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LIBRARY     OF 


ie85-IQ56 


HISTOIRE 


ABRÉGÉE 


DES    INSECTES, 


TOME     SECOND. 


aiiioT?. 


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2L  'ol   v>  Il  51  S.   ^ 


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HI s  T  O I  RE 

ABRÉGÉE 

DES   INSECTES, 

Dam    laquelle   ces  Animaux  font  rangés  fuivant  un 
ordre  méthodique; 

Par  M.  GEOFFROY,  Dodeur  en  Médecine, 

'Admiranda  tibi  levium  fpe£lacula  rtrum.  Virg,  Georg.  iy, 

TOME    SECOND. 


A     PARIS, 

Chez  DURAND,  neveu ,  rue  S.  Jacques ,  à  la  Sageffe, 


M.   DCC.   LXIV. 

^VE£  ^PPROS  ATION    ET   FRfVÎLE'GB   VU   Rot, 


î  s  T  O  î 


ABRÉGÉ 


DES  INSECTES. 


SECTION     TROISIÈME. 

TETRAPTÉRES    A  AILES  F  ARI  NEUSES;^'^^-^^-^  ^'-^^ 

0^  ...    iÙ^'e/.c^.j.. 


INSECTES   A   QUATRE  AILES 
FARINEUSES.^ 


,^^ 


71 

■  jA  feâion  d'infeftes  que  nous  allons  traiter ,  eft  une  ^'^'''^'7'  ^^^ 
des  plus  connues ,  ôc  en  même  temps  des  plus  belles  ôc/^^^^^-^^-  ^_£  ^ 
des  plus  brillantes.  Elle  renferme  les  papillons,  les  pha- ;  7^^^^^..  ^^^^^ 
lênes ,  &  quelques  autres  genres ,  dont  plufieurs  çfpéçes  A^z/^,^^  ' 
Tome  IL  A  /      ry  ^ 


2  Histoire     abrégée 

fe  font  diftinguer  par  ia  richefTe  &  la  vivacité  des  cou- 
leurs dont  elles  (ont  parées.  Ces  infedes  brillans  ont 
attiré  les  regards  des  curieux ,  plus  que  tous  ceux  des 
autres  feftions  ;  ils  font  l'ornement  des  cabinets  d'hiftoire 
naturelle  ;  &  nombre  d'Auteurs  fe  font  appliqués  à  les 
étudier  &  à  travailler  fur  leur  hiftoire.  Nous  nous  con- 
tenterons de  donner  un  précis  très-abrégé  de  leurs  tra- 
vaux &  de  nos  obfervations  particulières. 

D'abord  le  caratlere  de  cette  fedion  eft  aifé  à  connoître; 
il  confifte  dans  la  conformation  des  aîles  de  ces  infedes. 
Au  lieu  que  dans  la  première  fedion  les  aîles  font  cachées 
fous  des  étuis  durs  &  opaques ,  dans  celle-ci  les  aîles  font 
à  découvert  :  mais  ces  aîles>  au  nombre  de  quatrç ,  paroif- 
fent  couvertes  d'une  poudîere  farineufe,  qui  s'attache  aux 
doigts  lorfqu'on  les  touche^ôc  qui  s'enlève  aifément.  Cette 
efpéce  de  pouflîere  fine  eft  fort  différente  de  ce  qu'elle 
paroît  à  la  première  vue.  Si  on  l'examine  à  la  loupe,ou,ce 
qui  eft  encore  mieux,  à  l'aide  du  microfcope ,  on  voit  que 
ces. parcelles  de  pouflîere  font  autant  de  petites  écailles, 
qui  ont  une  forme  régulière  &  organifée.  Elles  font  plat- 
tes ,  fe  terminent  en  pointe  par  le  bout  qui  les  attache 
a  l'aîle ,  &  à  l'autre  extrémité  elles  font  découpées  en 
quatre  ou  cinq  dents ,  plus  ou  moins.  On  peut  voir  les 
figures  différentes  que  plufieurs  Auteurs,  &en  particulier 
Bonnani,  Swammerdam  &  M.  de  Réaumur,  ont  données 
de  ces  écailles,que  d'autres  ont  appellées  fans  fondement, 
des  plumes.  On  verra  que ,  parmi  ces  écailles,  les  unes 
font  plus  longues,  plus  étroites  &  terminées  au  bout 
par  un  jnoindre  nombre  de  découpures ,  d'autres  au  con- 
traire plus  courtes  ,  plus  larges  &  plus  découpées.  Ces 
dernières  font  plus  communes  fur  les  aîles,  tandis  que  les 
premières  font  particulièrement  fur  le  corps  ôc  proche 
l'attache  des  aîles.  Ces  écaJJles  qui  fe  trouvent  fur  les  aîles 
&  même  fur  le  corps  des  papillons ,  des  phalènes  6c 
des  autres  infedes  qui  en  approchent ,  font  le  caradere 
effemiel  des  animaux  de  cette  fedion»  Eux  feuls  ont  de 


desInsectes;  j 

pareilles  écailles  fur  leurs  aîles  ,  &  tous  en  ont  plus  ou 
moins.  Il  eft  vrai  qu'on  trouve  certaines  écaiiles<à  peu  près 
femblables  fur  certains  infe£tes  à  étuis  ,  comme  nous 
l'avons  remarqué.  Mais  outre  qu'elles  font  un  peu  diffé- 
rentes ,  elles  ne  fe  trouvent  que  fur  leurs  étuis  ôc  leur 
corps  ,  &  nullement  fur  leurs  ailes  ;  ces  dernières  font 
lifTes  }  nues  &  tranfparentes  ,  comme  on  peut  le  voit 
en  tirant  ces  aîles  de  deflbus  les  étuis  ôc  les  développant. 
Il  y  a  au  contraire  quelques  phalènes  qui  femblent  d'abord 
avoir  des  aîles  nues ,  tranfparentes  &  fans  écailles.  Mais  (î 
on  les  examine  de  près  ,  on  voit  que  les  écailles  s'y  trou- 
vent ,  quoique  toute  l'aile  n'en  foit  pas  couverts  ,  comme 
dans  les  autres  phalènes  &  papillons.  On  en  trouve  tou- 
jours plufieurs  au  moins  le  long  des  groffes  nervures  :  ainfi 
nous  pouvons  admettre  la  préfence  des  écailles  fur  les 
aîles  de  ces  infeftes  ,  comme  le  caradere  le  plus  certain , 
le  plus  confiant  &  le  plus  effentiel  de  cette  feftion. 

Ce  font  ces  mêmes  écailles  fines  ,  dont  la  couleur  don- 
ne aux  aîles  des  infe6les  de  cette  feâion  ,  cet  éclat  qui  fait 
l'admiration  des  perfonnes  les  plus  indifférentes  pour  l'hif- 
toire  naturelle.  Si  on  les  enlevé  ,  ce  qui  fe  fait  très-aifé- 
ment ,  l'aîle  refle  fans  couleur  ,  comme  une  (impie  memr 
brane  fine  &  tranfparente  ,  elle  paroît  femblable  aux  ailes 
des  mouches ,  des  demoifeiles  &  de  beaucoup  d'autres  in» 
fetles.  Néanmoins  ,  l'aîle  ainfi  dépouillée  mérite  une 
attention  particulière.  Si  on  l'examine  à  la  loupe  ,  on  voit 
qu'elle  n'eft  pas  liffe  ,  comme  elle  le  paroît  d'abord  ,  mais 
que  fes  deux  furfaces  ,  tant  fupérieure  qu'inférieure  ,  font 
parfemées  d'efpéces  de  raies  ou  filions  enfoncés.  Ces 
filions  font  les  endroits  auxquels  les  écailles  étoient  atta- 
chées ,  comme  on  peut  s'en  afiTurer  par  la  vue  de  quelques- 
unes  d'entr'elles  ,  qui  fouvent  reftent  après  qu'on  a  enlevé 
les  autres.  Ces  écailles  ne  font  donc  point  placées  fans 
ordre  fur  l'aîle  ,  mais  elles  font  difpofées  en  bandes  ou 
raies  ,  de  façon  qu'elles  tiennent  à  l'aîle  par  celui  de  leurs 
bouts  qui  fe  termine  en  pointe  ,  &  que  l'autre  extrémité 

Aij 


■^  Histoire    abrégi^e 

plus  large  ,  couvre  l'attache  de  la  rangée  fuivante  ,  à  peu 
près  comme  nous  voyons  les  rangées  de  tuiles  d'un  toît 
couvrir  les  fuivantes. 

Telle  eft  la  ftrufture  des  ailes  des  infe£tes  de  cette 
fedion  ,  du  moins  quant  à  l'extérieur.  Nous  reviendrons  à 
ce  qui  regarde  l'intérieur  de  ces  mêmes  ailes  ,  en  parlant 
des  différentes  parties  de  ces  infedes  que  nous  allons 
actuellement  examiner. 

Le  corps  des  infedes  à  aîles  farineufes ,  eft  compofé  de 
trois  parties  principales  ,  comme  celui  de  la  plupart  des 
autres  infedes  ;  favoir ,  la  tête  ,  le  corcelet  &  le  ventre. 

La  tête  des  papillons  ,  des  phalènes  ôc  des  autres  in- 
fedes  de  cette  lédtion  eft  ordinairement  petite.  On  y  re- 
marque d'abord  deux  antennes  ,  prefque  toujours  grandes 
&  différemment  figurées  fuivant  les  différens  genres.  Dans 
les  papillons  ,  elles  font  toujours  en  maffe  ou  maffue , 
c'eft-à-dire ,  plus  groffes  à  leur  bout  qui  forme  comme  un 
bouton.  Elles  font  en  peigne  ,  c'efl-à-dire ,  ornées  d'efpé- 
ces  de  barbes  de  chaque  côté  ,  femblables  aux  dents  d'un' 
peigne  dans  plufieurs  phalènes.  D'autres  phalènes  au  con- 
traire ,  &  les  teignes  en  ont  qui  font  figurées  en  filet  fimple 
&  fin.  Enfin  les  fphinx  en  ont  de  groffes  ôc  angulaires.  Ces 
formes  différentes  d'antennes  fervent  à  caraftérifer  les 
genres  de  cette  fe£tion  ,  &  nous  les  examinerons  plus 
en  détail  dans  le  particulier.  Ces  antennes  partent  toutes 
dé  la  partie  fupérieure  de  la  tête  entre  les  yeux. 

Ceux-ci  font  affez  gros  :  leur  membrane  extérieure  eft 
ferme  ,  tranfparente  &  taillée  à  facettes  ,  ainfi  que  celle 
des  yeux  de  la  plupart  des  infe£les.  Ce  font-là  les  grands 
yeux  à  refeau  qui  font  au  nombre  de  deux.  Outre  ces 
yeux ,  ces  infeâes  ont  les  petits  yeux  liffes  que  nous  avons 
dit  fe  trouver  fur  la  tête  de  beaucoup  dinfectes  à  deux  &  à 
quatre  aîles.  Ces  petits  yeux  font  au  nombre  de  trois  , 
placés  en  triangle  fur  le  haut  de  la  tête  entre  les  yeux 
a  refeau  :  mais  ils  font  difficiles  à  appercevoir  dans  la  plu- 
part de  ces  infeûes ,  à  caufe  des  poils  longs  &  touffus  fous 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  'J 

ïefquels  ils  font  cachés.  Je  ne  les  ai  pu  découvrir  dans 
plufieurs  phalènes  &  papillons  qu'en  enlevant  ces  poils  & 
mettant  le  deflus  de  la  tête  à  nud. 

La  bouche  de  ces  infe£les  eft  formée  par  une  efpéce  de 
trompe  ,  qui  leur  fert  à  pomper  le  fuc  mielleux  des  fleurs 
dont  ils  fe  n.ourriffent.  Dans  quelques-uns  ,  cette  trompe 
eft  très-  courte  ,  ôc  fi  courte  qu'à  peine  l'apperçoit-on  ;  il 
femble  que  ces  infe£tes  n'en  ont  point.  C'eft  une  efpéce 
de  pointe  qui  paroîfinutile  à  caufe  de  fa  petiteffe  :  aufTi 
obferve-t-on  que  ces  infettes  ne  s'en  fervent  guères.  Ces 
infeftes  ne  vivent  fous  la  forme  d  infedes  parfaits  ,  que 
le  court  efpace  de  tems  qui  leur  eft  néceffaire  pour  s'ac- 
coupler &  pondre  leurs  œufs.  Ce  grand  ouvrage  de  la  gé- 
nération accompli ,  ils  périffent ,  ôc  pafîent  ainfi  ce  dernieîf 
état  de  leur  vie  fans  avoir  befoin  de  nourriture.  C'eft  ce 
que  l'on  obferve  dans  la  phalène  du  ver  à  foie  qui  eft  de 
ce  nombre.  Beaucoup  d'autres  efpéces  ont  au  contraire 
une  trompe  très -longue  pour  leur  corps.  Cette  trompe 
fe  replie  en  fpirales ,  formant  plufieurs  tours ,  &  fe  niche 
dans  une  cavité  longitudinale  ,  qui  eft  à  la  partie  antérieu- 
re de  la  tête ,  ôc  dont  les  côtés  font  encore  munis  d'efpéces 
de  plaques  ou  barbillons  qui  mettent  la  trompe  plus  a 
couvert.  Si  on  examine  cette  longue  trompe  ,  &  qu'après 
l'avoir  déroulée  on  la  prefle  légèrement  avec  la  pointe 
d'une  épingle  ,  on  parvient  à  voir  la  fingularité  de  fa  ftruc- 
îure.  Elle  n'eft  point  compofe'e  ,  comme  on  pourrbit 
d'abord  le  penfer ,  d'un  feul  tuyau  creux  ôc  cylindrique.  Ce 
font  deux  efpéces  de  lames  un  peu  concaves  ,  deux  demi 
cylindres  pofés  l'un  contre  l'autre  ,  qui  forment  cette 
trompe.  Ces  deux  lames  fe  féparent  aifément  par  le  moyen' 
d'une  pointe  ,  ôc  pour  lors  ,  il  femble  que  l'infede  ait  deux 
trompes.  On  trouve  quelquefois  des  infedes  dans  Ïefquels 
elles  fe  font  ainfi  féparées  d'elles-mêmes  ,  foit  par  un 
défaut  de  conformation  ,  foit  par  quelqu'accident.  Cette 
ftrutture  de  la  trompe  rend  fon  ufage  beaucoup  plus  fim- 
plc  Ôc  plus  aifé.  Les  deux  lames  qui  la  compofent  étant 


6  Histoire    abr^gi^e 

mobiles ,  peuvent  refferrer  ou  aggrandir  la  cavitë  mtérîeure 
de  la  trompe.  Par  ce  moyen  .  le  Tue  des  fleurs  fe  trouve  at- 
tiré dans  cette  cavité  ,  comme  l'eau  dans  l'intérieur  d'une 
pompe  j  &  lorfqu'il  eft  monté  à  un  certain  point ,  le  reffer- 
rement  progreflif  de  la  trompe  vers  le  haut ,  le  pouffe  du 
côté  de  la  tête  de  l'infette.  C'eft  ici  une  méchanique  à  peu 
près  femblable  à  celle  par  laquelle  la  contratlion  progref- 
five  des  artères  de  notre  corps  accélère  le  mouvement 
des  liqueurs  qu'acnés  contiennent.  Je  ne  voudrois  pas 
cependant  affurer  que  ce  fût  cette  caufe  feule  qui  fit  mon- 
ter le  fuc  alimentaire  dans  la  trompe.  La  propriété  qu'ont 
toutes  les  liqueurs  de  monter  dans  les  tuyaux  capillaires 
par  une  efpéce  d'attra£lion ,  &  par  leur  adhéfion  aux  parois 
de  ces  vaiffeaux ,  peut  auffi  contribuer  au  même  effet. 

La  féconde  partie  qui  compofe  le  corps  des  infedes 
que  nous  traitons,  eft  le  corcelet.  Dans  ces  infedes ,  il  eft 
compofé  de  plufieurs  pièces  écailleufes  très  -  fortes  qui 
font  comme  fondées  enfemble  ,  ce  qui  rend  cette  partie 
très-dure  ,  &  capable  de  foutenir  les  pattes  qui  y  font  atta- 
chées en  deffous ,  &  les  aîles  qui  naiffent  de  fes  côtés.  On 
remarque  fur  le  corcelet  les  ftigmates  pe£loraux  que  nous 
avons  dit  fe  trouver  fur  la  plupart  des  infedes.  Dans  ceux- 
ci  ,  ils  font  au  nombre  de  deux ,  ôc  ne  font  pas  aifés  à 
obferver  à  caufe  des  poils  longs  ôc  drus  qui  couvrent 
le  corcelet  &  cachent  ces  ftigmates  aux  yeux.  Pour  les 
appercevoir ,  il  faut  mettre  le  corcelet  à  nud  ,  &  pour  lors  , 
on  découvre  encore  avec  peine  ces  efpéces  de  boutonniè- 
res latérales ,  qui  font  les  ouvertures  des  ftigmates.  Elles 
font  placées  fur  une  efpéce  de  col  membraneux  qui  unit  la 
tête  au  corcelet.  C'eft  à  M'^  Bazin  ôc  de  Geer  qu'on  eft 
redevable  de  la  découverte  de  ces  ftigmates  qui  paroiffent 
avoir  échappé  aux  recherches  de  M.  de  Reaumur.  Au-def- 
fous  du  corcelet  ,  font  attachées  les  pattes  qui  font  au 
nombre  de  fix  dans  tous  cei  infecles  ,  quoique  cependant 
certains  papillons  femblent  d'abord  n'en  avoir  que  quatre; 
du  moins  quand  ils  marchent  ;  ils  ne  le  font  qu'à  l'aide 


desInsectes.  f 

de  quatre  pattes ,  &  pour  cette  raifon  Us  ont  été  appelles 
papillons  à  quatre  ^znts ,  papillones  tetrapl.  Mais  ces  pa- 
pillons, qui  femblent  d'abord  n'avoir  que  quatre  pieds, en 
ont  réellement  fix.  Il  eft  vrai  qu'ils  ne  fe  fervent  que  des 
Cjuatre  poUérieurs  pour  marcher  \  ceux  de  devant  leur  font 
inutiles;  ils  font  courts ,  couverts  d'un  duvet  de  poils  fort 
épais ,  &  l'infede  les  tient  appliqués  contre  fon  col ,  où 
ils  femblent  faire  une  efpéce  de  palatine  ;  mais  ces  pattes, 
quoique  courtes ,  n'en  exiflent  pas  moins,  ôc  ces  papillons 
en  ont  lix  comme  les  autres. 

Ces  pattes  font  compofées  des  trois  parties  que  nous 
avons  déjà  remarquées  dans  les  infeftes  précédens  ,  la 
cuifle  qui  part  du  corps ,  la  jambe  &  le  tarfe  ou  pied 
compofé  de  cinq  articulations.  Elles  font  terminées  au 
bout  du  tarfe  par  des  efpéces  de  griffes  ou  crochets,  à 
l'aide  defquels  l'infede  s'accroche  6c  fe  tient  ferme  fur 
les  différens  plans  où  il  fe  pofe.  Ces  crochets  m'ont  paru 
manquer  totalement  aux  pattes  de  devant  ces  papillons, 
qui  ne  fe  fervent  que  des  pattes  poftérieures  pour  mar- 
cher ,  &  que  l'on  appelle  papillons  à  quatre  pattes  ;  & 
dans  le  fond  ils  leur  étoient  inutiles  ,  puiique  ces  infettes 
ne  font  aucun  ufage  de  ces  deux  pattes  de  devant ,  au 
moins  pour  marcher  &  fe  foutenir. 

Les  ailes  font  les  dernières  parties  que  nous  ayons  à  ob- 
ferver  en  parlant  du  corcelet  auquel  elles  font  attachées. 
Elles  font  au  nombre  de  quatre  dans  tous  les  infedes 
de  cette  feftion ,  deux  fupérieures  &  deux  inférieures. 
Nous  avons  déjà  examiné  plus  haut  la  ftrufture  de  ces 
petites  écailles  qui  les  couvrent  tant  en  deffus  qu'en  def- 
ibus ,  la  manière  dont  elles  font  attachées  ,  &  la  con- 
formation extérieure  de  l'aîle  ;  il  ne  nous  refte  plus  qu'à 
rendre  compte  de  fa  conftruftion  intérieure.  L'aîle  dé- 
pouillée de  ces  écailles  qui  la  colorent  &  la  rendent  opa- 
que  ,  refte  diaphane ,  tranfparente  &  femblable  à  un 
talc.  Il  femble  que  ce  ne  foit  qu'un-  fîmple  membrane 
çbire,  féche^  fur  laquelle  on  voit  quelques  nervures* 


8  Histoire    abrégée 

Mais  cette  membrane  qui  femble  fi  mince  &  fi  claire,  efl: 
un  compofé  de  deux  membranes  ou  feuillets  minces  appli- 
qués intimement  l'un  contre  l'autre.  C'eft  ce  qu'on  peut 
obferver  dans  le  papillon  forçant  nouvellement  de  fachry- 
falide  &  encore  mol ,  ain(i  que  dans  Ja  plupart  des  autres 
infettes  qui  font  dans  le  même  état.  Leurs  ailes  alors  font 
molles  ,  pendantes  ,  &  femblent  fort  épaifles.  Si  on  les 
examine  dans  ce  premier  inftant,  on  peut  fouvent  parvenir 
à  détacher  l'un  de  l'autre  les  deux  feuillets  qui  compofent 
le  corps  de  l'aîle  :  pour  lors ,  que  l'on  prenne  un  petit 
tuyau  fin  ,  &  que  par  fon  moyen  on  fouffle  entre  ces  d'eux 
lames,  l'air  s'y  infmue,  toute  l'aile  fe  gonfle,  devient  em- 
phyfématique  ,  &  l'on  voit  une  quantité  de  cellules  entre 
les  deux  lames.  Quelquefois  la  nature  fait  d'elle-même 
une  pareille  opération  dans  des  papillons  qui  fortent  de 
leurs  coques  avec  des  aîles  malades  &  contrefaites.  Ces 
aîles  ,  au  lieu  de  fe  fécher  &  de  devenir  fermes ,  reftent 
molles,  gonflées  &  remplies  d'air,  &  dans  cet  état  elles  ne 
peuvent  fervir  à  l'infefte.  On  voit  par-là  que  la  texture  de 
l'aîle  n'eft  pas  fimple  ,  que  ce  n'eft  point  une  feule  mem- 
brane ,  mais  qu'elle  eft  compofée  de  deux  feuillets  fins, 
entre  lefquels  il  y  a  un  tifiu  cellulaire  fort  mince.  Il  eft 
vrai  que  toutes  ces  parties  s'appliquent  intimement  l'une 
contre  l'autre  ,  lorfque  l'aîle  de  l'infede  s'affermit  &  fe 
féche  ,  6c  que  pour  lors  ,  il  n'eft  plus  poflîble  de  les  fépa- 
rer.  C'eft  entre  ces  membranes  de  l'aile,  que  rampent 
les  nervures  qu'on  y  remarque,  &  qui  portent  à  cette 
partie  la  vie  &  le  mouvement.    Ces  nervures  doivent 
donc  être  compofées  de  petits  vaifieaux,  qui  répondent 
aux  vaifieaux  fanguins  ôc  aux  nerfs  des  grands  animaux. 
Telle  eft  la  ftrudure  des  quatre  aîles  que  l'on  remarque 
fur  les  infedes  de  cette  feftion.   Il  ne  nous  refte  plus 
qu'une  feule  obfervation  à  faire  à  leur  fujet,  c'eft  que  les 
femelles  de  quelques-uns  de  ces  infeûes  paroiflent  man- 
quer d'aîles.   Ces  femelles  ont  un  air  lourd  &  pefant , 
&  elles  reffemblent  à  un  gros  ver  à  fix  pieds.  On  ne  pen- 

feroit 


DES    Insecte  s.  gi 

feroit  jamais  qu'elles  fuITent  les  femelles  d'infeâes  aîlds , 
légers  ,  &  qui  voltigent  avec  agilité.  Cependant  ces  fe- 
melles lourdes  ôc  pefantes  ne  font  pas  tout-  à- fait  dépour- 
vues d'ailes.  Si  on  examine  avec  attention  leur  corcelet , 
on  y  voit  quatre  petites  appendices  très-courtes ,  quatre 
moignons  d'ailes  très-petits ,  qui  font  les  véritables  ailes  de 
ces  femelles  ,  figurées  dans  leur  petiteffe  ,  comme  les 
grandes  ailes  de  leurs  mâles  :  ainfi  ces  femelles  font  vérita- 
blement ailées  ,  quoiqu'elles  ne  le  paroiflent  pas  d'abord, 
&  que  la  petiteffe  de  leurs  ailes  les  leur  rende  inutiles. 

Le  ventre  qui  nous  refle  à  examiner  ,  compofe  la  troi- 
fiéme  &  dernière  partie  du  corps  des  infe£les  dont  nous 
parlons.  Ce  ventre  eft  plus  ou  moins  allongé  fuivant  les 
différens  infeiStes  j  mais  en  général ,  il  eft  plus  long  ôc  plus 
greffe  dans  les  mâles ,  tandis  que  celui  des  femelles  eft 
plus  court  &  plus  gros.  Ordinairement  il  efl  compofé  de 
neuf  anneaux,  tous  munis  de  deux  ftigmates ,  un  de  chaque 
côté  ,  à  l'exception  du  dernier  anneau  qui  n'en  a  point. 
C'efl  à  l'extrémité  du  ventre  que  fe  trouvent  les  parties  de 
la  génération  ,  femblables  à  celles  des  infectes  à  étuis  ; 
aufTi  Taccouplement  des  uns  ôc  des  autres  fe  fait-il  de 
la  même  façon.  Tout  le  ventre  efl  fouvent  couvert  de  pe- 
tits poils  ,  ôc  de  plus  ,  on  y  remarque  plufieurs  écailles 
femblables  à  celles  qui  fe  voyent  fur  les  ailes  ,  fi  ce  n'efl 
qu'elles  font  plus  allongées. 

Les  infedcs  de  cette  fe£tion  ,  font  ceux  dont  les  Natur 
raliftes  paroiffent  avoir  d'abord  obfervé  les  métamorpho-! 
fes.  La  facilité  de  rencontrer  leurs  laVves  ,  la  beauté  de 
quelques-unes  de  leurs  chryfalides  ,  ôc  le  brillant  des  in- 
feâes  parfaits  qui  fortent  de  plufieurs  ,  auront  concouru 
fans  doute  à  attirer  les  regards  des  curieux. 

Les  larves  de  ces  infettes  font  en  général  très  -  connues 
fous  le  nom  de  chenilles.  Elles  font  allongées  ôc  compo- 
fées  d'une  tête  ôc  d'un  corps ,  qui  a  douze  anneaux  diflinds 
en  comptant  le  dernier.  La  tête  eft  formée  par  deux  efpé- 
pes  de  calottes  fphériques  ,  dures ,  écailleufes  ,  fur  left 

Tome  IL  B 


10  Histoire    ABRéG]fÊ 

quelles  on  remarque  quelques  points  noirs.  Ces  deux 
calottes  font  les  yeux  de  la  chenille.  A  la  partie  ante'rieure 
de  la  tête  ,  eft  fa  bouche  ,  armée  de  deux  fortes  mâchoires 
dures  ôc  aiguës ,  avec  lefquelles  elle  ronge  les  feuilles ,  les 
fleurs  ôc  quelquefois  le  bois  même  ,  ôc  produit  tant  de  ra-- 
vages  dans  les  forêts ,  les  jardins  ôc  les  potagers.  Au-defTous 
de  la  bouche  ,  à  fa  lèvre  inférieure  ,  elt  un  petit  trou 
par  lequel  pafTe  le  fil  que  cet  infefte  fait  former ,  ôc  que 
plufieurs  auteurs  par  cette  raifon  ont  appelle  la  filière.  Les 
douze  annneaux  qui  compofent  le  corps  ,  font  tous  aflez 
femblables  les  uns  aux  autres  ,  à  l'exception  du  dernier 
fous  lequel  fe  trouve  l'anus  j  ou  l'ouverture  par  laquelle  la 
chenille  rend  fes  excrémens.  Cet  anneau  eft  ordinairement 
taillé  en  cône  à  plufieurs  faces  inégales  ,  ôc  fon  extrémité 
eft  tronquée. 

Sur  les  deux  côtés  de  la  chenille  ,  on  voit  des  points 
oblongs  formés  en  efpéces  de  boutonnières  ,  pofés  obli- 
quement 5  ôc  de  couleurs  différentes  fuivant  les  différentes 
efpéces.  Ce  font-là  les  ftigmates  ou  les  ouvertures  par  lef- 
quelles l'infede  rcfpire.  J'en  ai  trouvé  conftamment  dix- 
huit  fur  les  chenilles ,  neuf  de  chaque  coté.  On  voit  par  ce 
nombre  que  tous  les  anneaux  de  la  chenille  ne  font  pas 
pourvus  de  ftigmates  ,  fi  cela  étoit ,  elle  devroit  en  avoir 
vingt-quatre ,  mais  le  fécond ,  le  troiliéme  fie  le  dernier  an- 
neau n'en  ont  point  ;  tous  les  autres  au  nombre  de  neuf  en 
ont  deux ,  un  de  chaque  côté.  Il  paroît  par  cet  arrangement 
des  ftigmates  ,  que  les  deux  premiers  placés  fur  le  premier 
anneau  répendent  aux  ftigmates  que  l'on  verra  par  la  fuite 
fur  le  corcelet  du  papillon  ,  ou  de  la  phalène  qui  doit 
fe  développer  ôc  fortir  de  la  chenille  ,  &  que  les  fuivans 
diftans  des  premiers ,  à  commencer  par  ceux  du  quatrième 
anneau  ,  vont  répondre  à  ceux  qui  parcîtront  fur  les  an- 
neaux du  ventre  du  même  papillon. 

Les  parties  que  nous  venons  de  décrire  font  les  mêmes 
dajis  toutes  les  chenilles  eu  larves  de  cette  fedion  :  mais  il 
n'en  eft  pas  de  même  des  pattes  de  ces  infetlcs  ^  dont 


DES     Insectes.  ri; 

ie  nombre  varie  beaucoup.  Néanmoins  malgré  cette  va- 
riété ,  il  y  a  deux  caratteres  uniformes  &  conftans  dans  les 
pattes  de  toutes  les  chenilles.  Le  premier ,  c'eft  qu'aucun 
de  ces  animaux  n'a  ni  moins  de  huit  pattes  ,  ni  plus  de 
feize.  Ainfi  toutes  les  fois  qu'on  trouvera  des  larves  appro- 
chantes des  chenilles  pour  leur  forme  ,  qui  n'auront  que 
fix  pattes  ,  ou  qui  en  auront  un  plus  grand  nombre  que 
feize  ,  on  peut  afllirer  que  ce  ne  font  point  des  chenilles  , 
&  que  l'infeâe  parfait  qu'elles  donneront  ne  fera  ni  papil- 
lon ,  ni  phalène  )  ni  infcâe  de  cette  fedion.  C'eft  par 
ce  moyen  qu'on  peut  diftinguer  les  larves  des  mouches-à- 
fcie ,  dont  nous  parlerons  dans  la  fuite  ,  ôc  qui  reffemblent 
tellement  à  des  chenilles  ,  qu'on  les  confond  aifément 
enfemble  ;  ce  qui  les  a  fait  appeller  par  quelques  auteurs 
faujfes- chenilles.  Toutes  ces  larves  de  mouches -à- fcie  ont 
plus  de  feize  pattes  ,  fouvent  dix-huit  ,  tantôt  vingt  ou 
vingt- deux.  Une  autre  différence  de  ces  larves  d'avec  les 
chenilles  ,  qui  peut  encore  aider  à  les  diftinguer  ,  c'eft  que 
leur  tête  eft  compofée  d'une  feule  calotte  fphérique  écail- 
leufe  ,  au  lieu  que  la  tête  des  vraies  chenilles  eft  compofée 
de  deux  femblables  calottes  diftindes  l'une  de  l'autre  , 
ainfi  que  nous  l'avons  déjà  dit.  Le  fécond  cara£lere  unifor- 
me &  conftant  dans  toutes  les  chenilles  ,  confifte  dans 
la  forme  &  la  pofition  de  leurs  fix  premières  pattes ,  qui 
font  les  mêmes  dans  toutes.  Ces  'àx  pattes  attachées  aux 
trois  premiers  anneaux  font  dures ,  fines  ,  terminées  en 
pointes.  Nous  les  z.^'i^^^ç.zovi^ pattes  écailleuf es.  Ces  pattes 
font  les  enveloppes  qui  renferment  les  fix  patres ,  que  doit 
avoir  le  papillon  ou  la  phalène  :  aufli  comme  le  nombre  de 
ces  pattes  eft  conftant  dans  tous  les  infcâes  parfaits  de 
cette  fedion ,  &  qu'ils  en  ont  tous  fix  ,  il  en  eft  de  même 
des  pattes  écailleufes  de  leurs  larves  ,  qui  font  dans  toutes 
les  efpéces  au  nombre  de  fix  ,  &  toujours  attachées  aux 
trois  premiers  anneaux  fous  lefquels  eft  caché  le  corcelet 
de  l'infeâe  parfait ,  auquel  doivent  être  articulées  fes  pat- 
tes :  mais  pçur  ce  qui  regarde  les  autres  pattes  de  la  che- 

Bu 


■«2  Histoire    Xerj^gIè? 

nille  ,  elles  varient  pour  la  Hgure  &  pour  le  nombre.  CeS 
dernières  ne  font  pas  aufll  effentielles,  elles  ne  font  propres 
qu'à  la  larve  ;  elles  difparoiffent  dans  l'infeâe  parfait ,  qui 
les  perd  en  fe  métamorphofant  ôc  quittant  fes  dépouilles. 
Quant  à  la  forme  ,  ces  pattes  différent  beaucoup  des  pre- 
mières. Ce  font  des  efpéces  de  mamelons  larges  &  mois  : 
nous  les  appellerons /'.î/z^j  membraneufes.  Ces  pattes  font 
entourées  en  tout  ou  en  partie  de  crochets  durs  ,  recour- 
bés ,  qui  forment  à  leur  extrém.ité  une  couronne  ,  ou 
une  demi-couronne  fuivant  les  différens  genres.  On  fent 
que  de  pareils  crochets  doivent  fervir  à  affermir  les  che»- 
nilles  contre  les  branches  ,  les  feuilles  ôc  les  autres  corps 
fur  lef quels  elles  marchent.  Ces  mêmes  crochets  peuvent 
encore  fervir  à  diflinguer  les  chenilles  j  des  larves  des 
mouches- à- fcie  ou  fauifes  chenilles.  Ces  dernières  n'ont 
jamais  de  pareils  crochets  à  leurs  pattes  membraneufes  , 
au  lieu  qu'on  en  trouve  toujours  dans  les  vraies  chenilles. 

Ce  font  ces  pattes  membraneufes ,  dont  le  nombre  varie 
beaucoup  dans  les  chenilles.  Nous  avons  dit  que  le  plus 
grand  nombre  de  pattes  que  les  chenilles  puffent  avoir , 
n'excédoit  pas  celui  de  feize.  Une  grande  partie  des  che- 
iiilles ,  fur-tout  celles  que  l'on  trouve  le  plus  communé- 
ment, a  précifément  ce  nombre.  Ces  chenilles  à  feize  pat- 
tes ,  en  ont  d  abord  fix  attachées  aux  trois  premiers  an- 
neaux ,  deux  de  chaque  côté.  Ce  font  leurs  fix  pattes  écail- 
ieufes  :  enfuite  fe  trouvent  deux  anneaux  dénués  de  pattes  ; 
favoir ,  le  quatrième  &  le  cinquième.  Les  quatre  anneaux 
fuivans  en  ont  chacun  deux,  ce  qui  fait  huit  autres  pattes, 
qui,  fe  trouvant  placées  vers  le  milieu  de  l'infefte ,  ont  été 
appeliées  par  quelques-uns /7^//fj'  intermédiaires.  Après 
ces  quatre  anneaux  ,  les  deux  fuivans  ;  favoir  ,  le  dixième 
&  le  onziéme,n'ont  point  de  pattes  ;  ^  enfin  le  dernier  an- 
neau en  a  deux,  qui  ont  été  z^'çeWées pattes pojlérieure s. 
Ainfi  les  chenilles  à  feize  pattes  ,  en  ont  fix  écailleufes 
&:  dix  membraneufes  ;  favoir  ,  huit  intermédiaires 
&  deux  poûérieures.  L'arrangement  de  ces  pattes-;  tel 


D"E  s    Insecte  s:  V|' 

que  nous  venons  de  le  rapporter ,  eft  confiant  dans  tou- 
tes les  chenilles  à  feize  pattes.  Ces  chenilles  les  plus  com- 
munes ,  nous  fourniffent  les  plus  grandes  efpéces  de  cette 
fedion. 

Après  les  chenilles  à  feize  pattes  ,  viennent  celles  qui 
n'en  ont  que  quatorze.  Ces  dernières  varient  entr'elles 
pour  l'arrangement  6c  la  diftribution  de  leurs  pattes  mem- 
braneufes.  Dans  toutes  ,  on  voit  fix  pattes  écailleufes  atta- 
chées aux  trois  premiers  anneaux  ,  &  enfuite  huit  pattes 
membraneufes.  Mais  les  unes  ont  le  quatrième  ôc  le  cin~ 
quiëme  anne;:u  fans  pattes  ,  enfuite  huit  pattes  intermé- 
diaires aux  quatre  anneaux  fuivans  ,  èc  les  trois  derniers 
anneaux  nuds  fans  aucunes  pattes ,  fans  les  pattes  pofté- 
rieures.  Les  autres  au  contraire  ont  ces  deux  pattes  pofté- 
rieures,  ôc  feulement  fix  pattes  intermédiaires ,  mais  diffé- 
remment pofées.  Tantôt  après  les  pattes  écailleufes  ,  font 
trois  anneaux  fans  pattes  ,  puis  trois  autres  qui  donnent 
jiaiffance  aux  pattes  intermédiaires ,  &  enfuite  deux  an- 
neaux nuds  entre  ces  pattes  ôc  les  poftérieures  ;  tantôt 
après  les  pattes  écailleufes  ,  il  n'y  a  que  deux  anneaux 
nuds  ,  mais  après  les  fix  pattes  intermédiaires  ^  il  y  en 
a  trois  avant  le  dernier  anneau  où  font  les  pattes  poftérieu- 
res :  ainfi  la  différence  entre  ces  chenilles  ,  confifte  en  ce 
que  des  cinq  anneaux  nuds  6c  fans  pattes  ,  il  y  en  a 
trois  pofés  devant  les  pattes  intermédiaires ,  6c  detix  après 
ces  pattes  dans  les  unes  ,  tandis  que  dans  les  autres  il  n'y  en  ' 
a  que  deux  devant  ces  mêmes  pattes  6c  trois  aptes  elles. 

Les  chenilles  qui  n'ont  que  douze  pattes  ,  fuivent  im- 
médiatement celles  qui  en  ont  quatorze.  Ces  chenilles 
après  les  fix  pattes  écailleufes  ou  après  les  trois  premiers 
anneaux  ,  ont  quatre  anneaux  de  fuite  nuds  ôc  fans  pattes  , 
enfuite  deux  anneaux^auxquels  font  attachées  quatre  pattes 
intermédiaires  feulement.  Ces  anneaux  font  fuivis  de  deux 
autres  qui  font  nuds ,  ôc  enfin  du  dernier  anneau  partent  les 
deux  pattes  poftérieures.  Ainfi  ces  chenilles  à  douze  pattes 
pnt  fix  pattes  écailleufes  ;  quatre  pattes  intermédiaires  ÔE 


14-  Histoire     abrégée 

deux  poftérieures.  Le  grand  efpace  de  quatre  auneaux  qui 
fe  trouve  entre  les  pattes  écailleufesôc  les  intermédiaires, 
oblige  ces  chenilles  de  marcher  différemment  des  autres. 
En  général  les  chenilles  à  feize  ôc  à  quatorze  pattes  mar- 
chent en  formant  des  efpéces  d'ondulations  ,  ou  un  mou- 
vement fucceffif  &  progredif ,  femblable  à  celui  qu'on 
appelle  mouvement  vermiculaire  ,  à  caufe  de  l'adion  fuc- 
celfive  de  leurs  pattes  nombreufes.  Les  chenilles  à  douze 
pattes  ne  marchent  pas  de  même ,  ôc  elles  ne  le  pourroient 
point  à  caufe  des  quatre  anneaux  qu'elles  ont  de  fuite 
dépourvus  de  pattes.  Lôrfque  ces  chenilles  veulent  avan- 
cer ,  elles  fe  cramponent  contre  une  branche  avec  leurs 
pattes  écailleufeS;  &  attirent  leurs  pattes  intermédiaires  ôc 
tous  les  anneaux  poftérieurs  contre  ces  mêmes  pattes 
écailleufes ,  enforte  que  les  anneaux  fans  pattes  fe  trouvent 
élevés  en  demi- cercle ,  ôc  forment  une  efpéce  de  boucle  : 
pour  lors  elles  tiennent  ferme  ôc  immobile  la  partie  pofté- 
xieure  de  leur  corps ,  par  le  moyen  de  leurs  pattes  intermé-; 
diaires  ôc  poftérieures  ,  ôc  elles  avancent  la  partie  anté- 
rieure de  toute  la  longueur  des  quatre  anneaux  nuds  qui 
formoient  une  efpéce  de  cercle.  Dans  ce  moment  leur 
corps  fe  déployé  ,  s'allonge  ,  ôc  leur  tête  eft  portée  en 
devant;  enfuite  elles  répètent  la  même  manœuvre  ôc  tirent 
de  nouveau  la  partie  poftérieure  vers  le  devant ,  pour  faire 
après  cî^la  un  fécond  pas  en  faifant  avancer  la  partie  anté-, 
rieure.  Cette  manière  de  marcher  s'exécute  promptement, 
ôc  ces  chenilles  courent  plus  vite  que  les  précédentes  , 
quoiqu'elles  ayent  moins  de  pattes.  En  marchant  ainfi  à 
différens  pas ,  elles  femblent  mefurer  ôc  arpenter  le  chemirt 
qu'elles  font  ;  c'eft  ce  qui  les  a  fait  appeller  par  la  plupart 
des  auteurs  ,  géomètres  ou  arpenteufes.  Ces  arpenteufes  à 
douze  pattes  font  allez  grolTes. 

Il  y  a  d'autres  chenilles  plus  petites  qui  font  auflfi  du 
nombre  des  arpenteufes  ;  ce  font  celles  qui  n'ont  que  dix 
pattes.  Ces  dernières,  après  leurs  fix  pattes  écailleufes ,  ont 
cinq  articles  de  fuite  fans  pattes  ;  enfuite  on  voit  deux  pat- 


desInsectes.  'ly 

fes  intermédiaires  feulement,  placées  fur  le  neuvième  an- 
neau ,  &  les  deux  poftérieures  fur  le  dernier  ou  le  douziè- 
me ,  tandis  que  le  dixième  ôc  le  onzième  n'ont  point 
de  pattes.  Ainii  ces  arpenteufes  n'ont  que  deux  pattes 
intermédiaires ,  deux  poftèrieures  &  fix  pattes  ècailleufes. 
Elles  arpentent  encore  à  plus  grands  pas  que  les  précéden- 
tes ,  ayant  cinq  auneaux  de  fuite  fans  pattes.  Ces  petites 
arpenteufes  onr  une  fingularitè  remarquable.  Leur  corps 
fort  peu  garni  de  pattes  ,  eft  cylindrique  ,  &  de  couleur 
terne  approchante  de  celle  du  bois  ,  ce  qui  fait  qu'on 
le  prend  aifèment  pour  un  petit  morceau  de  branche.  Les 
poiitions  qu'elles  prennent  fouvent  ne  contribuent  pas  peu 
à  jetter  dans  la  même  erreur.  Ces  chenilles  ont  aiTez- 
de  force  pour  tenir  tout  leur  corps  droit ,  tantôt  roide  , 
tantôt  un  peu  fléchi ,  6c  foutenu  feulement  par  leurs  deux 
pattes  poftèrieures  qu'elles  cramponnent  à  l'arbre.  Quand 
elles  font  ainfî  pofées  &  immobiles  ,  elles  reffemblent 
à  une  petite  branche ,  à  un  brin  de  bois ,  &  il  eft  difficile  de 
les  diftinguer ,  quoiqu'on  les  ait  fous  les  yeux.  Nous  parle- 
rons des  phalènes  fingulieres  que  donnent  ces  chenilles 
arpenteufes  ,  lorfque  nous  examinerons  le  genre  des  phalè- 
nes en  particulier. 

Enfin  les  chenilles  qui  ont  le  plus  petit  nombre  de 
pieds  ,  font  celles  qui  n'en  ont  que  huit.  Ces  dernières 
n'ont  point  du  tout  de  pattes  intermédiaires  ;  elles  n'ont 
que  fix  pattes  ècailleufes  placées  à  l'ordinaire  fous  les  trois 
premiers  anneaux  ,  &  les  deux  poftèrieures  qui  naiffent  du 
dernier  anneau  ;  tous  les  autres  anneaux  de  leur  corps  n'en 
ont  point.  Ces  chenilles  font  les  plus  petites  de  toutes.  La 
plupart  d'entr'elles  appartiennent  aux  teignes  ,  dont  nous 
parlerons  plus  bas.  Comme  ces  chenilles  de  teignes  fe 
logent  ordinairement  ou  dans  des  fourreaux  qu'elles  fe 
forment  de  différentes  matières  ,  ou  dans  l'intérieur  des 
feuilles  ,  des  fîeurs  &  d'autres  fubftances  femblables,  elles 
n'ont  pas  befoin  de  pattes  intermédiaires  qui  leur  feroient 
inutiles ,  les  pattes  ècailleufes  ôc  les  poftèrieures  leur  fuffi- 


i6  Histoire     abrégée 

fent  pour  avancer  ou  reculer ,  en  faifant  fortîr  les  unes 

ou  les  autres  des  extrémités  de  leurs  loges  ou  de  leurs 

fourreaux. 

On  voit  par  le  détail  que  nous  venons  de  donner  du 
nombre  ôc  de  la  pofition  des  pattes  des  chenilles ,  combien 
ces  larves  différent  entr'elles  à  raifon  de  ces  parties.  AufÏÏ 
les  infedes  parfaits  qu'elles  donnent ,  forment  des  genres 
très  -  diiférens  les  uns  des  autres  ,  comme  nous  le  verrons 
bientôt.  J'avois  d'abord  efpéré  pouvoir  découvrir  une 
efpéce  d'uniformité  entre  les  chenilles  qui  fourniffent  les 
infeâes  parfaits  du  même  genre  :  mais  plus  je  les  ai  exami- 
nées &  obfervées ,  plus  je  me  fuis  détrompé  à  cet  égard.' 
Des  phalènes  du  même  genre  &  de  la  même  famille ,  qui 
paroiffent  très-femblables  pour  le  cara£tere ,  doivent  quel- 
quefois leur  origine  à  des  chenilles  qui  varient  entr'elles 
pour  le  nombre  ôc  la  figure  des  pattes  ,  enforte  qu'on 
ne  peut  établir  fur  cet  article  aucune  régie  fixe  d'après  les 
chenilles ,  &  il  n'eft  pas  poflTible  de  déterminer  fiirement  le 
genre  d'infecle  parfait  que  donnera  une  chenille  que  l'on 
nourrit ,  quoiqu'on  l'examine  avec  attention.  Néanmoins 
nous  verrons  dans  le  détail  des  genres  de  cette  feQion  , 
quelques  généralités  fur  les  différentes  chenilles  ôc  les 
infeftes  parfaits  qu  elles  donnent  :  mais  ces  généralités  ne 
font  pas  fans  exceptions. 

Après  avoir  examiné  les  parties  extérieures  des  che-^ 
nilles  ,  il  nous  refteroit  à  donner  le  détail  anatomique 
de  leurs  parties  intérieures.  Mais  comme  dans  cet  Ouvrage 
nous  nous  fommes  bornés  à  l'examen  extérieur  des  in- 
fectes ,  nous  renvoyons  les  lefteurs  à  la  differtation  de 
Malpighi ,  fur  le  ver  à  foie  ,  qui  efl:  une  efpéce  de  chenille 
des  plus  utiles  ,  ôc  à  l'examen  que  Swammerdam  a  fait 
pareillement  de  l'intérieur  des  chenilles  ,  dans  fon  excel- 
lent ouvrage  fur  les  infectes  *.  Nous  nous  contenterons  de 
parler  de  deux  ou  trois  parties  qui  ont  rapport  à  l'extérieui: 
de  ces  infedes. 
•*  S,wamexd.  Biblia  Naiurîe,  Lugd,  bat.  17J8  ;  fol,  i  voli 

Nous 


D  E  s      I  N  SE  C  TE  s.  ij 

^  Nous  avons  remarqué  fur  le  corps  des  chenilles  dix-huit 
ftigmates  ,  neuf  de  chaque  côté.  Ces  fligmates  font  les 
ouvertures  par  lesquelles  finfefte  refpire,  à  chacune  def- 
quelles  aboutit  un  vailTeau  aérien.  Ces  vaiffeaux  féparés 
vont  tous  fe  réunir  à  deux  longues  trachées  ,  qui  tiennent 
lieu  de  poulmons ,  &  qui  reçoivent  &  rendent  continuelle- 
ment Pair ,  qui  eft  néceOTaire  à  l'infefte  ,  comme  aux  plus 
grands  animaux.  Outre  ces  deux  longues  trachées,  on  voit 
dans  le  corps  de  la  chenille  plufieurs  autres  parties.  La 
principale  efl  un  long  &  gros  canal ,  qui  part  de  la  bouche 
&  s'étend  jufqu'à  l'anus.  Ce  canal  qui  tient  lieu  d'efopha- 
ge  ,  d'eftomach  &  d'inreftins  ,  eft  fouvent  rempli  d'ali- 
mens  ,  dont  la  couleur  verte  le  fait  aifément  appercevoir. 
A  côté  de  ce  canal ,  eft  un  vaiffeau  artériel  qui  tient  lieu 
du  cœur  ,  &  aux  deux  côtés ,  font  deux  autres  vaiiTeaux  qui 
vont  aboutir  à  la  filière  ou  à  l'ouverture  qui  eft  fous  la  lèvre 
inférieure  de  la  bouche  ,  &  qui  contiennent  une  liqueur 
claire ,  tranfparente  ,  dont  finfede  forme  la  foie  qui  com- 
pofe  fa  coque.  Enfin  le  refte  du  corps  eft  rempli  d'une  ma- 
tière graifléufe  ,  qui  peut  aider  à  faciliter  les  différentes 
transformations  de  l'infeûe  que  nous  allons  examiner. 

Lorfque  la  petite  chenille  fort  de  l'œuf  où  elle  étoit 
renfermée  ,  elle  commence  par  fe  nourrir  de  la  plante  oui 
lui  convient.  Ordinairement  la  mère  a  eu  foin  de  placer  fes 
œufs  fur  cette  plante  ,  quoique  fouvent  elle  l'ait  quittée  , 
&  ne  s'en  foit  point  approchée  depuis  fa  transformation  , 
depuis  le  tems  qu'elle  étoit  devenue  infetle  parfait.  La 
petite  chenille  ,  ainfi  à  portée  de  fa  nourriture  ,  croît 
promptement ,  mais  en  croiffant  elle  ne  garde  pas  la  peau 
qu'elle  a  apportée  en  naiffant ,  elle  en  change  plufieurs 
fois  à  différens  tems.  Cette  peau  n'eft  pas  fufceptible  de 
i'extenfion  néceffaire  à  l'accroifTement  prompt  de  ce  petit 
animal ,  enforte  qu'elle  eft  obligée  de  fe  fendre.  Ce  premier 
changement  fe  fait  au  bout  de  dix  ou  douze  jours.  L'in- 
ièûe  fe  gonfle  &  fe  contracte  alternativement,  jufqu'à  ce 
que  fa  peau  fe  fende  fur  le  dos  entre  fon  fécond  Ôc  fon 
Tome  II.  Q 


i8  Histoire     ABRécifE 

troifidme  anneau  ,  &  pour  lors  ,  la  petite  chenille  un  peu 
fatiguée  fe  tire  de  cette  peau  ou  dépouille  ,  comme  d'un 
fourreau  ,  ôc  paroît  avec  une  autre  peau  qui  étoit  cachée 
fous  la  première.  Cette  féconde  peau  plus  large  ,  étoit  pro- 
bablement pliffée  fous  la  précédente.  C'eft  ce  que  l'on 
peut  penfer  en  voyant  la  chenille  plus  grofle  après  ce 
changement.  Au  bout  de  cinq  ou  fix  jours  ,  il  s'en  fa'.t  un 
fécond  femblable ,  qui ,  après  un  pareil  nombre  de  jours  eft 
fuivi  d'un  troifiéme  ,  ôc  enfin  quelque  tems  après  il  s'en 
fait  un  quatrième.  Ainfi  les  chenilles  changent  plufieurs 
fois  de  peau  ,  comme  les  autres  larves  ;  6c  dans  plufieurs , 
nous  avons  obfervé  que  ces  changemens  étoicnt  au  nom- 
bre de  quatre.  Quelques-  unes  en  ont  davantage  ,  ôc  Bon- 
net alfure  que  la  chenille  -  martre  ne  devient  chryfalide 
qu'après  avoir  quitté  fa  huitième  peau.  Après  le  dernier 
changement ,  les  chenilles  mangent  ôc  croifient  encore  , 
jufqu'à  ce  que^parvenues  à  leur  dernier  degré  d'accroifre- 
ment ,  elles  foient  prêtes  à  fe  métamorphofer. 

Cette  métamorphofe  ,  par  laquelle  la  chenille  palTe  de 
l'état  de  larve  à  celui  de  chryfalide,  fe  fait  comme  dans 
les  autres  infe£les,  par  un  nouveau  dépouillement.  Elle 
quitte  fa  dernière  peau  ,  qui  cachoit  à  nos  yeux  la  chryfa- 
lide ,  ôc  paroît  fous  cette  nouvelle  forme  ,  qui  elle-même 
recouvre  linfede  parfait  qui  en  doit  for'ir.  Mais  avant  que 
les  chenilles  fe  transforment  en  cryfalideSj  plufieurs  d'en- 
tr'eiles  doivent  exécuter  un  travail  préliminaire  long  ÔC 
délicat.  Quelques-unes ,  comme  celles  des  papillons  ,  fe 
transforment  en  une  chryfalide  nue  ôc  découverte.  Dans 
celles-là,  il  ne  fe  fait  qu'un  fimple  dépouillement,  après 
lequel  la  chryfalide  eft  parfaite  ;  elles  n'ont  point  d'autre 
tra^vail.  Mais  d'autres  chenilles  ,  toutes  celles  des  fphinx  ÔC 
des  phalènes  ont  leurs  chryfalides  cachées  ôc  à  couvert 
dans  une  coque  plus  ou  moins  forte.  L'infefte  ,  avant  que 
de  fe  transformer  en  chryfalide,  doit  faire  cette  coque ^ 
qui  eft  ou  toute  entière  ,  ou  au  moins  en  partie ,  formée 
par  un  tilTu  foyeux;  c^uefile  la  chenille.  Cet  ouvrage  pa- 


DES     Insectes.  i$i 

roît  difficile  j  cependant  elle  l'exécute  promptement ,  or- 
dinairement en  deux  ou  trois  jours,  par  le  moyen  de  la 
filière  qui  eft  placée  fous  la  lèvre  inférieure  de  fa  bouche. 
Les  deux  vaifleaux  à  foie ,  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut,  portent  à  cet  endroit  une  liqueur  claire,  tranfpa- 
renté  &  vifqueufe,  qui  filtrée  à  travers  l'ouverture  fine  de 
la  filière  ,  y  forme  les  fils  de  foie.  La  chenille,  en  les  ap- 
pliquant à  droite  ôc  à  gauche ,  par  le  moyen  de  fa  bouche 
ôc  de  fes  mâchoires',  parvient  à  conflruire  ces  coques, 
dont  le  dehors  moins  uni  reffemble  à  de  la  bourre  ,  tandis 
que  leur  intérieur  eft  extrêmement  liffe  ,  pour  ne  point 
bleffer  la  chryfalide,  qui  doit  fouvent  y  demeurer  pendant 
un  long  tems.  On  peut  aifément  obferver  l'adrefi'e  des 
chenilles  à  filer  ôc  à  faire  leurs  coques ,  en  élevant  des 
vers  à  foie ,  qui  font  une  efpéce  de  chenille ,  dont  la  foie 
eft  des  plus  fines  &  des  plus  parfaites ,  &  la  coque  admi- 
rablement bien  conftruite.  Il  s'en  faut  beaucoup  que  tou- 
tes les  chenilles  qui  font  des  coques  ,  foient  auiïî  habiles 
fileufes.  Plufieurs  font  entrer  dans  la  conftru£lion  de  leurs 
coques,  des  mottes  de  terre,  des  feuilles,  des  brins  de 
bois  ou  d'herbe ,  qu'elles  unifient  &  attachent  enfemble  , 
par  le~  moyen  de  leurs  fils.  D'autres  s'enfoncent  en  terre  y 
pour  s'y  métamorphofer  dans  une  cavité  qu'elles  prati- 
quent, ôc  qui  leur  tient  lieu  de  coque.  Mais  toutes  en  gé- 
néral ont  foin  de  tapiffer  l'intérieur  de  leur  coque,  d'un 
tifîli  foyeux  très-fin  ôc  très  -uni.  Nous  examinerons  en  dé- 
tail ces  chryfalides  ôc  ces  coques  ,  en  faifant  l'hiftoire  des 
différens  genres  de  cette  fedion. 

Ces  ini'etStes  reftent  plus  ou  moins  long-tems  fous  la  for- 
me de  chryfalide.  En  général ,  les  papillons ,  dont  la  chry- 
falide eft  nue,  y  reftent  moins  de  tems.  Prefque  tous  de- 
viennent infetles  parfaits  au  bout  de  quinze  ou  vingt 
jours,  du  moins  pendant  l'été  ;  il  n'y  a  que  ceux  qui  fe 
font  transformés  à  la  fin  de  l'automne ,  qui  ne  fubififent 
leur  dernier  changement  qu'au  printems.  Au  contraire , 
les  fphinx ,  les  phalènes  ôc  les  autres  ;  dont  la  chryfalide  eft 

Cij 


20  Histoire     abrégée 

enfermée  dans  une  coque  ,  refient  beaucoup  plus  long- 
tems  qans  cet  étar.  La  plupart  ne  deviennent  inl'edes  par- 
faits que  i'annde  fuivante  ;  j'en  ai  mêaie  obfervc  qui  ne 
font  éclos  qu  au  bout  de  deux  ,  de  trois  ans,  &  même  da- 
vantage. Plus  ils  doivent  refter  dans  la  coque  ,  plus  cette 
coque  e?t  force  ,  dure  ,  &  d'un  tilfu  ferré.  La  chaleur  ou  le 
froid  contribuent  beaucoup  à  accélérer  ou  à  retarder  leur 
fortie. 

Le  dernier  changement  de  ces  infe£les ,  celui  par  lequel 
ils  deviennent  infectes  parfaits,  s'exécute  de  la  même  ma- 
nière que  dans  les  autres  infedes  ,  que  nous  avons  déjà 
examinés  dans  lesfedions  précédentes.  La  chryfalide  n'efl 
que  1  infefte  parfait  reflerré  ,  replié  ,  &  qui  doit  par  la 
fuite  fe  développer.  On  peut  s'en  aifurer  en  examinant 
avec  foin  les  chryfalides.  On  y  voit  toutes  les  parties  qui 
compofentrinfede  parfait,  bien  apparentes,  mais  ferrées 
ôc  appliquées  les  unes  contre  les  autres.  Il  y  a  encore  une 
autre  manière  d'examiner  les  chryfalides  ,  c'eft  dans  l'inf- 
tant  qu'elles  viennent  de  prendre  cette  forme  ,  &  que  la 
chenille  ayant  quitté  fa  dernière  peau ,  vient  de  fe  transfor- 
mer. Dans  ce  moment,  la  chryfaHde  eft  molle  &  gluante  ; 
on  peut,  avec  la  pointe  d'une  épingle  ,  féparer  &  déve- 
lopper toutes  les  parties  de  l'infetle  parfait,  mais  encore 
molles  ,  fans  confiftence  ôc  fans  mouvement.  Quelques 
heures  piûtard ,  on  ne  peut  plus  faire  la  même  opératio'-; 
Cette  matière  vifqaeufe,  qui  enduit  la  chryfalide,  fe  fé^ 
che,  unit  routes  fes  parties,  &  lui  forme  une  efpéce  dç 
peau  ,  qui  devient  dure  &  coriace,  C'eft  fous  cette  efpéce 
d'enveloppe  ou  de  peau  étrangère,  que  les  membres  de 
l'infede  parfait  fe  trouvent  à  labri ,  fe  fortilient  &  acquiè- 
rent la  conliftence  &  la  dureté  néceiTaire.  Lorsqu'ils  font 
parvenus  à  ce  dernier  point  de  perfe£lion  ,  l'infede  tra- 
vaille à  rompre  la  peau  dure  &  féche  de  fli  chryfalide  ; 
elle  fe  fend  à  fa  partie  antérieure ,  par  le  gonflement  de  la 
tête  6c  du  corcelet  de  l'inlefte,  &  petit  à  petit  celui  ci  fe 
débarralTe  ôc  fort  de  cette  enveloppe  la  tête  la  première. 


DES     Insectes.  21 

Cette  opération  paraît  aflez  (impie  &  aifée  pour  ceux  de 
ces  infecles  dont  h  chryfalide  elt  nue.  Cette  chryialide 
une  fois  ouverte  ,  ils  font  bientôt  fortis  &  en  liberté;  mais 
il  n'en  eft  pas  de  même  des  autres ,  dont  la  ciiryfalide  eft 
enfermée  dans  une  coque  ,  fouvent  très-dure  ôc  coriace. 
On  n,e  conçoit  pas  comment  un  infede  fans  armes,  fans 
défenfes ,  peut  venir  à  bout  de  percer  une  pareille  coque. 
Si  on  examine  avec  foin  quelqu'une  de  ces  coques,  on  ne 
fera  plus  furpris.  On  verra  qu  une  des  extrémités  de  la  co- 
que ,  celle  qui  regarde' la  tête  de  l'infetle,  &  par  laquelle 
il  doit  fortîr,  n'eit  point  fermée,  quoiqu.'elle  le  parciOe. 
Dans  cet  endroit,  la  chenille  ,  en  lilant  fa  coque  ,  laifi'e 
une  ouverture  ,  qui  eft  cachée  par  des  fils  affez  longs  & 
contournas  en  anneaux.  Ces  anneaux  ou  anfes  de  foie  fer- 
rés en  long  les  uns  contre  les  autres,  empêchent  qu'aucun 
infeâ:e  étranger  ne  puiffe  pénétrer  dans  la  coque  ,  &  ne 
vienne  attaquer  la  chryfalide  ;  mais  lorfque  linfetle  par- 
fait veut  fortir ,  ils  s'écartent  aifément  les  uns  des  autres, 
ôc  lui  laiflent  le  paifage  libre.  Bien  plus  ,  par  le  moyen  de 
cette  ouverture  ,  1  infetiie  fe  débarrafle  plus  aifément  de  fa 
chryfalide  ,  dont  l'enveloppe  refte  au  palLge. 

Lorfque  l'infede  parfait  vient  de  fortir  de  fa  chryfalide 
ou  de  fa  coque,  il  eft  mol  &  humide  ;  fes  ailes  paroiiTent. 
mouillées  &  chiffonnées  ,  &  tout  fon  corps  femble  plus 
gros  qu  il  ne  fera  par  la  fuite.  L'infede  refte  pendant  quel- 
ques inftans  tranquille  6c  immobile ,  &  pendant  ce  tems  , 
toutes  fes  parties  expofées  à  l'air  ,  fe  lèchent  &  saffer- 
mi{rent;fes  ailes  fe  déployent  &  deviennent  fermes,  ôc 
l'infede  rend  ordinairement  quelques  gouttes  de  liqueur 
par  l'anus ,  ce  qui ,  joint  au  defléchement  de  fon  corps  ,  le 
rend  moins  gros.  Cette  liqueur ,  que  rend  l'infede  en  for- 
tant  de  fa  coque  ,  eft  fouvent  rougeâtre  &  comme  fane^ui- 
nolente.  On  voit  de  ces  gouttes  femblables  à  des  gouttes 
de  fang ,  dans  les  boites  où  l'on  éîeve  des  chenilles,  ôc 
où  elles  fe  font  transformées  :  on  en  voit  fouvent  dans  les 
campagnes j  le  long  de  certains  murs,  auprès  defquels 


22  Histoire    abrîégïe 

beaucoup  de  chenilles  fe  font  métamorphofëeS  ,  &  ces 
prétendues  gouttes  de  fang  ,  ont  quelquefois  jette  la  ter- 
reur dans  1  efprit  du  peuple  ,  &  donné  lieu  à  ces  contes 
de  pluies  de  fang,  dans  des  années  où  les  chenilles  ont  été 
communes. On  auroit  cependant  pu  fe  détromper  aifément, 
en  obfervant  que  ces  gouttes  fe  trouvoient  non-feulement 
dans  les  endroits  des  murs  expofés  à  la  plu'e  ,  mais  auiïi 
fur  ceux  qui  en  étoient  à  l'abri ,  fous  les  revers  des  corni- 
ches ,  où  il  étoit  évident  qu'elles  ne  pouvoient  tomber 
d'en-haut. 

L'infede  parfait  forti  de  fa  coque  ,  &  affez  développé 
pour  prendre  fon  effort,  travaille  bientôt  à  la  propagation 
de  fon  efpéce.  Quelques  efpéces  même  ne  femblent  vivre 
fous  cette  dernière  forme ,  que  le  tems  nécefiaire  pour 
s'accoupler.  La  ponte  finie  ,  elles  périffent  au  bout  de  peu 
de  jours,  fans  avoir  pris  de  nourriture.  La  nature  même 
leur  a  donné  une  trompe  fi  courte,  qu'elles  ne  pourroient 
s'en  fervir.  La  phalène  du  ver  à  foie,  par  exemple  ,  eft 
dans  ce  cas.  D'autres  qui  vivent  un  peu  plus  Icng-teuiS  , 
fous  la  forme  d'infetles  parfaits ,  tirent  quelque  nourri- 
ture du  fuc  des  fleurs.  Ainfi  les  papillons  &  les  phalènes  , 
font  bien  peu  de  dégâts  dans  nos  jardins  &  nos  campa- 
gnes, tandis  que  les  chenilles  ,  qui  les  ont  produits  ôc  qui 
éclofent  de  leurs  œufs,  y  caufent  tant  de  ravages. 

Les  œufs  des  infetles  parfaits  font  ordinairement  ronds 
ou  un  peu  oblongs  ,  ou  applatis  ;  &  toujours  couverts 
d'une  peau  ou  enveloppe  fort  dure.  La  couleur  de  ces 
œufs  varie  :  les  uns  font  blancs  ,  d'autres  gris  ,  plufieurs 
verts  ,  quelques-uns  bleuâtres.  Tantôt  l'infefle  les  pond 
fans  ordre  &  en  un  tas,  tantôt  ils  font  rangés  par  bandes, 
&  quelquefois  ils  enveloppent  les  branches  ,  comme  par 
anneaux.  La  petite  cheniile  fort  de  ces  œufs  plutôt  ou 
plûtard  :  beaucoup  n'éclofent  que  l'année  fuivante. 

Nous  finirons  cet  article  par  une  dernière  remarque. 
C'eft  que  les  infeftes  parfaits  ne  prenant  que  peu  ou 
point  d'alimens ,  ils  ne  rendent  pas  d'excrémens  fenfibles , 


desInsectes.  25 

du  moins  n'ai- je  pu  en  appercevoir ,  au  lieu  que  les  che- 
nilles ,  qui  font  voraces ,  en  rendent  une  très  -  grande 
quantité.  Ces  excrémens  des  chenilles  font  ordinairement 
Verdâtres  ,  oblongs  &  quelques-uns  ont  des  figures  fingu- 
lieres.  Différentes  efpéces  en  rendent  qui  font  cannelés, 
&  à  plulieurs  côtes.  Ces  conformations  particulières,  dé- 
pendent de  celle  de  l'ouverture  de  l'anus,  fur  laquelle  ces 
excrémens  Ce  moulent  en  fortant. 

Cette  feûion  d  infectes  eft  très  -  nombreufe  pour  les 
efpéces  ,  mais  les  genres  qu'elle  renferme  ,  font  en  petit 
nombre.  Nous  allons  donner  une  table  de  ces  genres,  à 
laquelle  nous  joindrons  leurs  caraderes. 


*^*  ^  m% 


24 


Histoire    abrogée 


TROISIEME     SECTION 

De  la  claffh  des  hijcâles. 


INSECTES    A   QUATRE   AÎLES    FARINEUSES. 


GENRES.      CARACTERES.     FAMILLES.      PARAGRAPHES. 


Le  Papillon.  p,.,.i;^.n„.. 


)  Chryfalide  nue, 


j°.  A  clienilles  épineufes 
&  ailes  anguleulès. 

1°.  A  chenilles  épineufes 
&  ailes  arrondie^. 

l".  A  chenilles  fans  épi- 
nes &  p;'.ttes  antérieures 
courtes  ,  mais  qui  ne 
font  point  la  palatine. 


Le  SpHïNX. 


Le  Pteropkoke. 


liÀ  Phalène.' 


La  Teigne. 


1 .  A  quatre  pieds. 
Pattes    antérieures 

fans  onglets ,  faifant 
fouvent  une  efpece 
de  palatine. 

Chryfalide  perpen- 
diculaire. 

2.  A  fix  .pieds. 
Toutes  les  fix  pattes  à  onglets. 
Chryfalide  horizontale ,  fufpendue  par  un  fil  dans 

fon  milieu. 

1°.  Sphinx  bourdons. 

Antennes  prifmatiques  prefqu'égales  par-tout. 

Point  de  trompe. 

2°.  Sphinx  éperviers. 

Antennes  prifmatiques  prefqu'cgales  par-tout. 

Trompe  en  fpirale. 

chenille  nue,  portant  une  corne  fur  la  queue, 

5°.  Sphinx  béliers. 

Antennes  prifmatiques  plus  greffes  au  milieu. 

Trompe  en  fpirale. 

Chenille  velue  ,  fans  corne. 
Antennes  filiformes. 
Trompe  en  fpirale. 

Ailes  compofées  de  pluficurs  branches  barbues. 
Chryfalide  nue  &  horizontale. 


'Antennes  prifmati- 
I     ques. 

j  Chryfalide  dans  une 
coque. 


Antennes  qui  vontf'"-   ^  antennes 
en  décroiffant  de\     pe'gne. 
la'  bafe  à  la  poin- 


1°.  Sans  trompe. 

z°.  Avec  une  trompe  & 

les  ailes  rabatues. 
3°.  Avec  une  trompe  & 

les  ailes  étendues. 
1°.  Avec  une  trompe  & 

les  ailes  étendues. 
1°.  Avec  une  trompe  & 
les  ailes  rabatues. 
v"3°.  Sans  trompe. 
Antennes  filiformes  décroiffant  de  la  bafe  à  la  poiflte. 
Toupet  de  la  tête  élevé  &  avancé. 

Chenille  cachée  dans  un  fourreau.  c  F  r  ti  f  1 

Chryfalide  dans  le  fourreau  de  la  chenille,  b  E  c  1 1  u 


JChryfalide  dans  une 

coque. 
Chenille  nue. 


°.  A  antennes  fili-  . 
formes. 


D  E  s       I  N  s  E  C  T  E  s.  '    .         2J 


SECTIO    TEPvTIA 

Clajjis  Infeâiorum.- 


INSECTA   TETRAPTERA  ALISFARINÀCEIS. 

GENERA.       ÇARA-CTERES.      FAMILI^E.        PARAGRAPHI. 

"10.  Erucis- (finods  ,   alis 
lO.Tetrapi.  \   J'T'°^%  ■     r       v 

jPedibus  anticis  non  j     rctunc!;itis. 
VxvTTrn        r  \     ""g"'="l''"s.  Sso.  Erucis  non  fpinods, 

r  AJ:-  I  I.  I  o.      {  AntennK  clavatJE.      JChrylalide    perpen-  )     pedibus  anticis  brevif- 
Le  Papillon,       (^  Chtyfalis  nuda.        ^     diculari.  /      fimis  coUare  non  efE- 

V     cientibus. 
2°.  Hexapi. 
Pedibus  fex  unguiculatis". 
^Chryfalide  horizontali,  in  mcJio  filo  furpenrj, 

■1°.  Antenna:  prifmaticx  ubique  ferc  scquales, 

.  \      ' 

\nx  pnfmati-    . 

Le    SphijlX.        ^Chrvr.lI.Jnnnnn,    S      Larva  llvis ,  comigcra 


fi'  Antenna:  priii 

\      Elingiies. 

^  y  A^t^„„,.  „  v„     •    *i°.  Antennx  prifmatics  ubique  ferè  ^qualet; 

Sphtmv        r  Antenne  pnfmati-   î     -  .  ...         '^  ^  ^ 

oi-niiNA.         'r^  /      opirihngues.  • 

ru.  r  f    ■  \     Larva  l.'Bvis ,  cornigera. 

t^hrytahs  inpuppa.    |         ,  '  •,-       ^      ■  ,•  n- 

il^-  Antcrnx  pnlmatic.ï  m  medio  crailioresj 

f      Spirilingue?. 

V.     Larva  viliofa  ,  non  cornigera. 

_  C  Antenn-c  filiformes. 

FTER0PH0RUS.\  Lingi-a  fpiralis. 
Le  Pterophore.     )  Ala:  ramofï  ,  r^mis  pilo/îs. 
^  CJiryfalis  nuda  horiiontalis. 

r  ,  1°.  Flingues. 

.  Amenna:  A  ba(î  ad^^"-  Peftinicornes.  3  ^°- .^inguat.-e,  alis  defle^' 

PhAL^^NA.    \      apicemdecrefcen-J  C30.  Linguatar ,  al.'s  planis. 

La  Phalène.        \  Chryfalis  in  puppa.    )                            .  r'>°-  Linguat^E ,  alis  planis. 

V  Larva  nuda.              /^"-  Antennis  filifor-  )  1°.  Linguata;,  alis  defle- 

i      mibus.  )      xis.     . 

t  ^  3°.  Ellngues. 

ç  Antenna:  filiformes  à  bafi  ad  apicem  dccrefcentes, 
1  I  N  ^  A.         \   Frons  prominula. 
La  Teigne.        f  Larva  involucro  teda. 

'^  Chryfalis  in  involucrg  l3iv.e. 

Tome  IL  X) 


ft4 


Histoire    abrégée 
P  A  P  I  L  I  O. 

LE    PAPILLON. 


Antennœ  clavata, 
Chryfalis  niida. 


[i°.  Tetra f.  ■ 


Hsxapi. 


10.  Erucis  fpinojïs  dis 
angulojis, 

1°.  Erucis  fpinojîs  alis 
'  Totundatis. 

^°.  Erucis  non  fpinojîs, 
'  pedihus  anticis  brevijjimis 
_  collare  non  efficientihus. 


Antennes  en  maffe. 

Chryfalide  nue. 

10.  A  chenilles  épineu- 
(cs  ,  &  ailes  anguleufes. 
I     i".  A  chenilles  cpineu- 
A  qua-  J  fes  &  ailes  arrondies, 
trépieds,      ]    j°.  A  chenilles  fans  épi- 
nes, &  paites  antérieures 
courtes,  qui  ne  font  point 
.  la  palatine. 

2°.  Afix  pieds. 

On  confond  fouvent  fous  le  nom  de  papillons  ,  tous  les 
genres  de  cette  fe£lion  ,  &  bien  des  perfonnes  donnent 
également  ce  nom  aux  phalènes  ^  aux  teignes ,  &c.  Il  s'agit 
donc  ,  pour  éviter  la  confufion  ,  de  bien  établir  les  carac- 
tères ,  qui  conftituent  les  différens  genres  de  la  fedion  des 
infettes  à  quatre  ailes  farineufes. 

Le  premier  genre,  celui  des  papillons,  dont  il  eft  ac- 
tuellement queftion  ,  a  deux  caraderes  eflentiels,  qui  le 
diftinguent  de  tous  les  autres.  Le  premier  &  le  principal , 
eft  d'avoir  les  antennes  en  filets  plus  gros  vers  l'extrémité, 
ce  qui  forme  une  efpéce  de  mafle  ou  mafî'ue ,  ou  (i  l'on 
veut,  un  bouton,  qui  termine  l'antenne.  Ce  premier  ca- 
ra£lere  eft  eiïentiel  au  papillon;  il  eft  le  feul  dans  lequel 
on  l'obferve  :  dans  les  autres  genres  ,  tels  que  le  fphinx, 
la  phalène  j  ôcc.  les  antennes  vont  au  contraire  en  dimi- 
nuant &  s'aminciflant  vers  le  bout.  Le  fécond  caractère 
que  nous  donnons  de  ce  genre  ,  n'eft  pas  à  beaucoup  près 
aufli  efifentiel  que  le  premier  ;  il  confifte  dans  la  forme  de 
Ig.  chryfalide ,  qui  eft  nue  ,  c'eft-à-dire  qui  n'eft  point  enye- 
loppée  d'une  coque  femblable  à  celle  que  l'on  obferve 
dans  les  phalènes ,  les  fphinx  &  les  teignes  ;  mais  ce  der- 


desInsectes.  27 

nier  caradlere  fe  trouve  dans  le  pterophore  ,  cotnrae  dans 
le  papillon i  il  eft  cjmmun  à  ces  deux  gei^res  ,  enlorte 
qu'on  pourroit  regarder  le  pterophore  comme  un  papillon, 
ii  fes  an-ennes  n  aiioient  pas  en  diminuant  vers  le  bour. 
A  i  aide  de  ces  deux  caraderes  que  nous  donnons  ,  &  fur- 
tout  du  premier,  il  eft  aifé  de  reconnoître  ôc  de  diftinguec 
les  papillons. 

Les  larves  de  ces  papillons,  font  des  chenilles ,  qui  rou- 
tes ont  leize  pattes-;  favoir  ,  fix  antérieures  écailleufes  , 
Jiuit  intermédiaires  &  deux  poftérieures.  Le  corps  de  ces 
chenilles  eft  compofé  de  douze  anneaux  ,  fans  compter  la 
tête.  Leurs  (ix  pattes  écailieufes  naiffent  des  trois  premiers 
anneauxjfuivent  enfuitedeux  anneaux  fans  pattes;  les  qua- 
tre fuivans  donnent  naiffance  aux  pattes  intermédiaires  ; 
le  dixième  &  le  onzième  anneau  n'ont  point  de  pattes  ; 
6c  enfin  au  douzième  ou  dernier  ,  font  attachées  les  pattes 
pofténeures.  Parmi  ces  chenilles  ,  plufieurs  ont  le  corps 
hériffé  d  efpéces  d'épines  branchues,  placées  fur  les  an- 
neaux. Ce  font  les  chenilles  des  papillons  qui  forment  les 
deux  premiers  paragraphes  de  la  première  famille  de  ce 
genre.  Quelques  -  uns  les  ont  appelles  ^aj,i//ons  -  mars. 
D  autres  chenil  es  font  rafes  ,  ou  fi  elles  ont  quelques 
poils,  ils  font  fi  courts  &  il  clair-femés,  qu'à  peine  les 
apperçoit-on.  Les  papillons  de  ces  dernières  chenilles  for- 
ment toute  la  feronde  famille  de  ce  ^enre ,  dont  les  pa- 
pillons ont  été  appelles  par  quelques  N^tmsMes /^a^i/io/ies 
braJjicariL ,  papillons  brajficaires  ou  du  chou  ,  parce  que 
plulieurs  d  entreux  vivent  fur  le  chou  ,  &  de  plus,  ils 
forment  le  troifié.ne  paragraphe  de  la  première  famille, 
que  1  on  connoît  (ous  le  nom  de  papillons  maçons  ongrlm^ 
pans,^ztcQ  qu'ils  grimpent  le  long  des  murailles.  Quant 
aux  chenilles  tres-velues  ,  nous  n'en  avons  obfervé  aucune 
qui  nous  ait  donné  des  papillons  ,  toures  fe  font  transfor- 
iTiées  en  phalènes. 

Toutes  ces  chenilles  ,  foit  épîneufes  ,  foit  liffes  ou  pref- 
que  liffes,  vienneiu  d'un  œuf  dèpofé  par  un  papillon  fe- 

Dij 


28  Histoire    a  b  r  ¥  g  ï  e 

melle  :  toutes  croifTent  plus  ou  moins  promptemetlt  fur 
les  plantes  ,  qui  leur  fervent  de  nourriture  ,  &  elles 
changent  piufieurs  lois  de  peau  :  toutes  enrtn,  iorfqu'elles 
font  parvenues  à  lei;r  grandeur,  fubiffent  une  transforma- 
tion, &  fe  dépouillant  d'une  dernière  peau ,  elles  fe  chan' 
gent  en  chryfal ides- 
Ces  chryfalides  des  papillons  ne  font  point  renfermées 
dans  une  coque  épaifle,  comme  celles  deS  vers  à  foie  & 
des  autres  phalènes,  dont  nous  parlerons  par  la  fuite; 
elles  font  à  nud  ,  attachées  ordinairement  par  leur  partie 
pouérieure  ,  ôc  quelquefois  encore  par  le  milieu  de  leur 
corps,  aune  branche,  ou  à  quelqu'e adroit  faillant  d'un  mur, 
qui  les  mette  à  l'abri  de  la  pluie.  Leur  figure  eft  oblon- 
g'jc  ;  elles  fontanguleufes,  ôc  comme  armées  de  piufieurs 
pointes ,  fur-tout  fur  la  tête  &  le  corceiet.  Ces  pointes 
ont  paru  à  quelques  Naturaliftes,  repréfenter  une  efpéce 
de  vifage  d'une  perfonne  couverte  d'un  voile  ou  de  ban?- 
•delettes  ,  ce  qui  les  a  engagés  à  donner  aux  chryfalides  le 
nom  de  nymphes.  Piufieurs  de  ces  chryfalides  font  toutes 
dorées ,  ou  ont  feulement  quelques  taches  qui  paroiffent  oa 
dorées  ou  argentées  ,ce  qui  les  a  fait  appeller  par  les  Grecs 
chryjalis  ,  &  par  les  Latins  aureiia.  M.  de  Reaumur  me 
paroît  un  de  ceux  qui  a  le  mieux  expliqué  la  caufe  de 
cette  couleur  dor ,  dont  ces  chryfalides  font  parées.  Il 
l'attribue  à  un  fuc  blanc  épais,  qui  tapiffe  l'intérieur  de  la 
peau  de  ces  chryfalides  ,  ôc  qui  paroilTant  à  travers  cette 
peau  jaunâtre  ,  prend  une  teinte  jaune  ôc  dorée  ,  à  peu 
près  comme  le  vernis  que  l'on  étend  fur  les  cuirs  dorés  , 
donne  une  couleur  jaune  aux  feuilles  d'étain,  dont  ces- 
cuirs  ont  d'abord  été  couverts. 

Les  chryfalides  des  papillons  varient  entr'elles  par  la 
couleur ,  qui  eft  tantôt  verte  ,  tantôt  noire  ;  d'autres  fois 
fcrune  ,  ôc  quelquefois  dorée  ou  argentée ,  par  le  plus  ou 
moins  de  pointes  dont  elles  font  chargées,  Ô:  fur-tout  par 
leur  pofition,  ou  la  manière  dont  elles  font  attachées  ôc 
fufpendues.  Cette  dernière  différence  eft  la  plus  effen»-. 


DES    Insecte  s.'  ap 

tîe^Ie,  6c:  c'eft  à  celle-là  qu'il  faut  particulièrement  s'at- 
tacher. 

Toute  la  première  famille  des  papillons  j  qui  ne  fe  fer- 
vent que  de  quatre  pattes  pour  marcher,  donne  des"chry- 
falides  ,  qui  ne  font  attachées  que  par  la  queue.  Leur  corps 
eft  fufpendu  perpendiculairement  la  tête  en  bas.  Pour  cet 
efF<;t_,  quand  la  chenille  veut  fe  métamorphcfer ,  elle  file 
un  peu  de  foie  ,  qu'elle  attache  au-deffous  de  quelqu'en- 
droit  avancé  d'un  toît  ou  d'un  mur.  Enfuite  elle  attache 
à  ces  fils,fes  deux  pattes  poftérieures,  par  le  moyen  des 
crochets  nombreux  dont  elles  font  garnies  &  couronnées. 
Elle  fe  tient  ainfi  fufpendue  la  tête  en  bas ,  un  peu  relevée 
cependant,  &  c'eft  dans  cette  fituation  gênante,  qu'elle 
fe  change  en  chryfalide ,  en  quittant  fa  dernière  peau. 
Cette  opération  fe  fait  cependant  très-promptement,  & 
on  eft  étonné  au  bout  de  quelques  inftans ,  de  voir ,  au  lieu 
de  la  chenille ,  une  chryfalide  pofée  de  même ,  6c  qui 
tient  aux  mêmes  fils  ,  par  quelques  petits  crochets ,  dont 
fa  queue  eft  hérlffée.  Mais  fi  l'on  voit  la  chenille  faire  cette 
même  opération  ,  on  eft  encore  plus  étonné  de  la  promp- 
titude &  de  l'adrefle  avec  laquelle»elle  exécute  un  travail 
aufïi  difficile.  Elle  tenolt  aux  (ils ,  qu'elle  avoit  tendus , 
par  fes  pattes  poftérieures  ;  lorfque  fa  peau  fe  fend  ,  que 
la  chryfalide  en  fort,  il  faut  que  fa  queue  aille ,  au  fornr 
de  l'étui  qu'elle  quitte  ,  s'implanter  dans  ces  mêmes  fils. 
La  chenille  ,  ou  du  moins  fa  chryfalide  le  fait.  Elle  fe 
tient  accrochée  à  la  peau  qu'elle  quitte  ,  en  la  pin<;ant  ; 
&  pendant  ce  tems,  elle  fait  une  efpéce  de  faut,  par  le- 
quel fa  queue  ,  en  fortant  de  la  peau  qu'elle  quitte ,  eft 
pouflee  contre  les  fils  où  elle  s'accroche,  le  tout  au  rifque 
de  tomber  à  terre  ,  fi  elle  manquolt  fon  coup,  ce  qui  ce- 
pendant n'arrive  que  bien  rarement.  Ainfi  fufpendue  ,  elle 
abandonne  fa  peau  ou  fa  dépouille,  que  l'on  trouve  fou- 
vent  en  un  petit  paquet  chiffonné  ,  encore  attachée  auprès 
d'elle.  Telle  eft  la  manière  dont  fe  fufpendent  les  chryfa- 
lides  des  papillons  qui  compofent  les  trois  paragraphes 


^0  Histoire     abrégée 

de  la  première  famili'e  de  ce  genre.  Ces  chryfalides  ont 
encore  une  particularité  remarquable  ,  c'eft  que  leur  tête 
eft  garnie  de  deux  pointes  en  forme  de  cornes. 

Ceux  de  la  féconde  famille  ont  une  mnnœuvre  un  peu 
différente.  Leurs  chryfalides  font  à  la  vérité  attachées  par 
la  queue,  ainfi  que  les  premières  ;  mais  au  lieu  d  être 
fufpendues  perpendiculairement  la  tête  en  bas  ,  elles  lont 
pofées  horifontalement  ,  &  comme  attachées  contre  le 
plan  du  toit  ou  de  la  branche  oii  elles  fe  font  fixées  ,  par 
le  moyen  d"un  anneau  ou  d'une  anfe  de  fils,  qui  paffe  par 
deffous  ,  à  l'endroit  du  corcelet  ,  ôc  les  fufpend  ainfi  par 
le  milieu  du  corps  ,  outre  l'autre  attache  de  la  queue. 
Pour  faire  cette  manœuvre,  après  que  la  chenille  a  atta- 
ché les  fils  danslefquels  elle  accroche  fes  pattes  de  der- 
rière, elle  file  ceux  qui  compofent  l'anfe  ou  anneau  dans 
lequel  elle  doit  fe  fufpendre,  &  affermit  fortement  par  les 
deux  bouts  ,  cette  anfe  compofée  de  plufieurs  fils  de  foie. 
Pour  lors ,  elle  y  paffe  fa  tête  &  la  partie  antérieure  de  fou 
corps ,  &  refte  ainfi  pofée  jufqu'à  ce  qu'elle  fe  change  en 
chryfalide.  Lorfque  cette  chryfalide  fort  de  la  peau  de  la 
chenille,  elle  fe  trouvt  foutenue  par  le  même  anneau, 
ce  qui  laide  à  exécuter  avec  plus  de  facilité  1  efpéce  de 
mouvement  par  lequel  elle  tire  fa  queue  de  la  peau 
qu'elle  quitte  ,  &  va  l'accrocher  dans  les  fils  qui  font  pla- 
cés à  cet  endroit.  Telle  eft  la  manière  dont  fe  fufpendent 
toutes  les  chryfalides  des  papillons  de  la  féconde  famille. 
Cette  manoeuvre  eft  la  même  dans  tous.  Il  y  a  cependant 
une  petite  différence^en  ce  que  les  unes  font  pofées  plus  ho- 
rizontalement ,  &  les  autres  plus  obliquement ,  &  un  peu 
moins  étroitement  appliquées  contre  le  plan  fur  lequel 
elles  font  attachées,  félon  que  Tanneau  de  fils ,  qui  les  tient 
fufpendues  ,  eft  plus  court  ou  plus  lâche.  Comme  ces  der- 
nières différences  ne  font  point  effenrielles  ,  nous  n'avons 
pas  cru  devoir  partager  cette  dernière  famille  de  papillons 
en  plufieurs  paragraphes ,  comme  nous  aurions  pij  le  fai- 
rcjfi  elle  eût  été  beaucoup  plus  nombreufe.  Nous  nous  con- 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s;  51 

tentefottS  de  quelques  marques  diftindives,  que  nous  fe- 
rons remarquer  dans  un  moment,  ôc  qui  peuvent  fervir, 
H  l'on  veut ,  à  établir  différentes  divifions  parmi  les  papil- 
lons de  cette  famille.  11  y  a  cependant  une  remarque 
effentielle  ,  par  rapport  à  ces  chryfalides.  Toutes  font  an- 
gulaires ,  comme  nous  l'avons  dit,  Ôc  ont  le  devant  de  leur 
tête  qui  fe  termine  en  une  feule  pointe  ou  corne,  en  quoi 
elles  différent  de  celles  des  papillons  de  la  première  fa- 
mille ;  mais  il  faut  excepter  de  cette  régie  générale  les 
chryfalides  des  chenilles  cloportes^  qui  donnent  les  petits 
porte-queues  &  la  plupart  des  argus.  Ces  dernières  chry- 
falides ne  font  point  angulaires  ôc  pointues  ;  elles  font 
coniques  ôc  ovales  ,  comme  celles  des  phalènes  ,  quoi- 
qu'elles foient  nues  ôc  fufpendues  traufverfalement ,  com- 
me les  autres  de  cette  famille. 

C'eft  de  ces  différentes  chryfalides,  que  fortent  ces  pa- 
pillons, dont  nous  admirons  les  vives  couleurs,  ôc  qui 
pendant  l'été ,  font  un  des  plus  beaux  ornemens  tles  cam- 
pagnes ôc  de  nos  jardins.  Lorfque  la  chenille  eft  venue  de 
bonne  heure  ,  ôc  qu'elle  ne  s'eft  pas  mife  trop  tard  en  chry- 
falide  pendant  l'été  ,  on  voit  le  papillon  éclore  au  bout  de 
quinze  jours  ou  de  trois  femaines  au  plus.  C'eft  ce  qui  arrive 
au  plus  grand  nombre  des  papillons.  Mais  fi  quelques  che- 
nilles plus  tardives ,  ne  fe  font  mifes  en  chryfalides  qu'à  la 
lin  de  l'automne  ,  pour  lors  elles  paffent  tout  l'hiver  dans 
cet  état,  ôc  le  papillon  ne  paroît  qu'au  printems  fuivant. 
Ceux  qu'on  voit  dans  les  premiers  beaux  jours  du  mois 
d'avril,  viennent  de  ces  chryfalides  d'hiver,  quiéclofent, 
ou  bien  ce  font  des  papillons  qui  fe  font  réfugiés  l'hiver 
dans  quelque  trou,  ôc  qui  ont  paffé  toute  cette  faifon  fous 
cette  forme. 

Les  papillons  ou  infeftes  parfaits ,  que  donnent  les  diffé- 
rentes chenilles  ,  ont  tous  un  corps  allongé  ,  compofé  de 
la  tête  ,  du  corcelet  ôc  du  ventre.  Ils  ont  deux  antennes 
plusgroffes  à  leur  extrémité  ,  fix  partes  ôc  quatre  grandes 
aîles  couvertes  d'efpéces  d'écaillés  farineufes.  Mais  il  y  a 


52  Hl-STOIRE     ABRÉGÉE 

quelques  différences  à  obferver  quant  aux  antennes  &  aux 
pattes  dans  les  deux  familles  de  ce  genre,  &  dans  les  dit- 
fcrentes  divifions  qui  compofentla  première  famille. 

Tous  les  papillons  qui  font  rangés  dans  la  première  fa- 
mille de  ce  genre  ,  ont  les  antennes  terminées  par  un  bou- 
ton prefque  rond,  ou  feulement  un  peu  ovale.  Ce  bouton 
examiné  de  près ,  paroît  compofé ,  comme  le  refte  de  l'an- 
tenne ,  de  pluiieurs  anneaux ,  mais  beaucoup  plus  courts 
&  plus  ferrés.  Au  contraire,  les  papillons  de  la  féconde 
famille  ont  l'antenne  terminée  par  une  partie  plus  grofle, 
mais  qui  dans  la  plupart  ne  forme  point  un  bouton ,  corn- 
me  dans  les  efpéces  précédentes.  C'eft  une  partie  allongée 
comme  un  fufeau  :  l'antenne  fe  renfle  vers  le  bout  pour 
former  la  maffe ,  qui  enfuite  fe  termine  en  pointe. 

Quant  aux  pattes,  leurs  différences  font  bien  plus  mar- 
quées ,  6c  elles  nous  ont  fervi  à  diftinguer  les  deux  familles 
de  ce  genre.  Nous  avons  appelle  les  papillons  de  la  fe- 
eonde  fatnille  ,  papillons  afix  pieds ,  parce  qu'ils  ont  fix 
pattes  toutes  faites  de  même  ,  toutes  terminées  par  des 
crochets  ou  onglets,  &  dont  ils  fe  fervent  également  pour 
marcher.  Il  n'en  eft  pas  de  même  des  papillons  de  la  pre- 
mière famille  ;  ils  ne  marchent  qu'avec  leurs  quatre  pattes 
poftérieures ,  &  c'eft  pour  cette  raifon  que  nous  les  avons 
appelles /'^/i/Zo/zj'  à  quatre  pieds.  Ils  femblent  réellement 
n'avoir  que  quatre  pattes.  Il  eft  vrai  que  fi  on  les  examine  de 
près ,  on  voit  que  ces  papillons  ont  fix  pattes ,  comme  les 
autres,  mais  les  deux  pattes  antérieures  leur  font  inutiles, 
au  moins  pour  marcher  &  fe  foutenir.  Dans  les  papillons 
du  premier  &  du  fécond  paragraphe  de  cette  famille  ,  ces 
pattes  de  devant  font  courtes  ,  fort  velues,  fans  crochets 
ou  onglets  à  leur  extrémité,  Ôc  finfeiSle  les  tient  toujours 
collées  &  appliquées  en-deffous  de  fa  tête,  oii  elles  relfcm- 
blent  à  un  cordon  de  palatine  ,  plus  propre  à  parer  l'animai 
qu'à  lui  être  utile.  Dans  les  papillons  de  la  troifiéme  divi- 
fion  de  cette  même  famille ,  ces  pattes  antérieures  ne  font 
pas  velues  \  elles  ne  forment  point  la  palatine  autour  du 

coi,  , 


DES     Insectes.  .35 

col,  mais  elles  font  fi  courtes  ôc  fi  petites  ,  qu'elles  de- 
viennent inutiles  à  l'animal,  qui  ne  fe  fert  que  des  quatre 
autres.  Nous  avons  déjà  dit  que  ces  derniers  papillons  ont 
été  appelles  maçons  ou  grimpans. 

Ainfi ,  pour  réfiamer  les  différences  qui  fe  trouvent  entre 
les  familles  ÔC  les  divifions  de  ce  genre  ,  rapprochons  les 
particularités  que  nous  venons  de  détailler. 

La  première  famille  eft  compofée  de  trois  paragraphes. 

Dans  le  premier  ,•  les  papillons  viennent  de  chenilles 
épineufes  ;  leurs  antennes  font  terminées  par  un  boutorf 
prefquerond;  les  pattes  de  devant  font  courtes,  velues 
&  ramaifées  près  du  col ,  6c  les  aîles  de  ces  papillons  font 
anguleufes  ,  &  fouvent  très- découpées  à  leurs  bords.  Ceft 
ce  que  l'on  peut  remarquer  fur  le  papillon  gamma  ou  ro- 
bert-U-diable. 

Les  papillons  du  fécond  paragraphe  ,  ont  tous  les  mê- 
mes caratteres  que  ceux  du  premier,  à  une  feule  diffé- 
rence près,  c'eft  que  leurs  aîles  ont  leurs  bords  arrondis  ôc 
nullement  découpés. 

Le  troifiéme  paragraphe  approche  du  fécond  ;  mais  il 
en  diffère  en  ce  que  les  chenilles  de  ces  papillons  font  fans 
épines ,  ôc  que  leurs  pattes  antérieures  font  très  -  courtes  , 
mais  nullement  velues. 

Les  chryfalides  des  papillons  de  ces  trois  paragraphes, 
font  toutes  pofées  perpendiculairement ,  fufpendues  par 
la  queue ,  ôc  la  tête  en  bas. 

La  féconde  famille  renferme  les  papillons  à  fix  pattes ,' 
dont  toutes  les  pattes  fervent  également  à  marcher  ;  ôc  de 
plus  y  la  chryfalLde  de  ces  papillons  eft  pofée  tranfverfa- 
lement ,  attachée  par  la  queue  ôc  le  miheu  du  corps  ,  au 
moyen  d'un  anneau  ou  d'une  anfe  de  fils,  qui  la  tient  fuf- 
pendue.  Aucun  de  ces  papillons  ne  vient  d'une  chenille 
épineufe ,  ôc  plufieurs  ont  le  bouton  qui  termine  l'antenne, 
allongé  comme  un  fufeau. 

Tels  font  les  caradercs  eflentiels ,  auxquels  il  eft  aifé  de 
diftinguer  ces  différens  papillons.  On  pourroit  encore  di- 
Tomc  IL  E 


34  Histoire     ABRécée 

vifer  la  féconde  famille  en  plufieurs  ordres  fort  naturels. 
Nous  aurions  d'abord  les  papillons  à  queue  ,  caudati  ,  qui 
ont  une  longue  appendice  aux  aîles  inférieures.  Ce  pays- 
ci  n'en  fournit  que  deux  ^  mais  les  pays  étrangers  augmen- 
teroient  beaucoup  cet  ordre.  Les  chenilles  de  ces  papil- 
lons ont  une  fmgularité.  On  voit  fortir  d'entre  leurs  pre- 
miers anneaux  ^  des  efpéces  de  productions  charnues  & 
molles,  qui  leur  font  particulières.  Après  ce  premier  or- 
dre ,  viendroient  les  papillons  à  petite  pointe  aux  aîles  in- 
ïérieures,  caudati  minores.  Ces  efpéces  font  toutes  affcz 
petites  ,  &  viennent  de  petites  chenilles  ovales  &  ramaf- 
fées  ,  que  M.  de  Reaumur  a  défignées  fous  le  nom  de  che- 
nilles cloportes  ,  àcaufe  de  leur  reffemblance  avec  les  clo- 
portes. Les  différentes  efpéces  d'argus  ,  dont  les  aîles  font 
chargées  d'un  nombre  infini  de  petits  yeux,  &  les  papil- 
lons du  chou  pourroient  encore  faire  différens  ordres  à 
part;  mais  nous  n'avons  pas  cru  devoir  les  diflinguer, 
jufquà  ce  que  nous  euffions  des  caradteres  bien  certains. 

Tous  les  papillons  de  ces  différens  ordres  ,  ont  une 
trompe  affez  longue,  qu'ils  roulent  &  retirent  dans  la  ca- 
vité de  leur  bouche.  Leur  nourriture  ordinaire  fe  trouve 
fur  les  fîeurs  ,  où  ils  vont  fuccer  cette  liqueur  mielleufe  , 
li  recherchée  des  abeilles ,  ôc  que  fourniffent  les  glandes 
des  fleurs,  que  les  Botaniftes  ont  appellées  glandes  nccla- 
riferes.  Les  papillons,  pour  tirer  cette  liqueur,  déployent 
leur  longue  trompe  ,  &  attirent  par  fon  moyen  ,  ce  nedar 
doux  ôc  fucré.  C'eft-là  leur  feule  nourriture  5  elle  fuffit 
pour  les  foutenir  pendant  tout  le  tems  de  leur  vie,  qui 
n'eft  pas  longue  ;  car  à  peine  font-ils  parvenus  à  cette  der- 
nière forme  ,  qu'ils  s'accouplent,  qu'ils  pondent  &  qu'ils 
périffent.  Ils  ne  refient  que  peu  de  jours  fous  la  forme 
brillante  de  papillon  ,  après  avoir  rampé  pendant  plu- 
fieurs mois  de  fuite  fous  la  figure  lourde  ôc  grofîiere  de 
chenille. 


DES    Insectes.  3^ 

Première     Famille. 

Papillons  a  quatre  pieds. 

§.    Premier. 

y^  chenilles  épineufes  SC  ailes  angiileufes. 

I.  P  A  P  I  L  I  O  alis  ni  gris  ,  margine  pojlico  albido.      .  lT-a.iCe./jioi 

1  •  r  r  T»       •!•  1-  ,      .         .       .  .     -rie-CX-fT  é  Za.-ii 

Linn.  faun.  fuec.  n.  771.  Papilio  tetrapus  ,  alis  angulatis  lugns  ,   margincf 

poftico  albido. 
Linn.fyjl.  nit.  eih.   10,  p.  47e  .  n.  iiî.  Papilio  nymphalis  anthiopa, 

Hoffn.'inf.  t.  3  ,  /.  z  ,  &-  t,  6  ,f.  3.        ■  •  •     •  . 

Jonft.  inf.  t.  î  ,/.  î  &-  If.  _  _  ^-^  // 

Raj.  inf.  13^.  Papilio  maxima  nigra,  alis  utrifque>  tam  exterioribus,  quara  -  l-yy/.'^ '^*  ^' 
interioribuslimbo  lato  albo  cinftis.  L/aL-j  c,.  A  . 

— (36.  Papilio  maxima  nigra»  alis  utrifque  limbe  albo  lato  ciriftis.      /       J 

\-'- CLhc  .Bibliot.  régi.  Parif.  p.  10,  f.  omne!.  ^ 

/      '/'  ^'■ll'De  geer.  mem.  pag.  694,  p/.  2.1 ,  /.  8,  .9.  Papillon  à  antennes  à  boiuon  &  à  ^  ■J>/' 

^  quatre  jambes,  rouge-brun  ,  dont  les  ailes  ont  un  bord  blanc-jaunâtie.  />* //t"/"^ 

Rojel.  inf.  vol,  i  ,  tab.  i ,  clajj;.  i.  Papil.  diurn.  ^zt  teur;  ^4 


•  Le  morio.  cj-lU  e.j~f~J^^ 

Longueur  1  ^  pouce.     Largeur  3  pouces.  ,V^t^ci^^ 

Ce  grand  &  beau  papillon,  eft  un  des  plus  rares  de  ce -tra >^^^^^-L 
pays-ci.  Ses  ailes  ont  des  pointes  &  des  angles  à  leur^  c-uii^irié 
bord,  comme  celles  de  tous  ceux  de  cet  ordre;  elles  font  . 

noires,  tant  en-deffus  qu'en-deffoiis  ,  avec  un  bord  large "^"^  "~^  J^ 
de  deux  lignes  environ ,  &  d'un  blanc  fouvent  un  peu  jau-''^""  """-^  '  *^ 
nâtre.  Le  bord  fupérieur  de  l'aile  ,  n'a  point  cette  bande  \  i^é-^kc^Éct,. 
mais  en-deffus,  il  a  deux  taches  blanches  allongées.  Le       j/,  ^^,^ 
bord  inférieur  de  l'aîle  ,  avant  la  bande  blanche  ,  a  fou-  f','     n  -p 
vent  une  rangée  de  lunules  violettes  ou  bleuâtres  ,  peu*""^  ^   ^  ^^' 
marquées.  Le  corps  &  les  antennes  de  l'infefte  font  noirs. 
On  trouve  fa  chenille  fur  le  bouleau  ,  le  faule  &  l'olier, 
où  elle  vit  en  fociété.  Elle  eft  chargée  d'épines ,  qui  font 
fimplesôc  fans  branches  ;  elle  eft  noire,  avec  de  grandes 
taches  rouffâtres  fur  le  dos,  &  fes  huit  jambes  intermé- 
diaires ,  de  même  couleur  rouffe.  Les  crochets  des  jam- 
bes membrane ufes  ,  forment  prefqu'une  couronne  com- 

Eij 


-V  3/. 


^6  Histoire     abrégée 

plette.  Sa  chryfalide  eft  noire  j  avec  quelques  taches  rôu- 

geâtres. 

2.  PAPILIO  alis  fulvis  nigro  maculatis  j  omnibus 
ocello  cœruleo  variegato. 

Linn.fauti.  fuec.  n.  776-  Papilio  tetrapus ,  alis  angulatis  fulvis  nigro  macu- 
latis ,  omnibus  ocello  cœruleo  variegato. 
Linn.  fyjl.  nat.  ediî.  10,  p.  471  >  n.  88.  Papilio  Nymphalis  gemmatiis  10, 
Mouffet.  lat.p.sç  ,/.  injima.  Regina  omnium. 
Hoffn.  inf.  t.  ii,f.9. 
Jonjl.  inf.  p.  40 ,  n.  4  ,  t.  5 ,  /.  lo. 
Merian.  europ,  i  ,  p.  10,  I.  t6. 
4  Goetl.  Ut.  I  ,  p.  13 ,  /.  I.  Ocuius  pavonis.  &  gall.  tom.  1 ,  tah.  i. 
Lijî.  gred.  p.   i./.  I. 

Petiv.  muf.p.  34,  n.  314.  Papilio,  oculus  pavonis  didus. 
Mb.  inf.  t.  4  ,  /.  î. 
Reaum.  inf,  i  ,  t.  25  ,/.  1 ,  i. 
j  ïiaj.  inf.  121  ,  n.  13.  Papilio  clegantifiGma  ad  urticariam  accedens,  (îngulis 

alis  maculis  oculos  imitantibus. 
BibUot.  reg.Par.p.  17,/.  î,p.  iS  ,f.omnes. 
Piofel.  inf.  v»l.  1  ,  tal,  3  ,  claff.  i.  Papill.  diurn. 

-   /çL-   f  ^  Le  paon  de  jour  ,  ou  l'œil  de  paon. 

1/  ,^    Longueur  13  lignes.     Largeur  1  ^pouces. 

Le  paon  ,  ou  l'œil  de  paon  ,  eft  très-aifôà,reconnoître 
par  les  yeux  de  paon  ,  qu'il  porte  en-deflus  ,  au  nombre  de 
quatre  J  un  fur  chaque  aile,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le 
nom  qu'il  porte.  Ses  aîles  fort  anguleufes  ^  font  noires  en- 
deflbus  ;  en-deiïus  elles  font  d'une  couleur  fauve  rougeâ- 
tre.  Les  fupérieures  ont  à  leur  bord  d'en-haut ,  deux  ta- 
ches noires  allongées  ,  avec  une  tache  jaune  entr'elles. 
A  leur  extrémité ,  fe  trouve  l'œil ,  grand ,  rougeâtre  au  mi- 
lieu ,  entouré  d'un  cercle  jaune ,  accompagné  d'un  peu 
de  bleu  vers  le  côté  extérieur.  De  ce  même  côté,  en  fui- 
vant  la  direftion  du  bord ,  font  cinq  ou  fix  taches  blan- 
ches ,  rangées  par  ordre.  Les  aîles  inférieures  font  plus 
brunes  ,  &  ont  chacune  un  grand  œil  d'un  bleu  noirâtre 
au  milieu  ,  entouré  d'un  cercle  gris.  La  chenille  de  ce 
papillon  eft  d'un  noir  foncé  ,  piqué  d'un  peu  de  blanc. 
On  la  trouve  communément  fur  la  grande  ortie. 


/• 


D 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  ^7 

5.  PAPILIO  a/is  fulvis  nigro  maculaùs  ,  primariis 
punâls  quatuor  aigris. 

Linn.faun.fuec.  n.  773.  Papilio  tetrapus  alis  angulatis  fulvis  nigro  macula-        /  / 

tis ,  primariis  pundis  quatuor  nigris.       ,  t_/^/«-/i  .  ^/T 

Linn.fyff.  nat.  edit.  10  ,  p.  477  ,  «.  t^i^yPapilio  nymphalis  folychloros. 

Aldrov.  inf.  f.  3  ,/.  7.  Polychloros.         / 

Merian.  europ,  z  ,  p.  1 ,  t,  i. 

Go:i.  lut.  I  ,  p.  175  »  t.  77-  &*  gaii-  ton.  1 ,  tab.  Ixxvij. 

Lift.  goed.  5  j/.  3. 

Raj.  inf.  1 1 8  ,  n.  2.  Papilio  urticariam  referens  major  ,  alis  amplioribus ,  quam 
ulm.iriam  vocitJre  foliti  fumus. 

306,  n.  14-  Eruca  médire  magnitudinis  ,  corpore  è  cinereo  nigricante  , 

fpinulis  raris  in  quolibet  annulo  ramofis  fulvis. 

Peûv.  muf.  j4  ,  n.  315.  Papilio  teftudinarius  major. 

Albin,  inf.  s%. 

Reaum.  inf.  i  ,  t.  23  ,/.  i ,  z. 

Frifck.  germ.  6  ,  p.  7 ,  f.  3.  Eruca  cœrulefcens,  fpinis  luteis. 

Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  i.  clajf.  i.  Papil.  diurn. 

Jac.  l'amir.  inf,  tab,  lî.     -  . 

La  grande  tortue.      C-f-fi'^<L     iltt^c  /r^^\ 
Longueur  15  lignes.    Largeié  i  pouces  4  lignes. 

Ses  aîles  anguleufes  font  de  couleur  fauve  en-delTus. 
Celles  de  deffus  ont  à  leur  bord  fupérieur  quatre  taches 
noires  un  peu  allongées ,  entre  lefquelles  l'aîle  eft  plus 
jaune  &  plus  claire  qu'ailleurs.  Dans  le  milieu  de  l'aîle  ,  il 
y  a  quatre  autres  taches  plus  petites ,  ifolées  &  pareille- 
ment de  couleur  noire.  Les  aîles  inférieures  ont  leur  moi- 
tié d'en-haut  noire ,  &  le  refte  de  la  même  couleur  que 
les  fupérieures.  Le  bord  extérieur  des  unes  &  des  autres, 
eft  noir  ,  avec  une  raie  jaune  dans  le  milieu  de  cette 
bande  noire.  En-deflbus,  les  aîles  font  d'un  brun  noirâ- 
tre. La  chenille  entre-mêlée  de  brun  6c  de  jaune  ,  fe  trou- 
ve fréquemment  fur  l'orme.  Sachryfalide  eft  remarquable 
par  quatre  ou  fix  points .  argentés  ,  pofés  en  deux  bandes 
longitudinales ,  dont  elle  eft  ornée.  On  a  appelle  ce  pa- 
pillon ,  tortue  ,  papilio  teftudinarius  ,  parce  que  fes  cou- 
leurs imitent  celles  de  l'écaillé  de  tortue. 

^.  PAPILIO  alis  fulvis  ,  nigro  macula  tis ,  primariis 
punctis  tribus  nigris. 


38  Histoire    abrégée 

Linn.faun.fiiec.n.   774.  Papilio  tetrapus,  alis  angulatis  fulvis  nigro  macu-; 

latif,  primariis  punâis  tribus  nigris. 
Linn.  Ijji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  477  ,  n.  114.  Papilio  nymphalis  urtics'. 
Mouffet.  lat.p.  101  ,  /2.  II  ,/.  5  ,  é. 
Hûffii.  inf.  I ,  f.  4. 

Goed:  inf.  1  ,  p.  90  ,f.  1 1 ,  &<  gall,  tom.  i ,  tah.  xxj. 
Lift.  goed.  I ,  }  ,  /.  I. 
Jonft.  inf.  t.  $  ,  f.  z6. 
Merlan,  europ.  i  ,  p.  r  j  ,  f.  44« 
Robert,  icon,  t.  5. 
Bradl.  natur.  t.  n,f.i. 
Petiv.  muf.  3  16.  Papilio  tefiiiJjnarius  minor. 

Raj.  inf.  it;  ,   n.'  i.  Papilio  urticaria  vulgatiflima  ,  rufo  >  nigro  i  cœrulec? 
&  albo  coloribus  varia. 

p.  118.  Eruca  nigra  ,  (eu  puUa  fetigera  urticaria, 

p.  543,  n.  18.  idem. 

Albin,  inf.  ^,f.  6. 
Swamerd.  hib.  nat.  tab.  j  j  ,  /.  12, 
Frifch.  germ.  6  ,t.  z. 
Reauin.  inf.  i  ,  r.  i6  ,  /.  6,7.' 
i  '■  .-'trin-c    ^  li^  ^  If    Rofel.  inf.  vol.  I,  tab. 'i ,  claJJ".  l.  Papil.  diurn, 

tUiinrc-  •  ■       *■     ^^  petite  tortue. 

/>   ^    ,p  ^    'Longueur  11   lignes.     Largeur  z  pouces, 

'■ — ^- ■  Il  y  a  beaucoup  de  feflemblance  entre  ce  papillon  &  le 

['T^rtccuiJ^  précédent.  Celui-ci  eft  plus  petit  ;  il   a  au  bord  exté- 

~^  rieur  des  aîles  de  deflus ,  vers  l'angle  extérieur ,  entre  les 

taches  noires  ,  une  tache  blanche  ,  qui  n'eft  point  dans  le 
précédent.  De  plus,  fur  le  milieu  des  aîles  de  dcffus  ,  il 
n'y.  a  que  trois  taches  ou  points  noirs  ifolés ,  au  lieu  de 
quatre  ,  qui  fe  voyent  dans  la  grande  tortue.  Enfin  les 
bords  extérieurs  des  aîles  de  deflus  &  de  deflbus  font  noirs, 
avec  une  raie  jaune  ;  mais  ils  ont  de  plus  ,  fur  la  ban- 
de noire,  des  lunules  ou  croiflans  bleus.  En-deflbus ,  les 
aîles  font  d'un  brun  onde  par  nuances ,  &  celles  de  deflus 
ont  dans  leur  milieu  une  grande  tache  jaune  pâle. 

La  chenille  noirâtre  fe  trouve  en  quantité ,  &  fouvent 
par  troupes ,  fur  la  grande  ortie.       .-.---.-,.      y'^ra^.w.  jv'^f^^' 

5.  PAPILIO   alis  laceris  fulvis  nigro  maculatis } 

y      Jecundariis  fubtus  G  albo  notatis. 

'^  Linn.faun.fuec.  n.  775- Papilio  tetrapus,  alis  angulatis  fulvis  nigro  maculatis  J 

fecundariis  V  albo  notatis. 


b  E  s     I  N  s  E  C  T  E  s:  ^^ 

't,inn.Jyfl.  nat.  élit.  lo  ,  p.  477  .  n.  nî-  Papilio  nymphalîs  C  alhumi 

Mmff.  lat.  103  ,  n.  z  ,/.  1.  Papilio  diurna  média  fecunda. 

Ho0t.  inj.  1 ,  t.  7- 

Mirrian.inf.  <  ,p.  6  ,t.  ti. 

Fetiv.  muf.  Papilio  teftudinarius  ,  alis  lacen's. 

^/J.  in/,  ro  4- Papilio  alis  laciniatis. 

Kaj.  inf.  1 1  8  ,  n.  5.  Papilio  ulmari^e  fimilis  fed  miner  ,  alis  laciniatis  ,  interio- 

ribus  linea  alba  incurva  notatis. 
— — p.  349  ,  n.  II.  &  p-  119.  Eruca  lupulacea  hirfuta  è  rufo  nigricans  , 

macula  léu  areola  alba  longa  in  medio  dorfo  notata. 
Frifch.  germ.  /\,p.6,t.A  ,fig.  y.  Eruca  fpinola  femialba  ,  femique  lutea ,  papi- 

lione  yplllo  grsco  in  ala.   • 
Reium.  inf.  i  ,  t.  17  ,/,  9  ,  lo-    làem.  i ,  r.  27  ,/.  i.  Eruca. 

Koh.  icon.  r.  13.  t        /~«  "^îr".  TT"    ^ 

Deg-eer.  rae/n.  p.  6;94,  pL  îO,j%-.  ?,  to.  Papillon  à  antennes  à  bouton  &  à  quajCiC    v.ïCcl  j    i  L/ U  J  .  ^ 

rre  jambes ,  dont  les  aîles  inférieures  font  marquées  cn-defTous  d'un  C  blanc.  h^^  ^.     ^  cs^  . 

Rofel.  inf.  vol  i  ,  tab.  5  ,  claff,  i.  Papil.  diurn.  /     ,  /         w 

.  I.S  gamma  ou  robert-le-diable. 

Longueur  10  lignes.     Largeur  ii  lignes. 

Les  aîles  de  ^ette  efpéce  font  très-anguleufes ,  &  com- 
me déchiquetées  à  leurs  bords.  Ên-deffus  .elles  font  fauves , 
avec  plufieurs  taches  noires  ,  dont  quelques  -  unes  ,  au 
nombre  de  quatre  ou  cinq,  font  ifolées ,  &  les  autres  tien- 
nent enfemble.  En-defTous  elles  font  plus  ou  moins  bru- 
nes ,  ondées  de  différentes  nuances  &  quelquefois  d'un 
peu  de  bleu  ,  &c  de  plus  ,  les  aîles  inférieures  ont  chacune 
dans  leur  milieu  en-deifous  une  tache  blanche  de  la  forme 
d'un  G.  Cette  tache  a  fait  donner  à  ce  papillon  le  nom  de 
gamma  ;  &  fa  couleur  de  diable  enrhumé  ,  ainfi  que  la 
découpure  finguliere  de  fes  aîles  ,  l'ont  fait  nommer  par 
d'autres  ,  robert-le-diable.  Ses  pattes  font  blanches  dans 
leur  milieu. 

Sa  chenille  épineufe  eft  brune  fur  les  côtés  ,  &  a  fur 
le  dos  une  large  bande  longitudinale  blanche  j  qui  ne 
va  pas  jufqu'aux  quatre  premiers  anneaux  ,  ce  qui  la  fait 
reffembler  à  l'habillement  d'un  bedeau  ,  d'où  elle  a  reçu 
le  nom  de  chenille  bedeau  ;  eruca  bicolor.  Elle  fe  trouve 
fur  le  houblon  ,  le  grofelier  &  quelques-autres  arbres. 
Quoique  fon  papillon  foit  commun  ,  on  ne  la  rencontre 
cependant  pas  fréquemment. 


q.6  Histoire    abrogée 

6.  PAPILIO  a/is  nigris  albo  maculatls  f  omnibus 
j^afcia  arcuata  coccinea. 

Linn.faun.fuec.  n.  777.  Papilio  tetrapus ,  alis  denticulatis  nigris  albo  macula» 

tis  ,  omnibus  fa(cia  arcuata  coccinea. 
Linn  fyft.  nat.  ed'it.  10  ,  p.  478  ,  n.  1 1?.  Papilio  nymphalis  atalanta. 
Hoffn.  inf.  I  ,  t.  2  ,  edit.  ah.  t.  i,f.  i ?• 
Mouff.  lat.  p.  100  ,f.  3  ,  4-  Papilio  diurna  fexta. 
.^  •  Goed.  lat.  I ,  p.  9(1  ,f.  16  (rgall.  tom,  i ,  tab.  xxvj'  &*  tom,  j  ,  tai.  39.  Inferne. 

/''  Lift.  goed.  p.  10  ,/.  4. 

Merian.  europ,  2  ,  p.  4 1 ,  r.  4  r. 

Reaum.  inf.  i  ,  t.  10  ,  /•  8  ,  9. 

Albin,  inf.  t.  3. 

Petiv.  muf.  p.^^  ,  n,  317. Papilio  major  nigrefcens  tricolor  ,  circule  fere  fan-; 

guineo  ornatus. 
'Ra'j.  inf.  p.  11(5 ,  n.  1.  Papilio  major  nigrefcens  ,  alis  maculis  rubris  &  albis  pul- 

chre  illuftratis. 
Biblioth  Teg.Par.p.  n  ,71.6.^3' p.  iz,n.i  —  8.  Crp.  16,/.  5  ,  4. 
Degeer.  mcm.p.  694,  pi.  lî  ,  fg.  f.  Papillon  à  antennes  à  bouton  &  à  quatre 

jambes ,  dont  chaque  aîle  a  une  large  bande  rouge, 
^^  Rofel.  inf.  vol.  1  ,  tab.  6 ,  clajf.  i.  Pap.il.  diurn. 

Jac.  l'amir.  inf.  tab.  i^  /  /  '  *^^"^ 

Le  vulcain.   \^>^^^  s^'t^o^r^  ^^ ^■^■^^-^'^'^  s~ic',-J}c\. 
^^     Longueur  13  lignes.    Largeur  i  §  pouces. 


Le  vulcain  a  les  aîles  dentelées  un  peu  anguleufes; 
Elles  font  en-deflus  de  couleur  noire  ,  avec  une  large  ban- 
de rouge  fur  chacune  ,  outre  quelques  taches  blanches  au 
bord  des  aîles  fupérieures  ,  ce  qui  le  fait  aifément  recon- 
noître.  En-deflbus  ,  les  aîles  fupérieures  ont  les  mêmes 
taches  rouges  &  blanches  qu'en-deffus ,  &  de  plus  quel- 
ques ondes  bleues  fur  un  fond  noir  entre  ces  taches.  Les 
aîles  inférieures  en-deflbus  font  marbrées  de  différentes 
nuances  de  brun.  Les  antennes  font  compofées  d'anneaux 
alternativement  blancs  ôc  noirs.  Le  nom  de  vulcain  a 
apparemment  été  donné  à  ce  beau  papillon,  à  caufe  des 
taches  ou  bandes  couleur  de  feu  qui  font  fur  fes  aîles. 
Sa  chenille  épineufe  eft  noire  ,  elle  a  de  chaque  côté 
du  corps  une  fuite  de  traits  de  couleur  citron.  Elle  fe 
trouve  fur  l'ome.  Ce  papillon  eft  commun,  fur-tout  à  la  fin 
de  l'été. 

7.* 


CES    Insectes.  41, 

7.  PAPILIO  alis  fulvis  albo  nigroque  variegads  , 
fècuadariis  ocellts  quinqus. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  77».  P^pilio  tetrapus  f  alis  dentatis  fulvis  albo  nigroqi;c 

varieg.itis  ,  fecundariis  occUis  quinque. 
Linn.  (yji.nat.  edit,  io,p.  47  5,/!.  107.  Papilionymphalisgemmatus  Cflr^iui. 
Mouff.  'lut.  p.  \oi  ,  n.  S  ,  9  ,f-  i  ,  ^• 
Hoffh.  inf  r.  7  ,  /.  ?  »  f^'^*  "^f-  "*  '  '•  ^• 
Goed.  lar.  j  ,  p.  i ,/  LÙ-gall.  tom.  1  ,  tab.  i. 
Lift  goed.  p.  14  ,  /.  6. 

Merian.  europ.  3  ,  p.  51 ,/.  ïj  ,  edit.  ult.  83. 
Albin,  inf.  LVî. 
Keaum.  inf,  i  ,t.  i6  ,f.  11 ,  12. 
Petiv.  muf,  p.  3î,n.  316.  Papilio  eleganter  variegatus ,  agilis,  bclla  donna 

diôus. 
Raj.  inf.  p.  ixl  ,  «.   13.  Papilio  major  pulchra  nigro ,  rufo  ,  albo  ,  coloribus 

varia. 
Jon^.  inf.  t.  T. 
Rofel.  inf.  vol.  t ,  uib.  10 ,  daf[.  i.  Papil.  diurn. 

La  belle-dame. 

Longueur  i  pouce.    Largeur  z  pouces  ï  lignes. 

Cet  élégant  papillon  a  les  aîles  dentelées  ,  peu  anguleu- 
fes.  Les  fapérieures  en-deflus  font  mêlées  1e  taches  fau- 
ves ■  un  peu  couleur  de  cerife  vers  le  bord  intérieur  ,  ôc  de 
taches  blanches  au  bord  extérieur  vers  le  bout  de  l'aile  ;  le 
tout  fur  un  fond  noir  peu  foncé.  Les  inférieures  font 
de  couleur  fauve  rougeâtre  ,  avec  plufieurs  taches  noires  , 
dont  il  y  a  une  rangée  de  forme  ronde  qui  borde  l'aîle.  Ln- 
deflbus  j  les  ailes  fupérieures  font  prelque  toures  de  cou- 
leur de  cerife  ,  avec  quelques  taches  noires  ,  blanches  ôc 
jaunes.  Les  inférieures  font  marbrées  de  gris  ,  de  jaun?  ÔC 
de  brun  ,  avec  cinq  taches  en  forme  d'yeux  ,  rangées  en 
Jbandes  qui  bordent  laile  au  niv^me  endroit ,  où  lont  en- 
deflus  les  taches  rondes  &  noires.  1.  élégance  des  coulejr-s 
de  ce  papillon  .  l'a  tait  appeller  la  belle-dame ,  bella  doni  a. 
Sa  chenille  de  couleur  grife  &  épineufe  ,  fe  trouve  fur  '•  s 
chardons  ôc  les  clrjlum  ,  ôc  fur -tout  lur  le  chardon 
velu  à  feuilles  d'acanthe.  Carduus  tomentofus  acanthl 
folio. 

Tome  IL  E 


-J2  Histoire    ABRécfE 

§.  IL  De  la  PRE  1*1 1ERE  Famille.^ 

^•^  chenilles  épintufes  SC  ailes  arrondies. 

8.  PAPILIO  alis  dentads  falvis  nigro  maculads  , 
Jiibtus  lineis  tranjverjîs  argentcis. 

Linn.  faun.fuec,  n.  779.  Papilio  tetrapus  ,  alis  rotundatis  dentatis  fulvis  nigro 

maculatis  ,  lubtus  lineis  argenteis  tranfverfis  nigris. 
Linn-fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  481  ,  n.  138.  P.ipilio  nymphalis  pa^A/a, 
Petiv.  muf.  5?  ,  «.  311.  Papilio  fritiUarius  major ,  lineis  fiibtus  argenteis. 
Raj.  inf.  p.  i\9  ,  n.  4.  Papilio  major  ,  alis  fulvis  maculis  nigris  in  fvipina  parte, 

prona  tranfverfis ,  areis  argenteis  depiâis. 
Tlofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  7 ,  cldjf.  i.  Papil.  diurn. 

Le  tabac  d''ef pagne. 

Longu.ur  15  lignes.     Largeur  ^  pcuces  7  lignes. 

Les  aîles  de  cette  grande  &  belle  efpdce  font  en-deflus 
de  couleur  fauve  ou  de  tabac  d'efpagne  ,  avec  quelques 
raies  longitudinales  ,  &  plufieurs  rangées  de  taches  noires 
rondes ,  qui  fuivent  la  diredion  du  contour  de  l'aîle.  En- 
deflbus  les  aîles  fupérieures  font  comme  en-deffus  ;  mais 
les  inférieures  ont  des  bandes  tranfverfes  un  peu  obliques 
&  comme  ondées  ,  de  couleur  d'argent  ou  de-  nacre ,  ôc  de 
plus  elles  font  lavées  d'une  petite  teinte  de  vert.  Je  n'ai 
jamais  trouvé  la  chenille  de  ce  beau  papillon.  M.  Aubriet 
i'avoit  eue  chez  lui,oia  elle  étoit  éclofe  des  œufs  que  le  pa- 
pillon avoit  pondus.  Elle  étoit  épineufe  ,  mais  elle  périt 
faute  de  nourriture  ,  M.  Aubriet  ne  connoiffant  pas  les 
feuilles  dont  elle  fe  nourrit  ,  &  lui  en  ayant  offert  plu- 
fieurs fans  fuccès.  Le  papillon  fe  trouve  dans  les  bois  , 
&  eft  difficile  à  attraper. 

^.PAPILIO  alis  dentads  fulvis  nigro  maculatis  fub  tus 
maculis  2  i  argenteis.  Planch.  1 1  ,  fig.  1,2. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  780.  Papilio  tetrapus  ,  alis  rotundatis  dentatis  fulvis  nigro 
maculatis ,  fubtus  maculis  ii  argenteis. 

Linn.  [}jl.  mu.  edit.  10  ,  p.  48  1 ,  n.  140.  Papilio  nymphalis  aglaia. 

Mowff.  iar.  p.  1  o  I  ,  /.  3  .  4  >  M.  I  o. 

Fetiv.  muf  p.  35  ,  n,  310.  Papilio  fritillarius  niajor ,  maculis  fubtus  argen- 
teis. 


DES    Insectes.  45 

Ri»;,  inf.p,  119  ,  n.  î.  Papilio  major  >  alis  fulvis  fupina  parte  rnsculis  nigris 

crebris .  prona  etiam  argenteis  déganter  pidis. 
Rofel.  inf.  rom.  4  >  tab.  xxv, 
Jac.  lamir.  inf.  tab.  19. 

JLe  grand  nacré. 

Longuiur  I  pouce.     Largeur  i  pouces  ?  %neî. 

Ses  aîles  arrondies  &  peu  dentelées  font  fauves  eii- 
deffus  ,  avec  des  taches  &  des  raies  noires.  En-defibus ,  les 
aîles  fupérieures  font  d'une  couleur  fauve  plus  pâle  ,  avec  /  ^  ..        ' 
des  taches  noires  femblables  ,  &  quelquefois  un  peu  de/»-^^/^  '^   *• 
nacre  vers  l'angle  extérieur  ;  mais  les  inférieures  prefquc^ 
jaunes  ,  ont  de  grandes  plaques  argentées  ou  nacrées  j  ati  ^^^  GeCr 
nombre  de  20,  21  ,  ou  24.  fur  chacune  ;favoir,  une  bande  ^^^ 

qui  borde  l'aîle  ,  ordinairement  compofée  de  fept  taches  /^"^f     _ 

en  forme  de  croifTant ,  une  au  milieu  pofée  tranfverfale-  "-^ 

■ment  ,  compofée  de  fept  ,  huit  ôc  quelquefois  dix  taches, 
les  unes  plus  grandes  ,  les  autres  plus  petites  ;  &  enfin  cinq 
ou  fix  taches  affez  grandes  ,  pofées  irrégulièrement  proche 
la  bafe  de  l'aile  ,  ou  vers  l'endroit  où  elle  s'attache  au 
corps  de  l'infette.  On  trouve  fouvent  ce  beau  papillon 
dans  les  bois  ;  il  vole  vue  &  fort  haut  ôc  eft  très-  difficile  à 
faifir.  Sa  chenille  eft  épineufe  ,  de  couleur  noire,  avec  une 
bande  de  taches  fauves  de  chaque  côté ,  ôc  une  bande  plus 
pâle  fur  le  dos.  Elle  eft  très-rare. 

il  o.  PAPILIO  a/is  dentatis  fulvis  nigro  macidads  , 
fubtus  maculis  37  argenteis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  78%  Papilio  tetrapus  ,  alis  rotundatis  dentatis  fulvis,  ni- 
gro mamlatis,  fubtus  maculis  57  argenteis. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo,  p.  481  ,  n.  141.  Papilio  nymphalis  Zaî/joniu. 

Hojfn.inf.  t.  Il  ,  f.  II. 

Rob.  icon.  t.  tz.  _ 

Petiv.  muf.  p-  î  i ,  n.  510.  Papilio  rigenfis  aureus  mmor  maculis  argenteis  tubtus 
perbélle  notatus. 
'    Ka).  inf.  p-  110  ,  n.  6.  Idem  ac  petivcrus. 

Rofel.  inf.  vd.  3  ,fupplem.  i  ,  tab.  10  ,  clafC.  i.  Papil.  diurn. 

Le  petit  nacré.  - — - — 

Longueur  10  lignes.     Largeur  1  pouces. 

Ce  papillon  varie  pour  la  grandeur  j  il  y  en  a  d'un  tiers 

F  ij 


44  Histoire    abrégée 

plus  petits  les  uns  que  les  autres.  Ses  ailes  font  en-deflus 
de  couleur  fauve  ,  avec  des  taches  ou  gros  points  noirs 
difiinds  &  fcparcs  les  uns  des  aunes.  Les  fupérieures  font 
en-deffous  jaunes  ,  avec  des  points  noirs  femblables  ,  ôc 
fept  ou  huit  taches  nacrées  bien  inarque'es  vers  l'angle 
extérieur  de  l'aile  ;  favoir  ,  quatre  plus  grandes  vers  le 
bord  rangées  de  front,  deux  ou  trois  petites  plus  haut  que 
les  précédentes  ,  &  une  encore  plus  haut  en  forme  de 
croiÎTant ,  plus  grande  ,  mais  moins  apparente.  Les  ailes 
inférieures  en  deflbus  font  jaunes  ,.avec  une  trentaine  de 
taches  argentées  fur  chacune  ;  favoir  ,  fept  grandes  le  long 
du  bord  ,  fept  petites  plus  haut  entre  les  premières  ;  huit 
autres  grandes  de  diverfes  formes  dans  le  refte  de  l'aile ,  ôc 
-fix  ou  huit  petites  entre  ces  grandes.  Nous  ne  connoiffons 
point  la  cheniUe  de  ce  papillon  qui  doit  être  épineufe. 
•Kofel,  dans  fes  Hgures ,  la  repréfente  de  couleur  brune  , 
avec  deux  longues  bandes  jaunes  ,  une  de  chaque  côté. 
On  trouve  fouvent  le  papillon  dans  les  mois  de  juillet  ôc 
d'août. 

,JI.  PAPILIO  a/is  dentatis  fulvis  Jiigro  macula  ti s  ^ 
Jiibtus  maculls  p  argenteis. 

Linn.faun.fucc.  n.  7Si.  Papilio  tetrapus  ,  alk  rotundath  dentatis  falvis  nigro- 

macii!  itis ,  fubtus  maculis  9  argenteis. 
hinm  fyfi.  nat.  edit.  10 ,  p.  4S1  ,  ?!-  141,  Papilio  nymphalis  euphrojjne. 
Petiv.  muf.  u.  3?  ,  /z.  52.1.  Papilio  tritillarius  m^cul.itus  prxcox. 
Raj.  inf.  1 10  ,  n.  7.  Papilio  fritillarius- major  ,  alis  fulvis  fuperne  maculis  nigris 

teiïèlatis. 

Le  collier  argenté. 

Longueur  7  ^  lignes.    Largeur  18  lignes. 

Les  ailes  de  cette  efpéce  font  en-deffus  de  couleur  jau- 
ne ,  mais  plus  jaune  &  plus  pâle  que  dans  les  précédentes , 
avec  des  nervures  ,  des  bandes  tranfverfes  noires  ,  6c 
une  double  rangée  de  points  de  même  couleur  diftinfts  ÔC 
ifolés  ,  qui  parcourent  les  bords  des  ailes.  Le  deffous  des 
ailes  fupérieures  eft  femblable  au  deffus  j  fi  ce  n'eft  que  la 
touîeur  jaune  eftjencore  plus-pâle  ;  ôc  que  les  taches  noires. 


DES  Insectes. 


4Î 


font  moins  marquées.  Les  aîles  inférieures  pareillement 
jaunes  ,  ont  chacune  en-deflbus  neuf  taches  argentées  ; 
lavoir  ,  fept  triangulaires  qui  parcourent  le  bord  inférieur 
de  Taîle  ,  &  forment  comme  un  collier  argenté  ;  une 
huitième  plus  grande  fituée  dans  le  milieu  de  Taîle  ;  ôc  une 
neuvième  plus  petite  vers  fon  bord  extérieur.  Souvent  ces 
aîles  ont  en-deflbus  dans  leur  milieu  une  bande  tranfverfe 
plus  jaune  que  le  refte  6c  prefque  de  couleur  citron.  On 
trouve  très  -  communénient  ce  papillon  dans  les  bois  ; 
fa  chenille  n'eft  pas  connue. 

12.  PAPILIO  alis  dentans  fiilvis  nigro  variegatis  y^. 
fubtas  fafciis  tribus flaris. 

Liim.  fyjî.  nat.  edit.  lo  ,  p.  480  ,  n.  137.  P-'.pilio  alis  dentatis  fulvfs  nigro 
maculatis  ,  fubtus  fafciis  tribus  flavis.  Ilid.  Papilio  nymphalis  cinxia. 

Mil  Upf.  1756  >  p>  li  »  n.  i4-  Papilio  alis  ereflis  fubrotundis  tefîaceis  ,  pundls 

pallidis  ,  lineolis  undulatis  fufcis ,  fubtus  albo  variegatis. 
•^P-inVi  ga^o-ph.  iS  ,  r.   18  ,  /.   10.  Papilio  fritillarius  lin 
fubtus  pallidis. 

lî-ij.  inf  1 1 1  ,  n.  9-  Idem  ac  Petiver, 

iiûfei.  inf.  tom.  4 ,  tab.  xiij. 


ncolnienfîs  ,   fafciis 


Le  damier. 

■Longueur  6  lignés. 


Largeur   18  lignes. 


e  celui-ci 


Il  efl:  peu  de  papillons  qui  varient  autant  que 
voici  les  principales  variétés  que  j'ai  trouvées. 

A.  Papilio  alis  dentatis  fulyis  nigro  maculatis  , 
fiibtus  fafciis  tribus  flavis. 

Unn.fa.un.fuec.  n.  73?.  Papilio  tetrapus  alis  rotundatis  dentatis  fulvis  nigro 
maculatis ,  fubtus  fafciis  tribus  flavis. 

B.  Papilio  alis  dentatis  fulvis  nigro  reticulatis  , 
fubtus  fafciis  tiibus  flavis. 

G.  Papilio  alis  dentatis  fulvis  nigro  reticulatis  éC 
punclatis  ,  fubtus  jaf dis  tribus  flavis. 

D.  Papilio  alis  dentatis  fulvis  nigro  reticulatis  éC 
punctatis  ,  utrinque  fafciis  tribus Jlavis. 

La  première  de  ces  variétés  efl  fauve  en-defius ,  parfe- 


.  de  Geer/fom.* 

93 


17- 


4(5  Histoire     abrégée 

mée  de  taches  noires  rondes  &  de  points  ifolés,  comme  Te 
petit  nacré  ;  en-dellous  elle  a  des  petits  points  femblables  , 
ôc  Ta  couleur  eft  la  même  ,  à  l'exception  du  bord  des  ai  es 
fupérieures  ,  qui  eft  d  un  jaune  citron  ,  ôc  de  trois  bandes 
jaunes  tranfverfes  fur  les  ailes  inférieures. 

La  féconde  reflemble  à  la  première  pour  la  couleur, 
mais  au  lieu  de  points  noirs  ifolés  ,  elle  a  ,  tant  en-deffus 
qu'en-deflbus,  des  nervures  noires  longitudinales  ôc  tranf- 
verfes qui  fe  croifent  ôc  forment  des  mailles  ou  quarrés  ,  à 
peu  près  comme  fur  un  damier  ou  un  échiquier. 

La  troiliéme  variété  plus  grande  que  les  autres ,  leur 
relTemble  pour  la  couleur  ,  ôc  outre  les  maiJes  de  fes 
aîles  femblables  à  celles  qui  fe  voyent  fur  la  féconde  ,  elle 
a  une  rangée  de  points  noirs  pofés  chacun  fur  le  milieu  d\m 
quarré  ,  le  long  du  bord  des  ailes  inférieures,,  tant  en-deffus 
qu'en-defTous. 

Enfin  la  quatrième  a  les  mailles  de  la  féconde  ôc  les 
points  de  la  troifiéme  ,  ôc  outre  cela  trois  bandes  jaunes 
tranfverfes  fur  les  quatre  ailes  ,  tant  en-deffus  qu'en-def- 
fous  ;  le  refte  de  fes  aîles  eft  fauve. 

On  trouve  communément  ces  papillons  dans  les  boi?. 
Leurs  chenilles  font  épineufes  ôc  fort  rares. 

§.  IIL  De  la  Première  Famille. 

A  chenilles  fans  épines ,  SC  pattes  antérieures  courtes  que 
ne  font  point  la  palatine. 

15.  PAPILIO  alis  rotundatis  dentatis  nigro  -fiifcis 
omnibus  fafcia  albida  ,  primariis  ocello  duplici  ,  Jecun- 
dards  unico. 

Bihliotk,  reg.  Par,  p.  38./.  Omnes. 

Silène. 

Longueur  14  lignes.     Largeur  i  pouce:  3  lignes. 

Le  filene  efl  un  des  grands  papillons  de  ce  pays -ci.  En- 
deffus  ,  fes  aîles  font  d'un  noir  brun ,  avec  une  large  bande 
tranfverfale  blanche  proche  le  bord  extérieur.  i)ur  cette 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  Ë  s.  47 

tande  ]  font  aux  aîles  fupérieures  deux  efpéces  d'yeux 
blancs  entourés  d'un  cercle  noir  ,  l'un  proche  l'angle  exté- 
rieur ,  l'autre  très-petit  vers  le  milieu  de  la  bande  blanche. 
Sur  les  aîles  inférieures ,  il  n'y  a  qu'un  œil  vers  le  bas  de  la 
bande  blanche.  Le  defïbus  du  papillon  eft  femblable  au 
deffus ,  Cl  ce  n'eft  que  le  noir  des  aîles  inférieures  eft  pana^ 
ché  d'ondes  blanches.  Ce  papillon  n'eft  pas  des  plus  com- 
muns. On  le  trouve  dans  les  forêts. 

14.  PAPILIO  a/îs  rotiuidatis  fufcls  ,  fubiiis  primariis 
ocello  tripUcl  y  inferioribus  qu'intuplici, 

Linn.  faun.  fuec.  n.  788.  Papilio  tetrapus  alis  rotundatis  fufcis  ;  fubtus  pri- 
mariis ocello  triplici ,  inferioribus  quintuplici. 

Linn.fyfi.  nat.  edit.  10,  p.  47i  ,  n.  8?.  Fapilio  danaus  ieii\vushyp,?rantu5. 

Petiv.  muf.  p.  34  ,  n.  ?  i  î.  Papilio  médius  ,  omnino  fufcus ,  plurimis  ocellis  nf- 
gris  in  circulis  luteis  fubtus  ornatus. 

Raj.  inf.  ït9  ,  n.  7.  Papilio  média  tota  pulla  ,  prona  alarutn  parte  oceIJis 
aliquot  è  punfto  albo  ,  duplici  circule  nigro  &  fordide  luteo  cinâo  compofi- 
tis  illuftrata. 

Jac.  l'umir.  inf,  tab.  30. 
/    Tri  flan.       Xcec-vn-rlcijcz  _ 
'!     Longueur  9  lignes.     Largeur  1 8  lignes. 

Ce  papillon  eft  tout  brun  en-defTus.  En-deffous  il  eft 
auffi  de  couleur  brune ,  mais  un  peu  plus  claire  ,  avec  trois 
yeux  fur  chacune  des  aîles  fupérieureSjôc  cinq  fur  les  infé- 
rieures. Ces  yeux  font  formés  par  un  point  ou  prunelle 
blanche  ,  entouré  d'un  cercle  noir  ,  qui  lui-même  eft 
enfermé  dans  un  autre  cercle  jaune.  Les  yeux  des  aîles 
fupérieures  font  plus  petits  ,  ôc  leur  prunelle  paroît  peu  ; 
ceux  des  inférieures  font  plus  marqués.  Les  deux  qui  font 
placés  proche  le  bord  extérieur ,  fe  touchent ,  &  les  trois 
autres  difpofés  en  bande  tranfverfale  ôc  prefqu'à  égale 
diftance  ,  font  près  du  bord  intérieur.  Ce  papillon  eft 
commun  dans  les  bois. 

[15.  PAPILIO  alis  rotundatis  fufcls  )  fingulis  fubtus 
ocellis  qidnquc  SC  limbo  pallidiore. 

La  haccante. 

Longueur  10  lignes.    Largeur  ij  Ugnesi 


ij-S  Histoire     a  b  r  i?  g  f  e 

La  baccante  eft  toute  brune  en-deflus.  En-deiïbus  elle 
efl:  à  peu  près  de  la  même  couleur  ,  mais  la  moitié  in- 
férieure de  Tes  aîles  eft  plus  pâle  &  môme  blanche  dans  les 
aîles  df"  deflfous.  Sur  cette  partie  blanche  ,  font  cinq  petits 
yeux  fur  chaque  aile  ,  &  le  bord  de  l'aile  eft  terminé 
par  trois  raies  brunes  parallèles.  Ces  yeux  des  aîles  font 
formés  par  un  point  ou  prunelle  blanche  entourée  d'un 
cercle  noir  ,  autour  duquel  eft  un  fécond  cercle  jaune  , 
ôçls  tout  eft  enfermé  par  un  troifiéme  cercle  brun  ;  mais 
les  yeux  des  aîles  lupérieures  n'ont  pas  de  point  blanc  au 
milieu  ,  ôc  des  cinq  que  l'on  compte  fur  ces  aîles  ,  les 
trois  d'en-haut  font  beaucoup  plus  petits  ,  &  les  deux  d'en- 
bas  plus  grands.  Ils  fe  touchent  tous  &  forment  une  bande. 
Les  yeux  des  ailes  inférieures  ont  tous  la  prunelle  blanche. 
Deux  d'entr'eux  fe  touchent  &  font  placés  près  le  bord 
extérieur  ;  ceux-là  font  d'une  grandeur  moyenne.  Les 
trois  autres  font  éloignés  des  premiers  ;  &  des  trois  ,  il  y  en 
a  deux  grands  &  un  très  petit  proche  le  bord  extérieur.  On 
trouve  ce  papillon  dans  les  bois  :  les  fauts  qu'il  fait  en 
voltigeant  l'ont  fait  appeller  la  baccante. 

1(5.  PAPILIO  alis  rotundatis  dentat'is  fufcis  ,fulvo 
macidatis  ,  primariis  ocello  unico  ,  fécundariis  fùpernc 
quadriiplici. 

Linn.jj'fl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  473  »  n.  $2.  Papilio  nymphalis  gemmatus  ageria» 
Reaum.  inf.  i  .  t.  27  , /.  lé  ,  17. 

Ti?cis. 

Longueur  8  lignes.    Largeur  lO  lignes. 

Ses  aîles  font  arrondies  ,  mais  un  peu  dentelées  à  leurs 
-tords.  Elles  font  en-defTus  de  couleur  brune  ,  avec  des 
taches  d'un  jaune  fauve  ,  allez  grandes  ,  ifolées  &  fépa- 
rées  les  unes  des  autres ,  de  formes  différentes  ,  la  plupart 
rondes  ou  quarrées  ,  au  nombre  de  dix  ou  douze  fur  les 
aîles  fupérieures  ,  ôc  de  deux  ou  trois  fur  les  inférieures. 
Les  aîles  fupérieures  ont  vers  l'angle  du  bout  un  œil  formé 
par  un  point  blanc  ,  entouré  d'un  cercle  noir.  Les  infé- 
rieures 


DES    Insectes.  4-> 

ïieures  ont  une  rangée  de  quatre  yeux  ,  dont  le  dernier 
placé  près  du  bord  extérieur,  eft  petit  6c  fouvent  manque , . 
enforte  qu'il  n'y  en  a  que'  trois.  Ces  yeux  ont  un  cercle 
extérieur  jaune  de  plus  que  ceux  des  ailes  fupéiieures.  Ei.- 
deflbus  les  ailes  fupérieures  font  à  peu  près. comme  ei> 
defTus ,  fi  ce  n'efl:  qu'elles  font  plus  claires ,  parce  que  leurs 
taches  jaunes  font  bien  plus  grandes  &:  fe  touchent  en 
plufieurs  endroits.  Les  inférieures  font  d'un  brun  gris  , 
marbré  ôc  nuancé  fans  yeux  ;  on  apperçoit  feulement  quel- 
ques veftiges  d««s  yeux  qui  font  en-defl"us.  Les  antennes  ds 
ce  papillon  ont  la  maffe  du  bout  un  peu  allongée ,  comme 
dans  tous  ceux  de  cet  ordre  ,  ôc  fa  chenille  repréfentée 
dans  le  premier  volume  des  Mémoires  dé  M.  delieaumur, 
tab.  27  ,  n'efl:  point  épineufe.  On  trouve  ce  papiilcn  dans 
les  bois.  Il  eft  commun  dans  les  mois  de  juillet  ôc  d'août. 

.17.  P  A  P  I  L I O  alis  rotundatis  fufcis  ,  prlmariis  fuhtiis 
Jïdvis  ocello  unico. 

Linn.  faun.fuec.  n.  796,  Papilio  tetrapus  ,  alis  rotundatis  laevibus  fufcis  ,  pri- 

moribus  fubtus  fulvis  ocello  unico. 
Linn.fyji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  475  ,  n,  104.  Papilio  nymph.ilis  gemmatU£;uiri/7a, 
Hoffn,  inf.  t.  i  ,  f.  i  ,  edit.  ait.  4  ,  r.  10. 
Petiv.  muf.  34  ,  n.  ^oo.  Papilio  pratenfis  oculatus  fufcus. 
Raj.  inf.  i!.4  »  "■  i^.  Papilio  média  alis  fupina  facie  puUis  ,   prona  ex  nifo 

feu  fulvo  &  fufco  variis   ,    cum  ocello  ad  extimuin  alaruni  exLcrioiu;n 

angulum. 
ResLuni.  inf.  i  ,  t,  11 ,  /.  i, 

Çorydon. 
--f'  Longueur  9  lignes.     Largeur  1 1  lignes. 

Ses  quatre  aîles  font  en-deflus  de  couleur  brune  un  peu 
cendrée  ,  ôc  celles  de  deffus  ont  chacune  une  tache  longue 
tranfverfe  plus  foncée  ,  qui  partant  du  corps  ou  de  la  bafe 
de  l'aîie  ,  s'avance  jufqu'à  la  moitié  environ,  En-deffous 
les  aîles  fupérieures  font  jaunes,  avec  un  bord  brun  ,  large 
environ  d'une  ligne  ôc  demie  vers  le  coté  extérieur.  De 
plus  ,  elles  ont  chacune  à  leur  angle  extérieur  un  petit  œil 
noir  ,  avec  un  point  blanc  dans  fon  milieu.  Les  ailes  infé- 
rieures font  brunes^  un  peu  plus  claires  cependant  qu'en- 

J'orne  IL  G 


n 


$0  HiSTOiREÀBRÏGÉE 

deflus  ,  6c  elles  ont  chacune  quatre  petits  points  noirs , 
dont  deux  font  plus  grands  &  deux  plus  petits  ;  ces  der- 
niers manquent  aflez  fouvent.  On  trouve  ce  papillon  dans 
les  bois. 

18.  PAPILIO  alis  rotundatis  dentaùs  fupra  fufcis  ^ 
primariis  macula  fuira  ,  infra  è  fulvo  éC  fujco  undulu' 
lis  ,  pnmoribus  utrinque  ocello. 

Rjj.  inf.  p.  11^  ,  n.  17.  Papilio  mcdia  ,  alis  exterioribus  fupernê  mecîia  parte 

rufis  ,  oris  piiUis  ,  ocellis  etiam  in  rufa  parte  confpicuis. 
'AU in.  inf.  t.  jj. 

Rofel.  inf.  vol.  \ ,  fup^lem.  r ,  mJ.  3  4  ,/^.  7 ,  8  ,  dajf.  i .  Papil,  diurn. 
Jac  l'amir.  inf.  tab.  zp. 

Myrtil. 

Lon^utur  i  foace.     Largeur  i  pouces, 

En-deflus  ce  papillon  eft  tout  brun  ,  fi  ce  n'eft  que  le 
milie'j  de  fes  ailes  fupérieures  eft  fauve  ,  ce  qui  forme  une 
large  tache  de  cette  couleur.  En-delTous  les  ailes  fupe'rieu- 
res  font  chargées  de  trois  nuances  de  couleurs  différentes. 
A  leur  bafe  ,  elles  font  d'une  couleur  fauve  rougeâtre  affez 
foncée ,  qui  s'étend  prefque  jufqu'à  la  moitié  de  l'aile.  Les 
deux  tiers  de  la  partie  qui  refte  font  d'un  jaune  plus  clair, 
&  le  bord  eft  brun.  Sur  le  jaune  clair  ,  eft  un  œil  noir  avec 
un  point  blanc  dans  fon  milieu  ;  cet  oeil  paroît  des  deux 
côtés  en-deffus  &  en-deflbus.  Les  aîles  inférieures  font 
en-deffous  d'un  brun  un  peu  fauve  ,  avec  une  large  bande 
ondée  ,  qui  les  traverfe  d'un  côté  à  l'autre  dans  leur  mi- 
lieu ,  &  qui  eft  de  couleur  plus  claire  que  le  refte.  On 
trouve  ce  papillon  avec  les  précédens. 

1  p.  PAPILIO  alis  rotundatis  fulvo  fufcoque  nehulojîs  ; 
primariis  Je fqui-ocello  ,  Jeciuidariisjupra  tribus  ,  infra 
Jeptem  ocellis, 

Linn.  faun.  fuec.  n.  78?.  Papilio  tetrapus  ,  alis  rotundatis  fufco  nebulofis," 

primariis  fefqui  ocello  ,  fecundariis  quiniç  ocellis. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,  p.  473  ,  n,  $6,  Papilio  nymphalis  genunatus  m«r«. 
Mouff.lcit.  p.  \on,n,  9  ,f.  10, 
Jonjl,  inf.  p.  j8  ,  n.  p ,  f,  6, 


DES     Insectes.  p 

'Menet.  fin.  198  ,  n.  10.  Papilio  ultima  parte  aU  exter.'orls  clypeolo  nigro, 

quem  meJium  pundum  eburneum  ornât ,  decorata. 
Merlan,  europ.  1 ,  p.  lo  ,  t.  4.  (  edk.  ultim.  )  t.  54, 
Robert,  icon,  i  f  ,  /.  2 , 
Riij.  inf.  II?  ,  n.  i^.  Papilio  média  alis  fulvo  feu  rufo  &  nigricante  colore 

variis ,  cum  ocello  prope  extimum  angulum  alarum  exteriorum. 
Petiv.  muf.  p.  34  ,    n.  31».  Papilio  oculatus  ex  aureo  &  fufco  maraio- 

ratus. 
Jac.Vamir.inf.tal.,.    ■  "  J^    GcCr/rOin/i 

Le  fatyre.  .  . 

Longueur  11  lig'iis.    Largeur  i  pouces.  ,  Z^^^-XO^. 

Ce  papillon  varie  infiniment  :  non  -  feulement  les  mâles  '  ^ 

différent  des  femelles ,  mais  parmi  ceux  du  n>ême  fexe ,  on 
en  trouve  qui  ont  des  différences  très-fenfibles.  En  génér^il 
tous  ont  les  ailes  en-deffus  variées  &  comme  nebuleufes 
par  un  mélange  de  brun  &  de  fauve.  Les  mâles  ont  ordi- 
nairement plus  de  brun  :  fouvent  toutes  leurs  aîles  font 
brunes  en-deffus  ,  avec  une  bande  fauve  feulement  fur 
les  bords  ,  qui  eft  etitrecoupée  par  des  nervures  brunis  : 
d'autres  fois  outre  cette  bande  j  il  y  a  fur  le  refte  des  ailes 
des  taches  fauves.  Les  femelles  ont  leurs  ailes  fauves  en- 
deffus  ;  il  y  a  feulement  quelques  raies  brunes  ondées.  Les 
aîles  fupérieures  ont  en-deffus  vers  l'angle  un  œil  ne ir  avec 
la  pupille  blanche  :  fouvent  cet  œil  elt  allongé  &  a  deux 
prunelles  blanches  ;  enfin  quelquefois  à  côté  de  cet  œil, 
il  y  en  a  un  très-pstit  comme  un  point  du  côté  extérieur, 
qui  cependant ,  malgré  fa  petiteffe,  a  une  pr.mclle  blan- 
che bien  diftinde.  Les  ailes  inférieures  ont  ordinairement 
en-deffus  trois  yeux  ,  dont  un  placé  du  côré  du  vtntre  , 
eft  très -petit  ,  6c  quelquefois  manque  ,  enforte  qu'alors 
il  n'y  en  a  que  deux  ;  d'autres  fois  au  contraire  il  y  en  a 
quatre  au  lieu  de  trois.  En-deffous  les  aîles  fupérieures 
font  fauves  ,  avec  des  raies  ondées  ,  brunes  ,  plus  nom- 
breufes  ôc  plus  noires  dans  les  mâles  que  dans  les  femeL 
les.  Ces  ailes  ont  en-deffous  les  mêmes  yeux  qu'en-def_ 
fus.  Les  aîles  inférieures  font  en-deffcus  brunes ,  ondceg 
de  bandes  tranfverfales  finuées ,  de  couleur  cendrée  ,  p'us 
claire  dans  les  femelles  que  dans  les  mâles.  Ces  aîles  on^ 

G.j 


52  Histoire     abrégé  é 

conftamment  en-deflTous  fept  yeux  fort  jolis.  Leur  milieu 
eft  formé  par  un  point  blanc  entouré  d'un  cercle  noir. 
Autour  eft  un  cercle  fauve  entouré  d'un  autre  brun  ; 
celui-ci  eft  lui-même  enfermé  par  un  fécond  cercle  fauve, 
&  un  dernier  cercle  brun  termine  le  tout.  Tous  ces  cercles 
étroits  ôc  bien  marqués  font  un  effet  très  joli.  Il  faut 
remarquer  que  des  fept  yeux  dont  nous  parlons  ,  les  di-ux 
les  plus  proches  du  ventre  s'unifient  tk  fouveot  fe  confon- 
dent enfemble  par  leurs  bords. 

Ce  papiilon  eft  très-commun  dans  les  bois  &  les  jardins. 
Il  fe  pofe  ordinairement  fur  les  murs  ôc  fur  les  pierres.  Sa 
chenille  qui  neft  point  épineufe  p  fe  nourrit  d'une  efpéce 
de  gazon  ;  gramen poat 

ao.  P  A  P  I  I^  I  O  alis  rotundaùs  fulvis  ,  oris  fufcis  y 
primariis  ocello  duplici  conûnuo  ,  Jecundariis  duobus 
parvulis  ,  infra  jujco  citiereoque  nebulojls. 

jimary'Uis. 

Longutur  7  5  lignes.     Largeur  17  lignes.' 

Ses  quatre  ailes  en-defTus  font  fauves,  &  entourées' 
d'un  large  bord  de  c-ouleur  brune.  En-defibus  les  fupé- 
rieures  font  de  même  qu'en-delTus  ,  mais  les  inférieures 
font  ondées  &  marbrées  de  brun  &  de  blanc  cendré.  Les 
ailes  fupérieures  ont  vers  l'angle  extérieur  un  œil  allongé  , 
avec  deux  prunelles  blanches  féparées ,  ou  ,  li  l'on  veut , 
deux  yeux  qui  fe  touchent  &  le  confondent.  Ces  yeux 
paroifiTent  des  deux  côtés.  Les  aîles  inférieures  ont  deux 
très-petits  yeux  féparés  l'un  de  l'autre  vers  le  milieu  de 
i  aîle  ;  ces  yeux  paroiffent  aiiiïi  des  deux  côtés. 

J'ai  une  variété  de  ce  papillon  ,  du  moins  je  la  regarde 
comme  telle.  Elle  ne  diffère  qu'en  ce  que  les  aîles  fupé- 
rieures ont  en-deffus  fur  leur  milieu  fauve  une  tache  large 
&  longue  ,  de  couleur  brune  ,  placée  obliquement  ,  ôc 
que  les  inférieures  ont  trois  petits  yeux  ,  un  du  côté  du 
ventre  ,  ôc  deux  du  côté  oppofé  ;  affez  proches  l'un  de 
l'autre. 


î5  E  s    Insectes.-  ^î; 

On  trouve  ce  papillon  dans  les  bois. 

21.PAPILTO  al'is  rotundatls  fulvls  ,  oris  fufcis  ; 
primariis  fiibtiis  ocello  unico  ,  fecundariis  /ubtus  albo 
cinereoqua  variegads. 

Linn,  faun,  fuec.  n.  78?.  Papilio  tetrapus  ,  alis  rotundatis  fulvis  ,  primariis 
fubtus  ocello  unico  ,  fecundariis  fubtus  albo  fafciatis. 

Linn.  Ai/?,  nat.  eàit.  io,p.  4''i  >  "•  8«.  Papilio  danaus  {eCnvus pamphilus. 

Pe'.iv.'mur.  p.  ''4  >  "•  ?"•  Papiliunculus  aureus  oculatus  in  cricetis  frequens. 

Ra].  inf.  \ï%  ^ n-  i)-  Papilio  parva  è  fulvo  &  fufco  bicolor  ,  fulvo  mediam 

aiatn*,  fufcô  oras  extremas  occupante  ,  cum  ocello  ad  extimnm  angulum   j         ,  ^  ^p  ^ 

alarum  exteriorum.  C4C    Vjr<2  6ï'j    ]   OITl.^ 

Rectum,  inf.  i,  t.  9  ,f.  6,-       >  /  ^         «^- 

.  Pûy  •  ^  O  -T. 

Procris.  '07 

Longueur  î  lignes.     Largeur  i  fouce: 

Ce  petit  papillon  eft  en-delTus  de  couleur  fauve  ,  avec  le 
bord  des  aîles  brun  :  ce  bord  eft  étroit.  Le  delTous  des 
ailes  fupérieures  eft  de  la  même  couleur  ,  avec  un  petit 
œil  à  l'angle  extérieur  ,  qui  quelquefois  paroît  un  peu  en< 
delTus.  Les  aîles  inférieures  font  en-deifous  de  couleur 
brune  cendrée  ,  avec  une  bande  tranfverfe  blanche  ondée. 
Elles  n'ont  point  d'yeux  ni  en-deffus  ,  ni  en-dellbus.  On 
trouve  ce  petit  papillon  dans  les  landes  &  les  bruyères.  Sa 
chenille  eft  noire  ,  avec  une  tête  rouge  ,  ôc  fon  corps 
eft  chargé  de  tubercules  ornés  de  quelques  poils.  Ces  che- 
nilles forment  fur  le  gazon  des  toiles  dans  lefquelles  elles 
vivent  en  fociété. 

22.  PAPILIO  alis  roiundaùs  ,fuperioriBus  fulvis  oAs 

fufcis  ,  fubtus  ocello  unico  ;  fecundariis  fupra  fufcis  j, 
infra  cinereis  ,fafcia  alba  ocellifque  quinis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  790.  Papilio  tetrapus  ;  alis  rotundatis  fulvis ,  Tubtus  cineràf: 
centibus  fafcia  alba  ocellifque  quinis. 

Cephale.  1      C*  t^  av  T'nm  ^ 

Longueur  7  Ugnes.     Largeur  17  lignes.  QG    VJC  Cl  j  *  Uill  .^ 

Ses  aîles  fupérieures  font  fauves  ,  entourées  d'un  bord  ha^    Zo  ()  . 

jbrun  plus  large  que  dajas  l'efpéce  précédente  ;  &  elles  ont    "-^i^ 


^"4  Histoire     abrégée 

en-deflbus  vers  l'angle  extérieur  un  petit  œil.  Les  aîles 
inférieures  font  entièrement  brunes  en-deflus.  En-deifous 
elles  font  d'un  brun  cendré  ,  avec  une  large  bande  tranf- 
verfe  blanche  ,  ôc  un  bord  orné  d'une  bande  ou  raie 
fouvent  argentée.  Sur  la  bande  blanche  ,  font  quatre  yeux 
rangés  en  ligne ,  dont  les  deux  les  plus  proches  du  bord  in- 
térieur font  les  plus  grands ,  &  les  deux  autres  plus  petits, 
fur  -  tout  celui  qui  eft  proche  le  bord  extérieur  ,  qui  quel- 
quefois manque  tout-à-fait.  Outre  ces  quatre  yeux  ,  il  y  en 
•  •  a  un  cinquième  plus  grand  ôc  plus  marqué  vers  le  milieu 
du  bord  extérieur  de  l'aîle.  Celui-là  eft  éloigné  des  autres. 
On  trouve  fouvent  ce  petit  papillon  avec  le  précédent , 
dont  il  approche  pour  la  grandeur  &  les  couleurs  de  def- 
fus  ,  mais  dont  il  diffère  par  fes  yeux  &  la  couleur  du  def» 
fous  de  fes  aîles.  La  grandeur  de  l'un  ôc  de  l'autre  varie. 

Seconde     Famille. 

PAPILLONS   A   SIX  PIEDS, 

S.  L 

Les   grands   P  o  rt  e  s-  q_u  ru  e. 

^5.  PAPILIO  alis flavo  nigroque  variegads , fecun* 
J^        dards  angiilo  fubuLato  maculaque  fulva, 

ÎÀnn.  faun.  fuec,  n.  791.  Papilio  hexapus  ,  alis  flavo  nigroque  variegatisi 

fecundariis  angulo  fubulato  maculaque  fulva. 
l,ïnn.  fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  462.  Papilio  eques  achivus  alis  caudatis  concolorij 

bus  flavis ,  fafciis  fufcis ,  angulo  anifulvo. 
ïhid.  —  iWachaon.    n  1  Z1 
Mouff".  lat.  p.  99  ,f.  1  ,  î. 
Hoffn.  inf.  I  ,t.  11.  edit  aller,  t.  9  ,f.  le. 
JonJ!.  inf.  p.  ^o ,  n.  z  ,  t.  <; ,  7, 
Merian.  europ.  1  ,  p.  1 5  ,  t.  j8. 
Merret.pin.  ij8.  Papilio  diurnus  maximus  fecundus. 


,  '^.  ^  f .  Mifc.  nat.  cur.  ann.  i ,  dec.  i  ,  p.  49  ,  f.  9. 

^^    -■  *■'  .Column.  ecphr.  z,p.  S5 ,  r.  86.  Papilio  crues  rutaceae. 


Rob.  icon.  18. 

Reaum.  inf.  t ,  r.  50,/.  i  ,&  t.  19  jf.  ç. 

Trifch.  germ.  i  ,  p.  41 1  f.  'o.  Eruca  anethi. 

Paiv.  muf.p.^fy  n.  318.  Papilio  major  cauJatus  ex  nigro  &  luteo  variegatusi 


DES    Insectes.  j-j 

fli;.  inf.  ilo  >  n.  I.  Papilio  alis  ampliflîmis  ,   flavicante  &  nigro  coloribus 

pulchre  variegatis  ,  interioribus  caudatis. 
Bihlioth.  reg.  parif.  pag.  n  ,  n.  \  ,  z.  Varietas.  n.  4- 
B.oJ'el.  inf.  ivl.  i  ,  tab-  i ,  daff.  i.  Papil.  diurn. 

Le  grand  papillon  à  queue  ^  du  fenouil. 

Longueur  iS  lignes.    Largeur  3  pouces. 

Ce  papillon  eft  un  des  plus  grands  &  des  plus  beaux  de 
ce  pays-ci.  Il  eft  panaché  de  jaune  &  de  noir.  Ses  yeux  , 
fj'S  antennes  ,  fa  trompe  font  noirs.  Son  corps  eft  jaune 
fur  les  côtés  &  en-deilous ,  ôc  noir  en-deffus.  J-es  aîles  fu- 
périeures  aflez  arrondies  ,  ou  du  moins  terminées  par 
un  angle  extérieur  moufle,  font  noires,  à  l'exception  de  ce 
qui  fuit  ;  i**.  elles  ont  trois  grandes  taches  jaunes  irré- 
guliéres  &  inégales  le  long  du  bord  fupérieur  de  l'aile  ; 
2°.  huit  petites  taches  demi- circulaires  prefqu'égales  le 
long  du  bord  poftérieur  ;  &  fur  le  milieu  de  Taîle  ,  huit 
autres  taches  jaunes  longues  rangées  en  bande  tranfverfe , 
inégales  ,  &  qui  vont  en  grandiflant  à  mefure  qu'elles 
approchent  du  bord  inférieur  ;  le  refte  de  l'aile  eft  noir , 
mais  comme  parfemé  d'une  poufliere  jaune.  Le  deflus 
ôc  le  defTous  font  de  même.  Les  aîles  inférieures  font 
comme  dentelées  à  leur  bord  ,  ôc  une  des  dents  ;  favoir  , 
la  troifiéme  en  commençant  ,  à  compter  du  coté  du 
corps  ,  eft  allongée  en  pointe  ou  ftilet  ôc  forme  une  aflez 
longue  queue.  Ces  aîles  ont  leur  partie  fupérieure  ôc  leur 
miheu  jaunes ,  avec  quelques  traits  noirs  feulement.  Vient 
enfuite  une  large  bande  tranfverfale  noire  ,  mais  couverte 
d'une  poulfiere  bleue  ou  azurée  ,  ôc  enfin  l'aîle  eft  termi- 
née à  fon  bord  par  fix  taches  jaunes  formées  en  croifliant , 
outre  une  feptiéme  de  couleur  fauve  rougeâtre  entourée 
de  bleu ,  qui  eft  la  plus  proche  du  ventre  ôc  qui  forme  une 
efpéce  d'oeil. 

La  chenille  qui  donne  ce  papillon  eft  grande  ôc  liflle  : 
elle  a  feize  pattes.  Sa  couleur  eft  d'un  beau  vert  clair,  avec 
une  bande  tranfverfale  d'un  noir  foncé  fur  chaque  anneau. 
Sux  cette  bande  noice  ^  font  des  taches  fauves.  Cette  che^; 


^6    .  Histoire     ABRécÉE 

niile  j  comme  on  le  voit ,  eft  fort  belle.  Elle  fe  tfouve  fur 
le  fenouil ,  la  férule  ôc  quelques -autres  plantes  ombellife- 
res.  Elle  a  une  particularité  ,  c'eft  que  lorfqu'on  l'importu- 
ne ,  elle  fait  quelquefois  fortir  de  (on  col  proche  le  deffus 
de  fa  tête  ,  deux  cornes  de  couleur  fauve  ,  qui  partent 
d'une  même  bafe  &  forment  un  Y.  Ces  cornes  font  comme 
pulpeufes  &  molaffes  ,  ÔC  l'infede  les  retire  fous  fes 
anneaux. 

24.  P  A  P  I  L  I  O  aJis  palllde  flavis  ,  nvulis  tranfrerjls 
aigris  ^  Jecuridariis  angulojubulato  ,  maculaque  crocea. 

Raj.  ïnf.  p.  III  ,  «.  5.  Papilio  alis  ampliflîmis ,'pallidius  flavicantibus  ,  exte- 
rioribus  areolis  tranfverfis  nigris  variis  ,  imerioribus  caudatis  ,  macula 
in  imo  cœrulea. 

Moujf.  Lit-  diurn.  i  ,  p.  99  1  f-  l- 

Reaum.  inf.  i  ,  p.  2.84  ,  t.  1 1  ,  /.  3  ,  4; 

Jonjf.  inf,  tab.  5  ,  /.  J. 

Hofel.  inf.  vol.  i  ,  Tiib.  1 ,  clajf.  1.  Papil,  diurn." 

Merian,  europ.  1 ,  t.  ^^.fig.  Superior, 

'He  flamhé. 

Longueur  18  lignes.    Largeur  J  pouces  4  lignes. 

La  forme  de  ce  papillon  eft  précifément  la  même  que 
celle  du  précédent.  11  eft  de  couleur  jaune  un  peu  pâle. 
Ses  ailes  fupérieures  colorées  en-deffous  comme  en-delfusy 
ont  leur  bord  extérieur  noir  ,  &  de  plus  fix  bandes  noires 
tranfverfes  ,  qui  partent  du  bord  fupérieur  de  l'aile  ôc  vont 
en  fe  retrécilîant  vers  le  bord  intérieur.  Ces  bandes  font 
alternativement  grandes  ôc  petites.  Les  grandes  traverfent 
toute  l'aile  ,  ôc  les  petites  ne  vont  pas  jufqu'à  la  moitié. 
Les  ailes  inférieures  font  jaunes  ,  avec  une  feule  banda 
noire  qui  traverfe  toute  l'aile  en  defcendant  obliquement; 
elles  font  dentelées  à  leur  bord  ,  ôc  ont ,  comme  l'efpéce 
précédente  ,  une  longue  appendice  ou  queue ,  encore  plus 
fine  ôc  plus  longue  que  celle  du  papillon  du  fenouil.  Leur 
bord  a  une  bande  noire  aflez  large  ,  après  laquelle  font  fix 
taches  jaunes.La  bande  noire  eft  chargée  de  quatre  ou  cinq 
lunules  bleues  ,  ôc  à  fon  extrémité  du  côté  intérieur  ,  eft 
âne  tache  fauve  bordée  de  bleu  par  en  bas.  Le  deffous  de 

ces 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  J7 

ces  aîles  Inférieures  eft  femblable  au  deflus.  Ce  papillon  eft 
moins  commun  que  le  précédent  :  on  le  voit  cependant  de 
tems  en  tems  dans  les  bois  ;  mais  nous  ne  connoiflons 
point  fa  chenille  qui  doit  fùrement  reffembler  à  celle 
de  l'efpéce  précédente. 

^  §.  IL 

Les  petits   P  o  rt  es-q^u  eu  e. 

ay.  PAPILI  O  Jîipra  cœruleus  ,fubtus  llneis  undidads 

fujcis  se  albicantibus  Jlrlatus  ,  ails  fecundarus  infra. 

fafcia  alba  ,  macula  duplicl  nigro-aurata  ,  éC  in  imo 

caudatis. 

Petiv.  muf.  ji$>.  Papilio  minor  cœrulefcens ,  fubtus  ftriatus. 

Raj.  inf.  150  ,  n.  9.  Papilio  è  medîis  minufcula ,  alis  latis  ,  exteriorîbus  verfîco-j 

loribus  è  nigro  Si  cœruleo  ,  imo  marginc  nigro  cum  fimbria  alba  cinâis. 
Reaum.  inf.  1 ,  î.  38  ,/.  10. 

Le  porte- queue  bleu  Jlrié. 
Longueur  7  lignes.     Largeur  ij  lignes. 

Ce  petit  papillon  eft  d'un  bleu  noirâtre  en-deflus.  En- 
defTous  fes  aîles  font  rayées  &  comme  ftriées  par  des 

Îietites  lignes  tranfverfes  ondées.^  alternativement  de  cou- 
eur  blanche  &  de  couleur  brune  claire  ou  grife.  De  plus, 
les  aîles  inférieures  ont  en-deflbus  près  du  bord  extérieur 
une  bande  tranfverfe  blanche  affez  large.  Après  cette 
ligne  ,  elles  ont  près  du  bord  intérieur  ,  chacune  deux 
taches  noires  dorées,  ôc  au-defTous  de  ces  taches ,  le  bord 
de  l'aile  a  une  petite  pointe  ou  appendice  courte  ,  mais  ai- 
guë ,  qui  forme  une  efpéce  de  petite  queue  ;  cette  pointe 
eft  noire. 

La  chenille  de  ce  papillon  eft  du  nombre  des  chenilles- 
cloportes.  Elle  vient  fur  le  bagnaudier  (  colutea  ) ,  les  pois 
&  quelques-autres  plantes  légumineufes ,  fe  logeant  dans 
leurs  coffes  ou  filiques  ,  dont  elle  mange  les  fruits. 

^6.  PAPILIO  Jupra  cœruleus  fuhtus  fiifcus  ,   linea 
undulata  tranfverfa  albicante  ,  ails  fecundariis  infra. 
macula  duplicl  fulva  ,  âC  in  imo  caudatis. 
Tome  IL  H 


58  Histoire     ab  Récif  e 

Linn.fyfl.  nat,  eâit.  10  ,  p.  4S0  ,  n.  148.  Papilio  plebeius  qusrcùsi 

Petii'.  gaioph-  t.  1 1  ,  n.  y.  Papilio  minor  fullus ,  lubtus  flriatus. 

Raj.  inf.  119  ,  n.  8,  Papilio  minor  fupina  facie  tota  nigricante  ,  proiia  cœruleor 

viridi ,  cuin  linea  in  utrilque  alis  oblique  tranfverla  alba. 
Reaum.  inf.  i  .,  pag.  455, 
Mm.  t   <!,/.  B.  C. 
RofeL,  inf.  vol.  2  ,  clajf.  i  ,  tab.  9. 

Le  par  te  queue  bleu  à  une  bande  blanche. 
Longueur  7  lignes.    Largeur  i  j  lignes. 

Le  delTus  de  ce  petit  papillon  ed  d'un  bleu  verdâtre 
afTez  brillant.  Le  deff:>us  eft  d'une  couleur  brune  grife  , 
avec  une  bande  blanche  tranfverfe  &  cndule'e  fur  chaque 
aile  ;  de  plus  ,  les  aîles  inférieures  ont  chacune  en-deffous 
vers  le  bout ,  près  du  bord  intérieur,  deux  taches  rondes 
d'un  jaune  fauve  ,  entourées  d'un  cercle  noir  ,  avec  un 
petit  point  noir  dans  leur  milieu  ,  &  au-deffous  de  ces 
taches  ,  le  bord  de  l'aile  a  une  petite  pointe  ou  queue 
courte  &  aiguë.  La  chenille  -  cloporte  de  ce  papillon  fe 
trouve  fur  le  chêne. 

N.  B.  Raj  &  Petiver  ont  diftingué  ce  papillon  de  l'ef- 
péce  précédente  ,  comme  on  le  voit  par  leurs  phrafes. 
Pour  moi  je  crois  que  le  précédent  eft  le  mâle  de  celui-ci. 
Je  n'en  ai  qu'un  de  chaque  efpéce  ,  dont  Tun  eft  mâle 
&  l'autre  femelle  ,  &  leur  grande  reflemblance  me  fait 
croire  qu'ils  ne  différent  l'un  de  l'autre  que  par  le  fexe. 
Comme  ces  petits  papillons  font  rares  ici  j  je  n'ai  pià  véri- 
fier ce  fait.  C'eft  à  ceux  qui  font  plus  à  portée  de  les  avoir 
&  de  les  examiner  ,  à  nous  en  inftruire.  La  différence  des 
plantes  dont  paroiffent  fe  nourrir  leurs  chenilles ,  ne  feroit 
pas  une  preuve  contraire  à  mon  idée.  On  fait  qu'il  y  a 
beaucoup  de  chenilles  qui  ne  s'en  tiennent  pas  à  une  feule 
plante  ,  ni  à  celles  qui  lui  font  analogues  ,  mais  qui 
mangent  des  plantes  très-différentes. 

27.PAPILI  Ofiipra  fufcus  macula  fiilvâ  ,  fubnis  fulviLS 
linea  duplicl  tranfverja  albida  ,  alisfecundariis  in  imo 
caudads. 


P  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  59 

Lînn.  faun.  fuse.  n.  79z.  Papilio  hexapus  ,  alis  fecundariis  angulato  -  dentatis  ; 

fubtus  llavo  alboque  fl.imnieis. 
Linn  fyfl.  nat.  edit.  io,p.^^z,n.  146.  Papilio  plebeius  betula. 
Eoffn.  inf.  t.  II,/.  I. 
Pedv.  gar.  p.  1 8  ,  r.  1 1  ,  /.  lo.  Papilio  minor  fufcus  du^'llci  linea  interna  prK- 

ditus,  (maf.  ) 
,  /.  iT.  Papilio  minor  fufcus  ;  campo  aureo  ,  unes 

gemina  fubtus  ornatus ,  (foemina.) 
Rai.  inf.  p.  150  ,  n.  ic.  Papilio  minor  ,  alis  exterioribus  nigricantibus ,  macula 

in  medio  lata  arcuata  fulva.  • 
p.  177  ,  n.  3.  £ruca  parva  hirfuu  »  millepeJis  ftu  afelli  forma  5c 

magnitudine. 
Min.  inf  tab.  î  ,fg.  B.  C. 
Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  6  ,  clajf  i.  Papil.  diurn. 
Jacob,  l'amir.  inf,  tab.  17. 

I:e  porte-queue  fauve  à  deux  bandzs  blanches. 

Longueur  ff  lignes,     Lwgeur  17  lignes. 

La  couleur  des  ailes  de  ce  papillon  en-deflus  eft  brune  j 
aflez  foncée  ,  avec  une  grande  t-tche  oblongue  de  cculeuç 
fauve  fur  les  ailes  fupérieures  ,  &  quelques  petites  taches 
femblables  au  bord  des  inférieures.  En-deflbus  ,  les  ailes 
font  fauves  &  prefque  jaunes.  Les  fupérieures  ont  au 
milieu  une  tache  brune  oblongue  ,  bordée  de  blanc  en 
haut  &  en  bas.  Après  cette  tache  ,  font  deux  lignes  tranf- 
verfes  blanchâtres  ,  dont  la  fupérieure  eft  peu  apparente  ; 
l'inférieure  plus  fenfible  eft  bordée  de  brun  en  haut.  Ces 
deux  lignes  s'unifient  vers  les  deux  tiers  de  l'aîie  &  ne 
vont  pas  plus  loin.  Les  ailes  inférieures  o.nt  en-deflbus 
deux  lignes  blanches ,  tranfverfes ,  ondées ,  très  -  apparen- 
tes ,  bordées  de  brun  du  côté  par  où  elles  fe  regardent.  Le 
bord  de  ces  ailes  eft  plus  rouge  que  le  refîe  ,  &.  leur  extré- 
mité a  une  petite  bande  noire  ;  elles  font  dentelées  à  leur 
bord  du  côté  du  ventre  ,  &  elles  ont  une  pet'.te  queue  un 
peu  plus  longue  que  dans  les  efpéces  précédentes.  Ce  pa- 
pillon eft  fort  rare  dans  ce  pays -ci  ,  je  n'ai  jamais  trouvé 
que  le  feul  que  j'ai.  M.  Linnxus  dit  que  fa  chenille  vient 
fur  le  bouleau  :  elle  eft  du  nombre  des  chenilles -clo- 
portes, 

m 

Hij 


ISo  Histoire   ABR]?G:fE 

28.  P  A  P  I  L  I  O  fufcus  ,  fupra  wacula  fulva  ^  Juhtus 
fajcia  duplici  tranjverja  macularum  alhicantium  j  alis 
J ecundariis  lunularum  ferriiginearum  Jerie  ,  êC  in  imo 

caudatis. 

ï.inn.  fyfl.  nat.  eik.  10  ,  p,  482  ,  n,  147.  Papillo  plebeiuspru/ii. 

Petiv.  gj^.  ;i  ,  f.  lo. 

Reaum   tuf,  1  ,  t.  18  ./.(?,  7, 

Rojel.  inf.  vol.  t  .,  tab  7  ,  cLaJf.  z.  Papil.  diurn. 

Le  porte-queue  brun  à  deux  bandes  de  taches  blanches. 

Longueur  7  lignes-     Largeur  ij  lignes. 

Cette  efpe'ce  a  les  aîles  brunes  tant  en-defTus  qu'en-def- 
fous.  Il  y  a  en-defTus  fur  le  milieu  des  aîles  fupérieures  une 
tache  fauve  ,  mais  peu  marquée.  En-defibus  ,  les  quatre 
aîles  ont  deux  bandes  tranfverfes  de  taches  oblongues 
blanchâtres  ,  bordées  de  noir  vers  le  haut  ;  de  plus  ,  les 
aîles  infér'eures  ont  en  bas  une  bande  de  taches  fauves. 
Ces  dernières  aîles  font  bordées  d'une  raie  blanche  ,  ÔC 
ont  vers  le  bout  du  côté  intérieur  ,  une  petite  appendice 
ou  queue  aiguë.  Les  antennes  font  entre-coupées  d'an- 
neaux blancs  &  noirs  ,  &  terminées  par  une  mafTe  allon- 
gée ,  comme  dans  tous  les  papillons  de  cet  ordre. 

La  chenille  eft  brune  ,  un  peu  veiue  ,  de  la  grandeur 
&  de  la  forme  d'un  cloporte.  Elle  n'eft  pas  rare.  On  la 
trouve  fur  l'orme  ,  &  elle  va  fouvent  s'attacher  aux  murs 
pour  fe  changer  en  chryfalide  ;  j'en  trouvai  une  année  les 
murs  du  parc  de  Bagnolet  tout  couverts.  Ces  mêmes  che- 
nilles m'ont  donné  aufli  la  variété  fuivante  qui  diffère  un 
peu. 

N.  B.  Papillo  fufcus  ,  fupra  puncto  albido  ,  fubtus  lima, 
tranfverfa  alba  ,  alis  f  ecundariis  marginejulvo  angula", 
to  y  éC  in  imo  caudatis. 

Elle  diffère  de  l'efpéce  ci-defTus  ,  par  deux  taches  blan- 
ches ,  rondes ,  affez  petites  ,  qui  font  au  haut  des  aîles  fu- 
périeures en-deflus,  tandis  que  tout  le  lefte  de  ces  aîles  eft 


b  E  s    Insectes.  ç\ 

brun  ;  en  fécond  lieu  ,  parce  que  les  aîles  en-defTous  n'ont 
qu'une  feule  bande  blanche  tranfverfe  continue  ôc  nulle- 
ment interrompue  ;  &  enfin  ,  parce  qu'au  lieu  de  taches 
fauves  au  bord  de  l'aîle  ,  il  y  a  une  bordure  de  la  même 
couleur  continue  ôc  en  zig  ■  zag. 

§.    III. 

Le  s   Argus. 

ap.  P  A P I L I O  ails  fubangulatis  ,fupra  nigro  xiolaceis  J 
albo  f'afclatis  ^  Jubtus  julvo  ,fuJco  ,  albidoque  var'ds  , 
Jlngulis  ocello  nigro  cœruleo. 
Rofel.  inf.  vol.  3  ,  fupplem,  tah.  41  ,  dajf.  i.  Papil.  diurn. 

Le  mars. 

Longueur  14  lignes.    Largeur  î  pouces  10  lignes. 

Je  n'ai  qu'un  feul  individu  de  ce  papillon  que  je  n'ai 
point  at'rapé  ,  mais  qui  m'a  été  donné  après  avoir  été  pris 
dans  un  jardin  à  Paris.  Ce  papillon  unique  eft  fort  beau  , 
malheureufement  il  eft  gâté  &  mutilé.  Ses  aîles  grandes  , 
font  un  peu  anguleufes  ,  oe  qui  n'eft  pas  commun  parmi 
les  papillons  à  iix  pieds.  En-deffus  elles  font  d'un  beau 
violet  changeant,  qui  pouvoit  bien  être  taché  d'un  peu  de 
blanc  ,  mais  le  frottement  p^roît  avoir  fait  difparoître  ces 
taches.  En- deffous  ,  les  aïles  font  marbrées  de  brun  ôc 
de  fauve  ,  avec  des  bandes  tranfverfes  blanches.  De  plus  , 
chaque  aile  a  en-delfous  un  œil.  Ces  yeux  font  plus  grands 
fur  les  ailes  fupérieures  &  beaucoup  plus  petits  fur  les 
inférieures.  Sur  ces  dernières ,  ce  n'eft  qu'une  tache  ronde 
noire  chargée  d'un  peu  de  bleu  ,  au  lieu  que  ceux  des  aîles 
fupérieures  font  de  plus  entourés  d'un  large  cercle  de  cou- 
leur fauve  claire.  Je  ne  connois  point  la  chenille  de  ce 
papillon  ,  ni  l'endroit  où  elle  fe  trouve. 

30.  PAPILIO  a/is  rotundatis  intcgerrimis  ccerulels j, 
fubtus  ocdlis  numerojis. 


62  Histoire     abrogée 

Linn.faun.faec.  n.  803.  Papilio  hexapus  alis  rotundatis  iutegerrimjs  caeruleis  i 

lubtus  OLcllis  numerofis. 
Linn  fifl.  nu.  edit.  io,p.  483,«.  iji.  Papilio  plebeius  argus. 
Hoflh.  inf.  I  ,  t.  4. 
Mouff.  lac.  p.  icj  ,/  dua  ultim.  Gr*  p.  106  ,  /.  i.  Papilio  diurnarum  miniina 

quaria. 
Jonft.  inf  t.  <;. 

Merr.  pin.  ivç  ,  n.  4.  Papilio  alis  oculacis  cyancum  cœleftem  fpirantibus. 
Rob.  icon.  t.  17- 
Peciv.  muf.  p.  34  >  n.  318.  Papiliunculus  cœruleus  ,  ocellis  plurimis  fubtut 

elegaiiicr  afperliis. 
■ —  è'^VV^-  P-  îî  '  f'  l'>  ■>  f-  '•  Papiliunculus  cœruleus  vulgatifllmus. 
Ra'j,  inf.  iji ,  n.  11.  Papilio  parva  ,  alis  fuperne  purpuro  -  cœruleis  ,  fubtus 

cinereis  ,  maculij  nigris  circulo'purpurafceme  cindis  ,  pundifque  nigris 

pulchre  depidis. 
De  Geer,  meiti.  p.  697, ,  pi.  'i,fg.  14»  lî.  Petit  papillon  à  antennes  à  bouton  & 

à  iîx  jambes ,  d'un  bleu  célefte  ,  à  taches  en  yeux  en-deflbus  des  ailes. 
Rofel,  inf.  vol.  3  ,  Jupplem.  1 ,  tab  37  ,fig.  3  ;  î  ,  clajf.  2.  Papil.  diurn. 

L'argus  bleu. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  14  lignes. 

Tout  le  deffus  de  ce  papillon  efl:  d'un  beau  bleu.  Le 
delTous  eft  d'un  gris  blanc  ,  parfemé  de  petits  yeux  noirs 
bordes  de  bîanc  ,  avec  une  rangée  de  taches  fauves  trian- 
gulaires ,  qui  termine  les  aîles.  Ces  taches  font  peu  appa- 
rentes fur  les  aîles  fupérieures  ,  mais  fur  les  inférieures 
elles  font  plus  marquées  &  plus  vives.  Le  bord  des  aîles  a 
une  belle  frange  blanche.  On  voit  fouvent  voltiger  ce 
petit  papillon  dans  les  prairies  ,  oii  il  eft  fort  commun. 

Sa  chenille  ,  ainfi  que  celles  des  argus  qui  fuivront ,  eft 
d'un  nombre  des  chenilles-cloportes,  ôc  relTemble  à  celles 
des  portes-queue  qui  compofent  l'ordre  précédent.  Elle  a 
quelques  poils  ,  &  elle  fe  nourrit  des  feuilles  du  fran- 
gula. 

N.  B.  J'ai  deux  autres  variétés  de  ce  papillon.  La  pre- 
mière eft  plus  grande  dun  tiers.  Le  deffus  de  fes  ailes  eft 
d'un  bleu  verdàtre  ,  comme  nacré  ,  &  leurs  bords  ont  une 
rangée  de  taches  noires  ,  qui  répondent  aux  taches  fauves 
du  deffous.  Le  deffous  de  ces  aîles  eft  comme  dans  le 
papillon  ordinaire. 


6es    Insectes-  6^ 

La  féconde  variété  plus  petite  ,  eft  toute  bleue  en- 
deffus  &  blanchâtre  en-delTous  ,  avec  un  nombre  confidé- 
rable  d'yeux  ,  moins  nombreux  cependant  que  dans  le 
papillon  commun.  Ces  yeux  ne  font  formés  que  par  un 
point  noir  ,  fans  cercle  blanc.  Les  taches  fauves  qui 
doivent  border  les  aîles  manquent ,  fi  ce  n'efl;  qu  il  y  a  une 
couple  de  ces  taches  continues  &  jointes  enfemble ,  au  bas 
des  aîles  proche  le  bord  intérieur. 

51.  PAPILl  O  a/is  rotundatis  integerrimis  cceruleis  ^ 
Jubtus  ocellorum  fafcia  Joli  tari  a. 

Raj.  inf.  p.  131 ,  n.  17,  Papilio  minor  alis  fupinis  purpuro-cœruleis  ,  prcnîs 

ocellis  aliquot  pidis. 
De  Geer  w/.  i  ,  «.  4  ,/•  '4  »  if. 
R'-^fel,  inf.  vol.  3  ,fupplem.  1  ,  rab.  37  ,fg.  4  ,  clajf.  i,  Papil.  diurn. 

Le  demi-argus. 

Langueur  5  lignes.     Largeur  14  lignes. 

Ses  aîles  en-deffus  font  d'un  bleu  un  peu  pourpre  f 
en-deilous  elles  font  grifes ,  avec  une  feule  bande  de  petits 
yeux  difpofée  en  arc.  Ces  yeux  font  noirs  ,  entourés  d'un 
cercle  blanc.  Le  bord  de  l'aile  n'a  point  de  taches  fauves. 
Ses  antennes  ,  comme  celles  des  papillons  de  cet  ordre  > 
font  compofées  d'anneaux  alternativement  blancs  ôc  noirs, 
&  terminées  par  une  maffe  allongée. On  trouve  ce  papillon 
avec  le  précédent. 

32.PAPILIO  alis  rotundatis  integerrimis  nigro-  fufcis ,' 
fafcia  marginali  fulva  ,  fiihtus  cinereis  ocellis  numc- 
rofis. 

Linn.faun.fuec,  n.  804.  Papilio  hexapus  alis  rotundatis  integerrimis  nigro -fuC- 

cis  ;  fubtiis  ocellis  niimerofis. 
Raj.  inf.  i\\  ,  n.  iz.  Papilio  parva  ,  alis  fupinis  pullis  ,  cum  linea  feu  ordine 

niacularum  lutearum  ad  imum  marginem. 
Rofel.  inf.  ivl.  3  ,fupplem.  1 ,  lab.  37  »/•  6,7,  dajf.  i.  Papil.  diurn. 

L'argus  brun. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  14  lignes. 

Cette  efpéce  reflemble  beaucoup  à  l'argus  bleu.  Le 


^4  Histoire     abrégée 

deflbus  des  aîles  eft  à  peu  près  de  même  :  maïs  le  deflus  , 
au  lieu  d'être  bleu  ,  eft  d'un  brun  foncé  ,  avec  une  bande 
de  taches  fauves  à  peu  près  quarrées  ,  qui  fuivent  le  bord 
de  chaque  aile.  On  trouve  ce  papillon  dans  les  prairies  , 
mais  moins  fréquemment  que  le  bleu. 

35.  PA.PILIO  alis  rotiindatis  integemmis  nigro fufcis 
fulvo  maculatis  ,Jubtus  ocdlis  numerojls. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  80 y.  Papilio  hexapus ,  alis  rotundatis  ,  fupra  fufcis ,  fubtus 
punftis  nigris  quadraginta  duobus. 

L'argus  myope. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  13  lignes'. 

Le  deffus  des  aîles  de  largus  myope  eft  brun  ,  mais  ta- 
cheté de  noir  &  de  couleur  fauve  ,  fur-tout  aux  aîles  fupé- 
rieures.  La  couleur  fauve  domine  fur  le  bord  de  ces  aîles 
&  les  termine  en  formant  une  bande  de  points.  Le  deffous 
de  l'aîle  eft  d'un  gris  jaunâtre  ,  parfemé  de  petits  yeux  ,  & 
bordé  d'une  bande  de  taches  fauves  ,  comme  dans  les 
efpéces  précédentes.  M.  Linnxus  compte  quarante -deux 
ou  quarante -trois  petits  yeux  noirs  fur  le  deflbus  des  aîles. 
Ces  yeux  relTemblent  à  ceux  des  autres  argus ,  fi  ce  n'eft 
qu'ils  n  ont  pas  un  cercle  blanc  auflî  marqué  ,  6c  ils  font 
aufti  arrangés  un  peu  différemment.  Je  n'entre  point  dans 
le  détail  de  ces  différences  difficiles  à  rendre  ,  &  qui  ne  fe 
conçoivent  bien  qu'en  voyant  ces  différentes  efpéces  ,  ÔC 
les  confrontant  l'une  à  côté  de  l'autre.  On  trouve  ce  petit 
papillon  avec  les  précédens ,  mais  plus  rarement. 

34.  PAPILIO  alis  rotundatis  integerrimis  ,  fuhtus, 
viridibus  immaculatis. 

Linn.  faun.  fuec.  n,  806.  Papilio  hexapus  ,  alis  rotundatis  integerrimis ,  fubtus 

viridibus  immaculatis. 
Linn.fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  483  ,  n.  i?4.  Papilio  plebeius  ruJi. 
h  ce/.  7.  Papilio  argo  fimilis ,  alis  immaculatis  fupra  cyaneis. 
Ra').  inf.  p.  133  ,  n.  zi.  Papilio  parva,  alis  fupinis  puUis  ,  pronis  viridibus. 
Petiv.  ga-^.  p.6,t.z.f.ii.  Papilio  minor ,  fuperne  fufcus ,  inferne  viridis. 

L'argus  vert ,  ou  P argus  aveugle. 
Longueur  6  lignes.    Largeur  in  lignes. 

Les 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  ^^ 

Les  aîles  de  ce  papillon  font  tantôt  brunes  j  tantôt 
bleuâtres  en-deffus.  En-deflbus  elles  font  toujours  dun 
beau  vert  brillant  fans  yeux.  Les  aîles  inférieures  ont  fou- 
vent  en-deffus  près  le  milieu  du  bord  fupérieur  ,  un  point 
blanc  ,  &  quelquefois  de  ce  point  ,  part  une  bande  de 
taches  blanches  qui  parcoure  l'aîle  tranfverfalement.  Le 
corps  de  l'infeâe  eft  de  couleur  cendrée.  Ses  yeux  font 
noirs  ,  bordés  en-devant  &  derrière  d'un  trait  blanc.  Les 
antennes  &  les  pattes  font  compofées  d'anneaux  alternati- 
verrierit  blancs  &  noirs.  Je  ne  connois  point  la  chenille  de 
ce  joli  papillon. 

55".  PAPILIO  a/is  rotundads fuhis ,  utrinqu£ punclis 
nigris. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  807.  Papilio  hexapus  ,  alis  rotundatis  fulvis  ,  utrinque 

pundis  nigris. 
Linn.  fy fi.  nat.  edit.  10,  p.  484  ,  ;?.  léi.  Papilio  plebeius  virgaurex. 
Petiver.  muf.p,  34  ,  n.  3  17.  Papilio  miner  aureus ,  ex  nigro  permaculatus. 
Raj.  inf.  iz^  ,n.  10.  Papilio  parva,  alis  exterioribus  circa  margincs  nigricantl- 

bus,  média  parte  rufis  ,fericiiiiftarrplendentibus,maciilis  longis  nitJrispiâis. 
Hofel.  inf,  vol.  j  ,fupplem,  tab.  45  ,Jïg.  y  ,  6  ,  daf  i.  Papil.  diuni. 

Z,e  bronzé. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  13  lignes. 

Ce  petit  papillon  a  les  aîles  ,  tant  en-deffus  qu'en-deffousi 
de  couleur  fauve  bronzée  &  bordées  de  brun.Sur  la  couleur 
fauve  ,  on  voit  une  douzaine  de  points  noirs  rui  paroiflent 
des  deux  côtés  ,  &  dont  plufieurs  fe  touchent.  Les  aiies 
inférieures  font  brunes  ,  terminées  par  une  bordure  fauve, 
avec  quelques  points  noirs  fur  la  partie  brune.  Au  bas 
de  ces  aîles  inférieures  ,  font  de  petites  appendices  qui 
approchent  de  celles  des  papillons  portes-queue.  Le  corps 
du  papillon  eft  brun  en-deffus  ,  gris  en-deffcus  :  fes  pattes 
font  grifes.  Les  antennes  font  compofées  d'anneaux  alter- 
nativement noirs  &  blancs ,  &  les  yeux  font  noirs  ,  bordés 
en  haut  ôc  en  bas  d'une  ligne  blanche.  Je  ne  connois  point 
la  chenille  de  ce  papillon  ,  qu'on  trouve  fréquemment 
dans  les  prés  pendant  l'automne. 

Tome  II,  I 


"156  Histoire    ABRfG;ÉE 

35.  PAPTLIO  nigro-fufciis  nitens  ,  alis  fubtus  limBo 
dentato  jidvo  ,/ècundaius  maculis  duodccim  albis» 

he  miroir. 

Longueur  6  Lignes.     Largeur  1 5  lignes, 

La  couleur  des  ailes  en  -  defl'us  eft  afTez  brillante  j  quoi* 
que  toute  brune  :  il  n'y  a  que  deux  petites  taches  jau- 
nâtres au  milieu  du  bord  fupérieur  des  ailes  de  deflus.  Ei> 
deffbus  ,  les  ailes  fupdrieures  fcnt  du  même  brun  ,  avec 
une  bordure  dentelée  de  couleur  jaune  qui  termine  Taiie, 
Les  ailes  infe'rieures  ont  une  pareille  bordure  ,  &  de  plus 
une  douzaine  de  grandes  taches  blanches  qui  fe  touchent 
prefque  ,  &  qui  Te  trouvant  entourées  d'une  bordure  bru- 
ne ,  reffemblent  à  des  miroirs.  Je  n'ai  jamais  rencontré  ce 
papillon  qui  m'a  été  donné.  Il  avoit  été  pris  au  bois  de 
Boulogne, 

J.  I V. 

Les  Estropiés. 

37.  PAPILIO  a/is  dharicatis  fulvls ,  llmho  nerv'ifqilt 
nigris  ,  primariis  macula  oblonga  nlgra. 

"^ttiv.  ga^.  tab.  34  ,fig.  7  ,  8  ,  J. 

X^  bande  noire. 

Longueur  f  lignes.     Largeur  i  jouce. 

Le  port  d'aîles  de  ce  papillon  &  de  ceux  de  cet  ordre,' 
eft  fingulier.  Lorfquil  eft  en  repos  ,  fes  aiies  inférieures 
font  prefque  parallèles  au  plan  de  pofition  ,  pendant  que 
les  fupérieures  font  relevées  ,  fans  cependant  le  toucher  & 
être  tout-à-fait  perpendiculaires.  La  couleur  de  ces  aîJes 
eft  fauve  ,  mais  elles  font  bordées  de  brun  ou  de  noir ,  & 
elles  ont  des  nervures  de  la  même  couleur.  Les  fupérieu- 
res ont  de  plus  une  tache  longue  tranfverfe  dans  leur 
milieu  ,  qui  eft  pareillement  de  couleur  noire.  En-delTous^ 
les  ailes  font  toutes  fauves,  mais  d'une  teinte  plus  pâle. 


DES    Insectes.  '(^7 

JV".  B.  Il  y  a  une  variété  de  ce  papillon  un  peu  plus  gran- 
de ,  qui  a  la  bordure  brune  des  aîies  plus  large  ,  ôc  la  ban- 
de ou  tache  noire  des  ailes  fupérieures  plus  grande  & 
mieux  marquée.  En-deffous  ,  on  voit  aufli  fur  les  ailes 
quelques  bandes  tranfverfes  en  arc  plus  brunes.  J'ai  d'abord 
regardé  cette  Variété  ,  comme  la  femelle  du  papillon  pré- 
cédent ,  mais  l'accouplement  m'a  fait  voir  que  cette  diffé- 
rence ne  venoit  point  du  fexe. 

On  trouve  fréquemment  ces  papillons  dons  les  prés  en 
automne. 

58.  PAPILIO  ails  dlvarlcatis  denticulads  nigris  j 
albo  punEians. 

Linn.  faun.  fuec.  n,  794.  Papilio  héxapus ,  alis  divaricatis  denticulatis  nigris  ; 

albo-punÂatis. 
Linn.fyft.  nat.  eâit.  10  ,  p.  48?  ,  n,  167.  Papilio  plebeius  malvte. 

Merian.europ.z    t.jB.  J  ç.    Geer,Tom.2 

neaum.  inj.  i  ,  tah.  \i  ,j.6 ,7.  > 

Hojjh.  inf.  4 ,1.1  ,f.  ult.  _        _  , 

Pe'nv.  muf.  jj  ,  n.  J15.  Papiliunculus  fufcus  ,  pundis  plurimis  albicanti-;  /O  a  ^  ,     ^^  Q 

bus.  ...  /    \  '  ^-^ 

Fetiv.ga\of.  •)&  ,t.  i6,f.6.  Papilio  fufcus ,  pundis  plurimis  albicantibus. 
ASl.  Ûpf.  173*  »  p.  13  >  n.  34.  Papilio  alis  eredis  obtu£s  dentatis  nigrir; 

punifîis  albis  tefTelatis. 
It.  œland.  j.  Papilio  hexapus  ,  alis  divaricatis  denticulatis  nigris  ,  albo  punc7 

tatis. 
ilo/èZ.  inf.  vol,  1  >  tab.  10 ,  clajf.  2.  Papil.  diurn. 

Le  phin-chant. 

Longueur  î  lignes.    Largeur  14  lignes. 

Cette  efpéce  porte  fes  aîles  à  peu  près  comme  la  précé- 
dente. Son  corps  &  fes  aîles  font  en-deffus  d'un  brun  noir, 
&  les  aîles  fonc  parfemées  de  points  blancs  quarrés  ,  dont 
plufieurs  fe  touchent.  Ces  points  reffemblent  par  leur 
forme  &  leur  pofition  à  des  notes  de  plein-chant.  Les  aîles 
font  bordées  d'une  frange  noire  ôc  blanche  ,  ce  qui  les  fait 
paroître  dentelées.  Les  aîles  ôc  le  corps  font  en-deffous 
d'un  gris  brun  ,  ôc  l'on  voit  fur  ce  deffous  des  aîles  des  ta- 
ches blanches  ,  mais  moins  régulières  qu'en-deflus.  Ce  pe- 
tit papillon  fe  trouve  dans  les  prés  dès  le  printems.  Sa 

•lij 


/  \^' 


^8  Histoire    abrégée 

chenille  a  le  corps  gris ,  la  tête  noire  &  quelques  taches 

jaunes  autour  du  col.  Elle  a  quelques  poils  courts.  Elle 

vient  fur  le  chardon  à  foulon.  Je  ne  lai  point  vu  fur  la 

mauve. 

5  p.  PAPI.LIO  ails  dlvarlcaùs  clnerels  j  punclorum 
alborum  ferle  dupllcl  tranjverfa. 

Linn.fyjî.  nat.  edit,  lo  ,  f).  4^5  ,  n.  i68.  Papilio  alis  denticulatis  divaricatis 
fufcis ,  obfolete  albo  punftatis.  Ibid.  Papilio  plebeius  tages- 

Z.e  papillon  grifette. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  t  pouce. 

Je  foLipçonne  cette  efpéce  de  n'ctre  qu'une  variété  de  la 
précédente  ,  à  laquelle  elle  relTemble  beaucoup  pour  fa 
forme  ,  fon  port  d'aîles  ,  fa  grandeur  &  même  fa  couleur. 
^  Les  aîles  de  celle-ci  font  d'un  gris  un  peu  brun  j  tant 
■;  i,.en-defîus  qu'en-deiïbus  ,  avec  deux  bandes  tranfverfes 
de  points  blancs  ,  dont  une  eft  aux  deux  tiers  de  l'aîle  ,  6c 
l'autre  la  termine.  Les  quatre  ailes  ont  ces  points  blancs  , 
tant  en-defiTus  qu'en- deflbus.  On  trouve  ce  petit  papillon 
avec  le  précédent. 

§.  V. 

Les  Papillons  du  chou  ,  ou  Brassicaires, 

^0.  PAPILIO  alis  rotundatis  albis  ,  prlmanis  blma- 
culatis  j  apice  nïgris  ,  major. 

Ijmi.faun.fuec.  n.  799.  Papilio  hexapus ,  alis  rotundatis  albis;  primariis  bimar 

culatis  ;  apicibus  nigris  ;  major. 
Linn.  fyft,  nat.  edit.  10  ,  p.  467,  n.  58.  Papilio  danaus  braflïcx. 
MouQ.  lit.  p.  1S9  if.  I.  Eruca  in  braffica. 
Gocd.  belg.  t ,  p.  5i) ,/.  1 1.  &- gdl,  tom.  1 ,  tah.  xj. 

Lift,  goed,  p.  16  ,f.  7.  :  ; 

Merian.  europ.  i  ,  ];.  16  ,  r.  4J.  '_; 

Aliin,  inf.p.  i  ,t.i. 
Swamm.  in  4°,  p.  loi ,  t.  13  ,/.  6» 
— —  bibl.  nat.  t.  ^7  >  n.  6. 
Reaum-  inf.  i  ,  t,  19  ,f.  i.  (y  t.  to,/.  7. 
Petiv.  muf.  p.  8^ ,  n.  Sij.  Papilio  albus  vulgaris major. 
Petiv.  gai- 1.  6i ,/.  3.  Papilio  alba  major ,  apicjbus  aigris,' 
Raj.  cmtalrig.  p.-  ij^, 


DES       I  N  S^  E  C  T  E  S.  ^^ 

Rej,  inf.  pi  I13  i  n,  I.  Papilio  brafficaria  alba  major  vulgatiffima; 
Raj.  inf.  p.  548  ,  n.  19,  Eruca  braflîcaria  vulgatifllma  nigro  ,  luteo  Se  cœruleo 

coloribus  varia. 
Biblioth,  reg.  Par,  p.  4  i    n.  3.  Papilio  ex  albido  flaveCcens  ,  cum  vcnij 

nigricaotibus. 
Rofel,  inf.  vol.  i  ,  tah.  4  ,  clajf.  2.  Papil.  diiirn. 

yJLe  grand  papillon  blanc  du  chou. 

Longueur  i  poucs.    Largeur  i  pouces  4  lignes. 

Ce  papillon  eft  un  des  plus  communs  &  des  plus  con- 
nus ;  on  le  voit  voltiger  par-tout  dans  les  jardins.  Il  eft  de 
couleur  blanche  ,  avec  quelques  différences  fuivant  le 
fexe.  Le  mâle  en-deffus  eft  blanc  ,  avec  le  bout  des  aîles 
fupérieures  noir  ,  &  deux  taches  noires  fur  ces  mêmes 
aîles ,  outre  une  troifiéme  petite  tache  au  bord  intérieur  de 
la  même  aîle ,  &  une  autre  au  bord  fupérieur  &  correfpon- 
dant  de  l'aîle  inférieure,  La  femelle  en-deffus  eft  toute 
blanche  ,  fans  aucuns  points  noirs  ,  Ôc  a  feulement  le  bout 
des  aîles  noir.  En-deffous  ,  le  mâle  &  la  femelle  font  tout- 
à-fait  femblables.  Ils  font  blancs  ,  avec  deux  taches  noires 
fur  les  aîles  fupérieures,  ôc  le  bout  de  ces  aîles  ,  ainfi  que 
toutes  les  aîles  de  deffous,  lavées  d'un  peu  de  jaune  pâle, 
ou  couleur  de  fouffre.  La  chenille  de  ce  papillon  panachée- 
de  couleur  jaune  ,  noire  ôc  bleue ,  fe  trouve  communé- 
ment fur  le  chou. 

;  ^1.  P  A  P I L  I  O  alis  rùtundatis  albis  ~,  prlmanis  bima^ 

culatls  i  apice  nigris ,  minor. 

Linn.faun.fuec.  n.  798.  Papilio  hexapus  alis  rotundatis  albis  ,  prîmariis  bima* 

culatis  apice  nigris ,  minor. 
Linn.  fjiji.  nat,  edit.  10  ,  p.  468  ,  n.  ^9.  Papilio  danaus  rapae. 
Mouff.  lat.  p.  103  ,/.  ultim.  Papilio  diurnus  médius. 
Goed.ielg.  i ,  p.  97  ,/.  17.  &■  gall,  tom.  z ,  tab.  x'xvij» 
Lijl.  Goed.p.  il,/.  S. 

Merian.  europ.  1 ,  j;.  40 ,  r.  35.  edit.  gall.  t.  8?.  - 
Robert,  icon.  t.  6. 

Albin,  inf.  t.^ï,f.  C.  D.  (maf.  )  &<  E.'F.  (foemina.) 
Reaum.  inf.  i ,  t.  29  ,  /.  7  ,  8.  &'  t.  i  ,f.i. 
Merr.  pin.  iy8  ,  n,  f,  Papilio  corpore  &  antennis  livefcentibus  >  capite  alifquC 

pallidis. 
Feiiv,  muf.p.  8f  ,  n,  Si6,  Papilio  vulgaris  albus  minor» 


70  ^Histoire     abrégée 

Pedv, gazop.  p.  lo,  t.  éi ,/.  4.  Papilio  alba  vulgaris  flriàta,  Aiaciilis  duplicibus. 

(fœmina)..  • 

' — ; p.  10  ,  t.  49  ,/.  II.  Papilio  albu?  minor  apicibus  nigris.  (maH) 

Rttj.  inf.  114  ,  n.  î.  Papilio  alba  média  ,  alis  r.xterioribus  albis ,  duabus  maculfs 

nigris  infra  mediam  longitudinem  ,  verfus  interiorem  marginem  notatis , 

interioribus  fubtus  flavicantibus. 
Kaj.  inf.  114  ,  n.  3.  Papilio  alba  média  alis  omnibus  albis  cum  macula  (  fea 

pundum  mavis  dicere  )  leviter  nigricante  in  exterioribus  (maf.  ) 
Ra'j.  inf.  ;4si ,  n,  zo.  Eruca  braflîcam  depafcens  viridis  mediocris  ,  linea  ia 

utroque  latere  è  luteo  albente. 
Kofel.  inf.  vol.  i  ,  tab  >;  ,  clajf.  i.  Papil.  diurn. 
Jac,  l'amir.  inf.  tah.  16, 

Le  petit  papillon  blanc  du  choul 

Longueur  11  lignes.     Largeur  ij  lignes. 

Il  ne  paroît  d'autre  différence  entre  ce  papillon  &  le  pré- 
cédent, que  la  grandeur.  Il  eft  blanc,  avec  les  deux  points 
noirs  &  le  bout  des  ailes  fupérieures  noir.  Le  deffous 
reffemble  auffi  tout-à-fait  à  celui  du  grand  papillon  blanc. 
Mais  la  chenille  qui  vient  auffi  fur  le  chou  &  la  capucine, 
eft  différente  de  celle  du  précédent.  Elle  eft  d'un  affez 
beau  vert  ,  avec  une  bande  d'un  blanc  jaunâtre  de  cha- 
que côté.  Elle  n'eft  que  trop  commune.  Sans  cette  diffé- 
rence des  chenilles  ,  on  feroit  porté  à  ne  faire  qu'une 
feule  cfpéce  de  ces  deux  papillons. 

42.  PA  P  IL  I O  alis  rotundatis  albis  ,  inferioribiis  fubtus 
fajciis  virejcentibus. 

X,inn.  faun.  fuec.  n.  797.  Papilio  hexapus  »  alis  rotundatis  albis  ,  venis  JilaCOs 

vircfcentibus. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  10 ,  p.  468  ,  n.  60.  Papilio  danaus  napi. 
Metian.  eur<yp.  (edit,  i.)  v.  »  .p.  77  ,  r.  3<>. 
Albin,  inf.  t.  52  ,  /.  F.  G. 
Petiv.  muf  p-  S] ,  n.  30Î.  Papilio  albus  médius ,  venis  latis ,  fubtus  nigricanti- 

bus. 
Petiii.  ga\op.  t.  6i  , /.  4.  Idem. 
Raj.  inf.  1 14,  n.  4,  Papilio  braflïcaria  média  alis  albis  fecundum  nervos  lincis  0 

viridi  nigricantibus  fubtus  flriatis. 

Le  papillon  blanc  veiné  de  vert. 

Longueur  7  lignes.     Largeur   is»  lignes. 

Ce  papillon  eft  affez  femblable  aux  précédens.  Il  eft 
tout  blanc  en-deffus ,  fans  taches  ni  points ,  feulement,  les. 


DES    Insectes.        *  71 

i>oUts  de  fes  aîles  fupérieures  font  un  peu  noirâtres.  En- 
deiTous  ,  les  aîles  fupérieures  font  toutes  blanches  ,  fi  ce 
n'eft  à  leur  bafe  ,  où  il  y  a  un  peu  de  teinte  verte.  Les 
inférieures  auiïi  de  couleur  blanche  ,  ont  en-deffous  de 
larges  veines  ou  bandes  de  couleur  verdâtte ,  dont  elles 
font  panachées,  La  chenille  de  ce  papillon  vient  auffi  fur 
le  chou. 

45 .  P  A  P  I  L  I  O  ails  rotUiidatis  albis  ;  venis  ni  gris.  \ 

Linn.   faun.  fu.ec.   n.   7^6.   Papilio    hexapus  ,   alis    rotundatis    albis  venis 

nigris. 
Linn.fyji.  nat.  edk.  lo ,  p.  467  '  "•  Î7.  Papilio  danaus  cratœgi. 
Hoffn.  inf.  t.  10  ,  /.  14- 
Merian.  europ,  i  ,  ])■  38  ,  r.  3?  ,/.  Superiores. 

gdll.  t.  1^7  ,  edic,  ait.  85, 
Albin,  inf  t.  1  ,  f.  i- 

Periv.  muf  p.  53  ,  n.  301.  Papilio  alba  ,  venis  nigris. 
Frifch  gsrm.  5  ,  p.  16  ,  f.  5.  hruca  hyemalis  luteo  aiboque  firiatai 
Raj.  inf.  1 1 5  ,  n.    .  Papilio  alba ,  nervis  alarurii  nigris ,  brafl'icaria:  majoris  figit^ 

ra  &  magnitudine 
îleaum.  in}.  ', ,  r,i  ,  /•  8  ,  9 . 
Billictb.  reg.  Par.  f.  30 ,  /.  Omnes, 
De  geer.  mem.  p.  6'^  ,pl.  14  ,fig~  ' 9  »  lo.  Papillon  à  antennes  à  bouton  &  à  fîx 

jambes,  blanc  ,  dont  les  nervures  des  ailes  font  noires. 
Rofel.  inf.  vol,  1  ,  tab.  3  ,  dajf.  1.  Papil,  diurn, 

î.e  gi^fe. 

liongueur  1 3  lignes.    Largeur  î  f  pouces. 

Cette  efpéce  eft  blanche  ,  tant  en-deïïus  qu'en-defTouS  ; 
les  nervures  feules  font  noires  &  s'élargiflent  un  peu  au 
bord  des  aîles  fupérieures.  Ces  nervures  noires  fur  un  fond 
blanc  ,  font  reffembler  ce  papillon  à  une  g'ife.  Sa  chenille 
eft  velue  ,  noire  ,  chargée  de  poils  courts  qui  partent 
immédiatement  de  fon  corps.  Ces  poils  blancs  &  jaunes  , 
forment  de  chaque  côté  du  corps  une  efpéce  de  bande  de 
la  même  couleur.  Elle  vit  en  fociété  fur  laube -  épme  ,  le 
prunier  fauvage  ôc  le  bois  de  faintelucie  (^padas.  ) 

44..  P  A  P I L I O  a/is  rotundatis  albis  .  fecundariis  fiihtiis 
viridi  •  ntbulofis  ,  primariis  lunula  aigra  j  maJciUis 
macula  crocea. 


72  Histoire     abrégée 

Linn.fmn.fuec.  n.  Soi.  Papilio  hexapus  ,  alis  rotundatis  integerrimjs  ,  fecun- 

dariis  viridi-nebulofîs,  pritnoribus  lunula  nigra. 
'Linn,  fyfi.  nai.  edit,  lo  ,  p.  468  ,  n.  63,  Papilio  danaus  cardamines, 
Mouff.  lat.  ■p.  106  j  n.  $  ,  /.  1  ,  3  ,  4. 
Hojjn.  inf.  z  ,  t.  ?  ,  f.  i. 
Jonji.  inf,  t.  î. 
Rob.  ic.  t.  11. 
Petiv.  muf.p.  33  ,  n.  30e.  Papilio  albus  fubtus  viridi  colore  marmoreatus ,  Cea 

maculis  croceis  ornatus. 
— — —  p  3  3i"-  305.  Papilio  alba  fubtus  viridi  colore  marmoreata,(fœmina.) 
Raj.  inf.  x\^  ,  n.  6.  Papilio  minor  alba  ,  alis  exterioribus  albis  macula  infignî 

crocea  fplendentibus ,  inferioribus  -ruperne  albis ,  fubtus  viridi  colore  vatie- 

gatis  (maf.) 
Raj.  inf.  115  ,  n.  7.  Papilio  minor  alba  ,  alis  exterioribus  ad  imnm  marginem 

nigris  aut  fufcis  ,  macula  in  medio  nigra  ,  (  fœmina.  ) 
Rofel.  inf.  vol  i  ,  tab,  8  ,/".  f ,  6.  fœmina- fig.  7  >  8  ,  maf.  claff.  1.  Papil.  diurn. 
N.  B.  Rflj.  (■/!/.  lié  ,  n.  \o.  Variété  de  la  femelle.  Papilio  medii  magnitudinis  ; 

alis  fupina  parte  albis  ,  cum  maculis  nigris  rarioribus  ,   prona  ex  albp 

&  viridi  variis. 

L'aurore. 

X/)ngiteur  8  lignes.     Largeur  19  lignes, 

La  femelle  ôc  le  mâle  de  ce  papillon  font  un  peu  diff^- 
rens  l'un  de  l'autre.  Nous  commencerons  par  décrire  la 
femelle.  Elle  eft  toute  blanche  en-deffus,  avec  très-peu  de 
brun  au  bout  des  aîles  fupérieures  ,  ôc  une  tache  noire 
en  croiflant  dans  leur  milieu.  La  bafe  des  aîles  eft  auflî  un 
peu  noire.  En-delTus  ,  les  aîles  fupérieures  ont  la  tache 
noire  en  croifTant  dans  leur  milieu  ,  &  le  bout  panaché 
d'un  jaune  verdâtre  ,  mais  les  aîles  inférieures  ont  en-defr 
fous  des  raies  &  des  taches  vertes  qui  panachent  toute 
l'aîle  ,  en  fuivant  cependant  les  nervures.  Le  mâle  efl 
tout-à-fait  femblable  à  la  femelle  ,  fi  ce  n'eft  que  la  moi- 
tié extérieure  des  aîles  de  defTus  ,  depuis  le  croiflant  noie 
jufqu'au  bout ,  eft  teint  d'une  belle  couleur  jaune  aurore. 

JV.jB.  .l'ai  une  variété  de  la  femelle  ,  oii  les  nervures 
vertes  du  deflbus  des  aîles  inférieures  font  plus  grandes  , 
plus  larges  &  plus  marquées  ,  6c  où  les  aîles  fupérieures  , 
iDutre  le  bout  qui  eft  panaché  de  même  ,  ont  encore  danç 
le  milieu  du  bord  fupérieur  une  large  bande  verte  qui 
s'avance  jufqu'au  milieu  de  l'aîle. 

Ce 


DES     Insectes.  75 

Ce  papillon  vient  de  très-bonne  heure  au  prîntems ,  dès 
les  mois  d'avril  &  de  mai. 

Je  l'ai  trouvé  en  grande  quantité  au  bois  de  Boulogne. 
Sa  chenille  verte ,  femblable  à  celle  du  papillon  du  chou, 
vient  fur  le  thlafpi.  Sa  chryfalide  pareillement  verte  , 
reffemble  pour  fa  forme  à  un  petit  batteau. 

'-J  J .  P  A  P  I  L  I  O  alis  dentatis  ,  fupra.  ni  gris  ,  fubtus 
fufcorubris  y  utrinque  maculis  albis  fafciatim  pojltis. 

Lèche,  nov.  inf.fp.  p-  27,  ?î.  Î4  ,'f-  i  ?•  ma:a.  Papilio  hexapus  ,  fupra  niger  ,  alis 
omnibus  ordine  macularum  tranfverfali  albo  ,  inferioribus  dentatis. 

Ra;.  inf,  p.  116  ,  n,  i.  Papilio  major  nigra  S.  pulla  ,  alis  fupina  parte  maculis 
albis  notatis. 

Rofel.  inf.  vol  3  ,fuppkm.  1  ,  tab.  i}  y  fig.  ^  y 'i- ù-tab.  70,  f.  i  ,  2. ,  l  ,  dajf,  i. 
Papil.  diurn. 

Le  deuil. 

Longueur  9  lignes.    Largeur  13  lignes. 

Le  deuil  a  fes  aîles  un  peu  dentelées  à  leur  bord.  En- 
deflfus  elles  font  noires  ,  avec  une  bande  tranfverfe  de 
taches  blanches  allongées  ,  qui  parcoure  les  quatre  aîles 
dans  leur  milieu.  Cette  bandeeft  compofée  de  huit  taches 
fur  les  aîles  fupérieures  ,  ôc  de  fept  fur  les  inférieures.  Au- 
deflus  de  cette  bande,  il  y  a  fur  les  aîles  de  deffus  une  tache 
feule  féparée  ,  formée  en  croiffant;  &  plus  bas  que  la  ban- 
de ,  il  y  en  a  deux  autres  ,  l'une  grande  &  l'autre  petite  ,  à 
côté  l'une  de  l'autre  proche  l'angle  extérieur  ,  ôc  au-def- 
fous  de  ces  dernières  trois  points  de  couleur  fauve.  Sur  les 
aîles  inférieures  ,  au-deilous  des  fept  taches  blanches  ,  il  y 
a  autant  de  lunules  ou  croiflans  de  couleur  fauve  ,  dont 
les  pointes  regardent  le  bord  de  l'aîie  ,  &  dont  la  dernière 
ou  feptiéme  forme  prefqu'une  tache  ronde.  En-dcffous  , 
les  ailes  font  fauves  ou  d'un  brun  rougeâtre  ,  avec  les 
mêmes  taches  blanches  qu'en- deffus  ,  outre  deux  autres 
qui  fe  rencontrent  fur  les  ailes  inférieures  à  leur  baie  ,  ou  à 
l'endroit  de  leur  attache  avec  le  corps.  De  plus ,  les  quatre 
aîles  font  bordées  en-delfous  d'une  rangée  de  points  noirs. 
JLes  yeux  de  l'infeâie  font  bruns  ôc  fes  pattes  blanches.  Je 

Tome  IL  K 


74  Histoire     abrégée 

ne  connoîs  point  la  chenille  de  ce  papillon  ,  que  je  n'ai 

trouvé  qu'une  feule  fois. 

^6.  P  A  P  I L I O  a/is  rotundatis  albls  ,  llneis  maculifque 
aigris  pulchre  tejjelatis.  Fiaach.  i  i  ,  fig.  3,4;. 

PfuV.  mu[,  3.  Papilio  ieucomelanof. 

Ra;'.  i/î/.  p    lit  ,  n.  9.  Papilio  média:  magnitudinis  alis  albo  &  nigro  colori- 

bus  pulclirè  variegatis. 
Ro/e/.  in/  vol.  J  ,fi'ppi:m.  i ,  tab.  37  ,Jig.  i  ,  i ,  c/aj/;  i.  Papil.  diurn. 

JLe  demi    deuil. 

Longueur  ic  lignes.    Largeur  ii  lignes. 

Les  aîles  de  ce  papillon  font  arrondies  ,  de  couleur 
blanche  un  peu  jaune  en-Jefîus  ,  avec  les  nervures  &  des 
taches  prefque  quarrées  ,  allez  grandes  ôc  de  couleur  noire  j 
placées  entre  les  nervures.  Le  deffous  des  aîles  eft  de 
même  d'un  I.  lanc  jaunâtre ,  avec  des  taches  &  des  nervures 
noires ,  mais  moins  larges  &  moins  grandes  qu'en-deiTus. 
Parmi  ces  taches  du  delfous  ,  il  y  en  a  une  fur  les  aîles  fu-^ 
pe'rieures ,  &  cinq  fur  chacune  des  inférieures  qui  forment 
de  petits  yeux.  On  trouve  ce  joli  papillon  dans  les  bois. 

47-  PAPILIO  alis  angiilatisflavis  ,  piinclo  ferriigineo. 

I.inn.  faun.  fuec.  n,  79^.  Papilio  hexapus  ,  alis  angulatis  fîavis  >  punfîû 
ferrugineo. 

Linn.  fyjl.  nat.  edir.  io,p.  470,».  73.  Papilio  danaus  rhamni, 

Mouffet.  ht.  p.  toj ,/,  I.  Papilio  diurnus  médius  piimus, 

JontI:.  inf  p.  41  ,  n.  i  ,  f.  f ,  é. 

Hnffn.  inf.  i  ,  t.  1  ,  aui  1 1  ,/.  8  ,  t.  î. 

Hob.  ic.  r.  1 3. 

yllbin.  inf.  t.  z  ,  f.  3. 

Petiv.  muf.  p,  1  ,-n.  i.  Papilio  fulphureus  4  (maf  ) 

— p.  1  ,  n.  1.  Papilio  fiilpluireus  pallidus ,  (foemina.) 

Raj.  inf.  lit,  n.  4.  Papilio  prxcox  fulphurea  (eu  flavo-viridis  ,  /îngulis  alis 
maculis  ferrugineis  jiotatis. 

De geer.  mcm.p.  69  :  ,pL  ij  ,/.  S  ,  9.  Papillon  à  antennes  à  bouton  &  àfix  jam- 
bes ,  d'un  jaune  citron. 

Rofd.  inf.  vol.  3  .fupplem.  tab.  46  ,/.  i ,  1  ,  3  ,  clajf.  i,  Papil.  diurn. 

Le  citron. 

Longueur  1  pouce.    Largeur  2  pouces  i  lignet.  '  « 

Les  antennes  de  ce  papillon  figurées  en  mafle  allongée  j, 


DES     Insectes.  7^ 

comme  celles  de  tous  ceux  de  cet  ordre  ,  font  de  couleur 
fauve.  Ses  aîles  ,  tant  Tupcrieures  qu'inférieures  ,  ont  cha- 
cune un  angle  bien  marqué.  Leur  couleur  eft  d'un  jaune 
citron, quelquefois  verdâtre  des  deux  côtés^avec  une  tache 
ronde  de  couleur  de  fouci  fur  le  milieu  de  chaque  aîle  ;  le 
bord  des  funérieures  a  aufïi  quelques  points  de  même  cou- 
leur. Le  corps  du  papillon  eft  noir  ,  avec  de  longs  poils 
blancs  ,  les  pattes  ("ont  blanches.  Le  mâle  eft  d'un  citron 
plus  foncé  ,  &  la  femelle  eft  plus  pâle.  Sa  chenille  figurée 
dans  les  Mémoires  de  deGeer,  pi.  i^  ,f.  i  —  11,  eftrafe, 
de  couleur  verte  ,  6c  a  de  chaque  côté  du  corps  une  ligne 
blanche.  Elle  eft  garnie  de  petites  pointes  coniques ,  noires 
ôc  écailleufes.  Ses  jambes  ibnt  au  nombre  de  feize  ,  com- 
me celles  de  toutes  les  chenilles  de  ce  genre  ,  ôc  elles  font 
garnies  d'une  demi-couronne  de  crochets.  Sa  chryfalide 
attachée  tranfverfalement ,  comme  celles  des  papillons  de 
cette  féconde  famille  ,  a  une  particularité  ;  c'eft  d'avoir 
fous  le  ventre  une  efpéce  de  fac  très-renflé  ,  qui  fert  de 
fourreau  pour  loger  les  aîles  du  papillon  qui  en  doit  for- 
tir.  Cet  infede  eft  commun  pendant  l'été. 

^8.  PAPILIO  a/is  luteis  limbo  nigro  ,  prlmariis 

macula  nigra  ,  Jecundariis  fulva, 
'AUtùv.  inf.  p.  1^1,  Jig.  ê. 

L&  fouci. 

Longueur  9  lignes.    Largeur  1 1  lignes. 

Ce  papillon  donne  les  variétés  fuivantes.. 

A.  Papilio  ails  croceis  limbo  nigro  immaculato ,  pri- 
mariis  macula  nigrà  ,/ècundariis  fulvd. 

B.  Papilio  ails  croceis  limbo  nigro  flavo  maculaio  l 
pnmariis  macula  nigrà  ,  Jecundariis  fulvd. 

C.  Papilio  alis  fulphureis  ,  primariis  limbo  nigro 
fafcia  flava  maculato  ,  maculaque  nigra  ^fecun^^ 
dariis  fulvd. 

Petiu,  gaioph.  îab,  14  ,  n.  11,  Papilio  croceus  apicibus  nigricantibuj. 

Kij 


i6  Histoire    a  b  r  "é  g  é  e 

Rofel.  înf.  vol.  3  ,  fupplem.  tab.  4'= .  /•  4  >  S ,  clajf.  z.  Papil.  diurn; 

Toutes  ces  variétés  font  femblables  en-deflbus  ,  mais  le 
deflus  n  eft  pas  le  même. 

La  première  A  eft  en  defTus  de  couleur  de  fouci  ,  avec 
une  large  bordure  noire  ,  plus  étroite  cependant  aux  aîles 
inférieures.  De  plus  ,  les  ades  fupérieures  ont  dans  leuf 
milieu  une  tache  noire  ronde  qui  tranche  fur  la  couleuf 
fouci ,  ôc  les  inf  rieures  ont  dans  le  haut  une  tache  de  cou- 
leur fauve  affcz  vive. 

La  féconde  B  diffère  de  la  première  ,  en  ce  que  là 
bordure  de  fes  ailes  eft  moins  noire  &  plus  large  ,  & 
qu'elle  eft  panachée  de  taches  citronées  ,  au  nombre  de 
trois  ou  quatre  fur  chaque  aile  ,  tant  fupérieures  qu  infé- 
rieures. Elle  paroît  être  fimpie  variété  de  la  première. 

La  troiliéme  C  eft  de  couleur  citron-pâle.  Ses  ailes  fupé- 
rieures ont  une  bordure  noire  étroite  ,  panachée  dune 
bande  pareillement  de  couleur  citron  qui  la  coupe  dans 
fon  milieu.  Les  inférieures  n'ont  point  de  bordure  noire  , 
mais  feulement  quelques  points  à  leur  bord  :  du  refte  ,  orr 
voit  fur  les  ailes  fupérieures  la  tache  noire  ,  &  fur  les  in- 
férieures la  tache  fauve  ,  comme  dans  les  précédentes. 
Je  crois  que  celle-ci  pourroit  bien  ne  différer  que  par  le 
fexe. 

En-deffous  ,  tous  ces  papillons  font  d'un  jaune  pâle  , 
fur-tout  aux  ailes  fupérieures  ,  avec  le  point  noir  fur  ces 
ailes  ,  &  le  point  fauve  ,  mais  blanchâtre  au  milieu  fur  les 
inférieures.  Ils  n'ont  point  de  bordure  noire  de  ce  côté, 
tout  le  tour  de  leurs  ailes  eft  terminé  par  un  trait  fauve 
tougeâtre.  Les  pattes  font  de  la  même  couleur  fauve  , 
ainli  que  les  antennes.  Ce  papillon  eft  commun  en  au- 
tomne. 

SPHINX.  Phaliena  linn. 

LES  PHI  NX. 

Antennœ  pr'ifmaticx.  Antennes  prifmatiques.' 

Chryjalis  iripuppâ,  Chryfalide  dans  une  coque? 


D  E  s      I  N  s  É  C  T  E  s.  77 

Familia  jt.  Antennx  prifmaticx       Famille  1°.  Sphinx-bourdons, 
ubiquefere  xquaUs ,  elingues. 

2".  Antmnx piifmaticce       2°.  Sphinx-éperviers. 

ubique  fere  œquales  J'pinlingues.  ■ 
Larva  Ixi'is  cornigera. 

3'=.  Amennx prifmaticx      •  3°.  Sphinx-beliers. 

in  medio  cra[jiores  ,jpirilingues. 
Laiva  viïlofa ,  non  cornigera. 

Les  fphinx  différent'  dés  papillons  par  deux  cafaderes 
bien  marqués.  Le  prenaier  fe  tire  de  la  forme  de  leurs 
antennes ,  qui  font  un  peu  plus  minces  vers  le  bout ,  ou  dtt 
moins  qui  ne  font  point  plus  grofles  à  leur  extrémité  , 
comme  celles  des  papillons  ,  &:  qui  de  plus  font  taillées  a 
angles  &  à  cotés ,  à  peu  près  comme  un  prifme.  Le  fécond 
caradere  confifte  en  ce  que  leurs  chenilles  pour  fe  méta- 
morpho(er  ,  fe  filent  une  coque  ,  ce  que  ne  font  point 
celles  des  papillons  ^  dont  la  chryfalide  eft  nue  ôc  expofée 
à  Tair. 

On  a  donné  à  ces  infe£tes  le  nom  de  fphinx  ,  à  caufe  de 
la  forme  &  de  l'attitude  finguliere  de  leurs  chenilles.  La 
plupart  de  ces  chenilles  ,  du  moins  celles  des  deux  pre- 
mières familles  de  ce  genre  ont  une  tête  applatie  en^ 
devant  ,  qui  en-deffjs  fe  termine  en  une  pointe  ou  crête 
aiguë  ;  de  plus  ,  elles  ont  à  l'extrémité  de  leur  corps 
une  pointe  longue  &  dure  ,  comme  une  efpéce  de  corne» 
Quant  à  leur  attitude  ,  ces  chenilles  tiennent  fouvent 
la  partie  poftérieûre  de  leur  corps  appliquée  contre  une 
branche  ,  tandis  qu  elles  relèvent  la  partie  antérieure  , 
ce  qui  leur  donne  quelque  reffemblance  avec  les  figures 
des  fphinx  de  la  fable  ,  tels  qu'on  les  repréfente.  Il  y  a 
cependant  une  chenille  qui  diffère  des  autres  ,  c'eft  celle 
du  bélier  .  qui  feul  compofe  la  troiliéme  famille  de  ce 
genre.  Celle  -  là  eft  velue,  elle  n'a  point  de  corne  fur  l'ex- 
trémité de  fon  corps  ,  &  ne  prend  point  Tattitude  dès  pré- 
cédentes. De  plus  ,  (a  coque  diffère  auffi  des  leurs.  Elle  eft 
iiffe  ;  foyeufe  ,  jaune  ,  allongée  par  les  deux  bouts  comme 


78  Histoire    ABROGÉE 

un  fafeau ,  ôc  appliquée  contre  quelque  tige  de  plante ,  au 
lieu  que  les  autres  font  des  coques  aflez  groffietes  ,  en- 
foncées dans  la  terre  ,  dont  les  mottes  &  les  grains 
entrelaflTés  dans  leurs  fils  ,  compofenc  la  plus  giande 
partie. 

C'eft  de  ces  coques  que  fort ,  fouvent  l'année  fuivante  f 
l'animal  parfait ,  aflez  grand  dans  la  plupart  des  efpéces  de 
ce  genre.  Nous  avons  diftingué  ces  animaux  parfaits  en 
trois  familles  différentes  ,  d'après  leurs  formes  &  celles  de 
leurs  chenilles.  La  première  comprend  \q%  Jphuix-bour' 
dons.  Ces  fphinx  ne  différent  des  autres  ,  que  parce  qu'ils 
n'ont  point  de  trompe  ,  ou  qu'ils  Font  fi  courte  &  fi  pe- 
tite ,  qu'elle  n'efl  point  fenfible.  Les  Jphi/ix-éferviers 
compofent  la  féconde  famille.  Ceux-ci  ont  une  trompe 
longue  roulée  en  fpirale  ;  du  refte  ,  leurs  antennes  font 
comme  celles  des  précédens  ,  prefque  d'égale  grofifeuc 
dans  toute  leur  longueur  ,  ôc  leurs  chenilles  portent  une 
corne  à  l'extrémité  de  leur  corps.  Lq  fphinx- bélier  efl 
le  feul  que  renferme  la  troifiéme  famille.  11  a  une  trompe 
roulée  en  fpirale ,  comme  les  précédens ,  mais  il  en  diffère, 
ainfi  que  de  la  première  famille  ,  d'abord  par  la  forme 
de  fes  antennes  qui  font  renflées  vers  le  milieu  &  un  peu 
recourbées  ,  ce  qui  fait  qu'elles  imitent  les  cornes  d'un 
bélier  ;  ôc  de  plus  par  la  figure  de  fa  chenille  qui  eft  velue 
&  ne  porte  point  de  corne  fur  fes  derniers  anneaux. 

Les  infeftes  de  ce  genre  ont  prefque  tous  quelque  chofe 
de  remarquable  ,  comme  on  le  verra  dans  le  détail  des 
efpéces.  Les  uns  ont  des  aîles  tranfparentes  ou  prefque 
tranfparentes  ,  comme  le.  fphinx-mouche  6c  celui  qui  le 
fuit  ;  d'autres  font  ornés  des  couleurs  les  plus  brillantes  , 
comme  le  demi  -  paon  ,  le  fphinx  du  tithymale  ,  le  bélier 
ôc  celui  de  la  vigne.  Il  y  en  a  quelques-uns  très-fingu- 
iiers.  Par  exemple,  \e  fphinx  à  tête  de  mort,  dont  on  voit 
la  figure  dans  l'Ouvrage  de  M.  de  Reaumur  ,  mais  que 
je  n'ai  point  trouvé  autour  de  Paris ,  a  fur  fon  corcelet  la 
figure  d'une  tête  de  mort ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom 


DES    Insecte  s.  7P 

çfu'îl  porte.  Ce  fphinx  eft  commun  dans  le  Poitou.  En 
général  tous  les  fphinx  ont  les  ailes  longues  ôc  étroites. 

Les  chenilles  de  quelques-uns  de  ces  infe£tes,ne  font  pas 
moins  remarquables.  Celle  du  fphinx  de  la  vigne  a  la  tête 
allongée  ôc  hgurée  comme  un  grouin  de  cochon  ;  aufli 
plulieurs  auteurs  l'ont -ils  appellée  porcellus.  Celle  du 
troène  eft  d  un  beau  vert  ,  ornée  de  taches  obliques  pour- 
pres &  blanches  ,  qui  forment  comme  des  boutonnières 
fur  fa  peau  lifTe  &  brillante.  Mais  la  plus  belle  de  toutes 
les  chenilles  de  ce  genre  ,  eft  fans  contredit  celle  du  tithy- 
male  ,  fur  laquelle  on  voit  l'incarnat  ,  lor  &  l'argent 
artiftement  travaillés  fur  un  fond  d'un  beau  noir  qui  en 
relevé  l'éclat.  Nous  verrons  ces  beautés  plus  en  détail  en 
examinant  les  différentes  efpéces. 

PREMIERE    Famille, 

Sphinx  -  bourdons. 

-l.    SPHINX  elinguls  ,  ails  angulads  ,  fiipenoribus' 
fujcls  ,  infèrioribus  rubris  ocello  cœrule/cente. 

"Linn.  lyft.  nat.  edit.  lO  ,p.^S9  ,  n.  i.  Sphinx  alis  angulatis,  pofiicis  ocellatiï»' 

Mouffet.  inf.  VI. 

Goid.  lat,  •■,  ,  p    îf.  &*  gatl.  lom.  i   ,  f.g.  O, 

Lift.  goed.  fiS  ,  f.  Z4. 

Jonft.  inf.  t.  S  ,  f.  ;o. 

Albin,  inf.  t.  ? ,/.  i.  Phalxna  alis  infèrioribus  macula  ophtalmoïde  infîgnibus. 

Merian.  europ.  z ,  r.  37  »  p.  39  ,  n.  57. 

Raj.  inf.  p.  I  4S  ,  n.  i.  Phalïn;d  m;ijor  ,  corpore  craiïb  ,  alis  amplis ,  interiorï-.' 

bus  macula  ophtalmoïde  infignibus. 
Raj.  inf.  ibid.  Eruca  rnaxima  tlegaiis  ,  llguftrinx  (îmilis ,  cauda  cornuta. 
Lecke.  nov.  inf.  fpec.  n.  ?8,/  11.  Phalsna  lubulicornlselinguis,  alisplaniufculii 

cinereis  ,  maculis  fufcis  .  infèrioribus  ocello  nigro  ,  itide  cœlîa  j  pupiUa 

nigro-cœrulea 
Rofel.  inf  vol.  I  ,  Tab.  i ,  dajf.  i.  Papil,  noâurn, 
Jatob.  l'amiral  inf.  tab,  i. 

