LL ALL LOL OUT AT gr rt ur ro ro = : qe Lost 5e D { ke « roue L" de Ÿ = A A NAS aout oO Tu Qu jh ptit ï U nn DEMI LL D L'i tot htenhtontinntuunnlt On DTA en A DCE CH HN HISTOIRE | ABRÉGÉE DES PLANTES USUELLES. L. AVIS. Paris, 1800. Cerre Épnirion, utile aux Éléves des Écoles de Médecine et de Botanique, aux Æerboristes , etc. , et particulierement nécessaire pour rapporter à la nomen- clature de LiNxé les Plantes médicinales citées en latin ou en français dans des ouvrages de Médecins- Bota- nistes anciens et modernes , vient d’être enrichie des figures des Plantes , au nombre de 650, décrites ou indiquées par CHomEeL, dessinées dans l’état de flo- raison , d’après nature, et soigneusement gravées au burin par des Artistes distingués ; avec des annota— tions , corrections et additions , à l’effet de compléter la connoissance des Plantes usuelles , d'apres les no— tions les plus récentes en Chimie , en Histoire naturelle eten Médecine, par M.J. Duzuisson, Membre de plu- sieurs Académies et Sociétés savantes. HISTOIRE ABREGÉE DES PLANTES USUELLES, CONTENANT leurs différens noms latins , français et vulgaires , leurs doses , leurs principales com- positions en Pharmacie ,.et la manière de s’en servir. | Par PreRRE-JEAN-BArPTISsTE CHOMEL.. SETIÈME ÉDITION. Augmentée de la Synonymir DE Linné , de la descrip- tion des caracteres de ses Classes , Ordres , Genres et Espèces : avec l'indication du lieu natal des plan- tes , de la couleur de leurs fleurs et du temps de leur floraison ; de leur usage dans l’économie domestique et les arts, et de vingt-trois tableaux. Par J. B. N. MAILLARD. TOME PREMIER. A PARIS, Chez L. DuPRAT- DUVERGER , rue des Grands- . Augustins , N°. 21, 1804. “4 ET. FU LL hote J ta dA LE: # - Le er {£ +) + k Les Ù 4 js Push % E. k ,” , + ‘ £-#{ + dE : PL f ka NE PRÉFACE. L ORSQUE Chomel publia l'Abrégé de PHistoire des plantes usuelles , 1l eut en vue d'appliquer la botanique à la médecine, de faire connaître à ses élèves tout ce que les anciens , depuis Théo- phraste , avaient recueilli de plus cer- tain $ur les vertus dés végétaux, et d’é- pargner à ceux qui assistaient à ses dé- monstrations, la peine d'écrire ce qu'il leur enseignait. Il eut encore pour but de diriger le zèle des personnes charitables, qui, sans faire profession de la médecine, soula- gent les pauvres dans leurs maladies, en les assistant de leurs libéralités et de leurs conseils. | Son ouvrage intéressant la santé de lhomme, présentait ua objet d'utilité drop majeur , pour ne pas fixer l’atten- tion générale. Dès qu’il parut , il fut ac- eueill avec empressement. Depuis près d’un siècle , il sert de modèle à ceux qui A°$ LL td 6 MONO PORTE AC M suivent la carrière honorable de la mé- decine ; et malgré le changement que le tems apporte à toutes choses , 1l n’est point inférieur aux autres livres qui trai- tent de la matière médicale : on peut même le considérer comme celui qui présente un plus grand nombre de vé- gétaux propres à l’art de guérir. Chomel en publia lui-même quatre éditions. La première, composée de deux volumes, formatin-12, parut en 1712; la seconde en. 1715. Il donna la troi- sième peu de tems après, et en 1730, la quatrième, qu il augmentä d’un 1roi- sième volume. Le fils de Chomel qui fut , comme son père , doyen de la faculté de médecine de Paris, fit paraître*la cinquième édi- tion en 1761; en 1762 elle fut réim- primée ; Fret iñ-8°, I opinion PRPAqRE s'était prononcée en faveur de cet abrégé, 1l fut contrefait trois fois. Mais miêlgré le grand nombre d'exemplaires qui ont été répandus par la voie du commerce , on a cru devoir donner encore cette septième édition. On à tâché de la rend: re supérieure aux pré- PRÉFACE. 7 cédentes par des corrections et des ad- ditions qui rendront létude dés plantes usuelles plus facile ; qui ajouteront aux connaissances que les élèves veulent ac- quérir dans cette partie de la médecine. On s'est proposé dans les augmenta- tions que présente cette nouvelle édition , 10. De rapporier à la synonymie de Linné les végétaux cités dans cet ouvrage. 20, De faire connaître les plantes par les caractères des classes, des ordres , des genres et des espèces de Tinné. Pour mieux distinguer, celles que lon se pro- pose de mettre en usage, pour mieux dé- signer leur port ou les parties qui les composent , pour empêcher qu'on ne les confonde les unes avec lesautres ,on a inséré des notes tirées pour la plupart du systema vegetabilium , du philosophie botanica et autres ouvrages de Finné. 3°. De marquer le lieu natal et en gé- néral l’habitation des plantes , afin qu’on puisse les chercher dans leur véritable patrie , dans les différentes expositious où la nature les a placées en leur asst- gnant leurs propriétés. 4°. D'indiquer le tems de leur flo- À 4 8 P RÉF A C‘E. raison , la couleur de leurs fleurs , leur durée , au moins pour celles qui crois- sent aux environs de Paris, et l’on ob- servera que c’est le plus grand nombre. Ces indications sont nécessaires à ceux qui veulent trouver les plantes dans le tems convenable. 0. Enfin, d'ajouter des remarques de ont rapport à la physique végétale, à la médecine , à l’art RARE. à la nourriture de l’homme et des animaux in + à nos besoins, à l’agriculture, économie domestique et civile, aux différens arts ,entr’autres ceux de la pein- ture , de la teinture , de la brasserie, de HTC , de Pebéétée < d'la construction , etc. etc. Depuis un siècle on a opéré en mé- decine des changemens dans la manière d’administrer lee remèdes. Plusieurs vé- gétlaux que les anciens employaient fré- quemment , ne sont plus en usage à présent ; : ï autres qu'ils ne connais- saient point, ou dont ils se servaient ra- rement , sont aujourd’hui très-usités. Il état donc avantageux de faire remar- PRÉFACE. 9 quer ces divers changemens, c’est à quoi l’on s’est particulièrement attaché. D'un autre côté en 1712, la botani- que sortait à peine du cahos d'où venait de la tirer le célèbre T'ournefort. Le peu d'accord qui régnait entre les opinions des botanistes au sujet de la synonymie, les principes erronnés qui avaient ouidé la plupart d’enir’eux dans la détermina- tion des noms qu'ils avaient donné aux espèces du règne"végétal, rendaient lé- tude des plantes pénible et rebutante. Jean et Gaspard Bauhin, plus métho- diques dans leurs travaux, n'étaient pas encore parvenus au point d’applanir les difficultés de la science qu'ils cultivaient. Il était réservé au professeur d’'Upsal d'accorder tous ces noms et d'opérer une réforme heureuse à laquelle on doit attribuer les progrès que la botanique a fait en France depuis 1797 , époque à laquelle son système sexuel a commencé d'y être adopté. Ce système, long-tems combattu , est à présent enseigné dans plusieurs écoles dé P Europe ; partout on suit sa nomenclature, et les noms établis par les deux Bauhin, Tournefort, Ray, de PRÉF AC À Morison , Clusius , etc. etc. sont pour ainsi dire oubliés. Il était donc nécessaire de rapporter à la nomenclature linnéenne les plan- tes dont 1l est fait mention dans cet Abrégé, d'en faire la vérification sur la nature même ; c’est à quoi l’on s’est en- core essentiellement attaché. Mais s'il est important de dénommer actuellement les plantes d’après Linné, il ne faut pas cependañt renoncer à la lecture des ouvrages de ceux qui exis- taient avant lui. Il en est qui nous offrent une érudition profonde , des observations et des faits, qu'on ne ren- contre point ailleurs. Leurs auteurs ont acquis des droits à notre estime , et l’on doit les considérer comme les pères de la botanique. Il est vrai qu'il n’appar- tient qu’ à CEUX qui sont parvenus au plus haut-degré d’insiruction , de pouvoir, à l'aide de la synonymie , profiter des le- cons que les anciens ont laissées, et de s’aoquitter envers eux du tribut de recon- naissance que l’on doit aux savans qui nous ont éclairé par leur génie et leurs talens , qui ont facilité aux Jussieu, Des- PRÉ EF AC E. TI fontaines, Lamarck, Thouin , Deleuze, Ventenat , Richard, etc. etc. l’occasion de reculer les bornes de la science, de publier à leur tour des ouvrages des- tinés à l’instruction de leurs contempo- rains et qui serviront de modèles aux gé- pérations futures. C’est ce changement dans fs noms des plantes qui rendait plus difficile l'é- tude de cet Abrégé, et qui même l'aurait bientôt fait oublier , malgré l'avantage que le public en a retiré jusqu'ici. Mais les végétaux ne partagent point l’incons- tance des hommes; ils conservent tou= jours leurs mêmes propriétés. Il ne sa- gissait donc, pour faire comprendre plus aisément l’ouvrage de Chomel ; pour le rendre élémentaire , comme il l’était dans son principe’, que d'établir une concor- dance entre les noms anciens et les nou- veaux. Il ne manquait que ce trait de lumière pour le faire distinguer des autres livres qui ont été récemment publiés sur la même matière , qui tous sont moins complets, et dont la plupart sont ou co- piés ou calqués sur celui-ci. Cette nouvelle édition est donc essen- 12 PRÉFACE. tellepour établir la synonymie desplan- tes usuelles. Quandelle n’offrirait que ce seul but d'utilité , cela suffirait pour la distinguer et pour attirer sur elle une attention particulière. En effet, les auteurs anciens, pour n’a- voir pas nommé les végétaux avec autant de précision que Linné, n’ont pas laissé que de les connaître , d’en donner très- souvent des définitions et des figures exactes , d'en indiquer les propriétés avec avantage. Si ces ouvrages nous manquaient actuellement , nous serions privés des sources où l’on peut puiser des connaissances vraiment importantes qui assureront la réputation de ceux qui sauront les reproduire avec discerne- ment. Il est inutile d'entrer dans de longs détails sur les tableauxque l’on a placés en tête de chaque division médicinale , non plus que sur les tables nouvelles qui sont à la fin du second volume ; les avantages qu'ils présentent s'expliquent d'eux-mêmes. On se bornera à faire observer : 1°. Que les plantes marquées d'un PRÉFACE. 13 astérique dans la table des genres et des espèces de Linné, sont celles qui nais- sent aux environs de Paris. 20, Que les trois tables qui renfer- ment les noms latinsanciensei nouveaux, et les noms francais vulgaires , seront d’un grand secours pour établir la sync- nymie des plantes citées ou décrites soit en latin , soit en francais, dans les meil- leurs ouvrages de botanique et de méde- cine anciens et modernes. Il n’est pas inutile de prévenir, avant de terminer cette préface, que Chomel en laissant subsister les dénominations de plantes vu/néraires, apéritives, astrin- gentes , détersives , a respecté en cela Pancien usage ; mais on peut croire qu'il a senti que ce mot vulnéraire est une épithète prodiguée à à beaucoup de végé- taux sans action, et qui est devenue insi- gmfiante pour être trop générale. Il sa- vait , comme les praticiens de nosjours , que la guérison des blessures est l’ou- vrage de la nature, qu’elle parvient tou- jours à son but toutes les fois qu’elle .n'esf pas contrariée. On pourrait peut-être encore remar- , 14 PR\É 240. quer dans cet Abrégé d’autres erreurs ; elles appellent l’indulgence , le tems est leur excuse : au surplus on ne doit faire usage des médicamens qu’avec beaucoup de circonspection , et que lorsqu'on en connaît les effets. Il est toujours plus pru- dent , toutes les fois qu’il s’agit de ma- ladies graves , de s’en rapporter à ceux qui par état ont acquis de l'expérience, en consacrant leurs veilles au soulage- ment de l’humanité. OP OT DT Dee dE ÉP—.. D D CH OM E L. COS ÉéR SSL 2 Pirnre-J EAN-BAPTISTE CuomeL , fils de Jean-Baptiste Chomel , médecin ordinaire du roi, et de Françoise le Brelon, naquit à Paris le 2 septembre 1671. Son père était né à Ganat, en Auvérgne, et sa famille tirait son origine du Vivarais. . Il étudia les Belles-lettres sous les Jésuites , d'abord à Paris , ensuite à Lyon où son oncle, curé de Saint-Vincent, auteur du Dictionnaire économique , contribua par son exemple et ses soins à perfectionner son éducation. Ses études finies , il tourna ses vues du côté de la méde- cire et s'adonna particulièrement à la botanique. En 1692, il eut l'avantage d’assister aux lecons de Tour- nefort , et d’herboriser avec lui. Il fitde si grands progrès sous un maître aussi habile , qu’il gagna bientôt son amitié et celle de M. Fagon, alors premier médecin du roi. M. Fagon aimait les plantes ; il accueillait les botanistes instruits. Ce fut dans l'intention de lui plaire et pour satisfaire au désir de Tournefort , qui avait conçu le projet de publier l’histome générale des plantes de France, que Chomel en- treprit plusieurs voyages pour recueillir les végétaux rares et curieux de la Haute et Bassé-Auvergne , où l’on trouve les productions les plus riches et les plus variées de l’histoire naturelle. Ses recherches eurent tout le succès qu'il en espérait. Il fit hommage des objets de ses travaux aux deux personnes qu'il aimait le plus , qui lui avaient donné des marques de bonté et d’attachement. Il leur offrit en même tems le résultat des diyerses analyses qu’il avaitfaites des Eaux mi- nérales de l'Auvergne et du Bourbonnais, 16 VIE DE CHOMEL. Depuis il travailla continuellement avec Tournefort ; il se distingua en prenant sa défense contre Ray, botaniste anglais, qui n’approuvait point sa méthode. Protégé par M. Fagon , Chomel obtint en 1706 , la sur- vivance de la charge de médecin ordinaire du roi que possédait son père. En 1707, la botanique perdit l'illustre Tournefort ; Cho- mel fut extrêmement affligé de sa mort ; elle lui enlevait un sincère ami el un savant qui l'avait dirigé dans l’étude des plantes. Mais alors, Chomel avait acquis des talens supérieurs. T1 pouvait à son tour payer à la patrie la dette que lui doit tout hbommeinstruit , celle de concourir à sa ESS par des trayaux qui ont pour but l'utilité générale. Ce fut dans cette vue qu’il loua un terrein rue de l'Arba- lêtre , faubourg Saint-Jacques , à Paris. Il y cultiva les plantes usuelles tant indigènes qu'exotiques. Chaque jour il en démontrait aux étudians les différentes propriétés et les compositions pharmaceutiques. Il continua de donner ses lecons jusqu’en 1714. Le but de cet établissement vraiment utile , fixa l’atten- tion du gouverment qui le favorisa et voulut qu'il devint nalional. Il subsiste encore (1); c'est à cette école que . se sont formés les plus habiles médecins de nos jours, Les travaux d'un homme aussi distingué que Chomel, mérilaient une récompense proportionnée à leur impor- tance ; aussi l'académie française s'empressa-t-elle en 1720, de l’admettre dans son sein , et en 1738 il fut appelé pour présider la faculté de médecine de Paris. Non-seulement il se rendit recommandable par ses vastes connaissances , mais encore par une amabilité d'esprit, un caractère de douceur et de bonté qui lui aturèrent Fou de toutes les personnes honnêtes. £ T1 fut attaque à l'âge de 69 ans d'une fièvre maligne et d'un cathare dont il mourut le 3 juillet 1748. Sa mort inspira des regrets d'autant plus vifs et sincères , que pendant toute sa vie il avait consacré ses veilles et ses talens au bien public. Li (1) C’est le jardin des apothicaires. Les plantes y sont étiquetées suivant l’ancienne et lu uouvelle nomenclature. CARACTÈRES te. Tome TI. Page. 16. CARR ACER ES Numéros des D ES Classes. ORDRE La Nota. Y ? { Réceptacle où calice Tous les leurons et demi-fleurons également { hermaphrodites. fleurons de la circonférence tous Jemelles et { Fleurons du centre hermaphrodites ; demi- fertiles , et considérés comme superflus. Fleurons du centre hermaphrodiles et fertiles. Fleurons ou demi - fleurons de la circonférence neutres ; c'est-à-dire, femelles et stériles , et considéms comme frustranés (inutiles ). Fleurons du centre mâles ou hermaphrodites- stériles. Fleurons ou demi - fleurons de la cir- conférence femelles et Jeriiles. commun renfermant des calices partiels, lesquels contiennent » séparé- ment ; un ou plusieurs tous 2ermaphrodites. Fleurs n'ayant point fleurons qui ne sont pas de Xleurons ou simples. Étamines réunies par les anthères et formant un Cylindre creux. 2. Étamines 3. Étamines, 4. Étamines. 5. Étamines. 6. Étamines, 8. Etamines. 10. Étamines. 12. Etamines. Plusieurs étamines, fois solides ) , lisses ou g ou de pores réunis en mas 5 RIT SOTNE arnies de lames, de plis se. _if saméml N OMS des DES chu | CLASSES. Tome I. Page 16. cCLEE DU SYSTÈME SEXUEL DE LINNÉ, —————" ———————_—— CARACTERES NOMS CARACTÈRES usé NOMS| CARACTERES NOMS GARACTEÈRES DES DES DÉE ES É LEE DIE 8 DES DES CLASSES | onDRESs. ORDRES. Vers SES: CLASSES. ORDRES. ORDRES. 74 | Heptandrie . . . 8. | Oeunärio. . ... g+ Ennéandrie . ; . 10. | Décanürie. . , . XI. | Dodécandrio . Tcosanilrie, » » I. | Monandrie. . . . . 2, | Diandrie ...,. 3. | Trisnderie . . .. 4: | Tétrandrie . .,. 5. | pentandrie . . 6. | mexandrio . . .. x0. Polyandrie . . 14. | Didynamie. FLEURS VISIBLES. demi-fleurons également NOCES APPARENTES. FLEURS HERMAPHHODITES , BISSEXUELLES OU MONOCLINES, \ ’est-b-dire , « INES ET PISTILS DANS LA MEME FLEUR. À L NOMBRE DES ÉTAMINES N'ÉTANT 19+ Syngénésie . « . - | Étamines réunies parles antñères, en UNIES PAR AUCUNES DE LEURS forme de cylindre , au milieu duquel PARTIES, ÉGALES OU SANS PRO- passe le pistil. PORTIONS RESPECTIVES. > demi= ie... Une seule à. d., r. Style ou Stigmate. 1. Seul Epoux, 6. k d., x: Elamine.- ce AE CRE SERRE, Lis Monogynie Polygamie séparée. + : fr oiqie - É— ri 1 _ 5 point do feurons ou es : { Polygamie monogynie . . Dar ete AU PATENT RS 3, Etamines. . . . Diandrie. « « + « 3. Étamines Triandrie. + + + « 3. Étamines. 4. Eumines : ASE RÉRE " » | 4. Étumines. fr LE ER En : da. Rérettenee Étamines réunies'etattachées au pistil ( Heuandie à 2 EE | Go, nins £ de Octandris + -« 8. Étaminess Trigynie Re a le 5: Etarnines . SE Tananes 4 penne HR Ju Pentagynie otre odécandsie. + « : : | za. Étamines, Polygyni ..-.. |] Blusdes Siÿles. Rolyangrlo 2" NS) | Rluleur éumines, ; See U) ; is; D Ar. FLEURS UNISEXUELLES 6, Etamines es 0 Tee OUT TIENRIC Se san = E: mm D : —+ 6 7 ro == FE! ru: 7: Etamines. : . . . , . Monogynie _. 3 ee — - = LES Fan og. gré 3. Étamines Ja 8 Etamines . « 4 . . . . . . -{ Digynie . ous 4. Éamnes. | CE £ - or. | Monœcie .....| One seule maison, e. à à., 29 SR Li males et femelles distinctes sux I Sr 7. Étamints. 9: Etamines : . , . . . . LS Plusieurs Étaminer, . [ns re LE Étamints réunies par les files n un seul EE > ic AFRO sa les un = ire , tamines réunies, chpartant (lu point où serait 10. Eumines . , . . pis? ai Les fleurs étaient Aermaphradites. Étarni - de 12: Etamines &1ge + + + + » RS Pentagÿnie | D AE Styles. (a Dodécagynie, , . , .. . | 12 Styles. ” 22 Diœcie . ....,.| Deur pe ", ce À à : etfomelles dislinctes sur NOMBRE ET SITUATION DES e Lférens. FÆ ÉTAMINES. = | lo piste, sù Les flous étaient Aermaphrodites, s 1 Style. Fleurs Aermaphrodites et fours mdles aux lo + riéme individu , où bien flaurs Aermapärodites , Plus-de 5 Styles. e ï Plusieuranoces, c.À ou/et lemme individu, SE me 0e El Tr A I Ses Fleurs hemaphrodétes vur un individu , et Neurs sur le méme individu, ou ur des ind }Picie : : « « « + Uyndlos où femelles aux un autre individu s/pard. vidus différens. {amatr rmaphrodites, Meurs méles ot Deus > Triœcie + «+ « + famettes placées aux trois individus d{férense ÉTAMINES INÉGALES; DEUX _—— = NOCES CLANDESTINES TOUJOURS PLUS COURTES = ov CACHÉES. + Ê J FLEURS NUN VISIBLES|. ID DIFFICI- Deux puissances , €. à. d. , 4 Éu- mines, dont pliswonguer. < : T L LR = étrlynamie . . || Quatre puissances ; 6, à à, 6 Ét- : ae à iiqu L | - : == ï LE ? sk Eales mines, dons courtes et opposées ï LU Rennes LEE ruclification | et.4 égales entr'elles. 2 TE 5 : Je DRARAENT Be — ne où. 1m ES ÉTAMINES TAR A 1 | TZ > ; je ES DE LEURS PA. z = È . ces à Prec end}; o . Fleurs fe une " É nt les organes de la fructi- us invisibles où peu connus. lamentou ira rennes on vo |} Étmines rdunfes par formaut qu'un seu? corfi au milieu duquelhpassele GR AC EDÉRORUE.S Employés dans cet ouvrage pour marquer la durée des plantes. Arbres , arbustes , arbrisseaux et sous-arbris= D DD, | QAOPANRE FOOUD 5 : Plantes vivaces . + » # + « 2, Plantes bis-annuelles her Plantes annuelles . . . . . ©. A ENS: 1°. Les noms des mois indiquent le temps de la floraison des p'antes. IT°. Les noms des Contrées, des Etats , des Villes, etc., sont ceux des lieux où les plantes croissent naturellement. IITI°. Le motOss. signifie OBsSERvVATION. IV® A la suite des noms vulgaires cités par Cho- mel dans le cours de cet ouvrage , on a ajouté entre deux parenthèses les noms latins génériques et spé- cifiques , adoptés par Linné , afin de rendre sa no- menclature familière aux Elèves , et en même tems pour mettre Le public à portée de se procu- rer , sous leur véritable dénomination , les végé- Tome I. B 18 taux utiles au rétablissement de la santé. Ces noms latins , mis entre deux parenthèses , indiquent tou- jours l’espèce qui est employée en médecine, Cette addition est d'autant plus importante , que les noms vulgaires ne sont pas en usage partout; ils ne sontemployés que dans certaines localités et par un petit nombre de personnes , tandis qu’au con- traire la nomenclature de Linné est universellemert connue. Cette addition a encore pour but de faire éviter des méprises qui pourraient être dangereuses , puisque le même nom vulgaire appartient quelque- fois à plusieurs plantes. de genres et d'espèces diffé- rens , comme on peut le remarquer en lisant la se- conde table qui est à la fin du deuxième volume. DIS G‘OU RS PRÉLIMINAIRE, Prononcé à l’Académie des Sciences. Le nombre prodigieux des plantes qui ornent la surface de la terre n’a pas été produit par l’auteur de la nature pour embellir seulement son ouvrage , et faire briller sa magnificence aux yeux des créatures , soit par l’inimitable variété des couleurs, soit par la douceur des fruits ; l'usage des plantes est encore plus noble et plus utile : elles nous montrent par leurs pro- priétés merveilleuses la puissance et la bonté dé notre auteur ; et S'il a condamné le premier homme à se procurer par un travail assidu les moyens de conserver sa vie , il lui a du moins laissé , dans les productions de la nature , une ressource consolante à $es maux. Ses descendans ont eu le même avantage ; car ayant été obligés comme lui dé caltiver la terre, pour y chercher une nourriture conve- nable , ils n'en ont pas seulement tiré des ali= mens capables de les rassasier , mais encore des sécours efficaces dans les maladies auxquelles ils étoient devenus sujets , plus encore par leur intempérance que par la faiblesse de leur com B 2 20 Drscounrs plexion. Ainsi les plantes ayant fourni la plu- part des alimens et des remèdes dont nos pre- miers pères se sont servis , on peut avancer que la science qui apprend à les connaître et à s’en servir utilement , est aussi ancienne u’elle est nécessaire à ceux qui font profession de conserver la santé des autres. En effet , on a toujours jugé qu'il était du devoir des médecins de s'appliquer à l'étude des plantes ; et les grands hommes qui ont fondé nos universités , ont eu soin d'y entretenir des jardins pour la culture des simpies , et ont établi des professeurs pour enseigner leurs noms et leurs usages. Le jardin royal de Paris est un des plus considérables de Firope , de l’aveu même des étrangers : le nombre des plantes différentes qu’on y a élevées depuis cinquante ans , excède celui de dix nulle; l'art y fait per- fectionner la nature , ou y suppléer , et cela par les soins du plus savant botaniste de notre siècle (1). La libéralité du prince, dont la santé lui a été confiée , seconde si bien son attention pour le progrès de cette science , que nous lui avons l'obligation de trouver les plantes de l’un et de Vautre hémisphère dans un jardin où l’on peut,en se promenant , s’'épargner la peine de parcourir toutes les parties de l'univers , et y admirer ce que la nature a produit de plus rare _et de plus utile. , (x) M. Fagon, premier médecin de sa majesté , et sur— anteadant du jardin du roi, PRÉLIMINAIRE. 2E Mais comme dans l'arrangement des plantes de ce jardin , on a eu plus d'égard à leur culture et à l’ordre de leurs genres , qu'à leurs usages dans la médecine , M. Tournefort , qui en a été professeur pendant plusicurs années, avait formé le dessein de faire , après le cours pu- blic, des leçons particulières dans lesquelles il aurait démontré les plantes qui sont en usage , dans un jardin qu’il voulait entretenir à cet effet ; mais les grands ouvrages qu'il avait en- tepris pour la perfection de la botanique, ne lui en ont pas permis l'exécution. L'avantage que j'ai d'avoir été son disciple n'a engagé d'entrer dans ses vues , et je m'y suis d'autant plus volontiers déterminé , que fs statuts de la faculté de médecine de Paris exigent que le professeur des plantes fasse dans les écoles la démonstration des drogues, après en avoir ex- pliqué les usages. C’est par ce motif que , m’é- tant trouvé dans cette place dans le tems de la mort de cet illustre botaniste , j'ai cru devoir commencer mes exercices dans un Jardin que e cultivais depuis long -tems pour mes propres observations sur les plantes ; et après DES Ah va démontrées sur la terre , j'en ai fait voir les par- ties sèches qui sont employées dans la phar- macie , aussi-bien que les drogues étrangères qui se tirent des végétaux , afin de rappeler dans la mémoire de ceux qui assistent aux lecons publiques du jardin royal , l’idée des plantes usuelles qui s'y trouvent mêlées avec quantité d’autres plus curieuses qu'utiles. Ces démons- trations ont paru d’autant plus commodes, qu'on à trouvé dans la disposition de mon B 3 22 D:1:S.€C'O'U.R!1S jardin le plan de toute la matière médicinale , qui ; quoique d’une vaste étendue , s’y pré- sente à l'imagination d’une manière si claire et si abrégée , qu’elle invite à son étude les jeunes gens, dont la plupart, frappés par les décou- vertes de l'analyse chimique sur les animaux et sur les minéraux, et emportés par les char- mes de la nouveauté , s'y abandonnent trop aisément et ne trouvent souvent pas assez de loisir pour s'appliquer à la connaisance des vé- gétaux ; qui fournissent cependant les plus utiles compositions galéniques et chimiques. Il est vrai que les Plantes forment la partie la plus confuse de la matière médicale, et c’est pour cela qu’elle a été si négligée , car il faut avouer que la diversité des noms attachés à une même plante , la mauvaise-foi ou.la erédulité de ceux qui ont autorisé par leur. témoignages les vertus des plantes qu'ils n'avaient apptises que par des rapports suspects ou incertains, le peu d’exactitude avec laquelle Pline, Mathiole , Dalechamp et quelques commentateurs de Théophraste et de Dioscoride ont établi les propriétés des simples ; tout cela , dis-je, a fait perdre à la botanique son crédit, et a rebuté ceux qui ont voulu s’y attacher. Mais si Ja théo- rie de celle science a presque été portée & son point de perfection dans le dernier sièele par Messieurs Morison , Rivin, Grew , Malpighi, Ray, Tournefort et quelques autres, l'mtérêèt public et l’honneur de la médecine ne doivent- ils pas nous engager présentement à travailler à la pratique de Ja Botanique , c’est-à-dire , à vérifier avec une scrupuleuse exactitude un PRÉLIMINAIRE. 23 grañd nombre de vertus douteuses , trop légè- rement attribuées à quelques plantes ; et à mettre en usage celles dont les meilleurs prati- ciens conviennent universellement ? C’est dans cette vue que j'ai fait plusieurs observations sur cette matière, et J'en ai rap- porté quelques-unes dans cet abrégé. J'en ai augmenté considérablement le nombre dans la seconde édition , dans laquelle j’ai ajouté quan- tité de remèdes rapportés dans l'histoire des plantes des environs de Paris, de M. Tourne- fort, et dont l'expérience m'a fourni les occa- sions d’éprouver les vertus. Mais comme il n'est pas possible qu'un seul homme puisse exécuter tout ce qui est à propos de vérifier sur une matière si étendue , j'exhorte ceux qui ont quelque zèle pour le bien public , et pour le Deer de la médecine , de me communiquer eurs remarques sur les usages des plantes ; j’es- père qu'ils voudront bien contribuer à la per- fection d’un ouvrage si nécessaire , dans lequel je leur rendrai la justice qu’ils méritent , en fai- sant connaitre à la postérité ceux à qui elle a obligation de ces découvertes. C’est pour satisfaire à cet engagement, que je crois devoir avertir ici que j'ai profité dans cet ouvrage des mémoires qui m'ont été en- voyés , entre autres par M. Rouyer , très-habile chirurgien de Montigni près Stenay , entre lesquels , outre un grand nombre d'observations. sur les vertus des plantes, conformes à celles que j'ai déjà rapportées, j'en ai trouvé plusieurs que J'ai cru devoir insérer dans cetté nouvelle édition , comme très-sûres et tres-utiles. ” B 4 24 DISCOURS Je ne doute point qu'entre les savans il n’y en ait plusieurs qui s'appliquent particulière- ment à la connaissance des plantes, et qui n'aient au moins recueilli des relations fidèles sur leurs propriétés , dont ils se seront assurés par leur propres expériences. S'il y en a qui aient quelque traité complet sur cette matière, je les invite d’en faire part au public , j'en pro- fiterai comme les autres pour mon instruction : je n'ai d'autre intention que de ramasser des faits bien autorisés ; car la pratique de la bota- nique ne doit pas être établie sur des opinions et des systèmes, mais sur des expériences in- contestables et universellement connues de tout le monde. 11 serait à souhaiter que les physiciens répan- dus dans les différentes parties de ce royaume, voulussent bien , pour la gloire de leur patrie, travailler à l'histoire naturelle de leur pays, et nous apprendre une infinité de choses cu- rieuses et utiles , lesquelles , quoique très-com- munes dans leurs provinces , sont ignorées par- tout ailleurs. Pour l'exécution de l’histoire des plantes usuelles dont je présente ici l’abrégé , il ne me para pas nécessaire de traiter la méthode de la otanique qui regarde l'établissement des genres de toutes les plantes en général , plutôt que leurs proprictés en particulier. Nous regrettonsencore le botaniste illustre (1) qui a traité cette matière avec beaucoup d’exac- (l D (1) M. Tournefort, PRÉLIMINAIRE. 25 titude et de capacité. D'ailleurs, M. Renéaume, qui a été chargé des manuscrits (1) de M. Tour- nefort , par l'extrait qu'il nous a donné des écrits de cet auteur , nous fait espérer qu'il avancera considérablement l'histoire générale des plantes, C’est pour le seconder que je lui ai offert le catalogue de celles qui naissent dans les mon- tagnes d'Auvergne , dans le Bourbonnais et dans les confins de ces provinces , avec les des- criptions des moins communes que j'y ai trou- vées ; j'abandonne volontiers l’ouvrage par- ticulier que j'avais dessein de donner sur ces plantes , pour contribuer à l’histuire générale que l'académie a commencée , et à laquelle feu MM. Marchant et Dodart ont beaucoup tra- vaillé , et dont M. Marchant le fils est présen- tement chargé. A l'égard de l'histoire particulière des plan- tes usuelles , celle que M. Tournefort a donnée sur les plantes des environs de Paris , m'a servi de modèle, soit par rapport à la théorie qui re- garde l'intelligence des auteurs , et la connais- sance des plantes dont ils ont parlé ; soit par rapport à la pratique, c’est-à-dire, à l’appli- cation de ces mêmes plantes dans les maladies, et le choix deleurs propriétés les plus assurées. Pour ce qui est de la manière dont on doit traiter chaque plante en particulier, il me pa- rait qu'avant de parler de ses usages , il faut apprendre à la bien connaître , et savoir la dis- (1) Voyez dans les Mémoires de l'académie des sciences , année 1709, pag. 915. - : 26 D:E. S-C-O-U>”RSS tinguer d’une auire plante qui lui ressemble, soit par son port extérieur , soit par quelqu’une de ses parties , et dont néanmoins les vertus sont souvent fort opposées : il serait nécessaire pour cela d'en donner la figure , et d’y joindre une description assez étendue pour faire remarquer les modifications que la Des ne peut repré- senter, Mais pour suppléer aux figures et aux descriptions que je n’ai pu mettre dans cet Abrégé , je me suis attaché à choisir entre les auteurs les plus connus dans la botanique , ceux qui ont donné les meilleures figures et les descriptions les plus complettes ; et J'ai cité le plus correctement qu'il m'a été possible les différens noms qu’ils ont imposés à chaque plante. Apres tout, cet ouvrage, pour être plus parfait , suppose les démonstrations particuliè- res qui se font de ces plantes au printems et ea été, säisons favorables dans lesquelles on pourra les examiner dès leur naissance, dans leur progrès et dans leur perfection, Pour ce qui regarde les noms des plantes, on en trouvera ici-un dénombrement assez con- sidérable , qui contribuera à l’éclaircissement de Ja botanique , que la multiplicité des noms a remplie d’'équivoques et de confusion ; car un même nom se trouve quelquefois appliqué à différentes planies ; et une même plante est souvent indiquée par différens noms. Pour dis- siper cette obscurité, après avoir. désigné les noms francais, lorsque les plantes en ont un ou plusieurs , j'ai marqué les synonymes latins, donnés par les auteurs les plus célèbres. Celui de Gaspard Baubin, dont le pipax ou le dic- PRÉLIMINAIRE. 27 | tionnaire est entre les mains de tout le monde, m'a paru devoir être cité le premier ; ensuite celui de Jean Bauhin son frère, dont l’histoire générale des plantes est une bibliothèque uni- verselle des auteurs qui ont paru jusqu'à Jui : j'y ai souvent joint celui de Dodonée qui a écrit des commentaires sur Théophraste avec assez d’exactitude. Je n’ai pas oublié les synonymes de Messieurs Morison, Tournefort et Ray, lors- qu'ils ont jugé devoir rapporter les plantes à d’autres genres. Ceux qui ont écrit sur les ver- tus des simples ou sur les drogues étrangères , comme Tragus, Lobel , Clusius, Dalechamp , Hernandes , Hermant, Marcgravius , Pison, Ammant, Konig et quelques autres , sont aussi indiqués dans ce catalogue. Je mai pas omis certains noms grecs , arabes ou barbares qui sont en usage dans les livres de pharmacie. Éa un mot , j'ai tâché de ne rien laisser à de- sirer à ceux qui veulent s’instruire parfaitement dans la connaissance des végétaux , pour les mettre en état de n'être point arrêtés dans la lecture des auteurs qui ont éerit sur les proprié- tés des plantes et sur les compositions de phar- macie. Après avoir désigné les meilleurs noms des plantes, et cité ceux qui les ont nommées dif- féremment , il conviendrait d'examiner leurs «entimens , de les concilier ensemble, et de rendre raison de la variété de leurs opinions, en faisant remarquer les fautes de quelques-uns etce qui les y a fait tomber , ce qui s'appelle la critique des auteurs. Je n'aurais pu le faire dans cet Abrégé , sans passer les bornes que je 28 DISCOURS m'y suis prescrites ; j'ai mieux aimé m’élendre un peu davantage dans ce qui regarde les vertus des plantes , mon but principal étant de rendre les jeunes médecins capables de se servir utile- ment des secours que les plantes leur fournis- sent si abondamment. Pour y parverir , je me suis particulière- ment attaché à remédier aux inconvéniens dans lesquels sont tombés les anciens botanistes , et après eux Ja plupart de leurs commentateurs, qui s'étendent souvent sur les propriétés d’une plante à laquelle ils attribuent de grandes et rares qualités , sans marquer précisément la partie de cette plante qu'il faut employer, et négligent la dose et la manière dont on doit s'en servir, ce qui me paraît cependant d'une conséquence infinie, une même plante ayant souvent différentes vertus dans ses différentes parties, et la dose d’un remède contribuant beau- COUP à son action. J'ai tâché d'éviter aussi l’erreur de ceux qui outrent, avec une complaisance excessive , les avantages d’une plante dont ils font une pana- cée , et un remède universel. Ne contribuerai- je pas autant à l'utilité publique en marquant les mauvaises qualités des plantes, qu'en étalant pompeusement leurs vertus ? et ne ferai-je pas aussi-bien d'examiner scrupuleusement les cir- constances et les cas particuliers où leur usage peut être nuisible , comme de faire connaitre dans quelles occasions on peut s’en servir avec succès ? Un même remède ne convient pas tou- jours dans une même maladie : la complication d'accidens et ladiversité des symptômes obligent souvent unpraticien habile à changer la méthode ordinaire , et à s’accommoder à un €as parti- culier , dont il fait son objet principal. De là ce petit nombre de vrais spécifiques , de là les terribles inconvéniens dans lesquels tombent ceux qui donnent trop à l'expérience , et qui négligent la méthode , lesquels ayant vu réussir deux ou trois fois un remède , le prônent hau- tement, l’appliquent sans discrétion à toutes sortes de maladies , et en font , comme parle le vulgaire , une selle à tous chevaux. Pour prevenir ce malheur , et mettre les jeunes médecins en état d'éviter ces écueils dan- ereux , après avoir marqué dans cet Abrégé Ë noms et les parties de la plante qu’on emploie ordinairement , la dose et la manière de s’en servir , je ne leur attribue que les vertus les plus universellement approuvées par les auteurs dignes de foi, et celles qu'une longue suite d’ex- périences a confirmées : j'y ai joint aussi quel- ues-unes des observations que j'ai recueillies ans l’exercice de la pratique ; observations nécessaires eur faire une juste application des plantes. Enfin, pour rendre cet Abrégé plus complet , j'ai fait une courte énumération des rincipales préparations de la pharmacie , dans À composition desquelles la plante est em- ployée , afin de rappeler dans la mémoire la vertu du remède composé , et l'effet du remède simple. Pour ce qui est de la manière de se servir des plantes et de leur dose , je dois faire ici re= marquer en général qu’on les emploie fraiches ou sèches , en décoction ou en iufusion, PRÉLIMINAIRE. 29 30 D'T5 60 DRE ou en substance , entières Gu en poudres. Fa plupart des racines fraîches et menues s’ordon- nent , aussi-bien que les feuilles , par poignées , après les avoir nettoyées de la terre et des feuilles mortes ou pourries. Les racines plus grosses se prescrivent ordinairement au poids d'une once sur chaque livre d’eau. On emploie les fleurs par pincées, et les semences au nom- bre , quaud elles sont grosses , et au poids ; lors- qu’elles sont menues. 1] est bon d'observer, lors- qu'on prescrit des apozèmes , tisanes , infusions ou décoctions , que les racines sèches , les bois et les écorces doivent bouillir , étant compactes et durs , et jamais les feuilles ; qui, comme les fleurs , ne doivent se jeter dans la liqueur que lorsqu'on la retire du feu , aussi-bien que la ré- elisse (Glycirrhiza glabra) , et les autres dro- gues gluantes. Ces préparations ne doivent point être trop chargées d’ingrédiens ;’ car au heu d’une liqueur coulante et légère , qui soit capa- ble de se distribuer facifement dans le sang, on fatiguerait l'estomac des malades par une es- pèce de mucilage épais qui les gonflerait , et qui leur serait plus préjudiciable qu’utile. Examinons présentement l’ordre que j'ai ob- servé dans le dénombrement des plantesusuelles, et la division de leur histoire , dont Je présente le plan etl’Abrégé. La plupart des traités de plantes dont on sé sert en médecine , sont distribués par ordre alphabétique , on suivant leurs genres. J'ai cru que Je ne devais pas suivre ces modèles , parce que les plantes dont les vertus sont différentes ou opposées , s’y trouvent confondues ; et lors- PRÉLIMINAIRE. 3E qu'on veut choisir entre les simples qui ont une même propriété, ceux qui conviennent le mieux à son sujet, ou qu’on peut avoir plus facilement, il faut fatiguer sa mémoire, et parcourir tout un catalogue. L'ordre que j’établis ici me parait plus commode : les Plantes qui font le même effet , y étant rangées dans une même classe , sonttoutes appercues d’unseulcoup-d'œil. N’est- il pas alors plus aisé de les retenir et de s’en faire une mémoire locale ? D'ailleurs , une mé- thode qui s’accorde avec la division des remèdes et de toute la matière médicinale établie depuis long-tems, n'est-elle pas plus convenable à la pratique de la médecine, que celle qui est fondée sur les genres des plantes , et qui regarde la théorie de la botanique ? On trouvera au com- mencement de l'ouvrage, la division des classes, et l’ordre que j’ai observé dans l'arrangement des plantes. Quelque facile et commode que soit cet or- dre , ils’ y rencontre toutefois une diHiculté par rapport aux différentes propriétés d’une même plante : pour remédier à cet inconvénient , j'ai fait à la fin de chaque classe le dénombrement des plantes qui ont la vertu particulière à cette classe, et qui sont rapportées dans quelque autre par rapport à leursusages les plus ordinaires ; par exemple , la Guimauve, ( althæa officinalis ), est une des herbes qu'on emploie le plus com- munémeut dans les décoctions et dans les Fo- mentations émollientes, et par conséquent J'ai cru la devoir placer dans la classe des plantes émollientes : cependant sa racine , ses fleurs et ses graines sont très-utiles dans les maladies de 32 DISCOURS la poitrine : elles ne conviennent pas moins dans celles de la vessie , et dans la suppression d’urine : c’est pour cela que j'en ai fait mention à la fin des classes qui parlent des plantes béchi- ques et des apéritives. Après avoir donné une idée générale des plantes usuelles et de mes démonstrations par- ticulières , voyons quelle en peut être l'utilité, et si par leur moyen je pourrais exécuter le dessein que j'ai de recueillir tant d’excellens remèdes simples tirés des plantes qui sont entre les mains de tout le monde ; tâchons ensuite de relever le mérite des plantes de notre climat, dont on néglige injustement l'usage , pour re- courir avec tant d’empressement aux drogues étrangères ; et finissons ce discours par quel- ques réflexions sur la méthode la plus certaine, pour se convaincre des vertus qui sont déjà con- nues, et par l'examen de ce qui peut con- duire à quelques nouvelles découvertes sur cette matière. La botanique-pratique n’est pas seulement une des sciences les plus anciennes et les plus nécessaires ; elle est aussi une des plus univer- selles , et la science , pour ainsi dire , de tous les états. Les savans , comme les igno- rans , les riches aussi-bien que les pauvres, les citoyens et les gens de campagne , tous les hommes enfin se sentent naturellement portés à la botanique-pratique , c’est-à-dire , à remar- quer avec soin, par écrit ou par mémoire, uue infinité de remèdes simples fournis parles plan- tes 4 entre lesquels se rencontrent souyent d’ex- çellentes compositions. L’attachement a la me : e PRÉLIMINAIRE. 33 le desir de la passer avec une santé parfaite , et l'attention qu’on a pour éviter les maux , sont les motifs justes et naturels qui nous portent à rechercher avec empressement ce qui peut con- tribuer à notre propre conservation. [Je là cette multitude prodigieuse de recettes dont nos livres sont remplis : de là ces prétendues médecines abrégées , ou recueils de secrets imprimés par des personnes de l'un et de l’autre sexe : de là tant de remèdes qui ne sont connus que par des manuscrits, qui, passant de famille en famille , comme des héritages précieux , tombentsouvent dans l’oubli par la négligence ou l’avarice des particuliers qui les possèdent. N’oublions'pas les remèdes que les paysans et les sauvages em- ploient avec autant de succès dans leurs mala- dies , et qu’ils trouvent avec facilité et à peu de frais , dans les bois et däns les campagnes. Il est evident qu’un recueil général de tant de remèdes éprouvés , fait par des personnes intel- ligentes et exactes , serait un ouvrage très-utiles Ne pourrais-je pas dans la suite y parvenir ? et les démonstrations publiques que j'entreprends ; ne m'en fourniront-elles pas les moyens, par les relations et les correspondances que j'entre- prendrai avec ceux qui ÿ auront assisté, les- quels ayant appris à distinguer entre les plantes communes dans nos campagnes celles qu'un long usage a le ntieux autorisées’, seront plus capablés de faire de nouvelles découvertes sur cette matière , en s’assurant des bons effets des plantes par leur propre expérience ? N'ai-Je pas lieu d'espérer qu'ils me voudront bien com- (® 34 DISCOURS muniquer leurs observations , que je vérifierai par moi-même ou par mes confrères ? 11 serait à propos que ceux qui ordonnent les plantes , et ceux qui je préparent , les connus- sent assez bien pour prévenir les terribles. incon- véniens qui arrivent tous les jours par les mé- prises des herboristes grossiers et ignorans, auxquels les médecins et les apothicaires se confient également : ces herboristes sont ordi- nairement si intéressés et si peu fidèles, qu'ils substituent souvent aux plantes qu’on leur de- mande , et qu’ils n’ont point ou ne connaissent pas les autres qu'ils croient connaître , sans s’'embarrasser si leurs qualités sont les mêmes, ou si elles sont opposées. Etant allé, il y a quel- ue tems, chez un malade menacé d’une in- Fabta dans le bas-ventre , auquel j'avais ordonné une décoction émolliente et adoucis- sante, j'y trouvai un paquet d'herbes fournies per la servante de l'herboriste , entre lesquelles Je reconnus quelques bottes de Renoncules et d'autres plantes plus capables d’exciter des irri- tations dans les intestins , et des tensions dou- loureuses dansleurs fibres, que de les amollir et de prévenir leur inflammation. Je suis persuadé que ces méprises cruelles arrivent souvent , et qu’on songe moins à y remédier qu’'&s’en pren- dre aux médecins , qu’on rend toujours respon- sables des évènemens. Je sais, par une expérience journalière, que la plupart des herboristes ne connaissent qu’un petit nombre de plantes que les gens de la:cam- pagne leur apportent dans la saison favorable ; Hs ne les distinguent que par des noms corrom- PRÉLIMINAIRE. 35 pus ; et confondant les espèces , ils font le plus souvent des gui-pro-quo aussi pernicieux aux malades , qu'ils sont préjudiciables à la répu- tation des médecins et des apothicaires ; abus d’une grande conséquence , auquel je prétends remédier pour l’honneur des médecins et pour l'intérêt des malades , par les cours des plantes usuelles, où j’admettrai volontiers et gratuite- ment les herboristes , qui devraient , ce me sem- ble, dans une ville aussi bien policée que Paris, donner des preuves de leur capacité avant qu’il leur fût permis d’y débiter les plantes. La plu- part des malades croïent être plus sûrs des re- mèdes qu’ils font chez eux, que de ceux qui sont préparéschez les apothicaires, en quoi ils s’abu- sent souvent , parce qu'ils se fient à un domes- tique qui leur apporte ce qu’un droguiste ou un herboriste ignorant lui donne. Les médecins ne font pas ordinairement assez d’attention à plu- sieurs. accidens qui leur arrivent dans le cours des maladies auxquelles ils ne pourraient obvier qu'en examinant soigneusement la matière des remèdes qu'ils prescrivent , et s’ils sont exécutés avec fidélité. - Outre Futilité de mes démonstrations par rapport à linstruction des herboristes , et aux malades de cette ville qui en seront mieux servis, ceux des provinces en recevront aussi dans la suite de grands avantages , en ce que les apo- thicaires et les chirurgiens qui vont ordinaire- ment à la campagne chercher les plantes qui leur sont nécessaires ; ayant appris à les bien distinguer , seront plus capables d’en faire un Bon choix. N’est-il-pas dé leur Ce et 2 36 DISCOURS de leur intérêt de s’instruire dans une science qui doit être le premier objet de leur art, puisqu'elle leur fournit les moyens de par- venir à leur fin principale , qui est la guérison de leurs malades ? _ À l'égard des jeunes médecins, en faveur desquels je me suis particulièrement déterminé à faire ces démonstrations, ma vue principale aété de leur apprendre ce qu'il y ade plussimple dans la matière médicinale , de plus utile et de mieux autorisé par une longue suite d’expériences. Qu'ils fassent attention qu’il y à souvent autant d'ignorance que de témérité d’entreprendre la guérison des malades avec quatre ou cinq re- imèdes généraux qu’on prétend employer dans toutes sortes de rencontres, en réduisant la mé- decine à la saignée , lémétique , le quinquina, (Cinchona officinalis),l opium, (papaver sum- niferum) et le mercure. Cette simplicité de re- mèdes est aussi contraire à la bonne pratique, que l'excès dans lequel tombent ceux qui char- gent trop leurs ordonnances , et qui , au lieu, par exemple , d’une tisane légère qui soulage- rait les malades sans les fatiguer, prescrivent des apozèmes remplis d’nne douzaine de dro- gues , dont les qualités différentes leur parais- sent satisfaire à plusieurs indications que l’ima- gination leur présente tout à la fois. Deux ou irois plautes bien appliquées font souvent. un effet plus sûr et moins de violence à la nature; qu'un amas de drogues qui fermentent dans l'estomac, et qu'un malade a plus de peine à soutenir que la maladie qui l’afHlige. Voyons présentement l'avantage qu’il y auraif PRÉLIMINAIRE. D à se servir des plantes qui croissent sous nos pas, et qui respirent, pour ainsi parler, le même air qui nous environne. La plupart des hommes, peu touchés des recherches purement physiques, se plaignent toujours ( quelquefois avec raison } qu’on néglige l’utile pour s'arrêter au curieux ; et des personnes très-sensées m'ont souvent té- moigné qu'elles étaient surprises qu’on foulât aux pieds et avec tant de négligence et de mépris , les plantes salutaires que la natura prodigue dans nos bois et dans nos campagnes, pendant qu’on recherche à grands fraïs des plantes et des drogues étrangères. En effet, ne peut-on pas présumer avec vraisemblance que l’auteur de la nature a fait naître dans chaque pays des herbes et des fruits proportionnés aux esoins et au nombre des créatures qui les ha- bitent ? La providence du créateur ne se fait- elle pas admirer , lorsqu'on fait attention à la multitude des plantes différentes qui naissent aux environs de cette grande ville ? On recon- naît par l’histoire que W Tourrefort en a laissée, et qu’un de ses plus habiles disciples (1) doit augmenter au premier jour par ses découvertes, que le nombre des plantes qui se trouvent à ix ou douze lieues autour de Paris, surpasse considérablement celui des plantes qu’on dé- couvre dans les provinces d’une plus grande étendue. D'ailleurs , n’est-il pas raisonnable de croire : Q M. art sous-démonstrateur des plantes de jar n roya P C > 38 D.1:5,C -O.U; RS que les plantes de notre climat sont plus con- venables à nos tempéramens que celles qui naissent , pour ainsi dire , sous un autre soleil ; et qu’une contrée aussi tempérée que la nôtre, fournit à ses habitans des fruits plus doux et plus conformes à leur constitution , que les sables del’ Afrique , les montagnes et les plaines des Indes , du Brésil et du Pérou ? Je ne prétends pas par ces réflexions désap- prouver les spécifiques et les remèdes précieux qu'on apporte de ces terres éloignées : le Quin- quina( Cinchona officinalis ) et l'Ipécacuanha (Viola Ipecacuanha ) sont trop bien autorisés par leurs bons effets, et le public est avec jus- tice prévenu en leur faveur. Aussi mon dessein n’est pas d'affaiblir le mé- rite des remèdes qui nous vienñent des Indes et de l'Orient ; mais Je veux relevercelui des nôtres, et J'espère démontrer quelque jour, par des faits. bien avérés, que nous avons en Europe des re- mèdes aussi sûrs dans leurs effets, que plusieurs drogues étrangères , dont la rareté et le prix sont souvent ce qui les fait rechercher. Les empiri- ques et les charlatans n’ont da plupart d’autres secrets que l'adresse de vendre bien cher ce qui ne leur coûte rien ou très-peu , et de faire passer pour spécifiques étrangers et précieux , des re- mèdes très-communs que nous employons sans mystère. Je m’étendrais davantage sur cette malière, si je voulais faire ici le parallèle de nos plantes d'Europe et de celles des autres parties de l'uni- vers ; il ne me serait pas difficile de faire voir PRÉLIMINAIRE. 39 que dans la santé, nous pouvons trouver chez nous des herbeset des fruits qni nous conviennent aussi-bien que le Thé ( T'hea bohea) , le Café ( Coffea arabica } , le Poivre (Piper nigrum), le Gingembre ( Æmomum zingiber), etc.; que dans la ma'adie , les plantes qui naissent dans nos montagnes , contribuent autant à la vertu de nos plus célebres compositions, que celles de l'Orient , et que les herbes fines et aromatiques sont plus proportionnées à nos tempéramens , que les aromates de l'Asie et de l'Amérique : en un mot, on pourrait démontrer que la France renferme dans son sein ce qu’il y a de plus né- cessaire et de plus utile à la santé de ses habitans. Examinons présentement comment on pour- rait apprendre les vertus des plantes qui sont éprouvées , et par quels essais ou quels moyens on en découvrirait de nouvelles. La tradition , fondée sur des expériences réi- térées , est , à mon sens , une voie beaucoup plus sûre pour nous convaincre des propriétés d’une plante , que son analyse chimique et la décom- position de ses principes. Nous devons , à la vé- rité , d’excellens remèdes à la chimie; elle a tiré des animaux et des minéraux des préparations si utiles, qu’il y aurait de l'injustice à ne lui pas attribuer la gloire d’un grand nombre de décou- vertes. Elle n’a pas été si loin dans la recherche des facultés des végétaux ; les analyses simples ou composées , précédées de la fermentation ou de la seule digestion , aidées par le mélange des dissolvans ou sans aucune addition , exécutées par une chaleur douce et lente, ou par le feu, sans aucun intermède ; toutes ces sortes de dé- C 4 40 D, 1,50 0,1 RE compositions doivent être regardées comme des moyens plus propres à expliquer les effets des plantes qui sont déjà connus par l'expérience , qu'à découvrir ceux que nous ne connaissons point. Près de deux mille analyses de plantes différentes , faites par les chimistes de l'académie royale des sciences , ne nous ont appris autre chose, sinon qu'on tire de tous les végétaux une certaine quantité de liqueurs acides ; plus ou moins d'huile essentielle ou fétide ; de sel fixe , volatil ou concret; de phlegme insipide et de terre ; et souvent presque les mêmes principes et en même quantité , des plantes dont les vertus sont très-différentes : ainsi ce travail, très-long et très-pénible , a été une tentative inutile pour la découverte des effets des plantes , et n’a servi qu’à nous détromper des préjugés qu'un pourrait avoir sur les avantages de ces analyses. Cependant , pour ne pas perdre le fruit des veilles de tant d’habiles physiciens, l’histoire d’une plante sera plus compleite en y joignant son analyse , comme ont fait MM. Lémery père et fils, dans le traité des drogues simples et celui des alimens, et M. Tournefort, dans l’histoire des plantes des environs de Paris. Ce dernier a même été plus loin ,car ilne s’est pas contenté de nous dire qu'il y a plus ou moins d'huile, de sel, de phlegme ou de terre, dans une plante , ce qui est assez vague en général , et qui par conséquent ne conduit à rien de positif ; mais il a eu égard aux sels qui résultent du mé- lange de ces principes , et qui produisent des sels analogues à ceux dont les propriétés nous sont connues. Il a comparé le sel de certaines plantes PRÉLIMINAIRE. 41 à l’alun , au nitre, au sel ammoniac , au sel ma- rin , au tartre vitriolé , au sel de corail , etc. IL nous apprend par des expériences familières et des-essais faciles à vérifier , que ces sels sont en- veloppés dans une certaine quantité de soufre ou de terre , et que le toutest dissous dans une por- tion plus ou moins considérable de phlegme. Quoiqu'il n’emploie ce système que pour expli- quer les propriétés des plantes d’une mauière plus intelligible, et qu’il ne donne ce qu'il avance que pour des conjectures physiques , il faut ce- pendant convenir qu'il nous ouvre un chemin qui peut conduire plus loin que la seule analyse; et que les essais que cet auteur rapporte dans sa préface, pour découvrir la naiure du sel paturel de la terre et des autres sels fossiles , peuvent être de quelque utilité dans la recherche des vertus des plantes. Par exemple, M. Tour- nefort reconnaît , par l'analyse des plantes as- tringentes et styptiques, que l'acide et la terre dominent en elles ; qu’outre cela , quelques-unes donnent un esprit urineux. Sur ce fondement il se croit en droit d’avancer que leur sel est ana- logue à l’alun , et que dans leur tissure il y a aussi quelque peu de sel ammoniac. Suivant cette opi- nion , il semble qu'on pourrait dire que toutes les plantes astringentes donnent des indices de sel acide mêlé avec une portion considérable de terre , ce qui forme un sel alumineux : on y devrait trouver aussi un peu de sel ammoniac , comme il se rencontre dans la Quintefeuille ( Potentilla reptans ), la Millefeuille ( Æchil- lea mille folium ) , Y Argentine ( Potentilla anserina ) , et quelques autres ; mais cela n’est 42 DE: SC" où U ‘AE pas toujours vrai , car la Sanicle (Sanicula Eu- ropæa ) et la Bourseite ( T'hlaspi bursa pas- toris ), qui sont astringentes , ne donnent dans Vanalyse aucuns indices de sel alumineux : ce qu'on tire de la Boursette est presque tout alka- lin, et il y a peu de plantes qui donnent plus de sel volatil concret , plus de sel fixe lixiviel et plus de terre , suivant les analyses de l’acadé- mie. L'auteur , après avoit dit que sa saveur est d’un goût d'herbe salé et comme détersif , et que le suc de ses feuilles rougit un peu le papier bleu; ces sssais , joints à l'analyse ci-dessus , le déter- minent à conjecturer que dans cette plante le. sel ammoniac est dissous dans une portion consi- dérable de phlegme, modéré par beaucoup de terre et un peu de soufre. La Sanicle donne par Fanalyse , après plusieurs liqueurs acides , un esprit urineux et du sel volatil concret , beau- coup d'huile et beaucoup de terre; d’où M. Tour- nefort conclut qu’elle contient du sel ammoniac, du soufre et des parties terrestres : il ne recon- naît dans ces deux plantes aucune marque de sel alumineux ; cependant l’expérience journa- lière nous apprend qu'elles sont très-utiles dans les pertes de sang et les hémorragies, dans la dyssenterie , etc. I] ne s'ensuit donc pasdes prin- cipes établis par cet auteur, que le sel alumi- neux domine dans toutes les plantes astringentes; mais seulement que les plantes dans lesquelles le sel alumineux est en plus grande abondance que les autres principes, peuvent être réputées capa- bles de resserrer , plutôt que d’avoir d’autre pro- priété. Ajoutons que la plupart des sels contenus dans les plantes s’y forment , aussi-bien que les PRÉLIMINAIRE. 43 autres principes, ou par les fermens naturels qui s'y trouvent , ou par les différens organes qui les filtrent ; vérité confirmée par les analyses faites par M. Homberg , sur les mêmes plantes semées dans deux caissesdifférentes, remplies de terre dessalée par une forte lessive , et arrosées ensuite , l’une avec l’eau commune, et l’autre avec une dissolution de nitre dans l’eau simple : ces plantes rendirent cependant à peu près ies mêmes principes. L'abbé Rousseau , chimiste moderne , a fait beaucoup valoir les analyses fermentées par l'addition du miel ; et le livre des secrets que son frère a donné au public après sa mort , nous apprend quelques préparations assez utiles, sur- tout celle de l’opium : je me suis servi de sa méthode , en travaillant sur les plantes amères, pour essayer si l’on pourrait corriger leur amer- tume sans altérer leur qualité. L'histoire de l'académie (r) fait mention de l'Eupatoire d’A- vicenne ( Eupatorium canabinum ), dont j'ai donné une analyse fermentée avec le miel. J’en ai fait d’autres sur des plantes amères odorantes, ou sans odeur, comme la Gentiane (Gentianaæ lutea), la petite Centaurée (Gentiana centau- rium ) , VAbsinthe ( Ærtemisia àbsinthium ), la Tanaisie ( Tanacetum vulgare) , le Marrube blanc (Morrubium vulgare) et quelques autres: j'ai distillé ces plantes au feu de sable , après les avoir laissées en digestion dans l’hydromel simple , jusqu'à ce qu’elles commencassent à (1) Année 1705. 44 DISCOURS. fermenter sensiblement ; j'en ai tiré d’abord une liqueur spiritueuse d’une odeur plus douce que la plante ne l'avait auparavant ; la liqueuren était devenue vineuse et moins amère ; à cette liqueur spiritueuse a succédé un phlegme insi- pide et sans odeur , que j'ai rejeté comme inu- tile : le reste de la matière , filtré et évaporé, m'a donné un extrait qui contenait le sel fixe et quelque portion de soufre grossier, enve- loppé dans la partie terreuse de la plante : ayant versé sur cet extrait la liqueur spiritueuse des premières distillations , elle s’est chargée en peu de tems d’une teinture assez forte : cette teinture essentielle renfermait par ce procédé les principes les plus agissans de la plante, et deux ou trois onces d’une telle prépara- tion contenaient la vertu de plusieurs livres d'une decoction amère et dégoûtante. Mais comme la fermentation désunit les parties et forme de nouveaux composés , et que d’ailleurs l'acide du miel peut altérer la qualité des mixtes, je n’ai pas reconnu que ces espèces de quintes- sences eussent la même vertu que la plante don- née en décoction ou en substance. Il vaut sou- vent mieux employerles plantes amères, comme la nature nous les présente , d'autant que ce qui nous rebute le plus, est peut-être ce qui constitue leur qualité la plus efficace, puisqu'en essayant ar cette méthode de dépouiller , par exemple, ÉEupatoire de son amertume , on affaiblit en même tems sa vertu. Toute l'utilité de ces sortes d'analyses fermen- fées avec le miel , m'a paru consister en ce qu’elles nous procurent les principes salins et PRÉLIMINAIRE. 45 sulfureux des végétaux dégagés de la partié ter« reuse qui les enveloppe ordinairement ; ces it de actifs réunis ensemble , et corrigés un par l’autre dans la fermentation , étant dis- sous dans une quantité suffisante de phlegme , peuvent se distribuer plus promptement dans les vaisseaux sanguins , sans subir les digestions et les altérations qui se font dans les premières voies ; ainsi les plantes aromatiques , et celles dont l'odeur est forte et pénétrante , lesquelles abondent en sel volatil aromatique huiïleux, peuvent devenir par cette préparation plus pro pres à être portées jusques dans le sang, sans exciter par leur amertume et leur âcreté des secousses trop vives dans les fibres nerveuses de la gorge et de l'estomac , sur lesquelles les re- mèdes font leur première impression ; ces irri- tations violentes n’étant utiles et nécessaires que dans les maladies extrêmes, dans lesquelles on a besoin d'un secours prompt et eflicace, + Tout bien examiné , on peut avancer qu'en- tre les médicamens tirés des plantes , les plus simples et les plus naturels doivent être préférés aux plus recherchés et aux plus composés, à moins que l'excellence de ceux-ci n'ait été con- firmée par un très-grand nombre d'expériences, La nature n’a-t-elle pas réglé plus sagement que nous , la dose des principes dans chaque mixte? Là terre et l'eau, que les chimistes rejettent sou- vent comme inutiles , sont quelquefois plus ca- pables de produire les bons effets que nous re= marquons dans les plantes ; en modérant l’acti- vité des soufres trop volatils , et en adoucissant l'âcreté des sels, que ces mélanges raflinés de 46 DIS C OU R:S quintessences , d’esprits , d’huiles éthérées ; d’élixirs et d'extraits, qui deviennent des poisons dans la main des ignorans qui ne savent pas les employer avec mesure et avec méthode, . On peut raisonnablement avancer que les saveurs et les odeurs sont capables de nous con- duire plus loin'que l'analyse, dans la découverte desfacultés des plantes. Les amères,par exemple, seront plutôt soupconnées propres à rétablir les fonctions de l’estomac et à faire mourir les vers, que les insipides ; on pourrait employer plus bardiment dans les vapeurs hystériques et les affections soporeuses, une plante dont l’odeur est pénétrante et aromatique , et la saveur âcre , qu’une autre qui n'aurait nulle odeur et nulle saveur sensible. Mais qui nous assurera que ces herbes amères et insipides, odorantes on sans odeur , âcres ou douces , n’ont aucune qualité contraire aux maladies auquelles nous les croyons propres , si ce n’est l'expérience, la- quelle n’est autre chose qu’un acte réitéré plu- sieurs fois et presque toujours uniforme ? cette expérience doit souvent son origine au hasard , à l'exemple des animaux guidés par le seul ins- tinct, à la couleur, à la figure extérieure, et à plusieurs autres: circonstances , aussi-bien qu'aux saveurs, aux odeurs et aux autres qualités sensibles. É Après tout , les propriétés des plantes , quoi-! que bien établies par l'expérience, sont toujours relatives à la disposition de nos humeurs et à la constitution de nos viscères ; l’altération des parties solides , ou la dépravation des liqueurs qui les arrosent , mettent souvent les malades PRÉLIMINAIRE, 47 hors d'état d’être guéris par les plus assurés spécifiques : la diversité des tempéramens, la nature de la maladie, l’âge, la saison, la diffé. rente température del'air, la qualité des alimens dont les malades ont été nourris, leur régime de vie, leurs mœurs , et plusieurs autres circons- tances, demandent une attention particulière ; et'pour être sûr de l’heureuse application d’un remède , quoiqu'il soit très simple et reconnu pour spécifique , il est nécessaire que la per- soune qui l’ordonne soit aussi prudente qu'exer- cée dans la profession de la médecine. Tout le monde sent cette vérité : cependant avec quelle facilité , pour ne pas dire avec quelle impru- dence , ne confie-t-on pas sa santé et n'aban- donne-t-on pas sa vie entre les mains des igno= rans, dont toute la capacite n’est fondée que sur beaucoup d’effronterie autorisée par quelque cure faite au hasard , ou sur des relations sus- pectes et mendiées ? Le meilleur moyen de détromper le public prévenu en faveur des char- latans dont il est la dupe, serait , à mon avis , de se perfectionner dans la malière médicinale, et d’avoir à la main , outre les remèdes genéraux qui sont les armes ordinaires de la médecine, plusieurs autres remèdes-tirés du sein de la na- ture, qu’on sut placer à propos pour se conci- lier la confiance des malades, en les soulageant dans leurs maux lorsqu'il n’est pas possible de les guérir absolument. Les plantes fournissent abondamment ces secours , dont un médecin ne peut se passer , s’il veut remplir dignement les devoirs de son ministère. Finissons ce discours , en faisant remarquer 48 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. que cet ouvrage ne sera pas seulement nécessaire à l'étude de la médecine et à l’histoire naturelle ; ceux aussi qui, plus attentifs à leur santé que les autres , et fondés sur quelque légère expé- rience, se croient en élat de sé sufhire à eux- mêmes dans leurs infirmités , en deviendront plus capables en connaissant les plantes dont ils apprendront ici les usages ; mais qu’ils se sou- viennent aussi de ne pas tant présumer de leurs lumières , et d'appeler dans leurs maladies un médecin aussi sage qu'éclairé, qui les guide dans Ja juste application des remèdes, dans laquelle consiste principalement l’art de guérir. | A l'égard des savans et des bons praticiens , je les prie de regarder cet Abrégé commel’ébauche et l'essai d’un plus grand ouvrage, que je ne dois entreprendre qu'après avoir été éclairé de leurs lumieres , et plus instruit par leur fréquen- tation et leurs expériences : j'espère que l'utilité publique les engagera de m'accorder leurs avis et leurs réflexions pour une exécution plus par- faite de mon projet. Quoiqu'il arrive, jenresti- merài toujours heureux , si les jeunes nrédecins irouvert dans mes démonstrations plus de faci- lité à connaïire les plantes, et siles malades rencontrent par leurs secours ; un plus grand nombre de remèdes aussi sûrs dans leurs opéra- tions qu'ils sont commodes , et à peu de frais. EE ee PS LP AI TP AS TD CPS CT TS CP APN CP CT TP TN DOS PT, L'ORASE LO.N NOMS ABRÊGÉS DES AUTEURS CITÉS DANS CE LIVRE. ANS. à À COR simplici d’el l’excelente M. Luigi Anguillara. In Venelia, 1561. in-8. | Alp. faiRie, Dialogus de Balsamo. enelis , 1594. in-4. Alp. Ægypt. Alpinus de Plantis Ægy Pi Liber. Fenetiüs, 1692. in-4. _ Alp. Exot. Alpinus de Plantis Exoticis, Libri duo. Pe- neliis, 1527. In-4. Barr. Icones Plantarum per Galliam, Hispaniam. et Tta- liam observatarum , ad vivum OT à R. P.Jacobo Barreliero , Opus posthumum, editum curâ et studia Ant. de Jussieu , Doctoris-Medici Parisiensis. Parisüs, 1714. in-folio. Bellon. Bellonius de Arboribus coniferis, etc. Parisiüis , 1533. in-4. | Brunf. Othonis Brunfelsü, Plantarum Historia. Argenti- nœæ, 1538. in-folio. C. B. Caspari Bauhini Pinax Theatri Botanici. Basileæ , 1671. in-4. Cæsalp. Cæsalpiaus de Plantis Librni XVI. Florentiæ, 1583. in-4. Tome I. D 50 Cam. Epit. Camerarius in Fpitome Mathioli. Francofurli, ad Moænum, 1588. in-4. Clus. Hist. Carol Clusi Atrebatis, rariorum Plantarum Historia. Antuerpiæ , 1601. im-folio. Clus. Exot. Fjusdem Liber de Plantis Exoticis. Col. Fabii Columnæ , minus cognitarum stirpium Ecphra- sis. Romæ j 1606. in-4. Com. Præœl. Caspari Commelini Præludia Bolanica. Zug- duni Bat. 1703. in-4. Corn. Jacobi Cornuti Plantarum Canadensium Historia. Parisiis, 1635. in-4. Dale. Samuelis Dale Pharmacologia, seu Manuductio ad Materiam Medicam. Londini, 1710. in-12. Dog. Remberti Dodonæi Stirpium Historiæ Pemplades sex. Arituerpiæ , 1616. in-folio. Ferr. Joan. Baptista Ferrarius Senensis S. TJ. de Florum culturâ Libri XIV. 4nstelodami, 1646. in-fol. ÆFuchs. Fuchsii Historia Plantarum. Basileæ , 1552. in- folio. Ger. Joan. Gerardi Historia Plantarum Angliæ. Londinii , 1597. in-[ol. Gesn. Conradi Gesneri Tigurini Historia Plantarum. Fe- netiis, I5AI. in-12. Hern. Francisci Hernandes Plantarum , Animalium, etc. Mexicanorum Historia , à Nardo Antonio Recho digesta. Rornœæ , 1651. in-fol. Hort. Mal. Hortus Indicus Malabaricus, per Henricum Reed aliosque, in-fol. ÆHort. Luga. Bat. Horti Academici Lugduno-Batavi Cata- logus, Auiore Paulo Hermanno. Lugduni-Bat. 1687. in-8. 5 Hoffin. Caspari Hoffmanni Libri duo de Medicamentis Officinalibus. AZorfi, 1615. in-4. I. B. tom. j. part. àj. tom. iÿ. part. ÿ. Joannes Bauhinus Plantarum Hisloriam edidit in 111 tomos diges'am, prima et tertia in duas partes dividuntur. Æbroduni, 1590. in-fol. Imger. Ferrautis Tmperati Neapolitani Historia Naturalie, Neapoli, 1599. in-fol. Inst. Institutiones Rei Herbariæ Jos. Pitton Tourne rf. Parisiis , 1700. 1n-4. Lob. Obser. Aav. Mathiæ de Lobel Plantaram Historia, cum Observationibus et Adversariis. Anfuerpiæ , 157€. in-folio. Zob. ic. Icones Stirpium Mathiæ de Lobel, Anrtuerriæ, 1691. in-4. Lugd. Dal. Historia Plantarum Dalechampi. Zugduni, 1586. in-fol. | Math. Petri Audreæ Mathioli Plantarum Historiæ Com- menfäria. Vénéfiis, in-fol. Marcgr. Georg Marcgravii de Liebstad rerum naturalum Brasiliæ Historia. 4mstel. 1648. in-fol. Mentz. Index nominum Plantarum multilinguis, operä. Christiani Mentzelü. Berolini, 1682. in-fol. Mor. Oxon. Plantarum Historia universalis Autore Roberto Morison. Oxon. 1680. in-fol. Mor. Umb. Ejusdem Plantarum Umbelliferarum distri- butio nova. Oxonii, 1672 , in-fol. Munt. Abrahami Muntingii Liber de verà Herbä Pr n- nicâ. Amstelod. 1681. in-4. Park. Parkinsonii Theatrum Botanicum. ZLondini, 1629. in-fol. D 2 52 Pis. Guillelmi Pisonis de Indiæ utriusque Re naturali et Medicä Libri XIV. Æmstel. 1656. in-fol. Plin. Can Plhinu secundi Historiæ mundi Libni XXX VIT, in—{ol. Pluk. Leonardi Plukenetii Phytographia. Londini, 1667, 1692 et 1696. in-fol. Rai Hist. Joannis Rau Historia Plantarum. Zondini, 1693. Ruel. Ruellius de naturà Stirpium Libri IIL ‘Parisis , 1534. in-fol. Schrod. Joannis Schroderi Pharmacopæa Medico-Chi- mica. Lugduni, 1649. in-4. Tab. ic. Tabernæ Montani Icones Planlarum seu Stir- _pium. Francofüurli ad Menum , 1690. in-4. Theoph. Theophrastus Eresius de Historià Plantarum , . Libri X, in-fol. Trag. Hieronimi Tragi Stirpium Libri IIT. 4rgentorati, 1652. in-4. G Zan. Istoria Botanica di Giacomo Zanoni. 72 Bologna ; . 3625. in-folio. IP AI A AP A AI DÉTÉE: CG AL ny MLPELTA EXT S "3 or , PA ROCES ETES AT ATP Po eo © DEVISION DU PLAN DÉ CET OUVRAÀG E. Ir. Classe. Plantes Purgatives et Émétiques. . , . . . . . Tome. I. 56: HA"... ..... .…. Béchiques “et” Expéctorägtes. :. =:0.7 ©. , Tom. PA PATIR. II. ........ Errhines, Sternutatoires et Salivantes. . . . Tom. o À + I | I = RE EE tee LMI re où © à de cpu. Tome “Ii 229 — Ve sn ponts ot Diubliqhes 242.227... Tom. -T, 276 = VI. ........ Diaphorétiques et Sudorifiques. . . . . . Tom. I 346. =) VIT... ... Cortales ep NICrIErES + ME Tom. L°979; 5 Je. Classe. Plantes Céphaliques et Aromatiques. . . . . . . Tom. I. 431. = DRE, rennes > ODA or Stars 2m é DOML: de 480. eo HE... , + Stomachiquesset Verniiuges. : =. 2%. -. > TomIE #; _ fe monoml V.. <<. -'. . FCO SR er... Tom IL 0. ee Macon. HénetAues ct” Spiéniques-. J-< .2.2 .7. "Pom AI. 82. e= TJ°. DIVISION N'ES er à MN ei Ce DA ete + al Om:- LI: 84. ALTÉRANTES. VAL Sc nue orbatiques. Er 2e ir "dlom. LE 109, | | Chap. I. Plantes Vulnéraires Astringentes. Tom. II. 137. r*- mnt Chap. IT. . . .. Vulnéraires Détersives. . Tom. II. 220. Plantes Vulnéraires. Chap. IT. . . . Vulnéraires Apéritives. . Tom. Il. 250. Tre saone] IL 0 +. Émollientes 29242 rte sets To fl 280. LE... 5 Rsolnbives, 2 ter ou mu so si lom dE 317. EN er, SEA ETES S of Assoupissanñtes. . . . . ..:. Tom. Il. 350. V. . ........ Rafraichissantes et Épaississantes. es en CA EE EL LL. 30 | Aù DB L'HISTOIR.E D ES PLANTES USUELLES. EAL'R ON U;C T'T'0.N. \ LS dessein que je me suis proposé dans cet ou vrage , est d'expliquer les propriétés les plus éprou- vées des plantes dont l'usage est familier dans la pharmacie. Pour le faire avec méthode , je suivrai dans la distribution de ces plantes , le même ordre que nos anciens ont établi dans la division des mé. dicamens ; et comme ils ont remarqué que ces mé- dicamens agissaient sur les corps en deux manières générales , ils les ont séparés en deux parties. Dans la première , ils ont renfermé les remèdes qui pro- eurent l’évacuation des humeurs par les voies sen- sibles ou insensibles , et les ont appelés évacuans; dans la seconde , ils ont compris les médicamens qui changent d’une manière imperceptible la tissure des humeurs , et ils les ont nommés ultérans : cette division formera les deux parties de cet abrégé. La prémière partie sera subdivisée par rapport aux routes différentes par lesquelles la nature se dé- livre des humeurs étrangères , lesquelles causent la D 3 56 PLANTES! PREMIÈRE PARTIE. Des PLANTES APPELÉES ÉVACUANTES, parce qu'elles vident les humeurs par les voies sen- sibles et ordinaires. PREMIÈRE CLASSE. PLANTES PURGATIVES. CO comprend sous ce titre les plantes qui pur- gent , soit par le vomissement , et alors on les ap- pelle émétiques ; soit par le ventre, et on les nomme purgatives ou cathartiques. Quoique les remèdes en général , et surtout les purgatifs, n’a- gissent que suivant la disposition des humeurs, la différence des tempéramens , de l’âge, du sexe , da climat , de la saison, du poids et de la variété de l’air , et de plusieurs autres circonstances , on peut cependant assurer que l’action des remèdes en gé- néral , et des purgatifs en particulier , dépend prin- cipalement des parties intégrantes du médicament dont onse sert :ainsi il est des purgatifs dont les prin- cipes doux , onctueux, mucilagineux , agissent en relàächant les fibres de l’estomac et des intestins; tels , par exemple , que l’huile d'amandes douces. Ce remède, en glissant le long des intestins , sert à détacher les matières accumulées et retenues par leurs rugosités ; ces matières une fois lubrefées, graissées, sont alors entrainées par leur propre poids , et suivent le trajet des intestins, qui par là deviennent plus libres dans leur action et leur mou- Tome I. Page 56- REP PES EVER CTP PT CAC AR 2 TES PURGATIVES ET ÉMÉTIQUES. CLASSES ET ORDRES GENRE DE LINNÉ. : DE LINNÉ. Syngénésie polygamie égale, Icosandrie monogynie. id. 7 Lu sommet. à sutures un peu saillantes. # 0, SJ eh uleux , renfermant l’ovaire, id, monogynie, aque loge à 2 semences. HA 14. id. id. Triandrie monogynie, Pentandrie monogynie. id. digynie. id. id. Syngénésie monogamie, ement; stigmates en forme de pétales. aque loge à 2 semences. crés , OUVerts. ostérieurement par un éperou. Cap- Décandrie monogynie. s distans , monospermes. Monœcie syngénésie. s. Fleur femelle . Calyce à 5 dents. mbreuses. Fleur femelle : Calyce à 3|Monœcie monadelphie, ence unique. ; tamines ; celles alternes plus courtes. ia, id, 3 Styles bifides. Capsule à 3 loges. .« 10—15 Etamines. Fleur femelle: ELA 2, }loges. Semence unique. ulaire ; semences solitaires, Polyandrie monogynie, Tome I Page 56: [ | Pages fre, - ahamnus eathart DIVISION. PLANTES ÉVACUANTES. CLASSE Is. PLANTES PURGATIVES ET ÉMÉTIQUES. CLASSES ET ORDRES NOMS CARAGTÈRE DU GENRE ES NTES . DÉS TRADUIT DU LATIN DE LINNEÉ. I É. DE CETTE I. CLASSE. DE LIiNnxé nn ———————— PLANTES D'EUROPE. Calyce ovale, à écailles imbriquées , un peu ovales , foliacées au sommet: Syngenésie polggami le. Galÿce infére, à cinq divisions. Giuq pétales. Noyau du drupe à sutures!un peu saillanter. Sn Re Id Téosandrie monogynie. id. id. Pentandrie monogynie. Icosandrie monogÿnie. id. Polygynie. Carthamus tinetorius. Pruuus domestiea damascena. em. Prunus Apinosa Calyce tubulé. Etamines recouvertes par des écailles. Corolle nulle. Baie. Calgce à 5 divisions , infére. 5 pétales, drupe contenant un noyau dont les pores sont crevassés. Calÿce charnu, en forme dé pot, À 5 divisiohs; gorge retrécie. 5 pétales. Semences nombreuses , vélues , fixées aux parois intérieures du Calyce. Amygdalus per Rosa gallica. Idem. id. id. Le Rte Corolle à 6 divisions; 3 pétales redressès , 3 abaïssés alternativement, Stigmates en forme dé pétales. |Triandrié monogynie. ris gérmanica. Jdem. - id. ide Iris forentina. Bryonia alba. Fleur mâle: Calyec à 5 dents; Corolle divisée en 5 parties, 3 filaments. Fleur femelle : Calyce|Monœcie syngénésie. à 5 denu; Corolle divisée en 5 parties, Style divisé en 3: Baïe un peu globüleuc, po- lysperme, Corolle campanulée, plisée. 2 Stigmates. Capsule à 2 loges. Chaque loge contenant deux semences. |Pentandrie mono Calyce à 5 divisions. Corolle divisée en cinq parties. Baïe à 3 sémences, Früctification à peine apparente sur un corps gélatineux. Calyée à 5 divimons. Corolle divisée en 5 parties. Baïe à 3 semences, Calÿce tubulé. Etamines recouvertes par des écailles. Corolle nulle. Baie. Calycs à 5 feuilles. 5 pétales. Capsule à 5 valves, à 10 loges. Semences solitaires. Gorolle à 4 ou 5 pétales, insérée sur le Calyce. Calyce d'une seule feuille, ventru. Capsule à 3 coques: Item. Idem. Convolvulus soldanells Sambucus nigra. Tremélla auricula. Sambucus ebulus. Rharmnus frangula. Linum catharticum. Euphorbia cyparissias. Eupliorbia Euplorbia s Agaricus laricius. Momordiea elateriums ynie. id. Trigynie, Gryptogamie algues Pentandrie trigyaie. i monogynie. mr als Dodécandrie trigynie. ñ id. id. id. Chapeau horisontal, lamelleux en-dessous. Gryptogamie champiguons, Fleur müle : Calyce ét Corolle à 5 divisions. 8 étamines. Fleur femelle: Calyce et Corolle à 5 divi-|Monteie/syngénési sions. Style trifide. Fruit s'ouvrant avec élasticité. Calÿeeh 7 feuilles, les 3 extérieures larges; Corolle irrégulière, renversée. Deux étamines stériles. |Diandrie monogynie. Capsule à x loges. Calyce 3 ou 4 divisions, inséré sur l'ovaire. Corolle nulle. Capsule coriace, couronnée. Gratiola oflicinalis. Assrum cüropæum Dodécandrie monogynie. Can de Lie Corolle en roue, réflchie, à tube très-court : gorge de la corolleélevées Baie skele- Pentandrie monogynie, Hellchorus niga Calyce nul. 5 pétales ou plus. Nctaires à à lèvres ; tubulés: Captüles polyspermes , un peu redréssées. |Polyandrie polygiaie. Helleborus viridi que, id. id. Helleborus fœtidus Veratrur nigrum, Fléur Leraphrodite : Calyce nul. Corolle à 6 pétales, 6 étaler, S PINNIIr, à chprüles poly Fleur mâle : Calyee nul. Corolle à 6 pétales, 6 étamines. Audiment de pistils. à Veratrum album. _ Idem. 7 £ id. id. Daphné laureola: Calyce nul. Corolle à 4 divisions tubulée , se Métrissant, ctrenférmant les étumines. Baiemonosperme.|Octandrie monogynie. Duphne mesereum. Idem. id. id. Daphne gnidium Idem. id. fa. Bonvalreitrs Corolle campanulée, plissée, 2 stigmates, Capsule à à loges. Chaque loge contenant semences. |Pentandrie monogynie. PLANTES ÉTRANGÈRES. Calyce à 5 feuilles, 5 pétales, 3 anthères supérieures stériles ; 3 autres anthères inférieures terminéesen| Décandrié monogynie. bec. Fruit légumineux, £ Csiyee à 4 divisions. 3 pétales , nectaire à 3 soies courtes, placé sons les filets des étamines. Légume|Triandrie monogynie. ulpeux, Calyce 4,5 feuilles, 5 pétales. 3 anthères supérieures stériles ; 8 autresanthères inférieures terminées en|Décandrié monogynie. bec. Fruit lérumineux. Calyce à 5 divisions. Légume vésiculeux , s'ouvrant longitudinalement. Fleur bérmaphrodite : Calyce nul ou à 4 divisions. Corolle nulle ou à 4 pétales. 3 étamines. x pistil: Semence unique, lancéolée. Fleur femelle: Semence unique, lancéolée. Fleur mâle: Culyce à 4 feuilles. Corolle nulle. Etamines nombreuses. Anthires miés Fleur|Monœcie monadelphie. femelle: Calyce en cône à 2 écailles billores, Corolle nullé. r Pistil. Noix avec une aile membraneuse. Gorolle droîte, à orge ouverte. Nectaires au fond du tube. Filets insérés aux le réceptacle. Calyce nul. Corolle à 6 divisions, persistente, Semence unique à 3 angles: Idem. Calyce à 3 feuilles. 3 Pétales connivents. Semence unique à 3 angles. Fleur mâle: Calyce à 6 divisions , campanulé. Corolle nulle. Fleur femelle: Calyce à 6 divisions. Corollenulle, 3 Styles bifides. Capsule à 3 loges. Semences solitaire Cassia fistula, Lamarindus indica, Cassia senna, Diadelphie décandrie. Polygamie diwcié. Colutea arborescens, Fraxinus oruts. Pinus larix, Héxandrie monogynie. Ennéandrie trigynie. id, id, Héxandrie trigyniés Monœcie tétrandrie. Aloë perfoliata vera. Rheum Rhabarborum. (undulatum ) Rheum Rhaponticuæ. Aumex alpinus: Phyllanthus emblica, volante mo Te Corollefampanulée, plissée. x Sti Capsule à à loges. Chaque loge à à semences, Pentandrie monogyni diaeurme | Carclleontournie_ Nectairsey ue, À 5 dents. E RL Coral tufundibuliforme , mu pères Clos nrareNITS lo ET RTE d. monogyni Conronlnfali pes Gérolle campanulée, plissée. à Stigmaies. Capsule à x loges. Chaque logeë = semences id. id. Couvolvulus mechoacana. Idem. id. id. ris tuberosa, Triandrie monogyni Convolyulus turpethum: Lserpilium laufoliumne Tlupsia fœtidas Viola ipecaçuanha. Quassia simarouba. Cueumis coloeynthis Ricinus communis. Fratropha curcas, id. id. à 5 pétales, ouveric..9 Styles bifides. Capsule à 3 loges. Fleur mâle : Calyce cylindrique, à 5 dents. Corolle à 5 pétales 39—15 Etamines. Fleur femelle : id. ra. Calyce polyphylle. Corolle nulle. 3 Styles bifides. Capsule à Sloges, Semence unique. Corolle à 4 pétales ; Calyce à 4 feuilles; fruit à 8 angles ; uniloculaire ; semences solitaires: Croton tigliums Cambogia gutta. Polyandrie monogynie, PLANTES RAPPORTÉES DANS D'AUTRES CLASSES. Plantago psyllium. Viola odoratas Merourialis annuas Beta vulgaris Senecio vulga Borrago ofhoi Aneliusa offioinaliss Fumaria officinal Polypodiuun vulgare. Cuscuta europæs epithymum. Spartium scoparium. Arum rmneulatume Arum Dracuneulus. Digitalis purpures. Eupatorium eannabiourm. Convallaria polygonatuun. Rhaphanus sativur. Sedum album. Hedera helix. Nico haeume Delphinium staphiagris. Solänum dulexmarss Betonica officinalis. Euphorbia offcinsrur, .[Pastinnes opoponax, Cordia lé PU RCATIVES 17 vement. Ce purgatif, le plus doux de tous , peut être donné dans des cas où on n'oserait hasarder ‘aucun autre purgatif, dans une colique inflamma- toire, dans une inflammation du bas-ventre , dans une rétention d'urine, une fluxion de poitrine. On soutient ordinairement une dose de deux ou trois onces , par plusieurs autres données, quatre, cinq , ou six heures les unes après les autres , c'est- à-dire, lorsqu'on croit que la première dose est déjà avancée. Il ne faut cependant pas continuer de donner plusieurs jours de suite cette huile, parce que les gros excrémens une fois évacués , l'huile nuiraït en bouchant et engorgeant les orifices des veines lactées , et rebuterait le malade en énervant l’ac- tion du suc gastrique : ainsi dans les deux premiers jours on peut l’employer avec succes , en obser- vant néanmoins si Plruile passe et paraît dans les selles ; car il arrive quelquefois que l’huile se durcit, prend la forme. d'un savon , par un mé- lange de sels âcres et lixiviels qui se rencontrent dans les intestins. Il n’est point de nrédecin qui, dans le cours de sa pratique, n'ait vu de ces*espèces de paquets d'huile presque pétrifiée et durcie comme de la cire verte , et dont les malades avaient beau- coup de peine à se débarrasser. Le remède alors est de donner des eaux chaudes , telles que les eaux de Vichi, de Cransac, de Balaruc, ou seu- lement de l’eau de rivière tiède, par verrées, de quart d'heure en quart d’heure. Outre l’huile qui agit comme relâächant , le suc de Violette ( Fiolu odorata ), de Mercuriale ( Mer- curialis annua), de Poiree ( Beta vulgaris), de Laitue ( Lactuca sativa), de Fumeterre ( Fuma- ria officinarum ) , le Petit-lait clair ou clarifié, le jus de Pruneaux ( Prunus dumascena ), la Casse mondée ( Cassia fistula ) où l’eau de Casse , le Tamarin ( Tumarindus indica ) , une décoction de LA 58 PLANTES Sébestes ( Cordia mixa ), sont encore des remèdes qui purgent doucement en relâchant , et qui con- viennent dans tous les cas où il est question de purger sans irriter. Aprés les purgatifs délayans et relächans ,suivent les purgatifs qui agissent en fondant les humeurs gluantes , visqueuses , tenaces ; et ces purgatifs sont plus ou moins actifs les uns que les autres, pour remplir les indications qui sont différentes presque à l'infini. En général , les remèdes sayonneux , c’est- à-dire , mêlés d’huile et de sels , les remèdes gom- meux et légérement résineux , ont la vertu de pur- ger en fondant, en rendant les humeurs épaisses miscihles avec les liqueurs purement aqueuses. De ce nombre sont la Manne ( Fraximus ornus ), le suc d’Tris ( ris germanica ) ; les infusions de fleurs de Pècher ( Æmygdalus persica );de roses pales ( Rosa galica) ; les baies de Noirprun ( Rhumnus catharticus ); la gomme Ammoniac ( Bubon Am- montacum ) ; le Savon ordinaire. D'autres purgatifs agissent en irritant les fibres de l’estomac ou les fibres des intestins , par leurs sels âcres, piquans, en s’insiuuant, par la voie de la circulation , jusques dans les glandes , expriment Fhumeur qui les remplit , les forcent d'entrer en eontraction ; aussi ces derniers purgatifs deman- dent beancoup de sagacité et d’usage de la part de ceux qui les conseillent : je dis de sagacité et d’u- sage , parce que de l'esprit , du jugement , beaucoup d’érudition et de théorie dans un médecin sans usage et sans expérience , sont souvent nuisibles; et de Vusage sans esprit et sans lumière, ne fera qu'un empirique qui ne saura jamais pourquoi il réussit si le succes le favorise, moins encore pourquoi il ne réussit pas si l’événmement est fâächeux. Ces purgatifs actifs et irritans , sont le Sené ( Cassia senna ) la Scammonée ( Convolyulus scammonia ) ; VAloës ( Aloe yerfoliata ) ; ie Pignon d'Inde ( Croton 1i- PURGATIVES 59 glium) ; la résine de Jalap ( Convolvulus Jalapa); la Gomme gutte ( Cumbogia gutta ); 1 Agaric ( Aga- ricus laritrus }; Ÿ Elaterium où Concombre sauvage ( Momordica elaterium) ; l'Herbe à pauvre homme ( Gratiola officinalis ); l'Aliébore ( Helleborus ni- ger ) ; la Coloquinte ( Cucumis colocynthis ) et I- pécacuanha ( Fiola ipecacuanha ). Dans la multitude des purgatifs qui diffèrent en principes , et que nous venons de nommer , quelle prude ce ne doit point avoir un médecin sur le choix , sur les doses , sur les préparations qu’il faut employer ? Donnera-t-il ces purgatifs indifférem- ment en infusion , en décoction , en substance , en "bol ? Avec quels remèdes doit-il les allier ? Tel re- méde n’a-t-il pas besoin de correctif ? mais en le corrigeant , n'énervez-vous pas la vertu du purga- tif ? Par exemple , vous mettez avec du Séné ( Cas- _ sia senna )de la crème de Tartre; mais ne diminuez- vous pas beaucoup trop la vertu purgative du Séné, en sorte que le purgatif n'ayant pas assez d’action, les efforts da la nature deviennent inutiles ? Vous perdez l’occasion favorable de purger, occasion qui souvent ne se retrouve plus. Bien d’autres difficultés se présentent dans l’usage des purgauifs. Faut-il purger dans le commencement des maladies , lorsqu'il y a regorgement ? faut-il at- tendre que les humeurs soient fondues, que les fibres soient relâchées , que les accidens soient cal- més ? Les purgatifs agissent-ils par choix sur telles ou telles humeurs par préférence ? Le Séné purge- t-il la bile ? le Jalap (Convolvulus jalapa), le pituite ? l'Aloës ( Aloe perfoliata ) , l'humeur plus épaisse et plus tenace, que les anciens appelaient le suc mélan- colique ? On pourrait faire encore un grand nombre d’autres questions que notre dessein n'est ni de pro- poser, ni de résoudre, On peut dire, en général, que l’usage et l'expérience , qu’un certain tact , une cerlaine finesse qui s’apprend et ne s’enseigne que 6o P LA N T'ES difficilement , servent à résoudre toutes ces ques- tions beaucoup plus facilement que les préceptes les plus réfléchis. Je n’en voudrais d’autres preuves que celles qui se présentent d’abord dans tous les livres. Ces questions y ont été agitées depuis plus de deux miile ans, et se proposent encore avec le mème degré de probabilité, en soutenant le pour et le contre , ét par conséquent adhuc sub judice Lis est. Je ne chercherai cependant pas à éluder ces dif- ficultés ; et afin d’instruire autant qu’il est de mon devoir ceux qui prendront la peine de me lire, je dirai qu'il est des cas où il convient, avant tout, de purger un malade presque dans le premier moment qu’il tornbe malade, mais que ce cas est rare, et qu'il est dangereux de purger mal à propos. Aussi lémétique et les purgatifs actifs ne réussissent pres- que jamais qu'entre les mains des gens habiles, et c’est la pierre de touche qui décèle les ignorans et les novices. j Ce n’est pas cependant que les signes qui indi- quent la nécessite ou le danger de purger , manquent au médecin attentif et circonspect. La plénitude , le regorgement des humeurs, l’amertume de la bou- che , une disposition évidente au vomissement , une certaine anxiété, se font assez sentir à qui n’agit point en courant et sans réflexion. Il est facile d’ap- ercevoir si la plénitude est dans les artères et dans des organes , ou si elle n’est que dans les premières voies, l’estomac ou les intestins. Il est quelquefois _: imprudent de retarder une purgation ; il est dange- reux de la précipiter. Les ignorans croient que tout consiste à saigner et purger : oui sans doute , et tres- souvent ; mais de saigner ou purger à propos, rien n’est plus difficile Tout est aisé à qui ne sait rien, ou à qui est fort instruit. L'un ignore le danger; l’autre sait le prévoir et l’éviter. Tout l’art de la musique consiste dans l’arrangement de sept notes: PU ARNG AUTAIUV ES. 6x Rameau en fait des pièces d’une harmonie admiras ble, ét d’autres en font des Ponts-neufs. Concluons donc qu'il faut de l'usage et de l’habileté, et reve nons à dire un mot de pure généralité sur les pur- gatifs et leur usage. !- IL faut toujours commencer par les plus doux, et aller par degrés aux purgatifs plus actifs. Il faut bien connaître la maladie ‘qu’on veut combattre, afin de ne donnerun purgatif que dans les momens de calme, et jamais Lorsqu'on craint un redoublement. Quoi- que souvent l’on ait tort de respecter trop scrupu- leusement les jours critiques , et de rester dans l'observation contemplative, ce tort n’est jamais vis-à-vis des purgatifs, qu'il est toujours dange- reux de donner un jour qui peut être critique. Si ,le purgatif donné , le malade a un redoublement , on peut être certain que le purgatif deviendra fatal, J'en ai vu de fort doux, donnés dans un redouble- ment, et devenir de vrais poisons par les irritations convulsives qu’ils occasionnaient Un exemple con- firmera la vérité de ce que j’avance. Supposons une fièvre tierce Que le malade , par imprudence ou ar inattention , prenne une médecine une ou deux pu avant l’accès, le frisson s’accélérera, il en sera beaucoup plus long, plus violent, convulsif même ; le chaud sera plus sec, plus ardent ; la'sueur s’éloignera davantage ; et peut-être sera-t-on forcé, outre la diète la plus austère et la boisson la plus abondantegde recourir à la saignée qui n’était pas nécessaire. Que la même médecine soit prise deux heures après l'accès fini, tout changera de face ; le malade sera bien purgé , et n’en deviendra que plus fort. IL est donc important de placer les purgatifs à propos; il l’est encore d’en marquer les doses , d’a- vertir sur les précautions qu'il faut preidre, et sur les accidens qui peuvent arriver , afin de les préve- nir : c'est ce que nous tächerons d'indiquer en par- laut des différens purgatifs , chacun dans leur lieu, 63 PLANTES C’est une erreur de croire qu’il est des purgatifs qui agissent plutôt sur une humeur que sur une au- tre : tout ce qu’on doit dire, c’est qu’il est des hu- meurs qui cédent plus difficilement les unes que les autres. La bile fluide , mobile, active, chaude , telle que celle qui est fondue par les mouvemens de la Hévre , par l’action des délayans et des purgatifs , passe ordinairement la première , et assez promp- tement Les humeurs visqueuses , glaireuses , em- barrassées dans les glandes , dans les excrétoires de certains viscères , tels que Le foie , le canal cholé- doque , le pancréas , les glandes du mésentère , cè- dent plus difficilement : il faut alors des purgatifs plus vifs , plus actifs. Supposons encore que le tem- pérament est lent, pesant , froid , sans action; que les fibres sont dans l’inertie , dans la stupeur , dans une espèce de paralysie ; il faudra graduer les pur- gatifs , en augmenter la dose , et proportionner la qualité du purgatif à la nature de la maladie, Ainsi, dans une colique de peintre, où il faut donner de grandes secousses , on donnera de la coloquinte ( Cucnmis colocynthis ) enlavement , on conseillera de fortes doses d’émétique ; ce qu’on ne ferait cer- tainement pas s’il y avait de la fièvre, de l’inflamma- tion et des symptômes d'irritation. Ceci doit servir pour règle de conduite dans Les autres cas, afin de ne jamais augmenter les maux , au lieu de les soùlager et de les guérir. Je ne distingue point dans cette classe les plantes émétiques et purgatives , parce que les unes et les autres font quelquefois le mème effet , selon la qua- lité des humeurs et la disposition de l'estomac des malades ; je désignerai seulement celles qui font lus ordinairement vomir , en marquant leur dose etla manière de lesemployer.Je commencerai celte classe par les purgatifs les plus doux; je parlerai ensuite de ceux qui agissent avec plus de violence, et dont l’adininistration demande plus de circons- pection, BPURGATIVES. 63 I. ie ou Cartame , Safran bâtard ou d’Al- lemagne , graine de Perroquet. Safranu. Carthamus, sive Cnicus À. B. tom, üj. pag. 70 ; Raiïi. Hist. 320.Cnicus sativus sive Carthamum Of- Jficin. C. B. 378. Cnicus vulgaris, Clos. Hist. ezrr. Crocus silyestris , Anguil. Carthamnus officinarum , flore croceo. Tourn. 457. Carthaïnus tinctortus. L. Carthame des teinturiers. Syngénésie polygamie superfiue. Foliis ovatis , ëntegris , serrato-aculeutis Feuilles ovales , entières , dentées en scie, et ter- minées par une pointe allongée. Egypte © eur d’un jaune rouge. Nota. Toules les espècesde ce genre ont le calice ovale, formé d’écailles dont le sommet est ovale. Les fleurs et les semences de cette plante sont en usage comme laxatives et apéritives : lesfleurs en- trent dans les ragoüts, qu’elles teignent d’une cou- leur safranée ; mais elles servent plus ordinairement aux teintures rouges. Ces fleurs passent pour être utiles dans la jaunisse ; leur dose est d’une demi- dragme en poudre ou en infusion. On les substitue au Safran ordinaire ( Crocus sutivus officinalis ) à double dose , auquel elles sont beaucoup inférieures pour la vertu. La semence du Carthame purge assez faiblement ; on l’ordonne assez rarement seule, à cause de sa viscosité qui la fait agir avec lenteur : son usage le plus commun est dans les tablettes Diacarthami, auxquelles elle a donné le nom, et dont la qualite burgative doit être attribuée au Turbith ( Convol- vulus turpethuin) , et à la Scammonée ( Convolvulus Scammonia ), qui entrent dans leur composition. La dose de ces tablettes est une demi-once ou six gros ; on les donne rarement seules, et plus com- munément ayec d’autres purgatifs, Ces tablettes _ 64 PLANTES sont hydragogues , c'est-à-dire, qu’elles purgent les eaux, et conviennent par conséquent dans les bouf- fissures-, et dans cette espèce d’hydropisie qu’on appelle anasurque. ï M Ray assure que la semence de Carthame, pilée et Louillie avec la décoction de pois chiches ( Cicer arietinunt ), et la viande , purge Le eaux par haut et par bas, qu’elle chasse les vents et soulage les douleurs de la colique ; mais il la faut corriger avec l’Anis ( Pimpinella anisam ), la Canelle ( Laurus cinnamomum), ou quelque autre Aromate. La dose est, pour chaque bouillon , de demi-once; on pourrait s’en servir aussi en émulsion. Outre les tablettes Diacarthami , auxquelles cette semence a donné son nom , elle entre encore dans le Catholicon simple de Fernel. OBS. Le Carthame des teinturiers est un objet de commerce pour l'Egypte. Nous avons pendant Jong-tems tiré cette plante de ceite contrée , mais depuisque l'on a reconnu que ses semences sont lévèrement purgatives , on a cessé d’en faire usage. Les égypliens mangent en salade ses jeunes feuilles ; les chèvres et les moutons s’en nour- rissent. Ses fleurs macérées dans l’eau , donnent une tein- ture d’un jaune rouge. Si l'on y ajoute l'alkali , elles offrent une couleur pourpre. Cette teinture est employée pour la laine et la soie ; et les femmes de l'Inde s’en servent pour se peindre le visage. 2. Prises , petit Damas noir. S Pruna parvä dulcia atro-cæruleu C. B. 443. Pru- nus fructu parvo dulci , atro-cæruleo, Inst. 622. Pruna Damascena nostratia, Bellon. Officin. Prunus domestica Dhmascenu. I, Prunier de Damas noir. Icosandrie monogynie. Pedunculis subsolitartiis ; folis lanceolato-ovatis, convolutis ; ramis muticts. Pédoncules presque solitaires , feuilles lancéolées et ovales , roulées ; rameaux sans épines. Europe P'U R'EVANT IV ES. 65 Europe méridionale ; lieux élevés. Z7 Corolle bleu-foncé. Prairial, Mai. Nota. Feuilles roulées avant d'être épanouies. Cet arbre, originaire d’Asie , a été apporté en Ttalie'avant Virgile. C’est une variété du Prunus domestica L. dont la corolle est blanche et qui fleurit également en präirial ou mai. Le Prunier de damas noir croit daus la Syrie et la Dalmatie, On l'a naturalisé dans toute l’Europe; mais il réussit mieux dans la parlie méridionale. On le grefle sur Sauvageon ou sur le cerisier. Cette espèce de Prunes étant la plus douce, est 4 par cette raison, préférée pour l’Electuaire Dia- prun simple , dans lequel entrent plusieurs autres purgatifs et diflérens ingrédiens. Les autres es- pèces de Prunes , qui sont plus aigres, incommo- dent les personnes quiont la poitrine délicate ; mais celles de Damas noires sont pectorales, adoucis® santes et laxatives. La dose du Diaprun simple est d’une once, et même plus. Pour faire le Diaprun composé , on ajoute la Scammonée ( Convulvulus scammonia ); la dose de celui-ci est de six gros au plus, et de demi-once ordinairement, La décoction d’une demi-livre de Pruneaux sert souvent de base aux infusions purgatives, surtout pour les enfans. Les prunes entrent dans le sirop de fumeterre de Mésué , dans celui d’Epithym , dans le lénitif et dans la confection Hamech. OBS. Tes prunes de Damas noires ontune pulpe très - mucilagineuses ; elle contient une très-petite quantité de résine. On les prescrit depuis une once jusqu'à deux. On purge encore avec le jus de pruneaux; on y ajoute par verre un demi gros de feuilles de Séné ( Cassia Senna) pour les enfans , et depuis un gros jusqu'à deux pour les adultes. oyez Desbois de Rochefort, mat. méd. tom. 1. pag. 382. T’écorce des tiges du Prunus domestica L. fournit une teinture jaune. Son bois sert à faire des ouvrages d'ébénis= terie. Parmi le grand nombye de variétés qu'offre cette es- Tome I. E 66 PLANTES pèce , on remarque encore le prunier qui produit la Reine- Claude. = À ES idée , Prunier sauvage. Prunus silvestris C. B. 4445 I. B. tom. j, pag. 193... Acacia germanica Officin. Prunus spinosa. L. Prunier sauvage. Icosandrie monogynie. Pedunculis solitartis ; folirs lanceolatis , glabris ; ramis Spinosis. Pédoncules solitaires; feuilles lancéolées, glabres ; rameaux épineux. Europe , lieux élevés 7% Corolle blanche. Flo- réal, avril. Les prunelles bien mûres sont laxatives ; on les æmploie néanmoins pour resserrer dans les cours de ventre et dans la dyssenterie : mais alors on n'at- tend pas leur parfaite maturité; on en tire le suc par expression , et on le fait épaissir en extrait, qu’on substitue au véritable Acacia d'Egypte ( Hi- mosa niloticu). Sa dose est d’uné dragme au plus; on l’emploie aussi de même à la place du Zycium des anciens. Les fleurs du prunier sauvage, ou plu tôt leur eau distillée, après deux jours de macéra- tion dans le vin , est un sudorifique que j'ai souvent éprouvé avec succès dans la pleurésie: la dose est de quatre à six onces Ces fleurs sont laxatives; et le sirop qu’on en fait, après plusieurs infusions réitérées , approche de la vertu Fe sirop de Roses : sa dose est d'une once, mêlé avec les autres pur- gatifs. On fait en Allemagne un vin avec les prunelles , “ lorsqu'elles sont müûres : ce vin n’est pas à mépriser « dans les cours de ventre , pourvu qu'il wy ait ni fièvre, ni tranchées. On fait sécher ces fruits au“ | l ? | four ; et, après les avoir écrasés, on les jette dans À Ja cuve pour les laisser fermenter avec Le moût:; law P'URAIGAAIMTALOUNVSE S 67 saveur aromatique de cette liqueur ne la rend pas désagréable. Les feuilles du prunier sauvage sont employées dans l’onguent de la Comtesse. Les fleurs infusées dans le peiit-lait, lorsqu’elles sont récentes , sont utiles pour purger les sérosités scorbutiques. M. Ray rapporte que la gomme de cetarbrisseau, détrempée dans le vinaigre, guérit les dartres en l’appliquant dessus. OFS. Lors de la disette de 1420, on fit à Paris avec le fruit du prunier sauvage une boisson presqu’anssi forte que le cidre. Cet arbrisseau sert à former des haies. EE Nsxrxux , Noirprun, Bourg-épine. Rhumnus Cutharticus C. B. 478; I. B. tom. }j, pag. 55. Rhamnus solutivus Dod. 756. Spina infec- toria Math. Spina cervina vulgo Gesn. Merula Hoffm. 