Campanula. Lun. Mant. 225. — Warcp. Spec. 2. p. 241. — La. Dict. Enc. 1. p. 598. — Law. ZUust. t. 259. — Curr. Bot. Magaz. n.et t. 44h. û CAMPANULA Canariensis. Lin. Spec. 258. CAMPANULA Canariensis, Atriplicis fol, radice tuberosä. Tourner. 7nst. 100. CAMPANULA Canariensis regia , seu Medium radice tuberosä , Joliis sinuatis , cæsiis, Atriplicis æmulis , ternis circa caulem ambien- tibus, flore amplo pendulo , colore flammeo rutilante. Prux. Alm. 56. t. 276. f. 1. Lrvwé avait d’abord rangé la plante qui fait le sujet de cet article dans le genre Campanula ; mais il lui reconnut par la suite des caractères qui l'engagèrent à en faire le type d’un nouveau genre qu'il nomma Canarina , parce que la seule espèce qui le composait alors était originaire des îles Canaries. Aujourd'hui on en connaît une seconde espèce qui croît au Zanguebar, sur les côtes d'Afrique. La Canarine campanulée ne mürissant point ses fruits dans nos jardins, on la multiplie par les éclats de ses racines, qu'il ne faut replanter qu'après les avoir laissé sécher pendant quelque temps, parce que, si l’on ne prenait pas cette précaution, le suc laiteux qui découle des plaies faites à ces racines par cette opération pourrait les faire pourrir. Il est nécessaire de planter la Canarine campanulée en 145 pot, afin de pouvoir la rentrer de bonne heure dans la serre tempé- rée, où elle fleurit depuis le commencement de l'hiver jusqu’au mois de mars. Il ÿ a cent vingt ans qu'elle a été introduite dans les jardins botaniques’ de l'Europe. La racine de cette plante est tubéreuse, en forme de fuseau ; elle donne naissance à une tige cylindrique , lisse, noueuse, haute de trois à quatre pieds, et divisée en rameaux opposés ou ternés. Ses feuilles sont de même opposées ou ternées , hastées , inégalement dentées en leurs bords , glabres, molles, d’un vert un peu foncé en dessus , un peu glauques en dessous , portées sur d’assez longs pétioles. Ses fleurs sont moyennement grandes, veinées de rouge, solitaires sur des pédoncules courbés en bas, et disposés dans les bifurcations des rameaux supérieurs. Chaque fleur est composée , 1.° d’un calice de six folioles étroites-lancéolées , glabres, persistantes ; 2° d’une corolle monopétale, campanulée , ayant son bord partagé en six lobes ovales-pointus; 5.° de six étamines plus courtes que la corolle, à anthères oblongues , plus grandes que leurs filamens ; 4.° d’un ovaire inférieur , surmonté d’un style cylindrique, assez court, terminé par un stigmate velu, en forme de massue , et partagé en six divisions. Le fruit est une capsule obtuse, à six angles et à six loges contenant chacune plusieurs petites graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 145. Fig. 1, une étamine. Fig 2, la fleur sans la corolle. Fig. 3, l'ovaire , le style et le stigmate. L Besse Pins , Goulet D 27/2 ?. à 7) ’ dharñna 'É Arfa ul _ LOMATIE A FEUILLES DE SILAUS. ZOMATIA SILAI- FOLIA. Y Tétrandrie-Monogynie. Famille des Protéacces. AAA AAA NARNIA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 4-phyllus ; foliolis sub apice concavis et antheriferis. Corolla nulla. Glandulæ hypogynæ 5. Stamina 4 ; antheris sessilibus in folio- lis calycinis. Ovarium superum , pedicellatum ; stylo simplct ; stig- mate obliquo , subrotundo. Folliculus ovalioblongus , 1-locularis ; seminibus apice alatis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LOMATIA folis bipinnatifidis ; glaberrimis ; pinnulis cuneato- linearibus lanceolatisve, incis's, acutis, mucronatis , reticulato- venosts ; racemis glaberrimis, elongatis , divisis simplicibusve. LOMATTA Silaifolia. Brown. Vov. Holl. 1. p. 589, et Trans. Lin. 10. p. 199. — Bot. Magaz. n.et t. 1272. EMBOTHRIUM Silaifolium. Suira, /Vov. Holl, 1. p. 25. t. 8. — Wa. Spec. 1. p. 559. — Pom. Dict. Enc. Suppl. 2. p. 551. EMBOTHRIUM herbaceum. Cavan. con. Rar. 4. p. 58. t. 584. TRICHOND FYLUS Silaifolius. Knier et Saurss. Prot, 122. GREVILLEA Silaifolia. Downx. Æort. Cant. 26. Les plantes de ce genre se font plutôt remarquer par la singularité de leurs fleurs que par leur beauté. Elles sont presque toutes origi- paires de la Nouvelle-Hollande. La Lomatie à feuilles de Silaus, dont il est ici question, est un petit arbrisseau qui nous vient des environs * du port Jackson, et qui a été introduit dans les jardins d'Angleterre en 1792. M. Noiserte est le premier chez qui M. Deraunay a eu occa- sion de l’observer à Paris, il y a six ans. On le cultive dans la terre de bruyère, en le plantant en caisse ou en pot, afin de pouvoir le rentrer dans l’orangerie pendant l'hiver. Il se multiplie facilement de marcottes, et il fleurit en juin, juillet et août. _ Sa tige est cylindrique, haute de trois pieds ou environ, garnie de feuilles alternes , glabres, deux fois ailées, composées de folioles 144 , opposées , oblongues, presque linéaires, élargies vers leur sommet, et partagées en trois pointes, quelquefois même entièrement pinna- tifides. Ses fleurs sont d’un jaune de soufre, ou blanchätres, dispo- sées, au sommet des tiges ou des rameaux, en grappes rameuses , . longues de six à dix pouces. Chaque fleur est composée, 1.° d’un calice de quatre folioles oblongues, obliques, rétrécies un peu au-dessous de leur sommet, élargies en cette partie , concaves, conniventes et courbées en voûte pendant le temps de la fécondation pour recouvrir le stigmate , écartées enfin et roulées en dehors après que cet acte est accompli; 2." de quatre anthères sessiles, placées dans la fossette qui est formée dans la partie supérieure de chaque foliole du calice; 3.° de trois glandes persistantes, placées à la base du pédicule sur lequel l'ovaire est porté; 4.° d’un ovaire oblong , pédiculé , surmonté d'un style cylindrique , recourbé en arc, et terminé par un stigmate hémisphérique, oblique, comme tronqué, avec un point saillant dans son centre. Le fruit est un follicule pédiculé , uniloculaire , droit d'un côté, convexe de l’autre, s’ouvrant longitudinalement, et conte- nant environ dix graines comprimées , chargées d’une aile trois fois plus longue qu'elles-mêmes , et imbriquées les unes sur les autres. EXPLICATION DE LA PLANCHE 144. Fig. 1, une foliole du calice, vue de manière à présenter l’anthère qui est placée vers son sommet. Fig. 2, la même vue par-derrière. Fig. 3, les trois glandes placées à la base du pédicule sur lequel est porté l'ovaire, qui lui-même est sur- monté de son style terminé par le stigmate. Fig. 4, l’ovaire, le style et le stigmate vus de face. lola ltd’ dt 1 / LOI RUELLIE VARIABLE. RUELLIA VARIANS. $ Didynamie-Angiospermie. Famille des Zcanthées. AAA AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNERIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-fidus. Corolla 1-petala ; limbo 5-lobo , inæqualr. Stamina 4, didynama. Ovarium superum ; stylo Jiliformi ; stiomate 2-fido. Capsula cylindrica , utrinque attenuata , 2-locularis , poby- sperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. RUELLTA foliis ovato-lanceolatis, acuminatis , glabris ; pedun- culis terminalibus subtrifloris ; bracteis imbricatis , inæqualibus. RUELLTA varians. Vent. Hort. Cels. p.46. t. 46. ERANTHEMUM pulchellum. Anprew. Bot. Repos. t. 88. Les Ruellia forment un genre nombreux dont on connaît aujourd'hui plus de cinquante espèces, et dont aucune ne croît naturellement en Europe ; la plupart d'entre elles habitent les climats chauds des Indes ou de l'Amérique. Ce genre est consacré à la mémoire de Jean Ruezre , de Soissons, médecin de Francois L‘“, et botaniste, mort en 1557, lequel est auteur de plusieurs ouvrages, dont une histoire des plantes ayant pour titre : De Natura Stirpium. La Ruellie variable, dont nous traitons particulièrement dans cet article, est un arbuste originaire de la côte de Coromandel, et introduit en France depuis environ vingt ans. C’est dans le jardin de feu M. Gers père qu'il a été cultivé pour la première fois. On le rencontre aujourd'hui assez fréquemment chez différens fleuristes ou amateurs. Comme la végétation de cet arbuste est continuelle, et qu'il fleurit ordinairement depuis le mois de janvier jusqu’en mai, il faut le rentrer de bonne heure dans la serre chaude. Ses graines mürissent rarement dans le climat de Paris; mais on le multiplie facilement de boutures, qu'on doit faire au printemps et sur couche. Ses tiges sont cylindriques , droites, géniculées , renflées aux arti- culations , partagées en rameaux opposés , tétragones , glabres , garnis 145 de feuilles opposées, ovales-lancéolées, dentées en leurs bords, glabres et d’un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous, portées sur des pétioles réunis à leur base. Ses fleurs sont d’un beau bleu d'azur intérieurement, d'une couleur purpurine extérieurement , disposées en petits épis quadrangulaires , portées souvent , au nombre de trois ensemble, sur des pédoncules très-courts et munis à leur base de bractées lancéolées, aiguës, imbriquées , panachées de blanc. Chaque fleur en particulier est composée, 1.° d’un calice monophylle, à cinq divisions, muni à sa base de deux petites bractées plus courtes que lui; 2.° d’une corolle infundibuliforme, à tube grêle, trois fois plus long que le calice, et à limbe ouvert, partagé en quatre, cinq ou six lobes ovales-obtus , presque égaux; 3.° de quatre, cinq ou six étamines , insérées à l’orifice de la corolle , et dont deux toujours stériles ; 4.° d’un ovaire supérieur, oblong, surmonté d’un style fili- forme de la longueur des étamines fertiles , et terminé par un stigmate à deux ou trois divisions. Le fruit est une capsule oblongue , presque tétragone , rétrécie à sa base et à son sommet, divisée en deux loges s'ouvrant en deux valves, et contenant chacune une graine ovale, comprimée. EXPLICATION DE LA PLANCHE 145. Fig. 1, le calice fendu dans sa iongueur et développé, avec les deux petites bractées qui sont à sa base. Fig. 2, la corolle fendue dans sa longueur et déve- loppée, laissant voir les étamines. Fig. 3, l’ovaire le style et le stigmate. CGoutet app Pi Ua 2 bots ! NARCISSE MULTIFLORE. WARCISSUS POLY ANTHOS. % Hexandrie-Monogynie. Famille des Varcissées. AAA NAN AE AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 1-phylla. Corolla supera , infundibuliformis ; limbo duplici ; exteriore G-partito, patente ; interiore ( Nectarium, Lin.) campa- nulato , integro vel dentato. Stamina 6 , intra limlum interiorem. Ovarium énferum ; stylo simplici. Capsula 3-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. NARCISSUS foliis planiusculis, virescentibus ; scapo subcylin- drico , ancipiti , 8-20-floro ; nectario cyathiforme , subintegerrimo , petalis ovatis , alterne latioribus , subtriplo breviore ; floribus pror- sus albis. NARCISSUS polyanthos. Lois. Rech. sur les Narc. 36. — Decanr. BL Fr:5, p.523: NARCISSUS Orientalis. Dryann. #2 Hort. Kew. ed. 2. vol. 2. p. 215 ( non Linnæi ). NARCISSUS tereticaulis. Haw. 1r Trans. Linn. 5. p. 4e NARCISSUS latifolius , simplict flore, prorsus albo , primus et secundus. Crus. Hist. 155. - NARCISSUS totus albus hispanicus polyanthos. Theatr. Flor.t. 18. L: racine de cette plante est une bulbe arrondie, un peu piriforme, de douze à dix-huit lignes de diamètre, tuniquée, c’est-à-dire formée d'écailles engaînantes , s'enveloppant complètement les unes les autres. Elle donne naissance à trois ou quatre feuilles linéaires-lancéolées, planes, larges de sept à neuf lignes, d’un vert assez foncé et non glauque , parfaitément glabres, enveloppées à leur base par une gaîne membraneuse et blanchâtre. Du centre de ces feuilles, qui ont un pied de longueur ou environ, s'élève une hampe un peu plus courte qu'elles, presque cylindrique , lisse, munie de deux angles à peine saillans, mais très-aigus et comme tranchans. Du sommet de cette hampe naît une spathe monophylle, membraneuse , longue d'environ deux pouces, laquelle s'ouvre latéralement d’un seul côté, et dont sortent huit à vingt fleurs d’un blanc uniforme, très-agréable ment 146 quoique assez fortement odorantes, légèrement inclinées d’un même côté , et portées sur des pédicelles inégaux , longs d’un à deux pouces. Chaque fleur en particulier est composée, 1.° d'une corolle monopé- tale, tubulée inférieurement, prolongée supérieurement en un double limbe, dont l'extérieur est à six divisions ovales, alternativement plus larges, formant comme six pétales : le limbe intérieur , nommé aussi z2ectaire , est en forme de coupe, entier ou presque entier en son bord , et environ trois fois plus court que les divisions du limbe extérieur ; 2.° de six étamines à anthères ovales-oblongues , dont trois plus courtes , cachées dans le tube , et les trois autres plus longues, placées à son orifice; 5° d'un ovaire inférieur , ovoide, surmonté d’un style filiforme , terminé par un stigmate à trois lobes peu distincts, Le fruit est une capsule ovale-arrondie , à trois côtés obtus , à trois valves , à trois loges contenant plusieurs graines globuleuses. Le Narcisse multiflore a été trouvé en Provence, aux environs de Toulon , par M. G. Rogerr, et auprès de Grasse, par M. Jauvy. Il croît aussi en Portugal et en Italie. Il paraît susceptible de végéter dans des terrains fort différens, puisque M. G. Rogerr l’a rencontré dans les lieux secs et pierreux , tandis que Czusius l’a vu dans un sol humide et marécageux. On le cultive depuis long-temps dans les jardins , où il fleurit , à Paris, dans le courant d'avril ; mais dans son pays natal, en Provence, il est en fleur dans les premiers jours de mars, et plus tôt même dans les contrées encore plus méridionales , selon la dou- ceur du climat, puisque Czusius dit l'avoir trouvé fleuri en Portugal, dès le mois de janvier. Nous parlerons de sa culture à l’article sui- vant. EXPLICATION DE LA PLANCHE 146. Fig. 1 et supérieure, la corolle fendue longitudinalement et développée, pour faire voir les étamines. Fig. 2, l’ovaire, le style et le stigmate, MT FI (4/| (| | , 1 sut mt P. Bessa 2772 7 + Ÿ A Dar ? lala 177 sell LINN.; polyanthos, LOIS. CC L Goulet si agp : NARCISSE DORÉ. NARCISSUS AUREUS. NARCISSE TAZETTE. WNARCISSUS TAZETTA. % AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 1-phylla. Corolla supera , infurdibuliformis : limbo duplici ; exteriore G-partito , patente ; interiore ( Nectarium, Lin.) campa- nulato , integro vel dentato. Stamina 6 intra limbum interiorem. Ovarium énferum ; stylo simplici. Capsula 3-locularis , polysperma: CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. NARCISSUS foliis plantusculis, virescentibus ; scapo subcylin- drico ; 6-12-floro ; nectario cyathiforme , integerrimo , petalis ovatis subtriplo breviore ; floribus prorsus luteis. NARCISSUS Tazetta. Renour. Lil. n. et t. 17. — Bot. Magaz. n. el t. 925. NARCISSUS Orientalis d. Bot. Magaz. n. el t. 1026. Crrre espèce diffère de la précédente, parce que ses fleurs ne sont ordinairement qu’au nombre de six à dix, ou douze au plus, et parce qu’au lieu d’être entièrement blanches, les divisions de leur limbe extérieur sont d'un beau jaune, tandis que le limbe intérieur est d’un jaune très-foncé ou safrané ; au reste, ses autres caractères , son port et sa grandeur sont les mêmes. Elle croît naturellement en Pro- vence, où elle a été trouvée par MM. Jauvx et Requren; elle fleurit à la même époque que le Narcisse multiflore. Les fleuristes la con- naissent sous le nom de Grand Soleil d’or. Par l'élégance de leurs fleurs , par le doux parfum qu'elles exhalent, par la beauté de leurs couleurs, qui présentent toutes les nuances entre le blanc de neige le plus éclatant et le jaune doré le plus foncé, les Narcisses ont mérité de fixer l'attention de l’homme, et leur culture dans les jardins est très-ancienne. La plupart de ces plantes donnent leurs charmantes fleurs lorsque les frimas ont à peine dis- paru de la terre; plusieurs espèces fleurissent même au milieu de l'hiver, lorsque, pour avancer leur végétation , nous les exposons à la douce chaleur de nos appartemens; ce qu'on fait ordinairement en mettant leurs ognons dans des carafes pleines d’eau, et en les plaçant sur les cheminées. Le Narcisse multiflore, le Grand Soleil 147 d’or, et les autres espèces ou variétés vulgairement appelées Varcisses à bouquet , sont principalement employés ainsi pour orner nos appar- temens, et communément on jette leurs ognons après que la fleur est passée; mais, en les replantant en pleine terre tout de suite après, on peut en conserver plusieurs; ils seront seulement deux à trois ans sans fleurir. Le Narcisse multiflore et le Grand Soleil d’or, de même que tous les Narcisses à bouquet , viennent bien en pleine terre dans le climat de Paris; mais, comme ils sont originaires des pays méridionaux, ils craignent les fortes gelées, et on serait exposé à les voir périr , Si on n’aväit la précaution de les couvrir avec des paillassons ou de grand fumier pendant les froids rigoureux. Ces mêmes Narcisses craignent aussi les petites gelées survenant tout à coup au printemps , après quelques jours de chaleur qui ont beaucoup avancé leur végétation ; mais ces dernières gelées ne peuvent guère nuire qu'à leurs fleurs, et rarement les ognons en sont atteints, surtout lorsqu'on a la pré- caution de les planter un peu avant en terre. Les sécheresses trop prolongées qui surviennent avant la floraison peuvent aussi faire avorter leurs fleurs ; mais un ou deux arrosemens suffisent pour pré- venir cet accident. Après la floraison, les Narcisses n'ont plus besoin d'eau. Quant à la nature du sol, on peut dire qu'ils s’arrangent de tous les terrains, quoiqu’on observe cependant qu'ils réussissent beau- coup mieux dans une terre légère et sablonneuse. Depuis quinze ans nous cultivons avec succès presque toutes les espèces de ce genre, et, avec les précautions que nous venons d'indiquer, nous ne leur avons jamais donné d'autre soin que de les relever de terre tous les trois à quatre ans, en juin ou juillet, pour séparer les cayeux qui se forment autour de chaque ognon, et qui servent à multiplier les espèces. Les graines sont aussi un moyen de multiplication, beau- coup plus lent, à la vérité, mais c’est celui de la nature dans ces plantes sauvages. Quelques amateurs l’'emploient aussi avec succès pour se procurer de nouvelles variétés. EXPLICATION DE LA PLANCHE :45. Fig. 1, la corolle fendue longitudinalement et développée, pour faire voir les étamines. Fig 2, l'ovaire , le style et Le stigmate. Goulet s up ; ve DS À 2 7 larcpfous Carl. in. C 1 æ fe Î ‘ ? 4 BRUYÈRE MAMELONNÉE. ÆRICA MAMMOSA. Octandrie-Monogynie. Famille des Æricinées. 104100200000 0430440004094109 0 11 07% CARACTERE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, plus minusve 4-partitus. Corolla 1-petala , per- sistens , campanulata, vel cylindrica , aut ventricosa , limbo 4-fido. Stamina 8, exserta aut latentia ; antheris oblongis , nunc basi 2-cor- nibus, nunc emarginatis. Ovarium superum ; stylo simplici ; stig- mate sub {4-lobo. Capsula 4-locularis , 4-valvis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ERICA foliis quaternis , linearibus ; floribus verticillatis , nutan- tibus ; corollis cylindricis , basi 4-mamillatis, et supra basin constric- lis ; .antheris aristatis styloque inclusis. ERICA mammosa. Sariss. ên Linn. Soc. Trans. 6. p. 366. ERICA abietina. Tauws. Diss. n.° 68. — VW izzo. Spec. 2. p. 569 (exclusis synonymis Linnæi ). 4 ERICA mammosa. AnprEw. Aeats. vol. 1. ÆERICA abietina. ScunEezvoocr, Ze. 25. @ ERICA verticillata. Anprew. Heats.vol.1.—Wirxp.Spec.2.p.5n0. ERICA speciosa. ScHNEEvooGT , /c. 5. Lonsour Linné publia son Species Plantarum, en 1762, on ne connaissait que trente-huit Bruyères ; aujourd'hui les botanistes en ont décrit et figuré au-delà de trois cents espèces ; et, ce qu'il y a de plus extraordinaire, c’est que dans cette grande quantité on en compte à peine seize à dix-huit propres aux différentes contrées de l'Europe, tandis que toutes les autres, à la réserve d’un très-petit nombre, croissent naturellement au Cap de Bonne-Espérance. Les Anglais, depuis vingt-cinq ans surtout , se sont occupés de ces plantes d’une manière toute particulière : devenus maîtres de cette contrée de l'Afrique, leurs botanistes et leurs jardiniers ont transporté chez eux presque toutes les espèces connues, et leurs collections en ce genre sont les plus belles qu'on puisse voir ; aussi c’est de l'Angleterre que nos jardiniers cultivateurs ont fait venir presque tout ce qu’ils en pos- sèdent aujourd'hui. Déjà on peut admirer chez MM. Cecs et NoisETTE, dans cent cinquante à deux cents espèces ou variétés qu’ils cultivent, combien la nature s’est plu à diversifier les formes et les couleurs dans les fleurs de ce joli genre. Ces deux cultivateurs distingués, qui, par leur zèle et leur empressement à se procurer les végétaux exo- tiques, rares et nouveaux, en rendent l'étude et la connaissance beau- coup plus faciles aux botanistes, ont fait construire, à limitation des 148 Anglais, chacun une serre presque uniquement consacrée aux Bruyères. La Bruyère mamelonnée , qui fait particulièrement le sujet de cet article, est une des plus anciennement apportées du Cap de Bonne- Espérance en Europe, puisque nous trouvons qu'elle était cultivée en Angleterre dès 1762. Elle fleurit depuis le mois de juillet jusqu'à la fin d'octobre. Ce que nous pourrions dire sur sa culture ne différe- rait guère de ce que nous avons dit en parlant de celle de la Bruyère à fleurs de Mélinet ; c’est pourquoi nous renverrons à l’article de cette dernière , vol. 2, n.° 108 , et nous donnerons seulement ici la descrip- tion de la plante. Cette Bruyère est un arbrisseau de deux pieds de haut ou dävan- tage, dont la tige se divise en plusieurs rameaux cylindriques, bru- nâtres et glabres dans l’âge adulte, verdâtres et légèrement tétragones dans leur jeunesse, garnis de feuilles nombreuses , linéaires, aiguës, . d'un vert foncé, repliées en leurs bords, portées sur de très-courts pétioles, et opposées quatre à quatre. Ses fleurs, portées sur des pédoncules de la longueur des feuilles, deux à quatre, et même six ensemble dans les aisselles de celles-ci, sont pendantes, serrées les unes contre les autres; elles occupent, au nombre de cinquante à soixante, ou même davantage, plusieurs verticilles de feuilles, et forment , dans la partie moyenne des rameaux , une sorte de grappe d'un fort joli aspect. Leur couleur change du rose foncé au rouge ponceau , selon les variétés , et ces fleurs conservent d’ailleurs tout leur éclat pendant plus de deux mois. Chacune d'elles en particulier est composée, 1.° d'un calice de quatre folioles ovales-arrondies , un peu aiguës , très-peu colorées, et scarieuses ; 2.° d’une corolle monopétale, tubulée, un peu rétrécie au-dessus de sa base, et ayant quatre petits renflemens ou mamelons en cette partie, partagée d’ailleurs, à son orifice, en quatre lobes courts et arrondis; 5.° de huit étamines à fila- mens filiformes, plus courts que la corolle, portant des anthères à deux loges, et prolongées à leur base en deux appendices subulées ; 4 d'un ovaire supérieur, arrondi, à quatre lobes, surmonté d'un style cylindrique , aussi long que la corolle , et terminé par un stig- mate en tête. Nous n'avons pas vu les fruits. EXPLICATION DE LA PLANCHE 148. Fig. 1, le calice. Fig. 2, la corolle. Fig. 5 , les étamines et le pistil de grandeur naturelle. Fig. 4, l'ovaire, le style, le stigmate et une étamine; le tout vu à la loupe, ant seu Bi ) Cat ANULINAIN OI À. LOBÉLIE GLABRE. ZLOBELIA LÆVIGATA. b Pentandrie-Monogynie. Famille des ZLobéliacées. AAAANANANUV AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-dentatus. Corolla 1-petala , tubulosa; limbo 2-labiato, inæqualr. Stamina 5; antheris 1n tubum connais. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmate hispido. Capsula 2-3-locularis , polysperma , apice dehiscens. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LOBELTA caule suffruticoso , erecto, glabriusculo ; foliis lan- ceolatis subdentatis ; floribus axillaribus ; pedunculis corollarum longitudine , infernè 2-bracteatis ; calycinis laciniis lineart-lanceo- latis, patentibus. LOBELTA lævigata. Lin. Suppl. 592.—Lax. Dict, Enc.5. p.584. LOBELIA Surinamensis. Lin. Spec. 1320. — VWVirro. Spec. 1. p: 946. — Boxpran», Vav. et Malm. 1. p. 97. t. 59. L: genre LoseLrA est dédié à la mémoire d’un botaniste célèbre, Maruras DE Losez , médecin de Jacques IL. , auteur d'une histoire des plantes et de plusieurs autres ouvrages, mort à Londres en 1616, à l’âge de soixante-dix-huit ans. Les Lobélies forment un genre nombreux, puisqu'on en compte aujourd'hui au-delà de quatre-vingts espèces. Ces plantes sont répan- dues dans toutes les parties du monde et dans les différens climats : la plus grande partie cependant croît dans les pays chauds. On en trouve environ quarante, tant dans l'Amérique méridionale que dans l'Amérique septentrionale; plus de vingt ont déjà été observées à la Nouvelle-Hollande; et l'Asie, l'Afrique et l'Europe en renfer- ment près de trente, dont il n'y en a que quatre qui soient indigènes de l'Europe. Toutes ces plantes contiennent un suc propre laiteux, âcre, caus- tique, et quelquefois vénéneux. Une espèce qui croît naturellement dans la Virginie et dans d’autres parties de l'Amérique septentrionale, est employée dans le pays pour la guérison des maladies vénériennes, ce qui lui a valu le nom de Lobélie siphilitique. . Plusieurs espèces de ce genre ont mérité, par la beauté de leurs fleurs, de trouver place dans les jardins des amateurs, et parmi elles, 149 les Lobelia fulgens , Lobelia splendens ; et Lobelia cardinalis , doivent surtout être citées. Leurs fleurs , d’un rouge plus ou moins vif et plus ou moins éclatant, font un superbe effet. La Lobélie lisse, originaire de Surinam , est venue depuis quelques années augmenter le nombre des belles plantes de ce genre. Elle a fleuri pour la première fois au mois de mars 1815, dans le jardin de la Malmaison, et, depuis ce temps, on l’a multipliée de marcottes , qui reprennent facilement. On la cultive dans la serre chaude, où sa végétation est très-vigoureuse , et son aspect magnifique quand elle est en fleur. La Lobélie lisse est un arbrisseau dont la tige est cylindrique, haute de six à huit pieds, divisée en rameaux glabres ou très-légèrement pubescens. Ses feuilles sont alternes, pétiolées , grandes, ovales-lan- céolées , aiguës, légèrement et inégalement dentées en leurs bords. Ses fleurs sont grandes, d’un beau rouge, portées sur des pédon- cules grêles, de la longueur des corolles ou à peu près, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures , et munis à leur base de deux bractées linéaires. Chaque fleur en particulier est com- posée , 1.° d’un calice à cinq divisions profondes, linéaires-lancéolées, denticulées en leurs bords , très-ouvertes ; 2.° d’une corolle tubulée, longue de dix-huit lignes à deux pouces , partagée en son limbe en deux lèvres, dont la supérieure un peu plus grande, bifide, et l’infé- rieure divisée en trois dents courtes, aiguës et rapprochées les unes des autres; 5° de cinq étamines ayant leurs filamens insérés à la base de la corolle, distincts seulement en cette partie, ensuite réunis en un tube cylindrique , portant à leur sommet des anthères velues, éga- lement réunies entre elles, et saillantes hors de la corolle; 4.° d’un ovaire inférieur , surmonté d’un style de la même longueur que les étamines, et terminé par un stigmate à deux lames , entouré à sa base par un anneau de poils. Le fruit est une capsule globuleuse, couronnée par le calice, divisée intérieurement en deux loges conte- nant chacune plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 140. Fig. 1, le calice, l'ovaire, le style et le stigmate. Fig. 2, la capsule encore jeune, coupée horizontalement. Fig. 3, plusieurs graines tirées de la capsule avant sa maturité. Fig. 4, la corolle fendue longitudinalement et laissant voir la base des filamens des étamines. Fig. 5, les étamines vues en entier. RAR À: pe. D locgater. GENTIANE A TIGE COURTE. GENTIANA ACAULIS. % Pentandrie-Digynie. Famille des Gentianées. ANA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-lobus , interdüm 4-7-lobus. Corolla 1-petala , campanulata vel infundibuliformis, rariüs rotata ; limbo 4-5-7-fido. Stamina 5 , rarius 4. Ovarium superum , oblongum , apice attenua- tum ; stiomatibus 2. Capsula 1-locularis, 2-valvis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GENTIANA jolis ovato-lanceolatis ; caule quadrangulo, uni- floro ; corollä quinquefidä campanulatà , caulem æquante, quando- que excedente. : GENTIANA acaulis. Lin. Spec. 350. — Wire. Spec. 1. p. 1840. — Frozzicn. Gent. p. 59. n. 22. 4 GENTTANA grandiflora. Lam. Dict. Enc. 2. p. 657. GENTIAN A acaulis. Jaco. F1. Aust. 2. t. 156. — Ver. Dauph. 2. p.505. GENTIANA Alpina magno flore. J.Baun. Hist. 5. Lib. 51. p. 595. GENTIANELL A Helvetica,amploazureo flore.BarreL. con, 47. B GENTTIAN A caulescens. Lan. Dict. Enc. 2. p. 658. GENTIANELLA Alpina, lato rotundiore folio, flore amplo reflexo colore azureo. Barrez. /con. 105. 7 GENTTANA angustifolia. Vire. Dauph. 2. p. 526. d' GENTIANA Alpina. Vu. Dauph. 2.p. 526. £. 10. e GENTTANA Alpina magno flore albescente.Sreuw. Feron.3.p.91. Les Gentianes forment un genre de plantes remarquables par la beauté et l'élégance de leurs fleurs , dont les couleurs riches et variées selon les espèces présentent dans plusieurs toutes les nuances depuis le bleu indigo jusqu’à l’azur céleste; dans d’autres, différentes teintes de rouge, de pourpre, de rose; dans quelques-unes, la couleur de l'or vif ou un jaune ‘plus ou moins foncé ; dans beaucoup de variétés enfin, un blanc plus ou moins pur. La nature aurait tout fait pour ces plantes, si elle eût donné un doux parfum à leurs fleurs; mais elle le leur a refusé. R La majeure partie des Gentianes, dont on compte aujourd’hui environ quatre-vingts espèces, aiment en général les climats froids, et plusieurs d’entre elles ne croissent souvent que sur les plus hautes montagnes du globe, et jusque dans le voisinage des neiges éternelles. Le plus grand nombre de celles que nous connaissons est propre aux 150 montagnes alpines de l'Europe ; plusieurs ont été trouvées dans la Sibérie ou dans les contrées froides de l'Asie ; quelques autres dans l'Amérique septentrionale ; et une seule a été obscrvée jusqu'à présent dans la Nouvelle-Zélande et dans la Nouvelle-Hollande. La Gentiane à tige courte est indigène de nos Alpes et des Pyrénées ; on la rencontre aussi dans les Alpes de l'Italie, de l'Autriche , etc. , et jusqu’en Sibérie. Elle se plaît dans les lieux froids, et il ést rare qu'on la trouve au-dessous de six cents toises d’élévation ; et souvent, au contraire, elle croît jusqu’à douze cents toises. Transportée dans nos jardins, elle ne réussit pas également bien partout; et si elle ne trouve pas un sol et une exposition qui lui conviennent, elle a bientôt cessé d'exister. Les hivers trop humides lui sont très-contraires et la font souvent périr. On doit la planter dans du terreau de bruyère, ou au moins dans un mélange de deux tiers de celui-ci et d’un tiers de terre argileuse , et la tenir à une exposition fraîche et ombragée. Elle fait un très-joli effet en bordure. On la multiplie en éclatant ses racines en automne, ou de graines, qu'il faut semer tout de suite après leur maturité. Cette plante fleurit en avril dans nos jardins, et en mai, juin ou Juillet dans les Alpés, selon les hauteurs où elle se trouve. La Gentiane à tige courte se présente sous des aspects fort différens, selon la nature du sol, du climat, et selon l’âge ; ce qui produit des variétés plus ou moins remarquables , que quelques auteurs ont prises pour des espèces distinctes. Sa racine , composée de fibres menues , donne naissance à plusieurs feuilles ovales- lancéolées , aiguës, tantôt plus courtes , tantôt plus larges , sessiles, glabres comme toute la plante, luisantes, d’un vert foncé, étalées en rosette sur la terre. Du milieu de ces feuilles s'élève une tige.souvent plus courte que la fleur , quelque- fois égale à elle, d’autres fois plus longue , enfin presque nulle dans la variété ?, qui ne croît que sur les sommets les plus élevés des montagnes alpines. Cette tige, garnie dans sa partie moyenne d’une paire de feuilles semblables aux radi- cales, mais plus petites, porte à son sommet une fleur longue de dix-huit lignes à deux pouces, d’un beau bleu foncé, inarquée intérieurement de cinq bandes d’un jaune clair, et parsemées de points violets. Cette fleur est composée , 1.° d’un calice d’une seule pièce, campanulé, anguleux, à cinq lobes un peu aigus, muni à sa base de deux folioles opposées; 2.° d’une corolle grande, campanulée-infun- dibuliforme , trois fois plus longue quele calice, ayant son limbe partagé en cinq lobes ; 3.” de cinq étamines plus courtes que la corolle, à anthères oblongues, rapprochées et presque réunies les unes aux autres; 4.° d’un ovaire supérieur, allongé , fusiforme , aminci à son sommet , et terminé par deux stigmates planes, semi-orbiculaires, et contigus l’un à l’autre. Le fruit est une capsule oblongue , semi-bifide, à deux valves, s’ouvrant par le haut , et contenant plusieurs graines dans une seule loge. EXPLICATION DE LA PLANCHE 150. Fig. 1 et supérieure, le calice avec les deux folioles qui sont à sa base. Fig. 2, au-dessous, le pistil. Fig. 5 et inférieure , la corolle fendue longitudinalement et développée , laissant voir les étamines. Fig. 4, une graine très-grossie. Fig. 5, la capsule ouverte par le haut, et quelques graines à côté. Re mu ni _" AMC CA . Maria Cabriël Corgnet Aeulosrt KALMIE À FEUILLES LARGES. XALMIA LATIFOLIA. b EEZEZEZ——— Décandrie-Monogynie. Famille des Rosages ou Rhodoracees. AAA A NNAANA VAR ANA VAAAAANY CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx profunde 5-partitus. Corolla 1-petala hypocrateriformis , intus 10-foveata ; limbo 5-fido. Stamina 10: antheris in Joveas immersis. Ovarium superum ; stylo stigmateque simplicibus. Capsula 5-locularis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. KALMTA foliis ovato-lanceolatis , glaberrimis , subalternis ; flori- bus corymbosis , terminalibus ; pedicellis hispido-glutinosis. KALMTA latifolia. Lin. Spec. 560. Amœn. Acad. 3.p.13. — Lam. Dict. Enc. 5. p.545. Ilust. Gen. t. 365. f: 1. — Wars. Spec. 2. p.600. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 75. — Dunam. ed. 2. vol, 1. p. 210. £. 44. — Mic. F7. Boreal, Amer. 1. p 258. ANDROMEDA foliis ovatis obtusis , corollis corymbosis infun- dibuliformibus , genitalibus declinatis. Grox. Virg. 160. CHAMÆ DAPHNE folis Tini, floribus bullatis. Cars. Carol. 2. p.98. t. 98. LEDUM Jloribus bullatis confertis insummis caulibus. Trew. Ehret. 1. 58. f. à. CISTUS Chamæ-rhododendros , Mariana , Laurifolia , Jloribus expansis , summo ramulo in umbellam plurimis. Piux. Alm. 49. t. 379. f. 6. male. Ce genre a été consacré par Linwé à Prerre Kai, botaniste suédois, l'un de ses élèves, qui s’est rendu recommandable par un voyage dans l'Amérique septentrionale. Il renferme jusqu’à présent cinq espèces , qui sont toutes des arbrisseaux naturels à l'Amérique septentrionale, L'espèce dont nous traitons particulièrement ici, la Kalmie à feuilles larges, croît spontanément dans les bois humides et ombragés de cette partie du monde, depuis les monts Alléghanis jusqu’en Canada. Transportée d'abord en Angleterre, en 1754, par Prerre CoLLiwson , et introduite en France vers 1750 , elle s'est parfaitement acclimatée dans nos jardins , où sa constitution robuste lui permet de braver en pleine terre le froid de nos hivers. Elle exige seulement d'être placée 151 à une exposition un peu ombragée, à l'abri des grands vents, celle du nord lui convient très-bien , et d’être plantée dans une terre légère, mais un peu substantielle. C’est dans le terreau de bruyère seul ou mêlé d’un peu de terre argileuse qu'elle réussit le mieux. Comme ses graines sont rarement fécondes dans nos jardins, on la multiplie le plus souvent de marcottes ou de rejetons enracinés qui croissent autour des vieux pieds. Le bois de la Kalmie à feuilles larges est dur et de couleur jau- nâtre ; les Américains l'emploient à peu près aux mêmes usages que le Buis. Les fouilles passent pour être nuisibles aux chevaux, aux vaches et aux brebis; mais on dit que les bêtes fauves les mangent sans que cela leur fasse mal. Les fleurs de cet arbrisseau paraissent en juin et juillet; et pendant le temps qu'elles restent épanouies, elles font, par leur éclat et leur élégance, un des plus beaux ornemens des jardins. Ces fleurs pré- sentent un phénomène remarquable dans la manière dont la fécon- dation s’accomplit chez elles : leurs dix étamines , placées autour du pistil comme les rayons d'une roue, ont leurs anthères nichées dans autant de petites fossettes creusées dans la corolle: lorsque le moment de l'émission de leur pollen est arrivé, ces anthères sortent succes- sivement de leurs niches par un mouvement élastique, s'inclinent sur le stigmate pour y répandre leur poussière fécondante , et revien- nent ensuite vers le bord de la corolle. Cet arbrisseau ne s'élève, dans nos jardins, qu’à la hauteur de trois à cinq pieds ; mais on assure que, dans son pays natal , il acquiert le double de cette hauteur. Sa tige se divise en plusieurs rameaux gla- bres, un peu rougeûtres, garnis de feuilles alternes ou quelquefois presque opposées, pétiolées, ovales-oblongues ou ovales-lancéolées, coriaces , persistantes, glabres des deux côtés, luisantes et d’un vert foncé en dessus. Ses fleurs sont assez grandes , d’un rose vif ou blan- châtres, portées sur de longs pédoncules, chargées de poils visqueux, disposées , au nombre de douze à quinze, et davantage, en un corymbe placé à l'extrémité des rameaux. Chaque fleur est compôsée, 1.° d'un calice à cinq divisions très-profondes ; 2.° d’une corolle monopétale, hypocratériforme , à tube très-court , à limbe grand, évasé, quinqué- fide en son bord, et creusé intérieurement de dix fossettes formant extérieurement autant de petites bosses ; 5.° de dix étamines à fila- mens insérés à la base de la corolle , inclinés et portant des anthères nichées dans les fossettes de la corolle ; 4° d'un ovaire supérieur , arrondi , surmonté d’un style un peu plus long que la corolle , et ter- miné par un stigmate tronqué. Le fruit est une capsule presque glo- buleuse , à cinq valves, à cinq loges contenant des graines menues et nombreuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE 151. Fig. 1, la capsule entr'ouverte et plusieurs graines à côté. Fig. 2, le calice, Tovaire, le style et le Stigmate. Fig. 5, la corolle fendue longitudinalement et sr de laissant voir les étamines. Fig. 4, une étamine vue à une forte oupe. Q HE in LE à | di ELU: he ù RC 4 2° b! N p- \” Ne , À | LE NA 4/7 æ? | AW 2) Le À) LES — 0 ° =) e< | : y © > Aalri lahjélia L. Bessa V 22724 Pennel seule MIMULE PONCTUÉ. MIMULUS PUNCTATUS. Y Didynamie-Angiospermie. Famille des Personées ou des Scro- phulaires. ANA ANNUAIRE AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, prismaticus , 5-dentatus. Corolla tubulosa, 2-la- biata ; labio superiore 2-fido , reflexo ; inferiore latiore , 3-lobo. Stamina 4 didynama. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate 2-lamellato. Capsula 2-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MIMULUS caulibus herbaceis , subtetragonis , pilostusculis , basi repentibus , dein adscendentibus ; foliis ovatis, multinervüs , denticulatis , inferioribus petiolatis ; pedunculis folio florali brevio- ribus. MIMULUS guttatus. Decanp. Catal. Hort. Monsp. 