Le  demi  paon. 

"Longueur  17  lignes. 

Ce  beau  fphinx  a  les  aîles  fupérieures  brunes  en-dèfTns, 
"§<;  marbrées  de  différentes  nuances.  Les  inférieures  font 


So  Histoire     abrogée 

d'un  rouge  de  lacque ,  avec  un  grand  œil  fur  chacune  vers 
le  bas  du  côté  intérieur.  Le  fond  de  cet  œil  eft  noir  ,  &  il 
eft  chargé  d'un  large  cercle  bleuâtre.  En-deflbus ,  les  ailes 
fupérieures  font  rouges  vers  leur  bafe,  &  brunes  dans  tout 
le  refte  ,  &  les  inférieures  font  toutes  brunes  ,  mais  nuan- 
ce'es.  Ce  fphinx  a  le  corps  fort  gros.  Son  ventre  eft  brun 
en-deffus  ,  orné  de  bandes  rougeâtres  en-deffous.  Ses 
antennes  &  fes  pattes  font  jaunes  ,  &  fa  tête  eft  grife  , 
ainfi  que  le  corcelet.  Sa  chenille  eft  rafe ,  verte  ,  à  feize 
pattes  ,  chagrinée  de  points  élevés  ,  avec  une  corne  bleuâ- 
tre fur  la  queue.  Elle  vient  fur  le  f^ule.  Les  œufs  font  de 
pouleur  verte. 

2.  SPHINX  ellnguis  ails  laceris ,fuperioribiLS  cinereo^ 
virefcentibus  ,  Ja/cla  obfcuriore  traiifverfa  inœquali  , 
inferloribus  fujco-aurantiis. 

Linn.Jjjî.  nat.  edit.  lo ,  p  489  ,  n.  3.  Sphinx  alis  angulatis ,  fuperioribus  grifêo 

fafciatis  ,  pofticis  leftaceis. 
'Albin,  inf.  t.  ic. 
FHfch.  germ.  7  ,  t.  î. 
Merian.  europ.  i  ,  t.  14. 
Reaum.  inf.  i ,  *.  z  ,/.  1.  Larva. 
De geer.' mem.  p.  69n  ,  t.  S  ,  f$.  Phalène  à  antennes  pnfmatiques  &  à  trompe 

très-courte  ,  grife  ,  à  ailes  découpées  ,  dont  les  inférieures  gui  débordent 

les  fupérieures,  font  en  partie  rouffes. 
De  geer.  mem.  p.  148  ,  t.  8  ,  /.  i  —  5.  La  chenille. 
B-ofel.  inf.  vol.  i .  tah.  i  ,  clafj.  1.  Papil.  nodurn. 

Lé  fphinx  du  tilleul, 

JjOn^ueur  i  pouce„ 

Ses  antennes  font  blanches  en-deffus ,  fauves  en-deffous,. 
Ses  premières  pattes  font  fauves  ôc  les  poftérieures  font 
blanches.  Le  corcelet  couvert  de  poils ,  eft  gris  ,  avec  trois 
bandes  longitudinales  verdâtres  j  une  au  milieu  &  une  fur 
chaque  côté.  Ces  bandes  font  plus  larges  du  côté  de  -la 
tête  ôc  fe  terminent  en  pointe  du  côté  du  ventre.  Celui-ci 
eft  gris.  Les  ailes  fupérieures  font  aufli  grifes  ,  avec  quel- 
ques nuances  vertes  ,  fur-tout  vers  le  bout  de  l'aile  qui  eft 
^out  yerdâtre  ;  &  de  plus ,  fur  le  milieu  de  Faîle ,  il  y  a  une 

bande 


DES    Insectes.  8t> 

bande  irréguliere  d'un  vert  brun  qui  traverfe  l'aîle  ,  & 
qui  fouvent  eft  coupée  dans  fon  milieu  6c  partagée  en 
deux  taches.  Les  ailes  inférieures  font  un  peu  fauves. 
Toutes  les  quatre  font  découpées  à  leurs  bords  ôc  termi- 
nées par  une  tranche  fauve.  En-deffous  elles  font  d'un  gris 
plus  clair  ,  mais  toujours  un  peu  vert.  Le  papillon  mâle  eft 
d'une  couleur  plus  claire  que  fa  femelle.  Celle-ci  pond 
des  œufs  ovales  de  couleur  verte.  La  chenille  eft  rafe  à 
feize  pieds  ,  verte  ,  cliagrinée  ,  avec  une  corne  fur  la 
queue.  Elle  vient  communément  fur  le  tilleul. 

N.  B.  Je  doutois  d'abord  que  cette  efpéce  fût  la  même 
que  celle  que  défigne  M.  Linna:us  ,  d'autant  que  la  nôtre 
n'a  point  de  trompe  ,  &  qu'il  en  donne  une  à  la  Tienne  ,  il 
l'appelle /jpi/i /inguis.  11  paroît  cependant  par  la  citation  &c 
la  figure  de  M.  de  Geer,  que  c'eft  la  même.  Ce  dernier 
lui  donne  une  trompe  très-courte.  Il  faut  qu'elle  foit  réelle- 
ment bien  courte  ,  car  je  n'ai  pu  i'appercevoir  ,  quel- 
qu'attention  que  j'aye  prife.  J'ai  donc  cru  pouvoir  mettre 
ce  fphinx  parmi  ceux  de  cette  première  famille  ,  ne  lui 
ayant  point  trouvé  de  trompe  au  moins  fenfible. 

.5.  SPHINX  elinguis  ,  alis  fenatis  ,  cinereo  -fufcis  y 
fuperioribiis  fafciis  obfciirioribus  tranfverfis  ,  inferiorl^, 
bus  bajl  macula  julv a. 

Linn,J)iJl.  nat.  edit.  to,p.  48^  ,  n.  z.  Sphinx  alis  angulatis  reverfis,  pofticis  bafi 

ferrugineis ,  anticis  puiifto  albo. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  Sio.  Phalsena  prifmicornis  fpirilinguis  ,  alis  planiufçulij 

erofis  grifeis ,  antennis  albis. 
Albin,  inf.  t.^7  ,f.  C. 
Merlan,  europ.  5  ,  f.  37. 

Rofel.  inf.  vol  3  ,  fupplem,  i  ,  tab.  3  ,  c/aj/^  i.  Papil.  noâurn, 
Jacob.  Vamir,  inf.  tab.  10. 

Le  fphinx  à  ailes  dentelées. 
Longueur  1  pouce. 

Ses  ailes  font  dentelées  d'une  manière  aflez  fine  à  leur 
bord.  Elles  font  grandes.  Les  fupérieures  ont  environ  feize 
lignes  de  long.  Elles  font  d'un  gris  un  peu  brun  ,  avec  des 
bandes  tranfverfes  de  nuances  plus  ou  moins  brunes.  Les; 

Tome  II,  L( 


8±  Histoire    'ÀsKicit 

inférieures  font  de  la  même  couleur ,  mais  elles  ont  verl 
leur  bafe  une  grande  tache  brune  un  peu  fauve.  La  che- 
nille de  cette  efpéce  eft  rafe  ,  verte  &  chagrinée  avec  des 
taches  jaunes  obliques  6c  une  corne  fur  la  queue  ;  on  la 
trouve  fur  le  peuplier. 
^.  SPHINX  elinguis  j  alis  lanceolatis  vitreîs  renis 

ni  gris  ^  ficperioribiis  macula  limhoque  aigris  ^  fulvoqiu 

nebulojis. 
Linn.  faun-  fiiec.  n.  8 13.  Phalxna  fubulicornis  elinguis  ,  nlis  lanceolatis  albis  , 

Tenis  nigris. 
Linn.  Ij'Ji.  nat.  edit,  10  ,  p.  4?}  ,  n.   i8.  Sphinx  abdomine  barbato  nigro  , 

fnfcia  flivefcente  ,  alJs  hyaîinis  margine  nigro. 
Rofel.  inf,  tom,  j.  appeTid./T^i  ,  t-  i^- 
AÈ.  Upf.  i73(^,p-  2.6  ,  n.  Sj.  Papilio  apiformis  abdomine  aureo. 

if  Jphinx-  mouche. 

Longueur  î  ligne!. 

Ce  petit  fphinx  reflemble  pour  fa  forme ,  fa  grandeur  & 
fes  ailes,  à  une  mouche  ou  à  une  abeille.  Ses  ailes  inférieu- 
res font  tranfparentes  comme  du  verre  ,  &  ont  feulement 
leurs  nervures  ôc  leurs  bords  noirs.  Les  fupérieures  pref- 
qu'auffi  rranfparentes  font  étroites.  Elles  ont  au  milieu  une 
tache  noire  bien  marquée.  Leur  extrémité  eft  pareillement 
noire  ,  mais  d'une  teinte  moins  foncée ,  &  elles  font  parfe- 
mées  de  quelques  écailles  fauves  qui  les  rendent  nébu- 
leufes.  Le  dos  ou  corcelet  eft  noir ,  mais  il  a  une  bande 
jaunâtre  de  chaque  côté ,  &  le  ventre  pareillement  noir  eft 
bordé  de  jaune.  Le  bout  du  ventre  a  quelques  poils  plus 
longs  de  couleur  fauve.  Les  antennes  prifmatiques  font 
noires  en-deifus  ,  blanches  en-deflbus  ,  &  les  pattes  ont 
leurs  articulations  épineufes  ,  comme  celles  des  teignes 
&  des  pterophores.  Je  ne  connois  point  la  chenille  de  ce 
fphinx  qui  m'a  été  apporté  ôc  donné. 

Seconde    Famille. 
Sphinx  •  éperviers. 

5.  SPHINX7^m7///^w\y  viridis  ,alls  vitras pdlucidis ^ 
venis  limboque  jufco  -ferrugineis. 


0  E  s      I  N  s  E  C  T  K  s.  8  j 

Petiv.  gazoph.  tàb.  ^6 ,  fig.  lo. 
Reaum.  inf,  i  ,  t,  ii  ,f.  9  ,  lo.  Papillon-mouche, 

Linn.fyjl,  nat.  edic.  lo  ,  p.  493  ,  n,  i3.  Sphinx  abdomine  barbato  nigro ,  fiifcia 
flavefcente ,  alis  hyalinis  margine  nigro. 

Le  fphlnx  vert  à  ailes  tranjparentes. 

Longueur  10  lignes. 

Ses  antennes  prifmatiques  font  grofîes ,  noires ,  avec  les 
nœuds  bien  marqués.  Sa  trompe  eft  grande  &  en  fpirale. 
Au  -  devant  de  la  tête  ,  fous  l'attache  des  antennes  ,  font 
deux  petites  aigrettes  velues  ,  qui  fe  voyent  aufli  dans 
l'efpéce  précédente  ,  &  dont  les  poils  font  en-deflbus  d'un 
gris  jaunâtre.  Le  corcelet  ôc  le  ventre  font  noirs  ,  mais  le 
corcelet  &  le  bout  du  ventre  font  couverts  de  poils  verdâ- 
tres ,  tandis  que  le  bas  du  ventre  eft  garni  de  touffes  de 
poils  d'un  jaune  pâle  ou  de  couleur  citronée  ,  &  que  1  ex- 
trémité a  deux  paquets  de  poils  noirs.  Les  aîies  font  fingu- 
lieres.  Elles  font  tranfparentes  ,  comme  une  gafe  ou  un 
verre ,  fans  écailles  ,  fi  ce  n'eft  fur  les  nervures  6c  à  leur 
bord  ,  où  elles  font  terminées  par  une  bande  brune  rou- 
geâtre  aflez  large.  Les  aîles  fupérieures  ont  environ  neuf 
lignes  de  long.  J'ai  trouvé  plufieurs  fois  ce  papillon  ,  quoi- 
que rarement ,  mais  je  n'ai  jamais  rencontré  fa  chenill© 
qui  doit  avoir  une  pointe  ou  corne  fur  fa  queue. 

6.   SPHINX  fpirUinguis  ,   alis  fuperiorihus  fufcU 
nebulofîs  )  Inferiorièus  ferrugineis.  Planch.  1 1  ,  fig.  j. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  4?î  ,  n,  i6.  Sphinx  abdomine  barbato  lateribuï 

albo  nigro  variis ,  alis  pofticis  ferrugineis. 
Kaj.  inf.  p.  1 5  3  >  «.  1.  Papilio  velociffima ,  alis  brevibus ,  corpore  craflb ,  int« 

volandura  ftridorem  edens. 
Mouffet.  lat.  Papilionum  mediarum  prima. 
Reaum.  inf  i  ,  r.  ii  ,  /.  i  —  6.  L'épervier. 
Biblioth.  reg.  Par.  pag.  39i/.  7>8,9. 
Goed.  lat.  felt.  1,  n-  1 4  ,  p.  4 1 .  &■  gai/,  tom.  » ,  tab.  xxiv, 
Rofel.  inf.  vol.  i ,  tab.  8  ,  dajf.  i.  Papil.  nodurn. 

Le  morQ-fphinx, 

Longueur  13  lignes. 

Cette  efpéee  a  les  antennes  gcoffes ,  brunes  en-deffus  i 

L  i  i 


S4  Histoire     ABRÛcii 

blanchâtres  en-deffous.  Son  corps  eft  gros ,  brun  &  velu. 
Ses  aîles  font  courtes  pour  fa  grofleur.  Les  fupérieures  ont 
dix  lignes  de  long  ;  elles  font  brunes  ,  avec  quelques  ban- 
des tranfverfes  ondées  &  nébuleufes  ^  plus  brunes  ôc  plus 
foncées.  Les  inférieures  fort  courtes  ,  font  d'un  jaune  cou- 
leur de  rouille.  L'extrémité  du  corps  a  de  longs  poils 
bruns.  C'eft  fur  le  caille-lait  {gallium  )  que  vient  la  chenille 
de  ce  fphinx.  Elle  eft  rafe  ,  chagrinée  ,  à  feize  pattes  , 
&  elle  porte  fur  fa  queue  une  corne  ou  pointe  bleue  ter- 
minée de  rouge. 

7.  SPHINX  fplrilingiùs  ,  ails  flipcriorihus  fufcls  , 
inferloribus  abdomineque  fa/ciis  tranfverjis  r abris. 

L.inn.faun.  fuec.  n,  809.  Phalxna  prifmicornis  fjjirilinguis  fufca  ,  alib  inferiori- 

bus  abJomineque  fafciis  tranfverfis  rubrij. 
Linn.  fvft.  nat.  edit.  10  ,  p.  490  ,  n.  7.  Soliinx  liCTuftri. 
Mouff.  tat.p,  91  ,/.  2.  G-p.  i8i  ,  /.  I.  Eiuca  glabra  vitidium  nobilifllma. 
Jonfr.  inf.  £.  ly  ,  n.  1  ,  1.  Eruca  viridis  ligullrina. 
Swamerd.  Mb.  nat.  f.  19 ,/,  i  ,  2  ,  ^. 
Merian.  europ.  3  ,  p.  îi ,  f.  i^. gallic.  t,  124. 
Ail'-  inf.  r.  vij,  Eruca  liguflrina  accipitrina, 
Lijl.  goed.  p.  7 1 ,  r.  2  î ,  (  Papilio.  ) 
Reatim.  inf.  2  ,  t.  10  ,/.  i  ,  i  ,  } ,  4.  Sphinx. 
fia;',  inf.  144,  n.  i.  Phaixna  maxima  caudata  .'alis  anguftis  longis  acutis>  abJo-; 

mine  roleo  ,  fex  leptemve  areolis  tranfverfis  nigris.' 

Ibid,  161  ,n.  éi.  Eruca  gl:ibra  maxima,  viridium  nobiliflîma  moufFeto- 

Bibliork.  reg.  Par,  p.  24  ,  /.  omiies,  I 

De  Geer.  mem.  p.  14  ,  t.  i  ,  /.  6.  &  p.  41. 

Rofel.  inf.  vol.  3  ,fupflem,  tab.  ?  ,  clajf.  i,  Papil.  noâurn. 

I.e  fphinx  du.  troëne. 

Longueur  12  lignes. 

Ce  beau  fphinx  a  les  antennes  gro/Tes  ,  longues  &  bru- 
nes. Son  corcelet  eft  brun  ,  ainfi  que  fes  aîles  fupérieures, 
qui  font  cependant  nuancées  de  plufieurs  teintes  de  brun  , 
avec  quelques  raies  noires  longitudinales  ,  &  quelques 
bandes  tranfverres  vers  le  bout  de  l'aîle.  Ces  aîles  fupé- 
rieures font  affez  étroites  ,  mais  longues  de  deux  pouces. 
Les  aîles  inférieures  beaucoup  plus  courtes  ,  ont  le  fond 
de  leur  couleur  d'une  teinte  rouge  couleur-de-rofe  ,  avec 
une  bande  tranfyerfe  noire  étroite  dans  le  haut ,  ôc  deux 


■X 


îjesInsectes;  Sy 

Jafges  bandes  femblables  vers  le  bout  de  l'aîle.  Le  ventre 
de  i'infetle  qui  eft  affez  gros,  a  des  bandes  alternativement 
noires  ôc  rouges  par  anneaux.  C'eft  fur  le  troène  ôc  le  lilac 
de  Perle  que  fe  trouve  la  chenille  de  ce  fphinx.  Elle  efl 
rafe  ,  à  feize  pattes  ,  d'un  beau  vert,  avec  des  bandes  obli- 
ques ,  comme  des  boutonnières  place'es  de  chaque  côté  , 
nuées  du  grls-de-lin  au  blanc.  Elle  porte  une  belle  pointe, 
fouvent  bleue  fur  fa  queue.  Elle  tient  volontiers  fa  tête 
relevée  ôc  fou  corps  allongé  ,  comme  on  repréfente  les 
fphinx  de  la  fable.  Cette  figure  eft  ordinaire  aux  infettes  de 
ce  genre. 

SPHINX  fpirHinguis  ,  alis  fliperioribiis  fujco- 
nebulofis  ,  inferioribus  abdomineque  fafciis  tranfverjls 
iuteis  )  thoracz  macidis  caput  mortuum  referentibus. 

Linn.  fyji.  nat.  edit.  lo  ,  -p.  490  ,'n.  8.  Sphinx  alis  intcgris  ,  pofticis  Iuteis  fafciiî 

fufcis  ,  abdomine  luteo  maculato  cingulis  Iuteis.  Ibid.  Atropos, 
Kcautn.  inf.  Tom.  1  ,  tab.  n  ,fig,  z.  &-  tom.  z  ,  tab.  24  ,fg,  omnes, 
K'ifel,  inf,  vol.  5  ,  t.  i  j  î  ,  cla^.  i.  Papil.  nodurn, 
AMn.  inf.  t.  6, 
Linn,  amxnit.  acad.  3  ,  p.  jii.  Caput  mortuum. 

Le  fphinx  à  tête  de  mort. 
Longueur  1  pouces  j.     Largeur  9  lignes. 

,  Cette  grande  efpéce  a  les  antennes  moins  longues  que 
fon  corcelet  ,  également  groffes  ,  excepté  vers  le  com- 
mencement &  le  bout,  noires  en-deffus  ,  blanches  en-def- 
fous.  Sa  tête  eft  noire  ôc  fes  yeux  font  fort  gros.  Ses  aîles 
fupérieures  font  d'une  couleur  brune  noirâtre  ,  fmuées  en- 
haut  ôc  en-bas  par  des  bandes  irrégulieres  plus  claires  , 
variées  de  brun  ôc  de  gris  ,  ôc  fur  le  milieu  de  l'aîle  ,  il  y  a 
un  point  blanc  bien  marqué.  Les  aîles  de  deffous  ont  deux 
bandes  noires  ,  une  fupérieure  plus  étroite  ôc  l'inférieure 
plus  large  ,  le  refte  de  l'aîle  eft  d'un  beau  jaune.  Le  ventre 
a  pareillement  cinq  ou  fix  bandes  jaunes  ôc  autant  de  noi- 
res tranfverfes  ,  placées  alternativement  ;  ôc  fur  fon  mi- 
lieu ,  une  longue  bande  longitudinale  noirâtre.  Mais  ce 
qu'il  y  a  de  plus  fmgulier  j  c'eft  le  corcelet  de  cet  animal. 


K6  Histoire    abrogée 

II  eft  noir ,  mais  en-deflus  il  a  une  tache  grife  îrr^guliere  f 
fur  laquelle  font  deux  points  noirs ,  ce  qui  repréfente  très- 
bien  la  figure  d'une  tête  de  mort ,  d'où  cet  infetle  a  pris 
fon  nom.  Cet  animal  m'a  été  donné  ,  &  je  ne  croyois  pas 
qu'il  fe  trouvât  autour  de  Paris  ,  mais  M.  Bernard  de 
Juffieu ,  auquel  on  peut  bien  s'en  rapporter ,  m'a  affuré  l'y 
avoir  rencontré.  Sa  chenille  eft  du  nombre  de  celles  qui 
ont  une  pointe  fur  la  queue. 

y.  S  P  H  I  N  "^Jpiri/inguis  ails  omnibus  fufcis  ,fajcus 
dentads  objcurioribus^abdominefajciis  tranjverfls  rubris, 

Hnn.fyjl.  nat,  eih.  lo  ,  p.  490  ,  n,  6.  Sphinx  alis  integris ,  pofticis  albo  fàfcia- 

tis ,  margine  poftico  albo  dentatis,  abdomin»  rubro  cingulis  atriso 
Merlan,  inf.  j?  ,  tah.  7^  ,f.  1  ,t,  ly. 
Goed.  inf.  j  >  t.  J. 
Reaum.  inf.  i  ,  t.  i  J  ,  /.  8. 
Rofel.  inf.  vol.  i ,  tai.  7,  claf[.  i.Papil.floâurJU 

JLe/pAinx  à  cornes  de  bœuf. 

Longueur  i  pouces. 

Ses  antennes  font  greffes  ,  longues  de  dix  ou  douze 
lignes  ,  &  fcmblables  à  des  cornes  de  bœuf.  Sa  trompe  eft 
aufli  monftrueufe  pour  la  groffeur.  Ses  aîles  fupérieureS 
ont  plus  de  deux  pouces  de  long  :  elles  font  brunes  ,  plus 
claires  en  quelques  endroits  ,  plus  foncées  en  d'autres  , 
avec  des  bandes  noires  tranfverfes  formées  en  zig-zag.' 
Les  inférieures  font  brunes,  avec  quelques  bandes  tranf- 
verfes plus  foncées.  Le  ventre  qui  eft  fort  gros  ,  eft  rayé  de 
bandes  tranfverfales  ,  alternativement  noires  &  rouges  f 
ce  qui  fait  aifément  reconnoître  cette  efpéce. 

.10.  SPHINX  ffirUingids  ,  alis  viridi  pur£.ureoqut 
fafciaùs  ,  fafciis  lineanbus  tranfverfis. 

ïjnn.faun.  fuec.  n.Sïi.  Phalxna  prifmicornis  fpirilinguis  ,  alis  viridi  >  fulvo  * 

purpureoqiie  variis.  • 

Linn.  fv(}.  ncct.  edit.  10  ,  p.  49i  s  "•  iJ-  Sphinx  elpenor. 
MouffAat  p.  iSj.Porceilus. 
Lift-  goed.  p.-Ti  ,f.  i6.  Eruca  elephantioa. 
Goed.  gall.  tom.  1  ,  tab.  Y. 
JâsTian,  euroy,  2  ,p.  13  ,  galUce  t,  7 J» 


desTnsectes.  §7 

#rijcL  ^fl-m.  Tj  ,  y.  4  »  M.  Eruca  vitis  brunnea. 

Raj.  inf.  i4î ,  n.  i.Phalïna  major,  cauda  acuta,  alis  angufiis acutis ,  exvirîdî 

fulvo  &  purpureo  rubente  colore  varia. 
De  Geer,  mem.x ,  V.  694,  t.9,f-i>  9.  Phalène  à  antennes  prifmatitiueî  j  d'ii;i 

vert  olive ,  dont  le  delTbus  du  corps  eft  couleur  de  rofe, 

— m.  i  ,p.  iî4,f.  9  >f-  J  ,  ^c.  La  chenille. 

Rofel.  inf.  vol.  i  s  tah.  4,  clajf.  i.  Papil.  nodurn, 

Lefphinx  de  la  vigne. 

Longueur  i6  lignes. 

Son  corcelet  &  fon  corps  font  mêlés  de  vert  &  de 
ronge  ,  de  façon  cependant  que  le  vert  domine  en  -  deflus. 
Ses  antennes  font  jaunâtres.  Ses  aîles  fupérieures  ont  des 
bandes  tranfverfes  alternativement  rouges  ôc  vertes.  Les 
inférieures  font  noires  à  leur  bafe  &  rouges  vers  le  bout. 
Ce  beau  fphinx  vient  d'une  belle  chenille  de  la  vigne 
appellée  la  cochonne.  Elle  eft  rafe  ,  noire  ,  veloutée  & 
a  une  corne  fur  le  onzième  anneau.  Le  devant  de  fon 
corps  eft  gros  &  comme  renflé ,  ôc  fa  tête  imite  le  grouin 
d'un  cochon. 

\u  S  P  H  I  N  ^  fpirilinguis  ,  alis  viridi  ,  fulvo  ,  purpu- 
reoque  varie  fa/ciatis  âC-  maculatis  ,fubtus  purpureis. 

Frifch. germ.  i  ,  t.  ii. 

Reaum.  inf.  i  ,  t.  ij  ,/.  i ,  4,  î  ,  6. 

De  Geer.  mem.  i,p.  694,  t.  8,^^.  9>  11.  Phalène  à  antennes  prifmatiques,  d'un 

vert  obfcur  ,   dont  les  ailes  fupérieures  ont  une  large  bande    découpée 

blanche. 

«^ i,p.  x6i,t.S,f.6  —  II.  G- p.  41,  La  chenille, 

Rofel.  inf.  velt  i  ,  tab.  3  ,  claJf.  i.  Papil,  nodurn. 

'Le  fphinx  du.  dthymale. 

Longueur  17  lignes. 

Ce  fphinx  a  les  antennes  un  peu  fauves.  Son  corcelet  & 
fon  ventre  font  couverts  en-  deflus  de  poils  verdâtres.  Ses 
aîles  fupérieures  font  d'un  gris  rougeâtre ,  avec  trois  taches 
verdâtres  ou  olives  le  long  du  bord  fupérieur ,  &  une  large 
bande  noire  oblique  le  long  du  bord  inférieur.  Les  aîles  in- 
férieures font  rouges ,  avec  la  bafe  noire  ,  &  une  bande 
îçanfverfe  noire  vers  la  partie  inférieure  ;  elles  ont  de  plus 


iS^  Histoire     abrégée 

une  grande  tache  blanche, ronde  au  coté  intérieur.  En-'def- 

fous  le  corps  &  les  aîles  font  rouges. 

Ce  fphinx  vient  de  la  belle  chenille  à  queue  du  tithy- 
male  ,  dont  la  tête  eft  rouge  ,  ainfi  que  les  pattes  poftc- 
rieures ,  celles  du  milieu  &  la  bafe  de  la  corne  de  la  queue  : 
le  refte  de  fon  corps  a  un  fond  noir  ,  fur  lequel  font  des 
anneaux  de  petits  points  jaunes  ôc  rouges,  il  y  a  de  plus 
fur  chaque  anneau  du  corps  une  belle  tache  ronde  rou- 
geâtre  ,  comme  glacée  d'argent.  Cette  belle  chenille  n'eft 
pas  commune.  Je  l'ai  trouvée  en  automne. 

J2.   S  P  H  I  N  y^.  fpijilingids  j  alis  viiidi  purpureoque 
fafciatis  ,  fajcds  fèrratls  tranfverjls. 

Linn.fyjî.  nat.  edit,  lo  ,  p.  49î  >  n.  x6.  Sphinx  alis  integris  flavicante  purpu'^ 

que  variis  ,  inferioribus  bafi  fufcis. 
'Albin,  inf.  t.  p. 
Merian.  europ.  3  ,  t.  lî. 
Hofel.  inf.  vol.  i ,  tdh.  j.  clajf.  i.  Papil.  noâurn. 

Le  fphinx  à  Bandes  rouges  dentelées. 
Longueur  1  pouce. 

Son  corcelet  &  fon  corps  font  d'un  vert  olive  &  bordés 
de  pourpre.  Le  milieu  des  aîles  eft  du  même  vert,  avec 
quelques  bandes  tranfverfes  brunes  ,  mais  leur  bord  fupé- 
rieur  eft  rouge  ,  &  l'inférieur  a  aufli  une  grande  bordure 
rouge  dentelée.  Les  ailes  inférieures  &  le  delfous  des  aîles 
font  rouges.  Je  ne  connois  point  la  chenille  de  ce  fphinx 
que  M^^''^  Merian  dit  fe  trouver  fur  le  tithymale.  Il  paroît 
par  la  figure  de  Rofel,qu'elle  eft  brune  &  qu'elle  reffemble 
beaucoup  à  celle  du  fphinx  de  la  Vigne. 

Troisième     Famille, 

Sphinx  -  béliers. 

13.  S  P  H I N  X  j^iVi7//z^«i  j ,  alis  Jiiperiorihus  fubcoeruleh 
punctis  Jex  riibris  ,  iriferioribus  rubris. 

Linn.  faun.  fuec.  n-  8 14.  Phalaena  fubulicornis  fpirilinguis ,  alis  fuperioribus 
fubcopruleis ,  pundis  fex  rubris  ^  inferioribus  omnino  rubris. 

Linn* 


DES    Insectes.  8^ 

Linn-  fyft.  nat.  edk.  lo  ,  p.  494,  /:.  51.  Sphinx  fiilipendulj:. 
Mouffet.  lat.p.9y  ,/.  irifim.  Phalœna  pracenlis  i. 
Jonji.  inf,  t,  7  ,  ori.  3.  Phalacna  rninimn  prateclis  i. 

t.  6.  fdpil.  tab.  y.  Aldro.  n.  7. 

Lijl.  goed.  p.  100./.  37. 
'Merian,  europ.  i  ,  p.  17  ,  t.  17.  gallic.  t.  67. 
Albin,  inf,  t.  Si ,/.  C.  D.  Leopardus  (ylvellris. 
Reaum. gall,  i  ,  r.  11  ,/.  14,  15 ,  16 ,  17. 

Pedv,  muf.p.  36  ,  n.  330.  Papilionoides  virefcens  ,  maculis  quinque  miniatîs 

ornatus. 
B.aj.  inf.  154,  n.  i.  Papilio  pratenlîs ,  alis  pendiilis  minor  ,  corpore  craffo 

nigro ,  alis  externis  ex  cœruleo  tligricantibus  cum  maculis  fanguineis. 
Merr.pin.  198  ,  m  3.  Phal^na  minor  ;  cuni  alis  excernis  nigris  quinque  maculis, 

internis  riibris. 
Rofel.  inf.  vol.  4  ,  clajf,  t  ,  tab,  J7. 

Le  /phinx-bélier. 

Longueur  8  §  lignes. 

Ses  pattes ,  fes  antennes ,  fa  tête  &  fon  corps  font  noirs 
•&  un  peu  velus.  Ses  antennes  font  figurées  en  fufeau ,  plus 
grofifes  au  milieu  qu'aux  bouts.  Les  aîles  fupérieures  font 
d'un  vert  bleuâtre  brillant ,  avec  fix  taches  d'un  beau  rou- 
ge fur  chacune  ,  rangées  deux  à  deux.  Dans  les  femelles 
cependant  ,  il  n'y  a  que  cinq  taches  rouges  ,  les  deux 
taches  de  la  bafe  de  l'aîle  fe  joignant  enfemble  ,  enforte 
qu'elles  n'en  forment  qu'une  feule  grande.  Les  aîles  infé- 
rieures font  toutes  d'un  beau  rouge  ,  bordées  d'un  peu 
de  vert. 

La  chenille  de  ce  fphinx  efl  jaune  ,  lifTe  ,  a  feize  pattes 
chargées  de  taches  noires.  Elle  n'a  po  nt  de  corne  fur  la 
queue  ,  comme  celles  des  précédens.  Elle  vient  fur  le 
charme  ,  la  filipendule,  le  gmmen.  Sa  coque  liiïe  &  bril- 
lante eft  d'un  jaune  citron  ,  allongée  ôc  comme  pliifée. 

N.B.  SPHINX  ffLiiluigids  ,  alis  rubris  j  fliperloribus 
llmbo  maculifque  Jex  nigris. 

Cette  variété  un  peu  plus  petite  que  l'efpéce  précé- 
dente ,  en  diffère  ;  1°.  en  ce  que  le  haut  de  fon  corcelet  eft 
bordé  d'un  peu  de  rouge  qui  forme  une  efpéce  de  collier; 
2°.  par  la  couleur  de  fes  aîles  fupérieures  qui  font  rouges  j 

Tome  II,  M 


5)0  Histoire    ABRÉcéE 

avec  fix  taches  noires,  toutes  rangées  deux  à  deux,  excepté 
celle  d'en  -  haut  Ôc  celle  d'en  -  bas  qui  font  feules  &  ifolées. 
Enfin  le  noir  &  le  rouge  de  ces  aîles  font  féparés  l'un 
de  l'autre  par  un  contour  gris  bien  marqué.  Les  pattes 
de  rinfefte  font  auiïi  grifâtres. 

PTEROPHORUS.  Phalvnxfpcc,  linn, 
LE    PTEROPHORE. 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

LingiiaffiraUs.  Trompe  en  fpirsle. 

Alxramofx  tramispilojis.  Aîles  compoll'es  de  plufieurs 

branches  barbues. 
Chryfdis  nuda  ,  horiiontalis.  Chryfalide  nue  &  horizontale, 

Jufqu'à  préfent  ce  genre  a  été  confondu  par  les  Natura- 
liftes  avec  le  genre  fuivant .  auquel  il  reffemble  beaucoup. 
Quelques-uns  de  fcs  caractères  le  rapprochent  auiïi  du 
papillon  ,  enforte  qu'il  femble  tenir  le  milieu  entre  les  pa- 
pillons &  les  phalènes.  Ses  antennes  ,  femblables  à  celles 
de  ces  dernières  ,  font  minces  comme  un  fil  ,  &  vont  en 
diminuant  infenfiblement  vers  le  bout  :  mais  fa  chryfalide 
n'eft  point  renfermée  dans  une  coque  ,  comme  celle  de  la 
phalène  ;  elle  eft  nue  ,  pofée  horizontalement ,  précifé- 
ment  de  la  même  manière  que  l'eft  celle  des  papillons  de 
la  féconde  famille.  Aufli,  en  voyant  cette  chryfalide  ,  eft- 
on  porté  à  croire  que  c'eft  celle  de  quelque  papillon,  & 
Pon  n'eft  défabufé  ,  que  lorfque  le  pterophore  vient  à 
éclore,  ôc  qu'il  paroît  fous  fa  forme  d'inf-fte  prrfait.  Cette 
efpéce  de  chryfalide  rapproche  donc  cet  infetle  des  papil- 
lons y  tandis  que  les  antennes  femb'ent  le  placer  parmi  les 
phalènes.  Mais  outre  ces  deux  caraâeres  .  il  y  en  a  un 
troifiéme  qui  lui  eft  particulier  ,  &  qui  confifte  dans  la 
forme  de  fes  aîles.  Tous  les  autres  infeftes  de  cette  feftion, 
papillons ,  fphinx ,  phalènes ,  teignes ,  ont  des  aîles  formées 
par  une  membrane  tranfparente  ;  continue  ôc  d'une  feule 


DES    Insectes.  ^i- 

pic^ce  )  fur  laquelle  font  appliquées  de  petites  écailles 
colorées.  Les  ailes  du  pterophore  ont  une  lirutture  tcut-à- 
fait  différente  :  elles  font  rameufes  ou  branchues  ,  décou- 
pées en  plufieurs  portions  ,  longues  &  minces  ;  6c  chacune 
de  ces  branches  a  des  deux  côtés  des  efpéces  de  barbes 
courtes  ôc  ferrées  ,  à  peu  près  comme  les  barbes  d'une 
plume.  Les  barbes  d'une  branche  touchent  celles  de*  la 
^  branche  voifine  ,  enforte  qu'au  premier  coup  d'œil  l'aile 
paroît  continue  &  d'une  feule  pièce  ;  il  faut  la  regarder  de 
près  pour  être  détrompé.  Cette  aîle  ainfi  compofée ,  divi- 
fée  &  fubdivifée  ,  n'en  eft  pas  moins  couverte  de  petites 
écailles  color;'es  ,  comme  le  font  les  ailes  de  tous  les 
infetles  de  cette  fedion. 

C'eft  à  caufe  de  cette  forme  d'ailes  finguliere  j  que 
nous  avons  rendu  à  cet  infede  le  nom  At  pterophore  ,  que 
quelque  Naturalifte  lui  avoir  déjà  donné  anciennement. 
On  ne  pouvoit  trouver  un  nom  plus  fpécitique ,  puifque 
cet  animal  porte  des  ailes  qui  reffemblent  à  des  plumes. 
Nous  ne  connoiffons  dans  ce  pays-ci  que  trois  efpéces  de 
ce  joli  genre. 

i.  PTEROPHORUS  alhus  ,  ails  fuperlorlbus 
blpartltls ,  infèrlorièus  iripartltls.  Planch.  i  i  ,  fig.  6. 

Linn.jyjt.  nat.  edit.  lo  ,  p.  541  »  n.  304.  Phali'na  alucita  pendataSljla, 

Pttiver.  ga^ofh,  tab.  67  ,fg.  6. 

Reaum.  inf.  i  ,  f.  io ,/.  i  ,  i. 

Rofel.  inf.  vol.  1  ,tcib  <; ,  clijf.  4.  Papil.  noâurn. 

Jacob,  l'amir.  inf.  tab.  i}. 

Le  pterophore  blanc. 

Largeur  i  pouce. 

Ses  yeux  font  noirs  &  fon  corps  eft  d'un  jaune  pâle.  Ses 
aîles  font  très  -  blanches  ,  ôc  l'infette  les  tient  étendues 
&  écartées  lorfqu'il  eft  en  repos.  Les  fupérieures  font  divi- 
fées  en  deux  ,  ou  plutôt  paroiffent  comme  compofées  de 
deux  bouts  de  plumes  d'oifeau  réunis  par  leur  bafe.  Les 
inférieures  font  de  même  divifées  en  trois  Hls  ou  foies  , 
qui  ont  de  belles  barbes  fines  des  deux  cotés.  Je  ne  con-; 

Mij       • 


pi  Histoire    a  b  r  é  g  é  e 

nois  point  la  chenille  de  cette  efpéce.  Sa  chryfalîde  a  été 
trouvée  par  M.  Bernard  de  Juiïieu.  Elle  étoit  fufpendue 
comme  celles  des  papillons  à  fix  pieds  ;  favoir ,  par  l'extré- 
mité j  &  par  un  anneau  de  fil  qui  lui  foutenoit  le  milieu  du 
corps.  Pvofel  reprcfentc  la  chenille  ,  de  couleur  verte  ,  à 
points  noirs  &  chargée  de  quelques  poils.    - 

a.  *P  T  E  R  O  P  H  Ô  R  U  S  fu/cus  ,  alis  fupénonhus  apice, 
biparti  ti s  ,  inferioribus  tripartïtis. 

lÀnn.  faan.  fuec.  n.  868.  Phalxna  (èticornis  fpirilinguis  ,  alis  pateniifllmis 
linenribus  ratnofis,  exterioribus  bipartitis  ,  inferioribus  tripartitis. 

Li/m.fyfl.  nit.  edlt.  lo,  p.  f4i,  n.  301.  Phalxna  alucita  didaàjla, 

Petiv.  ^a-^.tab.  6b,  f,  10. 

IRa'j.  inf.  p.  105  ,  n.  loi.  Phalsna  min.'ma  ,  alis  amplis  ,  nervis  rigicJis  , 
nicmbrana  conneftente  facile  difrupta  à  fe  invicem  disjiinâi?. 

Aâl.  Upf.  i7i6  ,  p.  z6  ,  n.  87.  Papilio  alis  ramofis. 

Heaurn.  inf.  i  ,  t.  zo  ,  /.  iz  ,  13,14,  i  y. 

Le  pterophore  brun. 

Largeur  1  o  lignes. 

Cette  efpéce  eft  toute  brune  :  fes  antennes  font  de 
la  longueur  du  tiers  du  corps ,  ôc  fes  pattes  poftérieures 
font  très-longues  &  épineufes  ,  comrhe  celles  des  teignes. 
Les  aîles  fupérieures  roides  &  étroites  ,  fe  divifent  au  bout 
en  deux  ôc  font  velues  fur  leurs  bords.  Les  inférieures 
fe  divifent  prefque  dès  leur  naiffance  en  trois  nerfs  ou  fils 
barbus  des  deux  côtés. 

La  chenille  de  ce  pterophore  eft  à  feize  pattes.  Elle  eft 
velue  &  de  couleur  verte  claire.  Sa  chryfalide  eft  aufti 
%^eiue  &  s^attache  comme  celle  de  l'efpéce  précédente.  On 
trouve  la  chenille  fur  le  lizeron  :  convoLvulus. 

3.  PTEROPHORUS  clnereus  ,  fnfco  macidatus  j 
alis fuperioribus  oclopartitis  ,  inferioribus  quadripartiùs. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  ^41 ,  n.  305.  PiiaUna  A\xdi?ihexada6l)ila, 
Vétiver,  giqoph.  tah.  67  ,  fg.  7. 

Frifch.  germ.  3  ,  p.  10,  t.  7.  Papilio  erucs  florum  caprifolii. 
Reaum.  inf.  i  ,  r,,  19, f.  19  ,  zo,  zi. 

Le  pterophore  en  éventaiL 
jLargeur  6  lignes. 


DES    Insectes;  p^^ 

Ce  pterôphore  le  plus  charmant  de  tous ,  a  les  aîles  fu- 
périeures  divifées  en  huit  nervures  barbues  ,  &  les  infé- 
rieures en  quatre.  Ces  douze  nervures  s'attachent  ôc  fe 
Gollent  enfemble  par  leurs  barbes  ,  enforte  qu'elles  fem- 
blent  ne  faire  qu'une  aîle  continue  ,  qui  fe  plie  &  fe 
déployé  comme  font  les  éventails  des  dames  ,  moyennant 
les  bâtons  qui  les  foutiennent  &:  qui  reOTemblent  aux  ner- 
vures de  laile  de  notre  pterôphore.  L'infede,  en  étendant 
ces  ailes, remplit  &  décrit  un  demi-cercle.  Ces  aîles  font 
chargées  de  bandes  brunes  fur  un  fond  gris  un  peu  brun. 
La  chenille  de  cette  efpéce  mange  les  fleurs  du  chèvre- 
feuille. Son  papillon  eft  peu  commun  dans  Paris  ,  mais  les 
maifons  de  campagne  en  font  remplies  en  automne  :  on  le 
trouve  courant  fur  les  vitres  des  fenêtres. 


P  H  A  L  ^  N  A, 
LA      PHALENE. 


AntenncE  a  haji  ad  apicem 
âecrejcentes. 

Chryfalis  in  puppa. 
Larva  nuda. 


Familia  i". 
PeBinicornes, 

i".  Elingues. 


1°.  Lînguatœ  aîis 
àtfiexis, 

5°.  LinguatiE  dis 
planii. 


Familia  2^, 

Antennis  jilifor- 
mibus. 


Antennes    qui    vont    en 
décroiflant  de  la  bafe  à  la 
pointe. 
Chryfalide  dans  une  coque. 

Chenille  nue. 

Famille  i  <■'"£•         -  Famille  2'* 

A  antennes  en    A  antennes  filir 
peigne.  formes. 


Linguataalis       i".  Sans  trompe.        i°.    Avec    une 

trompe  &  les  aîles 

étendues. 

2°.  Avec    une        i°.    Avec    une 

trompe  &  les  ailes    trompe  &  les  aîles 

rabatuef.  rabatues. 

3".  Avec    une      3  °.  Sans  trompe, 
trompe  &  les  ailes 
étendues. 


planis. 

^°.  Linguatx  alis 
deftexis. 

3  "•  EUngues, 


Les  phalènes  forment  un  genre  d'infe£les  très-nom- 
breux ;  quoique  nous  en  ayons  féparé  les  fphinx  ,  les  t,ei- 


<fi  Histoire     abrégi?e^ 

gnes  ôc  les  pterophores.  Au  refle  ,  les  trois  cara£teres  que 
nous  donnons  fuiiHent  pour  faire  connoitre  ce  genre  &.  le 
diftinguer  furement  de  tous  ceux  de  cette  fection  ,  avec 
lefqiieis  on  l'avoir  confondu  jufqu  ici.  Dabord  la  forme  de 
fes  antennes  qui  vont  conftamment  en  diminuant  vers  la 
pointe  ,  fait  diftinguer  ce  genre  de  celui  des  fphinx  ,  dont 
les  antennes  à  peu  près  auiT»  grofles  au  bout  qu  à  leur 
origine  ,  font  de  plus  à  pans  &  à  côtes.  Sa  chenille  qui  eft 
nue  ,  empêche  qu'on  ne  le  confonde  avec  la  teigne  ,  donc 
la  chenille  eft  cachée  dans  une  efpéce  de  fourreau  de 
différentes  matières  ;  enfin  le  pterophore  a  fa  chryfalide 
nue  ,  comme  celles  des  papillons  ,  tandis  que  celle  de 
la  phalène  eft  enfermée  dans  une  coque  plus  ou  moins 
épaiffe.  Il  n'eft  donc  pas  pofTible  de  confondre  la  phalène 
avec  ces  différens  genres  ,  &  toutes  les  fois  qu'on  verra  les 
trois  caratteres  énoncés  ci-delTus  réunis  enfembie  ,  on 
diftinguera  aifément  une  phalène. 

Mais  comme  ce  genre  eft  très-nombreux  ,  nous  avons 
cru  en  faciliter  la  connoiffance  en  le  partageant  en  deux 
grandes  familles  ,  &  en  fubdivifant  enfuite  chacune  de  ces 
familles  en  plufieurs  ordres.  Les  antennes  nous  ont  fourni 
un  caradere  diftindif  pour  la  première  de  ces  divifions , 
celle  des  familles.  Nous  avons  dit  que  les  antennes  de 
toutes  les  phalènes  alloient  en  diminuant  de  la  bafe  vers  la 
pointe  ,  ce  qui  eft  très-vrai.  Mais  la  forme  de  ces  antennes 
n'eft  pas  la  même  dans  toutes  les  phalènes  :  dans  les  unes, 
.ce  n'eft  qu'un  filet ,  un  fimple  fil  qui  diminue  infenfible- 
ment  vers  le  bout  ,  nous  appelions  celles-là  ,  j)halênes 
à  antennes  filiformes.  Les  antennes  des  autres  ne  font  pas 
auffi  fimples  :  l'efpéce  de  filet  qui  les  forme  eft  branchu  fur 
les  deux  côtés  ;  ces  antennes  ont  des  barbes,  comme  celles 
d'une  plume  ,  ou  ,  fi  on  l'aime  mieux  ,  des  dents  comme 
celles  d'un  peigne.  Nous  avons  appelle  les  phalènes  qui  les 
■çoncnt ,  phalènes  à  antennes  en  peigne.  Ces  phalènes  com- 
pofent  notre  première  famille  ,  tandis  que  la  féconde 
lenfejrme  les  phalènes  à  antennes  filiformes.  On  voit 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  pj- 

que  cette  diftin6tion  eft  très-facile  à  appercevoir.  Nous 
avouerons  cependant  qu'il  y  a  quelques  cas  où  l'on  rifque 
de  fe  tromper  ,  fi  l'on  n'examine  les  antennes  que  légè- 
rement. Certaines  phalènes  femblent  n'avoir  que  des  an- 
tennes fimples  ôc  iiliformes  ,  quoique  réellement  elles 
foient  en  peigne.  C'eft'ce  qui  arrive  à  plufieurs  femelles 
de  phalènes  ,  dont  les  mâles  portent  des  antennes  en  pei- 
'  gne  bien  barbues  ,  tandis  que  celles  de  ces  femelle»  ont 
des  barbes  très-courtes  que  l'on  n'apperçoit  qu'avec  peine. 
Dans  ce  cas ,  un  Naturalifte  peu  verfé  fe  trouve  fort  furpris 
de  voir  deux  individus  de  la  même  efpéce  ,  dont  l'un 
paroîr  avoir  des  antennes  en  peigne  ,  &  l'autre  des  anten- 
nes fimples  &  en  filets  ;  mais  s'il  examine  avec  un  peu  de 
foin  ces  dernières  antennes ,  il  verra  qu'elles  ont  des  bar- 
■bes  comme  celles  des  mâles  ,  mais  beaucoup  plus  pe- 
tites. 

Outre  cette  première  divifion  des  phalènes  en  deux 
grandes  familles  ,  nous  avons  encore  partagé  chaque  fa- 
'mille  en  plufieurs  ordres.  La  trompe  ôc  la  pofition  des 
'ailes  nous  ont  fervi  à  caratlérifer  ces  fécondes  divi fions. 
D'après  ces  caratleres ,  nous  avons  établi  trois  ordres  dans 
chaque  famille.  Un  de  ces  ordres  comprend  les  phalènes 
qui  n  ont  peint  de  trompe  ,  ou  qui  l'ont  fi  courte  qu'elle 
n'eft  pas  funlible  6c  qu'elle  leur  eft  inutile.  Ces  phalènes 
font  donc  Jans  trompe.  Les  deux  autres  ordres  renferment 
les  phalènes  qui  ont  une  trompe  roulée  en  fpirale ,  &  ils 
différent  l'un  de  l'autre ,  en  ce  que  dans  l'un  les  phalènes 
portent  leurs  ailes  rabatues  ôc  couchées  fur  leurs  corps,  au 
lieu  que  dans  l'autre  les  ailes  font  étendues.  Ces  trois 
ordres  de  phalènes  fans  trompe ,  ôc  de  phalènes  avec  une 
trompe  ôc  des  ailes  ou  rabatues  ou  étendues  ,  fe  trouvent 
également  dans  les  deux  familles  de  ce  genre  ,  à  l'excep- 
tion d'un  feul  de  ces  ordres  qui  ne  s'eft  point  encore  ren- 
contré jufqu'ici  dans  les  phalènes  que  j'ai  examinées.  Ce 
font  les  phalènes  à  antennes  fififormes  fans  trompe.  Ce 
dernier  ordre  m^que  dans  la  féconde  famille  :  peut-être 


f)6  Histoire     abrégée 

la  fuite  fera-t-elle  découvrir  quelques  phalènes  qui  auront 

ce  caradere. 

Par  le  moyen  de  ces  différentes  divilions  ôc  fous-divi- 
fions ,  nous  facilitons  le  travail ,  &  il  efl  aifé  de  retrouver 
&  de  rapporter  à  fa  place  une  phalène  que  l'on  veut  con- 
noître.  La  forme  de  fes  antennes  ,  fa  trompe  ôc  la  pofition 
de  fes  ailes  décident  de  la  famille  ôc  de  l'ordre  où  l'on  peut 
la  tfouver ,  ôc  il  ne  refte  que  peu  d'efpéces  à  examiner. 

Les  chenilles  des  phalènes  varient  beaucoup  pour  la 
grandeur ,  la  forme  &c  le  nombre  des  pattes.  On  trouve 
dans  ce  genre  des  chenilles  de  prefque  toutes  les  efpéces  , 
à  dix ,  douze  ,  quatorze  ôc  feize  pattes.  Ces  dernières  font 
les  plus  grandes  ôc  les  plus  communes.  Celles  à  dix  ôc 
douze  pîittes  font  du  nombre  de  celles  que  nous  avons  ap- 
pellées  dans  le  difcours  hiftoriqiie  qui  fe  trouve  à  la  tête  de 
cette  fe£tion  ,  chenilles  arpenteufes  ou  géomètres.  Les  pha- 
lènes que  donnent  la  plupart  de  ces  chenilles  ont  leurs 
aîles  étendues  ,  ôc  pofées  parallèlement  au  plan  de  pofi- 
tion. Ce  font  fur-tout  les  arpenteufes  à  dix  jambes  ,  qui 
toutes  donnent  ces  phalènes ,  car  pour  les  autres  arpenteu- 
fes à  douze  pattes  ,  elles  donnent  des  phalènes  qui  va- 
rient ,  tant  pour  les  aîles  qui  font  étendues  dans  les  unes 
ôc  rabatues  d;ins  les  autres  ,  que  pour  les  antennes ,  qui 
font  tantôt  barbues  Ôc  tantôt  à  filets.  Parmi  ces  chenilles 
arpenteufes  ,  il  y  en  a  de  très-fingulieres  ,  fait  pour  la 
couleur  ,  foit  pour  les  tubercules  qu'elles  portent  ,  foit 
enfin  pour  leurs  difi'érentes  attitudes.  Beaucoup  reflem- 
blent  à  des  petites  branches  ,  ou  à  des  morceaux  de  bois 
fec  ,  ôc  cette  reflemblance  peut  fervir  à  fauver  plufieurs  de 
ces  infeâes  de  la  voracité  des  oifeaux  ,  qui  ne  les  ap- 
perçoivent  pas  fi  aifément.  D'autres  chenilles  font  très-ve- 
lues ,  tandis  que  plufieurs  font  tout-àfait  lifles  ôc  rafes. 
Ces  dernières  ont  un  air  plus  propre  ,  au  lieu  que  les  velues 
ont  quelque  chofe  de  hideux  ôc  même  peuvent  être  nuifi- 
bles  lorfqu'on  les  touche.  Prefque  tout  le  monde  fait 
par  expérience  que  ces  dernières  chenilles  font  élever  des 

ampouUes 


desInsectes.  97 

ampoulles  fur  la  peau.  Mais  on  s'eft  imaginé  à  tort  que  ces 
ampouUes  étoient  produites  par  un  venin  qui  fe  trouvoit 
dans  les  chenilles.  Si  on  fe  donnoit  la  peine  d'examiner  les 
chofes  fans  prévention  ,  on  feroit  détrompé.  Les  chenilles 
ne  font  point  vénimeufes ,  ôc  les  femmes  les  plus  délicates 
ne  craignent  fouvent  point  de  toucher  un  ver  -  à-  foie  ,  qui 
n'eft  cependant  qu'une  chenille.  Mais  ce  ver-à-foie  eft  lifle 
&  fans  poils  ,  auflï  ne  produit-il  point  d'ampoulles  &  de 
démangeaifons.  Il  n'y  a  que  les  chenilles  velues  qui  foient 
ainfi  malfaifantes  ,  non  parce  qu'elles  font  vénimeufes  , 
mais  à  caufe  des  poils  qui  les  couvrent.  Ces  poils  fe  caffent 
aifément  &  fe  détachent  de  l'animal.  Comme  ils  font  fort 
fins  j  ils  s'infinuent  dans  la  peau  ,  &  de-là  naiffent  les 
démangeaifons  que  produifent  ces  chenilles.  Jamais_  une 
chenille  rafe  ne  produit  ce  mauvais  effet ,  ce  font  toujours 
des  chenilles  velues. 

Toutes  les  chenilles  des  phalènes ,  après  avoir  changé 
plufieurs  fois  de  peau  ,  fe  filent  une  coque  ,  dans  laquelle 
elles  fe  métamorphofent  en  chryfalides.  Mais  le  tiffu  de 
cette  coque  ,  la  fineffe  du  fil  qui  la  compofe  ,  &  les  diffé- 
rentes matières  qui  font  jointes  aux  fils  ,  varient  infini- 
ment. Rien  n'eft  plus  beau  6c  plus  admirable  que  la  coque 
d'un  ver-à-foie  ,  &  tout  le  monde  connoît  l'utilité  de  la 
foie  qu'il  file.  D'autres  chenilles  font  des  coques  qui  appro- 
chent beaucoup  de  celle-là ,  &  dont  le  fil  eft  feulement 
plus  groffier.  Au  défaut  de  la  foie  ,  on  pourroit  employer 
quelques-unes  de  ces  coques.  Mais  il  y  a  beaucoup  de  che- 
nilles dont  la  foie  n'eft  qu'une  efpéce  de  bourre  ,  dont 
les  coques  font  groflieres  &  même  peu  chargées  de  fils. 
Quelques  chenilles  ont  fi  peu  de  foie  ,  qu'elles  y  joignent 
des  matières  étrangères  ,  des  brins  de  bois  ,  des  morceaux 
de  feuilles  féchcs  ,  qui  leur  fervent  à  fortifier  le  tiffu  de 
leur  coque.  Enfin  un  grand  nombre  de  chenilles  font  leurs 
coques  dans  la  terre ,  &  leur  travail  ne  confifte  qu'à  lier 
&  joindre  enfemble  par  le  moyen  de  leurs  fils  différentes 
petites  mottes  de  terre  ,  dont  leur  coque  eft  compofée. 

Tome  IL  N 


V)8  Histoire     abrégée 

Quand  on  élevé  ces  chenilles  pour  en  avoir  les  phalènes  j 
il  faut  avoir  foin  de  leur  fournir  de  la  terre  dans  les  boëtes 
où  elles  font  renfermées  ,  fans  quoi  elles  périfTent  faute  de 
pouvoir  faire  de  coques  ,  ou  elles  deviennent  chryfalides 
fans  en  avoir  fait.  J'en  ai  cependant  vu  quelques-unes  ,  qui 
dans  ce  cas,  employoient  au  défaut  de  terre  les  différenies 
matières  qu'elles  trou  voient ,  &  jufqu'à  leurs  excrémens  j 
dont  elles  formoient  le  tiffu  de  leur  coque. 

Les  chryfalides  des  phalènes  font  la  plupart  ovales  & 
allongées.  Elles  ne  font  point  anguleufes  comme  celles 
des  papillons  ,  &  ne  fe  transforment  pas  auflitôt  qu'elles 
en  in'ectes  parfaits.  Elles  reftent  beaucoup  plus  long-tenis 
enfermées  dans  leurs  coques  ;  la  plupart  n'éclofent  que 
l'année  fuivante  ;  j  en  ai  même  vu  quelques-unes  refter  en 
coque  deux  ou  trois  années  de  fuite.  La  chaleur  ou  le  froid 
contribuent  beaucoup  à  accélérer  ou  à  retarder  leur  déve- 
loppement. On  peut  s'en  alfurer  en  leur  procurant  un 
certain  degré  de  chaleur  douce  :  par  ce  moyen  ,  on 
voit  éclore  des  phalènes  fur  fa  cheminée  au  milieu  de 
l'hiver. 

Les  phalènes  ou  les  infectes  parfaits  qui  fortent  de  ces 
coques  ,  font  ordinairement  plus  lourds  &  plus  pefans  que 
les  papillons. Leurs  couleurs  font  aufîi  plus  brunes^plus  ter- 
nes &  plus  obfcures  ,  quoiqu'il  y  ait  quelques  phalènes 
dont  les  couleurs  foient  fort  vives  &  fort  brillantes.  Plu- 
lieurs  de  ces  phalènes  ne  volent  que  le  foir  :  dans  le  jour 
elles  fe  tiennent  en  repos  ,  cachées  fous  quelques  feuilles. 
C'eft  ce  qui  leur  a  fait  donner  par  quelques  auteurs  ,  le 
nom  âiQ papillons  de  nuit.  Dans  l'été  ,  lorfque  les  fenêtres 
font  ouvertes  le  foir  ,  elles  entrent  dans  les  appartemens  , 
attirées  par  la  lueur  des  lumières ,  autour  defquelles  on  les 
voit  voltiger.  Auill  un  moyen  fur  pour  attraper  beaucoup 
de  phalènes  ,  c'eft  d'aller  pendant  la  nuit  à  leur  chafle  dans 
quelque  bofquet,  avec  une  lanterne  allumée.  Elles  accou- 
rent toutes  à  la  lueur  de  la  lanterne ,  autour  de  laquelle  on 
en  peut  prendre  un  grand  nombre. 


DES     Insecte?,  p^ 

Parmi  ces  phalènes  ,  on  obferve  une  chofe  aflez  remar- 
quable ;  c'eft  que  les  femelles  de  quelques-unes  n'ont 
point  d'aîles.  A  les  voir,  on  ne  les  prendroit  jamais  pour 
des  phalènes.  Elles  reffemblent  à  un  gros  animal ,  court ,  à 
iîx  pattes  &  rampant  ,  tandis  que  leurs  mâles  font  ailés 
&  agiles.  Cependant  cet  animal  fi  lourd  eft  une  véritable 
phalène,  aifde  à  reconnoitre  par  fes  antennes.  Elle  a  même 
des  ailes ,  mais  fi  courtes  que  ce  ne  font  que  des  éminences 
fort  petites  placées  au  bas  du  corcelet ,  &  qui  paroifient 
tout -à -fait  inutiles.  Ces  phalènes  dont  les  femelles  n'ont 
point  d'ailes ,  font  ordinairement  du  nombre  de  celles  dont 
les  antennes  font  en  peigne.  Ces  femelles  non  ailées  ont 
des  antennes  femblables  ,  dont  les  barbes  font  feulement 
plus  courtes.  Elles  ont  aulTi  le  corps  chargé  de  ces  écailles, 
qui  font  une  note  caractériftiquc  des  infedes  de  cette 
feftion. 

Nous  examinerons  dans  le  détail  que  nous  allons  don- 
net  ,  les  beautés  &  les  fingularités  des  différentes  efpéces 
de  phalènes.  Ce  genre  ,  quoique  moins  brillant  que  celui 
des  papillons  ,  n'en  eft  pas  moins  digne  dattention.  Quel- 
ques phalènes  furpaflent  de  beaucoup  en  grandeur  ce  que 
nous  avons  de  plus  fort  en  papillons.  ï^c  grand  paon  eft  une 
efpéce  de  géant  y  dont  la  taille  reflemble  plus  à  celle  d'un 
oifeau  qu'à  celle  d'un  infecte.  Cette  efpéce  &  les  deux 
autres  paons  font  magnifiquement  parés.  Leurs  ailes  qui 
paroiffent  comme  couvertes  de  fourrure ,  font  ornées  de 
quatre  grands  yeux  très  -  linguliers.  Leur  chenille  n'eft  pas 
moins  belle.  \^c^  phalênes-écailles  £ox\t  cû\zs  qui  portent 
les  couleurs  les  plus  vives  ôc  les  plus  brillantes  :  routes 
viennent  de  chenilles  très-velues.  D'autres  phalènes  ont 
certaines  notes  cara£tériftiques  qui  les  diftinguent  aifé- 
ment.  Tantôt  c'eft  un  port  d'aîles  ,  tantôt  une  autre  attitu- 
de ,  d'autres  fois  quelque  figure  tracée  fur  leurs  ailes  , 
comme  on- le  voit  dans  le  lambda,  l'oméga  ,  le  pfy,  ôcc. 
qui  ont  été  ainfi  appelles  ,  à  caufe  des  caractères  de  ces 
lettres  grecques  que  leurs  aîles  repréfentent.  Enfin  quel- 

N  \) 


^ïoo  Histoire     ABRécéE 

ques-unes  brillent  par  l'or  ôc  le  bronze  qui  femblent  éten- 
dus &  parfemés  fur  leurs  aîles. 

Première     Famille. 

PHALENES    A    ANTENNES    EN    PEIGNE. 

5.  I. 

Phalènes  sans  trompe. 

i.  PHALyENA  peciinicornis  elinguis  ,   alis  cinereO" 

fu/cis  ,  planiufcuiis  ,  Jlngulis  ocdlo  ,  major. 

'Jonft.  inf.  t.  7.  Verfus  finem. 

Reaum.  inf.  r ,  t.  47,/-  5  >  6,  femina:  r,  48  ,/.  3,  maf. 

Goed.  gail.  tom.  i  ,  tab.  N. 

Hofel.  inf.  tom.  4  ,  tab.  xv  ,  xv)  ,  xvi]. 

Le  grand-paon  de  nuit. 

Largeur  5  -  pouces.    Longueur  z  poucesi 

Le  grand  paon,  la  plus  grande  de  toutes  les  phalènes  de 
ce  pays-ci,  a  de  grandes  antennes  pedinées  de  couleur  un 
peu  fauve.  Ses  aîles  font  en-deflus  brunes  ,  ondées  &  va- 
riées ,  avec  un  peu  de  gris  dans  le  milieu  ,  &  une  bordure 
large  d'une  ligne  ,  de  couleur  grife  jaunâtre.  Le  deflbus  eft 
lus  gris  ,  mais  les  bouts  des  aîles  ont  avant  la  bordure  une 
arge  bande  brune. Les  quatre  aîles,  tant  en-deffus  qu'en- 
deffous  ,  ont  chacune  un  grand  œil.  Ces  yeux  font  noirs  , 
entourés  d'un  cercle  fauve  ;  puis  en  haut  d'un  demi- 
cercle  blanc  &  d'un  autre  rougeâtre  ;  6c  enfin  l'œil  eft  ter- 
miné par  un  cercle  entier  de  couleur  noire.  Sur  le  milieu 
de  l'œil ,  pafTe  tranfverfalement  une  petite  ligne  blanchâ- 
tre. La  femelle  femblable  au  mâle  ,  a  les  antennes  moins 
pe£tinées  &  moins  barbues  ,  &  elle  eft  d'une  couleur 
plus  grife  ,  plus  fade  &  plus  claire.  Ces  phalènes  font 
grandes  ,  fortes  ,  elles  ont  l'air  fourré  ,  &  quand  elles 
volent  on  eft  tenté  de  les  prendre  pour  des  oifeaux.  La 
chenille  qui  les  produit  eft  d'un  beau  vert  clair  ,  avec  des  - 
tubercules  d'un  beau  bleu  d'émail ,  lifTes  &  brillans  ,  qui 


l 


DES    Insectes.  loi. 

donnent  naiiTance  à  quelques  poils.  Ces  tubercules  font 
rangés  au  nombre  de  fept  ou  huit  autour  de  chaque  anneau 
du  corps.  On  trouve  cette  chenille  fur  l'abricotier  ;  le  pê- 
cher ,  le  prunier  &  quelques  autres  arbres  fruitiers  ;  fa  cor 
que  eft  brune ,  grofle ,  dure ,  formée  par  de  gros  fils.  Sou- 
vent l'infeûe  fait  cette  coque  fous  les  rebords  des  toîts  & 
des  murs. 

2.  PHALtENA  peâinicornis  elingids  ,  alis  cinereo^^ 
J'ufcis  planiujculis  ^Jingulis  ocello  ,  minor. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  496  ,  n.  6,  Phalïna  bombyx  elinguis ,  alis  patulî$ 

rotundatis  grifeo-nebulofis  fubfafciatis ,  ocello  niâiunte  fubfenefirato. 
Mouffet.  lat.  p.  $0.  Phala?na  tertia, 
Reaum,  inf.  i  ,  t.  49  ,f,  7. 

Le  paon  moyen. 

Le  paon  moyen  eft  tout-à-fait  femblable  au  grand  paoft 
pour  la  forme  &  les  couleurs  ,  &  paroît  n'en  différer  que 
pour  la  grandeur ,  enforte  qu'on  feroit  tenté  de  le  regarder 
comme  une  fimple  variété  ,  fi  la  différence  de  fa  chenille 
ne  faifoit  voir  qu'il  eft  une  véritable  efpéce.  Cette  chenille 
eft  verte  ,  a  feize  pattes  ,  avec  des  tubercules  couleur  de 
rofe  ,  beaucoup  plus  chargés  de  longs  poils  ,  qui  fe  ter- 
minent au  bout  par  un  petit  bouton  ;  de  plus  ,  elle  a  des 
anneaux  fauves  ou  rougeâtres.  On  la  trouve  fur  les  arbres 
fruitiers. 

3 .  P  H  A  L  ^  N  A  peâinl-   3 .  P  H  A  L  iE  N  A  peaini^ 
y^          corn'is   elingids  ails  pla-        cornis  elingids  alis  pla- 

y\                niu/culisferrugineoliueo-  niii/culis  cinereis in  tnedio 

que  V ariis  iJînguUs  ocello  y  albidis  ,  Jlngulis  ocello  , 

faf claque  fiifca.  maf.  faf claque  fi^ca,  fœmina. 

Planch  12  ,  fig.  1,2,  Planch.  12  ,  fig.  3. 

Rtaum.  inf.  i  ,  r.  yo  ,  /.  ji ,  10,  JonJ}.  inf.  t.  7  ,  /.  g. 

Merlan,  europ.  i  ,t.  13.  Reaum.  inf  i  ,  r.  50  ,/.  4,  j. 

AUin.  inf.  t.  15.  Merian.  europ,  i ,  1. 13, 

hinn.  faun,  fuec.  n.  83 î.  Phalïna  peâinicornis  elinguis ,  alis  planiulculis  eine^ 
reis  j  fingulis  ocello  ,  fafciaque  fufça ,  (fœmina.^ 


itbh  Histoire     abrégée 

Raj-  inf-   146  ,  7;.   i,  Phalaena  iflajor  pulchra  ,  maculis  ophtalmoidibus  m 

•    alis  fingulis. 

Raj.  inf.  147.  Eruca  viridis  rarîus  pilofa  ,  tuberculis  fulvis  feu  rubentibus  in 

mediis  annulis ,  geranicola  moufF.  180; 
De  Geer.  mem.  i^.p.  697  >  t.  19  ,  /.  7  ,  8.  Phalène  à  antennes  à  barbes  uns 

trompe  ,  à  tache  noire  en  œil  fur  chaque  aile. 

De  Geer.  ibid.  p.  170,  t-  19  ,f-  '  li. 

RofeL  inf.  vol.  t ,  tab.  5  ,  /.  iz  ,  fœmina.  13  .  maf.  ehjf.  2,  Papil.  nodurno 

'Le  petit  paon. 

Largeur  z  pouces  j  lignes.     Longueur  11  lignes. 

Le  mâle  &  la  femelle  de  cette  phalène  font  fort  diffe- 
rens  l'un  de  l'autre  :  nous  allons  commencer  par  décrire  la 
femelle. 

Ses  antennes  font  peu  peftinées  ôc  de  couleur  jaunâtre. 
Ses  ailes  font  plus  grandes  que  celles  du  mâle  ,  leur  fond 
eft  blanc  ,  pointillé  de  noir  en  plufieurs  endroits  qui 
paroiffent  gris.  Le  milieu  de  chaque  aile  eft  blanc ,  &  c'efl 
à  cet  endroit  qu'eft  placé  l'œil ,  dont  le  fond  eft  noir ,  avec 
un  cercle  un  peu  fauve.  Vers  la  bafe  de  chaque  aile  ,  eft 
une  bande  un  peu  rougeâtre  ,  &  vers  le  bout  des  ailes  fu- 
périeures  ^  il  y  a  une  tache  de  même  couleur.  Le  deflbus 
des  ailes  eft  femblable  au  deflus. 

Le  mâle  a  fes  antennes  beaucoup  plus  pedinées  que 
celles  de  la  femelle.  Ses  aîles  fupérieures  font  en -deflus 
d'un  brun  rouge  ,  avec  une  tache  blanche  dans  leur  mi- 
lieu ,  fur  laquelle  fe  trouve  l'œil ,  comme  dans  la  femelle  ; 
en  -  deflous  ces  ailes  font  jaunes  ,  ôc  ont  feulement  une 
tache  rouge  vers  le  bout  de  l'aile.  Au  contraire  ,  les  aîles 
inférieures  font  jaunes  en- deflus  ,  ôc  en  -  deflbus  d'un 
rouge  vineux ,  avec  un  peu  de  blanc  autour  de  l'œil.  Le 
bord  des  quatre  aîles  a  une  frange  de  couleur  grife.  La 
chenille  de  cette  phalène  reflemble  tout  -  à  -  fait  à  celle 
du  paon  moyen  ôc  vient  fouvent  fur  la  ronce  ôc  le 
rofier. 

^.  P  H  A  L  ^^  N  A  peclinicornis  ,  elinguls  ,  alîs  alho- 
.     cinerels  ■,  Jlnls  traafverfls  nebulojîs  ni  gris  i  abdomine 
annulis  albis. 


DES    Insectes.  i  o  j 

Him.fyfl.  nat.  eàit.  iô  ,  p.  Î04  »  n.  40-  Phalaena  bombyx  elinguis ,  alis  deflexis 

nebulofis  ,  thorace  fafcia  poftica  atra. 
Linn  faim.  fuec.  n.  811.  Phalxna  fubulicornis  elinguis,  alis  depreffi:  nebulofis , 

abdominc  annulis  albis. 
'Mouff.  lût.  p.  196  ,  /.  I.  Sphondyla  rubra. 
Merlan,  europ.  j  ,p.  58  ,  t.  ^ô.gallic.  t.  in.  &  i7»« 
Lift,  goei.y.  10^  ,f.  iÇ- 
Goed.  gall.  tom,  ^  ,  tah.  ■^^^ 
Allirr.  inf.  t.  xxxv.  f.  Je. 
Reauin.  inf .  0 .'..  17  ,  f.  i ,  %  ,  A  ,  'i^' 
Fnfch-germ  7  ,  p.  i  ,  f.  i.  Eruca  terreftris  magna. 
Rfli.  inf.  I  fo  ,  /î.  z,  Phalïna  grandis ,  alis  cincrafcentibus ,  lineolis  crcberrimis 

nigricantibus  variis ,  abdomine  annulis  iranfverfis  nigris  &  <ilbis  verficolore, 
liaj.  ibid. p.  351  ,  n.  15.  Eruca  maxima  fubterranea  ,  raris  pilis  obiîta  ,  fupina 

parte  tota  ,  excepte  capite  ,  rufa  ,  prona  flava. 
De  Geer,  mem.  i  ,  p.  30  ,  f.  i ,/.  9  ,  10. 
Rofel.  inf.  vol.  i  ,  lab.  18  ;  daff.  i.  Papil,  noâurn. 

Le  cojjus. 

Longueur  ij  lignes. 

Cette  grande  phalène  eft  toute  de  couleur  blanchâtre 
cendrée  ;  les  anneaux  de  fon  ventre  chargés  de  la  même 
couleur ,  forment  des  bandes  tranfverfes.  Les  ailes  fupé- 
rieures  dont  le  fond  eft  plus  blanc  par  endroits  ,  font 
comme  flriées  d'une  quantité  de  petites  lignes  noires 
îranfverfes  irrégulieres  qui  fe  joignent  fouvent  ôc  fe  con- 
fondent enfemble. 

La  chenille  de  cette  phalène  eli:  de  la  longueur  du  doigt, 
rougeâtre  ,  nue  ,  femblable  à  un  ver ,  avec  la  tête  &  les 
mâchoires  écailleufes.  Elle  a  feize  pattes  ôc  très-peu  de 
poils  éloignés  les  uns  des  autres.  Elle  vit  dans  l'intérieur 
des  faules  qu'elle  perce  &  dont  elle  ronge  le  bois.  C'eft 
dans  ce  même  endroit  qu'elle  file  fa  coque.  Il  femble  que 
la  peau  de  cette  chenille  eft  trop  délicate  pour  qu'elle 
refte  nue  &  expofée  à  l'air.  Aqfli ,  fi  on  la  tire  de  l'intérieur 
du  faule  ,  elle  fe  file  aufiitôt  une  toile  dans  laquelle  elle 
s'enferme ,  &  fur  laquelle  elle  s'appuye  pour  percer  l'arbre 
afin  de  s'y  renfoncer.  Elle  dépofe  fes  œufs  entre  fécorce 
&  le  bois  fec  à  moitié  pourri.  Cette  chenille  rend  par  la 
bouche  une  liqueur  graffe  Ôc  huileufe  ,  d'une  odeur  ex- 
trêmement forte  ôc  défagcéable  ,  qui  paroît  fournie  par 


1 Ô4  Histoire    a  b  r  f  6  Ï  e 

un  vaiffeau  délié  qui  aboutit  à  la  tête ,  &  dans  lequel  vont 
fe  décharger  deux  veiïies  longues  &  cylindriques  con- 
tenues dans  le  corps  de  lanimal.  L'ufage  de  cette  liqueur 
pénétrante  eft  incertain.  Serviroit-elle  à  amollir  le  bois 
dont  l'infefte  doit  fe  nourrir  ,  ou  le  rendroit-elle  plus  pro- 
pre à  fervir  d'aliment  &  de  nourriture  ?  C'eft  ce  qu'il 
s'agiroit  d'examiner. 

JV.  B.  Cette  phalène  a  fes  antennes  bien  pe£l:inées  j 
quoique  M.  Linnxus  l'ait  rangée  parmi  les  fphinx  ,  dont 
les  antennes  font  prifmatiques.  Quant  à  la  citation  de 
Pline  que  donne  M.  Linnœus  ,  je  doute  que  ce  cofTus  foit 
celui  de  Pline  &  des  anciens ,  quoiqu'il  y  ait  plufieurs  ref- 
femblances  :  mais  le  paffage  de  Pline  eft  Ci  obfcur ,  qu'on 
"  ne  peut  favoir  précifément  fi  cette  chenille  eft  le  colTus 
que  les  anciens  fervoient  fur  leur  table  comme  un  aliment 
très-délicat.  Je  penferois  plutôt  que  ce  feroit  le  ver  pal- 
mifte  qui  eft  la  larve  du  grand  charanfon  du  palmier. 

,5.  PHALtENA  peciinicornis  dlnguis  ,  alis  deflexis 
albidis  diaphanis  ,  vajîs  obfcuris.  Linn.faun.fuec* 
n.  81p. 

Lmn.fyfl.  nat.  eâk.  lo ,  p.  49? ,  n.  lé  Phalxna  bombyx  vinuîg. 

Mouffet.  lat.  p.  183,/.  10.  Vinula. 

Alirov.  inf.  p.%68  ,  /•  1 ,  3  ,  6  ,  7 1  8. 

Merian.  europ.  3  ,  ;».  ï9 ,  r.  }?.  gallice  1. 140. 

Lift-  goed.  p.  ^6  ,f.  10.  a.  b.  c. 

Goed,  gall.  tom.  3  ,jig.  ly.fuperior.  G*  tom.  i  >fg.  C' 

Alhin.  inf,  t.  11  ,  fig.  i  <^. 

Frifch. germ,  6,p.iS,t.S.  Eruca cauda furcata. 

Reaum,  gall.  i  ,  f.  ii. 

Haj.  inf.  in  »  n.  <;.  Phalxna  major  pulcherrima  ,  ails  amplis  ',   exterîortbuâ 

cinereis  maculis  &  lineis  nigris  déganter  depidis. 
•—  ibid.  n.  3.  Eruca  bicauda  elegantiflima. 

Ve  Geer.  mem.  i ,  p.  16 , 1. 1 ,  f.  i  —  8.  Chenille  à  queue  fourchue. 
Ibid.  p.  3 1 8  ,  r.  zj  ,  /.  I  —  n. 
Ihid.  p.  698  ,  ».  ij  ,/.  II.  Phalène  à  antennes  à  barbes ,  fans  trompe  ,  cendrée  à 

nuances  noires ,  à  aîles  velues  &  dont  le  corcelet  eft  à  points  noirs, 
B-ofel.  inf.  vol.  1 ,  lab.  19  ,  daff.  z,  Papil,  noflurn, 

%a  queue  fourchu^. 

Cette 


DES    Insectes.  loy 

Cette  phalène  n'a  rien  de  bien  fingulier.  Elle  eft  d  une 
couleur  cendrée  ,  avec  les  nervures  de  fes  ailes  noires 
&  fon  corcelet  pointillé  de  noir.  Mais  la  chenille  qui  pro- 
duit cet  infeiSte  eft  très-remarquable.  Elle  eft  grande ,  rafe, 
de  couleur  verte ,  a  quatorze  pattes,  elle  retire  fa  tête  fous 
une  efpéce  d'angle  que  forment  fes  premiers  anneaux  ;  on 
voit  fur  fon  dos  deux  grandes  taches  brunes ,  terminées  par 
des  lignes  qui  fe  croifent  ;  ôc  enfin  ,  fa  queue  eft  terminée 
par  deux  longues  appendices  ou  efpéces  de  fouets.  Cette 
chenille  qu'on  trouve  fur  le  faule  &  le  peuplier  ,  a  encore 
une  autre  propriété.  C'eft  de  feringuer  une  liqueur  par 
une  ouverture  particulière  qu'elle  a  en-deffous  du  corps 
entre  la  tête  &  la  première  paire  de  pattes.  Cette  liqueur 
qui  fort  d'une  velîie  ovale  ,  eft  claire  ,  tranfparente  & 
d'une  odeur  forte  ,  comme  celle  que  répandent  les  greffes 
fourmillieres  des  bois.  M.  de  Geer  dit  que  quelques  gout- 
tes de  cette  liqueur  lui  étant  entrées  dans  l'œil  ,  elles 
lui  cauferent  une  douleur  cuifante ,  mais  de  peu  de  durée. 
Quelques  bupreftes ,  lorfqu'on  les  preffe  ,  jettent  pareille- 
ment une  liqueur  acre  ,  qui  pique  vivement  les  yeux  ÔC 
niême  les  lèvres  lorfqu'il  en  tombe  quelque  goutte. 

<?.  P  H  A  L  yE  N  A  pectlnlcornis  elinguis  ,  ails  deflexis  y 
JuperioribiLS  flavis ,  maculis  fufcis  ;  inferioribus  rubris  y 
nlgro  maculads. 

Linn.JjJi.  nat.  edit.  io,p.  îof  ,  72,  4J.  Phalïna  bombyx  Jpfri/wfuij  (non)  alfs 
deflexis ,  fuperioribus  flavis  fufcG  punâaiis ,  inferioribus  rubris  nigro  macu-; 
latis. 

Albin,  inf.  t.  zz, 

Merian,  europ,  i ,  t.  6. 

Rofel.  inf.  vol.  i ,  tab.  10,  clajf.  z.  Papil.  nodurn. 

U écaille  mouchetée. 

Largeur  13  lignes.    Longueur  10  lignes. 

Cette  belle  phalène  a  le  corps  jaune ,  affez  gros  j  tache- 
té d'une  rangée  longitudinale  de  points  noirs  fur  le  milieu 
du  ventre.  Les  aîles  fupérieures  en-delTus  font  jaunes» 
avec  un  grand  nombre  de  petites  taches  brunes.  J'en  ai 

Tome  II,  O 


10^  Histoire     abrégée 

compte  jufqu'à  vingt -deux  de  différentes  grandeurs.  Les 
aîles  inférieures  font  en-deffus  d'un  beau  rouge  couleur  de 
cerife ,  avec  cinq  ou  fix  grandes  taches  d'un  noir  foncé. 
En-deffous ,  les  ailes  fupérieures  font  jaunes ,  bordées  en- 
haut  d'un  peu  de  rouge  ,  &  chargées ,  à  la  diftance  d'une 
ligne  environ  du  bord  ,  d'une  large  raie  rouge  ,  qui  forme 
comme  un  fécond  bord.  Sur  cette  bande  les  taches  font 
noires  ,  ôc  fur  le  refte  de  l'aîle ,  elles  font  brunes  comme 
en-deifus.  Les  aîles  inférieures  en-defibus  font  jaunes  , 
lavées  d'un  peu  de  rouge  ,  avec  une  bande  noire  vers  leur 
bafe  ;  &  dans  le  refte  ,  elles  ont  cinq  taches  noires  un  peu 
allongées.  La  chenille  de  cette  phalène  a  feizc  pattes.  Elle 
eft  velue  &  on  la  trouve  fur  la  renoncule. 

7.  PHAL^NA  peclinicornis  elingiùs  ,  alis  deflexis , 
Jupcnoribus  a  tris  ,  areis  flavejcentibus  ,  infeiionbus 
lutels  nlgro  maculads  ,  abdomine  riibro. 

Linn.fyjl,  nat.  ediu  10  ,  p.  joi  ,  n-  14.  Phalsna  bombyx  elinguis  alis  deflexis 
atris ,  maculis  odo  albidis  ,  inferioribus  fulvis  nigro  maculatis. 

Reaum.  w/  i ,  t.  3 1  ,/.  4  ,  5  ,  6, 

Albin,  inf.  t.  xxj.j.  C.  D. 

Peth'er. ga^oph.  t.  ^l  ,Jig.  jo;  iî. 

Frifch.  germ.  10  ,  p.  3  ,  r.  2.  Papilio  maculis  alarum  fuperiorum  albis  &  nigris , 
inferiortim  aurantio-luteis  ,  abdomine  rubro. 

Haj.  inf.  156  ,  n.  4.  Phalxna  média  ,  alis  oblongis  ,  exterioribn.s  nigris ,  ma- 
culis majufculis  ochroleucis  illitis  ,  inierioribus  luteis  ,  maculis  nigris 
depidis. 

Bihliot.  reg,  Parif.p.  14,/.  cmnes. 

U écaille  marbrée. 

Longueur  i  pouce. 

Sa  tête  ôc  fes  antennes  font  d'un  noir  matte  &  velouté. 
Son  corcelet  eft  de  la  même  couleur  ,  avec  une  tache 
triangulaire  d'un  blanc  jaunâtre  de  chaque  coté  fur  les 
épaules ,  devant  l'attache  des  aîles.  Les  aîles  fupérieures 
en-deffus  font  noires  ,  avec  de  grandes  taches  d'un  blanc 
jaunâtre  au  nombre  de  huit  ;  lavoir  ,  une  longue  trian- 
gulaire à  la  bafe  ,  enfuite  deux  à  côté  l'une  de  l'autre 
de  forme  ovale ,  puis  deux  petites  ,  l'une  longue  ôc  l'autre 
ronde  ,  enfuite  deux  fort  larges  ,  ôc  enfin  une  prefque 


DES    Insectes.  107 

■quarrée  tout  en  bas.  En-deflbus  ,  ces  aîles  font  pareille- 
ment noires  ,  avec  les  mêmes  taches  ,  6c  de  plus ,  un  peu 
de  rouge  couleur  de  feu  vers  le  bord  extérieur  de  l'aile. 
Les  aîles  inférieures  font  jaunes  en-deffus  ,  avec  plufieurs 
taehes  noires ,  dont  quatre  font  plus  grandes  que  les  autres 
ôc  de  forme  allongée.  En  -  deffous  elles  font  femblabies 
au  defTus  ,  à  l'exception  de  tout  le  bord  extérieur  qui  elt 
couleur  de  feu.  Le  corps  de  l'infeâe  eft  noir  en-  deffous  , 
rouge  vif  en-deffus  ôc  lyi:  les  côtés ,  avec  une  bande  longi- 
tudinale de  points  noirsrfur  le  deffus  du  ventre ,  &  une  au- 
tre de  chaque  côté.  La  bafe  des  cuiffes  eit  de  même  cou- 
leur de  feu. 

On  voit  par  ce  détail  que  la  phrafe  &  la  defcription  de 
M.  Linnœus  ne  conviennent  guères  à  cette  phalène  , 
quoiqu'il  donne  plufieurs  des  citations  que  nous  mar- 
quons. Elle  n'a  point ,  comme  il  le  dit ,  des  taches  noires 
avec  des  bandes  blanches  ,  mais  elle  efl:  noire  avec  des 
taches  blanchâtres.  Il  fembleroit  avoir  voulu  défigner  plu- 
tôt une  autre  efpéce  que  nous  appelions  la  phalène  chinée  >, 
dont  nous  parlerons  plus  bas  ,  mais  qui  n'a  point  les 
antennes  pedinées. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  velue.  Elle  a  feize  patr 
tes  :  on  la  trouve  fur  l'orme. 

N,B.  Cet  infe£le  donne  une  variété  qui  en  diffère  ;  1°, 
en  ce  que  fon  ventre  efl  par-tout  d'un  très-beau  rouge  de 
carmin  fans  mélange  de  jaune ,  feulement  avec  une  bande 
noire  longitudinale  dans  fon  milieu  ,  ôc  l'extrémité  de  ce 
même  ventre  noire  ;  2°.  par  les  taches  des  aîles  fupérieures 
qui  font  en  bien  moindre  quantité  fur  le  fond  noir.  Il  n'y  a 
que  cinq  grandes  taches  ,  ôc  quatre  ou  cinq  fort  petites  ;. 
3°.  en  ce  que  les  aîles  inférieures  ,  au  lieu  d'être  jaunes  , 
font  d'un  très -beau  rouge  vif  ôc  éclatant ,  avec  trois  gran- 
des taches  noires  fur  chaque  aîle  ,  au  lieu  de  la  grande 
quantité  de  taches  plus  petites  qu'on  remarque  dans  l'tf- 
péce  ci"deflus, 

Oij 


io§  Histoire   abrégée 

/8.  P  H  A  L  >E  N  A  peclinicornis  elinguis  ,  alis  deflexîs  ; 
J^      Juperioribiis  fufcis  ,  riviiUs  albis  ;  inferionbus  purpu.' 
reis  y  piuiclls  Jex  nigris.  Linn.faun.J'uec,  n.  820. 

iJinn.  J\-Jl.  nat,  edit.  10  ,  p.  joo  ,  n.  11.  Phalxna  bombyx  caia, 
Aldrov.  inf.  p.  146  ,/.  11 ,  ii. 
Mouffet.  lat.  p.  9i  1  n.  iS  ,f.  Suprema. 

itid.p.  \%6  ,f.  1.  Âmbulo  fecundus. 

tioffn.  inf.  f.  14  ,  /.  1 1  ,  edit.  ah.  3,4,?. 

Liji.  goed.  p.  119  ,f-99-  _  _, 

Goed.  gall.  tom-  1  ,fig.  xvij.  ^. 

Merian.  europ.  i  .  p.  1 ,  t.  j.  &■  léo. 

Albin,  inf.  t.  10 ,/.  C.  D. 

Frifch.  germ.  1  ,  p.  38  ,  r.  9.  Eruca  urfîna. 

Reaum.  inf.  i ,  t.  36 ,/.  i  —  7. 

Raj.  inf.  p.  ij  i  ,  n.  3.  Plialsna  major  ,  alis  amplis  oblongis  ,  albicante  &  fufco 

coloribus  pulchre  variegatis,  interioribus  rutilis  cum  maculis  nigris. 
Raj.  ibid.  p.  151  ,  n.  7,  Eruca  denfius  pilofa  magna  ,  pilis  longiflimis  incanfs 

fulvis  &  nigris  varia  ,  cum  punftorum  albentium  lineis  aiinularibus. 
Biblioth.  reg.  Par.  p.  13  5/.  i  —  8.  G-p.  16,/.  i.  Papilio  purpurafcens  circulis 

atro-cœruleis  notatus ,  alis  flavelcentibus  virgatis  ,  cum  maculis  fufcis. 
JDe  Geer,  mem.  i  ,  p.  696  f  t.  11  >  /.  8  ,  9.  Phalène  à  antennes  à  barbes  fans 

trompe  ,  dont  les  ailes  fupérieures  font  brunes  &  blanches  ,  &  les  inférieures 

rouges  à  grandes  taches  noires. 
Rofel.  inf.  vil.  i  ,  tab.  i ,  clajf.  i.  Papil,  nodurn; 

L'écaillé  martre  ou  herijfonne» 
Longueur  1  pouce. 

Son  corcelet  eft  brun  ,  avec  un  collier  rouge  fur  le 
devant.  Ses  aîles  fupérieures  font  brunes  ,  couvertes  de 
bandes  finuées  blanches  qui  forment  comme  des  ruif- 
feaux  ;  ces  bandes  font  bien  plus  larges  dans  les  mâles  que 
dans  les  femelles.  Le  ventre  &  les  aîles  inférieures  font 
d'un  rouge  un  peu  oranger.  Sur  le  milieu  du  ventre  en- 
deflus  ,  font  quatre  ou  cinq  taches  noires  aflez  larges  ran- 
gées en  bandes  longitudinales  ,  une  fur  chaque  anneau. 
Les  aîles  inférieures  font  chargées  chacune  de  fix  taches  , 
tant  grandes  que  petites ,  d'un  noir  bleuâtre.  Le  deflbus  de 
i'infefte  eft  femblable  au  deffus,  fi  ce  n'eft  que  le  bord  ex- 
térieur des  aîles  fupérieures  eft  un  peu  rouge. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  très- velue  ^  chargée  de 
tubercules  ;  &  fes  poils  font  fort  longs ,  c'eft  ce  qui  l'a  fait 


DES    Insectes.  lop' 

appeller  la  martre  ou  la  hériffonne.  Quelques-uns  la  nom- 
ment le  lièvre  ,  parce  qu'elle  marche  aflez  vite.  Elle  a 
feize  pattes.  Ses  poils  font  de  couleur  fauve  ,  &  fur  les  cô- 
tés de  chaque  anneau  de  fon  corps  j  il  y  a  un  point  blanc. 
Elle  vient  fouvent  fur  Torme.  Ses  œufs  font  de  couleur 
verte. 

5>.  P  H  A  L  ^  N  A  peclinicorms  elinguls  j  ails  deflexis  y 
fiiperioribus  albis  ,  rùyuùs  trarijverjîs  aigris  ,  iriferiorir: 
6 us  rqfeis  ,  macula  triplici  nigra. 

Frifch,  germ,  7  ,  r.  ?. 

L'écaillé  couleur  de  roje. 

Longueur  10  lignes. 

Ses  ailes  fupérieures  font  blanches  ,  avec  des  bandes 
noires  bordées  d'un  peu  de  jaune  aurore.  Ces  bandes  font 
tranfverfes  ôc  au  nombre  de  cinq  :  mais  la  quatrième 
eft  divifée  en  deux  par  le  milieu  ,  &  la  cinquième  borde 
l'aile.  Les  aîles  inférieures  font  d'une  belle  couleur 
de  rofe  ,  bordées  en-bas  d'un  peu  de  noir  ,  avec  trois' 
taches  longues  ou  bandes  noires  ,  dont  une  eft  beaucoup 
plus  petite  que  les  deux  autres.  Le  corps  de  la-phalêne  eft- 
noir  5  lavé  d'un  peu  de  rouge.  Elle  eft  rare  ,  je  ne  l'ai 
pas  rencontrée  fouvent  &  je  n'ai  jamais  trouvé  fa  chenille. 

10.  PHALt^NA  peclinicornis  elinguis  ,  alis  deflexis  ^ 
Jiiperioribus  fufcis  ,  maculis  luteis  ,  inf&rioribus  rubris  j 

maculis  quatuor  nigris, 

JL écaille  brune. 

Longueur  S  lignes. 

Cette  jolie  efpéce  a  les  antennes  d'un  brun  clair  ,  cou- 
leur de  caffé  pâle  ,  ainfi  que  fes  ailes  fupérieures.  Sur 
ces  aîles  ,  font  des  taches  irrégulieres  d'un  beau  jaune 
citron ,  au  nombre  de  fept  fur  chacune  ;  favoir,  une  petite 
en-haut  près  le  bord  extérieur ,  une  autre  vis-à-vis  le  bord 
intérieur  ,  beaucoup  plus  grande  &  allongée  ;  une  troi- 


110  Histoire    abrégée 

fiéme  vers  le  milieu  du  bord  extérieur  prefque  toute  ronde 
&  petite ,  ôc'une  femblable  vis-à-vis,  près  le  bord  intérieur. 
Enfuite  vers  le  bas  de  l'aîle  ,  il  y  en  a  deux  plus  grandes  ôc 
irrégulieres  ,  dont  une  eft  plus  grande  encore  que  l'autre  , 
c  e(t  celle  qui  eft  au  bas  de  l'aîle  proche  le  bord  intérieur. 
Enfin  ,  il  y  en  a  une  feptiéme  petite  comme  un  point 
&  prefqu'imperceptible  tout  au  bas  de  l'aile  ,  près  le 
milieu  du  bord  inférieur.  Les  ailes  de  deflbus  font  rouges  , 
avec  quatre  grandes  taches  noires  i  une  vers  le  haut  de 
l'aile  qui  forme  une  bande  tranfverfe  ;  une  plus  petite 
qui  tient  au  milieu  du  bord  extérieur  ;  une  troifiéme  plus 
grande  qui  fe  joint  au  bas  du  bord  intérieur ,  &  une  qua- 
trième qui  borde  la  moitié  extérieure  du  bas  de  l'aile. 
Les  poils  de  la  tète  font  rougeâtres  ,  ainfi  que  les  pattes. 
Le  deflus  du  corcelet  ôc  du  ventre  eft  brun  ,  &  leurs  côtés 
ont  des  poils  jaunes.  Je  ne  connois  point  la  chenille  de 
cette  jolie  phalène. 

ii.PHALiENA  pecÉinicor/ùs  elinguis  ,  tota  rufa  , 
alarum  margine  ferrato. 

Linn.  jjjl  nat.  edit,  lo  ,  p.  497  ,  n.  8.  Phaisna  bombyx  elinguis  ,  alis  rever/îs 

dentatis  ferrugineis ,  margine  poftico  nigris, 
Rflj.  inf.  141  ,  n.  i.  Phalsna  maxima ,  tota  obfcure  rufa  antennis  plumo/îs  , 

capite  grandi ,  alisinterioribus,  cum  fedit ,  ultra  cxteriores  extantibus  &  furr 

fum  refiexis. 
Alhin.  inf.  t.  xvj. 
Merian.  europ.  i  ^  f.  J,  î. 
Frifch.  germ.  3  ,  t.  i ,  tertii  ordinis  ,fg.  4. 
Reaum.  inf.  z  ,  t.  13  ,/.  i ,  i  ,  3  ,  4  ,  10. 
Bihlioth.  reg.  Par.  p.  1 1  ,/.  omnes. 
Rofel.  inf,  vol.  i  ,  tab.  41  ,  clajf.  1.  Papil.  noflurn. 

La  feuille  morte. 

Longueur  ij  lignes. 

Sa  tête  eft  grande ,  grofle  &  avance  en  pointe.  Tout  fou 
corps  ôc  fes  ailes  font  d'une  couleur  brune  rougeâtre. 
Les  bords  des  ailes  font  dentelés.  Une  particularité  de 
cette  phalène  peu  brillante  d'ailleurs ,  eft  fon  port  d'ailes. 
Lorfqu'elle  eft  en  lepos ,  elle  tient  fes  ailes  fupérieures 


DES    Insectes.  ih 

parallèles  au  plan  de  pornion ,  &  les  inférieures  relevées  ôc 
prefque  perpendiculaires.  En  même  tems  fes  antennes  font 
couchées  le  long  de  fon  corps  ,  enforte  que  cette  figure 
fiiiguliere  j  jointe  à  fa  couleur  tannée  ôc  à  la  dentelure  de 
fes  ailes  ,  la  fait  tout -à- fait  reffembler  à  un  paquet  de 
feuilles  mortes  &  feches  :  peut-être  évite -t- elle  par-là 
d'être  apperçue  des  oifeaux ,  qui  cherchent  à  fe  nourrir  des 
papillons  &  des  phalènes  ôc  qui  leur  font  la  chafle.  Sa  che- 
nille vient  fur  le  gazon  \-{gramea.  ) 

Cette  chenille  eft  grande  ,  longue  ;  elle  a  feize  pattes  ," 
fa  couleur  ell:  d'un  gris  de  fouris ,  ôc  elle  a  des  appendices 
charnues  de  chaque  côté  au  bas  de  chaque  anneau.  Elle  eft 
un  peu  velue.  Les  œufs  de  l'infede  font  fort  jolis.  Ils  font 
d'un  bleu  d'émail ,  entourés  de  cercles  ÔC  de  bandes  bru-, 
nés  comme  des  petits  barils. 

;i2.  PHAL/ENA  peâinicornis  dinguis  y  pallido-rufa  , 
crijla.  dorfali  nigra, 

La  crête  de  coq. 

Longueur  S  lignes. 

Elle  eft  toute  de  couleur  fauve  pâle  ,  imitant  celle 
qu'on  appelle  ventre  de  biche.  Son  port  d'aîles  eft  llngulier. 
Elle  porte  fes  ailes  en  toit  très-aigu  ,  ôc  prefque  perpendi- 
culaires au  plan  de  pofition  ,  ÔC  à  la  jon£lion  de  ces  aîles 
fur  le  milieu  du  dos,  eft  une  crête  velue  de  couleur  noire, 
qui  donne  naiftance  à  deux  petites  raies  noires  qui  s'éten- 
dent de  chaque  côté  fur  les  ailes  ,  mais  qui  fe  terminent 
vite.  Le  bout  poftérieur  des  ailes  eft  auffi  relevé  en  crête  , 
comme  on  le  voit  dans  beaucoup  de  teignes. 

.15.   PHAL^NA  pectinicornls  eiinguis  rufa  j  ails 
rotundads  fajcia  pallidiore  ,  /uperioribus  punBo  albo. 

Linn.jyjl.  nat.  edit,  10  ,  p.  498  ,  n.  13.  Phalzna  bombyx  eiinguis  ,  alis  reverfis 

fenugineis ,  ftriga  flava  ,  punftoque  albo. 
Raj.  inf.  p.  I4Z  ,  n.  i.  Phalxna  maxima  fulva  ,  alarum  exteriorum  fuperiore 

inedietate  intenfius  colorata ,  cum  macula  in  medio  alba  ,  inferiore  dilur 

tiore. 


■iiâ  Histoire     ÀBRjêcfE 

Lèche,  nov.  inf.fpec.  n.  fs».  Phalsna  pedinicornis  elinguis  ,  alisfulvis  ,  faui^ 

flava  ,  pundoque  albo.  maf. 
Goed.  gall.  tom.  z  ,  tab,  vij. 
Lijl,  goed.  n.  88. 

Mouffet.  lat.  p.  ?i  ,  fl.  9  ,  /,  r  ,  i. 
Albin,  inf.  m  8. 
Merian.  europ.  i ,  r.  lo. 
Reaum.  inf.  i  ,  t.  35  ,/.  i ,  J  ,  4  ,  7  *  8» 
Frifcli,  ger-m,  jo  ,  t.  lo, 
Bibliotk.  reg.  Par. p.  ii,f.  omnes. 
Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  jî  ,  clajf  t.  Papil.  noâurn; 
L'amir.  inf.  tab.  3  r . 

Xe  minime  à  bande. 
Longueur  i  pouce  9  lignes. 

Le  mâle  a  les  antennes  larges  ,  très-peûinées  &  de  cou- 
leur brune  rougeâtre.  En-defTus  ,  fon  corps  eft  de  la 
même  couleur ,  ainfi  que  la  moitié  fupérieure  de  fes  ailes. 
Sur  cette  moitié  dans  les  ailes  de  defTus  ,  fe  trouve  un 
point  blanc  de  forme  ronde.  La  moitié  inférieure  des  aîles 
eft  d'une  couleur  claire  jaune  ,  mais  fur  les  fupérieures  le 
bord  eft  encore  brun  ,  enforte  que  le  jaune  ne  forme 
qu'une  bande.  Le  deflbus  de  l'infeâe  eft  femblable  au 
defTus  ,  fi  ce  n'eft  qu'en  -  defTous  le  corps  eft  jaune  ,  ainli 
(jue  les  pattes. 

La  femelle  de  près  d'un  tiers  plus  grande  que  le  mâle  ^ 
a  les  antennes  moins  pedinées.  Elle  eft  toute  de  couleur 
jaune  ,  avec  le  point  blanc  fur  les  aîles  fupérieures,  ôc  une 
bande  un  peu  plus  claire  à  l'endroit  où  fe  trouve  la  bande 
jaune  dans  le  mâle. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  velue ,  avec  des  an- 
neaux d'un  noir  foncé.  Elle  a  feize  pattes  :  on  la  trouve  fur 
le  charme  ,  l'orme  ,  le  cornouillier  ,  le  grofelier  &  quel- 
ques-autres arbres. 

,14.  PHALvENA  peciinicornis  ellngids  ,  alis  deflexis 
^^      albis  yj'afcia  (juadruplici  tranjverja  nigra  ,  acute  undu~ 
lata. 

Linn.JyJl.  nat.  edit.  10  ,  p.  foi  ,  n.  zj.  Phairna  bombyx  elinguis ,  alis  deflexis  ; 
mafeulis  grifeo  fufcoque  nebulolîs  j  {œiaineh  albidis  ,  lituiis  nigris. 

Frijc^t 


DES     Insectes.'  ;i  i^ 

Frifch.  germ.  i ,  p,  14 .  t.  3. 

Merian.  europ,  i  ,  t,  18. 

Remm.  in/  1 ,  t.  i  ,  /.  1 1 ,  14  »  if .  &  i  >  f.  4^  »/.  1» 

Biblioth.  reg.  Par.  p.  17  ,/•  omnes. 

Rofel.  inf.vol.  i ,  tab.  3  .  clajf.  i.  PapiL  nofturn. 

Longueur  1  pouce* 

Ses  antennes  font  noires  &  très-pe£li nées,  fur-tout  celles 
du  mâle.  Son  corps  ôc  fes  ailes  font  d'un  blanc  gris.  Sur  les 
aîles  ,  font  quatre  bandes  tranfverfes  noires  ondulées  en 
angles  ou  zig-zag  ,  ôc  de  plus ,  quelques  marques  noires 
tranfverfes  à  la  bafe  de  l'aîle  ,  formant  une  cinquième 
petite  bande.  Le  bord  inférieur  de  l'aîle  eft  ponâué  de 
noir ,  ôc  il  y  a  un  point  pareillement  noir  au  milieu  de 
l'aile  entre  la  troifiéme  bande  tranfverfe  ôc  la  quatrième 
en  remontant.  Les  aîles  inférieures  ôc  le  deflbus  des  aîles 
font  tout  gris.  La  femelle  a  fouvent  un  très-gros  ventre 
chargé  à  l'extrémité  de  beaucoup  de  duvet  de  couleur 
châtain  ,  qui  lui  fert  à  couvrir  les  œufs  qu'elle  pond. 

Sa  chenille  eft  velue,  ôc  a  auprès  de  la  tête  des  aigrettes 
de  poils  qui  lui  forment  comme  des  oreilles.  Son  corps  eft 
couvert  de  tubercules  ronds  élevés  ,  de  couleur  fauve.  On 
la  trouve  fur  le  chêne  ôc  fur  l'orme.  Elle  a  feize  pattes. 

JV.  B'  La  couleur  de  cette  phalène  varie  ,  du  moins 
pour  le  mâle  :  il  eft  quelquefois  d'un  brun  cendré  ,  avec 
quatre  bandes  tranfverfes  ondulées  plus  foncées.  J'ai  ren- 
contré affez  fouvent  cette  variété  qui  eft  plus  petite  de 
moitié. 

/ly.  PHAL-(ENA  peclinicornls  ellnguis ,  ails  deflexisl 
clnerso  -  undulads  ,  fafciis  tranf\  erfis  objcurioribus  , 
capits  inter pedes porreclos.  Llnn.faun.  fuec.  a.  828. 

Linn.fyjl.  nat.  eàh,  10 ,  p.  Î03  ,  n.  35.  Phalsna  bombyx  pudibunda, 
Merian.  europ.  47. 

Reaum.  in/,  i  ,  t.  33  ,/.  4 .  î  »  10,  ir ,  11. 
Lifl.  Goed.  p.  191 ,/.  81. 

Raj.  inf,  185  ,  n.  7.  PhaL^na  média  cinerea  ,  alis  oblongis ,  exterloribus  qua-; 
tuor  lineis  nigricantibus  tranfverfis  diftinflis. 

Tome  II,  P 


^ï^  Histoire     abr]^gée 

Raj.  ibid.  344 ,  n-  p.Eruca  major  pulcherrima  pilofa  è  viridi  flavîcahs,  quaftiof 

in  medio  dorfo  fcopulis  è  flavo  albicantibus  ,  cum  purpureo  penicillo  lon- 

giore  fupra  caud.im. 
De  Geer.  mem.    i  ,  p.  £97 ,  t.  16  ,  f.  11  ,  iz.  Phalène  à  antennes  barbues  ^ 

brun- jaunâtres,  fans  trompe  :  gns-blanehâtre,  à  quelques  raies  tranfverfaies >■ 

ondées ,  brunes. 
De  Geer.  ibid.  p.  î43  >  (•  lé  >/•  7  >  îo.  La  chenille, 
Uamir.  inf.  tab   18. 

La  patte  étendue. 

Longueur  i  pouce.  1 

Le  mâle  a  fes  antennes  très-peftinées  ;  celles  de  îar 
femelle  Je  font  moins  ;  dans  l'un  &  dans  l'autre  eîies 
font  brunes.  Les  aîles  du  mâle  font  de  couleur  cendrée  , 
avec  plufieurs  bandes  tranfvcrfes  larges ,  ondulées  ,  peu 
diftinôies  &  de  couleur  noirâtre.  Celles  de  la  femelle  font 
d'un  gris  plus  clair ,  av^ec  plulieurs  bandes  ondées  ôc  tranf- 
verfes ,  dont  trois  font  plus  noires  ôc  plus  marquées  que  les 
autres.  En-defTous,  les  aîles  font  d'un  gris  blanc ,  avec  une 
feule  bande  tranfverfe  noire  ôc  un  point  de  même  couleur 
dans  leur  milieu.  Mais  une  fingularité  de  cette  phalène  qui 
la  fait  aifément  reconnoître  ,  c'eft  la  manière  dont  elle 
porte  fes  pattes  antérieures  étendues  devant  fes  antennes, 
ayant  la  tête  entre  les  cuiffes  de  ces  pattes. 

Sa  clienille  n'eft  pas  moins  remarquable.  C"eft  une  de 
celles  que  Ton  appelle  chenilles  à.  bi-ojjes.  Elle  eft  velue 
d'un  jaune  verdâtre  ,  avec  quatre  brofles  ou  aigrettes  cout 
pées  tranfverfalement  de  couleur  jaune  blanchâtre  ,  ran- 
gées le  long  du  dos.  Elle  a  de  plus  un  long  pinceau  de 
poils  de  couleur  rouge  pofé  fur  la  queue.  Ses  pattes  font 
au  nombre  de  feize.  On  la  trouve  fur  le  poirier ,  l'abri- 
cotier ôc  quelques-autres  arbres. 

,i5.  PHAL^NA  pecllnicornis  elingiùs  ,  ails  dejlexis 
palliais  ,  fafcia  alariim  tranjverfall  faturatiore.  Linn, 
failli,  fuec.  n.  824. 

Cota,  gall.  tom,  i  ,  Jlg.  X, 

Lifl.  Geei.  104  ,  f.  89. 

Raj.  inf.  il  j ,  n.  6.  Eruca  fepîaria  gregaria  major  ,'pulchre  coloraja^ 

Mouff,  ht,  188.  Neuflria  major ,  (larva.) 


DES      I  N  S  E  C  T  E  S,  tjt  I  j 

Merim-  europ,  i  ,  p,  ti ,  t.  jj. 

Frifch.  germ.  i  ,  p.  lo  ,  1. 1.  Eruca  annularis. 

Reaum.  inf.  i ,  t.  4  ,/.  i  — -  ii.  &- 1.  j  ,/.  7.  Eruca; 

De  Geer.  mem.  p.  S  ,  t,  1  ,  /.  i  —  4. 

Ro/eZ.  in/,  vo/.  i ,  tab.  S  ,  cla-Jf.  1.  Papil.  noâurn, 

Biblioth.  reg.  Par.  p.  18  ,/.  omnes, 

La  livrée. 

Longueur  8  lignes. 

Sa  couleur  eft  d'un  blanc  jaunâtre  terne ,  avec  une  ban- 
de tranfverfe  plus  brune  fur  le  milieu  de  fes  aîlcs ,  terminée 
en-haut  &  en-bas  par  deux  raies  brunes. 

Sa  chenille  eft  très-belle  ,  longue  ,  prefque  rafe  &  elle  a 
feize  pattes.  Elle  eft  couverte  de  bandes  longitudinales 
bleues  &  jaunes  ,  ce  qui  reflemble  aux  couleurs  d'un  habit 
de  livrée.  Elle  vient  par  troupes  ,  ôc  fouvent  mange  &  dé- 
truit tout,  s'accommodant  de  tous  les  arbres.  Elle  dépofe 
fes  œufs  autour  d'une  branche  d'arbre  tout  à  l'entour  ÔC 
par  anneaux  ,  &  en  fi  grande  quantité  que  quelquefois 
tout  le  tour  d'une  branche  en  eft  couvert  dans  la  longueur 
de  près  d'un  pouce. 

1 7.  P  H  A  L  j?E  N  A  peclinicorrùs  ellngids  ,  ails  deflexis  , 
fuperioribus  fafciis  pallido  -Jlavis  ni gr if  que  altérais 
longitudinalibus  ,  inferiorièus  croceis  fajcia  marginall 
nigra. 

Merlan,  europ.  i  ,  tab.  f. 

Kofel.  inf.  tom.  4 ,  tab.  xxj.f.  a,  b ,  c ,  d. 

La  phalène  chouette. 
Longueur  5  ,  7  lignes. 

Ses  antennes  font  noires  &  bien  pe£linées.  Son  corps  eft 
pareillement  noir  avec  un  peu  de  jaune.  Ses  aîles  fupé- 
rieures  font  d'un  gris  jaunâtre  ,  couvertes  de  fept  ou  huit 
raies  longitudinales  noires  ferrées  l'une  contre  l'autre. Vers 
le  bout ,  une  partie  de  ces  raies  fe  courbe  ôc  forme  une 
efpéce  de  lunule.  Les  aîles  inférieures  font  d'un  beau  jau- 
ne ,  bordées  du  côté  extérieur  ôc  en-bas  par  une  large 
bande  noire ,  après  laquelle  eft  une  petite  bande  jaune  qui 

Pij 


ï  I  d  Histoire    a  b  r  ï  g  ï  e 

termine  l'aîle  à  peu  près  comme  dans  la  phalène -hibou; 
De  plus  fur  le  milieu  de  l'aîle  ,  il  y  a  une  efpéce  de 
croillant  noir  qui  part  de  la  bande  du  bord  extérieur.  L'in- 
fe£te  porte  Tes  aîles  roulées  autour  de  fon  corps.  Il  vient 
d'une  chenille  à  feize  pattes  un  peu  velue ,  dont  la  couleur 
eft  noire  ,  avec  une  large  bande  longitudinale  jaune  & 
quelques  poils  de  même  couleur. 

'i8.  THA'LJEN  A  peclinicornis  tUnguis  tota  alba  j  alis 
deflcxis  ,  bombyx  dicta. 

Linn.JyJl.  nat,  edit.  lo  ,  p,  499  ,  n,  ig.  Phalxna  bombyx  elinguis  ,  alis  reverffs 

piillidis  ,  ftrigis  tribus  obfoletis. 
Linn.fdun.  futc,  n.  83?..  Phalsna  pedinicornis  elinguis,  bombyx  diâa. 
Aldrov.  inf.  280  —  zSi ,  146  ,/.  1 ,  3. 
Jonfl  inf.  t.  22.  Papilio  bombyx. 
Mouffet.  lat.  181.  Bombyx. 
Merian.  ewoji.  t  ,  p.  i ,  t.  i. 
Lift.  Goed.  84,/.  32. 
Charlet.  onom.  40.  Papilio  bombycum. 
AU.  inf.  t.  12  ,/.  16. 
Reaum.  inf.  l  ,  t.  4 ,  /.  14.  &•  i ,  t.  f  ,/.  i. 
Rofel.  inf.  vol.  3  ,fupplem,  tab.  7,8,9,  clajf.  1.  Papil.  nodurn, 
L'amir.  inf.  tab.  9. 

Le  ver -à -foie. 

Nous  ne  nous  arrêterons  point  à  décrire ,  ni  la  chenille  , 
ni  la  phalène  du  ver- à- foie  qui  font  très  connues. On  fait 
que  cet  infede  fe  nourrit  du  mûrier  ,  &  perfonne  n'ignore 
la  beauté  du  travail  de  fa  coque  qui  nous  fournit  fi  abon- 
damment la  foie.  Quoique  cette  phalène  vienne  des  pays 
chauds  ôc  qu'elle  ne  foit  point  naturelle  à  ce  pays-ci ,  nous 
avons  cru  devoir  en  faire  mention  ,  parce  que  beaucoup 
de  perfonnes  l'élevent  &  la  nourriffent  ôc  qu'elle  eft  deve- 
nue commune  dans  nos  pays. 

}.$.  PHALyîlNA  peclinicornis  elinguis  ,  alis  deflexis 
albis  ,  pedum  annulis  ,  anttnnifque  ni  gris,  Linn.  faune- 
fuec.  n.  822. 

Uinn.  M.  nat.  edit.  10  ,p.  îoi  ,  n,  iç.  Phalaena  bombyx  falicis. 
Çoed.  helg.  i  ,  p.  ty  ,  r.  3.  Procul  fpeiftabilis,  ù' gail,  tom,  2. ,  tab.  iij. 


toES    Insectes,  [117 

Lijf.  Goed.  lëî  ;  i.  87; 

Merlan,  eitrop.  1  ,  p.  tï  ,t.  Jdî 

Frifck.  germ.  i  ,  p.  it ,  t.  4. 

Reaum.  inf.  i ,  r.  34,/.  4,  î ,  ^» 

^ifZ.  t/p/.  i73<^ ,  p.  1 14  ,  n-  58.  Papilio  alis  deprcflîs  niveis ,  antennîs  pennatis  ; 

pedibus  annulis  nigris. 
De  Geer.  mem. p.  696  ,  r.  11  ,  /  14^  13.  Phalène  à  antennes  noires  à  barbes , 

(ans  trompe  ,  très-blanche  ,  à  jambes  picotées  de  noir, 
Rofel.  inf.  vol,  I  ,  tab.  » ,  clajf.  i,  Papil.  noâurn, 

L!  apparent. 
Longueur  1 1  lignes. 

Ses  antennes  font  noïres  &  pe£linées.  Ses  pattes  font 
blanches  avec  plufieurs  anneaux  noirs.  Son  corps  eft  grifâ- 
tre  &  fes  aîles  font  toutes  blanches.  Sa  chenille  eft  com- 
mune fur  le  faule  &  le  peuplier.  Elle  a  feize  pattes  ôc 
eft  velue  ,  avec  des  efpéces  de  boutons  bruns  élevés  ,  plus 
garnis  de  poils  que  le  refte  de  fon  corps.  Des  deux  côtés 
elle  a  des  taches  jaunes  allongées. 

20.  P  H  A  L  ^  N  A  pectlnicornis  elinguis  ,  ails  dejlexis 
albls  ,  fœminœ  ano  pilofo  ferrugineo, 

Reaum.  inf.  i  ,t,  16  ,f.  it, 

Raj.  inf.  156  ,  n.  i.  Phalxna  ihedia  ,  ails  niveis  ,  cauda  obtufa  lanugine 

denfa  fulva  obfTta. 
Frifck.  germ.  3  ,  f.  t .  Primj  ordinis* 
Bibliotk.  reg.  Parif.  p.  29  ,  /.  omnes. 
Rofel.  inf.  vol.  I ,  tab.  ii ,  clafj.  z.  Papil.  no<5furn.- 

Jia  phalène  blanche  à  cul  brun, 
Longueur  9  lignes. 

Ses  antennes  font  un  peu  jaunâtres  ;  tout  le  refte  de  foii 
corps  eft  velu  ôc  très-blanc.  La  femelle  a  l'extrémité  de  fon 
ventre  groffe  ôc  garnie  de  poils  longs  ,  bruns  ôc  fauves  ^ 
qui  lui  fervent  à  couvrir  les  œufs  qu'elle  pond. 

Sa  chenille  a  feize  pattes.  C'eft  la  plus  commune  de  tou- 
tes. Elle  eft  velue  ,  de  couleur  jaunâtre  ,  ôc  elle  vient 
fur  prefque  tous  les  arbres ,  qu'elle  dépouille  fouverit  en* 
tiérement  dès  le  printems. 


ï^^  Histoire     abrégée 

I .  P  H  A  L  yE  N  A  peclinicornis  elinguis  ,  ails  deflexls 
albidls  )  punctls  ni  gris  ,'  abdomine  ordinibus  quinqut 
punclorum.  Linii,  faun.  fuec.  n.  823. 

ÏÀnn,  jyjï,  nat.  ei'u.  10, p.  joç  ,  n.  47.  Phalsna  bombyx  luhricipeâa, 

Goed.  belg.  i ,  p.  6^  ,t.  13.  Lubricipeda.  ^  gall,  tom,  i ,  tab.  xxiij. 

Lijl.  Goed,  no  ,  t' 9i' 

Frifck.  germ.  3  ,  p.  la,  f.  8.  Primi  ordinis. 

Merian.  europ.  i ,  p.  i6  ,t.  46. 

Albin,  inf.  t.  it  ,/.  30.  G.  H. 

Reauvi.  inf.  1  ,  t.  i ,/.  7  — 9.  Le  lièvre. 

A6l.  Upf.  i75«  ,  p.  114,   n.   59.  Papilio  alis  depreilis  albjs  ,  punftis  nîgris  ; 

ventre  quinque  punâorum  ordinibus. 
De  Geer.  mem,  i  ,  p.  696  ,  t.  11  ,  /.  7  ,  8.  Phalène  à  antenaes  à  barbes,  fans 

trompe  ,  à  allés  ou  blanches,  ou  d'un  jaune  clair  à  points  noirs, 
Rofel.  inf.  vol  i  ,  tab,  4e  ,  clajf,  1.  Papil.  noéturn,' 
L'amir.  inf.  tab,  6, 

La  phalène- tigre. 

'Longueur  $  lignis. 

Ses  antennes  font  noires  ,  ainfi  que  fes  yeux  :  fon  corps 
efl  jaunâtre  ,  avec  cinq  rangs  longitudinaux  de  points 
noirs  placés  fur  le  ventre  ÔC  pofés  régulièrement.  Les  aîles 
font  blanches  ,  chargées  de  points  noirs  ,  ce  qui  lui  a  fait 
donner  le  nom  de  tigre.  Ces  points  font  en  moindre  nom- 
bre fur  les  aîles  des  femelles.  Quelquefois  la  couleur  du 
mâle  varie.  J'en  ai  qui  font  par-tout  d'un  brun  clair  &  cen- 
dré ,  avec  des  points  noirs  bien  marqués.  Cette  variété  de 
couleur  brune  efî  repréfentée  dans  l'Ouvrage  de  M.  de 
Reaumur ,  planche  citée  ci-defTus ,  fig.  ^  ,  6.  M.  de  Geer 
prétend  avoir  auffi  trouvé  des  femelles, les  unes  blanches ^ 
&  les  autres  jaunes. 

Sa  chenille  eft  velue  ,  brune  ,  à  feize  pattes  ,  chargée  de 
dix  tubercules  ôc  coure  alTez  vite  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner 
par  Goedart  le  nom  de  lubricipeda  &  par  d'autres  celui  de 
lièvre.  Elle  vient  fur  les  arbres  fruitiers  &  quelques-autres* 

22.  PHAL/ENA  peclinicornis  elinguis  albida  nigro 
punclata  ,  alis  dejlexis  ,/îtperioribusfaJcia  dupUcifufia 
dentata  nigro  terminata. 


îD  È  s    Insectes;  j  xp; 

La  printanierèi 

Longueur  1 1  lignes. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  fon 
corps  &  fort  peu  pe£linées ,  prefqu'en  filets.  Il  efl  vrai  que 
cette  rare  phalène  eft  une  femelle  &  que  je  n'ai  point 
vu  fon  mâle  ,  dont  les  antennes  peuvent  être  plus  en  pei- 
gne. Ces  antennes  ,  ainfi  que  les  pattes  ,  font  entrecou- 
pées de  noir  &  de  blanc.  La  tête  eft  blanche  ,  ainfi  que  le 
corcelet ,  qui  a  cependant  fur  fon  milieu  une  bande  longi- 
tudinale brune  ,  terminée  de  part  &c  d'autre  par  un  bord 
noir.  Le  ventre  eft  d'un  blane  jaunâtre  picoté  de  noir.  Les 
aîles  font  pareillement  blanches ,  piquées  aufli  de  noir ,  & 
chargées  de  deux  bandes  brunes  tranfverfes  ,  l'une  vers  la 
bafe  ,  l'autre  vers  le  bas  de  l'aîle.  Ces  deux  bandes  font 
larges  ,  un  peu  en  zig-zag  ,  &  bordées  fur-tout  par  le  côté 
où  elles  fe  regardent  par  une  raie  noire.  Nous  n'avons 
qu'un  feul  individu  de  cette  efpéce.  Il  m'a  été  remis  par 
M.  Mauduit  mon  confrère  ,  qui  l'a  trouvé  au  commence- 
ment d'avril.       ■  ;û'.<,c^.i 


'Zt}.  PH  A  L  ^  N  A  peciinlcornis  ellnguis  ,  alis  rotundatiis 
Jii/co~ferrugineis  ,Juperionbiis  macula  alba  anguli  ani  / 
fœmlnd  apterd.  Linn.  faim.  Juec.  n.  827. 

■Linn.fjfi.  nat.edit.  10, p.  Î03  ,  tu  ^7.  Phalsna  bombyx  antiqua. 

Gnei.'belg.  i  ,/>.  113  ,  r.  jp.  Antijk  peregrinum  Êr-  gall,  tom.  i  ,  tab.  Ux, 

Lift.  Goed.  p.  J?i  ,  f.  79  >  foemina. 

Swammird.  in  4°.  183  ,  f.  10  ,  mzÇ.  &  fœmina. 

Swammerd.  bibl.  nat,  t.  33  >/•<?,  7?  8. 

A6i.  Upf.  1736 ,  p.  25  )  n.  74.  Papilio  alis  depreflîs  cinereo-fufcis ,  antennij 

pedinati's. 
'jilbin.  inf.  t.  89  ■tfig'  D.  E. 
Ka'].  inf.  p.  200  ,  n.  14.  Phalsna  minor  rufa  ,  in  utravis  ala  exteriore  macula 

alba  rotundr.  prope  angulum  imum  interiorem  infîgnita.  maf. 
Raj.  ilid.  173  ,  n.  24.  Phalîena  cinerea  ventricofa  ,  corpore  brevi ,  alarutn 

expers.  fœmina. 
Raj,  ihid.  344,   Eruca  fublutea  pilofa  >  quatuor  in  medio  dorfo  agminulis  (eu 

penicillis  pilorum  longiorum  luteorum ,  &  longo  pilorum  nigrorum  peni- 

cillo  in  cauda. 
Reaum.  inf.  i ,  t.  19  ,/.  11 ,  13  ,  17. 
De  Gser,  mem.  i ,  p.  697 ,  t.  17 ,/.  13  ,  14  ',  ij,  Phalène  à  antençes  barbues ," 


!i20  Histoire   abrégée 

fans  trompe  ,  dont  la  femelle  eft  grife  &  fans  ailes ,  &  dont  le  mile  eft  jaune 

brun  à  deux  taches  blanches. 
De  Geer.  ibid.  p.  15  5  ,  f.  17,/.  i ,  i8.  La  chenille. 
Rofel.  inf.vol.  y  ,Jupplem,  tab.  13  j  claffl  1.  Papil.  noâurn, 

L'étol/e'e. 

Longueur  7  lignes. 

Le  mâle  a  fes  antennes  grandes ,  noires  &  petStinées.  Ses 
aîles  font  arrondies  &  il  les  porte  un  peu  e'tendues.  Les 
fupérieures  font  en-deffus  d'un  fauve  nébuleux  ,  taché  & 
onde  de  brun  ,  avec  une  tache  blanche  a,rrondie  ôc  appa- 
rente vers  l'angle  de  l'aile  qui  touche  l'anus.  Le  deifous 
des  aîles  ,  ainfi  que  les  aîles  inférieures  ,  eft  d'un  jaune  un 
peu  roux. 

La  femelle  a  fes  antennes  pe£tinées  ÔC  eft  de  cou- 
leur cendrée.  Elle  n'a  point  d'aîles  ,  mais  feulement 
des  moignons  d'aîles  attachés  à  un  corps  gros  &  court  , 
enforte  qu'on  ne  la  prendroit  jamais  pour  une  phalène. 

La  chenille  eft  à  broffe  &  reflemble  beaucoup  à  celle  de 
lapaite  étendue.  Elle  a  feize  pattes  ,  eft  velue  ,  &  a  le  long 
du  dos  des  broffes  blanches  ,  outre  deux  longues  aigrettes 
aux  deux  côtés  de  la  tête  &  une  fur  la  queue  de  couleuc 
noire.  Les  poils  de  ces  aigrettes  font  longs  &  fe  terminent 
en  bouton  par  le  bout.  On  trouve  cette  chenille  fur  le  pruo 
nier  ôc  quelques-autres  arbres. 

a.^.  PHAL/ENA  pectinicornis  elinguis  ,  antennis  êC, 
corpore  liiteis ,  alis  deflexis  virldlbus. 

La  phalène  jaune  à  ailes  vertes. 

Longueur  6  lignes. 

Ses  antennes  ne  font  que  légèrement  pe£iinées.  Elles 
font ,  ainfi  que  fon  corps  ôc  fes  pattes ,  d'une  belle  couleur 
jaune.  Ses  quatre  aîles  font  d'un  aiïez  beau  vert ,  tant  en- 
deiTus  qu'en-deflbus ,  mais  leurs  bords  ont  un  peu  de  jaune. 
Je  ne  connois  point  la  chenille  de  cette  phalène  que  je 
n'ai  trouvée  qu'une  feule  fois. 


DES    Insectes*  i  2  ( 

55".  PHAL/ENA  pecllrùcornis  clin  gais  ,  alis  deflexis 
rofeis  ,  fuperioribus  punclorum  arcuumque  nigiorum 
ordine  duplici. 

Ba).  inf,  p.zi7,  n.  86.  Phalxna  ininor ,  alis  vçlut  minlaceis  >;pundis  &  lineeli» 
tiigrisin  medio  notatis. 

Xû  rofette.  

Longueur  6  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ;  fcs  antewnes  ,  fès  pattes  &  fon 
corps  font  jaunes.  Ses  aîles  font  d'une  couleur  de'rofe  ten- 
dre. Sur  les  aîles  fupérieures  vers  le  milieu ,  il  y  a  une  ban- 
de de  zig-zags  ou  d'arcs  noirs  ,  au  bas  de  laquelle  efl: 
une  autre  bande  de  points  noirs.  Cetre  .petite  phalène 
eft  belle ,  elle  a  un  air  étranger.  On  m'en  a  donné  deux 
qui  ont  été  trouvées  ici.  Je  ne  c.onnois, point  fa  chenille. 
Les  antennes  de  l'infede  parfait  font  fines  fie  pettinées. 

zS.  P  H  AL  7$1  N  A  peclinicornis  elingids  »  alis  cinereo 
Jlavoqué  nifis  ,   margine  laceris.  Linn.  faun,  Jiiec.  //• 
855. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  fo7  ,  n,  f4.  Phalsna  bombyx  rpirilinguis  criftata  i 

alis  incumbentibus  dentato-erofis  rufo-grifeis  ,  pundis  duobus  albis, 
Goed.  belg.  i  ,p.  i5f  ,  i.  67,  Libatrix.  ù- gall.  tom.  z  ,  tab.  Ixvij, 
Lift.  Goed.  81  ,  f.  30. 

ASl.  Upf.  1716 ,  p.  !<; ,  n.  63.  Papilio  alis  depreflis  erofis  croceo-rufis. 
Pedv.  ga^oph.  19  ,  f.  19  ,  /.  4.  Phalarna  fafciata  perelegans  extremitate  fpiralisj 
Albin,  inf.  t.  31  ,fig.  b.  c. 
Rofel.  inf.  tom.  iv.  tab.  xx, 

La  découpure. 

Longueur  10  lignes. 

Ses  antennes  font  peu  pedinées  :  elles  font  jaunâtres  ^ 
avec  un  peu  de  blanc  en  devant  à  leur  bafe.  Les  pattes  de 
même  couleur  ont  aufli  des  anneaux  blancs ,  fur-tout  aux 
tarfes.  La  tête  ôc  le  corcelet  font  jaunes.  Les  ailes  font  fort 
découpées  à  leur  bord  poftérieur  :  elles  font  jaunâtres,  fau- 
ves, mêlées  de  brun  &  de  couleur  cendrée.  Vers  leur  bafe , 
elles  ont  une  tache  blanche  i  plus  bas  vers  le  tiers  de  l'aîle  3 
Tome  II,  Q 


122  Histoire    abrégée. 

fe  trouve  une  raie  tranfverfe  cendrée  ,  6c  une  autre  aux 
deux  tiers  de  l'aîle  ;  cette  dernière  eft  double.  Entre  ces 
deux  raies  vers  le  milieu  de  l'aîle  ,  eft  un  point  blanc  , 
&  un  peu  plus  bas  deux  petits  points  noirs.  En-deflbus  ,  les 
aîles  font  d'un  brun  nébuleux.  L'infe£te  les  porte  couchées 
fur  fon  corps  ,  un  peu  en  toît.  Sa  chenille  eft  verte  ^  avec 
une  raie  blanche  en-deffus  le  long  du  dos. 

ay.-  P  H  A  L  yE  N  A  pecllnlcornls  eliiigiùs  ,  ails  deflexis 
Jufcis  ,  macula  duplicl  albldo-jlavejcente  geminatam 
Linn.  faun.  fuéc.  n.  836'. 

'Linn.fyjt.  nat.  edit.  lo,  p.  504  >  n.  38.  Phalxna  bombyx  cœruleo-cephala,' 

Albin.inf.t.  13.  D. 

Merlan,  europ.  t  ,  t.  $. 

Coed.  belg.  i  ,p.  ii6,t.6t,  Cœruleo-cephalus.  (y  gxll.  tom.  z  ,  tab,  Ix'j: 

Xi/?.  Goed.  Il  I  ,  t.  47, 

Frifck.  germ.  10,  p.  ï,  t.  3  ,/•  4.  Eruca  coeruleo-viridis ,  ftriis  luteis. 

Reaum  inf.  i  ,  t.  iS  ,f.  1 ,  3  ,  4-,  ■>  ,6 ,  7  >  S. 

Rflj.  inf.  p.  163  ,  n.   17.  Phalsna  média  habitior  ,   alis  exterioribus  pulh's  î 

duabus   tribufve  maculis  albis  ,    è   duobus   circellis  compofîtis  contiguis 

notatif. 
Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  16  ,  dajf,  1.  Papil,  noifturn, 

'JLe  douhk-omega. 

Longueur  10  lignet. 

Tout  fon  corps  &  fes  aîles  font  de  couleur  brune  ,  avec 
quelques  bandes  plus  ou  moins  brunes  dont  elles  paroif- 
fent  marbrées.  De  plus  ,  il  y  a  fur  les  aîles  fupérieures  une 
tache  d'un  jaune  verdâtre  qui  paroît  compofée  de  deux  O 
doubles  ,  ou  de  quatre  petits  O  qui  fe  touchent  &  fe 
confondent. 

La  chenille  de  cette  phalène  a  feize  pattes.  Elle  eft  uit 
peu  velue  ;  fa  couleur  eft  d'un  bleu  ardoifé  ,  avec  trois 
bandes  longitudinales  jaunes  ,  une  fur  le  milieu  du  dos, 
&  une  autre  de  chaque  côté  plus  étroite  que  celle  du 
milieu.  De  plus  ,  fon  corps  eft  chargé  de  petits  tubercu- 
les noirs  ,  d'où  partent  des  poils  courts  &  allez  gros.  Elle 
vient  fur  le  cerilier ,  rabricotier  ;  l'aube  -  épine  ;  le  poirier 
ôc  quelques-autres  arbres. 


DES    Insectes; 


^123 


28.  P  H  A  L  yE  N  A  peciinicornis  elinguis  >  ails  teclifor~ 
mibiis  y  fuperloribus  cinereis ,  fajcia  dupliclferruginea  ,' 
<&r  extremo  circidariter  pallefcente  /  fubtus  omnibus 
flavefcentibus  ,  fa/cia  undulata  fufca. 

Linn.fyji.  nat.  eâh.  10  ,  p.  joS  ,  n.  61.  Phalcena  nodua  fubelinguis ,  alis  deâeîu* 
clnereis  ,  apice  macula  fubocellari  tiavai 

<joed.  gall.  tom.  z  ,  tab.  xxxiv. 

Merian.  europ.  3  ,  tab.  41  • 

Albin,  inf.  t.  z^.  CD. 

Goed.  I ,  p.  34- 

Frifch.  germ.  1 1 ,  f.  4. 

Biblioth.  reg.  Par.  p.  i« ,  /.  t  —  g; 

DeGeer,  mem.  i  ,p.  697 ,  t.  13  ,/.  i8  ,  19.  Phalène  à  antennes  à  barbes  en  bou- 
quets de  poils  ,  fans  trompe  ,  d'un  gris  de  perle  obfcur  ,  à  grande  tache  jaune 
blanchâtre  vers  la  partie  poflérieure  des  ailes  fupérieures.  Idem,  t.  i  ,f.  13,  Zfi 
r.4,/.  I  —  6. 

Rq/è/.  i«/.  yoi.  I ,  îaJ  14  ,  cJaJ/'.  2.  Papil.  noâurn, 

i<2  lunule. 
Longueur  11  lignes. 

Ses  antennes  font  de  couleur  fauve.  Son  corcelet  efl 
jaune  ,  entouré  d'une  bande  de  couleur  rougeâtre  brune 
qui  eft  double.  Ses  aîles  fon^  d'un  gris  de  perle  cendré  , 
avec  une  bande  de  couleur  rougeâtre  à  la  bafe  ,  une  autre 
tranfverfe  un  peu  plus  haut  que  le  milieu  de  l'aîle ,  &  une 
troifiéme  plus  bas  ,  dont  le  bord  eft  courbé  en  arc ,  pour 
envelopper  une  grande  tache  jaune  ,  marbrée  ,  ovale  ,  en 
forme  de  lunule  qui  termine  le  bout  de  l'aîle.  Toutes  ces 
bandes  font  doubles  ,  ainfi  qu'une  dernière  femblable  qui 
eft  à  l'extrémité  de  l'aîle.  Les  aîles  inférieures  font  jaunâ- 
tres. Le  deffous  des  aîles  eft  de  la  même  couleur ,  avec  une 
bande  brune  qui  traverfe  le  milieu  des  quatre  aîles. 

La  chenille  de  cette  phalène  a  feize  pattes  :  elle  eft  pref- 
que  rafe  ,  de  couleur  un  peu  jaune  ,  marbrée  &  variée  de 
taches  noires  irr-égulieres.  Elle  eft  très- commune  fur  le 
tilleul  ôc  l'orme. 

sp.  P  H  AL  yE  N  A  peciinicornis  elinguis ,  alis  exterioribus 
'fufcis ,  venis  plurimis  ,  fafcia  circulari  ,  éC  marginis 


Îïfi4  Histoire    ABRécéE 

interloris  appendice  nigrlcaiitibus  ;  liiferiorihus  alhldis  ^^ 
limbo  lïnearifujco. 

De  Geer ,  mem.  i ,  f ,  « ,  /•  i  o  ,  7- 

Hofel.  inf.  vol.  i ,  tab.  lo ,  clajf.  i.  Papil.  noaurn,' 

IZe  Bois  veiné. 

'•'longueur  7  lignes. 

Ses  antennes  peftinées  font  afifez  longues  &  de  couleiit 

brune.  Son  corps  efl  de  la  même  couleur  ,  ainfi  que  fes 
ailes  fupérieures  qui  ont  des  veines  plus  brunes  ,  ce  ^lui  les. 
fait  reffembler  à  un  bois  veiné.  Il  y  a  une  de  ces  raies  qui 
efl  prefque  circulaire  vers  le  bord  inférieur  de  l'aile.  De 
plus  j  ces  aîles  vers  le  haut  de  leur  bord  intérieur ,  ont  une 
appendice  très  -  remarquable.  Les  aîles  inférieures  font 
d'une  couleur  d'agathe  claire  ,  avec  leur  bord  inférieur 
brun. 

Sa  chenille  a  feize  pattes.  Elle  eft  d'une  couleur  blan- 
cliâtre,  avec  les  derniers  anneaux  de  fon  corps  rougeâtres. 
Sur  le  fixiéme  &  feptiéme  anneau  >  on  voit  en-  deffus  des 
boffes  pointues  ,  dont  la  pointe  regarde  le  derrière  de  l'in- 
fe£le.  Ces  boffes  &  l'attitude  linguliere  que  prend  quel- 
quefois cette  chenille  qui  relevé  fa  partie  poftérieure  en- 
haut;  rendent  cet  animal  très-remarquable. 

ao.PHALvîlNA  peclinicornis  elingiùs ,  alisfuperioribiis 
cinereis  fufco  marmoratis  ,  inferioribus  cinereis. 

■La  phalène  agathe. 

Longueur  ?  lignes. 

Ses  antennes  font  d'un  brun  clair.  Ses  aîles  fupérieures 

.  font  d'un  gris  un  peu  brun  couleur  d'agathe  ,  avec  des  traits 

la  plupart  tranfverfes  de  couleur  brune  plus  foncée  ,  fitués 

principalement  vers  le  bord  extérieur  de  l'aîle.  Les  aîles 

inférieures  font  blanchâtres. 

51.  PHAL^NA  peclinicornis  elingiàs  ,  alis  deflexis 
cinereis  ^  àmbo  nigro  punclato  ,  Juperioribus  Jafcia 


D  E  s     I  N  9  E  C  T  E  s.  12^ 

duplicL  nigro  -  lutea  ,  maculaque  duplicl  alba  puiicio  ni- 
gro  infignita. 

[ie  double  point. 

Longueur  8  lignes. 

Cette  jolie  phalène  a  les  antennes  &  les  pattes  noires. 
Son  corps  eft  brun.  Ses  ailes  fupérieures  ont  à  leur  bafe  une 
grande  cache  grife  ,  au  milieu  de  laquelle  eft  un  point 
noir  ;  puis  une  bande  jaune  bordée  en- haut  ôc  en-bas  de 
noir,  après  laquelle  eft'une  large  bande  brune  formée  par 
des  petits  points  noirs  femés  fur  le  fond  gris  de  l'aîle. 
Enfuite  vient  une  féconde  tache  grife  ,  avec  un  point  noir 
au  milieu ,  après  laquelle  eft  aulTi  une  féconde  bande  jaune 
&  brune  fembiable  à  la  première  ,  mais  plus  étroite.  Enfin 
Taile  fe  termine  par  un  large  efpace  gris  ,  avec  quelques 
points  noirs  feulement  d'efpace  en  efpace  au  bord  infé- 
rieur. Les  aîles  de  deffous  font  toutes  grifes,  fi  ce  n'eft  que 
leur  bord  inférieur  eft  aufli  pondue  de  noir.  Je  ne  connois 
point  la  chenille  de  cette  phalène. 

3  2.  PHAL-^NA  pecllnlcornis  elingiàs  ,  ails  marguie 
Jinuatis  ,fulvo  nigro  fujco  rofeoque  marmoratis  ,Jîngu- 
lis  fubtiis  punclo  nigro  ,  Juperioiibus  extremo  ditatatù- 
recurvis. 

Hofel.  inf.  vol.  i  ,  taB.  lo  ,  clajf.  j.  Papil.  noâum, 

La  phalène  ja/péd 

Longueur  9  lignss. 

Ses  antennes  font  peclinées  &  jaunâtres  :  fes  ailes  vont 
en  s  évafant  un  peu  circulairement  vers  le  bas  ,  &  leur 
bord  inférieur  eft  finué.  Leur  couleur  eft  marbrée  &  com- 
pofée  d'un  mélange  de  nuances  jaunâtres  ,  brunes  &  rou- 
geâtres.  Ces  couleurs  vers  le  bord  extérieur  font  plus  mar- 
quées que  vers  l'intérieur.  Le  delfous  des  ailes  eft  fembia- 
ble ,  mais  -plus  obfcur ,  6c  chaque  aîle  a  en-deiTous  dans 
fon  milieu  un  point  noir, 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  une  arpenteufe  rafe  ^ 


T  2^  Histoire    a  b  r  é  g  ]ê  e 

à  dix  pattes.  Ses  couleurs  reflemblent  un  peu  à  celles  dei 
l'infefte  parfait  ,  mais  fa  forme  eft  très-finguliere.  Elle  a 
fur  le  dos  quatre  gros  tubercules  élevés  ,  outre  plufieurs 
petits  ôc  une  longue  corne  fur  le  huitième  anneau. 

55.  P  H  A  L  ^  N  Apeciinicomis  ellnguis  ,  alis  viridihus l 
limbo  maculaque  angidi  ani  cinereofufcis. 

ha  phalène  -  verdelet, 
"Longueur  6  lignes. 

Ses  antennes  font  très-pe£l;inées  &  grifâtres  ,  ainfi  que 
fon  corps.  Ses  pattes  de  même  couleur  ont  quelques 
taches  noirâtres.  Ses  quatre  aîles  font  toutes  vertes  en- 
defTus  &  en-defTous  ,  mais  leur  bord  a  une  belle  frange  gri- 
fe  ,  terminée  en-haut  par  une  ligne  brune  j  &  de  plus  cha- 
que aile  a  au  bas  du  bord  intérieur  à  l'angle  qui  touche 
le  ventre ,  une  tache  grife  un  peu  brune  au  milieu.  Chaque 
aile  a  en-deffous  dans  fon  milieu  un  petit  point  noir.  Cette 
phalène  porte  les  ailes  un  peu  étendues.  Elle  vient  d'une 
chenille  arpenteufe  qui  fe  trouve  fur  le  chêne. 

34.  PHALiENA  peclimcornis  elinguis  ,  ails  dejlexis 
luteo-rubris  ,Ja/cla  duplici  tranfverja  fanguinea. 

Lèche,  nov-  inf.  fpec.  p.  ^i  ,  n.é^.  PhalîEna  pedinicornis  flava  ,  alis  fafciis  dute 
bus  rubentibus  tranlverfalibus.  maf. 

L' enjanglantée. 
Longueur  6  lignes. 

Ses  antennes  &  fon  corps  font  de  couleur  brune.  Ses 
aîles  font  jaunâtres. Les  fupérieures  ont  de  plus  en-  deifus 
deux  bandes  tranfverfes  rouges  ,  outre  leur  bord  inférieur 
qui  eft  de  même  couleur.  Les  inférieures  n'ont  que  leur 
bord  rouge.  En-deifous  ,  les  fupérieures  font  tout»s  jaunes 
fans  bandes  ,  &:  les  inférieures  ont  une  bande  tranfverfe 
rouge.  On  trouve  cette  petite  phalène  autour  des  platte- 
bandes  d'ofeille.  Sa  chenille  vient  probablement  fur  cette 
plante.  L'infefîe  varie  pour  la  grandeur. 


DES     Insectes.  1^7 

35".  PHAL^ENA  peclinicornis  ellnguis  cinerea    alis 
cilians. 

La  mignonette. 

Longueur  i  j  ligne. 

Cette  petite  phalène  eft  toute  de  couleur  cendrée.  Ses 
antennes  font  bien  pe£linées  ,  ôc  fes  aîles  ont  une  longue 
frange  à  leur  bord  qui  fait  plus  d'un  quart  de  leur  lon- 
gueur. On  prendroit  à  h  première  vue  cet  infede  pour 
une  teigne. 

Rem  ARQ^u  E.  Les  phalènes  qui  jufqu'ici  ont  compofé 
le  premier  ordre  de  cette  première  famiile  ,  font  toutes  ou 
prefque  toutes  du  nombre  de  celles  qui  portent  leurs  aîjes 
rabatues  {ails  de/Iexls).  Celles  que  nous  allons  décrire 
portent  au  contraire  leurs  aîles  étendues {a/is fate/iuèus). 
Nous  n'avons  pas  féparé  ces  phalènes  en  deux  ordres  , 
parce  que  quelques-unes  femblent  tenir  le  milieu  entre  les 
deux  ,  enforte  qu'on  feroit  embaraffé  de  favoir  l'ordre 
où  on  les  rangeroit ,  comme  on  l'a  pu  voir  dans  quelques- 
unes  de  celles  dont  nous  avons  parlé  ;  mais  nous  avons 
cru  devoir  du  moins  ranger  de  fuite  les  unes  &  les  au- 
tres ,  ôc  tâcher  de  ne  les  pas  confondre  enfemble  autant 
qu'il  nous  étoit  pofTible. 

A     AILES     ÉTENDUES, 

35.  PHALiEN  A  peclinicornis  elingiiis  ,  alis  patentibus 
angulatis  Jufco  -  luteis  ^jafcia  diiplici  tranfverfa  obfcu-'^ 
riore, 

La  xpne. 

Longueur  8  lignes. 

Sa  tête  ,  fes  antennes  &  tout  fon  corps  font  jaunes  ;  fes 
yeux  feuls  font  noirs.  Ses  aîles  ont  leur  bord  inférieur  an- 
guleux ,  ôc  elles  font  auffi  jaunes  ,  avec  deux  bandes  tranf- 
yerfes  un  pou  circulaires  de  couleur  plus  foncée  :  ou  fi  l'on 


128  Histoire    Abrogée 

veut ,  la  bafe  de  l'aîle  eft  foncée  ,  puis  vient  une  large 
bande  tranfverfe  plus  claire,  enfuite  une  bande  foncée  qui 
s'éclaircit  peu  à  peu  jufqu'au  bas  de  l'aîle.  Les  aîles  infé- 
rieures ont  feulement  dans  leur  milieu  une  bande  tranf- 
verfe brune  fort  étroite.  On  trouve  très-fouvent  cette  pha- 
lène fur  les  chênes.  Je  foupçonne  qu'elle  vient  d'une  che- 
nille arpenteufe  qu'on  rencontre  fréquemment  fur  cet 
arbre. 

37.  PHAL^NA  peclinlcornis  elinguis  ,  alis  patentibus 
angulatis  cimreis  ,fafcia  duplici  traiifverfa  ^puncloque 
objeurlon  ,  atomis  cinerafceiitibus. 

L' angideuje. 

.  Longueur  4  f  lignes. 

Sa  couleur  eft  toute  grife  :  fes  aîles  fupérieures  ont  leutT 
extrémité  pointue  ,  ôc  celles  de  defTous  ont  le  milieu 
du  bord  inférieur  anguleux  ôc  pointu.  Toutes  ces  aîles  font 
parfemées  de  petits  points  bruns.  Elles  ont  toutes  quatre 
une  bande  tranfverfe  brune  droite  ,  ôc  en-deflbus  une  au- 
tre plus  étroite  finuée  ,  qui  vers  l'extérieur  fe  joint  ÔC 
fe  confond  avec  la  première  ;  de  plus  dans  le  haut  de 
l'aîle  ,  il  y  a  un  point  marginal  brun.  Le  mâle  a  les  anten- 
nes très-pe6tinées ,  ôc  la  femelle  les  a  en  filets.  Souvent  le 
bord  inférieur  des  aîles  de  cette  phalène  eft  teint  en  cou- 
leur de  rofe. 

jS.PHALySN  Kpecllnicornis  elinguis  ,  dis  patentibus 
flavis  5  lineis  Juperne  tribus  ,  inferne  duabus  tran/verjïs 
fujcis. 

La  double  ceinture* 

Longueur  3  ^  lignes. 

Son  corps  eft  jaunâtre  ;  fes  aîles  font  d'un  aflez  beau 
jaune  ,  avec  des  lignes  tranfverfes  brunes  au  nombre  de 
trois  en-defTus  ôc  de  deux  en-deflbus.  Le  bord  inférieur  de 
r^ile  eft  aufli  brun. 


DES  Insectes.         ti^ 
i.  II. 
Phalènes   a  antennes  en    peigne  i  avec 

UNE    TROMPE    ET    LES     AILES    R  ABATU  ES. 

3p.PHALyENA  pe^inicornis  Jpirilingiùs .  alis  deflexis 
pallido-luteis  lïmbo  rojeo  ^Jupcrlonbus  macula  ,  injerlo" 
jibus  fajcia  dupàci  fu/ca. 

Linit.  faun.  fuec.  n.  8j7-  Phala:na  pedinicornis  fpirilinguis  ,  âlis  fubdeflexi» 
margine  rubro.  ruperioribus  fulvis  luiiulu  fulca  ,  inferioribusfulcis. 

Linn.  fyfi.  nat.  edit.  lo  ,  p.  510  ,  n.  136.  Phalxna  geometti  vulpinaria, 

Rob.  ic.  t.  jo,/.  I. 

ASl  Upf.  1736, p.  13  ,  n.  4.  Papilio  alis  planis fulvis  macula  rubente. 

Rij.  inf.  iiS  ,  /;.  7î.  Phalsna  minor  corpore  craffo  è  fufco  &  rubro  diver/îco- 
lore ,  alis  exterioribus  obfcure  rufis  feu  puUis ,  duabus  maculis  nigris  notatis  , 
inferioribus  è  puUo  &  rubro  variis. 

La  bordure  enfanglantée. 

Longueur  10  lignes, 

Sts  antennes  font  pe£l:inées  plus  dans  les  mâles  que  dans 
les  femelles.  Leur  nervure  du  milieu  eft  d'un  beau  rouge 
&  les  barbes  des  côtés  font  brunes.  Le  corps  eft  jaune  ,  fi 
ce  n'eft  en-deffous  où  il  y  a  du  rouge  entre  les  pattes.  Les 
aîies  font  jaunes,  bordées  de  rouge  couleur  de  rofe.  Celles 
de  deflus  ont  au  milieu  une  tache  brune  ,  à  côté  de 
laquelle  eft  une  tache  rouge  qui  lui  eft  jointe.  Les. ailes  in- 
férieures ont  deux  bandes  tranfverfcs  &  en  arc  de  couleur 
brune.  Le  deffous  des  aîles  fupérieures  a  de  pareilles  ban- 
des ,  &  les  inférieures  ont  feulement  une  tache  obfcujfe  au. 
milieu. 

N.  B.  Il  y  en  a  une  variété  plus  petite  qui  n'a  que  fi>c 
lignes  de  long.  Elle  eft  beaucoup  plus  jaune  ,  de  couleur 
de  tabac  d'efpagne  &  reffemble  tout-à-fait  à  l'autre  ,  mais 
fes  antennes  font  moins  barbues. 

40.  P  H  A  L  .-E  N  A  peciinicornis  fpirilinguis  viridi  -  cceru^ 
Isa  nitens  ,  alis  inferioribus  fufcis.  Linn.  faun,  fiiec, 
n.  858. 
Tome  IL  R 


ijo  Histoire     abrégée 

Linn.  fyfi.  nat.  edit.  lo  ,  p.  49î  ,  n.   38.  Sphinx  flatices. 

Petiv.  muf.  xig.  Papilio  parva  alis  pendulis  ,   corpore  &  alis  viridibus  aut 

cœruleis. 
Ka'].  inf.  p.  154»  n.  3,  Nomea  petiveri. 

La  turquoif'e. 

Longueur  6  lignes. 

Ses  antennes  5  tout  fon  corps  ôc  le  deffus  de  fes  aîles  fui. 
périeures  ,  font  d'un  beau  vert  brillant  un  peu  doré.  Les 
aîles  inférieures  ôc  le  deffous  des  fupérieures  font  de  cou- 
leur brune.     ' 

4i.PHAL./$^NA  pecluiicornisjpirilinguis ,  ails  defiexls 
nlgrofiifcoque  undulatls  ,  inferlorlbus  albls. 

La  phalène  brune  à  ailes  inférieures  blanches. 

Longueur  7  lignes. 

Sa  tête ,  fes  antennes  ,  fon  corcelet  font  bruns.  Ses  aîles 
fupérieures  font  de  même  couleur  ,  mais  panachées  de 
noir  j  ce  qui  les  rend  plus  foncées.  Les  inférieures  font 
blancfies.  En-deffous  ,  les  aîles  fupérieures  font  d'un  brun 
un  peu  plus  clair  qu'en-deffus  &  les  inférieures  font  moins 
blanches. 

^a.PHAL^NA  peâinicornis  fpiriUnguis  triangularisy 
alis  dejlexis  nigro-rqfeis  ,fajciis  tranfverfis  nigricaa- 
tlbus. 

La  damerette. 

Longueur  4  §  lignes. 

Ses  yeux  ôc  fes  antennes  font  noirs  ôc  fon  corps  eft  brun. 
Ses  aîles  font  d'une  couleur  de  rofe  terne  ,  avec  quatre  ou 
cinq  raies  noirâtres  ôc  tranfverfes  en-deffus  ôc  une  couple 
feulement  en-deflbus  ;  mais  le  milieu  de  chaque  aîle  eft 
chargé  en  -  deffous  d'un  point  noir  qui  ne  fe  voit  point  en- 
deffus.  Lorfque  i'infe£te  eft  en  repos  ,  il  tient  fes  aîles 
parallèles  au  plan  de  pofition  ,  ôc  pour  lors  ces  aîles 
forment  une  figure  triangulaire  qui  fait  reffembler  cette 
phalène  à  une  dame  en  panier. 


DES    Insectes.  131 

43.PHALyENA  pectinlcornis  fpirllinguis  ,  cornlculis 
crijlatis  ,  alis  deflcxis  ochjokucis  y  linea  duplici  tranf- 
ver/à  Jaturatiore. 

Le  toupet  -  tanné. 

Longueur  î  lignes. 

Sa  couleur  eft  toute  d'un  jaune  obfcur  tanné  y  imitant 
la  couleur  de  feuille  morte  ;  elle  varie  un  peu  ,  étant  tan- 
tôt plus  claire  &  tantôt  plus  foncée.  Ses  aîles  fupérieures 
ont  en-deffus  deux  lignes  tranfverfes  plus  brunes.  Mais  ce 
qui  fait  fur-tout  remarquer  cette  phalène  ,  ce  font  deux 
longs  barbillons  pofés  au-defTous  des  antennes  &  velus 
des  deux  côtés ,  avec  une  efpéce  d'appendice  au  bout  qui 
eft  jointe  au  refte  par  une  articulation. 

§.   III. 

Phalènes  a  antennes  en  peigne  ,   avec 

UNE    trompe    et   les   AILES    ÉTEN  DU  ES. 

44.  P  H  A  L  ^  N  A  peclinicornis  Jpirlimguis  ,  ails  paten- 
tibus  rotundatls  niveis ,  corpore  jflavo. 

La  laiteufk. 

Longueur  j  lignes.    Largeur  7  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  &  fon  corps  eft  jaunâtre.  Ses  aîles 
font  toutes  blanches  &  fort  délicates.  Elles  font  arrondies  : 
celles  de  defTous  ont  cependant  vers  le  milieu  du  bord  in- 
férieur un  petit  angle. 

-jy.  PHAL^NA peciinicornisjpirilinguis ,  alis paten- 
tlbus  albido  -  lutels  ,  omnibus  fuLvo  tranfverfim  denfe 
Jlriatis. 

La  phalène  Jlriée  fauve. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  i  pouce. 

Sa  tête ,  fon  corps  &  fes  antennes  font  de  couleur  fauve. 
Ses  aîles  font  jaunâtres ,  avec  des  ftries  fines  ôc  tranfverfes 


152  Histoire     a  h  ré  ci  e 

de  couleur  fauve  rougeâtre.  Ces  ftries  font  plus  ferrées 
p.-ès  du  bord  extérieur  des  ailes  de  deffus  ,  qui  en  cet 
endroit  paroiflent  plus  brunes. 

4.5.  P  H  A  L  ^  \^  K  peclinicornis  fpiriiuigiùs  ,  dis  paten- 
tibiLS  cinereis  ,  Juperiorum  margine  exteiiore  macula 
triphci  nigro  -jujca. 

Le  damas  cendré. 

Longu-ur  4  lignes.    Largeur  8  lignes. 

Sa  tête  ,  fes  antennes  &  le  haut  de  fon  corcelet  font 
bruns  ,  le  refte  de  fon  corps  eft  de  couleur  cendrée  ,  ainfi 
que  les  ailes  inférieures.  Les  fupérieures  foiit  pour  la  plus 
grande  partie  de  même  couleur  ,  chargées  de  quelques 
petits  points  bruns  ,  ôc  de  trois  grandes  taches  brunes  fon- 
cées ,  difpofées  le  long  du  bord  extérieur  de  l'aîle  ;  favoir , 
une  à  la  bafe  à  coté  de  la  partie  du  corcelet  qui  eft  brune  ; 
une  au  milieu  formant  un  quarré  irrégulier ,  ôc  une  petite 
arrondie  pofée  vers  le  bas.  Les  pattes  font  brunes ,  avec 
plufieurs  anneaux  blancs. 

^7.  PH  A  L  /E  N  Apeciinicormsjpin/inguis  ,  alis paten- 
t'ibus  cinereis  ,  fufco -  nebidofis  ,  lineis  tranjveijîs  ince- 
qiialibiis. 

La  bande  inégale. 

L  ongueur  7  lignes.    Largeur  13  lignes. 

Elle  eft  par-tout  de  la  même  couleur  grife  ,  feulement 
fes  ailes  font  nuancées  de  brun  ,.&c  de  plus  elles  cnt  toutes 
trois  ou  quatre  lignes  brunes  tranfvcrfes ,  qui  s'approchent 
beaucoup  les  unes  des  autres  près  du  bord  intérieur  ÔC 
vont  en  s'écartant  vers  l'extérieur.  En-  deffous ,  les  quatre 
ailes  ont  chacune  un  point  brun  au  milieu.  La  femelle  n'a 
point  les  antennes  peûinées,  mais  tout-à-fait  en  filets. 

48.  PHALyîlNA  peclinicornisjpirilinguis  ,  alis  paten,-- 
tibiis  luteis  ,fafcia  tranfverfa  rubra. 

La  bande  rouge. 

Longueur  6  lignes,     Largeur  13  lignes. 


DES    Insectes.  155 

Ses  antennes  ,  fon  corps  ôc  fes  ailes  font  d'une  couleur 
jaune  terne.  Sur  les  quatre  ailes ,  tant  en-deffus  qu'en-def- 
lous  ,  il  y  a  une  afTez  large  bande  tranfverfe  d'un  rouge 
couleur  de  rofe  ,  6c  quelquefois  vers  la  bafe  des  ailes 
fupe'rieures  en-deflus  ,  une  autre  raie  pareille  ,  mais  fort 
étroite. 

45?.  P  H  A  L  tE  N  A  pe^inlcornisjpinlingiùs  ,  alis paten^ 
tibiis  cinereo-obfciiris  i  lineajaj claque  alarum  tranjrcrfa 
objcuriore ,  punclo  màrginali  nigro. 

La  hande  à  point  marginal. 
Longueur  j  lignes. 

Cette  phalène  reflemble  beaucoup  à  celle  de  la  livrée  , 
dont  nous  avons  parlé  ci-deiTus  :  fa  couleur  eft  par  tout 
d'un  gris  de  perle  un  peu  foncé.  Il  y  a  fur  le  milieu  de  fes 
ailes  fupérieures  une  large  bande  tranfverfe  de  couleur 
plus  foncée  ,  fur  le  botd  de  laquelle ,  du  côté  extérieur ,  eft 
un  point  noir.  Au  -  delTus  de  cette  bande  dans  le  haut  de 
l'âîie  ,  eft  une  petite  bande  tranfverfe  brune  ,  ôc  vers  l'an- 
gle inférieur  de  la  même  aile  ,  eft  un  commencement  de 
bande  femblable  ,  mais  qui  ne  va  pas  loin.  En-deffous  ,  les 
ailes  n'ont  ni  bandes  ni  points  ,  mais  elles  font  toutes 
grifes. 

50.  PHAL^NA  peclinicornis  fpirilinguis  ,  alis  paten- 
tibus flavefcentihus  .,  fafciis plarimis  tranjverjis  ;  non- 
nullis  connexis  ,  atomijque  fufcis. 

Bibliorh,  reg.  Parif,  p.  16  ,f.  9  >  lo  ,  n. 

La  rayure  jaune  picotée. 

Longueur  5  lignes. 

Son  corps  eft  d'un  brun  jaunâtre  en-deffous.  Ses  ailes 
font  jaunes  ,  avec  des  bandes  brunes  tranfverfes  ,  dont 
quelques  unes  fe  réunilfent  enfemble  ,  &  en^re  ces  bandes 
le  fond  jaune  de  l'aile  eft  tout  parfemé  de  petits  points 
bruns. 


154-  Histoire    abrégée 

_yi.PHAL^NA peB:inicornis JpiriUnguis  y  ails pateri' 
tlBus  cinereis ,  atomis  maculi/que  nigris, 

La  grif aille. 

Longueur  1 1  ,  12,14  lignes. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur ,  fouvent 
d'un  quart  ou  d'un  tiers.  Les  mâles  ont  leurs  antennes 
peftinées  &  bien  barbues  ,  les  femelles  les  ont  tout-à-fait 
en  filets.  Leurs  ailes  en-deflus  font  blanches  ,  mais  toutes 
parfemées  de  petits  points  noirs  qui  les  font  paroître 
grifes  ,  &  de  plus  elles  ont  quelques  bandes  de  taches 
en  forme  de  croiiïans  ôc  de  zig  zags  ,  mais  fouvent  peu 
marquées  &  peu  fuivies.  En-deffus  ,  les  ailes  font  blanchâ- 
tres ,  avec  un  point  noir  près  le  milieu  du  bord  extérieur 
des  aîles  de  deffus,  quelques  taches  de  même  couleur  vers 
leur  extrémité  ,  ôc  fouvent  une  bordure  de  points  noirs , 
qui  cependant  n'eft  pas  confiante.  Cet  infefte  a  été  pris  à  la 
Terre  de  Bandeville  ,  à  quelques  lieues  de  Paris  ,  ôc  c'eft 
d'après  ceux  que  M.  le  Préfident  de  Bandeville  a  confervés 
dans  fon  cabinet ,  que  je  l'ai  décrit. 

Seconde     Famille. 

PHALENES   A  ANTENNES   FILIFORMES. 

5.  L 

Phalènes  avec  une  trompe   et   les  ailes 
étendues. 

52.  P  H  A  L  /^.  N  A  feùcornis  ,  /puilingiiis  ,  alis  paten- 
tibus  cinereis  ,  fafcils  plurlmls  tranjrerfis  ,  noniiulUs 
connexis  ,  atomlfque  fufcls. 

Raj.  inf,   180  ,  n.  6.  Phal^na  média  ,  colore  vario  è  (brdide  flavefcente  feu 
fulvefcente  &  nigro  cum  tribus  lineis  tranfverfïs  nigris  in  exterioribus  alis. 

La  rayure  blanche  picotée. 

l,ongueur  j  lignes.    Largeur  13  lignes. 

Son  corps  eft  biun  :  fes  aîles  font  blanchâtres  ,  avec  d  es 


DES    Insectes.  ijy 

bandes  brunes  tranfverfes  ,  dont  quelques-unes  fe  confon- 
dent &  fe  réuniffent  enfemble ,  &  entre  ces  bandes  brunes 
le  fond  de  l'aile  eft  picoté  &  parfemé  de  petits  points 
bruns.  On  voit  par -là  combien  cette  efpéce  approche  de 
la  précédente.  Je  les  regarderois  comme  variété  l'une  de 
l'autre ,  fi  celle-ci  n'avoir  pas  les  antennes  en  filets  &  l'au- 
tre les  antennes  pedinées. 

^^.  PHAL^NA  feticornis  Jpirillnguis  ,  ails  paten- 
tions fujcls  j  utrinque  maculls  albis  quadrangulis  tejfel- 
latls. 

Linn.fyjl.  nat,  edit.  zo,p.U4-,n.  i^j.  Phalsna  geometra  fcticoirnis,  alis om- 
nibus flavefcetiti-albidis  >  lineisnigris  decuffatis. 
Ibid,  —  Clathrata. 

Les  barreaux. 

Longueur  î  lignes.    Largeur  li  lignes. 

La  couleur  de  fa  tête  ,  de  fon  corps  &  de  fes  antennes 
eft  noirâtre.  Le  fond  de  la  couleur  des  ailes  eft  brun ,  avec 
des  taches  nombreufes  ,  la  plupart  quarrées  ,  de  couleuc 
blanche  ;  ou  fi  l'on  veut  les  aîles  font  blanches  ,  avec  des 
bandes  brunes  longitudinales  ôc  tranfverfes  qui  fe  croifent 
&  forment  comme  des  grillages  ou  barreaux  fur  les  aîles. 

^'i.  PHAL^NA  feticornis  /'pirLllngids  ,  alis  paten- 
tibus  albo  fufcoque  nebulojis  >  ano  fiava.  Linn.  faun, 
/iuc.  n.  8^5. 

Linn-fyft.  nat.  edit.  lo  ,  p.  jz?  ,  n.  i??.  Phalsna  geometra  hortulana. 

Goed.  helg.  z  ,p.  37  ,/•  13.  (j' gall,  tom.  3  ,  tab.  i  j. 

Lift.  Goed.  p.  156  ,/.  *i. 

A'-bin.  inf.  t.  xxxvij.  f.  60. 

Reaum.  inf.  i  ,  t.  49  ,/.  17  ,  18. 

Peiiv.  ga-^op.  ji  ,  t.  32  ,  /.  8.  Phalsena  minor  alba  ,  maculis  nigrefcentibu» 

ornata. 
Raj,  inf.   zîi  ,  n.  73.  Phaixna  minor  ,  alis  oblongis  ex  albo  &  cœruleo 

nigricante  variis  ,  ad  exortum  flavis. 
De  Geer,  mem.  i  ,p.  701 , 1. 18  ,/.  i8 ,  19.  Phalène  à  antennes  en  fiiets»  blanche^ 

à  taches  noires  nuancées  &  à  corcelet  jaune. 
De  Geer ,  îbid.  p.  41 8.  La  chenille. 
Ro/êL  inf.  vol.  1  ,  tab,  14 ,  clajf.  4.  Papil,  noflurn. 


iS^  Histoire     abrégée 

La  queue  jaune. 

Longueur  7  lignes. 

Le  haut  de  fon  corcelet  eft  jaunâtre  >  fon  corps  eft 
cendré  ôc  fon  ventre  fe  termine  par  une  queue  velue  très- 
jaune.  Ses  aîles  font  grifes  ,  blanchâtres  ,  avec  des  taches 
d'un  noir  bleuâtre.  Ces  taches  f.jrment  fur  le  bas  des  aîles 
deux  bandes  tranfverfes ,  &  dans  le  haut  il  y  en  a  deux  ou 
trois  placées  irrégulièrement.  La  bafe  des  aîles  fupérieures 
a  un  peu  de  jaune.  Le  deflous  de  Tanimal  eft  fembiable  au 
delTus. 

La  chenille  de  cette  phalène  a  feize  jambes  garnies 
d'une  couronne  de  crochets  prefque  complette.  Elle  eft 
verte  ,  avec  une  raie  d'un  vert  plus  obfcur  tout  le  long  du 
dus.  Elle  vient  fur  les  pommiers  &  autres  arbres  fruitiers 
auxquels  elle  fait  beaucoup  de  tort.  On  la  trouve  aufli 
affez  fouvent  fur  les  feuilles  d'ortie  qu'elle  plie  pour  fe  ca- 
cher dedans  &  s'en  nourrir. 

^j.  PHALi^NA feticornis fpirilinguis  ,  alis patert' 
tibus  Jupra  fufcis  ,  pone  Jiibtujque  flavefcentibus,  Llnn. 
faun..  Juec.  n.  847. 

La  doublure  jaune. 

Longueur  6  lignes. 

Son  corps  eft  noirâtre  :  fes  aîles  font  en-deffus  d'une 
couleur  brune  obfcure  ,  marbrée  de  taches  &  de  raies  plus 
noires  ,  principalement  vers  le  bord  extérieur ^  &  jaunâtres 
vers  le  bord  inférieur.  En -deflous  ,  les  aîles  font  jaunes  , 
avec  quelques  bandes  tranfverfes  brunes  mal  terminées ,  & 
une  tache  au  milieu  des  ailes  fupérieures.  Cette  phalène,  à 
la  première  vûe^  refl"emble  à  un  papillon. 

^56.  P  H  A  L  yE  N  A  feticornis  rpirliniguis  ,  aVis  pateri' 
tibus  albis  ,  maculis  uiœquallbus  aigris  plurimis  ?  faj^ 
Claque  tr-anj\erfa  lutea. 

Lînn.  faun.  fuec.  n.  849-  Phalxna  feticornis  fpiriltnguis  ;  alis  patentibus  albis, 
maculis  inxqualibus  nigris  plurimist  ^ 

Linn. 


DES    Insectes.  ijy 

L'inn.  lyji.  nat.  edit.  lo ,  p.  515  ,  n.  167.  Phal^ena  geometra  grojjulanatu. 

Mouffet.  ht.  p.  96  ,  n,  10. 

Jonfi.  inf.  p.  ip  ,n.  10  ,t.  6.  Plialtense  médise  décima. 

Merian.  europ.  i,  p.  1 1 ,  t.  19. 

Gaed.  gall.  tom.  1 ,  tab.  xxj, 

Lifl.  Gosd.  p.  zn  ,f.  9- 

Frifch. germ.  3  ,  p.  14  ,  ?•  i.  Spithometra  nigro  luteoque  maculata. 

Pedv  muf.  3  ,  n,  4.  Phalaena  Iiortcnfis  alba,  maculis  plurimis  nigris  infîgnita. 

— •  Idem.  4  ,  /7,  7.  Eruca  geometrica  ,  pulchre  variegata  ,  groiTulariis  depair- 

cens. 
Raj,  inf.  178  ,  n.  f  4.  Phalaena  média  ,  alis  amplis  albis  ,  maculis  crebtis  nigris  & 

lineis  tranfverfis  luteis  variis.  ' 

—  Idem.  179.  Eruca  geomietra  groffularia  majuTcuIa  alba  rubro  &  nigro  colo» 
ribus  varia. 

—  Idem.  373  >  n.  1.  Eruca  geometra  grofrulariam  depafcens. 
Biblioth.  reg.  Par.  p.  16 ,  /.  2.  Nomen  petiveri. 

Albin,  inf.  t.  43  ,fig-  f.  g. 

Rofel.  inf  vol.  i  ,  tab.  1 ,  clajf.  3.  Papii.  noâurn. 

L'amir.  inf.  tab.  i6. 

La  mouchetée. 

Longueur  8  lignes.    Largeur  f  f  pouce. 

Cette  belle  phalène  a  la  tête  noire  ,  les  antennes  ôc  les 
pattes  brunes.  Son  corcelet  efl:  jaune  j  avec  quelques 
taches  noires  en-deflus.  Son  ventre  pareillement  jaune  a 
cinq  bandes  longitudinales  de  taches  noires  ;  trois  en-def- 
fus  ;  favoir ,  une  au  milieu  ôt  une  de  chaque  côté ,  6c  deux 
en  -  deflbus.  Ses  aîles  font  blanches  ,  avec  plufieurs  taches 
noires  ,  la  plupart  rondes  comme  des  mouchetures  ,  dont 
plufieurs  forment  des  rangées  tranfverfales.  Vers  la  bafe 
de  l'aile  ^  entre  deux  de  ces  rangées  ,  eft  une  petite  bande 
d'un  jaune  aurore  ,  &  vers  le  milieu  ,  entre  deux  autres 
rangées  femblables  ,  fe  trouve  une  pareille  bande  bien 
plus  grande.  Ces  bandes  aurores  ne  font  que  fur  les  aîles 
fupérieures  ôc  feulement  en-delTus.  La  chenille  de  cette 
phalène  eft  aulîî  fort  belle.  C'eft  une  arpenteufe  à  dix 
pattes  ,  de  couleur  blanche  ,  tachetée  de  rouge  ÔC  de  noir. 
On  la  trouve  fur  le  grofelier. 

57.  PHALiENA  feticornis  fpirlllnguis  ,  alis  paten- 
tlhus  ijinuatis ,  pallido-glaucis  Jhfcia  tranjverja.  ohjcu.^, 
riore. 
Tome  IL  S 


ijS  Histoire     ABRÉcéE 

Reaum.  i  ,  t.  jj,/.  15  ,  14. 

Raj.  inf.  t]z  ,  n.  77.  Phalarna  minor  alis  ex  coeruleo  viridibus  ,  exterioribus 

diiabuslineis  tranlVerlTs  albicnntibus  diftinftis. 
Linn.faun.fuec.  n.^zi.  Phal*na  albo-virefcens  ,  alis  planiufculis. 

Ze  celiidon. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  21  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  &  fon  corps  eft  de  couleur  cendrée. 
Ses  aîles  font  grandes  ,  un  peu  finuees  à  leur  bord  infé- 
rieur ,  &  d'un  vert  d'eau  pâle ,  avec  une  large  bande  tranf- 
verfe  un  peu  plus  foncée  fur  chacune.  Cette  bande  eft  plus 
large  vers  le  bord  extérieur. 

Sa  chenille  eft  rafe  ,  de  couleur  verte  ,  avec  des  ban- 
des tranfverfes  jaunâtres.  Sa  tête  eft  greffe  &  fa  queue  eft 
déliée.  On  la  trouve  fur  le  chêne.  Elle  file  une  coque 
d'une  forme  fmguliere  femblable  à  un  bateau.  M.  de 
Reaumur  appelle  cette  chenille  ,  chtaille  à  forme  de  poif- 
Jon ,  tom.  1  y  pag.  yd'o. 

jS.  PHA  L^NA  Jeticornis  Jpirillngids  ,  alis  patert- 
tibus  fulphureis  ,  linea  duplicl  tranjverfa  obfcuriore  , 
inferioribus  caudads. 

Linn.fyjl,  nat.  eàit.  10  ,  p.  519  ,  ;;.  119.  Phalrna  geometra  peSlinicornis  (  malc ) 
ahs  caudato-angulatis  flavefcentibus ,  lineisduabus,  pofticis  apicibusbipunc- 
tatis. 

Gned.  galî.  tom.  3  ,  tab.  34, 

Liji.  Goed.f.  10. 

Petiv.  ga^oph.  t.  ^i  ,f.  é. 

Raj.  inj.  177,  n.  9. 

Albin,  inf.  t.  9'\. 

Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  6  ,  claff.  3.  Papil.  nodurni. 

La  fbuffrée  à  queue. 
Longueur  10  lignes. 

Elle  eft  par-tout  d'une  couleur  jaune  pâle  ,  imitant  la 
couleur  de  foufre  ;  fes  yeux  feuls  font  noirs.  Ses  quatre 
aîles  ont  en-deffus  deux  lignes  tranfverfes  un  peu  brunes  , 
entre  lefquelles  la  couleur  n'eft  pas  plus  foncée  que  dans  le 
refte  de  1  "aîle,  en  quoi  elle  diffère  de  la  précédente ,  où  la 
couleur  forme  une  large  bande  plus  foncée.  De  plus  dans 


DES     Insectes.  i^p 

celle-ci ,  près  du  bord  extérieur  entre  les  deux  raies  >  il  y  a 
un  commencement  d'un  troifiéme  femblable  ,  mais  fort 
court.  A  l'extrémité  des  ailes  inférieures  ,  il  y  a  des 
efpéces  d'appendices  ou  petites  queues ,  avec  deux  taches 
noires  ,  fouvent  un  peu  dorées  vers  la  bafe  de  ces  queues. 
La  chenille  eft  une  arpenteufe  à  dix  pattes  ,  de  couleur 
brune  ôc  qui  reflemble  pour  la  forme  &  la  couleur  à  un 
bâton. 

5p.  PHAï-i^N  A  /èticornis /piri/inguis  ,  ails  paten- 
tïbiis  luteis  ,  dupUcl  punclorum  cinereorum  ordine ,  Jupe 
rlorlbus  maculis  duabiis  âC  rachl  croceo-ferrugineis. 

Linn.  fyjî.  nat.  eàit.  lo  ,  p.  ^15  ,  n.  168.  Phalxna  geometra  feticornis  alis  fiavif- 
(îmis  ,  anterioribus  maculis  coftalibus  tribus  ferrugineis ,  média  fubargentea. 

Raj.  inf.  169  ,  n.  17.  Phalœna  média  ,  alis  flavis ,  maculis  aliquot  rufis  feu  fer- 
rugineis pidis. 

L'amir.  inf.  tab,  zj. 

l.a  citronelle  roidllèe. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  if  lignes. 

Ses  antennes  ,  fa  trompe  ,  fon  corps  &  fies  pattes  font 
d'une  couleur  fafranée  ôc  fes  yeux  font  noirs.  Ses  ailes 
fort  arrondies  font  d'un  jaune  citroné  ,  avec  deux  bandes 
tranfverfes  de  points  ou  petites  taches  cendrées  fur  chacu- 
ne ,  ôc  de  plus  ,  les  ailes  de  deflus  ont  leur  bord  extérieur 
d'un  jaune  couleur  de  rouille  ,  avec  deux  taches  fembla- 
bles  qui  vont  fe  confondre  avec  ce  bord. 

^o.  P  H  A  L  tE  N  A  feticornis /plrilinguis  ,  alis  paten- 

tihus  albis  y  margine  iindique  interrupte  fufcis.  Linn. 
fuun.  fuec.  n.  860. 

Linn.  fyft.  nat.  eiit.  10  ,  p.  517  ,  n,  i8i.  Phalsna  geometra  (eticornis ,  alis 
omnibus  albis  ,  margine  exteriore  limbo  fulco  interrupto. 

Aâ.  Upf.  ï7i,6  ,  p.  13  ,  n.  }7.  Papilio  aiii  planis  albis,  maculis  fufcis  inx- 
qualibus  marginalibus. 

La  bordure  entrecoupée. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  1 1  lignes. 

Ses  pa^ttes  ,  fes  antennes  ô^  tout  fon  ccfps  font  bruns  ,  à 

Sij 


140  Histoire    abrégée 

l'exception  des  yeux  qui  font  noirs.  Ses  aîlcs  font  blan- 
ches /bordées  de  bandes  brunes  entrecoupées.  Dans  les 
ailes  de  deflus ,  le  bord  inférieur  a  une  large  bande ,  inégale 
pour  la  largeur  :  au  bord  extérieur ,  il  y  a  d'abord  une  alTez 
longue  bande  qui  part  de  la  bafe  ;  enfuite  ,  après  un  inter- 
valle vuide  ,  eft  une  féconde  bande  courte  irréguliere  ,  & 
enfin  ,  après  un  autre  inrervalle  ,  fe  trouve  l'extrémité 
de  la  bande  du  bord  inférieur.  Les  aîles  de  delTous  n'ont 
que  deux  bandes  ou  taches  au  bord  inférieur.  Le  dcffous 
de  l'infede  eft  femblable  au  delTus ,  fi  ce  n'eft  que  le  brun 
eft  plus  clair. 

6j.  PHALjiî^NA  fedcornis  fpirilinguis  ,  alis  paten.' 
tibus  flavis  ,  maculis  numerojis  jiifcis. 

La  phalène  panthère. 
Longueur  j  lignes.    Largeur  1  ■pouce. 

Ses  aîles  font  d'un  beau  jaune  vif  ,  avec  beaucoup  de 
taches  brunes  ,  au  nombre  de  quinze  ou  feize  pour  chaque 
aîle  :  plufieur^  de  ces  taches  fe  touchent.  Le  corps  de  l'iii- 
fe6le  eft  pareillement  jaune  taché  de  brun. 

62.  P  H  A  L  yE  N  K/eticornls  Jpin/lnguLS  ,  alis  paten- 
tibus  albidis  ,  atomis  cinera/ceatibus  )  éC  fafcia  duplici 
undulata  ferruginea. 

Les  atomes  à  deux  bandes. 
Longueur  5  j  lignes.    Largeur  i  'pouce. 

Tout  fon  corps  eft  jaunâtre  ,  à  l'exception  des  yeux  qui 
font  noirs.  Ses  aîles  font  blanchâtres,  toutes  piquées  de 
petits  points  cendrés  ,  avec  deux  bandes  tianfverfes ,  on- 
dées de  couleur  jaunâtre  &  quelquefois  brune. 

63.  ^H  Al^  M.N  Ajeticornis  Jpiri/ingiiis  ,  alis  paten- 
tibus  albidis ,  atomis  cinerafcentibus  ,  éC  fajcia  undula- 
ta ferruginea. 

Linn.Jy^.  nat.  edit.  10 ,  p.  yi8  ,  n.  188.  Phalsna  geometra  feticornis ,  alis  albi- 
dis concoloribus ,  ftriga  cinerea ,  pun^o  margineque  nigro  punftatis. 


DES    Insectes.  141 

Les  atomes  a  une  bande. 

Longueur  5  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ,  fon  corps  eft  jaunâtre  &  fon  ventre 
brun.  Ses  ailes  font  blanchâtres  ,  toutes  piquées  de  points 
cendrés  ,  avec  une  bande  tranfverfe  de  couleur  de  rouille 
au  milieu.  Endeflbus,  à  l'endroit  de  cette  bande  ,  eft  une 
bande,  de  points  noirs  plus  gros  que  ceux  du  relie  des 
aîles. 

6^4.  P  H  A  L  yE  N  A  feticornis  /pirilinguis  ,  ails  paten- 
tibus  albls jjuperloribus  macula  nigra ,  éC fafcia  dupllci 
in  extremo  undulata, 

Frifch.  germ.  4  ,  f •  té. 

Rofd,  inf,  vol.  I  ,  faJ.  7-  cl(ij-  5.  Papil.  noâurn. 

La  phalène  blanche  à  tache  SC  bande  noire. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  y  lignes. 

La  couleur  de  fon  corps  eft  brune  un  peu  cendrée.  Son 
ventre  eft  blanc  en-haut  &  en-bas ,  &  dans  le  milieu  il  eft 
cendré  ,  avec  de  petits  points  noirs  fur  les  côtés.  Ses  aîles 
font  blanches  ;  les  fupérieures  ont  une  tache  noirâtre  affez 
grande  qui  touche  le  bord  extérieur  ,  outre  deux  autres 
petites  taches  le  long  de  ce  bord,  fituées  un  peu  plus  haut, 
dont  la  première  ,  partant  de  la  bafe  de  l'aîle  ,  eft  longue  & 
la  féconde  courte.  Le  long  du  bord  inférieur,  il  y  a  deux 
bandes  noirâtres  plus  claires  ôc  ondulées.  Les  aîles  en- 
deffous  ont  des  raies  tranfverfes  de  points  noirs.  Cette 
phalène  eft  fort  délicate.  La  chenille  eft  une  petite  arpen- 
teufe  jaunâtre  ,  rafe  &  à  dix  pattes. 

6^.  PHALiENA  feticornis  fpirilinguis  ,  alis  paten- 
tibus  niveis  ,  omnibus  pone  fafcia  undulata  fufca  )fu- 
periorum  margine  externo  maculis  nigris. 

La  bande  interrompue. 

Longueur  4  |  lignes.    Largeur  8  lignes. 

Tout  l'infede  eft  de  couleur  blanche.  Ses  aîles  ont 


142  Histoire     ABRécéE 

toutes ,  proche  le  bord  inférieur,  une  bande  tranfverfe  on- 
dulée afTez  large  ,  de  couleur  briine  ,  qui  paroît  interrom- 
pue dans  fon  milieu.  Mais  li  on  regarde  de  près  ,  on 
voit  que  la  couleur  eft  feulement  beaucoup  plus  claire 
en  cet  endroit ,  ce  qui  forme  deux  taches  aux  deux  côtés 
&  fait  paroître  cette  bande  comme  coupée.  De  plus  ,  le 
bord  extérieur  des  ailes  de  deffus  a  deux  ou  trois  taches 
noires  ,  ôc  les  quatre  aîles  ont  en-delTous  dans  leur  milieu 
chacune  un  point  noir. 

66.  P  H  A  L  jE  N  A  feticomis  fpir'ilinguis  ,  ails  paten- 
tibus  cinereis  ,  fafciis  lineanbiis  fujc'is  ,  puncloque  ni- 
gro.  Linii.  jaun.  J'uec.  8J4. 

Linn.fyjl.  nat.  edu.  10  ,  p.  529  ,  «.  i5>8.  Phalxna  geometïi  Jlratictata, 

La  phalène  grife  à  lignes  brunes  âC  point  noir. 

Longueur  J  f  lignes.     Largeur  9  lignes. 

Elle  eft  toute  grife.  Ses  aîles  ont  des  raies  brunes  tranf- 
verfes  ondulées  ,  fouvent  mal  terminées  ,  avec  un  point 
noir  bien  marqué  au  milieu  de  chacune.  J'ai  quelque  dou- 
te au  fujet  de  cette  efpéce  ,  &  je  craindrois  que  celle  que 
M.  Linnxus  a  défignée  ,ne  différât  un  peu  de  la  nôtre.  La 
fienne  paroît  plus  grande  que  celle  que  nous  avons  ,  & 
probablement  la  trompe  de  la  fienne  doit  paroître  diffici- 
lement ,  puifqu'il  n'a  pas  pu  s'affurer  de  fon  exiftence  ;  au 
lieu  qu'on  voit  très-diftindement  la  trompe  de  notre  efpé- 
ce. La  chenille  vit  dans  Peau  fur  le  ftatriote  &  le  potamo- 
geton. 

6j.  PHALyENA  fedcornis  fpirdinguis  ,  alis  paten- 
tibus  albis  ,  lima  dupHci  undulata  fubfufca. 

La  phalène  blanche  à  lignes  brunes  fans  points. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  1  pouce. 

Ses  yeux  font  noirs  ,  fa  trompe  &  fes  antennes  font 
jaunes  :  tout  le  refte  de  fon  corps  eft  blanc  ,  avec  deux 
bandes  tranfverfes  ondées ,  d'un  brun  pâle  &  peu  marqué 


DES       I  N  S  E  C  TES.  145 

fur  les  aîles  fupérieures.  Au  bord  inférieur  des  aîles ,  il  y  a 
quelques  petits  points  noirs. prefqu'imperceptibles. 

58.  P  H  A  L  ^  N  A  feticornis  fpirilingids  ,  alis  paten- 
tibus  luteis  ,  lineolis  fu/cis  éC  albldls  undulaùs  ,  limbo 
dentato. 

La  hrocatelle  d^oT- 

Longueur  j  lignes.    Largeur  1 1  ligneS' 

Son  corps  &  fes  aîles  font  jaunes ,  avec  nombre  de  raies 
tranfverfes  ondulées  de  couleur  brune  6c  quelques-unes 
de  couleur  blanche.  Ces  raies  font  moins  nombreufes  en- 
deflbus  ,  mais  chaque  aile  a  dans  fon  milieu  un  point 
blanc.  Le  bord  inférieur  des  aîles  eft  un  peu  dentelé.  La 
chenille  de  cette  phalène  cil  une  arpenteufe  à  dix  pattes 
qui  vient  fur  le  chêne  &  fur  l'orme. 

6p.  P  H  A  L  ^  N  K  feticornis  JpiriHnguii  ,  alis  paten- 
tibus  albis  ,  lineolis  fafcii/que piurimis  undulaùs fujcisy 
limbo  Jubdentato. 

La  brocatelle  d'' argent. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  10  lignes. 

Son  corps  eft  d'un  brun  cendré  :  fes  aîles  font  blan- 
ches ,  avec  plufieurs  bandes  brunes  tranfverfes  ondulées  , 
dont  quelques-unes  fe  trouvent  à  la  bafe  de  l'aîle  fuivies 
d'un  intervalle  blanc.  Enfuite  vers  le  milieu  il  y  en  a  plu- 
fieurs ,  après  quoi  vient  une  bande  blanche  encore  plus 
grande  que  la  première  ,  &  enfin  plufieurs  terminent  l'aîle 
ôc  font  coupées  dans  leur  milieu  par  une  ligne  tranfverfe 
blanche  en  zigzag.  La  frange  du  bord  inférieur  eft  un  peu 
dentelée  &  entrecoupée  de  blanc  &  de  brun.  Le  deflous- 
des  aîles  eft  plus  blanc  que  le  deffus ,  &  on  y  remarque 
quelques  points  noirs  &  peu  de  bandes  brunes. 

70.  PHALyENA  feticornis  Jpirilinguis  ,  a'is  patert- 
tibiis  cinereis  ,  fafciis  piurimis  fufcis  undulatis  tranf- 
ver/îs ,  limbo  fub dentato^ 


144  Histoire    abrégée 

La  hrocatelle  brune. 

Longueur  4  lignes. 

Son  corps  eft  gris  entrecoupé  &  mêlé  de  brun.  Le  fond 
de  fes  ailes  eft  de  couleur  cendrée  ,  avec  plufieurs  bandes 
tranfverfes  brunes  ondées.  Le  bord  inférieur  des  ailes 
eft  un  peu  dentelé ,  avec  une  grande  frange  de  poils. 

71.  PHALi^NA  fedcornis  fpir'dinguis  ,  alîs  paten-' 
tlbus  alèis yJinguUs  fafcia  undulata /errata,  ôC  omicro 
albls. 

Les  quatre  omicrons, 

Longueur  4  lignes. 

Son  corps  &  fes  ailes  font  blancs.  Chaque  aile  a  en-def- 
fus  dans  fon  milieu  un  petit  O  noir,  ce  qui  fait  quatre  O  , 
quand  l'infecte  tient  fes  ailes  étendues.  Au-deflbus  de  ces 
quatre  O ,  il  y  a  une  bande  tranfverfe  noire  en  zig-zag 
aigu.  Le  deffous  des  ailes  eft  tout  blanc. 

72.  P  H  A  L  yE  N  A  feticornis  fpirilinguis  ,  alis  paten- 
tibus  cinerels ,  margine  exterlore  fufco ,  puncloque  alarum 
nigro. 

La  nervure  brune. 

Longueur  j  |  lignes. 

Sa  couleur  en-deffus  eft  prefque  toute  grife  ,  avec  un 
petit  point  noir  au  milieu  de  chaque  aile  ôc  la  bordure 
extérieure  des  ailes  de  defTus  brune.  En -deffous  ,  les  ailes 
font  dg  même  couleur,  mais  celles  de  deffus  ont  plufieurs 
lignes  brunes  tranfverfes. 

75.  P  H  A  L  ^"'.  N  A  feticornis  JpirUinguis  ,  alis  paten- 
tibus  viridi  fuf coque  variegatis  ,faj'cia  triplici  undulata 
objcuriore. 

La  phalène  à  bandes  vertes. 
Longueur  j  lignes.    Largeur  11  lignes. 

Sa  couleur  eft  brune  ,  mêlée  de  vert.  Ses  aîles  ont  trois 

bandes 


^  D  E  S    I  N  S  E  C  T  E  S.  14^ 

bandes  plus  foncées ,  entrecoupées  par  autant  de  bandes 
tranfverfes  plus  claires.  La  première  de  ces  bandes  claires 
eft  grifâtre  ,  &  la  moitié  extérieure  de  la  dernière  eft  pref- 
que  tout-à-fait  blanche.  Cette  phalène  eft  éclofe  chez  moi, 
mais  je  ne  me  fouviens  point  quelle  eft  la  chenille  qui  me 
l'a  donnée. 

§.  IL 

Phalènes  a  astennes  filiformes;  avec 
une  t  rompe  et  les  ailes  rab  atu  es. 

74.  P  H  A  L  -^  N  k  f&ticornis  fpirUinguis  y  alis  deflexis  ; 

fuperioribus  atris  rivulls  flavis  ,  inferioribus  rubris  ma-_ 

ils  aigris, 

Linn.JjJl.  nat.  edit.  10  ,  p.  Joi ,  n.  ij.  Phalsna  bombyx  elinguis ,  alis  deflexis 

atris ,  rivulis  flavis ,  inferioribus  rubris  nigro  maculatis. 
Linn.  faun.  fuec,  n.  811. 

La  phalène  chinée. 

Longueur  n  Lignes. 

Suivant  la  phrafe  de  M.  Linnieus ,  la  fienne  a  les  anten-^ 
nés  pedinées  &  point  de  trompe  ,  au  lieu  qu'on  voit  tout 
le  contraire  dans  celle-ci. 

Les  antennes  de  la  nôtre  font  longues ,  fines ,  noirâtres 
&  en  filets.  Son  col  eft  jaune  ,  ainfi  que  fon  corcelet ,  qui  a 
feulement  un  peu  de  noir  fur  les  épaules.  Le  ventre  eft 
jaune  &  a  en-deffous  trois  bandes  longitudinales  de  points 
noirs.  Les  aîles  fupérieures  font  noires  en-delTus  ,  avec  de 
longues  bandes  jaunes  au  nombre  de  quatre  ou  cinq  , 
obliques  &  tranfverfes  ,  ce  qui  fait  paroître  ces  aîles  flam- 
bées ou  chinées.  En-de(fous  elles  font  jaunes  ,  avec  des 
bandes  noires  bordées  de  rouge  ôc  quelques  taches  blan- 
ches vers  le  bas.  Les  aîles  inférieures  font  en-defl!"us  d'ua 
beau  rouge  ,  avec  trois  ou  quatre  taches  noires  oblongues  ; 
en-deffous  elles  font  d'un  rouge  plus  pâle  &  terne  ,  avec 
une  feule  tache  noire  vers  l'angle  intérieur. 

Tome  IL  > 


^ 


\\6  Histoire    abrégée 

75.  PHALiENA  feticornls  fpirilingids  ,  ails  fuperio~ 
nbu  fiifcis ,  linea  punclifque  duobus  rubris ,  inferionbus 
rubiis.  Linn.faun.Juec.  n  S  6p. 

Li>m.  fyft.  nat.  eiit.  iQ  ,  p.  ui ,  «.  8t.  Phal*na  nodua  jacobz». 

Mouffet.  lat.  f.9%  ,n.  j ,  t.  97. f.  Intet  très  infimasfuprsma.  ^  p.  183.  Flavefcens 

fuperior. 
Jonjl.  inf.  t.  6  ,  ord.  3.  Phalsna  minima  pratenfis.  z, 
Chdrlet.  onom.  f;.  î  j.  Eruca  jacoba;a. 
Koh.  ic.  t.  îo. 

Albin,  inf.  t.  xxxiv.  f.  H.  G. 
Merian.  europ.  3  ,  p.  ?6  ,/.  28. 
Goed.  gall.  tom,  1 ,  tab.  ix. 
Lift.  Goed. p.  134,/.  î 4. 
Reaum.  inf.  i  ,  £,  16,  f.  4,^,6,7. 

Petiv.  gaj^.  p.  îi ,  t.  35 ,/.  6.  Phalxna  umbrica,  linea  maculifque  fanguineîs. 
Raj.  inf.  '68  ,  n.  i6,  Phalsna  média  ,  alis  exterioribus  colore  nigro  &  fangui- 

neo  variis ,  extimo  duntaxat  margine  nigro. 
Derrham,  Phfico-theol.  l.  S  ,  c.  6  ,n.  6.  Papilio  jacobaîx. 
Biblioth.  reg.  Parif  p.  36  ,/.  omnes. 
Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  43  ,  ch^Jf.  1.  Papil.  noâurn. 
L'amiral,  inf.  tab.  3. 

La  phalène  carmin  du  féntçon. 

Longueur  8  lignes. 

Ses  antennes  ôc  tout  fon  corps  font  d'un  noir  matte.  Ses 
aîles  fupérieures  font  d'un  noir  un  peu  brun ,  avec  une  lon- 
gue bande  rouge  près  du  bord  extérieur  &  deux  taches 
rondes  de  même  couleur  ,  l'une  vers  l'angle  extérieur  % 
l'autre  proche  l'angle  intérieur  du  bas  de  l'aîle.  L'aile  infé- 
rieure eft  rouge  ,  avec  fon  bord  extérieur  noirâtre.  Cette 
phalène  a  les  mêmes  couleurs  deiTus  ôc  deffous. 

Sa  chenille  eft  à  feize  pattes.  Elle  a  des  anneaux  alterna- 
tivement noirs  &  jaunes  un  peu  fafranés.  Elle  fe  trouve 
très  -  communément  fur  les  jacobées  &  les  féneçons.  Sa 
phalène  voltige  fouvent  dans  les  jardins  ,  où  fa  belle  cou- 
leur rouge  ,  imitant  celle  du  carmin  ,  la  fait  remarquer. 
Elle  ne  s'élève  pas  haut  en  volant ,  &  fon  vol  eft  lourd , 
comme  celui  de  plufieurs  autres  phalènes. 

7<î.  PHALiEN  K  fedcornis  fplrillnguls  ,  alis  incum- 
èentibiis  ,   exterieribus  cœjlis  nebulojîs  ,   inferioribus 


DES    Insectes;  147 

luteis  ,  J'^Jcia  atra.  marginall.  Linn.  faun,  fuec.  n, 
870. 

Linn.  [ifl.  nax.  edic.  io,p.  fii ,  n.  87-  Phalxna  noâua pronuîd. 

LiJl.Goed.p.  114,/.  41. 

Goed.  belg.  I  ,p.  71  ,/.  14.  Noâua.  ^ gall.  tom.  1 ,  tah  xiv. 

Albin,  inf.  7z,f.  CD. 

Merian.  europ.  t.  49. 

Merr.  pin.  uji  ,  n.  J.  Plialarna  major  cum  exterloribus  alis  fufcîs  >  înternif 

aureis ,  nigra  linea  fimbriatfs. 
J{3J.  inf.  i-}7  ,  n.  i3.  Papilio  major  alis  prslongis ,  exterloribus  vcl  rufis  »  vel 

ex  cinereo  nigricantibus  ,  interioribus  fulvis  ,  cum  fafcia  lata  nigra  prope 

imum  marginem. 
Frifch.germ.  10  ,  p.  17  ,  t.  i^  y  f.  ^. 
Reaum  inf.  i  ,  r.  14,/-  6,  7  ,  8  ,  ?,  10. 

fèiif.  I .  f.  41 ,/.  II. 

A6l.  Upf.  1736  ,  p.  124 ,  n.  ($0.  Papilio  alis  depreffis  grireis  »  obfcure  maculatis  > 

inferioribus  flavis  ,  margine  nigro. 
Bibiioth.  reg.  Tarif,  p.  3  7  j  ^.  oinnes. 
De  Geer  ,  m?m.  i  ,  p.  109  ,  f.  ç  ,  /.  1 7  ,  18.  Chenille  rafe  aflez  groiïè  >  brune  , 

avec  deux  petits  traits  noirs  fur  chaque  anneau  &  trois  raies  jaunâtres. 
L'imir.  inf.  tab.  8. 

La  phalê ne-hibou. 
Longueur  i  pouce, 

"Son  corcelet ,  fa  tête  ,  fes  antennes  ,  fes  pattes  &  fes 
ailes  extërieures  font  d'une  couleur  brune  pius  ou  moins 
claire  }  quelquefois  foncée  &  prefque  noire  ,  fouvent 
bleuâtre.  Les  aîies  extérieures  font  de  plus  un  peu  nuan- 
cées ôc  nébuleufes  ,  &  ont  deux  taches  noires  ,  l'une 
au  milieu  ,  l'autre  vers  l'angle  extérieur  du  bas  de  l'aîle. 
Les  aîles  inférieures  font  d'un  beau  jaune  doré  ,  avec  une 
large  bande  noire  proche  le  bord  inférieur  de  l'aîle  ,  dont 
elle  fuit  la  diretlion. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  lifle  &  a  feize  pattes. 
Elle' vient  fur  différentes  plantes,  mais  particulièrement 
fur  le  thlafpi  &  quelques-autres  plantes  crucifères.  Elle  fe 
cache  le  jour  &  ne  mange  que  pendant  la  nuit.  C'eft  en 
terre  qu'elle  fe  métamorphofe.  On  voit  quelques  variétés 
de  couleurs  parmi  ces  chenilles  :  les  unes  font  vertes  ,  les 
autres  font  brunes;  celles-ci  donnent  les  mâles  &  les 
autres  des  femelles. 

Tij 


148  Histoire     abrégée 

77.  P  H  A  L  iîl  N  k.  feticornis  fpiriiingids  ,  alis  deflexis  , 
Juperionbiis  nebulqfo-fufcls ,  inferioribus  ni  gris  ^  macula 

margineque  luteis. 

La  phalène  brune  à  tache  jaune  aux  ailes  inférieures, 

longueur  5  lignes. 

Son  corps  en-deiïus  eft  d'un  brun  noir  ,  mais  il  y  a  fur  le 
devant  du  corcelet  une  bande  tranfverfe  d'un  vert  cendré» 
Le  deïïus  des  aîles  fupérieures  eft  de  même  noir ,  mêlé  de 
brun.,  ce  qui  le  rend  nébuleux.  Le  deflus  des  aîles  inférieu- 
res eft  noir  ,  avec  une  grande  tache  ronde  jaune  au  milieu 
&  une  bordure  de  même  couleur.  La  tête  ôc  le  deffous 
du  corcelet  font  cendrés  :  le  ventre  en-deffus  eft  aufTi  cen- 
dré ,  mais  tirant  fur  le  jaune.  Le  deflbus  des  aîles  fupé- 
rieures eft  noir  ,  avec  une  bordure  brune  ,  &  le  deffous  des 
inférieures  eft  à  peu  près  femblable  au  deffus  ,  fi  ce  n'eft 
qu'il  y  a  plus  de  jaune  ôc  que  le  noir  ne  forme  prefque 
qu'une  large  bande  tranfverfe.  Cette  phalène  approche 
beaucoup  de  la  précédente  y  mais  elle  eft  bien  plus  petite. 

78.  P  H  A  Ij  ^  N  A  fedcornis  fpirilinguis  ,  alis  deflexis 
einereis  ,fafciis  tranfverfls fujcis  é  triplici  Une  a  compo^ 

fuis, 

La  rayure  à  trois  lignes. 

Longueur  8  lignes. 

Ses  aîles  ôc  fon  corps  font  d'un  gris  cendré.  Les  ailes  fu- 
périeures ont  quatre  bandes  tranfverfes  plus  brunes  ,  com- 
pofées  chacune  de  trois  lignes  d'un  brun  foncé  ,  entre  lef- 
quelles  la  couleur  brune  eft  plus  claire.  Les  aîles  inférieu- 
res font  toutes  grifes. 

7p.  P  H  A  L  ^  N  Kfeticornis  fpirilinguis  ,  alis  deflexis 
nigricantibus  ,  collari  purpureo  ,  abdomineflavo,  Linn, 
faun.fuec.  n,  88 1.  Planch.  1 2 ,  fîg.  6, 

Linn.fj/Jî,  nat,  edit,  10  ,  p,  jii ,  n.  83.  Phal^ena  noflua  rulricollist 


DES    Insectes,  t'^p 

La  veuve. 

Longueur  8  ligms. 

Ses  aîles  font  longues  &  couchées  le  long  de  fon  corps. 
Elie^font  noires,  ainfi  que  tout  i'infe<Ste  ,  à  l'exception 
d'un  petit  collier  jaune  au-  deflbus  de  la  tête  &  du  ventre 
qui  eft  auOi  de  couleur  jaune.  Le  port  des  aîles  les  fait 
reflembler  à  un  manteau  ,  dont  la  couleur  noire  imite 
le  deuil  i  c'eft  ce  qui  a  fait  appeller  cette  phalène  la  veuve. 

80.  P  H  A  L  >î^  "N  A  /eticornis  /piri/ingids  ,  alis  dejlexis 
undulato-nigris  )  inferloribus  bajialbis. 

L'mn.f)[li.  nat.  edit.  10  ,  p.  y  18  ,  n.  lai.  Phal:ena  nodua  fpirilinguis  criftata  ; 
alis  nigricante-nebulofîs ,  inferloribus  niveis ,  poftice  fafcia  lata  nigra, 

L'alchymijle. 
Longueur  10  lignes. 

Ses  antennes  fines  &  noires  égalent  la  moitié  de  la  lon- 
gueur de  fon  corps.  Tout  le  defTus  de  l'infede  eft  d'un 
noir  foncé.  Ses  aîles  fupérieures  ont  cependant  quelques 
ondes  plus  claires ,  fur- tout  vers  leur  bord  inférieur.  Les 
aîles  de  deiTous  ont  leur  tiers  fupérieur  du  côté  de  leur 
bafe  de  couleur  blanche  >  avec  un  point  noir  au  milieu  du 
blanc ,  enfuite  une  large  bande  tranfverfe  &  noire  ;  puis  un 
peu  avant  leur  bord  ,  une  autre  petite  bande  blanche 
étroite  6c  interrompue  par  du  noir  en  plufieurs  endroits. 
Le  deffous  de  l'infede  eft  moins  noir  que  le  defTus.  Sa 
trompe  eft  brune  ,  ainfi  que  fes  pattes  poftérieures.  Cette 
finguliere  efpéce  m'a  été  apportée. 

81.  PHAL^NA  feticornis  fpirilingiùs  }  alis  deflexis 
fenuginto-fufcis  fafcia  duplici  tranfverfa.  viridi-aurea. 

Le  vert  doré. 

Longueur  8  lignes. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  fon 
corps.  Sa  tête  eft  chargée  de  poils  un  peu  jaunes ,  &  fou 
corps  eft  d'un  gris  brun.  Les  aîles  fupérieures  font  d'uri 


ijo  Histoire     abrégée 

fauve  brun  ,  avec  des  ondes  &  quelques  taches  plus  fon- 
cées ,  &  en  outre  deux  bandes  tranfverfes  d'un  vert  doré. 
La  première  plus  courte  &  plus  large ,  n'ell  pas  éloignée 
de  la  baie  de  l'aîle  ,  la  féconde  beaucoup  plus  grande,  eft 
placée  un  peu  avant  l'extrémité  de  l'aîle.  Les  ailes  infé- 
rieures font  d'une  couleur  plombée  ôc  les  pattes  font 
grifes. 

82.  PHAL^N  h  feûcornis  fp'inl'ingiùs  ,  ails  âeflexis  « 
JUperioribus  cinereo  Jujcoijue  nebulo/is  ,  infcrioribus  ru- 
bris  yjajcia  duplici  tranj^erja  nigra. 

'Linn.jyjl  nat.  eiit.  ii,p.  ?i2,n.  86.  Phalxna  noduafpirilinguiscriftata  ,alis 
deflexis  ciiierafctiiubui ,  infcrioribus  rubris  fafciis  duabus  nigris. 

'ionfl.  inf.  t.  7  ,f.  ;  ,  i. 

Reaum.  inf.  i ,  t.  32.  ,fg.  6 ,  7. 

A'bin.  inf.  t.  80. 

Merian.  euiip.  ^  ,p-  S9  ,t   58. 

Bittioth.ieg.  t'arifp.  ii  ,n.  i  ,  z  ,  7,' 

Lèche,  nov.  inj.  j'psc.  p.  35  ,  n.  73.  Phaixna  feticornis  fpirilinguis  cinerea  ,  alis 
infcrioribus  falcia  purpurea  nigraqur  alterna./.  10.  À.  B. 

Rofd.  inf.  vnl.  i  ,  tah,  1 5.  tir  tom,  iv.  tab.  xix.  clajf.  2.  Papil.  nodurn. 

L'amer,  inf,  tab.  îJ. 

La  likenée  rouge. 

ho.igueur  18  lignes. 

Tout  le  corps  de  cette  phalène  eft  de  couleur  cendrée. 
Ses  ailes  fupérieures  font  de  la  même  couleur,  avec  des 
bandes  brunes  ondée  s.  Les  inférieures  font  d'un  beau  rou- 
ge ,  fur-tout  proche  le  ventre  ,  avec  deux  bandes  tranf- 
verfes noires  ,  larges  &  en  arc.  Les  ailes  en-deffous  font 
toutes  les  quatre  blanchâtres  ,  avec  de  pareilles  bandes 
tranfverfes  noires  ;  il  y  a  feulement  un  peu  de  rouge 
aux  ailes  inférieures  près  du  ventre. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  une  arpenteufe  à  feize 
pattes  qui  vient  fur  le  chêne  &  qui  eft  de  couleur  grife 
cendrée  ,  comme  les  lichens  qui  viennent  fur  l'écorce  des 
arbres  ,  enforte  que  lorfqu'elle  eft  arrêtée  fur  un  arbre  ,  on 
la  prend  d'abord  pour  un  lichen.  C'eft  ce  qui  Ta  fait  appel- 
ler  par  M.  de  Reaumur  ^  la  iicheaée  ou  la  likenée. 


DES    Insectes.  ijf 

83.  PHALyENA  fet'icornis  fp'uilinguis ,  ails  deflexis  , 
Juptrioribus  cinereo  fufcoque  undulads  ,  inferioribus 
nigris  ,  fafcia  tranfverfa  cœrulea. 

Rofil.  inf.  vol.  4  )  tab.  xxviij-.  fig.  1. 

La  iikcnée  bleue. 

Lon^u.ur  1  pouces. 

Cette  efpéce  plus  grande  que  laprccëdente,en  approche 
beaucoup.  Ses  ailes  fupérieures  font  en-deffus  grifes  ,  cen- 
drées ,  ondées  de  noir  &  femblables  en  tout  à  celles  de  la 
likenée  rouge.  Ses  aîles  inférieures  en  différent,  en  ce  qu'au 
lieu  dune  bande  rouge  tranfverfe  ,  il  y  en  a  une  d'un  beau 
bleu  ,  &  que  le  haut  de  l'aîle  eft  tout  noir ,  ainfi  que  le  bas, 
enforte  que  toute  l'aîle  inférieure  eft  noire  ,  à  l'excep- 
tion d'une  large  bande  bleue  ;  Ci  ce  n'eft  cependant  qu'il 
y  a  un  peu  de  gris  qui  termine  le  bord  inférieur.  En  def- 
fous  ,  cet  infede  eft  tout  femblable  au  précédent  ;  il  a 
comme  lui  des  bandes  noires  fur  un  fond  gris  ;  toute  la 
différence  confifte  dans  la  couleur  des  aîles  inférieures  , 
dans  lefquelles  tout  ce  qui  eft  rouge  dans  l'elpéce  ci  deffus 
eft  de  couleur  blanche  un  peu  bleue.  Cette  belle  phalène 
eft  très-rare.  Je  l'ai  décrite  d'après  celle  qui  fe  voit  dans 
le  cabinet  de  M.  le  Préfident  de  BandeviUe  ,  qui  l'a 
trouvée  par  terre  ôc  morte  ,  étant  à  la  chaffe. 

^^84.  V\i  W^  JK'H K  Jencornis  /pirilinguis  ,  alis  deflexis 
margine  erojls  ,  cinereo  fuf ci  s  ,  fuperioribus  triangulo 
marginali  fufcefcente  incamatum  includente  i  thorace 
gibbo. 

AlVin.  inf.  t.  30.  D. 

Merian.  europ.  i ,  t.  34. 

Goed.  belg.  i  ,  p.  109  ,  t.  56.  Meticulofa.  ^ gall.  tom.  i  ,  tab,  Iv'j, 

Liji-  Goed.  ii8  ,  t.  44. 

Reaum.  inf.  i  ,  r.  8  ,/.  i<  ,  itf, 

Raj.inf.p.  léi  ,  n.  13.  Phalaîna  média  ,  alis  exterioribus  anguftîs  oblongiî  j 

pulverei  colori; ,  média  parte  macula  magna  triangulari  notatis* 
Linn.  faun.  fuec.  n.  81?.  Phalaena  fubulicornis  fpirilinguis  ,  alis  deflexis  ero/îs 

pallidis,  triangulo  fufcefcente  incarnatum  includente  ,  thorace  gibbo. 
Linn.  fyft.  nat.  eàit.  10  ,  p.  513  ,n,  jij.  Phalaena  noâua  meticulofa. 
Rofd,  inf.  tom.  iv.  tab.  ix. 


ri^i  Histoire    abrogée 

De  Geer.  mem,  i  ,  p.  (9S  ,  t.  j  ,  /.  14.  Phalène  à  antennes  en  filets ,  d'un  gris 

blanchâtre ,  à  double  lache  triangulaire  d'un  vert  obfcur. 
De  Geer.  ibid.  p.  loi ,  t.  <;  ,f.  ii.  Chenille  rafe  affez.  grande ,  d'un  beau  vert , 

avec  trois  bandes  longitudinales  blanches. 
L'amir.  inf.  tah.  iz. 

La  meticuleufe. 

Longueur  10  lignes. 

La  couleur  de  ceite  phalène  eft  grife ,  marbrée  d'un  peu 
de  brun.  Ses  aîles  fupérieures  ont  en-deflus  à  la  bafe  une 
teinte  un  peu  rougeâtre  ,  ôc  vers  le  milieu  du  bord  exté- 
rieur ,  une  petite  tache  triangulaire  brune  ,  enfermée  dans 
un  triangle  rougeâtre ,  qui  lui-même  eft  entouré  d'un  au- 
tre triangle  brun.  Après  ces  taches  ,  le  bas  de  l'aile  eft  plus 
clair.  Les  bords  inférieurs  des  quatre  aîles  font  découpés 
&  comme  rongés.  En-deflous ,  les  aîles  font  grifes.  Tou- 
tes les  quatre  ont  près  du  bord  inférieur  une  bande  brune 
tranfverfe ,  ôc  celles  de  deffous  ont  au  milieu  un  point  noir. 

La  chenille  de  cette  phalène  fe  trouve  fur  la  pimpre- 
nelle  ,  l'abfinthe  &  plufieurs  plantes  potagères.  Elle  eft 
lifle ,  à  feize  pattes  :  fa  couleur  eft  verte ,  un  peu  claire  , 
avec  des  bandes  longitudinales  blanches  fur  le  dos.  Elle 
fe  cache  le  jour  pour  ne  manger  ôc  ne  fortir  que  la  nuit , 
ce  qui  Ta  fait  appeller  par  Goedart  ,  la  méticideufk.  Elle 
vient  de  très -bonne  heure  même  pendant  l'hiver  ,  ÔC 
quelques-unes  fe  mettent  en  coque  dès  le  mois  de  février. 
Leurs  coques  font  compofées  de  petits  grains  de  terre 
attachés  à  une  matière  foyeufe.  Cette  chenille  n'a  point 
de  corne  fur  la  queue  ,  ôc  les  antennes  de  la  phalène  font 
à  filets  ôc  non  pas  coniques  ,  ainfi  c^t  infe£te  ne  doit  point 
fe  ranger  parmi  les  fphinx  avec  lefquels  M.  Linn^eus  Ta 
mis. 

85.  P  H  A  L  ^  N  kfeticornis  fpirilingiùs  ,  ails  deflexis 

fufcis  jfuperioribus  llneis  rujis  p  bqfiquc  macula  julva. 
De  Geer.  inf.  p.  113  ,  t.  6  ,f.  ij îj, 

'L'aile  brune  à  bafe  fauve. 

Longueur  7  lignes. 

Elle 


DES    Insectes,  tfj 

Elle  feft  en-deffbus  de  couleur  cendrée  :  en-deflTus  fes 
aîles  font  plus  brunes ,  de  couleur  d'agathe  ,  avec  des  ban- 
des rougeatres  tranfverfes  inégulieres  ,  qui  paroiflent  bor- 
dées en  quelques  endroits  de  taches  plus  claires.  La  bafe 
des  aîles  fupérieures  ,  ainfi  qu'une  partie  du  corcelet  ,  eft 
d'une  couleur  jaune  pâle  un  peu  rougeâtre  ,  ce  qui  forme 
une  grande  tache  ,  terminée  en-bas  par  une  bande  femi- 
circulaire  rougeâtre  &  brune  ,  femblable  à  celles  qui  Tont 
fur  le  refte  de  l'aîie  j  mais  mieux  marquée  ,  &  comme 
compofée  de  deux  lignes  ',  dont  l'extérieure  eft  plus  foncée 
que  l'autre.  Les  aîles  ont  chacune  en-deflbus  un  point 
brun  au  milieu. 

85.  PHALyEN  A  Jencornis  fpirl/inguis  ,  alis  deflexis 
çinereo-fufcLS  ^fuperioribus  fajcla  undofa  triplicl  ,punc' 
toque  objcuro  marmoratis,  Planch.  12  ;  tig.  ^, 

Le  flot. 

Longueur  i  pouce. 

Cette  phalène  eft  toute  d'une  couleur  brune  claire  i 
comme  du  cafFé  au  lait.  Ses  aîles  fupérieures  ont  trois 
bandes  brunes  tranfverfes  ondulées,  qui  étant  d'abord  fort 
brunes  vers  le  haut ,  vont  en  s'éclaircifTant  par  nuances 
plus  claires ,  jufqu'à  l'endroit  oti  eft  la  bande  fuivante  ,  ce 
qui  imite  les  flots  ,  tels  qu'on  les  repréfente  en  peinture. 
Entre  la  première  ôc  la  féconde  de  ces  bandes  ,  en  com- 
mençant à  compter  de  la  bafe  de  laîle  ,  fe  trouve  une 
tache  ou  un  point  oblong  brun  près  du  bord  extérieur.  En- 
defibus ,  les  aîles  font  plus  claires  &  toutes  de  la  même 
couleur ,  à  l'exception  du  point  des  aîles  fupérieures  qui 
paroît  aufïï  en-deflbus. 

87.  PHAL^N  h.  feticornis  fpirilinguis  ,  alis  deflexis 
alboflavefcentibus  ,fafcia  duplici  traiifierfa  fufca. 

La  phalène  blanchâtre  à  deux  bandes  brunes. 

Longueur  7  lignes. 

Sa  tête ,  fes  antennes  &  fon  corps  font  un  peu  bruns.  Ses 
Tome  II,  V 


ij^  Histoire     abrégée 

aîles  font  d'un  jaune  pâle  prefque  blanc  ,  mais  d'un  blanc 

fale.  Les  fupérieutes  ont  deux  bandes  tranfverfes  brunes 

qui  partagent  la  longueur  de  l'aîle  en  trois  parties  pref- 

qu'égales. 

88.  PHAL^NA  feticornis  fplrilinguis  ,  ails  deflexis 
albido flavefce ntlbiis  ,jafcia  marginall  oblongaju/ca. 

La  tache  marginale. 
Longueur  5  lignes. 

Elle  reflemble  affez  à  la  précédente.  Son  corps  efl:  de 
même  un  peu  brun  ,  &  fes  aîles  font  d^un  blanc  fale  jau- 
nâtre ;  mais  au  lieu  de  bandes  brunes  tranfverfes ,  les  fupé- 
rieures  ont  feulement  vers  le  milieu  du  bord  extérieur  une 
tache  marginale  brune  oblongue  qui  femble  former  le 
commencement  d'une  raie  tranfverfale. 

8p.  P  H  A  L  iE  N  A  feticornis  fpirUinguis  ,  ails  deflexis 
flavefcentibus  yfuperlorlbusfinguiis  punclls  duobusfujcls, 

La  phalène  jaune  à  quatre  points. 

Longueur  6  lignes. 

Cette  phalène  efl:  toute  d'un  jaune  pâle  ,  à  l'exception 
des  yeux  qui  font  noirs.  Ses  aîles  fupérieures  ont  leurs 
bords  d'un  jaune  un  peu  plus  foncé  ,  &  chacune  a  deux 
points  bruns  ,  un  vers  le  milieu  du  bord  extérieur  &  un  au- 
tre vis-à-vis  ,  vers  le  tiers  de  l'aîle  proche  le  bord  intérieur. 
Lorfque  l'infeâe  eft  tranquille  &  que  fes  aîles  font  baiffées 
&  proches  l'une  de  l'autre,  les  quatre  points  des  deux  aîles 
fupérieures  femblent  être  pofés  dans  la  diredion  d'une 
ligne  tranfverfe. 

La  chenille  de  cette  phalène  fe  trouve  fur  l'orme.  Elle 
a  feize  pattes  &  efl  couverte  de  beaucoup  de  poils  courts 
ôc  noirs  ramaffés  par  bouquets.  Elle  ne  fait  point  fa  coque 
en  terre. 

5)0.  VU  Ah  JEN  A  fletlcornls  Jplrlllnguls  ,  ails  deflexis 
albido-fulvls  Immaculatls. 


DES    Insectes.  i^j 

Reaum.  i ,  t.  3e  ,/.  8  ,  lo,  n,  n. 

Ziz  décolorée. 

Longueur  7  lignes. 

Elle  eft  toute  de  couleur  blanche  ,  lavée  d'une  teinte 
fauve  très-légère ,  comme  H  elle  étoit  décolorée.  Elle  n'a 
ni  tackes  ni  points. 

i^$  I .  P  H  A  L  /î^  N  A  feticornis  fpinUnguls  ,  alis  deflexls 
canis  ,  maculis  pjiformibus  nigrls.  Linn.  fauit.  fUec. 
n.  87^. 

Linn  fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  f  14  »  «•  5^.  Phairna  noâua  pfi. 

Frifch-germ  i ,  p.  1 3 ,  t,  1  ,Jîg,  3.  Eruca  dorfo  faccato. 

Reaum.  inf,  i  ,t.4i,f.^,6,  11  ,  ii. 

Goed.ielg.  1  ,p.  {1  ,t.  11.  Admirabilis.  ù' gdll.  tom.  i ,  tab.  H. 

Lijl.  Gotd.  109  ,f.  9z, 

Raj.  inf.  jîo  ,  n.  13.  Eruca  rarius  pilofa ,  cornu  in  medio  dor(o  eredo. 

Biblioth.  reg.  Par'f.  p.  33,  /•  omnes. 

Rûfel.  inf.  vel.  i  ,  tab,  8  ,  maf.  7  ,fœmina,  clajf.  1,  Papil.  noâurn. 

L'amir.  inf.  tab.  i  j. 

Le  pjt-^. 

Longueur  9  lignes. 

Tout  le  corps  de  l'infefte  eft  gris  ,  fes  yeux  feuls  font 
noirs.  Ses  ailes  fupérieures  ont  trois  ou  quatre  taches  noi- 
res qui  repréfenteat  chacune  la  figure  renverfée  de  la  lettre 
grecque  appellécyp/z  ■^.  Celle  de  ces  taches  qui  eft  vers  la 
bafe  de  l'aîle ,  prend  fa  naiffance  d'une  longue  ligne  noire , 
qui  partant  de  l'œil ,  defcend  le  long  du  corcelet.  Proche 
le  milieu  du  bord  extérieur  de  l'aîle  ,  une  de  ces  taches  a 
un  petit  cercle  noir  qui  lui  eft  attaché  &  qui  paroît  plus 
dans  la  femelle  que  dans  le  mâle,  fur  lequel  lesp/i-^  font 
plus  noirs  &  plus  marqués.  Les  aîles  inférieures  ont  en- 
deflbus  dans  leur  milieu  un  point  noir.  La  chenille  de 
cette  phalène  eft  noire  &  a  peu  de  poils.  Elle  a  feize  pat- 
tes ,  &  fur  le  milieu  de  fon  dos ,  on  voit  une  efpece  de 
corne  ou  d'élévaiion  noire.  Sur  le  long  de  fon  dos  ,  règne 
une  bande  citron  ,  &  fur  les  côtés  plufieurs  taches  rou- 
geâtres,  Elle  vient  fur  les  arbres  fruitiers. 

Vij 


iS^  Histoire   abrégée 


^ 


2.  P  H  A  L  y$^  N  A/étîcornis  Jpiri/inguis  ,  ails  deflexis  , 
exterioribus  fufcis^  lambda  graco  injcriptis.  Linn.faun. 
Jïièc.  n.  875. 

Linn.  lyjî.  nat.  edit,  10  ,  p.  Î13  ,  n.  91.  Phal^na  no^uà  gamma, 

Reaum.  inf.  2  ,  t.  i6  ,  &•  t.  27,/.  4  ^  î» 

Frifch.  germ.  5  ,  p.  37  ,  r.  15. 

Petiv. ga-{.  t.  6ti,f.  6.  Phaixna  lambda. 

Goed.  btig.  2  ,  j).  82  ,  t.  II,  Philopfon.  &■  gall.  tom.  z  ,  tab.  xxxij. 

Lifl.Go^d.4i,f.  r4. 

Albin,  inf.  r.  79  ,  fig.  G.  H. 

Merian.  europ.  i ,  f,  52. 

Raj.  inf  163  ,  n.  16.  PHalsna  è  mediis  minufcula  ,  alis  exterioribus  cinereo  & 

nigro  colore  variis,  média  parte  linea  alba  y  litteram  aliquatenùs  referente, 

notatis. 
Aâî.  Upf.  1736  ,  p.  ^^  ,1.  68.  Papille  alis  depreffis,  littera  y  aurea  infcriptis- 
Biblioth.  teg.  Piirif.  p.  3  i  ,  /.  omnes. 
Rofel.  inf.  vol.  i ,  tab.  j  ,  clajf.  3.  Papil.  noâurn. 

Z.e  lambda.  A. 

Longueur  9  lignes. 

Cet  infedte  eft  tout  brun  en-deflus  &  en-deflbus.  Ses 
îiîles  fupérieures  font  variées  ôc  marbre'es  de  différentes 
nuances  de  brun  ,  plus  ou  moins  claires  ou  foncées.  Sur  le 
milieu  de  chacune  de  ces  aîles  ,  eft  une  grande  tache  , 
tantôt  jaune  ,  tantôt  blanche  ,  repréfentant  un  lambda  A 
ou  un  gamma  y  grec  couché  de  côté. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  une  arpenteufe  à  douze 
pattes  ,  de  couleur  verte  ,  qui  vient  fur  l'aurone  ,  l'ofeille 
&  quelques  plantes  potagères.  Elle  fait  fa  coque  en  terre. 
La  phalène  mâle  a  une  fingularité  remarquable.  En  pref- 
fant  le  bout  de  fon  ventre  pour  en  faire  fortir  les  parties  du 
fexe  ,  il  fort  en  même  tems  deux  belles  houppes  rondes 
de  poils  ,  qui  difparoiffent  &  rentrent  lorfque  la  preflion 
ceffe.  On  peut  voir  la  figure  de  ces  houppes  dans  l'Ouvra- 
ge de  M.  de  Reaumur ,  tom.  2  ,  tab.  6  ,ï.  10,  11. 

P^.  PHAL^ENA  feticornis  ffirllinguis ,  alis  deflexis  / 
Jiipenoribus  cinereo  fiif coque  nebulojls  ,  lineis  undulatis 
éC  omicro  aigris ,  inferioribus  cinereis. 


DES    Insectes.  fX^rf 

Trifch.  germ.  i ,  p.  î4  ^  t.  ^. 

Reaum.  inf.  i ,  t.  ij  i /.  4  ,  î. 

De  Geer.  inf.  i  ,  t.  ?  ,  /•  i  !• 

Biblioth.  reg.  PariJ.  p.  34  >/•  omnes. 

Rofel,  inf.  vol.  i  ,  tab.  13 ,  clajjjl  i.  Papll.  noâurn; 

L'omicron  nébuleux.     .^ 
LoNgueur  1 1  lignes. 

Cette  phalène  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Elle  eft 
d'un  brun  clair  &  cendré  en-deffous.  Le  deflus  eft  d'un 
brun  plus  foncé.  Ses  pattes  ont  à  leur  extrémité  des  an- 
neaux blanchâtres.  Ses  ailes  fupérieures  font  marbrées  de 
lignes  brunes  noirâtres  ôc  de  traits  gris.  Elles  ont  fur  leur 
inilieu,près  du  bord  extérieur,une  tache  en  cercle  formant 
un  petit  O  de  couleur  noire  ,  dont  le  milieu  eft  gris  , 
&  plus  bas  une  tache  grife  prefque  quarrée.  Les  aîles 
inférieures  ont  en-deffous  dans  leur  milieu  un  point  noir. 
La  femelle  eft  beaucoup  plus  grife  que  le  mâle  ,  &  elle  a 
les  mêmes  lignes  &  taches  fur  les  aîles  fupérieures. 

JV.  B.l\y  z  des  variétés  de  cette  phalène  qui  font  rou- 
geâtres  ôc  d'autres  noLrâtres  :  mais  toutes  ont  les  deux  ta- 
ches ronde  &  quarrée  fur  les  aîles. 

La  chenille  de  cette  phalène  eft  rafe  ,  à  feize  pattes.  Elle 
eft  de  couleur  verte  ,  avec  la  partie  poftérieure  du  corps 
élevée  en  forme  de  pouppe  de  vaiffeau.  On  la  trouve  fur  le 
chêne,  le  bouleau  ,  l'ofier  ,  où  elle  forme  fa  coque  entre 
les  feuilles  qui  fe  roulent  en  paquet  ou  en  boule. 

p4..  PHALyEN  Kfeticornis  fpirilingiùs  ,  ails  dejlexis  , 
fuperioribus  fufcis  ,  lineis  undulatis  êC  omicro  albis  j 
inferioribus  cinereis. 

Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  30  ,  clajf.  ».  Papil,  nodurn, 
L'amir.  inf.  tab.  7. 

L'omicron  géographique. 

Longueur  7  lignes. 

Cette  efpéce  reffemble  infiniment  à  la  précédente  ;  le 
deffous  de  l'infede  &  fes  aîles  inférieures  foq^  précifé- 


^ij8  Histoire     abrégée 

ment  de  même.  Il  n'y  a  de  différence  que  dans  les  aîles 
fupérieures  qui  font  brunes  ,  avec  des  raies  blanchâtres 
tirées  en  divers  fens  ,  &  deux  taches  blanches  ,  une  en 
rond  formant  un  O  ,  &  une  oblongue  prefque  qt'arrëe  , 
comme  dans  l'omicron  nébuleux  :^aufîi  ces  deux  efpéces  fe 
reflemblent-elles  tant ,  que  je  ferois  fort  porté  à  les  regar- 
der comme  variétés  l'une  de  l'autre  :  les  traits  blancs  dont 
celle-ci  eil  couverte^la  font  un  peu  relTembler  à  une  carte 
de  géographie. 

^j-.  PHALyEN  h  /eticornis  /pirilinguùs  ,  a  lis  défie  xis 

albido-cinerds  ,  llnàs  longis  nigris. 
Ftifck.germ.  7, 1. 12. 

.L'iota. 
Longueur  9  lignes. 

Sa  couleur  eft  par -tout  grife.  Ses  aîles  fupérieures  ont 
quelques  lignes  fines  &  longues  de  couleur  noire  qui  imi- 
tent des  i;  ce  qui  l'a  fait  appeller  l'iota.  Sa  chenille  vient 
fur  l'ablinthe  ,  l'aurone  &  la  fantoline.  Elle  a  feize  patres. 
Sa  couleur  eft  blanchâtre  ,  avec  des  taches  jaunes  &  noires. 
Elle  fait  fa  coque  dans  la  terre. 

5)5.  PHAL/ENA  fhdcornis  Jpirilingids  ,  alis  deflexis 
fiifco  -  cinereis  ,  Juperioribus  fujcis  longitudinaUtet 
(Iriatis. 

Linn.  fyjl.  nat.  eàit,  10  ,  p.  çif  ,  n.  105.  Phalxna  nodua  fplrilinguis  eriftata  > 

alis  deflexis  obibletis  ,f||argine  laterali  fufcis. 
Kaj.  inf.  169,  n.  115. 
Merian.  europ.  3  ,  t.  iji. 
Albin,  inf.  1. 13. 
Frifch.  germ.  6  ,  p.  îî  ,  f.  9. 
Reaum.  inf.  i  ,  f.  43  ,/.  9  ,  10  ,  ii. 
Biùlioth.  reg.  Parif.  p.  31,/.  omnes. 
Rofei  inf.  vol,  i  ,  tab.  13  ,  clajf,  1.  Papil.  nodurn. 

Lajlriée  brune  de  verbajcum. 

Longueur  9  lignes. 

Elle  eft  en-deffous  d'un  brun  un  peu  gris.  Ses  aîles  fupé- 
rieures ilKit  d'un  brun  foncé  ,  plus  noir  près  du  bord  exté- 


DES    Insectes.  ijp 

rieur ,  &  chargé  de  raies  longitudinales  plus  obfcures ,  ce 
qui  fait  paroître  l'aile  ftriéc.  Vers  le  bord  intdrieur  de  l'aile, 
font  deux  petites  lunules  blanches  à  coté  l'une  de  l'autre. 
Cette  phalène  eft  éclofe  chez  moi  d'une  chenille  qui  a  fait 
fa  coque  en  terre.  Cette  chenille  a  feize  pattes.  Elle  eft  de 
couleur  jaune  ,  avec  des  points  &  des  taches  noirs.  On  la 
trouve  fur  l'amandier  ,  le  verbafcum  ou  bouillon  blanc 
&  fur  la  fcrofulaire. 

py.  PHALtENA  feâcornis  fpirilinguLS  ,  alis  deflêxis 
nebulojis  ,  Jajcia  una  alterave  aiirca.  Llnn,  Jaun.Juec, 
n.  Syy. 

Merian.  europ.  i ,  p.  14  ,  t.  ^9. 

Raj.  inf.  i8z.  Phalsna  média  ,  alis  exterioribus  duplici  area  tranfverfa  viridi- 

aurata  ferici  inftar  fplendente  inngnibus. 
Rofd.  inf.  vol,  t ,  lab.  31 ,  clajf,  2,.  Papil,  noAurn, 

Le  volant  doré. 

Longueur  9  lignes. 

Sa  tête  ,  fes  antennes  &  le  devant  de  fon  corcelet  font 
d'un  jaune  pâle.  Ses  ailes  fupérieures  font  brunes  ,  mais 
très-marbrées.  Leur  bord  inférieur  eft  plus  pâle  &  plus 
clair.  Au-defTus  fe  trouve  une  bande  ondulée  un  peu  pale, 
dorée  &  chargée  d'une  légère  teinte  de  vert.  Plus  haut 
elles  font  nébuleufes  ,  avec  une  légère  teinture  dorée 
qui  forme  comme  une  féconde  bande.  Leur  bafe  eft  plus 
matte  pour  la  couleur.  De  plus ,  elles  ont  vers  le  milieu 
proche  le  bord  intérieur  une  tache  pâle  affez  large.  £n- 
deflbus  ,  ces  ailes  font  brunes  ,  avec  le  bord  inférieur 
de  couleur  plus  claire.  Les  aîles  de  deflous  font  brunes  en- 
delTus  ,  ôc  inférieurement  grifâtres  ,  avec  un  point  noir  & 
une  raie  tranfverfe  en  arc  de  même  couleur.  On  voit  fou- 
vent  cette  phalène  voler  vivement  autour  des  plantes  odo- 
riférantes ôc  fuccer  avec  fa  trompe  le  miel  de  leurs  fleurs 
toujours  en  volant  6c  fans  fe  pofer.  Sa  chenille  eft  rafe  ,  à 
feize  pattes.  Elle  eft  d'une  couleur  jaune  rougeâtre  j  avec 
quelques  rangées  de  points  blancs. 


de  Geer 


J^o  Histoire     abrogée 

5)8.  t ri  AIj /EN A  Jèticornis /pin/i/zguis  ,  alis  deflexis 
fufco-nebulojis  ,/uperionbus  maculis  irregularibus  albis. 

^La  phalène  petit-gris, 

Longueur  6  lignes. 

Cette  efpéce  eft  d'un  gris  un  peu  brun  en-deflbus.  En- 
'deflus  elle  eft  panachée  de  gris  &  de  noir  ,  &  fes  ailes 
fupérieures  ont  plufieurs  taches  ôc  lignes  blanches  de  di- 
verfes  formes.  Les  plus  remarquables  ^  font  une  grand© 
tache  blanche  triangulaire  au  bord  extérieur  qui  en  en- 
ferme une  noire  plus  petite  ;  une  féconde  au  bord  inté- 
rieur ,  à  laquelle  répond  celle  de  l'autre  aîle  ;  &  enfin  ,  une 
iigne  en  zig-zag  aufïi  de  couleur  blanche  qui  fuit  le  bord 
inférieur  de  l'aile. 

5)p.  P  H  A  L  vE  N  A  feticornis  fpirilinguis  ,  alis  deflexis  ; 

Jiiperioribiis  fufcis  ,  lineis  tranfverjîs  undulatis  aigris  , 

inferioribus  ferru^ineis. 
Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  ii  ,  clajjl  i.  Papil.  noâurn. 

La  brunette  à  ailes  inférieures  roicgedtres. 

Longueur  1 1  lignes. 

Le  corps  de  la  phalène  &  fes  aîles  fupérieures  font 
bruns.  Sur  les  aîles  ,  font  pluiieurs  bandes  noires  tranfver- 
fes  ondulées  &  peu  terminées.  Les  aîles  inférieures  font 
d'une  couleur  rougeâtre  imitant  la  rouille.  En-defTous  ,  les 
quatre  aîles  ont  une  bande  tranfverfe  brune  ,  ôc  les  infé- 
rieures ont  chacune  un  point  dans  leur  milieu.  La  che- 
nille de  cette  phalène  qui  vole  vite  ,  eft  verte  ôc  a  fa  par- 
tie poftérieure  relevée  en  pointe  comme  le  bout  d'un 
bateau  ;  elle  a  feize  pattes. 

I  oo.  P  H  A  L  yî^  N  A  Jeticornis  fpirilingids  ,  alis  fub^ 
deflexis  ,  exterioribas  ae/lo-purpureis  ,fa/ciis  tranfver^ 
fls  undulatis  ,  interioribus  pallidis  ,  omnibus  margint 
ferrato. 

Hofel.  inf.  vol.  i ,  îah.  j ,  dajjf.  j.  Papil.  noâurn. 

La 


DES     Insectes.  kS"! 

La  dent  de  fcie. 

Longu'sur  8  lignes. 

Ses  aîles  font  larges  ,  un  peu  écartées  ,  fans  être  cepen- 
dant étendues.  La  couleur  du  deffus  du  corps  &  des  ailes 
fupe'rieures  eft  dun  brun  panaché  de  cendré  ,  de  bleuâtre 
&  de  rouge  terne  ,  ce  qui  forme  plufieurs  bandes  &  lignes 
tranfverfes  ondulées.  Une  de  ces  bandes  plus  large  &  plus 
rougeâtre  traverfe  le  milieu  des  aîles  ,  dont  le  bas  eft  plus 
gris.  Les  aîles  inférieures  font  pâles  ,  grlfâtres  ,  avec  quel- 
ques ftries  tranfverfes  ondulées  ,  plus  brunes.  Le  bord  des 
aîles  eft  dentelé  allez  profondément  ôc  imite  les  dents 
d'une  fcie.  Le  deflfous  des  aîles  eft  grifâtre  ôc  moins  mar- 
bré. La  chenille  de  cette  phalène  eft  une  arpenteufe  du 
chêne  ,  de  couleur  verte,  qui  fait  fa  coque  en  terre.  Elle 
n'a  que  dix  pattes. 

lOi.PHAL^N  k  feticornis  fpirilinguis  ,  ails  deflexis^ 
fuperiorihus  fcnugineo-cinereis  ,  macula  duplicl  longa 
rotundaque  nigra  ,  inferioribus  albldls. 

ha  double  tache. 

Longueur  3  lignes. 

Le  corps  de  la  phalène  eft  d'un  gris  foncé  un  peu  fauve ,' 
ainfi  que  fes  ailes  fupérieures.  Ces  ailes  ont  deux  taches 
noirâtres ,  l'une  plus  haut  &  oblongue  >  l'autre  plus  bas  de 
forme  ronde.  Les  aîles  inférieures  6c  le  deffous  des  aîles 
font  blanchâtres. 

102.  PHAL^NA  feticornis /pirilinguis ,  alis  dejlcxis 
Jiifco-nebulojis  ,  limbo  tejfellato  >  Jupcrionbus  macula 
duplicl  puncloque  albis. 

La  frange  bigarrée. 

Longueur  7  lignes. 

Cette  jolie  phalène  eft  panachée  de  brun  &  de  gris.  Ses 
aîles  fupérieurcs  ont  deux  taches  ôc  un  point  blanc.  La 
première  tache  de  forme  longitudinale  eft  la  plus  haute. 

Tome  IL  X 


j<<2  Histoire    abri^gée 

Vis  à  -vis  le  bas  de  cette  tache  du  côté  extérieur  ,  eft  un 
petit  point  blanc  ,  &  plus  bas  que  ce  point  ,  une  tache 
blanche  tranfverfe.  Outre  cela  ,  vers  le  côté  intérieur  de 
i'a'ile  dans  le  bas ,  eft  un  endroit  plus  blanc.  Les  aîles  infé- 
rieures font  d'un  brun  plus  uni.  Toutes  les  quatre  font 
bordées  d'une  longue  frange  alternativement  brune  & 
grife.  Le  delTous  des  aîles  fupérieures  eft  d'un  brun  égal , 
feulement  leur  bord  inférieur  eft  plus  clair.  De  ce  même 
côté  ,  les  aîles  de  deffous  font  grifes  >  avec  deux  bandes 
brunes  tranfverfes  un  peu  en  arc.  La  chenille  de  cette 
phalène  a  feize  pattes.  Elle  eft  grife  avec  des  taches  noires. 
On  la  trouve  fur  la  linaire. 

103.  PHALyENA  fetlcornis  fpirilinguis ,  ails  deflexls 
cinereis  ,  Japerioribus  fafcia  decuffata  fujca  ,  punclo 
nigro  ,  lineifijiLe  tranjverjis  albidis. 