74. Cervispina Cord. Hist. 175. Tourn. 593, Rhamnus catharticus. L. Nerprun purgatif. Pen- taudrie monogynie. Spinis terminalibus ; floribus quadrifidis, dioïcis ; Joliis ovutts. Epines terminales ; fleurs quadrifides, dioïques ; feuilles ovales. Europe, dans les haies et les lieux aquatiques. Z: Corolle d’un blanc sale. Prairial , mai. On emploie en médecine les baies ou fruits de cet arbre, dont on fait un sirop ; la dose en est d’une once , ainsi que des autres sirops purgatifs. Quelques-uns appellent ce sirop.strupus domesticus, ou sérupus de spin cervinä. Il est fort en usage dans l’hydropisie , la cachexie, la goutte, le rhu- matisme et les maladies longues et opiniâtres. J'en ai donne à des malades enflés considérablement, deux desquels avaient de l’eau épanchée dans la ca- ‘pacité du bas-ventre , et ils ont été guéris ; ils en ont pris jusqu'à quatre fois, de deux jours l’un , une once à chaque fois, avec autant de Manue ( Fraxë- jo À 68 PLANTES nus ornus ) dissoute dans une décoction convenable. Lorsqu'on donne les baies de nerprun en substance, on en donne jusqu'à vingt ou quarante à cinquante en décoction. Quelques-uns les font sécher , et en donnent la poudre à une dragme , incorporée avec la conserve de fleurs d’orange , ou quelqw’autre. Sydenham a remarqué avec raison, que le sirop de Nerprun altère les malades considérablement, surtout quand on le donne seul , et qu’on n’a pas la précaution de manger un potage léger AE 0 tement aprés. Solénander s’en s’ert dans la goutte et le calcul. La décoction de ses baies, faite avec demi-gros de crème de Tartre, dans un bouillon à moitié fait, bouillie pendant demi-heure , purge doucement et sans tranchées. OBS, Les chèvres et les moutons mangent les feuilles du Nerprun. Ses baies fournissent une couleur que les peintres nomment Vert-de-vessie. $es semences et son écorce donnent une couleur jaune. : 5 pes Malus persica Y. B. tom. j. pag. 157; Dod. 906. Persica molli curne et vulgaris, viridis et alba, €. B. 440. Malus persica Dodon. pompt. 796. Per- sica rubra Cam épit. 445. Amygdalus persica. 1. Pècher. Icosandrie mo- nogynic. | Foliorum serraturis omnibus acutis ; floribus ses- silibus , solitariis. | Toutes les dentelures des feuilles aigues; fleurs sessiles , solitaires. Asie. 2 Corolle rose. Germinal , mars. Nota. Cet arbre a été apporté de Perse en France. On prend les fleurs, et même quelquefois les jeunes feuilles du Pècher, pour en faire un sirop qui purge assez bien: la dose est une once, On met ne hé cs PÜRGATILVES. 69 quelquefois une petite poignée de ces fleurs dans um bouillon de veau , qu’on fait infuser légèrement sux un feu modéré ; on les ordonne aux personnes d’un tempérament pituiteux , et sujettes aux fluxions dans la tête : elles conviennent aussi aux enfans qui ont des vers. On leur applique avec succès sur le ventre un cataplasme fait avec les feuilles de Pêcher et de la suie, pilées ensemble et liées avec de bon vinai- gre. La décoction d’une poignée de fleurs dans un verre de lait, n’est pas moins efficace , et les purge. On peut encore purger ceux de quatre à cinq ans , avec un gros de fleurs sèches, mêlées avec le pain de leur déjeüner , ou dans un bouillon. Ces remé- des sont familiers à la campagne. Les fruits de cet arbre sont très-agréables au goût, et ne sont pas si contraires à la santé que le croyaient les ancienss leurs noyaux et leurs amandes ont un usage tout différent, comme on le peut voir ci-après à la fin de la classe des plantes hystériques. L'eau distillée de fleurs de Pêcher est aussi purs gative, selon Schroder et Fthmuller. M. Ray assure qu’elle efface les taches du visage. La gomme de Pêcher est astringente , et propre pour arrêter le cours de ventre et le crachement de sang , au rapport de M. Pitton , que M. Garidel + er et quelques autres étendent cette vertu plus loin. 6. R oses pales. Rosa rubra pallidior C. B. 481. Rosu hololose- rica Lob. ic. 207. tom. ij. Rosa sativa 1y. Dod. 187. Rosu pallida Officin. Fosa gallica, L. Rose pâle. Icosandrie Poly- gynie. Germinibus ovatis pedunculis que hispidis ; caule petiolis que hispido-aculeutis. . Ovaires ovales ; pédoncules hérissés ; tige et pés tioles hérissés et armes d’aiguillons. E 3 70 PLANTES Europe Z: Corolle d’un rouge pâle ou couleur de chair. Messidor , thermidor , juin , juillet. Nofa. Ta fleur est grande , peu rouge ; elle double, c’est-à-dire , que ses étamines se changent en pétales. On emploie ordinairement les fleurs'de cette espèce de Roses pour faire l’eau des neuf infusions , qu’on ordonne à Montpellier à deux onces dans les potions purgatives. L'eau-rose distillée se fait aussi avec les fleursde cette espèce , ou avec Les Roses blanchessim- ples (Æosu arvensis). Elle est propre pour les mala- dies des yeux ; on la mêle avec celle de Plantain dans les collyres, pour l’inflammation de ces parties. Dans les cours de ventre simples et la diarrhée , on prescrit avec succés, des bouillies avec deux onces d’eau rose et un jaune d'œuf, pour un demi-septier de lait. Quelques apothicaires préfèrent , pour faire l’eau rose , les calices des fleurs, aux fleurs mêmes. LesiropdeRoses pâles seprépare avec leur suc épuré, et parties égales de sucre ; on l’ordonne à une once dans les fluxions du cerveau. On se sert particulié- rement de celui qui est composé , dans lequel entrent le Séné( Cassia senna ) ; l'Agaric ( Agaricus Lari- tius ) , et quelquefois la Rhubarbe ( Æheum rhubar- barum ); on donne souvent ce dernier seul à une once et demie, On fait aussi , avec le suc de roses , un électuaire qui est estimé , dans lequel entre la Scanmimonée ( Convulvulus scummonta ) , et dont la dose est de demi-once, C’estavec cette espèce de Roses qu’on fait le miel Rosat , l’ouguent Rosat, l'huile Rosat. IL y a des auteurs qui préfèrent les Roses blan- ches (Rosa arvensis) pour en tirer l’ezu, par la dis- tillation, pour les maladies des yeux. Ethmuller les estime contre les fleurs blanches. Coustantin les croit aussi purgatives que les Roses les. Les dames de Provence se trouvent bien, dans PURGATI V Es. 71 les vapeurs , d’une potion faite avec trois onces d’eau rose et autant d’eau de fleurs d’oranges, échauffées sur un feu doux, pour y faire fondre un morceau de sucre. La conserve des Roses de Provins, mêlée avec la plus vieille Thériaque qu’on peut trouver , en assez grande dose pour en faire un cataplasme et l’appli- quer sur l’estomac, appaise le vomissement causé par une indigestion. 7. R osxs muscates ou de damas. Rosa moschata simplici flore C. B. 482. Rosa moschata minor flore simplici I. B. tom, )j. pag. 45. Rosa muscata ulba Tab. ic. 1086. Nerfrim, vel Ner- Jrim Serapionis Anguil. Rosa Damascena , quam coroneolam vocant. Lugd. 125. ; à Rosa moschata.L. Rose muscate. Icosandrie pol y- gynie. Asie 72 Corolle blanche, fleurit au premier prin- tems. Nota. Linné n’a point décrit cet arbrisseau , dont les fleurs sont très-odorantes. On en retire l'essence de rose ; c'est une huile que l’on prépare à Tunis. Quelques personnes se purgent avec une on deux pincées de Roses muscates , infusées dans un bouil- lon au veau : ces Roses purgent plus fortement que les précédentes. Dans la Provence et dans les pays chauds , où elles ont plus d’odeur, trois ou quatre de ces fleurs , en infusion ou en conserve, purgent avec violence. Amatus Lusitanus regarde ces fleurs comme un purgatif très-violent , sûr l'expérience d’une dame romaine , qui s’en trouva très-incommodée. Les paysans les plus robustes n’en prennent qu’une ou deux pour se purger ; d’autres les font bouillir dans le lait pour en modérer l’action. Roses sauvages ou Eglantier ( Rosa canina ) ; Ro- E 4 72 PLANTES. € ses rouges ou de Provins (Rosa gallicu), Voyez aux plantes astringentes , numéros 31 et 32. Rapowric. Voyezci-après Rhubarbe ( Rheum ra- ponthicum ). 8. Frans ou Iris , Glayeul. Iris vulgaris Germuanica sive silvestris C. B. 30. Iris vulg. violacea seu purpureu silvest. Y. B. tom. ij. -pag. 700. fris silvest. Tab. ic. 648. Zris nostras, Ofüic, Gladiolus cæruleus Trag. 699. Tourn.358. Iris Germanica. L,. {ris d'Allemagne. Triandrie monogynie. Corollis barbatis ; caule foliis altiore , multifloro ; floribus inferioribus pedunculatis. Corolles barbues ; tige plus haute que les feuilles, multiflore ; fleurs inférieures pédonculées. Allemagne , Suisse , 7? Corolle bleue , violette ou pourprée. Nota. Les pétales renversés sont planes ; les pétalesdroits sont entiers et échancrés. Cette plante a , comme toutes les autres espèces d'Iris, les feuilles plates et enguainées par les bords. Il ne faut pas la confondre avec l’Iris sambucus. L. Cette dernière diffère , par son odeur de sureau , par ses pétales renversés qui sont d'un beau violet , applatis et un peu échanerés, par ses pétales droits d’un bleu plus sale , plus échancrés au sommet , enfin par ses stigmales dentelés, aigus, à carêne bleuâtre. , On emploie dans la médecine la racine de cette plante ; on en tire le suc par expression, et on l’or- donne depuis une once jusqu’à quatre dans l’hydro- pisie qui commence. J'en ai vu de très-bons effets ; mais il fautcontinuer ce remède trois ou quatre fois, et même plus, de deux jours l’un. Le meilleur cor- reetif du suc d’Iris , est la crème de tartre , ou le cristal minéral : on fait fondre demi-once de Fune ou de l’autre dans six onces d’eau bouillante ; on y = ire aire tt" Lt art mit dl Le iatoienc my Smith mistit PURGATIVES. 73 ajoute deux onces de suc d’Fris , qu’on laisse dépu- rer ; on le fait prendre ensuite au malade. Antoine Constantin , auteur de la Pharmacopée provencale , donnait cette racine en diverses ma- nières ,; qu’on peut voir page 70 de son ouvrage, en opiat , pilules, tablettes , etc. M. Garidel a observé que cette racine excite de cruelles tranchées , ce que Brassavola et d’autres praticiens ont éprouvé. Sa préparation avec les sels fixes , doit rassurer ceux qui veulent s’en servir. Mésué la corrige avec le mastic (Pistacia lentiscus) et le spicnard. Sennert mêle le suc dépuré avec la manne (Fraxi- nus ornus ), pour en corriger l’äcreté. M Garidel remarque en bon physicien , que lé ventre des hydropiques n’obeit guère qu'aux pa violens purgatifs , à cause du relâchement des fibres des intestins , et que pour les guérir il ne suffit pas de procurer de grandes évacuations d’eaux , si on ne travaille au rétablissement du baume du sang , dont le défaut produit cette abondance de sérosités crues et indigestes. OBS. On emploie rarement aujourd'hui l'Iris germa- mica L. dans les hôpitaux. Macérée avec la chaux, elle produit la couleur iridée. Les Turcs placent cette plante auprès des tombeaux. 9. Lurs 5e Frorexces. Iris alba Florentina C. B. 31. ris fiore alboI. B. tom. j, pag. 719 rés Illirica vel Florentinu Offcin. Iris Florentina, L, Iris de Florence. Triandrie monogynie. Corollis barbatis ; caule foliis altiore , subbifloro, floribus sessilibus. Corolles barbues ; tige plus haute que les feuilles, souvent à deux fleurs ; fleurs sessiles. Europe méridionale , la Carniole %: Corolle blanche, L 74 P'L A NT E4S Nota. Celteespèce ressemble assez à l’ Iris germanica L. ; mais elle en diffère par sa corolle blanche et ses pétales en- tiers ; les pétales renversés ont leurs bords réfléchis à la base ; les pétales droits sont plus redressés ; enfin les stig- males sont plus redressés et dentés. Lorsque la racine de cette espèce est récente, of peut l’employer comme la précédente : on la fait sécher ordinairement, après l'avoir dépouillée de. son écorce , et alors elle aéquiert une odeur agréa- ble ; elle entre dans la composition de plusieurs parfums : on en prépare une poudre simple. appelée Pulvis Diaireos simplex | qui se fait avec la racine d'Iris , la pondre diatragacant froide , et le Sucre- candi ; sa dose est d’un demi-gros : elle est propre à calmer la toux , en adoucissant l’âcreté de l'humeur qui coule du cerveau sur la gorge ; elle convient par cet endroit dans les fluxions catarrheuses. La poudre d’Iris composée , appelée poudre de Salomon , est plutôt un électuaire qu’une poudre. Voyez Lémery , Pharmacopée , page 372. Le suc de la racine d’Iris de Florence , est plus efficace que celui de l’espèce précédente pour en- lever les obstructions des viscères , et pour l’hydro- pisie. M. Ray rapporte qu’une personne de sa con- naissance lui a assuré avoir guéri plusieurs hydro- piques , par le seul usage de ce suc : il en donnait quatre cuillerées dans six cuillerées de vin blanc, tous les matins à jeun. La racine d’Iris entre dans le sirop d’Armoise de Rhazes , dans la Thériaque , dans l’emplâtre de Mélilot, dans le Diabotanum , etc. Elle entre aussi dans la composition de . l’eau-de-vie allemande, Voyez ci-après dans l’article du Jalap , N°: 37. OBS. Tes racines d’Iris ne purgent bien que quand elles sont sèches. n NY . . TO. dovievvées , Brione ou Vigne blanche. Bryonia aspera sive alba baccis rubris, CB. 2 PUR -CHATT ISVOE S 79 207. Vitis alba sive Bryonia I. B tom.ij. pag. 143; Math. Adv. Lob. ic. 624 PBryonia alba Dod. 400, Tamarum vulgo,vel-Cerasiola Cæsalp, 206. Bryonia alba. L. Brione blanche. Monæcie syn- génésie. . Foliis palmnatis , utrinque Calloso-scabris. Feuilles palmées, calleuses et rudes des deux côtés. Europe 7? Corolle d’un blanc sale. Baies rouges. Messidor , thermidor; juin, juillet, Nota. Cette plante a la tige grimpante; on la trouve dans les haies. Ses vrilles, comme celles des autres espèces de briones , sont simples ; elles forment un angle aigu avee les feuilles et partent de la partie latérale du pétiole. La racine de cette plante est fort en usage dans l’enflure , l’hydropisie et les obstructions des vis- cères, dans la goutte, l’astme, l’épileptie, les va- peurs , la paralysie , les vertiges , et la plupart des maladies A cd Re le est récente , le suc qu’on entire par expression s’ordonne depuis deux gros jusqu'a demi-once; son infusion dans le vin blanc se prend jusqu’à deux onces: Comme ce pur- gatif est assez violent, et fait quelquefois vomir, on le corrige avec la crème de tartre , le sel végétal , ou quelque poudre céphalique , comme celle de Mar- jolaine ou d’Orignau. L'eau de Brione se tire ainsi : on découvre ia racine dans le printems, sans l’ar- racher de terre; on en coupe la tête de travers; on creuse ensuite la partie inférieure , eton la recouvre avec celle qu’on a coupée; on prend garde qu'il n'entre point d’ordures dans la cavité qu'on vient de faire ; le lendemain on la trouve pleine d’une eau, dont une cuillerée purge assez doucement. Arnaud de Villeneuve assure qu’il a guéri un épi- leptique avec le suc de la racine, qu’il lui fit boire pendant trois semaines. Mathiole dit qu'il a vu guérir une dame des vapeurs, laquelle avait inutilement 6 PLANTES 1 tenté plusieurs autres remèdes; elle but pendant un an, tous les jours , un verre de vin blanc où avait infusé une once de cette racine. Lorsque le suc de Brione est épuré et reposé, la partie terrestre et farineuse qui se précipite au fond du vaisseau , étant desséchée , s'appelle Fécule : on ‘ me s’en sert guère , et elle n’a pas grande vertu. La racine de Couleuvrée sèche et en poudre, s’ordonne depuis un scrupule jusqu’à deux dans demi-verre de vin blanc. Les jeunes pousses ou asperges de Brione, ses fruits ou baies, ont à peu près la même vertu que la racine; on fait un extrait des unes et des autres avec le vin blanc et l’esprit de vin, dont la dose est jusqu’à une dragme. Les jeunes pousses et les semences sont purgatives comme la racine. Elles tuent les vers et les autres insectes engendrés dans l'estomac, comme l’a observé Bartholin. M. Ray observe que la racine pilée et appliquée en cataplasme, trois ou quatre fois , sur les parties aflligées de la goutte, les soulage notablement. La poudre de cette racine mêlée avec le miel , et ap- pliquée sur la teigne en liniment , la guérit au rap- port de Schroderus. | Pour la sciatique, prenez un gros morceau de ra- cine de Couleuvyrée, creusez-la, et la remplissez de Colophone ( Pinus piceu ) pulvérisée; recouvrez-la du morceau que vous aurez Ôté , suspendez-la au soleil , et recevez dessous dans un vaisseau de terre la liqueur qui en découlera, pour en ,graisser chau+ dement la partie souffrante : j'ai vu des gens qui s’en sont bien trouves. La racine de Couleuvrée , appliquée extérieure- ment, est fort résolutive, propre à fondre les loupes ét les tumeurs scrophuleuses. Elle entre dans l’on- guent Agrippa de Nicolas, dans le Diabotanum , et dans l’onguent Areg. On l’emploie dans les layemens, depuis une once jusqu’à deux en décoction. s PURGATIVES SA +] II. 2 RATER , où chou marin. Soldanella imarttima minor C. B. 295. Brassica marina , sive Soldanella Y. B. tom. ij. p. 166. Con- volvulus maritimus nostras rotundifolius Mor. Hist. Ox. part. ij. 11. Soldanella Dod. 395. Brassicu ma- rina Cord. Hist. 205. | Convolyulus soldanella. TX. Liseron soldanelle. Pentandrie monogynie. Foliis reniformibus ; pedunculis uniflorts. Feuilles en forme de rein ; pédoncules uniflores. Europe. Angleterre, bords de la mer. 7% Nota, On a fait de la Soldanelle un genre particulier, Voyez le systéme des végélaux de Linné;revu par Murray, publié par Persoon , Gotlingue 1797 , 8°. pag. 200, et le Genera plantarum de Jussieu. Ce genre est nommé en latin in | f Les feuilles decette plante purgent assez fortement les sérosités; on les emploie différemment : quel- ques-uns en donnent une ou deux poignées macérées dans le vignaire avec le cresson d’eau { Sisyinbrium nasturtium ) ; d’autres les mettent en poudre et en donnent deux scrupules ; plusieurs en font bouillir dans un bouillon de veau deux ou trois dragmes et y jettent un peu de canelle en poudre. La meilleure ma- nière de s’en servir, est de faire macérer ses feuilles dans le vin aigre , ou avec la crème de Tartre , oule tartre vitriolé. On prépare aussi une conserve avec les feuilles de Soldanelle , le Sucre ( Saccharumofft- cinarum ) et la Canelle ( Luurus cinnamomum ). Du- ménil, chirurgien à Paris, faisait bouillir cette plante avec le Concombre sauvage ( Momordicæ elaterium ) et les baies de Sureau ( Sarmbucus në- gra ), dans du vin rouge, dont il faisait prendre quelques verrées par jour aux hydropiques. Obern Dorferus a déclamé contre cette plante; mais Rulandus le jeune a écrit en sa faveur. 78 PLANTES Elle entre dans la composition du sirop hydra- gogue de M. Charas, dans l’hydragogue merveil- leux de du Renou. OBS. Te suc de la soldanelle est laiteux ; c’est au vic- lent purgatif. On l'employe rarement. pHTS 3 12. ve Sambucus fructu in umbell& nigro C. B. 456. Sumbucus vulg. T. B. tom. j. p. 544. S'ambucus Dod. 845. A’x1n Græcorum. Sambucus nigra. XL. Sureau noir. Pentandrie tri- gynie. | Cymmis guinque partitis ; caule arboreo. Cymes divisées en cinq parties; tige ligneuse. Europe, et particulièrement en Allemagne et en Laponie. D Corolle d’un … Messidor, thermidor , juin juillet. Nofa. Fleurs en corymbe. Toutes les parties de cet arbre sont en usage dans la médecine. Les anciens s’en servaient comme d'un purgatif et d’un apéritif. Hippocrate et Dioscoride employaient la décoction des feuilles et des ten- drons , pour purger et pousser les urines des hydro- piques ; ils ordonnaient aussi le vin dans lequel on avait fait bouillir les racines Une once de l'écorce moyenne de la racine et de Ja tige, ou demi-once de feuilles infusées dans six onces d’eau , avec qninze grains de sel d’Absinté et un scerupule de Canelle ( Laurus cinnamomum ) , purgent très-bien les séro- sités. Un gros de semence de Sureau en poudre, ‘avec vingt grains de sel de tartre et quinze grains de mercure doux, mis en bol avec suilisante quan- tite de sirop de chicorée , font le même effet. Une poignée de jeunes feuilles ou de bourgeons en sa- lade , purgent doucement. On fait avec les baies de Sureau , un rob ou suc épaissi, qu’on donne avec succès jusqu’à une once dans le cours de ventre et PIU MGR LE VE. S 79 { : A 4 dans la dyssenterie. Les fleurs de Sureau toutes fraiches , fricassées avec des œufs , purgent assez bien. Le petit-lait où elles ont infusé. pendant la nuit , soulage ceux qui sont sujets aux érysipèles et aux autres maladies de la peau ; il faut en boire un verre soir et matin , et bassiner en même tems le visage avec deux parties d’eau de fleurs de Su- reau et une partie d'esprit de vin. Les fleurs de Su- reau sont résolutives , anodines , adoucissantes et diaphorétiques : on les applique en fomentation sur les érysipeles, et pour les autres maladies de la peau. Le vinaigre Surat s’appelle ainsi, parce qu’on y a fait infuser des fleurs de Sureau , pour lui don- ner de l’odeur et de la force, Ce vinaigre est moins contraire à l’estomac et plus sain que le commun. Les feuilles de Sureau échauffces sur le feu, sont fort résolutives en fomentation ; on les substitue à celles d'Hièble ( Sambucus ebulus ). On fait avec les unes et les autres un bain vaporeux , ou des fomentations réitérées, pour bassiner les jambes enflées ei celles des hydropiques; si on y mêle les feuilles et les fleurs de la Fanaisie ( Tanacetum vulgare ), elles ont plus de vertu. L'huile de l’écorce moyenne de Sureau, faite par infusion , est souveraine pour la brûlure , la goutte et toutes les inflammations. _ Fréitagius , dans son Aurora Medicorum , a re- marqué que les fleurs de Sureau sèches ne lâchent oint le ventre, comme elles font lorsqu'elles sont Éaîches , Ce que plusieurs autres praticiens ont re- connu comme lui ; mais leur décoction est diapho- rétique et propre pour l’érysipèle , et leur poudre purifie le 4 L'esprit qu’on tire de ses fleurs, cohobé jusqu’à trois fois , etdistillé après la fermentatiou , est un des meilleurs remèdes pour cette maladie, en ap- pliquant sur la partie un linge chaud mouillé dans cette liqueur, et changé du soir au matin. $o PLANTES La poudre des fleurs sèches a la même vertu, mais plus faible, suivant M. Garidel. Jean Bauhin faisait boire trois fois par jour , en trois prises, le matin , à midi et le soir , une once et demie de l'eau de l’écorce moyenne , pour la goutte. On fait bouillir légerement les fleurs avec le miel , pour en faire des lavemens. Camérarius ordonnait la décoction des tendrons avec un peu de Safran ( Crocus sativus officinalis ), pour pousser les ordinaires. J. Baubin , après Gesner , rapporte que la décoc- tion de l’écorce moyenne , à laquelle” on ajoute la thériaque , est excellente pour faire suer les pesti- férés; il faut l’entendre de la sèche. Quelques-uns y ajoutent le diacode. Simon Pauli assure qu’il a calmé la douleur de la goutte , avec des raclures de cette, écorce , ap- pliquées sur la partie malade. C’est un remède ex- cellent et sûr contre la brûlure. On en fait divers onguens : celui de Mathiole est le meilleur : la des- cription est dans Garidel ( Hist. ‘des plant, d'Aix, pag. 403), aussi-bien que celle de Zwelfer. Voyez aussi M. Tournefort , Hist. des Plant. de Paris. Les fleurs de Sureau, bouillies dans l’huile d’o- live , réduite aux trois quarts , soulagent les dou- leurs de la goutte. Le Champignon qui vient sur le Sureau , appelé Fungus membranaceus , Auricula Judæ sive sambu- cinus C. B. 272 (1), macéré dans l’eau rose ou d'Eu- phraise , est bon pour l’inflammation des yeux, (t) Tremella auricula L. Trémelle en forme d'oreille, Crypto- gamie , algues. Sessilis , membranacea , auri formis, cinerea. Substance sessile, membraneuse, en forme d'oreille , cendrée, Cette substance croît sur les arbres pourris, suivant PU Re: GA TY LÉV'EUS. 8x suivañt Schrodérus. D'autres auteurs l’infusent dans le vinaigre et l’ordonnient en gargarisme pour l’es- quinancie , aussi - bien qu'appliqué extérieurement. Simon Pauli dit que le vin dans lequel il a infusé vide leshydropiques. L'Anatomia sambuci Martini Blochwisi, Med. Germ. nous apprend que la moëlle de Sureau est propre pour vider Le sable des reins, aussi-bien que les eaux du ventre. D. Hulse donne la préparation d’une huile excel- lente pour la goutte. Remplissez un vaisseau de terre vernissé , de feuilles fraîches de Sureau sans les re- plier ,eten les comprimant souvent; couvrez-le ensuite et l’enfermez dans la terre pendant un an : vous y trouverez une croûte sur la superficie , et dans le fond une huile qu’il faut conserver précieu- sement pour le besoin. Le suc des tendrons des feuilles et de l’écorce moyenne , mis dans l’oreille à cinq ou six reprises, mürit et fait suppurer les abcès de cette partie. Les feuilles échauffées entre deux tuiles chaudes, et appliquées sur le front et les tempes , guérissent la migraine. D. Cruse Angl. OBS. Les fleurs de sureau noir donnent au vin l'odeur du raisin muscat ; la police réprime avec raison ce mé- lange qui peut nuire à la santé. Les moutons mangent les feuilles de cet arbre , mais ses baies sont pour eux un poison. Ces baies si vantées par les anciens dans le 14e. et 15e. siècle, comme purgatives , le sont en effet, mais elles ne sont plus employées aujourdhui. Foyez Desbois de Rochefort, nat. med. tom. 1. pag. 360. On reure de ces baies une teinture brune-verdâtre. 19 Here , Ou petit Sureau, Sambucus humilis sive Ebulus C. B. 456. Ebulus sive Sambucus herbacea, I. B tom. j: pag. 546. E bu lus Dod. 381. Chumæacte Diose. S'ambucus ebulus, L, Y èble ou Hiéble. Pentandrie trigynie, Tome I, FE 62 PLANTES Cyimis trifidis ; stipulis follaceis ; caule herbaceo. Cymes trifides ; stipules foliacés ; tige herbacée. Europe b Corolle blanche. Messidor, thermidor; juin, juillet. Nota. Fleurs en corymbe. ” Cet arbrisseau fournit deux variétés, l’une à baies Ÿertes , Pautre à feuilles laciniées. # On emploie cette plante, comme la précédente ; sa racine et sa semence pnrgent plus que celles du Snreau ( Sambucus nigra ): deux gros de semence æHièble, infusés dans un demi- setier de vin blanc, sans y joindre d'autre pargatif, vident abondam- ent les sérosités , et conviennent dans lé rhuma- tisme , la goutte et l’hydropisie. Prenez deux livres de feuilles fraiches, pilez-les ; et Les faités bouillir dans une livre de beurre dé mai, jusqu’à ce que l’herbe soit sèche et gresillée ; passez-les avec exs pe ; vous en faités un onguüerit excellent pour à goutte. : Les feuilles d'Hièble, cuites dans l’eau com- mune , appliquées sur les hémorroïdes, entre deux linges , Le plus chaudement que le malade les pourra souffrir , les amortit etén appaise la douleur. La ra- cine d’'Hièble , coupée par petits morceaux , applatie avec Le marteau, puis bouillie avec la lie du vin blanc pendant deux heures, fait passer la goutte en deux ou-trois jours. On la laisse un peu refroidir , et on y trempe des linges dont on enveloppe les membres dés gouteux , le plus chaud qu’ils peuvent le souffrir , et on le réitère matin ét soir. Cé ré: mède m’a été communiqué par un curé charitable . qui l’a souvent employé avéc suecès enfers lés pauvres malades. Les racines ét lés seniénces de” cette planté éntrent dans lés compositions bydra- gogues de Charas et de du Rénow. OBS. Lés bestiaux ne mangent ni les feuilles, ni les baies de l'Hièble. : P U*RAGTAMTAI NE S. 63 14.  ULNE NOIR, Bourgènes : AE 73 Aluus nigrd baccifera GC: 2: 428: T B. tom. j. pag 560. Frangula Dod. 584; Enst. 612; Park, Afum- nus iñerimis , foliis annuts. F1. lapp. 60.1: Ssnii Rharmnus frangula.X,. Nerprun Bourgène ou Bour- daine ; Aulne noir. Pentandrie monogynie. Anermis ; floribus imonogynis , hermaphroditis ; Jfoliis integerrtmis, | Raméaux sans épines; fleurs monogynes , herma- phrodites ; feuilles très-entières.* À | Europe septentrionale , bois dont le sol.est hu mide b. Coroile d’un blanc sale, Prairial, messi- dors; mai, juin. j L'écorce moyenne, particulièrement de la racine, est vomitive lorsqu'elle est récente ; quand.elle ét sèche elle est purgatite ; on la sépare de l'arbre dans le printems , et on la fait sécher à l’ombre: on la donne en substance à un gros , et en infusion jusqu’à deux dans le vin blanc: on y ajoute quelqtie aromate ou stomachique pour correctif, comme Ja “canelle (Zaurus cinnamomun ), ou l’anis ; ( Pin- pinellu anisum) , où plutôt le sel d’ahsinthe ou quelque autre sel fixe. Les gens de la campagne s’en servent dans des fièvres intermittentes avec succès’, parce que ce reméde les purge par haut et par bes assez vigoureusement. L'écorce de-cet arbrisseau . broyée avec le vinai- gre , guérit la gale et la desséchè en peu de tems, $i l’on.s’en frotte deux fois par jour. Sa décoction ‘dans le vinaigre est bonne pour nettoyer lesgencives des scorbutiques , et pour préserver les dents de-la pourriture, OBS. Les chèvres.et les moutons mangentles feuilles de cet arbrisseau ; les vaches n’y touchent point. Son écorce teint en jaune; ses baies etyses semences leignent en vert. Son bois produit un charbon qui entre dans la composition de la poudre à canon. F 2 84 PLANTES 12. iivvate Linum pratense flosculis exiguis C.B. 314. Alsine verra , glabra, flosculis albis , vel potius Linum mi- nimum , Ï. B. tom. ‘ij. pag. 453. Linum silvestre cathar'icum Gerard. Spergula bifoliu , linr capitu- lis, Loes. pruss. 261.4, 86. Linum catharticum. L. Lin sauvage, Pentandrie pentagy nie. Folits opposttis , ovato-lunceolatis ; caule dicho- tomo ; corollis acutis. | Feuilles opposées , ovales - lancéolées ; tige di- chotome ; corolles terminales. Päturages de l’Europe septentrionale, 6 Corolle blanche. Messidor , thermidor , fructidor ; juin, juillet, août. “ Cette plante n’est pas d’un usage familier en France ; mais on s’en sert assez communément en Angleterre. On en fait infuser une petite poignée dans six onces de vin ou de bière, ou bien on en fait une légère décoction , laquelle excite quelquefois le vomissement et purge ordinairement les sérosités par le bas. Onlerploie dans l’hydropisie naissante avec succès. Cette plante se peut donner sèche et en pou- dre, à la dose d’un gros , avec autant de crème de Tartre et demi-gros d’Anis ( Pimpinellu unisum ); elle agitalors avec plus de douceur , suivant l’ob- servation de M. Boyle , rapportée par M. Ray. M. Tournefort la croit fébrifuge : son amertume lui a eut-être donné occasion d’en juger ainsi ; et d’ail- es sa qualite purgative et émétique autorise ce sentiment, OBS. Le lin sauvage employé comme purgalif, n’occa- sonne pi coliques, ni chaleurs d’entrailles. 10. Firnvuass , Herbe à lait, Esule ou Ré- veillc-matin, PURGATIVES. 85 Quoique toutes les espèces de Tithymales soient purgatives, on emploie principalement Les suivantes, qui se trouvent très-communément. 1 T'ithymalus Cyparissias C. B. 291. Esula Offic. Cæsalp. 374. Tithymulus cupressinus sive humipinus Lob. 1c. 356. Euphorbia Cyparissius. L. Euphorbe réveille- matin ou petite ésule, Dodécandrie trigynie. Umnbellä multifidé& | dichotomä ; involucellis sub- cordatis ; rumis sterilibus ; foliis cetaceis , caulinis lanceolatrs. Ombelle d’une seule pièce fendue en plusieurs parties ( multifide ) , dichotome ; involucelles un peu en cœur ; rameaux stériles ; feuilles menues ( cétacées }) , les caulinaires lancéolées. Europe , dans les lieux secs , sur les côteaux et les bords des chemins. 7 Corolle jaune, Messidor , thermidor , fructidor ; juin, juillet, août. Nota. La grande ésule est l'Evphorbia palustris de Tinné, 2. Tithymulus latifolius Catapucia dictus , Hort. Lugd. Bat. Lathyris major, C.B. 293. Lathyris sive Cutapuciagninor , I. B.t. 1j. App. 880. Esula major , Rivini. (ErurGE , CATAPUCE ). ÆEuphorbia lathyris. L. Euphorbe épurge. Umbellé quadrifidä , dichotomé ; foliis oppositss ,. integerrimis. Ombelle quadrifide, dichotome; feuilles opposées, trés-entières. Europe, particulièrement sur le bord des che- mins de France et d'Italie, &' Corolle d’un jaune pâle. Messidor , juin. 4 3. Thitymalus amy gdaloïdes , angustifolius , Tab. ic. 591. Zithy malo maritimo affinis, Linariæ folio , C. B. 291. Aly pum Cam. epit. 085. Alypum Mathioli. Thitymalis affine X. B. tom. ïij, pag. 676. Euphorbia segetalis. L. Euphorbe des blés. 4 Umbellé quinque fid&, dichotom& ; involucellis F3 . 86 2 APALIATNATYESS VA cordatislswcuiis ; foliis lineari-lunceolatis; ramis ftoriferts. LOS » ane ur” . Ombelle encinq parties ,dichotomé imvélucelles en cœur, aigues ; feuilles linéaires + Hañieéolées ; 25 % , rameaux portant les fleurs.’ C0 Afrique , Mauritanie. © Fleur d’un jaune pâle. Thermidor , juillet. 5 “a { “ n | Nota. Cette espèce croit aussien France. - On émploie ordinairement les racines d'Esule , € Euphorbia cypartssias) , surtout leur écorce. On la fait macérer dans le vinaigre pendant vingt quatre heutes ; on la ‘donne ensuite depuis uñ sérüpule jusqu'à une dragme en substance , et au double en infusion. On s’en sert avec succes dans Phydropisie, la jaunisse , les obstructions des viscères ;les'fièxres opiuiâtres et les maladies rebelles. On prépare lex- trait des racines d’EÉsule avec du vin blanc ou l’es- prit de vin, en y ajoutant quelques gouttes d'esprit de soufre ou d'huile d’axis ; la dose-en est d'un scrupule, On tire aussi extrait des feuilles dans le vinaïoré , dans la solution de crème dé Fartre, ou dans les sucs de Coïng,( Pirus cydonta ); d'Oseille { Rumex acetosa), de Limon ( Citrus lion ), où autres acides; elles agissent avec moins de violence que la racine. Le suc laitenx de toute la plante, niis en digestion avec lé ‘sel de TFartte , et puis épaissi, fournit nne matière qui vaut bien la scam- monée de Smyrne ( Convoloulus scummoïñtia) , la- quelle est souvent altérée par des sucs de plantes âcres , mal préparées, Lés semences d'Esule , sur- tout celle de PEpurge ( Euphorbia lathÿris!), sont d'un usage familier dans la campagne ; les paysans en prennent dix ou douze. C’est un violent purga- tif , s’il n’est corrigé par la coction avec lé sel d’'Ab- sinte , ou quelqu’autre sel fixe. MAC F2: La semence de la troisième espèce de Tithymale (Æuphorbia segetalis ), est capable d'irriter 135 in- testins et d'y causer quelque ulcère ; si ou ne la PAU RIGAUT A VE S. 97 corrige avec le sel et Le vinaigre , au rapport de Ca- mérarius ; ainsi c’est un remède dangereux : sa racine est d’un usage plus innocent, quoiqu’elle soit émé- tique et purgative comme celle d’Esule ( Euphorbia CYParissEus ). On distribue à Paris, depuis quelque tems , un remède qu’on prétend spécifique pour les fièvres , et que l’on a nommé , par excellence , la poudre fébrifuge. Celui qui la fait distribuer en fait un grand secret , et la vend très-cher : ce n’est néan- moins autre chose que la racine de cette plante mise en poudre , et donnée dans un bouillon trois jours de suite. La dose est d’un demi-gros à un gros pour chaque prise , suivant la force ou la faiblesse du malade: Ce reméde purge avec violence par haut et ar bas; ainsi il n’est pas suprenant qu'il guérisse a fièvre : il ne convient pas aux femmes grosses, et encore moins aux personnes dont la complexion est tendre et délicate. On peut faire le magistère d'Esule avec l'esprit de vin, et en précipiter la résine avec l’eau froide. M. Garidel estime fort le bol de M. Tournetort ; que voici. Prenez demi-gros ou deux scrupules de racine d’Esule , autant de crème de Tartre, vingt grains de Mercure doux, avec suffisante quantité de conserve d'Absinthe ( Arthemisia absinthium ), ou de marmelade de fleurs d'Oranges ( citrus auran- tium ), pour en faire un bol, auquel on peut ajouter quelques gouites de baume du Pérou ( myroxylon peruiferum )3 c’est un purgatif assez bon: Schroder , Hoffman et Etimuller conviennent eue la véritable Esule des anciens , est le Tithrmalus foliis pini, fortè Dioscoridis Pitiufu: ( Euphorbia antiquorum. L.) | La racine d'Esule a donné le nom aux pilules de Æsula de Fernel, dont la dose: est d’un demi-gros. Cette racine entre aussi dans la composition de la Bénédicte laxative , dans celle de l'extrait cxholique x 88 PL AIN TES et cholagogue de Rolfinsius, et'de l’Hydragogue merveilleux de Du Renou. OBS. Toules les espèces d'Euphorbe produisent cet effet singulier de chasser avec vitesse , par le dégagement d’une liqueur très -subüle , les corps légers placés sur l'eau sta- guanle. TI 7 A GARIC. Agaricus sive fungus Laricis C. B. 375. Agaricum T. B. tom. j. part. ij. pag. 268, Raï Hist. 107. Agaric. Dod. 486. Agaricus laricius. L. Agaric larix. Cryptogamie , champignons. Pédicule basané , rameux , épais, spongieux ; cha- peau étroit, convexe, jaune; lames étroites, épais- ses , blanches, posées sur un double rang. (Bozrox, Jung. 19. t. 19.) L'Agaric est un champignon qui naît sur le tronc du Meélèze ( Pinus larix ) ; on emploie en infusion dans l’eau, depuis deux dragmes jusqu’à demi-once, et en substance depuis un gros jusqu’à deux. Ce champignon s’attache quelquefois, par sa viscosite, aux tuniques de l'estomac et des intestins , cause des irritations et nausées fâcheuses , et fatigue le malade en remuant les humeurs plus qu’il ne les purge : aussi. ne donne-t-on point ce remède seul. Mais comme c'est un purgalif très-âcre, on le corrige avec le Gingembre (4momum zimgiber), la Canelle ( Laurus cinnamomum ), ou quelqu’autre drogue aromatique, ou bien avec quelque sel fixe. On or- donne plus ordinairement les trochisques qu’on pré- pare avec l’Agaric et le Gingembre : leur dose est depuis demi-gros jusqu’à un dans les maladies rebel- les et dans les obstructions des visceères. L’agaric convient assez aux personnes sujettes aux catharres et aux fluxions dans la tête. Il-est propre à dissou- dre les humeurs épaissies et arrêtées dans les glan- J'me : PURGATLVES. 89 des et dans les articles : aussi l’emploie - t- on avec succès dans les maladies du foie, de la rate, du mé- sentère, dans la jaunisse, les vents, l’asthme humide, la goutte sciatique , le rumathisme , la retention d’u- rine causée par des glaires , et dans la suppression des règles : quelques-uns le conseillent dans l’épilepsie. L'Agaric est dangereux aux femmes grosses , et à ceux qui sont sujets aux hémorragies. On tire de l'Agaric un extrait qu'on donne à uu scrupule, et une résine qui se prend jusqu’à quinze grains. IL entre dans plusieurs compositions purgatives , entre autres dans la confection Æamech , l’Herapicra , l'Hieradiacolocynthidos , l'extrait Panchymagogue de Crollius et d’Arthman, dans les pilules cachec- tiques de Charas, etc. OBS. On a reconnu que l’Agaric larix est un purgatif lourd , infidèle, fatiguant ; il cause beaucoup de venis, c’est pourquoi il n’est plus employé en médecine. Les champignons sont en général malfaisans. Parmi les plus vénéneux , il en est qui ressemblent tellement à ceux dont on se sert dans les alimens , que les botanistesles plus instruils sont sujets à se NE PL À veulent les dis- tinguer et les nommer, malgré la connaissance qu'ils ont de leurs caractères génériques et spécifiques. C’est ce qui avait déterminé Bernard de Jussieu à bannir les champi- gnons de sa cuisine. Il pensait qu'il vaut mieux se priver de quelques espèces agréables au goût, que de risquer de’ s'empoisonner. . Le poison qu'offrent les champignons provient d'un prin- cipe résineux qu'ils contiennent. On sait que l'extrait rési- neux donné de quatre à six grains a tué des animaux de la première force. (#oyez Desbois de Rochefort , rar. med. tom. 2, p.250. 4 6. Conconsabea crier * Cucumis Silyestris, Asininus, dictus, C. B. 314, L: B. tom. ij. pag. 248. Cucumrs agrestis sive Asininus, Parck. Cucumer ÆEluterii silvestris Adv. Lob. ic. 646, [ol P'L' À N.'T: ES Momordica elaterium. Y. Concombre sauvage: Monæcie syngénésie. «* Pomis hispidis ; Cirrhis nullis. Pommes hérissées, Vrilles nulles. Europe méridionale. 6. … Nota. Te fruit est élastique, et les semences s'élancent avec rapidité. On emploie ordinairement le fruit dont on tire le suc , lequel , épaissi par l’évaporation , est l’£- latertum dont nos anciens se servaient si familière- ment : on substitue les feuilles de eette plante à son fruit pour cette préparation. C’est un Aller pur- gatif , qu’on n’ordonne présentement que dans les vieilles maladies, lorsqu'il y a des obstruetions invé- térées à emporter, ou des matières vermineusesa dé iruire : la dose en est de douze à quinze grains. Le miel où le Concombre sauvage a bouilli ,se-donne à une once ou deux au plus en lavement:il estexcellent pour les personnes sujettes aux vapeurs ; et celles qui ne sont pas réglées. La poudre de la racine du Concombre sauvage s’ordonne jusqu’à demi-dragme au plus , et on prescrit l'extrait de toute la plante à la mème dose. | Les feuilles sont moins purgatives que la racine, et celles-ci moins que son fruit. C’est un puissant hydragogue que l’Eluterium , qui incise et atténue, par ses particules àcres et salines , les yiscosités qui s’amassent dans les couloirs. * M. Garidel ayance que c’est un des plus sûrs remèdes pour évacuer les eaux contenues dans la cavité de l’abdomen ; ayant cet avantage au-dessus des autres hydragogues , de rétablir le ressort des fibres relächées, après avoir vidé les sérosités par les canaux excrétoires des, glandes intestinales. IL vante fort les observations de M. Lister , qui relève le mérite de l’Elaterium , tant vanté des anciens et négligé des modernes; mais il convient que cela P UFRAGTAT I VE S. ot peut être vrai en Angleterre, ‘et qu’il ne hasarde- rait pas en Provence, pays chaud; @en donner aussi hardiment, le regardant comme un remède eapable de causer des fontes dangereuses. * M. Lister le donne depuis un grain jusqu’à dix, dans la conserve d’Absinthe ( Arthemisia ‘absin- thiunr) , le Cotignac , on le vin d'Espagne. Plusieurs modernespréfèrent à | £laterium, V'ex- trait qu’ils tirent de la racine avee l'esprit de vin, qu'ils corrigent avec une teinture aromatique. - Suivant les observations de Rivière, les feuilles en cataplasme sont propres pour résoudre les tu meurs scrophüleusés : la racine a les mêmes vertus. M: Garidel à éprouvé que les feuilles pilées et appliquées sur Le cancer ulcéré , le détergent mieux qu'aucun autre reméde. , & L°EÆElaterium entre dans l’extrait Panchymagogue de Crollius ; dans Ponguent Agrippa de Nicolas de Salerne ; dans l’onguent Arégon du même au: teur , dans celui de Arthanita de Mésué , et dans le Diabotanum. OBS. Le concombre sauvage est vénéneux, âcre, fé- tidé ; amer , nauséeux. On ne doit s’en servir qu'avec Beaucoup de précautions. 10. Grariore , herbe à pauvre homme. Gratiola Centauroïdes C.B. 270. gratiolaI.B tom. iii. pag. 434 ; Dod. 362. Digitalis minima, Gratiolu dictu, Mor. Hist.. Oxon. part. ij. pag. 4793 Inst. 165. Gratia Det, cujus semer Gelbenech, Papaver spameum forte Ang. Limnesium , sive Centoroë- des Corn. : Gratiola officinalis. L. Gratiole officinale, Dian- ie monogynie. | .49 wi ? à de . Flôribus ‘pedunculatis ; foliis lunceclatis, ser- ratis, Aa "7 Flèurs portées sur un pédoncule; feuilles lan- céolées , denrées en scie, | 92 PEL TATN!TOENS Europe méridionale. France , lieux humides. 72. Corolle jaunâtre. Messidor , juin. 2 Les feuilles de cette plante purgent avec vio- lence par haut et par bas; on en donne demi- pincée au plus sur un demi-setier d’eau en infusion. C’est un remède familier aux pauvres , et c’est d’où cette plante tire son nom : mais ce purgatif ne con- vient qu’à des corps robustes. J'ai vu des personnes délicates souffrir des tranchées et des superpurga- tions dangereuses , pour en avoir usé inconsidéré- ment : on court moins de risque à s’en servir en la= vement , une poignée dans chopine d’eau ou de lait, La poudre des feuilles à demi-dragme , infusée avec un peu de canelle ( Zaurus cinnamomum }, l’extrait tiré avec le vin blanc à deux serupules , et la conserve à deux ou trois dragmes , s’ordonnent avec succès dans les fièvres opiniätres, dans les longues maladies , pour les vers, les vieilles obs- tructions et les rhumatismes goutteux. OBS. On emploie rarement la Gratiole officinale comme émétique et comme purgatif, depuis la découverte de l'Tpécacuanha ( iola Ipecacuanha ) ; mais elle passe pour être un excellent anti-dyssentérique. On ne doit en faire usage qu’en poudre , à la dose de huit, dix ou douze grains dans un verre d’eau tiède ou de bouillon de veau.Si celle dose ne suflit pas, on la répète une heure après , jus- qu'à ce que le vomissement vienne. De cette manière, c'est un émétique sûr et nullement dangereux. On se sert de cette plante pour purger les hydropiques. ( Foyez Desbois de Rochefort, mat. méd. tom. 1 ,p. 362. ) 20. Does , Oreille d'homme , Oreillette , Rondelle , Girard Roussin , Nard sauvage. Asarum C. B. 197; I. B. tom. ü}, pag. 548 ; Dod. 858. Asurum Baccaris , sive Baccatus, Ady. Lob. ic. 6or. Vardus rustica. Hoffm. Altorf. Asurum Europœum, L. Cabaret d'Europe. Dodés gandrie monogy nie, P ENS TEUV'ES. 03 ? * Foliis reniformibus , obtusis, binis. Feuilles en forme de rein , obtuses , géminées. … Bois de l’Europe Z , Corolle d’un pourpre noir. Germinal , floréal ; mars , avril. On emploie ordinairement sa racine en infusion dans le vin blanc, depuis deux dragmes jusqu’à demi-once dans un demi-setier ; on s’en sert de même en poudre depuis un demi-gros jusqu'à un gros. C’est un émétique assez puissant , qui a perdu beaucoup de son crédit depuis l’usage du Tartre émétique ({ ele l’ipécacuanha , viola ipecacuunhe , L: qui lui est préféré ). On emploie assez commu- mément cette racine en infusion dans l’eau; elle a’est alors qu’apéritive, et pousse abondamment ar les urines sans purger. On prétend que Van- Éflmont est le premier qui ait fait cette observas tion. Sept ou huit feuilles de cette plante , infusées comme 3 racine , font le même effet. Ettmuller prétend que leur parfum , reçu dans l'oreille, guérit les siflemens et bourdonnemens. Wedelius remarque que les feuilles sont un violent purgatif , et dit avoir vu un jeune homme mourir, pour avoir pris une cuillerée de la poudre des feuilles , après une superpurgation qu'on ne put arrêter par aucun secours de l’art:leur infusion est mêmedangereuse; c’est pourquoi la racine est à préférer. Les feuilles del’ Asarum Americanum ( Asarum Ca- nadense) sententie poivre, etne purgent point: onen assaisonne les viandes du Canada. Quelques auteurs estiment l’Asarum , comme un spécifique pour les fièvres longues et rebelles , lesquelles sout ordinai- rement causées par des obstructions invétérées dans les viscères. On emploie cette racine avec suc- cés dans l’hydropisie, la jaunisse, la goutte sciati- que. La racine en poudre est un excellent remède, pour le farcin des chevaux; on leur en donne de- puis demi-once jusqu’à une once en poudre , mêlée ayec du son mouillé, L’extrait d’Asurum , fait avec D PLANTES l'esprit de vin, se donne à demi-gros Cette plante a donné le nom à l’électuaire Diasar:m dé Fernel, dontelle est la base , et qu’on ordonné à demi-once; elle entre aussi dans le sirop hy dragogue de Charaë. OBS. Les feuilles dû Cabaret d'Europe sont plus déci- dément émétiques , fondantes et sternutaloirés, que la raz cine ; elles entreut dans la poudre capitale dé Saint-Ange. ( ce Desbois de Rochefort , mat. méd. tom.1 , p. 352 et 353.) 21. Par ne pourcrav. ® . | Cyclamen orbiculato folio , inferne purpurascente!., C. B. 508. Crclaminus orbicularis , folio rotundiore vulgatior, LB. & ïij. p. 551. Panis porcinus et Artha- nita , Rapuin terræ ; Lob. ic. 604. + Cyrclamen Europœum. L. Cyclamen d'Europe. Pentandrie monogynie. Coroll& retroflexa. Corolle réfléchie en arriére. ME Tartarie , Europe méridionale, Autriche , lieux secs et découverts, les bois. #7: Nota. Getie plante a deux vanités, l’une à feuilles an guleuses , l’autre à feuilles rondes. Les espèces de ce genre sont portées surun pédoncule qui naît de la racine même. Elles fleurissent en hyver, au printems et en automne. Leurs feuilles sont pourpres en dessous. La racine de cette plante s'emploie plutôt exté- rieurement qu'intérieuremenmt. Son suc, qui est extrèmement âcre , entre dans la composition de l’onguent de Ærthanita, auquel il donne le nom : cet onguent purge par bas lorsqu'on en frotte le bas- ventre , et fait vomir lorsqu'on en frotte l’estomae. Les purgatifs les plus violens entrént dans cet on- guent ; il est tres-résolutif, et propre pour les tu- meurs skirreuses de la rate et du mésentere , lors- qu'ileest appliqué sur ses parties : il tue les vers, et convient aux hydropiques. 2 : D QE Le A Eee CC Le 2 De ou sie. des ri tRt PU? RAGE ANTAIIVUE S. 93 La racine de Cyclamen étant fraiche , est utile pour fondre les tumeurs scrophuleuses. Quelques- uns, pour la rendre plus pénétrante , saupoudrent cette racine de sel ammoniac, après l’avoir écrasée ; et l’appliquent ensuite sur les écrouelles et sur les autres tumeurs skirrheuses ou plâtreuses. | OBS. On n'emploie plus aujourd hui comme purgatif la racine du Cyclamen d'Europe , dont les anciens faisaient un fréquent usage. On a reconnu que c’est un remède âcre, infidèle, et qu'on doit lui préférer la Brionne ( Brionia alba. IL. ), et le Jalap ( convolrulus Jalapa. I.) ( Forez Desbois de Rochefort, z1af. méd. tom.1, p.378.) 22, Krcépoñs Noir. - 1. Helleborus niger flore roseo , C. B. 186. Helle- borus niger legitimus Clus. Hist. 274. Veratrum ni- grum , 1. Dod. 85. Helleborus niger flore albo, rn- terdüm etiam valde rubente, I. B. tom. 1]. pag. 635. Helleborus niger. L. Ellébore noir. Polÿandrie polygynie. , Scapo subunifloro , subnudo ; foliis pedatis. Hampe souvent uniflore , presque nue ; feuill pédiaires. | L’Autriche, la Toscane, les Apenins, l’Au- vérgne , lieux montueux Z*. Corolle blasiché ou rose. Ventôse ; février. Nota. Feuilles persistantes. On présume que cette espèce est l'Elléboré des ancièns. 2. Helleborus niger vulgaris flore viridt, C B. 185. Helleborus niger vulgaris flore viridt, vel her- baceo, radice diuturnä, 1. B. tom. ïij. pag. 636. Veratrum nigrum, 2. Dod. 385. Helleborus viridis. 4. Ellébore vert. Cuule multifloro, folioso ; foliis digitatis. Tige multifloré , garnie de feuilles digitécs. ontagnes d'Europe. 7° Corolle verte. Nota. ‘ous les Ellébores ont les pétales persistans , ex cépté l'Ellébore d'hyver ( HeZleborus Hÿemalis L.), dont la fléur d’un jaune sale paraît en hyver, 06 PLANTES 3. Helleborus niger fœtidus, C. B. 185. Helle- borus niger, silvestris, adulterinus , etiam hieme virens , Ï. B. ton. ïij. App. 880. Feratrum nigrum, 3. Dod. 386. ( Pren-pEe-GRIFFON.) Helleborus fœtidus. L. Ellébore fétide. Pied-de- Grifion. Caule multifloro , folioso ; foliis pedatis. Tige multiflore , garmie de feuilles; feuilles pé- diaires. & Allemagne, Suisse, France. Corolle verdûtre, à limbe pourpré. Pluviose, janvier. Nota. Feuilies d'un vert noir. Tige sans feuilles à la base ( Caulis infra folia nudus. Linné. ) On emploie indifféremment les racines des deux premieres especes , pour faire l’extrait d’Ellébore, qu’on ordonne depuis un scrupule jusqu’à un demi- gros dans les affections soporeuses , l’épilepsie , la manie, la fièvre quarte et les autres maladies re- belles. L'usage de l’Ellébore en substance ou en in- sion est très-délicat; il porte à la tête , cause quel- quefois des convulsions et des irritations dans les parties nerveuses. Les racines d’Ellébore en pou- dre se donnent depuis quinze grains jusqu’à un scrupule, et en décoction depuis une dragme jusqu’à deux ; son extrait préparé avec l’eau de pluie et la crème de Tartre, ou avec l’Esprit-de-Vin, est moins dangereux dans son opération. Parkinson prétend que la meilleure préparation de l’Ellébore , est.son infusion dans le suc de Coing, ou sa coction dans un Coing (Pyrus cydonta) creusé exprès et cuit au four, comme on fait la Scammo- née ( Convolyulus scammontia ) : ainsi le sue ou le sirop de Coing, est un remède salutaire pour gué- tir les maux causés par lEllébore. La décoction de la racine d’Ellébore noir , faite dans.la lessive , nettoie la vermine des enfans : on leur en lave la tête , après avoir mis cette racine en poudre et l'avoir mêlée avec du sain - doux en manière PEUR ORNPFF"IAVIE 5, 97 manière d’onguent ; elle est utile pour la gale , les dartres et les maladies de la peau. Les plus violentes fluxions des yeux cèdent quelquefois à la diversion de la sérosité quise fait au bout du lobe de l'oreille percée, et lardée ensuite d’un brin de racine d’El- lébore noir ( Helleborus niger ) ou blanc ( ’era- trum album ); d’autres emploient la racine de Pied- de-Griffon ; ( Helleborus fæœtidus , ) t’est notre troisième espèce d’Ellébore , qui n’est pas moins caustique que les autres. J'ai conseillé avec succes la racine d’Ellébore pour cautère , appliquée sous la gorge des vaches, our y déterminer un dépôt toujours favorable, Pi survient. On fait un trou à la peau, et on l’enfonce dessous. Ce remède guérissait quelquefois, et préservait toujours Les bestiaux de la maladie qui régnait en 1748. L’Ellébore noir entre dans l’extrait catholique de Sennert , dans Pextrait panchy magogue de Crollius etd’Arthman, dans l'extrait catholiqueetchalogogue de Rolfinsius, dans les pilules tartarées de Quercetan, dans le diabalsemer ou électuaire de Séné, dans l’exe, trait de Racius, dans les pilules toniques de Ba- cher , etc. | OBS. La vertu émétique de l’Ellébore noir consiste dans son principe résineux. Ce purgatif des anciens n'est pres- que plüs employé ; on lui préfère l’Ipécacuanha ( xio/æ Jpecacuanha. ) Desbois de Rochefort, mat.méd.tom.1, p.351, con- seille de faire usage du vin qu’on relire de l’Ellébore noir ; cest le plus fort des émétiques et des purgatifs que l’on connaisse, Il agit comme apéritif , tonique , fondant et dé- sobstruant. Sa dose est de huit à dix gouttes. L'Ellébore fétide a plus de vertu dans les pays chauds que dans les pays froids. C’est un poison très-actif. On fait avec cette plante des sétons pour les animaux. Tome I. G 98 PL, A N TES 29. Éxrrésorr BLANC. 1. Helleborus ulbus flore atro-rubente , C. BR. 186. Veratrum flore atro-rubente , Inst. 273. Helleborus albus , J. B. tom. ïi}. pag. 633: Helleborum alburn sive Veratrum , Dod. 383 Helleborus albus , Math. Lugd. 1632. Veratrum pedunculis corollä patentis- simd longioribus. Gmel. sib. 1. p. 76. Veratrum nigrum. L. Varaire noir. Polygamie monœcie. Racemo composito ; corollis patentissimis. Grappe composée ; corolles très-ouvertes. Hongrie, Sibérie» lieux secs et découverts. 7. corolle d’un pourpre noir. Nota. Cette espèce ressemble beaucoup à celle qui suit ; mais elle en diffère par sa couleur, ses pédoneules velus , sa corolle ouverte ct non droite, et par sa grappe qui est composée et n’est point subdivisée en panicules. 2. Helleborus albus flore subuiridi , C. B. 186. Veratrum flore subviridi, Inst. 273. Veratrum cau- le ramoso. Mat. med. 471. Fératrum pedunculis : corolla erecta patente brevioribus. Gmel. sib.1 .p. 75. Helleborus, exalbido flore. Clus. hist. 1. p. 274. Veratrum album.L. Varaire blanc. Ellébore blanc. Racemo suprà decomposito ; corollis erectis. Grappe décompose en dessus; corolles droites. Russie, Sibérie, Autriche, Suisse, Jtalie, Grèce ; lieux montueux. #7. corolle verdàtre. On se sertégalement des racines de ces deux es- èces, et on les prépare comme celles de l’Ellébore noir ( Helleborus niger ); mais, comme elles sont plus Âcres et plus violentes dans leur opération, on les emploie plus communément pour purger les chevaux que pour purger les hommes : on en trouve cependant dans les auteurs quelques prépa- rations assez utiles. Au rapport de Tragus , l’Ellé- bore blanc, infusé vingt-quatre heures dans Le vin il PAU ARMOR APT EVC"E. S. 09 ôu dans l’oxymel, séché ensuite, puis donné à demi dragme dans un verre de vin blanc, peut être utile aux maniaques, et à ceux qui sont sujets aux va- eurs hypocondriaques. Gesner prétend que lPEl- Rbore blanc, macéré dans le vinaigre et cuit dans le miel en consistance de sirop , est utile dans l’as- thme humide , la difficulté de respirer, l’épilepsie, et la maladie où la pituite domine. Jean Fabri de Castelnaudary propose pour la mème fin, des pilules composées avec les espèces Diarrhodon abbatis, l’extrait des racines d’Ellébore blanc, l’Aloës( 4loe perfoliata), la Canelle ( Laurus cinnamomum) , et le Girofle ( Caryophyllus aromaticus), à la dosé d'uri demi-scrupule. L'usage ordinaire de l’Ellébore blanc est de lé mêler avec les poudres sternutatoires pour en aug: menter la violence, et les rendre plus capables d'irriter lés fibres nerveuses du nez. On l’emploié en poudre par le nez, avec succès, dans l’apo= plexie , la léthargie, et les autres affections sopo- reuses. OBS. Te Feratrum nigrum L. croît dans le nord de PEurope. Il excite le vomissement. On a pendant long- tems considéré cetle espèce comine étant l’EZ8boré des anciens ; oa reconnu que c’élait une erreur. L'Ellébore blanc ( Feratrum album 1.) est mangé pat les chevaux lorsque ses feuilles sont jeunes ; mais les autres bestiaux n'y touchent point. Haller, Linné et Hérissant ont fait des expériences sur ses qualités vénéneuses. Sa raciue incommode beaucoup les animaux et les fait périr. On n'emploie plus aujourd hui oëtte plante en médecine. 2/4. Lavnsorr. 1. Lauréola semper virens flore viridi , quibusdarn Laureola mas , C. B. 462; 1. B. tom. j. pag. 564. Daphnoides sive Laureola, Adv. Lob. 156; Lugd. 211. T'hymelæa Lauri-folio semmper virens , seu Lau- reola mas, Enstit. 595. Laureola. Dod. G 2 100 PL y AsN1 T-.EuS … Daphné laureola. IX: Daphné lauréole. Octandrie monogynie. Racemis üxillaribus ; foliis lanceolati-glabris. Grappes axillaires ; feuilles lancéolées - glabres. Angleterre, Suisse, France , Baldo ( Montagne du Véronnais en Italie) ; les bois. b. Corolle d’un vert jaunâtre. Ventôse , germinal ; fevrier , mars. Nofa. Fleurs placées aux essailes des feuilles, Toutes les espèces du genre Daphné fleurissent au pre- mier printems , avant la pousse de leurs feuilles. 2. Laureola folio deciduo flore purpureo ; officinis Laureola fœmina , C.B. 462. Laureola folio deciduo sive Mesereon Germanicum , TI. B. tom. j. pag. 566. Chamelæa Germanica Dod. 364. Chamæ-Daphne , sive Pusilla-Laurus , Adv. Lob. ic. 367. Thymelæa Lauri-folio deciduo, sive Laureola fæmina ; Yns. 595. Piper montanum Gesn. Mesereon Officin. ( Bois- Gentil. ) | Daphne Mesereum. I. Daphné Bois-Gentil. Floribus sessilibus , ternis , caulinis ; foliis lan- ceolatis , deciduis. . Fleurs sessiles, ternées , caulinaires ; feuilles lancéolés , caduques. Europe septentrionale , les bois. b . Corolle rouge. Pluviôse , ventôse; janvier , février. is Cet arbrisseau offre une variété à fleurs blan- ches. . Les feuilles et les baies de ces deux espèces pur- gent avec une force égale, et les paysans s’en ser- vent familièrement : la dose en est d’un gros en substance, eten infusion au double. Comme ce pur- gatif est violent , il faut le corriger avec la crème de tartre , ou quelque sel fixe etlixiviel ; on peut le mettre en macération dans le vinaigre , ou dans quelqu’autre acide , pendant vingt-quatre heures : on l’ordonne dans l’hy dropisie , le rhumatisme, les PUUSRRG" A TPLYV 'E S. IOI . vapeurs hystériques et la fièvre quarte. L’écorce de ces arbrisseaux s'emploie de la meme manière. OBS. Ces deux espèces de Daphné sont âcres ; corro- sives et vénéneuses. Leur écorce est fibreuse. 29. Pi aov ou THYMÉLÉE. Thiymelæa foliis lini, C.B. 463. Thymelæa Mons- peliaca, TL. B. tom. j.p. 591. Thymelæa , Grana Gni- dit , Adv. Lob. ic. 3691. Chamelæa tenuifolia et ni- gra Serapionis. Thymelæa , Clus. hist. I. p. 87. Daphne gnidium. TX, Daphne garou. Octandrie mo- nogynie. Panicul& terminali ; foliis lineari-lanceolatis, acu- minalis. Panicule terminale ; feuilles linéaires-lancéolées, terminées en pointe. | Espagne , Italie, midi de la France. b. Corolle blanche ou rougeätre. Ventôse, germinal ; février , mars. Les feuilles et les fruits de cette plante sont si àâcres , qu'on ne s’en sert plus comme on, faisait au- trefois; ses fruits ou baies sont appelés Cocca Gni- dia | ou Grana Gnidia. I] faut les laisser macérer long-tems dans le vinaigre avant de s’en servir ; sans cetle précaution, leur usage est pernicieux. Constantin , auteur de la Pharmacopée provencale, espérant de pouvoir corriger les méchans remèdes et en faire de bons, en y mêlant des stomachiques et des styptiques , avouait cependant que la décoc- üon des feuilles du Garou , au poids de demi-once dans l’eau commune , excitait des vomissemens et des syncopes tres-dangereuses. Le même auteur composait une huile d’après Mésué , qu'il donnait intérieurement sans danger , et en oïgnait le ventre des hydropiques. Forez le chapitre [X du livre de sa pharmacie ; ou M, Gari- del, 461. G 3 102 PL:AyN,T,ErsS Schroder donne , depuis six grains jusquà quinze, la poudre des feuilles ou de l'écorce , après l'avoir fait infuser dans le vinaigre ou le suc de coings pendant vingt-quatre heures. La racine du Garou nous est apportée sèche du Languedoc, on l’emploie comme un vésicatoire , our attirer les sérosités dans les migraines et dans pe fluxions violentes, Après avoir percé l'oreille , on passe un petit morceau de cette racine , de la même manière qu'avec la racine de l’Ellébore ( Helleborus niger ). Ces sortes de caustiques sont de mauvais remeédes, et augmentent souvent l’in- flammation. Les teinturiers se servent du Garou pourteindre en vert les étoffes de laine : il est vrai que c’est d'abord en jaune qu’on teint, ensuite en bleu avec le pastel ( Zsatis tinctoria ) ou l’indigo ( Indigofera anil. Lamarck ); ce qui donne après la couleur verte. OBS. Tes grives mangent impunément les baies du Daphné Garou , quoique toutes les parties de cet arbris- seau soient corrosives et très-vénéneuses, comme celles des autres | lantes de la famille des Thymélées à laquelle il ap- parhent. Il est dangereux de porter à la bouche les feuilles et les fleurs de ces plantes. On se sert de l'écorce du Daphné Garou pour former des sélons et des cautères. 9 LA L 26. CG RAND Lizerox ou L1ZEr. Convolvulus major albus , C. B. 294. Convolvulus major , IL. B. tom. ij. pag. 154. Smilax lævis major , Dod. 392. J’olubilis major. Trag. 808 ; Tab. ic. 875. Helxine Cissampelos Corn. Convolvulus Sepium. L. Liseron à grandes fleurs. Pentandrie monogynie. Foliis sagitiatis , posticè truncatis ; pedunculis te- tragonis , unifloris. L 1 P UÉRNGEAUTAI NV TE s. 103 Feuilles sagittées , ayant leurs lobes tronqués à la base ; pédoncules tétragones , uniflores, Europe. Croît dans les blés. 77. Corolle blanche. Messidor, thermidor ; fructidor; juin, juillet, août. Nota. Le bord de la feuille est brun ou bistré. Dans l'A - mérique septentrionale , la corolle de la même espèce est couleur de chair, Cette plante n’est pas d’un usage familier; j’ai cru cependant devoir en faire mention dans cette classe, parce que son suc laiteux fournit une résine qui approche des vertus de la Scammonée ( Con- volvulus scammonia ) ; on pourrait la donner comme elle pour purger les sérosités, mais à une dose lus forte, c’est-à-dire , depuis vingt grains jusqu’à trente, J. Prévôt, dans sa Médecine des Pauvres , donne huit onces de la décoction d’une ou deux poignées de ses feuilles , suivant la force du sujet. Constantin donnait l’infusion faite avec quatre ou cinq dragmes des fleurs et des feuilles concas- sées , et quelquefois moins. D'ailleurs le Liseron est résolutif et anodin ; on l’applique en cataplasme aprés une légère coction 3 et quelques auteursle conseillent pour les tumeurs menacées d’inflammation, Voyez ci-après dans la classe des plantes résolutives , N9. 21, OBS, Fe Liseron à grandes fleurs est aujourd'hui rare- ment employé comme purgatif. Les cochons mangent ses racines avec avidilé. PULL AINAT ES) EUR R A:NLG\E RES, 7: C /" LIASSE. Cassia fistula Alexandrina , C. B. 403. Cassia purgairix , I. B. tom. j. 416. Cassia nigra, Dod. 787. Cassia solutiva vulgaris , Parck. Quauhay ohuarli 1£ sive Cassia fistula , Hern. 87. Conna , Rheed. n:al. À Hs ar D do L G 4 » LL 104 PL A N T ES Cassia fistula. L. Casse des boutiques. Décandrie monogynie. Foliis quinque jugis, ovatis , acuminatis , glabris & petiolis eglandulatis. Feuilles réunies au nombre de cinq sur le même pétiole , ovales, terminées par une pointe allongée , glabres ; pétioles sans glandes. Inde, Egypte B. Nota. Cet arbre produit des gousses longues et rondes ; elles ont la forme d’un bâton. Les casses ont un mouve- ment dans les feuilles à peu près semblable à celui des sen- sitives; le soir, leurs folioles s'abbaissent sur le pétiole et pendent vers la terre. Cet arbre croit dans le levanten Egypte, et sur- tout prés du Caire ; c’est pour cela qu’on l’ordonne quelquefois sous le nom de Medulla ÆEgyptiaca. Depuis vingt ans la Casse du levant est rare en France ; celle qui nous vient des îles de l’Améri- que et de la nouvelle Espagne y est plus commune, et n’est guère moins bonne , surtout lorsqu'elle est nouvelle et pesante ; car la vieille, celle qui est légère, sèche ou moisie , ne vaut rien. Les bâtons de Casse, ou ses fruits , s’ordonnent jusqu’à demi- livre; on les concasse et on les fait bouillir légère- ment dans chopine d’eau ou de petit-lait, qu’on donne anx malades par verrées : lorsqu'on y ajoute d’autres purgatifs, on en diminue la dose. La Casse mondée est la pulpe ou moëlle tirée des bâtons ou gousses , et passée par le tamis ; elle s’aigrit alors aisément, cause des tranchées et porte à la tête : elle agit plus doucement et plus sûrement lors- qu'elle est employée en bâtons , concassée et boul- lie , comme nous venons dele dire. La dose ordi- paire cle la Casse mondée est d’une once ou de dix gros. 11 y a peu de purgatifs plus doux; c’est pour cela qu'on l’ordonne avec succès dans les fièvres ar- dentes , les maladies des reins et de la vessie , lors même qu'il y a des dispositions inflammatoires rl D 9 eu ANR 5e Mlle ë P'U et qui ne veulent pas s’assujéur à prendre des layemens. ’oyez ci-apres la classe des plantes émollientes. Fumeterre (Fumaria officin lis). Une poignée des feuilles infusée dans demi-setier de petit-lait per- dant la nuit, et prise le mañin à jeun , entretient le ventre libre , et fait couler la bile. f’oyez ci-après aux plantes hépatiques. Polypode( Polypodium vulgare.) La racine est en usage dans la plupart des infusions purgatives , de- puis une once jusqu'a une ônce et demie en, subs- tance. /’oyez aux plantes hépatiques. Pithyÿme ou Cuscute ( Cuscuta Europæa epühy= mun. ) Deux ou trois pincées de cette plante se jet- tent dans les infusions purgatives. f’oyez La mème classe des plantes hépatiques. Genest (Spartium scoparium. ) Les sommités des jeunes tiges et les boutons des feuilles , les fleurs et les semences bouillies légérement , une ou deux prose dans un demi-setier- d’eau, purgent assez ien , même par haut et par-bas : les semences ne Purgent pas tant que les autres parties. Z’oy-ez la classe des plantes apéritives. | Pied-de-veau ( Arum maculatum, ) Ta racine sèche en poudre , à une ou deux dragmes en opiat, purge assez bien. I, rsqu'elle est fraîche, elle est trop àcre, à moins qu’on ne la corrige. Voyez ci- après la-classe des hépatiques. Serpentaire ( Ærum dracunculus. ) Sa racine s’em- ‘ploie comme la précédente. ’oyez la même classe. Digitale ( Digrtalis purpurea.) La décoction d’une ou deux poignées de ses feuilles purge violemment ‘Tome I, K . 146 } PLANTES par haut et par bas, Voyez la classe des plantes céphaliques. Eupatoire d'Avicenne( Eupatorium cannubinum.) Les racines en infusion dans le vin blanc, une poi- gnée où une once dans un demi-setier , font quel- “quefois vomir et vider les sérosités., Voyez les plantes hépatiques. Sceau de Salomon ( Convallaria polygonatum. ) Quatorze ou quinze de ses baïes provoquent le vo- missement : on dit qu’un gros de sa racine fait de même. Voyez la classe"des vulnéraires, au chapitre desastringentes. | Raifort ( Raphanus sativus), Deux oncés de sa se- mence en décoction dans huit onces de liqueur , ou une once de jus tiré de la racine, purgent par le vomissement. /’oyez les plantes apéritives. Triquemadame (Sedum album ). Le sue de cette herbe, surtout celle qui ést d’une saveur âcre, pi- lée depuis deux onees jusqu’à quatre , est un purgati et un émétique assez violent, Voyez ci-après la classe des plantes rafraichissantes. de Lierre ( Hedera helix.) Ses baies purgent par haut et par bas assez violemment; les paysans s’en servent pour se guérir de fa fièvre; ils en prennent dix ou douze. Voyez ci - après la classe des vulné- raires , au chapitre des détersives. -Nicotiane ( Micotiana tabacum ). Les feuilles sè- ches, bouiliies légèrement à demi - once dans cho- -pine d’eau , se donnent en lavement dans l’apoplexie et dans les affections soporeuses : dans les autres cas , c'est un remède trop violent , et qui peutêtre pernicieux ; une cuillerée de cette décoction, prise par haut , est un puissant émétique. Wayez la classe - des plantes errhines. | Herbe aux poux ( Delphinium staphisagria ). Sa semence, depuis douze ou quinze grains jusqu’à un scrupule en poudre , est un violent émétique. Foyez 1a mème classe des errhines. mn € ns “ad h rate de DE Em dm > se OT ar éter ER = je DL Tome I. Page 147. . DIV. PLANTES ÉVACUANTES. II. CLASSE. PLANTES BÉCHIQUES, EXPECTORANTES. _— NOMS CARACTÈRE DU GENRE DIRE ET ORDRES ges. S PLANTES EE | RADUIT DU LATINDELINNÉ. DE Linxné. DE CETTE 2°,CLASSE. LE —_—— —— — — — —— ————…—…————————————aEEELELELZELZL PLANTES D'EUROPE. Asplenium adiantum nigrum. - . - |Fructifieation disposée en lignes parallèles sur l'une des surfaces des Jenilles LS Fougtrer. TAGS padätumese- « - » |Peueuifeation dispôtée ea grouppes distincu, placés sous le rebord replié des feuilles - . - TPE 150 see ca Pre éress : : à : ES n forme de points un peu arrondis , épars sur la surface de l'une des feuilles . - Id. Xe Hi Pr Hmaanes. Ér Frucubeation dispo eu Ligues paraléles aux l'une des surfaces des feuilles + - . . - : T&. 151, |Aspleni Le tem à À 152, |Asplenium ruts muraria. . - - . Then À 153. |Aspleniurm LA 2221222 corolle infundibuliforme , à gorge libre. QE imitant un prisme À cinq pans . . . HAE monogynie. 154. |Pulinonarin offcinalis. . - dem 7 À 153. |Pulmonaria angustifolia. Fleur mâle : réceptacle presque rond ; un Ke mon ; luisant, Fleur femelle : substance farineuse : DUR A SEVEN » ci répandue sur les feuilles . eos on + + + + « = -|Cryptogamie algues. Calyce à à lév ane ee Ton D ÉD QE NO CE - «|Diadelphie décandrie. 156. |Glyeyrrhiza glabra . aple. Ecailles du calyce égales cntéelles ; aussi allon gées 1 ques Réceptacle nu. CP ee disque, un peu membraneuses . BAT ue ir: Clics à 2 feuilles. Capsule uniloeulaire , surmontée d'unisti gmate pi 159. |Papaver rhæas Her EI |cnaphalium dioreum R pce a Air Fr lumeuse. Calyce imbriqué: Ecailles urrondies, sêches, colorées ,61. |Gnaphalium dioïcum mas +. . . . |Récepl Kéepasle nu. we Aigrne ? null Galÿes Fnbriqué. Fleurons femelles placés entre les écailles RARE EE + *|Syagénésie polygamie né! Calyeo droit » serré contre la corolle. Semences globuleuser. Une petite glande “placée entre] “ecmaire. La éluines les plus courtes ét le pistil, et une autre placée entre les étamines les plus 162. |Filago Germain. 2... 262. |Brassiea oleracea rubra , . =: . . neo A0) CA OM 0 ou UC CR PRE "[Tétradynamie iliqueuse.| . . Idem. Ia. 163. au que capitata. . - . .. LT Æ za: 6 d e I. 266. | |ÉTRMIOR EAP rer tunes à avec e Idem: a Ie 68, |BorragoofBcinalis . . . . . . . = [Corolle en rone , dont la gorge est fermée par des écailles en forme de rayons . . . -[Pentandrie mouogynte. 7 3 ASE me lliene ce Corolle infandibaliforme , dout la gorge est fermée par des écailler disposés en voûte. Semences “le ciselées à leur base . - + PE EN ms DO za. za. e il RSS OR Corolle irrégulière, à gorge nue . . AR rot 1. à Dre Fa ie co . : - [Réceptacle nu. Aïgrette simple. Anthères garnies ; de deux Bleis soyeux LÉ baie = Ses 9 ÉERE polygamie an- s rllue. 173. |Glecoma hedéracen . + . . - - . . + [Calyce à 5 divisions. Anthères disposées en forme de croix . . + . . . . . . . . .lDidynamie gymnosper DES lie, : ï Micinale 4 «se : [Silique en colonne tétragone. Calÿce rapproché de la corolle . . . . . . . . . . +. -\rétradynamie siliqueme. 2 HE PS CR Cale et corolle ouverts. Silique à valves droites lorsqu'elle est ouverte : : : + + : +: Id. 197. |Siymbrium polyceratium : . . . Idem, Id. Id. 137. |Peucedanum officinale ; . , . . . « Fruit ovale, strié de chaque côté, entouré d'un rebord. Involuere très-court . . . -|Pentandrie digynie. 173. |Drosera rotundifolia . . : . . . . |Calyce à 5 divisions, 5 pales) Gapudle Pipe à 5 valves , s'ouvrant par le sommet : Semences nombreusos « Moege: son Id. Pentagynie. 128. |Amygdalus communis dulcis. . . « |[Calycerinfère, à 5 divisions, 5 pétales. Dr 0 contenant ane noix dont Îles pores sont cuverts, Icosndrie Monogy 199+ |Amygdalus communs amura. . + , dem. PES out carcasse «ee « «| Réceptacte commun piciforme, eharnn, connivent, renfermant les leur» ouvert au aommot, Yleur pe (rs EE EL IC mulle. 3 éumines. Hleue femelle divisions. Corolle nulle. x Pisul. Semence Unique - - + + + *|Polÿgamie miwcie, 183, [Vitis vinifera ,......:... Pétales réunis au sommet, prompts à se flétrir, Baie supère ; à S'uemences : | + -|Pentaudrie monogynie. 183. |Vitis vinifera apyrena. . . , .,. Täem. Id. 188: | Pyrus malus ie sorte ce © . [Galyce à 5 ont. 5 pétales. Pomme infüre, à 5 Joges, polysperme® . . . . , , .|rcosndrie pentagynie. 89. |Ahamous zisyphus. . . . . » . . « [Calyce tubulé. Etamines recouvertes d'écailles, Corolle nulle. Baie Fotos + + + + + «|Peutandrie monogynie. PLANTES ÉTRANGÈRES. 190. [Cordia mixa . ....,,.... 192 [Phœnix dactylifera . . . . . . . - Corolle en entonnoir, Style bifide, pps renfermant une noïxh a loges Fleur mâle: Calyceà 3 divisions. Coro 3 diviions, Corolle à 3 péta lyce a 6 divisions - . ta |Pistacia vera... ........ pleurs mâles en châton. Calyec à 5 divisions. Corolle nulle. Fleurs femelles distinctes ! Calyce A3 divisions Corolle nulle. styles, Drupe-monospérme. . 193. |Gonypium herbaceum . . . . . . |Calyce double, l'extérieur à 3 193. |Groton bensoë . . . . . #.. . . . . [leur ml Calyce cylindriq Calycs À plusieurs feuill solitaire le à 3 pétales. 3 Etamines. Fleur femelle : Calyce à r pisil Drupe ovale. Nott. Linné s'es1 trompé, Le ca Id. Id, ons. Capsules à 4 loges: Semence entourde de coton | eÀ 5 dents. Corolle à 5 pétales, 10-15. étamines, Fleurs femelles : Corolle nulle. 3 Styles bifides, Gspule à 3 loger. Semence Dimeie DRE Monadelphie polyandrie. Monœcie monadelphie. 195: |Polygalasenega. . . . . . . . . .. [Calyce à 5 feuilles, dont deux colorées et en forme d'ailes. Lisune presqu' ‘en cœur, à deux oges + » + sn RTS î ; 198. [Saccharum officinarum. , . . . . . |Calyec extéricur entouré de lnïnes longues, Calyce intérieur Disdélphie octandrie. «à + + @|Triendrié digynie, or, |Bromelia ananus , .., à3 loges «| Hexaudrie monogynie, =. + + « [Calyce à 3 divisions, supère. 3 Pétales ayant une éeaille En À Fe bac, B PLANTES RAPPORTÉES DANS D'AUTRES CLASSES. Polypodium vülgare . . Altbre GMetnalh ss. Verbascum tha) Symphitum office Polypodium Yo orentina ...,., Seandix cnrs veus Marrubium valgare. ; +: : ! ! Arum maeulatum. , . , « Urtiea diotea . . , Veronica of Seabioua arven, AE [Croeus satieus offcinalis » Muniperas thurifers . ASSET rotunda. . Iris germanies , ,,,. Melissa ealamentha. , Origanum vulgare : ! Mentha pulegium | | Hymopus officinalis : Lavandula Stwchas, W Tome I. Page 147. [e, DIV. PLANTES ÉVACUANTES. NTE:! NOMS c AES. Pages. | DES PLANTES DRES DE CETTE 2€,CLASSE. LE As. PLANTES D'EUROPE. r49. |Asplenium adiantum nigrum. . . . |Fructification dispGugères. 150. |Adiantum pedatum. ... . . .. + |Fructification dispgz 150. |Adiantum capillus veneris. . . . . Ta. 151. |Polypodium den PRE cé PE Fructification en ford. 51. | Asplenium trichomaues. . . . . . . Fructification dispdz. 152. |Asplenium ruta muraria. . . . .. ré. 153. |Asplenium ceterach. . . . . . . . . ré. 154. |Pulmonaria officinalis. . . . . . , . Corolle infundibuloc ni 154. |Pulmonaria angustifolia. . . . - . . LP «y 154. |[Lychen pulmonaria . . . . .. . + [Fleur mâle : récepté ] répandue sur les 156. [Glycyrrhiza glabra. . .. . ,, ,. PA ane Éd 157. |Tussilago farfara . . . . . . . . .. Réceptacle nu. A : fleurs du disquekami e 7 5 159. |Papaver rhæas . . . . . . . . . . . Corolle à 4 pétalef 4 tant, et percé de ogynie 161. |Gnaphalium dioïcum mas + . . . . |Réceptacle nu. Aile s 202. ULY POI VUIBUIS ERA) MOIS I T 202. |Althæa offcinalis . . . . . . . .. 202. |Verbascum thapsus. . . . . . . . . 202. |[Symphitum offcinale . . . . . . . 202. |Polypodium filix mas, . . . . . . . 202: Iris Hlorentina 51. Voe le 203. |Scandix odorata , . . . . . «+ « + 203. |Marrubium vulgare, . + . . . . . . 203. |Bellis perennis. . . . . . 2c3. |Chrysanthemum leucauthemum . . 203. | Arum maculatum. . . . . . « . .« . 203. |Urtica dioïca.. . ee + « + + 203. [Veronica officinalis. . . . . . . . . 203. |[Scabiosa arvensis. . . « + . . . . 203. |Crocus sativus officinalis . . : 204. |Juniperus _thurifera BEPÉLOME PSE RE 204. Aristolochia rotunda, . . . + « . . 204. |Iris germanica . .. «++. 204. |Melissa calamentha,. , « +... .. 204. Origanum vulgare HN. 204. |Mentha pulegium . . +. 204. | Hyssopus officinalis . « . 204. Lavandula Stæchas, . + . PURGATIVES. 147 Morelle ou Douce-amère (Solanum duilcamara. ) Lersuc de ses feuilles et de ses baies purge assez fortement à deux ou trois onces. Forez la classe des plantés anodines. Bétoine( Betonica officinulis). La décoction d’une poignée de ses racines purge avec yomissement. Vovrez les plantes céphaliques. — Baüphorbe ( Euphorbiu officinarum ). Six ou huit grains de cette gomme-résine en poudre, sont un très-violent pargatif, etun émétique qu’on ne donne que dans l'extrémité. #oyez la classe des plantes errhines. c Opoponazx(Pasiinaca opoponax) On n’ordonve ce suc gommeux et résineux que dans l’apoplexie , à un scrupule. /’oyez ci-après les plantes hystéri- ques. Sagapenum. Cette drogue s'emploie de même ; on ordonne rarement ces gommies seules; elles en- tent dans la composition de quelques violens pur- gatifs. Voyez les plantes hystériques. Sébestes ( Cordia mixa). La décoction de ces fruits est laxative; on en donne une ou deux oncef dans une chopine d'eau, surtout dans les maux de poitrine. /’oyez les plantes béchiques. SE C'O:N-DNE : C:E: ASiS Æ: PLANTES BECHIQUES OU PECTORALES. Novs appelons remèdes béchiques ceux qui ap- paisent la toux, et qui procurent l'évacuation des matières pituiteuses, grossières et épaisses, les- quelles compriment les vésicules pulmonaires, et sont attachées à la surface interne de la trachée-ar- tère et de ses rameaux. Cette évacuation se fait par les crachats, ce qui s'appelle expectoration ; et les K 2 148 PL ANT RAS remèdes qui la procureut sont appelés expectorans, Les crachats deviennent plus ou moins abondans , selon que les matières sont plus ou moins fluides et divisées; et la toux s’appaise d’autant plus aisément, que l’âcreté de ses matières est plus adoncie. C’est pour cela qu’entre les plantes béchiques , les unes sont adoucissantes , comme la réglisse ( Glycyrrhisa glabra), les jujubes ( Rhamnus zizyphus ) , les fi- gues ( Ficus curica), les dattes ( Phæœnix dactylife- ra ), etc.; Les autres ont la vertu de diviser la pituite épaissie , et de la rendre fluide, comme les capil- laires ( Asplenium adiantum nigrum ; ete.) , l’année ( {nula heleniun ) , le lierre terrestre (Glecoma hede- racea), la pulmonaire ( Pulmonaria officinalis), etc. Les premières conviennent dans les toux violentes et convulsives qui viennent par irritation , et les autres dans l’asthme et dans la difficulté de respirer. Toutes ces plantes n’agissent point en coulant dans la poitrine par la trachée-artère ; la structure de l'épiglotte s’oppose à leur passage, et il n’est permis qu’à l’air de s’insinuer dans la cavité du poumon “par ce chemin ; mais elles y parviennent par la voie de’la circulation du sang, et conjointemeut avec le chyle par le canal thorachique , la veine souclaviére et l’artère du poumon. I. Carr LLAIRE, ou Cheveux de Vénus: On compte ordinairement entre les Capillaires quatre ou cinq sortes de plantes, dont quelques- unes sont rares à Paris; et les herborisies ignorans leur substituent les feuilles de Scolopendre ( 4sple- nium scolopendrium) , et celles du Polypode( Poly-- podium vulgare ) |; et mème la racine de cette der- nière plante qui est très-commune. Les véritables Capillaires sont : le Capillaire noir ( Aspleniune adiantum nigrum ), celui de Montpellier ( Adiantum capillus veneris ), le Polytric ( Asplenium tricho- BÉCHIQUES. 149 manes ), la Ruta muraria( Asplerium ruta muraria ), et le Cétérac ( Asplenium ceterach ). Ces sortes de lantes s’emploient en tisanne ou en sirop, en in- Fo ou en décoction. On fait bouillir légérement une petite poignée de chacune de ces plantes dans deux pintes d’eau, à laquelle on ajoute un morceau de réglisse ( Glycyrrhiza glabra ), et on fait pren- dre cette tisanne un peu dégourdie et par verrées. 1. Adiantum foliis longioribus pulverulentis , pe- diculo nigro, C. B. 355. ÆAdiantum nigrum TB. tom. iij , p.743. Driopteris nigra Dod. 466. Filicula quæ Adiantum nigrum Officin. pinnulis obtusioribus, Inst. 542. ( Capillaire commun ou noir. ) Aspleniun adiantum nigrum L. Capillaire noir. Cryptogamie. Fougères. Frondibus subtripinnatis ; folits alternis ; pinnis lanceolatis , inciso-serratis. Feuilles presque tripinnées ; folioles alterness innules lancéolées, incisées-dentées en scie. L'Italie, la France , l'Angleterre Z. Nota. La poussière séminale ( pollen ) est de couleur jaune , et le pétiole brun. Cette plante est d'un usage trop familier pour ne pas entrer dans quelque détail sur ses qualités Un médecin de Montpellier, nommé Formius , en a fait imprimer en 1644 un traité particulier , dans le- quel il lui attribue de si grandes vertus , qu'il sem- ble la regarder comme une panacée et un remède universel, On peut réduire ses qualités principales à celle de purifier le sang en rétablissant sa fluidité naturelle, en corrigeant les humeurs séreuses ou bilieuses qui prédominent dans sa masse, et en les évacuant par la voie des urines ou de l’insensible transpiration : ainsi le Capillaire est apéritif , dia- phorétique , hépatique et hystérique; et c’est sur ce fondement que Formius en ordonne la tisanne dans toutes sortes de fièvres simples ou malignes , K 3 150 PL AN THE intermittentes ou continues ; dans la plupart des maladies causées par l'embarras et l’obstruction des glandes du foie, du mésentère et des autres parties du bas-ventre ; et par conséquent dans la jaunisse , dans la suppression des mois et des urines , et dans les maladies des reins et de la matrice. Mais l’usage de cette plante, le plus commun , est dans les ma- ladies de poitrine, surtout dans celles qui sont produites par une lymphe épaissie dans les vésicules du poumon , qu’il est nécessaire d’evacuer par l’ex- ectoration, après l'avoir rendue plus ténue et plus coulante. Le Capillaire commun convient à ceux qui ont une toux opiniâtre , soit qu’elle vienne Tibe flaxion catharreuse ; ou d’une affection pul- monique. | On substitue au Capillaire commun, celui de Ca- nada (Adiantum pedatum), qui n’est pas rare à Paris, et qui est plus agréable au goût. On fait infuser l’un et l’autre comme le thé ( T'hea bohea), une bonne pincée sur un demi-setier d’eau bouillante , à laquelle ensuite on ajoute un peu de sucre. 2. Adiantum fruticosum Brasilianum GC. B. 355, Adiantum Æmericanum Corn. 7. (Capillaire de Ca- nada. ) A diantum pedatum XL. Capillaire pédiaire, Cryp- togamie. Fougères. Frondibus pedatis ; foliolis pinnatis ; pinms an- ticè gibbis , incisis, fructificantibus. Feuilles pédiaires ; folioles pinnées; pinnules ren- flées sur les bords, incisées, portant la fructification. Canada , Virginie 77. Plusieurs préfèrent l’espèce suivante pour faire le sirop de Capillaire. 3. Adiantum foliis coriandri C. B 355. Adiantum sive Capillus F'eneris X. B. tom. ïij, p. 751, Raïi Hist, 147. ( Capillaire de Montpellier ). Adiantum Capillus Feneris L. Capillaire Che- veux de Vénus, Cryptogamie. Fougères. BÉCHIQUES. 15E Froudibus decompositis ; foliolis alternis ; pinnis œuneiformibus , lobatis , pedicillatis. Feuilles décomposées ; folioles alternes ; pinnules cunéiformes , lobées , portées sur un pédicéle. Europe méridionale et orientale , crevasses des murailles et fentes des rochers. ©. 7%. On estime avec raison le sirop qui se fait avec cette espèce , qui est fort commune en Languedoc et en Provence, Dans les lieux où on ne trouve pas commodément les Capillaires précédens , on peut substituer les feuilles de Fougère , entr’autres celles de l’espèce suivante , qu’on emploie de la même manière. 4. Filicula fontana major , sive Ædiantum album folio filicis , C.B. 358. Adiantum album filicis folio ,. I. B. tom. ïij, p. 711. Dryopteris candida, Dod. 465. ( Capillaire blanc. ) Poly podium rhæticum L. Polypode rhætique , ou Capillaire blanche. Cryptogamie. Fougères. Frondibus bipinnatis ; foliolis pinnisque remotis Zlanceolatis , serraturis , acuminatis. Feuilles bipinnées ; folioles et pinnules écartées , lancéolées, dentées en scie, et à dentelures aigues. France , Suisse, Angleterre 7. Nota. Frucüfication brune, couvrant presqu’entière= ment les feuilles. 2. Porvrrre. Trichomanes sive Polytricum Offic. €. B.356; EL B. tom. üij, p. 754. Trichomanes Dod. 471. Adian- tum rubrum Lou. Capillus Veneris Officin. Aspleniun trichomanes L. Capillaire polytric. Cryptogamie. Fougères. Frondibus pinnatis ; pinnis subrotundis , crenatis. Feuilles pinnées; pinnules presque rondes, cré- nelées. Europe: Fente des rochers ??. Le Polytric est plus incisif que le Capillaire , et K 4 152 BC L'K EEE convient surtout dans les coqueluches des enfans , dans l’asthme humide , dans Jes obstructions des viscèéres du bas-ventre, et dans celles de la rate - principalement. {1 est fort apéritif. d. R UTA MURARIA, Adiantum album Tab. 796. Ruta muraria C. B, 356; EL. B. tom. iij, p. 753; Dod. 470. Salvia vitæ _Adwv. Lob. ic. Paronichia Math. Sazxifraga seu Emn- petrum Fuchs. Filicula petrea Rutæ facie Mor. Ox. Asplenium ruta muraria T,, Capillaire rue des Mu- railles. Cryptogamie. Fougères. Frondibus aliernatin decompositrs ; foliolis cunet- >rimibus , crenulatis. Feuilles décomposées alternativement ; folioles cunéiformes , à petites dentelures. Europe. Fente des rochers 72. L’infusion ou le sirop de cette plante est un ex- cellent remède pour les pulmoniques; j'en ai vu de très-bons effets; j'ai même fait vider une vomique on abcès daus la poitrine, à une malade qui avait été mal guérie d’une pleurésie , en lui faisant user pour boisson ordinaire, d’une tisane faite avec une poignée de cette plante sur une pinte d’eau bouillie pendant un demi-quart d'heure, y ajoutant deux onces de sucre, apres l'avoir passée. Mathiole estime la poudre de cette plante pour les descentes des enfans; il faut leur en faire pren- dre vingt grains par jour pendant l’espace d’un mois. Hoffrnann et le docteur Michel assurent que cette plante est bonne dans Le scorbut. Ses feuilles séchées , celles du trichomuanes ( As- plenium trichomanes.) et du chiendent ( Triticum repens ), réduites en poudre , en parties égales, el mêlées ayec la quatrième partie de farine, mises ensuite eu consistance d’électuaire avec quelque BECHIQUES. 153 sirop approprié, est un remède pour la noueure des enfans. De Bowle. à. FA ÉTÉRAC. Ceterac Officin. C. B. 354. Asplenium sive Cete- rac I. B. t. 1ij. pag. 7493 Dod. 468. Scolopendria vera Trag. 551, Scolopendriun quorumdam. Asplenium ceterach. L. Capillaire cétérac. Cryp- togamie Fougères. Frondibus pinnatifdis ; lobis alternis, confluentibus. Feuilles pinnatihides ; lobes alternes, réunis à la base, Europe , Montpellier , Italie. Fentes humides des rochers. On emploie cette plante comme les précédentes , outre le sirop , les tisanes et les infusions qu’on en prépare ; on met aussi quelquefois une poignée de ce capillaire dans les bouillons, surtout dans celui qu’on fait avec un vieux coq, le mou ou le poumon de veau, et quelques autres herbes béchiques. La Dre dorée qui se trouve sous les feuilles, est onne dans la gonorrhée , au rapport de Mathiole; il en faut donner un gros, avec un demi-gros de succin délayé dans un verre d'eau de plantin. - La conserve des feuilles tendres du Cétérac est bonne pour la noueure des enfans, suivant M. Bowle. Quoique j'aie avancé ci-devant que les capil- _laires étaient des apéritifs qu’on pouvait employer avec succès dans les obstructions des viscères , il est cependant à remarquer que , comme ils sont d’une qualité fort tempérée , ils ne réussissent que lorsque ces obstructions sont peu avancées ; car elles sont in- domptables lorsqu'elles ont fait certain progrès. La langue-de-cerf ou scolopendre ( 4splenium Scolopendrium), que les herboristes donnent tous les Le à la place des véritables capillaires, aussi- bien que les feuilles du polypode, sont des plantes . 154 PLANTES béchiques expectorantes, elles sont ci-après à la Classe des plantes hépatiques. | 2. Poirnovarnr. 1. Pulmonaria maculosa Ger. Raï. Hist. 488. Pulmonaria Italorum ad Buglossuin accedens , I. B. iom. ïij. p. 595. Symphytum maculosum sive Pulrnonaria latifolia , C. B. 259. Pulmonaria vul- garis maculoso fol. Clus. Hist. cLxIx. Pulmonarta officinalis, L. Pulmonaire officinale, Pentandrie monogynie. | Foliis radicalibus ovato-cordatis , scabris. Feuilles radicales ovales en cœur , rudes au toucher. | Bois de l’Europe. 77. Corolle bléue. Prairial, Mai. 2. Pulmonaria folits Ecchii, Lob. ic 586: Pulmo- naria ungustifclia rubente cœruleo flore , C. B. 260. Pulmonaria Pliuii, angustifolia Tab. ic. 558. Pul- monaria Ÿ, Pannonica Clus. Hist. czxx. Pulmonaria angustifolia. L. Pulmonaire à feuilles étroites. Folriis radicalibus lanceolatis. | Feuilles radicales lancéolées. À Suede, Hongrie, Suisse. Z. Corolle bleue. Nota. On ne distingue cette espèce de la précédente que par ses feuilles étroites. 3. Pulmonaria arborea Offic. Pulmonaria Trag, 5243 Dod. 474. Muscus Pulmonarius GC. B. 36154 Lob. ic. 248. Lichen arborum sive Pulmonaria ar- borea , I. B. t. ii. p. 759. ( Pulmonaire de Chêne). Lichen Pulimonaria. L. Lichen Pulmonaire de“ Chène. , Foliaceus laciniatus , obtusus, glaber, suprà lacunosus , subtus tomentosus. Substance foliacée, laciniee, obtuse, glabre ayant des cayités en dessus , cotonneuse en dessous, î Europe. BECHIQUES. 155 Nota. On trouve cette espèce dans les forêts ombragées, sur les vieux arbres, mais plus particulièrement sur le hêtre et le chêne. | Les écussons des Lichens renferment une poussière qui reproduit l’espèce. Les plantes de ce genre qui croissent sur les arbres les appauvrissent et les font périr; celles qui nais— sent sur les pierres, les rochers, les marbres, les brisent avec le tems. Elles sont en général suspectes ; cependant on mangele Lichen islandicus T..; et le Lichen rangiferinus L. qui croît sur les moniagnes du iroisième ordre, sert de nourriture au renne , apumal domestique des Zônes froides. Le Lichen islandicus entre dans le sirop de Mou de Veau qui est excellent pour la guérison des maladies de poitrine. On ne compose pas partout ce sirop de la même manière ; celui qui passe pour le meilleur se trouve à Pa— nis, chez le citoyen Joffrin , Pharmacien , rue St.-Martin. La première de ces trois espèces de Pulmonaire est : commune dans les Alpes , les Pyrénées et les hautes montagnes ; la seconde se trouve enabondance dans tous Les bois. On emploie indifféremment les feuilles de l’une et de l’autre , soit pour les tisanes et les bouillons , dans lesquels on l’ordonne par poignées, une pour chaque bouillon ou pour chaque chopine de tisane; soit pour en faire le sirop , qui est tres- utile dans les maladies du poumon : on peut se servir de la racine conjointement avec les feuilles, La troisieme espèce vient communément sur les Chènes et sur les autres grands ârbres des forêts, surtout en Lorraine et en Franche-Comté, où on l'appelle thé des Vosges , parce qu’on s’en sert à la “inanière du thé ( Thea bolea ) ; on en met une pue poignée en infusion sur une chopine d’ean bouillante, avec du sucre : elle est plus amère que les autres, et moins sûre dans ses eflets. La Pulmonaire de Chène est astringente; ainsi on peut l’employer avec succès dans les cours de “ventre , les pertes de sang et les hémorragies : elle est vulnéraire appliquée extérieuremeni et prise 156 PLANTES intérieurement. Les premières espèces de Pulmo-# naire ont la mème vertu; elles sont même recom- mandées par quelques auteurs pour les superpurga- tions et pour arrêter Le vomissement, M. Ray rapporte que les Anglais se servent de la Pulmonaire de chène en substance et en poudre , ou bien en sirop, pour asthme, la toux et la phthi- sie ; et qu'André Golieu , marchand de la même mation , avait éprouvé que cette espèce de Lichen avait réussi pour une jaunisse qui avait éludé pln- sieursautres remèdes. Il faisait bouillirune poignée de cette plante dans une livre de bière légère , dans un pot bien couvert , et la réduisait à la moitié; il en donnait ensuite un verre le matin , et autant le soir, CBS. La Pulmonaire officinale est astringente et vulné- raire. Jussieu l'a placée dans la famille des Borraginées , dout la plupart des espèces sont mucilaginenses , adoucis- 4 santes et cordiales. Cette plante , étant brûlée, produit une si grande quantité de cendres , qu’on l'évalue à la septième partie de son poids. La lessive de ces cendres est âcre. Ta Pulmonaire de chêne ( Zichen pulmonaria ) est ua remède assuré contre le rhume et le crachement de sang. 6. R serres. Glrcirrhisa siliquosa vel Germanica , C. B. 352. Glycirrhisa radice repente vulgaris Germanica , X. B. tom. iij, p. 328. Glycirrhisa qulgaris Dod. 341, Li-\ guiritia Brunf. Dulcis rudix Trag. 925. 1 Glycirrhisa glabra. X. Réglisse glabre. Diadel- phie décandrie. Leguminibus glabris ; stipulis nullis. Gousses glabres ; stipules nuls. Jtalie, 72. Corolle d’un bleu pàle. Thermidor , Juillet. } L'usage de cette racine est si commun , qu'on ne fait point de tisane ou la Réglisse n’entre , soit pour corriger , par sa douceur , la saveur désagréable des sf ré. BEUC HE Q & ES. 157 autres ingrédiens , soit pour lui communiquer la vertu particulière qu’elle a d’adoucir l’âcreté deshu- meurs qui excitent la toux : on en met ordinaire- ment une demi-once dans chaque pinte d’eau ; on ne doit la faire bouillir qu’un bouillon , de peur qu’elle ne rende la liqueur trop épaisse et trop gluante, Lorsque cette racine est bien fraîche, il suffit de l’infuser à froid dans les tisannes, ou même dans l’eau simple; elle convient dans les maladies des reins et de la vessie, dans la pleurésie et dans le crachement de sang. Les sucs de Réglisse , noir ou blanc, sont em- ployés familièrement dans les rhumes et dans la toux opiniâtre ; ce sont des extraits faits par l’éva- poration d’une forte décoction de Réglisse, à la- quelle on ajoute des gommes adragant ( Astragalus tragacantha ) et arabique ( Mimosu nilotica ), du sucre , de l’amidon, et quelquefois de l'iris ( Jris germanica ) et de l’ambre gris. La Réglisse entre dans un grand nombre de com- positions de pharmacie , entr’autres dans la thé- riaque , dans les pilules de rhubarbe de Mésué, dans les poudres des trois santaux, daus celle dia- tragacant froide et celle diarrhodon , dans les tro- chisques de Gordon, etc. £ Pis-r’Axe » Tussilage, Tussilago vulgaris C. B. 197; I. B. tom. iij, pag. 563. Bechium sive Farfura Dod. 596. Ungula ca- bullina Trag. 418, Ungula asinina et Lactuca ustu- laria Germanorum Cord. Chamæleuce Plin. Filius unte patrem quorumdam. Tussilago farfara. TL. Tussilage , Pas-d’Ane. Syn- génésie Polygamie superflue. Scapo ümbricato , untfloro ; folits subcordatis , angulatis , denticulatis. 4 LR Hampe imbriquée, uniflore; feuilles un peu en cœur, anguleuses, finement dentées, 158 PLANTES Europe. Terres argilleuses , dont le fond est hu- mide. Z. Corolle jaune. Germinal, Mars. Nota. ‘Loutes les espèces de ce genre ont les fleurs sur une hampe, et les feuilles réniformes. f Les feuilles et les fleurs de cette plante sont en. usage , surtout les fleurs, lesquelles entrent dans la plupart des tisanes pectorales ; on en ordonne deux ou trois pincées pour chaque pinte de liqueur: on en fait une conserve et un sirop simple , dont la dose est d’une once comme les autres. Le sirop de Tussilage composé se fait avec les racines, les feuil- les et les fleurs de cette plante , auxquelles on ajoute : les Capillaires et la Réglisse. L'eau distillée des fleurs de Tussilage se donne jusqu’à six onces , et la conserve à demi-once. dE | Les feuilles de cette plante ne sont pas moins utiles que les fleurs. M. Ray rapporte qu'Hiller , médecin du marquis de Brandebourg , a guéri plu- sieursenfans étiques, en les nourrissant des feuilles « de Pas-d’Ane qu’il faisait cuire avec le beurre et law farine, comme d’autres légumes. On fait fumer ces feuilles aux asthmatiques; en Angleterre , on les fume pour la toux. Boyle conseille d'y mêler la fleur de soufre et le succin en poudre, il dit que ce remède a guéri plusieurs phthisiques. Il y a des personnes qui estiment la racine de Tussilage , autant que les feuilles et les fleurs, et quin l’emploient en décoction et en tisane, lors même qu'elle est sèche. Fernel a employé le Tussilagem dans le sirop de symplhito. | | - M. Tournefort nous donne une tisane pour las toux sèche , qui est excellente. On prend quatr@ poignées de feuilles avec trois pincéés de ses fleurs ,: deux poignées de sommités d'hyssope ( Ayssopus of> ficinalis ), une once de raisins secs , trois cuillerées de miel de Narbonne ; on met le tout dans le fond d’un pot, et on y verse quatre pintes d’eau bouil= lante ; on fait jeter seulement trois bouillons : on Le Bean ea: ‘BECHIQUES. 159 tire le pot du feu , on le couvre, et on passe la ti« sane lorsqu'elle. est refroidie. Simon Pauli , apres Sennert , nous assure que la décoction des fleurs de Pas-d’Ane , faite dans le vin, à laquelle on ajoute un peu de myrrhe, de mastic et de litharge, est excellente pour les ul- cères des jambes des hydropiques , menacées de gangrène. Ô. Coquezrcor , Pavot rouge, Papaver erraticum majus ; Rhæas Diosc. Téoph. Plin.C.B. 171. Papaver erraticum rubrum compestre LB. tom. ii]. p. 395. Rhæas sive caduco flore punr- -ceo , Ady. Lab ic. 275. Pupaver rhæas. L. Pavot Coquelicot. Polyan- drie monogynic. Capsulis glabris , globsis ; caule piloso, mudti- Jfloro ; foliis pinnatifidis , incisis. Capsules glabres , globuleuses; tige poilue, multiflore ; feuilles pinnatifides , incisées. Champs de l’Europe. © . Corolle rouge. Prairial, Messidor, Mai , Juin. Nota. Tache noire à l'onglet des pétales ; calyce cadue presqu’aussitôt que la corolle s'ouvre. Ce dernier carac- ’tère est commun à tous les Pavots. On emploie les fleurs de cette plante, soit en sirop ou en infusion, à la manière du thé ( Thea nbohea }, une pincée sur un demi-setier d’eau, et ren tisane une petite poignée dans deux pintes de “liqueur ; on ne les jette dans le coquemart que “sur la fin, lorsqu'on est près de le retirer du feu “et d'y jeter la réglisse ( Glrcirrhy za glabra ) ou les “autres fleurs : on tire aussi de ces fleurs l’eau distil- “lée , et on en fait une conserve. Dans les pleurésies, esquinancies , fluxions de poitrine et toux opiniâtre, sette plante s’ordonne avec succès ; elle m'a réussi fouvent pour La colique venteuse, faisant prendre une iufusion un peu chargée d’une petite poignée 160 P L AN TES le ses fleurs avec un peu de sucre, chaudemint comme le thé. En donnant une pareille infusion le trois ou le quatrième jour de la pleurésie , lors: que la sueur se présente, elle en devient plus abondante; et je l’ai éprouvé plusieurs fois comme un sudorifique plus efficace que le sang de bouc, La fiente de mulet, et les autres qu’on vante tant, Quand . on a saigné deux ou trois fois brusquement dans { cette maladie, la sueur survient ordinairement; et pour peu que cette crise naturelle soit aidée, la maladie se termine bientôt avec succès. On n’emploie pas ordinairement les fruits ou les » têtes de Pavot rouge , cependant ils ne sont passans ! vertu ; leur décoction est très-adoucissante , et même « un peu somnifère : on en peut donner dans les pleu- résies, fluxions de poitrine, crachement de sang:, etautres maladies du poumon. Ja tisane faite avec une douzaine de ces têtes cueillies avant que la fleur soit tout à fait passée, une poignée d'orge et deux onces de réglisse pour trois pintes d’eau , est” trés-utile dans ces maladies : j’en ai l'expérience." L'extrait des têtes de Pavot rouge, depuis. un“ demi-gros jusqu’à un gros, est anodin, et procure un sommeil assez doux : on peut le donner avec succès dans la toux opiniâtre. Tout le monde sait que le sirop de Coquelicot se fait avec l’infusion des fleurs , réitérée deux ou trois , et même quatre foish sur de nouvelles fleurs. Dans les rhumes opiniâtres la teinture de Coquelicot , chargée de deux ou trois” infusions , est très-utile, particulièrement si, Om dissout sur chaque pinte de liqueur , une once de sucre candi. On prend communément, dans ces maladies , l’infusion des fleurs de Coquelicot à Jak manière du thé ( Thea bohea ), une bonne pincées pour un demi-setier d’eau , avec un peu de sucre. _.… OBS. Le Coquelicot est nuisible aux chevaux ; les 41 shes, les chèvres , les moutons le mangent. ac Piep-px-CHA% BR ED DE S. 161 9. 5e Cnai Gnaphaliumn montanum flore rotundiore. CB. :63. Pilosella major et minor quibusdam, aliis Gnaphalii genus , I. B. tom. ïij. part. j. pag. 162. Elichrysum montanum flore rotundiore, Enst. 453. Auricula muris Long. Zagopiron Hipp Gesn. Lagopus 2. Trag. 332: AE iuropus , Hispidula , Pes Cati Offe. Gnaphalium dioicum mas. L. Pied-de-Chat. Syn= génésie poly gamic superflue. Sarmentis procumbentibus ; caule simplicissimo ; Cor mbo sumplici ; terminal ; Jlortbus dioicis. Rameaux couchés; tige trés-simple ; cory mbe sim- ple. terminal ; fleurs dioïques. a Europe, lieux secs exposés au soleil. 2, fleurs rouges ou blanches, Floréal, avril. Nota, Celte plante est une variété du Graphalium dio:- cum ?. Les seules fleurs de cette plante sont employées ps piucées dans les tisanes et apozèmes béchiques; é sirop qu’on en préparé est où simple ou com- posé : dans ce dernier On ajoute les jujubes ( Rham- nus zizyphus), les sébestes ( Cordia mixa ) et les béchiques adoucissans ;on l’srdonne dans les mêmes occasions .que le sirop de Coquelicot, de Tussie lage , etc. . Geite plante n’est pas senlement béchique et adoû- cissante; elle est aussi vulnéraîre et astringente : on én trouve des fleurs dans le faltranc qu’on nous en- woie de Suisse. On peut donner avec succès son in- fusion ou sa décoction dans le crachement de sang», dans la dissenterie , et dans le flux immodéré des menstrües, On prépare en Pharmacie la con- 1 des fleurs de Pied-de-Chat, qu’on ordonne épuis un gros jusqu'à une demi-once dans les maladies de la poitrine, | To. trs EN Cao. | | r Gnaphalium,vulgare majus C, B. 269. Gnapha- Tome I. L 162 D LA N TE Lum Germanicum Ï. B. tom.IIl pag. 158. Filago seu impra Dod. 66. Filago germanica. L. Herbe à Coton. Syngénésie polygamie nécessaire, Punicul& dichotomd; floribus rotundatis, axil- laribus, hirsutis ; folits acutis. Pauicule dichotome; fleurs rondes, axillaires, yelues; feuilles aigues. Europe. ©. Corolle d’un jaune blanc. Thermidor, juillet. uelques médecins substituent cette plante aux fleurs de Pied-de-Chat (Gnaphalium dioïcum mus) , surtout pour le crachement de sang dans la pleuré- sie; ils en ordonnent, avec succès , La tisane à la dose d’une poignée, feuilles et fleurs, pour une pinte d’eau. Les auteurs conviennent qu’elle est vulnéraire et astringente, et qu'on s’en sert uti- lement dans les pertes de sang et dans les dissente- ries; quelques-uns la recommandent pour l’esqui- nancie. Lobel ajoute qu’en Angleterre le peuple l'emploie pour les contusions , en Fappliquant en. forme de cataplasme sur la partie meurtrie, après. avoir fait cuire cette plante dans l'huile où elle aurait infusé quelques heures auparavant. IT. Cou ROUGE. 