127, et Icon. tned. t. 6o. — Porn. Dict. Enc. Suppl. 3. p. 704. MIMUL US luteus. Sims, Bot. Mag. n. et t. 1051. 1 'ETS les espèces du genre Miuure sont exotiques à l'Europe , et même à l'ancien continent; car, sur sept qui nous sont connues, deux ont été trouvées à la Nouvelle-Hollande , et les cinq autres croissent naturellement dans différentes contrées de l'Amérique. Du nombre de ces dernières est le Mimule ponctué, qui est originaire du Pérou, et qu'on possède depuis quelques années en France et en Angleterre. Lorsqu'on a commencé à cultiver cette plante, on la tenait d'abord en serre chaude ; mais elle n’est pas délicate, et passe fort bien maintenant l'hiver dans la serre tempérée ; il lui suffit de n'être pas exposée à la gelée. On la plante dans un mélange de ter- reau de bruyère et de terre franche, et on la multiplie en séparant ses racines en automne, et très-facilement encore en semant ses grai- nes, qui mürissent fort bien dans notre climat , et que j'ai vues même se répandre toutes seules , et produire de nouveaux pieds, sans qu’on leur eût donné aucun soin. Cette plante fleurit en juin, juillet et août ; j'ai eu occasion de la voir chez MM. Cezs et Norserre. 152 La tige du Mimule ponctué est herbacée , partagée dès sa base en rameaux à peine tétragones , un peu velus , couchés et étalés inférieu- rement, redressés dans leur partie supérieure, longs d’un pied ou un peu plus. Ses feuilles sont ovales, glabres, d'un vert gai en dessus, chargées en dessous de plusieurs nervures saillantes, inégalement dentées en leurs bords , toutes opposées , les inférieures pétiolées , les supérieures sessiles. Ses fleurs sont grandes, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, portées sur des pédoncules aussi longs ou plus courts que les feuilles qui les accompagnent. Chaque fleur est composée , 1.° d’un calice monophylle, à cinq dents; 2.° d'une corolle monopétale , irrégulière, d’une belle couleur jaune , à deux lèvres, dont la supérieure partagée en deux lobes arrondis, réfléchis , et l'inférieure plus grande, velue, marquée de plusieurs points rou- geâtres, et divisée en trois découpures arrondies , dont la moyenne beaucoup plus large ; 3° de quatre étamines insérées sur le tube de la corolle, deux d'entre elles plus longues que les autres; 4.° d’un ovaire supérieur , conique, surmonté d’un style filiforme , plus long que les étamines , et terminé par un stigmate partagé en deux lames. Le fruit est une capsule ovale, à deux loges contenant chacune plu- sieurs graines. Cette plante a beaucoup d'affinité avec le Mimulus luteus, Lin. Spec. 884 , figuré dans l’ouvrage du père Feunzée, sur les plantes du Pérou , vol. 2, p. 745, t. 54, sous le nom de Gratiola fodiis subro- tundis nervosis , floritbus luteis ; mais elle en diffère suffisamment, selon M. DecanDoLze , 1° par ses tiges et ses pétioles velus, et non pas glabres ; 2° par ses feuilles inférieures longuement pétiolées,, et non pas presque sessiles ; 5.° par les dents de ses feuilles , qui sont inégales au lieu d'être régulières; 4° par ses pédoncules plus courts que les feuilles florales , et non pas deux fois plus longs ; 5° enfin par sa fleur presque deux fois plus grande , dont la gorge est velue au lieu d'être glabre. EXPLICATION DE LA PLANCHE 152. Fig. 1, la corolle fendue longitudinalement et développée pour faire voir les étamines. Fig. 2, l'ovaire, le style et le stigmate. Fig. 3, la capsule coupée horizontalement en deux pour laisser voir l’intérieur des loges. ? Fove VAL 24 Le Jeune. seu p : r. LES y Punrotali ( SCILLE EN OMBELLE. SC/ZLLA UMBELLATA %. Hexandrie-Monogynie. Famille des Æsphodélées. AAA AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx zullus. Corolla 6-fida , stellatim patens vel campanulata , marcescens. Stamina 6 ad basin laciniarum corollæ inserta. Ovarium superum , subrotundum ; stylo stigmateque simplicibus. Capsula 3-locularis , 5-valvis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SCILLA bulbo tunicato ; folis angusto-linearibus , canaliculatis ; floribus parcè corymbosis , subumbellatis ; bracteis lineari-lanceolatis. SCILLA umbellata. Ramon, Bull. Philom. n. 41. p. 150. t. 8. f. 6.— Decann. F1. Fr. 35. p. 215. — Por. Dict. Enc. 6. p.758. SCILLA verna. Hups. Angl. 142. — Engl. Bot. t. 23. — Surrx. Flor. Brit. 1. p. 364. — Wauo. Spec. 2. p. 129. — Lois. F1. Gall. 202. — Por. Dict. Enc. 6. p. 759. SCILLA bifolia. Licurr. F1. Scot. 181 (non Linnæi). HV ACINTAUS stellaris bifolius , etc. F1. Dan.t. 568 ( exclusis synonynus ). | ORNITHOGALUM Hispanicum minus. Crus. Hist. 188. ORNITHOGALUM umbellatum , flosculis ex albo subcæruleis. Baux. Pin. 50. — Tourner. Znst. 379. ORNITHOGALUM pumilum vernum. Tourner. [nst. 381. HYACINTHUS stellaris vernus , parvulus , etc. J. Baux. Hist. 2. p. 581. HYACINTHUS stellaris minimus. Baux. Pin. 47. 4, 5e extraordinairement répandue dans une grande partie de la France, puisque M. Ramoxp dit que rien n'est plus commun que cette plante à l'entrée des Hautes-Pyrénées , puisqu'elle est aussi très- fréquente en Bretagne , et que je lai trouvée aux environs de Limo- ges , de Périgueux, de Bordeaux , dans toutes les Landes et les Basses- Pyrénées, où aucune autre espèce peut-être n'est aussi abondante pendant les mois d'avril, de mai et de juin, la Scille en ombelle n'avait pourtant pas été comprise dans l’ancienne Flore française de M. »E Lamarcr , et LiNné l'avait de même oubliée dans son Species Planta- rum. Cépendant cette plante n'avait point été inconnue à d’autres botanistes plus anciens; elle avait été observée par Czusius , et rap- portée par les deux Baummw, Tournerort et autres. G. Baux et 153 TourNEFoRT paraissent même en avoir fait un double emploi et l'avoir mentionnée deux fois. Cette plante croît encore en Danemarck, en Angleterre, en Espagne, dans l’île de Corse , et probablement dans plusieurs autres contrées de l'Europe, où sa petitesse l'aura fait échapper à la recherche des botanistes. Les fleurs de cette Scille sont élégantes, mais ce sont de vraies miniatures, peu propres à faire l'ornement des jardins, à moins qu'on n’en forme des bordures ou des touffes multipliées. Elles paraissent à la fin d'avril ou au commencement de mai dans les jar- dins , et jusqu'en juin dans les montagnes, selon les hauteurs où se trouve la plante. Sa culture est des plus faciles ; il ne faut que planter ses ognons dans une terre légère, où ils pourront rester plusieurs années de suite sans exiger aucun soin que de les débarrasser des mauvaises herbes. Quand on veut les relever et les changer de place, il faut le faire dans le courant de juin ou de juillet, lorsque leurs feuilles sont desséchées. La racine de la Scille en ombelle est une bulbe de la grosseur d’une noisette , formée de plusieurs tuniques qui s'envelopprnt l’une l’autre, et non pas solide, comme le dit M. Smirx dans sa Flore d'Angleterre. Cette racine donne naissance à trois, quatre ou cinq feuilles linéaires, très-étroites , redressées, légèrement pliées en gouttière, et d’un vert un peu foncé. Du milieu de ces feuilles s'élève , à la hauteur de deux à six pouces, une hampe cylindrique , parfaitement glabre comme toute la plante, terminée à son sommet par quatre à dix fleurs d’un bleu très-pâle, presque cendré, disposées en un petit corymbe ombelliforme , et portées sur des pédoncules inégaux, munis à leur base d'une bractée linéaire, presque égale à’ eux. Chaque fleur est composée, 1.° d’une corolle monopétale, partagée profondément en six divisions lancéolées, marcescentes ; 2.° de six étamines ayant leurs filamens plus courts que les divisions de la corolle, insérés à leur base , et portant à leur sommet des anthères d'un bleu foncé; 3.° d'un ovaire supérieur , ovale, d'un bleu très-prononcé, surmonté d’un style court, terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule arrondie , un peu triangulaire, à trois valves, à trois loges contenant plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 155. Fig. 1, la corolle développée et laissant voir les étamines. Fig. 2, le pistil porté sur le pédoncule, avec la bractée qui est à la base de celui-ci. Fig. 5, la capsule entière avec les restes de la corolle. Fig. 4, la capsule coupée horizon- talement pour faire voir les loges et les graines : à côté est une graine séparée. Le Jeune fcuputt . 29 7/1 Oeillu ainlillali POMMIER TOUJOURS VERT. MALUS SEMPERFIRENS. À Icosandrie-Pentagynie. Famille des Pomacées. AAA AAA AAA AAA AA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus, superus. Petala 5. Stamina circiter 20 , erecla , Jasciculata. Styli 5, basi connati et villosi. Pomum sphæroïdeum , basi et apice umbilicatum , 5-loculare ; loculis cartilagineis , 2-sper- mis. Semina cartilaginea. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MALUS foliis oblongis et subdentatis, ovato - lanceolatisve et angulato-dentatis , glaberrimis , lucidis ; floribus subcorymbosis ; * pistillis staminibus dimidio brevioribus. MALUS sempervirens. Desr. Æ4rb. 2. p. 141. — Lors. ën Nov. Duham. 6. p. 158. P FRUS coronaria. Wancenx. Amer. 61. £. 21, f. 47. P FRUS angustifolia. Arr. Zort. Kesw. 2. p. 196.— Wrzzp. Spec. 2. p. 1020. — Micu. F1. Boreal. Amer. 1. p. 292. Le Pommier toujours vert est un arbre de douze à quinze pieds de hauteur , dont la tige se divise, comme notre Pommier commun, en branches et en rameaux formant une tête arrondie. Ses feuilles sont assez différentes les unes des autres, selon qu'elles naissent sur les anciens rameaux et à la base des fleurs, ou sur les jeunes pousses. Les premières sont ovales-allongées, presque deux fois plus longues que larges , d’un vert luisant en dessus, glabres des deux côtés, den- tées en leurs bords dans leur moitié supérieure, entières dans le reste de leur étendue, portées sur des pétioles légèrement pubescens. Les secondes sont ovales-lancéolées , deux ou trois fois plus grandes que les premières, découpées en leurs bords par de grandes dents qui les rendent comme anguleuses. Les fleurs sont blanches , très-légère- ment teintes de rose, portées sur des pédoncules d’un pouce de long, réunies cinq à huit ensemble en petits corymbes qui naissent à l'ex- trémité de rameaux particuliers, courts et garnis de feuilles à leur base 154 Chaque fleur est composée, 1.° d’un calice à cinq divisions courtes, aiguës ; 2.° d’une corolle de cinq pétales arrondis, creusés en cuiller, et insérés par un onglet étroit et assez long ; 3.° de vingt étamines ou environ, à filamens très-glabres, formant autour des styles un faisceau serré par la base, mais s’écartant ensuite en divergeant dans les trois quarts de leur étendue , et portant à leur sommet une anthère ovale, d’un jaune rougeâtre ; 4.° d'un ovaire inférieur ou adhérent au calice, surmonté de cinq styles moitié plus courts que les étamines, velus, réunis à leur base, et terminés chacun par un stigmate simple. Le fruit est une pomme arrondie, d’un pouce de diamètre tout au plus, ayant la peau verte et la saveur acerbe, divisée intérieurement en cinq loges cartilagineuses , qui contiennent chacune deux graines appe- lées plus communément pepins. Cet arbre est originaire de la Caroline, dans les États-Unis d'Amé- rique. Transporté en France , il s’y est fort bien naturalisé, et fleurit à Paris dans le mois de mai. Ses fruits mürissent à la fin d'octobre. Le nom de toujours vert ne lui convient pas dans toute la rigueur de l'expression , car il ne garde pas ses feuilles pendant tout l'hiver ; il les conserve seulement plus que les autres espèces du même genre, et jusqu'à ce que les fortes gelées les fassent tomber : de sorte que, quand l'automne ést doux , il est souvent encore paré de sa verdure à la fin de décembre. Cet avantage et ses jolies fleurs le rendent propre à orner les jardins paysagers et les bosquets. Quant à ses fruits, ils ne valent absolument rien; ils ne peuvent servir qu'à la multiplication de l’espèce : mais les jardiniers trouvant ce moyen de propagation trop lent, ils préférent se procurer cet arbre en le greffant sur le Pom- mier doucin. EXPLICATION DE LA PLANCHE 154. Fig. 1 et supérieure, un fruit entier. Fig. 2, au-dessous, une fleur séparée dont on a enlevé quatre pétales. Fig. 3, le calice, l'ovaire, les styles et les stig- mates. Fig. 4, une graine ou pepin. Fig. 5, le fruit coupé horizontalement pour faire voir les cinq loges qui le divisent intérieurement, DÉS 4 Hu Ls 2) 2er 222771 ÉPACRIDE PURPURESCENTE. ÆPACRIS PURPURAS- CENS. Ÿ Pentandrie-Monogynie. Famille des Æricinees. 100000700000000000000040000 00001000 10" CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus, basi bracteolis pluribus calyculatus. Corolla 1-petala , infundibuliformis ; limbo 5-fido. Stamina 5. Ovarium superum ; stylo simplict ; stigmate subcapitato. Capsula 5-locularis , 5-valvis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. EPACRIS foliis ovato-lanceolatis , acuminatissimis , sessilibus , subimbricatis et subrecurvis ; floribus axillaribus , subpedicellatis , longitudine folii florali ; calycinis foliolis acuminatis , tubum corollæ æquantibus ; staminibus subsessilibus in faucem corollæ. EP A CRIS purpurascens. Browx. Vov. Holl. 1. p. 550. EPACRIS pungens. Sms, Bot. Magaz. n. et 1. 844 (non autem 1199 nec Cavan. Zcon. Rar. 4. p. 26. t. 346 ). L'Évacrine purpurescente est un arbrisseau dont la tige cylindrique, d'un rouge brunûâtre, s'élève à la hauteur de trois à quatre pieds , en se divisant par étages en rameaux grêles, recouverts d'un duvet court , abondant, blanchâtre, et garnis dans toute leur longueur de feuilles nombreuses , sessiles, persistantes, éparses, très-rapprochées les unes des autres, presque imbriquées, très-ouvertes et même recourbées , ovales , un peu repliées en capuchon, aiguës , terminées par une longue pointe piquante , parfaitement glabres des deux côtés, d'un vert gai et luisant en dessus. Les fleurs sont d’un pourpre clair, quelquefois tout-à-fait blanches, solitaires, et très-courtement pédonculées dans les aisselles des feuilles, disposées presque dans toute la longueur des jeunes rameaux. Elles sont composées, 1.° d’un calice de cinq folioles lancéolées, très-aiguës , scarieuses , blanchätres, muni à sa base de plusieurs bractées lancéolées, imbriquées ; 2.° d'une corolle monopétale, infundibuliforme , à tube un peu plus long que les folioles du calice, à limbe partagé en cinq découpures ovales-aiguës ; 5° de cinq étamines à anthères ovales, d’un rouge brun , presque sessiles à l’entrée du tube de la corolle , et à deux loges; 4° d’un ovaire supérieur, arrondi, à cinq lobes obscurs, surmonté d'un style filiforme , glabre, plus long que le tube de la corolle , ter- miné par un stigmate paraissant simple à l'œil nu , mais étant à cinq lobes à peine marqués et qu’on ne peut apercevoir qu'avec une forte loupe. Le fruit est une capsule à cinq valves , à cinq loges contenant plusieurs graines. 155 Cette espèce a la plus grande ressemblance avec l'Épacride piquante, et il est très-facile de prendre l’une pour l’autre, lorsqu'on n’observe pas avec assez d'attention certaines parties de la fleur qui donnent à ces deux plantes des caractères très-différens et qui ne permettent pas de les confondre. Ainsi l’Épacride purpurescente diffère de l'Épa- cride piquante, 1.° par ses feuilles entièrement sessiles et non portées sur un pétiole court et cotonneux ; 2.° par ses fleurs légèrement pédon- culées, au lieu d’être tout-à-fait sessiles; 3.° par les folioles du calice plus courtes que le tube de la corolle, ce tube étant d’ailleurs un peu dilaté , tandis que, dans la seconde espèce, le tube est étroit et seule- ment de la longueur des folioles calicinales ; 4.° par les anthères ovales, presque sessiles, portées au haut du tube de la corolle, et non pas oblongues , cachées dans le tube , portées sur des filamens insérés au réceptacle; 5.° par l'ovaire, qui est nu à sa base, et surmonté d’un style glabre, au lieu d’être muni de cinq petites écailles lancéolées, et d’avoir son style pubescent. Les Épacrides forment un genre de plantes dont toutes les espèces connues jusqu'à présent, au nombre d’environ trente, sont origi- naires de la Nouvelle - Hollande. Mais ce genre offrant dans la forme de ses fleurs et la structure de ses fruits quelques caractères un peu différens, M. Browx en a pris occasion de former les genres Lasynema ; Dracophyllum et Prinotes , aux dépens de plusieurs espèces d'Épacrides ; mais il nous a paru que les caractères donnés par M. Browx n'étaient pas assez tranchés, et que ces genres ne pou- vaient pas encore être considérés comme solidement établis. M. Brown semble avoir négligé, dans les genres qu'il a établis, l'insertion des étamines ; et cependant la différence de leur attache sur la corolle ou au réceptacle aurait mérité d'être prise en considération , et aurait pu lui fournir des caractères plus solides que ceux qu’il a employés. Au reste, l'Épacride purpurescente est originaire de la Nouvelle- Hollande, et elle a été introduite en Angleterre en 1803, par sir Josepx Banks. Nous la possédons en France depuis quelques années ; je l'ai vue chez MM. Cers et NorserTe, qui la plantent en pot, dans du terreau de bruyère, la tiennent dans leur serre aux Bruyères, et la multiplient de marcottes. EXPLICATION DE LA PLANCHE 155. Fig. 1, le calice avec les bractées qui sont à sa base, et la partie supérieure du style; le tout vu à la ioupe. Fig. 2, les mêmes parties. de grandeur naturelle. Fig. 5, l'ovaire, le style et le stigmate; le tout vu à la loupe. Fig. 4, la corolle fendüe longitudinalement et développée , laissant voir les étamines. Fig.5 , une étamine vue à la loupe. Fis. 6, une feuille vue séparément. NO0% ver 4 L. Bass Lens . PTE D, bn ; 9 Ghacris Ju phura CONS , ._—.."# ile 4 : et ; à Tout GPS L Mel "4 Set , + AMARYLLIS DE VIRGINIE. 4MARYLLIS ATAMASCO. % Hexandrie-Monogynie. Famille des Varcissées. ANAAAARANANANAAAANS AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla 1-petala , infundibuliformis ,; 6-fida ; fauce squamulis 6 instructä ; limbo æquali aut inæquali, partim reflexo. Stamina 6; Jilamentis fauci tubi insertis. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stig- mate 3-fido. Capsula 5-valvis , 5-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. AMARYLLIS spathä bifidä ; acutä , uniflorä ; flore pedicellato ; coroll& campanulatä , subæquali , erectä , basi breviter tubulosé ; staminibus declinatis , æqualibus. AMAR YLLIS Atamasco. Liv. Spec. 293.— Wizxn. Spec. 2. p.51. — Lam. Dict. Enc. 1. p.121. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 259. — Rep. Lil. 1. n.ett. 51. LILIO-NARCISSUS Virginiensis. Caress. Carol. 5. p. 12. 4. 12. LILIO-N 4RCISSUS vernus angustifolius, flore purpurascente, BarreL. /con. 994. LILIO-N ARCISSUS Liliflorus Carolinianus , flore albo singu- lari cum rubedine diluto. Piur. 4lm. 200, t. 42. f. 3. LILIO-NARCISSUS Indicus pumilus monanthos albus. Moris. Hist. 2. p.266. 5. 4. t. 24. f. 4.— Tourwer. Znst. 586. LILIO-N ARCISSUS minimus foliis gramineis. Ruvs. Elys. 2. P: 94. t. 16. L, racine de l’Amaryllis de Virginie est une bulbe ovoïde , renflée: à sa base, brunâtre extérieurement, de la grosseur d'une petite noix; elle donne naissance à six ou huit feuilles linéaires , étroites . glabres , étalées ou peu redressées , plus longues que la hampe. Celle- ci est cylindrique, glabre , haute de six à huit pouces, terminée à son sommet par une fleur droite ou un peu penchée, blanche inté- rieurement , légèrement teinte de pourpre en dehors, portée sur un court pédoncule caché et environné à sa base par une spathe mono- 156 X phylle, membraneuse , partagée à son sommet en deux divisions pointues et souvent rougeâtres. Cette fleur est composée, 1° d’une corolle monopétale, en entonnoir, à tube très-étroit à sa base, et évasée en cloche en son limbe, qui est divisé en six découpures oblon- gues , pointues , presque égales entre elles ; 2.° de six étamines à fila- mens insérés à la base du tube de la corolle, et plus courts que ses divisions ; 3.° d’un ovaire inférieur , à trois angles arrondis , surmonté d'un style filiforme, plus long que les étamines, mais plus court que la corolle , et terminé par trois stigmates. Le fruit est une capsule à trois valves et à trois loges contenant plusieurs graines. Cette espèce est originaire de la Virginie et de la Caroline , où elle est très-commune dans les prés. Il y a près de deux cents ans qu'elle est cultivée dans les jardins de l'Europe, où elle fleurit au mois de juillet. On la plante en pot dans de la terre de bruyère qu'on a soin d'entretenir un peu fraîche ; on ne l’expose pas beaucoup au soleil, ét on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle se multiplie de cayeux , qu'il faut séparer à la fin de l'été. EXPLICATION DE LA PLANCHE 156. Fig. 1, l'ovaire, le style et les stigmates. Fig. 2, la corolle fendue longitudi- nalement , et développée pour laisser voir les étamines. Fig. 3, une feuille. / | | | pe | JE / À €) 4 2 L. 77727772 ét LAS CO = D 108 Mar, Cabr. Honel deu. \ LIMODORE DE TANKERVILL. LIMODORUM TANKER- VILLÆ. % Gynandrie-Monandrie. Famille des Orchidées. AAA AAA AAA AA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus, subpatens. Labellum 1-petalum , bast anticé in cornu liberum productum. Anthera terminalis. Ovarium inferum ; stylo antherifero. Capsula 5-valvis , 1-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LIMODORUM Jfolis radicalibus ovato-lanceolatis ; nervosis ; scapo simplict, multifloro ; labello cucullato , integro ; cornu abbre- vrato. LIMODORUM Tankervillæ. Air. Aort. Keww. 3. p. 302. t, 12. — Law. Dict. Encyc. 3. p. 516. — Ren. Lil. 1. n.et t. 45. LIMODORUM Tankervilliæ. Swartz, oo. Act. Ups. 6. p. 50. — Win. Spec. 4. p. 122. PHAJUS grandifolius. Loureiro , Cochin. 2. p. 647. Le genre Limodore comprend jusqu'à présent vingt-sept espèces, dont la majeure partie est naturelle aux Indes, à la Chine et au Japon, puisqu'on en trouve seize dans ces contrées, tandis qu’on n’en a encore observé que quatre en Afrique, trois en Europe, et quatre en Amérique ou dans les îles du grand Océan. La plupart des espèces se font remarquer par des fleurs élégantes ; et comme elles croissent en général dans les prairies , les botanistes leur ont donné le nom générique de Limodorum, dérivé du grec ar, pré , et d'œpor, don ou présent ; ce qu'on peut rendre en français par don des prés. La grandeur , la beauté et l'élégance des fleurs du Limodore de Tankervill en font une des plus belles espèces, non-seulement de ce genre, mais encore de toute la famille des Orchidées, dans laquelle il y a tant de jolies plantes. Cette espèce est originaire de la Chine, d'où elle a été apportée en Angleterre, en 1778, par le docteur Forxereicz. D'abord cultivée chez le lord Tankervize , on l'a consa- crée à cet amateur distingué par la nombreuse collection de plantes rares qu'il possédait , et elle a reçu le nom spécifique de 7 unkerville, 197 On la plante en pot, dans un mélange de terre franche et de terreau de bruyère, et on la tient toute l’année dans la serre chaude, où elle fleurit en mars et avril. Comme elle ne fournit point de graines, on la multiplie par la séparation des drageons qu’on retire des vieux pieds , et qu'on replante à part en les traitant comme ces derniers. La racine du Limodore de Tankervill est un tubercule arrondi, produisant de sa partie inférieure plusieurs fibres cylindriques , assez grosses , simples, blanchâtres; ce tubercule , enveloppé par des écailles foliacées et la base des feuilles, donne naissance à cinq ou six feuilles lancéolées, pointues, entières, rétrécies à leur base en un pétiole élargi , plissées longitudinalement , et marquées de cinq à sept grosses nervures. Îl croît à côté de ces feuilles une hampe cylindrique, de l'épaisseur du petit doigt, simple, haute d'un pied et demi à deux pieds , garnie, dans sa partie inférieure , d’écailles foliacées, ovales- lancéolées, alternes, engaînantes. Les fleurs naissent dans la partie supérieure de cette hampe au nombre de six à douze, disposées en grappe lâche : elles sont agréablement odorantes , inclinées, mélan- gées de brun, de blanc et de pourpre, portées sur un pédoncule particulier , muni à sa base d’une bractée caduque. Chacune d'elles est composée, 1.° d’un calice de cinq folioles pétaliformes, rouges- brunâtres intérieurement , blanches extérieurement , oblongues-lan- céolées , étalées, placées à la partie supérieure de la fleur; 2.° d’une corolle monopétale, nommée nectarre par LinNÉ , d'un rouge pourpre, horizontale, ovale-arrondie, ondulée au sommet, concave , à bords recourbés en dedans, prolongée à sa base en un éperon court et conique ; 3.° d'une anthère à deux loges , portée par le godet supé- rieur placé dans la partie concave et inférieure du style; 4° d'un ovaire inférieur, oblong , rétréci à sa base, sillonné, surmonté d’un style court , épais, presqu'en forme de massue, convexe en dessus » concave en dessous , creusé, dans sa face inférieure et vers son extré- mité , de deux godets placés l’un au-dessous de l’autre , dont le supé- rieur, plus grand, renferme l'anthère, et l'inférieur, vide, fait les fonctions de stigmate. EXPLICATION DE LA PLANCHE 157. La plante représentée moitié de sa grandeur naturelle. Fig. 1 et supérieure, une fleur entière et de grandeur naturelle. Fig. 2 et inférieure , l'ovaire , le style et l’anthère. Fig. 3, une capsule entière. ? id YUDy > C4 UCI FICOÏDE BRILLANTE. MESEMBRYANTHEMUM MICANS. + mm Icosandrie-Pentagynie. Famille des Ficoidées. VAAAANAAANAANANNANAANNAUS NAAAAAAAAANY CARACTÈRE GENÉRIQUE. Calyx superus , 5-fidus , persistens. Petala numerosa ; linearia , basi leviter connata , serie multiplici. Stamina numerosa. Styli 5, rarius 4 aut 10. Capsula carnosa , umbilicata , multilocularis ; locu- lis numero stylorum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MESEMBRYANTHEMUM caule scabro; foliis semicylindricis, obtustusculis, subrecurvis , papulosis ; calycinis laciniis subacutis ; petalis acutis, coccineis, interioribus brevioribus et nigricantibus. MESEMBRYANTHEMUM micans. Lin. Spec. 696. — Wixxp, Spec. 2. p. 10453. — Law. Dict. Enc. 2. p. 484. — Haworta. Mesembr. p.268. n. 84. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 448. — Arr. Hort. Kesw. ed. 2. vol. 3. p. 249. MESEMBRYANTHEMUM micans, flore phæniceo , filamentis atris. Dix. Hort. Elth. 292. t. 215. f. 282. FICOÏDES Capensis, tereti folio , flore croceo. Peniv. Gaz. t. 3.f.0. FICOÏDES Capensis folio tereti argenteo , petalis perplurimis aurantiacis. Brapz. Succ. 1. p. 9. t. 8. FICOÏDES Africana , caule aspero , flore rutilante coloris cin- namomi. Rax. Hist. 3. p. 566. n. 21. Les espèces nouvelles que les botanistes ont découvertes dans ce genre depuis environ soixante ans l'ont successivement augmenté de telle manière, qu’il est aujourd’hui un des plus nombreux que Von connaisse. Lnxé, en 1753, dans la première édition de son Species Plantarum, ne fit d'abord mention que de trente-cinq espèces de Mesembryanthemum ; mais par la suite il en ajouta plu- sieurs autres dans ses ouvrages postérieurs. En 1786, M. DE Lamarcx en décrivit cinquante-deux dans l'Encyclopédie méthodique, et War- 158 DENOW, en 1799, en porta le nombre à quatre-vingt-six ; enfin, dans le troisième volume de la dernière édition du Jardin de Kew , publié en 1811 par M. Waizcram Townsenp Arrow, les espèces de ce genre se montent à cent soixante-quinze. Ce qu'il y a de plus extraordinaire , c'est que l'habitation naturelle de ces plantes paraît bornée à une contrée particulière ; car, à la réserve de cinq à six espèces, toutes les autres sont originaires du Cap de Bonne-Espérance. Parmi ces dernières il faut compter la Ficoïde brillante, cultivée en Europe, dans les jardins , depuis un peu plus de cent ans. Sa culture ne diffé- rant pas de celle des autres espèces dont il a déjà été parlé dans cet ouvrage, nous ne répéterons pas ce que nous avons déjà dit aux numéros 74, 97; 133 , et nous y renvoyons le lecteur. La tige de la Ficoïde brillante se divise et se soudivise dès sa base en plusieurs rameaux ligneux , assez gréles , faibles, étalés, longs d'un à deux pieds , recouverts de points tuberculeux, blanchätres, qui les rendent un peu rudes au toucher. Ces rameaux sont garnis de feuilles opposées , sessiles, charnues, demi-cylindriques ou à peine triangulaires , obtuses , un peu recourbées, d'un vert clair et presque glauque, chargées de points argentés et brillans. Les fleurs sont assez grandes , pédonculées , placées à l'extrémité des rameaux : elles sont composées , 1.° d’un calice à cinq divisions un peu aiguës, persistantes; 2. d’une corolle formée d’un grand nombre de pétales linéaires, aigus, disposés sur plusieurs rangs, les extérieurs et les moyens d’un rouge safrané tirant sur l’écarlate, et les intérieurs plus courts, plus étroits, noirâtres ; 3.° d'étamines nombreuses, à filamens blancs , beaucoup plus courts que les pétales; 4.° d’un ovaire adhérant au calice, sur- monté de cinq styles. Le fruit est une capsule charnue, à cinq loges contenant plusieurs graines. Cette plante fleurit depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l'été. EXPLICATION DE LA PLANCHE 158. Fig. 1, une capsule entière. Fig. 2, une capsule entr'ouverte par le haut. Fig. 5, une partie de la capsule laissant voir l’intérieur d’une loge avec quelques graines ; le tout un peu grossi. À côté, deux graines de grosseur naturelle. AT? | 17e ren rm lemiin an AN. Le Jeune 7/2 + PRIMEVÈRE AURICULE. PRIMULA AURICULA. Y Pentandrie-Monogynie. Famille des Primulacées. ANA A AVR AAA AA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE Calyx 1-phyllus , 5-dentatus. Corolla 1-petala, infundibuliformis ; tubo elongato , nudo ; limbo 5-fido. Stamina 5. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate capitato. Capsula 1-locularis, polysperma , 5-10-valvis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PRIMULA jolis obovato-cuneatis , subdentatis | carnosis , gla- bris ; scapo multifloro ; calycibus brevibus , farinosis. PRIMULA Auricula. Li. Spec. 205. — Wirc. Spec. 1. p. 804. — Jaco. FT. Aust. t. 415.— Lan. Dict. Enc. 5. p. 620. N ous passerons à dessein la synonymie très-étendue de cette plante, et qu’on pourra trouver dans les auteurs que nous avons cités; nous ne donnerons ici que sa description , son histoire et sa culture. La racine de la Primevère Auricule , vulgairement appelée Oreille d'Ours , est une sorte de souche épaisse, divisée inférieurement en longues fibres; de sa partie supérieure , qu’on nomme /e collet , elle donne naissance à plusieurs feuilles ovales-oblongues , cunéiformes à leur base, étalées en rosette , plus ou moins dentées en leurs bords, glabres , un peu charnues , d’un vert peu foncé ou même glauque en dessus, assez souvent blanchâtres et farineuses en dessous. Du milieu de ces feuilles s'élèvent une ou plusieurs hampes, simples, glabres , hautes de trois à cinq pouces , portant à leur sommet trois à douze fleurs pédonculées, disposées en ane ombelle, dont la base est garnie de plusieurs folioles courtes, formant une sorte de collerette. Chaque fleur est composée , 1.° d’un calice monophylle, campanulé, blanchâtre et farineux, ayant son bord découpé en cinq dents; 2° d’une corolle monopétale, infundibuliforme, à tube deux fois plus long que le calice, et à limbe découpé en cinq lobes arrondis et échancrés : cette corolle est le plus souvent jaune dans l’état de nature, mais la culture l’a tellement fait varier dans les jardins, qu'elle présente maintenant des nuances infinies de beaucoup de couleurs ; 3° de cinq étamines insérées à l'entrée du tube de la 159 | ; corolle ; 4.° d’un ovaire supérieur , surmonté d'un style de la longueur du calice, et terminé par un stigmate en tête. Le fruit est une capsule arrondie , à une seule loge contenant plusieurs graines , et s'ouvrant à son sommet en cinq valves. Cette plante croît naturellement dans les Alpes du Dauphiné, de la Provence, de la Suisse, de l'Italie, de l'Autriche , etc. Elle fleurit en avril et mai ; quelques variétés durent encore en juin , et quelques autres refleurissent à l'automne. L’Oreille d’Ours a plusieurs qualités qui l’ont mise en honneur et l’ont fait chérir des fleuristes. On estime la douceur de son parfum , la durée de ses fleurs , la force et la beauté des couleurs de ses corolles, qui présentent les plus belles nuances de cramoisi , de violet , de brun , de vert-olive, de mordoré , de jaune , etc. Des marchands flamands, frappés, dit-on, de l’éclat et de l’odeur agréable de l'Oreille d'Ours, qu'ils trouvèrent croissant naturellement dans nos Alpes, en déplantèrent quelques pieds qu’ils emportèrent à Lille en Flandre. Dans la suite, ayant semé les graines, et ayant pris soin de tout ce qui en provint, la culture diversifia et perfectionna à l'infini les jeunes fleurs provenues de la plante sauvage; et lorsque de Lille on les apporta à Paris, les amateurs de la capitale s’empressèrent à l’envi les uns des autres de les cultiver dans leurs jardins, comme des nouveautés rares et précieuses. Mais les vrais amateurs n’estiment pas toutes les variétés d’Oreilles d’Ours indistinctement ; ils exigent , pour les trouver belles , qu’elles aient certaines pro- portions ; sans cela ils n’en font aucun cas. Ainsi, pour qu’une Oreille d'Ours soit parfaite , il faut d’abord que sa tige soit forte et épaisse ; ensuite, que le nombre des fleurs que porte cette tige soit grand, et qu’il forme un bouquet qui se pré- sente de bonne grâce , sans pencher trop vers la terre, ce qui arrive quand les pédiculés sont trop longs et trop maigres. On veut encore que les corolles soient larges, bien étoffées, et d’une forme régulière ; que les lobes de cette corolle ne soient point frisées, mais unis, et que les couleurs en soient fort brillantes ; que les étamines ne soient pas retirées au fond du tube , mais qu'elles paraissent ran- gées à l'entrée. On veut enfin que l’orifice du tube forme un œil exactement rond, ou au moins qu’il forme une étoile parfaite, et que son fond soit blanc, ow au moins le plus clair qu’il est possible. On estimait beaucoup plus autrefois les Oreilles d’Ours panachées que celles dont les couleurs étaient tout unies ; mais l’expérience ayant appris que les pana- chées ne se soutenaïent pas, on fait plus de cas aujourd’hui des couleurs pures et sans mélange, quand elles sont vives et brillantes. Celles qui imitent Péclat du satin et du velours sont avec raison les plus recherchées. Celles dont les coroîles sont élevées l’une sur l’autre à double et à triple étage, sont regardées par les fleu- risles , de même que par les ‘botanistes, plutôt comme une monstruosité que comme une beauté. L'Oréille d’Ours demande une terre forte, mêlée de terreau de vache pour lentretenir douce et onctueuse ; et d’un peu de sable pour la rendre meuble et légère. Elle aime la fraîcheur, et ne peut s’accommoder du grand soleil, si ce n’est en hiver. La multiplication parles graines est le moyen d’obtenir de nouvelles variétés; mais, pour conserver celles anciennement acquises, on les propage d’œilletons, c’est-à-dire qu'on sépare et qu’on transplante les petits rejetons qui naissent à côté des anciens pieds. En plantant ces œilletons , il faut toujours avoir le soïn de tenir leur collet hors de terre. EXPLICATION DE LA PLANCHE 159. Fig. 1 et supérieure, la corolle développée et fendue longitudinalement pour laisser voir les étamines. Fig. 2 et inférieure, une capsule entr'ouverte. Fig. 3, une capsule entière , surmontée par le style et le stigmate persistans. CLS y. j ; ; t Line e 2 Ve 7/2 Primevere a uricule Uret 1 durs. Zi 4 lune J culp “ TULIPE GALLIQUE. TULIPA GALLICA. 2% Hexandrie-Monogynie. Famille des Ziliacées. ANA AAA AU ANA AAA AN AAA CARACTERE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus. Corolla campanulata , & 6 petalis ovato-oblongis. Stamina 6; filamentis subulatis , brevibus ; antheris oblongis. Ova- rium superum , oblongum , subtrisonum ; stigmate sessili, 3-lobo. Capsula 5-cona , 5-valvis , 5-locularis. Semina numerosa , semiorbi- cularia , 2-serialia. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. TULIPA Lulbo non reptante ; caule unifloro glabro ; foliis lan- ceolato-linearibus, canaliculatis ; flore erecto , luteo ; petalis acutis , apice hirsutis ; filamentis basi lanatis. | TULIPA Gallica. Deraunay , Bon Jard. 1815. p. 26%. T'ULIPA minor lutea Gallica. Baus. Pin. 659 — Tourxer. Znst, 376? ( synonymis confusis ). .* serait extraordinairement diflicile aujourd’hui de rapporter avec certitude les synonymes des anciens à cette plante, et nous avouons que nous n'avons point tenté d'éclaircir cette matière, qui ne nous a paru présenter aucune utilité. Il y a environ dix ans que M. G. Roserr, maintenant jardinier en chef au jardin de la marine royale, à Toulon, et auquel nous devons la découverte d’un grand nombre d'espèces nouvelles pour la Flore de France, nous envoya plusieurs bulbes de cette Tulipe, dont nous communiquäâmes alors quelques-unes à M. Deraunay, qui, ayant observé les fleurs qu’elles ont produites, remarqua qu'elles présentaient des caractères assez différens de la Tulipe sauvage et de la Tulipe de Cels, ce qui l'engagea à donner à notre plante le nom de T'ulipa Gallica , et à la faire en même temps dessiner pour son Herbier de l’'Amateur. Fort heureusement, d’ail- leurs , que nous avons cultivé nous-même cette Tulipe, et que nous avons pu , par ce moyen, en faire la description sur le vivant ; car nous ne l'avons vue dans aucun jardin à Paris; et M. Deraunay , en la faisant peindre , avait négligé de la décrire. Il en est de même de 160 tous les dessins faits pour son Herbier de l’Amateur : on n’a trouvé, à sa mort, aucune description des plantes qu'ils représentent, et cela nous a souvent mis et nous met encore tous les jours dans l'embarras pour retrouver certaines espèces rares qui ne fleurissent pas tous les ans , et cela enfin nous a plusieurs fois forcé de faire nos descriptions d’après des échantillons conservés dans les herbiers. Quoi qu'il en soit, la culture de la Tulipe Gallique ne diffère pas de celle de la Tulipe de Cels, de l’odorante, de la sauvage ; c'est pourquoi nous renvoyons à ce que nous avons dit à ce sujet aux numéros 85,98 et 140 de cetouvrage. Sa bulbe est ovale-arrondie, de la grosseur d’une très-forte aveline ; elle ne produit point de rejets traçans; elle donne seulement naissance à une tige cylindrique, droite, glabre, haute de six à huit pouces , terminée à son sommet par une seule fleur redres- sée. La partie inférieure de cette tige est garnie de trois à quatre feuilles sessiles , alternes, plus longues que la tige elle-même, linéaires- lancéolées , pliées en gouttière , glabres, d’un vert glauque. La fleur est composée, 1.° de six pétales ovales-oblongs , aigus, velus à leur sommet, d'une belle couleur jaune, trois d’entre eux un peu plus extérieurs , plus étroits et verdâtres en dehors, les trois intérieurs chargés, en leur face postérieure, d’une nervure verdâtre; 2.