Lix. 
Longueur  6  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs.  La  couleur  de  fon  corps  &  de  fes 
aîles  eft  d'un  cendré  terne.  Sur  le  milieu  des  aîles  fupé- 
rieures ,  eft  une  bande  brune  qui  forme  l'X  en  fe  divifant, 
&  à  l'endroit  de  la  divilîon  eft  un  point  noir.  Cette  bande 
eft  quelquefois  peu  marquée.  Au-deffus  ôc  au-deffous  > 
font  deux  lignes  tranfverfes  blanchâtres  &:  un  peu  ondées. 
En-bas  le  long  du  bord  inférieur  ,  eft  une  rangée  de  points 
bruns. 

1 04..  P  H  A  L  yE  N  A  feùcornis  fplriUnguis  ,  ails  dtflexis 
atris  ^Jinguiis  macula  alba, 

La  phalène  noire  à  une  tache  blanche  fur  chaque  aile. 
Longueur  6  lignes. 

La  couleur  de  tout  l'infeâe  eft  noire  ,  à  l'exception 
d'une  grande  tache  blanche  de  forme  ronde  placée  fur 
chaque  aile  prefqu'au  milieu  ,  feulement  un  peu  plus  près 
du  bord  extérieur. 


DES    Insectes.  kJj 

10).  PHALi^NA  fencornls  fpinlingiàs ,  ails  deflcxls 
nigris  ,  JIngulis  duabiLS  maculls  ,  éC  lineis  undulatls 
albls. 

La  phalène  noire  à  deux  taches  blanches  far  chaque  aile. 

Longueur  7  lignes. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cette  phalène  eft  noir.  Ses 
ailes  fupérieures  ont  une  grande  tache  blanche  irrdguliere 
à  la  bafe  de  l'aîle  ,  tantôt  plus  grande  ,  tantôt  plus  petite  , 
quelquefois  divifée  en  deux  ,  &  plus  bas  k  long  du  bord 
extérieur  de  l'aîle,  une  autre  tache  quarrée  aulii  de  couleur 
blanche.  Outre  ces  deux  taches  j  il  y.  a  fur  le  refte  de  l'aîle 
plufieurs  traits  blancs  finués  &  ondes.  Sur  les  ailes  infé- 
rieures ,  les  deux  taches  blanches  fe  réunijTent  du  côté  du 
ventre  ôc  femblent  n'en  faire  qu'une  à  deux  têtes.  Le  bord 
inférieur  des  ailes  eft  aufFi  de  couleur  blanche.  Le  ventre 
de  l'infeûe  eft  gris  en-deffbus  ,  avec  une  bande  longi-u- 
dinale  de  points  noirs  de  chaque  côté.  Cette  phalêr.e  va- 
rie pour  la  couleur.  On  trouve  des  individus  qui  ont  bien 
plus  de  blanc  les  uns  que  les  autres. 

106.  P  H  A  L  /E  N  A  feticoinis  fpirilingids  ,  alis  deflexis 
nigris  y  lineis  punclijque  albis. 

La  phalène  noire  à  lignes  blanches. 

Longueur  6  lignes. 

Elle  eft  toute  noire  en-deflus  ,  avec  des  lignes  blanches 
ondées  fur  les  aîles  fupérieures  ^  &  des  plaques  ou  taches 
blanches  fur  les  inférieures.  En-deffous,  les  ailes  font  gri- 
fes  ,  avec  des  bandes  noires  fur  le  bas  des  aîles  &  des 
points  noirs  fur  le  haut.  Le  deffous  du  corps  eft  auiTi  un 
peu  gris. 

loy.PHALiî^N  AJèticornis  Jpirilinguis  ,  alis  dejlexis 
Jufcis  yfiiperioribus  jajcia  duplici  obliqua  alba. 

La  phalène  brune  à  deux  bandes  blanches. 

Longueur  3  \  lignes. 

XiJ 


1(^4  Histoire   ABRiÉGifE 

Le  defTus  des  aîles  fupérieures  eu.  d'un  brun  noirâtre? 
avec  deux  petites  bandes  blanches  tranfverfes  à  la  bafe  de 
Taîle  ;  enfuite  font  deux  bandes  blanches  afTez  larges 
qui  defcendent  obliquement  du  bord  extérieur  vers  lîn- 
térieur  ;  enfin  le  bord  inférieur  ei\  terminé  par  une  bande 
blanche  p'us  étroite.  Le  defTous  des  aîies  Supérieures  eft 
brun  &  nébuleux  ,  ôc  les  inférieures  tant  en-deffus  qu'en- 
deflbus  font  grifes. 

108.  PHAL^.  N  K  feticornis  fpirilingiùs  ,  ails  rofeo 
piirpureoque  varlegatls  ,  Juperloribus  macula  duplici 
marginali  alba. 

Le  nacarat. 
Longueur  6  lignes. 

Le  corps  de  cette  phalène  efl:  en-deflus  de  couleur  rou- 
geâtre.  Ses  aîles  fupérieures  ont  vers  leur  bafe  une  pre- 
mière tache  d'un  rouge  brun  proche  le  bord  extérieur  , 
tandis  que  le  bord  intérieur  ert  incarnat  ;  puis  fe  trouve 
vers  le  bord  extérieur  une  tache  blanche  oblongue  ,  d'où 
part  une  raie  blanchâtre  qui  parcoure  1  aîle  tranfverfaie- 
ment.  Enfuite  fe  retrouve  la  couleur  incarnat  ,  dont  la 
nuance  brunit  jufqu  à  former  une  leconde  tache  d'un  rou- 
ge brun  ,  après  quoi  eft  une  féconde  tache  blanche  de 
laquelle  part  une  nouvelle  raie  blanchâtre ,  mais  coudée  ôc 
en  arc.  Enfuite  du  côté  du  bord  extérieur ,  eft  une  troifié- 
me  tache  brune  ,  tandis  que  le  refte  de  l'aîle  eft  couleur  de 
rofe  &  traverfé  d'une  dernière  raie  blanchâtre  ,  après  la- 
quelle font  deux  points  noirs  près  du  bout  extérieur  de 
l'aile.  Le  deflbus  des  ailes  ,  ainil  que  les  ailes  inférieures  , 
eft  d'un  rouge  terne  ,  &  le  deflbus  du  corps  de  l'infetle 
eft  d'un  gris  blanchâtre. 

La  chenille  de  cette  phalène  a  feize  pattes.  Elle  eft  ver- 
te, avec  des  bandes  longitudinales  plus  pâles.  On  la  trouve 
fur  l'orme.  Elle  fait  fa  coque  entre  des  feuilles. 

109.  PHALyENA  feticornisfpinlinguls  ,  ails  deflexis 
rofeis  ,fupenonbusfafcia  duplici  limhoquc  albidls. 


DES    Insectes.  i^^ 

Rofsl.inf.  vol.  I ,  tab.  ii,claJJ'.  i.  Papil.  noâurn, 

Uincarnat. 

Longueur  7  lignes. 

Le  deffus  du  corps  de  la  phalène  eft  gris ,  mêle  d'un  peu 
de  couleur  de  rofe.  Ses  aîles  fupérieures  ont  à  leur  bafe  une 
grande  tache  couleur  de  rofe  ,  dont  la  bafe  eft  d'une  cou- 
leur plus  foncée  ,  6c  qui  fe  termine  par  un  bord  onde  , 
après  lequel  eft  une  ba;ide  grife  ,  chargée  d'un  peu  de 
couleur  de  rofe  vers  le  bas  ,  &  d'une  alfez  grande  tache 
d'un  rouge  foncé  ,  placée  du  côté  du  bord  extérieur.  En- 
fuite  eft  une  ligne  tranfverfe  ondée  ,  un  peu  rougeâtre  , 
terminée  en-haut  &  en-bas  par  des  traits  couleur  de  rofe  , 
puis  une  bande  de  couleur  brune  claire  ,  &  enfin  une  der- 
nière bande  blanchâtre  qui  termine  l'aile.  Les  aîles  infé- 
rieures ôc  le  delTous  de  toutes  les  quatre  font  couleur  de 
rofe.  Les  pattes  &  le  ventre  en-deffous  font  blanchâtres  , 
avec  une  teinte  de  rofe  claire.  Cette  phalène  eft  fort  belle 
pour  les  couleurs.  Sa  chenille  a  feize  pattes.  Elle  eft  rafe  , 
d'une  couleur  jaune  pâle  un  peu  verdâtre  &  chargée  de 
points  &  de  taches  noires. 

1 1  o.  P  H  A L  yE  N  kfeùcornisfp'niringuis  ,  alis  deflexis 

iiigro-fiifcis  ,  maculis plurimis  albido-fiavefcentibus. 
Reaum.  inf.  i ,  r.  19  ,  /.  2. 

La  plaque  dorée. 

Cette  phalène  eft  toute  brune  &  noirâtre.  Ses  aîles  ont 
plufieurs  taches  un  peu  jaunes  ,  dont  quatre  'ou  cinq 
plus  petites  font  vers  la  bafe  de  l'aîle.  Ènfuite  vers  le 
milieu  ,  eft  une  grande  tache  prefque  quarrée  ,  après 
laquelle  eft  une  bande  de  petites  taches  rangées  tranfverfa- 
lement.  Ces  taches  font  pofées  à  peu  près  de  même 
fur  les  aîles  inférieures.  Elles  paroiffent  auiTi  en  deîîous. 
des  aîles  ,  mais  de  ce  coté  elles  font  blanches  &  argen- 
tines ;  au  lieu  qu'en-deffus  elles  ont  un  air  doré.  Ceîte 


■i<?<5  Histoire     abrégée 

phalène,  à  la  première  vue  ,  a  quelque  rellemblance  avec 
la  queue  jaune ,  n".  yo.  Elle  a ,  comme  elle ,  le  ventre  allez 
long  &  orné  au  bout  de  poils  longs ,  mais  bruns. 

Sa  chenille  eft  une  arpenteufe  rafe  ,  de  couleur  verte  ; 
à  feize  pattes  ,  qui  fe  nourrit  fur  le  chou. 

lil.PHAL^NA  feticornls  ffirillnguis  triangularis  , 
ails  deflexis  flavis  ,  lirieis  duabus  ferrugintis  obliquls, 
Lifia.faun.Juec.  n.  880. 

■ï-'^/î-XV'-  nat.  eàit.  10  ,  ;>.  ^33  ,  n.  \^o.  Phalxna  pyralis  alis  glabrls  pallidfs  j 

iineis  terrugineis  retrorfum  obîiqujcis  litura  anterioris. 
Ail.  Upf.  1736  ,  p.  14  ,  n.  49.  Papilio  aiis  planis  pallidis  nitidis. 
Reaum.  inf.  1  ,  t.  i< ,/.  ix  ,  13  ,  54. 

Z,a  bande  ejquijjee. 
Longueur  6  lignes. 

Sa  couleur  eft  jaunâtre  en-deflus.  Ses  aîles  font  couchées 
fur  fon  corps ,  un  peu  en  toît ,  &  forment  en  -  bas  la  rigure 
d'une  queue  d'hirondelle.  Les  fupérieures  ont  en-deflus 
trois  bandes  tranfverfes  un  peu  obliques  ,  de  couleur  fauve 
pâle  ,  dont  une  ;  favoir ,  celle  du  milieu  fe  divife  en  deux. 
Les  aîles  inférieures  n'ont  que  deux  de  ces  bandes.  En- 
deflous  ces  mêmes  bandes ,  fur-tout  les  inférieures ,  paroif- 
fent ,  mais  bien  plus  brunes  6c  noirâtres  ,  enforte  qu'il 
femble  que  celles  de  deflus  ne  foient  que  l'efquiffe  de 
celles  de  deffous.  Le  deffous  du  ventre  &  des  pattes  eft 
auiîi  brun  ,  tandis  que  le  deflus  eft  jaunâtre.  Les  pattes  ont 
aux  articulations  de  longues  épines,  comme  dans  les  tei- 
gnes. La  chenille  de  cette  phalène  a  feize  pattes.  Elle  eft 
de  couleur  jaune  j  un  peu  verte  ,  avec  fix  rangées  longitu- 
dinales de  petits  points  noirs  &  quelques  poils  clair- 
femés.  Elle  le  nourrit  des  feuilles  du  ehou  ,  &  elle  a  fait  fa 
coque  chez  moi  ,  fur  les  parois  de  la  boëte  où  je  lavois 
mife. 

1 1 2.  P  H  A  L  tÎl  N  K/eticornis fpir'dinguis  triangularis ^ 
alis  deflexis  albo  -  virefcenûbus  ,  fubtus  Iineis  duabus 
tranfverfls  nigris. 


DES    Insectes.  i^j 

JLa  hande  a  P^nvers, 

Longueur  7  lignes. 

Cette  efpéce  approche  infiniment  de  îa  précédente.  Le 
deflus  de  fon  corps  ,  de  fes  pattes  &  de  fes  ailes  eft  d'un 
blanc  un  peu  verdârre.  Le  deflbus  des  ailes  eft  de  même 
couleur  ,  avec  deux  bandes  brunes  6c  tranfverfes  fur  cha- 
cune, mais  qui  partant  du  bord  extérieur,  ne  traverfent  pas 
toute  l'aile  &  ne  vont  point  jufqu'à  l'intérieur.  Le  defTous 
du  ventre  &  des  pattes  eft  d'un  brun  noirâtre.  Les  ailes 
font  couchées  fur  le  corps  un  peu  en  toit  &  forment  par 
leurs  bouts  écartes  la  queue  d'hirondelle. 

115.  PHAL^N  AJeticornis  Jpiriànguis  triangiilaris  f 
alis  fuperloribus  Jufco  -  purpureis  ,  jajcia  trarifverfa, 
albido-ferruginea  ,  abdomen  Jupra  protendens. 

Reaum.  inf.  î  ,  1. 1 ,  /.  4. 

La  phalène  à  ventre  relevé. 

Longueur  4  f  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ôc  fa  tête  eft  jaunâtrcj  Le  defîus  du 
corcelet  &  le  haut  de  fes  ailes  jufqu'au  tiers  environ  ,  eft 
d'un  rouge  pourpre  qui  eft  terminé  en -bas  par  une  petite 
raie  blanche  oblique.  Les  deux  tiers  du  refte  de  l'aile  font 
occupés  par  une  large  bande  tranfverfe  d'un  fauve  pâle  , 
plus  claire  en-haut ,  plus  brune  en-bas  ôc  terminée  par  une 
autre  raie  fmuée  de  couleur  blanche  ,  après  laquelle  le 
refte  de  l'aile  eft  d'un  brun  rougeâtre  ,  à  l'exception  de  la 
frange  du  bord  qui  eft  blanchâtre.  Les  ailes  inférieures 
font  grifes  ôc  leur  bord  intérieur  couvre  le  ventre.  Dans  ce 
feul  endroit  ,  elles  ont  trois  petites  taches  brunes  entre- 
coupées par  des  traits  blancs.  Le  deflbus  de  l'infefte  ôc  des 
ailes  eft  d'un  gris  onde.  Lorfque  cette  phalène  eft  pofée  , 
elle  porte  finguliérement  fa  queue.  Elle  recourbe  ôc  relevé 
fon  ventre  en-haut ,  en  lui  faifant  faire  un  demi-cercle. 
Ce  port  lingulier  la  fart  aifément  reconnoître. 


i6B  Histoire    abrégée 

114  P  H  A  L  ^.  N  A  feticornis  fpirilingiùs ,  a/is  deflexis  ," 
Juperionbus  aigris  .  puaciis  quatuor  albis  ,  injerioribus 
jiavi? ju/co  mai ginads. 

Lu  phalène  à  quadrille. 
Lonj^u  tr  3  i  lignts. 

Cette  petite  phalène  a  tout  le  corps  noirâtre  ,  à  l'excep- 
tion de  la  partie  fupérieure  (ie  fon  ventre  qui  eft  jaune. 
Ses  ailes  de  delTus  l'ont  auili  noires  ,  avec  quatre  points 
blancs  de  forme  ronde  places  deux  à  deux.  Les  ailes  infe'- 
rleures  font  jaunes  ôc  b^jrdées  de  brun.  Le  deffous  des 
ailes  eft  femblable  au  deflus. 

Iij.PHAL^NA  feticornis  fpirilingiùs  alba  j  ocuUs 
nigris  j  amenais pedibu/que  Jubflavejcentibus, 

Ualbdtre. 

Longueur  1.  ~  lignes. 

Cette  petite  efpëce  eft  toute  blanche  ,  à  l'exception  des 
yeux  qui  font  noirs  &  des  antennes  &  des  pattes  qui 
ont  une  petite  teinte  jaune.  Ses  ailes  fupéiieures  font 
un  peu  plilfées  &  leur  bord  eft  plus  terne  que  le  refte. 

11(5.  PHAL^NA  feticornis  fpirilinguis  ,  cornicuUs 
magnis  crijlatis  ,  alis  Jujco-jumofs  ,  medietate  pojlica 
albidiore  ^punclis  verrucojîs  eminentibus, 

Reaum.  inf.  i ,  t.  iS  ,f.  16, 

Le  toupet  à  pointes. 

Longueur  6  lignes. 

Cette  phalène  eft  une  des  plus  fingulieres  que  l'on  puifte 
voir.  Elle  porte  au-devant  de  fa  tcte  deux  longues  &  gran- 
des appendices  applaties  &  barbues  ,  avec  une  petite 
pointe  au  bout  ,  qui  reffemble  à  une  pièce  ajoutée.  Sa 
couleur  eft  par- tout  brune  ,  imitant  la  couleur  de  fuie  ou 
de  fumée  ;  mais  la  moitié  poftérieure  des  ailes  eft  d'une 
covîleur  un  peu  plus  claire.  La  partie  antérieure  a  quelques 

raies 


DES    Insectes.  iSp 

raies  noires,  &  de  plus  on  y  remarque  une  fingularitë.  Ce 
font  deux  points  failians  élevés  &  compofés  d'écaillés  qui 
forment  une  efpéce  de  broffe.  Le  deflbus  des  aîles  eft 
femblable  au  deffus  pour  la  couleur  ,  ôc  on  y  remarque 
feulement  une  bande  tranfverfe  noirâtre.  Je  ne  connois 
point  la  chenille  de  cette  phalène. 

117.  PHAL^NA  feticornis fpiriUngiùs  ,  ails  deflexls 
nigris  ,  fajciis  tribus  argenteis  tran/verjls  ,  terda  Inter' 
rupta. 

La  phalène  à  trois  bandes  argentées. 

Longueur  i  ligne. 

Cette  très- petite  phalène  a  la  tête  jaunâtre.  Ses  aîles 
font  d'un  brun  noir  ,  avec  trois  bandes  tranfverfes  argen- 
tées ,  auiïi  larges  que  les  intervalles  noirs  qui  font  en- 
tr'eiles.  La  dernière  de  ces  bandes  eft  coupée  dans  fon 
milieu  &  partagée  en  deux  taches.  La  chenille  de  cette 
phalène  vient  fur  le  cerfeuil  fauvage  ,  où  elle  fait  une  pe- 
tite coque  ronde  d'une  couleur  jaune  &  fauve. 

118.  PHALyENA  feticornis  f'piriUnguis  ,  humeris 
latis- ,  fcrrugineo-fufca  ,  fajciis  tribus  tranfverfisfaiura' 
tioribus. 

De  Geer.  inf.  i  ,  t.  16  ,f.  $: 

La  chappe  brune. 
Longueur  4  lignes. 

Cette  efpéce  ,  ainfi  que  les  fuivantes  ,  eft  d'une  forme 
particulière  ôc  différente  des  autres.  Le  haut  de  fes  aîles  , 
ce  qui  forme  fes  épaules  ;  va  tout  d'un  coup  en  s'élagifTant, 
&  enfuite  les  aîles  fe  retrécifTent  vers  le  bas ,  ce  qui  donne 
à  l'infefte  une  certaine  forme  ovale  ,  ou  la  figure  d'un  ■ 
homme  qui  porte  une  chappe.  En-deffus  ,  cette  phalène 
eft  d'un  brun  rougeâtre,  avec  trois  larges  bandes  tranfver- 
fes de  couleur  plus  foncée  ,  une  à  la  bafe  de  l'aîle ,  l'autre 
au  Tnilieu  &  la  troifiéme  au  bas  de  l'aîle.  En-deflbus  elle  eft 
d'une  couleur  plus  claire  &  blanchâtre. 

Tome  IL  Y 


170  Histoire    abrég:ée 

Iip.  PHAL^NA  Jeùcornis  fpiriUnguis  ,  kumeris 
lads  ,  aurato  -Jlavefcens  ,  alarutn  fafcia  tranjvcrja  , 
maculaque  duplici  jujca. 

Coed.  gall.  tom.  3  ,   tab.  4. 

Albin,  inf.  t.  6$  ,  fig.  C.  D.  _ 

Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  z  ,  claff,  4>  Papil.  nofturn. 

La  chappe  à  bande  ôC  tache  brune. 

Longueur  4  lignes.. 

Elle  reflemble  tout-à-fait  à  la  précédente  ,  dont  elle 
pourroit  bien  n'être  qu'une  variété.  Elle  en  diffère  en  ce 
que  fa  couleur  eft  d'un  jaune  un  peu  bronzé  ,  &  qu'au  lieu 
de  trois  bandes  brunes  ,  il  n'y  en  a  qu'une  feule  tranfverfe 
au  milieu  des  ailes  ,  &  les  deux  autres  d'en -haut  &  d'en- 
bas  font  interrompues  dans  leur  milieu ,  ce  qui  forme  feu- 
lement deux  taches  brunes  attenant  le  bord  extérieur  de 
chacune  des  ailes  de  deifus  ,  une  en-haut,  l'autre  en-bas. 

120.    PHAL^NA  fedcornis  fpirUlnguis  ,   hiimeris 
lads  ,  alis  andce  pallidls  fafcia  obliqua  juJca  y  pone 
fiifcis  fafcia  maculaque  cinereis. 
Reaum.  inf.  i  ,t.  17  ,  f.  9. 
La  chappe  brune  aujautou: 

Longueur  4  lignes. 

Sa  tête  eft  jaunâtre  avec  les  yeux  noirs.  Son  corcelet  6c 
la  partie  fupétieure  de  fes  ailes  font  d'un  brun  pâle  ,  avec 
une  bande  plus  brune  oblique,  qui  va  en  montant  du  bord 
extérieur  vers  l'intérieur.  Dans  cet  endroit,  les  bandes  des 
deux  ailes  fe  touchent  &  forment  enfemble  un  fautoir.  La 
partie  inférieure  &  la  plus  confidérable  des  ailes  eft  d'un 
brun  foncé  ,  avec  une  bande  grife  oblique  qui  va  en 
defcendant  du  bord  extérieur  vers  l'intérieur,  &  vers  le  bas 
une  tache  irréguliere  de  même  couleur.  Le  deflbus  des 
aîles  eft  plus  pâle  que  le  deifus.  On  rencontre  fouvent 
cette  petite  phalène  voltigeante  fur  les  ifs  &  les  charmilles 
ou  nous  avons  trouvé  fa  coque.  Sa  chenille  eft  petite  , 


D  E  s      InS  E  C  T  E  s.  171' 

à  feize  pattes.  Elle  eft  d'une  couleur  gris-de-fourîs ,  piquée 
de  jaune  en  -  deflus.  Les  côtés  &  le  deflus  de  fon  corps 
font  d'un  jaune  citron.  On  la  trouve  fur  l'érable  dont  elle 
fe  nourrit. 

121.  PHALyENA  fedcornis  /pirllinguls  f  Aumeris, 
lads  ,/lava  ,  fafcia  tranj\>erja  fufca, 

La  chappe  jaune  à  bande  brune. 

Longueur  1  f  lignes. 

Sa  forme  eft  la  même  que  celle  des  précédentes  y  dont 
elle  diffère  pour  la  grandeur  &  la  couleur.  Elle  eft  d'un 
jaune  luftré,  avec  une  bapde  tranfverfe  brune  furie  milieu 
de  chaque  aîle.  Ces  deux  bandes  font  enfemble  à  la  jonc- 
tion des  deux  aîles,un  angle  obtus.  Le  deffous  de  l'infede 
eft  aufli  jaunâtre. 

,122.  PHAL^ENA  feticornis  fpir'ilinguis  i  humeris 
lads  ,fufco-aurea  jfâfcia  dupiici  aurata  ,  macula pur" 
purea. 

La  chappe  bronzée. 

Longueur  3  lignes. 

Elle  eft  toute  de  couleur  brune  &  parfemée  de  petits 
poils  jaunes  qui  la  fontparoître  bronzée.  Vers  le  bord  inté- 
rieur des  aîles  de  deffus  ,  eft  une  large  tache  d'un  brun 
pourpre  ,  bordée  en -haut  ôc  en-  bas  d'une  raie  dorée.  Le 
deffous  de  l'infede  eft  auffi  bronzé. 

125.  PHAL^NA  fedcornis  Jpirilinguls  ,  humens 
lads ,  antennis flavejcendbus  ails  dllute  virejcendbus. 

Rofel.  inf.  vol.  i ,  tah.  i ,  claJJ,  4.  Papil.  noflurn. 
La  chappe  verte. 

Longueur  4  Lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ,  fes  antennes  &  fes  pattes  font  jau- 
nâtres &  fes  aîles  font  d'un  beau  vert  clair.  Sa  chenille  eft 

Yij 


172  Histoire     abrégée 

verte  &  rafe ,  elle  a  feize  pattes  &  elle  roule  les  feuilles  de 

chêne. 

124.  PHAL^NA  fedcornis  fp'uilinguis  ,  humeris 
lads  j  alis  viridibus  ^  linea  duplicl  tran/yerja  albida. 

Rofel.  inf.  tom.  4  >  tab.  10. 

Reaum.  inf.  tom.  i ,  ]^lanch.  3?  ,jlg.  i  j. 

L'amir.  inf-  tab.  z. 

La  chappe  veru  à  bande. 

Longueur  9  lignes. 

Cette  efpéce  eft  par-tout  d'un  vert  clair.  Ses  aîles  ont 
leurs  bords  blanchâtres ,  &  de  plus  deux  lignes  blanches 
tranfverfes  qui  vont  un  peu  en  defcendant  du  bord  inté- 
rieur vers  l'extérieur.  Ses  antennes  &  fes  pattes  font  jaunâ- 
tres^ &  le  delTous  de  l'infede  eft  d'un  vert  plus  pâle  que  le 
delfus.  Elle  vient  comme  la  précédente  ,  d'une  chenille 
qui  roule  le  chêne  ôc  dont  la  coque  a  la  forme  d'un 
bateau. 

125'.PHAL^N  K  fedcornis  /pinlingiùs  ,  alis  dejlexis 
viridibus  ,fafcia  duplici  tran/ver/a/'aturadore, 

La  phalène  verte  ondée. 

'Longueur  7  lignes. 

Ses  aîles  fupérieures  font  vertes  ,  bordées  d'un  peu  de 
rouge  &  nuancées  de  trois  bandes  prefque  tranfverfes  d'un 
vert  plus  foncé.  Les  aîles  inférieures  font  d'un  vert  pâle  & 
jaunâtre.  Ses  antennes  font  rougeâtres  ainfi  que  fes  pattes. 
Toutes  les  quatre  aîles  font  en-deffous  d'un  vert  pâle.  Ctt 
infe£te  a  été  pris  à  la  Terre  de  Bandeville  ,  à  quelques 
lieues  de  Paris. 

12.6.  PHAL^NA  fedcornis  planilinguis ,  corpore 
rofeo  ,  alis  rotundads planiufcuUs  niveis  ,finguUs punclo 
cinereo. 

Reaum.  inf.  i,  t.  i?  ,/.  i  ,9  —  i j. 

La  phalène  culiciforme  de  V éclaire. 

Longueur  f  ligne.  • 


DES    Insectes.  i^j 

Cette  efpéce  eft  la  plus  petite  que  nous  connoi/Tions.' 
Elle  reffemble  d'abord  à  une  petite  tipule  culiciforme,  ou 
encore  mieux  au  mâle  d'un  kermès  ou  d'une  cochenille. 
Son  corps  qui  n'a  qu'un  quart  de  ligne  de  long ,  eft  rou- 
geâtre  ,  de  couleur  de  chair  ôc  comme  poudré  d'une  farine 
blanche.  Sa  langue  ou  trompe  ne  fe  tourne  point  en  fpi- 
rale  ,  mais  elle  eft  platte  ôc  droite.  Ses  antennes  à  peu  près 
de  la  longueur  de  fon  corps  font  blanches  ,  ainfi  que  fes 
pattes.  Ses  aîles  débordent  {on  corps  de  moitié  ,  elles  font 
arrondies  &  l'infede  les  porte  prefque  parallèlement  au 
plan  de  pofition.  J'ai  fouvent  trouvé  cette  petite  phalène 
fur  l'éclairé  ,  (  chelldonium  majus,  )  Ses  aîles  font  peu 
écailleufes ,  enforte  que  j'ai  d'abord  douté  que  ce  fut  une 
véritable  phalène.  Je  n'ai  jamais  trouvé  fa  chenille  qui 
fe  trouve  figurée  dans  l'Ouvrage  de  M.  de  Reaumur.  Elle 
reffemble  à  une  petite  tortue^  pour  fa  forme  ovale  &  ap- 
platie  ,  6c  elle  eft  fi  petite  qu'on  ne  peut  diftinguer  le 
nombre  de  fes  pattes.  On  n'apper<joit  guères  que  fes  fix 
premières  pattes  écailleufes. 

T  I  N  yE  A. 

LA     TEIGNE. 

AnteTinx filiformes  à  bajl  Antennes  filiformes  dé- 
'adapicemdecrefcentes.  croiffant   de   la    bafe   à   la 

pointe. 

Frons  prominula.  Toupet  de  la  tête  élevé  & 

avancé. 
Larva  involucro  te8a.  Chenille  cachée  dans  un  four- 

reau. 
Chrjfalis  in  involucro  larvût.  Chryfalide  dans  le  fourreau  de 

la  chenille. 

Nous  aurions  pu  joindre  les  teignes  aux  phalènes  ,  aux- 
quelles elles  reiïemblent  beaucoup  :  mais  comme  le  genre 
des  phalènes  eft  déjà  très  -  chargé  ,  &  que  les  teignes  font 


1 74  Histoire     abrégée 

auili  fort  nombreufes  ,  nous  avons  cru  devoir  profiter  des 
différences  qui  fe  rencontrent  entre  les  unes  &  les  au- 
tres ,  pour  féparer  ces  deux  genres.  Ces  différences  font 
même  fi  marquées  ,  que  les  perfonnes  qui  n'ont  aucune 
teinture  d  hiftoire  naturelle  ,  favent  très-bien  diftinguer 
certaines  efpéces  de  teignçs  ,  telles  que  celles  qui  vien- 
nent dans  les  maifons  ,  d  avec  les  phalènes. 

Les  antennes  de  ces  infettes  n'ont  rien  de  particulier  ; 
elles  relTemblent  à  celles  de  pluficurs  phalènes  &  autres 
infeftes  de  cette  feftion.  Malgré  cette  refiemblance  ,  on 
difHngue  prefqu'au  premier  coup  d'œil,une  teigne  par  une 
efpéce  de  toupet  de  poils  qui  s'avance  &  s'élève  fur  le  de- 
vant de  la  tête  ,  &  par  un  port  d'aîles  particulier  dont  nou3 
parlerons  plus  bas.  Un  autre  caradere  bien  fur  ,  confifte 
dans  l'examen  de  la  larve  ou  chenille  de  la  teigne.  Ces 
chenilles  qui  ont  tantôt  feize  ,  tantôt  quatorze  pattes  ,  & 
plus  fouvent  huit  feulement,  ne  font  point  découvertes  ÔC 
à  nud  comme  celles  des  papillons  &  des  phalènes  :  elles 
font  toujours  à  couvert  &  cachées  ,  foit  dans  un  fourreau 
qu'elles  fe  compofent  de  différentes  matières  &  qu'elles 
tranfportent  avec  elles  ;  foit  dans  des  feuilles  qu'elles  ont 
fù  rouler  pour  fe  former  une  habitation  dans  laquelle  elles 
font  à  l'abri  &  peuvent  manger  à  leur  aife  ;  foit  enfin  dans 
l'intérieur  d'une  feuille  dont  elles  rongent  le  parenchyme, 
laiffant  la  pellicule  ou  épidémie  tant  extérieure  qu'inté- 
rieure^qui  les  met  à  l'abri.  C'eft  dans  ces  mêmes  retraites 
que  les  teignes  parviennent  à  l'état  de  chryfalides  ,  fans 
avoir  befoin  de  fe  filer  de  coque.  Le  logement  de  la  che- 
nille tient  lieu  de  coque  à  la  chryfalide  ;  tout  au  plus  quel- 
ques-unes filent  quelques  brins  de  foie  qui  paroifTent  defîi- 
nés  à  foutenir  la  chryfalide  &  à  fermer  les  ouvertures  de 
fon  habitation  pendant  qu'elle  eft  dans  cet  état.  Cette 
propriété  d'être  toujours  cachée  dans  un  fourreau ,  ou  une 
dx^meure  qui  lui  en  tienne  lieu  ,  &  de  fe  métamorphofer 
dans  ce  même  endroit ,  eft  particulière  à  la  chenille  de  la 
teigne  ,  &  ia^fait  diftinguer  de  ceiles  des  papillons  &  des 


D  E  s      I  N  s  E  C  TE  s.  17J 

phalènes.  Examinons  maintenant  ces  chenilles  plus  en 
détail. 

En  général  les  chenilles  des  teignes  font  affez  petites  , 
ainfi  que  l'animal  parfait  qu'elles  donnent.  Leur  corps 
fembiable  en  petit  à  celui  des  grandes  chenilles ,  eft  ordi- 
nairement lilTe  ;  des  poils  auroient  été  inutiles  à  des  infec- 
tes qui  fe  font  des  vêtemens  &  n'auroient  fervi  qu'à  les 
embarraffer.  Quant  aux  pattes  de  ces  chenilles,nous  avons 
dit  que  leur  nombre  varioit.  Beaucoup  n'ont  que  huit 
pattes  ,  favoir  les  fix  écailleufes  antérieures  ôc  les  deux 
poftérieures  qui  font  au  dernier  anneau.  La  plupart  de  ces 
■chenilles  qui  font  renfermées  dans  des  fourreaux  ,  n'a- 
voient  befoin  que  de  ces  huit  pattes  pour  avancer  ôc  pour 
•reculer  ;  les  pattes  intermédiaires  ne  leur  auroient  été 
d'aucun  ufage  dans  leurs  fourreaux  ,  quelques-unes  ce- 
pendant ont  feize  pattes ,  d'autres  quatorze  ,.  mais  ce  n'^ft 
pas  le  plus  grand  nombre. 

Celles  de  ces  chenilles  qui  fe  font  des  fourreaux  ,  em- 
ployent  différentes  matières  pour  les  compofer.  Tout  le 
monde  connoît  les  teignes  domeftiques  qui  rongent  nos 
tapifferies  ,  nos  draps  ôc  nos  étoffes  de  laine  ,  dont  elles  fe 
Jiourriffent  ôc  s'habillent  en  même  tems.  Ces  fourreaux 
artillement  tilfus ,  font  compofés  de  brins  de  laine  que  1  in- 
fede  coupe  ôc  hache  avec  fes  dents  ,  ôc  qu'il  attache  ôc  lie 
enfemble  avec  un  peu  de  foie  qu'il  file.  Cette  foie  fe  voit 
particulièrement  dans  l'intérieur  du  fourreau  qui  eft  liffe  ôc 
poli,  pour  ne  pas  bleffer  le  corps  délicat  de  l'infede,  tandis 
que  l'extérieur  eft  garni  d'un  fin  duvet  de  laine.  Mais  la 
compofition  de  cet  habit  n'eft  pas  la  feule  chofe  digne  de 
remarque  ;  l'infeûe  fait  de  plus  l'allonger  ôc  laggrandir 
à  mefure  qu'il  croît  ôc  qu'il  grofîit.  C'eft  ce  qu'on  peut  ap- 
■percevoir  aifément  ,  en  tranfportant  de  petites  teignes 
d'une  étoffe  fur  une  autre  de  différente  couleur.  Comme 
les  fourreaux  de  ces  infedes  font  de  la  même  couleur 
que  la  laine  qu'ils  employent  ,  en  changeant  ainfi  la  cou- 
leur de  l'étofîe  ,  on  apper^oit  plus  aifément  les  rallonges 


17^  Histoire    abrégée 

&  les  pièces  de  fon  habit.  Je  fuppofe  donc  qu'on  prenne 
quelques  petites  teignes  dont  le  fourreau  eft  encore  pe- 
tit de  deffus  un  drap  bleu,  &  qu'on  mette  ces  teignes  avec 
leurs  fourreaux  bleus  fur  un  drap  rouge  :  au  bout  de  quel- 
que tems  ,  la  teigne  qui  grofîlt  a  befoin  d'allonger  fon 
fourreau  ;  elle  le  fait  en  attachant  aux  deux  extrémite's  , 
aux  bords  des  ouvertures  des  deux  bouts,  des  brins  de  laine 
rouge.  Pour  exécuter  cette  manoeuvre  ,  elle  fe  tire  pref- 
qu'entiérement  de  fon  fourreau  &■  y  rentre  de  tems  en 
tems.  L'ouvrage  fait ,  on  voit  fon  fourreau  qui  étoit  tout 
bleu  bordé  maintenant  de  rouge  aux  extrémités  ,  plus  ou 
moins  ,  fuivant  que  les  dernières  allonges  faites  par  l'in- 
fe£te  ont  été  plus  ou  moins  confidérables.  Cet  aJonge- 
ment  du  fourreau  n'eft  encore  qu'une  petite  partie  du  tra- 
vail de  l'infecle  ,  il  lui  refte  à  faire  un  ouvrage  bien  plus 
difficile  ;  il  faut  que  non-feu!ement  il  allonge  fon  fourreau, 
mais  qu'il  i'élargifle  ,  fans  quoi  il  feroit  trop  étroit.  Pour  cet 
effet ,  l'infede  fend  avec  fes  dents  fon  fourreau  dans  fa 
longueur  ,  d'abord  à  un  bout  ôc  puis  à  l'autre,  &  entre  les 
bords  de  cette  fente  ,  il  ajufte  une  pièce  neuve  qu'il  com- 
pofe  de  même.  Ainfi, outre  les  allonges  rouges ,  le  fourreau 
a  encore  dans  fa  longueur  des  pièces  pareillement  rouges 
fur  un  fond  bleu.  Au  bout  de  quelque  tems,  lorfque  la 
chenille  groiïira  encore  ,  il  lui  faudra  répéter  la  même  ma- 
nœuvre ,  ôc  fi  on  veut  que  fon  fourreau  foit  encore  plus 
bigarré ,  on  peut  la  mettre  fur  une  étoffe  verte  :  les  nou- 
velles pièces  feront  vertes  ,  &  le  fourreau  participera 
des  couleurs  différentes  de  toutes  les  étoffes  fur  lefquelles 
la  teigne  aura  été  mife.  Mais  une  autre  chofe  qui  n'eft  pas 
moins  remarquable  ,  c'eft  que  les  excréniens  de  l'infetle 
font  auffi  de  la  couleur  de  l'étoffe.  Il  femble  que  la  partie 
colorante  du  drap  ou  de  la  laine  paffe  toute  dans  les  excrè- 
mens  de  l'infeûe  ,  tandis  que  la  fubftance  de  cette  laine 
fert  à  fa  nourriture. 

La  teigne  ,  après  avoir  rongé  tous  les  brins  de  laine  les 
jnoins  ferrés  6c  les  plus  aîfès  à  dévorer  qui  fe  trouvent 

autour 


DES     Insectes.  ijj 

autour  d'elle,  fe  tranfporte  enfuite  plus  loin  avec  fon  four- 
reau ,  &  elle  porte  toujours  fon  habitation  de  place  en 
place  jufqu'à  ce  qu'elle  fe  métamorphofe  :  pour  lors  elle 
iixe  fon  fourreau  contre  l'étoffe  ,  à  l'aide  de  quelques  Hls 
qu'elle  attache.  Elle  bouche  auiTi  avec  de  pareils  lib  les 
deux  ouvertures  de  ce  même  fourreau  qui  lui  forme  une 
efpéce  de  coque.  Elle  n'a  pas  befoin  de  s  en  filer  d'autre. 
Dans  cet  abri  elle  fe  transforme  en  chryfalide  ,  &  lorf- 
qu'elle  eft  parvenue  à  l'é.tat  d'infefte  parfait ,  elle  en  furt 
en  perçant  le  tiffu  dont  elle  avoit  fermé  une  des  deux  ou- 
vertures. 

D'autres  teignes  domeftiques  rongent  les  pelleteries ,  les 
peaux  d'oifeaux ,  &  avec  les  poils  ou  plumes  qu'elles  en 
enlèvent  ,  elles  fe  forment  des  fourreaux  femblables  à 
ceux  que  nous  venons  de  décrire.  Les  manoeuvres  de  tou- 
tes ces  teignes  font  les  mêmes ,  il  n'y  a  que  leur  nourriture 
qui  foit  différente. 

Parmi  les  teignes  qui  fe  trouvent  dans  la  campagne , 
quelques-unes  fe  forment  auffi  des  fourreaux  femblables  à 
ceux  des  teignes  domeftiques  ,  &  qui  n'en  différent  que 
par  les  matières  qui  les  compofent.  Le  chiendent  ou  gra~ 
mên  nous  en  fournit  une  efpéce  ,  dont  le  fourreau  eft  pref- 
que  tout  compofé  des  petits  poils  qui  fe  trouvent  fur  les 
jeunes  feuilles  de  cette  plante.  La  teigne  fe  nourrit  des 
feuilles  &  fe  fert  de  leur  duvet  pour  compofer  fon  four- 
reau qui  femble  couvert  de  moififfure  ,  ce  qui  nous  a  por- 
té à  diftinguer  cette  teigne  par  le  nom  de  moifie.  D'autres 
teignes  qui  fe  trouvent  l'ur  le  chêne  ôc  fur  quelques  autres 
arbres  ,  favent  couper  adroitement  d^s  morceaux  de  feuil- 
les ,  qui  joints  enfemble  par  des  fils  ,  leur  forment  des 
fourreaux  durs  ôc  confiftans.  Quelques-unes  même  font 
encore  mieux  :  elles  favent  mettre  à  proHt  les  découpures 
&  les  dents  qui  fe  trouvent  au  bord  de  ces  feuilles  ,  & 
les  placer  de  façon  qu'elles  forment  une  efpéce  d'orne- 
ment fur  leurs  fourreaux  ;  tantôt  c'eft  une  efpéce  de 
crête  de  coq  qui  les  garnit  tout  du  long  ,  d'autres  fois 

Tome  IL  Z 


iyS  Histoire     ABRécéE 

ce  font-  des  efpéces  de  coquilles  qui  en  ornent  l'extré- 
mité. 

Les  brins  de  paille  &  de  tiges  de  plantes  féchées  font 
employés  par  d'autres  teignes  pour  compofer  leurs  vête- 
mens.  Les  unes  plus  petites  fe  contentent  de  couper  ces 
petits  brins  de  paille  de  la  longueur  de  leur  fourreau  ,  ôc 
de  l'en  revêtir  en  dehors  tout  du  long  ,  enforte  qu'il 
refiemble  à  une  efpéce  de  fagot ,  dont  un  morceau  n'ex- 
cède guères  l'autre  :  d'autres  plus  grandes  placent  de  même 
plufieurs  petits  brins  d'herbe  feche  longitudinalement  fur 
leur  fourreau  ,  mais  elles  en  mettent  plufieurs  rangs  en  re- 
couvrement les  uns  fur  les  autres  ,  ce  qui  doit  les  mettre  à 
l^abri  de  la  pluie  &  de  l'humidité.  Enfin  quelques-unes 
placent  au  contraire  ces  brins  d'herbe  en  travers  fur  leur 
fourreau  ,  ce  qui  le  rend  tout  hérilTé. 

Il  y  a  d'autres  teignes  à  fourreaux  qui  employent  dans  la 
conftruftion  de  leur  demeure  des  matières  beaucoup  plus 
folides  que  celles  que  nous  venons  de  voir.  Elles  fe 
fervent  de  la  pierre  même  dont  elles  recouvrent  leur  ha- 
billement. On  voit  fouvent  de  ces  petites  teignes  le  long 
des  murs  de  pierre  des  vieux  bâtimens.  Leurs  fourreaux 
bruns  font  coniques  ,  terminés  en  pointe  par  le  bout  , 
ronds  dans  les  unes,  triangulaires  &  à  pans  dans  les  autres. 
Les  petites  chenilles  qui  les  habitent  font  brunes  ,  elles 
ont  feize  pattes  :  leur  tête  fort  par  l'ouverture  large  de  leur 
fourreau  ,  ôc  l'autre  extrémité  pointue  n'a  qu'une  petite 
ouverture  par  laquelle  l'animal  rend  fes  excrémens.  Ces 
fourreaux  font  tous  couverts  de  petits  grains  de  pierre  liés 
ôc  affemblés  enfembfè  par  la  foie  dont  l'intérieur  du  four- 
reau eft  compofé.  Quelques  auteurs  ont  nommé  ces  tei- 
gnes ,  teignes  à  capuchon  ,  à  caufe  de  la  forme  de  leurs 
fourreaux.  Elles  fe  nourriffent  d'un  petit  lichen  verdâtre 
qui  couvre  fouvent  en  grande  quantité  les  pierres  expofées 
à  l'air  depuis  long-tems.  Les  arbres  font  aufîi  fouvent  cou- 
Verts  d'un  petit  lichen  femblable ,  qui  fert  pareillement  de 
nourriture  à  une  petite  teigne  à  capuchon ,  mais  dont  le 


DES     Insectes.  179 

fourreau  eu  jaune  ou  vert  ,  à  caufe  des  brins  de  lichen 
dont  elle  fe  fert  pour  le  former. 

Toutes  ces  teignes  à  fourreaux  fe  métamorphofent 
comme  les  teignes  domeftiques.  Lorfqu'elles  veulent  fe 
transformer  ,  elles  fixent  leurs  fourreaux  contre  les  feuil- 
les j  contre  les  écorces  ,  ou  contre  les  murs  en  filant  au 
bord.  Elles  deviennent  chryfalides  dans  cette  efpéce  de 
coque  ,  ôc  lorfqu'elles  font  changées  en  infeâes  parfaits  % 
elles  fortent  en  fe  faifant  jour  par  la  petite  ouverture  de 
l'extrémité  du  fourreau  qui  fervoit  à  donner  iffue  aux  ex- 
crémens  de  la  chenille. 

Les  teignes  que  nous  venons  de  décrire  ont  des  four- 
reaux portatifs ,  des  efpéces  d'habitations  mobiles  ôc  ifo- 
lées  qu'elles  portent  avec  elles  de  côté  6c  d'autre.  Il  y  a 
d'autres  efpéces  de  teignes  qui  fe  pratiquent  des  demeures 
où  elles  font  à  l'abri  &  à  couvert  comme  les  précédentes  f 
mais  qu'elles  ne  peuvent  mouvoir.  L'induftrie  de  ces  in* 
fettes  n'en  eft  pas  moins  grande  ,  ôc  on  ne  fauroit  affez  re- 
marquer l'art  qu'ils  employent  pour  fe  former  les  loge- 
mens  dlfférens  dans  lefquels  ils  paflent  leur  vie.  Parmi  ces 
différentes  teignes  ,  il  y  en  a  qui  replient  feulement  une 
feuille,  en  attachant  fortement  les  deux  côtés  avec  des  fils 
de  foie ,  ôc  fe  tiennent  renfermées  dans  ce  pli  qui  fe  trouve 
entre  les  deux  côtés  de  la  feuille.  D'autres  ne  fe  conten- 
tent pas  de  plier  ainfi  les  feuilles  ,  elles  en  roulent  le  bord 
ou  l'extrémité ,  ôc  fe  logent  dans  le  centre  de  cette  efpéce 
de  rouleau  qu'elles  ont  ainfi  formé.  Là  elles  font  à  l'abri 
des  injures  de  l'air  ôc  des  infultes  de  différens  infedes  vo- 
races.  Le  rouleau  où  elles  font  renfermées ,  eft  aflujetti  par 
plufieurs  liens  de  foie  pofés  de  diftance  en  diftance  ,  com- 
me par  paquets  ,  ôc  les  extrémités  de  ce  même  rouleau 
font  fermées  par  les  bords  que  l'infede  rapproche  ôc  atta- 
che enfemble  par  le  moyen  d'autres  fils  de  foie.  La  teigne 
ainfi  renfermée  ,  ronge  la  partie  de  la  feuille  roulée  dans 
l'intérieur  de  fon  habitation  ,  laiflant  cependant  les  pel- 
licules extérieure  ôc  intérieure  de  cette  feuille  dont  elle  ne 

Zij 


i8o  Histoire     abrégée 

mange  que  le  parenchyme.  C'eft  aufTi  dans  ce  même  rou- 
leau qu'elle  devient  chryfalide  ôc  qu'elle  fe  change  en 
infeâe  parfait.  On  trouve  de  ces  rouleaux  aux  feuilles 
de  chêne  6c  de  plufieurs  autres  arbres  ,  mais  il  y  a  peu  d'ar- 
bres qui  en  foient  autant  infetlés  que  le  lilac.  Souvent  tou- 
tes fes  feuilles  font  ainli  roulées.  Si  on  les  déroule  ,  on 
trouve  la  partie  de  la  feuille  repliée  dans  l'intérieur  ,  com- 
me morte  ,  blanche  &  tranfparente  ,  il  ne  reftc  que  le 
fquelette  de  cette  feuille  dans  lequel  on  trouve  plufieurs 
petites  chenilles  lifles  ,  rougeâtres ,  toujours  en  compagnie 
plus  ou  moins  nombreufe  de  quatre  ,  dix  ,  douze  ,  ou 
même  quinze  &  feize.  Ces  efpéces  de  chenilles  donnent 
des  petites  teignes  qui  font  orduiairement  reconnoilTables , 
en  ce  que  leurs  épaules  ou  la  bafe  de  leurs  aîles  font  affez 
larges. 

Ces  efpe'ces  de  teignes  font  obligées  ,  ainfi  que  les  pré- 
cédentes ,  de  fe  former  une  habitation  conflruite  avec 
les  mêmes  feuilles  qu'elles  doivent  ronger  enfuite.  D'au- 
tres ne  fe  donnent  pas  la  même  peine  :  à  mefure  qu'elles 
mangent,  ellesfelogent  àla  place  delà  nourriture  qu'elles 
ont  prife.  Ces  teignes  encore  très-petites  percent  la  pelli- 
cule extérieure  de  la  feuille  ,  infinuent  leur  tête  dans  cette 
petite  ouverture  &  mangent  le  parenchyme  intérieur.  A 
mefure  qu'elles  ont  ainfi  cave  &  creufé  la  feuille  ,  elles 
s'enfoncent  &  forment  des  chemins  couverts  ,  des  galleries 
entre  les  deux  pellicules  des  feuilles  ,  avançant  toujours 
à  proportion  de  la  nourriture  qu'elles  prennent.  On  voit 
fouvent  ces  chemins  des  teignes  tracés  fur  les  feuilles. 
ïls  font  très-reconnoiffables  ,  ence  que  la  feuille  eft  tranf- 
parente &  a  perdu  fa  couleur  verte  en  ces  endroits.  Ces 
chemins  font  fouvent  fort  irréguliers  ,  pleins  de  contours 
&  de  détours  fuivant  les  différens  côtés  vers  lefquels  la 
chenille  s'eft  portée.  Si  on  levé  une  des  deux  pellicules  de 
la  feuille  qui  couvrent  ces  chemins  ,  on  trouve  ordinai- 
rement vers  l'extrémité  une  petite  chenille  toute  feule, 
lifie ,  un  peu  jaunâtre  ,  qui  a  quatorze  pattes.  Ces  petites 


DES    Insectes;  igt 

teignes  reftent  dans  ces  mêmes  galleries  pout  fe  transfor- 
mer en  chryfalides  ,  &  elles  n'en  fortent  que  fous  leur 
dernière  forme  d"infe£les  parfaits.  M.  de  Reaumur  a  don- 
né à  ces  chenilles  le  nom  de  ver  mineur  ,  parce  qu  ils  mi- 
nent l'intérieur  des  feuilles.  On  pourroit  les  appeller  plu- 
tôt ^  c-4é/zi7/^j'  mineufès.  Au  refte,  les  teignes  ne  font  pas  les 
feuls  infectes  dont  les  larves  minent  ainli  les  feuilles  ; 
celles  de  quelques-  autres  infeâes  ont  la  même  indudrie. 
Nous  avons  déjà  vu  que  les  larves  de  quelques  charanfons 
font  pareillement  mineufès  ;  celles  de  quelques  mouches 
en  font  autant.  Mais  un  moyen  fur  de  diftinguer  toutes  ces 
larves  mineufès  les  unes  des  autres  lorfqu'on  les  rencon- 
tre dans  une  feuille  ,  c'eft  d'examiner  leurs  pattes.  Les 
larves  des  teignes  en  ont  quatorze  ,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit.  Celles  des  charanfons  n'ont  que  fix  p:^ttes  écail- 
leufes ,  comme  celles  de  tous  les  infedes  à  étuis  ,  &  celles 
des  mouches  n'ont  point  du  tout  de  pattes.  Ainfi  on  peut 
favoir  ce  que  donnera  par  la  fuite  chacune  de  ces  diffé- 
rentes larves. 

Les  teignes  ne  minent  pas  feulement  les  feuilles  ^  quel- 
ques efpéces  cherchent  une  nourriture  plus  fucculente  , 
elles  minent  les  fruits.  Il  eft  très  -  commun  de  trouver  des 
fruits  verreux.  Qu'on  examine  les  prétendus  vers  qu'ils 
•renferment ,  s'ils  ont  plus  de  fix  pattes  on  peut  êtrp  fur 
qu'ils  donneront  des  teignes ,  fi  au  contraire  ils  n'ont  point 
de  pattes  ,  ce  font  des  larves  de  mouches. 

Nous  ne  finirions  pas  _,  fi  nous  voulions  examiner  en  dé- 
tail tous  les  différens  manèges  qu'employent  un  grand 
nombre  de  teignes  pour  fe  loger.  En  général  ,  la  plupart 
des  produdions  animales  &  végétales  font  expofées  à  être 
attaquées  par  ces  petits  animaux.  Leurs  chenilles  les 
dévorent ,  &  font  d'autant  plus  difficiles  à  trouver  qu'elles 
fe  tiennent  ordinairement  cachées.  Mais  fi  les  chen'Ues  de 
ces  teignes  font  aufii  nuifibles  ,  les  infedes  parfaits  qui  en 
proviennent  n'en  font  pas  moins  dignes  d'attention  pour 
leur  beauté,  liïy  a  peu  de  genre  qui  renferme  des  infectes 


i82  Histoire    ABRéoéE 

auflî  brillans  6c  aufTi  magnifiques  ,  &  fi  les  teignes  étoient 
plus  grandes  ,  on  feroit  furpris  de  la  richefle  de  leurs  cou- 
leurs. Les  aîles  d'un  grand  nombre  font  parfemées  d'or  ôc 
d'argent  diftribué  par  bandes  &  par  compartimens.  Sur 
d'autres  on  voit  briller  les  couleurs  les  plus  vives,  fouvent 
rehauffées  d'un  peu  d'or  ,  ôc  l'on  ne  peut  fe  laffer  d'admi- 
rer la  magnificence  &  les  beautés  que  le  microfcope  nous 
fait  découvrir  dans  les  aîles  de  ces  infcÊlcs ,  tandis  qu'ils 
paroiflent  aux  yeux  fi  vils  ôc  fi  méprifables.  Enfin  les  ai- 
grettes ôc  les  franges  dont  quelques-unes  de  ces  teignes 
font  parées  ,  augmentent  encore  leur  beauté.  On  verra 
toutes  ces  différences  dans  le  détail  que  nous  allons  don- 
ner des  efpéces  de  ce  genre. 

1 ,  T I N  yE  A  corniculis  duohusfubulatis  recurvis ,  cinereUf 
ails  macula  fu/ca. 

La  teigne  à  queue  d'hirondelle. 
Longueur  3  f  lignes.    Largeur  t  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ôc  tout  le  refte  de  fon  corps  eftgris  j 
au-devant  de  fa  tète  font  deux  petits  crochets  recourbés 
en-deflTus,  compofés  de  plufieurs  articulations  ,  plus  longs 
que  la  tête  ôc  qui  accompagnent  la  trompe  de  chaque 
côté.  Ses  aîles  font  larges  ôc  forment  vers  le  bout  la  queue 
d'oifeau.  Au  milieu  de  chacune  eft  une  tache  brune  ,  ou- 
tre deux  petits  points  noirs  prefqu'imperceptibles ,  l'un 
vers  le  milieu  de  l'aîle  plus  haut  que  la  tache ,  l'autre 
près  de  la  bafe  proche  le  bord  extérieur. 

2.  T I  N  yî!  A  corniculis  duobus  fubulatis  recurvis  ,  alis 
Jlavefcendbus  nitidls  ,Jlriarum  ajbidarum  ordine  duplicl 
tranfverfo. 

La  teigne  à  bandes  rqyonnées. 
Longueur  5  lignes. 

Sa  tête  ôc  fon  corps  font  bruns.  Ses  aîles  font  jaunâtres , 
luifantes ,  un  peu  bronzées  ,  avec  deux  bandes  tranfverfes 
de  petites  rayes  blanchâttes  longitudinale*,  l'une  vers  le 


DES     Insectes.  183 

milieu  de  Paîle  j  l'autre  vers  le  bas.  Au-devant  de  fa  tête, 
fous  les  antennes ,  font  deux  crochets  recourbés  en-deffus 
&  co'mpofés  de  pluiieurs  articulations ,  qui  ont  le  double 
de  la  longueur  de  la  tête. 

3 .  T I N  ^  A  cinerea ,  corniculis  duobus  crijlads  ,fajcia 
alariim  longitudinaïl  argentea.] 

La  teigne  à  rayure  d'argent. 

Longueur  4  lignes. 

Au-devant  de  la  tête  de  cette  teigne  font  deux  longs 
barbillons  velus  des  deux  côtés  &  terminés  au  bout  par  • 
une  petite  pointe  relevée  &  fans  poils.  Ses  yeux  font  noirs 
&  fa  tête  eft  blanchâtre.  Ses  aîles  font  d'un  gris  cendré 
avec  une  longue  bande  blanche  argentée  fur  chacune 
des  aîles  fupérieures.  Le  deflbus  de  cet  infede  eft  tout 
gris. 

^.  T  I  N  ^  A  a/is  Juperlorihus    albls  punciis  nigrls  , 
inferioribus  fujcis. 

Linn  faun.fuec.  n.  891.  Phaixna  feticornis  fpirilinguis  nafuta,  alis  fuperiori- 

bus  albis ,  punftis  nigris  :  inferioribus  fufcis. 
Linn.jyjf.  nat.  edit.  10  ,  p.  534  ,  n.  13B.  Phalxna  tinxa  evonjmella. 
Albin,  inf.  t.  70 ,/.  A.  B.  C.  ' 

Merian.  europ.  z  ,f.  z  ,t.  i.  in  medio  ,  p.  43  ,  t.  44. 
Reaum.  inf.  i,t.  iz,/.  i  —  9  ,  (y  i  ,  t.  17,/.  io,ii. 
Frifch.  germ.  ^  ,  t.  ï6. 
Raj.  inf.  iy6.  Phal«na  parva  alis  longis  lividis  feu  plumbeis  ;   extetioribus 

punftis  nigris  crebris  flidois. 
A£l.  Upf.  1736  ,  p.  z6  ,  n.  81.  Papilio  alis  depreffis  argenteis  nigro  punâatis, 
Rofel.  inf.  vol,  1  ,   tab.  7  G-  8  ,  cla£]  4.  Papil,  nodurn, 

La  teigne  blanche  à  points  noirs. 

Longueur  4  f  lignes. 

Tout  le  deflTus  de  cette  teigne  eft  d'un  blanc  argenté. 
Ses  aîles  fupérieures  ont  en-deffus  trois  ou  quatre  rangées 
longitudinales  de  petits  points  noirs.  On  apperçoit  auffi  de 
pareils  points  fur  la  tête  &  fur  le  corcelet.  Le  deffous  des 
aîles  fupérieures  j  ôcles  deux  faces  des  inférieures  font  de 
couleur  plombée.  Le  ventre  eft  noir  en-deffus  &  d'un  blanc 
un  peu  briUant  en-deffous. 


t84  Histoire    abrégée 

La  chenille  de  cette  teigne  efl  d'un  blanc  jaunâtre ,  & 
chargée  de  quelques  poils.  Sa  tête  &le  premier  anneau  de 
fon  corps  font  noirs  ,  &  on  voit  une  rangée  de  dix  points 
noirs  de  chaque  côté  de  fon  corps.  Ses  pattes  font  au  nom- 
bre de  feize.  Ces  chenilles  n'ont  point,  comme  la  plupart 
des  autres  teignes  ,  de  fourreau  particulier  ,  mais  elles 
vivent  en  fociété  ôc  par  troupes  fur  les  arbres  fruitiers , 
enveloppées  toutes  dans  des  toiles  grandes  ôc  fortes  qu'el- 
les filent. 

.5.  T  I  NyE  A  alis  flavls ,  fafcùs  maculifque  aigris, 

JJ arlequinette  jaune. 
Longueur  4  f  lignes. 

Sa  tête  eft  noire  avec  une  tache  jaune  entre  les  yeux  : 
fon  corcelet  pareillement  noir  a  un  peu  de  jaune  en  de- 
vant ,  &  trois  bandes  longitudinales  auffi  jaunes.  Ses  ailes 
fupérieures  font  jaunes  avec  une  bande  longitudinale  noire 
proche  la  future  ou  la  jondion  des  aîles,  &  une  autre 
parallèle  à  cette  première  ,  pofée  plus  fur  le  milieu  de 
l'aile  ,  qui  part  de  fa  bafe,  &  fe  trouve  réunie  en  bas  avec 
la  première ,  par  le  moyen  d'une  bande  tranfverfale  à 
laquelle  toutes  deux  aboutiffent.  Après  cette  bande  tranf- 
verfe,  il  s'en  trouve  une  autre  proche  le  bord  inférieur, 
qui  paroît  compofée  de  plufieurs  points  qui  fe  touchent. 
Du  côté  du  bord  extérieur  de  l'aîle  font  cinq  taches  diftinc- 
tes ,  les  unes  rondes  les  autres  longues.  Toutes  ces  taches 
&  ces  lignes  noires  font  moins  marquées  en-deffous.  Les 
ailes  inférieures  font  brunes  en-deîTus ,  jaunes  en-deflbus 
avec  une  baiide  tranfverfe  noirâtre.  Le  deffous  du  corps 
de  l'infede  eft  jaune. 

6.  T  I  N  ^  A  plumbea  nitlda  ,  pun3:o  nigro  in  medio 
alarum. 

Linn.fauii.futc.  n.  894.  Phalina  feticornis  fpirilinguis  nafuta  cana,capite  fub» 

■grifeo  ,  punfto  nigro  in  medio  alarum. 
lÀnn.fyJi,  nat,  edit.  jo,  p.  536 ,  n.  154.  Phalxna  tlnea  pellionella. 

Reaum, 


DES    Insectes.  tS; 

Reaum.  inf.  3 ,  ?.  tf ,/.  lî ,  i6. 

Rofel.  inf.  vol.  i ,  tab,  17  ,  dajf.  i.  Papil.  nodurn. 

La  teigne  commune. 
Longueur  i  lignes. 

Tout  le  monde  connoît  affez  cette  petite  teigne  qui 
vole  fouvent  dans  les  appartemens.  Sa  couleur  eft  grife  , 
plombée  ôc  brillante  ,  &  chacune  de  fes  ailes  eft  chargée 
dans  fon  milieu  d'un  point  noir.  La  chenille  de  cet  infette 
ronge  les  meubles  de  laine  dont  elle  fe  nourrit  ôc  fe  fait 
un  fourreau  qui  a  la  couleur  de  la  laine  que  l'infecle  dévo- 
re :  quelquefois  ce  fourreau  eft  de  plufieurs  couleurs  ,  fui- 
vant  que  la  teigne  a  pafTé  d'un  meuble  à  un  autre  de  cou- 
leur différente. 

NB.  J'en  ai  trouvé  une  variété  qui  ne  diffère  que  parce 
qu'elle  eft  plus  petite  de  moitié. 

7.  T  I  N  iE  A  atro-plambea  i  alis  fiiperioribus  fufco* 
nebulojls. 

La  teigne  plombée  nébiileuje. 

Longueur  1  lignes. 

Elle  eft  toute  de  couleur  plombée  comme  la  teigne  com- 
mune. Ses  aîles  de  deffus  ont  fur  leur  moitié  fupérieure 
une  bande  tranfverfe  brune  ,  &  toute  leur  moitié  inférieu- 
re eft  nébuleufe  ôc  tachée  du  même  brun.  Ses  pattes  pof- 
térieures  font  très-longues. 

8.  T I  NiE  A  tota  alba  oculis  nigris, 
La  teigne  blanche. 

Longueur  z  ~  lignes. 

Elle  approche  beaucoup  de  la  teigne  commune ,  mais 
elle  eft  toute  blanche  tant  en-deffus  qu'en- deffous  :  fes 
yeux  feuls  font  noirs. 

p.  T I N  ^  A  cinerea ,  alarum  margine  inferiore  punclis. 
nigris. 
Tome  IL  A  a 


i8<f  Histoire     abrégée 

La  teigne  à  bordure  de  points. 

Lo.i^uiur  3  §  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs ,  ôc  tout  le  refte  de  fon  corps  efl: 
de  couleur  cendrée  un  peu  plombée.  Le  bord  inférieur 
des  aîles  de  defTus  eft  orné  de  petits  points  noirs  au  nom- 
bie  de  fix  ou  lept  fur  chaque  aile.  Ses  antennes  font  à 
peu  près  de  la  longueur  de  fon  corps. 

10.  T  I  N  y$^  A  aiirata  ,  ails  fuperlorlbus  cruce  decnjfata 
fu-fco  rubra. 

La  teigne  à  croix  de  falnt  andré. 

Longueur  2  |  lignes. 

Elle  eft  allongée  &  étroite  ,  &  fes  aîles  font  pofées  l'une 
contr'î  l'autre  vers  le  bout.  La  couleur  de  tout  l'infeéle  eft 
d'un  jaune  doré.  Sur  fes  aîles  fupérieures  eft  une  croix  de 
faint  andré  de  couleur  rougeâtre ,  formée  par  deux  rayes 
•  obliques  fur  chaque  aîle  ,  qui  vont  fe  joindre  au  bord  in- 
térieur ,  &  forment  le  refte  de  la  croix  avec  celles  de  l'au- 
tre aîle.  Au-defTous  de  cette  croix  on  voit  fur  chaque  aîle 
une  raie  oblique  de  même  couleur  ,  qui  va  en  montant 
du  bord  extérieur  vers  l'intérieur.  Les  antennes  font  de 
la  longueur  du  corps  derinfe£te,&  font  compofées  de 
petits  anneaux  de  couleurs  variées.  Les  pattes  font  longues 
&  le  bas  des  cuiffes  eft  gros ,  ce  qui  a  fait  appeller  cet  in- 
fecte par  M.  de  Reaumur  ,  teigne  à  pattes  en  raquette.  Ses 
yeux  fonf  noirs. 

11.  T  I  N  yE  A  tota  fujco-nebuloja  ,  caplte  albldo. 

Linn,  fyji.  nat.  edit.  10 ,  p,  537  ,  jj,  159.  Phalïna  tinea  gramlla. 

La  teigne  brune  à  tête  blanchâtre. 

Longueur  3  |  lignes. 

Sa  couleur  eft  brune  partout.  Ses  aîles  fupérieures  ont 
beaucoup  de  taches  noirâtres  plus  foncées  que  le  refte  ,  & 
deux  petites  taches  jaunes  ,  l'une  vers  le  milieu ,  l'autre 
vers  le  bord  intérieur^  ce  qui  rend  ces  aîles  nébuleufes. 


DES    Insectes.  ig-y 

La  tête  eft  d'un  blanc  jaunâtre  en-deflus  avec  les  yeux 
noirs.  Cette  efpéce  reffemble  beaucoup  à  la  fuivante  , 
mais  elle  en  diffère  en  ce  qu'elle  eft  toute  de  la  même 
couleur.  On  la  trouve  fouvent  dans  les  mai  ions  ,  où  fa 
chenille  ronge  les  étoffes  dont  elle  fe  forme  un  fourreau, 

12.  T  I  N  iE  A  fufca ,  eruce  dorfi  dccujjata  aléa, 
La  teigne  à  croix  de  chevalier. 

Longutur  i  j  lignes. 

Elle  eft  longue  &  étroite ,  6c  fa  couleur  eft  brune  un 
peu  bronzée.  6ur  chacune  des  ailes  fupérieures ,  vers  le 
milieu  ,  eft  une  tache  triangulaire  blanche ,  argentée ,  un 
peu  oblongue  ,  dont  le  long  côté  touche  le  bord  extérieur , 
&  l'angle  oppofé  aboutit  au  bord  intérieur ,  à  l'endroit  où. 
répond  la  ta^he  femblable  de  l'autre  aile  ,  ce  qui  forme 
par  la  réunion  des  deux  aîles  ,  une  efpéce  de  croix  de  che- 
valier, dont  deux  pointes  font  blanches,  ôcles  deux  au- 
tres, la  fupérieure  &  l'inférieure  ,  brunes. 

15.  T  I  N  ^  A  nigra  ,  capite  niveo  ,  alis  porte  albidis^ 

Linn.  faun.  fuec.  n.  891.  Phaljena  feticornis  fpirilinguls  nafuta  nigra,  capite 

niveo  ,  alis  pone  albidis. 
Linn,  fyjl.  na.î.  eiit,  io,p.  çjé,/:.  1^3.  Phalina  tinea  tapet^ella. 
Raj.  inf.  ïot,  n.  98.  Ténia  veftivora  major  ,  alis  oblongis  acutis  ;  exterioribus 

ad   fcapulas   nigricantibus  ,    inferiùs   albentibus  ;   interioribus  fufcis  Civc 

cinereis. 
Reaum.  inf.  3  ,  t.  lo ,  /.  2. ,  3 . 

La  teigne  bedeaude  à  tête  blanche. 

Longueur  4  ^  lignes. 

Sa  tête  eft  blanche  en-delTus.  Ses  aîles  longues  enve- 
loppent fon  corps  ,  mais  leur  extrémité  poftérieure  s'élève 
en  toit  Ôc  forme  la  crête.  Les  fupérieures  font  noires  dans 
leur  nvoitié  de  devant,  &  blanchâtres  dans  leur  partie  pof- 
térieure avec  quelques  taches  un  peu  brunes  ,  peu  appa- 
rentes. Les  aîles  inférieures  font  cendrées.  Le  corps  de 
l'infette  eft  noir ,  feulement  le  bout  de  fes  pattes  eft  un 
peu  jaunâtre, 

Aa  ij 


188  Histoire    abri^gée 

Sa  chenille  fait,  comme  celle  de  la  teigne  commune, 
un  fourreau  de  la  laine  des  meubles  qu'elle  ronge,  &  des 
plumes  d'oifeaux  qu'elle  détruit  dans  les  cabinets  oij  on 
les  conferve.  Son  fourreau  eft  de  la  couleur  de  la  matière 
qu'elle  ronge.  Lorfqu'elle  croît  &  groflit,  elle  fend  {on 
fourreau  fur  les  côtés ,  &  l'augmente  de  largeur  ,  en  y 
mettant  une  pièce  :  &  comme  Touvent  elle  change  de 
place  ôc  fe  nourrit  de  laines  de  différentes  couleurs ,  ces 
diverfes  pièces  font  différemment  colorées  ôc  forment  une 
bigarrure  affez  finguliere. 

[74.  T  I  N  yE  A  /ij/ca ,  capîte  fujco ,  ails  pone  alMdis. 

Raj.  inf.  p,  104  »  n,  99. 

JLa  teigne  bedeaude  à  tête  brune. 

Longueur  4  Lignes, 

Celle-ci  approche  beaucoup  de  l'efpéce  précédente  , 
elle  en  diffère  cependant  par  plufieurs  endroits.  D'abord 
fa  tête  n'a  point  de  blanc  ,  mais  elle  eft  toute  brune ,  ainfi 
que  fon  corcelet.  Ses  aîles  font  femblables  à  celles  de 
l'efpéce  ci-deffus ,  mais  au  lieu  que  dans  la  précédente 
plus  de  la  moitié  poftérieure  des  aîles  eft  blanche  ,  dans 
celles-ci  il  n'y  a  au  plus  qu'un  tiers  qui  foit  blanchâtre  fans 
taches  noires  bien  marquées.  A  cela  près  ces  deux  teignes 
différent  fort  peu  l'une  de  l'autre. 

15.  T  I N  ^  A  nigra  ,  alis  pone  albidis ,  macula  tripUci 
triangulari  nigra. 

Rfflum.  i/î/.  i ,  r.  40 ,  /.  9. 

La  teigne  bedeaude  aux  trois  triangles. 

Elle  eft  noire  &  fes  pattes  font  jaunes.  Le  tiers  anté- 
rieur de  fes  aîles  de  deffus  eft  pareillement  noir,  ôc  les  deux 
tiers  poftérieurs  font  blancs,  mais  chargés  de  trois  taches 
noires  triangulaires  :  la  première  au  bord  extérieur,  la  fé- 
conde au  bord  inférieur  de  l'aîlc  ôc  la  troifiéme  au  bord  in- 
térieur de  l'aîle.  Lorfque  les  aîles  font  fermées  ôc  fc  tou- 


D  ES     In  s  E  C  TE  s.  igp 

chent /cette  dernière  fe  rdunit  avec  celle  de  l'autre  côté,ôc 
toutes  deux  paroiffent  former  enfemble  une  tache  quarrée. 
La  chenille  de  cette  teigne  habite  dans  l'intérieur  des 
glands  de  chêne. 

i6.  TINiE  A  a/ts  nigris y  Juperiorlbus  macula  quadvata 
alba  ex  quatuor  llneolis  albis  traafveijîs  compojita. 

La  teigne  à  quarrure. 

Longueur  i  5  lignes- 
Cette  petite  teigne  eïl  toute  noire ,  a.  l'exception  d'une 
tache  blanche  de  forme  quarrée  fur  chacune  de  fes  ailes 
fupérieures.  Cette  tache  eft  compofée  de  quatre  petites 
raies  blanches  tranfverfes  :  celles  des  deux  ailes  fe  tou- 
chent lorfque  l'infefte  eft  en  repos  ôc  paroiffent  n'en  faire 
qu'une  feule.  Vers  le  bas  du  bord  extérieur  des  aîles  font 
des  petites  taches  blanches  ,  qui  rendent  ce  bord  varié. 
.On  trouve  cette  teigne  dans  les  bois  :  elle  eft  rare. 

Il  7.  T I N  ^  A  nigra ,  alis  antice  albidls  ,  maculis  qiia,~ 
tuor  nigris  ;  porte  aigris ,  maculis  duabus  albis. 

^La  teigne  à.  quadrille. 

Longueur  z  |  lignes. 

Cette  efpéce  eft  noire  en-deffus ,  un  peu  grifâtre  en- 
deffous.  Plus  de  la  moitié  antérieure  des  aîles  de  deffus 
eft  blanchâtre  ,  &  le  refte  eft  noir.  Sur  la  partie  qui  eft 
blanche  font  quatre  taches ,  deux  fur  chaque  aile  ,  une 
plus  haut ,  l'autre  plus  bas ,  toutes  deux  oblongues  ôc  telle- 
ment placées ,  qu'avec  celles  de  l'autre  aile  ,  elles  fera- 
blent  toutes  les  quatre  former  un  quarré.  Sur  la  partie 
poftérieure  de  l'aile  qui  eft  noire  ,  font  deux  taches  blan- 
ches ,  une  fur  chaque  aile ,  placées  vis-à-vis  l'une  de 
l'autre. 

18.  TlNiEA  alis  atris ,  punclorum  alborum  linea  du- 
plici  tranfrerfa. 


ipo  Histoire     abrïgiée 

La  teigne  noire  à  deux  rangs  de  points  blancs. 

Longueur  i  \  ligne. 

Elle  eft  par-tout  d'un  noir  matte  &  nullement  brillant  i 
elle  a  feulement  deux  bandes  tranfverfes  blanches ,  for- 
mées par  des  petits  points  de  cette  couleur ,  l'une  à  la 
moitié  de  l'aile  fupérieure  ,  l'autre  aux  trois  quarts  de  la 
même  aîle  en  defcendant. 

ip.  TlNiî^A  cinerea ,  alarum  maculis  nigro-nehulojïs^ 

Linn   faun.  fuec,  n.  8y8.  Phaloiriii  feticornis  fpirilinguis  naluta  grifea  ,  nigro-: 
nebulofa. 

La  teigne  marbrée  à  plaques  brunes. 

Longueur  i  j  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ainfi  que  fes  antennes  qui  font  en  filets 
coniques  ,  &  de  moitié  plus  courtes  que  le  corps.  Tout  le 
refte  du  corps  de  linfede  eft  de  couleur  grife.  Ses  aîles 
fupérieures  ont  une  longue  frange  vers  le  bas  6c  font  ta- 
chées irrégulièrement  de  taches  brunes  plus  ou  moins 
foncées.  On  trouve  fouvent  cette  efpéce  dans  les  maifons. 

20.  T  I  N  yE  A  alis  dilate  cinereis ,  fafciis  tribus  fuf ci  s 
tranfverjis  undulatis. 

La  teigne  à  quatre  bandes  brunes  ondulées. 

Longueur  ;  |  lignes. 

Il  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette  efpéce  & 
la  précédente.  Celle-ci  eft  cendrée  avec  trois  bandes  bru- 
nes ondulées  &  tranfverfes  fur  les  aîles  fupérieures. 

21.  T  I N  ^  A  alis  argenteis ,  corpori  circumvolu  tis  tfaf- 
cia  duplici  tranjverja  punciorum  nigrorum. 

Reaum.  inf.  i  ,  t.  38  ,  /.  7  >  8  ,  9. 

Le  manteau  à  points. 

Longueur  8  lignes. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  grandes  teignes  que  nous 
ayons.  Elle  eft  allongée  ôc  elle  porte  fes  ailes  tellement 


DES    Insectes.  ipi 

itournëes  autour  de  fon  corps  ,  qu'elle  eft  prefquede  forme 
cylindrique.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  un  peu  ternes  ; 
fes  yeux  font  noirs  &  fes  ailes  fupérieures  d'un  blanc  ar- 
genté avec  deux  bandes  de  points  noirs  ,  l'une  fur  le  mi- 
lieu de  l'aîle  ôc  tout-à-fait  tranfverfe  ,  l'autre  plus  bas  & 
un  peu  en  arc.  Sur  la  partie  fupérieure  de  l'aile  il  y  a  quel- 
ques autres  points  irrégulièrement  placés ,  ôc  fon  bord  in- 
férieur eft  auUi  pondue. 

2.2.  TIN^  A  ails  albls  ,  corporl  clrcumvoluth  ,  caplte 

collarlque.Jlavis^ 
Reaum.  inf.  i ,  t.  17,/.  i  j  ,  14, 
Le  manteau  à  tête  jaune. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

La  forme  de  cette  teigne  eft  allongée  &  cylindrique, 
comme  celle  de  la  précédente.  Sa  couleur  eft  en-dcffus 
Ôc  en-deffous  d'un  blanc  gris  ,  feulement  fes  yeux  font 
noirs.  Sa  tête  ôc  le  bord  fupérieur  de  fon  corcelet  font 
d'un  beau  jaune ,  ôc  fes  pattes  font  un  peu  jaunâtres.  Les 
aîles  débordent  le  corps  de  près  de  moitié.  Les  œufs  que 
dépofe  cette  teigne  font  bruns  ôc  petits. 

25.  T  I  N  ^  A  ails  corporl  clrcumvolutls  albldo-rofels  j 
fafclls  tribus  obfcure  vlrejcentlbus. 

Le  manteau  à  bandes  verdatres. 

Longueur  6  §  lignes. 

Son  port  d'aîle  eft  le  même  que  celui  des  deux  efpéces 
précédentes  ;  celle-ci  eft  cependant  un  peu  moins  cylin- 
drique. La  couleur  de  fes  aîles  eft  d'un  blanc  un  peu 
teint  en  couleur  de  rofe  ,  avec  trois  bandes  tranfverfes 
larges  d'un  vert  obfcur.  La  première  de  ces  bandes  vient 
en  defcendant  du  bord  extérieur  vers  l'intérieur  ;  la  fé- 
conde monte  du  bor  1  extérieur  à  l'intérieur  ,  elle  eft  vers 
le  milieu  de  l'aile  ;  ÔC  la  troifiéme  placée  vers  le  bas  eft 
large  ôc  forme  une  tache  verte.  Les  yeux  font  noirs. 


i5>2  Histoire     abrogée 

24..  T  INi^  A  alis  corpori  circumvoluds  croceis ,  ocuils 
pedibufqiie  nigris. 

Le  manteau  jaune. 

Longueur  7  lignes. 

Cette  efpéce  reffemble  aux  précédentes  pour  la  forme 
&  la  grandeur.  Mais  le  deflus  de  fon  corps  &  fes  aîles 
font  d'un  jaune  un  peu  fafrané^  &  fes  yeuxainfi  que  fes 
pattes  font  noirs. 

2 y.   TIN^A  alis  corpori  circumvoluds  albefçmùbus 
margine  rofèo. 

Le  manteau  couleur  de  roje. 

Longueur  7  lignes. 

Le  defTus  de  fon  corps  &  fes  ailes  font  d'un  blanc  gris 
un  peu  verdâtre.  Les  bords  de  ces  mêmes  aîles  font  de 
couleur  de  rofe.  Au-devant  de  la  tête  de  l'infede  font 
deux  barbillons  relevés  en-deiTus.  Sa  forme  eft  femblable 
à  celle  des  efpéces  précédentes. 

26.  TïN  JE  AJu/co-cinerea  f  aldrum  macula  rhomboi' 
daa  albida  oblonga. 

Le  hxange  cendré. 

Longueur  3  lignes. 

Cette  teigne  eft  d'un  gris  foncé,  fes  yeux  feuls  font 
noirs.  Sur  le  milieu  de  fes  aîles  fupérieures  attenant  le 
bord  inférieur  eft  un  triangle  blanchâtre  ,  qui  avec  celui 
de  l'autre  côté  forme  un  lozange  ,  lorfque  les  aîles  font 
jointes  &  fermées.  Outre  cela  il  y  a  encore  une  tache 
triangulaire  oblongue  de  même  couleur  vers  le  bas  de  l'aile 
proche  le  bord  intérieur. 

27.  T  I  N  tE  A  alis  cinereis  fjïiperioribus  nitentibus ,ner-< 
vis  multijidis  Jufcis. 

La  teigne  à  nervures. 

Longueur  5  lignes. 

Son 


DES    Insectes;  jj^j 

Son  corps  eft  un  peu  brun  &  fes  aîles  font  de  couleuc 

cendrée.  Les  fupérieures  font  brillantes  un  peu  dorées  , 

avec  des  nervures  longitudinales  brunes  ,  qui  en  defcen^ 

dant  vers  le  bas  de  l'aîle  fe  divifent  ÔC  fe  fubdivifent. 

2 8.  T I N ^  A  nigra ,  alis  exteriorlbiis  deaurads  j  anten-^ 
nis  corpore  duplo  longioribus. 

Linn.faun.fuec.  n.  901.  Phalsena  feticornis  fpirilïnguis  nafuta  nigra ,  alis  exte< 

rioribus  deauratis  ,  antennis  corpore  longioribus. 
Linn.  fjfi.  nat.  edit.  i  o ,  p.  5 40  ,  n.  28 y.  Phalsena  tinea  reaumurella. 

La  teigne  noire  bronzée. 

Longueur  3  §  lignes. 

Cette  teigne  eft  toute  noire  :  fes  aîles  fupérieures  font 
bronzées  &  dorées  avec  un  repli  enfoncé  en  cercle  vers  le 
bas  de  l'aîle.  Ce  qu'elle  a  de  plus  remarquable ,  ce  font 
des  antennes  en  filets  très-minces  6c  fort  longues ,  qui  éga- 
lent le  double  de  la  longueur  du  corps  dans  les  mâles ,  ÔC 
qui  font  encore  plus  longues  dans  les  femelles.  J'ai  trouvé 
cette  efpéce  en  troupe  voltigeant  autour  des  arbres  dès 
la  mî-mai. 

2.^.  TIN^A  nigra  )  alis  fuperioribus  lineis  longitude- 
nalibus ,  fajcia  lata  tranjverja  ,  inferneque  radiis  plu- 
rimis  auras ,  antennis  corpore  tripla  longioribus.  Planch, 
l2,fig.  y. 

Lînn.fyjl.  nat.  edit,  10  ,  p.  ^40  ,  n.  286.  Phaixna  tinxa  de  geerella. 

Lèche,  nov.infifpec,  p.  58,  n.  78.   Phalxna   nafuta    feticornis    Ipirîiinguis 

aurea  ,  antennis  corpore  quadruplo  longioribus. 
De  Geer,  inf.  i  ,p.  541  »  f.  ii^'f,  ij-  Petit  papillon  à  antennes  extrêmement 

longues  &  à  trompe  ,  dont  les  aîles  font  noirâtres ,  variées  d'un  jaune  doré  , 

&  garnies  d'une  bande  tranfverfale  du  même  jaune. 
De  Geer.  inf.  pag.  -joi  ,  tab.  ji  ,  fg.  13.  Petite  phalène  à  antennes  en  filets 

extrêmement  longues ,  à  ailes  dorées  &  traverfées  d'une  large  bande  d'un 

jaune  luifant. 

La  coquille  d^or. 

Longueur  4  -  lignes. 

Cette  teigne  eft  noire  un  peu  bronzée ,  avec  une  large 
bande  tranfverfe  dorée  fur  le  milieu  des  aîles  fupérieures. 
Tome  II,  B  b 


jp4  Histoire    abrégée 

'Au-deffus  de  cette  bande  font  des  lignes  longitudinales 
dorées,  ôc  au-defibus  d'autres  lignes,  qui  allant  en  s'é- 
cartant  les  unes  des  autres,  forment  une  efpéce  de  figure 
de  coquille.  Les  antennes  en  filets  très  -  fins  font  quatre 
fois  de  la  longueur  du  corps  dans  plufieurs  individus,  & 
trois  fois  feulement  dans  d'autres.  M.  Lèche  dans  la  dilîer- 
tation  ciîe'e  ci-deflus,  dit  que  cette  teigne  fe  trouve  fur  le 
faule. 

30.  T I N  ^  A  alis^  flavefcentihus ,  lineis  duahus  éC  ma- 
cula intermedla  fujcis  in  extremo  fupèriorum, 

V  entre-ligne. 

Longueur  5  lignes. 

Son  corps  eft  un  peu  brun  ôc  fes  yeux  font  noirs  ;  fes 
ailes  font  jaunâtres.  Au  bas  des  aîles  Supérieures  font  deux 
lignes  tranfverfes  d'un  brun  fauve ,  &  entre  ces  deux  lignes 
une  tache  de  même  couleur  qui  tient  à  chacune. 

31.  T I N  ^  A  fufco-nibra  ,  alarum  fuperiorum  margine 
exteriore  maculis  duabus  flavis, 

'La  teigne  à  deux  taches  jaunes  en  bordure. 

Longueur  3  5  lignes. 

Elle  eft  toute  d'un  brun  un  peu  rougeâtre ,  avec  deux  ta- 
ches jaunes  prefque  triangulaires  pofées  le  long  du  bord 
extérieur  de  l'aîle  ,  l'une  plus  haut ,  l'autre  plus  bas.  Les  , 
aîles  inférieures  font  de  la  même  couleur  que  celles  de 
dcffus  ,  &  ont  une  bande  tranfverfe  blanchâtre. 

32.  T I N  ^  A  nigra ,  jajcia  tranfverfa  alba. 
La  teigne  cordelière. 

Longueur  1  ~  lignes. 

La  couleur  de  cette  teigne  eft  noire ,  à  l'exception 
'd'une  bande  tranfverfe  blanche  qui  parcoure  les  quatre 
aîles  tant  en-deiTus  qu'en-deflbus  &  qui  eft  pofée  dans 
Jeu£  milieu,  comme  «ne  ceinture.  Les  aîles  de  defltis  ont 


DES     Insectes;  i^  ^ 

dans  leur  partie. fupérieure  un  point  blanc,  proche  le  bord 
extérieur ,  ôc  vers  leur  bafe  une  petite  bande  tranfverfe  de 
couleur  blanche. 

35.  T  INiî!  A  fufco-rubra  ,  ails  fuperloribus  maculis. 
duabiis  croceis  tranfverfim  pojîtis. 

La  teigne  à  deux  taches  jaunes  en  bande. 

Longueur  3  lignes. 

Cette  efpéce  reflernble  beaucoup  à  celle  du  n"».  3 1  : 
elle  eft  pareillement  de  couleur  brune  rougeâtre  avec  deux 
taches  jaunes  approchant  de  la  couleur  du  faffran ,  l'une  au 
bord  extérieur  des  aîles  de  deiïus,  l'autre  vis-à-vis,  furie 
milieu  de  ces  mêmes  aîles  :  enforte  que  quand  les  aîles 
font  couchées  l'une  à  côté  de  l'autre  ,  les  quatre  taches 
des  deux  aîles  forment  prefqu'une  bande  tranfverfe. 
Outre  ces  quatre  taches  ,  il  y  en  a  encore  quelques-autres 
femblables  ,  mais  prefqu'imperceptibles.  Quelquefois  le 
fond  de  l'infecle  eft  brun  &  les  taches  font  blanchâtres  au 
lieu  d'être  jaunes.  Cette  teigne  a  une  forme  un  peu  trian- 
gulaire. Sa  chenille  fe  loge  dans  plufieurs  fruits  &  en- 
tr'autres  dans  l'intérieur  des  épis  de  maïs  ou  bled  de  Tur-i 
quie  qu'elle  ronge  ôc  dévore. 

54..  TINyEA  nigro-fujca  j  rlvidis  flavefcentibus  mari 
morata. 

La  teigne  à  marbrure. 

'Longueur  j  lignes. 

Son  corps  ôc  fes  aîles  en-deffus  font  d'un  brun  noirâtre , 
un  peu  rouge ,  lorfqu'on  les  regarde  dans  un  certain  fens. 
Ses  aîles  fupérieures  font  toutes  entrecoupées  de  lignes 
jaunâtres  finuées  ôc  irrégulieres ,  ce  qui  forme  une  efpéce 
de  marbrure.  En-deffous  ces  aîles  font  grifes  tirant,  fur  le 
brun.  Les  œufs  de  cette  teigne  font  petits  ôc  blancs. 

jy,  T  I  N  ^  A  cinerea  tdorfo  vitta  longitudinali  alba» 

Bbij 


(îp(j  Histoire    ABRÉcéE 

Lirtn.  faun.  ftiec.  n,  $o?,  Phalxna  feticornis  Ipirilinguis  nafuta  cinerea ,  ioiCo 

vitta  alba. 
Linn.fyJ}.  nat.  edit.  lo  ,  ;;•  î;*  >  "•  ^^éj.  Phalxna  tinea  xfloJIeUa, 
Rqfel.  inf.  vol.  i  ,  tab.  lo  ,  clajf.  4.  Papil.  nodurn, 

'La  teigne  à  bandelette  Hanche. 

Longueur  3  lignes. 

Elle  eft  toute  de  couleur  cendrée.  Ses  ailes  font  appla- 
ties  l'une  contre  l'autre  vers  le  bout ,  &  fe  relèvent  à  cet 
endroit.  Le  bord  intérieur  de  celles  de  defTus  eft  blanc  , 
ce  qui  forme  par  la  réunion  des  deux  aîles,  une  bande  lon- 
gitudinale blanche  qui  fe  reffere  &  s'élargit  alternative- 
ment par  endroits.  Les  antennes  font  entrecoupées  d'an- 
neaux blancs  ôc  cendrés,  ôc  l'infede  les  porte  droites  de- 
yant  lui. 

3  (?.  T I N  ^  A   cinerea  y  alarum  fafcia  tripUci  ehîiqua 
undulata  fufca. 

'La  teigne  grife  à  trois  Jautoirs  bruns. 

Longueur  j  §  Lignes. 

Ses  aîles  font  grifes  avec  trois  bandes  brunes  ,  obliques 
larges  ,  qui  vont  en  defcendant ,  &  font  coupées  par  au- 
tant d'autres  bandes  femblables  qui  vont  en  montant.  Il 
eft  difficile  de  mieux  rendre  la  forme  de  ces  bandes  fm- 
gulieres. 

57.  T  IN  yE  A  capite  thoraceque  flavo  lineis  longittidina- 
libus  fujcis  j  aàs  albo-flavejcentibus  fajciis  tranfveijis 
fufcis. 

La  teigne  à  corcelet  rayé. 

Longueur  4  lignes. 

Sa  tête  eft  jaune  ,  ainfi  que  fon  corcelet.  Sur  celui  ci 
font  trois  bandes  longitudinales  brunes,  une  au  milieu  & 
une  de  chaque  côté.  Les  aîles  font  en-dcffus  d'un  blanc 
jaunâtre  avec  trois  bandes  tranfverfes  brunes  fur  chaque 
aîle ,  figurées  toutes  les  trois  un  peu  en  fautoir  dont  la 


DES  Insectes.  'ipy 

pointe  regarde  la  tête.  Le  defTous  des  ailes  eft  brun ,  & 
le  ventre  eft  jaune. 

38.  TINyEA  albo-flavefcens  i  fafcils  duahus  obliqids 
ferrugineis  ^pojleriore  iiiurrupta, 

'La  teigne  à  bande  interrompue. 

Longueur  1  §  lignes. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  noirâtres.  Ses  aîles  fupërieu- 
res  font  d'un  jaune  blanchâtre  ôc  pâle  imitant  la  couleur 
de  foufre ,  avec  deux  bandes  obliques  fauves ,  qui  par- 
tant du  bord  intérieur ,  defcendent  vers  l'extérieur  fans  al- 
ler jtifques-là.  Celle  de  ces  deux  bandes  qui  eft  placée  pof- 
téri^urement,  eft  interrompue  &  coupée  en  deux  vers  fon 
milieu.  Les  ailes  de  deflbus  font  brunes. 

.3  p.  T  I  N  vE  A  alba  j  margine  alarum  exteriore  maculis 
tribus  fujcis ,  triangulum  referentibus. 

La  teigne  à  triangle  marginal. 

Longasur  3  ^  lignes. 

Cette  teigne  eft  en-deffus  d'un  blanc  brillant,  avec  trois 
taches  brunes  fur  les  aîles  fupérieures  ^  attenant  leur  bord 
extérieur.  Ces  trois  taches  forment  par  leur  pofition  une 
efpéce  de  triangle,  deux  d'entr'elles  touchant  le  bord  ex- 
térieur, ôc  la  troifiéme  étant  plus  au  milieu  de  laîIe.En- 
defTous  les  aîles  font  d'un  blanc  gris. 

40.  T I N  iE  A  alba ,  alisjïiperioribus  lineis  quinque  tranf- 

verjis  fufcis. 

« 

La  teigne  blanche  à  cinq  bandes  brunes. 

Longueur  i  \  ligne. 

Cette  petite  teigne  eft  d'un  blanc  brillant  &  argenté; 
fes  aîles  font  terminées  au  bout  par  une  longue  frange  ; 
les  fupérieures  ont  cinq  bandes  tranfverfes  d'un  brunclairj 
dont  la  première  eft  à  la  bafe  de  l'aîle  &  la  dernière  tout 
à  l'extrémité;  les  trois  autres  font  dans  l'ijatervalle  à  diûan^ 


1^8'  Histoire     abrogée 

ces  égales.  Quand  on  regarde  Pinfetle  de  près  j  ces  bandes 
paroilfent  un  peu  dorées.  On  trouve  cette  teigne  voltigean-, 
te  en  quantité  fur  les  charmilles. 

41 .  T I N  ^  kfiifcat  linea  dupllcl  tranfverfaflava ,  mar' 
glne  alarum  undiquefiavo  inter/eclo» 

L-a  teigne  à  bordure  /terminée. 

Longueur  z  lignes. 

Sa  couleur  eft  toute  brune  en-deiïus  &  en-delTous  ; 
mais  en-deflus  il  y  a  deux  lignes  ou  bandes  jaunâtres  qui 

Farcourent  les  aîles  tranfverfalement ,  l'une  plus  haut , 
autre  plus  bas ,  &  de  plus  les  bords ,  tant  extérieurs  qu'in- 
férieurs des  aîles ,  font  entrecoupés  de  brun  ôc  de  jaune. 

La  chenille  de  cette  teigne  mange  un  petit  lichen  imi- 
tant une  pouiïîere  noire ,  qui  vient  fur  les  arbres  &  les 
treillages ,  ôc  fon  fourreau  noir  paroît  formé  de  cette  même 
poufTiere. 

42.  TIN^E  A  alis  Juperioribus  ni  gris  ,  fafcia  longitu* 
dinali ,  masulijque  duabus  aureis ,  antennis  medio  albis, 

La  teigne  à  bande  dorée ,  éC  anneau  blanc  aux  antennes. 

Longueur  z  f  lignes. 

La  couleur  de  fes  antennes  eft  noire ,  mais  elles  font 
blanches  dans  leur. milieu.  Sa  tête  ,  fon  corps  &  fes  aîles 
fupérieures  font  d'un  noir  un  peu  bronzé.  Sur  les  aîles 
de  deflus  eft  une  bande  longitudinale  dcsrée ,  placée  près 
le  bord  intérieur,  qui  va  depuis  le  haut  jufqu'à  la  moitié 
de  l'aile  ,  &  une  autre  plus  petite  ôc  plus  courte  près  le 
bord  extérieur.  Après  ces  bandes  font  deux  taches  dorées 
pofées  tranfverfalement  ,  ou  ,  i\  l'on  veut ,  une  bande 
tranfverfc  interrompue  dans  fon  milieu.  Les  aîles  de  def- 
fous  font  jaunâtres  ôc  bordées  de  brun. 

45.  T I N  /E  A  nigro-aurata ,  lineis  argenteis  tranfverjif 
tribus  j  antennis  txtremo  albis. 


DES    Insectes.  'i^^ 

Linn.  faun,  fuec.  n.  9oo.  Phalxna  feticornis  fpirilinguîj  nafuta  nigra ,  Hneis 

argenteis  tranfverfis  tribus. 
Linn.£)'[l.  nat,  edit.  lo  ,  p.  î4i  »  ".  191.  Phala:na  tînea  merianeUa. 
jiâi.Upf.  17^6 ,p.i6,  n,  84.  Papilio  alis  depreflis  oblongis  argenteis,  lineis 

tribus  tranfverlis  aureis  ;  média  bifurca. 
Reaum.  inf.  t  ,  r.  17  ,/•  »»• 

La  teigne  dorée  à  Bandes  d argent» 

Longueur  1  ligne. 

Sa  tête  &  fes  antennes  font  noires  ^  mais  le  bout  de  cel- 
les-ei  eft  blanc.  Ses  aîles  font  d'un  noir  doré  &  bronzé  , 
avec  trois  bandes  tranfverfes  argentées  ,  pofées  à  diftances 
égales  les  unes  des  autres.  La  dernière  de  ces  bandes  fe 
courbe  un  peu  en  arc  vers  le  devant.  On  trouve  fouvenc 
cette  efpéce  fur  les  feuilles  au  printems  ;  elle  donne  la 
variété  fui  van  te. 

N.B.T\^JE.A  nlgro-aurata  j  lineis  argenteis  tranjverjls 
quatuor  y  antennis  nigris. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  S99.  Phalaena  feticornis  fpirilinguis  nafiita  nigra  ,  lineis 

argenteis  tranfverfis  quatuor. 
Linn.fyfi.  nat.  edit.  10  ,  p,  541  ,  n.  153.  Phala;na  tinea  wilkella, 
Reaum.  inf.  }  j  t.  4  >  /.  8. 

Longueur  1  f  ligne. 

Elle  diffère  de  la  précédente,  en  ce  que  fes  antennes 
font  toutes  noires  ,  que  fa  tête  &  fes  yeux  font  dorés  ,  & 
qu'au  lieu  de  trois  bandes  argentées  elle  en  a  quatre,  dont 
il  n'y  a  que  la  féconde  qui  foit  parfaitement  droite  & 
tranfverfe  ;  les  autres  moins  marquées  que  celle-là  ,  font 
courbées ,  favoir  la  première  poftérieurement ,  &  les  deux 
dernières  antérieurement.  La  chenille  de  cette  teigne 
vient  dans  l'intérieur  des  feuilles  de  l'orme  femelle  j  ellei 
eft  du  nombre  des  chenilles  mineufes. 

.j-j.  T I  NiE  A  nigra,  aiis  exterioribus  deauratis y  capins 
vertice  ,  alarumque  fafcia  tranfverfa  flavis* 

La  teigne  dorée  à  bande  éC  toupet  jauoes. 
Longueur  1 1  lignes. 


200  Histoire   abrégée 

Elle  eft  noire  à  l'exception  du  haut  &  du  devant  de  fa 
tête  ,  qui  forme  un  toupet  jaune  entre  les  deux  antenne?. 
Celles-ci  aufTi  longues  que  le  corps  )  font  un  peu  velues. 
Les  ailes  extérieures  font  dorées  ,  &  ont  dans  leur  milieu 
une  bande  tranfverfe  jaune,  mais  nullement  dorée. 

4y.  T  I N^  k  flavo-aurata  ,  punclis  quatuor  argentels  , 
antennarumque  apice  albo  :  vulgo  linnœandlat 

La  teigne  dorée  à  quatre  points  d'argent, 

Longueur  z  -j-  lignes. 

Son  corps  efl:  noir  ôc  bronzé.  Ses  allés  fupérieures  font 
d'un  jaune  bien  doré ,  bordées  d'une  frange  noire  un  peu 
bronzée.  Sur  chaque  aîle  fe  trouvent  fur  le  fond  jaune, deux 
taches  noires  rondes  &  couvertes  d'argent ,  ce  qui  fait 
quatre  taches  pour  les  deux  ailes ,  dont  les  deux  fupérieures 
font  près  du  bord  extérieur  de  l'aile  &  les  deux  inférieures 
touchent  prefqu'au  bord  intérieur.  Outre  ces  quatre  ta- 
ches ,  on  en  voit  plus  haut  une  cinquième  ,  mais  peu  mar- 
quée 5  pofée  fur  la  jonction  des  deux  ailes  &  commune  à 
toutes  les  deux.  Les  antennes  font  à  peu  près  de  la  lon- 
gueur du  corps ,  elles  font  noires  à  l'exception  de  leur  ex-, 
trémité  qui  eft  blanche.  J'ai  trouvé  cette  petite  teigne 
voltigeant  dans  un  jardin  au  milieu  de  Paris ,  pendant 
l'été. 

4^6.  TIN^A  crocea ,  lineis  tranfrérjis  fujco-argentei^ 
interruptis ,  a/arum  média  macula  alba  punclijque  plum:-_ 
heis. 

La  teigne  crayonnée. 

Longueur  3  ^  ligues. 

Sa  couleur  eft  grife  ,  à  l'exception  du  fond  des  ailes  de 
defTus  ,  qui  eft  d'un  brun  fafrané  ou  jaunâtre.  Sur  le  milieu 
de  ces  ailes  ,  on  voit  une  tache  blanche  mal  terminée ,  ac- 
compagnée vers  le  côté  intérieur  de  taches  brunes  ôc  de 
petits  points  ronds  de  couleur  d'argent  foncé  ou  noirci , 
ou  fi  l'on  veut  de  couleur  de  plomb.  Plus  haut  que  cette 

tache 


DES    Insectes.  201 

tache  font  deux  bandes  tranfverfes  de  la  même  couleur 
plombée  ,  ôc  plus  bas  il  y  en  a  trois  ,  mais  qui  ne  vont  pas 
tout-à-fait  d'un  côté  del'aîle  à  l'autre  j  étant  interrompues 
irrégulièrement  en  plufieurs  endroirs. 

4.7.  T I N  iî^  A  albida  ,  lineis  longitudlnallbus  reùculatls 
fiifcis  y  involucro  villofo-albefcente, 

La  teigne  moijie. 

Longueur  4  lignes. 

Cette  teigne  eft  longue,  étroite ,  ôc  fes  aîles  font  un  peu 
applaties  fur  fon  corps.  En-deflbus  elle  efl  d'une  couleur 
grife  cendrée  ,  &  en-deffus  blanchâtre  ,  avec  de  longues 
lignes  longitudinales  brunes  ,  qui  vers  le  bout  de  l'aîle 
deviennent  obliques  &  forment  une  efpéce  de  refeau  à 
mailles  allongées.  Le  fourreau  de  cette  teigne  eft  couvert 
de  petits  poils  courts  &  blancs  qui  reflemblent  à  la  moi- 
fiiTure.  On  trouve  fouvent  ces  fourreaux  velus  fur  le 
gramen. 

48.  T  I N  ^  A  ails  cinereis  ,  lineis  albis  fajciaque  longl" 

tudinali  fufca  y  involucro  fufco  pediformi. 
Reâum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  16. 

La  teigne  à  fourreau  en  crojfe. 

Longueur  4  lignes. 

Cette  efpéce  eft  longue  &  de  couleur  cendrée.  Ses 
aîles  ont  vers  le  bout  une  longue  frange  de  poils.  De  leur 
bafe  partent  deux  lignes  blanches  argentées  ,  qui  defcen- 
dent  en  s'écartant  ôc  vont  fe  terminer  vers  les  deux  tiers 
de  l'aile ,  l'une  au  bord  intérieur  &  l'autre  à  l'extérieur.  De 
i'écartement  de  ces  deux  lignes  vers  le  tiers  de  l'aîle  part 
une  bande  brune  longitudinale  qui  defcenden  s'éiargilTant 
&  va  gagner  le  bas  de  l'aîle. 

La  chenille  de  cette  teigne  habite  un  fourreau  long  ^ 
cylindrique,  dur,  de  couleur  brune  ,  ftrié  un  peu  obli- 
quement ,  ouvert  par  le  haut ,  ôc  recourbé  en  bas  en  for-^ 

Tome  IL  C  c 


202  Histoire    ABRécéE 

me  de  croITe ,  avec  deux  appendices  larges  6c  mînces  en 
forme  de  feuilles  ,  qui  terminent  le  bout  de  la  crofTe.  Ce 
fourreau  .eft  de  foie.  La  teigne  l'aJlcnge  par  la  partie  anté- 
rieure ôc  1  élargit  en  le  fendant ,  ôc  ajufîant  une  pièce 
dans  cette  fente.  Ces  différentes  additions  font  d'abord 
blanches  pendant  que  le  reftedu  fourreau  eft  brun  ou  noir; 
la  chenille  les  brunit  enfuite  par  le  moyen  d'une  liqueur 
brune  qu'elle  fait  fortir  de  fa  bouche.  On  trouve  fouvent 
cet  infede  fur  les  arbres  ôc  en  particulier  fur  le  chêne. 

4p.  TîNjEA  nigro-cinerea  y  involucro  fufco  recurro  ^ 
lamina  duplici  joiiofd  teclo. 

La  teigne  à  foitrreau  à  deux  lames. 

Longueur  3  lignes. 

Les  yeux  de  cette  teigne  font  noirs  :  fa  tête  eft  d'un  gris 
blanc ,  ainfi  que  le  deflous  de  fon  corps  &  fes  pattes  •■,  le 
deffus  &  les  ailes  font  d'un  noir  un  peu  cendré.  Sa  chenil- 
le vit  dans  un  fourreau  dur,  brun,  recourbé  ,  ôc  tout  cou- 
vert de  deux  grandes  lames  minces ,  qui  naiffent  de  fon 
extrémité.  Ces  deux  lames  font  de  foie  ,  ainfi  que  tout 
le  fourreau.  Elles  font  compofées  d'écaillés  minces  fem- 
blables  à  celles  des  poiflbns ,  pofées  en  recouvrement  les 
unes  fur  les  autres.  On  trouve  fouvent  cet  infede  fur  les 
feuilles  de  plulieurs  arbres  qu'il  ronge. 

N.B.  M.  de  Reaumur  prétend  que  l'efpéce  précédente 
ôc  celle-ci  ne  font  que  la  même  efpéce  de  teigne  ,  plus 
jeune  lorfqu'elle  n'a  qu'un  fourreau  en  crolTe  ,  ôc  qui 
enfuite  forme  les  deux  lames  de  fon  fourreau  lorfqu'elle 
eft  plus  vieille.  Malgré  la  grande  exaditude  de  ctt  habile 
Naturalifte  ,  je  ne  puis  me  rendre  à  fon  fentiment ,  ayant 
nourri  des  teignes  de  l'une  ôc  de  l'autre  efpéce  qui  fe  font 
transformées  chez  moi.  Si  les  teignes  à  fourreau  en  croffe 
n'étoient  que  les  jeunes  ,  elles  ne  pourroient  fe  transfor- 
mer ,  ôc  elles  commenceroient  d'abord  par  acquérir  ces 
deux  lames  qu'elles  devroient  avoir  en  vieillifTant.  D'ail- 


DES    Insectes;  205 

leurs  les  infe£les  parfaits  ôc  allés  de  l'une  &  l'autre  efpéce 
font  différens  ,  comme  on  le  voit  par  les  defcriptions  que 
nous  en  donnons  ,  enforte  que  je  crois  pouvoir  afligncr 
fùrement  deux  efpéces  différentes. 

50.  T  IN  iE  A  Involucro  palearum  ordine  utùco  teclo. 

Reaum.  inf.  tom.  j  ,  tab.  1 1  ^fig-  7  >  8  ,  9. 

De  Geer.  inf.  p.  698  ,  tab.  29  ,  /.  12.  Petite  phalène  d'un  brun  noirâtre  ,  à  an- 
tennes à  barbes  fans  trompe  ,  dont  la  femelle  eft  fans  aîles  ,  d'une  chenille 
teigne  qui  fe  fait  un  fourreau  des  brins  de  gramen. 

Ibid.  pag.  506 ,  tab.  29  ,fg-  i9-  —  2  2.  &-  tab.  30  ,  fig.  22  ,  xi-  Chenille  teigne 
qui  vit  des  feuilles  d'oTier  ,  qui  fe  fait  un  fourreau  de  brins  de  gramen ,  arran- 
gés parallèlement  les  uns  aux  autres ,  &  dont  le  papillon  femelle  eft  entière-» 
ment  dépourvu  d'ailes. 

La  teigne  à  fourreau  de  paille fimple. 

J'ai  plufieurs  fois  confervé  &  nourri  cette  chenille  dans 
fon  fourreau  ,  fans  qu'elle  m'ait  jamais  donné  fa  teigne 
ailée  ,  non  plus  que  les  fuivantes.  M.  de  Reaumur  dit  que 
la  femelle  n'a  point  d'ailes.  Le  fourreau  de  cet  infetle 
a  environ  quatre  lignes  de  long  ,  6c  eft  couvert  de  pailles 
ou  de  brins  d'herbes  féches  de  toute  fa  longueur  :  qui  for- 
ment comme  un  faifceau  ou  une  petite  botte  d'alumettes. 
On  trouve  fouvent  ces  petits  fourreaux  fur  les  feuilles  des 
arbres. 

5 1 .  T I N  ^  A  involucro  palearum  longitudinalium  ordine 
multipUci  compojito.  • 

La  teigne  à  fourreau  de  paille  compqfé. 

Son  fourreau  a  un  pouce  de  long.  Il  eft  compofé ,  ou  du 
moins  entouré  de  plufieurs  rangs  de  pailles  ou  brins  d'her- 
bes pofés  longitudinalement  &  en  toit  les  uns  fur  les 
autres  ,  à  peu  près  comme  un  épi. 

52.  TI  N  -^E  A  involucro  ex paleis  tranfverjls  compoftto'. 

De  Geer.  inf.pag.  Ji  t ,  tab.  19  ,  fîg.  23  —  2^.  Chenille  teigne  à  feizejarnbes; 
rafe ,  noirâtre ,  qui  vit  fur  l'ofier  &  qui  fe  fait  un  fourreau  couvert  de  brins  de 
gramen ,  qui  font  placés  ttanfverfalei»ent  fur  le  fourreau. 

C  c  ij 


204  Histoire    abrégée 

La  teigne  à  fourreau  dé  pailles  tranfrerfes. 

Ce  fourreau  a  fept  à  huit  lignes  de  long.  Les  brins  d'her- 
be qui  le  compofent  font  pofés  deffus  rranfverfalement  , 
ce  qui  le  rend  raboteux  &  comme  hériffé. 

55.  TIN^A  lapidum  i  involucro  conico  recurvo. 

Reaum.  inf.  tom.  j  ,  toi.  ij  ,Jîg.  1,1,3. 

La  teigne  des  pierres  à  fourreau  rond  en  capuchon. 

J'ai  ramaffé  plufieurs  fois  la  chenille  de  cette  teigne  qui 
eft  très-commune  ;  elle  eft  toujours  morte  fans  me  donner 
l'infefte  aîlé.  M.  de  Reaumur  n'a  jamais  pu  l'avoir  non 
plus.  Cette  chenille  eft  petite  ,  brune  ,  couverte  d'un  four- 
reau qu  elle  fe  file.  Ce  fourreau  eft  conique ,  pointu  &  un 
peu  recourbé  comme  un  capuchon.  Le  deffus  eft  tout 
couvert  depoufflere  de  pierres  que  l'infede  fait  y  attacher. 
La  chenille  fe  trouve  fur  les  pierres.  Elle  fe  nourrit  d'un 
petit  lichen  qui  recouvre  les  vieux  murs  &  les  rend  tout 
verts. 

y 4;.  TIN^  A  lapidum  ,  involucro  triangulari. 
Reaum.  inf.  tom.  3 ,  tab.  i  <;  ,fg.  7,8. 

La  teigne  des  pierres  à  fourreau  triangulaire  à  pans. 

Elle  reffemble  tout-à-fait  à  la  pfécédente  pour  fon  four- 
reau ,  fi  ce  n'eft  qu'il  eft  à  pans  &  triangulaire  ,  &  non 
point  rond  comme  celui  de  la  pre'cédente.  On  les  trouve 
l'une  &  l'autre  dans  les  mêmes  endroits.  M.  de  Reaumur 
dit  que  les  femelles  de  celles-ci  ne  font  point  ailées,  mais 
feulement  leurs  mâles.  Je  n'ai  pu  le  favoir  ,  cet  infeiSte  ne 
s'étant  jamais  transformé  chez  moi  ,  quoique  je  l'aye 
ramaffé  &  nourri  plufieurs  fois  ;  je  me  contenterai  donc  de 
rapporter  ici  ce  qu'en  dit  M.  de  Reaumur.  La  phalène  de 
cette  teigne  ,  fuivant  lui ,  eft  fort  petite  &  de  couleur  de 
bronze  doré.  Les  femelles  font  de  couleur  grife  &  n'ont 


DES    Insectes;  20^ 

point  d'aîles.  Elles  font  greffes  ,  trapues  ,  fort  lourdes  & 
marchent  très -peu.  A  l'extrémité  de  leur  corps  ,  eft  une 
frange  d'écaillés  jaunes  ,  du  milieu  de  laquelle  fort  une 
longue  partie  qu'elles  tirent  en  dehors  ,  en  attendant  le 
mâle  qui  vient  s'accoupler  avec  elles.  C'eft  par  ce  long 
tuyau  qui  paroît  compofé  de  trois  parties  ou  anneaux  , 
qu'elles  rendent  leurs  œufs ,  qui  font  oblongs ,  jaunâtres  6c 
fouvent  en  très-grande  quantité. 


l^î  ^(®^  %^% 


ao(?  Histoire     abrégée 


SECTION    QUATRIÈME. 

INSECTES  TETRAPTERES  A  AILES  NUES, 

0  U 

INSECTES  A  QUATRE  AILES  NUES. 

i\  OUS  avons  examiné  dans  les  ferions  précédentes 
les  infe£tes  dont  les  ailes  font  couvertes  en  tout  ou  en 
partie  par  des  étuis  durs  ôc  écailleux  ,  &  ceux  qui  ont  qua- 
tre aîles  garnies  des  deux  côtés  de  petites  écailles  qui  for- 
ment comme  une  efpéce  de  pouffiere  farineufe.  La  fedion 
que  nous  allons  traiter  renferme  des  infeftes  qui  ont  pa- 
reillement quatre  aîles  ,  mais  dont  les  aîles  font  nues ,  fans 
être  recouvertes  ni  d'étuis  écailleux  ,  ni  de  pouffiere.  Ces 
aîles  font  claires  ,  tranfparentes  comme  un  verre  ou  un 
talc  ,  &  ont  feulement  plus  ou  moins  de  nervures  qui 
foutiennent  la  fubftance  délicate  dont  elles  font  compo- 
fées.  Tous  les  infedes  qui  ont  quatre  aîles  de  cette  ftruc- 
ture,fe  trouvent  renfermés  dans  cette  fedion  :  aufli  eft-elle 
nombreufe. 

Par  cette  raifon  nous  l'avons  divifée  en  trois  articles  , 
fuivant  le  nombre  des  pièces  qui  compefent  le  tarfe  de 
ces  infettes.  Les  deux  premiers  articles  font  très -courts  : 
le  premier  ne  renferme  que  deux  genres  qui  ont  trois  piè- 
ces aux  tarfes ,  ôc  le  fécond  n'en  compte  qu'un  feul  qui  en 
ait  quatre  ;  tous  les  autres  genres  de  cette  feftion  ont 
cinq  pièces  on  anneaux  au  pied  &  compofent  le  troifiéme 
ôc  dernier  article  qui  eft  très-nombreux  ,  ôc  renferme  lui 
feul  quinze  genres  la  plupart  très-confidérables. 

Ces  différens  infcdes  à  quatre  aîles  varient  beaucoup 
pour  la  forme  extérieure.  Les  uns  ont  le  corps  allongé 
comme  la  demoifelle  ,  la  perle  ,  l'ephémere  ,  la  frigane  , 
ôcc.  d'autres  l'ont  plus  raccourci  ,  comme  l'urocere  ,  la 
guêpe  f  le  frelon ,  le  diplolepe  ;  l'abeille  ôc  plufieurs  au- 


DES    Insectes;  207 

très.  On  obferve  une  pareille  variété  dans  les  différentes 
parties  qui  compofent  le  corps  de  ces  infedes.  Nous  allons 
examiner  ces  différences  un  peu  plus  en  détail. 

Tous  ces  infeftes  ont  deux  antennes,  mais  très-diver- 
fement  conformées.  Elles  font  très-courtes  dans  quelques- 
uns  ,  comme  dans  la  demoifelle  ôc  l'éphémère  ;  à  peine 
les  apperçoit-on  dans  ces  deux  genres.  D'autres  en  ont  qui 
ne  font  guères  plus  longues ,  mais  qui  vont  en  grofTiffant 
par  le  bout  &  qui  repréfentent  une  efpéce  de  maffue  ; 
celles  du  frelon  &  du  fourmilion  font  de  cette  efpéce. 
Plufieurs  ont  des  antennes  longues  compofées  d'un  grand 
nombre  d'anneaux  ,  &  qui  font  fi  minces  qu'elles  reffem- 
blent  à  un  brin  de  fil.  Telles  font  celles  de  la  perle  ,  de  Ja 
rafidie  ,  de  la  frigane  ,  de  la  mouche-fcorpion  ,  dé  l'uroce- 
re  5  de  la  mouche-à-fcie  ,  du  diplolepe  ôc  de  l'ichneumon. 
La  guêpe  ,  l'abeille  ôc  la  fourmi  en  ont  de  fingulieres.  Le 
premier  article  ou  anneau  de  ces  antennes  eft  beaucoup 
plus  long  que  les  autres ,  &  fait  à  lui  feul  prefque  la  moitié 
de  la  longueur  de  l'antenne  ;  l'autre  partie  eft  compofée 
d'anneaux  fort  courts.  Après  le  premier  anneau  long ,  l'an- 
tenne fe  courbe  ,  forme  à  cet  endroit  une  efpéce  de  cou- 
de ou  angle  &  paroît  comme  brifée  ;  auffi  avons-nous 
nommé  ces  antennes ,  antennes  brifées.  Enfin  une  dernière 
forte  d'antennes  encore  plus  finguliere  ,  eft  celle  que  porte 
l'eulophe.  Ce  petit  infede  a  des  antennes  branchues  qui 
forment  une  efpéce  de  panache  très  -  jolie  fur  fa  tête.  C'eft 
dommage  que  cet  animal  foit  fi  petit,  on  pDurroit  admirer 
plus  aifément  la  beauté  de  fes  antennes. 

Outre  ces  différentes  fingularités  de  forme  dans  les  an- 
tennes, il  y  a  encore  un  genre  dont  les  antennes  méritent 
d'être  remarquées  ,  moins  pour  leur  conformation  que 
pour  leur  mouvement  :  c'eft  le  genre  des  ichneumf)ns.  Les 
antennes  de  ces  infettes  font  longues  ,  grêles  &  filiformes, 
&  le  petit  animal  les  tient  prefque  perpétuelh-ment  dans 
un  mouvement  affez  vif  de  vibration.  C'eft  ce  qui  a  fait 
appeller  les  ichneumons  par  plufieurs  Naturaliftes ,  moK- 
ches  vibrantes  ,  ou  mouches  à  antennes  vibratiles. 


2oS  Histoire    abrégée 

La  bouche  des  infedes  de  cette  feclion  varie  auflî  :  tous 
ne  l'ont  pas  figurée  de  même ,  &  i\  l'on  vouloir  on  pourroit 
abfolument  divifer  en  deux  cette  feîlion  ,  d'après  la  ftruc- 
ture  ôc  Ja  forme  de  la  bouche  des  infectes  qui  la  com- 
pofent.  Dans  les  uns  cette  bouche  eft  armée  de  deux  fortes 
mâchoires  écailleufes  ,  une  de  chaque  côté  ,  avec  lefquels 
ils  rongent  ôc  mordent  fortement  ;  telle  eft  la  ftrufture  de 
la  bouche  des  demoifelies  ,  du  frelon  ,  de  l'urocere  ,  de 
l'ichneumon ,  de  la  guêpe  ,  de  l'abeille  ,  de  la  fourmi,  &c. 
les  autres  n'ont  point  de  femblables  mâchoires  ,  mais  on 
remarque  autour  de  leur  bouche  quatre  barbillons  fembla- 
bles à  des  antennules  ,  deux  de  chaque  côté.  Souvent  la 
bouche  que  ces  barbillons  accompagnent  ,  eft  avancée  & 
prominente  ,  comme  on  le  voit  dans  le  fourmilion  ,  la  fri- 
eane  ôc  l'hémerobe  ;  cette  avance  eft  même  fi  confidéra- 
ble  dans  quelques-uns  ,  qu'elle  forme  une  efpéce  de  bec 
dur  affez  long ,  au  bout  duquel  font  les  barbillons ,  comme 
on  l'obferve  dans  la  mouche-fcorpicn.  Ainft  il  y  a  deux 
efpéces  différentes  de  bouche  dans  les  infectes  de  cette 
fection  ;  l'une  eft  armée  de  mâchoires  ôc  l'autre  entourée 
de  quatre  barbillons. 

f  Enfin  une  dernière  partie  très-eflentielle  ôc  remarquable 
dans  la  tête  de  ces  infedes  ,  eft  la  partie  poftérieure  de 
la  tête  où  font  pofés  les  petits  yeux.  Ces  yeux  au  nombre 
de  trois  ,  fe  font  remarquer  fur  la  plupart  des  infeûes 
de  cette  feftion.  Il  y  a  cependant  deux  genres  dans  lefquels 
cette  partie  manque  ;  ce  font  l'hémerobe  ôc  le  fourmilion. 
On  n'obferve  pas  autant  de  différences  entre  les  ailes  de 
ces  infe£tes.  En  général  tous  en  ont  quatre  avec  des 
nervures  allez  fortes.  Dans  les  uns  ces  aîles  font  toutes  les 
quatre  égales  :  la  demoifelle ,  la  perle ,  la  mouche-fcorpicn 
&  d'autres  font  de  ce  nombre.  Beaucoup  d'autres  ont  au 
contraire  les  aîles  inférieures  plus  petites  que  les  fupérieu- 
res  ;  c'eft  ce  que  l'on  remarque  dans  la  guêpe  ,  l'abeille  ,  le 
cinips  5  le  frelon  ,  ôcc.  mais  il  y  un  genre  qui  eft  fur -tout 
jfimarquable  par  la  petitefle  de  fes  ailes  de  deflous  ,  c'eft 

l'éphémère. 


DES     Insectes.  ^op 

l'éphémère.  Ces  aîles  dans  cet  infefle  font  fi  petites  pro- 
portionnément  à  celles  de  delTus ,  qu'à  peine  les  apperçoit- 
on  d  abord.  On  eft  tenté  à  la  première  vue  de  prendre 
l'éphémère  pour  un  infede  à  deux  aîles.  Mais  une  fingula- 
rité  qu'offrent  quelques  infectes  de  cette  fettion  par  rap- 
port à  leurs  ailes  ,  c'eft  le  défaut  total  de  cette  partie  dans 
quelques  individus.  Nous  avons  déjà  fait  obferver  plus 
haut  que  les  femelles  de  quelques  efpéces  de  phalènes 
manquoient  d'aîles  ,  tandis  que  leurs  mâles  en  étoient 
pourvus.  La  même  chofe  fe  remarque  dans  les  femelles  de 
quelques  ichneumons  &  de  certaines  guêpes  ,  comme 
nous  le  verrons  en  examinant  ces  genres.  Les  fourmis  ont 
encore  quelque  chofe  de  plus  fingulier  ,  leurs  mâles  & 
leurs  femelles  ont  des  aîles  ,  &  les  fourmis  ouvrières  qui 
n'ont  point  de  fexe  en  font  dépourvues. 

Si  les  infe6les  de  cette  fettion  varient  peu  entr'eux  par 
rapport  à  la  forme  de  leurs  aîles  ,  il  n'en  eft  pas  de  même 
de  leur  queue.  Il  y  a  peu  de  feûion  où  cette  partie  mérite 
autant  d'être  confidérée  ;  aufii  entre  t- elle  pour  beaucoup 
dans  les  carafteres  de  ces  genres.  Deux  ou  trois  genres 
n'ont  rien  à  la  vérité  de  remarquable  à  la  queue  ;  elle  eft 
toute  fimple  dans  la  raiidie  ,  l'hémerobe  ôc  la  frigane  ;  mais 
dans  la  plupart  des  autres  genres  elle  eft  des  plus  fingulie- 
res.  Ces  longs  filets  que  la  perle  porte  au  nombre  de  deux, 
&  qui  font  au  nombre  de  deux  ou  trois  dans  l'éphémère  , 
font  un  ornement  dont  l'ufage  n'eft  pas  encore  bien  connu. 
Nous  connoiflbns  mieux  celui  de  cette  efpéce  de  pince 
qui  eft  à  l'extrémité  de  la  queue  des  demoifelles  mâles  , 
nous  en  parlerons  en  détaillant  l'accouplement  extraordi- 
naire de  ces  infedes  ;  mais  de  quelle  utilité  peut  être  à  la 
mouche-fcorpion  cette  queue  menaçante  faite  en  forme 
de  patte  de  crabe  ou  de  queue  de  fcorpion  que  porte 
le  mâle  feul  ?  L'infefte  femble  vouloir  s'en  fervir  pour 
fe  défendre  ;  dès  qu'on  le  touche  ,  il  la  redrefle  ôc  femble 
vouloir  pincer  ,  &  fouvent  il  fait  lâcher  prife  à  ceux  qui  ne 
favent  point  que  cette  queue  qui  paroît  fi  redoutable  j, 

Tome  JI,  D  d 


210  Histoire     ab  ké  cit 

ne  peut  cependant  faire  aucun  mal.  L'aiguillon  que  por- 
tent la  guêpe  &  l'abeille  efl  bien  plus  dangereux.  Sans 
paroître  à  l'extérieur  ,  il  pique  vivement,  &  1  infedte  s'en 
fert  utilement  pour  fe  défendre.  Celui  du  cinips  ,  du 
diplolepe  &  de  l'eulophe  eft  un  peu  différemment  placé 
&  figuré ,  mais  il  ne  fait  point  de  mal  ;  peut-être  fa  peti- 
teffe  en  eft-elle  caufe  ,  ces  infedles  étant  tous  fort  petits. 
Le  frelon ,  l'urocere  &  la  mouche-à-fcie  ne  font  pas  plus 
à  craindre  quoique  leur  aiguillon  foit  fort  ;  il  ne  blcfle 
point ,  mais  il  n'eft  pas  inutile  à  ces  infeftes  :  il  leur  fert 
à  dépofer  &  à  placer  leurs  oeufs  ,  comme  nous  le  verrons  ; 
auffi  il  n'y  a  que  leurs  femelles  qui  en  foient  pourvues. 
Cet  aiguillon  mérite  d'être  confidéré  pour  fon  travail  ôc 
pour  fa  figure  ,  ôc  nous  nous  y  arrêterons  en  parlant  de 
ces  infedes.  Enfin  nous  ne  laifTerons  pas  échapper  celui 
de  l'ichneumon,  le  plus  fingulier  ôc  le  plus  long  de  tous, 
qui  fe  trouve  renfermé  dans  une  efpéce  de  double  gai- 
ne,  ôc  qui  fervant  auiïi  à  dépofer  fes  œufs,  ne  fe  trouve 
que  dans  la  femelle. 

Les  nymphes  des  infe£tes  de  cette  fedion  ôc  leurs  diffé- 
rentes larves  fe  reffemblent  fi  peu  pour  la  plupart,  qu'il 
nous  eft  prefqu'impolïïble  de  pouvoir  rien  dire  de  général 
fur  cet  article.  Nous  renvoyons  à  l'hiftoire  de  chaque 
genre  en  particulier  le  détail  de  ces  différentes  métamor- 
phofes.  Nous  nous  contenterons  de  remarquer  ici  que 
toutes  les  nymphes  de  ces  infettes  font  du  nombre  de 
celles  dans  lefquelles  on  diftingue  les  différentes  parties 
de  l'infede  parfait  ,  mais  leurs  larves  ôc  leurs  différens 
changemens  varient  infiniment ,  fuivant  les  différens  gen- 
res. Il  n'y  a  pas  jufqu'aux  infeâes  parfaits  ,  qui  dans  un 
genre  de  cette  fection  ,  femblent  encore  fubir  une  efpéce 
de  changement.  L'éphémère  devenu  infctte  ailé  ,  fe  dé- 
pouille encore  une  fois  de  fa  peau  contre  la  régie  ordinai- 
re des  infeiSles  à  métamorphofes.  Nous  ferons  obferver 
toutes  ces  fingularités  dans  le  détail  que  nous  allons  don- 
ner des  genres ,  après  les  tables  générales  de  cette  fedion. 


DES     Insectes.  211 

SECTION     QUATRIÈME 

De  la  clajfè  des  Infeéies. 


INSECTES    A    QUATRE    AILES    NUES. 

Article     premier. 
Trois' pièces  aux  tarfes. 
GENRES.  CARACTERES, 

r  Antennes  très-courtes. 

.A  Demoiselle.  )  ^°'''^'  ^'"l''^'  mâchoires. 

)  (^ueue  armée  de  pinces  dans  les  niales. 

C  Trois  petits  yeux  liffes  entre  les  yeux  ou  au-devant. 

/■  Antennes  filiformes. 

\  Ailes  égales  couchées  &  croifées  (ur  le  corps. 
La   Perle.        <  Bouche  accompagnée  de  quatre  barbillons. 
/  Queue  terminée  par  deux  foies- 
^  Trois  petits  yeux  liflès. 


Article     IL 

Quatre  pièces  aux  tarfes. 

ç  Antennes  filiformes. 

V  Ailes  couchées  fur  le  corps. 

La    RaFIDIE.    <  Bouche  accompagnée  de  quatre  barbillons. 
/  Queue  fîmple  &  nue. 

V  Trois  petits  yeux  liiïes. 

Article    III. 

Cinq  pièces   aux  tarfes. 

/-Antennes  très-courtes. 
Ailes  inférieures  beaucoup  plus  courtes  que  les  fii- 

périeures. 
Queue  termine'e  par  plufieurs  foies. 

■  Trois  yeux  lifTes  &  grands  devant  les  yeux, 

■  Antennes  filiformes. 
Ailes  pofées  latéralement  en  forme  de  toit,  &  rele- 

LA     'pDT^iXTTr    }     vées  à  l'extrémité. 
ArRIGANE.  <n       ,  ,     ,  .,, 

^  Bouche  avec  quatre  barbillons. 

Queue  fimple  &  nue. 

Trois  petits  yeux  liflês, 

D  d  i  j 


L' Éphémère. 


212  Histoire     abrégée 

/-Antennes  filiformes. 

V  Ailes  Couvent  égales. 

L' lî  É  M  É  R  O  B  E.    <  Bouche  prominente  avec  quatre  barbiUons, 
/  Queue  lîmpie  S(  nue. 

V  Point  de  petits  yeux  liffes. 

/-  Antennes  courtes,  greffes  &  en  malTe. 

V  Ailes  égales. 

Le    FoUI?MIL10N.  <  Bouche  prominente  avec  quatre  barbillons. 
#  Queue  finiple  &  nue. 
^  Point  de  petits  jeux  liffes. 

f-  Antennes  longues  filiformes. 
T    A     M  \  Ailes  égales. 

J^  A    JVl  O  U  C  H  E-     )  jrompe  dure  &  cylindrique. 
oCORPlON.       /  Queue  formée  en  pince  de  crabe. 
^  Trois  petits  yeux  liffes. 

Antennes  en  maffue. 
Ailes  inférieures  plus  courtes. 
j  Bouche  armée  de   mâchoires. 
Le     Frelon.     \  Aiguillon  du  derrière  dentelé. 

)  Ventre  de  même  groffeur  par-tout,  &  intimement 
joint  au  corcelet. 
^  Trois  petits  yeux  liffes. 

Antennes  filiformes. 
Ailes  inférieures  plus  courtes. 
,  Bouche  armée  de  mâchoires. 
|-,Yj  )  Aiguillon  dentelé  prominent  &  couvert  d'une  gou- 

(  Ventre  de  même  groffeur  par -tout,  &  intimement 

joint  au  corcelet. 
.  Trois  petits  yeux  liffes. 

Antennes  filiformes. 
Ailes  inférieures  plus  courtes. 
Ta     Mr>TT/-HT7l  Bouche  armée  de  mâchoires. 
^  A    m  O  U  C  H  £- y. Aiguillon  dentelé  caché  dans  le  corps. 

A  -  O  C  I  E.  1  Ventre  de  même  groffeur  par  -  tout ,  &  intimement 

joint  au  corcelet. 
Trois  petits  yeux  lillès. 

Antennies  cylindriques  brifées. 
Ailes  inférieures  plus  courtes. 
\  Bouche  armée  de  mâchoires. 
j         CTVTP9       J  Aiguillon  conique  entre  deux  lames  du  ventre. 
J-iE    KjINIS    .      >  Ventre   prefqu'ovale ,  applati  des  côtés,  aigu    en- 
deffous  ,   attaché    au    corcelet  par  un   pédicule 
court, 
.  Troi^  petits  yeux  liffes. 


DES    Insectes.  215 

r  Antennes  filiformes  longues,  compofées  de  quatorze 
I       anneaux. 

\  Ailes  inférieures  plus  courtes. 
]  Bouche  armée  de  mâchoires. 
Le  DiPLOLEPE.  <;  Aiguillon  conique   caché  entre   les  deux  lames  du 
]     ventre. 

y  Ventre  ovale,  applati  des  côrcs  ,  nigii  en  -  deflbus  , 
/      attaché  au  corcelet  par  un  pédicule  court, 
(_  Trois  petits  yeux  lifTes. 
Antennes  branchues. 
Ailes  inférieures  plus  courtes. 
I  Bouche  armée  de  mâchoires. 
L'EULOPHE.     ^  AigurUon  conique. 

]  Ventre  prefqu'ovale  ,  attaché   au   corcelet   par    un 
pédicule  court. 
Trois  petits  yeux  lifTes. 
r  Antennes  filiformes ,  longues ,  vibratiles. 
\  Ailes  inférieures  plus  courtes. 
]  Bouche  armée  de  mâchoires. 
L'I  C  HNEU  M  O  N.  «^Aiguillon  divifé  en  trois  pièces. 

I  Ventre  attaché  au  corcelet  pat  lin  pédicule  long  Se 
I      mince. 
^  Trois  petits  yeux  lifTes. 

Antennes  brifées,  dont  le  premier  anneau  eflr  très- 
long, 
,  Ailes  inférieures  plus  courtes. 

J  Bouche  armée  de  mâchoires ,  avec  une  trompe  mem- 
La    GuESPE.     \      braneufe  couchée  cn-defTous. 
[Aiguillon  (împle  &  en  pointe. 
I  Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédieule  court. 
Trois  petits  yeux  lifTes. 
.  Corps  rafe. 
r  Antennes  brifées,  dont  le  premier  anneau  eft  très- 

\  Ailes  inférieures  plus  courtes, 
j  Bouche  armée  de  mâchoires,  avec  une  trompe  m#m- 
L' Abeille.      <^      braneufe  couchée  en-deffous. 
j  Aiguillon  fimple  &  en  pointe. 
y  Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule  court, 
/  Trois  petits  yeux  lilTes. 
^_  Corps  velu. 
Antennes  brifées  ,  dont  le  premier  anneau  cfi  très- 
long. 
I  Ailes  inférieures  plus  courtes,  &  point  d'ailes  dans 
Ta     "P  «  tt  d  m  t      /      1^5  mi'lets. 
UK    i-OUBMI.    <.  Bo„che  aimje  de  mâchoires. 

[Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule  court? 

avec  une  petite  écaille  entre  deux. 
Trois  petits  yeux  liffes. 


214 


Histoire    ABRéciE 


SECTIO     QUARTA 

ClaJJis  Infeâiorum. 

INSECTA  TETRAPTERA   ALIS  NUDIS. 


GENERA. 


Articitlus     PRIMUS, 
Tarforum  articuUs  tribus. 
CARACTERES. 


LlBELLULA. 

La  Demoifelle. 

Perla. 
La  Perle. 


Antenna?  breviffimîE. 
I  Os  maxillofum. 
(  Cauda  mafculis  forcipata. 
.  Ocelli  très  ante  aut  inter  oculo?.' 

-  AntennjE  filiformes. 

I  Alx  incumbentes,  cruciatx,  xquales.' 
.  Os  tentaculis  quatuor. 
'  Cauda  biftta. 

-  Ocelli  très. 


R  A  P  H  I  D  I  A. 

La  Rafiiie. 


Ephemera. 
VEphémere. 

P  H  R  y  G  A  N  E  A. 

La  Frigane. 


Akticulus     I  I"'. 

Tarforum  articuUs  quatuor. 

r  Antenne  filiformes. 
I  Ala;  incumbentes. 

<  Os  tentaculis  quatuor, 
i  Cauda  nuda. 

^  Ocelli  très. 

Articulus   I  II"". 

Tarforum    articuUs     quinque. 

C  Antennï  breviflîms. 

j  A\s  inferiores  multo  breviores. 

j  Cauda  fetofa. 

[  Ocelli  très  magni  ante  oculos. 

/-  Antenna;  filiformes. 

\  A\x  latérales,  tediformes ,  pone  affurgentes. 

<  Os  tentaculis  quatuor. 
/  Cauda  nuda. 

\  Ocelli  très. 


Hemerobius, 
LHémirohe, 


FORMICALEO. 
Le  Fourmilion. 

P  A  N  O  R  P  A. 

La  Mouche- 
Scorpion. 


C  R  A  B  R  o. 

Le  Frelon. 


Urocerus. 
UUrocere. 


Tenthredo. 
La  Mouclie-à-Scie. 


C  Y  N  I  p  s. 

Le  Cinips. 


DiPLOLEPIS. 

Le  Diplokpe. 


DES    Insectes.  aif 

/•  Antennae  filiformes. 

\  Alx  fîcpe  squales. 

s  Os  prominens  temaculis  quatuor. 

/  Cauda  nuda. 

^  Ocelii  nulli.  . 

/- Antenns  brèves,  clavata: ,  ci^fTs. 

\  Alï  xquales. 

s  Os  prominens  tentaculis  quatuor. 

/  Cauda  nuda. 

'^  Ocelii  nulli. 

f  Antennx  longae  filiformes. 

V  AIx  ïquales. 

-lï  Roftrum  corneum ,  cylindraceum. 
f  Cauda  chelifera  forficibus  armata. 

V  Ocelii  très. 

Antenns  clavatx. 

A1.-E  inferiores  breviores. 

Os  maxillofum. 

Aculeus  ani  dentatus. 

Abdomen  ubique  squale  thoraci  connatum. 

Ocelii  très. 

■  Antenns  filiformes. 
Ali  inferiores  breviores. 
'  Os  maxillofum. 

I  Aculeus  ani  dentatus  prominens  cornîculo  teftus. 
'  Abdomen  ubique  a:quale  thoraci  connatum, 
,  Ocelii  très. 

Antennx  filiformes. 
,  Als  inferiores  breviores. 
'  Os  maxillofum. 

j  Aculeus  ani  dentatus  non  prominens. 
I  Abdomen  ubique  a:quale  thoraci  connatum, 

Ocelii  très. 

Antennx  cylindracex  fraftx. 

Alï  inferiores  breviores. 
j  Os  maxillofum. 

Aculeus  ani  conicus  intra  valvas  abdoininis. 
(Abdomen  fubovatum  ,  ad   latera  comprefTum  ,  fub- 
tus  acutum,  petiolo  thoraci  connexum. 

Ocelii  très. 

Antennx  filiformes  longx  articulis  x  i  v. 

Alx  inferiores  breviores. 
1  Os  maxillofum. 

Aculeus  ani  conicus  intra  valvas  abdominîs. 
1  Abdomen    ovatum  ,   ad    latera  compreffum  ,  fubtus 
acutum  ,  petiolo  brevi  thoraci  connexum, 

Ocelii  très. 


21<5 

EULOPHUS. 

L  Eutophe. 


Histoire     abrégée 

r  Antennr  ramofse. 
\  AlcE  inferiores  breviores. 
)  Ob  maxiUotlim. 
S  Aculeus  ani  conicus. 

/  Abdomen  fubovatum  petiolo  thoraci  connexum, 
•  .'    Ocelli  très. 


Antenne  filiformes,  longs,  vibratiles. 
,  Alx  inferiores  breviores. 
ICHNEUMON.     ms  maxillofum. 

L'Ichheumon.  )  Aculeus  ani  triplex.  _ 

Abdomen  petiolo  tenui  longo  thoracj  connexum» 
Ocelli  très. 

Antenne  frafls  articule  primo  longiore. 

Alx  inferiores  breviores. 
■tT-p  _  p  .  lOs  maxillofum  ,  linguâ  membranaceâ  inflexâ, 

C  Aculeus  ani  limplex  fubulatus. 
La  Guêpe.  J  Abdomen  petiolo  breviflîmo  thoraci  connexum. 

Ocelli  très. 

Corpus  glabrum. 

Antennï  fraâs  articulo  primo  longiore. 
Alx  inferiores  breviores. 
A  p  .  _  lOs  maxillofum  linguâ  membranaceâ  inflexâ. 

•  Aculeus  ani  fimplex   fubulatus. 
L'Abeille.  ^  Abdomen  petiolo  hrevilTimo  thoraci  connexum. 

Ocelli  très. 
Corpus  villofum. 

Antennx  frafla;  articulo  primo  longiore. 
.  Al:e  inferiores  breviores  ,  neutris  nulla:. 

Formica.       Iqs  maxillofum. 

La  Fourmi.  ]  Abdomen   petiolo    brevi    thoraci    connexum    cum 

fquama  intermedia. 
Ocelli  très. 


Article 


DES    Insectes.  217 

Article   Premier. 

LIBELLULA. 
LA    DEMOISELLE. 

Antennes  brevljflmce.  Antennes  très-courtes.' 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Cauda  mafculis fonipata.  Queue  armée  de  pinces  dans 

les  mâles. 
Ocdli  très  ante  aut  inter  oculos.       Trois  petits  yeux  lifles  entre  les 

yeux  ou  au  devant. 

§.  i«.  Alis  ereâîis.  §.  i°.  A  ailes  relevées. 

§.  î-».  Alis  patendbus.  §.  i°.  A  ailes  étendues. 

La  demoifelle  a  été  appellée  par  les  Naturaliftes  ,  libella 
ou  libdlula  ,  foit  parce  que  plufieurs  efpéces  de  ce  genre 
tiennent  leurs  aîles  étendues  ôc  comme  de  niveau  ,  foit  à 
caufe  de  la  manière  dont  ces  infetles  planent  en  fendant 
l'air.  Le  caratlere  de  ce  genre  conllfte  ;  1°.  dans  la  forme 
des  antennes  qui  font  très-courtes  pour  la  grandeur  de  ces 
infectes  ;  2°.  dans  les  mâchoires  fortes  6c  écailleufes  dont 
leur  bouche  eft  armée  des  deux  côtés  ;  3°.  dans  les  pinces 
qui  fe  trouvent  à  l'extrémité  de  la  queue  des  mâles  ,  &  qui 
font  accompagnées  d'efpéces  de  lambeaux  ou  feuillets 
affez  grands.  De  plus  ,  les  demoifelles  ont  les  trois  petits 
yeux  lifles  qui  fe  trouvent  fur  la  tête  de  beaucoup  d'infec- 
tes à  deux  &  à  quatre  aîles  ;  mais  ces  petits  yeux  ne  font 
pas  placés  de  même  dans  toutes  les  efpéces.  Les  unes  les 
portent  fur  le  devant  de  la  tête  ;  dans  d'autres  ils  font  fur  le 
fommet  entre  les  deux  grands  yeux.  Je  ne  les  ai  trouvés 
dans  aucune  efpéce  placés  fur  le  derrière  de  la  tête  ,  com- 
me ils  le  font  dans  la  plupart  des  autres  infeâes. 

La  larve  de  la  demoifelle  vit  dans  leau  ,  elle  eft  aquati- 
que ;  aufliVrencontre-t-on  plus  ordinairement  les  demoi- 
felles au  bord  des  eaux ,  où  elles  vont  dépofer  leurs  œufs. 
Tome  IL  E  e 


21 8  Histoire     abrégée 

Cette  larve  eft  très-finguliere ,  c'eft  ce  qui  nous  a  engagé  à 
donner  fa  figure.  Elle  eft  plus  courte  &  plus  ramaffée  que 
la  demoifelle  oul'infecle  parfait ,  ôc  on  peut  aifément  dif- 
tinguer  les  trois  parties  qui  compofent  fon  corps  ;  favoir , 
la  tête  ,  le  corcelet  &  le  ventre.  Ce  dernier  fort  long  , 
quoique  gros  dans  quelques  efpéccs  ,  eft  compofé  de  dix 
anneaux.  Au  corcelet ,  font  attachées  fix  grandes  pattes  , 
avec  lefquelles  cette  larve  va  &  vient  dans  l'eau.  En-deflus 
du  corcelet,  on  voit  quatre  efpéces  de  boutons  qui  devien- 
nent plus  grands  fie  plus  apparens  ,  à  mefure  que  cette 
larve  groflît  &  change  de  peau ,  6c  qui  enfuite  s'étendent  ôc 
couvrent  prefque  la  moitié  du  ventre  lorfqu'elle  eft  deve- 
nue chryfalide.  C'eft  dans  ces  efpéces  de  moignons  que 
font  renfermées  les  quatre  grandes  ailes  dont  fera  parée  la 
demoifelle.  Mais  de  toutes  les  parties  de  cette  larve  , 
il  n'y  en  a  point  de  plus  finguliérement  conflruite  que  fa 
tète.  On  diftingue  dans  cette  tête  les  yeux  ,  de  petites  an- 
tennes &  la  bouche  :  mais  pour  les  voir  ,  il  faut  lever' 
une  efpéce  de  mafque  dur  &  épais  qui  couvre  tout  le 
devant  de  la  tête  de  la  larve  6c  qui  lui  cache  la  face ,  fi  ou 
peut  fe  fervir  de  ce  terme  pour  un  infe£te.  Cet  étrange 
mafque  eft  creux  en-dedans  ,  irrégulier  ,  ôc  on  y  remarque 
les  différentes  cavités  qui  reçoivent  les  éminences  de  la 
tête  de  la  larve,  enforte  qu'il  s'applique  auflTi  bien  ôc  même 
mieux  que  les  mafques  que  mettent  fur  leurs  vifages  les 
perfonnes  qui  vont  au  bal.  Ce  mafque  n'eft  point  immobi- 
le ;  l'infefte  le  remue  à  fa  volonté  ;  il  ne  tient  que  par  une 
efpéce  de  pied  long  ôc  coudé  qui  l'attache  au  col  de  l'infefte. 
Ce  pied  forme  une  charnière  ,  par  le  moyen  de  laquelle  le 
mafque  peut  fe  lever  ôc  fe  baifTer.  On  ne  conçoit  pas 
d'abord  par  quelle  raifon  la  nature  a  donné  à  cette  lar- 
ve un  tel  mafque  ,  qui  femble  devoir  l'incommoder  au 
lieu  de  lui  fervir  :  mais  11  l'on  nourrit  dans  l'eau  quel- 
ques-unes de  ces  larves  ,  on  voit  qu'elles  tiennent  leur 
mafque  baiffé  ,  ôc  qu'elles  le  relèvent  pour  furprendre  ôc 
faifir  les  infedes  aquatiques   dont  elles  fe   nourriffent. 


DES    Insectes.  atp 

Ce  mafque  arrête  ces  infettes  qui  font  enfuite  déVorés  pat 
la  larve. 

Les  nymphes  ou  chryfalides  des  demoifelles  ne  diffé- 
rent prefque  pas  de  leurs  larves.  Seulement  les  boutons  du 
corcelet,  ces  appendices  qui  renferment  les  aîles  font  plus 
grandes  ôc  couvrent  une  portion  du  ventre  ;  elles  reffem' 
blent  à  quatre  aîles  épailTes  un  peu  courtes  ,  couchées 
fur  le  deffiis  de  cette  partie.  Du  refte  cette  nymphe  cTourt 
dans  l'eau  ,  va  &  vient  comme  la  larve  ,  &  fe  nourrit 
des  infetles  qu'elle  rencontre  ôc  dont  elle  eft  très-friande. 

Lorfque  linfede  eft  arrivé  à  fa  grofleur,  il  fubit  fon  der^ 
nier  changement.  La  nymphe  s'approche  du  bord  de  l'eau, 
fouvent  elle  en  fort  tout-à-fait.  Sa  peau  commence  à  fe 
fendre  fur  le  deffus  de  fon  corcelet ,  peu  à  peu  i'infe£le 
parfait  fe  tire  de  cette  enveloppe  ,  &  après  quelques 
inftans ,  lorfque  fes  aîles  font  féchées  ôc  affermies ,  il  s'élève 
légèrement  en  l'air  ,  où  il  doit  dorénavant  faire  fon  habita- 
tion. On  trouve  quelquefois  au  bord  de  l'eau  la  dépouille 
de  la  larve  ,  que  la  demoifelle ,  après  s'en  être  tirée  ^  a  laif- 
fée  attachée  à  quelque  plante. 

La  demoifelle  a  le  corps  beaucoup  plus  long  ôc  plus 
étroit  que  fa  larve.  Ses  aîles  au  nombre  de  quatre  font  lon- 
gues ôc  étroites.  Quelques  efpéces  du  nombre  des  plus 
grandes  les  tiennent  étendues  parallèlement  ôc  de  niveau 
avec  le  corps  fur  lequel  elles  font  pofées.  D'autres  au  con- 
traire les  tiennent  dans  la  même  diredion  que  leur  corps  , 
mais  plus  relevées  ôc  adoffées  toutes  les  quatre  les  unes 
contre  les  autres  ;  ce  font  les  plus  petites  efpéces.  Ces  der- 
nières volent  moins  vite  ,  mais  les  grandes  ont  un  vol  très- 
vif  ôc  très-rapide.  La  nourriture  ordinaire  de  ces  demoi- 
felles leur  eft  fournie  par  la  chaffe  qu'elles  font  en  volant 
aux  petits  moucherons  ,  à  ces  petites  tipules  qu'on  trouve 
en  grande  quantité  au  bord  de  l'eau. 

Les  demoifelles  mâles  fe  diftinguent  aifément  des  fe- 
melles par  deux  crochets  accompagnés  d'efpéces  de  feuil- 
lets qu'elles  ont  à  l'extrémité  de  la  queue.  Les  femelles 

E  e  ij 


220  Histoire    ABRéc^E 

n'ont  point  de  femblables  crochets  ,  mais  feulement  on 
remarque  au  dernier  anneau  de  leur  ventre  qui  eft  un 
peu  renflé  ,  une  ouverture  qui  eft  celle  de  la  partie  du  fcxe. 
Pour  les  mâles  ,  leur  partie  n'eft  point  placée  au  même  en- 
droit ,  envain  l'y  chercheroit-on.  C  eft  au  haut  du  ventre 
qu'elle  eft  lituée  ,  au  premier  anneau  de  cette  partie  qui 
tient  au  corcelet.  Cette  pofuion  diflérente  des  parties  du 
mâle  6c  de  la  femelle  paroît  finguliere  ôc  ne  femble  pas 
commode  pour  l'accouplement.  Auftl  y  en  at-il  peu  qui 
foit  aufîi  extraordinaire  que  celui  des  demoifelles.  Lorfque 
ces  infeftes  veulent  travailler  à  la  propagation  de  leur 
efpéce  ,  c'eft  le  mâle  qui  fait  les  avances  ,  c'eft  lui  qui  en 
volant  pourfuit  fa  femelle  ,  qu'il  faifit  au  col  avec  les  pinces 
de  fa  queue.  Telle  eft  la  manière  dont  ces  infeftes  com- 
mencent à  fe  faire  l'amour.  Lorfque  le  mâle  tient  ainfi 
fa  femelle  ,  il  la  ferre  &  ne  la  laiffe  plus  échapper.  Il  n'eft 
pas  cependant  encore  fort  avancé  ,  il  lui  eft  impoiïible 
de  porter  fa  partie  près  de  celle  de  fa  femelle  qu'il  tient 
par  l'extrémité  de  fon  cotps  ;  tant  que  la  femelle  ne  fe 
prête  point  à  fes  défirs,  l'accouplement  ne  peut  fe  faire. 
Aulfi  le  mâle  tient -il  quelquefois  fort  long  -  tems  fa  fe- 
melle ;  il  l'emporte  en  l'air  fufpendue  à  fa  queue  ,  jufqu'à 
ce  qu'enfin  celle-ci  ou  fatiguée  ou  mifs  en  a£tion  fe  rende 
à  fes  importunités  :  pour  lors  la  femelle  replie  fon  ventre 
en  -  deflbus  ,  le  fait  pafler  entre  fes  jambes  &  pardevant  fa 
tête  )  &  porte  elle-même  l'extrémité  de  fon  ventre  contre 
la  partie  du  mâle  qui  s'accouple  avec  elle  fans  lâcher  la 
tête  de  fa  femelle.  Pendant  cet  accouplement  ces  infec- 
tes font  dans  une  attitude  bien  finguliere  ;  ils  forment  une 
efpéce  d'anneau.  La  tête  de  la  femelle  eft  accrochée  par 
la  queue  du  mâle ,  tandis  que  l'extrémité  de  fon  ventre  qui 
fait  le  cercle  ,  eft  accouplée  avec  la  partip  fupérieure  du 
ventre  de  ce  même  mâle.  Ces  infe£tes  volent  dans  cette 
attitude  forcée  ,  &  ne  fe  féparent  qu'après  quelque  tems  , 
lorfque  l'accouplement  eft  tout-à-fait  fini. 

Les  œufs  que  dépofe  la  femelle  font  oblongs  ■■,  c'eft  dans 


DES    Insectes.  22Ï 

l'eau  qu'elle  va  les  dépofer  y  ôc  c'eft  aulîi  dans  l'eau  qu'é- 
clofent  les  petites  nymphes  qui  viennent  de  ces  mêmes 
œufs. 

Les  demoifelles  ont  en  général  la  tête  large ,  les  yeux 
fort  gros  &  le  ventre  grelle  ;  quelques-unes  cependant 
comme  Xéléonore  ont  le  ventre  plus  large  6c  moins  long. 
Pluiîeurs  font  ornées  des  plus  belles  couleurs  ;  dans  les 
unes  c'eft  un  bleu  ou  un  vert  tendre ,  dans  d'autres  c'eft 
un  vert  doré  ôc  comme  fatiné.  Les  ailes  de  quelques-unes 
font  diftinguées  par  différentes  taches  ;  la  louife  fur-tout  a 
deux  grandes  taches  bleues  ,  qui  couvrent  la  plus  grande 
partie  de  fes  aîles.  Enfin,  pour  ce  qui  eft  de  la  grandeur,  il 
y  a  quelques-unes  de  ces  demoifelles  qui  ont  jufqu  à  deux 
pouces  ôc  plus  de  long. 

F  R-EM.\  -EKE     Famille: 

Demoifelles  à  ailes  relevées. 

I.  LIBELLULA  corpore  viridl-cceruleo  nitido  ;  ails 
medio  cœrulefcentibus  ,  bajl  êC  apice  albidls ,  margins 
immaculato, 

Linn.faun.fuec,  n.  759.  Libellula  corpore  fericeo  nitido  ,  alis  inaurato-fufcis , 

macula  nigra. 
Jonj}.  inf.  tab.  3  ,fig.  6. 
Raj.  inf.  p.  îo  ,  n.  9.  Libella  média  corpore  partim  viridi>  partira  cœruleo  , 

alis  média  parte  maculis  ampliflîmis  e  cœruleo  nigricantibus. 
Ra;.   inf.p.  \i\o  ,  n.  z.  Libella  média  corpore  partim  viridi ,  partim  cœruleo, 

alis  média  parte  maculis  amplilTmiis  è  cœruleo  nigricantibus oblitis. 
Hoffnag.  inf.  t.  11,/.  ultim. 
Reaum.  inf,  tom.  VI.  tab.  5î  ,/.  7. 
RofeL  inf.  voL  i ,  tab.  9  ,fig.  7.  Infeâ,  aquatil.  cla£l  i. 

La  louife, 

Longueur  1 1  lignes. 

Cette  belle  dcmoifelle  a  la  tête  grofle ,  les  yeux  retîcu- 
iés  faillans  ôc  bruns ,  qui  ne  fe  touchent  point.  Dans  l'ef- 
pace  qui  eft  gntre  les  deux  yeux ,  on  voit  les  trois  petits 
yeux  bruns ,  pofés  en  triangle.  Le  col  fur  lequel  la  tête  eft 
appuyée  eft  court  ôc  étroit.  Le  corcelet  eft  plus  gros  de 


âi2  Histoire    abrégée 

couleuf  brillante  verte  &  bleue.  De  la  partie  inférieure 
de  ce  corcelet  partent  les  fix  pattes  longues  ,  &  chargées 
d'une  double  rangée  de  petites  épines  ou  pointes  ,  ce  qui 
eft  commun  à  ce  genre.  De  la  partie  fupérieure  naiffentles 
quatre  ailes,  toutes  de  même  grandeur.  Ces  aîies  font 
fort  réticulées  ôc  elles  ont  dans  leur  milieu  une  grande 
.taclie  d'un  brun  bleuâtre  qui  en  occupe  plus  de  la  moitié. 
La  bafe  ôc  la  pointe  font  les  feules  parties  de  l'aile  qui  ne 
font  point  chargées  de  la  même  couleur  ;  elles  font  feule- 
ment jaunâtres.  Sur  le  bord  extérieur  de  l'aîle  il  n'y  a  au- 
cune tache  ,  ce  qui  eft  rare  dans  ce  genre.  Le  ventre  long 
cylindrique  ôc  compofé  de  neuf  ou  dix  anneaux,  ell  d'un 
bleu  quelquefois  un  peu  vert  ôc  très-brillant.  On  trouve 
ce  bel  infecte  dans  les  prés  au  bord  des  étangs. 

2.  LIBELLULA  corpore  vlridi  ferle  eo ,  alis  fubfufcis 
puncto  marglnall  albo.  Linn.faun.Jucc.  n.  758. 

Linn.fjft.  nat.  edit.  10  ,  p.  ^4^  ,  n.  17.  Libellula  virgo. 

Raj,  inf.p.  ^i  ,  n.   i».  Libella  média,  corpore  viridi ,  alis  fulvefcentibus, 

maculis  parvis  albis  prope  extremum  angulum. 
Rofel.  inf.  vol.  i ,  tab.  9  >  ^g'  6.  Infeft.  aguatil.  clajf,  1, 

JJuînque. 

Longueur  10  lignes. 

Cette  efpéce  reflemble  beaucoup  à  la  précédente,  feu- 
lement fa  couleur  eft  plus  verte  ôc  très-brillante.  Ses  ailes 
n'ont  point  de  taches  bleues ^  mais  elles  font  d'un  jaune  un 
peu  brun  ;  de  plus  vers  l'extrémité  du  bord  extérieur  de 
l'aîle  on  voit  un  petit  point  blanc  allongé. 

M.  de  Geer  donne  celle-ci  pour  la  femelle  de  la  précé- 
dente. Je  fuis  fort  porté  à  le  croire  n'ayant  trouvé  que  des 
femelles  de  cette  efpece  ,  ôc  tous  ceux  de  la  précédente 
que  j'ai  pu  rencontrer,  étant  des  mâles.  Cependant  com- 
me je  n'ai  point  trouvé  ces  infedes  accouplés ,  je  n'ofe 
alTurer  ce  fait. 

3.  LIBELLULA  corpore  cœndeo  cinereoque  alterna  ,' 
alis  punclo  marginali  nigro.  Llnn.  faun.  /uec.  n.   7(^5* 


DES    Insectes.  22-5' 

lÀnn.fyfl.  nat.  dit.  to  ,  p.  $46  ,  n.  18.  Libellula  puella. 
Rofd.  inf.  vol.  i ,  tab.  10  ,J!g.  j  ,  4.  Infeift.  aquatil.  clajf.  a 

JJamelie. 
Longueur  t clignes. 

Ses  aîles  font  blanchâtres ,  finement  veinées  de  noie 
avec  un  point  noir  fur  le  bord  extérieur  vers  le  bout.  Sa 
tête  eft  d'un  bleu  cendré  avec  les  yeux  bruns.  Le  corcelet 
qui  eft  bleu  ,  eft  orné  de  trois  bandes  longitudinales  bru- 
nes,  une  au  milieu  ,  ôc.deux  plus  étroites  fur  les  côtés: 
Les  fegmens  du  ventre  font  bleus  ,  avec  un  anneau  noir 
vers  leur  bout  poftérieur.  Ils  font  au  nombre  de  neuf,  ÔC 
les  deux  derniers  font  plus  gros  que  les  autres  &  tout 
bruns.  On  trouve  cet  infede  dans  les  prés. 

4.  LIBELLULA  corpore  infra  cceruho-viridl _,  fkproi- 
fiifco  j  thorace  fafclis  fufcls  ,  cœrulefcendbusque  al  ter- 
nis ,  punclo  a/arum  marginall  nigro, 

Rofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  u  ,Jïg,  7.  Infeft.  aquatil.  claJf,  z, 

La  dorothée. 

Longueur  i  +  lignes. 

Je  ne  vois  d'autre  différence  entre  celle-ci  &  la  précé- 
dente ,  que  cette  raie  longue  6c  brune ,  qui  couvre  tout 
ie  deiïus  du  ventre.  Du  refte  le  corcelet  ôc  les  aîles  font 
tout-à-fait  femblables.  Mais  ce  qu'il  faut  remarquer ,  c'eft 
que  dans  cette  efpéce  -  ci  tout  ce  qui  eft  bleuâtre  dans 
les  mâles ,  eft  d'un  jaune  un  peu  vert  dans  les  femelles.  Je 
les  ai  trouvés  fouvent  accouplés  dans  les  prés. 

N.B.  LIBELLULA  corpore  infra  fiilvo  f/lipra  nigro  ^ 
thorace  fulvo  fuf coque  variegato ,  punclo  alarum  margi- 
nali  fufco. 

Celle-ci  n'eft  qu^une  variété  de  la  précédente ,  dans  la- 
quelle tout  ce  qui.étoit  bleu  ou  vert  dans  l'autre  fe  trou-- 
ve  de  couleur  fauve  ,  tandis  que  la  raie  de  deffus  le  corps 
au  lieu  d'être  brune  eft  noire.  Quelquefois  aufli  les  raies 


aa^  Histoire    abrég:ée 

du  corcelct  fe  trouvent  manquer  ,  &  ce  corcelet  pour  lors 

eft  tout  brun  ,  avec  les  côtés  feulement  fauves. 

5'.  LIBELLULA  corpore  viridl  pallide  incarnato  , 
thor  ace faf cils  tribus  longitudinalibus  ni  gris ,  alis  punc' 
to  marginali  fujco. 

Raj.  inf.  p.  51,  n.  ï?. 

La  Jophie. 

"Longueur  \6  lignes. 

Sa  couleur  eu  d'un  vert  un  peu  rougeâtre  &  pâle ,  elle 
a  feulement  trois  bandes  noires  longitudinales  fur  le  cor- 
celet. Le  deffous  de  fon  ventre  eft  brun ,  ôc  quelquefois 
en  deflus  il  y  a  une  raie  brune  longitudinale  dans  toute 
la  longueur,  mais  elle  n'eft  pas  confiante.  Les  aîles  font 
réticulées  &  diaphanes ,  avec  un  point  brun  à  l'extémité 
du  bord  extérieur.  On  trouve  cette  efpéce  avec  les  deux 
précédentes  auxquelles  elle  reflemble  beaucoup. 

Seconde    Famille. 

Demoifelles  à  aîles  étendues. 

6^.  LIBELLULA  alis  macula  duplici  marginali.  Linn, 
faun.Juec.n.']6\. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10,  p,  ^43  ,  n.  i.  Libellula  quadrimaculata. 
Ra'j.  inf.  p.  49  :  n.  3.  Libella  maxima  ;  abdomine  longo  tenui  Ixvi  viridi  fplen» 
dente  ,  ad  initium  &  fitiem  intumefcente, 

La  françoije. 

Longueur  151  lignes. 

Sa  tête  efl  brune  ôc  le  devant  au-deffus  des  mâchoires 
eft  d'un  jaune  verdâtre.  Le  corcelet  eft  brun ,  mais  cou- 
vert en-deffus  de  poils  gris.  Le  ventre  eft  large  en  haut , 
mais  il  va  en  diminuant  par  le  bas  ôc  il  fe  termine  par  deux: 
appendices  cylindriques.  Sa  couleur  eft  brune  ,  en  haut  il 
eft  un  peu  velu  fur  les  côtés.  Les  quatce  aîles  font  jaunes 
à  leuf  bafe  ôc  le  long  d'une  partie  du  bord  extérieur ,  ôc  de 
plus  les  inférieures  ont  au-rdeflbus  de  cette  couleur  jaune, 

une 


DES     Insectes.  22; 

une  tache  d'un  brun  noir.  Mais  ce  qui  fait  aifément  dif- 
tinguer  cette  efpéce  de  toutes  les  autres ,  c'efi:  qu'elle  a 
deux  taches  marginales  au  bord  extérieur  de  chaque  aile , 
une  vers  le  bout  à  l'endroit  oij  les  autres  efpéces  en  ont 
une  ,  ôc  une  féconde  prefqu'au  milieu  du  bord  extérieur 
qui  dans  cet  endroit  a  un  étranglement.  Toutes  deux  font 
d'un  brun  noir.  Cette  efpéce  eft  rare  ici. 

7.  LIBELLULA  ails  albis  ,  bajl  luteis ,  abdomine  lu.' 
tefcente,  Planch.  1 5  ,  fig.  1 . 

Linnfaun.  fuec.  n.  76^.  Libellula  alis  albis  bafi  luteis. 

Linn.fvfi,  nat.  edit.  10  ,  f.  54?  ,  n.  j.  Libellula  flaveola. 

Rx'].  inf.  p.  49,  n,  4.  Libellula  maxima,  abdomine  breyiore  latioreque  flavo< 

Reaum.  inf.  tom.  vj.  tab.  3^  ,/.  i. 

Rofel.  inf.  vol.  2  ,  tab,  6.  Infed.  aquatil.  clajf.  i. 

U  éleonore. 

Longueur  i6  ligne j. 

Les  yeux  de  cette  efpéce  font  fort  gros,de  couleur  bçpne 
&fe  touchent  vers  le  deffus  de  la  tête.  C'eft  au-devant  de 
cette  jonction  des  deux  yeux,  que  fe  trouvent  les  trois  pe- 
tits yeux  liffes  ,  qui  ordinairement  font  à  la  partie  pofté- 
rieure  de  la  tête  ,  le  corcelet  large  eft  dun  brun  noirâtre 
ôc  velu  ,  avec  deux  plaques  jaunes  un  peu  verdâtres  ,  une 
de  chaque  côté.  Les  pattes  font  noires  &  épineufes.  Le 
ventre  large,  court ,  applati  &  compofé  de  neuf  anneaux, 
eft  noir  en-deflbus  ôc  jaune  en-deffus.  Les  ailes  diaphanes 
ôc  claires  ont  à  leur  pointe  une  tache  oblongue  noire  pla- 
cée au  bout  du  bord  extérieur,  ôc  à  leur  bafe  il  y  a  une 
affez  grande  tache  d'un  jaune  brun.  On  trouve  cette  gran- 
de demoifelle  dans  les  prés,  ôc  proche  les  rivières.  Elle 
vole  très-vîte. 

8. LIBELLULA  a/is  albis ,  bafi  luteis  ;  abdomine  fu' 
pra  pulvere  cinereo  -  cœrulefcente  confperfo, 

Rofel.  inf.  vol.  z  ,  tab.  7  ,Jïg.  i ,  j,  Infeâ,  aquatil,  cla£,  z, 

La  philinte.  * 

Tome  IL  F  £ 


S26  Histoire     abrogée 

Je  crois-  celle-ci  variété  de  la  précédente.  Elle  n'en  dif- 
fère que  parce  que  fon  ventre  efl:  couvert  en-deflus  d'une 
poufliere  cendrée  bleuâtre.  Four  tout  le  relie  elle  lui  ref- 
iemble  tout-à-fait. 

p.  LIBELLULA  thorace  viridi  nitido  ,  lineisjlavis  ; 

'  alis  albis ,  abdomine  nigro  cœndtjcente. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  76%.  Libellula  thorace  viridi  nitido,  lineis  flavis,ali's  pal- 

lidis.  abdomine  nigro.  . 
Raj.   inf.  p.   49  ,   !t.  f.  Libella   maxima  ,  abdomine  breviore  ,    latioreque 

cœruleo.  ^ 

idem.  p.   140.  Libella  maxima  abdomine  breviore  ,    &   craflïore  latioreque 

cœruleo. 
Reaum.  inf.  tom,  ij,  tab-  3î ,  /.  î. 

Lajyhie. 

Longueur  z  pouces. 

Ses  yeux  font  bruns  ,  fa  tête  &  fon  corcelet  font  verdâ- 
tres  avec  deux  bandes  jaunes  ;  mais  un  peu  irrégulieres  fur 
les  côtés  du  corcelet.  Ses  pattes  font  d'un  brun  noir.  Les 
aîles,  du  moins  dans  celles  que  j'ai ,  font  tout-à  fait  dia- 
phanes, avec  une  petite  tache  brune  oblongue  au  bord  ex- 
térieur :  M.  LinnïEUS  dit  qu'elles  font  un  peu  jaunâtres. 
Le  ventre  cylindrique  ôc  gros  eft  jaune  en-deflbus_,  & 
cn-defTus  il  eft  noir ,  mais  couvert  d'une  pou/Tiere  grife  , 
cendrée  ôc  bleuâtre  ,  ce  qui  fait  aifément  diftinguer  cette 
efpéce. 

10.  LIBELLULA  viridi- inaurata  ,  alis  paUidis  )  pe~ 
àibus  nigris.  Linn.  faun,  Juec.  n.  ^ôç. 

Linn.  JjiJÎ.  nat.  edit.  10  ,  p.  J44  ,  n.  i.  Libellula  snea. 

U  aminthe. 

Longueur  18  lignes. 

Cette  belle  efpéce  eft  par-tout  d'un  beau  vert  doré,  à 
l'exception  de  fa  lèvre  inférieure  qui  eft  jaunâtre  ,  &  des 
yeux  qui  font  d'un  vert  brun.  Le  corcelet  a  quelques 
poils  bruns.  Les  aîles  font  un  peu  jaunâtres  ,  avec  les  ta- 
ches marginales  brunes  au  bord  extérieur ,  ôc  de  plus  les 


DES    Insecte  s.  227 

aîles  inférieures  ont  leur  bafe  lavée  d'un  peu  de  jaune 
clair.  Le  mâle  a  quatre  pointes  à  la  queue  ,  dont  les  deux 
fupérieures  font  velues  ,  &  les  inférieures  fourchues.  Lat 
femelle  a  les  deux  appendices  de  fa  queue  femblables  à 
des  feuillets ,  ce  qui  eft  commun  à  plufieurs  efpéces  de 
ce  genre. 

II.  LIBELLULA  latedbus  flava  ,  ails  albls,  Lirm, 
faun,  fliec.  /z.  7<$7. 

lÀnn.  DJl.  nat.  edk.  lo,  p.  J44,  n.  6,  Libellula  vulgatiffima. 
Raj.  inf.  p.  îo,n.  7.  Libella  major  ,  prjecedenti  congener, 
Swammeri.  4°.  p.  17  J  >  f«  8  ,  /.  6, 

La  jujline. 

Longueur  17  lignes. 

Elle  eft  brune  ,  mais  fon  front  eft  jaune  ,  ainfi  que  les 
côtés  de  fa  poitrine  ôc  de  fon  ventre.  Ses  aîles  font  très- 
diaphanes  ,  &  n'ont  que  la  petite  tache  du  bord  extérieur, 
qui  eft  oblongue  ,  d'une  couleur  brune  un  peu  cendrée  , 
avec  les  bords  noirs ,  ce  qui  fait  le  caradere  fpécifîque  de 
cette  efpéce  ,  que  l'on  trouve  avec  les  précédentes. 

12. LIBELLULA  fulva  ,  alisflavejcentihus,  thoracU 
lateribus  liiieis  duabus  flavis  ,  fro rue  Jlavejc ente ,  cauda 
diphylla. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  770.  Libellula  grifea  ,  alis  flayercentibus ,  thoracis  I^tC'» 

ribus  lineis  flavis ,  cauda  diphylla. 
Linn.  jyjl.  nat., edk.  10, p.  544,  n.  9.  Libellula  grandis. 
Raj.  inf.  p.  48  ,  n.  i.  Libella  maxitna  vulgatiffima  ,  alis  argenteis. 
Id:m.  p.  49,  «.  1.  Libella  maxima  abdomine  tongo  tenuiore  ,  alis  fulvefcen- 

tibus. 
Idem. -p.  140.  Libella  maxima,  abdomine  longiiTimo  tenuiore,  alis  fui vefcenr 

tibus. 
Mouffet.  inf.  p.  67.  Libella  major.  1,3. 
Reaum.  inf-  tom,  vj.  lah.  Sî  ,  /.  5 
Rofd.  inf  vol.  1  ,  tab.  i.  Infeâ.  aquatil.  cZflJ/:  2. 

La  Julie. 

Longueur  18  lignes. 

Cette  efpéce  eft  la  plïis  gpande  de  toutes  celles  de  ce 
pays-ci.  Sa  tête  eft  jaune  fur-tout  en-deyant^  ôc  fes  yeux 

Ff  ij 


2  28  Histoire    ABRéoéE 

font  bruns.  Ces  yeux  qui  font  fort  gros  fe  joignent  au-de(- 
fus  de  la  tête ,  &  font  fouvent  parfemés  de  points  élevés 
.ôc  luifans,  ce  qui  feroit  un  caradere  bien  diftinclif  s'il 
étoit  confiant^  mais  quelquefois  ces  points  manquent,  ou 
il  n'y  en  a  tout  au  plus  qu'un  ou  deux.  Le  corcelet  eft  de 
couleur  fauve  avec  deux  bandes  obliques  citronnées  de 
chaque  côté.  Le  ventre  qui  eft  fort  long,  eftauffi  de  cou- 
leur fauve  foncée  ,  fouvent  tacheté  de  blanc  au  haut  &  au 
bas  de  chaque  anneau.  Les  petits  feuillei^s  qui  terminent 
le  ventre  font  fort  longs  dans  cette  efpéce.  Les  ailes  font 
plus  ou  moins  jaunâtres  avec  une  tache  brune  au  bord 
extérieur.  A  la  naiffance  de  chaque  aîle  il  y  a  une  petite 
éminence  brune ,  noirâtre. 

,15.  LIBELLULA  thorace  liiteo-virefcenti  ,  lineis  nl~ 
gris  ;  abdomine  nigrlcante   caracleiibiis  Jlavis.    Li/in, 
,    jaun./uec.  n.  771. 

Linn.fyjt.  mî.edil.  10  ,  p.  ï4î  ,  n.  11.  Libellula  forcipata. 

Petiv.  muf.  84  ,    n.  8  19.  Libella  major,  corpore  comprelTo  flavefcente. 

Merr.  pin.  1^17 ,  ».  4.  Libella  maxima  lutea  ,  cùm  4  vel  5  fpinis  in  extreuiitate 

caudï. 
Reauin.  inf.  tom,  iy  ,  îab.  to  ,/.  4  ,  G- tom.  yj.  f«i.  3  j  ,J7^,  y. 
Rofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  ï.  Infect,  aquatil.  clajf.  1. 

La  Caroline. 

Longueur  15  lignes. 

Sa  tête  eft  jaune  &  a  de  gros  yeux  bruns.  Son  corcelet 
eft  aufli  d'un  jaune  tirant  un  peu  fur  le  vert,  avec  trois 
lignes  noires  de  chaquqcôté  qui  defcendent  obliquement 
de  l'extérieur  vers  l'intérieur.  Le  ventre  qui  eft  fort  long 
&  brun  eft  compofé  de  neuf  anneaux.  Sur  le  dos  du  ventre 
dans  le  milieu  eft  une  bande  jaune  ,  mais  qui  fe  termine 
au  fixiéme  anneau,  fans  aller  furies  trois  derniers.  De  plus 
tous  les  anneaux  ont  furies  côtés  deux  taches  jaunes, 
une  au  haut  de  l'anneau  plus  petite  &  tranfvcrfe  ,  l'autre 
plus  bas  ,  longitudinale  ,  un  peu  courbe  ,  &  dont  les  poin- 
tes regardent  le  deffous  du  eorps^  Les  ailes  font  tranfpa- 
rentes,  fans  couleur;  &  elles  ont. la  tache  oblongue  ôc 


DES     Insectes.'  ^ap 

noire  du  bord  extérieur.  On  trouve  cette  efpéce  avec  les 
autres  dans  les  prés  &  les  endroits  aquatiques. 

14.  LIBELLULA  thorace  virefcentc  )  abdominefufco , 
characleribus  fia\  'is. 

La  ceci  le. 

Celle-ci  plus  grande  que  la  précédente ,  pourroit  bien 
n'en  être  qu'une  variété.  Elle  a  comme  elle  la  tête  jaune 
ôc  de  gros  yeux  bruns ,  le  ventre  brun  avec  des  taches 
jaunâtres  fur  les  côtés,  ainfi  que  vers  le  bas  &  le  haut  de 
chaque  anneau.  La  feule  différence  confifte  dans  le  corce- 
let  &  le  premier  anneau  du  ventre  qui  font  d'un  vert  jau- 
nâtre fans  mélange  d'aucune  autre  couleur.  Les  pattes 
font  brunes  ôc  les  ailes  quelquefois  un  peu  colorées  de 
jaune ,  avec  la  tache  oblongue  du  bord  un  peu  cendrée. 

PERLA. 

LA     PERLE. 

Anteiintt  filiformes.  Antennes  filiformes, 

Alx.  incumbentes  ,  cruciatce  ,  Aîles  égales ,  couchées  &  croi- 
xquales.  fées  fur  le  corps. 

Os  tentacuUs  quatuor.  Bouche  accompagnée  de  qua^ 

tre  barbillons. 
Cauda  bifeta.  Queue  terminée  par  deux  foies, 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Plufieurs  Naturaliftes  ont  confondu  enfemble  la  perle 
ôclafrigane,  qui  réellement  approchent  beaucoup  l'une 
de  l'autre  ;  toutes  deux  ont  leurs  antennes  longues  ôc  min- 
ces comme  un  fil  ;  toutes  deux  ont  quatre  barbillons  à  la 
bouche  ôc  trois  petits  yeux  lifiTes  fur  la  tète  ;  enfin  la  friga- 
ne  ôc  la  perle  viennent  de  larves  aquatiques  qui  fe  reflem-» 
blent  beaucoup.  Mais  il  y  a  deux  caraderes  qui  diftinguent 
ces  infedes.  D'abord  la  perle  porte  à  fa  queue  deux  lon- 
gues appendices  fort  minces  ,  comme  des  efpéces  de  foie, 
&  qui  ne  fe  trouvent  point  dans  la  frigane  ;  de  plus  les  ailes 


aso  Histoire    abrégée 

de  la  perle  font  croifées  &  couchées  le  long  de  fon  corps , 
au  lieu  que  la  frigane  porte  les  liennes  latéralement ,  en 
toît  aigu  ,  &  relevées  par  le  bout  à  peu  près  comme  cel- 
les des  teignes.  Ces  deux  caratteres  ,  mais  fur-tout  la 
différence  de  la  queue ,  nous  ont  engagé  à  diftinguer  ces 
deux  genres ,  dont  le  port  eft  très-différent. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  beaucoup  fur  les  larves 
de  ces  infeôtes  ,  qui  reffemblent  tout  à-fait  à  celles  de  la 
frigane  dont  nous  donnerons  plus  bas  une  defcription  dé- 
taillée. Il  nous  fuffir  de  dire  ici  que  ces  larves  font  allon- 
gies  &  que  leur  £orps  efl  compofé  de  plufieurs  anneaux 
avec  fix  pattes  &  une  tête  écailleufe.  Ces  larves  qui  vi- 
vent dans  l'eau ,  habitent  une  efpéce  de  tuyau  ,  dont  l'in- 
térieur efl  de  foie  filée  par  l'infede  >  &  dont  l'extérieur 
eft  recouvert  de  différentes  matières  j  tantôt  de  fable  , 
tantôt  de  coquilles  ou  de  plantes  que  i'infede  a  forte- 
ment attachés  avec  des  fils  à  fon  fourreau.  Nous  ne  pou- 
vons pas  cependant  nous  diipenfer  de  parler  en  particulier 
du  joli  fourreau  que  fe  conÀruit  la  larve  de  la  perle  jau- 
ne j  qui  efl:  une  des  plus  communes  ôc  des  plus  petites  ef- 
péces  de  ce  genre.  Cette  larve  recouvre  fon  fourreau  avec 
les  feuilles  de  la  lentille  d'eau,  qu'on  voit  en  grande  quan- 
tité fur  la  furfdce  des  eaux  dormantes.  Mais  elle  n'employé 
pas  cette  feuille  telle  qu'elle  eft.  Elle  la  taille  &  la  coupe 
en  petits  morceaux  quarrés  très-réguliers  ;  elle  ajuftebout 
à  bout  fur  fon  fourreau  ces  petits  quarrés  verts  ,  qui  for- 
ment une  efpéce  de  fpirale  femblable  à  un  ruban  vert 
qu'on  auroit  roulé  fur  un  cylindre.  Rien  n'eft  plus  joli 
que  ce  fourreau  vert  ainfi  travaillé ,  ôc  on  ne  le  prendroit 
pas  d'abord  pour  la  demeure  d'un  infe£le. 

C'eft  dans  ces  fourreaux  que  les  larves  des  perles  fe  mé- 
tamorphofent.  Lorfqu'elles  veulent  fe  changer  en  nym- 
phes ,  elles  bouchent  l'ouverture  de  leur  fourreau  avec 
des  fils  qui  forment  un  tiffu  lâche  ,  par  lequel  1  eau  péné- 
tre toujours  dans  leur  demeure  ,  mais  qui  en  défend  l'ap- 
proche aux  infedes  yoraces  qui  pourroient  leur  nuire.  Cet 


DES     Insectes.  251 

ouvrage  fait  ,  la  larve  chatige  de  peau ,  &  devient  une 
chryfalide  longue  dans  laquelle  on  diftingue  aifément  les 
différentes  parties  de  Tinfede  pa^rfait.  Au  bout  de  quelque 
tems  on  voit  cet  infetle  fortir  de  ce  fourreau  qui  eft 
près  de  la  furface  de  l'eau  ,  &  s'élever  enfuite  dans  l'air 
qui  eft  l'élément  qu'il  doit  habiter  fous  fa  dernière  forme. 
La  perle  eft  allongée.  Ses  aîles  font  grandes  &  chargées 
de  nervures  qui  forment  un  refeau.  Lorfqu'elle  veut  dé- 
pofer  fes  œufsj  elle  va  chercher  l'eau  qui  doit  les  recevoir; 
auflî  rencontre-t-on  fouvent  ces  infedes  au  bord  de  l'eau. 

I.  PERL  Kfiifca  y  cap'ite  thoraceque  lima  longltudlnali 
flava  j  allsfufco  reticulads.  Planch.  15  ,  fig.  2. 

Linn.fauîufuec.  n.  744<>Phryganea  alis  venofo-reticulatis ,  cauda  bifeta. 

lAnn,  fyft,  nat.  ediu  lo  ,*p.  548  ,  n.  8.  Phryganea  bicauda. 

A5Î.  Upf.  1736  ,  p.  27  ,  n,  1.  Hemerobius  cauda  bipili ,  alis  cinereis  venofo-; 

reticulatis. 
Wagn.  helv.  p.  117  ,  ii8  ,  119.  Mufca  aquatiiis  a:ftiva  major, 
Reaum,  inf.  totn.  iv  ,  tab,  11  ,  f.  9  ,  10. 

La  perle  brune  à  raies  jaunes. 
Longueur  8  lignes,  a 

Sa  couleur  eft  toute  d'un  brun  obfcur  &  foncé,  il  n'y  a 
qu'une  feule  bande  jaune  longitudinale  qui  parcourt  le 
milieu  de  fa  tête  &  defon  corcelet.  Ses  antennes  font  lon- 
gues, filiformes  &  brunes  ainfi  que  fes  pattes.  Son  ventre 
fe  termine  par  deux  filets  bruns  prefqu'aufiî  longs  que  les 
antennes.  Ses  aîles  plus  longues  d'un  tiers  que  fon  corps 
font  veinées  de  nervures  brunes.  Ces  aîles  font  étroites 
par  le  haut,  larges  par  le  bas ,  appliquées  &  collées  fur 
le  corps  qu'elles  enveloppent  ,  ôc  croifées  les  unes  fur  les 
autres.  On.  trouve  cet  infetle  au  bord  des  rivières  ôc  des 
eaux. 

2.  F  E  R  LAfiifca  ,  ahdominis  laterihus  pedlbufque  pal" 

lido-fiavis  ,  alis fiijco-venojis , 
Reaum.  inf,  tom,iij ,  tab,  1 3  ,  /.  1 1. 

La  perle  brune  à  pattes  jaunes . 


352  Histoire    abrégée 

Cette  efpéce  un  peu  plus  petite  que  la  précédente,varie 
beaucoup  pour  la  grandeur.  Les  plus  grandes  ont  fept 
lignes  environ  de  long.  Leur  couleur  elt  brune  avec  un 
peu  de  jaune  fur  la  tête.  Les  côtés  du  ventre  &  les  pattes 
font  auflî  jaunâtres.  Les  antennes  qui  font  longues  ,  font 
de  couleur  noire,  à  l'exception  de  leur  bafe  qui  eft  jaune. 
Sur  la  tête  ,  outre  les  trois  petits  yeux  lifTes  ,  on  voit  en- 
core quelques  tubercules.  Le  col  forme  une  efpéce  de 
bouclier  large  &  bordé.  Les  ailes  pofées  comme  dans  lef- 
péce  précédente  ,  furpalTent  d'un  grand  tiers  la  longueur 
du  corps,  &  les  deux  filets  de  la  queue  femblables  aux 
antennes  pour  la  forme  débordent  les  aîles.  On  trouve  cet 
infedte  avec  le  précédent. 

3 .  PERLA  nigro-fufca  ,  alisfuhcinereis  pallidis  ,  eau." 
dœ  Jetis  truneads. 

Linn.faun.fufc.  n.  748.  Phryganea  nigra  ,  alis  incumbentibus  fubcinereo-ne« 

bulofis  ,  caudï  fetis  truncatis. 
Linn.JyJi.  nat.  edit.  10,  f.  j^p  >  n.  15.  Phryganea  nebulofa. 

Laperle  brune  à  ailes  pâles. 
Longueur  5  |-  lignes. 

Cette  efpéce  reffemble  aux  précédentes  pour  la  forme. 
Elle  elt  toute  brune  ôc  noirâtre.  Ses  aîles  font  pâles  un 
peu  cendrées  &  veinées  fur  tout  vers  le  bord  intérieur. 
Je  n'ai  point  vu  fur  ces  aîles  les  bandes  blanches  qu'y  a 
remarquées  M.  Linnœus.  Les  filets  de  la  queue  font  très- 
courts  ôc  les  antennes  plus  courtes  que  le  corps, 

4.  PERLA  flava ,  alis  albis ,  oculis  ni  gris. 

La  perle  jaune. 

Longueur  i  lignes. 

Quant  à  la  forme,  cette  efpéce  reffemble  beaucoup  aux 
précédentes.  Sa  couleur  eft  d'un  jaune  pâle  ;  fes  yeux  ,  les 
petits  yeux  lifTes  ,  ôc  1  extrémité  des  antennes  font  noires; 
les  aîles  font  blanches  fans  couleur  ;  ces  aîles  débordent 
le  corps  de  moitié.  Les  antennes  font  prefque  de  la  lon- 
gueur 


DES    Insectes.  235 

gueur  du  coi?ps.  On  trouve  par-tout  cette  petite  efpéce  , 
qui  fouvent  pendant  Tété  entre  le  foir  dans  les  maifons. 
Sa  larve  vit  dans  l'eau  :  nous  avons  parlé  de  fon  joli  four- 
reau dans  le  difcours  qui  eft  à  la  tête  de  ce  gejjre. 

Article    second. 

RAPHÏDIA. 

LA    RAPHI  DIE. 

Antenme  filiformes.'  Antennes  filiformes. 

A[iz  incumbentes.  Aîles  couchées  fur  le  corps; 

Os  untaculis  quatuor.  Bouche  accompagnée  de  qua-: 

tre  barbillons. 
Cauia  nuda.  Queue  fimple  &  nue. 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  fur  ce  genre  dont  nous  ne 
connoiflbns  qu'une  feule  efpéce ,  que  nous  n'avons  même 
trouvée  que  rarement.  Sa  larve  ,  fa  nymphe  ôcfa  demeure 
nous  font  abfolument  inconnues.  Quant  à  fon  caradlere  il 
eft  formé  parla  réunion  des  cinq  notes  caraûériftiques  que 
nous  avons  données  ci-defTus.  De  plus  la  raphidie  a  une 
autre  marque  eflentielle  qui  la  diftingue  aifément  ;  c'eft 
qu'elle  eft  la  feule  des  infedes  de  cette  fe£lion  qui  ait  qua- 
tre anneaux  aux  tarfes  ;  auflî  forme-t-elle  elle  feule  un  ar- 
ticle à  part.  Du  refte  je  n'ai  point  obfervé  dans  cet  infe£te 
cette  efpéce  d'aiguillon  ou  de  pointe  à  la  queue  ,  que  M. 
Linnasus  donne  pour  un  caraâere  de  cet  animal. 

I.  RAPHÏDIA.  Planch.  i5,fig.  3. 

'Linn.  faun,  fuec.  n.  730.  Raphidia. 
A6l.  Upf.  1736  ,  p.  î8  ,  n.  I.  Raphidia  aculeo  recurvo. 
Linn.  fyft.  nat,  edit.  lo  ,  p.  ^^z,n.  1.  Raphidia  opftio^J. 
Rofel.  inf.  vol.  3  ,  fupplément ,  tab.  21  ,  /.  6  ,  7. 

L,a  raphidie. 

Longueur  6  lignes. 

Cet  animal  eft  un  des  plus  finguliers  que  l'on  pulfle  voit 
Tome  II.  G  g 


25^  Histoire     ABRfoéE 

pour  fa  forme.  Il  a  la  tête  allongée  formée  en  cœur  dont 
la  pointe  tiendroit  au  corcelet  &  dont  l'endroit  le  plus 
large  feroit  en  devant.  Cette  tête  eft  lifie  ,  noire  ,  appla- 
tie,  avec  des  antennes  courtes  ,  des  mâchoires  jaunâtres 
&  quatre  antennules.  Sur  le  milieu  de  la  tête  en-deffus 
entre  les  yeux,  font  les  trois  petits  yeux  lifTes  rangés  en 
triangle.  Le  corcelet  auquel  tient  cette  tête  eft  étroit  , 
long  ôc  cylindrique.  Le  ventre  plus  large  eft  noir  com- 
me le  refte  du  corps  avec  les  anneaux  bordés  de  jaune. 
Les  pattes  font  jaunâtres.  Les  ailes  qui  font  pofées  en  toît 
font  blanches  ,  diaphanes ,  veinées  6c  comme  couvertes 
du  refeau  noir  fort  fin.  Cet  infe£te  reffemble  pour  la  fi- 
gure de  fa  tête  au  becmare  à  tête  écorchée  ,  n°.  1 1 .  Il  eft 
rare ,  je  ne  l'ai  jamais  trouvé  que  deux  fois  &  toujours 
dans  les  bois. 

Article    tkoisiéme. 

EPHEMERA. 

L'ÈVnÈMEKE. 
Antenni^  hrevijjimce.  Antennes  très-courtes. 

Aloe.  inferiores  midto  hreviores,  Aîles  inférieures  beaucoup  plus 

courtes  que  les  fupérieures. 

Caudafetofa.  Queue   terminée  par  plufieurs 

foies. 

Ocelli  très  magni  ante  oculos.  Trois  yeux  lifles  &:  grands  de- 
vant les  yeux. 

On  a  donné  à  ces  infeûes  le  nom  d'éphémère  à  caufe 
delà  brièveté  de  leur  vie  ,  lorfqu'une  fois  ils  font  parve- 
nus à  leur  dernier  état  d'infetîe  parfait.  Plufieurs  d'en- 
tr'eux  ne  vivent  réellement  qu'un  feuljour  fous  cette  for- 
me ,  quelques-uns  même  n'ont  pas  plus  de  quatre  ou  cinq 
heures  de  vie. 

C'eft  dans  l'eau  qu'on  trouve  la  larve  finguliere  de  l'é- 
phémere.  Cette  larve  eft  oblongue  ,  fa  tête  eft  affezgroffe: 
fon  corcelet  eft  compofé  de  trois  anneaux ,  &  on  en  comp- 
te dix  au   ventre.  Mais  ce  qui  rend  cette  larve  remar- 


DES     Insectes.  23  j 

quable ,  ce  font  des  efpéces  de  nageoires ,  des  appendices 
très-joliment  conftruites  au  nombre  de  douze,  fix  de  cha- 
que côté  du  ventre  ,  que  l'infede  agite  perpétuellement 
avec  beaucoup  de  vivacité.  Ces  nageoires  font  attachées 
aux  fécond  ,  troilléme  ,  quatrième  ,  cinquième  ,  fixiéme 
ôc  feptiéme  anneaux  du  ventre.  Le  premier  anneau  n'en  a 
point,  non  plus  que  les  trois  derniers  ,  mais  le  dernier  a 
quelques  autres  particularités.  On  y  remarque  trois  longs 
poils  j  barbus  comme  les-côtés  d'une  plume  ,  qui  font  ac- 
compagnés de  deux  appendices  plus  courtes  dans  les  fe- 
melles que  dans  les  mâles  ,  où  il  y  en  a  encore  deux  au- 
tres plus  petites.  On  peut  par  le  moyen  de  ces  appendices 
diitinguer  les  larves  des  mâles  d'avec  celles  des  fefnelles. 
On  les  reconnoît  encore  par  la  grandeur  des  yeux ,  qui 
font  plus  gros  dans  les  mâles. 

Ces  larves  varient  pour  la  couleur:  fouvent  elles  font 
jaunes,  quelquefois  d'un  bleu  qui  tire  furie  vert.  Rien 
n'eft  plus  charmant  que  cette  larve  ,  iorfqu'on  l'examine 
dans  l'eau.  Lors  même  qu'elle  eft  en  repos  ,  les  belles 
panaches  de  fa  queue  font  étendues  ,  &  fes  nageoires 
jouent  continuellement  des  deux  côtés  du  ventre  ,  ce  qui 
forme  le  plus  agréable  fpettacle. 

Ces  larves  d'éphémères  ne  croiiïent  que  lentement. 
Elles  relient  trois  ans  entiers  fous  cette  fornie  avant  que 
de  fe  métamorphofer.  Fendant  tout  ce  tems  elles  vivent 
dans  l'eau  ,  où  elles  fe  font  pratiqué  des  habitations  en 
creufant  des  trous  ronds  &  profonds  dans  la  terre  qui 
forme  les  bords  de  la  rivière.  Ces  infedes  font  ces  trous 
à  fleur  d'eau  plus  haut  ou  plus  bas  à  mefure  que  Peau 
monte  oudefcend.  C'efl:-là  qu'ils  fe  retirent  pour  fe  m^ittre 
à  l'abri  des  poilTons  &  des  infedes  aquatiques  voraces  qui 
les  recherchent.  Pour  eux  la  terre  &  l'argile  paroilfent  faire 
leur  feule  &  unique  nourriture. 

Lorfque  la  larve  de  l'éphémère  veut  fe  métamorphofer, 
elle  s'élève  à  la  fuperficie  de  l'eau  ,  ôc  elle  fort  dans  l'inf- 
tant  de  fa  dépouille  de  larve.  Aufli-tôt  elle  s'élève  en  Tair 

Ggîj 


2f6  Histoire    ab  Ki  ci  e 

en  voltigeant  ,  s'attache  au  premier  endroit  qu'elle  ren- 
contre ^  ôc  y  quitte  une  féconde  dépouille,  mince,  blan- 
che &  tranfparente ,  que  l'on  trouve  fouvent  attachée  pen- 
dant l'été  aux  vitres  des  fenêtres.  C'eft  alors  que  l'éphé- 
mère eft  devenue  infede  parfait.  En  fortant  de  fa  dépouille 
de  larve ,  elle  voloit  &  paroifToit  très-parfaite.'  Ce  n'étoit 
cependant  qu'une  chryfalide  ,  mais  chryfalide  très-fingu- 
liere  ,  puifqu'elle  eft  pourvue  d'ailes  dont  elle  fe  fert  très- 
bien.  Nous  n'avons  obfervé  que  ce  feul  infcâe  qui  ait  une 
pareille  chryfalide.  L'éphémère  au  refte  n'eft  qu'un  infiant 
îbus  cette  forme  ;  elle  s'en  dépouille  tout  de  fuite  ôc  de- 
vient infefte  parfait.  Il  falloir  que  ces  différens  change- 
mens  .s'exécutaiïent  promptement  dans  un  infefte  qui 
fouvent  ne  vit  que  quelques  heures  dans  fon  dernier  état. 
Mais  ce  qui  paroît  fingulier ,  c'eft  que  cet  infede  qui  ne 
doit  être  aîlé  &  parfait  que  pendant  un  efpace  de  tems 
fi  court ,  refte  trois  ans  entiers  dans  fon  état  de  larve. 

L'éphémerejen  fortant  de  l'eau  pour  fa  première  tranf- 
formation,  avoit  acquis  beaucoup  plus  de  longueur  &  de 
grandeur  que  fa  larve.  Lorfqu'elle  quitte  fa  dépouille  de 
chryfalide  ,  elle  acquiert  encore  plus  de  grandeur.  Ses 
pattes  fur-tout  &  les  filets  de  fa  queue  paroilfent  beaucoup 
augmentés.  Mais  la  différence  qu'il  y  a  entre  ces  deux 
changemens  ,  c'eft  que  dans  le  fécond  l'éphémère  ne  chan- 
ge pas  de  figure  comme  dans  le  premier  ;  la  chryfalide 
ôc  linfedf e  parfait  font  fi  femblables  à  la  grandeur  près , 
qu'il  n'eft  pas  poflible  de  les  diftinguer. 

L'éphémère  devenue  infe£le  parfait  eft  allongée.  Sa 
tête  eft  groffe  ôc  fes  antennes  font  1!  courtes ,  qu'à  peine 
les  apperçoit-on.  Les  yeux  lilTes  qui  font  très-petits  dans 
la  plupart  des  infedles  ,  font  très-grands  dans  plufieurs  ef- 
péces  de  ce  genre.  Comme  ils  font  placés  devant  les  yeux 
àrefeau,  ôc  que  fouvent  ils  font  aufl!i  grands  6c  même  plus 
grands  qu'eux ,  il  femble  que  ces  infeÛes  ayent  quatre  ou 
cinq  yeux  qui  femblent  couvrir  toute  leur  tête.  Leurs  ailes 
fupérieures  font  grandes  pour  le  volume  de  l'animal  f 


DES    Insectes.  1237 

mais  les  inférieures  font  li  petites  ôcfi  courtes,  qu'à  peine 
les  apper«çoit-on.  Enfin  la  queue  eft  termint-e  par  deux  ou 
trois  loies  longues  ou  efpéces  de  filets  ,  outre  quatre  peti- 
tes appendices  qui  ne  fe  trouvent  que  dans  les  mâles.  La 
réunion  de  ces  difFérens  caratleres  fait  aifément  reconnoî- 
tre  ces  infeQes.  On  peut  aufîi  diftinguer  les  mâles  d'avec 
les  femelles  par  les  appendices  de  la  queue.  Ces  mâles  ne 
s'accouplent  point  avec  leurs  femelles ,  comme  font  les 
infeties  &  la  plupart  des  autres  animaux.  La  propagation 
des  éphémères  fe  fait  d'une  manière  toute  différente  ,  il 
n'y  a  pas  d'accouplement.  La  femelle  après  fa  dernière 
niétamorphofe  retourne  vers  l'eau  d'où  elle  eft  fortie  ,  là 
elle  fe  foutient  avec  les  filets  de  fa  queue  fur  la  furface  de 
l'eau  en  battant  des  ailes,  &.  dans  cette  fituation  prefque 
droite,  elle  jette  fes  œufs  fur  la  furface  de  la  rivière.  Le 
mâle  auifi  tôt  va  les  féconder  en  répandant  deflTus  la  li- 
queur fpermatique ,  à  peu  près  de  la  même  manière  que 
les  poiiTons  fécondent  les  œufs  de  leurs  femelles.  Ceux 
de  Téphémere  font  prefque  ronds  &  tiennent  enfemWe 
par  des  petits  filets  qui  les  raflemblent  en  paquets. 

C'eft  dans  le  courant  de  l'été  ôc  principalement  dans  les 
mois  de  juinôc  de  juillet  que  les  éphémères  fe  méiamor- 
phofent  en  infeftes  parfaits.  Souvent  il  en  vient  une  fi 
grande  quantité  à  la  fois  ,  que  tous  les  environs  de  la  ri- 
vière en  font  couverts  &  que  l'air  en  eft  obfcurci.  Mais 
ces  efl!"ains  d  éphémères  ne  durent  pas  long-tems.  Comme 
ces  infectes  ne  vivent  fouvent  que  quelques  heures  ,  après 
deux  ou  trois  jours  on  en  eft  délivré  ,  ôc  on  voit  tout  à 
coup  difparoitre  cette  multitude  d  infe«£tes,dont  beaucoup 
tombent  dans  l'eau  &  fervent  de  pâture  aux  poiflbns.  Aulfi 
dans  certains  endroits  les  pécheurs  appellent-ils  ces  infec- 
tes la  manne  des  poiffons.  Jai  vu  quelquefois  des  vents 
d'orage  amener  de  ces  effains  d  éphémères  dans  le  centre 
de  Paris  ,  ôc  inquiéter  beaucoup  les  habitans  du  quartier 
dans  lequel  ils  étoient  portés. 

Ces  petits  animaux  ne  prennent  point  de  nourriture  fous 


238  Histoire    abrogée 

leur  dernière  forme ,  lorfqu'ils  font  devenus  infe£les  par- 
faits. AuflTi-tôt  après  leur  métamorphofe,iIs  font  leurs  oeufs 
&  périlfent  au  bout  de  quelques  heures  fans  avoir  befoia 
de  fe  nourrir".  11  femble  qu'ils  ne  parviennent  à  l'état  d'in- 
feâe  parfait  que  pour  multiplier  leur  efpcce  ;  cet  ouvrage 
accompli,  l'infetîe  périt ,  ôc  l'état  brillant  auquel  il  étoit 
parvenu  ,  après  avoir  rampé  fous  l'eau  pendant  trois  ans 
entiers,  commence  &  finit  prefque  dans  le  même  inf- 
tant. 

1.  EPHEMERA  alis  nebulofo-maculads ,  cauda  tri' 
fêta.  Linn.faun.fuecn.  vjo. 

Linn.  fyji.  nat.  eàit.  10,  p.  546,  n,  i.Ephemera  vulgata. 

L.' éphémère  à  trois  filets  âC  aîUs  tachetées» 

Longueur  8  ,  9  lignes. 

Cette  efpéce  d'éphémère  eft  la  plus  grande  que  nous 
ayons  dans  ce  pays-ci.  Elle  eft  brune  par-tout.  Ses  ailes 
font  ornées  de  veines  brunes  qui  forment  un  refeau  ,  & 
de  plus  elles  ont  cinq  ou  llx  taches  de  la  même  couleur. 
Elle  porte  à  fa  queue  trois  filets  bruns ,  à  peu  près  de  la 
longueur  de  fon  corps. 

J'en  ai  une  variété  un  peu  moins  grande,  &  dont  les 
ailes  font  moins  tachées,  du  refte  elle  eft  tout-à-fait  fem- 
blable  à  l'autre. 

2.  EPHEMERA  /utéa ,  alis  alhis  reticulatis ^  cauda 
trijeta. 

L  éphémère  à  trois  filets  ôC  ailes  réticulées. 

Longueur  j  lignes. 

Sa  couleur  eft  jaune,  mais  fes  yeux  font  noirs  ;  il  y  a 
aufTi  quelques  points  bruns  fur  les  côtés  des  anneaux  du 
ventre ,  &  les  trois  filets  de  la  queue  prefqu'aulFi  longs  que 
le  corps  font  joliment  entrecoupés  de  jaune  &  de  noir. 
Ses  ailes  blanches  ,  diaphanes  ,  &  quelquefois  un  peu 
jaunâtres,font  couvertes  d'un  refeau  fin  de  vailTeaux  bruns 
fort  petits. 


DES    Insectes.  i^p 

5.  EPHEMERA   luteo-fufca^  ails  fufco-virldièus  , 
caiida  tnjata. 

Rofel.  inf.  vol.  1 ,  xoh.  \r  ,jig.  i  ,  6,  Infed.  aquatil.  clajj".  1. 

Véphèmcrt  à  trois  filets  6C  ailes  brunes. 

Il  eft  aifé  de  diftinguer  cette  efpéce  de  la  précédente  à 
laquelle  elle  reflemble  aflez  pour  la^  couleur  ôc  la  gran- 
deur,  1°.  parce  qu'elle  eft  plus  brune  ;  2°.  parce  que  fes 
aîles  verdâtres  font  membraneufes  fans  être  réticulées  } 
3°.  parce  que  les  trois  filets  de  fa  queue  ne  font  point 
entrecoupés  de  jaune  ôc  de  noir  ,  mais  d'une  feule  couleur 
jaunâtre.  De  plus  ces  filets  vus  à  la  loupe  paroifTent  velus^ 
au  lieu  que  ceux  de  l'efpéce  précédente  font  lifTes, 

4.  EPHEMERA  nigra ,  cauda  trifeta. 
Linn.  fyfl.  nat,  edit,  10,  p.  J47,  n,  6.  Ephemera  vefpertina. 

JJ éphémère  noire  à  trois  filets. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  eft  la  plus  petite  que  je  connoiffe  de  tou- 
tes celles  de  ce  genre.  Sa  tête  fon  corcelet ,  fon  ventre  > 
fes  pattes ,  en  un  mot  tout  fon  corps  eft  de  couleur  noire.' 
Il  n'y  a  que  fes  ailes  qui  foient  claires  &  tranfparentes ,  à 
l'exception  de  leur  bord  extérieur  qui  eft  noirâtre.  Les  an- 
tennes ôc  les  filets  de  la  queue  font  très-longs  ôc  égalent 
trois  fois  la  longueur  du  corps.  Je  n'ai  trouvé  ce  petit  in- 
fecte qu'une  feule  fois  dans  Paris ,  voltigeant  au  bord  de  la 
feine. 

5.  EPHEMERA  lutea  ,  alis  albis  reticulatis  ^  cauda. 
bifeta.  Planch.  15  ,  fig.  4,. 

V  éphémère  jaune  à  deux  filets  éC  ailes  réticulées. 

Longueur  4  lignes. 

Je  doute  beaucoup  que  ce  foit  cette  efpéce  que  M. 
LinncEus  ait  voulu  déiigner  n°.  7  j  i ,  de  idifaunafiiecica. 
La  nôtre  eft  jaunâtre ,  fon  ventre  eft  un  peu  brun  ;  ôc  cha- 


a'40  Histoire     abrjégee 

que  anneau  eft  chargé  de  trois  points  noirs ,  ce  qui  faît 
trois  bandes  longitudinales  de  points  fur  le  ventre.  Ses 
ailes  font  réticulées  &  diaphanes,  fi  ce  n'eft  à  leur  bord 
extérieur  qui  efl  un  peu  jaune.  Les  deux  filets  de  fa  queue 
plus  longs  que  fon  corps,  font  un  peu  entrecoupés  de  jau-. 
ne  &  de  brun  ,  &  fes  yeux  font  noirs. 

Celle  de  M.  Linnœus  a  deux  tubercules  plus  gros 
que  les  véritables  yeux  ,  ce  qui  n'eft  pas  dans  la  nôtre.  Son 
corcelet  eft  plat  &  nébuleux  ,  celle  que  nous  avons  a  le 
corcclet  rond  6c  jaune.  Pour  le  refte  elles  font  toutes  les 
deux  aflez  femblables. 

6.  EPHEMERA  fufca  )  cauda  bifeta ,  a/is  alèls.  Linn, 
Jaun./iiec.  n.  755. 

Linn.fyjî.  nat.  eàit.  io,p.  547  ,  n,  3.  Epliemera  culiciformis. 

L'éphémère  à  deux  filets  SC  ailes  blanches. 

Longueur  z  lignes. 

Cette  petite  éphémère  eft  toute  brune  ;  quelquefois  ce- 
pendant fon  ventre  eft  plus  ciair  6c  fes  pattes  font  blanchâ- 
très.  Ses  aîles  n'ont  aucune  couleur,  ôc  font  très-tranfpa- 
rentes.  Les  filets  de  fa  queue  font  blanchâtres  ôc  plus  longs 
que  fon  corps.  Elle  a  fur  fa  tête  deux  gros  tubercules  pla- 
cés au-deflus  des  yeux  qu'ils  couvrent  en  partie. 

7.  EPHEMERA  thorace  fufco ,  abdomine  albo  ;  cauda 
bifeta  ,  alis  fufcis  firiatls. 

JJ  éphémère  à  deux  filets  âC  aîles  brunesl 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  précédente.  Sa  cou- 
leur eft  brune,  mais  fon  ventre  eft  blanchâtre.  Ses  aîles 
font  un  peu  brunes  ,  ôc  chargées  de  veines  qui  ne  forment 
point  de  refeau.  Sa  queue  a  deux  filets  de  la  longueur  de 
fon  corps j  de  couleur  pâle,  ôc  fa  tête  a  deux  tubercules 
affez  marqués  pofés  fur  les  yeux. 

8.  EPHEMERA  ails  albls  ^  marglne  crajjflore ,  nigri- 
cantibus  ,  cauda  bifeta.  Linn.  fauii./iiec.  n.  75" 4. 

Lifirtm 


DES    Insectes.  241 

Linn.£yjl.  mt,  edit.  lo  ,  p.  J47  ,  n.  4.  Ephemera  horaria; 
A6Î.  Upf.  i7}(5,f.  i7,n,  3.  Ephemera  alis  albis  minima. 
Swammerd.  in.'^°.  p.  87.  Ephemera  minima. 

L'éphémère  à  deux  filets  SC  ailes  marglnées. 

Longueur  3  lignes. 

Sa  couleur  eft  brune  ,  fes  pattes  font  blanchâtres ,  les 
anneaux  de  fon  ventre  font  auffi  bordés  de  blanc,  &  les 
deux  filets  de  fa  queue  font  blancs,  pon6lués  de  noir.  Ses 
ailes  font  diaphanes  ÔC  blanches ,  mais  leur  bord  extérieur 
eiî  plus  épais  6c  noirâtre.  Ses  pattes  de  devant  font  très- 
longues  ;  fur  fa  tête  il  y  a  deux  gros  tubercules  pofés  fur 
les  yeux  qui  fe  trouvent  cachés  enforte  qu'on  ne  les  voit 
que  furies  côtés.  En -devant  font  les  petits  yeux  lifTes. 
Par  cette  conformation  il  femble  que  l'infe£te  ait  fept 
yeux ,  trois  de  chaque  côté  &  un  au  milieu  ;  favoir  les 
deux  gros  tubercules ,  les  deux,  yeux  réticulés ,  &  les  trois 
yeux  lifles  dont  un  eft  au  milieu  &  impair.  Cette  efpéce 
fe  trouve  fouvent  fur  les  fenêtres  où  elle  laifle  fa  dépouil- 
le. Elle  fort  le  foir  de  l'eau  en  grande  quantité^  fubit  fa 
métamorphofe  ,  dépofe  fes  œufs,  &  pédt  fouvent  avant 
vingt-quatre  heures. 

PHRYGÀNEA. 

LA  FRIGANE. 
Antennce filiformes.  Antennes  filiformes; 

Alx  latérales  ^  teSiformes  f  pone  Aîles  pofées  latéralement  en 
afurgentes.  forme  de  toît ,  &  relevées  à  l'ex- 

trémité. 

Os  temaculis  quatuor.  Bouche  accompagnée  de  qua- 

tre barbillons. 

Cauda  nuda.  Queue  fimple  &  nue. 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

La  frigane  fe  diftingue  aifément  des  autres  genres  de 
cette  feftion  ,  &  en  particulier  de  ceux  qui  font  renfermés 
dans  ce  troifiéme  article ,  par  la  réunion  des  différens  ca- 
Tome  IL  H  h 


342  Histoire     abrégise 

raderes  que  nous  donnons  de  cet  infefte.  Parmi  ces  carac- 
tères ,  il  y  en  a  un  plus  particulier  à  ce  genre  que  les 
autres  :  il  confifte  dans  la  forme  de  fes  ailes  qui  font 
pofées  latéralement ,  qui  fe  réuniffent  en  haut  en  forme  de 
toit  aigu ,  &  qui  ont  l'extréaiité  pofte'rieure  plus  relevée  ,  à 
peu.près  comme  on  l'obferve  dans  les  teignes  &  quelques 
phalènes.  C'eft  cette  forme  d'ailes  ,  jointe  aux  couleurs 
dont  elles  font  fouvent  ornées  ,  qui  a  fait  nommer  ces 
infedes  par  quelques  Naturaliftes  ,  mouches  papilionacécs. 
D'autres  ont  joint  enfemble  ce  genre  ôc  celui  des  perles  , 
quoiqu'ils  foient  très-aifés  à  diftinguer  l'un  de  l'autre  par 
les  filets  de  la  queue  qui  fe  voyent  dans  les  perles  ôc  qui 
manquent  dans  les  friganes  ,  &  par  les  pièces  ou  anneaux 
des  tarfes  ,  dont  le  nombre  efl  différent  dans  ces  deux  gen- 
res. Il  eft  vrai  qu'ils  fe  relTemblent  par  le  lieu  qu'ils  habi- 
tent ,  par  la  forme  &  la  couverture  de  leurs  larves  & 
par  quelques-autres  caraderes  ,  tels  que  la  ftru£lure  des 
antennes  ôc  de  la  bouche  :  mais  les  autres  marques  carac- 
tériftiques  doivent  les  faire  féparer. 

Les  larves  des  friganes  relTemblent  à  celles  des  perles, 
dont  nous  avons  déjà  parlé.  En  général  elles  font  longues, 
compofées  de  plufieurs  anneaux  ,  avec  une  tête  écailleufe 
&  fix  pattes.  Cette  tête  des  larves  des  friganes  eft  munie 
de  deux  fortes  ferres ,  larges  par  le  bout  où  elles  fe  tou- 
chent ,  ôc  très-propres  à  pouvoir  couper.  Cette  bouche 
ainfi  armée  de  ferres ^  eft  placée  dans  la  cavité  d'une  efpé- 
ce  de  cafque  écailleux  ,  dont  la  partie  fupérieure  forme  la 
ievre  de  deffus  ,  tandis  que  la  lèvre  inférieure  eft  com- 
pofée  de  trois  parties  en  forme  de  pyramides  ou  cônes 
renverfés  ,  à  peu  près  comme  celle  des  chenilles.  Aufîl  cet 
infede  a-t-il  une  filière  dont  il  fe  fert  comme  elles  pour 
tramer  l'intérieur  du  fourreau  dans  lequel  il  habite. 

Après  la  tête  de  l'infefte  ,  on  compte  douze  anneaux 
qui  compofent  fon  corps.  C'eft  aux  trois  premiers  anneaux 
que  tiennent  les  fix  pattes  de  Pinfede  ,  deux  à  chaque  an- 
neau ,  une  de  chaque  côté.  Ces  pattes  ne  font  pas  toutes 


DES    Insectes.  245 

fîx  de  la  même  grandeur.  Les  deux  premières  font  plus 
petites  ôc  les  deux  dernières  beaucoup  plus  grandes.  Les 
deux  premiers  anneaux  ,  ceux  auxquels  lont  attachées  les 
deux  premières  paires  de  pattes,  font  écailleux.  Le  troifié- 
me  anneau ,  duquelles  dernières  pattes  les  plus  longues  de 
toutes  tirent  leur  origine  ,  n'eft  point  écailleux  comme  les 
deux  premiers  ,  il  eft  jaunâtre  &  piqué  de  points  bruns. 
Celui  qui  le  fuit  ,  eft  encore  remarquable  par  trois  tuber- 
cules ou  mammelons  qu'on  y  obferve  ;  favoir  ,  un  en-def- 
fus  fur  le  milieu  ÔC  deux  fur  les  côtés.  11  eft  difficile  de  dé- 
terminer l'ufage  de  ces  tubercules.  Les  huit  autres  anneaux 
font  tous  figurés  à  peu  près  de  même.  Ils  ont  chacun  fur 
les  côtés  des  touffes  de  filets  blancs  qui  forment  des 
aigrettes  fort  jolies ,  ôc  qui  femblent  avoir  quelqu'analogie 
avec  les  ouies  des  poifTons.  Outre  ces  filets  ,  l'infede  a 
quelques  poils  ,  principalement  à  la  tête  ôc  à  la  queue.  En- 
fin le  dernier  anneau  eft  remarquable  par  deux  crochets 
écailleux  ôc  très -forts  qui  fervent  à  l'infede  à  fe  crampc- 
ner  ôc  à  s'attacher  à  fon  fourreau. 

Ce  fourreau  dans  lequel  la  larve  de  la  frigane  habite,  eft 
une  efpéce  de  coque  ou  tuyau  de  foie  ,  couvert  de  toutes 
fortes  de  matières  ,  telles  que  du  bois  ,  du  fable  ,  des 
plantes  ,  des  coquilles.  Ces  matières ,  dont  la  plupart  font 
plus  légères  que  l'eau  ,  rendent  le  tuyau  moins  pefant  j 
enforte  que  l'infede  le  porte  ôc  le  traîne  avec  plus  de  faci- 
lité. Il  marche  avec  fes  fix  pattes  ,  dont  les  dernières  pics 
longues  que  les  autres  paroifTent  cependant  au -dehors  ÔC 
peuvent  agir  ,  quoique  l'infede  ne  faffe  fortir  de  fon  étui 
que  fa  tête  ôc  les  deux  premiers  anneaux  de  fon  corps. 
Rien  n'eft  plus  fingulier  que  de  voir  la  frigane  fe  promener 
ainfi  dans  l'eau  ,  avec  ce  fourreau  que  les  matières  dont  il 
eft  couvert  rendent  très  barroque  pour  fa  figure.  Il  femble 
que  ce  foit  une  efpéce  de  trophée  de  plantes  ôc  de  coquil- 
les ,  parmi  lefquelles  il  y  en  a  plufieurs  où  l'habitant  de  la 
coquille  vit  encore  ,  mais  fe  trouve  arrêté  ôc  entraîné  pac 
la  frigane. 

Hhij 


244  Histoire     abriégée 

Ce  n'eft  que  par  le  moyen  des  deux  crochets  qui  font  au 
dernier  anneau  de  fon  corps  ,  que  la  larve  de  la  frigane 
tient  à  fon  fourreau  ;  mais  elle  y  tient  fi  fortement  qu'il  eft 
difficile  de  l'en  tirer  fans  la  bieifer.  Si  cependant  on  y  par- 
vient &  qu'enfuite  on  pofe  ce  founeau  \  uide  à  côté  d'elle> 
elle  y  rentre  la  tête  la  première  par  le  bout  antérieur  qui 
eft  ouvert  ,  6c  enfuite  elle  fe  retourne  dans  le  fourreau 
bout  à  bout ,  faifant  reparoître  fa  tête  à  l'ouverture  par  la- 
quelle elle  eft  entrée.  Mais  après  avoir  été  tirée  de  fon 
fourreau  ,  fi  elle  ne  le  retrouve  pas  ,  elle  s'en  conftruit 
&  s'en  rile  un  autre  j  dans  la  compcfiticn  duquel  elle 
a  foin  de  faire  entrée  des  plantes  6c  des  coquilles  dont  elle 
le  recouvre. 

Ces  fourreaux  étoient  très-néceffaires  pour  mettre  à  l'a- 
bri cet  infede  ,  dont  le  corps  eft  tendre  &  mol ,  à  l'excep- 
tion de  fa  tête  ôc  de  fes  deux  premiers  anneaux  qui  font 
écailleux  ,  6c  qu'il  laiffe  ordinairement  paroître  feuls  à 
l'extérieur.  Sans  fon  fourreau  ,  il  feroit  devenu  la  proie 
d'un  nombre  infini  d'infedes  aquatiques  ôc  voraces.  rour 
lui  )  il  tire  fa  nourriture  la  plus  ordinaire  des  plantes 
d'eau. 

Lorfque  cette  larve  veut  fe  transformer,  elle  commen- 
ce d'abord  par  fixer  ôc  attacher  fon  fourreau  j  à  l'aide  de 
plufieurs  fils  contre  quelque  corps  folide  ôc  immobile.  En- 
fuite  elle  ferme  la  partie  antérieure  de  ce  fourreau  ,  qui  eft: 
la  feule  qui  foit  ouverte  ,  avec  de  gros  fils  de  foie  écartés 
l'un  de  l'autre  ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  grille  par 
laquelle  Peau  peut  entrer  ôc  fortir  librement  ,  mais  qui 
fuffit  pour  fermer  l'entrée  du  fourreau  aux  infedes  qui 
pourroient  nuire  à  la  larve.  C'eft  dans  ce  fourreau  ainfi 
fermé  ,  que  la  larve  fe  transforme  en  nymphe  en  chan- 
geant de  peau.  Cette  nymphe  eft  grande  ôc  allongée,  ainfi 
que  la  larve  ;  fa  couleur  eft  d'un  blanc  un  peu  citron  ;  on  y 
diftingue  aifément  toutes  les  parties  que  doit  avoir  l'infec- 
te parfait  qui  en  fortira  ;  elle  a  de  plus ,  comme  la  larve  f 
des  aigrettes  de  poils  fur  le  ventre.  Mais  outre  ces  parties 


'    DES    Insectes.  24J 

communes  à  la  larve  ou  à  l'infetle  parfait ,  la  nymphe  en  a 
quelques-unes  qui  lui  font  propres  &  qu'on  ne  remarque 
que  fur  elle.  Ce  font  deux  petites  cornes  charnues  à  fa  par- 
tie poftérieure  ,  qui  peut-être  lui  fervent,  comme  les  ftig- 
mates ,  à  pomper  l'air,  &  deux  petits  crochets  à  fa  partie 
antérieure.  Ces  crochets  placés  à  la  tête  fe  croifent  en 
devant  &  forment  une  efpéce  de  bec  qui  fait  refTemblcr 
la  tête  de  la  nymphe  à  celle  d'un  oifeau.  C'eft  avec  ces 
crochets  que  la  nymph-e  déchire  la  grille  de  fon  fourreau 
pour  faire  paiïage  à  linfette  parfait  auquel  la  nature  n'a 
donné  aucun  inlîrument  propre  à  faire  cet  ouvrage. 

J'ai  eu  des  friganes  qui  font  reftées  dans  cet  état  de 
nymphe  pendant  dix  fept  ou  dix-huit  jours  ,  les  unes  plus , 
les  autres  moins.  La  différence  de  la  chaleur  doit  probable- 
ment accélérer  ou  retarder  le  tems  de  leur  transformation. 
Au  bout  de  ce  tems ,  l'infette  parfait  fort  de  fon  fourreau 
que  la  nymphe  a  ouvert  &  déchiré  ,  comme  nous  l'avons 
dit. 

Ces  infeâes  font  remarquables  par  la  forme  de  leurs  ai- 
les qui  font  fmgulieres  au  moins  dans  la  pliàpart.  Elles 
font  ,  ainfi  que  nous  l'avons  déjà  dit  ,  poiées  perpendi- 
culairement fur  le  côté ,  &  le  bord  fupérieur  qui  formeroit 
un  toît  aigu  s'il  étoit  prolongé  ,  fe  rephe ,  fe  couche  fur  le 
corps  ,  &  forme  avec  le  relie  de  l'aîle  un  angle  droit.  Leur 
bouche  eft  formée  par  une  petite  trompe  entourée  de  qua- 
tre barbillons  ;  favoir ,  deux  fupérieurs  plus  longs ,  &  deux 
inférieurs  plus  courts.  Les  antennes  dans  prefque  toutes 
les  efpéces  font  très  -  longues ,  quelques  -  unes  les  ont  trois 
fois  plus  longues  que  le  refte  de  leur  corps  ;  fouvent  ces 
mêmes  antennes  font  joliment  entrecoupées  d'anneaux 
alternativement  blancs  &  bruns.  Dans  prefque  tous  ces  in- 
fedles ,  les  couleurs  font  obfcures  &  très-peu  brillantes^ 
quoique  les  ailes  de  quelques-uns  foient  un  peu  panaciiées. 
Les  deux  dernières  efpéces  de  ce  genre  font  un  peu  plus 
courtes  &  plus  larges  que  les  autres  &  reflemblent  à  des 
petites  mouches. 


54'^  Histoire    ABRÉcéc 

On  trouve  ordinairement  ces  infectes  auprès  des  rivières 
&  des  eaux  dans  ielquelles  iiabitent  leurs  larves.  Ils  font 
très  -  communs  dans  1  été.  On  les  voit  le  foir  voltiger  foù- 
ve;K  par  troupes  au  Lord  de  la  Seine  ,  où  ils  vont  dépofec 
leurs  oeufs. 

1.  PHRYGANEA  alis  tejlaceis  ,  nervofo  -Jlrians; 
Planch.  15  ,  fig.  5-. 

l,inn  faun.  fuec.  n.  738,  Phryganea  alis  teflaceis,  nervofo-flriatls  ,  antennis 

antrorfum  ponedis. 
Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  547  ,  n.  2.  Phryganea  firiata. 
Aâ  Upf.  173  5 ,  p.  17  ,  n.  î.  Hemerobius  alis  teftaceis  vcnofo-ftriatis ,  amennîs 

lo.igitudine  alarum. 
Raj-  inf.  p.  174  ,  n.  1.  Mufca  quadripennis ,  alis  longis  anguftis  papilionumin 

nioûum  variegatis. 
Aldi   V,  inf.  p.  763.  Perlarum  forte  fpccies. 
Frij     .  germ.  13  ,  tab.  3.  Larva. 
ReuLui.  inf.  tom   3  ,  tab.  1 3  ,  /•  8 ,  9  ,  1 1. 

Lafrigane  Je  couleur  fauve. 

Longueur  1 1  lignes. 

Cette  grande  efpéce  eft  par-tout  de  couleur  fauve  ,  à 
l'exception  de  fes  yeux  qui  font  noirs.  Elle  reffemble  à  une 
phalène  par  fon  port  d'ailes.  Ses  antennes  font  de  la  lon- 
gueur de  fon  corps  ;  elle  les  porte  droites  en  devant  , 
comme  la  plupart  des  infettes  de  ce  genre.  Ses  ailes  font 
plus  grandes  d'un  bon  tiers  que  le  relte  de  fon  corps  ,  elles 
ont  des  veines ,  dont  la  couleur  eft  un  peu  plus  foncée  que 
le  refte.  Ses  pattes  font  grandes  ,  longues  6c  un  peu  épi- 
neufes. 

2.  PHRYGANEA  a/is  deflexo-comprejfisflavefcend' 
bus ,  macula  rhombca  laterali  alba.  Linn.  faun.  Juec.  n. 
741. 

hinn.  jyjî.  nat,  edit.  lo ,  p.  548  ,  b.  J.  Phryganea  rhombica. 

R".jum  inf.  tom.  3  ,  tab.  14,/-  4. 

Rojh.  inf.  vol.  z  y  tab.  16.  InCeâ.  aquatil.  clajf.  2. 

La  f ri gane  panachée. 

Longueur  7  lignes. 

On  eft  d'abord  tenté  de  prendre  cette  frigane  pour  un 


DES    Insectes.  247 

papillon  de  teigne.  Elle  porte  fes  aîles  de  même  que 
les  te  cnes.  Sa  couleur  eft  d  un  jaune  un  peu  brun,  bur  1  aile 
fupérieure  ,  il  y  a  une  large  tache  blanche  qui  va  oLlique- 
ment  en  defcendant  du  côté  du  bord  extérieur  Derrière 
cette  tache ,  il  y  en  a  une  féconde  de  même  couleur ,  mais 
moins  marquée  ,  &  entre  ces  deux  taches  il  y  a  un  peu  de 

^Ta'  larve  qui  produit  cette  frigane  eft  une  teigne  aquati- 
que  qui  vit  dans  un  fourreau  qu'elle  fe  file  ,  &  qui  eft  re- 
couvert de  petiies  pierres  ôc  de  débris  de  coquilles.  On  y 
voit  même  quelquefois  des  coquilles  entières  ôc  dont  1  a- 
nimal  eft  encore  vivant  ,  quoiquattache  a  ce  fourreau.  La 
larve  porte  par -tout  avec  elle  ce  fourreau  auquel  elle 
tient  par  des  crochets  qui  font  à  la  partie  pofténeure  de 
fon  corps.  Elle  fe  nourrit  de  petits  infedes.  Lorfqu  elle 
veut  fubir  fa  métamorphofe  ,  elle  s'enfonce  oans  ce  four- 
reau ,  dont  elle  bouche  l'ouverture  avec  les  foies  qu  elle  y 
iîle  ,  ôc  elle  fe  change  en  nymphe.  Au  bout  de  quelques 
iours  ,  la  nymphe  devient  une  belle  frigane  ,  ôc  quittant  la 
dépouille  ôc  fon  fourreau  >  elle  abandonne  le  féjour  de 
leau  où  elle  a  pafTé  une  partie  de  fa  vie.  On  la  trouve 
cependant  aux  environs  dé  l'eau  ,  où  elle  va  dépofer  fes 
oeufs. 
3.  PHRYGANEA  nigro-fufca  ,   ails  pedibufque 

tejlaceis, 
La  frigane  brune  à  ailes  fauves. 

Longueur  5  lignes. 

Ses  antennes  ,  fa  tête  ,  fon  corcelet  fie  fon  ventre  font 
noirs.  Ses  pattes  ôc  fes  aîles  font  de  éouleur  fauve  ôc  uni- 
forme. Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps  ,ôc 
elle  les  porte  droites  en  devant.  Cette  efpéce  approche 
beaucoup  de  la  précédente.  Sa  larve  eft  commune  dans 
l'eau. 
.4.  P  H  R  Y  G  A  N  E  A  rt^m  ,  alis  plumbeis ,  pedibusfulvis. 


a^S  Histoire     abrégée 

La  f ri gane  plombée  à  ailes  fauves. 

Longueur  4  §  lignes. 

Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de  fort 
corps  :  elles  font  noires  ,  ainfi  que  la  tête ,  le  corcelet  &  le 
ventre  en-deflus.  Les  pattes  ôc  les  anneaux  du  ventre  en- 
defTous  font  d'un  jaune  fauve.  Les  aîies  font  d'une  couleur 
grife  foncée  &  plombée  i  elles  font  lifles  &  luifantes. 

j;.  PHRYGANEA  cinereo  -fufca  ,  futur  a  alarum 
macula  alba ,  antennls  alèofuf coque  intcrfedis  ,  corport 
duplo  longlorlbus . 

La  frigane  à  antennes  panachées. 

Longueur  4  \  lignes. 

Sa  couleur  eft  grife  ,  cendrée  ,  obfcure  &  nullement 
luifante  ,  fes  pattes  font  un  peu  plus  blanchâtres.  Mais  ce 
qui  fait  reconnoître  cette  efpéce  ,  c'eft  une  tache  blanche 
qui  fe  trouve  fur  la  future  des  aîles ,  un  peu  avant  l'endroit 
où  elles  fe  relèvent  &  qui  eft  commune  aux  deux  aîles  ,  & 
de  plus  la  forme  des  antennes  ,  plus  longues  du  double 
que  le  corps  ,  fines  &  joliment  entrecoupées  d'anneaux 
bruns  &  blancs.  Elle  porte  ces  antennes  droites  en  avant 
&  lune  contre  l'autre.  On  trouve  fort  fouvent  cet  infefte 
pendant  l'été  au  bord  de  la  rivière  fur-tout  le  foir. 

5.  PHRYGANEA  ails  fuperloribus  nebulofs  ^  antennls 
longîtudine  corporls. 

Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tah.  ij  ,jîg.  ij. 

La  frigane  à  ailes  tachetées  âC  courtes  antennes. 

Longueur  4  lignes. 

Ses  yeux  font  noirs  ,  fa  tête  ,  fon  corcelet  &  fon  ventre 
font  bruns  ôc  fes  pattes  jaunâtres.  Ses  antennes  qui  font 
brunes  ,  n'égalent  que  la  longueur  de  fon  corps.  Ses  aîles 
de  couleur  grife  &  foncée ,  font  par  endroits  d'une  couleur 
plus  obfcure  ou  plus  claire ,  ce  qui  les  rend  nébuleufes. 

Elle 


DES  Insectes.  545! 

Elles  ne  font  point  lifles  ni  brillantes ,  mais  vues  à  la  loupe 
elles  paroiflent  un  peu  velues. 

7.  P  H  R  Y  G  A  N  E  A  <2/z\y  fuperiorlhus  mhulofis  nigro* 
punctatls  ,  antennis  corpote  tripla  longloribus. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  746.  Phryganea  alis  fuperioribus  nebulofis,  antennis  corpo- 

re  triplo  ïongioribus. 
Lmn.fyfi.  nM.  edic.  10 ,  p.  J48  ,  n.  10.  Phryganea  longicorn.s. 

Lafrlgane  à  ailés  tachetées  âC  longues  antennes: 

Longueur  j  ,  3  §  ''f  ""• 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  cendrée  &  un  peu  bru- 
ne. Ses  yeux  font  noirs  ,  &  l'on  voit  fur  fes  ailes  fupérieu- 
res  des  petites  taches  noires  plus  ou  moins  marquées.  Ses 
pattes  font  blanchâtres.  xMais  ce  qui  la  diftingue  de  toutes 
les  autres  efpéces ,  c'eft  la  longueur  de  fes  antennes  qui 
font  très  -  fines  &  trois  fois  plus  longues  que  le  corps.  Elle 
fe  trouve  dans  les  endroits  aquatiques. 
8. PHRYGANEA  atra  ,  pedibus  albis  i  alis  palliais 

venq/is. 
Lafrigane  noire  à  ailes  pâles  veinées. 

Longueur  î  lignes. 

Elle  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  de  fes  pattes  qui  font 
blanchâtres  &  de  fes  ailes  qui  font  d'un  gris  pâle ,  avec  des 
veines  un  peu  brunes. 
p. PHRYGANEA  viridis  ,  oculis  nigris ,  alis  niveis, 

Lafrigane  verte. 

Longueur  3  §  lignes.     Largeur  §  ligne. 

Sa  tête  eft  d'un  beau  vert  clair  ,  à  l'exception  de  fes 
yeux  qui  font  noirs.  Ses  antennes  plus  longues  que  fon 
corps  font  très-fines  6c  entrecoupées  de  brun  ôc  de  gris 
blanc.  Son  corcelet  eft  vert ,  avec  un  peu  de  jaune  en-def^ 
fus  ôc  fur  les  côtés.  Son  ventre  eft  tout  vert.  Ses  pattes 
font  d'un  blanc  argenté  ,  ôc  fes  ailes  font  toutes  blanches. 
J'ai  plufieurs  fois  attrapé  cet  infede  au  vol  fur  le  foir. 

Tome  IL  ï  ^ 


2;o  Histoire    abrégée 

10.  P  H  R  Y  G  A  N  E  kfufca  ,  alis  albis  fufco  maculatis. 

Linn.faun.fuec.  n.  735-  Hemerobius  alis  albis ,  maculis  fufcis ,  ponepunâis  fex 

diftindis ,  antennis  fufcis. 
Linn.jyji.  nat.  edit.  10  ,p.  550  ,  n.  s.  Hemerobius  fex  punâatus. 

Lafrigane  à  ailes poncluées. 

Longueur  i  |  ligne.    Largeur  i  ligne. 

Son  corps  eft  d'un  brun  verdâtre  un  peu  panache  ;  fes 
antennes  fines  &  déliées  font  brunes  &  un  peu  plus  cour- 
tes que  le  corps.  Ses  ailes  plus  grandes  du  double  que  fon 
corps  ôc  pofées  en  toit ,  font  diaphanes ,  avec  des  nervures 
&  des  taches  noires  ,  &  elles  ont  particulièrement  fix 
points  noirs  vers  le  bas  de  l'aile  j  placés  chacun  dans  le 
milieu  d'une  maille  de  nervures. 

11.  PHRYGANEA  tota  atra  ,  cor-pore  rotundlore  ^ 
antennis  corpore  brevioribus. 

'La  frigane-moucke  en  deuil. 

Longueur  2  §  lignes.    Largeur  i  f  ligne, 

La  forme  de  cette  efpéce  ôc  de  la  fuivante  eft  différente 
de  celle  des  autres.  Elle  eft  moins  allongée  ,  plus  large  ôc 
plus  courte  ,  ôc  elle  reffemble  à  une  mouche  ou  à  une  pe- 
tite phalène.  Elle  eft  par-tout  d'un  noir  foncé  ôc  obfcur.  Ses 
aîles  font  aufll  de  la  même  couleur.  Ses  antennes  font  plus 
courtes  que  fes  aîles  ,  ôc  celles-ci  plus  longues  que  le  ven- 
tre d'un  bon  tiers  ,  ont  leurs  bords  frangés  ,  mais  fans  mé- 
lange d'autre  couleur  que  de  noir.  On  trouve  ctt  infecte 
dans  les  prés.  Sa  larve  habite  un  fourreau  tiffu  de  foie 
ôc  de  grains  de  fable  très-fins.  Les  dernières  pattes  de 
cette  larve  font  d'une  grandeur  prodigieufe. 

12. PHRYGANEA  fufca ,  corpore  rotundlore,  antennis 
corpore  brevioribus ,  alis palli dis  venojîs, 

Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  '4  ,  iïg.  7- 

La  frigane-mouche  de  couleur  pâle. 

Elle  diffère  très-peu  de  la  précédente ,  ôc  lui  reffemble 


DES     Insectes.  2^1 

entièrement  pour  la  forme.  Ses  antennes  font  co^jrtes  ôc 
noires  ,  &  tout  fon  corps  eft  d'un  brun  noirâtre.  Ses  ailes 
font  blanches  ,  veinées  longirudinnlement  de  brun  &  fans 
frange  au  bord.  Ses  pattes  font  pâles  &  un  peu  jaunâtres. 

HEMEROBIUS. 

U  HÉ  ME  ROBE. 
Antenncefillformes\  Antennes  filiformes. 

Alxfœpe  cequales.  Aîles  fouvent  égales. 

Os  prominens  tentacuUs  qua-  Bouche  prominente  avec  qua- 
fugf^  tre  barbillons. 

Cauda  mda.  Queue  fimple  &  nue. 

Ocelli  nidli.  Point  de  petits  yeux  lifles. 

L'hémerobe  a  été  ainfi  appelle,  à  caufe  de  la  brièveté  de 
la  vie  de  cet  infe6le  ,  qui  cependant  s'étend  à  quelques 
jours  de  durée  ,  au  lieu  que  fon  nom  fembleroit  faire 
croire  qu'il  ne  vit  qu'un  feul  jour ,  comme  quelques  efpé- 
ces  d'éphémères. 

Les  larves  de  ces  infe£tes  font  ovales  &  un  peu  allon- 
gées. Leur  tête  eft  petite  &  a  en  devant  deux  efpéces 
de  cornes  ou  pinces  en  forme  de  croiflTant  qui  fe  joignent 
&  fe  croifent  par  leurs  pointes  :  ces  pinces  fervent  de  bou- 
che à  la  larve.  Quelques  minces  ôc  petites  qu'elles  paroif- 
fent ,  elles  font  creufes  en-dedans  Ôc  elles  ont  une  ouver- 
ture à  leur  bout.  L'infette  qui  fe  nourrit  de  pucerons  ,  les 
faifit  avec  ces  pinces  ôc  en  même  tems  pompe  les  humei  rs 
de  ces  petits  animaux  par  le  canal  intérieur  de  ces  cornes 
qui  font  ouvertes  à  leur  extrémité.  Ces  pinces  font  donc  en 
même  tems  l'office  de  bouche  ;  l'hémerobe  s'en  fert  pour 
arrêter  fa  proie  Ôc  la  dévorer  ,  elles  lui  tiennent  lieu  de 
trompe.  Le  corcelet  qui  fuit  la  tête  eft  court ,  ôc  le  ventre 
de  cette  larve  eft  gros  en-devant  ôc  fe  rétrécit  vers  la 
*queue.  Des  fix  pattes  qu'on  obferve  fur  le  corps  de  cette 
larve ,  les  deux  premières  font  attachées  au  corcelet ,  ôc  les 
quatre  autres  tirent  leur  origine  des  deux  premiers  an- 

liij 


ap  Histoire     abrogée 

neaux  du  ventre  ;  favoir ,  deux  pattes  de  chacun  de  ces  an- 
neaux. La  couleur  de  ces  larves  varie  ;  les  unes  font  gri- 
fes  ,  d'autres  de  couleur  citron  ,  quelques-unes  canelles  , 
&  plufieurs  font  variées  de  nuances  de  ces  différentes  cou- 
leurs rangées  par  bandes  longitudinales.  On  remarque  fur 
chacun  des  anneaux  de  leur  ventre  deux  mammelons  ,  un 
de  chaque  côté  ,  d'où  partent  des  aigrettes  de  poils. 

En  général  ces  infeftes  font  très-grands  mangeurs  de 
pucerons ,  aufîl  un  Naturalifte  moderne  les  a-t-il  qualiHés 
du  nom  de  lions  des  pucerons.  Si  on  met  quelques-uns  de 
ces  infe£tes  fur  un  arbre  ou  fur  une  plante  toute  couverte 
de  pucerons,  en  deux  jours  ils  favent  tellement  la  nétoyer 
qu'on  n'apperçoit  plus  que  quelques  peaux  vuides  de  ces 
infe£tes  que  les  larves  d'hémcrobes  ont  fuccés.  Les  puce- 
rons femblent  ne  pas  connoître  ces  ennemis  ,  ils  reftent 
tranquilles  auprès  d'eux  fans  fe  mouvoir  ,  fans  s'enfuir  , 
tandis  que  les  hémerobes  les  dévorent  les  uns  après  les 
autres.  Mais  ce  n'eft  pas  aux  pucerons  feuls  que  ces  infec- 
tes font  formidables.  Souvent  lorfqu'ils  fe  rencontrent  ils 
ne  s'épargnent  pas  ôc  ils  fe  dévorent  les  uns  les  autres. 