1. Brassica Capitata rubra C. B. 11131. B. tom, ij. 831. Brassica rubru capitata Dod. 621. % Brassica oleracea rubra. L. Chou pommé rouges Tétradynamie siliqueuse. J Radice cuulescente , tercti , Carnosé. Racine caulescente , arrondie, charnue, s Angleterre. g. Corolle rouge. Germinal, floréal, mars , avril. à a Nota. Cette plante est cultivée en France, particulière ment aux environs de Paris. Kllé est, ainsi que celle qui suit, uue variété du Brassica oleracea L. B E°C IL IQ/U ES. 163 3 Brassica Capitata alba CB. 111; L. B.tom.ij p. 826. Brassica Capitata albida Dod. 623. (Chou pommé blanc ). Brassiva oleraceaæ capitata I. Chou pommé blanc. Angleterre , France. &: Germinal , floréal ; mars , avril. wii Toutes les espèces de Chou sont propres pour les maladies dé poitrine , mais on emploie ordi- nairement la première pour la tisane et les bouillons qu’on prescrit aux pulmoniques. La tisane se fait avec ladécoction de deux ou trois poignées de Chou rouge coupé par morceaux dans deux pintes d’eau: réduites à trois chopines , ä laquelle on ajoute ensuite un demi-quarteron de miel blanc qu’on fait écamer: Dans Ed Éouflios faits avec le mou de veau ; en ajoute le Chou rouge avec la Pulmonaire (Pulmona- ria officinalis), les Capillaires ; etc, Le Chou rouge a donné le nom au looch de caulibus Gordonii et Mesue… . Les feuilles cuites dans le vin blanc, puis eten dues sur les tumeurs des goutteux , après les 'avoix bassinées avec le vin , est un excellent remède-pour les ramollir et en adoucir la douleur et l’inflamma tion. Heurnius prétend que les Choux rouges sont anti- scorbutiques. Pour l’enrouement et l’extinction de voix, on fait le sirop suivant. (Y, 258 Prenéz orge mondé ( Hordeum vulgare celeste), et raisins secs sans pepin, de chaeun un gros; rés glisse ( Glicirrhy za glabra ) , deux dragmes ;-six fie gues ( Ficus carica ) ; hyssope ( Hyssopus oficina-s lis ) et capillaire ( Asplenium adiantum nigrunr), de Chacun demi-poignée ; pignons blancs (Pinus pinea), demi-ouce ; un Chou rouge haché menu , faites bouillir le tout ; et sur chaque livre de décoction , ajoutez une cuillerée où deux de miel blane , et suf= poie quantité de sucre pour en faire un sirop clair, | L 2 L 164 PALUAËN L'Tù ES .1Lesfeuilles de Chou rouge sont si vulnéraires cet détersives, que Tragus:assure que) des, personnts. nourries de ce Chou ont une urine capablelde guérir: lesifistules caréinoiateuses et les -uleëres.rongeans. Le remède suivant est très-bon pour le rhumatisme:l : Faites cuire un Ghouy"rouge ( Zrassica, oleraëea rubra ) jusqu’à pourriture et presqu'à see; jetez-y alors: un bon demi-setier d’eau-de-ÿie, pour réduire” le tout'en une espéce d'enguent dontiyous ferez: un: cataplasme , poursapplitquer chaudementisur-la par : tie souffrante, pie un dx ts : On peut faire aussi, un sirop-très-utile pour les asthmatiques ; de la manière suivante :,., :Prenez nne: pinte de suc de Chou rouge clarifé avecile- blanc d’œufet les coquilles ; ajoutez-y une livre de miel :blane ou.de :Narbonné,;--et Payant écumé\ faites-y fohdfe.cinq quarterons!' de, sucre . etymêlez troisidragnes.dé safran (| Crocus sativus. effeinulis ) : faites cuire. le tout.enconsistance de, #wop,edont.on fera:boire une, cuillerée,le matin et auvtmst2bé soir; . zuH2ron >» - LtB30BR ET : Fu " ::%es Choux blanes -( Brassica oleracea capitata ) sont d'un usage: plus commun, daus, la çuisine que dans la pharmacie, Pisanelli, dans son Traité.des alimehs.; prétend: cepéndant que les Choux pommés biaues sont indigestes etne couyiemrent.qu'à des,es:, tomacs vigoureux, comme .ceux des!paysans. Les Chonxifrises (Brassica.olerucea sabellica) , blanchis par la culture; et/assaisonnés avec de bonne huile * et le:sue-d’orañge.;;,lsont -préférables,, suivant cet s1Lés Choux blanesn’ontpas moins leur utilité dans laimédecine. On emploie., en Hollande, en cata- ! plasme pour. les rhumatismes , l'espèce d’onguent fait avec un Chou blanctbouilli avee de la,terre à potier dams un pot de terre, et safe nie An tite d’eau pour.Ja d£étremper. I faut Le faire bouillir jusk" qu'à ce que le Chou soit comme pourri et ea bouillie, « BECHIQUES. 165 et, dutout, on en fait un onguent qu’on applique un peu chaud sar la pärtie. Jai connu à Paris plu- sieurs personnes qui en ont été guéries. Le cata- “plasme fait avec: les feuilles: du Chou blanc et les poireaux _( Allium porrum ) amortis dans la poile ‘avec de fort vinaigre, est uñ remède familier aux paysans dans la pleurésie, en l’appliquant sur Île “côté malade: Camérarius asstüre que les fenilles’ de Chou ;: bouillies dans du vin, sont admirabtés pou les ulcères de la peau, et même pour la lèpre. Pla- térus dit que la saumure où l’ôn conserve les Choux ex Allemagne, guérit les inflammations naissantes de la gorge. Le Chou entre dans lemondicatif d’ache. _ OBS. Touinefort et Jussieu ont placé le Chou; très nombreux en variété , dans la famille des crucifères. Toutes les plantes de cette famille ,' lorsqu'elles sont fraîches , sont âcres à un plus où moins haut degré , inciz ‘sives , détersives, diurétiques et anti-scorbutiques ; mais quand elles sont sèches , elles perdent leurs vertus. Elles n'offrent aucun poison. ler $ 112. Nuvi 1. /Vapus sativa radice alb&, C. B. 05.. Napus I. B. tom. ij, p. 842. Rapum sativum alierum et » Napus veterum , Trag. 730. Bunius $ive Napus Ady. Lob. ic. 200. _ Brassica napus. L. Chou navet. Tétradynamie si- liqueuse. Radice caulescente , Jusiformi. Racine caulescente , fusiforme. … Sables maritimes du Gothland , de la Belgique et de l’Angleterre, Z Corolle jaune, Floréal , prairials avril, mai. 2. Nota. Feuilles radicales lyrées , glabres ; les canlinaires ampiexicaules , en cœur , oblongues , légèrement dentées , | ealyce ouvert comme «lans les plantes du:genre Sirapis. 3. FRupum vulgare Dod. 673. Rapa sativa , rotun- L 3 _66 PLANTES da , radice candidä , C. B. 89. Rapum sativum ro- tundum , 1. B. tom.ij, p. 838. ( Rave.) Brassica rapa. L. Chou rave. Radice caulescente, orbiculari, depressé, car- n0s 4. Racine caulescente | orbiculaire , déprimée, charnue. Champs de l’Angleterre et de la Belgique. &. Corolle violette. Floréal , prairial; avril, mai. Nota. Racine s'élevant au dessus de terre. La racine de Navet en décoction est d’un usage très-familier dans les bouillons propres pour la p i- trine. La décoction de Navets avec suffisante quan- tité de sucre; fournit un sirop très-estimé pour ap- paiser la toux invétérée et pour l'asthme. La meilleure manière de faire Le sirop de Navets est de les couper par rouelles aprèslesayoir ratissés, d’en remplir un pot de terre, le couvrir ensuite , et le boucher exactement avec de la pâte, puis le mettre au four apres en avoir tiré le pain, l’y laisser pendant douze on quinze heures, puis séparer le jus qui se trouvera au fond du pot, et sur quatre onces de ce jus, jeter une once de sucre candi; la dose est d’une cuillerée, ou seule, ou mêlée avec un verre de tisane ou d’eau simple. Ce sirop m'a réussi dans des rhumes fort opiniâtres. La semence du Navet est apéritive ; on en prend deux gros , concassés et infusés dans un verre de vin blanc : celle du Navet sauvage entre dans la theriaque , sous le nom de sémen Buniudos. Elle fournit une huile bonne à brûler , et dont on assai- sonne quelques mets. Elle est cordiale; et quelques-uns la broient dans l'eau de chardon-béni ou de scorsonnère, au poids d’un gros, et la donnent dans les fievres malignes en émulsion , ainsi que dans la petite-vérole et la rougeole, PÉCH I OU ZE Ss. 1( Le2 _ F, Schroder assure qu’un gros de cette semence est propre dans la suppression d’urine et la jaunisse, et que son huile calme les tranchées des enfans. La pulpe de Navet, passée au tamis et mêlée avec le sucre , est utile dans la toux et dans les fluxions de la gorge. La Rave ( Brassica rapa ), que j'ai cru devoir ranger ici, est une espèce de gros Navet ; leurs vertus sont assez semblables : sa racine fowrnit un aliment aussi utile et aussi agréable que le Navet ordinnaire. La Rave même a une saveur plus douce; les paysans d'Auvergne et du Limosin ja mangent cuite sous la cendre : on la met dans la soupe, à laquelle elle communique un goût mer- veilleux. La décoction des racines de ces deux plantes , ou de l’une des deux, est bonne pour les engelures , quand on s’en lave souvent les mains et chaudement. CBS. En Prusse, on retire du Navet un sucre qui se cristallise. Les semences de cette planie fournissent une huile qui sert aux ouvrages mécaniques. 1 Les habitans de la Haute-Loire et du Cantal, c’est-à-dire de la Haute-Auvergne , possèdent une belle variété de rave. La racine en est très-sucrée. Elle varie en grosseur depuis une livre jusqu'à huit. Les plus grosses et les plus savoureuses croissent sur les montagnes du troisième ordre, dans nne terre produite par la décomposition des matières volcaniques, mélangées avec le détritus des roches de granit lamelleux. On trouve ces excellentes raves particu= lièrement à Lafase, commune de Lubilhac, entre Brioude, Blesle, Massiac et Saint - Flour. Elles offrent à l’homme et aux bestianx une nourrilure aussi saine qu'agréable. OT. Botaroëre ou BOURRACHE. £orrago Dod. 625. Borrago floribus cæruleis T. B. tom. iij. p. 574. Buglossum latifolium, Borrago flore cœruleo, C.B. 356. L 4 168 PLANTES Porrago officinalis. L. Bourrache officinale. Pentandrie morogynie. Folirs omnibus aliernis ; calycibus patentibus. Toutes les feuilles alternes ; calyces ouverts. Cette espèce originaire d'Alep, est aufféurd'hui répandue en Europe. o . Corolle bleue. Messidor, thermidor , fructidor ; juin, juillet, août. Nota. Toutes les plantes que Tournefort et Jussieu ont rangé dans la fanulle des Borraginées sont hérissées de poils. Cin Îles reconnaît, lorsqu'elles sont sèches , à des écailles ou laches blanches qui sent sur les feuilles. Cette famille n’olfre aucune espèce vénéneuse. | Où a remarqué que la Bourrache et les autres Borragi- nées qui croissent dans les platras, rendent beaucoup de nitre ; cela porterait à croire que les plantes tirent le nitre du sein de la terre. Ea Bourrache était un aliment pour les anciens: ” T4 Pucrosr ou Boucross. Buglossum angustifolium majus flore cæruleo C. B: 256. Buglossum vulgare majus 1. B. tom. 1ij. pag. 578. Circium Italicun Fuchs. Lycopsis Ang. Anchusa officinalis. L. Buglose oflicinale. Pen- tandrie monogynie. Foliis lanceolatis ; spicis 1mbricatis ; secundis. Feuilles lancéolces; épis imbriqués , penchés. Europe, les champs , les bords des chemins. 72. Corolle bleue. Messidor , thermidor , fructidor ; juin, juillet, août. PA Nota. Graines rétrécies. Le citoyen Pesfontaines a remarqué que la plante que Von a, pendant lons-tems , é'iquetée 4rchusa officinalis L. au jardin du Muséum d'histoire naturelle de Paris, est l'Anchusa ilalica L.. On a du rectifier cetie erreur. La bourrache ( Borrago officinalis. ) et la Buglose cé of ct s’emploient communément ensemble ou se substi- … BAG BI QUE S. 169 tuent Pune à l’autre , ayant la même vertu; leurs fleurs sont du nombre des quatre fleurs cordiales, et s'ordonnent par pincées en infusion, ou leur conserve, depuis deux gros jusqu’à une demie once. Leurs feuilles s’emploient trés-communément dans les tisanes pectorales et dans les bouillons rafrai- chissans, aussi bien que les racines , sur-tout celles de la Buglose : ces racines servent en hiver lorsque les feuilles sont passées. Le suc de Bourrache et de Buglose ; tiré par expression et clarifié , se donne avec succes, par prises de quatre à cinq onces , dans la pleurésie. Pour Le bien faire, il ne faut point le faire bouillir; car aldrs la partie mucilagineuse des feuilles se met en grumeaux, et il ue reste qu’une eau claire qui n'a point de vertu. On ajoute souvent à ces plantes les feuilles de chicorée sauvage ( Cicho- riunr intibus ) et le cerfeuil ( Scandix cerefoliüm ), RL aussi le sirop violat , ‘à une once pour chaque prise, surtout lorsqu'on a intention d'ouvrir le ventre , et de disposer le malade à la purgation#: on donne trois et quatre de ces prises par jour entre les bouillons. Ce remède est trés-propre à rétablir le mouvement libre du sang , lorsqu'il croupit dans les parties où sa circulation est ralentie. Le suc de ces plautes enire dans le sirop de longue vie, dans le bysantin simple et composé, et dans le sirop de scolopendre dé Fernel. Clusius recommande | pour la palpitation de cœur , deux onces de suc dépuré de Buglose , avec deux gros de sucr@, Le soir pendant plusieurs jours : le sirop fait avec les feuilles et les fleurs soulage fort les mélancoliques. M. Ray dit'que l’usage du vin où elles ont infusé, guérit l’épilepsie. La tisane suivante est excellente pour la toux sèche. Faites “bouillir trois onces de racines de Baglose et autant bde chiendent ( Triticim repens ) dans deux pintes d’eau ; versez la décoction bouillante sur une once de fleurs de coquelicot ( Papater Hiœus) et sur trois LA 170 BELANTES têtes de pavot blanc (Papaver somniferum), coupées menu et enfermées dans un petit sac, afin qu’on puisse les exprimer. J'aiemployé avec succès la décoction des feuilles de Bourrache ( Borrago officinalis ) et de Buglose, dans la dyssenterie , de cette manière. Faites bouillir pendant trois ou quatre minutes une petite poignée de ces feuilles dans huit onces d’eau ou demi-setier; assez la décoction , et y ajoutez parties égales de Pit de vache bouilli et écrêmé, puis y délayez une once d’huile d'amandes douces ( Amy gdalus commu nis), quad la liqueur sera tiède : trois heures après, faites prendre au malade un bouillon le plus clair, … dans lequel , lorsqu'il est encore tout chaud , il fandra avoir mêlé un bon verre de gros,vin. Il faut réitérer ce remède deux jours de suite le matin à jeun. La plupart des Herboristes substituent à la racine de Buglose celle de la vipérine ( Echium vulgure ), qui est plus commune et de moindre vertu. La Bourrache et la Buglose entrent dans l’élec- tuaire de psyllio de Mésué, dans son sirop de fume-. terre, dans son sirop du roi SR , dans les sirops d’eupatoire et d’épithyme du même auteur , et dans l’opiat de Salomon. OBS. La Buglose contient du nitre. Ses feuilles ser—. vaient de nourriture aux anciens. O1. Vister , ou Herbe aux Vipères. Echium vulgare C. B. 254; I. B. tom. üij. p« 586. Lycopsis Corn. Ænchusa major quorumdame ÆEchion Cæs. 436. Buglossum silvestre. Lob. ic. 579% Echium vulgare. L. Vipérine commune. Pentan=, drie monogynie. | Cuule tuberculato , hispido , foliis caulinis lanceos, latis , hispidis ; floribus spicatis , lateralibus. Tige tuberculeuse, herissée de poils; feuilles, _ BE cC ‘Hoi QUES. LD 62 : caulinaires lancéolées , hérissées de poils ; fleurs en épi. latérales. « Europe , les champs , les bords des chemins. æ. Corolle bleue. Prairial, wfessidor , mai, juin. Césalpin confirme ce que Dioscoride et Les anciens rapportent des vertus de cette plante pour la mor- sure de la vipére et des autres bêtes venimeuses : cet auteur donne la manière de s’en servir. Il faut rendre une poignée des feuilles et environ une - roi de la racine, les piler et les infuser dans trois verres’ de vin; on en fait boire le jus au malade, et on applique le marc sur la blessure. Le nom de cette plante vient plutôt de la figure de sa graine , qui ressemble à la tête d’une vipère, que de sa prétendue qualité de guérir sa morsure. Il y a des Médecins qui emploient la Vipérine en infusion dans la petite-vérole. Jean Bauhin assure que quelques-uns en recommandent 1: poudre à un demi-gros, dans une cuillerée de vin, dans l'épilépsie; mais je ne l’ai pas vérifié. OBS. Ia Vipérine commune est rafi a‘chissante. I 6. a \ UNÉE, Enule-Campane. Helentum vulgare C. B. 276. Helenium sive Enula- Cumpana X. B. tom. ïij. p.108. Aster omnium matimus, Helenium dictus , Inst. 483. Panax Chi- ronium Theoph. Ang. Elenion Trag. 170. Tnula helenium. L. Aunée officinale. Syngénésie polygamie superflue. Foliis amplexicaulibus , ovatis, rugosis , Subtus tormentosis ; calycum squamis ovatis. Feuilles ampléxicaules , ovales , raboteuses , coto- neuses en dessous ; écailles du calyce ovales. Angleterre, Belgique. 77. thermidor, juillet. Nota Toutes les plantes de ce genre ontla corolle jaune. On n'emploie ordinairement que la racine de cette 172 PLANTES plante, ou fraîche , ou sèche, ou en poudre. Lors- : qu'elle.est fraîche , on la donne en décoction dans les tisanes ou apozèmes béchiques : elle fait cracher . les asthmatiques, et soulage fort les pulmoniques. On l’ordonne depuis une demi-once jusqu'à une once dans les bouillons : on en fait une conserve, dont la dose est une once. Elle est très-utile dans les maladies de l’estomac, surtout pour les indigestions, les crudités, les vents et les rapports 'aigres. Cette racine n’est pas seulement béchique , elle est aussi stomachique, hysté‘ique et apéritive: elle divise les matières épaissies, et emporte les obstructions ; e’est pour cela qu’elle pousse les regles et les vidanges sSuppriméés. On fait macérer pendant deux ou trois jours la racine d’Aunée dans le vin blanc , et on en donne un verre le matin à jeun , pendant quelques Jours , aux filles aflligées des päles-couleurs. Le sue de la racine infusée dans le vin ; ou sa décoction dans cette liqueur , détruit les vers dés intestins. On prépare un vin en faisant infuser laracine d’Au- née dans le moût : ce vin est slomacal , et pousse les urines. Cette racine sèche est aromatique ,.et sent l’Iris ( Jris Germanica ); on la donne à deux gros au plus. On fait avec l’Aunée un onguent très- utile pour la gale et pour les maladies de la peau : on y mêle quelquefois le précipité blame à la dose d’un gros sur une once d’onguent. L’Aunée est extérieurement résolutive ; Parkinson en recom- mande la décoction pour les douleurs de la sciati- que , et même pour les mouvemers convulsifs : on l'ordonne pour la colique de Poitou, pour lhy=\ dropisie , la cachexie, et les autres maladies chroniques. | : L’Aunée distillèe dans l’eau commune, donne un sel -volatil semblable à celui de la corne ‘de cerf, selon Le Fevre : l'extrait ou la conserve guérit la colique et la jaunisse , comme le vin qu'on en pre- pare. Cette plante entre dans le sirop'@armoise, | | B Æ CH LIQU:ES. 173 * dans le sirop hyÿdragogue de Charas, le sirop anti- asthmatique du mème, le look sain et dans Le look pectoral ; elle, entre aussi dans l’opiat de Salomon de Joubert, dans le catholicon simple de Fernel, dans longuent martiatum, daus l’emplâtre de vigo de Du Renou , et dans le diabotanum de M. Blondel. « OBS. L’Aunée officinale est un excellent remède dont Pusage sest toujours soutenu avec succès. 47: Lrener TERRESTRE , Terrette , Herbe de de Jean, Rondotte. Hedera terrestris vulgaris C. B. 306.Chameæcissus sive Hedera terrestris £. B. tom. üj. Ap. 855. Ca- lamintha humilior folio rotundiore., Inst. 194: Ma- Pacocissos Lugd: 1311: Chamaæclema Corn. Æla- tènel Brunf. Æuniis Hedera corona térræ , Lob. ic: Ga. 201 1521 D 19 19 VO Glecoma hederacea. T.. Lierre terrestre. Didy- mamie gymmnospermie: . KOliis reniforimibus, crenatrs, - Feuilles «en, ferme de rein, crénékées. tot Champs cultivés du nord de l'Europe. 72. G rolle ‘bleue. fioréal, prairial ; avril, mai, _ Wofa. Cette espèce a la corolle ordinairement bleue, quelquefois blanche. Ellé offre deux variétés qui ne dif- férent que par la couleur de leurs feuilles. * ©" Toutes les plantes de ce genre ont les feuilles arrondis, erbiculaires et les tiges rampanles. | Toute la plante est en usage en décoction ou-en infusion. On met une petite poignée sur une pinte d'eau. Elle est pectorale et incisive ; outre cela elle est fortapéritive; elle est aussi vulnéraire, détersive. On prépare lextrait, la conserve et Le sirop des fleurs eu des feuilles. Son sirop est excellent pour . l'asthme; j’enai vu de-très-bons effets. La dose de 174 PLANTES tes préparations est la même que celle des autres de même espèce, c’est-à-dire , d'une once pour le sirop et la conserve . et demi-once pour l'extrait. Simon Pauli faisait boire la poudre de cette plante avec autant de sucre détrempé dans son eau distil- lée ; et Willis La recommande pour l'asthme ; la toux opiniâtre et la phtisie : il l’ordonne depuis un demi-gros jusqu’à un gros. Jean Bauhin assure que le Lierre terrestre, appliqué en cataplasme , appaise les tranchées des femmes en couche. Selon cet au- teur , sa poudre mêlée avec l’ayvoine ( Avena sativa) fait rendre beaucoup de vers aux chevaux : elle n’est pas moins utile à ceux qui ont la pousse; on en met une bonne poignée dans un picotin d’ayoine. Quel- qués-uns prétendent que le suc de Lierre terrestre tiré par le nez, guérit la migraine la plus violente. Cette plante est utile dans les ulcères internes, sur- tout ceux de la poitrine et des reins : Lobel l’or+ donne pour prévenir la goutte et déboucher les vis- cères. Le suc récemment exprimé de cette plante , et cuit avec la graisse d’une oïe qui n’ait pas été rôtie , fait un excellent onguent pour la brülure. Ettmuller recommande encore le même suc , pris mérieure- ment , pour les chûtes où on soupçonne dusang ex- trayasé ou caillé; Boyle le prescrit encore, dans quelque véhicule RER , pour l’ardeur d’urine , dans les rhumatismes. La décoction de cette plante avec un peu de sucre prise le matin et le soir , éloi- gnée des repas, est tres-utile. Dans la vieille toux etle catarrhe, le remède sui- vant est excellent. Prenez Lierre terrestre , hys-. sope (Hissopus officinalis) , une poignée de chaque; - p° ypode (Poly podium vulgare), deux onces; fleurs de coquelicot ( Papaver rhæas) , une pincée; ré- glisse ( Glycirrhyza glubra), wue once; sassafras ar Sassafras ), demi-onee, le tout infusé ans une pinte d’eau chaude: ajoutez-y un morceau B£ÉCHIQUES. 179 de sucre de demi-livre, et faites-en prendre ma- tin et soir un petit verre , et même pendant la nuit. L'huile d'olive où on a fait infuser trente ou qua- rante jours le Licrreterrestre, esttrés anodine, et appaise la colique venteuse, à la dose de trois ou quatre cuillerées. On pile une partie de la plante, et on l’enferme dans une bouteille qu’on expose au soleil ; elle s’y pourrit, et se réduit en huile ou suc épais qui est excellent pour les RL des tendons : M. Maréchal, premier chirurgien du roi , l'a employée avec succès. On fait un grand secret d’un remède qu’on croit spécifique pour la folie. Ce remède se prépare avec une assez grande quantité de Lierre terrestre amas- sé lorsqu'il est en fleurs. On le fait bouillir dans une égale quantitè de vin blanc et d’huile d’olive : on passe le tout lorsqu'on ne voit plus que de l'huile , et on garde cette huile pour en imbiber des calottes de papier brouillard, qu’on applique sur la tête du malade , après lavoir rasée. Il peut y avoir des cas rares et singuliers de manies occa- sionnées par les suites des maladies, par quelques sérosités épanchées , par les restes d’un coup, d’une chüte , où un pareil remède, après avoir été pré- cédé des saignées nécessaires, peut réussir ; mais en général , il ne faut pas avoir trop de con- fiance à des remèdes si inférieurs aux maladies aux- quelles on les destine, Aux grands maux les grands remèdes. 16. Vsrax , Tortelle. 1. Erysimum vulgure C. B. 100. Erysimum Tra- gi flosculis luteis, juxta muros proveniens , I. B. tom. 1j, p. 863. Érysimum rio 1. Tab. ic. 448. Hierobotane fœmina Brunf. Verbena fœmina et si- napi 7. Trag 102. Cleome Octavii Ang. Eruca hir- suta , Siliqua cauli uppress4, Erysimum dicta', Raï Hist, 810, . 176 PLANTES Erysimum officinale L. V élar officinal, Tétrady- namie siliqueuse | PATES Siliquis spicæ adpressis ; folis runçinatis. Siliques rapprochées de l’épi; feuilles roneinées, . Europe. Lieux arides. © Corolle jaune. Messi- dôr , thermidor , fructidor; juin, twillet, août. . 2. Erysimum latifoliun majus glabrum C. B. 101, Trio Apulus alter levi folio erucæ Col. part. j. 265, Sinapi silvestre Monspessulanüm , lati-folio ; [los- culo luteo, minimo, siliquä lengissiind, X B. tom. 1j. p. 858. Erysimum Monspessulanum Sinapi fo- lis , Raï Hist. 812. - + Sisyinbrium [rio T. Vélar à feuilles de Ro- quette. Tétradynamie siliqueuse, : , % Foliis runcinatis, dentatrs > Hudis ÿ caule lœvi ; siliquis erectis.. Lt nc Feuilles roncinées , dentées, nues;-tige lisse ; siliques : roites. : 1, À A Terrains cultivés d'Europe. 0: Corolle jaune. Messidor , thermidor., fructidor; juin, juillet, août. : ein p , LL* . Nota. Feuilles pinnées. Où emploie ordinairement la première espèce , et,Là son défaut, ‘là seconde , pour faire Le sirop du chantre , si éstimé pour rétablir, la voix et gué— rir l’enrouemeñt. Ce sirop peut se faire simple- ment ayec une forte décoction, ou.ayec le suc de Ja plante et du sucre , dont la dose est depuis demi-once jusqu’à une, dans un verre de tisanne pectorale. Le sirop d’Erysimum.de Lobel est fort composé ; car , outre.plusieurs plantes béchiques , “quelques céphaliques ÿ sont employées,,; savoir, les fleurs de romarin { Rosmarinus officinalhs ), de ! -stæchas ( Lavaänduüla stæchas), et de betoine ( Be- onièa officinalis). On fait , avec les feuilles et Les fleurs du Vélar ; une tisanne , eu mettant une poi- grée-de la plante sur chaque pinte d’eau réduite à ; trois BHECMHMIQUES. 177 trois demi-setiers ; on y ajoute la réglisse : ces pré- parations sont excellentes pour la toux invétérée, et l'embarras du pouïnon causé par des matières épaissies. Dioscoride recommande la graine d’Eri- simurn àceux qui crachent des matières purulentes. Lobel confirme les observations de cet auteur, Le Vélar est un grand résolutif pour les tumeurs des mamelles et pour le cancer, surtout l’espèce appelée Erysimum poly cératium sive corniculatum C. B. 101. selon M. Tournefort. | | Sisymbrium poly ceratiun EL. Tétradynamie sili< queuse. | Siliquis axillaribus , sessilibus , subulatis , aggre- galis ; foliis repando-dentatis. Siliques axillaires, sessiles , en forme d’alène , rapprochées ; feuilles recourbées et dentées. Lieux incultes de la Suisse et de l'Italie. ©. 19. Qurur DE PourceaAu, Fénouil de Porc. Peucedanum Germanicum C. B. 149. Peucedanum. minus Cermanicum TI. B. tom. üij. part. ij. pag. 36. Peucedanum , Fæœniculum porcinum Lob. ie. 781. Peucedanum Dod. 3173 Trag. 881. Peucedunum officinale. L. Queue de Poürceau, Pentandrie, Digynie. \ Folis quinquies tripartitis, filiformibus , linea= ribus. | Feuilles cinq fois divisées en trois parties, fili- formes , linéaires. Prés de l'Eurode méridionale. 72. Corolle jaune. Fructidor; août.. La racine de cette plante ést ordinairement d’u- sage; on la donne intérieurement en poudre et en décoction ; on s’en sert éxtérieurement pour net- toyer les plaies et las ulcères. Lesauteurs convien- nent que-cette plante cstincisive et apéritive, béchi- Que et hystérique; qu’elle est propre dans l’asthme Tome T. M 178 PLASVYES et dans la difficulté de respirer , en aidant l’ex- pectoration : elle pousse aussi les urines , les mois et les vidanges. Son suc épaissi et réduit en poudre est très-utile dans la toux opiniâtre , suivant Fragus , ui l'estime aussi pour la difficulté d’uriner , en mélant cette poudre avec le miel : sa dose est d’une dragme avec une once de miel blanc. On estime cette racine pour les maladies hypocondriaques : elle est employée dans lapoudre diaprassii de Ni- colas, dans l’électuaire lithontriptique et la triphæa snagnu du même auteur. 20. Rosie pu Sorrrr. Ros Solis folio subrotondo C. B. 357: Rorida sive Ros Solis mujor Fob. iç. 811. Solsirora sive Sponsa Solis Thal. Rorella minor 1. Tab. ie. 816. Drosera rotundifolia. L.Drosera à feuilles rondes. Pentandrie pentagy mie. Scapis radicatis ; foliis orbiculatis. Hampes enracinées ; feuilles arrondies. Marais d'Asie, d'Europe et d'Amérique. © Co- rolle blanche. Messidor, thermidor; juin , juillet. Toute cette plante est en usage pour l'asthme , la toux invétérée, et l’ulcere du poumon; on l’ordonne en infusion jusqu’à deux gros, et à un gros en pou- dre : on en fait un sirop fort estimé pour les mêmes usages, qu’on ordonne à une once. OBS. Celte espèce est nuisible aux moutons. 21. À wavpisr. Amygdalus sativa; fructu major, C: B: 441. Amyd. dulcisT. B. tom. ]. pag. 174. Amy gdalus'F ab, ic. 296. Amigdalæ Math. Lob. Nux græca Corn: Amy gdalus amaraX. B. D .Glif | Amy gdalus communis dulcis. L.. Amandier cultivés. Tcosandrie monogynie. Foliis serraturis, infimis , glandulosis ; floribug) sessilibus , geminis. V0 BECHIQUES. 179 Feuilles dentelées à leur bord, glanduleuses ; fleurs sessiles , géminées. Europe, Asie. b.Corolle d’un rose pâle. Ger- minal ; mars. Nota. Fleurs sessiles ou presque sessiles , le plus souvent géminées ; feuilles placées sous le bourgeon , et les fleurs en dessus. * L’Amygdalus communis dulcis et V Amy gdalus commu- nis amara sont deux variétés de l’_Amygdalus communis L. qu'on dit être originaire de la Mauritanie et avoir été apporté en Europe sous le règne d’Auguste, Le fruit de cet arbre est fort en usage dans la médecine et dans les alimens : on le confit étant encore vert, avec son écorce ; on couvre l’amande de sucre et on en fait des dragées : on la mange dans les meilleures tables, et on l’emploie ordi- pairement dans les émulsions rafraîchissantes ; au nombre de douze ou quinze sur chaque pinte d’eau, avec les autres semences froides. L’amande est pec- torale et adoucissante ; l'huile qu’on en tire ‘par expression, sans le secours du feu, mêlée ‘avee! artie égale de sirop de capillaire ou autre , et sucée à petite dose et à plusieurs reprises, avec un petit bâton de réglisse ( Glycirrhiza glabra) émoussé ent forme de brosse, est un remede très-propre pour adoucir l’âcreté de la toux opiniâtre , surtout pour les enfans. L'huile d’Amandes douces est très - anodine : on eu donne , avec succès , pour appaiser les tran- chées dans la colique et dans la dissenterie ;:on en mêle dans Les juleps adoucissans . à la dosé! d’une once , ayec autant de sirop de nénuphar ou. de pa- vot: blancs on en donne aussi dans les lavemens émolliens , à deux ou trois onces. | Une des meilleures purgations dans la pleurésie- éripneumonie et dans le rhume, est de donner Le un bouillon deux onces de Manne ( Fraxinus M 2 180 BL AIN ITHENS ornus:) et trois onces d'huile d'Amandes douces, quand il est tems de purger. Pour les tranchées des femmes après l’accouche- ment, on donne , ayec succès , une potion faite avec deux onces d’huile d’Amandes Li 0 une once de sirop de capillaire , etautant de sucre-candi en poudre. Pour les enfans nouveaux-nés, les Jtaliens , suivaut Baglivi, font une panacée de ce fruit. l Les amandes amères (_4mydalus communis amara) sont détersives et apéritives; elles emportent les obstructions du foie, de la rate et du mésentère, selon Simon Pauli. Leur huile est propre à déterger l’humeur épais- sie dans la cavité des oreilles, qui cause souvent la surdité et les sifllemens; mais il wy en faut pas trop mettre de peur de causer un relächement à la membrane du tambour. J. Bauhin, après Murcellus Virgilius , assure que les amandes amères sont un mortel poison pour les chats , et, après Lutzius , qu'elle tue aussi les poules: on en dit autant des renards. La gomme d’Amandier est astringente , et par sa viscosité elle adoucit les tranchées de la dyssente- rie, prise en dissolution dans uue décoction as- tringente. bo OBS. Les Amandes sont dé difficile digestion. 22, Hhovies: ? Ficus communis D. B. 457. Ficus I. B,. tom.j.pag- 2285 Raï Hist. 1431: Ficus passe wel caricæ. Offcin. e Ficus : carica. L, Figuier commun, Polygamie triæcie. Fohis polmatis. Feuilles pahnees. AOITLE AT TT PL Europe méridionale , Asie. D. | BECHAQUES. 181 Nota. Cet arbrisseau croît dans toutes sortes de terres. 11 se plait particulièrement sur les côteaux exposés au midi. On fait grossir son fruit en mettant dessus un peu d'huile, Due las figuiers ont une fewulle terminale roulée en Spi= rale. Les fleurs sont attachées au calyce , et les étamines sont portées sur un pédicèle. Le fruit est une enveloppe charnue, pyriforme, percée d’un trou à son extrémité, garnie de petites écailles. Pline RARE que Carthage n’a dû sa destruction qu'aux figues que l’on cultivait dans ses environs, et que c'était ap s'emparer de ces fruits , que les romains ont entrepris a troisième guerre punique. Les figues s'emploient dans les tisanes pectorales, avec les fruits suivans : on en met cinq ou six sur chaque pinte d’eau, qu’on fait bouillir légérement. ‘On s'en sert aussi dans les fluxions sur la gorge et sur la luette , en gargarisme, et bouillies dans du lit Elles sont propres à adoucir la toux et les rhumes opiniâtres. -Ponr l’enrouément et l’extine- tion de voix, on laisse macérer les figues séches dans de bonne eau-de-vie : on en exprime la teiïn- ture pour y mettre le feu, et la laisser brûler à l'ordinaire : cette liqueur est alors excellente, prise par cuillerées. Les sommités d'hyssope (His$opus officinalis) , jetées dans la décoction de figues toute bouillante , et infusées ensuite, font une boisson excellente pour l’asthme. L'eau où les figues ont macéré, est utile dans les douleurs de reins, soup- » connées de gravelle. Chéneau assure que les tiges de Figuier, découpées au poids d’une livre, et bouillies dans une livre de vin mêlé avec une livre et demie d’eau , sont un bon sudorifique, à la dose de quatre onces , le matin pour les hydropiques. Baglivi, dans sa pratique, donne les feuilles de Figuier sauvage pour un spécifique dans la colique: un demi-gros de la poudre des feuilles sèches de ce Figuier qui croît dans les champs, et non de ce.ui qui vient dans Les jardins, mêlé avec un scru- M 3 182 PLANTES : pule de feuilles sèches d’orme (Ulmus campestris), donné au malade dans un peu de bouillon , calme aussitôt la douleur. Lorsque les Figues sont appliquées extérieure- ment , elles sont résolutives et émollientes. Tout le monde sait que les Figunes fraiches sont très-agréa-. bles au goût ; ou les mange aussi sèches, et on en fait un sirop propre pour les maladies du oumon. 4 Ettmuller, Sennert , Forestus et A. Mynsicht confirment par leurs observations , que la décoction des Figueset des Raisins secs soulage , dans la petite vérole et la rougeole, ceux qui ont mal à la gorge. Les Figues rôties et mises en poudre, avec un peu de miel, font un onguent excellent pour les enge- lures ; étant appliquées sur les hémorruides , elles en appaisent les douleurs et l’inflammation. Lesuc laiteux des feuilles de Figuier est très-caustique ét dangereux. Une dame en ayant mis plusieurs fois de suite sur un poireau qu’elle avait à la paupière inférieure , s'était attiré une violente inflanmmation, laquelle jetant un peu de pus , était dégénérée en. ulcère rongeant ,, qui avait mangé la paupière inférieure , et ane portion des muscles de l'œil qui était Lout à mu. #orez Garidel, sur la caprification et matura- tion, des Figues ; et pour le mauvais usage des précoces. OBS. Tahire est le seul qui ait assez bien écrit sur le” figuiér. Ge sujet a été peu favorable aux autres auteurs. Cependant on peut lire encore l'ouvrage du citoyen Be: ward sur le ver qui hâte la maturätion de la figue et sur la caprification. 29, R AISINS. On emploie ces fruits dans les apozèmes et dans, les tisanes qu'on ordonne pour les rhumes, dans, BECHIQUES. 183 les fluxions de poitrine , et pour la toux opiniâtre: Trois espèces de Raisins sont en usage dans la mé- decine, savoir : 1. Vitis Apiana C. B. 298. Passulæ majores seu Uvæ Mucilioticæ quorumdam. Uva muscatela Car. Steph. Præd. Rust 342. ( Muscats de Pro- vence ). Vitis vinifera. I. Vigne cultivée. Pentandrie monogynie. x Foliis lobatis, sinuutis , nudis. Feuilles lobées, sinuées , nues. Les quatre parties tempérées de la terre. b.Co- rolle d’an blanc sale: Prairial, messidor ; mai, juin. 2. Uva passa major, Bénar@ Græcis “C. B. 2994 Passulæ maxime seu Darmascenæ, Zibedeæ dictæ , Schr, Uvæ Zibedæ Tab. ic. 801. ( Raisins de Damas ). Variété de l’espèce précédente, 3. Uvæ Pussæ minores, vel Passulæ Corynthiacæ, C.B. 299: Passulæ Trag, 1054. ( Raisins de Coz rinthe ). Vitis vinifera apyrena. TL. variété de l'espèce précédente. Nota. Toules les vignes ont les feuilles alternes et les vrilles opposées aux feuilles. Ces villes qui se divisent sou- vent en deux parties , sont desrameaux avortés et tiennent au bois ; souvent'ellesse changent en rameaux, produisent des fleurs , des grappes, et le’verjus ou raisin vert. C’est à la force de la végétation que l’on attribue ce chan— gement. On se sert plus ordinairement des deux premières espèces : on monde les Raisins secs de leurs pepius, ‘qui ont quelque saveur aüstère et stypüque; et on en met une petite poignée sur chaque pinie de ti- sane. On emploie les Raisins comme les Figues (Ficus carica), dans la médecine et dans les ali- "M 4 184 BLANTES mens ; ils entrent ; comme elles, dans les sirops composés , préparés pour les maladies de la poitrine, comme dans Le sirop anti-asthmatiquede M.Daquin, dans celui d’erysimumde Lobel, dans celui d’al- thæa , etc. Les Raisins de Corinthe entrent dans les tisanes pectorales ; demi-once pour une pinte d’eau. On compose avec cette espèce de Raiïsins un sirop laxatif qui en retient le nom, et qu’onappelle syrupus passularum laxativus : le Séné ( Cassia Sennu ) et la Manne ( Fraxinus ornus ) en font la vertu purgative ; on l'ordonne jusqu'à deux onces. Les feuilles de la vigne sont astringentes; les anciens se servaient de leur suc pour arrêter la dyssenterie et le cours de ventre. Quelques mo- dernes donnent la poudre des feuilles, séchées à l'ombre au poids d’un gros pour la dyssenterie des soldats : les uns préfèrent le muscat. Une pin- cée de poudre de feuilles de Raisins muscats, prise dans un bouillon , modère les pertes des femmes : le suc de la vigne, qui coule dans le printems, est détersif, propre pour les dartres et les déman- geaisons de la peau. On prétend que, pris inté- rieurement avec du vin, il est diurétique , et propre pour la gravelle. Le verjus tempere l'ar- deur de l'estomac » arrète les cours de ventre bilieux, et rétablit l’appétit. A la dose de trois ou quatre onces dans un bouillon de veau, il purge doucement, convient dans les engorgemens du foie, et guérit la jaunisse. Un nouet de cendre de sar- ment de vigne, dans une tisane apéritive, dissipe la bouffissure. La mème cendre, passée par Le tamis, bouillie ensuite dans du vin blanc, dans lequel on trempe des serviettes qu'on applique sur les parties afligées d’érysipèle, les guérit en peu de tems. Une personne charitable envers les pauvres malades m'a communiqué ceremède , qu’elle a employé plusieurs fois avec succès. . BEÉCHLSURS. 185 Les Raisins secs nourrissent et engraissent, selon Rivière, en y joignant les amandes: ils sont propres our la cachexie, pour l’hydropisie et pour lâcher e ventre. Leur pulpe, mêlée avec un peu d’huile rosat , nous fournit un onguent bon pour mürir les furoneles malins, et adoucir la douleur de leur inflammation. | Zacutus Lusinatus assure que la fumée de la dé- coction chaude des Raïsins qui se pourrissent étant pendus au plancher , reçue par bas, fait sortir l'enfant mort. Le vin cuit, le sapa , defrutum ,carærum ; sireum des anciens, ne sont differens que par le degré de coction du moût, et une différente espèce de rob. Le vin cuit est béchique, et convient mieux aux témpéramens froids et humides, qu'aux bilieux et aux mélancoliques, qui sont fort sujets à des obstructions de viscères. Les coings ( Pyrus cydonta ) confits avec le rob, le rendent astringent , selon Du Renou. Le raisiné est fait avec des Raïsins bien mûrs, que l’on ex- prime, aprèsune forte coction, pour en tirer le suc, qu'on faitépaissir en consistance de miel. Selon cet auteur , il est propre pour les flaxions de la bouche; par sa stypticité, il déterge et mondifie. La malvoisie est une espèce de carænum où vin cuit; c’est du suc de muscats ou de leur mot, dont on fait consumer sur le feu la troisième partie. La véritable vient de Candie, et de quelques'en- droits de la Provence. r Le mare des Raisins, encore chaud , est propre à dissiper les douleurs du rhumatisme et de la sciatique :-on couvre les parties malades du marc, et on y fait rester le malade pendant une heure. On sait qu'il Ÿ a quantité de vins qui se prépa- rent, dans la pharmacie , par l’infusion des plan- tes dont ils tirent la teinture et la propriété; tels que les vins d’absinthe (Æriemisia absinthium) , de sauge . 186 PLANTES ( Salyia officinalis.) , d’euphraise ( Euphrasia offci- lis ), d’alkekinge ( Physalis alkekenge) , de canelle { Laurus Cinnamomum }) et de sucre, appelé hypo- cras , etc. On emploie aussi le moût pour faire ces sortes d'infusions , et on laisse fermenter les plantes avec le Raisin , pour en faire ces sortes de vins médici- naux. On sait que le vinaigre, qui n’est autre chose qu’un vin dont les particules salines agides tiennent comme liées et enchainées les parties spiritneuses et sulfureuses , d’où vient sa saveur , est également utile dans la cuisine et dans la pharmacie , et que dans la peste etles maladies contagieuses on l'emploie” avec succès , Lorsqu’on y fait macérer et infuser les plantes cordiales et alexitères ; telles que la rue { Ruta graveolens ), le scordium ( Zeucrium scor- dium }, Vangélique ( Angelica archangelica ), la carliue ( Carlina acaulis ) , Vimpératoire ( Imperato- ria ostrüthium ), ete. On sait aussi qu’une éponge présentée au nez lorsqu'elle est imbue de ce vinai- gre , est un meilleur préservatif que Peau de la reine de Hongrie, pour ceux qui sont exposés à fré- quenter ces sortes de malades. On fait unsirop , dont le vinaigre est la base , avec les framboises ( Aubus idœus ) et les groseilles ( Ribes rubra), aussi agré- able qu'utile dans les fievres putrides. On emploie le vinaigre pour diminuer le trop d’embonpoint des personnes grasses, comme l’a observé Borel; mais la fâächeuse expérience des personnes du sexe, qui, par un goût dépravé, en boivent avec excès, faitassez connaître combien son usage immodéré est pernicieux, puisqu'on en voit … tomber dans une maïgreur et un desséchement qui les conduit à la phthisie et à la mort. Le meilleur vinaigre est celui qui vient du meilleur vin; car le vin tourné ne peut faire de bon vinaigre. = BECHAIQUES. 187 Le vin fourrit encore à la médecine deux ma- tières trés-utiles, Le tartre et la lie de vin. La chi- mie nous apprend que le tartre n’est autre chose qu’une concrétion des parties terrestres , sulfureu- ses et salines, mêlées avec un peu deflegme, faite par sel acide du vin , sur la surface intérieure des ton- neaux, On tire de cette matière plusieurs excellens remèdes par le secours de la chimie; les plus ordi- naires sont la crème de tartre , le sel fixe , le tarire soluble ou sel végétal , etc. 2. Par la calcination de la lie de vin, on üre la ceudre gravelée, laquelle est utile à plusieurs arts, entre autres à la teinture , et qui fournit un sel qui, mêlé avec la chaux , est un excellent causti- que prôpre à la chirurgie, et préférable, sui- vant quelques chimistes , à celui qui se fait avec la soude. On tire, par la distillation, l’esprit qui est retenu dans le vin , et qui est d’un usage très-né- ecssaire dans lapharmacie et dans la médecine. C’est le dissolvant des résines, des baumes , des aroma- tes, et en général de toutes les substances dont.on compose les élixirs. T1 est la base de l’éther, liqueur tres-spiritueusé et volatile, qui calme lesmouvemens convulsifs , mais dont il serait aussi dangereux de trop user , que de celle dont elle est tirée. “ ® L'esprit-de-vin récuifie est un puissant résolutif dans le rhumatisme , la paralysie, l’engourdis- sement , et les autres maladies occasionnées par la diminution du mouvement. OBS. Le raisin est un excellent dépuratif et le meilleur fondant de la bile, Il convient dans fes epgorgemens des viscères , les jaunisses rebelles , l'hypocoudrie , les mala- dies cutanées ; mais alors il faut en faire sa principale nour- riture,, elen manger chaque jour quinze livres et plus sa l'on veut. Le vinaigre que l'on retire du vin est le spécifique des poisous narcoliqnes. 188 PLANTES 24. Posurer DE RENETTE. Malus sativa fructu subrotundo , è viridi palles= cente , acido-dulci, Xnst. 634. Mala Prasomilia. C. B. 433. | | Pyrus malus L. Poirier pommier, . . . . Icosan- drie pentagynie. Foliis serratis, umbellis sessilibus. Feuilles dentées en scie , ombelles sessiles, Europe. b. Corolle blanche , tachetée de rouge, Floréal ; avril. Nota. Tepommier de Reinelle est une sous-variélé que Linné n’a pas désignée par un nom latin. On préfère le fruit de cette espèce de pomme pour faire la gelée et le sirop qu’on donne aux ma- lades pour adoucir les âcretés de la gorge et l’en- rouement. Les pommes sont pectorales ,, elles appaisent la soif et la toux; elles font cracher : on en met une ou deux coupées par rouelles dans les üsanes béchiques et rafraichissantes, Il y a plu- sieurs préparations différentes du sirop de pomme , surtout de celui qui est composé. Celui qui est le plus en usage, estle sirop de pomme, du roi Sapor , dans lequel , outre les sucs FA pomme , de bourra- che ( Borrago officinalis ) et de buglose ( Anchusa officinalis } , les feuilles de séné. ( Cassia. sena ) , le tartre soluble, le safran ( Crocus sativus officinalis ) et le sucre sont employés, On doit juger par-la qu’il est plutôt purgatif que béchique : aussi l’ordonne-t- on ordinairement à une once dans les jufusions ou potions purgatives. Le sirop dé pomme DT magistral, et celui qui est composé avec l’ellébore ( Helleborus niger ), sont encore plus chargés de drogues : on en peut voir la dispensation dans la Pharmacopée universelle de Lémery , pag. 172, 183. Le suc de pamme, mêlé avec le safran (€ Crocus BECHIQUES 169 sülivus officinalis ), est un remède propre contre les vers. Il entre dans la coufection alkermes. La pomme bouillie dans l’eau-rose ou d’euphrai- se, ou dans du lait, est excellente pour calmer l’inflammation des yeux : quelques-uns emploient à cet usage la pomme pourrie , d’autres la chair où moëlle de la pomme, raclée et étendue sur un linge et appliquée sur les yeux. Simon Pauli , sur l'ex- périence d’une dame , assure que la pomme pourrie, cuite sous la cendre et appliquée en cataplasme, ar- rête les progrès de la gangrène. Taberna Montanus soutient que l’eau distillée des fleurs du pommier , est propre à dissiper les rougeurs du visage en s’en bassinant. à Je ne parlerai point ici du cidre , liqueur aussi agréable au goût qu’utile pour la santé, On en fait un sirop fort bon pour la poitrine. Lecidre convient aux gens maigres et menacés de marasme., Voyez le Traité des alimens de Lémery , pag. 504. & 294 Jusvrrer , Jujubes. Jujubiæ majores oblongæ C. B. 446. Zizipha sati- wa I. B. tom. )j.p. 40. Ziziphus Dod. 807. Rutila Jonst. Jujuba Offic. Rhamnus ziziphus L. Nerprun Jujubier. Pentan- drie monogynie. | Acüleis geminatis , altero recurvo , floribus digy nis , foliis ovato-oblongis. Epines deux à deux dont une recourbée , fleurs à deux stiles, feuilles ovales-oblongues, Europe méridionale. D. Nota. Fruit oblong. On dit que cet arbre est originaire de Syrie, qu'il a éié apporté en Europe par Sextus Pampinius, sous le règne d'Auguste, Le fruit de cet arbre , qui croit en Provence , vers Toulon , est fort estimé pour les maladies de , 190 P;,L AN T E S: , la poitrine ; on en met une douzaine dans une pinte de tisane ; on l’ordonne communément avec les sé- bestes ( Cordia mixa ), les dattes ( Phænix dactyli- fera), et les autres fruits pectoraux ; mais il faut rendre garde à la dose, car , au lieu d’une tisane Er qui se distribue facilement dans le sang pour le délayer , on fait souvent une décoction trop épaisse et trop chargée , laquelle dégoüte un mala- de, fatigue son estomac et le gonfle , et par consé- -quent augmente souvent l’oppression et la difficulté de respirer, loin de l’adoucir. Quand la tisane se trouve trop épaisse , il faut y ajouter de l’eau. Les Jujubes entrent dansla plupart des $irops composés qu’on prépare pour le poumon , entr'autres dans ce- ui qui en retient le nom, quiest de la composition de Mésué, dans le sirop d’hyssope, dans le Looch sanum , et dans le léniuf fin. PLANTES ETRANGERES. 26. Sébee Sebestena domestica C. B. 446. Mira sive Sebes- ten TL. B. tom. j. part. j. p. 197. Sebesten Trag. 1021. Myzxu Dod. 806. Prunus Sebestena Lugd. 359. Mr- sara, Myxaria , Prunus Malabarica , fructu race- moso , calice excepto, Raïi Hist. 1563. Vidimaram Hort. Mal. Cordiu mixa L. Sébestier à feuilles d’Aune. Pen- tandrie monogynie. Foliis ovatis, tomentosis , corymbis lateralibus , calycibus decem striatis. Feuilles ovales , cotoneuses , corymbes latéraux, calyces à dix stries. - - Egypte, Malabar. D. Les Séhestes sont les fruits d’un arbre qui croît en « Asie; on nous les apporte de Syrie et d'Egypte : la décoction d’une once ou deux dans chopine d’eau, BECHIQUES. TOI avec la manne ( Fraxinus ornus) et la casse ( Cassiæ fistula ), est un purgatif doux, qui convient dans les maladies du poumon; car ces sortes de fruits sont laxatifs comme les pruneaux ( Prunus domestica da- mascena. ) [ls sont adoucissans , émolliens , propres À modérer l’äcreté des humeurs : aussi les ordonne- t-on avec succès dans les catharres,, les fluxions de poitrine , la toux, le rhume, et dans l’ardeur d'urine. On les mêle en nombre égal avec les ju- jubes dans les tisanes pectorales. T's entrent dans le lénitif et dans l’électuaire qui porte leur nom. 27. D'arres. | Dactili Officin. Palnulæ , Caryotæ , Carotides , Phœnicobalani | fructus Palmæ. Les Dattes sont les fruits d’une espèce depalmier qui croit en Afrique eten Egypte, dont voici les noms. Palma major C. B. 506. Palma Raïi Hist. 1252. Palma Dactilifera major vulgaris Jonst. Palma sive Dachel Alp. Æg. 28. Phænicobalanus quorumdam. Phænix dactilifera L. Datier commun, Cryptog. Palmiers. Frondibus pinnatis , foliolis ensiformibus , com- plicatis. Feuilles pinnées, folioles ensiformes , pliées en éventail. Iude. D. * Nota. Dans les palmiers, ce sont les feuilles qui for- ment letronc ( fozs }), et ce tronc est de la même grosseur dans toute sa hauteur. On emploie ordinairement les Dattes dans les ti- sanes pectorales , au nombre de dix ou douze pour deux pintes d’eau , après les avoir mondées de leur noyaux. Elles sont propres dans les cours de ven- tre, comme adoucissantes et légèrement astrin- gentes et détersives. Elles fournissent un aliment ‘192 PLANTES assez doux, lorsqu'elles sont fraiches et nouvelles: des peuples entiers s’en nourrissent dans l'Orient , et les solitaires dela Palestine n’avaient guère d’au- tre aliment, suivant leurs historiens. La pulpe ou la chair des Dattes , cuite dans l’hydromel , et passée par le tamis , est la base de Pélectuaire diaphénic , dont la vertu purgative dépend de Ia scammonée ( Convolvulus scammontia ) et du turbith ( Convot- vulus turpethum.) : sa dose est jusqu’à une once en lavement , plus communément qu’en potion. 26 Pbaet. Pistacia peregrina,, fructu raecmoso , sive Tere- binthus Indica Theoph. C. B. 401. Pistacia I. B. tom. j. pag. 175. Vux Pistacia Park. Raïi Hist. 1682. Fistici Lém. Drog. Pistacia vera L. Pistachier de Malte. Diæcie pentandrie. Foliis imparti - pinnatis , foliolis subovatis , re- CUTUIS. Feuilles pinnées avec impaire, folioles un peu ovales, recourbées. Asie, Perse. D. Nofa. L. Vitellius , avant d’être empereur , rapporta cet arbre de Syrie en Italie. 7oyez Pline XUIT. 5. Le Pistachier est un arbre qni croît en Perse et en d’autres lieux de l'Asie : on l’élève aisément dans la Provence et dans les pays chauds. Son' fruit , ap- pelé Pistaches, est en üsage dans la médecine com- me dans les alimens ; on en ordonne jusqu’à ‘une douzaine dans une pinte d'émulsion aie 1 avec les amandes ( Amydalus communis dulcis ) et les pignons blancs ( Pinus pinea ). On les couvre de sucre , et on en fait des dragées : elles sont fort uourrissantes et très-agréables au goùt. Corox. BECHIQUES. 103 29. Eos Gossipium frutescens semine albo C. B. 430. Xy- lon sie Gossipium herbaceum I, B tom. }]. pag. 343. Bombax Oflic. Cottus seu Cotta et Bombax Serap. Gossipium herbaceum. L, Cotonier d'Orient, Mo- nadelphie polyandrie, Foliis quinque lobis ; œaule herbaceo , Lœvi. Feuilles à cinq lobes, tige herbacée, Aisse. Amérique , Syrie. o. ï Le Coton croit en Egypte, en Syrie et dans les îles de Chypre et de Candie ; il croit aussi abon- damment dans les îles de l'Amérique. Sa graine est en usage pour les maladies du poumon ; sa dose est depuis deux gros jusqu’à demi - once dans chopine d’émulsion , pour adoucir la toux et faciliter le cra- chement : elle est aussi astringente et propre dans la dyssenterie et les cours de ventre. On la donne avec succès dans le grachement de sang. 90. Pition Benzoïm Offic. Belzoïnum C. B. 503. Belzoë , Bel- zoïm , vel Belzuinum vulgo , Lugd. 1781. Benjudeum Ruel. 921. Benevinum Linsc. Benevi Garc. Clus. Exot. 155. Benjoïnum cujus arbor folio citri PE A : Lom, ii]. part. ij. pag. 320. Ærbor Virginiuna citriæ vel limoniæ Benzoinum fundens Hort. Amst. Croton benzoë L. Benjoin. Monæcie monadel- phie. ° Nota. Tes rameaux de cet arbrisseau répandent natu- rellement ou par incision un suc laiteux » et on présume ue c'est lui qui produit la résine que l’on nomme Benjoin. Te est le sentiment du cit, de Lamarck. Linnéa pensé , d'après Commelin , que cêtte résine est fournie par le Zaurus benzoïn. Miller le rapporte de mêé- me, et 1l ajoute que ce Laurier a des fléurs mâles à six étamines. Bogrhaave a cru également que l'espèce citée Tome I. N . 104 PLANTES par Linné estle vrai Eenjoin , parce que ses feuilles frois- sées en ont l'odeur. Bernard de Jussieu dit, dans la Pharmacopée de Lille , que le Zaurus benzoïn ne fournit pas la vraie résine de Béhjoin , et qu'on ne connaît pas l’arbre qui la produit ; mais on savait alors qu’il croît dans les Indes orientales , et que le Laurus benzoïn ne vient que dans la Virginie et autres pays de l'Amérique. Quoiqu'il en soit, Chomel a commis une erreur en rapportant, pour dénommer le Benjoin 4 les synonymies de deux espècesde genres différens , Juill le BeZzoïnum de Gaspard Banhin ( 503) n’est pas le même individu que Commelin ( Hort. Amst. ) appelle Ærbor virginiana. £e Benjoin est une gomme-résine très-odorante ,, laquelle entre dans la composition des parfams les plus précieux : on nous l’apporte des Indes-orien- tales, de Sumatra et de Siam : on en trouve de deux sortes chez les droguistes : celui qui est en masse grenue est le commun; le PS rare est en larmes, d’une odeur plus douce et plus aromatique. Les} préparations du Benjoin sontles fleurs , la teinture avec l’esprit-de-vin , et le magistère : la dose des fleurs, qu’on ordonue avec succès dans l'asthme et dans la difficulté de respirer , estdepuis six jusqu’à dix grains, dissous dans deux gros de canelle or- gée ( Laurus cinnamomum) , et quatre onces d’eau de coquelicot ( Papaver rhœas) ou de tussilage ( Tussilago farfara ) : o1 y a ajouté une once de si- rop de guimauve ( Althœa officinalis ), de capil-. laire ( Asplenium adiantum nigrum Fou autre , pour faire une potion béchique et expectorante. Il fautt observer de ne pas ordonner uue trop forte dose de fleurs de Benjoin, car le sel âcre volatil qui domine! en elles ,est capable , en augmentant le mouvement! des humeurs , d’augmenter la toux au lieu de Pap= paiser. j Le Benjoin est aussi sudorifique , et propre dans les xhumatismes et das la seiatique. La teinture de BE CM QUE s. 10 DA Benjoiu se donne depuis demi-gros jusqu'a un, et son magistère à un scrupule au plus. Il entre dans la poudre céphalique odorante de Charas , dans les trochisques aliptæ moschatæ ; on s’en sert aussi pour faire la poudre à embaumer les corps; il entre en- core dans l’emplâtre stomachique et céphalique , et dans la pommade ordinaire des boutiques. OBS. Da retire du Benjoin une huile essentielle unie x un sel acide qui, dans la distillation, se sublime sous forme concrète ; c’est ce qu’on appelle feurs de Berjoin : elles rougissent les fleurs bleues des végétaux , et forment un sei peulre avec les substances alkalines. La teinture de Benjoin , étendue dans l’eau, forme le lait virginal, dont les femmes se servent comme cosmé- tiques. Payez Desbois de Rochefort, nat. méd.tom. 2, P- 07: < OT. Srxsxa , ou Polygala de Virginie. Polygalu caule simplici erecto , foliis ovato-lan- ceolutis aliernis integerrimis , racemo terminatrice erecto, Gron. Flor. Virg. 80. Polygala Virginiana , foliis oblongis , floribus in thyrso candidis ; radice alexipharmacé , Milleri. Polygula senega L. Polygala sénéka. Diadelphie octandrie. Floribus imberbibus, spicatis ; caule erecto, her- baceo , simplicissimo ; folüs lato-lenceolatis. Fleurs sans poils , en épis; tige droite , herbacée, très-simple ; feuilles larges-lancéolées. Virginie, Pensylvanie, Maryland. Corolle blanche. Le sénéka , ou Polrgala Virginiana , est une ra- cine grise en dehors , blanche en dedans , fort en- tortillée, de la grosseur d'une plume d’oie, qui vient de la Virginie, où elle est fort connue des sauva- ges, comme spécifique certain contre la morsure du _ serpent à sonnettes. | Suivant le docteur Tennent , médecin Ecossais , N 2 . 196 PLANTES qui pratiquait à la Virginie vers 1735 , dans sa let- tre adressée au docteur Mead, à Londres, cette ra- cine contient un sel actif, aiténuant, enveloppé dans un principe balzamique, d’un goût très - pi- quant, mais qui ne se développe pas d’abord. Elle est diurétique , diaphorétique, purgative , et quel- quefois émétique , mais plus rarement, à moins qu’on ne la donne à double dose. On peut ne la ren- dre que diurétique et diaphorétique , en x ajoutant des absorbans, de l’eau de canelle affaiblie, des yeux d’écrevisses, etc. Nous avons cru devoir ranger cette racine parmi les remèdes béchiques et exotiques, parce qu’elle est trés-atténuante , facilite puissamment l’expec- toration , et convient principalement dans certaines pleurésies et fluxions de poitrine. Le docteur Tennent s’en servait de trois manières différentes : ou en poudre à la dose de trente-cinq grains, et alors elle agissait plus lentement, ou en teinture, dans du vin d'Espagne , ou en décoction dans de l’eau. La décoction se faisait en prenant quatre onces de la racine côncassée , et la faisant bouillir dans une pinte d’eau réduite à moitié. La dose était de trois cuillerées , réitérées de quatre en quatre heures, jusqu’à ce que les Pa és sueur , les urines devenues plus abondantes, le malade fût soulagé. IL faisait toujours précéder une saignée de dix onces. IL préparait la teinture avec quatre onces de racine concassée , mise dans une pinte de vin d’Espagne, sur les cendres chaudes , endant six heures. La dose était aussi de trois cuil- es et, suivant les observations insérées dans la lettre au docteur Mead, il parait que le doctéur Tennent a employé par prédilection la teinture , et avec raison : l’eau tire beaucoup moins que le vin sur les racines gommeuses , aromatiques , e4 résineuses. Pour nous, qui ayons employé cette racine tou- B'ENC HEQU'E s. 197 jours avec succès , depuis 1742 que feu M. Orry, alors contrôleur-général , nous en avait donné une grande quantité , nous sommes étonnés des doses dont usait le médecin Ecossais. Nous ne l’avons ja- mais donnée en substance qu’à la dose de douze ou quinze grains ; en décoction , qu’à la dose d’une once ; et nous faisions constamment la décoctiong avec une chopine de vin blanc léger et autant d’eau, à un tiers tout au plus de réduction , observant d’en donner quatre onces toutes les quatre heures. Les malades se plaignent d’un goût de poivre qui leur reste dans la gorge; ce qui exige quelques cuillerées de looch blanc ou d’infusion de guimauve ( Alithæa officinalis ) , pour adoucir. Il faut observer ( et cette observation est con- forme à celles du docteur Tennent’ que ce remède convient beaucoup mieux dans les fausses pleurésies et fausses fluxions de poitrine , appelées nothæ, que dans les pleurésies sèches et inflamuatoires. Les premiéres , qui sont les plus fréquentes et même presque toujours épidémiques , viennent dans un tems froid et humide après un hiver tempéré , ou après un été chaud et humide auquel succède um froid inattendu ; mais lorsque les pleurésies sont occasionnées par un froid piquant , accompagné d’un vent de nord sec et opiniâtre , la racine ne convient nullement. Voici comme le médecin Ecossais s’est conduit , et en général nous ne nous sommes pas éloignés de sa méthode: La maladie constatée par un frisson , un point de côté, de la fièvre , de la difficulté de respirer, une toux fréquente et vaine, il faisait tirer dix onces de sang du bras ; une heure après , ilfaisait prendre trois cuillerées de la teinture, et continuait jusqu’à ce que les symptômes se calmassent : lorsque ces mêmes symptômes se réveillaient, il recourait à la saignéc, et tout de suite à la racine. N 3 18 P L A N T.ES Je crois qu’il serait mieux de ne donner ce re- mède qu'avant le trois de la maladie ou après le cinq, pour hâter et faciliter l’expectoration. Tout le m@nde sait que dans les fausses pleurésies la sai- gnée est moins nécessaire, tandis que dans les vraies elle est l’unique reméde. Il ne faut pas croire que cette racine merveil- Teuse ne convienne que dans les pleurésies : elle est bonne dans les hydropisies , ainsi que l’a observé M. Bouvart, dans un fort bon mémoire donné à l'Académie en 1744 : elle convient dans l’asthme, dans la goutte | dans les rhumatismes goutteux , et dans tous les cas où il est avantageux de diviser la lymphe, ét d’atténuer la partie trop mucilagineuse du sang. IL faut observer que si le docteur Tennent don- nait, à la Virginie, quatre onces dé la racine de Sénéka pour uue pinte de teinture, tandis qu’en France nous n'en employons qu’une once , c’est parce .que les racines aromatiques séchées ont plus, de vertu que celles qui sont fraiches , ainsi qu’elle était employée sur les lieux. Dans la Matière médicale de M. Geoffroy, il est arlé du Sénéka. Cetarticle, bien fait, est de M. RES de Jussieu ; M. Geoffroy, mort en 1730, ne pouvait avoir connaissance de cette racine. 32. Roca. Arundo Saccharifera C. B. Hern. 110. Ærundo Sacchurina I. B. tom. ij. pag. 531; Raï Hist. 1278. Arundo et Calamus Saccharinus, Tab. ic. 257. Melli calamus Corn. Cannamellæa Cæs. 182. Sacchar, $accharum Zucharum , Tubaxir , Mel arundina- ceum , Mel Cannæ Lém. Drog. Tacomarée Pis. 108. Saccharum officinarum. EL. Canne à sucre cultivée. Tiiandrie digynie. Floribus panieulatis ; foliis planis. BECHIQUES. 199 Fleurs en panicule ; feuilles planes. Les Indes, lieux inondés. Nota. Celle espèce n’a point de calyce ; il est remplacé par des poils très - longs et lortueux. Elle s'élève à la hau- teur de neufs pieds, el se reproduit par ses nœuds, comme les autres graminées. Le chaume renferme une moelle douce, . La canne à Sucre , ou cannamelle , est une espèce de roseau qui croît naturellement dans les Indes , au Brésil , et dans les iles Antilles. Le Sucre ex- primé de ces cannes est leur sel essentiel , mêlé ayec une petite portion de soufre , qui s'appelle Su- cre : on le prépare dans le pays, et on le purifie avec l’eau de chaux et les blancs d'œufs. Apres l’a+ voir cuit en une consistance raisonnable, on l’ap- pelle moscovade grise : cette moscovade , purifiée de nouveau, se nomme cassonade , et sert aux apo- thicaires et aux confiseurs pour leurs conserves , sirops , confitures , etc. Le Sucre en pain est une purification de la moscovade grise avec les blancs d'œufs et la chaux , et versée ensuite dans des mou- les. Ce Sucre , extrêmement purifé par des clari- fications réitérées , s’appelle Sucre royal : plus il est raffiné , plus il est dépouillé de ses soufres gros- siers , et par conséquent plus il se candit et se cris- tallise aisément; c'est pour cela que les confitures faites avec la cassonade se candissent moins qu'avec le Sucre, , Les préparations de Sucre en usage dans la méde- cine sont : 1°. ie Sucre rouge oula chypre, qui est une espèce de moscovade faite des sirops de Sucres en pain : on l’ordonne à une once dans les lave- mens , surtout aux enfans qu'on soupçonne d'avoir des vers. 2°. Le Sucre candi, qui est un Sucre cris- tallisé , qu’on emploie communément pour adoucir la toux et les àcretés de la gorge et de la poitrine , dans le rhume. 3.° Le Sucre d'orge, qui est un Sucre N 4 200 PELIAINIT ETS dissous dans l’eau d'orge , ou dans l’eau simple, lequel étant très-cuit, se forme en bâtons longs de la grosseur du doigt. 4°. Le Sucre tors, appele pé- nides , épénides, ou alphænix ; qui est un Sucre cuit comme le précédent, et réduit en pâte , ou seul , ou avec l’amidon, qu’on forme ensuite en bâtons tortillés. 5°. Le Sucre rosat, ainsi nommé arce qu’on emploie l’eau - rose pour le dissoudre : Lésquil est bien cuit , on le met en grenailles ou en tablettes : on le préfère au Sucre commun pour mettre dans le petit-lait. Le Sucre entre dans plusieurs compositions , ta- blettes , sirops, etc. comme aussi dans plusieurs alimens, dont il est un assaisonnement de même que le sel; on doit en user avec une égale mode- ration. OBS. Le Sucre est stomachique , expectorant et nour- rissant. L! fournit une eau-de-vie très-forte. Les anciens ignoraient Part de le préparer. Le Saccharum officinarum L. n’est pas le seul végétal qui donne le Sucre ou sel essentiel sucré ; on en retire en- core de la carotte ( Daucus carotia salira), du navet ( Brassica napus ), du panais ( Pastinaca sativa ), de la beite-rave ( Beta vulgaris ), du bouleau ( Be/ula alba), et surtout de l’érable à Sucre ( Acer saccharinum,) , arbre de l’A mérique septentrignale qu'on pourrait acclimater en France. | 99. A xaxas. Ananas aculeatus , fructu ovato, carne albidä , Plum. Ananas aculeatus , fructu pyramidato , carne aureä& , Plum. Ananas folio vix serrato ; Eoerh. ind A. 2. 83. Ananas lucidè virens, folio vx serra- to, Hort. Elth. {nanas aculeatus , fructu pyrami- dato virescente , Carne aured. Ananas fructu ovato 2x luteo virescente , carne luteä. BECHIQUES. 201 Bromelia ananas TL. Ananas. Héxandrie mono- gynie. Foliis ciliato - spinosis , mucronatis ; spicä co- mos d. Feuilles ciliées - épineuses , mucronées ; épi chevelu. Nouvelle Espagne , Surinam. %. L’Ananas est un fruit délicieux , fait pour la table des rois et des heureux du siècle. Né dans les Indes-Orientales , transplanté dans les Occidentales et ensuite en Europe, où il n’est venu qu'avec les secours des serres chaudes , et d’une culture dispen- dieuse et recherchée , il faut trois années au moins pour voir sa tige fleurir, et près de six mois pour la voir au point de perfection. Ce fruit est d’abord vert, et ensuite en mürissant , il jaunit d’une belle couleur orangée, Les plus beaux ont près de huit . pouces de hauteur et douze de circonférence. On les mange coupés par tranches , et trempés dans un peu de Sucre ou même sans Sucre, Son goût est mêlé de celui du citron ( Citrus medica), du limon ( Ci- trus limon) , de l'orange ( Citrus aurantium), et surpasse tôus ces fruits par son odeur et sa saveur. Ce fruit n'est pas seulement agréable au goût, 1l est aussi fort salutaire ; il facilite la digestion sans la précipiter , il ranime l’estomac sans l’échaufler, Ou en fait un sirop tres - bon pour la coqueluche des enfans, ) * James, dans son dictionnaire universel de Mé- decine, dit qu’on tire par expression le suc de l’Ananas , et qu'on en, fait un vin excellent, qui | vaut presque la malvoisie , et qui enivre. Il estpro- _ pre pour fortifier le cœur , pour réveiller les es- prits ; il arrête les nausées , il excite les urines. Les femmes enceintes doivent s’en abstenir, car il les ferait avorter , au rapport du même auteur. Lémery ajoute qu’on confit les Ananas sur les _ lieux, pour envoyer partout; et que cette confi- 202 PLAN" 'TMESS tire est propre pour réveiller la chaleur naturelle, et pour fortifier Les personnes qui sont d’un tempé- rament faible, | Michel Bernard Valentinus, dans son Histoire réformée des Plantes exotiques , rapporte , d’après Cleyer , que l’Ananas passe pour être un diurétique et un lithontriptique très-puissant. PLANTES BECHIQUES Qui sont rapportées dans d’autres classes. Pozreonz ( Polypodium vulgare ), Sa racine et ses feuilles se substituent aux capillanes. Voyez la classe des Plantes hépatiques. Guimauve ( {l1hœa officinalis ), Sa racine , ses fleurs et ses sommités sont d’un usage très-familier dans les tisanes pectorales. Voyez la classe des Plantes émollientes. id Bouillon-blanc ( Verbascum ihapsus ). Ses fleurs s’emploient par pincées , dans les infusions qu’on ordonne pour adoucir la toux et les. âcretés de la poitrine. f’oyez ci-apres la classe des Plantes émol- lientes. Grande Consoude ( Symphitum officinale ). Sa racine en conserve avec le miel blanc, ou en tisane, est très-utile daus le crachement de sang et dans les# ulcères dupoumon: f’orez la classe des Herbes vul- néraires , au chapitre des Astringentes. Fougère ( Polypodium filix mas.). Ses feuilles , en tisanes , se substituent aux capillaires. Forez ci- après les Plantes hépatiques. Iris de Florence ( fris Florentina ). Sa racine sè- che entre dans plusieurs compositions destinées pour l'asthme et pour les autres maladies de la poitrine, Voyez ci-devyant la classe des Plantes purgatives. BECHÉQUES. 203 Cerfeuil d’Espagne ( Scandix odorata ). Ses feuil- les sèches , fumées comme celles du tabac ( ÆVico- tiana tabacum ), passent pour être propres à l'asthme. Voyez la classe des Plantes hépatiques. Marrube blanc ( Marrubium vulgare ). Ses feuil- les et ses fleurs en sirop ou en tisane, sont três- propres à exciter le erachat , et soulagent les asth- matiques. Voyez ci-apres les Plantes hystériques. Paquerette (Sellis perennis) et Marguerite (Chry- “santhemum leucanihernum). Les fleurs et les feuilles de ces plantes conviennent , en tisane et en infu- “sion , dans les ulceres du poumon, aussi-bien que plusieurs autres vulnéraires astringentes. Forez la classe qui traite des Vulneraires, au chapitre des Astringentes. Pied-de-veau (4rum maculatum). Sa racine frai- che , mise en conserve avec le miel bianc, et prise à demi-once , excite les crachats et soulage dans l'asthme. Voyez les Plantes hépatiques. Ortie ( Urtica dioïca). Les grappes de fleurs en conserve , appaisent le crachement de sang , aussi- bien que le suc épuré de ses feuilles , bu à deux ou trois onces. Voyez ci-apres les Plantes vulnéraires, au chapitre des Astringentes. Véronique ( Feronicu officinalis). Les feuilles ret les fleurs de cette plante que quelques-uns ont “appelée le Thé de l’Europe, se prennent en infu- sion comme le thé ( Tea boheu ) , dégagentle pou- mon des asthmatiques , et les font cracher. Voyez a classe des Plantes vulnéraires , au chapitre des Astringentes. Scabieuse ( Scabiosa arvensis ). L’eau distillée de cette plante , à trois ou quatre onces, et l’infusion de ses feuilles et de ses fleurs, procurent une ex- rep facile dans la pleurésie. La plupart des Plantes diaphorétiques font le mème effet. Ÿ’cyez la classe des Plantes diaphorétiques. . Safran ( Crocus saiivus officinalis ). Une pincée 204 PLANTES de ses fleurs , infusée dans un demi-setier de lait est un bon remède pour le rhume et pour les pul-" moniques. /’oyez ci-après les Plantes hystériques- Oliban ( Juniperus thurifera ). Une fan en poudre, enfermée dans une pomme (qu’on aura creusée pour cet effet, et cuite ensuite auprès du fen) fait suer dans la pleurésie , et soulage consi- dérablement les malades. ayez ci-après la classer des Plantes diaphorétiques. Aristoloche ( Aristolochia rotunda ). Sa racine en poudre , à une dragme , fait le même effet que celle de l'Iris ( Zris germanica ) dans l’asthme. f’oyez les! Plantes hystériques. Calament ( Melissa calamentha ). L’infusion de ses feuilles et de ses fleurs n’est pas moins utile dans la toux opiniâtre, et pour faire cracher , que celle de Vorigan ( Origanum vulgare ), du pouliot ( Menthæ Pulegium ), de l’hyssope ( Hyssopus officinalis ) ; des fleurs de stwchas ( Lavundula stæchas }, et de quelques autres aromatiques. On en fait un sirop excellent pour l’asthme , pour la difficulté de respi- rer , et pour les autres maladies du poumon, qui sont eausees te une pituite ou lymphe épaissie dans les bronches de cette partie. Forez ci-après la classe des Plantes céphaliques. | TROISIEME CLASSE. PLANTES ERRHINES OU STERNUTATOIRES | ET SALIVANTES:. ‘ Lrs remèdes qui , par leur âcreté , sont capables: de picoter la membrane du nez , et d’exciter, par cette irritation , l’'éternuement, s'appellent errhiness et sternutatoires, Ces plantes sont ordinairement “aru{3113 erxpurs2po *atukSouou oiputjuoq *“UL9PT “U2PT arm ABrp eupurrq ] “UP]I “W9PT SAHQHO LX S{ISSV'T9 SAUIOLVLAONUAIS SANIHUUA SHLNV'Id ‘ASSVIO “€ ‘'SHLNVAOVAH SHLNVTId ‘AI ‘11 nn “son 00 [A SL) "29 09 al ss epxprur srmyd £ no + ® 2710109 ‘nruoa fep{gdouou 29{jr9 * * 0999 a1eg ‘anox u9 2/f0109) ‘UL9PI * + + + + omxodsouom o7eg ‘sjnu 2j[0100 79 90Âf9 “LUOPT EL INAINE. 2 CE CL IN LED NS UE TES CS LE VC tu HUNA9O AG HUALOVUVO SYLNVATIVS LH 8 “ansodurmo 1dse[q x, “sure euveuodrg i "SELPULOUO VTATRS “suvefqna emurÉG], “sn (eur un Édios sum Âq -umiSapnd eue “oxefqna wnne$ni10 “euviofeu umurSu( ST[UIEUT PLTET[PAUO!) *SIPULUIO POIU0IaF -mmædome unresy *BOTURUNOR SIXT “unie UI1)819 À ‘CISSV'T9 SHHLNAV.A SNVA SIYLHOdAVH SALNV'Td TONIEUOO P1q10 AN “onnuue mny1sdey * mmSuof 19414 mnigru xad14 A BJXTU LLC LE LS SILNV'Td Sa SWHON “arrABry otrpuvs?po “otuSouout or1putiuod “Op 27077: “orxAärp a) “HOPI CUP] “angod -ns ormvfÂtog orspuy ls “aupuuuod 010 1 ‘ormASonom orxpuvuog *ouxf8ouom oxpummox “orufSouom oxpuvdarr “aru{3£jod enpur{jog “ongro =ns aumosAyod oxsonp8u lg “aru{8r aupunAjo4 “asnonbrpe outueu Apr, “ULOP] UU9P “UU8PI ‘UOP] “otmASouom opus “TNNIT zu SAHAHO Lx S{ISSW19 SAUIOLVILANUAIS *SAENIHUUA SALNV'Id ‘ASSVIO E 'SHLNVAOVAH SHINVId ‘AIC ‘17 + ‘sonboo p y opnsdvp ‘a9£qvo af ms soeur sami9d € no # q 2110209 ‘nnuo4 “erpfqdonom {109 M ee ne 0, VENT Topo or es le rtor0T) UP], Porter et tt ot 9 * * * : omrodsouom org ‘sjnu0flox09 40 o0Âr9 “LPPT Re se es te te à © uote ep emo 07 mor ‘18 0bsaid onbrondsrmag o0fj09 ‘sou sonor8ry “sagoqimd op tuivS o1omidoopy emadsouom odniq :sa[{is xn2q ‘o1mu ajfox0) "SUOISTAIP € 20/29 ‘SOUS FAP} SNOTT ‘NU 210109 “SUOrTAIP 6 ç 0Â1UD ‘u0}EyO ua sops os TP sa]pUT SANIIT » "saqot € % 91TPIOOU UN 382 2IININP 9129 PP SUOIIAIP #9P NII NE 39 PSTATP AMATQQUE ] € OXPU 359 oxnompdns oxAÿ ef fptertq no 2pyixy 159 2[10109 e] 9P QUI] 9] 18qiFUEZ VW] FUEG ‘?70N Pour ot ot ot ot ton os + + + + + : + ejeano 359 oun juop suorstaip p ol010) Pt te sn ee eo ee eo € + + + + oprttont ouvomos oun md PUTUHA Af[0I00 EJ ap QUE ‘sosnommd saouames ‘SpSFxPAX SA[NOITIOY XNOG “2PUMO009 2110109 VD Tte MOMENT toto otors eos ee oo + 0e «7 se801 pe omsdvp “om 2T ans opxpeur € 210100 quouoyeSqur ‘saqmigd ç € 210109 ‘nquea € suep ç re “ejpAydouom 02K[n9 EE ET DR OT Cr NUS *. 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On emploie aussi ces remèdes par la bouche en masticatoire : on les nomme alors salivans , en latin apophlegmatisantes ; parce qu’ils ont la vertu d’exprimer quantité de salive et de sérosité , en ir- ritant les glandes du palais et de la bouche , Les- quelles sont d’ailleurs comprimées dans la mastica- tion par les mouvemens de la mâchoire , des mus- cles buccinateurs et de la-langue. Lorsque la mem- brane pituitaire et les sinus frontaux qu'elle tapisse sont abreuvés d’une pituite trop abondante ou trop épaisse , les errhines sont ordonnés , comme étant très-propres , par leurs sels âcres et volatils, à ex- citer un picotement qui oblige cette membrane à se resserrer et à se dégager de l'humeur dont elle est surchargée.' On peut observer que les errhines agissent sur la membrane pituitaire', et les masticatoires sur les glandes salivaires , à peu près comme les émétiques agissent sur la membrane de l'estomac. Aussi, pres- que tous Les remèdes de cette classe sont émétiques très-violens et même dangereux. Le tabac ( Mico- tiana tabacum ) , le marrou d'Inde ( ÆEsculus hippocastanum) , le laurier rose( Nerium oleander ), l’ellébore ( Helleborus niger) , l'euphorbe ( ZEuphor- bia officinarum ) , etc. sont des remèdes qui, pour la plupart , ne se prennent point intérieurement ; ils causeraient des eflets pernicieux. L | 1. NN ICOTIANE , Tabac , Herbe à lareine, Pétun. Quoique cette plante soit étrangére , elle croît si aisément en France qu'elle y est comme naturali- 206 PLANTES sée ; ainsi je la comprendrai dans le nombre des plantes de notre climat, II y en a trois espèces qui sont toutes d'usage. 1. Nicotiana major latifolia C. B. 169. Nicotiana major sive Tabacum majus I. B. tom. iij. p. 629. Hyosciamus Peruvianus Dod. 452. Sana Sancta In- dsrum , Adv. Lob. 584. Perebecenuc Oviedo Lugd. 1901. Herba sanctæ Crucis fæmina Cast, Tonnabona Ces. 344. Petum latifolium Clus. Exot. 309. Pocrelt Mexicanorum Hern. 312. Nicotiana tabacum XL. Tabac ordinaire. Pentan- drie monogynie. Folits lanceolato-ovatis , sessilibus , decurrentt- bus ; floribus acutis. Feuilles lancéolées-ovales , sessiles , décurrentes ; fleurs dont les pétales sont terminés par une pointe aiguë. ‘Amérique, Indes occidentales. o. Corolle rose. Brumaire, Frimaire; octobre , novembre. Nota. Cette espèce se plaît à Pexposition du midi. On la sème au mois d’avril : elle croît mieux dans lesterres humides. 2. Nicotiana major angustifoliu G. B. 170. Nico- tiana sive Tabacum folio angustiore E. B. tom. ii. pag. 630. Hyosciami Peruviani altera icon Dod. 452. . Tabacum sive Herba Sancta minor Lob. ic. 584. Herba sanctæ Crucis mas Cast. Petum angustifolium Clus. Exot. 310. Variété de l’espèce précédente ; elle n’en diffère" que par ses feuilles plus étroites 3. Nicotiana minor GC, B. 170. Priapeia , quibus- dam Nicotiuna minor TI. B. tom. ïij. pag. 630. Du- bius Hyosciamus luteus solanifolius Lob. ic. 269. DNicotiana rustica X,. Nicotiane à feuilles ovales. « Foliis petiolatis , ovatis | integerrimis ; Jloribus obtusis. Feuilles pétiolées , ovales , très-entières; fleurs dont les pétales sont obtus. PEN + ER RHINES. 207 Originaire d'Amérique , et transportée en Eu- rope. ©. Ê ._ On emploie indifféremment les feuilles des deux premières espèces pour faire le tabac en corde et en poudre, dont l’usage est si commun. Le tabac croit vaturellement dans les îles de l'Amérique et au Bré- sil. Je n’expliquerai point la préparation du tabac en corde et en poudre , dont il y a plusieurs sortes, qui sont employées pour le plaisir autant que pour la nécessité, et dont l’excès ou l’abus ne sont pas moins dangereux qu’un usage réglé en est utile : il me suffit de parler ici de la manière dont on s’en sert pour les usages de la médecine. Les feuilles du tabac séchées et mises en poudre, ou celui qui est en corde , étant rapé et pris par le pez , excitent l’éternuement , et procurent une abon- dante évacuation de sérosités , surtout à ceux qui n’en ont pas contracté l habitude, On mâche aussi les feuilles de cette plante séchées et mises en corde, lesquelles, par le sel âcre ét piquant qui domine en elles | expriment des glandes du palais et de la bouche une quantité de salive assez considérable pour décharger le cerveau d’une lÿmphe dont la trop grande quantité ou la mauvaise qualité causent e dangereuses maladies ; ainsi le tabac pris par le nez , mâché ou fumé, est très-utile pour préveuir l’apoplexie , la paralysie , les catarrhes, les flu- xions , la migraine et le rhumatisme. On peut même assurer , d'après une longue expérience , que Le tabac mâché rectifie les digestions , et donne au chyle plus de fluidité. La salive, devenue plus sa- vonneuse par le mélange du tabac, en tombant dans l’estomac, en s’insinuant dans les glandes des intestins , y divise la viscosité de la lymphe , l’at- ténue ; et nous avons souvent vu des commencemens d’obstructions dans les glandes du mésentère , en- tièrement guéris par l’usage du tabac mâché. Un avantage que le tabac mâché a encore sur Le tabac » 208 PL À NT ESX « fumé , e’est qu’il ne donne point de mauvais goût à la bogehe , qu'il ne gâte point les dents, et qu’il réveille l’appétit. { L'usage du tabac en fumée est assez connu : outre" les vertus dont nous venons de parler , il a celles! 4 encore d’être assoupissant et anodin, puisqu'il calme | les douleurs les plus aigues du mal de dents, et” qu'il procure le sommeil par une espèce d’ivresse. Mais si le tabac , pris avec modération et avec sa- gesse , est un remède capable de gnérir de grandes” maladies , il faut-avouer que l'excès en est d’une conséquence infinie ; car il est constant qu'il affai- blit la mémoire , qu’il cause des tremblemens par“ les‘ irritations qu’il excite dans les nerfs de ceux qui en prennent sans mesure, et qu’il consomme en eux cette lymphe douce qui sert de nourriture aux par- ties : c’est pour cela qu’il les maigrit et les conduit. à un desséchement mortel , particulièrement ceux qui sont naturellement maigres , et dont le tempé- rament est vifet bil'eux. Le séjour habituel dans un lieu rempli de tabac en corde , maigrit considé- rablement ; et je sais une personne qui, après y avoir habité quelque teins , fut obligée de le quitter par cette raison. | Le tabac en poudre , surtout d’Espagne , peut être dangereux à ceux qui n’y sont pas accoutumés. Un de mes amis en ayant inconsidérément pris par. le nez une trop forte dose, tomba dans le moment en défaillance , avec une sueur froide , et des acci- dens qui firent craindre pour sa vie. Si le tabac aide aux soldats à supporter la faim, il ne faut pas pour cela le regarder comme une plante capable de nour- rir , mais plutôt comme une espèce de remède ir- ritant, qui ranime les fibres nerveuses , dont le mouvement ne contribue pas peu à la digestion; et cela par cette salive qui coule du palais dans l’æso- phage, ét de là tombe dans l’estomac de ceux qui ont perpétuellement la pipe à la bouche. 5 e ERRHINES. 209 Le tabac est un puissant vomitif, et un purgatif des plus violens. Diermerbroeck a vu des personnes bien guéries de la dyssenterie , après avoir vomi ar infusion du tabac : l’epreuve de ce remede me parait délicate, à moins qu’on n’ait à traiter des corps vigoureux et remplis de mauvaise nourriture. La décoction légère d’une once de tabac en corde , coupé par morceaux dans une chopine d’eau , prise en lavement dans les affections soporeuses, fait sou- vent plus d'effet que les purgatifs les plus âcres 3 mais il faut en user avec discrétion , car j'ai vu des malades qui , ayant pris un semblable lavement , après être revenus de ces espèces d’assoupissemens léthargiques , et avoir recouvré Le sentiment et la connaissance , étaient tombés dans des convulsions | accompagnées de vomissement , de sueurs froides , d’un pouls faible et frémissant , et autres accidens funestes , quoiqu’ils eussent rendu ce remède aus- sitôt après l'avoir reçu ; et s’ils n’avaient été promp- tement secourus par l’eau tiède et l’huile d'amandes douces prise par haut et par bas, ils auraient peut- être péri malheureusement. La fumée du tabac cor- rige le mauvais air, et Diermerbroeck le recom- mande pour la peste. Quercétan a donné la composition d’un sirop de . tabac ou de pétan ; qui est excellent dans l’asthme et la toux opiniätre; il procure une expectoration facile et abondante, sans faire vomir : tout l’art con- _siste à dépouiller le tabac de sa vertu émétique par une digestion du suc de ses feuilles dans l’hydromel et l’oxy mel pendant deux ou trois jours. Cet auteur nous a laissé deux ou trois sortes de sirops de tabac ; l'un simple, qu’on donne depuis demi-cuillerée jusqu'à une , quelques jours de suite ; l’autre com- - posé , dont la dose est depuisuneonce jusqu’à deux: bn ce dernier, on ajoute les plantes pectorales et - béchiques , savoir , Le capillaire ( Æsplenium adian- tum nigrum ) , le tussilage ( Tussiiago farfara) , etc. Tome I. [s) 210 P L À N:TLESs le séné même ( Cassia senna) et l’agaric ( Agaricus laritius } 7 sont employés. Neander nous a donné la composition d’an sirop de Nicotiane, qui est jrès-hon pour l’asthme et pour faire cracher ; il emporte aussi les obstruc- tions du mésentére , et soulage les hydropiques. Se- lon Rechi, la fumée du tabac, reçue dans le va- gin, appaise dans le moment les accès des vapeurs hystériques. Les feuilles fraiches du tabac ont des vertus dif- férentesde celles qui sont seches, car elles sont vul- néraires détersives : étant appliquées sur les ulcères et sur les vieilles plaies, elles les nettoient et les conduisent à une heureuse cicatrice. On les écrase ou on les fait macérer dans le vin, ou infuser ou bouillir dans lhuile : elles sont aussi très-résoluti- ves, eton en fait un emplâtre qu’on applique sur les tumeurs avec succès. Cette huile guérit la teigne des enfans, mais il faut les purger souvent. On rase la tête, evon la frotte d’huile de tabac. Les feuilles de Nicotiane entrent dans l’eau d’arquebusade ou vulnéraire , dans le baume tranquille , dans l’on- guent de Nicotiane de Joubert , et dans l’onguent splénique de Bauderon. | | OBS, Le tabac fut découvert par les Espagnols , dans Je Yucatan, en Amérique , vers Fan 1520. Ils l’appelèrent d'abord Tabacco , parce qu'ils le trouvèrent en grande abondance aux environs de la ville de Tabasco, au Me- xique. Depuis ils le nommèrent, ainsi que les Italiens , Herbe: sainte , à cause des vertus extraordinaires qu'ils lus supposaient. Ontfaisait usage du tabac en Espagne et en Portugal, hisieurs années avant qu'il fût connu en France. Ge fut Jean Nicot, maître des requêtes , ambassadeur de Fran- çois IT auprès de Sébastien, roi de Portugal , qui l'apporta le premier en France en 1560 , et le présenta à Catherine de Médicis et au grand-prieur. Celle princesse et ce sei- gneur lui donnèrent chacun leur nom pour le metire es 1 énetiette n ERRHINES. OLL — vogue ; on l’appelait Poudre à la reine, Herbe au grand- prieur ; on l’appelait encore Petun : ‘ce nom s'est conservé ! aux Antilles , et Micotiane , à cause de Nicot : celte der uière dénomination a été adoptée par les botanistes. L'usage du tabac se répandit de l'Amérique jusqu'au fond des [ndes-Orientales, jusqu'au Japon. Il passa des Moscovites aux Tartares orientaux ; 1l inonda toute l'Afri- ue , l'Asie mineure, la Grèce , la Hongrie, ia Pologne, toute l'Allemagne , les royaumes du Nord , etc. Il fut un sujet de discorde , et alluma une guerre très-vive entre les savans. Les médecins furent partagés d'opinion. Les uns considéraient le tabac comme un poison ; d’autres lui attri- buaient des vertus merveilleuses et le prescrivaient dans toules surtes de maladies. Les plus puissans monarques firent tous leurs efforts pour interdire J'entiée du tabac dans leurs états. Michel Federowits, grand duc de Moscovie, en défendit l'usage sous peine du fouet. Amurath iV , empereur des turcs, le défendit sous peine de mort, à cause de sa qualité enivrante. \ Seac, sophi de Perse, fils de Mirsa, fit les mêmes défenses , sous les mêmes peines. Jacques L , roi d'Angleterre , composa un traité sur l'inutihté du tabac. Simon Paulus, médecin de Christian IV , roi de Dan- nemark , compesa, à la sollicitation de ce prince, un ou- vrage dans lequel il prouva très-solidement les inconvé- mens du tabac en poudre et à fumer. Urbain VIII publia une bulle d'excommunication cor- tre ceux qui prenaient du tabac dans l’église , ce qu'il re- gardait comme un acte d’indécence et d'irréligion. Clément XT défendit par une autre bulle d’en prendre dans l’église de Saint-Pierre de Rome, sous peine d’ex- commnpnication. En 1699, le 26 mars, Claude Berger soutint à l’écote de médecine de Paris, une thèse sur celte question : Ze Jréquent usage du 1abac abrège-t-il la vie ? On conclut our l'afhrmative. Mais ce qui parnt singulier pendant que Hbiu soutepait cetle thèse , fut de voir le médecin qui la présidait prendre continuellement du tabac. O 2 212 PL A NTIEZS Malgré toutes les défenses des souverains et la conclu- sion de Berger, on ne cessa point l'usage du tabac. ILest bien reconnu que cette plante fraîche ou en pou- dre, prise intérieurement ; est rarcotique et vomitive. Jussieu l’a classée dans la famille des solanées , dont la plupart des espèces son! suspecles. L'expérience a prouvé que l'excès du tabac en poudre et à fumer est dangereux. fl ne conwent point à la jeunesse , niaux habitans des pays chauds. C’est pour ceite raison u'il est aujourd’hui prohibé dans quelques contrées de l'Asie et des Indes-Orientales. 2. M ovraroe ; Sénevé. | Sinapi Rapi folio C. B. 99. Sinapi siliqué latiu_- cul&, glabra, semine rufo, sive vulgare T B. tom. 1. pag. 855. Sinapi sativum prius Dod. 706. Sinapi sa- aivum Ger. Raï Hist. 803. Sinapis nigra L. Mouiarde noire. Tétradynamie siliqueuse._, Siliquis glabris , apicè tetragonis. Siliques glabres , tétragones au sommet. Nord de l'Europe. © . Corolle jaune. Messidor ; juin. La graine de Sénevé est d'usage; c'est un puis- sant sternutatoire et un mächicatoire des plus efli- caces. On enferme une dragme de cette graine dans un linge ,aprés l’avoir concassée légèrement ; et on la fait mâcher aux malades menacés d’apoplexie ou de paralysie : ce remède les fait cracher abondam- ment, et soulage aussi ceux qui ont la tête pesante et chargée de pituite. Aïnsi la graine de Moutarde est utile dans les affections soporeuses et léthargi- ques : elle est bonne aussi aux personnes sujettes aux vapeurs hystériques et hypocondriaques. Dans les päles couleurs , dans le scorbut, et dans les in- digestions, on l’emploie avec succès. Cette plante est apéritive, stomacale , anti-scorbutique et hys- térique. Be done ti y { . * ERRHINES. 213 La Moutarde qu’on prépare pour relever le goût des viandes , approchée du nez- des personnes de l'un et de l’autre sexe ; sujeltes aux vapeurs , les soulage dans leurs accès : elle réveille aussi dès lé- thargiques. Le cataplasme suivant est un bon réso- lutif, propre dans la goutte sciatique , Les rhuma tismes et les tumeurs skirreuses. Faites frire de poireaux ( Æ{lium porrum ) avec de fort vinaigre , apres les avoir hachés menu ; et lorsqu'ils seront cuits, saupoudrez-les avec de la graine de Moutarde pilée : si vous y en ajoutez be: aucoup, cecalaplasme deviendra un vésicatoire assez caustique. Quelques- uns en font un avec la fiente de pigeon, la Moutarde et la térébenthine ( Pistachiu iérebinthds ), pour l'appliquer dans les endroits où la goutte se fait sentir; mais je crois qu’il faut attendre que l’in- harbntion soit passée. Un pareil cataplasme serait très- -capable de faire revenir des dartres dont la su- puration supprimée aurait donné occasion à quelque dépôt sur la poitrine ou sur quelqu’auire partie. La graine de Moutarde est bonne pour les enge- lures crevées , soit en la brülant sur une pelle chaudeet exposant le pied ou la main sur la vapeur, soit en frottant légerement la partie malade avec la Moutarde ordinaire. La graine de Moutarde entre dans la composition aurea Alexandrina Nic. Alex. et dans l’emplâtre vésicatoire. 3. Hisns aux Poux » Staphisaigre. Staphisagria C. B. 324; I. B. tom. iij pag. 541 ; Math. 12313 Dod. 366; Trag. 002. Delphinium Platani folio, Staphisagria dictum, XYnst. 428. Herba Pedicularis Corn. Alberas Arabum. Aconttum urens Ricini fere foliis , flore cæruleomagno , Staphisagria dictum, Plug. Pituitaria quorumdam. O 3 264 PLANTES Delphinium staphisagria, K. Dauphinelle staphi- saigre. Polyandrie trigynie. Nectarits diphyllis, petalo-brevioribus ; foliis palnatis ; lobis obtusis. Nectaires à deux feuilles, plus courts que le pétale ; feuilles palmées ; lobes obtus. France, [strie, Dalmatie, Calabre, Pouille, Crète. Z:. Corolle bleue ou pourpre. Nota. Les lobes des feuilles sont trifides, obloogs, et au nombre de cinq ou sept, souvent avec uné ou deux deutelures sur leurs bords. On sème les graines de cette plante en automne. Sa semence , concassée et mise en poudre, est employée en mâchicatoire , de la même mamière eva la mème dose que celle de la moutarde (Sinapis nigra) ; elle est tres-détersive et vulnéraire : on la met aussi dans les cheveux pour détruire la ver- mine. OBS. Cette espèce est vénéneuse ; ses semences el son écorce sont âcres et nauséabondes, On en a abandonné l'usage en médecine depuis que l’on a découvert que d’au- tres plantes produisent des effets aussi efficaces et pius sûrs. 4. Hour a si Dracunculhs prutensis serrato folio C. B. 98. Ptarmica vuigaris folio longo serrato flore albo, I. B. tom. iij. pag. 247. Draco silwestris sive Ptarmice Dod. 710. Pyrethrum Brunf. Mentha Sarracenica Mycony Lugd.652. Tunacetum album seu acutum Trag. 159. | Achillea ptarmica.T,. A chillée sternutatoire.Syn- génésie polygamie superflue. Foliis lanceolatis , acuminuiis , argutè serratis. Feuilles lancéolecs, terminées en pointe, fine- w ment dentées én scie. 2 1 rnihadihtté: 2: ERRHINES. 215 Centre de l’Europe. 7. Corolle blanche. Mes- sidor , thermidor ; juin, juillet, Les feuilles et les fleurs de cette plante, séchées et mises en poudre dans le nez, font éternuecr : elles fout le même effet fraiches et broyées entre las doigts : on peut aussi les mâcher pour faire cracher dans la douleur des dents. 5} "RENE OURDE, Pulsatille , Herbe au vent. Pulsatilla folio crassiore et majore flore , C.B. 177. Pulsatilla purpurea cæruleave À. B. tom. iij. p. 409. Pulsatilla Dod. 433. Herba venti Trag. 413. Herba Sardoa Dod. Gal. Anemone silvestris Fuchs. Anemone pulsatilla, L. Anemone pulsatille, Polyandrie polyginie. Pedunculo involucrato ; petalis rectis ; foliis bi- pinnatis. Pédoncule involucré; pétales droits; feuilles bipinnées. Champs arrides, et colines découverts de l’Eu- rope. 77. Corolle d’un bleu violet. Prairial, avril. Les feuilles et les fleurs de cette plante s’em- ploient comme celles de la précédente : elle est en- core plus âcre ; car , au rapport de M. Tournefort, la seule vapeur des feuilles broyées entre les doigts, et mises dans lenez, semble le brûler, et porter son action jusque dans le cerveau : c’est pour cette raison qu’il la croit propre aux dispositions sopo- reuses. Les feuilles pilées s'appliquent avec succès sur les vieux ulcères, surtout sur les blessures des chevaux. 6. ]| *: LTPRRESTSE D'INDE. Custanea folio multifido C. B. 419 3 E. B. tom. if. pag. 128. Custanea Equina Dod. 814. Hippocastanum vulgare Inst, 612. 0 4 216 P L À N:TE°sS “cs ÆEsculus hippocastanum, L. Marronnier d'Inde heptandrie monogynie. Floribus heptandris. Fleurs à sept étamines, Nord de l'Asie. b. Corolle blanche mêlée de rouge. Prairial, avril. Nata. Toutes les espèces du genre Æsculus ont les se- mences luisantes et les feuilles opposées. Le fruit de cetarbre , rapé et pris par lenez comme le tabac (Nicotiana tabacum), fait éternuer assez vio- lemment. J'ai vu quelques personnes soulagées de la migraine après ce remède : la dose en est de deux ou trois pincées. Il n'est pas moins quelquefois dange- reux.J’ai vu une religieuse , laquelle , pour guérir la migraine , s’avisait de màcher un peut morceau de Marron d'Inde, qui la faisait cracher et jeter beau- coup de pituite, quelquefois même vomir : el'e soutint pendant plus d’un an l’usage de ce remède, qui lui devint ensuite très-pernicieux : elle tomba dans une jaunisse accompagnée de vomissemens et de délires, qui l’emportèrent en peu de jours. - Comme le Marronnier d'Inde est si commun, on a souvent tenté de le mettre en usage : on a voulu en nourrir les vaches ; cela n’a pas réussi: on a voulu en faire une bougie pour éclairer; mais la lumière en est triste et sombre. Je connais un apo- thicaire qni compose une poudre pour l'asthme , dont il fait un grand secret et dans chaque prise de laquelle il entre trois ou quatre grains de marron d'Inde en poudre. OBS. Cet arbre a été apporté du nord de PAsieen France, en r550. Il s'y est fort bien acclimaté. Tous les sols paraissent lui convenir; mais il croit avec plus d'avan- tage dans les terres sabloneuses et marnenses. Ses feuiiles commencent à tomber au mois de thermidor (juillet }. Il sert pour l'ornement des parcs. Ses cendres fournissent beaucoup de potasse. En Turquie, on donne le marron ERRMÉILNES. 217 d’fnde aux chevaux attaqués de toux où de colique. Les " bêtes fauves , les moutons, les vaches mangent ce fruit. On en obtient aussi un assez bon amidon, mais inférieur en qua- té à celui qu’on retire du froment et de l'orge. En 17093 ct 1794, pendant la révolution de France, on a composé avec le marron d'Inde une sorte de sayon d'une mauvaise qualité. 7. Lavrien-Rosr. : Nerion floribus rubescentibus C. B. 464. Nerion sive Rhododendron flore rubro T. B.tom. ij. pag. 141. Oleander , Laurus Rosea Lob. ic. 364. Rhododaphne Cæs. 118. Nerium Oleander. XL. Laurier-Rose. Pentandrie monogynie. Foliis lineari-lancéolatis , ternis. Feuilles étroites-lancéolées ternées. Afrique, Gades, terreins humides de l'Inde Orientale. 5. Corolle rose ou blanche. Nota. Cet arbuste fleurit dans les plus fortes chaleurs de Pété. Ses fleurs sont rassemblées an sommet. Les feuilles de cet arbuste , séchées et mises en poudre , sont un violent sternutatoire : il est long- tems à opérer, mais quand il fait une fois son eflet , cela dure long-tems , et avec tant de violence, qu'on éternue jusqu'à saigner. du nez : ceux qui sont même habitués à prendre du tabac ( Nicotania tabacum ) , €t qui n’éternuent pas aisément , ne sont pas à l’épreuve de cette errhine. Tous les au- “teurs conviennent , après Discoride, que cette Eat est un poison également dangereux aux 10mmes et aux animaux : cependant Camérarius et Césalpin disent qu’elle est trés-utile contre Je “venin des serpens : on en fait infuser les feuilles et les fleurs dans le vin, après y avoir ajouté de la “rhue ( Ruta graveolens } : il se peut faire que ce cor- . rectif adoucisse l’âcreté naturelle et la qualité per- -micieuse de cet arbrisseau. OBS. Les Maures emploient le charbon produit par le Laurier-rose pour faire leur poudre à canon. En Europe, 218 P L A N PhE!S | on cultive cet arbuste dans des caisses pour l'ornement des » jardins , et on l'abrite pendant l'hiver. fl reprend facilement de bouture. Toutes les parties qui le composent , prises in- térieurement, sont vénéneuses. On rapporte qu’une per» sonne est Morte {rès-promptement pour avoir mangé de la. viande qu’on avait snspendue , avant d’être cuite, à un. crochet fait avec le bois du Laurier-rose. PLANTES ÉTRANGÈRES. > Ô. Crete \ ! | Zingiber C. B. 35. Zingiber Penæ Lugd. 1680 5 LB tom. ij.p. 743; Raïi Hist. 1314. Jris latifoliam tuberosa , Zingiber dictu , flore albo Mor. Oxon# Zingibel, seu Lingibel Germ. Mangaratia sive Zin4 Ziber Pis. 227. Chilli [adiæ Orientalis sive Zinzibert fæmina. Hern. 119. | | Anomum Zingiber. TL. Amome gingembre. Mo nandrie monogynie, Seapo nudo ; spica ovatà. , Hampe nue; épi ovale. Corolle blanche. 4 Les Indes , entre les Tropiques, la Chine. 7°. Le Gingembre croit dans les Indes Crientales à La Chine et dans l'ile de Ceylan, d’où on l'ap= porte aux Indes Occidentales , où on le cultive dans un terrain gras et bien arrosé. La racine de Gingem bre lâche le ventre lorsqu'elle est fraiche; on la confit dans le pays avec le sucre : après l'avoir dé= pouillée de son écorce, on la laisse tremper une ou denx heures dans le vinaigre , puis on la sèch au soleil, et on la confit ensuite. Lorsqu'elle es ainsi préparée , sa dose est depuis demi-once jus qu'à une once dans le scorbut , dans la colique, dans les indigestions, et dans les vents. On la trou ordinairement sèche en ce pays, et on l’emploië en poudre dans les mâchicatoires, au poids d huit ou dix grains : on la mêle souvent avec les ESR' ReHOI IN ES. 210 autres épices dont on se sert dans les ragoûts de cuisine ; mais plusieurs la bannissent de leurs tables, à cause de son âcreté. La racine de Gingembre entre dans la thériaque, dans le mithridat , le diascordium, l’électuaire de satyrio , le diaphénic, la bénédicte laxative, l’élec- \tuaire caryocostin , la confection hamech, l’élec- tuaire diacarthami , celui de citro , les trochisques d’agaric, les pilules fétides , les polycrestes, ete. OBS. On mange les racines et les feuilles de cette plante ; elles excitent l'appétit. Q. M asc. Mastiche Officinarum. Resina Lentiscina Mus- tiche dicta, Raïi Hist. 158. Le Mastic est une gomime-résine qui coule d’un arbre qu’on oppelle lentisque. Lentiscus vulgaris C. B. 3993 I. B. tom. j. pag. 285 ; Raï Hist. 1570. Lentiscus vera ex Insulé& Chio, cortice et foliis fuscis , Comm. Pistacia lentiscus. TL. Pistachierlentisque. Diæcie, entandrie. Foliis abrupte pinnatis ; foliolis lanceolatis. Feuilles ailées , terminées brusquement sans im- paire ; folioles lancéolées. + Espagne, Portugal, Italie Palestine, Egypte, Chio D. Nota. Feuilles persisiantes. Cet arbre estcommun dans les Indes, en Egypte, et dans l'ile de Chio : quelques-uns rapportent que les lentisques qui sont auprès de Toulon, donnent aussi du Mastic. Celui qui est en petits grains ou larmes d’un blanc citronné , est préférable à celui qui est mêlé de terre et d’impureté, qui s'appelle Mastic en sorte. Cette résine est assez communé- ment employée dans les mâchicatoires, à un grosen 290 P'L'A NPLIES poudre ; on bien on la mäche toute seule comme on fait de la cire , pour exprimer une salive plus abon- dante par le mouvement des mâchoires. Outre cette w vertu , le Mastic est regardé comme un astringent assez efficace : on l’ordonne pour arrêter le vomis- sement, le cours de ventre, le crachement de sang, même pour prévenir l’avortement. Dans la mau- « vaise haleine et le relâchement des fibres de l’es- tomac , le Mastic a son utilité; la dose est de M quinze ou vingt grains en poudre et en opiat. Ce remède, fort stomachique, n’est que trop négligé. Les cure-dents qu’on fait avec le boïs de lentis- que , sont propres à rafiermir les gencives et en empêcher l’ébranlement. | La décoction des tiges du lentisque , est excel- lente pour en bassiner les gencives des scorbutiques, aprés s'être servi de teinture de gomme laque ou de fleurs d’ancholie. On tire des {ruits du lentisque, une huile esti-" mée des anciens, propre pour les maladies de la M peau, et pour guérir la gale des chevaux et des. chiens. Cette huile est en usage en Espagne, où M cet arbre donne des fruits qui mürissent bien. Ga- lien l’estime pour la chute des cheveux, en la mè- lant avec le Iladanum. Le Mastic entre dans la poudre dirrhodon , Pélec-# taire de suc de roses , les trochisques de Karabé, d'hedicroi , les pilules d’ammoniaque de Quercé-M tan , les pilules ne quibus , les pilales de rhubarbe et les pilules catholiques dePotérius . il entre aussi dans plusieurs emplâtres , cérats et ongnens. OBS. Ce n'est que dans l'île de Chio que le Lentisque produit celte gomme résineuse , qu’on nomme WMas/it. Sa saveur est amère , son odeur est agréable, ainsi que celle que.répand le bois de cet arbrisseau. Les Turcs mâchent le Mastic pour parfumer leur haleine, On relire des semences une huile dont on s'éclaire, et” qui sert à d’autres usages domestiques, ERRHI NES. 221 La médecine moderne a abandonné l'usage du Lentiss que , dans les cas où il faur exciter la sueur. TO. Pousranr , ou Racine Saliraire. 