I ] ( ^ * ' f HISTOIRE ABRÉGÉE DES INSECTES, TOME SECOND. r\srv Vs^'i\.:- ' iwïiCl. .' ■”'f'i''ti v; ‘:>5 "c y.'jwvs} ,-e noi^îilC, s-'qvijc ■ .-,: '- . J pl,cii'ii>c;i ao3 ' /' n-^ ifjpiooCl ^ OH J./. ï¥î - 1 .7i ' ..\v<» \ ïv 'iV.\'>ii\ ^H ^ i -': v • • ^ ' • '• ■ ■ ■ ' ' ■' • ~ Mj' ^ ' 5; • s ■• ' ■ • ' -t , - 1 ''•-••/ r -r* t • '•- r- 1» ^ •. ' *'• * . * - , . • ^\r^x" ’ • '\i. . • .. •.-•.• • .•■ ■•'• •• fz , J , ,,, . ■ "»■'' ' ■ >-4 '■ X ':^y - ■/ - IVT, -■ ■ ' -■ ■ >!17»'' > . ,. ■ V'' '^. X' r^'>i ■ ■ ZfJ^ ÎI)4-^3 ( OiiivlOlk-X ,s ^ Jt\, C-i^ - H i i. %A ■ J ' ‘ r. ^-,. fiSy ■'■■-■! ' f- r ^éfiiîiiJ^uA.’^ob k«p ^‘sx'îJî^îdiJ. j^X:^ C) ÎV[^ ■;â4' . //• jppiLfk'i'jH s' pb ît / n.'V . ' . k et :',, ■ '.‘■! , • .V ,' , -ÿi *■ ; . f - ■ ‘ * ,. * . y-' 'y.;.'4iX-'H'f,V> ■ ,■ l'-.-èX ■}'■■' .'■' • ,, 'r ’-X v-iv -il'-'' l' ,- ;V',- ,-. , ■ ' , ,,,,; .J,;-.^ ^ y,-: . ■ ;: : -'-ir >k{W-- ,,a;> j- .; k' y>/, . • ,V./ = ''ff,: - - HISTOIRE ABRÉGÉE DES INSECTES. SECTION TROISIÈME. TETRAPTERES A AILES FARINEUSES, O U INSECTES A QUATRE AILES FARINEUSES. La feiTion d'infectes que nous allons traiter, elt une des plus connues , Sc en même-tems des plus belles ôc des plus brillantes. Elle renlernie les papillons, les pha¬ lènes, 6c quelques-autres genres , dont plulîeurs efpéces Tome ÎI. A 1 Histoire abrégée le font diftinguer par la richefle ôc la vivacité des cou¬ leurs dont elles font parées. Ces infecles brillans ont attiré les regards des curieux , plus que tous ceux des autres fections; ils font l’ornement des cabinets d’hidoire naturelle ; & nombre d’Auteurs fe font appliques à les étudier ôc à travailler fur leur hiftoire. Nous nous con¬ tenterons de donner un précis très abrégé de leurs tra¬ vaux éc de nos obfervations particulières. D’abord lecaraéleredecetteledbonelfailéà connoître ; il conliile dans la conformation des allés de ces infeéfes. Au lieu que dans la première feélion les ailes font cachées fous des etuis durs ile opaques ; dans celle-ci les allés font à découvert : mais ces ailes, au nombredequatre, paroif- fent couvertes d’une poufîîere fai ineufe, qui s’attache aux doigts lorfqu’onlesrouche,& qui s’enleveailément. Cette efpece de poufîîere fine eff fort dilFérente de ce qu’elle paroîtà la première vue. Si on l’examine à la loupe, ou, ce qui eîfencore mieux, à l’aide du microfcope, on voit que ces parcelles de poulîiere font autant de petites écailles, qui ont une forme régulière fie organifée. Elles font plât¬ res, fe terminent en pointe par le bout qui les attache à l’aile, ôc à l’autre extrémité elles font découpées en quatre ou cinq dents , plus ou moins. On peut voir les figures différentes que plufieurs Auteurs , ôc en particulier Bonnani, Swammerdam & M. de Réaumur, ont données de ces écail les, que d’autres ont appellées f ans fondement, des plumes. On verra que, parmi ces écailles, les unes font plus longues , plus étroites ôc terminées au bouc par un moindre nombre de découpures , d’autres au con¬ traire plus courtes , plus larges 6c plus découpées. Ces dernieres font plus communes fur les ailes , tandis que les premières font particuliérement fur le corps 6c proche l’attachedesaîles.Ces écaillesqui fe trouvent fur les ailes & même fur le corps des papillons , des phalènes 6c des autres infedles qui en approchent, font le caraélere effentiel des animaux de cette feélion. Eux feuls ont de desInsectes. 