Un  infede  qui  mange  autant  &  qui  fe  trouve  placé  au- 
près de  fa  proie  &  au  milieu  de  la  nourriture  qui  lui  con- 
vient ,  doit  parvenir  promptement  à  fa  grandeur.  Aufli  la 
larve  de  l'hémeroble  croît-elle  très-vîte  Souvent  en  quinze 
ou  feize  jours  elle  a  atteint  toute  fa  grofTeur ,  &  pour  lors 
elle  fe  difpofe  à  fe  métamorphofer.  Pour  exécuter  cette 
métamorphofe  ,  elle  commence  par  fe  filer  une  coque  de 
foie  blanche  ,  ronde  ,  grofTe  comme  un  pois  &  d'un  tifTu 
ferré.  La  manière  dont  elle  file  n'approche  pas  de  celle 
qu'employeur  les  chenilles  &  plufieurs  autres  infedes.  Sa 
filière  n'eft  point  à  fa  bouche  ,  c'eft  à  fa  queue  qu'elle  eft 
placée  ,  c'eft  avec  elle  qu'elle  forme  cette  coque  ronde 
dans  laquelle  elle  fe  renferme  ,  pour  fe  changer  enfuite  en 
chryfalide  ou  nymphe.  Cette  nymphe  refte  renfermée  dans 
cette  coque  plus  ou  moins  de  tems  fuivant  la  faifon. 
Si  c'eft  le  tems  de  l'été ,  au  bout  de  trois  femaines  environ 


DES    Insectes.  ajj 

on  en  voit  fortîr  l'infede  parfait.  Au  contraire  ,  lorfque  la 
larve  fe  met  en  coque  pendant  l'automne  ,  elle  y  refte  tout 
l'hiver  jufqu'au  printems. 

L'infsde  parfait  eft  a-Uongé  ;  il  a  quatre  aîles  fort  gran- 
des pour  fon  corps  ôc  chargées  de  nervures  qui  forment  un 
refeau  à  mailles  ferrées.  Les  yeux  de  plufieurs  efpéces 
font  dorés  &  brillans  ,  c'eft  ce  qui  les  a  fait  appeller  par 
quelques  auteurs  ,  mufca  chryfopis.  Mais  cette  beauté  eft 
bien  contrebalancée  dans  certaines  par  la  puanteur  qu'elles 
répandent. Le  vol  de  ces  infe£tes  eft  en  général  affez  lourd. 

Les  œufs  que  dépofent  les  hémerobes  font  très  ftngu- 
iiers  ôc  méritent  bien  l'attention  des  Naturaliftes.  Ces 
œufs  qui  font  ovales  ,  fort  petits  &  de  couleur  blanche , 
font  foutenus  par  un  fil  fort  long  &  fort  mince  de  pareille 
couleur.  On  en  trouve  fouvent  plufieurs  ainfi  ramaffés  les 
uns  auprès  des  autres  en  bouquet ,  ce  qui  forme  le  plus 
joli  effet.  Ce  til  vient  d'une  efpéce  de  gomme  qui  enduit 
l'œuf  lorfque  l'infefte  le  dépofe.  Cette  gomme  fe  file  , 
comme  fait  la  cire  d'efpagne  fondue  ,  &  l'infefte  en  rele- 
vant la  partie  poftérieure  de  fon  ventre  ,  l'allonge  &  en- 
traîne l'œuf  qui  refte  attaché  au  haut  de  ce  même  fil. 

Nous  ne  connoilTons  point  la  larve  de  la  dernière  efpé- 
ce de  ce  genre.  Comme  on  trouve  toujours  cet  infe£le  au 
bord  de  l'eau ,  peut-être  faudroit-il  y  chercher  fa  larve  qui 
doit  reffembler  à  celle  des  autres  efpéces ,  &  fe  nourrir  de 
petits  infeftes  aquatiques  ;  ou  des  pucerons  qui  fe  trouvent 
fur  les  plantes  d'eau. 

il.  HEMEROBIUS  luteo-viriiîs  ,  alis  aqueis  vajis 
viridlbus.  Linn.  faun,  fuec.  n.  73  i.  Planch.  i  j  ,  fig.  6. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10,  p,  y49  >  n.  i.  Hemerobios  perZa. 

Mouffet,  theat.  p.  61.  f.  idt.  Mufca  chryfopes. 

Goed,  helg.  i ,  p.  40  ,  £.  14.  Audax  ,  intrepidus,  ^  galU  tom.  3  ,  tah  i4  ;/.  I?  Ji 

Lift.  Goed.  p.  izç  ,f,  104.  Tolmerus. 

Merlan,  europ.  j  ,  p.  49  ,  t.  8  ,/.  In  frudu. 

Merlan,  gallice  t.  175 ,  loj. 

Albin,  inf.  t.  64. 

Petir,  muf.  p.  4 ,  n.  6,  Perla  minima  œerdam  olens»  .:^'itHuîs)  ' 


2j'4  Histoire    ABRécéE 

Grew.  muf.p.  ï$e. 

Raj.  inf.p.  i74.  Mufca  quadtipennis  ,  corpoie  luteo-viridi  ,  alîs  peramplîs 

è  flavo  pariter  virentibus. 
Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  3  ?  ,/.  i ,  y  ,  «.  Léo  aphidis, 
Rofd.  inf.  voL  j  ,  fupplem.  tab,  11  ,fg.  4,  j.  Formicaleo, 

Le  lloji  des  pucerons. 

Longueur  6  lignes. 

Ce  bel  infede  eft  d'un  vert  jaunâtre ,  avec  des  yeux  do- 
rés &  fort  brillans.  Ses  antennes  font  en  filets  &  de  la  lon- 
gueur de  fon  corps.  Sur.fon  ventre  ont  voit  quelques 
points  noirs.  Ses  aîles  font  grandes  ,  pofées  le  long  de  fon 
corps  ,  qu'elles  furpaffent  de  moitié  pour  la  longueur.  Elles 
font  diaphanes  ,  avec  des  nervures  vertes  ,  enforte  qu'el- 
les reffemblent  à  un  refeau  ou  à  une  gaze  verte. 

Les  oeufs  que  dépofe  cet  hémerobe  font  blancs  ,  fort 
petits  &  portés  fur  un  long  pédicule  plus  fin  qu'un  cheveu. 
On  trouve  fouvent  fur  les  feuilles  d'arbres ,  principalement 
fur  celles  des  rofiers  beaucoup  de  ces  œufs  ramafl'és  les 
uns  auprès  des  autres  qui  forment  une  efpéce  de  bouquet. 
L'infede  ou  la  larve  qui  en  fort  efl:  ovale  ,  un  peu  allongée 
&  fe  termine  en  pointe  par  derrière.  Elle  a  fix  pieds  ôc  fa 
tête  eft  munie  de  deux  pinces  avec  lefquelles  elle  faifit 
les  pucerons  qu'elle  dévore  &  dont  elle  fait  un  grand  dé- 
gât. On  trouve  ordinairement  cette  larve  fur  les  branches 
garnies  de  pucerons.  Lorfqu'elle  efl:  à  fa  groffeur  ,  elle 
forme  une  petite  coque  blanche  de  la  moitié  de  la  grof- 
feur d'un  pois  ,  dans  laquelle  elle  fe  métamorphofe.  Au 
bout  de  quelque  tems  ,  fa  coque  s'ouvre  en~deffus  ,  &  on 
en  voit  fortir  l'infede  parfait  &  ailé  que  nous  venons  de 
décrire.  Cet  infede  vole  par-tout  dans  les  jardins  ,  &  fon 
vol  eft  affez  lourd  ,  enforte  qu'il  eft  facile  à  faifir.  Mais 
malgré  fa  beauté  il  ne  faut  pas  le  tenir  long-tems  entre 
les  doigts ,  car  il  répand  une  odeur  très-fétide ,  tout-à-fait 
femblable  à  celle  des  excrémens. 

2.  HEMEROBIUS  /uteus ,  alis  aqueis  ,  vajîs  fufco 

punotaùs. 


DES    Insectes:  ïy^ 

Linn.faun.  fuec,  n.  731.  Hemerobius  viridi  nigroque  varius,  alis  aqueo-reti- 

culatis. 
Linn-fyji.  nat.  edit.  10 ,  p.  549 ,  n.  1.  Hemerobius  chryfops. 
Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  33  ,/.  10 ,  11 ,  11 ,  13  ,  14  »  «5- 
Frifch.  germ.  4  ,  p.  40 ,  t.  13.  Mufca  fœtida  auro  oculata. 
Rofel.  inf.  vol.  {  ,fupplem.  i  ,  tab,  zi,fig.  i, 

L'hémerobe  à  ailes  ponctuées. 

Longueur  3  lignes. 

Cette  efpéce  reffemble  beaucoup  à  la  précédente  pour 
fa  figure  ,  mais  elle  eft  plus  petite.  Ses  yeux  font  de  même 
dorés  &  brillans.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon 
i^orps  ,  mais  non  pas  de  fes  aîles.  Tout  l'animal  eft  jaune. 
Ses  aîles  plus  longues  prefque  du  double  que  le  corps  font 
diaphanes  ,  avec  des  nervures  ponctuées  de  brun^  en  quoi 
cet  infeûe  eft  très-aifé  à  diftinguer  du  précédent. 

Sa  larve  eft  plus  courte  &  plus  fphérique  que  celle  de 
l'efpéce  précédente.  Elle  porte  fur  fon  corps  une  couvertu- 
re informe,  faite  des  débris  des  pucerons  qu'elle  a  mangés 
&  auxquels  elle  fait  une  chafle  perpétuelle.  Pour  fe  tranf- 
former  ,  elle  fe  file  une  coque  ronde  femblable  à  celle 
de  la  première  efpéce.  On  trouve  cet  infefte  dans  les 
jardins  ,  mais  plus  rarement  que  le  précédent. 

3. HEMEROBIUS  ater ,  allsfufcis  nigro-redculads , 
margine  exteriore  dllatato. 

lànn.  faun.  fuec.  n.  743.  Phryganea  alis  reticulatis ,  cauda  inermi ,  thoracîs 

marginibus  flavis. 
I^ïnn.  fjji.  nat.  edit.  10  ,  p.  <4S  ,  n.  7.  Phryganea _^an7afera,' 
Kofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  13.  Infeâ.  aquatil.  cîaff,  z. 

JJ hèmerobe  aquatique. 

Longueur  7  lignes. 

Ses  antennes  font  plus  courtes  que  fon  corps  au  moins 
de  moitié.  Elles  font  noires  ,  ainfi  que  tout  l'infede  ;  il  y  a 
cependant  fur  Je  devant  du  corcelet  un  peu  de  brun, 
mais  obfcur  &  peu  apparent.  Les  aîles  grandes  ,  brunes 
&  comme  pliflees ,  font  ornées  d'un  refeau  brun  de  vaif- 
feaux  très-marqué.  Mais  ce  qui  rend  cet  infecte  plus  remar- 


liS^  Histoire    ÀBRécÉE 

quable  >  c'eft  que  le  bord  extérieur  de  fes  aîle5  de  deflus 
eft  dilaté  &  comme  élargi  vers  le  haut.  On  trouve  cet 
infecte  au  bord  de  l'eau. 

FORMICALEO. 

LE     FOURMILION. 

Antetinte  brèves  ,  clava-  Antennes  grofles  ,  cour- 
ta  )  craj/a.  tes  ôc  en  malle. 

Alx  œquales,  Aîles  égales. 

Os  prominens  tentaculis  qua-  Bouche  promlnenïe  avec  qua,* 
tuor.  .  tre  barbillons. 

Cauia  mida.  Queue  fimple  &  nue. 

Ocelli  nulli.  Point  de  petits  yeux  lifles. 

La  forme  des  antennes  du  fourmilion  nous  a  engagé 
à  réparer  ce  genre  de  celui  des  hémerobes ,  avec  lequel 
il  étoit  confondu  par  quelques  Naturaliftes.  Dans  le  fourmi*, 
lion ,  les  antennes  font  courtes  ,  plus  gtofles  vers  l'extrémi- 
té )  &  elles  forment  une  efpéce  de  malTue  ,  tandis  que 
dans  l'hémerobe  elles  font  minces  comme  un  fil  qui  va  en 
diminuant  infenfiblement  vers  le  bout. 

On  a  donné  à  cet  infede  le  nom  àe  Jormicaleo  t  ert 
ùzi\q.Qis  fourmi/ion ,  par  la  même  raifon  qui  a  fait  appellec 
quelques  efpéces  du  genre  précédent  lions  des  pucerons. 
La  larve  du  fourmilion  eft  fort  friande  des  fourmis ,  elle 
leur  fait  la  chaffe  ,  enforte  qu'on  n'a  cru  pouvoir  mieux 
défigner  cet  infeâe  qu'en  Tappellant  lion  des  fourmis  , 
ou  fourmi /ion. 

Il  eft  peu  d'infeftes  dont  les  ftratagemes  &  les  petites 
manœuvres  foient  audî  jolies  &  auffi  curieufes  à  examiner, 
&  c'eft  par  cette  raifon  que  plufieurs  Naturaliftes  fe  font 
appliqué  à  les  décrire  fort  en  détail.  Nous  nous  conten- 
terons d'en  donner  ici  un  abrégé  fuccint. 

La  larve  de  cet  infefte  vient  des  œufs  que  l'infeSe  par-r 
fait  a  dépofés  dans  le  fable  fin  ôc  très-fec,en  quelqu'en- 
dcoit  à  l'abri  de  la  pluie  ,  foit  dans  quelque  crevaffe  de 

mur 


DES    Insectes.  277 

mur  ou  de  terre ,  foit  au  pied  de  quelque  muraille  ordi- 
nairement expofée  au  foleil  du  midi.  C'eft-là  qu'éclofent 
les  larves  des  fourmilions  &  qu'elles  font  leur  habitation 
ordinaire.  Leur  couleur  eft  grife  ,  &  leur  corps  qui  eft 
couvert  de  petits  tubercules  eft  de  forme  ovale.  Son  extré- 
mité poftérieure  fe  termine  en  pointe  &  fert  à  ces  infeftes 
à  s'enfoncer  dans  le  fable  ;  car  ils  ne  marchent  qu'à  recu- 
lons quoiqu'ils  ayent  fix  pattes.  Au-devant  de  la  tête,  font 
des  pinces  dentelées  ,  aiguës  &  creufes  en-  dedans  ,  avec 
lefquelles  cette  larve  attrape  &  fucce  les  mouches  &  diffé- 
rens  autres  infeâes  ,  mais  fur-tout  les  fourmis  dont  elle  eft 
très-friande.  Ces  pinces  lui  fervent  de  bouche  ou  de  trom- 
pe ,  ainti  que  d'armes  offenfives  ,  de  la  même  manière 
que  celles  de  l'hémerobe  dont  nous  avons  parlé.  Sa  mar- 
che à  reculons  ne  lui  permettant  pas  de  courir  après  les  in- 
fe£les  dont  elle  doit  fe  nourrir  ,  elle  ufe  de  ftratagême  : 
elle  s'enfonce  dans  le  fable  ,  ôc  tournant  circulairement 
elle  creufe  des  filions  concentriques  de  plus  en  plus  pro- 
fonds ,  jettant  au  loin  avec  fes  cornes  le  fable  qu'elle  ôte 
de  cet  endroit.  A  la  fin  elle  parvient  à  creufer  un  trou  en 
forme  d'entonnoir  ,  au  fond  duquel  elle  fe  place  ,  cachée 
dans  le  fable  &  n'ayant  que  fes  pinces  étendues  ôc  ouvertes 
qui  en  fortent.  Malheur  à  tout  infefte  qui  vient  à  tomber 
dans  ce  trou  :  le  fourmilion  qui  s'en  apperçoit  par  les  grains 
de  fable  qui  roulent  au  fond  ,  l'accable  d'une  grêle  da 
pouffiere  qu'il  jette  avec  fes  cornes  &  qui  entraîne  cet  in- 
fecte au  fond  du  trou  où  il  le  prend  avec  fes  pinces  ÔC 
le  fucce.  Il  n'épargne  pas  même  d'autres  fourmilions  ,  qui 
en  allant  ÔC  venant  viennent  à  y  tomber.  Lorfque  la  larve 
eft  parvenue  à  fa  groiïeur ,  elle  ne  creufe  plus  de  trou  ; 
elle  va  ôc  vient  en  traçant  des  filions  irréguliers  dans  le 
fable  j  ôc  enfin  elle  fe  file  une  coque  ronde  ,  imitant  une 
boule  ,  dont  l'extérieur  eft  formé  du  fable  dans  lequel  elle 
a  vécu  ,  ôc  Tintérieur  tapiffé  de  foie  blanche  ôc  fine.  C'eft 
dans  cette  coque  qu'elle  fe  change  en  nymphe.  Cette 
nymphe  eft  un  peu  courbés  en  demi-cercle ,  ôc  on  y  diftin- 
TomelL  Kk 


2$S  Histoire    abrégée 

gue  toutes  les  parties  de  l'infede  parfait  qui  en  doit  fortir. 
Elle  eft  plus  allongée  que  la  larve  ,  mais  beaucoup  plus 
courte  que  l'infe^le  parfait.  Au  bout  de  quelque  tems  , 
cette  nymphe  quitte  fa  dépouille ,  devient  un  infede  aîlé  , 
&  perce  fa  coque  pour  prendre  fon  eff.^r. 

L'infe£te  parfait  eft  très  -  allongé,  il  a  quatre  grandes 
aîles  chargées  de  nervures  &  de  taches  ,  &  il  reifembie 
affez  à  la  demoifelle.  Il  ne  dépofe  que  très-peu  d'œufs 
dans  le  fable  ,  mais  ils  font  gros  ,  oblongs  ôc  d'une  couleur 
blanchâtre  lavée  de  rouge.  Je  n'ai  point  vu  ces  infectes 
accouplés  ,  mais  une  chofe  très-fmguliere  ,  c'eft  que  dès 
que  l'infeiSle  parfait  fort  de  fa  boule  ou  de  fa  coque  ,  il 
dépofe  un  ou  deux  œufs.  Ces  œufs  ne  doivent  point  être 
féconds  puifqu'il  n'y  a  point  eu  d'accouplement.  J'en  ai 
gardé  quelques-uns  dans  le  fable  ,  ôc  ils  ne  m'ont  réelle- 
ment rien  donné  :  peut-être  l'infede  dans  la  campagne 
s'accouple-t-il  dès  l'inftant  qu'il  fort  de  fa  coque  ,  d'autant 
qu'on  trouve  ordinairement  plufieurs  larves  de  ces  infeftes 
dans  le  même  endroit ,  &  qu'ils  vivent  prefqu'en  fociété  , 
quoique  féparés  les  uns  des  autres  :  peut-être  auffi  le  mâle 
va-t-ii  féconder  les  œufs  que  la  femelle  a  rendus  ,  com- 
me nous  avons  déjà  dit  que  faifoit  le  mâle  de  l'éphémère. 
C'eft  ce  qui  demande  à  être  examiné.  On  peut  voir  tout  le 
détail  des  mane'ges  différens  de  ce  lingulier  infette  dans 
l'Ouvrage  de  M.  de  Reaumur  qui  en  a  parlé  fort  au 

Je  ne  connois  ici  qu'une  feule  efpéce  de  fourmilion.  Les 
autres  pays  en  fournirent  quelques-autres  efpéces  .  dont 
M.  de  Reaumur  fait  mention. 

I.  FORMIC  ALEO.  Planch.  i^  ,  fig.  i. 

Linn.  faun.  ftiec.  n.  735.  Hemerobius  formicaleonis. 

Linn.fjjl.  nat.  edit,  10  ,;;.  550  ,  «.  4.  Hemerobius  hirtus ,  alis  nebulo/îs ,  va(î$ 

pi'olis,  antennis  clavatis. 
Iter.  œl.  i  <i9  ,  106.  Formicaleo. 
Reaum.  inf.  tom.  4  -,  tab.  14 ,  /•  1 8 ,  19.  Formicaleot 

tab.  11 ,/.  8. 

tom,  6, lab.  iz^  33, 34 ;/. 7.  Formicaleo. 


DES     Insectes.  2<o 

Rnfel.  inj.  vol,  i.fapplem.  tab.  17  ,  i8  ,  ip  ,  20. 

Le  fourmilion. 

Longueur  1 1  lignes. 

L'infefte  parfait  du  fourmilion  eft  allongea.  Sa  tête  eft 
large  ,  brune  ,  tachetée  de  jaune  en-defTus ,  avec  de  gros 
yeux  fur  les  côtés  ;  &  en-defTus  deux  antennes  qui  vont  en 
grofliflant  par  le  bout  ,  &  dont  la  longueur  n'égale  pas 
celle  du  corcelet.  Après  la  tête  ,  vient  le  col  de  l'animal , 
qui  eft  affez  long,  cylindrique,  plus  étroit  que  la  tête,  &  de 
même  couleur  qu'elle. Le  corcelet  femble  compofé  de  deux 
parties  ,  une  antérieure  d'où  partent  les  ailes  Supérieures  , 
ôc  une  poftérieure  qui  donne  naiffance  aux  ailes  de  deïïbus. 
Ce  corcelet  eft  pareillement  brun  &  taché  de  jaune  en- 
deffus.  Le  ventre  allongé  6c  compofé  de  huit  anneaux 
eft  tout  brun  ,  à  l'exception  du  bord  des  anneaux  qui  eft 
un  peu  jaune.  Les  pattes  font  brunes.  Les  ailes  grandes , 
plus  longues  que  le  corps  ôc  fouvent  mal  développées  , 
font  diaphanes  ,  ornées  d'un  refeau  de  nervures  noires 
ôc  chargées  de  plufieurs  taches  brunes  noirâtres  ,  affez 
grandes  ,  particulièrement  du  côté  de  leur  bord  extérieur. 

P  A  N  O  R  P  A. 

LA    MOUCHE-SCORPION. 

Ântenate  long<z filiformes .        Antennes  longues  filifor- 
mes. 

AXœ.  «quales.  Aîles  égales. 

Rojîrum  corneum  cylindraceum.  Trompe  dure  &  cylindrique. 

Cauda   chelifera  jorficibus    ar-  Queue    formée   en    pince    de 

mata.  crabe. 

Ocdli  tref.  Trois  petits  yeux  liffes. 

Parmi  les  cara£teres  que  nous  donnons  de  ce  genre  ,  il  y 
en  a  deux  qui  lui  font  propres  ôi  qui  le  font  fîirement 
diftinguer  de  tous  ceux  de  cette  fe£tion.  Le  premier  con- 
fifte  dans  la  forme  de  la  trompe  de  cet  infecle  ,  qui  eft  du- 
re ,  immobile ,  de  figure  allongée  ôc  cylindrique  ;  l'autre 

Kkij 


s^o  Histoire     abrégée 

caradere  encore  plus  fingulier ,  dépend  de  la  conflru£lion 
de  fa  queue ,  qui  dans  les  mâles  refïemble  à  la  queue  d'un 
fcorpion.  C'eft  aufii  ce  qui  a  fait  appeller  cet  infede  , 
mouche- fcorplon. 

Je  ne  connois  point  fa  larve  ni  fa  nymphe  ;  mais  comme 
on  trouve  cet  infefte  dans  les  prairies  au  bord  des  eaux ,  je 
penfe  que  l'un  ôc  l'autre  pourroient  bien  être  aquatiques  ÔC 
ne  fe  trouver  que  dans  l'eau.  Quant  à  l'infette  parfait ,  il 
efl  très -commun  l'été  dans  les  prés.  Lorfqu'on  le  prend  , 
il  redreffe  fa  queue  &  femble  vouloir  fe  défendre  avec  les 
pinces  qui  font  à  fon  extrémité  :  mais  cette  queue  me- 
naçante ne  fait  aucun  malj  comme  je  l'ai  fouvent  éprouvé. 
Je  ne  connois  qu'une  feule  efpéce  de  mouche-fcor- 
pion. 

1 .  P  A  N  O  R  P  A.  Liniu  faun.fuec.  n.  72^.  Plancîi.  14  , 
fig.  2. 

Linn.JjJl.  nat.  edit,  io,p.  î^i  ,  n.  i.  Panorpa  alis  a:qualibus  nigro-maculatis, 

Aldrov.  inf.  t.  386  ,/.  8,  9.  (y  387  ,/.  î  ,  6. 

Mouffet.  îheat.p.  6z  ,f.  3  ,  4.  Mufca  fcorpiuros.  i.  &•  4. 

Hoffh.  inf.  t.  z  ,  f.  14- 

Merret.  pin.  p.  zoo.  Mufca  fcorpiura. 

Frifch.  germ.  9  ,  p.  19 .  r.  14  ,/.  i.  Scorpio-mufca, 

Jonjlon,  inf  t.  9.  Mufca  fcorpiuros. 

Reaum.  inf.  tom.  4 ,  tab.  S,  f.p. 

La  mouche-fcorpion. 
Longueur  7  «  8  lignes. 

Les  antennes  de  ce  fingulier  infe£le  font  en  filets  me- 
nus ,  environ  de  la  longueur  de  fon  corps  ,  noîres  &  com- 
pofées  de  petits  anneaux  au  nombre  d  environ  trente -fix. 
Sa  tête  eft  noire  ,  avec  les  trois  petits  yeux  lifles  en-deftus, 
&  en-devant  elle  a  une  longue  trompe  dure  cylindrique 
de  couleur  brune  j  au  bout  de  laquelle  font  quatre  anten- 
nules  ,  deux  plus  longues  ôc  deux  plus  courtes.  Le  corps 
de  l'inlèâe  eft  brun ,  noirâtre  ,  jaune  fur  les  côtés  ,  avec 
quelques  taches  de  même  couleur  en-deffus.  Sa  queue 
formée  par  les  trois  derniers  anneaux  du  ventre  eft  de  cou- 
leur-maron.  De  ces  trois  anneaux,  le  dernier  eft  plus  groSj 


DES    Insectes;  '261' 

prefque  rond  ,  &  il  fe  termine  par  deux  crochets  ,  ce 
qui  forme  une  queue  femblable  à  celle  du  fcorpion.  Il  n'y 
a  cependant  que  les  mâles  dont  la  queue  foit  amfi  figu- 
rée. Les  femelles  n'ont  pas  cette  pointe  ôc  ce  dernier  an- 
neau avec  des  crochets.  Les  ailes  aufll  longues  que  le 
corps  ,  font  diaphanes  ,  réticulées  ,  avec  des  nervures  & 
des  bandes  de  taches  de  couleur  brune. 

On  trouve  cet  infede  voltigeant  dans  les  prairies.' 

]V.  B.  Quelquefois  on  rencontre  différentes  variétés  de 
cet  infeae  ,  qui  différent  par  rapport  à  la  couleur  des 
ailes.  Il  y  en  a  qui  au  lieu  de  plulieurs  bandes  de  taches 
fur  les  ailes  ,  n'ont  qu'une  feule  bande  noire  ,  tranfverfeôc 
irréguliere  pofée  fur  le  milieu  de  i'aîle  ,  dont  l'extrémité 
eft  aulTi  noire.  D'autres  ont  les  ailes  abfolument  toutes 
blanches  ,  à  l'exception  de  cette  extrémité  qui  eft  noire. 
Les  uns  &  les  autres  étoient  des  mâles. 

C  R  A  B  R  O. 

LE    F  P,E  L  0  N. 

Aiitennc£  clavatce.  Antennes  en  malTue. 

Altz  inferiores  hreviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires.  ^ 

Acideus  ani  dentatus.  Aiguillon  du  derrière  dentelé. 

Abdomen  ubiaue  cequah  thoraci  Ventre  de  même  grolïeur  par- 

connatim.  tout  &  intimement  joint  au  cor- 

celet. 

OcelU  très.  Trois  petits  yeux  liffes. 

Ce  genre  &  les  deux  fuivans  avoient  jufqu'ici  été  con- 
fondus enfemble  fous  le  nom  général  de  mouches- à-Jcie. 
Il  eft  vrai  que  ces  infedes  fe  reffemblent  par  beaucoup  de 
caraderes  ,  &  particulièrement  par  la  forme  de  l'aiguillon 
qu'ils  portent  au  derrière  ôc  qui  eft  crénelé  &  dentelé 
comme  une  fcie  ;  mais  les  antennes  du  frelon  font  fi  dif- 
férentes que  nous  avons  cru  devoir  féparer  ce  genre  des 
autres.  Ces  antennes  font  terminées  par  un  gros  article 


3.62  Histoire    abré'gi^e 

qui  forme  une  efpéco  de  bouton  ou  de  maflue^  au  lieu  que 
celles  des  mouches-.;  fcie  font  (Impies  ,  d'égale  grofleur 
par-tout ,  &  minces  comme  un  fil. 

Les  larves  de  ces  infectes  font  des  efpéces  de  vers ,  tout- 
ù-fiit  femblables  à  celles  des  mouches-à-fcie  ,  dont  nous 
parlerons  bientôt  en  de'tail.  Leurs  nymphes  reflemblent 
aulfi  à  celles  de  ces  infettes.  Aind  ,  pour  éviter  les  répéti- 
tions ,  nous  ne  nous  arrêterons  point  davantage  fur  cet 
article. 

I .  C  R  A  B  R  O  niger  y  fubhir/utus  ^fronte  ,  thorace  fu~ 
perne  i  abdamineque  Jlavis  ,  fègmenio  i".  2°.  éC  4°. 
ex  parte  nigris. 

Le  frelon  à  épaule ttes. 

Longueur  10  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Ses  antennes  font  jaunes,  compofées  de  deux  premiers 
articles  courts  ,  velus  &  noirâtres  ,  enfuite  de  trois  longs  , 
jaunes  &  liffes ,  puis  d'un  fixiéme  ôc  dernier  jaune  &  plus 
gros  qui  forme  le  bout  de  la  maflue.  Ce  dernier  vu  de 
près  paroît  compofé  de  quatre  parties  peu  diftinÊles,  en- 
forte  que  toute  l'antenne  auroit  neuf  parties  ou  articles, 
comme  celles  des  mouches-à-fcie.  Le  devant  de  la  tête 
eft  jaune  ,  les  yeux  font  bruns  &  le  relie  eft  noir.  Le  cor- 
celet  noirâtre  ôc  velu  a  en-devant  fur  chaque  épaule  une 
efpéce  de  plaque  jaune,  ce  qui  forme  à  l'infede  des  ef- 
péces d'épaulettes.  Le  ventre  eft  compofé  d'anneaux  dont 
le  premier  eft  noir  avec  une  tache  citron  tranfverfe  dans 
fon  milieu  ;  le  fécond  &  le  quatrième  font  aufïi  noirs  avec 
un  peu  de  jaune  fur  les  côtés;  le  troifiéme  ,  cinquième  , 
fixiéme  ,  feptiéme  &  huitième  font  jaunes ,  avec  une  tache 
noire  triangulaire  dans  leur  milieu.  Les  pattes  font  brunes  ; 
leur  forms  eft  finguliere,  principalement  celle  des  pattes 
poftérieures.  Elles  ont  à  la  naiffance  de  la  cuilfe  une  lon- 
gue pièce  qui  les  fait  defcendre  fort  bas  ,  enforte  qu'elles 
fembleroient  prendre  naiffance  du  bas  du  ventre.  Les  a;- 
les  font  un  peu  veinées  &  de  couleur  fauve. 


DES    Insectes.  263 

2.  C  R  A  B  R  O  niger  ;  abdomineflavo  ,  fegmenùs  tribus 
/uperloribus  aigris ,  maculisflavis. 

Le  frelon  à  échancrure  SC  ventre  jaune. 
Longueur  lo  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Ses  antennes  de  même  forme  que  celles  de  l'efçéce 
précédente  font  de  couleur  fauve  brune  ,  ainfi  que  fa  tête  , 
fes  jambes  &  fes  tarfes.  Ses  yeux  ,  fon  corcelet  ôc  fes  cuif- 
fes  font  noirs,  feulement  le  corcelet  a  des  efpéces  d'épau- 
lettes  brunes.  Le  ventre  en-deiïbus  eft  pareillement  noir 
avec  deux  bandes  longitudinales  de  taches  jaunes  ,  mais 
fon  extrémité  inférieure  où  eft  l'aiguillon  eft  brune.  En- 
deflus  le  ventre  eft  jaune  à  l'exception  des  trois  premiers 
anneaux  qui  font  d'un  noir  bleuâtre  &  luifant.  Sur  le  troi- 
fiéme  de  ces  anneaux  on  voit  deux  taches  jaunes  une  de 
chaque  côtéjÔclepremieranneau  eft  un  |Deu  échancré  au 
milieu  de  fon  bord  inférieur  &  laiffe  voir  à  fon  défaut  des 
poils  jaunes,  qui  forment  une  tache  un  peu  velue.  Les 
aîles  font  jaunâtres  avec  des  veines  brunes.  Cet  mfe£te  a 
été  trouvé  fur  le  Mont-Valérien. 

3.  C  R  A  B  R  O  totus  niger  ,  abiominis  fegmento  primo 
ovatimmargineincifolunulaflava.  Planclu  14  j  %  4' 

'Alhïn.  inf.  t.  69. 

Le  frelon  noir  à  échancrure.  f^f-   Gef=T".1 

Longueur  i  pouce.     Largeur  3  §  lignes. 

Ses  antennes  font  jaunes  figurées  comme  celles  àcs  ef- 
péces précédentes ,  la  forme  de  fon  corps  eft  aurti  la  mê- 
me. Tout  l'infede  eft  noir  Ôc  un  peu  velu ,  il  n'y  a  que' 
fes  tarfes  qui  font  d'un  jaune  fauve.  Le  premier  anneau 
de  fon  ventre  eft  fmguUer.  Son  bord  inférieur  eft  proton- 
dément  échancré  en  demi-cercle,  enforte  que  dans  le 
milieu  cet  anneau  manque  prefque  tout-à-fait  ,  mais 
à  fa  place  on  voit  une  membrane  jaune  demi-  circu- 
laire qui  forpe  une  tache  à  cet  endroit.  Les  aîles  font 


2(5'4  Histoire    abrégée 

di;iphanes  ,  veinées  avec  leur  bord  extérieur  brun  &  fort 

épais. 

UROCERUS. 

L'UROCERE. 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Al(z  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus  ani  dentatus  prominms  Aiguillon  dentelé   prominenc 

corniculo  teElus.  &  couvert  d'une  goutiere. 

Abdomen  ubique  cequale  thoraci  Ventre  de  même  grofleur  par- 

connatum.  tout  &  intimement  joint  au  corr 

celet, 

Ocelli  frei.  Trois  petits  yeux  lilTes. 

L'urocere  a  été  ainfi  nommé  à  caufe  d'une  efpéce  de 
corne  ou  de  pointe  qu'il  porte  à  fa  queue.  Ce  genre  diffè- 
re du  précédent  par  fes  antennes  longues  &  minces  com- 
me un  fil,  &  on  le  diftingue  du  genre  fuivant  ou  des  mou- 
ches-à-fcie  par  cette  corne  de  la  queue  qui  le  rend  fingu- 
lier.  Cette  corne  forme  une  efpéce  de  goutiere  fous  la  con- 
cavité de  laquelle  l'aiguillon  de  l'infeâe  fe  trouve  caché. 
Cet  aiguillon  efl:  un  peu  dentelé  en  forme  de  fcie  ,  com- 
me celui  du  genre  fuivant,  mais  il  eft  de  plus  renfermé 
entre  deux  lames  ou  fourreaux  comme  dans  les  ichneu- 
mons  que  nous  examinerons  bientôt. 

La  larve  &  la  nymphe  de  cet  infecte  doivent  reflem- 
bler  à  celles  de  mouches-à-fcie ,  mais  je  ne  conçois  ni 
l'une  ni  l'autre,  n'ayant  même  jamais  trouvé  l'infeûe  par- 
fait autour  de  Paris.  Ceux  que  j'ai  reçus  m'ont  été  envoyés 
de  Dieppe  par  M.  Ferret  Apoticaite  de  cette  Ville ,  qui 
joint  aux  connoiflances  de  la  matière  médicale,beaucoup 
de  goût  pour  l'hiftoire  naturelle  qu'il  cultive  avec  foin. 
M.  de  Reaumur  parle  dans  fon  ouvrage  de  ce  même  in- 
fecte fous  le  nom  à'ickneumon  de  Laponie  ,  &  M.  Lin- 
n.TUS  en  fait  mention  dans  fon  traité  des  animaux  de  Sué- 
de j  enforte  que  cet  infede  paroît  particulier  aux  pays 

froids. 


DES     Insectes.  à6f 

froids.  J'en  aï  cependant  fait  mention ,  parce  qu'on  m'a 
affuré  l'avoir  rencontré  audi  autour  de  Paris.  D'ailleurs 
nous  n'avons  point  d'autres  efpéces  de  ce  genre  au  moins 
jufqu'ici ,  ôc  celle  que  je  décris  eft  la  feule  que  je  con- 
noifle. 

i.UROCERUS.  Planch.  i4,fig.  5. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  pij.  Tenthredo  nigra ,  artubus  ferrugineis ,  ani  cornicu- 

lo  cylindrico. 
Linn.jyft.  natt  edit.  10, p.  ')6o,n.  i.  Ichneumon  abdomine  mucronato  ferru- 

ginêo  ,  fegmentis  3,4,5,  6  ,  iiigiis ,  thorace  villofo. 
/JW.  Upf.  i7}6 ,  p.  2,8  ,  n.  I.  Ichneumon  flavus ,  abdomine  medio  nigro  ,  cau- 

da  acuta  ,  aculeo  umbilicali  triplici  exferto. 
AB- Stockolm.  1739  ,  f.  5,/.  7. 

Reaum.  inf.  tom.  6  ,  tab.  5 1 ,  77.  i ,  1.  Ichneumon  de  laponie. 
De  Geer.  inf.pag.  564,  tab.  T,6,fig.  1 ,  z.  Grand  ichneumon  dont  le  ventre  qui 

fe  termine  en  une  queue  pointue  ,  ne  tient  pas  au  corcelet  par  un  filet  ;  dont 

le  corcelet  eft  noir,  le  ventre  demi-noir  &  demi-jaune  ,  &  les  antennes  & 

les  jambes  jaunes. 
Ibid.  pag.  yoi.  Grand  ichneumon  dont  le  ventre  demi-noir  &  demi-jaune,  quj 

eft  à  queue  pointue  ,  ne  tient  pas  au  corcelet  par  un  filet, 
B-ofel,  inf.  vol.  2  ,  tab.  8  &  9.  Bombyl.  &  vefp. 

Uurocere. 

Longueur  13  lignes.    Largeur  }  lignes. 

Les  antennes  de  cet  infe6le  ont  la  moitié  de  la  longueur 
de  fon  corps.  Elles  font  jaunes  ôc  compofées  de  vingt-trois 
articles.  Sa  tête  eft  noire  avec  une  grande  tache  jaune  der- 
rière chaque  œil ,  qui  femble  former  un  fécond  œil.  Son 
corcelet  eft  noir  &  velu.  Son  ventre  eft  cylindrique  ÔC  naît 
du  corcelet  par  une  bafe  large  ôc  continue  :  il  eft  compo- 
fé  de  neuf  anneaux.  Le  premier  eft  noir  ôc  bordé  de  jaune; 
le  fécond  eft  tout  jaune ,  les  quatre  fuivans  font  noirs.  Des 
trois  derniers  deux  font  tout  jaunes  ôc  le  dernier  de  tous  eft 
jaune  avec  un  peu  de  noir  dans  fa  partie  fupérieure.  Ce 
dernier  anneau  fe  prolonge  en  une  pointe  droite  cylindri- 
que ôc  aiguë  par  le  bout.  Sous  le  ventre  il  y  a  une  fente 
qui  part  prefque  du  milieu  ôc  de  laquelle  fort  comme  dans 
les  ichneumons  ,  un  long  aiguillon  qui  déborde  le  ventre 
ôc  la  pointe.  Cet  aiguillon  eft  compofé  de  trois  lames , 
Tome  II,  Ll 


ii66  Histoire     ab'r^cée 

deux  aux  côtés  qui  fervent  de  fourreaux ,  &  une  au  milieu 
un  peu  en  fcie  ,  qui  eft  le  véritable  aiguillon  &  qui  au 
bout  fe  bifurque.  Les  aîles  font  grandes  jaunâtres  &  vei- 
nées ;  les  cuifles  font  courtes  &  noires  ,  &  les  jambes  ainfî 
que  les  pieds  font  jaunes.  Le  mâle  eft  plus  petit  d'un  tiers 
que  fa  femelle ,  &  il  n'a  ni  pointe  ni  aiguillon  à  l'extrémi' 
té  de  fon  ventre. 

TENTHREDO. 

LA   MOUCHE- A-SCIE. 


AntenncE  filiformes. 
Alœ  injerioies  brtviores. 

Os  maxillofum, 

Aculeus  ani  dentatus  non 
prominens. 

Abdomen  ubique  aquale 
thojacL  connatum. 


Ocelll  très. 

i".  Antmnu  novim 
2".  Antennis  undecim 
3''.   Antennis  oBode- 


Familia 
noàiis. 

nodiis. 


cim  nodiis. 


Antennes  fîL* formes. 

Ailes  inférieures  plus  cour- 
tes. 

Bouche  armée  de  mâchoi- 
res. 

Aiguillon  dentelé  caché 
dans  le  corps. 

Ventre  de  même  groffeur 
par-tout  &  intimement  joint 
au  coicelet. 

Trois  petits  yeux  iiffes. 

Famille  i°.  A  antennes  com- 
pofées  de  neuf  articles. 

2°.  A  antennes  com- 
pofées  de  onze  articles. 

3°.  A  antennes  com- 

pofées  de  feize  articles. 


Ce  genre  d'infe£les  eft  nombreux  :  on  lui  a  donné  le 
nom  de  tenthredo  &  en  françois  celui  de  mouches-à-fcie  à 
caufe  de  la  forme  de  l'aiguillon  qu'il  porte  à  fa  queue. 
Cet  aiguillon  qui  ne  fe  trouve  cependant  que  dans  les  fe- 
melles,  eft  dentelé  à  peu  près  comme  une  fcie.  Pour  le 
voir  il  faut  preffer  le  ventre  ôc  regarder  en-deffous  ;  on 
voit  fortir  l'aiguillon  d'une  petite  fente  qui  eft  à  l'extrémi- 
té inférieure  du  ventre.  Cette  forme  d'aiguillon  ,  la  con- 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  g.  z6^ 

formation  du  ventre  de  ces  infedes ,  joints  aux  autres 
caraaeres  que  nous  donnons/ont  fuffifamnient  diftingaer 
les  mouches- à-fcie.  J'ai  vû  cependant  pi'jfeurs  perfonnes 
qui  avoient  de  la  peine  à  diftinguer  ces  ini'eaes  d  avec  les 
ichneumons  mâles ,  qui  n'ont  point  de  que  le  a  1  extrémi- 
té de  leur  ventre  comme  leurs  femelles.  Deux  caratteres 
peuvent  aifément  faire  reconnoître  ces  infedes.  D'abord 
le  ventre  des  mouchçs-à-fcie  eft  toujours  intimement 
ioint  au  coroelet ,  ils  femble  que  ces  deux  parties  fe  tien- 
nent &  foient  toutes  d'une  venue  ,  parce  que  la  bafe  du 
ventre  eft  auflTi  large  que  la  partie  du  corcelet  a  laquelle 
elle  tient,  de  façon  que  l'un  ôc  l'autre  fcmblent  continus , 
au  lieu  que  dans  tous  les  ichneumons  le  haut  du  ventre 
eft  étranglé  mince  ,  &  ne  tient  au  corcelet  que  par  une  ef- 
péce  de  pédicule  fort  long  dans  quelques-uns  ,  mais  tou- 
jours aifé  à  appercevoir.  La  féconde  marque  a  laquelle 
on  peut  encore  diftinguer  ces  deux  genres,  confifte  dans 
la  forme  des  antennes  ,  ôc  cette  marque  eft  aifée  a  apper- 
cevoir pour  quelqu'un  qui  eft  accoutumé  à  obferver.  Les 
antennes  de  ces  deux.genres  font  Hli formes ,  mais  celles 
des  ichneumons  font  compofées  d'un  nombre  infini  d'ar- 
ticies  fi  courts  qu'à  peine  les  diftingue-t-on  ;  c'eft  comme 
un  crain  ou  une  foie  de  cochon  toute  unie  :  au  con- 
traire les  antennes  des  mouches-à-fcie  paroiflent  un  peu 
noueufes  ,  parce  que  les  anneaux  qui  les  compofent 
font  plus  longs ,  moins  unis ,  &  aifés  à  diftinguer  •  quoique 
du  refte  le  nombre  de  ces  anneaux  ne  foit  pas  conllant 
dans  toutes  les  efpéces  de  ce  genre  ,  comme  nous  le 
verrons. 

Les  larves  des  mouchesà-fcie  refTerablent  infiniment 
aux  chenilles  des  papillons  ôc  des  phalènes  tant  p  ^ur  la 
forme  que  pour  les  couleurs.  C'eft  ce  qui  levir  a  fai:  don- 
ner par  quelques  Naturaliftes  le  nom  de  faups  chenilles. 
Il  y  a  cependant  un  moyen  fur  de  diftinguer  les  unes  d'a- 
vec les  autres ,  c'eft  de  compter  le  nombre  de  leurs  pattes. 
Les  chenilles  qui  ont  le  plus  de  pattes  en  ont  feize  :  au- 

Ll  i) 


2(58  Histoire     abrogée 

cune  véritable  chenille  n'en  a  davantage  ,  &c  plufieurs  en 
ont  beaucoup  moins.  Au  contraire  les  faufles  chenilles  ou 
les  larves  des  mouches-à-fcie  ont  toutes  plus  de  feize 
pattes  ;  celles  qui  en  ont  le  moins  en  ont  dix-huit  &  on 
en  compte  fur  d'autres  jufqu'à  vingt  &  vingt-deux.  A  ce 
caraÊtere  qui  diftingue  les  chenilles  des  larves  des  mou- 
ches-à-fcie ,  on  en  peut  ajouter  encore  un  autre  qui  fetire 
de  la  conformation  de  la  tête  de  ces  infeèles.  Nous  avons 
dit  en  parlant  des  chenilles,  que  leur  tête  étoit  compofée 
de  deux  efpéces  de  calottes  hémifphériques  écailleufes. 
La  tête  des  fauffes  chenilles  eft  toute  d'une  pièce  ,  elle 
n'efl:  formée  que  par  une  feule  calotte  pareillement  dure 
&  écailleufe.  Cette  tête  des  fauffes  chenilles  eft  arrondie  : 
on  y  découvre  leurs  yeux  qui  ne  font  pas  aufli  grands  que 
ceux  des  chenilles.  Leurs  pattes  varient  pour  le  nombre 
depuis  dix-huit  jufqu'à  vingt-deux.  Les  fix  premières  de  ces 
pattes  font  écailleufes  &  ié  terminent  en  pointes, comme 
les  fix  premières  pattes  des  vraies  chenilles.  Leurs  autres 
jambes  font  molles  ,  membraneufes  &  ne  font  point  ar- 
mées de  crochets  à  leur  extrémité.  Leur  corps  compofé 
d'anneaux ,  comme  celui  des  chenilles  ,  eft  lilfe  dans  pref- 
que  tous  ces  infedes  ;  dans  quelques-uns  cependant  il  eft 
chargé  de  quelques  piquants  fur-tout  lorfque  ces  larves 
font  jeunes  ôc  petites  ;  car  j'en  ai  vu  plufieurs  qui  en  grof- 
filTant  &  en  changeant  de  peau  perdoient  ces  pointes.  Il 
en  eft  de  même  des  couleurs  qui  varient  fuivant  l'âge  de 
ces  larves.  La  plupart ,  lorfqu'elles  font  fort  petites,  font 
brunes  ou  noirâtres ,  mais  à  mefure  qu'elles  croiflent  y 
leurs  couleurs   s'éclairciffent  &  quelquefois  deviennent 
vives  &  belles  fuivant  les  efpéces. 

La  plus  grande  partie  de  ces  fauffes  chenilles  fe  roule 
lorfqu'on  les  touche  ;  elles  retirent  alors  leur  tête  au  centre 
du  cercle  qu'elles  décrivent  avec  leur  corps.  On  les  voit 
auffi  affez  fouvent  dans  cette  même  attitude  fur  les  feuil- 
les des  arbres  &  des  arbuftes  qu'elles  mangent ,  &  qui 
font  leur  nourriture  ordinaire.  Les  rofiers,  les  faules  ôc 


DES     Insectes,  26^ 

quelques  autres  plantes  font  les  plus  expofées  à  être  ron- 
gées par  ces  larves. 

Lorfqu'elles  ont  acquis  toute  leur  groffeur ,  &  qu'elles 
veulent  fe  transformer ,  elles  quittent  l'arbre  ou  la  plante 
fur  laquelle  elles  habitoient  ;  elles  en  defcendent  ôc  vont 
s'enfoncer  dans  la  terre  ;  c'eft-là  qu'elles  font  leur  coque. 
Souvent  on  voit  un  rofier  tout  couvert  de  ces  infeftes ,  & 
deux  jours  après  on  n'en  apperçoit  plus  ,  on  ne  trouve 
point  non  plus  de  coque  fur  l'arbre  ;  li  on  ne  favoit  que 
ces  infectes  fe  font  cachés  en  terre,  on  ne  pourroit  s'ima- 
giner comment  ils  ont  difparu  tout  à  coup. 

La  coque  que  ces  larves  fe  font  dans  la  terre  j  eft  com- 
pofée  de  lils  de  foie  affez  gros  ,  qui  laiffent  entr'eux  quel- 
ques intervalles  vuides  comme  des  mailles.  Le  dcffus  de 
la  coque  eft  affermi  par  la  terre  qui  l'environne.  Ces  co- 
ques l'ont  petites^  de  la  figure  d'un  œuf,  &  compofées  de 
deux  tiffus,  l'un  extérieur,  &  plus  groflier  auquel  la  terre 
fe  trouve  attachée  ,  l'autre  intérieur  &  plus  fin.  Pour  faire 
ces  coques  la  faufle  chenille  a  ,  de  même  que  les  chenil- 
les ,  une  filière  à  fa  lèvre  inférieure  qui  eft  divifée  en  trois 
parties.  Il  femble  que  ces  infeftes  laiffent  à  deflein  des 
intervalles  vuides  ^  des  efpéces  de  mailles  dans  le  tiffu  de 
leurs  coques,  pour  qu'il  puiffe  pénétrer  jufqu'à  la  nymphe 
un  peu  de  l'humidité  de  la  terre  dont  elle  a  befoin.  Si  la 
terre  eft  trop  féche  ,  les  nymphes  périffent  ;  il  en  eft  de 
même  de  la  trop  grande  humidité  qui  les  fait  auffi  périr. 
C'eft  par  cette  raifon  qu'il  eft  très-difficile  d'élever  chez 
foi  des  mouches-à-fcie.  On  élève  aifément  les  chenilles 
qui  donnent  les  papillons  ou  les  phalènes  ;  celles  même 
qui  font  leurs  coques  dans  la  terre  réuffiffent  dans  des 
boëtes ,  elles  s'y  mettent  en  coque  &  donnent  des  phalè- 
nes. Pvlais  fi  on  nourrit  des  faufles  chenilles  ,  les  coques 
qu'elles  font  ainfi  dans  la  terre  renfermée  réuffiffent  très- 
rarement  ;  ou  cette  terre  eft  trop  féche  ,  ou  fi  on  a  la 
précaution  de  l'arrofer  de  tems  en  tems  ,  on  l'humecle 
trop  ,  &  l'on  trouve  les  nymphes  ou  féchées  ou  tnoifies. 


270  Histoire     ABRÈcéE 

Sur  plus  de  trois  cent  fauffes  chenilles  que  j'ai  élevées  , 
à  peine  quatre  ou  cinq  font-elles  venues  à  bien,  quelque 
foin  que  je  prifle  d'arrofer  la  terre  où  elles  étoient. 

La  nymphe  des  mouches- a-fcie  eft  différente  de  celles 
des  chenilles  j  en  ce  qu'on  y  diftingue  très-bien  toutes  les 
parties  de  Tinfede  parfait  qui  font  molles  &  blanchâtres 
&  feulement  couvertes  d'une  pellicule  mince.  Cette  nym- 
phe refte  ocdinairement  tout  1  hiver  fous  cette  forme  ,  ÔÇ 
ne  devient  infetle  parfait  que  l'année  d'après.  Alors  elle 
déchire  fa  coque  ,  perce  la  terre  qui  la  recouvre  ,  &  de- 
venue infede  parfait  elle  prend  fon  effor.  Sous  cette  der- 
nière forme  la  mouche-à-fcie  a  quelque  reffemblance  avec 
une  guêpe ,  mais  elle  eft  lourde  &  pefante  >  ôc  elle  fe  laiffe 
prendre  aifément.  Ses  antennes  font  plus  ou  moins  lon- 
gues^ &  compofées  de  plufieurs  articles  dont  le  nombre 
varie  ;  dans  les  unes  on  en  compte  feulement  neuf,  dans 
d'autres  onze ,  dans  quelques-unes  dix-huit.  C'eft  d'après 
ce  nombre  différent  de  pièces  qui  compofent  les  antennes 
des  mouches-à-fcie,  que  nous  avons  cru  pouvoir  divifer  ce 
genre  en  trois  familles.  Une  chofe  que  je  n'ai  pu  fuivre  ÔC 
qui  demanderoit  à  être  examinée,  ce  feroit  d'obferver  fi 
le  nombre  des  articles  des  antennes  des  mouches-à-fcie  , 
ne  répondroit  pas  au  nombre  des  pattes  de  leurs  larves  : 
par  exemple,  (i  toutes  les  larves  à  dix-huit  pattes  ne  don- 
neroient  pas  des  infeftes  parfaits  dont  les  antennes  au- 
roient  toutes  neuf  pièces;  fi  celles  à  vingt-deux  pattes  ne 
feroient  pas  celles  des  mouches-à-fcie  à  antennes  de  dix- 
huit  pièces.  Je  fuis  fort  porté  à  croire  que  cela  doit  être. 
Les  ailes  des  mouches-à-fcie  font  au  nombre  de  qua- 
tre ,  deux  fupèrieures  plus  longues  &  deux  inférieures  plus 
courtes.  Leur  ventre  eft  de  la  même  groffeur  par-tout , 
tant  à  la  bafe  qu'en  bas  ,  &  paroît  ne  faire  qu'une  même 
fuite  avec  le  corcelet.  C'eft  à  l'extrémité  du  ventre  que 
fe  trouve  l'aiguillon  ,  fait  en  forme  de  fcie,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit ,  mais  il  faut  preffer  un  peu  le  ventre 
pour  le  faire  paroîcre,  encore  ne  fe  trouve-t-il  que  dans 


DES    Insecte  s.  271 

les  femelles.  Cet  inftrument  qu'elles  ont  feules  paroît  leur 
avoir  été  donné  pour  fervir  à  dépofer  leurs  œufs.  Elles 
font  avec  cet  aiguillon  des  entailles ,  foit  dans  les  feuilles , 
foit  dans  les  tiges  des  arbres  &  des  plantes,  6c  c'eft  dans 
ces  entailles  qu'elles  logent  &  dépofent  leurs  œufs. 

Beaucoup  de  mouches-à-fcie  ont  une  couleur  terne, 
brune ,  ou  noirâtre  ;  quelques-unes,  en  ont  de  plus  vives 
ôc  de  plus  marquées  ,  &  il  y  en  a  que  leur  couleur  jaune 
feroit  d'abord  prendre  pour  des  guêpes ,  fi  on  n'y  regardoit 
de  près.  Mais  ces  infeètes  ne  font  ni  fi  vifs ,  ni  fi  malfai- 
fans  que  les  guêpes  ;  ils  fe  laiflTent  prendre  aifénient ,  ne 
font  aucun  mal  avec  leur  aiguillon  &  ne  paroijGTent  pas 
même  vouloir  s'en  fervir  pour  fe  défendre. 

Première     Famille. 

I,  TENTHREDO  riridis  )  capite  thoraceque  Jiipra 
caraàeribus  aigris. 

La  lettre  hébraïque  verte. 
Longueur  j  lignes.  Largeur  i  3  ligne. 

Cette  mouche-à-fcie  eft  toute  verte  en-deflbus.  Ses  an- 
tennes &  fes  yeux  font  noirs.  Sur  fa  tête  «entre  fes  yeux,  il 
y  a  deux  cercles  noirs  adoffés  ôc  qui  fe  touchent  ,  fur  lef- 
quels  font  placés  les  trois  petits  yeux  lifles  de  pareille 
couleur.  Le  corcelet  a  dans  fon  milieu  en-defTus  une  li- 
gne noire  longitucnnale  irréguliere  ,  &  deux  raies  obliques 
de  même  couleur  de  chaque  côté.  Le  deffus  du  ventre  a 
une  bande  noire  longitudinale  qui  règne  tout  du  long 
dans  fon  milieu.  Les  pattes  ont  quelques  filets  noirs  ÔC 
les  bords  des  anneaux  des  tarfes  font  teints  de  cette  même 
couleur.  Les  ailes  qui  font  tranfparentes  ont  des  veines 
noires ,  ôc  leur  bord  extérieur  plus  épais  que  le  refte  de 
l'aile  eft  vert.  Cette  belle  mouche  à-fcie  n'eft  pas  des  plus 
communes  ,  elle  fe  trouve  fur  les  fleurs. 

N.  B,  Il  y  en  a  une  variété  dont  le  ventre  eft  tout  noir 


i272  Histoire    abrégée 

en-delTus ,  &  dans  laquelle  les  taches  noires  de  ia  tête  &' 
du  corceiec  font  plus  grandes.  Ses  pattes  font  auffi  pref- 
que  toutes  noires  ôc  très-peu  panachées  de  vert.  Elle  eft 
un  peu  plus  peJte. 

2.TENTHREDO  crocea  j  an  tennis  ocullfque  nigrisi 

La  mouche- à- fciefafr année. 

Longueur  3  }  lignes.  Largeur  1  |  ligne. 

Ses  antennes  &  les  yeux  font  noirs ,  le  refte  de  fon  corps 
eft  fafranné  ;  il  y  a  feulement  au  bout  du  corcelet  une  raie 
noire  traniverfe  j  fur  laquelle  font  deux  points  jaunes 
oblongs  placés  l'un  à  coté  de  l'autre.  Les  ailes  font  brunes 
avec  un  point  marginal  jaune,  ôc  l'aiguillon  eft  noir. 

5.  TENTHREDO  crocea ,  capite , pedibas ,  thoraclf- 
que  apice  nigris. 

La  mouche-àfcle  fafrannée  à  tête  noire. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes ,  fa  tête  &  fes  pattes  font  noires.  L'extré- 
mité de  fon  corcelet  a  aufTi  une  tache  affez  confidérable 
de  même  couleur,  tout  le  refte  eft  de  couleur  de  fafran. 
Les  aîles  font  noirâtres  avec  leur  bord  extérieur*  épais  & 
noir, 

4.  TENTHREDO  crocea ,  capite  thorace fupra  ,  ala- 
riimque  margine  exterlore  nigris. 

Reaum.  inf.  tom.  <; ,  tab.  14,  /.  10,  11  ,  iz. 

Linn.faun.fuec.  n.  919.  Tenthredo  antennis  feptinodiis,  corpore  flavo,  macula 

alarum  longitudinal]  fternique  nigra. 
Linn.jyjl.  nat.  edit.  10  ,  j).  •)  ^7  ,  n.  zf.  Temhrcdo  lofx. 
A6l.  Upf.  1736  ,  p.  29  ,  n.  14.  Ichmeunon  alis  planis  luteis,  margine  exterio- 

re  nigriS)  collari  nigro.  j 

Rofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  2.  Bombyl.  &  vefp. 

La  mouche  à-fcie  du  rojïer. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  i  -j-  ligne. 

Sa  tête  eft  noire  ainfi  que  fes  antennes  :  fon  corcelet  eft 
de  même  couleur  à  l'exception  d'une  tache  jaune  de  cha- 
que 


DES    Insectes.  275" 

que  côté  au  deffus  de  l'attache  des  aîles.  Son  ventre  ôc 
fes  pattes  font  d'un  jaune  couleur  de  fafran  ,  mais  les  an- 
neaux des  tarfes  font  bordés  de  noir  ;  fes  aîles  font  auffi 
jaunâtres  avec  le  bord  extérieur  noir.  On  en  trouve  dont 
le  deflus  du  corcelet  n'eft  pas  noir  entièrement ,  mais  qui 
ont  au  haut  ôc  au  bas  des  taches  fafrannées  faites  en  lofan- 
ge  &  qui  fe  touchent  par  leurs  pointes  dans  le  milieu  du 
corcelet  ;  celles-là  font  les  femelles  dans  lefquelles  on  voit 
diftinttement  la  petite  fcie  de  l'aiguillon.  Elles  ont  encore 
une  autre  différence  ,  c'efl:  que  dans  ces  femelles  les  an- 
neaux des  antennes  font  très-dill:in£ts,  au  lieu  que  dans  les 
autres  il  n'y  a  que  les  deux  premiers  anneaux  les  plus  pro- 
ches de  la  tête  qu'on  puifle  diftinguer ,  &  tout  le  refte  de 
l'antenne  femble  n'être  compofé  que  d'un  feul  anneau 
très- long. 

C'eft  fur  le  rofier  que  vient  la  larve  de  cette  mouche- 
à-fcie  qui  dépofe  fes  œufs  fous  l'écorce  de  cet  arbriffeau. 
La  larve  en  ronge  les  feuilles  ,  ôc  lorfqu'elle  veut  fe  méta- 
morphofer  elle  s'enfonce  en  terre  ôc  y  file  une  coque  bru- 
ne ,  d'oià  fort  enfuite  l'infede  parfait. 

JV.  B.  On  en  trouve  une  variété  toute  femblable  ,  mais 
plus  petite  de  moitié. 

5.  TENTHREDO  nigro-cœrulefcens  ,  pedibus  tibiis 
ali/que  exterloribus  croceis  ,  macula  marglnall  fujca. 

Le  mouche- à- fcie  noire  à  ailes  jaunes. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  |  ligne. 

Sa  têrte ,  fon  corcelet  ôc  fon  ventre  font  d'un  noir  bleuâ- 
tre ôcluifant.  Ses  aîles  fupérieures  font  d'un  jaune  fafran- 
né ,  fur  -  tout  au  bord  extérieur  ;  ôc  au  milieu  près  du  mê- 
me bord  elles  ont  une  grande  tache  brune.  Quant  aux  pat- 
tes leurs  cuilTes  font  de  la  même  couleur  que  le  corps  , 
mais  les  jambes  font  jaunes  ôc  les  pieds  noirs. 

6.  TENTHREDO  nigra  ,  thorace  maculis  flavis  y 
abdomine  luteo  bafi  àC  apice  nigro  ,  pedibus  yariegatis. 
Tome  IL  Mm 


37^  Histoire     ab  Kicit 

La  mouche- à-fcie  noire  yà  ventre  jaune  noir  en  haut  SC  en  Bas. 

Longueur  j  lignes.  Largeur  i  |  ligne. 

Sa  tête  &  fes  antennes  font  noires ,  il  n'y  a  que  les  lèvres 
&  les  mâchoires  qui  foient  jaunes.  Le  corcelet  eft  noir 
avec  une  raie  jaune  devant  l'attache  de  chaque  aîle  ,  &  un 
triangle  vers  la  pointe  formé  de  trois  points  jaunes  ,  dont 
ie  fupérieur  eft  le  plus  grand.  Le  ventre  eft  jaune  mais 
couvert  d'un  peu  de  noir  à  la  bafe  &  à  la  pointe ,  favoir 
en  haut  le  premier  anneau  &  une  partie  du  fécond,  &  ea 
bas  les  deux  derniers  anneaux.  Quant  aux  pattes ,  leurs 
cuiffes  font  noires,  &  les  jambes  ôc  les  pieds  font  jaunes 
variés  d'un  peu  de  noir.  Les  aîles  ont  leur  bord  extérieur 
6c  ie  point  marginal  noir. 

7.  TENTHREDO  nigra  ,  thoracis  apice  flavo  ,  feg' 
mentis  ahdominalibus  quarto  éC  quinto  luteis, 

La  mouche  à-fcie  a  une  bande  jaune. 
Longueur  5  f  lignes.  Largeur  i  §  ligne. 

Ses  antennes  font  noires.  Sa  tête  eft  de  la  même  cou- 
leur, mais  la  lèvre  fupérieure  ôc  les  mâchoires  font  jau- 
nes. Le  corcelet  pareillement  noir  a  deux  petites  raies 
jaunes,  une  de  chaque  côté  devant  l'attache  des  aîles  ,  & 
une  tache  de  même  couleur  à  fa  pointe.  Le  quatrième  ÔC 
le  cinquième  anneau  du  ventre  font  jaunes,  les  autres  font 
noirs ,  ce  qui  forme  une  bande  jaune  aflez  large  fur  le  ven- 
tre; les  pattes  font  aufti  jaunes  à  l'exception  des  cuilTes 
qui  font  noires.  Les  aîles  font  un  peu  brunes  avec  le  point 
marginal  oblong  ôc  noir. 

8.  TENTHREDO  nigro -  cœndea  ,  atis  pedibufque 
flavis  ,/egmentis  abdominalibus  primo  SC  ultimo  macu" 

la  lutea. 

La  mouche-àjcie  noire  ,  marquée  de  jaune  fur  h  premier 

êC  dernier  anneau  du  ventre. 
Longueur  4  lignes.  Largeur  i  ligne. 


DES     Insectes.  275^ 

Ses  antennes  font  noires  ,  tout  le  corps  eft  d'un  noir 
bleuâtre  ;  il  n'y  a  que  le  premier  &  le  dernier  anneau  du 
ventre  qui  ont  chacun  une  tache  jaune  dans  leur  milieu 
en-deflus.  Les  pattes  6c  les  aîles  fupérieures  font  d'un  jau- 
ne un  peu  fauve.  Celle  que  je  décris  eft  un  mâle ,  je  n'ai 
point  trouvé  fa  femelle. 

p.  TENTHREDO  nigra  ,  Jegmenùs  aidominalibiis 
primo  se  quinto  luteis. 

La  mouche- à- feu  à  deux  bandes  jaunes. 
Longueur  4  lignes.  Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  eft  noire  avec  la  lèvre  fupérieure  &  la  bafe  des 
antennes  jaunes.  Sur  fon  corcelet  il  y  a  une  petite  raie 
jaune  de  chaque  coté  devant  l'attache  des  aîles.  Le  ven- 
tre eft  noir ,  mais  le  cinquième  anneau ,  &  le  bord  du 
premier  font  jaunes ,  ce  qui  forme  deux  bandes  jaunes  fur 
le  ventre.  Ses  pattes  font  toutes  jaunes ,  à  l'exception  des 
genoux  &  des  pieds  de  celles  de  derrière  qui  font  noirs. 
Enfin  le  deïïbus  du  ventrexft  jaune ,  &  le  bord  extérieur 
des  aîles  de  deffus  eft  noir".  On  trouve  en  grande  quantité 
cette  mouche- à-fcie  furies  plantes  ombelliferes. 

10.  TENTHREDO  nigra ,  pedibus  abdominijque  feg- 
mentis  primo  i  quinto  ,/exto  âC  ultimo  margine  Jlavis, 

La  mouche-à-Jcie  à  trois  bandes  jaunes. 

Longueur  4  7  lignes.  Largeur  i  ligne. 

Celle-ci  approche  beaucoup  de  la  précédente.  Elle  eft 
noire  ôc  n'a  de  jaune  que  les  parties  fuivantes  >  favoir  la 
lèvre  fupérieure ,  une  raie  de  chaque  côté  du  corcelet 
devant  l'attache  des  aîles ,  les  bords  du  premier ,  du  cin- 
quième ,  du  fixième  &  du  dernier  anneau  du  ventre  ,  & 
les  pattes  ;  encore  les  genoux  &  les  tarfes  des  pattes  pof- 
térieures  font-ils  noirs.  Les  aîles  font  brunes  avec  la  tache 
marginale  du  bord  extérieur  bien  marquée. 

Mm  ij 


27<^  Histoire     ÀBRiÉofE 

II.    -TENTHREDO  nlgra  ,  Jegmentorum  ahdomina-- 
hum  marginibus  ,  excepta  fecundo  ^  tertio  ^  fexto  fia- 
"'vis  ; pedibus Jerrugineis.  Planch.  14,  fig.  j. 

Linn.fyjl.nat.  edit.  10  ,  p.  556  ,  n.  11.  Tenthredo  antcnnis  fubclavatis  ,  abdo- 
mine  nigro  ,  cingulis  quatuor  fldvis. 

La  mouche- à- fcie  à  quatre  bandes  jaunes. 

Longueur  5  j  lignes.     Largeur  [  ~  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  avec  un  peu  de  couleur  fauve 
à  leur  bafe  ;  la  tête  &  tout  le  refte  du  corps  eft  noir  ,  feu- 
lement la  lèvre  fupérieure  eft  jaune  :  il  y  a  deux  petites 
raies  de  même  couleur  fur  le  corcelet ,  une  de  chaque  côté 
devant  l'attache  de  l'aîle  ,  outre  une  tache  jaune  encore 
plus  grande  fur  le  côté  &  en-defTous  ;  la  pointe  du  corce- 
let a  aufil  un  peu  de»jaune.  Le  bord  du  premier  anneau  du 
ventre  ,  celui  du  quatrième,  du  cinquième  &  des  derniers 
en  commençant  par  le  feptiéme  font  de  la  même  couleur; 
les  autres  ,  favoir  le  fécond ,  le  troifiéme  ôc  le  fixiéme  font 
tout  noirs.  Les  aîles  font  brunes^ur  tout  vers  le  bord  exté- 
rieur. Les  pattes  font  de  couleur  fauve  brune ,  avec  un  peu 
•  de  noir  fur  les  cuifles.  C'eft  fur  le  faule  que  vient  cette  ef- 
péce  de  mouche-à-fcie. 

12.  TENTHREDO  nigra  ,  pedibus  fegmentorumque 
abdominalium  marginibus  ,  excepto  Jecundo  ,  tertio  ,  ÔC 
qùinto ,  flavis. 

La  mouche  à-Jcie  à  deux  bandes  noires  fur  le  ventre. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  1  5  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  feulement  les  deux  anneaux 
de  la  bafe  font  jaunes.  Sa  tête  eft  noire  &  fa  lèvre  fupé- 
rieure jaune.  Son  corcelet  eft  noir ,  avec  une  tache  jaune 
affez  grande  de  chaque  côté  devant  l'attache  des  ailes  , 
faite  en  forme  d'épaulette.  Il  y  a  auffi  à  la  pointe  du  cor- 
celet une  tache  jaune  ,  mais  qui  n'eft  pas  abfolument 
conftante.  Le  ventre  eft  noir  ,  avec  les  bords  des  anneaux 
jaunes ,  à  l'exception  cependant  du  fécond  ;  du  troifiéme 


DES     Insectes.  277 

&  du  cînqulëme  anneau  qui  font  tout  noirs  l  ce  qui  forme 
deux  bandes  noires  fur  le  ventre  ,  dont  la  fupérieure  cfl: 
plus  large.  Les  pattes  font  jaunes,  avec  les  tarfes  noirs ^  ôc 
îa  partie  inférieure  des  cuifles  de  la  même  couleur.  Les 
aîles  font  un  peu  brunes  ,  &  leur  bord  extérieur  eft  plus 
épais  &  de  couleur  fauve.  Cette  efpéce  a  beaucoup  de 
reffemblance  avec  la  mouche-à-fcie  à  deux  bandes  jaunes. 

15.  TENTHREDO  nigra  ,  Jegmentorum  ahdomina- 
lium  marginibus ,  excepta  fècundo  SC  tertio  flavis.  Linn, 
faïutfuec.  /2.  P3  j . 

Linn.£yJ{.  nat.  eiit.  lo,  p.  îï6  ,  n.  12.  Tcnthredo  antennis  feptemnodiis  luteis , 

abdomine  cingulis  quinque  flavis ,  primo  remotiore. 
Keaum.  inf.  f  ,  f.  15  ,fg.  Ji  —  23. 
Bhchwell.  herb.  t.  87  ,/.  10. 

La  mouche  à-f ci e  de  la  fcrofulaire. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  i  ligne. 

M.  Linnsus  a  fait  une  defcription  très-exa£te  de  cette 
efpéce  ,  que  je  ne  ferai  prefque  que  copier.  Le  noir  eft  la 
couleur  qui  domine  dans  cette  mouche-à  fcie  ,  mais  fur  la 
tête  la  lèvre  fupérieure  eft  jaune  ,  ôc  il  y  a  une  petite  raie 
de  même  couleur  fous  les  yeux.  Les  antennes  font  de  cou- 
leur fauve.  Le  corcelet  a  vers  fa  bafe  deux  raies  pareille- 
ment jaunes  qui  vont  fe  terminer  aux  ailes.  De  plus  ,  il  y  a 
à  la  même  bafe  une  tache  jaune  de  chaque  côté  ,  &  une 
autre  plus  bas  fous  i'infertion  de  l'aile  :  enfin  en-deflbus  , 
il  y  en  a  une  troifiéme  de  même  couleur  ,  à  l'endroit  d'où 
les  pattes  poftérieures  prennent  naiffance.  Le  corcelet  fe 
termine  par  deux  petites  taches  jaunes  Tune  au-deffus  de 
l'autre.  Le  bord  de  tous  les  anneaux  du  ventre  eft  jaune ,  à 
l'exception  du  fécond  &  du  troifiéme  anneau  ,  enforte 
qu'il  y  a  une  grande  diftance  noire  entre  la  première  ban- 
de jaune  &  les  autres.  Quelquefois  cependant  ces  deux 
anneaux  ont  un  peu  de  jaune  à  leur  bord  ,  au  moins  fur  les 
côtés.  Les  jambes  ôc  les  pieds  ft)nt  fauAes.  Les  aîles  font 
prefque  de  la  même  couleur ,  fur- tout  au  bord  extérieur  ^ 


278  Histoire    ABRécÉE 

dont  le  point  marginal  eft  de  couleur  de  rouille.  Cet  infec- 
te reiïemble  beaucoup  à  une  guêpe  &  on  s'y  trompe  pref- 
que  toujours  au  premier  coup  d'œil. 

La  larve  qui  le  produit  eft  une  fauffe  chenille  à  vingt- 
deux  pattes  ;  favoir ,  fix  écailleufes  &  feize  membraneufes. 
Elle  eft  grofle ,  fa  tête  eft  noire ,  &  le  refte  de  fon  corps  eft 
blanc ,  mais  parfemé  de  points  noirs.  Elle  vient  abondam- 
ment fur  la  fcrofulaire  qu'elle  ronge  &  dépouille  de  fes 
feuilles.  Lorfqu'elle  eft  parvenue  à  fa  groffeur ,  elle  s'en- 
fonce en  terre  au  pied  de  la  plante  &  elle  refte  ainfi  en  co- 
que fous  terre  pendant  tout  l'hiver ,  jufques  vers  le  mois 
de  juin  de  l'année  fuivante. 

14.  TENTHREDO  nigra  ,  fegmentorum  ab  domina-' 
Hum  marginibus  omnibus  Jlavis, 

La  mouche- à-f ci e  à  ventre  rayé. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Le  noir  domine  dans  cette  efpéce  comme  dans  la  pré- 
cédente :  elle  en  diffère  en  ce  que  fa  tête  eft  toute  noire  » 
ainfi  que  fes  antennes ,  qui  ont  feulement  un  peu  de  jaune 
aux  deux  premiers  anneaux  de  leur  bafe.  Cette  tête ,  vue  à 
la  loupe,  paroît  un  peu  chagrinée.  Le  corcelet  pareillement 
noir  î  a  feulement  un  peu  de  jaune  à  l'attache  des  aîles ,  6c 
deux  points  jaunes  très-petits  l'un  à  côté  de  l'autre  vers  fa 
pointe.  Tous  les  anneaux  du  ventre ,  excepté  le  premier 
feulement,font  bordés  d'un  jaune  un  peu  fauve.  Les  pattes 
font  de  la  même  couleur,  feulement  la  bafe  des  cuiffes  eft 
un  peu  noire.  Les  aîles  font  diaphanes ,  avec  des  nervures 
&  un  point  marginal  bien  marqué  de  couleur  noirâtre. 

ly.  TENTHREDO  nigra  ,  thoracis  apice  maculis 
albis  ,  pedibus  anticis  abdomini/i^ué  pojîica  parte  fer^ 
rugineis. 

La  mouche-à-fcie  porte-cœur. 

Longueur  5  |  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  aulTi  longues  que  fon  corcelet ,  font  noi- 


DES     Insectes.  z-j^ 

res,  aîufi  que  la  tête  ,  dont  fa  lèvre  fupérieure  eft  jaune. 
Le  corcelet  eft  pareillement  noir ,  avec  quelques  taches 
blanches  vers  fa  pointe  ;  favoir ,  une  fupérieure  plus  gran- 
de ,  ôc  quatre  autres  plus  petites  rangées  en  croix  ôc 
placées  plus  bas.  Les  trois  premiers  anneaux  du  ventre 
font  noirs  ,  le  refte  eft  de  couleur  fauve.  Les  quatre  pattes 
antérieures  font  pareillement  fauves  mêlées  d'un  peu  de 
noir  ,  ôc  les  deux  poftérieures  font  toutes  noires.  Les  ailes 
diaphanes  ont  leur  bord  extérieur  épais  ôc  brun  ,  avec 
un  point  bien  marqué  dans  le  milieu  de  ce  bord. 

JV.  B.  Cette  efpéce  varie  beaucoup  ;  il  y  en  a  qui  ont 
tout  le  ventre  ,  les  fix  pattes  ôc  les  antennes  de  couleur 
fauve  ;  d^aurres  ont  leurs  fix  pattes  fauves  ôc  les  antennes 
noires  ;  d'autres  enfin  ont  le  ventre  noir  en-haut  ôc  les  fix 
pattes  fauves. 

^l(f.  TENTHREDO  nigra  ,  thoracls  apice  maculis 
albis  ,  pedibus  anticis  j  abdominijque  medlo  ferruglneis* 

La  mouche- à  fcie  à.  deux  taches  blanches  au.  corcelet. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Ses  antennes  ôc  fa  tête  font  toutes  noires  ;  fon  corcelet 
eft  de  la  même  couleur ,  avec  un  point  fauve  de  chaque 
côté  à  l'attache  des  aîles  ,  ôc  deux  taches  blanches  pofées 
à  côté  l'une  de  l'autre  à  la  pointe  de  ce  même  corcelet.  Le 
premier  anneau  du  ventre  eft  noir ,  les  quatre  fuivans  font 
de  couleur  fauve  ôc  le»  derniers  font  tout  noirs.  Les  deux 
pattes  de  devant  font  fauves  ôc  les  autres  noires.  Les  aîles 
tranfparentes  ont  des  nervures  bien  marquées  >  avec  le 
point  marginal  ôc  le  bord  extérieur  noirs. 

[17.  TENTHREDO  nigra  ,  thoracls  apice  macula 
fiava  ,  Jegmentis  abdominalibus  utrimque  maculis  luteis. 

La  mouche- à' fcie  noire  à  ventre  bordé  de  tachis jaunes. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  ôc  fes  antennes  font  noires.  Son  corcelet  eft  de 


aSo  Histoire     ABRécÉE 

même  couleur ,  avec  une  tache  jaune  à  fa  pointe  ,  &  deux 
autres  taches  fur  les  côtés  ,  une  devant  l'attache  de  cha- 
que aile.  Le  ventre  eft  aufll  noir  ,  mais  fur  les  côtés  il  y  a 
deux  rangs  de  taches  jaunes  ,  une  aux  côtés  de  chaque  an- 
neau. Les  deux  derniers  anneaux  ont  de  plus  un  peu  de 
jaune  à  leurs  bords.  Lés  pattes  font  rayées  de  noir  ôc  de 
jaune  ôc  les  cuiffes  poftérieures  font  rougeâtres. 

l8.  TENTHREDO  nigra  ,  thoracis  maculis  tribus 
abdomin'ifque  apicejlavis ^ pcdibiisflavo  nigroque  variis, 

La  mouche-à-Jcle  nowe  à  pattes  êC  corcekt  variés  de  jaune. 

Longueur  4  |  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  &  fa  tête  font  noires  ,  avec  la  lèvre  fupé- 
rieure  jaune.  Le  corceleteft  pareillement  noir  &  a  en-def- 
fus  trois  grandes  taches  jaunes  :,  favoir  ,  une  de  chaque 
côté  devant  l'attache  des  ailes  ôc  une  troifiéme  à  la  pointe. 
Le  ventre  eft  tout  noir  ,  avec  un  peu  de  jaune  aux  derniers 
anneaux  ,  fur  tout  en-deffous.  Les  pattes  font  noires  ôc  ont 
un  peu  de  jaune  à  leur  bafe  ôc  la  plus  grande  partie  de  la 
jambe  jaune. 

ip.  TENTHREDO  nigra  y  thoracis  àbdominijqud 
apice  maculis  flavis  ,  abdominis  medio  fulvo  y  pedibus 
rubris. 

La  mouche- à- Jcie  noire  à  pattes  rouges  éC  bande  du  ventre 

fauve.  • 

Longueur  4  5  lignes.  Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  refTemble  beaucoup  a  la  précédente.  Sa 
tête  ,  fes  antennes  ôc  fon  corcelet  font  femblables  ,  feule- 
ment au  corcelet ,  au  lieu  de  taches  devant  les  attaches 
des  ailes  ,  il  n'y  a  que  deux  petites  raies  jaunes.  Le  ventre 
eft  noir  ,  avec  quelques  taches  jaunes  fur  les  trois  derniers 
anneaux.  Mais  cette  efpéce  diffère  principalement  de  la 
précédente  ;  i°.  parce  que  le  troifiéme  &  le  quatrième 
anneau  du  ventre  font  de  couleur  fauve ,  ce  qui  forme  une 

bande 


DES    Insectes.  281 

))ande  large  ;  2°.  en  ce  que  les  pattes  font  rouges ,  avec  du 
jaune  à  leur  bafe  ,  quelque  peu  de  noir  au  haut  des  jam- 
bes poftérieurcs  ôc  les  tarfes  poftérieurs  noirs.  Celle  que 
je  viens  de  décrire  eft  une  femelle.  Elle  pourroit  bien  être 
la  femelle  de  la  précédente  qui  eft  un  mâle. 

20.  TENTHRED  O  flava  ,  capiu  thoraceque  fupra, 

nigro. 
Linn.faun.  fuec.  n.  933-  Tentbredo  falicina  ,  larvs  cœruleo-viridls ,  pedore 

caudaque  fulva. 
Frifch.gern.  6  ,  p.  9  ,  t.  4.  Ichneumon  flavus ,  larvx  vmdis  nigro  punaatse. 
Goed.  belg.  i  ,p.  6?  ,  t.  18.  O-ga/i.  tom.  i,tab.xix. 
Lift.  Gosd.  izf  ,  f.  49. 
Albin,  inf.  f.  5  ,/•  g-h. 
Reaum.  inf.  tom.  i ,  r.  i,/.  i8,Larra.  Ct- wm.  î,Mi,J-io, 

La  hedeaude  dufauh. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  i«§  ligne. 

Tout  le  defTous  de  fon  corps  eft  jaune  ,  ainfi  que  fes 
pattes.  Le  deffus  du  ventre  ôc  le  devant  de  la  tête  font  de 
la  même  couleur  ,  mais  le  deffus  de  la  tête  eft  noir.  Le 
corcelet  eft  auffi  noir  endeffus,  à  l'exception  du  devant  où 
il  y  a  fur  les  côtés  du  jaune  qui  forme  des  efpéces  d'épau- 
lettes.  Les  aîles  ont  leur  bord  extérieur  épais  ôc  noir  , 
quoique  M.  de  Reaumur  dife  le  contraire. 

La  larve  ou  fauffe  chenille  qui  produit  cet  infe£te  > 
habite  fur  le  faule.  Elle  eft  très-  belle  &  la  bigarrure  de  fes 
couleurs  lui  a  fait  donner  le  nom  de  bedeaude.  Sa  tête  eft 
noire  ôc  liffe.  Le  devant  de  fon  corps  ,  c'eft-à-dire  ,  les 
trois  premiers  anneaux  font  de  couleur  fauve,  ainfi  que  les 
trois  anneaux  poftérieurs.  Tout  le  milieu  eft  d'un  bleu  fort 
beau  tirant  fur  le  vert.  Le  corps  ,  tant  fur  la  portion  bleue 
que  fur  les  endroits  fauves  ,  a  neuf  rangs  longitudinaux  de 
points  noirs.  Cet  animal  a  vingt  pattes  ,  fix  écailleufes  en- 
devant  ôc  .quatorze  membraneufes. 

ai.TENTHREDO  capite  thoraceque  nigro  caracleri- 
busfiavis  ,  pedibus  abdomlnequeferruginels. 
Tome  IL  Nn 


282  Histoire     abrégée 

La  mouche •  à  -fc'ie  à  ventre  ôC  pattes  fauves  6C  corcelet 

panaché. 
'Longueur  5  \  lignes.     Largeur  i  }  ligne. 

Cette  efpéce  varie  finguliérement  fuivant  le  fexe.  Dans 
Jes  mâles  les  antennes  font  fauves  ,  dans  les  femelles  elles 
font  noires  :  dans  celles  -  ci  la  tête  eft  noire  ,  avec  la  lèvre 
fupérieure  jaune ,  dans  les  mâles  ,  outre  la  lèvre  tout  le 
tour  des  yeux  eft  jaune.  Dans  les  deux  fexes  le  corcelet 
eft  noir  ,  avec  quelques  points  jaunes  vers  l'extrémité  , 
mais  dans  les  mâles  il  y  a  de  plus  quelques  taches  jaunes 
différemment  figurées  fur  le  devant.  Le  ventre  dans  les 
uns  &  les  autres  eft  fauve  ,  mais  les  premiers  anneaux 
font  noirs  dans  les  femelles.  Les  pattes  dans  tous  font  de 
la  même  couleur  que  le  ventre.  Le  deffous  du  corcelet  eft 
jaune  dans  les  mâles  &  noir  dans,les  femelles.  Les  aîles 
font  affez  tranfparentes  j  avec  des  nervures  ôc  un  point 
marginal  noir. 

22.TENTHREDO  nigra  ,  antennarnm  api  ce  albo  , 
abdominis  bajl  macula  utrinque  alba  ,  aplcefulvo. 

La  mouché- h'f'cie  à  antennes  blanches  au  bout. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  mais  leurs  trois  derniers  an- 
neaux du  bout  font  blancs.  Sa  tête  eft  noire  ,  à  l'exception 
de  la  lèvre  fupérieure  &  des  mâchoires  qui  font  blanches. 
Le  corcelet  eft  tout  noir  :  le  ventre  eft  de  la  même  cou- 
leur j  mais  à  fa  bafe  il  y  a  de  chaque  côté  une  affez  grande 
tache  blanche.  Les  quatre  ou  cinq  derniers  anneaux  du 
ventre  font  fauves  &  les  pattes  font  brunes. 

23.TENTHREDO  nigra  ,  pedibus  albo  variegatis. 
La  mouche-à-fcie  noire  à  pattes  argentées. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Ses  antennes  &  fa  tête  font  noires ,  avec  la  lèvre  fupé- 
rieure blanche.  Sur  fon  corcelet  il  y  a  deux  petites  raies 


DES    Insectes.  283 

blanches  ,  obliques  devant  l'attache  des  ailes.  Le  premier 
anneau  du  ventre  eft  aufli  bordé  d'un  peu  de  blanc  ,  ôc  les 
pattes  font  entrecoupées  de  blanc  6c  de  noir.  Quelquefois 
le  deffous  du  ventre  a  deux  bandes  longitudinales  de  ta- 
ches blanches ,  mais  qui  ne  font  pas  conftantes. 

24.  TENTHREDO  nigra  ,femonbus  maculis  albls  y 
abdominis  med'io  ferrugineo.  ■    , 

La  mouche- à 'fcie  à  pattes  argentées  âC  milieu  du  ventre 

Jauve. 
Longueur  j  lignes.    Largeur  t  jj.  ligne. 

Sa  tête  ,  fes  antennes  &  fon  corcelet  font  tout  noirs  ,  le 
ventre  eft  de  la  même  couleur ,  mais  fon  milieu  eft  d'un 
fauve  rougeâtre  ,  plus  néanmoins  dans  les  femelles  que 
que  dans  les  mâles  ;  dans  ceux-ci  il  n'y  a  que  le  troifiéme 
anneau  qui  foit  de  cette  couleur ,  avec  une  partie  du  fé- 
cond &  du  quatrième ,  encore  le  troifiéme  a-t-il  une  petite 
tache  noire.  Dans  les  femelles  au  contraire  ,  le  fécond  ,  le 
troifiéme ,  le  quatrième  ôc  une  grande  partie  du  cinquième 
anneau  font  de  cette  couleur  fauve.  Les  pattes  font  noires, 
avec  un  peu  de  blanc,  mais  différemment  placé  fuivant  le 
fexe.  Dans  les  mâles  &  les  femelles  ,  les  pattes  poftérieu- 
res  font  toutes  noires  ôc  ont  feulement  une  grande  tache 
blanche  vers  l'origine  de  la  cuiffe.  Les  pattes  antérieures 
ont  pareillement  des  lignes  blanches  en-deffus  ,  mais  dans 
les  mâles  les  tarfes  des  quatre  pattes  antérieures  font 
blancs  ,  ôc  noirs  au  contraire  dans  les  femelles.  Dans 
celles-ci  les  pattes  du  milieu  font  toutes  noires  ,  dans  les 
mâles  elles  ont  en-deffus  des  lignes  blanches  comme 
les  pattes  antérieures.  Les  aîles  dans  les  deux  fexes  font 
brunes  ,  avec  le  bord  extérieur  ôc  le  point  marginal  noirs. 

N.B.  On  en  trouve  une  variété  qui  eft  plus  grande  ôc 
dans  laquelle  les  taches  blanches  des  cuifles  poftérieures- 
manquent  totalement. 

25. TENTHREDO  nigra , pedihusferrugineis. 

N  n  ij 


fiS^  Histoire    abrégée 

Linn.fyjl,  nat.  edit.  lo  ,  p.  ^57,  n.  ï9t  Tenthredo  antennis  feptemnodiis ,  cor- 
pore  atro,  pedibus  rubris. 

La  mouche-àfcie  noire  à  pattes  fauves. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Elle  eft  toute  noire  ,  a  rexception  de  fa  lèvre  fupérieure 
quieft  jaune,  des  attaches  des  ailes  qui  font  un  peu  fauves 
ôc  des  pattes  qui  font  aufTi  de  la  même  couleur  ,  fi  ce  n'eft 
que.  leurs  tarfes  poftérieurs  font  noirs.  Le  point  marginal 
des  ailes  eft  noir  &  allongé. 

25.  TENTHREDO  nigra t pcdlhus fiavis  ,  ahdominis 
medio  ferriigineo. 

La  mouche  à-f ci  e  noire  à  pattes  jaunes  éC  milieu  du  ventre 
fauve. 

Longueur  4  ^  lignes.     Latgeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  avec  les  deux  premiers  an- 
neaux de  leur  bafe  jaunes.  Sa  tête  eft  noire  ôc  la  ievre  fu- 
périeure jaune.  Les  pattes  font  aufli  jaunes  ,  feulement  les 
tarfes  ont  un  peu  de  noir  au  bout.  Le  corcelet  qui  eft  noir 
a  une  petite  raie  jaune  de  chaque  côté  devant  l'attache  des 
ailes.  Le  ventre  eft  noir ,  avec  un  peu  de  jaune  au  premier 
anneau  &  quelques  taches  de  même  couleur  aux  deux  der- 
niers. Le  troifiéme  ,,  le  quatrième  &  le  cinquième  anheau 
font  de  couleur  fauve ,  tout  le  refte  eft  noir.  Le  point  mar-, 
ginal  des  ailes  fupérieures  eft  d'un  jaune  un  peu  brun. 

27.  TENTHREDO  nigra  ,  pèdibus  abdominifque  me- 
■  dio  ferrugineis . 

La  mouche-àfcie  noire  à  pattes  SC  r^ilieu  du  ventre  fauves. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  plus  petite  que  les  précédentes  eft  noire  , 
ôc  fes  pattes  font  fauves  ,  fi  cependant  on  en  excepte 
les  tarfus  qui  font  noirâtres.  Le  milieu  du  ventre  ;  favoir, 
le  troifiéme  ,  le  quatrième  ôc  le  cinquième  anneau  eft 
aufli  fauve  ;  du  moins  dans  les  femelles  ,  telles  que  font 


DES    Insectes.  iSj 

celles  que  j'ai.  Les  aîles  font  un  peu  brunes  ,  avec  leur 

bord  extérieur  6c  le  point  marginal  noir. 

28.  TENTHREDO  nigra  y  pedibus  quatuor  anticis 
flavis  .femoribus  pofiicis  abdominifque  medio  ferrugi- 
neis. 

La  mouche-a-fcie  noire ,  h  pattes  de  devant  j aimes  éC  mi- 
lieu du  ventre  fauve. 

Longueur  4  Ugi^es.     Largeur  %  ligne. 

Elle  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  de  fa  lèvre  fupérieure 
&  des  quatre  pattes  antérieures  qui  font  d'un  jaune  citron. 
Ses  cuilTes  poftérieures ,  ainfi  que  le  milieu  de  fon  ventre  j 
favoir ,  le-troifiéme,  le  quatrième  &  le  cinqui^ne  anneau 
font  aufiTi  d'une  couleur  fauve  rougeâtre  ;  tout  le  refte 
eft  noir. 

29.  TENTHREDO  nigra  ,  abdominis  medio  ferru- 
gi neo. 
La  mouche-a-fcie  noire  ,  avec  le  milieu  du  ventre  fauve. 

Longueur  s  lignes.     Largeur  i  -j  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  noire  ,  il  n'y  a  que  le  fécond , 
le  troifiéme  ,  le  quatrième  ôc  le  cinquième  anneau  de  fon 
yentre  qui  foient  fauves. 
30.TENTHREDO  tota  nigro-cœrulea ,  alis  riigrican- 

tibus  ,  margine  exteriore  mgro. 
La  mouche  àfcie  noire  bleuâtre. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Elle  eft  par- tout  d'un  noir  bleuâtre  fans  mélange  d'au- 
cune autre  couleur.  Ses  ailes  font  noirâtres  ,  avec  leur 
bord  extérieur  épais  ôc  noir  de  même  que  le  point  margi- 
nal qui  eft  allongé. 
31.  TENTHREDO  nigra  ,  geniculisferrugineis, 

La  mouche  àfcie  noire  à  genoux  fauves^ 
Longueur  4  ligne5^    Largeur  i  %  ligne. 


âS($  Histoire     abrégée 

Cette  mouche  -  à  -  fcie  eft  toute  noire  j  il  n'y  a  que  l'arti- 
culation des  cuiffes  avec  les  jambes  qui  foit  d'un  jaune 
fauve  dans  toutes  les  pattes. 

32.  TENTHREDO  nigra  ,  pedibus  flavis. 

Linn.fyfi.  nat.  edit.  10  ,  p.  557  >  n.  14.  Tenthredo  antennis  feptemnodjiê ,  cor- 
pore  nigro ,  pedibus  luteis. 
Keaum,  inf.  y ,  t.  11 ,/.  i  —  f. 

'JLa  mouche- à-Jcie  noire  a  pattes  jaunes. 

Longueur  z  §  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  noire  ,  fes  pattes  feules  font  jau- 
nes ,  quelquefois  même  les  quatre  poftérieures  font  noires. 
Les  aîles  font  brunes  ,  avec  le  bord  extérieur  &  le  point 
marginal  noir. 

Cet  infede  vient  d'une  faufle  chenille  que  l'on  trouve  fur 
l'orme. 

N.B.  J'en  ai  une  variété  toute  femblable,  mais  plus 
petite  d'un  bon  tiers.  Celle-ci  m'eft  venue  d'une  coque 
que  j'ai  trouvée  dans  du  bois  de  faule  pourri. 

35. TENTHREDO  nigra  ,  antennis  uno  verfiipectina- 
tis  ,  tibiis  tarjlf que  flavis . 

l^a  mouche- à- fcie  noire  à  antennes  peclinéés. 

Longueur  1  -  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Ses  antennes  font  fingulieres.  Les  deux  premiers  articles 
proche  la  tête  font  plus  gros  &  plus  courts  ,  comme  dans 
les  autres  efpéces  de  ce  genre  i  le  troifiéme  a  une  petite 
pointe  en-dedans  &  une  longue  blanche  en-dehors  ;  les 
trois  fuivans  ont  de  pareilles  appendices  en-dehors ,  mais 
qui  diminuent  de  longueur  à  mefure  que  ces  anneaux  font 
plus  éloignés  de  la  tête  ;  enfin  dans  les  trois  derniers  an- 
neaux l'appendice  n'eft  pas  fenfible.  Ces  antennes  font  ve- 
lues ,  mais  pour  s'en  appercevoir  il  faut  les  regarder  à 
la  loupe.  Tout  TinfcÊte  eft  noir ,  il  n'y  a  que  fes  jambes 
&  fes  tarfes  qui  foient  jaunes.  Celui  que  je  décris  eft  un 
mâle. 


des     i-n  s  e  c  t  e  s.  287 

Seconde    Famille. 

34.  TENTHREDO  nlgra  ,  dorace  mbro. 

lia  mouche- à-fcie  noire  à  corcelet  rouge. 
Longueur  i  ^  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Tout  fon  corps  ôc  même  fes  aîles  font  noires  ;  fon  cor- 
celet feul  eft  d'un  beau  rouge  &  les  genoux  des  pattes 
font  un  peu  pâles.  On  trouve  cette  efpéce  dès  le  printems. 

35.  TENTHREDO  mgra  ; pedibus ,  lateribus  thoracls 
abdomlnifque  viridefcentibus. 

La  mouche-à-Jcie  noire  à  ventre  bordé  de  vert. 

Longueur  3  f  lignes.     Largeur  1  f  ligne. 

Ses  antennes  font  jaunâtres.  Sa  tête  eft  noire  ,  avec  la 
lèvre  fupérieure  ôc  le  tour  des  yeux  verdâtre.  Les  pattes 
font  au(îi  d'un  jaune  vert.  Le  corcelet  &  le  ventre  font 
noirs ,  mais  bordés  fur  les  côtés  de  la  même  couleur  verte. 
Ses  aîles  font  brunes  ,  veinées  fans  j5oint  marginal ,  &  fans 
que  le  bord  extérieur  foit  plus  épais  que  le  refte,  ce  qui  eft 
rare  dans  ce  genre. 

Troisième     Famille. 

'^6.  TENTHREDO  nigra  ,  pedibus  ferrugineis  j  tibiis 
pojlicis  albo  nigroque  annulatis. 

Linn-faun.fuec.  n.  vj/,  Tenthredo  antennis  ododecim-nodiis  ,  pedibus  ferru- 
gineis ,  poflicis  albo  nigroque  annulatis. 
Linn.£yjl,  nat,  edit,  10  ,  p   558  ,  n.  30.  Tenthredo  cynofbati. 

La  mouche- à  f aie  à  jambes  variées. 

Longueur  z  §  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  &  de  la  longueur  des  deux  tiers 
du  corps.  Sa  tête  eft  auflî  noire  de  même  que  le  corcelet  , 
mais  fur  celui-ci  il  y  a  deux  petits  points  jaunes  aux  atta- 
ches des  aîles ,  un  de  chaque  côté  &  une  tache  jaune  à  la 
pointe  du  cor«elet.  Le  ventre  eft  noir  &  étroit  pour  une 
efpéce  de  ce  genre ,  ce  qui  la  fait  un  peu  reffembler  à 


■288  Histoire    abrégée 

un  ichiieumon  ,  quoique  le  ventre  ne  foit  point  attaché 
au  corcelet  par  un  (ilet  comme  dans  les  ichneumons.  Les 
pattes  font  toutes  fauves  ,  il  n'y  a  que  les  jambes  de  celles 
de  derrière  qui  font  blanches  dans  leur  milieu  &  noires  au 
haut  ôc  au  bas. 

37.  TENTHREDO  nîgra  ,puncio  thoracis  luteo ,  pe- 
dibus  abdominifque  medio  ferrugineis. 

La  mouche- à-fcie  à  point  Jaune  au  corcelet ,  SC  milieu  du 

ventre  fauve. 
Longueur  %  §  lignes.  Largeur  |  lignée 

Ses  antennes  font  brunes  &  prefqu'auiïi  longues  que  fon 
corps.  Sa  tête  eft  noire.  Suc  le  corcelet  qui  eft  pareille- 
ment noir  ,  on  voit  deux  lignes  jaunes  obliques  ,  une  de 
chaque  côté  devant  l'attache  des  aîles ,  &  de  plus  un  point 
jaune  qui  termine  le  corcelet.  Le  premier  anneau  du  ven- 
tre eft  noir,  les  quatre  fuLvans  font  fauves ,  ôc  les  derniers 
font  noirs.  Les  pattes- font  de  couleur  fauve. 

Je  fuis  fort  porte  à  regarder  cette  efpéce  comme  fim- 
pie  variété  de  la  précédente  ,  en  ayant  eu  quelques  indi- 
vidus ,  qui  avoient  les  jambes  poftérieures  panachées  de 
blanc  ôc  de  noir. 

38.  TENTHREDO  jiigra  ,  fegmentis'ahdominaUhus 
margine  flavis  ,  antennis  duas  tertias  corporis  partes 
ecquantibus. 

La  mouche-à-Jcie  à  longues  antennes. 

Longueur  4  Lignes.  Largeur  }  Ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ôc  fort  longues  ,  elles  égalent 
au  moins  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Sa  tête 
eft  noire  avec  les  mâchoires  jaunes.  Le  corcelet  pareille- 
ment noir ,  a  une  tache  jaune  triangulaire  à  la  pointe.  Les 
anneaux  du  ventre  font  fort  longs ,  noirs  ôc  bordés  d'un 
peu  de  jaune  citron.  La  couleur  des  pattes  varie.  Tantôt 
jçUes  font  toutes  citron  :  dans  d'autres  les  çuifles  font  noi- 
res 


DES    Insectes.  û8p 

tes  Ôc  le  relie  eft  fauve  :  dans  quelques-unes  elles  font 
toutes  brunes.  Cet  infe£te  eft  de  forme  allongée. 

C  Y  N  I  P  S. 

LE     C  I  N  I  P  S. 


Antennœ  cylindracecefiac- 

Alce  inferlores  brevlo.res. 

Os  maxillqfum, 

Aculeus  anl  conicus  intra 
valvas  abdominis. 

Abdomenfubovatum  adla- 


Antennes  cylindriques  bri- 
fées. 

Aîles  inférieures  plus  cour- 
tes. 

Bouche  armée  de  mâchoi- 
res. 

Aiguillon   conique   entre 
deux  lames  du  ventre. 

Ventre  prefqu'ovale  ,  ap- 


tera  comprejjum  ,/ubtus  acu-    plati  des  côtés ,  aigu  en-def- 
tum  ,  peno/o  thoraci  conne-    ibus  ,  attaché  au  corcelet  par 


xum. 

Ocelli  très. 

Familia.  i". 
culis  undecim. 

cuUs  feptem. 

culis  tredecim- 


Antennarum  arti- 
Antennarum  uni- 
Antennarum  arti- 


un  pédicule  court. 

Trois  petits  yeux  lifles. 

Famille  i".  A  antennes  corn- 
pofées  de  onze  anneaux. 

.   2°.  A  antennes  corn- 
pofées  de  fept  anneaux. 

— — .  3°.  A  antennes  com- 
pofées  de  treize  anneaux. 


On  voit  par  le  cara£lere  du  cinips ,  qu'il  diffère  de  la 
mouche-à-fcie  par  beaucoup  d'enaroits.  Outre  la  gran- 
deur différence  de  cet  infette  ,  qui  en  général  eft  beaucoup 
plus  petit  que  la  mouche-à-fcie  ,  il  y  a  trois  caraderes 
effentiels  qui  le  font  diftinguer.  Le  premier  confifte  dans 
la  forme  finguliere  des  antennes  du  cinips  j  qui  font  ron- 
des ,  cylindriques  ,  d'égale  groffeur  tout  du  long  ,  mais 
brifées  ou  coudées  dans  leur  milieu  ,  où  elles  forment  ua 
angle  plus  ou  moins  aigu.  De  tous  les  genres  de  cette  fec- 
tion.celui-ci  eft  le  feul  qui  perte  des  antennes  précifément 
de  cette  forme.  Celles  de  la  guêpe  ,  de  l'abeille  >  de  la 
Tome  IL  O  o 


5po  Histoire     abrégée 

fourmi  font  à  la  vérité  brifées  ou  coudées ,  mais  leur  flruc- 
ture  cft  différente  ,  comme  nous  le  verrons  en  parlant  de 
ces  genres.  Le  fécond  caradere  effentiel  du  cinips  dépend 
de  la  ftruûure  de  fon  aiguillon.  Cet  aiguillon  paroît  fe  ter- 
miner en  pointe  aiguë  ,  mais  fi  on  le  regarde  à  la  loupe ,  on 
voit  qu'il  n'eft  pas  aulTi  fimple  qu'il  le  paroît  d'abord  :  il  eft 
creufé  comme  une  tarière  ,  ôc  de  plus  il  eft  garni  de  poin- 
tes fur  les  côtés ,  comme  feroit  un  fer  de  flèche.  Cette 
ftru6lure  de  l'aiguillon  qui  refiembie  à  une  tarière  ,  a  fait 
donner  par  qu  .-IquesNaturaliftes  le  nom  de  moiiches-a-ta- 
rierc  aux  infefîes  de  ce  genre.  Nous  n'avons  pas  cependant 
cru  devoir  conferver  ce  nom  pour  éviter  la  confullon  qui 
pourroit  naître  de  la  reffemblance  des  noms  de  ce  genre  ÔC 
des  mouches -à- feu  qui  compofent  le  genre  précédent. 
L'aiguillon  des  cUiips  eft  encore  remarquable  par  fa  poll- 
tion,  il  n'eft  pas  précifémtnt  placé  à  l'extrémité  du  ventre, 
comme  dans  plulieurs  autres  infectes  ,  mais  en-deffous 
entre  deux  lames  que  forme  le  ventre  de  cet  infede  , 
comme  nous  allons  le  voir  ,  en  parlant  du  troifiéme  ca- 
radere  effentiel  de  ce  genre.  Ce  caractère  dépend  de  la 
forme  du  ventre  des  cinips.  Leur  ventre  eft  applati  par  les 
côtés  ,  &  vu  dans  cette  fituation,  il  paroît  ovale.  En-def- 
fous il  eft  aigu ,  &  ceft  dans  cette  efpéce  de  tranchant  que 
l'aiguillon  fe  trouve  caché  entre  les  deux  lames ,  dont  la 
réunion  forme  la  crête  aiguë  du  deffous  du  ventre-  Par 
la  réunion  des  trois  principaux  caraderes  que  nous  venons 
de  déta'Uer  ,  il  eft  très-aifé  de  diftinguer  le  cinips  de  tous 
les  autres  genres  de  cette  feclion. 

Les  larves  de  ces  infectes  refîemblent  à  des  vers  blancs 
qui  ont  la  tête  brune  &  écailleufe.  Ces  larves  varient  pour 
le  nombre  des  pattes.  Toutes  en  cnt  fix  écailleufes  fur 
le  devant  de  leur  corps  ,  mais  leurs  autres  pattes  qui  font 
membraneufes  ,  font  tantôt  au  nombre  de  douze  &  tantôt 
au  nombre  de  quatorze  ;  du  moins  j'ai  obfervé  ces  diffe- 
rens  nombres  fur  diff"érentes  efpéces  :  peut-être  y  en  a-t-il 
qui  ont  jufqu'à  feize  pattes  membraneufes  outre  les  fix 


DES     Insectes.  ap  r 

écallleufes ,  c'eft  ce  que  je  n'ai  pas  rencontre  jufqu'ici.  La 
plupart  de  ces  larves  ne  font  pas  aifées  à  découvii:  ,  elles 
font  cachées  dans  ces  galles  ou  excroiflances  qui  viennent 
fur  les  feuilles  ôc  les  tiges  des  arbres.  La  noix  de  galle  fort 
connue  &  i\  employée  pour  la  compofition  de  l'encre  à 
écrire  ,  eft  une  de  ces  excroiflances  formée  par  un  infede 
du  genre  des  cinips.  Lorfque  ces  infetles  veulent  dépofer 
leurs  œufs  ,  ils  fe  fervent  de  leur  tarière  ou  aiguillon  peut 
faire  une  entaille  à  quelque  nervure  de  feuilles  ,  ou  même 
aux  jeunes  tiges  ,  &  ils  pondent  dans  cette  entaille  un, 
œuf,  qui  coulant  le  long  de  la  rainure  de  la  tarière  ,  refte 
dans  la  place  qui  lui  eft  deftinée  par  le  moyen  d'une  efpéce 
de  glu  qui  l'enduit.  Les  fucs  de  la  plante  ou  de  la  feuille 
s'épanchant  par  les  vaiffeaux  qui  fe  trouvent  ouverts  en  cet 
endroit ,  y  forment  une  excroiflance  ou  tubérofité  dans  la- 
quelle l'œuf  fe  trouve  renfermé  ,  ôc  qui  petit  à  petit  ac- 
quiert du  volume  &  de  la  confiftance.  Au  bput  de  quelque 
tems  ,  lorfque  la  galle  eft  déjà  grofle  ,  la  larve  du  cinips 
venant  à  éclore ,  trouve  de  la  nourriture  à  fa  portée,  elle 
mange  1  intérieur  de  la  galle  qui  la  renferme  ,  ôc  aggrandit 
ainfi  fon  logement  à  mefure  qu'elle  grollît.  Si  on  ouvre  les 
galles  dont  le  chêne,  le  faule  ôc  plulieurs  arbres  ou  plantes 
lont  couverts  en  été  ,  avant  que  les  cinips  fe  foiont  tranf- 
formcs  ôc  en  foient  fortis  ,  on  trouve  dans  leur  cavité  inté- 
rieure la  larve  du  cinips  qui  reflTemble  à  un  petit  ver  blanc. 
Comme  cette  cavité  eft  ronde  ,  la  larve  eft  ordinairement 
courbée  en-dedans  ôc  comme  roulée  en  boule  ,  enforte 
que  fa  tête  eft  près  de  fa  queue.  Cette  larve ,  dans  une 
fituation  aufli  gênante  ,  paroit  ne  devoir  fe  remuer  qu'avec 
peine  ;  mais  la  nature  a  donné  à  plufieurs  de  ces  larves 
d'autres  parties  qui  les  aident  à  faire  les  mouvemens  né- 
ceffaires.  Ce  font  des  efpéces  de  mammelons  ou  tubercu- 
les mois  qu'elles  ont  fur  le  dos  ôc  qu'elles  font  fortir  ou 
rentrer  à  leur  volonté.  Par  l'aâiion  ôc  le  jeu  de  ces  mam- 
melons ,  la  larve  peut  fe  pouffer ,  fe  tourner  ôc  fe  retourner 
dans  la  cavité  de  la  galle.  La  larve  du  cinips  peut  donc  fe 

Ooij 


'2p2  Histoire     abrogée 

mouvoir,  fe  nourrir  &  groffir  dans  la  galle  ;  ce  qu'il  y  a  de 
fingulier  ,  c'eft  que  quoiqu'elle  mange  ,  elle  ne  paroît  pas 
rendre  d'excrémens.  Je  n'en  ai  jamais  trouvé  dans  l'in- 
térieur de  la  galle ,  l'infefte  efttoujours  feul  ôc  fort  propre , 
foit  que  fes  excrémens  foient  afTez  liquides  pour  s'imbiber 
dans  la  fubftance  de  la  galle  ,  foit  qu'ils  fortent  de  fa  cavi- 
té par  quelqu'ouverture  qu'il  n'eft  pas  pofîible  de  décoy- 
vrir. 

Les  galles  que  les  cinips  produifent  fur  les  arbres  &  les 
plantes  varient  infiniment  pour  la  forme.  Les  unes  font 
rondes  comme  des  petites  pommes  ,  tantôt  ifolées  ,  tantôt 
réunies  plufieurs  enfemble  ;  d'autres  font  de  figure  irrégu- 
liere ,  allongées  ,  molles  ,  ou  dures  ,  quelques-unes  font 
hérilfées  de  filets  ,  ou  de  petites  feuilles  comme  des  efpé- 
ces  de  fleurs.  Il  y  en  a  d'autres  applaties  ,  unies  ou  frifées. 
Nous  verrons  ces  différences  dans  le  détail  des  efpéces. 

Lorfque  la.  larve  du  cinips  eft  parvenue  à  fa  grofleur 
dans  l'intérieur  de  la  galle  ,  elle  emploie  ,  fuivant  les  diffé- 
rentes efpéces  ,  des  manœuvres  diff"érentes  pour  fe  méta- 
morphofer.  Les  unes ,  comme  le  cinips  du  faule  ,  percent 
la  galle ,  en  fortent ,  fe  laiffent  tomber  à  terre  &  s'y  enfon- 
cent pour  y  filer  une  coque  dans  laquelle  elles  fe  changent 
en  nymphes  ,  comme  nous  avons  vu  que  le  font  les  mou- 
ches à-fcie;  d'autres,  comme  je  l'ai  obfervé  dans  les  cinips 
du  chêne  ,  ne  quittent  point  leurs  galles  ,  mais  elles  y 
dépofent  leur  peau  &  s'y  changent  en  nymphes  ;  ce  n'ell 
quelorfqu'elles  font  devenues  infeftes  parfaits, qu'elles  per- 
cent la  galle  &  qu'elles  en  fortent  fous  la  forme  d'infeèles 
ailés.  Dans  ce  dernier  état ,  tous  ces  cinips  cherchent  à 
s'accoupler  &  enfuite  dépofent  de  nouveau  leurs  œufs 
dans  des  entailles  qui  produifent  de  nouvelles  galles  fur 
les  arbres. 

Telles  font  les  manœuvres  qu'emploie  le  grand  nombre 
des  cinips.  Mais  toutes  les  efpéces  de  ce  genre  ne  viennent 
point  dans  des  galles  ,  il  y  en  a  qui  ont  une  habitation  diffé- 
rente. Au  lieu  des  galles  qui  ne  peuvent  nuire  qu'aux 


DES    Insectes.  apj 

arbres  ,  elles  dépofent  leurs  oeufs  dans  le  corps  d'autres  in- 
fedes  ,  qui  leur  fervent  aux  mêmes  ufages  que  les  galles 
ont  fcrvi  aux  infeftes  dont  nous  venons  de  parler.  On  voit 
quelquefois  ces  petits  cinips  voltiger  fur  les  chenilles  , 
faire  une  légère  entaille  à  leur  peau  &  y  dépofer  leurs 
œufs.  D'autres  font  la  même  chofe  fur  les  pucerons ,  fur  les 
chryfalides  6c  fur  les  œufs  des  infedes.  Il  y  a  même  quel- 
que chofe  de  plus.  Nous  verrons  par  la  fuite  que  plufieurs 
petites  efpéces  d'ichne"umons  dépofent  de  même  leurs 
œufs  dans  le  corps  des  pucerons  ,  ou  dans  les  œufs  des 
infedes  ,  &  que  leurs  petites  larves  fe  nourriffent  des  fucs 
des  uns  6c  des  autres.  Quelques  cinips  favent  choifir  ces 
pucerons  6c  ces  œufs  déjà  piqués  par  des  ichneumons  ôc  y 
dépofent  auiïi  un  œuf.  La  petite  larve  de  l'ichneumoti 
éclôt  la  première  6c  fe  nourrit  de  la  fubflance  du  puceron 
ou  de  l'œuf.  La  larve  du  cinips  qui  fort  peu  après  de  fon 
œuf  tue  à  fon  tour  celle  de  l'ichneumon  6c  s'en  nourrit. 
Beaucoup  de  cinips  fortent  ainfi  de  coques  d'ichneumons 
qu'ils  ont  fait  périr  ,  6c  qui  eux-mêmes  avoient  tué  d'au- 
tres infedes  ou  des  chenilles.  Les  autres  cinips  qui  ne 
fe  trouvent  pas  ainli  renfermés  avec  une  larve  dichneu- 
jinon  dévorent  feulement  l'infede  dans  le  corps  duquel  ils  '.' 
ont  ét^  dépofés.  C'eft  pour  eux  une  efpéce  de  galle  dans 
laquelle  ils  croident ,  le  métamorphofent  en  chryfalide  , 
ôc  dont  ils  ne  fortent  que  lorfqu'ils  font  devenus  infedes 
parfaits.  D'autres  au  contraire  ne  s'y  métamorphofent 
point,  mais  lorfqu'ils  ont  acquis. toute  leur  grandeur ,  ils 
quittent  les  chenilles  qu'ils  ont  tuées  ,  ils  en  fortent  6c  vont 
fe  ranger  fous  quelques  feuilles  ,  oi\  ils  fe  changent  en 
chryfalides  tout-à-fait  femblables  à  celles  dont  nous  allons 
parler. 

Enfin  quelques  cinips  n'habitent  ni  galles  ni  infedes  ; 
leurs  larves  fe  tiennent  feulement  cachées  fous  les  feuilles. 
C'eft  aufTi  dans  ce  même  endroit  qu'elles  fe  changent  en 
chryfalides.  Ces  chryfalides  font  moins  molles  que  celles 
des  cinips  précédens.  Comme  elles  font  à  nud  6c  expo- 


29'i  Histoire   abrégée 

fées  à  l'air ,  leur  peau  extérieure  fe  durcit  ,  prend  de  la 
confiftance  ôc  une  couleur  brune ,  de  fatjon  cependant 
qu'en  l'examinant  de  pi.es,  on  y  diftingue  les  différentes 
parties  de  1  infefte  patfait  qui  en  doit  fortir.  On  trouve 
affez  fouvent  ces  petites  chryfalides  attachées  en-deffous 
des  feuilles  par  leur  partie  poftérieure.  Il  y  en  a  fréquem- 
ment plufieurs  rangées  les  unes  auprès  des  autres. 

On  voit  par  ce  détail,  que  tous  les  cinips  n'habitent 
point  dans  des  gaJIes  ,  comme  l'ont  cru  quelques  Natura- 
liftes,  &  que  ce  prétendu  caradere  qu'ils  ont  voulu  don- 
ner de  ce  genre  n'eft  pas  à  beaucoup  près  confiant.  Le 
grand  nombre  à  la  vérité  fe  trouve  dans  des  galles  ;  mais 
plufieurs  autres  vivent  dans  le  corps  d'autres  infedes  ,  ÔC 
quelques-uns  font  à  nud. 

Au  refte  quelques  différences  qu'il  y  ait  entre  les  habi- 
tions des  larves  de  ces  infedes,  les  cinips  ou  infe£tes  par- 
faits qui  en  viennent,  fe  reffemblent  tous  &  font  du  même 
genre.  Ces  cinips  en  général  font  très-petits.  Nous  avons 
parlé  au  commencement  de  cet  article  de  la  forme  de  leurs 
antennes  qui  elT:  conftamment  la  même  dans  tous.  Mais  le 
.  nombre  des  articles  ou  des  pièces  qui  compofent  ces  an- 
T^'  tenues,  varie.  Dans  le  plus  grand  nombre  elles  font  com- 
polées  de  onze  anneaux,  plufieurs  n'en  ont  que  fept ,  6c 
quelques  uns  en  ont  jufqu'à  treize.  Leurs  mâchoires  font 
dures ,  pofces  latéralement  des  deux  côtés  de  la  bouche,  & 
fe  joignent  en-devant.  On.  apperçoit  fur  le  derrière  de 
leur  tête  les  trois  petits  yeux  liffes.  Le  corcelet  de  ces  in- 
feftes  eft  ovale  &  donne  naiffance  en-deffus  à  leurs  aîles 
qui  font  au  nombre  de  quatre  ôc  en-deffous  à  leurs  Cix 
pattes.  Quant  au  ventre,  nous  avons  parlé  plus  haut  de  fa 
figure  ,  ainfi  que  de  celle  de  l'aiguillon.  Il  ne  nous  refte  ici 
que  deux  chofes  à  remarquer  fur  ce  dernier  article.  Dans 
la  pliàpart  des  cinips  l'aiguillon  eft  caché  entièrement  ou 
prefqu'entiérement  entre  le  deux  lames  qui  font  au-deffous 
du  ventre.  Il  y  en  a  cependant  deux  ou  trois  efpéces  où 
l'aiguillon  parqît  au  dehors  ôc  déborde  plus  ou  moins  le 


DES    Insectes.  apj" 

corps.  Dans  ces  infedes  cet  aiguillon  a  deux  efpéces  de 
fourreaux  ou  demi-fourreaux  aulfi  longs  que  lui,  qui  l'en- 
veloppent l'un  à  droite  l'autre  à  gauche.  Lorfque  ces  four- 
reaux font  réparés  l'un  de  l'autre  alnfi  que  de  l'aiguillon  , 
il  femble  que  l'infe£te  ait  trois  aiguillons ,  mais  il  n'y  a  que^ 
celui  du  milieu  qui  foit  le  véritable  aiguillon  ,  les  autres 
font  des  fourreaux  mois  ôc  nullement  aigus  par  le  bout. 
Cette  conformation  reifemble  beaucoup  à  celle  des  ich- 
neumons ,  auxquels  on  pourroit  rapporter  ces  efpéces  de 
cinips ,  fi  les  autres  caraderes  ne  les  éloignoient  de  ce  gen- 
re. Les  autres  cinips  dont  l'aiguillon  ne  paroît  pas  au  de- 
hors ,  doivent  en  certaines  occafions  le  faire  fortir  pour  le 
mettre  en  ufage.  Auffi  dans  ces  infeftes  l'aiguillon  eft-il 
réellement  beaucoup  plus  long  que  le  corps,  mais  il  y  en 
a  une  partie  qui  fe  replie  &  qui  fe  roule  dans  l'intérieur 
du  ventre  comme  une  efpéce  de  reffort.  Lorfque  ce  ref- 
fort  agit  ,  l'extrémité  de  l'aiguillon  eft  alternativement 
pouflTée  &  retirée  affez  vivement ,  &  peut  agir  contre  les 
corps  qu'il  faut  percer.  , 

La  plupart  des  efpéces  que  renferme  ce  genre  font  bril- 
lantes pour  leurs  couleurs  ,  quelques-unes  même  ont  un 
éclat  très-vif,  &  femblent  le  difputer  pour  la  beauté  avec 
l'or  ôc  les  émeraudes.  Tels  font  les  cinips  dorés  ,  le  porte- 
or  ôc  plufieurs  autres.  D'autres  efpéces  dont  les  couleurs 
font  plus  obfcures ,  fe  font  remarquer  par  la  propriété  qu'el- 
les ont  de  fauter  prefqu'aulfi  vivement  que  les  puces ,  ce 
qu'elles  exécutent  par  le  moyen  de  leurs  cuifles  poftérieu- 
res  qui  font  plus  fortes  ôc  plus  groffes  que  les  autres.  Enfin 
nous  avons  vu  qu'il  y  avoit  quelques  cinips  qui  portoient 
une  queue  à  trois  pointes  ,  ou  un  aiguillon  accompagné 
de  deux  appendices  à  l'extrémité  du  ventre.  Nous  allons 
examiner  à  préfent  toutes  ces  diftérences  plus  en  détail. 


2P$  Histoire     abr^g^e 

Première    Famille. 

1.  CYNIPS  thorace  viridi-œneo ^  abdomine  aureo  yjetij 
uni  corpore  longloribus. 

Linn.  faun.fuec.  n.  939«  Tenthredo  thorace  vlridi  îeneo,  abdomine  aureo. 
Linn.fyft.  nat.  edit.  ïo  ,  p.  567,  n.  57.  Ichneumon  auratus ,  thorace  viridi  , 

abdomine  aureo. 
AU.  nat.  curiof.  ann,  1 1 ,  obf.  10. 

Le  c'inips  doré  h  queue  j  du  bedeguar  lijfe. 

Longueur  i  5  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  grofles  ,  cylindriques  ,  plus 
longues  de  moitié  que  fa  tête.  Ses  yeux  font  bruns.  La 
tête,  le  corcelet,  le  ventre  &  les  cuifles  poftérieures  font 
d'un  vert  doré  ,  plus  brillant  fur  le  ventre  que  par-tout 
ailleurs.  Les  pattes ,  à  l'exception  des  cuifTes  poftérieures  , 
font  blanchâtres  &  pâles.  L'aiguillon  du  ventre  plus  long 
que  le  corps  d'un  bon  tiers  ,  eft  compofé  de  trois  filets  , 
dont  deux  aux  côtés  font  noirs  ôc  fervent  de  gaine  ,  ÔC 
celui  du  milieu  qui  eft  le  véritable  aiguillon  ,  eft  de  la 
couleur  des  pattes.  Les  aîles  diaphanes  ont  un  petit  point 
à  leur  bord  extérieur. 

Ce  bel  infetle  habite  le  bedeguar  ,  ou  une  excroiflance 
fongueufe  du  rofier  ,  qui  intérieurement  eft  remplie  de 
loges  dans  lefquelles  fe  trouvent  les  larves  de  ces  cinips. 
Il  vient  auftî  dans  une  excroiflance  à  peu  près  femblable 
du  chêne. 

2.  CYNIPS  thorace  viridi- ceneo ,  abdomine  aureo  ,f eus 
ani  non  ex/értis. 

Le  cinips  doré  Jans^  queue. 

Cette  efpéce  refl"emble  tout-à-fait  à  la  précédente  ,  feu- 
lement elle  eft  un  peu  plus  petite.  Ses  cuiflTes  poftérieures 
ne  font  point  dorées  ,  mais  elles  font  jaunes  ainli  que  le 
refte  des  pattes.  L'aiguillon  ne  paroît  pas  à  l'extérieur ,  il 
déborde  à  peine  le  ventre ,  &  le  point  marginal  des  aîles 

eft 


DES    Insectes;  apy 

éft  peu  apparent.  Je  foupçonnerois  prefque  ce  cinips  de 
n'être  qu'une  fimple  variété  du  précédent ,  ou  de  ne  diffé- 
rer que  par  le  fexe.  C'eft  ce  que  i'obfervation  pourra  dé- 
terminer. Il  vient  aufli  du  bedeguar  du  rofier. 

3 .  C  Y  N I P  S  pnnciamsferlceo-auratus  ,feds  ani  corporc 
brevioribus. 

Le  cinips  porte-or. 

Longueur  i  ^  lignes. 

Celui-ci  eft  le  plus  brillant  de  tous  ceux  de  ce  genre." 
Tout  fon  corps  èft  d'une  belle  couleur  dorée  6c  changean- 
te ,  à  l'exception  des  antennes  qui  font  noires  &  des  bouts 
des  pattes  ou  des  tarfes  qui  font  d'un  jaune  pâle.  Son  cor- 
celet  ôc  fa  tête  font  finement  pointillés  ,  ce  qui  rend  fa 
couleur  encore  plus  riche  &  plus  belle.  Les  filets  du  ven- 
tre au  nombre  de  trois,  font  plus  courts  que  le  corps  &  à 
peu  près  de  la  longueur  du  ventre  ;  les  deux  latéraux  font 
noirs  &  celui  du  milieu  ou  le  véritable  aiguillon ,  eft  rou- 
geâtre.  Je  n'ai  trouvé  qu'une  feule  fois  ce  bel  infeâe  vol- 
tigeant dans  un  petit  bois  ,  &  je  ne  connois  point  la  galle 
dont  il  fort  &  qu'il  produit. 

4.  C  Y  N I P  S  nigro-viridis  ,  tibiisfiavis  ,  galla  fungofce. 

quercàs. 

Le  cinips  de  la  galle  fon gueufe  du  chêne. 

Longueur  |  ligne. 

Cette  efpéce  beaucoup  plus  petite  que  les  précédentes , 
eft  d'un  vert  fonce  brillant.  Ses  antennes  font  brunes  & 
fes  pattes  jaunes  ,  à  l'exception  des  cuiflTes  qui  font  de  la 
couleur  du  corps.  Elle  vient  des  mêmes  galles  fongueu- 
fes  du  chêne  où  l'on  trouve  la  première  efpéce  ,  mais  le 
bedeguar  ne  me  l'a  jamais  donnée. 

Les  mêmes  excroifiances  donnent  un  autre  cinips  pa- 
reillement très-petit ,  qui  pourroit  bien  n'être  qu'une  va- 
riété ou  une  différence  de  fexe  de  celui-ci.  Ce  cinips  eft 

Tome  IL  P  p 


spS  Histoire    abrégj^e 

noir ,  &  fes  antennes  ont  leurs  articles  longs  &  alternati- 
vement étranglés  comme  des  anneaux. 

5.  C  Y  N 1 P  S  nigro-cupreus ,  pedibus  fiifcis ,  gallct  rotun- 
da,glabrœ,  durœ ,  joliorum  quercàs.  Planch.  ij  ,  fig.  i. 

Xe  cinips  de  la  galle  lijfe  SC  ronde  du  chêne. 

Longueur  1  f  ligne. 

Il  eft  d'un  brun  bronzé  &  brillant.  Ses  antennes  font 
noires ,  fes  jambes  &  fes  pieds  d'un  brun  maron ,  &  fes 
aîles  blanches  fans  point  marginal. 

C'eft  dans  les  petites  galles  lifTes ,  rondes  &  dures  ,  qui 
fe  trouvent  fous  les  feuilles  de  chêne  attachées  ordinaire- 
ment aux  nervures  ,  que  vient  cet  infede  ,  feul  dans  cha- 
que galle.  Ces  galles  font  ligneufes  ,  d'une  fubftance  dure 
&  ferrée ,  formées  comme  les  autres  par  l'extravafation 
du  fuc  de  la  feuille  ^  que  produit  la  piqûre  du  cinips ,  lorf- 
qu'il  y  dépofe  fes  œufs.  Quelquefois  au  lieu  du  cinips  on 
voit  fortir  de  cette  galle  un  infeûe  brun  ,  plus  grand ,  qui 
eft  un  ichneumon ,  dont  nous  parlerons  en  fon  lieu.  Cet 
ichneumon  n'eft  pas  le  véritable  habitant  de  la  galle ,  ni 
celui  qui  l'a  formée.  C'eft  un  parafite  dont  la  mère  a  dé- 
pofe l'œuf  dans  la  jeune  galle ,  qui  venant  à  éclore ,  pro- 
duit une  larve  ,  qui  dévore  celle  du  cinips,  ôc  fort  enfuite 
iorfqu'elle  a  fubi  fa  métamorphofe  ôc  acquis  des  aîles. 

N.B.  J'ai  un  autre  cinips  qui  m'eft  venu  d'une  galle 
toute  femblable  ,  &  qui  eft  plus  petit  &  bleu.  Il  a  un  petit 
point  marginal  aux  ailes.  Ce  pourroit  bien  n'être  qu'une 
limple  variété. 

6.  CYNIPS  nigro-cupreus  ,  pedibus fujcis ,  alarum 
punclo  fufco. 

Le  cinips  noirâtre  à  point  marginal. 

Celui-ci  ne  diffère  du  précédent  que  par  le  point  brun 
marginal  de  fes  aîles  :  du  refte  il  eft  tout-à-fait  femblable 
pour  la  grandeur ,  la  forme  &  la  couleur.  Je  n'ai  point  vu 


DES    Insectes.  a$si 

ia  galle  dont  il  fort.  S'il  vient  de  la  même  que  le  précé- 
dent ,  cela  prouveroit  qu'il  pourroit  bien  n'être  qu'une  var 
riété  de  cette  efpéce. 

7.  C  Y  N I P  S  viridl-fericeus  ,  abdomine  aurato  ,  pedihus 
albis  ,  galla  iiitra  foliomm  quercus  fubjlanùam  dclL- 
tejcentis. 

Reaum.  inf.  tom.  3 ,  tah.  J?  ,fig.  î  ,  5 ,  10,  i  f ,  tz. 
Rofel.  inf.  vol.  2  ,  tab.  \Oyfig.  i 4.  Bombyl,  &  vefp. 

Le  cinips  de  la  galle  du  chêne ,  qui  vient  dans  laJuBJlancû 
même  de  la  feuille. 

Longueur  i  ligne. 

Cette  belle  efpéce  eft  d'un  beau  vert  clair ,  &  doré.  Ses 
antennes  &  fcs  pattes  font  d'un  jaune  pâle.  Ses  aîles  font 
blanches  ôc  tranfparentes  fans  point  marginal. 

La  galle  dans  laquelle  habite  fa  larve  ôc  dont  fort  l'in- 
fe£le  parfait ,  eft  dans  la  fubftance  même  de  la  feuille  du 
chêne ,  paroifTant  également  des  deux  côtés  ôc  formant 
fur  chaque  furface  de  cette  feuille  une  élévation  hémif- 
phérique.  Les  parois  de  cette  galle  font  minces  ôc  un  peu 
ligneufes.  La  defcription  que  donne  M.  de  Reaumur  de 
l'infeÛe,  diffère  de  celui  qui  m'eft  éclos  delà  galle  même. 
Le  fien  eft  brun  ôc  a  un  point  marginal  fur  les  grandes 
aîles.  Peut-être  les  mêmes  galles  font  -  elles  formées  pac 
des  infeûes  différens. 

8.  C  Y  N  I  P  S  nigro-cupnus  ,  pedihus  fufcis  ]  galU 
imbricata  quercâs. 

Linn.faun.  fuec.  n.  948.  Tenthredo  galls  Imhtlcatx. 
Linn.fyjl.nat.  edic,  10, p.  J54,  n.  S.Cynips  gemms quercûiV 
Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  4Î  ifg.  ï» 
Frifch.  germ.  it  ,  tab.  2  tfig.  »■ 

Le  cinips  de  la  galle  en  rofe  du  chêne. 

Longueur  i  ligne. 

Ce  cinips  eft  d'un  noir  verdâtre  un  peu  doré.  Ses  anten- 
nes Ôc  fes  pattes  font  d'une  couleur  fauve  un  peu  foncée. 

Ppij 


'^oo  Histoire     àb  Ki  cée 

Il  dépofe  fes  œufs  dans  les  bourgeons  du  chêne  ,  ce  qui 
produit  une  des  plus  belles  efpéces  de  galles  ,  feuillée 
comme  un  bouton  de  rofe  qui  commence  à  s'épanouir. 
Quand  la  galle  eft  petite,  cette  grande  quantité  de  feuilles 
efl  ferrée,  ôc  elles  font  rangées  l'une  fur  l'autre  comme 
ies  tuiles  d'un  toît.  Au  centre  de  la  galle ,  eft  une  efpécc 
de  noyau  ligneux ,  au  milieu  duquel  eft  une  cavité  dans 
laquelle  fe  trouve  la  petite  larve ,  qui  s'y  nourrit ,  y  grolîit , 
fubit  fa  métamorphofe  ,  &  perce  les  parois  de  cette  ef- 
•péce  de  coque  pour  en  fortir.  Toute  la  galle  a  fouvent 
près  d'un  pouce  de  diamètre,  quelquefois  davantage  lorf- 
qu'elle  eft  féche  ôc  épanouie ,  &  elle  tient  à  la  branche  par 
un  pédicule. 

9.  C  Y  N  I  P  S   niger  ,  pcdikis  fulvoflavis ,  gallamm 
fungiformium  quercus, 

Linn.JyJi.  nat.  edit.  10, p,  jjj  ,  m,  4.  Cynips  nigra  ,  bafi  antennarum  pcdibuf» 

que  navefcentibus. 
Lèche,  nov,  inf.  fpecfg,  14.  Cynips  nigra,  pedibus  fulvo-flavis ,  gallaium 

fungiformium, 
Reaum.  inf  totn.  3  ,p.  i;?i ,  tab.  41 ,  fg.  8, 

Le  cinips  de  la  galle  en  chapeau  du  chêne. 

L'on  trouve  fur  le  chêne  j  principalement  fur  le  revers 
de  fes  feuilles,  des  petites  galles  plattes  &  rondes  qui  ont 
deux  ou  trois  lignes  de  diamètre,  ôc  qui  tenant  à  la  feuille 
par  un  pédicule  court  qui  part  de  leur  centre  ,  reflemblent 
à  un  petit  champignon  applati.  J'ai  fouvent  ramaffé  ces 
galles  ,  mais  jamais  elles  ne  m'ont  donné  le  cinips  qu'elles 
doivent  produire.  M.  Lèche  dit  dans  fa  dilTertation  qae 
nous  citons ,  qu'il  eft  noir,  ôc  que  fes  pattes  font  d'une 
couleur  fauve  claire. 

10.  CYNIPS  ni gro-aur eus  i  pedibus  fufco- varie gads  y 
gallce  planct  rubrœ  fimbriatœ  quercils. 

Le  cinips  de  la  galle  plane  SC  frifée  du  chêne > 
Longueur  i  ligne. 


DES    Insectes.  'jot' 

Il  efl:  d'un  nok  doré  &  brillant.  Ses  antennes  font  noires, 
&  fes  pattes  entrecoupées  de  jaune  pâle  &  de  brun.  Il 
m'eft  venu  d'une  petite  galle  platte  ,  ronde  &  rouge ,  qui  à 
l'entour  a  un  double  rang  de  fêlions  fcifés ,  &  qui  fe  trouve 
fouvent  fuc  les  nervures  du  revers  des  feuilles  de  chêne. 

1 1 .  C  Y  N  I  P  S  fufcus  nltens  ,  capite  nigro  j  abdominis. 
apice  villofo  ,  galles  racemofce  quercâs. 

Reaum.  tnf.  tom.  },tab.iuf'  3  >  2^  fâi'-  40  ,/•  i .  »  >  S- 

Le  cinips  de  la  galle  en  grappe  du  chêne. 

Sa  tête  efl  noire ,  fon  corps  eft  d'un  brun  brillant ,  &  le 
bout  de  fon  ventre  efl  un  peu  velu.  Ce  cinips  vient  de 
petites  galles  rondes,  dures  ôc  difpofées  en  grappes  fuï 
l'extrémité  des  pédicules  des  feuilles, de  chêne. 

12.  CYNIPS  viridls  nitens ,  pedibus  pallidis  j  galles 
globo/ÏK  vix/tn/lbilis  folioruin  quercâs.  ' 

Le  cinips  de  la  galle  tête  d'épingle  du  chêne'. 
Longueur  ^  ligne. 

Cette  petite  efpéce  efl:  d'un  beau  vert  brillant,  &  fea 
pattes  font  pâles  &  blanchâtres.  Elle  vient  d'une  très-pe- 
tite galle  greffe  comme  la  tête  d'une  épingle  ,  que  l'on 
trouve  fous  les  feuilles  de  chêne  attachée  aux  principales 
nervures.  Cette  galle  qui  n'a  qu'une  demi-ligne  de  diamè- 
tre ,  a  des  parois  minces  ,  feches  ôc  affez  dures. 

c>  On  voit  que  le  chêne  donne  naiffance  à  beaucoup 
de  cinips.  Outre  ces  efpéces,  il  y  a  encore  plulieurs  autres 
galles  qui  fe  trouvent  fur  le  même  arbre,  ôc  dont  je  n'ai 
point  vu  l  infe£le.  M.  de  Reaumur  n'a  de  même  point 
connu  l'infede  de  plufieurs  ,  peut-être  parce  qu'il  périt 
quand  la  galle  efl  détachée  de  l'arbre ,  ôc  ne  reçoit  plus  le 
fuc  qui  lui  portoit  la  nourriture.  Nous  allons  donner  en 
deux  mots  le  catalogue  de  ces  efpéces  de  galles  du  ch'êne. 

13. CYNIPS  galla-  fcabrtt  foliorum  quercûs, 


502  Histoire    abrégée 

Reaum.  inf.  tom.  5 ,  tab.  3  y  ,Jîg.  y. 

Z.e  cinips  de  la  galle  rabot  m/è  des  feuilles  du.  chêne, 

1 4.  C  Y  N I P  S  gallce  tubcrculatce  quercâs, 

Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tah.  40  ,jig-  8,9,  10. 

Le  cinips  de  la  galle  à  tubercules  du  chêne. 

M.  de  Reaumur  a  vu  la  larve  de  cette  galle  >  mais  n'a 
point  eu  l'animai  aîlé  &  parfait  qu'elle  produit. 

ij*.  CYNIPS  gallx  numifmalis  quercâs. 

Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tal.  40  yjîg.  14. 

Le  cinips  de  la  galle  en  écujfon  du  chêne. 

\6.  CYNIF S  galla  pomi/brmis  extremitatis  ramorunt 
quercâs. 

Linn.J[yJl.nat..edit.  10, -p.  jf4,  n.  7.  Cynips  griTea  j  alis  cruce  lineari.' 
Reaum  inf.  tom.  3  ,  tab.  40  ,Jîg.  1  —  6, 

Le  cinips  de  la  galle  en  pome  des  extrémités  des  branches, 
du  chêne, 

17.  CYNIPS  gall^  lignex  radicum. 

Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  44^/.  ^»  7  )  8. 

Le  cinips  de  la  galle  Ugneufè  des  racines. 

18.  CYNIPS  nigro-viridis  nitens  ,  pedibus  pallidis} 
gallœ  foliorum  fàlicis. 

TÀnn  faun.fuec  n.  945.  Tenthredo  galla;  foliorum  falicis; 
Frifck  germ.  4,  p.  ii,  tab.  5.  Ichneumon  foliorum  falicis.' 
Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  i7>Jig.  i  —  f. 

Le  cinips  de  la  galle  des  feuilles  dejaule. 

Longueur  -j  ligne. 

Il  eft  d'un  vert  noirâtre  brillant.  Ses  antennes  &  fes 
pattes  font  d'un  jaune  pâle.  Ses  ailes  font  diaphanes  avec 
une  petite  raie  marginale.  Cet  infecte  vient  dans  ces  galles 
irréguliéces  que  l'on  voit  dans  la  fubftancc  même  des  feuil: 


DES    Insectes.  505 

les  du  faule.  Ces  galles  font  médiocrement  dures  &  un 
peu  charnues.  Souvent  les  faules  en  font  couverts. 

il  p.  CYNIPS  gallœ  graminis  filam&ntofee. 

Le  cinips  de  la-  galle  à  filets  du  chiendent. 

Onvoitfouvent  fur  \egramen  ou  chiendent,  des  touffes 
de  filets  blancs  aflez  gros ,  placées  principalement  aux  en- 
droits de  la  tige  d'où  partent  les  feuilles.  Ces  touffes  font 
au  moins  de  la  groffeur  d'un  pois  ,  il  femble  que  ce  foient 
de  petites  racines.  J'ai  long-tems  ramaffé  plufieurs  de  ces 
touffes  fans  favoir  ce  que  c'étoit  &  fans  qu'elles  m'ayent 
donné  aucun  animal.  Enfin  en  ayant  ouvert  quelques-unes, 
j'ai  trouvé  dans  le  centre  une  petite  loge  ,  où  étoit  une 
larve ,  ou  une  chryfalide.  Ayant  ainfi  découvert  que  cette 
excroiffance  du  gramen  était  une  larve ,  j'en  ai  confervé 
çlufieurs  j  mais  la  larve  ou  la  chryfalide  ont  toujours  péri 
avant  que  de  fubir  leur  dernière  métamorphofe.  Il  faudroit 
les  fuivre  à  la  campagne  en  confervant  le  chiendent  en 
terre  &  le  couvrant  d'une  cloche  de  verre  ,  pour  que  les 
petits  cinips  ne  s'échappaffent  point  lorfqu'ils  feroient 
éclos.  Leur  chryfalide  eft  d'un  blanc  jaunâtre  tranfparent  » 
avec  deux  petites  marques  noires  à  la  tête. 

2.0.  CYNIPS  totus  fufcus  f  thorace  fubyillofb  ,  galla 
hederce  terrefirls. 

Linnfaun.fuec.  n.  949'  Tenthredo  galla:  glechomar, 

Blank.  belg.   186.  Hedera  terreftris. 
Heaum,  inf.  tom,  3  ,  îah.  41 ,  /.  i  —  y. 

Le  cinips  de  la  galle  du.  lierre  terrejlre. 

Sa  couleur  eft  brune  ôc  noirâtre  ;  fon  corcelet  eft  un  peu 
velu.  Il  vient  de  galles  dures  &  rondes  ,  qne  l'on  trouve 
quelquefois  dans  la  fubftance  même  de  la  feuille  du  lierre 
terreftre. 

21.  CYNÎPS  aurantii,  ferrugineus ,  alariim  bafi  alhd 
punclo  nigro  ;  antennis  ni  gris  ,  pedibus faltatoriis* 


30^  Histoire    abrégée 

Le  ci nips  fauve  êC  /auteur  de  l'oranger. 

Longueur  i  §  ligne. 

Cette  efpéce  eft  belle.  Sa  couleur  eft  jaune  foncée  ; 
imitant  la  couleur  de  rouille.  Ses  antennes  font  noires  , 
fes  yeux  bruns  &  fes  pattes  un  peu  plus  pâles  que  le  refte 
de  fon  corps.  Ses  ailes  font  brunes  noirâtres  ,  mais  leur 
bafe  eft  blanche  avec  un  point  noir  tranfverfal  fur  le  blanc, 
ce  qui  fait  paroître  les  ailes  joliment  panachées.  Cet  infefle 
faute  très-bien,  suffi  fes  cuiffes  pofte'rieures  font-elles  beau-' 
coup  plus  grofles  que  les  autres.  Je  l'ai  trouvé  plufieurs 
fois  en  grande  quantité  fur  les  orangers ,  mais  je  ne  fais 
s'il  vient  d'une  galle  ,  &  fi  cette  galle  fe  trouve  fur  l'o^ 
ranger. 

22.  CYNIPS  nigernitens  ^  pedlBus  faltatoriis: 
Le  cinipi  fauteur  noir. 

Longueur  \  ligne. 

Il  eft  noir  &  liffe ,  fes  pieds  font  bruns  &  il  faute  très- 
bien.  Je  ne  connois  ni  fa  galle  ni  fa  larve. 

23.  CYNIPS  ater  ,  pedibus faltatoriis  fulvis» 
Le  cinips  fauteur  noir  à  pieds  fauves. 

Longueur  i  ^  ligne. 

Il  diffère  du  précédent  par  fa  grandeur ,  fa  couleur 
noire  matte ,  &  la  couleur  de  fes  pattes  qui  font  d'un 
fauve  pâle.  Je  ne  connois  point  la  galle  qui  le  pror 
duit. 

O  Les  trois  efpéces  précédentes  de  fauteurs  ont  le  vrai 
caratSlere  des  cinips  ,  mais  elles  en  ont  un  de  plus  qui  leur 
eft  particulier.  C'eft  qu'elles  portent  leurs  aîles  tout- à-fait 
croifées  les  unes  fur  les  autres  ,  comme  fi  elles  n'avoient 
qu'une  feule  aile.  Nous  aurons  lieu  de  remarquer  le  même 
port  d'ailes  dans  quelques  mouches  ôc  autres  infedes  à 
deux  aîjes. 

2i. 


DES    Insecte  s^  -50; 

24.CYNIPS  viridi- feriez  us  ,  abdomine  aureo  \  pedibus 

paUidis ,  chryfaiidum  papUionum. 
Reaum  inf.  tom.  6,  tab.  30  , /g.  ij,  i4  >  ij.  Ichneumon. 

Le  cinips  des  chryfaiides  de  papillons. 

Longueur  1  f  ligne. 

Les  chryfaiides  du  papillon  blanc  du  chou  m'ont  donné 
en  très  grande  quantité  cette  belle  efpéce  ,  foit  qu'elle  ait 
été  dépofée  primitivement  dans  la  chryfalide  ,  ou  la  che- 
nille qu'elle  aura  fait  périr ,  foit  que  quelqu'ichneumon  ait 
d'abord  fait  périr  la  chryfalide  ,  &  ait  enfuite  été  tué  lui- 
même  par  ces  cinips.  Une  feule  chryfalide  m'en  a  donné 
plus  de  quatre-vingt.  Ils  font  d'un  vert  clair  doré  ,  &  leur 
ventre  eft  bronzé.  Dans  les  mâles  les  antennes  &  les  pattes 
font  d'une  couleur  fauve  très-pâle.  Dans  les  femelles  les 
antennes  font  brunes  ,  les  cuifTes  d'un  vert  doré  ,  ôc  les 
jambes  feules  font  pâles. 

2J.CYN1PS  niger , pedihus pallidis , ovorum infectorum^ 

Le  cinips  des  œufs  des  infectes. 

Longueur  j  ligne. 

Cette  petite  efpéce  qui  eft  noire  6c  dont  les  pattes  font 
pâles  6c  blanchâtres,  ne  fait  point  de  galles ,  mais  elle  dé- 
pofe  fes  œufs  dans  ceux  des  autres  infedes  ,  des  papillons, 
des  punaifes ,  ôcc.  La  petite  larve  ^lot  dans  cet  œuf,  y 
prend  fa  croiffance  ,  fe  nourriffant  de  Ta  fubftance  de  fœuf , 
Enhn  elle  s'y  transforme  en  nymphe  ,  perce  la  coque  6c 
fort  avec  des  aîles  fous  la  forme  de  cinips. 

26.  CYNIPS  niger  nitens  ,  pedibus  pallidis  >  ichneU" 
monum  aphidum. 

Le  cinips  de  i ichneumon  des  pucerons. 
Longueur  ^  ligne. 

Il  eft  noir  un  peu  verdâtre  ÔC  luifant.  Ses  pieds  font  fau- 
ves plus  pâles  dans  les  femelles  que  dans  les  mâles.  Ceux- 
Tome  IL  Q  q 


So<j  Histoire     abrégée 

ci  ont  aufîî  les  antennes  plus  longues  &  comme  un  peu 
pectinées  du  côté  intérieur.  L'origine  de  ce  petit  infcûe 
eft  aflez  finguliere.  Nous  verrons  en  pariant  .es  ichneu- 
mons,  qu'il  y  en  a  une  très  -  petite  efpéce  ,  qui  dépofe  fes 
œufs  dans  le  corps  des  pucerons  &  ks  fait  périr.  L'œuf 
ou  la  larve  de  1  ichneumon  ne  font  pas  eux-mêmes  en 
fureté.  Notre  petit  cinips  plus  petit  que  le  puceron  &  que 
i'ichneumon,  va  dépoler  fes  œufs  dans  ces  mêmes  corps 
de  pucerons  que  1  ichneumon  a  fait  périr.  Lorfque  fa  larve 
efl:  éclofe,  elle  attaque  celle  de  1  ichneumon  &  elle  s'en 
nourrit.  C'eft  dans  le  corps  de  ce  puceron  fort  petit ,  que 
Te  palTe  cette  adion  dans  laquelle  périt  I'ichneumon.  Le 
cinips  fe  métamorphofe  enfuite  dans  ce  même  endroit , 
&  le  p  -rce  pour  en  fortir  iorfqu'il  eft  ailé. 

Pour  avoir  ces  cinips  il  faut  prendre  ces  pucerons  de 
couleur  jaune  bronzée ,  que  l'on  trouve  morts  fur  les  feuil- 
les. Ce  font  ceux  qui  ont  été  tués  par  les  ichneumons.  Dans 
ie  nombre  il  y  en  a  plufieurs  où  les  cinips  font  venus  fe 
loger ,  ôc  Ton  peut  par  ce  moyen  avoir  I'ichneumon  &  le 
cinips. 

Seconde     Famille. 

2J.  C  Y  N  I  P  S  foUoi um  fine  galla ,  totus  nigro-viridis 
nitens. 

JLe  cinips  des  feuilles  fans  galles 

Longueur  ^  ligne.  % 

En  examinant  les  feuilles  des  arbres  ,  on  y  trouve  affez 
fouvent ,  particulièrement  en-deflfous  ,  des  petites  larves  , 
&  plus  fouvent  encore  des  petites  chryfalides  attachées  à 
la  feuille  par  la  pointe  de  derrière  ,  les  unes  auprès  des  au- 
tres &  rangées  en  grouppes.  Toutes  ces  petites  chryfalides 
donnent  des  cinips  dont  plufieurs  différent  entr'eux.  Quel- 
ques-unes donnent  auffi  un  autre  genre  d'infeftes  très-ap- 
prochant du  cinips  &  dont  nous  allons  parler  incefTam- 
ment.  Ceci  prouve  que  tous  les  cinips  ne  viennent  point 
dans  des  galles. 


DES    Insectes,  507 

Celui  dont  il  s'agit  ici  eft  un  vrai  cinips  ;  fes  antennes 
&  la  forme  de  fon  ventre  le  démontrent.  Il  eft  par-tout 
d'un  brun  verdâtre  ôc  brillant,  même  fur  les  pattes. 

28.  CYNIPS  rqf'tx ,  Jîne  galla ,  totus  rùger. 

Le  cinips  du  rojier  ,  fans  galle. 

Longueur  f  ligne. 

Il  eft  tout  noir ,  un  peu  brillant.  J'ai  trouva  fes  petites 
chryfalides  brunes  ,  tachées  de  noir  ,  attachées  les  unes 
auprès  des  autres  fous  les  feuilles  du  rofier. 

3.$,  CYNIPS  quercùs  }Jine  galla^  totus  viridi-aureus  ^ 
pedibusflavis. 

Le  cinips  du  chêne ,  Jans  galle. 

Longueur  i  |  ligne.  ■ 

Ses  chryfalides  fe  trouvent  comme  celle  des  précédens 
grouppées  fous  les  feuilles  de  chêne,  ôc  quelquefois  ran- 
gées en  cercle.  Elles  font  fauves.  L'animal  qui  en  fort  eft 
d  un  vert  doré  très-brillant ,  fes  pattes  font  d'un  jaune 
pâle  ,  ôc  fes  antennes  font  brunes. 

tO-  Outre  les  cinips  que  nous  avons  décrits  ,  il  y  en  a 
pluiieurs  dont  nous  ne  connoiflbns  point  les  galles ,  &  dont 
nous  ne  donnerons  qu'une  très-courte  defcription.  Peut- 
être  y  en  a-t-il  quelques-uns  qui  peuvent  venir  de  certai- 
nes galles  dont  nous  avons  parlé  ,  ôc  dont  nous  n'avons 
point  connu  l'animal.  Dans  ce  cas, ceux  qui  pourront fui- 
vre  ces  métamorphofes,auront  foin  de  les  rapprocher. 

De    la    PREMIERE  Famille. 

30.  CYNIPS  nigro-viridis  nitens  y  alis  punciis  tribus 
aigris. 

Le  cinips  à  ailes pointille'es. 

Longueur  i  §  ligne. 

Ses  antennes  6c  fes  pattes  font  brunes.  Son  corps  eft 
d'un  vert  noie  bronzé  ;  ôc  fes  ailes  font  chargées  le  long 

Qqij 


5o8  Histoire     abrogée 

de  leur  bord  extérieur  de  trois  taches  brunes ,  qui  font 

aifément  reconnoître  cette  efpéce. 

De   la    seconde    Famille. 

31.  C  Y  N  I P  S  viridis  nitens  ,  pedlbus  albido-flavis. 
Le  cinips  vert  hron\é  à  pattes  blanches. 

Longueur  }  ligne. 

Le  mâ'le  a  les  pattes  toutes  jaunes  blanchâtres.  La  fe- 
melle a  les  cuifies  vertes  comme  le  relie  du  corps  ÔC 
l'aiguillon  de  la  queue  fort  apparent. 

32.  CYNIPS  niger  nitens,  pedibus  pallidls. 
Le  cinips  noir  à  pattes  blanchâtres. 

Longueur  1  ligne. 

De   la  troisième  Famille, 
I33.  C  I  N  I  P  S  fo/cus ,  Jèmoribus  clavatis. 

Le  cinips  brun  à  grojjes  ciiijfes. 
Longueur  i  -^  ligne. 

Cette  efpéce  plus  grande  que  les  autres  y  a  tout  le  porc 
d'un  ichneumon.  Ses  antennes  ont  les  deux  tiers  de  la 
longueur  de  fon  corps ,  &  ne  font  pas  tout-à-fait  cylin- 
driques comme  dans  les  autres  efpéces.  Néanmoins  elles 
font  coudées  ,  ôc  ont  à  la  bafe  un  long  article ,  ce  qui  dé- 
termine le  genre  de  cet  infede  ôc  léloigne  des  ichneu- 
iTions.  L'animal  eft  étroit  ôc  plus  allongé  que  ne  le  font 
les  autres  cinips.  Celui  que  j.'ai  eft  un  mâle,  fans  quoi  la 
forme  de  fon  aiguillon  auroit  encore  fourni  un  caradere 
ôc  démontré  que  cet  infe£te  eft  un  véritable  cinips. 

DIPLOLEPIS. 

LE    DIPLOLEPE. 

Ântennee  filiformes  longce  Antennes  filiformes  Ion» 
articulis  quatuor decim.  gués  compofées  de  quatorze 

anneaux. 


DES     Insectes.  ^op 

yilx  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus  uni  conicus  imra  valvas  Aiguillon  conique  entre  deux 

abdominis.  lames  du  ventre. 

Abdomen  ovatum  ,   ad    latera  Ventre  prefqu'ovale  ,    applati 

comprejjum  ,fubtus  acutum,  petiolo  des  côtés ,  ai'gu  en-deflbus  ,^  atta^ 

brevi  thoraci  connexim.  ché  au  corcelet  par  un  pédicu- 
le court. 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  nfles. 

Le  diploJepe  eft  ainfi  appelle  à  caufe  des  deux  lames 
de  fon  ventre  dans  lefquelles  fun  aiguillon  fe  trouve  caché, 
de  même  que  dans  le  genre  précédent  des  cinips.  Il  ref- 
femble  encore  aux  cinips  par  un  grand  nombre  d'autres 
endroits.  On  peut  voir  par  les  caraderes  que  nous  don- 
nons de  ces  deux  genres  ,  qu'ils  ne  différent  l'un  de  l'autre 
que  par  leurs  antennes  ,  qui  dans  le  cinips  font  coudées , 
ou  brifées  &  cylindriques  ,  au  lieu  que  dans  le  diplolepe 
elles  font  longues  ,  filiformes,  toutes  unies  comme  celles 
de  l'ichneumon  ôc  nullement  coudées  dans  leur  milieu. 
Cette  forme  d'antennes  rapprocheroit  le  diplolepe  de 
l'ichneumon  ,  tandis  qu'il  refiemble  au  cinips  par  tous  les 
autres  caracletes.  C'eft  ce  qui  nous  a  porté  à  diitinguer 
cet  infefre  &  à  en  former  un  genre  féparé. 

Du  refte ,  à  cette  différence  près  ,  le  diplolepe  ne  pa- 
roît  gueres  s'éloigner  du  cinips.  Sa  larve  eft  précifément 
femblable  à  la  fienne ,  &  habite  de  même  dans  les  galles 
des  arbres  ôc  arbuftes,  dans  lefquels  elle  croît  ôc  fe  mé- 
tamorphofe ,  ôc  dont  elle  fort  fous  la  forme  d'infede 
^rfait. 

Ce  genre  n'eft  pas  à  beaucoup  près  aufTi  nombreux 
que  celui  des  cinips.  Nous  n'en  connoiffons  que  les  ef- 
péces  fuivantes. 

il.DIPLOLEPIS  fufcus  ,  ga//a  glohofce  glabrœ  éC 
dura  foliorum  quercâs.  Planch.  i  j  ,  fig.  2. 

R.o[el.  inf.  vol.  3  ,  fuppkm,  tah.  3  î  >  3 6.  <&*  tab,  j  3  ,  /.  i o  ,  1 1 ,  Vefpa  gallarum 
quernaruœ. 


3IO  Histoire    a  b  r  ]f  g  i  e 

Le  diplolepe  de  la  galle  ronde  SC  dure  du  chêne. 

■Longueur  I  f  ligne.    Largeur  y  ligne. 

Cet  infe£te  eft  tout  brun  &  aflez  luifant.  Ses  antennes 
font  de  la  longueur  de  fon  corps.  L'animal  eftgros  ,  court 
•6c  ra.naii'é  comme  ceux  de  ce  genre.  Ses  ailes  font  tranfpa- 
rentes  ,  plus  longues  du  double  que  fon  corps  ,  ôc  elles  ont 
à  leur  bord  extérieur  un  point  marginal  brun.  L'infede  les 
p  jrte  ordinairement  à  plat  &  croifées  fur  fon  corps. 

C'eft  dans  ces  galles  rondes,  dures  6c  lifTes  qui  viennent 
fur  le  revers  des  feuilles  du  chêne,que  naît  cet  infetle.  Ces 
mêmes  galles  produifent  un  cinips  ,  comme  nous  l'avons 
déjà  vu.  Il  s'agiroit  de  favoir  fi  c'eft  le  cinips  ou  le  diplole- 
pe qui  eft  le  véritable  habitant  de  la  galle  ;  c'eft  ce  qu'il  n'eft 
pas  aifé  de  déterminer  :  peut-être  le  cinips,  en  dépofant  fes 
œufs,  donne  lieu  à  la  galle  de  fe  former,  ôc  que  le  diplole- 
pe dépofe  enfuite  fon  œuf  dans  la  galle  commençante» 
ce  qui  fait  périr  la  larve  du  cinips  :  peut-être  aufli  ces  deux 
infedes  étant  armés  de  femblables  aiguillons  ,  peuvent- ils 
l'un  ôc  l'autre  dépofer  leurs  œufs  fur  les  feuilles  du  chêne 
&  occafionner  des  galles  femblables. 

2.  DIPLOLEPIS  bedeguaris  niger ,  ahdomlne ferru.' 
gineo  apice  nigro  ,  pedlbus  rufis, 

Linn.faun.  fuec.  n.  938.  Tenthredo  antennis  duodecim-nodiis  n'igtis,  abdomine 

fubtus  fcrrugineo,  pedibus  flavis ,  alis  immaculatis. 
Linn.fyjl.  nat.  edk.  lo  ,  p.  îîj  ,  n.  i.  Cynips  nigra ,  abdomine  ferrugineo  ^oC-. 

tice  nigro  ,  pedibus  ferrugineis, 
Reaum.  inf.  tom.  5 ,  tab.  46  ,f.  ^  —  8.  &  tab.  47  ,/.  i  >  4. 
A6l.  Upf.  1736,  p.  19  ,  n,  5.  Ichneutnon  bedeguaris. 
Blank.  belg.  \S7  ,  t.  ï6  ,f.v,x,y.,z. 

Le  diplolepe  du  bedeguar. 

Longueur  I  ^  ligne.    Largeur  ^  ligne. 

Le  bedeguar  ,  ou  cette  excroiffance  chevelue  que  l'on 
trouve  fur  le  rofier  ôc  donr  nous  avons  déjà  parlé  ,  fournit 
plufieurs  de  ces  diplolepes  qui  font  noirs  ,  avec  le  ventre 
brun  ,  luifant,  noir  vers  le  bout  ôc  les  pattes  brunes.  Si  on 
ouvre  les  loges  ligneufes  du  bedeguar  lorfque  les  petits 


DES    Insectes.  ^tx 

animaux  qui  font  dedans  font  prêts  à  en  fortir  ,  on  trouve 
dans  les  unes  des  cinips  ,  dans  d  autres  des  ichneuirions  ôç 
dans  plufieurs  ces  infettes-ci. 

5.  DIPLOLEPIS  bedegiiaris  levis  fungojl ,  Jufcus 
ocidis  aigris. 

Le  diplolepe  de  la  galle  f on gueiife  SC  Ujfe  du  rojîer. 

Longueur  i  ligne.  Largeur  }  ligne. 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  fauve  ;  fes  yeux  feuls  font 
noirs  ,  ôc  fon  ventre  eft  un  peu  plus  brun  que  le  refte 
de  fon  corps.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  l'animal, 
&  fes  aîles  font  un  peu  plus  grandes  que  lui.  Il  fort  du  be- 
deguar  lifTe ,  ou  de  cette  galle  fongueufe  du  rofier  dans  la- 
quelle vient  le  beau  cinips  doré  à  queue. 

^.  DIPLOLEPIS  niger  ,  abdomine  fufco  lucido  f 
pedihus  riifis  ,  antennis  aigris. 

Le  diplolepe  noir  à  ventre  brun  êC  antennes  noires. 

Longueur  i  ligne.    Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  &  prefque  de  la  longueur  de 
fon  corps.  Sa  tête  6c  fon  corcelet  font  de  même  couleur. 
Le  ventre  eft  d'une  couleur  brune  très-luifante.  Son  ai- 
guillon eft  affez  apparent.  Ses  pattes  font  fauves  >  &  fes  aî- 
ies  diaphanes  excédent  le  ventre. 

5.  DIPLOLEPIS  fufcus )  abdomine  lucido , pedibus 

rujis  ,  antennis  fufcis. 

Le  diplolepe  brun  à  ventre  luifant  éC  antennes  brunes. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  5  ligne. 

Il  reffembie  tout*à-fait  au  précédent ,  fi  ce  n'eft  qu'il  eft 
brun  &  que  fon  ventre  eft  encore  plus  luifant. 

(5.  DIPLOLEPIS  totas  niger , pedibus flavis. 

Le  diplolepe  noir  à  pattes  jaunes. 

Langueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Ses  antennes  fonç  de  la  longneur  de  fon  corps,  Tout  l'a» 


S}^  Histoire     abrogée 

nimal  eft  noir ,  mais  fa  tête  &  fon  corcelet  font  d'un  noir 
matte  ,  au  lieu  que  fon  ventre  eft  luifant  &  poli.  Ses  pattes 
font  jaunâtres  &  fes  aîles  un  peu  noires.  Ces  ailes  font 
aufl]  grandes  que  tout  Tanimal. 

EULOPHUS. 

V  E  U  L  0  P  H  E. 
Antennœ  ramofa.  Antennes  branchues. 

A\x  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes," 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus  ani  conicus.  Aiguillon  conique. 

Abdomen  fubovatum,petioio  tho-       Ventre  prefqu'ovale ,  attaché  au 

raci  connexum.  corcelet  par  un  pédicule  court. 
Qçdli  très.  Trois  petits  yeux  Uffes. 

Le  cacactere  fîngulier  de  ce  genre  fe  tire  de  la  forme  de 
fes  antennes  qui  font  branchues  ,  &  forment  une  efpdce  de 
jolie  panache ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  qu'il  porte. 
Les  branches  des  antennes  naiffent  du  filet  principal  , 
elles  font  au  nombre  de  trois  qui  partent  du  fécond  ,  du 
troifiéme  &  du  quatrième  anneau  de  l'antenne.  Ce  genre 
eft  le  feul  de  tous  ceux  de  cette  fe£lion  dont  les  antennes 
foient  ainfi  figurées.  A  ce  caractère  près ,  i'eulophe  reflem- 
ble  tout-à-fait  aux  diplolepes  &  aux  cinips  ,  &  ce«  trois 
genres  ne  fe  diftinguent  guères  que  par  la  forme  de  leurs 
antennes. 

Je  n'ai  point  trouvé  la  larve  de  cet  infe6le  qui  doit 
approcher  de  celles  des  cinips  qui  n'habitent  point  dans 
des  galles.  Sa  chryfalide  au  moins  relTemble  tout-à-fait 
aux  leurs  ,  ôc  lorfque  je  l'ai  ramafiee  ,  je  m'attendois  à 
avoir  des  cinips.  Elle  me  donna  ces  infettes  qui  font  do- 
rés ,  verdâtres  ôc  briilans.  Cette  chryfalide  fe  trouve  atta- 
chée fous  les  feuilles  ;  il  y  en  a  plufieurs  ramaltées  enfem- 
ble.  L'infecte  parfait  eft  petit  /&  jufqu'ici  je  n'ai  rencon- 
tre qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre.  L'efpéce  d'ichneumon 
que  décrit  M.  de  Geer  ,  pag.  /8<^  ,  tab.  3;  ,  f.  i  ,  7 

de 


DES    Insectes;  5,^ 

de  fou  o'jvrage  ,  paroit  être  une  autre  efpéce  de  ce  même 
genre. 

i.EULOPHUS.Planch.  i;,  fig,  j. 
Ueulophe. 

i,ongueur  x  f  lignes. 

Ses  antennes  font  compofées  de  fept  pièces  affez  lon- 
gues ,  dont  trois  ;  favoir  ,  la  féconde  ,  la  troifiéme  &  la 
quatrième  jettent  de  longues  appendices  ou  branches  aufli 
longues  que  l'antenne  ,  ce  qui  forme  comme  deux  bou- 
quets fur  la  tête  de  l'infetle.  Tout  l'animal  eft  d'un  beau 
vert  doré  &  brillant  ,  il  n'y  a  que  les  antennes  qui  font 
jaunâtres  6c  les  pattes  qui  font  blanches. 

Ce  font  des  petites  chryfalides  femblables  à  celles  des 
cinips  fans  galles, qui  m'ont  donné  ce  bel  infette.  Ces  pe- 
tites chryfalides  Croient  attachées  par  leur  pointe  de  der- 
rière à  des  feuilles  de  tilleul ,  ôc  elles  font  éclofes  chez 
moi. 

ICHNEUMON. 

UlCHNEUMO  N. 

Antenncc  filiformes  i  Ion-  Antennes  filiformes  lon- 
gx ,  vibratihs,  gués  vibratiles. 

Alx.  inferiores  breviores.  Ailes  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  ♦  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus  ani  triplex.  Aiguillon  divifé  en  trois  pièces. 

Jlbdomen  petioLo  ttnui  longo  tho-       Ventre  attaché  au  corcelet  par 

raci  connexum.  un  pédicule  long  &  mince. 
OcelU  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Les  Naturaliftes  ont  donné  aux  infedles  de  ce  genre  le 
nom  d'ichneumons  ,  mouches-ichneumons ,  ou  guêpes- 
ichneumons  -,  parce  que  ces  petits  animaux  qui  approchtrnt 
de  la  guêpe  ,  font  à  plufieurs  autres  infedes  une  guerre 
femblable  à  celle  que  l'ichneumon  des  anciens  faifoit  fui- 
vant  eux  au  crocodile.  Cet  ichneumon  qu'ils  décrivent 

Tome  II.  R  r 


314  Histoire    ABRÉcéE 

fous  la  forme  d'un  petit  quadrupède  ,  à  peu  près  de  la 
grofleur  d'un  rat  ,  fautoit  dans  la  gueule  du  crocodile 
qu'il  tient  ouverte  lorfqu'il  dort  au  foleil.  Pénétrant  ainfi 
dans  le  corps  de  cet  animal  ,  il  rongeoit  &  déchiroit  fes 
entrailles  &  le  faii'oit  périr.  Telle  elt  la  fable  qu'ont  rap- 
portée les  anciens.  L'infefte  que  nous  traitons  eft  un 
ichneumon  bien  plus  formidable  pour  les  autres  infeftes  , 
que  l'autre  ne  l'eft  pour  le  crocodile.  Il  lait  dépofer  fes 
œufs  dans  le  corps  de  ces  petits  animaux,  par  une  entaille 
qu'il  fait  à  leur  peau  ,  &  fa  larve  venant  à  éclore  dans  1  in- 
térieur ,  ronge  les  entrailles  de  l'infede  qui  la  renferme  , 
s'en  nourrit  ôc  le  fait  périr.  Comme  l'ichneumon  des  an- 
ciens eft  un  animal  qui  n'a  jamais  exifté  ,  nous  avons  cru 
devoir  conferver  ce  nom  à  cet  infe£te  ,  fans  craindre  la 
confufion  des  noms  entre  deux  animaux  dont  l'un  n'eft 
que  fabuleux. 

Parmi  les  différens  carafteres  de  ce  genre  ,  il  y  en  a  trois 
qui  lui  font  propres  ,  &  qui  feuls  le  feroient  aifément  dif- 
tinguer  de  tous  ceux  de  cette  fettion.  Le  premier  confifte 
dans  la  forme  ôc  le  mouvement  des  antennes  de  l'ichneu- 
mon. Ces  antennes  font  fines  ,  auffi  déliées  qu'un  fil ,  aflez 
longues  dans  la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre ,  &  de  plus 
elles  ont  un  mouvement  de  vibration  prefque  perpétuel. 
L'infette  les  fait  toujours  agir  ,  &  c'eft  par  cette  raifon 
que  quelques  auteurs  ont  appelle  les  ichneumons  ,  mujcce 
vibratlles  ,  ou  tnu/ca  antennis  vibrtfhtibus.  Le  fécond  ca- 
raftere  propre  aux  ichneumons  dépend  de  la  conformation 
de  leur  ventre  &  principalement  de  fa  partie  fupérieure. 
Dans  ce  genre  d'infeâes  ,  le  ventre  tient  au  corcelet  par 
un  pédicule  mince  &  étranglé ,  fouvent  aflez  long,  comme 
on  le  remarque  dans  Vichneitmon  à  long  pédicule  &  dans 
quelques-autres  efpéces.  Cet  étranglement  du  ventre  vers 
fon  origine  fert  à  faire  reconnoître  les  ichneumons  &  à 
empêcher  de  les  confondre  avec  d'autres  infettes  qui  en 
approchent ,  fur-tout  avec  les  mouchts-à-fcie  dont  quel- 
ques-unes leur  lelTemblent  beaucoup.  Enfin  le  dernier 


DE  S     Insectes.  31^ 

caractère  particulier  de  ce  genre  fe  tire  de  la  figure  de  l'ai- 
guillon  des  femelles.  Cet  aiguillon  déborde  le  ventre  , 
dans  quelques  efpéces  même  il  furpafle  de  beaucoup  la 
longueur  du  corps  :  mais  ce  qui  efi:  le  plus  fingulier  ,  c'eft 
qu  il  femble  que  l'ichneumon  ait  trois  aiguillons  d'égale 
longueur.  C'eft  ce  qui  a  fait  nommer  cet  infede  par 
Aldrovande  ôc  Mouffet  ,  mufca  trlpilis.  Cependant  fi  on 
examine  un  peu  attentivement  ces  trois  aiguillons  ,  on 
voit  qu'il  n'y  en  a  qu'un  véritable,  qui  eft  celui  du  milieu, 
les  deux  des  côtés  ne  font  que  des  efpéces  de  fourreaux  ou 
demi-fourreaux  ,  des  lames  creufes  ,  qui  fe  joignant  en- 
femble  recouvrent  le  véritable  aiguillon  &  lui  fervent 
d'enveloppe.  C'eft  ce  que  l'on  apperçoit  clairement ,  lorf- 
que  l'infeéle  tient  ces  fourreaux  rapprochés  contre  l'ai- 
guillon :  pour  lors  il  paroît  n'avoir  qu'un  feul  aiguillon  plus 
gros  ;  mais  s'il  les  fépare  de  lui  même  ou  qu'on  les  écarte , 
il  femble  qu'il  en  ait  trois  ;  fi  au  contraire  on  n'écarte 
qu'un  des  demi-fourreaux  ,  l'ichneumon  paroît  avoir  deux 
aiguillons.  Ces  différences  ont  trompé  quelques  Na:ura- 
liftes  anciens  ,  qui  ont  donné  à  quelques  efpéces  de  ce 
genre  le  nom  de  mouches  à  deux  aiguillons  ;  mujca 
bipilis. 

La  ftru£ture  des  demi-fourreaux  &  celle  du  véritable  ai- 
guillon font  différenres.  Ceux-là  font  creufés  d'un  côté 
pour  couvrir  l'aiguillon  ,  convexes  en-dehors  ,  aflez  mois 
ôc  moufles  vers  le  bout.  Leur  couleur  eft  ordinairement 
noire  ,  ôc  vus  à  la  loupe  ils  paroifi^nt  velus.  Le  véritable 
aiguillon  qui  eft  au  milieu  eft  cylindrique  ,  ferme  ,  pointu 
ôc  un  peu  plus  gros  vers  le  bout  j  creux  en-dedans  ôc  percé 
vers  fon  extrémité  ;  fa  couleur  brune  tire  fur  le  maron  ôc 
fa  fuperficie  eft  lifTe.  De  plus  ,  l'origine  des  fourreaux 
ôc  celle  de  l'aiguillon  font  différentes.  Celui-ci  part  de 
l'extrémité  du  ventre^  ceux-là  naifi"ent  du  deffous  du  ven- 
tre ,  un  peu  moins  bas  que  fon  extrémité  ,  ôc  ils  fe  recour- 
bent pour  aller  gagner  l'aiguillon  qu'ils  enveloppent.  Cet 
aiguillon  accompagné  de  les  fourreaux  eft  propre  aux  fe- 

Rr  ij 


5i<?  Histoire     a  b  r  ]^  g  ]f  e 

meiles  ,  &  toutes  les  fois  qu'on  trouve  des  ichneumons 
qui  n'en  ont  point,  on  peut  afibrer  qu'ils  f<;nt  mâles.  Il  f^ut 
cependant  y  regarder  de  près  ,  car  dans  quelques  femelles 
l'aiguillon  eft  très-court  ,  ce  qui  peut  induire  en  erreur 
fi  on  n'y  fait  pas  allez  d'attention. 

Tels  font  les  caratteres  à  l'aide  defquels  on  peut  aifé- 
ment  reconnoître  les  ichneumons.  Les  larves  de  ces  infec- 
tes refle  m  bl  enta  des  vers  blancs,  moilafles,  fans  pattes,  & 
dont  la  tête  feule  eft  brune  6c  écailleufe.  On  les  rencontre 
difficilement ,  parce  qu'elles  font  ordinairement  cachdes 
dans  le  corps  d'autres  infedes  vivans.  Les  chenilles  dont  la 
peau  eft  tendre  &  délicate ,  font  de  tous  les  infettes  ceux 
qui  font  les  plus  fujets  à  être  attaqués  par  les  ichneumons. 
Les  pucerons  &  quelques -autres  font  aufli  la  proie  de 
quelques  petites  efpéces  de  ce  genre.  Lorfque  l'ichneumon 
femelle  veut  faire  la  ponte  ,  elle  fe  pofe  fur  une  chenille  , 
ou  un  autre  infede  femblable  ,  elle  perce  fa  peau  avec  fon 
aiguillon ,  &  dépofe  dans  le  corps  de  lanimal  un  ou  plu- 
fieurs  œufs  qui  coulent  le  long  de  la  cavité  intérieure  de 
l'aiguillon.  Si  l'ichneumon  eft  d'une  groffe  ou  moyenne 
efpéce  ,  il  ne  dépofe  guères  qu'un  ou  deux  œufs  dans  le 
corps  d'une  chenille  ,  mais  les  petits  ichneumons  en  dé- 
pofent  un  nombre  confid.érable.  La  chenille  ainfi  bleilée, 
va  &  mange  à  fon  ordinaire  dans  les  commencemens  , 
elle  ne  paroît  ni  malade ,  ni  languilTante  ;  elle  porte  cepen- 
dant dans  fon  corps  des  larves  d'ichneumon  ,  quelquefois 
jufqu'à  trente  &  quarante  qui  vivent  à  fes  dépens  ôc  fe 
nourriffent  de  fa  fubftance.  Il  femble  que  dans  cet  état 
elle  devroit  périr  en  peu  de  tems.  Mais  ces  larves  vora- 
ces  n'attaquent  point  les  vifceres  principaux  de  la  che- 
nille ,  ce  qui  la  tueroit  fort  vite  &  elles  aufli  faute  de  nour- 
riture. Elles  ne  détruifent  qu'une  efpéce  de  fubftance  graif- 
feufe  qui  eft  en  grande  quantité  dans  la  chenille ,  &  qui 
femble  ne  lui  être  utile  que  dans  le  tems  de  fa  transforma- 
tion. Cette  fubftance  que  Malpighi  a  décrite  dans  fa  dif- 
fertation  fur  le  ver-à-foie  ^  &  qu'il  a  nommée  corps gra^f 


DES     Insectes.  ^'ij 

Jeux  ,  peut  nourrir  fuffifamment  la  larve  ou  les  larves 
d'ichneumons  fans  que  la  chenille  périffe.  Elle  vit  pendant 
iong-tems  .  elle  mange  à  fon  ordinaire  j  &  ce  n'eft  qu'a- 
près un  certain  tems  qu'elle  commence  à  languir  :  pour 
lors  les  larves  d  ichneumons  qui  font  parvenues  à  leur 
grofTeur  ,  après  avoir  rongd  le  corps  graifieux  de  la  che- 
nille ,  percent  ia  peau  avec  leurs  dents  ,  ôc  en  fortent  pour 
fe  filer  une  coque  dans  laquelle  elles  puiffent  fe  meta- 
morphofer.  On  voit  la-  chenille  criblée  de  tous  côtés  par 
les  larves  qui  en  fortent  ,  fe  mouvoir  languiffamment 
ôc  périr  peu  de  tems  après.  D'autres  chenilles  j  quoique 
remplies  de  larves  d'ichneumons  ,  parviennent  à  fe  tranf- 
former  &  à  fe  changer  en  chryfalides  ,  probablement  parce, 
que  ces  larves  qui  ne  font  pas  encore  parvenues  à  leur 
grofTeur ,  ne  les  ont  pas  autant  épuifées  &  ne  percent 
point  leur  peau  pour  en  fortir  ;  mais  après  quelques  jours, 
on  voit  fortir  de  ces  chryfalides  les  larves  qui  les  percent 
de  tous  côtés  pour  fe  filer  enfuite  des  coques  ,  ce  qui  fait 
également  périr  la  chryfalide.  D'autres  larves  ne  fortent 
point  de  cette  façon  des  chryfalides  des  chenilles  ;  elles  y 
retient  enfermées  après  les  avoir  fait  périr  ,  elles  fe  tranl^ 
forment  dans  leur  intérieur,  ôc  on  voit  fortir  d'une  chryfa- 
lide de  chenille  un  ichneumon  parfait  &  aîlé ,  au  lieu  du 
papillon  ou  de  la  phalène  qu'on  s'attendoit  d'avoir. 

Lorfque  les  larve.^  d'ichneumons^  après  être  parvenues  à 
leur  groffeur,  font  forties  du  corps  de  la  chenille  qui  les 
renfermoit ,  elles  fe  filent  comme  les  chenilles  une  petite 
coque  de  foie.  Cette  coque  efl  de  la  figure  d'un  œuf 
un  peu  allongé.  Les  petites  efpéces  qui  habitent  en  grand 
nombre  dans  le  corps  d'une  feule  chenille  ,  ôc  qui  en  for- 
tent en  même  tems  ,  filent  ces  coques  les  unes  à  côté  des 
autres  ,  ce  qui  forme  une  tralTe  cotonneufe  ,  telle  qu'efl 
celle  que  donnent  les  ichneumons  à  coton  :  ou  bien  ces  pe- 
tites coques  rangées  fymétriquement  les  unes  à  coté  des 
autres,  imitent  un  rayon  de  ruches  d'abeilles ,  comme  on  le 
voit  dans  ia  troifiéme  efpéce  de  ce  genre.  Les  grandes 


3iS  Histoire    ABRécéE 

efpéces  au  contraire  qui  n'habitent  jan-ais  que  feules  ,  ou 
tout  au  plus  deux  à  la  fois  dans  le  corps  d'un  infette  ,  fe 
filent  des  coques  féparées.Ces  coques  plus  groffes  que  les 
précédentes/ont  toutes  blanches  lorfqu'elles  viennent  d'ê- 
tre filées  :  peu  de  tems  après  elles  font  joliment  bariolées 
de  bandes  tranfverfes  brunes  &  blanches.  L'infede  pour 
produire  cette  variété  de  couleurs  ,  fortifie  d'abord  fa  co- 
que de  bandes  de  foie  plus  fortes  par  endroits.  Enfuit© 
lorfque  la  coque  eft  achevée  ,  il  répand  une  liqueur  brune, 
qui  pénétrant  dans  les  endroits  les  plus  minces  de  la 
coque  ,  leur  donne  cette  couleur ,  tandis  que  les  bandes 
plus  épaiffes  &  plus  fortes  en  foie  relient  blanches.  On 
rencontre  fouvent  des  coques  d'ichneumons  ainfi  bario- 
lées ,  dont  les  bandes  font  plus  ou  moins  ferrées.  D'autres 
grandes  efpéces  d'ichneumons  ne  fe  filent  point  de  coques, 
mais  fe  transforment  en  chryfalides  dans  l'intérieur  des 
chenilles ,  ou  de  leurs  nymphes  qui  leur  fervent  de  coques. 
Les  nymphes  d'ichneumons  font  molles  ,  blanchâtres  , 
ôc  on  y  diftingue  aifément  toutes  les  parties  de  1  infede 
parfait  qui  en  doit  fortir.  Quelques-unes  de  celles  qui  font 
renfermées  dans  des  coques,  ont  une  propriété  finguliere, 
c'eft  de  faire  fauter  la  coque  qui  les  contieiit.  i)i  on  met 
ces  coques  fur  fa  main  ou  fur  une  table  ,  on  eft  furpris  de 
les  voir  fauter  ôc  fouvent  s'élancer  de  plufieurs  lignes 
en  l'air.  Le  méchanifme  par  lequel  Tinfede  fait  ainfi  fauter 
fa  coque,  paroit  fort  difficile  à  appercevoir.  Ce  qu'il  y  a  de 
plus  probable  ,  c'eft  que  l'infede  s'allongeant ,  &  pouxfant 
par  cette  adion  les  deux  extrémités  de  fa  coque  ,  force 
quelques  endroits  du  milieu  de  cette  même  coque  à  ren- 
trer en-dedans  ,  enfuite  lorfque  l'mfede  fe  replie  fubi- 
tement ,  les  bouts  de  fa  coque  qui  étoient  allongés  fe  rap- 
prochent l'un  de  l'autre  ,  ôc  le  milieu  fe  rétabliffant  par  un 
mouvement  élaftique  ôc  fe  trouvant  poufle  en  -  dehors , 
frappe  le  plan  fur  lequel  la  coque  eft  pofée ,  ôc  l'en  éloi- 
gne par  le  mcme  effort ,  ce  qui  la  rejette  ôc  la  fait  fiiuter  en 
l'air. 


D3S     Insectes.  515» 

Les  ichneumons  ou  les  infedes  parfaits  qui  fortent  des 
chryfalideSjfont  ordinairement  allongés  &  éfilés.  Leur  tête 
eft  petite  ,  &  les  antennes  de  la  plupart  font  longues  pro- 
pottionément  à  leur  grandeur.  Ils  ont  tous  quatre  aîles 
veinées  ,  attachées  à  leur  corcelet ,  donj^les  deux  fiipérieu- 
res  font  plus  longues  que  les  autres.  Leurs  pattes  font 
au  nombre  de  fix  ôc  affez  grandes  ;  les  dernières  fur  tout 
font  plus  longues  que  les  autres.  Le  ventre  eft  allongé 
&  ne  tient  au  corcelet  que  par  un  filet  mince  ,  quelquefois 
affez  long  :  enfin  dans  les  femelles  le  ventre  el^  terminé  par 
un  aiguillon  plus  ou  moins  long  ,  accompagné  des  deux 
côtés  de  demi-fourreaux  qui  relfemblent  au  véritable  ai- 
guillon ,  enforte  que  l'infede  paroît  en  avoir  trois. 

Les  efpéces  que  renferme  ce  genre  ,  font  en  très-grand 
nombre  ,  &  plufieurs  d'entr'elles  offrent  des  lingularités 
remarquables.  Nous  ne  nous  arrêterons  ici  qu'à  quelques- 
unes  des  plus  frappantes.  Quelques  ichneumons  méritent 
d'être  confidérés  pour  leur  petiteffe  finguliere.  De  ce  nom- 
bre font  les  quatre  premières  efpéces  de  ce  genre  ,  dont 
les  unes  habitent  fouvent  par  centaine  à  la  fois  dans  le 
corps  d'une  feule  chenille  ,  &  fe  filent  enfuite  des  coques 
ramaffées  en  peloton  ;  les  autres  n'habitent  qu'une  à  une 
dans  le  corps  des  pucerons  ,  que  leur  petiteffe  empêche 
d'en  contenir  davantage.  D'autres  ichneumons  attirent  les 
regards  par  la  longueur  de  leur  aiguillon.  La  cinquième 
efpéce  ,  que  nous  avons  appellée  \ichneumon  à  longue 
queue  ,  furpaffe  toutes  les  autres  par  cet  endroit  :  fon  ai- 
guillon eft  deux  fois  plus  long  que  fon  corps.  Dans  quel- 
ques efpéces  ,  les  cuiffes  poftérieures  font  déméfurément 
gruffes ,  dans  d'autres  ce  font  les  jambes  ,  ee  qui  leur  donne 
un  port  toutà-fait  extraordinaire.  Dans  la  plupart  de  ces 
infedes  j  le  ventre  eft  ou  cylindrique  ou  appiati  en-deffcus  ; 
quelques  -  uns  au  contraire  l'ont  appiati  fur  les  côtés  , 
enforte  que  le  ventre  eft  aigu  en-deffous  &  en-deffus  , 
&  que  vu  de  côté  ,  il  paroît  large  &  repréfente  une  efpéce 
de  coutelas  ou  de  faucille.  Beaucoup  d'efpéces  ont  leurs 


520  Histoire     ABRécéE 

antennes  miparties  de  blanc  &  de  noir,  d'autres  ont  les 
pattes  ou  Je  corps  bariolés  ;  quelques-unes  ont  des  ban- 
des noires  lur  les  ailes. 

Enfin  une  dernière  remarque  à  faire  ,  c'eft  que  dans 
quelques  efpdces  ^e  ce  genre  les  mâles  font  ailés  ,  tandis 
que  leurs  femelles  n'ont  point  d'ailes.  On  feroit  fort  em- 
baraflfé  de  reconnoître  ces  ic^neumons  fans  ailes  ,  fi  les 
trois  aiguillons  qu'ils  portent  &  le  mouvement  perpétuel 
de  leurs  antennes  ne  les  décélo.t  pas.  Ces  deux  caraderes 
les  font  auifi-tôt  diftinguer  ,  car  du  refle  ces  ichneumons 
non  ailés  ont  à  la  première  vue  beaucoup  de  relTemblan- 
ce  avec  les  fourmis.  Nous  avons  trouvé  dans  ce  pays-cî 
trois  efpéces  de  ces  ichneumons  fans  ailes,  dont  une  eft 
très-petite  ,  &  peut-être  y  en  a-t-il  davantage.  Les  pays 
étrangers  en  ont  aulli,  &  je  me  fouviens  d'en  avoir  vu 
une  efpéce  affez  grande  dans  le  cabinet  de  M,  de  Reau- 
mur  qui  l'avoit  rangée  parmi  les  fourmis. 

I.ICHNEUMON  ferico  conglobato  albo.  Linn.fauni 
Juec.  n.  pj  I. 

Linn.fyjl-  nat.  edit.  lo ,  p.  $69  ,  n.  67.  Iclineumon  niger  pedibus  ferrugineis. 

Journal  des  favans,  17  ij  ,  p-  47^•  Mouche  à  coton. 

Dsnh  phyjico-theol.  Z.  8 ,  c.  6  ,  tz.  11. 

Raj.  inf.  iîi  ,  n.  ij.  Vefpa  ichneumoa  parva  ,  crucigena  nuUis  in    cauda 

fetis ,  toto  corpore,  antennis  &  pedibus  nigris. 
Trifch.  irerm.  (■  ,  p.  i^,  t.  10. 
R?aum   inf.  1 ,  tab.  3  5  ,Jïg.  6. 
Aâ.  Upf.  \T!,6  ,p.  ij>  ,  n.  10.  Ichneumon  tophos  feticeos  exftruens, 

L'iç/ineumon  à  coton  blanc. 

Longueur  1  ligne. 

Oi  trouve  fouvent  dans  les  prés  des  efpéces  de  boules 
f  jyeufes  ,  blanches ,  d'uii  pjuce  environ  de  long  ,  ôc  de  la 
forme  d'un  œuf,  attachées  aux  tiges  des  herbes.  Elles 
refiemblent  à  la  première  vue  à  une  coque  de  quelque 
chen  11 1.  Mais  \\  on  ouvre  une  de  ces  boules  ,•  on  voit  que 
c'efl  un  amas  de  petites  coques  recouvertes  d  une  çpu- 
çhw  de  loie.  Toutes  ces  coques  font  filées  par  des  petites 

larves 


DES    Insectes.  52» 

larves  d'ichneumons  qui  s'y  métamorphofent ,  &  en  les 
gardant  on  en  voit  fortir  les  petites  mouches-ichneumons 
en  très  grande  quantité.  Elles  font  noires,  leurs  antennes 
font  au  moins  de  la  longueur  de  leurs  corps  ^  leurs  aîles 
font  diaphanes  avec  un  petit  point  marginal  brun,  &  leurs 
pattes  font  entrecoupées  de  couleur  fauve  ôc  de  noir.  A 
l'extrémité  du  ventre  des  femelles  ,  on  voit  trois  petits  ai- 
guillons courts  qui  partent  de  deffous  le  ventre  ,  &  qui 
paroiffent  davantage  en  le  preflant. 

2.ICHNEUMO  N/êrico  conglobatofiavo.  Linn.jaun» 
Jiiec.  n.  P52. 

Linn.J^Jl.  nat.  edit.  lo,  p.  îé8  ,  n.  69.  Ichneumon  niger  pedibus  fîavis, 

Goed.  lat.  i ,  p.  ^9  ,n.  \\.  O'gall,  tom.  1 ,  tab.  xj. 

Lijî.  G«ei,  17  ,  n.  7, 

Raj.  cantabr.  p.  35. 

Riz;.  inf.  1^4.  n.  ii.  G-p.  %6o,  Mufca  braflicarix  eruc«. 

Derrh,  phyfico-tkeol.  l.S  ,  c.  6  ,  n.  ii. 

Reaum.  inf.  tom,  2, ,  tab.  53,/.  1,7,8,  ii, 15.  ^^» 

Merian.  europ,  i  ,  r.  4^.  ' 

A61,  Upf.  1756,  p.  z9  ,  n.  II.  Ichneumon  parafiticus  erucarum  minimus. 

De  Geer.  inf.  p.  575  &*  704  ,   tab.  16,  /■    i-^6.  Petit  ichneumon   noir  à 

corps  allongé  &  ovale  ,  &  à  jambes  d'un  jaune  foncé  ,  qui  vit  en  fociété  dans 

les  chenilles. 
Rofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  4.  Bombyl.  &  vefp, 

L'icineumon  à  coton  jaune. 

Longueur  i  ^  ligne. 

Ceux-ci  vivent  en  compagnie  comme  les  précédens." 
Ordinairement  ils  dépofent  leurs  œufs  dans  le  corps  de 
quelque  chenille  ,  &  principalement  de  celle  du  papillon 
blanc  du  chou.  Les  petites  larves  qui  en  viennent, vivent 
dans  le  corps  de  la  chenille  &  fe  nourriflent  de  fa  fubftan- 
ce  ,  ce  qui  la  fait  périr.  Quelquefois  cependant  elle  par- 
vient à  fe  changer  en  chryfalide,  mais  bientôt  après  elle 
périt  fans  fe  transformer  en  papillon.  Les  petites  larves 
parvenues  à  leur  grofleur ,  fortent  du  corps  de  la  chenille 
ou  de  la  chryfalide  qu'elles  percent  de  tous  côtés  &  fe 
mettent  à  filer  des  petites  coques  jaunes  les  unes  à  côté 
des  autres  ;  mais  ces  coques  ne  forment  point  de  boules 
Tome  IL  Sf 


,0^ 


322  Histoire    ABRÉcéE 

régulières  &  ne  font  pas  recouvertes  d'une  couche  de  foie, 
comme  dans  J'efpéce  précédente  ,  enforte  que  l'on  diftin- 
gue  très-bien  chaque  coque  en  particulier.  Au  bout  de 
quelques  jours  on  en  voit  fortir  de  petits  ichneumons  fem- 
blables  aux  précédens  ,  fi  ce  n'eft  qu'ils  font  un  peu  plus 
grands  ,  que  leurs  pattes  font  jaunes  &  que  leurs  antennes 
n'égalent  pas  tout-a-fait  la  longueur  de  leur  corps. 

3.ICHNEUMON fkrico  alveari-formL 

Reaum.  inf.  tom.  z ,  tah,  3  5 ,  /,  7.  La  coque. 

JJ ichncumon  à  coques  en  forme  de  rayons  de  ruche. 
Longueur  1  ligne. 

Les  coques  de  cette  efpéce  font  toutes  pofées  les  unes 
à  coté  des  autres  dans  leur  longueur  ,  &  forment  des  ef- 
péces  de  tablettes  plattes  des  deux  côtés.  Sur  chaque  face 
on  voiries  extrémités  de  ces  petites  coques  cylindriques  , 
qui  font  ouvertes  lorfque  l'infecle  en  eft  forti  ôc  qui  re- 
préfentent  très-bien  les  cellules  d'un  rayon  de  mouches  à 
miel.  Pendant  long-tems  j'ai  rencontré  de  ces  coques 
tantôt  grifes  ,  tantôt  brunes  ,  mais  prefque  toujours  \çs 
petites  mouches  en  étoient  forties ,  &  celles  qui  ne  l'é- 
toient  pas  périffoient  avant  que  de  fe  transformer.  Enfin 
je  fuis  parvenu  à  avoir  quelques-uns  de  cqs  ichneumons 
qui  font  femblables  aux  précédens ,  mais  plus  éfilés.  Leur 
couleur  eft  noire,  leurs  pattes  font  brunes,  6c  leurs  anten- 
nes ont  les  deux  tiers  de  la  longueur  de  leur  corps. 

4.   ICHNEUMON  aphidum.  Linn.  faun,  fuec. 
n.  ^S3- 

Linn.fyji.  nat.  edit.  10  ,  p.  î68  ,  n.  6^,  Ichneumon  njger  ,  pedibus  rufis,  an- 
tennis  filiformibus  longis. 

L' ichneumon  des  pucerons. 

Longueur  1  ligne. 

Parmi  les  pucerons  qui  couvrent  les  plantes  &  les  ar- 
bres ,  on  en  voit  qui  font  morts ,  ôc  dont  le  corps  brun  , 


DES     Insectes.  523 

gros  &  luifant  refte  collé  à  la  feuille.  Ces  pucerons  ont 
été  piqués  par  des  petits  ichneumons ,  qui  ont  dépofé 
leurs  œufs  dans  leur  corps.  Ces  œufs  venant  à  éclore ,  la 
petite  larve  vit  dans  le  corps  du  puceron  qu'elle  fait  pe'- 
rir.  Elle  fait  enfuite  fa  coque  dans  ce  cadavre  qui  paroît 
dur  ôc  gros ,  &  elle  en  fort  fous  la  forme  d'infede  parfait 
ôc  aîlé  par  une  ouverture  qu'elle  fait  à  la  peau.  Ce  petit 
ichneumon  femblable  aux  précédens,  eft  noir  avec  les  pat- 
tes jaunes  ,  &  les  antennes  prefqu'auffi  longues  que  fon 
corps.  On  le  voit  quelquefois  voltiger  fur  les  pucerons  9 
s'y  arrêter  &  approcher  fon  aiguillon  &  fon  ventre  de  l'a- 
nus du  puceron  pour  y  dépofer  fon  œuf. 

Nous  avons  vu  en  parlant  des  cinips,  que  la  petite  larve 
de  cet  ichneumon  n'étoit  pas  en  fureté  dans  le  corps  du 
puceron.  Il  furvient  fouvent  un  petit  cinips  dont  nous 
avons  parlé  ,  qui  vient  auffi  dépofer  fon  œuf  dans  le  mêr 
me  endroit,  ôc  dont  la  larve  tue  celle  de  l'ichneumon  , 
enfortc  que  l'on  voit  alors  fortir  de  ces  pucerons  morts  f 
des  cinips  &  non  pas  des  ichneumons. 

5.  ICHNEUMON  ater  ,  pedlbus  riifis  ,  fids  anl 

corpore  duplo  longlorihus. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  5^9.  Ichneumon  ater  ,  pcdibus  rufis. 

Linn.  fyfi.  nat,  edit.  jo  ,  p.  563  ,  n.  jo.  Ichneumon  manifeflator. 

Ka].  inf.  156.  Vefpa  ichneumon  tota  nigra  ,  prêter  pedes  qui  crocei  funt  , 

(maf.) 
Ka].  ibid.  x6i.  Mufca  tripills  corpore  tenui  admodum  &  prslongo,  fetls  a 

cauda  ,  omnium  ,  quas  unquam  vidi ,  longiffimis ,  exeuntibus  ,  (  femina.  ) 
Aâ.  Upf.  1736  ,  p.  29  ,  n,  5.  Ichneumon  cauda  tripili,  abdomine  tereti  atro  , 

pedibus  filiformibus  rubris. 
Reaum.  inf.  tom.  6  ,  tab.  Z9  ,/.  lë. 
De  Geer.  inf.  pag.  703 ,  tab.  36  ,  Jîg.  9,  Ichneumon  noir  à  corps  allongé  & 

cylindrique  ,  &  à  jambes  roufles ,  de  la  grande  efpéce. 

Uichneumon  à.  longue  queue. 

'Longueur  10  lignes.  Largeur  i  \  ligne. 

Ce  grand  &  fingulier  ichneumon  eft  tout  noir,  à  l'ex- 
ception de  fes  pattes  qui  font  d'un  roux  fauve.  Ses  anten- 
nes ont  les  trois  quarts  de  la  longueur  de  fon  corps ,  ôc  les 

Sf  ij 


324  Histoire     ÂBRécéE 

foies  de  fa  queue  en  ont  au  moins  le  double.  Cette  efpéce 
eft  celle  de  ce  genre  qui  a  la  plus  longue  queue.  Des 
trois  foies  qui  la  compofent,  deux  font  noires,  grofles  & 
velues  ,  ce  font  celles  des  côtés  qui  fervenr  de  gaines. 
Celle  du  milieu  qu'elles  enveloppent  &  qui  eft  le  vérita- 
ble aiguillon,eft  brune,  lifie  ,plus  mince  ôc  plus  roide,elle 
part  du  deflbus  du  ventre  ,  au  lieu  que  les  autres  naiflent 
de  fa  pointe.  Les  ailes  qui  font  grandes,  ont  un  point  mar- 
ginal brun.  Tout  l'infeûe  eft  allongé  ,  mais  fon  ventre 
fur-tout  eft  fort  long  &  plus  gros  par  le  bout.  On  ren- 
contre fouvent  cet  ichneumon  voltigeant  dans  les  bois. 

JV.  B.  J'en  ai  trouvé  une  autre  efpéce  toute  femblable , 
mais  plus  petite  de  près  de  moitié.  Je  penfe  qu'elle  n'eft 
qu'une  variété  de  la  précédente  ,  n'y  trouvant  aucune  au- 
tre différence  que  celle  de  la  grandeur. 

,<?.  I  C  H  N  E  U  M  O  N   a  ter,  pedibus  rufis  ,  fetis  ani 
longitudine  corporis ,  abdomine  Icevi. 

L ichneumon  noir  à  queue  de  la  longueur  du  corps  êC  ven-- 

tre  lijfe. 
Longueur  7  lignes.    Largeur  1  §  ligne. 

Cette  efpéce  eft  noire  avec  les  pattes  fauves.  Elle  fe 
diftingue  des  autres  qui  en  approchent  ,  parce  que  les 
poils  de  fa  qiîeue  font  de  la  longueur  de  fon  corps  ,  & 
l'animal  eft  aflez  gros  &  large.  Son  ventre  eft  liffe  ôc  c'eft 
en  quoi  cet  ichneumon  diffère  du  fuivant. 

7.  ICHNEUMON  atér  ,  pedibus  rufis  ijetis  ani  Ion' 
gitudine  corporis ,  abdomine  tuberculis  lateralibus. 

U ichneumon  noir  à  queue  de  la  longueur  du  corps ,  éC 

ventre  à  tubercules. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  \  ligne: 

La  feule  différence  qui  foit  entre  cette  efpéce  &  la  pré- 
cédente, dépend;  i°.  de  la  largeur  ;  celle-ci  eft  plus  grefle 
&  plus  mince  :  2°,  des  tubercules  qui  font  des  deux  côtés 


DES    Insectes.  52J 

du  ventre  ,  favoir  deux  fur  chaque  anneau.  Ces  tubercu- 
les font  lifles  &  élevés.  On  trouve  cette  efpéce  ôc  la  pré- 
cédente fur  les  arbres. 

8.ICHNEUMON<z/^r, pedibus  rufis ,fens anl corpore 
triplo  brevioribus ,  abdomine  fère/èjjili. 

Reaum.  inf.  tom.  ^  ,  tab.  3î  ,  /.  13. 

L'icAneumon  à  pattes  fauves  âC  courte  queue. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Cette  efpéce  plus  grofle  &  moins  éfilée  que  la  précé- 
dente^lui  reffemble  pour  les  couleurs.  Elle  eft  noire  6c  fes 
pattes  font  d'une  couleur  fiiuve  rougeâtre.  Elle  diffère  de 
i'efpéce  ci-deffus  ;  i°.  par  la  longueur  différente  de  fa 
queue  qui  n'égale  gueres  que  le  tiers  ou  même  le  quart 
de  la  longueur  de  fon  corps  ,  ôc  dont  les  filets  fontroides. 
2°.  Par  le  haut  des  cuiffes  qui  eft  noir  dans  cette  efpé- 
ce ,  au  lieu  que  dans  l'autre  il  eft  de  la  même  couleur 
que  le  refte  des  pattes.  Cet  ichneumon  vient  dans  les 
coques  &  les  chryfalides  des  papillons.  Il  n'y  en  a  ordinai- 
rement qu'un  dans  chaque  coque.  Les  antennes  de  cet  in- 
fede  font  noires  ,  auffi  longues  que  fon  corps  &  compo-? 
fées  d'environ  trente-fix  articles. 

5).  ICHNEUMON  ater ,  pedibus  rufis  ,fetis  anl 
corpore  triplo  brevioribus  j  abdominis  bajî  tenui  longa 
petiolata. 

L' ichneumon  à  pattes  fauves  éC  ventre  en  filet. 

Longueur  j  f  lignes.   Largeur  j  ligne.  • 

Celui-ci  eft  long ,  éfilé  ôc  reffemble  beaucoup  à  Pavanf 
dernière  efpéce.  Il  eft  pareillement  noir  ôc  fes  pattes  font 
fauves.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  mcitié  de- 
fon  corps  ,  mais  les  filets  de  fa  queue  qui  font  minces  , 
n'égalent  pas  le  tiers  du  corps.  La  bafe  des  cuiffes  eft  noi- 
re comme  dans  I'efpéce  précédente  dont  celle-ci  diffère 
en  ce  que  fon  ventre  eft  mince  comme  un  fil;  fur-tout  ea 


326  Histoire     abrogée 

haut  ;  n'allant  en  groflifTant  que  vers  le  bas ,  au  lieu  que 
le  ventre  de  l'ichneumon  précédent  eft  gros  par-tout  , 
quoique  le  bas  foit  un  peu  plus  gros  que  le  refte. 

10.  ICHNEUMON  niger  ,  pedibus  rufis  ,  fronte 
Jlava. 

L'ichneumon  noir  à  pattes  fauves  SC  devant  de  la  tête 

jaune. 
"Longueur  3  lignes.    Largeur  f  ligne. 

Ses  antennes  font  noires,  un  peu  pâles  en-deffous ,  &  de 
la  longueur  de  la  moitié  de  fon  corps.  Tout  l'animal  efl 
noir,  à  l'exception  du  devant  de  fa  tête  qui  eft  jaune.  Ses 
pattes  font  de  couleur  fauve ,  mais  fes  pieds  de  derrière 
font  noirs.  Les  ailes  ont  un  point  marginal  bien  marqué. 

11.  ICHNEUMON  niger ,  pedibus  ferrugineis  ; 
femoribus  pojlicis  crajjis  globojîs. 

Uichneumon  noir  à  pattes  brunes  éC  grojfes  cuijfes. 

Longueur  1  f  lignes.    Largeur  §  ligne. 

Ce  petit  ichneumon  eft  tout  noir ,  il  n'y  a  que  fes  pat- 
tes qui  foient  d'une  couleur  fauve  brune.  Ses  antennes 
font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fon  corps.  Mais  ce 
qui  fait  le  cara£lere  fpécifique  de  cet  infeâe  ,  ce  font  fes 
cuifles  poftêrieures  qui  font  grofles  &  prefque  fphériques. 
On  le  trouve  fouvent  dans  les  maifons  fur  les  fenêtres. 

12.  ICHNEUMON  niger  ,  pedibus  ferrugineis  , 
femoribus  pojlicis  crafjis  denticulo  armatis. 

Linn.  fyjl.  nat.  ed.it.  to,  p   yéj  ,  n.  47.   Ichneumon  niger  ,  abdomine  fubcyr 
lindrico  ,  pedibus  ferrugineis,  femoribus  clavatis  ,  poflicis  dentatis. 

Uichneumon  noir  à  pattes  brunes  êC  groffes  cuijfes  den- 
telées. 

Longueur  3  f  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Il  eft  tout  noir ,  fes  pattes  feules  font  d'un  brun  fauve." 
Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  trois  quarts  de  fon 


DES    Insectes.  527 

corps.  Ses  cuifles  poftérieures  font  fingulîeres.  Elles  font 
grofles  j  prefque  rondes  &  armées  intérieurement  d'une 
pointe  ou  petite  dent  aiguë  ,  ce  qui  fait  le  caradere  parti- 
culier de  cette  efpéce. 

15.  ICHNEUMON  niger  ,  pedîèus   rufis  ,  genuhiis 
annulo  albo. 

L' ickneumon  noir  à  pattes  fauves  éC  genoux  blancs. 

Longueur  y  lignes.    Largeur  f  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fon 
corps.  Elles  font  noires  ,  ainfi  que  la  tête  ,  le  corcelet  & 
le  ventre.  Les  pattes  font  d'une  couleur  fauve  un  peu 
rougeâtre ,  mais  à  l'origine  de  chaque  jambe  il  y  a  un  an- 
neau blanc.  On  apperçoit  aufli  à  l'origine  des  cuiiTes  ,  fur 
cette  efpéce  de  tête  ronde  qui  les  joint  au  corps  ^  un  petit 
point  blanc. 

■  Cet  infe£te  varie.  Dans  les  uns  la  groffe  tête  qui  joint 
les  pattes  au  corps  eft  fauve  comme  les  cuiffes ,  dans  les 
autres  elle  eft  noire.  Dans  les  derniers  l'anneau  blanc  des 
pattes  eft  plus  apparent.  Dans  tous ,  les  filets  du  ventre 
îbnt  noirs ,  ôc  égalent  environ  la  longueur  de  la  moitié  du 
ventre. 

14.  ICHNEUMON  niger  ,  pedihus  rufis  ,  femorum 
bajî  piincLo  albo. 

Vichneumon  noir  à  pattes  fauves  y  éC  point  blanc  à  la%afe 
des  cuiffes. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps.  Tout 
l'infede  eft  noir  ôc  allongé.  Ses  pattes  font  fauves  à  l'ex- 
ception des  tarfes  poftérieurs.  Sur  la  petite  pièce  de  la 
bafe  des  cuiffes  qui  eft  noire  ,  il  y  a  un  petit  point  blanc. 

N.  B.  Idem  api  ce  thoracis  punclo  albo. 

Cette  variété ,  ^ui  eft  un  peu  plus  grande ,  mais  du  refte 
toute  femblable  à  l'efpéce  ci-deflus  ,  n'en  diffère  que  par 


328  Histoire    abrégée 

un  petit  point  blanc ,  qui  fe  trouve  à  la  pointe  du  cor- 

celet. 

ij;.  ICHNEUMON  niger ,  pedihus  albidls ,  alarum 
punch  nigro. 

De  Geer.  inf.  pag.  fSf  &<  704 ,  tab,  17  ,fg.  16.  Ichneumon  noir  à  corps  allongé 
&  ovale,  à  jambes  d'une  feuille -morte  jaunâtre. 

JJ ichmumon  noir  à  pattes  blanchâtres. 

Longueur  i  j  ligne.    Largeur  j  ligne. 

Ce  petit  ichneumon  eft  tout  noir  &  lifle.  Ses  antennes 
font  de  la  longueur  de  fon  corps.  Ses  pattes  font  blanchâ- 
tres. Ses  ailes  qui  font  diaphanes  ont  un  point  noir  au  bord 
extérieur.  Il  eft  forti  de  têtes  de  cirjîum  où  habitoient  des 
iarves  de  charanfon  dont  il  avoir  fait  périr  quelques-unes. 

1 5.  ICHNEUMON totus  niger , dbiis pojlicis clavatis , 
abdomine  longo ,  tenui  ^falcato. 

Linn.faun.  fuec.  «.985.  Ichneumon  tibils  pofticis  clavatis. 

Mouffa.  lat,  64 .  /.  I  J  î-  Mufca  triplis  i. 

Reaum.  inf.  tom.  4  ,  tah.  10,/.  14. 

A^.  Upf.  1 73(î ,  p.  i8  ,  n.  1.  Ichneumon  cauda  triplici ,  abdomine  fuperne  fla- 
vefcente  ,  pedibus  clavatis. 

Ibid.  p-  it> ,  n.  17.  Ichneumon  cauda  inermi  ,  abdomine  falcato  ,  pedibus  clava- 
tis. maf. 

Uichneumon  tout  noir  à  pattes  pojlérieures  tr  es- longues  éC 

greffes. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Cet  ichneumon  eft  noir,  mince  &  long;  on  voit  cepen- 
dant un  petit  anneau  blanc  à  l'origine  de  fes  jambes  ôc  des 
tarfes  près  de  l'articulation.  Les  pattes  poftérieures  font 
plus  longues  que  les  autres  5c  ont  fur-tout  des  jambes  fort 
grofles.  Le  ventre  qui  eft  mince  ,  applati  ,  plus  gros  vers 
le  bout  &  recourbé  ',  eft  terminé  par  trois  aiguillons  très- 
déliés  ôc  plus  longs  que  le  corps  de  l'animal  ;  les  deux  laté- 
raux font  noirs  &  un  peu  blanchâtres  vers  le  bout,  Ôc  celui 
du  milieu  eft  un  peu  fauve.  Les  aîles  fo^t  blanches  Ôc  dia- 
phanes. 


DES      I  M  S  E  C  T  t  S.  5  ap 

17.  I  C  H  N  E  U  M  O  N  niger  ,  tibiis  pojlicis  clavatis  , 
abdomine  teniù  falcato  circa  médium  julvo, 

Vlchneumon  noir  a  pattes  pojlérieures  groffes  SC  milieu  du. 
ventre  fauve. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  §  ligne. 

On  prendroit  volontiers  cette  efpéce  pour  une  variété 
de  la  précédente.  Elle  lui  reiïemble  infiniment  ôc  elle  n'en 
diffère  que  par  les  marques  fuivantes.  1°.  Elle  n'a  point 
d'anneaux  blancs  à  l'origine  des  jambes  ôc  des  tarfes ,  mais 
elle  efl:  toute  noire  ,  à  l'exception  du  milieu  du  ventre  ; 
favoir  ,  le  quatrième  &  le  troifiéme  anneau  ôc  le  bas  du 
fécond  qui  font  de  couleur  fauve.  2°.  Ses  aiguillons  font 
plus  courts  que  fon  corps  ôc  n'égalent  guères  que  la  moitié 
de  la  longueur  du  ventre  ;  ils  font  tout  noirs.  3 °.Les  anten- 
nes plus  courtes  que  dans  l'efpéce  ci-deiTus  ne  font  que  de 
la  longueur  de  la  tête  ôc  du  corcelet  pris  cnfemble  ,  ce 
qui  fait  environ  le  tiers  de  la  longueur  de  l'animal. 

,18.  ICHNEUMON  niger ,femori5us pojlicis  crajjl- 
JJlmis  fulvis  punclo  albido. 

L'ichneumon  noir  à  pattes  pojlérieures  fauves  ,  très-grojjes 
SC  tachetées. 

Longueur  5  §  lignes.  Largeur  ^  ligne. 

Je  n'ai  pu  examiner  cet  animal  que  fur  un  feul  individu 
en  mauvais  état  ôc  mutilé  ,  mais  fa  figure  eft  il  finguliere 
que  je  n'ai  point  voulu  le  paffer  fous  fdence.  U  eft  d  une 
couleur  noire  matte.  Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la 
longueur  de  la  moitié  de  fon  corps.  Les  pièces  qui  font  à 
la  bafe  des  cuifles  poftérieures  ,  font  auffi  longues  que  les 
cuiffes  auxquelles  elles  reffemblentjôc  leur  couleur  eft  noi- 
re. Les  véritables  cuiffes  font  très-groffes  ,  ovales  ,  de 
couleur  fauve  ,  avec  un  point  blanchâtre  un  peu  citron 
vers  leur  extrémité  du  côté  intérieur.  Les  jamles  font 
minces  ôc  en  arc  pour  fe  pouvoir  courber  ôc  appliquer  fuc 
la  cuiffe  ;  elles  font  noires.  Les  ailes  font  aulTi  noirâtres. 

Tome  IL  T  t 


^^o  Histoire    abrégée 

15).  ICHNEUMON  niger  ,  nèiis  riifis  ,  femoribus 
pojlicis  clavat'is  ,  abdomine  longo  falcato. 

Vichneumon  noir  à  pattes  fauves  ,  à  cuiffes  pojlirleures 
grojjes  se  ventre  en  faucille. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  qui  font  longues  ,  font  toutes  noires  ,  ainfi 
que  fa  tête  ,  fon  corcelet  ôc  fon  ventre  ;  ce  dernier  eft  très- 
long  &  fait  à  lui  feul  les  deux  tiers  de  la  longueur  de  1  ani- 
mal, il  eft  très-mince  ,  éfilé  ôc  recourbé  en  faucille.  Les 
<  cuiffes  font  noires  &  les  jambes  fauves.  Les  pattes  de  der- 
y     riere  plus  longues  que  les  autres ,  ont  leurs  cuifles  très- 
'        groifes.  Cette  forme  des  pattes  ôc  la  figure  du  ventre^font 
aifément  reconnoître  cette  efpéce. 

20.  ICHNEUMON  luteus  j  capite  thoraceque fufco 
apicefiavo. 

ISichneumon  jaune  à  tête  SC  corcelet  noir  avec  la  pointe 
jaune. 

Lcngueur  i  o  lignes.     Largeur  i  §  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fon 
corps.  Leur  couleur  eft  brune  tirant  fur  le  fauve.  Sa  tête  eft 
brune  ,  avec  les  yeux  noirs  ôc  la  lèvre  fupérieure  d'un  jau- 
ne citroné.  La  couleur  de  fon  corcelet  eft  d'un  brun  noir  , 
mais  fa  pointe  eft  jaune.  Le  ventre  un  peu  applati,eft  jaune, 
ainfl  que  les  pattes.  Les  ailes  font  aufti  teintes  de  jaune. 

21.  ICHNEUMON  luteus  totus.  Linn.faun.fuec.  n. 
9(^1- 

Linn,  fyjî.  nat.  eiit.  lo  ,  p.  j6é  ,  n.  Si.  Ichncumon  luteus,  thorace  flriato  ,  ab- 
domine falcato. 

Lift  Goed.  59,/.io.  C. 

Goed.  belg.  ■• ,  p.  ijs  ,/.  37.  ^  gall.  tom.  ;  ,  îal-  ?7  -.fg-  Infima. 

Rflj.  inj.  25  î ,  n.  6,  Vefpa  ichneunion  major  tota  fulva  ,  alis  amplis,  anteriori- 
biis  nota  fulva  circa  médium  margintm  anteriorem  infignibus. 

AB.  Upf.  17^6, p.  19  ^  n.  i?.Ichneumon  fia  vus,  abdomine  falcato ,  alis  ereflis. 

Reaum,  inf-  tom.  6  ,  :ab,  30  ,  jïg.  p. 


DES    Insectes;  531 

Uichneumon  jaune  à  ventre  en  faucille. 

Longueur  lo  lignes.    Largeur  i  j  ligne. 

Cette  grande  &  belle  efpéce  a  les  yeux  noirâtres  5c  tout 
le  refte  du  corps  d'un  jaune  roux.  Ses  antennes  font  un  peu 
moins  longues  que  fon  corps.  Son  ventre  eft  fait  en  arc  ôc 
plat  des  côtés  ,  enforte  qu'il  reflemble  à  un  coutelas 
courbe  ©u  à  une  faucille.  Il  tient  au  corcelet  par  un  pédi' 
cule  long,  très-mince  &  femblable  à  un  filet  qui  eft  dom- 
pofé  de  fes  premiers  anneaux.  Les  aiguillons  font  très- 
courts  &  débordent  à  peine  le  ventre.  Les  ailes  membra- 
neufes  ont  un  point  marginal  jaunâtre. 

JV.  B.  J'en  ai  une  variété  plus  petite  d'un  tiers. 

22.  ICHNEUMON  capiu  thoraceque aigris , amenais 
pedibus  abdomineque  falcato ,  luuis. 

Reaum.  inf.  tom.  i ,  tab.  $4,Jîg-  6. 

L'ichneumon  a  tête  èC  corcelet  noirs  ,  SC  ventre  jaune  en. 
faucille. 

Longueur  $  lignes.     Largeur  |-  ligne,       ♦ 

C'eft  prccifément  la  même  forme  de  corps  que  dans 
l'efpéce  précédente.  Son  ventre  efi:  aullî  applati  par  les 
côtés  &  recourbé  en  forme  de  faucille  ;  fes  antennes  font 
aulli  de  la  longueur  de  fon  corps  &  les  aiguillons  de  fa 
queue  fort  courts.  La  différence  de  cette  efpéce  conlifte 
en  ce  que  fa  tête  ôc  fon  corcelet  font  noirs ,  ôc  tout  le  refte 
de  fon  corps  jaune  ,  tant  les  antennes  ôc  les  pattes  que  le 
ventre. 

25.  ICHNEUMON  luteus  ;  oculis  ,  thorace  infra ^ 
abdominifque  falcati  apice  aigris. 

Linn-faun.  faec.  n.  9S9,  Ichneumon  totus  luteus  ,  abdotninis  apice  nigro. 
Linn.  fyfi.  nat.  edit.  10  ,  p.  jôé  ,  n.  5 1.  lehneumon  luteus  ,  abdomine  falcato  i 

apice  nigro, 
Raj.  inf.  Z5  3  ,  n.  7.  Vefpa  ichneumon  précèdent!  congener  ,  (ed  minor  ,  tum 

corpore ,  tum  alis,  verum  imo  abdomine  feu  cauda  nigra. 
Aïbin,  inf.  tab.  7  ,  /.  e. 

Tt  ij 


352  Histoire    abrogée 

L'ichneiimon  jaune  à  corcelet  noir  en-dejfous  êC  extrémité 

du  ventre  noire. 
Longueur  8  lignes.    Largeur  i  4  ligne. 

Ses  antennes  aufli  longues  que  fon  corps  ,  font  d'un 
^aune  fauve.  Le  reftc  de  fon  corps  efl:  de  la  même  couleur, 
à  l'exctption  des  yeux  ,  du  defTous  du  corcelet  ôc  de  l'ex- 
trémité du  ventre  qui  font  noirs.  Les  aîles  font  aufl;  jaunes. 
,Cet  infette  reffemble  tout-à-fait  pour  la  forme  aux  deux 
fyrécédens,  fon  ventre  eftfait  de  même  en  coutelas  &  ap- 
plati  des  côtés.  Les  filets  de  fa  queue  font  très -courts  ôc 
peu  apparens. 

24..  ICHNEUMON  niger  ,  abdominefalcato  j pedihus 
abdominifque  medio  fiavis. 

Linn.faun.  fuec,  n.  $175.  Ichneumon  niger-;  abdomine  antice  luteo  ,  pedibiii^ 

que  luteis. 
Linn.jyjl.  nat.  eàît.  10 ,  p.  î«ç  ,  n.  46.  Ichneumon  niger  ,  abdomine  falcaio  , 

fegmentis  1°.  50.  4°.  que  rufis,  pedibus  tenuibus  ferrugineis. 
Raj.  inf.z'i^  ,n.  17.  Vefpa  ichneumon  major  &  longior  ,  abdomine  multo  te- 

nuiore  ligamento  pedori  adnexo. 
A5{.  Upf.  173*  ,  p.  z9  ,  n.  16.  Ichneumon  niger  ,  abdomine  falcato  fuperne 

luteo  ,  alis  ereâis.  ^ 

De  Geer.  inf  p.  70?.  (y  î74  >  tah,  6  ,J!g.  11  ,  iz.  Ichneumon  noir  à  corps  en 

forme  de  faux  ,  dont  le  milieu  eft  jaune-rougeâtre  &  à  jambes  antérieures 

jaunes. 

V ichneumon  noir  à  pattes  âC  milieu  du  ventre  citron. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  ligne, 

La  forme  du  corps  de  celui-ci  eft  encore  la  même  que 
celle  des  trois  précédens.  Ses  antennes  font  de  la  longueur 
de  fon  corps.  Tout  l'infede  eft  noir  ,  à  l'exception  du 
milieu  de  fon  ventre  ;  favoir,  le  fécond  ,  le  troifiéme  ôc  le 
quatrième  anneau  ,  ôc  des  pattes  qui  font  de  couleur 
titron  ,  encore  les  cuifles  poftérieures  font -elles  fouvent 
noires.  Les  aîles  font  brunes. 

2).  ICHNEUMON  /uteus  ,  thoracis fafciis  tribus, 
longitudtnahbus fufcis. 

L  ichneumon  jaune  à  corcelet  rayé. 
Longueur  5  lignes.    Largeur  \  ligne. 


DES    Inse(5tes<  5j5 

Cet  infeâ:e  ed:  par-  tout  d'un  jaune  un  peu  fauve ,  feule- 
ment fes  yeux  font  noirS;&  il  y  a  fur  fon  corcelet  trois  ban- 
des brunes  longitudinales,  une  au  milieu  &  une  de  chaque 
côté  ,  ce.  qui  fait  paroître  le  corcelet  rayé  de  fauve  6c 
de  brun.  La  lèvre  fupérieure  eft  plus  jaune  que  le  refte  du 
corps ,  les  antennes  égalent  les  trois  quarts  de  la  longueur 
de  celui-ci ,  &  le  ventre  eft  un  peu  applati.  C'eft  autour 
des  chênes  que  l'on  trouve  fréquemment  cette  efpéce. 

z6.  ICHNEUMO  NJuJcus  ,  caplte  abdominijque  apice 
ni  gris. 

U ichneumon  brun  à  tête  SC  bout  du  ventre  noirs. 

Longueur  i  lignes.     Largeur -^  ligne. 

Ses  antennes  de  la  longueur  de  fon  corps  ,  font  de  coU" 
leur  brune.  Sa  tête  eft  noire  ;  fon  corcelet  eft  brun  j  avec 
un  peu  de  noir  à  la  pointe.  Son  ventre  eft  fauve  ,  mais  fon 
premier  anneau  6c  les  derniers  de  la  pointe  font  noirs.  Les 
pattes  font  brunes ,  ôc  les  a'iles  font  très-tranfparentes  avec 
un  point  marginal  brun. 

La  coque  de  ce  petit  icbneumon  eft  blanchâtre  ,  fa- 
tinée  ,  avec  deux  anneaux  bruns  ,  un  en-  haut ,  l'autre  en- 
bas  ,  ce  qui  la  fait  reffembler  à  un  petit  baril. 

27.  ICHNEUMO  NjZavo  -ferrugineus  ,  apice  thoracis 
nigro. 

Uichneamon  jaune  à  pointe  du  corcelet  noire. 

Longueur  z  -j  lignes.    Largeur  -j  ligne. 

•Il  eft  par -tout  d'un  jaune  un  peu.fauve  ,  fi  ce  n'eft  à  la 
partie  poftérieure  de  fon  corcelet  qui  eft  noire.  Ses  anten- 
nes font  de  la  longueur  de  fon  corps  ,  ôc  les  filets  de 
fa  queue  très-courts  &  peu  apparens. 

28. ICHNEUMO  N^avo  ,  riifo  ,  nigroque  rariegatûs  , 
thoracis  apice  flavo. 

JJ  ichneumonjauve  à  taches  noires  SC  pointe  du  corcelet  jaune» 

Longueur  ;  ^  lignes.    Largeur  i  ligne$ 


3^4  Histoire     ABRécÉE 

Ses  antennes  qui  font  fauves  ,  égalent  les  deux  tiers 
de  la  longueur  de  fou  corps.  Sa  tête  eft  de  la  même  cou- 
leur j  avec  les  yeux  noirs  ôc  une  tache  pareillement  noire 
fur  fa  partie  poftérieure.  Son  corcelet  eft  rayé  de  bandes 
longitudinales  noires  6c  brunes  ,  avec  du  jaune  fur  les 
côtés  ôc  fa  pointe  de  même  jaune.  Le  ventre  fauve  ôc  lui- 
fant  a  une  tache  noire  fur  le  milieu  de  chaque  anneau  en- 
defTus.  Les  pattes  font  fauves  ,  mais  la  partie  intérieure 
des  cuifles  eft  noire  Se  les  articulations,  font  jaunes.  Les  ai- 
les font  un  peu  brunes ,  avec  un  point  marginal  fauve.  Cet 
ichneumon  eft  forti  de  la  coque  de  la  chenille  commune 
qu'il  avoit  tuée. 

25>.  ICHNEUMON  fi/cus  ,  nigro  maculatus  ,  alis 

ni  gris. 
L  ichneumon  hrun  à  taches  noires  SC  ailes  noirâtres. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  -j  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ôc  prefqu'aulTi  longues  que  fou 
corps.  Sa  tête  ÔC  tout  l'animal  font  d'un  fauve  brun.  Sur  la 
tête  il  y  a  une  tache  noire  ,  ôc  de  plus  les  yeux  font  noirs. 
Le  corcelet  a  en-devant  trois  taches  noires ,  une  au  milieu 
ôc  deux  fur  les  côtés  ,  ôc  de  plus  une  quatrième  tache  à  la 
pointe.  Le  ventre  plus  jaune  que  le  refte  du  corps  ,  a 
en  -  deflus  au  milieu  une  raie  longitudinale  de  taches 
noires  ,  dont  il  y  en  a  une  fur  le  milieu  de  chaque  anneau. 
Les  pattes  font  brunes  ,  avec  les  articulations  plus  claires. 
Les  filets  du  ventre  font  noirs ,  mais  celui  du  milieu  ou 
l'aiguillon  eft  fauve.  Les  ailes  font  noirâtres. 

Cet  infefte  varie  :  On  en  trouve  dont  la  tête  ôc  le  corse- 
let font  prefque  tout  noirs  ,  ôc  dont  les  pattes  font  très- 
brunes.  Dans  tous ,  le  ventre  a  un  pédicule  très-mince  ÔC 
affez  allongé. 

30.  ICHNEUMON  linearis  rufus  nigro  maculatus f 

alis  albis  cruciatis. 
U  ichneumon  fauve  à  taches  noires  SC  ailes  croifées. 

Longueur  i  \  ligne.    Largeur  ^  ligne. 


DES     Insectes.  3*^ 

'  II  approche  infiniment  du  précédent.  II  n'en  diffère 
que  parce  que  ;  i°.  fes  antennes  ne  font  pas  noires  , 
mais  brunes  ôc  moins  longues  que  fon  corps  ;  2°.  fon  ven- 
tre eft  prefque  tout  noir  en-deffus  ;  3°.  fes  pattes  font  d'un 
fauve  clair  fans  mélange  d'autres  couleurs  ;  4°.  enfin  fes 
aîles  font  diaphanes  ,  appliquées  ôc  croifées  fur  le  corps  de 
l'infetle.  Les  filets  de  la  queue  dans  la  femelle  font  noirâ- 
tres ôc  prefque  de  la  longueur  du  corps.  Pour  les  aîles, 
elles  débordent  le  ventrç  d'un  bon  tiers.  Le  ventre  aflez 
long  ôc  égal ,  a  un  pédicule  court  ,  en  quoi  cet  infede 
diffère  encore  du  précédent. 

31.ICHNEUMON  nigér , fronts punclif que humerorum 
Jlavis. 

U  ichneumon  noir  à  pentes  taches  jaunes. 

Longueur  7  lignes.   Largeur  1  ligne. 

Il  eft  tout  noir ,  à  l'exception  des  taches  jaunes  fuivan- 
tes.  Premiérementjles  yeux  font  entourés  d'une  ligne  jau- 
ne plus  large  fur  le  devant ,  ce  qui  rend  la  partie  antérieure 
de  la  tête  jaune  pour  la  plus  grande  partie.  Secondement, 
au-deffus  de  l'attache  des  aîles  fupérieures  ^  il  y  a  une  raie 
jaune  oblique  ,  ôc  plus  bas  fur  le  côté  un  point  de  même 
couleur.  Le  deffus  du  corcelet  a  un  femblable  point  de 
chaque  côté  près  l'attache  des  aîles  inférieures.  A  l'origine 
de  chaque  cuiffe  en-deffous  il  y  a  auffi  un  point  jaune. 
Toutes  ces  taches  font  fort  petites.  Les  antennes  font  de 
la  grandeur  des  deux  tiers  du  corps.  L'individu  que  j'ai  eft 
un  mâle  ,  enforte  que  je  ne  fais  comment  font  les  filets  de 
la  queue  dans  la  femelle. 

52.ICHNEUMON  atro  -  cœrulefcens  ,  abdormnallhus 
fegmentis  utrinque  macula flava. 

L'icnneiimon  noir  à  ventre  tacheté  de  citron  fiir  les  côtés. 

Longueur  6  §  lignes.    Largeur  1  j  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps.  Elles 


SîS  Histoire    abrogée 

font^ainfi  que  tout  l'animaljd'une  couleur  noire  matte.  Sur 
le  ventre  cette  couleur  tire  un  peu  fur  le  pourpre  &  paroît 
comme  veloutée.  Tous  les  anneaux  du  ventre  ont  de  cha- 
que côté  une  tache  d'un  jaune  citron  excepté  le  dernier 
anneau.  Les  ailes  font  noirâtres.  Le  premier  anneau  du 
ventre  eft  moins  en  filet  qu'il  ne  l'eft  ordinairement  dans 
les  infedes  de  ce  genre. 

3  5 .  I  C  H  N  E  U  M  O  N  û/^r  ,  punclatus ,  pedibus  rufis  y 
abdominis  bajl  utrinque  macula  fiava. 

U  ichneumon  noir  chagriné  à  pattes  fauves  SC  deux  taches 
jaunes  fur  le  ventre. 

Longueur  i  5  lignes.     Largeur  -j  ligne. 

Il  eft  tout  noir ,  chagriné  ,  matte  &  nullement  luifant.  Sa 
forme  relTemble  aOfez  à  celle  de  l'ichneumon  ,  (  n°.  ^6) 
à  plaque  de  poils  bruns  fur  le  ventre.  Ses  antennes  ont  le 
tiers  de  la  longueur  de  fon  corps.  Ses  pattes  font  rougeâ- 
tres  y  &  le  fécond  anneau  de  fon  ventre  a  de  chaque  côté 
une  grande  tache  jaune.  Les  aîles  ont  leur  bord  &  un 
point  marginal  bruns. 

34.  ICHNEUMON  niger  ,  femoribus pojlicis  rufis  , 
abdominis  mtdlo  utrinque  macula  alba. 

JJ ichneumon  noir  à  cuijjes  pojîérieures  fauves  âC  deux  ta-^ 
ches  blanches  fur  le  ventre. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  f  ligne. 

Ses  antennes  n'ont  guères  que  la  longueur  de  la  moitié 
de  fon  corps.  Tout  l'animal  eft  noir  ôc  lifle  ,  à  l'exception 
de  fes  cuifTes  poftérieures  qui  font  d'un  fauve  roux  ,  &  de 
deux  petites  taches  blanches  allongées  ,  une  de  chaque 
côté  au  milieu  du  ventre  fur  le  troiliéme  anneau. 

35".  ICHNEUMO  N- niger  ,  pedibus  rufis  ;  thoracis 
bafi  Unea ,  apice  punclo ,  albis  /  abdominis  fegmento  ;  1°. 
punclis  duobus  /  2°.  margine ,  albis, 

L'ichneumon 


DES    Insectes;  537 

Vichneiimon  noir  à  pattes  rougeâtres  j  à  corceht  êC  ventre 

tachetés  de  blanc. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Ce  joli  ichneumon  eft  noir.  Ses  antennes  égalent  la 
moitié  de  la  longueur  de  fon  corps.  Son  corcelet  a  fur 
fa  bafe  une  raie  blanche  tranfverfe  un  peu  en  arc  ,  ôc  à  fa 
pointe  une  tache  de  même  couleur.  Le  premier  anneau  du 
ventre  a  de  chaque  côté  un  point  blanc  ,  &  le  fécond 
eft  tout  bordé  de  blanc.  Les  pattes  font  d'une  couleur 
fauve  rougeâtre. 

35.  ICHNEUMON  ater  ,  alis  extremo  fufcis  , 
abdominls  apice  villofo  ferruglneo. 

De  Geer.  inf.p.  ^77.  &"  7of  ,  tab.  56  ,fig.  ii.  Ichneumon  noir,  dont  le  corps  fe 
termine  en  boule  allongée  ,  qui  efl  gris-verdâtre  ,  luifant  &  comme  fatiné. 

U ichneumon  noir  à  plaque  de  poils  hruns  fiir  le  ventre. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  1  ligne,  ifjjf 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  foti 
corps.  Tout  l'animal  eft  noir  ,  chagriné  ôc  un  peu  velu. 
Son  ventre  ne  paroît  compofé  que  de  quatre  anneaux  , 
mais  le  dernier  qui  eft  fbrt  gros  ,  eft  réellement  compofé 
de  quatre  autres  qui  femblent  confondus  ôc  paroiffent  n'en 
former  qu'un.  C'eft  fur  ce  gros  anneau  que  fe  trouve 
une  touffe  de  poils  qui  forme  une  plaque  noire  ou  brune 
fuivant  le  fens  où  on  la  regarde.  Les  ailes  font  brunes 
ôc  prefque  noires  vers  leur  bout,  du  moins  les  fupérieures. 
Cet  ichneumon  eft  forti  de  la  coque  de  différentes  pha- 
lènes dans  les  chenilles  defquelles  fes  œufs  avoient  été 
dépofés. 

37.  ICHNEUMON  niger  ,  alis  fafda  duplicl 
tranfverfa  nigra. 

1^ ichneumon  noir  à  deux  bandes  fiir  les  ailes. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  toute  noire  ÔC  fon  corps  eft  lilTe.  Ses  anten-« 
Tome  IL  V  v 


558  Histoire     abrégée 

nés  égalent  les  deux  tiers  de  fa  longueur.  Ses  ailes  ont  deux 
bandes  larges ,  tranfverfes ,  de  couleur  noire.  Celle  du  bout 
eft  plus  large  que  l'autre.  Cet  infede  a  le  port  d'une  abeille. 

38.  ICH  NE U  M  O N /o/«^ /z/^^r. 

Uichneumon  tout  noir. 

Longueur  i  ligne. 

Tout  l'infedte  eft  noir  &  liïïe  ,  quelquefois  cependant  il 
y  a  une  petite  tache  de  couleur  citron  à  l'extrémité  du  ven- 
tre. Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fon 
corps  ,  ôc  les  filets  de  fa  queue  font  prefqu'auffi  longs  que 
l'animal.  Ses  aîles  font  noires. 

5p.  ICHNEUMON  totus  ater  ,  an  tennis  medio  alhis. 

Linn.  Jjjl,  nat.edu,  10,  p.  563  ,  n.  13.  Ichneumon  ater  totus  ,  antennis  fafcia 

alba. 
Reaurn.  inf.  tom,  6 ,  tab.  xt; ,/.  i ,  i  ,  3  ,  4. 
De  Geer.  inf.  p.  ^8  i.  &■  704*  tab.  l'j.t.fiz-  lo-  Ichneumon  tout  noir  à  corps 

allongé  &  ovale  ,  dont  les  antennes  otR  au  milieu  une  petite  tache  blanche. 

U ichneumon  noir  à  anneaux  blancs  aux  antennes. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Ses  antennes  font  prefque  de  la  longueur  de  fon  corps. 
Elles  ont  dans  leur  milieu  trois  ou  quatre  articles  blancs 
l'un  à  côté  de  l'autre  ,  ce  qui  fait  que  le  milieu  de  l'anten- 
ne eft  blanc  &  forme  une  efpéce  d'anneau.  Tout  le  refte  de 
l'infede  eft  d'un  noir  matte  ;  fes  aîles  mêmes  font  noi- 
râtres ;  on  voit  feulement  à  Porigine  des  cuifies  poftérieu- 
res  une  petite  tache  blanche.  Le  premier  anneau  du  ven- 
tre qui  tient  au  corcelet  eft  long  ôc  mince.  On  trouve 
fouvent  cet  ichneumon  dans  les  nids  de  guêpes-maçones , 
où  il  fait  du  ravage ,  dévorant  les  larves  de  ces  guêpes. 

4.0.  ICHNEUMON niger,  thoracis  apice antennarum- 
que  medio  albis. 

Uichneumon  noir  ,  avec  la  pointe  du  corcelet  SC  le  milieu 

des  antennes  blancs. 
Longueur  5  lignes.     Largeur  |  ligne. 


DES    Insectes.  559 

■Il  ne  diff(^re  du  précédent  qu'en  ce  quela  pointe  de  fon 
corcelet  eft  blanche ,  ôc  que  fa  couleur  noire  eft  luifante  ôc 
non  pas  matte.  Du  refte  ,  il  a  des  anneaux  blancs  au  milieu 
des  antennes ,  &  une  petite  tache  blanche  à  l'origine  de 
chaque  cuiflTe  :  peut-être  n'eft-ce  qu'une  variété. 

41.ICHNEUMON ater ,fèmonbus tejîaceis ,  antennis 
medio  albls.  Llnn.  fauii.  fiiec.  n.  55"  J. 

JOichneumon  noir  à  cidffes  rougeâtres  SC  anneau  blanc  aux 

antennes. 
Longueur  4  f  lignes.   Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  égalent  les  trois  quarts  de  la  longueur  de 
fon  corps  ;  elles  font  noires  ,  avec  quelques  anneaux 
blancs  dans  leur  milieu.  Tout  l'animal  eft  noir,  excepté  fes 
pattes  qui  font  rougeâtres  ,  encore  dans  les  pattes  pofté- 
rieures  n'y  a-t-il  que  les  cuiffes  qui  foient  de  cette  couleur^ 
&  le  refte  eft  noirâtre.  Les  ailes  font  brunes  :  le  ventre 
eft  long  &  fes  filets  égalent  les  deux  tiers  de  fa  longueur. 
J'ai  trouvé  cet  ichneumon  dans  les  taillis. 

42.  ICHNEUMON  ater  ;  pedibiis  riLJîs  ,  tiblis  pojllcis 
apice  nigris  ,  antennis  medio  a/bis.  Linn.  faun.  Juec, 
n.  ^62. 

A6l.  Upf.  I7j6,.p.  îo,77.  il.  Ichneumon  antennis  fpiralibus ,  corpore  atro, 
ventre  fubfalcato  ,  pedibus  luteis. 

L ichneumon  noir  à  pattes  rougeâtres  êC  anneau  blanc  aux 
antennes. 

Longueur  2.  \  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Ses  antennes  qui  égalent  environ  la  longueur  de  fon 
corps,  font  noires ,  avec  le  milieu  blanc.  Sa  tête  ,  fon  cor- 
celet &  fon  ventre  font  noirs.  Ses  pattes  font  d'une  couleur 
fauve  rougeâtre  ,  il  n'y  a  que  les  bouts  des  jïmbes  pofté- 
rieures  qui  foient  noirs  ,  ainfi  que  les  tarfes.  Les  aîles  font 
brunes  &  les  filets  de  la  queue  font  à  peu  près  de  la  lon- 
gueur du  ventre. 
On  voit  que  cet  infede  diffère  peu  du  précédent.  Ce- 

Vvij 


340  Histoire     abrégée 

pendant  ,  à  les  voir  l'un  auprès  de  l'autre  ,  Us  ont  un 
port  différent ,  qui  prouve  que  celui-ci  n'eft  point  une  fim- 
ple  variété. 