1. Pyrothrum flore Bellidis C. B. 148. Pyrethrum vulgare Officin. Park. Raï Hist. 353; Dod. 347. Prrethrum veteribus I. B. tom. ii. part. ij. Anthemis pyrethrum. L: Camomille Pyrètre. Syngénésie polygamie superflue. | Caulibus simplicibus , unifloris, decumbentibus ; foliis pinnato-multifidis. Tiges simples, uniflores, couchées ; feuilles pinnées, multifides. L'Arabie, la Syrie , l’île de Crète, la Pouille, la Bohème , Montpellier , les Apenins. 77. Nofa. Plusieurs tiges couchées , le plus son vent uniflo- res, rarement rameuses ; rayons de la fleur blancs, pour- pres en dessous; racines épaisses ; saveur du Poligala Senega. L. 2. Pyrethrum umbelliferum C. B. 148; I B tom. li}. part. ij. pag 20. Pyrethrum umbelliferum Math, Lugd. 1170.( Pied d'Alexandre, P ÿréthre sauvage ). . Anthemis mixta. XL Pyrètre sauvage. Foliis simplicibus , dentato-laciniatis. Feuilles simples, dentées-laciniées. France méridionale. 77. demi-fleurons blancs, Pourpres en dessous. Les racines de ces deux espèces sont également en usage , ayant la même âcreté. La plus commune rest la premiére : on en fait mâcher un petit mor- cea”: pour faire cracher dans les maux de dents, et la paralysie de la langue. Elle n’est pas moins utile “dans les affections soporeuses , et dans les maux de “ète : la dose en substance est d’une demi-dragme : “dans les lavemens, on eu donue une ouce eu dé- &oçLion. 2922 PL A N T'ES La Pyrètre entre dans le philontum romanum, et daus la poudre sternutatoire de Claras. I I. Porvas. 1. Piper rotundum rigrum C. B. 411 Piper nigrum I. B. tom. ij. pag. 1813 Raii Hist. 1341. Welano- piper Officinarum. Lada , aliis Molunga , sive Piper mas Pis. Mant. Arom. 180. ( Poivre noir ). | Piper nigrum. L. Poivre noir. Diandrie digynie. Foliis ovatis, subseptem nerviis , glabris ; petio- lis simplicissimis. £ | Feuilles ovales , à sept nervures , glabres ; pétioles très-simples. Inde. D. Nofa. Les habitans de Java l’apellent Lawas. 2. Piper rotundum album C. B. 412. Piper album 1. B tom. ij. pag. 184; Raïï Hist.. 1342: Piper fæ- mina ibid. Saband pute Indorum. Leucopiper Ofücin.. ( Poivre blanc. ) s Nota. Le poivre blanc et le noir sont produits par la: mémeespèce. Îls ne différent qu'en ce que le poivre blanc est dépouillé de la tunique qui recouvre la semence. 3. Piper longum Orientale C.B. 412. Piper longum 1. B. tom. ij. pag. 185; Raïi Mist. 1343. Macro piper Officin. Mexacuchit Americanorum P impilim sive Piper longum Pis. Mant. Arom. 182. lat lan cuaye Hern. 126. ( Poivre long ). Piper longum. L. Poivre-long. 4 _ Fois cordatis, petiolatis sessilibusque. ‘T1 Feuilles en cœur , petiolées et sessiles, 4 Jude. D 4 ë Nota. À Malabar on nomme le Poivre - long: Cat/usm Tirpali. % Le poivre croît avec deux feuilles séminales. Lu ERRHINES. 223 Le Poivre croît aux {ndes Orientales, à Borneo, a Malaca, Java, Sumatra et Malabar : ‘on emploie | communément les deux premières espèces dans les alimens et les ragoûts , et la dernière dans la médecine. La manière de s’en servir est en poudre ou con- cassé simplement, à la.-dose de cinq ou six grains avec les autres ingrédiens À âcres pour faire cracher. Outre cette vertu, 1l réveille l'appétit, appaise la colique , fortifie l'estomac, et chasse les vents : pour cela on avale trois où quatre grains de Poivre blane tout entiers , après le repas, ou la pesanteur de huit ou dix grains en poudre , dans un verre d’eau tiède. On emploie le poivre en poudre au bout d’une espatule pour resserer la luette relâchée , pourvu ue l’inflammation soit appaisée. Quelques auteurs, entre autres Pison, assurent que le Poivre blanc n’est autre chose que les gros grains du Poivre noir dépouillés de leur écorce, après les avoir trempes dans l’eau salée, qui les goufle : on les fait sécher ensuite. Ce sentiment est appuyé sur |” expérience. Je Poivre fait la base des épices qu’on mêle si fami- lièrement dans les sauces de la cuisine; on y ajoute le! gingembre (Amomum Zingiber) la nuscède ( Airis- ticu officinalis ), le girofle (:Caryophylus aroma- ticus), l’anis vert ( Pimpinella anisum) et la corian- dre ( Coriandruin sutivumn Le Poivre noir entre dans la thériaque et dans l'électuaire des baies de laurier ; le blanc entre dans le mithridat, le diaphénic, et dans l’hiera-dia- . colccrnthidos. Cinq ou six grains de Poivre noir dans la soupe , "facilitent la digestion; et rétablissent l’appétit “es Le poivre noir n’est pas employé dans les mà Mhicaioires ; parce qu'il est moins agréable que le blanc ; mais il entre dans la thériaque d’Androma- que, dans le mithridat , le diascordium, l’électuaire: 224 A7) Pr1 AN Éf ENS de satrrio, celui des baies de laurier, et dans la bénédicte laxative. On fait un excellent caraplasme pour appaiser les tranchées des femmes en couche, avec le Poivre long en poudre. On en prend une once , deux œufs frais, autaut d’esprit-de-vin qu’il y a de blane dans les œufs ; on les bat bien ensemble pendant demi- heure ; on l’étend ensuite sur des étoupes, et on l’applique sur le nombril, après l'avoir échaufté sur une assiette. 12. Porvrr nr Gurwèe ou d'Inde , Corail de jardin, Poivre du Brésil ; Piment. Piper indicum vulgatissimum C. B. 102. Piper Indicum sive Calecuticum , sive Piper siliquastrum , I. B Raï Hist. 676. Capsicum siliquis longis pro- pendentibus , Inst. 152. Capsicum Actuari, sive Canimum Zinziber, etc. Lob. ic. 316 Solunum Cap- sicum dictum vulgatissimum Hern. Quiya Brasilien- sibus Pis 225, Chili Piper siliquosum Mexicanum Hern. 135. Capsicum annuum. TL. Piment annuel. Pen- tandrie monogynie. Caule herbaceo ; pedunculis solitariis. Tige herbacée; pédoncules solitaires. Amérique méridionale , Europeet France mé- ridionale. ©. s Nota. Le fruit varie de forme. Cette espèce de Poivre croît naturellement dans les Indes et au Brésil ; on l'élève aisément de grai- ne dans l'Amérique, en Espagne , en Portugal, en Languedoc , en Provence, et même dans nos jardins. Le fruit ou les capsules de cette plante ne sont guère en usage dans la médecine : la semence est d’une âcreté intolérable ; la seule gousse ou capsule qui l’enveloppe est supportable ; on la con- fit au sucre, et on en inange une demi - once au plus, pour dissiper les veuts , aider à la digestion, el ‘ ERRHINES. 99. et fortifier l'estomac. Les vinaigriers s’en servent our donner plus de force au vinaigre , suivant e rapport de quelques-uns. Les Espagnols } aussi- bien que les Indiens , s’accoutument dés Jeur jeunesse à manger ce fruit cru, qui nous mettrait la gorge en feu si nous voulions en goûter, L'usage de ce fruit peut causer la dyssenteme. OBS. Le Piment annuel est nauséeux. Poivre de la Jamaïque ou de Thévet. Voyez la classe des plantes Alexitères. I 3, | SEA ER Euphorbiun C. B. 387; Dod. 378. Euphorbia Cord. Euphorbium verum antiquorun Comm. Tithy- malus aisoides , triangularis , nodosus et spinosus , acte turgens acri Pluck. Schadidu Calli Mort, Malab. Raïi Hist. 893. ÆEuphorbia officinarum L. Euphorbe des bouti- ques. Dodécandrie trigynie. Aculeata nuda , multangularis ; aculeis .gemi- nalis. Tige aiguillonnée , nue , à plusieurs angles; ai- guillons géminés. Ethiopie et lieux trés-chauds de l'Afrique. D Co- rolle d’un blanc verdàtre. L'Euphorbe est une gomme qu’on nous apporte d'Afrique, de la Libie et du mont Atlas, où la plante d’où elle coulè croit communément. Cette drogue est d’une âcreté si excessive, qu'ilfaut pren- dre des précautions pour la mettre en poudre, sans lesquelles on aurait long-tems la gorge, le nez et les yeux enflammés : on ne l’emploie en médecine que dans des maladies extrêmes, comme dans la le- thargie , l’apoplexie, etc. On la donne à la dose e cinq ou six grains dans les poudres sternutatoires qu'on souflle dans le nez des malades, Quelques-uns Tome I. P » 226 PLANTES ‘s’en servent pour purger les sérosités dans l’hydro- pisie , après l’avoir corrigée comme on fait la scam- monée ( Convolvulus scammonia ) : pour cela ils la mettent en poudre dans un citron ( Citrus medica), ou un coing ( Pyrus cydonia), enveloppé de pâte , qu'on fait cuire ensuite dans le four : d’autres font dissoudre l’Euphorbe dans le vinaigre , le suc deli- mon ( Citrus limon ),de grenade (Punica granatum), ou quelque autre acide :on en donneainsi, corrigée, cinq à six grains en pilules. Comme ce purgatif est trés-violent, on l’ordonne plus communément pour la gale et le farcin des chevaux, que pour les hom- mes. On en prépare les pilules d’Euphorbe de Quercétan , dont la dose est d'un scrupule jusqu’à demi-gros, pour les fièvres intermittentes les plus rébelles. Cette gomme entre aussi dans les trochis- ques alhandal , avec quelques autres gommes purga- tives qui y sont employées : on les conseille dans l’hydropisie et la cachexie. L’Euphorbe entre pa- reillement dans la composition des pilules de nitre de Trallian, celles d’hermodattes de Mésué, les fétides et le philonium romain. OBS. Le suc de l’Euphorbia officinarum LL. est d’abord laiteux ; 1l devient jaunâtre en se desséchant. Il est gom- meux-résineux, nauséeux , très-âcre et très-corrosif. Il n'est plus employé en médecine , ni à l’intérieur , mi à l'ex- térieur, ni même comme sternutaloire,. On peut faire remarquer ici que l’on considère comme vénéneuses les plantes lactescentes, telles que les Eu- phorbes , les Apocyns , les Pavots, les Laitues sauvages, spécialement celles qui ont des aiguillons, la Laïtue vi- reuse ( Lactuca virosa L. ) etc. mais on cite comme ex- ception les Pissentlis, les Scorsonères , les Tragopogons, elc. ERRHINES. 227 PLANTES ERRHINES ET SALIVANTES Qui sont rapportées duns d’autres classes. Exras les plantes purgatives, il y en a plusieurs qui , par leur äcreté , sont capables de faire éternuer et cracher; entr’autres, le fruit du concombre sau- vage ( Momordica elaterium ) , mis dans le nez, fait couler beaucoup de sérosités du cerveau , et soulage les maux de tête : le peuple est dans l'usage de ce remède, qui, par sa violence , attire quelquefois la fluxion sur le visage, et cause un mal plus grand -que celui qu’on veut guérir , principalement lors- qu’on met ce fruit dans l'oreille. f’oyez ci- devant dans la classe des Purgatives. L’Eliébore blanc ( Feratrum ulbum ): laracine en oudre entre dans les violens sfernutatoires. Forez L même classe. L'Iris (ris germanica ) : la racine sèche en pou- dre est un errhine plus doux , lequel est employé dans les poudres céphaliques. Forez ci-devant la mème classe. Le Cabaret ( Æzurum Europœum ). Les feuilles de cette plante , mises en poudre , sont très-bonnes pour faire éternuer sans violence , dans les maux de tête, dans la suite des coups à la tête, après avoir préalablement recouru à la saignée : ce remède m'a souvent réussi. C’est la base d’une poudre cépha- lique , connue sous le nom de Saint-Ange. La plus grande partie des plantes aromatiques et céphaliques sont sternutatoires , entr’autres les plantes suivantes. . La Bétoine ( Betonica officinulis ) : ses feuilles, séchées et mises en poudre, font éternuer , et font P'2 228 P'L A N TES couler par le nez une sérosité abondante ; elle sou- lage par-là ceux qui sont sujets à la migraine et aux fluxions catarrheuses. On en prend, le matin à jeun, deux ou trois pincées. Le Muguet ( Convallaria maïalis ) : ses fleurs, mises en poudre , après les avoir fait sécher à l’om- bre, sont un sternutatoire plus puissant que la bétoine. | La Marjolaine ( Origanum majorana ) et l'Origan (Origanum vulgare) : leurs sommités , aussi-bien que celles du Pouliot ( Mentha pulegium) , du Ser- polet ( Thymus serprilum majus) et du Thym { Thymus vulgaris ), entrentdans la composition de la poudre céphalique , si fameuse pour décharger le cerveau des personnes sujettes aux catarrhes et aux étourdissemens. Cette poudre est d’un usage tres-fa- milier et très-utile à ceux qui ne peuvent supporter le tabac ( Nicotiana tabacum ) , et se prend par le. nez le matin à jeun , à deux ou trois pincées. La Sauge ( Salvia offieinalis ) est une plante sali- vante, trés-salutaire à ceux qui sont sujets aux flu- xions sur les dents ; car en mâchant des feuilles de Sauge , on est obligé de cracher beaucoup, ce qui soulage ces maladies. Le Saponaire (Saponaria officinalis ). Je l'avais mise dans la première édition , entre les plantes er- rhines : je l’ai placée, dans les suivantes , dans Ja classe des plantes vulnéraires détersives , pour les raisons que j’expliquerai ci- après. Cette plante sèche a la propriété de faire éternuer , lorsque vous en mettez quelques feuilles broyées dans le nez. Le Thlaspi ( 'hlaspi campestre ) : sa semence est âcre, et approche des vertus de celle de la mou- tarde ( Sénapis nigra ) ; ainsi on , dans un bæoin , s’en servir pour les mâchicatoires. Tome I. Page 229. ee J=. DIVISION. PLANTES ÉVACUANTES. IV- CLASSE. PLANTES HYSTÉRIQUES. me ——— CLASSES ET ORDRES DE LINNÉ. NOMS DES PLANTES CARACTERE DU GENRE TRADUIT DU LATIN D E LINNÉ. DE CETTE py". CLASSE. PLANTES D'EUROPE. Aristolochia rotunda. . . . . .|Galÿce nul. Corolle monopétale , en languette , entière. Six styles. Capsule à six loges, infère.|Gynandrie hexandrie, Aristolochia longa. . . . « «+ « « « « Idem. Fe Idem. Aristolochia clematitis, . . . . . . . Idem. dem. Idem. Artemisia vulgaris, : . . « . « . +. Récéptacle un peu velu on presquenu. Aîgrette nulle. aire à écailles rondes , imbriquées ; rapprochées. Corolles du contour nulles. « . . 0: un + + « + + « + «|Syngénésie polygamie su- perflue. Chénopodiumbotrys. . . « «+» Calyce à 5 feuilles, pentagone. Corolle nulle. Semence unique , lenticulaire, supère. -|Pentandrie digynie. Ghenopodium ambrosioïdes. . Idem. Idem. Idem. Matricaria parthenium. . . . - « . Réceptacle nu. Aigrette nulle. pare HER RES Ecailles du bord solides ; un plu aigues. , - : . : -|Syngénésie polygamie su- perilue. PA MICN IDE. Calyce scarieux , uñ peu applati en dessus ; ayant sa lèvre supérieure un peu fastigiée. Lèvre supérieure de la Corolle un peu en voûte ; bifide ; lobe moyen de la lèvre inférieure en cœur.|Didynamie gymnospermie, a fn in) ti 1e Calÿee à 5 divisions. Pétales concuves. Réceptacle entouré de dix pores d'où sort une liqueur mielleuse. Capsule lobée . SE ; + | Décandrie monogynie. sen chatnaGorolle nulle. Trois étinines. Four) 7m mere femelles: Calyce à 3 divisions. Prois pétales, Trois styles. Baie et inégale aux trois Tubercules du calyce . . . «| Diæeie monadelphie. Ïse oo » . .| Réceptacle nu. Aigrette nulle, Calyce à plusieurs feuilles égales. Semences ‘du disque mem- braneuses. . + . . . . *|Syngénésie polygamie né cessaire, Idem. Idem. Tdem. .|Ovaire ayant de chaque côté une petite dent glanduleuse, Calyce serré contre la corolle, ayant deux folioles renflées à leur base. Semences planes. È Involucèle à 3 folioles pendantes, attaché sur un seul côté ‘du: pédoncule. Fruit strié " Calyce nul. Corolle monopétale , renilée à sa base, supère. Semence unique . -[Tétradynamie siliqueuse, -|Pentandriedigynies + + «]Triandrie monogynies Idem. Idem. dem. Bales garnies de paillettes imbriquées sur deux rue, opposés. (Corolle nulle. Semence mi AUD Tan ES -e - mia tea tt . Jde. CPPENE FONMOUR, à... . TOR Idem. F = Tdem. dem. Axis fœtidissima. . « , » » .|Corolle à 6 divisions , dont 3 alternes et réfléchies. Stigmates en forme de pétales : . Idem, Idem. Marrubium vulgare. . . . . .. .. .|Calyee en forme de soucoupe, ferme, à sostries. Lèvre CET de la corolle bifide , , linéaire, droite . ‘ + «|Didynamie gymnospermie, Ballota nigra.. ...,,....., Calyce en forme de soucoupe >à 7 dt, à 10 ETS Livre supérie ure de T corclle! crénelée : concave . . FRE mer 2 Idem. Idem. RO ET. Corolle à 6 divi as égales entr ‘elles. Stigmates convolutés. . . Livre inférieure de la corolle divisée et erénelée au milieu. Bord & la | gorge ‘du ‘tube réfléchi. Etamines rapprochées : + «|Didynamie nospermie. Corolle À 4 divisions presque égales , ; dont une ne plus large et échancrée. Étamines ‘droites et De écartée. LAC EE Idem. Tdem. Rs ne cr EAU TAC, Calgee à 5 dents, Limbe de la corolle à 6 divisions. Baie h 4 Semences . . su ss Didynamie angiorpermie. Calyee à 5 feuilles, pentagone. Corolle nulle. Semence unique, lenticulaire, supère + + «+ +] Pentandrie digynie. Triandrie monogynie. Mentha aquatiea. . .,... Mentha rotundifolia, ....., Vitex agnus castus . . . .. Chenopodium vulvaria . PLANTES ÉTRANGÈRES. Acorus calamus verus. , . . . Acorus calamus vulgaris . Bubon galbanum . . ... Ferula ferulago Ferula assa-fon) …. Pastinaca opopanax . . . , .... + [Laurus camphora . ........ Hexandrie mono Idem. me Fruit ovale, strié, velu . , . ie di Fruit ovale, comprimé et plane, ayant 3 Le = de chaque cou . CR NO eR « PA » comprimé et plane. Pétales roulés en dedans, entiers . . . *|Calyce nul. Corolle à 6 divisions , servant de calyce. Nectaire à 3 tubereules , terminé ‘ban x 2 soies , entourant l'évaire. Glandes situées à la base de chaque filet du rang intérieur. DÉntmantbeens 2 2. = longe ac ve PLANTES RAPPORTÉES DANS D'AUTRES CLASSES. Ie. Pages. Tome I. Page 229. DIVISION. PLANTE{ HYSTÉRIQUES. CLASSES ET ORDRES DE LINNÉ. NOMS DES PLANTES DE GETTE pv. CLASSE. tte ee PLANTES D'EUROPE. Calwfère.|Gynandrie hexandrie. Idem. Idem. Idem. Idem. Arxistolochia rotunda. . . . . + . . Aristolochia longa. . . . « + .« + + + Aristolochia clematitis. . . . + . . . Artemisia vulgaris. . . . + . AAC Réceuées ; ra . .|Syngénésie polygamic su- perflue. Calÿ . -|Pentandrie digynie. Idem. Idem. Chenopodium botrys. . . + « + - Le Chenopodium ambrosioïdes. . , « « Matricaria parthenium. . . . . « - : Æ : .|Syngénésie polygamie su- p! perflue. Melissa officinalis. . . « . + + + + . CalÿLèvre| ; : sucœur.|Didynamie gymnospernue. Ruta graveolens, . . « «+ + + « « + : Calyÿqueur q $ m . -|Décandrie monogynie. PLANTES ÉTRANGÈRES. Acorus calamus verus. , . . . . . . Spa Hexandrie monogynie. Acorus calamus vulgaris . . . . . . où ais pre Idem. Bubon galbanum . . . . . . . . . .| Fru . .|Pentandrie digynie. Ferula ferulago . . « . . « + + « « «| Fru) Idem. Idem. Ferulæ assa-fætida.s. . . , . . . . . F Idem. Idem. Pastinaca opopanax. . . . . . . . . Fru Idem. Idem. Laurus camphora . . . . . . . . . .|Calihacun Périeur .JEnnéandrie monogynie. PLANTES RAPPORTÉES DANS D’AUTRES CLASSES. Melissa calamentha. Origanum vulgare. Salvia officinalis. Mentha pulegium, Dictamnus albus. Artemisia absinthium,. Tanacetum vulgare. Mentha sativa. Gentiana lutea. Mercurialis annua. Juniperus communis. Citrus aurantium. Amygdalus persica. HYSTERIQUES. 229 QUATRIEME CLASSE. PLANTES X Y S TE KR] Q UE $. Ox appelle remèdes hystériques ou emménago- gues ; ceux qui sont propres à rétablir les évacua- tions naturelles au sexe, On les emploie ordinaire- ment pour procurer les mois aux filles, et guérir la plupart des maladies que cette suppression leur cause , comme sont les pâles couleurs , la jaunisse, les coliques , les migraines , etc On donne aussi ce nom aux remèdes capables de guérir les maladies de la matrice auxquelles les femmes sont sujettes , soit par la mauvaise qualité ou la petite quantité de leurs menstrues , soit après l’aceouchement, lors- que les évacuations qui doivent survenir s’arrêtent, ou ne coulent pas assez abondamment. Cesremèdes sont aussi donnés ayec succés dans les vapeurs qui sont accompagnées de convulsions , de difficulté de respirer , de ris et de pleurs successifs, et d’autres accidens qui arrivent le plus souvent aux femmes , à l’occasion de la suppression de leurs ordinaires. La plupart de ces remèdes ont une odeur forte , pé- nétrante et désagréable, comme la rue ( Auta gra- veolens ), la sabine (Juniperus sabina ) , la vale- riane ( /’aleriana officinalis ÿ et les gommes étran- gères ; d’où on peut conjecturer qu’elles abondent en principes sulfureux , àâcres et volatils , par les- quels elles excitent dans le sang une fermentation capable d'augmenter sun mouvement et sa fluidité , et de le rendre plus propre à surmonter les obsta- cles qui s'opposent à son évacuation périodique. P3 _ 230 PLANTES I. a RISTOLOCHE: 1. Aristolochia rotunda flore ex purpuré& nigro C. B. 307. Aristolochia rotunda I. B. tom. ïij. pag. 550. Æristolochia 1. Clus. Hist. xx. Aristolochia rotun- da vera Trag. 768.( Aristoloche ronde. ) Aristolochia rotunda L. Aristoloche ronde. Gy- nandrie hexandrie. Foliis cordatis , subsessilibus , obtusis ; caule in- firino ; Jloribus solitartirs. Feuilles en cœur, presque sessiles , obtuses; tige faible; fleurs solitaires. Italie, Espagne , France méridionale. %,. Co- rolle d’un noir pourpre. Messidor, thermidor; juin, juillet. Nota. Tèvre de la corolle courbée en dedans; tige an- guleuse. 2. Aristolochia longa vera C. B. 307.-4ristolochia longa T. B. tom. üij. pag. 560, Arisiolochia altera ra- dice pollicis crassitudine Cæs. 566. Aristolochia longa Math Clematitis Penæ et Lob. Lugd. 977- ( Aristoloche longue. Aristolochia longa L. Aristoloche longue. Foliis cordatis, petiolatis , integerrimis , obtu- siuseulis ; eaule infirmo ; flortbus solitariis. Feuilles en cœur , pétiolées, très-entières, un peu obtuses; tige faible; fleurs solitaires. Espagne, Italie, France. Z. Corolle d’un pour- pre pâle. 3. Aristolochiu Clematitis recta C. B 307. Aris- tolochia Clematitis vulgaris I. B. tom. iij. pag. 560. Aristolochia Sarracenica Dod 326. Aristolochia longa Math. Fuchs. ( Aristoloche Clématite. ) Aristolochia Clematitis L. Aristoloche Clématite. Foliis cordatis ; caule erecto; floribus axillaribus, confertis. MAR SUR ALI OU E 231 Feuilles en cœur ; tige droite , fleurs axillaires , rapprochées. Autriche, France, Tartarie, 47. Corolle d’un blanc sale. Messidor , thermidor ; juin, juillet. Nota. Cette espèce croît dans tous les sols et à toutes expositions. On emploie ordinairement les racines des deux premières espèces , et on substitue la troisieme à l’Aristoloche longue ( Aristolochia longa). Ces ra- cines s'ordonnent en poudre depuis demi - dragme jusqu’à deux , ou en infusion jusqu'à demi - once. Elles sont trés-propres à faire venir les règles, et à purger la matrice après l'accouchement , comme dit Hippocrate dans son Traité des Maladies des fem- mes. Elles emportent les obstructions des viscères, portent les urines , facilitent le crachement dans ’asthme , et s’emploient avec succès dans les décoc- tions vulnéraires et detersives. J'en ai vu de très- bons effets en lavement , dans des hémorroïdes in- ternes , lesquelles , ayant suppuré, étaient pre (ER à produire des fistules. La décoction d’une demi- once d’aristoloche ronde (4ristolochia rotundu avec les sommités d’absinthe(_Ærtemisia qabsinthium), environ une poignée pour chaque remède, prise tous les matins pendant huit jours , a guéri des per- sonnes qui rendaient le pus par le fondement. Hoff- mann, après Galien , préfère l’usage de l’aristo- loche longue , pour déterger les ulcères, pour sé- cher la gale, et c’est un remède familier aux Alle mands. Geoffroi, dans sa Matière médicale , donne aussi la préférence à l’aristoloche longue. Simon Pauli se servait avec succès de la décoction de sa oudre , faite dans de l’eau de véronique , dont ïl Lt les ulcères des jambes. Lobel assure dans ses Mémoires , que la longue , jointe avec la pistolochia (Aristolochia serpentaria), est préférable à la ronde pour chasser l’enfant mort F 4 232 + lp L A NT ES de la matrice : ce qu'il a expérimenté, l'ayant même appliquée en forme de pessaire dans la vulve. La troisième espèce n’a pas moins de vertus que les autres : sa racine est amére , apéritive , sudori- fique, détersive et vulnéraire ; sa poudre ou son extrait est utile dans les vapeurs hystériques , pour les pèles couleurs, pour l’asthme , et pour les fiè- vres intermittentes. /’oyez Tournefort. Fabri de Castelnaudary nous a donné une bônne méthode pour préparer l'essence et l’extrait d’aris- toloche , tempérée avec la grande consoude. L'Aristoloche entre dans les lotions et les tein- tures vulnéraires : la ronde est employée dans la poudre diaprassii de Nicolas Alexandrin , dans la dialacca magna de Mésué, dans les trochisques de capres, dans l’huile de scorpion composé de Mésuné et dans celle de Mathiole , dans l’onguent de Ni- cotiane de Joubert, dans l’onguent des apôtres d’A vi- cenne, et dans l’emplâtre vulnéraire de Paracelse. L’Aristoloche longue entre dans l’aurea Alexan- drina , dans l’hiera-logodii, dans les trochisques de lacea de Mésué , dans l’emplâtre divin, etc. On les emploie toutes deux dans la poudre de l’électuaire de Justin , dans l’emplâtre pour les descentes de Nicolas Præpositus, et dans l’emplâtre styptique de. Crollius. Quelques -uns prétendent que la racine de l’Axistoloche clématite est la 1enuis des anciens, qui entre dans la thériaque d’Andromaque , et dans celle appelée diatesséron de Mésué. Ses feuilles s’emploient dans l’eau vulnéraïre , autrement appe- Îée eau d’arquebusade. Toutes les trois espèces d’A- ristoloche entrent dans l’emplâtre diabotanum de M, Blondel. / 9 4, Anworss. Artemisia vulgaris major C. B. 137. Ariemisia LA B. tom. iij. pag. 184. Ærtemisia Parthenit 8 species BAY SOTIENRAI QU 'E s. 93: Brunf. Artemisia mater herbarum Lob. ic. 764. Ar- teinisia 1. vulgaris Fa 990 Artemisia vulgaris L. Armoise commune. Syn- génésie , polygamie superflue, Foliis pinnatifidis , planis , incisis, subtus tomen- tosis ; racemnis simplicibus ; floribus ovatis ; radio guinque floro. Feuilles pinnatifides , planes , incisées , cotoneu- ses en dessous ; grappes simples; fleurs ovales ; rayon à cinq fleurons. Europe. 7. Corolle rousse, Thermidor ; juillet. Nota. Reéceplocle nu. Toutes les Armoises ont les fleurs en grappe. Les feuilles et les fleurs de cette plante sont d’un usage très-familier dans Les infusions et dans les dé- coctions hystériques : on en fait bouillir légèrement une poignée dans un bouillon de veau , ou dans une chopine d’eau. On les emploie aussi dans les demi- baïhs et les lave-pieds, où on les mêle avec autant de mercuriale ( Mercurialis annua ). On emplit des sachets d’Armoise pour les appliquer en manière de cataplasme sur le nombril des femmes qui se plaignent de suffocation de matrice. Cette plante a donné le nom au sirop d’Armoise de Fernel et de Rhasis, qu’on ordonne si communément à une once dans les potions hystériques, apéritives et céphali- ques. Elle entre dans la poudre de lélectuaire de Justin, dans le catholicon simple de Fernel, dans l’onguent martiatum , et dans la poudre contre la rage de Paulmier. L’Armoiïse est aussi employée dans l’eau vulnéraire. On prépare un extrait d’Ar- moise et unc conserve pour les mêmes usages. d. B OTRYS. Piment, 1. Botrys Ambrosioïdes vulgaris C. B. 138. Botrys Dod, 34. Chenopodium Ambrosioides folio sinuato, 234 PLANTES Inst. 506. Atriplex odorata seu suaveolens Moris. Hist. Botrys plerisque Botanicis I. B. tom. ïij. part. 1j. pag. 298. Chenopodium Botrys. L. Anserine botrys. Pentan- drie digynie. Folirs oblongis , sinuatis ; racemis nudis , mul- tifidis. . Feuilles oblongues ; sinuées ; grappes nues, mul- üufides. Europe méridionale. Terreins sabloneux. ©. » Noa. Odeur forte et très-désagréable. 2. Botrys Ambrosioides Mexicana C. B. 138. Cle- nopodium Ainbrosioides Mexicanum , Inst. 506. Atriplex odoruta Mexicana. Hern. 159. ( Thé du Mexique. ) Chenopodium Æmbrosioides. Anserine odorante. Foliis lanceolatis , dentatis ; racemis foliatis, simplicibus. Feuilles lancéolées , dentées; grappes foliacées , simples, Méxique , Portugal. ©. Nota. L'odeur de cette plante est aromatique et très- agréable. J'ai cru devoir placer ces deux plantes aprés l’ar- moise ( Artemisia vulgaris) , non pas tant par Lx déférence due à l’autorité de Dioscoride et de Pline , qui ont regardé la première comme une es- pêce d'armoiïse , qu'a cause des qualités qu’eiles ont communes. L’odeur forte et aromatique du Botrys semble indiquer qu’elleabonde.en sel volatif aroma- tique huileux , comme l’assure Emmanuel Kænig : ainsi les auteurs ont eu raison de lui attribuer la vertu de pousser les ordinaires et les vidanges , soit qu'on l’applique extérieurement sur la région de la matrice , en forme de cataplasme , après l'avoir fait bouillir légèrement dans le vin ; soit qu'on en HYSTÉEÉRAIQUES. 235 donne intérieurement l’infusion à la manière du thé ( The bohea. ), La conserve qu’on en prépare avec le sucre , ou le sirop , ont les mèmes vertus. Ces préparations sont aussi très-utiles aux asthma- tiques et à ceux qui ont de la peine à respirer. Ma- thiole assure qu’il a guéri des personnes qui cra- chaient le pus , en leur faisant user de oette plante réduite en poudre , et liée ensuite avec le miel.en consistance d’électuaire. M. Hermans loue l’eau distillée de notre plante pour les enfans qui ont le ventre enflé , et pour dis- siper les vents; il faut leur en donner par cuille- rées : 11 ordonne de faire bouillir deux poignées de cette plante dans le vin , et d'y ajouter un peu de miel pour ceux qui ont une respiration difficile. On met le Botrys ( Chenopodium umbrosioides. ) dans les habits et dans le linge, pour les garantir de la vermine , et pour leur communiquer sa bonne odeur. Hernandes avance que la seconde-espèce , cuite avec les alimens , fortifie les asthmatiques et :les bhthisiques , auxquels elle fournitun alimentagréa- ble : il ajoute que la décoction de sa racine arrête la dyssenterie et dissipe l’inflammation. M'A Matricaria vulgaris seu sativa C. B. 133. Matri- £aria yulgo minus Parthenium I. B. tom. ii} pag. 139, “rtemisia tenuifolia Tab. ic. 8. Amarucus Galeni et Æginetæ. Crispula quorumdam. Matricaria Par- thenit 1. species Brunf. * Matricaria parthenium. L. Matricaire officinale, Syngénésie poly gamie superflue, Foliis compositis, planis ; Joliolis ovaiis , incisis ; Pedunculis ramosis. . Feuilles composées , planes ; folioles ovales , in- ees ; pédoncules rameux. 236 PLANTES Europe. Z?. Corolle blanche, Nota. Cette espèce fleurit pendant tout l'été. | Onemploie les feuilleset les fleurs de cette plante | dans les infusions et dans les décoctions hysté-". riques : on en laisse infuser une poignée dans un“ demi-setier de vin blanc pendant la nuit, et on en donne l’infusion à jeun pendant quelques jours , pour les päles-couleurs. Quelques - uns prétendent que la seule application des feuilles sous la plante des pieds , provoque les mois. J’ai vu desgens qui, our se guérir du mal de dents, avaient mis dans euh oreilles des feuilles de Matricaire broyées entre les doigts, lesquels m'ont assuré avoir été gué- ris; mais c’est un remède trés - violent , qui, en. soulageant d’un côté, attire souveut une fluxion sur les oreilles , plus dangereuse que le mal der dents. Chesneau loue le cataplasme faitavec les feuilless de Matricaire , appliqué sur la tête, pour appaiser la migraine : ce remède n’est pas à mépriser , sur=8 tout lorsque les malades se plaignent de froid dans cette partie , où quelques-uns disent qu’ils sentent! comme des glacons Cette plante pilée, et applis quée sur les endroits où la goutte se fait sentir, en soulage les douleurs. La Matricaire n’est pas seulement hystérique et céphaliqne , elle est aussi très - propre contre les vers. l’eau où elle a macéré les tue , et rétablit les levains de l’estomac par son amertume. Simon Pauli préparait une légère infusion avec la Matris. caire , les fleurs de camomille ( ÆAnthemis nobilis} et un peu d’armoise ( Ærtemisia vulgaris ) et la fais sait boire aux femmes sujettes aux vapeurs : ces plantes en lavement les soulagent en pe , SUr-= tout lorsqu'on y ajoute une once de miel de cons combre sauvage. G. Hoffmann ; après Tragus et Brassavola , assure que Le suc de la Matricaire, a HV EURO UE S. 237 poids de quatre onces , purge la pituite et la bile noire , et qu’il enlève les obstructions. Les Anglais etles Allemauds la rangent parmi les fébrifuges , ce qui lui a fait donner le nom de febertem. Le sirop de ses feuilles et la conserve qu’on en prépare , font passer les urines et en adoucissent les conduits, La Matricaire entre dans le sirop d’armoise de Rhasis, dans l’onguent contre les vers , et dans l'emplâtre de Vigo de ranis. Lt ©. Misrssx , Citronelle. Melissa hortensis C, B. 229; E. B.tom.ii]. part. ij. pag. 232; Dod. 01. Melisophyllum vulgare vel adul- terinum Fuchs. Apiastrum Math. Adv. Lob. 4pius- trum Citrago Lob. ic. 514 Melissa offiicinalis. L. Mélisse officinale. Didy- mamie gymnospermie. , Racemnis axillaribus simplicibus. Grappes axillaires, verticillées; pédicèles simples. Montagnes de Genève , de la Savoie , de l’Ftalie. Z2, Corolle d’un blanc sale; Messidor , thermidor , juin , juillet. , Verticillatis ; pedicellis Nota. Melissa, en grec, signifie une abeille. Son an- çien nom était Welisphytla ou Meliphullon, c’est-à-dire , Jèuille de miel. Voyez les Amours des Plantes , poëme de Darwin , traduit par Deleuze , pag. 199. Les feuilles et les fleurs sont d'un usage très- familier , non - seulement dans les maladies des femmes, mais encore dans celles du cerveau. Cette plante est istérique , céphalique et stomachique. On prend l’infasion des feuilles à la manière du thé ( Thea bohea ) ; une bonne pincée , lorsqu'elles sont sèche , ou une petite poiguée toutes fraiches 238 PLANTES pour un demi-setier d’eau: on en met aussi une poignée bouillir légèrement dans un bouillon de veau. Sa préparation ordinaire est son eau distillée, laquelle est ou simple , ou composée. L’eau de Mé- lisse simple s’ordonne dans les potions cordiales et histériques , jusqu’à six ou huit onces, comme les autres; mais à l'égard de l’eau de Mélisse com- posée ou magistrale, elle est beaucoup plus spi- ritueuse ; soit par les aromates qu’on y ajoute, soit par l’eau-de-vie dans laquelle on la fait infuser. Quelques personnes font un grand secret de cette préparation , qui ne consiste que dans Les différentes doses des drogues qu'ils joignent aux feuilles de Mélisse ; la dispensation la meilleure est celle de M. Lémery , que voici. Prenez feuilles fraiches de Mélisse , six poignées; écorce de citron ( Citrus medica ) séchée , noix muscade ( Myristica officinalis ), coriandre ( Co- riandrum sativum ), deschacune une once; girofle ( Caryophillus aromaticus ) et canelle ( Zaurus cinnamomum) , de chacune demi-once : les feuilles pilées , et les autres drogues concassées , seront * mises dans un vaisseau propre à les distiller , avec : deux livres de vin blanc et demi-livre d’eau-de- vie : on laissera ce mélange trois jours en digestion , après avoir couvert le vaisseau de son chapiteau , auquel on joindra le récipient , dont on bouchera exactement les ouvertures ; ensuite on fera distiller cette matière au feu de sable modéré, ou au bain- marie. Cette eau est fort estimée pour l’apoplexie , la léthargie et: l’épilepsie ; pour les vapeurs, les co- liques , la suppression des ordinaires et celle des urines : enfin, cette eau s’est acquis une réputation égale à celle de l’eau de la reine de Hongrie , à la- quelle même plusieurs la préfèrent. On en donne une cuillerée , ou pure, ou mêlée dans un verre HYSTERUHQUES. 239 d’eau , suivant les diflérentes maladies plus ou moins violentes. Forestus recommande la Mélisse pour les palpi- tations de cœur et pour les défaillances ; Rondelet pour la paralysie, le mal caduc et les vertiges; Si- mon Pauli pour la mélancolie, et pour pousser les règles ; et Rivière pour la manie. La Mélisse entre dans le sirop d’armoise de Rasis, dans le catholicon simple , etc. 6. Rx. Ruta hortensis latifolia C. B. 336; I. B. tom. üj. Pag- 197. Ruta graveolens hoitensis Dod. 19. Ruta domestica Trag. 68. Rutu latifolia Tab. ic. 133, Ruta graveolens. L. Rue puante. Décandrie mo- nogynie. Foliis decompositis ; floribus lateralibus quadri- fidis. Feuilles décomposées ; fleurs latérales à quatre divisions. Europe méridionale ; terreins stériles d’Alexan- drie et de la Mauritanie, 7%. Corolle jaune. Fruc- tidor , août. Nota. Feuilles d'un vert glauque; fleur terminale à cinq divisions, les autresà quatre. ( Linné PAï/. Bot. 178.) Les feuilles et les semences sont en usage dans la médecine , en infusion et en décoction : comme elles sont d’une odeur très-forte , et mème désa- gréable , la dose en est moindre que des autres plantes. La Rue n’est pas seulement hystérique ; elle est aussi céphalique , stomacale et vermifuge, carminative , anti-scorbutique , cordiale et vulné- raire. Une ou deux pincees des feuilles fraiches, infusées dans un verre de vin blane, ou une dragme, lorsqu’elles sont sèches et en poudre, est très-propre à rétablir le cours des mois , et à appaiser les va- 240 PLANTES peurs hystériques. Misaldus prescrit. la Rue avec l'hyssope ( Hyssopus officinalis ) , bouillis dans du vin ,eten donne un verre pour la même maladie. La conserve des feuilles et des fleurs de Rue dis- sipe les indigestions. En Italie , on la mange en salade. Simon Pauli la loue pour les vers ; et pour cela, on met dans Le nombril des enfans qui y sont sujets, du coton imbibé de quelques gouttes d'huile de Rue; ou, à sou defaut , du sue de ses feuilles fraichement pilées : on peut même en donner quel- ques cuillerées par la bouche à jeun , mêlées dans l’eau de chiendent ( Triticum repens) on de scor- dium ( Teucrium scordium.) Ce même auteur s’é- tend beaucoup sur les qualités de Ja Rue, surtout pour la colique , soit qu’on en donne la décoction en lavement, soit qu'on mèle quelques cuillerées de son huile dans les décoctions carminatives , soit enfin qu’on l’applique en cataplasme sur le ventre. L'huile d'olive dans laquelle on a fait infuser les feuilles et les semences de cette plante , est un puissant remède dans les mêmes maladies : cette Fuile , bue à une cuillerée, et prise à trois onces en lavement:, soulage considérablement dans la colique humorale : l’huile essentielle de Rue est plus estimée , surtout pour Ia passion histéri- que. On prépare avec les feuilles une conserve , une eau distillée , et un vinaigre pour les mêmes usages. La Rue est propre pour les écrouelles; on en fait prendre , le matir à jeun , trois ou quatre feuilles aux enfans aflligés de cette maladie. Ils les mangent avec leur pain , et continuent long-temps ce remède , qui n’est pas à mépriser. On peut leur faire avaler deux ou trois gros de suc de Rue dé- puré dans un bouillon , lorsqu'ils ne peuvent pas manger les feuilles. On prétend que la Rue servait de base à ce fa- meux agtidote de Mithridate. Dans les maladies contagieuses , pour se garantir du mauvais air, deux cuillerées HYSTEREQUES. 241 cuillerées de suc de Rue , avec autant de bon vin, estun remède trés-utile;:on peut même en augmen: ter la dose jusqu’à un verre le matin à jeun, et au- tant quatre heures après le diner. Le vinaigre de Rue, dont nous avons parlé ci-dessus , fait le même effet. On le prépare eu Italie de cette manière : on fait infuser Les feuilles de Rue dans Le plus fort vi- maigre; on y ajoute de la pimprenelle ( Poterium sanguisorba) , de la bétoine ( Betonicu officinalis), quelques gousses d'ail (_4/lium sativum ) , des noix ( Juglans regia ), et des baies de genièvre (Junipe- rus. communis ) avec fort peu de camphre (Laurus Cumphora ) : la dose est d’une cuillerée. Zacutus loue fort la Rue pour l’épilepsie ; et Valeriola -ordonne , pour la même maladie , une once de son suc ; avec demi-once de miel scilli- tique. Sylvius et Fubricius Hildanus comptaient fort sur la même plante , dans le même cas. Dolæus en faisait mettre dans le nez des épileptiques , dans le tems de l’accès. La décoction des feuilles de Rue est un excellent gärgarisme pour les gencives des scorbutiqués, et pour ceux qui sont attaqués de la petite-vérole ; ce gargarisme résout les grains qui fatiguent la gorge : on en peut bassiner aussi le tour des yeux. | - Jean dé Milan, dans son école de Salerne , pré- tend que la Rue sert à éclaircir la yue; ce que l’ex- périence confirme dans les taies de la cornée , et dans les suffusions où l’humeur aqueuse est trouble, si on fait soufller dans l’œil malade l’odeur de la Rue, par une jeune personne saine qui en ait màché auparavant. La vapeur de la décoction, reçue à l'œil malade par le moyen d’un entonnoir renversé, fait le même eflet. La Rue convient. dans les ulcères internes , soit vénériens ou âutres. On mêle parties égales de Rue, de menthe ( Mentha ayuatica ) ; de graine d’agnus- Tome TI. Q LE 242 | PLANTES castus ( Vilex agnus-castus ) , de succin et d’os de sèche, pour en faire prendre un gros: En Provence, on applique sur le Ventre une omelette faite avec beaucoup de feuilles de Rue sauvage ( Ruta sylvestris ), pour la passion hysté- rique. | J'ai vu réussir pour les päles couleurs ,, de faire mettre sous la plante dés pieds, dans un chausson, des feuilles de Rue, aussi-bien que celles de matri- caire ( Matricaria parthenium ).: Mayerne assure que la poudre de Rue; prise jus- qu’à deux gros dans de vieille bière , pendant un tems considérable, guérit l’épilepsie 5! et que son suc est de même usage, lâche le ventre, fait quel- quefois vomir, et agit par la transpiration. D'autres emploient les feuilles de Rue exposées à l’air pendant la nuit, et pilées: Le lendemain , puis les font prendre trois matins de suite, dans une eau céphalique : la dose peut être d’une once de ce suc dans quatre onces d’eau distillée. de tilleul ( Zilia europæa ) , ou autre. La Rue entre dans la composition du vinaigre fé- brifuge de Sylvius Deleboë, dans le sirop apéritif cachectique de Charas, le siropanti -épileptique et le sirop martial apéritif cathartique. du mème au- teur ; dans les trochisques de capres , ceux de myr- rhe, l’électuaire des baies de laurier , la poudre contre la rage de Paulmier , le sirop de stæchas, Le sirop d’armdise’ et la décoction céphalique. Elle entre aussi dans la poudre diahyssopr de Ni- colas d'Alexandrie, dans l'aurea du même auteur L dans l'huile de captes, dans l’onguent aregon , dans le martiatum ; et dans le baume tranquille, La se- mence de Rue est employée dans les pilules opti- ques de Mésué , dans les pilules fétides, dans éeftes À des hermodates: et dans les trochisques de rhu-! barbe du mème auteur. fera Math. Savina fœmina Tab. ic. 946. HYSTÉERMAQUES. 243 OBS. Les médecins modernes regardent la Rue puante comme suspecte. Loug-tems on l’a cru propre à exciter ” l'avortement , mais on n’a pu encore reconnaitre ses effets à cet égard. ) : 7° Sanine, Sabinier. 1. Sabina folio Tumarisci Dioscoridis C. B. 487. Sabina baccifera et sterilis T. B. tom. j. p. 288. Sa- vina mas Tab, ic. 945. Sabina mirifolio Cord.æ# !t; Juniperus sabina L. Geuévrier sabine. Diæcie monadelphie. ‘ | 4 Foliis-oppositis, erectis, decurrentibus., 6pposi= tionibus pr x'datis. NÉ Feuilles opposées, droites , décurrentes, enla- cées en chaîuette. Portugal, Italie, Sibérie, Mont Olympe , et Mont Ararat D: | 2, Subina folio Cupressi C, B. 487. Sabina bacei- ss # 25% Nota..Suivant Linné et d’autres botanisies , cet arbre est une variété du précédent. Miller l'a considéré,com une espèce différente qui croît sur les Alpes. Il l’a uomimé Junipérus lusitanica. : né n On emploie indifféremment les feuilles de l’une et de l’autre espèce , qui fiebnent de la même grrai- ne , en.infusion jusqu'à démi-once, et en substance ou en poudre à une dragme dans le vin blanc : 6m en prépare aussi l'extrait ; l'huile essentielle.et l’eau distillée : Lécorce et le bois sont aussi) d'usage. Cette plante pousse les mois avec violence; ‘on s’en sert pour aider l’accouchement laborieux , pour les vidanges , et pour faire sortir | fœtus lorsqu'il est mort dans le veztre de sa mère. Les femmes ou filles qui sont assez malheureuses duser (le ce re- méde pour se procurer l’avortement, n'y réussis- sent pas toujours , et risquent souvent leur: vie avec celle de leur enfant, La Sabine est fort résolutive ; . ‘Q 2 244 PLANTES on l’applique avec succès sur les loupes , après l'avoir fait bouillir dans le vinaigre. La Sabine est employée dans la poudre de Charas pour l’accouchement laborieux , et dans la poudre pour les petits ulcères de la verge. La Sabine cause souvent des vomissemens vio- lens, et est dangereuse intérieurement. O. Soécr. 1. Caltha vulgaris flore pallido C. B. 295. Calitha ore simplici Î. B. tom. ïij. pag. 101. Calendulu Dod. 254. Chrysunthemum et Culthu. Poetarum Lob. 10, 392. Calendulu officinalis XL. Soucy officinal. Syngé- | nésie polygamie necessaire. Serrinibus cymbiformibus , muricatis , incurvutis omnibus. Ds Semences en forme de tymbale , hérissées , toutes recourbées en dedans. Europe méridionale. © Corolle jaune. Thermi- dor, fructidor; juillet, août. 2. Cultha arvensis C. B. 276. Caltha minima I. B. tom. iij. pag. 103. Calendula arvensis Tab. ic. 335. (Soucy de vigne , ou Soucy sauvage. }) Calendula arvensis L. Soucy des vignes. * S'eminibus cyimbiformibus , muricatis , incurvatis ; extirnis erectis , protensis. Semences en forme de tymbale, hérissées, recour- bées en dedans ; les extérieures droites , :allongées. Europe. © Corolle d’un jaune doré. Nota. Cette espèce , qui fleurit pendant tout l'été, exhale ane odeur de bitume. Elle ressemble beaucoup à la précédente, mais ses feuilles , un peu dentées, en cœur- lancéolées ,: ne sont point spatulées. Ses fleurs sont plus petites ; ses semences plus élroites, linéaires : celles exté- * rieures sont droites et plus allongées, DUR V'SST AT QUE E S. 245 On emploie les fleurs de ces deux espèces pour . faire une conserve, dont la dose est depuis PRE dragmes jusqu’à demi-once : l’extrait s’ordonne à la même dose : la teinture qu'on tire des fleurs avec lesprit-de-vin , s’ordonne à une dragme ou deux. Ces préparations sont excellentes dans la jaunisse , les pâles couleurs, et toutes les maladies causées par quelques obstructions dans les viscères. Les feuilles du Soucy sauvage se mangent en salade et s’emploient en décoction pour les écrouelles; j'ai vu des enfans qui s’en sont fort bien trouvés : c’est un bon apéritif et un grand fondant. Le suc des fleurs de Soucy , bu à jeun depuis une once jusqu’à quatre , pousse les mois et les vidanges : on peut ajouter à une once de ce suc un gros de poudre de lombris, imbibée auparavant de quelques gouttes d'esprit volatil de sel,ammoniac. Césalpin ordonnait le Soucy dans les maladies contagieuses , et faisait seringuer le suc de Soucy dans les oreilles pour en faire mourir les vers : il conseillait l’usage des fleurs en boutons, confites au vinaigre, pour réta- blir l’appétit. Il y a des endroits où on applique les feuilles de Soucy sur toutes sortes de tumeurs, et sur les ulcères qui ont des bords calleux. Une per- sonne digne de foi m'a assuré qu’en frottant les ver- rues avec les fleurs de Soucy , ou en les appliquant dessus pendant cinq ou six jours, cela les emportait. La semeuce de cette plante a les mêmes propriétés e les feuilles , mais on l’emploie rarement. Plusieurs préfèrent le Soucy sauvage à celui des jardins : on attribue à ses fleurs une vertu cordiale : et par cette raison, on emploie leur décoction en tisane pour la petite-vérole , pour la fièvre maligne et pour la peste. Valériola s’en sert dans le cata- plasme qu'il faitappliquer aux charbons; Marcellus Cumanus en préfére Le suc à la décoction , à la dose de trois à quatre onces. L'eau distillée ; selon Tragus , est bonne pour Q 3 246 PL AUNSTVES l’inflammation des yeux , en les bassinant avec cette eau. Camérarius assure que la semence de Soucy est un bon contre-poison. Quelques-uns prétendent que les fleurs de Soucy sauvage, pilées , fournissent un suc dont deux onces peuvent passer pour un sudorifique : on peut en augmenter la dose suivarit les forces du malade. L'extrait du Soucy est mis en usage dans la plu- part des opiate apéritifs, aussi-bien’ que le sirop qu’on prépare avec les fleurs. OBS. Le Soucy des vignes ou sauvage est amer au goût. Il donne une teinture jaune. 9: Girorrrer JAUNE , ou Violier. Leucoium luteum vulgare C.B.202,Leucoiumluteum vulgure cheiri flore simplict I. B. tom. if. pag. 872. Viola lutea Trag. 560. Keiri vel Cheiri Oflic. Fiola petræa lutea Tab ic. 305. Zeucoium aureurñ. Cheiranthus cheiri. L, Giroflier jaune. Tétrady- namie siliqueuse. Foliis lanceolatis , acutis, glabris ; ramis angu- datis. Feuilles lancéolées , aigues , glabres; rameaux anguleux.” \ { Angleterre , France , Suisse , Espagne ; les toits et les vieux murs. 7? Corolle d’un jaune-doré. Ger- minal, floréal; mars , avril. \ Les feuilles et. lés fleufs sont en usage en infu- sion dans le vin blanc ; une poi nË pour une cho- pine. Ce remède convient aux filles qui ne sont pas encore réglées ; je l’ai vu réussir dans la réten- tion d'urine: il est propre à désopiller les viscères et emporter les obstructions, L'huile des fleurs du Violier jaune , faite par infusion , est bonne pour le rhumatisme ; elle est aussi résolutive, surtout l'huile qu’on prépare par infusion de ses fleurs. Le Giroflier est aussi céphalique : on emploie ses” un HYSLBRARLEQUES. 247 sommités entre fleur et graine ; leur infusion ou macération à froid est utile aux personnes sujettes aux étourdissemens , aux mouvemens convulsifs et aux engourdissemens de quelque partie du corps , et à ceux qui sont menacés de paralysie. TO. M iv. / , Meun foliis Anethi C. B. 148. Meum vulgare SA Radix ursina I. B.tom. iii. pag. 211. Daucus Crez ticus Trag. 445 ; Lob. ic. 576 Tordylium Cord. Meüm Athamanticum Officin. Meum Dod. 305. ÆEthusa Meum. TL. Ethuse Méum, Pentandrie digynie. Foliis omnibus multipartito-setaceis. Toutes les feuilles très - divisées et filiformes. Alpes, ltalie, Espagne, Suisse, Autriche , la Fo- rêt-Noire, Lyon, Montpellier 77. Nota. Cette espèce ressemble assez à la cigue. On doit eu général se méfier des plantes dont la couleur des feuilles . est d’un vert-noir , telles que celles qui appartiennent au genre Æfhusa. Il est bon de remarquer ici que c’est par erreur que Linné a encore rapporté à l'Afhamanta meum, cette plante que C. B. a nommée Meur foliis Anefhi. Il n’y a que la racine seule qui soit en usage lors- qu’elle est sèche et mise en poudre, demi-gros ou un gros au plus dans un verre de vin blanc :on double la dose en infusion. Cette plante ressemble au fenouil ( Ænethum fæniculum } par la ‘écoupure de ses feuilles et par ses propriétés; car elle pousse également les mois et,les urines ; elle dissipe les vents , fortifie l'estomac , fait cracher , et soulage fort les asthmatiques. Elle a une odeur très-aroma- tique ; elle fortifie , et fait suer quelquefois. L'usage a appris aux paysans des Alpes , où cette plante est très-commune , qu’elle conyientaux per- Q 4 * 248 PLANTES sonries e ont des accès de fièvre , accompagnés de grands frissons. , Un chirurgien, nommé Rotonet, faisait un ratafat pour l'asthme, dont la base était la racine de Méum. La racine de Méum entre dans le diacureuma magna de Mésué , dans la poudre de l’électuaire li- thontriptiqué de Nicolas d'Alexandrie , dans son awwea alexandrina, dans le mitrhidat et dans la thériaque. TI. \ ALÉRIANE. 1. Valeriana hortensis Phu folio Olusatri Diosc: C. B. 164. F’aleriana major odorata radice, I. B. tom. jij. part.ij. p. 209 ; Dod. 349. Phu magnum Math. Phu verum Cord. f’alerianu vera seu Nardus agrestis Trag. 6o. Carpesium Cast. Phu majus et Valeriana major Officin. Valeriuna Phu. L. Valériane des jardins. Trian- drie monogynie. | Floribus triandris ; foliis caulinis pinnatis , radi- calibus indivisis. Fleurs à trois étamines ; feuilles caulinaires pin- nées , les radicales sans division. Alsace. 77. Nota. Cette espèce diffère de la suivante par sa tige qui n’est point sillonnée. # 2. Valeriana silvestris major C. B.164. Valeriana silvestris magna aquatica I. B. tom. iij. part. ij, pag. 211. Phu parvum Math. ’aleriana sily. Lob. ic, 715. ( Valériane sauvage. ) Valeriuna officinalis, L. Valériane officinale. Floribus triandris ; foliis omnibus pinnatis. Fleurs à trois étamines; toutes les feuilles pinnées. Bois humides de l'Europe. 4. Corolle blanche. Prairial , messidor ; mai, juin. On ordonne les racines de ces deux espèces dans HIISEMRNQUE S. 249 les décoctions , Les infusions et les bouillons; elles sont propres aux maladies des femmes , depuis deux dragmés jusqu’à une demi-once , et en substance et en poudre , dans le van blanc ou une autre liqueur - convenable , depuis un gros jusqu’à deux : on tire aussi l’eau distillée des fleurs et des racines de Va- lériane , qu'on donne jusqu’à six onces pour les mêmes usages. La Valériane est cordiale , diapho- rétique , apéritive ; elle est aussi céphalique et hys- térique : on l’emploie avec succès dans l'asthme et dans les obstructions du foie , dans les vapeurs et les mouvemens convulsifs. J’ose avancer , après Fabius Columna , que la racine de la Valériane sau- vage ( J’aleriana officinalis) est un des plus assu- rés remèdes pour l’épilepsie. Il faut la cueillir au rintems avant la pousse des tiges , la faire sécher à Fanhge ; et la mettre en poudre : on en donne de- puis un demi-gros jusqu’à un gros et demi , dans une cuillerée de vin blanc ou de lait , aux enfans ; on purge auparavant les malades , même avec le tartre émétique , s’ils sont d’ailleurs assez grands et assez replets; on leur fait prendre ensuite la poudre de Valériane trois jours consécutifs à jeun ; on les repurge ,et on en donne encore trois prises, J'ai guéri de cette manière plusieurs malades de différens âges et de différens sexes , un entre autres, âgé de douze ans , qui tombait depuis trois ou quatre ans , deux ou trois fois par mois , dans les mouvemens convulsifs , et auquel il était resté un tremblement continuel : il y a plus de quatre ans qu’il est guéri sans aucun retour. Sylvius préfère la Valériane à la pivoine ( Pæonia officinalis ) pour les maladies accompagnées de convulsions. M.Tour- -nefort en a vu de grands effets dans la passion hys- térique et dans les plus violens accès de l’astlime. T1 ordonne de verser chopine d’eau bouillante sur une once de raoine de Valériane, de retirer le pot Le 250 PLANTES du feu , le bien couvrir , et faire boire l’infusion par verrées. L'extrait des racines a les mêmes vertus ; on en donne un scrupule avec un grain de laudanum , ou bien on mêle le laudanum avec demi - scrupule de poudre de la racine. La racine de la première espèce , ou de la grande Valériane ( Valeriana Phu), entre dans la décoc- tion céphalique , le vinaigre thériäcal , l’orviétan , . le sirop anti-épileptique , dans le sirop hydragogue de Charas , dans le sirop d’armoise de Rhasis, dans le mithridat , la thériaque , et dans le diabotanum. Ye, I 2. S oucuzr. 1. Cyperus odoratus radice long& , sive Cyperus Officin. C. B. 14. Cyperus panicul& sparsé spe- cios& T. B. tom. ij. pag, 5o1, Crperus longus Ger. Rai. Hist. 1299. Galanga silvestris longa Germ. (Souchet long ). ” Crperus longus. L. Souchet long. Triandie mo- noginie. | Culino triquetro, folioso ; umbellé foliosé , supra decomposita ; pedunculis nudis; spicis alternis. Chaume arrondi, garni de feuilles ; ombelle fo- liacée , décomposée en-dessus ; pédoncules nus ; épis alternes. Marais de France et d'Italie Z, Fructidor, ven- démiaire ; août , septembre. 2. Cyperus rotundus Orientalis major C. B. 13. Cyperus Syriaca et Cretica rotundior I. B. v ij p. 502. Cyperus Hodueg. Alp. Ægypt 113.( Souchet rond ). = Cyperus rotundus L. Souchet rond. Culmo triquetro, subnudo ; umbellä decompositä ; spicis alternis, linearibus. Chaume arrondi ; presque nu ; ombelle décom- posée; épis alternes., linéaires, H'YEMENIQUMUE S. 251 Syrie , Egyte Z. Nota. La racine de cette plante exhale une odeur de violette. Quoique cette seconde espèce soit étrangère, je l'ai placée ici pour ne pas séparer les espèces du même genre ; elle croit abondamment dans les ma- rais de l'Egypte et près du Nil. On emploie les racines de Souchet, en substance et en poudre à une dragme et mème plus. et eninfusion jusqu’à demi- once : on préfère le Souchet rond, quoiquej’un et l’autre ait également de l’odeur. Ces plantes pous- sent les urines et provoquent les ordinaires ; elles sont aussi stomachiques et cordiales , propres à chasser les vents et à appaiser la colique : elles en- trent dans la poudre céphalique odorante , dans les trochisques crphæos , etc. Simon Pauli assure que Meibomius, médecin al- lemand ,. avait guéri un ulcère de la vessie à une femme , par l’usage du Souchet avec le schænante ( Ændropogon schænanthus ). Jules Paulmier se servait de cette racine comme d’un antidote contre la peste et contre les fièvres malignes pestilentielles. On peut employer cette racine bouillie dans de l'huile , et appliquée sur la région des reins et sur le bas-ventre, pour faciliter l'évacuation de l’urine et du gravier dans la rétention d'urine. Garidel a donné avec succès la racine du Souchet long dans les iisanes sudorifiques employées dans les maladies vénériennes , sur le témoignage de Blegny. 2 OBS. Les racines des Souchets longs et ronds sont d'un usage fréquent. 19. Esrarurr , où Glaïeul puant. Gladiolus fœtidus C. B. 39. Spatula fæœtida pleris 252 P LA N T'ES que Xyris, J. B. tom. ij. pag. 731 ; Dod. 247; Trag.y 904. ris agria Teoph. Adv. Lob. ic. 70. Iris fæti- dissima seu Xyris, Inst. 360. Jris fætidissima XL. Tris puante, Triandrie mono- gynie. Corollis imberbibus ; petalis interioribus patentis- simis ; caule uniangulato ; foliis ensiformibus. Corolles sans poils ; pétales intérieurs très- ou- verts; tige anguleuse sur un seul côté; feuilles en lame d’épée. France, Angleterre, Toscane. 7. Corolle d’un bleu triste, inodore pendant la nuit, Messidor ; juin. Nota. Tige ronde , anguleuse sur un seul côté, dela longueur des feuilles qui sont fétides ; ovaire à trois angles très-aigus , parcourus par un sillon ; pétales extérieurs avec onglets ridés en dessous et un peu plissés ; pétales intérieurs ouverts et plus grands que les stigmates. Quand on déchire les feuilles de cette plante, elles ré pandent une odeur qui approche de celle du bœuf rôti; mais si on les sent de très-près, cette odeur devient fétide et irès-désagréable. 7oyez Miller. La racine de cette plante , sèche et en poudre , se donne au poids d’une dragme ou environ dans un verre de vin blanc, dans les vapeurs hystériques et dans les affections hypocondriaques , dans la diffi- culté de respirer, dans l’asthme ; on l’erdonne de la même manière dansles écrouelles :onil’applique encore en cataplasme sur les tumeursscrophuleuses. L 4 M anrusr. 1. Marrubim album vulgare C. B. 230. Marru- bium album X. B. tom. ïij. pag. 316. Plarrubium sive Prassium album Tab. ic. 539. Prassium Ang. (Mar- rube blanc.) * Marrubium vulgare L, Marrube blanc. Didyna- Mie gymuospermie. M ST Æ RE Q VE 253 Dentibus calicinis setaceis , uncinatis. Dents du calyce filiformes , crochues, Terres incultes de l’Europe méridionale. 7%. Co- rolle d’un blanc sale. Thermidor, fructidor , juillet, août Nota. Calyce à dix dents recourbées en forme de cro- chets. Le genre du Marrube se distingue du Sideritis , en ce que les espèces de ce dernier ont deux sigmates envelop- pés l’un dans l’autre. >. Marrubium nigrum fætidum , Ballote Diosco- ridis C. B. 230. Marrubium nigrum sive Ballote I. B. tom. iij. pag. 318. Marrubiustrum Tab, ic. 540. Bul- lote Math. ( Marrube noir ). : Ballota nigra L. Ballote noire , Marrube noir ou puant. | Foliis cordatis , .indivisis , serratis ; calycibus acuminatis. x RS Feuilles en cœur, sans division , dentées en scie; dents du calyce aigues. Terres incultes de l’Europe. 77. Corolle rouge. Thermidor, fructidor ; juillet, août. On préfère les feuilles et les sommités de la pre- mière espèce dans les infusions et les décoctions * apéritives et hystériques. M Ray assure que la dé- coction de Marrube blanc est très-utile dans l’affec- tion hypocondriaque et la passion Le 4 Une petite poignée de Marrube blanc, iufusée ou bouillie légèrement dans chopine d’eau ou dans un bouillon de veau , est un remède très - bon dans l’asthbme , dans la toux et dans le rhume opiniâtre : cette plante est un grand fondant et un bon apéritif, Forestus, Zacutus et Harthman la recommandent pour lestu- meurs du foie, même celles qui sont skirreuses. ai vu guérir deux personnes d’un skirre dans la région du foie , de la grosseur d’une noix , par un long usage de l’infusion d’une petite poignée de 254 PLANTES feuilles de Marrube blanc dans un demi -setier de vin blanc ; qu’elles ont continué pendant plusieurs mois tous les matins. On prépare un sirop de Mar- rube , appelé sérupus de prassio, dont une ou deux onces s’ordonnent avec succès pour la suppression des mois; on y joint quelques préparations de mars our rendre le remède plus efficace. Le Marrube lanc entre dans les pilules d’agaric:, dans l'hiera- diacolocynthidos ; dans l'hiera-logodii , dans la thé- riaque , et dans la poudre diaprassit de Nicolas d'Alexandrie. Le, Marrube noir est résolutif et anodin, appli- qué extérieurement; quelques-uns recommandent l'infusion des feuilles de l’un et de l’autre Marrube avec celles de bétoine ( Betoniça officinalis ), dans l’eau bouillante, pour rendreles attaqués de la goutte moins fréquentes et moins dangereuses. Taberna Montanus assure que les feuilles du Mar- rube noir ; séchées sous la cendre chaude , incor- porées ensuite ayec.Je miel, guérissent les hémor- roiïdes sur psqueles on les-applique. Le Marrube noir n’est pas d’un usage ordinaire pour l’intérieur, à cause de sa mauvaise odeur et de son âcreté; on l’emploie plus communément à l'extérieur : il est détersif et vulnéraire , et peut s’appliquer sur Ja teigne avec succés, | T9. Sarnax. Crocus sativus C. B. 65. Crocus I. B. tom. ij. pig: 637 ; Dod. 213. Crocum Math. Camer. Crocus verus sativus autummalis Park. Raïi Hist, 1 176. Crocus sativus officinalis. L. Safran cultivé et officinal. Triandrie monogynie. Spathà univalyi , radicali ; corollæ tubo longis- siIno. Spathée uuivalve , radiçole ; tube de la corolle très-long. = HISTERIQUES. 255 : Alpes, Suisse, Pyrénées, Portugal , Thrace. 4}. Corolle ou jaune , ou bleue, etc. Ventose , février. *? Nota. Les trois stigmales seuls sont odorants. Le sommet du pistil des fleurs du Safran ( c’est- h-dire les stigmates ) est la partie qui est en usage dans la médecine ; l’odeur en est assez agréable, et la couleur d’un rouge foncé et safrané. On fait sé- thei à l’ombre ces sommets , qu’on met ensuite en poudre , et qu’on donne depuis cinq ou six grains jusqu’à un scrupule, ou en bol , ou mèêlés avec d’autres drogues, dans les opiats apéritifs , sioma- chiques et hystériquês ; on fait aussi infuser le Sa- fran , coupé menu sans être pilé, dans un bouillon ou dans telle autre liqueur qu’on voudra. Le Safran n’a pas seulement la propriété de pote les mois, il est aussi très-propre aux maladies du poumon ;. on le fait infuser dans le lait, qu'on donne aux pul- moniques : il ne faut pas en donner une forte dose; cinq ou six grains suffisent. Entre les aromates qui sont les correctifs de l’opium, le Safran.est préfé- rable ; il est cordial et alexitère, propre dans la colique venteuse et dans les indigestions ; plusieurs l'emploient dans les aliméns , comme un assaison- nement utile et agréable : il est aussi résolutif et anodin , et il entre dans le cataplasme de lait et.de mie de pain qu'on applique sur les tumeurs pour en appaiser l’inflammation. Tout le monde sait qu’une légèrt teinture de Safran, avec l’eau rose et l’eau de plantain , est un collyre familier pour garantir les yeux des fmpressions fâcheuses É la etite vérole. k Rivière ordonne avec succès un scrupule de Sa- fran en poudre , délayé dans le vin, aux asthma- tiques. ) 11 Boyle le conseillé dans la même maladie, en poudre ou en pilules, à la dose de huit ou dix ee 256 ELANTES grains ;avec un peu de sirop de violétte, le $oir avant de se coucher. ur Rivière a observé sagement que le Safran ne convient point dans le crachement de sang, surtout des pulmoniques ; car il pourrait exciter une hé- morragie dangereuse , sa vertu consistant dans des particules salines ; volatiles , aromatiques et hui- leuses, qui sont capables d’augmenter la fluidité des humeurs , et par conséquent du sang, qui , dans ces sortes de maladies , n’est déjà que trop salé et âcre : c’est par cette raison qu’il est utile dans les suppressions des règles ,;‘et quon l’emploie avec succès dans Les opiats apéritifs et hystériques , avec les préparations de mars. C’est le Safran qui fait la principale vertu de l’élixir de propriété blanc , dont un médecin mo; derne , nommé M. Garus , a fait un secret; ce qui a déterminé le public à lui donner son nom. C'est un excellent remède pour les estomacs faibles et délicats , dont la digestion se fait lentement et avec peine ; dans les coliques venteuses et les indiges- tions, on s’en sert utilement à la dose d’une cuil- lerée mêlée avec deux fois autant d’eau, El : ot en modérer l’usage suivant son effet et Le tempér,, sent des malades, car ce remède échauffe beaucoup. Plusieurs auteurs ont parlé du Safran , comme d’une drogue dangereuse à une grande dose ; Podeur même qui s’en exhale est si pernicieuse , qu’elle coûta la vie à un homme qui s'était endormi sur un sac qui en était rempli. L'expérience, nous ap- prend que le Safran a quelque chose de narco- tique , qui dans une petite dose n’est qu'anodin et adoucissant. | Pour l'extinction de voix, j'ai vu réussir le re- mède suivant. Prenez une pincee de Safran, faites- le bouillir dans un poisson de lait , et le-faites pren dre au malade aussi chaud qu’un bouillon ordinaire. Le Safran entre dans la thériaque , dans Pélixir de É PSE Q DE s. 157% de propriété de Paracelse , dans l'élixir de Garus, dans les tablettes de Safran de mars composées, la oudre diarrhodon , de mithridat, Ha coufection d'hyacinte , l'hiera picra de Galien , les trochis- ques de camphre , les pilules dorées, et dans les pilules pour la gonorrhée de Charas. OBS. Le Safran est échauffant. On le recommande pour les maladies des yeux. Mêlé à petite dose dans les alimens, il excité la gaîté et hâte la circuiatiôn du sang. Pris à trop forte dose, c’est-à-dire , de deux à {rois gros, il devient un poison närcotique et léthargique ; il atiaque les nerfs , ébranle le cerveau , provoque le rire sardonique, le délire , le sommeil et la mort même. 10. Élanve-au:-Crar. f Nepeta vulgaris Trag. 15. Oficin. Mentha Caita- ria vulgaris et imajor C.B. 228. Méntha Cattarià I. B. tom. ñij. part. ij. pag. 225: Cattaria major vul- garis Inst. 202. Cattaria Herba Dod. 90. Calumen- thæ 1. genus Fuchs. Bulsantita major Eac. Herba Jelis Lagd. 908. r lepssa caturia, L. Catairèe Herbe-au-Chat. Di- dynamie gy mnospermie. Floribus Spicatis ; verticillis , subpedicellatis ; fe- _diis petiolatis , cordatis , dentato-serratis. | Fleurs en épis, verticillées , portées sur un pédon- cule très-court; feuilles pétiolées , en cœur, den- tées en scie et à dentelures aiguës. Europe. 77. Corolle d'un blanc sale. Messider , thermidor , fructidor ; juin , juillet, août. . Nota: Celte éspèce est nommée Cafaria, parce que les chats en sont friands. Ils aiment enéoré le Teucriurñ ma- rum L. Ils se roulent sur ces plantes et les détruisent. _ On emploie les feuilles et les sommités de cetiæ planté dans Les décoctions et les infusions hystéri- “Ques , comme on fait le marrube blanc ( Harrubivih Tome I. R 258 PLANTES vulgare ), la matricaire ( Matricaria parthenium ) et les autres. Taberna Montanus dit que cette plante guérit la jaunisse et la toux violente , si on la fait bouillir dans l'hydromel : on l’emploie comme les autres dans les lave-pieds pour les pâles-couleurs et pour les vapeurs. Schroder nous enseigne que cette plante est très- propre pour diviser et fondre les humeurs glaireuses er visqueuses des bronches du poumon; ainsi on peut s’en servir dans les tisanes et apozèmes qu'on ordonne aux asthmatiques. Hoffmann l’estime autant que la mélisse ( Melissa officinalis) pour les va- peurs histériques. Il assure que si on trempe les parties infectées de la gale dans cette décoctioz , elle les guérit. On substitue à l’Herbe-au-Chat , le baume ou la menthe sauvage ( Mentha sylvestris ), dont il y a plusieurs espèces également bonnes, étant toutes d’une odeur forte, pénétrante et aro- matique. Voici deux espèces des plus communes. 17. Msvrur ou Baume aquatique. | 1. Mentha rotundifolia palustris , seu aquaticæ major , C. B. 227. Mentha aquatica sive Sisy mbriums I. B. tom. iij. part. ij. pag. 223. Calamentha aquat. Tab. ic. 353. Sisymbrium Dod. 07. Mentha aquatica. L. Menthe aquatique. Didy-. namie gy mnospermie. ) | Spicis capitatis ; foliis ovatis , serratis , petiola- tis ; staminibus corollä longioribus. : Epis en tête ; feuilles ovales, dentées en scie, étiolées; étamines plus longues que la corolle | Terreins aquatiques de l’Europe. 7%. Coroller rouge. Messidor , thermidor ; juin , juillet. | ? Nota. Fleurs au sommet des tiges, * Quelques herboristes appellent cette plante Poux liot-thim assez mal-à-propos; car ce nom ne cons HI STE RIQUE S, 259 vient qu’au Pouliot ( Mentha pulegium), auquel on la peut quelquefois substituer : ils dounent aussi ce nom à une autre espèce de Menthe qui lui res- semble. Voyez ci-après la classe des plantes Cépha- liques. :. Menta silvestris rotundiore folio C. B. 227. Menthastrum folio rugoso rotundiore spontaneum Jlore spicato, odore gravi, TI. B. tom. iij. part. ij. pag. 219. Menthastrum Ger. Raï Hist. 532. Mentha rotundi folia. L. Menthe à feuilles rondes. : Spicis oblongis ; foliis subrotundis , rugosis , cre- natis , sessilibus. . Epis oblongs; feuilles un peu arrondies , ridées, crénelées , sessiles. Terreins aquatiques de l'Angleterre et de la France. 72. Corolle d’un blanc sale. Messidor , ther- midor ; juin juillet. : | Toutes les espèces de Baume qu'on cultive dans les potagers , sont également sthomachiques et hys- tériques. I 6. A GNUS-CASTUS, Agnus folio serrato , I. B.tom j. pag. 205. Viteæ Jfoliis angustioribus cannabis modo dispositis C. B. 475. Agnus-Castus Gesn. Salix amerina Matth. Ælæagnon Theoph. Adv. Lob. ic. 138. Vitex agnus - castus. L. Gattilier officinal, Di- dynamie gymnospermie. Foliis digritatis , serratis ; spicis verticillatis. Feuilles digitées , dentées en scie; epis verticillés. Marais de Sicile et de Naples, Barbarie. b Corolle bleue oublanche.V endémiaire ; septembre, octobre. Nota. On dit que cette espèce est originaire de la Zône torride, où elle supporte une chaleur de 36 degrés. Toutes les plantes du genre Fitex ont les feuilles digi- tées et opposées. s R a 260 PLANTES La semence de cette plante est en usage depuis demi-dragme jusqu’à une dragme , en poudre ou bien en émulsion. Dans quatre onces d’eau de né- nafar on délaie demi-once de cette semence qu’on a concassée , et on l’y laisse infuser quelque tems avant de la passer : ce remède est utile pour calmer Jés aëécès de la passion hystérique ; là feuille et la fleur sont résolutives, et propres en fomentation sur les duretés de la rate. L'eau où les feuilles et les fleurs ont macéré est apéritive , également propre à pousser les règles ét à déboucher les viscères : la décoetion de cette plante est capable de dessécher les uleéres inté- rieurs , surtout ceux de la verge. Wédélins recom- mande la semence de vitex ( vitex agnus Castus ? pôur la gonorrhée. Le nom de cette plante semble indiquer qu’elle a la propriété de réprimer les mouvemens impé- tueux de la chair. . Un pasteur d’une piété consom- ñrée et d’un zèle apostolique ( ce pasteur était Noel Chomel , curé de $S. Vincent de Lyon ) a fait beau- coup valoir dans ses lettres et dans son diction- naire économique , un remède qwil en composait , el qu'il regardait comme un secret infaillible pour conserver la chasteté : je défère beaucoup à son témoignage , maisje n'ai pas encore d'assez sûres expériences de ce remède pour l’établir comme un moyen capable de procurer une vertu si difficile à pratiquer , sans Le secours d’une grâce surnaturelle: OBS. Les graines du Fifex agnus-castus V. ont une saveur poivrée. Les anciens $’en servaiént pour assaisouner leurs ahrnens, comme nous nous servons du poivre ( Pi- per nigrum } qu’ils ne connaissaient pass » I Q. A rnocux puaNTs. Atriplét færida C.B. 110; I. B.t:ïij p. 978 Choœ= nopodium fætidum {ust} 516. Vulvaria Fab, ic. 428. Mad À 5 H YS TER QUE Ss. 261 Chenopodium vulvaria. L. Anserine fétide. Pen- tandrie Diginie. Foliis integerrimis , rhombeo-ovatis ; floribus conglomeratis , axillaribus. Feuilles très-entières , rhomboïdes-ovales ; fleurs rassemblées en tête ,axillaires. Terreins cultivés d'Europe ©. Corolle d’un blanc sâle. Messidor , thermidor , fructidor ; juin, juillet , août. | On emploie , avec succès , gette plante en dé- coction et en lavement , pour les passions hystéri- ques : on en fait même une conserve avee le sucre. Quelques-uns l’ordonnent séchée au four , et bouil- lie dans l’eau à la manière du thé ( Thea boheu ) : la mauvaise odeur de ses feuilles a introduit leur usage. OBS. On rapporte qu’il saflit de froisser les feuilles de cette Anserine et d’en respirer l'odeur , pour arrêter le spasme hystérique. PLANTES ETRANGERES. 20. Car AMUS-VERUS , ou Roseau odorant. Cglamus verus , seu amurus Offic. Calamus aro- maticus Syriacus et odoratus quorumdam. Calamus aromaticus verus quibusdam ; Ï B. tom. ij. pag. 528. Arundo Syriaca aromatica , foliis ex adverso sitis , Mor. Oxon. Acorus calamus verus. L, Roseau odorant. Hexan- drie monogynie. Nota. Celte plante est une variété de l'Acorus calamus L. C'est l'Acorum de Rumphius (_4rnb. 5. p. 198. 1. 72. J: 1.) etle Waembu de Rheede.:( Wal. 11.p. 99. f. 60.) Valmont de Bomarre dit qu'on la nomme Tchianpon en Chine, Fazabu au Ceylan , et Bembi parmi les Brames. Ses racines sont plus petites que celles de la variété doixt on R 3 262 P L À N T/ÆE1S va faire mention. Linné rapporte qu’elle est Z2 , et croît naturellement dans les fossés marécageux de l'Inde. Cette espèce de Roseau croît dansles Indes orien- tales, d’où on l’apporte à Marseille en petites bot- tes : comme il est assez rare, les droguistes lui subs- tuent la racine de la plante suivante , qui n'a pas moins de vertu. Le roseau odorant estapéritif, pro- pre à pousser les mois et les urines : on Le donne en substance et en poudre , depuis demi- gros jus- w’à une dragme: il est employé dans la thériaque et dans plusieurs autres compositions cordiales. 21. Aécute Acorusverus seu Calamus aromaticus Officinarum C.B. 34. Calamus aromaticus vulgaris , multis {co- run ; TL. B. tom. ij. pag. 7343 Raii Hist. 1313. Aco- rus Dod. 249. Acorus Officinis fulso Calamus. Lob. IC. 57. Acorus Calamus vulgaris L. Roseau ofhcinal. Hexandrie monogynie. Nota. Cette plante est une variété de lÆcorus calamus L., seule espèce du genre. Ses feuilles froissées exhalent une odeur aromatique moins forte que celle des racines qui sont sujettes à la carie. Elle est vivace et croît en Eurepe et en Tartarie dans les eaux stagnantes et peu profondes. Cette plantese trouve abondamment dans les ma- rais de l’Asie , daus la Tartarie et dans la Pologne ; elle vient aussi en Angleterre et en Hollande. La racine , qui est en usage eu médecine, est aroma- tique , céphalique , cordiale , stomachique et hysté- rique ; elle emporte les obstructions , et facilite le crachement dans l’asthme. Sa dose , en substance et en poudre, est ordinairement d’un gros , et en in- fusion d’une demi-once; on la donne dans le vin de Bourgogne ; ou dans quelque autre liqueur cor- UE SCRIBUR) "QU E S. 263. diale : j'en ai vu de bons effets dans les faiblesses d’estomac , les indigestions et le vomissement. Simon Puuli, Solenander et Kœnig , recomman- dent l’usage de cette racine dans la colique ven- teuse , et pour dissiper les vents qui gonflent l’esto- mac : il faut alors délayer dans un verrede vin vieux un gros ou un gros et demi de racine d’Acorus en poudre , avec demi-gros d’écorce d’orange ( Citrus aurantium ) sèche pulverisée. M. Herman n’estime pas seulement lAcorus pour pousser les mois , mais encore pour le scorhut et pour l’hydropisie : il l’ordonne' aussi,dans les fomentations qu’onemploie dans la paralysie, pour fortifier les nerfs. L’Acorus entre dans la décoction céphalique , la poudre céphalique odorante , l’orviétan, le mithri- dat , la thériaque , l’électuaire des baies de laurier, dans les trochisques de capres , et dans le diaco- rum de Mésué , électuaire céphalique auquel cette plante a donhñé le nom. 29 Cite os AMMONIAC. Angmoniacum C. B. 494. Ammaniaci lucryma Math. Ferulæ lacryma Galeno Raïi Hist. 1844. 41- thutut, Raxach, Rassach , Gur. Schrod, Nofa. On présifme que e’est une espèce du genre Bubon L. qui produit la gomime ammoniac. C’est une sorte de gomme-résine qui coule par incision d’ane plante -qui croit ahondamment dans la Lybie et dans-la Mauritanie , assez près de l’en- droit où était autrefois Le temple de Jupiter - Am- mon , d’où vient le nom qu’on lui a donné, Cette drogue n’est pas rare : on choisit celle qui est en larmes , et en morceaux ronds ou ovales , blancs dans leur intérieur, et jaunâtres au dehors: celle qui est en masse , remplie de semence , lui est fort R 4 264 P LA NT ES inférieure. On la dissout dans le vinaigre , ou bien on la met en poudre , quoique difficilement. C'est un bon apéritif et un fondant assez efficace : on la donne en bol , en pilules , on sous telleautre forme solide , mêlée avec les ingrédiens qui ont la même vertu , surtout avec la myrrhe, la scammonée ( Convolvulus scammontia ) et le mercure doux ; dans les opiats mésentériques : on y ajoute quelques préparations de mars pour les suppressions des règles: la dose est depuis douze jusqu’a vingt-quatre grains. La gommeammoniac est utilementemployée das l’asthme; c’est un puissant résolutif app iqué extérieurement pour les loupes et pour les autres tumeurs skirrheuses. 1 M. Herman avance qu’en donnant la gomme ammoniac à une dose un peu forte , elle ouvre le ventre : il l’ordonne à une dragme dissoute dans deux onces et demie d’eau de canelle, de menthe ou de pouliot. J’ai éprouvé souvent que la gomme ammoniac en larmes purgeait à un écrupule. Ce En » 2 sut même auteur loue l’emplâtre de gomme ammo- niac , avec partie égale d’emplâtre de ciguë , pour la sciatique et les douleurs de reins , en Pappli- quant sur les lombes. On emploie , avec sugcés , cette drogue dans les vapeurs hystériques et hypo- condriaques , dans Le scorbut et dans la plupart des maladies longues et opiniätres. Emmanuel Kænig assure que l’huile fétide et noire , tirée de cette gomme par la distillation , dissout les écrouelles. Elle entre dans les pilules puantes, dans les tar- tarées de Quercétan; elle a donné le nom aux pi- lules d’Ammoniac : elle entre aussi dans la compo- sition de l’électuaire apéritif cathartique de Charas, et celui contre l’hydropisie du même auteur ; dans la plupart des onguents , entre autres dans le divin, celui de mélilôt , celui des apôtres , Le diachylum avec Les gommes , l’emplätrede ciguë , etc. É'YOSURUE RE. QU! E'S. 265 23. :,: PRÈS Myrrha C.B. 501 ; I. B. tom. j. part. ijh pag. 3,1. Bola Indis Clus. Exot. 156. Myrrha et Opoculpasum quorumdam. Stacte , Myrrha Troglodytica Diosc. Officin., Raï Hist. 1641. Nota. On ne connaît point l'espèce qui fournit.la Mir- rhe, que les Perses et les Arabes nomment bodoïns. On dit qu’elle croît à 4bexim, en Ethiopie. La myrrhe est une résine qui coule par incision d'un arbre qui croît en Afrique , dans l'Arabie, chez les Abyssins et chez les Troglodites. La plus belle est ‘ên morceaux transparens , d’un rouge foncé et rouillé : elle se met en poudre aisément dans les doigts; son odeur est assez forte , et son amertume considérable : celle qui est noirâtre et remplie de terre et de saletés , est à rejeter. Le vé- ritable stacté des anciens est cette liqueur précieuse qui se trouve dans le’ centre des plus gros morceaux de Myrrtie , lorsqu'elle est récente; ou , suivant Dioscoride , le stacté est une préparation de la Myrrhe dissoute dans un peu d’eau. Cette drogue ue se trouve point ; celle qu’on vend sous ce nom est artificielle. : La Myrrhe estun bon remède pour lever les obs- tructions des viscères , pour pousser les mois , et pour les autres maladies de la matrice; elle estutile dans la colique , elle tue les vers , soulage dans les cours de ventre et dans la dyssenterie. On l’ordonne eu bol , en pilules , en opiat , comme la gomme ammoniac ( Bubon ammontacum ); ellese met plus facilement en poudre qu’elle , et la dose est la même : on tire l'extrait dé Myrrhe avec l’eau-de- vie, ou l’esprit-de-vin. L'huile par défaillance se fait par le moyen des œufs durs, comme l’enseigne M. Lemeryÿ dans sa chimie : on tire aussi l’esprit et l'huile pat la cornue au baiu de sable. La Myrrhe 266 PLANTES est employée avec succès extérieurementétant trés- résolutive , vulnéraire , et propre à résister à la pourrituretet à la carie des os. La Myrrhe en poudre, enveloppée dans une toile d’araignée , et mise dans les narines , arrête le sang qui coule du nez. Elle entre dans la thériaque d’Andromaque , dans la confection d’Hyacinthe, le philonium , les pi- lules d’Agaric , les catholiques de Potier , l'huile de scorpion composé , et l’elixir de propriété de Paracelse. On prépare des trochisques de Myrrhe : elle est aussi employée dans plusieurs emplâtres et ongueñ$ , entre autres dans le martiatum , Vonguent des apôtres, lemplâtre divin , celui de mélilot , l’emplâtre styptique, l’oxycroceum , etc. 24 Gar BANUM-. 1. Galbanum C.B.494. Galbanum Galbanifera Fe- rula I. B.t.iij.part. ij. p.50 ; Raïi Hist. 421. Oreos- elinum A (fricanum , galbaniferum, fruteseens , Anisi folbio , Inst. 319. Anisum Africanum frutescens , folio et caule rore cæruleo tinctis Pluk. Ferula Gal- banifera Par. Bat, 163. : Bubon galbanum.T..Galbanum. Pentandriedigynie. Foliis rhombeis , dentatis , glabris , striatis ; um- bellis paucts, é Feuilles rhomboïdes , dentées , glabres , suriées; ombelles en petit nombre. Afrique , Ethiopie , Cap de Bonne-Espérance. D. Corolle jaune. Fructidor ; août. Nota. Tige droite , de huit à dix pieds d'élévation , li gneuse vers le bas ; écorce pourpre , couverte d’une pous- sière blanchâtre qui tombe en la touchant. Miller. Le Galbanum est une gomme qui coule naturel- lement , ou par incision , d’une plante qui croit en Afrique , dans l’Arabie et dans la Syrie. Celui qui est en larmes jaunes , doré , luisant et un peu trans- parent, est préférable à celui qui est en maÿse brune , HOT TAN E QU E S. 207 / rempli d’ordures et de pierres. On dissout le Gal- banum dans le vinaigre , comme la gomme ammo- miac ( Bubon ) on l’ordonne pour pousser les ordi- naires , les vidanges , et même l’enfant mort dans le ventre de sa mère : la fumée de cette gomme, sur une pelle chaude, soulage les femmes dans l'accès des vapeurs hystériques , par son odeur aussi désagréable que pénétrante La dose en subs- tance est depuis un scrupule jusqu’à demi - gros , en bol ou en opiat; on en donne un gros lorsqu'il est dissous : l’emplätre de Galbanum , ou le Gal- banet de Paracelse , s'applique sur le ventre dans les mêmes maladies : on en frotte aussi la région ombilicale dans la colique , et les parties paraly- tiques en recoivent du soulagement. Le Galbanet de Paracelse se fait avec une livre de*Galbanum , demi - livre d'huile de térébentine , deux onces d’huile de lavande : on fait distiller le tout dans la cornue avec suilisante quantité de chaux vive en poudre , et l’on conserve la liqueur pour les usages dont je viens de parler. Le Galbanum est un puissant résolutif ; on l’em- ploie avec succes dans les tumeurs skirrheuses et invétérées , et dans les bubons vénériens. Il entre dans la thériaque , le mitridat , le diascordium , l'onguent des apôtres , l’emplâtre diachylum avec les gommes, le divin , loxycroceum , et l’emplâtre pour la matrice. On tire une sorte de gomme de la racine de la plante suivante , qui est beaucoup inférieure à la précédente. 2. Ferulago latiore folio C. B. 148. Ferulu Galba- nifera Lob. ic. 779 ; À. B. 1. iij.part.ij. p. 52. Ferula œæmina Cæs. 276, . Ferula ferulago , L. Férule à feuilles ailées. Pen- tandrie digynie. . Foliis pinnatifidis ; pinnis linearibus , planis ; tri- Jidis. 268 .PLANÎTES Feuilles pinnatifides ; pinnules linéaires , planes , trifides. g Sicile, 72. Corolle jaune. Nota. Tige haute de sept à huit pieds. OBS. Te Galbanum des boutiques est une sorte de gomme grasse , amère, ductile comme la cire, inflam- mable comme la résine , d'une odeur très-forte. Cette substance est échauffante et émolliente ; nous la tirons d'Egypte , où elle est apportée au Caire par les caravannes. Li] 29, A SSA-FŒTIDA. Assa fœtidaC. B. 499. Assa fœtida nostras 0 ffici- narum I. B, tom. jij. part. part. ij p. 133. Stercus Diaboli German. Assa Oflic. Laserpiiit species Cord. Altit, Avic. Bont. 41 ; Clus. Exot. 152. An- juden Indis Hingt. Ferula assa-fœtida, L. Férule assa-fœtida, Pen- tandrie diginie. Foliis alternatim sinuatis , obtusis. Feuilles alternativement sinuées , obtuses. Perse, Province de Corassan , Congo, isle de Ceylan. 7. L’Assa-Fætida est un suc gommeux qui se tire par expression d’une plante qui croît dans la Perse, assez près de la mer ; on en coupe les feuilles et les jeunes branches dont on exprime le suc , qui s’é- paissit et s’endurcit au soleil. On emploie cette gomme comme les autres , en bol , en pilules , en opiat , depuis un scrupule jus- qu'a un demi-gros : son usage est dans les violens accès de la passion hystérique , et dans la sufloca- tion utérine; quelques-uns s’en seryent dans les fièvres malignes et dans la petite-vérole : elle est fort résolutive , et c’est le remede ordinaire des Maréchaux , pour Les tumeurs et les abcès des che- vaux ; elle est aussi très-bonne pour les bestiaux : on s’en est servi utilement dans les endroits où la u H YSÆRINOAU.E S. 269 contagion a fait tant de ravages , en la faisant infuser dans le vinaigre avec l'ail (Ællium sativum) , le sel et le poivre, pour laver la langue des bœufs et des va- ches auxquels il survenait une espèce d’abcès à la racine de la langue , qu’on avait soin auparavant de ratisser avec une cuiller , et on la lavait ensuite avec cette infusion. Quelques-uns ont observé de mettre un morceau d’Assu-Fætida dans un trou fait à l'auge ou au ratelier des étables , près l’endroit où on attache le bétail ; ou bien de frotter les auges avec la lotion précédente. On a fait entrer cette drogae dans la poudre thériacale et l’orviétan, qu’on a fait préparer pour ces maladies. à On tire la teinture d’Æssa-Fæœtida avec l’esprit- de-vin tartarisé , dont la dose est d’une cuillerée. Cette gomme entre dans la poudre histérique de Cbaras, dans les trochisques de myrrhe , le baume utérin , et dans l’emplâtre pour la matrice. OBS. L'Assa fœtida, donné à la dose de dix ou douze grains par jour , est utile contre le vomissement opiniâtre dû à un émélique pris inconsidérément ou dépendant d'un état spasmodique de l'estomac. Voyez Desbois de Ro- chefort, r7af. méd. tom. 1, pag. 340. Le même auteur donne à l'A4ssa ftætida la propriété d’arrêter les progrès de la gangrène, p. 486. 26. Sacarenum , ou Gomme de Séraphin. Sagapenum Veterum X. B. tom. üj. part. ij. p. 156. Officinis Serapinum Math. Sagapenum C. B. 494. Nota. On ne connaît point la plante qui produit le Saga- penum. ré, Cette drogue est an suc gommeux et résineux, qui coule naturellement et par incision , d'une plante assez semblable à la férule ( Ferula assa-fætida), qui croit dans la#Perse’et dans là Médice ; les mor- ceaux ou larmes d’un jaune pâle ou blanchâtre , sont 270 P u/A (N LT NES préférables à ceux qui sont d’un rouge foncé; les noirâtres sont encore inférieurs. La dose est d’un demi-gros en bol ou en pilules : cette gomme s’em- ploie comme les drogues précédentes , et pour les mêmes usages: Flle purge assez fortement , lors- qu’on en donne jusqu'à demi-once : on s’en sert dans les maladies du cerveau , la paralysie , l’épilepsie, dans l’asthme et dans la suppresssion des règles. On la corrige avec la canelle (Zuurus cinnamomum) ou les autres aromates , comme/on fait les purgatifs trop âcres ; ou bien on la dissout dans le vinaigre, dans l’eau-de-vie tartarisée , ou dans le win blanc. Elle entre dans l’hière de Pacchius , l’hiera-dia- colocynthidos , les pilules d’hermodates de Mésué , et dans les pilules fétides. 27. Ororaxax. Panax Pastinacæ folio, an Syriacum Theo- phrasti, C. B. 156. Panax Herculeum mayjus Ger. Raiïi Hist. 410. Panax Heracleum alterum sive pe- regrinum Dod. 309. Sphondilis vel potius Pastinacæ Germanicæ affinis Panax , vel Pseudocostus flore luteo , T. B. tom. jij. part. ij. pag. 156. Panaxz Chi- ronium Dod. Lugd. 741. Sagapenum existimatum Gesn. Hort. : Pastinaca opopanax. L. Opopanax. Pentandrie , digynie. Fois decompositis , pinnatis. à Feuilles décomposées , pinnées. Italie; Sicile. 72. Corolle jaune. Fructidor ; juillet. Nota. Tige verte, dure au toucher , s'élevant à la hau- teur de sept à huit pieds. Les feuilles contiennent un suc jaune. Müller rapporte quon croit que l’Onoponax des bonti- ques est le suc épaissi de cette plante; mais Valmont de H'F3S EUR L'Q U E Ss. 274 Bomarre dit que cette substance se retire de l'Heracteurn panaces L. qui vient sur les Apenins et en Sibérie. Gouan et Lamarck assurent que le Pastinaca opoponax de Linné est lamême plante que cet auteur a nommée Za- serpitium chironium. Cette dernièreest vivace, et setrouve aux environs de Montpellier. D'après l'incertitude des botanistes que lon vient de ci- ter, il n'est pas aisé de faire connaître l’espèce qui produit l'Opopanax des boutiques. L'Opopanax est un suc gommeux qui se tire par incision de la racine d’une espèce de panais : que les auteurs les plus exacts croient être l’espece pré- cédente ; elle vient dans la Béotie , la Phocide et la Macédoine. L’Opopanax a les mèmes facultés, et s'emploie de la mème manière et à la même dose que le sagapenum , que quelques-uns prétendent être tiré d’une plante semblable, Outre sa vertu purgative et hystérique , il est aussi très-résolutif et vulnéraire , et on l’emploie dans quelques em- plâtres. Il entre dans les pilules d'Euphorbe de Quercé- tan , les pilules fétides, celles d’hière de Colo- quinthe. Îl a donné le nom aux pilules d’Opo- panax : il entre aussi dans l’électuaire anti-hy dro- pique de Charas , et dans les trochisquesde myrrke. 20. Ciebre 1. Camphora Officinarum C. B. 500. Caphura quæ salicis folio dicitur I. B. tom. j. part. ij. pag. 338. Camphorifera arbor ex qu& Camphora Offic. Hort. Lugd. Bat. 113. Capur et Caphur Arabum. Ærbor Camphorifera Japonica Breyn. Cent.1. Laurus camphora. L. Laurier camphre, Ennéan- drie monogynie. Foliis triplineruis , lanceolato-ovatis. Feuilles à trois nervures, lancéolées-ovales. . Japon, Cap de Bonne - Espérance, H. Corolle Jaune. à 272 PLANTES Nota. Te même pédoncule soutient trois où quatre fleurs. Trois glandes à la base de chaque nervure des feuil- les qui sont lisses. - On pourrait multiplief cet arbrisseau en pleine terre dans le midi de la France. On l'aurait essayé si l'on ne manquait pas de graines. 2. Caniphora Grinimi Eph.Germ.an. x1. obs. 153, Arbor Camphorifera Sumatrana Grimanii, Raï Hist. 1670. Camphorifera Sumatrana foliis Carro- philli aromatici , longius mucronatis , frnctu majore oblongo , calice amplissimo , tulipæ figuram quodam- modo repræsentate, Breyn. 2. P. Nota. Variété de l’espèce précédente, Elle croît à Bor- néo et à Sumatra. Le Camphre qu’on emploie dans nos boutiques, est une substance résineuse , légère , blanche comme la neige, grasse et douce au toucher , d’une odeur forte et pénétrante , d’une saveur amère , âcre et aromatique : c’est uue sorte de sel volatil huileux , qui se tire par le secours du feu, des racines et de l’écorce de plusieurs arbres et plantes différentes : il en coule aussi naturellement par l'incision du tronc , sous la forme d’une résine d’un blanc sale, laquelle est très-odorante , qu’on appelle Camphre brut. Les auteurs modernes ne conviennent pas sur le nombre de ces arbres. Samuel Dalé en rap- porte deux espècés différentes, après M. Ray ; jen viens de citer les noms. M. Kænig et M. Herman en reconnaissent davantage; car ce dernier. en marque quatre espèces : la prémière vient de la Chine et du Japon; c’est la plus commune et notre remière espèce : la seconde se tire de l'écorce de Fe racine de l'arbre de la caneïte ( Laurus cinnamo- num ) dans File de Ceylan, et elle est très-rare : la troisième n’est autre chose que le sel volatil concret de certaines plantes des Indes orientales , entre autres de la racine de zédoaire ( Xaemÿferia rolunda ) : HMYUSOE E/R/AS IÙ E Ss. 273 round): la quatrième enfin $e trouve dans l’ile de Borneo ; quelques-uns la confondent avec celle qu'on apporte de Sumatra, dont J'ai rapporté les noms à notre seconde espèce. Cette dernière sorte de Camphre n’est pas si rare que la seconde et la troisième de M. Herman. Je n’entrerai point ici dans l'examen de ces différentes especes de Cam- phre, et dans la manière de les préparer dans le pays , ce qui regarde son histoire en général : il me suffit, dans cet abrégé , d’avertir que celui que nous employons en médecine, nous est apporté de Hol- lande , où on le purifie par la sublimation. Le Cam- phre, ainsi purifié . doit être conservé dans des vaisseaux bien bouchés, car il s’évapore aisément à cause de sa légèreté et de sa volatilité , s’il m'est permis de me servir de ce terme, Le Camphre se dissout également dans l’eau-de- vieet dans l’esprit-de-vin , étant un sel sulphureux : il est excellent pour pousser les mois, et calmer les accès des vapeurs hystériques. Allumez un morceau de Campbhre à une bougie , et l’éteignez à huit ou dix reprises dans une décoction hystérique , où dans l’eau simple : c’est un lavement qui m'a réussi plu- sieurs fois dans cette maladie, On fait aussi fondre le Campbhre dans l’eau-de-vie ; on approche du feu le vaisseau , et on verse sur cette dissolution de l’eau commune , en le remuant ; il s'amasse sur la super- ficie une espèce de crème ou pellicule blanche : on en donne deux ou trois cuillerées pour la même maladie. On prescrit aussi le Camphre en bot, depuis dix jusqu à quinze grains , mêlés avec la conserve de fleurs de souei ou quelque autre. Le Camphre est narcotique et anodin; il procure le sommeil, réserve de la pourriture , et se donne avec succès à la fin des fiévres malignes , après l’usage des émé= tiques , pour réparer les forces du malade. L’eau- de-vie camphrée , ou l’esprit-de-vin campbré , est un excellent remède contre la gangrène ; on les S 274 PLANTES emploie dans les gargarismes anti-scorbatiques : le Camphre dissout daris l’huile de térébentine , est un bon topique dans la sciatique et dans les rhuma- tismes, J’ai donné , avec beaucoup de succes le Camphre fondu dans de l’huile , aux enfans ma- lades du mal de gorge gangréneux , et ils le pre- paient sans répuguance. On prépare encore une pou- dre hystérique stomachique , fort bonne, avec six grains de Camphre, neuf grains de nitre, autant d’yeux d'écrevisses, pour prendre tous les matins dans quelques cuillerées d’infusion de tilleul. Le Camphre a donné son nom aux trochisques de Campbre ; il entre dans ceux de blanc rhasis, dans les trochisques diarrhodon, les pilules hystériques de Charas , la poudre de frai de grenouilles de” Crollius , l’onguent de céruse, l’onguent rouge des sicatif , le cérat des santaux , l’emplâtre styptique et dans l’emplâtre pour les loupes. | ES OBS. Ta plupart des Lauriers produisent du Camphre. On en retire aussi des plantes labiées , telles que le thym { T'ymus vulgaris), la lavande ( Lavandula spica), lé romarin ( Rosmarinus oflicinalis ) el de la racine d’aunées ( {nula helenium ) ; mais le Zaurus camphora fournit ce jui qui est le plus usité en médecine. À PLANTES HYSTERIQUES Qui sont rapportées dans d’autres classes. dans la classe suivante , sont très-propres dans les maladies causées par la suppression des ordinaires " entr’autres les racines apéritives , majeures et “4 neures, celles de chicorée sauvage ( Cichorium in= bus ) et de pissenlit ( Leontodon taraxacum ) j« h ï L: plupart des plantes apéritives dont il est ri | 1 HYSTERAQUES. 275 dont on met une poignée dans les bouillons alté- rans : On y ajoute ordinairement, pour en augmer- ter La vertu , quelque préparation de mars. Par exemple , le safran de mars apéritif à douze grains, le sel de mars de rivière à six grains , ou la tein- ture de mars à deux gros pour le bouillon du matin. Entre les plantes céphaliques et aromatiques , plu- sieurs ont aussi la mème vertu que les précédentes : et s’emploient de la même manière , comme le ca- lament { Melissa calamentha ), Vorigan ( Origanum vulgare ), la sauge ( Salvia officinalis ); le pouliot ( Mentha pulegium ), le dictame ( Dictamnus albus etc. Voyez ci-après la classe des Plantes cépha- liques Les plantes amères et stomachiques s’emploient avec un égal succès dans les mèmes maladies, sa- voir : l’absinthe ( Ærtemisia absinthium ) , la tanaisie (Tanacetun vulgare) etla menthe ( Mentha sativa ). Le vin blanc dans chopine duquel on fait infuser une poignée de quelqu’une de ces plantes, et dont on prend un verre le matin à jeun , soulage dans les pâles couleurs et dans la colique qui lesaccompagne; Voyez ci-après la classe des Plantes stomachiques, La racine de Gentiane ( Gentiuna lutea ), infu= sée de la mème manière, fait le même effet. Voyez ci-après la classe des Plantes fébrifuges. La Mercuriale (Mercurialis annua) en décoction : et le miel qu’on en compose , s’ordonnent commu: nément à deux onces dans les lavemens des femmes en couche, pour entretenir et même pour procurer l'évacuation des vidanges. Voyez ci-après la classe des Plantes émollientes,. Le Geniévre (Juniperus cémmunis ), ses baies et les préparations que l’on en tire, particuliérement l’eau spiritueuse et l’esprit ardent , une ou deux cuillerées le matin dans un verre de vin blanc, sont des remèdes utiles dans les suppressions des règles. . Voyez ci-après les Plantes sudorifiques. S 2 276 KWPLANTES L'Orange amère ou la Bigarade { Citrus auran- tium:) Son jus expriraé dans un bouillon a la même . , J A propriété. f’oyez ci-après la classe des Plantés ale- xitères. Pêcher ( 4myzdalus persica ). Les noyaux et les amandes des fruits, concassés et infusés dans le vin blanc, environ deux ou trois noyaux dans un verre de vin, poussent les ordinaires. #oyez ci- devant la classe des Plantes purgatives. CIN QUI EM E-CE ASS E. FLANTES APÉRITIVES ET DIURÉTIQUES. Nous appelons remèdes diurétiques, ceux qui sont propres à procurer l'évacuation de la sérosité superflue du sang, par la voie des uretères et des urines :om leur donne aussi le nom d’apéritifs, par- ce qu'ils w’ouvrent pas seulement les reins en levant les obstructions formées dans les glandes de ces parties, mais aussi parce qu’ils sont capables de faire le même eflet dans les glandes du foie, du mésentère et des autres parties du bas-ventre : c’est pour cette raison que les remèdes hépatiques sont apéritifs ; et réciproquement les plantes apéritives sont hépatiques. Il arrive aussi que les remèdes diurétiques ‘deviennent quelquefois sudorifiques et que les dixphorétiques font plus uriner que suer ; parce que les uns et Les autres procurent dans le sang une séparation plus abondante de la sérosité , et les glandes de la peau étant destinées , aussi bien” que celles des reins, à la filtration de cette séro- sité, elle s'échappe par les unes aussi bien que par les autres, selon que ces glañdes sont plus ou moins disposées à la laisser passer. à Xi Tome I. Page 276. Ire, DIVTES APÉRITIVES ET DIURÉTIQUES. qq CLASSES J'GENRE FR Pages.| D] , ET ORDRES DE -ERINNE: DE DE Linné. PL. 278. |Cicholigrette à 4—5 dents, peu poil nési ï 1 > PEU poulué. .!Syncenésie polyzamie égale. 280. |LeotolAigrette PO RE are fe, pe cc} En 2 i@, He P114 mn. 281. |Rumek angles. . . . , . ? Ç 282. 1Rumel 9 Mere Hexandrie trigynie.. olygamie diœcie, 1anceoiee SES STERE TN VOTES r. |Betulérolle à 4 divisions. Fleur femelle : ie de chaque côté d’une aile mem- SONO NAS POMACT - |Monæcie tétrandrie. 33. |Tamaïyalves. Semences aïgrettées . . ,|Pentandrie trigynie | BRIE 33. | Tama id. id. - 84. |Pinus, nombreuses. Anthères nues. Fleur listil, Noix garnie d’une aile mem- - [Monœcie Monadelphie, id. id, LE FER ES RC ET er TANT D A 20 A Pistacolle nulle. Fleurs femelles distinctes. PIDEIESS ie Die eNE UT eu (NT à Diœcie pentandrie. PI 338. [Guilanx entr'eux , insérés sur le bord du 339. |Cissann roue. 4 Etamines dont les filets iguettes un peu arrondies. Corolle et ot + + + + + + + + |Diæœcie monadelphie, 340. [Thealà 3 coques, . . . . . . .|Polyandrie monogynie, PLA) Décandrie monogynie, . |Malva 343. | Althæ 343. |Linun 343. |Perieli 344. |Amyg 344. [Pinus | 344. [Planta 344. |Lactuc | 344: [Portul 344. |Solida 344. | Hyper 344. |Teucri 344. |Teucr! 344. |Poteril 344. |Urtica 344. |Agrim | 344. | Eupat, 345. |Scand! 345. |Imper 345. |[Junip! 345. |Teucr 345. | Ligust 345. ÎPastin 345. Here Anthe Tome I. Page 256. | 1e. DIVISION. PLANTES ÉVACUANTES. Ve, CLASSE. PLANTES APÉRITIVES PT DIURÉTIQUES | : EE FANS CARACTÈRE DU GENRE CLASSES pæ] DES PLANTES ET ORDRES | TRADUIT DU LATIN DE LINNÉ DE CETTE Vt. CLASSE. DE Lixxs. — RE PLANTES D'EUROPE. 378. ÎCichorium intyÿbus . . + [Réceptacle légèrement garni de paillettes. Calyce calgeulé. Aïgrette À 4—5 dents, peu poilue. 220. |Leotondon tatamseum © ! - |Récepucle na, Calyee imbriqué, à écailles un peu liches. Aigrette plumeuses "PL :Smetnésie polrgsmie égale. 261. |Rumex acetosa, . . . . - -|Calyce à 3 feuilles. 3 Pétales rapprochés, Semence unique à &anzkes. . . . | : | |: | ÉCLOE id. 383. | RUIDGX. QU ta Sn rnene« Idem. :[Hexandrie trigynie, 264, |Rumex patientis : . : . . : Terme ie 383. |Rumex acutus, . . . . . : Idem. id. 286. [Fragatia vesea sÿlvestris. . . :|Calyce à 10 divisions. 5 Pétales. Réceptacle portant les semences, ovale, en forme de baïe ghyualis alkekengi. . + - . [Corolle en roue. Etamines rapprochées. Baïc à à loges; enfermée dans le ealyce eue. : [reovndtie polygyn Apium grayeolens. - . . . .|Fruit ovale, strié. Involuere monophglle. Pétales réguliers. . ME TA RE ne RTE à 2 Smyroïum olwatrum. . . . -|Fruit oblong, strié. Pétales terminés en pointe allongée, relevés en carène. : | : | |: | RE Apium petroselinum. . . . .|Fruit ovale, atric. Involuere monophylle. Pétales réguliers. - . . . . . . : — Bubon macelonieumt, . . .|Fruit ovale, strié, velu. . 5 Asparagus altilis officinalis . . [Corolle droite, à 6 divisions, dont les 3 intérieures sont réfléc es au sommet; baie à 3 loges; APOTENCE.. - "ea, eo 2 eg ana te fn + DS te D : He: ï - 3 4 3 : Ë PR tee | RCE 298. Anctbum fænieulum. . . . -|Fruitun peu ovale, comprimé, strié, Pétales roulés, entiers. . + : ! ! ! | : : : :|Enane monogynie. 396. [Ruscus aculcatus :. . . . .|Fleur mâle: calyce à 6 feuilles. Corolle nulle. Nectaire central ovale , percé à son sommet. + C] SF » P Fleur femelle: calyce, corolle et nectaire semblables à ceux de la fleur mâle. x Style. Baie AS TorSs Semences 2227 AM RE eue re EP < ea 8 ù e es cs 7, a ec on ee LUS ; 398. [Unonis spinow. . . . . . .