° de six étamines à filamens un peu inégaux , subulés, cotonneux à leur base; 3. d’un ovaire supérieur, triangulaire, à angles arrondis , surmonté d'un stigmate sessile, à trois lobes. Le fruit est une capsule triangu- laire, à trois valves, à trois loges contenant un grand nombre de graines comprimées, semiorbiculaires , disposées sur deux rangs. Cette Tulipe fleurit, en Provence, à la fin de février ou au commen- cement de mars; à Paris, ses fleurs ne paraissent qu'un mois plus tard. Elle fait peu d'effet, et ne mérite d’être cultivée que par les amateurs qui veulent avoir la collection complète des espèces. EXPLICATION DE LA PLANCHE 160. Fig. 1, la bulbe et la partie inférieure de la tige. Fig. 2, la tige avec la fleur déployée , même plus que nature. Fig. 3, la fleur entr’ouverte. L Peusa pra d ET. : Sala Gall Æ. Dennel | 4 up ’ OXALIDE TRAINANTE. OXALIS REPTATRIX. % Décandrie-Digynie. Famille des /Zermanniees. AAA AAA AAA AAA AE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus , persistens. Petala 5, hypogyna, basi leviter connexa. Stamina 10 Lypogyna ; filamentis basi coalitis , alterne brevioribus. Ovarium superum ; stylis stigmatibusque 5. Capsula 5-gona , 5-locu- laris ; loculis 1-spermis polyspermisve. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. OX ALIS caule brevi, folioso , erecto , simplict ; pedunculo uni- Jfloro , longiori foliis ternatis, subrotundis ; corollis campanulatis ; filamentis denticulatis. OX ALIS reptatrix. Jaco. Oxal. n. 55. p. 54. t. 20. — Wixxp. Spec. 2. p.797. — Porn. Dict. Enc. Suppl. 4. p. 250. — Arr. Hort. Kew. ed. 2. v. 5. p. 129. | Le genre Oxalis s'est beaucoup accru depuis quelques années. Lié , en 1762, n'en connaissait encore que quatorze espèces. M. Sa- vIGNY, vers 1796 , en décrivit trente-six dans le quatrième volume de la partie botanique de l'Encyclopédie botanique par M. pe Lamarcx. Trois années seulement plus tard, en 1599, Wiizpenow, dans son Species Plantarum ; en rapporta quatre-vingt-treize. Enfin M. Por- RET, dans le supplément de l'ouvrage cité de M. ne Lamarck , publié en 1816, porte le nombre des Oxalides à cent. Dans cette grande quantité d'espèces, quatre seulement sont indigènes de l'Europe quinze à seize appartiennent à l'Amérique , une seule aux Indes orientales , et toutes les autres au Cap de Bonne-Espérance. Du nombre de ces dernières est l'Oxalide traînante, qui fait le sujet de cet article. Cette espèce, introduite dans les jardins d'Eu- rope vers 1795 , fleurit, quand on la tient dans la serre tempérée, en novembre et décembre, et un peu plus tard, si l’on ne fait que la mettre à l'abri du froid, qu'elle ne peut supporter. On la plante dans un mélange de terre substantielle et de terreau de bruyère, et 164 e : on la tient dans un pot, car elle trace trop en pleine terre , où ses racines produisent beaucoup de rejets rampans, qui s'étendent au loin pour y produire de petits cayeux, qui par la suite feront autant de nouveaux pieds. Sa multiplication, comme on le voit, est très- facile : il ne s’agit , lorsque les fleurs sont passées et les feuilles des- séchées, que de recueillir les nouvelles bulbes produites par les anciens pieds, et de les mettre dans des pots séparés. La tige de l'Oxalide traînante est tres-courte ; elle donne naissance à plusieurs feuilles alternes , très rapprochées , longuement pétiolées, composées de trois folioles entières, en cœur renversé , d'un vert gai, ciliées en leurs bords. Les fleurs sont solitaires sur des pédoncules axillaires , aussi longs ou plus longs que les feuilles. Chaque fleur est composée , 1.° d'un calice court, persistant , partagé en cinq divisions ; 2.° d’une corolle campanulée , d’un rouge incernat avec le fond jaune, formée de cinq pétales réunis par leurs onglets et insérés au récep- tacle; 3.° de dix étamines à filamens velus, alternativement plus courts, ayant la même insertion que les pétales, réunis par leur base en un anneau chargé d’ailleurs de cinq dents, une dent étant placée entre deux étamines ; 4.° d’un ovaire supérieur , ovale, à cinq angles, surmonté de cinq styles terminés chacun par un stigmate élargi. Le fruit est une capsule pentagone , à cinq valves, à cinq loges conte- nant chacune plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 1641. Fig. 1, les étamines vues à la loupe, Fig. 2, l'ovaire , les styles et les stigmates. vus de même. Fig. 5, la corolle fendue longitudinalement , développée, et repré- sentée seulement au trait. } 4 % Orals 70, ualrie À CHÈVREFEUILLE JAUNE. LONICERA FLAVA. $ Pentandrie-Monogynie. Famille des Caprifoliacees. AAA ANA AAA RU CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-dentatus, bast bracteatus. Corolla 1-petalx, tubulosa , longa ; limbo 5-fido, sæpe inæquali. Stamina 5, corollæ æqualia aut longiora. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmate globoso. Bacca 5-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LONICERA foliis ovatis , subtus glaucis, cartilagineo-marginatis : SUMINIS connato-perfoliatis F Jfloribus ringentibus , vel ticillato-capti- tatis , terminalibus. LONICERA flava. Sms, Bot. Mas. n. 1318. C& Chèvrefcuille est un petit arbrisseau dont la tige se divise en: rameaux glabres, d'un vert rougeâtre dans leur jeunesse, grêles , sarmenteux, paraissant susceptibles de s'élever en se contournant autour des autres plantes qui sont dans leur voisinage, oa des appuis qu'on leur donne. Ses feuilles sont ovales, très-glabres, d’un vert foncé en dessus, glauques en dessous , cartilagineuses en leurs bords; les inférieures opposées, sessiles; les supérieures, placées immédiate- ment sous les fleurs , sont connées, et ne paraissent faire qu’une seule: feuille qui forme comme une sorte de collerette à la base des fleurs. Celles-ci sont sessiles au sommet des rameaux , réunies six à douze ensemble en une petite tête formée par un ou deux verticilles. Chaque fleur est composée, 1.° d’un calice supérieur, tronqué, extrêmement court, n'ayant pas plus d’une demi-ligne de hauteur, et ne parais- sant pas sensiblement denté; 2.° d’une corolle monopétale, infondi- buliforme, d’un beau jaune d’or , à tube allongé, s’évasant insensi- blement en un limbe partagé en deux lèvres, dont la supérieure très- large, un peu plus courte, divisée en quatre lobes arrondis à leur sommet , et l'inférieure d’une seule pièce, oblongue et obtuse ; 5.° de: cinq étamines de la longueur de la corolle, à filamens insérés à l’en- 162. cpl trée du tube , à la base des sinus formés par les divisions, portant à leur sommet des anthères ovales-oblongues, à deux loges; 4.° d’un ovaire inférieur, ovoide, surmonté d'un style filiforme, de la longueur des étamines , et terminé par un stigmate à trois lobes peu marqués. Nous n’avons pas vu les fruits. Ce joli Chèvrefeuille est une nouvelle acquisition qui pourra deve- nir intéressante pour nos jardins, si, comme on l'espère , il est assez robuste pour y vivre en pleine terre. On en doit la découverte à MM. Fraser père et fils, qui, pendant l'été de 1808, le trouvèrent croissant abondamment sur un rocher à découvert du sommet du mont Pâris, dans la Caroline du sud, et qui, malgré les nouvelles et longues recherches auxquelles ils se livrèrent dans le voyage qu'ils faisaient alors dans ces contrées, ne purent le retrouver ailleurs. Ils le rapportèrent la même année en Angleterre, d'où M. Noiserre l'a fait venir il y a deux ans, et chez lequel nous l'avons vu en fleur un an après , au mois de mai 1817. On le multiplie de boutures et de mar- cottes ; et, comme il est encore rare, on le rentre dans la serre pen- dant l'hiver. EXPLICATION DE LA PLANCHE 162. Fig. 1, la corolle fendue longitudinalement et développée pour faire voir les étamines. Fig. 2, l'ovaire, le calice, le style et le stigmate. NN , Jonuvera Java ( P, Besra Para Le Le Veune re DIOSMA A FLEURS EN OMBELLE. DIOSMA UMBELLATA4.F Pentandrie-Monogynie. Famille des Diosmées. AAA VU UV AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx profundè 5-fidus, persistens. Petala 5, lacintis calycinis alterna. Staminum filamenta 10, apice glandulifera , bast connecta in discum perigynum , 5 sterilia , 5 antherifera. Ovarium superum ; stylo unico ; stigmate capitalo. Fructus 5-5-locularis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. DIOSMA foliis lanceolatis , glabris , subtis punctato-glandulosis, margine ciliatis ; floribus subumbellatis | pedunculatis ; terminalibus ; calycinis laciniis basi ciliatis. DIOSM A speciosa. Sims, Bot. Mag. n. 1271. — Arr. Hort. Kew. ed. 2. vol. 2. p. 35. ESS espèce est un arbrisseau de deux à trois pieds de haut, dont la tige se divise en rameaux cylindriques, rougeâtres , glabres, glan- duleux dans leur jeunesse , garnis de feuilles éparses , lancéolées, très- entières , ciliées en leurs bords, glabres, luisantes et d’un vert assez foncé en dessus, d’un vert plus clair en dessous, et parsemées, en cette partie, de nombreux points glanduleux, portées sur un pétiole court, comprimé , cilié, chargé à sa base de deux glandes plus dis- tinctes que toutes celles qui se trouvent sur la surface inférieure des feuilles. Les fleurs , portées sur un pédoncule de deux à trois lignes: de long, muni de deux bractées lancéolées , sont réunies trois à six ensemble, au sommet des rameaux, en une ombelle imparfaite. Chacune d'elles est composée, 1.° d’un calice monophylle, persis- tant, divisé très-profondément en cinq découpures lancéolées, rou- geâtres , ciliées seulement dans leur partie inférieure , verdâtres à leur sommet , parsemées , surtout en dehors , de points glanduleux, demi-transparens; 2. d’une corolle de cinq pétales ovales, légère- ment ciliés en leurs bords, un peu plus grands que le calice, d'un blanc éclatant et luisant , avec une ligne rougeâtre, surtout vers leur base , où ils sont rétrécis en un court onglet , par lequel ils sont insé- rés sur le calice à la base des sinus formés par ses divisions ; 3.° de dix 163 filamens portés sur un disque qui environne l'ovaire, tous terminés par une glande arrondie, cinq d'entre eux ciliés, stériles, les cinq autres portant à leur face interne une anthère oblongue, à deux loges longitudinales ; 4.° d’un ovaire supérieur, arrondi , entièrement chargé de glandes, surmonté d’un style cylindrique de la longueur des étamines, et terminé par un stigmate en tête, à cinq lobes visibles seulement à la loupe. Le fruit, que nous n'avons vu qu'imparfaite- ment développé, est une capsule globuleuse , à cinq loges. Cette espèce est très-voisine du Diosma uniflore, n° 111 de cet ouvrage , ce qui pourrait faire croire que ces deux plantes ne sont que deux variétés de la même espèce. M. Deraunay , en les faisant figurer toutes les deux séparément, paraît avoir été d’un sentiment contraire, se fondant sans doute sur ce que celle dont il est question mainte- nant diffère de la première par ses fleurs un peu plus grandes, réunies plusieurs ensemble, au sommet des rameaux, en une sorte d'om- belle, et par ses feuilles légèrement ciliées en leurs bords. Quoi qu'il en soit, le Diosma à fleurs en ombelle est un arbrisseau d’un très- joli aspect, surtout lorsqu'il est paré de ses charmantes fleurs , qui paraissent en avril et mai. C’est dommage qu'elles exhalent , ainsi que toutes les autres parties de la plante, une odeur forte et assez dés- ‘agréable. On le plante dans le terreau de bruyère , et on le multiplie par le moyen des boutures, et plus facilement encore par les mar- cottes. Il faut le rentrer, pendant les saisons froides, dans la serre tempérée, ou dans celle consacrée aux Bruyères. Il est, ainsi que le Diosma uniflore , originaire du Cap de Bonne-Espérance; les Anglais l'ont introduit chez eux depuis 1789; ce n’est que quelques années après qu'il a été transporté en France. Nous l'avons vu chez M. Cets. EXPLICATION DE LA PLANCHE 165. Fig. 1, un pétale. Fig. 2, le calice et les étamines. Fig. 3, 4 et 5, étamines fertiles, vues sous différentes faces. Fig. 6, filament stérile. Fig. 7, l’ovaire de grandeur naturelle. Fig. 8, le même vu à une forte loupe. LX D di PL Barsa pre. Le leune veut 77 Losma unlellita + : 3 SWAINSONIE A FEUILLES DE CORONILLE. SÆAINSONIA 1 CORONILLÆFOLTA. b Diadelphie-Monogynie. Famille des Zégumineuses. ANA NA AN AA NA AN AA AA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-dentatus. Corolla papilionacea ; vexillo explanato , majort ; carinä obtusä. Stamina 10, diadelpha. Ovarium superum ; stylo posticè longitudinaliter barbato , antice imberbi. Legumen turgidum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SW AINSONTA caule suffruticoso , erecto ; folits impari-pinna- tis, multijugis ; floribus racemosis ; vexillo bicalloso ; leguminis pedicello filamentis persistentibus breviore. SV AINSONTA Coronillæfolia. Brown i7 Air. Hort. Kew. ed. 2. vol. 4. p. 527.— Sarise. Parad. 28. C genre a été établi pour deux espèces de plantes originaires de la Nouvelle-Hollande , dans la Nouvelle-Galles du sud, qui nous parais- sent avoir tant de rapports avec les Baguenaudiers , qu'il eût été plus convenable de les réunir à ceux-ci que d’en former un nouveau genre, qui, ne reposant que sur de très-faibles caractères, ne sera pas sans doute adopté par les botanistes. Quant à nous, nous n’eus- sions pas hésité à replacer dans le genre Colutea l'espèce dont il est ici question , si M. Deraunay ne nous en eût laissé les planches toutes gravées et imprimées sous le nom de Ssyainsonia. Quoi qu'il en soit, la Swainsonie à feuilles de Coronille a été apportée en Angleterre vers 1802, et nous la possédons en France depuis cinq à six ans. Nous l'avons vue chez MM. Bicouezx et Cets, qui la cultivent en pot, afin de la rentrer pendant l'hiver dans l’orangerie. Elle fleurit en juin , juillet, août et septembre; et ses fruits, qui muürissent bien , fournissent un moyen facile pour la multiplier. Cette espèce est un arbrisseau rameux dès sa base , partagé en plu- sicurs tiges redressées, cylindriques, sillonnées, glabres, presque herbacées. Ses feuilles sont pétiolées , alternes, ailées avec impair , composées d'une douzaine de paires de petites folioles ovales-oblon- 164 gues, glabres, d’un vert gai, opposées : la base de leur pétiole est munie de deux petites stipules entières, presque arrondies. Ses fleurs, d'un rouge clair avec une tache blanche en leur pétale supérieur, sont disposées , au nombre de huit à douze, en une grappe d’un joli aspect, portée sur un pédoncule placé dans les aisselles des feuilles supérieures. Chaque fleur est composée, 1° d’un calice monophylle, court, à peine campanulé, à cinq denis aiguës , presque égales ; 2.° d’une corolle papilionacée, dont l'étendard est grand, arrondi, redressé, à peine réfléchi en arrière, muni, vers sa base, de deux petites callosités; dont les deux ailes sont allongées , horizontales, plus courtes que la carène qu'elles recouvrent en sa partie supérieure, et qui est elle-même creusée profondément en nacelle, formée de deux pétales bien distincts à leur base, rapprochés et comme unis l'un à l’autre dans tout le reste de leur étendue ; 5.° de dix étamines, dont neuf ont leurs filamens réunis en un seul faisceau par leur par- tie inférieure, le dixième étant libre et un peu plus court que les autres ; 4. d’un ovaire supérieur , pédiculé , ovale-oblong , surmonté d’un style arqué , velu sur le dos dans toute sa longueur , et terminé par un stigmate simple , également velu. Le fruit est une gousse ovale- oblongue, portée sur un pédicule de irois à quatre lignes de long, mucronée à son sommet , renflée, vésiculeuse, remplie d'air, cre- vant sous la pression avec explosion, contenant un assez grand nom- bre de graines réniformes , attachées aux deux bords de la suture supérieure par un petit cordon ombilical au bout duquel elles pen- dent. EXPLICATION DE LA PLANCHE 164. Fig. 1, la fleur sans la corolle. Fig. 2, l'ovaire surmonté de son style. Fig. 3, la corolle divisée en ses différentes parties, l’étendard, les ailes et la carène. : a ’ ’ 74 ) 7° «Twatnsorud CI : v NARCISSE PETIT. NARCISSUS MINOR. % Hexandrie-Monogynie. Famille des Varcissées. ANA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 1-phylla. Corolla supera , infundibuliformis : limbo duplict ; exteriore G-partito , patente ; interiore campanulato , integro vel dentato. Stamina 6 intra limbum interiorem. Ovarium inferum ; stylo simplici. Capsula 5-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. NARCISSUS foliis planiusculis glaucescentibus ; scapo subcylin- drico , unifloro ; limbo interiore obconico , subsexfido , crispo, den- tato Aie petala laciniata. N'ARCISSUS minor. Lin. Spec. 415. — Wario. Spec. 2. p.356. — Curr. Bot. Mag. n.6.— Porn. in Lam. Dict. Enc. 4. p. 425. NARCISSUS parvus totus luteus. Bauu. Pin. 55.— Rups. Elys. 2. p: 82..f. 12. — Tourner. Znst. 556. NARCISSUS sylvestris pallidus , tub& aureä , minimus. BaRREr. Icon. 976. NARCISSUS Hispanicus, flore luteo, pumilus. SwerT. Floril. t. 21. PSEUDO - NARCISSUS minor Hispanicus latifolius. Cxus. ist. 165. BULBOCODIUM minus. J.B. ist. 2. p.506. Cx Narcisse a les plus grands rapports avec le Faux-Narcisse, plus vulgairement connu sous les noms de Varcisse sauvage , de Narcisse des prés , de Porillon , d’Aiault , de Fleur de coucou , plante très- commune dans les bois aux environs de Paris, où elle fleurit dès les premiers jours du printemps, et dont les gens de la campagne appor- tent en grande quantité les fleurs à la ville, soit pour servir d'orne- ment pendant quelques jours, soit pour l’approvisionnement des Druriens et des herboristes, qui les dessèchent pour l'emploi qu'on en fait en médecine depuis quelques années. Cependant , malgré les rapports que le Narcisse petit paraît avoir avec l'espèce dont il vient d'être parlé, Lin a cru devoir l'en distinguer, comme formant une espèce particulière, se fondant sur ce que cette plante est trois fois plus petite dans toutes ses parties; sur ce que sa spathe est ver- dâtre ; enfin sur ce que ses pétales sont plus étroits et lancéolés. Nous 165 | croyons devoir ajouter à ces différences, que cette espèce croît em Espagne, et que, jusqu’à présent, elle n'a pas encore été trouvée en France, où l’autre est très-commune, et que dans des milliers de cette dernière que nous avons eu occasion d'observer, soit dans la campagne, soit sur les fleurs qu'on apporte tous les printemps, comme nous venons de le dire, en si grande quantité à Paris , nous n’en avons jamais trouvé une seule qui parût se rapprocher en aucune manière de l'espèce d'Espagne. On plante les ognons du Narcisse petit en pleine terre, à la fin de septembre ou au mois d'octobre, et ils donnent leurs fleurs dans le courant de mars ou dans les premiers jours d'avril. En les laissant plusieurs années sans les remuer , ils produisent de nombreux cayeux qui servent à multiplier l'espèce. L'époque convenable pour les rele- ver et faire la séparation des ognons nouvellement formés , est depuis la fin de juin jusqu'en août. Ils peuvent rester plusieurs mois hors de terre. La racine de cette espèce est une bulbe ovale ou arrondie, de la grosseur d’une très-petite noix ; elle donne naissance à trois ou quatre feuilles linéaires, planes, très-glabres, d’un vert glauque, et à une hampe cylindrique, à peine striée, terminée à son sommet par une seule fleur un peu penchée, d’un beau jaune d'or, sortant d'une spathe monophylle, verdâtre, fendue latéralement. Cette fleur est composée, 1.° d'une corolle monopétale, tubulée inférieurement, prolongée dans sa partie supérieure en un double limbe, dont l'exté- rieur a six divisions lancéolées, étalées, formant comme autant de pétales , et l'intérieur tubulé presque conique, aussi long que les pétales, découpé en son bord, qui est un peu évasé, en six divisions peu profondes , dentées et ondulées ; 2.° de six étamines égales, cachées dans le tube intérieur; 3° d’un ovaire inférieur, ovoide, surmonté d’un style filiforme , un peu plus long que les étamines, et terminé par un stigmate à trois lobes. Le fruit est une capsule ovale-oblongue, à trois côtes obtuses, à trois valves, à trois loges contenant plusieurs graines ovoides. EXPLICATION DE LA PLANCHE 165. Fig. 1, l’ovaire, le style et le stigmate. Fig. 2 , la capsule. Fig. 3, la même coupée horizontalement pour faire voir l’intérieur des loges : à côté une graine séparée. Fig. 4 et inférieure, la corolle fendue longitudinalement , et développée pour faire voir les étamines. | | | 1 | no AA AAAA 44 nm L Benra Pine Le Later Cyyard seulp RH) ’ «Net 24 SLCS HI TL OT". € { # r # "] M eus ROC Re US. à 0 ER , 0 Ÿ : L L M rt ne F4 a « te t “ : IRIS XIPHIOÏDE. ZRIS XIPHIOÏDES. % Friandrie-Monogynie. Famille des Zridées. VAAAAANANAN 4 VAR AA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. - Spatha 2-valvis , uni vel multiflora. Corolla reeularis : tubo oblonso : . . ? ep . , (e] ï : . æ CR 4 limbo 6-partito, magno ; laciniis 5 exterioribus reflexis , 5 interia- ribus erectis. Stamina 5 ; filamentis subulatis basi laciniarum exte- riorum tnserlis. Ovarium énferum ; stylo brevi ; stismatibus 3 peta- loideis , staminibus incumbentibus. Capsula 5-locularis, 5-valvis > ; 2 polysperma. CARACTERES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. TRIS radice bulbosä ; foliis lineari-subulatis canaliculatis , caule bifloro longioribus ; laciniis corollæ imberbibus , stismate multo latioribus ; capsulü tereti-trigont. IRIS Xiphioïdes. Esrn. Beitr. 7. p. 140. — Win. Spec. 1. p.254, — Rep. Lil, 1, 212. — Larevr. PL Pyrén. p. 25. IRIS Xiphium. JacQ. Collect. 3. p. 320. IRIS Xiphium. La. Dict. Enc. 5. p. 3504. var. «. IRIS Lulbosa latifolia caule donata. Bavu. Pin. 58. IRIS Anglica major bulbosa latifolia. Swerr. Floril.. £. 34. f. à, 2,8et4. IRIS bulbosa Anglicana , flore candido, violaceo , cæruleo. Besr. PR SIAL nf. a 18 f. K 4 9. f2 à: XIPHION latifolium caule donatum. Tourner. Znst. 565. XIPHIUM latifolium. Mir. Dict. n. 3. L bulbe de cette espèce est solide, ovoide , pointue, de la grosseur d’une petite noix , blanche intérieurement , roussâtre extérieurement, enveloppée de plusieurs couches d’un tissu fibreux, filamenteux et brunâtre, formé par les débris successifs de leur tunique propre. Cette bulbe donne naissance à trois ou quatre feuilles linéaires, striées, glabres, d’un vert clair ou un peu glauque, canaliculées , aiguës à leur sommet , élargies à leur base en une gaîne qui embrasse la tige. Celle-ci est cylindrique, haute d’un pied à un pied et demi, plus courte que les feuilles radicales, et chargée de deux à trois autres feuilles semblables à celles-ci, et de même engaînantes : elle est terminée par une ou deux grandes fleurs inodores, larges de trois à quatre pouces , d’un beau bleu clair dans l'état de nature , quelque- fois blanches ou d’un pourpre violet dans les variétés cultivées. €es fleurs sont enveloppées, avant leur épanouissement , dans une spathe 166 verdâtre, à deux valves ovales-oblongues, alternes, entières ; et cha- cune d'elles est composée, 1.° d'une corolle monopétale , tubulée inférieurement, ayant son limbe profondément partagé en six décou- pures formant comme autant de pétales, dont les trois intérieures sont redressées , ovales-oblongues, rétrécies à leur base, et les trois extérieures très-ouvertes , terminées par une lame arrondie, glabre , beaucoup plus large que la division du stigmate ; 2.° de trois étamines à anthères allongées, couchées entre la lame du stigmate et la partie inférieure de la division externe de la fleur , portées par des filamens subulés, insérés à la base des divisions extérieures de la corolle ; 5.” d'un ovaire inférieur, à style court, surmonté de trois stigmates très-larges , bifides à leur sommet, pétaliformes, colorés comme les divisions de la corolle, plus courts et plus étroits que les divisions extérieures , sur lesquelles ils sont couchés et qu'ils recouvrent en partie. Le fruit est une capsule allongée , presque cylindrique, à trois côtes arrondies, à trois valves, à trois loges contenant chacune plu- sicurs graines arrondies. Cette plante croît naturellement dans les montagnes en Espagne et dans les Pyrénées, où elle est souvent très-abondante. C’est ainsi que nous l'avons vue dans les prairies un peu élevées à Luz , à Cauterets, au Tourmalet, etc. Elle y fleurit en juin et juillet. Dans les jardins du climat de Paris, elle est en fleur dans le courant de mai. Quoi- qu'elle soit très-commune dans les Pyrénées , ainsi que nous venons de le dire, les botanistes ont long-temps ignoré qu’elle fût naturelle à la France, et M. DE Lamarcx n’en avait pas fait mention dans la première édition de sa Flore française. Depuis , M. pe LAPEYROUSE et M. Ramonp ont revendiqué sa découverte, comme plante française ; mais il paraît que Tournerorr l'avait vue dans les Pyrénées avant eux , et eflectivement, il serait difficile d'herboriser pendant quelques jours dans ces montagnes, à l'époque de sa floraison, sans la rencon- trer; et il n'est pas possible que la beauté de ses fleurs, dans ces lieux agrestes , ne frappe , non-seulement les botanistes , mais même la première personne à la vue de laquelle elles s’offriront. Au reste, il y a long-temps que les Hollandais, l'ayant tirée originairement d'Espagne, cultivent cette espèce dans leurs jardins; et outre les variétés de couleur dont nous avons déjà fait mention , ils en ont encore obtenu plusieurs autres, dont il serait trop long de parler ici. Les bulbes de l'Iris Xiphoïde se plantent en pleine terre, dans un terrain un peu substantiel, et elles n’ont besoin d'être relevées que tous les trois à quatre ans, pour séparer les cayeux qu'elles ont pro- duits. Ces bulbes sont, dit-on, fortement émétiques quand elles sont fraîches. EXPLICATION DE LA PLANCHE :66. Fig. 1, la bulbe avec la base de la tige. Fig. 2, une feuille au trait. Fig. 3, la capsule coupée horizontalement pour faire voir les loges : à côté une graine. Fig. 4 et supérieure , une étamine, Es" Ra CHRYSANTHÈME FRUTESCENT. CZRYSANTHEMUM FRUTESCENS. & BUPHTHALMUM FRUTESCENS. Syngénésie-Polygamie superflue. Famille des Radiées. AAA UV AAA NU CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx-communis hemisphæricus , imbricatus squamis foliaceis , margine membranacets. Flores radiati. Flosculi numerosis hermaphro- diti, 5-fidi. Semiflosculi numerost, feminei. Semina nuda seu coro- nata. Receptaculum n1dum. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CHRYSANTHEMUM caule fruticoso ; folris carnosis, pinnatt- fidis ; pinnis apice tridentatis ; summis linearibus ; radiis albis. CHRYSANTHEMUM frutescens. Li. Spec. 1251. PYRETHRUM frutescens. Wiro. Spec. 3. p. 2190. LEUCANTHEMUM Canariense , sapore Pryrethri. War. D Mort. 5a. t. 2/4. MATRICARIA frutescens. Desrousseaux 22 Lam. Dict. Enc. 5. P: 730. CHAMÆMELUM Canariense ceratophyllum fruticosius. Monis. Mist: 5. p. 55. BELLIS Canariensis frutescens , foliis crassis , Pryrethri sapore. Rar. Suppl. 221. BUPHTHALMUM Canariense leucanthemum , Cotuleæ fetidæ crassioribus foliis. Piur. Alm. 73.1, 272. f. 6. Curre plante est un arbuste dont les tiges ligneuses se divisent en plusieurs rameaux grisâtres , hauts de deux à trois pieds. Ses feuilles sont oblongues , un peu charnues, glabres, d’un vert gai ou un peu glauque , rétrécies en coin à leur base , découpées plus ou moins pro- fondément en cinq à sept pinnules oblongues, le plus souvent inéga- lement tridentées à leur sommet , quelquefois entières. Les feuilles supérieures sont plus étroites, non divisées et seulement légèrement dentées. Les fleurs sont blanches en leur circonférence et jaunes dans leur disque, portées sur de longs pédoncules placés au sommet des 167 Le à LA rameaux ou dans les aisselles des feuilles supérieures. Ces fleurs sont composées d’un grand nombre de petites fleurs particulières réunies dans un calice commun , formé de plusieurs petites écailles foliacées, imbriquées sur plusieurs rangs, et membraneuses en leur bord. Les fleurettes du disque ou du centre, nommées feurons , sont très- petites , monopétales, tubuleuses, quinquéfides en leurs bords, toutes pourvues d'un pistil et de cinq étamines. Les fleurettes de la circon- férence, disposées autour des premières comme les rayons d’une couronne , sont tubuleuses à leur base, et élargies en une longue lan- guette dans le reste de leur étendue : elles n’ont qu’un pistil, et sont dépourvues d'étamines. Il succède à chacun de ces fleurons et demi- fleurons une petite graine oblongue, couronnée à son sommet par un rebord très-court, et insérée , ainsi que ses pareilles , sur un réceptacle arrondi et creusé de très-petites alvéoles. Le Chrysanthème frutescent est originaire des îles Canaries. Apporté depuis cent vingt ans et plus en Europe, il a été beaucoup multiplié dans les jardins, parce que ses fleurs ont, d’une part, un aspect fort agréable , et de l’autre, parce qu'elles se succèdent les unes aux autres pendant la plus grande partie de l’année. Il est facile même, en lui donnant un peu de chaleur pendant l'hiver , de prolonger sa floraison dans toutes les saisons de manière à ce qu'il soit continuellement en fleur. H n’est d’ailleurs pas délicat ; il suffit de le planter en pot, et de le rentrer dans l’orangerie pendant les froids. On le multiplie facilement de graines et de boutures. Ses feuilles ont une saveur âcre et un peu piquante, dont l'impression reste assez long-temps sur la langue après qu'on les a mâchées. Nous ignorons pourquoi M. DeLraunay a fait graver le nom de Buphithalmum frutescens au bas de la figure de cette plante , qu'il nous a laissée ; mais, comme elle n’a pas du tout les caractères de ce dernier genre, nous avons düù Jui restituer le nom que Lainxé lui avait donné. EXPLICATION DE LA PLANCHE 165. Fig. 1, demi-fleuron dela circonférence, de grandeur naturelle. Fig. 2, fleuron du disque très-grossi. Fig. 5, l'ovaire, le style et les stigmates vus également très-grossis. Fig. 4, une graine de grandeur naturelle. L Bessa for . Le Phhatnun Pi UlCICCh . Le Jeune deu. BRUYÈRE BACCIFLORE. ÆRICA BACCANS. ÿ Octandrie-Monogynie. Famille des Éricinées. AAA ANA NNNAAAANAAAANAUAAAAAE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus , plus minusve 4-partitus. Corolla 1-petala , persis- tens, campanulata, vel cylindrica ; aut ventricosa ; limbo-4-fido. Stamina 8, exserta aut latentia ; antheris oblongis, nunc basi 2-cor- nibus , nunc emarginatis. Ovarium superum ; stylo simplici ; stig- male sub 4-lobo. Capsula 4-locularis , 4-valvis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ERICA jolis quaternis, lineari-trigonis, glabris, imbricatis , margine cartilaginetis ; floribus umbellatis , terminalibus ; corollis globosis , calycis colorati magnitudine ; antheris basi 2-cornibus stylo- que inclusis. ERICA baccans. Lin. Mant. 255. — VWVirxo. Spec. 2. p. 581. — Lam. Dict. Enc. 1. p.481. — Anprews, Eric. icon. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 558. — WVenps. Eric. 6. p. 13. icon. — Scanecvoocr. IC. 12. ERICA baccæformis. Sariss. in Linn. Soc. transact. 6. p. 352. ERICA Africana glabra fruticosa , arbuti flore. Sesa, Mus. x. Ds Las. f. 5. Carre Bruyère est originaire du Cap de Bonne-Espérance, comme Ja plus grande partie des nombreuses espèces de ce genre. Les Anglais l'ont introduite chez eux vers 1774, d’où elle nous est ensuite venue en France. Elle fleurit depuis le mois d'avril jusqu’en jaillet. Sa culture est la même que celle de toutes les Bruyères en général; et ce que nous en avons dit à l'article de l’£rica cerinthoïdes , n.° 108, pouvant lui convenir, nous y renverrons le lecteur. La tige de cette espèce est droite, divisée en de nombreux rameaux garnis, dans toute leur longueur, de feuilles linéaires , quaternées , un peu obtuses, convexes sur leur dos, rudes en leurs bords, plus longues que les entre-nœuds , serrées et imbriquées les unes sur les autres. Les fleurs sont rouges, de la grosseur d’un pois ordinaire, 168 pédonculées, munies de quelques bractées à leur base, et disposées trois à quatre ensemble en une sorte de petite ombelle qui termine les rameaux. Chacune d'elles est composée , 1.° d’un calice partagé très-profondément en quatre découpures lancéolées, aussi longues que la corolle, et rougeâtres ; 2.° d'une corolle globuleuse, purpurine; 3.° de huit étamines à filamens plus courts que la corolle, portant chacun une anthère à deux loges s’ouvrant à leur sommet par un trou ovale, prolongées à leur base en deux pointes divergentes et formant comme deux petites cornes ; 4.° d’un ovaire supérieur, sur- monté d'un style cylindrique, court, terminé par un stigmate en tête. Le fruit est une capsule à quatre valves , à quatre loges conte- nant chacune plusieurs graines très-menues. EXPLICATION DE LA PLANCHE 168. Fig. 1, la corolle fendue perpendiculairement et développée. Fig. 2, le calice. Fig. 3, les étamines de grandeur naturelle. Fig. 4 , une étamine très-grossie. Fig. 5, l’ovaire, le style et le stigmate également très-grossis. Cuyard, À pater veuf. C) , Cytca dernisré GELSEMIER LUISANT. GEZLSEMIUM LUCIDUM. BIGNONIA SEMPERVIRENS. Pentandrie-Monogynie. Famille des Apocynées. AAA AA NN ANA NAN CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx érevis, 5-dentatus. Corolla infundibuliformis ; limbo 5-lobo ) 5 » patente , subæquali. Stamina 5. Ovarium superum ; stylo simplici ; stiomate 2-fido. Capsula ovato-oblonga , subcompressa , 2-locularis (1 É22 P > » 2-valvis , polysperma ; seminibus apice membranaceis, valvularum marginibus annexis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GELSEMIUM caule volubili; folirs lanceolatis, SRRONTE AERTIE bus axillaribus , subsolitarirs. GELSEMIUM. Juss. Gen. Plant. 150. GELSEMIUM lucidum. Micu. For. Boreal. Amer. 1. p. 120. — Porn. Dict. Enc. Suppl. 2. p. 714. GELSEMIUM sempervirens. Air. ort. Kew. edit. 2. vol. 2. p.64. BIGNONTA sempervirens. Lin. Spec. 869. — Lam. Dict. Enc. 1. p- 418. — Wirxo. Spec. 5. p. 291. GELSEMINUM seu Jasminum luteum , odoratum, Wirginia- num, scandens , sempervirens. Cavess. Carol. 1. p. 55. t. 53. Rai. Hist. 1769. SYRINGA volubilis Virginiana , Myrti majoris folio , alato semine , floribus odoratis luteis. Piur. Alm. 359. t. 112. f. 5. Vulgairement , Jasmin odorant de la Caroline. ne avait placé cette plante dans son genre Bignonia ; mais M. pe Jussieu, ayant trouvé qu'elle n'avait ni les caractères de ce dernier , ni même ceux de la famille à laquelle les Bignones donnent leur nom , la retira de cette famille pour la placer dans celle des Apocynées , et en fit un genre particulier sous le nom de Gelsemium. La qualification de sempervirens que Caressy lui avait donnée, et que Linné lui avait conservée, comme nom spécifique, ne lui con- vient pas davantage , puisqu'elle perd ses feuilles tous les ans; et c’est encore avec beaucoup de raison que Micmaux, en adoptant le nom 169 .… + 13 # 7 + générique de Gelsemium , a substitué, comme dénomination spéci- fique, l’épithète de /ucidum à celle de sempervirens. Le Gelsemier luisant est originaire des parties maritimes de la Floride , de la Géorgie, de la Caroline et de la Virginie. Pour le culti- ver en pleine terre dans le climat de Paris, il faut avoir le soin de le mettre au pied d’un mur à une bonne exposition, et de le couvrir pendant les gelées avec des paillassons ; mais, comme il n’est pas commun, les cultivateurs et les amateurs qui le possèdent préfèrent le planter en pot ou en caisse, afin de le rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver. Si ce joli arbrisseau est resté rare jusqu'à présent, quoiqu'il ait été cultivé en Angleterre dès l’année 1640, c’est qu’on n’a encore pu le multiplier que de graines tirées de son pays natal. Dans le midi de la France, où il pourrait passer l'hiver en pleine terre sans aucun abri, il serait très-propre à garnir des treillages et des berceaux. Ses fleurs, qui paraissent en juin et juillet, ont une odeur très-agréable, qui ressemble beaucoup à celle de la giroflée jaune. Les tiges de cet arbrisseau sont sarmenteuses , effilées , très-glabres ; elles grimpent sur les autres plantes qui sont dans leur voisinage en s’entortillant autour d'elles. Les jeunes rameaux sont garnis de feuilles opposées, courtement pétiolées, lancéolées, aiguës, d'un vert gai, luisantes, non persistantes. Les fleurs sont d'un beau jaune, assez grandes, solitaires dans les aisselles des feuilles, portées sur de courts pédoncules. Chacune d'elles est composée, 1° d'un calice court, divisé profondément en cinq découpures lancéolées ; 2.° d'une corolle monopétale, en entonnoir, à tube très-évasé , ayant son limbe partagé en cinq lobes presque égaux et un peu réfléchis; 3.° de cinq étamines à filamens insérés à la base de la corolle, plus courts que son tube, portant des anthères oblongues, un peu sagittées, conniventes sur le style ; 4.° d'un ovaire supérieur, un peu comprimé, surmonté d'un style filiforme plus long que les étamines, terminé par un stigmate bifide , à divisions échancrées. Le fruit est une capsule ovale-oblongue, légèrement comprimée, à deux valves, à deux loges contenant cha- cune plusieurs graines planes, imbriquées, membraneuses à leur sommet, et atlachées aux bords rentrans des valves. EXPLICATION DE LA PLANCHE 169. Fig. 1, partie supérieure d’un filament avec son anthère. Fig. 2, la corolle fendue longitudinalement, et développée pour faire voir les étamines. Fig. 3 et inférieure , le calice. Fig. 4 et supérieure, l'ovaire , le style et le stigmate. F.Bessa Pr Goulet seule Digne AU SCHPUIUAMOHS , ( ÉRYTHRINE ARBRE DE CORAIL. ÆERYTHRINA CORALLO- DENDRUM. Ÿ Diadelphie-Décandrie. Famille des Zégumineuses. AAA ANA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus ; limbo inæquali, subintegro. Corolla paprlio- nacea ; vexillo longissimo ; carinä 2-petalä et alis multo brevioribus, Stamina 10, 2-adelpha. Ovarium superum , oblongum. Legumen lon- gum , polyspermum , torulosum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ERYTHRINA caule arboreo , subaculeato ; foliis ternatis ; floribus spicatis , terminalibus ; calycibus truncatis, unidentatis. ERYTHRINA Corallodendrum. Lux. Spec. 992.—W'illd. Spec.5. p- 915. — Lau. Dict. Enc. 2: p. 590. ERYTHRINA spinosa. Mr. Dict. n.5. ERYTHRINA arborea spinosa et non spinosa , fodirs rhombeis ternatis. Brown. Jam. 288. CORALLODENDRON triphyllum Americanum spinosum , Jtore ruberrimo. Tourxer. Znst. 661. CORAL arbor. Crus. Hist. corn. COPAL arbor siliquosa. 3. Bauu. Hist. 1. lib. 19. p. 426. CORAL arbor Americana. Commez. Hort. x. p. 111. €. 108. CORAL arbor non spinosa , flore longiore et magis clauso. SLoan. Jam. Hist. 2. p. 38. t. 178..f. 1 et 2. SILIQUA sylvestris spinosa , arbor Indica. Bauu. Pin. 4o2. Vulgairement, Arbre de Corail , Bois immortel. Les Érythrines sont en général remarquables par la beauté de leurs fleurs. On en connaît aujourd’hui douze espèces naturelles aux climats chauds des deux continens, mais dont huit se trouvent particulière- ment en Amérique, trois dans les Indes, et une au Cap de Bonne- Espérance. L'Érythrine Arbre de Corail serait une des plus magnifiques plantes que l’on puisse voir, si l'éclat de ses grandes fleurs, qui sont du plus beau rouge de corail, était accompagné d’un joli feuillage ; mais mal- heureusement ses branches et ses rameaux sont dépourvus de feuilles lorsque les fleurs paraissent. Quoi qu'il en soit, la beauté seule de ses fleurs lui mérite un rang distingué parmi les autres plantes qui sont cullivées pour l’ornement des jardins : il est à regretter que l'on n'ait que rarement le plaisir d'en jouir; car elle est souvent, dans nos 170 climats, plusieurs années de suite sans fleurir. L'époque de sa flo- raison, quand celle-ci a lieu, arrive ordinairement en mai et juin. On cultive l’Arbre de Corail en serre chaude, et on le multiplie de boutures, ou, mieux encore, de graines venues de son pays natal. Les jeunes pieds, pendant leurs premières années, ont constamment besoin d'être dans la tannée. Dans les Antilles, où cette espèce croît naturellement, elle acquiert la hauteur d'un arbre, et.on la plante pour faire des haies. Son bois , tendre et blanchâtre, prend rapide- ment sa croissance. Son introduction dans les jardins en Europe date de 1690. La tige et les rameaux de cette Érythrine sont souvent garnis d’ai- guillons courts, épars ; quelquefois aussi ils en sont tout-à-fait dépour- vus. Ses feuilles sont alternes, longuement pétiolées, composées de trois folioles ovales-arrondies, très-entières, un peu terminées en pointe à leur sommet, glabres et d’un vert glauque; leur pétiole commun est muni en dessous de quelques aïguillons crochus , lorsque la tige en est elle-même chargée : dans le cas contraire, il en est dépourvu. Les fleurs, qui paraissent avant les feuilles, sont d'un rouge éclatant, disposées au nombre de cent ou davantage au sommet des rameaux , où elles forment un épi pyramidal, long de six pouces ou un peu davantage, et d’un aspect éblouissant. Chacune d'elles est composée, 1° d’un calice d’une seule pièce, environ six fois plus court que la corolle , inégal et comme tronqué en son bord, terminé, du côté inférieur, par une seule dent ; 2° d’une corolle papilionacée , à cinq pétales, dont l’étendard, ovale-très-allongé , ayant ses bords repliés en bas et presqu'en cylindre, enveloppe en grande partie les autres organes de la fleur : la carène est environ six fois plus courte ; 5.