45.  ICHNEUMON  niger ,  pedibus  rufis ,  tlblis  anten^ 
ni/que  medio  albis. 

JJichneumon  noir  à  pattes  rougedtres^  à  taches  blanches  fur 
les  jambes  6C  anneau  blanc  aux  antennes. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  |  ligne. 

L'infeâe  eft  noir.  Ses  antennes  qui  ont  le  tiers  de  la 
longueur  de  fon  corps  ,  font  blanches  au  milieu.  Ses  pattes 
font  de  couleur  fauve  ,  mais  la  pièce  de  la  bafe  eft  noire 
avec  un  point  blanc ,  &  les  cuiffes  ont  une  tache  blanche 
eii-deffus  dans  leur  milieu. 

44.  ICHNEUMON   niger  ,  pedibus  rufis  ,  tarjis 
pojlicis  antennifque  medio  albis. 

L' ichneumon  noir  à  pattes  rougeâtres  ,  avec  le  milieu  des 
tarjes  éC  des  antennes  blanc. 

Longueur  n  lignes. 

Sa  couleur  eft  noire  ^  avec  un  peu  de  blanc  à  la  bafe 
du  ventre,  ôc  le  milieu  des  antennes  auflî  de  couleur  blan- 
che. Ses  pattes  font  rougeâtres  à  l'exception  des  tarfes  & 
des  extrémités  des  jambes  qui  font  noirs.  Il  ce  n'eft  que 
le  milieu  des  tarfes  poftérieurs  a  deux  anneaux  ,  favoir  le 
fécond  ôc  le  troifiéme  qui  font  blancs.  Les  filets  de  la 
queue  font  un  peu  plus  longs  que  le  corps  ,  les  deux  la- 
téraux font  noirs  &  celui  du  milieu  ou  l'aiguillon  eft  brun. 

45.  ICHNEUMON   niger  ,  pedibus  rufis  ,  geniculis 
antennarupique  medio  albis. 

U ichneumon  noir  à  pattes  rougeâtres ,  avec  les  genoux  6C 

le  milieu  des  antennes  blancs. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Cette  efpéce  eft  noire.  Ses  antennes  qui  ont  la  moitié 


DES    Insectes.  541 

de  la  longueur  du  corps  ,  font  blanches  au  milieu.  Son 
corcelet  a  latéralement  &  un  peu  en-delTus  quatre  ou  cinq 
petites  taches  blanches  de  chaque  côté.  Les  bords  des 
anneaux  du  ventre  ont  auiïi  un  peu  de  blanc  fur  les  côtés. 
Les  filets  de  la  queue  font  un  peu  moins  longs  que  le  ven- 
tre. Les  pattes  font  de  couleur  fauve  ,  avec  quelques  ta- 
ches blanches  à  leur  origine  ,  6c  l'articulation  du  genou 
eft  blanchâtre.  Le  point  marginal  des  aîles  eft  affez  mar- 
qué.   ■  . 

45.  iCHNEUMON  niger  ,  ah  domine  toto  ferrugineo 
antennis  annulo  albo. 

TJichneumon  noir)  à  ventre  éC  jambes  fauves ,  êC  anneau 

blanc  aux  antennes. 
"Longueur  J  \  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  tout  noirs.  Ses  antennes  pa- 
reillement noires  ôc  blanches  dans  leur  milieu,  font  pref- 
que  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Le  ventre  eft 
tout  entier  de  couleur  fauve.  Les  pattes  font  de  la  même 
couleur,  à  l'exception  des  cuifTes  qui  font  greffes  &  noires. 
Les  aiguillons  font  de  la  longueur  du  tiers  du  ventre.  Les 
aîles  font  un  peu  brunes. 

47.  ICHNEUMON  niger,  abdomine  pone  Jerrugineoj 
antennis  medio  albis. 

U ichneumon  noir  à  ventre  fauve  vers  le  bas  )  éC  anneau 
blanc  aux  antennes. 

Longueur  6  \  lignes. 

Les  deux  tiers  poftérieurs  de  fon  ventre  font  de  couleur 
fauve  ,  &  le  milieu  de  fes  antennes  eft  blanc.  Tout  le 
refte  de  linfeûe  eft  noir. 

48.  ICHNEUMON  niger  ,  abdomine  ferrugineo 
apice  nigro  ,  antennis  annulo  albo,  Linn.  faun.fuec 
n.  P70.  Planch.  \6 ,  fig.  i. 


^^^2  Histoire   abrégée 

AH.Upf.  Tyjé,  p.  îji, /!.  7,  Ichneumon  aculeo  tripliez,  pedlbus  abdomine- 
que  teftaceis,  apice  nigro, 

Uichneumon  noif  à  ventre  SC  pattes  fauves  éC  anneau 

blanc  aux  antennes. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  noirs  ,  fes  antennes  font 
brunes  avec  quelques  anneaux  blancs  dans  leur  milieu. 
Les  pattes  &  le  ventre  font  fauves  ,  mais  l'extrémité  du 
ventre  eft  noire.  Le  ventre  eft  afTez  gros,  à  l'exception  des 
premiers  anneaux  qui  partent  du  corcelet  &  qui  font  min- 
ces. Les  filets  de  la  queue  font  courts  &  noirâtres. 

N.  B.  Il  y  en  a  une  variété  ,  qui  a  de  plus  le  premiec 
anneau  des  tarfes  poftérieurs  blanc. 

4p.  ICHNEUMON  niger ,  abdom'me  antlceferrugineo, 
pojlice  nigro  punctis  tribus  albis  ,  thoracis  apice  annU" 
loque  antennarum  albo. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  978.  Ichneumon  abdomine  antJce  ferrugineo  ,  poflice 

nigro,  pundis  quatuor  albis,  antennis  albo  annulo. 
Aci,  Upf.  1736  j  j;.  30  ,  n.  11.  Ichneumon  abdomine  teftaceo ,  apice  nigro  , 

punftis  quatuor  albis. 

U ichneumon  noir  à  bande  fauve  fur  le  ventre ,  avec  la 
pointe  du  corcelet  âC  anneau  des  antennes  blancs. 

Longueur  J  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  avec  quelques  anneaux  blancs 
dans  leur  milieu.  Sa  tête  eft  toute  noire.  Son  corcelet  qui 
eft  de  même  couleur,  a  une  tache  blanche  à  fa  pointe.  Le 

f)remier  anneau  du  ventre  plus  mince  &  plus  étroit  que 
es  autres  ,  eft  noir  ,  le  fécond  &  le  troiiiéme  font  de 
couleur  fauve  ,  les  quatre  derniers  font  noirs,  ôcont ,  à 
l'exception  du  premier  de  ces  quatre  ,  chacun  un  point 
blanc  fur  leur  milieu  en-defTus  ,  ce  qui  fait  une  raie  de 
trois  points  blancs ,  à  l'extrémité  du  ventre.  Les  pattes 
font  d'un  fauve  un  peu  clair  ,  à  l'exception  des  cuifles  pof- 
térieures  qui  font  noires.  Les  aîles  font  brunes.  On  trou- 


DES     Insectes.  5^^ 

ve  cet  infefle  dans  les  bois.  Les  iilets  de  fa  queue  font 
très-courts. 

N.B .  A.  Idem  femoribus  omnibus  nigris. 

B.  Idem  femoribus  aigris  ,  tibiifque   omnibus  bajl 
albis ,  apice  nigris. 

Ce  font  deux  variétés  de  l'efpéce  ci-deflus  ,  dont  l'une 
a  toutes  les  cuifTes  noires,  au  lieu  que  la  nôtre  n'avoit  que 
les  cuilTes  poftérieures  de  cette  couleur.  L'autre, outre  les 
cuifles  noires  ,  a  la  moitié  fupérieure  de-  toutes  les  jambes 
blanche ,  &  la  moitié  inférieure  noir«.  Peut  -  être  que  la 
quarante- troifiéme  efpéce  n'eft  auiïi  qu'une  variété  de 
celle-ci. 

jo.   ICHNEUfvlON  niger  ,    abomine  ferrugineo  , 
apice  nigro  ,  tibiis  antennif'que  annula  albo. 

V  ichneumon  noir  à  ventre  fauve  en  devant ,  <SC  à  anneaux 
blancs  aux  pattes  éC  aux  antennes. 

Longueur  z  ^  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  tout  noirs.  Ses  antennes 
font  de  la  même  couleur  avec  leur  milieu  blanc  ;  elles 
font  de  la  longueur  des  trois  quarts  du  corps.  Le  ventre 
qui  part  du  corcelet  par  un  filet  mince  ,  a  les  quatre  pre- 
miers anneaux  fauves ,  &  les  derniers  noirs.  Les  pattes 
font  auOi  fauves  ,  mais  la  bafe  des  jambes  du  milieu  &  de 
derrière  a  un  anneau  blanc  bien  marqué.  Les  tarfes  &  les 
jambes  poftérieures  font  noirs.  Les  aiguillons  de  la  queue 
font  pareillement  noirs  &  de  la  longueur  du  tiers  du 
ventre. 

51.    ICHNEUMON    niger ,  abdomine  ferrugineo  ) 
pone  nigro  y  apice  albo  ,•  amenais  medio  albis. 

Linn.  Jyjl.  nat.  edit.  îo,p.  ^65  ,  n.  13.  Ichneumon  niger,  pedibus  fubclava-" 
tis  abdomineque  ferrugineis,  fegmentis  duobus  ultimis  nigris  ,  ano  albido. 

U ichneumon  noir ,  à  ventre  fauve  en-devant ,  noir  poflé' 


?44  Histoire     ABRécÉE 

rieurement  êC  terminé  de  blanc  ;  âC  ^  anneau  Blanc  aux 
■  antennes. 

Longueur  3  f  lignes.      Largeur  §  ligne. 

Ses  antennes  qui  égalent  au  moins  les  deux  tiers  de  la 
longueur  de  fon  corps  ,  font  noires  ,  avec  leur  milieu 
blanc.  Sa  tête  ôc  le  corcelet  font  tout  noirs.  Les  quatre 
premiers  anneaux  du  ventre  font  fauves ,  les  autres  font 
noirs  à  l'exception  du  dernier  qui  eft  blanc.  Les  pattes 
font  auflTi  fauves  avec  les  articulations  des  pattes  porté- 
rieures  noires.  Les  ailes  font  un  peu  brunes  &  les  filets 
de  la  queue  de  la  longueur  de  la  moitié  du  ventre  en- 
viron. 

'52.  ICHNEUMON  niger  ;  thoracls  api  ce ,  ahdominijl 
medio  ,  pedibufque  flavo  variegatis  ,  antennis  medio 
albis. 

Lichneumon  panaché  de  noir  êC  citron  à  anneau  blanc, 
aux  antennes. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cet  ichneumon  reflemble  beaucoup  à  une  guêpe.  Ses 
antennes  qui  font  affez  groffes  ,  compofées  d'une  quaran- 
taine d'articles  courts ,  &  courbées  en  cornes  de  bélier , 
n'égalent  pas' la  moitié  de  la  longueur  de  fon  corps.  Elles 
font  de  couleur  noire, ôc  blanches  dans  leur  milieu.  La  tête 
eft  toute  noire  ,  ainfi  que  le  corcelet ,  qui  a  une  tache 
citronée  triangulaire  à  fa  pointe.  Le  ventre  eft  noir,  à  l'ex- 
ception du  fécond  ôc  du  troifiéme  anneau  qui  font  de  cou- 
leur citron.  Il  y  a  auiïi  quelquefois  fur  fes  derniers  anneaux 
une  tache  jaune  ,  mais  qui  n'eft  pas  conrtante.  Les  cuiiïes 
font  noires ,  les  jambes  jaunes  en-haut,  noires  vers  le  bas , 
&  les  tarfes  d'un  jaunjs  un  peu  fauve.  Cet  ichneumon  eft 
très-carnaffier.  Il  attaque  les  autres  infetles  ôc  les  dévore. 

53.  ICHNEUMON  niger  ^f rente  ,  thoracifque  apicà 
albis  ,  tibiis  palmifque  albo  variegatis. 

Viehneumon 


DES    Insectes.  54^ 

Vichneumon  à  pointe  du  corcelet  blanche  âC  pattes  pana- 

chées  de  blanc. 
Longueur  7  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  prefque  de  la  longueur  de  fon  corps  ; 
elles  font  noires.  Tout  l'animal  eft  de  la  même  couleur, 
mais  fa  lèvre  fupérieure  &  la  pointe  de  fon  corcelet  font 
d'un  blanc  un  peu  citron.  Les  cuiffes  des  pattes  antérieure» 
font  noires ,  ôc  leurs  jambes  &  leurs  pieds  font  blancs.  Les 
pattes  poftérieures  ont  pareillement  leurs  cuifles  noires  , 
mais  leurs  jambes  &  leurs  pieds  font  moitié  blancs  moitié 
noirs.  Les  aîles  font  un  peu  brunes ,  avec  le  point  marginal 
noirâtre. 

54.  ICHNEUMON  niger  ,  pedibus  ferrugineis  ; 
thoracis  apice  ,  macuUJque  abdominis  quatuor  albis  j 
antennarum  medio  albo, 

Vichneumon  noir  à  pointe  du  corcelet  êC  taches  du  ventre. 

blanches. 
Longueur  6  lignes.    Largeur  i  ^  ligne. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  belles.  Ses  antennes  font 
de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fon  corps.  Elles  font  noi- 
res ,  avec  leur  milieu  blanc.  Sa  tête  eft  noire ,  avec  une 
petite  raie  jaune  au-defTus  des  yeux.  Le  corcelet  pareille- 
ment noir  a  un  peu  de  blanc  à  fa  pointe.  Le  ventre  eft 
noir  j  avec  quatre  taches  blanches ,  deux  fur  le  fécond  an- 
neau ôc  deux  fur  le  troifiéme  ,  une  de  chaque  côté.  Les 
pattes  font  rougeâtres  ,  mais  l'origine  des  cuifles  eft  noire, 
avec  un  petit  point  blanc  ,  &  de  plus  les  tarfes  des  pattes 
poftérieures  font  noirs.  Les  aîles  ont  un  point  marginal 
brun. 

yj.  ICHNEUMON  niger  ^pedibus  ferrugineis ,  apice 
thoracis  albo. 

Vichneumon  noir  à  pieds  rougeâtres  êC  pointe  du  corcelet 

blanche. 
Longueur  6  lignes.    Largsur  1  ligne. 

Tome  II.  Xx 


34<>  Histoire    ABR:ÉcéE 

Cette  efpéce  eft  toute  noire ,  elle  a  feulement  les  pattes 
fauves  ,  &  une  tache  blanche  à  la  pointe  de  fon  corcelet. 
Le  point  marginal  de  fes  ailes  eft  jaunâtre.  Cet  ichneu- 
mon  eft  forti  d'une  coque  de  phalène. 

^6.  ICHNEUMON   fiiger ,  pedibus  ferrugineis  , 
thoracis  abdomi ni/que  apice  albo. 

U ichneumon  noir  à  pointe  du  corcelet  SC  bout  du  ventre 
biancs. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Il  reflemble  au  préce'dent  pour  les  couleurs.  Il  eft  noir , 
fes  pattes  font  rougeâtres  ,  ainfi  que  l'attache  des  cuilfes  , 
qui  dans  l'efpe'ce  précédente  eft  noire.  Ses  antennes  font 
de  la  longueur  de  la  moitié  de  fon  corps ,  noires  en-haut  & 
un  peu  fauveb  à  leur  bafe.  La  pointe  du  corcelet  a  une  ta- 
che blanche ,  &  le  dernier  anneau  du  ventre  eft  blanc.  Les 
filets  de  la  queue  font  de  la  longueur  de  la  moitié  du  ven- 
tre ôc  noirs,  à  l'exception  de  Taiguillon  du  milieu  qui  eft 
rougeâtre.  Ses  ailes  fontnoirâtres. 

J  ai  trouvé  aiïez  fréquemment  cet  ichneumon  à  la  fin  de 
l'été  fur  les  tiges  de /ci  rpus  ,a\.i  bord  des  étangs  &  des  ma- 
res :  peut-être  dépoïe-t-il  fes  œufs  dans  le  corps  de  quel- 
qu'iniede  aquatique. 

57.  ICHNEUMON  niger  ,  fronte  thoracifque  apice 
fiavis  ^pedibus  abdomi  ni  [que  medio  ferrugineis. 

JJ  ichneumon  noir  à  pointe  du  corcelet  jaune  ,  arec  les  pat' 
tes  6C  le  milieu  du  ventre  jauves. 

Longueur  $  lignes.     Largeur -^  ligne. 

Sts  antennes  noires  font  de  la  longueur  des  deux  tiers 
de  fon  corps.  Sa  tête  eft  noire  ,  avec  la  lèvre  fupétieure  ôc 
l'origine  des  antennes  jaunes.  Le  corcelet  aufli  noir  a  une 
tache  jaune  à  fa  pointe  ,  &  deux  petites  raies  de  même 
couleur  devant  l'attache  des  ailes ,  une  de  chaque  côté.  Le 
ventre  eft  noîr  ,  mais  fon  milieu  ;  favoir ,  le  fécond ,  le 


DES    Insectes.  '^^y 

croifiéme  &  le  quatrième  anneau  font  d'un  fauve  rougeâ- 
tre.  Les  pattes  font  aulîi  de  couleur  fauve.  Les  aîles  font 
noirâtres  ôc  plus  courtes  que  le  ventre. 

JV^.B,  J'en  ai  une  variété  dont  les  cuiffes  poftérieures 
font  noires. 

58.  ICHNEUMON  niger  ,fronteJIava  ,  antennis 
pedibus  abdominijque  medioferniginels. 

JJ ichneumon  noir  ,  à  antennes  ,  pattes  SC  milieu  du  ventre 

Jaurès. 
Longueur  î  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Cette  efpéce  approche  beaucoup  de  la  précédente  ;  la 
principale  différence  confifte  en  ce  que  fes  antennes  font 
de  couleur  fauve  ,  &  que  fon  corcelet  ell  tout  noir  fans 
points  ni  raies  jaunes.  Du  refte  fa  tête  eft  noire  ,  avec 
la  lèvre  fupérieure  jaune  ;  fes  pattes  font  fauves  ;  le  fé- 
cond ,  le  troifiéme  &  le  quatrième  anneau  du  ventre  font 
de  la  même  couleur  ôc  les  autres  font  noirs.  Les  filets  de 
fa  queue  font  très-courts  &  ne  paroiffent  prefque  point. 

Ceux  que  j'ai  de  cette  efpéce  font  des  femelles ,  &  ceux 
de  la  précédente  font  des  mâles  :  peut-être  les  unes  font- 
elles  les  femelles  des  autres  ,  &  pour  lors  ces  deux  ichneu- 
mons  ne  différeroient  que  par  le  fexe.  C'eft  ce  que  le 
hafard  feul  peut  faire  connokre  ;  il  faudroit  les  trouver  ac- 
couplés. 

yp.  ICHNEUMON  niger  ;  fronte ,  thoracis  apice , 
tibiis  ex  parte  ,  abdominifque  meàioflavis. 

Linn.faun.  fuec.  n.  983.  Ichncumon  niger  ,  tibiis  fegmentoque  fecundo  tertio- 
que  abdominis  flavis. 

JJichneumon  noir ,  à  pointe  du  corcelet  j  partie  des  pattes  éC 
milieu  du  ventre  fauves. 

Longueur  4  \  lignes.     Largeur  -  ligne: 

Sa  tête  ,  fes  antennes  &  fon  corcelet  font  noirs.  Sur 
fa  tête  ,  on  voit  la  lèvre  fupérieure  ôc  la  bafe  des  antennes 

Xx  ij 


548  Histoire     abrégée 

qui  font  d'un  jaune  citron.  La  pointe  du  corceleta  une  ta- 
che de  même  couleur.  Le  premier  anneau  du  ventre  plus 
mince  que  les  autres  eft  noir  ;  le  fécond  &  le  troifiéme 
font  jaunes  &  les  derniers  font  noirs  ,  mais  le  quatrième  a 
deux  taches  fauves  ,  une  de  chaque  côté.  Les  pattes  font 
jaunes,  à  l'exception  des  cuifles  poftérieures  &  de  la  partie 
inférieure  des  jambes.  Les  antennes  font  de  la  longueur 
des  deux  tiers  du  corps.  Le  ventre  de  cet  infede  eft  ap- 
plati. 

60.  ICHNEUMON  niger,  thoracis  apice  flavo , 
hiimeris pedibiifquef'crrugineis  .Jegmenùs  abdomuialibus 
margine  albidis. 

L'ichneumon  noir  à  pointe  du  corcelct  jaune  ,  êC  partie 

antérieure  du  corceletjauve. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Sa  tête  &  fes  antennes  font  noires  ;  celles-ci  font  pref- 
que  de  la  longueur  àe  fon  corps.  Le  corcelet  eft  fauve  en- 
devant  j  noir  poftérieurement ,  avec  une  tache  jaune  fur  la 
pointe  ,  fuivie  d'un  petit  point  jaune.  Les  pattes  font  d'un 
fauve  clair  ,  mais  les  tarfes  de  la  dernière  paire  font  noirâ- 
tres. Le  ventre  eft  noir  ,  avec  un  petit  trait  blanchâtre 
au  bord  de  chaque  anneau.  Les  ailes  font  tranfparentes 
&  ont  un  point  marginal  brun.  C'eft  dans  les  bois  qu'on 
trouve  cette  petite  efpéce. 

61.  ICHNEUMON  niger  ,fronte  ,  thoracis  api  ce  , 
pedibus  ,  abdomineque  fupra  flavis  ,  thorace  Jlavo  ma- 
culato. 

U ichneumon  arlequin. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  i  ligm. 

Ses  antennes  égalent  prefque  la  longueur  de  fon  corps  , 
elles  font  noires  en-deffus  ,  pâles  en-defTous.  Ses  yeux  font 
noirs ,  ainfi  que  fa  tête^  dont  la  lèvre  fupétieure  eft  jaune  Ôc 
le  deflbus  des  yeux.  Le  corcelet  pareillement  noir  ?  a  en- 


DES    Insectes.  ^^^ 

'devant  près  de  la  tête  une  tache  jaune  en  forme  de  VrSa 
pointe  eft  aufTi  jaune  ,  ôc  en-deffous  il  a  de  chaque  côté 
quatre  taches  jaunes  ,  une  petite  à  l'attache  de  Taile  ,  une 
pareille  un  peu  plus  bas  ,  une  femblable  auprès  de  la 
îeconde  paire  de  pattes  ,  ôc  une  grande  allongée  à  Tattache 
de  la  première  paire.  Les  pattes  font  toutes  de  couleur 
jaune  citron.  Le  ventre  dont  le  pédicule  eft  mince  ,  eft  de 
couleur  noire,  mais  en-deffus ,  il  a  une  grande  tache  jaune 
qui  s'étend  depuis  la  moitié  du  premier  anneau  ^  jufqu'au 
quatrième  &  même  un  peu  fur  le  cinquième.  Les  ailes 
font  un  peu  brunes.  Cette  efpéce  m'a  été  apportée. 

62.  ICHNEUM  ON  niger  y  ah  domine  anilce  fulvo  > 
petiolo  brevi. 

L'ichneumon  noir  à  ventre  fauve  en- devant  SC  court  pé- 
dicule. 

Longueur  5  §  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Il  eft  tout  noir  ,  feulement  les  trois  premiers  anneaux 
jde  fon  ventre  font  fauves.  Le  premier  ne  forme  qu'un  pé- 
dicule fort  court,  en  quoi  cette  efpéce  eft  très-aifée  à  dif- 
tinguer  de  la  fuivante.  Les  antennes  font  de  la  longueur 
du  tiers  du  corps  ,  &  compofées  d'environ  quatorze  ou 
quinze  anneaux.  Les  aUes  font  noirâtres.  Cet  infefte  varie 
pour  la  grandeur.  J'en  ai  qui  font  moitié  plus  petits  que 
les  autres. 

63.  ICHNEUMON  niger  ,  ahdomine  fulvo  ,  pojîice 
nigro  j  petiolo  longijjimo. 

Frifcb.  germ.  z  ,  pag.  6  ,  t.  i  ,  f.  6  ,  7. 

'JJichneumon  noir  à  ventre  fauve  en-  devant  âC  à  long  pé* 

dicule. 
Longueur  10  lignes.    Largeur  i  %  ligne. 

La  figure  de  Frifch  eft  très-bonne  &  repréfente  parfaite- 
ment bien  ce  bel  infette.  Il  eft  noir.  Ses  antennes  font 
courtes  ,  elles  n  égalent  pas  la  cinquième  partie  de  la  Ion- 


5?o  Histoire    abrégée 

guéur  Je  fon  corps  ,  ôc  elles  ne  font  compofées  que  de 
douze  anneaux ,  au  lieu  que  celles  des  autres  efpéces  de  ce 
genre  font  longues  &  compofées  d'une  quantité  prodi- 
gieufe  d'articles  très-courts  6c  qu'on  ne  peut  prefque  dif- 
tinguer.  Le  ventre  eft  fauve  ,  excepté  fes  quatre  derniers 
anneaux  qui  font  d'un  noir  bleuâtre.  Mais  ce  qui  rend  cet 
infecte  remarquable  ,  c'eft  que  le  premier  &  le  fécond 
anneau  du  ventre  font  très -longs  &  comme  un  fil  ,  au- 
quel font  attachés  les  autres  qui  font  ramaiïes  &  plus 
courts  ,  repréfentant  la  figure  d'un  œuf.  Les  ailes  font  bru- 
nes ,  courtes ,  croifées  les  unes  fur  les  autres  ,  ôc  le  ventre 
les  déborde  de  près  de  moitié.  Les  pattes  font  longues. 

Cet  infede  eft  carnaiïier ,  il  attaque  fouvent  les  autres 
&  dévore  de  grofles  araignées.  C'eft  un  fpe£lacle  amu- 
fant ,  lorfque  dans  un  bois  on  rencontre  aux  prifes  ces  deux 
animaux  ,  ôc  que  l'on  voit  l'ichneumon  piquer  avec  fon 
aiguillon  qui  eft  très-court  ôc  déchirer  avec  fes  mâchoires 
l'araignée  qui  fuccombe  à  la  fin  dans  ce  combat. 

<Î4.  ICHNEUMON  nlger ,  ahdomine  antice  rufo  \ 
pojlice  nigro  ,  palmis  anticis  albis. 

JJ  ichneumon  noir  à  ventre  fauve  en-devant  éC  tarjes  anté- 
rieurs blancs. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligné. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps.  Tout 
l'infetSte  eft  noir  ^  à  l'exception  du  fécond  ôc  du  troifiéme 
anneau  du  ventre  qui  font  fauves  ,  ôc  des  tarfes  des  deux 
pattes  antérieures  qui  font  blanchâtres.  Le  premier  anneau 
du  ventre  eft  fort  mince. 

65.  ICHNEUMON  niger ,  ahdominis  medio , pedihuj^ 
que  anterioribus  rufis , palmis pojlicis  albis.  Linn.fa.un,» 
Juec  n.  $^2. 

.  Uichneumon  noir  à  ventre  fauve  au  milieu  âC  pieds  de  der^ 

riere  blancs. 
Longueur  j  -j  lignes.  Largeur  y  ligne. 


DES  Insectes.         ^ji 

Sa  tête  3  fes  antennes  &  fon  corcelet  font  noirs ,  il  y  a 
feulement  un  peu  de  blanc  à  la  lèvre  fupérieure  ôc  à  l'o- 
rigine des  antennes.  Le  ventre  eft  fauve  ,  mais  fa  bafe  ôc 
fa  pointe  font  noires.  Les  quatre  pattes  antérieures  font 
toutes  fauves.  Les  deux  poftérieures  font  noires  avec  les 
tarfes  blancs.  Les  antennes  ont  les  trois  quarts  de  la  lon- 
gueur du  corps.  J'ai  trouvé  cet  infette  dans  les  taillis. 

66.  ICHNEUMON niger ; abdominis medio, pedibuf- 
que  rufis  ,  palinis  pojlicis  ni  gris. 

JJichneumon  noir  à  pattes  ôC  milieu  du  ventre  fauves  ,  âC- 
pieds  de  derrière  noirs. 

Long  ueur  $  -  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  &  de  la  longueur  des  deux 
tiers  de  fon  corps.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  de  la  même 
couleur  fans  aucune  tache.  Le  fécond  &  le  troifiéme  an- 
neau du  ventre  font  fauves  ,  les  autres  font  noirs.  Les 
quatre  pattes  de  devant  font  toutes  fauves,  ainfi  que  les 
cuiiïes  poftérieures,  mais  les  jambes  &  les  tarfes  des  pat- 
tes de  derrière  font  noirs.  La  tête  des  cuiifes  eft  auffi  noi- 
re,  ôc  l'on  voit  defTus  un  petit  point  citron. 

6"].  ICHNEUMON  niger  ■,  pedibus  ferrugineis  ,  tibiis 
pojlicis  albo  nigroque  variegatis,  Linn.  Jaun.  Juec.  n, 

JJichneumon  noir  y  à  pattes  pojlérieures  panachées. 

Longueur  3  4  lignes.    Largeur  5  ligne. 

Ses  antennes  font  noirâtres  ôc  à  peu  près  de  la  longueur 
de  fon  corps.  Le  devant  de  fa  tête  a  un  peu  de  jaune  , 
ôc  le  refte  eft  noir.  Son  corcelet  ôc  fon  ventre  font  tout 
noirs.  Les  quatre  pattes  de  devant  font  rougeâtres  ;  les 
cuiiïes  des  pattes  poftérieures  font  de  la  même  couleur, 
mais  leurs  jambes  font  panachées  de  quatre  anneaux  al- 
ternativement blancs  ôc  noirs.  Les  aîles  font  un  peu  bru- 
ne„s.  On  tmuve  communément  cet  ichneumon  autour  des 
fleurs  dans  les  pays  de  bois. 


S^2  Histoire     abrégée 

JV.B.  J'en  ai  une  variété  un  peu  plus  petite  &  qui 
diffère  de  l'efpéce  ci  -  deffus  par  deux  petites  raies 
blanches  qui  font  fur  fon  corcelet  devant  l'attache  des 
ailes,  ôc  de  plus  parce  que  l'origine  de  fes  cuiffes  eft 
blanche. 

68.  ICHNEUMON  niger  ,  pedlhus  fegmentorumque 
ab  do  mi  ni  s  margine  ferrugineis ,  tibiis  pojlicis  albo  ni" 
gro  fulvoque  variegatis. 

L'ichneumon  noir  à  anneaux  du  ventre  rougeâtres  j  SC 
pattes  pojlérieures  panachées. 

Longueur  i  §  lignes.     Largeur  ]  ligne. 

Ses  antennes  font  brunes  &  prefque  de  la  longueur  de 
fon  corps  :  fa  tête  ôc  fon  corcelet  font  tout  noirs.  Son  ven- 
tre eft  auffi  noir,  mais  fes  anneaux  font  bordés  de  brun. 
Les  pattes  de  devant  &  les  cuiffes  des  pattes  poftérieures 
font  de  couleur  fauve.  Les  jambes  de  ces  mêmes  pattes 
ont  d'abord  un  anneau  noir,  puis  un  blanc,  enfuite  un  de 
couleur  fauve ,  ôc  leurs  tarfes  font  entrecoupés  de  blanc 
&  de  brun.  Les  filets  du  ventre  font  noirs  &:  du  tiers  de. 
fa  longueur. 

6ç.  ICHNEUMON  niger,  abdomine  coccineo. 
Uichneumon  noir  à  ventre  couleur  de  cerije. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes,  fa  tête  ,  fon  corcelet ,  fes  aîles  ,  fes  pat- 
tes &  les  aig'uillons  de  fa  queue  font  noirs.  Le  ventre  eft 
d'un  rouge  vif,  imitant  la  couleur  de  cerife.  Ses  antennes 
font  prefque  de  la  longueur  de  fon  corps  ,  ôc  les  filets  de 
fa  queue  font  moins  longs  de  moitié  que  fon  ventre.  J'ai 
trouvé  ce  bel  ichneumon  au  mois  de  juin  dans  le  bois  de 
Boulogne. 

70.  ICHNEUMON  niger ,  thorace  abdominequt. 
rubris» 

Uichneumon 


DES    Insectes,  .     ^^^ 

JJîchneumôti  noir  à  corcelet  SC  ventre  rouges. 

Longueur  i  |  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fou 
corps.  Elles  font  noires ,  ainfi  que  fa  tête ,  fes  pattes  &  fes 
aîles.  Le  corcelet  eft  d'un  rouge  aflez  vif,  &  le  ventre  d'un 
rouge  jaunâtre  i  il  y  a  aufli  quelque  peu  de  noir  fur  le  mi- 
lieu des  anneaux  fupérieurs  du  ventre.. Cet  infede  porte 
fes  ailes  croifées  fur  fon  corps  ,  &  à  la  première  vue  on 
eft  tente  de  le  prendre  pour  l'efpéce  de  tipule  qucnous 
nommons  mouche  de  faint-Marc. 

71.  ICHNEUMON  nigér  punctatus  ,  caplte  thorace- 
que  ahtice  rubro  macuUns ,  pedibus  fufcis. 

L^ichneumon  à  corcelet  tacheté  de  rouge  en-devant. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  ~  ligne. 

Ses  antennes  font  de  couleur  noire ,  ôc  égalent  la  lon- 
gueur du  tiers  de  fon  corps.  Sa  tête  eft  prefque  toute  d'un 
rouge  brun  avec  un  peu  de  noir.  Son  corcelet  eft  noir  , 
mais  il  a  fur  le  devant  plufieurs  plaques  d'un  rouge  foncé. 
Le  ventre  eft  noir  &.  értlé  ,  &  fon  pédicule  eft  mince  & 
long.  Ses  pattes  font  brunes.  Les  filets  de  la  queue  ont 
prefque  la  moitié  de  la  longueur  du  ventre. 

72.  ICHNEUMON  nlger  Uvis ,  thorace  antice 
pedibufque  fujcis. 

L ichneumon  noir ,  à  pattes  éC  corcelet  en-devant  de  cou- 
leur brune. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Sa  tête  &  fes  antennes  font  noires  :  celles-ci  font  de  la 
longueur  de  la  moitié  du  corps.  Son  corcelet  eft  brun  en- 
devant  ,  noir  vers  le  bout.  Le  ventre  eft  ovale,  aflez  court, 
de  couleur  noire  ,  avec  un  peu  de  brun  à  la  bafe  du  fé- 
cond anneau.  Les  pattes  font  brunes  :  les  filets  de  la  queue 
ont  le  tiers  de  la  longueur  du  ventre.  Ce  petit  ichneumon 
eft  forti  d'un  nid  d'araignée  dont  il  avoit  dévoré  les  œufs. 

Tome  //,  Y  y 


3f4     .  Histoire     abrégée 

11  refTemble  à  une  fourmi ,  ou  aux  ichneumons  dont  les 
femelles  n'ont  point  dViIes  &  dont  nous  allons  bientôt 
parler. 

75.ICHNEUMON  ater ,  abdomine fuhfeJTdijegmen- 
tis  duobus  anticis  rufis  j  alis  nigncantibus. 

JJichneiimon  noir  avec  les  deux  anneaux  antérieurs  du 
ventre  rougeatris  6C  les  ailes  noires. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Cet  ichneumon  eft  tout  noir ,  à  l'exception  des  deux  an- 
neaux antérieurs  de  fon  ventre  qui  font  gros  &  rougeâ- 
tres.  Tout  le  ventre  eft  aflez  ramafle  &  tient  au^corcelet 
par  un  filet  fi  court ,.  qu'il  fembîe  prefqu'attaché  comme 
celui  des  abeilles.  Les  aîles  font  noirâtres  ôt  les  pattes 
longues. 

74. 1 C  H  N  E  U  M  O  N  a/<rr  ;  abdominefubfeJfUi,fegmenti$ 
tribus  anticis  rufis  ^  alis  nigricantibus. 

Linn.faun.fuec.  n.  977.  Ichneumon  ater  ;  abdominis  feflllis  fegmentis  anticis 
rufis ,  alis  fufcis. 

Linn.  fyji.  nat.  edit.  i3,p.  57^,  n.  10.  Sphex  nigra  ,  alis  fufcis,  abdomine 
antice  ferrugineo,  cingulis  nigris. 

Frifcli  germ,  z  ,  p.  i\ ,  1. 1  ,fg.  i  j. 

Raj.  inf.  154,  n.  9-  Vefpa  ichneumon  major  ,  capite  thorace  &  pcdibus  ni- 
gris, abdominis  anteriore  parte  rubra,  pofieriore  nigra. 

Aë.Upf.  173  e,  p.  5o,n.  if.  Ichneumon  ater,  alis  nigricantibus,  abdomine 
medio  fuperiore  teflaceo. 

' JJ ichneumon  noir  ,  avec  les  trois  anneaux  antérieurs  du 
rentre  rougeatres  ,  éC  les  ailes  noires. 
,  Longueur  j  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  grofles  ,  noires ,  courtes  ,  n'e'galant 
que  la  moitié  de  la  longueur  du  corps  &  compofées  de 
onze  articles.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  noirs.  Le  ventre 
eft  de  la  même  couleur  à  l'exception  des  trois  premiers 
articles  qui  font  rougeatres ,  &  fouvent  bordés  d'un  peu 
de  noir. -Les  pattes  font  noires  &  les  aîles  noirâtres.  Ces 
pattes  font  affez  longues  &  le  ventre  tient  au  corcelet  par 


DES     Insectes.  5^5^ 

un  filet  court.  On  voit  que  cette  efpéce  approche  beau- 
coup de  la  prdcé. lente  ,  dont  elle  diffère  par  fa  grandeur 
&  la  forme  de  fes  antennes.  Sa  larve  fait  des  trous  en 
terre  ,  dans  lefquels  elle  enfouit  les  corps  des  chenilles 
qu'elle  a  tué  pour  y  dépofer  fes  œufs  ,  après  quoi  elle  re- 
bouche ces  trous. 

7J.   ICHNEUMON  niger  ,  ahdomine  capiteque 
Jlavis ,  ails  nigricantibus. 

Uichmumon  noir  à  ventre  SC  tête  jaunes'. 
Longueur  z  \  lignes.    Largeur  ^  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  &  prefqu'auflï  longues  que  foti 
corps.  Sa  tête  eft  d'un  jaune  rougeâtre  avec  les  yeux  noirs. 
Le  corcelet  &  les  pattes  font  aufTi  noirs.  Le  ventre 'eft 
d'un  beau  jaune  clair  ;  à  fon  extrémité  font  les  trois  filets 
aulTî  longs  que  le  corps  ,  ôc  dont  les  deux  latéraux  font 
noirs,  tandis  que  celui  du  milieu,ou  l'aiguillon, eft  rougeâ- 
tre. Les  aîles  font  noirâtres.  Ce  petit  ichneumon  eft  une 
des  jolies  efpéces  de  ce  genre.  Je  l'ai  attrappé  en  voltigeant. 

j6.   ICHNEUMON  nigèr ,  pedibiis  abdominlfque. 
poflica  parte  ferriigineis. 

H ichneumon  noir  à  pattes  SC  partie  Jiipérieure  du  ventre 

rougeâtres. 
Longueur  i  \  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  fon 
corps-,  elles  font  noires, ainfi  que  fa  tcte  ÔC  fon  corcelet. 
Ses  pattes  font  de  couleur  rougeâtre.  Le  ventre  eft  de  la 
même  couleur  à  l'exception  de  fes  anneaux  antérieurs,  du 
tnoins  en-deffus.  Ces  premiers  anneaux  font  noirs  &  très- 
minces.  Les  filets  de  la  queue  font  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  ventre. 

77.  ICHNEUMON  nigér ,  pedibus  abdominifquc 
antica  parte  ferriigineis, 

Yy  ij 


3  ;  5  Histoire    a  b  r  é  g  é  e 

L' ichneutnon  noir  à  pattes  éC  partie  antérieure  du  rentre 
roiigeâtres. 

'Longueur  ^  ligne. 

Cette  efpéce  eft  des  plus  petites  &  refiemble  à  un  mou- 
cheron. Ses  antennes  font  noires  6c  de  la  longueur  de  fon 
corps.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  noirs.  Son  ventre  eft 
fauve  en-devant ,  noir  poftérieurement.  Les  pattes  font 
de  couleur  rougeâtre.  Les  filets  de  fa  queue  font  prefque 
de  la  longueur  de  fon  corps ,  ôc  le  ventre  tient  au  corcelet 
par  un  pédicule  très-délié. 

78.ICHNEUMON  nigerfronteflava  ,  pedihus  ferru- 
gineis  ;  abdomine  rufo  apice  nigro. 

Uichneumon  noir  à  ventre  éC  pattes  fauves  SC  lèvre jaun?. 
Longueur  5  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Ses  antennes  font  brunes  &  de  la  longueur  de  fon 
corps.  Sa  tête  eft  noire ,  avec  la  lèvre  fupérieure  d'un  jau- 
ne citron.  Son  corcelet  eft  tout  noir.  Le  ventre  eft  fauve  , 
à  l'exception  de  fon  dernier  anneau  qui  eft  noir.  Les  pattes 
font  aufti  de  couleur  fauve.  Les  aîles  tranfparentes  ont  un 
point  marginal  noir.  Les  filets  du  ventre  font  fi  courts 
qu'on  ne  les  voit  qu'en  le  prefTant. 

7P.  ICHNEUMON  nigerfronteflava  ,  pedibus  ferrii- 
gineis  ;  abdomine  rufo  ,  poftice  nigro  ,  petiolo  tenui 
longo. 

U  ichneumon  noir  a  long  filet  j  à  pattes  êC  partie-antérieure 

du  ventre  fauves. 
Longueur  j  lignes.     Largeur  §  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  minces  &  prefque  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Sa  tête  eft  noire  ,  avec  fa  lèvre  fupérieure 
d'un  jaune  citron.  Son  corcelet  eft  tout  noir.  Son  ventre 
tient  au  corcelet  par  un  pédicule  mince  comme  un  fil  qui 
fait  les  deux  tiers  de  fa  longueur.  Il  eft  rougeâtre  &  noir 
vers  le  bout ,  avec  les  filets  affez  courts.  Les  pattes  font 
fauves  ;  mais  l'origine  des  quatre  antérieures  eft  de  couleur 


DES     Insectes.  ^ey 

citron  &  celle  des  poftérieures  eft  noire.  Les  aîles  plus 
courtes  que  le  corps  font  un  peu  brunes  &  prefque  fans 
point  marginal. 

,80. 1 C  H  N  £  U  M  O N  niger,pedibus  abdomineque fnm^ 
gineis. 

Linn  faun.fuec.  n.  971.  Ichneumon  niger,  abdomine  toto  fcrrugineo. 
Â^.Upf.  i7i6  ,  p.z9  ,  n.  6.  Ichneumon  aculeo  triplici  ereflo  ,  collari  nigro, 
ab'domine  pedibufque  teflaceis. 

X  ichneumon  noir  à  pattes  êC  ventre  fauves. 

Longueur  1 1  ligne. 

Cette  petite  efpéce  a  la  tête  ,  les  antennes  6c  le  corce- 
let  noirs ,  fon  ventre  ôc  fes  pattes  font  de  couleur  fauve.  Le 
pédicule  qui  tient  fon  ventre  eft  fort  mince  Ôc  long  ; 
ce  ventre  eft  gros  vers  le  bout  ,  un  peu  applati  fur  les 
cotés  comme  un  coutelas ,  ôc  les  filets  de  l'aiguillon  font 
très-courts.  Sur  les  aîles,  il  y  a  un  point  marginal  fort  gros 
pour  leur  grandeur. 

L'efpéce  que  décrit  M.  Linna;us  à  l'endroit  cité,  paroît 
la  même  que  la  nôtre ,  fi  ce  n'eft  que  la  fienne  eft  plus 
grande  :  peut-être  n'eft-ce  qu'une  variété. 

Si.  ichneumon  niger ,  antennis pedibus  abdomi- 
neque  ferrugineo  -fufcis  ,fetis  ani  corpore  paulo  ionmo- 
ribus. 

L  ichneumon  noir  à  antennes  ^  pattes  âC  ventre  fauves. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Ses  antennes  dont  la  longueur  égale  celle  des -deux 
tiers  du  corps, font  d'un  fauve  brun  ,  ainfi  que  les  pattes  ôc 
le  ventre.  La  tête  ôc  le  corcelet  font  noirs.  Les  filets  de  fa 
queue  font  un  peu  plus  longs  que  fon  corps,ôc  tous  trois  de 
la  même  couleur  que  le  ventre.Les  aîles  font  un  peu  brunes. 

82. ICHNEUMON  niger,  pedibus  abdominifque  medio 
ferrugineis. 

L' ichneumon  noir  à  pattes  SC  milieu  du  ventre  fauves^ 

Longueur  }  lignes. 


SS^  Histoire     abrégée 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fou 
corps  ,  elles  font  noires  ,  ainfi  que  la  tête  6c  le  ccrcelet. 
Les  pattes  font  de  couleur  fauve  ,  les  cuifles  pofle'rieures 
font  cependant  noirâtres.  Le  ventre  ell  fauve  dans  fon  mi- 
lieu &  noir  à  la  pointe  ôc  à  la  bafe.  Les  ailes  ont  un  point 
marginal  noir. 

Cet  infefte  varie  pour  la  couleur  de  fes  antennes  qui 
font  quelquefois  rougeutres.  Les  cuifles  pofterieures  font 
aufli  noires  dans  les  uns  ,  fauves  dans  les  autres.  Il  vient 
fur  l'oignon  ,  le  porreau  ,  l'ail  ôc  les  autres  plantes  de  cette 
claflle.  On  trouve  quelquefois  les  feuilles  de  ces  plantes 
couvertes  de  petites  coques  ,  dont  le  tiflîi  comp&fé  de 
maiMes  reflemble  à  un  refeau.  J'en  ai  ramaffé  plufieurs 
qni  m'ont  donné  cet  ichneumoa  &  fes  variétés. 

8j.  I  C  H  N  E  U  M  O  N  ^/.'r  ,  fediéus  andcis  pallldis  y 
jemoribus  pojîicis  abdominijque  mtdio  ferrugineis. 

l^ichneumon  noir  ,  à  pattes  antérieures  pâles  ,  pojlérieures 

fauves  éC  milieu  du  ventre  rougeâtre. 
Longueur  1 1  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Se3  antennes ,  fa  tête  Se  fon  corcelet  font  d'un  noir  mat- 
te.  Son  ventre  eft  de  la  même  couleur ,  à  l'exception  d'un 
peu  de  rouge  brun  fur  le  fécond  &  fur  le  troiliéme  an- 
neau. Les  quatre  pattes  de  devant  font  d'une  couleur  jau- 
nâtre pâle.  Quant  à  celles  de  derrière  ,  elles  font  noires  y 
mais  leurs  cuifles  font  fauves.  Les  antennes  font  à  peu  près 
de  la  Itjngueur  du  corps  ,  ôc  les  ailes  font  diaphanes  ,  avec 
un  point  marginal  noir.  Cet  ichneiimon  vient  dans  les 
coque?  de  papillons. 

84.  ICHNEUMON? /2/^fr  ,  pedibus  quatuor  anticis 
luteis  j  ahdondnefiibms  fulvo. 

L' ichneumoa  noir  à  pattes  antérieures  citronées  êC  ve/itre 

fauve  en-deffous. 
Longueur  j  lignes.    Largeur  5  ligne. 


DES    Insectes.  ^^p 

Ses  antennes  aufli  longues  que  fon  corps,  font  brunes,  fa 
tête  &  fon  corcelet  font  noirs.  Le  ventre  en-dcflus  eft 
noir,  avec  un  peu  de  blanc  au  bord  des  anneaux  ,  en-def- 
fous  il  eft  fauve  ,  excepté  vers  le  haut  qui  eft  jaune.  Les 
quatre  pattes  antérieures  font  d'un  jaune  citron  ,  les  pofté- 
rieures  font  noires,  avec  un  peu  de  jaune  en-deilous.  Les 
ailes  ont  un  point  marginal  noir. 

8 ; .  I  C  H  N E U M O  N  niger  ;  alis  albis  ,  fafc'ia  -duplicl 
nig/a  fpojieriore  majore.  Linn.faun./uec.  n.  5)84. 

Linn.  fjifl.  nat,  edit.  10,  p  ';6S  ,  n.  î5-  Ichneumon  ater  j  antennis  pediburque 
ferrugineisi  alis  albis  fafciis  duabus  nigris. 

'U  ichneumon  à  deux  bandes  fur  les  ailes. 

Longueur  1  §  ligne.    Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  de  fon 
corps.  Elles  font  brunes  ,  un  peu  claires ,  ainfi  que  les  pat- 
tes 6c  les  aiguillons  de  fa  queue.  Le  refte  de  l'animal  eft 
noir.Les  ailes  diaphanes  ont  deux  bandes  tranfverfes  bru- 
nes ,  une  fupérieure  plus  étroite  ,  l'autre  inférieure  &  pof- 
térieure  plus  large.  L'infefte  porte  fouvent  fes  ailes  croi- 
fées  fur  le  dos.  On  le  trouve  communément  dans  les  mai- 
fons  fur  les  fenêtres. 

.85.  ICHNEUMON  Unearis  ,  amenais  longimdine 
corporis  ,  tentaculis  Jetaceis  y  femoribus  clavads.  Linn^ 
faun./iiec.  n.  p85. 

'Linn.Jjjl.  nat.  edit,  10,  p.  564,  n.  34.Tchneumon  corpore  nigro  imniaculato> 
abdomine  cylindrico  pedibus  rufis ,  tentaculis  fetaceis. 

U  ichneumon  brun  en  filet, 

"Longueur  1  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Ce  petit  ichneumon  eft  très-allongé  ,  prefque  comme 
"un  filet.  Sa  couleur  eft  brune  un  peu  claire.  Ses  antennes 
font  de  la  longueur  de  fon  corps.  A  fa  tête  auprès  des  mâ- 
choires ,  font  deux  appendices  ou  filets  blancs  de  la  lon- 
gueur du  corcelet.  Le  ventre  qui  naît  d'un  pédicule  fort 
mince  ,  eft  gros  par  le  bout  &  forme  la  maffe.  Les  cuiffes 


^66  Histoire     abrogée 

-font  prefque  de  la  même  forme.  Les  filets  de  l'aiguillon 
font  de  la  longueur  du  corps.  Les  ailes  que  l'infeÊle  porte 
croifées  ,  ont  une  tache  confidérable  près  le  bord  exté- 
rieur. On  trouve  fouvent  cet  infede  dans  les  niaifons  fut 
les  fenêtres. 

Sj.  ICHNEUMON  Unearis  albiis  ,  fufco  maculatus , 
abdominis petiolo  tenu'i  longo, 

JU ichneumon  blanc. 
Longueur  2  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Ses  antennes  font  blanches ,  ôc  un  peu  brunes  vers  le 
bout.  Sa  tête  eft  blanche  ,  avec  les  yeux  réticulés  ÔC 
les  trois  petits  yeux  lifles  noirs.  Sur  le  corcelet ,  il  y  a  une 
tache  bnine  en-devant ,  deux  autres  devant  les  attaches 
des  aîles  ,  ôc  fa  partie  poftérieure  eft  de  la  même  couleur  , 
le  refte  eft  blanc.  Le  ventre  tient  au  corcelet  par  un  long 
pédicule  mince  ôc  blanc  ,  duquel  part  le  refte  de  cette 
partie  qui  eft  ovale  ,  avec  une  large  bande  tranfverfe  bru- 
ne. Les  pattes  ôc  les  Hlets  de  la  queue  font  blancs.  Les  aî- 
les font  de  la  même  couleur  ,  avec  un  point  marginal 
brun.  Cet  infeûe  eft  rare.  Je  ne  l'ai  trouvé  qu'une  feule 
fois  voltigeant  fur  un  chêne.  S'il  étoit  plus  grand ,  ce  feroie 
une  des  jolies  efpéces  de  ce  genre. 

88. ICHNEUMON  Unearis  fufcus  ,  capite  ahdominif-', 

que  apice  nigris ,  antennis  corpore  lorigioribus. 

Uichneumon  aiguillette. 

Longueur  i  -'  ligne.     Largeur^  ligne. 

Ce  petit  ichneumon  eft  mince  ,  délié  ôc  longuet.  Ses 
antennes  font  noires  ,  fines  ôc  plus  longues  que  fon  corps. 
Sa  tête  eft  noire  ôc  le  refte  du  corps  eft  d'un  brun  clair ,  à 
l'exception  de  l'extrémité  du  ventre  qui  eft  noire.  Ce. ven- 
tre eft  formé  en  fufeau  ,  ôc  tient  au  corcelet  par  un  pédicu- 
le fort  mince.  Les  ailes  font  de  la  longueur  du  corps  ,  ôc 
l'animal  les  porte  croifées  fur  lui. 

8p, 


DES     Insectes.  ^6i 

8p.  ICHNEUMON  ni-   ICHNEUMONa;;/^^^, 

ger  5  pedibus  abdominifque  fulvus  \  capite  antennarum 
anniilo  dupllci  ferrugineis.  aplce ,  abdominifque  fafcia 
Maf.  *  duplici  tranfverja, ,  aigris. 

Fœmina.'! 

U ichneumon  h  anneaux  fur  le  ventre  SC  femelle  Jans  ailes. 

Longueur  i  j  lignes.  Largeur  f  ligne. 

Le  mâle  eft  noir  :  Tes  antennes  font  de  la  longueur 
de  fon  corps.  Ses  pattes  font  de  couleur  fauve ,  ôc  il  y  a  fur 
fon  ventre  qui  eft  minée  ôc  éfilé  deux  bandes  tranfverfes 
ou  anneaux  de  même  couleur  que  les  pattes.  Ses  aîles  font 
grandes  ,  avec  un  point  noir  marginal  bien  marqué. 

La  femelle  plus  groffe  que  fon  mâle  ,  ôc  femblable  à  la 
première  vue  à  une  fourmi  ,  a  les  antennes  de  couleur 
brune  ,  noires  vers  le  haut  ôc  de  la  longueur  de  la  moitié 
de  fon  corps.  Sa  tête  eft  noire  ;  fon  corcelet  ôc  fes  pattes 
font  fauves.  Le  ventre  eft  de  même  couleur,  avec  deux 
bandes  tranfverfes  noires.  Le  ventre  eft  affez  gros  ,  mais 
fon  premier  anneau  eft  délié. 

Cet  ichneumon  eft  forti  de  nids  d'araignées  dont  il 
avoit  dévoré  les  œufs.  Il  paroît  que  cette  efpéce  dépofe 
fes  œufs  principalement  dans  ces  nids. 

po.  ICHNEUMON  ni  ger ,  pedibus  rufis  ,  genicuUs 
fufcls  ijœmind.  aptera. 

U  ichneumon  à  pattes  variées  de  fauve, SC' femelle  fans  aîles. 

Longueur  i  ligne. 

L'infeîle  eft  noir  ,  fes  pattes  font  fauves  ,  mais  leurs  arti- 
culations font  brunes  ,  ce  qui  les  rend  panachées.  Ses  an- 
tennes font  de  la  longueur  de  fon  corps  Ôc  de  couleur  bru- 
ne. La  femelle  n'a  point  d'ailes  ,  ôc  porte  à  l'extrémité 
de  fon  ventre  les  trois  aiguillons  qui  font  de  la  longueur 
de  cette  partie.  J'ai  trouvé  le  mâle  ôc  fa  femelle  accouplés 
fur  une  charmille  du  Jardin  Royal. 

Tome  II.  Z  z 


3<52  Histoire     abrégée 

pi.  ICHNEUMON  niger ,  pedibus  antennarumque 
bqjl  fer  rugi  ntis  yfœmina  aptera. 

Uichneumon  noir  à  pattes  êC  baje  des  antennes  fauves , 
êC  femelle  fans  aï  les'. 

Longueur  i  ^  lignes.     Largeur  5  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps.  Sa  tête," 
fon  corcelet  ,  fes  antennes  ôc  fon  ventre  font  noirs.  Ce 
dernier  eft  allongé  ôc  tient  au  corcelet  par  un  pédicule  fort 
mince.  Les  pattes  &  la  bafe  des  antennes  font  de  couleur 
fauve.  Les  filets  de  la  queue  font  très-courts.  Je  n'ai  que  la 
femelle  qui  n'a  point  d'aîles.  Le  mâle  doit  en  avoir  ,  mais 
je  ne  le  connois  pas. 

p2.  ICHNEUMON  bcdeguaris  niger, pedibus  abdomi- 
nifque  medio  Jerrugineis, 

Uichneumon  du  bedeguar. 
Longueur  i  ^  ligne. 

Le  bedeguar  du  rofier  qui  donne  naifTance  à  deux  efpé- 
ces  de  cinips  &  à  un  diplolepe  ,  produit  encore  cet 
ichneumon  ,  &  quelquefois  en  eft  tout  rempli.  Il  faudroit 
favoir  fi  ces  infedes  ne  fe  détruifent  pas  l'un  l'autre.  Ce 
qu'il  y  a  de  certain  ,  c'eft  que  celui-ci  eft  un  véritable 
ichneumon.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié 
de  fon  corps.  Elles  font  noires  ,  ainfi  que  fa  tête  &  fon 
corcelet  :  fes  pattes  font  fauves.  Le  ventre  allongé ,  qui 
tient  au  corcelet  par  un  pédicule  mince  ,  eft-  fauve  au  mi- 
lieu j  noir  à  la  bafe  &  à  la  pointe.  La  femelle  porte  à 
la  queue  trois  aiguillons  bruns  prefque  de  la  longueur 
de  fon  ventre.  Les  aîles  ont  un  point  marginal  noir  affez 
gros. 

V  E  S  P  A. 

LA     GUEPE. 

AntenncefraB.es. ,  aniculo  Antennes  brifces ,  dont  îe 
primo  longiore.  '  premiçr  anneau  eft  très-long. 


DES     Insectes.  ^s^ 

Aix  inferiores  hreviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxiliofum  ,  lingiia  memhra-  Bouche  armée  de  mâchoires  , 

nacea  inflexa.  avec   une  trompe   membraneufe 

couchée  en-deflous. 

Acukus  anïfimplcx  fubiilaius.  Aiguillon  fimple  &  en  pointe. 

Abdomen  peiiolo  brevijjîmo  tho-  Ventre  attaché  au  corcelet  par 

raci  coiinexum.                   "  un  pédicule  court. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liflës. 

Corpus  glabrum.                 .  Corps  rafe. 

Ce  genre  &  le  fuivant  différent  de  tous  ceux  de  cette 
fe£lion  par  deux  caraderes.  Le  premier  confifte  dans  la 
forme  de  leurs  antennnes  ,  qui  font  brifées  ou  coudées 
dans  leur  milieu  ,  de  façon  que  la  première  portion  de 
cette  partie,  celle  qui  eft  entre  la  tête  &  l'angle  que  forme 
l'antenne  ,  n'eft  compofée  que  d'un  feul  article  ,  ou  d'une 
feule  pièce  longue  ,  tandis  que  le  refte  de  l'antenne  a  plu- 
fieurs  anneaux  courts  ,  ordinairement  jufqu'au  nombre  de 
dix.  L'autre  cara£lere  dépend  de  la  configuration  de  l'ai- 
guillon ,  qui  dans  ces  infe£tes  n'eft  qu'une  fimple  pointe 
comme  une  alêne  ,  ou  du  moins  paroît  tel  à  la  vue  ,  car  au 
microfcope  on  voit  qu'il  eft  un  peu  hériffé.  Ces  deux 
cara£ieres  fe  rencontrent  également  dans  ce  genre  ôc  dans 
Je  fuivant  qui  renferme  les  abeilles.  L'un  ôc  l'autre  ont  aufli 
toutes  les  autres  marques  caraûériftiques  que  nous  avons 
détaillées,  &  fur-tout  cette  efpéce  de  trompe  membra- 
neufe ,  qui  fort  de  la  bouche  entre  les  mâchoires  ,  qui  fe 
replie  en-deffous  ,  &  qui ,  en  l'examinant  de  près ,  paroît 
compofée  de  plufieurs  parties  appliquées  les  unes  à  côte 
des  autres.  Nous  aurions  donc  pu  réunir  enfemble  les  guê- 
pes &  les  abeilles ,  puifque  les  unes  ôc  les  autres  fe  reffem- 
blent  par  tant  d'endroits.  Quelques  Naturaliftes  l'ont  fait 
ôc  ont  mis  tous  ces  infectes  dans  un  feul  genre.  Mais 
comme  ce  genre  feroit  très-chargé  ,  ôc  que  d'ailleurs  les 
guêpes  font  ordinairement  diftinguées  des  abeilles ,  même 
par  les  perfonnes  qui  favent  le  moins  i'hiftoire  naturelle  , 
nous  avons  cru  devoir  féparer  ces  infectes.  Les  guêpes  ont 

Zz  ij 


3<?4  Histoire     abrégée 

le  corps  rafe  &  lilTe  ;  les  abeilles  au  contraire  l'ont  plus  ou 
moins  velu.  Cette  diftindion  nous  a  fervi  pour  établir  la 
différence  de  ces  deux  genres.  Ceux  qui  ne  la  jugeront  pas 
fuffifante ,  pourront  j  s'ils  le  veulent ,  les  réunir  enfemble. 
Le  travail  des  guêpes  n'eft  pas  iruffi  fini ,  ni  aufTi  parfait 
que  celui  des  abeilles  ;  néanmoins  it«n  approche  beaucoup 
&  mérite  l'attention  d'un  Naturalifte.  Avant  que  de  faire 
leur  ponte  ,  ces  infectes  doivent  préparer  un  logement 
pour  recevoir  leurs  œufs.  Pour  cet  effet ,  les  guêpes  conf- 
truifent  une  efpéce  de  gâteau  compofé  de  pluiieurs  cellu- 
les hexagones  les  unes  à  côté  des  autres  ,  qui  forment  une 
étendue  plus  ou  moins  grande.  Ce  gâteau  fcmblable  à 
un  rayon  des  ruches  de  mouches  à  miel ,  n'eft  pas  compo- 
fé de  cire.  Il  relfembie  à  un  papier  brouillard  brun  &  très- 
fort.  La  guêpe  le  forme  avec  des  brins  de  bois  ,  des  fibres 
de  bois  pourri  extrêmement  fines  ,  qu'elle  imbibe  d'une 
liqueur  gommeufe  qu'elle  fait  fortir  de  fa  bouche  ,  &  qui 
donne  à  ce  mélange  beaucoup  de  confiftance.  Pour  lors  , 
elle  l'étend  avec  les  mâchoires  &  fes  pattes  ,  ôc  elle  en 
conftruit  les  parois  minces  des  cellules  de  fon  gâteau.  On 
voit  fouvent  des  guêpes  le  long  des  vieux  chafTis  &  des 
bois  pourris  des  bâtimens ,  qui  enlèvent  de  petites  portions 
de  bois  pour  conftruire  leur  ouvrage.  Ces  gâteaux  font 
plus  ou  moins  grands  fuivant  les  différentes  efpéces  de 
guêpes.  La  guêpe-frelon  en  conftruit  de  très-grands  dans 
l'intérieur  des  vieux  bois  ,  fouvent  dans  les  greniers  des 
maifons  ;  ceux-là  n'ont  qu'une  vingjaine  de  cellules  ,  mais 
toutes  fort  grandes  proportionément  à  \z  grandeur  de  cet 
infetle.  D'autres  guêpes  plus  petites  font  des  gâteaux  ^  oii  il 
y  a  un  bien  plus  grand  nombre  de  cellules.  On  trouve  aufîi 
tort  fouvent  dans  les  champs  de  pareils  gâteaux ,  mais  plus 
petits,  compofés  feulement  d'une  douzaine  de  cellules,  ôc 
attachés  à  quelque  tige  d'arbriffeau  par  une  efpéce  de  pé- 
dicule. Ce  font  les  nids  de  la  guêpe  commune.  Nous 
décrirons  encore  dans  un  moment  des  nids  de  guêpes 
d'une  conftruftion  différente. 


DES     Insectes.  3<Jj 

Les  guêpes  ne  conftruifent  pas  leur  gâteau  tout-à-la- 
fois  5  elles  commencent  par  former  une  certaine  étendue 
de  la  bafe  ,  far  laquelle  elles  élèvent  les  cellules  du  mi- 
lieu ;  enfuite  peu  à  peu  elles  pratiquent  à  l'entour  de  nou- 
velles cellules ,  qui  augmentent  la  circonférence  du  gâ- 
teau. On  trouve  quelquefois  des  gâteaux  dans  cet  état. 
Les  cellules  du  milieu  font  finies  ,  fouvent  déjà  occupées 
par  une  larve  ou  une  nymphe  de  guêpe  ,  tandis  que  cel- 
les de  la  circonférence  font  vuides  ôc  feulement  à  moitié 
conftruites. 

Lorfque  les  cellules,  ou  quelques-unes  d'entr'elles  font 
finies ,  les  guêpes  y  dépofent  leurs  œufs.  Ces  œufs  font 
allongés  ôc  ils  font  collés  par  un  de  leurs  bouts  à  un  des 
parois  de  la  cellule.  Il  n'y  en  a  jamais  qu'un  dans  chaque 
cellule.  Quelques  jours  après  qu'il  a  été  dépofé  ,  la  larve 
en  fort.  Elle  eft  alors  fort  petite,  &  elle  reffemble  à  un 
ver  blanchâtre  j  fans  pattes  ,  ôc  dont  le  corps  eft  compo- 
fé  d'une  douzaine  d'anneaux.  La  guêpe  a  foin  de  nourrie 
ces  petites  larves.  Elle  leur  apporte  une  efpéce  de  miel 
brun  ,  doux  au  goût ,  mais  moins  pur  ôc  moins  agréable 
que  le  miel  des  abeilles.  A  mefure  que  la  larve  croît,  elle 
change  plufieurs  fois  de  peau  ,  ôc  lorfqu'elle  eft  parvenue 
à  toute  fa  groffeurjelle  fe  change  en  nymphe.  Mais  avant 
ce  dernier  changement  elle  eft  quelque  tems  fans  prendre 
de  nourriture ,  ôc  pour  lors  les  guêpes  mères  fermeat  la 
cellule  où  eft  la  larve ,  avec  une  efpéce  de  calotte  qu'elles 
conftruifent  de  la  même  matière  que  le  refte  du  gâteau, 
C'eft  dans  cette  cellule  ainfi  fermée,  que  la  larve  fe  chan- 
ge en  chryfalide.  Ainfi  toutes  les  fois  qu'on  trouve  un  gâ- 
teau de  guêpe  dont  plufieurs  cellules  font  fermées ,  on  eft 
fur  ,  en  les  ouvrant ,  de  trouver  des  chryfalides  plus  ou 
moins  avancées ,  ou  des  larves  prêtes  à  le  devenir.  Ces 
chryfalides  des  guêpes  ,  ainfi  que  celles  des  abeilles,  font 
peut-être  celles  de  tous  les  infeâes,  dans  lefquelles  on  re- 
connoît  le  mieux  toutes  les  parties  de  linfecle  parfait  qui 
en  doit  fortir,  Les  antennes,  les  pattes,  les  moignons  des 


5  55  Histoire     abrégée 

aîles  ,  tout  en  un  mot  fe  diflingue  ,  &  on  peut  avec  la 
pointe  d'une  épingle  féparer  toutes  ces  parties  qui  font 
molaffes  &:  repliées  contre  le  corps  de  la  nymphe.  Plus 
la  nymphe  eft  avancée  ,  plus  ces  parties  prennent  de  con- 
fiftance,  ôcenfin  un  ou  deux  jours  avant  que  la  nymphe 
fe  change  en  infette  parfait ,  on  n'apperçoit  guéres  de  dif- 
férence entr'elle  ôc  la  guêpe.  Pour  lors  la  nymphe  quitte 
l'enveloppe  fine  &  légère  qui  la  couvre,  &  avec  fes  mâ- 
choires fortes  elle  rompt  cette  efpéce  de  dômç  qui  cou- 
vre fa  cellule  ,  &  en  fort  fous  la  forme  d'infecle  aîlé  ôc 
parfait.  Au  bout  de  quelques  inftans^lorfque  toutes  fes  par^ 
ties  font  reffuyées  ,  féchées  &  bien  affermies,  la  nouvelle 
guêpe  prend  fon  effort ,  fe  met  à  Touvrage ,  &  travaille 
avec  celles  qui  lui  ont  donné  le  jour,  à  la  conftrudion  de 
nouvelles  cellules  ,  ou  à  nourrir  les  petites  larves. 

Telles  font  les  manoeuvres  des  guêpes  qui  vivent  en 
fociété  au  nombre  de  douze,  de  vingt,  &  fouvent  davaur 
tage.  Car  en  général  les  fociétés  des  guêpes  ne  font  pas  à 
beaucoup  près  aullî  nombreufes  que  celles  des  abeilles. 
Mais  outre  ces  guêpes,  il  y  en  a  d'autres  dont  les  manœu- 
vres font  fort  différentes. 

Les  unes  vivent  feules,  on  poiirroit  les  appeller  guêpes 
folitaires.  Ces  guêpes,du  nombre  defquelles  eft  celle  dont 
le  premier  anneau  du  ventre  eff  figuré  en  poire  &  le  fé- 
cond en  cloche,  fe  conflruifent  des  nids  fort  fmguliers. 
Ce  font  des  efpéces  de  boules compofées  d'une  terre  fine, 
que  la  guêpe  pétrit  avec  de  l'eau  &  probablement  avec 
quelque  liqueur  un  peu  gluante  qui  lui  donne  plus  de 
confilîance.  Ces  boules  creufes  en-dedans  font  ouvertes 
•par  en- haut.  Lorfqu'elles  font  achevées,  la  guêpe  y  dé- 
pofe  un  œuf,  elle  nourrit  la  larve  qui  en  éclot,  &  enfui- 
te  elle  ferme  pareillement  avec  fon  mortier  de  terre  l'ou- 
verture du  nid  dans  lequel  la  larve  fe  change  en  chryfali- 
de  ,  ôc  dont  elle  fort  fous  la  forme  d'infeèle  parfait,  en 
perçant  les  côtés  ds  cette  efpéce  de  prifon.  Chaque  nid 
ne  contient  qu'un  infede  :  lorfqu'il  eft  fermé ,  ôc  que  le 


DES     Insectes.  ^^y 

petit  infeûe  n'a  plus  befoin  de  fa  mère,  elle  va  ailleurs 
conftruire  un  autre  nid,  où  elle  dépofe  pareillement  un 
œuf.  Le  travail  de  chaque  nid  doit  être  long  ,  &  i'infedie 
ne  doit  pas  pondre  un  nombre  d'œufs  bien  conlidérable. 
Auffi  ces  guêpes  font-elles  bien  moins  communes. 

Enfin  il  y  a  d'autres  guêpes  que  l'on  pourroit  appeller 
guêpes  maçonnes  &  qui  travaillent  dans  les  murs.  Ce  font 
de  petites  efpe'ces  de  guêpes  dorées  &  parées  des  couleurs 
les  plus  brillantes.  On*  voit  ces  petites  guêpes  roder  au- 
tour des  murs  à  la  campagne  ,  entrer  dans  les  petits  trous 
qui  y  font  ôc  en  fortir  fouvent.  C'eft  dans  ces  trous  que 
ces  guêpes  font  leurs  nids  y  qu'elles  enduifent  de  mortier 
de  terre  qu'elles  délayent ,  &  où  elles  forment,  pour  dé- 
pofer  leurs  œufs,  des  efpéces  de  cellules  irrégulieres.  Ces 
œufs  y  éclofent,  ôcleurs  larves  s'y  changent  en  chryfali- 
des  6c  en  infe£les  parfaits  de  la  mêm.e  manière  que  celles 
des  autres  guêpes. 

Le  nombre  des  efpéces  de  guêpes  ne  lailfe  pas  que 
d'être  confidérable.  On  pourroit  les  divifer  en  guêpes 
communes  &  guêpes  dorées  ,  comme  nous  le  ferons  en 
traitant  les  efpéces.  Les  unes  &  les  autres  donnent  fou- 
vent  des  variétés  ,  ainfi  que  nous  l'obferverons  ^  ôc  peut* 
être  diminueroit-on  le  nombre  des  efpéces ,  fi  on  fuivoit 
ces  infectes  de  près.  Les  mâles  &  les  femelles  peuvent 
avoir  des  différences  qui  les  faffent  prendre  pour  des  efpé- 
ces tout-àfait  diftinâes.  C'eft  ce  qu'on  ne  peut  certifier 
que  d'après  une  obfervation  bien  fuivie.  Ce  que  nous 
difons  ,  pourroit  avoir  lieu  principalement  dans  les  petites 
guêpes  dorées  ,  dont  je  foupçonne  qu'une  grande  partie 
n'eft  que  variété  ,  ou  ne  diffère  que  par  le  fexe.  Ceux 
qui  auront  le  tems  ou  l'occafion  de  fuivre  ces  particularités 
plus  en  détail  ,  pourront  par  la  fuite  nous  donner  des 
obfervations  plus  fûres  ,  &  redifier  ce  que  nous  donnons 
fur  cet  article. 

Il  ne  nous  refte ,  avant  que  de  détailler  les  efpéces ,  qu'à 
dire  un  mot  fur  ce  que  quelques-unes  d'entr'elles  nous 


36B  Histoire    abrégée 

offrent  de  particulier.  La  guêpe-frelon  ,  la  première  des 
efpécesque  nous  donnons, eft  remarquable  par  fa  grolTeur. 
Cet  infede  a  un  pouce  de  long  &  fa  piqûre  eft  des  plus 
vives  &  des  plus  mauvaifes.  De  plus  ,  il  mord  avec  force, 
ôc  l'on  ne  peut  employer  affez  de  précautions  pour  s'en 
faifir.  La  guêpe  commune  ôc  celle  à  anneaux  borde's  de 
noir  ,  nous  offrent  un  grand  nombre  de  variétés.  J'en  dé- 
cris quatre  de  chacune  de  ces  efpéces.  Les  trois  efpéces 
de  guêpes  à  premier  anneau  du  ventre  en  poire  font  re- 
marquables par  la  forme  de  cet  anneau. Les  deux  premières 
pourroient  bien  n'être  que  variétés  l'une  de  l'autre.  La 
troifiéme  a  une  autre  fingularité  ,  c'eft  que  le  fécond  an- 
neau de  fon  ventre  eft  très-grand,  &  forme  comme  une 
cloche  fous  laquelle  les  autres  font  retirés  ,  c'eft  une 
des  guêpes  folitaires  qui  fornient  un  nid  de  terre  figuré 
en  houle. ha guéfe  déginguendée,^  celle  qui  la  précéderont 
toutes  les  deux  les  cuiifes  poftérieures  monftrueufes  ,  ce 
qui  leur  donne  un  port  extraordinaire  ;  la  première  a  de 
plus  un  pédicule  long  &  mince  ,  par  lequel  fon  ventre 
tient  au  corcelet ,  ce  qui  eft  particulier  à  cette  efpéce. 

Les  guêpes  dorées  mériteroient  d'être  confidérées  pref- 
que  toutes  l'une  après  l'autre  pour  la  beauté ,  la  richelTe  ÔC 
la  vivacité  de  leurs  couleurs.  La  féconde  de  ces  efpéces  a 
de  plus  une  fingularité  digne  d'attention  ;  ce  font  des 
pointes  qui  terminent  le  bord  inférieur  des  derniers  an- 
neaux de  fon  ventre  ,  ôc  qui  vues  à  la  loupe  paroififent  très- 
joliment  arrangées  ôc  travaillées.  Nous  allons  examiner 
plus  en  détail  toutes  ces  fingularités  dans  les  defcriptions 
que  nous  donnerons  des  différentes  efpéces  de  guêpes. 

1 .  VE  S  P  A  thorace  nigro  ?  antice  riifo  Immaculato  ,  ahdo' 
minis  iricifuris punclo  nigro  duplici  condguo. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  988.  Apis  thorace  nigro  ,  antice  rufo  &c.  idem. 

Linn.  fyfl.  nat,  edit,  10 ,  p.  ^71 ,  n,  i,  Vefpa  criibro, 

Moujfet.  inf.  lat.  îo.  Crabro. 

Merr,  fin.  196.  Crabro. 

Raj.  inf.  150.  Crabro  vulgaris, 

TrifcL 


DES    Insectes,  5(S'<j 

Frifch.  gnm.  9 ,  p.  zi ,  tab.  :  i , /.  i.  Crabro. 
Swammerd.  bihl.  ttb.  i6  ,  /.  9. 
Reaum.inf.  tom.  6,  tab.  18,/.  i. 

La  guêpe  frelon. 

Longueur  i  pouce.     Largeur  4  lignes. 

Ses  antennes  &  fa  tête  font  d'une  couleur  fauVe  un  peu 
brune.  Sa  lèvre  fupérieure  eft  jaune  ôc  fes  yeux  font  noirâ- 
tres. Le  corcelet^  noir  au  milieu  ,  ôc  brun  fur  le  devant, 
fur  les  côtés  ôc  par  derrière.  Les  pattes  font  de  la  même 
couleur  brune  tirant  fur  le  maron.  Le  premier  anneau  du 
ventre  eft  noir ,  mêlé  de  brun ,  ôc  bordé  d'un  peu  de  jaune 
citron;  les  autres  font  noirs  à  leur  parcie  fupérieure  ,  dont 
une  portion  eft  recouverte  par  l'anneau  de  deffus ,  ôc  jau- 
nes à  leur  partie  inférieure.  Sur  cette  couleur  jaune  ,  fe 
trouvent  deux  taches  noires  fur  chaque  anneau  ,  une  de 
chaque  côté  qui  tient  à  la  couleur  noire  d'en-haut. 

Cette  grofle  efpéce  de  guêpe  fait  fon  nid  dans  les 
troncs  d'arbres  creux  ôc  dans  les  charpentes  des  greniers. 
Ses  gâteaux  ou  rayons  font  faits  d'une  matière  femblible  à 
un  gros  papier  ou  parchemin  roux.  Elle  eft  très  -  vorace  ÔC 
dévore  les  autres  infeûes  ,  même  les  abeilles. 

2.  V  E  S  P  A   thorace  lineolis  trium  par'ium  differendum 
Jlavejcennum.  *. 

*  FunSlis  incifurarum  nullis.  Maf.    *  PunBis  nigris  indfurarum  lïbe-' 

ris.  Fœmina. 

■Reaum.  inf.  tom:  6 ,  tab.  1 4  ,  /.  3  ,  4.        Reaum.  inf.  tom.  6 ,  tab.  14  >/.  î  >  ^  ^  7i 

Linn- faun.  fuec,  n.  $189.  Apis  thorace  lineolis  trium  parium  differendum  flaveC* 

centinm  ,  punftis  nigtis  incifurarum  liberis. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,  p.  571 ,  n.  2.  Vefpa  VBlgaris, 
Mouffe::.  lut.  ^i.Vetpa.. 
Merrer.  p;77.  ly;.  Vefpa  flava  major. 
Raj.  in/.  2ÏO.  Vefpa  vulgiiris. 
Frifch.  germ.  9  ,  p.  13  ,  r.  1  z  ,/.  i. 
Swammerd.  bibl.  r.  i6  ,  /.  8. 
Rofel.  inf.  vol.  1  ,  tab.  7.  Bombyl,  &  vefp. 

JLa  guêpe  commune. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  1  §  lignesi 

Tome  II.  Aaa 


370  Histoire    abrégée 

Ses  antennes  font  noires  ,  beaucoup  plus  longues  dans 
le  mâle  que  dans  la  femelle.  Dans  les  mâles  ,  la  tête  efl: 
jaune  ;  dans  la  femelle ,  il  n'y  a  que  la  lèvre  fupérieure  qui 
foit  jaune  ,  le  refte  eft  d'un  brun  fauve.  Le  corcelet  dans 
tous  les  deux  eft  noir  ,  avec  lix  taches  jaunes  ,  trois  de 
chaque  côté  ;  favolr  ,  une  raie  obbque  devant  l'attache 
cks  aîles ,  une  tache  affez  grande  à  la  partie  poftérieure  du 
corcelet  ,  6c  une  poftérieure  à  celle-là  &  plus  allongée 
tranfverfalement.  De  plus  ,  à  la  naiffance  des  aîles  ,  il  y  a 
encore  un  peu  de  jaune.  Les  pattes  font  jaunes  ,  avec 
quelque  peu  de  noir  aux  cuifTes.  Quant  au  ventre  j  il 
diffère  beaucoup  dans  les  deux  fexes.  Le  v^entre  du  mâle 
eft  compofé  de  fept  anneaux  ,  qui  font  noirs  dans  leur  par- 
tie fupérieure  qui  eft  cachée  ,  &  jaunes  à  leur  partie  infé- 
rieure. Sur  cette  partie  jaune  j  on  ne  voit  aucuns  points 
noirs  en-deflus  ,  H  ce  n'eft  au  premier  anneau  qui  en  a  de 
très-petits  ;  mais  dans  le  milieu  du  deflus  de  l'anneau  ,  il  y 
a  feulement  une  avance  triangulaire  que  forme  la  couleur 
noire.  En-delfous^  il  y  a  trois  rangs  longitudinaux  de  points 
noirs  qui  tiennent  à  la  bande  de  même  couleur. 

La  femelle  n'a  que  fix  anneaux  au  ventre  ,  dont  les  cou- 
leurs font  femblables  à  celles  de  celui  du  mâle  ,  excepté 
que  chaque  anneau  a  en-delTus  deux  gros  points  noirs  laté- 
raux j  un  de  chaque  côté  ,  ifolé  &  qui  ne  tient  point  à  la 
bande  noire  ,  fi  ce  n'eft  fur  le  premier  anneau.  La  femelle 
eft  auflTi  plus  groffe  &  plus  large  que  le  mâle. 

On  voit  fouvent  cette  guêpe  Pété  dans  les  maifons  :  elle 
eft  carnaiïiere  &  mange  fur-tout  les  mouches. 

^^  Nous  avons  quelques  guêpes  que  l'on  trouve  dans 
les  maifons  ôc  les  jardins  ,  ôc  qui  ne  me  paroiffent  que  des 
variétés  de  la  guêpe  commune  à  laquelle  elles  reflemblent 
beaucoup.  Je  vais  les  indiquer  en  peu  de  mots. 

A.  Vefpa   thorace    lineolis  trium  parium   differentium 
Jlavejcendum  ,  punclis  ni  gris  incljurarum  connexis. 

Elle  ne  diffère  que  parce  que  les  points  latéraux  de 


DES    Insectes.  571 

fou  ventre  ne  font  point  ifolés ,  mais  tiennent  à  la  bande 
noire. 

B.  Vs/p^  thorace  lineolis  quatuor  parium  differentium 
flavifcendum  ,  punclls  ni  gris  inci/iirarum  connexis. 

Outre  que  les  points  noirs  du  ventre  ne  font  pas  ifolés  y 
celle-ci  a  de  plus  à  la  partie  poftérieure  de  foh  corcelet 
trois  paires  de  taches  jaunes  ,  au  lieu  de  deux  c^i  fe  trou- 
vent dans  la  guêpe  commune.  La  précédente  ôc  celle-ci 
font  des  individus  mâles. 

C.  J^efpa  thorace  lineolis  quinque  parium  differentium. 
fiavefcentium  ,  punclis  nigris  incijurancm  connexis. 

Elle  diffère  de  la  précédente  ,  en  ce  que  auprès  des 
lignes  obliques  jaunes  qui  font  devant  lattache  des  ailes  , 
il  y  en  a  de  chaque  côté  une  autre  en  fens  contraire.  De 
plus ,  la  partie  antérieure  du  corcelet  eft  bordée  de  jaune, 
&  les  antennes  font  brunes^.  Celles  ci  font  des  femelles. 

D.  Vcfpa  thorace  lineolis  duorum  parium  differentium 
fiavefcentium  ,  punclis  nigris  incljlirarum  connexis. 

Elle  n'a  que  deux  taches  à  la  partie  poflérieure  du  corce- 
let ,  &  les  deux  lignes  obliques  devant  les  ailes ,  ce  qui  fait 
quatre  en  tout  ou  deux  paires. 

3.  V  E  S  P  A  nigra  y  abdomim  flavo  ^fegmentis  margina 
nigris. 

La  guêpe  à  anneaux  bordés  de  noir. 
Longueur  5  f  lignes.   Largeur  1  §  ligne. 

Ses  antennes  qui  font  aufll  longues  que  fon  corcelet , 
font  de  couleur  fauve  ;  quelquefois  cependant  elles  va- 
rient pour  la  couleur  &  font  noirâtres.  Les  pattes  font 
auflii  noires  mêlées  d'un  peu  de  jaune.  La  lèvre  fupérieure 
eft  jaune  &  le  refte  de  la  tête  eft  noir.  Le  corcelet  ell 
pareillement  noir ,  mais  fur  fa  partie  antérieure  j  il  y  a  une 
bande  jaune  tranfverfe  ,  divifée  quelquefois  en  deux  dans- 

Aa  a  ij 


Si'2-  Histoire     abrogée 

fon  milieu.  De  plus  ,  on  voit  un  point  jaune  élevé  de  cha- 
que côté  à  l'attache  des  ailes  ,  &  un  autre  un  peu  devant 
cette  attache  :  enfin  il  y  a  deux  autres  points  à  côté  l'un  de 
l'autre  à  la  partie  poftérieure  du  corcelet ,  &  en  outre  deux 
taches  latérales  oblongues  ,  une  de  chaque  côté  un  peu 
endeflbus.  Les  anneaux  du  ventre  font  jaunes  ,  avec  un 
peu  de  noir  en-haut  ôc  une  bordure  noire  en-bas ,  enforte 
qu'il  n'y  a*qu'une  bande  jaune  dans  le  milieu  ,  qui  dans 
les  anneaux  fupérieurs  efi:  quelquefois  partagée  en  deux  j 
mais  comme  le  noir  du  haut  de  l'anneau  eft  caché  par 
l'anneau  fupérieur ,  tous  les  anneaux  paroiflent  jaunes  & 
bordés  de  noir.  Les  aîles  font  brunes  fur-tout  vers  leur 
bord  du  bout. 

^^  Cette  efpéce  donne  les  variétés  fuivantes. 

A.  V^efp^  nigra  ,  thorace  piinâis  oclo  lu  tel  s  ,  Jlngiilii 
f'egmentis  abdominalibus  fafcùs  tranjrerfis  luteis  , 
primis  interruptis. 

B.  Vefpa  nigra ,  thorace  punclis  decem  luteis  ,  Jlngidis 
Jegmentis  abdominalibus  faf dis  tranjverfis  luteis. 

C'efl:  celle  que  nous  venons  de  décrire  ci-defTus. 

C.  Vefpa  nigra  ,  thoracis  baji  lineolis  duabus  Jlavls  ^ 
apicc  lineajlava  ,JinguloJegmento  abdominalifafcia 
tranfverja  lutea  ,/ecunda  èC  tertia  interrupta. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  ppi.  Apis  nigra  ,  thorace  bafi  apice  que  flaYefcente  ,  abdo- 

mine  fafciis  quatuor  flavis ,  tertia  interrupta. 
Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  f.  573  ,  n.  10.  Vefpa  arvenfis. 

Celle-ci  a  les  pattes  jaunes ,  mais  fes  cuifTes  font  noires. 
Ses  antennes  font  toutes  noires  ,  à  l'exception  d'un  petit 
point  jaune  au  bout  du  premier  anneau  ,  le  plus  long 
de  tous. 

D.  yejpa  nigra  ]  thoracis  bajl  lineolis  duabus  flavis  > 
apice  linea  flava  ,flngulo  fegmento  abdominali fafcia 
tranfverja  lutea ,  quatuor  primis  interruptis. 


DES    Insectes.  573" 

Elle  diffère  de  la  précédente ,  parce  que  toute  la  pre- 
imiere  pièce  de  fes  antennes  eft  jaune.  Elle  a  aufîl  une 
tache  jaune  fur  les  côtés  du  corcelet ,  outre  les  deux  lignes 
de  la  bafe  ôc  celle  de  la  pointe.  Enfin  les  quatre  premières 
bandes  jaunes  du  ventre  font  interrompues  dans  leur  mi- 
lieu. 

E.  l^efpa  nlgra  ,  thoracls  hajc  lineolls  duabiis  flavis  y 
apice  lineaflava  ^Jlngulo/egmento  abdominali  j  ex- 
cepta \°.  se  ^°.JhJcLa  tranfverfa  lutea. 

Elle  reflemble  en  tout  à  la  précédente  ,  excepté  qu'il 
n'y  a  point  de  bande  jaune  furie  premier  &  le  troifiéme 
anneau  de  fon  ventre  qui  font  tout  noirs  ,  ce  qui  fait  que 
la  première  bande  jaune  eft  fort  éloignée  des  autres. 

4.  V  E  S  P  A  nigra  ,  fegmentis   abdominallbus  margint 
fiavis. 

La  guêpe  à  anneaux  bordés  de  jaune. 
Langueur  5  lignes.    Largeur  i  5  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  &  ne  vont  pas  jufqu'à  la  moitié 
de  fon  corcelet.  Sa  tête  eft  noire  ,  avec  la  lèvre  fupérieure 
jaune  ,  &  une  raie  de  même  couleur  fous  les  yeux.  Son 
corcelet  eft  noir ,  avec  une  raie  jaune  tranfverfe  à  fa  bafe  j 
&  une  femblable  à  fa  pointe.  Les  pattes  font  jaunes.  Tous 
les  anneaux  du  ventre  font  noirs  en-haut  ôc  bordés  de  jau- 
ne en-bas.  Le  noir  du  haut  emp'.ette  fur  le  jaune  au  milieu 
du  deffus  de  l'anneau  ôc  forme  en  cet  endroit  une  avance 
triangulaire. 

Il  eft  aifé  de  diftinguer  cette  efpéce  de  la  précédente  à 
laquelle  elle  reffemble  ;  i°.  par  les  taches  du  corcelet 
qui  font  fort  différentes  ;  2°.  par  les  anneaux  du  ventre 
dont  le  bord  eft  noir  dans  la  précédente  ôc  jaune  dans 
celle-ci ,  quoique  dans  l'une  ôc  dans  l'autre  le  ventre  foie 
rayé  de  bandes  jaunes  ôc  noires  alternativement.  On 
trouve  fouvent  ces  deux  efpcces  fur  les  fleurs  dans  les 
jardins, 


574  Histoire     ABRéG]?E 

j.  VE  S  P  A  nigra  ,  thorace  maculis  quindecim  flavls  y 
Jegmentis  abdominalibus  marglne  luteis,Jecundo  macula 
utrimque  flava. 

La  guêpe  a  anneaux  hordes  de  jaune  SC  deux  taches  jaunes. 

Longueur  J  |  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Ses  antennes  de  la  longueur  du  tiers  de  fon  corps  ,  font 
noires  en  -  deflus  ,  brunes  en  -  deflous  ,  à  l'exception  de  la 
première  pièce  qui  eft  jaune  en-deflbus.  La  lèvre  fupé- 
rieure  efi:  jaune  ,  avec  un  point  noir  ,  quelquefois  divifé 
en  deux  dans  fon  milieu.  Les  mâchoires  ont  auffi  m\ 
peu  de  jaune.  Sur  la  tête  derrière  les  antennes  ,  il  y  a  une 
raie  jaune  tranfverfe  ;  le  refle  de  la  tête  eft  noir.  Le  corce- 
let  a  en-devant  une  bande  jaune  à  fa  bafe  ,  enfuite  de 
chaque  côté  ,  une  ligne  oblique  devant  l'attache  de  l'aile  , 
pu's  un  point  à  cette  même  attache  ,  ôc  une  autre  tache  à 
côte  &  plus  en-devant  ;  vers  fa  pointe  ,  eft  une  première 
paire  de  taches  triangulaires  ,  en  defcendant  une  féconde 
de  taches  tranfverfes  ,  puis  une  troifiéme  de  lignes  longi- 
tudinales ,  enfin  plus  bas ,  deux  taches  irrégulieres  près  la 
naiffance  des  cuilTes  poftérieures.  Toutes  ces  différentes 
taches  ôc  raies  forment  le  nombre  de  quinze.  Les  anneaux 
du  ventre  font  noirs  bordés  de  jaune.  Le  fécond  qui  eft 
plus  large  ,  a  outre  cela  dans  fon  milieu  deux  taches  jau- 
nes ,  une  de  chaque  côté.  Les  pattes  font  un  peu  fauves  > 
avec  les  cuiffes  noires.  Cette  guêpe  vient  dans  ces  petits 
gâteaux  ou  guêpiers  gris  que  l'on  trouve  dans  la  cam- 
pagne ,  attachés  fouvent  par  un  pédicule  aux  tiges  des  ar- 
buftes. 

6.  V  E  S  P  A  thorace  ni^ro   maculis  Jlavis  ,    ahdomine 
flavo  yfafclis  quatuor  ni  gris  ,  antennis  longis. 

La  guêpe  à  longues  antennes ,  âC  quatre  bandes  noires  fur  le 
ventre. 

Longueur  j  ligne}.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  au  moins  de  la  longueur  des  deux 


DES     Insectes.  ^j^ 

tiers  de  fon  corps.  Elles  font  tantôt  fauves  ,  tantôt  noires, 
&  reffemblent  pour  leur  longueur  6c  leur  forme  à  celles 
des  ichneumons.  Sa  tête  eft  noirâtre  ,  jaune  en-deffus. 
Son  corcelet  eft  noir ,  avec  deux  taches  jaunes  en  croiffant, 
Tune  à  côté  de  l'autre  vers  fa  bafe  ,  une  autre  petite  à 
l'attache  des  ailes  ,  ôc  une  impaire  à  la  pointe  du  corcelet. 
De  plus  de  chaque  côté  du  corcelet  un 'peu  en-deflbus  ,  il 
y  en  a  quatre  autres.  Le  ventre  eft  jaune  ,  mais  le  premier , 
le  fécond  ,  le  troifiéme  ôc  le  quatrième  anneau  ont  à  leur 
bafe  une  bande  noire  ,  ce  qui  fait  quatre  bandes  de  cette 
couleur  fur  le  ventre.  Les  pattes  font  mêlées  de  fauve  ôc 
de  jaune. 

7.  V  E  S  P  A  nigra  ,  ab domine  fafcli s  tribus flavis  ,  tertia 

remotijjima  ,  primo  articido  i njundibuliformi, 

Linn.  faun.  fuec.  n-  ^96.  Apis  gkbra  nigra,  abdomine  fafciis  tribus  flavis,  tertia 
&c.  idem. 

La  guêpe  à  premier  anneau  du  ventre  en  poire  âC  trois  ban." 

des  jaunes. 
Longueur  5  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cet  infecte  varie  pour  la  grandeur  ôc  les  couleurs.  Ses 
antennes  font  noires  ,  jaunes  à  leur  bafe  ôc  un  peu  plus 
longues  que  la  tête.  Celle-ci  eft  noire ,  avec  fa  lèvre  fupé- 
rieure  jaune.  Le  corcelet  eft  auffi  noir  ,  avec  deux  points 
jaunes  à  fa  bafe  ,  deux  autres  à  l'origine  des  ailes  ,  & 
une  petite  ligne  tranfverfe  de  même  couleur  à  fa  partie 
poftérieure.  Les  pattes  font  jaunes ,  mais  les  cuifTes  font 
noires  en  partie.  Le  premier  anneau  du  ventre  eft  fait 
en  poire  ôc  eft  tout  noir.  Le  fécond  a  fur  fa  partie  pofté- 
rieure une  tache  jaune  prefque  divifée  en  deux.  Le  troifié- 
me dans  les  mâles  eft  tout  jaune ,  dans  les  femelles  il  a  un 
peu  de  noir  au  milieu  de  fa  partie  fupérieure.  Le  quatriè- 
me eft  tout  noir.  Le  cinquième  eft  bordé  de  jaune.  Le 
fixiéme  ôc  dernier  dans  les  femelles  eft  tout  noir ,  dans  les 
maies  il  eft  bcrdé  de  jaune  ^  ôc  dans  ces  derniers  il  y  en  a  un 
feptiéme  tout  noir.  Les  mâles  font  d'uti  tiers  plus  petits 


5^(^  Histoire    \s  Ki  gH 

que  les  femelles.  Dans  tous  les  aîles  font  brunes.  Cette 
guêpe  n  eft  pas  commune.  Son  corps  ,  vu  à  la  loupe  , 
paroît  pondue  6c  chagriné. 

N.  B.  Cette  efpéce  varie  pour  la  couleur  du  corcelet , 
qui  dans  quelques-unes  eft  abfolument  noir  fans  taches 
jaunes. 

8.  V  E  S  P  A  nigra  ,   ab domine  fafciis  quinque  flavis  f 
primo  articula  infundibuliformi. 

La  guêpe  à  premier  anneau  du  ventre  en  poire  SC  cinq  ban" 
des  jaunes. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  fi  ce  n'eft  à  leuï  bafe  qui 
ell  jaune,  La  lèvre  fupérieure  eft  jaune  &  le  refte  de  la 
tête  noir.  Le  corcelet  eft  de  la  même  couleur ,  avec  une 
petite  raie  jaune  tranfverfe  à  fa  bafe,  qui  fouvent  eft  divi- 
lée  en  deux  par  fon  milieu  ,  Ôt  une  autre  femblable  à  la 
pointe.  Outre  cela ,  les  mâles  ont  un  peu  de  jaune  à  l'atta- 
che des  aîles  ,  ce  qui  n'eft  point  dans  les  femelles.  Le 
premier  anneau  du  ventre  eft  fait  en  poire  &  tout  noir.  Les 
cinq  fuivans  font  noirs  ôc  bordés  de  jaune,  ce  qui  fait  cinq 
bandes  tranfverfes  fur  le  ventre.  Le  dernier  anneau  de  la 
pointe  eft  tout  noir.  Dans  les  mâles  ,  les  trois  premières 
bandes  jaunes  font  quelquefois  interrompues  dans  leur 
milieu.  Les  pattes  dans  les  deux  fexes  font  jaunes  ,  avec 
un.  peu  de  noir  aux  cuiffes. 

p.  V  E  S  P  A  nigra  ,  ab  domine  fafciis   quinque  flavis  y 
prima  rcmotijjima. 

Linn.jaun.  fuec.  n.  990.  Apis  nigra,  abdornine  fafciis  quinque  &c.  idem, 
Linn.fyji.  nat.  edit.  10  ,  p.  571  ,  n,  4.  Vefpa  parietum. 
Frifch  germ.  9 >t.  ii  ,f,  1.       ■ 

La  guêpe  à  cinq  bandes  jaunes  fur  le  ventre  ,  la  première 

éloignée  des  autres. 
Longueur  4  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  mais  leur  premier  anneau  qui 

eft 


DES      iNSECXEâ.  ^'j-f 

cftle  plus  long,cft  jaune  en-defTous.  Dans  îes  unes  ,  toute 
la  lèvre  fupérieure  eft  jaune  ;  dans  d'autres  il  n'y  a  que 
deux  tacîies  en  croilTant ,  une  de  chaque  côté  qui  fc  regar- 
dent ,  &  deux,  petites  taches  à  la  bafe  des  mâchoires.  Ces 
detnieres  font  les  femelles.  Toutes  ont  fur  la  tête  entre  les 
deux  antennes  un  petit  point  jaune  ,  le  refte  de  la  tête 
eft  noir.  Le  corcelet  i'eli  audi ,  avec  deux  taches  jaunes 
à  fa  bafe  ,  qui  fouvent  fe  touchent ,  de  plus  deux  points 
jaunes  à  l'origine  de  chaque  aîle  ,  Ôc  deux  autres  au  bout  du 
corcelet ,  fuivis  dune  petite  raie  tranfverfe  de  même  cou- 
leur. Tous  les  anneaux  du  ventre  font  bordés  de  jaune  , 
excepté  le  dernier  ,  mais  le  fécond  anneau  étant  plus  grand 
que  les  autres  ,  la  première  bande  fe  trouve  fort  diftante 
des  fuivantes.  Cette  première  eft  plus  large  ,  fur-tout  fur 
les  côtés.  Le  fécond  anneau  eft  fi  grand;que  l'infedte  retire 
fouvent  tous  les  autres  ôc  les  cache  fous  celui-là. 

N.  i?.  Il  y  a  une  variété  de  cette  guêpe ,  dans  laquelle  le 
corcelet  eft  tout  noir ,  à  l'exception  des  deux  points  jaunes 
de  fa  bafe  qui  fe  touchent,  ôc  où  de  plus  la  première  bande 
jaune  du  ventre  ,  celle  qui  eft  féparée  des  autres  par  un 
grand  intervalle  ,  n'eft  pas  plus  large  qu'elles  ,  ÔC  n'eft  point 
à  moitié  divifée  en  deux  dans  fon  milieu. 

lO.  V  E  S  P  A  nigra  ,  abdominis  articulo primo  infundlhu' 
liforml  ,  Jecundo  campanulato  maximo.  Planch.  1 5  , 
fig.  2. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  looi.  Apis  nigra  abdominis  primo  articuio  infundlbulifor- 

mi  &c.  idem. 
Linn.jyjl.  nau  edit.  lo  ,  p.  ^73  ,  n.  9,  Vefpa  coardata. 
Frifck.germ. 9  , p.  17,  t. 9. 

La  guêpe  à  premier  anneau  du  ventre  en  poire  SC  le  fécond 

en  cloche. 
Longueur  5  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  noires  ,  avec  un  peu  de  jaune  fur  leut 
premier  anneau.  Sa  tête  eft  pareillement  noire ,  avec  un 
petit  point  jaune  entre  l'origine  des  antennes  ,  ôc  une  ta- 

Tome  IL  B  b  b 


578  Histoire     ABR-écéE 

che  de  même  couleur  à  la  bafe  de  la  lèvre  fupérieure. 
Le  corcelet  qui  eft  noir  a  une  tache  jaune  à  fa  bafe  ,  une 
autre  à  fa  pointe  ,  aux  côtés  de  laquelle  font  fouvent  deux 
petits  points  jaunes  de  chaque  côté,  un  poiat  jaune  à  l'ori- 
gine des  aîles  ,  &  une  tache  à  côté  en-  deflbus.  Tous  les 
anneaux  du  ventre  font  bordés  de  jaune.  Le  premier,  plus 
long  que  les  autres  ,  eft  fait  «n  poire  allongée ,  &  a  de  cha- 
que côté  un  petit  point  jaune  ;  le  fécond  ;,  le  plus  grand 
de  tous  ,  eft  fait  en  cloche  ,  &  a  de  chaque  côté  une  bande 
jaune  oblique  qui  defcend  vers  l'extérieur.  Cet  anneau 
eft  fi  grand ,  que  l'infeûe  peut  cacher  &  retirer  tous  leS 
autres  fous  celui-là.  Les  pattes  font  jaunes ,  avec  un  peu 
de  noir  aux  cuiffes  ,  &  les  ailes  font  noirâtres. 

Cet  infe£te  conftruit  fur  les  tiges  des  plantes  &  fur- tout 
des  bruyères,  des  petits  nids  fphériques  qu'il  fait  avec  une 
terre  fine.  Lorfque  le  nid  eft  fait ,  il  y  laifle  une  ouverture 
en  -  haut ,  par  laquelle  il  le  remplit  de  miel  &  y  dépofe  un 
œuf.  Pour  lors  il  ferme  cette  ouverture.  La  petite  larve 
étant  fortie  de  l'œuf,  fe  nourrit  du  miel,  après  quoi  elle  fe 
métamorphofe  &  fort  enfin  fous  la  forme  de  guêpe  par  une 
ouverture  qu'elle  fait  au  côté  de  cette  boule.  Chaque  nid 
ne  contient  qu'un  feul  infecle. 

1 1 .  V  E  S  P  A  nigra ,  abdomine  punclorum  flavorum  ordine 
quadruplicL  longitudinali. 

La  guêpe  noire  à  raies  de  points  jaunes  fur  le  ventre. 

Longueur  3  5  lignes.  Largeur  1  ligne. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  rares  &  des  plus  jolies.  Sa 
tête  &  fes  antennes  font  noires  ;  il  y  a  feulement  une  très- 
petite  raie  jaune  prefqu'imperceptible  de  chaque  côté  fur 
le  deflfus  de  la  tête  proche  les  yeux  ,  &  une  autre  de  cou- 
leur fauve  poftérieurement  derrière  chaque  œil.  Le  corce- 
let eft  noir  &  chagrinéjavec  deux  petites  taches  jaunes  à  fa 
bafe ,  une  de  chaque  côté.  Chaque  anneau  du  ventre  a  qua- 
tre points  jaunes,  ce  qui  fait  quatre  bandes  longitudinales 
(de  points  jaunes  fur  le  ventre.  Les  pattes  font  de  couleur 


DES    Insectes.  '^yp 

fauve  ,  &  il  y  a  un  point  de  même  couleur  à  l'attache  des 
ailes.  Ces  ailes  font  un  peu  brunes. 

12.  VESPA  nigra  ,  abdominls  fegmento  primo  margine 
Jlavo  ,fecundo  éC  tertio  piinclo  duplici  luteo. 

La  guêpe  noire  à  premier  anneau  du  ventre  bordé  de  jaune  ; 
avec  deux  points  Jur  le  fécond  éC  le  troijiéme. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  ]  ligne. 

Sa  tête  ,  fon  corcelet  &  fes  antennes  font  tout  noirs.  Le 
ventre  l'eft  audi ,  à  l'exception  d'une  bande  jaune  qui  bor- 
de fon  premier  anneau  ,  &  de  quatre  points  de  même  cou- 
leur,  deux  fur  le  fécond ,  &  deux  fur  le  troifiéme  anneau, 
un  de  chaque  côté.  Les  points  du  troifiéme  anneau  font 
les  plus  gros.  Les  pattes  font  variées  de  jaune  &  de  noir. 
La  forme  de  cette  efpéce  ei\  allongée. 

15.   VESPA  nigra  ,   abdominis  Jegmenti.i  primo  éC 
Jecundo  utrimque  punclo  albo  ,  pedibus  ferrugineis. 

La  guêpe  noire  à  quatre  points  blancs  Jur  le  ventre. 

Longueur  1  -j-  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Cette  guêpe  eft  noire  ,  avec  quelques  poils  blancs  fur  le 
haut  de  fa  tête.  Sur  le  premier  &  le  fécond  anneau  de  fon 
ventre  ,  il  y  a  de  chaque  côté  une  tache  blanche  -,  ce 
qui  fait  quatre  taches  en  tout.  Ses  antennes  font  un  peu 
fauves  vers  le  bout.  Il  en  eft  de  même  des  pattes  ,  dont  les 
•  cuiffes  &  les  jambes  font  en  partie  noires  &  le  refte  fauve, 
avec  les  articulations  blanchâtres. 

14.  V  E  S  P  A  nigra  jfronte^  thoracif'que  bajl'flavis. 

La  guêpe  noire  ,  à  lèvre  Jupérieure  êC  baje  du  corcelet  jau- 
nes. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  guêpe  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  de  fa  lèvre  fu- 
périeure ,  qui  dans  les  unes  eft  toute  jaune  >  &  dans  dautreS 
eft  feulement  jaune  des  deux  côtés  ôc  noire  au  milieu.  Soa 

Bbbij 


^8o  Histoire    ab  Ricin 

corcelet  a  auffi  une  raie  jaune  tranfverfe  fort  fine  à  fa 
bafe  ,  &;  un  petit  point  jaune  à  l'origine  des  aîles.  Enfin 
dans  quelques-unes  ,  il  y  a  un  peu  de  jaune  à  la  bafe  des 
jambes  &  des  tarfes  poftérieurs,  ce  qui  n'eft  pas  confiant. 
Ces  différences  ,  ccmme  auffi  la  grandeur  qui  varie  beau- 
coup 5  pourroient  bien  venir  dç  la  diveilité  du  fexe.  On 
trouve  pendant  l'été  cette  guêpe  en  grande  quantité  furies 
fleurs  avec  la  fuivante. 

N.  B.  V  E  S  P  A  nigra  ,  fronte  flava. 

Cette  vatiété  plus  petite  d'un  tiers  j  a  le  corcelet  tout 
noir ,  fans  aucun  mélange  de  jaune.  Son  ventre  efl  très- 
lilfe. 

15*.  V  E  S  P  A  nigra  ,femorîhus  poflicis  globofis  ferratis  f 
ùbiis  arcaatis  y  alarum  bajl  ,genubujque  flavis, 

La  guêpe  noire  à  cuijfes  pojlerieures  fort  grojfes. 

Longueur  i  2  Lignes.     Largeur  \  ligne. 

Elle  efl  toute  noire  :  fon  ventre  efl  beaucoup  plus  lui- 
fant  que  le  refle  de  fon  corps.  Il  y  a  un  petit  point  jaune 
à  l'attache  de  fes  aîles,  ôc  une  petite  tache  femblable  aux 
articulations  des  pattes.  Mais  ce  qui  fait  le  caraftere  de 
cette  efpéce,  ce  font  fes  cuiffes  pofîérieures  qui  font  très- 
groffes  ,  formées  en  globe  un  peu  allongé  ,  ôc  garnies  de 
dents  d'un  côté.  La  jambe  faite  en  arc  pour  fe  confor- 
mer à  la  figure  de  la  cuilfe ,  efl  reçue  dans  une  rainure  de 
cette  même  cuiffe  du  côté  dentelé. 

1 5.  V  E  S  P  A  femoribus  pojlicis  crajfls  ,  globofis  ^ferratis  , 
denticulo  Jonatis  ,  abdominis  globoji petioLo  tcnid  longo. 

La  guêpe  déginguendêe. 

Longueur  3  ^  Lig^nes. 

Cette  efpéce  a  la  forme  la  plus  finguliére  ,  quoiqu'elle 
approche  un  peu  de  la  précédente.  Ses  antennes  font  noi- 
res ôc  brifées ,  coiaime  celles  des  infectes  de  ce  genre.  Sa 


DES    Insectes;  58  f 

tête  eft  noire  avec  deux  taches  rondes  en-deffus  entre  les 
yeux.  Son  corcelet  eft  pareillement  noir  avec  deux  petites 
taches  jaunes  ,  une  de  chaque  côté  à  l'attache  des  aîles. 
Les  quatre  pattes  antérieures  font  de  même  noires  ,  mais 
l'articulation  de  la  cuifle  ôc  de  la  jambe  font  jaunes  du 
moins  dans  les  femelles  ,  car  les  mâles  ont  toute  la  jambe 
jaune  &  feulement  le  haut  de  la  cuifle  noir.  Quant  aux 
pattes  de  derrière  elles  partent  d'une  pièce  aflez  longue 
de  couleur  noire  ,  à  laquelle  tient  la  cuifle  qui  eft  courte, 
groffe,  ronde ,  globuleufe  ,  un  peu  applatie  vers  l'inté- 
rieur, dentelée  à  cet  endroit,  avec  une  plus  longue  dent 
vers  le  haut.  Cette  cuifle  eft  jaune  avec  une  tache  noire 
en-defl^us.  La  jambe  eft  noire  &  figurée  en  arc  ou  en  faulx 
pour  fe  conformer  à  la  cuiflTe  contre  laquelle  elle  s'appli- 
que. Le  ventre  eft  court ,  noir ,  lifl"e  ôc  globuleux ,  &  il 
part  du  corcelet  par  un  pédicule  jaune  prefqu'aufli  long 
que  lui ,  en  quoi  cette  guêpe  reflTemble  un  peu  à  un 
ichneumon.  On  trouve  cette  belle  efpece  dans  les  endroits 
aquatiques. 

1 7.  V  E  S  P  A  toia  nigrocœruhfcens. 
La  guêpe  noire. 

Longueur  3  ^  i^gnes.     Largeur  ^  ligne. 

Cette  guêpe  eft  toute  d'un  noir  un  peu  bleuâtre,  fans 
mélange  d'autre  couleur.  Elle  reflemble  beaucoup ,  à  la 
couleur  près  ,  à  celle  du  n°.  14.  Vue  de  près,  elle  paroît 
pointiilée ,  en  quoi  elle  varie  ,  car  il  y  en  a  qui  font  plus 
pointillées  les  unes  que  les  autres. 

(18.  VESPA   ruhra  )  thorace  lineolis  longituâinalibus.^ 
ni  gris  i  ahdomine  maculisjlavis, 

La  guêpe  rouge  à  bandes  noires  Jiir  le  corcelet ,  éC  points 

jaunes  fur  le  ventre. 
Longueur  3  5  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cette  belle  efpéce  ?  eft  d'uit 


3S2  Histoire     abri^gée 

rouge  un  peu  brun  ,  plus  clair  &  plus  vif  en  quelques  en- 
droits. Sur  le  haut  de  fa  tcte  ,  derrière  les  antennes,  il  y  a 
une  affez  grande  tache  noire.  Le  corcelet  a  trois  larges  ban- 
des longitudinales  noires  ,  une  au  milieu  &  une  de  chaque 
côté.  Outre  cela  la  partie  poftérieure  du  corcelet  qui  tou- 
■  che  au  ventre,  eft  noirâtre.  Le  ventre  n'a  point  de  mar- 
ques noires  ,  mais  le  fécond  anneau  a  de  chaque  côté  une 
grande  tache  jaune  i  le  troifiéme  en  a  de  femblables  ,  mais 
bien  plus  petites.  Le  quatrième  anneau  a  une  bande  tranf- 
verfe  jaune,  interrompue  dans  fon  milieu.  Les  ailes  font 
bordées  de  brun.  Les  antennes  ôc  les  pattes  font  entiè- 
rement de  couleur  rouge, 

G  U  E  s  P  E  s      DORÉES. 

ip.  V  E  s  P  A  viridi  -  caru/ea  f  abdomine  ithoracifqut 
aridca  parte  ruberrlmls. 

La  guêpe  dorée  à  corcelet  mi- parti  de  rouge  SC  de  vert. 

Longueur  1  §  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  font  noires.  Sa  tête  eft  d'un  beau  vert 
doré  ,  avec  un  peu  de  rouge  poftérieurement  à  l'endroit 
des  petits  yeux  liffes.  Les  gros  yeux  réticulés  font  bruns. 
Un  peu  plus  de  la  moitié  antérieure  du  corcelet  eft  d'un 
beau  rouge  cuivreux  &  matte  ;  la  partie  poftérieure  eft 
d'un  vert  doré  entremêlé  de  bleu.  Le  ventre  eft  d'un  rou- 
ge très-éclatant  ;  il  eft  liffe  &  le  refte  du  corps  eft  chagri- 
né, ce  qui  rend  fa  couleur  très-riche.  Les  pattes  font  d'un 
vert  cuivreux  ôc  les  aîles  brunes. 

Cette  guêpe  a  un  caratlere  qui  fe  trouve  dans  les  fui- 
yantes  qui  font  aufti  dorées  ;  c'eft  que  le  bas  du  corcelet 
a  de  chaque  côté  une  épine  latérale  bien  marquée.  Cette 
marque  caradériftique  me  feroit  penfer  que  toutes  ces 
guêpes  pourroient  bien  n'être  que  des  variétés  ou  des  dif- 
férences de  fexe.  C'eft  ce  qu'il  faudroit  examiner. 

30.  V  E  S  P  A  thorace  viridi-cccruleo  ;  abdomine  inauratOf 
pone  cupreo  dcntato» 


DES     I  N  S  E  C.T  E  S.  385 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1004.  Apis  nitida  ,  thorace  viridi-cftruleo ,  abdûmine 

inaurato. 
Linn.  fyft.  nat.  eâit.  10,  p.  57i  >  n.  i?.  Sphex   glabra  niiida ,  thorace  viridi , 

abdomine  aureo  ,  apice  quadridentato. 
Ail.  Upf.  1 736 ,  p.  i8  ,  n.  f .  Apis  parietina  nitida  ,  coUari  casruleo ,  abdomine 

aureo. 
frifch.germ.9,p.  19,  t.  10 ,  f.  i.  Vefpa  argillacca  variegata  feu  fiiperbe 

colorata. 
Raj.  inf.zT).  Penultima  &  antepenultima. 

La  guêpe  dorée  à  corceht  vert  ,  êC  derniers  anneaux  du 

ventre  épineux. 
Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  guêpe  eft  enrichie  des  plus  belles  couleurs.  Le 
devant  de  fa  tcte  eft  d'un  vert  doré  ;  &  la  partie  poftérieu- 
re  d'un  bel  azur.  Le  corcelet  eft  de  même  azuré  avec 
quelque  mélange  de  vert.  Le  bout  de  ce  corcelet  fe  ter- 
mine de  chaque  côté  par  des  pointes  épineufes  comme 
dans  l'efpéce  précédente.  Le  ventre  à  fa  partie  antérieure 
eft  d'un  beau  vert  doré,  &  fa  partie  poftérieure  eft  d'ua 
rouge  cuivreux ,  imitant  la  couleur  de  cuivre  de  rofette 
bien  poli.  L'avant  dernier  anneau  du  ventre  eft  couronné 
de  petites  pointes  fines  ôc  ferrées ,  &  le  quatrième  ou  der- 
nier anneau  fe  termine  par  quatre  épines  p)lus  greffes  ÔC 
bien  marquées.  Le  deflfous  du  ventre  eft  plat  j  renfoncé 
&  de  couleur  verte.  Tout  l'infefte  eft  pointillé  par  delTus  , 
ce  qui  rend  fa  couleur  très-brillante.  Ses  antennes  font 
noires  &  fes  pattes  vertes  &  dorées. 

Cette  guêpe  fe  loge  dans  les  trous  des  murSj  entre  les 
pierres  ôc  dans  le  mortier  qui  les  joint.  On  la  voit  fouvent 
fortir  de  ces  trous  où  elle  fait  fon  nid  &  fon  ouvrage. 

21.  V  E  S  P  A  thorace  viridi  -  cariileo ,  abdomine  aurato- 
cupreS , pone  inermi. 

%a  guêpe  dorée  à  corcelet  vert  êC  derniers  anneaux  du. 
ventre  lijfes. 

Longueur  1  j  lignes.    Largeur  |  ligne. 

.    Elle  jeffemble  beaucoup  à  la  précédente  pou;:  faforr 


384  Histoire    abrégée 

jne  ôc  fes  couleurs.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  colorés  de 
vert  6c  de  bku  azuré.  Son  ventre  prefqu'hémifphérique  , 
eft  par-tout  d'un  beau  rouge  cuivreux.  Il  n'eft  compofé 
que  de  trois  anneaux  qui  font  lifles  &  unis  ,  fans  pointes 
ni  épines.  Cette  efpéce  fe  trouve  avec  la  précédente  dont 
elle  pourroit  bien  ne  différer  que  par  le  défaut  de  fexe. 
Elle  fe  replie  aifément  en  boule ,  appliquant  fa  tête  &  fon 
corcelet  contre  fon  ventre  qui  eft  plat  en-deffous. 

2.2.  VESPA  cctridea  ni  te  ris. 
Linn.JyJi.  nat,  edit.  10 ,  p.  571 ,  n,  2  j,  Sphex  cyanea. 

JLa  guêpe  dorée  bleue. 

Longueur  i  -f  lignes.    Largeur  |  ligne. 

25.  VESPA  viridis  niteiis. 

La  guêpe  dorée  verte. 
Longueur  i  f  ligne.   Largeur  f  lignes 

Je  joins  enfemble  ces  deux  guêpes  qui  ne  font  que  va- 
riétés ou  diverfités  de  fexe.  La  première  eft  d'un  bleu 
pourpre  6c  doré  avec  un  peu  de  vert  à  la  partie  antérieu- 
re de  fon  corcelet ,  ôc  à  la  partie  poftérieure  du  ventre. 
Ce  ventre  eft  liffe ,  mais  la  tête  ôc  le  corcelet  font  poin- 
tillés ôc  chagrinés. 

La  féconde  eft  toute  verte  avec  le  ventre  pareillement 
liffe  ôc  le  refte  du  corps  pointillé.  Toutes  deux  ont  les  an- 
tennes noires ,  ôc  deux  épines  latérales  au  bas  du  corcelet. 

24..  VESPA  capitt  thoraceque  rubro  cupreo  y  abdomine 
riifo  pone  nigro. 

La  guêpe  dorée  cuivreuje  à  ventre  fauve  SC  noir. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  §  ligne.  , 

Sa  tête  ôc  fon  corcelet  font  d'un  royge  cuivreux  doré 
ôc  très-éclatant.  En-deffous  le  corcelet  eft  vert  doré  ;  en- 
deffus  il  a  quelques  filions  longitudinaux  ôc  tranfverfes ,  ÔC 
ne  fe  termine  pas  par  deux  épines  comme  dans  les  précé- 
'dentes ,  mais  il  va  en  diminuant.  Les  pattes  font  de  mê- 
me 


DES    Insectes.  58^ 

nie  couleuc  que  la  tête  &  le  co-celet.  Le  ventre  n'eft  point, 
doré  ,  mais  fa  partie  antérieure  efl  de  couleur  fauve  ,  &c 
fa  partie  poftérieure  eft  noire.  Cette  gucpe  a  un  aiguillon 
très-gros  pour  fa  grandeur. 

APIS. 

L'  A  B  E  I  L  L  E, 


Antenna  fracl^ ,  ariiculo 
primo  longiore. 

Alœ  inférions  breviores. 

Os    maxiLlofiim  ,  linguâ 
memhranaceâ  infiexâ. 


*Acideus  ani  Jlmplex  fuhu- 
latus. 

Abdomen  petiolo  brcrijjimo 
thoraci  connexmn. 

Ocelli  très. 

Corpus  villofum. 

Familia  i".  X2orpore  villofo. 

Apis  proprie  diBa. 
■ ..  I  2.".  Corpore  hirfutijji- 
mo. 

Apis-homhylius. 


Antennes  brifées  ,  dont  le 
premier  anneau  eft  très-long. 

Ailes  inférieures  plus  couC' 
tes. 

Bouche  armée  de  mâchoi- 
res ,  avec  une  trompe  mem- 
braneufe  couchée  en  -  def- 
fous. 

Aiguillon  fimple  &  en 
pointe. 

Ventre  attaché  au  corcelet 
par  un  pédicule  court. 

Trois  petits  yeux  liifes. 

Corps  velu. 

I'.  Famille.  Abeilles  propre- 
ment dires. 
2^  ■  I    Abeilles    bour- 

dons. 


Le  caraiSlere  de  ce  genre  eft  le  même  que  celui  du  gen- 
re précédent  :  il  n'y  a  ;-;itr'eux  qu'une  feule  différence  ;les 
guêpes  ont  le  corps  rafe  &  lifie  ,  au  lieu  que  les  abeilles 
1  ont  velu.  Parmi  ces  dernières  ,  les  unes  ne  font  que  mé- 
diocrement velues,  ce  font  celles  que  l'on  connoît  en  gé- 
néral fous  le  nom  d'abeilles  ;  les  autres  font  très-velues 
ôc  beaucoup  de  petfgnnes  leur  donnent  le  nom  de  bour- 
dons. Mais  comme  on  donne  ce  même  nom  aux  mâles 
Tome  II.  C  c  c 


38(?  Histoire     abrégée 

des  vétitables  abeilles,  nous  avons  cru  devoir  réunir  tous 
ces  infe£les  dans  un  feul  &  même  genre  ,  en  confervant 
cependant  la  diftindion  des  abeilles  en  abeilles  proprement 
dites  ou  médiocrement  velues,  &  en  abeilles  très-velues > 
ou  abeilles  -  bourdons  \  d'après  quoi  nous  avons  divifé  ce 
genre  en  deux  familles. 

Les  travaux  des  abeilles  ,  ou  du  moins  de  plufieurs 
d'entr'elles,  font  beaucoup  plus  parfaits  &  plus  ccnfîdéra- 
bles ,  que  ceux  des  guêpes  dont  nous  avons  déjà  parlé. 
Nous  allons  commencer  leur  détail  par  Texamen  du  tra- 
vail de  l'abeille  domeftique  ou  des  ruches ,  &  enfuite  nous 
parlerons  des  abeilles  fauvages,  qui  offrent  des  particula- 
rités différentes. 

Les  abeilles  domeftiques  vivent  enfemble  en  fociété  , 
comme  perfonne  ne  l'ignore.  La  ruche  où  elles  habitent 
eft  ordinairement  compofée  de  trois  différentes  fortes  d'a- 
beilles. Il  y  a  une ,  deux  ou  trois  femelles,  fuivant  que  fà 
ruche  ell:  plus  ou  moins  confidérablc  ;  un  certain  nombre 
de  mâles  ,  tantôt  foixante,  cent,  deux  cent ,  plus  ou  moins; 
&  bea-ucoup  de  mulets  ,  ou  d'abeilles  qui  n'ont  point  de 
fexe ,  &  qui  compofent  tout  le  refte  des  habitans  de  la 
ruche.  Ces  dernières  font  par  milliers.  Les  femelles  ont 
été  décorées  par  quelques  Naturaliftes  anciens  du  nom  de 
rois.  Ils  s'imaginoient  qu'il  n'y  avoit  jamais  qu'un  feul 
roi  dans  un  effain  ,  qu'il  en  étoit  le  chef,  6c  que  lorfque 
ce  roi  venoit  à  périr  ,  le  défordre  &  l'anarchie  s'empa- 
roient  de  toute  la  fociété  qui  bientôt  périffoit  aufTi.  Nous 
ne  nous  arrêterons  pas  à  toutes  ces  fables  &  à  quantité 
d'autres  contes  femblables ,  que  plufieurs  auteurs  ont  dé- 
bités très-férieufement.  Le  travail  des  abeilles  &  toutes 
leurs  opérations  font  affez  admirables  par  elles-mêmes  , 
fans  y  ajouter  un  merveilleux  qui  n'exifte  pas. 

On  reconnoît  les  femelles  des  abeilles  à  leur  grandeur. 
Elles  furpaffent  ordinairement  par  leur  taille  les  mulets  & 
les  mâles.  Leurs  antennes  font  compofées  de  quinze  piè- 
ces ôc  leur  ventre  de  fept  anneaux.  C'ell  fur-tout  cette 


DES     Insectes.  ^%j 

dernière  partie  qui  eft  allongée  ôc  furt  grofle  dans  les  fe- 
melles ,  &  qui  furpafTe  la  longueur  de  leurs  ailes.  Malgré 
cette  groffeur  du  ventre  j  on  ne  conçoit  pas  comment  il 
peut  encore  contenir  la  quantité  prodigieufe  d'œufs  que 
dépofent  ces  infedes.  Il  eft  vrai  que  la  plus  grande  partie 
de  l'intérieur  du  ventre  eft  occupée  par  les  ovaires ,  qui 
forment  deux  paquets  de  houppes  toutes  remplies  d'œufs 
puis  ou  moins  avancés.  L'extrémité  du  ventre  de  ces  fe- 
melles eft  armée  d'un  aiguillon  plus  long  que  celui  des 
autres  abeilles  ,  &  un  peu  recourbé  vero  le  ventre.  Ces 
infectes  s'en  fervent  peu,  ne  fortant  pas  ordinairement  de 
la  ruche. 

Les  mâles  font  moins  longs  que  les  femelles,  mais 
plus  gros  que  les  mulets.  Leurs  antennes  n'ont  que  onze 
pièces  ,  leurs  yeux  font  plus  gros  de  beaucoup  que  ceux 
des  mulets  ,  leur  corcelet  eft  plus  velu  &  leur  ventre 
plus  liffe.  Ces  infedes  n'ont  point  d'aiguillon  à  l'extré- 
mité de  leur  ventre,  mais  fi  on  preiïe  cette  extrémité  , 
on  en  fait  aifément  fortir  une  efpéce  de  corps  charnu 
accompagné  de  deux  crochets.  Ce  font  les  parties  de 
la  génération  ,  &  le  corps  charnu  du  milieu  eft  la 
vraie  partie  du  mâle  ,  auquel  les  crochets  ne  fervent 
qu'à  arrêter  ôc  à  fixer  la  femelle  pendant  l'accouple- 
ment. 

Enfin  les  mulets  plus  petits  que  les  femelles  ôc  que 
les  mâles ,  compofent  la  plus  grande  partie  de  la  ruche  ou 
de  l'effain.  Leurs  antennes  font  compofées  dô  quinze 
anneaux  comme  celles  des  femelles ,  ôc  leurs  yeux  font 
plus  petits.  Outre  leur  taille  ,  ils  font  encore  reconnoifla- 
bles  par  les  efpéces  de  brofles  ,  qui  font  à  la  partie  inté- 
rieure de  leurs  cuiffes  poftérieures.  Ces  brofles  plus  gran- 
des ôc  plus  remarquables  dans  les  mulets  que  dans  les 
mâles,  ôc  qui  manquent  abfolument  dans  les  femelles, 
^toienrnécefTaires aux  premiers  pour  ramafl"er  ia  cire  qu  ils 
rapportent  à  la  ruche  ,  comme  nous  le  dirons  dans  un 
inftant.  Les  mulets  ont  un  aiguillon  qui  ne  fe  trouve  pas 

Ceci] 


588  Histoire    abrégée 

dans  les  mâles  &  les  anneaux  de  leur  ventre  font  au  nom- 
bre de  fepr. 

Toutes  ces  abeilles  ont  à  la  tête  deux  mâchoires  for- 
tes ,  une  à  gauche ,  l'autre  à  droite ,  &  entre  les  deux  mâ- 
choires une  efpéce  de  trompe  ou  de  langue,  accompa- 
gnée de  deux  lames  dures  écaiUeufes  qui  la  recou\rent. 
Cette  trompe  ,  avec  fes  étuis,  eft  plus  longue  dans  les 
abeilles  ouvrières  que  dans  les  mâles. 

Parmi  ces  trois  différentes  fortes  d'abeilles  qui  compofent 
Teflain^  il  n'y  a  qu'une  forte  fur  qui  roule  le  travail ,  ce  font 
les  mulets.  Les  femelles  &  les  m.âles  ne  fervent  unique- 
ment qu'à  la  propagation  de  l'efpéce  ;  les  mulets  nourrif- 
fem  les  petits  ,  ramaffent  le  miel  ,  &  conftruiicnt  les 
rayons  de  la  ruche. 

Ces  rayons  ou  gâteaux  font  des  efpéces  de  plans  de 
cire  ,  fur  lefquels  des  deux  côtés  font  conflruites  des  cel- 
lules hexagones  ,  formées  pareillement  de  cire  :  mais  avant 
que  de  conftruire  ces  rayons,  lorfque  les  abeilles  entrent 
dans  une  ruche  neuve ,  elles  ont  un  autre  travail  à  faire. 
Elles  commencent  par  enduire  tout  l'intérieur  de  leur  ru- 
che d'une  matière  réfineufe ,  odorante ,  plus  ferme  &  plus 
dure  que  la  cire,  que  l'on  connoîî  fous  le  nom  de projpo/is. 
Cet  enduit  leur  eft  néceffaire  pour  boucher  les  petites  ou- 
vertures qui  peuvent  fe  trouver  à  la  ruche  ,  &  la  garantir 
du  froid  &  des  infeftes  qui  pourroient  y  pénétrer.  Les 
abeilles  tirent  la  matière  de  \z propolis  de  cette  efpéce  de 
réfine  qife  fourniffent  les  jeunes  bourgeons  du  peuplier  , 
du  faule  &  de  plufieurs  autres  arbres  ,  avant  que  ces 
bourgeons  foient  épanouis.  Lorfque  l'intérieur  de  la  ruche 
eft  ainfi  enduit ,  les  abeilles  commencent  à  conftruire  les 
rayons  ou  gâteaux  de  cire ,  dont  nous  avons  parlé.  Ces 
gâteaux  font  ordinairement  pofés  perpendiculairement  ou 
prefque  perpendiculairement ,  attachés  au  haut  de  la  ru- 
che d'où  ils  paroifTent  pendre  &  foutenus  d'efpace  en  ef- 
pace  par  des  traverfes  aulh  de  cire  ,  qui  les  attachent  aux 
côtés.  C'eft  pour  épargner  aux  mouches  ce  dernier  travail, 


DES  Insectes.         ^gp 

que  ceux  qui  en  ont  foin  ont  attention  de  mettre  dans 
l'intérieur  de  la  ruche  piufieurs  bâtons  pofés  tranfverfale- 
ment  j  qui  foutiennent  les  rayons  6c  les  empêchent  de  fe 
détacher.  Ces  gâteaux  font  poféoles  uns  à  co'é  des  autres, 
de  façon  qu'il  ne  refte  entre  deux  qu'un  pafTage  étroit ,  ca- 
pable de  laifTer  pafler  feulement  deux  mouches  de  front. 
Beaucoup  de  Naturaliftes  ont  admiré  avec  raifon  la  régu- 
larité des  cellules  qui  font  élevées  fur  le  plan  des  gâteaux 
des  deux  côtés.  Néanmoins  ce  joli  ouvrage  paroît  un  peu 
moins  furprenaiit /iî  on  fait  attention  que  des  cellules'  qui 
feroient  travaillées  pour  être  rondes,  &  qui  en  même 
tems  feroient  appliquées  &  preffées  les  unes  auprès  des 
autres  ,  ne  peuvent  manquer  de  prendre  par  leur  com- 
preflion mutuelle  une  figure  hexagone,  li  d'ailleurs  la  ma- 
tière dont  elles  iont  compofées  efl  aflez  molle  pour  céder 
à  la  preflion.  C'eft  précifément  le  cas  où  fe  trouvent  les 
cellules  des  abeilles.  Leurs  parois  ne  font  compofés  cha- 
cun que  d'une  lame  de  cire  mince  ,  ôc  elles  font  prefféeS 
les  unes  contre  les  autres  ;  l'infecle  fe  trouve  donc  forcé 
de  leur  donner  la  figure  d'un  hexagone  ,  qui  ne  laiffe  au- 
cun vuide  entre  les  cellules  ,  &  il  ne  pourroit  leur  donner 
une  figure  plus  convenable. 

La  cire  dont  eft  compofé  le  gâteau  eft  blanche ,  lorfque 
le  rayon  eft  récemment  conftruit;  par  la  fuite  elle  jaunit 
&  même  lorfque  les  ruches  font  un  peu  anciennes ,  les 
vapeurs  de  la  ruche  donnent  à  cette  cire  une  couleur  bru- 
ne prefque  noire.  Les  abeilles  commencent  par  conftruire 
une  partie  du  gâteau  ;  enfuite  elles  en  étendent  peu  à 
peu  les  bords  en  ajoutant  de  nouvelles  cellules  dans  cette 
circonférence.  Quelquefois  lorfqu'elles  font  preffées,  elles 
rempliffenc  les  cellules  avant  que  de  finir  le  gâteau  ,  & 
l'on  en  voit  où  elles  ont  déjà  dépofé  du  miel ,  ou  bien  qui 
contiennent  des  œufs  fans  être  encore  achevées.  Au  refte 
l'ouvrage  va  très-vite  ;  comme  les  ouvrières  font  en  très- 
grand  nombre  ,  un  gâteau  d'une  grandeur  confidérable  eft 
quelquefois  fini  en  quelques  heures  de  tems.  J'ai  \ù.  un 


55)0  Histoire     abrégée 

efîain  qui  en  une  feule  nuit  en  avoit  fait  quatre  ou  cinq ," 
chacun  de  la  grandeur  de  la  main.  La  cire  dont  les  abeil- 
les fe  ferventpaur  conftruire  leurs  gâteaux  &  que  nous  fa- 
vons  leur  fouliraire  pour  notre  ufage  ,  leur  efl  fournie  par 
les  fommets  des  étamines  des  fleurs.  Si  on  examine  les 
étaniines  de  quelque  fleur  bien  ouverte,  on  voit  que  leurs 
fommets  donnent  une  pouflîere  plus  ou  moins  jaune  fui- 
vant  les  différentes  plantes.  C  elt  cette  poudiere  que  les 
abeilles  ramaffent ,  &  lorfque  les  fommets  ne  font  pas 
aifez  ouverts,  elles  favcnt  les  pincer  avec  leurs  mâchoi- 
res, pour  en  faire  fortir  la  poufliere.  Les  abeilles  en  char- 
gent tout  leur  corps  qui  efl:  velu  >  elles  le  couvrent  de 
poudre  jaune  en  s'enfonçant  dans  le  fond  de  la  fleur  ,  & 
enfuite  elles  fe  nétoyent  le  corps  avec  leurs  pattes  ^  ôc 
ramaffent  cette  poudre  qui  eft  ordinairement  ;aune  ,  ôc 
tantôt  de  couleur  verte  ou  blanche  ou  rougefjtre  ,  fuivant 
les  plantes  qui  la  fourniffent ,  elles  la  pétriffent  &  elles 
en  forment  deux  efpéces  de  boules  fouvent  grofî"es  com- 
me un  grain  de  poivre,  que  l'on  voit  attachées  à  leurs 
pattes  de  derrière  ;  les  palettes  velues  qui  font  au  dedans 
de  leurs  pattes  pofiérieures  ,  leur  fervent  à  cet  ufrge  :  ces 
boules  de  cire  s'y  attachent,  &  les  abeilles  chargées  de 
ce  butin  regagnent  leur  ruche.  C'eft- là  qu'elles  dépofent 
ces  deux  boules  de  cire,  que  d'autres  reçoivent  pour  les 
me:treen  ufage, tandis  que  les  premières  retournent  faire 
une  nouvelle  récolte  fur  les  fleurs.  Souvent  les  abeilles 
n'employent  pas  cette  cire  fur  le  champ ,  elles  la  dépofent 
dans  des  cellules  ôc  font  des  magafins  de  cette  cire  brute 
pour  s'en  fervir  par  la  fuite.  Mais  cette  matière  que  les 
abfiilles  ont  rapportée  ,  n'eft  pas  encore  de  la  véritable 
cire  ,  eile  n'en  a  ni  la  molefle  ni  la  dudilité  ,  ôc  elle  ne 
peut  être  mife  en  ufage  dans  cet  état.  Il  faut  que  l'abeille 
l'avale  ,  qu'elle  lui  faffe  fubir  une  efpéce  de  digeftion  dans 
fon  corps ,  après  quoi  elle  la  rend  par  fa  trompe  fous  une 
forme  liquide  propre  à  être  employée  à  fes  travaux.  Il 
paroît  qu'il  s'y  mêle  dans  i'elîomach  de  l'abeille  quelque 


DES    Insectes.  5pi 

liqueur  qui  la  perfeftionne  ôc  la  rend  plus  maniable.  Peut- 
être  aufTi  que  la  partie  la  plus  grofliere  en  eft  féparée ,  tant 
pour  fervir  d'aliment  à  l'abeille,  que  pour  être  rendue  avec 
les  excrémens. 

Les  cellules  dont  les  gâteaux  de  cire  font  compofésjont 
deux  ufages.  Elles  fervent  indifféremment  aux  abeilles , 
foit  à  y  dépofer  leur  miel ,  foit  à  y  mettre  leurs  œufs  6c  à 
y  élever  leurs  larves.  Nous  allons  commencer  par  le 
premier  de  ces  ufages  ,  après  quoi  nous  e.vaminerons  le 
fécond  ,  qui  nous  conduira  à  obferver  les  différentes  mé- 
tamorphofes  de  ces  infe£tes. 

Outre  la  cire  que  les  abeilles  retirent  des  étamines  des 
fleurs  &  qui  leur  fert  à  conftruire  leurs  gâteaux  ,  elles  re- 
cueillent encore  furies  mêmes  fleurs  une  liqueur  épaiffe, 
vifqueufe  ,  douce  &  fucrée ,  dont  elles  compofent  leur 
miel.  Cette  liqueur  leur  eft  fournie  par  des  glandes  ou 
des  points  glanduleux  qui  fe  trouvent  dans  la  plupart  des 
fleurs ,  &  qui  ont  reçu  des  Botanifles  modernes  le  nom  de 
glandes  nectariferes  à  caufe  de  la  douceur  du  liquide 
qu'elles  féparent.  Les  abeilles  fuccent  cette  liqueur  avec 
leur  trompe  &  la  reçoivent  dans  leur  eftomach.  Une  par- 
tie de  ce  miel  brut  fert  à  leur  nourriture ,  elles  rejettent 
par  leur  trompe  le  reiîe  qui  a  fubi  quelque  préparation 
dans  leur  corps  ,  &  fe  trouve  converti  en  véritable  miel. 
Si  on  tue  une  abeille  qui  vient  de  fe  gorger  ainfi  de  miel, 
on  trouve  à  la  partie  fupérieure  de  fon  ventre  une  efpéce 
de  véficule  tranfparente ,  jaune  &  remplie  du  miel  le  plus 
doux.  C'eft  ce  que  les  enfans  favent  très-bien,  &  fouvent 
à  la  campagne  ils  vont  chercher  ces  véficules  dans  le  corps 
des  abeilles  ,  &  fur-tout  des  greffes  velues  ,  connues 
fous  le  nom  de  bourdons.  Ces  véficules  ne  font  autre 
chofe  que  l'eftcfnach  de  l'abeille  rempli  de  miel.  Lorf- 
qu'elle  a  ainfi  fait  fa  récolte  elle  revient  à  fa  ruche.  C'eft- 
là  qu  elle  rend  &  dégorge  ,  pour  ainfi  dire  ,  le  miel.  Une 
partre  lui  fert  à  donner  à  manger  aux  autres  abeilles  qui 
travaillent  dans  rimérieur  de  la  rucbe.  Celle  qui  revient 


5p2  Histoire     abrégée 

de  la  campagne  leur  offre  du  miel  dont  elles  prennent^,- 
ce  qui  empêche  que  l'ouvrage  ne  foit  interrompu.  Une 
autre  partie  du  miel  eft  employée  pour  donner  à  manger 
aux  petites  larves  qui  font  dans  différentes  cellules.  Enfin 
le  furplus  qui  n'eil  pas  confommé  fur  le  champ,  eft  mis 
en  rélerve  dans  des  cellules  des  gâteaux.  Les  abeilles 
femblent  prévoir  qu'il  viendra  une  faifon  oùlefroidf.ifant 
difparoitre  les  fleurs,  les  privera  de  la  nourriture  qui  leur 
eft  nécefiaire  :  elles  font  donc  provifion  pour*  1  hive/  ;  elles 
rempliffent  de  miel  un  nombre  de  cellules,  &  lorfqu'elles 
font  pleines,  elles  les  couvrent  d'une  efpéce  de  dôme  de 
cire  qui  leur  fert  de  couvercle.  C'eft  dans  ces  cellules  que 
le  miel  fe  trouve  renfermé. 

D'autres  cellules  font  deftinées  à  un  autre  ufage ,  elles 
fervent  à  élever  les  petits.  La  femelle  ou  les  femelles  qui 
fontprodigieufement  fécondes  ,  paroiffent  devoir  s'accou- 
pler de  bonne  heure.  Dès  les  premières  chaleurs  du  prin- 
tems,  elles  font  fécondées  &  commencent  à  pondre.  Pour 
cet  effet  la  femelle  va  de  cellule  en  cellule  ,  elle  enfonce 
dans  chacune  l'extrémité  de  fon  ventre  &  y  dépofe  un  feul 
œuf  qui  s'attache  au  fond  ou  aux  parois.  Elle  en  dépofe 
ainfi  piufieurs  centaines  dans  un  feul  jour.  Ces  œufs  font 
oblongs  ,  un  peu  recourbés,  clairs  &  limpides  ,  plus  gros 
par  un  bout  ôc  plus  minces  par  l'autre  ,  qui  eft  celui  par 
lequel  ils  font  attachés  dans  la  cellule. 

Au  bout  de  quatre  ou  cinq  jours  les  petites  larves  éclo- 
fent  ôc  fortent  de  l'œuf.  Ces  larves  reffemblent  à  des  petits 
vers  blancs ,  compofés  d'une  tête  un  peu  plus  dure  &  plus 
brune  que  le  refte  du  corps  ,  &  de  treize  anneaux  qui  for- 
ment le  relie  de  l'animal.  Elles  n'ont  point  de  pattes  ôc 
de  chaque  côté  elles  font  munies  de  dix  ftigmates  par  lef- 
quels  elles  refpirent.  Ces  larves  font  ordinairement  recour- 
bées &  ramaffées  en  rond  dans  le  fond  de  la  cellule,  On 
ne  fauroit  concevoir  la  tendreffe  ÔC  les  foins  qu'ont  les 
abeilles  ouvrières  ou  mulets  pour  ces  petites  larves  nou- 
yellement  éclofes.  Quoiqu'elles  ne  foient  point  leurs  mè- 
res, 


DES    Insectes.  jpj 

res ,  elles  les  élèvent  avec  la  plus  grande  attention ,  6c 
c'eft  une  nouvelle  preuve  que  toutes  les  aûions  des  abeil- 
les ,  comme  celles  des  autres  infedes  ,  n'ont  pour  but 
que  la  propagation  de  leur  efpéce.  Ces  abeilles  vont  fré- 
quemment porter  à  manger  à  ces  larves  ,  elles  leur  dégor- 
gent du  miel  qui  eft  avidemment  reçu,  ôc  elles  en  laiffent 
une  quantité  fuffifante  dans  la  cellule.  On  voit  fouvent 
les  abeilles  fe  promener  ainlî  de  cellule  en  cellule  ,  & 
porter  à  manger  aux  larves  qui  y  fotit.  Ces  larves  fi  bien 
nourries  ,  grolliflent  promptement.  Dans  cet  intervalle 
elles  changent  plufieurs  fois  de  peau  ,  précifément  de  la 
même  façon  que  les  chenilles  ,  &  enfin  lorfqu'elles  font 
parvenues  à  leur  groffeur ,  elles  fe  préparent  à  fe  méta- 
morphofer.  C'eft  alors  que  la  larve  ,  qui  jufques-là  n'a 
fait  aucun  ouvrage,  commence  à  travailler.  Elle  file  par 
le  moyen  d'une  filière  qui  eft  placée  à  fa  lèvre  inférieure, 
comme  dans  les  chenilles  ,  elle  tapiiïe  tout  l'intérieur  de 
fa  cellule  de  fils  de  foie  fins ,  ôc  feulement  un  peu  plus 
forts  dans  la  partie  fupérieure.  En  même  tems  les  abeilles 
ouvrières  ferment  cette  cellule  à  l'extérieur,  par  le  moyen 
d'un  couvercle  de  cire  ,  qu'elles  conftruifent,  &  la  larve 
fe  trouve  ainfi  tout-à-fait  renfermée.  Pour  lors  après  s'être 
vuidée  de  fes  excrémens  ,  elle  quitte  fa  peau  qui  fe  fend 
le  long  de  la  partie  fupérieure  de  fon  dos ,  ôc  elle  fe  trou- 
ve changée  en  une  véritable  nymphe.  Cette  nymphe  eft: 
molle  ,  blanchâtre  ,  ôc  on  y  diftingue  très- bien  toutes  les 
parties  de  l'abeille  parfaite  qu'elle  doit  produire.  Au  bouc 
de  quelques  jours ,  lorfque  toutes  ces  parties  ont  acquis 
aflez  de  force  ôc  de  confiftence ,  la  jeune  abeille  quitte 
l'enveloppe  légère  de  nymphe,  elle  déchire  le  couvercle 
de  cire  qui  ferme  fa  cellule  ,  avec  fes  mâchoires  qui  font 
dures  ôc  fortes ,  ôc  elle  en  fort  fous  la  forme  d'infetle  par- 
fait. Dans  ce  premier  moment  elle  paroît  toute  humide. 
Les  autres  abeilles  la  lèchent  avec  leurs  trompes  ,  elle- 
même  s'efTuie  ,  ôc  au  bout  de  quelques  minutes  elle  prend 
fon  eftTort ,  va  travailler  à  la  campagne  ôc  fouvent  rapporte 
Tome  II.  Ddd 


394  Histoire     abrégée 

de  la  cire  dès  fa  première  Ibrtie  ,  fans  fe  tromper  de  che- 
min &  fâchant  retrouver  la  ruche  qu'elle  fembleroit  ne 
devoir  pas  encore  connoître.  Dès  que  les  jeunes  abeilles 
ont  quitte'  l'e'tat  de  nymphe  &  font  forties  de  leurs  cellu- 
les, d'autres  abeilles  ouvrières  vont  nétoyer  la  cellule  où 
chacune  d'elles  étoit  renfermée.  Elles  la  de'couvrent,  elles 
emportent  la  dépouille  de  la  nymphe  &  la  foie  qui  la  fer- 
inoit ,  mais  il  relie  une  partie  des  Ms  de  foie  qui  tapif- 
foient  les  parois,  fous  leiquels  font  les  différentes  dépouil- 
les de  la  larve  ,  ce  qui  rétrécit  la  cellule  ;  enforte  que  ces 
cellules  deviennent  plus  étroites  ,  lorfque  plufieurs  œufs 
y  ont  été  dépofés  les  uns  après  les  autres.  Souvent  après 
avoir  été  nétoyées  ,  ces  cellules  fervent  aux  abeilles  à  y 
dépofer  du  miel. 

Telles  font  les  métamorphofes  des  abeilles  &  les  atten- 
tions qu'elles  ont  pour  leurs  petits.  Mais  ces  mêmes  foins 
font  encore  redoublés  pour  les  larves  des  mâles  &  encore 
plus  pour  celles  des  femelles  qui  font  en  très  petit  nombre. 
Les  cellules  où  doivent  être  dépofés  des  œufs  qui  donne- 
ront-des  mâles,  font  plus  grandes  que  les  autres,  elles  font 
ordinairement  placées  au  bord  des  gâteaux  ,  leur  grandeur 
les  rend  reconnoiffables.  Celles  qui  font  deftinées  aux  fe- 
melles font  encore  plus  grandes  6c  de  figure  ronde ,  en 
quoi  elles  différent  des  autres  cellules  ;  elles  font  aulfi  plus 
fortes  ,  rien  n'y  eft  épargné.  Il  femble  que  les  abeilles 
fâchent  le  nombre  des  mâles  &  des  femelles  qui  doivent 
éclore  dans  la  ruche  ;  elles  ne  font  que  la  quantité  de  cellu- 
les néceffaires  pour  les  uns  ôc  pour  les  autres.  Lorfque 
leurs  larves  font  éclofes ,  elles  redoublent  leurs  foins  ôc  pa- 
roiffent  leur  prodiguer  la  nourriture. 

Du  refte  ces  mêmes  mâles  ,  dont  les  abeilles  ouvrières 
ont  un  fi  grand  foin  tant  qu'ils  leur  font  néceffaires  pour 
féconder  la  femelle  ,  éprouvent  bientôt  leur  barbarie  » 
lorfqu'elles  n'en  ont  plus  befoin.  Dès  le  mois  de  juin  ,  ou 
au  plùtard  au  commencement  de  juillet,  les  abeilles  tuent 
à  coups  d'aiguillons  tous  les  mâles  de  la  ruche  ,  qui  dé- 


DES     Insectes.  ^Pj 

pourvus  d'une  pareille  arme  ,  ne  peuvent  fe  défendre. 
Elles  font  plus  ,  elles  arrachent  des  cellules  ceux  qui  font 
encore  fous  la  forme  de  larve  &  les  déchirent  avec  leurs 
mâchoires  ,  après  en  avoir  eu  jufqu'alors  le  plus  grand 
foin.  Elles  n'épargnent  pas  davantage  ceux  qui  font  déjà 
en  nymphes  ,  on  ne  voit  par  toute  la  ruche  que  carnage. 
La  femelle  a  été  fuffifamment  fécondée  ,  elle  pondra  juf- 
qu'à  l'hiver  ,  ôc  parmi  les  œufs  il  fe  trouvera  de  nouveaux 
mâles  ôc  de  jeunes  femelles  pour  l'année  fuivante.  Les 
abeilles  ne  veulent  donc  point  conferver  leurs  mâles  qui 
font  devenus  inutiles ,  &  qui  ne  fortant  pas  de  la  ruche  , 
confommeroient  fans  travailler  le  miel  dont  elles  ont  be- 
foin.  Lorfque  cette  expédition  cruelle  eft  faite,  les  abeilles 
fe  remettent  à  l'ouvrage  ôc  amaffent  le  miel  pour  l'hiver. 
L'ufage  où  font  les  abeilles  de  tuer  ainfi  tous  les  mâles 
dans  un  certain  tems  de  l'année  ,  nous  inftruit  fur  la  durée 
de  la  vie  des  abeilles  de  ce  fexe.  Quelques  mois  la  termi- 
nent ;  ils  ne  font  faits  que  pour  féconder  les  femelles  ;  leur 
deftination  remplie  ,  on  les  fait  périr.  Mais  la  durée  de 
la  vie  des  autres  abeilles ,  n'eft  pas  fi  aifée  à  déterminer. 
Quelques  Naturalises  les  font  vivre  pendant  un  grand 
nombre  d'années.  Ce  qu'il  y  a  de  fur,  c'eft  que  tous  les  ans 
il  en  périt  une  grande  quantité  ,  enforte  qu'en  moins  de 
deux  ans  une  ruche  doit  fe  renouveller  prcfqu'enticre- 
ment. 

La  ponte  d'une  feule  femelle  eft  très-confidérable  ,  tel- 
lement que  tous  les  habitans  de  la  ruche  ne  peuvent  plus  y 
refter  au  bout  d'un  certain  tems.  C  eft  ce  qui  en  oblige 
une  partie  d'aller  ailleurs  chercher  un  autre  domicile.  On 
appelle  ces  colonies  qui  fortent  de  la  ruche  ,  des  effains. 
Chaque  ruche  en  fournit  plufieurs  pendant  un  été  plus  ou 
moins ,  fuivant  que  la  ruche  eft  plus  ou  moins  nombreufe. 
Les  premiers  efTains,  ceux  qui  fortent  au  commencement 
de  l'été,  font  ordinairement  les  plus  forts,  ôc  en  donnent 
eux-  mêmes  quelquefois  un  autre  avant  la  fin  de  1  été.  On 
peut  juger  par-là  de  la  prodigieufe  fécondité  d'une  feule 

D  d  d  ij 


39^  Histoire    abrégée 

femelle  ,  puifqu'une  ruche  où  il  n'y  en  a  qu'une ,  eft  quel- 
quefois compofde  de  quarante  mille  habitans. 

Lorfque  les  effains  font  prêts  à  partir ,  on  apperçoit  du 
trouble  &  de  la  confufion  dans  la  ruche  :  les  abeilles  ne 
fortent  pas  comme  à  l'ordinaire.  Vers  le  chaud  du  jour , 
entre  dix  heures  du  matin  &  trois  heures  après-midi ,  l'ef- 
fain  part  ,  voltige  d'abord  par  pelotons  ,  enfuite  fous  la 
forme  d'un  gros  nuage  ôcs'élevant  en  l'air,  va  s'attacher  à 
quelqu'arbre  ou  à  quelquautre  endroit.  Il  y  a  toujours  une 
femelle  dans  i'eflain  ,  point  de  mâles  ,  &  le  refte  eft  ccm- 
pofé  de  mulets  tant  jeunes  que  vieux.  Mais  au  défaut 
de  mâles  ,  la  femelle  eft  fécondée  &  donnera  des  œufs  qui 
en  produiront.  La  femelle  eft  toujours  avec  le  gros  de 
l'effain  ,  6c  lorfqu'elle  s'eft  arrêtée  avec  lui  dans  quel- 
quendroit ,  le  refte  des  mouches  vient  bientôt  rejoindre 
la  troupe.  Souvent  les  effains  s'élèvent  fort  haut  &  font 
portés  au  loin.  C'eft  pour  lors  autant  de  perdu  pour  le  pro- 
priétaire. Ceux  qui  cultivent  &  élèvent  les  abeilles  j  ont 
grand  foin  de  ne  pas  les  laiffer  échapper.  Lorfque  l'effain 
part ,  le  bruit  que  l'on  fait  avec  des  chaudrons  &  du  fable 
lin  jette  en  l'air,  l'obligent  à  fe  fixer  bientôt:  peut-être 
les  abeilles  prennent -elles  ce  fable  pour  des  gouttes  de 
pluie  ,  &  le  fon  des  poêlons  pour  le  bruit  du  tonnere.  Quoi 
qu'il  en  foit  ,  dès  qu'elles  font  arrêtées  ,  on  leur  offre 
une  nouvelle  ruche  toute  préparée  ,  enduite  de  terre  en- 
dedans  ,  &  frottée  de  plantes  aromatiques  &  de  miel. 
L'effain  s'en  accommode  &  bientôt  il  y  travaille. 

Tant  qu  il  y  a  une  femelle  dans  un  effain  ou  dans  une 
ruche  ,  les  abeilles  travaillent  avec  la  plus  grande  ardeur. 
Si  la  femelle  périt,  ces  infeiStes  perdant  l'efj^érance  de  la 
multiplication,  ceflent  leurs  travaux,  la  ruche  ou  l'effain 
dépérit  promptement  Qu'on  leur  donne  une  autre  fe- 
melle ,  on  les  voit  reprendre  leurs  travaux  avec  la  plus 
grande  aûivité.  Il  fufifit  quelquefois  de  leur  donner  un 
œuf  ou  une  larve  qui  doive  produire  une  femelle  :  l'efpé- 
rance  d'ayoif  bientôt  un  chef  eft  fuiîifante  pour  les  eni^ou- 


DES    Insectes.  5^7 

rager  à  foutenîr  leurs  ouvrages.  Souvent  il  y  a  deux  ou 
trois  femelles  dans  une  ruche  :  fi  elle  n'eft  pas  trop  nom- 
breufe  elles  vivent  enfemble  tranquillement  ,  mais  fi  la 
ruche  eft  nombreufe  ,  ôc  que  les  abeilles  craignent  une 
trop  grande  multiplication  fur-tout  à  l'entrée  de  1  hiver ,  oti 
la  difette  eft  à  craindre  ,  elles  tuent  toutes  les  femelles  , 
comme  elles  ont  tué  les  mâles  ,  à  l'exception  d'une  feule. 
C'eft  fur  cette  feule  femelle  que  roule  toute  l'efpérance 
de  la  ruche  ,  c'eft  elle  qui  doit  donner  naiiTance  à  routes  les 
abeilles  qui  y  naîtront  ôc  aux  eflains  qu'elle  produira  ,  dont 
chacun  fera  compofé  de  plufieurs  milliers  de  mouches. 
Cette  femelle  a  été  fuffifamment  fécondée  par  plufieurs 
centaines  de  mâles  ,  pour  pondre  par  la  fuite  tant  de  mil- 
liers d'oeufs. 

Il  ne  paroît  guères  poftlble  d'appercevoir  l'accouple- 
ment de  cette  femelle  qui  ne  fort  point  de  la  ruche.  Les 
ruches  de  verre  que  les  obfervateurs  ont  inventées  &  par 
le  moyen  defquelles  on  découvre  une  partie  de  ce  qui 
fe  pafTe  dans  la  ruche  ,  n'inftruifent  pas  davantage  fur  cet 
article.  La  femelle  eft  toujours  entourée  de  tant  d'autres 
abeilles  qui  la  cachent  à  nos  yeux ,  qu  il  eft  affez  difficile  de 
la  découvrir  &  abfolument  impoffible  de  la  fuivre  un 
peu  de  tems.  Cette  difliculté  a  fait  donner  à  la  mère 
abeille  par  quelques  Naturaliftes  de  grandes  louanges  fut 
fa  retenue  &  Ci  pudeur.  Ils  auroienr  pu  s'en  épargner  les 
frais  ,  s'ils  avoient  fait  attention  qu'il  n'eft  pas  étonnant 
qu'on  n'apperçoive  pas  deux  infectes  accouplés  parmi 
trente  ou  quarante  mille  autres  qui  vont  ôc  viennent  perpé- 
tuellement. 

Les  abeilles  domeftiques  que  nous  élevons  avec  foin,  à 
caufe  de  la  cire  ôc  du  miel  qu'elles  produifent ,  ont  été 
d'abord  fauvages ,  ainfi  que  les  autres  efpéces  de  ce  genre. 
On  en  trouve  encore  quelquefois  qui  font  domiciliées 
dans  des  troncs  d'arbres  au  milieu  des  bois  ,  ou  dans  des 
creux  de  rochers.  L'utilité  qu'on  en  retire  les  a  fait  placer 
dans  des  ruches  ,  où  l'on  peut  recueillir  leur  miel  ôc  leut 


3p8  Histoire    ABRfc.éE 

cire.  On  fait  cette  re'colte  de  deux  fat^ons  différentes.  Les 
uns  font  pe'rir  toutes  les  mouches  par  le  feu  ou  l'eau  bouil- 
lante ,  &  retirent  enfuite  tout  le  miel  &  toute  la  cire. 
Cette  cruelle  manière  de  profiter  du  travail  de  ces  infedes, 
n'eft  pas  avantageufe  au  propriétaire  qui  perd  ainfi  une  ru- 
che entière  ôc  les  eflains  qu'elle  auroit  pu  donner.  Dautres 
fe  contentent  d'enfumer  la  ruche  ,  ce  qui  chaffe  &  éloigne 
les  abeilles ,  &  pour  lors  on  prend  les  rayons  de  cire  char- 
gés de  miel ,  ayant  foin  cependant  d'en  laifler  une  partie 
pour  la  nourriture  des  abeilles.  De  cette  manière  on  ne 
perd  que  les  œufs  ,  les  larves  &  les  nymphes  qui  fe  trou- 
vent dans  les  gâteaux  qu'on  enlevé  ,  le  refte  de  la  ruche 
fubfifle  j  ôc  les  abeilles  travaillent  fur  nouveaux  frais  pour 
réparer  ce  qu'on  leur  a  dérobé  ,  &  faire  une  nouvelle  pro* 
vifion  pour  l'hiver. 

Dès  que  cette  dernière  faifon  approche  ,  que  le  froid  fe 
fait  fentir  &  que  la  campagne  eft  dépeuplée  de  fleurs  ,  les 
abeilles  reftent  engourdies  dans  leurs  ruches.  Elles  fortenc 
au  plus  pendant  quelques  inftans  dans  les  jours  d'hiver  un 
peu  doux  ,  lorfqu'il  fait  un  beau  foleil.  iMais  fi  le  froid 
eft  vif ,  elles  reftent  immobiles.  Pour  lors  elles  ont  à  crain- 
dre deux  extrémités  également  dangereufes  pour  elles.  Le 
trop  grand  froid  en  fait  fouvent  périr  beaucoup  ,  quel- 
qu'attention  que  l'on  ait  de  tenir  les  ruches  au  midi  &  bien 
couvertes  ;  ôc  un  hiver  trop  doux  ne  leur  eft  pas  moins 
redoutable.  N'étant  point  engourdies  par  le  froid  ,  elles 
ont  befoin  de  prendre  de  la  nourriture  ,  ôc  fouvent  leur 
provifion  de  miel  eft  finie  avant  la  fin  de  l'hiver ,  ce  qui  les 
fait  périr  de  faim.  Il  faut  alors  avoir  attention  de  leur  donr 
her  du  miel  autour  de  leurs  ruches ,  fi  on  veut  les  con- 
ferver. 

Outre  le  froid  ôc  la  faim  qui  font  périr  les  ruches  ,  elles 
ont  encore  d'autres  ennemis  à  craindre.  Les  mulots  les 
dévorent  pendant  l'hiver  ,  lorfque  ces  infe£les  font  en- 
gourdis ,  6c  que  ces  animaux  peuvent  pénétrer  dans  la  ru- 
che. Les  moineaux  ,  les  guêpes-frelons ,  ôc  d'autres  infec-? 


DES     Insectes.  ^p^ 

tes  leur  font  la  chaffe.  La  larve  d'un  infeûe  coleoptere 
dont  nous  avons  parlé  &  auquel  nous  avons  donné  le  nom 
de  clerus ,  s'infinue  ,  Comme  nous  l'avons  dit^dans  les  ru- 
ches ,  à  l'aide  des  tuyaux  ou  chemins  couverts  qu'elle  fe 
forme,  ôc  qui  la  mettent  à  l'abri  des  aiguillons  des  abeilles, 
dont  elle  dévore  les  larves  ôc  les  nymphes.  Une  efpéce  de 
teigne  fait  à  peu  piès  la  même  manoeuvre  ,  ôc  tous  ces  in- 
fedes  font  un  tort  confidcrable  aux  ruches.  Les  abeilles 
elles-mêmes  fe  caufent  fou  vent  la  mort  ,  en  voulant  fe 
fervir  de  leur  aiguillon  pour  bleffer  d'autres  animaux  qui  les 
incommodent  ou  qui  leur  nuifent.  Quoique  cet  aiguillon 
paroiffe  très-uni  ôc  ttès-lifle  à  la  vue  ,  il  eft  cependant 
armé  de  petits  crochets  imperceptibles  femblables  aux 
barbes  d'une  flèche.  Lorfque  l'abeille  a  enfoncé  fon  aiguil- 
lon ôc  qu'elle  veut  le  retirer  trop  vke  ,  il  refte  dans  la  plaie 
ôc  avec  lui  l'abeille  perd  la  veficule  du  venin  qui  eft  à 
la  racine  de  l'aiguillon  ôc  les  ligamens  qui  l'attachent.  L'a- 
beille ainfi  bleffée  ne  peut  pas  vivre  long-tems  ,  elle  ne 
tarde  pas  à  périr.  La  piqûre  que  caufe  l'aiguillon  de  cet 
infede  eft  accompagnée  de  douleurs ,  chaleurs ,  cuiffons  , 
gonflement  ôc  rougeur.  Ces  fymptômes  ne  font  pas  dûs 
à  la  piqûre  feule  ,  mais  à  la  liqueur  vénimeufe  qui  s'intro- 
duit dans  l'ouverture  que  fait  l'aiguillon.  Cette  liqueur 
vient  de  la  veficule  dont  nous  venons  de  parler  qui  fe 
trouve  à  la  bafe  de  l'aiguillon  de  l'abeille  ;  elle  coule  dans 
l'inftant  de  la  piqûre  ôc  s'infinue  dans  la  plaie.  Les  accidens 
qu'elle  excite  5  reflemblent  en  petit  à  ceux  du  venin  de  la 
vipère  ;  on  ptut'les  amortir  ôc  les  arrêter  par  les  mêmes 
remèdes  qui  réuffiffent  dans  la  morfure  de  ce  ferpent. 
Il  s'agit  de  frotter  l'endroit  piqué  avec  qUelqu'alkali  fortôc 
pénétrant ,  la  douleur  eft  pafTée  en  peu  de  tems. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  fur  les  propriétés  du  miel  ÔC 
de  la  cire  que  perfonne  n'ignore  ,  fur  le  profit  qu'ils  produi- 
fent  ôc  la  manière  de  les  recueillir.  Ces  détails  étrangers  à 
notre  objet  _,  ne  feroient  qu'allonger  Thiftoire  des  abeilles 
domeftiques ,  fur  laquelle  nous  ne  nous  femmes  déjatjue 


'400  Histoire    ABRécfE 

trop  étendus.  Nous  allons  donc  pafier  à  l'examen  des  au- 
tres abeilles. 

Parmi  ces  abeilles  ,  les  unes  font  remarquables  par  leuc 
Hgure  ôc  d'autres  par  leurs  travaux.  Nous  pouvons  mettre 
au  rang  des  premières  V abeille  a.  crochets.  Ces  crochets  au 
nombre  de  cinq  qu'elle  porte  aux  deux  derniers  anneaux 
de  fon  ventre ,  font  affez  remarquer  cette  efpéce  ,  qui  d'aiU 
leurs  eft  une  des  plus  belles.  Nous  l'examinerons  plus  en 
détail ,  lorfque  nous  en  parlerons  en  particulier.  \J abeille  à 
longues  antennes  n'eft  pas  moins  remarquable  par  la  lon- 
gueur de  fes  an.ennes  qui  égale  celle  du  corps  ,  &  par  la 
forme  de  ces  antennes  qui  font  refferrées  à  l'origine  de 
chaque  anneau.  Quelques  efpéces  font  fingulieres  par  leur 
couleur  dorée  ou  cuivreufe^foit  fur  tout  le  corps,  foit  fur  le 
ventre  feul.  Enfin  quelques  -  unes  ont  des  aîles  noirâtres  ÔC 
comme  nébuleufes  ,  tandis  que  les  autres  en  ont  de  claires 
&.  diaphanes. 

D'autres  abeilles  méritent  encore  plus  d'être  confidérées 
par  la  fingularité  de  leurs  travaux  ,  quoiqu'elles  n'appro- 
chent pas  cependant  pour  cet  article  de  l'abeille  domefti- 
que.  Les  abeilles  maçonnes  ont  été  ainfi  appellées  ,  parce 
qu'elles  travaillent  réellement  avec  le  mortier  ôc  le  ciment, 
ôc  qu'au  lieu  de  conftruire  des  rayons  de  cire  ,  elles  fe  font 
des  nids  de  maçonnerie.  Ces  abeilles  ramaffent  de  la  terre 
avec  leurs  mâchoires ,  elles  la  détrempent  avec  une  liqueur 
vifqueufe  ôc  gluante  qu'elles  rendent  par  leur  trompe  ôc 
elles  en  forment  leur  habitation.  C'eft  ordinairement  le 
long  des  murs  expofés  au  plein  midi ,  qu'on  trouve  à  la 
campagne  ces  nids  d'abeilles  maçonnes.  Chacun  relTemble 
à  un  petit  paquet  de  terre  informe  de  fix  ou  fept  pouces  de 
diamètre  qu'on  auroit  jette  contre  le  mur.  Ceux  qui  ne 
Gonnoiffent  pas  ces  nids ,  n'imagineroient  jamais  que  cet 
gmas  de  terre  fût  l'ouvrage  d'un  infede.  C'eft  cependant 
une  abeille  qui  l'a  formé  ,  ôc  on  peut  juger  combien  un 
pareil  travail  lui  a  coûté  ,  fi  l'on  penfe  que  l'abeille  ne 
peut  apporter  chaque  fois  que  quelques  grains  de  fable 

ôc 


DES    Insectes.  40  i' 

6c  de  terre.  Elle  parvient  cependant  par  des  voyages  réité- 
rés à  former  un  groupe  de  maçonnerie  lourd  ,  pefant 
&  fort  confidérabie.  L'extérieur  de  ce  nid  informe  &  ter- 
reux ,  empêche  que  les  oifeaux  ne  le  puiflent  découvrir  ,  ôc 
n'aillent  dévorer  les  larves  de  ces  abeilles  dont  ils  font  fort 
friands.  Ce  même  extérieur  empêche  les  hommes  même 
d'y  faire  attention.  En  revanche  ,  l'intérieur  de  ce  nid  eft 
fait  avec  beaucoup  de  fotn.  Si  on  l'ouvre,  on  voit  qu'il  eft 
compofé  en-dedans  d'ijne  douzaine  ou  d'une  quinzaine 
de  loges  féparées  les  unes  des  autres  par  des  murs  épais  ^  & 
dans  chacune  defquelies  on  trouve  une  larve  ou  une  nym- 
phe d'abeille.  La  mère  ne  conftruit  pas  toutes  ces  loges  à 
ia  fois.  A  mefure  que  chaque  loge  eft  finie  ,  elle  y  dépofe 
un  œuf,  la  remplit  de  la  quantité  de  miel  fuffifante  pour  la 
nourriture  de  la  larve  qui  en  doit  naître  ,  &  enfuite  ferme 
cette  loge  ôc  en  conftruit  une  autre  à  côté  d'elle.  La  larve 
qui  naît  de  chaque  œuf  trouve  donc  une  nourriture  conve- 
nable que  fa  mère  lui  a  préparée.  Lorfqu'elle  l'a  confom- 
mée  ôc  qu'elle  eft  parvenue  à  fa  grofTeur,  elle  fe  meta  filer 
pour  tapifler  d'un  enduit  mince  de  foie  la  loge  qui  la  ren- 
ferme ,  ôc  enfuite  elle  s'y  transforme  en  nymphe.  Enfin 
lorfqu'elle  quitte  l'état  de  nymphe  ôc  qu'elle  parvient  à 
celui  d'infeâe  parfait ,  elle  perce  avec  fes  mâchoires  qui 
font  fortes  ,  les  parois  de  fa  prifon  ,  elle  en  fort  ôc  bientôt 
après  elle  prend  fon  vol.  Quand  toutes  les  abeilles  font 
forties  de  ce  nid  ,  on  voit  à  fa  furface  autant  d'ouvertures 
qu'il  y  a  de  loges  dans  l'intérieur.  Je  n'ai  point  diftingué  de 
mulets  parmi  ces  abeilles  ,  ôc  ayant  examiné  toutes  celles 
d'un  nid  qui  étoient  prêtes  à  éclore  ôc  déjà  transformées  , 
je  n'y  ai  trouvé  que  des  femelles  ôc  une  couple  de  mâles. 

Le  bois  fournit  à  d'autres  abeilles  une  matière  propre  à 
faire  leurs  nids.  Elles  parviennent ,  à  l'ai'de  de  leurs  mâ- 
choires ,  à  percer  les  vieux  bois  pourris ,  elles  en  détachent 
peu  à  peu  des  brins  ôc  y  creufent  des  ouvertures  profondes 
dans  lefquelles  elles  dépofent  leurs  œufs.  On  a  nommé  ces 
abeilles  charpentures  ,  à  caufe  de  leur  travail.  On. voit 

Tome  II.  E  e  e 


402  Histoire     abrégée 

quelquefois  ces  infedes  de'tacher  un  à  un  les  fils  du  bois 
avec  aflez  de  promptitude.  Le  trou  qu'elles  creufent  eft 
fuffifamment  large  pour  qu'elles  puiflent  y  être  contenues. 
Quand  il  eft  affez  profond  ,  l'abeille  s'y  enfonce  ,  mais 
dans  un  autre  fens  ;  elle  y  entre  le  derrière  le  premier ,  ôc 
va  par  ce  moyen  dépofer  un  œuf  qui  s'attache  au  fond 
du  trou  ,  à  caufe  de  la  liqueur  gluante  qui  l'enduit.  Cela 
fait  ,  l'abeille  mère  amafle  dai*  cette  loge  la  quantité 
de  miel  fuffifante  pour  la  nourriture  du  petit  qui  éclora  , 
enfuite  elle  ferme  la  loge  avec  un  mélange  de  brins  de 
bois  &  d'une  efpéce  de  glu  qu'elle  rend  par  fa  trompe.  La 
larve  éclôt  dans  cet  endroit  ,  s'y  nourrit  ,  y  groflit  ÔC 
s'y  change  en  nymphe,  &  enfuite  en  infecle  parfait.  Pour 
lors ,  elle  perce  l'enduit  qui  ferme  l'ouverture  de  fa  loge  & 
elle  fe  met  à  voler. 

Les  abeilles  mineujes  travaillent  un  peu  différemment 
des  précédentes.  On  leur  a  donné  ce  nom  parce  qu'elles 
creufent  la  terre  comme  les  mineurs  ,  &  qu'elles  y  font 
des  mines  ôc  des  fentiers  fouterrains.  Ces  abeilles  font 
très-communes  dans  ce  pays-ci  ,  où  nous  en  comptons 
plufieurs  efpéces  ,  comme  on  le  verra  dans  le  détail.  C'efi: 
ordinairement  dans  les  terres  des  foffés  ou  des  chemins  , 
coupées  perpendiculairement  ou  prefqu'à  plomb  ,  qu'on 
trouve  ces  abeilles.  Le  long  de  ces  terrains  qui  forment 
des  efpéces  de  murs  ,  on  voit  nombre  de  trous  ronds  ,  di- 
rigés horizontalement  ,  dans  lefquels  entrent  de  petites 
abeilles  ôc  d'où  elles  fortent.  Si  on  fuit  ces  trous  ,  on 
apper<joit  que  la  plupart  font  allez  profonds  ,  ou  lorfqu'ils 
ne  le  font  pas  ,  on  voit  fouvent  une  abeille  qui  en  fort  j, 
emportant  un  peu  de  terre  avec  fes  mâchoires.  Cette 
abeille  mine  peu  à  peu  la  terre  ôc  forme  fon  trou.  Ces  trous 
ne  mènent  quelquefois  qu'à  un  feul  fentier  ,  d'autres  fois 
ils  font  divifés  au  bout  en  plufieurs  culs- de -fac  fuivant  les 
différentes  efpéces  de  mineufes.  A  l'extrémité  ou  aux  ex- 
trémi:és  de  ce  trou,  l'abeille  dépofe  un ,  ou  plufieurs  œufs, 
avec  lefquels  elle  renferme  des  provifions  de  miel ,  ôc  de 


DES      InSECTFS.  403 

ces  œufs  fortent  les  petites  larves  qui  grofîlflent  &  fe  meta-, 
morphofent  en  nymphes  &  en  infedes  paifaits.  il  eft  à 
remarquer  que  ces  abeilles  ont  foin  de  creuler  leurs  trous 
alTez  bas ,  pour  que  l'humidité  qui  eft  vers  la  fuperficie  de 
la  terre  ne  puilTe  pas  pénétrer  jufqu'à  f  habitation  de  leu.s 
peiits. 

Nous  ne  finirions  pas ,  fi  nous  voulions  examiner  en 
détail  toutes  les  induftries  des  différentes  abeilles  ,  dont  les 
unes  font  leurs  nids  danS  les  premiers  trous  qu'elles  ren- 
contrent, ôc  dans  les  crevafles  des  murs  ;  les  autres  les  ta- 
piffent  de  feuilles  artiftement  coupées  ;  d  autres  parmi  les 
mineufes  enduifent  1  intérieur  de  leurs  nids  de  lames  qu'el- 
les coupent  dans  les  pétales  des  fleurs.  Ces  détails  nous 
meneroient  trop  loin  ,  &  ce  que  nous  avons  dit  fuffit  pour 
mettre  un  obfervateur  irtelligent  en  état  de  fuivre  les  tra- 
vaux différens  de  ces  infettes  ÔC  de  découvrir  leurs  manœu-» 
vres  fingulieres.  Nous  finirons  ce  qui  nous  refte  à  dire 
fur  les  abeilles,  par  un  détail  fuccint  de  ce  qui  regarde 
les  abeilles  très -velues  ,  connues  fous  le  nom  de  bourdons  ^ 
qui  compofent  la  féconde  famille  de  ce  genre. 

La  première  de  ces  efpéces  a  été  nommée  avec  raifon 
par  M.  de  Reaumur ,  Va^qï^^ peicè-bois  ,  parce  qu'elle  tra- 
vaille  dans  les  bois  qu'elle  perce  &  déchire  pour  y  former 
les  loges  dans  lefquelles  elle  dépofe  fes  œuf .  Cette  abeille 
choifit  volontiers  les  bois  de  charpente  ,  quelquefois  une 
porte  épaiffe  ou  un  ehallis.  Eile  perce  ce  bois  avec  fes  mâ- 
choires ,  ôc  pratique  fuivant  la  longueur  du  bois  un  long 
tuyau  ouvert  par  les  deux  bouts.  Elle  y  conftruit  enfuite 
plufieurs  cellules  à  la  fuite  les  unes  des  autres  ,  ôc  divifées 
par  des  planchers  qu'elle  forme  avec  des  brins  de  bois  bien 
collés  enfemble  ,  par  le  moyen  d'une  liqueur  gluante  qui 
fort  de  fa  trompe  ,  ce  qui  forme  du  tout  un  compofé  ferme 
ÔC  dur.  Avant  que  l'abeille  ferme  chaque  loge  ,  elle  y 
dépofe  un  œuf  ,  avec  une  fuffifante  quantité  de  miel  pour 
la  nourriture  du  petit  qui  en  fortira.  Cela  fait ,  elle  ferme 
la  loge  en  conflcuifant  le  plancher  dont  nous  avons  parié  j  ÔC 

E  e  e  ij 


"404:  Histoire    AZKÏGiE 

elle  fait  la  même  chofe  pour  la  loge  fuivante  j  allant  ain/î 
de  loge  en  loge  tout  le  long  du  tuyau  jufqu'à  l'ouverture. 
Les  petites  larves  ,  après  être  éclofes ,  métamorphofées  en 
nymphes  &  changées  en  infeftes  parfaits  ,  fartent  de  leurs 
loges  en  perçant  les  planchers  qui  les  ferment.  Mais  com- 
me les  œufs  les  premiers  dépofés  font  du  côté  par  où 
l'abeille  a  commencé ,  &  les  derniers  du  côté  de  l'ouvertu- 
re par  où  elle  a  fini  ,  les  premières  abeilles  qui  éclofent  ne 
fortent  pas  par  cette  dernière  ouverture  ;  ce  qu'elles  ne 
pourroient  faire  fans  traverfer  &  percer  toutes  les  autres 
loges  dont  les  infectes  ne  font  pas  encore  fortis  :  elles 
ont  l'attention  d'ouvrir  la  leur  du  côté  oppofé  ,  &  elles 
éclofent  toutes  ainfi  fucceflivement  ,  ôc  lortent  par  les 
loges  qui  font  déjà  vuides.  Cette  efpéce  d'abeille  eft  re- 
marquable par  fa  groffeur  ,  par  la  couleur  noire  de  fon 
corps  ,  6c  le  violet  foncé  de  fes  ailes.  Le  poil  dont  elle 
eft  toute  couverte  nous  a  porté  à  la  ranger  dans  la  fécon- 
de famille  ,  quoique  fes  manœuvres  foient  différentes  de 
celles  des  autres  efpéces  connues  fous  le  nom  de  bour» 
dons. 

Ces  prétendus  bourdons  on  faux- bourdons  ,  comme  les 
appelle  M.  de  Reaumur ,  ont  été  ainfi  nommés ,  à  caufe  du 
bourdonnement  qu'ils  font  en  volant.  Ils  font  tous  très- ve- 
lus ,  &  plus  gros  de  beaucoup  que  les  autres  abeilles.  Par- 
mi les  différentes  efpéces  de  ces  infedes  dont  nous  don- 
nons le  détail  j  je  craindrois  qu'il  n'y  eût  quelques  variétés, 
&  encore  plus  de  fimples  différences  de  fexe  ,  ce  qu'il  fau- 
droit  examiner.  Ce  qu'il  y  a  de  certain  ,  c'elf  que  tous  les 
mâles  que  j'ai  pu  trouver ,  ne  piquent  point,  non  plus  que 
ceux  des  abeilles  domeftiques.  Mais  il  faudroit  rechercher 
fi  ces  mâles  ,  leurs  femelles  &  leurs  mulets  ne  différent 
point  les  uns  des  autres  quant  aux  couleurs.  Quoi  qu'il  en 
ibit ,  les  ouvrages  de  ces  différens  bourdons  font  tous  les 
mêmes.  C'elf  fous  terre  qu'ils  travaillent  &  fur- tout  fous 
les  gazons  ,  dont  les  racines  liant  la  terre ,  forment  une 
voûte  plus  folide  au  fouterrain  que  pratiquent  ces  infedes. 


DES  Insectes:  40^ 

On  en  voit  im  nombre  confidérable  voltiger  fur  un  gazon , 
on  n'a  qu'à  les  fuivre  ,  on  appercevra  un  endroit  où  ils  dif- 
paroiïïent ,  ôc  en  regardant  de  près  ,  on  découvrira  l'ou- 
verture de  leur  habitation.  S'ils  ne  font  que  la  commen- 
cer ,  tous  les  infe£tes  feront  occupés  à  fouir  la  terre  ,  &  à 
tranfporter  dehors  les  molécules  qu'ils  en  détachent.  Les 
trous  qu'ils  pratiquent  font  vaftes  &  fpacieux  ,  auiïi  beau- 
coup d'infedes  fe  mettent-ils  à  l'ouvrage.  Car  ces  abeilles 
vivent  en  fociété  comme  les  abeilles  domeftiques  ,  mais 
leurs  compagnies  font  riioins  nombreufes  ,  puifque  les 
plus  fortes  troupes  ne  vont  guères  à  une  centaine.  C'eft 
dans  ces  fouterrains  que  ces  abeilles  velues  font  des  gâ- 
teaux femblables  à  ceux  des  abeilles  ordinaires  ,  en  ce 
qu'ils  font  pareillement  compofé's  de  cellules  hexagones  , 
mais  ils  en  différent  par  beaucoup  d'autres  endroits.  Pre- 
mièrement ,- les  cellules  de  ces  gâteaux  font  beaucoup 
plus  grandes  ,  de  même  que  ces  infe£les  font  plus  gros  que 
l'abeille  domeftique  ,  6c  de  plus  je  n'ai  jamais  obfervé 
de  cellules  que  dun  feul  côté  ,  au  lieu  que  les  gâteaux  de 
cire  des  ruches  ont  leurs  deux  furfaces  chargées  de  cellu- 
les. Secondement ,  la  matière  dont  ces  gâteaux  font  corn- 
pofés  eft  fort  différente  de  la  cire  des  abeilles  ;  c'eft  une 
efpéce  de  parchemin  brun  ôc  fort  que  ces  infedes  compo- 
fent  avec  des  brins  de  bois  pourri  qu  ils  réduifent  en  pâte, 
par  le  moyen  d'une  liqueur  gommeufe  dont  la  nature  les  a 
pourvus.  Ces  abeilles  velues  forment  avec  cette  pâte  leurs 
gâteaux ,  de  la  même  manière  que  les  abeilles  domeftiques 
conftruifent  les  leurs,  c'eft-à  dire  ,  à  l'aide  de  leurs  mâ- 
choires ôc  de  leurs  partes.  Enfin  ces  gâteaux  à  cellules  font 
entourés  d'une  frange  épaiffe  de  lames  minces  ,  contour- 
nées ,  femblables  à  des  feuilles  féches  ,  ôc  dont  le  tiffu  eft 
le  même  que  celui  du  gâteau.  Comme  ces  gâteaux  font 
dans  des  fouterrains  où  Ihumidrté  pourroit  pénétrer ,  ces 
lames  ou  feuilles  qui  les  entourent ,  fervent  probablement 
à  garantir  de  cette  humidité  les  cellules  qui  contiennent 
les  oeufs  ôc  les  petits  de  ces  infedles.  Ce  que  j'avance 


'405  Histoire    abr^g^e 

paroît  confirmé  par  la  manœuvre  qu'employé  la  dernière 
elpcce  de  ces  inlecles.  Au  lieu  d'entourer  fon  gâteau  de 
ces  lames  qui  font  longues  à  conftruire  ,  elle  le  munit 
de  foin  ,  ou  de  paille  en-dehors  &  de  crin  en-dedans.  Son 
nid  reiTemble  à  celui  d'un  oifeau  ,  &  au  milieu  de  ce 
nid  elle  conftruit  les  cellules  du  gâteau  que  le  fuin  & 
le  crin  mettent  à  l'abri  de  toute  humidité.  C'eft  dans  les 
cellules  de  ces  gâteaux  ,  que  ces  infedes  dépofent  leurs 
œufs ,  avec  une  quantité  de  miel  nécefTaire  pour  la  nourri- 
ture des  petits  qui  écloront.  Ce  miel  efl  doux  ,  agréable  , 
&  on  en  trouve  fouvent  1  eftomach  de  ces  infedes  rempli  ; 
mais  il  n'eft  pas  pofTible  d'en  ramafler  une  certaine  quanti- 
té ,  ces  abeilles-bourdons  ne  faifant  point  de  provifion 
pour  1  hiver  comme  les  abeilles  domeftiques ,  &  fe  con- 
tentant de  ramaffer  ce  qui  efl  nécefTaire  pour  chaque  petit. 
Ayant  examiné  des  gâteaux  affez  confidérables  ,  je  n'ai  ja- 
mais tr.Aivé  de  cellules  remplies  de  miel ,  toutes  étcient 
cccupét^s  par  des  larves  ou  des  nymphes.  Probablement 
ces  efpéces  d'abeilles  n'ont  pas  befoin  de  provifions  pour 
leur  hiver.  Celles  qui  paffent  cette  faifon  reftent  engour- 
dies pendant  tout  ce  tems  ,  comme  beaucoup  d'autres  in- 
fedes ,  qui  pendant  cette  efpéce  de  létargie  ne  didipent 
point  &  ne  prennent  point  de  nourriture.  Elles  doivent 
même  être  beaucoup  plus  engourdies  par  le  froid  que  les 
abeilles  domefliques  qui  vivent  en  grandes  troupes, ôc  par- 
là  fe  réchauffent  mutuellement.  L'accroifferaent  &  la 
nourrirure  de  leurs  petits  ,  leurs  métamorphofes  ,  leurs 
nymphes  font  tout- à- fait  femblables  à  celles  des  abeilles 
des  ruches  ,  à  la  grandeur  près  ;  ainfi  nous  ne  répéterons 
pas  ce  que  nous  avons  dit  fur  cet  article.  Les  cellules 
où  les  petits  font  ainfi  renfermés  ,  &  où  ils  fe  métamor- 
phofent  ,  font  couvertes  par  les  mères  d'un  petit  dôme 
brun  de  même  fubftance  que  les  parois  de  la  cellule. 

Les  infedes  parfaits  qui  en  fortent,  font  brillans  pour 
leurs  couleurs.  Tout  leur  corps  eft  couvert  de  poils  ferrés  , 
noirs  j  jaunes  ,  ou  blancs  par  taches  &  par  bandes ,  &  ces 


DES    Insectes;  '^qj 

petits  animaux  relTemblent  à  un  velours  de  plufieurs  cou- 
leurs. On  les  trouve  fréquemment  l'été  fur  les  fleurs  à 
la  campagne  &  dans  les  jardins.  Nous  allons  examiner 
a£luellement  en  détail  toutes  ces  différentes  efpéces  d'a- 
beilles. 

Première     Famille. 

Abeilles  proprement  dites. 

1 .  A  P I S  gregaria.  Linn.fiiun.Juec.  n.  1 005 . 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p,  576  ,  n.  17.  Apis  pubefcens,  thorace  fubgrîfeo,  ab-- 

domine  fufco ,  pedibus  pofticis  glabris  utrinque  margine  cilJatis. 
Mouffu.  ht.  i.  Apis. 
Merlan,  europ,  z  ,p,  ip  ,  t,i, 
Alirov.  inf,  lo. 
Jcnfl.  inf.  I  ,  t.  1. 
Charlet.  exerc.  3?, 

Merret.  pin,  \96.  Apis  domeflica  feu  vulgaris  alvearîum. 
Raj.  inf.  140.  Apis. 
Swammerd.  bibl.  nat.  t.  17  ,/.  i  ,  3  ,  4. 
Reaum.  inf.  j  ,  f.  îi  ,  13  ,  t.  ii ,/.  i ,  i ,  4. 
Dalepharmac.  iS6 ,  n,  ij.  Apis. 

i  Mlles  ou  bourdons. 

j  Mouff.lat.  17.  FucMs. 
'  Merret.  pin.  ipé.  Fucus. 

V abeille  domeflique  ou  des  ruches. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  z  5  lignes. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  décrire  ici  l'abeille  ordi- 
naire ,  tout  le  monde  contioît  fa  forme  &  fa  couleur , 
&  quant  à  fon  travail  nous  l'avons  décrit  affez  au  long  dans 
i'hiftoire  de  ce  genre  ,  enforte  que  nous  ne  ferions  que  ré- 
péter ici  ce  que  nous  avons  détaillé  plus  haut.  On  peut 
donc  confulter  fur  cet  article  ,  ainfi  que  fur  les  différentes 
métamorphofes  de  cet  infede,ce  que  nous  avons  rapporté 
dans  le  difcours  qui  eft  à  la  tête  de  ce  genre. 

2.  APIS  fubhirfuta  fufca  ,  abdomine  nitido  ,  pedibus 
villojls. 

JO abeille  brune  a  ventre  lijfe  6C  pattes  velues. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  \  ligne. 


4o8  Histoire     ab  Ki  ciE 

Cette  efpéce  reffemble  très-fort  à  l'abeille  commune 
des  ruches.  Sa  couleur  eft  la  même  ,  &  à  la  première 
vue  on  les  prendroit  l'une  pour  l'autre.  Mais  outre  que 
celle-ci  eft  plus  petite  ,  elle  a  encore  d'autres  différences. 
D'abord  elle  eft  moins  velue  ,  &  fes  pattes  au  contraire 
font  bien  plus  velues  &  plus  chargées  de  poils  que  dans 
i'efpéce  commune.  De  plus  fon  ventre ,  du  moins  à  fa  par- 
tie fupérieure  ,  eft  très-liffe  &  luifant  ,  &  fon  premier 
anneau  eft  arrondi  par  le  haut ,  &  nullement  applati  du 
côté  qu'il  regarde  le  corcelet,  en  quoi  cette  efpéce  difféfe 
de  la  précédente.  Cette  dernière  différence  eft  la  plus 
effentielle.  Tout  l'infede  eft  affez  allongé. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur. 

3.  APIS  ahdomine  fafc'ds  Jlavis  interruptis  j  apice  fp'ina 
qiùatuplici  recurvâ  armato, 

J^inn.  jyjl.  nat.  edh.  10,  p.  <f77)»».  ii.  Apis  nigra,  pedibus  anticis  hirfutiflîmis,' 

ano  multidcntato  ,  abdomine  maculis  flavis. 
Swammerd.  Inbl.  nat.  tab.  z6  ,fg.  iv, 

U abeille  à  cinq  crochets, 

Longusur  7  lignes.    Largeur  î.  y  lignes. 

Cette  efpéce  a  un  cara£lere  diftin£tif  particulier  ;  ce  font 
cinq  petites  pointes  recourbées  en  crochets  qui  font  à  l'ex- 
trémité de  fon  ventre  j  favoir ,  trois  fur  le  dernier  anneau , 
deux  fur  les  côtés  &  une  au  milieu  ,  &  deux  fur  l'avant 
dernier  anneau ,  une  de  chaque  côté.  Mais  ces  crochets  ne 
fe  trouvent  que  dans  les  mâles  ôc  les  femelles,  ils  man- 
quent dans  les  mulets.  Ces  derniers  beaucoup  plus  petits 
que  les  autres  ,  ont  la  tête  noire  un  peu  velue  ,  avec  la  lè- 
vre fupérieure  &  les  côtés  des  mâchoires  jaunes  ,  &  deux 
petites  raies  de  même  couleur  derrière  les  yeux.  Leur  cor- 
celet qui  eft  noir ,  a  de  chaque  côté  une  petite  raie  jaune 
proche  l'attache  des  aîles  ,  &  un  point  de  même  couleur 
poftérieurement.  Les  anneaux  du  ventre  au  nombre  de 
fix  ,  ont  chacun  une  bande  jaune  affez  large  interrompue 
dans  fon  milieu  ,  mais  dont  l'interruption  eft  plus  large 

dans 


DÈS     Insectes.  40^ 

iîans  les  anneaux  fupérieurs  que  fur  les  inférieurs.  Le  ven- 
tre en-deffous  a  un  duvet  épais  de  couleur  fauve.  Les 
pattes  font  brunes ,  avec  du  jaune  fur  le  deflTus  des  jam- 
laes  fie  des  tarfes  ,  ôc  un  duvet  fauve  femblable  à  celui 
du  ventre. 

Les  mâles  plus  gros  que  les  mulets  ,  en  différent ,  pre- 
mièrement, parce  que  leur  corcelet  qui  eft  noir,  a  de  cha- 
que côté  une  raie  longitudinale  jaune,  au  lieu  de  la  petite 
ligne  &  du  point  de  même  couleur  qui  fe  voyent  fur  celui 
des  mulets.  De  plus  ,  leur  ventre  a  fept  anneaux  ,  dont  le 
dernier  qui  a  trois  crochets  eft  tout  noir ,  les  fix  autres  ont 
chacun  une  bande  jaune  interrompue  dans  fon  milieu.  Ou- 
tre cela  fur  les  trois  premiers  anneaux  ,  on  voit  de  chaque 
côté  un  point  noir ,  pofé  fur  la  bande  jaune ,  mais  qui 
n'eft  point  ifolé. 

Enfin  les  femelles  les  plus  grofles  de  toutes  font  auiïi 
beaucoup  plus  velues.  Elles  n'ont  point  de  jaune  fur  le 
corceUt,  mais  un  duvet  brun  ôc  ferré.  Leur  ventre  a  fept 
anneaux  comme  celui  des  mâles.  Les  deux  premiers  n'ont 
qu'uTC  tache  jaune  triangulaire  de  chaque  côté.  Les  deux 
fuivans  ont  une  bande  jaune  interrompue  dans  fon  miiieu  , 
avec  un  point  noir  de  chaque  côté.  Le  cinquième  &  le 
fixiéme  ont  la  même  bande  légèrement  interrompue  & 
fans  aucun  point.  Enfin  le  feptiéme  ou  dernier  anneau 
eft  tout  noir.  Le  ventre  eft  plus  velu  que  celui  des  mâles  ôc 
des  mulets ,  ôc  il  a  de  chaque  côté  beaucoup  de  poils  bruns 
qui  cachent  en  partie  les  taches  jaunes.  Les  pattes  ont  des 
poils  blanchâtres. 

On  voit  ces  abeilles  fouvent  en  grande  quantité  pen- 
dant l'été  fur  les  fleurs  ,  principalement  fur  les  fleurs  ra- 
diées 6c  à  fleurons.  Elles  reflemblent  d  abord  à  des  guê- 
pes ,  à  l'exception  qu'elles  font  velues. 

4.  A  P I S  nigra^thorace  abdomi  ni/que  bajlfuperne  lana  rufa. 

JJ abeille  maçonne  à  poils  roux, 

X-ongueur  7  lignes.     Largeur  z  \  lignes,    . 

Tome  IL  Fff 


^10  Histoire     ABRécéE 

Celle-ci  eft  aflez  velue.  Sa  levie  fupérieure  6c  le  haut  dcj 
fa  tête  font  chargés  de  poils  jaunâtres.  Le  deflus  de  fon.' 
corcelet  eft  tout  couvert  de  poils  roux,  ainfi  que  la  partie; 
fupérieure  de  fon  ventre  ,  du  moins  en-deifus.  Les  pattes, 
ont  aufli  des  poils  de  même  couleur ,  le  refte  du  corps  eft 
noir. 

Ces  abeilles  font  du  nomhre  de  celles  que  M.  de  Reau- 
mur  a  appcliées  abeilles  maçonnes  ,  à  caufe  de  leur  travail. 
Pour  conftruire  leur  nid  ,  elles  choififlent  un  miTr  expofé  aa. 
midi,&  ordinairement  quelque  angle  de  ce  mur  forme  par 
des  pierres  ou  des  corniches  qui  débordent.  Là  elles  conf- 
truifentplufieurs  loges  avec  de  la  terre  délayée  j  à  laquelle, 
elles  ajoutent  une  liqueur  un  peu  gluante  ,  &  dans  chacune-^ 
des  loges  elles- dépofent  un  œuf-,  après  l'avoir  remplie  de 
miel.  Enfuite  elles  ferment  chaque  loge.  Le  groupe  de  ce 
nid  peut  contenir  dix  ,  douze  ou  quinze  de  ces  loges 
femblahles  les  unes  aux-autres,  &  tout  cet  amas  reiïemble. 
à  un  peu  de  terre  que  l'on  aurait  jettée  contre  le  mur  dausi 
le  tems  qu'elle  étoit  délayée.  Lorfque  la  larve  eft  fortie 
de  l'œuf,  elle  fe  nourrit  du  miel  contenu  dans  fa  loge  , 
après  quoi  elle  la  tapiffe  de  fes  fils  ,  elle  pafle  par  l'état  de 
nymphe  &  devient  abeille  parfaite.  Pour  lors,  elle  fait  avec 
fes  mâchoires  une  ouverture  à  fon  premier  logement,  ôc 
elle  en  fort  ,  laifîant  le  nid  vuide  &  percé  de  diffcrens 
côtés  fuivant  le  nombre  d'infetles  qui  en  eft  forti.  On 
trouve  fouvent  ces  nids  fur  les  murs  des  maifons  de  cam- 
pagne. 

ji;.  A  P  I  S  nigra  ,  ahdomine  fiipra  lineis  albis  ^fubtus  lana 

fuira. 
Linn  fàun,  fuec.  n-  loio.  Apis  nigra  ,  abdomine  fupra  lineis  quatuor  albis  , 

fubtus  lana  fulva. 
Linn.  fjji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  57? ,  n.  4.  Apis  centuncularis. 
Ka].  iiif.  7.^1  ,  n.  6.  Apis  fvlveflris  corporc  longo  angïfftcr,"paf*a  nigra  ,  iovÛf 

lanugine  rara  fulva  obfito,  abdomine  fupino  nigro  glabro  fplenJente  ,  prono 

lanugine  rufd  dei>!a  veftito. 

L'abeille  charpentiere  à  rentre  velu  àC  roux  en-dejfous. 
Longueur  6  lignes.    Largeur  i  §  lignes. 


DES     Insectes.  411 

Cette  efpéce  eft  noire.  Les  poils  de.  fou  corcelet ,  de  fes 
pattes  &  du  devant  d^  fa  tête  font  un  peu  gris.  Le  ventre 
eft  lifle  ,  noir  en-deffus  ,  ôc  le  bord  de  fes  anneaux  eft  cou- 
ronné de  poils  blanchâtres  ;  en-deflbus  le  ventre  eft  très- 
velu  ,  &  les  poils  font  roux.  Les  mulets  font  plus  petits 
d'un  tiers  que  les  mâles ,  mais  du  refte  n'en  diiïcrent  point. 

Cette  abeille  fait  fon  nid  dans  de  vieux  bois  ,  dans  des 
troncs  d'arbres  pourris  qu'elle  perce  ,  ÔC  c'eil  pour  cela 
qu'on  l'a  nommée  la  charpentiete. 

6.  APIS  nigra  ,  hirfutie  flava  ,  abdomine  fupra  glabro 
ni  te  rite  cupreo. 

Rij.  in/l  J4î  ,  n.  4.  Apis  fylveftris ,  corpore  produAiore  ,  vulgari  mellifica 
paulo  minor,  thorace  fulvo  ,  abdomine  mgro. 

JJ abeille  fauve  à  ventre  cuivreux. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne-- 

Sa  tête  ,  fon  corcelet  ,  fes  pattes  &  le  deflbus  de  fon 
ventre  font  couverts  de  poils  roux  affez  ferrés.  Son  ventre 
en-deffus  eft  très-liffe  ,  un  peti  brillant  ôc  cuivreux.  Ses  an- 
tennes font  noires ,  un  peu  plus  longues  que  la  tête  ôc  affez 
fines. 

7.  APIS  nigra  ,  thorace  hirfuto  fulvo  ,  abdomine  glabro 
incifiiris  albis, 

Raj.  inf.  fag.  144.  Apis  fylveftris  in  ferra  foramen  (îbi  fodiens, 
U abeille  mineufe  à  corcelet  roux  âC  velu. 

Longueur  }  5  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  ,  fon  corcelet  ôc  fes  pattes  font  couverts  de  poils 
■fauves.  Ses  ant.nnes  font  lifles  ôc  noires.  Son  ventre  eft 
noir  ôc  liffe  ,  mais  chaque  anneau  eft  bordé  de  poils  blan- 
châtres ,  ce  qui  forme  fur  Icventre  qui  eft  noir  des  bandes 
tranfverfes  de  couleur  blanche. 

Cette  petite  abeille  fait  en  terre  des  trous  dans  lefquels 
-elle  dépofe  fes  œufs ,  d'où  fortent  les  petits  aptes  leur  mé- 
tamorphoCe.  Elle  varie  pour  la  grandeur. 

Fff  ij 


412  Histoire     abrégée 

8.  APIS  nigra ,  hlrfutie  clmrea. 
L'abeille  grife. 

Longueur  5  -j  lignes.     Largeur  »  lignes. 

Cette  efpe'ce  eft  noire  ,  mais  fa  tête  ,  fon  corcelet  ,  le 
deffus  de  fes  pattes  ,  &  le  haut  de  fon  ventre  font  couverts 
de  poils  gris.  Ses  antennes  &  le  bas  de  fon  ventre  fur-tout 
en-deffus  font  noirs  &  lifles.  Ses  antennes  qui  s'étendent 
prefque  jufqu'au  bout  du  corcelet  ,  font  compofées  de 
treize  anneaux;  le  premier  eft  le  plus  long  ;  le  fécond  qui  fe 
trouve  à  l'endroit  ou  l'antenne  eft  ployée,  eft  très-court  & 
fphérique  ,  les  onze  autres  fe  diftinguent  difficilement 
&  femblent  ne  former  qu'une  feule  pièce.  Les  ailes  ont 
beaucoup  de  nervures  qui  repréfentent  une  efpe'ce  de  re- 
feau  vers  leur  milieu;  ces  nervures  ne  paroilTent  point  fur 
le  bout  de  l'aîle  qui  eft  un  peu  brun. 

Cette  abeille  fe  met  dans  des  trous  horizontaux  qu'elle 
pratique  dans  les  terrains  coupés  perpendiculairement. 

p.  APIS  nigra ,  hlrfutie  clnerea  ,froriteJlava  ,  incifurh 
abdomlnahbus  albis. 

L'abeille  grife  à  lèvre  jaune  SC  à  houppe  aux  pattes  du 

milieu.  ■ 
Longueur  6  lignas.     Largeur  i  lignes. 

Cette  efpéce  reflemble  beaucoup  à  la  précédente  ,  elle 
eft  de  même  toute  couverte  de  poils  gris^  mais  fa  lè- 
vre fupérieure  ,  le  devant  de  fa  tête  ,  &  la  bafe  de  fes 
antennes  font  d'un  jaune  citron.  Elle  a  encore  un  autre  ca- 
radere  fpécifique  ,  c'eft  que  fes  pattes  du  milieu  font  fort 
velues,  &  ont  fur-tout  à  l'extrémité  de  la  jambe  &  du  pied, 
deux  houppes  de  poils  aflez  longs.  Ces  houppes  cependant 
ne  fe  rencontrent  pas  dans  toutes  ces  abeilles  ,  les  mâles 
n'en  ont  point  &  font  moins  velus  que  les  autres.  Les  poils 
du  bord  des  anneaux  du  ventre  font  blancs  ,  ce  qui  forme 
des  bandes  ttanfyerfes  blanches  fur  cette  partie. 


DES     Insectes; 


4i'j 


10.  APIS  hïrfut'u  flavefcens  ,  fronte  flava  ;  antennis 
articulatlm  comprejjis  corpus  aquandbus. 

Linn.  Ijji.  nat.  eâit.  lo  ,  p.  574  ,  n.  i.  Apis  antennis  filiformibus  longiiudine 

corporis  hirfuti  fulvique. 
Ra'i.  inf.  143.  Apis  fylveftris  domefticat  fimilis ,  antennis nigris  longifllmis  retro 

reflexis. 

L'abeille  à  longues  antennes. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  1 1  lignes. 

Cette  efpéce  eft  couverte  de  poils  jaunâtres  ,  roux  5 
quelquefois  un  peu  gris  qui  font  répandus  fur  tout  fon 
corps.  Les  mulets  ont  le  bas  du  ventre  un  peu  'plus  liffe  , 
les  mâles  ôc  les  femelles  l'ont  velu  comme  par  anneaux. 
Dans  tous  ,  la  lèvre  fupérieure  6c  le  devant  de  la  tête  font 
d'un  jaune  citron  ,  ôc  de  plus  dans  les  femelles  la  bafe 
des  antennes  ôc  les  côtés  des  mâchoires  font  de  la  même 
couleur.  Mais  ce  qui  cara£lérife  fur -tout  cet  infcéle  ,  c'eft 
la  longueur  de  fes  antennes  qui  égale  celle  de  tout  le 
corps.  Elles  font  noires  ôc  compofées  de  treize  anneaux  , 
dont  les  onze  derniers  ne  font  diftingués  que  par  un  reffer-* 
rement  ou  étranglement ,  ce  qui  les  fait  paroître  comme 
un  fil  tord.  L'animal  les  porte  renverfées  fur  le  dos. 

1 1 .  A  P  I S  /iibhirfuta  cinerea  ,  abdomine  nigro  ^  Jegmentis 
albidis  \fronteflavefcente.  Linn.J'aun./uec.  à.  lodj. 

L'abeille  à  le\-re  jaune  êC  anneaux  du  ventre  blanchâtres. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  i  j  ligne. 

Cette  abeille  a  beaucoup  de  rapport  avec  la  précédente; 
Ell#  eft  velue  ,  ôc  fes  poils  font  gris  ,  tirant  un  peu  fur  le 
fauve.  Le  ventre  eft  plus  liffe  ôc  noir ,  feulement  fes  an- 
neaux font  bordés  de  poils  gris  ôc  blanchâtres.  La  lèvre  fu- 
périeure ôc  le  devant  de  la  tête  de  linfede  font  d'un  jau- 
ne citron.  Enlin  fes  antennes  font  noires  femblables  à  cel- 
les de  l'efpéce  précédente  ,  mais  elles  n'égalent  que  la 
moitié  de  ia  longueur  du  corps. 
^     Cette  efpéce  focme  dans  la  terre  des  troiis  horizontaux 


■4 14  Histoire    abrégée 

qui  font  fort  longs  ôc  divifés  au  bout  en  plufiexics  cellules. 
On  voit  ces  trous  dans  les  terreins  coupés  perpendiculai- 
rement en  forme  de  murs. 

12.  APIS  hit f une  cinerea  ,  pedibus  labioque  fuperiore 
flavefantibus  ;  abdomine  glabro  nigro  ,  incifuris  rufis. 

U abeille  à  lèvre  SC  pattes  jaunes  éC  anneaux  du  ventre 

Jaaves. 
Longusur  3  ^  lignes.     Largeur  |  ligne, 

EJle  eft  noire.  Sa  tête  6c  fon  ccrcelet  font  couverts 
de  poils  un  peu  gris.  Sa  lèvre  fupérieure  &  fes  pattes, 
à  l'exception  cependant  des  cuifTeSjfont  d'un  jaune  un  peu 
.citron  ;  les  cuifles  font  noires.  Le  ventre  eft  liife  ,  d'un 
brun  foncé  &c  noirâtre  ,  &  le  bord  de  chaque  anneau  eft 
d'un  brun  clair  tirant  fur  le  fauve.  Ses  antennes  font  noires 
&  s'étendent  prefque  jufqu'au  bas  du  corcelet. 

1 5 .  A  P  I  S  hirjïita  ,  pedibns  croceis  ,  abdomine  nigro , 
incifuris  albis,  ' 

JL abeille  à  pattes  jaunes  SC  anneaux  du  ventre  blancs. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  i  }  ligne. 

Ses  antennes  font  un  peu  plus  longues  que  le  tiers  de  fon 
corps.  Leur  couleur  varie  ,  quelquefois  elles  font  noires  , 
ôc  d'autres  fois  jaunes  ,  avec  un  peu  de  noir  feulement 
à  l'extrémité.  Les  pattes  font  d'un  jaune  fouci.  Tout  le 
refle  du  corps  de  l'infede  a  des  poils  d'une  couleur  fauve 
,un  peu  pâle  ,  à  l'exception  du  ventre  qui  eft  noie  ,  mais 
dont  les  anneaux  font  un  peu  blancs  vers  le  bord  ôc  un  peu 
velus.  Cet  infefte  eft  étroit  ôc  allongé  :  on  le  trouve  com- 
.munément  dans  les  jardins  fur  les  fleurs. 

1 4.  A  P I S  nigra  ,pedibus  croceis ,  abdomine  leviter  cupreo, 

L'abeille  à  pattes  jaunes  SC  ventre  un  peu  cuivreux. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéc& eft  noire  ,  peu  velue  j  ôc  de  couleiy; 


DES     Insectes.  415. 

un  peu  cuivreufe  fur-tout  fur  le  ventre.  Ses  pattes  font 
d'un  jaune  fouci ,  ainfi  que  fes  antennes  qui  font  à  peu  près 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Elle  a  affez  de  ref- 
femblaace  avec  la  précédente. 
1  ;.  APIS  tota  viridi-cuprea. 
L abeille  verââtre  SC  cuivreufe. 

Longusur.  3  \lignes.     Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  par-tout  "verdâtre  ôc  un  peu  cuivreufe. 
Elle  eft  médiocrement  velue.  Les  poils  du  bord  des  an- 
neaux du  ventre  font  blancs ,  ôc  ceux  des  pattes  plus  longs 
que  les  autres  font  un  peu  jaunes. 

16.  APIS  nigro  cœrulefcens  ,  alis  nebulofis  ^  fronufemo- 
ribiifque  pojlicis  hir/ude /lavis. 

Raj.  inf.p.  243.  Apis  fylveflris  muraria  nigra.  ' 

L'abeille  bleuâtre  à  aiietnébuleufes. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Elle  eft  d'un  noir  bleuâtre  &  affez  Me  ;  elle  n'a  de  poils 
que  fur  le  devant  de  la  tête  ,  au  bout  du  corcelet  6c  aux 
pattes  poftéfieures  en-deffus.  Ces  poils  font  d'un  jaune 
pâle  ;  les  aîles  font  noires  principalement  vers  leurs  bords, 
nais  leur  milieu  eft  plus  clair,  ce  qui  rend  l'aîle  nébuleufe. 
Cette  abeille  fait  fon  nid  dans  les  trous  des  murailles  à. 
demi-ruinées. 

17.  APIS  nigra ,  abdomine  rufo  nitido ,  api  ce  nigro. 

V abeille  noire  à  ventre  brun  êC  HJfS' 
Longueur  4  \  lignes.     Largeur  i  -5-  ligne. 

Tout  l'infeiSle  eft  noir,  prefque  lifte  ,  fon  ventre  feul  eft; 
de  couleur  brune  ,  avec  les  deux  derniers  anneaux  un  peu 
noirs.  Ce  ventre  eft  très-liffe  ôc  luifant.  Les  antennes  qui- 
vont  jufqu'à  la  moitié  du  corcelet,font  compofées  de  trei- 
ze articles  ,  dont  le  premier  eft  plus  long  ,  le  fécond  fore 
court  ôc  globuleux, .ôc  les  onze  autres, peu  diftlnds.  Les  ai- 
les font  brunes.  .mam  jjujnn*  star- 


^i6  Histoire     abriégée' 

JV.B.  Il  y  en  a  une  toute  femblable  qui  pourrok  bien 
n'être  qu'une  varie'ti  de  celle-ci.  Elle  elt  beaucoup  plus 
petite  ,  n'ayant  que  deux  lignes  de  long  fur  une  demi-ligne 
de  large.  Du  refte  fa  forme  &  fa  couleur  font  les  mêmes  ; 
elle  femble  feulement  avoir  un  peu  plus  de  noir  à  l'extré- 
mité du  ventre. 

iS.  APIS  nigra ,  abdomine  rufo  nidào ,  incifuris  ni  gris. 

U abeille  noire  ,  à  ventre  brun  SC  anneaux  noirs. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  noirs  &  couverts  de  poils 
roux  peu  ferrés.  Les  pattes  font  pareillement  noires  avec 
quelques  poils  femblables.  Le  ventre  eft  liffe  ,  brun,lui- 
fant,  &  fes  anneaux  font  tous  bordés  de  noir,  qui  forme 
des  bandes  tranfverfes  fur  le  ventre. 

Seconde    F  a*m  i  l  l  e. 

Abeilles  -  bourdons. 

ip.  APIS  hirfuta  atra  ,  alis  violaceis. 

Linn,  lyjî.  nat.  edit.  10,  p.  sjS  ,  n.  ip.  Apis  hirfuta  atra  ,  alis  cœrulefcentibus. 
Petiv.ga?opk.  t.  ji  ,  f-  h  Bombylius  lulitanicus  e  nigro  tœtulercens, 
Reauin.  inj.  lOin.  6  ,  tab.  }  ,/.  1  >  ï.  " 

L'abeille  perce-bois. 

Longueur  10  lignes.    Largeur  3  |  lignes. 

Cette  abeille  eft  toute  noire  &  velue.  Ses  aîles  font  auflî 
d'un  noir  violet.  On  la  voit  fouvent  voltiger  fur  les  fleurs 
en  bourdonna  it.  Elle  fait  fon  nid  dans  de  vieux  bois  , 
comme  nous  l'avons  expliqué  dans  le  difcours  prélimi- 
naire de  ce  genre, 
ao  APIS  hirfuta  atra,  ano  fufco.  Linn.faun.fuec.  n, 

lOI-J. 

Linn.  fyfi-  nat.  edit.  10,  p.  ^79  ,  n.  îJ-  Apis  fubterranea. 
AEl.Upf.  1736,^.  i8,n.  14.  Apis  hirfuta  nigra,  abdominis  apice  fufco. 
^aj.  inf.  !46,  n.  i.  Bombylius  maximus  ,  toius  niger,exeeptis  duobus  extre- 
jnis  abdominis  annulis  rubris. 

Labeilk 


DES    Insectes.      '  417 

U abeille  noire  à  ventre  brun  vers  l  extrémité. 

Elle  eft  à  peu  près  de  la  groffeur  &  de  la  figure  He  l'a- 
beille perce  bois.  Ses  ailes  font  noires  ,  ainfi  que  tout  fou 
corps  ;  l'extrémité  de  fon  ventre  feulement  eft  brune  ,  & 
il  y  a  quelques  poils  jaunes ,  mais  peu  apparens  autour 
du  col. 

21.  APIS  hirfuta  atra  ,  anofulvo.  Linn.fhun.  fuec.  n, 
1015". 

Linn.  fyft.  nat.  edit,   io,p.  î7p,  n.  51.  Apis  bpidaria. 

Acl.  LÎpj'.   1736,  p.iS,n.  13.  Apis  hirfuta  nigra  ,  abdominis  apice  ruhro. 

Raj,  inf.p.ï'ié  ,  n.   i.  Bombylius  minor ,  prscedenti  concolor  ,  abdomine 

imo  p.iUidius  rubente  feu  fulvo. 
Reaum.  inf.  tom.  6  ,  tab.  1  ,Jig.  1,1,3,4. 
Frifcli.  germ.  9  ,  p.  ij  ,  n.  1. 

L! abeille  noire  avec  les  derniers  anneaux  du  ventre  fauves. 

Sa  grandeur  varie  beaucoup  ;  j'en  ai  qui  onr  neuf  lignes 
de  longj  ôc  prefque  cinq  de  large  ;  d'autres  n'ont  que  fix 
lignes  &  demie  de  longueur ,  &  deux  &  demie  de  largeur. 
Les  unes  ôc  les  autres  font  toutes  noires  avec  les  trois 
derniers  anneaux  du  ventre  couverts  de  poils  fauves  rou- 
geâtres.  Elles  n'ont  aucun  poil  jaune  fur  le  col. 

2.2.   APIS  nigra  ,  fronte  bafique  tkoracis  Jlavis  ,  ano 
fulvo. 

Raj.  inf.  p.  147,  n,  le.  Bombylius  médius  niger,  ano  fulvo  feu  rufo,cum  dupli- 
ci  tranfverfa  area  lutea  ,  altéra  fuper  Icapulas ,  altéra  per  médium  abdomen. 

L'abeille  noire  à  couronne  du  corcelet  citron  ,  éC  extrémité 
du  ventre  Jauve. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  |  lignes. 

Elle  eft  noire  :  les  poils  du  devant  de  fa  tête  ,  ainfi  que 
ceux  du  col  ou  de  la  bafc  du  corcelet  font  de  couleur  ci- 
tron. Les  derniers  anneaux  du  ventre  font  couverts  de 
poils  fauves. 

25.    APIS  nigra  ,  thoracis  abdominifque  bajl  Jlavis  y 
ano  fulvo. 
Tome  //.  G  g  g 


4i8  Histoire     abrégée 

Raj.  inf.p-  247.  n.  7. 

Uabeiile  noire  à  couronne  du  corcelet  SC  haut   du  ventre 

citron ,  éC  l  extrémité  du  ventre  fauve. 
Longueur  6  lignes.    Laigfur  z  ^  lignes. 

Sa  tête  eft  toute  noire.  Les  poils  du  col  ou  de  la  bafe 
du  corcelet  font  de  couleur  citron  ,  ainfi  que  ceux  du  liaut 
du  ventre.  Le  milieu  du  ventre  eft  noir  &  fes  derniers 
anneaux  font  couverts  de  poils  fauves. 

N.B.  API  SJIava,  ahdominis  medio  nigro ,  ano  fulvo. 

Celle-ci  paroit  n'être  qu'une  varie'té  de  la  précédente 
dans  laquelle  le  jaune  citron  de  la  bafe  du  corcelet  couvre 
toute  cette  partie  ,  enforte  qu'elle  eft  par-tout  de  cette 
couleur  ,  à  l'exception  d'une  petite  bande  noire  vers  {on. 
extrémité.  Le  ventre  eft  comme  dans  Tefpéce  ci-deffus  , 
mais  le  devant  de  la  tête  eft  couvert  de  poils  citrons. 

54.  APIS  nigra  ,   thoracis  abdominifque   bajl  /lavis  l 
ano  albo. 

JJ abeille  à  couronne  du  corcelet  SC  haut  du  ventre  citron  f 
êC  l'extrémité  du  ventre  blanche. 

Longueur  7  lignes.    Largeur  4  lignes. 

Sa  tête  eft  toute  noire.  Les  poils  de  la  bafe  de  fon  cor- 
celet ,  ainfi  que  ceux  du  haut  de  fon  ventre  /ont  d'un  beau 
citron  ôc  forment  deux  bandes  brillantes.  Le  milieu  du 
ventre  eft  noir  ôc  fes  derniers  anneaux  font  couverts  de 
poils  blancs. 

Parmi  ceux  que  je  décris ,  il  y  a  des  maies  &  des  femel- 
les ;  celles-ci  (ont  plus  grandes  dun  tiers  que  les  autres. 

25".  APIS  nigra  ,   thoracis  bajl  SC  api  ce  ^  abdominifque 
bcfflavis  y  ano  albo. 

Linn,  faun.  fuec.  n.   1018.  Apis  hirfuta  fulva^  abdominls  medio  nigro  ^  ano 

albo. 
Linn.jyjl.  nat.  edit,  10  ,  p,  579  ,  77.  ?^.  Apis  hypnorum. 
£â.\]-pf.  17^6, p.  iS,n.  17.  Apishirfuta,  coUari  fulvo  ,  abdominis  bafi  fulraj 

medio  nigro ,  ano  alboi 


DES    Insectes.  4.1P 

Vahdlh  à  couronne  êC  extrémité  du  corcekt  ^  ^  haut  dj^ 
ventre  citron  ,  éiC  r extrémité  du  ventre  blanche. 

Longusur  7  lignes.  Largeur  5  lignes. 

Sa  tête  eft  noire  :  les  poils  de  la  bafe  &  de  l'extrémité 
du  corcelet  font  de  couleur  citron,  &  le  milieu  eft  noir. 
Le  haut  du  ventre  a  de  même  des  poils  citrons  ,  fon  mi- 
lieu eft  noir ,  &  les  derniers  anneaux  font  couverts  de 
poils  blancs.  Ceux  que  je  décris  font  tous  mâles. 

z6.   APIS  nigra  ,  thoracis  bafi  flava  ,  ano  fupraflavo 

apici  albo. 
L'abeille  à  couronne  du  corcelet  citron  ,  SC  extrémité  du 

ventre  mi-partie  de  citron  SC  de  blanc. 

Longueur  10  lignes.    Largeur  4  lignes. 

Cette  grande  efpéce  eft  noire.  Le  haut  ou  la  bafe  de  fon 
corcelet  a  une  bande  de  poils  jaunes  citrons.  Les  deux 
tiers  fupérieurs  du  ventre  îbr.t  noirs  ,  enfuite  il  y  a  quel- 
ques poils  jaunes,  ôc  fon  extrémité  eft  blajiche-  Les  ailes 
font  brunes. 

27.  APIS  nigra,  abdominefulvO' 
ÎJ  abeille  noire  à  ventre  fauve. 

Longueur  5  ■;  lignes.     Largeur  }  lignes. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  entièrement  noirs  ;  fon  ven- 
tre eft  tout  couvert  de  poils  fauves. 

28.  APIS  thoracefulvo  ,  abdominefiavo  anofulvo. 

Linn.  [yjl.  nau  edit.  10 ,  p.   57?  ■>  n.  31.  Apis  mufcorum. 

Linn.'faun.fueQ.n.   1017.  Apis  hirCiua  fulva  ,  abdomine  flavo. 

A^.  Upf.  1756,  p.  i8,n   t».  Apii  hirfuta  ,  collari  fulvo  ,  abdomine  flavo; 

Frifcli ■  germ.  y  ,  pag.  16  ,  n.  8. 

Reaum  inf.  tom.  o  ,  tah.  1  -.fg.  1,1,5. 

L'abeille  fauve  ,  à  ventre  jaune  SC  extrémité  fauve. 

Longueur  $  lignes.     Largeur  i  3  lignes. 

Cette  abeille  a  la  tête  noire.  Son  corcelet  eft  tout  cou- 
vert de  poils  roux ,  &  les  poils  de  fon  ventre  font  jaunes, 

Gggij 


420  Histoire     abrégée 

fi  ce  n'eft  vers  l'extrémité  cù  ils  font  aufTi  roux.  Ses  pattes 
&  f;s  antennes  font  noires.  Elle  fait  un  nid  fphérique  en- 
touri  de  paille  ou  de  foin  en-dehors,  muni  de  crin  en- 
dedans  ,  ôc  rempli  de  petites  cellules  en  godets. 

FORMICA. 

LA     FOURMI. 

AntenncE  fractce  ,  arùculo  Antennes  brifées  dont  le 
primo  longiore.  premieranneaueft  très  long. 

yjlx  inferioresbreviores,  neutris       Aîles  inférieures  plus  courtes, 

millae.  &  point  d'ailes  dans  les  mulets. 

Os  maxUlofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Âhdomai  pçtiolo  hrevi   thoraci       Ventre  attaché  au  corcelet  par 

connexum  cum  fquama  interme-  un  pédicule  court ,  avec  une  pe- 

dia.  tite  écaille  entre  deux. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lilles. 

La  fourmi  a  beaucoup  de  cara£teres  communs  avec  les 
infectes  dont  nous  avons  traité  en  dernier  lieu  &  fur  tout 
avec  les  guêpes  &  les  abeilles  :  mais  parmi  les  caraderes 
différens  que  nous  donnons  de  ce  genre  ^  il  y  en  a  deux 
qui  lui  font  propres  ôceflentiels.  Le  premier  &  le  principal 
conlifte  dans  cette  petite  écaille  relevée  qui  fe  trouve  pla- 
cée dans  la  fourmi  précifément  entre  le  corcelet  ôc  le  ven- 
tre ,  à  l'endroit  où  ces  deux  parties  fe  tiennent  par  un  pé- 
dicule mince  ôc  court.  Cette  écaille  fe  trouve  dans  toutes 
les  efpéces  de  fourmis,  dans  tous  les  individus  foit  mâles 
foit  femelles  >  foit  dépourvus  de  fexe  ou  mulets.  L'autre 
caradere  n'eft  pas  Ci  diftinûif,  il  ne  fe  voit  qu'en  compa- 
rant ces  dernières  fourmis  aux  autres.  Les  mâles  ôc  les  fe- 
melles de  ce  genre  font  ailés,  mais  il  y  a  des  fourmis  ou- 
vrières, des  fourmis  dépourvues  de  fexe,  comme  dans 
les  abeilles  ,  qui  n'acquièrent  jamais  d'ailes.  Ce  caradere 
eft  propre  à  la  fourmi ,  mais  pour  le  voir  il  faut  fuivre  ces 
infedes  avec  attention,  au  lieu  que  le  caradere  précédent 
fe  trouve  dans  toutes  les  fourmis ,  dans  tous  les  âges  , 


DES     Insectes.  421 

dahs  tous  les  fexes ,  &  ne  fe  trouve  que  dans  la  fourmi 
feule. 

D'après  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  on  voit  déjà  que 
dans  les  fociétés  de  fourmis  qui  font  toutes  nombreufes , 
il  y  en  a  de  trois  différentes  fortes ,  de  même  que  dans  les 
ruches  des  abeilles  ,  favoir  des  mâles  ,  des  femelles  ,  & 
des  ouvrières  qui  n'ont  point  de  fexe.  Les  deux  premières 
ont  des  ailes ,  les  dernières  n'en  ont  points  &  n'en  acquiè- 
rent jamais ,  quoique  différens  Naturaliftes  ayent  avancé  le 
contraire.  Les  mâles  font  de  toutes  les  fourmis  les  plus 
petites  :  je  les  ai  toujours  trouvés  moins  gros  que  les  four- 
mis ouvrières  ,  malgré  ce  que  quelques  auteurs  ont  pré- 
tendu. Ces  mâles  ,  outre  leur  petitelTe,  font  reconnoiffa- 
bles  par  la  groffeur  de  leurs  yeux  ,  qui  eft  confidérable  par 
rapport  à  leur  corps,  ôc  de  plus  ils  font  ailés.  Les  femelles 
pareillement  ailées  font  très-grandes  &  trèsgrofles  ,  & 
furpaffent  de  beaucoup  toutes  les  autres  fourmis  ,  mais 
leurs  yeux  font  plus  petits  à  proportion  que  ceux  des  mâ- 
les. Enfin  les  ouvrières  tiennent  le  milieu  pour  la  groffeur 
entre  les  mâles  &  les  femelles ,  elles  ont  les  mâchoires 
plus  grandes  que  les  uns  &  les  autres ,  ôc  elles  font  dé- 
pourvues d'aîles.  On  ne  rencontre  guéres  dans  les  four- 
milières que  les  ouvrières  &  les  femelles.  Ces  dernières 
s'y  rendent  pour  dépofer  leurs  œufs.  Les  mâles  volent 
aux  environs  ,  &  vont  s'accoupler  avec  les  femelles  qui 
voltigent  aufTi ,  mais  ils  ne  s'approchent  guéres  de  l'habita- 
tion générale.  C'eft  peut-être  ce  qui  aura  trompé  différens 
Naturalifies ,  qui  voyant  dans  les  fourmilières  des  fourmis 
ailées  beaucoup  plus  greffes  que  les  autres  ,  auront  indif- 
tindement  regardé  ces  fourmis  comme  des  mâle"  &  des 
femelles.  De-là  ils  ont  avancé  que  les  mâles  étoient  plus 
gros  que  les  ouvrières.  Mais  ces  fourmis  ailées  n'étoicnt 
toutes  que  des  femelles.  On  ne  voit  guéres  les  mâles  à  la 
fourmilière  ,  mais  on  les  trouve  plus  aifément  ie  foir  en 
été  ,  voltigeans  tout  accouplés  avec  leurs  femelles  Ces 
dernières  en  volant  les  emportent  en  l'air  avec  elles,  ôc 


42  2  Histoire     ABRÉcéE 

on  efl  tout  furpris  en  les  attrappant  au  vol,  de  voir  qu*^au 
lieu  d'un  fcul  infede  on  en  a  faifi  deux,  dont  il  y  en  a 
un  iniiniinent  petit  par  rapport  à  l'autre  qui  eft  cinq  ou 
fix  fvis  plus  gros  que  lui. 

Quoique  la  fourmi  foit  un  infeâe  des  plus  communs  , 
que  l'on  eft  à  portde  de  voir  &  d'examiner  tcus  les  jours , 
il  en  eft  cependant  peu  fur  lefquels  on  ait  débité  autant  de 
contes  &  de  faits  contrcuvés.  Prefque  tous  les  auteurs  ont 
attribué  à  la  Lurrni  une  prévoyance  &  une  intelligence 
fupérieure  ,  qui  lui  faifoient  amafler  des  provifions  confi- 
dérables  pour  palfer  1  hiver.  Ils  ont  été  plus  loin  ,  ils  ont 
décrit  dans  le  plus  grand  détail  les  prétendus  greniers  fou- 
terrains  que  conftru.foi  ntces  infedes  ,  les  galeries  diffé- 
rentes qui  y  conduifoient,  ôç  la  police  &  l'ordre  qui  ré- 
gnoient  dans  ces  villes  fouterraines.  Il  eft  fâcheux  que 
tous  ces  détails  fi  beaux  &  Ci  élégamment  décrits,  n'ayent 
jamais  exifté  que  dans  l'imagination  ôc  les  ouvrages  des 
auteurs  qui  en  ont  parlé.  D'autres  Naturaliftes  modernes 
qui  paroiffent  avoir  obfervé  davantage  les  fourmis  ,  & 
avoir  apperçu  le  peu  de  fondement  de  toutes  ces  fables  , 
ont  néanmoins  donné  dans  d'autres  erreurs  ;  les  uns  en 
attribuant  au  bout  d'un  certain  tems  des  ailes  à  tous  les 
habitans  de  la  fcurmilitre  ,  même  aux  fourmis  ouvrières 
ou  fans  fexe  ;  les  autres  en  faifant  les  mâles  beaucoup  plus 
gros  qu'ils  ne  font;  d'autres  enfin  en  s'imagina nt  qu  après 
un  certain  tems  les  fourmis  ailées  perdoient  leurs  ailes. 
Nous  allons  nous  borner  à  décrire  fuccinclement  l'hiftoire 
de  ces  infetres  ,  en  rettifiant  les  faits  qui  ont  été  avancés 
fans  fondement ,  &  en  débarafTant  notre  récit  du  faux  mer- 
veilleux dont  on  a  décoré  les  fourmis. 

Ces  petits  infecles  habitent  ordinairement  des  trous 
fouterra!ns,  qu'ils  creufent  volontiers  au  pied  d'un  arbre 
ou  d'un  mur,  dans  un  terrein  ferme  &  fec  :  c'eft  ce  que 
l'on  nomme  la  fourmilière.  L'entrée  de  cette  habitation 
eft  un  peu  ceintrée  en  voûte ,  foutenue  par  des  racines 
d'arbres  ou  de  planteS;qui  empêchent  en  même  terasTeau 


DES    Insectes.  423 

de  pénétrée  dans  cette  ouverture.  Quelquefois  il  y  a  deux 
ou  trois  entrées  pour  une  feule  demeure.  Elles  conduifent 
à  une  cavité  fouterraine  enfoncée  fouvent  d'un  pied  ôc 
plus  en  terre,  affez  large  ,  irréguliére  en-dedans,  mais 
fans  aucune  féparation  ni  galerie.  C'eft  dans  cette  ouver- 
ture que  fe  retirent  les  fourmis  &  qu'elles  fe  mettent  à 
l'abri.  On  fent  qu'une  pareille  cavité  doit  avoir  coûté 
beaucoup  de  peines  &  de  travaux  à  des  infeâes  aulTi  pe- 
tits. Ils  ne  peuvent  détacher  à  la  fois  qu'une  très-petite 
molécule  de  terre  ,  &  l'emporter  enfuite  dehors  à  l'aide 
de  leurs  mâchoires.  Mais  le  nombre  des  ouvrières  fupplée 
à  leu-  force  &  à  leur  grandeur.  Ce  nombre  prodigieux  de 
fourmis  travaille  à  la  fois  fans  s'incommoder  &  s'embaraf- 
fer.  Elles  ont  foin  de  fe  partager  en  deux  bandes  dont  l'u- 
ne eft  compofée  des  fourmis  qui  emportent  la  terre  de- 
hors ,  l'autre  de  celles  qui  rentrent  pour  travailler,  par  ce 
moyen  l'ouvrage  va  continuellement  ôc  fans  interruption. 
Ce  font  les  fourmis  ouvrières  ou  fans  fexe  qui  feules  font 
chargées  de  ce  pénible  travail,  les  mâles  &  les  femelles 
ne  frnt  rien.  Ce  font  auffi  ces  mêmes  ouvrières  qui  feront 
pareillement  feules  occupées  de  l'éducation  &  de  la  nour- 
riture des  petits.  Lorfque  la  fourmilière  efi:  creufée  ,  les 
fourmis  s'y  retirent  les  foirs  ,  &  ce  n'eft  qu'après  ce  tra- 
vail fait  qu'elles  penfent  à  manger  ;  jufques-là  on  les  voit 
uniquement  occupées  de  leurs  travaux  ,  pas  une  ne  porte 
de  la  nourriture  à  l'habitation.  Mais  leur  ouvrage  fini  , 
elles  vont  à  la  picorée.  Tout  leur  eft  bon  ,  fruits ,  graines , 
înfedes  morts,  charognes  ,  pain  ,  fucre,  elles  mangent  de 
tout.  Dès  quelles  ont  trouvé  quelque  butin  ,  elles  s'en 
chargent  pour  le  porter  à  la  fourmilière  ,  &  en  faire  part 
à  leurs  compagnes.  On  voit  ces  infeîTtes  porter  ou  tirer 
des  fard'^aux  beaucoup  plus  péfans  qu'eux.  Si  le  morceau 
eit  trop  lourd  ,  les  fourmis  fe  mettent  quelquefois  trois  ou 
quatre  après  ,  ou  bien  elles  le  déchirent  avec  leurs  mâ- 
choires &'  l'emportent  pièce  à  pièce.  Il  fembl»  que  celles 
<]ui  ont  fait  quelque  bonne  découverte  en  faffent  part  à 


424  Histoire    ABRécÉE 

leurs  compagnes.  Eneffet,  dès  qu'elles  font  retourne'esau 
domicile  commun  ,  on  voit  toute  la  fourmilière  fe  mettre 
en  marche  ôc  former  une  efpéce  de  procelTion.  Toutes 
vont  l'une  après  l'autre  prendre  une  part  du  butin  ,  &  elles 
le  rapportent  dans  le  même  ordre  à  Li  fourmilière  ,  en 
formant  uni  autre  bande  qui  n'interrompt  point  la  file  de 
celles  qui  viennent.  Si  dans  la  marche  quelqu'une  vient  à 
périr  par  accidens  ou  autrement,  quelques-unes  empor- 
tent auiTi  tôt  fon  corps  affczloin. 

La  nournture  que  les  fourmis  rapportent  ainfi  à  leuc 
habitation  n'eft  point  mife  en  réierve  ;  elle  eft  confommée 
entr'elles  fur  le  champ,  &  fur-tout  elle  eft  partagée  à  leurs 
petits.  On  trouve  tout  au  plus  dans  le  fouterrain  quelques 
reftes  qui  n'ont  pu  être  mangés  tout  de  fuite  ,  encore  les 
fourmis  les  emportent  -  elles  promptement  dehors  dès 
qu'ils  commencent  à  fermenter  ou  à  fe  gâter. 

Mais  le  principal  foin  des  fourmis  regarde  leurs  petits. 
Ces  infectes  reifemblent  en  cela  aux  abeilles  &  à  beau- 
coup d'autres.  Ils  ne  travaillent  avec  tant  d'ardeur  &  d'ac- 
tivité que  pour  la  propagation  de  leur  efpéce.  Ce  font  les 
femelles  aîiées  qui  dépofent  leurs  œufs.  C'eft  pour  cette 
raifon  qu'on  trouve  ces  femelles  dans  les  fourmilières 
mêlées  avec  les  ouvrières  ,  mais  en  beaucoup  plus  petit 
nombre.  On  les  voit  fur-tout  dans  le  fort  de  l'été,  dans  le 
tems  de  la  ponte.  Dans  les  tems  froids  il  n'y  en  a  aucune , 
toute  la  fourmilière  n'eft  compofée  que  des  ouvrières  qui 
n'ont  point  d'aîles.  Le  feul  travail  des  femelles  eft  de  dé- 
pofcr  leurs  (xuù  ;  les  ouvrières  ont  foin  du  refte.  Ces  œufs 
font  blancs ,  petits  ôc  prefqu'imperceptibles.  Au  bout  de 
quelques  jours  il  en  fort  une  petite  larve  blanche ,  &  fem- 
blable  en  tout  à  un  vermiffeau.  Cette  larve  grodit  beau- 
coup, elle  devient  même  plus  greffe  que  les  fourmis  ,  & 
ce  font  ces  efpéces  de  vermiffeaux  ou  larves  blanches,  que 
l'on  nomme  improprement  œufs  de  fourmis.  Les  ouvriè- 
res ont  les  plus  grands  foins  de  ces  petites  larves.  Com- 
me elles  font  tendres  &  délicates,  elles  ont  attention  vers 

le 


DES     Insectes.  42J 

le  milieu  du  jour  pendant  la  chaleur  de  les  apporter  à 
l'entrée  de  leurs  fouterrains  pour  leur  faire  fenrir  Tinfluen- 
ce  de  Fair  doux.  A  l'approche  de  la  nuit ,  elles  les  repor- 
tent au  fond  de  la  fourmilière  ,  pour  les  garantir  du  froid. 
On  voit  les  fourmis  porter  avec  leurs  mâchoires  ces  lar- 
ves fouvent  beaucoup  plus  grofies  qu'elles ,  fans  cepen- 
dant les  blefler.  Elles  ks  nourriflent  avec  le  même  foin  ; 
dès  qu'elles  ont  été  à  la  picorée  ,  elles  commencent  par 
donner  à  manger  à  ces  petits  ;  pour  elles  ,  elles  ne  man- 
gent qu'après  qu'ils  eh  ont  eu  iuffifamment.  Si  les  vivres 
font  rares  ,  elles  donnent  tout  à  leurs  petits ,  toutes  les 
autres  font  diette.  Aulfi  ces  larves  fi  bien  nourries  croif- 
fent-elles  fort  vite.  Lorfqu'eiles  font  fort  groffes  ,  comme 
elles  n'ont  point  de  pattes  ,  elles  reffemblent  à  une  efpéce 
d'œuf  allongé.  Quelques  Naturalifles  même  ont  cru  que 
ces  prétendus  oeufs  de  fourmis  étoient  des  efpéces  de  co- 
ques qui  renfermoient  leurs  larves  ,  &  croiffoient  avec 
elles.  Quoi  qu'il  en  foit,  lorfque  la  larve  eft  parvenue  à  fa 
groffeur ,  elle  fe  change  en  nymphe.  Swammerdam  alfure 
pofitivement  qu'avant  cette  métamorphofe  ,  la  larve  fe 
file  une  coque  dans  laquelle  la  nymphe  eft  renfermée. 
Pour  moi  je  n'ai  pu  découvrir  aucune  de  ces  coques  dans 
les  fourmilières  :  mais  comme  les  nymphes  font  dans  les 
commencemens  fort  molles  &  prefque  fluides,  elles  font 
enveloppées  d'une  peau  blanche  tendre  ôc  tranfparente , 
qui  a  plus  l'air  d'une  pellicule  que  d'une  coque  filée.  A 
mefure  que  la  nymphe  fe  fortifie  &  prend  de  la  ccnfiften- 
ce  j  cette  peau  qui  paroiffbit  remplie  de  fluide,  fe  colle 
&  s'applique  fur  ks  différentes  parties  de  la  nymphe,  qui 
deviennent  très-reconnoiffables.  Dans  cet  état  on  diftin- 
gue  fur  la  nymphe  toutes  les  parties  de  la  fourmi,  de  mê- 
me que  dans  les  nymphes  des  abeilles ,  des  guêpes  &  de 
plufieurs  autres  infedtes. 

Les  fourmis  ont  pour  ces  nymphes  les  mêmes  foins 
qu'elles  ont  eu  pour  leurs  larves,  fi  ce  n'eft  qu'elles  n'ont 
pas  befoin  de  leur  donner  de  nourriture.  Enfin  lorfque  la 

Tome  II.  Hhh 


^"2.6  Histoire     abrégée 

nymphe  eft  parvenue  à  fa  perfetlion,  elle  quitte  Ton  en- 
veloppe &  devient  un  infecte  [arfait^  une  véritable  four- 
mi ,  aîle'e  fi  elle  eft  mâle  ou  femelle  ,  &  fans  ailes  lorf- 
qu'elle  eft  du  nombre  des  ouvrières.  Swammerdam  pa- 
roît  penfer  que  les  mâles  font  les  feul?  parmi  les  fourmis 
qui  ayent  des  ailes  ,  mais  j'ai  fouvent  trouvé  des  femelles 
ailées,  &  même  des  mâles  ôc  des  femelles  accouplés  en- 
femble  &  tous  les  deux  ailés.  Cet  accouplement  ne  fe  fait 
point  dans  la  fourmilière  ,  c'eft  ordinairement  en  l'air  qu'il 
fe  pafle ,  ôc  ces  infectes  volent  attachés  enfemble  ,  com- 
me nous  l'avons  déjà  dit.  La  femelle  fécondée  va  enfuite 
retrouver  la  fourmilière  pour  y  dépofer  fes  œufs.  Cela 
fait  ,  tous  les  mâles  périlîent ,  ainfi  qu'une  grande  partie 
des  femelles ,  ôc  on  ne  trouve  guéres  que  des  ouvrières 
dans  le  commencement  de  l'hiver.  Dans  cette  mauvaife 
faifon  elles  relient  dans  leur  fouterrain  ,  où  elles  font  en- 
gourdies fans  aucun  mouvement ,  comme  beaucoup  d'au- 
tres infetles  ,  ôc  entaffées  les  unes  fur  les  autres.  On  voie 
par-là  combien  il  fercit  inutile  à  ces  infedes  de  faire  les 
provifions  qu'on  leur  a  attribué  ,  ôc  combien  leur  préten- 
due prévoyance  feroit  mal  entendue  ,  puifque  pendant  le 
froid  ils  font  fans  mouvement  ôc  ne  peuvent  prendre  de 
nourriture.  AuflTi  réellement  ne  font-ils  aucun  amas.  Mais 
dès  que  les  premières  chaleurs  du  printems  fe  font  fentir, 
les  fourmis  commencent  à  fe  réveiller  de  leur  état  léthar- 
gique ,  ôc  elles  fortent  de  leur  demeure  pour  aller  jouir 
de  l'air  ôc  chercher  des  alimens. 