|Calyoæ à $ divisions, dont les découpures sont linéaires. Etendard swrié. Légume enilé ; sesgile. | 1" "7n8énétie Filamens des étamines réunis et non fendus . 0. 2. Sn Diadelphie décandri Calyee à 4 feuilles, coriace. 4 Pétales. Etamines longues, Baie corticale, uniloculaire, portée e “LS 199. [Capparis spinown . . . . . SE UD pelle be 0 es + ee ee ce ai CS ONE P. ï t EE é L : 1" %|Polyindriemonogymie. 30. [Rubia tinctorum . + . . . [Corolle monopéule, campanuléé. à Baïes monospermes, . 2 © © ? | | : ! ZX | :obnitiemonornie. Jun, [Tritieum repens : . + + « :|Calyee à, valves, solitaire, souvent à 3 fleurs. Fleur un peu obtue, aigue à 2 © ©! (magie MonosYnie, gr. |Panieum dnetylon. . . .[Calyce À 3 valves, dont une tms-petite . . . 4 . ee + Dee à | |! en 303. [Eryngium campestre. . . . .|Fleurs en tête. Réceptacle garni de paillettes. . . . . 4. . . 4. o à | À à ie dt ed. [Gentaurea calcitrapa : : : : :|Réceptele soyeur. Aigrette simple, Corolle du contour infandibilifomme, plus Allongée ei nee een re Te MR, nes, an ane eu ee 28 POS EE. 305 [Raphanus sativus. + 7. . -|Galyce serré contre la Corolle. Siliques arfbndies, alternatifément renflées et, rétrécies. à Petitel "2 glandes mellifères entre les 3 étamines plus courtes et l@piatil, cé 2 autres petites glandes entre les étamines plus longues et le calyee… . «4e . . . . . . , .|Tétravante 306. |Allium cepa . : . + : + :|Gorolle à 6 divisions, ouverte. Spathe mulüflore. Ormbelle ramasse. Capsule supère. :|Hexmie 307. [Aiunfipormme. : : / x Tam. . 408. |Gicer arietinum . . . . . Calyce à 5 divisions, dont 4 supérieures couchées contre l'étendard, et presqu'ausi. longues Iqueuse. e monogynie, que la Corolle, Légume rhomboïdal, renflé, disperme.#. he Hs e Diadelphie décandrie, 810, |Saxifraga granulata . . « . .|Calyce à 5 divisions. Corolle à 5 pétales. Capsule à à bec uniloculaire, polysperme . “ andrie dygynies 3rr. [Silene saxilraga . . . . : -|Calyce ventru. 5 Pétalcs à onglets: couronne bordant l'entrie de la corolle. Gapsule à 3 loges. id. trigfnies dr. |Pimpinella saxifraga . . « * :|Fruit ovale-oblong, Pétales recourbés. Stigmatés un peu globuleux. Less PE ue 312. |Peucedanum silaus + « . . -|Fruit ovale, stié de chaque côté, entouré d'un rebord en forme d'aile. Juvolucres très-courts. 3189 |Crithoum maritinum … *|Eruit ovale, comprimé. Elerrons égaux entneuxz, - 314. |Cumphorosma monspeliaca . Calyce en forme de pot, à 4 divisions, dont à plus grandes et alternes. Corolle nulle. Capsule MONOpErme) D, ee es + + ete). eee te sdeoteesmen ce |Téfrandite montgyrle. 315. [Aquilegia vulgaris. + : : : -|Calyce nul. 5 Pétales, 5 Nectaires en forme de come entre les pétales. 5 Capaulés distinctes, |Polyanürie pentagynie, 316. |Nigella arvensis + + + + : -|Calyce nul. 5 Pétales. 5 Nectaires trifides, placés dans l'intérieur de la corolle, 5 Capsules , réunies +. 4 4 2 2 se + + 4 4. à + 4 «+ < + : «|polyandrie pentagyni 317. |Chelidonium glaucium . + : «|Calyce à 2 feuilles, Corolle à 4 pétales. Silique uniloculaire, linéaire . ; « : . . . .|Polyandrie monogynie, 318, |Arctium Jappa, + « « -+ : -|Calyce globuleux, dont les écailles du sommet sont surmontées d'arilles recourbées en hameçon, .|Syngénésie polygamie égale. 320, |Kanthiumatromariun. - = : :lEjeur mâle: Calyce commun imbriqué, Gorolles monopétales à 5 divisions, infundibuliformes: Réceptacle garni de paillettes. Fleur femelle: Galyce composé d'un involuere à à feuilles, renfermant deux fleurs. Corolle nulle. Drupe sec, muriqué, s'ouvrant en deux. Noyau à 2 loges. |Monœcie pentandrie, 821. Spiræa filipendula. . . + . .|Calyee à 5 divisions, 5 Pétales. Capsules polyspermes. . . . . . . . . . . . .|Icosnürie pentagynie, 323. [Galium aparine . . . -: « -|Corolle monopétale, plane. 2 Semences un péWarrondiés. . . . . at + + «+ «|Tétandrie monogynie, 322. |Lithospermum officinale. - - -|Corolle infundibuliforme, dont la gorge est prreée et nue. Calyce à 5 divisions. . . . .|Pentandrie monogynie. 923. |Lithospermum purpureo-cæruleum . Pme id, id. 324. |Coïx lacryma jobi. . . . . .|Fleurs mâles disposées en épis épars. Calyce extérieur biflore, sans arête. Calÿce intérieur sans arête. Fleur femelle : Calycesextérieur biflore. Calyce intérieur sans arête. Style bifde, Semence recouverte par le calyce extérieur qui devient coriace et osseux, . + + + . . . . .|Monœoïe triandrie. Calyce à 5 divisions, Corolle nulle, 5 Etamines stériles. Capsule monosperme. . + . « .|Pentandris digynie. » «+ «|Calyce prolongé vers la tige. Stigmate longitudinal, velu en-dessus. Filets des étamines adhérens SUITE ND. 2 EE D PL TEE one eu on à à + à «+ + |pindelphie décanärie. 334. [Herniarin glabra . . . . . 326, |Spartiumecoparium. + 326. |Spartium junceum. . . . . . Tdem.  id. 328, |Cynara scolymus . : + - « .|Calyce dilaté, imbriqué; écailles charnues, échancrées, terminées par une épine . . . .|Sÿngénésie polygnmie égale. %39: [Cynara dracunculus . . . . . Idem. id. CA Sa. |Sium sisarum . . . . . , .|Fruitun peu ovale, strié. Involucre polyphylle, Pétales en cœur, . . . . . . . . -|Pentandriedigynie, 530. |Fraxinus excelsior. . . . . .|Fleurs hermaphrodites: Calyce nul ou à 4 divisions. Corolle nulle ou à 4 pétales. 2 Etamines semence lancéolée. Fleur femelle : x Semence-ter dr. [Bewula alba. , . . , . . .|rleur ml - [calyce à: 5° divisions, 5 Pétaler. Capsule uoilpculire à 3 valves. Semences aïgrettées + dem. Fleur mäle: Calyce à 4 feuilles. Corolle nulle. Etamines nombrewes. Anthères mües. Fleur femelle: Calyce en cône à écailles. Corolle nulle, 1 pistil. Noix garnie d'une aile mem- braneiser 2. MENU Eee. : + fMonueie tonadétphie. id. M. |ramarix germanica . . . . M3. |Tamarix gallica. . : « : . 34. [Pinus abies, Tdem = Fleurs mâles disposées en châton. Calyce à 5 divisions. Corolle nulle. Fleurs femelles distinctes. i Calyce à 8 divisions. Corolle nulle. à styles. Drupe monosperme. , . , . + + . -.|Diweie pentandrie, Binusipicen, , . . . . . Pistacin terebinthus » : : » RLASTES ÉTRANGÈRES. Guilandina moringa . à Cisampelos pareira , , . réuni Calyce monophylle, à languettes un peu arrondies, Corolle) s es Styles. Baie monospérme . -. … E De ont POMPES PET monadelphie. Gorollé à 6—9 pétales. Calyce à 5 ou 6 feuilles, Capsule à 3 coques, . . -. . + + -|Polyandrie monogynie, Thea bohea. . PLANTES RAPPORTÉES D'AUTRES CLASSES, Malva sylvestris, pires ofcinalis. ou urita ñ Perietäria offcinali 0 Amygdalus communis, % Pinus pines, 4e | Plantago paylium, Lactuea Es Portulaca oleracea. Solidago rires auren, [yperieum foratura. Teuerium PES ÉFFFFEFE F Ar me patorium ioure. Scandix cerefolium. FÉFF € £ Tr É [re NOBTESREI ZT IV E:S. 277 IL est à propos de faire observer ici qu'entre les plantes dinrétiques , la plupart excitent dans le sang üu mouvement considérable ,; par le sel àcre volatil qui domine en elles. Elles sont, par cette raison, appelées diurétiques chaudes ; telles sont les racines apéritives, lessemences de persil ( #pium petrose- linum ), d’ache ( Apium graveolens) , de fenouil ( Anethum fœniculum ), la rave (Brassica rapa ), l'oignon ( Ællium cœpa ), etc. Ces plantes sont des apéritifs puissans pour emporter le sable et les glai- res des reins et de Ta vessie; mais il est d’une con- ‘séquence infinie dans la pratique de ne les ordon- ner qu'avec circonspection , c’est-à-dire, de s’en abstenir lorsqu'il # a disposition inflammatoire dans la vessie , où qu'on soupçonne quelqu’ulcére dans les parties destinées à la séparation de l'urine ; car alors on augmenterait l’inflammation et les autres accidens par - la trop grande fonte du sang , et l’af- fluence d’une sérosité chargée des sels urineux sur les parties souflrantes : dans ce cas, il faut avoir re- cours à la saignée , au bain ou demi-bain, aux re- mèdes adoucissans et émolliens , et employer les plantes diurétiques , appelées froides ; comme la chicorée sauvage ( Cichorsn intybus ), pissenlit ( Zeontodon taraxacum }, Voseille ( Rumex aceto- sa), le fraisier ( Fragaria vesca srlvestris ), ete. ou ia mauve ( Malèa srlvestris) , la guimauve ( 4- thœa officinalis), la graine de lin (Zinum usitatis- sinum j, le nenuplar ( Nymphæa glbu ) , les quatre semences froides, etc. Poùr-mieux faireconnaitrela différence des plan- tes diurétiques chaudes et des froides , nous com- mencerons cette classe par les froides qui agissent avec plus de douceur ; étant de la bonne méthode de commencer la guérison des maladies par les re- medes les plus modérés , avant de recourir aux plus actifs, à moins que la” qualité des symptômes ne demande le contraire. Nous passerons ensuile aux | S 3 278 PLANTES racines apéritives majeures et mineurés , et aux au- tres plantes diurétiques, dont le nombre est assez considérable. I dà | s comes SAUVAGE. Cichorium silvestre sive Officinarum C. B. 125. Cichorium silvestre , Picris Dod. 635. Seris Picris Dioscoridis , Æmarugo Fheophrasti, Hippochæris Dalec. Lugd. 563. Cichorium silvestre 1. B. tom ij. pag. 1007. Hieracium latifolium Gex. Cichorium , {nty bus errutica Tab. ic. 170. | Cichorium intybus. L. Chicorée sauvage. Syngé- nésie polygamie égale. Floribus geminis ,sessilibus ; foliis runcinatis. Fleurs géminées , sessiles ; feuilles roncinées. Bords des champs et des chemins de l'Europe. >. Corolle bleue. Messidor, thermidor, fructidor ; juin , juillet , août, 1 Toutes Les parties de cette plante sont en usage : la racine s'emploie dans la plupart des tisanes apé- ritives et rafraichissantes ; les feuilles ont la mème PROPMES à on en met uue poignée dans les bouil- ons, on en exprime le suc , après les avoir fait bouillir légèrement dans trés-peu d’eau : ou donne ce suc à trois ou quatre onces dans la pleurésie et dans les fluxions de poitrine; on y joint les sues de bourrache ( Borrago officinalis:) et de cerfeuil ( Scandix cerefolium ) : ce remède facilite le cra- chement , et soulage beaucoup les malades. Le suc de Chicorée sauvage député , convient fort dans les fièvres continues et intermittentes: on en donne trois ou quatre prises par jour entre les bouillons , et chaque prise est de trois ou quatre onces ; on y ajoute quelque fois demi-once de sirop violat, Ce suc est aussi très propre dans les maladies du foie, dans la jaunisse , et dans les obstructions des vis- ecres , car c'est un bon désopilatif , sur-tout si on Le CR Se PR RSS 72 A PORSRIMEURD V ES 279 y ajoute à chaque prise demi-gros de teinture de mars , où demi-once de sirop des cinq racines. Spi- gellius et Simon Pauli remarquent que les feuilles de cette plante , cueillies au printems , et séchées à l’ombre , puis mises en p@udre , sont très-utiles aux goutteux d’un tempérament bilieux. Il fautleur en donner une dragme ou environ dans un bouil- lon dv poulet sans sel , quatre heures avant diner , et deux heures après un souper léger ; on leur con- tinue cet usage pendant quelque tems. Plusieurs boivent l’eau de Chicorée sauvage pour leur boisson ordinaire , en infusant quelques feuilles coupées menu dans l’eau commune , à froid ou tiède ; ils prétendent qu'un remède si simple purifie le sang, etles préserve de maladie : d’autres man- gent ces feuilles en salade avec le sucre. Les fleurs de Chicorée sont cordiales, et la semence est une des quatre semences froides mineures. On prépare la conserve des fleurs et l’extrait de toute la plante pour les mêints usages ; la dose est depuis demi-once jusqu’à une once , dans les bols et les opiats apéritifs. Cette plantes a donné le nom au sirop de Chi- corée de Nicolas Florentin , lequel étant composé de plusieurs plantes apéritives, hépatiques , bechi- ques et rafraîchissantes, s’ordonne avec saccès dans les maladies où ces plantes conviennent , jusqu’à deux onces , dans les potions et dans les juleps. Le sirop de Chicorée , composé avec la rhubarbe , CRheum rhabarbarum où undulatum ) est le mème, dans lequel on mêle une infusion de rhubarbe, faite dans l’eau distillée de notre plante, à laquelle on ajoute le sel de Chicorée : sa dose est depuis demi- once jusqu’à une once et demie ; son usage est sur- tout dans le cours de ventre , et pour les enfans dans lesquels on soupconne des vers. : PU TA 280 PL ANT.ÆE.S 2: Pissewzrr., Dent-de-Lion. :'Dens Leonis latiore folio C. B 126. Hedypnois sive dens leonis Fuchsii; I. B tom.ij.p. 1035. Aphaca Theop. Plinii. Hedypmois major Euch. Dalech. Lugd. 564. T'uraxacon. Office. Leontodon. taraxacum. I. Dent de lion.Syngé- nésie polygamie égale. Caly ce inferne reflexo ; foliis runcinatis , denticu- latis , lœvibus. Ecailles inférieures du calyce réfléchies; feuilles roncinées , finement dentées : lisses. Paturages d'Europe. 7? Corolle jaune. Messidor , thermidor , fructidor ; juin , juillet , août. Nota. Graines sillonnées dans leur longueur , épineuses ar sommet. * Le nom vulgaire Dent de lion a été donné à celte plante à cause de la dentelure de ses feuilles. On emploie cette plante comme la précédente , avec laquelle elle a beaucoup de rapport par la figure de ses feuilles et par ses vertus : la tisane faite avec $es racines tempère l’ardeur des urines ,-et convient dans les fievres, dans la colique néphréti- que , et dans la gravelle. Pour appaiser la toux vio- lente , et guérir le rhumatisme , on fait boire soir et matin un poisson de lait de vache, sur lequel on verse autant de décoction de Pissenlit toute bouilf- lante ; on y ajoute un peu de sucre candi. Tragus ordonne l’eau de Pissenlit dans les inflammations intérieures etextérieures, comme dans les collyres. Mathiole ordonne le Pissenlit bouïlli avec des len- tilles ( Ervum lens } daus la dyssenterie. Parkinson recommande les racines et les feuilles, bouillies dans le vin où dans du bouillon , pour ia cachexie, la phthisie , et pour les fièvres intermittentes. Ettmuller regarde cette plante comme un remède assuré dans ces sortes de fièvres , mème les plus in- D... nés ANB'ESBAILITULIVE 281 vétérées ; ,et M. Garidel l’a expérimenté avec suc- cès dans les malades d’un tempéramment sec et bi- lieux , où le quinquina (Cinchona officinalis) n'avait fait que suspendre légèrement les accès, et où la fièvre dégénérait en fièvre lente et habituelle. Barbette se servait de son suc pour les inflamma- tions internes , comme dans la pleurésie , mêlé, à la dose d une once et demie , avec l’eau de chardon béni et de scabieuse , et le sirop de coquelicot, y ajoutant demi-gros d’yeux d’écrévisses. On peut substituer la décoction de toute la plante à l’eau distillée , en faisant prendre trois verres par jour aux malades. M. Tournefort nous donne comme un excellent remède pour la toux qui accompagne le rhume , le lait de vache coupé avec égale partie de la décoctiom de cette plante bien chaude , où l’on ajoute un peu de sucre candi. On en fait prendre un verre le soir et le matin aux malades. Tout le monde sait qu’on mange les jeunes feuilles . du Pissenlit en salade, après les avoir laissé trem- per quelque tems dans l’eau pour adoucir leur amertume. . OBS. Le suc de la Dent de lion est laiteux et amer. Les vaches , les chèvres, les moutons mangent cetle plante; les chevaux n'y touchent point. d. Oise: Surelle, Vinette, 1. Acetosa pratensis C. B. 114. Oxalis vulgaris folio longo I. B. tom. ij. p 989. Rumex acetosus Ruel. Lapathum quartum Diosc. silvestris Plinii. Oxilapathum Gal. Lapathum minimum , Oxalis dic- tum major Gesn. ( Oseille longue.) Rumex acetosa LE. Oscille des prés. Hexandrie trigynie. Floribus dioïcis ; foliis oblongis, sagittatis. Fleurs dioïques ; feuilles oblongues, sagittées. 282 PLANTES Paturages de l’Europe . Alpes 77. Corolle d’un blanc sale. Messidor , thermidor ; juin, juillet. Nota. On cultive cette plante dans les jardins. Toutes les espèces du genre Rumex ont.le stigmate en pinceau. * / >. Acetosa rotundifolia hortensis C.B. 114, Oxa- Lis folio rotundiore repens I. B. tom. ij p. 990. Oxe- lis Romanaet veterum. An. Lapathum tértiun Diosc. ( Oseille ronde. ) Rumezx scutatus L. Oseille à écussons. Floribus hermaphroditis ; foliis cordato-hastatis. Fleurs hermaphrodites; feuilles encœur-hastées. Suisse, France. Croit sur des monceäux de pier- res 7%. Messidor, thermidor ; juin, juillet. Nota. Cu cultive aussi cetle plante dans les jardins. On emploie généralement l’une ou l’autre de ces espèces ; mais la première ( Rumex acetosa ) est la plus commune en ce pays : c’est la plus usuelle de tontes les plantes potagères , et un des plus uti- Tes alimens pour ceux qni sont d’un tempérament bilieux. La racine entre dans la plupart des apozè- mes et des tisannes apéritives et rafraichissantes , comme trés - propre à procurer le mouvément du sang, lorsqu'il est ralenti dans le tissu des viscères. Les feuilles sont , au contraire, plus capables te modérer la fermentation du sang que d'augmenter son mouvement : leur acidité tempère la bile et Calme l’ardeur de la fièvre continue ; elles appaisent la soif et soulagent fort les scorbutiques : on les mêle pour cela avec Le cresson ( Sysimbrium nastur- tiun) et l'herbe aux cuillers {Cochlearia officinalis), dans leurs bouillons et leurs autres aliinens. Les œufs à la farce d Oseille ; ou l’omelette dans la- quelle on mêle de l’Oseille hachée menu, est um aliment utile dans cette maladie : on fait prendre à ces malades en méme-tems un demi-gros de teinture Le mu ABP'ESRSI TIVIE S. S3 de mars, tirée avec le suc d'Oseille dés lematin. Les Anglais ordonnent l'Oseille sous Les noms de Lujula ou d’Agresta. Bartholin remarque dans ses observations , que l'Oseille et l'herbe aux cuillers (Cochlearraofficine- Lis } naissent ensemble dans le Groënland , comme si on ne devait pas employer l’une sans l’autre, l’une abondanten sel volatil , et l’autre en sel acide : de ce mélange il résulte un sel moyen trés - utile dans le scorbut et dans kes maladies chroniques. Pla- terus fit boire avec succès la tisanne d’Oseille avec le jus de grenade à un phrénétique, qui la prit pour de bon vin. Les feuilles d’Oseille sont tres-re- solutives, étant appliquées en cataplasme avec le levain, apres les avoir fait cuire sous la cendre chaude dans une feuille de chou ; elles avancent la suppuration des tumeurs. La semence d'Oscille peut entrer dans les émulsions apéritives rafraichis- . santes, à la dose de deux gros sur chopine de li- queur. M. Ray soupconne qu'elle est astringente, comme celle des espèces de patience ( Rumex pa- tientia et Rumer acutus, ) La graine d’Oseille entre dans la poudre diamar- gariti frigidi, dans la confection d’hyacimthe : le suc des feuilles entre dans les trochisques de ramich de Mésué , et la conserve d’Oseille est employée dans l’opiat de Salomon de Joubert : on fait aussi le sirop d'Oseille. OBS. Les bestiaux mangent l’Oseille des prés et l'Oseille à écussons. Les anciens Romains n’employaient pas la première espèce dans leurs alimens. On prescrit, pour dissiper l’engorgement du foie, le bouillon de veau fait avec l'Oseille ( Rumex acelosa ), la laitue ( Lactuca sativa ), la poirée ( Beta vulgaris ) etle gerfenil (Scandix cerefolium ), et on ajoute à ce traute ment Pinfusion de chicorée sauvage (Cichorium int bus.) 1 » 284 PLANTES 4 Pasrexer , Parelle. 1. Lapathum hortense folio oblongo sive 2. Diosc. C. B. 114. Lapathum sativum Lapas. I. B. tom. i;. pag. 985. Hippolapathum sil. Math. Rumezx horten- sis vel 2. Trag. 314. Rumex patientia L. Oseille patfence. Hexandrie trigynie. Floribus hermaphroditis ; valvulis integerrimis , unicä granifer4 ; foliis cordatis. | Fleurs hermaphrodites ; valvules très - entières , une seule renfermant la graine ; feuilles en cœur. Italie 47. Messidor , thermidor; juin, juillet, 2. Lapathum folio acuto plano C. B. 115. Lapa- (hum acutum sive Oxylapathum T.B. tom. ij. p. 983. Lapathum silvestre sive Oxylapathum Dod. 648. ( Patience sauvage. ) . Bumex acutus TL. Oseille à feuilles aigues, ou pa- tience sauvage. Floribus hermaphroditis ; valyulis dentatis , grani- feris ; foliis cordato-oblongis , acuminatis. Fleurs hermaphrodites; valvules dentées, ren- fermant la graine ; feuilles en cœur-oblongues , ter- minées en pointe. Terreins gras de l’Europe 7°. Corolle d’un blanc sale. Messidor, thermidor ; juin , juillet. On emploie les racines de ces espèces comme celle de l’'Oseille ( Rumezx acetosa ), à laquelle on les substitue : on en ratisse une ou deux onces qu'on fait bouillir dans les décoctions , tisanes ou bouil- lons apéritifs; quelques-uns ajoutent un demi-gros ‘de tartre martial soluble sur chaque bouillon. La tisane de patience est utile à ceux qui ont des dar- tres, la gale , outquelqu’autre maladie de la peau , surtout lorsqu’on y ajoute autant de racine d’aunée (#fnula helenium ) : ces deux racines font la princi- pale vertu de l’onguent pour la gale , si familier dans les hôpitaux et dans les campagnes : pour le faire, ENT APRIL DV E s: 205 on fait bouillir dans peu d’eau et assez de beurre , quatre onces de racine de Patience sauvage, et au- tant de celle d’aunée coupée menu ; on Les passe par un tamis, et on mêle une once et demie de fleurs de soufre , avec six onces de ce qui est passé : cet on- guent ne réussit jamais mieux que lorsqu'on en frotte les malades , apres les avoir fait saigner ct purger une ou deux fois. Willis estime l’infusion de la racine de Patience faite dans la bière , comme un excellent anti-scor- butique. Simon Pauli loue fort la décoction de cette racine , faite avec la fiénte de coq ou de poule , pour en bassiner les parties galeuses. Le mème auteur se servait de la poudre de cette racine, mèlée avec du vinaigre , pour arrêter le feu volage. Cette racine pilée s'applique avec succès sur les ulcères des jambes : la tisane de Patience est bonne dans l’ébullition de sang et l’érysipèle : sa semence en poudre est propre dans le cours de ventre. M. Ray y ajoute la racine de la poudre de tormen- tille, avec le sucre rosat et la poudre de coquille d'œuf. - Si la racine de Patience sauvage venait de fort loin, passait les mers , on en ferait sans doute beau- coup plus de cas qu’on n’en fait; mais on marche dessus dans les champs : le moyen d’y penser? C'est cependant un des meilleurs remèdes pour l’estomaec, pour le foie, et pour toutes les maladies opiniätres de la peau. Elle se prend en tisane , en bouillon , en poudre, en opiat : elle est apéritive , diurétique, hépatique, cordiale. On peut la substituer à l’eau de rhubarbe , si mal-a-propos vantée pour les ma- ladies des enfans. Sa dose est d’une once pour une pinte d’eau. . La Patience entre dans l’onguent martiatum de Nicolas d'Alexandrie. OBS. Tes bestiaux évitent legRumex patientia et le Rumez acutus. L. | 286 PLANTES 52 Héarerer. Fraguria vulgaris C. B. 326; IT B. tom. ij. p. 394. Fragula Cord. Fragum et Trifolium fragiferum Tab. 10: 118. ‘ Fragaria vesca svlvestris XL, Fraisier des bois. Icosandrie polygynie. Flagellis reptans. Rejets tracants. Bois de l’Europe #2. Corolle blanche. Floréal, prairial ; avril, mai, Nota. Le Fragaria vesca TL. offre un grand nombre de variétés. [l en, est une qui fleurititous les mois et qui donne des fruits pendant tout l’été. Les Fraises qui mûrissent à \ Pexposition du Nord sont plus agréables au goût que | celles qui viennent à l’exposition du Midi. La racine de cette plante est fort en usage dans les tisanes ordinaires rafraichissantes et apéritives , et dans celle qu'on appelle le bowllon rouge , à cause que la racine d’oseille ( Rumex acetosa) qui- y entrelui donne cette couleur. Le Fraisier estutile dans toutes les longues maladies surtout lorsqu'on soupconne quelqu’altération dans le foie. Rulandus faisait la boisson ordinaire de ses malades de la dé- # coction de la racine de Fraïsier, bouillie avec les” raisins secs ( V’itis vinifera ) , la réglisse ( Glycyr- rhisa glabra ) et un peu de canelle ( Laurus cinna- moinum ). Cette boisson est utile daus l’asthme et dans la vieille toux. Son fruit est un aliment aussi sain qu’il est d’une suveur agréable ; il fournit une eau distillée, également propre intérieurement pour tempérer l’ardeur des entrailles, qu’extérieurement pour embellir et décrasser la peau. Il entretient le cours des urifes, adoucit l’âcreté de la bile ,. et convient dans les fièvres. Pour empècher les énge- lures de revenir, on frotte en été les Sndrosle qui en sont aflligés pendamt l’hiver , avec les Fraises , et LE ANPISRTENVE S. 287 on les applique dessus pendant la nuit. On emploie les feuilles de Fraisier dans le mondicatif d’ache et dans le martiaium. OBS. Tinné rapporte que les Fraises sont avantageuses aux goulleux. 6. À srékever , Coquerelle. Alkekengi Offic. Ynst. 151. Solanum vesicariumr C. B. 166. Solanum Halicabacum vulgare TX. B ti]. pag. 609. Saxifraga rubra et 4. Brunf. Halicabacuin vesicarium Cam. Hort. wesicaria Cord. Physalis alkekengi. L. Coqueret alkekenge. Pen- tandrie monogynie. Foliis geminis , integris , acutis ; caule herbuceo, infernè subramoso. Feuilles géminées , entières , aigues ; tige her- bacée , un peu rameuse dans sa partie inférieure, Fossés de l’Italie , de l'Allemagne et du Japon, France. 7 Corolle blanche. Messidor , thermidor ; juin , juillet. * On n’emploie que les baies ou fruits de cette plante ; on écrase dans un verre de vin trois ou quatre de ces fruits , qu’on fait prendre dans la ré- tentiop d’urine, et aux hydropiques. Le vin. d’AI- kek , à la dose de quatre onces , pris tous les matins , est un remède très-utile à ceux qui ont la gravelle ; on le fait ainsi : dans le tems des ven- danges , on laisse cuver avec le moût une quantité de ces fruits, à-peu-près égale aux raisins ( Witis vi- nifera), puis on l’entonne , et on le conserve pour le besoin. Dans la colique néphrétique , quatre ou cinq fruits de coquerelles écrasés dans une émulsion ordinaire , soulagent les malades. Dioscoride se servait de ces fruits dans la jau- “nisse , aussi-bien qne dans la rétention d'urine. Le suc tiré par expression et clarifié , s'emploie à la dose d’une once dans les mêmes occasions : on le 88 PD'UAN TU fait épaissir en consistance d'extrait qu’on donne à demi-once au plus. Brassavole assure qu'une per- -sonne qui souffrait de cruelles douleurs de nas tique, fut gnérie par l'usage du suc d’'Alkekenge. On en prépare des trochisques, dont M. Lémery donne une bonne description. Ces fruits entrent dans le sirop de chicorée , et dans le sirop anti- néphrétique de Charas. OBS. Le Physalis alkekengi L. n’est pas autant nsité en médecine à présent qu’il l’élait autrefis. Ses baies sont légèrement acides; on leur préfère celles de l'Epine-V i- netle ( Berberis vulgaris L.) LA T° À cu et CÉLERI. Les cinq racines apéritives majeures sont celles d'ache ( Apium graveolens ) , de persil ( Æpium pe- troselinum ) , d'asperge ( Asparagus altitis officina- lis ), de fenouil ( Anethum fœniculum ) , er de petit houx ( Ruscus aculeatus ). 1. Apium palustre et Apium Offic. C. B. 154. Apium vulgare ingratius 1. B. tom. üij. pag. 100. Eleoselinum Dod. 695. Paludapium Adw. Apium graveolens. L Ache ou grand persil des marais , Céleri. Pentandrie Digynie. | Foliis caulinis cuneiformibus ; umbellis sis. Feuilles caulinaires cunéiformes ; ombelles ses- siles. Europe , terreins humides , bords de la mer. ©. Corolle blanche. Messidor , thermidor , fructidor ; juin , juillet , août. Lorsque cette plante est adoucie par la culture , et blanchie par le fumier dans lequel on l’enterre , on l'appelle Celeri; on la mange en salade et dans la soupe. 2. Apium dulce , Celeri Italorum | Hort. Reg, Par. Selinum sive Apium dulce Park. Variété de la plante précédente. No! 7, ALP ÆGRAI TI VE s. 289 Nota. Tinné et d’autres botanistes qui l'ont précédé, ont considéré le Céleri comme une variété de l’Ache , et ont pensé que les différences de cette variété sont occas sionnées par la culture. Miller ne partage point cette opi- Dion. Îl a cultivé l'Ache dans des jardins pendant quarante ans, et n’a jamais pu diminuer l’âcreté de sa racine, La racine et les feuilles d’Ache sont en usage dans les bouillons apéritifs, une poignée sur chaque chopine d’eau : on les emploie aussi dans les tisanes, les apozèmes, et dans les sirops que l’on prépare our désopiler les viscères. On ordonne le suc *Ache dans les fièvres intermittentes,avec succés; on en fait prendre six onces au commencement du fris- son , el on couvre le malade , qui sue ordinairement : ce suc est un bon gargarisme dans Le scorbut , pour nettoyer les ulcères de la bouche , et raffermir les gencives ; on en bassine aussi les cancers et les ul- cères. On fait avec Les sommités d Ache et le sucré} une conserve estimée pour les maux de poitrine, pour les vents, pour pousser les mois et les urines on en donne demi - once. J. Bauhin défend aux épileptiques l’usage du Céleri, comme leur étant trés-nuisible. Les feuilles d’Ache imangées en sa-" lade , n’ont réussi pour guérir une extinction de voix assez ancienne. La semence d’Ache est üne des se- _mences chaudes mineures. Var, à On fait avec le sue d’Ache , la farine de seigle (Secale cereale hybernum),et les jaunés d'œufs’, un Catapiasme excellent pour le charbon : quelques- uns y ajoutent l’huile rosat. | n fait un onguent excellent avec les feuilles d'Ache, pour faire passer le lait aux femmes qui ne peuvent pas nourrir leurs enfans. On prend par- » ties égales des feuilles de cette plante et de celles de menthe ou baume ( Mentha sativa ), qu’on fait bouillir dans du sain-doux ; on le passe ensuite par ur tamis , et on saupoudre ce qui est passé avec la poudre de semence d’Ache; on applique ce remède Tome I. L 290 MR TLANTES chaud sur les mamelles. Cette composition est pré- férable à celle d’Ettmuller , qui emploie le vinaigre distillé. Demi-verre , contenant environ deux à trois onces de suc d’Ache , est très-utile dans l'enflure qui me- nace l’hydropisie : il faut les prendre le matin à jeun. La racine d’Ache entre dans le sirop de chico- rée , le sirop apéritif cachectique de Charas ; le sirop. anti-astmatique du même, Le sirop bysantin , lesirop des cinq racines , et dans celui de chamæpytis, d’eupatoire , d’endive. La semence d’Ache entre dans la poudre lichontriptique de Du Reno , et dans la bénédicte laxative. OBS. On mange en salade les racines et les jeunes tiges du Céleri. Les vaches, les chèvres, les moutons aiment cette plante; les chevaux la négligent. Ô. Macros , gros Persil de Macédoine. Smyrnium Math.773. Hrpposelinum Theophrasté, vel Smyrnium Dioscoridis C. B. 154. Macerone qui- Eusdan. Syrie semine magno nigro L.B: tom. iij. part. ij. pag. 126. Petroselinum Alexandrinum Trag. 436.*Olusatrum Cord. in Diosc. Smyrnium olusatrum. L. Maceron commun. Pen- tandrie digynie. Foliis caulinis ternatis , petiolatis , serratis. Feuilles caulinaires ternées , pétiolées , dentées en scie. ji Ecosse, Valais, Frante , Belgique, Espagne. g'. Corolle jaune. Prairial , messidor ; mai, juin. Nota. Feuilles radicales trois fois ternées ; les caulinaires ternées , les plus élevées opposées et ternées ; gaîne des feuilles lacérée, ciliée; involucèles très-courts ; fleurons a disque mâles, ceux de la circonférence hermaphro- 1tes. ANPORIRUTELALNE S. 291 La racine et les feuilles de cette plante pour- raient être , dans un besoin, substituées à celles 4e Vache ( Apium graveolens ) , puisque M. Ray nous apprend qu’elles sont employées dans les bouillons qu’on ordonne pour purifier le sang; mais sa se- mence est la partie la plus en usage. Les herboristes l’appellent gros persil de Macédoine : elle entre dans quelques compositions cordiales et carminatives, à la place de la semence du persil de Macédoine ( Bu- bon Macedonicum ) : la plupart de ces semences ont la même propriete, en ce qu’elles abondent toutes | en huile essentielle, La semence entre dans l’élec- ‘tuaire lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie , et - dans la poudre de l’électuaire de Justin. OBS. Un peul manger en salade les racines et les jeunes tiges du Smyrnium olusatrum L. 9. Psxsrz. 1. Æpium hortense seu Petroselinum vulgo C. B. 153. Apium hortense multis, quod vulgo Petroseli- num palato gratum planum , 1. B.tom. ïij pag. 07. Selinum seu Apium Teophrasti et Diosc. Oreoseli- num Fuchs. Apium petroselinum L. Persil commun. Pentan- drie digymie. Foliis caulinis linearibus ; involucellis minutis. Feuilles caulinaires linéaires ; involucèles très- courts. - Bords des fontaines de la Sardaigne Z. Corolle jaune. Messidor , thermidor , fructidor ; juin, juillet, août. ‘re Nota. Involucre à quatre folioles ; feuilles pinnées et la- cimiées ; graines oblongues , convexes , légèrement striées. Le persil à feuilles larges, frisées , crêpues , est une va- riélé de celte plante , suivant la plupart des botanistes ; mais Miller le regarde comme une espèce particulière qu'il Romme .4pium crispurn. T 2 292 PLANTES 2. Apiun Macedonicum C.-B. 154, Apium sive Péroselinum Macedonicum multis Æ. B. tom. iij. pag. 103. Daucus 2. Diosc. Col. pag. 1. 107. (Persil de Macédoine.) Bubon Macedonicum LL. Bubon de Macédoine. Pentandrie digynie. Foliolis rhombeo- ovatis, crenatis ; umbellis nu IETOSLSSTUMES. Folioles rhomboïdes-ovales , crénelées ; ombelles très-nombreuses. Macédoine, Mauritanie Z. Corolle blanche. Ther- midor; juillet. La racine, les feuilles et Ja semence du Persil sont d’un usage tres-commun dans la cuisine et dans la pharmacie : : la racine s'emploie daws les bouillons et dans les tisanes apéritives ; on la met aussi dans le potage. On sait assez l’usage des feuilles dans les alimens ; elles sont résolutives et vulnéraires , et on les applique avec succès sur les blessures et de con- tusions ; après les avoir broyées entre les doigts, ou pilées , On y ajoute un peu d’eau-de-vie : elles dissipent aussi Le lait des mamelles. La racine de At est diaphorétique ; sa décoction est utile dans la petite - vérole, et dans les fièvres malignes. La semence du Persil est une des semences chaudes majeures , et celles du Persil de Macédoipe lui est substituée : cette dernière entre dans la thériaque. La semence de Persil , cuite avec la graine d’anis ( Pünpinella anisum ) et, de fenouil (Anethum fæœni- culum ), dans un bouillon , est tres-utile dans les tranchées des accouchées. OBS. Leersil et plusieurs autres plantes de la famille des ombellifères , qui servent d’alimens , deviennent sus pectés ; et acquièrent même une qualité vénéneuse , lors- qu'on Les culuve à l’ombre. Le Persil est sudorifique. Cette propriélé lui vient de son principe g sommeux , résineux , aromatique et volatil. MEVRTITIUIY Es. . 208 TO.  SPERGE. 1. Asparagus sativa C. B. 489. Asparagus horten- sis et pratensis I. B. tom. ïij. pag. 725. Asparagus sativus Ger. Asparagus aliilis officinalis L. Asperge officinale. Hexandrie monogynie. Caule herbaceo , erecto;. foliis setaceis ; stipulis duabus interioribus , und exteriore. Tige herbacée, droite ; feuilles filiformes; deux stipules intérieures , une seule extérieure. Terreins sabloneux de l’Europe 7°. Corolle d’un blanc sale. Messidor, thermidor, fructidor; juin, juillet, août. Nofa. Tige paniculée ; stipule extérieure solitaire ; deux süpules intérieures, mais plus petites, du milieu desquelles sortent trois ou quatre feuilles ternées, linéaires ; nulles fleurs au sommet de la tige; pédoncules géminés , lâches,, uniflores , pendants, géniculés, articulés; corolle cam panulée ; pétales intérieurs plus longs. Toutes les Asperges ‘ont les feuilles à faisceaux , ex ceplé l’A sperge sarmenteuse ( Asparagus sarmentosus TL.) qui croît au Cap. Leurs tiges sont herbacées dans les con- trées tempérées ; dans les pays chauds , elles sont dures, ligneuses et sans goût. __ 2. Asparagus silvestris tenuissimo folio C. B. 490. ÆAsparagus silvestris Math. Nota. Asperge sauvage , à feuilles plus pelites ; c'est une variété de l’espèce précédente. Elle croît dans la pro- vince de Lincoln ; en Angleterre: Forez Miller. _ La racine de l’Asperge s'emploie comme celle d’ache ( Ælpium graveolens ) dans les bouillons, dans les tisanes apéritives, et dans Le sirop des cinq racines. Les jeunés tiges ou pousses , appelées pro- prement Asperges , se mangent, comme personne u'iguore ; elles ne sont pas moins diurétiques que T3 294 PLANTES les racines ; l’urine même est d’une odeur très- forte apres qu’on en a mangé. Van-Helmont prétend qu’un de ses amis devint afligé de la pierre pour avoir trop mangé d’Asperges. La semence de l’as- perge ouses baies ne sont pas d’un grand usage. La racine de l'Asperge sauvage est un apéritif plus modéré que celle de la cultivée. | Les racines de la première espèce sont employées dans la bénédicte laxative , dans-les pilules arthri- tiques de Nicolas de Salerne , dans le sirop d’ar- moise de Rhasis , dans celui des cinq racines de Mésué, dans la décoction apéritive hépatique , dans le sirop de guimauve de Kernel ,et dans lesirop de chicorée composé. Les semences entrent dans la poudre lithontriptique de Du Renou. OBS. L’Asperge cultivée ou officinale est un excellent remède contre les obstructions. On l'a dit nuisible aux goutteux. On attribue la fétidité qu'elle communique à l'urine , aux principes de la plante elle-même, exaltés et corrompus par la chaleur animale. Forez Desbois de Ro- chefort , mat. méd. tom. 1, p. 448. Les vaches e., # chèvres mangent |’ Asperge sauvage; les chevaux la négligent. I I . | l'pRon Fœniculum vulgare Germanicum C. B. 147 Fæ- n'culum vulgare Raïi Hist. 457. Fœniculum vulgare minus , acriori et nigriori semine , 1. B. tom. ïij. Part. ij. pag. 2. Fæniculum Dod 297. Fæniculum sive Marathrum vulgatius Adv. 347. Fæœniculum dulce Officin. CG B. 147. Fæniculum dulce , majore et albo semine , Ï. B. tom. ïij. pag. 4. Fæniculum sive Marathrum vulgatius dulce Y.ob. ie. 775. Anethum fæniculum. L. Anet fenouil, Pentandrie Diginie. Fructus ovatis, Fruits ovales. APM T ILVE S. 299 Narbonne |, Bretagne , Madère , sommets des rochers 7. fota. Suivant Linné , le Fœniculumvpulgare Germani- cum et le Fæœniculum dulce officinarum de Gaspard Bauhin, sont deux variétés de l’Anethum fœniculum XL. dont les feuilles sont capillaires. Les semences de celte espèce ont, ainsi que les feuilles et les tiges, une odeur aromatique. Les racines de ces espèces sont également apéri- tives , et s'emploient comme celles dont on a parlé ci-dessus. | Outre cette propriété , le Fenouil est une plante sudorifique , stomacale , pectorale et fébrifuge. Plusieurs auteurs , entre autres Simon Pauli, esti- mentla décoction de ses racines et de ses graines dans la fièvre maligne , la petite-vérole , et dans la rougeole ; on fait boire le suc des racines depuis trois jusqu’à six onces au commencement de l’ac- cès de fièvres intermittentes. Zacutus s’en servait comme d’un bon sudorifique. Arnauld de Ville- neuve recommande l’usage de la graine de Fenouil pour conserver et pour rétablir la vue : Tragus est de ce sentiment. L'eau distillée est en usage dans les collires , pour en bassiner les yeux. L'huile es- sentielle de la graine de Fenouil , prise à douze ou quinze gouttes dans un verre de lait coupé , ou de tisane pectorale ,soulage les asthmatiques , et calme la toux opiniâtre : elle est aussi très - utile dans la colique , à six ou huit gouttes. La fenouillette , qui n’est autre chose que l’esprit-de--vin imbu de cette huile essentielle, fait le même effet à une ou deux cuillerées , surtout dans la colique veuteuse et dans les indigestions. On emploie la semence de Fenouil concassée avec lessemences résolutives pourles fomentations, Les feuilles et les racines , bouillies dans de l’eau d'orge ou de riz , fout venir le lait aux nourrices. T 4 296 PLANTES \ La sémence de la seconde’ espèce est une des. quatre semences chaudes; on la fait infuser à Pa- ris , lorsqu'elle est encore verte, dans l’eau-de-vie : le peuple estimé beaucoup cette liqueur pour chas- ser les vents , et guérir la colique : la dose est d’une ou deux onces : on appelle improprement cette graine , anis doux et cette eau-de-vie , eau d’anis. La racine de Fenouil entre dans le sirop d’ar- moise , dans celui de bétoine, dans celui d’eupa- toire et d’hyssope de Mésué, dans celui de prassio et dans les cinq racines du même auteur. On em- ploie la graine dans le sirop de chicorée composé, dans celui d'épithyme , dans le looch de poumons de renard de Mésué , dans sa poudre diugalanga , dans le mithridat , dans la thériaque , dans la con- fection hamech , dans les pilules optiques de Mé- sué , et dans les pilules de rhubarbe. Les feuilles en- trent dans la composition de l’eau vulnéraire. OPS. On emploie les semences de lAne/hum fèni- culum JL. pour assaisonner les mels. Appliquées sur les ‘ tempes des enfans» elles leur procurent le sommeil. Les babitans du nord de l'Europe les mêlent avec le pain. On en retire encore une huile jaune , odorante, ‘qui se fige au . froid. En Tialie, on marge en salade Îles tiges de cette plante, ainsi que les racines qui y deviennent fort grosses. 12 Pise govux , Housson , Fragon , Houx Frelon , Buis piquant. Ruscus C. B. 4703; I. B.t. j. p- 570. Ruscus sive PBruscus Officinarum. Ruseus mryrtifolius aculeatus Tnst. 70. Centromirint Theoph. et Oxyinirsine Anguil, Myrtus silo. Turn, Myrtacäanta , murina Spina sive Moyrtus silvestris, Lob. ic. 637. Rusculus aculeatus. L. Houx frélon. Diæcie syn- génésie. Foliis suprà floriferis , nudis. Feuilles nues dont la partie supérieure porte les pédoncules qui soutiennent les fleurs. 4 AP ERMMTUINV'E S. 207 Bois et terreins incultes de France et d'Italie, » Hh. Corolle d'un blane sale où couleur pourpre. Prairial, messidor; mai, juin. Nota. Feuilles sessiles , ovales, aigues’, raides , garnies de piquans. Cet arbrisseau supporte les plus fortes gelées. Ses baies rouges mûrissent en hiver. Les racines de cette plante s’ordonnent commu nément comme les précédeutes, dans les bouillons, les tisanes ét les apozèmes. Elles sont propres pour emporter les obstruüctions des viscères , et pour faire ST les urines. Dans la jaunisse , Phydropisie', es pâles-couleurs , la gravelle et la néphrétique, leur usage est fort utile. Jean Bauhin et Rivière assurent qu’ils ont vu guérir des hydropiques dé- sespérés par la décoction de ces racines. Pour aider la résolution des tumeurs scrophuleuses, on fait boire pendant plusieurs jours un demi-setier de vin blanc , dans lequel on fait infuser un gros de racine de petit Houx , avec autant de sel de grande scro- phuiaire ( Scrophularia nodosa ) et de filipendule ( Spiræa filipendula ). La conserve des baies du petit Houx , est bonne dans l’ardeur d’urine à une once : on emploie les semences dans la bénedicte laxative. OBS. Les semences du Ruscus aculeatus L. rôles comme celles du café { Coffea arabica) , fourmssent une boissonagréable et apéritive. On.peut manger au printems les rejetons de cet arbrisseau, comme on mange les.as- perges : c’est ce que rapporle Miller. 19. A xrère-sœur , Bugrande , Bugrane des champs. t Les racines apéritives mineures sont celles d'ar- rête-bœuf ( Ononis spinosa) , de caprier ( Capparis Spinosa), de garance (Rubia tinctorum), de chieudent ( Triticum repens ) , et de chardon - roland. ( £rynr- g'um campestre. } 298 PLANTES Anonis spinosa flore purpureo C. B. 389. Ænonis sive Restabovis vulgaris purpurea , X, B. tom. ij. pag. 395. Ononis Cord. Acutella Adv. Lob. Remora aratri quorumdam. Ononis Spinosa. L. Ononis épineux. Diadelphie décandrie. Floribus racemosis , geminis ; foliis ternatis , su- perioribus solitariis ; ramis inermibus , subvillosis. Fleurs en grappes , géminées ; feuilles ternées , les supérieures solitaires ; rameaux sans épines, un peu velus. Terreins arides d'Europe. #. Corolle purpurine ou blanche. Messidor , thermidor ; juin, juillet. Nota. Feuilles de la tige ternées, mais les florales sim- p'es ; deux fleurs sur le même pédoncule ; plante duvetée , un peu visqueuse, sans épines au commencement de Pété, épineuse ensuite. Ou emploie la racine de cette plante comme les précédentes ; l’écorce surtout en est très-efficace pour pousser le sable et les urines ; l’eau distillée de toute la plante en fleur a la même vertu. Elle est utile aussi dans la jaunisse , la suppression des mois , et dans les hémorroïdes enflammées. Quel- ques-uns font infuser deux gros de racine d’Arrête- bœuf dans un verre de bon vin blanc , et le font boire dans la colique néphrétique , après avoir pré- paré le malade par le bain. On prétend qu’un gros de cette racine , pris dans un bouillon , est très-pro- De pour les carnosités. Plusieurs praticiens , après athiole , estiment ce remède excellent pour le sarcocéle, La décoction des feuilles et des racines est déter- sive et propre en gargarisme pour le scorbut , les maux de gorge , et l’enflure de gencives. OBS. Les bestiaux mangent l'herbe verte de l'Ononis 4 spinosa L. J 4 ü 3 ! A PE RAT ILVE.S. 299 14. Casnren. Capparis spinosa fructu minore , folio rotundo , C. B. 48. Capparis spinosa 19 B. tom. ij. pag. 63; Dod. 746. Capparis retuso folio Lob. ic. 635. Capparis spinosa. L.Caprier épineux ou commun polyandrie monogynie. Pedunculis solitariis , unifloris ; stipulis spinosis ; foliis annuis ; capsulis ovalibus. Pédoncules solitaires , uniflores ; stipules épi- neusés , feuilles caduques ; capsules ovales. Europe orientale et méridionale , croît sur les murs et dans les lieux incultes, parmi les décom- bres. b. Corolle blanche, - Noa. Semences en forme de rein. Ray rapporte avoir vu cette espèce croître naturellement suf les murailles et les ruines de Rome , de Sienne et de Florence. L’écorce de la racine est la partie de cette plante qui est d’usage en médecine ; on l’emploie en substance et en poudre , une dragme dans un verre de vin blanc , et en infusiou , une once dans une livre de liqueur; c’est un assez puissant diurétique, et un des plus efficaces que les anciens aient con- nus : ils estimaient ce reméde dans les duretés du foie , de la rate , du pancréas et des glandes du mésentère.Sennert , Forestus, Rivière ,Sckenkius et d’autres modernes l’ont confirmé. On confit les boutons des fleurs au vinaigre, ayant qu’ils soient épanouis : on les mange en salade , dans la soupe, et dans plusieurs autres mets «qu’on apprête daus _ les cuisines. Les capres rappellent l’appétit , et fon- | dent les matières glaireuses qui occupent souvent les premières voies La décoction de toute la plante _ fait venir les règles, et préserve de la paralysie. L'huile faite par l’infusion de cette plante dans . l'huile d’olive , résout les tumeurs extérieures. La 300 | PLANTES racine de Caprier a donné le nom aux trochisques de Capres, dont la dose est d’une demi - dragme dans les obstructions des viscères : cette écorce entre dans le sirop hydragogue de Charas , dans l'huilen de scorpion de Mésué, et dans la poudre diaprassiin de Nicolas d'Alexandrie. | ‘E9. Gi Rubia tinctorum sativa C. B. 333; I: B. tom. iii. À . P2g. 714. Rubia major sativa sive hortensis Park. | ÆErythrodanum Diosc. Theop. Thapsia Asclepia- dis Ang. Rubia tinctorum. LE. Garence des teinturiers. Té-* tandrie monogynie. Foliis annuis ; caule aculeato. Feuilles c«duques , tige hérissée d’aiguillons. » Montpellier , Italie. 77. Corolle jaune. Fructidor; aout. Nofa..Toutes les espèces du genre Rubia on! les feuilles ” verlicillées. Les racines de cette plante poussent également, les règles et les urines ; on les emploie en igfusion à une once sur demi-setier de vin blanc, ou en dé- coction dans uue pinte d’eau. Elles fout le mème eflet en poudre , au poids d’un scrupule avec douze grains de succin. Le reméde suivant est très-utile dans l'hydropisie naissante , dans la jaunisse et pour les obstructions du bas-ventre. Prenez une dragme de poudre de racine de Garange , douze grains de safran de mars apéritif, et six grains d’aloës succo- win ( Æloë perfoliata ) ; faites-en un bol avec le si- rop des cinq racines. x La racine de Garance cuite dans la bière , est d'usage en Hollande pour les chûtes considérables, étant prise intérieurement. Elle entre dans le sirop d’armoise de Fernel et dans le sirop apéritif et pur- gatif du même auteur. APR ALTUI VE <. 301 OBS. La Garance des teinturiers est diurétique , comme Ra plupart des rubiacées. Elle empoisonne plusieurs ani- maux. On la cultive pour la teinture en France et en Lalie. Gaylard en a obtenu une belle teinture rouge. Mizaldi , Belcher et Duhamel du Monceau ont reconnu que cette lante a l'étonnante propriété de teindre en rouge les os et Les cartilages de certains animaux ; mais-elle les fait maigrir etrend leurs os plus fragiles. I 6. PRÉ Gramen canicum arvense, sive Gramen Diosc. C. B. 1; Dod. 558. Gramen loliaceum radice repente sive Gramen Officinar. Inst. 516. … Triticum repens L. Fromentchiendent. Triandie digynie. S x Calycibus subulatis , quadrifloris, acuminatis ; Jolits planis. x Calyces subulés, à quatre fleurs , terminés en pointe. Feuilles planes. Europe , champs cultivés. 47. Messidor; juin. . Nofa. Feuilles vertes; racines traçantes. Entre une infinité d'espèces différentes de Chien- dent , celle dont je viens de rapporter les noms est préférée ,'ses racines étant plus grosses et mieux nourries que celles des.autres espèces qui sont plus communes en ce pays. IL n’y a point de tisanes ni d'apozèmes apéritifs , oùonn’emploie le Chiendent. Quelqnes-uns prétendent que la première eau de. Chiendent fait mourir les vers. Dans la Provence et Les pays chauds , l’espêce suivante est en usage. _ 2. Gramen Dactylon, folio arundinaceo , majus , aculeatum forte Plin. C. B. 7. Gramen repens cum panicula graminis mannæ , I. B. tom.ij. pag. 430. -Gramen Dactylon radice repente sive offic. Inst. 510. Gramen legitimum Clus. Hist. cevir. Panicum dactylon. L. Panis chiendent ou pied de poule, Triandrie digynie. “ 302 À PLANTES Spicis digitatis , patentibus , bast interiore villo- SES ; floribus solifariis ; sarimentis repentibus. Epis digités , onverts ,-velus à la base intérieure 5. fleurs solitair es ; tiges rampantes. à Europe mér idionale et orientale. Z:. Thermidor , fructidor$ juillet , août. L'eau de Chiendent , pour boisson ordinaire , est” bonne contre la gravelle. Le Chiendent entre dans le sirop de guimauve de Fernel. OBS. Les animaux mangent les feuilles de ces deux espèces de chiendent. Elles purgentles chiens et les chats. | et les font vomir. On fait du pain avec leurs racines pul-u À vérisées ; on en relire aussi une liqueur vineuse, L'extrait des racines du Triticum repens L., donné à six onces ,« purge comme la manne. A À: FRONT LP 177. Cuanpox-rozaxr , Panicaut , Chérdèn à cent têtes. Eryngium vulgare C. B. 386 ; I. B.t. üïj p. 85. ÆEryngium Mediterranean sive campestre Park. Adv. Lob. ic. 22. Jringus quibusdam. Eryngium campestre. L. Panicaut des champs Pentandrie digynie. Foliis umplexicaulibus , pinnato-laciniatis. Feuilles amplexicaules , pinnées-lacinées. Terreins incultes de l'Allemagne , de France ; d'Espagne , d'Italie. %. Corolle d’un blanc sale | Messidor, thermidor ; juin , juillet. k No!a. Nébus Euibdes 1 Les tiges et les feuilles de toutes les espèces d’Eryngiumt sont d’une couleur d’amétiste lorsqu’elles er Ce genre unit la famille des ombellifères à celle des chardons. "] A. La racine etla semence de cette plante sont en usage dans toutes les maladies où il y a des obs= tructions et des embarras dans les viscères , parti A'PERITÉTVES. 303 “we. culièrement dans la difficulté d’uriner. Les racines de Panicaut s’emploient dans les tisanes et dans les bouillons apéritifs , comme les autres racines , en- viron une once sur chaque pinte d’eau. Il est bon d'animer ces sortes de remèdes avec le mars , en mettant une once ou environ de limaille de fer dans trois pintes de cette tisane. La semence s’or- donne à demi-once dans les émulsions. L'eau dis- tillée des feuilles naissantes de Chardon-Roland , bue à plusieurs verrées seule , ou mêlée avec partie égale d’eau de noix, purifie le sang , et est fébri- fuge : elle guérit la jaunisse et la bouffisure. La racine d’Eryngium , confite au sucre n’est pas désagréable ; et dans les maladies chroniques , les malades s’en trouvent bien. On préfère dans ce cas l’espèce qui vient au bord de la mer , (Eryngium maritimum. L.) qui est très-utile dans la phtisie et pour les ulcères des reins. La racine de Chardon- Roland entre dans le sirop hydragogue de Charas, et dans le sirop anti - scorbutique du même. OBS. Les bestiaux ne mangent point les plantes dà genre Eryngium. 16. Cxarvox ÉTOILÉ, Chausse-trape. oo‘ Carduus stellatus foliis papaveris erratici , C. B. 387. Carduus stellatus sive Calcitrapa I. B. tom. iij. pag. 80. Spinatella Tab. ic. 701. Hy ppophæstum Col. Phitog. 107. Centaurea calcitrapa. L. Centaurée chausse- trape. Calycibus subduplicato-spinosis , sessilibus ; foliis linearibus , pinnatifidis , lateribus dentatis ; caule piloso. Calyces ayant des épines un peu épineuses elles- mêmes , sessiles ; feuilles linéaires, pinnatifides, dentées sur les côtés; tige velue. ' Europe méridionale, France , Suisse , Angle- 304 PLANTES terre, Bords des chemins. © . Corolle rouge, Ther- inidor, fructidor ; juillet , aout. Nota. Cette espèce a la tige prolifère. Elle est de la divi- sion des bluets dont les écailles du calyce sont dentées en scie et ciliées. Ses épines calycinales sont blanches, Toute la plante est en usage ; la racine s'emploie, comme la précédente , dans les tisanes apéritives ; sa première écorce, cueillie vers la fin de sep- tembre (vendémiaire ), infusée à la pesanteur d’une dragme dans un verre de vin blanc, après l’ayoir fait sécher à l'ombre, et mise en poudre subtile, est très- utile dans la colique néphrétique : il faut la boire le matin à jeun, le vingt-huitième jour de chaque mois. ( Voyez M. Tournefort, Histoire des Plantes des environs de Paris , pag. 13.) Les feuilles et les jeunes tiges se donnent en décoction pour la même maladie. Quelques-uns, prétendent que les feuilles en poudre, un gros dans un verre de vin blanc , ou léur suc au poids de quatre ou cinq onces pris au commencement du frisson , conviennent dans les fièvres intermittentes. La fleur séchée et mise en poudre , employée à la même dose et de la même manière , fait le même effet ; d’autres la donnent en bol à demi-gros , avec huit grains de sel de tar- tre martial, ou l’extrait de toute la plante à deux gros, mêlés ayec un gros de quinquina ( Cinchona officinalis ). Simon Pauli fait un collyre avec Îles fleurs de Chausse-trape macérées dans l’eau de rose, ou dans l’eau distillée de toute la plante. Le suc des feuilles de cette plante est détersif, appliqué extérieurement sur lés ulcères , et propre pour em- M orter les taies des yeux , appliqué dessus. La se- mence de Chausse-TFrape se donne à un gros dans # un verre de vin blanc, pour faire vider les matières glaireuses qui embarrassent les conduits de l'urine. Charles Etienne avertit de n’en pas faire un trop fréquent usage, de peur de pisser jusqu’au sang. OBS. AUDLR MR AT E VE, S. 305 OBS. Tes Egyptiens mangent les jeunes pousses du Centaurea calcitrapa L. Les Juifs employaient ses {euilles pour assaisonner l'agneau pascal. 19- KR arronr , Radix. Raphanus minor oblongus C. B. 96. Raphanus I. B. ti. p. 846. Radicula sativa minor Dod. 676. Raphanus sativus. L, Raifort cultivé. Tétrady= namie siliqueuse. ‘ Siliquis teretibus , torosis , bilocularibus. Siliques rondes , alternativement renflées et ré- trécies, biloculaires. Chine et © dans nos jardins. Corolle rose. Messidor ; juin. Nota. Racine blanche , violetle, rougeâlre ou rose, longue ou ronde. La racine de cette plante est un aliment très- familier: on l’appelle Rave à Paris, mal-à-propos; car Le nom de Rave ne convient qu’à une espèce de gros nayet (Prassica rapa) qu’on mange dans le Limosin et dans l’Auvéergne, qui est rond, large et plat* les Raïforts cuits ont la même vertu que les navets ( Brassica napus). Le suc de Rafort s'emploie dans les maladies des reins et de la vessie, causées par des glaires ou du gravier : on en donne trois ou quatre onces , ayec demi-once de miel le matin , trois ou quatre jours de suite : l’eau disiil- lée s’ordonne jusqu’à quatre onces dans lés potions apéritives : il ne faut pas en donner à ceux qui ont la pierre , car cette eau charie,trop les sels urineux dans la vessie. , : OBS. Le Raifort est de difficile digestion pour Îles estomacs faibles. 20. Oro Cepa vulgaris, floribus et tunicis candid's.vel pur- Tome LI \ à 306 PLANTES purascentibus, C. B. 71. Cepe sive Cepa rotunda alba vel rubra À. B. tom. ij. p. 547. Allium cepa. L. Oignon. Héxandrie monogynie. $capo nudo , infernè ventricoso, longiore Joliis teretibus. à Hampe nue, inférieurement renflée , plus élevée que les feuilles qui sont rondes. Cultivé dans les jardins. 7. Corolle blanche ou pourpre. Nota. Cette espèce a les feuilles radicales. Elle pro- duit deux variétés, l’une à bulbe rouge, l’autre à bulbe blanc. La racine de cette plante est autant employée dans les alimens que dans les remedes, On en cou- naît assez l’usage dans la cuisine : à l’égard de la médecine , six onces du suc de la racine et des feuilles d'Oignon , avec un peu de sucre cand#, est un puissant diurétique ; il faut appliquer en même tems sur la région de la vessie , un cataplasme fait avec les feuilles de pariétaire ( Parietaria officina- lis) et de mauve ( Malva sylvestris ), et les Oignons cuits et passés par le tamis , pour les réduire en une pulpe ou bouillie épaisse. Ce cataplasme appliqué sur le nombril , et la potion ci-dessus , ont quel-: quefois réussi dans l’hydropisie. Les Oignons seuls, cuits sous la cendre et écrasés , appliqués ensuite comme un emplâtre sur la région de la matrice, aprés un accouchement laborieux , ont fait vider». une matière purulente et les restes de l’arrière-faix d’un enfant qu’on avait tiré par morceaux. Un « Oignon coupé par rouelles , infusé dans un demi-" setier de vin blanc , pris les trois derniers jours de la lune , est un remède éprouvé pour la néphré-" uque. { L'’Oignon est pectoral et apéritif; quand il est” cuit et amorti sous la braise , et mangé avec de l'huile et du sucre , il appaise la toux, et soulage Le 1 ABLE REP EIVIE s. 807 les asthmatiques. La salade d'Oignons cuits de même, pousse lesurines, et soulage Le rhumatisme sur les reins. Fernel et Ambroise Paré assurent qu’un Oignon écrasé avec un peu de sel , et appli- ué sur la brûlure toute récente , en appaise la ter , et empèche qu’il ne s’y forme des cloches. Dans la migraine , on applique avec succès sur la tête, des Oignons partagés en deux , et imbibés d'esprit de-vin. [’Oignon pilé et mêlé avec du beurre frais , appaise les douleurs des hémorroïdes: le jus d'Oignon dont on a imbibé du coton, mis dans l’oreille , en dissipe le bruissement. “L'Oignon n’est pas seulement apéritif ; il est aussi diaphorétique , et propre dans la peste. On donne aux pestiférés le sue exprimé d’un Oïignon dont on a Ôté le cœur, qu’on a rempli de thé- riaque , et qu’on a fait cuire ensuite dans un four; on a soin de les couvrir pour aider la sueur que ce remède procure : on applique en même tems un _ pareil Qignon écrasé sur le bubon pestilentiel. OBS. L’Oignon rouge est plus âcre que le blanc. Leur odeur vient d’un principe volatil et pénétrant qui se perd ar l’ébullition , mais qui s'évapore aussitôt que Pon coupe e bulbe, etirrite les yeux au point de les faire pleurer. L'odeur de l'Oignon qui croît dans le nord de l'Europe, A forte que celle de lOignon que produit le midi. 21. P 21: ForrraAu ou Porreau. Porrum commune capitatum C. B. 72. Porrum Dod. 688. I. B. tom. ij. pag. 551. Alliunm porrum. L. Poireau. Héxandrie mono- ynie. Caule planifolio , umbellifero , staminibus tricus- pidatis ; radice tunicä. Tige à feuilles planes, ombellifère ; étamines à trois poiutes ; bulbe tuniqué, V b 308 | P$L: AUN T, ES Cultivé dans les jardins. %. Personne n'ignore l’usage de cette plante dans le poiage ; mais pour la médecine , le Poireau est apé- ritif, résolutif et béchique : on fait cuire sous la cendre, dans une feuille de chou , une on deux poignées du blanc des Poireaux , qu’on applique ensuite sur le côté dans la pleurésie; ou bien on les fricasse dans la poile avec de bon vinaigre. Les Poireaux crus ou bouillis légèrement , étant pilés et appliqués sur les tumeurs des articles , sont ex- cellens pour les dissiper. Les bouillons aux Poi- reaux et aux navets ( rassica nupus ) conviennent dans l'extinction de voix , et fortifent la poitrine, J'ai connu une personne qui faisait un grand secret du sirop de Poireau pour les pulmoniques. Le Poi- reau n’est pas si pénétrant que l’oignon ( Ællium cepa ) : leurs semences sont apéritives aussi-bien que leurs racines; on en donne un gros après les avoir concassées et irfusées dans un. verre de vin blanc. Quatre ou cinq gouttes de suc des fibres pilées de la racine de Poireau avec un peu de suere , sont fort bonnes pour les enfans qui ont des vers. OBS. L’odeur pénétrante du Poireau se perd par l'ébullhition. 99 P : Le <4+ {os cHicHe, Pésette cultivée. 1. Cicer sativum flore candido C.B: 347. Cicer arietinum TL. B. tom. ij. p. 291. Cicer sativum sive arietinum nigrum , rubrum vel album , Officin. Cicer arietinum. L. Pois chiche, Diadelphie dé- candrie, ns Foliis serratis. Feuilles dentées en scie. ’ Terreins cultivés d'Espagne et d'Italie. © Co-" rolle blanche, Messidor ; juin. h APE EE TETE S. 309 Nota. Feuilles pinnées avec impaire; pédoncule uni- flore , recourbé. d 2. Cicer rubrum Offic. Cicer floribus et seminibus ex purpura rubescentibus C\ B. 347. Pois chiche à fleur pourpre , variéte de l'espèce précédente. uelques-uns prétendent que ces deux espèces viennent de la même graine; quoiqu'il en soit, on emploie leurs semences indifféremment ; les Pois chiches rouges sont cependant plus apéritifs : c’e- tait un aliment familier aux anciens, qui soute- naient que les Pois chiches brisent la pierre ; et pré- sentement on les mange en Italie, comme nous faisons Les pois verts. Leur décoction est ütile dans la néphrétique ; elle fait jeter aux malades quantité de glaires , comme si c'était des pierres fondues. C’est par cette fausse apparence que les charlatans en imposent à ceux qui ont la pierre , en leur fai- sant prendre plusieurs verrées de cette décoction , à laquelle ils ajoutent les lombris , et dont ils font un remède universel pour la pierre et la gravelle. L'expérience de la sonde fait bientôt voir leur trom- perie; et ce remède , en dépouillant la pierre des glaires qui l’entouraient, fait souvent souffrir les malades plus qu'auparavant. Les Pois chiches sont utiles dans la jaunisse, pour tuer les vers , faire venir le lait aux uourrices, rétablir Les règles , et faciliter l'accouchement : on s’en sert beaucoup en Espagne : la farine de ces semences est propre pour résoudre les tumeurs, surtout celles des testicules. Les Pois. chiches eutrent dans ie sirop de gui- mauve de Fernel. OPS. Les Pois chiches sont résolutifs et venteux ; mais leur farme se digère facilement. Les anciens les mangeaient rôlis dans la poile , ou en composaient une purée. On les empilgie encore actuellement de celte ma- V 3 310 PLANTES nière en Espagne et en Italie. Tes graines torréfices, mises en poudre et préparées comme le café ( Cofflea arabica), fournissent une liqueur agréable. 23. Psnex-rrenre . Saxifrage. On a donné ce nom à plusieurs plantes d’un genre fort différent , auxquelles quelques anciens avaient attribué la propriété de rompre ou de dissoudre la pierre dans les reins ; mais c'est une supposition que l’expérieuce a convaincu de fausseté : comme elles ont cependant la faculté de pousser le sable par les urines , et d’être de quelques secours dans ces sortes de maladies , nous les rangerons dans cetté classe. Il ÿ en a quatre dont on se sert plus communément ; les autres ne sont pas d’un usage si familier. 1. Saxifraga rstundifolia, albé4C. B. 309. Sari- fraga alba, radice granulos& X. B tom. iij. p. 706. Sedum foliis subrotundis, cretatis, Suxifraga ulba dictum , Raïi Hist. 148. (SAXIFRAGE. É 4 Saxifraga granulata. TL. Saxifrage grenue. Dé- candrie digynie. Foliis caulinis reniformibus , lobatis ; caule ra- mn0s0 ; radice granulat&. Feuilles caulinaires en forme de rein, lobees ; tige rameuse ; racine granulée. Terreins découverts de l’Europe. %. Corolle blanche. Prairial , messidor ; mai, juin. | La figure de la racine , qui est composée de plu- sieurs petits tubercules semblables à de petites pierres rondes comme des noyaux de cerises , a donné occasion de croire qu’elle pourrait être bonne pour le caleul humain ; d’où vient le nom qu'elle “porte. L'expérience a confirmé que la décoction dé cette racine est apéritive , aussi-bien que son infu- M sion dans le vin blanc ; on en fait bouillir une poi- gnee dans une pinte d’eau, ou infuser demi-once pendant Ja nait dans un demi-setier de vin blanc, AuUPBMRIDATLIQUUE S. 311 Fuchsius assure qu’elle pousse les règles, et qu’elle débarrasse le poumon de cette lymphe gros- sière qui enduit ses vésicules dans l’asthme. 2. Saxifraga antiquorum quibusdam T.B. tom. iij. pag. 338. Caryophyllus saxifragus C. B. 211. Lych- nis minor , Saxifraga Pluk. Gypsophrton et Symphi- tum petrœum Chab. Silene saxifraga T,. Siléné saxifrage. Décandrie trigynie. Caulibus unifloris ; pedunculis longitudine caulis ; Jfoliis glabris ; floribus hermaphroditis femineisque. Tiges uniflores; pédoncules de la longueur de la tige, feuilles glabres ; fleurs hermaphrodites et fe- melles. Lieux élevés de France et d'Italie 7%. Nota. Racine ligneuse, rameuse ; tiges nombreuses , glabres. Feuilles opposées, linéaires , aiguës, posées sur la tige par quatre ou par six; pédoncule terminal, fili- forme , rarement latéral ; une seule fleur ; calyce en forme de massue , glabre; pétales bifides; limbe plus couit que le calyce , rouge en dessous. Hi On à donné le nom de Saxifrage à cette espèce ; parce qu’elle vient dans les pierres et dans les fen- tes des rochers des:pays chauds : elle est commune en Provence et en Languedoc; j'en ai trouvé dans la baute Auvergne , près de Salers. La racine est un uissant diurétique en décoction , ou son eau distil- fée , après l’avoir infusée dans le vin blanc ; la dose en est de trois à quatre onces. 3. Saxifraga magna Dod. 315. Pimpinella saxi- Jfraga major , umbellé cundidä C. B. 159. Saxifraga hircina major X. B. tom. iij. pag. 109. Tragoselinum majus umbellé candidd Xnst. 309. ( Boucage , Persil de Bouc.) | - Pimpinella sazxïfraga major L, Grand Boucage. Pentandrie digynie. V 4 312 PLANTES Foliis pinnatis ; foliolis radicalibus , subrotundis , suminis linearibus. Feuilles pinnées; folioles radicales un peu arron- dies, celles du sommet linéaires. Paturages de l'Europe.72 Corolle rouge ou blan- che. Thermidor, fructidor , vendémiaire ; juillet, août, septembre. | Nofa. Cette espèce croît en Angleterre , dansles terreins eravycux. T1 y a plusieurs espèces de cette plante, qui ne diffèrent que par la grandeur et la ge LAS de leurs feuilles , ou par la couleur rouge ou blanche de leurs fleurs. M. Lémery en a fait mention dans son Traité des Drogues : elles ont toutes la même vertu ; celle-ci est la plus commune dans les prés des montagnes: La racine , Les feuilles et la semence sont en usage dans la médecine , en décoction et en infusion : quelques-uns estiment sa racine et sa graine autant que celle du Persil ordinaire ( Æpium etroselinum ); d’autres substituent sa semence à celle du Persil de Macédoine ( Bubon Macedoni- CuHIL. ) | .4 Saxifraga Anglorum , foliis fœniculi latioribus, radice nigræ, flore candido., similis Silao , I. B. tom. jijs part. 1. pag. 171. Seseli pratense , Silaus Jorte Plinio C.:B. 162: Seseli pratense Monspelien- sin I,0b. ic. 738. Siler alterum pratense Dod. 310. Angclica.pratensis ,1 Apii folio Inst. 313. . Peuccdanum silaus L. Queue de pourceau. Pen- tandrie digynie. Foliolis pinnatifidis ; lacinits oppositis ; involucro universali diphyllo. Folioles pmnatifides , découpures opposées, invo- lucre univérsel de deux feuilles. Licax frais de Suisse, Provence, Allemagne , Angletérre Z. Corolle blanche ou jaune ; Messi- dor, juin. L 7e. RATS Cr + : APERITIVES. 313 Nota. Tige de deux pieds, quelquefois plus haute, feuilles lancéolées , un peu en carèêne, les plus élevées rapprochées. ‘ . Cette plante est aussi commune dans nos prés, qu'elle l’est en Angleterre, où son usage est très- familier pour la gravelle , d’où vient le nom qu’on lui a donné. On emploie toute la plante en dé- coction , ou bien on en exprime le sue, qu’on donne à deux ou trois onces. Son eau distillée a les mêmes vertus, aussi-bien que sa semence en poudre, au poids d’une dragme dans un verre de vin blanc ; elle est propre dans la colique venteuse , cette plante étant également carminative et diurétique. V4 2 +. Pise - PIERRE, Fenouil marin, Bacile, Herbe de St-Pierre , Criste-marine. Chrithmum sive Fœniculum maritimumm minus C. B. 288. Chrithmum sive Fæniculum marinum 1. B tom. 1ij. pag. 194. Fœniculum marinum sive Empe- trum, aurCalcifraga Lob. ic. 392. Baticula sive parvu Batis Ces. 296. Chrithmun maritimum Æ. Criste-marine. Pentan- drie digynie. Foliis lanceoluitis , carnostis. Feuilles lancéolées, charnues, Europe, bords de lamer 7. Corolle jaune. Ther- midor ; juillet. » Cette plante croît naturellement dans les lieux pierreux sur le bord de la mer, et on l’élève dans les jardins, le long des murailles : on confit ses feuilles au vinaigre, avec cette espèce de concom- bre qu'on appelle cornichons ( Cucumis sutivus ) ; on les: mange ensuite en salade , et on les mêle dans certains mets pour réveiiler l’appétit. Cette plante est apéritive, etemporte les obstructions des, vis- cères ; mais elle est plus en usage dans la cuisine que dans la pharmacie, 29: Campnrés. Camphorata hirsuta C: B. 486. Camphorata Monspeliensiumn I. B.tom. j part. ij. pag. 379. Cam-w Phorata Monsp. an Chamæpeuce sive humilis Picea Plinii. Adv. Lob. 174. Selago Plinii sive Campho- ruta , Lugd. 1201. Camphorosma monspeliaca. L. Camphrée de Montpellier. Tétrandrie monogynie. Foliis hirsutis , linearibus, Feuilles velues, linéaires. Lieux sabloneux de l'Espagne , de la Provence, de la Tartarie o. Nota. On trouve aussi cette plante aux environs de M onlpellier. Les botanistes anciens et modernes n’ont pres- que fait aucune mention des vertus de cette plante. M. Burlet , premier médecin du roi d'Espagne, et médecin de la faculté de Paris , est le premier qui nous ait instruit de ses propriétés par ungmémoire qu'il lut en 1703, dans les conférences de l’Académie » royale des sciences , où il était alors. Voiei l'extrait de ce qu’on en a fait imprimer dans les mémoires de cette année. La meilleure manière d’employer la Camphrée , est en tisane, à la dose d’une once ou deux , bouil- lies dans une ou deux pintes d’eau , on infusées dans le vin blanc : on la prend aussi à la manière du thé (thea bohea ); plus elle est nouvelle et aroma- tique , meilleure elle est; son odeur approche alors du camphre (laurus camphora) d’où vient son nom: On s’en sert à Montpellier pour l’hydropisie , mais M CT elle n’est d’aucune utilité dans celle qui estan-. cienne ; il n'y a que dans l’hydropisie naissante , dans laquelle les malades ont peu de fièvre et d’al- tération , qu’elle réussit ; mais il faut en continuer l'üsage long - tems, et l’aider de quelques pur- A BAR M PM IIVAE s. 319 gatifs. M. Burlet estime cette plante pour l'asthme : il ajoute alors à sa tisane cinq ou six gouttes d'essence de vipère, et autant de laudanum li- quide Son effet le plus sensible est de porter par la voie des urines et de la transpiration, ce qui na déterminé à la placer dans cette classe , d’auiant qu'elle est três-utile dans les obstructions récentes des viscères, dans les pâles-couleurs , le scorbnt , et dans les maladies chroniques : ainsi cette plante eut être regardée comme apéritive, et ,selou Lo- bel ; comme vulnéraire. 20. A xemor.re , ancolie, gants de Notre-Dame. Aquilegia silvestris C. B. 144. Æquilegia flore simplici I. B. tom. iij. pag. 484. Æquilegia Dod. 181. Jsopyrum Diosc. Col. Æquilina Matth. Adv. Lob. 330. Aquilegia vulgaris. L. Ancholie commune, Po- lyandrie pentagynie. _ Nectariis incurvis. Nectaires courbées en dedans. Europe, les bois dont le sol est pierreux Z. Corolle bleue, blanche ou rouge. Messidor; juin. La racine , les fleurs et la graine sont en usage : "ces partiessontapéritives , diurétiques , sudorifiques, détersives et anti-scorbutiques. M. Tournefort s’est étendu sur les différentes qualités de l’Ancholie dans son histoire des plantes des environs de Paris , en rapportant ce que les meilleurs auteurs en ont dit: je me contenterai dans cet abrégé de confirmer ce que l’expérience a le mieux autorisé. La poudre de sa racine à un gros , bue dans un verre de vin , appaise la colique néphrétique. Sa graine à la même dose , mise en poudre , et mêlée avec un peu de safran ( crocus saiivwus) , et délayée dans uu verre de vin , est trés - utile dans la jaunisse. On % fait avec cette semence côncassée et bouillie légère- 316 PLAN TES ment dans l’eau d’orge , un gargarisme propre à, nettoyer les ulcères des gencives dans le scorbut , » et ceux de la gorge dans l’esquinancie : pour bien “ nettoyer la bouche etaffermir les gencives , la tein- ture des fleurs d’Ancholie , tirée avec l’esprit-de- " vin, est excellente; pour la rendre plus efficace ; * on peut la mêler avec deux fois autant de teinture faite avec deux onces de gomme laque et deux gros de mastic en larmes ( pistacia lentiscus ) , dis- soutes dans chopine d’esprit-de-vin , et bouiliies légèrement pendant demi quart-d’heure sur un # feu clair, OBS. Cette espèce exhale une odeur désagréable Elle M n’est mangée que par les chèvres, qui n’en sont point M iocommodées. t Linné a remarqué que les plantes dont les fleurs ont ; des nectaires, sont commnuément vénéneuses , telles que les ancholies , les aconits, les apocyns, les ellébores , les M narcisses, les fritillaires , etc. ; mais on peut citer comme RÉPIE les capucines que l'on mange en salade , ou con- M iles. ( 27. Nrrrr. Nigelle. Toute épice. Nigella arvensis cornuta C. B. 145. Melunthium \ silvestre sive arvense Ï. B. tom. ïij, pag. 209. Me- # lanthium silvestre Dod. 303. | Nigella arvensis.L. Nigelle des champs. Polyan- drye pentagynie. x | À Pistillis quinis ; petalis integris ; Capsulis turbi- nalrs. | Cinq pistils sur le même point d'insertion ; pé-M tales entiers ; capsules en forme de toupie. ; Champs de PAllemagne , de la France , de VISA talie ©.Corolle d’un bleu-pàle. Thermidor , fruc-" tidor ; juillet , août. Nota. Capsule étroile à #a base, APERITIVES. 317 C'est la graine de cette plante qui est d'usage en médecine : son infusion est apérilive , et rétablit les ordinaires ; elle est aussi incisive , et procure l’expectoration ; s ; sa dose est d’un gros. L'huile qu on en tire par expression où par infusion, a les mêmes vertus. Dans la colique venteuse on fait une tisane avec les sommités de camomille (Anthemis nobilis), de mélilot ( Trifolium melilotus) et de graine de Nielle. Cette semence est aussi très-propre a ré- soudre les matières glaireuses qui $’amassent dans les sinus de la tête, et font les rhumes du cerveau et Penchifrenement: pour cela on fait infuser une pin- cée de feuilles de marjolaine (Origanum majorana) dans un verre de vin blanc , où l’on a jeté un gros de graine de Nielle; on passe le tout par un linge, et on tire cela par le nez. La graine de Nielle entre dans le sirop d’armoise, dans l’électuaire des baies de laurier de Rhasis, dans les trochisques de capres de Mésué , et dansl’huile de scorpion de Mathiole. OBS. La Nigelie des champs passe pour être véné= neuse; les bestiaux ne la mangent pas. Cependant on mange dans le levant ses semences avec le pain. 26. Pavor CORNU. Papaver corniculum majus Dod. 448. Papaver . corniculatum luteum T1. B. tom. iij. pag. 398. Pa- paver corniculatum, luteum , Ceratitis. Dioscoridis Theocphrasti ; silvestre breëtie Tata: © B. 17. Glaucium flore luteo, Enst. 254, Chelidonium glaucium. L. Chélidoine cornue. Po- lyandrie monogynie. Pedunculis uniflors; foliis amplexicaulibus , s£- nuatis ; caule glabro. Pédoncules uniflores ; feuilles amplexicaules , sinuées ; tige glabre. | Espagne, Angleterre ,.Suisse , France . Co- rolle jaune. Messidor , thermidor ; juin, juillet. 318 PLANTES Nota. Plante glauque , feuilles un peu rudes, les radi cales pinnatifides, les caulinaires lobées ; siliques rudes. Dioscoride assure , et ses commentateurs le con- firment , que cette plante est utile à ceux qui ont des urines troubles et épaisses, En Portugal on fait boire à ceux qui sont sujets à la pierre , un verre de vin blanc dans lequel on a fait infuser une demi- poignée de feuilles écrasées de cette plante. Galien dit qu’elle est vulnéraire et détersive; on 1 emploie our les ulcères et les blessures des chevaux : on Len ses feuilles , et , après les avoir pilées légè- rement , On y ajoute un peu d'huile ; c’est la ma- nière dont s’en servait Dodônée, 29- Dani , Glouteron. Lappa major Arctiunm Diosc. C.B 198. Person- nata sive Lappa major aut Bardana I. B. tom. lij. pag. 570. Personatia Fuchs. Bardanû vuloaris major Si, RAS , Lappa major, Bardana Lob. ic. 588. Arctiun lappa. TL. Bardane des boutiques. Syn- génésie polygamie égale. : Foliis cordatis , inermibus , petiolatis. Feuilles en cœur , sans épines , pétiolées. Terreins incultes de l’Europe g. Corolle pur- purine ; messidor , juin. a racine , les feuilles etla semence de cette plante, sont employées dans la médecine ; la ra- cine est sudorifique , cordiale , béchique , apéri- tive , détersive et vulnéraire. Quelques-uns la pré- férent avec raison à celle de scorsonère ( Scorzo- nera hispanica ) pour la tisane qu'on ordonne dans les fièvres malignes et dans la er 3 j'en ai vu de bons effets. Schroder en fait cas dans le crachement de sang, pour la goutte , pour les tumeurs de la rate , et pour les vieilles plaies. Fo- restus rapporte qu’un malade fut guéri de la goutte APE RL TL VE s. 319 par la décoction de cette racine, qui lui fit jeter quan- tité d'urine blanche comme du lait. Pena et Lobel assurent qu’étant confite au sucre, elle fait passer les urines et vider le sable. Césalpin l’estime pour le crachement de sang et la phthisie , en en donnant au malade un gros avee quelques pignons (Pinus pinea), Les feuilles de Bardane sonttrès-résolutives et vul- péraires ; elles m’ont réussi plusieurs fois pour des tumeurs considérables survenues aux genoux , qu’elles out dissipées : pour cela on les fait bouillir dans l'urine avec Le son , et on en fait un cataplasme qu’on renouvelle matin et soir. Les feuilles de cetse plante , appliquées sur le cancer , lors même qu'il est ouvert , en adoucissent la douleur , et mon- difient les ulcères. Ces feuilles cuitessous la cendre, s'appliquent utilement sur les parties gouttenses : elles sont bonnes aussi pour les luxations et pour la brûlure. Hollérius se servait avec succès de la racine et des fleurs de Bardane dans la pleurésie ; il les fai- sait prendre en tisane: on donne dans ce cas , pour faire suer le malade , huit ou dix germes d’œuf dans un verre d’eau distillée de glouteron , après avoir saigné deux ou trois fois préalablement, Laurem- bergius dit que les tiges tendres , cuites, sont très- diurétiques : on les mange en salade dans quelques endroits comme on fait les asperges (asparagus altitis officinaiis ). Plusieurs observatio#s marquent que la décoction de Bardane guérit la fièvre quarte : Péna rapporte que Henri IIT , roi de France , en fut guéri. Simon Pauli la loue pour la goutte et pour la vérole : Baglivi en confirme l’usage dans les ma- ladies vénériennes. Sa semence est un excellent diu- rétique , soit infusée dans un démi-setier de vin blanc à un gros , soit concassée et prise en émulsion dans l’eau distillée de la même plante , ou quelque autre. Apulée donne cette semence en poudre pen- dant quarante jours pour la sciatique. La Pardane 320 PEL: AN TES entre dans l’onguent populeum de Nicolas de Saler+ ne , et dans le diabotanum de Bloudel, | OBS. On peut manger les racines cuites de cette plante comme celles du Scorsonère ( Scorzonera hispanica }. Elles donnent à la décoction une couleur verdâtré très-“ foncée. r A Plusieurs médecins ont mis en doute les propriétés que lon attribue à cetle espèce. Ils se fondent sur ce qu'elle n'a ni goût, ni odeur, el qu’elle n’est, pour ainsi FH que mucilagineuse, 90. NN ANTHIUM Dod. 39 Lappa minor. Xan- thium Dioscoridis , GC. B. 198. Xanthium sive Lappaæ minor I. B.tom. ii]. pag. 552: Xanthium sive Stru- maria. Adv. Lob. 254. Xunthiunistrumarium. L. Lampourde. Monæcie: entandrie. | | C'ule inermi ; foliis cordatis , trinervatis. { Tiges sans épines ; feuilles en cœur , à trois M nervures. | Europe ©. Corolle d’un blanc sale ; messidor , # juin. | j La décoction de toute la plante , son suc ou som extrait, sont en usage dans les obsiructions des vis- cères, pour les écrouelles , les dartres ,.et pour pu- « rifier le sang ; la dose du suc est de cinq à six on- « ces; et de l’extrait, d’un gros seulement : les feuil- « les pilées sont résglutives comme celles de la bardane | ( Arctium lappa ). Kænig assure que la semence de cette plante infusée dans l’esprit-de-vin , pousse le sable puissamment ; sur ce témoignage on pourrait l’employer pour la gravelle : j'aimerais mieux alors la donner en poudre, à l4 dose d’un demi - gros, davs du vin blanc. | 3 Te Frcroenpurs. Filipendula vulgaris an Molon Plinit , C. B. 163. Filipendula $ | de rouge. Messidor ; juin. À PAEUVATILT AL V Æ Ss. 321 Filipendula YX. B. tom. ïij part. ij. pag. 189. Dod. 56. Œnanthe Fuschs. Cord. Lob. ic. 729. Spiræa filipendula. TL. Spirée filipendule. Icosan- drie pentagynie. Foliis interrupté pinnatis ; foliolis -lineari-lanceo- latis , interrupté serratis, glaberribus ; floribus cy- mmOSTS . Feuilles pinnées par interruption ; folioles li- néaires-lancéolées , dentées en scie par interrup- tion, très-glabres ; fleurs au sommet des tiges. Pâturages d'Europe. Corolle blanche ; tachetée La racine de cette plante , particulièrement ses petits tubercules, + en usage en médecine ; on les fait sécher et réduire en poudre , qu on donne à une dragme dans un verre de vin blanc, ou d’eau depariétaire, pour la gravelle. Taberna-Montanus, après Sy lvaticus , Peyrus et Lobel , recommande ce remède pour l’épilepsie ; et quelques autres ont comparé les vertus de cette racine à celles de la pi- voine. ( Pœonia officinalis ). Simon Pauli loue la poudre de la racine pour les fleurs-blanches , Mer- catus et Prævotius pour la dyssenterie. Dans le A7é- decin des Pauvres, elle est estimée pour l’asthme. Sennert en donnait la poudre pour les écrouelles ; mais il ajoutait la grande scrophulaire et quelques autres drogues propres à fondre : d’autres la louent pour la dyssenterie et pour lestleurs-blanches. Gest un excellent diurétique. OBS. Les racines de la filipendule sont grosses , nour- rissantes. On peut s’en ærvir pour faire une sorle de pain et de l'amidon. ; Les moutons et les chèvres se nourrissent de la fili- pendule ; les chevaux ne la mangent point. Tome I. X. 322 PLANTES a 92. CGrkrrnox , Riéble. Apparine vulgaris C. B. 334. Apparine. Ger. I. B. tom. ji] pag. 713 3 Raïi Hist. 484. Apparine aspera Thal. Philantropon Diost. et Plin. Ofnphalocarpon , Lappago quorumdam Galium aparine. L.Caïillelait grateron, ou Riéble. Tétrandrie monogynie. Foliis octonis lanceolatis , carinatis | scabris, retrorsum aculeatis ; geniculis villosis ; fructu his- pido. Verticilles de huit feuilles lancéolées , relevées en carène , rudes ; aiguillons crochus ; articula- tions velues; fruit couvert de poils rudes. Europe ©. Corolle d’un Minc sale. Messidor ; juin. Nota. Rameaux opposés. Cette espèce diffère du Galium spurium 1. , faux caille. : Jait, parses articulations et ses fruits hérissés de poils. Toute la plante en décoction, une poignée sur une pinte d’eau , ou deux onces de son suc , sou- lage considérablementles malades afiliges de la gra- velle : son eau distillée est estimée pour la pleuresie, OBS. Les bestiaux ne mangent le caillelait grateron que « quand il est frais. Il donne une teinture rouge. | LS | 99. Gaiuir , Herbe aux Perles. 1. Lithospermum majus erectum C.B. 258. Lithos- permum sive Milium solis I. B.:tone ii}. pag. 590. Saxifraga tertia Brunf. Anhcusæ tertiæ stnilis altera Cæsalp. 435. Lithospermum minus Dod. 83. Lithospermum officinale. L.Grémil officinal. Pen- tandrie monogynie. Seminibus lævibus ; corollis calicem vix superan- sibus ; foliis lanceolatis. Semences lisses ; Corolle dépassant à peine le calyce ; feuilles lancéolées, APERITIVES. 323 Lieux indultes de l'Europe Z. Corolle blanche. Messidor ; juin. Nota. Cette espèce exhale , lorsqu’elle est fraîche , une odeur narcotique. 2. Lithosperiaum majus repens latifolium C.B. 258. ZLithospermum majus Dodonet Jtore purpureo , se— mine Anchusæ, XL. B. tom. ïij. pag. 572. Lithosper- mum vulgare majus Park.” : Lithospermum purpureo-cœruleum. L. Gremil à fleur rouge. Serminibus lœvibus ; corollis calycem mullotiès superantibus. Semences lisses ; Corolle beancoup plus longue qne le calyce. Les bois et les lieux incultes de la Hongrie , de l’Angleterre , de la France , de l'Italie 77, Corolle d’un bleu-rouge ou blanche. Messidor ; juin. … Nota. Les tiges qui portent les fleurs au sommet , entre les feuilles, sont redressées, et celles qui sont stériles , c’est-à-dire, qui ne produisent pas de fleurs, sont radi- cales et rampantes, On emploie en médecine la semence de ces plan- tes , surtout celle de la première : on l’ordonne depuis deux gros jusqu’à oo. en émulsion , dans une chopine de liqueur ou de tisane apériti= ve; j'en ai vu de très-bons effets dans la rétention d'urine : ou peut aussi faire infuser pendant la nuit demi-once de cette semence concassée dans un verre e vin blanc, et le prendre le matin à jeun. Mathiole donnait un deïni-gros de la graine de Milium-folis , dans le lait de femme , à celles qui étaient en _ TT et Freitagius en faisait prendre jusqu’à deux onces en pareil cas . on la recommande our J’inflammation des prostates ; alors on fait Joire aux malades cinq ou six onces d’eau de laitue ou de plantain, dans laquelle on délaie un gros et X 2 6 LL! 324 PLANTES demi de cette graine en poudre , demi-gros de se- mence de céterac , et deux scrupules de karabé. La graine de Grémil entre dans l’électuaire de Justin , dans l’électuaire Hithontriptique de Ni-, colas d’alexandrie |, dans la bénédicte laxative, et dans les pilules arthritiques de Nicolas de Sa- lerne. : 3 4. Lanwes DE JOB. Lithospermum arundinaceum forté Dioscoridis et# Plinii , C. B. 258. Lacryma Job. Clus. cexv1; I. B« tom, ij pag. 49. Lacryma Christi Quorumdan:! Arundo lithospermos Ger. Coix Llacryma job. L. Coix larme de Job. mo+ nœcie triandrie. | Seminibus ovatis. Semences ovales. Indes, îles de l’Archipel 7. Messidor : juin. Ta semence de cette plante se substitue à la pré=. cédente : on l’emploie de la même manière et à lah même dose. | pl | OBS. Miller rapporte que la larme de Job est cultivée en Espagne.et en Portugal, où les pauvres font moudre! ses graines pour en faire du gros pain , lorsque le bléi est rare. é ni ” 99. Hsnxiozr , Turquette , Herbe du Turc. Herniaria glabra authirsuta J. B. tom. üij. p. 378% Polygonum minus sive Millegrana major glabra al hirsuta C. B. 281. Empetrum Trag. 527. Herba Turcai sive Hernaria Lob. ic. 421, Epipactis. Ang. 2 Herniaria glabra.L. Herniole glabre#Pentandrié digynie. i Glabra , herbacea. pe 4 Plante glabre , herbacée. : Lieux découverts , sabloneux et secs de l’Ew APERITIVES. 325 rope ©. Messidor, thermidor , fructidor ; mai, juin , juillet. Nota. Toutes les espèces de ce genre ontiles feuilles op« posées et les tiges couchées. On emploie toute la plante en décoction ou en infusion dans l’eau ou dans le vin blanc , une poi- gnée sur chaque pinte de liqueur; on la donne aussi en poudre dans le bouillon, ou dans un opiat con- venable ; sa dose alors est d’un gros. On fait du vin avec l'Herniole dans le tems des vendanges, en Ja faisant cuver avec le moût : c’est un excellent diu- rétique , pourvu qu’il n'y ait point de pierre; car alors , il itrite les douleurs comme les autres diu- rétiques chands. Le nom que cette plante porte, ‘marque sa principale vertu , qui est par rapport aux bernies ; en eflet , elle guérit les descentes , appli- quée en cataplasme sur l’aine après avoir fait la réduction : il faut en même tems en faire boire deux onces du suc, ou quatre onces de l’eau disul- lée. Hollérius veut qu’on en continue l’usage pen- dant quinze jours , pourvu que la descente soit ré- ductible ; car si elle est adhérente , et qu'il y ait des accidens tels que vomissement d’excrémens , co- lique , ect. il fauten venir à l’opération. On a ob- servé que la decoction d’Herniole appaise la dou- leur des dents; il faut s’en laver la bouche pendant qu'elle est encore chaude L’Herniole est excel- lente ponr la rétention d’urive et la colique néphré- tique; j'en ai vu de bons effets dans l’enflure et dans lhydropisie : cette plante , employée en tisane, dessèche la sérosité répandue dans l'intervalle des _ muscles et de la peau. - Un homme de travail , âgé de quarante ans en- viron , se trouvant altéré après un exercice forcé, eut l’imprudence de boire de l’eau fraiche à dis- crétion : il ne tarda guère de s’en repentir par une euflure universelle qui lui survint peu après, avee X 5 326 PLANTES + une rétention d'urine. [1 y avait déja quelques jours qu'il en était affligé , lorsqu'il eut recours à moi. Je lui trouvai le ventre enfle comme un ballon, et tout le reste du corps boursoufilé à proportion. En moins de quinze jours il fut parfaitement guéri , par le seul usage de la tisane d’Herniole , qui rétablit le cours des urines , et deux ou trois purgations faites avec l'eau-de-vie Allemande , dont j'ai donué la composition dans l’article du Jalap ( Convolvulus jalapa) , où j'avais ajouté la scammonée ( Convol- vulus scammonia ) à demi-dose du poids du jalap. L’Herniole convient aussi dans la jaunisse, Cette plante entre dans la poudre de Bauderon pour les descentes des enfans. : 30. Gavesr. 1. Genista angulosa et scoparia C. B.395. Genis- tu angulosa et trifolia X. B. tom. j.pag.388. Crytiso- Genista scoparia vulgaris flore luteo Ynstit. 640. Spartium Adv. Genestilla spartium Lob. ic. 80. Spartium scoparium L. Genet vert commun et à balai. Diadelphie décandrie. Foliis ternatis solitariisque ; ramis inermibus , an- gulatis. Feuilles ternées et solitaires; rameaux sans épi- nes, anguleux. Europe méridionale, terreins sabloneux h. Co- rolle jaune. Prairial ; mai. 2. Genista juncea I. B. tom. j. pag. 395. Spartium arborescens seminibus Llenti similibus , C. B. 396. Spartium Offic. Spartium Hispanicum frutex vulgare Park. Spartiun Dioscorideum , Narbonense et His- panicum , Lob. ic. 90. (GEnEsr D'EsPAGNE.) Spartium junceum L. Genest d'Espagne. Ramis opposilis, teretibus, apicé floriferis ; fo- liis lanceolatis. Rameaux opposés , arrondis ; fleurs au sommet ; feuilles lancéolées. L) 1 ‘ A Û À PÆRITIVES. 327 . Espagne, Portugal , Provence, Italie , Sicile, Turquie b. Corolle jaune. Thermidor , fructidor ; juillet , août. Nota. On cultive cet arbuste pour l’ornement des jar- dins. | Le citoyen Desfontaines a remarqué que cette espèce appartient au genre Genisla, et que c’est par erreur que Linné l’a comprise dans le genre Spartium. On emploie en médecine les sommités des jeunes tiges , les fleufs et les semences de ces deux espè- ces , surtout de la dernière , dout la décoction fait quelquefois vomir. On tire par expression le suc des branches tendres , qui purge par haut et par bas, donné à une once. La conserve des fleurs s’or- donne à demi-once , et les semences en poudre à un ou deux gros. On prépare le sirop des fleurs , ou leur infusion, dans l’eau commune , qu’on fait, bouillir légèrement avec les sommités de menthe ( Mentha sativa ) ou de sarriette ( Satureta horten- sis ): on les ordonne depuis une once jusqu'à deux dans l’hydropisie , la goutte , le rhumatisme , et dans les maladies du foie , de la rate et du mésen- tère. La fumigation de ces fleurs est utile aux hy- dropiques pour désenfler les jambes. Ces deux es- pèces de Genest sont très-apéritives et diurétiques : les cendres du Genest commun ( Spartium scopa- rium ). infusées dans du vin blanc, soulagent les hydropiques, Dodonée , qui recommandait ce re- mèêde, ordonnait aussi l’infusion des tendrons de Genest , pour faire passer les eaux et les urines des hydropiques. Claudius y ajoutait du sel d’absinthe, et il a publié ce remède comme un grand secret pour l’hydropisie. L’extrait des feuilles de Genest a les mêmes vertus. Les fleurs du Genest commun, infusées dans du lait chaud , sont propres pour les dartres et pour les maladies de la peau , en fomen- tation. Dans plusieurs endroits on mange eu salade X 4 398 M PL À N TiEËS purgatives , non plus que leurs boutons qu’on confit au vinaigre , et qui, de cette manière, sont stoma- chiques et excitent l'appétit. On sait que les acides affaiblissent les purgatifs : c’est pour cette raison que ceux qui en usent de cette manière , ne se plai- gnent d'aucune envie de vomir. Cependant Simon Pauli prétend que l’infusion de deux gros des fleurs de Genest commun, est purgative. La conserve et l'extrait de ces fleurs sont propres pour les maladies de l’estomac; on les em- ploie dans les pilules balsamiques, que l’on fait prendre au commencement du repas. Les fleurs du Genest entrent dans la décoction apéritive hépatique , et dans le sirop hydragogue de Charas. OBS. On peut faire des cordes ei de Ja toile avec l'écorce du Genest à balai. Miller rapporte que les lièvres et les lapins mangent avec avidité le Genest d'Espagne. les fleurs de cette espèce , qui ne sont aucunement | 97. A RTICHAUT. 1. Cinara hortensis foliis non aculeatis ,C. B. 393. Carduus sive Scolymus sativus non spinosus :, I B. tom. iij. pag, 48. Cinara Dod.74. Scolymus non acu- lcatus. Tab. ic. 695. Cynara scolymus. L. Artichaut cultivé. Syngé- nésie polygamie égale. | Foliis subspinosis , pinnatis indivisisque ; calyci- nis SQUANis OValis. Feuilles un peu épineuses , aïlées et sans divi- sion ; écailles du calyce ovales. Les champs de la Provence , de l'Italie, de la Sicile ZZ. Nota. Te Cyrnara hortensis de Gaspard Pauhin a été considéré par Linné comme une variété du Crnara sco- | "x | | l'E CARRE a nn ER À PEAR AIT A VE S. 329 Irmus. Sans doute quec est la culture qui a fait it perdre aux feuilles de cette variété leurs é épines. 2. Cinara spinosa cujus pediculi esitantur C. B. 383. Scolymus aculeatus Tab. ic. 690. Cardones Cæs. 526. (CarDpons D'EsPAGxE. Cynara cardunculus. L. Artichaut , cardon d’Es- pagne. Syngénésie polygamie égdle. Foliis Spinosis : omnibus pinnatifidis ; culycinis Syuunis ovatis. Feuilles épineuses et toutes pinnatifides : écailles du calyce ovales. Ile de Crète 77. Thermidor ; juillet. : On sait assez Vusage de ces deux espèces d’Arti- chauts par rapport à a cuisine; l’un et l’autre four- nissent un aliment également utile et agréable. A l’égard de la médecine , on s’en sert rarement dans les maladies; il est à propos cependant de dire que les Artichauts , aussi-bien que les cardons, sont apéritifs, qu’ils emportent Les obstructions et pous- sent par les urines : ainsi ceux qui sont sujets à la gra- velle et à rendre des urines bourbeuses et en petite quantité, peuvent s’accommoder de ces alimens, Kœænig assure que les feuilles d'Artichaut , cuites dans le vinaigre avec celles de tanaisie ( Tanace- tum vulgare) et d’absinthe (_Artermisia absinthium), et appliquées en cataplasme sur le bas-ventre après y avoir ajouté un peu de mithridat , sont capables de tuer les vers. D. LIÉE Sisarum Germanorum C. B. 155. Sisarum muliis T. B. tom. iij. part. ij. pag. 153. Sisarum Dod. 681. Sium sisarum. LL. Chervi commun. Pentandrie digynie. Poliis pinnatis ; floralibus ternatis. Feuilles ailées , Les florales ternées. Chine 77. Corolle blanche. Thermidor ; juillet. 330 PLANTE Nota. On cultive celte espèce dans nos jardins. Tout le monde sait que de toutes les racines qui se mangent au printems , celle de Chervi est une des meilleures et des plus agréables au goût. Cor- dus soutient qu’elle est une des plus utiles pour la santé; cependant Dodonée assure qu’elle ne fournit pas beaucoup d’aliment, quoiqu’elle se digère plus aisément que les autres : elle a cela de commun avec la plupart des racines et des légumes qui est d’être venteuse. À l’égard de ses vertus médicina- les , Césalpin convient , après les anciens botanis- tes, qu’elle pousseles urines ; quelques autres ajou- tent qu’elle est vulnéraire : en général , elle est plus en usage dans la cuisine que dans la phar- macie. GBS. Marggraaff a retiré d’une demi-livre des racines de cette plante trois gros d’un mucus sucré. Ses racines macérées dans l’eau peuvent produire de l’amidon. On leur attribue encore la propriété d’arrêter le crachement de sang. 39. Fine. Fraxinus excelsior C. B.416. Fraxinus vulgatior TB. tom. j. pag. 174; Raï Hist. 1702. Fraxinus vulgaris Park. Fraxinus Dod. 833. Fraxinus excelsior. T. Frêne élevé. Polygamie diæcie. Foliis serratis ; floribus apetalis. Feuilles dentées en scie ; fleurs sans pétales. Europe , lieux cultivés D. Floréal, avril. Nota. Cet arbre s'élève à la hauteur de 120 pieds. Tou- tes les espèces du même genre ont les feuilles plumées et opposées. L’écorce et le bois de Frêne sont employés en décoction dans le vin, pour les obstructions du foie etde la rate , et pour vider les sérosités super- AU P'ÉPARAMEUTE V € S. 33+x flues : on l’ordonne avec succès dans les bouillons, les potions et les tisanes pour les pâles - couleurs. Césalpin estime la décoction du bois de Frère, employée comme celle du gaïac ( guaiacum offici- nale) , comme un sudorifique propre pour la vé- role. Les cendres ‘de son écorce sont caustiques , et peuvent servir de cautère dans le besoin; Lobel le dit ainsi , etconseille le parfum des feuilles , de la graine et de l’écorce de cet arbre pour la surdité: ce parfum est constamment résolutif. L'eau qui coule par les extrémités des branches mises au feu, a la même vertu: il faut la seringuer dans l’oreiile, qu’on bouche ensuite avec du coton trempé dans la même liqueur. On appelle sa semence langue d’oi- seau , lingua avis , seu ornithoglossa officinarum ; elle est aussi apéritive et aussi hépatique que l’é- corce : on confit cette semence quand elle est verte, comme on fait les capres , dans le vinaigre. Le sel fixe de Frêne pousse par les urines , et s’ordonne depuis un scrupule jusqu’à un demi -gros. On loue l'usage de ce sel dans l’eau de chardon*-béni , mêlé avec le sirop de grenade ou de framboise , pour la petite-vérole et la rougeole. OBS. Le bois du frêne élevé est dur ; on l'emploie pour le charonnage. Ses feuilles servent de nourritureaux mou- tons pendant l'hiver. Son écorce fournit une teinture bleue. Les mouches cantharides se plaisent sur les frênes. 40. Bovrrar. Betula C.B.426;1.B.1.;j.p. 148; Dod 839, et alio- rum. Populo albæ similis in Alpibus Cæsalp. 121. BDetula alba. XL. Bouleau blanc. Monæcie té- trandrie, Foliis ovatis , acuminatis, serratis. Feuilles ovales , terminées en pointe , dentéesen scie. 332 PLANTES ' Terreins froids de l’Europe H. Corolle d’un jaune päle. Floréal , prairiai ; avril, mai. Nota. L'épiderme de l'écorce est blanche. On l'enlève par plaques. L’écorce , les feuilles et l’eau qui coule du tronc de cet arbre par la térébration , sont en usage dans la médecine. L’écorce moyenne du Bouleau est si fine , qu'elle servait'autrelois de papier ; et Tragus rapporte avoir vu des vers écrits sur cette écorce dans une bibliothèque de Suisse : on emploie au- jourdhui toute Pécorce à faire des cordes à puits. Les feuilles de Bouleau sont apéritives, détersives et cosmétiques , c'est-à-dire propres à décrasser la peau ; leur suc et l’eau distillée ont les mêmes ver- tus. L'eau qui sort du tronc de cet arbre par letrou qu on y a fait avec une tarière , dans le printems est préférable à son suc et à son eau distillée : la dose esi depuis deux jusqu’à quatre onces Van-Hel- mont s'étend sur la manière de tirer cette eau ; il préfére celle-qui coule d’une branche de l’épaisseur de trois doigts , à celle qu’on tire du tronc pres de la terre , laquelle est insipide et moins aigrette que l’autre. Cet auteur assure que c’est une espèce de baume très - adoucissant , et propre à calmer les douleurs de la pierre et de la gravelle. On peut faire provision de cette eau dans les moïs de mars et d'avril ({ germinal , floréal }, et la conserver pendant l'année , pourvu qu'on verse un peu d’huile d’olive dessus , pour garantir la superficie de limpression de l’air qui la pourrait corrompre. OBS. Les besliaux mangent les feuilles du Bouleau blanc. Au printems , lorsque la sève est ascendante, on eut retirer du tronc une liqueur vineuse analogue à la bière ; elle est agréable, nutrititive et rafraichissante. Le bois de cet arbre sert aux tourneurs, aux charrons , aux sabotiers, aux tonneliers , et # faire du charbon. Les tan- neurs emploient son écorce; 6es feuilles fournissent une À P° EURPAUTUI V/E S. 333 L L La L4 « teinture jaune, el son écorce, mêlée avec l'alun, une couleur brune-rougeâlre. À L. L'ananrsc. Tamariscus Germanica Lob ic. 218; I. B. tom. j. pag. 351. Tumarix fruticosa folio crassiore sive Germanicu , C. B. 485. Myrica Trag. 955. Myrica silvestris altera Clus. Hist. 40. Tumarix germanica. I. Tamarisc d'Allemagne. Pentandrie trigynie. * Floribus decandris. Fleurs à dix étamines. Lieux humides d'Allemagne D. Nota. Feuilles persistantes. Sa racine , son.boiïis et son écorce sont en usage dans la médecine, pour faire vider les urines , pour l’hydropisie , les oppilations du foie , de la rate et des autres viscères : on les emploie dans les apo- zèmes , tisanes et bouillons apéritifs ,une once pour chaque pinte de liqueur qu’on fait réduire à deux tiers. L’extrait de l'écorce , fait avec le vin blane ou l'eau-de-vie , est un puissant apéritif : on en prend depuis une dragme jusqu’à deux. Son sel fixe est d’un usage très-familier dans les bouillons , depuis douze grains jusqu'a vingt pour chaque prise. L'espèce de Tamarise suivant , qui croît dans la Saintonge et dans le Lauguedoc , a les mêmes vertus. j Tamariscus Narbonensis Lob. ic, 518.,Tamurix altera folio tenuior , sive Gallica, C. B. 485. Tu- inarix major, sive arborea Narbonensis , I. BE. tom. j. pag- 352. Tamarix gallica . TL. Tamarise de Narbonne. Floribus: pentandris. Fleurs à cinq étamines. 334 PLANTES : France , Espagne , Italie D. Corolle couleur de chair-pâle. Thermidor ; juillet. Nota. Yeuilles persistantes. M. Montel, chimiste de Montpellier , rapporte qu'on peut retirer de cet arbre du sel de Glauber. 42. Saprs. 1. Abies conis sursüm spectantibus sive mas, C. B. 505. Abies sive Frarnenuë I. B. tom. j. pag. 231. Abies taxi folio fructu sursum spectante Inst. 585. Abies Bellon. 28. Abies taxi foliis, Raïi Hist. 1394. ( Sapin femelle ). . Pinus abies. L. Sapin femelle. Monæcie mona- delphie. Folits solitariis , emarginatis. Feuilles solitaires , échancrées. Montagnes élevées de Suisse , de Suéde , de Ba- vière et d'Ecosse D. Fleur couleur de soufre. Prai- rial , messidor , mai , juin. Nota. Feuilles solitaires , distinctes, disposées comme les dents d'un peigne, et ayant deux lignes blanches en dessous, 2. Abies tenuiore folio fructu deorsüm Xust. 585. Picea major prima, sive Abies rubra, C. B. 493. Picea lat‘inorum sive Abies mas Theoph. I. B. tom. j. pag. 238. Abies conis deorsum spectantibus , Raï Hist. 1396. Sapinus dellon. 