3 pareilles écailles fur leurs ailes , &. tous en ont plus ou moins. Il ell vrai qu’on trouve certaines écailles à peu près lémblables fur certains inleèles à étuis , comme nous l’avons remarqué. Mais outre qu’elles font un peu dilîé- rentes , elles ne le trouvent que lur leurs étuis èc leur corps , 8c nullement lur leurs ailes ; ces dernieres lont lill’es , nues 8c tranfparentes , comme on peut le voir en tirant ces ailes de deirous les étuis 8c les développant. 11 y a au contraire quelques phalènes qui femblent d’abord, avoir des ailes nues , rran {parentes 8c lans écailles. Mais fi on les examine de près , on voit que les écailles s’y trou¬ vent , quoique toute l’aîle n’en foit pas couverte, comme dans les autres phalènes 8c les papillons. On en trouve tou¬ jours pluiieurs au moins le long desgrolîes nervures : ainfi nous pouvons admettre la prélence des écailles lur les ailes de ces infecd;es , comme le caraélere le plus certain , le plus conllant 8c le plus elTentiel de cette leClion. Ce font ces mêmes écailles Unes , dont la couleur don¬ ne aux ailes des infectes de cette feclion , cet éclat qui fait l’admiration des perfonnes les plus indilFérentes pour l’hil- pire naturelle. Si on les enleve , ce qui fe fait très-ailé- ment , l’aîle refce fans couleur, comme une limple mem¬ brane fine 8c tranlparente , elle paroît femblable aux ailes des mouches , des demoilelles 8c de beaucoup d’autres in¬ fectes. Néanmoins , l’aîle ainfi dépouillée mérite une attention particulière. Si on l’examine à la loupe, on voit qu’elle n’elt pas liile , comme elle le paroît d’abord , mais que fes deux iurfaces , tant lupérieure qu’intérieure , iont parfemées d’efpéces de raies ou filions enfoncés. Ces filions lont les endroits auxquels les écailles étoient atta¬ chées , comme on peut s’en alîurer par la vue de quelques- unes d’entr’elles , qui fouvent retient après qu’on a enlevé les autres. Ces écailles ne font donc point placées lans ordre fur l’aîle , mais elles lont dilpolées en bandes ou raies , de façon qu’elles tiennent à l’aîie par celui de leurs bouts qui fe termine en pointe , 8c que l’autre extrémité 4 Histoire abrÉgee plus large , couvre l’actache de la rangée luivance , à peu près comme nous voyons les rangées de tuiles d’un toîc couvrir les luivantes. Telle eft la ftruélure des aîles des infecles de cette fedion , du moins quant à l’extérieur. Nous reviendrons à ce qui regarde l'intérieur de ces mêmes aîles , en parlant des dillérentes parties de ces inlèdes que nous allons acluellement examiner. Le corps des inl'ecles à aîles farineufes , eft compofé de trois parties principales , comme celui de la plupart des autres infectes ; fçavoir , la tête, le corcelet &L le ventre. La tête des papillons , des phalènes éc des autres in¬ fectes de cette fection elt ordinairement petite. On y re¬ marque d’abord deux antennes , prefque toujours grandes ëc différemment figurées luivantles différens genres. Dans les papillons, elles font toujours en malLe ou mallue, c’eft-à dire , plus grolles à leur bout qui forme comme un bouton. Elles font en peigne, c’eft-à-dire , ornées d’elpé- ces de barbes de chaque côté , femblables aux dents d’un peigne dans plulieurs phalènes. D’autres phalènes au con¬ traire , &c les teignes en ont qui font figurées en filet fimple ëc tin. Enfin les Iphinx en ont de grollès ÔC angulaires. Ces formes différentes d’antennes fervent à