Il  eft  facile  de  juger  par  le  détail  que  nous  venons  de 
donner  ,  à  quoi  fe  réduit  tout  ce  que  l'on  a  avancé  d'ex- 
traordinaire ôc  de  merveilleux  fur  les  fourmis.  Ce  que  l'on 
doit  le  plus  admirer  dans  ces  infeftes,  c'eft  leur  tendreffe 
pour  leurs  petits. 

Les  fourrais  ont  beaucoup  d'ennemis.  Les  oifeaux  de 
différentes  efpéces,,  ôc  beaucoup  d'infedes  leur  font  la 
guerre.  Nous  avons  parlé  de  la  jolie  chaffe  que  leur  fait 
le  fourmilion. 


DES    Insectes.  427 

On  a  cru  pendant  long-tems  que  ces  animaux  portoienc 
une  grande  amitié  aux  pucerons  qu'ils  recherchent, autour 
defquels  ils  s'amaflent ,  &  qu  ils  femblent  lécher  &  caref- 
fer.  Mais  en  parlant  des  pucerons  nous  avons  fait  voir  que 
cette  prétendue  amitié  n'étoit  fondée  que  fur  ce  que  les 
fourmis  font  fort  friandes  d'une  efpéce  de  liqueur  fucrée 
&  mielleufe  que  rendent  les  pucerons  &  dont  fouvent  ils 
font  enduits. 

Quand  aux  efpéces  de  fourmis  dont  nous  allons  donner 
le  détail ,  elles  ne  font  pas  nombreufes  ;  nous  n'eu  con« 
noiffons  que  fix-,  peut-être  y  en  a-t-il  encore  quelques 
autres  que  nous  n'avons  pas  obfervées. 

1.  FORMICA,  nigra ,  alarum  dimldio  fufco. 
La  grande  fourmi  à  ailes  à  moitié  brunes. 

Longueur  7  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cette  fourmi  la  plus  grande  de  celles  que  je  connoifle 
dans  ce  pays-ci ,  eft  toute  noire ,  lifle  ,  mais  peu  luifante. 
Ses  aîles  qui  font  plus  longues  que  fon  ventre,  &  qui  dé- 
bordent le  corps  d'un  tiers ,  ont  leur  moitié  fupérieure  bru- 
ne avec  des  nervures  plus  foncées  ,  &  leur  moitié  infé- 
rieure blanche. 

2.  FORMICA  nlgra  ,  antenals  pedlbufquejlavls. 
La  fourmi  noire  à  antennes  éC  pattes  jaunes. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  -j  ligne. 

Sa  couleur  eft  noire  à  l'exception  de  fes  pattes  &  de 
fes  antennes  qui  font  jaunes.  Ces  dernières  font  environ 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Le  Centre  eft  plus 
luifant  que  le  refte  de  l'infeâe.  Les  yeux  font  aifez  petits , 
comme  dans  toutes  les  efpéces  de  ce  genre.  Les  aîles  qui 
ne  font  guéres  plus  longues  que  le  corps  font  blanches  , 
avec  des  vaiflaux  bruns  dans  leur  partie  fupérieure,  &  un 
point  marginal  brun.  Cette  fourmi  eft  affez  rare. 

3.  FORMICA  fufca  ,  pedlbus  rufis  ,  thorace  macula 
Jlava.  Planch.  i5,  fig.  ^. 

Hhhij 


t^ 


428  Histoire    abrégée 

La  fourmi  brune  à  pattes  fauves. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  y  ligne. 

Je  foupçonne  cette  efpéce  d'être  la  même  que  M.  Lin- 
nxus  a  déiignée  fous  le  nom  àç formica  magna  faun.  fuec. 
n.  idi?  >  &  que  Raj  appelle  hippornyrmex ^  page  6g  de 
fon  hiftoire  des  infecles.  Quoi  qu'il  en  foit  ,  la  nôtre  eft 
toute  d'une  couleur  brune  noirâtre  à  l'exception  de  fes 

f)artes  qui  font  rougeâtres ,  &  d'une  tache  de  même  cou- 
eur  prefque  quarrée  ,  divifée  en  deux  vers  le  haut  qui  fe 
trouve  fur  le  corcelet.  Le  devant  de  ce  corcelet  eft  aufli 
un  peu  rougeâtre.  Les  ailes  plus  longues  que  le  ventre, 
font  veinées  de  brun  dans  leur  partie  fupérieure.  Les  mâ- 
les de  cette  efpéce  n'égalent  pas  la  cinquième  partie  de 
la  grofT-jur  de  leurs  femelles. 

,     4.  F  O  R  M  1  C  A  fufca  ,  thorace  fidvo. 

»"    _  ^  Lin^î./aun.yùîc.  n.  1020.  Formica  rufa. 

^   '-•'m.^1.  Linn.jyjî.  nat.  edit.  10 ,    p.  580,72.   2.  Formica  thorace  compreiïb  ferrugi- 

{  O  ^  "h  "^'^  '  '^spite  abdomincque  nigris. 

Raj.  inf.p.  6<}.  Formica  média  rubra, 
Aà.  Stockholm,  1741  >  p.  3?.  PilT-myror. 

1^  La  fourmi  brune  ,  à  corcelet  fauve. 

\0j>  0  .  Longueur  3  lignes.  .  Largeur  f  ligne. 

La  partie  poftérieure  de  fa  tète ,  fon  ventre  &  fes  pat- 
tes font  de  couleur  brune.  Le  devant  de  fa  tête  &  fon 
corcelet  font  d'un  fauve  jaunâtre.  Cette  efpéce  eft  une 
des  plus  communes  dans  les  jardins. 

5.  FORMICA  fufca.  Linn.  faun.  fuec.  n.  1021. 

Linn.  fyfi.  nat.  eâit.  io  ,  p.  ç  80  ,  n.  3 .  Formica  cinereo-fufca ,  tibiis  pallidis» 
Raj.  inf.v.  69.  Formica  média,  nigro  colore  fplendenj. 
ASl.  Stockhol.  1741 ,  p.  40  ,  Swart  -  myror. 

^  Q  Q'2.  -^^  four-mi  toute  brune. 

Longueur  %  ^  lignes.     Largeur  {  ligne.  * 

Sa  couleur  eft  toute  brune.  Elle  eft  fort  lifTe  &  luifante. 
Ses  ailes  débordent  fon  ccrps  de  près  de  moitié  :  elles  font 
blanches  &  leurs  nervures  ne  font  prefque  point  marquées. 


*  DES  Insectes.         ^2p 

(?.  FORMICA  atra.  Linn.  faiin.  fuec.  n.  1 023. 
Linn.fyjl.  nat,  edit.  10,  p.  î8o  ,  n.  4.  Formica  tota  nigra  nitida,  tibiis  clne- 


'Raj.  inf.  p.  f'9.  Formica  minor  e  fufco  nigricans,  "  G    \Jtt  f  F»    I   O  ITJ  .  'jLJ 

^i2.  ^rofMoi.  1741  ,p,  41.  Sma-myror.  / 


rafcentibus.  1         a>  .-,-.  _    / 

r  e  fufco  nigricans.  tl  S    V_J  C  f  F .   i   OTTi  .J.U 

i-myror. 

La  fourmi  toute  noire,  . 

Longueur  i  ^  Ugnf.    Largeur  | /i^n«.  Lv^  -Ç^  l ctTy-f-c  /on /?  --    [08 

Elle  eft  toute  noire  &  peu  luifanre.  Ses  aîles  débordent     ^  /  ^' 

le  ventre  déplus  de  moitié  ^  &  font  un  peu  brunes  dans-^-'  ^    --l0<: 

leur  partie  fupérieure. 

^^  Il  faut  remarquer  que  les  dimenfions  que  nous 
avons  données  des  différentes  efpéces  de  fourmis  ,  font  ^^/T  y 

toutes  prifes  fur  celles  qui  font  ailées,  ôc  particulièrement  ^    "  ^ 

fur  les  femelles  qui  font  les  plus  grandes.  Les  mâles  ÔC 
les  mulets  font  beaucoup  plus  petits. 


4îo  Histoire    abrégée 


SECTION   CINQUIÈME. 


INSECTES     DIPTERES. 

0  u 

INSECTES    A    DEUX    AILES. 

X  OUS  les  infeftes  que  nous  avons  examinés  dans  les 
fedions  précédenies  ,  ont  quatre  ailes  ,  foit  que  toutes  les 
quatre  foient  minces  &  tranfparentes  ,  foit  que  les  deux  ai- 
les fupérieures  foient  e'pailfes^  dures  ,  opaques  &  forment 
des  efpéces  d  étuis  com^le  dans  les  coléoptères.  Les  petits 
animaux  que  renferme  cette  cinquième  fedion  ,  différent 
des  autres  en  ce  qu'ils  n'ont  que  deux  aîles.  Ce  caradere 
facile  à  appercevoir ,  les  diftingue  aifément ,  6c  leur  a  fait 
donner  le  nom  de  diptères  ,  in/ecla  diptera ,  qui  veut  dire 
infeftes  à  deux  ailes. 

Ces  infedes  font  compofés  ,  comme  la  plupart  des  au- 
tres ,  de  trois  parties  principales  ;  favoir ,  la  tête ,  le  corce- 
let  &  le  ventre. 

Dans  la  tête  ,  on  remarque  d'abord  les  deux  gros  yeux  à 
refeau  plus  ou  moins  grands  ,  fuivant  les  différens  genres  , 
mais  qui  d'ailleurs  n'ont  rien  de  particulier  dans  les  infec- 
tes de  cette  fe£lion  ,  fi  cependant  on  en  excepte  le  genre 
des  taons  ,  dont  les  yeux  font  remarquables  par  leurs  cou- 
leurs. Ces  nuances  différentes  des  yeux  des  taons  ,  fe  per- 
dent &  difparoiffent  lorfque  finfefte  eft  mort  ,  enforte 
qu'on  ne  peut  les  appercevoir  fur  le  fec.  Mais  lorfque 
l'animal  efl  vivant  ,  on  voit  différentes  rayures  rouges  , 
jaunes  &  verdâtres  qui  panachent  l'œil  en  formant  des 
efpéces  de  canelures. 

Outre  ces  deux  grands  yeux  à  refeatr ,  la  plupart  de  ces 
infe£les  ont  les  petits  yeux  liffes  dont  nous  avons  déjà  par- 
lé. Il  y  a  cependant  deux  genres  fur  lefquels  il  n'en  paroît 


D  E  s      I  K  s  E  C  T  E  s.  '4,3  1 

aucun,  celui  des  coufins  ôc  l'hippobofque.M.  de Reaumur 
prétend  auffi  dans  un  endroit  de  fon  Ouvrage  ,  que  les 
tipules  en  font  dépourvues.  Néanmoins  je  les  ai  apperçus 
fur  ces  infectes.  Ainfl ,  à  l'exception  du  coufin  &  de  l'hip- 
pobofque  ,  tous  les  autres  genres  de  cette  fetlion  ont 
des  petits  yeux  liflTes.  Ces  yeux  font  placés  fur  la  partie 
poflérieure  de  la  tête,&  je  les  ai  toujours  obfervés  au  nom- 
bre de  trois  fur  les  infedes  à  deux  ailes ,  ni  plus  ni  moins, 
quoique  de  grands  Naturaliftes  en  ayent  attribué  jufqu'à 
quatre  à  certaines  mouches  &  deux  feulement  à  d'autres. 

Les  antennes  varient  beaucoup  dans  cette  fedion  ,  aufli 
font-elles  une  partie  confidérable  du  caradere  de  ces  in- 
fetles.  La  mouche ,  le  ftomoxe  &  la  volucelle  nous  en 
offrent  qui  font  d'une  forme  particulière  ,  &  qui  ne  ref- 
femblent  en  aucune  façon  à  celles  des  infettes  que  nous 
avons  vus  jufquici.  Dans  ces  différens  genres,  l'antenne 
eft  compofé  de  quelques  articulations  dont  les  premières 
font  petites  ôc  courtes  ,  ôc  la  dernière  qui  eft  grande  ,  lar- 
ge ôc  a^  platie  forme  une  efpéce  de  palette.  Outre  cette 
fmguiiere  configuration  ,  on  voit  partir  latéralement  de 
l'avant  dernier  anneau  de  cette  antenne  une  efpéce  de 
poil  ,  qui  dans  les  unes  eft  lifTe  Ôc  velu  dans  les  autres.  Le 
genre  du  bibion  a  encore  des  antennes  dont  la  forme  mé- 
rite d  être  examinée.  Elles  font  compofées  d  anneaux  ap- 
platis  &  lenticulaires  enfilés  par  leur  milieu  ,  ce  qui  les  fait 
reffembler  à  ces  anciens  ifs  découpés  qu'on  voit  encore 
dans  quelques  jardins.  Toutes  ces  antennes  différentes 
font  placées  fur  le  devant  de  la  tête.  11  y  a  cependant  un 
genre  ,  c'eft  celui  de  la  nemotele  ,  où  les  antenne«  ne  pa- 
roiffent  pas  pofées  fur  la  tête  même  ,  mais  fur  une  efpéce 
de  bec  ou  gaine  pointue  qui  couvre  la  trompe  ôc  lui  fert 
d'étui. 

La  bouche  eft  de  toutes  les  parties  de  la  tête  celle  qui 
varie  le  plus  parmi  les  genres  de  cette  fe£tion.  Nous  en 
avons  auffi  tiré  un  des  principaux  caractères.  Quelques  in- 
fedes,  comme  l'œllre ,  paroifl'ent  n'en  point  avoir  du  tout  y 


432  Histoire    abrécée 

on  iipperçoit  fei^lement  au  devant  de  la  tête  trois  petits 
points  noirs  qui  pc.i-oiffent  tenir  lieu  de  la  bouche  ^  mais  qui 
ne  peuvent  fervir  à  ces  infetles  pour  prendre  de  la  nourri- 
ture. Auffi  n'en  prennent-  ils  point  lorfqu'ils  font  devenus 
infedes  parfaits.  Dan^  ce  dernier  état ,  ils  ne  vivent  que 
fort  peu  de  tems ,  aiîez  feulement  pour  s'accoupler  ôc  dé- 
pofer  leurs  aufs,  après  quoi  ils  périlTent  fans  avoir  pris 
aucune  nourricure  ,  &  fans  avoir  eu  befoin  d'en  prendre. 
D'autres  infe£les  ,  comme  l'afiie  ,  le  ftomoxe  ,  le  ccufin  , 
ont  à  la  bouche  une  trompe  fimple  plus  ou  moins  ^igue  , 
creufe  en -dedans  f  avec  laquelle  ils  favent  piquer  le9»ani- 
maux  &  pomper  le  fang  qui  leur  fert  de  nourriture.  La 
trompe  de  quelques-autres  eft  plus  finguliere.  C'eft  un 
corps  flexible  ,  membraneux  ,  creux  en-dedans  ,  ouvert 
par  le  bout ,  qui  peut  fe  gonfler  ,  fe  dilater  ,  &  s'appliquer 
plus  ou  moins  fortement  aux  différens  corps  qu'il  rencon- 
tre. Cette  trompe  paroît  refl'embler  en  petit  à  celle  de 
l'éléphant.  L'infecte  fait  l'étendre ,  la  raccourcir ,  la  ployer 
en  différens  fens  ,  à  caufe  de  fa  grande  flexibilité.  Beau- 
coup d'infectes  de  cette  feclion  font  pourvus  d'une  pareille 
trompe.  Elle  eft  nue  &  fimple  dans  la  mouche  ,  dans  la 
mouche-armée  ,  dans  le  fcatopfe  ,  &  ces  infeftes  la  reti' 
rent  feulement  dans  une  fente  qui  eft  au-devant  de  leur 
tête.  Dans  la  volucelle  &  la  nemotele  j  il  y  a  une  efpéce  de 
bec  dur,  ou  une  gaine  avancée  fous  laquelle  cette  trompe 
fe  loge.  Enfin  dans  le  taon  qui  eft  pourvu  d'une  pareille 
trompe,  on  obferve  des  corps  durs  blanchâtres  &  pointus, 
des  efpéces  de  grolfes  dents  qui  l'accompagnent  à  droite 
&  à  gauche  ,  ôc  dont  l'infefte  fe  fert  pour  mordre  forte- 
ment ,  &  pouvoir  enfuite  fuccer  le  fang  des  animaux  qu'il 
a  mordus.  Enfin  la  dernière  efpéce  de  bouche  eft  celle 
des  tipules  &  des  bibions  qui  eft  accompagnée  de  ces  bar- 
billons que  nous  avons  déjà  recnarqués  à  la  bouche  de 
quelques  -  autres  infettes.  Dans  ceux-ci  ils  font  longs  , 
compofés  de  plufieurs  pièces  articulées  enfemble  &  au 
nombre  de  quatre ,  deux  de  chaque  côté. 

Parmi 


DES     Insectes.  455 

Parmi  des  infe£tes  qui  fe  reflemblent  aflez  &  qui  appro- 
chent les  uns  des  autres  ,  on  eft  étonné  de  rencontrer  au- 
tant de  variété  par  rapport  à  la  conformation  de  la  bouche, 
qui  eft  une  partie  Ci  eflentielle  à  l'animal.  On  n'en  fera  pas 
cependant  furpris,  quand  on  fera  attention  à  la  différence 
de  la  nourriture  propre  à  ces  différens  infedes.  La  nature 
les  a  tous  pourvus  d'une  bouche  la  plus  convenable  pour 
prendre  l'aliment  qui  leur  eft  deftiné.  L'œftre  n'en  prend 
point ,  il  n'a  point  de  bouche  ,  à  peine  apperc^oit-on  quel- 
ques traces  qui  défignent  l'endroit  011  elle  devroit  fe  trou- 
ver. Le  taon  ,  le  coufin ,  l'afde ,  l'hippobofque  &  le  fto- 
moxe  fe  nourrirent  du  fang  des  animaux  qu'ils  piquent  6c 
qu'ils  incommodent  fouvent  beaucoup  :  il  leur  falloir  un 
inftrument  fort  ôc  long  qui  pût  percer  la  peau  fouvent 
très-dure  des  grands  animaux  ,  &  pénétrer  a  travers  fon 
épaiffeur,  jufqu'aux  vaiffeaux  fanguins  qui  rampent  deffoiis. 
La  mouche  ,  la  volucelle ,  le  fcatopfe  &  quelques -autres 
font  moins  carnafliers  :  ils  fe  nourriffent  de  matières  plus 
tendres  ,  prefque  fluides  &  qui  font  à  leur  portée.  Une 
Ample  trompe  leur  fuffit  pour  fuccer  des  nourritures  pref- 
que liquides.  On  voit  par  ce  court  détail  que  nous  pour- 
rions facilement  étendre  ,  que  ces  petits  animaux  ont  tous 
reçu  la  conformation  la  plus  propre  à  leur  manière  de 
vivre  ,  6c  plus  on  étudiera  l'hiftoire  des  infedes  ,  plus  on 
fera  convaincu  de  cette  vérité. 

Le  corcelet  eft  la  féconde  partie  du  corps  des  infetles  de 
cette  fetlion.  Il  fuit  la  tête  ,  à  laquelle  il  eft  attaché  par  uij 
petit  étranglement  tellement  conftruit ,  que  la  tête  tourne 
fur  le  corcelet  comme  fur  un  pivot.  C'eft  une  efpéce  de 
col  court  6c  délié  comme  un  fil.  La  forme  du  corcelet  va- 
rie peu  dans  ces  différens  infedes  ,  il  eft  feulement  plus  ou 
moins  arrondi.  Celui  du  coufin  6c  de  la  tipule  feft  telle- 
ment ,  que  ces  infectes  font  comme  boffus.  Mais  ce  même 
corcelet  mérite  d'être  confidéré  par  beaucoup  d'autres  en- 
droirs.  D'abord  on  voit  à  fa  partie  inférieure  les  origines 
des  C\x  pattes  dont  ces  animaux  font  pourvus  ,  qui  toutes 
Tome  II.  lii 


454  Histoire     abrégiée 

■partent  du  corcelet.  Sur  fes  côtés  ,  on  apperçolt  quatre 
iligmates,  deux  de  chaque  côté,  un  plus  haut,  l'autre  plus 
bas  ,  ôc  enfin  fur  le  dos  vers  la  pointe  du  corcelet  font  atta- 
chées les  deux  ailes.  Examinons  maintenant  ces  différentes 
parties  en  détail. 

Les  pattes  dans  tous  ces  infedes  font  au  nombre  de  fix 
&  rangées  par  paires.  Elles  font  compofées  de  trois  parties, 
comme  dans  les  autres  infedes  que  nous  avons  examinés 
jufqu'à  préfent  ;  favoir,  la  cuilTe,  la  jambe  &  le  pied.  Les 
deux  premières  de  ces  parties  n'ont  rien  de  remarquable  , 
mais  la  troifiéme ,  ou  le  pied  que  nous  appelions  aufîi  le 
tarfe,eft  compofée  de  cinq  pièces  ou  articles  dans  tous  les 
infedes  de  cette  fedion.  Ce  nombre  dans  tous  eft  unifor- 
me 5  au  lieu  que  dans  les  fedions  précédentes  il  varie  ,  & 
cette  variété  nous  a  même  fervi  à  divifer  ces  fedions  en 
ordres  différens.  Le  dernier  article  du  tarfe  dans  tous  ces 
infedes,  eft  garni  d'efpéces  dégriffés  ou  onglets  crochus, 
au  nombre  de  deux  dans  la  plupart,  &  de  quatre  ou  de  lix 
dans  les  hippobofques.  De  plus  ,  ce  dernier  anneau  a 
encore  une  particularité  ,  du  moins  dans  un  très-grand 
nombre  d'animaux  de  cette  fedion  :  c'eft  qu'en-deflbus  il 
eft  garni  d'efpéces  de  pelottes  ou  éponges  qui  fervent  à 
l'infede  à  appliquer  intimement  fa  pâtre  fur  les  corps  les 
plus  liffes  ,  ôc  à  le  foutenir  dans  une  polition  perpendicu- 
laire, dans  laquelle  il  fembleroit  devoir  tomber.  Quelque 
lifTe  ,  quelque  poli  que  nous  paroiffe  un  corps  ,  une  glace 
par  exemple  ,  il  a  une  infinité  de  petites  cavités  &  inégali- 
tés que  le  microfcope  fait  appercevoir.  Ces  pelottes  molles 
des  pattes  qui  peuvent  fe  gonfier  ôc  fe  retirer,  fe  moulent 
aux  inégalités  de  la  furface  des  corps  ,  ôc  cette  application 
intime  produit  une  forte  adhéfion  ,  à  peu  près  comme 
deux  hemifpheres  dont  les  furfaces  font  très- unies  ,  étant 
appliqués  l'un  contre  l'autre  ,  fe  tiennent  fortement  par  le 
contad  intime,ôc  ne  peuvent  être  féparés  qu'avec  beaucoup 
de  peine.  C'eft  à  l'aide  de  ces  pelottes  que  les  mouches  , 
par  exemple,  marchent  fermement  le  long  des  glaces ,  ôc  fe 


DES    Insectes;.  457 

tiennent  même  pofées  contre  le  haut  d'un  plancher  fans  fe 
laifler  tomber. 

Ces  pattes  font  extrêmement  longues  ôc  fines  dans  quel- 
ques-uns de  ces  infedes.  Les  coufnis  ôc  certaines  tipules 
les  ont  démefurément  grandes  ,  au/lî  longues  que  celles 
des  faucheurs.  Elles  le  font  même  tellement  dans  certaines 
tipules  ,  qu'à  peine  paroiflent-elles  pouvoir  porter  leur 
corps,  qui  balance  perpétuellement  lorfque  ces  infedes 
font  en  repos  &  pofés  fur  leurs  pattes. 

Nous  avons  déjà  vu  que  les  ftigmates  qui  fervent  à  la 
refpiration  des  infedes ,  font  au  nombre  de  quatre  fur  le 
corcelet  de  la  plupart.  Ils  font  très-marqués  ôc  très-diflinds 
fur  les  infedes  de  .cette  fedion.  Comme  le  corcelet  dans 
le  plus  grand  nombre  de  ces  petits  animaux  eft  aflez  liffe ,  il 
lailTe  appercevoir  ces  ftigmates  ,  qui  reffemblent  à  des 
efpéces  de  boutonnières  pofées  un  peu  en  biais  ,  ôc  qui 
font  au  nombre  de  deux  de  chaque  côté  du  corcelet.  On  les 
voit  très-bien  dans  la  mouche  commune  ,  du  moins  le  ftig- 
mate  fupérieur ,  car  pour  celui  d'en  -  bas  l'aîle  en  dérobe  la 
vue  en  partie. 

Enfin  la  partie  la  plus  remarquable  du  corcelet ,  c'eft  l'o- 
rigine des  ailes.  Ces  aîles  au  nombre  de  deux  feulement 
naiifent  de  l'extrémité  de  la  partie  fupérieure  du  corcelet. 
Elles  font  minces  ,  claires  ôc  tranfparentes  comme  du  talcy 
ornées  feulement  de  quelques  nervures.  Il  n'y  a  que  les  aî- 
ks  des  confins  fur  lefquelles  on  apperçoit ,  fur- touyi  l'aide 
de  la  loupe,  quelques  petites  écailles  femblablejlRcelles 
dont  les  aîles  des  papillons  ôc  des  phalènes  font  a»9l^ertes, 
mais  beaucoup  plus  petites  ôc  pofées  feulement  le  long 
des  nervures.  Sous  l'origine  des  ailes  ,  ces  petits  animaux 
ont  une  partie  qui  eft  particulière  aux  infedes  de  cette  fec- 
tion  ,  ôc  qui  fe  trouve  conftamment  dans  tous  les  genres 
qui  la  compofent..On  a  donné  à  cette  partie  le  nom  de  ba- 
lancier ,  ôc  réellement  elle  reffemble  tout- à -fait  à  un 
balancier.  C'eft  un  petit  ftilet  mince  plus  ou  moins  long  , 
dont  l'extEémité  eft  t^minée  par  une  tête  ou  efpéce  de 

I  i  i  ij 


43^  Histoire     abrégée 

boule.  Ce  balancier  a  un  mouvement  alTez  vif,  &  l'infeéle 
le  met  fouvent  en  adion.  Quelques  Naturaliftes  l'ont  fait 
entrer  avec  raifon  dans  les  caraderes  des  infe£tes  à  deux 
aîles ,  d'autant  plus  qu'il  efl;  particulier  à  ces  infeâes.  Mais 
comme  les  deux  ailes  de  ces  infedes  fuffifent  pour  ies  faire 
reconnoître  ,  Ô&  que  ce  caractère  eft  ailé  à  appercevoir  , 
nous  n'avons  pas  cru  devoir  parler  du  balancier  &  multi- 
plier les  lignes  caraèlériftiques.  Quant  à  l'ufage  de  cette 
partie  fi  efTentielle  aux  infedes  à  deux  ailes  ,  c  eft  ce  qu'il 
ne  nous  eft  pas  aifé  de  déterminer.  Ce  balancier  tient-il 
lieu  dans  ces  infedes  des  deux  ailes  qui  femblent  leur  man- 
quer &  qui  fe  trouvent  dans  les  fedions  précédentes  ?  Ou 
bien  leur  !ert  il  de  contrepoids  pour  garder  léquilibre  lorf- 
qu  ils  volent ,  à  peu  près  comme  ces  bâtons  armés  de  poids 
par  les  bouts  dont  fe  fervent  les  danfeurs  de  corde  pour  fe 
îbutenir.  C'eft  ce  qu'ont  penfé  plufieurs  Naturalilles  ,  à 
caufe  de  la  figure  de  ces  balanciers ,  quoique  leur  petiteffe 
femble  démentir  cet  ufage  :  peut-être  ont-ils  été  donnés  à 
l'infede  pour  exciter  le  bourdonnement  qu'il  produit  en 
volant. 

Quoi" qu'il  en  foit,  ces  balanciers  s'apperqoivent  au  pre- 
mier coup  d'œil  dans  les  tipules  6c  les  coufms  ,  où  ils  font 
grands  6c  à  découvert.  Dans  la  plupart  des  autres  infedes , 
il  faut  les  chercher  pour  les  voir.  Ils  font  fouvent  recou- 
verts par  une  efpéce  de  petit  aîleron  qui  fe  trouve  fous  l'o- 
rigine de  l'aile.  Cet  aîleron  relfemble  au  commencement 
d'une  a^  qui  auroit  été  tronquée  près  du  corcelet.  C'eft 
une  meinbrane  dure,  blanchâtre  qui  eft  tournée  6c  recour- 
bée ,  6c  qui  forme  fouvent  une  cavité  femblable  à  un  cuil- 
leron.  Dans  les  infedes  qui  font  pourvus  de  cette  partie  , 
c'eft  ordinairement  fous  le  cuilleron  qu'eft  placé  le  balan- 
cier. Nous  ne  connoiflbns  pas  plus  certainement  l'ufage 
de  cette  partie  que  celui  du  balancier.  Quelques  Natura- 
iirtes  l'ont  comparée  à. une  efpéce  de  tambour  fur  lequel  le 
balancier  frappe  continuellement  ,  ce  qui  produit ,  à  ce 
qu'ils  prétendent ,  le  bourdonnement  que  l'infede  fait  en 


DES    Insectes;  437 

volant.  Mais  Ci  iVileron  doit  avoir  un  pareil  ufage  ,  com- 
ment expliquer  le  méchanifme  du  bourdonnement  que 
produifent  les  coufuis  qui  n'ont  qu'un  balancier  fans  aile- 
rons. 

Outre  les  parties  que  nous  avons  remarquées  dans  le 
corcelet  ^  ôc  qui  font  communes  à  tous  les  infettes  de 
cette  fetiion  ,  il  y  en  a  encore  d'autres  qui  ne  fe  rencon- 
trent que  dans  le  feul  genre  de  la  mouche-  armée  ,  &  qui 
ont  fervi  à  la  dénommer  &  à  la  caradérifer.  Ce  font  des 
pointes ,  des  efpéces  d't^pines  affez  fortes  &  pointues  qui 
fe  trouvent  au  bas  de  la  partie  fupérieure  du  corcelet ,  6c 
qui  varient  pour  le  nombre  fuivant  les  différentes  efpéces  de 
ce  genre.  Dans  la  plupart  de  ces  efpéces  il  n'y  en  a  que 
deux  5  quelques-unes  au  contraire  en  ont  jufqu'à  fix.  Nous 
parlerons  plus  au  long  de  cette  partie  ,  en  examinant  le 
genre  des  mouches-armées  en  particulier. 

Le  ventre  eft  la  troifiéme  6c  dernière  partie  du  corps 
des  infedes.  Dans  ceux  que  nous  examinons ,  il  n'offre  rien 
de  particulier.  Il  eft  compofé  de  plulieurs  anneaux  qui  ont 
chacun  deux  ftigmates  ,  un  de  chaque  côté  ,  un  peu  en- 
deff'ous  ,  à  la  jondion  de  la  partie  fupérieure  de  1  anneau 
avec  l'inférieure.  Car  l^s  anneaux  du  ventre  ne  font  pas 
circulaires  &  d'une  feule  pièce  ;  mais  ils  font  formés  de 
deux  pièces  ou  demi-anneaux  ,  un  en-defl^us  du  ventre  , 
l'autre  en-deflfous  qui  fe  joignent  fur  les  côtés.  Cette  con- 
formation donne  au  ventre  de  l'infede  la  liberté  de  groffic 
&  de  s'étendre  lorfqu'il  eft  rempli  d'œufs  ,  ce  qu'il  ne 
pourroit  pas  faire  aifément ,  fi  les  anneaux  fermes  qui 
le  compofent  étoient  d'une  feule  pièce.  La  grolTeur  &  la 
longueur  du  ventre  varie  fuivant  les  diliérens  genres  de 
cette  fedion  ,  6c  même  dans  les  efpéces  différentes  du 
même  genre.  Cependant  en  général  il  n'eft  pas  fort  allon- 
gé ,  fi  ce  n'eft  dans  deux  genres  feuls  ,  celui  des  tipules  6c 
celui  des  confins  qui  ont  le  ventre  long  6c  cylindrique.  On 
verra  par  la  fuite  que  ces  deux  genres  ont  beaucoup  de 
rapport  enfemble. 


43  8  HlSTTarKE       A  B  R  f  C.  É  E 

Les  larves  qm  produifenr  las  difFérens  infe£ïes  de  cette 
fetlion  ne  laiiTent  pas  que  de  varier  entr'elles  pour  leur 
forme.  La  plus  grande  partie  de  ces  larves  reflemble  à  des 
efpéces  de  vers  mois  ,  fans  pattes  ,  &  dont  la  tête  n'eft 
point  écailleufe  ,  mais  aufTi  moile  que  le  refte  du  corps ,  ôc 
n'a  pas  de  figure  confiante  ,  enforte  qu'elle  groiTit  &  s'al- 
longe en  différens  fens ,  fuivant  que  Pinfe6te  la  dirige.  On 
n'apperçoit  fouvent  point  d'yeux  à  cette  tête  ,  mais  elle  eft 
pourvue  d'une  bouche  ,  tantôt  en  forme  de  fimple  fucçoir, 
tantôt  armée  de  crochets  ou  d'une  efpéce  de  dard.  Comme 
ces  larves  font  la  plijpart  dépourvues  de  pattes  ,  elles  ne 
font  que  ramper  :  elles  gonflent  leurs  anneaux  poftérieurs 
&  les  raccourcirent,  ce  qui  fait  avancer  leur  train  de  der- 
rière ,  &  enfuite  après  l'avoir  fixé  ,  elles  allongent  les 
anneaux  de  devant  ôc  les  fixent  pour  attirer  de  nouveau 
leur  partie  poftérieure.  Quelques  unes  font  aidées  dans 
cette  efpéce  de  marche  affez  lente ,  par  quelques  mamme- 
lons  qu'on  remarque  en-  delTous  de  leur  corps  ôc  qui  fem- 
blent  tenir  lieu  de  pattes.  Toutes  ces  larves  ont  plufieurs 
fligmates  qui  leur  fervent  à  pomper  l'air.  Ordinairement 
on  en  remarque  deux  à  la  partie  antérieure  de  leur  corps  , 
un  de  chaque  côté  ,  ôc  deux  autres  plus  grands  à  la  partie 
poftérieure..  Ces  derniers  ont  fouvent  une  configuration 
iînguliere.  Nous  détaillerons  ces  différences  dans  l'examen 
de  chaque  genre  ,  ôc  on  appercevera  en  même  tems  la 
caufe  de  cette  différente  conftrudion  qui  dépend  ordinai- 
rement du  genre  de  vie  de  l'infede.  La  plupart  de  ces  lar- 
ves ,  tant  qu'elles  font  dans  ce  premier^ état  ne  changent 
point  de  peau  ,  comme  font  celles  des  autres  infeâes  que 
nous  avons  examinés  jufqu'ici  ;  mais  lorfqu'elles  font  par- 
venues à  leur  grolfeur ,  le  plus  grand  nombre  s'enfonce  en 
terre  pour  s'y  métamorphofer.  La  manière  dont  ces  larves 
s'y  changent  en  nymphes  ,  diffère  un  peu  de  tout  ce  que 
nous  avons  vu  jufqu'à  préfent.  D'abord  la  larve  fe  retire , 
prend  une  figure  ronde  allongée  qui  approche  beaucoup 
de  celle  d'un  œuf.  Pour  lors  fa  peau  devient  brune  ,  fe 


DÉS     Insectes.  459 

durcit ,  &  acquiert  une  confiftance  aflez  forts  peur  former 
une  efpéce  de  coque  folide  &  moins  grofle  que  la  larve. 
L'infede  fetrouve  ainfi  renfermé  dans  une  ve'ritable  coque 
formée  de  fa  propre  peau  ;  c'eft-là  qu'il  prend  une  autre  fi- 
gure. D'abord  il  ei\  mollafie  ôc  refiemble  à  une  efpéce 
d'oeuf  mol  ôc  blanc.  Quelques  Naturalises  ont  donné  à 
l'infecls  dans  cet  état  le  nom  àc  boule  allongée.  Dans  ce 
tems  on  ne  diftingue  aucune  des  parties  de  l'mfeiSte  ,  tout 
ell:  confus ,  &  fi  l'on  ouvre  la  coque  ^  ce  qu'elle  contient  ne 
reffemble  nullement  à  une  nymphe.  Mais  après  quelques 
jours  ,  cette  efpéce  de  boule  fe  raffermit ,  on  commence  à 
y  diftinguer  quelques  parties  de  l'infede  parfait  qui  en 
doit  venir ,  ôc  enfin  ces  parties  fe  développant  fucceffi- 
vement,  on  parvient  à  appercevoir  dans  la  nymphe  tous 
les  membres  différens  de  linfefle  parfait  auquel  il  ne  man- 
que qu'une  certaine  conliftance.  Lorfqu'il  Ta  acquife ,  l'in- 
fèfte  ouvre  cette  coque  dans  laquelle  il  eft  renfermé  ,  en 
faifant  fauter  fa  partie  fupérieure  ,  comme  une  efpéce  de 
calotte  ,  qui  fouvent  en  fe  détachant  fe  fépare  en  deux 
demi-calottes.  Telle  eft  en  général  la  manoeuvre  qu'em- 
ployent  la  plupart  des  infecles  de  cette  fettion  pour  fe  mé- 
tamorphofer  ,  &  fur  laquelle  nous  allons  faire  quelques 
réflexions. 

Nous  avons  dit  que  les  larves  de  ces  infeÊbes  avoient 
ordinairement  deux  ftigraates  antérieurs  ,  &  deux  autres 
plus  grands  à  leur  partie  poftérieure.  Ces  derniers  varient 
prodigieufement  dans  les  différens  genres ,  &  même  dans 
les  différentes  efpéces  de  cette  fedion.  Tantôt  ces  ftigma- 
tes  font  nuds  &  (impies  ;  tantôt  ils  font  larges ,  ôc  l'ouver- 
ture de  chacun  paroît  renfermer  en-dedans  trois  petits 
trous  ou  trois  petits  ftigmates  contenus  dans  une  même 
cavité  médiocrement  profonde.  D'autres  fois  ,  on  remar- 
que que  le  bord  de  cette  ouverture  des  ftigmates  porté- 
rieurs  eft  relevée  en  bourrelet,  pour  les  défendre  du  con- 
tatt  des  matières  vifqueufes  ôc  à  demi-fluides  ,  au  milieu 
defqueiles  vivent  phîTieurs  de  ces  infecles  ;  dans  d'autres- 


44°  Histoire     ab  RÛci  e 

les  ftigmates  font  élevés  ,  promiaens  ôe  forment  des  efpé- 
ees  de  petites  cornes ,  dont  l'extrémité  eft  ouverte  &  don- 
ne paflTage  à  l'air  que  refpire  l'animal.  Enfin  dans  les  larves 
de  plufieurs  tipules  ,  ces  ftigmates  poftérieurs  font  accom- 
pagnés d'appendices  charnues  quelquefois  fort  longues. 

Lorfque  ia  larve  fe  métamorphofe  &  que  fa  peau  de- 
vient une  coque  dure  &  folide  dans  laquelle  i'infede  eft 
renfermé  ,  il  fe  fait  beaucoup  de  changemens  dans  la  forme 
de  l'infeâe.  La  coque  a  des  ftigmates  comme  la  larve ,  il  y 
en  ^deux  ou  quatre  à  la  partie  antérieure  &  deux  autres  à 
la  poftérieure.  Mais  fouvent  les  larves  qui  avoient  des 
efpéces  de  cornes  à  leurs  ftigmates  les  perdent  en  fe  chan- 
geant en  coques  ,  &  celles  qui  n'en  avaient  point  en 
acquièrent.  On  voit  ces  petites  coques  donr  les  unes  ont 
deux  ou  quatre  cornes  antérieurement  ,  &  d'autres  quel- 
ques-unes poftérieurement.  Ce  changement  paroît  d'abord 
difficile  à  fe  faire  ;  auffi  l'eft-  il  réellement ,  &  on  ne  con- 
çoit pas  conmient  l'infefte  peut  l'exécuter.  Pour  le  com- 
prendre ,  il  faut  regarder  la  peau  de  la  larve  qui  devient 
une  coque  ,  comme  une  efpéce  d'habillement  l;;rge  que 
porteroit  une  perfonne  6c  dont  elle  retireroit  fa  tête  &  fes 
bras  pour  s'envelopper  dedans  comme  dans  un  fac.  La 
larve  ici  fait  la  même  chofe.  Elle  retire  de  dedans  les 
avances  &  les  éminences  que  forme  fa  peau  ,  les  cornes 
de  fes  ftigmates.  La  peau  pour  lors  n'étant  plus  foutenue  f 
s'afTaiffe  ,  ôc  ces  éminences  difparoiflent  à  mefure  qu'elle 
durcit ,  enforte  qu'on  ne  les  apperçoit  plus  fur  la  coque.  La 
larve  fait  plus  ;  elle  détache  de  même  de  fa  peau  tout  fon 
corps  ,  qui  fe  refferrant  enfuite  fous  la  forme  de  nymphe  , 
n'en  remplit  plus  toute  la  cavité  ,  de  forte  qu'il  y  a  fouvent 
un  intervalle  vuide  entre  la  nymphe  &  la  peau  de  la 
coque.  C'eft  ce  qu'on  apperçoit  bien  fenfibiement  dans  la 
larve  de  la  mouche  armée  ,  qui  reflemble  à  un  ver  long 
dont  la  nymphe  ne  remplit  qu'une  partie  ,  tellement  que 
fes  derniers  anneaux  font  vuideà  &  tranfparens.  D'un  autre 
côté  ,  lorfque  l'animal  s'eft  ainfi  débarraffé  de  fa  peau  , 

avant 


DES    Insectes.  4^i 

avant  qu'elle  fe  durciffe  ,  il  déployé  fouvent  d'autres  cor- 
nes ,  qui  auparavant  étoient  couchées  fur  lui  en-deirous  de 
fa  peau  extérieure.  Comme  celle-ci  eft  encore  molle,  elle 
cède  à  la  fortic  de  ces  cornes  ,  qui  paroiffent  fur  la  coque 
&  durciffent  avec  elle.  C'eft ,  pour  me  fsrvir  de  la  compa- 
raifon  que  nous  avons  déjà  apportée  ,  c'eft  ,  dis-je ,  comme 
il  une  perfonne  qui  fe  feroit  enveloppée  dans  un  fac  ^ 
poufToit  ôc  étendoit  fon  bras  qu'elle  tenoit  auparavant  ap- 
pliqué contre  fon  corps  ,'  ôc  le  faifoit  paroître  à  travers 
le  fac  qui  le  couvre. 

Sous  cette  efpéce  de  coque  dure  ,  les  infeftes  ne  pren- 
nent pas  tout  de  fuite  la  forme  de  nymphe  ;  ils  paflent  d'a- 
bord ,  comme  nous  l'avons  dit  ,  par  une  efpéce  d'état 
moyen  &  reffemblent  à  une  boule  un  peu  allongée.  Si  on 
ouvre  la  coque  dans  ce  tems  ,  on  trouve  cette  boule,  qui  ne 
reflemble  point  à  l'infeâe.  Mais  après  quelques  jours  d'in- 
tervalle ,  on  y  trouve  une  nymphe  dont  toutes  les  parties 
font  très-reconnoilTables.  Cet  état  de  boule  allongée ,  com- 
me l'ont  appelle  des  auteurs  modernes  ,  a  été  regardé 
comme  très  différent  de  la  nymphe.  Cependant  c'eft  la 
même  nymphe  ,  ce  font  les  mêmes  enveloppes  ,  les  mê- 
mes parties  intérieures  ,  il  n'y  a  de  différence  que  dans  le 
plus  ou  le  moins  de  confiftence  &  de  fluidité.  Tant  que  les 
parties  de  la  nymphe  font  molles  &  prefque  fluides  ,  elles 

Îiouffent  prefqu'également  en  tout  fens  ,  comme  font  tous 
es  liquides  ,  la  membrane  qui  les  renferme.  Il  faut  donc 
qu'elle  prenne  une  forme  approchante  de  celle  d'une  bou- 
le ,  à  caufe  de  la  preflion  prefqu'égale  en  tous  fens  qu'elle 
éprouve.  Mais  à  mefure  que  les  différentes  parties  de  la 
nymphe  s'affermilfent  &  prennent  plus  de  confiftence  ,  la 
prelîion  devient  plus  inégale.  Certaines  parties  pouffent 
au- dehors  la  membrane  qui  les  enferme  ,  ôc  on  voit  la 
figure  de  l'infette  fe  former  ôc  fe  tracer  fur  cette  enve- 
loppe. 

Enfin  lorfque  l'infede  parfait  fort  de  fa  coque  ,  il  fait 
fauter  la  partie  fupérleure  de  cette  coque  ,  comme  une 
TomeJL  Kkk 


442  Histoire     abrégée 

efpéce  de  calotte  hémifphérique  ,  qui  fouvent  dans  cette 
action  fe  divife  en  deux  demi-calottes.  Deux  chofes  tur- 
pcennent  également  dans  cette  opération  :  la  première  , 
comment  un  infette  encore  mol  ôc  tendre  ,  dépourvu 
d'inflrumens  propres  à  cet  effet ,  peut  rompre  une  coque 
aufli  dure  que  la  iienne;  la  féconde  ,  pourquoi  cette  coque 
dans  tous  fe  fend  au  même  endroit  &  avec  les  mêmes  cir- 
conftances ! 

Pour  expliquer  ce  mécanifme  ,  il  faut  examiner  un  de 
ces  infectes  fortir  de  fa  coque.  Si  on  obferve  ,  par  exemple , 
•une  mouche  dans  cet  inftant ,  on  voit  que  la  partie  fupé- 
rieure  de  fa  coque  eft  foulevée  par  une  efpéce  de  caroncule 
molle  ,  ou  une  tubécolité  qui  eft  fur  le  devant  de  la  tête  de 
l'infetle  ;  ôc  qui  fe  dilatant  &  fe  contraûant  alternative- 
ment j  parvient  à  faire  fauter  ôc  détacher  cette  calotte  fu- 
périeure  de  la  coque.  On  n'apperçoit  point  cette  tubérofité 
fur  la  tête  de  la  mouche  ,  elle  difparoît  totalement  dans 
l'mf^tte  parfait ,  probablement  parce  que  fa  tête  prenant 
plus  de  conflftence  ,  ainli  que  toutes  les  parties ,  la  peau 
devenue  dure  ne  peut  plus  céder  ôc  fe  dilater  en  cet 
endroit.  On  voit  déjà  le  mécanifme  qu'employé  l'infede 
pour  ouvrir  fa  coque.  Mais  il  refte  encore  une  autre  diffi- 
culcé  ,  c'eft  de  favoir  comment  une  pareille  impulfion  qui 
ne  paroît  pas  bien  forte  ,  eft  cepen  iant  capable  d'ouvrir 
une  coque  affez  dure  ,  ôc  pourquoi  elle  s'ouvre  toujours 
au  même  endroit  ?  Pour  réfoudre  ces  deux  quertions,il  ne 
s'agit  que  d'examiner  une  coque  avec  un  peu  d'attention. 
En  la  regardant  de  près  ,  on  apperçoit  à  fa  partie  fupé- 
rieure  une  trace  circulaire  ,^  une  autre  verticale  qui  cou- 
pe la  première  par  le  milieu  ,  ôc  fe  joint  avec  elle  par  fes 
extrémités.  Ces  traces  font  précifément  à  l'endroit  où  la 
coque  doit  s'ouvrir:  fi  on  y  infinue  la  pointe  d  une  épin- 
gle fine  ,  la  coque  s'ouvre  ,  les  deux  demi-calottes  ie  fé- 
parent.  Il  paroît  donc  qu'elles  ne  tiennent  que  foiblement. 
Lorfque  la  peau  de  la  larve  fe  durcit  pour  former  la  coque 
l'endroit  de  la  jondion  de  ces  deux  demi-calottes  tant 


DES     Insectes.  44.5 

entr'elles  qu'avec  le  refte  de  la  coque  ,  ne  fe  durcit  point , 
il  refte  un  (illon  mol  &  tendre,  afin  que  l'infeûe  puille  fa- 
cilement enlever  ces  deux  parties  ôc  fortir  de  fa  prifon. 

La  transformation  des  infedes  à  deux  ailes,  telle  que 
nous  venons  de  la  décrire  ,  eft  fouvent  achevée  en  quinze 
jours  ou  trois  femaines,  quelquefois  cependant  elle  du- 
re davantage  ,  ce  qui  dépend  des  efpéces  différentes  ,  ÔC 
de  la  faifon  plus  ou  moins  cliaude.  Il  y  a  auffi  quelques 
différences  dans  les  manœuvres  qu'employent  ces  petits 
animaux.  La  plupart ,  comme  nous  l'avons  dit ,  s'enfon- 
cent en  terre  pour  s'y  transformer.  Il  y  en  a  cependant 
quelques-uns  qui,  quoique  du  même  genre,  ne  cherchent 
point  à  fe  retirer  en  terre.  Parmi  les  mouches ,  par  exem- 
ple ,  plufieurs  reftent  à  l'air ,  &  s'y  changent  en  coque. 
Les  coques  de  la  plupart  approchent  de  la  figure  d'un 
œuf  j  mais  nous  avons  des  efpéces  de  mouches  qui  fe 
nourriffent  de  pucerons ,  dont  la  coque  eft  allongée  & 
gonflée  pr.r  une  de  fes  extrémités  ,  enforte  qu'elle  repré- 
fente  la  figure  d'une  larme.  La  coque  de  la  mouche-ar- 
méd  ne  diffère  point  pour  la  forme  extérieure  de  fa  larve 
qui  reffemble  tout-à  fait  à  un  ver.  Nous  verrons  dans  le 
détail  des  genres ,  toutes  ces  différences  dont  plufieurs 
offrent  des  fingularités  affez  curieufes.  Mais  avant  que  de 
finir  ce  qui  regarde  ces  infedes  ,  nous  ne  pouvons  nous 
empêcher  de  remarquer  deux  genres  qui  fe  reffemblent 
beaucoup  &  qui  différent  confidérablement  de  tous  les 
autres  de  cette  fedion,  ce  font  les  genres  des  tipules  ôc 
des  coufins.  Leurs  larves  ont  des  mâchoires,  une  bouche, 
des  yeux ,  ôc  ne  reffemblent  point  à  toutes  celles  que  nous 
avons  décrites.  Leurs  nymphes  font  encore  plus  fingulié- 
res  ôc  s'écartent  davantage  de  celles  des  autres  infetles  , 
quoiqu'elles  ayent  comme  elles  des  petites  cornes  pour 
ffcfpirer  l'air.  Enfin  leur  metamorphofe  eft  fi  différente  , 
qu'elle  mérite  d'être  confidérée  en  particulier.  Nous  la 
détaillerons  par  la  fuite  en  examinant  ces  deux  genres. 
-    Lorfque  les  différens  changemens  des  infe£les  à  deux 

Kkkij 


44i  Histoire    ABRécfE 

ailes  font  finis ,  &  que  l'infefte  parfait  vient  de  fottir  de  fa 
coque ,  ii  eft  ordinairement  plus  mol ,  &  il  paroît  plus  gros 
&  plus  pâle  qu'il  ne  le  fera  par  la  fuite  ,  de  plus  tout  fon 
corps  eft  humide  ;  au  bout  de  quelques  minutes  il  fe  fé- 
che  ,  toutes  fes  différentes  parties  acquièrent  plus  de  con- 
fiftence  &  diminuent  de  volume  ,  fa  couleur  devient  plus 
foncée  &  plus  brune ,  &  l'infeûe  eft  en  état  de  voler  ôc  de 
prendre  fon  effort. 

En  général  le  mâle  eft  plus  petit  que  fa  femelle,  com- 
me cela  eft  ordinaire  dans  les  infedes.  Dans  les  coufins 
&  quelques  efpéces  de  tipules  ,  ce  mâle  fe  diftingue  de 
la  femelle  par  fes  antennes  qui  forment  de  belles  pana- 
ches ,  tandis  que  celles  de  la  femelle  font  de  funples 
filets. 

Après  que  ces  infeftes  font  fortis  de  leur  coque  ,  ils  ne 
tardent  pas  à  s'accoupler.  Cet  accouplement  fe  fait  d'une 
manière  affez  finguliëre,  du  moins  dans  une  grande  par- 
tie de  ces  infeâes.  Le  mâle  a  au  derrière  deux  efpéces 
de  pinces ,  ou  deux  crochets  avec  lefquels  il  faifit  la  par- 
tie poftérieure  de  fa  femelle,  enforte  qu'elle  ne  peut  lui 
échapper.  Mais  c'eft  tout  ce  qu'il  peut  faire  j  preique  tout 
le  refte  de  l'accouplement  dépend  de  la  femelle.  Celle- 
ci  allonge  pour  lors  une  efpéce  de  cône  charnu  ,  en-def- 
fous  duquel  fe  trouve  la  partie  du  fexe.  Il  faut  qu'elle  in- 
troduife  cette  avance  dans  le  corps  du  mâle ,  pour  aller 
recevoir  la  partie  mafculine  qui  ne  fort  point  au  dehors. 
Ainfi  dans  ces  infecles*,  c'eft  le  mâle  qui  a  une  ouverture 
propre  à  recevoir  la  partie  de  la  femelle. 

Cette  dernière  ainfi  fécondée  dépofe  fouvent  des  cen- 
taines d'œufs  ;  il  y  a  cependant  quelques  efpéces  qui  n'en 
font  que  très-peu.  On  trouve  des  mouches  qui  n'en  dépo- 
feut  que  deux  ou  trois  à  la  fois  ,  mais  ce  n'eft  pas  le  plus 
grand  nombre.  Ces  œufs ,  fuivant  les  différentes  efpéces 
de  ces  infettes ,  varient  infiniment  pour  leur  couleur  ,  leur 
forme  &  leur  figure.  Les  uns  font  liftés  ,  d'autres  diverfe- 
lïient  caneiés  j  plufieurs  font  ovales  ,  d'autres  ronds  ;  & 


DES    Insectes.  ^^y 

quelques-uns  de  forme  très-irréguliere.  Nous  Verrons  ces 
différences  en  traitant  les  différens  genres  de  cette  feftion 
&  leurs  efpéces.  Quelques  femelles  au  contraire  ne  font 
point  d'œufs,  mais  des  petits  tout  vivans,  elles  font  vivi- 
pares. Nous  parlerons  de  quelques  mouches  qui  font  dans 
ce  cas.  Il  paroît  étonnant  que  parmi  les  infedes  d'un  mê- 
me genre  ,  il  y  ait  des  efpéces  vivipares,  tandis  que  tou- 
tes les  autres  font  ovipares.  Cela  néanmoins  paroîtra  moins 
fingulier ,  fi  on  fait  attention  à  la  différence  légère  qui 
conliituelesuns  ôcles  autres.  Dans  les  ovipares,  l'œuf  fort 
du  corps  avant  que  le  petit  foit  éclos  ;  dans  les  autres  ce 
même  petit  fort  de  l'œuf  encore  contenu  dans  le  ventre 
de  fa  mère  ,  &  paroît  au  jour  fous  fa  forme  naturelle.  Les 
femelles  vivipares  ont  comme  les  ovipares  des  œufs  , 
mais  qu'elles  couvent  dans  leur  intérieur  &  qui  ne  paroif- 
fent  point.  Si  on  ouvre  ces  femelles  fécondées  ,  avant  que 
leurs  petits  foient  forcis  ,  tantôt  on  trouve  le  petit  tout 
vivant  dans  le  ventre  de  fa  mère  6c  tantôt  on  y  trouve  uri 
petit  œuf,  lorfqu'il  n'y  a  pas  long-tems  que  cet  infetle 
s'efl:  accouplé. 

Tous  les  infedes  de  cette  fe£lion  voltigent  dans  l'air, 
lorfqu'ils  font  devenus  infedes  ailés  &  parfaits.  Mais  au- 
paravant tandis  qu'ils  ne  font  que  fous  la  forme  de  lar- 
ves ,  leur  habitation  varie  beaucoup  fuivant  les  différentes 
efpéces.  Les  larves  des  confins,  celles  de  beaucoup  de 
tipules  ,  celles  des  mouches-armées  ,  &  celles  de  quelques 
efpéces  de  mouches  vivent  dans  l'eau  ,  elies  font  aquati- 
ques. La  larve  de  l'oeure  &  celle  du  taon  vont  fe  loger 
dans  le  corps  des  grands  animaux,  aux  dépens  defquels 
elles  fe  nourriffent.  Le  fondement  des  chevaux^les  cavi- 
tés du  nez  des  moutons  &  des  bœufs ,  le  gofier  du  cerf  & 
d'autres  animaux  fervent  à  loger  les  premières,  qui  fe 
nourriffent  des  fucs  fales  quelles  trouvent  dans  ces  en- 
droits. Le  taon  va  dépofer  fes  œufs  fur  ie  bœuf  &  d'au- 
tres quadrupèdes  ,  fous  la  peau  defquels  fe  loge  fa  larve  , 
qui  vit  d'une  efpéce  de  fanie  qui  fuinte  continuellement 


4Tt<^  Histoire     abriiGfe 

de  la  playe  qu'elle  produit.  Plufieurs  larves  de  mouches 
détruifent  les  pucerons  qui  leur  fervent  de  pâture,  d'au- 
tres vivent  au  milieu  des  chairs  puantes  &  pourries  ,  ÔC 
quelquefois  dans  des  matières  encore  plus  fales  ,  enforte 
que  ces  infeftes  ailés  qui  ont  un  air  ii  propre  ,  ont  pris 
naiflance  au  milieu  de  l'ordure  &  de  la  fange.  Après  avoir 
quitté  ces  endroits  dcgoûtans  ,  les  in^eâes  parfaits  vont 
les  retrouver  pour  y  dépofer  leurs  œufs  :  ils  favent  ce  qui 
conviendra  à  leurs  petits  ,  &  ils  les  mettent  à  même  de 
trouver  une  nourriture  convenable  dès  qu'ils  feront  éclcs. 
Quelque  défagréa'ole  que  paroifTe  l'hifloire  de  pareils  ani- 
inaux,leur  prévoyance  eft  admirable, leurs  manœuvres  ont 
quelque  chofe  d  intéreflant,  &  nous  efpcrons  que  ce  dé- 
tail curieux  dédommagera  amplement  le  lefteur  du  dégoût 
qu'ils  pourroient  lui  caufer.  Nous  allons  d'abord  donner 
une  table  ,  dans  laquelle  nous  réunirons  les  carafteres  des 
différens  genres  de  cette  fcQion  ,  après  quoi  nous  exami- 
nerons chaque  genre  en  particulier. 


DES    Insectes.  44,7 

SECTION     CINQUIÈME 
De  la  clajje  des  Infeâles. 

INSECTES     A     DEUX     AILES. 

GENRES.  CARACTERES. 

■  Antennes  fetacées  qui  naiïïènt  d'un  bouton. 


L'O  E  S  T  RE. 


/-  Antennes  letacees  qui  naiiient 
\  Trois  points  au  lieu  de  bouclu 
C  Trois   petits  yeux  lifles. 


petits  yeux 

r  Antennes  fetacées  coniques,  divifées  en  quatre  par- 
\      ties. 
Le     Taon.        s  Bouche  compolée  d'une  trompe  &  de  dents  qui  fc 
/      joignent. 
v^  Trois  petits  yeux  liiïes. 

r  Antennes  fetacées  coniques,  divifées  en  quatre  par- 
1      ties. 

I  Bouche  formée  par  une  trompe  fîmple  &  aiguë. 
.  Trois  petits  yeux  lides. 


L'Asile. 


f  Antennes  (êtacées  &  brifées. 
La     Mouche-     Bouche  avec  une  trompe  fins  dents. 

ARMÉE.  ^Extrémité  du  corccle^atméc  de  pointes. 


.Trois  petits  yeux  liffes 
f 

La     Mouche. 


,  Antennes  formérs  par   une  palette  platte  &  Coïiiç , 
\      avec  une  foie  ou  poil  liuéral. 
'  Bouche  avec  une  trompe  fans  dents. 
^  Trois  petits  jeux  liffes. 

Lj-  Antennes  formée?  par  une  palette  avec  un  poil  la- 
tr     Ç  T  /->  M  ^  V  T7   3      '<^''''  velu. 
EoTOMOXE.  <ri       1/-        •  ,-i„- 

;  coijch?  tormee  par    une  trompe  iimple  &  aigue. 

^  Trois  petits  yeux  liffes. 

r  Antennes  formées  par  une  palette  avec  un  poil  la- 
\      téral  velu  ,  &  placées  fur  la  tête. 
La     VoLUCELLE.   <  Boi^che  formée  par  une  trompe  renfermée  dans  une 
/      gaine  ou  un  bec  aigu. 
k.  Trois  petits  yeux  liffes. 


4^8  Histoire    abrégée 

r  Antennes  grenues  terminées  par  une  pointe  8c  pla- 
\      cées  fur  iâ  gaine  de  la  trompe. 
La  NeM  O  T  EL  E.  /  Bouche  formée  par  une  trompe  renfermée  dans  une 
I      gaine  ou  un  bec  aigu. 
f  Trois  petits  yeux  lifles. 

/-  Antennes  filiformes. 
Le    ScATOPSE.  ^  Bouche  avec  une  trompe  fans  dents, 

V  Trois  petits  yeux  lifTes. 

r  Antennes  fetacées  très-courtes,  compofées  d'un  feul 
\      poil. 
L'HiPPOB  OS  (JU'E.  "\  Bouche  formée  par  une  efpece  de  bec  cylindrique  & 
/      obtus. 
V.  Point  de  petits  yeux  liiïès. 

Antennes  filiformes,  un  peu  peâinées ,  (  fouvent  en 
panache  dans  les  mâles)  beaucoup  plus  longues  que 
.la  tête. 

Xj  A      lIPULE.    \  Bouche  accompagnée  de  barbillons  recourbés  &  ar- 
ticulés. 
,  Trois  petits  yeux  liffes. 

/-  Antennes  en  if,  perfoliées  ,  prefqu'aufli  courtes  que 

V  la  tête. 

Le     BiBION.    <  Bouche  accompagnée  de  barbillons  recourbés  &  ar- 
/      ticulés. 
^-  Trois  petits  yeux  lilTes. 

r  Antennes  peftinées  (  en  panache  dans  les  mâles.  ) 
Le     Cousin.    )  Bouche  formée  par  un  tuyau  mince  &  filiforme, 
V-  Point  de  petits  yeux  liiïès. 


SECTIO 


DES    Insectes, 


44P 


SECTIO     QUINTA 

Claffîs  Infeâiorum. 


INSECTA     DIPTERA. 


GENERA. 

O  E  s  T  R  U  s. 

LVeJIre. 

T  A  B  A  N  u  s. 
Le  Taon. 

A  s  I  L  u  s. 

LAfile. 

Stratiomys. 
La  Mouche-armée, 


M  u  s  C  A. 
La  Mouche. 


CARACTERES. 

y  Antenns  Cétacés  h  globulo  prodeuntes, 
■<  Os  nullum,  punda  tantum  tria. 

V  Ocelli  très. 

r  AntennsE  fetaceo-conici  è  quatuor  partibus, 

<  Os  probofcide  dentibufque  connivencibus. 
V.  Ocelli  très. 

r  Antenriï  fetaceo-conicx  quadri-partitx. 

<  Os  roftro  fubulato  acuto. 

V  Ocelli  très. 

Antenns  fetaces  fraflje. 
Os  probofcide  abfquc  dentibus. 
Thoracis  apex  acuîeatus. 
Ocelli  très. 

■  Antennse  è  patella  plana  ,  folida  ,  fêta  laterall  feu 
I      pilo. 

•  Os  probofcide  abfque  dentibus. 

■  Ocelli  très. 


StoMOXYS.     (  Antennx  patellatx,  fêta  laterali  pilofa, 
T     c  1  Os  roflro  fubulato  ,  (împlici  ,  acuto. 

Le  Stomoxe.        (  Oceili  très. 


/- Antenn«  patellatx  ,  Cela,  laterali  pilola,  capiti  infi- 
VOLUCELLA.    \      dentés. 

T    V  l      11  A  Os   probofcide ,  vagina  acuta  lèu  roflro  recondi-< 

^  Ocelli  très. 

Tome  IL  LU 


45*0  Histoire    abrégée 

S  Antenne  moniliformes,  ftylo  terminatae  ,  roflro  in- 
fidélités.     ,  ^  „ 
Os  probofcide ,  vagina   acuta ,  feu  roflro  recondi- 


tum. 
Qcelli  très. 


SCATOPSE.      (  -A"'^""^  filiformes. 

<  Os  probofcide  abfque  dentibus. 
V  Ocelli  très. 


Le  Scatopfe. 

HiPPOBOSCA.    (  ■Antennae  fetaceae  breviflîm»  ex  unico  pilo. 

-,,-.        ,    ^  -^  Os  roftro  cylindrico  obiufo. 

L'Hippobofque.        (  Ocelii  nulli. 

r  Antenn»  filiformes  fubpeâinats  (  maribus  liepe  plu- 
T  I  P  U  L  A.         ^      mofa:)  capiie  multo  longiores. 
Lu  Tipule  /  ^^  tentaculis  incurvis  articulatis. 

"      '  L  Ocelli  très. 

y-  Antenne   taxiformes  >  perfoliatae ,  capitae  yix  lon- 
B  I  B  I  O.  V      giores. 

Le  Bibion.  ?  ^^  tentaculis  incurvis  articulatis. 

*"  Ocelli  très. 

C  U  L  E  X.  (  AntennaE  peâinatje  (  maribus  plumofaf.  ) 


C  U  L  E  X.  (  Antennac  peftmatje  ( 

r     ^     r  -5  Os  fiphone  iiliformi 

Le  Loujin.  (  Ocelli  nulli. 


^ 


DES    Insectes;  ^ji 

O  E  S  T  R  U  S. 

L'  0  E  S  T  R  E. 

Aatenna  fetacete  e  globu-  Antennes  fëtacées  qui 
h  prodeuntes.  naiflent  d'un  bouton. 

Os  nidlum ,  punEla  tantum  tria.        Troi  s  points  au  lieu  de  bouche. 
Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Deux  cara£teres  diftinguent  furement  l'oeftre  de  tous  les 
autres  infeâes  à  deux  ailes  ;  le  premier  conlifte  dans  la 
forme  de  Tes  antennes  qui  font  fort  courtes  &  fort  petites  : 
ce  n'eft  qu'un  fimple  filet  mince ,  mais  qui  fort  d'une  grof- 
fe  bafe  ,  qui  repréfente  un  bouton  rond.  L'autre  caractère 
confifte  dans  la  bouche  ,  ou  pour  mieux  dire  ,  dans  le  dé- 
faut de  bouche  de  cet  infedIe.'Car  l'oeftre  n'en  a  point , 
on  apper(^oit  feulement  trois  petits  points  enfoncés  à  l'en- 
droit où  la  bouche  devroit  fe  trouver  ,  foit  que  ces  petits 
cnfoncemens  fervent  à  l'infede  de  fucçoirs  pour  tirer 
quelque  peu  de  nourriture  liquide  ,  foit  que  l'oeftre  ne 
prenne  point  abfolument  de  nourriture  lorfqu'il  eft  de- 
venu infede  parfait ,  ce  qui  eft  plus  probable  ,  6c  qui 
lui  feroit  commun  avec  pluOeurs  autres  infeftes. 

Cert  ordinairement  dans  le  corps  des  grands  animaux 
qu'on  peut  trouver  les  larves  des  oeftres  ,  tantôt  dans  le 
fondement  des  chevauxjtantôt  dans  les  cavités  du  nez  des 
bœufs  &  des  moutons ,  quelquefois  fous  la  peau  des 
bœufs  ,  fuivant  les  différentes  efpéces  de  ce  genre  ,  cac 
chacune  a  fon  habitation  particulière.  Ces  larves  reffem- 
i)Ient  à  des  efpéces  de  vers  coûts  ,  mois ,  &  qui  n'ont  point 
de  pattes.  Ils  ont  tous  à  leur  partie  poftérieure  deux  grands 
ftigmates  ,  dont  chacun  contient  fouvent  plulieurs  ouver- 
tures. On  remarque  dans  ces  larves  quelques  variétés 
fuivant  les  endroits  où  elles  vivenr. 

Celle  de  Xoejlrc  des  bœufs  vit  fous  la  peau  des  bœufs  ÔC 
des  vaches.  On  voit  fur  le  dos  de  ces  animaux  des  éléva- 
tions ,  des  efpéces  de  tumeurs  ou  de  boifes.  Ces  bofles 

Lllij 


45:2  Histoire     abrégée 

font  formées  par  une  larve  d'oeftre  ,  qui  vit  fous  la  peau 
de  l'animal.  Si  on  les  examine  de  près ,  on  voit  dans  quel- 
qu'endroit  de  la  tumeur  une  ouverture  à  la  peau  ,  par  la- 
quelle on  apperçoit  la  partie  poftérieure  de  la  larve  ,  qui 
eft  toujours  appliquée  à  cette  ouverture  ,  ôc  qui  refpire 
l'air  par  le  moyei^.  des  ftigmates  qu'elle  a  à  cet  endroit. 
Cette  larve  n'a  pour  toute  bouche  qu'une  (Impie  cavité 
enveloppée  &  accompagnée  poftérieurement  de  quatre 
mamelons  charnus.  C'efi  avec  cette  bouche  qu'elle  fucce 
perpétuellement  la  fanie  &  les  liqueurs  qui  fuintent  de  l'ul- 
cere  qu'elle  entretient  fous  la  peau  de  l'animal  ,  ôc  qui 
lui  fervent  de  nourriture.  Les  deux  f  igmates  de  fa  partie 
poftérieure  font  grands  &  formés  en  croiflant ,  &  outre 
ces  ftigmates,  l'Jnfede  a  encore  au  derrière  huit  petits 
trous  pcfés  fur  une  même  ligne,  qui  peuvent  lui  fervir  à 
rejctter  l'air  pompé  par  les  fligmates.  On  voit  aifément 
cette  conformation  de  la  partie  poftérieure  de  la  larve,  en 
examiriant  l'ouverture  de  quelque  bofte  qui  fe  trouve  fur 
le  dos  d'un  bœuf  attaqué  par  ces  infedes.  Comme  la  larve 
tient  fon  derrière  appliqué  à  l'ouverture  de  cette  tumeur, 
on  voit  au  dehors  les  ftigmates  fans  dilater  la  cavité.  On 
croiroit  que  ces  larves  ainfi  renferniées  fous  la  peau  d'un 
bœuf,  &.  qui  y  fuccent  continuellement,  devroient  in- 
commoder cet  animal  &  lui  caufer  de  la  douleur.  Il  ne 
paroît  pas  cependant  qu'il  s'en  inquiète,  ôc  l'on  voit  des 
bœufs  dont  le  dos  eft  chargé  de  plulleurs  de  ces  tumeurs, 
qui  font  aufti  tranquilles  ôc  auffi-bien  nourris  que  ceux 
qui  n'en  ont  pas. 

Lorfque  la  larve  a  pris  toute  fa  croiiïance  fous  la  peau 
du  bœuf,  elle  cherche  à  en  fortir  pour  fe  métamorpho- 
fer  ;  un  endroit  auffi  humide  ne  feroit  pas  propre  à  cette 
opération.  Elle  commence  d'abord  pendant  quelques  jours 
à  élargir  peu  à  peu  avec  fon  derrière  l'ouverture  de  la 
tumeur  ,  ôc  lorfqu'elle  eft  fuffifamment  ouverte  pour  lui 
donner  paffage  ,  elle  en  fort  à  reculons.  Dès  qu'elle  en  eft: 
fortie  entièrement ,  elle  tombe  à  terre;  mais  fans  fe  blet- 


DES     Insectes.  4;^ 

fer  ,  à  caufe  de  la  moleffe  de  fon  corps  ,  qui  cède  aifé- 
ment.  Pour  lors  elle  s'enfonce  fous  quelque  pierre  pour 
fe  me'tamorphofer. 

Les  larves  des  autres  efpc^ces  d'oefires,,  celles  qui  vi- 
vent dans  le  fondement  des  chevaux ,  on  dans  le  nez  des 
moutons,  font  voir  dans  leur  conformation  quelques  dif- 
férences, qui  leur  étoient  néceflaires  à  caufe  des  endroits 
où  elles  vivent.  Ces  larves  font  verdâtres  ou  jaunâtres  , 
quand  elles  font  jeunes, &  elles  deviennent  brunes,  lorf- 
qu'elles  font  parvenues  à  leur  groffeur.  Leur  bouche  eft 
femblable  à  celle  de  la  larve  de  l'oeftre  des  bœufs,  mais 
elle  eft  de  plus  accompagnée  de  deux  crochets  qui  leur 
fervent  à  fe  cramponner  dans  l'inteftin  ,  ou  dans  la  cavi- 
té des  narines  ,  ôc  à  empêcher  qu'elles  ne  foient  poufTées 
en-dehors  par  les  matières  qui  paffent  dans  ces  endroits, 
&  par  le  mouvement  périftaltique  des  inteftins.  C'eft  par 
la  même  raifon  que  les  onze  anneaux  dont  leur  corps  eft 
compofé  ,  font  tous  bordés  de  pointes  triangulaires  ,  dont 
i'angle  aigu  eft  tourné  vers  le  derrière  de  l'infede.  La 
manière  dont  ces  pointes  font  arrangées,  permet  bien  à 
TinfeiSte  de  s'avancer  ôc  de  monter  dans  la  cavité  où  il 
vit ,  &  empêche  qu'il  ne  puifle  rebrouffer  chemin  &  re- 
culer malgré  lui.  Enfin  les  ftigmates  poflérieurs  de  ces  in- 
fetles  font  renfermés  dans  une  efpéce  de  bourfe ,  qui 
lorfqu'elle  eft  ouverte  ,  laifle  voir  fix  filions  ,  qui  font  les 
véritables  ouvertures  des  ftigmates.  Cette  bourfe  met  à 
couvert  les  ftigmates  ,  &  empêche  que  les  liqueurs  vif- 
queufes  au  milieu  defquelles  vivent  ces  infeâes  ,  n'en- 
puiflent  boucher  l'entrée.  Ces  larves   parvenues  à  leur 
groffeur ,  fortent  de  la  cavité  où  elles  font  renfermées  y 
foit  du  fondement,  foit  du  nez  des  animaux  fur  lefquels: 
elles  vivent,  elles  tombent  à  terre  comme  les  larves  de 
l'oeftre  des  bœufs  ,  ôc  la  métamorphofe  des  unes  ôc  des 
autres  eft  tout- à  fait  femblable. 

Ceft  ordinairement  par  terre ,  fous  quelque  pierre  ,  que 
fe  fait  cette  métamorphofe.  Lorfque  les  larves  desoeftres 


^14:  Histoire     abrégée 

fè  font  ariêtées  dans  quelque  retraite  femblable  ,  au  bout 
de  quelque  tems  elles  prennent  une  figure  ovale  ,  appro- 
chante de  celle  d'un  œuf;  leur  peau  fe  durcit,  acquiert 
une  couleur  brune  très-foncée,  &  forme  une  cfpéce  de 
coque.  C'elt  dans  cette  coque  formée  par  fa  propre  peau , 
que  la  larve  pre^id  d'abord  la  figure  d  une  efpéce  de  bou- 
le alLngée  Ôc  enfuite  celle  de  chryfalide  ou  nymphe. 
Cette  nymphe  fe  fortifie,  prend  de  la  confiftence  ,  &  ea- 
fin  fort  de  fa  coque  en  faifant  fauter  la  partie  fupérieure 
de  cette  même  coque  qui  fe  partage  en  deux. 

L'infede  parfait  qui  en  fort  ell  gros ,  court ,  plus  ou 
moins  velu,  femblable  à  une  greffe  mouche.  11  vit  peu 
de  tems  fous  cette  dernière  forme.  Aufiine  tarde  t-il  pas 
à  s'accoupler  ôc  à  dépofer  fes  osufs.  11  cherche  pour  cet 
effet  l'endroit  qui  fera  le  plus  convenable  pour  fes  petits. 
Ceux  dont  les  larves  doivent  vivre  dans  le  fondement  des 
chevaux  ou  dans  le  nez  des  moutons ,  vont  s'infinuer  dans 
les  ouvertures  de  ces  cavités,  &  collent  fortement  leurs 
œufs  dans  leur  intérieur  ;  c'eft-là  que  leurs  petits  doivent 
éclore.  La  chaleur  &  l'humidité  de  ces  endroits  facilite 
leur  fortie  de  l'œuf.  On  voit  fouvent  les  grands  animaux 
fort  agicés  ôc  dans  une  efpéce  de  fureur  par  finquiétude 
que  leur  caufent  ces  infedes ,  qui  veulent  s'introduire 
dans  leur  nez  ou  leur  fondement ,  ôc  c'eft  à  caufe  de 
cette  agitation  furieufe  qu'excitent  ces  infeâes ,  qu'on 
leur  a  donné  le  nom  à'oejlrus. 

L'oeftre  des  bœufs ,  celui  dont  la  larve  vit  dans  les  tu- 
meurs qu'elle  produit  fur  le  dos  des  bœufs  ôc  des  vaches,  a 
plus  de  peine  pour  dépofer  fes  œufs.  Il  faut  quil  perce  le 
cuir  dur  ôc  épais  de  ces  quadrupèdes.  Aulli  la  nature  lui 
a-t-elle  donné  une  efpéce  de  tarière  à  cinq  pointes  qui 
forme  un  trou  rond  ,  à  l'aide  duquel  il  depofe  profon- 
dément fon  œuf  fous  le  cuir  de  l'animal  qu'il  a  piqué. 

Nous  ne  décrirons  que  trois  efpéces  de  ce  genre  ;  il  y  en 
a  cependant  quelques-autres  dont  différens  auteurs  moder- 
nes ont  parlé  ,  mais  que  nous  n'avons  pas  eu  occafion 


DES     Insectes.  45-^ 

de  rencontrer.  A  mefure  que  les  Naturaliftes  les  trou- 
veront ,  ils  pourront  les  décrire  ôc  les  ajouter  aux  efpéces 
que  nous  allons  donner. 

1.  OESTRUS  villofus  ;  pallido-flavefcens  ,  ahdominis 
medlo  clngulo  nigro  y  apicefulvo. 

Linn.faun.Juec.  n.  loiS.Oeftrus  ani  equorum. 

Linn.jyjl.  liât.  eàit.  lo,  p.  58+  ,  n.  3.  Oeflrus  alis  immaculatis,  thorace  tùgro^ 

fcutf  llo  pallido  ;  abdomine  nigro  ,  bafi  albo  apiceque  fulvo. 
Reaum.  inf-  tom.  4 ,  tab.  3  î  ,  /.  i  — '  5  ■ 
It.  gotl.  277.  Vernies  himorrhoidum  caecarum  facie. 

JJoeJlre  du  fondement  des  chevaux. 

Longueur  5  lignes.   Largeur  i  lignes. 

Cet  oeftre  eft  fort  velu ,  fur-tout  le  mâle.  Son  corps 
eft  noir,  mais  fes  poils  font  jaunâtres.  Le  milieu  du  corce- 
let  eft  moins  chargé  de  poils ,  enforte  qu'on  voit  le  noir  du 
fond  en  cet  endroit.  Le  haut  du  ventre  eft  très  velu  ,  fon 
milieu  eft  liiïe  &  noir,  ôc  le  bout  eft  velu ,  mais  les  poils  de 
cette  extrémité  font  d'une  autre  couleur  que  ceux  du  refte 
du  corps  ,  ils  font  de  couleur  fouci.  La  femelle  eft  plus 
allongée  ôc  moins  velue  que  le  mâle.  Les  aîles  de  l'un  Ô£ 
de  l'autre  font  comme  enfumées  de  brun  ,  mais  fur-tout 
celles  de  la  femelle.  Leurs  antennes  font  très-courtes  :  ce 
n'eft  qu'un  filet  qui  fort  d'une  bafe  brune  ôc  globuleufe  ; 
leurs  pattes  font  jaunâtres. 

La  larve  de  cet  infede  fe  loge  ,  comme  nous  l'avons  dit, 
dans  le  fondement  des  chevaux  ,  auquel  elle  tient  forte- 
ment par  les  crochets  dont  elle  eft  armée.  On  l'apperçoir 
même  à  l'extérieur  ,  c'eft-là  qu'elle  fe  nourrit  ôc  qu'elle 
grofllt.  Lorfqu'elle  eft  prête  à  faire  fa  métamorphofe  ,  elle 
fe  laifTe  tomber ,  ôc  s'enfonce  dans  la  terre  ,  où  fans  chan- 
ger de  peau ,  fon  corps  fe  durcit ,  comme  il  arrive  aux  lar- 
ves des  autres  infeûes  de  cette  fection.  De  cette  chryfalide 
ou  coque  ,  fort  l'oeftre  que  l'on  voit  voltiger  autour  des 
chevaux  ôc  les  tourmenter,  lorfqu'il  cherche  à  dépoferfes 
oeufs  dans  leur  fondement. 


45*5  Histoire     ABRéoÉE 

2.  O  E  S  T  R  U  S  cinereus  )  nigro  maculatus  âCpunclatus. 
Planch.  1 7  ,  fig.  i . 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1017.  Oeflrus  fînus  frontis  ruminantium. 

tinn.  jyft.  rat.  edit.  10  ,  p.  58?  ,  n.  î,  Oeftrus  alis  immaculatis  ,  thorace 

abdoirineque  ferruginco  nigro  maculato. 
Reaum.  ùif.  tom.  4 ,  tab.  j 5  >/•  1 1  —  14. 

ISocftre  des  moutons. 
Longueur  j  lignes.     Largeur  i  ■;-  ligne. 

Le  fond  de  fa  couleur  eft  gris.  Il  eft  parfemé  de  taches 
noires  &  de  petites  tubercules  de  même  couleur  qui  le 
rendent  comme  chagriné.  Son  corps  eft  affez  rafe  ;  le 
devant  de  fa  tête  eft  d'un  jaune  pâle  &  fes  pattes  font  un 
peu  brunes.  Ses  ailes  font  veinées  de  noir  ,  mais  noa 
pas  jufqu'en  bas.  Ces  veines  longitudinales  font  terminées 
par  une  autre  tranfverfe  joliment  gaudronnée. 

Sa  larve  habite  dans  les  finus  frontaux  du  nez  des  mou- 
tons. Lorfqu'elle  eft  prête  de  fe  métamorphofer  ,  elle 
en  fort ,  elle  tombe  ôc  s'enfonce  dans  la  terre  pour  s'y 
changer  en  coque. 

3.  OESTRUS  thorace  fiavo  j  cingulo  nigro  ;  alis  nigra 
fafcia , pedibus palUdis.  Linn.  faun.Juec.  n.  1024.. 

Linn.fyfl.  nat.  edit.  10, p.  ^84,  n.  i.  Oeftrus  alis  maculatis  ,  thorace  flavo  faf- 
cia tulca  ,  abdomine  flavo  apice  nigro. 

Raj.  inf.  p.  i7i.Mufca  bipennis  oeftrum  dida.alis  membranaceispundis  crebris 
nigrioribuî  velut  afperfîs. 

Derrham.  plTyfico-tkeol.  l,  S  ,  c.  6,  n.  11. 

frifch. germ.  ^  ,  p.zi  >t.  7.  Vermis  in  ftercore  vaccine, 

Reaum.  inf.  tom.  4  ,  tah.  i6,n ,  38. 

Uoeflre  des  bœufs. 

Cet  oeftre  reffemble  pour  la  groffeur  à  une  groffe  mou- 
che ou  à  un  petit  bourdon.  Ses  yeux  font  noirs  ,  6c  le  bou- 
ton de  fes  antennes  duquel  fort  le  poil  latéral ,  eft  applati  & 
en  palette.  Son  corcelet  eft  jaune  ,  avec  une  bande  tranf- 
verfe noire  entre  les  aîles  qui  va  de  l'une  à  l'autre.  Le  bout 
ou  la  pointe  de  ce  corcelet ,  a  auiïî  quelques  poils  noirs  mê- 
lés avec  des  poils  fauves.  Le  ventre  eft  de  la  même  couleur 

fauve  y 


DES     Insectes.  4^7 

fauve  )  avec  des  bandes  tranfverfes  noires  formées  par  les 
bords  fupérieurs  ôc  inférieurs  de  chaque  anneau  qui  font 
de  cette  couleur.  Le  dernier  article  du  ventre  eft  noir.  Les 
balanciers  des  aîles  font  blancs  ôc  les  pattes  font  de  cou- 
leur pâle.  Le  bout  du  ventre  fe  termine  par  une  queue  re- 
courbée en-deflfous  ,  mais  qui  ne  pique  point.  Les  aîles 
couchées  fur  le  ventre  font  joliment  panachées  ;  le  fond 
de  leur  couleur  eft  blanc  ,  mais  dans  leur  milieu  elles  ont 
une  large  bande  brune  tranfverfale  ,  &  outre  cela  trois 
points  bruns ,  l'un  vers  la  pointe  de  l'aile  ,  le  fécond  un  peu 
plus  bas  vers  le  bord  intérieur  ,  &  le  troifiéme  entre  la 
bande  tranfverfe  &  le  corps  de  l'infefte  proche  le  bord 
intérieur. 

Cet  infette  dépofe  fes  oeufs  fous  le  cuir  des  bœufs ,  &  il 
en  fort  des  larves  de  couleur  ardoifée  ,  dont  la  peau  eft 
comme  chagrinée.  Ces  larves  font  convexes  du  côté  du 
ventre  ,  ôc  plattes  du  côté  du  dos.  Elles  n'ont  point  de 
crochets  à  leurs  bouches  comme  la  plupart  des  larves  des 
infettes  à  deux  aîles  ,  mais  feulement  deux  boutons  écail- 
leux.  La  larve  groflrifTant  fous  la  peau  du  bœuf,  produit 
un  ulcère  ,  d'où  il  fuinte  un  pus  ôc  des  humeurs  dont  elle 
fe  nourrit.  Quand  elle  eft  parvenue  à  fa  grolTeur  ,  elle  fort 
du  corps  de  l'animal ,  fe  laifle  tomber  à  terre  ,  s'y  enfonce 
&  s'y  métamorphofe  en  coque  ôc  enfuite  en  oeftre. 

T  A  B  A  N  U  S. 

LE     TAON. 

Antennœ  fetaceo  conicœ  è  Antennes  fétacées  conl- 
quatuor partibus.  ques ,  divifées  en  quatre  par- 

ties. 

Os  probqfcide  dendbufque  coni-  Bouche  compofée  d'une  trom-  , 
fentihus.  pe  &  de  dents  qui  fe  joignent. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liffes. 

Le  taon  a  deux  caraderes  bien  diftindifs  ,  dont  l'un 
Tome  II,  M  m  m 


4j8  Histoire    abrégée 

confifte  dans  la  figure  de  (es  antennes  ,  &  l'autre  dans 
la  forme  de  fa  bouche.  Le  premiet  diftingue  ce  genre  de 
tous  ceux  de  cette  fedion  ,  à  l'exception  du  genre  de  l'afile 
qui  fuit  &  qui  a  des  antennes  à  peu  près  femblables.  Le  fé- 
cond lui  eft  abfolument  propre  &  ne  fe  rencontre  dans  au- 
cun autre  genre. 

Les  antennes  qui  conftituent  le  premier  de  ces  carac- 
tères f  forment  une  efpéce  de  (il  court  qui  fe  termine 
en  pointe  par  le  bout.  Elles  font  compofées  de  plufieurs 
anneaux  ,  ordinairement  au  nombre  de  fept ,  dont  les  trois 
premiers  font  très-diflinci:s  &  plus  gros  que  les  autres  ,  & 
forment  trois  parties  différentes  dans  I  antenne.  Les  quatre 
autres  font  courts  ,  paroiflent  confondus  enfemble  ,  &  ne 
forment  qu'une  pièce  qui  femble  continue  ,  6c  qui  eft 
la  quatrième  &  dernière  pièce  de  1  antenne.  Souvent  le 
troifiéme  anneau  efi:  plus  gros  que  les  deux  premiers  ,  ôc 
dans  plufieurs  e'péces  ,  il  a  une  pointe  ou  appendice  laté- 
rale plus  ou  moins  longue  ,  ce  qui  donne  à  l'antenne  une 
forme  alTez  finguliere ,  ôc  même  l'a  fait  quelquefois  paroî- 
tre  comme  fourchue. 

La  bouche  du  taon  qui  forme  l'autre  cara£tere  propre  de 
ce  genre^eft  affez  finguliere.  Elle  a  une  efpéce  de  trompe  , 
mais  cette  trompe  n'efl  pas  feule  &  ifolée  ,  comme  nous 
verrons  qu'elle  fe  trouve  dans  plufieurs  genres  de  cette 
feftion  ;  elle  eft  accompagnée  à  droite  ôc  à  gauche  d'efpé- 
ces  de  groffes  dents  blanchâtres  6c  pointues  ,  outre  les 
étuis  qui  enveloppent  la  trompe.  Ces  dents  fe  joignent 
enfemble  par  leurs  extrémités,lorfque  l'infetle  les  rappro- 
che, mais  elles  peuvent  s'écarter  ôc  fe  mouvoir  à  droite  ÔC 
à  gauche.  Comme  le  taoafe  nourrit  du  fang  des  chevaux  , 
des  bœufs  6c  d'autres  quadrupèdes  dont  la  peau  eft  dure 
ôc  épaiffe,  il  paroît  que  ces  efpéces  de  crocs  aigus  lui  ont 
été  donnés  pour  percer  ce  cuir  épais  ôc  pouvoir  enfuite 
fuccer  avec  fa  trompe  le  fang  qu'il  en  a  fait  fortir.  C'eft  par 
cette  raifon  que  ces  infe£tes  incommodent  extrêmement 
les  chevaux  ôc  les  bœufs  pendant  l'été.  Ils  les  piquent  de 


DES    Insectes.  ^<;^ 

tous  côtds ,  fuccent  leur  fang  &  les  agitent  tellement  qu'ils 
les  rendent  comme  furieux. 

C'eft  ordinairement  dans  les  prés  bas  ôc  les  bois  humi- 
des ,  qu'on  trouve  les  taons  en  abondance.  Je  ne  connois  ni 
leurs  larves  ni  leurs  nymphes.  L'analogie  porte  à  croire 
qu'elles  reffemblent  à  celles  de  l'oeflre,  &  je  penferois  que 
la  larve  pourroit  bien  vivre  dans  l'eau  ,  rinfe(îi:e  parfait  fe 
trouvant  volontiers  dans  les  endroits  aquatiques. 

Le  taon  ,  pour  le  port,  extérieur  ,  reflemble  aiïez  à  une 
mouche  extraordinairement  graffe.  Ses  yeux  (ont  gros  ,  ôc 
lorfque  l'animal  eft  vivant ,  ils  font  panachés ,  du  moins 
dans  plulieurs  efpéces  ,  de  raies  d'un  jaune  vert  ôc  de  ban- 
des brunes  rougeâtres.  Son  ventre  eft  gros  ôc  large  :  fes  ai- 
les font  affez  fortes  ôc  ornées  de  nervures  confidérables. 
Dans  quelques  efpéces  ,  ces  aîles  font  joliment  panachées 
de  taches  blanches  ôc  de  bandes  noires.  Les  couleurs 
de  ces  infe£tes  font  en  général  a  fiez  obfcures. 

i.  TABANUS  thorace  cinereo  ;  abdomineflavefcente  ," 
fegmentis  Jîngidis  trlangulo  aïbo. 

Linn  faun.fuec,  n.  1045.  Tabsnus  grifeus ,  abdominis  fegmentis  fingulis  triati- 

gulo  albo. 
Linn.jyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  601  ,  n.  i.  Tabanus  oculis  virefcentibus ,  abdominis 

dorlb  maculis  albis  trigonis  longitudinalibus. 
Acî.  Upf.  173  6,  p.  51  ,  n.  17.  Tabanus  vulgatis  grifeus  ,  incifuris  dorfî  macula 

trigona  albicante  nocatis. 
Jonji.  inf.  tab,  8  ,  OTd.  i , /,  ii ,  iz. 
Reaum.  inf.  tom.  4  »  tab.  il  -ifig-  8. 

Le  taon  à  ventre  jaunâtre  SC  taches  triangulaires  blanches. 

Ligueur  1 1  lignes.    Largeur  4  lignes. 

Sa  tête  eft  grife  ,  mais  fes  yeux  bruns  ÔC  prefque  noirs,  en 
occupent  la  plus  grande  partie  ,  laiflant  entr'eux  fort  peu 
d'intervalle.  Dans  cette  efpéce  ôc  dans  les  autres  de  ce 
genre,  la  tête  eft  large ,  courte ,  applatie  de  haut  en  bas.  Le 
corcelet  eft  de  couleur  grife.  Le  ventre  eft  jaunâtre  ,  prin- 
cipalement en-haut  fous  les  aîles.  Le  milieu  ôc  le  bas  font 
brun?  ,  avec  une  tache  blanche  triangulaire  au  milieu 
de  chaque  anneau  ,  ce  qui  fait  une  bande  longitudinale  de 

M  m  m  ij 


^6o  Histoire     abrégée 

taches  ,  dont  la  pointe  regarde  le  corcelet.  Les  cuiffes 
font  noirâtres  &  les  jambes  jaunes.  Les  aîles  font  un  peu 
obfcures  ,  avec  des  veines  brunes  plus  foncées. 

Ce  taon  pendant  l'été  incommode  beaucoup  les. boeufs  • 
&les  chevaux. 

'2.  T  A  B  A  N  U  S  cinereus ,  thorace  Jafciis  longitudinalihus 
albis  ,  abdominh  Jegmentofingulo  iriangido  maculi/que 
albis.  Pianch.  17  ,  fig.  2. 

Le  taon  gris  à  taches  blanches  triangulaires  fur  le  ventre. 

Longueur  7  ù^m's.     Largeur  1  f  lignes. 

Sa  tête  eft  de  couleur  grife  ,  à  l'exception  des  yeux  qui 
font  noirâtres  ôc  fort  grands.  Le  corcelet  qui  eft  gris  en- 
deffous  ôc  fur  les  côtés ,  eft  brun  par  deifus  ,  avec  cinq  ban- 
des grifes  longitudinales  &  un  peu  de  poil  fur  chaque  côté. 
Le  ventre  en  -  deffous  eft  tout  gris  ,  en  -  deffus  il  eft  brun , 
avec  une  tache  grife  triangulaire  placée  au  milieu  de  cha- 
que anneau  ,  dont  la  pointe  regarde  le  corcelet.  Aux  côtés 
de  cette  tache  ,  en  font  deux  autres  irrégulieres  prefque 
rondes  ôc  de  même  couleur.  Les  bords  du  ventre  font  ai- 
gus ôc  blanchâtres.  Les  pattes  font  un  peu  jaunâtres  , 
à  l'exception  des  cuiftes  qui  font  grifes.  Les  ailes  font 
tranfparentes  ôc  veinées  de  brun.  Cet  infefte  varie  pour  la 
grandeur.  On  le  voit  voler  l'été  dans  les  prés  ôc  les  pâtura- 
ges. 

3 .  T  A  B  A  N  U  Sfufcus  ,  tibiis  albido  -pallidis. 

Le  taon  brun  à  jambes  blanchâtres. 
Longueur  7  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Ce  grand  taon  eft  brun  ôc  luifant  :  fon  corcelet  eft  aflez 
velu  ,  ôc  fes  poils  font  d'un  brun  châtain.  Le  ventre  a  quel- 
ques poils  femblables  fur  fes  bords  ,  mais  le  deffus  eft  liffe 
ôc  d'un  brun  foncé.  Les  aîles  font  auffi  un  peu  brunes ,  mais 
inégalement  ;  elles  font  plus  foncées  en  quelques  endroits 
qui  forment  de  grandes  taches  longues  au  milieu  de  l'aîle 
;.ôc  plus  claires  dans  le  refte.  Les  pattes  de  même  couleur 


DES     Insectes.  4(^1 

que  le  corps,  ont  leurs  jambes  d'un  blanc  pâle,  avec  cette 
différence  que  dans  les  pattes  de  devant  ,  il  n'y  a  que 
le  haut  de  la  jambe  &  le  bas  de  la  cuifle  de  cette  couleur  , 
au  lieu  que  dans  la  féconde  &  la  troiliéme  paire  ,  cette 
même  couleur  règne  fur  le  bout  de  la  cuifTe  ôc  fur  toute  la 
jambe  ,  excepté  à  fa  dernière  extr<imité. 

4.  TABANUS  tôt  us  niger ,  antennis  dichotomis. 

Le  taon  noir  à  antennes  fburchues. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  3  lignes. 

La  couleur  de  tout  l'infefte  efi:  noire  ,  fes  aîles  même  le 
font.  Tout  l'animal  eft  lifîe ,  à  l'exception  de  quelques  poils 
noirs  ôc  courts  fur  les  côtés  du  corcelet.  Mais  un  caradere 
fpécifique  de  ce  taon,  qui  le  peut  f.iire  aifément  reconnoî- 
tre ,  confifte  dans  la  forme  de  fes  antennes  j  dont  la  fécon- 
de pièce  a  une  appendice  ou  dent  latérale  fembiable  à  une 
féconde  antenne  un  peu  plus  courte  que  la  première  , 
ce  qui  fait  paroître  les  antennes  comme  fourchues. 

5.  T  A  B  A  N  U  Sfujcus  ;  a/is  cineràs punclis  minutijjimls 
albis. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  1050.  Tabanus  fufcus  ;  alis  cincreis  pundis  minutiflimis 

albis  ;  oculis  viridibus ,  lineolis  quatuor  undulatis  fufcis. 
Linn.  jyjl.  nat,  edit.  10  ,  p.  601  ,  n.  1 1.  Tabanus  oculis  fafciis  quaternis  undatis  j 

alis  fafco  pundatis. 
Ad.  Upf.  1736  ,  p.  31,  n.  îo.  Tabanus  fufcus,  alis  cinereis  pundatis. 

Le  taon  à  aîles  brunes  piquées  de  blanc. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Tout  l'infede  eft  d'un  brun  cendré.  Quand  il  eft  en  vie 
fes  yeux  font  verts ,  avec  des  raies  brunes  finuées.  Entre  les 
yeux ,  eft  un  grand  efpace  gi  is  ,  fur  lequel  font  deux  taches 
noires  mattes  bien  vifibles  ,  &  une  poftérieure  beaucoup 
plus  petite.  Je  n'ai  pu  découvrir ,  ni  fur  cette  efpéce ,  ni  fur 
les  deux  précédentes,  les  petits  yeux  lifTes.  Le  corcelet 
eft  brun  ,  avec  des  raies  longitudinales ,  grifes ,  ferrées ,  au 
nombre  de  fept  environ.  Le  ventre  qui  eft  un  peu  cendré, 


41^2  Histoire     ABRécEE 

a  le  bord  de  chaq^je  anneau  plus  blanc.  Les  aîles  brunes  & 
cendrées ,  font  toutes  piquées  de  petits  points  blancs ,  avec 
une  tache  marginale  noire.  Les  pattes  font  de  la  même 
couleur  que  le  corps  j  à  l'exception  des  jambes  qui  font  en- 
trecoupées d'anneaux  alternativement  bruns  &  blancs. 
Cette  efpéce  eft  uoe  des  plus  communes  dans  les  prés.  Sej 
yeux  font  très-beaux. 

^.  TABANUS  niger ,  thorace  II  mis  duabus  longltiidi- 
nalibus  cïnereis ,  abdominis  Jegmentls  llmho  cinereo. 

Le  taon  noir  à  anneaux  du  ventre  bordés  de  blanc. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  yeux  font  bruns  &  le  refte  de  fa  tête  eft  gris ,  avec 
deux  taches  noires  luifantes  placées  entre  les  deux  yeux 
&  qui  fe  touchent  l'une  l'autre.  Sur  le  derrière  de  la  tête 
on  voit  très-diftindement  les  trois  petits  yeux  lifles.  Le 
corcelet  eft  noirâtre  avec  deux  bandes  longitudinales  gri- 
fes  bien  marquées  qui  fe  voyent  en-deflus.  Le  ventre  de 
même  couleur  que  le  corcelet ,  a  chaque  anneau  bordé 
de  gris.  Ce  ventre  eft  plus  éfilé  &  plus  allongé,  &  fa  poin- 
te eft-  plus  menue  que  dans  les  efpéces  précédentes.  Le 
defTous  de  l'infeèle  eft  tout  noir  ainil  que  les  cuiffes  ,  mais 
le  refte  des  pattes  eft  un  peu  jaunâtre.  Les  aîles  ont  un 
peu  de  jaune  ;  leurs  veines  fur-tout  &  leur  point  margi- 
nal font  d'un  jaune  fauve.  Cet  infede  eft  aflez  lifle. 

N^.B.  J'en  ai  une  variété  plus  velue,  encore  plus  noire 
&  fur  laquelle  on  voit  fort  peu  de  gris.  Son  corcelet  fur- 
tout  eft  prefque  tout  noir.  L'une  ôc  l'autre  fe  trouvent 
dans  les  prés  voifins  des  bois. 

7.  TABANUS  cinereus,  tibiis fulvis. 
Le  taon  gris  à  jambes  fauves. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Sa  couleur  eft  toute  grife ,  mais  plus  claire  encore  en- 
deffous  qu'en-deflu^  Sea  jambes  &  fes  pieds  font  d'une 


DES    Insectes.  ^d^ 

couleur  fauve  un  peu  pâle.  Ses  aîles  font  un  peu  jaunâ- 
tres vers  le  haut  ôc  le  bord  extérieur,  &  diaphanes  dans 
tout  le  refte.  Je  n'ai  qu'un  individu  de  cette  efpéce,  qui 
n'eft  pas  des  plus  communes.  N'ayant  point  examiné  les 
yeux  fur  l'animal  vivant,  je  ne  puis  aflurer  fi  celui-ci  cft 
le  même  que  M.  Linnœus  a  défigné  n".  104.8,  de  la 
fauna  fuecica.  Il  paroît  lui  reflembler  beaucoup. 

8.  TABANUS  fîijcus  ,  abdominis  latetibus  pedibufqiie 
Jlavis ,  a  Us  maculis  fujcis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1049.  Tabanus  fufcus,  ails  maculis  fufcis  albifque  variis» 

oculis  fulvo-viridibus  ,  pundis  nigris. 
L'wn.  fyji.  nat.  edit.  10,  p.  6oz  ,  n.  12.  Tabanus  oculis  nigro-pundatis  ,  alis 

maculdtis. 
Ad.Upf.  1736,  p.  31  ,  n.  II.  Tabanus  fufcus,  alis  cinereis,  maculis  albis  ni- 

grifque. 
Vfid.  n.  l^.  Tabanus  fufcus  ,  alis  fuTcis ,  maculis  nigris, 
Kaj.  inf.  p.  ï7  2.  Mufca  bipennis  pulchra ,  alis  maculis  albis  amplis  pidis. 

Le  taon  brufi  y  à  côtés  du  ventre  jaunes  ^  SC  ailes  tachetées 
de  noir. 

Longueur  4  §  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  eft  brune  :  dans  l'animal  vivant  les  yeux  font 
mêlés  de  vert  ôc  de  couleur  fauve,  avec  quelques  points 
noirs.  Les  trois  premiers  anneaux  des  antennes  font  gros 
&  pâles,  les  autres  forment  un  filet  mince  &  noir.  Le 
corcelec  eft  brun  avec  quelques  bandes  longitudinales 
grifes.  Les  côtés  6c  le  haut  du  ventre  font  jaunes,  ôc  cha- 
que anneau  de  cette  partie ,  a  une  tache  triangulaire  bru- 
ne ,  le  bas  du  ventre  eft  brun.  Les  pattes  font  jaunes  à 
l'exception  des  tarfes  qui  font  noirâtres.  Les  ailes  font 
blanches  ,  mais  chargées  de  plufieurs  taches  brunes  ÔC 
noires. 

p.  TABANUS  fufcus ,  abdominis  lateribus  pedibujque 
Jlavis  ,*  alis  immaculatis  albis. 

Le  taon  brun  ,  à  côtés  du  ventre  jaunes  SC  ailes  blanches. 

Je  penfe  que  celui-ci  pourroit  bien  n'être  qu'une  varié- 


4*^4  Histoire    abrégée 

té  du  précédent.  Il  lui  reffemble  en  tout  pour  la  grandeur; 
les  couleurs  ôc  la  forme,  &  en  particulier  pour  la  figure 
de  fon  ventre  qui  eft  allongé.  Il  n'y  a  de  différence  que 
dans  les  aîles  qui  dans  celui-ci  n'ont  aucunes  taches. 

1  G.  T  A  B  A  N  U  Sfii/cus ,  abdomine  antice  luteo  j  alarum 
margine  exteriore  yfaciifque  duabiis  tranfverjîs  aigris. 

Le  taon  à  deux  bandes  noires  fur  hs  ailes. 

hongw.ur  5  Lignes.  Largeur  i  j  ligne. 

Parmi  les  infedes  de  ce  genre  j  cette  efpéce  eft  une  des 
plus  belles  &  des  plus  aifées  àreconnoître.  Elle  eft  brune  , 
il  y  a  cependant  deux  ou  trois  bandes  longitudinales  plus  pâ- 
les fur  fon  corcelet.  La  partie  fupérieure  du  ventre,  favoir 
les  deux  premiers  anneaux  qui  font  environ  le  tiers  de  tout 
le  ventre, font  de  couleur  jaune ,  le  refte  eft  brun.  Les  aîles 
ont  leur  bord  extérieur  noir,  ainfi  que  deux  larges  bandes 
tranfverfes  qui  tiennent  à  ce  bord  ,  le  refte  de  l'aîle  eft: 
blanc.  On  voit  diftindement  dans  cette  efpéce  les  dents 
de  la  bouche  qui  font  noires  ,  au  lieu  que  dans  prefque 
toutes  les  autres  elles  font  blanches.  La  trompe  fembla- 
ble  à  celle  des  mouches, en  diffère ,  en  ce  qu'elle  eft  creu- 
fe  ôc  forme  une  gaine  qui  renferme  un  aiguillon  fembla- 
ble  à  celui  des  afiles  ,  mais  compofé  de  cinq  pièces.  On 
trouve  ce  taon  dans  les  bois  humides. 

N:B.  Il  y  en  a  une  variété  qui  a  fur  la  bande  noire 
tranfverfe  de  l'aîle  ,  une  tache  blanche  comme  le  fond 
des  ailes. 

11.  TABANUS  cinereus  ,  abdomine  flavo  maculis 
triangularibus  aigris  ,  alarum  margine  exteriore  )frj- 
ciaque  tranjverja  marmorata  fujca. 

Le  taon  à  une  feule  bande  noire  panachée'. 

'Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ce  taon  approche  un  peu  du  précédent,  mais  il  en  dif- 
fère far  plufieurs  endroits.  Outre  q^u'il  eft  plus  petit,  fon 

ventre 


DES    Insectes.  4^^ 

Véntce  eft  par-tout  d'un  jaune  fale ,  avec  deux  taches  noi- 
res triangulaires  fur  chaque  anneau.  Le  corcelet  eft  gris  & 
chargé  de  trois  bandes  longitudinales  noires.  Les  yeux 
font  noirs  &  le  refte  de  la  tête  eft  gris.  Les  antennes  fort 
grandes  &  prefqu'aufti  longues  que  le  corcelet,  font  grifes 
à  leur  bafe  ,  noires  dans  le  refte.  Enfin  les  ailes  qui  font 
joliment  travaillées ,  ont  leur  bord  extérieur  irréguliére-'. 
ment  chargé  d'un  noir  brun ,  &  de  plus  elles  ont  une  ban- 
de tranfverfe  de  même  -couleur  dans  leur  milieu ,  mais 
cette  bande  eft  interrompue  par  deux  ou  trois  taches 
blanches  de  la  couleur  du  fond.  Outre  les  trois  petits 
yeux  lifTes  qui  font  noirs  &  pofés  à  l'ordinaire  au  der- 
rière de  la  tête  entre  les  yeux  ,  &  proche  les  uns  des  au- 
tres comme  en  un  bouquet ,  cet  infefte  femble  en  avoir 
trois  autres  plus  grands  ;  un  entre  les  yeux  derrière  l'at- 
tache des  antennes  ôc  devant  les  petits  yeux,  &  les  deux 
autres  devant  l'attache  des  antennes  au-defifus  de  la  bou- 
che ,  un  à  droite  ,  l'autre  à  gauche.  Tous  les  trois  font 
noirs,  lifles  ,  aflez  grands  &  paroillent  très-bien  à  caufe 
de  la  couleSr  grife  de  la  tête  de  ce  petit  animal.  Cet  in- 
fede  a  été  trouvé  dans  les  prairies. 

A  S  I  L  U  S. 

L'  A  S  I  L  E. 

^ntennce  fetaceo  -  conica  Antennes  fétacées  >  conî- 
quadripartLtx.  ques,divifées  en  quatre  par- 

ties. 

O5  TO^To  fululato  acuto.  Bouche  formée  par  une  trom- 

pe fimple  &  aiguë. 
Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liflês. 

L'afile^que  d'autres  appellent  la  moucâe-a/i/e,diffé(e  des 
autres  genres  de  cette  feftion  par  la  forme  de  fes  antennes, 
qui  lui  eft  commune  avec  le  genre  précédent ,  &  on  la  dif- 
tingue  de  ce  dernier  genre  par  la  ftrufture  de  fa  bouche  > 
qui  a  une  trompe  fimple ,  aiguë  &  piquante. 

Tome  II.  N  n  n 


^66  Histoire     abrégée 

Ses  antennes  font  femblables  à  un  gros  fil  qui  fe  termi- 
neroit  en  pointe.  Elles  font  compofées  de  plufieurs  arti- 
cles dont  les  trois  premiers  font  ditiinds  &  les  autres  ne 
paroifTent  former  qu'une  feule  pièce  &  font  confondus  , 
enforte  que  toute  l'antenne  ne  paroît  compofée  que  de 
quatre  pièces  ,  quoiqu'il  y  en  ait  réellement  davantage. 
Dans  quelques  efpéces  la  dernière  pièce,  celle  qui  termi- 
ne l'antenne  ,  eft  plus  groffe  &  forme  une  efpéce  de  maf- 
fue  ,  qui  cependant  linit  toujours  en  pointe  vers  le  bout. 
Ces  efpéces  paroiilent  différer  un  peu  des  autres  par  cet 
endroit,  ainfi  que  par  la  longueur  de  leur  trompe  qui  eft 
plus  confidérable  que  dans  la  plupart  des  autres  afiles. 

En  général  ces  infedtes  ont  le  corps  allongé  j  leur  ven- 
tre fur-tout  eft  long  &  aflez  niince.  Leurs  pattes  font 
grandes  ,  &  les  anneaux  du  tarfe  ou  du  pied  qui  font  au 
nombre  de  cinq  ,  font  courts  ôc  un  peu  Hgurés  en  cœur. 
Ces  infedes  demandent  à  être  pris  avec  précaution  ;  ils 
piquent  aiïez  fortement  avec  leur  trompe  aiguë.  Ils  s'en 
fervent  pour  piquer  différens  animaux  ,  ôc  en  tirer  le  fang 
qu'ils  pompent  &  fuccent  par  cette  même  tfbmpe  qui  eft 
creufe  en-dedans.  Ces  afiles  incommodent  beaucoup  les 
troupeaux  dans  les  bas  prés ,  où  ils  font  fréquens.  Je  ne 
connois  ni  leurs  larves  ni  leurs  nymphes  qui  probablement 
fe  plaifent  dans  les  endroits  humides ,  &  peut-être  même 
vivent  dans  l'eau. 
Les  efpéces  de  ce  genre  font  aflez  nombreufes. 

1 .  A  S I L  U  S  lanigerus  ,  alarum  bajlfu/ca. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1 1 19.  Culex  lanigerus ,  alis  femifufcis. 

Linn.jyjl.  nat.  edit.  10  ,  p  606  ,  n.  i.  Bombylius  alis  femi-nigris. 

Alirov.  înf.  p.  350,  /.  10.  Mufca  X. 

Mouffet.  lat.  6'i  ,/.  î.  A  gauche. 

Hoffnag.  inf.  t.  8  ,  /.  Ç. 

Petif.  ga-^op.  î6  ,  tab.  ^6  ,  n.  5.  Mufca  apiformîs  probofcide  porreda  ,  aîîs 

maculatis. 
ïbii.  p.  67  ,  lab.  41 ,  n.  9.  Mufca   apiformis  probofcide  porreda ,  alis  non  ms.- 

culatis. 
A^.  Upf,  173e  ,  j7.  3 1  ,  n.  14.  Idem  nomen. 


•DES    Insectes.  4(^7 

Raj.  inf.  pug-  i7?.  Mufca  bombyliformis  denfe  pilofa  nîgra,  ahdomine  obtufo 

ad  latera  rufo. 
Reaum.  inf.  tom.  4  ,  tab,  S,f.  11 ,  11 ,  ij. 

Le  bichon. 

Longueur  4 ,  5  lignes.    Largeur  i  lignes. 

Nous  avons  rangé  dans  ce  genre  cet  infe£le  qui  en  a 
tous  les  caraderes  par  fa  trompe  &  la  forme  de  fes  anten- 
nes. Cette  trompe  eft  mince  ,  noire  ^  longue ,  égalant  les 
deux  tiers  ou  les  trois  quarts  de  la  longueur  de  l'infette  , 
&  fouvent  divifée  en  deux  à  fon  extrémité.  L'animal  la 
porte  toujours  avancée  devant  lui ,  &  fouvent  il  en  fait  for- 
tir  une  aurre  plus  fine  qui  y  eft  renfermée  comme  dans  un 
étui.  Les  antennes  de  la  longueur  de  la  tête  ,  font  un  peu 
coudées  dans  leur  milieu.  Pour  les  pattes  elles  font  fines  , 
déliées  &  longues  pour  la  grandeur  de  l'infefte.  Elles  font 
noires  ainfi  que  les  antennes.  Tout  Tinfede  eft  court  ôc' 
ramafifé  ,  &  pareillement  de  couleur  noire,  mais  couvert 
d'un  duvet  touffu  ,  cotonneux  &  blanchâtre.  Ses  ailes  fort 
longues  pour  fon  corps  ,  ont  leur  partie  fupérieure  noire 
proche  la  bafe ,  principalement  du  côté  du  bord  extérieur , 
le  refte  eft  d'un  clair  obfcur.  Cet  infede  vole  dans  les  jar- 
dins autour  des  fleurs  ,  qui  fucce  avec  fa  trompe  fans 
s'arrêter  6c  en  volant  continuellement.  Il  ne  pique  point  ôc 
on  peut  le  prendre  impunément.  Il  varie  pour  la  grandeur. 

2.  A  S I L  U  S  hlrfutus  ferruglneus  ^  alis  falvls  ,femorièus 
ni  gris. 

JJafiU  velu  de  coiileur  fauve 

Longueur  9  lignes.     Largeur  3  Lignes, 

Ses  yeux  ,  fa  trompe  ôc  fes  antennes  font  noirs.  Sa  tête 
eft  couverte  de  poils  fauves.  Le  fond  de  la  couleur  du 
corcelet  ôc  du  ventre  eft  noir^  mais  ils  font  auiïi  couverts 
de  poils  fauves  ,  enforte  que  cette  dernière  couleur  fem- 
ble  être  celle  de  l'infeiSe.  Les  ailes  font  jaunes  ainfi  que 
les  pattes ,  à  l'exception  feulement  des  cuiffes  qui  font 
noires.  Cet  infecte  fe  trouve  dans  les  prés. 

Nnn  ij 


4(^8  Histoire     abrégée 

5 .  A  S I L  U  S  ferrugineus  ,  abdominis  ar deuils  tribus  , 
prioribus  atrls ,  pojîerioribus  quatuor flavis.  Linnjaua. 
fuec.  n.  io3i.Planch.  17,  fig.  j. 

I,inn.jyjl.  nat.  edir.  10,  p.  60 J  j  /z.  3.  Afilus  abdomine  tomentofo  antice  nigro, 

poltice  flavo  inflexo. 
Mûuffet.  ht.  p.  41Ç.  Vefpi  fpecies.  fig.  exter. 
Jonjt.  inJl.U9  ,f.  ■<-.  Mufca  boaria  aldrov.  tab.  i. 
Hojfn.  inf.  t.  16  ,/.  10. 

Raj.  inf,  p.  267.  Mufca  maxima  crabroniformis. 
Frifch.germ,  3  ,p.  38  ,  t.  S.Tertii  ordinis.  Mufca  lapax  magna,  abdomine  luteo 

maculato. 
Reaum,  inf.  tom,  4 ,  tah.  8  ,fig,  3. 
A^.  Upf.  1736,  p.  2.5) ,  n.  8.  Ichneumon  collarf  gibbo,  abdomine  ovato  acuto. 

U ajile  brun. ,  à  ventre  à  deux  couleurs. 

Longueur  1  pouce.     Largeur  2  f  lignes. 

Cette  efpéce  efl  la  plus  grande  de  toutes  celles  de  ce 
genre  que  nous  avons  dans  ce  pays- ci.  Sa  trompe  plus 
courte  que  fa  tête,  efl:  de  couleur  noire  ainfi  que  fes  yeux. 
Son  corcelet  grand  &  convexe  en-defius  eft  de  couleur 
de  rouille.  Les  pattes  font  de  la  même  couleur  ,  ainfi  que 
les  ailes  j  qui  ont  pourtant  quelques  taches  noirâtres  pref- 
que  triangulaires  à  leur  bord  intérieur.  Les  trois  premiers 
anneaux  du  ventre  font  noirs ,  mais  les  quatre  fuivans  font 
jaunes  &  un  peu  velus.  Le  bout  ou  l'extrémité  eft  brune 
&  fe  termine  en  pointe. 

On  trouve  ce  gr©s  infefte  dans  les  prés  humides  où  il 
vole  fort  vite  ;  il  faut  prendre  garde  à  fes  doigts  en  le  pre- 
nant ,  car  il  pique  fortement. 

4.  A  S  I  L  U  S  niger ,  abdominis  fegmentis  tribus  a  ter  go 
rufis.  Linn.  faun.  fuec.  n.  1036. 

L'ajlle  noir  à  tache  fauve  fur  le  ventre. 
Longueur  10  lignes.     Largeur  1  5  lignes. 

Cet  afile  eft  noir ,  prefque  fans  poils  ,  fi  ce  n'eft  en 
quelques  endroits  &  particulièrement  fur  le  devant  de  la 
tête.  Son  ventre  eft  compofé  de  fept  anneaux  dont  le  qua- 
trième &  le  cinquième  font  d'un  brun  fauve  ,  rougeâtre  , 


DES    Insectes.  469 

outre  deux  taches  de  même  couleur  aux  côtés  du  troifié- 
me  De  plus  les  anneaux  vus  à  un  certain  jour ,  ont  fur  cha- 
que côté  une  tache  blanche  formée  par  des  poils  très- 
courts  ,  ce  que  l'on  apperçoit  plus  diftinclement  fur  e  qua- 
trième anneau  que  lur  les  autres.  Les  ailes  lont  nébuleu- 
fes  ôc  les  pattes  brunes. 

5.  A  S  I  L  U  S  totus  nigerfiLbhirfutus  ,  ails  atris. 
Uajîh  tout  noir. 

Longueur  S  lignes.     Largeur  i  |  hgne. 

Il  eft  couvert  de  poils  longs ,  mais  peu  ferrés.  Tout 
Ton  corps  eft  d'un  noir  foncé  fans  mélange  d'aucune  au- 
tre couleur.  Ses  aîles  font  aulTi  très-noires.  Je  l'ai  trouvé 
plufieurs  fois  fur  les  bords  de  la  feine. 

6.  AS I  LUS  niger  hirfutus  ,  tibiis  halteribufqmferm- 
gineis  ,  alis  nigro  undidatls. 

'Vafik  noir  velu  ,  à  pattes  SC  balanciers  fauves  ,  SC  aîles 

noires  ondées. 
Longueur  7  ligna.    Largeur  i  §  ligne. 

Il  eft  noir  ôc  velu.  Les  poils  de  fon  corcelet  vus  à  un 
certain  jour  paroiffent  un  peu  dorés,  ôc  forment  quatre 
raies  longitudinales  de  cette  couleur.  Les  balanciers  font 
jaunes.  Les  cuiffes  font  noires  &  le  refte  des  pattes  eft  de 
couleur  fauve  avec  un  peu  de  noir  aux  tarfes.  Les  aîles 
ont  des  ondes  de  brun  ,  qui  fuivent  la  diredion  des  vei- 
nes qui  font  noires.  Cette  efpéce  n'eft  pas  rare  dans  les 
prés. 

7.  A  S  I  L  U  S  niger  glaber  ;  antennis  ,  femoribus  ., 
halteribus ,  tibii/que/ecundi  éC  pojlici  paris  rufis ,  alis 
fufco  undulatis, 

'Va/de  noirlijje,  à  antennes  ,  cuijfes  éC  balanciers  fauves  s 

éC  aîles  ondées  de  brun. 
Longueur  7  |  lignes.     Largeur  1  |  ligne. 

S     a  couleur  eft  noire  par-tout ,  à  l'exception  des  fix  cuif' 


470  KisTOiRE     abr]^gi!e 

fes  ,  des  jambes  de  la  féconde  &  de  la  troiiiéme  paire  j 
des  antennes  &:  des  balanciers  qui  font  de  couleur  fauve. 
Le  corcelet  a  de  chaque  côté  une  raie  longitudinale  ôc 
une  tache ,  qui  à  un  certain  jour  paroît  d'un  jaune  doré 
&  foyeux.  Cette  raie  Ôc  cette  tache  font  formées  par  de 
très-petits  poils.  Le  troifiéme  ,  quatrième  &  cinquième 
anneau  du  ventre  ont  auiïi  de  chaque  côté  une  petite  ta- 
che blanche  pareillement  formée  par  des  petits  poils.  Les 
antennes  font  compofées  de  quatre  articles  dont  le  troi- 
fiéme eft  le  plus  long  ,  &  le  quatrième  ou  dernier  très- 
court  ôc  poin.ti.  Les  aîles  ont  des  ondes  de  brun  ,  qui  fui- 
vent  la  dire£tion  des  nervures  j  ôc  l'intervalle  qui  eft  entre 
elles  eft  blanc.  Cet  afile  a  été  trouvé  à  Fontainebleau. 

8.  A  S  I  L  U  S  niger  glaèér ,  femoribus  halterièu/quei 
ferrugineis  y  alis  nigris. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  1037.  Afilus  corpore  atro  glabro,  alis  nigris ,  femoribus 

halteribufque  ferrugineis. 
hinn.fyfl.nai.edït.  10, p.  606,  n.  11.  Afilus  œlandicus. 
Reaum.  inf.  tom.  4  ,  tah.  22  ,/.  7  ,  8. 

Uafik  noir  lijfe  y  à  pattes  âC  balanciers  fauves ,  SC  ailes 

toutes  noires. 
'Longueur  6  5  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Il  eft  tout  noir ,  liffe  &  luifant.  Ses  pattes ,  tant  les  cuif- 
fes,queles  jambes  ,  font  de  couleur  fauve  ,  mais  les  tar- 
fes  ,  ôc  le  bas  des  jambes  poftérieures  font  noirs.  Les  ba- 
lanciers font  de  la  même  couleur  que  les  pattes.  Les  aîles 
font  étroites  ôc  très-noires.  Cette  efpéce  a  le  haut  du  ven- 
tre plus  étroit  que  le  bas.  On  la  trouve  dans  les  bois 
humides. 

p.  A  S  I  L  U  S   niger  glaher  ,  femoribus  halteribufque 
ferrugineis ,  alis  albis  venis  nigris. 

L' afile  noir  lijfe ,  à  pattes  éC  balanciers  fauves  ,  éC  ailiJf 

blanches  veinées. 
Langueur  j  lignes.    Largeur  1  ligne. 


DES     Insectes.  47  i 

Il  refiemble  beaucoup  au  précédent  pour  fa  forme.  Son 
corps  eft  noir  &  liffe.  Ses  pattes  font  de  couleur  fauve 
avec  un  trait  noir  fur  le  defTus  des  cuiffes.  Les  jambes  ôc 
les  tarfes  poftérieurs  font  noirâtres.  Les  balanciers  tirent 
fur  le  jaune  pour  la  couleur ,  ôc  les  ailes  font  blanches  & 
finement  veinées.  Cette  efpéce  eft  la  plus  commune  de 
toutes.  On  la  trouve  par-tout  dans  les  campagnes  &  les 
jardins.  Elle  varie  pour  la  grandeur. 

10.  ASILUS  niger  '  glaber  ,  femoribus  tibli/que  rufis  , 
alarutn  puiuto  marglnali  nigro. 

Uafde  noir  liffe  ,  h  pattes  fauves  âC  tarfes  noirs. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Le  corps  de  cet  infefte  eft  noir  &  lifle.  Ses  pattes 
feules  font  de  cculeur  fauve  à  l'exception  des  pieds  ou 
tarfes  qui  font  noirs.  Ses  ailes  font  blanches  ôc  ont  un 
point  marginal  noir  ôc  long.  Le  caraâere  de  cette  efpéce 
eft  d'avoir  la  première  pièce  des  tarfes  poftérieurs  aufïi 
longue  que  les  quatre  autres  ôc  beaucoup  plus  grofie 
quelles. 

11.  ASILUS  niger  glaber ,  halteribus  albis  ,  alis 
fubrotiindis  obfcuris  margine  nigro. 

Va/Ile  noir  liffe ,  à  balanciers  blancs  éc  ailes  bordées  de 

noir. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  f  ligne. 

:  Cette  petite  efpéce  eft  toute  noire  ,  lifle  ÔC  peu  allon- 
gée. Les  balanciers  de  fes  ailes  font  blancs,  ôc  les  ailes 
font  d'une  teinte  un  peu  obfcure  ,  bordées  d'un  point 
marginal  long  ôc  noir.  Ces  ailes  font  larges  ôc  ovales. 

[12»    ASILUS  antennis  capite   longioribus   clavatis 
acuminatis  ,   nigro   rufoque  varias  glaber  ,  fègmentis 
abdominalibus  fecundo  éC  tertio  margine  flavis  ^  alis 
fufco  nebulofs. 

.Linn.  faun.futc  n.  1030.  Al7Ius  antennis  capite  longioribus  clavatis  acumi- 
natis, fègmentis  abdominalibus  glabris,  margine  flavis  ,fronte  glabra. 


472  Histoire     abrégée 

Linn.  fyjî.  nat.  edh.  jo,  p.  6o^ -,  n.  4  Conops  antennis  clavatîs  mucrcnat'j 
luteis  ,  abdomine  fubcylindiico  glabro ,  fegmentis  quatuor  margine  fidveCr 
centibus. 

Reaum.  inf.  tom.  4,  toi.  33  ,/•  i»  >  I3. 

Uafile  à  antennes  en  maffue  SC  ailes  brunes. 

Longueur  j  f  lignes.     Largeur^  i  f  ligne. 

A  la  première  vue  on  prendroit  cette  efpéce  pour  une 
guêpe.  Elle  eft  lifle  :  fes  antennes  ont  leur  dernière  pièce 
grofTe  en  fufeau  allongé  &  pointu  ,  &  elles  font  grandes 
&  plus  longues  que  la  tête.  Le  devant  de  la  tête  eft  d'un 
jaune  citron  ainfi  que  les  balanciers,  les  pattes  font  fau- 
ves. Le  corcelet  eft  varié  de  noir  &  de  fauve  rougeâtre. 
Il  en  eft  de  même  des  anneaux  du  ventre  dont  quelques- 
uns  font  bordés  de  jaune  citron ,  principalement  le  fé- 
cond ôc  une  partie  du  troifiéme  fur  les  côtés.  Les  aîles 
font  brunes  ,  ondées  ôc  nébuleufes.  On  trouve  ce  bel 
afile  dans  les  prés. 

15.  ASILUS  antennis  capite  longioribus  clavatîs  acu-i, 
minatis  ,  nigro  rufoque  varias  ,  glaber  y  fegmentis  abdo-^ 
minalibus  omnibus  margine  Jlavis  j  alis  fufcis  margine 
albo. 

Uafile  à  antennes  en  majjue ,  SC  ailes  brunes  bordées  de 

blanc. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  j  ligne. 

Cette  efpéce  reffemble  beaucoup  à  la  précédente,  &  à 
l'air  ôc  le  port  d'un  ichneumon.  Ses  antennes  font  noires  , 
allongées  ,  groffes  par  le  bout  ,  un  peu  moins  cependant 
que  dans  l'autre.  Sa  trompe  pareillement  noire ,  eft  longue 
ôc  fine.  Le  devant  de  fa  tête  eft  de  couleur  citron.  Le  cor- 
celet eft  noir ,  bordé  de  couleur  fauve  ,  fur-tout  aux  angles 
extérieurs  du  haut  fur  les  épaules.  Le  ventre  fauve  mêlé 
de  noir ,  a  tous  fes  anneaux  bordés  de  jaune  citron  ;  il  eft: 
plus  étroit  que  dans  l'efpéce  ci-deffus  ,  fur-tout  vers  le 
haut ,  ôc  il  reffemble  à  celui  d'un  ichneumon.  Les  balan- 
ciers font  de  couleur  citron ,  ôc  les  pattes  fauves ,  excepté 

les 


DES    Insectes.  ^yj 

îes  tarfes  qui  font  noirs.  Les  aîles  plus  courtes  que  le  ven- 
tre ,  font  brunes  au  milieu  &  blanches  aux  bords  ,  ce  qui 
les  rend  fort  belles.  On  trouve  cet  infefte  avec  le  précé- 
dent ,  dont  il  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété. 

14..    ASILUS  antennis   capite   hriviorlbas   clavads 
Jeiofis  j  nigro  rufoque  varias  ,  glabcr ,  alis  nigrls  ,  orls 
aculeo  in  medio  incurvato. 

L' cifile  panaché  de  fauve  SC  de  noir  à  ailes  noires. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Il  y  a  encore  peu  de  différence  entre  cette  efpéce  &  les 
deux  précédentes.  Ses  antennes  beaucoup  plus  courtes 
que  fa  tête  ,  ont  leur  dernière  partie  greffe  >  avec  quelques 
foies  latérales.  Elles  font  fauves  &  le  devant  de  la  tête  eft 
de  couleur  citron.  Le  corps  eft  panaché  comme  dans 
les  afiles  précédens  de  brun  &  de  noir ,  de  façon  cependant 
que  le  noir  domine  fur  le  corcelet  ôc  le  brun  fur  le  ventre  , 
ainfi  que  fur  les  pattes.  Les  aîles  plus  courtes  que  le  ven- 
tre ,  font  noirâtres.  Un  autre  carattere  de  cette  efpéce  , 
c'eft  que  fa  trompe  fine  &  auffi  longue  que  la  moitié 
de  fon  corps  ,'a  dans  fon  milieu  une  articulation  où  elle  fe 
replie  &  fe  coude,  quelquefois  à  angle  aigu. 

ï  5" .  A  S  I L  U  S  niger  glaber  ,  fronte  pédibufque  rufis  ,  cris 
aculeo  in  medio  incurvato. 

Vafde  noir  lijfe  à  pattes  SC  devant  de  la  tête  fauve. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Il  eft  noir  &  liffe  ,  mais  le  devant  de  fa  tête  &  fes  pattes 
font  fauves.  Ses  antennes  font  pareillement  fauves  ,  &  ont 
la  dernière  pièce  plus  greffe  ,  avec  quelques  poils  latéraux 
comme  dans  l'efpéce  précédente.  Sa  trompe  eft  aufli  fem- 
blable  à  celle  de  l'efpéce  ci-deffus  :  elle  eft  longue  ,  fine  , 
noire  &  pliée  dans  fon  milieu. 

16.  ASILUS  cinereus  hirfutus. 

Lînn.fyfi.  nat.  eiiu  10  ,  p.  éoé  ,  n,  9.  Afilus  hirtus  cinereus. 

Tome  IL  O  o  o 


474  Histoire    abrégée 

Frifch.  inf.  3  ,  p.  3  î  ,  tàb.  7. 
JJaJîle  cendré. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  1  ligne. 

11  cft  velu  ôc  d'une  couleur  grife  cendrée.  En  regardant 
fon  corcelet  à  un  certain  jour  ,  il  paroît  chargé  de  bandes 
longitudinales  de  poils  dorés.  Le  bord  des  anneaux  du 
ventre  paroît  un  peu  brun  ,  fur-tout  dans  le  milieu  ,  oii  il  y 
a  une  tache  allongée  comme  triangulaire  de  cette  couleur. 
Les  parties  du  fexe  font  longues  ,  noires  &  débordent  de 
beaucoup  le  ventre.  Les  pattes  font  grifes  &  les  ailes  dia- 
phanes, avec  des  veines  noires.  Tout  l'infefte  eft  allongé, 
l'on  ventre  fur-tout  eft  long  &  fe  termine  en  pointe.  On 
trouve  allez  communément  cet  afiie  dans  les  jardins  &  les 
campagnes. 

17.  ASILUS  llvidiis  ,  thoracLS  lineis  dorfalibus  tribus 
nlgris.  Linn.  faun.  fuec.  n.  1033. 

lÀnn. _[yjl.  nat.  eiit.  io,p.  606 ,n.  i.  Afilus  tipuloides. 
Uajile  à  pattes  fauves  allongées. 

Longueur  4  Lignes.    Largeur  -f  ligne. 

Cette  efpéce  a  les  yeux  de  couleur  grife ,  un  peu  brune  ; 
fes  antennes  font  noires  &  fa  trompe  eft  de  couleur  pâle, 
longue  ,  réfléchie  en-deffous  le  long  du  corcelet.  Celui-ci 
eft  d'une  couleur  cendrée  obfcure ,  avec  trois  lignes  noires 
longitudinales  en-defl'us.  Le  ventre  dans  les  femelles  eft  de 
la  même  couleur  que  le  corcelet  ;  dans  les  mâles  ,  il  eft  & 
plus  allongé  ,  ôc  de  couleur  jaune  pâle  ,  ainfi  que  le  font 
les  pattes  dans  l'un  ôc  dans  l'autre  fexe.  Les  aîles  des  mâles 
font  d'un  jaune  brun,  celles  des  femelles  font  blanches  ôc 
tranfparentes.  Dans  tous ,  les  pattes  font  fort  longues  pour 
la  grandeur  du  corps. 

18.  AS\\->\}S  pallldo-fulvus  ,  thorace  lineis  dorfalibus 
tribus  nigris  ,  alis  incumbentibus  reticulatis. 

Uafile  fauve  à  aîles  réticulées. 

Longueur  3  f  lignes.   Largeur  §  ligne. 


DES    Insectes.  ^       ^  47? 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  d'un  jaune  pâle  ,  à  l'ex- 
ception des  yeux  qui  font  bruns  ,  ôc  de  trois  raies  noires 
longitudinales  que  l'on  voit  fur  le  corcelet.  Le  ventre 
a  aulTi  en-deffus  fur  le  milieu  de  chaque  anneau  une  tache 
triangulaire  brune.  Les  aîles  font  couchées  fur  le  corps  : 
elles  font  tranfparentes,  très-veinées  &  comme  réticulées. 
La  trompe  de  la  tête  eft  prefqu'aufTi  longue  que  le  corce- 
let En  regardant  de  près  l'infede  ,  on  voit  qu  elle  torme 
un  tuyau  qui  renferme  trois  aiguillons  dans  une  ramure 
placée  en-deiTous. 
I  p.  A  S I L  U  S  viridis  nitens ,  ptdlbus  albldis, 

Lajile  vert  doré. 

Longueur  1 1  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Tout  le  corps  de  cette  efpéce  eft  d'un  vert  dor^  : 
les  pattes  feules  font  pâles  ,  blanchâtres ,  tirant  un  peu  lut 
le  jaune.  Les  aîles  font  un  peu  brunes.  On  trouve  cet  aWe 
fur  les  fleurs. 
20.  A  S I L  U  S  niger ,  pedièus  antic'is  articula  tarfl primo 

crajfo  clavato. 
Va/de  noir  à  pieds  de  devant  en  majfue. 

Longueur  |  ligne.     Largeur  }  ligne. 

Cette  très-petite  efpéce  eft  noire  ,  fes  pattes  font  de 
couleur  livide ,  &  fes  aîles  veinées  de  noir.  Mais  ce  qui  la 
fait  fûrement  reconnoître  ,  c'eft  que  la  première  articula- 
tion des  tarfes  ou  pieds  de  devant  eft  groffe  &  en  maffue. 
On  trouve  cet  infede  quelquefois  fur  les  fleurs. 

STRATIOMYS. 

LA     MOUCHE-ARMÉE. 

Antennes  fetace^fracla.  Antennes  fétacées  &  brir 

fées. 
Osprobofcide  ahfque  den-        Bouche  avec  une  trompe 
tihus.  fans  dents.  _, 

Ooo  ij 


47'^  Histoire    ABRiêcéE 

Thoracis  apex  acukams.  Extrémité  du  corcelet  ar- 

mée de  pointes. 
Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lilTes. 

Familia  la.  Thoracis  aculeis  Famille  i  "^.  Corcelet  armé  d'e 
duobus.  deux  pointes. 

s-î.  Thoracis   aculeis  -a".  Corcelet  armé  de 

fex.  fix  pointes. 

Ce  genre  a  été  peu  connu  jufqu'ici ,  quoique  Swammec- 
dam  en  ait  parlé  fous  le  nom  à'q/i/e  ,  &  ait  donné  fon 
hiftoire  que  M.  de  Reaumur  a  rapportée  de  nouveau  dans 
fes  Mémoires  pour  fervir  à  l'hiftoire  des  infedes.  Goedart 
paroît  avoir  connu  la  larve  de  ces  animaux  ,  qu'il  a  nom- 
mée le  chamceleon,  probablement  parce  qu'elle  change  de 
couleur  j  &  Aldrovande  a  appelle  cette  même  larve  intef- 
tinum  terrx  parce  qu'elle  reffemble  à  un  ver.  Mais  ni 
^i'un  ni  l'autre  ne  paroifTent  avoir  connu  l'infede  parfait. 
M.  de  Reaumur ,  qui  d'après  Swammerdam  en  a  donné  )a 
figure  ,  l'a  appellée  mouche  -armée  ,  nom  que  nous  avons 
confervé  en  françois ,  &  que  nous  avons  traduit  par  le  mot 
Iztmjîraùomys. 

Le  caradere  de  ce  genre  confifte  dans  la  réunion  de  tous 
ceux  que  nous  avons  donnés  ,  &  fur- tout  dans  ces  efpéces 
de  pointes  que  portent  ces  infedes  à  l'extrémité  de  leur 
corcelet ,  ce  qui  forme  un  caraftere  particulier  à  ce  genre. 
Quant  aux  autres  ,  ils  lui  font  communs  chacun  en  parti- 
culier avec  quelques-autres  infefles  de  cette  fedion. 

La  larve  de  la  mouche-armée  vit  dans  l'eau.  Auflî  M. 
Linnxus  qui  n'a  connu  que  cette  larve  ,  fans  avoir  vu  i'in- 
fette  parfait  ,  l'a-t-il  appellée  ,  oejlre  aquatique  ,  oejlrus 
aquœ.  S'il  eut  vu  l'infede  ailé  ,  il  auroit  aifément  apperçu- 
qu'il  diffère  de  l'oeftre.  Cette  larve  reffemble  à  un  long  ver 
fans  pattes  &  un  peu  applati ,  de  couleur  brune  verdâtre  ou 
jaunâtre.  Elle  eft  un  peu  plus  grolTe  du  coté  de  la  tête  ôc 
plus  mince  du  côté  de  la  queue.  Sa  tête  efî:  petite  ,  oblon- 
gue  i  écailleufe.  Les  premiers  anneaux  font  plus  courts  que 


DES    Insectes.  477 

les  autres  ;  les  derniers  font  plus  longs  ,  plus  menus  &C 
cylindriques.  Le  dernier  de  tous  eft  aulîi  le  plus  allongé  ;  il 
égale  quelquefois  pour  la  longueur  les  cinq  ou  fix  premiers 
pris  enfemble.  La  peau  de  cette  larve  eft  forte  ôc  dure  , 
mais  cependant  flexible.  Son  peu  de  foupleffe  rend  fa 
démarciie  finguliere.  Elle  ne  peut  ployer  chaque  anneau  , 
il  faut  qu'elle  les  coude  en  leur  faifant  faire  différens 
angles  à  leur  jondions  ,  ce  qui  donne  à  l'infefte  un  air 
tortu.  Cette  larve  vit  de  petits  infe£les  aquatiques  ,  aulTi 
remarque-t-on  à  fa  bouche  quelques  crochets  durs  ÔC 
écailleux  accompagnés  de  barbillons  dont  elle  fe  fert  pour 
attraper  &  faiiir  fa  proie.  Entre  ces  armes  offenfives  fe 
trouve  l'ouverture  de  fa  bouche  ,  qui  eft  munie  d'un 
fiicçoir  dont  l'infeâe  fe  fert  pour  pomper  fa  nourriture. 
L'autre  extrémité  de  la  larve^ou  fa  queue,  eft  encore  plus 
remarquable.  Au  bout  de  cette  partie  ,  on  voit  une  ouver- 
ture qui  fert  à  l'infeûe  de  fligmate  ,  &  à  l'aide  de  laquelle 
il  pompe  l'air.  Cette  ouverture  eft  entourée  d'une  frange 
comme  rayonnante  de  poils  barbus  qui  empêchent  l  eaa 
d'y  pénétrer.  L'infeète  applique  ordinairement  l'ouverture 
&  la  frange  bien  étalée  à  la  furface  de  l'eau  pour  refpirer 
l'air  ,  &  il  refte  fouvent  long-tems  dans  cette  fituation 
la  tête  en  bas.  Quand  il  veut  s'enfoncer  dans  l'eau  ,  il 
reploye  les  barbes  de  la  frange  ôc  en  forme  une  efpéce  de 
boule  ,  fous  laquelle  l'ouverture  du  ftigmate  fe  trouve  ca>- 
chée  ,  enfotte  que  l'eau  ne  peut  y  pénétrer. 

Quand  la  larve  de  la  mouche-armée  parvenue  à  fa  grof- 
feur  ,  veut  fe  métamorphofer  ,  elle  ne  change  point  de  fi- 
gure ;  feulement  fa  peau  fe  durcit  ,  cttte  larve  refte  fans 
mouvement ,  &  même  elle  n'en  peut  faire  aucun ,  elle  de- 
vient inflexible.  Ainfi  la  peau  de  cette  larve  lui  fert  de 
coque  ,  comme  dans  les  genres  précédens  ,  avec  cette 
diflférence  cependant ,  que  cette  peau  ne  change  aucune- 
ment de  figure  pour  former  la  coque.  C'eft  dans  cette 
efpéce  de  coque  ,  fous  cette  peau  endurcie ,  que  la  larve 
prend  la  forme  de  nymphe.  Mais  cette  nymphe  eft  beaur 


^-jS  Histoire     ABRÈcéE 

coup  plus  courte  que  la  larve  ,  elle  ne  remplit  pas  à  beau- 
coup près  toute  fa  longueur  ,  ôc  les  quatre  derniers  an- 
neaux de  la  coque  reftent  vuides.  Llnfeâe  demeure  fous 
cette  forme  pendant  onze  ou  douze  jours.  On  diftingue 
dans  la  nymphe  toutes  les  différentes  parties  de  Tinfede 
parfait ,  &  lorfqu'elles  ont  acquis  aflez  de  confidence  &  de 
fermeté ,  l'infcfte  ailé  fort  de  (a  coque ,  en  faifant  fauter  les 
deux  premiers  anneaux  qui  fe  féparent  comme  une  ca-, 
lotte. 

La  mouche  -  armée  ,  après  avoir  vécu  dans  l'eau  fous  la 
forme  de  larve  &  fous  celle  de  nymphe  ,  devient  dans  fon 
dernier  état  habitante  de  l'air ,  &  elle  ne  retourne  vers 
l'eau  que  pour  y  dépofer  fes  œufs  qu'elle  fait  y  devoir 
éclore.  Cet  infecle  à  bien  des  égards  reiTemble  aux  mou- 
ches :  fa  forme  .  fes  ailes  &  la  trompe  de  fa  bouche  paroif- 
fent  le  rapprocher  de  ce  genre.  Mais  deux  autres  caratteres 
l'en  diftinguent  ;  favoir  ,  fes  antennes  ôc  fon  corcelet.  Les 
antennes  qui  reffembient  à  un  fil  ,  font  coudées  dans  leur 
milieu  &  forment  un  angle  prefque  droit.  Toute  la  partie 
qui  eft  depuis  la  tête  jufqu  à  la  courbure,n'efl  formée  que 
par  une  feule  pièce  longue  ;  à  l'angle  même  de  la  courbu- 
re ,  fe  trouve  une  féconde  pièce  très-  courte.  Enfuite  ,  le 
refle  de  l'antenne, depuis  l'angle  qu'elle  forme  jufqu'à  fon 
extrémité  ,  femble  compofé  d'une  feule  ôc  unique  pièce  f 
quoiqu'il  y  ait  réellement  plufieurs  anneaux ,  mais  telle- 
ment ferrés  &  réunis  ,  qu'on  ne  peut  guères  les  diflinguer 
les  uns  des  autres.  Le  corcelet  porte  un  autre  caraèlere 
que  nous  avons  dit  être  particulier  à  ce  genre  ;  ce  font  des 
pointes  aiguës  que  l'on  remarque  à  fon  extrémité  ,  &  qui 
ont  fait  donner  à  cet  infede  le  nom  de  mouche-armée.  Ces 
efpéces  d'épines  dont  le  corcelet  eft  armé, font  au  nombre 
de  deux  dans  la  plupart  des  efpèces.  Mais  nous  en  avons 
trouvé  une  mieux  armée  que  les  autres  à  cet  endroit.  Elle 
a  fix  pointes  au  bout  du  corcelet ,  trois  de  chaque  côté.  Il 
n'eft  pas  aifé  de  déterminer  l'ufage  de  ces  pointes  ,  dont  il 
ne  paroît  pas  qUe  l'infede  fe  ferve  pour  fe  défendre.  Il  y  a 


DES    Insectes.  ^         479 

une  efpéce ,  c'eft  celle  h  corceht  rouge  fatiné,  qui  outre  ces 
pointes  de  l'extrémité  du  corcelet,  en  a  encore  deux  autres 
latérales  ,  une  de  chaque  côté.  Leur  ufage  n'eft  pas  plus 
aifé  à  découvrir  que  celui  des  autres  pomtes. 

En  général  ,  ces  infeaes  ont  le  ventre  large  &  plat. 
Ils  font  affez  liffes  :  leurs  couleurs  fans  être  éclatantes,font 
belles  ,  ôc  ce  genre  n'eft  pas  un  des  moins  mtéreflans 
de  cette  feftion. 

Première    Famille. 

l.STRATIOMYS  fufca  ,  thoracefubhirfiuofenu' 
'  glneo  ,  ahdomine  glabro  ovato piano  ,  lunulis  Jex  luteis. 
Planch.  17,  fig.  4' 

Linn.fyfi.  nat.  edit.  lo  ,  p.  589  ,  n.  3.  Mufca  antennis  filatis  clavatis ,  fcutello 

bidentato  luteo  ,  abdomine  nigro  ,  fafciis  laterahbus  luteis.  ^ 

Linn.faun.fuec.  n.  1085. 
Linn.faun.fuec.n.  ioz9.0e(irusaqux. 

Goed.  belg.  I  ,  p.  1 18  ,  r.  70.  Chamoeleo.  &  gall.  tom.  r ,  tal.  Ixx. 
Li/î.  Gofif.  355  j  t*  144.  .        ,    -„       ., 

Frïjch.  germ.  5  ,  p.  18  ,  t.  10.  Tabanus  aquaticus.  Infedum  &  larva. 
Swammerdam.  in-t'^.  138  ,  t.  4.  Tabanus. 
Swamm.  libl.  nat.  t.  41  >/•  ^^ 
Rofel.  inf.  wL  i,  t.  5.  Mufc. 
Reaum.  inf.  tom.  4>  tab.  25  >J%-  /• 

La  mouche  armée  à  ventre  plat  chargé  de  fix  lunules. 

Longueur  6  lignes.  Largeur  z  lignes.  ' 

Sa  tête  reffemble  beaucoup  à  celle  des  oeftres  :  les  yeux 
en  occupent  la  plus  grande  partie ,  ils  font  bruns  ,  ainfi  que 
le  deiTus  de  l'animal.  Le  corcelet  eft  un  peu  velu  ôc  fes 
poils  font  de  couleur  fauve.  Le  bout  du  corcelet  eft  jaune, 
ainfi  que  les  deux  pointes  qui  en  nailTent.  Le  ventre  large, 
plat  &  prefque  circulaire  aTix  taches  triangulaires  ,  un  peu 
formées  en  croiffant ,  de  couleur  jaune  tirant  fur  le  fouci , 
trois  de  chaque  doté  vers  le  bord  ,  outre  une  féptiéme 
tache  impaire  de  même  couleur  placée  à  l'extrémité  du 
ventre.  En  deffous ,  le  ventre  eft  jaune ,  avec  quelques  ta- 
ches noires.  Les  pattes  font  aulTi  jaunes ,  à  l'exception  des 


4So  Histoire     abrégée 

cuiffes  qui  font  brunes.  Les  aîles  ont  leur  bord  extérieur 

brun. 

Ces  infetics  font  éclos  chez  moi.  Ils  font  venus  des  lar- 
ves que  j'avois  élevées  dans  l'eau  j  ôc  qui  font  figurées  dans 
Swammerdam  &  l'ouvrage  de  M.  de  Reaumur.  Ces  lar- 
ves compofées  de  onze  ou  douze  anneaux  ,  ont  à  leur 
extrémité  un  pinceau  de  poils  qu'elles  appliquent  à  la  fur- 
face  de  l'eau  en  l'évafant  en  entonnoir  &  qui  entoure  leur 
ftigmate.  Leur  métamorphofe  fe  fait  de  la  manière  que 
nous  l'avons  dit  dans  le  difcours  qui  eft  à  la  tête  de  ce 
genre. 

2.  STRATIOMY  Sjhjca  ,  thorace  hlrjuto ferrugineo  y 

abdomine  glabro  ovato  piano  immacuiato . 

La  mouche-armée  à  ventre  plat  SC  brun. 

Je  croirois  celle-ci  fimple  variété  de  la  précédente.  Elle 
lui  refiemble  pour  la  grandeur  j  la  forme  &  même  pour  les 
couleurs.  Seulement  fon  corcelet  eft  un  peu  plus  velu  fans 
tache  jaune  ,  &  le  ventre  eft  tout  brun  fans  aucune  tache. 
Le  deffous  du  ventre  &  les  pattes  font  aufti  de  couleur 
brune.  Ses  antennes  font  plus  courtes  de  moitié  que  celles 
de  l'efpéce  ci.-defTus.  Elle  eft  éclofe  chez  moi  de  larves 
toutes  iemblables  à  celles  de  la  première  efpéce. 

3,STRATIOMYS  nigra ,  thorace  fcriceo  rubro  utrin- 
quefpinofo. 

Schceffer.  dijjinat.  die  fattelfiege.  w-4°.  '7Î5  ,Jîg. 

La  mouche-armée  à  corcelet  rouge  fatiné. 

Longueur  î  ligms.     Largeur  i  lignés. 

Cette  efpéce  eft  toute  noire  ,  fes  aîles  même  font  de 
cette  couleur.  Il  n'y  a  que  fon  corcelet  qui  foit  en-deflus 
d'un  rouge  brillant  &  comme  fatiné.  Si  on  le  regarde  à  la 
loupe  ,  on  voit  que  ce  font  de  très-petits  poils  de  cette 
couleur  qui  le  font  ainfi  paroître  fatiné.  De  plus ,  ce  corce- 
Jet  a  une  autre  particularité.  Outre  les  deux  pointes  de 

l'extrémité 


DES    Insectes.  ^^i 

l'extrëmitë  du  corcelet  qui  font  communes  à  toutes  les 
mouches-armées  de  cette  famille  ,  &  qui  font  longues 
dans  cette  efpéce ,  le  corcelet  a  encore  deux  épines  latéra- 
les fort  aiguës  ,  une  de  chaque  côté  ,  ce  qui  eft  particulier 
à  cette  efpéce  ôc  qui  la  fait  aifément  reconnoître. 

4.  STRATIOMYS  fu/ca  ;  ahdomim  vlridl  ,  fafcia 
longitudinali  nigra, 

Linn.  fyjl.  nat.  edît.  10,  p.  5S9  ,"  n.  j.  Mufca  antennis  filatis  clavatis  ,  fcutello 
bidentato  nigro  >  abdomine  viridi  ,  medio  nigro  angulato. 

La  mouche-armée  à  ventre  vert. 
Longueur  3  §  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  de  couleur  noire  &  plus  courtes  que  fa 
tête.  Ses  yeux  qui  font  verts  ,  font  ornés  d'une  bande  vio- 
lette qui  les  traverfe  prefque  dans  le  milieu  ,  ôc  de  plufieurs 
points  de  même  couleur ,  du  moins  dans  l'infede  vivant, 
ôc  ils  occupent  prefque  toute  la  tête.  Le  corcelet  eft  brun 
tant  en-delTus  qu'en-delTous  Ôc  quelquefois  vert  à  fa  poin- 
te. Le  ventre  eft  par-tout  d'une  belle  couleur  verte  claire  , 
mais  en-deffus  il  a  fur  fon  milieu  une  bande  noire  longi- 
tudinale plus  large  vers  le  bas  qu'en  haut  Ôc  qui  règne 
tout  le  long  du  ventre.  Les  pattes  font  jaunâtres  ôc  les 
aîles  très-tranfparentes.  Cet  infe£le  m'a  été  donné. 

;.  STRATIOMYS  nigra  ,  tlbils  albidis  ,  alarum 
margine  exteriore  nigro. 

La  mouche- armée  noire  à  pattes  blanches. 

Longueur  3  lignes.   Largeur  i  §  ligne. 

Elle  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  des  jambes  6c  des  tar-» 
fes  qui  font  blanchâtres.  Le  bord  extérieur  de  fes  aîles  eft 
auiïi  noir.  Le  bout  du  corcelet  eft  un  peu  velu  ,  enforte 
que  les  pointes  de  cette  partie  font  difficiles  à  appercevoir 
parmi  les  poils. 

6.  STRATIOMYS  atra  ^  thorace  abdominequs 
maculis  Jlavis. 
Tome  II,  P  P  p 


482  Histoire    abrégée 

La  mouche-armée  noire  à  taches  jaunes. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  i  ligne, 

La  couleur  de  cette  belle  efpéce  la  fait  reflembler  à 
une  guêpe.  Elle  cft  d'un  noir  matte  ,  mais  le  bout  de  fon 
corcelct  &  les  peintes  qui  en  naiffent  font  d'un  jaune 
citron.  Chaque  côté  du  corcelet  eft  aufli  chargé  de  deux 
taches  de  même  couleur ,  l'une  plus  haut ,  l'autre  plus  bas 
proche  l'attache  de  l'aîle.  Le  ventre  pareillement  noir,  eft 
auflTi  couvert  en-deffus  de  cinq  taches  jaunes  ;  favoir,  deux 
de  chaque  côté  oblongues  ,  &  defcendant  obliquement 
pour  gagner  les  bords  du  ventre  ,  &:  une  unique  à  fon 
extrémité.  Les  cuifîes  font  noires  ,  mais  les  jambes  ôc 
le  haut  des  tarfes  font  Jaunâtres.  Ce  que  cette  efpéce  a  de 
particulier  ,  c'eft  que  fes  antennes  font  plus  courtes  que 
dans  les  autres  ,  &  terminées  par  une  foie,prefque  comme 
celles  de  lanemotele,  dont  nous  parlerons  bientôt.  Cette 
belle  efpéce  a  été  trouvée  proche  Fontainebleau. 

7.  STRATIOMYS  luteo-virefcens  ,  thorace  lineis 
tribus  longitudinalibus  ,  abdomiiie  tribus  tranjverjls 
arcuatis  nigris. 

Reaum.  inf.tom.  4  ,tab.  zi,fg.  17, 

La  mouche- armée  jaune  à  bandes  noires. 

Longueur  1  \  lignes.     Largeur  -  ligne. 

Ses  yeux  font  bruns  &  occupent  prefque  toute  fa  tête  ;  il 
y'a  feulement  entre  les  yeuxjà  la  partie  poftérieure,un  petit 
point  jaune.  Le  fond  de  la  couleur  du  corcelet  &  du  ven- 
tre, eft  d'un  jaune  verdâtre.  Sur  le  corcelet,  il  y  a  trois 
bandes  noires  longitudinales  qui  s'unifient  vers  le  bas  ,  un 
peu  avant  la  pointe  du  corcelet  qui  eft  jaune,  ainfi  que  les 
épines  qui  en  naiflent.  Aux  deux  côtés  du  corcelet  ,  font 
deux  points  noirs  allongés  comme  les  commencemens 
d'autres  bandes.  Le  ventre  a  en-  defius  trois  bandes  tranf- 
verfes  noires  qui  ne  vont  pas  jufqu'aux  bords.  Ces  bandes 
forment  des  arcs  dont  les  extrémités  regardent  la  tête  ,  ôc 


DES    Insectes.  483 

le  milieu  le  bout  de  l'animal.  La  partie  du  milieu  des  deux 
premières  bandes  forme  un  angle  un  peu  pointu ,  latroifié- 
me  ou  dernière  eft  arrondie.  En-deffous  ,  le  corcelet  eft 
noirâtre  &  le  ventre  jaune.  Les  pattes  font  aufli  jaunes  & 
les  ailes  très-tranfparentes ,  avec  leur  bord  extérieur  un  peu 
brun.  On  trouve  cette  mouche  -  armée  dans  les  prés. 

Seconde     Famille. 

8.  STRATIOMYS  nigra  ,  alis  nigris  ,  femoriBus 
abdomlneque  luteis. 

La  mouche-armée  noire  à  veiure  éC  cuijfes  jaunes. 

Longueur  i  \  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Cette  efpéce  eft  allongée.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  &  fes 
ailes  font  noires  ;  le  ventre  ôc  les  cuifTes  font  jaunes  j  &  le 
refte  des  pattes  noir.  Elle  porte  fes  aîles  applaties  &  croi- 
fées  fur  fon  ventre.  Les  fix  pointes  qui  terminent  fon 
corcelet ,  font  rangées  en  demi-cercle  comme  des  rayons  f 
au  nombre  de  trois  de  chaque  côté. 

M  U  S  C  A. 

LA     MOUCHE. 

yfntennce  e  patella  plana  Antennes  formées  par  une 
folida  Jeta  laterali  feu  pilo.    palette  platte  &  folide  avec 

une  foie  ou  poil  latéral. 
Os  probofclde  abfque  den-        Bouche  avec  une  trompe 


tibus. 

Ocelll  très. 

Familia  1  ".  Alis  variegatis, 
— — —  2".  Ore  larvato. 

3'«.  Variegatœ. 

' —  -j".  Aurata. 


fans  dents. 

Trois  petits  yeux  lifles. 

Famille  i^'"'".  Mouche  à  aîles 
panachées. 

2^.  Mouches  à  maC- 

que. 

3%  Mouches  pana- 
chées. 

^^  Mouches  dorées. 

Pppij 


4B4  Histoire    abrégée 

y.  Vulgares.  j  .  Mouches  commu- 
nes. 

La  mouche  eu  un  infeéle  des  plus  communs  &  des  plus 
connus.  Son  caradere  n'eft  pas  non  plus  difficile  à  connoî- 
tre.  li  dépend  de  deux  parties  ,  favoir  des  antennes  &  de 
Ja  bouche  :  c'eft  la  configuration  de  ces  deux  parties,  qui 
confiitue  le  carattere  de  la  mouche. 

Les  antennes  de  cet  infede  font  formées  par  quelques 
pièces  très-petites  &  très-courtes  j  ôc  terminées  par  une 
palette  plus  groffe  ,  applatie  ,  plus  ou  moins  allongée  , 
compofée  de  plufieurs  pièces  ^  tellement  unies,  qu'il  n'eft 
pas  aifé  de  les  diftinguer.  Du  milieu  ou  du  bas  de  cette 
palette,  part  latéralement  un  poil ,  une  efpéce  de  foie ,  qui 
le  trouve  ainfi  placée  fur  le  côté  de  l'antenne  d'où  elle 
fore.  Quant  à  la  bouche  de  la  mouche  f  elle  n'a  ni  dents  ni 
mâchoires  :  c'eft  une  fimple  trompe  nue,  molle  ,  flexible, 
ouv^erte  par  le  bout,  avec  laquelle  ce  petit  animal  fucce 
&  pompe  les  liqueurs  dont  il  fe  nourrit. 

De  ces  deux  caratteres  ,  le  premier  eft  commun  à  la 
mouche  ,  au  ftomoxe  ,  à  la  volucelle  ôc  à  la  némotele , 
qui  ont  tous  des  antennes  femblables,  &  il  les  diftingue 
de  tous  les  autres  genres  :  le  fécond  caradere,  celui  de  la 
bouche, eft  propre  à  la  mouche ^  &  au  fcatopfe  feul,  qui 
diffère  de  la  mouche  par  fes  antennes.  Cette  dernière  eft 
la  feule  dans  laquelle  ces  deux  marques  caradlérifliques 
foient  réunies  ,  enforte  qu'on  ne  peut  la  confondre  avec 
aucun  autre  infede. 

Ce  que  nous  avons  dit  à  la  tète  de  cette  feclion  fur  les 
métamorphofes  des  infettes  qu'elle  renferme  ,  peut  s'ap- 
pliquer en  particulier  à  la  mouche  ;  ainfi  pour  éviter  des 
répétitions  inutiles,  nous  nous  étendrons  peu  fur  les  chan- 
gemens  de  ce  genre. 

En  général  les  larves  des  mouches  reffemblent  à  des 
efpéces  de  vers  mois,  blanchâtres  ,  fans  pattes,  dont  la 
tête  eft  molle  &  de  figure  variable.  Le  corps  de  ces  lar- 
yes  eft  compofé  de  plufieurs  anneaux ,  ôc  leur  bouche  n'eft 


DES    Insectes.  ^g^ 

autre  chofe  qu'une  efpéce  de  fuec^oir ,  qui  fouvent  eft  ac- 
compagné d'un  dard  dur  &  pointu,  ôc  de  deux  crochets 
écailleux  placés  latéralement,  avec  lefquels  cet  infede  fe 
tient  accroché  6c  en  même  tems  pioche  &  déchire  les 
différentes  matières  qui  lui  fervent  de  nourriture.  Ces 
larves  refpirent  l'air  par  quatre  ftigmates  ,  dont  deux  font 
pofés  antérieurement ,  un  de  chaque  côté  ,  affez  ordinai- 
rement à  la  jondion  du  fécond  &  du  troifiéme  anneau,  6c 
les  deux  autres  font  à  l'extrémité  du  corps.  Ces  deux  der- 
niers font  plus  grands  que  les  précédens  6c  varient  pour 
la  forme  :  quelquefois  ils  font  cachés  6c  comme  enfoncés 
fous  une  efpéce  de  bourrelet ,  d'autres  fois  ils  font  élevés 
&  relfemblent  à  deux  cornes.  Ordinairement  dans  l'ou- 
verture de  chacun  de  ces  deux  grands  ftigmates  ,  on  ap- 
perçoit  trois  autres  ouvertures  plus  petites  ,  femblables  à 
trois  petits  ftigmates  renfermés  dans  le  grand. 

La  demeure  ordinaire  de  ces  larves  varie  fuivant  les 
efpéces  différentes  de  mouches  auxquelles  elles  appar- 
tiennent. Ces  larves  ont  aulTi  quelques  différences  fingu- 
liéres  entr'elles  qui  méritent  d'être  obfervées. 

il  y  en  a  qui  vivent  fur  les  arbres  6c  les  plantes  ,  ôc  qui 
fe  nourriffent  des  pucerons  qu'on  y  rencontre  fouvenc 
par  bandes  très-nombreufes  :  celles-là  font  très- voraces. 
Leur  corps  eft  un  peu  allongé  ;  elles  l'allongent  encore 
davantage ,  elles  étendent  leur  tête  ,  ôc  au  défaut  des  yeux 
qui  paroifTent  leur  manquer  ,  elles  femblent  s'en  fervir 
pour  tâter  ôc  failir  les  pucerons.  Lorfqu'elles  les  ont  trou- 
vés ,  elles  les  percent  avec  le  dard  de  leur  bouche ,  qu'el- 
les retirent  enluite  fous  le  fécond  anneau  de  leur  corps  , 
ôc  fuccent  à  leur  aife  leur  proie  par  le  moyen  de  leur  trom- 
pe. Comme  ces  larves  fe  nourriffent  de  pucerons  ,  quel- 
ques Naturaliftes  ont  appelle  les  mouches  qu'elles  pro-- 
duifent  ,  mouches  aphidlvores  ,  comme  qui  diroit,  man- 
geufes  de  pucerons. 

D'autres  larves  de  mouches  vivent  dans  les  chairs  des 
animaux  morts  ôc  dans  d'autres  matières  pourries.  Les 


4.85  Histoire     abrégi^e 

mouches  bleues  de  la  viande  font  de  ce  nombre.  On  fait 
combien  on  a  te  peine  pendant  l'été,  à  prélerver  la  vian- 
de de  l'approche  de  ces  mouches  :  elles  y  dépofent  leurs 
œufs  ,  ôc  c  eft  de  ces  œufs  qu'éclofent  ces  vers  blancs 
qu'on  voit  dans  la  viande  qui  fe  pourrit ,  &  qui  ne  font 
autre  chofe  que  les  larves  de  ces  mouches.  Ces  larves, 
outre  leur  dard  ,  ont  à  la  bouche  les  crochets  écailleux 
dont  nous  parlions  tout- à-l'heure.  Elles  s'en  fervent ,  ainft 
que  de  leur  dard,  pour  piocher  &  déchiqueter  la  viande, 
qu'elles  fuccent  enfuite.  Souvent,  pour  la  rendre  plus  ten- 
dre 6c  plus  facile  à  déchirer,  elles  l'arrofent  d'une  liqueur 
vifqueufe  &  gluante,  qui  la  rend  plus  aifée  à  fe  gâter  & 
en  accélère  la  putréfaclion.  Auiïi  en  peu  de  jours  voit-on 
cette  viande  prefque  réduite  en  une  matière  pourrie  , 
affez  fluide  ,  dans  laquelle  nagent  en  grande  quantité  ces 
larves  blanches  qui  la  trouvent  fort  à  leur  goût.  D'autres 
larves  femblables ,  mais  plus  petites  ,  ne  s'attachent  pas  à 
la  viande  ,  mais  à  une  autre  matière  pareillement  très- 
fujette  à  la  pourriture.  Le  fromage  fait  leurs  délices  , 
elles  s'en  nourriffent ,  elles  y  vivent.  Ces  petites  larves 
n'attirent  point  l'attention  pour  leur  forme  qui  n'a  rien 
de  fingulier,  mais  fi  on  les  fuit  de  près,  elles  préfentent 
un  phénomène  particulier.  La  larve  de  ces  mouches  à 
laquelle  Swammerdam  a  donné  fans  fondement  le  nom 
ài'acarus  ,  faute  fouvent  à  la  hauteur  de  fix  pouces  ,  ce 
qui  eft  étonnant ,  vu  fa  petiteffe.  On  ne  conçoit  pas  d'a- 
bord comment  ce  petit  infefte  peut  exécuter  un  pareil 
faut ,  on  n'apperçoit  à  l'extérieur  aucun  organe  qui  paroifle 
pouvoir  l'aider  à  fauter.  Pour  découvrir  fa  manœuvre,  il 
faut  l'examiner  &  le  fuivre  attentivement.  Alors  on  voit 
cette  petite  larve  fe  drefler  fur  fa  partie  poftérieure  ,  &  fe 
tenir  dans  cette  pofition  gênante  par  le  moyen  de  quel- 
ques tubercules  qui  font  au  dernier  anneau  de  fon  corps. 
Alors  elle  fe  courbe,  elle  forme  une  efpéce  de  cercle  , 
&  amenant  fa  tête  vers  fa  queue  ,  elle  enfonce  les  deux 
crochets  de  fa  bouche  dans  deux  finuofités  qui  font  à  la 


DES    Insectes.  487 

peau  du  dernier  anneau,  &  les  tient  ainfi  fortement  ac- 
crochés. Toute  cette  opération  eft  faite  en  un  inftant. 
Pour  lors  l'infede  fe  contrade  ôc  fe  redreffe  vivement  ôc 
preftement ,  tellement  que  les  crochets  font  un  peu  de 
bruit  en  (ortant  des  enfoncemens  dans  lefquels  ils  étoient 
retenus.  Ce  mouvement  vif  faifant  frapper  fortement  le 
corps  à  terre  ,  fait  rebondir  f  infeÊle  :  il  faute  &  faute  fou- 
vent  très-haut  par  ce  mouvement  élaftique.  On  voit  fou- 
vent  ces  larves  en  grande  quantité  dans  le  vieux  fromage 
à  moitié  pourri ,  mais  perfonne  avant  Swammerdam  na- 
voit  obfervé  la  jolie  manœuvre  de  cet  infede.  D'autres 
larves  lemblables  vivent  dans  la  fiente  &  les  excrémens 
de  l'homme  ôc  des  animaux.  Comme  elles  n'offrent  rien 
de  particulier ,  nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  confidérer 
des  infedes  fi  fales  &  fi  mal-propres. 

L'eau  fert  auiïi  d'habitation  à  quelques  larves  de  mou- 
ches ,  mais  ce  ne  font  point  les  eaux  claires  ,  pures  ÔC 
tranfparentes  ;  c'eft  dans  les  eaux  bourbeufes  ,  puantes  , 
dans  les  cloaques  &  les  latrines  que  fe  plaiient  ces  infedcs. 
Quelque  dégoûtantes  cependant  que  paroiffent  ces  lar- 
ves, elles  méritent  l'examen  ôc  l'attention  d'un  Natura- 
lifte.  Semblables  à  des  efpéces  de  vers  ,  elles  ont  en-def- 
fous  fept  paires  de  mammelons  courts  ôc  membraneux 
qui  refiemblent  à  des  jambes  ,  Ôc  qui  en  font  réellement 
VoBce  :  mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  fingulier  ,  c'eft  que  ces 
efpéces  de  larves ,  au  lieu  de  lligmates ,  ont  à  l'extrémité 
du  corps  une  longue  queue  qui  s'élève  à  la  furface  de 
Veau  pour  pomper  l'air.  Cette  queue  a  fait  nommer  ces 
infedes   par  M.  de  Reaumur,  les  vers  à  queue  de  rat. 
Quoique  le  corps  de  la  larve  n'ait  pas  plus  de  fepf  à 
huit  lignes  de  long ,  cette  queue  peut  s'allonger  beau- 
coup ,  fuivant  que  la  furface  de  l'eau  eft  plus  élevée  :  elle 
fe  prolonge  quelquefois  jufqu'à  cinq  pouces  s'il  eft  nécef- 
faire.  Le  tuyau  qui  compofe  cetre  queue  n'eft  pas  fim- 
ple  ;  il  eft  compofé  de  deux ,  dont  l'un  entre  dans  l'autre , 
comme  ceux  des  lunettes  d'approche.  Tous  deux  font  ca- 


483  Histoire     ABRécéE 

pables  d'allongement ,  &  le  dernier  fe  termine  au  bout 
par  un  mammelon  qui  donne  entrée  à  l'air.  C'eft  par-là 
que  cet  infe£te  refpire  ,  ôc  c'eft  par  cette  raifon  qu'il  e'tend 
fa  queue  jufqu'à  la  furface  de  l'eau  ,  pour  recevoir  l'aie 
par  ce  ftigmate  allongé.  Aufli  ces  larves  ne  vivent-elles 
pas  dans  des  eaux  profondes  ,  où  leur  queue  ne  pourroit 
parvenir  à  la  furface  du  liquide. 

Les  nymphes  de  toutes  ces  larves  font  renfermées  dans 
des  coques  formées  par* la  peau  même  de  l'infette  ,  qui 
fe  durcit.  Ces  coques  ont ,  de  même  que  les  larves  ,  des 
iligmates  à  leur  partie  antérieure  ôc  à  leur  partie  pofté- 
rieure.  C'eft  fous  cette  coque  ferme  <?<:  folide  ,  que  la  lar- 
ve fe  change  d'abord  en  boule  allongée  ôc  enfuite  en  nym- 
phe j  dans  laquelle  on  reconnoît  toutes  les  parties  de  l'in-; 
fefte  parfait  ou  de  la  mouche  qui  en  doit  fortir. 

Ces  coques  de  mouches  ont  quelques  différences  en- 
tr'elles  fuivant  les  larves  qui  les  ont  produites  ,  ôc  les 
mouches  différentes  qui  en  doivent  fortir.  Nous  avons 
déjà  dit  dans  le  difcours  général  qui  eft  à  la  tête  de  cet- 
te fe£tion,  que  les  mouches  aphidivores ,  qui  vivent  fur  les 
plantes  ôc  fe  nourriffent  de  pucerons ,  avoient  des  coques 
qui  n'étoient  pas  rondes  ,  comme  les  autres  ,  mais  plus 
greffes  par  un  bout  ôc  pointues  pa r l'autre,  enforte  qu'elles 
imitoient  la  figure  d'une  larme.  Lorfque  la  larve  de  ces 
mouches  veut  fe  métamorphofer  ainli  ,  elle  commence 
par  jetter  ôc  faire  fortir  de  fa  bouche  une  liqueur  gluante, 
avec  laquelle  elle  fe  fixe  fur  une  feuille  ,  ou  fur  une  tige 
de  plante.  Quelques  heures  après  elle  change  de  figure  ôc 
prend  la  forme  finguliere  que  nous  venons  de  décrire. 
Cette  coque  eft  platte  en-deffous  ,  du  côté  où  elle  eft  col- 
lée à  la  feuîTie,  ôc  arrondie  en-deffus.  Mais  ce  qu'elle  a 
de  plus  fingulier  ,  c'eft  que  la  partie  la  plus  greffe  qui  ré- 
pond au  derrière  de  la  larve  ,  renferme  la  tête  de  la  nym- 
phe ôc  de  la  mouche  ,  tandis  que  l'autre  qui  eft  éfilée  , 
ôc  qui  dans  la  larve  formoit  la  tête ,  renferme  la  partie 
poftérieure  de  la  çhryfalide.  Il  femble  que  l'infette ,  avant 

que 


DES    Insectes.  489 

que  de  fe  changer  en  nymphe  fe  foit  retourné  bout  à  bouc 
dans  cette  coque.  Elle  eft  tranfparente  dans  les  commen- 
cemens  :  elle  devient  opaque  fur  la  fin,lorfque  i'infede 
eft  formé  &  prêt  à  en  fortir. 

La  coque  des  mouches  bleues  de  la  viande  &  de  beau- 
coup d'autres  mouches  ,  n'a  rien  de  fingulier.  Elle  eft 
ovoïde  ,  &  les  anneaux  qu'on  y  diftingue  très-bien ,  la 
font  reflembler  à  un  petit  baril  arrondi  par  les  deux 
bouts.  Ces  coques  font.ordiHuirement  d'un  brun  plus  ou 
moins  foncé.  Mais  une  coque  moins  fimple  ôc  bien  plus 
fmguliere ,  c'eft  celle  de  ces  larves  aquatiques  à  queue  de 
rat  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  La  coque  de  ces 
infe£tes  n'eft  pas  moins  remarquable  que  leurs  larves.  Ces 
larves  fortent  de  l'eau  pour  fe  métamorphofer  ,  ôc  vont 
s'enfoncer  en  terre  ,  comme  beaucoup  d'autres.  Leur  co' 
que  fe  trouve  formée  par  leur  peau,  qui  devient  brune  &fe 
durcit.  Mais  la  forme  de  la  coque  diffère  beaucoup  de 
celle  de  la  larve.  D'abord  la  longue  queue  qu'elle  avoit 
fe  raccourcit ,  &  devient  beaucoup  plus  petite.  De  plus 
on  voit  naître  à  la  tête  de  la  coque  quatre  petites  cornes , 
qui  font  un  peu  courbées  &  pofées  en  quatre.  Ces  cor- 
nes fervent  à  la  nymphe  pour  refpirer,  6c  répondent  aux 
quatre  ftigmates  du  corcelet  de  la  mouche  qui  en  doit 
fortir.  EnHn  la  mouche  parfaite  fort  de  cette  coque  au 
bout  de  huit  ou  dix  jours ,  en  faifant  fauter  la  partie  fupé- 
rieure  de  fa  coque  ,  dont  la  calotte  fe  divife  en  deux 
pièces. 

Plufieurs  autres  coques  de  mouches  ont  de  femblables 
cornes  au  nombre  de  deux  ou  de  quatre,  Leur  ufage  eft 
le  même  dans  toutes  :  elles  fervent  à  la  nymphe  pour 
refpirer.  J'en  ai  fur-tout  remarqué  fur  plufieurs  coques  des 
mouches  mafquées ,  dont  nous  parlerons  bientôt  ,  &  dont 
les  larves  fe  trouvent  affez  fréquemment  dans  l'eau. 

L'infede  parfait  fort  de  fa  coque  ,  en  faifant  féparer  la 
partie  fupérieure  de  cette  coque  ,  par  le  moyen  de  cette 
efpéce  de  corps  charnu ,  qui  fe  voit  fur  la  partie  antérieure 

Tome  II,  Q  9  ^ 


43)0  Histoire    ABRécÉE 

ae  la  tête  j  &  qui  difparok  enfuite  ,  lorfque  l'infe^le  eft 
refTuyé  &  féché.  Nous  avons  dit  que  c'étoient  les  mouve- 
mens  alternatifs  de  contradion  &  de  dilatation  de  ce  tu- 
bercule, qui  forçoient  la  coque  à  s'ouvrir,  ôc  nous  avons 
expliqué  le  méchanifme  par  lequel  l'ouverture  fe  faifoit 
toujours  à  la  même  place  &  au  même  endroit. 

Lorfque  la  mouche  parfaite  &  ailée  vient  de  fortir  de 
cette  coque  ,  elle  paroît  d'abord  fort  petite.  En  peu  de 
tems  elle  fe  développe  &  grofïît  fmguliérement ,  elle  pa- 
roît plus  grolTe  qu'elle  ne  doit  être  ,  mais  en  fe  féchant 
elle  diminue  un  peu ,  &  reprend  le  véritable  volume 
qu'elle  doit  avoir. 

Ces  mouches ,  après  leur  métamorphofe ,  ne  tardent  pas 
beaucoup  à  s'accoupler.  C'eft  fur-tout  dans  ce  genre  que 
l'accouplement  fe  fait  de  la  manière  finguliére  que  nous 
avons  rapportée.  La  partie  du  mâle  eft  ouverte  ,  &  c'eft 
elle  qui  rci^oit  celle  de  la  femelle ,  qui  entre  dans  le  corps 
du  mâle  pour  être  fécondée.  En  voyant  cette  manœuvre 
tout-à-fait  contraire  à  ce  qui  fe  palTe  dans  les  autres  ani- 
maux &  même  dans  les  infedes ,  on  eft  tenté  de  croire 
qu'on  fe  trompe  &  qu'on  a  d'abord  pris  le  mâle  pour  la 
femelle  ;  mais  il  n'y  a  pas  à  fe  méprendre  fur  cet  article  : 
outre  que  les  femelles  font  plus  grolTes  &  ont  le  ventre 
plus  rebondi  que  les  mâles ,  il  fuffit  d'ouvrir  le  ventre 
d'une  d'entr'elles  ,  on  y  trouvera  les  œufs  qu'elle  doit 
dépofer. 

Nous  avons  dit  que  ces  œufs  varioient  pour  la  couleur 
&  pour  la  forme.  Par  exemple,  ceux  des  mouches  bleues 
de  la  viande ,  font  de  couleur  de  nacre  ,  ils  font  oblongs  , 
un  peu  ccurbés,avec  une  languette  fuivant  leur  longueur, 
qui  s'entr'ouve  pour  laifler  fortir  la  petite  larve  qui  en  doit 
éclore.  Ceux  de  la  mouche ,  dont  la  larve  eft  à  queue  de 
rat ,  font  blancs  ,  oblongs  ,  &  vus  à  la  loupe  ils  paroiilent 
chagrinés.  La  mouche  ne  les  dépofe  pas  dans  l'eau  où 
d  jit  habiter  la  petite  larve  qui  en  proviendra  ,  mais  pro- 
che de  l'eau  dans  un  endroit  humide ,  d'où  les  larves 


DES     Insectes.  ^^t 

naiflantes  puiflfent  aller  gagner  l'eau.  D'autres  œufs  bien 
plus  finguliers,  font  ceux  de  la  mouche  merdivore  ,  dont 
la  larve  vit  dans  la  fiente.  Ces  œufs  qui  font  blancs  ôc 
oblongs^  ont  à  un  de  leurs  bouts  deux  efpéces  d'aîlerons, 
qui  s'écartent  l'un  de  l'autre  comme  deux  cornes.  Une 
pareille  conformation  étoit  nécelTaire  à  caufe  de  l'endroit 
où  cet  infefte  dépofe  fes  œufs.  Il  les  place,  &  les  pique 
dans  les  excrémens  des  cochons  ,  des  vaches  &  autres 
femblables.  Ces  ailerons  empêchent  que  l'œuf  ainfi  piqué  , 
ne  puilTe  enfoncer  trop  avant  ;  une  partie  de  l'œuf,depuis 
l'origine  des  cornes ,  refte  dehors  j  &  le  petit  naiflant  ne 
rifque  pas  de  périr  enfeveli  fous  la  matière  qui  doit  faire 
fon  aliment.  Tous  les  œufs  des  mouches  ne  font  pas  audî 
finguliers;  néanmoins  en  les  regardant  à  la  loupe  j  on  en 
voit  beaucoup  qui  font  diverfement  cannelés  ÔC  travaillés, 
tandis  que  d'autres  font  lifles,  fimples  &  unis. 

D'autres  mouches  ne  font  point  d'œufs ,  elles  font  vi- 
vipares :  leurs  petites  larves  fortent  toutes  vivantes  du 
corps  des  mères.  Ces  infedtes  ne  peuvent  pas  faire  à  la 
fois  autant  de  petits  que  les  mouches  ovipares  fonr  d'œufs. 
Les  œufs  tiennent  peu  de  place  ,  au  lieu  que  les  petits 
étant  plus  gros  ,  ne  peuvent  guères  être  plus  de  deux  en- 
femble  dans  le  ventre  d'une  mouche.  Ainfi  ces  mouches 
ne  font  que  deux  petits  à  la  fois  ,  tandis  que  les  ovipares 
font  des  centaines  d'œufs.  Les  efpéces  qui  font  dans  ce 
cas  ne  font  pas  nombreufes  ,  nous  n'en  connoifTons  que 
deux,  quoique  peut-être  il  y  en  ait  davantage.  Ces  deux 
efpéces  de  mouches  vivipares  fe  trouvent  l'une  6c  l'autre 
fur  le  lierre. 

Quant  aux  efpéces  de  ce  genre  ,  elles  font  fort  nom- 
breufes ,  ôc  quoique  nous  donnions  le  détail  d'environ 
quatre-vingt  efpéces  ,  je  fuis  perfuadé  qu'il  y  en  a  encore 
plufieurs  que  nous  avons  omis.  Comme  ces  efpéces  offrent 
toutes  certaines  différences  ,  nous  avons  cru  devoir  en 
profiter  pour  les  diftribuer  en  cinq  familles  différentes  ,  ce 
qui  facilite  la  recherche  que  l'on  peut  faire  de  quelcjue  efpé- 

Q  q  q  'i 


492  Histoire     abrégée 

ce.  Nous  avons  rangé  dans  la  première  famille  les  mou- 
ches dont  les  ailes  ont  des  couleurs  différentes  qui  les 
panachent  ôc  les  bigarrent.  Tantôt  ,  c'efl  une  partie  de 
l'aile  qui  eft  d'une  couleur ,  tandis  que  le  refte  eft  autre- 
ment coloré  ;  tantôt ,  ce  font  des  bandes  ,  des  zig-zags  ,  ou 
des  points  qui  diverfitient  les  aîles  ,  tantôt  enfin  ,  il  n'y  a 
que  la  bafe  de  l'aile  qui  foit  colorée.  La  féconde  famille 
renferme  des  mouches  qui  ont  un  caradere  fmgulier.  Tou- 
tes ont  furie  devant  de  la  tête  une  pellicule  ordinairement 
de  couleur  claire  tirant  fur  le  blanc  ou  fur  le  jaune  qui 
paroît  comme  renflée  ,  &  qui  forme  à  1  infede  une  efpéce 
de  mafque  ,  ce  qui  a  fait  donner  à  ces  mouches  le  nom  de 
mouches  mafquées.  Ces  infe£les  ont  le  corcelct  allongé  ^  les 
palettes  des  antennes  plus  longues  que  dans  les  autres 
efpéces  ,  ôc  quelquefois  les  ailes  arrondies  par  le  bout. 
iToutes  ces  particularités  leur  donnent  un  port  aifé  à  re- 
connoître.  Les  larves  qui  donnent  naifl"ance  à  ces  mouches 
mafquées ,  viennent  dans  l'eau  &  y  font  leurs  métamor- 
phofes.  On  trouve  fouvent  ces  larves  dans  les  eaux  dor- 
mantes parmi  la  lentille  (^'<;^«.  Leurs  coques  qui  ne  font 
formées  que  par  la  peau  de  la  larve  endurcie  ,  font  remar- 
quables par  deux  petites  cornes  aiguës  qu'elles  portent 
à  l'endroit  de  la  tête.  Lorfque  la  mouche  fort  de  fa 
coque  ,  ces  deux  petites  cornes  reftent  à  la  calotte  qui 
fe  détache.  Nous  avons  placé  ces  mouches  immédiate- 
ment après  la  première  famille  ,  parce  que  plufieurs  d'en- 
tr'elles  ont  les  aîles  panachées  ou  pointillées  ,  ce  qui 
les  rapproche  des  premières.  Nous  avens  renfermé  dans  la 
troifiéme  famille  les  mouches,  dont  le  corps  lui-même  eft 
panaché  de  plufieurs  couleurs.  Parmi  ces  cfpéces  ,  il  y  en 
a  de  très- jolies.  C'efl  à  cette  famille  que  fe  réuniffent  les 
mouches  aphidivores  ,  celles  dont  les  larves  fe  nourriffcnt 
de  pucerons  ;  la  plupart  de  ces  mouches  ayant  le  corps  pa- 
naché de  plufieurs  couleurs.  Mais  nous  n'avons  pas  cru 
devoir  féparer  ces  aphidivores  &  en  former  une  famille  à 
part ,  d'autant  que  ce  n'eft  que  dans  la  larve  qu'on  peut 


DES     Insectes.  4pj 

bbferver  cette  diftindion  ,  &  non  pas  dans  l'infe£le  parfait 
qui  ne  mange  point  de  pucerons.  D'ailleurs  ces  mouches 
étant  variées  ôc  bariolées,  fe  trouvent  naturellement  ran- 
gées dans  cette  famille.  La  fuivante  nous  préfente  les  plus 
brillantes  efpéces  de  mouches  ,  les  mouches  dorées.  Ces 
efpéces  ne  font  pas  fi  nombreufes  ,  mais  plus  éclatantes 
pour  la  couleur ,  foit  dorée  ,  foit  cuivreufe  qui  brille  ,  tan- 
tôt fur  leur  ventre  ,  tantôt  fur  leur  corcelet  &  fouvent 
fur  tous  les  deux.  Enfin  nous  terminons  ce  genre  par  une 
dernière  famille  qui  comprend  les  mouches  ordinaires  , 
celles  qui  font  les  plus  communes  ôc  qui  n'ont  rien  de 
remarquable. 

Nous  ne  dirons  rien  de  plus  fur  les  efpéces  que  nous 
allons  détailler  chacune  en  particulier. 

Première     Famille. 

Mouches  à  ailes  panachées. 

\\.  M  U  S  C  A  nigra  ;  alis  ni  gris  apice  macula  rotunda 
alba. 

Linn.faun.fuec.  n.  lof  i.  Mufca  alis  nigris,  apice  albis. 

Linn.  Jjjl.  nat.  eiit.  lo  ,  j7.  îpj  ,  n.  84.  Mufca  anteiinis  fetariis  alis  nigris  apice 

all)is. 
A61.  Upf.  17)6 , p.  33  ,  /!.  îo.  Mufca  nigra  alis  fufcis  ,  apicibus  albis. 

'La  mouche  à  ailes  noires  SC  tache  blanche  à  V extrémité. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Cette  petite  mouche  eft  lifle  &  toute  noire  :  fes  aîles 
font  pareillement  noires,  mais  l'extrémité  de  l'aîle  fe  ter- 
mine par  une  tache  ronde  de  couleur  blanche.  J'ai  trouvé 
cette  mouche  dans  le  Jardin  Royal  furies  fleurs. 

2.   M  U  S  C  A   atra  hirfuta  ,  margine  alarum  tenuiore 
Jinuato  albicante. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1067.   Mufca  atra  ,   margine  alarum  tenuiore  finuato- 

albicante. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10 ,  p.  îpo  ,  n.  7.  Mufca  antennis  filatis  fUbulatii  ,  corpore 

hirto  atro  ,  alis  dimidiato  nigris. 


4.94  Histoire     ABR^GlfE 

Aâ.  Upf.  17^6, p.  il,  n.  35.  Mufca  atra ,  alarum marginc inferiore albcrcent* 

lacerato. 
Aldrov.  inf.  548  ,  t.  2  ,fg.  t  j. 
Jonji.  inf.  t.  8.  Mufcarum  aldrovandi.  ord.  i  ,/.  ij. 
Reaum.  inf.  tom.  6  ,  tab.  17 ,/.  13. 

JLa  mouche  à  ailes  noires  bordées  de  blanc  onde. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  f  lignes. 

Cette  mouche  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  :  j'ai 
donné  les  dimenfions  de  la  plus  grande  que  j'aye  ,  mais  il 
y  en  a  de  beaucoup  plus  petites.  Elle  eft  toute  noire  ôc  ve- 
lue ,  feulement  les  bords  des  anneaux  de  fon  ventre  ont 
chacun  deux  ou  quatre  taches  blanches.  Les  aîles  font  aulfi 
noires  ,  à  l'exception  de  leur  bord  intérieur  qui  eft  blanc. 
Ce  blanc  forme  différentes  finuofités  ,  enforte  que  l'aîlc 
paroît  comme  déchiquetée.  Ces  aîles  font  longues  ôC 
beaucoup  plus  grandes  que  le  corps.  On  trouve  fouvent 
cette  mouche  dans  les  jardins. 

3 .  M  U  S  C  A  cinerea  ,  alis  albis  apice  macula  rotunda 
radiata, 

ha  mouche  à  Vétoile. 

Longueur  i  f  ligne.  Largeur  -j  ligne. 

Cette  petite  mouche  eft  de  couleur  cendrée ,  il  n'y  a 
que  Textrémité  de  fon  corcelet  ôc  celle  de  fon  ventre  ,  qui 
foient  noires.  Ses  pattes  font  de  couleur  fauve.  Ses  ailes 
fôrit  très-  blanches  ,  à  l'exception  d'une  tache  ronde  affez 
grande  ôc  de  couleur  noirâtre  pofée  fur  l'extrémité  j  des 
bords  de  laquelle  fortent  des  nervures  qui  forment  comme 
des  rayons  ,  enforte  que  cette  tache  reffemble  à  un  aile- 
rifque. 

4.  M  U  S  C  A  alis  albis  ,  apice  nigris.  Linn.  faun.  Jliec, 
n.  10J2. 

Linn.f^ft.  nat,  eàit.  10, p.  ^99  ,n.%6.  Mufca  vibrans. 

AU.  Upf.  17365 p.  Jî  ,  n.  4».  Mufca  nigra  vibrans ,  ali« albis  apicibus  nigris,    - 

La  mouche  k  ailes  vibrantes  ponB-uées. 

Longueur  1  j  lignes.    Largeur  j^  ligne. 


DES    Insectes.  ^pj 

Cette  mouche  eft  de  forme  prefque  cylindrique  :  fa 
couleur  eft  noire ,  fon  ventre  cependant  eft  fouvent  un  peu 
doré.  Sa  tête  eft  rouge  ,  &  les  pattes  font  jaunes  dans 
les  femelles  ,  noires  dans  les  mâles.  Le  ventre  ne  fe  termi- 
ne pas  en  pointe  ,  mais  il  eft  affez  obtus  par  le  bout.  Les 
ailes  font  blanches  ,  avec  un  point  ou  petite  tache  ronde  & 
noire  vers  le  bout.  La  grandeur  de  cette  mouche  varie.  On 
la  voit  fouvent  fur  les  arbres  ^  &  elle  eft  très-aifée  à  recon- 
noître  par  le  mouvement  de  fes  ailes  qu'elle  élevé  ôc  bailfe 
continuellement. 

^.  MU  se  A  atra  f  bajl  alarum  ferruginea.  Linn.faun, 
J'uec.  n.  1077. 

"Linn.fyft.  nat.  edit.  10  ,  p.  î9^  >  n.  ^6.  Mufca  grofla. 
Reaum.  inf,  tom.  4 ,  tab.  16  ,Jîg.  10. 

La  mouche  noire  à  bafé  des  ailes  jaune. 
Longueur  3  ~  lignes.    Largeur  i  f  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  de  fes  yeux 
qui  font  bruns  ,  d'une  tache  dorée  au-devant  de  chaque 
œil ,  des  écailles  de  defTous  les  ailes  qui  font  blanchâtres  , 
&  de  la  bafe  de  fes  ailes  qui  eft  de  couleur  fauve.  Son 
corps  eft  parfemé  de  quelques  poils  noirs  &  longs  ,  fem- 
blables  à  des  petits  crins.  Elle  reffemble  beaucoup  à  la 
trente  -  quatrième  efpéce  ;  elle  a  ,  comme  elle  ,  un  ventre 
gros  hémifphérique  ,  dans  lequel  elle  ne  porte  jamais  que 
deux  gros  œufs  à  la  fois.  Elle  les  dépofe  dans  les  bouzes  de 
vaches.  On  trouve  cette  mouche  dans  les  prés. 

6.   M  U  S  C  A   nigra  ,  abdominis  bajl  maculis  fulvis  ; 
alarumfajcia  tranfverja  nigra  ,  bajl  fulva. 

La  mouche  noire  a  bafe  des  ailes  éC  du  ventre  fauve. 

Longueur  1,  lignes.     Largeur  1  ~  ligne. 

Elle  eft  d'une  couleur  noire  un  peu  luifante.  La  bafe  de 
fa  tête  fous  les  yeux  ,  eft  un  peu  blanchâtre.  Au  haut  de 
fon  ventre  ,  font  deux  taches  fauves ,  une  de  chaque  côté , 
qui  en-deffous  du  ventre  fe  réunilTent ,  enforte  que  toute 


49<S  Histoire    abrégée 

la  bafe  du  ventre  eft  fauve  en  -  deffous.  Les  aîles  afTez 
allongées,  ont  dans  leur  milieu  une  bande  tranfvecfe  noire 
&  large,  6c  au-deflus  de  cette  bande  la  bafe  de  l'aîle  eft  de 
couleur  fauve.  Tout  le  corps  de  l'infetle  eft  un  peu  allon- 
gé. Je  l'ai  trouvé  au  printems. 

7.  M  U  S  C  A  thorace  atro ,  abdomine  fufco  ;  bajî  alanitn 
ferruginea. 

Reaum.  inf.  tom.  4 ,  tah.  19  ,  fg.  9. 

La  mouche  noire  à  ventre  Brun  âC  bafe  des  aîles  fauve. 

Sa  grandeur  eft  un  peu  moindre  que  celle  de  l'efpéce 
précédente.  Sa  tête  eft  noire  fans  tache  dorée  devant 
les  yeux  :  le  corcelet  eft  de  même  d'un  noir  matte  ;  le 
ventre  eft  brun  ôc  les  aîles  ont  leur  bafe  un  peu  fauve. 

Cette  efpéce  fe  trouve  l'automne  fur  le  lierre  dans 
les  bois.  Elle  a  une  particularité ,  c'eft  qu'elle  eft  vivipare , 
&  qu'elle  fait  des  petites  larves  toutes  formées ,  au  lieu 
que  la  plupart  des  autres  font  ovipares.  Elle  n'eft  pas 
cependant  la  feule.  On  en  trouvera  encore  une  dans  la 
quatrième  feftion  qui  vient  au^i  fur  le  lierre  &  qui  eft  pa- 
reillement vivipare. 

8 .  M  U  S  C  A  alis  albis  ,  linea  undulatafufcafgmoïdaa. 

Linn.faun.fuec.  n,  1063 .  Mufca  alis  albis ,  linea  geminata  littera  S  fufca  ,  ocu-. 

lis  viridibus. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  ^00  ,  n.  97,  Mufca  cardui. 
Blanch'.belg.  189  ,  f.  16  ,fg.  F. 
Goed.  gall.  tom,  i ,  tah.  L. 
Li/î.  Goed.  ?  1 5  ,  p.  loî ,  t.  119. 
Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  44  ,  /.  i  ,  2.  &<  tah.  4f,/.  12,15,14. 

JLa  mouche  à  lig-\ag  fur  les  aîles. 
Longueur  2  f  lignes.      Largeur  f  ligne, 

La  couleur  de  cette  mouche  eft  d'un  brun  noir  ,  fes 
pattes  font  d'une  couleur  un  peu  plus  claire  ,  fa  tête  eft: 
jaunâtre  &  fes  yeux  font  d'un  beau  vert.  Ses  aîles  font 
blanches  ,  mais  fur  chacune  il  y  a  une  bande  noire  ondée 
en  zig-zag  aifez  large  ,  qui  traverfe  quatre  fois  l'aîle  en 

defcendant 


DES     Insectes.  497 

defcendant  obliquement  d'un  côté  à  l'autre.  L'extrémité 
inférieure  du  corcelet  eft  blanche  ,  ôc  non  pas  l'extrémité 
du  ventre,  comme  il  eft  marqué  par  eneur  dans  la  Fauna 
Juecica. 

Cette  mouche  dépofe  fes  œufs  dans  les  tiges  &  les  têtes 
de  cufiiim  &  de  chardons ,  ce  qui  y  produit  des  tubérofités 
monftrueufes  ,  dans  lefquelles  habite  la  larve  où  elle  fe 
métamorphofe  ,  &  d'où  fort  la  mouclie  parfaire.  En  exami- 
nant la  femelle  de  cet  ihfede  ,  on  apperçoit  à  l'extrémité 
de  fon  ventre ,  l'inftrument  qui  lui  fert  à  piquer  les  têtes 
des  chardons.  Le  dernier  anneau  de  ce  ventre  eft  renflé 
vers  fa  bafe  ,  &  il  en  fort  une  efpéce  de  pointe  fine  ôc 
dure  ,  compofée  de  deux  pièces  l'une  au  bout  de  l'autre  , 
dont  la  dernière  eft  très-aigue.  Quelque  fine  que  foit  cette 
dernière  pièce  ,  elle  a  cependant  dans  fa  longueur  une 
fente  ou  rainure  ,  pour  le  pafiage  des  œufs  qu'elle  fait 
couler  dans  les  têtes  de  chardons  qu'elle  a  piquées. 

p.  MU  S  C  A  al'is  unguiculatls  ,  albo fufcoque  ndculatls  y 
linea  undulatajîgmoï dœa  nigriore, 

La  mouche  à  ailes  réticulées  avec  une  tache  en  K/g  X.^S' 

Longueur  z  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Sa  couleur  eft  brune  :  fa  tête  ,  fes  pattes  6c  la  pointe 
de  fon  corcelet  tirent  plus  fur  le  jaune.  Ses  aîles  font  réti- 
culées de  brun ,  enforte  que  le  blanc  forme  des  petites  ta- 
ches rondes.  Outre  ce  refeau  ,  il  y  a  fur  l'alie  une  raie 
ondée  en  zig-zag  de  couleur  plus  brune  ,  qui  traverfe  cinq 
fois  la  largeur  de  l'aîle  en  defcendant  obliquement  d'un 
bord  à  l'autre.  Les  ailes  font  onguiculées  ,  c'eft-à-dire, 
que  vers  le  milieu  de  leur  bord  extérieur  il  y  a  une  petite 
pointe  en  crochet. 

1  o.  M  U  S  C  A  alis  unguiculatis ,  albo  Juf coque  retlculatis  , 
macula  duplici  nigra. 

La  mouche  à  aîles  réticulées  avec  deux  tachés  noires. 

Longueur  3  |  lignes.    Largeur  i  ligne.  '■'  '■■■  ■ 

Tome  IL  R  r  r 


-jpS  Histoire     abrégée 

Elle  approche  beaucoup  de  la  précédente  pour  la  forme 
ôc  la  couleur  ;  mais  outre  qu'elle  eft  plus  grande  ,  fa  cou- 
leur eft  plus  cendrée  &  le  ventre  un  peu  brun.  Les  aîles 
font  réticulées  de  brun  ,  comme  dans  l'efpéce  précédente, 
ôc  outre  ce  refeau  ,  il  y  a  deux  taches  noires  plus  foncées 
que  le  refeau:  l'une  placée  vers  le  milieu  de  l'aile  &  de 
forme  allongée  ,  defcend  obliquement  du  bord  extérieur 
vers  l'intérieur  ;  l'autre  placée  plus  bas,  touche  le  bord  ex- 
térieur ôc  inférieur  de  1  aile  ,  ôc  elle  eft  plus  arrondie.  C'efi: 
fur-tout  par  ces  deux  taches,  que  cette  efpéce  diffère  des 
précédentes  à  zig  -  zag.  Dans  celle  -  ci ,  le  crochet  du  bord 
extérieur  de  l'aile  eft  plus  fenfible  que  dans  la  précédente. 
Les  larves  de  cette  mouche  habitent  dans  les  têtes  de 
l'aunée.  (  Enula  campana.  ) 

11.  M  U  S  C  A  nigra  ,   ails  albo   iilgroque  retlculatls  , 
Jafciis  tranfverjis  objcurloiibus. 

La  mouche  à  ailes  réticulées  à  bandes. 
Longueur  i  -j  lignes.  Largeur  ^  ligne. 

Elle  eft  noirâtre  ,  avec  une  petite  raie  blanche  fous  les 
yeux.  Ses  aîles  font  chargées  d'un  fort  refeau  noir  ,  ôc  ont 
trois  ou  quatre  bandes  tranfverfes  encore  plus  noires  que 
le  refte.  Tout  cela  donne  à  l'infetle  un  air  noirâtre.  J'ai 
trouvé  cette  mouche  dans  des  jardins. 

12.  M  U  S  C  Sflava  ,  alisfulvis  ,  macula  trlpUci  ,  punc 
tifque  plurimis  fufcis. 

La  mouche  à  ailes  jaunes  chargées  de  points  SC  de  trois 

taches  brunes.  • 

Longueur  z  |  Ughei.     Largeur  |  ligne, 

La  forme  de  cette  mouche  eft  arrondie  ôc  courte.  Tout 
fon  corps  eft  d'un  jaune  un  peu  fauve.  Ses  aîles  font  pref- 
què  de  la  même  couleur  ôc  chargées  de  beaucoup  de  peti- 
tes  taches  brunes  ,  parmi  lefquelles  il  y  en  a  trois  plus 
remarqu,»bles  ôc  plus  grandes  ,  dont  une  eft  au  milieu 
du  bord  extérieur^  une  autre  plus  bas  attenant  le  bord  inté- 


DES     Insectes.  ^pp 

rieur  ,  ôc  la  troifiéme  occupe  la  pointe  de  l'aîle.  Cette 
efpéce  approche  beaucoup  de  celle  que  décrit  M.  Lin- 
njeus,n°.  1057  6.c\2.Fauna/ùecica. 

15.  M  U  S  C  A  cinerea  ,  alis  albis  ,  macula  triplicl punc- 
tifque  plurimls  fu/cis, 

La  mouche  à  ailes  blanches  chargées  de  points  SC  de  trois 
taches  brunes. 

J'avois  d'abord  regardé  cette  mouche  comme  une  va- 
riété de  l'efpéce  précédente  ,  à  laquelle  elle  reffemble 
pour  fa  grandeur  &  les  taches  de  fes  ailes  ;  mais  la  forme 
de  fon  corps  ell  différente,  celle-ci  ell  plus  allongée.  Sa 
couleur  eft  cendrée  :  fes  ailes  font  blanches  ,  chargées 
de  points  bruns  ,  &  de  trois  taches  plus  remarquables  , 
dont  les  deux  premières  font  placées  comme  celles  de 
l'efpéce  ci-deffus  ,  ôc  la  troifiéme  vers  le  bord  extérieur ,  à 
une  diftance  affez  marquée  de  la  pointe  de  l'aîle ,  qui  dans 
cette  efpéce  eft  blanche  ,  en  quoi  elle  diffère  encore  de  la 
précédente. 

14.  M  U  S  C  A    alis  unguiculatis  albis  ,  fafciis  tribus 
fufcis }  thoracis  apicejlavo, 

Linn.  faun.  fuse.  n.  1064.  Mufca  alis  unguiculatis  albis ,  fafciis  quatuoj;  fuicis , 
thoracis  apice  fiavo. 

La  mouche  des  têtes  de  chardons. 
Longueur  i  y  ligne.     Largeur  §  ligne. 

Sa  tête  eft  jaune  ôc  fes  yeux  font  bruns.  Son  corcelet  eft 
cendré  ôc  fa  pointe  eft  jaune.  Le  ventre  eft  noir  ôc  les  pat- 
tes font  fauves.  On  voit  fur  les  aîles  ,  qui  font  blanches  , 
trois  bandes  brunes  :  la  première  eft  tranfverfe  ,  un  peu  en 
arc  ,  ôc  ne  va  pas  jufqu'au  bord  intérieur  de  l'aîle  ;  la 
féconde  plus  baffe  ,  traverfe  toute  la  largeur  de  l'aîle  ;  k 
troifiéme  ,  jointe  à  la  féconde  au  bord  extérieur  de  l'aîle  , 
parcoure  ce  bord  jufqu'à  fa  pointe.  Le  bord  extérieur 
de  cette  aîle  a  une  très-petite  dent  à  l'endroit  de  la  pré-^ 

Rrrij 


500  Histoire    abrégïe 

miere  bande.  L'efpéce  de  Linnasus  pourroit  bien  être  une 
variété  de  celle -ci ,  d'autant  que  la  notre  femble  avoir  un 
petit  trait  ,  qui  tient  la  place  d'une  bande  qui  lui  manque 
proche  la  bafe  de  l'aile.  Toutes  les  deux  fe  trouvent  fur  les 
feuilles  ôc  les  fleurs  de  chardons  &  de  clrjlum.  Elles  vien- 
nent de  larves  qui  fe  logent  dans  les  têtes  de  ces  char- 
dons, qui  les  mangent  ôc  qui  y  font  leurs  métamorphofes. 

15".  M  U  S  C  A  flavefcens  ;  ails  albis  j  fafciis  quatuor 
tranfverjîs  fujcis  ,  nonnullis  connexis  ,  thorace  punclis 
nigris. 

ha  mouche  jaune  à  quatre  Bandes  brunes  fur  les  ailes. 

Longueur  1  f  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  couleur  eft  d'un  jaune  un  peu  fauve ,  fes  yeux  font 
noirs  j  &  la  partie  inférieure  de  fon  corcelet  eft  chargée  de 
taches  noires  ôc  rondes.  Ces  taches  font  diftribuées  en 
cinq  bandes  longitudinales  de  trois  points  chacune.  Les 
aîles  blanches  ôc  l'ans  onglet ,  ont  quatre  bandes  tranfver- 
fes  brunes ,  dont  les  deux  d'en -bas  font  réunies  enfemble 
au  bord  extérieur  de  l'aile.  Le  ventre  plus  gros  dans  les  fe- 
melles que  dans  les  mâles ,  a  quelques  raies  noires  tranf- 
verfes. 

1  (5.  M  U  S  C  A  nigra  ;  ails  albis  ^  fafciis  quinque  tranfver- 
fis  nigris  ,  nonnullis  connexis. 

La  mouche  noire  à  cinq  bandes  noires  fur  les  ailes. 

Longueur  i  4-  ligne.    Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  mouche  eft  toute  noire.  Ses  aîles  font  blan- 
ches ,  avec  cinq  larges  bandes  noires  tranfverfes  qui 
laiflent  peu  de  blanc  entr'elles.  De  ces  cinq  bandes  ,  la 
première  occupe  la  bafe  de  l'aile  ,  ôc  n'eft  féparée  de  la  fé- 
conde que  par  un  petit  trait  blanc  prefqu'imperceptible  :  la 
féconde  ôc  la  troiliéme  s'uniflent  vers  le  bord  intérieur  de 
l'aîle  :  entre  cette  troifiéme  ôc  la  quatrième  ,  eft  un  inter- 
valle blanc  allez  confidérable  ;  enfin  la  quatrième  ôc  la  cin- 
quième s'uniflent  au  bord  extérieur  de  l'aîle  ;  le  bout 


DES    Insectes.  yoi' 

des  aîles  efl  blanc.  J'ai  quelquefois  trouvé  cette  petite 
mouche  en  grande  quantité  dans  les  bois. 

1 7.  M  U  S  C  A  fulva  ,    alis  unguiculatis  fulvis  fujco 
marmoratis ,  macidis  albls, 

La  mouche  à  ailes  marbrées, 

Lon-gueuT  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

(  Sa  couleur  eft  d'un  fauve  roux.  Ses  aîles. grandes  &  lar- 
ges >  font  brunes,  roufTes  ,  enfumées  &  comme  marbrées 
de  raies  &  de  taches  brunes  &  noires.  De  plus  ,  chaque 
aîle  a  plulieurs  taches  blanches  ;  1°.  plufieurs  petites  ,  ran- 
gées d'efpace  en  efpace  le  long  du  bord  extérieur  ;  2°.  plu- 
fieurs longues  &  contigues  ,  formant  une  bande  longitu- 
dinale qui  parcoure  le  milieu  de  l'aîle  depuis  fa  bafe  ,  juf- 
qu'aux  deux  tiers  de  fa  longueur  ;  3°.  quelques  -  unes  aflez 
marquées  placées  au  bord  intérieur.  Le  bout  de  l'aîle  eft 
de  couleur  plus  foncée  que  la  bafe. 

18.  M  U  S  C  A  nigra ,  alisfujcis  ,fafcia  duplici  tranfverja 
alba. 

La  mouche  noire  à  deux  bandes  blanches  fiir  les  aîles. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Cette  très-petite  mouche  eft  allongée.  Sa  couleur  eft 
d'un  noir  liflcj  comme  du  jayet.  Ses  aîles  fonù  couchées  fur 
les  côtés  de  fon  corps  qu'elles  enveloppent  ,  comme 
s'il  n'y  en  avoit  qu'une  >  ce  qui  lui  donne  une  forme 
un  peu  cylindrique.  On  reconnoît  aifément  cette  petite 
efpéce  par  la  couleur  de  fes  aîles  qui  font  d'un  brun  noir  , 
avec  deux  bandes  tranfverfes  blanches  ,  l'une  vers  la  bafe 
de  l'aile  ,  l'autre  plus  bas  vers  les  deux  tiers.  Les  pattes 
font  allongées  &  noires  ,  à  l'exception  de  leur  bafe  qui  eft 
pâle  ôc  un  peu  fauve.  Chaque  fois  qu'on  voit  cet  infede  , 
on  a  peine  à  le  prendre  pour  une  mouche  ,  &  à  la  première 
vue  ,  il  reflemble  à  un  cloporte.  On  le  trouve  fouvent 
fur  les  feuilles  des  arbres  daos  les  bois.  Il  marche  vite. 


yo2  Histoire    abrégée 

Seconde    Famille. 

Mouches  à  ma/que. 

ip.  M  U  S  C  A  cinerea  ,  alis  fubfulvis  ,  fa/ciis  quatuor 
tranfverjîs  nigrls  ,  ténia  interrupta. 

La  mouche  cendrée  à.  quatre  bandes  noires  fiir  les  ailes  , 

dont  la  troijlème  eji  divifée  en  deux. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  \  ligne. 

La  couleur  de  cette  mouche  eft  grife  ,  avec  quelques 
poils  noirs  clair  femés.  Sa  tête  eft  jaune  ,  ôc  elle  a  en- 
devant  une  pellicule  qui  lui  forme  un  mafque.  Ses  pattes 
font  brunes  :  fes  aîles  plus  longues  que  le  corps  ,  le  débor- 
dent de  près  de  moitié  :  elles  font  un  peu  jaunâtres  ,  &  fur 
chacune  ,  il  y  a  quatre  bandes  tranfverfes  brunes  &  noirâ- 
tres. La  première  de  ces  bandes  ,  celle  qui  eft  la  plus 
proche  de  la  bafe  de  l'aîle  ,  eft  courte  &  ne  forme  qu'une 
tache  oblongue  :  la  féconde  eft  plus  large  ,  ôc  ne  va 
cependant  que  depuis  le  bord  extérieur  de  l'aîle  ,  jufqu'au 
milieu  de  fa  largeur  :  la  troifiéme  en  occupe  toute  la 
largeur  d'un  bord  à  l'autre  ,  mais  elle  eft  interrompue 
dans  fon  milieu  &  partagée  en  deux  :  enfin  la  quatrième 
eft  précifément  à  la  pointe  de  l'aîle  qu'elle  occupe  toute 
entière.  J'ai  trouvé  cette  mouche  dans  les  prés. 

20.  M  U  S  C  A  cinerea  ,  nigropunclata  ^  alis  albofufcoque 
marmoratis. 

ha  mouche  cendrée  à  points  âC  aîles  marbrées. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Cette  mouche  eft  toute  grife  ,  à  l'exception  du  mafque 
antérieur  de  fa  tête  qui  eft  blanc  ,  ainfi  que  fes  antennes 
qui  font  blanchâtres  &  aifez  greffes.  Sa  tête  ,  fon  corcelec 
&  une  partie  de  fon  ventre  ,  font  chargés  de  points  noirs  , 
qu'on  voit  très-bien  à  la  loupe  ,  &  de  chacun  defquels  part 
un  poil.  Les  aîles  débordent  le  ventre  d'un  bon  tiers , 


DES     Insectes.  j-qj 

ce  qui  fait  paroître  l'infeâe  auffi  long  que  nous  l'avons 
marqué.  Ces  ailes  font  blanchâtres ,  avec  des  bandes  tranf- 
verfes  brunes  ,  mais  peu  diftinftes,  ce  qui  les  rend  comme 
irrégulièrement  marbrées  de  blanc  &  de  brun.  On  m'a 
apporté  cette  jolie  mouche. 

2 1 .  M  U  S  C  A  alis  fiifco  tejfelato-reticulads .  ■ 
La  mouche  à  ailes  réticulées  de  brun. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Sa  tête  eft  un  peu  fauve,  le  mafque  du  devant eft d'une 
couleur  jaune  claire  &  les  yeux  font  bruns.  Le  corcelet 
en-deifus  eft  noirâtre,  un  peu  cendré.  Le  ventre  eft  fau- 
ve dans  les  mâles  ;  dans  les  femelles  il  eft  un  peu  noirâ- 
tre en-deftus.  Les  pattes  font  de  couleur  fauve.  Mais  ce 
qui  fait  aifément  reconnoître  cette  efpéce  de  mouche  , 
ce  font  les  ailes  qui  font  blanches ,  tranfparentes ,  avec 
un  refeau  brun  ,  formée  de  mailles  quarrées ,  compofées 
de  beaucoup  de  bandes  tranfverfes  ,  que  coupent  en 
droite  ligne  les  nervures  de  l'aîle  &  plufieurs  raies  longi- 
tudinales. 

22.  M  U  S  C  A  thorace  nigro ,  ahdomine  fulvo  clavato  , 
alis  fufco  nebulùjis. 

La  mouche  à  corcelet  noir ,  à  gros  ventre  jaune  6C  ailes 
enfumées. 

Longueur  2  f  lignes.     Largeur  -^  ligne. 

Sa  tête  eft  jaune  6c  fon  mafque  eft  gros  &  blanc.  Son 
corcelet  eft  noir,  avec  deux  bandes  de  poils,  qui  vus  à 
un  certain  jour ,  paroiffent  blancs.  Les  côtés  &  le  deOous 
de  ce  corcelet  font  bruns.  Le  ventre  eft  pareillement  dun 
brun  fauve.  Sa  forme  eft  finguliére  :  ce,  ventre  eft  étroit 
à  fa  bafe  &  va  en  groftiflant  jufqu'à  fon  extrémité  ,  oii 
il  fe  termine  par  un  bout  aflezgros,  à  peu  près  comme 
dans  les  ichneumons.  Les  pattes  lont  de  la  même  couleur' 
que  le  ventre.  Les  ailes  arrondies  ôc  courtes ,  font  comme 


504  Histoire    ABRécéE 

enfumées  de  brun.  Ce  brun  ou  noir,  eft  plus  fenfible  vers 
le  bord  extérieur  de  IViie  ,  &  forme  de  plus  trois  bandes 
tranfverfes  un  peu  plus  marquées  ,  entre  lefquelles  il  y 
a  des  efpaces  plus  blancs.  J'ai  trouvé  cette  mouche  fur 
des  couches  humides  daas  des  jardins. 

23.  M  U  S  C  A  fulva  f  abdoniine  flavo ,  fegmenti  priml 
se  Jecundl  margine  nigro  >  alis  fulvo  nebiUoJis. 

La  mouche  à  -portes. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Son  mafque  eft  gros  &  jaune  ,  ôc  fes  yeux  font  bruns  : 
fon  corcelet  lilTe  &  luifant  eft  d'un  jaune  fauve.  Son  ven- 
tre eft  gros  ,  d'un  jaune  affez  clair  ,  avec  deux  bandes 
noires  &  larges  qui  terminent  le  premier  &  le  fécond 
anneau.  Les  ailes  ont  des  nervures  d'un  jaune  un  peu  brun, 
fur-tout  vers  le  bout.  Les  pattes  font  d'un  brun  noir. 

24.  M  U  S  C  A  cinerea  ,  thorace  fafciis  ni  gris  ,  alariitn 
margine  externo  maculis  fujcis  y  medio  punclo  nigro. 

La  mouche  à  taches  brunes  fur  le  bord  de  Paile  é^  point 

noir  au  milieu. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  |  ligne. 

La  tête  de  cette  mouche  eft  rougeâtre  &  fes  yeux  font 
bruns.  Les  palettes  de  ces  antennes  font  très-longues. 
Son  corcelet  eft  entrecoupé  de  bandes  longitudinales 
alternativement  noires  &  cendrées.  Son  ventre  eft  noirâ- 
tre. Ses  aîles  plus  longues  que  le  ventre  ,  ont  fur  leur 
bord  extérieur  trois  ou  quatre  taches  brunes,dont  la  derniè- 
re qui  termine  l'aile  eft  la  plus  grande.  De  plus  iur  le 
milieu  de  l'aile  ,  il  y  a  un  point  noir  ,  outre  une  nervure 
tranfverfe  bien  marquée  ,  qui  eft  un  peu  plus  bas.  Les 
pattes  font  de  couleur  fauve. 

2  J.  M  U  S  C  A   cinerea ,  thorace  fafciis  fufcis  ,    alarum 
margine  externojîavefçente  ,Jîngula  punclis  tribus  ni  gris, 

La 


'     DES    Insectes.  ^oy 

La  mouche  à  Bord  des  aîlcs  jaunâtre  y   SC  trois  points 
noirs  fur  chacune. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Elle  reflemble  infiniment  à  la  précédente  ,  fa  couleur 
feulement  eft  un  peu  plus  brune  ,  &  fon  mafque  eft  plus 
blanc.  De  plus  fes  aîles  ont  leur  bord  extérieur  jaunâtre 
ôc  trois  points  noirs,  favoir  un  fur  le  milieu  de  l'aîlc  ,  un 
plus  bas  attenant  le  bord  extérieur ,  &  un  troiliéme  vis-à- 
vis  ce  dernier  ,  près  du  bord  intérieur.  Les  pattes  font 
d'une  couleur  brune  fauve. 

La  larve  aquatique  qui  m'adonne  cette  mouche  ,  étoit 
d'un  beau  vert  clair  de  pomme.  Sa  coque  plus  brune 
avoit  deux  tubérofités  ,  une  de  chaque  côté,  plus  haut  que 
le  milieu ,  &  à  f a  partie  antérieure  elle  portoit  deux  pe- 
tites cornes  aiguës.  La  mouche  en  eft  fortie  chez  moi. 
On  trouve  fouvent  ces  larves  parmi  les  lentilles  d'eau. 

26,  M  U  S  C  A  nigra ,  abdomine  fulvofafcia  longitudinall 

nigra  ,  alis  albo  fufcoque  variegatis, 

La  mouche  à  ailes  géographiques, 
Longueur  1  f  lignes. 

Sa  tête  eft  brune  avec  le  mafque  jaunâtre.  Son  corce- 
leteft  noir  &  fa  pointe  eft  brune.  Le  ventre  eft  tout  brun  , 
ôc'n'a  qu'une  bande  longitudinale  noire  en-deffus,  qui  fe 
termine  en  pointe  au  quatrième  anneau,  fans  aller  fur  le 
cinquième  &  fur  le  fixiéme  ou  dernier.  Les  aîles  font  ir- 
régulièrement panachées  de  brun  &  de  blanc,  ce  qui  leur 
donne  quelque  reffemblance  avec  une  carte  de  géogra- 
phie. 

Troisième    Famille. 

Mouches  panachées. 

27.  M  U  S  C  A   nigra  ,  flavo  varie  gâta  ,  alis  fufcis  y 
antennis  capite  brevioribus.  Planch.  18  ,  fig.  1. 
Tome  IL  S  f  f 


^o6  Histoire     abrégée 

La  mouche  imitant  la  guêpe  à  courtes  antennes. 

Longuiur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  mouche  reflemble  tout-à-fait  à  une  guêpe  ,  ôc 
lorfque  je  l'ai  rencontrée  ,  j'ai  prefque  toujours  héfité  à 
la  prendre  avec  les  doigts.  Ses  yeux  font  d'un  brun  rou- 
geâtre  ,  &  le  refte  de  fa  tête  eft  de  couleur  citron  ,  à  l'ex- 
ception des  antennes  qui  font  brunes  ,  ôc  d'une  raie  de 
même  couleur,  qui  partant  de  leur  bafe,  defcend  en  droi- 
te ligne,  poftérieurement  entre  les  yeux.  Le  corcelet  qui 
eft  noir  ôc  lifTe  ,  a  de  chaque  côté  une  bande  jaune  lon- 
gitudinale ,  ôc  fa  pointe  eft  aufli  jaune.  Ln-defibus  il  y  a 
de  chaque  côté  du  corcelet  quatre  taches  du  même  jau- 
ne ,  trois  l'une  à  côté  de  l'autre  au-deffus  de  l'aile  ,  6c 
une  quatrième  plus  basque  cette  attache.  Le  ventre  com- 
pofé  de  quatre  anneaux  ,  eft  d'un  noir  matte  .  avec  une 
bande  jaune  tranfverfe  fur  chaque  anneau,  ce  qui  fait  qua- 
tre bandes  ,  dont  les  fupérieures  font  interrompues  dans 
leur  milieu.  Les  quatre  pattes  antérieures  font  toutes 
jaunes  :  les  deux  poftérieures  n'ont  que  leurs  cuiffes  jaunes 
ôc  le  refte  eft  noir.  Les  ailes  lavées  de  brun  ,  ont  leur 
bord  extérieur  plus  épais  ôc  noirâtre.  Tout  le  jaune  de  cet 
infede  eft  brillant  ôc  comme  citronné.  J'ai  trouvé  cette 
belle  mouche  fur  les  fleurs. 

28.    M  U  S  C  A    nigra^flavo  variegata  ,  alis  fufcis ,. 
antennis  capite  longioribus. 

La  mouche  imitant  la  guêpe  ,  à  longues  antennes. 

U  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette  efpéce  ôc 
la  précédente.  Elle  en  diffère  cependant  un  peu  par  la 
forme  de  fon  ventre  dont  les  bords  font  aigus  ôc  légère- 
ment bordés,  par  l'extrémité  de  fon  corcelet, qui  au  heu 
dêtre  toute  jaune  comme  dans  la  précédente^,  a  une  ta- 
che noire  dans  fon  milieu  ,  Ôc  par  fes  pattes  qui  font  tou- 
tes jaunes.  1  e  refte  de  la  forme  ôc  des  couleurs  eft  tout- 
à  fait  femblabie.  Mais  la  différence  principale  &  fpécifi- 


DES    Insectes.  J07 

■que  de  ces  deux  efpéces ,  confifte  en  ce  que  les  antennes 
de  la  précédente  font  très-courtes,  peu  apparentes  &  d'un 
brun  pâle  ,  au  lieu  que  dans  celles-ci  elles  font  allongées 
prefque  comme  dans  les  afiles ,  plus  longues  d'un  bon 
tiers  que  la  tête,  &  de  couleur  noire.  Ces  antennes  vues 
de  près  paroilTent  compofées  de  quatre  pièces.  La  pre- 
mière eft  courte  &  ronde  comme  un  bouton  du  milieu 
duquel  naît  la  féconde.  Celle-ci  &  la  troifiéme  font  al- 
longées. De  cette  troifiéme  part  la  quatrième,  outre  un 
filet  en  poil  latéral ,  comme  dans  les  autres  mouches.  Les 
ailes  de  cette  efpéce  font  plus  jaunâtres  que  celles  de  la 
précédente. 

2S>.  M  U  S  C  A  thorace  nigro  ,  flavo  maculato  ,  abdomine 
flavo  ifajcns  tranfverfis  aigris. 

La  mouche  à  corcelet  noir ,  taché  de  j aune  ;  éC  ventre  jaur 

ne  y  a  bandes  noires. 
Longueur  5  1  lignes.    Largeur  z  |  lignes. 

Le  devant  de  fa  tête  eft  citron  ,  avec  une  bande  noire 
longitudinale  dans  le  milieu.  Ses  yeux  font  bruns  ,  ôc  fes 
antennes  noires  font  de  la  longueur  de  la  tête  6c  fembla- 
bles  à  celles  des  deux  efpéces  précédentes.  Son  corcelet 
eft  noir ,  &  a  en-delTus  deux  bandes  longitudinales  plus 
pâles  ,  outre  deux  taches  de  chaque  côté  ,  &  l'extré- 
mité ou  la  pointe  jaunes ,  avec  une  tache  noire  au  mi- 
lieu de  ce  jaune.  Les  pattes  &  le  ventre  font  de  couleur 
citronnée.  Sur  le  ventre ,  on  voit  en-deffus  plufieurs  lignes 
noires  tranfverfes:  d'abord  le  haut  de  chaque  anneau  eft 
noir,  ce  qui  forme  des  lignes  qui  traverfent  tout  le  ven- 
tre :  de  plus  fur  le  milieu  de  chaque  anneau  eft  une  autre 
bande  tranfverfe  de  même  couleur  &  plus  large  ,  qui  fe 
termine  fans  aller  jufqu'aux  côtés  du  ventre,  ôc  qui  pat 
fon  milieu  tient  à  la  ligne  noire  de  la  bafe  de  l'anneau. 
Les  allés  ont  leur  bord  extérieur  un  peu  fauve ,  &  le  refte 
eft  tranfparent.  Les  balanciers  font  jaunes.  On  trouve 
cette  mouche  dans  les  endroits  arides  des  bois. 

Sffij 


5o8  Histoire     abrégée 

30.  M  U  S  C  A  hirfuta  nigra,  thorace  antlce  ;  ahdomine' 
que  fuprajlavis. 

Reaum,  inf,  tom-  iv  ,  tah.  l'\  ,  fg-  9 ,  ic. 

La  mouche  relue  noire  éC  fauve  ,  Imitant  le  Bourdon. 

Cette  mouche  reflemble  à  un  bourdon  de  grandeur 
médiocre.  Son  corcelet  eft  très-velu  à  fa  partie  antérieure, 
&  les  poils  font  de  couleur  fauve  ;  fa  partie  pollérieure  eft 
peu  velue  &  prefque  noire.  Le  ventre  eft  pareillement 
tout  couvert  en-delTus  d'un  duvet  de  poils  de  couleur 
fauve  ;  ôc  en-  delTous  il  eft  noir ,  ayant  feulement  quelques 
poils  de  la  même  couleur  que  ceux  de  deffus.  Lorfqu'on 
voit  cette  mouche ,  on  fcroit  tenté  de  la  prendre  pour  un 
bourdon  ,  fi  on  ne  faifoit  attention  à  fes  antennes  en  pa- 
lettes ôc  à  fes  ailes  qui  ne  font  qu'au  nombre  de  deux. 
La  larve  qui  lui  donne  naiflance  ,  habite  dans  les  oignons 
de  narciffes  qu'elle  ronge,  ce  qui  excite  la  pourriture  de 
cette  racine  &  la  fait  périr. 

31.  M  U  S  C  A  lutea  ,  thorace  lineis  tribus  longitudinal^ 
libus ,  abdomine  plurimis  tranfverjis  nigris, 

La  mouche  jaune  à  bandes  noires. 

Longueur  i  -j-  ligne.     Largeur  \  ligne, 

La  grandeur  de  cette  efpéce  varie  beaucoup.  Il  y  en  a 
qui  font  encore  plus  petites  que  les  dimenfions  que  nous 
donnons.  Leur  tête  eft  rougeâtre  ôc  leurs  yeux  font  bruns. 
Le  deflbus  du  corcelet  ôc  du  ventre ,  ôc  les  pattes  font 
d'un  jaune  citron.  En-deffus  le  corcelet  a  trois  larges 
bandes  noirâtres  féparées  par  des  bandes  jaunes  plus 
étroites.  Le  deffus  du  ventre  eft  noir  avec  des  anneaux 
citrons,  un  fur  chaque  article.  L'extrémité  du  corcelet  a 
une  grande  tache  jaune. 

On  trouve  ces  mouches  fur  les  feuilles  des  plantes  : 
elles  marchent  lentement  ôc  quelquefois  elles  fautent  à 
quelques  lignes  de  l'endroit  où  elles  font. 


DES    Insectes.  yop 

^2^  M  U  S  C  A  nigra ,  abdomine  hemifpharico  rufb  , 
punclorum  nigrorum  ordine  longitudinali. 

La  mouche  noire  à  ventre  hémifp/iérique  roux  tacheté  de 

noir. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Ses  yeux  font  rougeâtres.  Sa  tête  en-devant  eft  de  cou- 
leur pâle  avec  deux  taches  comme  dorées  devant  les  yeux. 
Le  corcelet  ell  un  peu"  velu  ,  &  il  eft  noir  ainfi  que  les 
pattes.  Le  ventre  eft  roux,  hémifphérique,  avec  une  ban- 
de longitudinale  de  quatre  points  fur  fon  milieu,  outre 
deux  petites  taches  oblongues  de  même  couleur,  une  de 
chaque  côté  vers  le  bas.  Une  chofe  aflez  finguliére ,  c'efl: 
que  le  ventre  paroît  tout  d'une  pièce ,  &  que  l'on  a  beau- 
coup de  peine  à  appercevoir  la  diftintlion  des  quatre  an- 
neaux dont  il  eft  compofé.  Les  aîles  font  tranlparentes  , 
mais  leur  bafe  eft  un  peu  fauve.  Les  antennes  font  gran- 
des ôc  égalent  la  longueur  de  la  tête.  Il  y  a  quelquefois  à 
chaque  angle  fupérieur  du  corcelet,  une  tache  jaunâtre 
qui  n'eft  pas  conftante. 

35.    M  U  S  C  A   nigra ,  abdomine  hemifpharico  luteo  , 
fafcia  longitudinali  nigra, 

Linn.  faun,  fuec.  rr.  1076.  Mufca  nigra  ,  lateribus  abdominîs  teflacels. 

ASf.  Upf,  1736  j  p.  31J/2.  31.  Mufça  nigra,  abdominis  lateribus  flavJs  ,  alis 

albis, 
Raj,  inf.  p.    171.   Mufca  bipennis  major  diverfîcolor  ,  cauJa  fetis  nigri» 

obfîta. 
Reaum.  inf.  tom.  iv  ,  tab.  3 1  ,j!g,  9  ,  10 ,  i  r. 

La  mouche  noire  ^  à  ventre  jaune,  noir  dans  le  milieu. 

Longueur  4  -f  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Elle  a  la  tête  noire  avec  les  yeux  bruns  ,  &  une  tache 
dorée  de  chaque  côté  devant  les  yeux.  Son  corcelet  eft 
noir  j  feulement  fa  pointe  eft  fouvent  un  peu  jaune.  Le 
ventre  compofé  de  cinq  anneaux  ,  eft  jaune  avec  une  lar- 
ge bande  noire  qui  le  traverfe  longitudinalement  dans 
fon  milieu j  enforte  que  ce  milieu  eft  noir,  Ôc  que  les  cô- 


po  Histoire    ABRécéE 

tés  font  jaunes.  Les  cuifTes  fonr  noires  ,  &  le  refle  des 
pattes  eft  ou  fauve  ou  noir.  Les  ailes  font  d'une  couleur 
brune  obfcure  &  ont  un  peu  de  jaune  à  leur  bafe.  Tout 
le  corps  de  l'animal  eft  parfemé  de  quelques  poils  noirs 
aïïez  longs  ,  mais  fur-tout  les  deux  derniers  anneaux  du 
ventre  en  ont  de  plus  longs  &  en  plus  grande  quantité. 
On  trouve  cette  mouche  dans  les  campagnes  humides. 
Sa  larve  eft  du  nombre  de  celles  à  queue  de  rat ,  comme 
celle  de  la  mouche  du  n°.  52.  Elle  vient  dans  les  eaux 
dormantes  &  fangeufes. 

34.  M  U  S  C  A  fu/ca,  mar^nibus  Inci fur  arum  abdominis 
ci  lier ei  s  y  alis  jerrugineis,  Lin,t.fauri.  fuec.  n.  ioS8. 

/i^.  Upf.  1736  ,  p.  jî  ,  n.  38.  Mufca  glabra  ,  abdomine  annulis  fufcis  palli- 
difque  cintSo. 

La  mouche  brune  a  bandes  tranfverfes  blanchâtres  fur  le 

ventre. 
JLongueur  4  |  lignes.    Largeur  i  |  ligne. 

Cette  mouche  eft  brune  :  fon  corcelet  eft  un  peu  velu 
&  le  poil  dont  il  eft  couvert  eft  de  couleur  cendrée.  Le 
ventre  plus  noir  eft  compofé  de  quatre  anneaux  bordés  de 
blanc  ,  ce  qui  forme  trois  bandes  tranfverfes  blanches  fur 
le  ventre.  Les  pattes  font  brunes,  mais  le  haut  des  jam- 
bes eft  blanc.  La  partie  fupérieure  des  ailes  eft  jaunâtre  , 
&  le  bas  eft  tranfparent.  On  trouve  fouvent  cette  mou- 
che fur  les  fleurs. 

3  5".  M  U  S  C  A  nigra ,  marginibus  incifurarum  abdominis 
flavis  )  alis  fujcis. 

La  mouche  noire  y  à  bandes  tranfverfes  jaunes fiir  h  ventre. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Sa  couleur  eft  noire  &  fes  yeux  font  bruns.  Les  balan- 
ciers de  fes  aîles  font  jaunes.  Le  ventre  eft  compofé 
de  fept  anneaux  bordés  de  jaune ,  6c  de  plus  le  fecpnd  & 
le  troifiéme  anneau  ont  un  peu  de  jaune  lut  les  côtes  fous 
les  aîles.  Les  pattes  font  toutes  noires,  &  les  aîles  font 


DES     Insectes.  ^h 

d'un  brun  noirâtre  ,  à  l'exception  du  bout  qui  eft  un  peu 
plus  clair.  Cette  mouche  fe  trouve  fur  les  fleurs.  Sa  lar- 
ve eft  de  couleur  jaune  avec  des  raies  ondées.  Ses  ftig- 
mates  poftérieurs  font  formés  en  tuyaux  fouvent  relevés. 
Elle  eft  du  nombre  de  celles  qui  mangent  des  pucerons. 

35.  M  U  S  C  A  thorace  cinereo ,  abdominis  bafi  fafcia 
liitea  interrupta ,  margiiiibus  incijurarum  exalbidis„ 
Linn.  faun.  Juec,  n.   1078. 

Linn.fyjî.  nat.  edit.  10,  p  jsi  ,  n.  19.  Mufca  antennis  fetariis  tomentofa  , 
abdomine  fegmento  luteo  ,  cingulifque  tribus  albis,  fegmento  primo  late- 
ribus  luteo. 

'A£l.  Upf.  1736  >  p.  31 ,  n.  37.  Mufca  abdomine  fufco,  annulis  luteis,  lateri- 
bus  fljvis. 

Albin,  angl.  13  ,/.  M.  L. 

Reaum.  inf.  tom.  iv  ,  toi.  5 1 ,/.  8. 

Merian.  europ.  i ,  t.  i. 

La  mouche  cendrée  à  bandes  Blanches  fiir  le  ventre  êC  deuxr 

grandes  taches  jaunes  fur  le  piemier  anneau. 
Longueur  4  f  lignes.     Largeur  i  §  ligne. 

Sa  tête  eft  grife  ôc  les  yeux  font  bruns.  Le  fond  de  la 
couleur  de  fon  corcelet  eft  brun,  mais  il  eft  couvert  de 
poils  gris  fouvent  un  peu  jaunâtres.  Le  ventre  compofé 
de  quatre  anneaux ,  eft  en-delfous  d'un  jaune  pâle  :  en-def- 
fus  il  eft  noir  avec  une  bande  jaune  ,  tranfverfe  ,  &  large 
fur  le  premier  anneau  ,  mais  interrompue  dans  fon  milieu, 
ce  qui  forme  feulemenf  deux  grandes  taches  ,  une  de  cha- 
que coté.  Le  bord  de  cet  anneau  eft  blanc,  ainfi  que  ce- 
lui des  deux  fuivans,  enforte  qu'il  y  a  trois  raies  blanches 
tranfverfes  &  étroites  fur  le  ventre.  Les  pattes  (ont  brunes 
à  l'exception  de  la  partie  fupérieure  des  jambes  qui  eft 
blanche.  Les  ailes  font  diaphanes  ,  claires  ,  &  ont  un 
petit  point  marginal  noir  au  milieu  de  leur  bord  exté- 
rieur. 

37.  M  U  S  C  A  abdomine  ovato  nigro  ,  lunularum  parh 
cingulifque  tribus  Jlaye/centibus.  Lina.  faun, /nec.  n,- 


5'i2  Histoire     abrég]re 

Linn.  Jyjî.  nat.  edit.  lOj  p.  ^93  ,  n.  38,  Mufca  antennis  fetariis  nigra  nudiuf^ 
culî  ,  thorace  immaculato  ,  abdomine  cingulis  quatuor  flavis  ,  primo  inter- 
rupto. 

Jîâ.  Upf.  1736,  p.  31,  n.  41.  Mufca  nigra  glabra  ;  abdomine  cingulis  luteis  » 
fuperioribus  dimidiatis  cinfto. 

Goed.  galL  toin.  2. ,  tab.  xlj. 

Lijl.  Goed.  315 ,/.  133. 

'X^  mouche  à  quatre  h andes  jaunes  fur  le  ventre  '■>  dont  la. 
première  ejl  interrompue. 

Longueur  4  5  lignes.     Largeur  1  t  ligne. 

Sa  tête  elT:  jaune  ,  mais  fes  antennes  &  fa  trompe  font 
noires  &  fes  yeux  font  bruns.  Au  bas  de  la  tête  font  quel- 
ques poils.  Le  corcelet  eft  noir  ôc  luifant ,  mais  il  paroît 
jaune  ,  à  caufe  des  poils  de  cette  couleur  dont  il  eft  cou- 
vert i  fa  pointe  feule  eft  lifTe  &  de  couleur  citronnée.  Le 
ventre  moins  velu  que  le  corcelet,  eft  noir  ôc  compofé  de 
quatre  anneaux.  Sur  le  premier  ,  eft  une  bande  jaune 
interrompue  dans  fon  milieu  ,  ou  fi  l'on  veut  j  il  y  a  deux 
taches  jaunes  oblongues  ,  un  peu  en  croifTant ,  ôc  qui  fe 
touchent  prefque  l'une  Pautre.  Le  fécond  anneau  a  une 
bande  jaune  affez  large  vers  fa  bafe  :  il  en  eft  de  même  du 
troifiéme  qui  a  de  plus  le  bord  jaune.  La  bande  du  qua- 
trième fe  confond  avec  le  bord  du  troifiéme  ;  enforte  qu'il 
y  a  en  tout  quatre  bandes  ,  dont  la  première  eft  interrom- 
pue. Les  femelles  qui  font  plus  grofles  que  les  mâles  ,  ont 
un  anneau  de  plus  au  ventre  ,  ôc  par  conféquent  cinq  ban- 
des jaunes  j  dont  la  dernière  termine  le  ventre.  Les  pattes 
font  jaunes,  ain(i  que  le  deflbus  du  ventre  de  Finfette.  La 
larve  de  cette  mouche  eft  du  nombre  des  aphidivcres  qui 
fe  nourriffent  de  pucerons.  On  la  trouve  particulièrement 
fur  le  grofellier. 

38.  M  U  S  C  A  fufca  J  abdominis  bafi  fafiia  lutea 
interrupta. 

La  mouche  brune  à  deux  taches  jaunes  à  la  baje  du  ventre. 

Longueur  4  §  lignes.    Largeur  i  |  ligne. 

Sa  couleur  eft  brune,  mais  elle  eft  légèrement  parfemée 

de 


DES    Insectes.  pj 

de  poils  un  peu'gris.  Sur  les  côtés  du  ventre  vers  fa  bafe  , 
ii  y  a  deux  grandes  taches  jaunes  ,  une  de  chaque  côté, 
pofée  en  partie  fur  le  premier  &  en  partie  fur  le  fécond 
anneau.  Dans  les  femelles  ,  le  bord  du  premier  anneau 
qui  eft  noir ,  divife  chaque  tache  en  deux ,  dont  l'une  eft  fur 
le  premier  ôc  l'autre  fur  le  fécond  anneau.  Les  pattes  font 
brunes  ,  avec  la  partie  fupérieure  des  jambes  blanche.  Les 
aîles  qui  font  tranfparentes  ,  ont  un  point  marginal  noir 
vers  le  milieu  du  bord  extérieur.  On  trouve  cette  mouche 
fur  les  fleurs.  Je  ferois  tenté  de  la  regarder  comme  une 
fimple  variété  de  la  trente-troifiéme  efpéce. 

5  p.  MUSC  A  thorace  finis  quatuor flavis  ;  ahdominall- 
bus  Jegmends  tribus  interrupto-fiavis.  Linn.  fauii  fiiec. 
n.  io8i. 

Linn.  jyjf.  nat.  edit.  io,p.  ysi  ,  n.  n.  Mufca  antennis  fetariis  tomentofa , 

thoracc  lineis  quatuor  ,  abdomine  fafciis  tribus  interruptii  flavis. 
Reaum.  inf.  tom.  4  »  tab,  31,/.  i  —  8. 
Frifck.  germ.  4  ,  p.  iS  ,  t.  13. 

La  mouche  à  corcelet  firiè  SC  bandes  jaunes  interrompues 
fur  le  ventre. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  1  lignes. 

Sa  tête  eft  jaune ,  un  peu  velue  &  fes  yeux  font  bruns.  Le 
corcelet  a  quatre  bandes  longitudinales  jaunes,  féparées 
par  trois  bandes  noires  plus  larges  ;  ce  corcelet  eft  un  peu 
velu.  Le  ventre  eft  brun  en-delTus  &  compofé  de  quatre 
anneaux  ,  dont  les  trois  premiers  ont  chacun  une  bande 
jaune  interrompue  dans  leur  milieu  ,  ou  fi  l'on  veut  deux 
taches  ,  une  de  chaque  côté.  Ces  bandes  font  plus  étroites 
à  mefure  quelles  s'éloignent  du  corcelet  :  fouvent  la  der- 
nière n'eft  point  interrompue  ,  mais  feulement  fon  milieu 
eft  comme  étranglé.  Endeffous  ,  le  haut  du  ventre  eft  jau- 
ne &  le  bas  eft  brun.  Les  pattes  font  brunes  ,  avec  le  haut 
des  jambes  &  un  peu  du  bas  des  cuiiïes  de  couleur  jaune. 
Les  cuifles  poftérieures  font  plus  groffes  que  les  autres. 
Les  aîles  ont  un  petit  point  marginal  brun.  On  trouve 

Tome  II.  T 1 1 


yi4  Histoire    abrégée 

cette  mouche  fur  les  fleurs.  Sa  larve  habite  dans  l'eau. 
Elle  efl  du  nombre  de  celles  que  M.  de  Reaumur  appelle 
à  queue  de  rat.  Elle  eft  fufpendue  dans  l'eau  par  un  long  fil 
qui  lui  fert  à  pomper  l'air. 