° de dix étamines, dont cinq plus longues et cinq plus courtes , les filamens de neuf d’entre elles étant réunis, dans une partie de leur étendue, en un seul corps , et le dixième étant libre; 4° d’un ovaire supérieur très-allongé, rétréci à sa base et à son som- met. Le fruit est une gousse longue de cinq à six pouces, cylindrique, noueuse , glabre, d'un vert rougeâtre , contenant des graines ovoides, un peu dures, luisantes, et d’un beau rouge. EXPLICATION DE LA PLANCHE 150. Fig. 1, les parties de la corolle, savoir : l’étendard , les deux ailes, et la carène formée de deux pétales. Fig. 2, le faisceau des étamines, à la base duquel sont restées les ailes et la carène. Fig. 3, le calice. Fig. 4, sommité d’un rameau , duquel part une feuille faite seulement au trait, et én partie cachée sous les fleurs. Fig. 5, les neuf étamines qui sont réunies par leurs filamens. Fig. 6, le pistil et la dixième étamine. Crylhrtna Coral error € 5,0 # i 1 | TULPE A PÉTALES ÉTROITS. 7TULIPA STENO- #5 PETALA.Y Hexandrie-Monogynie. Famille des Zrliacees, VAAAAAAAAAR 4 VAAAAAAANAANAAANA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus. Corolla campanulata , e 6 petalis ovato-oblongis. Stamina 6; filamentis subulatis , brevibus ; antheris oblongis. Ova- rium superum , oblongum , subtrisonum ; stigmate sessili, 3-lobo. Capsula 5-cona , 5-valvis , 5-locularis. Semina numerosa , semiorbi- cularia , 2-sertalia. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. TULIPA caule unifloro, glabro ; foliis angusto - lanceolatis , canaliculatis ; flore erecto ; petalis lanceolatis, acutis , margine undulatis | subdentatisve. TULIPA stenopetala. Deraunay, Bon Jardinier ; 1813 , p. 269. TULIPA cornuta. Enwarps;, Bot. Regist. vol, 1.n. 127. J usqu'A ces derniers temps, la Tulipe à pétales étroits n’était connue que des fleuristes, sous le nom de T'ulipe turque , et les botanistes l'ayaient négligée , ne la regardant que comme une variété de l'espèce commune; mais presqu'en même temps M. Deraunay, en France, et M. Sypenxam Enwarps, en Angleterre, l'ont distinguée, comme for- mant une espèce particulière. Pour décider s'ils ont eu raison d’en agir ainsi , il faudrait savoir si cette plante croît naturellement quel- que part, et si, dans son état sauvage, elle est telle que nous la voyons dans nos jardins ; ou si, ne se trouvant que là, elle ne doit être regardée que comme le fruit de la culture. Dans le premier cas, nul doute qu'elle ne doive former une espèce distincte; dans le second, quelles que soient les différences qu’elle paraisse présenter , il ne faut regarder sa forme singulière que comme une bizarrerie ou un jeu de la nature, et elle ne sera alors qu’une simple variété de la Tulipe de Gesner. Nous sommes forcés d’avouer que nous ne pouvons résoudre ces questions, et nous ne parlons ici de cette plante que parce qu'elle nous a été laissée dans les planches que feu M. Derauxay 171 * avait fait préparer à l'avance pour son Herbier général de l’ Amateur. Quelle que soit donc la nature de la Tulipe à pétales étroits , nous en connaissons trois variétés, que M. Deraunay a fait dessiner, et dont nous publions aujourd'hui les figures. La première a les pétales plus longs et plus étroits que les deux autres, un peu ondulés sur les bords, d’un assez beau rouge dans une grande partie de leur éten- due, mais jaunes à leur base. La seconde a ses pétales presque aussi longs et aussi pointus que la première , mais ils sont moins étroits, comme festonnés en leurs bords, et d’une couleur blanche. La troi- sième a sa fleur tout entière d'un beau rouge de lacque ; ses pétales sont moins allongés, chargés de quelques dents écartées. Ces trois variétés fleurissent au commencement du mois de mai. Leur culture n'a rien de particulier. Elles ne se trouvent guère que chez les ama- teurs, curieux de posséder toutes les espèces, et principalement toutes les variétés que la culture a fait enfanter à ia Tulipe ordinaire ou Tulipe de Gesner ( T'ulipa Gesneriana. Lan. ). La racine de la Tulipe à pétales étroits est une bulbe arrondie, pointue dans sa partie supérieure, de la grosseur d’une noix ordi- naire , enveloppée d'une peau couleur de marron. Cette bulbe donne naissance à une tige cylindrique , glabre , haute d’un pied ou un peu plus, garnie de trois à quatre feuilles étroites-lancéolées , canalicu- lées , sessiles, d'un vert glauque , et terminée à son sommet par une seule fleur redressée, composée , 1.° de six pétales lancéolés , aigus, longs de trois à quatre pouces , seulement larges de six à sept lignes, ondulés en leurs bords, ou chargés de quelques dents écartées; 2. de six étamines, dont les filamens subulés portent des anthères allongées ; 5° d'un ovaire oblong , triangulaire, surmonté de trois stigmates sessiles. Le fruit, comme dans les autres espèces, est une capsule ovale-oblongue , triangulaire , à trois valves, à trois loges contenant un grand nombre de graines comprimées, semi-orbicu- laires , disposées sur deux rangs. EXPLICATION DE LA PLANCHE 11. Fig. 1, une étamine de la Tulipe à pétales étroits, variété à fleur blanche. Fig. 2, la fleur entière de cette variété. Fig. 5, sommité fleurie de la même espèce , variété à pétales rouges et jaunes. Fig. 4, la bulbe et la partie inférieure de la tige. Fig. 5, l'ovaire , les stigmates, et une seule étamine. & Dennel we 7/2 ? 7/ nf luna. 4 tp V4 t Le PL. Housa pins “TULIPE BOSSUELLE. ZULIPA CAMPSOPETALA. Y Hexandrie-Monogynie. Famille des Ziliacées. VAN AA AAA NU NAAN AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus. Corolla campanulata , e 6 petalis ovato-oblongis. Stamina 6; filamentis subulatis , brevibus ; antheris oblongis. Ova- rium szuperum , oblongum , subtrigonum ; stigmate sessili, 5-lobo. Capsula 3-cona, 3-valvis, 3-locularis. Semina numerosa , semi- orbicularia , 2-serialia. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. TULITPA caule unifloro, glabro; foliis lanceolatis , canaliculatis ; flore erecto ; petalis ovato-oblongis. TULIPA campsopetala. DeLaunay , Bon Jardinier , 1815, p.260. Su racine est une bulbe ovale-arrondie, pointue à son sommet, plus renflée dans sa partie inférieure, de la grosseur d’une noix ordinaire, d'un rouge brun en dehors, blanche en dedans. Sa tige est cylin- drique, haute d’un pied à dix-huit pouces, parfaitement glabre, garnie, dans sa moitié inférieure, de trois à quatre feuilles lancéo- lées , alternes, un peu épaisses, très-glabres, d’un vert glauque ; l'inférieure plus grande que les autres, engaïnante à sa base; les autres sessiles et un peu plus étroites. Cette tige porte à son sommet une seule fleur, grande , redressée, ouverte en cloche à son orifice, un peu globuleuse dans le reste de son étendue. Sa corolle est com-, posée de six pétales ovales , longs de trois pouces, ayant le fond de leur couleur d'un beau jaune doré ou blanc, avec de grandes pana- chures d’un rouge éclatant; ses étamines, au nombre de six, ont leurs anthères oblongues , jaunes , à peu près de la longueur de leur filament , et égales à la hauteur de l'ovaire: enfin celui-ci est oblong, triangulaire, surmonté d’un stigmate sessile, à trois lobes sillonnés dans leur milieu. La capsule n’a rien de particulier ; elle est ovale- oblongue , à trois valves , et contient dans ses trois loges des graines nombreuses , planes, arrondies , et disposées sur deux rangs. 172 “ Cette Tulipe est encore une de “celles dont M. Deraunay nous a laissé les dessins , les planches gravées , et les figures toutes préparées. Sa fleur est fort belle , et, sous ce rapport, elle mérite d'avoir sa place dans la collection d’un amateur ; mais nous doutons beaucoup qu'elle puisse être regardée comme une espèce véritablement dis- tincte; car, à part cette légère cambrure que présentent les pétales un peu au-dessus de leur base , toutes les autres parties de la plante se rapportent absolument à la Tulipe ordinaire. La Bossuelle , nom sous lequel les fleuristes la connaissent d’ailleurs depuis long-temps , est commune dans les jardins de la capitale, où elle fleurit au com- mencement de mai. Ses ognons se plantent en septembre, et on les relève au mois de juillet, lorsque les tiges et les feuilles sont sèches, On peut les laisser plusieurs années de suite en terre , et ils produi- sent alors des cayeux plus nombreux, qui servent à multiplier la plante. M. Derauway dit, dans son Bon Jardinier , que les graines semées donnent constamment des fleurs de la même forme. EXPLICATION DE LA PLANCHE 172. Fig. 1, la Tulipe à pétales étroits, variété à fleur d’un rouge de lacque; à gauche , deux de ses étamines au trait; à droite, l'ovaire avec une seule étamine. Fig. 2, la Tulipe Bossuelle ; à côté, sur la droite, la partie supérieure de la tige supportant l'ovaire et une seule étamine, - ti 0 Ras P. Fessa pra. Pennel_ seul . er lp / «Zu ha 72724 LA A 27/7 camp flila BADIANE DE LA FLORIDE. /LLICIUM FLORIDANUM. b Polyandrie-Polyginie. Famille des Magnoliacées. 114444414444 4244044999079104009414147 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 6-phyllus ; foliolis 3 intimis longioribus et petaloïdeïs. Corolla polypetala ; petalis ultra 20, duplici ordine ; interioribus bre- vioribus. Stamina zumerosa ; antheris 2-locularibus , filamentis ad- natis. Germina supera , plurima ; stigmatibus lateralibus in stylis. Capsulæ plurimæ , stellatim dispositæ , 2-valves , 1-spermeæ. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ILLICIUM folis utrinque acutis ; floribus subterminalibus , rubris ; petalis lanceolatis , lincaribusque. ILLICIUM Floridanum. Erus. Act. Angl. 1770. p. 524. 1. 12. — Lin. Mant. 595. — Warrin. Spec. 2. p. 1254. — Lam. Dict. Enc. 1. p. 552. — Lam. Zlust. t. 493. f. à. — Mic. For. Borcal. Amer, 1. p. 326. Curr. Bot. mag. n. et 1. 459. — Duuam. Arb. ed. 2. vol. 3. p. 190. t. 47. — Punsx. For. Bor. Amer. 2. p. 380. Le arbrisseau, planté en caisse, acquiert dans nos jardins six à huit pieds de haut; favorisé par la douce influence du climat, il s'élève probablement, dans sa terre natale, à une hauteur plus que double. Sa tige cylindrique, recouverte d’une écorce grise-brunâtre, se divise en rameaux disposés quatre à six les uns près des autres, presque par verticilles, nus dans une partie de leur étendue , garnis, seulement dans leur partie supérieure, de quelques feuilles ovales- lancéolées , glabres, lisses, persistantes, pétiolées, éparses, mais rapprochées environ cinq à six les unes près des autres pour former une sorte de verticille. Ses fleurs sont solitaires dans les aisselles des feuilles , et en petit nombre dans la partie supérieure des rameaux , où elles paraissent presque terminales. Ces fleurs sont composées, 1. d'un calice de six folioles oblongues, un peu concaves, dont trois extérieures un peu plus courtes , à peine colorées, et trois intérieures un peu plus longues, pétaliformes ; 2.° de vingt-six pétales lancéolés- linéaires, d’un pourpre foncé, disposés sur deux rangs, les inté- rieurs plus courts et plus étroits; 3.° de trente-neuf étamines ou environ , à filamens courts, cylindriques , légèrement comprimés, insérés au réceptacle sur trois rangs, de la même couleur que les. pétales , portant à leur partie supérieure une anthère adnée à leur face interne, et s’ouvrant en deux loges longitudinales ; 4.° de treize ovaires supérieurs, redressés , ramassés en faisceau orbiculaire , pro- longés en un style court : tous les styles sont très-ouverts, divergens presque comme les rayons d’une roue, terminés en pointe aiguë ; et chacun d'eux porte à sa partie latérale et interne , un stigmate formé par une petite rangée de poils blancs. Il succède aux fleurs des cap- sules en même nombre que les ovaires , disposées en étoile, s’ouvrant 171 en deux valves par leur côté supérieur, et contenant chacune une graine. Les fleurs de cette plante , que j'ai eu occasion d’observer, m'ont offert cela de particulier , que, le caliceexcepté, les ovaires, les pétales et les étamines s'y sont presque toujours trouvés, les premiers au nombre de treize , les seconds au double de ce nombre, et les autres au triple; mais cela est sujet à varier , puisque plusieurs botanistes n’y ont observé que dix ovaires, et que d’autres en ont vu jusqu’à dix- huit. Ces auteurs n’ayant pas compté toutes les parties comme je l'ai fait, on ne peut savoir si les pétales et les étamines suivent toujours les ovaires, les premiers dans une proportion double, et les autres dans une proportion triple , comme cela s’est rencontré dans la plu- part des fleurs que j'ai analysées cette année; ce serait un fait assez curieux à vérifier. : Cette espèce de Badiane est originaire de la Floride occidentale , où elle croît sur le bord des rivières. Introduite en Angleterre, vers 1766, par Joux Eruis, elle ne tarda pas à être répandue dans les jardins botaniques de France et du reste de l'Europe. Aujourd’hui on la voit chez beaucoup d'amateurs. Elle se fait remarquer, dans toutes les saisons de l’année, par son feuillage toujours vert , exhalant , lorsqu'on le froisse entre les doigts, une agréable odeur d’anis, et plus encore dans les mais d'avril et de mai, où elle se pare de fleurs qui, à une forme élégante, à une belle couleur pourpre foncée, joignent encore le charme d’un doux parfum. La Badiane de la Floride , ou la Badiane rouge, comme on la nomme encore, se multiplie de graines et de marcottes. On la plante en terre de bruyère et en caisse, afin de la rentrer dans l’orangerie pendant l'hiver. Il est probable qu’en Provence, aux environs d'Hières, on pourrait la planter en pleine terre. Les botanistes connaissent deux autres espèces de ce genre, dont l'une est de même naturelle à l'Amérique septentrionale, et l’autre à la Chine et au Japon. On nous apporte le fruit de cette dernière sous le nom d’Anis étoilé, el on l'emploie à faire des liqueurs de table. Les Chinois et les Japonais en mangent souvent les graines après le repas, pour faciliter la digestion et rendre leur haleine plus suave. Ils en préparent aussi une infusion , ou les mêlent avec le thé. le café et autres boissons, pour rendre celles-ci plus agréables. En les faisant infu- ser dans l’eau jusqu’à fermentation , les Indiens en retirent une liqueur vineuse. Les Chinois et les Japonais regardent l'arbre comme une plante sacrée ; ils offrent à leurs idoles ; ils en brülent l'écorce comme un parfum sur leurs autels; ils en placent les branches sur les tom- beaux de leurs amis. Son bois, qu'on nomme Bois d'Anis, est dur, odorant, mais fragile : on l’emploie aux ouvrages de tour et de mar- queterie. EXPLICATION DE LEA PLANCHE 5:71. Fig. 1, les capsules entr'ouvertes. Fig. 2, une graine hors de sa capsule. Fig. 3, les ovaires et trois étamines laissées pour faire voir leur insertion. Fig. 4, une étamine très-grossie. ? Bessra pin . A A nl MWtum Mosdanum. Coudt se CALYCANT FERTILE. CA4LYCANTHUS FERAX. F Icosandrie-Polygynie. Famille des Wagnoliacees AAA SAAAAAAANAAAANAAAAAAN AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus, corollæ æqualis. Corolla polypetala ; petalis 18-20 , plurimo ordine. Stamina numerosa , 15 et ultra ; antheris ‘2-locularibus , filamentorum exteriori parti adnalis. Ovaria supera, plurima ; stylis filiformibus. Semina totidem , caudata , intra recep- taculum , incrassatum , baccatum recondita. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CALYCANTHUS folis ovato-lanceolatis | utrinque glabris , subtüs glaucis ; ramis strictis , subvirgatis , junioribus glaberrimis ; floribus oppositis , pedunculatis. CALYCANTHUS ferax. Mica. Flor. Bor. Amer. x. p. 505. CALYCANTHUS fertilis. Wartuer. Flor. Carol, 151.— ANDRE. Bot. Repos. t. 559. CALYCANTAUS nanus. Dunam. Nouv. édit. vol. 1. p.210. t. 48. M. DE Jussieu avait placé les Calycans à la fin des Rosacées , parmi les genres qui ont de l'affinité avec cette famille. Effectivement, comme le remarque ce célèbre botaniste, leur fruit a beaucoup de rapports avec celui des Rosiers ; mais leurs feuilles opposées les en éloignent. Le même auteur fait aussi remarquer le port semblable de ces plantes avec les myrtes, en observant que leurs ovaires multiples ne permettent pas d’ailleurs de les réunir à la famille de ces derniers. Je crois avoir trouvé la véritable place qu'ils doivent occuper dans les familles naturelles , en les rapprochant de celle des Magnoliacées , à laquelle ils conviennent par beaucoup de caractères , surtout par leurs ovaires multiples et par leurs anthères adnées dans toute leur longueur à une grande partié de celle des filamens. C'est principalement avec le genre Badiane ( Z/licium \ que les Calycans ont des rapports marqués par leur corolle composée d’un grand nombre de pétales disposés sur plusieurs rangs. La différence qu'fis’présentent dans leur fruit n'est qu'apparente ; les ovaires, au lieu d’être fixés à un réceptacle saillant, sont portés et environnés par un réceptacle concave, qui, après la floraison , prend de l’accroissement, devient charnu , et enveloppe en entier les graines, de même que cela arrive dans le Rosier. Ce carac- tère particulier n’a pas été jusqu’à présent et ne sera jamais, je le pense , un motif suffisant pour séparer celui-ci de la famille où il se trouve maintenant avec les Potentilles, les Fraisiers, etc., qui ont le réceptacle saillant. C'est d'après ces considérations que j'ai cru devoir placer les Calycans dans la famille des Hagnoliavées, 172 Le Calycant fertile croît naturellement sur les hautes montagnes de la Caroline et de la Virginie. Il y a vingt et quelques années qu'on le cultive en France. On le doit au vo oyageur Anpré Micuaux , qui a en- ‘richi nos jardins d’un grand nombre d'autres arbres où arbrisseaux de l'Amérique septentrionale. Sa culture se réduit à le planter en terreau de bruyère, et à le multiplier de marcottes lorsqu'on n’en obtient pas des fruits dont on puisse semer les graines. Il ne craint pas le froid , car il résiste en plein air à celui de nos hivers dans le climat de Paris. Le nom latin Calycanthus, donné par Linné aux plantes de ce genre, est dérivé de deux mots grecs , x2M£, calice , et 0x, fleur, parce que le calice ressemble aux pétales, et que c’est dans cette der- nière partie de la fleur que le vulgaire voit ordinairement la fleur tout entière. Outre l'espèce qui fait le sujet de cetarticle, les botanistes connaissent encore deux autres Calycans, qui sont aussi indigènes de l'Amérique septentrionale. Le Calycanthus præcox de LinNé ayant des caractères fort différens des autres espèces, j'en ai fait un genre particulier sous le nom de Meratia. Le Calycant fertile est un arbrisseau qui s'élève à la hauteur de cinq à six pieds, et probablement davantage dans son pays natal, en se divisant en rameaux nombreux, droits, assez eflilés, glabres, même dans leur jeunesse, d’un rouge brun en vieillissant. Ses feuilles sont opposées , ovales-lancéolées, aiguës, d’un vert foncé en dessus , glau- ques en dessous , glabres des deux côtés, portées sur de courts pétioles. Ses fleurs sont opposées sur les rameaux d’unan, placées sur des pédoncules longs d’un pouce ou davantage , munis d’une paire de feuilles , quelquefois de deux, et même de trois paires, lorsqu'ils s'allongent beaucoup et prennent l'apparence de petits rameaux : elles n’ont qu'une odeur assez faible. Chaque fleur est composée , 1. d'un calice de cinq folioles lancéolées-linéaires, de la même cou- leur et de la même grandeur que les pétales ; 2.° d’une corolle de dix-huit à vingt pétales linéaires-lancéolés, d'un pourpre très-foncé , sur deux rangs, les intérieurs plus petits; 5.° de quinze étamines fer- tiles et d’un beaucoup plus grand nombre d’avortées , ayant leurs filamens insérés sur les bords d’un réceptacle charnu, concave inté- rieurement, turbiné extérieurement : les filamens fertiles portent, adnées à leur face extérieure , des anthères à deux loges longitudi- nales ; 4° de quinze à vingt ovaires sessiles au fond du réceptacle, surmontés chacun d'un style filiforme très-délié, à stigmate simple, Les fruits sont des graines surmontécs d’une sorte d’ aigrette, et enve- loppées dans le réceptacle qui est devenu charnu, succulent , ayant la forme d'une baie ovale. EXPLICATION DE LA PLANCHE 192. Fig. 1, le réceptacle, le calice et les étamines. Fig. 2 et 5, deux élamines gros - sies , a première vue par sa face extérieure, et l'autre par sa face interne. Fig. 4, les ovaires de grandeur naturelle, Fig. 5, un ovaire grossi, i4 Bessa pux ( } ? Cal canthe fera r’ 4 PAR pe S * ALL TION % $ 1 " A ; Le * € ” us F2 1 L , Caen 2e à L <<] Edo Léa 6 #0 4 s 4 à té A 4 Lu L va + s p '£ ï è Vu \ MÉRATIE ODORIFÉRANTE. MERATIA FRAGRANS. Ÿ Pentandrie-Polygynie. Famille des Magnoliacées. AAA A AAA AAA AR AU CARACTÈRE GENERIQUE. Calyx 7-phyllus, petalis major, basi bracteolis plurimis , imbri- catis calyculatus. Corolla 7-petala ; petalis inæqualibus. Stamina 5; antheris 2-locularibus , filamentorum exteriori parti adnatis. Ovaria supera , plurima ; stylis subulatis. Semina totidem , ecaudata , intra receptaculum incrassaium recondita. CARACTEÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MERATTA floribus oppositis , subsessilibus , ante foliationem ; petalis interioribus minuts ; folis lanceolatis, opposius, breviter petiolatrs. CALYCANTHUS præcox. Lm. Spec. 718. — WVrreo. Spec. 2. p. 1120. — Law. Dict. Enc. 1. p. 565. — Dunax. Arb. ed. 2. vol. 1. p. 219. t. 49. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 466. Obaÿ. seu Robaï. Kxmpr. #mœæn. exot. 878. &. 879. J usqu'a présent tous les botanistes avaient regardé la plante qui fait le sujet de cet article comme une espèce de Calycant; mais, comme il m'a paru qu'elle différait de ce genre par un trop grand nombre de caractères, j'en ai fait un genre particulier , que j'ai dédié à M. le doc- teur MÉRAT, mon ami, savant médecin, recommandable par ses grandes connaissances en anatomie pathologique , botaniste éclairé , et auteur de la Nouvelle Flore des environs de Paris. En effet, la Mératie diffère des Calycans par des écailles nombreuses, imbriquées, placées à la base de ses calices ; par le nombre des folioles de celui-ci; par ses pétales beaucoup plus courts que les calices, et seulement au nombre de sept ; par ses étamines, qui surpassent rarement celui de cinq; et enfin par ses graines , qui ne sont pas surmontées d'une queue. Dans les premiers temps qu’on possédait la Mératie, comme elle était fort rare, on en prenait beaucoup de soin; on la plantait dans un pot, dans une caisse , et on la rentrait dans la serre avant que les premiers froids de l'automne se fussent fait sentir , pour ne l'en sortir que lorsque le printemps était déjà assez avancé. Cette manière'de la cultiver fit que cette plante, apportée du Japon en Angleterre en 1766 , était encore assez rare il y a douze à quinze ans ; mais enfin nos jardiniers ayant osé l’exposer en pleine terre , d'abord avec la précau- tion de la couvrir pendant les grandes gelées, et ensuite, quand elle a été un peu plus commune, voyant que quelques pieds qu'ils avaient risqués sans aucun abri résistaient aux rigueurs des hivers, ils l'ont entièrement abandonnée à elle-même; et c'est ainsi que mainte- nant on la voit dans beaucoup de jardins, où tout le soin qu'on 173 lui donne consiste à la planter en plate-bande de terre de bruyère C'est là que, lorsque presque toutes les plantes qui l'entourent sont encore engourdies , dès le mois de janvier, si le froid ne se fait pas trop vivement sentir, ou au plus tard en février, la Mératie déve- loppe ses fleurs, moins grandes comme moins belles que celles de l'Éllébore noir, moins élégantes et d’une couleur moins pure que celles de la Perce-neige, qui, avec les siennes, sont les seules qu'on trouve alors dans les jardins; mais ce que la teinte sombre de ses corolles paraît lui faire perdre au premier coup-d'œil, si on la com- pare à celles des deux autres , elle le regagne bien avec avantage par son parfum délicieux. C’est dommage que ses fleurs n’aient pas un feuil- lage qui les accompagne , car ce n'est que deux ou trois mois après que les premières seront passées que celui-ci se développera. Soit les froids qui arrivent presque toujours pendant la floraison de cette plante , soit les gelées tardives du printemps qui nuisent à sa fructification , il est très-rare qu'on lui voie donner des fruits mûrs dans le climat de Paris; les ovaires avortent presque toujours. La facilité avec laquelle on la multiplie de marcottes rend cette privation peu sensible. La Mératie odoriférante est un arbrisseau dont la tige , qui paraît susceptible de s'élever à douze ou quinze pieds de hauteur , se divise en rameaux opposés, jaunâtres. Ses feuilles sont également opposées, lancéolées, luisantes en dessus, un peu rudes au toucher, surtout en dessous , portées sur de courts pétioles. Ses fleurs , qui, comme je l'ai déjà dit, naissent long-temps avant les feuilles, sont opposées à la place qu'ont occupée les feuilles de l'année précédente, presque sessiles, munies à leur base d’une vingtaine de petites écailles ovales- arrondies, roussâtres , imbriquées. Chaque fleur est composée, 1.° d'un calice de sept folioles oblongues, un peu inégales, pétaliformes, et d’un blanc sale; 2. d’une corolle de sept pétales ovales-oblongs, pres- que moitié plus courts que le calice, d’une couleur pourpre foncée, -rétrécis en un court onglet, et insérés, ainsi que le calice, sur le rebord évasé du réceptacle ; 5.° de cinq étamines à filamens adhérens par leur base , qui se confond avec le rebord du réceptacle, portant, adnée à leur face externe, chacun une anthère à deux loges longitu- dinales ; 4. de plusieurs ovaires supérieurs, surmontés chacun d’un style subulé, portés et environnés par un réceptacle concave. Les ovaires deviennent autant de graines (cinq à huit) dépourvues de queue, et enveloppées dans le réceptacle devenu charnu et ayant la forme d’un fruit allongé, écailleux et raboteux en dehors. EXPLICATION DE LA PLANCHE 155. Fig. 1, une fleur entière avec les petites écailles qui sont à la base de leur calice. Fig. 2, la fleur sans ces écailles. Fig. 3, le réceptacle , les étamines et un pétale. Fig. 4, une étamine grossie et vue par sa face extérieure..Fig. 5, le récep- tacle et les pistils de grandeur naturelle. Fig. 6, les styles réunis en faisceau et grossis.… i c Moonlis 27 raiuCs Chimonanthe odoriferante . ALOËS À VERRUES. 4LOË VERRUCOSA. Y%. Hexandrie-Monogynie. Famille des 4sphodélées. VV UV VAR AV AV YU MU VU MW CARACTERE GÉNÉRIQUE. Calyx rullus. Corolla tubulosa ; ore 6-fido , patulo ; fundo necta- rifero. Stamina 6; filamentis receptaculo insertis. Ovarium superum ; stylo stigmateque simplicibus. Capsula 5-locularis , 5-valvis , poly- sperma. Semina brserialia , margine membranacea. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ALOË acaulis ; foliis ensiformibus , acutis , verrucosis , distichis ; floribus racemosis , reflexis clavatis. ALOË verrucosa. Arr. Æort. Kew. ed. x. vol. 1. p. 468. ed. 2. vol. 2. p. 296.— Wu. Spec. 2. p. 189. — Éotan. Magaz. n. et t. 857. ALOË acuminata. Lam. Dict, Enc. 1. p. 90. ALOË (carinata ensiformis), foliis ensiformibus planiusculis. Decann. Plant. Grass. n. et t. 65. ALOË disticha. Tauns. Dissert. n. 9. — Tauxs. Prod. 61. ALOË disticha £. Lin. Spec. p. 459. ALOË Africana, flore rubro , folio triangulari et verrucis albi- cantibus ab utrinque parte notalo. Coumer. Hort. 2. p. 17. L.9. ALOË Africana , floribus rubris , tenuissimis pediculis, folio plano , margaritifera. Tux. Hort. Pis. p.7.t. 8. ® ALOË Africana humilis , foliis longis ab uträque parte elegantis- simè verrucosis. Waernu. Phyt. ic. 58. _ RERE à verrues est cultivé dans les jardins de l'Europe depuis environ cent vingt ans. Il se trouve décrit et figuré pour la première fois dans l'Aortus Amstelodamensis de Comme, publié en 1701; et cet auteur nous apprend que cette plante était née dans le jardin d'Amsterdam , de graines envoyées d'Afrique quelques années aupa- ravant. La partie de cette contrée dont elle est originaire est d’ailleurs le Cap de Bonne-Espérance, qui est aussi le berceau de beaucoup 174 d'autres espèces du même genre, et d’une multitude de plantes de la même famille. Cet Aloës se plante en pot, dans une terre substan- tielle, et on le rentre pendant l'hiver dans la serre tempérée, ou simplement dans l’orangerie. Quand on en possède plusieurs pieds, on les voit souvent fleurir successivement pendant une grande partie de l’année; et un seul pied même, quand il est un peu fort , produit quelquefois de nouvelles grappes de fleurs pendant plusieurs mois de suite. On le multiplie de graines, qui mürissent assez bien dans notre climat; ou d'œilletons, qui naissent à côté du pied principal. Sa racine est vivace, composée de fibres cylindriques, peu rameu- ses ; elle donne naissance à une tige fort courte, cachée et embrassée par des feuilles allongées , ensiformes , disposées sur deux rangs oppo- sés , à trois faces, dont la supérieure est plane , couvertes en tout sens de verrues blanches et comme cornées. Ses fleurs sont pendantes sur leur pédoncule propre, disposées en une longue grappe simple dans la moitié ou les deux tiers d’un pédoncule cylindrique, rouge dans sa partie supérieure , long de douze à vingt pouces, chargé dans sa partie inférieure de quelques bractées membraneuses, et placé dans l’aisselle des feuilles supérieures. Chaque fleur est composée, 1. d’une corolle monopétale, cylindrique, courbée, un peu renflée et d'un rouge vif dans sa moitié inférieure, verdâtre et partagée en six découpures peu profondes du côté de son bord ; 2.° de six étamines plus courtes que la corolle, à filamens blancs, un peu inégaux, por- tant des anthères jaunes , ovales-oblongues ; 3.° d’un ovaire supérieur, ovale-oblong , surmonté d’un style à peine plus long que les étamines. Le fruit est une capsule à trois loges , à trois valves, contenant cha- cune plusieurs graines membraneuses en leurs bords. EXPLICATION DE LA PLANCHE 154. Fig. 1 et supérieure, la capsule coupée horizontalement pour faire voir ses trois loges : deux graines à côté , qui sont dehors des loges. Fig. 2 et inférieure, la fleur sur son pédoncule particulier , la corolle étant enlevée. Fig. 3, l’ovaire ; le style et le stigmate. # | ‘ à | | Ÿ : 4 * V/\ Le Jeune fu . 2 ñ# À . L ” Li DCLIUCOIA À CE ap. À a. | + - 2 0 9 2 jui # v F i es £ # : .æ A, pol 2 " à Lt de H " 4 À ee ve , & « * é F » 2 Ye A Lee È 19 ? > 0 a ' + J (2 +. PAR, 2 > '# La PT è Lan” : PAT EAN? s è Lo i À, OS 2 r- “ { > … nl Le : ++ £ 10: Le $ #1 e LOS. 1 C0 gs " . bi s WT. = « + =? « L ” 4 be > 2" a û w. : “ ré k : - > t L - rs , L ES > MORÉE IRIDIFORME. MORÆA IRIOÏDES. % Triandrie-Monogynie. Famille des /ridées. AAAAAAAAAANINANAAANANIAA AAA AN ANA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 2-vabvis. Corolla 1-petala ; tubo brevi, limbo profunde G-partito , patulo , æquali. Stamina 3. Ovarium inferum ; stylo sim= plici ; stigmatibus 5 , petaloïdeis , 2-fidis. Capsula 5-gona , 3-valvis , 3-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MORÆA foliis ensiformibus, distichis ; scapo tereti ; flore subso- litario , terminalr. MORÆA lrioïdes. Lin. Mant. 28.— Wap. Spec. 1. p. 24h. — Tuuns. Dissert. de Moræä. p. 5. n. 18.— Lan. Dict. Enc. 4. p. 274. — Lan. Just. n. 487. t. 3a.f. à.— Gisecx. Ze. fusc. 1. 1.5. — GÆRIN. Fruct. à. p. 4o. t. Fe A CLEA MON APE Jaco. Aort. Schœnbr. 2. t. 196. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 695. — Renour. Lil. n. 45. | MORÆA spathä uniflora, folis gladiatis radice fibrosä. Mu. Icon. p. 159. t. 259. f: 1. IRIS Orientalis pumila sempervirens , gramineo aculo ; rigido Jolio , Jlore luteo et cæruleo mixto. Tixz. Pis. p. 89. t. 55. LL Grèce et le Levant sont la patrie de la Morée Iridiforme ; on dit même qu’elle croît aussi au Cap de Bonne-Espérance. La grandeur de sa fleur et l’agréable variété de ses couleurs lui ont depuis long- temps fait obtenir une place dans les jardins. Elle était cultivée dans celui de Pise dès 1725, puisque Tuzxr, qui publia cette année-là le catalogue de ce jardin, la met au nombre des plantes qui en font partie, et qu'il la fit alors connaître en en donnant la figure, Depuis ce temps , la facilité que cette espèce offre dans sa culture a fourni le moyen de la répandre dans les autres jardins de l'Europe. Quoi- que originaire de climats beaucoup plus chauds que le nôtre, elle végète parfaitement bien en pleine terre sous le ciel de Paris , et elle y passe les hivers sans avoir besoin d'abri. On la propage en divisant et en éclatant ses racines. Comme beaucoup d'Iris, elle ne craint point la sécheresse, et elle peut rester plusieurs mois privée d'eau , sans que cela la fasse périr. Elle fleurit au mois de juin. LI Le nom de ce genre rappelle celui de Rorerr More, amateur de botanique , et Anglais. Le nombre des espèces qui le composent est de vingt ou environ. Il en compterait davantage, si les botanistes mo- dernes n’eussent pas formé , en grande partie à ses dépens, les genres Aristea et V’ieusseuxia. I s’est d’ailleurs beaucoup accru de ce qu'il avait été dans le principe; car Linné, en 1762, n’en connaissait encore que deux espèces. Il est vrai qu'alors il en avait confondu quelques-unes avec les Iris, entre autres la Morée Iridiforme, dont nous nous occupons plus particulièrement ici. La racine de cette plante est composée de plusieurs fibres cylin- driques , blanchâtres, assez menues; elle donne naissance à un fais- ceau de feuilles linéairés, ensiformes, aiguës, glabres, d’un vert foncé , engaînantes à leur base par un de leurs côtés, disposées comme en éventail, à la manière de celles de plusieurs Iris. À côté de ces feuilles croît une tige cylindrique , haute d’un pied ou environ , fléchie en zig-zag à l'insertion des feuilles, qui ne sont que des écailles folia- cées , Concaves, fort courtes, assez semblables aux valves de la spathe, mais aiguës. Le sommet de cette tige est terminé par une ou deux fleurs inodores , mais agréablement mélangées de plusieurs couleurs, et enfermées, avant leur épanouissement , dans une spathe foliacée, à deux valves. La fleur en particulier est composée, 1.° d’une corolle monopétale, à tube fort court, découpée très-profondément en six divisions ovales-oblongues, étalées, formant comme six pétales, dont les trois intérieures sont toutes blanches, et les trois extérieures mar- quées vers leur milieu d’une grande tache jaune , et de plusieurs autres points de la même couleur du côté de leur base; 2.° de trois étamines à filamens distincts, élargis à leur base , subulés en leur partie supé- rieure, portant à leur sommet des anthères linéaires, droites, blan- ches; 5.° d’un ovaire inférieur , triangulaire, sillonné, glabre, sur- monté d'un style court, terminé par trois stigmates, grands, péta- loïdes, bifides , aigus à leur sommet, moitié plus courts que les pétales, et d’une couleur bleue claire. Le fruit est une capsule cylindrique , à trois angles arrondis, à trois valves, à trois loges contenant chacune plusieurs graines noirâtres, aplaties, posées les unes sur les autres. EXPLICATION DE LA PLANCHE 155. Fig. 1, la capsule coupée horizontalement pour faire voir les loges. Fig. 2, une graine. Fig. 5, l’ovaire et les stigmates , et une étamine dont on voit l'insertion Fig. 4 ; une étamine vue séparément. N NN C 2 Mons LPO li A = (24 . NE “ ; Ne L À 1 » x : Au , a s \ } ñ & %, , * - »- é =. NE 4 +4 ; 2 . pe D? L + « D) . « 4 n . : “ e. ] 3 È % id j 0 4 # à # LE ÿ É : - rs L | a * * ë te Le £ L ! OT 4 > [ 4/1 s #0 Lee FICOÏDE VIOLETTE. MESEMBRYANTHEMUM VIOLA- CEUM. & Icosandrie-Pentagynie. Famille des Ficoïdees. TT AA TT VAAANY CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx superus, 5-fidus , persistens. Petala numerosa , linearia , bast leviter connata , serie multiplici. Stamina numerosa. Styli5, rariüs 4 aut 10. Capsula carnosa , umbilicata , multilocularis ; locu- lis numero stylorum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MESEMBRYANTHEMUM caule tortuoso, scabro ; ramis expansis ; foliis semi-cylindricis , acutis ; petalis violaceis ; stigma- tibus divergentibus. MESEMBRYANTHEMUM violaceum. Decaxp. Plant. Grass. n.et t. 84. * MESEMBRYANTHEMUM parvifolium. Lam. Dict. Enc. 2. p- 482. FICOÏDES Afra , fruticans ; folio triangulart , scabro , tenuï ; flore violaceo. Boeru. Zndex Alt. 290. C'ssr dans l’Zndex alier du jardin de l'académie d'Amsterdam, publié par BoERHAAYE , en 1927, qu'on trouve cette Ficoïde indiquée pour la première fois. D’après cela, on peut croire qu’elle est cultivée en Europe. depuis près de cent ans. Elle est originaire du Cap de Bonne-Espérance , comme presque toutes ses nombreuses congénères. Elle fleurit pendant une grande partie de l'été ; et , comme c'est ordi- naire à presque toutes les espèces de ce genre, ses fleurs ne s’épanouis- | sent que pendant le jour. Sa culture est la même que celle des autres Ficoïdes dont il a déjà été question dans cet ouvrage. Le lecteur pourra consulter à ce sujet ce qui a été dit aux n° * 74, 97 et 133, La tige de la Ficoïde violette est cylindrique, divisée en de nom- breux rameaux étalés, un peu tortueux et rudes, s'élevant à un ou deux pieds. Ses feuilles sont opposées, demi-cylindriques , pointues, 176 glabres, glauques, un peu rudes, à peine réunies à leur base. Ses fleurs sont solitaires à l'extrémité des rameaux, portées sur des pédoncules longs d'environ un pouce. Chacune d'elles est composée , 1.0 d’un calice à cinq divisions lancéolées, bordées intérieurement d’une membrane scarieuse; 2.° d’un grand nombre de pétales linéai- res , violets, insérés sur le calice, disposés sur plusieurs rangs, dont les intérieurs plus courts que les extérieurs ; 5.° d'étamines nombreuses, à filamens moitié plus courts que les pétales, ayant la même inser- tion, mais sur un seul rang, portant à leur sommet des anthères jau- nâtres , à deux loges ; 4° d’un ovaire adhérent au calice, et surmonté de cinq stigmates divergens. Le fruit est une capsule à cinq loges et à cinq valves, contenant des graines nombreuses. ‘ EXPLICATION DE LA PLANCHE 156. Fig. 1, la fleur sans les pétales. Fig. 2, l’ovaire et les stigmates. Fig. 3, la cap- sule encore jeune. L'Besra pin. Te Les en lrvanthe NUUII, VLC ola COUIN. LC. Ruote seu. TULIPE DE GESNER. TULIPA GESNERIANA. Y Hexandrie-Monogynie. Famille des Ziliacées. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAANANAAAAAAANU CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx rullus. Corolla campanulata , è G petalis ovato-oblongis. Stamina 6; Jilamentis subulatis, brevibus ; antheris oblongis. Ova- rium superum, oblongum , subtrigonum ; stigmate sessili, 5-lobo. Capsula 3-gona, 5-valvis, 3-locularis. Semina numerosa , semiorbi- cularia , 2-serialia. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. TULIPA caule unifloro , glabro ; foliis lanceolatis , canalicula- tis ; petalis ovatis , obtusts, æqualibus. TULIPA Gesneriana. Lin. Spec. 438. — Wixro. Spec. 2. p. 97. — Law. Zllust. t. 244. — Por. Dict. Enc. 8. p. 155. TULIPA Turcarum. Gesner én V’aler. Cord. Hist. 213. Icon. TULIPA pracox , purpurea et rubra.Baun. Pin. 57. — Tourner Inst. 375. LA: Tulipe de Gesner, ou Tulipe des fleuristes, a pour racine une bulbe ovale, un peu conique, de la grosseur d'une noix, blanche en dedans, revêtue extérieurement d’une tunique presque membra- neuse, d’un brun rougeâtre ou marron. Sa tige est cylindrique , haute d'un pied à dix-huit pouces, très-glabre, comme toute la plante, munie , dans sa partie inférieure , de trois à quatre feuilles lancéolées, assez épaisses, canaliculées, d’un vert glauque, sessiles , alternes. La fleur , solitaire au sommet de la tige, redressée avant comme pendant la floraison, est composée, 1.° de six pétales ovales, obtus, égaux, ouverts en cloche, disposés sur deux rangs; 2.° de six étamines à fila- mens comprimés à leur base, portant à leur sommet des anthères ovales-oblongues, droites, à deux loges; 3. d'un ovaire supérieur, oblong , triangulaire, surmonté d’un stigmate sessile, à trois lobes sillonnés dans leur milieu. La capsule est triangulaire , à trois valves ciliées en leurs bords , à trois loges contenant un assez grand nombre 197 5 1783 179 » 180. de graines planes, arrondies, disposées les unes au-dessus des autres sur deux rangs. Cette plante croît naturellement dans le Levant, l'Asie mineure, la Russie; on la trouve aussi dans l'Europe méridionale, aux environs de Grasse en Provence, dans le comté de Nice, etc. Dans l’état de nature, ses fleurs sont ordinairement d'une seule couleur, le plus souvent jaune ou rougeâtre, quelquefois brunâtre ; mais la culture les a modifiées de mille manières différentes , et a produit d'innombra- bles variétés, parmi lesquelles M. Dezauxay en avait fait peindre quatre pour cet ouvrage. La première est connue des fleuristes sous le nom de Z/enri-Quatre ; la couleur principale de ses pétales est violette et lie de vin, avec un panache jaune semé de filets noirâtres, et surtout de taches de la couleur principale. La seconde, appelée par les curieux Duchesse de Toscane , est d'un blanc grisâtre, panaché de violet et de rouge foncé. Les deux autres, nommées à juste raison T'ulipes monstrueuses , sont des bizarreries dont les figures donneront une idée bien plus juste que je ne pourrais le faire par une description, à moins de consacrer à celle-ci beaucoup d'étendue. Ces dernières Tulipes ne sont du goût que d’un petit nombre d'amateurs; et si je n'en eusse trouvé les dessins et les gravures préparés par M. Deraunay, je ne les aurais pas fait entrer dans cet ouvrage. Le nom de 7'ulipe rappelle, avec une très-légère altération , ceux de Toliban, Thoulybän , que porte cette superbe fleur en persan- Il paraît lui avoir été donné à cause de quelque ressemblance que les Orientaux se seront plu à voir entre sa forme ct celle du turban, Jeur coiffure ordinaire. C'est à Conrap GEsxer, l’un des plus savans hommes du seizième siècle, que l'on doit la connaissance de la Tulipe; aussi son nom doit-il rester désormais toujours associé à celui de cette belle fleur : Lure l’a voulu ainsi en lui donnant la dénomination spécifique de Gesneriana. Ce fut au mois d'avril 1559 que GEsxer observa le pre- mier la Tulipe dans le jardin de JEax-Henrr HerwarrT, à Augsbourg , où elle était venue de graines envoyées de Constantinople ou de la Cappadoce, et où elle fleurissait alors pour la première fois. Il la décrivit et la fit figurer l’année suivante dans l’Appendix à l'His- toire des Plantes de Corpus. tr P Has ra SES . Dennel sreufp. re fi sa. , V1 à « Jul, (244 6 SCIAN > VAT: AHeRIY V4 / ’ C4 a 4,3 Capsule af ci Tulipe de Gesner. PARLE 4. Etamune Lie Zurope È ntermp P Pessa pinav. w + | Coulet- soupe. > ; 1) L _, , ; af ” Hbha Cenerina «var Âuohe 474 A «VOICI c 2 PL TP lulipe de Gesner. ! * La Tulipe, d’après cela, a passé pour être originaire du Levant ; et l’on doit croire effectivement que toutes les plantes de cette espèce . qu'on trouve aujourd’hui dans les jardins descendent très-probable- ment de celle observée d'abord par GEsxer , et qui se sera répandue par ses graines ou par ses cayeux cheztous les amateurs et les curieux. Mais il n’en est pas moins incontestable maintenant que la Tulipe est en même temps une plante indigène du midi de l'Europe, où elle a été trouvée sauvage dans ces derniers temps, et où on ne la remarquait pas, tandis que , comme étrangère, elle a été accueillie d’une manière distinguée, et a eu une vogue extraordinaire. On a prétendu qu'un vice-roi des Indes en avait apporté dès 1530 au roi de Portugal, qui les fit cultiver avec soin. Quoi qu'il en soit, on ne les vit en France qu'en 1610; et ce fut encore un savant célè- bre, Perresc, qui, en ayant recu de Tournay, les cultiva le premier à Aix. Les Hollandais et les Flamands en faisaient déjà depuis long- temps leurs délices, et en avaient beaucoup multiplié les variétés. Nulle part la passion pour ces fleurs ne fut portée aussi loin. On vit des Tulipes vendues jusqu’à mille et quatre mille florins. L'ognon fameux d'une Tulipe décorée du magnifique nom de semper Augusta, pesant deux cents grains, fut vendu et revendu plusieurs fois jusqu'a cinq mille cinq cents florins, sans que le vendeur ni l'acheteur l'eussent même vu. Les magistrats , en 1667, se crurent enfin obligés de mettre un terme à un commerce si extravagant. Le goût des Tulipes ne fut pas poussé tout-à-fait jusqu'à cet excès en France, lorsqu'elles s'y répandirent; la chose alla cependant au point que l'expression de fou tulipier devint proverbiale pour dési- gner une folie extrême. À Lille, un amateur donna pour un ognon de Tulipe une brasserie qui porte encore le nom de Brasserie de la T'ulipe. Ce fut à Paris, par les soins d’un nommé Lomsarp, qu'on vit paraître les variétés les plus brillantes, qui rivalisèrent bientôt avec celles des Hollandais, et nous mirent à même de nous passer des leurs. Cette fleur si belle, qui eut des partisans si enthousiastes , eut aussi des ennemis. Du nombre, très-petit sans doute, de ces der- niers, fut Evraro Vorsrius, professeur de botanique à Leyde. II avait concu contre les Tulipes une telle antipathie, qu'il ne pouvait s'empêcher, quand il en rencontrait, de les abattre d'un coup de baguette. 177" La Tulipe n'est pas moins chérie dans l'Orient que chez nous, et on ne l'y cultive pas avec moins de soin. L'époque de sa floraison est, dans le serrail du grand-seigneur , celle d’une fête célèbre , /a Jête des Tulipes. Les jardins, les cours, les galeries du palais sont parés des plus belles Tulipes, disposées avec art sur des gradins, et entremélées de glaces et de lumières. Ce sont les beautés destinées aux plaisirs du souverain qui lui donnent cette fête, où elles sem- blent le disputer d'éclat aux fleurs. Des danses, des concerts, aug- mentent l'ivresse que porte dans les sens l'aspect de tant d'objets également séduisans. | En Perse, la Tulipe est l'emblème de l'amour parfait. En la pré- sentant à sa maîtresse, un amant veut lui donner à entendre que, comme cette fleur, dont les anthères noires contrastent avec les vives couleurs de sa corolle, il a le visage en feu et le cœur en charbon. . Les bulbes de Tulipe sont sans aucune mauvaise qualité, et sus- ceptibles d’être mangées. Un apothicaire d'Amsterdam, ami du bota- niste CLusius, et grand amateur de Tulipes, en avait une magnifique collection. Un jour qu'il avait invité ses amis, sa cuisinière en trou- vant sous sa main les plus précieuses bulbes , et les prenant probable- ment pour des ognons ordinaires, en prépara un mets qui eût pu figurer aux festins de Cléopâtre et de Marc-Antoine , et qui coûta sans doute bien des regrets au tulipomane. La Tulipe se multiplie par ses graines et par ses cayeux. Les graines se sèment à la fin de l’été ou au commencement de l'automne , dans une plate-bande de terre légère, un peu sableuse , non fumée depuis un ou deux ans, mais bien ameublie par plusieurs labours. Après les avoir répandues sur le sol, on les recouvre d'un demi-pouce de terre ordinaire, qu'on a retirée de la plate-bande, et par-dessus d'autant de terreau bien consommé. Le semis ne craint point les gelées ordi- naires ; mais, s'il en survient de très-fortes , surtout à la fin de l'hiver, au moment où Îes graines seraient prêtes à lever, il faut alors avoir le soin de le couvrir. Dans le courant de mars, les jeunes plantes sortent ordinairement de terre; elles ne produisent, la pre- mière année, qu'une seule petite feuille; et, comme leur bulbe est aussi très-petite, on les laisse sans les remuer jusqu'à la fin de la seconde ou de la troisième année, en ayant seulement le soin de les débarrasser des mauvaises herbes, et en recouvrant, tous les ans à L L Hessa purs . trie, lurope dr éritemprs ns ., 7 4, 1 TP / 27/72 Ganerurra monstres , 4 Tulipe de Gesner. ——— Le Jeune weup est l'automne, la plate-bande d’un peu de terreau bien consommé. Au com- mencement du second , et mieux du troisième été, les jeunes ognons sont bons à être relevés pour être replantés à l'automne, à quatre pou- ces les uns des autres , en pépinière , où on les laissera jusqu’à ce qu'ils aient fleuri, ce qui arrivera la cinquième ou la sixième année. Ce qui en provient paraît d'abord commun; ce ne sont, la première année, que de grandes fleurs grises, violettes, brunâtres , ou de quelque autre couleur terne ou lugubre. Mais ces couleurs se fa- conneront merveilleusement par la suite; et, avec de la patience, on les verra produire de magnifiques variétés. Les curieux donnent à ces Tulipes venues de graines le nom de Couleurs , jusqu’à ce qu'elles soient nettement marquées de quelque trait de panache ou de nuances nouvelles. Lorsque, après avoir été levées et replantées plusieurs années de suite, les Tulipes de graines commencent à se nuancer, ou, comme on dit ordinairement, à se panacher, on les nomme alors Conquêtes ou Hasards. Le nombre des années, les transplantations réitérées , les changemens de terre, contribuent peu à peu à altérer ou à tacher la couleur dominante. On a dit que le panache devait être considéré comme une maladie provenant d’une sorte d’affaiblissement dans la plante qu'on fatiguait en la relevant de terre chaque année, et en la changeant de terrain. Je suis bien plutôt disposé à croire que, dans les Tulipes, les pana- ches sont , au contraire, dus à une surabondance de sucs nourriciers, que les ognons de ces plantes trouvent beaucoup plus abondamment dans un terrain amélioré chaque année par des labours profonds et l'apport d'engrais bien consommés ou de terre neuve, ainsi qu’on le pratique généralement dans les jardins des amateurs et des cultiva- teurs; tandis qu'ils cessent de trouver cette abondance de sucs lors- qu'ils restent constamment à la même place sans être remués. Effec- tivement, dans les pays où la Tulipe croît naturellement , on la trouve toujours d’une couleur uniforme ; et lorsque dans les jardins on l’obtient de graines, les plantes qui sont venues ainsi restent constamment de la méme couleur , si on les laisse sans les relever dans le même terrain , dont bientôt elles ont épuisé les sucs. Le second moyen de multiplier les belles Tulipes est de le faire par les cayeux , c’est-à-dire par les petits ognons qui naissent à côté des anciens , et qu'on en détache tous les ans quand on relève ceux-ci. C'est ici la place de faire remarquer que, dans les Fulipes, les ognons qu'on relève chaque année, après que les fleurs sont pas- sées et que les feuilles sont sèches , ne sont pas les mêmes que ceux qu'on a mis en terre à l'automne. En effet, si l'on arrache un ognon de Tulipe quand il commence à pousser sa tige, on voit que celle-ci part du centre de la bulbe; et lorsqu'au contraire on le retire de terre après la floraison , ou même pendant que la plante est en fleur, la tige est alors couchée sur le dos de l'ognon. La Quinrinye convient que ce déplacement de la tige de la Tulipe a toujours été pour lui un mystère incompréhensible. Mais, depuis assez long-temps, ce fait ayant été examiné avec attention , on a reconnu qu'il n'offrait rien que de très-naturel : c’est que l’ancien ognon s’est épuisé à nourrir la tige et la fleur, et il s'en est formé un nouveau à côté, Un phénomène analogue arrive dans la plupart des Orchidées, dans les Safrans, les Glayeuls , avec cette différence , que, dans ces deux derniers genres, la nouvelle bulbe est toujours placée au-dessus de l’ancienne au lieu d'être à côté. La multiplication des Tulipes par les cayeux a deux avantages con- sidérables : l’un, de ne pas faire attendre long-temps les fleurs qui doivent en venir; l'autre, d'en tirer des plantes dont les couleurs seront à coup sûr les mêmes que celles dont elles sont provenues. Mais la propagation par les semis, si elle a d’ailleurs l'inconvénient de se faire attendre long-temps, a d’un autre côté un avantage inap- préciable pour les fleuristes , et qui les dédommage bien de leurs soins et de leur attente : c'est qu'elle seule leur procure des variétés diffé- rentes de celles déjà connues, qui, lors de leur nouveauté , sont beau- coup plus recherchées des amateurs qui veulent de nouvelles jouis- sances, et qui les paient bien plus chèrement que la plus belle variété qui est devenue commune. La rareté de telle ou telle Tulipe en a quelquefois fait tout le prix et tout le mérite. Cependant certains amateurs ont voulu assujettir à des règles précises les traits que devait réunir une fleur pour être jugée belle. Le vert d’une Tulipe, comme on appelait autrefois la forme et la disposition des feuilles, a été l’objet de bien des règles. Aujourd'hui ce vert est toujours bien lorsque la Tulipe est belle. La tige trop haute ou trop basse , trop grosse ou trop maigre, serait également désagréable; elle doit être dans des proportions qui soient d'accord avec la grandeur de la fleur elle-même. Aux yeux d'un Coulet 072 " L Bessa pi. © Li Tu, LL II ns 114 dora Lorie, liurope rite 5 de Tulipe de Gesner. curieux, celle-ci ne mérite aucune estime quand elle est extrème- ment petite; et il la trouve encore plus méprisable quand elle est pointue ou camuse. Les pétales ne doivent ni se renverser en dehors, ni faire le globe en rentrant, mais s'ouvrir avec grâce, et former un vase régulier. Bien loin d'être rétrécis ou séparés vers le bas, on veut qu'ils soient larges, surtout ceux du dedans. On exige qu'ils soient toujours au nombre de six, ni plus ni moins, tous bien épais et bien étoffés, pour durer plus long-temps. On ne fait que peu de cas des fleurs qui sont doubles ou semi-doubles. Les étamines, qu'on nommait autrefois parllettes ; sont mieux de couleur brune ou noire que jaune ou autrement, parce que cela fait ressortir les couleurs claires de la fleur. Le pistil, que bien des fleuristes nomment le pivot, est toujours d’un vert clair, quelle que soit la couleur des autres parties. Une Tulipe venue de graine a une couleur tout unie, sale, et pour l'ordinaire assez bizarre, ainsi qu'il a été dit plus haut. Il ÿ en a de violettes, de brunes, de pourpres, de gris-de-lin, etc. Plus ces cou- leurs s’éloignent du rouge et du jaune, plus elles sont estimées. Il y a cependant des rouges de différentes nuances qui font, avec le temps, de très-beaux effets. Cette couleur unie, telle qu'elle soit, se mé- lange , après quelques années, de certains traits jaunes ou blancs, plus ou moins larges, souvent accompagnés de filets noirs; c'est ce qu'on nomme le panache. On estime d'autant plus celui-ci, quand il est blanc , qu'il approche davantage du blanc de lait. Le panache jaune est considéré à proportion qu'il est vif et bien doré. Dans un tableau , les couleurs ne sont jamais plus belles que lors- qu'elles sont bien mélangées et mieux fondues ensemble, sans que le passage de l’une à l’autre soit aperçu. On veut tout le contraire dans une Tulipe. Bien loin que la couleur et le panache doivent être imbibés et fondus ensemble , il faut que le panache tranche nette- ment la couleur , et qu’il la perce des deux côtés du pétale pour jeter un éclat plus vif. Le panache est d'ailleurs mieux marqué et beaucoup plus beau quand il est accompagné de filets noirs qui le détachent encore plus sensiblement de la couleur. La couleur, le panache et les filets doivent présenter une agréable diversité dans la manière dont ils sont disposés entre eux. Quelquefois les panaches sont interrompus vers la moitié des pétales, et ils repa- raissent avec leurs filets noirs près des bords, ce qu'il plaît à quelques amateurs d'appeler les Beaux-habits. Souvent le panache traverse le pétale en entier par grandes pièces avec des raies noires, dont les unes séparent neltement le panache d'avec la couleur; les autres traversent le panache même d’un bout à l’autre au lieu de le border. Souvent les hachures ou les traits, soit de jaune, soit de blanc, sont par grandes pièces fort larges; d’autres fois elles sont étroites , et ressemblent à une fine broderie. On voit des Tulipes où la couleur domine et occupe beaucoup plus de place que le panache. On en trouve d'autres dans lesquelles le panache absorbe presque toute la couleur , dont il ne reste que quelques franges vers les bords des pétales. Les fleuristes faisaient autrefois cent observations sur le fond de la corolle, et par fond ils entendaient ces petites plaques grises ou violettes qui se voient à la base des pétales, et qui semblent former une sorte d'étoile autour du pistil. On ne faisait aucun cas de la plus belle Tulipe, dès que le panache entamait tant soit peu ce fond. Il fallait qu'il s'y éteignît tout d’un coup. Les vrais amateurs sont au- jourd'hui détrompés sur toutes ces règles inutiles , qui n'avaient pour fondement que le caprice de ceux qui les imaginaient; et presque tous sont maintenant d'accord qu'une Tulipe sera toujours belle lorsque sa couleur et son panache seront bien lustrés, bien opposés entre eux, et relevés de beaux traits noirs, de quelque facon que la nature se joue dans la distribution de ces pièces. Les cultivateurs de Tulipes , distinguant dans ces fleurs la moindre nuance dans les couleurs , et les plus légères différences dans la dis- tribution de ces couleurs, dans celle du panache et de ses filets, ont trouvé le moyen d'établir dans ces fleurs des distinctions à l'infini, et de compter ainsi une multitude incroyable de variétés, dont le nombre va toujours en s’augmentant chaque année. Les Hollandais, qui se sont surtout adonnés à la culture des plantes bulbeuses , ont plus que partout ailleurs , par des semis sans cesse renouvelés, obtenu une prodigieuse quantité de ces variétés, à chacune des- quelles ils ont donné un nom particulier, ayant rarement rapport aux couleurs que présente la corolle; mais le plus souvent , suivant la beauté de la nouvelle fleur , suivant l'importance que celui qui … l'a obtenue y attache, et le prix qu’il y met dans la nouveauté , ilse plaît à la décorer d’un nom pompeux, pris parmi les divinités ou les héros de la fable , les princes, les guerriers ou les personnages célèbres dans l’histoire ,.les rois ou les grands du siècle. Ainsi on trouve dans les listes dressées par ces fleuristes, où les variétés sont comptées aujourd’hui au nombre de plus de quinze cents, peut-être, des Tulipes sous les noms de Minerve , de Vénus, de Pollux , de la Pelle-Hélène , de Romulus , d Alexandre-le-Grand , de Charle- magne , d'Henri-Quatre ; ou bien, pour qu'on prenne encore , s'il est possible, une plus haute idée de leur beauté , ils donnent à ces fleurs les noms de Couronñe impériale , de Grand-Monarque , d'In- vincible, d'Aigle triomphant ; de Diadème de Flore , de Gloire du monde. Quelquefois cependant les dénominations sont moins ambi- tieuses : ainsi on a appelé des Tulipes de noms plus simples, de Brunette , d Aimable, de Deuil. C'est dans les jardins des Hollandais et des Flamands qu'il faut voir ces variétés innombrables de Tulipes, quils ont la patience de classer par ordre de couleurs et de panaches. Ils les placent et les distribuent dans leurs plates-bandes non-seulement de manière à ce que les couleurs principales produisent ou des nuances agréables, ou des contrastes frappans, mais encore ils ont le soin de placer sur le devant de leurs planches les ognons qui fournissent les baguettes , c’est-à-dire les tiges, les moins hautes, et progressivement jusqu’à la dernière ligne, sur laquelle doivent se trouver les plus grandes. Les fleuristes de ces pays et les curieux de Tulipes ont des registres sur lesquels le nom, les couleurs de chaque ognon, et le numéro qu’il occupe dans chaque planche, sont soigneusement portés. Beau- coup d’entre eux ont même , lorsqu'ils relèvent leurs ognons dans le mois de juillet, des tablettes légères et portatives, divisées par cases et compartimens en nombre égal et de la même manière que les ognons sont distribués dans la planche, chaque case ayant son numéro correspondant à celui de la plate-bande ; de sorte qu’en relevant chaque ognon, on le place aussitôt dans sa case. Cela est un moyen com- mode de ne jamais méler ses ognons, et de pouvoir les replacer tou- jours de la même manière lorsque vient le moment de les planter , ce qui se fait depuis la fin de septembre jusque dans les premiers jours de novembre , en ayant toujours soin de choisir un beau temps, et un moment où il n’ait pas plu depuis quelques jours. Dans le climat de Paris , la floraison des Tulipes commence ordi- nairement dans les premiers jours d'avril, et vers le 15 de mai elle 177 5 1783 179, 180 bis, est terminée. On appelle hâtives celles de ces plantes qui fleurissent les premières; ce sont en général les moins estimées. Celles qui viennent les dernières sont toujours les plus belles. Une Tulipe ne dure, au plus, que dix à douze jours en fleur , et souvent elle passe en beaucoup moins. Les curieux , qui emploient tout ce qu'ils peuvent de moyens pour prolonger l'existence de leurs Tulipes, ont de petites tentes portatives qu'ils font placer sur les planches où sont les plus belles ; ils en haussent ou baissent la toile selon le besoin , pour les mettre à couvert des grandes pluies qui les abattent, et des rayons d'un soleil trop ardent qui les font passer très-promptement. Un autre moyen que les amateurs mettent encore en usage pour prolonger leurs jouissances , c’est d'avoir des planches au nord, dans lesquelles les Tulipes fleurissent quinze ou vingt jours plus tard que dans les autres parties de leur jardin. EXPLICATION DES PLANCHES. PL. 197. Tulipe Henri-Quatre. Fig. 1, la capsule coupée horizontalement pour faire voir l’intérieur des loges. Fig. 2, une graine vue séparément. Fig. 3, la capsule vue entière. Fig. 4 et supérieure , une étamine. Pc. 198. Tulipe Duchesse de Toscane. Fig. 1 , le pistil avec une étamine. Pc. 179. Tulipa Gesneriana monstrosa. PL, 180, Tulipa monstrosa altera. Fig. 1 , une étamine. SWAINSONIE A FEUILLES DE GALÉGA. SFAINSONTA GALEGIFOLIA. Ÿ COLUTEA GALEGIFOLTA. Diadelphie-Monogynie. Famille des Zégumineuses. ANA UV AAA ANA MAN AAANY CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-dentatus. Corolla papilionacea ; vexillo explanato , ma- -jori ; carin& obtusä. Stamina 10, diadelpha. Ovarium superum ; stylo posticè longitudinaliter barbato ; antice imberbi. Legumen tur- gidum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SM AINSONTA caule suffruticoso, erecto; foliis imparipinnatis, multijugis ; floribus racemosis ; vexillo bicalloso ; leguminis pedi- cello filamentis persistentibus longiore. SM AINSONTA Galegifolia. Arr. Aort. Kew. ed. 2. vol. 4. p.527. COLUTEA Galegifolia. Sms. Bot. Mag. t. 792. VICTA Galegifolia. Axprew. Bot. Repos. t. 319. Cerre plante est un petit arbrisseau dont la tige, peu élevée, flexueuse , se divise de bonne heure en plusieurs rameaux un peu anguleux, herbacés , longs d'un pied ou environ , garnis de feuilles alternes , pétiolées , ailées avec impair, composées de neuf à onze paires de folioles ovales-oblongues , d’un vert gai, souvent échancrées à leur sommet ; la base de leur pétiole est embrassée par deux petites stipules ovales. Les fleurs, d’un rouge assez éclatant , avec une tache jaune à la base de leur étendard , sont disposées, au nombre de quinze, et davantage, en une belle grappe, sur un pédoncule commun placé dans l’aisselle des feuilles, et une fois plus long qu’elles. Chacune de ces fleurs est composée, 1.° d’un calice d’une seule pièce, campanulé, persistant , à cinq dents presque égales; 2.° d'une corolle papiliona- cée, dont l'étendard est arrondi, réfléchi en arrière, un peu échancré en cœur à sa base , marqué de deux petites callosités, et dont les deux ailes sont oblongues, plus pctites que la carène , qui est obtuse, formée de deux pétales si intimement liés l’un à l'autre, qu'ils parais- sent n'en être qu’un seul; 5.° de dix étamines , dont neuf ont leurs 181 4 filamens réunis en un seul corps ; 4.° d’un ovaire supérieur , allongé , rétréci à ses deux extrémités, surmonté d’un style courbé en arc, et velu dans toute sa face supérieure, terminé par un stigmate simple, et qui est aussi velu. Le fruit est un légume ovale-oblong, renflé, membraneux, porté sur un pédicule quatre fois plus long que le calice, et renfermant plusieurs graines réniformes, attachées aux deux bords de la suture supérieure par des cordons ombilicaux de différentes longueurs. | La Swainsonie à feuilles de Galéga est originaire de la Nouvelle- Galles du Sud , d’où les Anglais, il y a dix-sept à dix-huit ans, en ont recu des graines , au moyen desquelles ils ont élevé cet arbrisseau , qui, quelques années plus tard, a été transporté en France. Il fleurit pen- dant une grande partie de l'été, et donne abondamment des graines, avec lesquelles il est facile de le multiplier. Comme il ne supporte pas le froid , on le plante en pot, afin de pouvoir le rentrer dans la serre pendant l'hiver. Le dessin que nous donnons a été fait chez M. Bicoueu. Nous ignorons ce qui a pu porter M. Deraunay à le faire graver sous le nom de Colutea , tandis qu'il avait adopté le genre Swainsonia pour une autre espèce. Nous renvoyons, d'ailleurs, à ce que nous ayons dit au sujet de celle-ci n° 164, touchant le genre lui-même. EXPLICATION DE LA PLANCHE 151. Fig. 1, le calice, les étamines et le pistil. Fig. 2, le pistil seul. Fig. 3, la corolle divisée en ses trois parties, qui sont , l’étendard, les deux ailes, et la carène. Fig. 4, le légume. Fig. 5, une graine. w, # » k EDWARSIE À GRANDES FLEURS. £D/VARSIA GRANDI- Mas FLORA. Ÿ Décandrie-Monogynie. Famille des Zépumineuses. AAA ANA AAA AU AA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx monophyllus, obliquus , latere superiore fissus , apice vix 9-dentatus. Corolla 5-petala, papilionacea ; petalis conniventibus. Stamina 10, lbera. Petala et Stamina articulata in disco calathiformi , 10-angulato , post lapsum eorum mellifluo. Ovarium superum. Legu- men #7ontliforme , tetrapterum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. EDWARSIA caule frutescente ; folits imparipinnatis, multi- jugis ; racemis 4-8- floris , nutantibus ; carinæ petalis latè falcalis. EDWARSIA Grandiflora. Sauss. Trans. Lin, 9. p. 209. — Arr. . Hort. Kew. ed. 2. vol. 3. p. 1. SOPHORA tetraptera. Miez. Ze. £. 1. — Lam. Zllust. Gen. t. 595. f. 3. — Wan. Spec. 2. p. 499. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 167. — Duam. Nov. ed. 1. p. 82.t. 5. — Porr. Dict. Enc. 7. p. 229. L'Erwansre à grandes fleurs avait d'abord été placée dans le genre Sophora ; mais M. Sauissury , ayant observé qu’elle avait des carac- tères particuliers qui la distinguaient suffisamment de ce dernier, en a fait un genre nouveau, quil. a dédié à M. Sypenxam Epwars, peintre de botanique, qui depuis a fait l'ouvrage ayant pour titre : Botanical Register. À cette espèce M. SarisBury en a réuni deux autres, dont l’une était connue sous la dénomination de Sophora microphylla , et dont l'autre, qu'il a observée dans l’Herbier de sir Jose Banks , a recu de Jui le nom d'Ediwarsia chrysophylla , ce qui fait que le genre Edivarsia se trouve aujourd'hui composé de trois espèces; celle qui fait le sujet de cet article , l'Ædiwarsia micro- -phylla , toutes les deux originaires de la Nouvelle-Zélande, et culti- xées l’une et l’autre dans les jardins depuis 1772; et celle de l'Herbier de M. Baxks , qui a été recueillie aux îles Sandwich. On peut espérer de voir un jour l'Edwarsie à grandes fleurs se naturaliser entièrement dans nos jardins, et y passer les hivers sans aucun abri, comme déjà cela a lieu en Provence; mais , sous le climat de Paris, on ne l’a point encore plantée en pleine terre à l'air libre; on la met ordinairement en pot ou en caisse, afin de la rentrer dans l'orangerie pendant la saison des froids. On la multiplie de graines, 182 qui mürissent très-bien chaque année , et dont les individus un peu forts produisent un assez grand nombre. Dans son pays natal, elle fleurit en septembre et octobre; mais en Europe, c'est en avril et mai qu'elle donne ses fleurs. Cette espèce est un arbrisseau qui ne s'élève qu'à dix ou douze pieds dans nos jardins, mais qui atteint une bien plus grande hauteur dans les pays où il croît naturellement. ILse divise en un petit nombre de ra- meaux étalés, revêtus d’une écorce brunûtre. Ses feuilles, peu nombreu- ses, surtout dans le moment de lafloraison ,sontalternes, pétiolées, ailées avecimpair, composées deonzeà vingt paires de foliolesovales-oblongues, presque opposées , et à peu près glabres. Ses fleurs, d’une belle couleur jaune, assez grandes , portées sur des pédoncules longs de plus d’un pouce, sont disposées quatre à huit ensemble en grappes un peu pen- dantes, et placées dans la partie supérieure des rameaux. Chaque fleur est composée, 1.° d’un calice monophylle, renflé à sa base, fendu jusqu’à moitié en son côté supérieur, ayant son bord terminé par cinq dents à peine sensibles, et recouvert, ainsi que le pédoncule, d’un duvet court, serré, et roussâtre ; 2. d’une corolle papilionacée , à cinq pétales connivens, dont les deux qui forment la carène sont plus longs que les ailes et l’étendard; 5.° de dix étamines à filamens libres , de la longueur de la carène ou environ, portant à leur sommet des anthères ovales , à deux loges : ces filamens sont insérés, ainsi que les pétales, sur un disque glanduleux, à dix angles, en forme de corbeille, duquel il suinte une liqueur particulière par autant de pores que les pétales et les étamines, après leur chute, ont laissé de surfaces articulaires à découvert; 4° d'un ovaire supérieur, à quatre angles, surmonté d’un style courbé en arc, plus long que la corolle, et terminé par un stigmate simple. Le fruit est une gousse allongée, comprimée, resserrée par des étranglemens entre chaque graine, chargée sur les côtés, dans toute sa longueur , de quatre angles sail- lans en forme d'ailes, et terminée par une longue pointe subulée. Les graines sont presque ovoides, luisantes , d’un jaune brunûtre. EXPLICATION DE LA PLANCHE 1:82. Fig. 1, le pistil et la base du calice; cette dernière coupée par la moitié pour mettre en vue le disque glanduleux sur lequel sont insérés les pétales et les éta- mines. Fig. 2, les dix étamines telles qu’elles sont insérées sur le disque. Fig. 3, une graine. Fig. 4, le calice entier et ses étamines. Fig. 5 , le légume coupé horizontalement , et laissant voir une des graines qw’il renferme. (0 ER PE + Édawnia randflore . ALLAMANDE PURGATIVE. 4LLAMANDA CATHARTICA.F Pentandrie-Monogynie. Famille des Æpocynées. AAA 4 VA NA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus. Corolla 1-petala infundibuliformis, magna ; tubo dongo, coronato ; fauce ampliat& , campanulaté ; limbo patente, 5-fido. Stamina 5, fauct inserta ; antheris subsessilibus , sagittatis. Ovarium superum ; stylo filiformi, apice capitato ; stigmate bifido. Capsula echinata ; 1-locularis , 2-valvis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ALLAMANDA foliis lanceolatis , quaternis , subsessilibus ; floribus terminalibus axillaribusque. ALLAMANDA cathartica. Lin. Mant. 214. — Syst. Veget. ed. 15. p. 209. — Lan. fil. Suppl. 165. — Wirin. Spec. 1. p. 1231. — Curr. Bot. Mag. n.ett.538.— Law. Dict. Enc.4. p.6o1.— GæRTN. Fruct. 1. p- 203. t. 61. f. 4. — Lan. Zllust. gen. t. 171. — Arr. Hort. Kew. ed. 2. vol. 2. p. 66. ORELTA grandiflora. Augr. Guian. 1. p. 271. t. 106. APOCYNUM scandens , amplissimo flore luteo. Piux. Zcon. 29. ECHINUS scandens lactescens , flore maximo luteo. Barker. Æquin. 48. . ORÉLIE à grandes fleurs. Law. Dict. Enc. 4. p. 601. J usqu’A présent ce genre, qui doit son nom au voyageur-botaniste AzramanD , ne comprend qu'une seule espèce , laquelle est: un arbrisseau dont la tige se divise, dès sa base, en plusieurs rameaux cylindriques, lactescens, glabres, rougeâtres, sarmenteux, grim- pant sur les autres plantes en s’entortillant autour d'elles. Ses feuilles sont lancéolées , aiguës, d’un vert gai en dessus, persistantes , glabres des deux côtés, chargées en dessous d’une nervure longitudinale très-velue , rétrécies à leur base , presque sessiles , et disposées quatre ensemble par verticilles écartés. Les fleurs sont grandes, d'une belle couleur jaune, terminales au sommet des rameaux, ou disposées 183 dans les aisselles des feuilles, deux ou trois ensemble , portées sur des pédoncules longs de quatre à cinq lignes. Chaque fleur en particu- lier est composée , 1.° d'un calice monophylle, partagé presque jus- qu'à sa base en cinq divisions inégales, lancéolées, aiguës ; 2° d’une corolle monopétale, infundibuliforme, à tube allongé, évasé en cloche dans sa partie moyenne, fermé à son orifice par une cou- ronne de poils blancs, nombreux, formant une voûte qui cache les organes de la génération : le limbe est partagé en cinq découpures larges , presque arrondies, un peu irrégulières et contournées ; 3.° de cinq étamines à anthères sagittées, presque sessiles , insérées un peu au-dessous de l’orifice du tube; 4.° d'un ovaire supérieur , arrondi, porté et entouré à sa base par un disque glanduleux, surmonté d'un style filiforme , de la longueur du tube, élargi tout à coup vers son sommet en une tête cylindrique, dentée , paraissant formée en grande partie par un corps glanduleux , terminé enfin par deux stigmates presque ovoïdes. Le fruit est une capsule orbiculaire, comprimée , coriace , hérissée de toutes parts de longs aiguillons, formée d’une seule loge qui s'ouvre en deux valves, et contient plusieurs graines arrondies, bordées d’une membrane , rangées sur un double rang , couchées les unes sur les autres , et attachées sur les bords des valves. Cette plante croît naturellement à la Guiane, sur les bords des rivières, et nous la possédons en Europe depuis un peu plus de trente ans. On la cultive dans la serre chaude, où elle fleurit depuis le mois de juin jusqu'à la fin de l'automne. C’est ainsi que nous l'avons vue l’an dernier et encore cette année chez M. Ces. Comme ses fruits ne mürissent pas dans notre climat, on la multiplie de marcottes. Elle demande à être fréquemment arrosée. A la Guiane, les habi- tans du pays emploient ses feuilles en infusion pour se purger. EXPLICATION DE LA PLANCHE 185. Fig. 1, partie supérieure du style avec les stigmates. Cette tête qui porte les stigmates est à dix dents inférieurement, et à cinq lobes dans sa partie supé- rieure : le tout est représenté très-grossi. Fig. 2, le calice et le pistil de grandeur naturelle. Fig. 3, portion supérieure du tube de la corolle coupée horizontale- ment au-dessous de la partie où elle se renfle, afin de faire voir les poils qui forment une voûte sous laquelle sont entièrement cachés les organes de la géné- ration. Fig. 4, tube de la corolle, tronqué dans sa partie supérieure et déve- loppé pour faire voir les étamines. Php LÉ Mama calha rlica ANA — J He Counet re ZX MU =, À AUS 5S re 1 s vas STRUTHIOLE IMBRIQUÉE. S7RUTHIOLA IMBRICATA. b Tétrandrie-Monogynie. Famille des T'hymélées. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANNNU CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, petaloïdeus , infundibuliformis ; limbo 4-fido. Squamæ 4-8 ad faucem tubi. Stamina 4. Ovarium superum ; stylo filiformi. Drupa 1-locularis ; 1-sperma. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. STRUTHIOLA foliis oppositis , subimbricatis , ovato-lanceola- tis , striatis , glabris , margine ciliatis ; floribus villosis, axillaribus ; calycinis squamulis quatuor. STRUTHIOLA imbricata. Anprew. Bot. Repos. 115. — Arr. Hort. Kew. ed. 2. vol, 1. p. 272. STRUTHIOLA striata B. Porr. Dict. Enc. 7. p. 456. Er nom de Struthiola donné à ce genre est dérivé du mot grec sTpuSior, qui veut dire petit moineau ; il n’a aucun rapport avec les formes extérieures des espèces qui le composent; Linné, en le lui donnant , paraît seulement avoir eu l'intention de faire sentir l'affi- nité que les plantes ont avec un autre genre de la même famille, le Passerina , dont le nom est tiré du latin Passer » qui a la même signification que le mot grec. Les Struthioles sont en général des arbrisseaux d’un joli aspect ; leurs fleurs, quoique petites, se font remarquer par leur nombre, par leur forme élégante, et surtout par un doux parfum qu'elles exhalent , PAAREenEnr le soir et pendant la nuit. Toutes les espèces connues jusqu'à présent , au nombre de douze , sont origi- naires du Cap de Bonne-Espérance. Celle dont il est question dans cet article a d’abord été introduite en Angleterre vers 1794, et nos jardiniers-fleuristes l'ont fait venir en France quelques années après. Je l'ai vue chez M. Cezs et chez M. Norserre. Elle fleurit une première 184 fois au printemps, en mai et juin, et pour la seconde fois à la fin d'août et en septembre ; souvent même, quand on en a plusieurs pieds, il n’est pas rare d’en avoir en fleur pendant tout l'été. On la plante en pot, dans du terreau de bruyère; et comme elle craint le froid, on la rentre pendant l'hiver dans une bonne orangerie , et mieux encore dans la serre aux Bruyères, parce qu'elle a besoin de beaucoup de lumière. Il ne lui faut que de médiocres arrosemens. On la multiplie de marcottes, qu’on fait en mai et juin. La Struthiole imbriquée est un petit arbrisseau de trois à quatre pieds de hauteur, dont la tige est droite, cylindrique, divisée en rameaux grêles , opposés, d'un rouge brun, un peu velus , garnis de feuilles ovales-lancéolées, opposées, sessiles, très-rapprochées les unes des autres , presque imbriquées , persistantes, glabres des deux côtés, d’un vert assez foncé, striées en dessous, et ciliées en leurs bords. Ses fleurs, sessiles , axillaires, solitaires , nombreuses dans la partie supérieure des rameaux, sont d'un blanc jaunâtre, un peu plus longues que les feuilles, et munies à leur base de deux bractées oblongues , beaucoup plus courtes que leur tube. Elles sont compo- sées, 1.