27.( Picea ou Epicias , Sapin Mâle ou Epissias ). Pinus picea. L. Sapin. Picea ou Epicia. Monœcie monadelphie. Foliis solitaris , subulatis | mucronatis, lævibus. Feuilles solitaires , en forme d’alène , pointues, lisses. Terreins frais de l’Europe ( des Alpes ) et de l'Asie méridionale b. Fleur couleur de soufre. Prairial , messidor ; mai, juin, APÆRITIVES. 335 Nota. Feuilles comprimées , luisantes en dessus. On doit remarquer que Linné a nommé Pinus picea le Pinus abies, et Pinus abies le Pinus picea. On a corrigé oi- dessus celle erreur. On doit encore observer que le même auteur a réuni, dans les dernières édiions de son Species plantarum, au genre Pinus , les pins, les sapius et les mélèzes. II con- viendrait de les séparer , et d'en former aulant de genres parüiculiers. Les pins ont au moins deux feuilles dans une gaîne ; leurs cônes, dont la pointe est tournée vers laterre, ont des écailles élargies à l'extrémité , taillées en pointes de diamant : elles ne se détachent point après la maturité: Les sapins ont des feuilles sessiles, solitaires; leurs cônes, dont les écailles sont minces, ont la pointe tournée vers le ciel. Les mélèzes ont leurs feuilles disposées en rosette. Ces deux espèces de sapin fournissent à la mé- decine plusieurs bons remèdes ; la décoction des jeunes branches est utile dans le scorbut ; leur ré- sine est d’un grand usage pour la chirurgle : on en tire de plusieurs sortes ; la première espèce en fournit deux , une liquide qu’on appelle térében- shine de Strasbourg ou de Venise : c’est une Hi- queur qui s’amasse dans des tubercules dont l’é- corcè de cet arbre est couverte , lesquels sont gros comme des noiïseltes ;, et mème plus ; elle est plus estimée que la térébenthine qui coule par l’inci- sion de Pécorce, qui est moins claire , moins odo- rante. La seconde sorte de résine , qui se tire du Sapin femelle, est sèche, et semblable à l’encens ou au galipot qui se tire du piu ; elle s’amasse sur les fruits de çet arbre , et quelquefois sur le tronc et sur les grosses branches. La térébenthine est un des plus sûrs apéritifs que nous ayons , et des meilleurs remèdes pour la ré- tention d'urine et pour la colique néphrétique * comme nous dirons ci-après, Les chirurgiens ve «1 336 PLANTÉS po s’en passer pour leur digestif , pour le aume d’Arcæus et leurs autres principales prépa- rations. Le Sapin mâle fournit une résine dent il ya plusieurs espèces d’un usage très-commun. La pre- miére est la résine commune qui se tire aussi du pin ( Pinus pinea ) , du mélèze( Pinus larix ) , du cyprés( Cupressus semper virens ) et du térébinthe ( Pistachia terebinthus ) , laquelle ‘est durcie par la coction où par la chaleur du soleil ; la seconde est la poix liquide ; la troisieme , la poix-sèche ou de Bourgogne ; la quatrième , la colophone , l’arcan- son ou le bray sec : toutes ces résizes différentes se tirent des arbres nommés ci-dessus , et sont des matières que la distillation produit autant que la nature, #oyez M. Lémery , Traité des Drogues simples , pag. 564, 604, 648 OBS. Tes sapins qui croissent dans la Norvège et autres contrées du nord de l’Europe, s'élèvent à 120 pieds. On les emploie jyout faire des mâts. Le Pinus picea fournit de la poix. Il est dangereux de voyager par un grand vent dans une forêt de pins, sapins et autres arbres verts , ou de s’appuver contre leurs troncs lorsqu'on se trouve sur le bord d’un précipice, parce qu'ils ont très-peu de racines et qu'ils 1iennent peu au sol qui les porte. On voit sur les Alpes et dans la Haute-Auvergne des pins et des sapins d'une hau- teur prodigieuse , dans des terreins arides et sungles rochers presque nus. | Ces arbres prennent leur nourriture par les feuilles. Ils sont plus verts en hiver qn'en été, à cause que, dans celle première saison , leur sève est montante , et qu’elle est descendanle en été. . 49. T'inésivrus. Terebinthus vnlgaris C. B. 400. Terebinthus » I: B. tom. j. p. 278; Dod. 870, Terebinthus angus-W tiore folio vulgatior , Park. Pistacia « D 1. APBRMREMIIVIE S. 337 Pistacia Terebinthus: EL: Faux pistachier , ou térébinthe. Diæœcie Pentandrie. Foliis impari-pinnatis ; foliolis ovato-lanceo- latis. Feuilles pinnées avec impaire; folioles ovales- lancéolées. Eurvpe, Afrique , Indes. D. Floréal; avril. Nota. Miller nomme cette espèce Pistacia vera, etil appelle Pis/acia terebinthus l'arbre qui produit les pisia- ches , fruits qui nous sont apportés de l'Arabie , de la Perse et de la Syrie. La véritable Térébenthine , la plus recherchée our la gravelle , est celle qui coule de cet arbre dans l’ile de Chio , où il est commun ; elle est plus. épaisse que la Térébenthine de Venise qui coule du méleze ( Pinus larix ) : elle est d’un blanc jau- nâtre , et presque sans odeur ni saveur par rapport aux autres espèces. On donne la Térébenthine de Chio en bol, depuis dix grains ou gouttes-jusqu’à vingt, ou roulée dans le sucre en poudre , ou en- veloppée daus le pain à chanter : comme elle est rare , on lui substitue les autres espèces de Téré- benthine , dont il y a de quatre sortes. La première et la plus estimée , est celle du Té- rébinthe. La seconde coule du mélèze( Pinuslariz) dônt nous avons parlé dans la classé des Purgatifé, aux articles de la Manne ( Fraxinus ornüs } et de V’Agaric (Agaricus laritius } : celle-ci est plus cou- lante et plus claire que la précédente ; c'est pro- rement la Térébenthine de Venise. La troisième, à laquelle on donne ce nom mal-à-propos , coule des espèces de sapin ( Pinus abies et picea'), comme nous l’avons dit ci-dessus , et vient du mont Pila dans le Forez , des montagnes d'Auvergne , et des autres endroits de France où ces arbres sont com- muns, Î a quatrième espèce enfin , est la Térében- thine commune, qui est d’un blanc jauvätre, épaisse, Tome I. >: 338 PLIAN TES pleine d’ordures , laquelle coule du pin ( Pênus syt- vestris, maritimus , pectinata , ect.) dépouillé de sonécorce; elle a la consistance du miel : on la pré- pare dans le Languedoc et dans les Landes de bo. deaux, dans les lieux où les pins se trouvent en quantité ; on ne l'emploie en «médecine qu'après - l'avoir lavée plusieurs fois : on la donne jusqu’à uze once , dissoute avec un jaune d’œuf et délayée ensuite dans une décoction apéritive , en lavement pour la néphrétique, ou cuite en consistance solide, et en bol à la dose de sept à huit gouttes dans la gonorrhée. L'esprit de Térébenthine , ou son huile, se tire par la distillation; elle pousse les urines , et s’or- donne depuis quatre gouttes jusqu’à dix : elle est aussi vulnéraire , résolutive et détersive. Ta Téré- benthine est employée dans la plupart des em- plûtres. PLANTES ETRANGERES. 44: Bis NEPHRETIQUE. “Lignum peregrinun aqua cœruleam reddens , C. B. 416. Lignum nephriticum cæruleo et flavotingens, | 1. B. tom. j. pag. 492. Coaili seu aqueus Sserpens Hern. 119. Guilandina moringa. TI. Déçandrie monogynie. Inermis. ;.foliis subbipinnatis ; foliolis inferioribus ternalis, 1 Tige, sans épine ; feuilles doublement ailées ; folioles inférieures ternées,. Amérique , Egypte. b. Nota. Tänné rapporte qu’il est venu d'Asie des se- mences de cet arbre recouvertes de trois membranes lon- gitudinales , et que des semences de la même ‘espèce re- cucillies en Afrique , n’avaient point de membranes. APR N MD IIVUE S. 339 Le Bois néphrétique vient de la Nouvelle Es- agne et du royaume de Mexique , où il est ap- pelé Coult et Tlapalcypatly ; on le coupe en peuts morceaux , ou bien on le rape , et on en met une ou deux onces dans une chopine d’eau à laquelle , en moins d’une demi-heure , il communique une couleur brane tirant sur le bleu: on en donne dans la rétention d'urine jusqu’à quatre onces; et, l’in- fusion consommée, on remet de l’eau sur le même bois , qui lui communique la même teinture : on la renouvellé jusqu'a ce que l’eau ne change plus , ou qu'elle ait acquis très-peu de couleur. Ce bois, pour être bon, doit être solide , pesant, d’un jaune rou- geâtre tirant sur le brun; il faut le nettoyer de son écorce et de son aubier qui est blanc ; lorsqu’on emploie le vin blanc pour l’mfusion , au lieu d’eau, la liqueur purge et fait uriner , et on la donne à deux onces seulement. 49: Panrsrra-prava , ou Vigne bâtarde. Butua , o vero Brutua Zan. pag. 59. Ambutua legno ejusdem Tab. xxt. Cissampelos pareira. L. Pareyra-braya. Diœæcie monadelphie. Foliis peltatis , cordatis , emarginatis. Feuilles en rondache et ombiliquées, en cœur, échancrées. Amérique méridionale. b, . La figure que Zannoni donne de l'arbre que je viens de nommer , et surtout de sa racine , repré- sente assez bien celle qu’on nous envoie des Indes sous le nom de Pareyra-brava ; et quoique cet aus teur ne fasse aucune mention de sa vertu apéritive, j'ai cru que je devais la rapporter dans cette classe, cette propriété étant confirmée par des expériences journalières. J’ajouterai seulement ici, que Zan: nou assure que les Indiens s’en servent pour les Y 2 340 PLANTES abcès intérieurs et extérieurs , et même pour les hémorragies ; ils la prennent en poudre dans de l’eau et dans du lait : cet auteur n’en donne point la dose. Nous devons cette racine à M. Amelot, ambas- sadeur en Portugal, qui l’a apportée le premier en France : elle naît au Mexique, et pousse des tiges et des feuilles semblables à la vigne ; les Portugais l'ont apportée de ce pays, et s’en servent commu- nément dans les rétentions d’urine et dans les ma- ladies des reins : on en donne depuis quinze jus- qu’à trente grains en poudre dans du vin blanc , le matin à jeun. Ce remède est bon pour pousser les matières glaireuses contenues dans la vessie. | J'en ai donné avec le plus grand succès dans l’anasarque ou bouffisure œdémateuse. On peut faire bouillir dans demi-setier de vin ‘deux gros de Pareyra-brava , le réduire au quart, et en donner alors une cuillerée dans la coliquené- phrétique. Thea Officin. The Sinensium sive Tsia Japonen- sibus , Breyn. Cent. 1. c. 52 ; Raïi Hist. 1619. Chau C.B. 147. Chua Herba Japonis I. B.t. äij. part. ij. pag. 5. Evonymo adfinis jurbor Orientalis nucifera , flore roseo, Pluk. Theu bohea. L. Thé roux , thé bout , ow thé de la Chine. Polyandrie monogynie. Floribus hexapetalis. Fleurs à six pétales. _ Japon, Chine. b. Corolle blanche ressemblant à celle du rosier sauvage. Nota. Feuilles à peu'près semblables à celles du ceri- sier , alternes , elliptiques ; fermes, lisses, un peu ob- tuses , légérement dentéés ; pétiole court ; tiges rameuses de trois à quatre pieds d'élévation ; capsule à lrois coques A PrhEUVRMEMENE NV ‘E S. 341 minces ; amandes blanchâtres , oléifères, couvertes d’une pellicule mince et grisâtre. On récolte ces feuilles en floréal , prairial ; avril, mai. On nous apporte les feuilles de Thé de la Chine et du Japon; le meilleur est d’un vert bleuâtre , d’une odeur approchant de celle de la violette ( J’iola odorata ), et son infusion d’un jaune ver- dâtre et citronné : les feuilles qui sont noires ou brune ont été mouillées. La manière d'employer le Thé est assez connue. Dans six onces d’eau bouil- lante ou environ , on jette une douzaine de feuilles au plus, on couvre le vaisseau, on laisse quelque tems cette infusion , jusqu’à ce que les feuilles soient tombées au fond ; alors on verse la liqueur dans une tasse , et on y ajoute environ deux gros! de sucre , ou une cuillerée de miel de Narbonne : cette teinture est utile dans la gravelle et dans la rétention d'urine. Il faut en prendre avec modéra- tion; caril y en a qui outrent tout, et qui en pren- nent des dix ou douze tasses le matin, cet excés peut être trés-nuisible , et causer une incontinence. La plupart des auteurs modernes exaltent beau- coup les rares qualités du Thé , qu’ils regardent comme un remède universel ; entre autres Emma- nuel Kœnig , après Riedlin, Waldschmit, Pechlin, Mappus et plusieurs autres. Cet auteur se récrie sur ses vertus , et en fait une longue énumération. Je n’entrerai point dans ce détail , qui passerait les bornes que je me suis prescrites dans cet Abrégée ; il me suffit de dire que l’infusion du Thé , prise avec discrétion , est capable de détruire les mauvais le- vains des premières voies , et de dissoudre ces ma- tiéres visqueuses qui, se rencontrant dans l’esto- mac , corrompent et altèrent le chyle , et par con- séquent forment les obstructions des glandes du me- sentère et des parties voisines, d’où naissent une infinité de maladies rébelles et opiniâtres. Le Thé Y 3 342 PLANTES n'est pas moins propre aux maladies du cerveau et de la poitrine , qu’à celles du bas-ventre; car il appaise la migraine , réveille les esprits , dissipe les vapeurs , les étourdissemens et l’assoupissemÿnt, rétablit la mémoire , rend l'esprit plus libre, et prévient l’apoplexie, la paralysie et le catarrhe : il est utile aussi aux asthmatiques , aux phthisiques et aux pulmoniques , pris avec le lait. En un mot, il entretient dans le sang cette fluidité naturelle dans laquelle consiste la santé. Une forte infusion, par exemple , d’un gros sur un demi-setier d’eau, ouvre le ventre et purge doucement, ou fait suer. Le Thé dessèche et maigrit. OBS, Lorsque le thé bout est assez fort , on peut le placer en pleine terre dans notre climat, mais il faut avoir la précaution de le couvrir de païilassons et de litière pen- dant le tems des gelées. Ses feuilles desséchées sont d’un roux noirâtre , roulées, d’un goût un peu amer et d'une odeur douce. Leur qualité dépend de la saison où elles ont été cueillies et de leur préparation. Leur transport en Europe altère le parfum, les vertus et l’agrément qu’elles ont à la Chine et au Japon. Le 1h£ vert ( Thea viridis } , diffère de l'espèce précé- dente ; en ce qu'il a neufpétales , et des feuilles plus lon gues , plus vertes , d'une saveur agréable et d’une odeur de violette. On mêle l'infusion du thé bout avec le lait, mais on prend ordinairement le thé vert pur et à l'eau. Le thé impérial réservé pour l’empereur du Japon et les grands seigneurs , n'est autre chose que les plus jeuues feuilles du thé vert. On les récolte au mois de mars ( germi- pal); on les jette dans l'eau chaude pour détruire leur âcreté dangereuse ; ensuite on les étend sur une platine de fer pla- cée :ur le feu, pour les dessécher , et pendant ce tems, on les. roule avec la paulme de la mai». Cette sorte de thé est fort chère : il est très difficile de s’en procurer. Voyez le sup- : plément au Dict. dés Jardiniers de Miller , par M. de Chazelles , tom. 2. p. 6r1. Desbois de Rochefort , mat. méd. tom. 2. p. 260 , im- ASPAMBRLAMALQUES." ‘| 94 prouve lusage habituel du thé. Ce médecin prétend qu'il rend le tempéramment mou, pituiteux ; le sang aqueux ; u'il relâche l’estomach et les intestins ; qu'il empêche la 23H ; attaque les nerfs et dispose souvent à Phydro. pisie , ce qui se remarque parliculièrement en Hollande, en Angleterre et en Allemagne. PLANTES APÉRITIVES Qui sont rapportées dans d’autres classes. Ourns les plantes nommées ci-dessus , il y en a quantité d’autres capables de faciliter le cour des urines ; savoir , la plupart des émollientes et des rafraichissantes , qui peuvent être employées très- utilement lorsque la suppression d’urine est causée par jet disposition inflammatoire dans les reins ou dans la vessie» dans cette circonstance, les plantes émollientes sont en usage; entre autres, la Mauve ( Malva sylrestris ) et la Guimauve ( Althæa officinalis ). Leurs racines : on en ‘met une poignée toute épluchée sur deux pintes d’eau qu’on fait bouillir très-légèrement ; où bien deux ou trois pincées de leurs fleurs, qu’on jette dans la tisane en la retirant du feu. f’oyez ci-après la classe des plantes Emollientes : Le Lin ( Zinum usitatissimum ). Demi-once de cette semence , enveloppée dans un linge: se jette dans les tisares, dans les #pozèmés et dans les de- coctions émoHientef apéritives : on la fait bouillir légerement , de peur de faire une liqueur gluante eu ne espèce de mucilage. Forez la même classe. La Pariétaire ( Parietaria officinalis ). Ses feuilles entrent dans les décoctions émollientes et apéri- tives ; son eau distillée s’ordonne fréquemment jus- À 14 344 PLANTES qu’à six onées dans les juleps et dans les potions propres à la néphrétique: on y ajoute l'huile d’a- mandes douces et le syrop de limon, une once de chacun pour les six onces. Ces mêmes plantes s’emploient aussi extérieure- ment en cataplasme et en fomentation sur la région de la vessie. Entre les plantes rafraichissantes , on se sert avec succès des émulsions faites avec les semences froides , avec les amandes douces ( 4mygdulus com- ‘munis dulcis), les pignons blancs ( Pinus pinea), la semence de psyllium (Plantago psy llium ), ect. : on ordonne aussi les eaux distillées de laitue ( Zac- tuca sativa ), de pourpier ( Portulaca oleracea }, et le.sirop des fleurs de cette dernière plante. Forez ci-aprés la classe des plantes Rafraichissantes. Dans les suppressions d'urine , dans la gravelle et-dans les, obstructions des viscères , les vulnéraires apéritives ,comme la verge d’or (Solidago virga aurea }, le mille-pertuis ( Hypericum perforatum ) , le-chamæpitis ( Teucrium chamæpitis), chamædris ( Zeucrium . chamædris ), ect. sont très-utiles. La pimprenelle, ( Poterium sanguisorba ) , infusée à froid dans l’eau ou dans le vin , a la même vertu: Forez la classe des plantes Vulnéraires , au cha-. pitre des Vulnéraires Apéritives. Entre les vulnéraires astringentes, il y en a quel- ques-unes dont on peut seserviravec succès ,comme l’ortie-grièche ( Urtica .urens ), dont la racine ét les grappes-de fleurs s’emploient utilement dans les tisanes apéritives. 7’orez ci-après la classe des Vul- néraires au chapitre des Astringentes. La plupart des plantes hépatiques ayant la pro- priété d’emporter les obstructions, ont aussi celle de pousser les urines , entre autres l’aigremoine ( Agrimonia Eupatoria) , dont on met une poignée de feuilles et de jeunes tiges chargées de fleurs dans une pinte de tisane. L’Eupatoire ( Eupatos À PÆEURMUT I Y ESS. 340 rium Cannabinum ) : ses feuilles et ses fleurs , une petite poignée en décoction ou en infusion dans pareille quantité de liqueur, font un bon effez. Voyez ci-après la classe des plantes Hépatiques. Le cerfeuil ( Scandix cerefolium ). Son jus dé- uré , depuis deux jusqu’à quatre onces , s’ordonne sd la difficulté d’uriner , aussi-bien queses feuilles dans les bouillons apéritifs. Voyez la classe des plantes Hépatiques. ÿ La plus grande partie des plantes sudorifiques poussent les urines ; et réciproquement ; plusieurs! apéritifs deviennent diaphorétiques , les unes et les autres étant propres à évacuer la sérosité par les voies les plus convenables à la disposition des hu- meurs. Entre les plantes sudorifiques, l’impéra- toire ( /mperatoria ostruthium) , sa racine principa- lement , s’ordonne endécoction dans la gravelle. Voyez la classe des plantes Sudorifiques. Le Geunièvre ! Juniperus communis ). Ses baies , en infusion ou en décoction , une demi-poignée sur uue pinte d’eau, ou leur eau distillée spiritueuse, depuis une once jusqu’à deux. Z'oyez la même Classe. Le Chamarras ou Scordium ( Teucrium scordium). Ses feuilles , une petite poignée en infusion à la ma. uière du thé ( T'hea bohea ) , avec un peu de sucre pour en corriger l'amertume. #’oyez ci -après la classe dés plantes Sudorifiques. | La Livêche ( :Zigusticum levisticum ) , le Panais ( Pastinacu sativa.) ,le Mélilot ( Trifolium melilo- tus officinalis) , la Camomille ( Anthemÿis nobilis), ont aussi la propriété de soulager les malades dans la colique néphrétique et dans la rétention d'urine. Voyez ci-après la classe des plantes Carminatives. 346 P LAN T ES D'LIX FEME:CLASSE PLANTES DIAPHORÉTIQUES ET SUDORIFIQUES. Tz est démontré par des expériences incontesta- bles , que le sang se dépure par une continuelle ({ quoique insensible ) évaporation d’une quaatité si considérable d’humeurs , qu’elle surpasse toutes les autres évacuations ensemble; et que , lorsque cette transpiration imperceptible est diminuée ou suspendue par quelque cause que ce soit , on tombe daus des maladies très-funestes. Les remèdes capa- bles de rétablir cette sorte d'évacuation , en la ren- dant plus abondante et plus aisée , s’appelent dia- phorétiques ; et ceux qui l’augmentent au point de la rendre sensible sous la forme de sueur, s’ap- pellent sudorifiques : les uns et les autres ne diflé- rent que du plus au moins , et les mêmes plantes sont quelquefoissimplement diaphorétiques et quel- quefois sudorifiques , suivant la disposition du sang et des humeurs , selon qu’il est plus ou moïnis agite Par une augmentation dé mouvement qui procure la séparation d’une sérosité plus on moïns subtilisée; et comme l’humeur qui se sépare dans les glandes des reins ,et qui sort ensuite par la vessie sous le nom d'urine , est à peu près de la mème nature que celle qui se filtre dans les glandes de la peau , et qui s’échappe par ses pores sous le nom de sueur , c’est pour cela que les plantes diurétiques , dont nous venons de parler , sont quelquefois sudorifiques , et que , réciproquement, les plantes sudorifiques évacuent par les urines : c'est par la mème raison aussi que , lorsqu'on sue beaucoup , on urire peu. _ DUU'A PH OREMHQ UE S: ‘3m Û TI. ( HARDON-BÊNI. 1 Carduus benedictus LB. tom. iij-pag. 75. Cnicus silvestris hirsutior, sive Carduus benedictus , C. B. 378. Carduus sanctus , Attractylis Diosc. Cæs. 534. Atiractylis hirsutior Fuchs. Acanthium Cord. Centaurea benedicta. L. Centauréechardon-beni. Syngénésie polygamie frustanee. Calycibus duplicato-spinosis , lanatis , involacra- tis ; Joliis semi decurrentibus , denticulato-spinosis. Calyces à double rang d'épines , laineux , invo- lucrés ; feuilles semi-décurrentes , finement dentées- _épineuses :Chio, Lemnos, Espagne 0. Nolz. Rayons flnsculenx , petits, trifides. Cette espèce est de la division des chausse-lrapes. Les feuilles et la semence sont en usage; l’eau distillée de toute la plante est souvent ordonnée comme la base des potions suderifiques etcordiales, depuis quatre onces jusqu’à six : cette eau n1'a sou- vent réussi seule, avec lesgermes de six œufs , dans la pleurésie ; il faut la donner lorsqu’après deux ou trois saignées le malade a de la disposition à suer : ce remède est assez commun. Une poignée de feuil- les de cette plante , amortie dans le bouiilon,.et donnée après Le frisson des fièvres intermitientes , a souvent procuré une sueur assez abondante pour terminer la fièvre. C. Hoffmann préfère la décoction de cette plante dans le vin pour la fièvre, à la poudre de ses feuilles et à son eau distillée : le même auteur en fait cas pour la migraine , la surdité , les vertiges . l’épilep- sie , le catarrhe , et même pour lhydropisie et la fièvre quarte. Demi-dragme de graine de Chardon- béni , infusée pendant huit heures dans un verre de bon vin blanc , passé et donné au malade deux | 348 PLANTES heures avant le frisson , est nn remède éprouve dans la fièvre quarte. Le vin fait avec cette plante dans le tems de la veudange , est d'usage en Allemagne , surtout pour les maladies chroniques , comme le scorbut. La semence de Chardon-béni se donne seule , ou avec la coraline , pour les vers. Le suc de cette plante, donné dans la pleurésie après lesremèdes généraux , procure une expectoration très-fayvorable : on pré- pare des émulsions avec sa semence : son eau dis: tillée et le sirop de pavot , pour la même maladie. Simon Pauli recommande la poudre des feuilles our Îles vieux ulcères chancreux , les bassinant avec l’eau distillée , et les saupoudrant ensuite :1l est bon de faire boire aux malades quelques verrées de la décoction des feuilles qui , faite dans le vin blanc , se donne aussi avec succès pour les tumeurs scrophuleuses , à la dose d’un petit verre pendant quelques mois , tous les matins. Cet auteur rap- porte l’exemple d’une femme dont les mamelles étaient rongées jusqu'aux côtes , qui en fut guérie. Arnaud de Villeneuvé dit avoir vu un hommedont' la chair de la jambe était rongée jusqu’à l'os par un vieil ulcère, qui fut guéri de même. Plusieurs apo- thicaires se servent de la plante suivante pour faire l’eau distillée de Chardon-béni ; elle peut lui être substituée avec succès. Le Chardon-béui est em- piloyé dans le vinaigre thériacal , dans le sirop de mélisse composé , dans le sirop anti-scorbutique , l'huile de scorpion de Mathiole, et dans le mar-° tiatum de Nicolas d'Alexandrie : on emploie les semences dans l’opiat de Salomon de Joubert. OBS. Les semences du chardon béni sont purgatives; prises à trop forte dose, elles excitent le vomissement. Desbois de Rochefort , r7a1. mé. tom. 1. p. 430: pré- tend que l’on a exagéré les propriétés que l’on attrpbue de- puis long-lems aux semences de celte phanie ; qu'eiles Tome I. Page 346. æ. DIV. PLRÉTIQUES ET SUDORIFIQUES. N 4 CLASSES iNRE ages. DES P ET ORDRES D INNÉ. DECETT : DE LINNé. PLANTE ‘#7. |Centaurea beneuliformes , plus allongées, Syngénésie polygamie AD ri at dRR e frustranée. ; 49- |Carthamus langcées . . . . . . . id, polygamie égale, 49. |Carduus mariaïils. . . . + . '. . Id. Id. . io. |Spiræa ulmariai . . La et de DAV ETS Icosandrie pentagynie. ‘1. |Scorzonera hispis desséché. + + + + +] Syngénésie polys. égale. 1. |Scorzonera purÿ Ia. Id. 2. |Tragopogon pri . . LCA Id. L 3. Seabiosa aryensceptacle g garni de paillettes 272. UTUS Sasyai __Tétrondrie maonnrrnia Dave ÿ Vase ee eee eee + des filets des étamines du i » + + +,+ + * . ‘| Ennéandrie monogynie, 372. |Smilax Sarsapa,jyce à 6 feuilles, Corolle EU 872 ® + + + + + + ‘| Diæœcie hexandrie. Ta. Id. Stigmate à 2 lames, . .| Monandrie monosynie. Etamines. Fleur femelle : + + + + + + + :] Diæcie monadelphie. 373. |[Smilax china . 374. Dre rot 375. |Juniperus thuri PLANTES RA D’AUTR 337. |Salvia officinali 377. |Rosmarinus offic 377- |Origanum vulga 377. | Myristica officin 377. Caryophyllus arc 377. |Laurus cinnamo 377. |Vitis vinifera. 377. |Rhamnus frangi 377. |Fraxinus excelsi 377, ]Betula alba. 377. |Sambucus ebulu 377 |Sambucus nigra, 378. | Arctium lappa. 378. {Prunus spinosa. 378. |Papaver rhæas. 378. |Doxstenia contra 378. |Polygala senega 378. [Nardus indica. 378. |Santalum albüm 379. |Dictamnus albui 379. |Carlina acaulis. | 379. | Asclepias vinceté 379. |Tanacetum vulgi 379. | Artemisa absintk SC # Tome I. Page 346. EEE Ir, DIV. PLANTES ÉVACUANTES. VIe. CL. PLANTES DIAPHORÉTIQUES ET SUDORIFIQUES. CLASSES, ET ORDRES NO MS CARACTÈRE DU GENRE Pags| DES PLANTES TR ADUUI T D U LATIN D FE ONMNE. DE CETTE 6°,CLASSE. DE Linxné. PLANTES D'EUROPE. Gentaurea benedieta. . . . . .. . .lRéceptable soyeux, Aïgretie simple. Corolles dn contour infundibulifommes, plus allongées, éceptabl Syagénésie polygamié irrégulières . . . , frustranée. Carthamus lanatus. . . « Calyee ovale, imbriqué, Ecailles supérieures un peu ovales et folidtéés + + + + + à :| 4 -polysamic tale Curduus marianus. . . . . . . . .|Calyce ovale, imbriqué. Ecailles épineuses. Réceptacle garni de poils. ér : Id. Id. 3 Spirra ulmaria. - - « «]Calyce à cinq divisions. 5 Pétales. Capsules polyspermes. . . 2, à : … + + { Icosandrie pentagynie. Scorzonerä bispanica. . . . . « - « - Réceptacle nu. Aigrette plumeuse. Calyce imbriqué: Bord des écaille# désséché. . - =] Syngénésie polyg. égale. Scomotera purpures, LRO Idem. PRET Drigopogonmpratense . . /. . . . .|Réceptacle nu. Calyce simple: Aigrette plumeuse , à, . Id. Ti. Scabiosa_arvensis . . . . . . . « . Calyce commun à plusieurs feuilles. Calyce propre double , supère. Héeptacle garni de paillettes DT TT PRE EE i sait Id. Id. Didynamie gyranosper- mie, Id. Id, 354. |Scabiosa succisa hirsuta, . « . - . « Tdem. 356, |Teucrium scordium. . . . . . . . .|Lèvre supérieure de la Corolle (si elle existe) à deux divisions réfléchies, renfermant les étamines. ‘.. . PNR re | reucrium scorodonia . . ..«.. Idem. Juniperus communis . , - , . - . « Fleur mâle disposée sur des châtons écailleux. Corolle nulle, 3 Etamines. Fleur femelle : Calyce à 3 divisions” 3 Pétales. 3 Styles. Baie trisperme . . +: . . 1. , , . 361. |Angelica archangelieu, : . . . . . [Fruit un peu arrondi, snguleux, solide. Styles réfléchis. Corolles régulières. Pétales recouxhés. 361 |Angeliea sylvestris. , . .... ...] Idem. 363, |Imperatoria ostruthium . . , . . « .[Fruit un peu arrondi, comprimé, renflé dans le milieu, entouré d'une membrane. Pétales rocourbés cet MO ART Enr Le re Ps ns es on Milton “end Pi MR Le 464: |Tussilago petasites. . « . . . « + « .Réceptacle nu. Aïgrett@ simple. Ecailles du calyce égales entr'elles, aussi allongées que Jel di un peu membraneuses , . «+ + + = opsreulée, pliée dans une rosette. Coëlle des individus séparé gs - Un. en « PP ER te 366, | Buxus semper virens arborescens. . .|Fleur mâle: Calyce à 3 feuilles. 2 Pétales. Rudiment d'un germe, Kleur femelle: Galyce à 4 fouilles. 3 Pétales:3 Styles. Capsule à 3 pointes et à 3 loges. 2 Semences. . . , , . 367, [uglans regia . . , .. , . .. . . .|Fleur mâle: Calyce monophylle, en forme d'écailles. Corolle à 6 divisions, 18 Etamines. Fleur femelle: Calyce à 4 divisions, supère. Corolle à 4 divisions. 2 Styles. Drupe renfer- tof ne n01s en de re al «Me ane et ete eue ele serve Ditcie monadelphie. Pentandrie digynie. Ta. LCA Ia. Id. Syngénésie polygamie au- ls poly. velue, Fleurs femelles en étoiles sur 365% |Polyiricum commune: +. » - à e > ryptogamie mousses Monœeie tétrandrie. id. Polyandrie. PLANTES ÉTRANGÈRES. Yo. |Guañeum officinale jamaïcense. . .|Calyce à 5 divisions inégales entw'elles. 5 Pétales insérés sur le Calyce. Capsule anguleuse, à SOUS UIORES PUR - -_.sopiam Le Me a aan ee D Âi |Laurus sassafras. . . . . .. . . . .|Calyce nul. Éorotie à 6 divisions , servant de calyce. Nectaire à 3 tuberculès;entotrant ovnire | chaque tubereule terminé par 3 soyes. Glandes situées à la base des filets des étamines du Décandrie monogynie. rang intérieur. Drupe monoxperme . , . . « . . - . . . . . . . . . . * [Smilax Sarsaparilla . . . , . . . . .Fleur mâle: ‘Galyce à 6 feuilles. Corolle nulle. Fleur femelle: calyce à 6 feuilles. Corolle nulle, 3 Styles. Baie à 3 loges. à Semences . , . . . . « » »« - «+ « + « : 3% |Smilax china. . ,......... Idem. Kiempferia rotunda. . . « ; « . . .|Corolle à 6 divisions, les 3 supérieures ouvertes, et une seule à à lobes, Stigmate À lames, . . * [Juniporus thurifera . . , . 4... .|Fleurs mâles s sur des châtons écailleux. Corolle nulle. 3 ÆEtamines. Fleur femelle: Calyce à 3 divisions, 3 Pétales, 3 Styles, Baie trisperme , , À , . . « « «+ « . Ennéandrie monogynie, Diœeie hexandrie. Ta. Id. Monandrie monogynie Diœeie monadelphie. PLANTES RAPPORTÉES DANS D'AUTRES CLASSES, M. |Salria ofMcinalis. Roumarinus officinalis. pa M: [Origanum vulgare. » : 27 |Myristica officinal ?: |Ouryophylius aromaticus KA Laurus cinnamomum. 17° [Vitis vinifera, anus frangula. rxinus excelslor. 17: Betula alba. : [Sambucus ebulus. s bueus nigras Arcium lappa. [Prunus spinosa, : Paparer tbitoas. atenia £ontray ervs. a . 4 r lepias vincetoxieurm. 4 etun vulgare. Arténias absinthiuim, : | } P 2 e 3 a 4 s . « ": DIABHORETIQUES. 9 m'ont nulle vertu ; qu’elles ne sont ni aromatiques , ni sti- mulantes. 2. Attractylis lutea LE : À 379. Cnicus attractylis futea dictus Hort. Lugd. Bat. Zttractylis vera X. B. 3 83. Attractylis Dod. 736. Carthamum silvestre Czsalp. 532. | Curthamus lanatus. L. Carthame laineux, Syngé- ésie polygamie égale. Caule piloso , supernè lanato ; foliis inferioribus pinnatifidis ; summis amplexicaulibus , dentatis. Tige velue , laineuse en dessus ; feuilles du bas pinnatifides ; celles du sommet amplexicaules , dentées. Italie , France , environs de Paris , Crète. © Corolle jaune. Messidor , thermidor; juin, juillet. Nota. Le Carthame laineux qui croît aux environs de Paris , a les écailles jaunes , celui de Crète les a blanches. Cette espèce se nomme vuloairement Chardon à que= nouilles , parce que les femmes du midi de la France se servent de ses tiges pour faire des quenouilles. Tournefort a trouvé dans le Levant une variété de cette plante dont les fleurs sont plus grosses , les feuilles plus près de la tige , et qui s'élève à une plus grande hauteur. 2: Cuanvox-marrs ; Artichaut sauvage. Corduus albis maculis notatus vulgaris C. B. 581. Carduus Martanus sive lacteis maculis notatus I. B. tôm. iij. pag. 52. Curduus Leucographus Dod 722. Leucacantha Lac. Sylibum, Carduus Mariæ , etc. Lob. ic. tom. ij. pag. 7. Spina alba hortensis Fuchs. Carduus marianus. L. Chardon marie, Syngénésie poly gamie égale. Foliis amplexicaulibus | hastato pinnatifidis ; spi- nosis ; calycibus aphyllis ; spinis caniculatis , du- plicato-spinosis. F%; Feuilles amplexicaules , hastées-pinnatifides , 250 | P! L\ Àx NT) ENS En ne épineuses ; calyces sans feuilles ; épines creusées en . goutières et composées. Terreins incultes d'Angleterre , de France etd'I< talie © . Corolle pourpre. Prairial , messidor ; mai juin. | On emploie les feuilles et la semence de cette plante, comme celle du chardon-béni ( Centaurea Lenedicta), dont elle a les mêmes propriétés , soit par rapport à l’usage intérieur dans la pleurésie et dans Îa fièvre, qu’à l’extérieur pour les ulcères, sur lesquels on applique des linges imbibés de son eau distillée. Mathiole croit cette plante apéritive } propre à déboucher les obstructions du foie et de reins , bonne dans la jaunisse , l’hydropisie et la néphrétique. Lindanus regarde comme un remède assuré pour la rage , deux gros de semence de Char= don-Marie dans du vin. | Etimuller en recommande aussi l’émulsion pour les fleurs-blanches. ns Elu Su. OBS. On mange en salade les jeunes feuilles du Chardon marie. | | EE thon d. Rx DES PRÉSs. Ulmaria Clus. Hist. cxxvirt ; E. B. tom. iij. pag” 488. Barba capræ floribus compactis C. B. 164. Re" gina Prati Dod. 57. Potentilla 1. Ang. Argentillan saajor Thal, Medesusium Cord. Hist. . Spiræa ulmaria. L. Spirée Reine des prés, on Ulmaire. Icosandrie pertagynie. Foliis pinnatis , impari-majore , lobato ; floribus CY MOSS « | Feuilles ailées , l’impaire plus grande , lobée fleurs. en cime. 4 Prés humides.et lieux ombragés de l'Europe 7% Corolle blanche. Thermidor , fructidor ; juillet, août. La racine et les feuilles sont en usage ; l’eau dis- As 2 0 same © DTA 2 HOUR E D HQ U.E ss 351 tillée de cette plante est sudorifique et cordiale ; sa dose est la même que celle du chardon - béni ; ( Centaurea beredicta ), la décoction de la racine est estimée dans les fièvres malignes. Cette plante est aussi vulnéraire et dètersive : on l’emploie comme celle de scorsonère ( Scorzonera hispanica ), à la- quelle quelques-uns la préfèrent. L’extrait de cette racine est sudorifique à un gros ; mais il en faut prendre matin et soir , et même deux ou trois jours de suite , et ajouter à la prise du soir un demi- grain de laudanum. OBS. On peut employer cette plante pour tanner les cuirs. Ses fleurs communiquent un goût agréable au vin et à la bierre, { 4. corsonère, Cercifi ou Salsifis d’Espagne. 1. Scorzonera latifolia sinuata C. B. 275. Trogoæ pogon Hispanicum , sive Æscorzonera aut Scorzo- nera I. B. tom. ij. pag. 1060. Scorzonera major Hispanica 1. Clus. Hist. cxxxvir. Wiperaria His panica humilis Ger. ic. Scorzonera hispanica. L. Scorsonère d’Espagne. Syngénésie polygamie égale. Caule ramoso ; foliis ampiexicaulibus , integris, serrulatis. | Tige rameuse ; feuilles amplexicaules , entières , dentelées. Euet Espagne, Sibérie 42. Corolle jaune ; messidor , #hermidor ; juin, juillet. 2. Scorzonera angustifolia subcærulea C. B. 227 Tragopogonis species sive Scorzonera major angusti- Jolia , subcæruleo flore I. B: tom. ij. pag. 1062. ( Cercifi ou Salsifis commun }. Scorzonera purpureu. L. Scorsonère pourpre. Foliis lineari-subulutis , integris , planïs ; pedun- culis cylindricis. Feuilles linéaires-en forme d’alène , entières, planes ; pédoncules cylindriques. 352 PLANTES Marche de Brandebourg , Autriche , Sibérie ‘22. Corolle d’un bleu-rouge. | pédoncules filiformes ; anthères blanches. Les racines de ces plantes s’emnploient indiffé- remment dansles tisanes qu’on ordonne dans toutes les maladies où on soupconne de la malignité ; elles passent pour cordiales et sudorifiques. On préfére la première espèce qu’on apprête dans la cuisine , et qui fournit un bon alimeut. Les feuilles et les fleurs servent à faire l’eau distillée , qu’on ordonne comme les précédentes. Il y a des apothicaires qui emploient la plante suivante pour leur eau distillée : comme l’eau de scorsonère n’est guère sudorifique ," celle-ci fait à peu près le même effet. | * 3. Tragopogon pratense luteum majus Le, 274.0 Tragopogon flore luteo I. B.t.ij. p. 1058. Burbula Hirci Trag. 280. Geroniopogon flore lutéo. Gesn. ( Barbe de bouc ). | Tragopogon prateuse. L. Barbe de bouc. Syngé-" nésie polygamie égale. s Calycibus corollæ radium æquantibus ; foliis in-« Stegris , strictis Divisions du calyce aussi longues que la corolle ; feuilles entières , resserrées contre la tige. Prés découverts de l’Europe %. Corolle jaune. Prairial , messidor ; mai , juin. OBS. Le Scorsonère est mucilagineux et émollient ; fl p'ani goût, mi odeur. Depuis deux siècles on en fait usagé dans la petite vérole. Des médecins lui contestent la pro- prélté sudorifique qu'on lui attribue. À Nota. Feuilles allernes, planes , distantes entr’elles | | Dh 2 D nt Mn dû 2 2 1 . 4 4 2. ET FREE | « f 1. Scabiosa pratensis hirsuta , quæ Office. C. BM 269. Scabiosa major communior , hirsuta , folio ÿ laciniato ; T,B. tom, ïij pag. 2. Scabiosa arvensis site“ D'LA P MOfRÆNTIT OO U E s. 252 - sive segetalis Tab. ic. 159. Scabiosa vulguris major Dod. 122. -Scabiosa arvensis. X,. Scabieuse des champs. Té- trandie monogynie, ; | _ Corollulis quadrifidis , radiantibus ; caule hispido ; Jfoiiis pinnatifidis ; lobiis distantibus. Petites corolles quadrifides , radiées ; tige velue ; feuilles ailées ; lobes écartés, Terreins graveleux , champs cultivés et prés de l'Europe 77. Corolle blanche. Messidor , thermi- dor , fructidor ; juin, juillet , août. Nota. Cette espèce offre plusieurs variétés : ses fleurs _sont blanches ou couleur de chair. Les filtres que l’on remarque lorsque l’on rompt la tige ou les feuilles des scabieuses , ne sont autre chose que les trachées de ces planies. : Les feuilles et les fleurs de cette plante sont em- ployées pour faire l’eau distillée de Scabieuse, u’on ordonne communément avec celle de char-- on-béni ( Centaurea benedieta ) ,et à même dose, pour les potions diaphorétiques et cordiales. Cette l HAE estaussi Esprqpre à faciliter l'expectoration dans les maladies de la poitrine ; son suc, depuis rois onces jusqu’à six , est sudo ifique , alexitère,, béchique et vulnéraire. On prétend qu'il est excel- lent dans les ulcères et les abeëès des parties inter- nes. Daws la petite-vérole , la rougeole et les fièvres malignes , on fait suer avec un demi-gros de «hé- riaque et un demi-grain de laudanum dans six onces d’eau de Scabieuse. On fait un sirop avec. Le “ « tj 3 - 13 À pe. rs . suc exprimé de toute la plante ,:qui est très-propre pour les maladies de la peau ; il faut en même tems Mais les parties malades avec la décoction de la pare ) #liquelle on ajoute trois cuillerées d’eau- e-vie camparée sur chaque pinte de liqueur; cette décoction est bonne pour les dartres; mais il faut les bassiner avec pendant un mois, et user Tdme I.  894 PLANTES | h endant ce tems-là du sirop. /eau distillée de sca= Lun bue par cuillerées , abat les vapeurs. Ta berna-Montanus dit que son suc mêlé ayee un pen de borax et de camphre , emporte ces taches blan- ches que l’on voit souvent sur lacornée. Fallope et Valeriola assurent que cette plante est un des meilleurs remedes qu’on puisse employer pour le charbon. Ce dernier auteur se sérvait avec succès du mélange suivant. Prenez des sucs de grande consoude (Symphitum officinule), de la’ Scabieuse et du souci sauvage (Calendula arvensis), une once de chacun , de la vieille thériaque quatre scrupules, un gros de sel avec deux jaunes d' œufs ; mélez. le tout ensemble, et en faites une espèce d' onguent que vous apph- querez sur le charbon après l'avoir :scarifié : l’eschare tombée, on acheve la guérison avec l’onguent d’ache, ou celui qu’on vient de décrire. M. Garidel à souvent éprouvé ce réméde avec ! succes. Au défaut de la Scabieuse, on peut employer la plante suivante pour Îles mêmes usages. 2. Succisa hirsuta C. B. 260. Succisa sive Morsus Diaboli I. B. tom. üij. pag. 11. Scabiosa folio integrom Cæsalp. 5413 Inst. 466. Morsus Diaboli Trag. 2463 Dod. 124. (Rémors où Mors du Diable ). Scabiosa succisa hirsuta. 1. Scabieuse tronquée ‘ethérissée. Tétrandrie monogynie. Curollulis quadr ifidis, æquälibus ; caule simplict ; Tummis approximatlls ; pee lanceolato = ovatis, ÈnLÉSETTUNES. “Petites corolles à quatre e divisions, égales entre“ elles; tige simple; rarnéaux rapprochés; feuilless Zancéolées - ovales, très- entières. È * Bois et paturages humides del’Europe Æ. Corolle” blèfe) Fructidor; août. 1 Nota. Variété du Scabiosa succisa L, On donne à ces R DirrALP MOREL T D U Es: 365$ plantes l'épithète de succisa ; parce que leur racine est LA tronquee. Outre les vertus que cette plante a communes avec la Scabieuse (Scabiosa arvensis), Dodonée assure que la décoction est exellente en gargarisme pour l’inflammation du gosier. Simon Pauli con- firme cette propriété, et ajoute qu'elle est propre aussi dans les ulceres vénériens de la gorge et des gencives. Bontius recommande cette plante comme un très-bon remede dans l'hydropisie et dans les abcès du foie, Cette espèce de Scabieuse est aussi fort bonne pour les femmes qui perdent leurs règles, et qui sont tourmentées d’engorgemens à la matrice, de coliques sourdes , d’ecoulemens de couleur suspecte. On prend une demi-poignée de feuilles et de racines sèches d: cette Scabieuse, fort com- mune dans les bois; on la fait bouillir dans trois demi-setiers d’eau , réduits à chopine ; on.en donne soir et matin un grand verre. La Scabieuse entre dans la décoction :pectorale,: dans le vinaigre fébrifuge, de Sylvius Deleboé, dans le sirop de mélisse composé de Chäras, -et dans le sirop de symphito de Fernel. | ï OBS. Les bestiaux mangent la séabieuse dés chäps et la scabiense tronquée et hérissée , à l'exception du cochon. Les feuilles de cette dermière donnent'une teinture verte?" : La plupart des scabieuses, mais principalement celle des bois ( Scabiosa sylvatica) , sont employées contre les maladies de peau. On s’en sert encore pour détruire exté… rieurement Peffet du suc corrosif du sumac de Virginie , Rhus toxicodendrum L.. PRE O. Scorprum ouCHamaArRAs, Germandrée d’eau. 1. Scordium C.-B. 257; I. B. tom. ij. pag. 295; Dod. 226. ;Chamædris palustris canescens , seu Z 2 35 PLANTES Scordiun Officinarum ;: {nst. 205. Trixrago Adv, Lob. ic. 497. Scordium legitimum Park. Chamædris palustris alliun: redolens , Mor. Oxon. . Teucrium scordium. L. Germandrée aquatique. Didynamie gy mnospermie, Folis oblongis ; sessilibus, dentato — serratis ; floribus geminis, lateralibus, pedunculatis ; caule diffuso. Feuilles oblongues, sessiles, dentées en scie; fleurs géminées ,, latérales, pédonculées; tige étalée. Terreins marécageux de l’Europe %. Corolle rouge, Messidor, thermidor ,; fructidor; juin, juillet, août. : " On-emploie les feuilles’ et les fleurs de cette planté én décoction et en infusion, une | sin poignée Sur chaque pinte d'eau, ‘où une bonne pincée à fa maniere du thé ( Thea bohea), pour ‘un demi-sétier de liqueur. Cetté plante est dite diaphkorétique, apéritive, béchique , et vnlnéraire détersive; c’est aussi ün bon fondant, et capable, péx 864 amertume ; de rétablir l'appétit et faire moutir les vers. ‘On en fait boire l’iñfusion avec succès dans les fièvies malignes, la petite-vérole, la rougeole, etdans les maladies de la peau. L'’extrait de toute la plante, à demi-once, en bal, fait suer, et pousse quelquefois les urines. On prépare aussi un vin et un vinaigre, dans lesquels on fait infuser le Scordium, qui font le même effet depuis quatre ones jusqu'à six. La conserve qu'on fait avec les feuilles fait sner , et s’ordonne utilement pour faire cracher les asthinatiques et les phthisiques. Elle soulage! aussi les filles qui ont la jaunisse, et qui ne sont pas réglées; la dose.est d'une once. Cette plante a donné son nom à l’électuaire diascordium de Fracastor: élle entre dans le vinaigre thériacal, dans la thériaque, le mithridat, DT À PÉEXONRAEATUIIQ U E S 997 V’orviétan , la poudre contre les vers, l'huile de scorpion, et dans plusieurs autres confections alexitères. On l’emploie aussi dans les lotions vulnéraires, pour bassiner les parties ulcérées et menacées de grangrène. L'espèce suivante approche des vertus du Scordinm, et lui est quelquefois substituée. 2. Scordiun alterum sive Salvia agrestis C. B. 247. Scorditis sive Scordium folio salvie TJ. B. tom. iij. p. 203. Salwia agrestis sive Sphacelus Dod. 291. Scorodonia Officin. Rivin. Chamædris fruticosa silvestris Melissæ folio, Instit. 205. Chamædris elatior salviæ folio, flore ochroleuco, Mor. Oxon. Teucrium scorodonta..T,, Gerwandrée sauge des bois. Didynamie gymnospermie. Foliis cordaitis , serratis, petiolatis ; racemis lateralibus , secundis ; caule.erecto. Feuilles en cœur, dentées en scie, petiolées; grappes latérales, penichées; tige droite. : Allemagne, Suisse, France, Angleterre, Bel- gique, terteins sablotieux %. Corolle d’un blanc sale. Messidor, thermidor , fructidor; juin, juillet, aout. Quelques auteurs ordonnent la décoction de cette dernière plante, :conrme un bon sudorifique dans les maladies vénériennes, On l’infuse dans le vin blane , et on en fait, boire un verre de quatre heures en quatre heures aux bydropiques ,: que cela soulage quelquefois. Cetie plante fontife l’estomac, tue les vers ; ‘pousse les urines, et convient dans la jaunisse :et dans la fièvre tierce. OBS..Ia Germandrée aquatique répand une odeur d'ail: les vaches qui la mangent fournissent un lait qui con- serve celle odeur. Cette espèce contient un principe gommenx et résineux, et son huiie essentielle un principe ‘salm ; analogue au sel marin et au nitre. Elle passe pour nn desmeal- ’ VA \ 358. « PIL!ATN TES leurs anti-septiques échauffans. Voyez Desbois de Roche- fort, mat. méd. tom. 2. p. 425. | Te 1 PERS , Pétron, Pétrot. 4 Juniperus vulgaris fruticosa C. B. 488. Juniperus vulgaris , baccis parvis purpureis , I. B. 1. j. p. 293. Juniperus Dod. 852. Juniperus communis. L. Genèvrier commun, Diœcie monadelphie. | Foliis ternis, patentibus, mucronatis ; baccé longioribus. Feuilles ternées, ouvertes, pointues, plus longues que les baies. Europe, climats froids, les bois et lieux découverts Bb. Les corolles des fleurs màles sont d’un jaune pâle; celles des fleurs femelles sont vertes. Germinal, Floréal; mars, avril. Nota. Cet arbrisseau s'élève rarement au-dessus de trois pieds : son écorce est brune : ses feuilles, d'un vert-grisâtre, sont piquantes. Ses baies, d’abord vertes, deviennent d'un pourpre foncé ; elles mürissent en automue. Tous'les Genèvriers ont les feuilles pointues et les tiges lisneuses. | ! Le bois de Genièvre , les sommités des branches ct les baies sont en usage. La décoction du bois est presque aussi sudorifiqne ‘que celle de sassafras (Laurus sassafras): onen coupe une once par petits morceaux, qu’on fait bouillir dans trois chopines d’eau, et réduire à une pinte; on la fait boire ensuite par verrées dans les maladies où il est nécessaire de purifier le sang par l'insensible transpiration; il est bon , quand faire se peut, d'y ajouter une petite poignee de baies bien mures, et un peu concassées On prépare avec la décoction du. bois un demi-bain , qui soulage les goutteux. Les sommités du Geniévre, bouillies dans le vin, le rendent propre à faire uriner; et quelques Ls D'IAPHORETIQUES. 399 auteurs assurent avoir soulagé des hydropiques par l’usage de ce vin : Tragus, Mathiole et Simon Pauli sont de ce sentiment; et M. Tournefort en a vu guérir avec les pilules faites avec deux parties d’aloès (4loë perfoliata) et une de baies de Genièvre. Les baies de cet arbuste fournissent à la pharmacie plusieurs excellens remèdes: on en tire par la distillation une eau spiritueuse, et une huile essentielle qui nage dessus, .et qu’on sépare : l’eau se donne depuis deux onces jusqu'à six : elle est sudorifiqie , cordiale , hystérique, stomachique, carminative, apéritive et béchique, L'expérience fait contre que le Genièvre est propre à rétablir les fonctions de l’estomac, qu’il dissipe les vents et les matières qui causent les tranchées ; qu’il décharge les poumons d’une lymphe grossière qui cause sonvent la difficulté de respirer; qu’il emporte les obstructions des viscères ; qu'il provoque les ordinaires, et qu’il fait passer les urines. Demi-gros d’un mélange fait en forme d’opiat, avec les baies vertes de Genièvre pilées avec du beurre de mai, et pris tous les matins à jeun , soulage beaucoup les asthmatiques. Pour la paralysie, prenez une livre de baies de Geniévre des plus nouvelies, et encore vertes, autant de vers de terre noyés dans l'eau de beurre, autant &’eau-de-vie; infusez vingt- quatre heures ans un pot de terre neuf; pressez ensuite, et en tirez le suc, dont vous frotterez la partie paralytique. La graine de Ceniévre bien pilée, et mêlée avec de la graisse de porc, puis Pouillies ensemble dans un pot de terre bien bouche , fait un onguent admirable pour la teigne des enfans; il faut les purger souvent avec trois ou quatre grains de diagrède, et autant d’aquila alba en bol dans un peu de confiture. En un mot, le Genièvre passe dans l'esprit de plusieurs personnes pour un remède universel. On en fait un extrait L 4 360 PLANTES qu’on peut appeler la thériaque des pauvres , parce qu'elle est facile à faire, et coûte peu; la dose est depuis un gros jusqu'à deux. Quelques-uns l’appel- lent la thériaque des Allemands: on l’emploie dans la thériaque réformée , dans laquelle on Ja préfère au miel. Cet Abrégé ne me permet pas d’en dire davantage sur toutes les autres prépara- tions et les propriétés du Geniévre, dont l'usage est si commun; car on en fait une teinture, un ratafia, un élixir, un miel, une conserve : on en mange trois où quatre grains aprés le repas, pour les vents, et pour aider la digestion. On le couvre de sucre , et on en fait dés dragées ; enfin on le brûle pour chasser le mauvais air, et on enveloppe les jambes enflées des convalescens avec des linges exposés à sa fumée ; cette famigation les fortihe, et facilite la transpiration. Le Genièvre entre dans plusieurs confections cordiales , comme dans l’élixir de vie de Fioraventi, dans l’élixir de tribus, dans l’élixir pestilentiel de Sennert, dans celui que Zwelfer a nommé l’élixir asthmatique , dans l’électuaire de Justin, dans Vopiat de Salomon de Joubert, dans l'huile de scorpion de Mathiole, et dans plusieurs autres composilions.. OBS. Les baies du Genèvrier commun sont aromati- ques, résineuses, diurétiques : elles dounent à l'urine mue odeur de violette. Flen est de même de la plunart des cœ- nféres, quionten général les mêmes propriétés. Le Genèvrier produit en Arabie le sandarach, vulgn- rement nommé pernis des Arabes C'est une gomme un peu résineuse. Elle a une odeur balsamique , agréable et une saveur amère. f O. A NGÉLIQUE. 1. Angelica sativa C. B. 155; TJ. BR. tom. tj. pag. 140. nperatoria sativa Enst. 317. Smirnium DEA PHOR EE 10 UE S 06! - Cord. Zaserpitium Lac, Radix Spirits Sancti, Agyrtarum Hoffm. Ærchangelica ‘quorumdam. (Angélique de Bohème ou de Jardin). Angelica archangelica. Æ. Angélique officinale. Pentandrie digynie. | Foliorum imparti lobato. Feuille impaire lobée. Ruisseaux des hautes montagnes de la Laponie. . Corolle d’un blanc verdâtre. Prairial, messidor ; mai, juin. Nota. Ombelle universelle large, rayons anguleux ; ombelles partielles arrondies; involucré d’une seule feuille ; involucèle polyphille , linéaire, renversé ; pétales ovales, aigus, verts, caducs ; élamines blanches. à Cette espèce se distingue facilement des autres ombelles par son odeur pénétrante, aromatique. Miller la nomme Angelica saliva. 2. Angelicu silvestris major C. B. 155. Angelica silvestris magna vulgatior X. B.1.iij. p. 144. /mpera- toria pratensis major, Inst. :73.(Angélique sauvage). Angelica sylvestris. L, Angélique sauvage. Foliis œæqualibus , ovato-lanceolatis, serratis. Feuilles égales, ovales-lancéolées, dentées en scie. Europe , Bois dont le sol est froid et un peu humide. %. Corolle blanche. Fhermidor, fruc- tidor; juillet, août. . Nota, T’Angélique sauvage doit être reportée au gepre imperatoria : il en est de même de l’Angélique verticillée. C’est par erreur que Linné les a comprises dans le genre Angelica. Fa première espèce, que quelques-uns appellent archangélique ou racine du Saint-Esprit, à cause de ses grandes vertus , nous était apportée autrefois de Bohème, oùelle croitabondamment: elle vient aussi en France (en Auvergne) , ets’elève aisément dans nos jardins, où elle se sème d'elle-même tous Fes 362 PLANTES deux ansg@On emploie sa racine , les côtes de ses feuilles, "ou pour mieux dire leurs pédicules et ses semences. La racine et les feuilles ont une odeur musquée três-aromatique. On les confit au sucre lorsqu'elles sont fraiches ; on les ordonne dans les fièvres malignes, dans ia petite-vérole, dans les indigestions, et pour les vents. La décoction d’une once de la racine sèche, bouillie dans trois chopines d’eau, et bue par verrées , est sudorifique et cordiale ; elle m'a réussi plusieurs fois dans les fièvres pourprées. On donne aussi cette racine en substance et en poudre à un gros dans un demi-verre de vin, ou quelque autre liqueur appropriée. L’Angélique sauvage (Angelica sylvestris ) est résolutive ; une poignée de ses feuilles, broyées et appliquées sur les loupes, en les renouvelant deux fois par jour , les dissipe peu à peu. L'eau distillée d’Angéliqueest bonne pour Les piqûres des animaux venimeux , surtout si on y applique les feuilles , pilées avec autant de celles de rue ( Ruta graveolens) et du miel. Quelques-uns emploient la semence d’Angélique comme les semences chaudes, et la mettent ixfuser avec les autres dans l’eau-de-vie, pour en faire un ratafiu propre dans la colique venteuse, les crudités, et dans les indigestions. La racine d’Angélique de Bohême est employée dans plusieurs confections alexitères, comme dans l’orviétan, dans l’électuaire du même nom de Hoffmann, dans l’antitode de Mathiole, dans la thériaque , dans l’opiat cordial de la Pharmacopée de Lyon, dans la confection thériacale de Mynsicht, dans l’elixir de tribus, dans l’élixir pestilentiel de Crollius, dans l’élixir de vie de Mathiole et de Quercétan ; dans la fleur des cordiaux où le grand cordial de Batœus, dans l’eau épidémique et dans le lait alexitère distillé du même auteur, dans l’eau cordiale de Gilbert, d'ans. l’eau anti-épileptique de Mynsicht, dans DNA E O'R'EUT LOU Es, 908 J’eau céleste, dans l’eau prophylactique ou le vinaigre distillé de Sylvius Deleboé , dans l’eau carminative du même, ete. On lui substitue la racine de la seconde espèce, qui n’a pas tant d’odeur ni de vertu. Quelques-uns recommandent PAngélique sauvage comme un bon remède dans Pépilepsie, à la dose d’un gros de la racine en oudre, dans un verre de vin blanc, le matin s jeun. 9: Tuverarorre , Autruche , Benjoin Français. Tinperatoria major C. B. 156; I. B. tom. üij. pag: 137. Astrantia Dod. 320; Clus. His. cxx1v. Smnir- nion hortense Trag. 433 Herba Rena Cæs. Ostru- tiunm Lon, Strutiunm Cord. Magistrantia Cam. epit. 532. È Imperatorta ostruthium. L. impératoire. Pentan- drie digynie, Montagnes de Suisse , des Alpes , d'Autriche et d'Auvergne %. Corolle blanche. Messidor ; juin. Nota. Cette espèce est la seule du genre. On emploie ordinairement la racine de cette plante en décoction , à une once en poudre , et en substance à un gros , de la mème manière que celle d'Angélique ( Ængelica archangelica ) , et à peu rés dans les mèmes maladies. J’ai vu de bons effets -» sa tisane dans la rétention d’urine et dans la né- phrétique ; on en prend une poignée lorsqu'elle est cueillie fraichement, qu’on fait bouillir dans deux piutes d’eau pendant demi-quart d'heure , et qu’on fait boire ensuite par verrées. Quelques - uns en font infuser demi-once dans chopine de vin blanc pendant la nuit ; un verre de cette infusion est su- dorifique , et quelquefois diurétique. L'impératoire n'est pas seulement diaphoréti- : que, elle est aussi stomacale, cordiale , céphalique 264 FL À N TER et fébrifuge : demi-poignée de ses feuilles infusécs dans une pinte de vin , dans un vaisseau bien bou- ché, est un remède utile aux enfans épileptiques : il faut leur en donner un petit verre lé matin à jeun. Ce vin est bon pour l’asthme , pour la coli- ! que venteuse , et pour l’hydropisie : on le donne aux femmes en travail dans les Alpes. Avant la découverte du quinquina ( Cinchona officinalis ) en France , la racine d’fmpératoire passait pour fé- brifuge. On tire par la chimie une huile essentielle des racines d’Impératoire , qu’on donne jusqu’à six gouttes ; l'extrait s ordonne jusqu’à deux dragmes, et le vinaigre dans lequel on la fait infuser j jusqu à deux onces. Elle entre , comme l’Angélique ( 4n- gelica FN de dans la plupart des compo- Sitions alexitères , dans l’eau anti- -scorbutique de Mynsicht , dans l’eau de pétasite composée , dans le core de Sylvius , et dans le baume du chevalier de Sainte-Croix. OBS. L'impératoire est échauffante : elle excite la sali= vation. On s’en sert avec succés dans l’apoplexie et la paralysie de la langue. TO. Psrasrrr , Herbe aux Teigneux. Petasites major et vulgaris C. B. 197. Petasites rubens rotundiori folio I: B. tom. ii. pag. 566. Tus+ silago major Math. Personata aut Persolata quo- rumdam. Tussilago petasites. Æ. Tussilage pétasite ou violet. Syngénésie polygamie superflue. T'hyrso ovato ; floseulis omnibus hermaphroditise Thyrse ov ale ; tous les fleurons hermaphrodites. Europe tempérée 72. Corolle rouge tachetée de: blane, Germinal; mars. Nota. Fleurs flosculeuses. £a racine de cette plante est sudorifique , alexi- D'a A:P:H.0) R\ET.IQ I E s. 363 ère, apéritive et hystérique : on s’en sert avec Succès dans les fièvres maligneset dans la petite-vé- role. Elle fait aussi cracher dans l'asthme et dans la toux opiniètre : quelques-uns L’estiment propre à pousser les unines etles ordinaires. Onl'emploie en décoction jusqu’à deux onces dans deux pintes d'eau, -ou en infusion dans le vin blanc , une once sur une chopine , dont on donne ensuite un demi-verre.On prépareavec laracine un vinaigre par infusion, le- quel, mêlé avec le suc de rue (Æuta graveolens) et la theériaque, est un puissant pie On joint ordi- nairement cette racine avec celle de bardane { 4rc- tium lappa) qui estaussi cordiale. Quelques autenrs -confondent ces deux plantes, soit à cause de la res- semblance de leurs feuilles , soit par l’analogie de leurs vertus : mais leurs fleurs et leurs semences sont très-différentes , aussi-bien que leurs racines. TT. PExcx-novssz. Muscus capillaceus major , pediculo et capitulo crassioribus , Inst. Politricüum aureurn majus , C. B. 346. Politricun Apulei majus qu'busdam X. B, tom, 1ij. pag. 760. | Poly tricum commune L, Polytiric commun. Cryp- togamie, moussés. -: Caule simpliei. Tige simple, * Æurope 7. Quoique la plupart des espèces de Mousse soient plutôt astringentes que sudorifiques , le témoignage de M. Tournefort mérite hien que mous rangions celle-ci dans la classe des plantes diaphorétiques. Cet auteur rapporte qu’un habile médecin de Nor- mandie se servait utilement de sa décoction dans la pleuresie; mais qu’il estimait encore plus l’esprit qu'on en tre par da distillation : pour cela on pile la plante , on l’arrose avec de l’eau , on la distille aprés trois jours de macération ; on repasse l'eau . 356 » GPL: À Nr TE) Sn 4 distillée sur de nouvelles plantes jusqu’à six fois ; et après six distillations réitérées , on a un esprit trés-sudorifique qu’on donne par cuillerées. OBS. La Perce-mousse est beaucoup plus employée en Ailemagne qu’en France. On trouve celte plante dans lesbois, contre les vieilles murailles crevassées et humi- des , et sur les vieux arbres. Ses vertus sont confirmées par l'usage. I 2. Boss OU BUIS. Buxus arborescens C. B. 471. Buxus Ï. B. tom j. pag. 496 ; Dod. 782; Math. et aliorum. Buxus semper virens arborescens. L. Buis tou- jourt vert en arbre. Monœæcie Tétrandie. Foliis ovatis. Feuilles ovales. Europe méridionale &. Corolle d’un bianc sale, Germinal ; mars. | Nota. Cette plante est une variété du Buxus semper sirens L., dont les feuilles sont simples , sessiles , fermes , entières, ovales, luisantes, persistantes et vertes. Les tiges des jeunes pousses sont tétragones. Le bois de cet arbre rapé entre dans la tisane ‘sudorifique ,et peut fort bien être Substitué au gaïac ( Guaïacum officinale jamaïcense ), suivant le sen- timent d’'Ettmuller et de quelques praticiens. Je sais des chirurgiens qui s’en serventavec succés dans la vérole : on en met une-oncé dans une .€ho- “pine d’eau,qu'onfaithouillir un quart-d’heure ; on y joint quelques racines sudorifiques, et on ausimente la liqueur à proportion de leur quantité, L'huile fétide qu’on tire du Bouis, est propre pour l'épi- lepsie , pour les vapeurs et pour le mal de denis ; la dose est depuis douze gouttes jusqu'à vingt: mélées avec le sucre ou la poudre de réglisse (.G/r- cyrrhisa glabra ) : cette huile est aussi adoucissante et anodiue ; mêlée avec le beurre fondu , où en L # D I,APH(OMETIQUES. 367 graisse le cancer , surtout lorsqu'elle à été rectifiée et circulée avec un tiers d’esprit-de = vin: elle est excellente pour les dartres : pour les rhumatismes, on en fait un liniment avec l'huile de millepertuis. OBS. Aujourd'hui le bois de buis n’est plus employé comme sudorifique. Ce bois est dur et pesant. Les tour- neurs fabriquent de baux ouvrages avec les racines de cet arbre, 18. Norsn. Nux juglans sive Regia vulgaris C. B. 417 ; L. B. tom. ]. pag. 2415 Dod. 816. Juglans vulgaris Park. Ju- _ glans regra.L. Noyer royal. Monœcie polyandrie. Foliolis ovalibus , glabris., subserratis | subæqua- libus. . Folioles ovales, glabres , un ‘peu dentées en scie , presqu'égales entr’elles. b. Corolle mâle , jaune ; Corolle femelle , d’un blanc sale. Messidor ; juin. . Nota. On prétend que cet arbre est originaire de PÔ, royaume de l'Orient. TI a produit dans notre climat plu sieurs variétés, telles que Ze grand noyer, noyer à coque mince , noyer francais, noyer tardif, double noyer , ele. * Le noyer se plaît dans une terre forte, substanüelle, et meuble. TI croit avec avantage dans le midi de la France, particulièrement dan$ la Fimagne d'Auvergne ( Puy-de-Dôme ). Les gelées li sônt frès-contraires. Les noix sont sudorifiques dans plusieurs de leurs parties ; leurs feuilles et leurs fleurs ou chatons ont la même vertu. Etimuller recommande comme un secret pour la dyssenterie ces chatons séchés à. l’ombre ; et mis en poudre , à la dose d’une dragme prise dans l’eau de lantain ou quelque autre véhiculeconvenable. Hof- mann , sur le rapport &e Simon Pauli , leur donne cependant une vertu émétique ; ce qui n’est pas un 368 OP L'aANTES obstacle à la propriété qne leur attribue Ettmuller. On saitqu'il y a des émétiques qui réussissent dans la dyssenterie ; l'Fpécacuanba ( Fiola ipecacüanha ) et le tartre émétique en fournissent ‘l4 preuve , donnés à une dose mesurée suivant la force et la dé- licatesse des malades. Les anciens ont reconnu dans les noix , une es- pèce de contre-poison. Pline rapporte que Mithri- date , roi de Pont, faisait grand cas dun antidote composé de deux figues , deux noix, et vingtfeuilles de rue ( Ruta graveolens ), avec un grain desel, M. Ray assure qu’en Angleterre les noïx rôties mangcées à jeun, sont un préservatif contre la peste également en usage chez le peuple et les gens dé qualité. Ot distille les fleurs dans leur saison ;'on fait ma- cérer dans l’eau qu'on en retire les noix , lors- qu’elles sont parvenues:au tiers. delléür grosseur ; | on les distille ensuite, et on garde la liqueur dis- tillée, dont on sé sert) pour y mettre en digestion les noix lorsqu'elles sont bonnes à confire ; c’est=x: dire, avant leur maturité : ces, trois distillations différentes aïnsi réunies , forment l’eau des trois noix , Qui est sudorifique , apéritive ; cordiale , stomachique ét hystérique. On l’ordonne avec succès depuis quatre jusqu’à six onces dans les fièvres malignes , dans la petite- vérole , les vapeurs hys- tériques , les indigesuons , la, coliqué venteuse êt FR LU J’en ai vu de très-bons effets dans celte espèce d’hydropisie qu’on appelle leu- cophlegmatie où ‘bouftissüre ! rie RTE) Je Vai ordonnée sur le rapport d’un apothicaire de cette ville, qui avait guéri sa femme de‘eette maladié par l'usage de ce remède. | Les coquilles de noix sont aussi sudorifiques : plusieurs les emploient dans les tisanes avec la squine (Smito china), la salspareillé "( Sinilaz sarsaparilla ) | et les autres ingrédiens qui entrent daus la tisane sudorifique propre pour la vérole’ Les D'I A P:HO ME TIIQ U E S. 86) Les zestes de noix mis en poudre,, et donnés jus- qu'à demi-gros dans un,Yerre dé vin rosé, guéris- sent la colique venteuse ; rien ne soulage plus dans cette maladie, qu’un lavement fait avec un quar- teron d'huile de noix, un verre de vin, et démi- seticr d’éau. de son ou de décoctièn émolliente. J'ai donné avec succes , dans la même maladie un verre dé bon vin rosé, dans lequel on avait étéint x huit où dix reprises des noix sèches allumées. L'eau de noix, à la dose d’une ou deux cuillerées», avec un peu de sucre , redonne le lait aux nôur- rices , et peut être utile a ceux qui se sont épuisés avec des femmes. Les feuilles de Noyer sont em- ployées utilement pour l4 brûlure , étant-graissées d'un ongnent faitavec parties égales d'huile de noix et-de cire jañne. Le Tout le monde sait qu’ôn tire par’ l’expressidn des noix , une huile également en usage dans:la mré- decine. et dans les alimens ; elle est, trés-adoucis- sante ettrès-résolutive. Sur le: rapport de M: An- dry , elle est aussi fort. bonne contre les vers, oet pour la gale qui vient au visage des enfans.! 4454 Les chatons du Noyer ,infusés-dans le vin blanë, sont très-uliles pour pousser les vidanges,: 21} sel OPS. Les fetilles du noyer répapdent une oder forte wil ést dangereux de réspireé, suitout lesoi/ et dans le tems de la floraison ; parce qu'elles rendent par P'éto- poration beaucoup de gaz carbonigne , et én plus brande quantité que les feuilles de la ‘plupart des antres afbrés. Les racines, écorce , les chatons et le brou ; pris fn- térieurement , excitent le vomissement et sont phieauüfs: : Lhuile de noix est employée däns les alimens : elle pe se fige point : les peintres en font usage: 97117 Les noix fraîches, que l'on nomme cerneaiux ; sont indigestes ;ainsi que le brou que l’on fait confie dans l’eau-de-vie mêlée de sucre. Tes: Le noyer sert aux menuisiers , aux taurneurs et aux graveurs sur. bois, SANT RU 370 PLANTES PLANTES ETRANGERES. I 4. Gaiac ou Bors-SAIxT. Guaïacum sive Lignum sanctum Park. Guaiacum foliis lentisci CG. B. 448. Guaiacum Clus. Exot. 312. Guaracan Hern. 63. Cuniacum Jamaïcense lentisci subrotundis foliis , læté virentibus , flore albo , Pluk. Guaracum officinale jamaicense. L. Gaïac ofti- cinal. Décandrie monogynie, Foliolis bijugis , obtusis. Folioles bijuguées , obtuses. Espagne , Jamaïque D. On emploie en médecine le boïs et son écorce , comme aussi la résine qui en coule naturellement, et l’huile que l'analyse chimique nous fournit. Le Gaïac croît dans la Nouvelle - Espagne et dans les îles de l'Amérique, dans lesquelles on s’en sert avec succes pour la vérole , qui y est très- commune. Ce bois ne fait pas le même effet en Eu- rope , où le mércure est d’un plus grand secours pour la guérison de cette maladie. La décoction de Gaïac pousse par les sueurs , et quelquefois par les urines : elle convient dans les ulcères véroli- ques , dans la goutte et dans l’asthme : on en rape une once qu’on fait infuser vingt-quatre heures dans deux pintes d'eau ; on les fait bouillir ensuite , et réduire à la moitié : quelques-uns y ajoutent deux onces d’antimoine cru enveloppé dans un linge : on en fait prendre deux ou trois verres pendant le “jour , à distances à-peu-près égales , observant qu’il y ait trois heures qu’on n'ait pris de nourriture. La résine de Gaïac se donne en bol à un scrupule , y ajoutant quinze ou vingt grains de mercure doux, … et quelques gouttes d'huile de Gaïac ; ce remède réussit dans la gonorrhée. Le Gaïac entre dans la tisane sudorifique ordinaire : il faut y ajouter du via blanc pour en tirer la teinture, On fait une DT A PH O RE) T\I.Q U E S 974 eau-de-vie de Gaïac très-bonne pour les gencives, en infusant son bois rapé dans l’eau-de-vie , une once par chopine. OBS. L'huile essentielle qu’on relire du bois de Gaïac est corrosive , et ne s'emploie pas à l’intérieur. Elle est utile pour cautériser les nerfs dentaires ; arrêter la carie des os, les progrès de la gangrène. Ce bois nous a été apporté de l'Amérique comme un puissant remède contre les maladies vénériennes , mais on lui préfère le mercure. Les [ndiens, les Africains et les Américains attaqués de la vérole se guérissent promplement, soit avec le Gaïac, soit en employant le Zobelia syphrlitica L. On a essayé l'usage de cette dernière plante à Montpellier, mais sans succès : la dose est d'une ou deux poignées en infusion. Voyez Desbois de Rochefort, r1at. méd. tom. 2.p. 212. 4 à 19. Sassarras , Bois de Canelle , Pavame. Sassafras arbor MonurdiClus. Exot. 320 ; Lugd. 1786. Arbor ex Florida ficulneo folio C. B. 431. Sas- safras Hern. 61. Sassafras sive Lignum Pavanum 1. B. tom. j. pag. 483. Pavame Indorum. Laurus sessafras. L. Laurier sassafras. Ennéan- drie monogynie. Foliis integris trilobisque. Feuilles entières et à trois lobes. Virginie , Caroline , Floride b. No/a. Cet arbre s'élève de vingt à trente pieds. Le bois de Sassafras ou Saxafras vient de l'Amérique , où il croît abondamment, surtout dans cette province de la Nouvelle - Espagne ap- pelée la Floride ; il en vient aussi du Brésil. On emploie ce bois rapé ou haché ; on le fait infuser depuis une once jusqu’à deux , dans trois chopines ou deux pintes d’eau; on fait prendre cette infusion dans les rhumatismes, dans la goutte, dans les fièyres quartes, dans la vérole , et dans A à 3 372 PLANTES toutes les maladies où il est nécessaire d'augmenter la transpiration et de pousser les sueurs. Plusieurs préfèrent, avec raison, l'écorce au boïs ; on la donne en substance en poudre fine, à un gros; on y ajoute la poudre de vipère et le mercure doux , de cha- cun vingt grains , avec suffisante quantité de catho- licon pour en fire un bol, qu'on prescrit avec succès dans la gonorrhée invetérée. [/huile essen- tielle de Sassafras qu’on tire par le secours de la chimie , se donne dans les mèmes maladies, depuis quinze gouttes jusqu'à vingt. naine tt tes ati À. 8 te 2 2 0 he 10. Sarstrarerz re on SARCEPARETLLE Sinilax aspera Peruviana , sive* Salsaparilla C. B. 296. Smilaci affinis Salsaparilta T. B tom. 1j. pag 117. Sarcaporilla Offic. Smilax viticulis us- eris Virginiana , folio hederaceo lent, Zarca no- bilissima Pluk. Juapecanga vulgo Sarcaparilla Pi-. son. 258. M. captali Paraila Hern. 288. Î … Srmnilax sarsaparilla. EL. Smilax salsepareille, Diœcie hexandrie. s Caule aculeato , angulato ; foliis inermibus , ova= tis , retuso-mucronatis , trinervits. Tige aiguillonnée anguleuse ; feuilles sans pi- quans , ovales , tournées eu arrière et pointues, à, trois nervures. Pérou, Brésil, Mexique, Virginie , Nouvelle- Espagne D. - Nota.- Fleurs aux essailes des feuilies ; baies ronges. Toutes les espèces du genre smilax out deux. vrilles, l'une à droite , l'autre à gauche : elles naisseüt toutes deux" -de la base du pétole : ellésadhèrent au corps ligneux. 1 La Salsepareille éroït dans cette partis de | Amé-" rique qu'on appelle Mexique ; elle vient aussi dans le Brésil et dans le Pérou. Cette racine est la principale. f drogue de la tisane sudorifique qu’on rdonne dans" la vérole : on chôisit celle qui est rousse en-dehors"” ét blanche en-dedans, quise fend aisément par le mi- DIAPHORETIQUES. 873 lieu comme l’osier ( Salix vitellina); celle qui est menue et de la grosseur d’une plume, est préfé- rable à celle quiest grosse , qui vient de Marignan : cette dernière est noirâtre. La dose de la Salsepa- reille est depuis une once jusqu’à deux, qu’on fait bouillir dans trois ou quatre pintes d’eau, et ré- duire à la moitié: on l’ordonne avèc succès dans le rhumatisme et dans la goutte. Elle convient aussi dans l’hydropisie, car cette racine a la propriété de dessécher : on en fait bouillir deux gros coupés par petits morceaux , avec un poulet où un morceau de veau pour faire deux bouiilons; on y ajoute la racine suivante , à pareille dose. ” . OBS. La Salsepareille que l’on nous apporte de la baie de Honduras ,, est un sudorifique atlénuant et résolutif qui convient dans’ les maladies vénériennes rébelles au mer- cure. On en obtient journellement d'excellens effets. 7. sourire ou SQUINE. China radix C. B. 296. Cina , Cinna Cæsalp. 423. China radix L. B. tom. ij. pag 120. China orientalis seu Smilax aspera Chinensis , Lampatam dicta , Hern. Dale. Smilax china. L. Smilax squine. Diœcie hexan- drie. | Caule aculeato ; teretiusculo ; foliis \inermibus , ovato-cordatis, qninque (rinerv'us. pe Tige aiguillonée, un peu cylindrique ; feuilles sans piquans , ovales- cordiformes , à cinq ner- vures. ‘ Chine , Japon H. Nota. Pétiole à deux dents ; feuilles ovales-cordifor-. mes , obtuses avec une pointe. | . Cette racine nous vient de la Chine et des Indes orientales. On l’emploie de la même manière et a la mème dose que la précédente; elle a les mêmes - , Aa 374 PLAN T EUR vertus, et on les méle communément ensemble. La Squine est préférable aux autres boïs sudori- fiques ; elle est plus douce , sans être moins péné- trante; elle convient aux maladies des enfans en- core pleins de glaires , elle facilite la sortie des dents ; elle est convenable dans la gale , et déter- mine cette espèce de gourme qui coûte tant à sortir. OBS. La décoction de la racine de Squine , agite le sang , interrompt le sommeil , donne des inquiétudes , excite des démangeaisons, Quand on ne peut la supporter ure, on l’unit avec la Bardane ( Ærctium lappa ) ou le Scorsonère ( Scorzonera hispanica ) ou bien avec le lait. Voyez Desbois de Rochefort, af. med: tom. 1.p. 410. I 0. iront 1. Zedoariu longa C. B. 35. Zedoaria Ceylanica Camphoram redolens , Hort. Lugd. Bat. 636. Ha- rankaka Xeylanensium. Ærnabi Veterum. Altera species long& radice Cord. Zaduaria, Zadvra vel Zadura quorumdam. Kacmpferia longa. L, Zédoaire longue. Monandrie monogynie, | | Nota. C'est une variété de l'espèce suivante, 2, Zedoaria rotunda C. B. 36. Zerumbeth Sera- pionis, Lob ic. 74. Zingiber latifolium silvestre , Hort. Lugd. Bat. 636. Zeimber Garz. Valighuru sive Zingiber silvestre Zeylanensibus. KuaHort. Malab. Kacmferia rotunda X, Zédoaire ronde. Foliis lanceolatis , petiolatis. Feuilles lancéolées , pétiolées. Inde 77. Corolle à six pétales sur lesquels on xoit briller plusieurs couleurs , telles que le bleu, le pourpre , le blanc et le rouge. Thermidor , fruc- tidor; juillet , août. Voyez Miller. Nota. Le Zédoaire ne doit pas être confondu aver le Zé- rumbeth, Cette dernière plante est lAmomum zérum- bétlh. L. DA AUP HUOÉRGEATILIQ U E-S. ‘JS Ces deux racines ( que plusieurs croient être les diflérentes parties de la même) nous sont apportées des grandes Indes , de l’île de Ceylan et de Mala- bar. La racine qui est longue , nommée Zédoaire, passe pour être la partie intérieure : celle qui est plus près de la tige et vers le collet, est plus ren- flée et presque ronde; on la coupe en travers , et on nous l’apporte en cet état sous le nom de Z#- rumbeth. L'une et l’autre abondent en sel âcre , vo- latil et huileux , et sont. propres à pousser les sueurs : elles conviennent aussi dans les maladies de l’eslo- mac ; elles tuent les vers; elles sont cordiales ,hys- tériques et béchiques. On les donne en infusion dans le vin blanc, ou en décoction dans l’eau commune, depuis deux dragmes jusqu’à demi- once dans chopine, c’est-à-dire, dans une livre de liqueur : en substance et en poudre, la dose est de quinze à vingt grains. On entire l’extrait avec l’esprit-de-vin ou l’eau-de-vie, qu’on donne à une dragme, et son huile tirée par la distillation, à quinze grains : on en prépare un vinaigre anti- pestilentiel. La Zédoaire entre dans le vinaigre thériacal , dans le vinaigre fébrifuge ou l’eau prophylactique de Sylvius Deleboé , et dans la poudre réjouissante. TO. Cissan , ou Encens mâle. Thus sive Olibanum Officinarum C. B. 5o1. Melax , Thus masculum quorumdam. Lovan Arab. Conder Avicennæ Garz et Linse. Juniperus thurifera. L. Genèvrier à l’encens , diœcie monadelphie. Foliis quadrifariam imbricatis , acutis. Feuilles croissant par quatre, imbriquées, aigues. Espagne D. No/a. Baies bleues en mürissant, Suivant Ellis, l'Oliban serait le Juniperus Lrcia. L,. Il A a4 376 PIL'ANTES rapporte qu'il croîten Ethiopie et dans l'Arabie heureuse , que les peuples de ces contrées l'appellent Zouan et les Maures. Sen-2Kiou. L’encens mâle est une résine en larmes jaunâtres, laquelle , jetée sur le feu , exhale une odeur très- pénétrante et assez agréable. Elie coule d'un are qu’on ne connait pas bien distinctement, qui croit dans l’Arabie. On nous l’apporte des Indes orientales ét de la Turquie. Cette drogue est sadorifique, propre pour faire cracher dans l’asthme et dans la pleurésie. On en met une dragme en poudre dans une pomme creusée à ce dessein; on la fait cuire ensuite pres du feu, et on la fait prendre dans la pleurésie, lorsqu’après deux ou trois saignées , le malade est disposé à la sueur ; a'ors la sueur vient plus abondamment par ce remède, qui passe pour un spécifique dans cette maladie. 6 L'Oliban est vulnéraire détersif ; on l’emploie dans plusieurs ongunens, comme dans celui de bétoine, dans le divin et quelques autres. If entre aussi dans la poudre de frai de grenouille de Crollius, dans Ha thériaque, dans le mithridat, dans les trochisques de Karabé, dans les pilules de cynoglosse, etc. PLANTES DIAPHORÉTIQUES Qui sont rapportées dans d'autres classes. O* pourrait ranger entre les plantes Sudorifiques, la plupart des plantes Céphaliques et Aromatiques ; car, comme elles abondent en principes volatils et huileux , elles sont capables d'augnienter: la DIAPHORETIQUES. 377 transpiration et d’exciter la sueur , en agitant la masse du sang au-delà de l’état naturel. Une infusion de sauge ( Salviu officinalis), de romarin -( Rosmarinus officinalis), d’origan ( Ori- ganum vulgare), ou de quelque autre plante aromatique , à laquelle on ajouteroit un peu de muscade ( Myrristica cfficinalis), de girofle ( Ca- ryophyrllus aromaticus), ou de canelle (ZLaurus cinnamomum ), fait suer abondamment ; et les gens de la campagne , ou ceux dont les corps sont robustes, se guérissent souvent dù rhumatisme avec cette sorte de sudorifique : les personnes plus délicates, et qui agissent avec plus de ménagement et de prudence, se contentént d'employer ces plantes extérieurement, etse font suer à la vapeur d’une forte décoction d'herbes aromatiques dans un tonneau ou dans une espèce de boite faite exprés.: Ce sudorifique guérit quelquefois le rhumatisme le plus opiniâtre, fortifie les paraly- tiques, et soulage ceux qui sont aflligés de la sciatique. Le marc du raisin ( Vürtis vinifera) est encoré un puissant sudorifique; mais il faut s’en servir avec discrétion, et se conduire par l'avis d'un sage médecin : car les violens sudorifiques occa- sionnent quelquefois des fontes d'humeurs, qui causent dans la suite des maladies tres-dangereuses, Les feuilles d’Aune (Æhamnus frangula), de Frène (Fraxinus excelsior), de Bouleau ( Betula alba), d'Hièble (Sambucus ebulus), de Surean (Sambucus nigra), et plusieurs autres, échauflées dans un sac ou dans une étuve, deviennent un excellent sudorifique , en enveloppant le corps tout entier , ou Ja partie qu'on veut faire suer, dans ces feuilles ainsi échauflées: mais souvent rien n’esi plus dangereux. J'ai vu mourir un honnne dans l’effeu d'un semblable remede ; il était depuis quatre heures enveloppé dans des feuilles de 378 PLANTES Boulean { Betula alba). Xl ne faut s’en servir que dans les cas de paralysie froide ou de membres perclus, et encore avec prudence. La racine de Bardane (_Arctium lappa), en tisane, se substitue avec succès à celle de Scorsonere {Scorzonera hispanica) , à la même dose , surtout dans les fièvres malignes pourprées, et dans la petite vérole, Voyez ci-devant la classe des plantes Diurétiques. Les fleurs de Sureau ( Sambucus nigra ) et celles de Prunier sauvage ( Prunus spinosa), distillées dans le vin blanc, aprés une légère digestion, fournissent une eau spiritueuse, dont cinq ou six onces , données dans la pleurésie, font suer assez raisonnablement. Voyez ci-devant la classe des plantes Purgatives. Les habiles praticiens savent que l'Opium, mêlé avec les Aromates: et les Volatils, devient un sudérifique excellent. C’est un remède qu’il faut employer avec prudence et à petite dose: il est difficile de la déterminer en général, et je me contente ici de l’indiquer. /’oyez ci-après la classe des Narcotiques. Coquelicot ( Papaver rhœas). Une forte infusion de ses fleurs , environ une poignée sur demi-setier d’eau bouillante, prise comme le thé (Thea bohea), avec un peu de sucre, est un sudorifique assez doux, propre dans les fluxions de poitrine, la pleurésie et les rhumatismes. Voyez ci-devant la classe des Béchiques. Entre les plantes Cordiales, surtout celles qui nous sont apportées des pays étrangers, ilyena plusieurs qu’on pourrait rapporter à cette classe, comme lu racine de Contrayerva ( Dorstenia con- irayerva) , celle de Sénéka (Po/ygala Senega) celle de Spicnard ( Nardus indica ) , le bois de Santal (Santalum album), et quelques autres qui EU tr, DIVISION. PLANTES ÉVACUANTES. VII: CLASSE. PLANTES CORDIALESIM D, BwIDES PLANTES Tome I. Page 379: ET ALEXITERES. a NOMS CARACTÈRE DU GENRE CLASSE}. ET ORDRES!| DE LINNS£ || TRADUIT -DOUS-L A T I. N SDSER SLA I NONNÉS DECETTE VII CLASSE. PLANTES D'EUROPE. 383. JAllium sativum . + « : - .]Corolle à 6 divisions ouvertes. Spathe multiflore. Ombelle ramagsée, capsule supère. . . gx, VAlliéro Scorodopraum : : : ae 384. JAlliuin victorialis, PrrtI x = Eee : = dl Cnil 308. (Dietamnus albus : . : . . -|Calyce à 5 fenilles. 5 Pétales ouverts. Etamines paremées de points glanduleux. 5 Capsules PDO ere er emo ee ue DU . : [Décandrie monogpnie, 06. |Carlina aesulis, , . . . . Galyce garni d'écailles allongées , radiées, colorées. . . . sens + ee ‘+ |Syngénésiepl | 387. |Asell vineetéxienm . , . .|Corolle contournée. 5 Nectaires ovales, concaves ; agant une saillie en forme de corne. Res Péutandrie RAS 388 o! anthoraene . … 4" |Calyee nul. 5 Pétales, le supérieur en forine de casque. 3 Nectaires portés sur un pédicèle ; ; \ récourhés: 3-5 Capsules . . . . , . . . . à BR RTT ARE eo nue de pere mb 369: |Doronicum purdalianehes. . , .|Réceptacle nu, Aigrette simple. Ecailles du calyce disposées sur deux rangs ; égales, plus longues #, que le disque. Semences du contour nues € sans aigreltes ‘ ++ . 390, |Armiea se ” :". -|Réceptacle nu: Aigrette simple, Corolles du contour à cinq étamines suns anthères. . 29rs |Quéreus coceiférs - : + . . .|Fleur mâle: Calyce à 4-5 divisions. Corolle nulle, 5-10 Etamines. Fleur: femell ? monvphyle, trèrentienprabotente# Corolle nulle. 2-5 SIÿlé. Semence unique, oVile . 393. |Dianthus earophyllus altilis major. Galyce cylindrique ; monophylle , garni de 4 écailles à sa base, 5 Pétales avec onglets. Capsule éÿlindrique, uniloculaire.… . . + , 10.10, TES: . -|Décandrie digynie. 393. |Dianthus carçophyllus - Idem. + Id. 1. 394. [Oxalis acetoselia *, yce à 5 feuilles. Pétales rapprochés par leurs onglets. Capsule pentagone, s'ouvrant par s angles PR PS N ee :cdnerret Décandrié pentagynie, 395. [Ciwus medies . . . . . . .|Calyce à 5 divisions. 5 Pétales oblongs. 20 Etamines dont les filéts sont comprimés. Baie à neul (Pimients JOEL moe ee LP ES, . olyadelphie icosandrie, 396. Citruslimon . Idem. Te Id. 397: es aurantium , . Tdem. Id. LCA 400. |Paris quadrifolia . -[Calyce à 4 feuilles. 4 Péfales étroits. Baie +4 loges. . 4 . . % . . . . Detandrie tétra} h 407. [Orchis maeulx. . -[Nectaire en forme de corne, posée derrière la fleur. , . . . . . , . . + J&ynandrie diandrie. 403. [Orchis militaris « Tdem. Id. Id, 403. |Gilega officina] :]Calyce à dents en forme d'alêne, presque régulières. Légume strié obliquement entre les s F_ æ mences see se + 4 4 4 + 4 4 4 4 2 2 2 2 à « «+ » -|Diadelphie déeandries A onurus cardiac , . pintesbullantesmeeméienmens : une. eus % 0, D: dinam iegymnos permie, TOP Empaue. . Te chance se porn Me cmeep no inees vateutes en donnes de males en le : rebond saillants. . . . . . , . . . dote ee où 0 + + + «|Tétradynamiesilieuleue, 405. l'hlaspi arvense , Idem, Id. Id. PLANTES ÉTRANGÈRES. 406. |Anastatiea hieroshunties, . . .Silicule obfüse. Valres plus Tongues que la cloison. Style pointu, oblique. Loge monosperme, ITétradynamiienilienleuse 406, [Amomum cardamomun . . [Corolle à 4 divisions, dont une ouverte. . . . . , . . . . È + =. .|Monanürie RARE 408. |Amomum grana paradisi, , . . Idem. ( Id. « . [Piper eubeba , , , , , . ,|Calyce et Corolle nuls. Baie monosperme, . … Te andrie trigynie, Myrtus pimenta, , . , . . .|Calyce supère,"à 5 divisions. 5 Pétales. bisperme où 1étras erme. © * 2 5 à 2 à frcoundrie mono Myrtus caryophyllnta. ! | Ps Pas FE Te 238 Acyris opobalsamum. . . .[Octandrie monogynie, Avicennia germinans . ace, rhom=| Anacardium occidentale tentes) FAT Pas Capsile à 6 lo, infère. ae Nardus indiea + . : : ne | HET pie: fins d'Europe). "error una, te d'Europe ). “ « : Laurus cassis , & a on Lu Nectaire à 3 glandes. 2 Soies entourant l'ovaire, Filets Tome I. Page 379. Ie, DIVISION. PLANTES ÉVIALES NOMS DES PLANTES DECETTE VIlc. CLASSE. Allivwm Scorodoprasum Allium victorialis. Dictamnus albus . . Carlina acaulis. Asclepias vincetoxicum Aconitum anthora. . Doronicum pardalianches, Arnica scorpioïdes, Quercus coccifera . 416. |Dorstenia contrayerva, , 418. |Aristolochia serpentaria . 419. |Nardus indica , MATIERE 419. |Valeriana celtica. (Plante d'Europe). 420. |Scilla maritima, ( Plante d'Europe). 422. | Laurus cassia 4, , 423. | Andropogon schœnanthus . 424. |Santalum album PFANTES RAPPORTÉES DANS D'AUTRES CLASSES. 427. |Centaurea benedicta. 427. |Scorzonera hispanica, 427. | Melissa oficinalis. 427. | Laurus cinnamomum. 427. |Hordeum vulgare. Juniperus commmunis, JAngelica archangelica. Imperatoria ostruthium, Tormentilla erecta, Polygouum bistorta. 427. |Arctium lappa. 427. |Borrago officinalis, 427. | Anchusa officinalis. Rosa gallica. Aristolochia rotunda. 428. 427. |Caryophyllus aromaticus. 428. Acorus calamus vulgaris. 428. | Ruta graveolens. 428. | Æthusa meum, : 428. | Valeriana officinalis, .]Corolle à 6 divi .[Calyce garni d .[Calyce nul. 5 £ . |Réceptacle nu. Pages. —————_ RER pur ee NE Poe HAN PLANTES D'EUROPE. 382. [Allium sativum que le tique) . " .]Réceptacle nu. 45° = Ta .|Fleur mâle : monogynie. Ta. Calyce à 5 feuil me rapprochées . vi émonogynie. Corolle contourt je Pont recourbés. 3-51 tétragynie. Ca qi on redepieie } O0 nres Réceptacle comm monogynie. Calyce nul. Cort hexandrie. ‘[Calyce nul. Cor monogynie. Calyce nul. Cor Ia. ; Corolle à 6 péta} monogynie. Calyce nul. Cor x intérieurs glanie monogynie. . [Fleur hermaphré 3 Etamines. # monœcie. ” [Corolle à 4 pétie monogynie. DÉA P'ÉRETDÉ QU E s. | : 30 entrent dans la composition de la thériaque, qui ést quelquefois sudorifique. - Les racines de Fraxinelle ( Dictamnus albus } et de Carline ( Carlina acaulis) sont aussi sudori- fiques, comme je le dirai dans la classe suivante. Dompte-venin (-4sclepias vincetoxicum). La décoction d'une demi-livre de sa racine dans deux livres de vin, réduites aux deux tiers, fait suer considérablement, suivant Tragus , qui assure que ce remède soulage les hydropiques. Voyez la classe suivante. La Tanaisie ( Tanacetum vulgare) et l'Absinthe (Artemisia absinthium), mises en digestion dans le vin pendant quelques jours, et distillées ensuite, fournissent une eau spiritueuse , utile dans certaines fièvres malignes, et qui est sudorifique à deux onces, mêlée avec un gros de thériaque. oyez ci-après la classe des plantes Stomachiques. DEPYT PEUM E CC L ASS PLANTES CORDIALES ET ALEXITERES. N ous appelons plantes Cordiales celles qui passent pour avoir la propriété de fortifier le cœur, et qu'on emploie avec succès dans les maladies qui "semblent attaquer particulièrement cette partie, comme sont les syncopes, les défaillances , les évanouissemens , etc. dans lesquelles le mouvement du cœur est suspendu ou interrompu. Néanmoins, à parler avec justesse, les Cordiaux ne fortifient pas plus le cœur que les autres parties du corps, entre autres l'estomac , que le vulgaire confond avec le cœur, en disant qu’on à mal au cœur, . 3£0 PLANTES lorsque l’estomac souffre par quelque mausée ou autre maladie. Ou appelle aussi ces plantes Alexitères, parce qu’elles conviennent dans les maladies coniagieuses et pestilentielles, contre les poisons et la morsure des bêtes venimeuses, dans ‘les fièvres malignes et pourprées, et dans les maladies dans lesquelles la chaleur naturelle est presque éteinte; car, dans celles où il y à inflam- mation dans quelque viscère , les Cordiaux, particulièrement ceux qui sont volatils, sont tres- contraires ; ei dans ce cas ceux qui sont tempérés | doivent être mis en usage, comme nous le dirons dans la suite de cette classe. En ‘un mat, les plantes Cordiales et Alexitères sont celles qui rétablissent le cours libre du sang et des esprits, non-seulement dans le cœur , mais aussi dans toute l’habitude du corps. C’est par cette raison qu’elles deviennent quelqnefois diaphorétiques , en ce qu'elles augmentent l’insensible transpiration ; et c'est ce qui m'a déterminé à les placer dans la seconde édition après les diaphorétiques, et dans le rang des plantes que nous appelons. Evacuantes. ALERITENRZSS. 361 moins perd letems si précieux dans les maladies, et nest averti de son erreur que lorsqu'il n’ést plus ossible d'y remédier. Ne vaut-il pas mieux se ser- vir d'un frein pour retenir un cheval fougueux , que d’essayer de le dompter par la violence ? Ilse cabre , renverse et tue celui qui le monte, On a vu très-rarement réussir des médecins qui, sans doute ,nés froids et. mélancoliques , dans un pays entouré d'eaux et de marais fangeux, ne con- maissaient d'autres moyens de guérr que d’échauf- fer le sang , d'allumer la fièvre , d’exciter des sueurs , des urines âcres et troubles , des évacua- tions précoces , enfin de procurer de prétendues crises qui , n'étant pas l'ouvraie de la nature ,ache- vaient de détruire des tempéramens altérés par la maladie £ Parlons ouvertement : la racine de Contrayerya ( Dorstenia contrayerya ), l Angélique de Bohème ( Angelica archangelica ) , la racine de Valériane sauvage ( /’alerina officinalis) ,la Canelle ( Zaurus cinnamomum ) , les baumes de la Mecque ( Æmiris opobalsamum ) , ‘et du Pérou (Afÿr0*ylon perüife- rumi) , les sels de :vipèreiet de corne de cerf ; les gommes chaudes ; aromatiques et Pénétrantes ; la myrrhe , l’encens ( Janiperus thurifera ) les subs+ tances faciles À se subtiliser, le musc, l’ambre, sont sans doute tous remèdes fort actifs ; maïs , par la même raison , ils sont d'un usage bien dange- reux.Si nous avons vu quelques médecins étrangers lesemployer de préférence et-exclusivement à tout autre remède, c’étaient des gens qui couraient Les provinces , plus occupés d’emporter l'argent du publie , que l'estime des bons médecins et des hon- nèêtes gens. | LL La RL ein 1. Abiun sativum C: B. 53. Allium vulgænre et sa- tivum LB. ton. ij. pag 554 ; Dod 682. ( ar ). 382 P'L'A NTM Allium sativum. L. Aïl cultivé. Hexandrie mo- nigynie. Caule planifolio , bulbifero ; bulbo composito ; staminibus tricuspidatis. Tige à feuilles planes , bulbifère ; bulbe com- posé; étamines à trois pointes, Sicile 7Z£. Nota. Les Bulbes de cette espèce que l'on cultive dans nos jardins , se nomment Gousses d'ail. 2, Allium sativum alterum , Allioprasum caulis summo circumvoluto , C. B, 73. Ali genus, Ophi- oscordon dictum quibusdam , 1. B. tom. ;ij. pag. 559.Scorodophrasum 11. Clus. Hist. 191. ( rocau- BOLE ). s Allium scorodoprasum. L. Aïl rocambole. Caule planifolio , bulbifero ; foliis crenulatis ; va- ginis ancipitibus. Tige à feuilles planes , bulbifère ; feuilles cré- nelées ; gaines ancipitées. Dannemarck , Pannouie 7%. Nota. On cultive cette espèce dans nos jardins. P J l La racine de l’ail passe pour un contre-poison des plus efficaces Quelques-uns se croient à l’epreuvedu mauvais air lorsqu'ils en ont sur eux : d’autres ont soin d’en prendre un petit morceau dans la bouche , en approchant d’un malade. On mèle dans certains pays l’ail avec les alimens, comme un assaisonne- ment qui en relève le goût. Les propriétés de l'ail les plus éprouvées, sont de résister à la malignité des humeurs , de pousser le gravier et les urines , etde guérir la coiique venteuse : pour cela on le prend intérieurement, bouilli dans le lait , en lave- ment, ou appliqué extérieurement sur le nombril ; on l’ordonne aussi ayec succès de cette dernière manière pour tuer les vers des enfans. L’ail est très- capable de réchauffer l’estomac , et de réveiller l'appétit. Les gens de lacampagneleregardentcommre AR XEETE.RE s. 383 un cordial universel , et l’estiment autant que la thériaque er l'orviétan; c’est pour cela qu’on l’ap- pelle La thériaque des pauvres. Platérus n'avait pas de meilleur remède dans la peste , que de fairesuerles malades avec deux onces d’hydromel , dans lequel on avait fait bouillir de l’ail. Galien , Schenkius, Zacutus et Borel confirment par leur expérience la vertu de Pail dans la colique et pour appaiser les tranchées : quelques - uns font avaler de grands verres d’eau tiede , dans laquelle on a jeté une gousse d’ail hachée grossièrement. Forestus rap- porte des observations qui prouvent que l’usage de l'ail fait passer les eaux des hydropiques. Laurem- berg assure que rien ne soulage plus Les scorbuti- ques que l’ail , et il confirme ce que j'ai dit ci- dessus de son utilité pour la gravelle , le lait où on l’a fait bouillir étant capable d’appaiser la douleur de la pierre. Quelques auteurs le recommandent pour l’asthme , et pour faciliter l’expectoration. On emploie ordinairement l’ail en substance , à petite dose , en infusion dans le vin blanc , une gousse dans un demi-setier : lorsqu'on le fait bouillir dans le lait , on en met deux ou trois gousses , au plus, dans une chopine. D'après Sydenham , j'ai souvent appliqué avec succès , pendant tout le tems de la suppuration de la petite vérole , de l’ail cuit sous la cendre , et mis à la plante des pieds. On renouvelle tous les jours ce remède. Il soutient le gonflement du visage for- tifie sans échauffer , et facilite la suppuration. Il faut l’appliquer le quatre de l’éruption , jusqu’au dix seulement. ; Le suc d'ail mêlé avec l'huile de noix , est ex- cellent pour la brûlure. L’ail et la joubarbe ( Sem- per vivumn tectorum ) pilés ensemble en consistance de moëlle ou pulpe , appliqués sur les parties aflli- gées de la goutte |, ont souvent reussi pour en calmer la douleur. 384 PLANTES Les racines d’Ail, pilées däns un'mortier , et'ré- duites en onguent avec dé l'huile d'olive versée ‘pêu à-peu dessus ; sont ün puissant résolutif pour les humeurs froides, et pour faire tomber les ‘cors des pieds : la puauteur de cet onguent'la fait nom- “mer Moutarde du diable. Quelques-uns s'en servent pour adouéir le cancer. Les paÿsans de Provence! ‘VFemploient pour faire mourir les vers; ils en frot- tent le nombril des enfans. Le sue d’Aïl, mêlé avec du miel et du beurre non salé ; guérit la teigne et la gale la plhs épinidtre : ce sut, mêlé avec du salpètre et'du vinaigre, fait mourirles poux F°Ail à donné le nom;à l'electuaire de Allio, estimé pois les maladies cüntagieuses, | La Rocambole est pl:s douce et plus en usage dans les alimens, L'espèce suivante est célèbre, ét se substitue, quand elle est récente, au spicnard (Nardus indica), mais elle n'en a pas, à beau- coup pres, la vertu. | 3. Allium inontanum latifolzum, maculatum C. B: 74. Allium Alpinum XL. B. tom. 1j. P- 566. Fictorialis longa Glus. Hise. 189. | | Alliun victorialis. L Aiïl à feuilles sd de : Hexändrie monogynie. 14 à Caule planifolio , umbellifero ; umbellä rotundé ÿ# stamninibus lancéolatis , :coroll& :longioribus ; foliiss elliplicis. ;, | | ï Tige à feuilles planes, ombellifere ; ombelle: ronde ; tétamines! lancéolées:, plus longues que 1 icorolle; feuilles eliiptiques. 7: | Montagnes de Suisse et d'Italie 7, 2. FRAxINELLE on Dictame blanc, Diptam, Dicrämnussalbus wulgo , seu Fraxgnella , C.B ‘22935 £. B. tom. ii}. pag. 494. Fraxinella Clus. Hist 993 Dod, 348, Polemonium Tab. ic, tom. ij. pag. 96 Dictamn A LÉ LS ET E RES. 389 Dictamnus albus. L. Fraxinelle blanche. Décan- drie monogynie. Foliis pinnatis ; caule simplici. Feuilles pinnées; tige simple. Allemagne , France , Italie 77. Corolle, d'un rouge pâle , ou rayée de pourpre, ou blanche. Messidor ; juin. Nota. 11 n'ya que deux espèces de ce genre , la séconde qui croîtau Cap ; a les feuilles simples et la lige rametüse. L’air qui environne les fraxinelles est inflammable. + On a donné le nom de /raxinelle au Dictamnus albus,, à cause de la ressemblance de-ses feuilles avec celles dü frêne , fraxinus excelsior. L. 1104 On nous apporte la racine de cette plante du Languedoc et de la Provence, toute sèche et mon- dée. Elle passe pour cordiale et alexitère ; elle pousse les sueurs , les urines , et même les ordi- naires; elle fait aussi mourir les vers. L'expérience d’un herboriste de Sermaise près de Noyon, nom mé Poulet , confirme ses vertus. IT fit jeter un ver de cinq à six pieds de long à un paysan qui soufi frait des douleurs d’entrailles excessives, avec une faim canïfe , et cela en lui faisant user d’un, Sirop fait avec linfusion de la racine dé Fraxinelle pen dant quelques jours. Le même herboriste fit vider deux crapauds à un autre paysan , dont l’unétait déjà corrompu et assez gros ; el l’autre vivañt et de la grosseur d’une noix ; il lés-jeta par la bouche, avec deux écuellées de sang: ce malade fut guéri en même tems des syncopes et des faiblesses dont il avait ‘étéraffligé , apres avoir pis pendant 'quihze jours d’une tisane faite avec la racine de :Fraxi2 nelle , et avoir été purgé ensuite avec un émétique!. Les fleurs et les, feuilles de ‘cette plante, prises comme le thé ( Thea hohea ) ,:soulagent: les! per sonnes sujêttes aux-vapeurs : on l’emploieen poudrè « à une dragme , ou en infusion dans six onces de vin | . « B: b Q'LlEN I 386 PLANTE,S blanc jusqu'à demi-once : quelques-uns l’estiment our l’épilepsie , et pour les maladies du cerveau. Le racine de Dictame entre dans plusieurs compo- sitions cordiales , entre autres dans l’orviétan, dans l’opiat de Salomon, et dans quelques autres anti- dotes. L’eau distillée de toute la plante est cosmé- tique. Zvwelfer et Charas out raison de substituer la Fraxinelle aux orobes, pour les trochisques de scille qui entrent dans la thériaque. 9. Carrie , Caméléon blanc, ou Chardonne- rette. | Carlina acaulss magno flore C. B. 38. Carlina caulifera vel acaulos I. B. tom. ïij. pag. 64. Cha- mæleun album Math. Lugd. 1453. Carduus Xeran- temos , flore albo ampliore acaulis , Mor. Oxon. Curlina altera Dod. 727. Curdopatiuni , Spina Ara- bica , Irine quorumdam. Carlina acaulis. L.'Carline sans tige. Syngénésie polygamie égale. Caule unifloro , flore breviore. - Tige uniflore, plus courte que la fleur. Italie, Allemagne , Auvergne , Montagnes nues 7Z£. Nota. Ceux qui ne connaissent pas les espèces du genre Carlina, prennent les écailles du Galyce ne des fleu- rons , et:s'imaginent que ces: plantes soutradiées. Leur er- reur vient de ce que les écailles sont plus longues que les eurous. La racine de la Carline est en usage; on la croit propre pour Les maladies contagieuses , pour. la peste , la petite-vérole , ect. Elle est sudorifique, : cordiale , apéritive , hystérique , et tue les vers. On. l'emploie comme la précédente , à un gros en subs- tance , et en infusion au double : on peut aussi s’en servir en tisane , en faisant bouillir une once dans” quatre livres d’eau commune réduites aux deux e ABEMETERES. 387 tiers. Elle est utile dans l’hydropisie naissante, dans l’asthme , et dans toutes sortes de fièvres. On mange les têtes de Carline en ragoût , de même que celles d’artichauts et de chardons. La Carline entre dans l’orviétan et dans quelques autres antidotes. ORS. ! a médecine a négligé l’usage de la Carline sans SUE 5 tige , depuis qu’elle a découvert des remèdes plus effi- caces. 4 Dompre-venrx. Asclepias allo flore C. B. 30. Asclepias sive V'incetoxicum multis , floribus albicantibus , I. B. tom. ij. pag. 139. Vincetoxicum Dod. 407 Hirundi- naria Trag. 180. Hirundinaria flore albo Park. Cis- sion, Cissophrllon, Hederalis , Ruel. 728. Asclepias vincetoxicum. L. Asclepias dompte- venin. Pentandrie digynie. Foliis ovatis , basibarbatis; caule erecto ; umbellis proliferis. Feuilles ovales, barbues à la base ; tige droite ; ombelles prolifères. Terreins graveleux de l’Europe. %, Corolle blanche. Prairial ; mai. Nota. On ne trouve point de Pollen danses plantes de ce genre que Jussieu a compris dans la famille des Apo- cins. Tous les Apocyns sont vulgairement appelés Gobes- Mouches ; parce que les mouches s'introduisant dansleurs corolles, yrestent prises par leur trompe qui se trouves arrêtée à la base des filets des étamines. La racine du Dompte-venin est alexitère , sudo- rifique , apéritive et hystérique ; les feuilles sont résolutives. On fait bouillir cette racine dans le vin , demi-livre dans une chopine , qu’on réduit au tiers : cette décoction fait suer, et soulage Les hy- B b2 . 