40.  M  U  S  C  A  thorace  nigro-viridi ,  apicefiavo  ;  abdomine 
nigrofafciis  tranjverjls  luteis  ,  altérais  majoribus. 

La  mouche  à  bandes  jaunes  alternativement  plus  larges  fur 
le  ventre. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  lign^- 

Le  devant  de  fa  tête  eft  jaune  &  fes  yeux  font  d'un  brun 
rougeâtre.  Le  corcelet  eft  noirâtre  tirant  fur  le  vert ,  avec 
quelques  poils  ,  fa  pointe  eft  jaune  ,  ôc  en-defl"ous  il  eft 
noir.  Le  ventre  compofé  de  quatre  anneaux,  eft  jaune  en- 
deflbus  &  noir  en-deffus  ,  mais  entrecoupé  par  des  bandes 
jaunes,  au  nombre  de  fix  environ ,  dont  il  y  en  a  alternati- 
vement trois  plus  larges  en  commentant  par  la  première 
qui  eft  interrompue  dans  fon  milieu  ,  &  trois  beaucoup 
plus  étroites.  Les  pattes  font  toutes  jaunes.  On  trouve 
très-fréquemment  cette  mouche  dans  les  jardins. 

41.  M  U  S  C  A  thorace  nigro-viridi ,  apicejlavQ  \  abdomine 
nigro  fajciis  luteis  tratijverjis  aqualibus. 

I.inn.faun.fuec.  n.  1097.  Mufca  abdomine  arcubus  tribus  luteis  refiexis. 
Linn.  Jjjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  5514  ,  n.  40.  Mufca  antennis  fetariis  nigra  nuda  ^ 

thorace  maculato  ,  abdomine  cingulis  quatuor  fcutelloque  fiavis. 
AU.  Upf.  1736  ,  p.  $1  y  n.  41.  Mufca  fufca  ,  abdomine  acuminato  ,  circulis 

luteis  retrorfum  fiexis  cindo. 

La  mouche  à  pointe  du  corcelet  SC  bandes  fur  le  ventre  de 
couleur  jaune. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Elle  a  quelque  reffemblance  avec  la  précédente.  Le 
devant  de  fa  tête  eft  de  même  jaune ,  &  fes  yeux  font 
bruns.  Le  corcelet  eft  d'un  noir  un  peu  verdâtre  ,  allez 
liffe  ,  avec  une  bande  jaune  de  chaque  côté  ,  &  fa  pointe 
eft  aufll  jaune.  Le  deflbus  du  corcelet  eft  noirâtre ,  orné  de 
taches  d'un  jaune  un  peu  vert.  Les  pattes  &  le  deflbus  eu 


DES     Insectes.  yij 

ventre  font  pareillement  jaunes.  Le  ventre  compofé  de 
cinq  anneaux  ,  eft  étroit  &  prefque  cylindrique  dans  les 
mâles ,  ôc  (on  extrémité  eft  un  peu  plus  greffe  :  dans  les  fe- 
melles il  eft  plus  large.  En-deffus  ,  fa  couleur  eft  noire  y 
avec  une  bande  jaune  tranfverfe  fur  le  milieu  de  chaque 
anneau  ,  ce  qui  fait  cinq  bandes  jaunes  ,  dont  les  trois  pre- 
mières font  affez  droites  ;  feulement  elles  font  quelquefois 
interrompues  &  comme  coupées  dans  leur  milieu  :  les 
deux  dernières  font  ondées  ,  irrégulieres  ôc  comme  gaude- 
ronnées.  Les  aîles  font  tranfparentes  ôc  n'ont  pas  de  point 
marginal.  On  trouve  cette  mouche  fréquemment  fur  les 
fleurs. 

^2.  M  U  S  C  A  thorace  nlgro  ;  abdomine  atro  ,  paribus 
tribus  macularum  rotundarum  lutefcendum. 

La  mouche  à  points  jaunes  ronds  fur  le  ventre. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  j  ligne. 

Sa  tête  eft  noire  ,  à  l'exception  des  yeux  qui  font  bruns  : 
fon  corcelet  eft  d'un  noir  luifant.  Son  ventre  compofé  de 
quatre  anneaux  ,  eft  ovale  ôc  d'un  noir  matte.  Il  eft  chargé 
de  fix  taches  jaunes  ôc  rondes  ;  favoir  ,  deux  petites  ,  fem- 
blables  à  deux  points  fur  le  premier  anneau ,  deux  beau- 
coup plus  grandes  fur  le  fécond  ,  ôc  deux  moyennes  fur  le 
troifiéme.  Le  quatrième  anneau  eft  tout  noir.  En-deffous  , 
le  ventre  eft  d'un  jaune  pâle.Les  pattes  font  d'un  jaune  brun. 

La  larve  de  cette  mouche  fe  nourrit  des  pucerons  qui 
fe  trouvent  fur  les  plantes. 

^3 .  M  U  S  C  A  thorace  nigro  -  viridi  apiceflavo  ;  abdomine 
oblongo ,  paribus  tribus  trigonorum  lute/centium, 

Linn.faun.fuec,  n.  io93.Mufca  abdomine  oblongo ,  paribus  tribus  trigonorur» 

lutefcentium. 
Linn.fyft.nat.  edit.  10, p.  ^94,  n.  45.  Mufca  mellina. 
A^.  tJpf.  1736  .  p.  31  >  n,  4j.  Mufca  fufca  ,  dorfo  tribus  paribus  trigonorum 

luteis  notato. 

La  mouche  à  points  jaunes  triangulaires  Jiir  le  ventre. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  ^  ligne, 

Tttij 


^15  Histoire    ABRÉcéE 

La  grandeur  de  cette  mouche  varie  beaucoup.  Du  refîe^j 
elle  reffemble  tout-à-fait  à  la  précédente  pour  la  forme  ÔC 
les  couleurs.  Il  n'y  a  entr'elles  que  deux  difiérences  biea 
fenlibles.  La  première  ,  c'eft  que  la  pointe  du  corcelet  de 
celle-ci  eft  jaune  ,  au  lieu  que  celle  de  la  précédente  eft 
femblable  au  refle  du  corcelet  ,  ôc  de  plus  les  côtés  du 
corcelet  ont  une  bande  jaune  longitudinale  &  irréguliere. 
La  féconde  ,  c'efl  que  les  quatre  premiers  anneaux  du 
ventre  font  chargés  chacun  de  deux  taches  jaunes  un  peu 
triangulaires ,  fur-tout  le  quatrième ,  de  façon  que  la  poin- 
te des  taches  regarde  le  bout  du  ventre.  Le  cinquième  ou 
dernier  anneau  eft  jaune  ,  avec  un  point  noir  au  milieu.  Le 
refte  de  f  infefte  eft  femblable  au  précédent  ,  &  il  vit 
comme  lui  fur  les  arbres  ,  où  fa  larve  fe  nourrit  de  puce- 
rons. 

44.  M  U  S  C  A  thorace  nigro-viiidl  ;  abdomine  oblongo  , 
paribus  tribus  tetragonorum  lutefcetiùum. 

Linn.faun.fuec.  n.  lopi.Mufca  abdomine  oblongo  ,  paribus  tribus  tetragono- 
rum lutefcentium. 

La  mouche  à  Jix  points  jaunes  quarrés fur  U  ventre. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Sa  tête  eft  noirâtre  &  fes  yeux  font  bruns.  Son  corcelet 
eft  d'un  noir  un  peu  verdâtre  fans  aucune  tache.  Le  ven- 
tre compofé  de  quatre  anneaux,  eft  blanchâtre  en-deffous, 
&  en-deffus  d'un  noir  matte  :  il  eft  prefque  cylindrique. 
Son  premier  anneau  a  deux  points  jaunes  approchans  de  la 
figure  quarrée.  Le  fécond  ôc  le  troifiéme  ont  chacun  deux 
taches  de  même  couleur  exattement  quarrées  ,  mais 
celles  du  troifiéme  font  plus  petites.  Le  dernier  &  quatriè- 
me anneau  eft  tout  noir.  Les  quatre  pattes  antérieures 
font  jaunes ,  &  les  deux  poftérieures  noires  ,  avec  les  arti- 
culations jaunes. 

Il  y  a  une  variété  de  cette  mouche  ,  dont  les  taches  du 
ventre  font  plus  grandes  ôc  toutes  les  fix  pattes  jaunes. 
La  larve  de  cet  infede  eft  plus  étroite  vers  la  t£te  y 


DES    Insectes.  py 

&  plus  greffe  du  côté  du  ventre  ,  prefque  de  la  forme 
d'une  bouteille  allongée.  Elle  habite  fur  les  arbres  ôc  les 
plantes  où  elle  fe  nourrit  de  pucerons. 

4.J.  M  U  S  C  A  nigro-vir'idis  ,  abdomine  paiibus  duobiis 
tetragonoium  lutëfce/itium. 

La  mouche  à  quatre  points  jaunes  quarrésjur  le  ventre. 

Longueur  j  |  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Elle  eft  moins  allongée  &  plus  large  que  la  précédente.' 
Ses  yeux  font  rouges  ,  avec  une  large  bande  noire  tranf- 
verfe  fur  chacun  ;  fon  corceletôc  fon  ventre  font  d'un  noir 
verdâtre.  Sur  le  premier  ôc  le  fécond  anneau  du  ventre, 
font  quatre  taches  jaunes  quarrées  ,  deux  fur  chacun  ,  une 
de  chaque  coté.  Les  pattes  font  noires,  mais  leurs  genoux 
&  le  haut  des  tarfes  font  pâles.  Les  aîles  font  un  peu 
brunes. 

^6.  M  U  S  C  A  thorace  nigro-viridl ,  abdomine  atro  ovato  , 
tribus  pari  bus  lunularum  albicantium. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  1050.  Mufca  abdomine  ovato  ,  tribus  paribus  lunularum 
albicantium. 

Linn,  fyjl,  nat.  edit,  10,  p.  ^54  ,  n.  59.  iVIufca  antennis  fetariis  nigra  mediufcu- 
la  >  thorace  immaculato  ,  abdomine  bis  tribus  lunulis  flavis  recurvatis. 

Ail.  Upf.  173e  ,  p.  31 ,  n.  39.  Mutca  fufca  glabra,  dorfo  abdominis  tribus  pari- 
bus albarum  lunularum  notato. 

Lift.  Goed.  319,/.  134. 

Merian.  europ.  i  ,  t.  39. 

Alb.  angl.6  6. 

Reaum.  inf.  tom.  3  ,  tab.  5 1 ,/.  9- 

Frifch.  germ.  11  ,  p.  17  ,  tab.  ii  ,fg.  1, 

JLa  mouche  àfix  taches  blanches  en  croiffant  fur  le  ventre. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  •}•  ligne. 

Sa  tête  eft  jaune  &  fes  yeux  font  gros  &  bruns.  Son  cor- 
celet  eft  d'un  vert  un  peu  noirâtre  ,  luifant  &  chargé  de 
quelques  poils  bruns.  Le  ventre  eft  ovale  ,  allongé  ,  com^ 
pofé  de  quatre  anneaux  :  il  eft  blanc  en-defTous  ,  d'un  noir 
matte  endeflus  ,  chargé  de  fix  taches  blanches  diftribuées 
par  paires.  La  première  paire  fe  trouve  fur  le  premier. 


5i8  Histoire    abrogée 

anneau  &  Tes  taches  font  allongées.  Sur  le  fécond  ,  efl  une 
féconde  paire  de  taches  formées  en  croiflant  ,  dont  les 
pointes  &  la  concavité  regardent  le  corcelet.  Il  y  en  a 
deux  pareilles  fur  le  milieu  du  troifiéme  anneau.  Le  qua- 
trième ôc  dernier  eft  plus  petit ,  tout  noir ,  bordé  cependant 
d'un  peu  de  jaune.  Les  pattes  font  noirâtres  ,  avec  les  arti- 
culaeions  jaunes.  On  trouve  cette  mouche  dans  les  jardins. 
Sa  larve  fe  nourrit  de  pucerons.  Elle  eft  d'une  belle  cou- 
leur verte  ,  avec  une  bande  ou  raie  ,  tantôt  blanche ,  tantôt 
jaunâtre  tout  le  long  de  fon  dos.  Ses  ftigmates  poftérieurs 
ne  font  formés  que  par  des  points. 

47.  M  U  S  C  A  aurata  ;  ah  domine  nigro  ,  tribus  paribus 
linearum  albicantium. 

La  mouche  dorée  à  trois  paires  de  raies  blanches  Jur  lé 
ventre. 

Longueur  3  §  lignes.    Largeur  i  ligne, 

La  tête  &  le  corcelet  de  cet  infe£l:e  font  d'un  vert  doré: 
Son  ventre  efl:  arrondi  &  noirâtre  ,  chargé  en-delTus  de  fix 
raies  obliques  blanchâtres  ,  formées  par  des  petits  poils 
blancs  j  chaque  anneau  a  deux  de  ces  raies  ou  bandes.  Les 
pattes  font  noires  &  les  genoux  font  pâles.  Les  ailes  font 
Un  peu  brunes. 

48.  M  U  S  C  A  thorace  nigro-viridi  apiceflavo  ;  abdomint 
atro  ,  quatuor  paribus  macularum  oblongarumflavejccn- 
tium. 

La  mouche  brune  à  huit  taches  jaunes  ohlongues  fur  Je 

ventre. 
Longueur  3  lignes.   Largeur  i  ligne. 

Ses  yeux  font  bruns  ;  le  devant  de  fa  tête  ,  fes  pattes  & 
le  deffous  de  fon  ventre  font  jaunes.  Son  corcelet  eft  d'un 
vert  noirâtre ,  avec  la  pointe  jaune.  Le  ventre  eft  ovale ,  un 
peu  allongé  ,  de  couleur  noire  matte  ,  compofé  de  quatre 
anneaux.  Chacun  de  ces  anneaux  eft  chargé  de  deux  taches 


DES    Insectes.  ^\p 

jaunes  oblongues  ,  ou  Ci  l'on  veut ,  d'une  bande  tranfverfe 
jaune  interrompue  dans  fon  milieu  &  partagée  en  deux. 
Souvent  la  bande  du  dernier  anneau  n'eft  pas  tout-à-faic 
interrompue  dans  le  milieu  ,  feulement  les  côtés  font 
plus  larges  &  defcendent  plus  bas.  Le  bord  extérieur  des 
aîles  eft  plus  épais  6c  uri  peu  brun.  La  larve  de  cette 
mouche  fe  nourrir  de  pucerons. 

4p.  M  U  S  C  A  oblûTiga  jfemoribus  pojlicls  majoribus, 
Linn.  faiLiu  fiiec.  n,  iô^6. 

Unn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  Î94  »  n,  44-  Mufca  antennis  fetariis  glabra  nigra  , 
abdomine  utrinque  albo  maculato ,  femoribus  pofticis  clavatis  dentatis. 

A6i.  Upf.  173e  ,  p.  3;  ,  n.  4î.  Mufca  oblonga  nigra  ,  abdominis  lateribus 
inxqualiter  albis ,  pedibus  pofticis  longis. 

La  mouche  à  grojfes  cuiffes. 

Longueur  j  -j  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Cette  mouche  eft  étroite  &  allongée.  Elle  eft  lifTe  &  le 
fond  de  fa  couleur  eft  noir.  Le  devant  de  fa  tête  &  les 
côtés  de  fon  corcelet,  principalement  vers  fa  bafe ,  font  de 
couleur  jaune.  Le  ventre  eft  compofé  de  quatre  anneaux  , 
dont  le  deuxième  ôc  le  troifiéme  ont  à  leur  bafe  de  chaque 
côté  une  tache  jaune.  Le  deffous  des  trois  premiers  an- 
neaux du  ventre  eft  auiïi  jaune ,  ôc  le  delTous  du  quatriè- 
me eft  noir.  Les  quatre  pattes  antérieures  font  d'une 
couleur  un  peu  fauve  ;  les  deux  dernières  ont  leurs  cuif- 
fes  beaucoup  plus  longues  ôc  plus  grolFes  que  les  autres  ; 
l'animal  s'en  fert  pour  fauter.  Ces  dernières  patres  font 
noires  ,  à  l'exception  de  deux  points  jaunes  fur  chaque 
cuifTe  ,  un  en~deffous  ,  l'autre  en  deffus,ôc  d'un  anneau 
pareillement  jaune  au  milieu  de  la  jambe.  Cette  mouche 
eft  très-commune  dans  les  jardins ,  où  fa  larve  fe  nourrit 
de  pucerons. 

50.  M  U  S  C  A  nigra ,  abdominis  medio  ferrugineo  f  antenj 
nis  baji  coalids. 

La  mouche  à  antennes  réunies. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  1  ligne. 


^20  Histoire     abrégée 

Elle  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  du  milieu  de  fon  ven- 
tre qui  eft  fauve  ,  enforte  que  des  fix  anneaux  dont  il  eft 
compofé  ,  le  premier  eft  noir  ,  le  fécond  noir  au  milieu  6c 
fauve  fur  les  cotés  ,  le  troifiéme  entièrement  fauve  ,  le 
quatrième  noir  au  milieu  ,  fauve  aux  côtés  ,  &  les  fui- 
vans  font  tout  noirs.  Les  ailes  font  aufiTi  un  peu  brunes  à 
leur  bord  extérieur  ,  &  ont  deux  petits  points  fur  leur 
milieu.  Les  antennes  de  cet  infecte  ont  une  forme  affez 
particulière  :  elles  partent  toutes  deux  de  la  même  bafc, 
ou  d'une  élévation  cylindrique  qui  eft  fur  le  devant  de  la 
tête  ,  &  leur  filet  latéral  ne  part  que  du  bout  de  l'avant- 
dernier  anneau. 

51.  M  U  S  C  A  atra  ,  abdominis  jafcia  tranfvcrja  rubra. 
La  mouche  noire  à  bande  rouge  tranjverjejur  le  ventre. 

Longueur  1  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Cette  petite  mouche  eft  d'une  forme  ramaffée.  Sa  cou- 
leur eft  d'un  noir  un  peu  matte  :  feulement  il  y  a  une 
large  bande  tranfverfe  rougeâtre  fur  le  ventre  ,  qui  cou- 
vre le  troifiéme  anneau  &  prefque  tout  le  fécond.  Les 
antennes  ont  une  palette  allongée.  Cette  mouche  eft  afiTez 
rare ,  laiais  facile  à  reconnoître. 

52.  M  U  S  C  A  fiifca  ;  fegmentis  abdonànaUbus  tribus 
margine  albidis  ,  primo  latsraflavo  j  thorace  vix  macu- 
lato.  Linn.faun.fuec.  n.  10 84.. 

Alhin.  inf.  t.  (5  ; ,  jïg.  e ,  f ,  g. 
Ll[l.  Goed.  3^7  ,  r.  iifî.  Vermiculus  porcinus. 
Goed.  gdll.  tom.  i  ,  tab,  z. 
Merlan,  europ   t.  10. 
Swammerd.  bih.  nat.  î'''h.  58  >/.  ix.  C. 
Reauin.  inf.  tom.  4  ,  tab.  io  ,jig.  7. 

Raj.  inf.  p.  i7i.  Mufca  apiformis ,  tota  fufca  ,  cauda  obtufa,  ex  cjula  caudata 
in  latrinis  degente  orta. 

La  mouche  apiforme. 
Longueur  5  -  lignes.    Largeur  i  \  ligne. 

Cette  efpéce  reffemble  infiniment  à  uns  abeille  ;  pour 

fa 


DES     Insectes.  pf 

fa  couleur  ,  fa  grofTeur  ,  ôc  les  poils  dont  fon  corp>  eft 
couvert ,  enforte  qu'on  n'ofe  la  prendre  avec  la  nijin  avant 
que  de  s'être  affuré  qu'elle  n'a  que  deux  aîles.  Ses  yeux 
font  bruns ,  &  le  devant  de  fa  tête  eft  blanchâtre  ,  à  caufe 
de  quelques  petits  poils  blancs  dont  il  eft  couvert.  Le  cor- 
celeteft  brun  ,  velouté,  chargé  de  quelques  bandes  longi- 
tudinales peu  marquées  &  un  peu  plus  brunes  que  le  refte: 
quelquefois  la  pointe  du  corcelet  eft  jaunâtre.  Le  ventre 
compofé  de  quatre  anneaux  varie  pour  la  couleur.  Il  eft 
conftamment  brun  ,  avec  une  large  tache  jaune  de  chaque 
côté  du  premier  anneau  ,  tache  qui  paroît  auffi  en-deiïbus 
du  ventre  ,  ôc  qui  même  occupe  quelquefois  tout  le 
deffbus  du  premier  anneau  ,  qui  dans  ce  cas  eft  jaune  de 
ce  côté.  Pour  le  refte  du  ventre  ,  quelquefois  les  tro!s 
premiers  anneaux  font  bordés  de  blanc ,  d'autres  fois  ils  ne 
le  font  point.  Dans  quelques  mouches ,  outre  cette  bordu- 
re ,  il  y  a  fur  le  fécond  anneau  une  tache  jaune  de  cha- 
que côté  ,  comme  fur  le  premier.  Dans  toutes  ,  le  milieu 
des  aîles  eft  d'un  jaune  roux  ,  &  les  pattes  font  brunes  ; 
avec  le  haut  des  jambes  &  des  tarfes  de  couleur  blanche. 

La  larve  de  cette  mouche  a  une  longue  queue  par 
laquelle  elle  pompe  l'air.  On  peut  voir  fa  figure  dans 
Goedart ,  Swammerdam  &  Reaumur  aux  endroits  cités. 
Cette  larve  vient  dans  les  latrines ,  les  eaux  croupies  ôc 
autres  endroits  femblables  autour  defquels  on  rencontre 
fouventfa  mouche,  qui  fe  trouve  aulTi  fréquemment  fur 
les  fleurs.  Cette  larve  vient  aufti  dans  la  bouillie  des  chif- 
fons dont  on  fait  le  papier,  fur  quoi  M.  Linnxus  obferve 
un  fait  fingulier ,  qu'on  auroit  peine  à  croire ,  s'il  n'étoit 
affuré  par  un  auffi  grand  Naturalifte.  C'eft  que  lorfqu'on 
bat  cette  bouillie  pour  en  faire  du  papier  ,  la  larve  quoi- 
que fortement  frappée  à  coups  de  marteau  ,  n'eft  point 
écrafée ,  ne  périt  point  ,  &  donne  enfuite  fa  mouche.  Si 
cette  obfervation  eft  véritable ,  elle   eft  bien  étonnante. 


Tome  II.  V  Y  V 


522  Histoire     abrégée 

Qu AT RiÉME  Famille. 

Mouches  dorées. 

53.    M  U  S  C  A   thorace  )  abdomineque  viridi   ni  tente  i 
peàibus  aigris. 

Linn.  faun-  fuec.  n.  1098.  Mufca  thorace  abdomineque  viridi  nitente. 
Linn.fjft.nat.  edit.  10, p.  595 ,  n.  fo.  MuCca  cafur. 

A6l.  Upf.  175^, p.  33  ,  n.  54.Murca  Cdrnivora  viridi-îEnea,  abdomine  obtufb. 
Merlan,  europ.  x  ,  tah.  49. 

Keaum  inf.  tom.  4  »  tab.  8  ,fig.  i  ,  &  tab.  19  ,/.  8  ,  &•  tab.  ^'t  ,  fig.  i^  ,  xj^  ,  ij. 
Raj.  inf.  p.  171.  Mufca  bipennis,  carnariz  vulgaris  fere  magnitudine  ,  thorace 
&  abdomine  fupino  cxruleo  colore  pulchro  nitente,  capite  nigro. 

La  mouche  dorée  commune. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  yeux  font  rougeâtres.  Tout  le  refte  de  fon  corps  eft 
d'un  vert  doré  oc  brillant.  On  voit  cependant  fur  le  corps 
quelques  poils  noirs,  ii  on  y  regarde  de  près.  Les  pattes 
font  noires.  Il  y  a  fur  le  corcelet  deux  filions  tranfverfaux 
qui  femblent  le  partager  en  trois  parties.  Le  ventre  eft 
compofé  de  quatre  anneaux  ,  6c  les  aîles  ont  plufieurs 
nervures  tant  longitudinales  que  tranfverfes. 

Cette  mouche  dépofe  fes  œufs  dans  les  charognes,au- 
tour  defqueiles  on  la  trouve  en  quantité'.  Elle  vient  peu 
dans  les  maifons  ,  mais  elle  eft  très-commune  dans  les 
jardins  ,  les  campagnes  &  les  bois.  Elle  varie  pour  la 
grandeur. 

5'4..  M  U  S  C  A  thorace  abdomineque  viridi  fericeo  ,pedibus 
palUdis ,  alis  albis. 

La  mouche  verte  cuivreufe  à  pattes  blanches. 

Longueur  z  -|  lignes.     Largeur  ~  ligne. 

Ses  yeux  font  bruns  :  tout  fon  corps  eft  d'un  beau  vert 
doré  clair  6c  comme  fatiné.  Le  ventre  a  cinq  anneaux, 
dont  le  dernier  eft  très-long.  Les  pattes  longues  ôc  grefles 
font  d'une  couleur  pâle  blanchâtre.  Les  ailes  ont  quelques 
nervures  longitudinales  ôc   tranfverfes    peu    marquées. 


DES    Insectes.  ^25 

Tout  l'infede  eft  allongé  ôc  parfemé  de  quelques  poils 
noirs  aflez  forts.  On  trouve  cette  mouche  dans  les  jardins. 
Elle  n'eft  pas  des  plus  communes. 

jj.  M  U  S  C  A  thorace  ahdomineque  viridlfcriceo y pedibus 
pallidis ,  alarum  medio  fu/co. 

La  mouche  verte  cuivreufe  à  ailes  mi-parties  de  brun  SC 
de  blanc. 

Longueur  1 1  lignes.    Largeur  j'iigne. 

Elle  reflemble  tout-à-fait  à  la  précédente,  dont  je  crois 
qu'elle  ne  diffère  que  par  le  fexe  ,  celle-ci  étant  mâle  & 
l'autre  femelle.  Le  dernier  anneau  de  fon  ventre  eft  de 
même  allongé ,  mais  au  bout  on  voit  les  crochets  &  les 
parties  mafculines.  Sur  le  milieu  de  l'aile  il  y  a  une  gran- 
de tache  ou  bande  noirâtre  qui  occupe  la  moitié  de  la  lon- 
gueur, laifTant  le  haut  tranfparent,  ain(i  que  le  bas  de  l'ai- 
le qui  paroît  blanc  &  comme  laiteux  ,  ôc  où  le  blanc 
forme  une  efpéce  de  tache  ronde. 

Cette  mouche  &  la  précédente,fe  trouvent  dans  les  en- 
droits humides.  Elles  ont  les  pattes  &  le  corps  allongés , 
&  elles  courent  très-bien  fur  la  furface  des  eaux  dorman- 
tes &  tranquilles. 

j5.   M  U  S  C  A    thorace   abdomineque   viridi  riitente  3 
pedibus ferrugineis  ,  alis  trinervis. 

La  mouche  dorée  à  trois  nervures  fiir  les  ailes. 
Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  \  ligne- 

Cette  petite  efpéce  a  les  yeux  rougeâtres  ,  &  tout  le 
corps  d'un  vert  doré  ;  mais  elle  diffère  des  précédentes  ; 
j°.  par  fa  petiteffe  &  la  forme  de  fon  corps  qui  efl  fort  al- 
longé. 2°.  Par  fon  corcelet ,  dont  le  haut  eft  très-convexe, 
&  qui  de  plus  n'a  qu'un  feul  fillon  tranfverfe  vers  le  bas, 
qui  diftingue  la  pointe  du  refte  du  corcelet.  3°.  Par  fes 
pattes  qui  font  d'un  fauve  obfcur.  4°.  Enfin  par  fes  aîles 
qui  n'ont  que  trois  nervures  longitudinales  placées  vers  le 

y  V  v  ij 


^24-  Histoire     abrég:ée 

bord  extérieur  ,  le  refte  de  l'aîle  n'ayant  aucune  nervure. 

On  trouve  cette  petite  mouche  dans  les  bois. 

57.  M  U  S  C  A   thorace  cœruleo  ni  tente  ,  abJominc  viridi 
nitinte.  Linn.faun./uec.  n.  lopp. 

Linn.jyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  J9î  ,  n.  j  (•  Mufca  cadaverina. 

Â5i.  Upf    756,  ;?.  53  ,  /!.  56.  Mufca  carnivora  ,  pedore  cxruleo  xneo  ,  abdo- 

mine  viridi  sneo. 
Lijl.goed.p.  305, /g.  1^3. 

La  mouche  dorée  à  corcelet  bleu  éC  ventre  vert. 

Longueur  1  lignes.    Largeur  ~  ligne. 

Ses  yeux  font  rougeâtres  :  fa  tête  &  fon  corcelet  font 
d'un  bleu  brillant ,  &  fon  ventre  eft  d'un  vert  doré.  Ses 
pattes  font  noires  &  un  peu  verdâtres.  En  regardant  de 
près  ,  on  voit  que  le  corps  eft  parfemé  de  quelques 
poils  noirs.  Cette  mouche  vient  dans  les  charognes. 

58.  M  U  S  C  A  thorace  viridi- nitente  ,  a^idomine  caruleo 
nitente.  Linn.faun.fiiec.  n.  i  100. 

'A&.  Upf.  1736  )  p.  a  ■)  n,  55.  Mufca  carnivora  viridi-znea,  abdomine  acu-; 
minato. 

La  mouche  à  corcelet  vert  SC  ventre  bleu. 

"Longueur  3  \  lignes.     Largeur  j  ligné. 

Cette  efpéce  eft  allongée  &  applatie  :  elle  porte  fouvent 
fes  aîles  croifées  6c  couchées  à  plat  fur  le  ventre ,  com- 
me s'il  n'y  avoit  qu'une  feule  aile.  Ses  yeux  font  bruns  & 
fa  tête  eft  noire  ;  fort  corcelet  eft  d'un  vert  doré.  Le  ventre 
compofé  de  cinq  anneaux  eft  bleu, imitant  fouvent  la  cou- 
leur de  l'acier  bruni.  Les  aîles  font  brunes  &  les  pattes 
noires  avec  les  articulations  blanches.  La  larve  de  cette 
mouche  habite  dans  les  matières  pourries. 

5p.  MUSC  A   thorace  nigro  j  abdomine  cœruleo.  Linn, 
faun.  fuec.  n.  1 102. 

Linn.fyjî.nat.  edit.  lo,  p.  jpj  ,  n.  51.  Mufca  vomitoria. 

Lift.  goei.  304,/.  iii. 

Kaj.  inf.fag,  271,  Mufca  carnivora,  abdomine  colore  cxruleo  nitente» 


DES    Insectes.  ^2; 

'ASl.  Upf.  17^6, p.  ?3  ,  n.  57.  Mufca  abdomine  csruleo  obtufo. 
Reaum.  inf.^  ,  tab.  8  ,fig.  i  ,tab.  ii>  ,  f,  8  ,t,  i^ ,  f.  13  ,  15. 
Rofel.  inf.  vol,  z ,  tab,  >< ,  &■  10.  Mufc. 

JLa  mouche  bleue  de  la  viande. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  j  ligne. 

On  ne  connoît  que  trop  cette  grofle  mouche  bleue^  qui 
l'été  cherche  à  dépofer  fes  œufs  fur  la  viande  ,  ce  qui  la 
fait  corrompre  en  très-peu  de  tems.  Ses  yeux  font  bruns  : 
le  devant  de  fa  tête  eîl  fouvent  blanchâtre,  un  peu  doré 
&  le  derrière  eft  noir.  Les  poils  des  antennes  font  bran- 
chus  &  forment  une  petite  panache  ,  au  lieu  que  dans  la 
plupart  des  efpéces  de  mouches  le  poil  latéral  des  antennes 
eft  fimple.  Le  corcelet  eft  noir  avec  quelques  bandes  lon- 
gitudinales cendrées  peu  marquées.  Le  ventre  compofé 
de  quatre  anneaux  ,  eft  gros  &  d'un  bleu  foncé.  Les  pat- 
tes font  noires. 

Quelquefois  la  couleur  du  ventre  varie  &  eft  un  peu 
Verdâtre.  C'eft  cette  variété  que  M.  Linnœus  a  délignée 
comme  efpéce ,  dans  {2,faunafuecica  ,  n.  1 1  o  i  j  fous  le 
nom  de  mufca  thorace  nigro  ,  abdorr.ine  viridi. 

60.  M  U  S  C  A  cœrulea,  bajl  alarum  ferruginea, 

Reaum.  inf.  tom,  4, p.  41  j. 

La  mouche  bleue  à  bafe  des  ailes  fauve. 

Elle  eft  de  la  même  grandeur  que  la  précédente,  à  la- 
quelle elle  reffemble  infiniment.  Elle  n'en  diffère  que  par- 
ce que  fon  corcelet  eft  un  peu  bleuâtre ,  &  que  la  bafe  de 
fes  ailes  eft  de  couleur  fauve. 

Cette  mouche  fe  trouve  en  automne  fur  le  lierre,  ÔC 
elle  a  la  fingularité  de  n'être  point  ovipare  ,  comme  les 
autres  de  ce  genre  ,  mais  vivipare  de  même  que  la  fep- 
tiéme  efpéce  qui  fe  trouve  aulîi  fur  le  lierre  &  a  pareille- 
ment la  bafe  des  ailes  fauve. 

5 1 .  M  U  S  C  A  oblonga  ,  capite  viridi  ,  thorace  aureo  , 
abdomine  cupreo  ,  alis  macula  fufca.  Linn,  faun,  fuec^ 
n.  1103, 


$z6  Histoire     abrégée 

Linn.  fyjl,  nat.  edit.  lo,  p.  ^98,  n.  71.  Mufca  cupraria. 
Reaum.  inf.  4,  tab.  ii  ,fig.  7,  S. 

La  mouche  dorée  à  tache  brune  fur  les  aîUs» 

Longueur  4  lignes.    Largeur  ^  ligne. 

Cette  erpéce  reflemble  beaucoup  à  la  cmquante-feptié- 
me ,  par  fa  forme  allongée  &  applatie  ,  &  par  fon  port 
d'ailes.  Ses  yeux  font  gros  &  bruns;  le  refte  de  la  tête 
eft  vert.  Le  corcelet  ell  d'une  couleur  noire  dorée.  Le 
ventre  allongé  &  applati  eft  compofé  de  cinq  anneaux  , 
&  fa  couleur  eft  d'un  pourpre  cuivreux  &  brillant.  Les 
pattes  font  noires  ,  un  peu  dorées  avec  les  arîiculations 
blanches.  Les  aîles  longues  ont  un  point  marginal  oblong  , 
duquel  part  une  tache  brune  qui  traverfe  l'aîle  en  deve- 
nant plus  claire  vers  le  bord  intérieur.  On  trouve  cette 
mouche  à  la  campagne. 

62.  M  U  S  C  A  ohlonga  ,  ihorace  œneo  ;  abdomine  anterius 
flavo  ^pojlerius  nigro.  Linn.  fauti.  Jute.  n.  i  104. 

'AB..  Upf.  tT}6  ,  p.  31,72.  33.  Mufca  nigra  ,  abdomine  anterius  fulvo  ,  alis 
immaculatis. 

La  mouche  dorée  à  ventre  brun  SC  noir. 

Longueur  ^  lignes.     Largeur  1  ligne. 

La  forme  de  celle-ci  approche  de  la  précédente  &  de 
la  cinquante-feptiéme.  Sa  tête  eft  d'un  noir  un  peu  doré , 
ôc  fes  yeux  font  bruns.  Le  corcelet  eft  de  la  même  cou- 
leur que  k  tête,  mais  plus  doré.  Le  ventre  eft  compofé 
de  cinq  anneaux,  dont  le  premier  ôc  le  dernier  font  fort 
courts  :  il  eft  jaune  en-devant  &  noir  poftérieurement. 
Cette  couleur  jaune  du  ventre  varie  ,  elle  eft  tantôt  plus 
claire  &  tantôt  brune  &  fauve  :  elle  occupe  la  plus  gran- 
de partie  du  ventre.  Les  pattes  font  noires  à  lexception 
du  haut  des  jambes  &  des  tarfes  qui  ont  des  anneaux  blan- 
châtres. Les  aîles  ont  un  point  marginal  oblong  un  peu 
brun.  On  trouve  cette  mouche  dans  les  pays  de  bois. 


DES    Insectes.  ^27 

6^.  M  use  A  thorace  viridl  nitente  ,  ahdomine  aneo  j 
tarfonim  anriulo  albo. 

La  mouche  verdâtre  à  anneau  blanc  aux  tarjes. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  -j  ligne. 

Ses  yeux  font  bruns  ôc  comme  tachetés.  Le  refte  de  fa 
tête  eft  noirâtre,  ôc  porte  en-deflus  derrière  les  antennes 
une  éminence  pulpeufe ,  qui  ne  paroît  que  lorfqu'on  la 
prefle.  Le  corcelet  eft  d'un  vert  un  peu  doré ,  &  le  ventre 
d'un  brun  un  peu  cuivreux.  Les  aîles  font  blanches  :  elles 
débordent  le  corps  de  près  de  moitié ,  ôc  l'infede  les  por- 
te fouvent  croifées.  Les  pattes  font  noirâtres  à  l'exception 
de  la  première  pièce  des  tarfes,  qui  eft  blanche.  J'ai  trou- 
vé au  printems  cette  mouche  en  grande  quantité  fur  les 
plantes  qui  venoient  dans  des  couches  ;  peut-être  fa  larve 
habire-t-eile  dans  le  fumier  ou  terreau  de  ces  mêmes 
couches. 

6^.  M  U  S  C  A  tota  plumbea. 

La  mouche  brune  bronzée. 
Longueur  i  f  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  yeux  qui  font  bruns  ,  fe  touchent  l'un  l'autre  fur  le 
derrière  de  la  tête  dans  les  ntâles  ,  ôc  font  plus  éloignés 
dans  les  femelles.  Le  refte  du  corps  eft  d'un  brun  plombé 
ôc  bronzé  ,  ce  qui  peut  faire  diftinguer  cette  mouche  de 
toutes  les  autres  ;  du  refte, pour  fa  grandeur,  elle  approche 
affez  de  la  mouche  commune. 

"  Ci  N  Q_u  1  É  ME    Famille. 

Mouches  communes. 

6^.  M  U  S  C  A  nigra  ;  abdomim  nitido  teffellato  ,  thorace 
lineolis  pallldioribus  longitudlnalibus  '-,  anofulvo. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  iiof.  Mufca  nigra  ,  abJomine  nitido  telTellato,  thorace 

lineis  pallidioribus  longitudinalibus  ,  major. 
Linn.  fyjl.  nat,  edix.  lo ,  p.  îjjô  ,  n.  5:3.  Mufca  vulgaris. 


'yzS  Histoire     ABRécÉE 

Aldrov.  inf.  p.  348.  tab,  i  ,fig-  16. 

Jonfl.  inft.  70 ,  t.  8  ,/.  16.  r.lufca  décima  fexta. 

Frijch,  germ.  7  ,  p.  z  i  ,  t.  1 4. 

Reaum,  inf.  tom.  4  ,  tab,  t9if-  4t  1  »  6. 

Raj.  inf.  p.  170.  Mufca  carnaria  vulgaris. 

La  grande  mouche  à  extrémité  du  ventre  rougeâtre. 

Longueur  4  §  lignes.    Largeur  i  5  ligne. 

Ses  yeux  font  rougeâtres  avec  un  trait  blanc  un  peu  do- 
ré en-deflbus  ,  &  une  raie  dorée  au  devant  de  la  tête.  Le 
fond  de  la  couleur  de  l'infede  eft  noir  avec  quatre  raies 
grifes  longitudinales  fur  le  corcelet,  qui  fe  trouve  entre- 
coupé par  ces  bandes  grifes  ôc  noires  ,  de  façon  que  la 
bande  du  milieu  eft  noire.  Le  ventre  compofé  de  cinq  an- 
neaux^eft  panaché  de  taches  alternativement  grifes  &  noi- 
res ,  à  peu  près  comme  un  échiquier  i  l'extrémité  du  der- 
nier anneau  eft  rougeâtre  &  les  pattes  font  noires. 

Cette  mouche  eft  fort  commune  :  on  la  voit  fouvent 
autour  de  la  viande  &  dans  les  jardins.  Sa  groffeur  la  dif- 
tingue  à  la  première  vûe^de  la  mouche  communejà  laquel- 
le elle  reffemble  beaucoup.  Elle  a  encore  une  particula- 
rité j  c'eft  qu'elle  eft  vivipare  &  qu'elle  fait  des  petites 
larves  toutes  vivantes  ôc  non  pas  des  œufs. 

66.  M  U  S  C  A  nigra  ;  abdomine  nitido  tejfellato ,  thorace 
UneoUs  pallidionbus  longitudinalibus  ;  ano  concolore. 

Linn.  faun.  fuec.  n.   iioft.  Mufca  nigra,  abdomine  nitido  teffellato  j  thorace 

lineis  pallidioribus  longitudinalibus,  minor. 
Linn-fyl}.  nat.  edit.  10  ,  p.  596  ,  n.  54-  Mufca  domeflica. 
Aldrov.  inf  p.  i^iî,  lah.  z-^fg-  23.  JVIufca  vulgaris  domeftica. 
Flor.  lapp.  3î9j/7.  517.  Mufca  domeflica. 
Aft.Upf.  i73(!,p.  33  ,  n.  58.  Mufca  domeflica. 
Raj.  inf.  p.   170.  Mufca  bipennis  major  ,  thorace  glabre  flriato,  abdomine 

fupino  nigro  toto,  maculis  albis  pundato. 

La  mouche  commune. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Il  eft  inutile  de  s'étendre  fur  la  defcription  de  cette 
mouche  qui  eft  la  plus  commune ,  ôc  qu'on  trouve  en 
quantité  dans  nos  jnaifons  pendant  l'été.  D'ailleurs  elle 

reffemble 


DES     Insectes.  '  yap 

rcflemble  beaucoup  à  la  précédente.  Elle  en  difFére  ce- 
pendant 1°.  par  fa  grandeur,  étant  beaucoup  plus  petite  : 
2".  par  l'extrémité  de  fon  ventre  qui  n'eft  pas  rougeâtre  , 
mais  de  même  couleur  que  le  refte  :  5".  par  le  nombre  des 
anneaux  de  fon  ventre  ,  n'en  ayant  que  quatre  :  4''.  parce 
qu'il  y  a  cinq  bandes  grifes  fur  fon  corcelet ,  &  qu'une 
de  ces  bandes  en  occupe  le  milieu  ,  ce  qui  eft  le  contraire 
de  l'efpéce  précédente  :  $".  enfin  parce  que  celle-ci  eft 
ovipare. 

6j.  M  U  S  C  A  cinerea  tota  ,pilis  aigris. 
La  mouche  cendrée  à  poils  noirs. 

Longueur  i  f  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Cette  efpéce  approche  infiniment  de  la  mouche  com- 
mune ,  mais  elle  eft  un  peu  plus  petite.  Sa  principale  dif- 
férence confifte  en  ce  que  fon  corcelet  6c  fon  ventre  font 
par-tout  d'une  couleur  cendrée  obfcure,  fans  aucune  ta- 
che ni  raie,  avec  quelques  poils  noirs  affez  longs.  Sa  larve 
vient  dans  le  fumier. 

62.  MUS  C  A  cinerea ,  thorace  quinque  maculis  nigris  ^ 
abdomine  maculis  tridentads.  Linn.  faun.  fuec.  n. 
1 1 12. 

LXnn.  JDJî.nat.  edit.  lo  ,  p.  îP7  »  n.  6z,  Mufca  pluvidUs. 

La  mouche  cendrée  à  points  noirs. 

Longueur  2  ~  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Ses  yeux  font  rougeâtres  avec  une  bande  dorée  en- 
devant.  Tout  le  refte  du  corps  de  l'infeûe  eft  d'une  cou- 
leur blanche  cendrée.  Le  corcela:  eft  chargé  de  cinq  ta- 
ches noires  liffes  ,  favoir  deux  petites  à  la  bafe ,  enfuite 
trois  plus  grandes  &  plus  longues  ,  rangées  tranfverfale- 
ment ,  outre  deux  autres  petites  fur  la  pointe  du  corcelet. 
Le  ventre  eft  compofé  de  quatre  anneaux ,  dont  le  pre- 
mier eft  tout  gris,  le  fécond,  le  troifiéme  &  le  quatrié- 
m  e  ont  chacun  trois  taches  noires  triangulaires ,  qui  fonc 
Tome  IL  Xxx 


çjo  Histoire    abriégée 

fouvent  unies  enfemble  à  la  bafe  de  l'anneau.  Les  pattes 
font  noires  &  les  ailes  tranfparentes.  On  trouve  fouvent 
cette  mouche  fur  les  feuilles  oij  elle  fe  tient  fort  tran- 
quille dans  les  tems  humides. 

6$.  M  U  S  C  À  hirfuta  cinerea  ,  alis  punclo  obfcuro, 

Li  m.  faun,  fuec.  n.  1068.  Mufca  hirfuta  grifea  ,  alis  punflo  obfcuro. 

Linn.fyji.  nat.  edit.  10,  p.  5951  >".  80.  Mufca  ftercoraria, 

Merreti  pin.  200.  Mufca  ftercoraria. 

Cfijrlet.  onom.  42-  Mufca  merdivora. 

Redum.  inf.  terni.  4  ,  tab,  ^7 ,fg-  i  ?  1  >  J. 

A£l.  Upf.  1736  )  p.  31 ,  n.  18.  Mufca  ftercoraria. 

l.a  mouche  merdivore. 
Longueur  5  lignes.    Largeur  f  ligne. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  ôc  les 
couleurs  :  les  mâles  différent  aufli  très -fort  de  leurs  fe- 
melles. Les  uns  &  les  autres  ont  les  yeux  roux  ,  le  devant 
de  la  tête  jaunâtre,  la  bafe  ôc  le  bord  extérieur  des  ailes  un 
peu  jaune  ,  avec  un  point  brun  au  milieu  de  l'aile  ,  outre 
une  petite  raie  tranfverfe  de  même  couleur  un  peu  plus 
bas  ,  ce  qui  fait  le  cara£tere  fpéciiique  de  cette  mouche. 
Quant  au  refte  ,  les  mâles  font  gris  &  couverts  d'un  du- 
vet jaune  un  peu  aurore  ;  les  femelles  n'ont  point  ce  duvety 
mais  font  feulement  parfemées  de  quelques  poils  gris  ou 
noirs  en  petite  quantité.  Leur  couleur  eft  ou  un  peu  fauve , 
avec  quelques  bandes  noires  fur  le  ventre  ,  ou  toute  grife , 
ou  grife  ,  avec  quatre  taches  noires  affez  confidérables 
placées  en  quarré  fur  le  corcelet^  fans  compter  quelques- 
autres  petites  dans  l'intervalle  ,  ôc  deux  ou  trois  taches 
brunes  fur  chaque  anneau  du  ventre.  Cette  mouche  eft 
très-commune.  Sa  larve  habite  dans  les  ordures  ,  les  fien- 
tes ,  les  crottins  de  cheval  ôc  les  bouzes  de  vaches. 

70.  M  U  S  C  A  nigra  ,  alis  fu/cls  ,  pedibusjpinojîs, 

La  mouche  noire  à  pattes  épineujes. 

Longueur  3  \  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Elle  eft  noire  fans  mélange  d'autre  couleur  ;  fon  vcn- 


desInsectes.  J.JI 

tre  eft  long  &  mince ,  prefque  cylindrique.  Ses  ailes  font 
brunes  ,  &  elle-les  porte  afiez  fouvent  couchées  fur  fon 
corps.  Ses  pattes  font  auffi  noires  ,  avec  les  jambes  ôc  les 
tarfes  un  peu  fauves.  Ces  derniers  font  longs  &  fort  épi- 
neux. J'ai  trouvé  cette  mouche  accouplée  fur  des  arbres. 

71.  M  U  S  C  A  thorace  nigro  ,  lineolis  quatuor  longltudl- 
nalibus  albiiis  ;  abdomine  fu/co  ,  medio  caraÈeribus 
nigris.  .  • 

JLa  mouche  à  caractères  noirs. 
Longueur  3  §  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Ses  yeux  font  bruns ,  rougeâtres  ,  &  le  refte  de  fa  tête 
eft  noir  j  avec  deux  lignes  dorées  devant  les  yeux.  Le  cor- 
celet  eft  noir  ,  chargé  de  quatre  bandes  longitudinales 
d'un  blanc  un  peu  gris.  Le  ventre  eft  d'un  brun  clair  , 
principalement  fur  les  côtés,  car  au  milieu  il  eft  chargé  de 
points,  de  lignes  &  de  caraderes  ncnrs.  Il  y  a  d'abord  une 
ligne  longitudinale  de  points  oblongs  ;  favoir  ,  un  fur  le 
premier  ,  autant  fur  le  fécond  ôc  fur  le  troifiéme  anneau  , 
&  deux  fur  le  quatrième.  Ces  petites  taches  noires  font 
entourées  d'un  cercle  un  peu  gris.  A  leurs  côtés,  vis-à-vis 
de  l'intervalle  qui  eft  entre  chacune  ,  ft  trouve  de  chaque 
côté  une  tache  un  peu  large  d'un  noir  un  peu  moins  foncé, 
ce  qui  forme  comme  des  croix  les  unes  fur  les  autres. 
Enfin  les  côtés  du  ventre  font  chargés  de  taches  brunes 
foncées  ,  une  fur  chaque  anneau.  Le  deffous  du  ventre  eft 
jaunâtre  ,  les  pattes  font  noires  &  les  ailes  un  peu  brunes. 
Tout  l'animal  eft  un  peu  velu.  J'ai  trouvé  cette  fmguliere 
mouche  au  Jardin  du  Roi  fur  les  fleurs. 

72.  M  U  S  C  A  nigra  ,  ails  Incumbentibus  ,  pedibus  ferru- 
gineis. 

La  mouche  noire  à  pattes  fauves. 

Longueur  i  \  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Cette  mouche  allongée  ôc  fort  femblable  pour  la  figure 
à  la  dernière  efpéce  de  mouche -armée ,  eft  toute  d'un  noir 

Xx  X  ij 


/321  Histoire     abrégée 

peu  brillant  ;  fes  pattes  feules  font  d'un  jaune  un  peu  fau- 
ve. Elle  porte  fes  ailes  croifées  ôc  couchées  fur  le  corps  , 
comme  fi  elle  n'avoir  qu'une  feule  aile.  On  la  trouve  fur 
les  plantes  ,  où  elle  eft  affez  tranquille  &  fe  laiffe  prendre 
aifément ,  fur-tout  lorfque  le  tems  eft  humide  &  pluvieux. 

7^.  M  use  A  nigra  ,  alis  incumbentibus  ,   halteribus 
abdominifque  macula  albis. 

La  mouche  noire  à  tache  blanche  far  le  ventre. 

Longueur  z  |  lignes.    Largeur  -  ligne. 

Elle  eft  allongée  ,  étroite  &  de  couleur  noirâtre.  Ses 
yeux  font  gros  ,  bruns  6c  occupent  prefque  toute  la  tête. 
Son  corcelet  eft  liffe  ôc  comme  un  peu  bronze.  Ses  pattes 
font  de  couleur  fauve  ,  ôc  les  balanciers  des  ailes  font 
blancs.  Sur  le  milieu  de  fon  ventre  en-deffus  ,  on  voit  une 
grande  tache  blanche  ,  qui  examinée  de  près  ,  eft  compo- 
fée  de  trois  lignes  bknches  ou  bandes  tranfverfes.  Ces 
bandes  font  pofées  fur  le  quatrième,  cinquième  ôc  fixiéme 
anneau  du  ventre  ,  dont  le  haut  eft  blanc  ôc  le  petit  bord 
inférieur  noir.  Les  ailes  font  couchées  fur  le  corps  de  l'in- 
fecte ,  elles  font  veinées  ôc  leur  bord  extérieur  eft  un 
peu  plus  brun  que  le  refte. 

74.  MUS  C  A  nigra  ,  alis  divaricatis ,  pedibus  ni  gris, 

La  mouche  toute  noire. 
Longueur  z  lignes.    .  Largeur  -  ligne. 

On  feroit  tenté  de  prendre  cette  efpéce  pour  la  mouche 
du  n°.  I  ,  ou  du  moins  pour  une  variété  de  cette  mouche. 
Elle  lui  reffemble  rout-à-fait  pour  la  grandeur ,  la  forme  ôc 
la  couleur.  Elle  n'en  diffère  que  parce  que  celle  ci  n'a 
point  la  tache  blanche  qui  fe  voit  au  bout  des  ailes  de 
la  première.  Celle  que  nous  décrivons  eft  toute  noire  , 
affez  liffe  ôc  luifante.  Ses  ailes  même  font  noires  ôc  elle  les 
porte  éloignées  l'une  de  l'autre  ,  comme  la  mouche  com- 
mune ,  en  quoi  elle  diffère  de  la  précédente.  Cette-efpècc 
eft  commune  dans  les  jardins. 


DES  Insectes.         y^j 

7y.  MUSC  A  nigra  ,  tarjis  anticis  clavatis  crajjls, 
La  mouche  à  tarfes  antérieurs  très-gros. 

Longueur  i  lignes.    Largeur  f  ligne. 

■  Cette  mouche  eft  d'un  noir  lifle ,  peu  foncé.  Son  ventre 
eft  allongé  &  fe  termine  en  pointe.  Ses  ailes  un  peu  brunes 
ont  leur  bord  extérieur  plus  épais.  Mais  ce  qui  la  fait  très- 
aifément  diftinguer  de  toutes  les  autres  ,  c'eft  que  les  tar- 
fes ou  pieds  de  fes  patres  antérieures  font  très  -  gros  & 
prefque  globuleux  ,  ce  qui  forme  un  très -bon  carattere 
Spécifique.  Cette  efpéce  eft  rare. 

7£î.  M  U  S  C  A   atra  ;  ails  albis  ,  margitùs  extérioris 
medietate  fuperiia  linea  nigra. 

La  mouche  noire  ,  avec  un  trait  noir  fur  la  moitié  du  bord 

extérieur  de  l  aile. 
Longueur  i  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Le  corps  de  cette  petite  efpéce  eft  court ,  ramaffé,  & 
fes  pattes  font  longues  ,  fur- tout  les  poftérieures.  Sa  cou- 
leur eft  d'un  noir  tr.atte  &  velouté.  Ses  ailes  font  blanches 
&  tranfparentes  :  feulement  leur  bord  extérieur  eft  char- 
gé dans  fa  partie  fupérieure  d'un  trait  noir  ,  qui  defcen- 
dant  jufqu'à  la  moitié  de  l'aîle  ,  remonte  en  faifant  un 
angle  très  -  aigu.  On  croit  d'abord  voir  la  patte  repliée  à 
travers  de  l'aîle.  Ce  caraflere  fpécifique  fait  facilement 
reconnoître  cette  petite  mouche  qui  fe  trouve  fur  les 
fleurs. 

77.  M  U  S  C  A  nigra ,  aiis  fufcis  ,  oculis  rubris,  1 

La  mouche  noire  à  ailes  brunes  SC  yeux  rouges. 

Longueur  i  5-  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  d'un  noir  aflez  brillant  ;  fes  yeux 
feulement  font  rouges  ,  &  les  tarfes  de  fes  pattes  pofté- 
rieures un  peu  bruns.  Les  ailes  font  auiïî  de  couftur  bru- 
ne ,  &  l'animal  les  porte  fouvent  croifées  fur  fon  ventre. 


5^34  Histoire     ABRéc^E 

On  trouve  fréquemment  cette  mouche  dans  les  endroits 

humides  &  aux  environs  des  fumiers. 

78.  M  U  S  C  A  nigra  ,  fronte  alba  ,  abdominis  lateribus 
ferruglneis. 

L'mn.  fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  %97  ,n.  60.  Mufca  lateralis. 

Linn-faun.fuec.  n.  1107.  Mufca  nigra  ,  fronte  alba. 

A6l.  Upf.  1736 ,  p.  Î3 ,  /!.  60.  Mufca  atra  obtufii ,  fronte  alba. 

La  mniiche  noire  ,  avec  le  devant  de  la  tête  blanc  SC  les 
côtés  du  ventre  fauves. 

Longueur  3  3  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Le  fond  de  fa  couleur  efl  noir  ,  ôt  elle  a  fur  le  corps 
quelques  poils  noirs  ,  longs  &  clair -femés.  Ses  yeux  font 
bruns  ,  &  le  devant  de  fa  tête  efl  d'un  blanc  argenté.  Les 
cuilTes  &  les  côtés  du  ventre  ,  principalement  en-deiïbus , 
font  de  couleur  fauve.  Cette  mouche  reffemble  beaucoup 
à  la  mouche  commune  ,  mais  elle  efl  plus  rare  ,  &  on  ne 
la  trouve  guères  qu'à  la  campagne.  Sa  grandeur  varie 
beaucoup  ;  on  en  voit  qui  font  du  double  plus  grolfes  que 
les  autres.  Ses  couleurs  varient  aulTi  un  peu  ,  car  quelque- 
fois tout  fon  ventre  efl  fauve  ,  à  l'exception  d'une  bande 
longitudinale  noire  dans  fon  milieu. 

7p.  MUSC k.fiijca  )  alis  macula  marglnall fufca, 

La  mouche  à  point  marginal  brunjiir  les  ailes. 

Longueur  2  ~  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  efl  brune  :  le  devant  de  fa  tcte  efl  un  peu 
gris.  Son  corcelet  efl  chargé  de  deux  bandes  longitudinales 
plus  noires  que  le  refte.  Son  ventre  compofé  de  quatre 
anneaux  ,  fe  termine  en  pointe  aiTez  aiguë  ,  &  efl  fouvent 
chargé  d'un  petit  duvet  gris.  Ses  pattes  ,  fur-tout  celles  de 
derrière  ,  font  très-  longues  pour  la  grandeur  de  fon  corps. 
Ses  aîles  font  veinées  ,  fouvent  un  peu  obfcures  ,  &  ont  à 
I&ur  bord  extérieur  une  tache  marginale  brune  affez  large. 
J'ai  fouvent  trouvé  cette  mouche  en  grande  quantité  dans 
les  bois. 


DES     Insectes.  y^j 

80.  M  U  S  C  A  fiifca  ,   alis  puncio  marginall  fufco  , 

pedibusflavefceritibus. 

La  mouche  à  point  marginal  fur  les  ailes  <SC  pattes  jaunes. 

Longueur  i  è  ligne-     Largeur  \  ligne. 

Celle-ci  reffemble  beaucoup  à  la  précédente  pour  fa 
forme  ,  mais  elle  eft  plus  petite  ,  &  fa  couleur  tire  davan- 
tage fur  le  gris.  Son  corcelet  eft  rond  ,  court  ôc  gros  ,  ÔC 
fon  ventre  eft  allongé.  Ses  pattes  font  jaunes  ôc  toutes  fort 
longues.  Ses  aîles  ont  un  point  marginal  jaunâtre  un  peu 
brun. 

81.  M  U  S  C  A  cinerea  ,  pedibus  flavefcentihus, 
La  mouche  grije  à  pattes  longues  êC  jaunes. 

Longueur  i  '  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Sa  tête  eft  noirâtre  &  fes  yeux  font  bruns.  Tout  le  corps 
eft  gris  ,  mince  &  allongé.  Les  pattes  font  longues  &  jau- 
nes. Les  ailes  claires  &  tranfparentes  n'ont  pas  de  point 
marginal.  Elle  approche  beaucoup  de  la  précédente  &  fe 
trouve  avec  elle  fur  les  fleurs. 

82.  M  U  S  C  A  nigra  ,  pedibus Jlavis  ,  antennis  abdomine- 
que  tenuibus  produclis. 

La  mouche  noire  à  pattes  jaunes  âC  ventre  allongé  ,Jembia,~ 

ble  à  un  ichneumon. 
Longueur  4  lignes.     Largeur  y  ligne. 

Il  n'y  a  prefque  perfonne  qui  à  la  première  vue  ne 
prenne  cette  mouche  pour  un  ichneumon.  Sa  forme  allon- 
gée ,  la  longueur  de  fes  antennes  ,  fa  couleur  même ,  tout 
la  fait  paroître  différente  des  mouches.  Elle  en  a  cepen- 
dant les  antennes  ,  la  trompe  &  tout  le  caraftere.  Ses  an- 
tennes font  formées  d'une  palette  compofée  de  plufieurs 
articles  peu  diftintls  ,  un  peu  plus  longue  que  la  tête  ,  du 
coté  de  laquelle  fort  un  ftile  ou  poil.  Elles  font  noires  , 
ainfi  que  tout  le  corps ,  à  Texception  des  pattes  qui  font 


J35  Histoire     ABR^céE 

jaunes.  Le  ventre  eft  étroit  &:  long  ,  comme  dans  les  ich- 
neumons,  faifant  à  lui  feul  les  deux  tiers  de  la  longueur  de 
i'infede.  Il  fe  termine  en  pointe  &  furpalTe  la  longueur 
des  pattes.  Les  ailes  plus  courtes  que  le  ventre  &  au  nom- 
bre de  deux  ,  comme  dans  toutes  les  mouches  ,  font  ner- 
veufes  j  fortes  &  un  peu  brunes.  Cette  mouche  eft  très- 
rare  ,  nous  ne  l'avons  trouvée  qu'une  feule  fois. 
83.  MUSC  A  nigra  ,  pedibus  flavis  alarum  marginc 
exurno  nigro. 

La  mouche  noire  à  pattes  jaunes  SC  bord  extérieur  des  ailes 
noir. 

Longueur  i  ligne.     t,argeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  noire  ,  fa  forme  eft  étroite  ôc  allongée ,  & 
le  ventre  fur-tout  fe  termine  en  pointe.  Les  pattes  plus 
longues  que  fon  corps  ,  ont  leurs  cuifles  aftez  greffes 
&  font  de  couleur  jaunâtre.  Les  aîles  un  peu  plus  longues 
que  le  ventre  &  peu  écartées  ,  ont  leur  bord  extérieur 
noir.  Cette  très-petite  mouche  fe  trouve  fur  les  fleurs. 

84..   M  U  S  C  A    nigra  pedihus   rufis  ,  alis    vibrantibus 

immaculatis. 

La  mouche  à  ailes  vibrantes  fans  taches. 

Longueur  z  ^  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Elle  eft  fort  allongée  ,  comme  on  le  voit  par  les  dimen- 
fions  que  nous  donnons  ;  &  reffemble  beaucoup  à  la  mou- 
che à  ailes  vibrantes  ponftuées  du  n°.  4  ,  principalement 
par  la  manière  dont  elle  élevé  &  bailTe  fes  aîles.  Son  corps 
eft  tout  noir  &  lifte.  Son  ventre  eft  compofé  de  fix  anneaux 
qui  font  bordés  d'un  peu  de  jaune.  Ses  pattes  font  jaunes 
&  fort  longues.  Les  aîles  aufti  longues  que  le  ventre  ,  n'ont 
aucune  tache  noire  ,  mais  feulement  quelques  nervures 
longitudinales  peu  marquées.  On  trouve  fouvent  cette 
mouche  dans  les  bois  fur  les  feuilles  des  arbres. 

8;.  MUSC  kferrugineo-fujcafjiibpilofa  j  oculisferrugi' 
neis  j  alis  trinervis. 

Linn. 


DES     Insectes.  5:57 

Linn.  faun.  fuec.  n.  un.  Mufca  nigra  ,  fubpilofa  ,  oculis  ferrugineis ,  alis 

nervofis. 
Linn.  fyjl.  nat.  eiit.  lo  ,  ^.  ^97  ,  "■  66.  Mufca  cellaris. 
A6l.  nat.  curiof.  ann.  i  2  ,  obf.  58. 
Ra;.  inf.  p.  ifr  1.  Mufca  vini  vel  cereviGx  acefcencis, 
Reaum.  inf.  tom.  5  ,  tab.  S  ,  Jig  7  ,  it  ,  n. 

La  mouche  du  vinaigre. 

Longueur  \  %  ligne.  Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  d'un  fauve  brun  ,  &  elle  eft  tant  foit  peu 
charge'e  de  poils  ;  fes  yeux  font  d'un  brun  plus  foncé. 
Son  ventre  eft  compofé  de  fix  anneaux  ,  dont  la  bafe  eft 
plus  noire  que  le  refte.  Le  delTous  de  l'infecte  eft  plus 
clair  que  le  deffus.  Ses  aîles  allez  larges  ,  ont  trois  ner- 
vures longitudinales  ,  outre  leur  bord  exte'rieur  qui  efl: 
plus  épais.  Cette  efpéce  de  mouche  eft  large  ,  elle  a  le 
ventre  court  ,  &  elle  marche  très  lentement.  On  la  trou- 
ve fouvent  morte  dans  le  vin  &  le  vinaigre.  Elle  eft  atti- 
rée par  toutes  les  liqueurs  qui  s'aigriflent  6c  elle  y  dcpofe 
fes  œufs  ;  quelquefois  elle  faute.  Ceft  une  efpéce  des 
plus  communes. 

8  5.  MUSC  kjlava  ,  oculis  ni  gris.  Linn.  faun.  fucc.  n, 
1114.. 

Linn.JjJî.  nat.  edit.  10 ,  p.  600  ,  n.  8  8.  Mufca  flava. 

La  mouche  jaune  aux  y  eux  noirs. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  '  ligne. 

Elle  eft  toute  jaune  ,  à  l'exception  des  yeux  feuls  quî 
font  noirs.  Son  corps  eft  large  &  écourté.  Ses  aîles  font 
blanches  ôc  ont  quelques  nervures  jaunâtres  peu  appa- 
rentes. On  la  trouve  lur  les  fleurs  &  même  quelquefois 
dans  les  maifons. 

87.  MU  S  C  k  Jlava  ,   ahdomine  fupra  fufco  ,   thoract 
tribus  jlrii  s  ni  gris.  Linn.  faun.  /uec.  n.  1113, 

La  moucha  jaune  à  bandes  noires  fur  le  corcelet. 

Longueur  '  ^  'igné.    Largeur  ^  ^tgne. 

Tome  IL  Yyy 


5*38  Histoire     abrégée 

Elle  a  la  tête  jaune  ,  avec  les  yeux  bruns,  &  une  tache- 
noire  triangulaire  fur  le  derrière  de  cette  partie.  Le  corce- 
let  a  en-defius  trois  bandes  noires  longitudinales  ,  dont 
celle  du  milieu  ne  paroit  que  la  fuite  de  la  tache  triangu- 
laire de  la  tête.  La  pointe  du  corcelet  eft  jaune.  Le  ventre- 
en-deiïus  a  fur  fon  milieu  une  large  bande  noire  ,  avec  du 
jaune  fur  les  côtés  ,  de  façon  que  les  bords  du  noir  font 
comme  dentelés.  Les  pattes  font  toutes  jaunes  ,  &  le  def- 
fous  de  l'infede  mêlé  de  jaune  ôc  de  noir.  On  trouve  cette 
petite  mouche  fur  les  fleurs  :  elle  marche  fort  lentement  ôc 
femble  parefleufe  à  s'envoler. 

88.  ^\5  se  AJÏaveJcens  ,  ocu/is  ni  gris  ,  alis  incumbend- 
hus  glauCLS. 

La  mouche  jaune  à  ailes  bleuâtres  âC  croijees. 

Longueur  1  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Ses  yeux  font  noirs.  Tout  fon  corps  eft  d'un  jaune  un 
peu  foncé  ,  &  de  forme  écourtée  ôc  un  peu  large.  Ses  pat- 
tes font  d'un  jaune  plus  clair.  Ses  ailes  couchées  fur  le 
ventre  ôc  croifées  l'une  fur  l'autre  ^  font  d'une  couleur 
bleuâtre. 

STOMOXYS.  Jfilifpec.  lim. 

LESTOMOXE. 

Antenna patellatcc  fêta  la-       Antennes  formées  par  une 
Uralipilofa,  palette  avec  un  poil  latéral 

velu. 

Os  rojlro  fubulatojîmplici  acu-  Bouche  formée  par  une  trom^ 
10,  pe  fimple  &  aiguë. 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  liflès. 

Le  ftomoxe  a  des  antennes  tout-à-fait  fèmblables  à 
celles  de  la  mouche  ,  ôc  terminées  comme  les  Tiennes  par 
une  palette  platte  ôc  folide ,  avec  un  poil  qui  en  fort  fur  le 
côté  ,  ôc  qui  regardé  de  près  ,  paroîr  tout  velu  ,  ôc  femble 
former  une  aigrette  ou  panache.  Il  reffemble  aufli  à  la 


DES    Insectes.  jj^ 

iiioTache  commune  pour  la  couleur ,  la  forme  6c  la  groffeur  : 
feulement  fes  ailes  plus  écartées  &  fon  ventre  qui  eft  plus 
court ,  lui  donnent  un  port  qui  le  fait  reconnoître  quand  on 
le  regarde  avec  attention.  Mais  un  autre  caradere  qui 
fépare  tout-à-fait  ce  genre  de  celui  des  mouches,  eft  celui 
qui  fe  tire  de  la  forme  de  la  bouche.  Le  ftomoxe  a  une 
trompe  dure  ,  noire  ,  pointue  par  le  bout ,  avec  laquelle  il 
pique  les  hommes  &  les  animaux  ,  fur- tout  en  automne 
où  il  eft  très  -  commun.  C'eft  ce  qui  lui  a  fait  donner  \ç 
nom  de  ftomoxe  ,  comme  qui  diroit  infette  à  bouche  poin- 
tue. Comme  cet  infede  vient  très-abondamment  vers  l'au- 
tomne ,  &  qu'il  reflemble  tout-à-fait  à  la  mouche  ,  cela 
a  donné  lieu  de  dire  que  les  mouches  d'automne  piquoient. 
Mais  Cl  on  prend  ces  prétendues  mouches  &  qu'on  les 
compare  avec  les  mouches  ordinaires  ,  on  verra  que  ces 
dernières  n'ont  point  l'inftrument  avec  lequel  le  ftomoxe 
pique.  Cetre  différence  a  fait  mettre  cet  infede  au  nom- 
bre des  afiles  par  M.  LinnîEus  ,  mais  il  diffère  de  ceux-ci. 
par  fes  antennes  ,  enforte  que  nous  avons  cru  devoir  en 
faire  un  genre,  je  ne  connois  point  la  larve  ,  ni  la  nym- 
phe du  ftomoxe  ,  peut-être  que  leur  reffemblance  avec 
celles  des  mouches  m'auront  euipêché  de  les  recpnnoîtiei 
Je  n'ai  trouvé  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre. 

1.  STOMOXYS.  Planch.  18  ,  fig.  2. 

Linn.faun.fuec,  n.  1041.  Afilus  cinereus  glaber  ovatus. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,  p,  604  ,  n,  1.  Conops  antennis  fubplumatîs  cinerea 
glabra  ovata. 

.  Le  flomoxi. 

'Longueur  j  lignes.     Largeur  i  ligne. 

On  trouve  cet  infede  par -tout  ,  particulièrement  en 
automne  ,  où  il  fatigue  beaucoup  les  chevaux  ôc  les  pique 
jufqu'au  fang. 


yyij 


j-f o  Histoire    abrégée 

VOLUCELLA.  Mufc^  fpec  lim. 
LA    FOLUCELLE. 

Antenncepatellatœ  fêta  la-  Antennes  formées  par  une 
terali  filoja  capiti  iri/lde/i-  palette  ,  avec  un  poil  latéral 
f^j..  velu  ôc  placées  fur  la  tête. 

Os  probofcide  vagina  acuta  feu  Bouche  formée  par  une  trom- 
rojîro  reconditum.  pe  renfermce  dans  une  gaine  ,  oa 

un  bec  aigu 
OcelU  très.  Trois  petits  yeux  liffes. 

La  volucelle  jufqu'ici  avoit  été  confondue  avec  la  mou- 
che :  il  eft  vrai  qu'elle  lui  rcfTemble  four  la  forme  ÔC 
les  antennes.  Elle  a  auiïi  une  trompe  femblable  à  celle 
de  la  mouche  ,  mais  cette  trompe  n'eft  pas  à  nuH  ;  elle  eft 
renfermée  dans  une  efpéce  de  gaine ,  ou  bec  dur  allez  Tail- 
lant ,  placé  au  devant  de  la  tête  de  la  volucelle  ,  que  ce  bec 
allonge  &  fait  paroitre  pointue.  De  plus  ,  fa  trompe  ca- 
chée dans  la  rainure  de  ce  bec  ,  eit  longue  &  divifée  en 
deux  parties  ,  au  lieu  que  celle  de  la  mouche  eft  fmiple  & 
membraneufe. 

J'ai  trouvé  la  larve  de  cet  infe£le  fur  le  rofier  ,  &  je  n'ai 
point  apperçu  de  différences  entr'elle  &  celles  des  mou^ 
ches  :  elle  commençoit  à  fe  métamorphofer  j  &  de  fa 
coque  eft  forti  i'infede  parfait  de  la  première  efpéce  de  ce 
genre. 

Je  ne  connoîs  que  trois  efpéces  de  volucelles. 

1.  VOLUCELLA  abdomine  antice albo  ,poJlice nigra^ 
alis  albls  ,  nigra  macula.  Planch.  1 8  ,  Hg.  3. 

Linn.faun.  fuec.  n.  1073.  Mufca  abdomine  anterius  albo  ,  poflerius  nigro  ,  alis 

albis .  nigra  macula. 
'A61.  Upf.  1736,  f.  3i,/z.  30.  Idem. 

La  volucelle  à  ventre  blanc  en- devant. 

Longueur  5  5  lignes.     Largeur  ;  lignes. 

Ses  yeux  font  d'un  brun  rougeâtre ,  le  devant  de  fa  tête 


DES    Insectes,  j^h 

&  l'étui  qui  renferme  fa  trompe  font  d'un  jaune  lifTe  & 
luifant.  Son  corcelet  eft  noir  ,  chargé  de  quelques  poils 
bruns ,  avec  fa  pointe  quelquefois  un  peu  jaune  ,  &  d'au- 
tres fois  noire  comme  le  refte  ,  car  elle  varie  pour  la  cou- 
leur. Le  ventrs  a  fa  moitié  inférieure  noire  ,  ôc  fa  moitié 
fupérieure  blanche  tranfparente  ,  tant  endefTus  qu'en-def- 
fous  ;  mais  quelquefois  en-deffus  ce  blanc  eft  divifé  en 
deux  dans  fon  milieu  par  une  petite  taie  noire  longitudi- 
nale. Les  pattes  font  toutes  noires.  Les  ailes  font  blan- 
ches,  tranfparentes  ,  quelquefois  un  peu  jaunes  vers  leur 
bafe  :  leur  milieu  a  une  large  tache  ou  bande  tranfverfe 
noire.  Leur  pointe  eft  aulll  noirâtre  ,  &  depuis  la  fiiche 
noire  jufqu'à  cette  pointe  ,  il  y  a  des  veines  brunes  qui 
defcendent.  Cet  inletle  vient  fur  les  rofiers. 

2.VO.LUCELLA  tota  nigra  ,  pUis  fulvis  ;  ails  albls , 
macula  nigra, 

La  volucelle  à  ventre  tout  noin 

Longueur  5  §  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Je  crois  celle-ci  variété  de  la  précédente.  Les  aîles ,  la 
tète  ,  les  pattes  &  le  corcelet  font  tout  -  à  -  fait  femblables 
aux  fiens.  Jl  n'y  a  de  différence  qu'en  ce  qu'elle  eft  plus 
velue  &  chargée  de  poils  fauves  ,  &  en  fécond  lieu  y  en  ce 
que  fon  ventre  eft  tout  noir  ,  &  n'a  point  fa  partie  fupé- 
rieure blanche.  Cette  efpéce  fe  trouve  avec  la  précédente. 

5.  VOLUCELLA  thorace  nigro ,  apicefulvo;  ahdomlne 
flavefcente. 

La  volucelle  à  vejitre  jaunâtre. 
Longueur  4  lignes.     Largeur  1  f  ligne. 

Sa  tête ,  ôc  fur-tout  la  pointe  qui  reçoit  la  trompe ,  eft 
d'un  jaune  de  couleur  de  corne.  Ses  yeux  font  bruns.  Son 
corcelet  eft  noir  ,  fur-tout  en-deflus  ,  mais  fa  pointe  eft  de 
couleur  fauve  &  lifte.  Son  ventre  eft  de  couleur  jaune 
un  peu  cendrée ,  ôc  fes  pattes  font  jaunâtres.  Ses  aîles  font 
toutes  blanches.  Cette  efpéce  eft  rare  ici. 


^42  Histoire     abrégée 

NÊMOTELUS.  Mufccefpec.  linn. 
LA    NEMOTELE. 

Antennce  moniliformes  ,  Antennes  grenues,  termî- 
Jlylo  terminatce  ,  rojlro  injl-  nées  par  une  pointe  &  pla- 
dcntcs.  cées  fur  la  gaine  de  la  trom- 

pe. 

Oi  probofcide  ,  vagina  acutafeu  Bouche  formée  par  une  trompe 
rojiro  reconditum.  renfermée  dans  une  gaine  ou  ua 

bec  aigu. 
Of^lli  très.  Trois  petits  yeux  liiïes. 

Les  antennes  de  la  nemotele  font  fingulieres  :  elles  font 
moniliformes  ,  c'eft  à-dire  ,  compofées  d  articles  courts  , 
menus  ;  comme  des  grains  ronds  enfilés  enfemble  ,  à  peu 
près  comme  les  perles  d'un  collier.  Ces  grains  ou  articles 
ronds  ,  font  au  nombre  de  cinq  ,  dont  les  inférieurs  font 
plus  gros  ôc  plus  larges  ,  &  les  autres  vont  en  diminuant. 
Au  bout  de  ces  cinq  articles  ronds  ,  fe  trouve  une  fixiéme 
pièce  longue  &  filiforme  qui  termine  l'antenne.  C'efi:  d'a- 
près cette  conflrudion  ,  que  nous  avons  donné  à  ce  genre 
le  nom  de  nemotele  ,  qui  veut  dire  infetle  à  antennes 
terminées parun fil.  Outre  cette  forme  finguliere  &  propre 
à  ce  genre  ,  les  antennes  ont  encore  une  autre  particulari- 
té :  elles  font  pofées  fur  une  efpéce  de  bec  ou  pointe  ^ 
prefque  comme  dans  les  charanfons.  Cette  pointe  ou  gai- 
ne aiguë  &  creufe  en-dedans  ,  fert  à  loger  fa  trompe  , 
comme  dans  le  genre  précédent.  On  voit  par  ce  dérail  que 
la  nemotele  riffemble  à  la  voîucelie  par  la  forme  de  fa 
bouche  ,  mais  qu'elle  en  diffère  par  la  forme  ôc  la  pofition 
de  {^Q^  antennes.  Quant  au  genre  des  mouches  ,  elle  en 
diffère  de  toutes  façons  ,  fes  antennes  &  fa  trompe  ne 
reffemblent  nullement  aux  leurs.  Nous  avons  donc  cru 
•devoir  faire  un  genre  des  nemotelcs  ,  qu'on  avoit  jufqu'ici 
confondu  mal-à-propos  avec  les  mouches  ,  auxquelles 
elles  ne  reffemblent  que  par  leur  port  extérieur. 


DES    Insectes;  y,. 

On  trouve  ces  infedes  fur  les  fleurs  :  je  ne  connois 
point  leurs  larves  qui  doivent  approcher  beaucoup  de 
celles  des  mouches» 

I.  NEMOTELUS  niger  ,  ah  domine  niveo  ,  fajciis 
àuabus  nigris.  Planch.  i  d  ,  fig.  4. 

Lir.n.fMn.fuec.  n.  1081.  Mufca  nigra ,  abdomine  niveo ,  fafciis  duabusnigrisj 

La  nemoteie  à  bande. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  a  la  tête  afTez  grofle  &  les  yeux  bruns  noi- 
râtres. Son  corcelet  eft  d'un  noir  liffe.  Le  ventre  affez 
large  ,  eft  d'un  beau  blanc  en-defTus  ,  mais  entrecoupé  de 
noir  en  quelques  endroits.  Premièrement,  il  y  a  un  peu  de 
noir  à  la  bafe  du  premier  anneau  au  milieu.  Le  fécond 
anneau  eft  tout  blanc  :  le  troifiéme  &  le  quatrième  font 
blancs  ,  avec  un  peu  de  noir  à  leur  bord  infe'rieur.  Le  refte- 
du  ventre  ôc  fes  bords  latéraux  font  blancs.  Les  balanciers 
font  de  même  couleur.  En-deflbus  ,  l'animal  eft  noir  & 
fes  pattes  le  font  auflTi ,  à  l'exception  des  jambes  qui  font: 
plus  claires.  On  trouve  cet  infeûe  fur  les  fleurs. 

2..  NEMOTELUS  niger y  ahdomine piuiclls  albis, 

La  nemoteie  noire  à  ventre  tacheté  de  blanc. 
Longueur  1  §  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Sa  couleur  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  des  parties 
fuivantes  qui  font  d'un  blanc  un  peu  citron  ;  favoir  ,  les 
pattes  ,  les  côtés  du  corcelet  qui  ont  quelquefois  deux  ou 
trois  taches  de  cette  couleur  ,  ce  qui  n'eft  pas  cependant 
conftant  ,  &  paroît  ne  fe  trouver  que  dans  les  mâles  | 
les  bords  du  ventre  qui  font  de  même  terminés  par 
un  peu  de  blanc  ,  &  une  raie  longitudinale  de  tache»: 
pareilles  fur  le  milieu  du  ventre  ,  formée  par  une  fuite 
de  taches  qui  fe  trouvent  pofées  chacune  fur  le  milieu 
de  chaque  anneau.  Cet  infeâe  fe  trouve  dans  les  prés 
humides,- 


544  Histoire     abké  ci  e. 

SCATHOPSE. 
LE     SCATOPSE. 

Antenna  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Os  probofcide  abfque  imtihus.  Bouche  avec  une  trompe  fans 

dents. 
Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  lifTes. 

\.ç,  fcatopfe  ,  comme  qui  diroit  mouche  à  ordures  ,  à 
caufe  des  endroits  fales  où  l'on  découvre  plufieurs  de  ces 
infeâes  ,  n'a  été  décrit  jufqu'ici  par  aucun  Naturalifte.  Sa 
figure  reOemble  à  celle  d'une  petite  mouche  :  fa  trompe  eft 
aulli  tout  -  à  -  fait  femblable  à  celle  de  la  mouche  ,  mais  le 
fcatopfe  diffère  de  ce  genre  par  la  forme  de  fes  antennes 
qui  ne  font  point  à  palettes  ,  mais  femb'ables  à  un  fil. 

Les  larves  des  fcatopfes  reffemblent  à  des  petits  vers  à 
anneaux  ôc  fans  jambes.  Les  unes  fe  trouvent  dans  les 
latrines  &;  les  fumiers  humides  ;  celles  de  la  (econde  ef- 
péce  font  plus  finguiieres  :  elles  habitent  dans  l'intérieur 
des  feuilles  de  bouis  ,  dans  des  cavités  qu'elles  fe  prati- 
quent dans  ces  feuilles.  Les  unes  ôc  les  autres  fe  transfor- 
ment en  nymphes  ,  mais  différentes  de  celles  des  mou- 
ches &  de  la  plupart  des  infedes  de  cette  fedtion.  La 
peau  de  la  larve  ne  fe  durcit  point  pour  former  une  coque, 
mais  cette  larve  quitte  fa  peau  ôc  fe  convertit  en  une  nym- 
phe ,  dans  laquelle  on  découvre  toutes  les  parties  de  lin- 
fefte  parfait  qui  en  doit  fortir.  Au  bout  de  quelque  tems  , 
l'infetle  fort  de  la  nymphe.  Celui  qui  vient  dans  les  feuilles 
de  bouis  fe  métamorphofe  dans  la  même  cavité  où  il  a 
vécu  ,  Ôc  Icrfqu'il  devient  ailé  ,  il  a  un  travail  de  plus 
à  fa're  ,  c'eft  de  percer  la  tum.eur  où  il  eft  enfermé.  Cette 
opération  lui  eft  aifée  ,  parce  qu'il  refte  toujours  à  ces 
tumeurs  une  petite  ouverture  ,  grande  comme  un  point, 
qui  n'a  befoin  que  d'être  dilatée  pour  laiffer  paiTer  l'in- 
fecte. 


DES    Insectes.  ^^^ 

1.  SCATHOPSE  nigra. 
Le  fcatopfe  noir. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Cette  efpéce  de  moucheron  eft  d'un  noir  foncé,  lifle  & 
brillant.  Sa  tête  eft  petite.  Ses  antennes  plus  longues  que 
fa  tête  font  Hliformes  ,  cylindriques  ,  compofées  de  onze 
anneaux  ou  articles  :  vues  à  la  loupe  elles  paroifTent  noueu- 
fes.  Sa  bouche  eft  garnie  d'une  trompe  femblable  à  celle 
des  mouches.  Son  corcelet  eft  rond  ,&  fon  ventre  mé- 
diocrement allongé.  Ses  aîles  qui  débordent  le  ventre  d'un 
grand  tiers  ,  n'ont  qu'une  feule  nervure  noire  proche  leur 
bord  extérieur  ,  mais  cette  nervure  fe  repliant  ,  paroît 
double.  L'infe6te  porte  les  aîles  croifées  l'une  fur  l'autre 
&  couchées  à  plat  fur  le  ventre.  On  trouve  ce  fcatopfe 
dans  les  lieux  humides  ôc  fouvent  dans  la  fange  &  les  la- 
trines ,  où  je  l'ai  vu  plufieurs  fois  accouplé.  Dans  cet  ac- 
couplement ,  je  n'ai  guéres  appert^u  le  mâle  pofé  fur  la  fe- 
melle :  ils  font  fouvent  dans  une  fuuation  oppofée ,  enforte 
que  les  deux  extrémités  du  ventre  qui  fe  touche, font  cou- 
vertes par  les  aîles  des  deux  individus,  ôc  que  les  têtes  font 
oppofées  &  aux  deux  bouts  ,  de  façon  qu'il  fembleroit 
qu'il  n'y  a  qu'un  feul  infede  long  ,  avec  deux  têtes  aux 
deux  extrémités.  Plufieurs  au.res  infe£les  s'accouplent 
de  cette  façon. 

2.  SCATHOPSE  Jlava  ,  ails  albis.  Planch.   1 8  , 
fig-  5- 

Le  fcatopfe  du  bonis. 

Longueur  i  f  ligne. 

Les  yeux  de  cette  efpécê  font  noirs  ,  &  fes  antennes  un 
peu  brunes  font  prefque  de  la  longueur  de  la  moitié  de 
fon  corps.  Son  corcelet ,  fon  ventre  ôc  fes  pattes  font  jau- 
nes ,  ôc  fes  aîles  font  blanches  ôc  plus  longues  que  fon 
corps.  L'infede  les  porte  croifées  ôc  couchées  fur  lui.  La 

Tome  //.  Z  z  z 


3^4^  Histoire     abrégée 

larve  de  ce  fcatopfe  eft  de  couleur  jaune  :  elle  perce  le 
deffous  des  feuilles  de  bouis  &  fe  loge  dedans  à  peu  près 
comme  les  petites  chenilles  mineufes  des  teignes  ,  ce  qui 
forme  plufieurs  grofieurs  larges  au  cevers  de  ces  feuilles. 
Après  avoir  pris  fon  accroiïïement,elle  fe  transforme  dans 
le  même  endroit  en  une  nymphe  jaune  qui  a  deux  points 
noirs  aux  endroits  ou  feront  place's  les  yeux  de  l'infede 

f)arfait.  De  cette  nymphe  fort  le  fcatopfe  aîlé,  qui  perçant 
a  tumeur  ou  loge  dans  laquelle  il  a  habité,  entraîne  fou- 
vent  avec  lui  une  partie  de  fa  dépouille  de  nymphe^  qui 
refte  attachée  à  la  feuille  dont  elle  fort  à  moitié. 

HIPPOBOSCA. 

'Antennxfetaceœ  brevijji-  Antennes  fétacées  très- 
m<ç  ex  urùco pllo.  courtes^compofées  d'un  feui 

poil. 

Oi  rojïro  cylindrico  ohtufo.  Bouche  formée  par  une  efpér 

ce  de  bec  cylindrique  &  obtus. 
Ocelli  nulli.  Point  de  petits  yeux  lifl'es. 

Nous  avons  deux  efpéces  d'hippobofques,  l'une  appel- 
iée  la /720wcA^-à-c/^/^/z,  parce  qu'elle  s'attache  fortement 
aux  chiens  ;  l'autre  connue  fous  le  nom  de  mouche  ■  arai- 
gnée ,  attendu  qu'elle  a  quelque  reffemblance  avec  une 
araignée. 

Le  cara£tere  de  ces  infe£les  eft  très-aifé  à  reconnoître. 
Leurs  antennes  font  très-petites ,  très-courtes  &  compo- 
fées  feulement  d'un  funple  poil ,  enforte  qu'on  a  de  la 
peine  à  les  appercevoir  ;  de  plus  leur  bouche  a  une  efpé- 
ce  de  trompe  ou  bec  cylindrique  &  obtus  par  le  bout. 
Ajoutez  à  ces  cara£teres  que  ces  infeftes  font  durs ,  appla- 
tis  &  comme  écailleux ,  &  qu'ils  font  les  feuls  de  cette 
feSion  avec  les  coufins  ,  qui  n'ont  point  de  petits  yeux 
liffes.  On  les  trouve  fréquemment  l'été  attachés,  foitfui; 


DES     Insectes.  ^47 

les  quadrupèdes ,  foit  fuc  les  oifeaux.  Je  ne  connois  point 
encore  leurs  larves. 

i.HIPPOBOSCA  pedibus  tetraiaclylls ,  ails  crucia- 
tis.  Planch.  1 8 ,  fig.  6. 

Lihn.  faun,  fuec.  n,  1043,  Hippobofca  pedibus  tetradaflylis. 

Linn.  fjjl.  nat.  edit.  10,  p.  607  ,  /z.  i.  Hippobofca  alis  obtufis  j  thorace  albo 

variegato. 
Mouff;:.  inf.  f9.  Hippobofcus. 
Frifch  germ.  î  ,  p.  43  ,  t.  7-  RicJnus  volans. 
A6l.  Upf.  tjf6  ,  p.  3 1 ,  n.  17.  Mufca  equina  tenax, 
Reaum.  inf.  tom.  6  ,  tah.  48. 

La  mouche  -  à- chien. 
Longueur  1  5  lignes.     Largeur  i  lignei 

La  mouche-à-chien  eft  large  ,  platte ,  luifante  &  com- 
me écailleufe.  Sa  tête  eft  jaune  ôc  fes  yeux  font  bruns. 
Son  corcelet  ôc  fon  ventre  font  auflî  jaunes  avec  des 
ondes  brunes.  Les  pattes  font  entrecoupées  de  jau- 
ne ôc  de  brun.  Les  aîles  croifées  l'une  fur  l'autre  ,  débor- 
dent le  corps  de  plus  de  moitié  ;  elles  font  tranfparentes, 
lavées  d'un  peu  de  jaune  avec  leur  bord  extérieur  ÔC  un 
point  près  à^  ce  bord  de  couleur  brune. 

Cette  mouche  s'attache  pendant  l'été  aux  chiens  ,  aux 
chevaux,  aux  bœufs ,  qu'elle  pique  ôc  fatigue  beaucoup. 

2.  HIPPOBOSCA  pedibus  fexdaciylis  ,  alis 
divaricatis. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  1044.  Hippobofca  pedibus  fexdaftylis. 
Linn.jyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  607  ,  n.  3.  Hippobofca  alis  fubulatis. 
Reaum.  inf.  tom,  4 ,  tab.  1 1  ,Jîg.  i  —•  5.  La  mouche-araignée. 

La  mouche  -  araignée. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  }  ligne. 

La  mouche-araignée  diffère  de  la  mouche-à-chien  en 
ce  qu'elle  eft  plus  large  :  fa  tête  eft  plus  allongée  ôc  de 
couleur  jaune.  Son  corcelet  applati  eft  plus  court ,  ÔC 
d'un  jaune  obfcur  fans  mélange  d'autre  couleur.  Le  ven- 
tre eft  gros,  plat  ,  large,  de  couleur  obfcure.  Les  aîlcs 

Zzz  ij 


^48  Histoire    abrégée 

courtes  &  étroites,  ne  vont  que  jufqu'à  l'extrémité  du  ven- 
tre qu  elles  laiflent  à  découvert  entr'elies,  étant  éloignées 
l'une  de  l'autre  :  elles  ne  refTemblent  prefque  qu'à  des 
moignons  d'aîles.  Ses  pattes  affez  longues  ,  font  jaunâ- 
tres &  fe  terminent  par  deux  onglets  divifés  chacun  en 
trois  griffes.  La  longueur  des  pattes  ,  la  grofTeur  du  ven- 
tre ,  &  la  petiteffe  des  ailes,  donnent  à  cetinfefte  la  fi- 
gure d'une  araignée ,  ce  qui  l'a  fait  appeller  mouche-arai- 
gnée. On  le  trouve  dans  les  nids  d'hirondelles  aux  petits 
defquelles  il  s'attache. 

T  I  P  U  L  A. 

LA     T  I  P  U  L  E. 


^ntenitœ  filiformes  ,  Jub- 
peclinatœ  (  manbus  fœpe  plu- 
mqfœ  )  capite  muho  Longio- 
res. 

Os  tentaculis  incurvis  ar- 
ticulatis. 

Ocelli  très. 
Familia  la.  Alis patendbus. 


Antennes  filiformes  un 
peu  pettinées  (  fouvent  eu 
panache  dans,  les  mâles  ) 
beaucoup  plus  longues  que 
la  tête. 

Bouche  accompagnée  de 
barbillons  recourbés  &  arti- 
culés. 

Trois  petits  yeux  liffes. 

Famille  i"\  A  aîles  étendues," 
ou  tipules  coir- 
turieres. 

.  2%  A  aîles  rabatues 

ou  tipules  cu- 
liciformes. 

Le  principal  cara£lere  des  tipules  dépend  de  la  forme 
de  leur  bouche  qui  eft  accompagnée  de  quatre  barbillons, 
deux  de  chaque  côté.  Ces  barbillons  font  compofés  de 
plufieurs  pièces  articulées  enfemble  ,  &  l'infeâe  les  tient 
ordinairement  recourbés  en-devant.  La  tipule  &  le  bibion 
dont  nous  parlerons  dans  le  genre  fuivant ,  font  les  deux 
feuls  infedes  de  cette  fedion  dans  lefquels  la  bouche  foit 


'  2".  Alis  incumbemibus. 


DES    Insectes.  y^^ 

ainficonftruite  ;  mais  le  bibion  diffère  c^Ja  tipule,  par  fes 
antennes,  comme  nous  le  verrons.  Celles  delà  tipule  font 
comme  un  fil  long  compofé  de  plufieurs  nœuds  ou  arti- 
cles ,  &  en  regardant  de  près,  on  voit  qu'elles  font  pefti- 
nées,  c'eft-à-dire  que  de  chaque  nœud  naît  un  fil  ou  poil , 
enforte  que  la  réunion  de  tous  ces  poils  latéraux  imite  la 
figure  des  dents  d'un  peigne.  Ces  poils  font  bien  plus  ap- 
parens  dans  les  mâles  que  dans  les  femelles  ,  ôc  fouvent 
dans  ceux-là  ils  font  fi  nombreux  ôc  fi  longs, qu'ils  forment 
une  belle  panache  touffue.  C'eft  ce  qu'on  remarque 
principalement  dans  les  petites  efpéces  de  tipules. 

Outre  ces  cara£leres  qui  font  reconnoître  aifément  les 
infeftes  de  ce  genre  ,  la  longueur  extraordinaire  de  leurs 
pattes,  &  l'allongement  de  leur  corps  qui  eft  mince  & 
éfilé,  leur  donnent  encore  un  port  fingulier,  qui  les  fait 
diftinguer  au  premier  coup  d'œil. 

En  général  la  tête  de  ces  infeftes  eft  petite ,  ôc  leurs 
antennes  font  belles  ôc  longues.  Leur  corcelet  eft  court , 
renflé  fur  le  dos  ,  ôc  forme  comme  une  boffe.  Le  ventre 
eft  long  ôc  mince  ,  particulièrement  dans  les  mâles  i  les 
pattes  font  fines  ôc  longues ,  prefque  de  la  longueur  de 
celles  du  faucheur ,  ôc  elles  peuvent  à  peine  foutenir  le 
corps  qui  balance  ôc  vacille  prefque  perpétuellement  def- 
fus.  Les  aîles  qui  naiffent  du  corcelet ,  font  grandes  ôc  au 
nombre  de  deux.  Les  balanciers  pofés  fous  l'origine  de 
ces  aîles ,  font  très-vifibles  dans  ces  infettes  ,  oii  ils  font  à 
découvert;  au  lieu  que  dans  la  plupart  des  autres  genres 
de  cette  fedion ,  ils  font  recouverts  par  des  efpéces  d'aî- 
ierons.  Les  grandes  tipules  tiennent  leurs  aîles  étendues  , 
écartées  l'une  de  l'autre ,  ainfi  que  de  leur  corps ,  au  lieu 
que  les  petites  efpéces  qui  reffemblent  pour  la  forme  à 
des  coufins  ,  Ôc  qu'on  a  nommées  par  cette  raifon  tipules 
cuiici  formes ,  portent  leurs  aîles  couchées  fur  le  oos  à 
côté  l'une  de  l'autre.  C'eft  d'après  ce  port  d'aîles,  que  nous 
avons  divifé  ce  genre  en  deux  familles.  La  première  ren- 
ferme les  grandes  tipules  à  aîks  étendues ,  que  l'on  appelle 


j:5'o  Histoire     abrégée 

dans  quelques  cjJMpagnes  couturiers  ou  lipuîes  couturieres'y 
ia  féconde  comprend  les  petites  tipules  à  aîles  couchées 
ÔC  rabatues  fur  le  dos  ,  ou  tipules  cuLiciformes. 

Les  larves  de  ces  infedes  varient  beaucoup  pour  leurs 
formes  ôc  leurs  demeures.  Celles  des  grandes  tipules  ne 
reflemblent  point  à  celles  des  petites  :  même  parmi  ces 
dernières  il  y  en  a  dont  les  larves  font  fi  diffcrences  les 
unes  des  autres  ,  qu'on  ne  croiroit  jamais  qu'elles  dufifent 
donner  des  infe£les  d'un  même  genre  &  fort  femblables. 
En  général  cependant  les  unes  &  les  autres  reflemblent 
affez  à  des  vers.  Celles  des  grandes  tipules  font  fouvent 
brones ,  allongées  ;  elles  ont  deux  yeux  à  la  tête  &  fix  pat- 
tes au  devant  du  corps.  Elles  ont  beaucoup  de  rapport 
avec  les  larves  de  quelques  infetles  coléoptères  ,  &  je  ne 
m'imaginois  pas  d'aborj  qu'elles  appartindent  à  des  tipu- 
les. Je  les  ai  trouvées  dans  des  troncs  de  faules  pourris  , 
au  milieu  de  la  poulîiere  qui  fe  ramalTe  dans  le  creux  de 
ces  arbres,  fur-tout  vers  le  bas,  oii  cette  efpéce  de  tan  eft 
plus  humide  &  comme  en  boue.  Ces  larves  quittent  leur 
peau  pour  fe  métamorphofer  ,  à  la  différence  de  celles 
des  mouches  ,  &  elles  le  changent  en  une  nymphe  qui 
fouvent  eft  affez  fmguliére.  On  voit  à  la  tête  de  cette 
nymphe  deux  petites  cornes  qui  lui  fervent  à  pomper  l'air  ; 
elbs  font  fines  j  affez  longues  ôc  un  peu  courbées.  Le  ven- 
tre a  tous  fes  anneaux  garnis  vers  leurs  bords,  de  petites 
pointes  tellement  dirigées  vers  l'extrémité  poUérieure^que 
la  nymphe  ,  par  fes  mouvemens  ,  peut  bien  avancer  en 
avant,  mais  nullement  reculer.  Ces  nymphes  habitent, 
ainfi  que  leurs  larves,  dans  le  tan  des  arbres  pourris,  où 
on  les  rencontre  quelquefois.  C''eft  de  ces  nymphes  que 
fortent  les  grandes  tipules  ,  en  déchirant  la  peau  qui  les 
recouvre. 

Les  larves  des  petites  tipules  culiciformes,  habitent  la 
plupart  dans  l'eau.  Ces  larves  n'ont  rien  de  commun  en- 
tr'elles  que  leurs  ftigmates.  Il  y  en  a  deux  à  la  tête  & 
deux  à  la  queue.  Du  reite,  dans  les  unes  lesftigmates  pof- 


DES    Insectes.  j-  j  j 

teneurs  font  de  fimples  ouvertures  ,  dans  d'autres  ces  ou- 
vertures font  entourées  d'appendices  charnues  ;  plufieurs 
ont  pour  ftigmates  des  tuyaux  cylindriques  ,  qui  dans 
quelques-unes  font  environnés  de  longues  appendices 
femblables  aux  bras  des  polypes,  ce  qui  lésa  faitappellec 
par  M.  de  Reaumur  vers  polypes.  On  voit  par-là  comibien 
ces  larves  varient.  Elles  ne  font  pas  moins  différentes 
pour  leurs  couleurs.  La  plupart  font  rouges ,  d'autres  gri- 
fes  ,  quelques-unes  brunes.  Prefque  toutes  ont  à  leur  par- 
tie antérieure  deux  efpéces  de  fauffes  jambes  courtes  , 
ou  de  petits  tubercules  ,  comme  des  moignons  de  bras. 
Quelques-unes  de  ces  larves  nagent  agilement  dans  l'eau  : 
d'autres  fe  font  des  trous  dans  la  terre  des  bords  des  ruif- 
feaux ,  dans  lefquels  l'eau  pénétre  &  où  elles  fe  retirent  , 
enfin  quelques-unes  fe  conftruifent  des  efpéces  de  coques 
de  foie ,  qui  couvrent  une  partie  de  leur  corps  ,  à  peu 
près  comme  font  Içs  larves  des  teignes.  Nous  verrons 
dans  le  détail  des  efpéces,  des  exemples  de  toutes  ces 
variétés. 

Les  nymphes  de  ces  larves  ne  font  guèrcs.  moins  diffé- 
rentes que  les  larves  elles  mêmes  ;  elles  ont  à  la  vérité 
quelque  chofe  de  commun  entr'elles  &  avec  celles  des 
grandes  tipules:  c'efl  de  fe  dépouiller  de  leur  peau  pour 
fe  transformer  en  nymphes  ;  &  de  plus  elles  ont  toutes 
deux  ftigmates  à  la  partie  antérieure ,  à  l'endroit  qui  ré- 
pond au  corcelet,  mais  à  cela  près,  elles  varient  beau- 
coup pour  le  refte.  Nous  voyons  quelques-unes  de  ces 
nymphes  relier  immobiles  dans  les  trous  que  leurs  larves 
ont  habités ,  d'autres  nagent  &  courent  vivement  dans 
l'eau.  Plufieurs  ont  les  fligmates  fupérieurs  fimples ,  d'au- 
tres les  ont  formés  par  deux  efpéces  de  cornets ,  ou  deux 
tuyaux  qui  s  évafent  en-haut  &  qu'elles  appliquent  fou- 
vent  à  la  fuperficie  de  l'eau  ,  pour  pomper  1  air.  Ces 
dernières  approchent  beaucoup  de  celles  des  confins  , 
comme  on  le  verra  bientôt. 

Les  tipules  qui  viennent  de  ces  différentes  larves  ; 


5"5'2  Histoire     abrégée 

font  très-nombreufes.  Les  grandes  volent  &  courent  dans 
les  prés,  &  c'eft  pour  cette  raifon  qu'il  paroîi  que  la  natu- 
re leur  a  donné  de  lî  longues  pattes ,  qui  les  élèvent 
comme  fur  des  échafles,  afin  que  les  herbes  des  prés  ne 
les  arrêtent  pas  lorsqu'elles  marchent.  Les  petites  tipules 
volent  fouvent  le  foir  par  troupes  &  par  légions  au  bord 
des  eaux,  où  quelquefois  on  en  eft  couvert.  Leur  rtfTem- 
blance  avec  les  coulins  les  fait  craindre  j,  mais  elles  ne  font 
aucun  mal.  Les  unes  &  les  autres  s  accouplent  après  être 
devenues  infecles  parfaits.  Il  efl  aifé  de  diftinguer  les  mâles 
&  les  femelles  >  par  la  différence  des  antennes  que  nous 
avons  marquée  ci-delTus  ,  &  par  la  grofleur  du  ventre  qui 
efl:  beaucoup  plus  confidérable  dans  les  femelles  que  dans 
les  mâles. 

Ces  infeûes  fervent  de  pâture  aux  poifTons  &  aux  in- 
fedes  aquatiques  voraces  >  tandis  qu'ils  font  fous  la  for- 
me de  larves  :  devenus  ailés ,  ils  font  pourfuivis  par  les 
oifeaux  qui  en  attrapent  &  en  détruifent  beaucoup. 

La  plupart  des  grandes  tipules  font  aifez  joliment  bi- 
garrées,  plufieurs  ont  de  plus  leurs  ailes  panachées.  Les 
petites  tipules  culiciformes  font  finguliéres  pour  leur  finef- 
fe  &  leur  délicatelfe  ;  dès  qu'on  les  touche,  on  les  écrafe. 
Plufieurs  font  du  plus  beau  vert;  d'autres  noires  comme 
le  jayet.  Quelques  efpéces  font  remarquables  par  la  lon- 
gueur de  leurs  pattes  antérieures ,  qu'elles  ne  pofent  point 
à  terre  ,  lorfqu'elles  font  arrêtées  ,  mais  qu'elles  tiennent 
élevées  &  qu'elles  agitent ,  comme  fi  c'étoient  des  anten- 
nes. Les  mâles  ne  reffemblent  fouvent  point  à  leurs  fe- 
melles ,  &  on  ne  croiroit  jamais  que  ce  fuflent  des  ani- 
maux de  même  efpéce  ,  fi  on  ne  les  trouvoit  accouplés 
enfemble.  Il  y  a  des  mâles  noirs  ,  déliés  &  minces  ,  dont 
les  femelles  font  groffes  ,  courtes  &  blanchâtres  ;  aufli 
avons-nous  eu  foin  de  tirer  principalement  nos  defcrip- 
tions  des  mâles  &  jamais  des  femelles  feules. 


Premiers, 


DES     Insectes.  yjj 

Première    Famille. 

Tifules  couturiens. 

I .  T I P  U  L  A  corpore  nigro ,  fulvo  ,flavoque  varlegato, 
Planch.  15)  j  fig.  I. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  11 13.  Tipula  corpore  nigro  fulvoque  variegato." 

Linn.  jyj}.  nat.  edit,  10 ,  p.  jSj  ,  n.  3.  Tipula  alis  macula  fufca  ,  abdomine 

atro  t'.ifciis  fulvis. 
AS.  Upf.  173 6, p.  30,  n.  1.  Tipula  abdomine  annulis  luteis  nigrirque  alter- 

nantibus. 
Raj.  inf.  p.  71 ,  n.  4.  Tipula  elegan? ,  dorfo  &  fcapulis  nigris  ,  ventre  croceo, 

alis  macula  fufca  notatis  ,  l«vis  &  fplendens. 
Reaum.  inf.  tom,  5  ,  tab.  1 ,/.  14  ,  i  î  ,  16. 

La  tipide  variée  de  brun  ,  de  jaune  SC  de  noir. 

Longueur  7  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cette  tipule  eft  la  plus  belle  6c  la  plus  brillante  efpéce 
de  ce  genre.  Le  fond  de  fa  couleur  eft  noir ,  mais  le  cor- 
celet  a  ,  vers  fa  circonférence  ,  plufieurs  taches  fauves  ôc 
fafrannées.  Le  ventre  plus  large  dans  les  femelles  ôc  plus 
long  dans  les  mâles,  a  auffi  fur  chaque  anneau  quelques 
taches  d'un  jaune  clair,  autrement  figurées  dans  les  mâles 
que  dans  les  femelles,  &  un  peu  de  couleur  fauve  à  fa 
baie.  Les  pattes  font  de  la  même  couleur  fauve  dans  les 
deux  fexes  ,  les  tarfes  feulement  font  noirs  ôc  les  cuifles 
poftérieures  ont  dans  leur  milieu  un  anneau  noir.  Les  ailes 
font  un  peu  fauves  fur- tout  à  la  bafe  6c  au  bord  extérieur 
avec  des  veines  brunes  6c  un  point  marginal  noirâtre.  Les 
antennes  des  mâles  font  grandes  ,  figurées  en  peigne  ,  ou 
avec  un  double  rang  de  poils  de  chaque  côté  dans  toute 
leur  longueur  ;  celles  des  femelles  font  très-peu  pedtinées 
6c  paroilfent  à  la  première  vue  prefque  fimples.  Les  unes 
6c  les  autres  font  noires,  excepté  à  leur  origine  où  elles 
font  fauves. 

La  larve  qui  produit  cet  infefle  eft  longue  ,  liïïe ,  de 
couleur  jaunâtre  ,  fort  luifante  ,  compofée  de  quatorze 
anneaux  ,  6c  elle  a  antérieurement  fix  petites  pattes.  Elle 

Tome  II.  A  a  a  a 


,'5f4  Histoire     abrégée 

fe  trouve  dans  les  troncs  des  arbres  pourris  parmi  l'efp^- 
ce  de  tan  qui  fe  forme  dans  ces  troncs.  La  chryfalide  qui 
en  vient ,  eft  d'un  br.un  couleur  d'écorce  &  d'une  forme 
finguliére.  Chacun  de  fes  anneaux  eft  comme  couronné 
ào.  petites  pointes  tournées  un  peu  vers  la  queue  ,  ôc  fa 
tête  eft  ornée  de  deux  cornes  minces,  déliées,  aflez  longues 
&  recourbées.  L'infe£le  parfait  qui  en  vient ,  fe  trouve 
fouvent  dans  les  prés. 

z.  T  I P  U  L  A  alis  albis  fufco  variegatis. 

■JJnn.  fiiun.  fuec.  n.  iiii.  Tipula  alis  exalbidis,  macula  nivea,  rivulis  fufcîs. 
Linn.fyjf.  nat.  edit.  lo,  p.  58?  ,  n.  2.  Tipula  rivofa. 

Aél  Upf  1756,]).  ço,  n.  I.  Tipula lapponica  cinerea,  alis  albis,  rivulis  fufcis. 
Acl.  Siocholm.  1739  •.  f-  ?»/.  S. 

Raj.  inj.  pag.  71,  n.  z.  Tipula  maxima,  alis  majoribus  ex  fufco  &  albo  va- 
riegatis. 

I.a  tipule  CL  ailes  panachées. 
Longueur.  Mâle  10  lignes.  Femelle  14  lignes. 

Cette  efpéce  ;  la  plus  grande  de  toutes  celles  que  nous 
ayons  ,  a  les  yeux  noirs  &  tout  le  corps  d'un  L  run  cen- 
dré. La  queue  dans  la  femelle  fe  termine  par  une  pointe 
fourchue  &  dans  le  mâle  qui  eft  plus  petit  ;,  par  une  efpé- 
ce de  malTue.  Ses  pattes  font  brunes  avec  un  peu  de  noir  au 
bas  des  cuifles.  Ses  ailes  larges  &  plus  grandes  que  fon 
corps  ,  font  joliment  panachées  :  leur  fond  eft  bl  me  ,  elles 
ont  à  leur  bord  extérieur  trois  grandes  taches  brimes  pref- 
que  triangulaires  ,  qui  fe  touchent  au  bord  de  l'aile  &  s'a- 
vançent  jufqu'au  milieu  de  fa  largeur.  Au  bord  intérieur 
elles  en  ont  trois  femblables,  mais  moins  foncées,  hntre 
ces  deux  rangs  de  taches,  font  des  plaques  &  des  bandes 
blan:hes  fur  ie  milieu  de  l'aile.  La  première  de  ces  pla- 
ques blanches  j  la  plus  proche  de  la  bafe  de  l'aîle,  eft  for- 
mée en  Iczan^e  &  a  au  milieu  une  tache  brune.  Le  bout 
de  l'aîle  eft  plus  entfemélé  de  petites  taches  que  le  refte. 
On  trouve  cette  efpéce  dans  les  prés. 

J'ai  eu  d  a' ord  quelque  doute  que  ce  fût  cette  efpéce 
ique  M.  Linnxus  eût  voulu  décrire  ,  du  moins  fa  defcrip- 


DES    Insectes.  jj  j 

don  y  va  peu  ;  mais  la  phrafe  de  Rai  nu'il  cite  eft  biea 
celle  de  notre  efpéce.  De  plus  celle  qui  fuit  dans  l'ouvra- 
ge cité  de  M.  Linnxus,n\  1 1  22,  n'efl  pas  différente  ,  c'eft 
le  mâle  de  la  nôtre  ôc  je  les  ai  trouvés  accouplés  enfemble. 

3.  T  I  P  U  L  A    alis  exalbidis  y  linej.  marginali Jufca. 
Linn.  fàuii.  fiiec.- n.  1124. 

Linn  fyjl-  n.it.  edit.  lo  ,  p.  jS  j ,  n.  4.  Tipula  alis  hyalinîs  cofta  marginali  furca* 
LiJLgoed.  m^Jig.  ti9. 
Go  d.  lielg-  ■  ,p.  165  »  tab,  4-1. 
Br.:dl   ndtur  p  15  ,/.  j. 
Frijch.  g'rm.  4  ,  r.  1  i. 

Reaum.  inf  tom.  4  ,  tab.  1 1  ,  fig.  7  j  &  îom.  ?  ,  tab.  3  ,  /.  i ,  i, 
Raj.  inf.  p.  jt-,  n.  i-  Tipula  vulgaris  feu  longipes. 
LeuM'nhoeck.  epifl.  1693  ,  dec  zo,/.  4,  5  ,  £?■  17 14  1  o6loh,  iii ,  f.  4. 
Aùl.  Upf.  1736  ,  p.  3 1  ,  n.  6.  Tipula  cinerea,  alis  cincteis,  tnargine  exteriore 
fufco. 

La  tipule  à  bords  des  ailes  bruns. 

Longueur  i  ,  s  lignes.     Largeur  1  ligne. 

De  toutes  les  grandes  efpéces  de  tipules ,  celle-ci  eft  la 
plus  commune  dans  ce  pays-ci.  Sa  couleur  eft  par-tout  la 
même  ,  d'un  brun  cendré.  Les  aîles  font  aulfi  un  peu  Lru- 
nes  ,  mais  principalement  au  bv>r  J  extérieur  ,  où  il  y  a  une 
longue  bande  brune  qui  le  parcourt  fans  aller  cependant 
jufqu'au  bout,  &  qui  femble  formée  par  les  plis  de  laîle. 
Ces  ailes  font  pliis  longues  que  le  corps  dans  les  mâles  & 
plus  courtes  dans  les  femelles ,  le  corps  de  celles  ci  c'tc;nt 
allongé  ôc  finifTant  en  pointe  ,  au  lieu  que  celui  des  m^.les 
cft  plus  court  &  gros  par  le  bout.  Dans  les  deux  fexes  les 
pattes  font  fort  longues.  On  ne  voit  guères  de  différen  e 
dans  cette  efpéce  entre  les  antennes  des.  mâles  ôc  celles 
des  femelles  ,  qui  font  les  unes  ôc  les  autres  en  filets 
{impies  Ôc  fans  poils  latéraux.  On  trojve  fuuvent  dans 
les  prairies  cette  tipule  dont  le  vol  eft  lourd. 

^.  TIPULA  a/is  ci nerafcentibus  ,   lunida  alba   mat' 

gl.'iali.  Lin/i,  faun.Juec.  a.  11  2(5. 
Linn.jyjl.  nat.  edit.  10,  p.  586  ,  n.  8.  Tipula  lunata. 

A  a  a  a  ij 


5<r(?  Histoire    abrogée 

Acl.  Upf.  '73<!  j  p.  jo  ,  n.  4    Tipula  cinerea,  alisfufcis,  macula  lunata  alba, 
Raj.  inf.  p.  73,  n.   lo.  Tipula  feptimîE  fîmilis  ,  paulo  tamen  major ,  oculis 

viridefcentibus. 

JLa  tipule  à  ailes  cendrées  avec  une  tache  blanche  mar- 
ginale. 

Longueur  8  Ugnss.    Largeur  i  j  ligne. 

Elle  approche  beaucoup  de  la  précédente  pour  la  gran- 
deur ,  la  forme  ôc  la  couleur  ;  feulement  il  y  a  fur  les  côtés 
du  ventre  du  mâle  deux  bandes  longitudinales  plus  claires, 
une  de  chaque  coté  ;  tout  le  refte  du  corps  eft  de  couleur 
cendrée.  Les  aîles  font  auiTi  un  peu  obfcures  avec  des 
veines  aflez  foncées  :  mais  ce  qui  fait  reconnoître  cette 
efpéce  ;  c'eft  qu'au  lieu  de  tache  marginale  noire  au  bord 
de  l'aîle ,  il  y  a  une  plaque  blanche  ,  tranfparente  &  clai- 
re ,  où  Ton  n'apperçoit  point  les  nervures  de  l'aîle  qui  per- 
dent leur  couleur  en  cet  endroit.  On  trouve  cette  tipule 
dans  les  prés  avec  la  précédente  dont  elle  approche  beau- 
coup. 

5.  TIPULA  alis  fuhfufcls ,  thorace  flavo  caraclheribus 
nigris ,  abdomine  luteo  punctorum  nigrorum  lineis  tribus 
longitudinalibus. 

Ra].  inf.p  73  ,  n.7. 

Linn.  faun.fuec.  n.  11 30.  Tipula  alis  membranaceis  punâo  fufco  ,  abdomine 

flavo ,  lineis  tribus  fufcis  longitudinalibus. 
Linn.Jyfi.  nat.  edit.  lo,  p.  5!i  6  ,  n.  11.  Tipula  cornicina. 
Rofel.  inf.  vol.  z ,  tab.  1.  Mule.  &  culic. 

La  tipule  jaune  à  points  noirs  rangés  en  trois  bandes  fur 

le  ventre. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  jaune ,  fur-tout  fa  tête  &  fon  corcelet 
font  d'un  jaune  citron.  Ses  antennes  ,  fes  yeux,  &  les  ap- 
pendices de  fa  bouche  font  noirs.  Son  corcelet  a  en-deifus 
quelques  taches  longitudinales  noires  ,  qui  forment  trois 
bandes  obliques.  Le  ventre  plus  long  dans  les  femelles, 
eft  de  couleur  jaune  un  peu  plus  foncée  que  celle 
du  corcelet ,  ôc  chargé  de  points  noirs  rangés  en  trois 


DES    Insectes.  y^y 

bandes  longitudinales ,  une  au  milieu  &  une  de  chaque 
côté  du  ventre.  L'extrémité  du  ventre  eft  de  couleur  fau- 
ve. Les  ailes  font  un  peu  obfcures  ,  &  n'ont  aucun  point 
marginal  ,  mais  feulement  des  veines  noires  ;  ce  qui  me 
fait  un  peu  douter  que  cette  efpéce  foit  celle  que  M.  Lin- 
ncEUS  a  voulu  déilgner  dans  l'endroit  que  jai  cité.  Les 
pattes  font  fort  longues,  noirâtres  ,  excepté  les  cuiJTes  qui 
font  de  couleur  fauve  ,  fur-tout  à  leur  partie  fupérieure. 
On  trouve  cette  tipule  très  -  communément  dans  les 
prés. 

6.  T  I  P  U  L  A  flava  i  alis  fubfufcis  ,  puncto  marginali 
fi/co  ,   thorace  caraclkeribus  aigris  ,  abdomine  linea 

longitudinali  nigra. 

La  tipule  jaune  à  tache  marginale  Jiir  les  ailes  )  éC  à  ban- 
de brune  fur  le  ventre. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  i  ligné. 

Celle-ci  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  de  la  précé- 
dente. Elle  lui  reiïemble  pour'Ia  grandeur ,  les  couleurs 
&  la  forme  :  elle  n'en  diffère  qu'en  deux  chofes.  Premiè- 
rement fes  aîles  ont  un  point  marginal  brun,  très-apparent 
&  bien  marqué  :  fecondement  fon  ventre  ,  qui  eft  d'un 
jaune  plus  brun  que  le  corcelet,  n'a  qu'une  bande  brune 
longitudinale  non  interrompue  fur  fon  milieu.  Les  pattes 
femblent  auffi  moins  noires  que  dans  la  précédente.  On 
la  trouve  avec  elle  dans  les  prés. 

7.  T I  P  U  L  A  flava  oculis  nigris. 

La  tipule  jaune  aux  yeux  noirs. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Tout  fon  corps  eft  jaune  à  l'exception  des  yeux  qui  font 
noirs.  Ses  ailes  ont  aufli  une  petite  teinte  de  jaune  ôc 
n'ont  pas  de  point  marginal ,  du  moins  bien  marqué  , 
mais  feulement  un  endroit  un  peu  plus  jaune,  proche  leur 
bord  extérieur.  Ses  pattes  font  fort  longues.  Cette  tipule 
varie  un  peu  pour  la  grandeur. 


5;S  Histoire     abrégée 

8.   T  I  P  U  L  A   nigra  ,  pedibus  ,  .abdominijque  macidis 
utruique  llvidis ,  aies  nigro  maculatis. 

Linn.faun.fuec  n.  1154. Tipula  alis  nigro  maculatis,  corpore  nigro. 
Linn.  Jyjl.  nat.  edït.  10  ,  p.   586,  n.  7.  Tipula  ccmatninata. 

X^  tipulz  noire  à  taches  jaunes  êC  ailes  maculées. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  1  ligne- 

Ses  antennes  &  tout  fon  corps  font  d'un  noir  lifTe  & 
luifant,  feulement  fes  pattes  font  d'un  jaune  livide,  à 
l'exception  des  articulations  qui  font  noires^  &  le  fécond, 
le  troiîiéme  ,  le  quatrième  &  le  cinquième  anneau  du 
ventre  font  chargés  chacun  de  deux  points  ou  taches  du 
même  jaune ,  une  de  chaque  côté.  L'avant-dernier  an- 
neau efl  tout  noir  &  le  dernier  eft  jaunâtre.  Les  ailt  s  ont 
cinq  ou  fix  taches  noirâtres  ,  placées  le  long  de  leur  bord 
extérieur ,  alternativement  plus  grandes  &  plus  petites  , 
enforte  que  les  unes  ne  relfemblent  qu'à  un  point ,  & 
que  les  autres  placées  dans  l'intervalle,  forment  une  bande 
tranfverfe  ,  compofée  de  plufieurs  points.  On  trouve  cette 
tipule  dans  les  prés. 

ç).  TIPULA  fujca  ;  alis  albis puncLo  marginali  duplici 
Jufco. 

La  tipule  brune  à  double  point  marginal. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  -j-  ligne. 

Sa  couleur  eft  cendrée ,  mais  le  deffus  du  corcelet  & 
du  ventre  font  p!us  bruns.  Cette  couleur  brune  eft  comme 
par  anneaux  fur  le  ventre.  La  tcte  eft  petite  pour  le  corps 
de  l'animal  &  fes  yeux  font  noirs.  Les  pattes  font  fort 
longues  ,  &  les  aîles  débordent  de  près  de  moitié  le  corps 
de  finfede.  Elles  font  blanches  ,  tranfparentes  ,  avec  deux 
points  marginaux  bruns,  l'un  fupérieur  plus  petit  &  rond, 
l'autre  un  peu  inférieurement  plus  grand  &  oblong  ,  du- 
quel part  une  petite  raie  ou  nervure  tranfverfe ,  qui  coupe 
-l'aîle  en  faifant  quelques  angles.  Ces  deux  points  margir 
naux  font  le  caractère  fpécilique  de  cette  tipule. 


DES    Insectes.  y^p 

10.  TIPULA  aîis  fufcis  ,  corpore  atro.  Linn.  faun. 
fuec.  n.   1 132. 

JÀnn.  £}Jl.  nat.  edit.  10, p.  çSS,  n.  i:.  Tipula  nlgra. 

La  tipule  noire  à  ailes  brunes. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  5  ligne. 

Elle  eft  toute  noire  ,  mais  nullement  brillante  ni  lifle. 
Ses  aîles  pareillement  noirâtres,  ont  des  veines  noires  ÔC 
un  point  marginal  oblorig  peu  marqué.  J'ai  trouvé  cette 
efpéce  au  commencement  du  printems  ,  dès  la  fin  du 
mois  de  mars. 

11.  TIPULA  tota  atra  lavis, 
La  tipule  toute  noire. 

Longueur  z  5  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  noire.  Son  corps  eft  l'fle  &  un  peu 
luifant.  Ses  pattes  font  affez  longues  &  fes  ailes  font  arron- 
dies ,  courtes  &  de  couleur  noirâtre. 

12. TIPULA  at?-a ,  abdomine  utrinque  limbo  ferrugineo, 
La  tipule  noire  à  ventre  bordé  de  jaune. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Elle  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  des  bords  de  fon  ven- 
tre j  qui  de  chaque  côté  font  d'un  jaune  fauve.  Ses  aîles 
font  noires  &  débordent  le  ventre  dun  bon  tiers  parle  bas. 
Ses  pattes  ne  font  pas  fi  longues  à  proportion  que  dans 
la  plupart  des  efpéces  précédentes. 

15.  TIPULA  plumbea  ,  alis  albis. 

La  tipule  de  couleur  plombée  à  ailes  blanches. 

Longueur  3  iign-s-     Largeur  1  l gne. 

Sa  couleur  eft  d'un  brun  foncé  <^  plombé  ,  fans  mélanger 
d'aucune  autre  couleur.  Ses  ailes  font  claires  ôr  tranf- 
parentes  fans  point  marginal.  Ses  pattes  font  fort  longues 
&  les  aîles  débordent  le  corps  d'un  quart. 


^6o  Histoire     abrégée 

14.  TIPULA  Jlavefcens  ,  punclo  marglnall  alarum 


cincreo. 


l 


La  tipide  jaune  à.  point  marginal  de  couleur  cendrée. 

Longueur  2  5  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Ses  yeux  font  noirs  ,  le  refte  de  fon  corps  eft  d'un  jaune 
pâle  ,  un  peu  brun  fur  le  deffus  du  ventre.  Les  pattes  font 
très-longues  &  très-fines.  Ses  ailes  blanches  &  veinées  ont 
un  point  marginal  de  couleur  cendrée  ,  un  peu  blanchâtre 

roche  leur  bord  extérieur.  On  trouve  cette  efpéce  dans 

es  prés  avec  les  précédentes. 

Seconde     Famille. 

Tipiiles  culiciformes. 

15'.  TIPULA  alis  albo  fujcoque  tejfellatis ,  corporé 
fufco. 

La  tipule  à  ailes  en  damier. 

Longueur  1 1  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Sa  tète  eft  petite  ,  ronde  ôc  noire.  Ses  antennes  courtes 
&  feulement  deux  fois  auflî  longues  que  la  tête  ,  font 
pareileniciit  noires.  Tout  fon  corps  eft  d'un  brun  livide. 
Ses  pattes  font  un  peu  plus  claires ,  à  l'exception  des  tarfes 
qui  font  noirâtres.  Ses  aîles  que  l'infede  porte  croifées  fur 
lui ,  &  qui  débordent  le  corps  de  près  de  moitié ,  font  joli- 
ment tachetées  de  brun.  Ces  taches  fe  trouvent  pofées 
alternativement ,  ce  qui  forme  avec  le  blanc  de  l'aîle  une 
efpéce  de  damier  ou  d'échiquier.  On  trouve  communé- 
ment cet  infede  dans  les  prés. 

16.  TIPULA  fujca  ,  thorace  virejcente  ;  alis  pellucidis  i 
punclo  nigro. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  113 y.  Tipula,  thorace  virefcente  ;  alis  membranacei  colof 

ris ,  punfto  nigro. 
Linnrfyfl-  nat.  edit.  10,  p.  587  ,  n.  19.  Tipula  plumofa. 
lier,  œland.  40  .  41,86,  160. 
Reaum.  inf.  tom.  4  j  "*•  i.4  ,  fg'   n  -Larva. 

Goed. 


DES    Insectes.  ^6i 

Goel  helg.  5  ,  ;;.  ?  î  ,  /.  X. 
Lifl.  Goei.  336  ,/.  140. 

La  tlpuh  à  corcelet  vert  SC  point  marginal  noir  fur  les 

ailes. 
Langueur  3  lignes.    Largeur  }  ligne. 

Le  corps  de  cette  tipule  eft  brun ,  fcn  corcelet  feule- 
ment eft  un  peu  verdâtre  :  fes  yeux  font  noirs  &  les  an- 
neaux de  fon  ventre  ont  chacun  une  bande  plus  pâle.  Ses 
pattes  font  d'une  couleur  plus  claire  que  le  refte  du  corps  ; 
celles  de  devant  font  beaucoup  plus  longues  que  les  autres. 
Sous  le  corcelet ,  eft  une  bofle  ou  groffe  appendice  fituée 
entre  la  première  ôc  la  féconde  paire  de  pattes.  Les  aîles 
couchées  fur  le  corps  de  l'infeÊle  font  blanches  &  tranfpa- 
rentes ,  avec  un  point  noir  ou  brun  vers  leur  milieu  proche 
leur  bord  extérieur ,  formé  par  la  réunion  des  nervures.  Le 
mâle  a  fes  antennes  en  panaches  touffues  ,  ornées  de  quan- 
tité de  petits  poils  ,  &  de  plus  fa  queue  qui  eft  terminée 
par  deux  crochets  ,  déborde  fes  aîles  ,  &  il  la  porte  ordi- 
nairement relevée.  La  femelle  a  les  antennes  moins  char- 
gées de  poils  ,  &  fa  queue  qui  ne  déborde  pas  les  aîles 
n'eft  point  relevée. 

La  larve  qui  donne  cet  infefte  ,  eft  longue ,  rouge ,  coni- 
pofée  de  douze  anneaux  ,  avec  une  queue  divifée  en  deux 
&  comme  fourchue.  Elle  a  deux  pattes  proche  la  tête 
&  deux  autres  avant  la  queue  ,  fans  crochets  ,  mais  feule- 
ment couronnées  de  poils  ,  &  outre  cela ,  à  lavan^ernier 
anneau  de  fon  corps ,  on  voit  quatre  appendices  filiformes 
plus  longues  que  les  pattes.  Cette  larve  fe  trouve  dans 
l'eau  des  étangs  6c  des  ruiffeaux  ,  où  elle  forme  dans  la 
terre  &  dans  la  glaife  de  longs  tuyaux  ,  dans  lefquels  elle 
fe  métamorphofe  ,  &  d'où  fort  la  tipule  ,  qui  dans  le 
moment  de  fa  naiffance  eft  d'un  beau  vert,  mais  qui  brunit 
enfuite.  L'infetle  aîlé  fe  trouve  partout  ,  mais  fur -tout 
dans  les  endroits  aquatiques. 

17.  T  I  P  U  L  P^fufca  ,  abdomine  anterlus  viridi.  Llnni 
faiin.fuec.  n,   113(5. 
Tome  IL  B  b  b  b 


^62  Histoire     abrégée 

hinn.fyjt.  nat,  ed'it.  io,p.  587,  n,  10,  Tipula  virefcens  ,  alis  îmmaculatîs ,  pe- 
dibus  anticis  longiffimis. 

La  tipule  brune  à  ventre  de  couleur  verte  en  devant. 

Lon^  ueur  i  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  &  la 
groiïeur.  Le  ventre  dans  la  plupart  eft  cylindrique,  long 
&  mince  comme  un  filet,  du  moins  dans  les  mâles.  Tout 
l'infede  eli  brunà  l'exception  du  ventre  qui  eft  verr^encore 
les  trois  derniers  anneaux  &  quelquefois  les  quatre  der- 
niers font-iJs  bruns.  Les  aîles  font  tranfparentes  fans  ta- 
ches ni  points  ôc  couchées  fur  le  ventre.  Les  pattes  font 
blanchâtres  avec  un  peu  de  noir  aux  articulations  ;  celles 
de  devant  font  fines  &  très-longues.  Les  antennes  font 
en  plumet  ou  panache, du  moins  celles  du  mâle. On  trouve 
cet  infecte  très-communément  dans  les  bois  fur  les  feuilles 
des  arbres  ,  &  même  il  vient  dans  les  maifons  fur  les 
vitres  des  fenêtres. 

1 8.  T  I  P  U  \^  K pedibus  anticis  maximis  antenniformihus 
motatoribus  ,  annuLo  albo.  Linn,  fauii.  Juec.  n.  i  137. 

LJnn.fyJl.  nat.  edit.  10  ,  p.  587  ,  n.  ii.  Tipula  motatrix. 

Frifch.  germ.  1 1  ,  p.  7  ,  t.  1 3 .  Culex  luteo-viridis ,  pedibus  antenniformibus. 

La  tipule  CL  pattes  en  forme  d'antennes ,  ornées  dun  anneau. 

blanc^ 
Longueur  Tligne,     Largeur  |  ligne. 

La  couleur  de  cette  tipule  varie  :  les  unes  font  d^un  vert 
clair ,  les  autres  d'une  couleur  rouge  pâle  comme  cou- 
leur de  chair ,  avec  différentes  taches  noires.  Le  deffus  de 
fon  corcelet  a  trois  bandes  noires  longitudinales ,  dont  les 
deux  latérales  font  plus  longues  que  celle  du  milieu.  Les 
pattes  font  noires,  mais  une  partie  du  milieu  des  jambes 
eft  blanche  &  forme  une  efpéce  d'anneau  long.  Les  pat- 
tes de  devant  font  fort  longues,  &  lorfque  l'infeÊle  eft  po- 
fé  ,  il  les  tient  en  l'air  &  les  agite  comme  des  antennes. 
Les  antennes  beaucoup  plus  courtes  que  ces  pattes ,  for- 


DES     Insectes.  ^63 

ment  un  plumet  orné  de  beaucoup  de  poils ,  du  moins 
dans  les  mâles.  On  trouve  cette  tipule  dans  les  bois  ÔC 
les  prés ,  ôc  fa  larve  vient  dans  l'eau.  Sa  grandeur  varie 
beaucoup. 

I  n.  T  I  P  U  L  A  pedlhiis  anticis  maximis  antenniformlBus 
motatoribus  immaculatis. 

a.  Corporeviridi,  _  •   •      1 

b.  Corporefufco  yabdomine  annuâs  pallidis  octo. 

Reaum.  vif.  tom.  3  ,  tab.  14 ,  /.  1 1  —  ï4. 

La  tipule  à  pattes  en  forme  d^ antennes- fans  anneaux. 

Longueur  1  §  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Nous  avons  deux  variétés  de  cette  efpéce  ,  qui  pour- 
roient  même  faire  deux  efpéces  différentes  ,  il  leur  gran- 
deur permettoit  d'appercevoir  diftinaement  toutes  leurs 
différences. 

La  première  a  le  corps  tout  vert  &  les  yeux  noirs  : 
fur  fon  corcelet  il  y  a  trois  bandes  longitudmales  d  un 
jaune  rougeâtre  i  elle  approche  beaucoup  de  l'efpéce  pre- 

cédente. 

La  féconde  un  peu  plus  grande  que  l'autre ,  eft  toute 
brune  ,  avec  huit  anneaux  ou  bandes  tranfverfes  pales 
fur  le  ventre ,  &  trois  bandes  longitudinales  noirâtres 
fur   le  corcelet.  Ses  pattes   font  plus    pâles    que    fon 

corps.  ^    ,  - 

.  Toutes  deux  ont  les  pattes  de  devant  très-longues ,  & 
lorfqu  elles  font  pofées  ,  elles  les  tiennent  en  l'air  &  les 
agitent  comme  des  efpéces  d'antennes.  Toutes  deux  ont 
un  petit  point  noir  fur  le  milieu  de  l'aile  ,  près  le  bord 
extérieur ,  formé  par  la  jondion  de  deux  nervures,  com- 
me dans  l'avant-derniere  efpéce.  Eniin  dans  toutes  les 
deux  ,  les  antennes  des  mâles  forment  de  beaux  plumets. 
On  les  trouve  avec  l'efpéce  précédente. 

La  larve  de  la  dernière  des  deux  eft  rouge,  &  fe  rencontre 
dans  l'eau.  Elle  habite  dans  une  efpéce  de  coque  brune  faite 

Bbbb  \] 


5<?4  Histoire     ABRÉoéE 

de  foie ,  au  moins  pour  la  plus  grande  partie.  Cette  coque 

a  la  figure  d'un  fufeau  renflé  dans  fon  milieu. 

20.  TIPULA  pedibus  albis  annulis   ni  gris ,  a/is  albis 
cinereo  maculatis. 

Jjinn.  faun.  fuec.  n-  1139.  Tipula  pedibus  albis,  annulis  novem  nigricantibus 

alis  albo  cinereoque  maculatis. 
L'inn.  fyft.  nat.  edit.  io,p.  587  ,  n.  i4.  Tipula  monilis. 

JLa  tipule  à  pattes  at arlequin, 

Longu.ur  i  j  ligne.    Largeur -^  ligne. 

Sa  couleur  eft  noire ,  mais  fes  pattes  font  blanches  avec 
des  anneaux  noirs  qui  les  entrecoupent  très- joliment.  Ces 
anneaux  font  aux  articulations  &  au  milieu  de  chaque 
partie  des  pattes  ,  comme  de  la  cuifle  ,  de  la  jambe ,  ôcc. 
ce  qui  fait  aifément  reconnoître  cette  efpéce.  Les  ailes 
font  blanches  avec  un  point  marginal  noir,  &  des  taches 
cendrées  aiïez  grandes.  On  trouve  cette  tipule  dans  les 
prés   &  furies  fenêtres  des  maifons. 

21.  TIPULA  viridis ,  alis  albis  immaculatis.  Linn, 
faun.  fuec.  n.  i  i-^o. 

La  tipule  verte  à  ailes  blanches  fans  taches  ni  points. 

•Longueur  1  ^  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Ses  yeux  font  noirs.  La  couleur  de  fon  corps  eft  d'un 
vert  jaunâtre,  &  le  ventre  eft  d'un  très-beau  vert,  ainfi 
que  les  pattes  qui  font  fort  longues ,  fur-tout  celles  de 
devant.  Les  aîlesfont  blanches  ,  fans  taches  ni  points,  & 
l'animal  les  tient  couchées  fur  fon  ventre.  Les  articula- 
tions des  pattes  font  noirâtres  &  les  antennes  du  mâle 
forment  de  beaux  plumets. 

Les  femelles  font  différentes  :  elles  font  plus  courtes 
des  deux  tiers,  plus  ramaffées  ,  &  d'une  couleur  jaunâtre. 
Les  antennes  font  courtes ,  &  ne  font  prefque  pas  char- 
gées de  poils. 

Cette  petite  tipule  eft  commune  par-tout. 

22.  TIPULA  viridis  j  alarumfafcia  tranferfafafca* 


DES    Insectes.  >g^ 

jLa  tipule  verte  à  bande  tranjverje  fur  les  aîUs. 

Longueur  i  -j  ligne.    Largeur  \  ligne. 

Son  corcelet  &  fes  pattes  font  d'un  vert  jaunâtre  ,  & 
fon  ventre  eft  d'un  vert  plus  clair.  Il  eft  plus  gros  ,  plus 
court ,  ôc  moins  en  filet  que  dans  les  efpdces  précéden- 
tes. Les  aîles  plus  longues  que  le  ventre ,  font  chargées 
vers  leur  milieu  d'une  bande  tranfverfe  un  peu  brune  6c' 
afTez  large ,  ce  qui  fait  a.ifément  reconnokre  cette  efpéce. 
Les  antennes  forment  fur  la  tête  des  mâles ,  de  très-beaux 
plumets. 

25.  TIPULAyZç/ca;  alis  albidls  ,  piincio  quadruplicl 
fujco. 

Reaum.  inf.  tom,  ^  ,  tah.  f  ,jîg.  omnes. 

La  tipule  brune  à  quatre  points  bruns  Jiir  les  ailes. 
Longueur  i  j  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Le  mâle  de  cette  efpéce  eft  tout  brun  ;  fon  corcelet  eft 
gros  ôc  fon  ventre  allongé  en  filet.  Ses  pattes  feules  font 
plus  pâles  ÔC  leurs  articulations  font  brunes.  Ses  anten- 
nes forment  des  plumets  toufl^us. 

La  femelle,  plus  courte  ôc  plus  grotte ,  n'a  que  deux 
tiers  de  ligne  de  long:  elle  eft  d'une  couleur  plus  claire; 
fon  corcelet  feulement  eft  chargé  de  trois  raies  longitu- 
dinales brunes,  ôc  les  jointures  des  pattes  font  d'un  brun 
foncé.  Ses  antennes  font  courtes  ôc  très-peu  velues. 

Les  deux  fexes  ont  les  aîles  blanches  avec  quatre  points 
bruns  fur  chaque  aîle  ,  quoique  la  figure  de  M.  de  Reau- 
mur  n'en  marque  que  trois.  Un  de  ces  points  eft  en  haut, 
un  autre  en  bas  ,  ôc  il  y  en  a  fur  la  même  ligne  au  milieu , 
deux  autres  de  forme  quarrée  ,  dont  l'un  eft  proche  le 
bord  intérieur  ,  l'autre  près  le  bord  extérieur  de  l'aile. 
Cette  jolie  tipule  fe  trouve  fouvent  aux  vitres  des  fe- 
nêtres. 

Sa  larve  vient  dans  l'eau  :  elle  eft  rouge  ôc  rettemble 
à  un  ver  qui  a  en-devant  deux  efpéces  de  bras ,  ôc  pof- 


^66  Histoire    abrégée 

térieurement  quatre  cordons  j  dont  deux  partent  du  der- 
nier anneau  ôc  deux  de  l'avant-dernier.  Cette  conforma^ 
tion  finguliére  a  fait  nommer  ces  larves  par  M.  de  Reau- 
mur ,  vers  polypes. 

24.  T  I  P  U  L  A  fufca  ,  alis  albls  fufco  redculatis» 
Planch.  15? ,  fig.  2. 

La  tipule  à  ailes  réticulées. 

Longueur  i  5  ligne. 

Sa  couleur  eft  brune  par-tout,  mais  les  mâles  ont  quel- 
ques taches  pâles  fur  le  corcelet,  &  les  bords  des  anneaux 
de  leur  ventre  font  d'une  couleur  un  peu  plus  claire  ,  ce 
que  n'ont  point  les  femelles  qui  font  par-tout  du  même 
brun.  Celles-ci  font  plus  courtes  &  plus  groiïes  que  les 
mâles  ,  &  elles  ont  leurs  antennes  en  filets ,  tandis  que 
les  mâles  les  ont  en  plumets.  Dans  les  deux  fexes  les  ailes 
font  réticulées  de  brun ,  &  ce  refeau  brun  étant  large  ,  le 
blanc  du  fond  de  l'aîle  forme  des  efpéces  de  taches  blan- 
ches ifolées.  La  couleur  brune  des  ailes  eft  plus  foncée 
dans  les  femelles  que  dans  les  mâles. 

La  larve  de  cet  infetle  vient  dans  l'eau.  Elle  eft  grife  , 
mince  ?  longue  de  près  de  trois  lignes ,  &  on  voit  à  fa 
queue  quatre  aigrettes  de  poils ,  dont  deux  aux  côtés  qui 
partent  du  corps  même  ,  &  deux  tout  au  bout,  portées 
fur  des  pédicules.  Sa  nymphe  court  aufti  affez  vivement 
dans  l'eau.  Elle  reflemble  à  celle  du  coufin,  ayant  com- 
me elle  ,  vers  le  derrière  de  la  tête,  deux  petits  cornets 
qu'elle  applique  fouvent  à  la  furface  de  l'eau  ,  pour  pom- 
per l'air.  Elle  eft  compofée  de  neuf  anneaux  ,  &  fa  queue 
fe  termine  par  une  efpéce  de  nageoire  barbue  6c  velue. 

2).  TIPULA  Jiijca  y  alis  albis  immaculatis. 

La  tipule  hrune  a  ailes  blanches. 
Longueur  t  j  ligne.    Largeur  5  ligne. 

Elle  eft  toute  brune  ôc  allongée.  Ses  pattes  de  devant 


DES    Insectes.  ^^j 

font  fort  longues.  Ses  antennes  forment  de  beaux  plu- 
mets ,  &  fes  ailes  font  blanches  fans  aucune  tache. 

25.  TIPULA  atra  ,  a/is  niveis. 

La  tipule  noire  à  ailes  blanches. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Le  mâle  de  cette  petite  efpëce,  eft  allongé  comme  les 
précédens  ,  avec  le  ventre  mince  &  en  filet.  Sa  couleur 
eft  par-tout  d'un  noir  matte.  Ses  antennes  forment  de 
beaux  plumets.  Ses  aîles  font  d'un  blanc  laiteux ,  qui  fe 
fait  d'autant  plus  remarquer  ,  que  fon  corps  eft  fort 
noir. 

La  femelle  eft  trèsdifFe'rente  ,  &  il  faut  les  avoir  vus 
accouplés  enfemble  ,  pour  n'en  pas  faire  une  autre  efpé- 
ce.  Elle  eft  courte ,  grofle  ,  de  couleur  jaune  avec  les 
yeux  noirs.  On  trouve  cette  tipule  par-tout  dans  les  bof- 
quets  des  jardins. 

zj.  TIPULA  luteofufcoque  variegata  tpedibus  ni  gris ^ 
tibiis  albis. 

La  tipule  à  pattes  noires  éC  jambes  blanches. 
Longueur  i  \  ligne.  Largeur  f  ligne. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  jolies  que  nous  ayons. 
Sa  tête  eft  jaune  avec  un  peu  de  brun  en-deffus^ôc  fes 
yeux  font  noirs.  Son  corcelet  a  en-deffus  quatre  taches 
brunes,  une  en  devant ,  une  en  arrière  ôc  une  fur  chaque 
côté  ;  toutes  les  quatre  font  affez  grandes  &  ne  laifTent 
entr'elles  qu'un  médiocre  intervalle  jaune.  Le  defibus  du 
corcelet  eft  jaune.  Le  ventre  a  alternativement  des  ban- 
des jaunes  ôc  brunes  ,  mais  qui  ne  font  pas  à  égale  diftan- 
ce.  Les  pattes  font  noires  ,  mais  les  jambes  ,  du  moins 
dans  leur  milieu  ^  font  d'un  beau  blanc.  Les  aîles  n'ont 
point  de  taches,  ôc  les  antennes  du  mâle  forment  des 
plumets. 

On  trouve  communément  cette  tipule  dans  les  jardins 
&  les  bois. 


5(58  Histoire     abrégée 

28.  TIPULA  atro-fufca ,  ails  nigris  )  abdomine  conlco 
acuto. 

■  La  tipule  noire  à  ailes  noires. 

Longueur  i  \  ligne-    Largeur  §  Ligne. 

Cette  efpéce  eft  d'un  noir  brun  &  niatte.  Ses  ailes  font 
auffi  noirâtres.  Elle  eft  afTez  grande.  Ses  antennes  font 
filiformes  ,  nullement  barbues  6c  approchent  de  celles 
du  bibion  ,  mais  elles  font  toutes  d'une  venue,  &  trois 
fois  plus  longues  que  la  tête.  Cet  infeue  a  le  ventre  gros , 
conique;  terminé  en  point^e.  A  la  première  viJe,  il  reffem' 
ble  à  une  mouche.  On  le  trouve  dans  les  endroits  humir 
des  des  maifons  &  dans  les  jardins  proche  les  murs  hu- 
mides ,  expofés  au  nord.  Le  mâle  eft  moitié  plus  petit 
que  fa  femelle. 

B  I  B   I   O.  Tipulx  fpec.  linn. 

LE    BIBION. 

Antennœ  taxiformes  per~  Antennes  en  if,  perfoliées, 
foliatœ  ,  capite  vix  Ion-  prefqu'aufli  courtes  que  la 
giores.  tête. 

Os  tentaciiUs  incurvis  articii-  Bouche  accompagnée  de  bar- 
latis.  billons  recourbés  &  articulés. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Le  bibion  eft  appelle  dans  quelques  Ouvrages, /a  wou- 
c^e  dt  Saint  Marc  ;  probablement  parce  que  l'on  apper- 
çoit  quelquefois  de  très-bonne  heure  au  printems  ,  vers 
le  tems  de  la  fête  de  Saint  Marc,  quelques  efpéces  de 
ce  genre  qui  font  fort  hâtives.  Ce  genre  avoir  été  con- 
fondu jufqu  à  préfenc  avec  celui  des  tipules ,  auquel  il 
reflemble  à  la  vérité  pour  la  conformation  de  fa  bouche 
qui  eft  accompagnée  de  longs  barbillons  recourbés  ôc  com- 
pofés  de  pluiieurs  pièces  articulées  enfemble  ,  pjécifé- 
xîient  comme  dans  les  tipules  ,  dont  il  diffère  beaucoup 
par  la  forme  de  fes  antennes.  Ces  dernières,  dans  les 

bibionsj 


D  E  s     I  N  s  E  C  T  E  s.  ^($p 

fcibions  font  très-courtes,  fouvcnt  à  peine  auflî  longues 
que  la  tête,  &  de  pius  elles  font  compofe'es  d'anneaux 
courts ,  grenus  ,  enfilés  les  uns  dans  les  autres  ,  ôc  repré- 
fentant  en  quelque  façon  ces  anciens  ifs  découpés  par  ar- 
ticles ,  dont  on  ornoit  autrefois  les  jardins.  Outre  ce  ca- 
radere  qui  éloigne  ce  genre  de  celui  des  tipules ,  les  bi- 
bions  ont  encore  un  port  tout-à-fait  différent  de  celui 
de  ces  infeftes  :  ils  font  plus  gros  ,  moins  éfilés ,  leurs  ai- 
les font  larges  ,  courtes  &  affez  femblables  à  celles  des 
mouches. 

C'eil  dans  les  bouzes  de  vaches  &  dans  la  fange ,  qu'on 
rencontre  les  larves  de  ces  infedes.  Ces  larves  ,  différen- 
tes de  celles  de  la  plupart  des  infedes  de  cette  fedion , 
reffemblent  à  des  efpéces  de  vers  allongés.  Elles  ont  une 
petite  tête  écailleufe,&  leur  corps  compofé  d'anneaux  eft 
hériffé  de  quelques  poils,  ce  qui  leur  donne  l'air  de  peti- 
tes chenilles.  Audi  les  ai-je  pris  d'abord  pour  les  chenilles 
de  quelque  phalène.  Les  ftigmates  de  ces  larves  font  auffi 
femblables  à  ceux  des  chenilles  ;  ils  font  fimples  ,  pofés 
fur  les  côtés  des  anneaux ,  peu  apparens,  &  ces  infedes 
n'ont  point  les  deux  grands  ftigmates  poftérieurs  qu'on 
remarque  dans  les  larves  des  mouches  ôc  des  tipules.  Je 
ne  fais  fi  ces  larves  en  groffiffant,  changent  plufieurs  fois 
de  peau ,  comme  les  chenilles  ôc  beaucoup  d'autres.  Mais 
lorfqu'elles  veulent  fe  métamorphofer ,  elles  la  quittent 
entièrement ,  ôc  l'on  voit  pour  lors  la  nymphe  qui  eft 
molle  ôc  dans  laquelle  on  reconnoît  affez  bien  plufieurs 
des  parties  qui  doivent  compofer  le  corps  de  l'infede 
parfait. 

Lorfque  cet  infede  eft  forti  de  fon  état  de  nymphe,on 
le  voit  voltiger  dans  les  jardins  ôc  fouvent  dans  les  mai- 
fons.  Son  vol  eft  lourd  6c  il  eft  très-aifé  à  prendre.  Par- 
mi les  efpéces  de  ce  genre,  il  y  en  a  quelques-unes  qui 
offrent  des  particularités  remarquables.  Le  bibion  rouge 
de  faint  Marc  eft  fingulier  en  ce  que  le  mâle  ne  reffemble 
point  du  tout  à  fa  femelle.  Celle-ci  a  le  corcelet  rouge  ÔC 

Tome  II,  C  c  c  c 


5'7o  Histoire     abrégée 

le  ventre  jaunâtre,  elle  eft  grofTe  ,  large  ôc  liffe,  tandis 
que  le  mâle  eft  plus  éfilé  ,  tout  noir  &  velu.  Je  ne  me 
ferois  jamais  imaginé  gue  ces  deux  individus  ne  différaf- 
fent  que  par  le  fexe.fi  je  ne  les  avois  trouvés  très-fréquem- 
ment accouplés  enlemble.  Les  deux  bibions  à  ailes  fran- 
gées font  très-jolis  6c  méritent  d'être  examinés  de  près  , 
pour  découvrir  la  fineffe  &  la  délicateffe  de  leurs  parties  , 
que  leur  petitefle  ne  permet  pas  d'abord  d'nppercevoir.Ces 
petits  infeâies  courts  &  ramailésjont  de  très- jolies  antennes 
&  leurs  aîles  paroifient  déméfurément  grandes  &  larges 
pour  lé  petit  volume  de  leur  corps.  Ces  ailes  vues  de 
prèsjfont  également  bordées  d'une  belle  &  grande  frange 
de  poils  qui  eft  admirable. 

1.  B  I  B  I  O  atro-fufcus  ,  pedlbus  livid'is  ,  alarum  punclo 
marginall  fujco. 

Le  bibion  noir  à  pattes  jaunâtres  SC  point  marginal. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  couleur  eft  d'un  noir  brun  matte  &  nullement  bril- 
lant: l'infetle  eft  très-peu  velu.  Ses  pattes  font  d'une  cou- 
leur jaune  livide.  Ses  cuifles,  fur-tout  les  antérieures,  font 
greffes. Les  aîles  un  peu  brunes,  font  chargées  d'un  point 
marginal  noirâtre.  Ses  antennes  font  de  la  moitié  de  la 
longueur  de  fa  tête.  Il  y  a  quelques  différences  entre  le 
mâle  &la  femelle.  Celle-ci  eft  prefque  brune  en-deffous, 
au  lieu  que  le  mâle  eft  tout  noir  :  le  mâle  a  les  cuiffes  noi- 
res &  le  refte  des  pattes  plus  foncé  pour  la  couleur ,  que 
dans  la  femelle  qui  a  toutes  les  pattes  &  même  les  cuiffes 
d'un  jaune  livide  plus  clair. 

2.  B  I B I  O  ater  hirfutus  ,  alis  albis  margine  exteriore 
nigro. 

Linn.faun.fuec.  n.  ii4f.TîpuIa  atra  oblonga  Iiirta,  alis  nigricantibus. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,;?.  588  ,  n.  x9.  Tipula  febrilis. 

ASl.  Upf.  1 73 6  ,  p.  3  3  5  /!.  <  t.  Mufca  oblonga  atra  hirfuta  ,  alis  fufcis  incum- 

bentibus  ,  pedibus  nigris. 
Pedv.  gaioph.  iz  ,  r.  14  ,  /.  4.  Mufca  oblonga  nofiias  nigra. 


DES    Insectes.  5:71 

Coed.  helg.  i  ,p.  51  ,  t.  6. 

Lift.  Goed.  160  ,  t.  108. 

Reaum.  inj.  tom.  5  ,  tah,  8  ,jig.  1,1,3. 

Le  hibion  de  fa'uit  Marc  ,  noir. 

Longueur  4  5  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Ce  bibion  eft  aflez  long ,  tout  noir  &  un  peu  velouté. 
Il  porte  ,  comme  le  fuivant ,  fes  aîles  croiiées  fur  fon 
corps.  Elles  font  blanches ,  tranfparentes  ,  &  leur  bord 
extérieur  eft  plus  épais  ôc  noir.  Le  mâle  ôc  la  femelle  font 
de  même  couleur,  feulement  la  femelle  a  le  ventre  plus 
gros  &  plus  court.  Ce  bibion  s'envole  difficilement  ,  àc 
fe  laiffe  aifément  prendre.  On  le  trouve  communément 
au  commencement  de  l'été  fur  les  arbres. 

-5.  B  I  B  I  O  a/is  albis  margine  exteriore  nigro  ,  thorace 
abdomineque  rubris.  Planch.  ip  ,  fig.  5. 

Linn.faun.  fuec.  n.  1 147.  Tipula  alis  albis  ,  margine  exteriore  nigris ,  thorace 

abdomineque  rubro. 
Linn.  Çyft.  nat.  edit.  10,  p.  5S8,m.  51.  Tipula  hortulana. 
A6l.  Upf.  1736  ,  p.  il,  n.  61.  Mufca  corpore  rubro  ,  capite  pedibufque  nigris, 

alis  albidis  margine  exteriore  nigro  cum  punfto. 
Reaum.  inf.  tom.  ^  ,tab  7  ,fig.  7  ,  8,9,  10.  Mouches  de  faint  Marc. 

le  bibion  de  faint  Marc ,  rouge. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  tête ,  fes  pattes  &  fes  antennes  font  noires.  La  tête 
eft  fort  petite  &  les  antennes  font  encore  plus  courtes 
que  la  tête.  Le  corcelet  eft  rouge  ôc  lifTe,  &  le  ventre  eft: 
plus  jaunâtre.  A  la  jondion  du  ventre  &  du  corcelet,  il  y 
a  un  peu  de  noir.  Les  aîles  font  d'un  tranfparent  un  peu 
brun,  &  ont  leur  bord  extérieur  épais  ôc  noir.  Celles  que 
nous  venons  de  décrire  font  les  femelles. 

Leurs  mâles  font  tout  noirs  ôc  tout-à-fait  femblables 
aux  bibions  de  l'efpéce  précédente  ,  fi  ce  n'eft  qu'ils  font 
plus  petits  ôc  qu'ils  ont  les  cuiffes  de  devant  plus  groffes. 
Sans  cela  on  les  regarderoit  comme  une  fimple  variété 
plus  petite  de  l'efpéce  ci-deffus  ;  mais  l'accouplement 
fait  voir  qu'on  ne  doit  pas  les  confondre ,  quoiqu'ils  leur 

C  c  c  c  ij 


yy*  Histoire     abrogée 

reffemblent  beaucoup  &  qu'ils  différent  confidérablement 

de  leurs  femelles. 

Les  larves  de  ces  bibions  fe  trouvent  dans  les  bouzes 
de  vache. 

4..   B  I  B  I  O   aiis  deflexis  cinereis  ,  ovato-lanceolatis  , 
ciliaùs,  immaculalis. 

Z,inn.faun.fuec.  n.  ii48.Tipulaalis  deflexis  cinereis  ovato-lanceolatis  ciliatis» 
Linn.  fyft.  nat.  edit,  10  ,  p.  î38  ,  n.  ji.  Tipula  phalajnoides. 
A61.  Upf.  1736  ,  p.  3  I  ,  n.  I  j.  Cule.x  alis  deprcflis  margine  villolîs. 
frifch-  germ.  11 ,  p.  6  ,  t.  11.  Culex  parvus  cinereus  ,  alis  pendulis. 
Leuwenhoec.  epijl.  i6?i ,jun.  24,  p.  473  ,/.  i ,  3. 

JLe  bibion  à  ailes  frangées  SC  fans  taches. 

Longueur  j  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  noirâtre  ;  fes  aîles  font  de  couleur  un 
peu  cendrée,  flriées  de  veines  longitudinales,  plus  lon- 
gues du  double  que  le  corps  de  Tinfeèle  ,  en  forme  de 
fer  de  pique  &  frangées  finement  par  tous  leurs  bords. 
L'animal  les  porte  pofées  latéralement  un  peu  en  toit , 
à  peu  près  comme  les  phalènes.  Les  antennes  un  peu 
plus  longues  que  la  tête,  font  compofées  de  onze  articles 
demi-circulaires,  enfilés  comme  des  grains  de  chapelet 
par  un  petit  fil  très-mince. 

On  trouve  très-communément  ce  petit  bibion  dans  les 
endroits  humides ,  renfermés ,  &  le  long  des  murs  des 
latrines. 

5".  B  I  B  I  O  aiis  deflexis  cinereis ,  ovato-lanceolatis  j 
ciliatis ,  nebulofo-maculatis . 

Le  bibion  à  aîles  frangées  éC  couvertes  de  taches  nébii- 
leufes. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  §  ligne. 

Il  reffemble  tout- à  fait  au  précédent  pour  la  forme  &: 
les  couleurs  ,  il  eft  feulement  un  peu  plus  grand  ,  &  fes 
aîles  frangées  à  leur  bord ,  ont  des  taches  tranfverfes ,  né- 
buleufes ,  noirâtres.  Ces  taches  des  aîles  paroiiîent  for- 


DES  Insectes.  yyj 

tn^es  de  petits  poils  ,  ou  de  petites  écailles  à  peu  près 
comme  celles  des  papillons  ,  car  elles  s'en  vont  aifément 
en  frottant  l'aile.  On  trouve  cet  infede  fur  les  arbres 
dans  les  bois  touffus  oc  couverts. 

C  U  L  E  X. 

LE     COUSIN. 

Antenncepectinattti^mari-       Antennes  pe£linées  (  en 
hus  plumojce.  )  panache  dans  les  mâles.  ) 

OsJîphoneJlUfonnL  Bouche  formée  par  un  tuyau 

mince  &  filiforme. 
Ocelli  nulU.  Point  de  petits  yeux  lifles. 

Le  genre  des  coufins  eft  très-aifé  à  reconnpître  par  le 
concours  des  deux  caractères  que  nous  donnons.  De  tous 
ceux  de  cette  feûion  ,  il  n'y  a  que  le  genre  des  tipules 
qui  ait  les  antennes  peûinées  ,  mais  leur  bouche  eft  très- 
différente  de  celle  des  coufins  qui  ont  une  trompe  mines 
ôc  très-érilée.  Auffi  les  coufins  font  ils  affez  généralement 
connus  ;  ils  ne  font  confondus  qu'avec  les  petites  tipules 
culiciformes  qui  leur  reffemblent  pour  le  port  6c  la  figure 
extérieure.  Tout  Naturalifte  évitera  aifément  cette  erreur^ 
en  examinant  avec  un  peu  de  foin  la  bouche  des  uns  & 
des  autres. 

Il  y  a  peu  de  genres  qui  ayent  été  examinés  avec  au- 
tant d'attention  j  &  dont  on  ait  décrit  les  manoeuvres  avec 
autant  d'exaûitude  que  celui  des  coufins.  Swammerdam» 
M,  de  Reaumur  &  plufieurs  autres  auteurs  fe  font  plus  à 
décrire  dans  le  plus  grand  détail ,  toutes  les  métamorpho- 
fes  du  coufin,  qui  font  très-finguliéres  ;  ils  ont  donné  fon- 
hiftoire  fort  au  long ,  &  l'ont  accompagnée  de  figures  ,  la 
plupart  très-exa£tes.  Nous  nous  bornerons  donc  à  don- 
ner le  précis  de  Phiftoire  d'un  genre  qui  eft  déjà  fort 
connu. 

La  larve  du  coufin  fe  tcouve  dans  l'eau  &  fur-tout  dans 


571  Histoire    abrégée 

les  eaux  dormantes  &  tranquilles.  Les  réfervoirs  ,  les 
baquets  que  l'on  tient  dans  les  jardins  ,  en  font  ordinai- 
rement remplis.  Cette  larve  £ftcompofée  de  neuf  anneaux 
en  tout ,  fans  compter  fa  tête.  A  la  tête ,  on  remarque  deux 
yeux  ,  deux  mâchoires  aiguës  &  plufieurs  aigrettes  de 
poils.  Le  premier  anneau  qui  fuit  la  têtejeft  beaucoup 
plus  gros  que  les  autres.  Ceux  qui  fuivent,  font  plus  petits 
&  vont  toujours  en  diniinuant  de  groffeur  jufqu'au  der- 
nier. De  ce  dernier  anneau  ,  part  un  tuyau  long,  évafé  & 
frangé  par  le  bout.  C'ell  une  efpéce  de  ftigmate ,  un  tuyau 
par  lequel  cet  infe£le  refpire  &  pompe  l'air.  Pour  cet 
ufage  ,  l'infeÉte  s'élève  vers  la  furface  de  Feau  ,  &  y  appli- 
que le  bout  frgngé  de  fon  tuyau  qui  a  une  libre  commu- 
nication avec  l'air  extérieur ,  tandis  que  le  re(!e  de  fou 
corps  eft  plongé  dans  l'eau  la  tête  en  bas.  On  voit  très- 
fouvent  l'infedie  tranquille  dans  cette  pofturej  6c  fi  on 
l'examine  fans  agiter  l'eau  ,  on  apperçoit  de  tems  en 
tems  fes  excrémens  fortir  de  l'ouverture  de  l'anus  qui 
eft  au  dernier  anneau  du  côté  oppofé  au  tuyau.  Dès  qu'on 
agite  l'eau ,  cette  petite  larve  fe  précipite  au  fond  en  fai- 
fant  des  zig-zags  &  nageant  avec  la  plus  grande  agilité. 
Cette  larve  fe  nourrit  de  monocles  ôc  autres  petits  infec- 
tes aquatiques. 

Lorfqu'après  avoir  changé  plufieurs  fois  de  peau ,  elle 
eft  parvenue  à  fa  grofl"eur ,  qui  ne  va  qu'à  deux  ou  trois 
lignes  de  long  tout  au  plus,  elle  fe  change  en  nymphe. 
Pour  cet  effet ,  elle  fe  dépouille  entièrement  de  fa  peau, 
qui  fe  fend  d'abord  à  l'endroit  du  plus  gros  anneau  dont 
nous  avons  parlé  ,  &  dans  ce  dépouillement ,  elle  perd 
fon  tuyau  poftérieur  ,  par  lequel  elle  refpiroit.  Mais  au 
lieu  de  ce  tuyau  ,  la  nymphe  qui  fort  de  la  larve,  en 
acquiert  deux  autres  placés  à  fa  partie  antérieure. 

Cette  nymphe  eft  des  plus  finpulieres.  Sa  partie  anté- 
rieure qui  eft  beaucoup  plus  groffe  que  le  refte  de  fon 
corps,  eft  tellement  recourbée,  que  fa  tête  femble  rentrer 
en-devant  dans  la  poitrine,  &  que  c'eft  le  dos  du corcelet 


DES    Insectes.  yy^ 

qui  fe  trouve  faire  la  partie  la  plus  élevée  du  corps.  Qu'on 
imagine  un  homme  qui  auroit  la  tête  ,  le  col  ôc  le  haut 
des  épaules  courbés  en-devant ,  de  façon  que  fon  vifage 
fût  collé  contre  fa  poitrine,  ôc  que  fes  épaules  fiffent  le 
haut  de  fon  corps  :  telle  eft  à  peu  près  la  figure  de  la  nym- 
phe du  coufin.  Du  dos  du  corcelet  qui  fait  le  haut  de  fon 
corps  ,  partent  deux  ftigmates  allongés  ,  deux  tuyaux  ref- 
piratoires  évafés  par  leur  ouverture ,  comme  des  efpéces 
de  cornets.  Le  relie  de  fon  corps  eft  compofé  d'anneaux 
qui  vont  en  diminuant  vers  le  bout  ôc  dont  le  dernier  fe 
termine  en  une  efpéce  de  queue  applatie  qui  fert  à  la 
nymphe  à  nager  ôc  à  courir  dans  l'eau.  Cette  nymphe 
eft  auOi  agile  que  fa  larve  ;  elle  a  aufîi  également  befoin 
de  refpirer  l'air  extérieur.  AufTi  elle  s'élève  fouvent  en 
haut  ôc  elle  approche  de  la  furface  de  l'eau  fes  deux  cor- 
nets aériens,  par  lefquels,  dans  cet  état,  elle  paroît  com- 
me fufpendue  j  reftant  tranquille  ôc  immobile.  Dès  qu'elle 
fent  le  moindre  mouvement  dans  l'eau  ,  elle  fe  précipite 
au  fond  par  le  moyen  des  anneaux  de  fon  ventre,  ôc  fur- 
tout  de  la  nageoire  de  fa  queue.  On  voit ,  quoiqu'un 
peuconfufément ,  dans  cette  nymphe  ,  les  antennes ,  les 
pattes  ,  en  un  mot  toutes  les  parties  de  l'infede  par- 
tait qui  en  doit  fortir.  Tant  qu'elle  refte  en  cet  état ,  elle 
ne  prend  point  de  nourriture ,  ôc  elle  n'en  a  pas  befoin 
quoiqu'elle  fe  donne  beaucoup  de  mouvement. 

Au  bout  de  huit  ou  dix  jours^on  voit  fortir  l'infefte  par- 
fait de  fa  nymphe.  Pour  opérer  ce  changement ,  la  nym- 
phe fe  tient  à  la  furface  de  l'eau.  Pour  lors  fa  peau  s'ou- 
vre dans  fa  partie  fupérieure  entre  les  deux  tuyaux  ref- 
piratoires  du  corcelet.  Alors  le  coufin  commence  à  déga- 
ger par  cette  ouverture  fa  tête  ôc  fon  corcelet,  enfuite  Tés 
pattes  de  devant  ,  à  l'aide  defquelles  il  tire  le  refte  de 
fon  corps  ,  s'appuyant  fur  fa  dépouille  qui  lui  fert  comme 
de  batteau  pour  le  foutenir  fur  l'eau.  Dès  qu^il  eft  tout-à- 
fait  forti ,  il  déployé  fes  ailes  avec  lefqudles  il  s'éloigne 
de  l'eau  qui  lui  devient-  aulïi  nuifible  qu'elle  lui  étoit  nér 


■^jfy  Histoire    abrégée 

ceflaire  auparavant.  Il  arrive  même  fouvent  que  des  cou- 
fins  à  moitié  fortis  de  leur  dépouille  de  nymphe  ,  font 
renverfés  parle  vent  ou  le  mouvement  de  l'eau,  &  qu'ils 
périflent  ainfi  noyés,  fans  avoir  pu  fe  dégager  tout-à-fait 
de  leur  enveloppe. 

L'infecte  parfait,  le  coufin  forti  de  fa  coque  fe  retire 
ordinairement  dans  les  bois  humides  ,  toujours  auprès  des 
eaux  où  il  doit  aller  dépofer  fes  œufs.  Sa  tête  eft  petite. 
On  y  remarque  les  yeux  ,  les  antennes  &  la  trompe.  Ses 
yeux  font  aîTez  grands  &  à  refeau  ;  mais  cet  inlette  n'a 
que  ces  deux  yeux  ;  on  n'apperçoit  point  fur  le  derrière 
de  fa  tête  ces  petits  yeuxlifies  que  nous  avons  remarqués 
dans  beaucoup  d'infeîtes,  &  qui  fe  trouvent  dans  pref- 
que  tous  ceux  de  cette  feftion.  Ses  antennes  font  aflez 
longues  :  celles  de  la  femelle  font  compofées  de  plufieurs 
articles  qui  fe  diftinguent  ôc  dont  chacun  donne  naiilan- 
c-e  à  quatre  poils  ,  deux  de  chaque  côté  ,  ce  qui  leur  don- 
ne la  figure  d'un  peigne  double.  Celles  des  mâles  font 
bien  plus  barbues  :  les  filets  des  côtés  font  plus  longs  & 
plus  nombreux  ,  enforte  qne  leurs  antennes  forment  une 
efpéce  de  plumet  ou  panache  très-belle.  La  trompe  qui 
part  du  devant  de  la  tête^  efl  fort  longue  ,  elle  égale  les 
deux  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Cette  trompe  efl:  com- 
pofés  de  plufieurs  pièces  aiguës,  fermes  &  très-fines  , 
renfermées  dans  un  étui  qui  paroît  lui-même  affez  délié. 
Outre  cet  étui ,  on  voit  encore  aux  côtés  de  la  trompe  , 
deux  efpéces  de  demi-fourreauxjqui  fe  joignant  enfemble, 
enveloppent  h  trompe  ôc  fon  étui.  Ces  demi-fourreaux, 
dans  les  femelles,  font  fimples  ,  &  ne  recouvrent  guères 
que  la  moitié  de  la  trompe  ;  mais  dans  les  mâles  ils 
égalent  ou  même  furpaffent  la  longueur  de  la  trompe  , 
&  fe  terminent  au  bout  par  de  belles  panaches  ou  houp- 
pes de  poils  ,  qui  accompagnent  la  trompe  à  droite  ôc  à 
gauche.  Lorfque  l'infede  veut  piquer  6c  fe  fervir  de  fa 
trompe  ,  il  infère  aflfez  profondément  les  petites  pièces 
.contenues  dans  l'étui,  jufqu'à  ce  qu'il  foit  parvenu  à  un 

vailTeau 


DES     Insectes.  "^77 

vaifTeau  fanguin.  L'étui  qui  eft  flexible,  fe  recourbe  pour 
lors  à  niefure  que  les  pièces  de  la  trompe  s'enfoncent  ôc 
il  ne  pénétre  pas  avec  elles  dans  la  peau.  L'ouverture 
fuite  ,1  infede  attire  le  fangqui  monte  de  lui-mênu?  entre 
les  aiguillons  Je  la  trompe ,  à  peu  près  par  le  même  mé- 
chanifme  qui  fait  monter  les  liqueurs  dans  les  tuyaux 
capillaires. 

Le  corcelet  du  coufin  eft  gros  pour  cet  infede.  Il  eft 
arrondi  en-deffus  &  corpme  boflu.  Sa  couleur  eft  brune, 
avec  quelques  bandes  longitudinales  plus  foncées.  Des 
deux  côtés  du  corcelet ,  vers  le  bas  ,  tirent  leur  origine 
les  ailes  de  l'infede  ,  &  fous  l'attache  des  ailes  on  voit 
les  petits  balanciers  qui  font  irès-marque's  &  fort  appa- 
rens  dans  le  coufin  ,  où  ils  font  à  nud  &  nullement  re- 
couverts dallerons,  comme  dans  plufieurs  autres  infedes 
à  deux  ailes.  Les  ailes  du  coufin,  au  nombre  de  deux, 
font  oblongues  ,  claires  &  tranfparentes ,  avec  plufieurs 
nervures.  Si  on  les  regarde  à  la  loupe  ,  on  voit  que  les 
nervures  &  les  bords  des  ailes  font  garnis  de  plulieurs 
petites  écailles  femblables  en  petit ,  à  celles  dont  font 
couvertes  les  aîles  des  phalènes  &  des  papillons.  Enfin 
au  deflous  du  corcelet ,  on  apperçcit  for-gine  des  Cn  pat- 
tes de  cet  infetle-  Ces  pattes  prennent  na'.irance  d'efpéces 
de  tubercules  alfez  gros,  qui  font  à  la  partie  inférieure  du 
corcelet.  Elles  font  longues  &  déliées  ,  fur-tout  celles  de 
derrière,  ôc  leur  dernière  partie  qui  forme  le  pied  ou  le 
tarfe  de  l'infede ,  eft  compofée  de  cinq  pièces  ou  arti- 
culations. 

Le  ventre  eft  la  dernière  partie  du  corps  du  coufin. 
Il  eft  long  ,  étroit  ,  prefque  cylindrique  6c  compcfé  de 
huit  anneaux.  Sa  couleur  eft  grife  ôc  on  remarque  feule- 
ment fur  chaque  anneau  une  bande  tranfverfe  plus 
brune. 

On  trouve  le  foir  les  coufins  en  quantité ,  f  ^uvent  beau- 
coup trop  grande,  dans  les  bois  ôc  au  bord  des  ruilfeaux. 
C'eft-là  qu'ils  s'accouplent.  Lorfque  la  femelle  ,  après 

Tome  IL  D  d  d  d 


j-yS  Histoire     ASKtcÉE 

avoir  été  fécondée,  veut  dépofer  fes  œufs,  elle  va  re- 
trouver l'eau  d'où  elle  eft  fortie  ;  elle  y  fait  fa  ponte.  Ses 
œufs  femblables  à  un  œuf  très-allongé,  imitent  une  peti- 
te quille  ,  &  l'infede  en  pond  toujours  un  grand  nombre 
à  la  fois,  qui  font  attachés  les  uns  contre  les  autres,  ôc 
forment  ainfi  un  petit  grouppe  qui  nage  fur  la  furface  de 
l'eau.  Cet  amas  d'œufs  a  ordinairement  la  figure  d'un  petit 
bateau.  Les  œufs  qui  le  compofent,  touchent  la  furface  de 
l'eau  par  une  de  leurs  pointes  ,  ôc  fe  f  utiennent  l'un 
l'autre  dans  cette  pofition  droite.  Il  paroit  d'abord  fort 
dirticile  de  concevoir  comment  l'infeâe  ,  en  dépofant 
fes  œufs  fur  l'eau ,  les  peut  faire  tenir  dans  cette  diredion. 
L'obfervation  feule  nous  apprend  l'induftrie  dont  fe  fert 
pour  cela  le  coufin.  Cet  infecle  ,  en  battant  des  aîles ,  fe 
îbutient  fur  la  furface  de  l'eau,  fur  laquelle  font  pofées  fes 
pattes  poftérieures  plus  longues  que  les  autres.  Ces  der- 
nières pattes,  ainfi  appliquées  fur  l'eau,  font  en  même 
tems  un  peu  croifées  1  une  fur  l'autre.  Dans  cette  pofi- 
tion, l'infede  dépofe  le  premier  œuf,  qu'il  foutient  à 
l'aide  de  fes  pa'tes  de  derrière  dans  une  diretlion  vertica- 
le. Cela  fait,  il  en  dépofe  un  fécond  qui  fe  colle  au  pre- 
mier par  une  efpéce  de  glu  qui  l'enduit ,  ôc  qu'il  foutient 
pareillement  entre  fes  jambes  croifées.  Il  continue  pour 
les  autres  la  même  manœuvre  ,  qui  devient  plus  aifée  y 
lorfqu'un  certain  nombre  d'œufs  collés  enfemble  ,  forme 
une  furface  d'une  certaine  étendue  qui  peut  fe  foutenir 
d'elle  même  fur  l'eau.  Enfin  ,  lorfque  le  coufin  a  dépofé 
tout  le  grouppe  d'œufs,  qui  forme  ,  comme  nous  l'avons 
dit ,  une  efpéce  de  petit  bateau  pointu  par  les  deux 
bouts  ôc  terminé  à  chaque  extrémité  par  un  feul  œuf,  il 
l'abandonne  à  lui-même  ôc  le  laiiTe  flotter  fur  la  furface 
de  l'eau.  On  trouve  dans  l'été  une  quantité  confidéra- 
ble  de  ces  petits  grouppes  d'œufs  de  coufins  ,  flottans 
fur  les  eaux  dormantes.  Plufieurs  deviennent  la  pâture 
des  poiffons  ou  de  diiïérens  infeâes ,  les  autres  donnent 
des  petites  larves  de  coufins ,  qui  éclofent  au  bout ,  j^e 


DES    Insectes.  jyp 

quelques  jours.  Ces  larves  forcent  de  leurs  œufs  par  la 
partie  inférieure  qui  touche  l'eau ,  &  dès  qu'elles  font 
éclofes  ,  elles  fe  mettent  à  nager  &  à  chercher  leur 
nourriture. 

Telles  font  les  différentes  métamorphofes  du  coufm 
ordinaire.  Outre  cette  efpéce ,  nous  en  donnons  encore 
une  autre  toute  femblable  ,  mais  beaucoup  plus  petite, 
dont  les  ailes  font  panachées  de  points  &  de  bandes  noi- 
res. Quoique  je  ne  connoiffe  pas  fa  larve  ,  l'analogie  fait 
penfer  que  les  manœuvres  que  cette  efpéce  employé , 
ne  doivent  pas  beaucoup  différer  de  celles  du  coufin 
commun. 

I .  C  U  L  E  X   cinereus  j  abdomine  annulis  fufcis  ocio, 
Linn.  faun.  fuec.  n.  mô.  Planch.   \g  lig.  4. 

Unn.fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  6oz  ,  n-  i.  Culex  pipjens. 
A6l.  Opf.   1736  ,  p.  Il  ,  n.  10.   Culex  vulgaris. 
Flor,  lap^on.  i6},  Culex  vulgaris. 
Reaum.  inf  tom.  4 ,  tab.  4J  ,/.  omnes ,  &<  44  ,/•  omnes, 
Swammerd.  in-40.  9  s  — 99  >  tab.  2  •>  5.  Culex. 
S-vammfrd-  bibl.  nit.  t.  ?i  ,/.  4  ,  ^  fuivanr ,  tab.  jz. 
Blanck.  te^g.  171 ,  t.  lufig-  A.  B.  C.  D.  Culex. 

Le  coufin  commun. 

Longueur  2,  lignes.     Largeur  -j  ligne. 

Nous  avons  donné  dans  le  difcours  qui  efl  à  la  tête  de 
ce  genre ,  la  defcription  de  ce  petit  animal  &  de  fes 
différentes  métamorphofes.  Si  on  efl:  curieux  de  con- 
noître  cet  infede  encore  plus  particulièrement ,  on  peut 
confulter  Swammerdam  ,  M.  de  Reaumur  &  quelques 
autres  Naturaliftes  qui  ont  donné  fon  hiftoire  dans  le 
plus  grand  détail. 

2.  C  U  L  E  X   alis  maculls   tribus  obfcuris  ,    antennis 
apice  bifiircis. 

Linn.  faun,  fa?c.  n.  11 17.  Culex  alis  aqueis,  maculis  tribus  obfcuris. 

Linn.  fvft.  nat  edit.  10  ,  p.  603  ,  n.  ;.  Culex  pulicularis. 

Flor  Idiivon.  565.  Culex  lappoiiicus  minimus. 

A6l.  Upf.  i73ô,p.  31  ,  n,  11.  CuieK  iapponicus  minimus. 

Ddddij 


580  Histoire     abrégée 

Derrham.  ■phvjîco  -  theol.  2.  4  ,  c.  1 1 ,  «.  lo  ,  /.  j  ,  6  ,  7.  Culex  minimus  ni'gri- 
cans  maculatus. 

Le  coufin  à  trois  taches  fur  les  ailes. 

Longu  ur  I  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Ce  très  petit  coufin  eft  mince,  allonge  &  de  couleur 
brune.  Ses  antennes  ,  velues  comme  celles  des  confins 
communs ,  font  fourchues  par  le  bout.  Ses  ailes  font 
blanches,  chargées  de  trois  points  bruns  le  long  du  bord 
extérieur ,  defquels  partent  autant  de  bandes  tranfverfes 
moins  brunes.  L'infede  tient  fes  aîles  couchées  fur  fon 
corps  &  un  peu  croifées  l'une  fur  l'autre  ,  enforte  que 
les  bandes  des  deux  ailes  fe  joignent  &  fe  confondent. 
On  trouve  ce  coufin  dans  les  bois  dès  le  printems.  Je 
l'ai  trouvé  à  la  butte  du  Jardin  Royal ,  où  il  y  a  beau- 
coup d'arbres  réfineux.  M.  tinnsus  dit  qu'il  pique  très- 
fort,  ce  que  je  n'ai  pas  été  curieux  d'éprouver. 


DES    Insectes.  581 


SECTION    SIXIEME. 

INSECTES     APTERES 
0  u 

Insectes   sans  ailes. 

V^  E  T  T  E  fe6tion ,  la  dernière  de  la  clafle  des  infedes  , 
commence  à  s'éloigner  des  précédentes  ;  aufli  eft-elle 
très-aifée  à  cara£lérifer.  Tous  les  infeâes  qui  la  compofent 
n'ont  point  d'aîles  ,  &  n'en  acquièrent  jamais  ,  en  quoi  ils 
différent  beaucoup  de  tous  les  autres  ,  dont  les  uns 
ont  deux  aîles  nues  ,  les  autres  quatre  aîles ,  ou  nues  ,  ou 
couvertes  de  petites  écailles,  &  plufieurs  des  étuis  plus  ou 
moins  épais  &  écailleux  qui  recouvrent  leurs  aîles.  Mais 
outre  ce  défaut  d'aîles  qui  fournit  un  caraôere  très-diflintt, 
ces  infetles  ont  encore  plufieurs  différences  toutes  affez 
fmgulieres.  Les  infettes  que  nous  avons  examinés  jufqu'ici 
paffent  tous  par  plufieurs  états  ;  ils  fortent  de  feuf  fous  la 
forme  de  larves  ,  &  font  pendant  un  certain  tems  dans 
l'état  de  nymphes  ou  de  chryfalides,  avant  que  de  devenir 
infettes  parfaits.  Il  n'en  eft  pas  de  même  dans  cette 
fedion.  La  puce  eft  la  feule  de  ces  infeftes,  qui  fubiffe  ces 
changemens  ôc  qui  paffe  par  ces  trois  états  ^  tous  les  autres 
fortent  de  l'œuf  fous  leur  forme  parfaite  ;  ce  font  dès 
le  premier  moment  des  infeftes  parfaits  :  les  petites  arai- 
gnées en  fortant  de  l'œuf,  les  cloportes  ,  les  podures  dès 
le  premier  inftant  de  leur  naiffance  ,  ont  la  même  figure 
qu'ils  conferveront  toute  leur  vie  ;  à  la  grandeur  près  ,  ils 
ne  changent  point  ;  ou  s'il  s'opère  en  eux  quelqu'efpéce  de 
changement  ,  il  ne  confifte  que  dans  l'accroiflement  fuc- 
cefllf  de  leurs  parties  ,  précifément  comme  dans  les  qua- 
drupèdes. 


ygz  Histoire    abrégée 

Parmi  ces  infedes  ,  les  uns  forrent  d'un  œuf,  ces  petits 
animaux  font  ovipares ,  d'autres  font  vivipares  &  leurs  pe- 
tits fortent  tous  vivans  du  corps  de  la  mère  :  tels  font  les 
cloportes  &  les  aielles.  C'eft  ce  qu'on  peut  obferver  tous 
les  jours.  On  peut  même  faciliter,  ôc  pour  ainli  dire  accé- 
lérer l'efpéce  d'accouchement  de  ces  infedes.  Si  on  prei:d 
une  femelle  de  cloporte  ,  dont  le  ventre  eft  gros  &  rempli 
de  petits ,  &  que  l'on  étende  un  peu  fortement  cet  animal, 
de  façon  que  la  peau  de  fon  ventre  s'entr'ouvre ,  on  voit 
fortir  du  corps  de  cette  mère  une  foule  de  petits  clo- 
portes vivans  qui  courent  légèrement  ,  qui  dans  leurefpé- 
ce  lonf  de:,  animaux  parfaits  ,  &  ne  différent  des  gros  clo' 
portes  que  par  leur  petiteiïe. 

Dans  ces  premiers  tems  ,  lorfque  ces  infedes  naiffans 
font  encore  petits ,  ils  ne  font  point  en  état  de  s'accoupler 
ôc  de  travailler  à  la  propagation  de  leur  efpéce  ;  il  faut 
qu'ils  ayent  pris  leur  croilfance.  Ainfi  il  en  eft  de  ces 
infedes  cimme  des  quadrupèdes  ;  quoiqu'ils  paroiffent 
parfaits  en  naiffant,  ils  ont  beloin  de  croître,  pour  acquérir 
toute  leur  perfedion  ,  au  lieu  que  les  autres  infedes 
croiffent  fous  la  forme  de  larve  ,  &  font  capables  de  sac- 
coupler,  dès  qu'ils  font  parvenus  à  leur  dernier  état  d'in- 
fisdes  parfaits. 

Le  corps  de  ces  infedes  eft  cotîipofé  de  trois  parties , 
comme  dans  tous  les  autres  ;  favoir  ,  de  la  tête ,  du  corce- 
let  &  du  ventre  ;  mais  il  y  en  a  plufieurs  parmi  eux  , 
où  ces  trois  différentes  parties  ne  font  pas  bien  diftindes. 
On  les  reconnoît  ailément  dans  le  pou  ,  la  podure  , 
la  forbicina  •'k  quelques-  autres.  Dans  l'araignée  &  le  fau- 
cheur ,  il  îembie  qu  il  n'y  ait  pas  de  tête  ;  la  bouche  ,  les 
yeux  ôc  les  antennes  font  placés  au  devant  du  ccrcelet, 
qui  paroît  en  tenir  lieu.  Les  monocles  &  les  binocle?,  ainfi 
que  pluiieurs  tiques  ,  femblcnt  parrillement  avoir  la  tête 
&  le  corcelet  tellement  confondus  enfemble  ,  qu'il  n'efl: 
pas  aifé  de  les  diftinguer.  Enfin  les  cloportes  ,  les  afelles  y 
les  fcolopcndres  ôc  les  jules  ,  dont  le  corps  efl  compofë 


DES     Insectes.  jg^ 

d'un  grand  nombre  d'anneaux  qui  font  tous  femblables  , 
ont  un  tête  très-diftinde ,  mais  on  ne  voit  rien  qui  caradé- 
rife  en  eux  la  diftinttion  du  corcelet  &  du  ventre.  Ces 
deux  parties  font  compofées  d'une  fuite  des  mêmes  an- 
neaux. 

Outre  ces  difTérences  qui  font  déjà  très-fenfibles  ,  les 
infedes  de  cette  fedion  en  offrent  encore  beaucoup  d'au- 
tres dans  le  détail  de  leurs  dift'érentes  parties.  Les  an- 
tennes par  l,?fquelles  nous  allons  commencer  ,  6c  oui  font 
une  des  parties  eflentielles  de  la  tête  des  infedes ,  fe  trou- 
vent dans  ceux  de  cette  fedion  ,  comme  dans  tous  les  au- 
tres ,  mais  elles  varient  pour  leur  forme  &  même  pour 
leur  nombre.  Tous  les  infedes  que  nous  avons  examinés 
jufqu'ici ,  nous  ont  fait  voir  conflamment  deux  antennes. 
L'afelle  en  a  quatre  diftribuées  en  deux  paires.  Quant  à  la 
forme  des  antennes  ,  quelques  genres  en  ont  qui  font 
fimples  ôc  filiformes  ,  d'autres  les  ont  finguliérement  conf- 
truites.  Peut-on  rien  voir  de  plus  joli  que  la  figure  des  an- 
tennes de  la  pince  ,  qui  font  armées  à  leur  extrémité  d'une 
efpéce  de  ferre,  &  qui  reffemblent  tout-à-fait  aux  pinces 
des  écrevifles  &  des  crabes,  à  la  grandeur  près  ?  Les  anten- 
nes de  l'araignée  ont  quelque  chofe  de  bien  plus  fingulier 
encore.  C'eft  à  l'extrémité  de  ces  antenfies  qui  fe  ter- 
minent en  bouton  ,  que  les  mâles  portent  les  parties  du 
fexe,  que  pfufieurs  Naturaliftes  ont  inutilement  cherchées 
dans  ces  infedes ,  ne  s'érant  pas  imaginé  qu'un  animal  dût 
avoir  les  parties  de  la  génération  fituées  fur  le  haut  ide 
fa  tête.  Nous  examinerons  plus  en  détail  cet  article  cu- 
rieux ,  en  parlant  des  araignées^  Le  faucheur  qui  a  tant 
de  rapports  avec  l'araignée  ,  a  des  antennes  différentes , 
mais  qui  ne  font  guères  moins  extraordinaires.  Ces  anten- 
nes font  coudées  ,  forment  un  angle  très  -aigu  ,  &  à  Tcn- 
droit  de  cet  angle,  elles  font  plus  greffes  que  par-'.out 
ailleurs.  Celles  de  l'afelle  &  du  cloporte  font  fimplenienc 
coudées  &  compofées  de  plufieurs  pièces ,  qui  à  leur  jonc- 
tion forment  différens  angles.  Mais  il  y  a  encore  un  genre 


584.  Histoire     ABRéGi^E 

dont  les  antennes  méritent  dette  remarquées  :  c'cft  le 
genre  des  monocles.  Les  antennes  de  ces  petits  animaux 
font  branchues ,  hérilTées  de  plufieurs  poils  latéraux,  6c 
dansplufieurs  efpéces  de  ce  genre,  elles  forment  une  jo- 
lie aigrette ,  qui  paroît  fervir  de  rame  à  l'infecte  pour  nager 
&  fauter  dans  l'eau. 

Les  yeux  de  ces  infe£les  n'offrent  guères  moins  de  fin- 
gularités  que  leurs  antennes.  Aucun  d'eux  n'a  ces  petits 
yeux  lifles  que  nous  avons  obfervés  fur  beaucoup  d'infec- 
tes à  deux  ôc  à  quatre  ailes  ,  mais  en  récompenfe  le  nom- 
bre de  leurs  yeux  offre  des  variétés  fmgulieres.  Les 
autres  infedes  ont  tous  deux  grands  yeux  à  refeau  ni  plus 
ni  moins.  Beaucoup  de  genres  de  cette  fe£tion  font  dans  le 
même  cas  ,  mais  il  y  en  a  deux  qui  font  bien  finguliers  par 
rapport  au  nombre  de  leurs  yeux  ,  ce  font  les  monocles  ÔC 
les  araignées.  Les  monocles  n'ont  qu'un  feul  œil ,  ce  font 
des  efpéces  de  cyclopes  ,  plus  petits  ,  mais  plus  réels 
que  ceux  de  la  fable  ,  &  c'efl:  ce  qui  les  a  fait  appeller  mo- 
nocles. Les  araignées  au  contraire  ont  huit  yeux ,  tous  pla- 
cés fur  le  devant  du  corcelet ,  qui  tient  lieu  de  tête  dans  ces 
inletles  ,  mais  diverfement  rangés  fuivant  les  différentes 
efpéces.  Un  pareil  animal  ,  s'il  étoit  plus  gros ,  fembleroit 
un  monflre  auffi  fingulier  que  l'argus  des  Poètes.  Cepen- 
dant l'araignée  à  laquelle  la  nature  femble  avoir  prodi- 
gué l'organe  de  la  viàe  ,  eft  peut-être  moins  douée  de 
ce  fens  que  la  plupart  des  autres  infe£les.  Leurs  yeux  , 
comme  nous  l'avons  dit ,  font  taillés  à  facettes  ,  ôc  font  le 
même  effet  que  des  milliers  d'yeux  réunis  enfemble.  Ceux 
de,  l'araignée  font  fimples  ,  lilfes  ôc  nullement  à  refeau  , 
enforte  qu'avec  fes  huit  yeux  ,  elle  voit  peut-être  réelle- 
ment moins  que  la  phipart  des  infe£les  qui  n'en  ont  que 
deux.  La  pofition  des  yeux  du  faucheur  ,  des  monocles  , 
des  binocles  ôc  de  quelques-autres  genres ,  eft  la  même 
que  celle  des  yeux  de  l'araignée  :  c'eft  fur  le  corcelet  qui 
femble  tenir  lieu  de  tête, que  ces  yeux  font  pofés.  Ceux  du 
faucheur  paroiffent  même  plus  mal  fiçués  que  les  autres; 

ils 


DES     Insectes.  j-gy 

ils  font  fur  le  dos  de  l'animal ,  où  leuc  ufage  femble  ne  de- 
voir pas  être  fort  libre. 

La  bouche  des  infettes  fans  aîles  offre  peu  de  fingulari- 
tés  ,  fur-tout  en  comparaifon  des  antennes  ôc  des  yeux. 
Quelques-uns  de  ces  infedes  ont  une  trompe  pointue 
&  aiguë ^  avec  laquelle  ils  piquent,  telle  eft  la  forme  de  la 
bouche  du  pou  ôc  de  la  puce.  Les  araignées  &  quelques- 
autres  ont  des  mâchoires  pointues.  D'autres  ,  comme  les 
monocles  &  les  binocles  ,  ont  des  efpéces  de  fncçoirs. 

Le  corcelet  eft  la  féconde  partie  du  corps  de  ces  infec- 
tes. Dans  plufieurs  il  eft  très-diftinct  ôc  apparent  ;  le  corce- 
let du  pou  ,  de  la  podure  ,  de  la  forbicine  fe  fait  aifément 
appercevoir.  Mais  il  n'en  eft  pas  de  même  dans  plufieurs 
autres  infectes  de  cette  feftion.  Plufieurs  ont  le  corcelet  ôc 
la  tête  tellement  confondus  ,  que  tous  les  deux  fembient 
ne  faire  qu'une  feule  partie.  Il  n'eft  pas  pofïible  de  trouver 
la  féparation  de  la  tête  ôc  du  corcelet  du  faucheur,  de  l'a- 
raignée ,  de  plufieurs  crabes  ,  ôcc.  D'autres  infeÛes  ont  au 
contraire  le  corcelet  ôc  le  ventre  tellement  femblables 
pour  la  conformation  ,  que  ces  parties  fe  confondent  en- 
lemble ,  Ôc  ne  forment  qu'une  feule  ôc  même  fuite.  Tels 
font  les  cloportes  ,  les  iules  ,  les  fcolopendres  ,  ôcc.  En  gé- 
nérai ,  le  corcelet  dans  la  plupart  des  genres  de  cette  fec- 
tion  n'offre  pas  beaucoup  de  particularités.  En-deffus  il  eft 
nud  ôc  dépourvu  d'aîles  ,  en-deffous,  on  apperçoitles  pat- 
tes de  l'animal  qui  tiennent  au  corcelet ,  ou  toutes  ,  ou  en 
partie.  Ceux  de  ces  infedes  qui  ont  fix,  huit,  ou  dix  pattes, 
les  ont  toutes  attachées  au  corcelet  ;  tous  les  autres  ,  dont 
les  pattes  excédent  le  nombre  de  dix  ,  font  dans  un  cas 
différent  :  leurs  pattes  nombreufes  prennent  également 
leur  origine  du  corcelet  ôc  du  ventre  ,  qui  font  continus  , 
femblables  ,  ai.  paroiffent  ne  former  qu'une  feule  partie. 

Le  ventre  ,  cetce  dernière  partie  du  corps  de  ces  infec- 
tes ,  n'a  rien  de  particulier.  Dans  les  uns  il  eft  oblong  , 
dans  d'autres  plus  large  ôc  prefque  globuleux  ,  enfin  dans 
quelques-uns  il  n'eft  que  la  fuite  du  corcelet.  C'eft  dans 

Tome  IL  E  e  e  e 


j8(J  Histoire     abrégée 

ces  derniers  que  plufieurs  pattes  tirent  leur  origine  du  def- 
fous  du  ventre  :  tels  font  les  cloportes  ,  les  afelles ,  les  fco- 
lopendres  ,  les  iules ,  &c.  Ces  infectes  reflemblent  à  des 
vers  ,  leur  corps  eu  long  &  uniforme ,  6c  toute  la  longueur 
de  ce  corps  donne  naiffance  à  un  nombre  de  pattes  plus  ou 
moins  confidérable. 

A  l'extrémité  de  ce  ventre  ,  on  remarque  dans  quel- 
ques-uns de  ces  infectes  des  appendices,  tantôt  au  nombre 
de  deux ,  quelquefois  au  nombre  de  quatre ,  &  même  dans 
quelques-uns  en  nombre  plus  confidérable.  D'autres  in- 
fectes ,  comme  les  crabes  ,  ont  une  queue  plus  ou  moins 
longue  ,  &  dont  le  bout  fe  termine  par  des  écailles. 

Mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  fmgulier  dans  plufieurs  de  ces 
infedes ,  c'efl:  la  pofition  des  parties  de  la  génération.  Dans 
le  plus  grand  nombre  ,  elles  fe  trouvent  placées  à  l'ex- 
trémité du  ventre  comme  dans  les  autres  infedes.  Ceux- 
là  s'accouplent  à  la  manière  ordinaire  :  il  n'y  a  rien  de 
fingulier  dans  l'accouplement  du  pou  ,  de  la  puce  ,  de 
la  podure  ôc  de  plufieurs  autres.  Mais  il  n'en  eft  pas  de 
même  de  quelques-autres  genres  de  cette  feclion.  Nous 
avons  déjà  remarqué  plus  haut ,  que  les  araignées  mâles 
portoient  les  parties  de  leur  fexe  à  l'extrémité  de  leurs  an- 
tennes ,  dont  le  bout  plus  gros  s'entr'ouvre  pour  laifler 
fortir  une  efpéce  de  membre.  Dans  les  femelles  de  ces 
infeâes ,  la  pofition  de  la  partie  du  fexe  eft  toute  diffé- 
rente. C'eft  une  efpéce  de  fente  qui  fe  trouve  fituée  en<- 
deffous  du  ventre  vers  fon  origine  ,  près  de  fon  attache 
avec  le  corcelet.  Une  conformation  aulfi  différente  entre  le 
mâle  ôc  la  femelle  ,  fembleroit  devoir  rendre  l'accouple- 
ment de  ces  infeftes  difficile  ,  ôc  même  prefqu  impoUi- 
ble.  Il  s'exécute  cependant  très-facilement,  comme  je  l'ai 
obfervé  plufieurs  fois  ,  ôc  la  nature  a  fû  tirer  avantage 
de  cette  pofition  finguliere  ,  ainfi  que  nous  le  ferons  voir 
en  parlant  des  araignées.  Le  genre  des  crabes,  qui  eft  fort 
analogue  à  celui  des  araignées  ,  lui  reffemble  aulTi  en 
quelque  forte  par  la  conformation  des  parties  du  mâle, 


DES    Insectes.  ^27 

Dans  cet  animal ,  la  partie  du  fexe  fe  trouve  à  la  racine 
d'une  patte  qui  eft  plus  greffe  que  les  autres.  Peut-être 
que  les  monocles  &  les  binocles  qui  ont  tant  d'analogie 
avec  les  araignées  &  les  crabes  ,  leur  reffemblent  encore 
par  cet  endroit.  C'eft  ce  que  la  petiteffe  de  ces  infedes  , 
qui  d'ailleurs  ne  vivent  que  dans  l'eau  ,  ne  nous  a  pas  per- 
mis d'examiner.  Je  ferois  du  rerte  porté  à  le  croire. 

Le  nombre  des  pattes  de  ces  infeftes  varie  beaucoup. 
Tous  ceux  que  nous  avons  obfervés  jufqu'ici,n'en  avoient 
que  fix  ou  même  moins  ;  j'entends  les  infeâes  parfaits ,  &c 
non  pas  les  larves  ôc  les  chenilles.  Dans  cette  fettion  ,  il  y 
a  de  même  plulieurs  infeftes ,  tels  que  le  pou  ,  la  forbi- 
cine  ,  la  puce ,  &c.  qui  n'ont  que  fix  pattes  ,  mais  plufieurs 
en  ont  davantage.  La  pince  ,  la  tique  ,  l'araignée  ,  le  fau- 
cheur en  ont  huit.  Les  crabes  en  ont  dix.  L'afelle  ,  le 
cloporte  font  fournis  de  quatorze  :  on  en  compte  trente  , 
foixante  fur  les  fcolopendres  ,  &  e<ifin  elles  font  pref- 
qu'innombrables  dans  les  ïules  ,  auxquels  la  nature  à 
prodigué  les  pattes  par  centaines.  Ces  pattes  ont  quelques 
iingularités  dans  différens  genres.  Dans  tous  elles  font 
compofées  de  trois  parties  ,  la  cuiffe  ,  la  jambe  &  le  tarfe 
ou  pied  ,  mais  cette  dernière  partie  dans  quelques  genres 
eft  compofée  d'un  grand  nombre  de  pièces.  Jufqu'ici 
nous  avons  vu  dans  les  infedes  que  nous  avons  examinés , 
que  leurs  tarfes  étoient  compofés  de  deux  ,  trois  ,  quatre 
ou  cinq  pièces  &  jamais  davantage.  Ici  elles  font  bien  plus 
nombreufes  dans  certains  genres  :  dans  quelques-uns 
même  ,  comme  dans  le  faucheur  ,  il  y  en  a  une  fi  pro- 
digieufe  quantité ,  qu'il  n'eft  pas  poffible  de  les  compter  : 
elles  font  h  petites  &  fi  ferrées  vers  l'extrémité^qu'elks  fe 
confondent  enfemble.  Dans  d'autres  infedes  ,  comme  la 
forbicine  ,  l'origine  des  pattes  eft  remarquable  par  des 
efpéces  d'écaillés  qui  la  recouvrent.  Les  pattes  poftérieu- 
res  de  la  puce  font  fort  longues  ,  &  elle  s'en  fert  comme 
d'un  reffort  pour  s'élancer  en  l'air  &  fauter  vivement. 
Enfin ,  les  crabes  ont  les  pattes  antérieures  fendues  à  lex- 

E  e  e  e  ij 


• 


^8S  Histoire    ABRéoi^E 

trëmlté  &  figurées  en  pinces ,  que  tout  le  monde  cotinoît 

&  avec  lefquelles  ils  ferrent  fortement. 

Les  endroits  où  vivent  cts  infedes  ,  la  nourriture  qui 
leur  eft  propre  ,  varient  i^eaucoup  fuivant  les  différens 
-genres.  Les  uns  habitent  fur  la  terre  j  d'autres  dans  des 
trous  de  murs  ou  fur  les  plantes  ,  quelques-uns  fe  trouvent 
fur  le  corp:^  des  grands  animaux  &  plulieurs  autres  vivent 
dans  1  eau.  Ces  derniers  fe  nourrilTent  d'herbes  aquati- 
ques ou  de  petits  infeftes  ,  ôc  fervent  quelquefois  eux- 
mêmes  de  pâture  à  d'autres  ;  on  fait  que  les  monocles 
font  fouvent  dévorés  par  les  poiffons  6c  même  par  les 
polypes.  L  araignée  au  contraire  vit  des  mouches  ,  des 
moucherons ,  des  tipules  quelle  prend  dans  fes  filets.  Il  eâ 
vrai  qu'elle  eft  quelquefois  la  viûime  des  guêpes  &  des 
frelons  qu'elle  a  voulu  prendre  ,  &  qui  la  déchirent  avec 
leurs  fortes  mâchoires  ,  tandis  qu'ils  la  piquent  avec  leur 
aiguillon.  D'autres  infetles  de  cette  feclion  s'attachent  aux 
o-rands  animaux  &  même  à  l'homme  ,  dont  le  fang  fert  de 
pâture  aux  poux  &  aux  puces  ,  tandis  que  les  oifeaux  ,  les 
chiens  &  d'autres  bêtes  font  pareillement  incommod'és  par 
les  puces ,  leurs  efpéces  particulières  de  poux  ,  &  plufieurs 
tiques  ôc  mites  qui  les  dévorent.  C'eft  ce  que  nous  verrons 
plus  en  détail ,  en  examinant  en  particulier  les  diiférens. 
genres  de  cette  feftion. 

Il  ne  nous  refte  plus^pour  terminer  ce  que  nous  avons  à 
dire  fur  les  infeûes  de  cette  fetlion  ,  qu'à  faire  remarquer 
l'analogie  qui  fe  rencontre  dans  la  plupart  des  genres  qui  la 
compofent.  Ces  infectes  tous  dépourvus  d'aîles  ,  font  pour 
la  plus  grande  partie  couverts  d'une  efpéce  de  teft  ,  d'é- 
eaille  ,  ou  de  croûte  dure  ,  qui  a  fait  donnera  plufieurs  le 
nom  d'infectes  cruftacés.  Quelques  Naruraliftes  même 
prétendent  diftinguer  les  cruftacés  d'avec  les  autres  infec- 
tes ,  ôc  en  faire  une  clalTe  particulière  d^aniraaux.  iMais  les 
antennes  dont  ils  font  pourvus  ôc  leurs  autres  caraderes,les 
rapprochent  nécellairement  des  autres  infedes  ôc  les  ran- 
gent fous  cette  claffe..  Parmi  ces  infettes  cruftacés  ,  ceux 


DES     Insectes;  5  85>' 

dont  le  teft  ou  la  croûte  eft  la  plus  apparente  ,  fottt  les  cra- 
bes ,  les  écreviffes  ,  ôcc.  Leur  teft  dur  ôc  comme  ofleux  leuc 
tient  lieu  réellement  d'os.  Ils  n'en  ont  point  d'autres  ,  & 
l'inte'rieur  de  ces  cavités  n'eft  rempli  que  par  une  fubftance 
charnue.  Les  extrémités  des  fibres  font  attachées  à  l'inté- 
rieur de  la  croûte  ou  du  teft  ^  précifément  de  la  même  ma- 
nière dont  les  mufcles  des  quadrupèdes  font  attachés  à 
.  leurs  os.  C'eft  ce  que  tout  le  monde  peut  appercevoir 
fur  une  patte  d'écrevifle.  Mais  outre  les  crabes  ,  beaucoup 
d'autres  genres  de  cette  fedion  ,  j'ofe  même  dire  prefque 
tous, ont  une  pareille  conformation,  ôc  font  de  véritables 
cruftacés  ,  quoique  moins  durs  que  la  crevette  ôc  l'écre- 
vifle.  Les  araignées,  par  exemple  ,  qui  approchent  des  cra- 
bes ,  même  pour  leur  figure  extérieure  ,  font  revêtues  d'un 
teft  affez  dur ,  ôc  qui  même  réfifte  tellement,  qu'on  a  quel- 
que peine  à  enfoncer  une  épingle   dans  le  corps  d'une 
groffe  araignée  ,  tandis  que  l'intérieur  de  fon  corps,  eft 
mou.  Les  monocles  ôc  binocles  ont  un  femblable  teft ,  qui 
même  dans  les  monocles  à  coquilles  eft  fi  dur,  qu'on  a        O  *^ 
qpelque  peine  à  le  rompre.  Il  a  la  dureté  d'une  coquille  ôc       ^ 
on  lui  en  a  donné  le  nom.  Les  binocles  ,  dont  plufieurs 
relTemblent  tout-à-fait  à  des  crabes  ,  font  revêtus  d'une 
pareille  croûte.  Quoique  les  cloportes  ,  les  afelles  ,  les 
iules  ôc  les   fcolopendres  n'ayent  pas  une  croute  feule 
ôc  continue  pareille  à  celle  dont  nous  venons  de  parler ,  ôC 
que  leur  corps  foit  compofé  de  plufieurs  lames  ôc  ata- 
neaux  ,  ce  font  néanmoins  des  petits  cruftacés   ,    dont 
le  teft  eft  formé  Je  plufieurs  écailles  ,  de  croûtes  jointes  ÔC 
articulées  enfemble  ,  de  la  même  manière  qu'elles  le  font 
dans  la  queue  du  homar  ôc  de  l'écrevifi^e.  On  ne  peur  pas 
plus  leur  contefter  le.  nom  de  cruftacés  ,  que  celui  de 
coquille  à  Vofcabrion  ou  lepas  ,   dont  la  coquille  fe  trouve 
compofée  de  plufieurs  morceaux  articulés  enfemble.  La^ 
tique  ôc  la  pince  fe  rapportent  aux  cruftacés  pour  la  forme 
ôc  pour  le  teft  extérieur  ,  quoique  cette  dernière  partie' 
foit  moins  dure  dans  la  tique  ;  ôc  par -là.  devienne  capable* 


G.  '-^" 


$ço  Histoire    abrégée 

d'extenfion  plus  ou  moins  grande.  Enfin ,  le  pou ,  la  podu- 
re  ,  la  forbicine  font  de  tous  ces  infedes  les  plus  mois , 
mais  le  plus  ou  le  moins  ne  peut  changer  l'état  &  l'ordre 
naturel  de  ces  petits  animaux. 

Il  paroît  donc  que  tous  ceux  de  cette  claffe  ont  une 
certaine  analogie  entr'eux  par  cette  efpe'ce  de  teft  dur  qui 
les  recouvre  ,  mais  on  ne  doit  pas  pour  cette  raifon  les 
féparer  des  autres  infeûes.  Outre  les  antennes  dont  ils 
font  tous  pourvus  &:  qui  font  le  caraûere  efTentiel  des  in- 
fettes  ,  ils  s'en  rapprochent  encore  par  cette  propriété 
même  d'être  recouverts  d'un  teft  dur  &  renitent.  Les 
autres  infetles  font  pareillement  couverts  ,  comme  nous 
l'avons  vu  ,  de  lames  ou  anneaux  durs  &  femblables  à  de 
la  corne  flexible.  Tout  l'extérieur  de  leur  corps  eft  muni 
d'une  pareille  couverture.  Quoique  cette  peau  folide  foit 
plus  flexible  que  le  teft  des  cruftacés  ,  elle  en  approche 
cependant  beaucoup  ,  &  elle  n'en  diffère  que  par  le  plus 
ou  le  moins  de  flexibilité.  C'eft  donc  une  raifon  de  plus 
pour  ne  point  féparer  les  uns  des  autres  ces  infe£tes  que  la 
nature  a  rapprochés.  Un  Naturalifte  ne  craindra  point 
de  réunir  dans  la  même  clafle  le  crabe  ôc  le  hanneton  ,  & 
il  lailfera  le  fimple  Ôc  fuperficiel  curieux  faire  dans  un 
cabinet  de  parade  la  frivole  diftin£tion  d'infedes  &  de 
cruftacés. 

Nous  allons  réunir  dans  une  feule  table ,  les  caraôeres 
des  différens  genres  qui  compofent  cette  feftion  ,  après 
quoi  nous  examinerons  chacun  de  ces  genres  en  détail. 


M?0 


e*2 


DES    Insectes.  j^pt 

SECTION     SIXIEME 
De  la  clajje  des  Infeâies, 

INSECTES    SANS    AÎLES. 

GENRES.  CARACTERES. 

f  Six  pattes. 
y         p  jDeux  yeux. 

L,  E     r  O  U.  <  Antennes  filiformes. 

C  Ventre  fimple. 


La    Podure. 


La  Foreicine 


Six  pattes. 

Deux  veux. 
I  Antennes  filiformes. 
I  Queue  fourchue ,  repliée  à  l'extrémité  dn  ventre  «Ht 

fdifant  le  reffbrt  pour  aider  Tinfede  à  fauter. 
,  Corps  couvert  de  petites  écailles. 

Six  pattes,  dont  l'origine  eft  large  &  écailleu(ër 
Deux  yeux. 

Bouche  avec  deux  barbillons  mobiles. 
Antennes  filiformes. 
Trois  filets  au  bout  du  ventre. 
J_  Corps  couvert  de  petites  écailles. 


r  Six  pattes  propres  à  fauter.   • 
\  Deux  yeux. 
La    Puce.        <  Bouche  recourbée  en-defîbus. 
/  Antennes  filiformes. 
^  Ventre  fimple  &  arrondi. 


La   Pince. 


Huit  pattes. 
I  Deux  yeux. 

I  Antennes  en  pinces  de  crabe  ,  plus  longues  que  la 
trompe. 


r  Huit  pattes 
La     TiqUE.     ]  Deux  yeux 


V  Antennes  lîmples  plus  courtes  que  la  tronape. 


'0^  Histoire     abrégée 

r  Huit  pattes. 
_        „  \  Deux  yeux. 

Le   f  au  CHEUR.  <  y^pjen^es  formant  un  angle  aigu; 

C.  Deux  longs  barbillons  femblables  à  des  antennes; 

^ .  ,  ,         f  Huit  pattes. 

L'AbAIGNEE.  Ifjuit  yeux. 

/-  Six  pattes. 
)  Un  feul  œil. 
Le    Monocle.  ^  Antennes  branchues  avec  plufieurs  poils  latéraux.- 
^  Corps  ctuftacé. 

r  Six  pattes. 
\  Deux  yeux. 
Le    Binocle,  c  Antennes  amples  &  fetacées. 
J  Queue  fourchue. 
f  Corps  cruftacé. 

f  Dix  pattes ,  les  deux  premières  en  forme  de  pinces» 
\  Deux  yeux. 
Le      CbABE.     <  Antennes  filiformes. 

J  Queue  compofée  de  plulîeurs  lames. 
(^  Corps  crullacé. 

V        >-^  p    Ç  Quatorze  pattes. 

JjE  *-'i-0  P  O  RTE.  I^p^y^  antennes  coudées. 

r  Quatorze  pattes. 
L'  A  S  E  L  L  E.       \  Quatre  antennes  brifées ,  dont  deux  font  plus  lon- 
V.      gués. 

-.  Vingt-quatre  pattes  au  moins ,  fouvent  davantage. 
J      Q  )  Corps  applati. 

La  Scolopendre.  ^  Antennes  filiformes  compofées  de  plufieurs  articles 


L'  I  U  L  E, 


courts. 

r  Plus  de  cent  pattes. 

\  Corps  arrondi  &  cylindrique. 

V.  Antennes  compofées  de  cinq  articles. 


T  ^  *T 


SECTIO 


DES    Insectes. 


S9i 


SECTIO     SEXTA 
Clajjis  Infeâiorum. 

INSECTA    APTERA. 


GENERA. 

Pediculus. 
Le  Pou. 


P  O  D  U  R  A. 

La  Podure. 


FORBICINA. 

La  Forbicine. 


P  u  L  E  X. 

La  Puce, 


Chelifer. 
La  Pince. 

A  C  A  R  u  s. 

La  Tique. 
Tome  II, 


CARACTERES. 

f  Pedes  fex. 

S  Oculi   duo. 

J  Antennx  filiformes. 

^  Abdomen   fimplex. 

/-  Pedes  fex. 
\  Oculi  duo. 

<  Antennx  filiformes. 

/  Abdomen  cauda  bifurca  inflexa  ,  ïàltatrix. 
V,  Corpus  fquamis  tedum. 

"Pedes  fex  origine  lata  &  fquamofii, 
,  Oculi  duo. 

'  Os  tentaculis  duobus  mobilibus. 
1  Antennae  filiformes. 

Abdominis   cauda  tripilis. 

Corpus  fquamis  teftum. 

r  Pedes  fex  faltatorii. 
\  Oculi  duo. 

<  Os  inflexum. 

y  Antennx  filiformes; 

k.  Abdomen  fimplex  fubrotundum, 

r  Pedes  ofto. 

<  Oculi  duo. 

vAntennae  cheliformes  roftro  longiores. 

r  Pedes  ofto. 
■s  Oculi  duo. 
V  Antennse  fimplic«s  roflto  breviores. 

Ffff 


yp4  Histoire    abrégée 

C  Pedes  oflo. 
PhALANGIUM.  \  Oculi  duo. 

Le  Faucheur,        (  Antenne  angulofi. 

^  Tentacula  duo  longa  antenniformia. 

ArAN  E  A.  Cpedcs  oâo. 

•      L'Araignée.         (Oculi  odo. 

f  Pedes  fex. 
MONOCULUS.   3  Oculus  unus. 

Le  Monocle.  (  Antennx  muhiplices ,  fetis  plurirais  lateralibus, 

'^  Corpus  crufta  teâum, 

r  Pedes  fex. 

BtKOCULUS.    S  0="''  «^"O- 

r     n-       r  <  Antennse  fimplices  fetaceaî. 

Le  Binocle.  )  Cauda  bifida. 

V  Corpus  crufta  tedum. 

r  Pedes  decem  ,  primi  cheliformes. 

Cancer.       \  Oculi  duo. 

,      „     ,  <  Antcnnx  filiformes. 

Le  Crabe,  )  Cauja  foliofa. 

V.  Corpus  crufta  teftum. 

UNISCUS.         r  Pedes  quatuordecim. 
Le  Cloporte.  (Antenne  dus  fradx. 

ASELLUS.       (  Pedes  quatuordecim. 

L'Afelle.  5  Antennje  quatuor  frad:B,duje  longiorej. 

SCOLOPENDRA.  (  Ps'^^s  ad  minimum  viginti  -  quatuor  ,  fspe  plus. 
j.      „    .  .  s  Corpus  planum. 

La  ocoiopenare.      C  Antennx  filiformes ,  articulis  brevibus  plurimis. 

I  U  L  U  S.  Ç  Pedes  plus  quam  centum. 

_   •  •  .  <  Corpus  teres  cylindraceum, 

L  Iule,  ^  Antenns  articulis  quinque. 


DES    Insectes.  ^pj* 

P  E  D  I  C  U  L  U  S. 

LE     POU. 
Pedes/èx,  Six  pattes. 

OcuU  duo.  Deux  yeux. 

Amennx  filiformes.  Antennes  filiformes; 

Abdomen  fimplex.       '  Ventre  fimple. 

Le  pou  eftaffez connu  par  lui-même;  néanmoins, com- 
me parmi  les  efpéces  de  ce  genre  il  y  en  a  quelques-unes 
qui  paroiflent  différer  des  autres  ,  le  caradere  de  cet 
infede  fervira  à  faire  connoître  que  ces  efpéces  différentes 
doivent  toutes  fe  rapporter  à  ce  genre. 

Parmi  les  caratteres  du  pou  ,  les  deux  premiers  qui 
confiftent  dans  le  nombre  des  pattes  &  des  yeux  ,  fervent 
à  faire  diftinguer  cet  animal  d'un  grand  nombre  de  genres 
de  cette  fedion  ;  il  n'en  refte  que  quatre  auxquels  il 
reffemble  pour  ces  parties ,  &  qui  ont  comme  lui  fix  pattes 
&  deux  yeux.  Mais  la  forme  de  fes  pattes  qui  font  fimples, 
le  dirtingue  aifément  de  la  forbicine  &  de  la  puce  ,  ôc 
la  conformation  de  fon  ventre  empêche  qu'on  ne  le  con- 
fonde avec  la  podure  &  le  binocle  ,  dont  le  ventre  a  des 
appendices  très-remarquables. 

De  tous  les  infedes  de  cette  fedion ,  celui  avec  lequel  le 
pou  a  été  le  plus  aifément  confondu  ,  eft  la  tique.  Rhedi 
qui  a  donné  d'excellentes  obfervations  fur  les  poux  ,  eu. 
lui-même  tombé  dans  cette  erreur  ,  &  a  joint  avec  eux 
plufieurs  tiques.  Il  ne  s'agit  cependant  que  d'examiner  de 
près  ces  infedes  ,  on  verra  que  le  pou  n'a  que  fix  pattes , 
tandis  que  la  tique  en  a  huit ,  ce  qui  empêchera  de  confon- 
dre des  petits  animaux  fi  différens. 

La  figure  des  poux  varie  beaucoup  fuivant  les  différen- 
tes efpéces  :  les  uns  font  oblongs  ,  ôc  c'eft  le  plus  grand 
nombre  ,  d'autres  font  larges  ôc  courts  ;  quelques-uns  font 
minces ,  longs  ôc  très-  éfilés ,  tels  que  ceux  de  plufieurs  oi- 

Ffff  ij 


^^6  Histoire     abrégée 

féaux.  En  général ,  leurs  antennes  font  très -courtes  ,  leus 
tcte  eft  affez  grofle ,  leurs  yeux  font  faillans ,  leur  ventre  eft 
compofé  de  plus  ou  moins  d'anneaux  ,  depuis  fix  jufqu'à 
dix.  Leurs  pattes  font  compofées  de  trois  parties  ,  dont  la 
dernière  ou  le  tarfe  eft  formée  de  trois  pièces. 

Les  poux  habitent  fur  l'homme  6c  les  difîVrens  animaux  , 
tant  quadrupèdes  que  volatils.  Il  y  en  a  cependant  une  pe- 
tite efpéce  ,  c'cft  le  pou  du  bois ,  qui  femble  n'attaquer  au- 
cun animal  ,  &  ne  fe  trouver  que  dans  les  papiers  & 
les  vieux  bois.  Tous  les  autres  font  carnadlers  ôc  le  nour- 
riffent  du  fang  des  diffcrens  animaux  fur  iefquels  ils  fe- 
trouvent.  Four  cet  effet ,  ils  ont  à  la  partie  antérieure  de  la 
tête,  un  peu  en-deffous  ,  une  efpéce  d'avance  ,  de  laquelle 
ils  favent  faire  fortir  une  trompe  creufe  en-dedans  ,  qu'ils 
infèrent  dans  la  peau  de  l'animal  ,  ôc  avec  laquelle  ils  . 
pompent  le  fang.  La  plupart  des  animaux  font  fujets  à 
cette  vermine  j  chacun  a  fon  pou  particulier.  Quelques- 
uns  même  fervent  de  domicile  à  pluîieurs.efpéces,  ôc  nouS' 
verrons  dans  le  détail ,  que  le  bœuf,  la  poule  ,  le  pluvier  , 
le  paon,  le  cigne  ,  le  cerf,  l'oye  ,  ôcc.  en  ont  plulleurs^ 
efpéces.  L'homme  même  eft  attaqué  par  deux  efpéces 
d-e  poux  ,  l'une  connue  fous  le  nom  de  pou  ordinaire  y. 
ôc  l'autre  fous  celui  de  morpion. 

Les  poux  font  ovipares  ôc  même  leurs  œufs  font  gros  y 
ee  font  eux  que  l'on  appelle  les  leates.  Le  pou  ne  tarde 
pas  à  fortir  de  cet  œuf,  après  quoi  il  changC'plufieurs  fois 
de  peau  ,  ôc  très-peu  de  tems  après  il  ell  lui-même  en  état 
de  pondre.  Aulli  ces  vilains  infectes  pullulent-ils  beau- 
coup. Une  cliofe  qui  pourroit  contribuer  à  la  grande  pro- 
pagation de  ces  animaux  ,  c'eft  qu'ils  paroiffent  herma- 
phrodites. Swammerdam  qui  a  difféqué  plufieurs  fois  des 
poux  ôc  qui  en  a  donné  une  très-bonne  hiftoire  ,  affure 
avoir  trouvé  à  tous  un  ovaire  ôc  jamais  la  partie  mâle  exté- 
rieure. Le  pou  feroit-il  un  hermaphrodite  d'un  genre  par- 
ticulier ?  Pourroit-il  fe  féconder  lui-même  ?  Parmi  les  vers 
il  y  en  a  beaucoup  qui  font  hermaphrodites  ,  mais  ils  ne 


DES    Insectes.  ^^^ 

peuvent  fe  féconder  feuls  ,  ils  ont  befoin  d'un  accouple-' 
ment  qui  eft  double  &  réciproque  entre  les  deux  individus 
accouplés.  Tous  deux  font  en  même  rems  l'oflice  de  mâle 
&  de  femelle.  11  feroit  fmgulier  que  le  pou  n'eût  pas 
befoin  d'accouplement,  &  un  fait  de  cette  nature  deman- 
deroit  à  être  fuivi  ,  ôc  prouvé  par  de  bonnes  obfervations 
pour  pouvoir  être  affuré.    . 

1.  PEDICULUS  kiùnanus.  Linn.faun.  fuec,  n.  ii^^^ 
SCjyjl,  nat.  edit.  lo. 

Rhedi.  experim.  t.  i8.  Pcdiculus  ordinari'us» 

Mouffet.   lat.  p.  i^n-  Pediculus. 

Swamm'rd.  in  4°.  p.  169  ,  t.  7.  Pediculus. 

Benani.  miirograph.  f.  55. 

Merret-  pin.  ïoi.  Pediculus  In  caplte. 

— ibid,   Pediculus  corporeus  maculaîus. 

JLe  pou  ordinaire. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  donner  une  longue  def- 
cription  du  pou  qui  eit  affez  connu.  On  fait  que  Ihomme", 
le  chef  &  le  roi  des  animaux  jcft  cependant  la  pâture  &  la 
demeure  ordinaire  de  cette  vermine.  On  peut  voir  cç.t.  in- 
fe£le  fort  groffi  au  microfcope  dans  les  tigures  de  Rhedi  & 
de  Swammerdam. 

2.  PEDICULUS  inguinalis.  Rhedi,  exper.  i,  19  )  f.  lo- 
éC/x/l.  nat.  edit.  1  o. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  ri  j^..  Pediculus  pubij. 
Petiv.  ga^op.  t.  67  ,/.  9.  Pediculus  inguinalis^ 
MoufF't.  ht.  p.  100.  Pediculus  férus. 
Riij.  inf.  p.  s.  Pediculus  férus. 
Merret.  pin.  p,  10-2.  feàlcului-aiorpior 

JLe  morpion. 

Cet  infefte  eft  plus  court ,  plus  large  j  plus  arrondi  que 
îe  pou  ordinaire  :  il  eft  aufli  d'une  couleur  p!us  brune 
ôc  d  une  confiftence  plus  dure.  Il  s'attache  aux  poils  du- 
pubis  des  perfonnes  fales  &  mal-propres  &  y  tient  forte- 
ment. Sa  piqûre  vive  l'a  fait  appeller  par  quelques  NaOLKa--- 
liftes ,  pediculus  ferox-. 


yp'S  Histoire    abr^g^e 

3.  PEDICULUS  bovis  ,  abdomlne  lineis  tranjverfis 
oào  jerrugineis.  Liiin.  fauà.fuec.  n.  11$  S' 

Linn   fyjl.  nat.  edit.  te,  p.  611  ,  n.  10,  Pediculus  bovis  tauri. 

Le  pou  du  bœuf, à  ventre  chargé  de  huit  bandes  tranj\>erjes. 

Cette  efpéce  eit  très -petite  &  blanche.  Sa  tête  eft  d'une 
couleur  un  peu  fauve  ,  ainfi  que  fes  pattes ,  dont  l'extrémi- 
té eH:  plus  blanche.  Son  ventre  eft  blanc  &  eft  chargé  en- 
deflus  de  huit  bandes  tranfverfes  d'un  rouge  fauve  & 
en-deflbus  de  cinq  bandes  tranfverfes  femblables.  Ces 
bandes  ,  tant  en-deffus  qu'en-deifous,  ne  vont  point  juf- 
qu'aux  bords  du  ventre.  Ces  bords  cependant  paroiffent 
plus  foncés  que  le  refte  ,  à  caufe  de  huit  points  de  couleur 
brune  dont  ils  font  tachés.  On  trouve  ce  pou  fur  les  vaches 
&  les  bœufs. 

4.  PEDICULUS  bovis  y  abdomlne  plumbeo.  Linn^ 
faun./uec.  n.  iij5. 

Linn.  fyfl'  nat.  edit.  10  ,  p.  £it  ,  n.  11.  Pediculus  bovis  Tituli, 

Le  pou  du  bœuf,  à  ventne  de  couleur  plombée. 

Celui-ci  eft  plus  grand  que  le  précédent.  Ses  pattes 
font  courtes  &  grofles.  Elles  font  de  couleur  grife,  ainlî 
que  fa  tête  &  fon  corcelet.  Son  ventre  eft  de  couleur 
bleuâtre  plombée.  Il  eft  gros  &  le  termine  en  pointe.  On 
trouve  cette  efpéce  fur  les  vaches  avec  la  précédente. 

5.  PEDICULUS  circi  ,  fufcus  obhngus  ;  abdomlne 
Jlavefcente  j  medlo  laterlbujque  fujcls.   Planch.    20  , 

fig.   1. 

Le  pou  du  bufard. 
Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ce  pou  eft  le  plus  grand  que  je  connoiffe  ,  il  a  au 
moins  quatre  lignes  de  long.  Sa  couleur  eft  brune  claire  , 
à  l'exception  du  ventre  qui  eft  jaunâtre,  avec  cependant 


DES     Insectes.  j-p^ 

les  bords  bruns  &  une  bande  longitudinale  de  même 
couleur  dans  fon  milieu.  Sa  tête  eft  allongée  &  terminée 
en  devant  par  une  feftion  droite ,  comme  fi  elle  étoit 
coupée  quarrément.  Ses  antennes  font  très- courtes  &  fes 
yeux  font  gros.  Son  corcelet  eft  un  peu  taillé  en  coeur , 
&  a  un  large  rebord.  Le  ventre  compofé  de  dix  anneaux, 
eft  oblong,  ôc  a  fur  les  côtés  un  rebord  brun.  On  trouve 
ce  pou  fur  un  grand  oifeau  aquatique  ,  le  bufard  des  ma- 
rais ,  que  Bellon  a  défigné  fous  le  nom  de  circus. 

6.  PEDICULUS  Jubjîavefcens  ;  abdomine  ovato  , 
medio  dlaphano ,  macula  fufca  \  lateribus  punclato-fer- 
ruginels. 

Le  pou  du  moineau  franc. 

Longueur  \  ligne. 

Sa  tête  eft  grofle  ,  luifante ,  de  couleur  fauve,  avec  les 
yeux  noirs  &  les  antennes  courtes.  Son  corcelet  eft  étroit 
&  de  même  couleur  que  la  tête.  Le  ventre  eft  ovale  , 
un  peu  allongé  ,  dun  blanc  fale ,  diaphane  ,  &  qui  laiiTe 
entrevoir  l'inteftin  de  l'animal ,  ce  qui  repréfente  une  ta- 
che noire.  Les  bords  du  ventre  de  chaque  côté  font  ter- 
minés par  des  points  ou  taches  brunes  rondes.  C'eft  entre 
les  plumes  du  moineau  franc,  que  l'on  trouve  cette  efpé* 
ce.  Lorfque  ce  pou  eft  jeune ,  il  parok  tout  blanc  ,  à  l'ex- 
ception de  la  tache  noire  du  milieu  du  ventre. 

7.  PEDICULUS  oblongus  ^filiformis  y  albicans  y 
corporls  lattribus  utrinque  jerrugineis, 

Rhedi  exper.  toi.  z  ,  f.  i.  Pulex  columbx  major. 

Le  pou  du  pigeon. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  j  ligne.^ 

Celui-ci  eft  long ,  étroit ,  prefque  filiforme ,  un  peu  plus 
large  cependant  vers  la  partie  inférieure  de  fon  ventre,r 
Sa  tête  eft  allongée  en  fufeau  ,  avec  des  antennes  pref- 
qu'aufli  longues  qu'elle.  Son  ventre  eft  fort  étroit  du  haut. 


^oo  Histoire    abrégée 

Sou  corps  eft  d'un  blanc  jaunâtre ,  bordé  des  deux  cotés 
d'une  raie  brune.  Cette  bordure  eft  plus  rougeâtre  dans 
ies  jeunes  qui  ont  le  corps  plus  blanc.  Il  eft  commun  fur 
les  pigeons. 

8.  PEDICULUS  albo  nigroqne  varias  ;  ah  domine 
ovato  oblongo ,   utrinquc  incijiiris  ni  gris. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  T158.  Pediculus  corvi. 
Rhedi  exper.  tab.  16.  Pulex  corvi.  Fig.  opâma. 

Le  pou  du  corbeau. 

Longueur  i  ligne. 

Ce  pou  eft  un  des  plus  beaux ,  fi  cependant  un  pou  peut 
être  un  joli  animal.  Sa  couleur  dans  le  fond  eft  grife.  Sa 
tête  eft  petite  &  noire  &  fes  antennes  font  courtes  &  re- 
courbées en  arrière  ;,  ce  qui  fait  un  effet  aflez  fingulier."^ 
Son  col  eft  court ,  fes  pattes  font  auiïi  courtes  ,  tachetées 
de  noir  ainfi  que  les  antennes.  Le  ventre  eft  ovale ,  pref- 
que  rond  ,  applati  ,  de  couleur  cendrée,  orné  de  chaque 
côté  de  huit  bandes  noires  à  la  jonètion  des  anneaux  ,  ce 
qui  fijit  une  jolie  bigarrure.  Le  corps  de  cet  infede  eft 
fort  dur  &  on  peut  le  preffer  fortement  dans  les  doigts  fans 
le  tuer.  On  le  trouve  fur  le  corbeau  ordinaire  entre  les 
plumes  de  cet  oifeau.  Lorfque  ce  pou  eft  jeune,  il  eft 
blanc  avec  une  fimple  rangée  de  points  noits  de  chaque 
côté  du  ventre. 

5).  PEDICULUS  ga/Ji -pavonis. 

hinn.  faun.  fuec.  n.  ïi6o.  Pediculus  meleagridis. 
Rkeâ.  exper.  tab.  i  ,fig.  i.  Pediculus  accipitris. 

Le  pou  du  dindon. 

Ses  antennes  font  courtes.  Sa  tête  eft  applatie ,  arron- 
die fur  le  devant ,  &  forme  par  derrière  des  angles  aigus  , 
prefque  femblables  à  des  dents  pointues.  Son  corcelet, 
figuré  en  cœur  ,  a  des  angles  de  chaque  côté.  Son  ventre 
compofé  de  huit  ou  neuf  anneaux,  eft  gris  fur  les  côtés,  ôc 

blanc 


DES     Insectes.  iSoi 

blanc  au  milieu ,  dans  toute  fa  longueur.  C'eft  fur  les 
dindons  qu'on  trouve  cette  efpdce  de  pou.  Pvhedi  le  don- 
ne comme  l'ayant  trouvé  fur  i'épervier  ,  ôc  il  peut  très- 
bien  fe  faire  que  cette  efpéce  attaque  deux  oifeaux  dif- 
fe'rens. 

lo.PEDICULU  S  galiuiœ ,  abdominis'  margine 
nigro.  Linn.  faun.  fuec.  n.   i  i^y. 

Khei,  inf.  tab,  \6.  Pulex  capi. 

Frifck.  germ.  ii  ,  p.  14  j  tab.  14-  Pediculus  galli. 

Le  pou  de  la  poule  à  ventre  bordé  de  noir. 

Les  antennes  de  ce  pou  font  petites  ,  &  l'infetle  les 
tient  fouvent  en  mouvement.  Sa  tête  eft  blanche  arrondie 
en-devant.  Son  corcelet  eft  large  &  anguleux  ou  pointu 
fur  les  côtés.  Le  ventre  eft  applati  ôc  finit  en  pointe 
moufle.  Ses  bords  font  noirs  ,  mais  le  milieu  eft  blanc  ÔC 
tranfparent ,  à  l'exception  d'une  tache  noire  vers  le  cor- 
celet, qui  n'eft  autre  chofe  que  le  cœur  de  l'infede  qui 
paroît  à  travers  les  membranes.  On  trouve  ce  pou  fur 
les  poules  avec  le  fuivant. 

11.  PEDICULUS  gallinœ ,  thorace  capiteque  utrirt- 
que  mucronato.  Linn.  faun.  fiiec.  n,  11 65. 

he  pou  de  la  poule  à  tête  éC  corcelet  pointus  des  deux 
côtés. 

Ses  antennes  font  fort  courtes  :  fa  tête  eft  d'une  forme 
affez  finguliére  ;  elle  eft  arrondie  en-devant  &  repréfente 
yne  efpéce  de  croifl"ant  dont  les  angles  ou  pointes  regar- 
dent le  corcelet.  Celui-ci  eft  court  ,  large ,  armé  de  cha- 
que côté  d'une  pointe  droite  aiguë  ôc  Taillante.  Le  ventre 
compofé  de  huit  anneaux ,  eft  allongé.  Tout  le  corps  eft 
parfemé  de  quelques  poils  gris.  Cet  infe£le  plus  petit  que 
le  pou  ordinaire ,  fe  trouve  fur  les  poules. 

12.  PEDICULUS   ligni,  antiqui,   Linn.  faun,  fuec. 
n.  II 68. 

Tome  IL  Gggg 


602  Histoire    abrégée 

Linn.jyjl.  Ttat.  edit.  lo  ,  p.  «lo  ,  n.  i.  Termes  abdomine  oblongo  ,  ore  ru- 

bro  ,  oculis  luteis. 
Blanck.  helg.  169  ,  t.  14,  fg-  F-  Pediculus  ligni. 
Raj.  inf.  p.  8.  Pediculo  cognatus  &  fimilis, 
Bradl.  nat.  tah.  27  5  /•  3. 

Le  pou  du-  hois. 

Cette  efpéce  eft  plus  petite  que  le  pou  ordinaire  ;  elle 
varie  pour  la  couleur  &  pour  la  grandeur.  Quelquefois 
elle  eft  toute  blanche  ou  grife  ,  d'autres  fois  de  couleur 
plombée ,  dans  d'autres  le  ventre  eft  taché  d'une  bande 
annulaire  brune  j  après  laquelle  ,  proche  la  queue  ,  fe 
trouve  un  point  brun.  Toutes  ont  les  antennes  fines  ,  en- 
viron de  la  longueur  du  corps  ,  les  yeux  jaunâtres,  &  aux 
deux  côtés  de  chaque  anneau  du  ventre,  un  point  rou- 
geâtre  plus  ou  moins  marqué. 

On  trouve  communément  cet  infeâe  fur  les  vieux  bois, 
les  vieilles  tables ,  dans  les  livres  qu'on  remue  peu  :  il 
court ,  &  même  il  faute  un  peu  lorfqu'on  le  touche.  Celui 
qu'on  trouve  ainfi  dans  les  maifons,  eft  plus  blanc.  Il  fe 
rencontre  auffi  dans  la  campagne  ôc  dans  les  jardins,  fur 
les  murs  &  les  troncs  des  arbres,  &  pour  lors  il  eft  plus 
brun  &  un  peu  velu.  Quelques  auteurs  ont  prétendu  que 
c'étoit  cet  infede  qui  faifoit  ce  petit  bruit ,  cette  efpéce 
de  petit  battement  comme  de  montre  ,  que  l'on  entend 
quelquefois  dans  les  chafïïs  &  les  boiferies  ,  &  ont  don- 
né à  cet  animal  le  nom  de  pediculus  pulfatorius ,  horolo~ 
gium  mortis  àic.  Derrham  dans  fa  Théologie  Phyfique, 
paroît  de  ce  fentiment.  Cependant  je  crois  pouvoir  affû- 
ter que  ce  bruit  eft  produit  par  un  dermefte  ,  comme  je 
l'ai  dit  en  fon  lieu  ;  quoique  d'autres  l'attribuent  à  une 
araignée. 

N.B.  Outre  les  efpéces  de  poux  que  nous  avons  dé- 
crites ,  on  en  trouve  encore  plufieurs  dans  les  auteurs 
que  nous  n'avons  point  vus,  &  dont  nous  ne  donnerons 
ici  que  les  noms  d'après  Rhedi  &  M.  Linnieus. 


DES    Insectes.  5o,. 

\o.  PEDICULUS  accipitris  abdomine  oblortgo, 

Pulex  accipitris.  Kheà.  expsr.  tah.  i ,/.  i. 

2°.  PEDICULUS  accipitris  abdomine  ovato, 

Pulex  accipitris.  Kheà.  exper.  toi.  i  ,/.  j, 

3°.  PEDICULUS  gruis.  Linn.faun,  fu^.  n.  1 1 62, 

Pulex  gruis.  RAei.  exper.  tab.  3. 

Pediculus  gruis.  Frifch.  germ.  j  ,  p.'ij  ,  tah.  4. 

4°.  PEDICULUS  >//^^. 

Pulex  fulica:.  Rked.  exper,  tab.  4. 

S°.  PEDICULUS  ^/c<r. 

Pulex  pics.  Rhed.  exper.  tab.  y, 

5°.  PEDICULUS  ardea. 

Pulex  ardesE.  Rhed.  exper.  tab.  6, 

7^  P  EDI  C  U L  U  S  Wfo/^. 

Pulex  albatdeolîE.  Rhed.  exper.  tab.  7. 

8".  PEDICULUS  cjygni  ,  abdomine  oblongo  imma- 
culato. 

Pulex  cygni.  Rhed.  exper.  tab.  8. 

p".  PEDICULUS  cygni  abdomine  ovato  utrinqas 
lineis  fufcis  notato. 

Pulex  cygni  lecundi  generis.  Rhed.  exper.  tah.  9  ,  fig.  \, 
ïo\  PEDICULUS  lari, 

Pulex  lari.  Rhed.  exper.  tah.  9. 

11".  PEDICULUS  anferis  ,  capite  ovato ,  abdomine 
oblongo  i  incifuris  utrinque  maciâatis. 

Pulex  anferis  fylveftris.  Rhed.  exper.  lab.  io,j!g,  i. 

12°.   PEDICULUS   anferis  ,  capite    triangiilarl  ^ 
abdomine  immaculato, 

Rhed.  exper.  tab,  10,/.  z. 


5o4  Histoire     abrégée 

15".  PEDICULUS  pluvialis ,  abdominis  margine 
JîmpUci. 

Pulexavis  pluvialis.  Kheà.  exper.  tab.  11 ,/.  i. 

14.".  PEDICULUS  pluvialis  ,  abdominis  margine 
dentatoferrato. 