° d’un calice monophylle, en entonnoir, velu en dehors , à tube grêle, un peu renflé au-dessous de son orifice, beaucoup plus long que le limbe , qui est à quatre divisions ovales-allongées , ouver- tes en croix, ayant entre chacune d'elles, et à l’orifice du tube, une écaille ovale, un peu charnue, velue et jaunâtre ; 2.° de quatre éta- mines à anthères insérées dans la partie renflée du tube, sessiles, ovales-oblongues, jaunes, à deux loges; 5.° d'un ovaire supérieur , ovoïide, surmonté d’un style filiforme, plus court que le tube, et terminé par un stigmate en tête. Le fruit est un petit drupe sec, à une loge contenant une seule graine. EXPIECATION DE LA PLANCHE 184. Fig. 1, une fleur avec les deux bractées qui sont à sa base , et la feuille dans l’aisselle de laquelle elle est placée. Fig. 2 , l'ovaire , le style et le stigmate. Fig. 3, le calice fendu longitudinalement afin de faire voir les étamines. Le tout vu à la loupe. / ce Pre par F dé io oncle Struthiole imbriqué. 2 2 Zouxe fe , À - PO 4 ÉPACRIDE A LONGUES FLEURS. ÆPACRIS LONGI- FLORA. $ Pentandrie-Monogynie. Famille des Æricinées. AVANG ARAANARAARAANAANAANAANAANAAY CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus, basi bracteolis pluribus calyculatus. Corolla 1-petala, infundibuliformis ; limbo 5-fido. Stamina 5. Ovarium supe- rum ; stylo simplici ; stigmate subcapitato. Capsula 5-locularis, 5-valvis , polysperma. CARACTERES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. EPACRIS foliis lanceolatis , acutissimis , subsessilibus ; floribus axillaribus , pedicellatis ; calycinis foliolis lanceolatis , tubo corollæ quadruplo brevioribus ; staminibus ad faucem corollæ subsessilibus. EPACRIS longiflora. Cavan. Ze. Rar. 4. p. 25. t. 344. — Pom. Diet. Enc. Suppl. 2. p. 554. EPACRIS grandiflora. Wicro. Spec. 1. p. 854. — Smrru. Exot. Bot. 1. p. 5. 1. 59. — Sms. Bot. Magaz. t. 982. — Brown. or. Holl. 1. p. 550. — Arr. Hort. Kew. ed. 2. vol, 1. p. 321. D cuir à longues fleurs est un arbrisseau de trois à quatre pieds de haut, dont la tige se divise en rameaux épars, d'un rouge brunâtre, pubescens, garnis de feuilles nombreuses, éparses, pres- que sessiles, lancéolées , très-aiguës, d’un vert gai, glabres, coriaces, persistantes. Ses fleurs naissent solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures , portées sur des pédoncules courts et chargés de plusieurs petites bractées. Elles sont composées , 1.° d’un calice de cinq folioles lancéolées , quatre fois plus courtes que le tube de la corolle, et munies à leur base de deux à trois rangs de folioles plus petites et imbriquées ; 2° d’une corolle monopétale, tubulée, longue d'un pouce ou un peu plus, d'un beau rouge dans sa partie infé- rieure , blanchâtre dons la supérieure , dont l'extrémité forme 185 ‘ un Jimbe évasé ct divisé en cinq lobes ovales; 5° de cinq éta- mines à filamens adnés dans toute leur longueur au tube de la corolle , portant à leur sommet des anthères brunâtres, oblongues, comprimées, et qui paraissent sessiles à l'entrée du tube ; 4.° d'un ovaire supérieur, arrondi, à cinq lobes, muni à sa base d'autant d’écailles courtes et tronquées, et surmonté d’un style filiforme,. rougeâtre, presque de la longueur de la corolle, terminé par un stigmate en tête et à cinq lobes. Le fruit est une capsule à cinq loges contenant chacune un grand nombre de graines arrondies, dont les placentas sont fixés à l'axe central de la capsule. Cette plante est originaire de la Nouvelle-Galle du sud, dans la Nouvelle-Hollande. Elle a été introduite en Angleterre en 1805, et on la possède en France depuis sept à huit ans; nous l'avons vue chez MM. Cezs et Noiserre. On la plante en pot, dans du terreau de bruyère, et on la rentre pendant l'hiver dans la serre tempérée. Elle se multiplie de marcottes , et de graines, lorsqu'on peut obtenir des fruits mürs, ce qui est rare. Ses fleurs , qui paraissent en mai et juin, ont beaucoup d'éclat, et sont du plus joli aspect. Comme, en parlant de l'Épacride purpurescente, n.° 155 de cet ouvrage, nous sommes entré dans quelques détails sur les plantes de ce genre, nous y renverrons nos lecteurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE :85. Fig. 1, la corolle fendue longitudinalement , laissant voir les étamines. Fig. 2, le calice et l’ovaire. Fig. 3, le calice vu à la loupe, avec les bractées qui sont à sa base et sur le pédoncule. Fig. 4, l’ovaire avec les écailles qui sont à sa base: le tout également vu à la loupe. Fig. 5, une des folioles du calice vue de même. ho | $ . ‘ ï + ‘ . .: M . ! N “ k . . ‘ ‘é à LU $ cu : . : 2 LA LAPEYROUSIE JONCÉE. ZLAPEYROUSIA JUN CEA. 2 Triandrie-Monogynie. Famille des Zridées. AAA AAA AAARANAARAANAAS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 2-valois ; valoulis apice dentatis. Corolla hypocr ateriformis, irregularis. Stamina 3. Ovarium Lo a stylo simplici ; stigmalt- bus 5-partitis. Capsula subr otunda , 5-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LAPEYROUSTA folis lanceolatis, glabris ; culmo gracili, ramoso ; floribus secundis. : LAPEYROUSTA juncea. Ker. in Botan. Magaz. n. et t. 606. ANOMATHECA juncea. Ker. in Annals of Bot. 1. p. 227. — Arr. Æort. Kew. ed. 2. vol. 1. p. go. GLADIOLUS junceus. Lun. fil. Suppl. 44. — Tauns. Diss. n. 18. — Tauns. Prod. 8. — WVicep. Sp. 1. p. 219. — Lam. Dict. Enc. 2. p. 725. — Rep. Lil. n. et t. 14a. GLADIOLUS polystachius. Axprew. Repos. n. et t. 66. Les espèces qui composent aujourd'hui le genre Lapeyrousia avaient, dans le principe, été rapportées par Linné au genre Gladiolus ; mais les caractères différens qu’elles présentent dans la forme de leurs fleurs les ont fait regarder par plusieurs botanistes comme devant former un genre distinct , qui a été dédié à M. Prcor ne Lareyrouse, auquel la science: “est redevable de plusieurs ouvrages estimés , et principalement d’ une Flore des Pyrénées. La Lapeyrousie joncée est originaire ‘du Cap de Bonne-Espérance , et cultivée en Europe depuis vingt-cinq à vingt-six ans. Elle fleurit en mai et juin. On la plante en pot, dans du terreau de bruyère, afin de la mettre pendant l'hiver dans la serre tempérée; ou bien on la met sous châssis préparé comme il a été dit à l’article Sparaxide , n.° 107. Elle se multiplie par ses cayeux, qu'on obtient en relevant 186 L les ognons principaux, dans le courant de juillet , lorsque les feuilles sont sèches, et qu'on peut garder hors de terre jusqu’au mois de novembre. La racine de cette plante est presque globuleuse , de la grosseur d’une petite noisette ; elle donne naissance à une tige cylindrique, droite, rameuse, haute de huit à dix pouces , garnie en sa partie inférieure de feuilles lancéolées , ensiformes, glabres, engaïînantes à leur base , aiguës à leur sommet. Les fleurs sont d'un rose vif, ses- siles le long de la partie supérieure de la tige et des rameaux , dispo- sées en épis lâches, et tournées du même côté. Chacune d'elles sort du milieu d’une spathe de deux folioles à peine plus longues que l'ovaire , dentées à leur sommet; et elle est composée , 1.° d’une corolle monopétale en forme de soucoupe, à tube court, ayant son limbe partagé en six découpures ovales-oblongues , un peu irrégulières ; 2° de trois étamines à filamens courts, redressés vers les trois divi- sions supérieures de la corolle, portant à leur sommet des anthères oblongues, légèrement inclinées; 5.° d’un ovaire un peu anguleux, surmonté d’un style trifide à sa partie supérieure, et terminé par trois stigmates arrondis. Le fruit est une capsule arrondie, presque triangulaire , faiblement tuberculée en sa surface , à trois valves et à trois loges , qui contiennent plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 1:86. Fig. 1 et supérieure, une capsule entière. Fig. 2 , une capsule coupée horizon- talement au sommet pour montrer qu’elle est divisée en trois loges. Fig. 5, une graine vue séparément, Fig. 4 et 5 inférieures, folioles de la spathe. Fig. 6, la corolle développée et laissant voir l'insertion des étamines. Fig. 7, le pistil de grandeur naturelle. Fig. 8, le style et les stigmates vus à la loupe. DCE 4 — PBersra px : L : 7 : / ; CPU D ÉMIS JURA Anomat he q ue Jonc ce. Le Jeune, seutp. 4 7: Le d Ce ’ 0 è \ ( + ES ' = - + » i PLAT YCHILIER DE CELS. PLATYCHILUM CELSIANUM. b Diadelphie-Décandrie. Famille des Zéoumineuses. VANNAANANAANAN AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 2-labiatus ; labio superiore latissimo , emarginato ; inferiore 5-dentato. Corolla 5-petala , papilionacea. Stamina 10 mo- nadelpha. Ovarium superum , pedicellatum. Legumen ovoïdeum , 1-2-spermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PLATYCHILUM foliis lanceolatis , breviter petiolatis ; floribus subracemosis , axillaribus ; racemis paniculatis. GOMPHOLOBIUM Celsianum. Cris. Catal. nn. plante, sous le nom de Gompholobium Celsianum , est culti- vée depuis treize à quatorze ans chez M. Cers, dont le père en avait reçu , de M. DE LaBiLraRDIÈRE , des graines qui provenaient de la Nou- velle-Hollande. Il paraît que c’est sur l'inspection seule de son fruit qu'elle avait été rapportée à ce genre, car elle s’en écarte beaucoup par les caractères que présentent ses fleurs. En effet , elle en diffère sensiblement par son calice à deux lèvres très-inégales , dont la supé- rieure très-large, et non à cinq dents presque régulières ; et de plus, par les filamens de ses étamines réunis en un seul corps, au lieu d’être libres comme dans les Gompholobium. Ces considérations m'ont engagé à en former un genre séparé, auquel je donne, d’après la forme particulière du calice, le nom de Platychilum , de mharus, large, et xaos , levre. Depuis huit ans que ce Platychilier a fleuri pour la première fois chez M. Cers, il donne chaque printemps des fleurs, pendant les mois d'avril et de mai. Ces fleurs font un très-joli effet tout le temps de leur durée, qui est de cinq à six semaines. Cette espèce estencore rare, parce que jusqu à présent on n'a pu la multiplier que de graines. Elle a besoin d’être fréquemment arrosée durant le prin- temps et l'été; et il faut, pendant l'hiver, la rentrer dans la serre tempérée. On la plante en terreau de bruyère. , 187 Le Platychilier de Cels est un arbrisseau dont la tige, dans l'indi- vidu que j'ai observé, avait cinq pieds de haut, et se divisait dans sa partie supérieure en plusieurs rameaux grêles, un peu anguleux, garnis de feuilles oblongues-lancéolées , éparses, portées sur de courts pétioles , glabres , persistantes, d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous. Ses fleurs sont pédonculées, disposées quatre à cinq ensemble par petites grappes dans les aisselles des feuilles supérieures, formant, par leur rapprochement, vers l'extrémité des rameaux , une sorte de panicule. Chaque fleur est composée, 1.” d’un calice monophylle, velu, à deux lèvres, dont la supérieure plus grande, très-large, obtuse, échancrée, et l’inférieure à trois dents aiguës et égales ; 2.° d’une corolle papilionacée, d’un beau bleu améthyste , à’ cinq pétales ayant leurs onglets courts, dont l'étendard est large, arrondi, étalé, marqué à sa base d’une grande tache blanche, et beaucoup plus grand que les ailes et la carène; 5.° de dix étamines ayant leurs filamens soudés en un seul corps par leur partie infé- rieure et moyenne, libres seulement dans la supérieure , et portant à leur sommet des anthères oblongues, à deux loges; 4.° d’un ovaire ovale-allongé, glabre , porté sur un pédicule particulier, et surmonté d’un style légèrement comprimé en arc, terminé par un stigmate obtus. Le fruit est un légume ovoïde , renflé, contenant une ou deux graines. : EXPLICATION DE LA PLANCHE 187. Fig. 1, le calice. Fig. 2, les étamines entourant le pistil. Fig. 5, le pistil. Fig. 4, corps formé par les filamens des étamines , fendu longitudinalement et déve- loppé. Fig. 5, la corolle divisée en ses différentes parties , l’étendard , les ailes et la carène. Fig. 6, une graine vue séparément. Fig. 7, le légume entr’ouvert avec une graine dedans. PRO Mes AS ” LITE 4 1 fe LR De 4 ALTSROEMÉRIE-PÉLÉGRINE. ALSTROEMERIA PELE- GRINA. Y a Hexandrie-Monogynie. Famille des Varcissées. AAA AU NV UE M A MUR LU CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla supera, 6-petala; petalis irregularibus. Slamina 6-inæqua- lia , declinata. Ovarium inferum , 6-gonum. Capsula G-angularis , 5-locularis, polysperma ; seminibus globosts. CaRACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYNMIE. ALSTROEMERIA caule erecto ; foliis lineari-lanceolatis , spar- sis ; corollis patentibus ; petalis mucronatis : tribus exterioribus cuneiformibus , subtrilobatis. ALSTROEMERIA Pelegrina. Lin. Amæn. Acad. 6. p. 247. t. 4. — Lun. Spec. 461. — Jaco. Hort. Vind. t. 50. — Curr. Bot. Mag. 1.159. — Wa. Sp. 2. p. 194. — Law. Illust. Gen. t. 251. f. 1. — Rep. Lal. t. 46. — Por. Dict. Enc. 5. p. 149. HEMEROCALLIS floribus purpurascentibus , maculatis , vuloo * Pelegrina. Feuiée, Peruv. vol. 2. p. 11. t. re Cerre espèce, nommée vulgairement Pélégrine et Lis-des-Tncas , ne le cède point pour son éclat au Ligtu, dont nous avons parlé n°85 de cet ouvrage ; elle l'emporte même sur celui-ci par la forme encore plus élégante de ses fleurs, et par la richesse de ses couleurs. Le père Feuiée , auquel on en doit la découverte, s'exprime ainsi en en par- lant : « La fleur de cette plante méritait, par sa beauté, d'avoir une place dans le jardin des Incas , et peut-être l'y aurions-nous vue dans sa saison, si nous eussions vécu de leurtemps. Les parterres des jardins de ces grands rois avaient cet avantage au-dessus des autres, qu'un printemps continuel semblait y entretenir les plantes dans toute leur beauté; car, dès qu’ellescmom ençaient à sécher, et que la nature paraissait prendre quelque repos , on substituait à la place de celles-ci de nouvelles plantes formées d’or et d'argent, que l’art avait parfaitement bien imitées , et qui marquaient la grandeur et la ma- gnificence de ces souverains. Les arbres faits de ces précieux métaux y formaient de longues allées. Les champs remplis de maïs, dont les tiges, les fleurs et les épis, les pointes desquels étaient d'or et tout 188 le reste d'argent, le tout artistement soudé ensemble, étaient autant de merveilles que les siècles à venir ne verront jamais. » La Pélégrine a été apportée du Pérou en Europe il y a un peu plus de soixante ans, et il est aujourd’hui peu de curieux qui ne possèdent cette charmante espèce. On la plante en pot, mieux dans du terreau ‘ de bruyère que dans toute autre terre, et on la rentre de bonne beure dans la serre, parce qu’elle est presque toujours en végétation, et qu’elle craint beaucoup le froid. On la multiplie par ses graines et par la séparation de ses racines à la fin de l'été ou au commencement de l'automne; mais il faut faire rarement cette dernière opération, parce que la plante n'aime pas à être remuée, et que cela la fait souffrir. Il ne lui faut pas non plus de fréquens arrosemens. Ses fleurs paraissent vers la fin de juin ou en juillet ; elles peuvent durer quinze jours, quand on a le soin de les mettre à l'abri du soleil. Les racines de la Pélégrine sont formées d’un faisceau de tuber- cules allongés , fusiformes, jaunâtres extérieurement; elles donnent naissance à une ou plusieurs tiges cylindriques, droites, simples, glabres, hautes de huit pouces à un pied, garnies dans toute leur lon- gueur de feuilles linéaires-lancéolées, glabres, d’un beau vert, ses- siles, éparses. Les fleurs , disposées au sommet des tiges au nombre de deux à trois, ont leurs pétales d’un beau rouge cramoisi, bordé de rose très-clair : deux des supérieurs se font remarquer, parce que leur moitié inférieure est jaune, et qu'ils sont en outre parsemés de taches rouges. Chacune de ces fleurs est composée, 1.° d'une corolle de six pétales inégaux, mucronés, dont trois extérieurs plus larges, un peu divisés en trois lobes : les trois intérieurs ovales-lancéolés ; 2. de six étamines à filamens inclinés, trois d'entre eux étant plus longs, et les trois autres plus courts; 5° d’un ovaire inférieur, sur- monté d’un style moins long que les étamines, et terminé par un stigmate trifide. Le fruit est une capsule globuleuse, relevée de six angles saillans, divisée intérieurement en trois loges contenant des graines arrondies. EXPLICATION DE LA PLANCHE 188. Fig. 1 et supérieure; l'ovaire, le style, le stigmate et les étamines. Fig. 2, le style et le stigmate vus séparément et un peu grossis. Fig. 5 et inférieure, une capsule entière. Fig. 4, une capsule coupée horizontalement pour en faire voir les loges. Fig. 5, une graine vue séparément, Mari Cabrel Cornet D 7/2 C room 277 Z 7 Lyrona PaBessa pPrnz . BALISIER A FEUILLES ÉTROITES. CANNA ANGUSTI- FOLIA.Y% Monandrie-Monogynie. Famille des /momeées. ANA AAA AAA AN NAN AA AA CARACTERE GÉNÉRIQUE. Calyx 3-phyllus. Corolla 1-petala, tubulosa , 6-fida , irregularis. Anthera simplex , filamenti margini adnata. Ovarium énferum , stylo stigomateque compressis. Capsula 5-locularis ; seminibus globosis , numerosts. CARACTERES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CANNA folis lanceolatis ; floribus laxè racemosis ; lacintis ex- ternis corollæ internis dimidio brevioribus. CANNA avgustifolia. Lan. Spec. 1. — WVrrz. Spec. 1. p. 35. — Law. Dict, Enc. à. p. 557. CANNACORUS angustifolius , flore flavescente. Tourner. Znst. 367. ARUNDO Jndica florida angustifolia. Moms. Hist. 5. p. 250. sÉcL--6.:0 14. f: 6. Albara seu Pacivira. Pison. Bras. 215. > Balisier à feuilles étroites est originaire des contrées de l'Amérique situées entre les tropiques, où il croît dans les lieux humides et cou- verts. Transporté en Europe depuis beaucoup moins de temps que le Balisier d'Inde, qu'on cultive depuis plus de deux cents ans, il n’est point encore aussi bien acclimaté que celui-ci, qu’on peut planter en pleine terre dans le climat de Paris, en ayant seulement la précaution de le placer au pied d'un mur au midi, et de le couvrir pendant l'hiver. Il faut mettre le Balisier à feuilles étroites en pot, et le ren- trer dans la serre tempérée lors des premiers froids; quelques culti- vateurs le tiennent même dans la serre chaude, afin de le voir fleu- rir plus tôt et plus abondamment. C’est ainsi que nous avons vu, chez M. Bicqueun , plusieurs pieds fleurir successivement pendant les mois de mai, de juin et de juillet. On peut multiplier cette plante par ses 189 graines, qui parviennent bien à maturité; mais, comme les pieds venus de semis sont plusieurs années avant de fleurir, on préfère diviser les racines des anciens pieds, ce qui doit se faire à la fin de: l'hiver. | Les racines de ce Balisier sont tubéreuses et fasciculées ; elles don- nent naissance à une tige cylindrique, glabre, articulée, haute d’un pied et demi à deux pieds, garnie de quelques feuilles lancéolées, glabres, d’un vert gai, formant à leur base une longue gaîne qui enveloppe la tige d’une articulation à l’autre. Les fleurs sont assez écartées les unes des autres , portées sur de courts pédoncules, dis- posées au nombre de cinq à huit en une grappe terminale, et munies de bractées placées à la base des pédoncules. Leur calice est composé de trois folioles ovales-oblongues , verdâtres , presque membraneuses, persistantes, et quatre fois plus courtes que la corolle. Celle-ci est monopétale , tubulée inférieurement , divisée très-profondément en six découpures irrégulières, dont trois extérieures et trois intérieures: les trois premières sont lancéolées, d’un jaune verdâtre, moitié plus courtes que les secondes, qui sont oblongues-lancéolées et d’un très- beau rouge. Au milieu de la fleur sont deux filamens pétaliformes, allongés , jaunes, marqués de taches rouges, un peu plus courts que les longues découpures de la corolle : de ces deux filamens, l’un est inférieur , stérile, roulé en dehors à son extrémité ; et l’autre, placé supérieurement , porte , adnée à l’un de ses bords, une anthère linéaire , à une seule loge. L'ovaire est inférieur, arrondi, chargé de petits grains qui le font paraître chagriné ; son style est adhérent dans les trois quarts de sa longueur avec le tube de la corolle et avec le filament qui porte l’anthère; sa partie libre est formée d’un stigmate plane , auquel le pollen paraît adhérer par un suc visqueux, qui suinte de sa face inférieure, dans le moment propre à la féconda- tion. Le fruit est une capsule arrondie, à trois loges contenant chacune plusieurs graines presque globuleuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE 1:89. Fig. 1, partie supérieure de la tige. Fig. 2, sa partie inférieure. Figure 3, le ealice, l’ovaire sur son pédoncule, et les bractées qui sont à sa base. Fig. 4, partie supérieure de la corolle développée et étalée , afin de faire voir le filament staminifère , le filament stérile, et le style ; ce dernier est adhérent , dans la plus grande partie de sa longueur , avec le filament qui porte l’anthère. | | : | [3 \ — . £ l P Bessa ptræ € Parrot we } ? 7 C (tdtttit Ah gtoHfolit { ( é ZIÉRIE TRIFOLIÉE. ZZERIA TRIFOLIATA. Ÿ Tétrandrie-Monogynie. Famille des Rutacées. AAA AAA AAA CARACTÈRE GENERIQUE. Calyx 1-phyllus, persistens, -fidus. Petala 4, laciniis calycinis alterna. Stamina 4. Glandulæ 4 inter stamina et pistillum. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate 4-lobato. Capsulæ 4, conniventes ; seminibus artllatis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ZIERTA jolis oppositis , ternatis , glabris ; floribus subpanicula- tis , axil'aribus. ZIERIA Swra. Bot. Mag. n. et t. 1595. — Bowrz. Vavar. et Malm. p. 62. t. 24. C genre de plantes a été dédié par M. Surrm, dans le quatrième volume des Transactions Linnéennes, page 216, à M. Jean Zer , son ami, et botaniste distingué. Les espèces qui le composent sont , jusqu'à présent, au nombre de quatre , -et toutes naturelles à la Nouvelle-Hollande. Celle dont il est ici question a d’abord été culti- vée en Angleterre, et le jardin de la Malmaison l’a ensuite possédée il y a environ douze ans. Depuis ce temps, elle a passé dans différens jardins de botanique, et nous l'avons vue chez M. Cers, où elle fleurit pendant une grande partie de l'été et de l'automne. On la plante dans de la terre de bruyère et en pot, afin de la rentrer pendant l'hiver dans l’orangerie. On la multiplie facilement de marcottes et de graines. La Ziérie trifoliée est un petit arbrisseau haut de deux à trois pieds, divisé en rameaux nombreux , garnis de feuilles opposées , pétiolées , composées de trois folioles oblongues, glabres des deux côtés, lui- santes et d’un vert foncé en dessus ; elles exhalent une odeur agréable lorsqu'on les froisse entre les doigts. Ses fleurs sont blanches , légère ment teintes de rose, disposées plusieurs ensemble sur des pédon- 190 cules rameux et formant de petites panicules dans les aisselles des feuilles supérieures. Chacune d'elles en particulier est composée, 1.° d'un calice monophylle, persistant, à quatre divisions deux fois plus courtes que la corolle ; 2.° de quatre pétales ovales, alternes avec les divisions calicinales ; 3° de quatre étamines à filamens glabres, moitié plus courts que la corolle, insérés entre les pétales, et portant à leur sommet des anthères arrondies, à deux loges : entre chaque étamine et l'ovaire il y a une glande interposée ; 4.° d’un ovaire supé- rieur, à quatre lobes, surmonté d’un style cylindrique, court, .ter- miné par un stigmate quadrilobé , et atteignant à la hauteur des étamines. Le fruit est formé par quatre capsules conniventes, conte- nant des graines arillées. EXPLICATION DE LA PLANCHE 190. Fig. 1, la fleur vue par-derrière et un peu grossie. Fig. 2, un pétale vu sépa- rément. Fig. 3, les étamines , l’ovaire, le style et le stigmate, le tout vu à la loupe. Fig. 4, une étamine vue encore plus grossie. Fig. 5, l'ovaire avec les quatre glandes qui l’environnent; le tout grossi. Fig. 6, le fruit composé de quatre capsules. Fig. 7, une graine vue séparément. L4 a (?) x _$ EC se 4 Xe Q Se < AT d __s € L Er? n Ds / 7 RNA fo tenter / ORNITHOGALE DORÉ. ORNITHOGALUM AUREUM. 7 Hexandrie-Monogynie. Famille des {sphodélées. VANAAANAANAANANARANARAANANA NAN CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla 1-petala , profunde 6-fida | patens. Stamina 6 , filamentis aliernè basi dilatatis. Ovarium superum. Capsula 3-locularis ; semi- nibus subrotundis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ORNITHOGALUM folis lineari-lanceolatis ; floribus coarctatis, racemosis, subcorymbosis ; bracteis lanceolatis ; stigmate trilobo , sessilr. ORNITHOGALUM aureum. Wu. Spec. 2. p. 124. a ORNITHOGALUM miniatum. Jaco. Zcon. rar. 2. t. 458, Collect. 3. p. 233. B ORNITHOGALUM aureum. Curr. Bot. Magaz. n. et t. 190. — Rep. Lil. vol. 8. n.ett. 439. y ORNITHOGALUM flavescens. Jaco. /con. rar. 2. t. 497. Collect. 3. p. 235. d'ORNITHOGALUM flavissimum. Jaco. Zcon. rar. 2. t. 456. Collect. Suppl. 65. Disscoiines donnait le nom d’Ornithogalos à une plante bulbeuse dont la tige tendre, menue, blanchâtre, haute d'un pied et demi, portait à son sommet des fleurs d’une couleur herbacée en dehors, d’un blanc de lait en dedans, et dont l’ognon se mangeait cru ou cuit. D'après une description aussi incomplète, on doit sans doute regarder comme impossible de déterminer aujourd'hui à quelle espèce la plante de Droscoripes peut appartenir. Cependant les bota- nistes du dix-septième siècle ont appliqué le nom d'Ornithogalum à plusieurs plantes bulbeuses qui leur ont paru avoir le plus de rapport avec l’'Ornithogalos du médecin d'Anazarbe, et depuis ce temps cette dénomination a été consacrée d’abord par TournerorT, et ensuite par Livné , pour un genre qui comprend aujourd'hui plus de cin- quante espèces, quoique l’auteur du Système sexuel ait fait un autre genre à part, sous le nom de Scilla , d'une partie des Ornithogalum de TournerorT. Tous les Ornithogales connus jusqu’à présent sont naturels à l'an- cien continent ; la moitié environ d’entre eux croît, soit dans les par- ties tempérées de l'Europe, soit dans l'Asie orientale; soit dans le 191 nord de l'Afrique, tandis que tout le reste se trouve dans l'extrémité méridionale de cette dernière partie du monde et au Cap de Bonne- Espérance principalement, où leurs bulbes servent fréquemment de nourriture aux Hottentots. L'espèce dont nous traitons particulière- ment dans cet article est du nombre de celles qui ont été apportées en Europe, de cette partie de l'Afrique, il y a une trentaine d’années. Elle est encore assez rare en France, et M. Boursauzr paraît l'avoir possédée le premier. C’est chez lui que M. Deraunay j'a fait peindre au mois de juin, il y a cinq ans, époque à laquelle elle fleurissait alors pour la première fois. On la plante en pot, afin de la rentrer pensent l'hiver dans la serre tempérée. On la multiplie de caypux, qu'on sépare de l’ognon principal, en juillet et août. _ La racine de 1 Ornithogale doré est une bulbe arrondie, de la gros- seur d’une petite noix, un peu déprimée ; elle donne naissance à six ou sept feuilles lancéolées, longues de cinq à six pouces, glabres, d’un vert gai, un peu creusées en gouttière , étalées. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe cylindrique, de la grosseur d’une plume à écrire, haute d'un pied ou environ , terminée par une belle grappe composée de vingt fleurs et plus, rapprochées les unes des autres au moment où elles commencent à s'épanouir, et formant presque le corymbe; elles sont le plus souvent d’un jaune doré ; mais elles varient depuis le jaune orangé et presque rouge , jusqu’au jaune le plus pâle. Ces fleurs sont portées sur des pédoncules d'environ deux pouces de longueur, et munis à leur base d’une bractée lancéolée, moitié plus courte que le pédoncule lui-même. Chacune de ces fleurs en particulier se com- pose , 1.‘ d’une corolle à six divisions très-profondes, ovales-oblongues, égales; 2° de six étamines beaucoup plus courtes que la corolle, insérées à la base de ses divisions, à filamens alternativement élargis dans leur partie inférieure par une membrane, et terminés par des anthères oblongues , à deux loges ; 5.° d’un ovaire supérieur, ovale, à trois côtes arrondies, portant immédiatement à son sommet un stig- mate à trois lobes et d’un jaune d'or. Le fruit est une capsule à trois loges contenant des graines arrondies. EXPLICATION DE LA PLANCHE 191. Fig. 1, l'ovaire et le stigmate vus à la loupe. Fig. 2, une étamine vue de même. Fig. 5, le pistil et les étamines de grandeur naturelle. Fig. 4, la capsule coupée horizontalement pour en faire voir les loges, avec une graine à côté. Fig. 5 et supérieure, la capsule entière. 1 ° V4 4 (y hoqulin CUT ELINA. f D en A FLEURS ORANGÉES. JACQUINIA AURAN- TIACA. Ÿ Pentandrie-Monogynie. Famille des Sapotées. AAA 4 AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus, persislens. Corolla monopetala, campanulato-ven- tricosa ; limbo 10-fido ; laciniis alternée brevioribus. Stamina 5. Ova- rium superum ; stylo simplici ; stigmate capitato. Bacca 1-sperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. JACQUINTA folirs oblongis, cuneiformibus , acuminatis , spar- sis ; floribus subcorymbosis et subterminalibus ; pedunculo folis longiorti. JACQUINTA aurantiaca. Air. Æort, Kew. ed. 2. vol. 2. p.6.— Suns. Bot. Magaz. n. et t. 1659. LÉ. genre a été dédié par Livné à Nicoras-Josern Jacquin, botaniste célèbre, né à Leyde en 1727, et mort l’année dernière en Autriche. Jacqui a illustré sa longue carrière par une multitude de travaux. Il avait voyagé pendant sa jeunesse dans les Antilles et sur le continent voisin. À son retour en Europe, il commença par publier l'énuméra- tion des plantes qu'il avait découvertes dans son voyage, et il enrichit les jardins de Vienne et de Schœnbrunn de beaucoup d'espèces qu'il avait rapportées vivantes ou en graines. Secondé par les souverains de l'Autriche , il rendit ces deux jardins, et surtout le dernier , les plus beaux de l'Europe. L'empereur actuel, qui se plaît à cultiver lui- même les plantes, a fait construire les magnifiques serres qui font, dans celui de Schœnbrunn, l'admiration des botanistes. « En entrant dans ces serres, les plus vastes qui existent , dit un voyageur , on pour- rait facilement se croire transporté au milieu de l'Amérique, tant la végétation y est belle et imposante. L'illusion est d'autant plus com- plète, qu’au milieu des Palmiers, des Bambous et des Cannes à sucre, volent les oiseaux des tropiques. » Nul autre auteur jusqu’à présent n’a publié une si grande quantité de beaux ouvrages que Jacquix. Les principaux, sous les noms de 192 Jardin de Vienne , de Flore d'Autriche, de Plantes rares de l’Amé- rique , de Jardin de Schœnbrunn , etc., forment une collection de près de vingt volumes in-folio, contenant nt plus de deux mille figures magnifiquement coloriées. | Les Jacquiniers sont des arbrisseaux qui croissent naturellement dans les contrées chaudes de l'Amérique , et principalement dans les Antilles. On en connaît aujourd’hui sept espèces, parmi lesquelles celle dont il est ici question a été introduite en Angleterre vers 1706, d'ou elle a été transportée en France depuis quelques années. Nous l'avons vue en fleur au mois de juillet, chez M.Cexs. On la tient dans la serre chaude , et on la multiplie de marcottes. Le Jacquinier à fleurs orangées est un petit arbrisseau dont la tige, haute de deux à trois pieds, se divise en rameaux brunâtres, abon- damment chargés d’un duvet court et serré. Ses feuilles sont éparses, oblongues, cunéiformes et rétrécies à leur base, mucronées à leur sommet, glabres des deux côtés, coriaces , persistantes, d’un vert foncé et luisantes en dessus, munies, à leur base, de petites stipules brunätres, caduques. Les fleurs sont d’un beau jaune orangé, dispo- sées, cinq à six ensemble , par petits corymbes portés sur des pédon- cules plus longs que les feuilles, et disposés vers le sommet des rameaux. Chaque fleur est composée, 1.° d’un calice de cinq folioles ovales-arrondies, concaves, persistantes , plus courtes que le tube de la corolle; 2.° d’une corolle monopétale, à tube court et ventru, à limbe partagé en dix découpures, dont cinq intérieures, moitié plus courtes que les extérieures; 5. de cinq étamines à filamens plus courts que la corolle, insérés presqu’à sa base devant ses grandes divisions, portant à leur sommet des anthères ovales, à deux loges ; 4.° d'un ovaire supérieur , ovale, chargé d’un style court, terminé par un stigmate en tête. Le fruit est une baie arrondie, à une loge con- tenant une seule graine de même forme. EXPLICATION DE LA PLANCHE 192. Fig. 1, la corolle fendue longitudinalement et développée pour faire voir l’in- sertion des étamines. Fig. 2, une étamine grossie. Fig. 5, le calice et le pistil. Fig. 4, le pistil vu séparément. KL ®— au 1 Sole y P. Bessa 1277 £ { Q , ° ) D it” TAC“. POLYGALA A BELLES FLEURS. POLYGALA SPECIOSA. b Diadelphie-Octandrie. Famille des Polygalees. AAAAAAAAAA AA AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus ; foliolis 2 majoribus, coloratis, petaloïdeis. Corolla 1-petala , labiata ; labio unico inferiore, ‘5-lobo. Stamina 8 , 1-vel 2-adelpha ; antheris 1-locularibus. Ovarium superum ; stylo simplici ; stismate sub 2-fido. Capsula compressa , obcordata. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. POLYGALA caule fruticoso ; foliis lineari-lanceolatis, basr cuneatis, glabris; floribus majoribus, monadelphis, racemosis , ter- minalibus ; lobo intermedio corollæ multifido-fimbriato. POLYGALA speciosa. Curr. Lot. Mag. n.ett. 1780. — Erwan. Botan. Regist. n. et. 150. Porxcaza signifie en grec beaucoup de lait. Les anciens ont donné ce nom à une plante qu'ils croyaient propre à augmenter la quantité du lait des bestiaux, mais dont ils ne nous ont laissé aucune description ; de sorte qu’on ne peut savoir aujourd'hui à quelle espèce elle peut. appartenir. Les modernes ont consacré le mot Polygala à la dénomi- nation d’un genre de plantes , dont une espèce, commune dans les bois, a, dit-on, la propriété d'augmenter le lait des vaches qui en mangent. Ce genre compte aujourd'hui environ cent espèces, les- " quelles se trouvent répandues dans les différentes parties du monde et dans tous les climats : les unes habitant les contrées les plus chau- des du globe , comme les Indes, le Brésil, la Guiane , la Guinée, etc. ; les autres les pays plustempérés , comme le Cap de Bonne-Espérance, le Japon, l'Espagne, la France, etc.; les autres enfin les régions du nord, comme le Canada, la Suède, la Sibérie. Le Polygala speciosa est originaire du Cap de Bonne-Espérance, qui est le pays de la terre où se trouve une plus grande quantité d'es- pèces du même genre. Il y a été recueilli pour la première fois par M. Masson , qui l'a déposé dans l'herbier de M. Baxcxs, sous le nom qu'on lui a conservé depuis. Il n’y a qu’un petit nombre d'années que, les Anglais le cultivent, et l’an dernier il a été introduit en France 199 par M. Noserre. Cette espèce, qui donne en juin et juillet de plus belles fleurs que toutes les autres de son genre , mérite d’être culti- vée. On la plante en terre de bruyère, et on la tient pendant l'hiver dans la serre-tempérée. Sa tige est cylindrique, grêle, frutescente, haute de trois pieds et plus , simple dans sa partie inférieure , divisée dans la supérieure en quelques rameaux garnis de feuilles éparses , linéaires-lancéolées, rétrécies en coin à leur base, glabres, luisantes, d’un beau vert, et portées sur de très-courts pétioles. Ses fleurs sont grandes, d'un rouge violet , disposées, au nombre de huit à douze, en une grappe ter- minale d’un joli aspect; les inférieures sont munies , à la base de leur pédoncule , d’une petite bractée, les supérieures en sont dépourvues. Leur calice est composé de cinq folioles, dont trois plus extérieures, quatre fois plus courtes que les deux intérieures, qui sont ovales- arrondies , pétaliformes et de la même couleur que la corolle. Celle-ci est monopétale , à une seule lèvre dirigée en bas, partagée en cinq lobes, dont deux latéraux, assez courts ; deux autres intermédiaires, plus grands, ayant leurs bords réunis antérieurement ; la cinquième division, plus longue que toutes les autres, est plusieurs fois décou- pée en lanières multifides, filiformes, et comme frangées. Les fila- mens des étamines, au nombre de huit, insérés sur la partie inférieure de la corolle, sont soudés à leur base et jusqu’à moitié de leur lon- gueur en une lame imparfaitement repliée en cylindre et enveloppant le style; ils sout libres dans leur moitié supérieure, et terminés chacun par une anthère cylindrique, à une seule loge, s’ouvrant à son som- met, qui se prolonge d’un côté en manière de pointe de cornet. L’o- vaire est supérieur, comprimé, en cœur renversé, surmonté d'un style presque cylindrique, un peu renflé au-dessous de sa partie moyenne, arqué en celte même partie, et terminé par un stigmate déprimé et échancré. Le fruit est une capsule de la même forme que l'ovaire, à deux loges monospermes. EXPLICATION DE LA PLANCHE 195. Fig. 1, le calice et le pistil. Fig. 2, la corolle et les étamines. Fig. 5, une éta- mine vue à la loupe. Fig. 4, le style et le stigmate vus de même. Barrouw (Ur 20 À Cf 2. 5 alt Ad 14. LT y re. A re TRISTANIE A FEUILLES DE LAURIER-ROSE. TRISTANTA NERIIFOLTA. Ÿ Icosandrie-Monogynie. Famille des Myriées. AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-/idus, persistens. Corolla 5-petala. Stamina 15-25, &n 5 pha- langes basi vix connata, petalrs subæqualia ; antheris globosis. Ova- rium semi-inferum ; stylo stigmateque simplicibus. Capsula 5-locula- ris, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYNMIE. TRISTANTA foliis opposilis , lanceolato-linearibus , glabris ; floribus axillaribus , subcorymbosis ; pedunculis trichotomis. TRISTANIA Neriifolia. Brown. #7 Hort. Kew. ed. 2. vol. 4. p- 417. — Boxrz. Vavar. et Malm. p. 76. t. 50. MELALEUCA Neriifolia. Sms. Bot. Magaz. n. et t. 1058. MELALEUCA Salicifolia. Axprew. Bot. Repos. n. et t. 485. L: genre 7ristania a été établi par M. Roserr Browx, pour placer quelques espèces de Melaleuca qui diffèrent par leurs étamines égales ou à peine plus longues que les pétales, et par leur capsule à moitié saillante dans le calice. Dans la seconde édition de l'Æortus Kewen- sis , trois espèces sont rapportées à ce nouveau genre. Celle dont il est ici question est originaire de la Nouvelle-Galles du Sud, dans la Nouvelle-Hollande. Introduite en Angleterre en 1804, quatre années après, elle fut transportée en France , et cultivée d'abord dans le jardin de la Malmaison. Nous l'avons vue l’année dernière chez M. Cers. Elle fleurit en juillet , août et septembre. On la plante en pot dans la terre de bruyère, et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Elle se multiplie de boutures et de marcottes. La Tristanie à feuilles de Laurier-Rose est un arbrisseau qui s'élève de trois à six pieds de hauteur, en se divisant en rameaux opposés , glabres, un peu rougeâtres , alternativement comprimés sur la face opposée à l'insertion des feuilles. Celles-ci sont lauvéolées-linéaires, 194 À opposées, portées sur de très-courts pétioles , glabres et luisantes, un peu coriaces, persistantes , parsemées, dans leur disque , de glandes très-fines , très-nombreuses et demi-transparentes. Ses fleurs sont d’un jaune clair , portées dans les aisselles des feuilles, sur des pédoncules trichotomes , et formant des corymbes plus ou moins garnis. Chacune de ces fleurs est coniposée, 1.° d’un calice monophylle, partagé jus- qu’à moitié en cinq découpures ovales , très-finement ciliées en leurs bords ; 2.