260 17 BOL AN TES dropiques, au raport de Tragus. La décoction d’une once dans une pinte d’eau commune , est préférable à la scorsonère (Scorzonera hispanicu ) dans les fièvres malignes. On prépare l'extrait des racines et des feuilles de cette plante, qu'on donne à un gros pour les mêmes maladies. Pour les tumeurs des mamelles, le catapiasme de l’herbe amortie, et mise dessus , est tres-utile. La racine en poudre est détersive , et nettoie les ulcères, comme celle de l’aristoloche ( 4ristolochia rotunda ) : quelques- uns la substituent à la racine de l’espèce appelée aristolochia tenuis ( Æristolochia clematitis ), a la- quelle elle ressemble par sa figure et par son odeur. OBS. Ta racine du Dompte-venin est aromatique ; elle contient un principe gommeux et résineux et un principe spiritueux volatil. Elle est peu usilée, mais on pourrait l'employer avec avantage dans la petite vérole el dans les maladies vénériennes. y Cette plante passe pour être suspecte. Le; chèvres et les chevaux sont les seuls animaux qui la mangent. - D. A NTHORA. Aconitum salutiferum seu Anthora C: B. 184: Antithora flore luteo Aconiti, T. B tom. iij. p. 6Go- Anthora Zedoaria., Aconitum salutiferumr , Tab. ic- s12. Napellus Moysis. Avie. Aconithum anthora. L. Aconit anthore. Polyan- -drie tétragynie. Lyc LA Li Floribus pentagynis', foliis laciniis , linearibus. Fleurs à cinq styles ; feuilles laciniées, linéaires. Montagnes des Pyrénées , de Suisse, de Turin, de Savoye 27. La racine de cette plante passe pour être le con- . tre-poison de l’aconit ( Æcontium naÿpellus }, et un remède propre pour guérir les morsures des bêtes venimeuses et les blessures empoisonnées ; on la d'u s À LÉFARMIMTUEURLE S. * 369 fait prendre en poudre dans le vin blanc , à un gros. Elle entre dans quelques compositions alexitaires. OBS. Les plañtes du genre Aconit sont véneéneuses. Les plus dangereuses sont lAconit napel (4conitum napellus ) à fleur bleue ; l'Aconit tue-loup ( Æconitum ly- coctonum ) à fleur d’un jaune pâle , et l'Aconit paniculé ( Aconilum commarum ). La première de ces trois espèces occasionne un horrible ravage dans les intestins ; prise à une dose très-modérée , elle guérit, dit-on , la fièvre intermittente et la galle. Quel- que soient ses vertus , il n'appartient qu'à un médecin ha- bile d'administrer un remède aussi violent. On ne peut te- nir le napel pendant quelque tems , sans avoir la main tremblanie.Les chevaux se nourrissent de cette plante. La seconde espèce empoisonne les loups et nourrit les chèvres. L’Aconit paniculé produit un miel dans son nectaire ; il est agréable au goût et l’on prétend qu'il n'est pas véné- neux , mais 1l vaut mieux ne pas s'y fier. Quant à l’Acomit anthore , on lui conteste la propriété de détruire l’effet du poison qu’auraient occasionné lAco- pit napel et les autres espèces qu’on vient de citer. 6. : À 1. Doronicum radiee scorpii C. B. 184. Doroni- cum Romanum , Aconitum Pordalianches antiquo- rum, Dod 437; Lugd. 1737. Doronicum majus Of- ficinarum Ger. Doronicum latifolium Clus. Hist, xvr. Doronicum pardalianches. TL. Doronic à feuilles obtuses. Syngénésie polygamie superflue. Foliis cordatis , obtusis, denticulatis , radicalibus petiolatis , caulinis amplexicaulibus. Feuilles en cœuk, obtuses , finement dentées, les radicales pétiolées , les caulinaires amplexicaules, Montagnes de Suisse , du Valais Z. Corolle jaune. Prairial; mai. Cette plante est de peu d’usage dans la pharma- cie; 11 n'est pas mème trop sûr de s’en servir in- Eb'à 3Je. + PLANTES térieurement , car la plupart des auteurs convien- nent que les chasseurs s’en servent pour tuer les loups. Les chiens et les autres bêtes à quatre pieds n’en mangent point sans danger : cependant Gesner a osé en faire l'expérience sur lui-même ; et on peut , après le témoignage de ce philosophe , en user hardiment : il s’en servait avec succès dans ’épilepsie et le vertige , la mêlant avec Le gui ( és- cum album) , la gentiane ( Gentiana lutea) et l’as- trantia ( Astrantia major . Quelques-uns , après Mathiole , la croient propre aux morsures du scor- pion , à cause de la figure de sa racine : elle entre même dans la composition de quelques remèdes alexiteres ; et M.'Ray, dans son Histoire , assure que les gens de la campagne s’en servent pour les vertiges. On prétend que les danseurs de corde mangent souvent de la racine de Doronic pour fortifier leur cerveau., et se garantir du vertige. La racine de cette plante est employée dans la poudre de l’élec- tuaire diambra de Mésué , dans celle diumargarité frigidi, dans celle d‘amoschi dulcis de Mésué , dans l’électuaire de gemmis du même, dans le philonium persicum , et dans la poudre de l’électuaire læuÿi- cans de Rhasis. L'espèce suivante s'emploie indifféremment au lieu de la première. 2. Doronicum radice dulci C. B. 184. Doronicum folio subrotundo serrato I. B. tom. iij. p. 17. Doro- nicum 111. Austriacum 15. Clus. Hist. xvit. Arnica scorpioides radice dulci. L. Syngénésie polygamie superflue. & Foliis alternis , serratis. Feuilles alternes , dentées en scie. Suisse , Autriche 7. Nota. Celte plante est une variété de l'4rnica scor- pioides. L. ALERT EL R.E $. 3 de 4 7. Grains D'EcARLATE , Kermès. Chermes , Kermes , Coccum infectorium ; Coccus Baphica , Granum tinctorium , Scarlatum ; Offcin. Cette drogue est une sorte de tubercule ou pe- tite coque rouge et luisante , de la grosseur d’un grain de geuièvre : elle se trouve sur les feuilles de l’espèce suivante de chène vert. Ilex aculeata cocciglandifera C. B. 425.Ilex coc- cigera I. B. tom. j. pag 106. Coccus infectoria Lob. ic. 153. Granumet Coccus Baphica Anguil. Kermes seu Chermes Officin. Quercus coccifera. L. Chène kermès. Monæcie polyandrie. | Foliis ovatis, indivisis , Spinoso-dentatis , glabris. Feuilles ovales , sans divisions | épineuses- dentées , glabres. France méridionale |, Espagne , Italie , Sicile ; l'Orient et la Judée b. Nota. Cet arbre s'élève rarement à la hauteur de douze à quatorze pieds ; 1l ne perd point ses épines par la culture, Il croît naturellement durs e Roussillon , la Provence et le Languedoc , où on le nomme Avaux. Ses glands sont plus plus petits que ceux du chêne commun. Quercus robur. L. On a cru long-tems que cette graine était une baie ou une espèce de fruit; mais on a découvert que c'était un tubercule attaché aux feuilles de cet arbre : son origine vient de la piqüre des insectes (qu’on nomme Cinips ) , à l’occasion de laquelle le suc nourricier de l’arbre étant extravasé s’épais- sit , et forme de petites vessies par le gonflement et la dilatation du parenchyme des feuilles ; ces vessies deviennent, par la suite , dures , rondes et semblables à des fruits : l’insecte déposant assez ordinairement quelques œufs après s’être nourri de ce suc , il s’en trouve d’enveloppés dans cette li- queur , et enfermés dans la vessie qui leur sert de Bb4 3 ;2 PLANTES matrice , dans laquelle , après être éclos, ils con- sommént lasubstance qui s’y était amassée; de sorte qu'il ne reste qu’une eau vide et légere. Ces arbres sont communs dans le Languedoc et la Provence; on a soin de ramasser Le Kermès sitôt qu’il est mûr et d’un beau rouge ; on l’arrose de vinaigre ayant de le laisser sécher; on fait mourir, par ce moyen, les vers , et on conserve ainsi le suc de ces tuber- cules. - La graine d’Ecarlatte est également utile à la médecine et aux teintures : on prépare dans le pays un sirop avec son suc exprime et reposé , et parie égale de sucre : ce sirop a donné le nom à la con- fection d’alkermès, qu’on ordonne avec succès dans les syncopes , les palpitations de cœur , et les dé- faillances ; la dose est d’une once et d’un gros pour la confection. Les grains ou Le sirop , convien- nent assez bien pour prevenir l’avortement; on en donne aux femmes grosses , lorsqu'il leur est arrivé quelque accident qui les menace d'un accouche- ment prématuré. Le Kermès s'emploie aussi en poudre à quinze ou vingt grains dans deux ou trois cuillerées de vin rosé ; il est astringent , et retient cette vertu de l’arbre sur lequel il a pris naissance : on le donne dans les faiblesses d'estomac et les vo- missemens. Le sirop et la confection d’alkermés font encore mieux que la poudre. On substitue la cochenille , et avec raison ; elle est supérieure en vertus, dire 1. Caryophyllus altilis major. C. B. 207. Betonica coronaria;sive Curyophryllus major flore vario, 1.B.t. tj. pag 327. Carrophyllus multiplex Lob. ic. 441. Caryophillea Trag. 574 Herba tunica quibusdam. Cantabrica Turn. f’iola Flammea Scalig. | Dianthus carrophyllus altilis major, L, Œillet commun, Décandrie digynie. A CARE IPDAEUNRE S 303 Floribus solitariis ; squamis calycinis subovatis , brevissümis ; corollis crenatis. Fleurs solitaires; écailles du calyce un peu ova- les , très-courtes ; corolles crénelées, Italie, Montagnes de Suisse 77. Corolle rouge. Messidor , thermidor , fructidor ; juin , juillet , août. s _ Nota. Cette plante est une variété du Dianthus caryo- phrllus. L. Les feuilles des œillets sont opposées. Leurs tiges ont de distance en distance des nœuds qui se cassent facilement. 2 Caryophyllus pleno flore minor C. B. 208. Hor- torum Caryophrllus multiplex minor, rubrostriatus , dersicolor , peramænus , Lob. ic. 442. Autre variété duDianthus carrophyllus. T.. Les flèurs de cette plante ne sont pas seulement l'objet de la curiosité des fleuristes , elles sont en- core trés-utiles à la médecine. Entre le grandnom- bre d’espèced’(Eillets qu’on élève dansles jardins , on choisit les Œillets les plus simples ; et entre ceux-ci , les plas rouges et les plus adorans: on en fait un sirop et une conserve qu’on ordonne squs le nom de tunica, depuis demi - once jusqu’à une once ‘et demie. La décoction de ces fleurs est un excellent cordial : Simon Pauli assure avoir guéri ‘une infinité de personnes avec ce remède , les- quelles étaient aflligées de fièvres très - maïignes ;: cette décoction les faisait suer ou uriner , selon les divers efforts de la nature; elle leur fortifiait le cœur , et calmait leur soif, Dans les potions cor- diales les plus tempérees , le sirop d’'(Æillet estem- ployé, lors mème que la fièvre est violente : ou le délaie alors dans l’eau distilée d’alléluia , sans y ajouter de thériaque ni d’autre remède volatil ou sudorifique, Il y -en a qui font infuser les fleurs d’'Œüllet dans l’eau-de-vie , et y ajoutent du sucre pour en faire un ratalia , qu ils estiment comme un . : 344 PL ANT Es excellent remède pour les indigestions et pour les vents. 9- À rrerura , Pain à Eoucou. Trifolium acetosum vulgare C. B. 330. Oxys sive Trifolium acidum flore albo X. B. tom. ij. pag: 387. Oxis flore albo Inst, 88. Trifolium acetosurn Dod. 578. Acetosella, Lujula , Oxytriphillon , Alleluia Officin. Panis Cuceuli Brunf. Oxalis acetosella. L. Alléluia officinal. Décandrie pentagynie. Seapo unifloro ; foliis ternatis ; radice syuamoso- articulaté Hampe uniflore ; feuilles ternées ; racine écail- leuse- articulée. . Bois de l’Europe méridionale %. Corolle d’un blanc sale. Germinal ; mars. Nota. Hampe radicale, On emploie toute la plante , par poignées , dans les tisanes et dans les infusions propres à modérer la trop violente agitation du sang : on la préfère à l'oseille( Rumezx acetosa ) pour les bouillons des malades , dans les fièvres malignes et ardentes , dans lesquelles le cerveau est menacé d’inflamma- tion , et attaqué par les délires : elle est propre lorsque la langue est noire et sèche , et que les saignemens de nez fréquens marquent la dissolu- tion du sang par un âcre volatil trop exalté ; alors les acides végétaux, tels que cette plante , le ci- tron ( Citrus medica ) , l'orange ( Citrus aurantium ), les sucs de grenade ( Punica granatum ) , d’épine- vinette ( Berberis vulgaris ) ; etc. sont d’une grande utilité , aussi-bien que les alkalis fixes et absorbans , comme les coraux , les yeux d’écrevisses , etc: L’Alléluia , ou son eau distillée, est employée avec succès dans ces circonstances ; elle appaise la “oif excessive des malades , et tempère les ardeurs 1 L 1 oi il ES * À s AL SEU RIT PURES. 309 dela fièvre: on l’ordonne en julep depuis quatre jusqu'à six onces , avec une once de sirop de li- mon , ou bien on met une poignée de feuilles frai- ches infuser dans un bouillon de veau. Toute la plante , macérée dans de l’eau tiède , lui commu- nique une saveur agréable , si l’on y ajoute un peu de sucre. On en fait un sirop et une conserve très- utiles dans les mêmes maladies. Cette plante est aussi apéritive et hépatique ; on s’en sert avec succès dans les maladies du foie et des reins , lors- que ces viscères sont menacés d’inflammation , et qu’il commence à se former quelque obstruction dans leurs glandes. | Willis estime cette plante dans l’espèce de scor- but où les sels sont trop àcres , et le soufre du sang trop exalté. Simon Pauli en conseille l’usage pour les ulcères de la bouche , qu’on appelle aphthes. Le suc de la plante , les feuilles mâchées, ou l’eau distillée , sont également bons. Pitez l'Alléluia, et Pappliquez sur les loupes, et réitérez-le deux fois par jour , jusqu’à ce qu'elles soient percées, ou même fondues. Ce remède m’a été certifié expérimenté par des gens dignes de foi. L’Alléluia entre dans l’onguent rnartiatum. OBS. L’Alléluia a l’acidité de l'Oseille, On enretireun sel que l’on nomme Se/ d'oseille , et qui sert à détacher le linge, TO. FRE LIMON. 1. Malus Medica C. B. 435. Citreum vulgare Ferr. Hesp Medica Malus , sive Cidromela Adv. Lob. ic. 143. Cadrus Theoph. Diosce. ( Citron } Citrus medica."L. Citxonicr. Polyadelphie ico- sandrie. Petiolis linearibus. Pétioles linéaires. Asie, Médie, Assyrie, Perse D. 3,6 PLANTES Nola. Tes variétés du Citronier sont très nombreuses, On prétend que cet arbre n’a été apporté en Italie qu'a près la mort de Pline, 2. Malus Limoniu acida C. B. 436. Officin. Park.M! TI. B: tom. j. pag. 06. Limon vulgare Ferr. Hesp. Limones Lob. ic. 143. ( Limon ). Cürus limon. L. Limonier. Nota. Variété de l'espèce précédente. Les fruits de ces arbres et leurs semences sont en usage dans la pharmacie : on confit leur écorce , qui passe pour cordiale et stomachique ; car elle fortifie Le cœur , elle aide à la digestion, elle rend lhaleine agréable , et ranime le mouvement du sang et des esprits : l’écorce de Citron , sèche et eu poudre , entre dans plusieurs compositions alexitères ; elle est très-propre à corriger le mauvais goût , l’odeur désagréable et l’âcreté des infusions purgatives , lorsqu’on la fait infuser à froid avec le séné ( Cassia senna ) et les autres ingrédiens ; mais 1l faut qu'elle soit fraichement coupée par zestes , et exprimée dans de la liqueur : on y ajoute aussi le reste du fruit coupé par rouelles. Le Citron rend les tisanes laxatives plus supportables, à cause de son agréable acidité. Le suc de Citron ou de Limon, particulièrement de ceux qui ne sont pas doux, rafraîchit en modérant la violente fermentation du sang, et convient dans les fièvres ardentes ,et malignes : on en fait une limonade avec l’eau et le sucre ; c’est une boisson agréable, qui désaltère, fait urinier, et tempère l’ardeur d’une bile exaltée; mais il ne faut pas la donner en trop grande dose, à cause de sa froideur : une pinte ou deux au plus, suffisent dans la journée : dans les pays chauds et dans l'été, son excés est moins dangereux; cette boisson est aussi utile qu’elle est agréable. Une once de suc de Limon, trois onces d’eau A T2 BUS MTAEIR!E S, 397 rose et le blanc d'un œuf, mêlés ensemble, font une potion excellente pour la gonorrhée , si l’on en rend tous les quatre jours , suivant Le témoignage de Sylvaticus. Le jus de Citron avec le beurre frais, le faisant fondre à un feu doux , fait une pommade exceilente pour les dartres. Le jus de Citron arrête le vomissement, ainsi que je l’aisouvent éprouvé. Trois cuillerées d'huile vierge, avec le jus d’un Citron , est un bon remède dans la suppression d'urine. On fait un sirop avec le suc du Limon aïgre, dont l’usage est très-familier dans la médecine ::on l’ordonne à une once, battu dans un demi-setier d’eau : il entre aussi dans les potions cordiales, et dans les juleps tempérés et rafraichissans. Une once de ce sirop, avec autant d'huile d’amandes douces daus quatre onces d’eau de pariétaire, est um excellent remède pour la rétention d’urine et la néphrétique; deux ou trois gouttes d'huile des zestes de Citron, appelée neroli, mêlées dans les juleps apéritifs, en augmentent l’agrément et la vertu. La semence de Citron est stomachique., et propre à tuer les vers: elle entre dans l’opiat de Salomon , l’antidote de Mathiole et celui de Cortesius. L’écorce de Citron confite, et celle qui . est sèche, entre aussi dans l’opiat de Salomon. La limonade est astringente, et bonne au dévoie- ment, qu’elle suspend sans danger. : t BI L. Onaxer. : : . 11 . é r jee à 1. Malus Aurantia major C. B. 436. Aurantia Malus I. B. tom, j. pag. 07. Aurantium acri medullé vulgare Ferr. Hesp. 377. ( Bigarade.) Citrus aurantium., L, Oranger de Séville. Polya- delphie icosandrie, 3y8 P'LTAIN TES Petiolis alatis. Pétioles ailés. Inde b. Corolle blanche. Nota. 1/Oranger vit très-long-tems. On en cultive un dans l'orangerie de Versailles depuis le règne de Fran cois I. Cet arbre s’est naturalisé avec succès dans l'Es pagne , l’Italie, la Provence et le Languedoc. On le me clans des caisses pour l’ornement des jardins. 2. Aurantium dulci medulld vulgare Ferr. Hesp: 377. Malus Aurantia Dod. 502: Arangius sive Curius arbor Cord. (Orange donce.) | Variété de l’Espèce précédente ; ses feuilless sont pointues , unies et en forme de lance: Elle est originaire de la Chine; on la cultive en Portugal. : Les Oranges douces etles Bigarades sont en usage dans la médecine et dans les alimens; leurs fleurs fournissent, par la distillation, une eau qu’on appelle eau de Naphe, laquelle est fort estimée our son odeur et pour ses vertus: elle réjouit de cœur et l’estomac, elle ranime le sang et les esprits, elle tue les vers , elle aide à la digestion, elle abat les vapeurs des femmes; ainsi elle est cordiale, hystérique, céphalique et vermifuge # on en fait prendre une ou deux cuillerées , ow pure, ou däns un verre d’eau. On l’emploie aussi dans les potions et dans les juleps à une once; elle est utile dans les syncopes, fièvres malignes, dans la peste, et pour faciliter Fa transpiration. On fait aussi une conserve avec ses fleurs, qu’o emploie dans quelques opiats stomachiques , demi-once. Les feuilles de l’Oranger ont à peu prés la même vertu. Un verre de vin d’Espagne ayec un gros de poudre d’écorce d'Orange aigre rapée, est bo pour la colique veriteuse ; ou celle ‘d'estomac Aie uue Bigarade, coupéz-la de travers; Q | $ Î | L'ECRRMEE À Es. 59) saupoudrez-la de safran en poudre; liez ensuite les deux moitiés, et faites-les cuire sous la cendre : mettez cette Orange infuser pendant la nuit dans un demi-setier de vin blanc, passez-le, et pressez l'Orange , et-le faites prendre deux jours de suite à une personne , dont les règles sont supprimées : ce remède les rétablit ordinairement Une dragme d’écorce d'Orange sèche, mise en poudre, prise dans quelque liqueur convenable, appaise les tranchées des accouchées. Le remède suivant est très-utile pour les vers des enfans. Prenez une Orange et l’ouvrez par- dessus, puis la creusez pour y mettre deux ou trois gros de bonne thériaque; recouvrez-la, et la mettez sur les cendres dé quand elle y aura été assez de tems pour être entièrement cuite, ouvrez l’Orange par le milieu, et l’appliquez chaudement sur le nombril avec ‘un linge par- dessus. On coufit les jeunes fruits ayant leur maturité ; comme on fait les noix (Juglans regia), les amandes ( Amy gdalus communis ), et quelques autres fruits; on prépare de même leur écorce entière, ou coupée superficiellément par zestes; ces parties ont la même propriété que l'écorce et les zestes de citron. L’écorce d'Orange seche en poudre et sa semence, s’emploient aussi de même, ét entrent dans les mêmes compositions alexitères. On fait, avec le suc de la Bigarade , l’eau ‘et le sucre , une liqueur ee orangeat ou orangeatde, qu’on permet aux fébricitans , ‘et qui fait le même eflet que la Himonade ; ce jus, à une once, ‘mêlé dans un bouillon ou dans un verre de vin blanc, pousse les ordinaires et les urines. Tout le monde sait que la Bigarade et son écorce sèche sont des assaisonnemens de la cuisine. CBS. Les Oranges sont aromatiques. Leur écorce con- tient une huile essentielle qui s’enflamme et crépite. I LA 400 P LA N T His Ce n’est que depuis trente à quarante ans qu'on arecon- nu que les feuilles de l'oranger sont anti-spasmodiques, llles sont, sous ce rapport, très-recommandées par L'é= cole de Vienne et par Tissot. Voyez Desbois de Roche=" fort, rat. med. lom. 2 pag. 85. T2. Hu DE RENARD. Solanum quadrifolium bacciferum C. B. 167. Terba Paris TL. B. tom. ïij. pag 6133 Dod 444 IVaversa, TVa vulpina Germanoram. Solanum tetraphyUlon' Adv. Lob. ic. 267 Aconitum ‘suluti- Jferum Tab. ic. 112. Æconitum Pardalianches mono coccon Cord. j à° 1) Paris quadrifolia. L. Parisette à quatre feuilles, Octandrie tétragynie. 4 ei Foliis quatërnis. Y 1403 4 ixJ 83 Feuilles quaternées. 92H | Bois de l'Europe 7. Corolle verte. Prairial s mai. | " e. Noia. Style vivlet ; tige bleuâtre à la pale: RE #1 p:* RTS ” fist La racine. et les fruits de cette plante sont en usage, cel même les feuilles; elle passe. pour alexitére, céphalique, résolutive:et anodine. On fait sécher toute la ‘plante ,: on la met en poudre, et on en .donne une demi-cuillerée y; c’est environ un gros, à jeun pendant vingt-quatre jours, Quelques auteurs assurent que ce remède soulage les maniaques, et guérit la colique. On fait, avec l’herbe.et les baies macérées dans le vinaigre, séchées et mises en poudre, un antidote qui n'est pas à mépriser ; on.en donne deux gros dans un verre de vin..Tragus assure que cette plante, pilée et:appliquée en cataplasme , adoucit lin- flammation, : et.résout la tumeur des bourses; elle est aussi souveraine pour les panaris, et son eau distillée guérit l’inflammation des yeux. “ Fttmuller et Hoffmann assurent que la poudre des ALEXITERES, 401 des baies de cette plante, à la dose d'un scrupule ou d’un demi- gros, prise dans l’eau de tilleul ou quelqu’autre eau céphalique , est très-bonne dans Pépilepsie. Camérarius conseille l’application de toute la plante pilée sur les bubons et charbons pestilen- tiels : il se servait aussi de ses fruits, pour calmer la douleur des hémorrhoïdes et des crêtes du fondement. ” OBS. Les feuilles du raisin de Renard, froissées entre les doigts, exhalent une odeur de sureau. La racine de cette plante , prise à trop forte dose , est vomitive, Suivant Gesner , elle est le contre-poison de la noix vomique. Comme nous n’aurons point occasion de parler ailleurs de la noix vomique , nous rappporterons ici que c'est la semence du Sfrychnos nux romica L , arbre de l'Inde C’est impropremént qu’on l'appelle 7oëx vomique , puis- qu'elle ne fait point vomir, Elle est narcotive et plus dan- gprense que l’opium. Réduite en poudre et mêlée avec es ahimens,, elle tue les chiens et les chats: Yorez le dic- tionnaire universel de médecine de James. 19. Son.) 1. Orchis, Morio mas foliis maculatis C. B. 81: Orchis major tota purpurea, maculoso folio, I. B. tom. ij. p. 763. Testiculus morionis mas Dod. 236. Cynosorchis ,: Morio mas Tab, ic. 66. Orchis mascula. LL. Orchis mâle. , Gynandrie diandrie, | Bulbis indivisis ; nectarii labio quadrilobo , cre- nulato ; cornu obtuso ; petalis dorsalibus reflexis. Bulbes sans division ; lèvre du nectaire à-quatre lobes , crénelée; éperon obtus; pétales de derrière réfléchis. ; _Terreins humides de l’Europe Z, Corolle rouge: Floréal ; avril, 2. Cynosorchis militaris major C. B. 81. Orchis Tome L C c 402 BYE ATNT ENS miliaris major Inst. 432. Orchis strateumatica major I. B. tom. ij. p.758. Orchis latifolia altera Clus. Hist. 267. : Orchis militaris. L. Orchis militaire. Bulbis indivisis ; nectariilabio quinquefido punctis scabro ; cornu obtuso ; petalis confluentibus. Bulbes sans division ; lèvre du nectaire à cinq segmens , chargée de points rudes ; éperon obtus; pétales réunis par la base. Prés de l’Europe tempérée 7%. Corolle d’un rose pâle, tachée ïinférieurement de pourpre oncé. Nota. Fleur en épi. Entre un grand nombre d’espèces de Satyrion, qui sont communes dans les prés et dans les bois humides, on choisit ordinairement les précédentes, ou celles qui ont les racines les plus charnues: on en fait une conserve estimée pour augmenter la semence et pour fortifier les parties de la génération: on les fait aussi sécher , et on en donne une demi-dragme en poudre dans un verre de bon vin. Le Satyrion est une de celles dont on a con- jiecturé les propriétés sur la figure extérieure de icurs parties; et parce que la racine de cette plante ressemble aux testicules , on a jugé qu’elle pourrait être utile à la génération., HÆlle a donné le nom à d’électuaire de Satyrio', qu’on donne à une dragme pour réveiller les esprits et rétablir les forces épuisées; mais les ingrédiens âcres, comme la semence de roquette (Sisymbrium tenuifolium), le poivre (Piper nigrum), le gingembre ( 4momurm zingiber), les aromates spiritueux et volatils, comme les huiles dé canelle et de girofle, le muse, l’ambre gris, et les autres drogues de cette nature, qui forment cette composition, en font plutôt la vertu, que les racines de la plante dont il S$ agit. ASE RE 5. 403 Le salep ou salop est une racine qui, mise en oudre , est très-nourrissante à la dose d’une cuil- Frée dans demi-setier d’ean bouillante avec un peu de sucre, où dans du lait. Ce n’est autre chose que la racine d’Orchis. On doit la regarder comme béchique , adoucissante et incrassante, ; OBS. Les Orchis conviennent à peu de bestiaux ; onJles regarde comme inutiles dans la composition des prairies naturelles. Ces plantes, loin d’être vénéneuses, sont nour- rissantes , à exception de celles qui ont l'odeur forte. Sui- vant Linné , les orchidées sont aphrodisiaques , c’est-à- dire , qu’elles augmentent la faculté génératrice. La Va- mille qui croît en Amérique ( Epidenwdrum vanilla L. ) est renommée pour avoir la même propriété. Desbois de Rochefort dit que l'on retire le salep de l'Orczis morio L. T4. Gurica ; Rue de chèvre. Galega vulgaris floribus cœruleis C. B. 359. Ga- lega I. B. tom. ij. pag. 342. Ruta cüpraria, Fænum Græcum silvestre ; Tab. ic. Caprago Cæsalp. 240. Galega officinalis. TL. Galéga officinal. Diadelphie décandrie: -Legurninibus strictis ; erectis ; foliolis lanceolatis, Striciis ,:nudis. Gousses resserrées , droites ; folioles lancéolées, resserrées , nues. + Espagne , Italie , côtes d'Afrique %?. Corolle d’un blanc rose. Thermidor; juillet. Cette plante passe pour un antidote excellent, propre dans la peste, les fièvres malignes , et pour pousser les sueurs ; on l'estime aussi pour les mala- dies du cervau, entre autres pour lépilepsie, La manière de s’en servir est de la cueillir en fleur, de la broyer dans un mortier, et la laisser ensuite en digestion dans suflisante quantité de vin blanc, pendant cinq ou six jours : on la distille après au Ccz2 404 P;L A NT E;S bain de sable , et on en tire une eau, dont la dose est depuis une once jusqu’à quatre ; on peut aussi employer la plante en décoction et en tisane, Ca- mérarius loue le suc de cette plante et sa graine pour faire mourir les vers, dans la rougeole, la pe- tite-vérole et l’épilepsie des enfans. On mange ses feuilles en salade en Italie. XT. Boile éleve le Galéga au-dessus de toutes les PS lantes pour chasser le mauvais air. Quelques-uns. V’appellent ruta capraria , parce qu’elle en a la ver- tu, sans en avoir la mauvaise odeur. 19. A GRIPAUME. CardiacuT. B. tom. ïij. pag. 320 ; Dod. 94. Mar- rubiumn Cardiaca dictum forte, 1. Theoph. C. B. 230 Lrcopsis , Branca lupina , Ang. Curdiaca vel Zycopus Fuchs. 4 : Leonurus cardiaca. TX. Léonure offhicinal, ou ÂAgripaume. D'ydinamie gymnospermie. Foliis caulinis lanvceolatis , trilobatis. Feuilles caulinaires lancéolées , à trois lobes. Lieux incultes de l’Europe 7. Corolle purpu- rine. Messidor , thermidor ; juin , juillet. Le nom qu’on a donné à cette plante indique sa xertu cordiale ; et quelques auteurs assurent qu’elle est propre dans la palpitation de cœur et la car- dialgie des enfans ; elle est aussi apéritive , et pousse les mois et les urines ; elle tue les vers : ainsi: elle passe pour hystérique , apéritive , stomachique , et même hépatique. On l’emploie en tisane ou en dé- coction par poignées. 1 +4 ï 6. D'urasrion Tarasvic. - 1. Thluspi vaccariæ. incano folio,muajus C. B. 106. d’hlaspi vulgatius TL, B. ton. 1j pag: 921. Thlaspi alisrum Dod. 712. hé éndtii * pr AVE EX IMTARIRE s. 405 Thlaspi campestre. L. Thlaspi sauvage. Téirady- namie siliculeuse, | Siliculis subrotundis ; foliis sagittatis ; dentatis , IncCaTLIS, Silicules un peu arrondies ; feuilles sagittées , dentées , incanes. Les champs , les terreins gras et découverts de l’Europe. . ©. Corolle blanche. Prairial , messi- dor; mai, juin. Nota. Feuilles radicales sinuées, lyrées. 2. Thlaspi arvense siliquis Latis C. B. 105. Tlaspi cum siliquis latis I. B. tom. ij. pag. 923. Tluspi latius Dod. 712. Tldaspi latifolium Fuchs. Thlaspi arvense. L. Thlaspi des champs à larges siliques Siliculis orbiculatis s foliis oblongis , dentatis , glabris. Siliculés arrondies ; feuilles oblongues, den- tées ; glabres. Champs de l’Europe o. Nota. Semences noires. Cette plante n’est pas d’un grand usage ; il est bon cependant de la connaître, parce qu’elle est très-commune , et que les auteurs de la thériaque emploient la semence de l’une ou de l’autre espèce dans cette composition si fameuse; c’est pour cela que je l’ai rangée dans cette classe. Schroder as- sure qu’elle est propre à pousser les ordinaires , et à faire vider les abcès internes. Sa semence est âcre et piquante au goût ; étant mâchée, elle fait cracher ; ainsi elle peut passer pour être salivante. L'espèce de Thlaspi suivante est plus curieuse qu’utile en médecine. Thlaspi Rosa de Jericho dictum , Mor: Oxon. Rosa Hiericuntea vulgo dictu , C. B. 484. Lob. ic, om. ij. pag. 203. (Rose ne Juricuo.) Ces 406 PÉLAATN: T'ES Anastatica hierochuntia, XL, Rose de Jéricho. Té- tradynamie siliculeuse. Foliis obtusis ; spicis azxillaribus , brevissimis ; siliculis angulatis , spinosis. Feuilles obtuses ; épis axillaires , très-courts, silicules anguleuses , épineuses. Bords de la mer rouge , déserts de la Syrie , ter- reins sabloneux de la Palestine et du Caire ©. Co- rolle blanche. Messidor ; juin. OBS. Les chèvres seules mangent le TA/apsi campes- tre L. Le Thlaspi arvense L. exhale une odeur d’ail et la com- ! munique au lait des animaux qui s’en sont nourris. Cn peut conserver long-tems la rose de Jéricho , en len- levant avant qu’elle soit fanée , et en la tenant dans un appartement sec, Si après lavoir ainsi gardée pendant plu- sieurs années, on met la racine dans un verre d'eau , on voit, au bout de quelques heures, les boutons se gonfler, s'ouvrir et paraître comme si la plante était nouvellement cueille, ce qui étonne beaucoup ceux quine lui connais- sent-point celte propriété. Zoyez Müller, Dictionnaire des jardiniers. PLANTES ETRANGERES. 17. Auous Æmomum racemosum C.B. 413. Amomum quod verum credimus , Raïi Hist. 1697. Amomum novum, Cardamomi vulgaris fucie , sive Indicus Racemus. ZE. B. tom. ij. pag. 195. Elettari à Hort. Mal. ÆAmomum cardamomum. XL. Amome cardamome. Monandrie monogynie. Scapo simplicissimo nis , laxis. Hampe très-simple , très-courte ; bractées al- ernes , lîches. , brevissimo ; bracteis alter- AR IRMINTIEIRTE s. 407 Terreins ombragés de l’Inde, Gusarate, Ben- gale. 7%. L’'Amome en grappe est un fruit qui vient des grandes Indes. Les auteurs sont fort partagés sur la plante qui porte Le véritable Amome que les «n- ciens demandent dans la composition de la théria- que. Je n’entre point ici dans une question qui nous ménerait trop loin , on peut consulter M. Ray ou Jean Bauhin ; il me suffit de dire que ce fruit nest a rare en Europe : c’est une espèce de grappe ongue de deux pouces environ ; fort serrée , com- posée de grains attachés de long d’un nerf qu’elles entourent jusqu’à son extrémite ; chaque fruit est une espèce de gousse triangulaire, dont les angles sont arrondis et terminés vers le sommet par un bouton ; ce fruit est diviséen trois cellules remplies de semences serrées les unes contre les autres, d’un rouge brun et foncé, d’une odeur et d’une saveur qui approche de celle du camphre ( Laurus camphora ). Ces semences sont fort àcres et aromatiques; elles sont assez semblables à celles de la maniguette (Æmomum grana puradisi), ce qui fait que plusieurs les confondent et les substituent l’une à l’autre 3 l'inconvénient n’est pas grand , car elles ont à peu prés la meme vertu. | L’Amome passe pour contre-poison, et un Cor- diale capable de ranfmer un sang trop ralenti ,et de réparer les esprits dissipés : la dose est une dragme en poudre , infusée dans six onces de vin blanc. Il entre dans la thériaque d’Andromaque le père, dans celle qui est réformée , et dans la bénédicte laxative. On donne le nom d’Amome à plusieurs autres sortes de fruits ; 1°. à la graine de girofle ( Myr- thus pimenta); 2°. au poivre de Fhevet ( Myrthus caryophillata) ( Voyez ci-après ) ; 3°. une plante ombellifére dont la semence est carminative ( Sison amomum ( Voyez la classe des plantes Carmina+ Cca« » 408 PIL'ATN TES tives ); 4°.enfin , au fruit d’une espèce de morelle appelée solanum fruticosum bacciferum C.B. 166, Amomum Plinii officin. Bob. ic. 365. Pseudocapsi- cum Dod. 718. (Amome de Pline. } ( Solanum pseudocapsicum. X,.) ; ; T0. ('arpamoms , Maniguetite ou Graine de : Paradis. Les auteurs ne conviennent pas sur le nombre des espèces de Cardamome. Bontius, dans ses ob- servations sur Garcie Dujardin , en décrit deux, savoir , la petite et la grande , dont il donne la figure : on en admet ordinairement trois chez les droguistes, la grande Cardamome , la moyenne et la petite. Pomet , dans son Histoire des Drogues , en reconnaît quatre espèces , savoir, la plus grande Cardamome , qu'il croit être la Maniguette , et les trois autres espèces dont je viens de parler. Enfin, Schroder, après Gaspard Bauhin , Taberna Mon- anus et quelques autres, en distinguent cinq es- pèces différentes. Quoiqu'il n’y ait que la Mani- guette et La petite Cardamome qui soient en usage , les autres étant très-rares el peu connues , je ne laisserai pas d'indiquer iciles cinq espèces par leurs noms les mieux distingués. 1. Cardamomum MAXIMUM. Amm. pag- 100. Car- damomi genus maximum , Grana Paradisi Offie. C. B. 413. Mellegetta seu Cardamomum. piperutum Cord. Mullaguetia Garz. Cardamomum 1. Can. Spit. 11. Cardumomum alterun Cæsalp. 590. Carda- momum Arabum majus Tab. ic, 915. (MANIGUETTE, où GRAINE DE PARADIS). | Amomum grana paradisi. L. Amome graine de Pa- radis. Monandrie monogynie. $Scapo rumoso , brevissimo. Hampe ramense , très-courte. Madagascar , Guinée ZZ. | Ve D d dou DE 409 2. Cardamomum majus Officin. C. B. 413; Tab. ic. 915. Cardamomum majus Bontii 127. Saccolua. Arabum , aut Sacoule Avic. Eluchi Mauritanis. Cardamomum majus vulgare Clus. Exot. 187. Car- damomum 2, Cam. epit. 11. 3. Cardamomum medium C.B. 4143 Adv. Lob. ic. tom. ij. pag. 204; Tab. ic. 915. Cerdamomum me- . diocre Cord. 4. Cardamomum minus Bontii 126 ; Math. Adr. Lob. ic, tom. ij. pag. 204 ; Tab. ic. 015. Cardamo- imumm simpliciter in Officinis dictum , C. B. 414. Helbane Arab. Cardamomum minus vulgare Clus. Exot. 187. Cardamome cum siliquis sive thecis longis et brevibus ; I. B. tom. ij. pag. 205. (Cardamome ordinaire ). 5. Cardumomum minimum. C. B. 414; Lob. ic! 2043 Tab. ic. 915. Cardamomum 4. Cam. epit. 14. Nota. La Synonymie ne se trouve point dans Linné pour la deuxième , troisième, quatrième et cinquième es= pèces de Cardamome citées par Chomel. Les Cardamomes naïssent dans les Indes orienta- les , et sont apportées en Europe par l'Egypte à Mar- seille , ou par l'Océan à Saint-Malo et en Hollande. La Maniguette où Malaguette est ainsi appelée, parce qu’elle nous venaitautrefois d’une ville d'A fri- que appelée Melega ; elle est assez commune en France , et sert souvent à falsifier le poivre ( Piper nigrum) , a cause de son äcreté. La petite Cardamome, qu’on emploie ordinairement comme la meilleure et la plus recherchée , doit avoir une odeur de camphre ( Laurus camphora ) et une saveur âcre et amère, Les Cardamumes raniment Le sang et les es- prits , fortifient Le cœur et le cerveau , préviennent l’apoplexie et la paralysie, corrigent les indiges- tions de l’estomac , dissipent les vents, et poussent les ordinaires : ainsi elles ne sont pas seulement alexitères et cordiales , elles sont aussi stomachi- 410 PL AN TES ques, céphaliques et hystériques. Leur dose , en substance et en poudre, est depuis quinze jusqu’à trevte grains , et en iufusion dans six ou huit onces devin blanc, depuis demi-once jusqu'à six dragmes. Leur huile distillée se donne à deux ou trois gout- tes. Les femmes de Pondichéry et des villes cir- convoisines , sont dans l'usage de mâcher de la petite Cardamome ; elles n’en ont cependant pas besoin; ce masticatoire échauffe trop : elles prétendent qu’il leur tient la bouche fraîche : le reméde serait. bon sion n’en abusait pas ; il en est de même du café ( Coffea arabica ) | du tabac ( Micotiana taba- cum) , etc. La petite Cardamome est employée dans le vi- naigre thériacal , dans les tableties courageuses, dans la poudre aromatique de roses , daus celle qui est appeléé diarrhodon , dans le mithridat, dans l’électuaire de satyrio , et dans la bénédicte laxative, TO. Cusisss, Poivre à queue. Cubebæ valgares nec Arabum Cubebæ , nec Ga- lent Carpesium Math, C. B. 412. Cubebæ I. B. tom. ij. pag. 190. Ærbor baccifera Brasiliensis , fructu Piper resipiente , Raïi Hist. 1563. An Pindaiba Vis, 144 ÆArbor Bisnagaricu Myrli amplioribus foliis , per siccitatem nigris , Cubebæ sapor , Pluk, Piper, cubeba. IX. Poivre Cubèbe. Diandrie tr'gynie. Foliis obliquè ovatis , sæpiüs oblongts , venosis , acutis ; spica solitarid , pedunculat& , oppositi-fo- lid ; fructibus pedicellatis. Feuilles ovales sur le côté , le plus souvent chlongues , veinées , aigugs , épi solitaire , pédon- culé, opposé aux feuilles ; fruits portés sur un pé- dicèle. Jrdes D. I I TS D ST À EUX TERRE S. AXI Les Cubèbes sont de petits fruits-assez sembla- bles au poivre noir ( Piper nigrum ),;. qu'on uous apporte des Indes orientales , entre autres de l'ile de Java ; quelques droguistes Les appellent Poivre à ueue , ou Poivre musqué , soit à, cause de leur M , Soit par rapporL à leur saveur âcre et aro- matique, mais plus douce et plus asréable que celle du poivre ; aussi quelques-uns en mächent pour corriger la mauvaise haleine. Leur vertu est de prévenir l’apoplexie et la paralysie, les vertiges et les étourdissemers. Les Cubèbes: fortifient le cœur et l'estomac; ils aident à la digestion , et ré- sistent à la maliguité des humeurs ; ils font aussi cracher , et dégagent la cerveau : ainsi ils ne sont pas seulement alexiteres et céphaliques , ils sont encorestomachiqueset salivans. La dose est en subs- tance depuis six grains jusqu’à douze; et en infu- sion, depuis une dragme jusqu'a une et demie. Leur huile distillée se donne à deux ou trois gouttes. Les Cubèbes ont. donné le nom à l’électuaire diacubebes ; ils entrent dans le vinaigre thériacal , et quelques autres compositions alexitères. Quel- ques-uns leur substituent la plante suivante. 20. Porvrr DE LA JAMAÏQUE ou graine de G:i- rofle ; poivre de Thévet ou petit Girofle rond, Amome des anglais et des hollandais. 1. Piper odoratum Jamaicense nostratibus , Raï Hist. 1507. An Cocculi Indici aromatici ejusder , Mus. Reg. soc. 1218. Pimenta Officin. Dal 421. Mÿrihus arborea foliis laurinis aromatica , Trans. Phil. n. 292. fig. Cat. Jamaic. pag. 161. Caryophrl- lus aromaticus Americanus , Lauri acuminatis foliis , fructu orbiculari , Pluk. Phit. Tab. 155 ( Poivre de la Jamaïque }). Myrtus pimenta. LL. Myrthe toute épice. [co- sandrie monogynie. 412 PAL A N TIH48 Foliis alternis. Feuilles alternes. Inde D. 2. Amomum quorumdam odore Caryophylli, I. B. tom. ij. pag. 144. Caryophyllus aromaticus fructu rotundo , Caryophyllon Plinii C. B. 411. Amomim quorumdam Clus. Exot. 17. Xocoxochilt ; seu Piper Tavasci , Hern. 30. Caryophyllus aromaticus Indiæ Occidentalis , folis et fructu rotundis , dipy- renis seminibus fermè orbiculatis planis, Pluk id. ( Poivre de Thévet }. Myrtus caryophyllata. TL. Myrthe poivre de Thévet. Pedunculis trifido-multifloris ; foliis obovatis. Pédoncules trifides - multiflores ; feuilles obo- vales. Ceylan B. Cesdeux sortes de fruits sont confondus par quel- ques auteurs : M. Lémery , après Pomet , croit que le poivre de la Jamaïque est le fruit du bois d'Inde ( Hæmatozxilum campechianum ) que les Hollandais appellent Amomi, et le vulgaire mal-à propos graine de Girofle, Cette drogue n’est connue en Europe que du commencement du dernier siècle: les anglais s’en servent assez familièrement dans leurs sauces ; elle leur tient lieu de muscade ( Myristica officinalis ), de canelle ( Zaurus cinnamomum ) et de girofle (Ca- rrophyllus aromaticus ) , cet aromate rassemblant en lui seul les saveurs de tous les trois:les sauvages de l’Amérique l’emploient dans leur chocolat , sous le nom de malaguette. Le poivre de Thévet est assez semblable au pré- cédent ; les anglais l’ont aussi appelé Amome, et d’autres Girofle rond , à cause de sa saveur et de sa figure : il esth-aucoup plus rare et moins en usageque le poivre de la Jamaïque (Myrtus pimenta). M. Ray semble distinguer ces deux espèces sous des noms différens , et reconnait ensuite que ces noms ne con- AVÉPRRNE RES. 413 viennent qu’au seul poivre de la Jamaïque ; cepen- dant Samuel Dalé, qui suit la méthode de M. Ray , a rapporté les synonymes différens de ce botaniste à la canelle giroflée des droguistes , dont nous parle- rons ci-après dans la classe des Céphaliques , et il a faitune espèce différente du poivre dela Jamaïque, sans parler du poivre de Thévet. Jen’entrerai point ici dans l’examen et dans la critique de ces auteurs ; il me suffit d’avoir indiqué les noms de ceux qui les ont mieux distingués , et de dire un mot de leurs propriètes les plus connues. | Le poivre de la Jamaïque fortifie le cœur et l’es- tomac , il dissipe les vents, pousse les urines et les mois , soulage la colique et la passion iliaque; en un mot, il ranime le sang et les esprits, et emporte les obstructions : ainsi il est cordial , céphalique, apéritif, hystérique , stomachique etcarminatif. Le petit Girofle rond ( Myrtus Caryophyllata ) a les mêmes vertus , etapproche de celles du Girofle ordi- maire ( Caryophyllus aromaticus ); quelques-uns le substituentau fruit debaume appelé carpobalsamum, dontnous allons parler, ou bienle poivre dela Jamaï- que qui est plus commun. La dose et la manière dese servir de l’un et de l’autre est la mème que celle des cubébes ( Piper cubeba );ainsiilestinutile dela répé- ter. Ils peuvent aussi être employés dans les mê- mes compositions. | 21. Bors ne rauwe. Xylobalsamum Officin. C. B. 4015 TI. B. tom. j. pag. 298; Alpin. Lignum Balsami ex Arabi4 Fæ Lic& Lins. Amnyris opobalsamum, L. Bois de baume. Octan- drie monogynie. Foliis pinnatis ; foliolis sessilibus. Feuilles pinnées; folioles sessiles. Arabie D. l On nous apporte del’Egypte à Marseille les-bran- AT4 PLANTES ches et les petits rameaux de cet arbrisseau , dé- pouillées de leurs feuilles et de leurs fruits; elles ressemblent à de petits fagots de verges sèches rem- plies de nœuds , dont l’écorce est brune et rougeà- tregiet l’intérieur assez blanc. Elles n’ont presque aucune odeur de baume , laquelle se dissipe en peu de temps ; car, comme l’assure Prosper Alpin, on pe reconnait dans ce bois aucune odeur ni saveur manifestes quelques mois après qu’il a été coupé: Il n’est pas d’un grand usage dans la médecine, excepté dans la thériaque où il est employé , parce qu’il entre dans la composition des trochisques de Hedicroi, | à | 2,2, Fos ou GRAINE DE BAUME. Carpobalsamum nigrum Officin. C B,. 400; I. B. tom. j. pag. 298. Balsami vert fructus. Alp. IVota. Ce fruit est produit par P Amyris opobalsamum , L. ou par l’Ampyris Gileadensis , L. voyez la page 212 du tome IT. _ Le fruit de Baume est une graine de la grosseur et de la figure des cubèbes ( Piper cubeba ), qu’on lui substitue à cause de sa rareté : on l’emploie dans quelques compositions cordiales et alexitères. 29. Au 1. Anacardium C. B. 5113 I, B. tom. j. pag. 335. Œpata Hort, Malab. Baladar Axabibus. Faba Mulaccana Lusitanis. An arbor Ændica fruclu conoïde, cortice pulvinato , nucleum unicum nullo ossiculo tectum claudente , Raïi Hist. 1566. Ayicennia germinans. L. Didynamie anbios- permie. Folix subtus tomentosis. Feuilles cotonneuses en dessous, Inde D. AUEPENMETOSUR'E ss. At5 nti's Nota. Cette espèce a été rapportée par Linné au gente Avicennia, d'après l'autorité de Jacquin. Miller la nomme Bontia germinans (Olivier sauvage: des Barbades”) , et dit que ses feuilles sont opposées el ses pédoncules en épis. Ce fruit vient des Indes orientales ; il est très- rare en Europe, et celui qu'on y débite n’est pas le véritable , au rapport de Samuel Dalé, mais une autre espèce qui vient dans le Brésil et à Malabar : en voici les noms. _ 2. Anacardium Occidentale Jonst. Anacardium Occidentale Cajous dictum , ossiculo reni leporis figura , Hort. Lugd. Bat. 36. Anacardii alia species C. B. 522. Cajous I. B. tom. j. p. 336. Kapa Mavg Hort: Malab. Arbor Acaju , vulgo Caju, Pis. Mant, 193. Acaiaiba Marc. 04. Pomifera seu potius Prunifera Indica , nuce reniformi summo pomo innäscente, Cajous dicta, Raï. Hist. 1649. Anacardiumoccidentale. L. Anacarde d'Occident, noyer ou pommier d'Acajou. Décandrie mono- gynie. Nofa. Cette espèce est la senle de ce genre. Lamarck la nomme Cassusiurmn pomiférum. C'est un arbre des In- des , qui s'élève à la hauteur de vingt pieds et plus. Son fruit estune noix réniforme sur un réceptacle charnu. Murray a placé le genre Aracardium dans l’ennéandrie monogynie. L'espèce que l’on connaît a dix élamines, mais une avorte souvent. La figure des Anacardes leur a fait donner ce nom; et quelques auteurs les mettent au rang des drogues alexitères, parce qu'Ayicenne, et après lui Mésué, se sont avisés de faire une confection cordiale et céphalique, qu’ils ont appelée Ana- cardine, dans laquelle les Anaçardes entrent en assez petite dose. Cette confection n’est plus en usage, parce u’on na pas reconnu qu’elle 416 JUPE AN LE produisit les bons effets que ces Arabes lui. attribuaient., OBS. Les habitans de l’île de Java cultivent l'Anacar= dium occidentale L. Ts préparent son fruit comme lesoli= ves , et le mangent en salade ou dans du lait. Ils le regar= dent comme un excellent remède pour l’asthme et les vers. Le suc de cet arbre est laiteux ; il teint le linge en noir foncé qui ne s'efface jamais. La coque extérieure du fruit renferme une huïle épaisse, noire , inflammable , très- caustique, qui occasionne des ampoules sur la peau et qu’il est très-dangereux de rompre avec les dents. 24. Coxrrarenva. Draxena et Contrayerva Offic. Drarena radiz I. B. tom. 1j. pag. 740. Contrarerva Hispanorum sive Draxena radix, Clus: Exot. 83. Crperus Zongus , odorus et inodorus Peruanus , C. B. 14. Bezoardica radix Tab. ic. 902. Clematis Passionalis Jfolio bifido Mor. Oxon. Flori passionis sive Gra- nadillæ affinñis Dalæi 257. Coanepelli sive Contra- g'erva Hern. 301. Dorstenia contrayerva. L.'Tétrandrie monogynie. Acauliÿ; foliis pinnatifido - palmatis, serratis } floribus quadrangulis, Plante sans tige; feuilles pinnatifides - palmées, dentées en scie; fleurs quadrangulaires. Nouvelle Espagne, Mexique, Pérou, Tabago, St. Vincent 7. | Cette racine nous ést apportée du Pérou , comme un contre-poison des plus assurés; aussi en porte- t-elle le nom spécialement. Hernandès en dit merveilles, et s’étend beaucoup sur ses propriétés ; il en ordonne une demi -dragme ou une RAA selon les forces du malade et la grandeur de la maladie ; on la fait prendre dans cinq ou six onces d'est : … | ALEXITERES. 417 d’eau tiède, pour procurer la sueur; on réiéère ce remède jasqu’à deux ou trois fois : il n’est pas seulement capable de préserver de la peste, et de guérir les morsures de toutes sortes d'animaux venimeux ; il convient aussi dans les douleurs de tête, de côté, d'estomac, dans le rhumatisme et la sciatique. L’eau ou le vin dans lequel cette racine a infusé, bu tous les jours au repas, est un préservatif contre toutes sortes de maladies contagieuses , contre l’affection hypocondriaque, et contre les vents. Il aide à la digestion et fortifie l'estomac; en un mot, cet auteur la préfère au bézoard et à la thériaque. « Quelques-uns mêlent cette racine en poudre avec le double de son poids de quinquina ( Cinchona officinalis), pour la fièvre ; d’autres la mêlent en dose proportionnée avec le double d’ipécacuanha (wiola Ipecacuanha), pour la dyssenterie. La racine de Contrayerva entre dans la poudre de la Comtesse de Kent, et dans quelques autres compositions cordiales. OBS. Contrayerva signifie en espagnol con/re-poison. On à nommé cetie plante en latin Draxena ou Drakena : radix , parce que François Drake , anglais , fut le pre- mier qui l’apporta en Europe. Les bolanistes ne sont point d'accord au sujet de cette plante. Gaspard Bauhin Pa prise pour un souchet, Her- nandez et Morison pour une granadille, Bannister pour une carmnéline ; enfin Sloane et Miller l’ont rapportée au genre Aristoloche : ce dernier l'appelle 4ristolochia ëndica. Il ne faut pas confondre l'espèce dont il s’agit ici avec le nouveau contrayerra des Kspagnols , dont il est men- tion dans les mémoires de l’ A cadémie des sciences ;, année 1744, sous le nom de Psoralea pentaphylla | radice crassä. Cette dernière espèce croît au Paral , dans la nou- velle Biscaye , province de l'Amérique septentrionale, Sa racine est légèrement aromatique , mais d’un goût piquant Tome I: D d 418 PLAN T'ES semblable à celui de l'ancien con/rayerva. Voyez le dic- | tioonaire d'histoire naturelle de Valmont de Bomare, La racine de l’ancien contrayerva ( Dorslenia contra- yerva L.) a une odeur forte, aromatique et comme poi- vrée. Elle donne une petite quantité d’huile essentielle aussi aromatique. Son principe résineux est tonique et dia- phorétique. Cette plante est encore en usage. 29. A. , où Serpeñitaire de Virginie. Viperina seu Serpentaria Virginiana, an Pisto- lochia Cretica, GC. B. Jonst. Contrayerva Virgi- niana quorumdam. (Senagruel Liémery. Drog.) Aristolochia serpentaria. TL. Aristoloche serpen- taire. à Foliis cordato-oblongis, planis ; caulibus infirmis, superné flexuosis, teretibus ; floribus solitariis. Feuilles cordiformes-oblongues, planes; tiges faibles, flexibles dans le haut, rondes; fleurs solitaires. Virginie %. Cette racine vient de la Virginie dans lAméri- que, où elle est estimée comme un contre-poison, particulièrement à l’égard d’un serpent appelé par Îles Indiens boicininga, ou serpent à sonnettes ; elle est aussi propre pour guérir la morsure de la vipère, d’où vient son nom. Je ne sais si, transportée en ce pays, elle aurait d’aussi grandes vertus que celles qu’on lui attribue dans la Virginie: on l’emploie au lieu et comme la racine de contrayerva ( Dorstenia contrarerva), IL est vrai que dans VAmérique il y a plusieurs plantes bonnes contre || la morsure du serpent à sonnettes, mais il n’y en a point qui soit supérieure au sénéka ( Polygala senega), entierement différent de la Vipérine, à 20. S?IC- NARD. Spicanard. Aspic d’outre mer. 1. Nardus Indica, quæ Spica, Spica Nardi, et Spica Indica Offic. C. B. 13. IVardus Indica vulgaris ne rs ARC RMUCLE RE S. 419 XI. B. tom. üij. part. ij. p.262. Gramen Cyperoides aromaticum Indicum, Breyn. Prod. Nardus indica. TL. Nard de l’Inde, ou Spic-nard. Spicé setace&, secundd&, subincurvatä. Epi sétacé, penché, un peu courbé en dedans. Inde, Tranguebar, Java. Nota. C’est une espèce de gramen de la longueur du doigt, dontles Indiens se servent pour assaisonner leurs mets. Cette racine vient des Indes orientales, par la -voie d'Alexandrie; son odeur est très - pénétrante et aromatique : comme elle est rare, on lui substitue la plante suivante, qui croît dans le Tirol et dans les Alpes. Le Spic-nard est propre À fortifier le cerveau et l’estomac; il pousse aussi les urines et les mois, résiste à la pourriture, et excite la transpiration : on ne l’emploie guère seul, mais il entre dars la thériaque et dans quelques autres compositions alexitères. Sa dose en poudre est de quinze à vingt grains, et en infusion jusqu’à deux scrupules. 2. Nardus Celtica Diosc. C.B 165; I B. tom. lij. part. ij. pag. 205. #’aleriana Celtica Xnst. 131. Saliunca quorumdam. Vardus Celtica et Gallica Lugd. 623. Valeriana celtica. L. Valériane celtique. Tri- andrie monogynie. _ Floribus triandris ; foliis ovato-oblongis , obtusis, integerrimis. Fleurs à trois étamines; feuilles ovales - oblon- gues, obtuses, très- entières. . Montagnes de Suisse, du Valais, des Alpes, le Tirol Z. _ Cette racine n’a pas, à beaucoup près, l’odeur et la vertu de la précédente, et sa dose peut être au double: elle est employée dans la thériaque D d 2 420 | PLANTES de Mathiole, et dans plusieurs autres semblables compositions. OBS. On emploie rarement aujourd’ui ces deux es- -pèces de Spic-nard. 27. Scrcrr. Squille. 1. Scilla vulgaris radice rubr4 C. B. 73. Squilla Trag. 908. Pancratiun Dod. 991. Scilla rufa, magna , vulgaris, Ï. B. tom. ij. pag. 615. Orni- thogalum marttimum, seu Scilla radice rubré, Inst. 381. (Scille rouge.) Scilla maritima. L. Scille maritime, Hexandrie monogynie. Nudiflora ; bracteis refractis. Fleurs nues, bractées brisées. Espagne, Sicile, Styrie, terreins sabloneux. Z:. Corolle blanche. Floréal; avril. Nota. Feuilles lancéolées, resserrées , hampe croissant avant les feuilles, haute de deux pieds, multiflore ; brac- tées linéaires, lancéolées , brisées au milieu du nœud, courbées au dessus , en forme d'éperon en dessous, 2. Scilla radice alb& CB 73. Scilla Dod. 690- ù Scilla magna alba I. B. tom. ij. pag. 618. Orni- thogalum maritimum , seu Scilla radice albä. Inst. . 381 (Scille blanche.) Variété de l’espèce précédente. Les racines de Scille sont des oignons qui nous sont apportés d’Espagne et de Sicile, où 1ls croissent sur le bord de la mer; quelques-uns prétendent qu’il en vient en Normandie, sur les côtes. On fait piusieurs préparations de Scille, savoir les trochisques, le vinaigre , et mème le miel: les deux premières sont les plus en usage: les trochisques M entrent dans la thériaque: le vinaigre Se nuque est estimé propre à résister au venin, et à puri Je sang; on le donne aussi pour l'épilepsie ; et pour EN SRE | .| 4 hl 1er « s AN PORTE RE S. 421 chasser les vents; la dose est depuis demi - once jusqu’à une; celle des trochisques est depuis un scrupule jusqu’à deux : ils ont la même vertu; on réfère pour cela la Scille blanche. La Scille aurait pu trouver place de préférence parmi les diurétiques chauds. bn sait que sa vertu principale est d’évacuer les eaux des hydropiques, d’atténuer puissamment la lymphe, de faciliter l’expectoration dans l’asthme humoral. L’oxymel Scillitique, à la dose d’une once dans trois onces d’eau des trois noix et une once d’eau de fleur d'orange, devient la base d’une potion très- bonne dans l’asthme qui menace de dégénérer en hydro- pisie de poitrine. On donne trois cuillerées de cette potion toutes les trois heures, à laquelle on peut ajouter une once de sirop d’althæa. J'ai fait préparer un vin d’Espagne Scillitique, qui m'a réussi très-souvent dans l’anasarque et dans l’asthme opiniâtre. Il faut prendre une once des feuilles de l’oignon de Scille les plus rouges, séchées à l'ombre, bien nettes et choisies, qui ne soient ni moisies ni tachées. On fait infuser ces feuilles ainsi choisies dans une pinte de bon vin d’Espagne blanc, jusqu’à ce qu'il ait pris une belle couleur pourpre, ce qui est plus ou moins long, suivant la qualité du vin. Lorsqu’on est pressé, il faut les mettre au bain de sable; au bout de six heures l’infusion est faite. Il faut filtrer la liqueur : la dose est d’une once soir et matin, suivant le tempérament , l’âge et les accidens. Ce vin doit être renouvelé tous les six mois: il se trouble et dépose. Cette préparation a été adoptée dans le Codex de notre Faculté. Avant, on préparait un vin Scillitique de cette facon : on prenait un oignon de Scille , on l’enduisait de pâte faite avec de la farine et de l’eau: ainsi enveloppé ,on le cuisait au four ; et lorsqu'il était cuit et refroidi , on le faisait infuser dans du vin blanc, Ce vin est diuré- D d5 422 PL À N PUS tique , mais il est émétique , ce que n’est pas le vin d’Espagne , et il altère beaucoup:On y ajoute, jecrois, des feuilles de pêcher ( Æmygdalus per- sica ) , ou quelques autres ingrédiens : ce qu’il y a de singulier , c’est qu'il est fort blanc. J'ai donné aussi de l'oignon de Scille en poudre subtile , soit en bol, soiten potion,aux asthma- tiques, aux hydropiques , et quelquefois dans des aflections hystériques. On peut regarder ce remède « comme un puissantcordial , atténuant, diurétique , et forttonique. ; Quinze grains d'oignon de Scille en poudre dans une potion diurétique de quatre onces, à prendre par cuillerées, ou dans un looch blanc, deviennent dose suffisante. ù OBS. La Scille croît naturellement sur les bords de la mer et dans les fossés qui ont été humectés par l'eau salée. Ses bulbes poussent et fleurissent quelquefois sans avoir élé mis en lerre, parce qu'ils renferment assez d’humidité et de sucs élaborés pour nourrir la plante. La Scille est suspecte quand elle est fraîche. Il convient avant de s'en servir, de dessécher ses bulbes au feu ou au soleil. C'est un poison pour les poules. Elle est émétique , fondante , expeclorante et diurétique. Forez là mât. méd. de Desbois de Rochefort, tom. 1. p. 353. On ordonne encore la Scille pour les engorgemens des viscères. 20, Ervrrre D'INDE , ou Malabatre. Cudegi Indi,id est, Folium Indum Arabibus, C. B. 410. T'amalapatra Clus. Exot. 178. Malaba- thrum et Folium Indum Officin. X. B. tom.J. p. 430. Laurus cassia. L. Ennéandrie monogynie. Foliis triplinerviis , lanceolatis. Feuilles à trois nervures, lancéolées, Malabar , Stmatra , Java D. Nota. Les Indiens nomment l'arbre qui produit la feuille 1 | A LOMME RE S. 423 d'Inde, Katoa-karua. On dit qu’il croit dans le Cam baya et qu'il ressemble au canelier de Ceylan. On nous apporte cette feuille des grandes Indes ; elle esdeta te à celle du laurier royal ( Laurus indica ): elle n’a guère d’odeur ni de saveur; cepen- dant les anciens la font entrer dans la composition de la thériaque , ainsi il est bon de la connaître. On n’ordonre point ses feuilles seules , mais seulement dans quelques compositions alexitères ,entre autres dans la thériaque et dans le mithridat: elles entrent aussi dans l’hiera-diacolocynithides. 29. Senxranrs , ou Jonc odorant. Juncus odoratus sive aromaticus C. B. 11. Scæ- nanthos sive Juncus odoratus I. B. tom. ij. pag. 515. Gramen Dactylon aromaticum , muliiplici panicul& , spicis brevibus tomento candicantibus ex eodem pedi- culo binis Pluk. Phit. Palea de Mecha et Pastus Ca- melorum vulzo. : Ændropogon Schænanthus L. Polygamie monæcie. Paniculæ spicis conjugatis , ovato-oblongis ; rache pubescente ; flosculis sessilibus ; aristé tortuosé. Epis de la panicule conjugués, ovales-oblongs ; rafle (axe de l’épi ) rouge ; petites fleurs sessiles ; arrête tortueuse. Indes, Arabie. Nota. Cette plante est une graminée. Cette espèce de chiendent croît en Arabie , sur- tout au Mont-Liban , où il est en si grande ahon- dance , qu’on en fait la litière des chameaux. On nous en apporte les fleurs ou les épis, qui sont d’une odeur aromatique très-agréable. Quelques- uns tirent les fleurs du reste de l’épi, pour l’em- ployer dans la thériaque et dans les autres compo- sitions dans lesquelles elles entrent ; d’autres n'y font pas tant de facon, et y mettent tout l’épi. D d4 424 PLANTES On peut ordoner les feuilles de Schænante en pou- dre , depuis un demi-scrupule jusqu’à trente grains, dans les maladies contagieuses ; elles sont propres aussi dans celles du cervean , pour pousser les mois et les urines, et pour lever les obstructions des 2 x viscères. Les fleurs de Schænante entrent dans la thériaque et dans quelques autres confections alexiteres. l@ 90. CIANTAL. Nous trouvons dans les boutiques des droguistes trois sortes de bois de Santal qni se distinguent ai- sément par la couleur ; savoir , le blanc, le citrin, et le rouge : on les emploie indifféremment , et souvent tous Les trois ensemble. 1. Santalum album C. B, 395 Math. Lugd. 1786. Tab. ic. 392 ; L. B. tom. j. pag. 486. Lignum odora- tum candidum Cæsalp ( Santal blanc ). Santalum album. L, Santal blanc. Tétrandie mo- nogynie. No!a. Cette espèce est la seule du genre. Elle est origi- naire de l’Inde H. Corolle d’un bleu foncé. Linné a classé le Santalurm dans l'octandrie monogynie. Voyezle Species plantarum , Holmiæ L. Salvii 1753 et la troisième édition de cet ouvrage imprimée à Visnne chez J. T. de Trattner, en 1764. Murray a reporté ce genre dans la tétragynie monogynie. Le Santalum album L.aun calyce supère, souvent à quatre dents; quatre pétales sèssiles sur les découpures du calyce; quatre petites glandes alternes avec les pétales; quatre filets adhérens au tube du calyce. Son fruit est un noyau monosperme. On nous apporte cet arbre de l’île de Timor et de Solor. Il s'élève à la hauteur du noyer ; ses feuilles ressemblent à celles du Lentisque ( Pistacia lentiscus ); ses baies sont noires à leur maturité et d'un goût insipide. Son odeur est si forie, que souvent ceux quil’abaltent sont attaqués d'une À CRENANRMENEAR E S. 429 fièvre continue , ardente et accompagnée de délire. Les habitans de Timor appellent cet arbre Tsendana. 2. Santalum pallidum C. B. 392; Math. Lugd, 1768. Santalum flavum Tab. ic. 933. Santalum ci- trinum I. B. Idem. Cord. et Officin. ( Santal citrin }). Nota. Suivant Paul Herman , c’est la même espèce qui roduit le Santal blanc et le Santal citrin des droguistes. A blanc est l'aubier de l’arbre ; il est pesant , solide , dif- ficile à fendre , d'une couleur pâle, et un peu odorant, Le citrin est la moëlle et la substance ligneuse qui l'en- toure. Celui-ci a plus d'odeur ; il est d'un rouge pâle et d'un goût aromatique. 3. Santalum rubrum C. B. 392 ; Math. Lugd. 1768 ; Tab. ic. 033. Lignum odoratum Cæsalp. 116. I. B. Idem locus veterum. Santalus rubea Officin. Cord. ( Santal rouge ). Nota. Le Santal rouge passe pour êlre la même espèce que le blanc. On nous l'apporte de l’île de Tanasserin, près de Coromandel , où on le nomme Pan/agna. Les Santaux viennent dans les Indes orientales ; le citrin est le plus estimé , et d’une odeur plus douce et plus agréable : le blanc approche de ses qualités , et le rouge leur est inférieur : ce der- nier vient de Coromandel. Toutes ces espèces de bois passent pour cordiales ; elles raniment le mou- vement du sang, et corrigent l’acide malin squi épaissit sa masse et ralentit sa circulation. On les emploie en infusion après les avoir rapés, depuis une once jusqu’à deux , dans deux ou trois pintes d’eau ; on les fait bouillir ensuite à la diminution du tiers de la liqueur , et on fait boire cette ti- sane par verrées dans les fièvres malignes. On les ordonne aussi en poudre, depuis demi-gros jusqu’à uu gros , pour fortifier l'estomac , et détruire les rapports aigres et les mauvais levains qui empêchent la digestion. On se sert des Santaux dans la palpi- 426 PLANTES tation de cœur , dans le vomissement , dans les ca- tarrhes , et dans les obstructions du foie et des au- tres viscéres. Le Santal citrin entre dans l’opiat de Salomon, daus le sirop hydragogne de Charas , le sirop de myrthe , la poudre aromatique rosat , et la con- fectiou alkermes ; le rouge entre dans le sirop lien- térique de Charas : l’un et l’autre sont employés dans la poudre diarrhodon , et dans celle qu’on ap- pelle diamargariti frigidi. Les trois Santaux ont donné leurs noms à la poudre diatria santalorum , et on les emploie dans la confection d’hyacinthe , et dans l’électuaire du suc de roses. OBS. Ia médecine moderne a abandonné les Santaux blanc et rouge ; elle n'a conservé que le cifrin dont les propriélés sunt les mêmes que celies du Zaurus sas- safras L. ; I. Core Nota. Lorsque Chomel vivait , la plupart des botanistes regardaient le corail comme une plante. Ilest bien recon- nu aujourd'hui que c'est un madrepore , une concrétion animale, Nous avons cru devoir ôter cet article , puisque le corail n'appartient point au règne végétal. PLANTES ALEXITERES Qui sont rapportées duns d’autres classes. L, plupart des plantes sudorifiques qui sont ca- Pables de ranimer le mouvement du sang et des €Sprits , sont aussi cordiales , et propres à corriger à malignité des humeurs. On emploie ordinaire- ment dans les potions Alexitères ; les eaux distil- + émet RE senti . dé nd en ol PT ” dntantns eme it tt nm LED = AD EUR PERRNR E 5. 427 lées de chardon-béni ( Centaurca benedicta ), de scorsonère ( Scorzonera hispanica ) , et quelques autres dont nous avons aussi parlé ci-dessus , dans la classe des sudorifiques. Entreles plantes hystériques , plusieurs sont aussi cordiales , entre autres la mélise ( Melissa offici- nalis ) dont l’eau distillée est employée comme les précédentes , depuis quatre jusqu'à six onces. Poy ez ci-devant la classe des hystériques. La Canelle { Laurus cinnamomum ). Son eau dis- tillée avec l’orge ( Hordeum vulgare ) , s'ordonne jusqu’à demi-once dans une potion. Voyez ci-après la classe des plantes céphaliques. Le Genièvre ( Juniperus communis ) ; son eau spi- ritueuse à demi-once , et son huile essentielle à cinq ou six gouttes , peuvent être aussi employées dans les compositions cordiales ; son extrait à un gros , s’ordonne comme la thériaque. Voyez ci- devant la classe des plantes Südorifiques. Les racines d’Angélique ( Angelica archangelica) et d'Impératoire ( Hmperatoria ostruthium ) : vorez , ci-devant la classe des plantes Sudorifiques ; celles de Tormentille ( Tormentilla erecta ) et de Bis- torte ( Polygonum bistorta ) : voyez ci - apres la classe des Vulnéraires , au cliäpitre des plantes Astringentes. Ces quatre sortes d’herbes entrent dans la plupart des électuaires cordiaux. La racine de Bardane ( Ærctium lappa )en tisane, comme celle de Scorsonère ( Scorzoneru hispanica ) ma plusieurs fois réussi dans les fièvres malignes et dans la petite-vérole, Forez ci-après la classe des plantes Apéritives. Les fleurs cordiales , savoir, celles de Bourrache ( Borrago officinalis ) , de Buglose ( Ænchusa ofji- cinalis ), de Violette (/”iola odora a) et de Rose (Rosu gallicu),s’emploient par pincées en infu- sion, à la manière du thé ( Thea bohea ), Le Girofle ( Caryophillus uromaticus), et quel- 428 PL.A N TES ques antres aromätes étrangers , sont aussi alexi- tères , et s’emploient dans Les confgctions cordiales. Voyez ci-après la classe des plantes Céphaliques. Plusieurs plantes hystériques , comme la racine d’Acorus ( Acorus calamus vulgaris) , les feuilles de Rue ( Ruta graveolens) , les racines de Méum (Æthusa meum), de Valériane ( F’aleriana offi- cinalis ) et d’Aristoloche ( Aristolochia rotunda), sont aussi cordiales , et sont employées dans la thé- riaque , l’orviétan ,ect. Quelques-uns mangent deux ou trois feuilles de Rue le matin à jeun , pour se préserver du mauvais air. ’oyez ci-devant la classe des plantes Histériques. SECONDE PARMI E. Aie avoir parlé, dans la première partie de cet ouvrage , des plantes qui agissent sur les corps d’une manière sensible , en chassant les humeurs dégénérées par les voies destinées à les évacuer, l’ordre que jai établi demande que cette seconde Partie traite des plantes dont les effets sont moins sensibles , et dont les qualités n’agissent sur les hu- meurs qu'imperceptiblement : leurs vertus n’en sont pas pour cela moius réelles et moins excellentes, ainsi que nous allons le démontrer dans le détail de cette seconde Partie , dans laquelle j'explique- rai les propriétés particulières de chacune de ces plantes. DES PLANTES ALTERANTES. Ok appelle en médecine plantes Altérantes, celles qui , par une action particulière sur les humeurs, en rétablissent la constitution naturelle , et consé- quemment la santé : cette santé ne consiste que dans une juste proportion des parties fluides du corps, avec les parties solides qu’elles arrosent ; en sorte que le ressort de celles-ci ne soit dun côté, ni forcé , ni contraint par la trop vive impulsion de celles-là , ou ne soit au contraire , ni relâché, ni affaibli par leur lenteur et leur paresse ; car c’est ce juste équilibre et ce tempérament mesuré des unes et des autres, qui met le corps en état de faire ses fonctions avec la vigueur et la force qui sout inséparables d’une sante parfaite. La misère de l'homme est telle , que cet état de perfection ne se 430 PLANTES. N sontient pas long-tems ; et la vie serait de peu de durée, si l’Auteur de la nature, prévoyant cette dé- cadence , n'avait sagement préparé dans les alimens et dans les remèdes , les secours propres à nous conserver. Les plantes Altérantes en fournissent la plus grande partie; Leur nombre est beaucoup plus con- sidérable que celui des plantes évacuantes , et leur manière d'agir différente. Les unes ont la propriété d'augmenter le mouvement des liqueurs lorsqu'il est ralenti par leur épaississemeut , ou par leur sé- jour dans les parties : ce sont elles que les anciens appelaient chaudes, parce que la chaleur est, comme tout le monde le sait, le principe du mouyément. Les autres , au contraire , sont capables de modérer la fougue et l’impétuosité des humeurs, lorsqu'elles sont dans une agitation violente , et sont appelées froides par cette raison. Les plantes odorantes et aromatiques , qui abondent en principes sulfureux et volatils, sont du premier ordre : celles qu’on nomme rafraichissantes , dans lesquelles le flegme et les parties grossières et mucilagineuses prédo- minent , sont du second ordre. C’est ce qui avait déterminé nos anciens maitres à diviser les plantes ÂAltérantes en chaudes et en froides. Une autre manière des distinguer ces plantes ; est par rapport aux parties principales dont elles sou- lagent Les incommodités , et dont elles tirent leur dénomination : ainsi les plantes céphaliques con- viennent à la tête et à guérir ses maladies ; les sto- machiques sont destinées pour l’estomac , et pour rétablir ses fonctions , lorsqu'elles sont affaiblies ; les hépatiques pour le foie ; Les ophthalmiques pour les yeux, et ainsi des autres. | Il y a une troisième division des plantes Alté- rantes , eu égard aux maladies particulières qu’elles ont la propriété de guérir : c’est de cette manière qu’on distingue les plantes fébrifuges, les auu- Tome I. Page 431. [In DIV. PLANT. ALTÉRANTES. 1*, S. Ir. CL. PLANT. CÉPHALIQUES ET AROMATIQUES. NOMS CARACTÈRE DU GENRE CLASSES ET ORDRES ages: E PLANTES è “ai TRADUIT DU LATIN DE LINNÉ. RE DE CETTE Îr, CLASSE. + A ——_———— PLANTES D'EUROPE. {434 |petoniea officinalis - ]caïyce dont les divisions imitent les barbes d'un épi. Lèvre supérieure de la corolle redressée et [É : Tube cylindrique. «+ + + + + «+ + + + « + + + + - : -|Didynamie gymnosperinie Run PS TETE à A3loges. + + = ++ + + + + + + : + + -|Hexandrie mouogynic. ions, Corolle à 5 pétales. Baie sèche, globuleuse, à cinq loges, à cinq valves, +26. |Convallarin matali 437: |Tilin europæa BÉRÉE AT En NT ET He Polyandrie monogynie. 439. |Pæmonia officinali) Calyce à 5 feuilles. Cinq pétales. Style nul. Ca) sule polysperme, . LA ET S d. digynie. 433. |Pæonia oflicinalis fæminæs à Idem. és HE? ne À Id. Id. 440. |Visour album. 2 [rlour rfle : Calyce à 4 divisions. Corolle et filaments nuls. Anthères insérées sur le calyce. Fleur) femell lyceü 4 divisions ; re Style et corolle nuls. Baie monosperme. Semenceen cœur. -.[Diæcie tétrandrie. 442. |Primula veris officinali » [Ombelle avec un involuere. Tube la corolle cylindrique, gorge ouverte, . - : -: -: : -|Pentandrie monogynie. 443, |Anagallis arven: ![Gorolle en roue. Capsule s'ouvrant transversalement. . . « + . . . . . . . . . 445: |Golium verum. - [Corolle monopétale ; plane. semences un peu arrondies, . . . , : + : . . . . -|rétrandrie monogynie 445. IGilium mollugo. Û 4 Idem, 1 É 440: |Prunus avium, -]Gaigec infère, à 5 divisions. 5 pétales. Noyau du drone à eures angers Alantar ù. ….…|rcosandrie monogynie. swrr |l'euerium pol - Livre supérieure de lx corolle (lorsqu'elle existe) à deux divisions réfléchies, renfermant les dumines. 7 SR RE ET tee). . - + + -[Didynamie gymnospermie. Id. Id. Lbume . = ilfeum E -]calyee ayant la lèvre supérieure horisontale et l'inférieure à 4 divi 448: [Teucrium f 449: |Ocyrum ms. Corolle renversée, ayant une lèvre quadrifide et l'autre sans division. . . .« « + «+ . . . . . sv 14. Id. 440: |Ocymum minimum Idem. 2 : Id. Id, 45% Mélissa calamintha. Calyce sans poils, un plane en dessus, et dont la lèvre supérieureest peste applatie : lèvre supérieure de la corolle un peu en voûte, à divisions ; lobe moyen de la lèvre inférieure , en CT er PU EN CET Aa ohms + ee Id. Id. Idem. . = Id, Ta. Corolle peu labiée, à 4 divisions , dont une plus large, échancrée. Etamines droites et écartées. . Id. Ta. Idem. Id. Id, L'hyrux wulgar Poils fermant l'entrée du calyce à deux lèvres. SE DE 0 LCA Id. Saturéin capitata. « divisions sont presqu'égales entr'elles, Etamines distantes. » Id. Id. Thyous serpyllum majua fl du calÿce à deux lèvres, . . . . . . ace ere . Id. Id. 457. |Rosmarinus officinalis. . ji inégales : lèvre supérieure bifide. ts des étamines longss-recourhés, eo Avéo tie def. Jatérale... , smmusrse.e. + pts : .- Mg ES ï 459. JSalvin oftisinatis. POTTER PITELARUES ditinines lourchus , attachés transversalement lun|peelt pélielle. Fe ae 465, | Lavandula spica Calyce ovale, un peu denté. Corolle redressée. Tube renfermant les étaminés, Te Hat CS 464: |Lavandula Stæehns Tire * + «|[Didynamie Derniers ar ED lé officinali iférieure de la corolle erénelée. Etamines droites, distantes. . À . . , . Fe a 7 466, atureia horten di (1 égale. tr'elles, E: # M a ue Fa 466. |satureia thymnbra dont les divisions son! DT es entr'elles. Etamines distantes. , , , Id. Id. 467: |Origanum majora Fleur en épi; fouilles en forme de châton tétragone, envéloppant les calyces. CM Be 7 7 469: [lencrium marum Lvre supérieure de la corolle (lorsqu'elle existe } à deux divisions réféchies, renfermant les ’ : éninsi.. -" < +. Us Ce rca ras 469. [Origanum vulgare : is feui - ns ie Id ® Id. vi Diraitur four Fleur en épi ; feuilles en forme de chaton GET enveloppant les culyces. CT DONS CD Id. Id. #79) | peurs no bille Calyce nul. Gorolle servant dé calyee, à 6 divisions. 3. übereules terminés chacun par deux CC soies et placés autour de l'ovaire, Glandes attachées aux filets des étamines du Drupe monosperme. . . . ,. . . toond EN 473. |Laurus indie: FPT RS 2 424. [Digitalis purpurea Û Enéandrie monogynie. Calyee à 5 divisions. Corolle campanulée à 5 divisions, ventrue. Capsule ovale , à à loges. A LÉ -|pidynamie angiospermie, PLANTES ÉTRANGÈRES. 475, |Laurus cinnamomum, ..,,,,,,....|Calyee nul. Corolle 6 Tubercules term d: lacés autour de l'ovaire. ttachées aux Bet des é nina ps Lau, es siens. RER ET De A FER 478. |Caryophyllus aromaticu Corolle à 4 pétales, Calyce double, à 4 feuilles. B sperme, infère are Ado. [Myristica oificinalis Corollé à rs ie pales tampanilé à5 de LUE HA monosperme, ES rébiou- Fondé ere " eulaire lacée entre la baie et la semence. . 483, |Siyrax offictnale Cor Eee a eûtautaiee DEP UNT does asnenoes 7 "à : - *|Polrandrie monogyais, 486, |Maranta galanga. Coralle lubiée à 5 divisions, dont des alternes et ouvrtes F3 Re SRE Dolce NE Arr En PLANTES RAPPORTÉES L\NS : Z AUTAES CLASSES 4ü7. [Citrus aurantium. ps Amomum cardamomum . 7. [Amomu D THAUL Tome I. Page 431." NOMS CAR Pages. DES PLANTES TT R:A DE CETTE lÎre. CLASSE. | PLANTES D'EUROPE. | | 434 |Betonica offcinalis..... DURS Calyce dont les divisil un peu plane. Tub | 436. |Convallaria maïalis............... Corolle à 6 divisions. -# 437. |Tilia EUTOPÆA, ... ses Calyce à 5 divisions, f souvrant par la b, 439. |Pæonia officinalis mascula........ Calyce à 5 feuilles. C! 439. |Pæonia officinalis fæminæa....... 440. |Viscum album. .... Une eut Fleur mâle : Calyce à ; x femelle : calyce à 4 di 442. |Primula veris officinalis........... Ombelle avec un involi 443. | Anagallis arvensis............... Corolle en roue. Capsi 445. [Galium verum......... Fa Die late siaie Corolle monopétale , pl 445. !Galium MOÏLUSO SR. ere ce eee | 446. |Prunus avium...........ssesese + [Calyce infère, à 5 di nr Marsan mn Er NS _ -_. . EN 475. |Laurus cinnamomum,...... Pis ae Calyce nul. Corolle sert et placés autour de l’ : ; monosperme. . 476. DAUTINN CAMES EE ME rerare nee 478. Caryophyllus aromaticus......,.... Corolle à 4 pétales. Ca 480. |Myristica officinalis...,.......... Corolle à 5 pétales. Cal L culaire, sèche, plat 2987 ISERE OMICINRIC eee Calyce infère. Corolle 486. |Maranta galanga.........,....... Corolle labiée à 5 dif PLANTES RAPPORTÉES L\NS D'AUTRES CLASSES. 487. |Citrus aurantium. 487. | Amomum cardamomum. 487. | Amomum grana paradisi. 487. [Piper cubeba. 487. |Nardus indica. 487. |Santalum album. 487. Andropogon schænante. 487: Angelica sylvestris. 487. Juniperus communis. 487. Valeriana officinalis, 487. | Melissa officinalis 487. Crocus sativus. 487. | Acorus calamus vulgaris. 487. Calamus verus. 488. |Laurus camphora. 488. |Ferula assa-fœtida. 488. Bubon (galbanum ) ? 488. |Pastinaca opopanax. 488. |Salvia sclarea, 488. | Hypericum perforatum. 488. |Teucrium chamæpitis. 488. |Geum urbanum. 488. | Teucrium chamædris. 488. |Osmunda regalis. 488. |Polypodium flix mas. LA C É PHIAMLA Q U E S. 43 | scorbutiques , et celles qu’on croit spécifiques pour certaines maladies particulières. La division que j'ai adoptée renferme toutes les autres , et m'a paru plus méthodique , en ce qu’elle est conforme à la pratique de la médecine, par rap- port aux parties souffrantes qu'elle doit soulager , etaux maladies qu’elle se propose de guerir C'est dans ce dessein que j'ai séparé les plates Alté- rantes en deux sections. Dans la première, j'ai compris celles qui sont employées pour les différentes parties du corps, ou qui sont destinées à guérir particulièrement cer- taines maladies; et je les appelle Altérantes du | premier ordre. Dans la seconde , j'ai range les plantes qui sont prôpres à plusieurs parties du corps , et à plusieurs maladies en général, soit qu'elles soient appliquées extérieurernent , soit qu'elles soient prises intérieu- Does et je les ai nommées Altérantes du second ordre. SECTION. PREMIERE PLANTES ALTÉRANTES DU 1°". ORDRE. PR ENT ERT'CE ASS PLANTRS CÉPHALIQUES ET AROMATIQUES. Les plantes Céphaliques sont ainsi nommées, parce qu’elles sont propres aux maladies de la tête, appelées en grec xigæm ; elles conviennent surtout à celles du cerveau , comme l’apoplexie, la para- lysie , l'épilepsie , la léthergie , et la plupart des 432 PIL AN. TÆE’S maladies du genre nerveux , qui sont accompagnées de mouvemens convulsifs. Entre ces plantes , il y en a plusieurs qui ont une odeur forte et pénétrante , desquelles on tire par l'analyse chimique des principes actifs et une por- tion considérable d'huile essentielle. On appelle ces plantes aromatiques , et on les emploie avec succès dans les maladies dont on vient de parler , non-seulement intérieurement , en substance et en infusion ; mais encore à l'extérieur , appliquées en fomentation. Les plantes appelées Céphaliques peuvent aussi être regardées comme anti-spasmodiques, puisque plusieurs d’entre elles conviennent dans les con- vulsions | agacemens , irritations. tiraïillemens , douleurs , étouflemens, syncopes , évanouissemens, faiblesses , toutes maladies du genre nerveux , et irès-connues dans la pratique. Il est peu de mala- dies qui exigent de la part des médecins plus de circonspection , d'expérience et d’habileté , même d’une certaine sagacité pour en distinguer les va- riétés et pour les guérir. Le cerveau , cette masse pesante, blanche et pul- peuse , si souvent disséquée par les anatomistes et si peu connue; ce centre des opérations de l’äme , des sens, de la volonté et du mouvement, est sujet, ainsi que les nerfs qui sont ses agens , à une mul- titude presqu’infinie de maladies. Ces maladies en général sont, suivant le langage des médecins , idio- pathique ou sympaihiques , c’est-à-dire , qu’elles sont ou propres au cerveau , ou elles lui sont com- muniquées par les autres parties avec lesquelles il est uni, par le moyen des nerfs, ces cordons élas- tiques , si actifs, si sensibles, si susceptibles des moindres impressions. Oserait-on comparer le cerveau organisé de tous ses nerfs , à ces insectes vigilans et industrieux qui se bätissent leur demeure dans le centre d’une mul- titude CEPHALILIQUE Ss. 433 titude de filets qu’ils tendent et arrangent, pour ètre avertis de tout ce qui se passe à une certaine distance ? Au moindre choc ils volent à l'endroit irrité , et y portent toute leur activité et leurs for. ces. Mais s'ils recoivent de cet ingénieux réseau beaucowp de secours , ils en recoivent aussi bean- coup d’inquiétude et de torture : tous les corps leur font impression , les alarment , les inquiètent, les déplacent : de mème aussi le cerveau n’est pas seulement exposé aux maux que lui procurent sa structure particulière , sa substance, ses humeurs, ses vaisseaux, ses enveloppes ; il l’est bien davan- tage par *cette multitude de filets nerveux, irri- tables , qui , portant partout la vie, l’action , le mouvement , et peut-être la nourriture , n’en rap- portent , pour toute récompense, que des sensa- tions passagères , trompeuses , tumultueuses , plus souvent funestes qu'agréables , plus souvent fatales qu'utiles: Ainsi l'estomac, le foie, la rate, les reins. les intestins et les autres parties du bas-ventre, sujettes à mille maux résultans de leur structure et de leurs fonctions, communiquent aux nerfs qui leur sont destinés:, et des nerfs au cerveau , une suite de ces mêmes maux , et plusieurs autres encore plus bi- zarres. De là cette multitude de maux différens , connus sous le nom de vapeurs, terme générique, dont les espèces diffèrent entre elles , et sont sou- vent contradictoires. Ce principe posé , et que per- sonne ne Contestera , on doit conclure que les re- mèdes Céphaliques , les remèdes destinés aux nerfs et au cerveau , doivent varier dans la pratique , et demandent une attention et une patience parücu- lières. C'est pourquoi on trouvera dans la classe des Céphaliques une grande variété de remèdes , des alexitères ou cordiaux , parce que le cerveau peut être affecté par sympathie avec le cœur embarrassè dans ses mouvemens de systole et de diastole ; des Tome L. E e 434 LE p 1 À N°45 )S hépatiques , des stomachiques , des amers , parce que la bile , trop épaisse ou trop àcre, irrite et em- barrasse par son séjour et son action , les nerfs qui se distribuent au foie, à l'estomac; des hystériques, des apéritifs, des diaphorétiques, parce que la trans- piration , la sueur , les urines , le suc gastrique , la liqueur du pancréas , les évacuations naturelles au sexe , peuvent , en dégénérant, occasionner des ma- ladies du cerveau , que nous avons appelées sympa- thiques. De 14, on doit comprendre ce que nous ne nous lasserons jamais de répéter, pourquoi il est si difficile d'être un habile médecin, et combien on doit être circonspect sur le choix de ceux "a qui on donne sa confiance. T Birosns. Betonica purpurea C. B. 235. Betonica vulgarÿs purpurea Ï. B. tom. iij. pag. 301. Betonica Dod. 40. Betonica officinalis, L. Bétoine officinale. Di- ynamie gy mnospermie. Spicé interrupt& ; corollarum lacini& labii inter- rnediä emarginat&. Epi interrompu ; division moyenne de la lèvre de la Coroile échancrée, Europe %. Corolle pourpre , quelquefois blan- che. Thermidor ; juillet, Nota. Toutes les espèces de ce genre ont le tube arqué. Il Ya peu de plantes plus communes dans les bois que celle-ci :on l’emploie de plusieurs ma- nières et à plusieurs usages ; car elle n’est pas seu- lement propre aux maladies du cerveau, elle est utile aussi dans celle de l’estomac et des reins; on l’emploie aussi avec succès dans les tisanes apériti- ves et pour rétablir les levains des premières voies. On en fait infuser une petite poignée dans demi- skier d’eau bouillante , àla maniève du thé ( Tea CEPHAbLIQUES. 435 bohea ) ; ou bien on en fait une tisane , en mettant une bonne poignée de ses feuilles dans une pinte ou trois chopines d’eau qu’on fait bouillir légèrement, à laquelle or ajoute un peu de réglisse : on prendles fleurs comme les feuilles , on en fait um sirop et une conserve , dont la dose est depuis demi-once jusqu’à une once ; le suc ou l’extrait de ces parties a les mêmes vertus , et se donne jusqu'a demi- once: ces différentes préparations sont utiles dans la migraine , dans les étourdissemens , dans ls en- gourdissemens des membres qui menacent de pa- ralysie. La Bétoine est ordonnée dans la goutte, dans la sciatique et dans le rhumatisme, Pour cela, renez parties égales de Bétoine ,de chamæpytis À Teucrium chamæprtis ), et de la seconde espèce de scordium ( ‘eucrium scorodonia ) séchées , faites-en une infusion comme le thé{( Tea bohea à et faites-en prendre deux ou trois prises par jour aux personnes sujettes à ces maladies : il en faut continuer long-tems l'usage : ce remède est bon aussi aux personnes sujettes à la migraine , aux vapeurs et aux tremblemens dans les membres. La Bétoine est béchique, en procurant l’expectoration et la sortie des matières purulentes par la voie des crachats : elle passe pour vulnéraire , et pour être capable de procurer la cicatrice des ulcères internes. La décoction de Bétoine et de pouliot ( Pulegium mentha ) est estimée pour les fièvres par quelques auteurs : l’emplâtre de Bétoine est propre pour les blessures , particulièrement pour celles de la tête. Les feuilles de Bétoine séchées et mises en pou- dre , ou broyées dans les doigts et mises dans le nez , font éternuer ; elles entrent dans la poudre céphalique , dont on otre quelques pincées le matin à jeun pour décharger le cerveau. On em- ploie ces feuilles dans [a poudre de Pauimier con- tre la rage : les racines de Bétoine n’ont pas les mêmes vertus ; elles purgent par haut et par bas. E e 2 436 PLANTES On en prend la décoction d’une poignée dans demi- setier d’eau: J’ai vu des personnes dignes de foi, m'assurer avoir étésoulagées des douleursd’oreille par un coton imbibé du suc dépuré de Bétoine, peu chaud , mis dans l'oreille. Quelques auteurs prétendent qu’il est propre aussi pour la surdité. La Bétoine a donné le nom au sirop de Bétoine simple et composé , à l'emplâtre de Bétoine de Ni- colas : elle entre dans le sirop d’armoise de Rha- sis , dans la poudre de diarrhodon de Nicolas de Salerne ; dans le baume polycreste de Bauderon , dans le mondificatif d’ache , dans l’onguent 1ar- tiatum de Nicolas d'Alexandrie , dans l’emplätre de gratia Dei ; et dans l’eau vulnéraire. Les fleurs entrent dans la poudre de Guttète. | 2° rer Lilium convallium album C. B. 304: Lilium con- vallium vulgo 1. B.tom.iij. pag. 531; Math. Dod. 205. Ephemerum non lethale. Fuchs. Callionimus Chamæcitinus Gesn. Convallaria maïalis. L'Muguet de mai. Hexan- drie monogynie. Scapo nudo- Hampe nue. Europe septentrionale %. Corolle blanche. Prairial ; mai. | Cette plante se rencontre dans les endroits les lus couverts des bois ,et dans le terrain le plus nid On emploie ses racines et-ses fleurs , mais articulièrement les fleurs, qu’on fait sécher à Pbibre , etqu’on réduit en poudre , laquelle est un sternutatoire assez puissant, qu'on ordonne pour décharger le cerveau dans la paralysie et dans les -fluxions de la tête , surtout dans l’épilepsie et dans les vertiges: on les distille, et on en fait une con- -serve : l’eau distillée se donne à quatre onces , et GC E'PHPAILH QU ES. 437 læ eonserve à demi-once. L'esprit tiré des fleurs par leur infusion dans l’eau-de-vie ou l’esprit-de- vin , est propre à calmer la frayeur des hypocon- driaques , et à ranimer les personnes épuisées par les femmes. Simon Pauli s'en servait pour l'épi- lepsie des enfans , dont il oignait l’épine du dos. Les racines de cette plante étaient autrefois d’un usage plus familier que les fleurs : elles excitent l’éternuement avec plus de violence. ' Les fleurs du Muguet entrent dans la poudre anti-épileptique de Charas , dans sa poudre sternu- tatoire , et dans celle qu’il appelle Céphalique. OBS. On retire du Muguel de mai une belle couleur verte par la macération de ses feuilles avec la éhaux. d. AIT Où TILLEUL. Tilia fæmina folio majore C. B. 426. Tilia vul- garis, Platyphrllos X. B. tom. j. pag. 133. Tilia fæminà major Park. Phrllrrea Cast. Tilia europæa. L. Tilleul d'Europe. Polyan- drie monogynie. Floribus nectario destitutis, Fleurs sans nectaire. Prés de l’Europe D. Corolle d’un blanc sæle, Prairial ; mai. Nota. Cetarbre a les feuilles en cœur ; ses jeunes pousses sont rouges en hiver. Les feuilles et les fleurs de cette espèce de Tilleul sont en usage , particulièrement Îles fleurs ; on entire l’eau par la distillation , on en prépare une conserve , et par le secours de la fermeñtation on entire un esprit qu'on donne à douze ou quinze gouttes : cet esprit sért d’un excellentmenstrue pour tirer la teinture des plantes Céphaliques. La décoc- tion du bois , surtout des jeunes branches de deux ans ou environ , soulage fort les hydropiques ; ox Ee3 438 PLANTES jette pour cela une poignée de ce bois coupé menu dans deux pintes d’eau bouillante ; onla réduit à chopine , et on la donne au malade en deux ou trois prises , après l'avoir passée. L’eau distillée se prend à six onces , et la conserve jusqu’à une once: 1outes ces préparations sont estimées pour l’épilep- sie , pour la paralysie et pour les vertiges. Les fleurs mises en poudre entrent dans la composition de la poudre de Guttète , et dans quelques autresremèdes utiles contre l’épilepsie: Les feuilles de Tilleul pas- sent pour apéritives , et propres à pousser les uri- nes et les regles des femmes. Quelques autres prétendent que les charbons de Tilleul mis en poudre , à la dose d'une demi-dra- SES ? gme , appaisent l’ardeur d’urine. Ettmuller assure que dans le ténesme , l’appli- cation extérieure en fomentation , faite avec la dé- coction de ses feuilles, est très-propre à calmer les douleurs du bas-ventre , et appaiser les fré- quentes et inutiles envies d’aller à la garde-robe. Simon Pauli nous apprend que le mucilage tiré de l'écorce moyenne du Tilleul , fait avec l’eau de plantain , esttrés-bon pour les brülures. Les baies ou fruits du Tilleul sont propres à ar- rêter toutes sortes d’hémorragies et de cours de ventre. OBS. Les anciens , avant l'usage du parchemin et du papier, écrivaient sur l’écorce moyenne du tilleul. Cet arbre est employé pour divers ouvrages de menuiserie. Son écorte fourait d’assez bonnes cordes. À: Pivtrve. 1. Pæonia folio nigricante , splendido , quæ mas C. B. 323. Pœonia mas procerior X. B. tom. jij. p- 492. Pæonia mas foliis nucis Gesn. Pæonia mas Dod. :94( Pivoine mâle }, CE PARA L'OAL'E S. 439 Pæonia officinalis mascula. L. Pivoine mâle offi- çinale. Polyandrie digynie. Foliis oblongis . Feuilles oblongues. Forêts du mont Ida et de Suisse %. Corolle d’un rouge foncé. Prairial ; mai. Nota. Les fleurs , d’abord régulièrement développées , deviennent irrégulières dans le cours de la floraison. Ces fleurs doublent souvent, c'est-à-dire, que les étamines se changent en pétales , ce qui est l’effet de la culture. : Toutes les espèces de ce genre ont le stigmate en crête. 2. Pæonia communis vel fæmina C. B. 323. Pæonia fæmina vulgatior I. B. tom. ïij. pag. 492. Pæoniu fæmina altera Dod. 195. Æglaophoris ÆEliani quorumdam. ( Pivoine femelle ). * Pæonia officinalis fœminea. L. Pivoine femelle officinale. Nota. C'est une variété de la précédente ; elle n'en dif- fère que par ses feuilles lancéolées, Ces deux espèces se cultivent aisément dans les. jardins, où elles se multiplient de graine , et par RE racines qui subsistent plusieurs années. On se sert ordinairement de leurs racines et de leurs se- mences, et quelquefois des fleurs , dont quelques- uns tirent la teinture avee le vin blanc , qu’ils don- nent jusqu’à quatre onces. L'usage commun de ces parties , est de les réduire en poudre après les avoir fait sécher à l’ombre , et d’en donner depuis un gros jusqu'a deux en bol, en opiat, ou de quel- que autre manière ; on ordonne aussi les racines en décoction et en infusion jusqu’à une once lors- qu’elles sont fraiches ; on les fait bouillir dans un bouillon de veau , ou dans une pinte d'eau ,en forme de tisane, La Pivoine est estimée anti-épileptique , et très-propre pour les maladies du cerveau , pour l'incube , appelée du vulgaire le cochemart , et E e 4 440 PLANTES pour les mouyemens convulsifs. Cette plante pousse aussi les ordinaires , les vidanges des accouchées , et emporte les obstructions des viscères. La racine entre dans la poudre de Guttète. OBS. On prétend que les nd Lee de la Pivoine mâle sont plus eflic: ces que celies de la Pivoine femelle. On la recommande pour la paralysie. 2. Gr DE CHÈNE, Viscum baccis albis C. B. 423. Viscus Quercus et aliarum arborum Y.B. tom. j. part. ij. pag. 80. Vis- cum Dod. 826. Lignum sanctæ Crucis quorumdam. Viscum album. X, Gui blanc. Diæcie tétrandrie. Foliis lanceolatis , obtusis ; caule dichotomo ; spicis axillaribus. Feuilles lancéolées, obtuses ; tige dichotome; épis axillaires. Arbrisseau parasite sur les arbres d'Europe, Co- rolle jaune. Germinal ; mars. Nota. Les merles et les grives mangent les graines du Gui, les digèrent et les déposent sur différens arbres, en- tr'autres sur le Chêne. Dans cet état, ces graines germent sur l'écorce de ces arbres , dans laquelle elles implantent leurs radicules qui poussent en toute sorte de sens, de mé- me que la Cuscute ( Cuscutaeuropæa ). Ces radicules ne pénètrent point ie bois. Le Gui germe aussi dans la terre, mais il n’y vit pas long-tems. Duhamel rapporte qu'il peut croître sans feuilles séminales, ce qui est extraordinaire ; car on ferait périr les autres plantes, si l'on coupait leurs feuilles séminales. Le Gui ne vient jamais sur le figuier mi sur les végétaux qui ont ua suc corrosif. : Le Gui nait sur l’écorce de la plupart des arbres, entre autres sur le chèue ( Quercus robur ) , le pom- mier )( Pyrus mulus ) ,le poirier (Prrus communis), le châtaignier ) (Fagus castanea ) , l'aubépin (Wes- pilus oxyacantha ), ete. On préfère le Gui qui CERSALTOUESs. 4AT vient sur lé chène à tous les autres. M Tournefort propose des conjectures assez vraisemblables sur la Hdunton de cette plante , et sur la manière dont elle se nourrit : on peut consulter là-dessus son Histoire des Plantes des environs de Paris. On emploie dans la médecine son bois et ses fruits ou baies. Le bois se met en poudre , et s’ordonne de- puis un gros jusqu’à deux, ou coupé par morceaux et mis en infusion dans le vin blanc , à demi-once sur six onces deliqueur. Les baies sontremplies d’unsuc visqueux, dont les anciens se servaient pour faire de la glu; celle que nous employons présentement est faite avec l’écorce du houx { {lex aquifolium ): on choisit celle da milieu qui est la plus tendre et la plus verte; on la laisse pourrir dans la cave ; on la bat ensuite dans des mortiers , pour la réduire en une pâte qu’on lave et qu’on manie dans l’eau. Cette drogue est très-résolutive et très-émolliente , appliquée extérieurement : j'en ai vu de bons effets dans la'goutte : on l’étend sur des étoupes ; dont on enveloppe la partie souffrante; ce cataplasme adoucit les douleurs et diminue l’inflammation. Le gui passe pour un spécifique dans l’épilepsie , et dans les maladies du cerveau: on estime celui qui est apporté d'Italie : ilentre dans la poudre de Guttète. Simon Pauli prétend que la poudre de Gui est un excellent remède pour la pleurésie , fondé sur l'expérience de Scenkius et d'Hoffmann. M. Ray .le confirme , après le docteur Boyle : la dose est d’un gros dans l’eau de chardon-héni : ce remède provoque les sueurs : la mème quantité, prise à jeun dans un verre de vin blanc , après avoir prea- Lloud: saigné et fait vomir , guérit l’épilesie , si le remède est continué long-tems. Quelques auteurs prétendent que le Gui, pris de même dans le vin blanc , guérit la fièvre quarte. 442 MLANTES OBS. On emploie le Gui pour les maladies nerveuses , etsurlout pour l’épilepsie , que les anciens appelaient Mor- bus sacer. On retire de cet arbrisseau une sorte de glu in- férieure à celle que produit le Houx ( J/ex aguifolium ). Le Gai de Chêne était un objet de vénération pour les Gaulois , dans le tems qu’ils étaient gouvernés par les Druides. On l'a nommé pour eette raison Planta sacra. 6. Prrne-vene , Primerole , Fleurs de Coucou. V'erbasculum pratense odoratum C.B. 241. Primu- Ta veris odorata flore luteo simplici I. Bstom. ii. p. 495. Herba Paralrysis Brunf. Offic. Artistica Gesn. Hort, Lodetantheon Anguil. Ælisma pratorum Col. Paralÿsis vulgaris pratensis , flore flavo simplict , odorato , Park. Parad. Primula veris officinalis L. Prime-vère officinale. Pentandrie monogynie. Foliis dentaiis , rugosis. Feuilles dentées, ridées. Prés de l’Europe Z. Corolle jaune. Prairial ; mai. Rien n’est plus commun que cette plante dans les prés et dans les bois , où elle fleurit dès le prin- tems : ses feuilles et principalement ses fleurs sont en usage; on les donne en infusion dans l’eau bouil- lante, à la manière du thé ( Thea bohea), une bonne pivcée dans six onces d’eau , ou une petite poignée dans un bouillon de veau : leur eau distillée se donne à la dose de quatre à six onces , comme la plupart des autres. Cette plante a la propriété de fortifier les nerfs , de guérir la paralysie qui est lé- gere , surtout celle de la langue et le bégaiement ; le nom latin qu’on lui a donné le fait connaître : elle réussit bien dans le rhumatisme et dans les maladies des jointures. On a remargué qu'elle avait quelque chose de somnifère , en ce qu’elle calme les vapeurs, et dissipe la migraine et les vertiges des filles mal réglées. Bartholin assure qu’ila guéri CEPHALIQUES. 443 une personne paralytique du côté gauche, en lui faisant user de l’eau-de-vie de froment dans laquelle avait bouilli la Prime-vère ; on l’applique en fo- mentation. | M. Ray rapporte que le suc des feuilles et des fleurs, mêlé avec pareille quantité de lait de vache, a guéri une douleur de tête invétérée , qui n'avait pu céder à aucun remède. Le cataplasme émollient auquel on a joint les fleurs de cette plante , est très-propre pour appaiser les douleurs de la goutte. Elle entre dans l’onguent martiatum. * 1. Anagallis phæniceo flore C. B. 252. Anugallis phænicea mas X. B.tom.iij#pag. 369. Anagallis ter- restris mas , Thal. Corcorus , Gratevæ Theoph. ( MoURON MALE A FLEUR ROUGE ). Anagallis arvensis L.Mouron des champs. Pen- tandrie monogynie. Foliis indivisis ; caule procumbente. Feuiiles sans division ; tige rampante. Champs d'Europe 0. Corolle rouge. Messidor , thermidor , fructidor; juin, juilet , août. 2. Anaguallis cæruleo flore C. B. 252. Anagallis cæruleu fœmina , XL. B. tom. üij. pag. 369 ( Mourox FEMELLE A FLEUR BLEUE ). Variété de la plante précédente. Corolle bleue , feuilles glauques. Miller la regarde comme une es- pèce particulière ; il la nomme Ænagallis fœmina. Ces deux especes , qui ne différent que par la couleur de la fleur . se trouvent ordinairement dans les jardins , et dans la campagne sur le bord des fossés , le long des grands chemins : elles sont éga- lement utiles dans la manie et dans l'épilepsie, suivant Hartman, Mynsicht, Rolfinsius, Michaël! Willis , ect. ; elles sont utiles aussi dans la phrénésie A44 HDANTES qui survient aux fièvres continues. On emploie le Mouron par poignées dans les tisanes et dans les apozèmes qu’on ordonne aux hypocondriaques; leur eau distillée a la même vertu. La teinture des fleurs faite «avec l’esprit-de-vin , et l’extrait de toute la plante, surtout lorsqu'il est mêlé avec celui des fléurs de mille-pertuis ( Hypericum perforatum ), sont des remèdes qui ne sont pas à mépriser dans l’épilepsie. Tragus assure qu’un verre de vin dans lequel on a fait bouillir légèrement une poignée de Mouron , est un bon remède contre la peste; il faut que le malade se tienne bien côuvert dans sor lit, car il fait suer : cet auteur estime le suc de cette plante pour l’hydropisie , et pour les obstruc- tions, du foie et des reins. Simon Pauli parle du cataplasme de Mouron bouilli dans l’urine , et appliqué sur les pieds et les mains des goutteux, comme d’un remède fa- milier dans son pays. L’eau distillée du Mouronest bonne pour les suffusions des yeux; elle appaise les tranchées des enfans , et fait revenir les règles. M. Ray la donne comme un remède éprouvé, mêlée avec égale quantité de lait de vache ,. pour les phthisiques et ceux qui ont des abcès dans la poi- trine. Arnaud de Villeneuve prétend que la ragine de l'espèce qui est à fleurs rouges , mâchée , raffermit les gencives lorsque les dents branlent dans leurs alvéoles. Quelques-uns assurent que le Mouron est vulnéraire lorsqu'il est appliqué extérieurement sur les morsures des animaux , et en même tems pris intérieurement en infusion : il entre dans le mondicatif d’ache. F7 e ja Carcis-rarr , Ou petit Muguet. 1. Gallium luteum C. B. 335. Gallium verum E. B. ti]. p. 720. Gallium Dod, 355, CEPHALIQUES. 445 Galium verum. L. Caille-lait jaune. Tétradyna- mie monogyuie. Foliis octonis , linearibus , sulcatis ; ramis flori- feris , brevibus. Feuilles verticillées huit par huit, linéaires , sil- lonées : rameaux florifères , courts. | Europe Z. Corolle jaune. Messidor; juin. 2. Gallium album vulgare Inst. Mollugo montana angustifolia, vel Gallium album latifoliun C B. 334. Galliun album Y. B. tom. iij. pag. 721. Mol- lugo Dod. 354. Galium mollugo. L. Caïîlle-lait blanc. Foliis octonis , ovato-lineuribus , subserratis , patentissimis , mucronalis ; caule flaccido ; ramis putentibus. Feuilles verticillées huit par huit,ovales-linéaires, légèrement dentées en scie , très-ouvertes , termi- nées en pointe; tige molle , rameaux écartés. Europe , bords de la Méditerranée Z%. Corolle blanche. Messidor ; juin. Nota. Toutes les plantes de ce genre ont les fleurs très- petites. Ces deux espèces se trouvent ordinairement dans les prés, au bord des chemins et des allées des bois un peu découverts : les auteurs conviennent qu'elles sont anti-épileptiques. La première espece est la plus recherchée ; M. Tauvry l'estime comme un spécifique dans cette maladie , soit qu’on se serve de sa poudre jusqu’à un gros , sbit qu'on emploie sa décoction , en mettant une poignée dans une pinte d’eau. Emmanuel Kæœnig prétend que l'esprit acide qui domine en elle, la rend propre à ralentir la trop grande raréfaction des esprits , et. par consé- quent à calmer les mouvemens convulsits et irré- _guliers des nerfs : c’est cet acide qui lui donne sa propriété de cailler le lait, d'où elle à pris son nom, On s’en sert communément en Catalogne pour 446 PLANTES l'épilepsie ; quelques-uns la font prendre à la ma- rière du thé ( Thea bohea ) pour la goutte. Le sirop fait avec le suc de ses fleurs , est fortapéritif, et propre à provoquer les mois. Taberna Montanus dit que la décoction de cette plante est excellente pour guérir la gale sèche des enfans , pourvu qu’on les en bassine souvent , ou qu’on leur en fasse un bain : cette plante passe pour vulnéraire détersive, On dit que l’usage des fleurs de la seconde espèce, en con- serve ou en infusion , est également utile aux épi- leptiques. L'espèce à fleur jaune est cependant plus en usage , et on l’emploie non-seulement pour lé- pilepsie , mais aussi pour les vapeurs et les étour- dissemens de tête. Le suc tiré des fleurs, à la dose d’une cuillerée , est un remède expérimenté pour l’épilepsie des enfans : lorsque ce remède leur lâche le ventre , son effet est plus sùr. J’ai vu plusieurs personnes faire usage de cette plante en infusion à la manière du thé , pour la mi- graine et les vapeurs qui portent à la tête, OBS. On a cru long - tems que le Galium verum L. à la propriété de cailler le lait, mais c’est une erreur. Les fleurs de celte plante teignent les laines en jaune, et ses racines fournissent une couleur rouge. 