Rhed.  exper.  tab,  11  ,f.  1. 

i;°.  PEDICULUS  querquedulce. 
Pulex  querquedulï.  Kheà.  eiper.  tab.  12. 

16".  PEDICULUS  falconis  tinnuncuU.  Linn.faun. 
Jiiec.  n.  Il  S  7' 

Pulex  tinnunculi.  Rhed,  exper.  tab.  13. 

17°.  PEDICULUS   pavonis  ,  antennis   dichotomis 
capite  longioribus  j  abdomine  iitrinque  maculato. 

Pulex  pavonis.  Kheà.  exper.  tab.  14. 

18°.  PEDICULUS   pavonis ' ,   antennis Jlmplicihus 

capite  brevioribus  ,  abdomine  immaculato. 
Pulex  albi  pavonis.  Rkei.  exper.  tab.  i  %, 

ip°.  PEDICULUSy?«r/zi. 

Pulex  fturni  candidi.  'R.h.eà.  exper.  tab.  17. 

20°.  PEDICULU  SJIerna.  Linn.faun.  fuec.  n, 
I  i5i. 

21°.  PEDICULUS  recurvirojirœ.    Linn.  faun.  fuec. 
n.  1 153. 

0.1°.  PEDICULUS    hœmathopi.   Linn.   faun.  fuec, 
n.    1 1 6^. 

ZS°'  PEDICULUS  lagopi.  Linn.  faun. fuec.  n.  i  1  Cf, 

24".  PEDICULUS  afini.  Rhed.  exper.  tab.   21. 

25°.   PEDICULUS   cervi ,  abdomine  fufco  ,  medio, 
albo.  Rhed,  exper,  tab.  2^  ,f.  i. 


DES    Insectes.  (^ct 

'26^°.  P  E  D  I  C  U  L  U  S  ce  ni ,  ahdomînis  incifuris 
punclis  nigris.  Rhed.  exper.  tah.  25  ,  f,  2. 

Ces  vingt-fix  efpéces  doivent  fe  trouver  dans  ce  pays- 
ci.  Il  y  en  a  outre  cela  plufieurs  étrangers  ,  tels  que  le 
pou  du  chameau ,  celui  du  tigre  ,  du  bélier  &  de  la  poule 
d'afrique  ,  &  autres  qui  ne  font  pas  les  moins  finguliers. 
Si  on  examine  attentivement  les  animaux,  on  pourra  en- 
core en  trouver  un  plus  grand  nombre  ,  chacun  des  grands 
animaux  en  nourrifîant  beaucoup  de  petits. 

P  O  D  U  R  A. 

LA    P  0  D  U  R  E. 

Pedes/ex.  Six  pattes. 

Ocidl  duo.  Deux  yeux. 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Abdominis  cauda  bifurca  Queue  fourchue  ,  repliée 
inflexa  faltatrix.  à  l'extrémité  du  ventre  ,  & 

faifant  le  reflbrt  pour  aider 
l'infe£te  à  fauter. 

Corpus  Jquamis  teâum.  Corps  couvert  de  petites 
écailles. 

Familial".  Globulofx.                     Famille  I"^  Globuleufes. 
2".  Longx.  2%  Allongées. 

La  podure  eft  un  petit  infe£le  fort  commun  &  cepen- 
dant fort  peu  connu  de  la  plupart  des  Naturaliftes.  Néan- 
moins ce  petit  animal  offre  quelques  fingularités  très -re- 
marquables. Il  approche  un  peu  du  pou  pour  la  forme ,  il 
lui  reffemble  par  plufieurs  caraderes  ;  il  a  le  même  nom- 
bre de  pattes  &  d'yeux ,  ôc  fes  antennes  font  tout-à-fait 
femblables  à  celles  du  pou  ,  fi  ce  n'eft  qu'elles  font  plus 
longues.  Mais  la  podure  a  un  caradere  effentiel  &  très- 
remarquable,  qui  lui  efl  abfolument  propre.  A  l'extrémité 
du  ventre  de  cet  infede  ,  on  apperçoit  une  longue  queue, 
qui  égale  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  ventre ,  &  dont 


go6  Histoire     ABRéoéE 

la  dernière  moitié  pour  le  moins  eft  fendue  en  deux.  Cette 
efpéce  de  queue  fourchue  ne  paroît  pas  d'abord  en  exa- 
minant l'animal ,  parce  qu'elle  eft  replie'e  en-deffous  ,  ôc 
appliquée  le  long  du  ventre.  Mais  fi  on  veut  prendre  cet 
inlede  lorfqu'il  court  à  terre ,  il  fait  très-bien  faire  ufage 
de  cette  fourche,  ^  s  enfervir  pour  échapper  des  mains  ' 
qui  le  pourfuivent.  C'eft  avec  fa  queue  feule  que  l'infede 
exécute  ce  faut.  Cette  queue  fourchue  eft  dure  ôc  élafti- 
que  :  l'infeÊle  ne  fe  contente  pas  de  la  tenir  courbée  fous 
fon  ventre  ;  il  y  a  encore  dans  le  delTous  du  ventre  une 
efpéce  de  rainure  ,  dans  laquelle  entre  cette  queue  ,  & 
dans  le  milieu  de  cetce  rainure  un  petit  bouton  à  tête 
affez  groffe,  du  moins  dans  pluheurs  efpéces ,  dont  la  tête 
fe  trouve  prife  entre  les  deux  branches  de  cette  queue 
fourchue.  Lorfque  l'infede  marche  fimpiement,  il  tient 
fa  queue  fous  Ion  ventre  appliquée  dans  la  rainure  &  re- 
tenue par  le  bouton  dont  nous  venons  de  parier.  Mais 
s'il  veut  fauter  ,  il  fait  agir  le  ligament  par  lequel  fa  queue 
eft  attachée  à  fon  ventre  &  qui  eft  recourbé  ;  il  le  redreffe 
ôc  par-là  fait  fortir  avec  vivacité  cette  fourche  élaftique 
de  la  rainure  où  elle  étoit  retenue  ,  tant  par  les  bords  de 
cette  rainure  que  par  la  tête  du  bouton.  Cette  queue 
jouant  ainfi  comme  un  reffort ,  frappe  fortement  contre 
terre  &  fait  fauter  en  l'air  tout  le  corps  de  l'infede.   Si 
on  peut  faifir  une  podure ,  il  ne  s'agit  que   de  preffer 
légèrement  fon  ventre  pour  faire  jouer  ôc  étendre   la 
queue  qui   étoit   repliée   en'delTous  ,    6c   la  voir   ainiî 
étendue. 

Outre  cette»  queue  fmguliere  ,  qui  fait  le  caradere 
eifentiel  de  la  podure,  cet  infede  en  a  encore  un  autre, 
qui  n'eft  pas  moins  remarquable  ,  quoiqu'il  lui  foit  com- 
mun avec  le  genre  fuivant  :  c'eft  d'avoir  tout  fon  corps 
couvert  de  petites  écailles.  Si  on  touche  légèrement  une 
podure,  on  voit  les  couleurs  de  cet  infede  difparoître  ,  ÔC 
il  refte  fur  les  doigts  une  petite  pouffiere  ,  qui  n'eft  autre 
çhofe  qu'une  quantité  de  petites  écailles  colorées ,  fort 


DES    Insectes.  ^q_ 

femblables  en  petit  à  celles  qui  font  fur  les  aîles  des  pha^ 
lênes  ôc  des  papillons.  ^ 

Les  podures  fe  trouvent  ordinairement  à  terre  ,  dans 
les  endroits  humides  ,  fous  les  feuilles  &  les  pierres. 
Leurs  antennes  font  affez  longues  ,  leur  tête  &  leur  cor- 
celet  fort  diftinds.  Les  unes  font  allongées  ,  les  autres 
font  courtes  &  ont  le  ventre  tout  rond  ,  aufTi  large  que 
long.  Cette  conformation  différente  nous  a  fervi  à  diftri- 
buer  les  efpéces  de  ce  genre  en  deux  familles.  Les  unes 
&  les  autres  fautent  également.  Elles  paroiffent  fe  nour- 
rir de  l'humidité  de  la  terre  fur  laquelle  on  les  trouve. 
Parmi  les  efpéces  de  podures ,  il  y  en  a  une  aquatique  qui 
fe  trouve  en  quantité  fur  les  bords  de  l'eau  ,  &  même 
fur  l'eau.  Cet  infère  faute  &  marche  fur  la  furface  de 
l'eau ,  auiïî  aifément  que  le  font  les  autres  fur  la  terre  la 
plus  ferme. 

Première    Famille. 
Podures  globideufcs, 

1 .  P  O  D  U  R  A  fufco  '  nigra  ;  abdomine  gloBofofimiaturis 
jerrugineis.  ' 

Lapodure  noirâtre  à  taches  fauves  fur  le  ventre. 

Longueur  f  ligne. 

Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de  fon 
corps.  Son  ventre  eft  rond  &  gros.  Tout  l'infede  eft  d'un 
brun  noirâtre  liffe ,  à  l'exception  de  la  fourche  de  fa  queue 
qui  elV  de  couleur  plus  pâle  ,  &  de  trois  ou  quatre  taches 
irregulieres,  de  couleur  de  rouille  ou  fauve ,  placées  de 
chaque  coté  du  ventre.  C'eft  fous  les  pierres  un  peu  hu- 
mides que  j'ai  trouvé  ce  petit  infede. 

2.  P  O  D  U  R  A  viridis ,  oculis  aigris  ,  capiteflavefcentej 
antennis  in  medio  fraHis. 

Linn.faun.fuec.  n.  1 171.  Podura  viridi's  fubglobofa; 
Linn.fyfi.  nat.  edit.  10  ,  p.  608  ,  n.  i.  Podura  viridis. 
Aéî.  Upf.  i7}6  ,  p.  57  ,  n.  1.  Pulex  viridis  planiatum. 


6o^  Histoire     abrégée 

La  podure  verte  aux  yeux  noirs. 

Longueur  Cligne. 

Elle  eft  ronde  ,  de  couleur  verte  claire.  Sa  tête.efl  plus 
jaune  que  le  refte  de  fon  corps,  avec  deux  yeux  très-noirs 
fur  le  fommet.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fa 
tête  &  coudées  dans  leur  milieu.  Le  ventre  a  ,  vers  fa 
partie  pofîérieure  qui  eft  très  grofle,  deux  angles,  un  de 
chaque  côté  ,  ce  qui  fair  un  peu  reffembler  cet  infede  à 
un  puceron.  Entre  ces  deux  angles,  le  ventre  de  l'animal 
le  termine  un  peu  en  pomte.  A  peme  apperçoit-on  le 
corcelet  qui  eft  très-petit.  On.  trouve  cet  infede  fur  les 
plantes ,  dès  le  mois  d'avril. 

3 .  P  O  D  U  R  A  jufca  non  nitens ,  antennis  longitudine 
corpoiis. 

La  podure  brune  enfumée. 

Loiiguur  3  ligne. 

Elle  eft  prefque  toute  ronde,  de  couleur  brune,  fem- 
blable  à  de  la  fuie  de  cheminée,  nullement  brillante  ni 
iuifante.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps  & 
l'es  yeux  font  placés  fur  le  haut  de  la  tête  derrière  les  an- 
tennes. Cette  tête  eft  prefque  ronde.  L'infede  faute  très- 
bien  :  on  le  trouve  fur  les  écorces  d'arbres. 

Seconde    Famille. 

Podures  allongées. 

4..  P  O  D  U  R  A  fufco  nigroque  variegata  vllloja.  Planch, 
20 ,  fig.  2, 

La  podure  commune  velue. 

Longueur  i  lignes.    Largeur  ~  ligne. 

C'eft  une  des  plus  grandes  efpéces  que  nous  ayons  dans 
ce  pays-ci.  Elle  paroît  à  la  première  vue  d'un  brun  cou- 
leur de  fuie  ;  mais  lorfqu'on  l'examine  de  près,  on  voit 
qu'elle  eft  d'un  brun  jaunâtre  ;  tout  entrecoupé  de  taches 

& 


DES    Insectes»,  (?op 

SjC  de  raies  noires.  Sa  tête  6c  fon  corcelet  font  fort  velus 
&  leurs  poils  fe  détachent  aifément  &  reftent  aux  doigts 
lorfqu'oa  touche  l'infecte.  Le  ventre  eft  aflez  liffe.  Les 
antennes  compofe'es  de  quatre  articles ,  font  de  la  lon- 
gueur des  deux  tiers  du  corps.  On  trouve  très-commu- 
nément cette  efpéce  fous  les  pierres. 

3*.  P  O  D  U  R  A  Uvido-lutea  ,  annuiis  tranfverjîs  nigris» 
La  podare  jaune  à  anneaux  noirs. 

Longueur  \  ligne. 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  eft  d'une  couleur  li- 
vide un  peu  pâle.  Ses  pattes  ont  leurs  articulations  noi- 
râtres, &  le  ventre  aplufieurs  bandes  tranfverfes  ou  an- 
neaux de  couleur  noire,  ordinairement  au  nombre  defept. 
On  la  trouve  fous  les  pierres.  Peut-être  ne  différe-t-elle 
de  la  précédente  que  par  l'âge  ,  car  je  ferois  porté  à 
croire  que  c'eft  la  même  encore  jeune ,  c'eft  ce  qu'il  fau- 
droit  examiner  ôc  que  je  n'ai  pu  découvrir. 

6.  P  O  D  U  R  A   nigra  ,  thoracis  limbo  antennarumqut 
bafi  Jlavis  ,  pedibus  furcaque  palUdis, 

La  podare  porte  -  anneau. 

Longueur  t  |  ligne. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  grandes  ôc  des  plus  belles 
'de  ce  genre.  Sa  couleur  eft  d'un  noir  lifle  &  brillant, 
mais  la  bafe  de  fes  antennes  eft  jaune ,  ôc  le  bord  inférieur 
du  corcelet  eft  de  la  même  couleur ,  ce  qui  forme  une 
bande  tranfverfe  jaune  en  anneau  fur  le  milieu  du  corps 
'de  i'infeâe.  Les  pattes  ôc  la  fourche  de  la  queue  font 
d'une  couleur  pâle  blanchâtre.  J'ai  trouvé  cet  infefte  fur 
les  vieux  bois  ,  comme  celui  que  décrit  M.  Linnxus 
jaun.fuec.n.  1 177  ,  auquel  il  paroît  reffembler.  La  feule 
différence  fenfible  confifte  dans  la  bande  jaune  du  corce- 
let formant  un  anneau  qui  fe  trouve  dans  notre  efpéce  ôc 
dont  M.  Linnzeus  ne  parle  point  dans  la  fienne. 

Tome  II.  Hhhh 


ffiô  Histoire   abrégée 

7.  P  O  D  U  R  A  atra  viatica, 

Linn.  faun.fuec.  n,  1179.  Podura  viatica. 

La  podure  noire  terrejlre. 
Longueur  1  f  ii^ne. 

Celle-ci  eft  une  des  plus  grandes ,  mais  fa  grandeur  va- 
rie. Elle  eft  cylindrique,  d'une  couleur  noire  matte  ,  ôc 
vue  à  la  loupe  ,  elle  paroît  un  peu  velue.  Ses  antennes 
font  alfez  greffes  &  égalent  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps.  On  la  trouve  fouvent  en  grande  quantité  à  la  fois, 
enforte  que  la  terre  paroît  toute  noire  par  le  grand  nom- 
bre de  ces  infedes  qui  la  couvrent.  Mais  fi  on  veut  les 
prendre  ,  ils  fautent  tous  &  le  noir  difparoît  ôc  fe  répand 
de  côté  &  d'autre. 

8.  PODURA  atra  aquadca. 

Linn.  faun.  faec.  n.  1178.  Podura  aquatica  nigra. 

Linn.   fjjl.  nat.  edh.  10,  p.  609,  n.  8.  Podura  aquatica.  , 

Ve  Gêer.  Aâi.  Stockolm.  1740  >  p.  ^79  ,  tab.  3  ,  <• 

Aéi.Upf.  1740,  p.  57,  t.  3-  Podura  aquatica  tota  nigra. 

La  podure  noire  aquatique. 

Il  y  a  beaucoup  de  reffemblance  entre  celle-ci  &  la 
précédente,  elle  eft  feulement  des  deux  tiers  plus  petite. 
Ses  antennes  font  plus  longues  à  proportion  &  égalent  à 
peu  près  la  longueur  du  corps.  Sa  couleur  noire ,  quoique 
matte,  eft  aufïi  un  peu  moins  foncée. 

C'eft  fur  les  eaux  dormantes  que  fe  trouve  en  grandes 
troupes  cette  podure.  Elle  le  tient  fur  l'eau  proche  les 
bords ,  ôc  couvre  toutes  les  feuilles  des  plantes  aqua- 
tiques. 

5.  P  O  D  U  R  A  plumlea. 

Linn./rtu/;. /uec.  n.  1 17?.  Podura  teres  plumbf  a. 

Linn.jjji.  nat.  edh.  10, p.  609, h.  ^.  Podura  teres fufco-carulea  nitida. 

La  podure  gri/e  commune. 
Longueur  1  ligne. 


DES    Insectes.  '^h 

.  Elle  eft  par-tout  de  la  même  couleur  grlfe  ,  plombée 
&  luifante.  Cette  couleur  efl  produi'e  par  des  petites 
écailles  argentées  ou  plombées  ,  femblables  à  celles  des 
aîles  des  papillons ,  dont  tout  fon  corps  eft  couvert.  Si 
on  touche  cet  infette  ,  ces  écailles  fe  détachent  &  on 
voit  à  nud  le  corps  qui  eft  blanchâtre.  La  queue  de  cette 
efpéce  eft  grande  ôc  prefqu'auffi  longue  que  fon  corps. 
On  la  trouve  par-tout-,  fur  les  arbres,  dans  les  prés, 
mais  toujours  feule  &  jamais  par  troupes. 

!io.  P  O  D  U  R  A  violacea. 

'La  podure  violette. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  la  précédente  j  par-tout 
de  la  même  couleur  violette  un  peu  plombée.  On  la  trou- 
ve avec  la  commune,  &  elle  pourroit  bien  n'en  être  qu'une 
variété  ou  n'en  différer  que  par  l'âge  ,  car  elle  eft  conf» 
tamment  plus  petite. 

F  O  R  B  I  C  I  N  A. 

LJFORBICINE. 

PeJes  fex  origine  lata  êC  Six  pattes  dont  l'origine 
fquamoja.  eft  large  &  écaiileufe. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

Os  tentacuUs  duobus  mobilibus.      Bouche   avec  deux   barbillons 

mobiles. 

Antennx filiformes.  Antennes  filiformes. 

Abiominis  cauda  tripilis.  Trois    filets    au    bout    de   la 

queue. 

Corpus  fquamis  teBum.  Corps  couvert  de  petites  écail- 

les. 

La  forbicine  eft  un  infe£te  très-commun ,  que  prefque 
tout  le  monde  connoît  de  vue ,  &  dont  cependant  pref- 
qu'aucunNaturalifts  n'a  parlé.  Son  port,  fa  couleur  argen- 
tine ,  &  fa  légèreté  à  courir  le  font  remarquer ,  &  il  n'eft 

Hhhhij 


<?i2  Histoire     ABRécÉE 

guères  poflîble  d'ouvrir  de  vieux  chafTis  ,  de  remuer  des 
bois  humides  ,  fans  trouver  de  ces  infedes.  Ils  reflemblent 
à  des  petits  poiflTons  qui  courroient  fort  vite.  Mais  en 
examinant  de  près  ces  infe£tes,  on  voit  qu'ils  portent  des 
caraderes  qui  les  rendent  encore  plus  reconnoiflables. 
Outre  le  nombre  des  pattes  &  des  yeux  ,  outre  les  pe- 
tites écailles  argentées  qui  couvrent  tout  le  corps  de  la 
forbicine  6c  le  rendent  brillant  ;  cet  infecte  a  trois  carac- 
tères eflentiels,  dont  un  feul  fulîiroit  pour  le  diftinguer 
de  tous  les  autres  genres.  Le  premier  de  ces  caraderes 
confifte  dans  la  forme  des  pattes  qui  font  larges  &  appla- 
ties  ,  fur-tout  à  leur  origine  ,  &  qui  de  plus ,  à  cet  en- 
droit de  leur  naiflance  ,  font  recouvertes  de  grandes  ÔC 
larges  plaques  minces  femblables  à  de  grandes  écailles. 
Une  partie  de  la  cuiffe  de  l'infede  eft  cachée  fous  ces 
écailles  ,  &  lorfqu'il  replie  fes  pattes  ,  il  peut  les  tenir 
prefqu'entiérement  à  couvert.  Le  fécond  caradere  de  la 
forbicine  confifte  dans  les  deux  barbillons  mobiles  &  longs 
qui  accompagnent  la  bouche  de  cet  infede.  Ce  genre 
eft:  le  feul  de  ceux  de  cette  fedion  où  l'on  voye  de  fem- 
blables barbillons.  Enfin  le  troifiéme  &  dernier  caraftere 
dépend  de  la  conformation  de  la  queue  de  la  forbicine. 
Cette  queue  eft  garnie  de  trois  grands  filets,  dont  l'un  eft 
droit  &  dans  la  même  direftion  que  le  corps  :  c'eft  celui 
du  milieu.  Les  deux  autres  des  côtés  font  dans  une  direc- 
tion différente  &  forment  avec  le  corps  &  le  filet  du  mi- 
lieu ,  un  angle  prefque  droit.  Outre  ces  trois  grands  filets  , 
l'extrémité  du  ventre  de  la  forbicine  eft  encore  garnie 
d'autres  petits  filets  latéraux  courts  &  aigus  ,  qui  relTem- 
blent  à  des  petites  pattes  écourtées  ,  &  qui  fervent  à  la 
féconde  efpéce  de  forbicine ,  à  fauter  &  s'élancer  en 
l'air. 

On  trouve  ces  infe£les  dans  les  fentes  des  chafTîs  qui 
ne  font  pas  fouvent  ouverts  ,  fous  les  planches  qui  fervent 
d'appui  aux  fenêtres  ,  pourvu  qu'il  y  ait  un  peu  d'humidi- 
té. 11  paroît  que  cet  infede  fucce  les  bois  humides.  Peut- 


DES    Insectes,  ^rî' 

être  fe  nourrit- il  aufTi  des  poux  de  bois  qui  font  communs 
dans  les  mêmes  endroits.  De  tous  les  Naturaliftes  que 
j'ai  confultés,  il  n'y  a  qu'Aldrovande  qui  ait  donné  une 
afî'ez  mauvaife  figure  de  cet  infetle.  Jl  l'a  zp^elléfori^i- 
cina  ,  peut-être  à  caufe  de  quelque  reflemblance  avec  le 
perce  oreille y^w  \zûn.forJicula.  J  ai  confervé  à  cet  animal 
le  même  nom  de  forbicine.  Je  n'en  connois  que  deux 
efpéces. 

I.  FORBICINA//a/za.  Pîanch.  20 ,  fig.  5. 

lÀnn.  fyjl.  nat.  edit.  10, p.  60S.  Lepifma  fquamofa  ,  cauda  triplici. 
Aldrov.  inf.p,  570»  tab.  i>Jîg-  5.  Forbicina. 

La  forbicine  plane. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  5  Ugne. 

Le  corps  de  cette  efpéce  eft  allongé ,  &  compofé  de 
neuf  ou  dix  anneaux  qui  vont  en  diminuant^  de  la  tête  à 
la  queue.  Ses  antennes  font  longues,  minces  j  filiformes, 
ôc  égalent  la  longueur  des  deux  tiers  du  corps.  Sa  bou- 
che a  deux  longues  appendices, compofées  de  plufieurs  ar- 
ticles, à  peu  près  comme  celles  des  tipules.  Ses  pattes  font 
au  nombre  de  fix  ,  trois  de  chaque  côté  ,  larges  ,  courtes 
&  blanchâtres.  Elles  font  renfermées  &  reçues  dans  autant 
de  rainures  qui  font  dans  la  partie  inférieure  de  l'animal, 
&  leur  origine  eft  couverte  d'une  large  lame  ou  écaille 
de  forme  ovale.  Mais  outre  ces  fix  pattes ,  l'infede  en  a 
fix  autres  ,  courtes ,  minces ,  qui  font  de  faufles  pattes  , 
trois  de  chaque  côté  ,  placées  vers  l'extrémité  du  corps 
avant  la  queue.  Ces  efpéces  d'appendices  font  très-cour- 
tes. La  queue  fe  termine  par  trois  longs  filets  ,  l'un  au 
milieu  plus  allongé  &  pofé  en  longj  &  deux  autres  pofés 
en  travers,  un  de  chaque  côté  ,  enforte  que  les  trois  for-" 
ment  enfemble  une  efpéce  de  croix.  Ces  filets  font  min- 
ces ,  fins  ,  &  vus  à  la  loupe  ,  ils  paroiffent  un  peu  velus. 
L'infeftc  eft  de  couleur  plombée  ,  luifante  &  argentée 
à  caufe  des  petites  écailles  de  cette  couleur  dont  il  eft 
pouvert.  Par  ce  même  endroit,  il  reflemble,  fur-tout  en^ 


'6i4-  Histoire    abrégée 

deflbus ,  à  ces  petits  poiflbns  blancs  argentés.  On  le  trou- 
ve dans  les  jardins  ,  fous  les  caifles  ,  ôc  dans  les  fentes 
des  chaffis  des  fenêtres  des  maifons  ,  où  il  eil  fort  com- 
mun. ]1  court  très-vite  &  eft  difficile  à  prendre.  Lorsqu'on 
le  touche,  il  perd  une  partie  de  fes  écailles ,  ôc  fa  mollefle 
fait  qu'on  l'écrafe  aifément. 

a.FORBICiNA  tens  fahatrix, 

La  forbicine  cylindrique. 

Longueur  4  §  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  couleur  de  celle-ci  eft  plus  foncée  que  celle  de  la 
précédente.  Son  corps  eft  prefque  cylindrique  ,  au  lieu 
que  celui  de  l'autre  eft  applati  ;  il  diminue  vers  le  bout  ÔC 
il  eft  tout  couvert  d'écaillés  très-petites.  Ses  yeux  pofés 
fur  le  derrière  de  la  tête  font  noirs  ôc  fe  touchent.  Ses 
antennes  femblables  à  des  fils  ,  font  plus  longues  que  fon 
corps.  Sa  bouche  a  quatre  appendices  courbes  ,  fembla- 
bles à  celles  des  tipules ,  deux  en  haut  plus  longues  ÔC 
compofées  de  fix  articles ,  ôc  deux  inférieures  ôc  plus 
courtes  ,  compofées  feulement  de  deux  pièces.  Outre 
les  fix  pattes ,  l'infede  à  huit  paires  d'épines  ou  de  fauf- 
fes  pattes  courtes ,  mobiles ,  favoir  deux  à  chaque  an- 
neau ,  dont  il  fe  fert  pour  fauter.  La  queue  eft  terminée 
par  trois  filets,  dont  celui  du  milieu ,  plus  long  du  dou- 
ble que  les  deux  autres,  égale  la  longueur  du  corps.  On 
trouve  cet  infecle  dans  les  mêmes  endroits  que  le  pré- 
cédent, mais  bien  plus  rarement  ici.  H  y  a  quelques  Pro- 
vinces où  il  eft  très-commun. 

P  U  L  E  X. 

LA    F  UCE. 

Fedesfexfaltatorii,  Six  pattes  propres  à  fauter, 

Qmli  duo.  Deux  yeux. 

Oi  infiexumé  Bouche  recourbée  en-deffbus« 


DES  Insectes.         ^fiy 

Antenna filiformes.  Antennes  filiformes; 

Abdomen  fimplex  fubrotiindum.        Ventre  fimple  &  arrondi. 

'  Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  décrire  la  puce  qui 
eft  connue  de  tour  le  monde.  D'ailleurs  on  peut  confulter 
la  figure  que  nous  donnons  de  cet  infede  grofli  à  la  loupe  ; 
on  y  verra  la  figure  terrible  de  ce  petit  animal ,  que  la  na- 
ture a  coTivert  d'écaillés  dures  &  fermes  ,  ôc  dont  la  bou- 
che efl  armée  d'une  trompe  algue  ,  avec  laquelle  il  fucce 
le  fang  de  l'homme  &  des  animaux.  Cette  trompe  &  la 
forme  des  pattes  pofférieures  de  la  puce  ,  qui  font  très- 
longues  &  qui  lui  fervent  à  fauter,  conftituent  le  caïaûere 
effentiel  de  ce  genre.  Mais  ce  qui  mérite  le  plus  d'ctre  re- 
marqué ,  c'eft  la  produftion  finguliere  de  cet  infefte.  De 
tous  les  infeftes  fans  ailes  qui  compofent  cette  fedion  ,  la 
puce  efl  la  feule  qui  fe  métamorphofe  comme  les  infe£tes 
des  autres  feûions  ,  &  qui  ne  forte  pas  toute  formée  ,  ou 
d'un  œuf ,  ou  du  ventre  de  fa  mère.  La  puce  eft  ovipare  , 
elle  pond  de  petits  oeufs  ,  qui  s'attachent  à  la  bafe  des 
poils  des  animaux ,  par  une  matière  gluante  dont  ils  font 
enduits  ;  quelquefois  elle  fe  contente  de  les  mettre  dans 
les  endroits  oia  les  animaux  vont  fe  coucher  ,  ou  fur  des 
couvertures  de  lit.  De  ces  oeufs,éclofent  au  bout  de  quatre 
ou  cinq  jours  ,  des  petites  larves  longues  ,  à  plufieurs 
pattes ,  compofées  d'anneaux  ,  &  femblables  à  des  petits 
vers  bruns  ,  dont  le  corps  efl  garni  de  quelques  poils 
longs  j  mais  en  petite  quantité.  Ces  larves  vivent  fur  les 
animaux ,  cachées  entre  leurs  poils.  L'efpéce  de  crafTe  que 
fournit  la  tranfpiration,  leur  fert  de  nourriture.  On  peut 
auffi  les  nourrir  dans  des  boëtes  avec  des  mouches  dont 
elles  font  fort  friandes.  Elles  font  petites  ,  vives ,  agiles,  & 
elles  rampent  comme  des  chenilles.  Lorfqu'elles  font  par- 
venues à  leur  grandeur  ,  au  bout  de  douze  ou  quinze 
jours  ,  elles  forment  de  petites  coques  blanches  en  dedans 
comme  du  papier ,  fa!es  en- dehors  &  couvertes  de  pouf- 
fiere.  Dans  ces  coques  ,  font  renfermées  les  nymphes  ou 
chryfalides ,  qui  font  d'abord  blanches  &  qui  brunifTent 


éiti  Histoire     ABRécfE 

enfuite.  C'eft  de  ces  nymphes  que  fort  la  puce  ou  i'infe£la 

parfait ,  après  avoir  fubi  ces  trois  métamorphofes. 

La  puce  ,  par  cet  endroit ,  paroît  s'écarter  beaucoup  de 
tous  les  infedes  de  cette  fedion  ,  dont  elle  fe  rapproche 
par  fes  autres  caratleres.  Nous  ne  connoifTons  qu'une 
feule  efpéce  de  ce  genre  ,  qui  fe  trouve  fur  les  animaux 
&  fur  l'homme  ,  &  particulièrement  fur  les  femmes  &  les 
enfans ,  dont  la  peau  plus  tendre  &  plus  délicate  femble 
l'attirer  davantage.  On  fait  que  cet  infede  pique  forte-; 
ment  &  qu'il  faute  avec  beaucoup  d'agilité. 

Les  merveilles  que  quelques  auteurs  rapportent  à  fori 
fujet ,  fervent  à  iuftifier  également  fa  force  prodigieufe  ÔC 
l'adrelTe  furprenante  de  quelques  ouvriers  qui  ont  fû  l'en- 
chaîner &  l'atteler  à  de  petits  chariots.  Au  rapport  de 
Mouffet ,  un  nommé  Mark,  Anglois,  avoir  fait  une  chaîne 
d'or  de  la  longueur  du  doigt,  avec  un  cadenat  fermant 
à  clef.  Une  puce  attachée  par  cette  chaîne  la  tiroit  avec 
facilité  ,  &  le  tout  ,  y  compris  le  petit  animal  ,  pefoit 
à  peine  un  grain.  Hoock  raconte  un  fait  encore  plus  fur- 
prenant.  Un  ouvrier  Anglois  avoir  conftruit  en  ivoire  un 
carofle  à  iix  chevaux  ,  un  cocher  fur  le  fiége  ,  avec  un 
chien  entre  fes  jambes  ,  un  portillon  ,  quatre  perfonnes 
dans  le  carolTe  &  deux  laquais  derrière  ,  &  tout  cet  équlr. 
page  étoit  traîné  par  une  puce. 

I.  PULEX.  Planch.  20 ,  fig.  4. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1171.  Pulex  ater. 

L,inn.  fyfl.  nat,  edit.  10  ,  p.  614  ,  n.  i.  Pulex  probofcide  corpore  breviore,! 

Biiker  p.  191  .  tab.  1 3  ,_^^.  éi. 

Tranfaél.  philof.  tom.  3  ,  n.  143 ,  tah.  10 ,/.  i  —  6, 

Mouffet.  p.    27  5- 

Lewenhoeck.  epijl,  r,  p.  1^7  ■>  fig-  7- 

Hoock,  micrograph.  p.  61  ,  tab.  31. 

Boridn.  mkrograph.  fig.  56. 

Merret.  pin.  202. 

Raj.  inf.  7.  Pulex  vulgaris. 

Frifch.  germ.  1 1 ,  p.  8.  Pulex. 

Rofel.  inf.  vol.  i  ,  tab,  z  ;  3  ;  4.  Mulcar.  &  culic; 

CHELIFER, 


DES    Insectes.  6\-j 

C  H  E  L  i  F  E  R.   Acarifpcc.  linn. 

LA    PINCE. 

Pedes  oclo.  Huit  pattes. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

AnuniiiZ  cheliformes  rojlro  Ion-  Antennes  en  pinces  de  crabe 
giores.  plus  longues  que  la  trompe. 

La  pince  ell  ainfi  ap'pellee,  à  caufe  de  la  forme  de  fes 
antennes  qui  repréfentent  à  leur  extrémité  une  efpéce  de 
pince  fourchue  femblable  aux  pinces  des  crabes  ôc  des 
écreviffes ,  que  l'on  connoît  en  latin  fous  le  nom  de  chelce. 
C'eft  aufïï  de-là  que  ce  genre  eft  nommé  en  htin  chelifer y 
comme  qui  èi\xo\t  porte-pince. 

Ce  genre  diffère  des  précédens  par  le  nombre  de  fes 
pattes  :  il  en  a  huit ,  au  lieu  qu'ils  n'en  ont  que  fix.  Ce  ca- 
rattere  le  diftingue  de  tous  les  infedes  de  cette  feclion, 
à  l'exception  de  la  tique  ,  du  faucheur  &  de  l'araignée 
qui  ont  pareillement  huit  pattes  ;  mais  l'araignée  a  huit 
yeux  ,  au  lieu  que  la  pince  n'en  a  que  deux.  Il  ne  relie 
donc  plus  que  deux  genres  avec  lefquels  on  pcurroit 
la  confondre  ,  la  tique  &  le  faucheur.  Elle  s'en  fait  aifé- 
ment  diftinguer  par  un  autre  caraclere  ,  ce  font  fes  anten- 
nes fendues  par  le  bout  &  qui  imitent  les  pinces.  Il  efl 
donc  impoflible  de  confondre  la  pince  avec  ces  difFtiens 
genres. 

Cette  figure  des  antennes ,  la  forme  du  corps  des  pinces 
.qui  font  larges  ôc  courtes  ,  les  font  beaucoup  reffembler  à 
des  petits  crabes.  EUes  les  imitent  même  par  leur  démar- 
che. Lorfque  l'on  touche  la  pince  ,  ou  qu'elle  évite  quel- 
qu'objet  qu'elle  rencontre  ,  elle  marche  fouvent  à  recu- 
lons ou  de  côté  comme  les  crabes. 

On  trouve  ces  infeftes  dans  les  lieux  humides  fous  les 
pierres  &  les  pots  à  fleurs  des  jardins.  Ils  paroiffent  fe 
nourrir  de  poux  de  bois  ôc  autres  petits  infectes. 

Nous  ne  connoilTons  que  deux  efpéces  de  ce  genrcjtou- 

Tome  IL  liii 


^i8  Histoire     ABRécfE 

tes  deux  petites.  La  première  a  été  sp^elléejcorpion-ûrai- 
gnée  ,  parce  qu'elle  tient  de  l'araignée  pour  la  figure  ,  &  du 
fcorpion  pour  la  forme  de  fes  antennes,  La  féconde  efpé- 
ce  eft  encore  plus  petite,  &  fes  pinces  font  beaucoup  plus 
fines  que  celles  de  la  première. 

1.  CHELIfER  fufcus  ,  abdomine  lineis  tranfverfis. 

Linn.faun.fuec.  n.  1187.  Acarus  pedibus  primi  paris  clieliformibus. 
Linn.fyjl.  nat.  eiit.  10  ,p.  6i6  ^  n.  7.  Acarus  antennis  clieliformibus  ,  abdomi- 
ne ovato  depreffo.  Ibid.  Acarus  cancroïJes. 
Frifch  germ.  8  ,  p.  i  ,  tab.  i.  Scorpio-araneus. 
It.Oeland,  84.  Acarus  fcorpJo-araneus  diâus. 
liofel.  inf.  vol.  3 ,  fupplem.  tab.  64. 

Le  fcorpion- araignée. 

Longueur  1  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Son  corps  eft  de  couleur  un  peu  brune  ,  &  fon  ventre  a 
des  filions  tranfverfaux.  Ses  pattes  font  au  nombre  de  huit, 
quatre  de  chaque  côté  ,  &  outre  cela  il  a  en-devant  deux 
longues  antennes  ,  de  la  longueur  du  corps  ,  plus  groffes 
que  les  pattes  ,  compofées  de  quatre  articles  ou  noeuds 
arrondis  ôc  dont  le  dernier  eft  allongé  ôc  terminé  par  deux 
pinces.  Ces  antennes  reflemblent  précifément  aux  pattes 
des  crabes.  M.  Linnceus  les  a  prifes  pour  des  pattes  y  com- 
me on  le  voit  par  fa  phrafe  ;  dans  ce  cas,  cet  infede  auroit 
dix  pattes,  feroit  un  vrai  crabe  ,  mais  il  n  auroit  point  d'an- 
tennes ,  ce  qui  i'éloigneroit  de  la  clafTe  des  infedes. 
On  doit  donc  regarder  cette  partie  comme  fes  aiitennes  , 
&  ne  compter  que  huit  pattes  à  cet  animal.  Au  devant 
de  fa  tête  ,  il  a  vers  fa  bouche  deux  petites  pinces  qu'il  re- 
mue en  marchant. 

On  trouve  cette  efpéce  dans  les  jardins  fous  les  pots ,  ou 
on  met  des  fleurs  ,  fous  les  écorces  des  arbres  à  moitié 
détachées  ,  &  même  dans  les  endroits  peu  fréquentés 
des  maifons ,  ôc  quelquefois  dans  les  Hvres  qu'on  remue 
peu.  Elle  fe  nourrit  des  poux  de  bois  qu'elle  détruit. 

2.  CHELIFER  totus  ruber  ,  antennis  extrême  bi/etis. 
Planch.  20  ,  fig.  j. 


DES    Insectes.  ^i^ 

Linn.  faun.  fu!C.  n.  iîoj.  Acarus  petrarum  ruber  ,  antennis  roftro  longio- 

ribus. 
Linn.Jjft.  nat.  edit.  lo ,  p.  6iS  ,  /i.  î6.  Acarus  longicornis. 

La  pince  rouge. 
Longueur  j  ligne. 

Sa  forme  eft  allongée  &  comme  en  poîre.  Sa  tête  eft 
pointue  en-devant  ,  6c  je  n'y  ai  point  remarqué  vers  la 
bouche  les  deux  petites  "pinces  que  l'on  voit  dans  le  précé- 
dent. Ses  antennes  plus  longues  que  fa  tête  ,  relTemblent  à 
celles  du  fcorpion-araignée  ,  l\  ce  n'eft  que  les  articula-- 
tions  dont  elles  font  compofées  font  plus  grefles  ,  plus 
minces  ,  ôc  que  la  pince  de  l'extrémité  eft  formée  par 
deux  longs  filets ,  dont  l'un  eft  un  peu  plus  court  que  l'au- 
tre. Le  ventre  eft  entièrement  d'une  couleur  rouge  fon- 
cée. Les  pattes  au  nombre  de  huit  ,,  font  affez  longues 
ôc  d'un  rouge  un  peu  plus  pâle.  On  trouve  cet  infette  fous 
les  pierres  &:  fous  les  écorces  d'arbres. 

ACARUS. 

LA     TIQUE. 

Fedes  octo.  Huit  pattes. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

Ammnxjîmpllces  rojlvo  hrevio'  Antennes  fimples  plus  courtes 
res,  que  la  trompe. 

La  tique  ,  comme  nous  l'avons  dit  en  parlant  du  genre 
précédent  ,  fe  diftingue  de  l'araignée  ,  à  laquelle  ell» 
reffemble  beaucoup  par  le  nombre  différent  de  fes  yeux. 
La  forme  de  fes  antennes  qui  font  fimples  ôc  plus  courtes 
que  fa  trompe  ,  empêche  qu'on  ne  la  confonde  avec  la 
pince  ôc  le  faucheur. 

Ce  genre  eft  affez  nombreux  ,  mais  beaucoup  d'efpéces 
font  trop  petites  pour  être  apperçues  à  la  vue  fimple. 
Il  faut  employer  le  microfcope  pour  les  découvrir ,  fouvent 
même  avec  peine.  Nous  n'avons  point  parlé  de  ces  petites 
efpéces  microfcopiques  qui  font  trop  petites  pour  laiffer 

I  i  i  i  ij 


620  Histoire    abrégée 

appercevoîr  leurs  différences  fpécifiques.  Les  mittes  ,  les 
cirons  font  de  ce  genre  ,  ce  font  de  vraies  tiques.  Nous  dé- 
taillerons les  efpéces  les  plus  communes  ôc  les  plus  groffes 
parmi  ces  animaux  infiniment  petits. 

En  général  la  tête  des  tiques  eft  très-petite.  Leurs  an- 
tennes font  fort  courtes  ,  &  ordinairement  moins  longues 
que  i'efpéce  de  bec  aigu  &  pointu  qui  forme  la  bouche 
de  ce  petit  animal.  Ce  bec  eft  une  cfpéce  de  fourreau  qui 
renferme  une  trompe  fort  fine  ,  que  Hnfede  enfonce  dans 
la  peau  des  animaux  fur  lefquels  il  vit.  Le  corcelet  de  la 
tique  n'eft  pas  plus  grand  que  fa  tête  ,  &  il  eft  tellement 
confondu  avec  le  ventre  ,  qu'il  ne  s'en  diftingue  que 
parce  qu'il  eft  plus  ferme  &  plus  dur.  Le  ventre  eft  la 
parde  la  plus  grofle  &  la  plus  confidérable  de  l'infecte.  Ce 
ventre  eft  ordmairement  plus  mol  que  le  refte  du  corps, 
&  dans  quelques  efpéces  ,  comme  la  riçue  des  chiens , 
il  eft  capable  d'une  ^\  grande  extenfion  ,  que  finfedle  ainfi 
gonflé  paroit  fept  ou  huit  fois  plus  gros. 

Les  tiques  viennent  d'œufs  ,  les  mères  font  ovipares. 
Il  faudroit  que  leur  groffeur  permît  d'examiner  leur  ac- 
couplement j  qui  probablement  doit  être  fingulier  ,  ÔC 
avoir  quelque  rapport  avec  celui  des  araignées  &  des 
crabes  auxquels  ces  infettes  font  analogues. 

Plufieurs  efpéces  de  ce  genre  font  carnaflleres  &  vivent 
fur  différens  animaux  ,  mais  au  défaut  de  ces  animaux, 
elles  favent  trouver  leur  nourriture  fur  les  plantes  &  les 
arbres  dans  les  bois.  Les  chiens  ^  les  oifeaux ,  les  mouches, 
les  coléoptères  font  attaqués  par  différentes  tiques  ,  que 
quelques  auteurs  ont  défignées  à  tort  par  le  nom  de  poux. 
L'homme  même  n'en  eft  pas  exempt  ,  &  une  àt%  plus 
vilaines  &  des  plus  infupportables  maladies  dont  il  eft 
attaqué,  paroît  n'être  due  qu'à  des  petites  tiques  ou  cirons, 
qui  s'introduifant  fous  la  peau  ,  y  caufent  ces  furieufes 
démangeaifons  qui  accompagnent  la  galle.  D'autres  tiques 
moins  à  redouter  ,  ne  fe  trouvent  que  fur  terre  fous  les 
pierres  humides.  Parmi  ces  dernières,  il  y  en  a  une  dont 


DES    Insectes.  (î2t 

le  corps  eft  éclatant  par  fa  belle  couleur  d'un  rouge  vif 
&  couleur  de  feu.  L'eau  fert  aufli  de  domicile  à  quelques 
tiques  qui  favent  très  -  bien  nager  dans  cet  élément  ,  ôc 
qui  peut-être  s'attachient  aux  poiflons  ou  à  d  autres  ani- 
maux aquatiques.  Enfin  il  y  en  a  une  dernière  efpéce  fort 
petite  &  qui  n'eft  remarquable  que  par  Tes  ouvrages.  C'eft 
elle  qui  file  ces  toiles  que  le  vent  emporte  en  l'air  ôc 
que  l'on  voit  fi  fouvent.en  automne  voltiger  &  tomber 
dans  les  campagnes.  Cette  efpéce  travaille  ordinairement 
vers  le  mois  d'odobre ,  &  nous  l'avons  appellée  le  tiffe- 
rand  d'automne. 

I.  A  C  A  R  U  S  lividus  ,  antennis  hrevibiis  fubclavat'is  y 
abdomine  antice  macula  ovatafufca  nitente. 

Linn.  faun.  fuse,  n-  H9i-  Acarus  abdomine  livido  ,  antice  ovato  fufco  ,  an- 
tennis  clavatis. 

Linn,  fyji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  6i^  ,  n,  6,  Acarus  globofo- ovatus  macula  bafeos 
rotunda,  antennis  clavatis. 

Raj.  inf.  p  le.  Ricinus  caninus. 

irifch-  germ.  f  ,  p.  41  ^  £.  19.  Pediculus  caninus. 

La  tique  des  chiens. 
Longueur  i  ^  ligne.    Largeur  t  ligne. 

La  forme  de  cet  infedle  eft  ovale  :  fa  couleur  eft  d'un 
brun  quelquefois  rougeâtre  ,  d'autres  fois  jaunâtre.  Son 
ventre  fait  la  plus  grande  partie  de  fon  corps  ,  &  il  a  fur  le 
devant  une  tache  plus  brune  ,  plus  lifle  &  plus  élevée  que 
le  refte  ,  dont  la  forme  eft  ovale.  Sous  le  ventre ,  fe  trouve 
l'anus  de  l'infede.  Son  corcelet  eft  fort  petit  ,  ainfi  que 
fa  tête.  Sa  trompe  eft  grande  ,  faillante  &  divifée  en  deux 
parties.  Les  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de 
cette  trompe ,  elles  font  greffes  pour  leur  grandeur  &  un 
peu  figurées  en  malfues. 

Cette  tique  s'attache  aux  chiens  :  pour  lors  elle  grolTît 
confidérablement  ôc  a  quelquefois  fept  ou  huit  lignes  Je 
long.  C'eft  fon  ventre  feul  qui  s'enfle  ainfi  ,  car  toutes  les 
autres  parties  reftent  toujours  dans  leur  groffeur  ordinai- 
%e.  Quand  elle  eft  ainfi  gonflée  ,  elle  eft  d'un  brun  un 


(Î22  Histoire    abrégée 

peu  gris.  On  la  voit  fouvent  pendue  aux  oreilles  des  chiens 
de  chaffe ,  .jui  en  gagnent  beaucoup  dans  les  bois ,  où  f© 
trouve  communément  cette  tique. 

2.  ACARUS  humanus  Jïibcutaneus.  Linn.  faun.  Jiiec. 
n.  I  ip4. 

Ettmull.  a6l.Ups.  i68i,p.  319. 

Rhin.  dijf.  exanth.-p.  i8  ,  /.  A.  B. 

A61.  Upf.  i7j6,p.  37,72.  î,  Acarus  fcabiei. 

Bonani  micregr.  car.  /.  1 1  j . 

Le  ciron  de  la  galle. 

Cet  infefte  prefqu'imperceptible,efl:  de  forme  ovale.  Sa 
tête  Ôc  fes  pattes  font  un  peu  brunes.  Son  ventre  efl:  blan- 
châtre, avec  deux  lignes  grifâtres  peu  marquées  &  cour- 
bées ,  dont  les  pointes  regardent  la  partie  poflérieure  de 
l'animal.  Ce  ciron  s'enfonce  fous  la  peau  &  produit  les 
petites  veficules  qui  fe  trouvent  fur  les  galleux.  Il  fuit  les 
rides  de  la  peau  ,  &  en  marchant  il  forme  différentes  vefi- 
cules proche  les  unes  des  autres.  Sa  marche  ôc  fes  piqûres 
caufent  les  démangeaifons  que  l'on  fent  dans  cette 
maladie.  On  peut  l'enlever  avec  une  pointe  d'éguille. 
Tiré  ainfi  hors  de  la  peau/il  refte  fouvent  immobile  ,  mais 
fi  on  le  réchauffe  avec  l'haleine, il  court  fort  vite.  C'efl  par 
le  moyen  de  ces  infedes  que  la  galle  fe  communique 
fi  aifément  ,  les  vêtemens  des  galleux  en  étant  fouvent 
remplis.  Les  amers  &  les  préparations  mercurielles  font 
périr  ces  cirons ,  &  c'efl  par  ce  moyen  qu'ils  détruifent  la 
galle. 

5 .  ACARUS  cafel  antiqui. 

Linn.  faun.  fuse.  n.  119$.  Acarus  farinx. 

Blanck.  belg.  p.  i  ^8  ,  t.  14,/.  A  ,  B. 

Bonan.  nat-  car.  dec.  i.  ann.  10.  app.  34.  Acarus  ex  arldo  cafeo. 

Bonan,  mkrogr.  cur.f.  m. 

Riv.pvurit.  1 8  ,/.  D ,  E  ,  F ,  G  ,  I ,  K ,  L  ,  N. 

Le  ciron  du  fromage. 

Le  ciron  du  fromage  relTemble  beaucoup  à  celui  de  la 


DES     Insectes.  (S^^ 

galle  j  mais  il  eft  un  peu  plus  grand.  Son  ventre  gros , 
ovale  ôc  blanchâtre  ,  n'a  point  de  bandes  grifes  ,  comme 
dans  le  précédent.  Sa  tête  ôc  fes  pattes  font  un  peu  brunes. 
Si  on  regarde  cet  infede  au  microfcope  ,  on  voit  qu'il 
a  fur  le  corps  quelques  poils  longs ,  ce  que  l'on  n'apperçoit 
pas  dans  celui  qui  précède.  On  trouve  communément  ce 
ciron  dans  le  vieux  fromage  ;  il  fe  trouve  aufli  dans  la  fari- 
ne ,  &  j'ai  eu  des  pains  à  cacheter  réduits  en  pouiïîere  par 
ce  petit  infe£te. 

^.  A  C  A  R  U  S  infeclorum  rufus  j  ano  albîcante,  Linn: 

faun./uec.  n.  i  ipb'. 

l'inn.  fyft-  nat.  edit.  lO  ,  p.  6i8  ,  n.  24,  Acarus  rufus  ,  ano  albicante. 
Lift.  loq.  38 F.  l'cdiculus  fubflavus  fcarabxis  infefluF. 
Blank.bdg.  168,  taj.  14, /.  H.  Peciiculus  inicflorum  volatilium. 
pri/c'/i.  germ.  ^  ,  p.  17  ,  tab,  10.  Pediculus  fcarabasi  currens. 
Aâ.  Upf-  173e,  p.  57  ,  n.  z.  Acarus  infedorum  coleoptratorum. 
Rsaum.  inj.  tcin.  6  ,  tab.  4,/.  13 ,  14. 
Rofel.  inj'.  tom.  4  ,  lab.  i  ,/.  10  ,  11. 

La  miite  des  coléoptères. 

Longueur  \  ligne. 

Le  corps  de  cette  mitte  eft  dur ,  écailleux  ,  lifTe  & 
de  couleur  fauve  ,  à  l'exception  de  fa  partie  fupérieure  qui 
eft  blanchâtre.  Il  eft  difficile ,  à  la  vue  iimple ,  de  diflingner 
ia  tête  &  le  corcelet  de  cet  infefte.  Ses  pattes  font  lon- 
gues ,  fur -tout  les  poftérieures  ,  quoique  M.  Linnseus  dife 
le  contraire.  Cette  tique  court  affez  vite.  On  la  trouve  par 
troupes  fur  les  coléoptères  ,  le  fcarabé  ,  le  hanneton  ÔC 
quelquefois  fur  les  frelons  ,  principatement  fous  le  ven- 
tre. 

5.  ACARUS  gymnopterorum  riièer ,  punclorum  coccineo" 
mm  utrlnquepari.  Liniu  faun.fuec.  n.  1208. 

Linn.  jjfi.  nat,  edit.   10  ,  p.  618  ,  n,  23.  Acarus  abdomine  rubro  ,  lateribuf 

puriiSis  binis  coccineis. 
Reaum  inf.  tom.  j  ,  tab.  38  ,/.  i  ,  2  ,  j, 

La  mitte  rouge  des  mouches. 


62^  Histoire     ABRécéE 

Quoique  cette  mitte  foit  un  peu  plus  grofle  que  la  fui- 
vante ,  elle  eft  cependant  très-petite.  On  la  voit  comme  un 
point  rouge  attaché  aux  mouches  &  aux  moucherons  , 
&  le  microfcope  ou  la  loupe  peuvent  feuls  faire  diftinguec 
fes  pattes  &  toutes  fes  parties.  Elle  efl  d'un  beau  rouge 
couleur  de  feu  ,  avec  deux  points  d'un  rouge  ponceau  de 
chaque  côté  du  ventre,  l'un  plus  haut ,  l'autre  plus  bas. 

6.  A  C  A  R  U  S  riifus  mufcJirum  ,  pedibus  pojlicls  Ion  gis 
fillformibiLS.  Liriri  Jaiin.  fuec.  n.  \Q.ofj. 

Linn.JryJî.  nat.  edit.  io,p,  617  ,  n.  it.  Acarus  mufcarum. 

La  mitte  brune  des  mouches. 

Cette  mitte  eft  infiniment  petite.  Elle  reflemble  à  un 
petit  point  brun  ,  &  fi  elle  ne  remuoit  point  ,  on  auroit 
peine  à  croire  que  ce  fût  un  infe£le.  La  loupe  fait  voir  que 
c'efl:  une  vraie  tique  ,  ôc  on  apperçoit  fur-tout  les  pattes 
poftérieures  de  l'infefte  qui  font  fines  ôc  longues.  On 
trouve  cette  mitte  fur  les  mouches.  J'en  ai  vu  quelques- 
unes  qui  en  avoient  le  ventre  toutes  couvertes. 

7.  ACARUS  terr-âflris  ruber  abdomine  deprejfo.  Linn^ 
Jaun.Juec.  n.  1200. 

L'inn-fyji.  nat.  edit.  10  ,  p.  617  ,  n,  19.  Acarus  abdomine  depreiïb  ,  tomentofo  ; 

poftice  retufo  ,  terreftris. 
Blank.  helg,  170  ,  t.  14  ,/.  I.  Araneus  terreftris  fcarlatinus. 
Lljt-  aran.  100  ,  /.  38.  Araneus  exiguus  coccineus  vulgo  anglice  à  Tant  didus» 
Raj.  inf.  p.  41 ,  n.  38.  Araneus  idi'm. 

Pedv.  muf.  65  ,  n.  701.  Araneus  anglicus  coccineus  minimus. 
h.  Oeland.  S4.  Acarus  coccineus  terreflris. 
Rofel.  inf.  vol.  j  ,  fupplem.  i  ,  tab.  25. 

La  tique  rouge  fatinée  terrejlre. 

Longueur  i  }  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Le  corps  de  cette  tique  eft  ovale ,  un  peu  allongé  ,  mé- 
diocrement apphti  vers  le  ventre  ,  mollafle  ,  pulpeux,  de 
couleur  rouge  de  carmin  ,  foyeux  ôc  comme  fatiné.  On  le 
trouve  à  terre  dans  les  prés  ôc  les  gazons  un  peu  fecs. 
Il  marche  moins  vite  que  beaucoup  d'efpéces  de  ce  genre. 

8, 


DES    Insectes,  <?2^ 

8.  A  C  A  R  U  S  aquaticiLS  ruber  dbdotnlne  deprejfo.  LinU" 
fauri.fuec.  n.  l  ip^J. 

Linn.Jyft.  nat.  edit.  lo,  -p.  617  ,  n.  18.  Acarus  abdomine  depreffo  tomcntofo  , 

poftice  obtufo  ,  aquaticus. 
Ch.irlet.  onom.  47.  Bupreftis  araneol.-e. 
Frifch.germ.  S  ,  p.  55  t.}.  Araneus  aquaticus  ruber  parvus. 

La  titane  rouge  fatinét  aquatique. 

Elle  reflemble  tout -à -fait  à  la  précédente  pour  la  grari' 
deur  y  la  forme  Ôc  la  couleur  ,  &  on  feroit  tenté  de  croire 
que  c'eft  la  même  efpéce  ,  fi  ce  n'eft  que  celle-ci  ne  peut 
vivre  hors  de  l'eau  &  que  l'autre  y  périt.  C'eft  dans  les 
eaux  dormantes  qu'on  trouve  cette  tique  qui  nage  fort 
vite. 

p,.  ACARUS  aquaticus  niger  )  ahdominis  medio  lateri- 
bufqueflavis.  Planch.  20  ,  fig.  7.. 

La  tique  aquatique  panachée. 

Longueur  j  li£ne. 

Cette  petite  tique  grofle  comme  un  grain  de  navette  efl 
arrondie.  Son  corps  eft  noirâtre  ,  mais  fur  le  milieu  il  y  a 
une  bande  longitudinale  jaune  qui  fe  partage  en  doux 
vers  la  tête  ,  ôc  s'élargit  vers  le  bas.  Les  deux  bords  du 
corps  de  Pinfefte  ont  pareillement  des  bandes  jaunes  qui 
fe  joignent  en  haut  &  en  bas  avec  celle  du  milieu.  Les 
pattes  font  longues  ôc  fines  ,  ôc  paroiffent  à  la  loupe  hérif- 
fées  de  poils. 

Cette  tique  vit  dans  l'eau  où  je  l'ai  trouvée.  Elle  nage 
très-vite  à  l'aide  de  fes  longues  pattes.  Sa  petitefle  empê- 
che de  voir  la  beauté  de  fes  couleurs  ,  qu'on  n'apperçoit 
bien  qu'avec  la  loupe. 

10.  ACARUS  petrarum  ruber  ,  pedibus  antlcis  lorigitu- 
dine  corporis. 

La  tique  rouge  des  pierres  à  pattes  antérieures  fort  longues» 

Longueur  \  ligne.  • 

Tome  IL  Kkkk 


626  Histoire     abrégée 

Sa  forme  eft  arrondie  ,  un  peu  ovale  ,  fon  corps  eft  gros 
&  figuré  en  boule.  Ses  pattes  font  courtes  ,  à  l'exception 
de  celles  de  devant  qui  font  plus  longues  que  les  autres  , 
&  qui  égalent  la  longueur  de  tout  le  corps.  Tout  l'infeûe 
eft  d'un  rouge  foncé  ,  mais  les  pattes  font  d'une  couleur 
plus  claire  &  plus  vive  que  le  refte. 
On  le  trouve  fur  les  pierres ,  il  ne  marche  pas  fort  vite. 

1 1 .  A  C  A  R  \J  S  petrarum  nigérj  abdomine  globofo  lucidoy 
femoribus  Jubclavatis. 

La  tique  noire  cSiT  lijfe  des  pierres, 

Longueur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire  ,  ronde  ,  lifTe  &  luifante. 
Sa  tête  eft  un  peu  aiguë.  Ses  pattes  font  longues  pour 
fa  grandeur ,  ôc  leurs  cuifles  font  groffes  ,  du  moins  celles 
des  deux  paires  antérieures.  Cette  tique  marche  aflez  len- 
tement ,  elle  eft  dure  &  réfifte  un  peu  quand  on  l'écrafe. 
On  la  trouve  fur  les  pierres. 

!l2.  ACARUS  ater  i  lateribus  abdominis  antrorfunt 
acutis. 

Linn.  jjifi.  nat,  edh.  lo  ,  p.  6i6  ■,  n.  13.  Acarus  ater  ,  lateribus  nlgro-fub- 

(yleoptratis. 
Linn.faun.fuec.  n.  iiii.  Acarus  ater,  lateribus  coleoptro  acutis. 

La  tique  noire  à  ventre  anguleux  en-devant. 

Cette  petite  tique  femblable  à  un  point  rond  ,  eft  noire 
&  liffe.  Son  ventre  ,  du  côté  qui  regarde  la  tête  ,  a  un 
angle  de  chaque  côté  ,  &  fur  les  bords  on  apperçoit 
une  rainure  ôc  un  repli  tout  à  l'entour  ,  comme  fi  le  ventre 
étoit  couvert  d'étuis  femblables  à  ceux  des  coléoptères. 
On  trouve  ce  petit  infe£te  fur  les  pierres  ôc  les  vieux  murs , 
fouvent  en  grande  quantité.  Il  court  aflez  vite. 

15.  ACARUS  fufcus  f  autumnalis  ,  textor. 

Le  tijferand  d'automne. 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  brune  j  un  peu  jaunâtre. 


DES    Insectes.  ^27 

Elle  a  une  particularité ,  c'eft  qu'elle  file  de  la  toile  comme 
les  araignéeSjce  que  ne  fait  aucune  autre  efpéce  de  ce  oenre. 
On  voit  fouvent  l'écorce  des  arbres  en  automne  couverte 
de  haut  en  bas ,  principalement  du  côté  du  nord,  de  toiles 
fines  ,  qui  font  paroître  le  tronc  de  l'arbre  liffe  &  luifant. 
Ces  toiles  fourmillent  de  ces  petits  infe£les  ôc  font  leur 
ouvrage.  Le  vent  emporte  fouvent  ces  toiles  en  l'air  , 
&  on  les  voit  tomber  en-  grande  quantité  en  automne  dans 
les  campagnes  &  les  jardins.  C'eft  ce  que  le  peuple  nom- 
me des  fils  de  la  vierge.  Plufiears  Naturaliftes  ont  cru 
que  ces  fils  étoient  des  vapeurs  condenfées  ,  d'autres  les 
ont  pris  pour  des  toiles  d'araignées,  mais  ce  font  les  toiles 
de  nos  ûjferands  ,  dont  on  trouve  fouvent  encore  un  bon 
nombre  pris  dans  leurs  filets  ôc  que  le  vent  a  fait  voyager. 

14.  ACARUS  fujcus  ovatus ,  pedlbus  pallldis ,  vefperù^. 
lionis, 

Baker,  microfc.  tah,  xv.  The  loufe  oft  bat. 

JLa  tique  de  la  chauve  -fburis. 

Longueur  i  ligne. 

On  m'a  donné  cette  petite  tique  ,  qui  eft  brune,  ovale; 
6c  qui  reflemble  en  petit  à  la  tique  des  chiens.  Ses  pattes 
font  d'un  brun  un  peu  plus  clair  que  le  refte  de  fon  corps. 
Elle  avoir  été  trouvée  en  alfez  grande  quantité  fur  le  corps 
d'une  chauve-fouris. 

PHALANGIUM.  Acarifpec.  linn, 

LE     FAUCHEUR. 

Pedes  oclo.  Huit  pattes. 

OcuU  duo.  Deux  yeux. 

Antmnx  angulofce.  Antennes    formant  un  angle 

aigu. 
Tentacula  duo  longa  antennifor-        Deux  longs  barbillons  fembla- 
mia.  blés  à  des  antennes. 

Sans  être  Naturalifle  ,  on  connoît  le  faucheur  :  on  fait 

Kkkkij 


628  Histoire    ABRécéE 

combien  cet  infefle  approche  pour  fa  forme  de  raraign(fe^ 
dont  cependant  il  diiiifre  par  le  nombre  de  fes  yeux.  Ce 
genre  fe  fait  aufil  diilinguer  de  la  tique  ôc  de  la  pince,par 
la  forme  finguliere  de  fes  antennes.  Elles  font  compofées 
de  deux  pièces  :  l'une  qui  eft  droite  ,  part  de  la  tête  ou  de 
la  partie  antérieure  de  l'animal  :  l'autre  s'articule  avec 
cetce  première  ,  mais  latéralement  ,  formant  avec  elle  un 
angle  aigu ,  elle  eft  plus  groffe  à  l'endroit  de  l'articulation , 
avec  une  pointe  ou  éperon  pofîérieurement ,  ôc  line  vers 
l'autre  extrémité. 

Outre  ces  fingulieres  antennes  ,  le  faucheur  a  deux 
longs  barbillons  ,  plus  longs  dans  le  mâle  que  dans  la 
femelle  ôc  qui  font  à  côté  des  antennes.  Quel  eft  Tufage 
de  ces  barbillons  ?  Seroit-ce  à  cet  endroit  que  les  parties 
du  mâle  feroient  placées  à  peu  près  comme  dans  les  arai- 
gnées !  L'analogie  porteroit  à  le  croire  :  cependant  ces 
parties  ne  fe  terminent  pas  en  bouton  ,  ôc  ne  font  point 
plus  grofles  à  leur  extrémité  ;  elles  font  feulement  plus 
longues  dans  les  mâles.  Il  faudroit  voir  l'accouplement  de 
ces  infecles  ,  pour  réfoudre  cette  dilTiculté. 

La  tête  du  faucheur  eft  affez  finguliere  ;  elle  eft  confon- 
'due  avec  le  corcelet  ,  ôc  ne  fait  avec  lui  qu'une  feule 
ôc  même  pièce.  C'eft  donc  fur  ce  coreelet  joint  avec 
,îa  tête  ,  ou  fur  cette  partie  qui  tient  lieu  de  l'un  ôc 
'de  l'autre  ,  que  font  pofés  les  yeujc  au  nombre  de  deux. 
L'infefte  femble  les  porter  fur  le  dos  ,  où  ils  font  pofe'"s 
l'un  à  côté  de  l'autre  ,  ôc  fcparés  feulement  par  une  eipéce 
de  crête  longue  ôc  aiguë. 

Les  pattes  du  faucheur  font  fort  longues  ,  ôc  leur  der- 
nière partie  ou  le  tarfe  paroît  compofé  d'un  nombre  infini 
d'anneaux  courts.  Comme  cet  infe£te  court  dans  les 
champs  ,  la  nature  paroît  lui  avoir  donné  de  très -longues 
pattes  pour  pouvoir  marcher  dans  les  prés  par  deflus  le 
gazon  ôc  les  herbes  ,  de  même  que  les  tipules  ont  reçu  de 
longues  pattes  pour  le  même  ufage. 
Lorfqu'on  faifit  un  faucheur  ;  fouvent  il  s'échappe  en 


DES    Insectes.  (Î2p 

laifTant  dans  les  doigts  une  ou  deux  de  fes  pattes  qui 
fe  détachent  aifément  de  fon  corps.  Les  enfans  connoiflent 
cette  propriété  de  cet  infede  ,  6c  ils  s'amufent  même  à 
détacher  ainfi  les  pattes  qui  remuent  encore  long-tems 
après  avoir  été  féparées  du  corps  de  l'animal.  Mais  ce  qu'il 
faudroit  examiner  ,  ce  feroit  de  s'aflurer  s'il  ne  repoufle 
pas  de  nouvelles  pattes  au  faucheur  ,  après  que  les  fiehnes 
ont  été  arrachées,  à  peu  près  comme  il  repoufle  des  pattes 
aux  crabes  Ôc  aux  écrevifies  ,  lorfque  les  leurs  ont  été 
cafTées.  Je  ferois  très-porté  à  le  croire  ,  à  caufe  de  l'analo- 
gie qui  fe  trouve  entre  ces  animaux.  De  plus  ,  j'ai  trouvé 
une  fois  un  faucheur  qui  avoir  fept  grandes  pattes  ,  &  la 
huitième  plus  petite  que  les  autres  des  deux  tiers  au 
moins.  C'étoit  l'avant  dernière.  Cette  petite  patte  auroit- 
elle  repoufle  après  avoir  été  détachée  ?  L'obfervation  feule 
pourroit  en  inflruire  ,  &  ce  fait  demanderoit  à  être  fuivii  | 
Nous  ne  connoiflTons  qu'une  feule  efpéce  de  faucheur*' 

.;i.  PHALANGIUM.  Planch.  20,  fig.  6. 

Ltnn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p,  618  ,  n.  i.  Phalangium  abdomine  ovato  ,  fubtsi 

albo. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  1186.  Acarus  pedibus  omnibus  longifTîmis. 
Aldrov.  inf,  607  ,  f.  608  ,  /.  4.  Araneus  xiv. 
Mouffet.  lat.  134  ,/.  4.  Araneus  longipes. 
Hoffnag.  inf.  ijf.  9. 

Goed.  belg.  i  ,p.  197  ?  /.  4P.  &' gdl.  tom.  3  ,  tab,  4?, 
Li/î^Goed.  348  ,/.  i4î. 

— —  Angl,  9  j  ,  t.  I  ,fig.  j<|.  Araneus  cinereus  criftatus, 
Raj.  inf.  19  ,n.  3  î.  Araneus  idem. 
Jonft.  inf  t.  18  ,/.  31. 
Bradl.  natur.  :.  z4,/.  i. 

Lejaucheur. 

A  R  A  N  E  A. 

U  A  R  A  I  G  N  È  E. 

Pedes  ocio.  Huit  pattes. 

Oculi  oâo-  Huit  yeux. 

lin'eft  pasbefoin  de  caraderes  pour  faire  diflînguer  Ta^ 


6^o  Histoire     ABRécfE 

raignée  ;  tout  le  monde  connoît  cet  infecte.  Nt^anmoînSj 
comme  on  pourroit  le  confondre  avec  quelques  genres 
qui  en  approchent ,  le  caraèlere  que  nous  donnons  de  cet 
animal  empêchera  cette  méprife.  L'araignée  eft  la  feule 
entre  tous  les  genres  de  cette  fedtion  ,  qui  ait  en  même 
tems  huit  pattes  ôc  huit  yeux  ,  ce  qui  diftingue  fuffifam- 
merit  cet  infede. 

Le  corps  de  l'araignée  eft  compofé  de  deux  parties 
qui  tiennent  enfemble  par  un  étranglement  fort  mince. 
La  partie  antérieure  tient  lieu  de  la  têre  &  du  corcelet ,  ôc 
la  partie  poftérieure  eft  le  ventre  de  l'animal.  C'eft  à  la 

{)remiere  de  ces  parties  ,  que  font  placés  antérieurement 
es  yeux  ,  les  antennes  ôc  la  bouche  de  l'araignée. 

Les  yeux  font  au  nombre  de  huit  ,  différemment  ran- 
gés ,  fuivant  les  diverfes  efpéces  de  ce  genre.  Ils  font 
liffes  ,  brillans  comme  du  jayet  ou  du  verre ,  &  tout-à-fait 
immobiles.  Comme  leur  ftrudure  diffère  de  celle  des  yeux 
de  la  plupart  des  autres  infedes  qui  font  taillés  à  facettes 
&  par -là  multiplient  les  objets  ,  la  nature  paroît  avoir 
voulu  dédommager  les  araignées  ,  dont  les  yeux  font 
fimples  ôc  ne  multiplient  point  les  objets  ,  en  leur  accor- 
dant un  plus  grand  nombre  d'yeux.  Lifter,  ôc  quelques- 
autres  Naturaliftes  ,  ont  cru  que  le  nombre  d'yeux  n'étoit 
pas  fixe  ôc  uniforme  dans  les  araignées  ,  que  les  unes 
avoient  huit  yeux  ^  tandis  que  d'autres  n'en  avoient  que 
fix.  Il  eft  vrai  qu'il  y  a  des  araignées  ,  qui  à  la  première 
infpedion ,  paroiffent  n'avoir  que  fix  yeux  ;  mais, en  les  re- 
gardant de  plus  près  ,  on  voit  que  les  yeux  qui  font  aux 
extrémités  des  rangées  ,  ne  font  pas  fimples  comme  ils 
le  paroifl'ent  d'abord.  Ces  yeux  qui  femblent  plus  gros  f 
font  un  compofé  de  deux  yeux  diftinûs,  quoique  fort  pro- 
ches l'un  de  l'autre  ;  ils  fe  touchent ,  mais  fans  fe  confon- 
dre. Ainli  ces  araignées  ont  véritablement  huit  yeux 
comme  toutes  les  autres.  On  peut  donc  afiurer  que  toutes 
les  araignées  ont  conftamment  huit  yeux  ,  ni  plus  ni 
moins. 


DES    Insectes.  6^i 

Quant  a  la  manière  dont  ces  yeux  font  placés  ,  nous 
avons  dit  que  cet  arrangement  varioit  fuivanc  les  différen- 
tes efpéces  de  ce  genre.  Dans  les  unes  ,  ils  font  rangés  fur 
deux  lignes  en  croilTant  ^  de  façon  que  les  deux  yeux  du 
milieu  de  chaque  ligne  fe  regardent  Ôc  femblent  former 
à  eux  quatre  une  efpéce  de  quarré  ,  tandis  que  les  qua- 
tre autres  des  côtés  defcendent  ,  enforte  que  ceux  de 
la  rangée  poftérieure  font  les  plus  éloignés.  Dans  d'autres  , 
les  quatre  yeux  du  milieu  font  rangés  de  même  &  for- 
ment le  quarré  ,  tandis  que  les  deux  autres  de  chaque 
côté  fe  touchent  &  font  pofés  obliquement.  D'autres  fois, 
les  deux  yeux  antérieurs  font  à  côté  l'un  de  l'autre  ,  pofés 
fur  une  ligne  tranfverfe  ,  &  les  fix  autres  au  nombre  de 
trois  de  chaque  côté  ,  forment  un  bouquet  où  ils  font  ran- 
gés en  triangle.  Dans  d'autres  araignées ,  les  yeux  font  ran- 
gés fur  deux  lignes  ,  dont  la  première  eft  formée  par  fix 
yeux  ,  tandis  qu'il  n'y  en  a  que  deux  à  la  féconde.  Enfin  , 
dans  quelques  efpéces  ,  comme  l'araignée  vagabonde ,  l'a- 
raignée-loup  ôc  la  fauteufe  ,  il  y  a  une  première  rangée 
tranfverfe  de  quatre  yeux  ,  ôc  les  quatre  autres  forment 
enfuite  un  quarré  plus  ou  moins  parfait.  Dans  ces  derniè- 
res-, tous  les  yeux  ne  font  pas  d'égale  grofleur,  il  y  en  a  de 
beaucoup  plus  petits  ,  ôc  d'autres  beaucoup  plus  gros  que 
les  premiers.  On  fent  combien  ces  arrangemens  difîérens 
d'yeux  peuvent  fervir  à  fixer  fûrement  les  efpéces  de  ce 
genre.  Audi  nous  en  fommes-nous  fervi ,  &  ceux  qui  vou- 
dront fuivre  ôc  examiner  les  différentes  araignées  dont 
nous  n'aurons  pas  parlé  ,  pourront  mettre  en  ufage  avec 
fuccès  cette  marque  fpécifique. 

Ces  yeux  font  tous  placés  fur  le  devant  de  la  partie  anté' 
rieure  ,  ou  du  corcelet  de  l'infede  ,  un  peu  vers  le  haut. 
C'eft  à  cette  même  partie  devant  les  yeux  ,  que  Ton  ap- 
perçoit  la  bouche  de  l'araignée.  Elle  confifte  dans  deux 
fortes  tenailles  terminées  par  des  efpéces  de  griffes  fort 
aiguës  ,  dont  la  pointe  eft  dirigée  en  bas.  Ces  tenailles  ou 
griffes  font  mobiles  ôc  fe  remuent  aifément  de  haut  en 


6^9.  Histoire     abrégée 

bas  ,  &  même  de  droite  à  gauche.  C'eft  avec  ces  i  iftru- 
mens  que  l'araignée  faifit ,  pince  &  tue  fa  proie.  Ces  mê- 
mes pointes  lui  fervent  aufTi  de  bouche  :  quoique  leur  ex- 
trémité foit  fort  aiguë  ,  elle  eft  cependant  percée  vers  le 
bout  j  &  le  dedans  des  tenailles  eft  creux  ,  enforte  que  l'a- 
raignée fucce  par-là  les  humeurs  de  la  mouche  ou  de  tel 
autre  infe£le  qu'elle  a  faifi. 

A  côté  de  cette  bouche  devant  les  yeux  ,  fe  trouvent 
aufTi  les  antennes  de  l'infcde.  Ces  antennes  font  compo- 
fées  de  plufieurs  pièces  articulées  enfemble  ,  &  reifem- 
blent  beaucoup  aux  pattes ,  elles  font  feulement  plus  peti- 
tes. Dans  l'araignée  femelle  ,  elles  font  plus  longues,  & 
d'égale  groffeur  par-tout  :  mais  dans  le  mâle  ,  elles  font 
terminées  par  une  dernière  pièce  plus  groffe  qui  forme 
une  efpéce  de  bouton.  C'eft  dans  ce  bouton  que  font  ren- 
fermées les  parties  du  fexe  du  mâle  ,  il  les  porte  en 
aigrette  fur  fa  tête  ,  &  il  les  met  en  adion  dans  l'inftant  de 
l'accoupîem.ent  dont  nous  parlerons  tout  à  l'heure. 

Le  refte  de  la  partie  antérieure  de  l'araignée  ,  fon  cor- 
celet  eft  tantôt  lilTe  ,  tantôt  couvert  de  poils  ,  fuivant  les 
efpéces  ,  mais  toujours  muni  d'une  croûte  ferme  &  affez 
forte  qui  lui  fert  de  peau.  C'eft  en  -  delTous  de  ce  corcelet 
que  font  attachées  les  huit  pattes  de  l'araignée.  Ces  pattes 
font  compofées  de  trois  pièces  ,  la  cuiffe  ,  la  jambe  ôc 
le  tarfe  ,  dont  chacune  eft  formée  de  deux  pièces  ,  dont  la 
plus  courte  fe  trouve  près  de  l'origine  ou  de  l'articulation 
de  ces  différentes  parties.  La  dernière  de  toutes  ,  ou  le 
tarfe  j  eft  terminée  par  des  petites  griffes  ou  ongles  recour- 
bés avec  lefquels  l'araignée  fe  tient  &  couh  fur  fa  toile. 

Le  ventre  ou  l'autre  partie  du  corps  de  l'araignée 
eft  moins  dur  que  fon  corcelet.  C'eft  au  haut  de  cette  par- 
tie ,  en-deffous,  que  fe  trouve  la  partie  du  fexe  dans  les 
femelles ,  qui  confifte  dans  une  efpéce  de  fente  que  l'ani- 
mal dilate  &  entr'ouvre  dans  le  moment  de  l'accouple-? 
ment.- Nous  expliquerons  dans  un  moment  cette  manœu- 
Yxe.  A  l'extrémité iiu  ventre  ;  outre  l'anus  de  l'animal ,  or^ 

apperçqit 


DES       ï  N  S  E  C  T  E  S.  ^^^ 

apperçoît  plufieurs  mammelons  les  uns  à  côte  des  autres  , 
fouvent  au  nombre  de  fix  ,  qui  vus  de  près  &  à  la  loupe  , 
paroilTent  compofés  de  pluîieurs  autres  plus  petits.  Ces 
mammelons  font  les  filières  des  araignées  ,  c'eft  par  ces 
conduits  qu'elles  rendent  la  liqueur  finguliere  avec  la- 
quelle elles  filent  leurs  toiles. 

Cet  ouvrage  des  araignées  ,  a  de  tout  tems  piqué  la 
curiofité  des  Naturaliftes  ôc  des  Phyficiens.  Ils  ont  admiré 
l'induftrie  avec  laquelle  ces  infedes  favoient  filet  des 
toiles  qui  font  fi  artiftement  travaillées ,  ôc  dont  les  formes 
&  les  contours  font  difTérens  fuivant  les  efpéces  d'arai- 
gnées. En  effet  toutes  les  araignées  filent  ,  celles  même 
qui  ne  foftt  point  de  toiles  enveloppent  leurs  œufs  d'un 
tiffu  de  foie  épais  ôc  fort  ferré.  Quant  à  leur  manière 
de  filer  ,  on  peut  divifer  les  araignées  en  plufieurs  bandes 
de  travailleufes.  Les  unes  ,  comme  celles  des  jardins 
ÔC  des  bois  ,  font  ces  toiles  pendues  perpendiculairement, 
ôc  formées  de  plufieurs  fils  rangés  circulairement ,  autour 
d'un  centre  commun  où  fe  tient  fouvent  linfede.  D'au- 
tres ,  comme  les  araignées  domeftiques ,  font  des  toiles 
ferrées  ,  pofées  horizontalement  dans  les  angles  des  murs 
ôc  des  fenêtres.  Les  groffes  araignées  des  trous  ôc  des 
caves  muniflent  ôc  tapiffent  de  toile  le  trou  où  elles  fe 
retirent  ,  ôc  ne  filent  au  dehors  que  quelques  foies  qui 
aboutiffent  à  ce  trou  ,  dont  elles  tiennent  tendue  ôc  ou- 
verte l'entrée.  Quelques  araignées  ,  comme  les  vagabon- 
des ôc  les  fauteufes^ne  filent  point  d'ordinaire ,  elles  von&à 
la  chaffe  ,  elles  courent  ôc  fautent  fur  leur  proie  ,  fans 
avoir  befoin  de  filets.  Enfin  ,  les  araignées  aquatiques 
attachent  aux  plantes  dans  l'eau  quelques  filets  irréguliers 
dont  nous  verrons  l'ufage. 

Lorfque  ces  différentes  araignées  veulent  commencer 
leur  ouvrage  ,  elles  font  d'abord  fortir  des  mammelons 
qui  font  au  bout  de  leur  ventre  ,  une  goutte  de  cette  li- 
queur gluante  qui  eft  la  matière  dont  elles  compofent 
leurs  fils.  Elles  attachent  cette  goutte  contre  un  mu£ 

Tomell.  LUI 


<?34  Histoire    abréoi^e 

ou  un  arbre  ,  &  enfuite  s'éloignant  de  cet  endroit ,  elles 
filenc  en  marchant ,  &  vont  affujettir  l'autre  bout  de  ce 
premier  fil  à  quelque  mur  ou  quelqu'autre  branche.  Si 
c'eft  par  exemple  Faraignée  domeftique  ,  celle  qui  fait  ces 
toiles  ferrées  horizontales  ,  elle  attache  à  l'autre  parois  de 
l'angle  du  mur  ce  fil  :  de-là  elle  revient  fur  ce  premier  fil , 
en  en  filant  un  à  côté  qu'elle  attache  de  même ,  jufqu'à 
ce  qu'elle  ait  garni  tout  l'endroit  où  doit  être  fa  toile  de 
pareils  fils  dans  la  même  diredion.  Pour  lors  ,  elle  fait 
d'autres  fils  dans  un  fens  contraire  ,  enforte  qu'ils  coupent 
les  premiers  à  angles  droits.  Comme  la  matière  de  ces 
fils  eft  gluante  ,  ils  s'attachent ,  ils  fe  collent  aux  premiers 
&  font  corps  avec  eux.  Par  ce  moyen  ,  fa  toile  efl  ferme ,  ôc 
elle  reflemble  à  nos  toiles  &  à  nos  étoffes  qui  ont  des  fils, 
en  deux  fcns ,  à  la  différence  près  que  la  trame  &  la  chaîne 
ne  font  point  entrelaffées  ,  mais  fimplement  appliquées  ôc 
collées   'une  contre  l'autre. 

C'eft  avec  la  même  induftrie  ^  que  l'araignée  des  jardins 
file  fa  toile  perpendiculaire  à  refeau.  Elle  attache  de 
même  un  fil  ,  dont  elle  fixe  l'autre  bout  à  une  autre  bran- 
che. Souvent  elle  fe  laiffe  pendre  à  fon  fil  ,  ôc  le  vent 
la  porte  à  un  autre  arbre  oii  elle  en  fixe  l'autre  extrémi- 
té. Cela  fait ,  elle  retourne  au  milieu  de  fon  fil,  où  elle  en 
attache  un  fécond  ,  dont  l'autre  extrémité  eft  collée  à 
quelque  branche  ,  non  loin  du  premier.  Elle  en  file  ainfi 
plufieurs  qui  partent  tous  d'un  centre  commun  ,  ôc  qui 
en  s'éloignant  j  s'écartent  les  uns  des  autres  comme  les 
rayons  d'un  cercle.  Pour  lors,  la  moitié  de  fon  ouvrage  eft 
fait  ;  il  ne  lui  refte  qu'à  filer  des  fils  qui  fe  collent  fur 
les  premiers  ,  ôc  qui  étant  éloignés  les  uns  des  autres 
de  quelque  diftance  ,  font  pofés  circulairement  autour 
d'un  centre  commun.  Cet  affemblage  forme  ces  jolis 
refeaux ,  au  centre  defquels  fe  place  l'araignée  pour  atten- 
dre fa  proie ,  ôc  qu'elle  ne  quitte  que  pour  fe  retirer  fous 
quelque  feuille  qu'elle  garnit  d'une  toile  irréguliere  ,  à 
laquelle  aboutiffent  plufieurs  de  fes  fils.  Il  feroit  trop  long 


DES    Insectes.  ^^j» 

de  fuîvre  toutes  les  autres  araignées  dans  leur  travail  , 
mais  on  peut  juger  de  leur  induftrie  par  l'exemple  de 
celles-ci. 

Lorfque  l'araignée  a  fini  fa  toile  ,  l'endroit  où  elle  fe 
tient  eft ,  comme  nous  l'avons  dit,celui  où  aboutiffent  tous 
fes  fils  ;  c"eft-là  leur  centre  de  réunion.  Aufll ,  dès  qu'une 
mouche  ,  un  moucheron  ou  un  autre  infede  ,  fe  trouvant 
pris  dans  fa  joile  ,  fe  débat  ôc  agite  même  légèrement  les 
fils ,  l'araignée  en  eft  avertie  ,  elle  fent  ce  mouvement  , 
&  accourt  à  l'endroit  où  fa  proie  eft  embarraffée  dans  fes 
filets.  Si  l'infede  eft  petit ,  l'araignée  s'en  faifit  avec  fes 
pinces  &  le  tranfporte  à  l'endroit  de  fa  retraite  ,  où  elle 
le  fucce  tranquillement  ,  mais  s'il  eft  plus  gros  ,  fi  c'eft 
une  groftfe  &  forte  mouche  qui  fe  débatte  beaucoup  , 
l'araignée  commence  par  la  garotter  de  fils  ,  dont  elle 
l'entoure  jufqu'à  ce  qu'elle  ne  puifle  plus  faire  aucuns 
mouvemens  ,  &  pour  lors  elle  l'emporte  ,  ou  fi  elle  na 
peut  l'emporter ,  elle  la  dévore  fur  la  place.  Enfin  ,  fi  l'in- 
fetle  eft  beaucoup  plus  fort  que  l'araignée  &  qu'elle  ne 
puiffe  s'en  faifir  en  aucune  facjon ,  elle  l'abandonne ,  elle 
l'aide  même  à  fe  débarraffer  de  fes  filets  ,  que  la  mouche 
déchireroit ,  &  elle  en  rompt  quelques-uns  pour  que  cette 
mouche  puiffe  s'en  aller ,  après  quoi  elle  répare  fa  toile. 
Quelquefois  l'araignée  par  fon  imprudence  devient  la  proie 
des  infedes  qu'elle  vouloir  prendre.  Des  guêpes ,  des  ich- 
neumons  fe  trouvent  pris  dans  des  toiles  d'araignées  un 
peu  fortes  ,  &  l'araignée  venant  à  fe  jetter  fur  ces  infec- 
tes 5  dont  la  peau  eft  ferme  &  dure  ,  non-feulement  elle  ne 
peut  les  bleffer ,  mais  elle  eft  elle-même  mutilée  &  déchi- 
rée par  les  mâchoires  &  laiguillon  des  ces  animaux  qui 
emportent  enfuite  l'araignée  à  demi -morte  ,  pour  fervir 
de  pâture  à  leurs  petites  larves.  Les  grands  ichneumons 
font  encore  plus  ;  ils  fondent  fur  les  araignées  des  jar- 
dins lorfqu'eiles  font  fufpendues  au  milieu  de  leur  toile 
à  refeau  ,  &  les  emportent  fouvent  toutes  entières  à  leurs 
petits. 

Llllij 


'63  5  Histoire     aerj^gêe 

La  plupart  des  araignées  ne  font  que  fuccer  les  humeurs 
des  infeftes  qu'elles  prennent.  Leurs  pinces  qui  font  creu- 
fes  en  dedans,leur  fervent  à  cet  ufage  ,  précifément  com- 
me celles  du  fourmilion  qui  font  conftruites  de  même. 
Elles  leur  tiennent  lieu  de  mâchoires  &  de  bouche.  Lorf- 
qu'elles  ont  ainlî  fuccé  Pinfecle ,  elles  rejettent  le  corps 
fec  ôc  très-reconnoiffable.  J'ai  cependant  vu  quelques 
araignées  ,  &  en  particulier  les  araignées  aquatiques  ,  qui 
paroiffoient  attaquer  les  parties  folides  des  infe£les  qu'elles 
dévoroient ,  enforte  qu'il  reftoit  à  peine  quelque  veftige 
des  animaux  qu'elles  avoient  mangés.  L'araignée-loup  eft 
aulTi  dans  le  même  cas. 

Ce  ne  font  pas  feulement  les  autres  infe£les  que  les 
araignées  dévorent ,  elles  s'attaquent  ôc  fe  mangent  mu- 
tuellement. Si  une  araignée  vient  dans  la  toile  d'une  autre, 
il  s'élève  entr'elles  un  furieux  combat  qui  eft  ordinaire- 
menr  fuivi  de  la  mort  de  la  plus  foiblc.  L'autre  ,  quoi- 
qu'étrangere,  refte  en  polTefTion  de  la  toile.  Souvent  les 
vieilles  araignées  vont  ainfi  s  emparer  de  force  de  la  toile 
de  quelque  jeune.  Avec  l'âge ,  le  réfervoir  de  la  liqueur 
qui  leur  fournir  des  fils  s'épuife,  elles  ne  peuvent  plus  faire 
de  toile  ,  qui  cependant  leur  eft  néceffaire  pour  attraper 
leur  proie  :  il  faut  donc  s'emparer  de  l'ouvrage  de  qucl- 
qu'autre  plus  foible.  Souvent  cette  dernière  n'attend  pas 
qu'elle  foit  attaquée  ,  elle  s'enfuit  ,  elle  abandonne  fon 
ouvrage  &  en  va  recommencer  un  autre  ailleurs.  La  natu- 
re a  donné  à  ces  animaux  affez  de  matière  de  fils  j  pour 
refaire  plufieurs  fois  leur  toile.  On  en  a  vu  qui  l'ont  re- 
commencée jufqu'à  fix  &  fept  fois  de  fuite ,  feulement  les 
dernières  toiles  étoient  plus  minces  que  les  premières. 
L'ouvrière  épargnoit  l'étoffe  ôc  la  matière  qui  n'étoient 
plus  fi  abondantes.  Après  cet  efi^brt  de  travail  ,  cette  ma- 
tière eft  tout  -  à  -  fait  épuifée  ,  &  dans  ce  cas  ,  il  faut 
que  l'araignée  périffe  ou  qu'elle  s'empare  d'une  autre 
toile. 

On  conçoit  que  l'accouplement  entre  des  infedes  qui 


D  E  s     I  N  s  E  C  T  F,  s.  (î'^y 

fe  dévorent  l'un  l'autre,  ne  doit  pas  fe  faire  fans  certaines 
précautions ,  fans  quoi  ces  animaux  tomberoient  fouvent 
dans  des  embûches  ;  auiîi  y  a-t-ii  peu  d'infedles  qui  en 
employent  autant  que  Taraignée.  Hors  le  tems  &  la  iaifon 
de  l'accouplement,  elles  évitent  leurs  femblables  ,  ce 
n'eft  que  dans  cette  faifon  qu'on  en  voit  fouvent  deux 
fur  la  même  toile.  C'eft  ordinairement  à  la  fin  de  fep- 
tembre  ôc  au  commencement  d'oftobre  que  s'accouplent 
les  araignées  des  jardins.  Je  ne  fais  fi  cette  faifon,  déjà 
froide  ,  eft  pareillement  celle  de  l'amour  pour  les  autres 
efpéces.  Je  me  contenterai  de  parler  de  celles-ci  que  j'ai 
examinées  ôc  obfervées  plufieurs  fois. 

Depuis  le  commencement  d'oâobre  jufqu'au  milieu  , 
on  voit  fur  les  toiles  à  refeau  dans  les  jardins ,  des  arai- 
gnées femelles  qui  fe  tiennent  tranquilles  ,  la  tête  en  bas 
vers  le  milieu  de  la  toile.  Si  on  examine  les  environs  ,  on 
apper^oit  bientôt  auprès  de  cette  toile  le  mâle  qui  va  & 
vient.  Ce  dernier  fe  diftingue  aifément  de  fa  femelle  pat 
la  taille  de  fon  ventre  ,  qui  eft  beaucoup  plus  petit,  & 
par  fes  antennes  terminées  par  un  gros  bouton.  Le  mâle 
s'avance  doucement  fur  la  toile  ,  il  s'approche  infenfible- 
ment  de  fa  femelle  qui  refle  toujours  dans  la  même  pla- 
ce,  &  lorfqu'il  en  eft  enfin  tout  proche ,  il  lui  touche  lé- 
gèrement la  patte  avec  l'extrémité  d'une  des  fiennes,  & 
recule  aufii-tôt  de  quelques  pas,  comme  s'il  avoit  peur. 
Bientôt  après  il  fe  rapproche  ôc  réitère  plufieurs  fois  cette 
manœuvre  ,  que  j'ai  vu  durer  un  bon  quart  d'heure.  Ces 
mouvemens  font  les  préludes  de  l'accouplement ,  ces  ani- 
maux femblent  fe  tâter  ôc  faire  connoifiî'ance  enfemble. 
Pendant  ce  tems ,  les  antennes  du  mâle  s'entr'ouvrent 
par  le  bout,  on  voit  que  le  bouton  qui  les  termine  eft 
humide. Pour  lors  le  mâle,  devenu  plus  hardi,  s'approche 
plus  près  de  la  femelle  ,  qui  a  toujours  la  tête  en  bas  ,  & 
qui  préfente  en  haut  le  defibus  de  fon  ventre  ,  dont  la  fen- 
te eft  entr'ouverte.  Lorfqu'il  en  eft  tout  proche  ,  il  porte 
iVivement  une  de  fes  antennes  dans  cette  fente  que  la  fe- 


£f8  Histoire    abrégée 

nielle  a  dans  la  partie  fupérieure  de  fon  v entre  >  &  fe  re- 
tiie  aufli-tôt.  Un  moment  après  il  fe  rapproche  ôc  porte  de 
même  l'autre  antenne,  &  ainfi  plufieurs  fois  alternative- 
ment. J'ai  fuivi  ce  jeu  pendant  plus  d'une  demi-heure  y 
fans  que  le  mâle  fe  foit  lalTé.  On  voit  par  ce  détail ,  que 
cet  accouplement  ne  confifte  prefque  que  dans  un  fimple 
attouchement  ;  il  femble  qu'il  ne  fe  falTe  aucune  introduc- 
tion ,  ou  s'il  s'en  fait,  elle  doit  être  bien  légère.  Ces  mou- 
vemens  font  fi  prompts  ,  qu'on  a  peine  à  appefcevoir  au- 
tre chofe.  Cependant  en  regardant  ces  infedes  de  fort 
près  ,  on  découvre  une  partie  charnue  qui  fort  du  bouton 
entr'ouvert  de  l'antenne  du  mâle  ,  &  qui  eft  portée  dans 
la  partie  de  la  femelle.  Dès  que  le  mâle  fe  retire,  ce  tu- 
bercule charnu  rentre  dans  le  bouton  &  on  ne  l'apperi^oit 
plus.  Pendant  ces  accouplemens  réitérés,  la  femelle  refte 
immobile  ,  elle  fait  feulement  quelques  mouvemens 
des  pattes  chaque  fois  que  fon  mâle  la  careffe. 

Les  femelles  ainfi  fécondées  ont ,  quelque  tems  après  ; 
un  ventre  fort  gros ,  &  enfuite  elles  dépofent  leurs  œufs. 
Ces  œufs  font  nombreux,  petits,  ronds,  luifans,  tantôt 
blancs  ,  tantôt  jaunes ,  &  ordinairement  la  mère  les  ren- 
ferme dans  une  petite  boule  ou  coque  ronde  de  foie 
blanche  &  beaucoup  plus  épaiffe  que  celle  de  fa  toile. 
Elle  tient  cette  coque  à  côté  d'elle  dans  fon  nid  ,  ôc  plu- 
fieurs efpéces  l'emportent  fouvent  avec  elles  lorfqu'elles 
vont  &  viennent.  On  les  voit  traîner  cette  boule  de  foie, 
auffi  groife  que  leur  corps.  Ces  infetles  ont  ,  ainû 
que  les  autres  ,  le  plus  grand  attachement  pour  leurs 
petits. 

Ceux-ci  ne  tardent  guères  à  fortir  de  ces  œufs,  qui  font 
fi  bien  défendus  contre  les  injures  de  l'air.  Dès  que  ces 
petites  araignées  font  éclofes ,  elles  fe  mettent  à  filer.  Ce 
premier  tems  de  leur  vie  eft  le  feul  où  elles  vivent  en 
famille,  bientôt  elles  fe  féparent  &  pour  lors  elles  de- 
viennent ennemies.  Les  petites  araignées  croifi!ent  confi- 
dérablement  dans  ces  premiers  jours,  quoique  fouvem; 


DES   Insectes.  g^^ 

elles  ne  mangent  point ,  ne  pouvant  encore  attrapper  de 
mouches.  A  mefure  qu'elles  croiflent ,  elles  changent  de 
peau ,  ôc  bien  des  Naturaliftes  ont  remarqué  que  les  gran- 
des araignées,  celles  même  qui  ont  acquis  toute  leur 
croiffance  ôc  qui  font  déjà  vieilles ,  changeoient  une  fois 
de  peau  tous  les  ans  vers  le  printems,  comme  les  écre- 
vifles  ôc  les  crabes. 

On  fait  que  les  mouches  ,  les  moucherons ,  les  papil- 
lons ,  les  chenilles ,  leâ  cloportes  ôc  beaucoup  d'autres 
infedes  font  la  nourriture  ordinaire  des  araignées.  Nous 
avons  de  plus  expliqué  la  manière  dont  elles  fuccent  ôc 
dévorent  leur  proie.  Mais  une  chofe  qui  paroît  toujours 
étonnante ,  c'eft  le  long  jeûne  que  peuvent  fupporter  ces 
animaux.  Non-feulement  ils  paffent  fhiver  entier  fans 
manger^  comme  beaucoup  d'autres  infeftes ,  mais  fouvent 
ils  font  des  mois  de  fuite  pendant  l'été  fans  prendre  de 
nourriture.  La  plupart  des  araignées  ne  vont  point  à  la 
chafle ,  elles  ne  courent  point  après  leur  proie ,  il  faut 
qu'elle  vienne  les  chercher ,  qu'elle  tombe  dans  leurs 
pièges  ;  s'il  ne  fe  prend  rien  dans  leurs  filets ,  elles  jeû- 
nent patiemment.  J'ai  quelquefois  nourri  des  araignées 
dans  des  tubes  de  verre  pour  les  obferver.  Il  m'eft  fou- 
vent  arrivé  d'oublier  6c  de  négliger  ces  infedes.  J'en 
avois  une  fur-tout  que  j'avois  prife  au  commencement 
du  printems  ,  ôc  qui  devoit  n'avoir  pas  mangé  de  tout 
l'hiver.  Je  l'oubliai  pendant  trois  mois  entiers  ,  ôc  l'ayant 
retrouvée  au  bout  de  ce  tems ,  elle  vivoit  encore  fans 
avoir  pris  de  nourriture  ,  feulement  elle  paroilfoit  foible 
&  languifTante. 

Plulieurs  auteurs  prétendent  que  les  araignées  vivent 
très-long-tems  :  il  y  en  a  qui  leur  donnent  quatre  ôc  cinq 
ans  de  vie.  Ilfaudroit  pour  afllirer  la  deffus  quelque  chofe 
de  pofitif  j  s'être  donné  la  peine  d'élever  ôc  de  nourrir 
plufieurs  petites  araignées. 

Les  efpéces  de  ce  genre  font  très-nombreufes.  Celles 
qui  font  décrites  dans  Lifter  ôc  M.  Linnxus  ;  paffent  une 


($■46  Histoire    abrégée 

trentaine ,  ôc  probablement  il  y  en  a  encore  davantage. 
Mais  fouvent  les  difFérens  auteurs  ont  trop  multiplié  les 
efpéces  de  ce  genre.  L'araignée  toute  petite  ,  eft  quelque- 
fois fort  différente  pour  la  forme  &  la  couleur ,  de  ce 
qu'elle  fera  ,  lorfqu'eile  aura  pris  toute  fa  croilTance.  Eh 
changeant  de  peau,  elle  change  affez  fouvent  tellement 
pour  la  couleur ,  qu'il  femble  que  ce  foit  une  autre  arai- 
gnée. Ces  changemens  confidérables  ont  induit  en  erreur, 
&  peuvent  tous  les  jours  faire  prendre  pour  deux  efpéces 
différentes,  la  même  araignée  obfervée  en  différens  tems. 
Pour  éviter  cet  inconvénient ,  nous  avons  pris  foin  d'éle- 
ver les  araignées ,  de  les  nourrir  dans  des  petits  tubes 
de  verre  ,  afin  d'obferver  tous  leurs  changemens  de  cou- 
leur, &  c'eft  par  cette  raifon  que  le  nombre  d'araignées 
que  nous  décrivons  ,  eft  beaucoup  moins  confîdérable 
qu'il  n'auroit  été,  aimant  mieux  paffer  fous  filence  les 
efpéces  que  nous  n'avons  pas  fuivies ,  que  de  rifquer  de 
donner  la  même  efpéce  fous  deux  noms  différens.  On 
fent  qu'un  pareil  foin  nous  a  dû  coûter  de  la  peine  &  de 
l'attention ,  &  même  il  nous  eût  peut-être  été  impolfible 
de  fuivre  ainfi  ces  infe£tes ,  fi  nous  n'eufTions  été  aidés 
dans  ce  travail  par  un  habile  Naturalifle,  qui  pourra  don- 
ner un  jour  une  hiftoire  détaillée  des  araignées.  En  aten- 
dant  cet  ouvrage  ,  nous  donnons  ici  Thifloire  abrégée  d'un 
nombre  d'efpéces. 

Nous  avons  eu  foin ,  dans  l'arrangement  de  ces  efpéces 
différentes  ,  de  joindre  enfemble  celles  dont  les  yeux 
font  placés  de  même,  comme  on  le  verra  en  parcourant 
les  ordres  ou  familles  qui  compofent  ce  genre. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  ici  fur  les  petits  manèges 
particuliers  de  quelques  efpéces ,  dont  nous  parlerons  en 
décrivant  chacune  en  particulier.  On  verra  dans  ce  détail, 
avec  quelle  agilité  X araignée- loup  ^  appellée  par  quelques 
Naturaliftes ,  araignée  vagabonde  ,  court  dans  les  champs 
après  fa  proie  ,  fans  filer  de  toile ,  tandis  que  la  plupart 
des  autres  efpéces  attendent  tranquillement  leur  gibier  ôc 

meurent 


DES    Insectes.  g^i 

tneurènt  de  faim  plutôt  que  de  l'aller  chercher.  On  ad- 
mirera, avec  raifoiijla  manière  dont  fautent  quelques 
araignées ,  nommées  par  cette  raifon ,  araignées fauteujks. 
L'araignée  aquatique  iious  fera  voir  que  l'eau  ,  dans  la- 
quelle périlTent  la  plupart  des  araignées  ,  devient  le  do- 
micile de  quelques-unes  ,  qu'elles  favent  filer  dans  cet 
élément  y  qu'elles  favent  même  s'y  procurer  une  habita- 
tion ,  dans  laquelle  elles  font  à  fec  au  milieu  de  l'eau. 
On  fera  forcé  d'admirer  l'indulîrie  avec  laquelle  cet  ani- 
mal entraîne  des  globules  d'air  dans  le  fond  "de  l'eau ,  en 
forme  de  cavité  ronde  ,  qu'elle  aggrandit  en  y  introdui- 
fant  de  l'air  de  plus  en  plus  ,  de  forte  qu'elle  peut  entrer 
&  fe  retirer  toute  entière  dans  cette  efpéce  de  globe  ou 
veflie  aérienne  entourée  d'eau. 

Nous  ne  défignerons  les  différentes  familles  de  ce  genre 
que  par  la  politîbn  de  leurs  yeux, 

F  RZMi  -EKE     Famille. 

Yeux  en  lunule     °  '  ^  °     .^î^^:^ 

I .  A  R  A  N  E  A  thorace  fufco  ,  abdomine  lutejcente , 
pedibus  quatuor  poflicis  brevijjimu  ,  antlcis  longis 
luteo  nigroque  inter/eélis. 

Unn,  faun.  fuec.n.  ii  18.  Aranea  abdomine  fubrotundo  piano  obtufo  ,  pedi- 
bus quatuor  pofticis  breviflîmis. 

Linn.JjJi.  nat.  edit.  10  ,  p.  615  ,  n.  16.  Aranea  viatica. 

Frifch.germ.  7,  p.  10,  t.  5.  Araneus horteniîs ,  pedibus  quatuor  longis  anticis;, 
abdomine  piano. 

Lijl.  aran.  8}  ,/.  19.  Araneus  fubfufcus ,  mînutiffimis  oculis  e  viola  purpuraC: 
centibus,  tardipes  ,  &  grelTu  &  figura  cancro  marino  non  adeo  diffimilis. 

Raj.  inf.  f-  iS  ,ri,  19,  Araneus  Hem. 

L'araignée  à  pattes  de  devant  longues  SC  arlequinées. 

Longueur  z  §  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Il  eft  aifé  de  reconnoître  cette  efpéce.  Son  corcelet  efl 
brun  ôc  noirâtre ,  mais  fon  ventre  eft  large ,  gros ,  de  cou- 
leur jaune,  chargé  feulement  de  deux  taches  brunes  ,  uns 
de  chaque  côté  vers  le  haut.  Ses  quatre  pattes  poftérieu- 
Tome  II,  M  m  m  m 


6^2  Histoire     abrégée 

les  font  jaunes, pâles  ôc  très-courtes  :  les  quatre  de  devant 
font  fort  longues  &  entrecoupées  d'anneaux  jaunes  ôc 
noirs.  C'eft  fur  les  plantes  qu'on  trouve  cet  infe£le  ,  dont 
la  figure  reflemble  un  peu  à  celle  <3es  crabes.  Il  les  imite 
encore  par  fa  démarche  ,  allant  fouvent  de  côté  &  en  re- 
culant. Cette  araignée  porte  avec  elle  fes  œufs ,  enve- 
loppés dans  un  petit  fac  de  foie  blanche  en  forme  de 
boule. 

s..  A  R  A  N  E  A  citrino-lutea  y  pedibus  quatuor  pojîicis 
brevijjimis  ,  abdomine  utrinque  fajcia  fenuginea. 
Planch.  21  ,  fig.  1. 

IS araignée  citron. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  1 1  lignes. 

Elle  reffemble  un  peu  à  la  précédente  pour  fa  forme. 
Sa  couleur  eft  entièrement  jaune  ,  plus  ou  moins  foncée  ; 
quelquefois  elle  eft  blanchâtre  &  tire  même  un  peu  fur 
le  vert.  Son  ventre  eft  gros,  large,  prefque  quarré  ,  avec 
deux  bandes  de  couleur  fouci ,  qui ,  partant  du  corcelet , 
defcendent  obliquement  fur  les  côtés  ,  jufques  vers  le 
milieu.  Entre  ces  bandes  font  quelques  petits  points  noirs , 
qui  forment  une  efpéce  de  triangle  fur  le  milieu  du  ven- 
tre. Sur  le  corcelet  on  voit  deux  bandes  longitudinales , 
un  peu  verdâtres  ,  une  de  chaque  côté.  Les  quatre  pattes 
de  devant  font  fort  longues /ôc  les  quatre  poftérieures 
courtes  ,  ce  qui  fait  que  cette  araignée  marche  comme  la 
précédente.  On  la  trouve  fur  les  plantes  ôc  fouvent  avec 
fes  œufs ,  qu'elle  porte  enveloppés  dans  une  boule  de  foie 
blanche. 

3.  ARANEA  abdomine  longo  argenteo  virefcente  y 
pedibus  longitudinaliter  extenjis.  Linn.  faun.  fuec. 
n.  1216. 

Linn.J}'Jl.  nat.  eiit.  10  ,  p.  éii  ,  n.  19.  Aranea  extenfa. 

Liji'  aran.  50  ,/.  3.  Araneus  ex  viridi  inauratus ,  alvo  longiufcula  praeteoui, 

Raj.  inf,  19 ,  n.  3.  Araneus  idem. 


DES    Insectes.  g^^ 

V araignée  à  ventre  cylindrique  éC  pattes  de  devant  éten- 
dues. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  |  Urne. 

Son  corcelet  eft  de  couleur  grife  pâle  ,  avec  les  yeux 
noks  &  bien  marqués  fur  le  devant.  Ses  pattes  font  de 
même  grifes,  un  peu  velues  ,  avec  une  petite  tache  noire 
aux  articulations.  Son  ventre  eft  long ,  cylindrique  ,  d'un 
gris  verdâtre  un  peu  argenté ,  qui  paroît  en-deffus  comme 
chagriné,  ou  plutôt  écailleux,  femblable  à  la  peau  de 
chien  de  mer;  en-deffous  il  a  une  ligne  noire  longitudi- 
nale ,  un  peu  jaune  fur  les  côtés. 

Les  quatre  pattes  de  devant  de  cette  araignée  font 
plus  longues  que  les  poftérieures.Lorfqu'elle  eft  en  repos, 
elle  fe  tient  collée  contre  les  branches  d'arbre  ,  les  qua- 
tre pattes  antérieures  allongées  &  étendues  en  avant ,  & 
les  poftérieures  étendues  en  arrière.  On  la  trouve  dans  les 
bois  humides. 

4.  A  R  A  N  E  A  fufca  ,  thorace  lineis  quatuor  ohliquis 
fufcis ,  abdomine  tribus  tranfierfis  albis. 

V  araignée  brune  à  trois  raies  tranfverfes  blanches  fur  le 
ventre. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Les  quatre  pattes  de  devant  de  cet  infe£te ,  font  du 
double  plus  longues  que  les  poftérieures.  Son  corps  eft 
brun  &  un  peu  velu.  Son  corcelet  a  quatre  lignes  qui 
naiffent  de  fa  pointe  :  les  deux  du  milieu  montent  fur  le 
miheu  du  corcelet  &  s'éloignent  l'une  de  l'autre  proche  la 
tête,  &  les  deux  latérales  vont  obliquement  chacune  vers 
le  bord  du  corcelet.  Le  ventre  eft  brun  &  depuis  fon 
miheu ,  jufqu'à  fa  pointe  ,  il  eft  orné  de  trois  lignes  blan- 
ches tranfverfes  &  ondées.  En-deffous  l'infcde  eft  tout 
brun.  Son  ventre  eft  prefque  fphérique  ôc  fes  quatre  pattes 
poftérieures  font  moins  brunes  que  celles  de'devant.  J'ai 
trouvé  cette  araignée  dans  les  jardins. 

-    M  m  m  m  i  j 


6^4:  Histoire     abrégée 

5.  A  R  A  N  E  A  nigra  ;  abdomine  ferrugineoflavo ,  llneis 
tranfierfis  contiguis  nigris  ,  pedibus  fufco  ferrugineo- 
que  interfeclls. 

JJ araignée  à   ventre  roux  rayé  de  noir  SC  pattes  arie- 

quinées. 

Longueur  z  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Son  corcelet  eft  noir,  la  couleur  de  fon  ventre  eft  d'un 
roux  mêlé  de  jaune ,  ôc  en-deflbus  il  eft  couvert  de  bandes 
noires  tranfverfes  fort  proches  l'une  de  l'autre  &  qui  fe 
touchent  au  milieu.  Ses  pattes ,  dont  la  troifiéme  paire  eft 
la  plus  courte  ,  font  entrecoupées  d'anneaux  bruns  & 
rougeâtres  ,  comme  un  habit  d'arlequin.  On  trouve  cette 
efpéce  dans  les  champs. 

Seconde     Famille. 

Yeux  en  quarré.  ■?  Ô  I  "^     >?  III  '^ 

d.  A  R  A  NiE  A    atro-fufca  Jubvlllofa  ,  pedibus   airo 
fufcoque  interfeclls. 

U araignée  brune  domejllque. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  lignes. 

Tout  fon  corps  eft  un  peu  velu ,  mais  les  poils  de  fes 
pattes  font  plus  longs  que  les  autres.  Sa  couleur  eft  d'un 
brun  noirâtre  ,  plus  foncée  fur  le  ventre  que  fur  le  corce- 
let. Ses  pattes  font  entrecoupées  de  bran'ôc  de  noir  ,  mais 
peu  foncé.  Quoique  cette  efpéce  reffemble  beaucoup  à 
celle  que  décrit  M.  Linnœus,  n.  1 2 54-,  de  (■a.faunajueclca , 
je  doute  cependant  que  ce  foit  la  même  dont  il  parle.  Je 
n'ai  pu  appercevoir  à  la  nôtre  ,  les  cinq  on  fix  appendices 
du  ventre  ,  qu'il  dit  fe  trouver  fur  la  fienne. 

On  trouve  cette  efpéce  très-communément  dans  les 
maifons  où  elle  fait  des  toiles  horizontales  dans  les  angles 
des  murs. 

7.  A  R  A  N  E  A  aquatica  tota  fufca. 


DES    Insectes.  c^f 

Linn.fyjl.  nat.  edit,  to,  p.  6i^  ,  n.  32.  Aranea  livida  ,  abdomine  ovato,  linca 

tranfverfa ,  punftifque  duobus  excavatis, 
l.inn.faun.fuec,  n.  1140,  Idem, 

L'araignée  brune  aquatique. 
Longueur  j  lignes.    Largeur  z  lignes. 

Cette  efpéce  eft  brune  &  légèrement  velue  ,  elle 
femble  n'avoir  rien  de  remarquable  à  l'extérieur  , 
mais  l'endroit  où  on  la  trouve  ,  ôc  fes  manœuvres  ,  font 
bien  dignes  d'attention.  C'eft  dans  l'eau  que  l'on  ren- 
contre cette  efpéce;  c'eft-là  qu'elle  vit,  qu'elle  file  & 
qu'elle  chafle.  Cette  araignée  eft  aquatique  ,  en  quoi  elle 
diftc're  déjà  beaucoup  de  toutes  les  autres  ,  qui  vivent  à 
fec  &  qui  périflent  dans  l'eau.  Néanmoins  elle  fort  quel- 
quefois de  l'eau  ,  même  pour  un  peu  de  tems ,  &  peut 
vivre  hors  de  cet  élément ,  mais  bientôt  après  elle  retour- 
ne dans  Peau  où  on  la  voit  nager  avec  beaucoup  d'agilité , 
tantôt  en  montant ,  tantôt  en  defcendant.  Lorfque  cet  in- 
fede  nage  ,  il  eft  ordinairement  à  la  renverfe ,  le  dos  tour- 
né vers  le  bas  Ôc  le  ventre  en  haut ,  il  nage  fur  le  dos  : 
mais  ce  qui  frappe  le  plus ,  c'eft  que  fon  ventre  paroîî 
brillant,  comme  enduit  d'un  vernis  argentin ,  femblable 
à  du  vif  argent.  Ce  brillant  dépend  de  ce  que  l'eau  ne 
s'attache  pas  au  ventre  de  cette  araignée  qui  eft  gras ,  ôc 
qu'il  y  a  toujours  une  lame  ou  couche  d'air  entre  l'un  ÔC 
l'autre.  Cet  air  fert  beaucoup  à  cet  infefte.  Il  fait  par  ce 
moyen  fe  procurer  un  domicile  où  il  eft  à  fec  au  milieu 
de  l'eau.  Pour  cet  effet,  cet  araignée  attache  quelques 
fils  à  des  brins  d'herbes  dans  l'eau  même.  Enfuite ,  mon- 
tant à  la  furface  de  l'eau  ,  toujours  fur  le  dos,  elle  tire 
hors  de  l'eau  fon  ventre  qui  paroît  fec  &  élevée  fur  la 
furface  de  ce  liquide  ;  pour  lors  elle  le  retire  vivement 
dans  l'eau  ôc  entraîne  avec  lui  une  forte  bulle  d'air  dont 
il  eft  couvert  :  elle  defcend  vers  fes  fils  6c  y  laifTe  cette 
bulle  d'air ,  ou  du  moins  une  partie,  qui  femble  s'atta- 
cher à  fes  fils.  Voilà  déjà  une  bulle  ronde,  une  efpéce  de 
.cloche  d'air  au  milieu  de  l'eau  ^  que  les  fils  qui  font  au- 


6^6  Histoire    abriégée 

defllis  ,  empêchent  de  remonter  à  la  lurface.  Alors  Ta- 
raignée  y  retourne ,  en  rapporte  de  nouvel  air  ,  qu'elle 
porte  à  fa  cloche,  ce  qui  1  augmente  de  volume.  Elle  ré' 
péte  ce  manège  jufqu'à  ce  que  la  cloche  foit  plus  grofle 
qu'une  noifette  ôc  capable  de  la  contenir.  On  la  voit  alors 
y  entrer,  en  fortir,  y  apporter  les  infe£les  qu'elle  prend 
pour  les  y  manger.  Quand  elle  entre  dans  fa  cloche  ,  elle 
î'aggrandit,  y  apportant  avec  elle  la  lame  d'air  dont  fon 
ventre  eft toujours  enduit;  qUfind  elle  en  fort,  elle  la  di- 
minue ,  entraînant  avec  fon  ventre  une  portion  d'air. 
Cette  araignée  fort  quelquefois  de  Teau  pour  pourfuivre 
les  infe£tes,  ôc  elle  les  emporte  dans  l'eau  quand  elle  les 
a  pris.  Elle  pourfuit  au(îi  les  infeûes  aquatiques  au  fond 
de  l'eau.  Cette  efpéce  eft  du  nombre  de  celles  qui  vont 
à  la  chaflTe.  On  la  trouve  dans  les  eaux  de  mares  &  d'é- 
tang ,  rarement  autour  de  Paris ,  mais  fréquemment  en 
Champagne.  Son  hiftoire  eft  très-bien  détaillée  dans  une 
brochure  qui  parut  il  y  a  peu  d'années ,  fous  le  titre  de 
Mémoires  pour  Jervirà  commencer  l'hijloire  des  araignées 
aquatiques.  L'auteur  paroît  un  excellent  obfervateur ,  ÔC 
après  avoir  fuivi  ôc  obfervé  nous-mêmes  ces  infettes  , 
nous  nous  fomiî>es  affurés  de  la  vérité  des  faits  qu'il 
avance. 

8.    ARANEA   pallida  y   ab domine  folium  longitudl-^ 
naliter  extenjum  pallide  nigrum  referente. 

]J araignée  porte- feuille. 

Longueur  3  |  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Sa  couleur  eft  pâle  Ôc  claire,ôc  fon  corps  eft  un  peu  ve- 
lu. Son  corcelet  eft  plus  pâle  ôc  plus  lifle  que  le  refte.  Le 
ventre  eft  plus  brun  ôc  chargé  en-deffus  d'une  bande  lon- 
gitudinale noirâtre,  ondée  fur  fes  bords, repréfentant  une 
efpéce  de  feuille.  Les  yeux  ôc  le  deffous  du  corcelet  font 
noirs  ,  ôc  le  ventre  a  en-delTous  une  raie  noire  longitudi- 
nale ,  avec  une  ligne  jaune  de  chaque  côté.  Les  quatre 
pattes  de  devant  font  les  plus  longues  ,  ôt  celles  de  1% 


DES     Insectes.  g^y 

troifiéme  paire  font  les  plus  courtes  de  toutes.  On  trouve 
cette  araignée  dans  les  prés  où  elle  fait  des  toiles  formées 
en  refeau  perpendiculaire. 

j).  A  R  A  N  E  A   livido-riifa ,  ahdominis  piclura  foliacé  a 
nigra  ,  luteo  Inter/ècla  ,  pedum  annulis  ni  gris,  Planch. 

2. 1  ,  fig.  2. 

Liji.  aran.  pag.  Z4  ,  tab.  i  yfg.  i.  Araneus  fubflavus ,  alvo  prxcipue  in  fumma 
fui  parte  &  circa  latera  albicante  plena  ,  oculis  nigris  pellucidis  in  capite 
albicante. 

U araignée  à  feuille  coupée. 

Longueur  4  4  lignes.     Largeur  1 1-  lignes. 

Sa  couleur  eft  d'un  roux  pâle  ôc  livide  ,  la  partie  anté- 
rieure de  fon  corcelet  eft  claire  ,  avec  les  yeux  noirs.  Ces 
yeux  femblent  n'être  qu'au  nombre  de  fix,  parce  que  les 
deux  de  chaque   côté   font  très-près  l'un  de  l'autre  & 

f)rerque  confondus  enfemble.  Les  pattes  de  même  cou- 
eur  que  le  corcelet,ont  des  anneaux  noirs.  Le  ventre  d'une 
couleur  un  peu  plus  foncée  ,  a  une  feuille  noire  ,  gaude- 
ronnée  fur  fes  bords  &  figurée  fur  le  milieu  de  cette  par- 
tie ;  mais  au  haut  de  cette  feuille,  il  y  a  plufieurs  taches 
jaunes  ,  ôc  dans  fon  milieu  elle  eft  divifée  tranfverfale- 
ment  par  une  feftion  d'un  blanc  jaunâtre.  Le  deflbus  du 
ventre  eft  noir,  avec  deux  lunules  jaunes,  dont  les  cor- 
nes fe  regardent ,  &  qui  enveloppent  l'anus,  l'une  à  droite, 
l'autre  à  gauche.  On  trouve  cette  araignée  dans  les  bois, 
où  elle  fait  des  refeaux  perpendiculaires. 

10.  A'K  A  "NK  A  livido-ruf a  }  abdomine  cruce  triplici 
lutea.' 

J2 araignée  à  croix  papale. 
Longueur  4  lignes,.     Largeur  1  |  ligne. 

Elle  approche  de  la  précédente  pour  la  couleur  ,  feu- 
lement elle  eft  d'un  roux  encore  plus  livide.  Son  ventre 
feul  a  en-deffus  une  longue  raie  jaune  longitudinale  ,  enr 
trecoupée  par  trois  raies  tranfverfes  de  même  couleur  , 


(^48  Histoire     abrégée 

ce  qui  forme  une  triple  croix  ou  croix  papale  renverfe'e. 

En-deflbus  ,  le  ventre  a  une  raie  longitudinale  brune  ,  ÔC 

de  chaque  coté  une  lunule  jaune  proche  l'anus,  comme 

dans  l'efpéce  précédeme.  J'ai  trouvé  celle-ci  dans  lés 

iardins. 

11.  A  R.  A  N  E  A  palUdo-rufa,  abdomine flavefcentt 
punclis  nlgris. 

'L'araignée  roiigeâtre  à  ventre  jaune  ponciué  de  noir. 

Longueur  j  5  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Son  corcelet  eft  d'une  couleur  fauve  pâle  6c  fes  côtés 
font  plus  obfcurs.  Les  pattes  font  longues  ,  fines ,  épi- 
neufes  &  de  même  couleur.  La  troifiéme  paire  eft  la  plus 
courte.  Le  ventre  eft  ovale ,  médiocrement  gros  ôc  jau- 
nâtre ,  avec  quelques  points  noirs  vers  fa  bafe,  &  des 
bandes  fauves  tranfverfes  vers  fa  pointe. 

J'ai  trouvé  cette  araignée  fur  les  arbres.  Elle  femble 
n'avoir  que  fix  yeux  ,  ceux  des  côtés  fe  confondant  en- 
femble. 

12.  ARANEA  pallida ,  abdomine  oyatoflavo  )JaJcla 
longimdinaii  coccinea. 

H araignée  à  bande  rouge. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  |  ligne, 

La  couleur  de  fon  corcelet  ôc  de  fes  pattes  eft  pâle» 
Le  ventre  eft  ovale,  d'une  couleur  jaune  citronnée,,  avec 
une  large  bande  longitudinale  d'un  beau  rouge  en-defTus, 
&  en-deffous  une  raie  noire  longitudinale  beaucoup  plus 
étroite  dans  fon  milieu. 

J'ai  trouvé  cette  belle  efpéce  fur  un  cyprès  au  Jardin 
du  Roi ,  près  de  fes  œufs  ,  qui  étoient  renfermés  dans 
une  boule  foyeufe  ,  de  couleur  blanche.  Elle  femble  f 
comme  les  précédentes ,  n'avoir  que  fix  yeux. 


Tr  oisiÉ  me 


DES    Insectes.  6^^ 

Troisième    Famille. 

Yeux  fur  deux  limes  6  <SC  2.    '  ••  " 

15.  A  R  ANE  A  Ihido-rufa  ,  abdom'inis  piclura  foUacea 
fœpius  interrupta  ^pedlbus  ni gro-maculatis. 

Lijl.  aran.p.  36,  t.  \,f.6.  Araneus  cinereus,  alvo  admodum plena,  ejufque 
pidura  in  plures  partes  quafî  divifa. 

U araignée  à  feuille  découpée  êC  déchiquetée. 

Longueur  3  -j-  Lignes.  Largeur  1  -J-  ligne. 

Son  corcelet  eft  roux  &  d'une  couleur  livide.  Son  ven- 
tre diffère  fuivant  le  fexe.  Dans  les  femelles,  il  eft  jaunâ- 
tre avec  une  repréfentation  de  feuille  noire  j  dont  le  haut 
ne  paroît  pas  ,  &  dont  le  bas  eft  coupé  en  cinq  ou  fix 
parties,  par  des  lignes  jaunes  tranfverfes  :  dans  les  mâles 
il  eft  plus  petit,  6c  la  feuille  paroît  tout  du  long  ;  elle  eft; 
bordée  de  jaune.  Son  milieu  eft  roux ,  le  haut  &  le  bas 
font  noirs  ôc  dans  toute  fa  longueur,  elle  eft  entrecoupée 
par  deux  ou  trois  lignes  tranfverfes  jaunes.  Dans  les  deux 
fexes,  les  pattes  font  pâles  ,  avec  des  anneaux  noirs.  Les 
yeux  placés  de  même  dans  l'un  &  l'autre  fexe  ,  différent 
cependant  en  ce  que  ceux  des  mâles  font  tous  de  même 
groffeur,  au  lieu  que  les  femelles  en  ont  de  plus  gros  les 
uns  que  les  autres.  Cette  araignée  fe  trouve  fur  les  plan- 
tes où  elle  file  des  refeaux  horizontaux. 

Qu  AT  RiÉME  Fa  mille. 

Yeux  fiir  trois  lignes.      Il      '„      '. 

141.  A  R  A  N  E  A  totafufcafuliginea. 

Liji.  aran.p.  7S ,  f.  i ,  /.  i6,  Araneus  fufcus  alvo  oblique  virgatai 

L'araignée  -  loup. 

Longueur  z  f  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  d'un  bruri  de  fuie  de  cheminée.  Sqs  pat- 
Tome  II,  N  n  n  n 


6^0  Histoire     ABRÉcéE 

tes  poftdrieures  font  plus  longues  que  les  autres.  Ses  yeux 
&  fes  pinces  font  noirs.  On  trouve  cette  araignée  en 
grande  quantité  dans  les  champs  oii  elle  coure  à  tene  fins 
faire  de  toile  ;  elle  faute  quelquefois  fur  les  infedes  qu'elle 
veut  attraper.  Sa  manière  de  chafTer  lui  a  fait  donner  le 
nom  d'araignce-loup.  Elle  a  quatre  grands  yeux  &  quatre 
petits  ,  rangés  de  la  manière  dont  ils  font  repréfentés 
n°.  I. 

ly.ARANEA  iota  cinereo-vllloja  ,  thoracis  llnca 
triplici  alhida. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  iiip.  Aranea  nigra,  thorace  triplici  linea  longitudinali 

alba ,  abdomine  nebulofo. 
Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  6zj  ,  n.  3î.  Aranea  abdomine  oblongo  nebulofo  > 

lineis  lateralibus  albis. 
Frifck.  germ.  S  ,  p.  3  ,  tab.  :,  Araneus  terreftris  facco  ovifero. 
jiâi.  Upf.  1736  ,  p.  38  ,  n.  i>.  Aranea  nigra  ,  pedore  abdomineque  linea  alba 

cindis. 

JJ araignée  cendrée  à    trois  lignes   blanches  fur  h  cor- 
ce/et. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Elleeft  un  peu  velue  ôc  toute  de  couleur  cendrée  ;  elle 
n'a  que  trois  raies  blanches  longitudinales  ôc  parallèles  fur 
le  corcelet  ;  fon  ventre  eft  de  couleur  un  peu  plus  obfcu- 
re  que  le  refte.  J'ai  trouvé  cette  efpéce  dans  les  prés, 
fes  yeux  font  tout- à-fait  femblables  à  ceux  de  la  précé- 
dente. 

16.  A  R  A  N  E  Kfaliens  nigra,  abdomine  uirinque  lineis 
tribus  albis  ad  angulum  acutum  coeuntibus. 

Linn-  faun.  fuec.  n.  1137.  Aranea  faliens  nigra,  lineis  albis  tranfver/îs  femi-' 

circularibus. 
Linn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  6i$  ,  n.  19-  Aranea  fcenica. 
Lift.  aran.  p.  87  ,/.  31.  Araneus  cinereus,  alvo  circiter  fenis  fafciis  tranfverfo 

in  angulos  acutos  in  medio  eredis  argenteis  &  nigris  alternatim  difpofitis 

infignita. 
Raj.  in/.  37  5  w.  5 1 .  Araneus  irfeTE. 
Bradl.  nat.  tab.  14»  /•  S- 

U araignée  fauteufe  aux  trois  chevrons  blancs* 
Longueur  1  5  lignes. 


DES    Insectes.  6<;i 

Ses  pattes  font  noires^  velues,  tachetées  de  blanc  &  les 
premières  font  plus  longues  que  les  autres.  Son  corcelet 
eft  noir  :  le  ventre  eft  un  peu  allongé  &  terminé  en  pointe. 
Il  eft  pareillement  noir ,  &  en-delîus  j  il  y  a  de  chaque 
côté  trois  bandes  blanches  argentées  ,  qui  vont  oblique- 
ment en  montant,  &  fe  rencontrant  au  milieu  avec  celles 
de  l'autre  côté,  forment  un  angle  aigu  ou  des  efpéces  de 
chevrons. 

On  trouve  cette  araignée  dans  la  campagne  ôc  fouvent 
fur  les  fenêtres  des  maifons.  Elle  eft  vagabonde  &  ne  file 
point  de  toiles.  Elle  faute  très-bien  ,  fur-tout  lorfqu'on 
veut  la  prendre.  Elle  a  des  yeux  de  différente  grandeur , 
tels  qu'ils  font  figurés  n°.  2. 

Ci  N  2,u  I  É  ME    Fa  mille. 

Yeux  en  bouquets.    jï,°^        .*.     .*. 

17.  ARANEA  longipes  ,  thorace  pedibu/que  pallldis  j 
abdomine  plumbeo  fufco. 

■  ÎJ araignée  domejllque  à  longues  pattes. 

Cette  araignée  a  le  corcelet  de  couleur  pâle  &  livide  , 
fes  pattes  font  de  la  même  couleur;  elles  font  fort  lon- 
gues &  très-fines,  prefque  comme  celles  du  faucheur; 
la  troifiéme  paire  eft  la  plus  courte.  Son  ventre  eft  ovale  , 
un  peu  oblong  ,  ôc  de  couleur  plombée. 

On  trouve  cette  araignée  dans  les  endroits  inhabites 
des  maifpns  ,  où  elle  fait  des  toiles  lâches  ôc  irréguliéres. 

MONOCULUS. 

LE     MONOCLE. 

Pedes/ex.  Six  pattes. 

Oculus  unus.  Un  feul  œil. 

Antmniz  multipUces  feds  pluri-  Antennes  branchues  avec  plu» 
mis  lateribus.  fieurs  poils  latéraux. 

C»rpus  crujia  teBum,  Corps  cruftacé. 

N  n  n  n  i  j 


6^2  Histoire     abrïgïe 

Les  infe6îes  qui  compofent  ce  genre  ,  font  tous  fort 
finguliers ,  mais  très-reconnoilTables  par  les  difFérens  ca- 
taiiteres  qu'ils  portent.  Le  premier  de  ces  caraûeres  con- 
fifte  dans  la  forme  des  antennes.  Tous  les  monocles  ont 
ou  leurs  antennes  branchues ,  divifées  ôc  fubdiviiées 
comme  les  branches  d'un  arbre  ^  ou  ils  ont  plus  de  deux 
antennes  j  comme  on  le  voit  dans  le  monocle  à  queue  jour- 
chue.  Les  antennes  de  cette  efpéce  font  tellement  divi- 
fées jufqu'à  leur  bafe,  qu'au  lieu  de  former  des  antennes 
branchues  ,  elles  en  repréfentent  deux  de  chaque  côté. 
Outre  cette  divifion  finguliére  des  antennes  des  mono- 
cles, on  remarque  encore  que  cette  partie  eft  ornée  fur 
les  côtés  ,  de  poils  afl'ez  apparens  ,  qui  joints  à  la  divifion 
des  antennes  dont  nous  venons  de  parler ,  les  font  en- 
core paroître  plus  touffues  &  plus  finguliéres. 

Le  fécond  caraclere  elfentiel  des  monocles  ,  c'eft  de 
n'avoir  qu'un  feul  œil,  &  c'eft  de-là  que  ce  genre  a  reçu 
le  nom  qu'il  porte.  La  plupart  des  infectes  ont  deux  yeux 
ainfi  que  les  grands  animaux:  quelques-uns ,  comme  les 
araignées,  en  ont  davantage;  le  monocle  eft  le  feul  qui 
n'ait  qu'un  feul  œil.  Quelques  Naturaliftes  croient  cepen- 
dant que  dans  la  vérité,  le  monocle  a  réellement  deux 
yeux  j  mais  que  ces  yeux  font  fi  près  l'un  de  l'autre ,  qu'ils 
fe  confondent  &  femblent  n'en  faire  qu'un.  J'ai  été 
moi-même  porté  à  le  croire  ,  l'analogie  me  faifoit  re- 
garder cette  opinion  au  moins  comme  très  -  probable  ; 
mais  quelqu'examen  que  j'aie  fait  ,  je  n'ai  jamais  pu 
appercevoir  qu'un  feul  œil  dans  tous  ces  infedes  ,  ÔC 
c'eft  en  vain  qu'on  voudroit  fe  perfuader  qu'ils  en  ont 
deux. 

Outre  ces  deux  caractères  propres  &  eflentiels  aux  mo- 
nocles ,  ces  infedes  en  ont  encore  plufieurs  autres,  mais 
qui  leur  font  communs  avec  différens  genres.  Ces  petits 
animaux  ,  par  exemple ,  ont  fix  pattes  ,  ce  qui  les  diftin- 
gue  de  plufieurs  infedes  de  cette  fedion ,  tels  que  les 
pinces  ,  les  tiques,  les  araignées  &  autres  qui  ont  huit 


DES    Insectes.  <^jj 

pattes ,  ainfi  que  des  crabes  qui  en  ont  dix ,  6c  des  clo- 
portes ,  des  fcolopendres  ,  des  ïules ,  ôcc.  qui  en  ont  biea 
davantage.  Mais  le  pou  ,  la  puce  ,  la  forbicine  ,  la  podure 
&  le  binocle  ont  pareillement  fix  pattes ,  enforte  que  le 
nombre  des  pattes  peut  bien  fervir  à  diftinguer  les  mo- 
nocles de  plufieurs  autres  genres ,  mais  ne  fait  pas  un  ca- 
ratlere  eiTentiel  de  celui-ci.  Un  autre  caractère  femblable 
eft  la  dureté  de  la  peau  des  monocles ,  qui  dans  la  pKiparc 
efc  dure  comme  une  croûte.  Ce  que  nous  avons  dit  des 
infedes  de  cette  fection  en  général ,  fait  voir  que  la  plu- 
part font  dans  le  même  cas  ,  ôc  ont  leur  corps  cruftacé.  Il 
eft  vrai  que  ce  caraftere  efl:  plus  marqué  dans  ce  genre 
que  dans  plufieurs  autres  ,  ôc  que  la  croûte  qui  recouvre 
le  corps  des  monocles,  eft  fi  ferme  ôc  fi  dure,  que  dans 
quelques  efpéces,  elle  reflemble  à  une  coquille  pour  la 
dureté.  C'eft  ce  qu'on  voit  dans  les  deux  efpéces  de  mo- 
nocles à  coqidlU. 

Tous  les  monocles  font  aquatiques ,  ôc  fe  trouvent 
en  quantité  dans  les  eaux  dormantes  ,  telles  que  celles 
des  mares  ,  des  bafîms  ôc  même  des  baquets  qui  font  dans 
les  jardins.  Leur  démarche  eft  finguliére.  La  plupart  fe 
fervent  de  leurs  antennes  branchues,  comme  de  bras  pour 
nager  ,  ôc  avec  l'aide  de  ces  antennes  ,  ils  s'avancent  ôc 
s'élèvent  dans  l'eau  comme  par  bonds  ôc  en  fautillant. 
C'eft  pour  cette  raifon  que  Swamnierdam  avoir  appelle 
une  des  efpéces  de  ce  genre, /«ce  d'eau  ^ pulex aquaticus. 
Leurs  pattes  les  aident  aufïï  à  nager ,  car  ces  infectes  ne 
s'en  fervent  que  pour  aller  dans  l'eau  ,  ôc  même  la  pofition 
de  ces  pattes  ,  dans  la  plupart  des  efpéces  ,  les  rend  tout- 
à-fait  inutiles ,  fi  ce  n'eft  à  cet  ufage.  Elles  fortcnt  toutes  de 
la  fente  qui  fe  trouve  entre  les  deux  lames  dont  le  corps 
eft  couvert,  ôc  tellement  ferrées  qu'elles  ne  peuvent  faire 
de  mouvement  que  de  haut  en  bas  ôc  nullement  fur  les 
côtés  ;  par  ce  moyen  elles  fervent  de  rames  au  monocle 
lorfqu'il  nage.  L'infette  ,  en  même-tems,  eft  muni  d'une 
autre  partie  qui  lui  fert  d'aviron ,  c'eft  fa  queue  qui  varie 


6^i  Histoire    abrégée 

pour  la  forme,  fimple  dans  quelques  efpéces  ,  fourchue 

dans  d'autres  ,  mais  toujours  plus  ou  moins  mobile. 

Ces  infedes  font  tous  ovipares,  &  comme  ils  font  la 
plupart  tranfparens,  on  apperçoit  à  travers  la  peau  de  plu- 
lieurs  ,  les  œufs  contenus  dans  l'intérieur  de  leur  corps. 
Mais  il  y  en  a  quelques-uns  où  ces  œufs  font  bien  plus  ap- 
parens  ;  car  ces  infe£tes  les  portent  en  paquets  à  leurs 
côtés ,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  que  nous  don- 
nons. C'eft  de  ces  œufs  dépofés  dans  Feau  ,  que  naiflent 
ces  infcttes  dont  je  n'ai  pu  appercevoir  encore  l'ac- 
couplement. 

La  nourriture  des  monocles  ne  doit  pas  être  confidé- 
rable  ;  ces  infectes  font  fi  petits ,  qu'ils  n'ont  pas  befoin 
d'en  prendre  beaucoup.  Aufîi  je  crois  qu'ils  ne  doivent 
pas  être  carnafiiers,  ôc  fe  nourrir  des  autres  infetles  ,  qui 
la  plupart  font  plus  gros  qu'eux.  Quelques  débris  de  plan- 
tes leur  fuffifentjôc  c'eft  probablement  de  la  diflerente 
teinte  des  fucs  de  plantes  dont  ils  fe  nourrifiTent  ,  que 
vient  la  différence  de  couleurs  de  ces  infedes.  Car  on 
obferve,  du  moins  dans  plufieurs  efpéces,  qu'ils  varient 
du  blanc  au  vert  &  au  rouge  plus  ou  moins  foncé.  Cette 
dernière  couleur  a  fouvent  fort  effrayé  des  gens  qui  n'é- 
toient  pas  habiles  Naturalifîes.  L'eau  toute  remplie  de 
ces  infeftes ,  paroît  rouge  comme  du  fang ,  &  ce  phéno- 
mène a  fuffi  pour  jetter  autant  de  terreur  dans  l'efprit  du 
peuple  ,  que  ces  prétendues  pluies  de  fang  ,  que  nous 
avons  dit  n'être  formées  que  des  gouttes  de  liqueur  rou- 
ge que  rendent  les  papillons  en  fortant  de  leurs  coques. 
Si  l'on  eût  examiné  de  près  cette  eau,  que  l'on  préten- 
doit  être  changée  en  fang  ,  on  auroit  vu  que  fa  couleur 
rouge  ne  dépendoit  que  des  infedes  dont  elle  four- 
milloit. 

Les  monocles  fervent  de  pâture  à  beaucoup  d'infedes 
aquatiques.  Il  n'y  a  pas  jufqu'aux  polypes  qui  en  mangent 
&  en  détruifent  une  grande  quantité  ,  fur-tout  de  ceux 
dont  la  peau  efl  un  peu  moins  dure  ;  car  pour  les  mono- 


DES     Insectes.  (Jj-j 

clés  à  coquilles ,  le  teft  dont  ils  font  couverts ,  réfifleroit 
trop  à  l'eftomac  des  polypes ,  ôc  d'ailleurs  ces  efpe'ces 
font  plus  groffes  que  les  autres. 

Les  efpéces  de  monocles  que  nous  connoiiTons ,  fe  ré- 
duifent  aux  fuivantes. 

i.MONOCULUS    antennis  dichotomis ,  cauda 
inflexa.  Linn.  faun.  fuec.  n.  1182. 

ii/î/i.  fy^.  nat.  edit.  io,p.  «3?  ,  n.  4.  Monoculus  pulex. 

Swammerd.  ir-n°,p.  66  ,  t.  i.  Pulex  aquaticus  arborefcens. 

Sivammerd.  bibl.  nM.  t.  fj  ,  f.   1,1,3. 

Alerret.  pin.  p.  Z07.  Vermes  minimi  rubri  aguam  flagnalem  colore  fanguineo 

inficientes,  uncle  vulgus  dira  protendit. 
Hiernefiock.  i  ,p.  31  ,  35»  Abyflus  fatana:. 

Le  perroquet  d'eau. 

Longueur  5-  Ligne. 

Sa  couleur  eft  d'un  blanc  verdâtre  un  peu  rouge.  Sa  tètQ 
fe  termine  par  uneefpéce  de  bec  pointu  réfléchi  en-delfous 
&  proche  lequel  eft  un  feul  œil  noir,  qui  paroît  des  deux 
côtés  de  linfede ,  comme  s'il  y  en  avoit  deux.  Les  an- 
tennes qui ,  à  leur  naiflance  ,  ne  font  qu'au  nombre  de 
deux  ,  une  de  chaque  côté  ,  fe  bifurquent  peu  après  ôc  fe 
divifent  chacune  en  deux  ,  comme  fi  l'infede  en  avoit 
quatre.  Elles  font  compofées  de  plufieurs  articles,  ôc  de 
chaque  jointure  fort  un  long  poil ,  ce  qui  fait  l'effet  des 
divifions  ôc  fubdivifions  des  branches  d'arbre  ;  auflî  a-t-on 
appelle  cet  infede  ,  pulex  arbore/cens  ;  fes  antennes  font 
prefque  de  la  longueur  du  corps.  L'infede  eft  applati  des 
côtés  comme  la  puce  ,  ôc  fon  corps  eft  ferme  ,  dur  ÔC 
couvert  par-tout  d'une  efpéce  d'écaillé  qui  n'a  qu'une  ou- 
verture en-defToiis  en  forme  de  rainure.  C'eft  dans  cette 
rainure  que  font  fituées  les  pattes  dont  il  ne  fait  guères 
d'ufage  ;  au  lieu  d'elles,  fes  antennes  lui  fervent  comme 
de  bras  pour  avancer  par  fauts  ôc  par  bons.  A  l'extrémité 
de  la  même  rainure ,  eft  la  queue  qui  fe  divife  en  deux 
branches,  dont  chacune  fe  fubdivife  en  deux  autres.  L'é~ 
caille  qui  couvre  cet  infede ,  eft  tranfparente ,  ôc  l'on  voit 


6<;6  Histoire    ÀBRécéE 

fouvent  à  travers ,  du  côtd  du  dos ,  un  nombre  confidéra^ 
ble  de  petits  œufs  bni!-!-.  La  figure  de  ce  petit  animal  eft 
prefque  quarre'e.  On  le  trouve  fouvent  dans  l'eau  des  ma- 
res. Il  varie  un  peu  pour  la  couleur ,  étant  quelquefois 
d'un  bihnc  rougeâtre  ,  d'autres  fois  verdâtre  ,  ôc  quelque- 
fois rouge.  Cette  dernière  couleur  donne  dans  certains 
tems  un  œil  rouge  à  l'eau  ,  lorfqu'il  y  a  beaucoup  de  ces 
infe£les  ,  ce  qui  a  quelquefois  caufé  beaucoup  de  frayeur 
en  certains  endroits ,  où  l'on  croyoit  que  l'eau  étoit  chan- 
gée en  fang. 

2.  MONOCULUS  antennis  dichotomis  ,   caiida 
rejlexa.  Linn.fàun.  fiiec.  n.  1 183. 

Linn.  fyH.  nat.  eàit.  10 ,  p.  (53  f  »  n.  y.  Monoculus  pediculus; 

Le  monocle  à  queue  retroujfée. 

Cette  efpéce  paroît  fi  femblable  à  la  précédente  ,  que  je 
les  avois  d  abord  confondues  enfemble.  Elle  n'en  diffère 
que  parce  que  fa  queue  eft  retrouflee  en-defl'us  du  côté  du 
dos  ,  au  lieu  que  celle  du  perroquet  d'eau  eft  recourbée 
en -devant.  Du  refte  ces  deux  infedes  fe  refiTemblent  pour 
tout. 

3.  MONOCtJLUS  antennis  quaternis  ,  cauda  recla 
blfida.  Linn.faun./u:c.  n.  11 8 4.  Planch.  21  ,  fig.  5» 

L\nn.  fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  63?  ,  n.  6,  Monoculus  quadricornis. 
Bhnck'  ùelgi.  p.  i49  5  ^  «3  j  /•  B- 

Leawenhosk.  condn.  arc.  nat.lug.  bat.  1719, -pag.  i'\i,f.  i. 
Rofel.  inf.  vol.  3  ,  fuppl  hijl  polyp-  lab.  s8  ,  /.  1  ,  4. 

Le  monocle  à  queue  fourchue. 

Ce  petit  monocle  eft  d'un  brun  un  peu  cendré.  De 
fa  tête  naiiïent  quatre  antennes  j  deux  en  devant  ôc  deux 
en  arrière  ,  toutes  quatre  garnies  de  qu&lques  poils  quï 
leur  donnent  la  figure  d'une  branche.  Entre  ces  quatre 
antennes  ,  tout  en  devant  de  la  tête  ,  eft  un  feul  œil.  De 
la  tête  à  la  queue  ,  le  corps  va  en  diminuant  en  forme  de 
poire.  Il  eft  compofé  de  fept  ou  huit  anneaux  qui  vont 

toujours 


DES    Insectes.   "  (Çfy 

toujours  en  Ce  retréciflant.  La  queue  eft  longue ,  divifée 
en  deux  ,  &  chaque  divifion  donne  naifiance  extérieur 
rement  à  trois  ou  quatre  poils  afTez  forts.  L'animal  porte 
fes  œufs  aux  deux  côtés  de  fa  queue  en  forme  de  deux 
paquets  jaunâtres  tout  remplis  de  petits  grains  ,  &  qui 
à  eux  deux  égalent  prefque  la  grofleur  de  l'infefte.  Ses 
pattes  font  en-deffous  ,  mais  il  s'en  ferr  peu  ;  fes  antennes 
lui  font  d'un  plus  grand  ufage  pour  aller  dans  leat  par 
fauts  &  par  bonds  très  vifs.  Ce  petit  infeîte  n'a  pas  une 
demi-ligne  de  long  :  on  le  trouve  dans  les  mares.  On  peut 
en  mettre  plufieurs  dans  un  bocal  rempli  d'eau,  on  en  voie 
quelques-uns  chargés  de  leurs  œufs  ,  ôc  dépofer  au  bout 
de  quelque  tems  ces  deux  paquets  enfemble  ou  fépa- 
rément. 

.^.  MONOCULUS  antennis  capillacels  mulnpUcibiLs  ; 
tejla  hivalv'i  oblonga. 

Linn.  faun.  fuec.  n,  iiSj.  Monoculus  antennis  capiUaceis  multiplicibus  tefia 

bivalvi. 
Linn.fyjl,  nat,  edit.  io,p.  655  ,  n,  7.  Monoculus  conchaceus. 

Le  monocle  à  coquille  longue. 

Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  ~  ligne. 

Cette  efpéce  eft  renfermée  dans  une  coquille  bivalve  , 
c'eft-  à -dire  ,  compofée  de  deux  parties  appliquées  l'une 
contre  l'autre  ,  oblongue  ,  lifle ,  prsfque  de  la  même  grof- 
feiir  aux  deux  bouts  ôc  de  couleur  cendrée.  Cette  coquille 
s^entrouvre  en-deiïbus  ,  ôc  c'eft  par  une  des  extrémités 
de  cette  ouverture  que  l'animal  fait  fortir  fes  antennes 
divifées  en  plufieurs  Hlets  blanchâtres  ,  avec  lefquelles  il 
court  très -vite  de  côté  ôc  d'autre  en  nageant  dans  l'eau. 
Lorfqu'il  rencontre  quelque  corps  folide  ,  il  s'arrête  ÔC 
marche  avec  fes  pattes  ,  qui  fortent  un  peu  le  long  de  la 
même  ouverture.  Si  on  tire  l'infecte  de  l'eau  ,  il  fe  renfer- 
me tout  entier  dans  fa  coquille.  On  trouve  communé- 
ment ce  petit  animal  dans  les  ruiffeaux  bourbeux  ôc  dans 
les  eaux  dormantes. 

Tome  IL  O  0  o  o 


^58  Histoire     abrégée 

y.  MONOCULUS  antennis  capillacds  multipUcihiis j 
tejla  blvalvi  globoja. 

Le  monocle  à  coquille  courte. 

Longueur  i  H^ne.     Largeur  §  ligne. 

On  trouve  affez  fouvent  cet  infeÛe  avec  le  précédent. 
Il  paroît  n'en  différer  que  par  la  forme  de  fa  coquille  ,  qui 
eft  pies  courte  &  beaucoup  plus  groffe,  ce  qui  la  rend  glo- 
buleufe  ou  de  forme  ronde  :  du  refte  >  le  corps  &  les  parties 
de  cet  infecle  paroiflent  femblables. 

BINOCULUS.    MonocuUfpec.  linn. 

LE     BINOCLE. 

PeJesJex.  Six  pattes. 

0:uli  duo.  Deux  yeux. 

Antenncz  fimplices  fetacex.  Antennes  fimples  &  fctacces. 

Cauda  bijida.  Queue  fourchue. 

Corpus  crujia  teBum.  Corps  cruftacé. 

Ce  genre  approche  beaucoup  du  précédent ,  avec  lequel 
quelques  Naturalises  l'ont  confondu.  Il  lui  reffemble  par 
le  port ,  le  nombre  des  pattes  ,  &  fur-tout  par  la  dureté  du 
tefi  qui  couvre  fon  corps  ,  mais  il  en  diffère  par  des 
carafteres  effentiels.  D'abord  cet  infedte  a  deux  yeux  très- 
diftinds  ,  au  lieu  que  le  monocle  n'en  a  qu'un  feul  y  ÔC 
c'eft  de  cette  différence  que  nous  avons  tiré  le  nom  de  ce 
genre.  Nous  l'avons  appelle  binocle,  pour  le  diftinguer  par- 
là  du  monocle ,  qui  veut  dire  infe£te  à  un  feul  œil.  Une 
autre  différence  fe  tire  des  antennes  ,  qui  ne  font  pas 
fourchues  &  garnies  de  poils  latéraux  dans  les  binocles  , 
comme  dans  les  monoles  ,  mais  fimples  &  courtes  dans  la 
plupart.  Il  en  faut  cependant  excepter  le  grand  binocle 
a  queue  en  filets,  dont  les  antennes,  quoique  fimples,  font 
longues  ÔC  fourchues  vers  leur  bafe. 

Outre  ces  différences  ,  on  peut  remarquer  que  les  écail- 
les qui  couvrent  le  deffus  du  corps  des  binocles ,  font  fé-^ 


DES    Insectes.  <?  j-p 

parées  Tune  de  l'autre  dans  leur  milieu  ,  ^  reflemblent 
prefqu'aux  étuis  des  inietles  coléoptères  par  leur  fioure  ôc 
leur  pofition.  Ces  écailles  peuvent  fe  foulever  un  peu 
de  deffus  le  corps  ,  auqflel  elles  ne  tiennent  point  vers 
le  bas. 

Ces  infeftes  vivent  dans  l'eau  comme  ceux  du  genre 
précédent ,  mais  ils  font  plus  voraces.  La  plupart  s'atta- 
chent à  différentes  efpéces  de  poIfTons  ,  auxquels  ils  adhé- 
rent fortement ,  &  qu'ils  fuccent  par  le  moyen  de  plufieurs 
ouvertures  ou  fucçoirs  ,  dont  la  nature  les  a  pourvus  dans 
la  partie  inférieure  de  leur  corps.  Le  deflbus  de  l'infedte 
eft  ordinairement  plat  pour  s'attacher  &  fe  coller  au 
poiffon  fur  lequel  il  doit  habiter. 

Nous  ne  trouvons  que  peu  d'efpéces  de  ces  infedes  au- 
tour de  Paris  ,  mais  beaucoup  de  poiflbns  qu'on  ne  ren- 
contre point  ici  ,  &  fur-tout  plufieurs  poiffons  de  mer  , 
font  attaqués  par  différens  infeftes  qui  s'attachent  à  eux  & 
les  fuccent ,  &  qui  font  des  efpéces  de  ce  genre  ,  comme 
je  m'en  fuis  afTuré  par  l'examen  que  j'ai  fait  de  plufieurs. 
Il  y  en  a  aufTi  différens  figurés  dans  quelques  auteurs  , 
&  fur-tout  dans  Baker  ,  fous  le  nom  de  poux  de  poiffons. 
Tous  ces  infedes  ont  une  figure  finguliere,  &  reffemblent 
un  peu  en  petit  aux  crabes  de  mer  ,  dont  il  eft  cependant 
aifé  de  les  diftinguer  par  le  nombre  des  pattes.  Il  y  a 
fur-tout  quelques  efpéces  de  crabes  qui  approchent  infini- 
ment des  binocles  ,  entr'autres  le  crabe  des  moluques , 
que  l'on  voit  dans  les  cabinets ,  &  qui  fe  trouve  figuré 
dans  le  Thefaurus Rumphii  ^  planch.  12.  Tous  ces  animaux 
ont  une  queue  fourchue  ou  divifée  en  deux  ,  qui  tantôt  fe 
termine  par  deux  filets  fimples ,  &  tantôt  par  deux  écailles 
plattes  ,  foit  unies  ,  foit  frangées. 

Outre  le  petit  nombre  d'efpéces  de  binocles  que  nous 
donnons  ,  nous  fommes  perfuadés  qu'il  doit  y  en  avoir 
encore  d'autres  autour  de  Paris  ,  que  Ton  pourra  dé- 
couvrir ,  en  examinant  avec  foin  au  fortir  de  l'eau  les 
poiffons  fur  lefquels  ils  peuvent  habiter. 

O  G  o  o  ij 


66o  Histoire     abrégée 

1.  BÎNOCULUS  cauJa  blfeta.  Plancli.  21  ,  fig.  4. 

lÀnn.  faun.  fuec.  n.  1 1 8  1 .  Monoculus  cauda  bifeta. 
Frifch. germ.  lo^p,  i  ,  tab.  i.  Apus.  0 

Le  binocle  à  queue  en  filets. 

Longueur  iS  lignes.     Largeur  10  lignes. 

Ce  binocle  eft  fort  grand  :  le  côtd  de  fa  tête  eft  plus 
large  ,  ôc  celui  de  fa  queue  plus  étroit.  Sa  tête  a  une  peti- 
te pointe  en -devant,  &  près  de  cette  pointe  en-deffus  , 
deux  yeux  aiïez  proches  1  un  de  l'autre.  Le  corps  eft  cou- 
vert de  deux  écailles  ,  qui  vers  le  bout  s'écartent  &  fe 
féparent ,  formant  un  angle  aigu  vers  les  bords  extérieurs  , 
6c  laiffant  voir  entr'elles  la  queue.  Le  bord  inférieur  ,  par 
lequel  fe  regardent  ces  écailles  ,  eft  un  peu  dentelé 
en  fcie.  La  queue  eft  écailleufe  &  fe  termine  en  deux 
longs  filets  afîez  durs.  En-deffous  ,  l'animal  a  fix  pattes 
cruftacées.  On  trouve  cet  infetle  dans  l'eau  :  il  eft  rare  ici. 

2.  BINOCULUS  hœmifphœricus  ,  cauda  foliacea  y 
capitis  punclo  tripUcifuJco.  Pianch.  21  ,  Hg.  5. 

Linn.jyjl.nat.edu.  10,  p.  61^,11,  2.  Monoculus  tefta  foliacea  plana. 

Frifch.  germ.  6,  tab,  ii. 

Loes.  Monoculus  cauda  foliacea. 

Le  binocle  à  queue  en  plumet.  - 

Longueur  i  lignes.    Largeur  i  -j  ligne. 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  d'un  jaune  un  peu  brun  ; 
elle  eft  cruftacée  comme  la  précédente  ,  mais  ronde  , 
hétnifphérique  ,  prefqu'aulTi  large  que  longue  ,  reffem- 
blant  pour  la  figure  à  une  coccinelle  &  concave  en- 
deflbus.  Ses  antennes  font  petites  ,  très  courtes  ,  difficiles 
à  appercevoir ,  compofées  de  cinq  articles  &  placées  pro- 
che les  yeux.  Ceux-ci  éloignés  l'un  de  l'autre  &  fitués  aux 
deux  côtés  de  la  tête  ,  font  noirs.  Outre  ces  yeux  ,  il  y  a 
encore  entr'eux  fur  la  tête  trois  taches  brunes  pofées 
en  triangle.  La  mâchoire  de  devant  fe  termine  en  pointe  ^ 
mais  recourbée  en-deffous.  Après  la  tête  qui  eft  affez 


DES     Insectes.  ^(jii 

grande  >  Te  voyant  deux  écailles  liffes  ,  terminées  par  un 
bord  faillant  qui  couvrent  le  corps  comme  les  étuis  des 
fcarabés  ;  mais  elles  ne  vont  pas  jufqu'au  bout  ,  &  elles 
laiflent  à  nud  une  queue  écailleufe  formée  de  quatre  an- 
neaux, qui  fe  termine  par  deux  appendices  barbus  comme 
des  plumes  ,  que  l'infede  étale  en  courant  dans  l'eau.  En- 
delTous  ,  ce  binocle  a  fix  pattes  courtes  ,  dont  les  origines 
font  éloignées  les  unes  des  autres.  On  trouve  cet  infe£le 
dans  les  ruiffeaux  ;  il  refiemble  d'abord  à  un  petit  coleop- 
tere  ,  mais  fa  démarche  vive  ôc  fa  queue  qu'il  agite  préci- 
pitamment ,  le  décèlent  bientôt. 

3.BÏNOCULUS  gafterojlei. 

Le  binocle  du  gajlerojle. 

J'ai  trouvé  anciennement  cette  efpéce  qui  étoit  fort  ]o- 
lie  ,  fur  le  gafierojleus  ,  Linn.  faiui,Juec.  n.  2-^6 ,  qui  eft 
un  petit  poilTon  épineux  que  l'on  trouve  en  quantité  dans 
les  ruiffeaux ,  &  fur-tout  au  petit  Gentilly.  Mais  n'ayant 
pas  confervé  cet  infe£te  ,  je  ne  puis  en  donner  une  bonne 
defcription. 

CANCER. 

LE     CRABE. 

Pedes  decem  ,  prlmi  cheli-  Dix  pattes  ,  les  deux  pre- 
formes.  mieres  en  forme  de  pinces. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

Amennx  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Cauda  foliofa.  Queue  compofée  de  plufieurs 

lamf;s. 
Corpus  crujla  teElum.  Corps  cruftacé. 

Il  eft  très-aifé  de  diftinguer  des  autres  genres  de  cette 
fedion  ,  le  crabe  que  tout  le  monde  connoit  déjà.  Il  a  un 
caratlere  cffentiel  qui  lui  eft  propre ,  c'eft  le  nombre  de  fes 
pattes  •  le  crabe  en  a  dix  ,  au  lieu  que  tous  les  autres 
infeûes  fans  aîles  en  ont  ou  plus  ou  moins.  Ce  carattere 


€62  Histoire    ABRÉGéE 

fuffit  feul  pour  reconnoître  ce  genre.  Les  autres  que  nous 
avons  ajoutéSjlui  font  communs  avec  plufieurs  infeftes  de 
cette  feftion  ;  néanmoins  ils  peuvent  auflTi  fervir  à  le  fépa- 
rer  de  plufieurs  autres  dans  lefquels  ils  ne  fe  trouvent 
point ,  &  c'eft  par  cette  raifon  que  nous  avons  cru  les  de- 
•voir  tous  réunir. 

Les  crabes  font  tous  des  aniniaux  amphibies  ,  qui 
vivent  ordinairement  dans  l'eau  ,  mais  qui  peuvent  fub- 
fider  très-long-tems  à  l'air  &  hors  de  l'eau.  Nous  ne  don- 
nons que  deux  efpéces  de  crabes  ,  qui  feules  fe  trouvent 
aux  environs  de  Paris  ;  ce  genre  eft  néanmoins  très-nom- 
breux ,  la  mer  en  fournit  un  nombre  confidérable  d'ef- 
péces. 

Ces  animaux  varient  pour  la  forme  :  les  uns  font  lar- 
ges ,  comme  les  poupars  ,  les  crabes  communs  ,  l'arai- 
gnée de  mer ,  &c.  les  autres  font  longs  comme  le  homar , 
la  crevette  &  l'écrevifTe  de  rivière.  Ces  derniers  ont  une 
longue  queue  compofée  de  plufieurs  lames  articulées  en- 
femble,  &  on  les  a  appelles  cancri  macrourl ,  crabes  à  lon- 
gue queue  ,  tandis  qu'on  a  donné  le  nom  de  crabes  à 
courte  queue  ^  cancri  brachyuri  ,zu.x  premiers  qui  n'ont 
que  de  très-petites  queues  ,  compofées  pareillement  de 
lames,  &  tellement  recourbées  &  appliquées  en-deffous, 
qu'on  ne  les  apperçoit  qu'en  les  retournant. 

Cette  diftindion  aifée  à  appercevoir ,  divife  naturelle- 
ment ce  genre  en  deux  grandes  fe£tions.  L'écrevifTe  &  la 
crevette  ,  les  deux  feules  efpéces  que  nous  ayons  ici ,  font 
toutes  deux  de  la  famille  des  crabes  à  longue  queue. 

Ces  infeftes  ont  une  tête  grolfe^  diftinfle  du  corcelet,' 
en  quoi  ils  différent  beaucoup  des  crabes  à  courte  queue  , 
dont  la  tête  eff  tellement  confondue  avec  le  corcelet,  que 
ces  deux  parties  ne  forment  qu'une  feule  pièce.  Au 
devant  de  cette  tête  un  peu  allongée  ,  on  apper-çoit  deux 
longues  antennes  compofées  d'une  quantité  d'anneaux 
très-courts  ,  &  entre  ces  deux  antennes  ,  deux  oi»  quatre 
antennules  beaucoup  plus  courtes  ôc  plus  minces  f  mais 


DES    Insectes.  66$^ 

conftruites  en  petit  comme  les  antennes  le  font  en  grand. 
Ces  antennules  accompagnent  la  bouche  de  l'animal  qui 
fe  trouve  au-devant  de  la  tête.  Au-deflus  de  la  bouche 
des  deux  côtés  de  la  tête  ,  fc  voyent  les  yeux  au  nombre 
de  deux ,  un  de  chaque  côté.  Ces  yeux,  dans  les  crabes  , 
font  durs  ,  fermes  &  portés  fur  une  efpéce  de  bafe  cylin-. 
drique  &  mobile  ,  enforte  qu'ils  font  prominens. 

Le  corcelet  ,  cette  féconde  partie  du  corps  des  crabes  , 
n^cfl:  point  diftind  de  la  tête  dans  les  crabes  à  courte 
queue  ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  ;  mais  dans  ceux 
à  longue  queue  ,  ce  corcelet  efi:  très-apparent  &  féparé  de 
la  tête.  Il  eft  oblong  ,  prefqu'ovoïde  ,  tantôt  compofé 
d'une  feule  pièce  de  teft  lifle  ,  comme  dans  l'écreville ,  le 
homar  ,  tantôt  recouvert  de  plufieurs  lames  de  tefl  , 
comme  dans  la  petite  crevette  des  ruiffeaux.  Enfin  la 
queue  qui  termine  le  corps  des  crabes^eft  fort  courte  dans 
quelques-uns  &  longue  dans  les  autres.  Dans  ces  der- 
niers ,  outre  les  lames  qui  compofent  la  queue  ,  on  voit 
des  efpéces  de  feuillets  qui  la  terminent ,  dont  l'infede 
peut  fe  fervir  comme  d'avirons.  Le  deffous  de  cette  queue 
eft  garni  d'autres  petits  feuillets  tranfverfes  &  frangés  , 
plus  grands  dans  les  femelles  que  dans  les  mâles  ,  &  qui 
fervent  aux  premières  à  tenir  &  affermir  leurs  œufs  qu'elles 
portent  ordinairement  fous  leur  queue. 

Les  pattes ,  au  nombre  de  dixj  prennent  toutes  leur  ori- 
gine du  deffous  du  corcelet.  De  ces  dix  pattes  ,  les  deux 
premières  méritent  le  plus  d'être  confidérées.  Outre  qu'el- 
les font  plus  groffes  ôc  plus  longues  que  les  autres  ,  elles 
font  terminées  par  une  dernière  pièce  fort  renflée  ,  &  qui 
au  bout  fe  divife  en  deux  pinces  aiguës  &  dures  ,  dont  une 
feule  eft  mobile.  Par  le  moyen  de  ces  pinces  ,  1  animal 
faifit  &  ferre  les  différens  corps  qu'il  rencontre,  &  fe  rend 
maître  de  fa  proie.  Ces  deux  pattes  antérieures  font  rare- 
ment parfaitement  égales  ;  fouvent  on  en  voit  une  plus 
groffe  que  l'autre.  On  obferve  fur-tout  que  la  jambe  droi- 
te eft  plus  groffe  dans  les  mâles.  Mais  cette  différence  ;, 


6€^  Histoire     ABiifcéE 

quoique  fenfible  ,  n'eft  pas  à  beaucoup  près  (1  confidërable 
que  celle  qu'on  apperçoit  quelquefois  entre  les  pattes  de 
quelques  crabes  &  écreviffcs.  On  voit  une  des  deux  pattes 
antérieures  de  la  groffeur  ordinaire  ;  tandis  que  l'autre  eft 
beaucoup  plus  petite.  Quelques  Naturaliftes  ont  regardé 
C€tt&  différence  comme  un  jeu  de  la  nature  ,  &  l'ont  pris 
pour  une  difformité.  L'obfervation  a  démontré  le  contrai- 
re. Si  on  nourrit  quelque  tems  une  écreviiïe,  dont  unft  des 
pattes  efl;  plus  petite  ,  on  voit  que  cette  patte  fjrofiit  peu  à 
peu  ,  ôc  parvient  à  acquérir  la  groffeur  de  l'autre.  Cette 
différence  de  groffeur  ne  venoit  donc  point  de  naiffance  , 
elle  dépend  d'une  propriété  des  plus  fingulieres  dont 
jouiffent  ces  animaux.  Leurs  pattes  plus  greffes  vers  le 
bout ,  minces  à  leur  origine  ,  ôc  oytre  cela  douées  de  plu- 
fieurs  articulations  étroites  ,  font  très-  fujetres  à  fe  caffer. 
Une  écreviffe  ou  un  crabe  qui  ont  ainfi  perdu  une  de  leurs 
pattes  ,  ne  relient  pas  eftropiés  pour  cela  ;  il  en  repouffe 
une  autre  qui  fe  développe  peu  à  peu  ,  ôc  que  reproduit  le 
moignon  qui  refte  attaché  au  corps.  Cette  nouvelle  patte 
eft  d'abord  fort  petite  ;  avec  le  tems  elle  croît  ôc  acquiert 
toute  fa  groffeur.  Les  pattes  ne  font  pas  les  feules  parties 
de  ces  infetles  qui  repouffent  ainfi  ;  leurs  antennes  ,  qui 
dans  plufieurs  efpéces  font  fort  longues  ,  repouffent  de 
même.  Combien  feroit-il  à  délirer  pour  l'homme,  que  la 
nature  lui  eût  accordé  une  pareille  propriété  qu'elle  a 
prodiguée  à  de  vils  animaux. 

Alaigré  le  nombre  des  pattes  dont  ces  infe6les  ont  été 
pourvus  j  leur  démarche  n'en  eft  ni  plus  vive  ni  plus  agile. 
Ils  vont  très -lentement  ôc  femblent  marcher  avec  peine»; 
rarement  vont-ils  droit,  mais  fouvent  de  côté  ôc  quelque-^ 
fois  à  reculons  ,  ce  qui  paroît  dépendre  de  la  polition 
ôc  de  la  conformation  de  leurs  pattes. 

A  mefure  que  les  crabes  grolîiffent  ,  leur  peau  dure  , 
cruflacée  ôc  comme  pierreufe, devient  pour  eux  un  habille- 
ment trop  étroit ,  d'autant  qu'elle  ne  peut  prêter  ni  s'éten- 
dte,  11  faut  donc  que  ces  infedeS;  comme  les  chenilles  ôc 

d'autres 


DES    Insectes.  66^ 

d'autres  larves  dont  nous  avons  parlé  ,  changent  de  peau. 
Mais  li  cette  opération  eft  laborieufe  pour  les  chenilles  , 
elle  l'eft  encore  davantage  pour  les  crabes.  La  peau  de 
ces  dernîers  eft  bien  plus  dure  &  plus  adhérente ,  &  ils 
changent  non  -  feulement  de  peau  ,  mais  deilomac  & 
d'inteftins  ,  ce  qui  rend  ce  travail  encore  plus  rude.  C'eft 
ordinairement  au  printems  que  fe  fait  cette  mue.  Quel- 
ques auteurs  affurent  que  plufieurs  crabes  réitèrent  audi  ce 
changement  dans  l'ailtomne.  Quoi  qu'il  en  foit^  dans  ces 
tems  les  crabes  paroiflent  foibles  &  languiffans  ,  &  leur 
nouvelle  peau  après  leur  dépouillement  eft  ii  molle ,  qu'ils 
feroient  aifément  dévorés  &  déchirés  par  d'autres  ani- 
maux ,  s'ils  n'avoient  foin  de  fe  retirer  dans  des  trous 
&  des  cavités.  C'eft  dans  ces  tems  de  foibleffe  ,  que  les 
fâches  ,  les  calmars  ôc  les  grands  polypes  de  mer  ,  tâchent 
d'attaquer  les  crabes  marins  dont  ils  fe  nourriflent ,  comme 
les  polypes  d'eau  douce  dévorent  les  monocles  ,  qui 
reflemblent  beaucoup  aux  crabes.  Cet  état  de  langueur  ne 
dure  pas  long-tems  ;  au  bout  de  deux  ou  trois  jours  , 
\dL  nouvelle  peau  des  crabes  fe  durcit  affez  pour  les 
mettre  à  l'abri.  C'eft  alors  que  l'on  trouve  dans  l'efto- 
mac  des  écreviflTes,  ces  efpéces  de  pierres  connues  dans  la 
médecine  fous  le  nom  d'yeux  décreviffes  qui  ne  leur  con- 
vient en  aucune  façon,  Quelque  tems  après  on  n'en  trouve 
plus ,  ce  qui  fait  voir  que  ces  efpéces  de  pierres  ne  font 
utiles  à  ces  animaux  que  dans  l'inftant  de  leur  mue.  Quel 
peut  donc  être  leur  ufage  ?  Nous  avons  dit  que  ces 
animaux  ne  changeoient  pas  feulement  de  peau  ,  m-is 
d'eftomac  i  ce  vifcere  fe  dépouille  de  fa  pellicule  in- 
térieure ,  ainfi  que  l'extérieur  du  corps.  L'eftomac  ainfi 
dépouillé  eft  trop  foible  pendant  les  premiers  jours  pour 
digérer  la  nourriture  ordinaire  ,  &  réellement  ces  animaux 
n'en  prennent  point  pendant  ce  tems.  Cependant  on  les 
voit  prendre  une  nouvelle  vigueur  après  avoir  été  languif- 
fans.  Bien  des  perfonnes  penfent  donc  que  ces  pierres  > 
ainfl  qu-î  la  vieille  dépouille  de  Teftomac  ,  fervent  de 
Tome  //,  P  P  P  P 


€66  Histoire     abrégée 

nourriture  pendant  ces  premiers  jours  à  ces  animaux  5 
&  qu'elles  fe  fondent  &  fe  digèrent ,  d'autant  qu'au  bout 
de  quelques  jours  on  ne  trouve  plus  aucun  refte  des  unes 
ôc  des  autres.  * 

Toutes  les  efpéces  de  crabes  font  carnaflieres  :  ceux  de 
ces  animr.ux  qui  habitent  l'eau  douce  ,  fe  nourriffent  de 
vers,  de  fang-fues  ,  de  grenouilles  &  de  différens  infcftes. 
Ceux  de  mer  mangent  des  animaux  marins  plus  mois 
&  plus  foibles  qu'eux.  Bien  plus ,  dans  le  tems  de  la  mue, 
ils  fe  dévorent  fouvent  les  uns  les  autres  ,  &  une  écrcvifle 
ainfi  languiffante  ôc  dont  la  croûte  eft  molle  ,  devient 
quelquefois  la  proie  d'autres  écreviffes  qui  ne  font  point 
en  mue. 

Il  ne  nous  refte  plus  qu'à  parler  de  l'accouplement  fingu- 
lier  de  ces  animaux.  Les  crabes  n'ont  pas  été  traités  moins 
favorablement  de  ce  côté  -  là.  Ces  infedes  auxquels  la 
nature  a  accordé  la  propriété  de  reproduire  leurs  pattes 
ou  leurs  antennes  lorfqu'elles  ont  été  caffées  ,  ont  aulfi 
reçu  un  autre  avantage  du  côté  de  la  génération.  La  fe- 
melle a  deux  ovaires  &  deux  ouvertures.  Le  mâle  a  pa- 
reillement deux  parties  qui  font  fituées  vers  l'origine  de 
fes  dernières  pattes.  Ainfi  dans  ces  petits  animaux  l  ac- 
couplement peut  être  double.  Lorfque  le  mâle  veut  faifir 
fa  femelle  ,  celle-ci  fe  renverfe  fur  le  dos  ,  ôc  ces  infedes 
s'accouplent  ventre  contre  ventre.  Les  femelles  font  très- 
fécondes  ,  elles  dépofent  une  grande  quantité  de  petits 
œufs  ronds  ,  de  couleur  rouge ,  qu'elles  portent  ordinai- 
rement fous  elles  ,  principalement  fous  la  queue  ^  où  on 
les  trouve  ,  du  moins  dans  les  crabes  à  longue  queue. 

On  fait  que  les  pattes  de  crabe  ôc  les  pierres  appellées 
yeux  d'écrevifies  s'employent  en  médecine.  On  peut  con- 
fulter  fur  leur  ufage  les  différens  traités  de  médicamens. 

,1 .  CANCER  macro  unis  ,    rojiro  fupra  ferra  to  ,    bajî 

utrinque  dente  fimplicl  ,  thorace  integro. 

Linn.faun.  fuec  n.  1249.  Cancer  mactourus,  roflro  fupra  ferrato  ,  bafi  utrin- 
que dente  fimplici. 


DES    Insectes.  ç^ij 

Linn.  fyfl.  mt.  eiit.  lo  ,  ;».  (^ji  ,  n.  4î.  Cancer  inacrouruj  thoface  \taii, 

roftro  latcribus  dentato,  bafi  utrinque  dente  unicOt 
Rindel.  pifc-  21,^110.  Aftacus  fluviatilis. 
djner  aqudt,  104.  Aftacus  fluvi.itilis. 
Aldrov.  exfdng.  nj).  Aftacus  fluviatilis. 
Jonfi.  exj'ang,  t.  ^  ,f.  i.  Aftacus  fluviatilis. 
Ji4atthiol  in  diofcor.  ri8.  G.immarus. 
Ballon,  pifc.  5  5  5.  Gammarus. 
Worm.  muf  143.  Gammarus  feu  aftacus  fluviatilis, 
Menet.  pin.  132.  Aftacus  fluviatilis. 
Dale phirmcic.  iv9  ,  n.  ii,  Aftacus  fluviatilis. 
RofeU  inf.  vol.  3  ,fupplsm,  tab.  j'4»  J5  »  56  .  J7  »  î8  ,  jp  ,  60; 

Uécrevijfe. 

L'écreviffe  eft  fort  connue  ,  elle  fe  fert  communément 
fur  les  tables  ,  ainfi  nous  croyons  inutile  d'en  faire  la  def- 
cription.  Elle  fe  trouve  dans  la  Seine  &  les  rivières  des 
environs  de  Paris. 

2.  CANCER  macrourus  rufefcens  ,  thorace  arùculato. 
Linrt.Jaun.Juec.  n.  125:3.  Planch.  21  ,  Hg.  6. 

lÀnn.  fyji.  nat.  edit.  10,  p.  631  ,  n.  5<  Cancer  macrourus  articularis ,  manibus 

adactylis,  cauda  attenuata  fpinis  bifidis. 
Raj-  inf.  p.  44.  Pulex  fluviatilis. 

Frifch.  germ.  y,  p.  kj  ,  t.  18.  Vermis  aquaticus  cancriformis. 
Iter.  Oeiand,  41  »  96.  Cancer  pulex  fluviatilis  didus. 
Charlet.  exercit.p.  çy.Squilla. 
M^rrec.  pin.  j>.  19^-  Squilla  fluviatilis.  SquIUaparva. 
Rofei.  inf.  vol.  3  ,fupplem.  tab.  6z. 

La  crevette  des  ruijfeaux. 

Longueur  7  lignes.   Largeur  2.  lignes. 

Cette  crevette  eft  dun  jaune  couleur  de  rouille  :  fes 
yeux  font  noirs  ;  fes  antennes  font  fines  ôc  afTez  longues ,  à 
peu  près  de  la  longueur  des  deux  tiers  du  corps.  Elle  a 
cinq  pattes  de  chaque  côté  &  plufieurs  appendices  à  la 
queue.  Tout  fon  corps  eft  compofé  de  douze  anneaux 
fans  la  tête  ;  quatre  de  ces  anneaux  ccmpo'ent  le  corce- 
let  ,  qui  dans  1  écreviffe  eft  d'une  feule  pièce.  Cette  cre- 
vette eft  applatie  par  les  côtés  ;  aufTi  eft-elle  toujours 
pofée  fur  le  côté  ,  foit  qu'elle  fe  meuve  ,  foit  qu  elle 
rcfte  en  place  ,  ôc  lorfqu'elle  marche  ,    elle  approche 

Pppp  ij 


66^  Histoire     abrégée 

par  des  mouvemens  vifs  fa  tête  &  fa  queue  l'une  de 
l'autre. 

On  trouve  communément  cette  crevette  dans  l'eau 
courante  des  petits  ruifleaux ,  ell»  eft  en  grande  quantité 
dans  la  rivière  des  Gobelins.  Souvent  les  plus  petites 
fe  retirent  &  fe  mettent  à  l'abri  fous  le  ventre  ôc  entre  les 
pattes  des  plus  greffes. 

O  N  I  S  C  U  S, 

LE    CLOPORTE. 

Pedes  qiiatuordecim.  Quatorze  pattes. 

Ammnx  duxfraElœ.  Deux  antennes  coudées. 

Nous  nous  étendrons  peu  fur  un  infefte  auflî  connu  que 
le  cloporte  ;  d'ailleurs  les  cara£teres  que  nous  donnons  de 
ce  genre ,  le  rendent  très-facile  à  reconnoître.  De  tous  les 
infeâes  fans  ailes  qui  compofent  cette  feftion  ,  le  clopor- 
te &  l'afelle  font  les  feuls  qui  ayent  quatorze  pattes  , 
&  ces  deux  genres  différent  l'un  de  l'autre  par  le  nombre 
des  antennes  ;  le  cloporte  n'en  a  que  deux  ôc  l'afelle  en  a 
quatre. 

Le  cloporte  ayant  jufqu'à  quatorze  pattes  ,  fept  de  cha- 
que côté  ,  ces  pattes  tirent  leur  origine  de  toute  la  lon- 
gueur du  corps  ;  auffi  cet  infecte  efl-il  du  nombre  de  ceux 
dont  le  corps  n'eft  point  diftingué  en  trois  parties  ,  tête  , 
corcelet  ôc  ventre.  Toute  la  longueur  de  fon  corps  eft 
compofée  de  dix  anneaux  ou  lames  dures  ,  écailleufes 
ôc  comme  cruftacées.  On  remarque  feulement  au  devant 
du  premier  anneau  ,  une  petite  tête  noirâtre  ,  avec  deux 
yeux  ôc  deux  antennes  ,  compofées  chacune  de  quatre 
articles  qui  font  très -mobiles  -,  ai  que  l'infede  tient  ordi- 
nairement coudées  à  chaque  articulation.  Le  dernier  an- 
neau du  corps,  qui  forme  une  efpéce  de  queue  à  l'animal, 
eft  terminé  par  deux  appendices  dans  le  cloporte  com- 
mun ,  car  le  cloporte  armadille  n'a  point  ces  appendices. 


DÈS    Insectes.  669 

Ces  înfe£les  changent  de  peau  comme  les  autres ,  ôc 
non-feulement  leur  corps ,  mais  leurs  pattes  même  ôc  leurs 
antennes  muent  ôc  fe  dépouillent.  On  trouve  fouvent  dans 
la  campagne  ôc  dans  les  maifons  ,  les  dépouilles  que  les 
cloportes  ont  quittées  qui  font  minces  ôc  blanches. 

Je  n'ai  point  vu  ces  infectes  accouplés.  Quant  à  la  pon- 
te des  femelles  fécondées  ,  je  ne  fais  pas  comment  quel- 
ques auteurs  ont  pu  donner  dans  l'erreur  ,  de  croire 
ces  infectes  ovipares.  Il  fuffit,  pour  fe  détromper,  de  pren- 
dre dans  l'été  un  nombre  de  ces  infettes  ,  ôc  de  les  exami- 
ner vers  le  bas  du  ventre  en-delTous.  On  voit  alors  dans 
beaucoup  de  femelles  une  efpéce  d  élévation  formée  par 
une  pellicule  mince  ôc  un  peu  tranfparente  ,  à  travers 
de  laquelle  on  peut  diftinguer  les  petits  qu'elle  renferme. 
Si  en  maniant  la  mère  on  vient  à  rompre  cette  pellicule  , 
les  petits  bien  formés  ôc  de  couleur  blanche ,  fortent  tous 
&  fe  mettent  à  courir  malgré  cet  accouchement  forcé.  Il 
n'y  a  donc  nul  doute  que  le  cloporte  ne  foit  vivipare.  Il 
eft  vrai  qu'il  pourroit  fort  bien  fe  faire ,  malgré  cette  ob- 
fervation  ,  que  les  cloportes  fuffent  ovipares,  ou  du  moins 
ovipares  ôc  vivipares  tout  enfemble  ,  ce  qui  d'abord  fem- 
ble  un  paradoxe  que  l'on  peut  cependant  facilement  ex- 
pliquer. Il  peut  fe  faire  qu'il  ne  le  forme  point  de  petits 
vivans  ,  mais  feulement  des  œufs  dans  le  corps  de  la 
mère  ;  ôc  que  cette  mère  ,  au  lieu  de  les  répandre  dehors 
en  les  pondant ,  les  faffe  paiTer  dans  cette  efpéce  de  poche 
membraneufe  qui  fe  trouve  fous  l'extrémité  de  fon  corps , 
que  dans  cet  endroit  elle  couve  ces  œufs ,  jufqu'à  ce  que 
les  petits  étant  éclos  puiflent  fortir  de  cette  poche.  Nous 
avons  vu  à  peu  près  la  même  chofe  dans  la  femelle  du 
kermès  ,  qui  en  pondant  ,  fait  paffer  fes  ceufs  fous  fon 
corps  j  où  elle  les  couve ,  ôc  fur  lefquels  elle  meurt ,  y  res- 
tant toujours  attachée  ,  jufqu'à  ce  que  les  petits  étant 
éclos ,  fortent  de  cette  habitation.  Il  pourroit  y  avoir  quel- 
que chofe  de  femblable  dans  le  cloporte  ,  d'autant  que  la 
poche  où  font  renfermés  fes  petits  paroît  extérieure  ;  6c 


^70  Histoire    ab  KfciB 

ne  point  communiquer  av^c  l'intérieur  du  corps  de  ce 

petit  animal. 

Nous  ne  connoifTons  que  deux  véritables  efpéces  de 
cloportes  dans  ce  pays-ci ,  dont  une  donne  quelques  va^ 
riétcs. 

1.  ONISCUS  cauda  obtufa  integerrima,  Linn.  faiiru 
fuec.  n,  12^6. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  (\7 ,  n.  n.  Onifcus  armadillo. 
Raj.  inf.  p.  ^1 ,  n.  1.  Afcllus  livicius  major. 

Le  cloporte  armadille. 

Longueur  5  lignes.    Lar^tur  1  j  lignes. 

Ce  cloporte  eft  large  ,  très-lifTe  &  très-  uni.  Sa  couleur 
eîl:  noire  ,  avec  un  peu  de  blanc  au  bord  dts  anneaux. 
Souvent  cette  couleur  varie  ,  mais  l'infecle  eft  toujours 
liffe  ôc  uni.  Son  corps  eft  compofé  de  dix  anneaux  ,  fans 
compter  la  tète  &  la  queue.  De  ces  dix  anneaux  ,  les  fept 
premiers  font  hrges  ,  ôc  les  trois  derniers  courts.  De  ces 
trois  derniers  ,  le  premier  paroît  divifé  dans  fon  milieu  qui 
eft  plus  large  que  le  refte,en  trois  autres.  Ces  derniers 
anneaux  courts  ,  avec  celui  de  la  queue  j  forment  l'extré- 
mité du  corps  de  l'animal  qui  eft  arrondie  fans  aucune  ap- 
pendice ,  ce  qui  fait  le  caraâere  fpécifique  de  cet  infedle. 
Il  a  quatorze  pattes  ,  fept  de  chaque  côté.  Dès  qu'on  tou- 
che ce  cloporte  ,  il  fe  roule  en  boule  ,  rapprochant  fa  tête 
de  fa  queue  ,  comme  l'animal  nommé  tatou  ou  armadille  « 
&  on  ne  voit  ,  ni  fes  antennes  ,  ni  fes  pattes  ;  on  le  pren- 
droit  pour  une  perle  ronde  &  brillante.  On  trouve  ce  clo- 
porte dans  les  bois. 

2.  ONISCUS  cauda  obtufa  bifurca.  Linn.faun.fueCm 
n.  1257.  Planch.  22  ,  fig.  i. 

Linn.  [yft.  nat.  edit.  10,  p.  ^37  1  n.  10.  Onifcus  afellus, 

Matthïoi.  in  àiofcor.  z^j.  Millepeda. 

Charlet.  exerc.  54-  Mjllfpes. 

Raj.  inf.  p.  41 ,  n.  I.  Afellus  afminus  five  vulgaris. 


DES    Insectes.  gyt 

A  .  .  . .  Lavis  cinereusjlavo  nigroque  maculatus, 
B  . . . .  Lavis  niger  cinereo  maculatus, 
C  . . . .  Scaber  niger. 

Le  cloporte  ordinaire. 

Longueur  5  lignes.     Ldrgeur  1  lignss. 

Tout  le  monde  connok  le  cloporte  domeftique  ,  qui 
eft  iiffe ,  cendré  ,  taché  de  noir  &  d'un  peu  de  jaune ,  mais 
on  en  trouve  dans  la  campagne  deux  autres  qui  ont  com- 
me lui ,  dix  anneaux  ,  fans  compter  la  tête  &  la  queue  ,  & 
deux  appendices  à  la  queue.  Le  premier  eft  très-lifîe  , 
prefque  comme  le  cloporte  armadille  ,  de  couleur  plus 
îsrune  tacheté  de  gris  ,  mais  fans  aucune  tache  jaune  ; 
L'autre  eft  d'un  noir  matte  tout  chagriné  en  -  deflus.  Ces 
deux  ne  font  que  des  variétés  de  celui  des  maifons,  &  ne 
différent  que  par  la  couleur  &  la  grandeur.  Souvent  quand 
ils  font  jeunes  ,  ils  font  d'une  couleur  rouge  pâle. 

Le  cloporte  fe  trouve  principalement  dans  les  endroits 
un  peu  humides  ,  dans  les  caves  des  maifons  ,  &  fous  les 
pierres  dans  les  campagnes.  On  le  ramaffe  pour  l'ufage  de 
la  médecine. 

A  S  E  L  L  U  S.   Onifdfpec.  linn. 

L'  A  S  E  L  L  E. 

PeJes  quatiiordecim.  Quatorze  pattes. 

Antennx  quatuor  fraElx  ,  aux.  Quatre  antennes  brifées  ,  dont 
longions.  ■  deux  font  plus  longues. 

L'afelle  reiTemble  tout-à-fait  au  getwe  précédent  ,  pour 
le  nombre  des  pattes  &  pour  la  figure  ,  tellement  que  l'on 
a  toujours  jufqu'ici  confondu  ces  -deux  genres  enfemble  , 
fe  contentant  de  diftinguer  fafelle  du  cloporte  ,  par  le 
nom  de  cloporte  aquatique  ou  cloporte  d'eau  ,  parce  que 
ces  infectes  vivent  &  habitent  dans  l'eau.  Cependant  ces 
deux  genres  différent  par  un  caratlere  très  -  effentiel ,  c'efl: 
k  nombre  des  antennes.  Nous  avons  vu  que  ie  cloporte 


(5"72  Histoire    abrégi^e 

n'en  a  que  deux ,  comme  la  plupart  des  infetces  ;  l'afelle  au 
contraire  en  a  quatre  ,  deux  plus  longues  6c  deux  plus 
courtes.  Au  refte  ,  ces  antennes  font  compofées  de  plu- 
fieurs  articles  coudés  en  angle  ,  comme  celles  du  clo- 
porte ,  auxquelles  elles  reflemblent  beaucoup.  L'afelle 
approche  encore  du  cloporte  commun  ,  par  fa  queue  qui 
fe  termine  en  deux  filets  ;  mais  au  lieu  que  ces  filets  font 
fimples  dans  le  cloporte  ,  ik  font  fourchus  &  divifés  en 
deux  dans  l'afelle. 

Les  efpéces  de  ce  genre  font  toutes  aquatiques.  Nous 
n'en  avons  trouvé  qu'une  feule  autour  de  Paris  ,.  dans  les 
niTes  &  les  petits  ruifleaux  ,  mais  la  mer  en  fournit  plu- 
fleurs  beaucoup  plus  grandes.  L'analogie  fait  croire  que 
ces  inTedes  doivent  être  vivipares  ,  comme  les  cloportes 
dont  ils  approchent  infiniment. 

1.  ASELLUS  caiida  b'ifida  ,  jlylis  bifurcls  ;  ardculis 
feptem.  Planch.  22  ,  fig.  2. 

Linn.faun.fu;c.  n.  1158.  Onifcus  cauda  bifida  ,  flylis  bifurcJs. 

Linn.fy[}.  nat.  edit.  10,  p.  637  ,  /i.  Onifcus  aquaticus. 

Rjj.  iiïf.  p.  43.  Afellus  aquaticus  gefneri.  : 

Irifch.  germ.  10  ,  p.  7  ,  /.  y.  Afellus  aquuticus. 

ISafeile  deau  douce. 
Longueur  i  \  ligne.     Largeur  5  ligne. 

Cet  afcUe  eft  de  couleur  cendrée  &  affez  lilTe.  Son 
corps  eft  compofé  de  fept  articles  ,  fans  compter  la  tête  ôc 
la  queue.  Cette  dernière  partie  eft  beaucoup  plus  grande 
que  les  autres  anneaux  ,  arrondie  par  le  bout  ,  &  il  en  fort 
deux  appendices  qui  fe  divifent  chacune  en  deux  filets. 
Cet  infede  a  cela  de  commun  avec  quelques  afelles  de 
mer  ,  mais  il  en  diff^ére  ,  en  ce  que  les  marins  ont  dix 
anneaux.  C'eft  pour  cette  raifon  que  dans  la  phrafe  nous 
avons  marqué  le  nombre  des  articles  pour  diftinguer  ces 
efpéces.  Celle-ci  a  fept  pattes  de  chaque  côté  ,  dont  les 
dernières  vont  toujours  en  croifiant  pour  la  longueur  ,  ÔC 
ibnt  conflamment  plus  grandes  que  les  premières.  Ses  an- 
tennes 


DES     Insectes.  6j^ 

rennes  n*ont  que  trois  articles  allongés,  dont  le  dernier  eft 
beaucoup  plus  long  que  les  autres.  On  trouve  cet  afelle 
dans  l'eau  des  ruiffeaux  ôc  des  mares. 

SCOLOPENDRA. 

LA     SCOLOPENDRE. 

Pedes  ad  minimum  vigind  Vingt  -  quatre  pattes  au 
quatuor ,  f cèpe  plus.  •  moins  ,  fouvent  davantage. 

Corpus  plamtm.  Corps  applati. 

Antennœ.  filiformes  ,  articuUs  Antennes  filiformes  compofées 
hrevibus  plurimis.  de  plufieurs  articles  courts. 

La  fcolopendre  eft  appellée  par  quelques  Naturaliftes, 
le  milkpied ,  à  caufe  du  grand  nombre  de  pattes  de  cet 
infede  ,  &  par  d'autres  /a  malfaifante  ,  parce  que  cet  ani- 
mal pince,  &  produit  même  quelqu'enflure  à  lendroitde 
fa  morfure,  qui  paroît  légèrement  venimeufe.  Il  eft  aifé 
de  reconnoître  ce  genre  par  le  grand  nombre  de  pattes 
qu'ont  ces  petits  animaux.  On  pourroit  tout  au  plus  les 
confondre  avec  les  ïules  ,  qui  forment  le  genre  fuivant , 
mais  la  fcolopendre  en  diffère  effentiellement  par  la  forme 
de  fon  corps  qui  eft  applatie,  ôc  de  plus ,  par  fes  antennes 
qui  font  compofées  d'anneaux  courts ,  dont  le  nombre 
furpalfe  ordmairement  celui  de  cinq. 

.  Les  fcolopendres  ,  ainfi  que  les  ïules  dont  nous  parle- 
rons tout  à-l'heure  ,  font  du  nombre  des  infeftes  dans 
lefquels  on  ne  voit  aucune  diftindion  entre  le  corcelet  ÔC 
le  ventre.  Tout  leur  corps  eft  compofé  d'anneaux  plus  ou 
moins  nombreux  ,  précédés  en  devant  d'une  tête  ronde  , 
&  applacie  ainfi  que  le  corps  de  l'animal.  De  ces  an- 
neaux partent  en  deffous  les  pattes  de  l'infede,  ordinaire- 
ment au  nombre  de  quatre  à  chaque  anneau  ,  deux  de 
chaque  côté. 

Ces  animauxfe  trouvent  fous  les  pierres  ôc  dans  les  trous 
des  murailles  humides.  Ils  courent  fort  vîte,  Ôc  en  mar- 
Tomc  IL  Q  q  q  1! 


'674!  Histoire     abri^gée 

chant  ils  ferpentent  &  forment  fouvent  des  finuofit^s  avec 
leur  corps ,  qui  eft  long  &  étroit.  Ces  infeftes  muent  & 
fe  dépouillent  de  la  peau  cruftacée  &  dure  qui  les  recou- 
vre à  peu  près  comme  les  cloportes.  On  rencontre  quel- 
quefois leurs  dépouilles.  Ils  fe  nourrirent  de  podures  & 
d'autres  petits  infedes.  Le  nombre  de  leurs  pieds  varie 
beaucoup  fuivant  les  différentes  efpéces ,  depuis  vingt- 
quatre  &  trente,  jufqu'à  cent  quarante-quatre.  Mais  pour 
juger  au  jufte  de  ce  nombre ,  il  faut  que  la  fcolopendre 
ait  acquis  toute  fa  grandeur  &  fa  perfection.  Car  cet  infe£le 
aune  propriété  qui  paroît  fort  fmguliére.  Etant  jeune,  il  a 
moins  d'anneaux  &  moins  de  pattes  qu'il  n'en  aura  par  la 
fuite  ,  enforte  que  cet  animal  ne  croît  pas  par  la  feule 
augmentation  de  volume  de  fes  différentes  parties ,  mais 
par  une  efpéce  d'addition  en  pouffant  de  nouveaux  an- 
neaux,  à  peu  près  comme  11  nous  naiffions  fans  bras,& 
qu'avec  l'âge  il  nous  en  pouffât  peu  à  peu. 

La  mer  ôc  les  pays  étrangers  fourniffent  un  grand  nom- 
bre de  fcolopendres.  On  en  apporte  des  pays  chauds  de 
monftrueufes  ,  qui  fe  confervent  dans  les  cabinets.  Beau- 
coup de  tuyaux  marins  font  habités  par  plufieurs  de  ces 
infettes.  Parmi  les  efpéces  des  environs  de  Paris  ,  la  der- 
nière que  nous  appelions  la  fcolopendre  à  pinceau ,  efl 
une  des  plus  jolies ,  comme  on  le  verra  dans  la  def- 
cription. 

I.  SCOLOPENDRA  rufa  ,  pedibus  utrinque  quiit' 
decim.  Planch.  22,  fig.  3. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  1263.  Scolopendra  plana,  pedibus  utrinque  qjiindecira, 

Linn.jyjl-  nat.  edk.  10,  p.  658  ,  n.  3.  Scolopendra  forficata. 

Raj.  irij.  p.  45.  Ad  fcolopendram  accedens  triginta  pedibus  inftruAa. 

La  fcolopendre  à  trente  pattes. 

Longueur  5  a  10  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Cette  fcolopendre,  la  plus  grande  de  ce  pays-ci,  efl de 
couleur  fauve  ,  liffe,  compofée  de  neuf  anneaux  écailleux 
fans  compter  la  tête.  Ses  pattes  font  au  nombre  de  quinze 


DES      Insectes.  5^^ 

de  chaque  côté ,  &  les  dernières  plus  longues  que  les  au- 
tres &  tournées  poftérieurement,  forment  une  efpéce  de 
queue  fourchue.  Ses  antennes  font  deux  fois  aufli  longues 
que  la  tête  &  compofées  d'une  très-grande  quantité  d'ar- 
ticles courts,  au  nombre  de  quarante-deux.  Lorfque  l'in- 
fe£le  marche ,  il  court  fort  vite  &  quelquefois  en  ferpen- 
tant.  On  le  trouve  à  terre  fous  les  pierres,  fous  les  pots  à 
fleurs  &  les  caifles  dans  les  jardins. 

2.  SCOLOPENDRA  nlgricans  ,  pedibiis  utrlnque 
quatuordeclm ,  albo  nigroque  interfeciis. 

La  Jcolopendre  à  vingt  huit  pattes. 

Longueur  8  lignes. 

Elle  paroît  d'abord  relTembler  un  peu  à  la  précédente 
ou  à  la  commune  ,  mais  fi  on  l'examine  de  près  ,  on  voit 
qu'elle  en  diffère  beaucoup.  Son  corps  eft  à  la  vérité  com- 
pofé  de  neuf  anneaux  ,  fans  compter  la  tête  ;  fes  antennes 
plus  longues  que  fon  corps  ,  font  fines,  déliées  &  compo- 
sées d'une  multitude  de  petits  anneaux  ;  enfin  fes  pattes 
font  au  nombre  de  quatorze  de  chaque  côté,  en  quoi  elle 
approche  de  l'efpéce  précédente.  Mais  outre  fa  grandeur, 
elle  en  difi'ére  d'abord  par  fa  couleur  noirâtre  ;  feconde- 
ment  par  fes  pattes  ,  qui  font  très-longues  ,  fur-tout  les 
poftérieures  ,  qui  égalent  prefque  la  longueur  du  corps  , 
6c  qui  de  plus  font  entrecoupées  de  noir  ôc  de  blanc.  Ces 
pattes  ont  encore  une  autre  particularité  ,  c'eft  que  leurs 
tarfes  font  compofés  d'un  nombre  infini  de  pièces ,  plus 
longues  vers  le  haut  &  qui  vont  de  plus  en  plus  en  dimi- 
nuant vers  le  bout.  On  trouve  cette  efpéce  avec  la  pré- 
cédente fous  les  pierres  ,  mais  bien  plus  rarement  qu'elle. 

3.  SCOLOPENDRA  fufca  ,    pedibus   utriaqut 
triginta. 

La  fcolopendre  a  foixante  pattes. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  f  ligne. 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  noirâtre  en-deflus,  blan- 

Q  q  q  q  ij 


6i6  Histoire    abrégée 

châtre  ou  cendrée  en-deffous.  Elle  a  foixante  pattes ,  trente 
de  chaque  côté  ,  de  même  couleur  que  le  defTous  de  l'in- 
fecte. Son  corps  eft  compofé  de  dix-huit  anneaux  plats  en- 
delTus ,  chagrinés  ,  très-diftingués  les  uns  des  autres.  Le 
deflbus  de  1  animal  eft  arrondi  &  fes  pattes  font  fort  cour- 
tes. Ses  antennes  font  compofées  de  fept  articles.  O^ 
trouve  cette  fcolopendre  à  terre  ,  fous  les  pierres  ,  mais 
moins  fréquemment  que  la  première. 

4.  SCOLOPENDRA  ferruginea  ,  pedibus   utrlrt' 
que.  feptiiaginta, 

Linn.faun.fuecn.  iiéi.  Scolopendra  plana,  pedibus  utrinque  feptuaginta. 

Linn.  fjjl.  nat.  edit.  lo,  p.  6i'i  ,  n.  6.  Scolopendra  eledrica. 

Aldrov.  inf.  p  637  ,  t.  6^6  ,  f.  8.  Scolopendra  vulgaris  ac  vera. 

Kaj.  inf.  p  45.  Scolopendra;  valde  exiles ,  \ongx. 

Frifch  germ.  11  ,  p.  iz  ,  t.  S  ,  f,  1.  Scolopendra  plana  longa, 

La  fcolopendre  ci  cent  quarante  panes. 

Longueur  S  à  i>  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Celle-ci  eft  très-platte  tant  en-defTus  qu'en-deffous.  Sa 
couleur  eft  fauve  ,  mais  tout  du  long  de  fon  corps  ,  elle  a 
dans  le  milieu  une  bande  noire.  Ses  pattes  font  au  nombre 
de  cent  quarante,  foixante  &  dix  de  chaque  côté  ,  mais 
ce  n'eft  que  quand  l'animal  a  atteint  toute  fa  grandeur. 
Lorfqu'il  eft  plus  jeune  &  plus  petit,  il  n'en  a  quelquefois 
que  foixante  ,  foixante  -  quatre  ,  foixante  -  fix  ou  foixan- 
te-huit.  Lorfqu'il  marche,  il  fait  des  plisôc  des  replis  com- 
me un  ferpent.  Ses  pieds  font  courts  &  forment  comme 
deux  rangs  de  cils  ou  de  poils  de  chaque  côté  de  fon 
corps.  Les  anneaux  dont  le  corps  eft  compofé  ,  font  fort 
courts  &  en  même  nombre  que  les  pattes.  Ses  antennes 
font  compofées  de  dix-fept  articles.  On  trouve  cet  infede 
fur  la  terre  ,  dans  laquelle  il  s'enfonce.  La  nuit  fon  corps 
paroît  quelquefois  lumineux. 

5.  SCOLOPENDRA  fu/ca  ,  pedlhus   utrinque 
feptuaginta  duobus. 


DES    Insectes.  6'jj 

hafcolopendre  à  cent  quarante- quatre  pattes. 

Longueur  lo  lignes.    Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  approche  beaucoup  de  la  précédente.  Elle 
eft  de  même  applatie  ;  elle  a  prefque  le  même  nombre 
de  pattes ,  foixante-douze  de  chaque  côté,  &  fes  anneaux 
fort  courts  ,  font  en  même  nombre  que  les  paires  de  pat- 
tes. Mais  elle  en  diffère  en  ce  que  fa  couleur  eft  brune,  à 
l'exception  de  fes  antennes  qui  font  de  couleur  de  rouille, 
&  de  plus  en  ce  qu'elle  eft  bien  plus  longue  &  plus  étroi- 
te &  prefque  comme  un  ril.  Sa  loiigueur  fait  que  fes  pattes 
font  moins  ferrées  &  moins  preflées  l'une  contre  l'autre 
que  dans  l'efpéce  précédente  ;  du  refte  elles  font  fines  & 
ôc  petites.  Ses  antennes  font  compofées  de  treize  an- 
neaux. On  trouve  cette  fcolopendre  dans  les  mêmes  en- 
droits que  les  autres. 

■<J.  SCOLOPENDRA  ovalis  ,  pedikis  utrlnque 
duodecim  ,  cauda  albo  penicillo.  Lina.  faun.  /uec.  n. 
12(54.  Planch.  22  ,  fig.  4. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  637  ,  n.  i.  Scolopendra  lagura. 

jicad.  reg.fci.  fcav.  etran^.  tom.  i  ,  p.  ^38. 

Ad.  UpJ'.  .736  ,  p.  S9  ,  n.  3.  Onifcus  minimus  ,  cauda  alba. 

La  Jcolopendre  à  pinceau. 
Longueur  1  ^  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Cette  dernière  efpéce  eft  la  plus  petite ,  mais  la  plus 
jolie  de  toutes.  Ses  antennes  font  compofées  de  fept  piè- 
ces, dont  la  dernière  eft  très-petite,  ba  tête  eft  noire  & 
fon  corps  eft  brun.  Il  eft  compofé  de  dix  anneaux,  avec 
douze  pattes  de  chaque  côté ,  lorfque  l'infede  eft  à  fa 
grandeur,  car  avant  ce  tems  il  y  a  moins  d'anneaux  &  de 
pattes.  De  chaquç  côté  de  fon  corps ,  eft  une  rangée  de 
petites  touffes  ou  aigrettes  de  poils  frifés ,  au  nombre  de 
neuf  de  chaque  côté  ,  du  moins  lorfque  l'animal  eft  à  fa 
perfection.  La  queue  eft  compofée  d'un  pinceau  de  poils 
femblables  ;  plus  longs  &  droits ,  qui  fe  raffemblent  &  qui 


^78  Histoire    abrégée 

ont  une  couleur  argentine.  Cette  fcolopendre  reflemble  , 
pour  la  forme ,  à  un  petit  cloporte.  On  la  trouve  commu- 
nément fous  les  vieilles  écorces  des  arbres.  M.  de  Geer 
l'a  très-bien  décrite  dans  le  Mémoire  envoyé  à  l'Acadé- 
mie ^  que  nous  citons  ici. 

J  U   L  U   S.   Solopcndrcejpec.  Unn. 

L'  I   U  L    E. 

PeJes  plus  quant  ceritum.        Plus  de  cent  pattes. 

Corpus  teres  cylindraceum.  Corps  arrondi  &  cylindrique. 

Amenncc  articulis  quinque.  Antennes  compofées  de  cinq 

articles. 

L'ïule  approche  alTez  de  la  fcolopendre  par  fa  figure 
allongée ,  ôc  par  le  grand  nombre  de  fes  pattes.  Il  en  dif- 
fère cependant  par  la  forme  de  fon  corps  qui  eft  prefque 
exadement  rond  &  cylindrique  ôc  par  fes  antennes  qui  ne 
font  jamais  compofées  que  de  cinq  anneaux.  De  plus  les 
pattes  de  l'ïule  ,  plus  petites  que  celles  de  la  fcolopendre, 
îbnt  encore  bien  plus  nombreufes  que  lesfiennes.  On  en 
trouve  jufqu'à  deux  cent  &  deux  cent  quarante  ,  fuivant 
les  efpéces. 

Cet  infede  marche  cependant  moins  vite  que  la  fcolo- 
pendre ,  auffi  fes  pattes  font-elles  bien  plus  courtes ,  elles 
reffemblent  à  une  frange  de  poils.  Il  en  part  quatre  de 
chaque  anneau  du  corps  ,  deux  de  chaque  côté,  ce  qui  for- 
me deux  rangées  de  jambes.  Toutes  ces  pattes  agiffant 
l'une  après  l'autre  régulièrement  &  fucceffivement ,  toute 
la  rangée  forme  une  efpéce  d'ondulation  ,  qui  n'étant 
point  interrompue  ,fert  à  tranfporter  le  corps  lourd  de  cet 
animal.  Sans  ces  rangées  de  pattes  ,  l'ïule  reflembleroit 
tout-à-fait  à  un  petit  ferpenr. 

La  peau  de  cet  infe£te  eft  dure ,  teftacée  &  renitente. 
Il  s'en  dépouille  comme  le  cloporte  &  la  fcolopendre 
avec  laquelle  on  le  trouve  fouvent.  Il  eil  ordinaire  à  cet 
infede,  lorfqu  U  eft  en  repos ,  de  fe  replier  fur  lui-même 


DES    Insectes.  6'jg 

&  de  fe  rouler  comme  un  ferpent.  Nous  ne  connoiffons 
que  deux  efpéces  d'iules  autour  de  Paris. 

1.  J  U  L  U  S  fufcus  lavis  j  pedibus    utrint^ue  certr 
tum. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  liéo.  Scolopendra  teres  ,  pedibus  utrînque  centum, 

Linn.fyft.  nat.  edit.  lo  ,  p  653) ,  n.  3.  Julus  terreliris. 

Aldrov.  inf.  6}7ï  f»  636» /■  4-  Scolopendra  terreftris  minor. 

MoLiffut.   ht.  p.  101 ,/.  4.  Julus  quartus  glaber. 

Jonjl.  inf,  t.  13.  Julus  glaber  moufteti. 

Raj.  inf.  p.  46.  Julus  quartus  glaber. 

Frijch.  germ.  11 ,  p.  ri  ,  r.  8  ,  /.  3.  Scolopendra  longa  micylindracea. 

Uïule  à  deux  cent  pattes. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ce  petit  iule  a  de  chaque  côté  cent  pattes  fort  courtes 
&  ferrées.  Son  corps  eft  rond  cylindrique  ,  compofé  de 
cinquante  anneaux  ,  dont  chacun  donne  naiffance  à  deux 
paires  de  pattes.  Ces  pattes  ,  par  ce  moyen,  font  deux  à 
deux  l'une  à  côté  de  l'autre  ,  enforre  que  de  deux  en  deux 
il  y  a  un  peu  plus  d'efpace  entr'elles.  Sa  couleur  eft  noi- 
râtre &  il  eft  fort  liiTe.  On  trouve  cet  infecte  fous  les  pier- 
res ôc  dans  la  terre. 

2.  JULUS  cinereus ,  pedibus  lUrinque  centum  SC  viginti. 
Planch.  22,  fîg.  j. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  iz6z.  Scolopendra  teres ,  pedibus  utrinque  centum  &  vi- 
ginti, 
Linn.fyji.  nat.  edit.  10 ,  p.  640 ,  n.  <f.  Julus  fabulofus. 
Raj.  inf.  p.  47.  Julo  glabro  adfinis,  lividis  albifque  circulis. 

X'  iu/e  à  deux  cent  quarante  pattes. 

Longueur  10  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cet  iule  eft  de  couleur  cendrée ,  lifle  j  &  a  quelquefois 
deux  bandes  longitudinales  de  couleur  fauve  fur  fon  dos. 
Son  corps  eft  compofé  d'environ  foixante  anneaux  ,  qui 
paroifTent  doubles  ,  une  partie  de  l'anneau  étant  toute 
lifTej  &  l'autre  chargée  de  ftries  longitudinales  fort  ferrées , 
ce  qui  fait  que  le  corps  cylindrique  de  l'infede  eft  comme 
entrecoupé  alternativement  d'anneaux  liffes  &  d'anneaux 


6^0  Histoire    abrégée 

ftriés.  Chaque  anneau  donne  naiflance  à  deux  paires  de 
pattes,  ce  qui  fait  deux  cent  quarante,  ou  cent  -  vingt 
pattes  de  chaque  côté.  Ces  pattes  font  fines ,  petites  & 
blanches.  Les  antennes  font  très-courtes  &  compofées 
de  cinq  anneaux.  Si  on  touche  cet  infette  ,  il  fe  roule 
en  fpirale  ,  de  façon  que  fes  pattes  font  en-dedans  ,  mais 
cependant  du  côté  qui  regarde  la  terre. 

On  trouve  cet  infecte  avec  le  précédent  j  auquel  il 
reflembie ,  quoique  beaucoup  plus  gros. 


FIN, 


TABLE 


68i 


TABLE  ALPHABETIQUE 

Des  noms  franç'ois  des  Insectes,  contenus 
dans  le  fécond  Volume. 

Les  Tioms  en  carafleres  italiques  font  ceux  des  efpéces. 


JLj    AEEItLE   ,   p 

Vagathe,  p.  124. 
L'albafîre  ,  p.  168. 
L'alchymiJIe ,  p.  14.5). 
AviarylUs  ^  p.  ys. 
L'amelie.  p.  225. 
Vaminthe^  p.  226. 
L'anguleufe^ip.  128. 
L'apparent  ^  p.  117. 
L'araignée  ,  p.  625)  —  (jji. 
L'argus  ^  p.  6  2  —  54. 
L'afelle,/'.  671  ,  1^7 2. 

L'afile,;;.  465— 475'- 
Lei  aroniej^p.  140,  141. 
L aurore  ,  p.  72. 
La  bacsantc,  p.  47. 
La  èanie  noire  ^  p.  66. 
Les  bandes  ,  p.  132,  153. 
Les  barreaux  ,  p.  135'. 
La  belle  dame  ^  p.  41. 
Le  bibion  ,p.  ç68  — •  57  2. 
Le  binocle,/).  ôyS  —  661. 
Le. bois  veiné ^  Y'-  124. 
La    bordure    enfanglantée   , 

12^. 
La  hrocatelle ,  p.  143. 
Le  bronfé ,  p.  6  y. 
La  brunette  ^  p.  i  60. 
Le  carmin^  p.  I4f>. 
La  Caroline  p.  228. 
La  ceci/e  ,  p.  225). 

Tome  IJ. 


Le  celddon  ,  p.  138. 
Cepliale,  p.  5'3. 
La  chappe  ^  p,  i6ç)  —  171. 
La  chinée .,  p,  14J. 
La  chouette^  p.  i  ly. 
Le  cinips ,  p.  2  8p  —  308. 
Le  ciron  ,  p.  622. 
Le  citron  ^  p.  74. 
La  citronnelle  j  p.  i  3p. 
Le  cloporte  ,p.  668  —  671. 
Le  collier  argenté  ^ip.  ^^. 
La  coquille  d'or  j  p.  15)3. 
La  cordelière  j  ■p.  Ij?4. 
Corydon  ^  p.  4p.  • 

Le  cojjiis .,  p.  103. 
Le  coufin  ,;?  3:73  —  580. 
Le  crabe,  p.  66  1  —  667. 
La  criLe  de  coq  ,  p.  1 1 1  • 
La  crevette  ^  p.  667. 
Le  damas  cendré ,  p-  i  J  2.' 
La  damerette  ^  p.  130. 
Le  damier  ^  p.  45". 
La  décolorée :,  p.  i  J  J- 
La  découpure  ,  p.  121. 
Le  demi-paon  ^  p.  79. 
La  demoifelle  ,p.2ij  —  22^9. 
La  dem-de-fcie ,  p--^*  lù$ 
Le  deuil,  p.  4i^.  7  i'i 
Le  diplolepe  ,  p,  308  —  311, 
La  dorothée  ^  p.  223. 
La  double  ceinture  ^  p.  1 28. 
Le  double-omega  ^  p.  123. 
Rrrr 


482  1    A  B 

Le  double-point ,  p.  12  j*. 

La  doublure  jaune ,  p.  156^. 

L'écaillé,  p.  105"  —  lop. 

UécreviJJe,  p.  657- 

L'éléonore ,  p.  225. 

L'enfan^lantée ,  p.  12(5'. 

L'entreUgnc,  p.  1^4. 

L'éphémère,  p.  234.  —  241. 

L'étoilée^  p.  12  0. 

L'eulophe ,  ;?.  312,  313. 

Le  faucheur, p,  627  —  (52p. 

La  feuille  morte,  p.  1 1  o. 

Le  flambé  ^  p.  y  5. 

Le  flot,  p.  1$^. 

La  forbicine ,  J7.  (5 1 1  —  614. 

La  fourmi ,  p.  420  —  429. 

Le  fourmilion,/».  256  —  25'^"'. 

Lafrançoife ,  p.  224- 

La  frange  bigarrée  ,  p.  1 6"  i . 

Le  freflon  ,  p.  26  l  —  263. 

Le  gamma,  p.  jj). 

Legaféyp.ji. 

La  grifaille  ,  p.  134. 

Lagrifêtte^p.  68. 

La  guêpe ,  p.  3  62  —  3  84. 

L'hémerobe ,  p.  2/1  — 2yj'. 

Lehikou,  p.  147. 

L'hippobofque,p.  y^^j  J47. 

Lajafpée.  p.  12J. 

La  ju/ie.  p.  2270 

La  j«/?ine  ,  p.  227. 

L'ichneumon  ,  p.  3 1 3  —  362. 

L'incarnat ,  p.  i  5y. 

L'iora.p.  lyS. 

L'ïule  ,p.  678,  (57p. 

L'i.r^  p.  162. 

la  laiteufe.  p.  13  r. 

Le  lamidd,  p.  i;<5. 

La  lichenée  ,  p.  lyo,  I yî. 

La  iiaree,  p.  i  ly. 

Lalouife  j  p.  221. 

La  lunule,  ç,  123, 


[p2. 


L  E. 

Le  manteau,  p.  ipo 

Le  mars ,  p.  6  i . 

La  meticuleufe  j  p.  ijz. 

La  mignonctte  ,  p.  1  27. 

Le  minime  j  p.   i  i  2. 

Mirtil,  p,  jo. 

Lamitte,  p.  ^23  ,  (524. 

Le  monocle  ,  p.  65  i  —  6^  S. 

Le  morio  ,  p.  3  y. 

Le  moro-fphinx  ,  p.  83. 

Le  morpion  ^  p.  597. 

La  mouche  ,  p.  48  j  —  5*38. 

La  mouche -armée  ,  /'•47J'  — 

485. 
La  mouche-à-fcie ,  p.   2.66  — 

288. 
La  mouche-fcorpion ,  p.  2j'p  ^ 

260. 
La  mouchetée  ,  p.  137. 
Le  nacarat ,  p.  j  (54. 
Lei  nacrés ,  p.  43. 
La  némotele,  p,  542  ,  543. 
L'oeftre  ,  p.  ^^  i  -~  4j'6. 
L'omicron ,  p.  l  J7. 
La  panthère,  p.  i^^o. 
Le  paon  de  jour  ,  p.  3^?, 
Le  /^aon  ^e  ni«f  ,    p.   100  — 

102. 
Le  papillon  ,p.  26  —  7(5'. 
La  perle,/».  22^  —  232. 
Le  petit  gris ,  p.  16^0. 
La  phalène  ,  P'  s>3  —  172. 
L  a  philinte ,  p.  22  j". 
La  phrygane  ,  p.  241  —  2^0. 
La  pince  ,  p.  617  —  5i^.. 
Le  plein-chant ,  p.  67. 
La  podure ,p.  6oj  —  (5ii, 
Le  pou ,  p.  J^»  5  —  605", 
Procris  ^  p.  JJ. 
Lepfl.p.  is^. 
Le  ptérophore  ,p.$o  —  t)  3 . 
La  puce ,  /».  614  —  616, 


T  A  B 
La  queue-jaune  ^  p.  156^. 
La  rainure  ^  p.  l  J  J  5  l  ^-J;. 
La  raphidie , ;?.  233. 
La  rofette^  p.  i  2  i. 
Le  faiyre  ^  P-  ^ï- 
Le  fcatopfe,p.  $^^,  5'4j'. 
La  fcoloj  endre  j  p.  6  73  —  6  7  S. 
Sdene .,  p.  4.6. 
Lafophie,  p.  224. 
Le  fouci  j  p.  75'. 
Lafouffrée^  p.  138. 
Le  f^hinx  ,  p.  j6  '—  S(). 
Le  ftomoxe ,  p.  J  3  8 ,  j  3  p . 
Lajyh'ie ,  p.  226. 
Le  tabac-d'efpagne  ^  p.  42. 
Le  taon,/».  4,57  —  464. 
La  teigne,  p.  173 — 204. 
Le  tigre  ^  p.  118. 


L   E  585 

La  tipule  ,  p.  5'48  —  j-(58. 

La  tique  ,p.  61^  —  627. 

Tircis  ^  p.  48. 

Le  toupet-tanné ^  p.  151. 

Trijlan  ^  p.  47. 

La  turquoife ,  p,  130. 

Le  verdelets  p.  126. 

Le  ver-à-foie  ^  p.  1  1  5. 

Le  vert-doré ,  p.  145). 

Laveuve ,  p.  145?. 

Le  volant-doré ,  p.  1  5*5!. 

La  volucelle,;?.  5'40  5  j'41. 

Le  vulcain^  p.  4.0, 

L'ulrique,  p.  222. 

L'urocere,p.  264,  2 6" 5". 

leî/g-^flg.p.  113. 

La  lâne  ,  p.  127. 


Fi«  de  la  Table  des  noms  françois. 


TABLE  ALPHABETIQUE 

T)  ES  noms  latins  des  Insectes  3  contenus 
dans  le  fécond  Volume, 

Les  noms  en  caraderes  italiques  font  ceux  des  citations. 


J\  CARUS,  p.  61^  <Î27. 

Acarus^  p.  5i8  ,  (j  15?,  62^. 
Afis,p.  38;  — 415». 
Apis.'p.  j6y,  37;-  377. 
Aranea,  p.  62^  —  645). 
Araneus ,  p.  624  ,  62^  ,  ôiçf. 
Afellus,  p.  571  ,  572. 
Ajeihts  j  p.  ÔJO. 

Afilus ,  p.  45 j  —  47/. 
Ajïlus,  p.  ;j5. 


Bibio,  r.  y^S  —  5-72, 
Binoculus,  p.  6jS  —  66i. 
Eombylius  ^  p.  415,417. 
Bombyx  ^  p.  116. 
Cancer ,  p.  660  —  66 j. 
Chelifer  ,  p.  ^i  7—  6ic), 
Conops  ^  P'  yj^'- 
Crabro^p.  2(5  I  — 26  j. 
Culexjp.  5-73  —  j8o» 
Culex^p.  465;i  j'72. 


^34  T  A  B 

Cynips,  p.  289  —  30S. 
Diplolepis,  f.  3C0 — -311. 
Ephemera ,  p.  234-  —  24- 1 . 
Eulophus,  p.  312,313. 
Forbicina,  p.  611  —  ^14. 
Formica ,  p.  420  —  425^. 
Formicaleo,  p.  2^6  —~2jç. 
HemerobJus ,  p.  2  J  i  —  2  jy. 
Heiaaohius ,  p.  25  i ,  246,  258. 
îïippobofca  ,  f.  ^46  5  J47. 
Hippobofcus  ,  p.   _J'47. 
Ichneurnon  3  f  •  3  1  3  —  3  (j  2. 
Ickneumon  ,    p.    2(5^  ,  2;?<j   , 

^02,305,  3  10. 
Julus  ,  p.  û'jS  ,  6-j^. 
Levijma  ,  p.  61  j. 
Iïtfl/ri.r,p«  121.. 
Lilelld,  p.  22  1  —  2^8., 
Libellula  ,p.  217  —  22p.' 
Lubrlcjpeda ,  p.  118. 
A'hllepeda^Y'.  6-jO. 
MilLpes,  p.  Cjo. 
Monoculus ,  p.  6j  I  —  <j  j8. 
Monoculus ,  p.  660. 
Mufca  ,  r-  483  -  558. 
Ahifca  .  p.  475)  ,  481  ,  5-40  , 

Nemotelus  ,  p.  J42  ,  543. 
Oeflrus,,".  45"  J  —  4J6. 
Oe/îna  .  p.  47p. 
Onifcus,/'.  66  8  —  671, 
Onifcus  .p.  672,  677. 
Panorpa,  p.  2^1)  ,  260. 
Papiljo,  P.  3  5"  —  75"- 
Papilioj  p.  I  '.  7. 
Pediculus,  p.  S9S  ~  ^'^S' 


L  E, 

redicidiis  j  p.  52?. 
Perla  ,  ;^.  229  —  232. 
Perla,  p.  2 y 3. 
Phalœna  ,  p.  9  3  —  172. 
Phalccna  :,  p.  79  —  5)2,  lOO, 

166  ,  1^3  —  icjj". 
P^ialangium  ,p.  62'J  —  62p. 
Phriganea  ,p.  241  — 2jc. 
Phriiyanea^  p.  231  ,  2  j  2 . 
Podura,  p.  605" — 610. 
Polichloros ,  p.  37. 
Prerophorus  ,  f .  90  —  <;2. 
Fulex  ,  /?.  614  —  6\6. 
Pulex  ,  p.   59P  —  604  ,  607  , 

Raphidia,p  2^3. 
Eicinm^p.  5475  621. 
Scatopfe  ,  p.  J44  ,  J4/. 
Scolopendra  ,  p.  673  —  677. 
Scolopendra ,  p.  67p. 
Shex^  p.  3  84. 
Sphinx  ,  p.  76  —  8_9. 
Squllla,  p.  667. 
Scratiomys  ,  p.  475"  —  482. 
Stomoxys.  p.  jj  8  5  Jjp. 
Tabanus ,  p.  45-7  —  464. 
Tabanus  ^  p.  47^. 
Tentferedo  ,  p.  266  —  288. 
Tmthredo  ,  p.  265'  ,  2,96  ,  251^  , 

302  ,  303  ,  310. 
Tinsea  ,  p.   173  —  204. 
Tipula  ,  p.  548  —  <;  67. 
Vefra,  p.  302  —  384. 
Volucella  ,  p.  y40  ,  541. 
Urocerus ,  p.  264,  265. 


Fin  de  la  Table  des  noms  latins. 


éSf 


EXPLICATION 

Des  Planches  contenues  dans   le  fécond 
Volume. 


PLANCHE     XI. 


T    E  PAPii.LON,jT(ini    Fig.  ly. 


fis- 


Fig.  r.    _ 

I  nacré ,  vu  en  -defliis 
1 1,  Le  même ,  vu  en  -  deiïbus. 
On  voit  dans  ces  Figures, 
que  les  antennes  de  ces 
papillons  (ont  terminées 
par  une  maffue  arrondie. 
Fig-  III-  Le  papillon  demi- deuil, \û 
en  -  deflus. 


Fig.  V. 
Fig.  VI. 


Le  même ,  tû  en  -  deflbus. 

La  Figure  repréfente  les 
antennes  de  ce  papillon  , 
qui  font  terminées  par 
une  malTue  allongée. 

Le  Iphinx. 

Le  pterophore. 


PLANCHE      XII. 


Tig.L 


APhalesne,  yetit- 


Fig,  IL  La  même  ,  vue  en -deflbus. 
Fig.  III,  La  femelle  de  la  même  pha. 
lêne. 


Fig,  IV.  La  phalène  appellée  le  jlot, 
Fig.  V,     Autre  phalène  appellée  la 

veuve. 
Fig.  VI.  La  teigne   appellée   la  co- 
quille d'or. 


PLANCHE     XIII. 


Fig.  I. 


LA  Demoiselle. 
a.  L'infede  de   gran- 
deur naturelle. 
h.  Sa  larve. 
La  perle. 

c.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle, vu  en -deflus. 

d.  Le  même  ,  grorti  &  vu 
en  -  deflbus. 

III.    La  raphidie. 

e.  L'infede  de  grandeur  na- 

Tome  II. 


Fig,  Il 


Fig 


tutelle  ,  vu  en -deflus. 
/.  Le  même ,  vu  de  côté. 
g.  Sa  patte  féparée, 

Fig.  IV.      L'éphe'mere. 

h,  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle ,  vu  en  -deflus. 

i.  Le  même,  groflî  &  vu  à 
la  loupe. 

h.  Le  même ,  vu  de  côté. 


Fig,  V. 


La  frigane. 

Sfff 


«M^ 


Explication 


/.*L'infeAe  aggrandi,  &  vu 

,  de  .côté 

m.  Sa  tête  féparée  ,  &  ex- 

traordinairement  groflTie. 

n.  Sa  Urve  renfermée  dans 

le  tuyau  qui  l;i  recouvre. 


0.  La  même  larve,  tirée  de 
(bn  fourneau, 
Fig,  VI-      L'hémerobe. 

p.  L'animal  vn  peu  groffi. 

q.  Ses  œufs  portés  ùir  un  fil , 

&  attachés  à  une  ft  uille. 


P  L  A  N  C  IJÏi.   .X  I  V. 


f%'  /•       T     E  Fourmilion. 

J ,  a    L'animal   de  gran- 
deur naturelle, 
i.  Son  antenne  féparée. 
c.  S.^  patte. 

F^  •^■l»;.'  .  La  mouche  -  fcorpion. 
,  'o!';'  ,4.  L'infeâe  mile  ,    vu    cn- 
dflTus. . 
e.  La  femelle  du  même  in- 

feâe. 
/.  Sa  tcte  f'parée  &  groffie, 
OLi  l'on  voit  les  antennes, 
les.trois  pedts  yeux  liffes, 
&les  quatre  barbillons  po- 


■'  fés  au  bout  d&  la  trompe, 

qui  accompagnent  la  bou- 
che. 
g.  La  queue    du  même  in- 
fefte  mâle,  grofl'ie  &  fé- 
parée. 
Fig.  lil,      L'urqcére  de  graindeuT  na- 
turelle ,  vu  &%  cote. 
Fïg.  IV.       Le  frelon  ,  de   grandeur 

naturelle. 
Fïg.  V.         La  mouche  •!■  à  -  fcie. 

h.  L'animal  vii  en-  deiïiis. 
i.  Le  même  grofll  ,  &  vu 
en  -dcflous. 


PLANCHE     XV. 


Fig.J. 


E  C  INI  PS. 

_j  a.  L'infcde   de  gran- 


deur naturelle 
deiïus. 

h.  Le  même,  grolfi. 

c.  Le  même ,  vu  de  côté. 

à.  Feuille  de  chcne,  chargée 
des  g:]llps  que  produiient 
ces  infedes. 

e.  Galle  entière,  \'  non  ou- 
verte ,  lorfque  l'infeâe 
n'eft  pis  encore  forti. 

/.  Galle  ouverte  ,  dans  la- 
quelle on  apperçoit  le 
trou  par  lequel  l'infeâe 
parfait  eft  forti. 

Fig.  IL       Le  diplolepe. 

g.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

h.  Le  mértiç  ,  çroffi  &  vu 
en^  itSvts, 


i.  Le  même  ,  vu  de  côté. 

k.  Feuille  de  chcne,  chargée 
des  galles  que  produit  cet 
infede. 

l.  Galle  entière  &  non  ou- 
verte. 

m.  Galle  ouverte,  dans  la- 
quelle on  apperçoit  le 
trou  par  lequel  l'infede 
eft  lorti. 

Fig.  III.      L'eulophe. 

n.  L'iplède  de  grandeur  na- 
turelle. 

0.  Le  mcme ,  grofïî. 

p.  Feuille  de  tilleul  ,  char- 
gée de  chryiâlidts  de  cet 
infede. 

q.  Ces  chryfalides  rangées 
en  tas. 

r.  Une  de  ces  chryn^lides , 
groftie  à  la  loupe. 


Des    Plamches    d'o   Tome   II. 


«r, 


PLANCHE     XVI. 


Fig.    I,         T      'I  C  H  N  E  U  M  O  N. 

J I  a.  L'animal  groflî ,  & 

vu  en-defTus. 
h.  Le  même  ,  vu  de  côté. 

Fig.  IL       La  guefpe. 

c.  L'infede  groflî. 
i.  Sa  tête  réparée, 
e.  Nid  de  terre  que  forme 
cette  efpéce  de  guefpe, 

Fig.  III.      L'abeille. 

/.  Abeille  dorée  ,  &  agrati- 
die. 


g.  Son  ventre  (?piré,  dont 
les  derniers  anneaux  font 

,    terminés  par  des  pointes, 

A. la  même,  de  grandeur 
naturelle  ,  &  repliée  dans 
une  Htuation  qui  lui  eft 
aflez  ordinaire. 
Fig.  ly.       La  fourmi. 

i.  La  fourmi  mâle  de  gran- 
deur naturelle. 

k.  Sa  femelle. 

/.  Cette   même  femelle   de 
beaucoup  grofTie. 


Fig.  7. 


Fig.  IL 


PLANCHE     XVII. 


L'CE  s  T  R.  E. 
a.  L'infeéie  agrandi 


b.  Sa  tête  grolfie ,  &  vue  cn- 
delTus. 

c.  La  même  tête,  vue  en- 
defTous. 

i.  La  patte  féparée. 

e.  L'aile  ,  avec  le  balancier 

&  le  cuilieron  qui  font  à 

fa  bafe. 
/.  Le  même  cuilieron  &  le    Fig.  IV. 

balancier  féparés. 

Le  taon. 
g.  L'infeâe  grofïi. 
h..  Sa  tête  féparée  ,   &  vue 

en-deiïous. 
i,  La  même  tête  vue  de  cô- 
té ,   pour  faire  voir   les 

mâchoires  qui  accompa- 


gnent la  trompe. 

Fig.  lu.      L'alîle. 

h.  L'infede  un  peu  groffi.    . 
l.  Sa  tête  féparée ,   &  vue 

en  delTus. 
m.  La  même,  vue  cn-deP- 

fous. 
77.  L'antenne     féparée      & 

grofTie. 


La  mouche-armée. 
0.  L'infefle  v\x  en-defTus ,  les 

ailes  croifées. 
■ç.  Le  même  ,  avec  les  aîles 

étendues. 
q.  Sa  tête  féparée ,  &  vue 

endeflbus. 
r.  Sa  patte. 
/.  La  larve  qui  le  produit. 


PLANCHE     XVIII. 


F\g.  L     T   AMoucHE. 

Jl_ja.  L'infede  de   gran- 
deur naturelle. 
b.  Sa  tête  féparée  &  groflîe,     Fig.  IL 


,  Tète   de  mouche    d'une 
autre  efpéce  ,  vue  de  côté 
&  fa  trompe  étendue. 
Le  ftomoxe. 

Sfff  \] 


iSS  EXPLICATIO 

d.  VinCeâe  beaucoup  agran- 
di. 

e.  Sa  tcte  groffie ,  &  vue  ee- 

deffouj. 
/.  Sa  trompe. 

Fig.  III.       La  volucelle. 

g.  L'animjil  un  peu  grofli. 
A, Sa  tête  vue  de  côté,   & 

groflîe. 
i.  La  gaine  où  eft  renfermée 

la  trompe. 
k,  La  tête  groffie,  &  vue  en- 

deffus. 

Fig.  ly,       La  némotele.  yî^.  VI, 

1.  L'infefle  groflî. 

Tn.Sa  tête  féparée ,    &  vue 
par-defTus. 

72.  Sa  trompe  féparée. 

0.  Une  de  Ces  antennes. 
Fig.  V.         Le  fcatopfe. 


p.L'infeâe  de  grandeur  na- 
turelle ,  vu  en-deflus. 

ç.Le  même  ,  vu  de  côté. 

r.  La  tête  (eparée. 

/.  La  chryfalide  groffie. 

t.  Branche  de  bouis  char- 
gée de  ces  infeftes. 

u.  Elévations  que  produifent 
leurs  larves. 

«.Dépouille  de  la  chryfa- 
lide qui  refte  attachée  à  la 
feuille,  lorfque  rinfeéte 
parfait  en  eft  forti. 

L'hippobofque. 

j.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

:^.Le  même ,  grofli. 

(y.Sz  tête  féparée. 

^.Sa  patte  féparée  &  grof- 
fie. 


Tig.L 


PLANCHE    XIX. 


GRANDE   tipuIe-COUtU- 
riere. 
a.  Le  mâle  de  grandeur  na- 
turelle. 
l,  La  femelle. 

c.  La  larve. 

d.  La  chryfalide. 

Le  tout  de  grandeur  na- 
turelle. 


Fig.  m. 


•Pig.  II.        Petite  tipule  culiciforme.    Fig.  IV. 
e.  Le  mâle  agrandi ,  &  vu 

en-defTus. 
/.  Le  même  ,  vu  de  côté. 
g.  La  femelle. 
h.  Aile  féparée. 


i.  La  larve  de  grandeur  na- 
turelle. 

le.  La  même  ,  groffie. 

/.  la  chryfalide. 

772.CEufs  de  tipule  ,  dans  une 
efpéce  de  fray. 

Le  bibion. 
n.  L'animal  groffi. 
0.  Sa  tête  féparée. 

Le  coufin. 
p.  L'infeâe  femelle  groffi. 
q,  La  tête  du  mâle  ,  où  l'on 

voit  fes  panaches. 
r.  La  larve  groffie. 
/.  La  chryfalide  groffie. 


%./. 


Fiz.  II. 


PLANCHE      XX. 


LE  Pou. 
a.  Le  pou  du  b'ufard  , 
oifeau  aquatique,  de  gran- 
deur naturelle. 
h.  Le  même  infèâe  groffi. 
La  podure. 


c.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle. 

à.  Le  même  ,  groffi  &  vu 
cn-deffiis.  " 

e.  Le  même  ,  vu  en-def- 
fous. 


Des    Planches    j>u    Tomb     II. 


f,  La  fourche  de  la  queue 
de  cet  animal ,  avec  la- 
quelle il  faute. 

^ig,  IIL        La  forbicine. 

g.h'inCeô.e    grofll  ,   &   vu 

en-defTus. 
h.  Le  même  ,  en-deffbus. 

Tig.  IF.        La  puce  ,  vue  au  microf^ 
cope. 

Fig.  V.         La  pence. 

i.  Le  petit  infefte  dans  fa 
grandeur  naturelle. 


6%9 


h.  Le  même,  groilî. 


Fig.  VU       Le  faucheur. 

n.Le  mâle,  vu  en-defTus. 

0.  Le  même  ,  vii  de  côté  , 
pour  faire  voir  la  forme 
de  fes  antennes. 

f.  La  femelle. 

Le  tout  de  grandeur  na- 
turelle. 

Fig-  VIL    La  tique. 

1.  Grandeur  de  l'infede. 
7».  Le  même  animal ,  vu  au 

microfcope; 


PLANCHE      XXI. 


Fig.  La,  A  R  A  I  G  N  É  E  de  jardin, 
XV  de  grandeur  naturelle. 
h.  Pofition  de  fes  yeux- 

Fig.  IL  c.  Autre  araignée  de  jardin. 
d.  Pofition  de  fes  yeux. 


vu  par  -  def^ 


Eg.V. 


Fig,  IIL     Binocle^  à  queue  en  plu- 
met. 

e.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

f.  Le  même ,  grofTi   &  vu 
en-defTus.      ^  F'     VI 

g.  Le  même  ,  vu  en-defîous.       S'  '  ■•• 

Fig,  IV.       Binocle  à  queue  en  filets. 
h.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle, vu  en-defTus. 


:.  Le  même  . 

fous. 
h  k.  Ses    antennes  qui  font 

fort  petites. 

Le  monocle, 
n.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle. 

0.  Le  même  grofli ,  portant 
fes  œufs  en  deux  paquets 
aux  côtés  de  fon  ventre. 

Le  crabe,  appelle  la  cre- 
vette. 

1,  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

m.  Le  même,  groiïi. 


Fig.L 


PANCHE      XXII. 


a.  L'infede  de  gran- 
deur   naturelle ,  vu    en- 
defTus. 
b.  Le  même,  en-defTous. 
e.  Le  même,  groffi. 
Fig.  IL       L'afelle. 
Fig.  III.      La  Scolopendre. 

d,  L'infeâe  de  grandeur  na- 
turelle. 
«.  Sa  tête  grofTie. 


Fig,  IV,      Autre  fcolopendre  ,  dite 
fcûlopendre  d  pinceau. 

f.  L'animal  de  grandeur  pa- 
turelle. 

g.  Le  même ,  grofli  confidé- 
rablement ,  &  vu  en-def^ 
fus. 

h.  Le  même,  vît  en-deflbus. 

i.  Le  même,  plus  jeune, 
n'ayant  encore  que  cinq 
anneaux   outre  fa  tête. 


S90               ExPL.   DES  Planches  du   Tome  II. 

k.  Le    même ,  encore  plus  n.  Une  des  pattes  ,  vue  au 

jeune ,  &  n'ayant  que  trois  microfcope. 

anneaux.                              Fig.  V.        L'iule. 

{.  Un    des    mamelons   qui  o.  L'infeâe  groffi. 

bordent  les  anneaux,  avec  p.  Sa   tète  &   quelques  an- 

les   aigrettes   dont  il  eft  neaux  de  fon   corps  én- 

orné.  core    plus  grofTls ,  pour 

m.  Une  des  antennes  groffie  faire  voir  les  yeux  &  les 

&  réparée.  antennes. 

Fin  de  V Explication  des  Planches  du  Tome  IL 


APPROBATION. 

J'AI  lu,  par  ordre  de  Monfeigneur  le  Chancelier,  un  Ouvrage 
intitulé  ,  HiJIoire  abrégée  des  înjtBeSj  dans  laquelle  les  animaux Jont 
rangés  fuivant  un  ordre  méthodique.  Cette  méthode ,  quoique  la 
même  que  celle  de  M.  Linn,  efl  traitée  avec  beaucoup  plus  d'éten- 
due ;  le  nombre  des  genres  &  des  efpéces  d'Infeéles  y  eft  aug- 
mente du  double  de  ce  qui  en  a  été  publié  jufqu'ici,&  fixés  par 
des  caraéleres  diftinfts  ;  les  defcriptions  en  font  claires ,  exadles , 
accompagnées  de  quelques  détails  fur  les  mœurs  de  ces  animaux , 
&  d'excellentes  figures  ;  de  forte  que  l'impreffion  de  cet  Ouvrage , 
qui  joint  le  curieux  à  l'utile ,  ne  peut  que  faciliter  l'étude ,  & 
étendre  les  connoifTances  fur  cette  partie  de  l'Hiftoire  Naturelle. 
AParis,  ce  i8  Juin  1752. 

ADANSON. 

Le  Privilège  fe  trouvera  au  Strahon. 


De  l'Imprimerie  de  CHARDON,  rue  Galande, 
à  la  Croix  d'or. 


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