° de cinq pétales deux fois plus grands que les divisions du calice , insérés à la base des sinus formés par celles-ci ; 5.° de quinze à vingt-cinq étamines, à filamens de la longueur des pétales, libres dans presque toute leur étendue, réunis seulement, à leur base, trois, quatre ou cinq ensemble, insérés devant et au-dessous de la base des pétales, de la même couleur qu'eux, et portant à leur sommet des anthères très-petites, arrondies, à deux loges; 4° d’un ovaire presque globuleux, placé au fond du calice, adhérent avec lui dans sa moitié inférieure, saillant dans la supérieure, surmonté d’un style filiforme, de la longueur des étamines, et terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule à trois loges contenant chacune plu- sieurs graines menues , attachées à un réceptacle central. EXPLICATION DE LA PLANCHE 194. Fig. 1, un pétale vu séparément. Fig. 2, le calice et les étamines. Fig. 3, les étamines vues séparément et étalées. Fig. 4, la partie supérieure de l’ovaire sur- montée par le style. Fig. 5, une étamine vue à la loupe. ST PS Ne 1, eeune 77/2 ? Basra pra. ri CFE) ‘ N DD Ô Lrslinia C lérifota L] $ a pEREX À La r EN (+ CESR Na A ES ER VIPÉRINE GRANDIFLORE. ECHIUM GRANDIFLORUM. # Pentandrie-Monogynie. Famille des Borraginees. VANAAANAAAA 4 VUVAAAA ANA AA ANA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus. Corolla 1-petala , infundibuliformis ; limbo oblique 5-lobo, inæquali. Stamina 5. Ovarium superum; stylo filiformi; stigmate 2-fido. Semina 4, rugosa, intra calycem. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ECHIUM caule fruticoso, glabro; foliis lanceolatis, nitidis, sûpra hispidis; floribus subæqualibus, maximis, racemoso-subcymosts. ECHIUM grandiflorum. Anprew. Bot. Repos, 1. 20. — VENT. Hort. Malm. n. et. 1. 97. ECHIUM formosum. Pers. Synop. 1. p. 165. ECHAIUM tubiferum. Porn. Dict. Enc. 8. p. 663. Ok connaît aujourd'hui quarante et quelques espèces de Vipérines, presque toutes naturelles à l’ancien continent , et dont la plus grande partie se trouve en Afrique, particulièrement au Cap de Bonne- Espérance. Huit espèces croissent naturellement en Europe, deux en Asie, et une seule en Amérique; l'habitation de quelques autres n'est pas connue. Les Vipérines d'Europe sont des plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles ; celles d'Afrique sont presque toutes li- gneuses , telle est la Vipérine grandiflore, qui est originaire du Cap de Bonne-Espérance, et que nous cultivons dans nos jardins depuis environ trente ans. On la plante en pot dans un mélange de terre franche et de terreau, et on la rentre dans l’orangerie pendant l’hi- ver. On la multiplie de graines, qu'il faut semer aussitôt après leur maturité. Elle se propage aussi facilement de boutures. Nous l'avons vue chez M. Cecs. Echium est dérivé du mot grec eyss, qui signifie pere. Ce nom a été donné aux plantes de ce genre, parce que les graines de l'espèce la plus commune ont quelque ressemblance avec la tête d'une vipère. La Vipérine grandiflore est un arbrisseau dont la tige, cylindrique, glabre, droite, s'élève de quatre à six pieds, en se divisant en rameaux 199 alternes, garnis de feuilles oblongues, lancéolées’, sessiles et presque amplexicaules à leur base, glabres en dessous, d’un vert foncé et lui- sant en dessus, hérissées, sur cette même surface, de tubercules blan- châtres, terminés par un poil court et roide, Ses fleurs sont grandes, tournées d'un seul côté, portées sur de très-courts pédoncules, mu- nies à leur base d'une bractée lancéolée aussi longue que leur calice, et disposées, dans la partie supérieure des rameaux, en plusieurs grappes, qui forment dans leur ensemble une sorte de cime lâche. Chaque fleur en particulier est composée , 1.° d’un calice mo- nophylle, divisé profondément en cinq découpures lancéolées, iné- gales ; 2.° d'une corolle monopétale, tubulée , renflée dans sa partie moyenne, d'une couleur rose clair, avec cinq lignes plus foncées, ayant son limbe court, partagé en cinq lobes arrondis, presque égaux; 5° de cinq étamines à filamens filiformes, de la longueur du tube de la corolle, y adhérant dans la moitié de leur longueur, velus à leur base, et terminés à leur sommet par de petites anthères ovales ; 4° d’un ovaire supérieur, à quatre lobes, surmonté d’un style de la longueur des étamines, terminé par un très-petit stigmate arrondi, à deux lobes, qu'on ne distingue bien qu’à la loupe. Le fruit est formé par quatre graines contenues au fond du calice persistant. Cette plante fleurit en avril et mai. EXPLICATION DE LA PLANCHE 195. Fig. 1. L'ovaire et le style. Fig. 2. La corolle fendue longitudinalement et développée pour faire voir les étamines. LAGUNÉE ÉCAILLEUSE. LAGUNÆA SQUAMOSA. F Monadelphie-Polyandrie. Famille des Zégumineuses. AAA AAA AVE UN CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx simplex, 1-phyllus, 5-fidus. Corolla 5-petala. Stemina nu- merosa, 1-adelpha. Ovarium superum ; stylo simplici; stigmate 5-fido. Capsula 5-/ocularis; loculis polyspermis; dissepimentis contrarits. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LAGUNÆA caule arborescente; folits oblongo-lanceolatis, at- ternis, subtus squamoso-albicantibus; floribus axillaribus. LAGUNÆA squamosa. Vent. Hort. Malm. n.ett. 42. LAGUNÆA patersonia. Pers. synop. 2. pag. 259. HIBISCUS patersonius. Anprew. Bot. Repos. n. et t. 286. — Sims, in Bot. Mag. n. et t. 760. SOLANDRA squamea. Porr. Dict. Enc. 7. p. 225. LG Lagunées sont des plantes dont on ne connaît que quatre es- pèces, qui sont toutes exotiques à l'Europe, et qui croissent dans diverses contrées chaudes du globe. Celle qui fait le sujet de cet ar- ticle est originaire de l’île de Norfolk, à l’est de la Nouvelle-Hollande. Les Anglais la cultivent depuis 1792, el nous ne l’avons eue en France que quelques années après. On la plante en pot ou en caisse, et on la rentre dans la serre tempérée pendant l'hiver. Elle fleurit en juillet et août. Ses graines, lorsqu'elles parviennent à une maturité parfaite, donnent le moyen de la multiplier; on peut encore le faire par mar- cottes. Nous avons vu cette plante chez MM. Cers et Noiserte. Sa tige est ligneuse , haute de dix à douze pieds, divisée en ra- meaux alternes, chargés dans leur jeunesse , ainsi que les pétioles, le dessous des feuilles et les calices, d’une poussière écailleuse, blan- châtre , qui communique cette couleur à toutes ces parties. Ses feuilles sont alternes , pétiolées, oblongues - lancéolées , coriaces , persistantes , d’un vert assez foncé, et presque luisantes en dessus, n'ayant que très-clair semé, en cette partie, quelques-unes de ces 196 petites écailles qui revêtent , au contraire, toute la surface inférieure et la rendent d’un blanc argenté. Les fleurs, larges de près de deux pouces, sont d’un violet pâle , tirant sur le rose, inodores, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, et articulées au point de leur insertion sur leur pédoncule, qui est épais, un peu plus long que le pétiole des feuilles. Chaque fleur est composée, 1.° d’un calice simple, monophylle, campanulé, coriace, à cinq dents; 2.° d’une corolle de cinq pétales ovales, ouverts en cloche, trois fois plus longs que le calice, rétrécis inférieurement en un court onglet, et portés sur la base du tube staminifère ; 3° d’un grand nombre d’étamines ayant leurs filamens réunis.en un tube SR Lo plus large à sa base, libres dans leur partie supérieure et à + tépentes hauteurs , portant à leur sommet des anthères oblongues, à deux loges longi- tudinales; 4° d'un ovaire supérieur, conique, un peu soyeux, sur- monté d'un style cylindrique, pubescent, dilaté à son sommet en un stigmate à cinq lobes charnus, blanchätres. Le fruit est une cap- sule à cinq loges, à cinq valves separées dans leur milieu par une cloison ; chaque loge contient plusieurs graines disposées sur deux rangs. EXPLICATION DE LA PLANCHE 196. Fig. 1, la corolle fendue longitudinalement, ainsi que le tube formé ma les filamens des étamines. Fig. 2, l’ovaire, le style et le stigmate. de. Parrets ? = agurieu P Besva pinæ 4 SJAMATIHCO IA de VIRGILIER À BOIS JAUNE. 7ZRGILIA LUTEA. Décandrie-Monogynie. Famille des Légumineuses. AU VV AAA AAA UV VU AAA AA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-dentatus. Corolla 5-petala, papilionacea; alis et carinä subæqualibus ; unguibus longitudine calycis. Stamina 10, distincta. Ovarium superum. Legumen oblongum, compressum, po- lyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. VF IRGILTA caule arboreo; foliis impari-pinnatis; foliolis ovatis, acutis; gemmis inclusts; floribus racemosts. FIRGILIA lutea. Micu. Arb. Amer. 3. pag. 266. tab. 3. L: genre J’ireilia a été établi par M. ne Lawarce, en l'honneur du poëte célèbre auquel nous devons l'Énéide, pour deux espèces de plantes qui diffèrent, par leur fruit comprimé et non articulé, des Sophoras, parmi lesquels elles avaient d’abord été placées. Depuis M. pe Lamarck, on a rapporté quatre autres espèces au genre f’ir- gilia. Toutes ces plantes sont exotiques à l'Europe. Trois d'entre elles se trouvent en Afrique; une, qui n’est pas encore bien connue, croît en Sibérie , et les deux autres sont naturelles à l'Amérique sep- tentrionale. Du nombre de ces dernières est le Virgilier à bois jaune, découvert en 1792 dans l'Ouest-Tennessée , entre les montagnes du Cumberland et le Mississipi, par Micnaux père, et dont M. Mrcxaux fils a rapporté des graines en France en 1802. Dans son pays natal, cet arbre, au rapport de ce voyageur , croît de préférence sur les coteaux à pente douce, où le sol est meuble, profond et fertile. Sa hauteur excède rarement quarante pieds sur un pied de diamètre; mais, le plus souvent , il n'offre pas de pareilles dimensions. Les graines que M. Micuaux fils a rapportées en France il y a seize ans, ont produit des arbres qui croissent avec vigueur , et qui paraissent devoir at- teindre en peu d’années à toute leur grandeur, car nous en avons vu un chez M. Noiserre qui a déjà quinze pieds de haut sur quatorze 197 à quinze pouces de tour. Ces arbres réussissent parfaitement bien en pleine terre, et ne sont pas sensibles aux froids de nos hivers; mais jusqu’à présent ils n’ont encore donné que peu de fleurs et point de fruit. Celui de M. Noïserre à fleuri pour la première fois il y a deux ans, pour la seconde, au mois de juin dernier (en 1818), et il n’a donné chaque fois qu’une grappe de fleurs. On l’a multiplié jus- qu’à présent de marcottes, qui reprennent difficilement , et le So- phora du Japon est le seul arbre sur lequel on l'ait greffé avec quelque succès. Le Virgilier à bois jaune est un arbre d'une brillante végétation , formant naturellement une belle tête arrondie. Ses rameaux sont lisses et glabres, garnis de feuilles alternes, longues de huit à douze pouces, ailées avec impair, composées de cinq à neuf folioles ovales-oblongues, aiguës, parfaitement glabres, d’un vert gai en dessus, un peu glau- ques en dessous, alternes sur un pétiole commun dont la base est renflée , et renferme dans son intérieur les bourgeons de l'année sui- vante. Ses fleurs sont pédonculées , blanches, disposées, au nombre de quinze à vingt ensemble, en une grappe placée à l'extrémité des rameaux. Chacune de ces fleurs est composée, 1. d’un calice mo- nophylle , court, cylindrique, à cinq dents égales, obtuses; 2.° d'une corolle papilionacée, formée de cinq pétales rétrécis à leur base en on- glets de la longueur du calice, dont l’étendard ovale, réfléchi en ar- rière, et les ailes et la carène formés de quatre autres pétales qui sont -oblongs et presque égaux ; 5.° de dix étamines à filamens libres, fili- formes, un peu plus courts que les ailes et la carène, portant des anthères ovales ; 4° d’un ovaire supérieur , allongé, surmonté d'un style un peu arqué et terminé par un très-pelit stigmate. Le fruit est un légume allongé, un peu comprimé, contenant cinq à sept graines. Selon M. Micuaux, le bois du Virgilier a le grain fin et assez tendre; ce qu'il offre de remarquable, c'est que le cœur en est parfaitement jaune. Cette couleur se communique promptement à l'eau, même à froid; mais jusqu'à présent on na pas encore trouvé le moyen de la fixer. EXPLICATION DE LA PLANCHE :97. Fig. 1, la corolle en ses différentes parties, 1.° l’étendard placé supérieure- ment , 2.° les ailes sur les côtés, 3.° la carène inférieurement formée de deux pétales. Fig. 2, le calice, les étamines et le pistil. Fig. 3, les étamines et le pistil. Fig. 4, le pistil seul. V/Æ : J 4 "4 Barroëw CU 0 ; 7 4 7/2 lala j [4 MAGNOLIER PARASOL. WMAGNOLIA UMBRELLA. Polyandrie-Polygynie. Famille des Magnoliacees. AAA AAA A AAA AAA CARACTÈRE GENERIQUE. Calyx 5-phyllus, petaliformis, deciduus. Corolla 9-petala. Stamina numerosa; antheris longis, filamentis utrinque adnatis. Ovaria su- pera, numerosa, axt centrali imposita, in stylo brevissimo et stigmate villoso attenuata. Capsulæ totidem in strobrlum dense compactæ, 2- valves, 1-loculares, 1-2-spermæ; seminibus arrillatis, ex dehiseente capsulä Jilo pendentibus. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MAGNOLTA folis ovato-lanceolatis , subumbellatim confertis , patentissimis; floribus terminalibus, solitartüs; petalis exterioribus dependentibus. . MAGNOLTA umbrella. Lam. Dict. Enc. 3. p. 675. MAGNOLTA tripetala. Lin. Spec. 756.—Wircp. Spec. 2. p. 1258. — Micx. 4rb. Amer. 5. p. 90. t. 5. MAGNOLTA amplissima , flore allo, fructu coccineo. Carrss. Car. 2. p. 80. t. 80. et Hort. n. 4. f. 4. MAGNOLTA foliis ovato-oblongis, etc. Tarew.Ehret. t. 62 et 65. MAGNOLTA folis lanceolatis, amplissimis, etc. Mrs. Dict, n. 5. MAGNOLIA flore maximo, albo, etc. GRoN. Vire. ed. 2. p. 85. ce genre est dédié à Prerre Macwoz, professeur de médecine, et directeur du jardin des plantes de Montpellier, mort en 171; à l’âge de soixante-dix-sept ans, auquel on doit un catalogue des plantes qui existaient de son temps dans le jardin de Montpellier, sous le titre d'Hortus Regius Monspeliensis, et la flore de Montpellier, sous le nom de Botanicum Monspeliense, qui n’est également qu’un ca- talogue par ordre alphabétique des plantes qui avaient été observées à cette époque aux environs de cette ville. On trouve cependant dé- criles et figurées dans ces deux ouvrages plusieurs espèces alors nouvelles ou peu connues. Dans un troisième ouvrage plus impor- tant , ayant pour titre Vovus Character Plantarum, qui ne fut mis au jour qu'après sa mort, en 1720, par son fils, Macnor a donné les principes d’une méthode botanique, fondée principalement sur le ca- lice , et d'après laquelle les plantes sont distribuées en quinze classes. Les Magnoliers sont des végétaux ligneux, exotiques à l'Europe, naturels aux contrées tempérées ct un peu chaudes de l'Amérique septentrionale, ou de la Chine et du Japon. On en connaît aujour- d'hui quinze espèces, presque toutes remarquables par la beauté de 198 leur port et de leurs fleurs. Dans la méthode naturelle, ce genre donne son nom à la famille des Magnoliacées. Le Magnolier parasol est originaire des États-Unis d'Amérique , où il se trouve principalement dans la Caroline, la Géorgie et la Vir- ginie. On le rencontre aussi vers le nord jusque dans l'état de New- York, mais il y est plus rare. Il se plait dans les terrains meubles, pro- fonds, ombragés ou abrités par de très-grands arbres, et dans le voisinage des marais. Transplanté en Europe depuis soixante ans et plus, il y est aujourd’hui très-bien naturalisé , et il ÿ passe l'hiver en pleine terre dans le climat de Paris, sans avoir besoin d'aucun abri. Ïl fleurit en mai et juin. On le multiplie de marcottes, et mieux de graines, qui mürissent facilement, surtout sur les pieds un peu forts. Il faut semer ses graines aussitôt après qu'elles sont recueillies, parce qu’elles sont sujettes à avorter, quand on tarde trop à le faire. Le bois de ce Magnolier est tendre, très-spongieux, et n'est pas susceptible d'être employé à aucun usage, Cet arbre, dans son pays natal, s'élève, quand il atteint sa plus grande hauteur, à 50 ou 35 pieds, et son tronc acquiert 15 à 18 pouces de circonférence ; mais, le plus souvent, on le trouve au- dessous de ces dimensions. Ses feuilles sont-ovales-oblongues , grandes, glabres, et d’un vert gai en dessus, légèrement pubescentes en des- sous, portées sur de courts pétioles , alternes, mais si rapprochées, au nombre de cinq à six ensemble, dans la partie supérieure des rameaux, qu'elles y paraissent disposées en manière d'ombelle ou de parasol. Ses fleurs, terminales et solitaires à l'extrémité des rameaux, portées sur de courts pédoncules , sont d’un blanc sale, larges de 6 à 8 pouces; elles exhalent une odeur très-pénétrante, désagréable à cause de sa grande force. Chacune d'elles est composée, 1.° d'un calice de trois grandes folioles oblongues, colorées et égales aux pétales ; 2° d’une corolle de six à neuf pétales oblongs, insérés sur deux à trois rangs; 3. d'étamines très-nombreuses, sur plusieurs rangs, plus courtes que les ovaires, à filamens insérés au-dessous de ceux-ci, por- tant adnées latéralement, et dans plus de la moitié de leur partie su- périeure, des anthères à deux loges longitudinales ; 4° d'un grand nombre d’ovaires imbriqués, attachés à un axe central, rétrécis en un style pointu , à stigmate latéral. Le fruit consiste en un cône d'une belle couleur rose, long de 3 à 5 pouces, formé par le rapprochement de capsules nombreuses comprimées, coriaces , uniloculaires , s'ou- vrant en deux valves par leur côté extérieur, et contenant chacune une ou, plus rarement, deux graines revêtues d’un arille d'un rouge pâle, et restant suspendues à leur sortie des capsules par un cordon ombilical long d'un à deux pouces. EXPLICATION DE LA PLANCHE 198. Un rameau du Magnolia umbrella représenté au quart de la grandeur natu- relle. Fig. 1, un pétale de grandeur naturelle. Fig. 2, les étamines et les ovaires vus de même. Fig. 5, une étamine seule. Fig. 4, les ovaires, au bas desquels on a laissé quelques étamines du rang le plus intérieur. Parroir se (< Hagnotiit Cit 6) VAS STRÉLITZIE DE LA REINE. STRELITZIA REGINÆ. Y Pentandrie-Monogynie. Famille des Musacées. CARACTERE GÉNÉRIQUE. Spatha universalis 1-phylla. Calyx basi tubulosus, profunde 3- partitus. Corolla 5-petala, irregularis; 2 majoribus, genitalia tnvol- ventibus, tertio brevissimo. Stamina 5; antherts linearibus, adnatis, 2-locularibus. Ovarium énferum; stylo filiformi; stigmate 3-fido, lineari. Capsula 3-locularis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. STRELITZIA foliis ovatis, costatis, longissimè petiolatis ; caule vaginato; floribus terminalibus, secundis, spicatis, horizontalibus. STRELITZITA reginæ. Arr. Hort. Kew. 1. p. 285. t. 2.— Win. Spect. 1. p. 1190.—Lam. Z{lust. t. 148.—Axnnew. Repos. n. et t. 432. — Por. Dict. Enc. 7. p. 466. — Rep. Lil. 2. t. 77. et 78. HELICONTA alba. Lan. fil. Suppl. 157. HELICONTA bihai. Lun. fi/. Suppl. 157. Ce genre, dédié à la dernière reine d'Angleterre, princesse de Meckzensourc-STRÉLITZ, se compose de six espèces, toutes originaires du Cap de Bonne-Espérance, et remarquables autant par la forme singulière de leurs fleurs que par leur beauté. La Strélitzie de la reine , que sir Josepa Bancs a fait connaître en l'introduisant en Angleterre, en 1775, est une plante herbacée que jusqu’à présent on a toujours cultivée en serre chaude , où elle fleurit dans le courant du printemps, et aussi quelquefois à différentes époques de l'année. Chaque pied reste assez long-temps en fleurs, parce que celles-ci ne s'épanouissent que successivement. On mul- tiplie cette belle plante en éclatant ses touffes. Elle vient bien dans le terreau de bruyère mêlé d’une terre substantielle. Il faut l’arroser fréquemment pendant l'été. Nous l'avons vue chez MM. Bicqueux et Noiserte. La racine de la Strélitzie de la Reine est fibreuse, vivace; elle donne naissance à une touffe de feuilles grandes , ovales-oblongues, fermes, glabres, luisantes, d’un vert un peu glauque, presqu'en forme de cuiller, traversées par une forte nervure lonigiludinale, et portées sur un long pétiole cylindrique, élargi dans sa partie infé- rieure en forme de gaîne. Du milieu de ces feuilles, qui sont rangées alternativement de deux côtés opposés, s'élève une tige cylindrique, 199 . grosse comme le doigt, haute de trois à quatre pieds, garnie de quel- ques écailles foliacées, engainantes, dont la supérieure forme, au sommet de la tige, une sorte de spathe lancéolée, monophylle, courbée presque horizontalement, enveéloppant, avant leur épanouissement, les fleurs, disposées , au nombre de six à huit,en épi unilatéral. A la base de chaque fleur est une bractée lancéolée, membraneuse, aussi longue que la fleur elle-même, mais ne paraissant pas, parce qu'elle reste cou- chée et enveloppée dans la longueur de la spathe. Le calice de cha- que fleur est tubulé-et comprimé à sa base, divisé très-profondément en trois grandes découpures lancéolées, égales, d'un beau jaune orangé. La corolle est d’une belle couleur bleue, formée de trois pé- tales , dont l’un est ovale, très-court , tandis que les deux autres beau- coup plus longs, un peu moins cependant que les divisions calicinales, sont irréguliers, connivens dans toute leur longueur par un de leurs bords, formant dans le point de leur réunion une gaine qui renferme les organes sexuels. Ces deux pétales sont d’ailleurs rétrécis à leur base, et munis, à une certaine hauteur et en leur bord libre, d’une appendice obtuse. Les étamines, au nombre de cinq, de la longueur des deux plus grands pétales, ont leurs filamens filiformes, insérés à Ja base des deux plus grands pétales , et qui portent adnées, dans les deux tiers de leur partie supérieure, des anthères linéaires à deux loges longitudinales ,s’ouvrant par leur partie interne, conniventes par leurs côtés ,,et enveloppant le style, comme elles le sont elles-mêmes par un repli particulier formé aux dépens des deux pétales connivens, qui, vus réunis, ne paraissent former qu'un seul pétale presqu'en forme de fer de flèche. L’ovaire est inférieur, ovale-oblong , comprimé, à peine triangulaire, divisé en trois loges contenant un grand nombre d'ovules; il est surmonté d’un style filiforme, enveloppé par les éta- mines, et terminé par un stigmate à trois divisions profondes et linéaires, surpassant de toute sa longueur les deux grands pétales, et égalant la hauteur des divisions calicinales. Nous n’avons pas vu le fruit, qui est une capsule à trois loges polyspermes. EXPLICATION DES PLANCHES 199 et 199 bis. Planche 199 , la plante entière, quart de grandeur naturelle. Planche 199 bis, partie supérieure de la tige de grandeur naturelle. Fig. 1, la partie inférieure du calice, dont les divisions ont été retranchées: les trois pétales, dont les deux plus grands sont représentés écartés, afin de faire voir les étamines, le style et le stigmate. Fig. 2, les étamines, le style et le stigmate vus séparément. ‘ . . à “ U 7 ‘ , |] æ _. Le . » . x - “ - k » ; ; = é& À : Fe A c PSS = " . 4 - ad ; Z , , 2 - = . » LL L 2 D L . - | l VAE, (1 11 Z C1 dur legine Goulet 0772 , LBessa pra. HOYER CHARNU. ZOYA4 CARNOSA. Pentandrie-Monogynie. Famille des 4pocynées. AAA AAA MU UV CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. : Calyx 1-phyllus, 5-fidus. Corolla 1-petala, 5-fida, rotata. Nectarium carnosum, 5-phyllum, stellatum. Stamina 5 ; filamentis coalitis in tubum apice 5-angularem , in angulis interioribus antheriferum ; antherarum loculis 2 : distinctis. Ovaria 2, supera; stigmnale UTC , sessili, carnoso, dilatato, 5-gono, apice acuminato, 2-fido. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. HOYA caule sarmentoso, scandente, pubescente; foliis ovato- oblongis, carnosis; floribus umbellatis; corollis barbatis; nectarit Joliolis infernè sulcatis. HOFA carnosa. Arr. Hort. Kew. ed. 2. vol. 2. p. 84. ASCLEPIAS carnosa. Lin. Ft. Suppl. 170. — Wunxv. Spec. 1. p- 1264. — Lan. Dict. Enc. à. p.284. — Bot. Magaz.n. et 1. 788. — Suite. Éxot. Bot. 2. p. 21. t. no. over charnu cst originaire des contrées chaudes de l'Asie. II a été introduit en Angleterre vers 1802, par les soins de sir Joserx Baxcxs, et quelques années après en France. M. Norserr£ en possède aujourd'hui un très-beau pied, dont les rameaux s'étendent déjà dans une longueur de trente à trente-six pieds, et qui, dans le temps de la floraison, fait le plus bel effet par ses ombelles de fleurs, qui durent chacune six semaines à deux mois, et qui se succèdent les unes aux autres pendant tout le printemps et une partie de l'été. Ses rameaux peuvent être dirigés en longues guirlandes , ou être em- ployées à couvrir des parties de mur dans les serres chaudes, et ils forment de l’une ou de l’autre manière un coup-d'œil très-agréable. Les boutons des fleurs, avant leur épanouissement, ont un brillant qui les ferait prendre pour des fleurs d'émail; et lorsqu'ils sont ou- verts, les corolles ont un velouté et une couleur tendre qui leur donne un aspect charmant. Une particularité remarquable de cette plante, c'est que le pé- doncule commun de chaque ombelle est à son extrémité une sorte de bourgeon persistant et prolifère, produisant chaque année une nouvelle ombelle de fleurs, de manière que plus la plante avance en âge , plus elle se charge de fleurs, puisque, de nouveaux bourgeons floraux se développant chaque année, les anciens n'en continuent 200 pas moins de fournir aussi des ombelles. On tient toute l'année l'Hoyer charnu en serre chaude, et on le multiplie de marcottes ou de boutures ; il faut faire ces dernières sur couche et sous cloche. Sa tige est divisée en un grand nombre de rameaux cylindriques, sarmenteux , pubescens, munis cà et là de crampons radiciformes, à la manière du lierre, avec lesquels ils se soutiennent sur les arbres ou s’enfoncent dans les fentes des murs, et par le moyen desquels ils peuvent s'élever à de grandes hauteurs. Ses feuilles sont opposées, pétiolées , ovales-oblongues , aiguës, charnues, persistantes, glabres, luisantes et d'un vert assez foncé en dessus, plus pâles en dessous. Ses fleurs, blanches, avec une très-légère teinte de rose, sont portées sur des pédoncules rougeâtres, légèrement pubescens, longs de quinze lignes ou environ, disposées, au nombre de vingt et plus, en une ombelle portée sur un pédoncule commun, placé un peu extérieurement à l'aisselle des feuilles, et moitié plus long que leur pétiole. Le calice est monophylle, à cinq divisions profondes , ovales- lancéolées. La corolle est monopétale, un peu charnue, veloutée en dessus, lisse et brillante en dehors , partagée jusqu à moitié en cinq divisions ouvertes en étoile. Au milieu de la fleur est un nectaire formé de cinq corps charnus, ovales, lisses, rougeâtres , moitié plus courts que les divisions de la corolle, rétrécis à leurs deux extré- mités, connivens en étoile, creusés en dessus. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens très-courts, soudés en un tube di- Jaté supérieurement et un peu évasé en cinq angles très-aigus, dans chacun desquels est placée une anthère à deux loges oblongues, séparées l'une de l’autre, et cachées sous un repli membraneux , triangulaire, . dont la pointe est tournée vers la partie bifide du stigmate. Les ovaires supérieurs, au nombre de deux, sont coniques, surmontés d’un seul stigmate sessile, dilaté en un plateau charnu, pentagone, dont le centre est proéminent et terminé en pointe bifide. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 200. Fig. 1, le calice et les deux ovaires de grandeur naturelle. Fig 2, une des parties du nectaire vue en dessous. Fig. 35 , tube formé par les filamens des éta- mines. Fig. 4, plateau du stigmate, sur chacun des angles duquel repose une anthère qui tient par un filet très-court au bord anguleux du tube staminifère , lequel est si intimement joint avec le stigmate, qu’il est difficile de l’en séparer. Fig. 5, l'ovaire surmonté de son stigmate, sur lequel les anthères sont restées. Les figures 2, 5, 4 et 5 sont vues à une forte loupe. inst ss 4 4 à 4 À: ee, : L'ERUE ït are LA PT Y Me Fes ARISTÉE BARBUE. ARISTEA CYANEA.Y% Triandrie-Monogynie. Famille des Zridees. ANA AAA A NA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 2-valvis. Corolla 1-petala ; tubo brevi ; limbo profundé G-partito , patulo , subæquali. Siamina 3. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmate subtrifido , obtuso , infundibuliformi. Capsula 5-gona , 5-valvis , 3-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ARISTEA foliis lineari-ensiformibus ; caule ancipiti ; floribus capttatis ; spathis laceris , fimbriato-barbatis. ARISTE A cyanea. Air. Aort. Kew. ed. 1.p 67.— Wir. Spec. 1. p: 225. — Anxprew. Bot. Repos. t. 10.—Curr. Bot. Mag. n. et t. 458. — Ren. Lil. vol. 8. 1. 462. ARISTEA ceriophora. Pers. Synop. 1. p. 41. MORÆA Africana. Tauws. Prod. 10. Dissert. de Moræd. n° 3.— Mur. Syst. V’eget. 95. MORÆA Aristea. Law. Z{lust. n.494.—Porr. Dict. Enc. 4. p. 296. IXTA Africana. Lin. Spec. 51. IXTA foliis ad radicem nervosis gramineis , floribus ac fructu convolutis. Burm. 4f. 191. £. 70. f. 2. BERMUDIANA Capensis , capitulis lanuginosis. Pemiv. Sice. 142. GRAMEN ERIOPHORUM Africanum , flore lanato. Prux. Mant. 98. RCA confondit dans son genre Zxia,alors peu nombreux, la plante qui fait le sujet de cet article; mais les espèces s'étant par la suite beaucoup multipliées, Taunsere en fit d'abord sortir celles dont les divisions de la corolle étaient régulières ou presque régulières ; et, par ce changement , l'Zxia Africana de Linxé devint pour lui une espèce de Moræa. Par la suite, Arrox et Wirzpenow, trouvant que cette même plante avait un stigmate assez différent , pour la forme, de celui des autres Moræa , en firent le type d’un nouveau genre, qui recut le nom d’Aristea, et qui comprend aujourd'hui une demi- douzaine d'espèces originaires du Cap de Bonne-Espéronce. L’Aristée barbue , à laquelle le nom spécifique de bleue ne convient pas plus qu’à toutes les autres espèces du même genre connues 201 ‘jusqu’à présent, qui ont également les fleurs bleues , est cultivée en Europe depuis environ soixante ans. Comme elle forme des touffes assez épaisses, elle est très-facile à propager en divisant ses vieux pieds , opération qu'on doit faire en automne. Ses graines, qui mürissent bien, et qu'il faut semer sur couche, sous châssis ou sous cloche, ajoutent à ce premier moyen de multiplication. On la plante en pot dans une terre légère, et on la rentre dans l’orangerie pendant la saison froide. Ses fleurs ne durent qu’un jour, et elles se ferment vers les quatre heures de l'après-midi, pour ne plus se rouvrir ; mais , comme elles sont réunies en tête plusieurs ensemble sur des tiges rameuses , le même pied en produit tous les jours de nouvelles, qui peuvent se succéder les unes aux autres pendant trois à quatre semaines , dans les mois de mai et de juin. Les racines de cette plante sont composées de fibres menues , noi- râtres ; elles donnent naissance à une ou plusieurs touffes de feuilles linéaires-ensiformes , un peu cartilagineuses en leurs bords , et engat- nantes à leur base. Du milieu de chaque faisceau s'élève, à la hauteur de cinq à six pouces, une tige comprimée , un peu rameuse dans sa partie supérieure, et chargée de quelques feuilles ciliées à leur base. Ses fleurs sont d'un beau bleu, réunies au nombre de trois à quatre , au sommet de la tige et des rameaux, en petites têtes, munies d'une spathe générale formée de deux folioles lancéolées , brunes , ciliées en leurs bords. Outre cette spathe , chaque fleur est accompagnée de deux bractées membraneuses, frangées à leur som- met. La corolle est monopétale, conformée en tube court à sa base, et ayant son limbe partagé profondément en six divisions presque égales. Les étamines, au nombre de trois, ont leurs filamens plus courts que la corolle, terminés par des anthères oblongues, à deux loges. L'ovaire est inférieur, triangulaire , surmonté d’un style de la longueur des étamines, terminé par un stigmate trifide, et en enton- noir. Le fruit est une capsule ovale, tronquée, divisée en trois loges comprimées et polyspermes. EXPLICATION DE LA PLANCHE 201. Fig, 1 et supérieure, l'ovaire surmonté de la corolle fanée et roulée en spi- rale. Fig. 2 , la capsule coupée horizontalement , avec une graine à côté. Fig. 3 et inférieure , la corolle fendue d’un côté et les étamines. Fig. 4, l'ovaire , le style et le stigmate, avec les bractées propres à chaque fleur. Fig. 5, le style et le stigmate fortement grossis. Fig. 6, une des bractées. Fig. 7, une des folioles de la spathe générale. AE } (4 / \ LS : ke l \\ 2 l4 JA LS LA AP lea CHAN. Le Jeune Hubs: CRASSULE ÉCARLATE. CRASSULA COCCINEA. Pentandrie-Pentagynie. Famille des Crassulées. AAA AAA AU AN NAN CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-partitus. Corolla 5-petala. Stamina 5. Ovaria supera , “y Capsulæ 5, longitudinaliter introrsüm dehiscentes, polyspermæ. CAaARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CRASSULA caule frutescente ; foliis ovato-lanceolatis ; cartila- gineo-ciliatis , connatis , vaginantibus ; _floribus umbellatis. CRASSULA coccinea. Lin. Spec. 404. — Wairco. Spec. 1. p. 1547. — Curr. Bot. Mag. n.et t. 495. — Lan. Dict. Enc. 2. p.170. ROCHEA coccinea. Dec. PI. Gr.n. et t. 1. COTYLEDON Âfricana frutescens, flore umbellato coccineo. ComueL. Rar. 24. t. 24. — Brapz. Succ. 5. p. 7. t. 50. COTYLEDON Africana frutescens , flore carneo amplo. Brexx. Prod. 5. p. 50. t. 20. f. 1. «4 environ quatre-vingts espèces de Crassules aujourd'hui connues, trois seulement croissent spontanément en Europe , tandis que presque toutes les autres sont propres à l'Afrique, et particulièrement au Cap de Bonne-Espérance. Telle est la Crassule écarlate que l’on cultive en Europe depuis plus de cent ans, et que ses fleurs, d’un rouge magni- fique, font encore rechercher maintenant. Ces fleurs joignent à leur couleur éclatante l'avantage d’avoir un parfum fort agréable, qui paraît comme formé de la réunion des odeurs du Jasinin et de l'Abri- cot quand il est bien mür. Elles se conservent d'ailleurs facilement pendant cinq à six semaines, quand on a le soin, aussitôt qu'elles sont épanouies , de les mettre à l'abri de l’ardeur des rayons du soleil. C’est en juillet et août, et même jusqu’en septembre, que la plante fleurit. Elle se cultive en pot, dans un mélange de terre franche et de sable. L'hiver on la rentre dans l’orangerie, ou mieux dans la serre tempérée. Elle demande peu d’arrosemens ; mais il lui faut donner une exposition très-chaude tant qu'elle n'est pas fleurie. On la multiplie facilement de boutures. La Crassule écarlate est un arbrisseau dont la tige s'élève de deux à quatre pieds, en se divisant en rameaux cylindriques, rougeâtres , 202 garnis de feuilles ovales-lancéolées , charnues , glabres, cartilagi- neuses et comme ciliées en leurs bords, persistantes, opposées en croix , un peu engaînantes à leur base , et assez rapprochées les unes des autres. Ses fleurs, d’un rouge-écarlate très-éclatant , sont sessiles au sommet des rameaux, disposées, au nombre de six à vingt, en une sorte d'ombelle d'un superbe aspect. Leur calice est composé de cinq folioles lancéolées-linéaires , ciliées en leurs bords, un peu réunies à leur base, comme si elles ne formaient qu'un calice monophylle, pro- fondément divisé. La corolle est à cinq pétales moitié plus longs que le calice, ovales , ouverts en étoile, et même réfléchis en leur limbe, rétrécis dans les trois quarts de leur étendue en longs onglets, droits, connivens en un tube qui simule, à la première inspection, une corolle monopétale. Les étamines , au nombre de cinq, ont leurs fila- mens de la longueur du tube, insérés à sa base entre ses divisions , et ils portent à leur sommet des anthères oblongues, jaunes, à deux loges longitudinales. Les ovaires , également au nombre de cinq, sont supérieurs , allongés, presque cylindriques, adhérens l’un à l’autre par leur base interne, surmontés chacun d’un style cylindrique, terminé par un stigmate simple : on remarque une petite glande à la base externe de chaque ovaire. Le fruit est formé de cinq capsules oblongues, droites, conniventes, pointues , s’ouvrant longitudinale- ment, par leur côté intérieur, en une seule loge contenant des graines petites et nombreuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE 202. Fig. 1, un pétale avec une étamine, telle que celle-ci se trouve appliquée le long d’un des bords de l’onglet du pétale. Fig. 2, les ovaires réunis. Fig. 3, un ovaire vu séparément , surmonté par le style , et terminé par le stigmate. ( 14 7 VAL COCClTtCNt Barrois se PODALYRE SOYEUX. PODALYRIA SERICEA.Ÿ Diadelphie-Monogynie. Famille des Zégumineuses. AANANAAAAAAAAAAAAAANAAAAAAAANAAS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nonophyllus, 5-fidus, sub-2-labiatus. Corolla 5-petala, papt- lionacea. Stamina 10 , distincta. Ovarium superum. Legumen oblon- gum , turgidum , polyspermum. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PODALFRIA folis ovato-oblongis | acuminatis | utrinquè seri- ceis ; floribus axillaribus , breviter pedunculatis ; vexillo latissimo. PODALYRTA sericea. Anprew. Bot. Repos. t. 44o.— Aur. Hort. Kew. ed. 2. vol. 5. p. 7. — Sims. Bot. Mag. vol. 4h. n. et t. 1925. L: genre Podalyria a été établi par M. ne Lamarck, aux dépens de quelques espèces du genre Sophora de Lim , dont elles s'éloi- gnaient par leurs légumes courts, renflés et non articulés. Il est dédié à Popazyre , qui passe pour fils d'Esculape , et qu'on dit s'être. trouvé au siége de Troie. Ce genre comprend aujourd'hui une ving- taine d'espèces, dont quelques-unes se trouvent en Amérique, mais dont la plus grande partie croît au Cap de Bonne-Espérance. Du nombre de ces dernières est le Podalyre soyeux, qu'on cultive en Europe depuis 1778. Il exige d’être rentré dans l'orangerie pendant l'hiver , et il se multiplie de marcottes, ou de graines, lorsqu'on peut obtenir ses fruits à maturité. Il fleurit en juillet et août. Nous l'avons vu chez M. Norserre. Cette plante est un arbrisseau dont la tige, haute de deux à trois pieds, est divisée en un petit nombre de rameaux épars, recouverts de nombreux poils soyeux et blanchâtres. Ses feuilles, éparses, ovales, acuminées , toutes couvertes en dessus et en dessous de poils courts, soyeux et argentés, sont portées sur de courts pétioles , munis à leur base de deux stipules subulées. Les fleurs sont solitaires dans les aisselles des feuilles , et portées sur des pédoncules à peine plus longs que les pétioles. Leur calice est monophylle, soyeux , plus 209 large à sa base, divisé jusqu'à moitié en cinq découpures presque égales. La corolle est papilionacée, de couleur rose, formée de cinq pétales, dont l'étendard , beaucoup plus grand que les ailes et la carène , est bien plus large que haut, échancré et réfléchi en arrière. Les étamines, au nombre de dix, ont tous leurs filamens distincts , insérés au fond du calice, et portant à leur sommet de petites anthères arrondies. L’ovaire est supérieur, ovale, soyeux , surmonté d'un style subulé , coudé , terminé par un stigmate simple. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 205. Fig. 1, la corolle divisée en cinq pétales , dont l’étendard placé supérieure- ment, les deux ailes de chaque côté, et la carène inférieurement. Fig. 2, le _ calice contenant les étamines et le pistil. Fig. 3, les étamines étalées. Fig. 4, l'ovaire , le style et le stigmate. | LSLES L Bessa 224 G ) , ; “Hodalyrra HertCedt.: ( Podalvre soveux y Le Jeune re CRINOLE A FEUILLES LARGES. CRINUM LATIFOLIUM.