9- Mnisier , Cerisier sauvage. Cærasus major ac silvestris fructu subdulci , nigro coloreinficiente ; C. B. 450. Cerasus silvestris fruetu nigro , 1. B. tom. j. pag. 220. Cerasia nigra Tab. ic. 986. Prunus avium. L. Prunier des oiseaux , ou Ceri- sier à fruits noirs. Icosandrie monogynie. Umbellis sessilibus ; foliis ovato-lanceolatis ; con- duplicatis | subtus pubescentibus. Ombelles sessiles ; feuilles ovales - lancéolées , condupliquées , duvetées en dessous. 2 4m CEPHALIQUES. 45 Bois de l’Enrope b. Corolle blanche. Floréal , prairial ; avril, mai. Nofa. Cet aibre s'élève à une hauteur qi égale celle duwchêne (magnitudire cerlat cum quercu L.) Son fruit rouge ou noir atlire ct nourrit les oiseaux. Cette espèce est le Cerasus nigra de Miller, qui n'a pas, comme Linné, réuni dans un seul genre les pruniers et les cerisiers. Les fruits de cette espèce de Cerisier sont esti- més par les auteurs modernes , comme tres - utiles dans les maladies du cerveau. Schroder en: fait cas pour l'apoplexie , la paralysie et lépilesie : Simon Pauli confirme , aussi-bien que Kœnig , leur vertu spécifique pour cette dernière maladie , soit qu’on fasse manger ces fruits à ceux qui en sont atteints , soit qu’on leur en fasse prendre l’eau distillée au bain de vapeurs. Quelques-uns estiment davantage la quintessence des Merises , ou l'esprit qu’on en tire par Ja distillation , après les avoir laissées en fermentation un tems convenable pour en dévelop- per les principes. M. Ray assure que les matrones d'Angleterre fontun grand cas des Cerises sauvages pour les mouvemens couvulsifs qui aflligent les enfans. Le M:rasquin , liqueur agréable et qui à son uti- lité , vient d'Italie, de Sicile et de Venise : cen’est autre chose que l'esprit de Merises blanches , tiré par la distillation après l’effervescence nécessaire. OBS. Le Cerisier à fruits noirs , offre un bois de char- pente. TO. Porivu. 1. Polium montanum luteum C. B. 220 ; Tab. ic. 864. Polium luteum. Lob. ic. 487- Teucrium poliun. L. Germandre cotoneuse. Di- dynamie gymnospermie. Capitulis subrotundis ; foliis oblongis ; obtusis, crenatis , tomentosis , sessilibus ; caule prostrato 448 PLANTES Fleurs en tête , un peu arrondies; feuilles oblon- gues , obtuses , crénelées , cotoneuses , sessiles ; tige couchée. Italie, Espagne, Portugal, midi dela Franee , Mont Liban %. Corolle jaune. in Nota. Celte espèce produit un grand nombre .de variétés. À 2. Polium uiontanum album : C. B. 221. Polium montanuin E. Clus 36x. Teucrium poliun. album. T,.. Germandrée coto- neuse à fleurs blanches. Variété de la plante précédente. La plupart des espèces de Polium auxquelles les auteurs ont donné des noms différens , ne sont que des variétés qui viennent de la même graine; la cou- leur de fleurs de l’espèce qui les a jaunes , s’efface et devient pâle ,; mais leur vertu est égale , et on emploie indifféremment l’une et l’autre des espèces que je viens de nommer , dont on prend les som- mités des tiges garnies de fleurs. Ou recueille le Polium dans les collines de la Provence et du Ean- guedoc ; on les fait sècher pour s’en servir dans la thériaque et dans le mithridat. Ou estime beaucoup celui qui. vient d’Ttalie et de Candie : on se sert des fleurs et des feuilles du Polium en infusion à la manière du thé ( Thea bohea ) , et :on l’ordonne dans les maladies du cerveau , dans les obstructions des viscères , et pour pousser les moiset les urines. On fait boire en Provence, dans les coûrs de ventre ficheux , l’eau où le Polium a macéré ; on en donne la décoction en lavement, et on applique le marc sur le bas-ventre. | I x Béñrrre. 1 Ocimum vulgatius sive. caryophyllatum :mazæi- muin., C. .B.:226. Ocimum medium yulgalius et niSTUM CA \ CORP ARBIPR) QU E S. 449 nigrum T. B. t. ïij. part. ij. pag: 247. Ocimum vul- gare majus Park. Ocimum magnum Tab. ic. 343 Buasilica major Trag. 31. Ocymum basilicum. L. Grand basilic. Didynamie gymnospermie, | Foliis ovatis , glabris ; calycibus ciliatis. Feuilles ovales , glabres ; calyces ciliés. Inde , Perse ©. Nota. Cette plante s'élève à un pied et demi de hauteur; elle a une odeur de clou de girofle; elle produit plu- sieurs variélés qui se distinguent par le plus ou moins de largeur des feuilles , et par la couleur de ces feuilles qui est verte ou pourpre , elc. 2. Ocimum minimum C. B. 226. I. B. tom. iij. part. ij. pag. 247. Ocimum cary@phillatum minus , Tab. ic: 344. Ocimum minimum. L. Petit basilic. Foliis ovatis , integerrimis. Feuilles ovales, très-entières. Ceylan o. Noa. Cette espèce a six pouces de hauteur. Elle à deux variétés, l'une à feuilles panachées , et l'autre à feuilles d’un pourpre noir. Miller rapporte qu’on se sert en médecine et pour la cuisine , surtout chez les Français, du Basilic commun , qu’il nomme Ocynum medium. On ne trouve point celte plante ainsi nommée dans Tinné. Le Basilic dont on fait usage en France , est une variété de l’'Ocy um ba- silieurn qu'on vient de citer. Cette plante s'élève aisément dans les jardins, après l'avoir semée sur la couche. Il y en a plu- sieurs espèces; les auteurs souhaitent qu’on se serve de celles qui sentent le clou de girofle ( Carrophyrl- lus aromaticus ) ou le citron ( Citrus medica ): on en tire une huile essentièlle admirable , qui enire dans le baume apoplectique ; cependant toutes les espèces de Basilic peuvent être également em- ployées, ayant uue odeur trés - agréable, et la Tome I. F f 450 PLANTES vertu de réveiller les esprits et de rétablir le mon- vement des humeurs qui composent le sang. On émploie plus communément les espèces précéden- tes , on les fait sécher à l’ombre , on les réduit en une poudre qu’on méle avec la plupart des herbes aromatiques , préparées de la même manière . Cette poudre est appelée céphalique , par rapport à la vertu qu’elle a de décharger le cerveau , en faisant couler par le nez beaucoup de sérosites, surtout lorsqu'on en a pris le matin quelques pincées à jeu. Il y a des personnes qui s’accommodent mieux de cette poudre que du tabac ( Micotiana tabacum ), qui fait une trop forte impression, et irrite trop vi- vement le nez de ceux qui n’y sont pas accoutumés. On prend les feuilles et les fleurs du Basilic , en infusion comme le thé( Thea bohea ), pour les dou- leurs de tête , et pour les fluxions de cette partie, Le Basilic frais cueilli entête un peu ; il est plus doux et plus agréable quand il estsec. Ses feuilles, ses fleurs et sa semencesont également céphaliques ; elles sont aussi pectorales et cordiales. Demi-once de suc de Basilic et demi-scrupule de safran ( Cro- cus sativus ) , soulagent les asthmatiques. Il y a des cuisiniers assez habiles pour employer avec tant d'art le Basilic , le thym ( Thyrmus vulgaris ), le laurier ( Laurus nobilis ), le serpolet ( Thymmus ser- pr llum majus ), la sarriette (Satureia hortensis ), et nos autres herbes aromatiques , que les mets qu'ils préparent avec ces assaisonnemens , sont aussi agréables au goût , que s’ils employaient les épices des pays étrangers. La semence du Basilic entre dans la poudre de Guttète, dans le sryphera de Nicolas d'Alexandrie, dans la poudre diarrhodon Abbatis , dans la poudre æyloaloës de Mésué, dans celie diamoschi dumême, dans celle de l’électuaire de gemmis, dans la poudre réjouissante de Nicolas de Salerne, et dans la poudre lithontriptique du même. CE VPRMA MIO U ES. 451 1 2. “ARC COURS 1. Calamentha vulgaris vel Officinarum Germa- niæ C B, 228. Calamintha flore magno vulgaris, I. B. tom. ïij. pag. 228. Calamentha montana Dod° 98. Nepeta montana Cord. Mentha Sativa rubra Ger. ic. | Milissa calamintha. L. Mélisse calament. Didy- namie gymnospermie. Pedunculis axillaribus , Dichotomis , longitudine Joliorum. Pédoncules axillaires, dichotomes, de la lon- gueur des feuilles. Italie, Espagne, France , collines pierreuses 7. Corolle rouge. Messidor ; juin. 2. Calamintha Pulegii odore, sive Nepeta C. B. 228. Calamintha flore odore Pulegii I. B. tom. lj. ag. 220. Pulegium sylvestre sive Calamintha alteru Do. 98. Nepeta agrestis Cord. Melissa nepeta. L. Mélisse , petit Calament-de- Montagne. Pedunculis axillaribus ; dichotomis , folio longio- ribus ; caule adscendente , hirsuto. ; Pédoncules axillaires , dichiotomes , plus longs que les feuilles ; tige montante, hérissée. Italie , France, Angleterre , Suisse ; montagnes graveleuses 7. Corolle rouge, Messidor , thermi- . dor ; juin, juillec. On emploie toute la plante en décoction et en infusion : la dernière espèce est d’une odeur plus pénétrante , et peut être préférée dans les vapeurs hystériques , le Calament étant également propre aux maladies du cerveau et à celles de la ma- trice , car il est céphalique. et alexitère , pousse les mois et les urines ; il est aussi stomachique et hépatique, et a les mêmes propriétés que les espèces de Menthe dont nous parlerons dans la classe des stomachiques, Le Calament se trouve assez ordi- Ff2 452 PLANTES pairement dans les bois taillis , et le long des ave- nues un peu découvertes. La décoction de toute la plante est résolutive ; elle fortifie les parties , et résout les tumeurs ædémateuses ; on l’ordonne aussi intérieurement avec succès dans les lavemens car- minatifs et pour les paralytiques. Ettmuller la con- seille dans le pissement du sang. On tire l’eau dis- tillée du Calament , on en fait un sirop qui a les mêmes vertus. Cette plante entre. dans le sirop d’armoise de Fernel et de Rhasis , dans le sirop de brassio dé Mésué , dans celui de stæchas , d’é- pithyme,, de Calament du mème auteur , dans le looch sain , dans la poudre diacalaminihes de Ni- colas d'Alexandrie , dans l’électuaire dianisi de Mésué, dans la thériaque , et dans la diagalangu. 19. Povrror. Pulegium latifoliun C. B. 222. Menta aquatita seu Pulegiumvulgare Inst 189. Pulegium I. B. tom. iij. part. 1j. p. 255. Pulegium regiun Adv. Pulegium æmnina Fuchs. Mentha püulegium. L. Menthe pouliot. Didyna- mie gymnospermie. Floribus verticillatis ; foliis ovatis, obtusis, sub- crenatis ; caulibus subleretibus , repentibus , stami- nibus coroll4 longiortbus. Fleurs verticillées ; feuilles ovales obtuses , un eu crénelées ; tiges un peu arrondies , couchées; étamines plus longues que la corolle. Terreins marécageux de l’Angleterre , de la France, de la Suisse 7. Corolle rouge. Thermi- dor, fructidor ; juillet, août. Nota. Cette plante a une odeur forte; ses feuilles sont etites et ses verticilles nombreux. Sa couleur est cendrée. lle porsse des racines de ses liges. Cette plante se rencontre dans les lieux humi- des , au bord des marais et des étangs , et dans les fossés le long des grands chemins : elle a les C'E PUR AMQIU E S. 453 mêmes vertus que la précédente , et s'emploie de la mème manière : j'en ai vu de très-bons effets dans la toux opiniâtre , et dans les rhumes invétérés. M. Boyle assure qu'une cuillerée de sucde Pouliot, esi bonne pour appaiser la toux convulsive des en- fans. Chesneau ordonnait un verre de la décoction pour l’enrouement. Le Pouliot facilite le erache- ment et soulage considérablement les asthmati- ques : on le prend à la manière duthé( Theabohea ), une bonne pincée dans un demi-setier d'eau lors- qu’il est sec , ou bien une petite poignée quand il est récent; car il est bon de remarquer que les lantes odorantes et aromatiques sont plus efficaces étant sèches , qu'étant fraîches ; la plus grande pertie du flegme étant évaporé , les principes vola- üls et Les huiles éthérées qui se trouvent dans ces plantes , se développent plus aisément ei avec plus d’efler. Tragus estime le vin blanc où le Pouliota bouilli, pour les fleurs-blanches et les pâles-couleurs ; 1l assure aussi que son suc éclaircit la vue , et dissipe la chassie. Montanus faisait prendre la poudre de Pouliot , avec autant de miel et d’eau , pour les ma- ladies des yeux. Le Pouliot entre dans l’Aurea - Alexandrina de Nicolas de Salerne , dans Le sirop d’armoise de Rha- sis , dans le diacalaminthes de Nicolas d’'Alexan- drie , dans la poudre diaireos, dans celle diuhys- sopi, dans celle diaprassii , et dans la poudre de Pélectuaire de Justin dumême auteur. : Les herboristes étant la plupart peu instruits, substituent à cette planie l'espèce de menthe sui- vante, qu’ils appellent Pouliot-Fhym , qui ne lui est pas de beaucoup inférieure en qualite. Calameniha arvensis verticillata hirsuta C. B. 229. Menthu arvensis verticillata hirsuta I. B. tom. 1ij. part, ij. pag. 217. Calumentha arvensis 1. Tab. ic. 352. Polycnemon Lobelii Lugd. 232, Ne: Ff3 454 PLANTES peta agrestis Trag. 16. Pulezium agreste. Serap. eidem. 17. Mentha arvensis L. Menthe des champs. Didy- pamie gymnospermie. | Floribus verticillatis ; foliis cvatis , acutis , ser- ratis ; staminibus corollam æ;uantibus. Fleurs verticillées ; feuilles ovales , aïgues , den- tées en scie ; étamines aussi longues que la corolle. Europe %#. Corolle d’un rose sale. Thermidor , fructidor ; juillet , août. Nota. Cette plante est commune dans les champs après Ja moisson. Eile a les tiges écartées , les verticilles posés fatéralement, et la corolle laciniée. T4. T'as. 1. Thymus vulgaris latiore folio , C. B. 210. T'hymum durius Dod. 276. Thymus vulgaris. L. Thym commun. Didynamie gy mnospermie. Erectus ; foliis revolutis | ovatis ; floribus ver- ticillato -spicatis Tige droite; feuilles roulées en-arrière , ovales ; fleurs en épis verticillés. Montagnes pierreuses d’Espagne ; très-commune dans le midi de la France D. 77. Nota. On cultive cette plante dans les jardins potagers. 2. Thymus vulgaris folio tenuicre C. B. 219. Thymum vulgare rigidius , folio cinerea , I. B- tom. üj. part.ij. pag. 263. T'hymumn durius vulgare Park. Nota. Variété de l'espèce précédente ; elle en diffère par ses feuilles plus petites, Miller la regarde comme une espèce particulière, El la nomme Thymus tenui-folius. Les Thyms exhalent une odeur agreabie ; mais chaque espèce a une odeur différente. 3. Thymus capitutus qui Dioscoridis , C. B. 210. Thymuin Creticum sive antiquorum I. B. tom. 1}. CEPHALIQUES. 455 artij. pag. 263. T'hymum Cephaloton Dod. 276. ÊThyin de Crète ). Satureiacapitata . L. Sarriète à fleurs en tête, ou Thym de Crète. Didynamie gymnospermie. Floribus spicatis ; foliis curinatis , punctatis , ci- liatis. - Fleurs en épis; feuilles en carène, ponctuées, ciliées. : Crète, Andalousie , Séville , Grèce , Palestine 4%. Coroile blanche. Cette dernière espèce est la plus estimée ; mais elle est fort rare en ce pays , et difficile à élever. Les anciens ne parlaient que du Thym de Crète, car celui qui croit en Provence leur était inconnu. Dioscoride dit que sa décoction soulage l’asthnre , tue les vers, pousse les règles et lesgidanges : étant mêlée avec du miel en muuiere de looch , elle fait cracher. Pline dit que l’odeur du Thym est si pénétrante , qu’elle appaise le pâroxisme du haut mal: extérieurement le Thym de Crète est résolutif , et soulage la goutte sciatique , étant ap- pliqué sur la partie souffrante en manière de cata- p'asme , fait avec le miel , la farine d’orge et la poudre de Thym. On emploie cette espece dans les anciennes compositions où les auteurs l’ordon- nent , comme dans la confection humech, l’aurea Alexandrina, la poudre réjouissante de Nicolas de Salérne , etc: Les autres espèces de Thym sont com- munes dans les jardins potagers ; on les emploie dans les déçoctions et dans les infusions aromati- ques et céphaliques, dont on se sert ordinairement en fomentation pour bassiner les parties nerveuses et musculeuses trop affaiblies ou trop gonfiées. Le Thym est une des herbes fines des plus familières dans la cuisine , pour relever la saveur des viandes. Son huile essentielle est fort estimée ; on en donne cinq ou six gouttes dans deux ou trois onces d’une liqueur convenable , pour appaiser la colique ven- F [4 455 PL A N TES tense , pour fortifier l’estomac , et pour pousser les mois et les urines. C’est aussi un excellent remède pour la douleur des dents qui sont cariées :on en imbibe un petit coton qu’on met dans le trou de la dent gûtée; on l'y laisse quelque tems; quand la douleur est opiniâätre, on change de coton tous les jours. Elle entre dans le baume tranquille ; elle est plus agréable que l’huile de Thym de Crète. OBS. Les abeilles aiment beaucoup le Thym;. les moutons, les chèvres le mangent, les cochons le re- jettent. | &, 19. SERPOLET. 1. Serpyllum vulgare majus C. B.. 220, Serpillum sulgare EL. B. tom. üij part ij. pag. 260. S rpillum al- bum Let TI. Tab. ic. 36. ‘ | Thymus serpyllum majus. TL. Thym serpolet. Didynamie gymnosperimie. Floribus capitatis ; caulibus decumbentibus ; foliis planis, obtusis , basi- ciliatis. Fleurs en tête; tiges couchées : feuilles planes, obtuses , ciliées à la base. Terreins arides et. découverts de 1 Europe D. Corolle rouge ou bleue, quelquefois blanche. Mes- sidor , thermidor , fructidor ; juin , juillet , août. Nota. Ftamines plus longues que la corolle. Cette plante est une variété du Thymus servy llum L. 2. Serpyllum foliis citri odore C. B. 2:0. I. B. tom. iij. part. ij. pag. 270 Serpyllum. citratun Tab. ic. 360. L'hymuum latifolium Gex. (Serpolet ci- tronné ). Autre variété du Thymus serpyllum Vi Le Serpolet est très-commnn dans les prés ; il a les mêmes usages que le thym (Zymus vulgaris) ; son odeur ést plus douce et moins pénétrante: celui qui sent le citron ( Citrus medica ) , est préféré pour la poudre céphalique , dont j'ai parlé ci- CE BRMMEMLQ U E Ss. 457 dessus : on en tire aussi de l'huile essentielle , mais en moindre quantité que du thym. Ta conserve des fleurs et des sommités de Ser- olet , soulage ceux qui sont sujets au vertige et à k migraine. Simon Pauli dit qu'en Danemarck on se trouve bien ‘de boire dans l’érysipèle la décoc- tion de Serpolet, qui dépure le sang , et pousse par les sueurs ou par les urines. On laisse macérer ung poignée de Serpolet dans de l’eau commune , à laquelle on ajoute une cuillerée de bon miel blanc, pour le rhume et pour la toux opiniâtre. Paracelse estimait la liqueur qu’on tirait du Serpo. let distillée avec l’esprit-de-vin , pour les fluxions catarrheuses et le rhume de cerveau. On dit que cette liqueur fait parler lesmuets, parce qu’elle est utile dans la paralysie de la langue. M. Ray rapporte qu’elle est merveilleuse pour faire recouvrer la parole aux apoplectiques , sur le témoignage du docteur Soame.S ylvius Deleboé em- . ployait en pareil cas l’essence d’anis. 1 6. R OMARIN. Rosmarinus hortensis angustiore folio C. B. 315. Rosmarinus coronarius fiuticosus , sive nobilior an- gustiore folio T. B. tom ij. pag. 25. Rosmarinum Co- ronarium Dod. 272. Libanotis coronaria Cord. Hys- sopus Hebræorum quibusdam. Casia nigra Theoph. Rosmarinus officinalis L. Romarin officinal. Dian- drie monogynie. Nota. Cette espèce est la seule du genre. Ses feuilles ont linéaires, rélléchies sur leurs bords, vertes en des- sas, blanches en dessous. Elle produit une variété à feuilles pus larges, obtuses et vertes sur les deux surfaces. La pre- mère se cultive dans nos jardins. Le Romarin est un arbrisseau qui s’élève jusqu'à la huteur de six pieds. Il croît naturellement dans un te 458 : CUP À n TES rein sec et pierreux , sur les bords de la mer , en Espagne, dans le Midi de la France, en Italie, dans le Levant, et sur les montagnes de la Galilée. On le cultive en pleine terre dans les jardins de la partie septentrionale dela AR et de l'Angleterre, où il résiste aux gelées, lorsqu’elles ne sont pas trop fortes et qu’il est placé dans un sol appauvri, sec el graveleux. Le Romarin croît naturellement en Provence et dans les pays chauds ; on l’élève dans nos jardins ; ses feuilles et ses fleurs sont d'usage. L’eau de la reine de Hongrie , si fameuse, est tirée par la dis- tillation des fleurs de cette plante, mises en diges- tion dans l’eau-de-vie; quelques-uns y ajoutent les jeunes feuilles pour la rendre plus forte. Personne n'ignore les propriétés de l'eau de la reine de Hon- grie, qu'on emploie si universellement dans les défail'ances, dans les étourdissemens et dans_les vertiges, dans les vapeurs hystériques et hypocbn- driaques; on en prend ordinairement deux ou troïs gros (c’est environ une cuillerée) dans un verre d’eau : extérieurement on en frotte les tempes , le nez et les parties nerveuses et musculeuses affai- blies, ou aflligées des douleurs de rhumatisme. Pour les contusions, les blessures et les humeurs froides, le mal de dents ; la gangrêne même , on emploie cette eau avec succès, Les fleurs du Romarin qu’on appelle anthos , c’est-à-dire fleurs par excellence, w’ont pas ‘ei l'odeur et la vérin de celles qu’on re- cueille en Provence et eu Languedoc. Les feuille: du Romarin, bouillies dans le vin, fortifient le: nerfs et les jointures; le vin aromätique , dont le: chirurgiens se servent si utilement en fomentation, pour dissiper l’enflure qui survient aux plaies , ‘et fait avec les feuilles de Romarin, de Thym ( Th;- mus vulgaris) , de Sauge ( Salria officinalis ), eu. L'eau où les feuilles et les fleurs de Romarin oit macéré pendant la nuit, est bonne pour la jaunise et les fleurs-blanches, pour le relâchement de la C'ERHMMPPQUE S. 459 matrice en injection; et prise intérieurement , elle fortifie la mémoire et la vue. Les feuilles prises en infusion, à la manière du thé ( T'hea bohea ) où autrement, ant un tems considérable , sont utiles dans les écrouelles , sui- vant Ettmuller. Borel prétend que les fleurs ou les feuilles cuites dans le vin , étant passées (il faut y mêler un peu de miel , et les prendre en boisson en se mettant au Bit}, sont un excellent remède pour les asthma- tiques. M. de Saint-Jacques, fameux médecin de la fa- culté de Paris, donnait avec succès, dans les fiè- vres tierces , quatre à cinq gouttes d'essence de Ro- marin dans une liqueur convenable. Simon Pauli rapporte ce fait comme l'ayant vu pratiquer dans l'hôpital de la Charité de Paris. On fait avec les feuilles le miel appelé anthosat ; qui se donne à une once ou deux dans les vapeurs et dans la colique venteuse. Les fleurs de Romarin entrent dans le sirop de stæchas , dans l’opiat de Sa- Jomon et dans l’orviétan : l'huile essentielle est em- ployée dans le baume apoplectique. 177. avés. F 1. Salvia major an Sphacelus Teoph. C. B. 237. T. B. tom. ïij. pag. 304. Salvia major Math. Dod. 290. Salvia officinalis L. Sauge officinale. Diandrie monogynie. Foliis lanceolato-ovatis , integris , crenulatis ; flo- ribus spicatis ; calycibus acutis. Feuilles lancéolées-ovales , entières , créuelées ; fleurs cn épis ; calyces à dents aigues. Europe méridionale 77. Corolle bleue. 2. Salvia minor aurita et non aurita C. B. 237. Salvia minor auriculata TX, B. tom. ij. pag. 305. Sal- . 460 PLANTES via nobilis Brunf. Sphacelus verus Theoph. Lugd. 880. ( Sauge franche. ) Variété de la précédente. Miller la regarde com- me une espèc@ particulière ; il la nomme Salvia auriculata. 3. Sulvia folio tenuiore GC. B. 237. Salvia Hispa- nica odoratissinma Camer. ( Sauge de Catalogne. ) Salvia officinalis tenuifolia. Autre variété de la Sauge officinale. On élève aisément dans nos potagers les deux premitres espèces de Sauge , qui croissent naturel- Jement en Provence et dans les pays chauds : leurs feuilles et leurs fleurs sont d’un usage très- utile et tes-ordinaire dans les décoctions et fomentations aromatiques , pour fortifier les nerfs , pour raffer- mir les chairs, ramollir les tumeurs, et pour dis- siper l’enflure des plaies. Rulandus se vante d’avoir guéri une femme épileptique par l’usage du vin où l’on faisait infuser la Sauge : ceux qui ont de la disposition à la bouffissure s’en trouvent bien. Lin- danus prescrit l’usage de la Sauge dans le scorbut, surtout si l’on bassine bien les gencives avec moitié de son jus et autant de suc de cochlearia ( Cochlea- ria officinalis ). Chesneau ordonnait la Sauge , avec autant de Salsepareille ( Smilax sarsaparilla ) et de Balauste ( Punica granatum ), pour les fleurs-blan- ches. L'usage de la Sauge est contraire aux femmes grosses , parce qu’elle pousse les règles: On prend l’infusion des feuilles intérieurement pour les ver- tiges, l’assoupissement, et les autres affections da cerveau qui menacent de l’apoplexie ; la paraly- sie, etc. On choisit pour cela la Sauge franche, à laquelle on préfère celle de Provence : on estime encore davantage la Sauge de Catalogne. L'usage de la petite Sauge à la manière du thé ( T'hea bohea ), est très-familier ; on en met une pincée ou un petit bouquet de huit ou dix feuilles dans un demi-setier d'eau bouillante ; on y ajoute ensuite un peu de su- CEPHALIQUES. 461 cre :cette boisson, continuée plusieurs jours les ma- tins à jeun , n’est pas seulement propre aux mala- dies du cerveau , pour ranimer le mouvement des liqueurs et la circulation du sangg elle est aussi très-utile dans la suppression des regles et des uri- nes, dans les indigestions et les faiblesses d’esto- mac , dans les vents et la colique, pour tuer les vers , pour débarrasser le poumon des asthmatiques, surtout si on en fume les feuilles; en un mot, cette plante a tant de vertus , qu’elle passe dans l'esprit de plusieurs pour une plante universelle et propre à tous maux. Veslingius a renouvelé l’ancien remède d’Aétius pour le crachement de sang, qui est de faire boire le matin deux verres de suc de Sauge avec le miel; j’en aimerais mieux l’infusion. Simon Pauli l’ordonne faite dans le vin pour les maux de dents surtout si l’on'y ajoute deux gros de bon tabac (Nico- iiana t1bacum) eu gargarisme. L’onguentfaitavec les feuilles de Sauge et autant de celles de Tanaisie( T4- nacetum vulgare) ,et la graisse de porc, est excellent pour les tumeurs survenues à l’occasion des blessu- res des tendons. On tire l’eau distillée et le sel fixe de la Sauge , et on fait une conserve avec ses fleurs : elle entre dans la poudre céphalique, dans l’eau vulnéraire ou d’arquebusade , dans l’eau impériale , dans l’eau céleste, autrement appelée eau-de-vie de Mathiole, dans le baume tranquille , dans la pou- dre de l’électuaire de safran de mars de Bauderon dans la composition appelée aureu Alexandrina de Nicolas d'Alexandrie , dans l’onguent äregon de Nicolas de Salerne, dans Le martiatum ; et dans plu- sieurs liqueurs composées qui sont cordiales et céphaliques. OBS. La Sauge oflicinale a la propriété d’arrêter les progrês de la gangrène. On emploie ses feuilles pour fn- mer comme celles du tabac ( Micotiana tabacym A.) 462 PLANTES 0 TO. Lavawor , Spic, Aspic, ou Nard. .+ x. Lavundula latifolia C. B. 216. Pseudonardus guæ vulgo Spica I. B. tom. ïij. part. ij. pag. 282. Spica Nardus Germunica Trag. 58. Nurdus lialica , Casia alba Thecph. Dal. in Plin.(LAvANDE MALE). Lavandula spica. L. Lavande à épis. Didynamie gymnospermie. Foliis lanceolatis , integerrimis ; spicis nudis, Feuilles lancéolées , très-entières ; épis nus. Europe méridionale ©. Nota. On cultive celte espèce dans les jardins. 2. Lavandula angustifolia C. B. 216. Pseudonar- dus quæ Lavandulu vulgo,X. B. 1. ïij. part. ij. p.282. Pseudonardus fœmina Math. Zavaundula altera. Dod. 273. Lavandula breviore folio et Spica Clus. Hist. Spicu [talica et domestica Cæsalp. 459. ( La- VANDE FEMELLE ). 3 Variété de l'espèce précédente ; elle n’en diffère que par ses feuilles plus étroites. C'est le Lavan- dula angustifolia de Miller. On emploie les feuilles et les fleurs de Lavande , surtout de la dernière espèce , parce qu’elle est la plus commune en ce pays , où on l'élève dans les potagers : on se sert plus ordinairement des épis chargés de fleurs , soit pour les décoctions cépha- liques et nervales, soit pour en tirer par la distil- lation l’huile essentielle, qui est fort estimée pour les maladies du cerveau , pour les vapeurs hysté- riques et pour l’épilepsie. On en fait avaler huit ou dix gouttes dans quelque liqueur convenable ; on s’en sert pour aromatiser les sels volatils urineux, dont les personnes sujettes aux vapeurs se servent si familièrement. On fait aussi, par infusion dans l'huile d'olive , une huile de Lavande appelee huile de Spic ou d’Aspic, laquelle est égalenrent propre aux arts et à la médecine, L'huile de Spic , qui se CEPHALIQUES. 463 vend chez les droguistes , n’est souvent que de l'huile de térébenthine parfumée à Marseille avec l'huile essentielle de Lavande. Schenkius et Sen- Bert avertissent que pour connaître si elle est s0- 1 nf ,ilu’y a qu'à en mettre dans une cuil- er ; demi-heure aprés elle est évaporée , et il n’y reste que la térébenthine, Quand l’huile de Lavande est pure , elle ne fait pas seulement mourir les vers, mais aussi les poux et leurs œufs; on en graisse un papier brouillard, que l’on applique sur la tête des enfans. Quatre ou cinq gouttes d'huile essen- tielle de Lavande dans une cuillerée de vin , prise à jeun, dissipent la migraine , et fortifient l'esto- mac. La même huile, mêlée avec celle de mille- pertuis et de camomille, fait un excellent lini- ment pour les rhumatismes , la paralysie et les mou- vemens convulsifs. Les fleurs de Lavande, distillées avec du vin ou de l’eau-de-vie , donnent une espèce d’eau de la reine de Hongrie assez agréable. Les sommités de Lavande chargées de fleurs et de graine , séchées proprement , sont excellentes, prises en infusion comme le thé (Thea bohea), pour le vertige, le tremblement des mains, les mouvemens convul- sifs, les affections soporeuses, la paralysie , le bé- gaiement , et les autres maladies des nerfs. Ce re- mède convient aussi aux asthmatiques , et à ceux dans lesquels le sang croupit par le défaut de la circulation. Rondelet donne la recette suivante pour les ac- couchemens laborieux : prenez semence de Lavande demi-gros , semence de plantain ( Plantago major ) et de chicorée ( Cichorium indivia) de chacun deux scrupules , poivre un scrupule ; le tout mis en pou- dre , délayez-le dans trois onces d’eau de chicorée, et autant de celle de chévre-feuille ( Lonicera peri- clemenum ). Zacutus estime la conserve des fleurs - A64 PAL A N'TIES de Lavande pour rétablir Les règles , et pour forti- fier l’estomac. Ses fleurs entrent dans la décoction céphalique, dans le siropanti-épileptique, dans le sirop de stæ- chas , dans la poudre céphalique odorante de Cha- ras , et dans la Fe pour embaumer les corps. L'huile essentielle entre dans le baume apoplec- tique. OBS. L'huile essentielle que l'on retire de la Lavande retient odeur de cette plante, Quinze livres d'épis four- nissent cinq onces d’huile. TO. Srécuas. Stæchas purpurea C. B. 216. Stæchas Arabica vulgo dicta X. B. tam. iij. pag. 277. Stœchas brevio- ribus ligulis Clus. Hist. 344. Spica Italica silvestris Cæsalp. 450. Lavandula stæchas. L. Lavande pourpre. Didy- namie gymnospermie. Foliis lanceolato-linearibus ; spic& comosä. Feuilles lancéol£es-linéaires ; épis terminés par une houpe. Europe méridionale D: On n’emploie que les épis ou bouquets de fleurs qu'on nous apporte de la Provence et du Langue- doc, où cette plante éroît abondamment sur les collines sèches : ces fleurs sont très-propres dans les maladies du cerveau , l’apoplexie , la paralysie, les vertiges , les tremblemens des membres, et pour les affections hypocondriaäques ; on en fait infuser wne petite poignée dans demi-setier de vin blanc; on en tire uve huile essentielle comme des fleurs de Lavande, qui a les mêmes usages. On prépare un sirop simple de Stæchas, etun composé: le sirop de Stæchas de Fernel , dans lequel entrent plusieurs plantes céphaliques et quelques aromates étrangers, est estimé pour l’asthme et pour la toux opiniâtre ; il CEPHALIQUES. 465 il rend la lymphe épaissie dans les tüyaux du pou- mon , plus coulante et plus capable d’en sortir par les crachats : ce sirop chasse les vents, pousse les règles , et fortifie le cerveau et les nerfs. Les fleurs de Stæchas entrent dans Ja décoction céphalique , l'hiera-diacolocyhthidos , dans l’on- guent martiatum , dans l’emiplätre de grenouilles, dans la thériaque , le mithridat et l’huile de renard. 20. H YSSOPE. Hyssopus Officinarum cœrulea seu spicatæ C. B. 217. Hyssopus vulgaris spicatus angustifolius I. B. t. 1j. part. ij. p. 274. /lyssopus vulgaris Dod. 287. Hyssopus officinalis. L. Hyssope officinale, Di- ynamie gymnospermie. S'picis secundis. Epis penchés d’un seul côté. Europe Z:. Corolle bleue. Messidor ; juin. On élève l’'Hyssope dans nos jardins ; ses fleurs cises feuilles s’emploient dans les décoetions cé- phaliques , et dans le vin aromatique dont nous avons parlé ci-dessus , à la même dose et de Ja même manière que les précédentes ; on en tire par la distillation une eau et une huile essentielle ; on fait avec ses fleurs une conserve et un sirop simple. Celui qui est composé , dans lequel entre plusieurs plantes béchiques et apéritives , est fort estimé pour les maladies de la poitrine , surtout pour l’asthme et pour latoux opiniâtre. L'Hyssope est vulnéraire, détersive et résolutive , étant appliquée extérieure- ment. M. Boyle assure qu’un gentilhomme fut guéri d'uue contusion à la cuisse , causée par un coup de pied de cheval , et que cette guérison fut fort prompte. Riolan ; Simon Pauli et Sennert assurent que l’eau ou la décoction d'Hyssope guérit l’inflam- mation des yeux , surtout celle qui est appelée L;pochema , qui est l’epanchement du sang entre la Tome I, G g 466 PL À N TES cornée et L'iris; ce que M. Garidel a éprouvé avee succés , l’'employant de Ia manière suivante. On prend une poignée de sommités d’'Hyssope séchées à l’ombre , que l’on enferme dans un nouet de linge: on le fait bouillir dans l’eau ; on l’ap- plique ensuite chaud sur l'œil , et on l’y tient pen- dant un long espace de tems , jusqu’à ce qu'il soit refroidi ; on répète ce remède plusieurs fois le jour ; mais auparavant il faut faire saigner du bras une ou deux fois , suivant la graudeur de l’inflam- mation , pour rendre ce remède plus efficace. L'Hyssope a les mêmes propriétés que les herbes fines et aromatiques ; comme de fortifier le cerveau , de rendre le sang plus fluide , de pe les mois et les urines , et d’emporter les obstruc- tions. | Une chopine d’infusion d’Hyssope tous les ma- tins à jeun , soulage beaucoup les asthmatiques, et dissipe l’étourdissement. DAS bis. 1. Satureia hortensis , sive Cunila sativa Plinit, C. B. 218. Satureia sativa Dod. 1, B. tom. ïij. part. ij. pag. 272. Satureia Dod. 289. Hyssopus agrestis Brunf. 7hymbra vera Gesn. ‘Satureia hortensis. L. Sarriette des jardins. Di- dynamie gymnospermie. Pedunculis bifloris Pédoncules biflores. | Midi de la France , Italie o. Corolle couleur de chair pâle. Thermidor ; juillet. 2. Satureia Cretica C. B. 218. T'hymbra legitima | Clus. Hist 358. Satureia légitima Diose Ponæ Tymbra Græca , X.B. tom. iij. part. 1j. pag. 273. Satureia thymbra. L. Sarriette de Crète. aculis. V'erticillis subrotundis, hispidis ; foliis oblongis , CEPHALIQUES. 467 Anneaux des fleurs un peu arrondis, velus ; feuilles oblongues , aigues. Crète, Tripoli 77. Corolle couleur de chair pâle. Messidor , thermidor , fructidor ; juin , juillet, août. . Nota. Ia tige de celte plante a quatre à cinq ver- ticilles. ‘ On sème la Sarriette dans les jardins potagers , où elle s'élève aisément ; elle est aussi communé- ment employée dans la cuisine pour relever le goût des viandes , que dane la médecine pour luti- lité des malades. Cette plante est si bonne pour l’estomae , que Tragus l’appelle la sauce aux pau- vres gens : les Allemands la mêlent aux choux pom- més qu’ils font confire au sel et au vinaigre , pour les conserver. long-teais. Schenkius et Lottichius ont observé que dans l’affection soporeuse on se- ringue avec succès dans l'oreille la décoction de Sarriette pour réveiller les malades. Cette décoc- tion est utile en gargarisme pour le relâchement de la luette, et pour l’inflammation des amygdales. La seconde espèce, qui vient en Candie, est d’une odeur plus agréable , et son huile essentielle a plus de vertu que celle que nous éleyons dans nos potages : elle a les mêmes propriétés que le thym ( Thymus vulgaris ). 22. M ARJOLAINE. Majorana vulgaris C. B. 224. T. B.tom. ii. part. 1j.p. 244. Majorana sive Marum Dod. 270. Amaracus Mat. Fuchs. Lugd. Sampsucus sive Amuracus La- tinis Majorana Cord. Origanum majorana. L. Origan marjolaine. Di- dyvamie gy mnospermie. Foliis ovalibus’, obtusis ; spicis subrôtundis , com- pactis ; pubescentibus. Feuilles ovales , obtuses; épis un peu arrondis, resserrés ; couverts de duvet, #Q 458 PLANTES Midi de la France © . Corolle rouge. Thermidor , fructidor ; juillet août. La Marjolaine se cultive dans Jes jardins comme une plante également utile et agréable : elle est cé- phalique , pectorale, stomacale , hystérique.et ster- nutatoire. Chesneau, habile médecin de Marseille, anettait sur deux pincées de Marjolaine demi- dragme d’ellébore blanc ( Ÿ’eratrum album) , et faisait bouillir le tout dans six onces d’eau pour les réduire à quatre ; on passait cette liqueur , et on en mettait dans le creux de la main pour la tirer par Le nez , pour le rhume du cerveau et l’enchifrenément : l’eau distillée ou la simple décoction peut servir dans un besoin. Les feuilles'et les bouquets de fleurs de la Mar- joläine fournissent seuls une poudre sternutatoire assez bonne : elles entrent dans celle qu’on prépare ordinairement avec Les autres errhines. Outre cette propriété, elle a celle de fortifier lé cerveau, de pousser Les règles , de dissiper les vents , et d’ap- paiser la colique : on en tire l’eau distillée et l'huile essentielle comme des précédentes , et on la donne à la même dose:elle entre dans la poudre céphalique , dans le vin aromatique , et dans les autres préparations propres à fortifer les nerfs , et à faciliter la circulation du sang et des autres li- queurs. 4 La poudre de Marjolaiue , incorporée avec la marmelade d’abricot (Prunus armeniaca) ou la con- serve des fleurs d'orange ( Citrus aurantium ), est bonne daus l'épilepsie , dans le vertige, et pour le tremblement. La Marjolaine entre dans le sirop d’armoise de Rhasis , dans le sirop.de bétoine com- posé, dans la poudre xyloaloës de Mésué, etc. 29. M sav: Marum Cortusi , I, B. tom. jij, part, ij. pag. 242: É CE P'HAAMAILQUU E s. 469 Chameædryis maritima incana, frutescens foliis lan ceolairs, Tust. 205. # T'eucrium marum. L. Germandrée marur, D'yéy- nainie gymnospermie. % Foliis integerrimis , ovatis , subtus tomentosis, utrinqué acutis ; rumis secundis ; culycibus villosis. Feuilles très-entières , ovales ; cotoneuses en dessous , aigues aux deux extrémités ; rameaux penchés : calyces velus. "Syrie, royaume de Valence b. Corolle rouge. Thermidor , fructidor ; juillet , août. Cette plante est d’une odeur très - pénétrante et. aromatique ; on la préfère à la marjolaine( Criga- num inajorana ) avec raison; car elle donne une huile essentielle plus abondante et plus forte ; elle n’est pas seulement céphalique ,telle est aussi sudo- rifique , cordiale , stomachique et hysiérique : on la met en poadre , et on en donne demi-gros en opiat où en conserve , car elle est fort amere, Elle entre dans les mêmes compositions que la marjo- laine , dans Les trochisques d'Médicroi, et par con- séquent dans la thériaque. OBS. L’odeur des feuilles du Marum est fort agréable, mais si pénétrante, qu'eile fait éternuer. Les chats aiment beaucoup cette plante, Ils la détruisent quand elle est isolée ; mais s’il y à plusieurs pieds rassepa- blés, ces animaux n’y touchent pas. Warez Miller. 2% [@ —-j* VSRIGAN. 1. Origanum silvestre , Cunila bubula Plinii, C. B. #23. Origanum vulgare spontaneum X. B. tom. iij. part. 1j. pag. 236. Agrioriganum sive Onitis major Lob. ic. 492. Majorana silvestris Park. Origanum vulgare. L. Origau commun, Didyna- mie gy mnospermie. Spicis subrotundis, panieulatis , conglomeratis ; bracteis cal ce longioribus , ovatis, Gg3 470 BLANTES Ep's un peu arrondis , paniculés, ramassés ex tête ; bractées ovales, plus longues que le calyce. Terreins pierreux de l'Europe et du Canada 7. Corolle rouge vu blanche. Messidor , thermidor ; juin , juillet. Nofa. En Amérique, les bractées de cette plante sont très-colorées. | 2. Origanum silvestre humile C. B. 223. Prod. 109. Origanum repens villosum Aurelianensium , Kort. Reg. Par. Origanum vulgare humile. L. Vüriété de l'espèce précédente. Ses fleurs blan- .châtres ou pourpres, paraissent en messidor ou juin. Ses tiges s’élèvent à la hauteur de six pouces, et s’inclinent vers la terre. Elle croit près d'Orléans. C’est l’Origanum humile de Miller. L'Origan a les mêmes usages que la marjolaine ( Origanum majorana ) , et est employé de la même manière : la poudre de ses feuilles et de ses fleurs séchées à l’ombre , est céphalique , et propre à faire couler par le nez la sérosité : on se sert avec succès de l’infusion de ses fleurs dans la suppression des urines et des règles:’elles font aussi cracher avec plus de facilité les asthmatiques , et ceux qui ont une toux opiniâtre. Cette plante est apéritive, inci- sive , histérique et stomachique ; car dans les indi- gestions , les rapports aigres et les vents , som eau distillee , son huile essentielle , le sirop et la con- serve qu’on prépare avec cette plante, sont d’un secours merveilleux. L'huile essentielle d’Origan est très-agréable ; elle réjouit les sens et appaise les douleurs des dents, en metiant un coton qui en est nbu , dans le creux de la dent qui est gâtée. Dans le rhume du cerveau et le torticolis, on fait sécher l'Origan au feu, et on l’enveloppe tout chaud dans un linge, dont on couvre bien la tête. L'Origan entre dans le sirop d’armoise , dans CE PHALIQUES. 471 lélectuaire des baies de laurier , dans l’onguent imartiatum , dans le sirop de stœchas de Mésué , et dans la poudre diaprassui de Nicolas d'Alexandrie 25. D ae. 29. ICTAMNE DE CRÈTE. Dictamnus Creticus C. B. 222. Dictamnus Cretica seu vera Ï. B. tom. iij. part. ij pag. 253. Dictamnum verum Dod. 281. Origanum Creticum , latifolium, tomentosum , seu Dictaninus Creticus , Inst. 190. Origanum dictamnus. L. Origan de Crète. Didy- namie gymnospermie. Foliis inferioribus tomentosis ; spicis nutantibus. Feuilles inférieures cotoneuses ; épis penchés. Crète , mont {da ©. Corolle pourpre. Messidor , thermidor ; juin , juillet. Quoique cette plante ne croisse pas naturelle- ment en France , elle y est si commune dans les jardins , que j'ai cru la devoir placer après l’Ori- gan ( Origanum vulgare), dont elle est une espèce. Ses feuilles et ses bouquets de fleurs sont en usage, uon-seulement pour les maladies du cerveaw et des nerfs , mais aussi pour celles de la matrice ; car elle pousse les mois, les vidanges, et facilite l’accou- chement laborieux , au rapport d’'Hippocrate et de Pline , qui croient qu’elle fait sortir le fœtus mort. Jean Bauhin rapporte une observation de cette na- türe. Quelques-uns l’emploient dans les fièvres. On donne cette plante en poudre depuis une demi- dragme jusqu'à une ,*et en infusion dans le vin blanc , depuis deux dragmes jusqu’à demi-once. On en donne aussi la teinture à la manière du thé ( Thea bohea ). Le Dictamne entre dans la thé- riaque d’Andromaque le père et dans celle qui est réformée , dans le mithridat, l’orviétan , ke diascor- diûm , dans l’opiat de Salomon, dans le sirop d’ar- moise de Rhasis , dans la poudre diaprassii de Ni- colas d'Alexandrie , dans la confection d’hyacinthe, 472 PLANTES et dans la poudre de l’électuaire de safran de mars de Bauderon. OBS. Dans l'Orient, on emploie les feuilles du Dic- tamne de Crète comme celles du thé. ( Thea bohea. L.) 20. Lis 1. Laurus vulgaris C. B. 460. Laurus I. B.t. j p. 00. Laurus et mas et fœmina Tab. ic. 950. Laurus tenuifolia Math. (LAURIER FRANC ). Laurus nobilis. X. Laurier commun. Ennéandrie monogynie Foliis venosis, lanceolatis, perennantibus ; flori- bus quadrifidis , dioicis. Feuilles veinées, lancéolées , persistantes ; fleurs quadrifides , dioiques. Italie, Grèbe hi. Nofa Tous les lauriers ont les feuilles persistantes. 2, Laurus latifolia platytera Diosc. C. B. 460. Laurus latifolia mas et fœmina Tab. ic. 951 (Lauw- RIER ROYAL ), Laurus indiea. I. Laurier des Indes ou Royal. Foliis venosis, lanceolatis , per ennautibus , pla- nis ; ramulis tuberculatis , cicatricibus ; Jloribus ra Cemosis, Feuilles veinées , lancéolées, persistantes, pla- nes; petits rameaux chargés de tubercules et de fentes ; fleurs en grappes. Virginie D. Corolle d’unsert blanchâtre., On emploie indifféremment les feuilles et Îles fruits de ces deux espéces ; La premiére est plus commune en ce pays ; il n’y a point de bon ragoût dans la cuisine , où ses feuilles sèches ne soient en usage, On l’éléve aisément dans ros jardins ; c’est pour cela que je ne l'ai point rangée dans les plantes étrangères, où elle pourrait être, car elle ne croit pas naturellement en France , mais cn Espagne, et s C E.P É 4 HR RIQQUE s. 453 du côte de Gibraltar. Le Laurier est tout rempli de sel âcre, volatil, huileux et aromatique , surtout ses baies , dont on tire uue huile excellente pour les maladies des nerfs , la paralysie, les convulsions, la colique et la faiblesse d'estomac. Cette huile se tire par l'expression , par la coction dans l’eau bouillante , où par la distillation, et on la donne aussi-bien intérieurement à petite dose de dix ou douze gouttes, qu’on s’en sertextérieurement en li- niment. On tire aussi par la fermentation de fes fruits un esprit qui a les mêmes vertus. Les feuilles de Laurier se donnent en infusion comme le thé ( Thea bohea) , au nombre-de cinq ou six, ou en oudre à deux gros : extérieurement elles entrent Are les fomentations avec les herbes aromatiques , pour fortifier les patties engourdies , dans les rhu- matismes , la paralysie, ete. Les baies ont donné leur nomà l’électuaire des baies de Laurier, quiest estimé pour les coliques et les maiïadies de [a ma- trice. Elles ont donné aussi leur nom à l’emplâtre de baccis Lauri de Mésué ; elles entrent dans l’or- viétan, dans l’emplâtre de mélilot, dans lélec- tuaire de Justin, dans l’aurea Alexandrina ; dans la thériaque diatesseron de Mésué, dans la confec- tion anacardine du même : ses feuilles entrent dans le martiatum , et dans l’emplâtre de bétoince; et son huile dans l’onguent de Naples , dans l'emplâtre ap- pelé manus Dei, dans celui de Paracelse , dans l’em- plâtre de grenouilles , et dans l’emplâtre styptique. 27 Dicrrare. Doigtier , Gand de Notre-Dame. Digilatis purpurea folio aspero C. B. 243. Digi- talis purpurea T.4B. tom. ji. pag. 812. Campanula silvestris Tragi, 889. Aralda Bonontensibus Gesn. l’irga régia major, flore purpuréo Cæsalp. 348 ; Park, 474 P'L' A NIUE Digitalis purpurea L. Digitale pourprée. Didÿna- mie angiospermie. Calr cinis foliolis ovatis , acutis ; corollis obtusts ; labio superiore integro. Folioles du calyce ovales, aigues; “corolles ob- tuses; lèvre supérieure entiere. Eur ope méridionale Z. Corolle d’un rouge pour- pre. Messidor , thermidor; juin, juillet. Nota. Epi terminal ; tige d'environ trois pieds de hauteur. | Cetie plante annonce un mauvais terrein. Cette plante n’est pas en ce pays d’un usage si familier qu’en Angleterre. M. Ray rapporte que les paysans s’en trouvent bien pour l’épilepsie ; je dis les paysans ;: car il faut être vigoureux et ro- buste pour s’en servir, parce qu’elle purge par haut et par bas avec violence. La manière déis'en-servir est d'en faire bouillir deux poignées avec quatre onces de poly pode dechène( Polypodiumvulgare) , dans suflisante quantité de bière pour une prise ; il faut en continuer l'usage pendant quelque tems , et en prendre deux fois la semaine | particulièrement quand l’épilepsie est invétérée. Parkinson assure aussi que l’onguent faitavecle suc de la Digitale est propre pour les tumeurs scrophuleuses. Cette plante est vulnéraire ; on s’en sert beaucoup en Italie pour réunir les plaies et nétoyer les ulcères : aussi aurais - je pu la mettre entre les vulnéraires ; mais cette propriété particulière pour P épilepsie , F m'a déterminé à la placer dans cette classe. OBS. L'effet de la Digitale pourpre dans l'hydropisie anasarque, est vraiment merveilleux. Hlle rénssit quel- quefois dans lhydropisie ascyle , compliquée avec l'ana- sarque. Voici la manière d’en faire usage. Prenez quatre onces de feuilles Fee de Digitale pourpre ( on peul s’en procurer dans toutes les saisons ); faites-les bouillir dans deux pintes d’eau jusqu'à la ré CE PA E HOUR S. 475 duction de douze onces. Passez la liqueur , et ajoutez-y pendant qu ‘elle est encore chaude, trois onces d’esprit de Vin reclifié. L'administration de ce remède exige quelques précau- tions : : à trop forle dose, il guérit plus promptement ; mais il produit une fatigue et un affaiblissement ex- cessif. Il faut donner au malade une cuillerée ou une demi- once de cette décoction , deux fois par jour. On peuten donner jusqu'à quatre ENCRES ou deux onces aux per- sonnes d'un tempérament très-robuste, en mettant deux héures d'intervalle entre chaque chUleSEAS On s'arrête à la troisième si le maiade est fatigué. La guérison est ordinairement l'affure de peu de jours. Ceite note est tirée du poëme des Amours des Plantes de Darwin , traduit par Deleuze, pag. 295. PLANTES ETRANGERES. 26. Céveite: 1. Cinnamomum, sive Canella Zeylanica C. B. 408. Canella sive Cinnamomum vulgare Y.B. tom. j. pag. 446. Laurus Zeylanicus baccis calyculatis Her- manni, Raï Hist. 1561. Cassia cinnamomea Hort. Lugd Bat. Arbor canellifera Zeylanica , cortice acerrimO , seu præstuntisSLino, quæ Cinnainomuim Officinarum Breyni 2. Prod. Canella quæ Cuurdo Pis. Mant. Arom. 165. Kurandis Zeylanensibus. Laurus cinnamnomum L. Laurier canelier. En- néandrie monogynie. Foliis trinerviis, ovato-oblongïs ; nervis versus apicemm evanescentibus. Feuilles à trois nervures , ovales-oblongues; ner- vures disparaissant vers le Éthnagt, Terreins secs du Ceylan , de la Martinique (Jac- quin ) D. 2. Cinnamomuim , sive Canella Malabarica et Ja- 470 P L AN, (ARE ronensis C. B. 499. Cassra lignea Offcin. Hern. 35, Cassia vulgaris Caliacha dicta Pis. Mant. Aroim. 165. Cassia lignea fusca , aromatici et glutinosi sa-% poris I. B tom. }. pag. 451. Arbor carellifera Mala- barica , cortice ignobiliore | cujus foliunm Malaba-: thwum Officin. Breyn. 2. Prod. Carua Hort. Malab. tom. }. pag. 107. Laurus Cassia X;. Laurier Cassia. Foliis triplinerviis , lanceolatrs. Feuilles à'trois nervures, lancéolées. - Malabar , Sumatra, Java b. Ces deux espèces de Canelle nous sont apportées des Indes orientales ; ce sont les écorces des branches de deux sortes d’arbres assez semblables par leurs feuilles au laurier royal (Zaurus indica). Lesfeuilles que nous emplo yons dans la thériaque, sous Lenom de inalubathrum , passent , suivant quelques-uns, pour celles de la deuxième espèce : la première, qui estla véritable Canelle , est la plus estimée. Cette écorce ést mince , roulée sur elle-même en bâtons rougeà- tres , d’un goût piquant , mais agréable et tres-aro- matique ; la plus haute en couleur et la plus mince est la meilleure ; celle qui est plus épaisse et la plus large, que les droguistes appellent Canelle matte , est tirée du tronc et des grosses branches de l'arbre. elle est beaucoup inférieure à la précédente : cette espèce vient abondamment dans l’île de Ceylan. La seconde espèce de Canelle , appelée cassia li- grea , est commune au royaume de Malabar et dans les îles Philippines ; elle est plus épaisse , d’une couleur plus foncée , et d’un goût moins aromatique et moins piquant; elle rend même la salive gluante quand on en a mâché : sa qualité n’approche pas de celle de la première espèce; cependant les dro- . guistes les mêlent souvent ensemble par ayarice, car elle coûte quatre fois moins. La Canelle est d’un usage très - commun dans la médecine et dans les alimens; on l’ordonne en # LL CHE HO APL IQ UE s. 477 | poudre depuis quinze grains jusqu’à trente, dans les bols, dans les opiats, et dans les autres compo- sitions ; la dose en est double en infusion dans le vin, ou dans quelqu'autre liqueur spiritueuse. On tire par distillation deux sortes d’eau de Canelle : une plus volatile, qui se fait par le moyen du vin blanc , dans lequel on la laisse en digestion pendant deux jours , après lesquels on la distille au bain- marie ; sa dose est d’une demi-once ou de six gros sur quatre ou six onces de liqueur. L’autre sorte d’eau de Canelle s'appelle orgée , parce qu’on em- ploie l’eau d’orge au lieu de vin blanc pour sa pré- paration ; elle est plus douce et moins volatile; sa dose est depuis demi-once jusqu’à une once : l’une et l’autre sont crdonnées avec succés dans les po- tions céphaliques , cordiales et bystériques , dans les juleps béchiques, et dans plusieurs autres tein- tures et compositions propres aux maladies du bas- ventre, qui viennent, comme on dit, de cause froide. La Canelle n’est.pas seulement capable de fortifier le cœur et le cerveau , et de ranimer le mouvement du sang et des esprits ; elle est encore excellente pour faire cracher les asthmatiques, et pour la toux opiniâtre ; elle pousse les mois et abat Jes vapeurs hystériques ; elle rétablit les fonctions de l’estomac, dissipe les vents , appaise les douleurs de la colique , et arrête la lienterie. L'huile essen- tielle de Canelle , tirée par la distillation , a les mêmes vertus : on la donne à deux ou trois gouttes dans quelque liqueur appropriée. La teinture de Canelle est d'usage, et entre dans le sirop apéritiE cachectique de Charas. . Ou tire, dans les Indes, de l’écorce de la racine de Cauelle, une huile jaune d’une odeur agréable, “qui s'évapore aisément à cause de sa volatilité ; on ‘en tire une sorte de camphre très-blance, et plus estimé que lecommun ( £aurus camphora ). L'huile qu’on tire des feuilies sent le cloulle girofle ({ Ca 478 PLANTES rrophyllus aromaticus ) , et son fruit fournit une sorte de suif , dont on prépare des chandelles odo- riférantes , destinées pour l’usage des princes et des rois. La Canelle entre dans les tablettes de safran de mars , dans la poudre aromatique rosat , dans la poudre diarrhodon , dars la thériaque , dans le mi- thridat, la confection alkermès , le diascordium, l'opiat de Salomon , l’orviétan , le philonium Ro- main , la confection hamech , et dans l’hérapicra ! de Galien : son huile est employée dans la plupart des confections purgatives , soit pour les aromati- ser, soit pour aiguiser les sels volatils , et les ren- dre plus efficaces. L'huile de Canelle appaise la dou- | leur de dents , en faisant mourir le nerf ; mais elle fait beaucoup de douleur en l’appliquant , à cause de sa chaleur. OBS. La Canelle arrête les progrès de la gangrène. 20- Ginorrr ; OU CLOU DE GIROFLE. Caryophyllus aromaticus fructu oblongo C.'B. 410. Caryophylli Indiæ I. B. tom. j. pag. 425. Ca- ryophyllus aromaticus Indiæ Orientalis , fructu cla- vato , monopyreno , Pluck. Phit. Tab.155, Tshinka Pis. Mant. Arom. 177. Calafur fndorum. Carunfel Arabum. Caryophylli aromatici Lugd. 1750. Caryophy llus aromaticus. L. Girofle. Polyandrie monogynie. … br 2. à inf sr, 0 Foliis ovato-lanceolatis , oppositis ; floribus ter- minalibus ; staminibus corolla longioribus. Feuilles ovales-lancéolées , opposées ; fleurs ter- minales ; étamines plus longues qne la corolile, Les Moluques, climats tres - chauds , terreins arides D. s L'arbre qui porte les clous de Girofle est asse semblable au laurier ( Laurus nobilis) et croît dans les iles Moluques, sous l’Equateur. Les Hollandais le cultiventtävec graud soin daus l'ile de Terre- PET C'ALPMHVAEL'I OU E'S, 479 Neuve : les calices de ses fleurs s’appellentclous de Girofle , à cause de leur figure ; le petit bouton qui se trouve dans la partie supérieure , est le bouton de la fleur ; il s’épanouit lorsqu'on le fait tremper dans l’eau tiede : ces calices deviennent les fruits, qui sont de la grosseur et de la figure des olives ( Olea europæa) ; on les confit dans le pays, et on les appelle dans nos boutiques Antophylli, en francais mères de Girofles, où clous matrices. Les meilleurs clous de Girofle sont les plus noirs, les plus pesans , dont l’odeur est plus pénétrante, la sayeur plus piquante, ceux enfin qui, pincés avec les ongles, paraissent Les plus huileux, Tout le monde sait que cette drogue est une des épices les plus ordinaires et les plus utiles qu’on emploie dans la cuisine : son usage dans la méde- cine n’est pas moins avantageux, car dans l’apo- plexie , la paralysie , les vertiges, la léthargie , les mouvemens convulsifs , les syncopes, défaillances et vomissemens , dans la faiblesse de l’estomac et les indigestious , Les clous de Girofle sontemployés utilement : on les donne en substance et en pou- dre à la dose de huit ou dix grains , et en infusion” jusqu à demi-gros. L'huile distillée per descensum n’a pas seulement les mêmes vertus, elle est propre aussi pour le mal de dents et la carie des os. Les clous de Girofle entrent dans la poudre con- tre l’avortement , dans la poudre dyssentérique , et dans l’orviétan. Leur huile est employée dans l’électuaire de satyrio , le baume apoplectique, et dans la bénédicte laxative. OBS. Le Clou de Girofle fait la principale richesse des Moluques, de Meao, Amboine , Gilolo et Cinomo, Îles de l'Amérique méridionale. Les habilans de ces iles appellent le Giroflier Siber. Q x YO. Caxerte Grrorrés , Ecorce de Girofle, Capelet, Bois de Crabe , ou de Crave. . 480 PLAN TES [E4 Gassia Caryophyllata seu Cinnamomum Ameri- canum Offic. Cortex Caryophyllatus, Canella Ca- :7ophyllata. ‘ Nota. Nous ne connaissons pas cet arbre. On dit qu’il croît dans les îles de Cuba, de Madagascar, dans le Brésil , dans les provinces méridionales de Guyane de Maranhom, etau Para, près de la rivière des Amazônes. Cette écorce n’est pas celle de l’arbre qui porte le girofle (Caryophyllus aromaticus), mais celle d’un autre qui n’est pas décrit dans les auteurs, et qui est commun dans l’île de Madagascar et au Brésil, On l’appelle Ecorce de girofle, parce qu’elle en a l’odeur et la saveur ; elle est plus mince que la canelle, et d’une couleur rouillée et roussätre. Les colporteurs et les épiciers de mauvaise foi, altérent le clou de girofle en poudre avec cette écorce , qui est à meil- leur marché. Les fruits de l'arbre qui donne la Ca- nelle giroflée , s’appellent noix de Madagascar ; ciles sont grosses comme les noix de galle , ayant l’odeur et la saveur de girofle:elles sont plus rares ici que l'écorce ; ces partiés approchent de girofle { Curyophyllus uromaticus ) par leurs vertus. Cette écorce se donne en poudre à demi-gros , et en infusion à deux gros , dans demi-setier de bon vin: elle est cordiable , céphalique et stomachique. 3 I. Moseokve et Macrs. Nux mnoschata fructu rotundo , C. B. 407. Nux aromatica vulgo Muschata , 1. B. tom. j. p- 265. Pala et Bongo-Pala, Pi. Mant Arom. 173. Nux Myristica Math. Lugd. App. 4. Nux Bandensis, Jansibant Arab. Avic. Chrysobalanos Galeni qui- busdam, Comacum Theoph. et Cinnamomum cario- pon Plin. Moschocaryon , Nucista , Nux unguen- taria quorumdam. | Myristicu officinalis. EL. Muscadier officinal, Po- Jyandrie monogynie. MNo!a. CE PHYA ENNQU Es. 48t Nota. Celte espèce est la seule du genre. Cependant Romphe en indique plusieurs, et Thunberg en annonce deux, le Myristica moschata, fructibus glabris, et le Myristica tomentosa , fructibus formentosis. Suivant Thanberg, acf. S/ockolm 1782, pag. 46, 108. 1, le genre WMyristica appartient piulôt à la monœcie qu’à la polyandrie. Le Muscadier a les feuilles alternes , pétiolées, ova- les, aigues', veinées, glabres , très-entières , blanchâtres en dessous. Ses pédoncules sont axillaires , penchés et uniflores. Sesfleurs sont petites, et ses fruits pyriformes , glabres , et d’un vert jaunâtre. Voyez le suppl. au Dicf. des jardiniers, par de Chazelles. Cet arbre croît dans les îles de Banda et des Moluques, à Ternate, à Gosora, à Nira. L'arbre qui porte la noix Muscade croit dans JAsie, dans les iles Moluques, et particulièrement dans celles de Banda. Son fruit est composé de deux enveloppes et d’un noyau où amande ; la premiére enveloppe est épaisse et charnue comme celle de la noix ordinaire ( Juglans regia ); la secorde est mince et tendre , elle couvre immédiatement la Muüscade comme un réseau , et s’en sépare dans sa maturité , après que la premiére écorce est ouyerte et esttombée. Cette deuxième écorce s'appelle Ma- . cis , où improprement fleur de Muscade ; elle cst d’un jaune rougeûtre et orangé, d'une odeur très- agréable , et fournit une huile excellente pour les douleurs et les tumeurs des jointures. L'amahde qui occupe le centre de ce fruit , est la muscade, dont on se sert si communément dans la cuisine , et‘que tout le monde connaît, Fes Indiens font confire ce fruit avec ses enveloppes , comme nous faisons nos noix ; mais elles sont dangereuses, car ceux qui en mabgent avec excès , tombent dans des assoupisse- mens léthargiques. La Muscade est céphalique 4 cordiale , hystéri- que , stomachique et carminative : elle fortife le Tome LI. H h 482 PL A N.T'E.S cœur et le cerveau, rétablit le cours du sang et des esprits ; elle pousse les mois , arrête le yomis- sement et dissipe les vents ; elle appaise le cours de ventre , et devient anodine et assoupissante lors- qu’elle est rôtie et dépouillée de son huile ; car le marc des amandes pilees et pressées, donné à demi- gros , est astringent et propre dans la dyssenterie. On rape la Muscade, et on la donne en poudre jusqu’à quinze ou vingt grains en bol avec la con- serve d’absinthe , pour arrêter le vomissement. Le remède suivant m'a souvent réussi poumcette mala- die et pour fortifier l'estomac. Prenez Muscade , girofle ( Caryophyllus aromaticus ), canelle ( Lau- rus cinnamomuim ) et poivre ( Piper nigrum ) , de chacun deux gros; mettez-les en poudre; faites en- suite rôtir une croûte de pain de la longueur et lar- eur de la main; trempez-la dans le vinaigre pour l’amollir; égouttez-la, et saupoudrez le côté de la. mie de la poudre ci-dessus , puis l’appliquez sur la région de l’estomac , après l'avoir présenté au feu ; couvrez le ventre d’un linge chaud avec une bande qui tienne cette croûte en état; ce remède est bon pour la colique venteuse. A la fin de l’accès d’une fièvre intermittente , sinze grains de Muscade dans un verre de vin avec dés gros de’sucre , provoquent et soutiennent une sueur abondante , et qui emporte la fièvre si le ma- lade a été préalablement saigné suffisamment, et bien évacué par haut et par bas. Tout le monde conuaît le frustratoire du vin , de la Muscade et &u sucre. Les militaires croient qu’une noix Muscade, avalée sur le champ de bataille lorsqu'on a êté bles- sé, peut garantir de la gangrène une plaie dont le pansement serait trop retardé. On tire par expression l’huile de Muscade, qui a les mêmes vertus ; on s'eu frotte l'estomac "et les parties nerveuses qui sont faibles : cette huîle est | employée daus la thériaque réformée , dans les pi- C'EPHÀLHRQUE S. 483 lules de Charas , qui sont propres pour la colique, La noix muscade entre dans les tablettes stomachi- ques , dans la poudre aromatique rosat, et dans la poudre réjouissante Le Macis a les mêmes vertus, et entre dans les mêmes compositions ; et , outre cela, on l’emploie dans la poudre pour l’avorte- ment , et dans celle pour la dyssenterie ; il entre aussi dans l’orviétan , dans le diaphénic et dans la bénédicte laxative. 32. Sronax: Styrax folio mali Cotonei , C. B. 452. Styrax ar. bor I. B. tom. j. pag. 341. Styrax Lob. ic. 151. _ Styrax ofjicinale. L. Alibousier ou Storax en arbre. Dodécandrie monog y nie. Nota. Linné n'a conuu qu’une espèce de ce genre , et ne l’a pas décrite. Le Storax est un arbre de douze à quatorze pieds de hauteur, ÎL croit dans la Syrie, la Judée et l'Ttalie, Ses fleurs sont blanches , en entonnoir , et paraissent en mes- sidor, ou juin. On cultive actuellement au Jardin du Muséum de Paris , une autre espèce qui vient de l'Amérique; c’est le S/yrax lœris D. Le Siorax est une gomme-résine qui découle de l'arbre qu’on vient de nommer ; on lui donne plu- sieurs noms, savoir ; S{yrax rubra, Nascaphtum , Zegname, Bufuri, Thus Judæorum. On trouve dans les boutiques des droguistes trois sortes de Storax ou Styrax. 1°. Le commun, qui n'est que de la sciure du bois , liée en morceaux avec quelques gommes ; elle est de petite valeur. 20. Le Storax appelé Calamite , qui est plus pré- cieux ; il est en larmes et en morceaux rouges , lui- sans , semés de grumeaux blanchâtres , d’une odeur trés-agréable. 3°. Le Styrax liquide , qui est une composition faite avec le Storax Calamite, le gali- pot , l'huile et le vin; il doit être d’un gris de H h 2 484 PLANTES souris, d’une consistance moyenne , ni trop solide, ni trop liquide , d’une odeur de Storax , mais moins douce et plus pénétrante : le meilleur est celni qui est moins rempli d’ordures : cette espèce de Styrax a donné sou nom à un onguent qui est d’un grand usage dans les hôpitaux , comme propre à nettoyer les ulcères scorbutiques , et à prévenir la gangrène. Le Storax Calamite nous est apporté de la Syrie et de la Cilicie ; il est excellent pour fortifier le cerveau , les nerfs et les tendons; on le fait dis- soudre dans de bon vin blanc sur un petit feu ; on en met demi-gros dans six onces de liqueur ; on fait prendre cette solution aux malades ; mais il est lus ordinaire de le donner en bol, ou en opiat, à quinze ou vingt grains. fl est utile dans l’asthme et dans la toux opiniâtre. On en tire une huile par la distillation qui a les mêmes vertus, et dont la dose ést de huit ou dix grains. : Le Storax entre dans la thériaque et dans la pou- dre céphalique odorante. Les pastilles qu'on fait brûler comme un parfum précieux, sont composées de parties égales de Storax et de benjoin ( Styrax benzoin) : quelques-uns y ajoutent d’autres aro- mates et drogues odorantes ; les oïselets de Cypre de Charas sont de cette nature. DE Bors D'ALOËS. Agallochum , Xyloaloës , et Lignum Aloës Off- cinarum , C. B. 303 ; I. B. tom. j. pag. 477. Z'arum, id est Xylo Aloë sissilis, Cord. Lignum Aloës quod palo d’'Aguilla vel d’Agula , Linsc. Nota. Ilne faut pas confondre le bois d’Aloès dont il est ici question , avec le Cordia Sebestena L. que le tra- ducteur du Dictionnaire de Miller, dit être ordinairement uppelé Zisrum Aloës, Bois dAloës , Sébeste. Voyez la traduction française de ce dictionnaire, tom. 2, p. 370. On ne connait point encore le vrai bois d’Aloës. Serait- ce le Garo de Malaca, {quilaria Malaccensis de Lamarck ? “ > CÉ PA ME TQ'U E & 485 le Sirkoo de Kempfer ( Amænit. 93) ? le bois d’Aïgle de “onnerat ? Voyez la partie de la Botanique du dict. eucyclopéd. tom. 1, p.48 , à l'art. Agalloche. Te Calambac n’est pas mieux connu. On nous apporte son boïs des iles de Sobor et de Timor, et du Mexique. On l’emploie pour faire des boîte, des écritoires , des étuis , etc. Plusieurs auteurs prétendent que l'arbre qui nous fournit le bois d’Aloës en donne de trois espèces, savoir ; 1°, le bois d’Aigle, ou La partie qui est im- médiatement sous l’écorce : ce bais est très-dur , très-serré , d’une couleur noirâtré , d’une odeur agréable ; les Indiens en font des armes. 2°. Le cœur de l’arbre , qui est plus résineux , plas odo- rant et plus dur; c’est celui dont il s’agit, qu’on appelle proprement bois d’Aloës. 39. Enfin, ce qui occupe la partie moyenne entre le bois d'Aigle et le bois d’Aloës : il est semblable à un bois qui se pourrit , et n’est d'aucun usage. Cet arbre vient à la Chine; quelques-uns croient que le bois de Camhac ou de Chibre est le même.ce qui n’est pas éclairer. Le véritable bois d’Aloës est couleur de café ( Coffea arabica ) brûlé , mais plus brun : il s'en- flamme à la chandelle , et sa résine fournit une odeur agréable : on le rape, et on en donne en pou- dre demi-gros , ou en infusion jusqu’à deux: il est - cordial et céphalique , propre à fortifer le cœur et le cerveau, à réveiller les esprits et ranimer le sang; : il est aussi hystérique et stomachique , car il tue les vers par son amertume , et pousse les mois ; on l’emploie comme le santal ( Santalum album ), au- quel on le substitue ; il entre dans les trochisques d’alipta moschata. 9 DA JALANGA. 1. Galanga major C. B. 35; I. B. tom. ij. p. #38; Elus. Exot, 211. Acorus seu Galanga major Fachs. H h3 486 PLANTES Tridis genus Clus. in Acostam. ( Gros GALANGA ; ou AcoRus ). Maranta galanga. L. Marante galanga. Monan- drie monogynie. Culino simplici ; foliis lanceolatis , subsessilibus. Chaume simple ; feuilles lancéolées , presque sessiles. s Terreins humides de l’Inde ?%. 2. Galanga minor Officin. C. B. 35; I. B. Idem Clus. Exot. ibid. Lavaudou Chinensibus Linsg. (Psrir GALANGA }). Nota. Est-ce une variété de la précédente? Linné, en citant le Maranta galanga, dit Galanga hœc officina- rum esl. Voyez le Species plantarum , troisième édition de Vienne, 1764. Linné ne s'appuie pas de autorité de Gaspard Bauhin, mais de celle de Romphe. Ces deux sortes de Galanga sont des racines qui nous sont apportées des Indes , de Malabar et de la Chine : la première est appelée mal-à-propos par quelques droguistes Acorus , parce qu’on la substi- tue à la racine d’Æcorus ( Acorus calamus vulga- ris ): la seconde est plus estimée et plus en usage, L'une et l’autre se donnent en infusion dans le vin blanc jusqu’à deux groS , coupées par petits mor- ceaux : cette infusion est utile dans les maladies du cerveau , de l’estomac et de la matrice. Cette racine abonde en sel äcre, huileux et aromatique : c’est pourquoi elle réveille les esprits , rétablit le levain de l’estomac , et pousse les moîs. Elle entre dans l’orviétan , la bénédicte laxative , les tablettes courageuses, la poudre aromatique rosat, et dans la poudre réjouissante. OBS. Les Indiens se servent des racines du Galanga pour assaisonner leurs alimens. L'huile pure des fleurs de celle plante est rare et précieuse , et d'une qualité si par- faite, qu’une goutte suffit pour embaumer deux livres de thé. Poyez le Dictionnaire d’hist. nat. de Valmont de Bomare. € D'PHÈAŸEN Q Ü E S. 487 PLANTES CÉPHALIQUES Qui sont rapportées dans d'autres classes. à L, plupart des plantes Alexitères , surtout celles qui ont de l'odeur , comme l’orange ( Citrus auran- tium ), ses fleurs, l’amome ( Æmomuim cardamo- mu ), les cardamomes ( Æmomum grana paradisi), les cubèbes ( Piper cubebu ), le spica-nard ( Nardus indica ) , les santaux (Suntaluim album), le schæ- nante ( Ændropogon schænante ), toutes ces plantes sont céphaliques , étant tres-capables de rendre au sang et aux esprits leur fluidité naturelle. Voyez ci- devant la classe des alexitères. Eutre les plantes Diaphorétiques , plusieurs sont propres aux maladies du cerveau ; l’angélique sau- vage ( Ængelica silvesiris) est regardée par quel- ques auteurs comme un bon remède contre l'épi- lepsie ; le genièvre { Juniperus communs ) , surtout son huile essentielle et son eau spiritueuse , sont estimés pour abattre les vapeurs, dissiper les étour- dissemens , réveiller les esprits , et pour rétablir ke mouvement des nerfs, J’oyez ci-devant la classe des plantes Diaphorétiques. Plusieurs plantes Hystériques sont employées dans les maladies du cerveau : la valériane sauvage ( Waleriana officinalis ) est un remède des plus as- surés contre l’épilepsie : la mélisse ( Melissa offici- nalis } et son eau distillée sont d’un usage trés-utile dans l’apoplexie, dans la paralysie et dans les affec- tions soporeuses : les fleurs de safran ( Crocus sati- vus) , l'huile de rue et de sabine, sont aussi pro- pres à dissiper les vapeurs qui portent à la tête et qui attaquent Le genre nerveux : l’acorus ( 4corus calamus vulgaris ), le calamus -verus ( Æcorus ve- h 4 LL 488 - : P LA N TES ; us), le camphre ( Zaurus camphora } etc.-les gom- nes d’une odeur forte et pénétrante, comme l’assa- fœtida ( Ferulu assa fætida ), le sagapenum , le gal- banum ( Bubon galbanum ), l’opopanax ( Pastinaca opopahar ), ont aussi la même vertu, et on en fait des emplâtres , lesquels ; appliqués sur la tête, Sou- lagent la migraine, et modèrent les acces épilepti- ques et les mouvemens convulsifs. Forez ci-deyant la classe des plantes Hystériques. La Toute-bonne ( Salvia sclarea ); Deux poignées de ses feuilles et de ses fleurs , infusées dans une hvre de vin blanc , sont tres-utiles dans l’épilepsie. Vorez ci-après la classe des plantes Ophthalmiques. Le Mille-pertuis ( Æypericum perforatum ), VY- vette (-Teucrium chamæpitis), sont aussi propres à rétablir e mouvement de nos liqueurs : l’infusion de ces plantes , faite à la manière du thé ( Thea bohea }, soulage les paralytiques et les goutteux. Voyez ci - aprés la classe des plantes Vulnéraires, au chapitre des vulnéraires Apéritives. + La Benoite ( Geum urbanum), la Germandrée (Teucrium chamædris), prises de la même manière, font le même effét. Foyez ci-après la classe des Fé- brifuges. idnr ru fé ie , L'Osmonde( Osmunda regalis ) passe pour un re- mèce propre à dénouer les enfans, et pour les ma- ladies des jointures, aussi -bien que les autres es- rèces de fougere , soit en faisant boire l'eau distil- lée de leurs racines aux enfans , à deux onces par jour pendant quelque tems , soit en les faisant çon- cher sur des paillasses remplits de feuilles de fougère { Polypodiun filix mas ) sèches., Forez ci-après la classe des plantes Hépatiques. pe — ne ee gen ve | se ee G ; RE So <. . > | Me ‘ FE 7 = Z ” [ “LE EDR RES PRESS x À Re LS D 2 es TDR e [A Ilx, DIV. PLANTES ALTÉRANTES. Ir. SECT. Il, CLASSE, PLANTES OPHTHALMIQUES. NOMS. CARACTÈRE DU GENRE ALASSES Pages! DES PLANTES s ET ORDRES TRADUIT DU LATIN DE LINNÉ. DE CETTE 2e. CLASSE. DE LiINNé. PLANTES D'EUROPE. 491: |Chelidonium majus. . . « . : : .|Calyce à 2 feuilles. Corolle à 4 pétales, Silique uniloculaire, linéaire. . . , . … .|Polgandrie monogynie. 492: | Euphrasia oflicinalis. . . . . . .|Calyce à 4 divisions, cylindrique. Cupsule à 2 loges, ovale-oblongue. L'un des lobes des an- thères inférieures épineux à da Das: mms 7 MO, “RS sur ee y CA lDIONMRImMIe angiaspermié. * 494: |[Salvia selarea, . . . . . . , . .|Corolle inégale. Filaments des étamines portés transversalement sur un pédicèle + «+ + «+ + -+|Diandrie monogynie. 495. |Verbena officinalis. . . . , . . .|Corolle infundibuliforme, à bords presqu'égaux, courbée. Une dent du calyce tronquée. 2-4 se- mences nues, 2-4 étamines. «. ,. = : : Id. Ia. 497-+ |Centaurea cyanus. . . . . . . . .|Réceptacle soyeux. Aigrettes Des << Corolles du contour infundibuliformes , allongées , irré- . gulièr LORS. ; : : : ee M 0, Ne | Syngéniésie polig. frustranée, 499: Delphinium consolida, . . . . .|Calyce nul. 5 pétales. Nectaire ‘bifide 3 terminé postérieurement par un éperon. 1-3 siliques. . Polyandrie trigynie, 500. [Erica vulgaris. . . . . . . . . .|Calyce à 4 feuilles. Corolle à 4 divisions. Filaments des étamines insérés sur le réceptacle. Ah- É thères bifides. Capsule à 4 loges. . . . ,. . É ‘ sÉmte 8e . .[Octandrie monogynie. 5ot. Dipsacus fullonum. . . . . . . .|Calyce commun à plusieurs feuilles; calyce propre supère. Réceptacle garni de paillettes. . .]Tétrandrie monogynie. 502. |Trifolium pratense. . . . . . . .|Fleurs un peu ramassées en tête. Légume à peine plus long que le calyce, s'ouvrant peu et ù : tombattavec le mi — es ee ee. pure Nc € ©... MP te sœurs RDiadsiphie décaudris. PLANTES ÉTRANGÈRES. 502. | Penœæa sarcocolla. . . . . . . . .|Calyce à 2 feuilles, Corolle campanulée; style à 4 angles; capsule tétragone, à 4 loges; 8 SÉMENDES MS 0 DIE eRRC ESE MNT RR Pe QU PE ES CT RP Tan IS) IN OU 0 EYES PLANTES RAPPORTÉES DANS D'AUTRES CLASSES. 503. [Rosa germanica. 503. |Plantago major. 504. | Anethum fœæniculum, 504. |Mentha pulegium. 504. |Thea bohea, 504. |Laurus camphora. OPHTHALMIQUES. 48) — SECONDE CLASSE. PLANTES OPHTHALMIQUES. N ous entendons par remèdes Ophthalmiques , ceux qui sont propres aux maladies des yeux, à cause du mot grec 5p93"2u% , qui veut dire œil : on les appelle aussi remèdes optiques. Ces sortes dere- mèdes sont ou détersifs, ou rafraichissans, parce qu'ils appaisent l’inflammation , ou nettoient les pe- tits ulcères qui se forment autour des yeux ; ainsi on pourrait placer ces végétaux dans les classes des plantes rafraîchissantes, ou davs celles des vul- néraires détersives; mais j'ai cru devoir les distin- guer dans une classe particulière, soit pour suivre l'usage établi, soit pour mieux faire remarquer des plantes qui sont reconnues propres à des maladies très — fréquentes : on les applique la plupart exté- rieurement , et leurs eaux distillées sont employées dans les collyres , qui sont des compositions desti- nées pour ces sortes de maladies. De’tout teins les maladies des yeux ont exigé Pétude la plus sérieuse , tant à cause de leur grand nombre et la difficulté de les guérir , qu’à cause de ladélicategse et de lanécessité de l'organe qu’elles attaquent. Les oculistes sont connus dans l'ancienne histoire de la médecine; et quoique le nombre en soit plusresserré aujourd’hui , nous n’en manquons point : la plupart font un grand secret deleurs petits remèdes; et l’on peut assurer , en geuéral , que les plus simples, les plusnaturels ,les moinscomposés, méritent la préférence. Cette classe des Ophthalmi- ques sera par conséquenttrès-bornée ; nous ne cher cherons pas même à l’étendre éeyantase, Où doi 490 PLANTES dans la plupart des maladies des yeux recourir aux médecins mêmes, ou à ceux qui en font leur étude particulière ,qui ont l’estime des médecins connais- seurs encette partie , et faire une grande différence entre les oculistes approuvés suivant les règles éta- blies ,et des coureurs sans aveu et sans connais- sances , ou des frères lais sans mission. [1 ne faut pas croire qu’une eau distribuée pour les maladies des yeux , une pierre ( füt - elle nommée divine ) détrempée dans une infusion de plantes appropriées, ou tel autre remède prôné et accrédité par Ligno: rance , puissent être employés sans conséquence et a tout propos , dés qu’on a mal aux yeux : c’est une erreur pernicieuse , et dont on ne revient qu’à ses dépens. Un épaississement commencé dans les humeurs de l’œil , bien souvent s'aggrave et aug- mente par l’application d’un remède donné sans réflexions et sans usage. Il ne faut pas s’en tenir aux seuls topiques dans un grand nombre de mala- dies ,où ils sont plus dangereux qu’utiles , et où les remèdes pris intérieurement sont beaucoup plus efficaces. Il est nécessaire , dans le traitement des maladies des yeux , d'employer quelquefois des remèdes détersifs , dessiccatifs , vulnéraires , atté- nuans ; souvent des calmans , des émolliens, des relàchans , desadoucissans. Que doit-on penser de ces eaux pour les yeux , qu'on distribue sans être mis au fait de la maladie pour laquelle on veut les employer , ou sans savoir même si le remède con- viendra dans tous les tems ? Une inflammation des yeux dégénère en suppuration ou en ulcère incu- rable’, très-souvent par l’application d’un remède trop actif, qui, dans un cas tout opposé, serait très- bien indique. l. Kcrarre , Chélidoine , Felougne. 1. Chelidoniun-majus vulgare G. B. 144. Cheli- O PH DE À LME Q U ES. 41) donia TI. B, tom. iij. pag. 482. Chelidonium mayus Dod. 48. Papuver corniculatum lutæum, Chelidoniæ dictum , Raï Syn. Hist. 857. Hirundinaria major qnorumdam. Chelidonium majus. L. Chélidoine officinal. Po- lyandrie monogynie. Pedunculis umbellatis. Pédoncules disposés en ombelle. T'erreins incultes de l’Europe Z7. Corolle jaune. Prairial , messidor ; mai , juin. Il y a peu de plantes plus communes que l'Eclaire le long des murs des jardinset des villages, surtout sur lesvieilles mazures. On emploie toute laplante en médecine : l’eau distillée est en usage pour net- toyer les ulcères qui se forment aux glandes des paupières : son suc mêlé avec pareille quantité d’eau rose , fait le meme effet : on applique sur l’œil de petites compresses trempées dans cette liqueur. Le suc d’'Eclaire seul , guérit les taies , étant un puis- sant détersif; on s’en sert non-seulement pour les ulcères ,les démangeaisons, et pour les autres ma. ladies des yeux , mais encore pour la gale et les ulcères des autres parties du corps , pour-les con- tusions et Les meurtrissures : l’herbe pilée ou bouil- lie , appliquée en cataplasme avec un peu d’eau- de-vie , est un très-bon résolutif : le suc jaune de cette herbe mis sur les verrues , après les avoir coupées et découvert les racines , les guérit assez sù- rement , comme fait le suc laiteux du tithymale (Æuplorbia cyparissias), et des autres plantes âcres el corrosives. La racine de cette plante , lavée et coupée par morceaux , infusée ensuite dans le fort vinaigreavec du sel, fournit un remède qui n’est pas à mépriser pour en bassiner les dartres : trois poignées de ses feuilles hachées , mêlées avec l’avoine (Avena sa- tiva) ou le son, sont bonnes pour la toux des chevaux, Le remède suivant est utile dans les vapeurs, D 492 PLANTES et pour les maladies du poumon qu'on appelle consomption. Û Mettez dans un alambic en digestion pendant huit jours douze livres d’Eclaire , trénte-six écrevisses de rivière , dépecées et pilées légèrement , deux livres de miel ; lutez l’alambic, et distuillez au bain- marie : l’éau qu’on en tire se boit depuis deux onces jusqu’à quatre. Elle est propre aussi pour les ul- ceres des yeux. L'Eclaire est un excellent apéritif et hépatique ; l’infusion d’une bonne pincée de ses feuilles macé- rées à froid pendantla nuit dans un verre de petit- lait , avec un gros de crême de tartre , guérit la jau- visse et les pâles-couleurs. La racine de cette plante à une once , infusée dans chopine de vin blanc, avec demi - once de teinture de mars, est utile dans l’hydropisie : on passe cette infusion , et on en fait prendre trois onces deux fois par jour :cette racine passe pour cordiale et sudorifique , et Julien Paulmier , médecin de la faculté de Paris , la re- commande dans la peste ; il en faisait boire le suc avec le vin blanc, etun peu de vinaigre rosat; et ceite potion excitait une sueur salutaire, Cette ra- cine entire dans plusieurs compositions cordiales et alexitères , dans l’onguent de la Comtesse , et dans le diabotanum. 2 qe Hcransis. ; . Euphrasia Officinarum , C. B. 233; I. B. tom. iij. pag. 4325 Dod. 54. Ophthalmica sive Ocularia Cord. Eufragia Math. Cæsalp. 3309. Euphrasia officinalis. ŸL. Euphraise oflicinale. Didynamie angiospermie. Folis ovatis', lineatis , acutè dentatis. Feuilles ovales, marquées de lignes , finement dentées. Pâäturages secs d'Europe ©. Corolle blanche , OPHTHALMIQUES. 49è .- rayée de noir. Messidor , thermidor, fructidor ; juin , juillet , août. è On trouve assez communément l’Euphraise dans les bois taillis et le long des avenues , où elle fleurit sur la fin de l'été : elle est estimée propre à éclaircir , fortifier, et mème rétablir la vue ; on l’ordonne en poudre intérieurement , depuis un gros. jusqu’à trois dans nn verre d’eau de fenouil ou de verveine ; il fant en continuer l’usage pendant quel- ques mois : on en tire l’eau par ladistillation , q#on donne à cinq ou six onces aussi intérieurement. Le. vin qu'on prépare dans le tems de la vendange avec cette plante , la mettant dans le vin doux , qu'on fait boire ensuite lorsqu'il est bien éclairci, est un remède yanté par Arnaud de Villeneuve, mais que Pena et Lobel n’estiment pas tant que la poudre d'Euphraise. Cette plante est un fondant: propre à déboucher les.viscères, et à rétablir la fluidité des liqueurs. On a été dans l’usage de la fumer , comme on fait le tabac (Wicotiana tabacum) , our les fluxions des yeux : cela ne réussit pas si De que la poudre. L’Ruphraise entre dans les pi- lules optiques de Mésué. M. Rridel fait sur l’usage de cette plante , une observation fort utile , et que j'ai reconnue trés- véritable par l’expérience : que cette plante ne con- vient pas dans toutes les maladies des yeux ; qu’il est nécessaire d'en examiner la cause , et le tempé- rament des malades ; car son usage est*pernicieux à ceux qui souffrent des fluxions chaudes sur les yeux , et dont la masse des humeurs , et surtonr la lymphe,est chargée d’um sel âcre , comme il arrive dans cette espèce d’opthalmie sèche où il ne découle sur les yeux qu’un peu d’humeur âcre et brûlante , de même que dans ceux dont les esprits animaux sont dissipés , et la masse du sang appauvrie ; car , dans cette dernière circonstance , il faut des remedes tempéraus et rafraichissans, Aÿ4 PLANTES d. Tovre-Bowwe : Orvale. Horminum , Sclarea dictum , C. B. 238. Galli- tricum sativum I. B.tom. üij. pag. 309. Orvala Dod. 292. Sclarea Tab. ic. 373. Syderitis Heraclea Frac. Matrysalvia major quorumdam. Salvia Sclarea, LL. Sauge orvale. Diandtie mono- gynie.» Foliis rugosis , cordatis , oblongis , villosis, ser- rat; bracteis floralibus culyce longioribus , concu- VIS , acuminaltis. Feuilles ridées , en cœur; oblongues , velues, dentées en scie ; bractées florales plus longues que le calyce, concaves , terminées en pointe. Syrie, Italie 4. Corolle bleue et blanche. Mes- sidor , thermidor; juin , juillet. On emploie les feuilles et la graine de cette plante qu’on élève aisément dans les jardins, et qui se trouve naturellement le long des grands che- mins , et au pied des murs des villages; on applique les feuilles fraiches sur les yeux pour en appaiser l’inflammation Quelques brasseurs et cabaretiers de mauvaise foi mettent dans la bière et dans le vin les feuilles et les fleurs de cette plante, pour donner à ces liqueurs le goût du muscat; mais elles sont dangereuses , car ces liqueurs ainsi préparées portent à la tête, et enivrent aisément. L’infusion des feuilles de Toute-bonne est apéritive , propre à pousser Jlés muis et les urines : la semence est ophthalmique ; on en met un ou deux grains dans l’œil , on le frotte ensuite doucement ; cette graine s’imbibe de l’humiditésuperflue qui est entre les paupières et le globe de l’œil , et la vue en devient plus éclaircie. Le docteur Michel fait entrer cette plante dans son essence pour guérir les fleurs-blanches ; et Cor- bius en préparait l’onguent suivaut pour les mêmes maladies, OPHTHALMIQUES. 405 Pilez autant que vous voudrez de cette plante avec quantité suffisante de beurre frais , environ demi-livre de beurre par livre d'herbe; laissez pourrir ce mélange ) puis le faites bouillir , et le passez par uu linge; il en faut graisser le bas-ventre, et faire user intérieurement de la mème plante en tisane Craton recommandait cet onguent pour les suffocations de matrice , surtout y ajoutant du ta- camahaca (Populus balsamifera). Schwenfeldius ap- prouvait fort la Toute - bonne dans l’épilepsie, comme nous l’avons dit ci-dessus. | OBS. La graine de la Sauge orvale fait sortir de Pœil les pailles ou ordures qui se sont introduites sous les paupières. 4. V'sexverne. … Verbena communis cœæruleo flore, C. B. 269. Verbena vulgaris I. B. tom. ïij. pag. 443. J’erbenaca recta Dod. 150. Jerba sacra Ang. Hierobotane mas Brunf. Columburis Hermol. Herba Cephalalgica Hofn. Alt. | V'erbena officinalis. L. Verveine oflicinale. Dian- drie monogynie. Tetrandra ; spicis filiformibus , paniculatis ; foliis multifido-laciniatis ; caule solitario. ; Fleurs à quatre étamines ; épis filiformes , en pa- nicule; feuilles multifides-laciniées; tige solitaire. Terres incultes des bords de la Méditerranée Européenne Z. Corolle bleue. Messidor , thermi- dor ; juin, juillet. No!a. Toutes les espèces de Verveine ont les feuilles opposées , et le péricarpe charnu. On emploie toute la plante pour en tirer l’eau distillée , qui est très-utile dans les maladies des eux , et surtout dans l’inflammation : le suc de la erveine éclaircit la vue ,etnettoie Les yeux comme Aç6 PLANT ÈS l’eau distillée. Outre cette propriété , cette plante est vulnéraire , apéritive , détersive , hystérique et fébrifuge : le vin dans lequel on fait infuser la Verveine pendant la nuit, est propre pour la jau- nisse et pour les pâles-couleurs ; on en fait prendre le matin trois ou quatre onces à jeun. Cette plante ést commune dans les champs et le long des che- mins. L’herbe fraîche pilée, mise dans un petit sac de’ toile suspendu au cou . soulage les douleurs de la migraine , suivant Riviere , qui tient ce remède de Forestus. . La décoction de Verveine en gargarisme guérit les ulcères des amygdales, au rapport de Grun- lengius. Chesnean employait avec succès le cataplasme fait avec les feuilles de Verveines pilées, et mêlées avec la forine de seigle ( Secale cereale) et le blanc d’œuf , pour les tameurs et dans les douleurs'de la rate ,en l’appliquant sur la partie souffrante. renez une poignée de racine de Verveine, fai- tes-la infu$er peudant vingt-quatre heures dans de- mi-setier de vin blanc, faites-lagprendre âvant le frisson, ou au commencement de l'accès de la fièvre; la sueur en sera plus abondante , et’ la guérison plus prompte. Pour faire revenir le lait aux nonrrices, prenez demi-setier d’eau de Verveine , ét la faites prendre trois heuresaprès souper , et qu'on ne prenne au- gune nourriture de la nuit. Le suc de Verveine. ou son extrait , modère les’ ? accès des fièvresintermittentes, et les guérit quel- quefois ; on fait prendre un gros de cet extrait deux fois par jour , avant le frisson et sur le déclin de la fièvre les jours d'acces, et les jours d’intermis- sion le matin et l'après-midi : le suc dé la plante se donne de même depuis deux jusqu’à quatre onces : dans Les fièvres mème qui ne sont précédées d'aucun frisson NT. PET OPHTHALMIQUES. 497 frisson , le quinquina ( Cinchona officinalis. ) mêlé avec Le suc ou l’extrait de Verveine , réussit mieux que seul. ‘ On prétend que l’eau distillée , ou la décoction de cette plante, dans laquelle on a fait bouillir des écrevisses de rivière , prévient l’avortement. Le cataplasme de Verveine , appliqué sur le front ou sur la tête en manière de calotte, n’est pas inutile dans la migraine , surtout lorsque les malades sen- tent un froid considérable sur la tête. Les feuilles de Verveine pilées, mêlées ensuite avec la farine du seigle et les blancs d’œufs, font un cataplasfne très-résolutif : les feuilles seules , fricassees dans la poile avec un peu de vinaigre, ou amorties sur la pelle chaude , et appliquées sur le côté , souligent considérablement dans la pleurésie et dans la dou- leur de côté. La sérosité qui s’échappe par les pores de la peau , jointe au suc de cette Hetbe , rend les linges qui couvrent la partie d’une couleur rougeà- tre ; ce qui en impose au peuple ignorant, qui s’i- magine que la Verveine attire au dehors le sang ex- travasé sur la plaie, La décoction de Verveine est propre en gargarisme pouy les maux de gorge : le suc de cette plante, ou sën huile par infusion, gué- rit les plaies. OBS. Le suc des feuilles de Verveine rougitla peau. 9. Brrvsr , Aubifoin, Blavéole , Péroole, Bar- biau, Casse-lunette. Cyanus segetum C. B. 273. Cranus I. B. tom. ii]. pag. 22. Cyanus Flos Dod. 251. Lychnis agria et Flos frumenti Brunf. Baptisecula Trag. 506. Papa- ver Heracleum quorumdam. Centauree cyanus L.. Centaurée bluet. Syngéné- sie polygamie frustranée Calycibus serratis; foliis'linearibus , integerrimis, infimis dentatis. Tome I. LT - 408 PLANTES Calyces dentés en scie ; feuilles linéaires, très- entières, celles du bas dentées. Champs cultivés d'Europe o. Corolle bleue. Messidor; juin. Nota. Cette espèce offre un grand nombre de variétés dout on compose, dans les parterres, des massifs très- agréables. Toute la plante est en usage pour les maladies des yeux ; on en Lire une huile distillée, qu’on appelle. eau de Casse-lunette, parce qu’elle éclaireit la vue. On emploie la fleur préférablement aux feuilles pour cette eau ; elle est excellente pour la rougeur et l’inflammation des yeux : pour rendre cette eau active , on ajoute le safran ( Crocus sativus) et le camphre ( Laurus camphora ). Le Bleuet se sème de lui-même dans les terres labourables et dans le prés, où il est très-commun. Tragus assure qu’un demi-gros de graine de Bleuet en poudre , lâche le ventre. Quelques auteurs pré- tendent que la bière dans laquelle on fait bouillir une poignée de cette herbe, sur.un vêrre de li- queur, devienttrèés-apéritive et hépatique, et qu’elle guérit la jaunisse et la rétention d'urine. Camérarius faisait bassinér les gencives des en- fans avec l’eau distillée de cette plante dans le tems que les dents poussent , et y ajoutait le suc d’écre- visse. Le même auteur soutient que les fleurs de Bleuet en poudre , sont utiles dans le mal caduec ; on en peut employer toute la tête ; et en donner un gros ou deux pendant quinze jours. Le suc de Bleuet mange peu à peu les taies des yeux : il y en a qui l'estiment vulnéraire pris intérieurement à une on- ce, lorsqu'on soupçonne du sang extrayasé par quelque chûte, . OBS. On retire des fleurettesextérieures du Bleuet , une couleur violette qui devient rouge avec les aides, OPHTHALMIQUES. 499 bleue avec l’alun; on s'en sert pour peindre en mimia- ture. Les moutons , les vaches , les chèvres mangent cette plante, les chevaux la négligent. 6. Pont D'ALOUETTE. Consolida regalis arvensis , flore cæruleo , C. B. 142. Consolida regalis, flore minore , I. B. tom. li}. pag. 210. Delphinium segelum , fiore cœæruleo , Inst. 416. Delphinium vulgare Clus. Hist. 205. Flos regius silvestris Dod. 252. Anthemis Eran- themos , sive Consolida Regalis, Lugd. 970. Buc- cinum et Delphinium alierum quorumdam. Delphinium consolida. EX. Dauphinelle® Pied d'Alouette. Polyandrie trigynie. Nectariis monophyllis ; 5 de subdiviso. Nectaires d'une seule pièce ; Wge un peu rameuse. Champs cultivés de l” Europe o. Corolle bleue. Messidor , thermidor ; juin, juillet. Noa. Te seule capsule, Les blés sont souvent remplis de cette plante; ses fleurs sont principalement en usage: on les applique sur les ycux, après les avoir fait macérer dans l’eau-rose ; elles en appaisent l’inflammation. Taberna-Montanus dit que la conserve des fleurs de cette plante appaise les tranchées des enfants : quelques - uns prétendent que cette herbe est vulnéraire apéritive. Éttatiller , après Agricola, observe que la décoction des fleurs de cette plante facilite l'accouchement ; mais il conseille de la faire avec du vin, en y ajoutant les fleurs de Bleuet ( Cen- saurea Cyanus) : il ajoute qu elle est bonne pour la suppression d'urine , soit qu’on en boive la décoction , ou qu’on applique le marc sur le bas- ventre. Tr 300 PL! A N'TETS OBS. On mange en salade les fleurs du Pied - d’'A- louette ; mais 1l est plus prudent de s'en abstenir, car toutes les espèces de ve genre sont plus que suspectes. Le suc de la corolle du Pied-d'Alouetle , fixé par l’alun , donne une couleur bleue. Les chèvres, les moutons mangent les feuilles de cette plante ; les vaches la népligent. 7 Bavuvirr , Pétrole. Erica vulgaris glabru C. B. 585. Erica vulgaris, humnilis, semper virens , flore purpureo , I. B. tom. j. pag. 354. Erica 1. Math. 152. Eriça vulgaris. L. Bruyère commune. Octandrie monogynie. Antheris aristatis ; corollis campanulatis , sub- æqualibus ; calycibus duplicatis ; foliis oppositis, sagittatis. . Antheres barbues ; corolles campanulées , dont les bords sont à peu prés de niveau; calyces doubles ; feuilles opposées , sagittées. Terreins stériles de l’Europe b. Corolle couleur de chair. Thermidor , fructidor; juillet, août, Quelques praticiens assurent que l’eau de cette plante distillée appaise l’inflammation des yeux ; et Tragus soutient qu’elle est bonne pour la colique, L'huile de ses fleurs est bonne pour les dartres du visage , et appaise les douleurs de la goutte , au rapport de Clusius et de Taberna-Montanus. On prépare avec les feuilles et les fleurs de Bruyère, un bain vaporeux dont les goutteux reçoivent du soulagement. La Bruyère blanche ranime les forces , et est bônne pour la gangrène , en infusion , intérieure- ment et extérieurement. OBS. Les moutons, les chèvres, les lièvres mangent les sommités de Ja Bruyère commune. OPHTHALMIQUES. Foi < ô. Se A Bonxerrer ou A FouLron. Dipsacus sativus C. B. 385 ; I. B. tom. ii}. pag. 73. Cärduus Fullonum sive Dipsacus sativus Lob. ic. 17. Labrum Veneris Math. Lugd. Dipsacus fullonum. Y. Chardon à Foulon. Te- trandrie monogynie. Foliis sessilibus , serratis. Feuilles sessiles , dentées en scie. France, Angleterre , Italie g. Corolle pourpre. Thermidor ; juillet. Nota. Graines nues. Cette plante se cultive et se sème dansles champs par rapport à ses têtes ou fruits, qui servent à ceux qui préparent des ouvrages de laine , et particu- lièrement aux bonnetiers. À l’égard de son usage en médecine , Tragus et plusieurs autres auteurs assurent que l’eau qui se trouve dans la cavité formée par l’union deses feuilles qui embrassent ! sa tige , est excellente pour appaiser l’inflammation et la rougeur des yeux : elle est utile aussi pour embellir et décrasser la peau. Schroder estime la décoction de cette plante faite dans le vin, pour rallermir les rhagades ou gerçures du fondement. Mayerne recommande la poudre de cette plante à la dose d’un gros, prise dans la décoction de la 1ème plante , où quelque autre liqueur convenable, pour le crachement de sang. OBS. Les fabricans de draps se servent du Chardon à Foulon. : a 0. À RÈFLE. Trifoliur pratense purpureum C. B. 327. Trifo- lium purpureum vulgare I. B. tom. ij. pag. 374. Trifolium pratense flore monopetalo, Xnst. 404. Trifolium pratense Tab. ic. 523. » 07 PE .A N° 'TVENS \ Trifolium pratense. I. Trèfle des prés. Diadel- phie décandrie. Spicis globosis, subvillosis, cinctis stipulis oppo- Sitis, membranaccis ; corollis monopetulis. Epis globuleux, un peu velus, entourés par des stipules opposées ei membraneuses ; corolles monopétales. Croit en Europe, parmi les graminées %. Co- rolle rouge. Messidor, thermidor , fructidor ; juin , Juillet, août. Nota. n À sessile, eutre deux feuilles opposées et ses- siles dont Îles stipules membraneuses , dilatées forment, pour ainsi dire, un calyce commun. Les pres sont remplis de Trèfle, dont il y a un grand nombre d'espèces différentes ; j'ai connu une personne qui avait plusieurs fois éprouvé avec suc- cès l’eau distillée de l'espèce de Trèfle dont les feuilles sont marquées d’une tache blanchätre en forme de cœur , pour les maladiesdes yeux , surtout pour appaiser l’inflammation et en dissiper la rou- geur, Jean Bauhin fait mention de cette propriété : c'est ce qui na déterminé à ranger cette plante “ans la classe des ophthalmiques. Il y en a qui as- surent que la décoction de Ærefle est utile aux femmes sujettes aux fleurs-blanches, et qu’elle ap- paise les douleurs et les tranchées des intestins. Riolan estime l'huile, par l’infusior de ses fleurs, pour appaiser les tremblemens des membres. PLANTES ETRANGERES. TO. Sarcocozre , ou Colle-chair. Sarcocolla C. B. 498. Sarcocolla Officinarum I. B. tom. j. part. ij. pag. 308 ; Math. etaliorum. Penæœa sarcocolla. X,. Sarcocolier. Tétrandrie monogynie.. OPHTHAZEMIQUES. Lo3 Foliis ovatis planis ; calycibus ciliatis, folio ma- joribus. { Fi Feuilles ovales, planes; calyces ciliés, plus grands que les feuilles. Perse, Arabie heureuse D. La Sarcocolle est une gomme qu’on apporte à Marseille , qui coule naturellement d’un arbrisseau qui-croit dans la Perse et dans PArabie. Cette gomme esten trés - petits grains et comme en poussiere ; d'une couleur roussâtre; on y trouve -des grains blanchâtres, et d’autres tirant sur le rou- ge : son usage le plus ordinaire est extérieur, pour les maladies des veux , et pour réunir les chairs des blessures , d'où vient le rom qu’on lui a donné. On la fait macerer dans le lait de femme , ou dans le lait d’ânesse , dont on bassine ensuite les yeux ; ce remède appaise l’inflammation , dissipe Les nua- ges et éclaireit la vue. M. Ray y ajoute un peu d’eau-rose et de sucre ; et recommande qu’on l’ap- plique sur les cils. Cet auteur donne cette gomine our un bon astringent dans les saignemens de nez. Ile entre dans plusieurs onguens, entr’autres dans le mondicatif de résine. OPS. Tes Arabes appellent Anzarot là gomme du Sarcocoher. PLANTES OPHTHALM IQUES, Qui sont rapportées duns d’autres classes. R ose ( Rosa gallica ). Son eau distiilée est Al . « d’un usage très-familier dans la plupart des col- lyres. Voyez ci-devant la classe des plantes Purga- Lives. Plantin ( Plantago major ). L'eau distillée deses 504 PLANTES feuilles s'emploie ordinairement avec la précé- dente dans les collyres : on applique aussi les feuil- les de Plantain sur les Yeux pour en appaiser l’in- flammation. Voyez ci-après la classe des vulnérai- res, au chapitre des Astringentes, Fenouil ( Anethum fæniculum ). L'eau distillée de toute la plante s’emploie comme celle de la rose et du plantain. V’ayez ci-devant la classe des plantes Apéiitives. . Pouliot ( Meniha pulegium ). Le sue de ses feuilles éclaircit la vue et dissipe la chassie , au rapport de Tragus. Voyez ci-devant la classe des Céphaliques. Thé( Thea bohea ). L'infusion de ses feuilles passe au Japon pour unspécifique dans les maladies des yeux , et pour fortifier la vue. Foyez ci-devant la classe des plantes Apéritives. | Le Camphre ( Laurus camphora ) convient dans un grand nombre des maladies des yeux ; il est calmant , résolutif , atténuant; il dissipe les brouil- lards qu’occasionne l’épaississement des humeurs. On peut dissoudre quatre ou cinq grains de Cam- phre dans autant d’huile d'amande douce , et en frotter tous les jours la paupière et les parties euyi- ronnantes de l’œil. EIN DU PREMIER VOLUME. Fautes essentielles à corriger , Tome I. Page 67.ligne 36. Prunus damascena ; LISEZ : Prunus ) 84. 102, domestica damascena. 5. Catharicum, LISEZ : Catharticum. 26. pour former des sétons et des cautè- res, LISEZ : pour former des vési- catoires. 4. Mechoacqua , L1SEz : Mechoacana. 5. Jetuitucu , LISEZ : Jetitucu. 18. Pühyme , LISEZ : Epithyme. 12. L'année , LISEZ L’aunée. 17. Saband pute , x1SEz : Sabanpute. 24. décomposée , LISEZ : surcomposée. 34. Opoponax , LISEZ : Opopanax. 10. Caruicum ; LISEZ : CAninUMm. 24. umplexicaulibus, LISEZ : amplexi- caulibus. g. convaincu , LISEZ : COnvaincue, II. semineis , LISEZ : femineis. 26. anhcusæ , LISEZ : anchusæ. 7. frustanée , LISEZ : frustranée. 9. solis , LISEZ : folus. 31. Pol y gamie , L1SEz : Polygamie. 15. Corsonère , LrsEz : $Scorsonère. 16. T'rogopogon, LISEZ : Tragopogon. 17. Burbula ; LISEZ : Barbula. 18. Geroniopogon , LISEZ : Gerontopo- gon. 10. Cousoude , LISEZ : Consoude. 12. METTEZ À LA LIGNE : Juglans re- gia , L 21. valgares , LISEZ : vulgares. 26. Cœrasus , LISEZ : Cerasus. 35. fnmer, Lisez : fumer. 25. potages , LISEZ : potagers. 9. Andropogon schœnante , LI$Ez: | Schœnanthus. Qu nr or tr tr Don rt AR e. j (TR . il. hifi à à Cf 1 : + + 4 | GO] POEEN(] TI DAS 4 ? : 1 Pet aifritr lit Ye LT un nr [ il mont A D LE EU OA et Us» 7 4 4 « Pprie = JE 5 = JE =" ES = Ë = = Fun DIET TION VADVAEVITD