% ' Hexandrie-Monogynie. Famille des Varcissées. AAA AAA AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE Spatha polyphylla. Corolla 1-petala, infundibuliformis ; 6-fida ; laciniis oblongis. Stamina 6. Ovarium énferum ; stylo filiformi ; stig- mate simplici. Capsula ovata , 5-locularis , polysperma. | CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CRINUM jolis lanceolatis ; floribus umbellatis » brevissimé pedunculatis ; tubo corollæ laciniis lineari-lanceolatis vix breviori, CRINUM latifolium. Lin. Spec. 410. AMARYLLIS latifolia. Lam. Dict. Enc. 1. p. 124. Sjovanna-pola-tali. Ruser. Hort. Malab, 11. p.77. 1. 59. Les Crinoles sont des plantes propres aux climats chauds des deux continens. On en compte aujourd'hui une douzaine d'espèces. Ce n’est que depuis un petit nombre d'années que l'on cultive en France le Crinole à feuilles larges. On le tient dans la serre chaude ; mais il paraît susceptible de s’accommoder de la serre tem pérée. La racine de cette plante est une bulbe ovale-oblongue, verdûtre, presque de la grosseur du poing ; elle donne naïissancé à un faisceau de dix à douze feuilles lancéolées, longues d’un pied ou à peu près, glabres, d’un vert gai, canaliculées dans leur partie inférieure , élargies et engaînantes à leur base. De l’aisselle d'une de ces feuilles sort une hampe cylindrique, un peu comprimée, haute de huit à neuf pouces, portant à son sommet six à huit belles fleurs blanches , reposant sur de très - courts pédoncules, ayant une odeur agréable , et disposées en une ombelle munie à sa base d'une spathe formée par six folioles membraneuses, dont les deux extérieures sont lan- céolées, beaucoup plus larges que les quatre intéricures. La corolle est monopétale, tubulée dans sa partie inférieure, partagée, en son limbe , en six découpures linéaires-lancéolées, égales, étalées, et un 204 peu plus longues que le tube. Les étamines , au nombre de six, ont leurs filamens filiformes , d’une couleur purpurine dans leur partie supérieure, insérés à l'orifice du tube, devant chacune des divisions de la corolle, et ils portent à leur sommet des anthères linéaires, jaunes, vacillantes, à deux loges longitudinales. L'ovaire est infé- rieur , ovale-oblong , presque cylindrique , surmonté d’un style fili- forme , à trois côtes longitudinales, seulement visibles à la loupe, et tordues en spirale : ce style est plus court que les étamines , comme elles d’une couleur purpurine dans sa partie supérieure , et terminé par un stigmate simple. Nous n'avons point observé le fruit de cette plante, que nous avons vue en fleur chez M. Norserre, dans les mois d'août et de septembre derniers. EXPLICATION DE. LA PLANCHE 204. La plante réduite de moitié. Fig. 1, une étamine de grandeur naturelle. P. Pessa pinx € ) 2 uTroLs WC 1 “à 7 NII CS 6 / (9 LACHENALE PONCTUÉE. ZACHENALIA PUNCTATA. Y% Hexandrie-Monogynie. Famille des {sphodélées. AAA AAA AAA AN AAA AAA AAA CARACTÈRE GENERIQUE. Calyx nullus. Corolla 1-petala , tubulosa ; limbo profundè 6-fido ; laciniis exterioribus brevioribus. Stamina 6 , filamentis subulatis. Ovarium superum ; stylo stismateque simplicibus. Capsula subovata , 5-gona , 5-locularis. Semina plura , globosa , receptaculo adfixa. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LACHENALTA foliis ovato-lanceolatis , acuminatis ; pedunculis coroll& tr'plo longioribus ; corollis subcampanulatis ; patentibus ; laciniis linearibus , obtusis , subæqualibus. LACHENALTA punctata. DeLaunay , 20n JAca. LACHENALIA lanceæfolia. Jaco. Zcon. rar. 2. t. 4o2. Collect. vol. 5. Suppl. 69. — Wa. Spec. 2. p. 178. — Rep. Lil. 1. n.ett. 59. — Por. Dict. Enc. Suppl. 5. p. 251. M. Derauay a donné à cette plante le nom de Lachenalia punctata, parce que c’est ainsi qu'elle est désignée chez la plupart des jardiniers fleuristes qui la cultivent; mais on ne doit pas la confondre avec. une autre espèce à laquelle Jacqui a donné ce même nom , et qui est fort différente ; pour éviter toute erreur , il sera même mieux de lui res- tituer la dénomination de Lachenalia lanceæfolia, qui lui a été imposée par JAcQUIN. Cette espèce nous vient du Cap de Bonne-Espérance, et on la possède dans les jardins depuis environ vingt ans. On la plante en pot, afin de pouvoir la rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver , parce qu’elle craint le froid. Elle se multiplie de cayeux et degraines, lorsqu'on peut voir mürir ces dernières. Ses fleurs sont petites ; el ne font un joli effet que parce qu'étant nombreuses , elles forment une grappe bien fournie. Elles paraissent ordinairement en juillet. La racine de cette espèce est une bulbe arrondie, grosse en pro- portion des autres parties de la plante, et d'un rouge brunâtre exté- rieurement ; elle donne naissance à plusieurs feuillesovales-lancéolées, un peu charnues , glabres, d’un vert assez foncé, marquées çà et là de täches d’un pourpre obscur, un peu concaves ou creusées en 205 gouttière à leur base, et étalées en rosette. Du milieu de ces feuilles , et de l’aisselle de celles qui occupent la partie intérieure de la rosette, naissent une ou deux hampes, nues dans leur moitié inférieure, redressées ou un peu couchées, longues de quatre à cinq pouces, portant , dans leur partie supérieure, vingt-cinq à trente fleurs assez petites, pendantes, attachées sur des pédoncules trois fois plus longs qu'elles-mêmes , et d'sposées en grappe. Leur corolle est monopé- tale , verdâtre et cylindrique à sa base, partagée jusqu'aux deux tiers de sa hauteur en six divisions oblongues, obtuses, rougeâtres , éta- lées, et même réfléchies. Les étamines , au nombre de six, ont leurs filamens plus courts que la corolle, insérés à sa base et devant ses divisions, portant à leur sommet des anthères d’un pourpre foncé, à pollen jaune. L’ovaire, orbiculaire , placé au centre de la corolle, est marqué de six sillons profonds, surmonté d’un style droit, un peu plus long que les étamines, et terminé par un petit stigmate simple. Le fruit est une capsule arrondie, déprimée , à trois loges contenant plusieurs graines attachées à leur côté interne. Il est bon d'observer que cette Lachenale diffère des autres especes du même genre par deux caractères particuliers : 1.° les divisions de sa corolle sont à peu près égales entre elles, tandis que, dans les autres espèces, les trois divisions extérieures sont sensiblement plus courtes ; 2° sa capsule est dépourvue des appendices en forme d'ailes qu’on trouve dans plusieurs autres Lachenales. EXPLICATION DE LA PLANCHE 205. Fig. 1, l’ovaire et le style grossis. Fig. 2, une étamine vue de même. Fig. 5, la corolle fendue perpendiculairement, et laissant voir les étamines qui sont insérées à la base du tube; le tout de grandeur naturelle. KES pinæ } Dons à 72 DÉr fur lala. à A s ' n" ’ | Cr L : ! . + LA L € $ . Ÿ ; LACS \ “ vs Se - 4 HÉMÉROCALLE BLEUE. ÆEMEROCALLIS CÆRULEA4. 7 Hexandrie-Monogynie. Famille des Asphodelees. VUUUAANAAAS 9 VAE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx »ullus. Corolla 1-petala, infundibuliformis ; limbo campanu- lato, 6-fido. Stamina 6 , basi corollæ inserta. Ovarium superum ; stylo simplici; stigmate subtrilobo. Capsula 5-gona ; 5-locularis, poly- sperma ; seminibus biserialibus. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. . HEMEROCALLIS foliis ovato-subcordatis | septem nervüs ; Jloribus omnibus bracteatis , racemosis , subcernuis. HEMEROCALLIS cærulea. Anprew. Bot. Repos. 1. 6. — Bot. Mag. n. ett. 894. — Venr. AHort. Malm. n. et t. 18. — Ren. Zi. ñ, et t. 106. — Porr. Dict. Enc. Suppl. 5. p. 54. HEMEROCALLIS Japouica £. Waivvo. Spec. 2. p. 198. L. fleurs des Hémérocalles ressemblent beaucoup à celles des lis; quelques-unes d’entre elles ( Zemerocallis flava et Hemerocallis Julva) s’en rapprochent même tellement par la grandeur et par l’ap- parence des formes, que, lorsqu'on ne les examine pas avec attention, on pourrait être tenté de les prendre pour des espèces de lis : mais la différence d'organisation dans leur corolle est fort grande. Celle des lis est formée de six pétales distincts, qui tombent séparément les uns des autres lorsque la floraison est accomplie; tandis que, dans les Hémérocalles, la corolle monopétale, partagée plus ou moins profondément seulement en son limbe, ne tombe point tout de suite après la défloraison, mais elle est marcescente, et persiste autour du jeune fruit aussi long-temps qu'il n'a pas acquis un volume assez considérable pour la déchirer et la forcer à le laisser libre. Ce carac- tère sépare non-seulement les Hémérocalles des lis, comme genre, mais il exige qu’elles soient placées dans une autre famille, celle des Asphodélées , dont les fleurs ont toutes le même caractère, lequel sépare d’une manière positive ces deux familles, que quelques bota- nistes ont confondues l’une avec l’autre, et confondent même encore. On connaît aujourd'hui six espèces d'Hémérocalles, dont deux croissent naturellement en Europe, et les quatre autres sont origi- naires de la Chine et du Japon. De ces dernières est l'Hémérocalle bleue, qui nous est venue de la Chine en 1790: Ses belles fleurs, qui paraissent en juillet et août , lui ont mérité une place distinguée dans les jardins des amateurs: c'est dommage que chaque fleur, comme toutes celles de ce genre en général, ne dure qu'un jour, ou fort peu avc, et c’est de là que ces plantes ont reçu le nom d'//eme- rocallis , qui vient de deux mots grecs, 4uépa, jour ; et xa2n, belle, 206 ce qu'on peut rendre par belle d’un jour. En en possédant plusieurs pieds, et en leur donnant différentes expositions pour ne les faire fleurir que les uns après les autres, on peut prolonger ses jouissances pendant six semaines à deux mois. L'Hémérocalle bleue se plante en pot, dans un mélange de terre franche légère et de terreau de bruyère, et on la rentre l'hiver dans l'orangerie ; elle paraît même susceptible de s’acclimater en plein air, car M. Decaunay dit qu'elle a passé chez lui sept hivers de suite dans sa plate-bande de terre de bruyère. On la multiplie en divisant par éclats ses vieux pieds à l'automne. Elle produit aussi quelquefois de bonnes graines qu'on peut semer. Sa racine , formée d'un faisceau de grosses fibres charnues , donne naissance à plusieurs feuilles assez grandes , ovales ou presque cordi- formes, glabres, d’un vert gai, marquées le plus souvent de sept nervures , et portées sur des pétioles canaliculés , beaucoup plus longs que leur disque. Du milieu de ces feuilles s'élève unetige cylindrique, haute d'un pied à un pied et demi, glabre, nue dans sa partie infé- rieure , chargée, dans la supérieure , de douze à vingt fleurs horizon- tales ou un peu inclinées, portées sur de courts pédoncules, munies à leur base d’une bractée ovale-lancéolée , semi-membraneuse, un peu plus longue que le pédoncule. Ces fleurs sont disposées en une longuesgrappe terminale , et elles se succèdent les unes aux autres, mais ne durent guère ouvertes qu'un jour à un jour et demi au plus. Leur coroile, d’un bleu tirant un peu sur le violet, est monopétale, tubulée dans son tiers inférieur, campanulée dans le reste de son étendue , et partagée jusqu'à moilié en six divisions ovales, un peu aiguës. Les étamines, au nombre de six, ont leurs filamens blancs, filiformes, un peu plus longs que la corolle, insérès à sa base, légère- ment recourbés dans leur partie supérieure , et portant à leur extré- mité des anthères oblongues, violettes, vacillantes, à deux loges lon- gitudinales. L’ovaire est supérieur, ovale-oblong, creusé de six sillons, surmonté d’un style cylindrique, plus long que les étamiues, recourbé comme elles, et terminé par un stigmate velu, à trois lobes peu pro- noncés. Le fruit qui succède aux fleurs est une capsule ovale-oblon- gue , à trois loges contenant chacune plusieurs graines disposées sur deux rangs. + ’ EXPLICATION DE LA PLANCHE 206. Une feuille et la partie supérieure de la tige. Fig. 1, les étamines et le pistil : les premières sont décidément attachées sur la base de la corolle, mais si près de l'insertion de celle-ci, que, lorsqu'on n’a pasle soin de détacher, avec une extrême attention. la base de la corolle d’avec le réceptacle, les filamens, qui ne poitent que sur cette base, paraissent tenir au réceptacle lui-même; c'est ce qui est arrivé À dans l'analyse de la fleur faite pour le dessin. Fig. 2, l’ovaire, le style et le stigmate, L fe, 2 arrors ? CCI CUT . LE 7 F7 DAUCLOU A FA Bessa Pia € « Ne ; AT FAN EUEMMRPRENTTE * mel h Le « 4 %: ‘ rs RATE IL Pe « … #> . 2. + 242 ; PE ! \ PAR re 1e mt où L 3 3P, ; . l , À ch LA Le 4 hs 04 is A " L n J , } 4 LES de À à Didi SOLANDRE HERBACÉE. SCLANDRA HERBACEA. (@) Pentandrie-Monogynie. Famille des So/anées. VAN AAANAAR AAA AAA RAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus , 2-fidus integerve , latere fissus. Corolla 1-petala , infundibuliformis ; calyce multd longior ; limbo patulo, 5-plicato. Stamina 5; filamentis tubo longioribus ; antheris oblongis , termina- libus. Ovarium superum ; stylo staminibus sublongiort ; stigmate 2-lobo. Capsula globosa , subcarnosa ; 2-locularis ; polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SOLANDRA caule herbaceo, dichotomo ; foliis lanceolatis , undulatis, subtus albido-tomentosis ; limbo corollæ 10o-angulato ; Jructibus cernuts. DATURA ceratocaula. Orrec. Decad. p. 11. — Pers. Synop. 1. p: 216. — Pom. Dict. Enc. 7. p. 464. | DATURA macrocaulis. Rors. V. Bot. Beytr. p. 150. J usqu’A présent cette plante a été rangée dans le genre Datura ; Mais, par la forme de son calice, entier en son bord et fendu d’un seul côté, et par sa capsule charnue, elle m’a paru avoir plus de rapports avec le genre Solandra , établi par SwarTz, et dédié au docteur Soranper , célèbre par le voyage qu'il fit autour du monde avec le capitaine Cook. La Solandre herbacée est originaire de l’île de Cuba, et on la cultive en France, dans les jardins de botanique , depuis une ving- taine d'années. Comme venant d’un pays entre les tropiques , on l'élevait d'abord avec beaucoup de précaution, et on la tenait dans la serre chaude; mais, soit qu'elle se soit acclimatée, ou qu'elle n'eût pas besoin d’un si grand degré de chaleur, on la cultive aujourd'hui très-facilement en pleine terre , sans qu’il soit nécessaire de semer ses graines sur couche, car plusieurs de celles qui tombent naturellement à terre lèvent même souvent l’année suivante , et jusqu'à deux et trois ans après, sans qu'on en ait pris aucun soin. Cependant , pour être plus assuré de jouir de cette plante , il faut la semer à la fin d'avril ou au commencement de mai, à une bonne exposition, et lui donner de fréquens arrosemens pendant les cha- leurs. Elle commence à fleurir en juillet, et dure jusqu'aux gelées, 207 Ses fleurs sont très-belles, et elles ont une odeur agréable; mais, épanouies le soir , elles durent à peine pendant tout le jour suivant. Lorsque les pieds sont devenus très-forts, comme à la fin de l'été, la même plante produit quelquefois une ou deux fleurs chaque jour. Sa tige est cylindrique, herbacée, annuelle, ainsi que la racine, épaisse, fistuleuse , parfaitement glabre, divisée en rameaux dicho- tomes, très-étalés, hauts de deux à trois pieds, garnis de feuilles alternes, pétiolées , lancéolées , profondément sinuées, inégales en leurs bords, glabres en dessus, couvertes en dessous d’un duvet court , serré et blanchâtre. Ses fleurs, solitaires dans la dichotomie des rameaux , sont attachées à des pédoncules épais, longs d’un pouce, cylindriques, redressés pendant la floraison, réfléchis vers la terre lorsqu'ils portent les fruits. Leur calice est monophylle , tubuleux , en- tier, glabre, d'un vert blanchâtre, moitié plus court que la corolle , fendu d’un seul côté dans sa partie supérieure , et rétréci en pointe à son sommet; il est caduc, et il se sépare du pédoncule lorsqu'il ne peut plus contenir le jeune fruit qui commence à grossir. La corolle cst monopétale, très-grande, en entonnoir, longue de six à sept pouces, large de quatre à cinq, d'un blanc luisant et satiné en dedans , avec une légère teinte violette en son bord, et surtout en ses angles extérieurs, qui sont au nombre de cinq, très-prononcés parti- culièrement sur le tube ; son limbe est très-évasé , entier , à dix petites dents très-courtes, et son bord paraît plutôt à dix angles qu'ar- rondi. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens insérés à la base de la corolle, et ils adhèrent à son tube dans les deux tiers de leur longueur; ils sont d’ailleurs plus courts que le bord du limbe, et portent à leur sommet une anthère oblongue, droite, comprimée, à deux loges s'ouvrant longitudinalement sur les côtés, et ayant les bords de leurs valves ciliés. L'ovaire supérieur ; arrondi, un peu conique, ayant sa base engagée dans une sorte de disque ,charnu, est surmonté d'un style cylindrique un peu plus long ou de la même longueur que les étamines, et terminé par un stigmate en tête, à deux lobes. Le fruit est une capsule globuleuse , un peu charnue, noirâtre, partagée en deux loges par une cloison centrale, et contenant des graines nombreuses, réniformes, comprimées, noirâtres, attachées autour de deux placentas placés au milieu de chaque loge, et formés Par une expansion qui naît du milieu de la cloison, s'étend jusqu'à la paroi opposée de la capsule et dans les deux tiers de sa hauteur, de manière à paraître subdiviser chaque loge en deux autres. Cette cap- sule ne s'ouvre pas en valves distinctes, mais elle se déchire irré- gulièrement. EXPLICATION DE LA PLANCHE 207. Fig. 1, une fleur entière. Fig. 2, partie supérieure d’une étamine. Fig. 5, l'ovaire , le style et le stigmate. Fig. 4, une capsule entière. Fig. 5, la capsule coupée horizontalement pour faire voir son intérieur. Fig. 6, une graine vue séparément. Fig. 7, une feuille. à rat ii — Harors Le HU lt 44 ? TOLS PAS 4 P Dessa Pre £ | PIMELÉE A FEUILLES DE LIN. PIMELEA LINIFOLIA. b Diandrie-Monogynie. Famille des Thymélées. AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus , petaloïdeus , tubulosus ; limbo 4-partito , patulo. Stamina 2, exserta > Jauci calycis aflixa. Ovarium superum ; stylo féliformi ; stigmate capitato. Nucula 1-locularis , 1-sperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PIMELEA folis lineari-lanceolatis , oppositis ; capitulis termi- nalibus ; involucris tetraphyllis ; calycibus extus villosis. PIMELEA linifolia. Smra. Nov. Holland. 1. p. 51: t. 11. — Curr. Bot. Mag. n. et t. 891. — Vanx, Enum. 1. p. 505. — Porn. Dict. Enc. 8. p. 191. — Bowez. Nav. et Malm. 1. p. 80. t. 51. Le genre Pimecée comprend une douzaine d'espèces, qui sont toutes exotiques, et qui, jusqu à présent , n’ont été trouvées qu’à la Nouvelle- Hollande ou dans les îles voisines. Ces plantes sont des arbustes d’un port élégant, et dont les fleurs sont petites, ordinairement réunies en têtes d’un joli aspect. Leur écorce, tenace et filamenteuse , est propre à être filée, et M. de LaBicraRDiÈRE nous apprend que les habitans de plusieurs contrées de la Nouvelle-Hollande l’emploient pour fabri- quer des cordages. Cette propriété se retrouve dans plusieurs autres plantes de la famille des T’hymélées , et c'est en apprêtant la seconde écorce du Lagetta , plus connu sous le nom vulgaire de Bois-Den- telle , que les habitans des Antilles font une sorte de réseau qui res- semble à de la dentelle, et qu’ils emploient pour orner certaines parties de leurs vêétemens. La Pimelée à feuilles de Lin a été introduite en Angleterre en 1705, et, quelques années après, elle nous est venue en France. On la plante en pot, dans de la terre de bruyère, et on la rentre dans la serre tempérée pendant l'hiver. Elle se multiplie de marcottes et de boutures. Elle fleurit au cominencement du printemps, ct une seconde fois au milieu de l'été. Cette plante est un arbrisseau de deux à trois pieds de haut, dont la tige se divise en rameaux opposés, gréles, d’un rouge brun, très- 208 glabres et luisans. Ses feuilles sont linéaires-lancéolées, glabres , rétrécies à leur base en un court pétiole, et Cp Ses fleurs , réunies au sommet des rameaux au nombre de vingt à trente, for- ment une jolie tête entourée à sa base par un involucre de quatre folioles ovales , entières, glabres , rétrécies en pointe à leur sommet. Chaque fleur est, en outre , munie de deux bractées opposées et très- petites, qui simulent un calice à deux folioles ; mais le caractère des autres genres de cette famille ne permet pas de les considérer sous ce rapport. Le calice proprement dit est pétaliforme , velu en dehors, d’un blanc pur ; sa partie inférieure forme un long tube grêle, et son . limbe est ouvert en croix, partagé en quatre divisions, dont deux sont alternativement un peu plus petites. Les étamines , au nombre de deux , ont leurs filamens blancs comme le calice, insérés au som- met de son tube, saillans, un peu plus courts que les divisions du limbe, et ils portent chacun à leur sommet une anthère ovale-oblon- gue, jaunâtre et à deux loges. L’ovaire est supérieur, ovoide- allongé, . glabre, couronné par une houppe de poils, et surmonté d’un style filiforme, un peu plus long que le tube , épaissi à son sommet, où il se termine par unstigmate simple et en tête. Le fruit est une petite noix à une seule loge , ne contenant qu'une graine. EXPLICATION DE LA PLANCHE 208. Fig. 1, une fleur entière , avec les bractées qui sont à sa base. Fig. 2, l'ovaire, Je style et le stigmate. Fig. 3, une fleur fendue longitudinalement pour laisser voir l’ovaire chargé de son style. Le Jeune ve LP. Baswa pi CA: ? PP imetea Cnjola Pimelée à feuilles de lin. | LYSIMAQUE VERTICILLÉE. ZYSIMACHIA VERTICIL- “ LATA.Y | Pentandrie-Monogynie. Famille des Primulacees. VAN NN AAA AN AAA AMAR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus , persistens. Corolla 1-petala , 5-fida , rotata. Sta- mina 5; filamentis infra dilatatis et basi coalitis. Ovarium superum ; stylo stigmateque simplicibus. Capsula globosa , 1-locularis ; apice 5-10-valvis ; seminibus-numerosis, receptaculo centrali affixis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LYSIMACHIA caule erecto , pubescente ; foliis ovato-oblongis , petiolatis , verticillatis ; pedunculis axillaribus 1-5-floris , racematim dispositis ; laciniis corollæ ovatis , acutis , glanduloso-ciliatis. LYSIMACHIA verticillata. Marscu. F7. Taur. Caucas. 1. p. 141. — Par. Znd. Taur. — Bienxer, Plant. Nov. Herb. Spreng. p.13. n°25. — Wairin. Ænum: 1. p. 195. — Por. Dict. Enc. Suppl. 5. P- 476. Le nom de Lysimachia, attribué par les modernes aux plantes de ce genre, était, chez les anciens , celui qu'ils donnaient à une espèce que plusieurs auteurs croient être notre Salicaire vulgaire, dont, selon Pline, on devait la découverte au roi Lysimachus. Le genre Lysimaque, tel qu'il existe aujourd'hui, comprend une vingtaine d'espèces, dont plusieurs croissent naturellement en France et en Europe, et dont les autres habitent différentes contrées du globe : on en trouve en Asie , dans l'Amérique du nord et dans celle du sud, et jusque dans la Nouvelle-Hollande. Les Lysimaques sont en général de belles plantes. « Plusieurs sontexotiques , dit M. Porrer, mais les indigènes l’emportent sur celles-ci en beauté : malgré cela, elles restent négligées, méconnues, parce que, nées parmi nous, elles sont trop communes. La Lysimaque vulgaire , chargée de fleurs nom- breuses , d’un jaune brillant, et disposées en corymbe , n'occupera pas moins un rang distingué parmi les plus belles plantes qui embel- lissent le bord des étangs et des ruisseaux. La Lysimaque éphémère, non moins belle, lui est préférée dans nos parterres, par l'avantage d’être originaire de l'Espagne. La Lysimaque des bois et la Nummu- laire , quoique bien moins séduisantes , ont aussi leur agrément : elles 20 forment de très-beaux tapis de verdure aux lieux ombragés des forêts et dans les pâturages humides; leurs feuilles arrondies, leurs fleurs jaunes, éparses et solitaires le long des rameaux, oht un charme particulier qui tient aux lieux où elles croissent : celles-ci ne peuvent être mieux placées qu’à l'ombre des bois, dans la solitude des forêts. Transportées dans nos jardins, elles n’y produiraient aucun effet. » La Lysimaque verticillée est originaire des forêts du mont Taurus et du Caucase, et elle est cultivée en France depuis quelques années. On la plante en pleine terre dans le terreau de bruyère, ou même dans une terre légère et sablonneuse , et on la multiplie par la sépa- ration des.racines à l'automne , ou par ses graines, qu’on sème au printemps. Elle fleurit en juin et juillet. Nous l'avons vue chez M. Brcouerx et chez M. Noriserre. Sa racine, vivace, fibreuse, donne naissance à une tige quadran- gulaire, velue, haute d’un pied et demi à deux pieds, simple ou un peu rameuse dans sa partie supérieure. Ses feuilles sont ovales ou ovales-oblongues, pointues, velues en dessus et en dessous, molles au toucher, portées sur de courts pétioles, et verticillées quatre ou cinq ensemble. Ses fleurs, jaunes , placées sur des pédoncules grêles , longs de six à douze lignes, et deux ou trois ensemble dans l’aisselle de chaque feuille, forment, par leur disposition, dans la partie supé- rieure de la tige, une belle grappe terminale. Leur calice est com- posé de cinq folioles étroites, lancéolées , pubescentes , persistantes , et plus courtes que la corolle, qui est monopétale, partagée profon- dément en cinq découpures ovales, un peu aiguës , à demi-étalées en roue, ciliées et glanduleuses en leurs bords. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens élargis, réunis à leur base en une sorte d’anneau , et plus courts que les divisions de la corolle : ils portent à leur sommet des anthères ovales. L'ovaire est supérieur, arrondi, surmonté d'un style cylindrique de la longueur des éta- mines, et terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule globuleuse, à une seule loge, s’ouvrant au sommet en plusieurs valves, et contenant des graines nombreuses, attachées à un récep- tacle central. EXPLICATION DE LA PLANCHE 209. Fig. 1, la corolle déployée, fendue latéralement, et portant les étamines à sa base. Fig. 2, les étamines vues séparément. Fig. 3, le calice, l'ovaire et le style. sh lai VW ? Pessa June £ # / S ACTU fur ter luutllaila € . . 0 ‘ Lysi maque venticillée. TT ES Teri | i IXORE ÉCARLATE. ZXORA COCCINEA. $ Tétrandrie-Monogynie. Famille des Rubiacées. ANA AAA UV VU UV UV MU MU CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx brevis 4-dentatus. Corolla 1 - petala, infundibuliformis ; limbo 4-fido , tubo breviori. Stamina 4, ad faucem tubi. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmate 2-fido. Capsula bacciformis , glo- bosa , 2-locularis ; loculis 1-spermis. CARACTERES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. IXORA jfoliis ovato-oblongis, glaberrimis, subsessilibus ; floribus fasciculato-corymbosis ; lacinis corollæ ovato-subrotundis. IXORA coccinea. Lin. Spec. 159. — Win. Spec. 1. p. 609. — © Law. Dict. Enc. 3. p.543, — Curr. Bot. Mag. n. et t. 169. JASMINUM flore tetrapetalo, Ixora Linnæt, Schetti horti Malab. Burx. Zeyl. 125. t. 5. JASMINUM Indicum, Lauri folio, inodorum, umbellatum, floribus coccineis. PLux. 4m. 106. t. 59. f. 2. FLAMMA sylvarum. Ruwpu. Amb. 4. p. 105. t. (6. ARBOR Indica, Lauri amplioribus foliis obtusis. Piurk. Mant. ou 664../: 1. . SCHETTTI. Racer. Hort. Malab. 2. p. 17. t. 13. FRUTEX Malabaricus, fructu calyculato rotundo rubro poly- . pyreno. Rar. Hist. 1575. Vulgairement, Sinara ou Buisson ardent du Malabar. Lxxi n’a connu que trois espèces d'/xora ; les botanistes en con- naissent aujourd'hui une vingtaine. Aucune de ces plantes ne croît en Europe ; elles appartiennent toutes aux climats chauds de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. L’Ixore écarlate est originaire de l'Inde. Apportée de son pays natal en Europe vers 1690 , ses belles fleurs font chaque année l’ornement des serres chaudes pendant quatre mois, depuis celui de mai jusqu'en août. On la plante en terre franche mélée de terreau de bruyère , et on la multiplie de rejetons, de marcottes ou de boutures. Il faut faire ces dernières sur couche chaude, ou dans un pot enfoncé dans la tannée, et les recouvrir d’une cloche ou d’un entonnoir de verre jusqu'à ce qu'elles aient 210 repris. Dans l'été et pendant les chaleurs, la plante a besoin d’être assez fréquemment arrosée. Elle forme un arbrisseau haut de trois à quatre pieds, divisé en rameaux glabres, cylindriques, revêtus d'une écorce grisâtre ou roussâtre, et dont les plus jeunes sont alternativement un peu com- primés d'un côté entre chaque nœud, et d’un rouge brun. Ces rameaux sont garnis de feuilles ovales ou ovales-oblongues, coriaces , persistantes, glabres et luisantes en dessus, plus pâles en dessous, portées sur de très-courts pétioles , et opposées. Les fleurs sont nom- breuses , d’un rouge écarlate éclatant, disposées par faisceaux sur des pédoncules très-courts, très-divisés, d’un beau rouge de corail, et formant, par leur réunion au sommet de la tige ou des rameaux, un corymbe d’un effet magnifique. Le calice est monophylle, très- court , à quatre dents. La corolle est monopétale, infondibuliforme, à tube cylindrique , grêle, beaucoup plus long que le limbe, qui se, partage en quatre découüpures ovales-arrondies, ouvertes en croix. Les étamines, au nombre de quatre, ont leurs filamens fort courts, insérés à l'ouverture du tube, et ils portent à leur sommet des anthères oblongues , aiguës , moitié plus courtes que les divisions du limbe. L'ovaire est inférieur, surmonté d’un style filiforme, plus long que le tube, un peu renflé à son extrémité, et terminé par un stigmate bifide. Le fruit est une capsule globuleuse, bacciforme , d'abord rouge , et ensuite noirâtre, couronnée par les quatre dents du calice, partagée intérieurement en deux loges contenant, selon M. pe Lamarck , chacune une graine arrondie attachée au fond de la capsule, et selon Link, deux graines convexes d’un côté et angu- leuses de l’autre. Nous n'avons pu voir ce fruit à sa maturité , ce qui nous empêche de décider entre ces deux illustres auteurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE 210. Fig. 1, l'ovaire adhérent au calice, le style et le stigmate , le tout vu à la loupe. Fig. 2, le stigmate vu séparément : il est à deux divisions divergentes. Fig. 3, la corolle fendue longitudinalement , et vue un peu grossie , avec les étamines. Fig. 4, une étamine vue séparément , et très-grossie. RO PR LUE UE RAP EN et Ar LPO LMD CS HER Wu avi ANRTOTE ES DR Te ie BROUALLE ÉLEVÉE. BROWALLIA ELATA. © Didynamie-Avgiospermie. Famille des Personnées. AAA VAR AN CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx tubulosus, 5-fidus. Corolla 1-petala , infundibuliformis ; limbo plano , 5-lobo , subæquali , lobo supremo majore. Stamina 4, P ) ) # > P [1 quorum 2 longiora ; antheris majoribus faucem corollæ claudentibus. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate 4-lobo. Capsula 1-locu- laris, polysperma , 4-valois. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. BROW ALLTA caule erecto , trifariam hirto ; foliis ovato-lanceo- latis , glabriusculis ; floribus terminalibus , subcorymbosis. BROW ALLTA elata. Lin. Spec. 880. — Waszn. Spec. 3. p. 924. — Lam. Dict. Enc. à. p. 473. — Max. Dict. n° 2.— Curr. Bot. Mag. Roebt. 274 genre Browallia ne contient que deux espèces, celles que LinNE y rapporte dans son Species Plantarum ; et qui sont originaires des pays chauds de l'Amérique. Une troisième plante que cet auteur leur associa par la suite, et une quatrième, qui y fut encore réunie depuis par Forskans, paraissent appartenir aux Ruellia et aux Buchnera. Line, en imposant le nom de Brorwallia aux deux premières espèces, témoigna ainsi sa reconnaissance à BrowaLzius , évêque d’Abo en Finlande , et en outre, physicien et naturaliste, qui, dans un ouvrage particulier , avait pris la défense du système sexuel contre la critique de Siscssseck. La Broualle élevée croît naturellement au Pérou, et on la cultive en France depuis environ quarante ans. Elle fleurit depuis la fin de juillet jusqu’en octobre, et ses fleurs, sans être très-grandes, pro- duisent un joli effet. Etant annuelle , elle ne peut être multipliée que de graines, qu’il faut semer au printemps sur couche, sous chässis ou sous cloche. On peut la mettre en pleine terre, vers le milieu de juin, après l'avoir d’abord repiquée en pot, sur couche; mais il est nécessaire d'en conserver quelques pieds sous les châssis, ou d’en placer de bonne heure dans la serre chaude , afin d'obtenir des graines à parfaite maturité. 211 La tige de cette plante est cylindrique, droite, haute d’un pied ou davantage, divisée en rameaux redressés, assez grèles, hérissés sur trois lignes, de quelques poils courts, et garnis de feuilles ovales- lancéolées, aiguës, d’un vert gai, glabres ou presque glabres, alternes sur trois côtés , portées sur des pétioles hérissés. Les fleurs , d'un bleu tirant sur le violet, avec une tache blanche et jaune à l'entrée du tube de la corolle, sont disposées à l'extrémité des rameaux, au nombre de sept à huit, sur des pédoncules rameux, et en une sorte de corymbe. Leur calice est monophylle, tubulé, persistant, à cinq angles et à cinq dents presque égales. La corolle est monopétale, infondibuliforme , à tube presque moitié plus long que le calice , et à limbe plane, partagé en cinq divisions presque régulières, arron- dies, la supérieure un peu plus large que les autres, et marquée à sa base d’une tache particulière, dont nous avons déjà désigné les couleurs. Les étamines , au nombre de quatre, et ne dépassant pas le tube de la corolle, ont deux de leurs filamens plus courts, et deux plus longs; ces derniers , dilatés en spatule à leur partie supérieure, colorés en violet foncé, bouchent l'orifice du tube, et cachent entiè- rement les deux autres étamines, ainsi que le stigmate. L'ovaire est supérieur , ovale , presque globuleux , surmonté d’un style filiforme, un peu plus court que le tube, recourbé en sa partie supérieure, et terminé par un stigmate en tête et à quatre lobes. Le fruit est une capsule ovale , à une seule loge s'ouvrant au sommet en quatre valves, et contenant des graines petites et nombreuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE 21. Fig. 1, ïe tube de la corolle fendu longitudinalement afin de faire voir la situation et la proportion des étamines. Fig. 2, l'ovaire, le style et le stigmate. Fig. 5, le calice. ou J LYS cdtatpe FACRRIEN Barrous V7 PBessa pi t , « = 7 UE # 7777/77/72 ne Ju Pit Browalle élevée. F1. Juillet à Oct. "4 4 A0 SES NE 2 pe. “0 PAVIER A GRANDS ÉPIS. P4Y14 MACROSTACHYS. b Heptandrie-Monogynie. Famille des Æippocastanées. AAA SAAAAAAAAANAAAANNAAANAA AN LL CARACTÈRE GÉNÉRIQUE Calyx 1-phyllus , tubulosus , 5-dentatus. Corolla 4-petala , inæqua- lis. Stamina 6-8 , exserta. Ovarium superum , desinens in stylum subulatum. Capsula coriacea, subrotunda, inermis, 5-locularis , 3-valvis ; loculis 2-spermis ; seminibus et loculis quibusdam abor- livis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PAVTA foliis quinatis septenatisve, denticulatis, infra subiomen- tosis ; floribus spicato-racemosis ; racemo longissimo ; staminibus coroll& multo longiortbus. PAVTA alba. Por. Dict. Enc. 5. p.95. PAVTIA dulcis. Porreau, êr Duham. Arb. Fruit. nov. edit. ÆSCULUS macrostachya. Micu. FL. Boreal. Amer. 1. p. 220. ÆSCULUS parviflora. Wazr. Fr Paviers diffèrent à peine des Marroniers ; aussi Linxé, et à son exemple beaucoup de botanistes, les réunissent à ces derniers. M. DE Lamarcr, VENTENAT ct quelques autres conservent le genre Pavia établi par BorrmaAve en l'honneur d’un botaniste hollandais. Le Pavier à grands épis, dont il est ici question, a été découvert en 1702, par Anprë Micaaux, dans la Géorgie d'Amérique , sur les bords de la Savannah. Ses graines, envoyées au Jardin des Plantes à Paris, y ont bien réussi; et, depuis ce temps, cette espèce s'est répandue dans divers jardins de botanique et chez plusieurs amateurs. Ses belles grappes de fleurs, agréablement odorantes, en font, dans les mois de juillet et août, un des arbrisseaux les plus propres à l'ornement des bosquets ; et il présente encore un second agrément par ses fruits , qui sont excellens à manger, soit rôtis comme les châtaignes, soit même crus, comme on fait des noisettes, dont ils ont à peu près Je goût. Cet arbrisseau se plante en terre franche mêlée de terreau de bruyère , entretenue un peu fraîche, et à une exposition ombra- gée. On le multipliéfacilement de marcottes, ou des rejetons nom- breux que produisent ses racines traçantes , el encore de graines. 212 Le Pavier à grands épis est un arbrisseau qui, dans sa jeunesse, … forme une sorte de buisson; mais, avec l’âge, il s'élève à dix ou douze pieds, et davantage, et sa tige se divise en rameaux opposés, recouverts d’une écorce lisse, cendrée ou un peu rougeñtre. Ses feuilles sont également opposées, portées sur de longs pétioles cylin- driques , rougeâtres , composées de cinq à sept folioles ovales-lancéo- lées , aiguës, inégales entre elles , finement dentelées en leurs bords, glabres et d’un vert foncé en dessus , légèrement cotonneuses, et d’un vert blanchâtre en dessous, portées sur de courts pédicelles , et dis- posées en digitations. Ses fleurs, blanches, sont réunies au sommet des rameaux en une grappe droite , resserrée en épi, longue d'un à deux pieds, et d’un fort bel aspect. Leur calice est monophylle, tubulé, ayant ordinairement son bord découpé en quatre dents arrondies. La corolle est composée de quatre , et plus rarement de cinq pétales ovales, inégaux, légèrement évasés, munis d'onglets étroits et plus longs que le calice. Les étamines, au nombre de cinq à sept, ont leurs filamens inégaux, filiformes, deux à trois fois plus longs que le reste de la fleur , et ils portent à leur sommet de petites anthères ovales, d’un rouge tendre, qui contraste agréablement avec le blanc des autres parties. L'ovaire est supérieur, pyriforme , strié, surmonté d’un style subulé, de la longueur des étamines, légèrement pubescent , terminé par un stigmate simple. Ce n'est que dans une partie des fleurs seulement qu’on observe des ovaires bien conformés, et de préférence dans celles qui occupent la partie inférieure de la grappe ; dans toutes les autres, l'ovaire est avorté, et on n'en trouve que le rudiment. Le fruit qui succède aux fleurs complètes, et même seulement à un très-petit nombre d’entre elles, est une capsule pyri- forme arrondie, qui le plus souvent n'est formée intérieurement que d’une seule loge ne contenant qu'une graine presque globuleuse, parce que les deux autres loges qu’on remarque dans chaque ovaire , et les ovules qui étaient aussi deux à deux dans chaque ovaire , avortent presque constamment. EXPLICATION DE LA PLANCHE 212. Une branche du Pavier à grands épis, quart de grandeur naturelle. Fig. 1, une fleur entière. Fig. 2, un pétale vu séparément Fig. 5 , la fleur, où il ne reste que les étamines et l'ovaire. Fig. 4, l'ovaire et le style. Fig. 5, la capsule entière. Fig. 6, une graine. Toutes les parties de la fidfhison et de la fructifica- tion , dans les figures de détail , sont de grandeur naturelle. P Berre pnæ À k 3 Ï 4 | w) (A ; t l'atiit DUACS CO SUUL V4 Barror: LAS HN ae Fr et \ : "1 PEUT Peu | ET ji } | oi 1] in fi du n Cas a UN ‘a ee L {à à ï u a 1 . | L fn x Se l | ÿ w aie + ü Us 7 de ee LA