caracférifer les genres de cette fection , &c nous les examinerons plus en détail dans le particulier. Ces antennes partent toutes de la partie lupérieure de la tête entre les yeux. Ceux Cl font alfez gros : leur membrane extérieure eft ferme , tranlparente 6c taillée à facettes, ainfi que celle des yeux de la plupart des infectes. Ce font-là les grands yeux à réleau qui font au nombre de deux. Outre ces yeux , ces infectes ont les petits yeux lifîes que nous avons dit fe trouver fur la tête de beaucoup d’infectes à deux 6c à quatre aîles. Ces petits yeux font au nombre de trois, placés en triangle fur le haut de la tête entre les yeux à réfeau : mais ils font difficiles à appercevoir dans la plu¬ part de ces infeétes, à caufedes poils longs 6c touffus fous desInsectes. 5 lefquels lis font cachés. Je ne les ai pu découvrir dans plusieurs phalènes & papillons qu’en enlevant ces poils éc niectant le deflus de la tête à nud. La bouche de ces inlecles ell tormée par une elpéce de trompe , qui leur fert à pomper le lue mielleux des lîeurs dont ils le nourrillent. Dans quelques-uns, cette trompe ell très-courte, & li courte qu’à peine l’apperçoit- on ; il femble que ces infecles n’en ont point. C’ell une elpéce de pointe qui paroît inutile à caule de fa petitelfe : aullî oblerve- t-on que ces inlecfes ne s’en fervent guères. Ces infecles ne vivent fous la forme d’infetles parfaits, que le court elpace de tems qui leur ell nécefîàire pour s’ac¬ coupler £c pondre leurs œufs. Ce grand ouvrage de la gé¬ nération accompli , ils périlfent , ^ palfent ainli ce dernier état de leur vie lans avoir beloin de nourriture. C’ell ce que l’on oblerve dans la phalène du ver à foie qui ell de ce nombre. Beaucoup d’autres elpéces ont au contraire une trompe très -longue pour leur corps. Cette trompe fe replie en Ipirales , formant plulieurs tours, fie le niche dans une cavité longitudinale , qui ell à la partie antérieu¬ re de la tête, Ôc dont les côtés lont encore munis d’elpéces de plaques ou barbillons qui mettent la trompe plus à couvert. Si on examine cette longe trompe , de qu’après l’avoir déroulée on la prelfe légèrement avec la pointe d’une épingle , on parvient à voir la lingularité de la llruc- ture. Elle n’ell point compofée , comme on pourroit d’abord le penfer , d’un leul tuyau creux &L cylindrique. Ce lont deux efpéces de lames un peu concaves, deux demi cylindres pofés l’un contre l’autre , t]ui forment cette trompe. Ces deux lames le féparent ailément par le moyen d’une pointe , Ôc pour lors , il femble que l’infecle ait deux trompes. On trouve quelquefois des infeéles dans lefquels elles fe font ainli féparées d’elles-mêmes , foit par un défaut de conformation , foit par quelqu’accident. Cette flruclure de la trompe rend fon ufage beaucoup plus lim- ple 5c plus aifé. Les deux lames qui la compofent étant C Histoire ABRÉGÉE mobiles^ peuvent i-elîerrer ou aggrandii la cavité intérieure de la trompe. Par ce moyen , le llic des fleurs fe trouve at¬ tiré dans cette cavité, comme l’eau dans l’intérieur d’une pompe, & lorlqu’il ell monté à un certain point, le reller- rement progrelîit de la trompe vers le haut, le poulie du côté de la tête de l’infediie. C’ell ici une méchanique à peu près lëmblable à celle par laquelle la contraclion progref- live des arteres de notre corps accéléré le mouvement des liqueurs quelles contiennent. Je ne voudrois pas cependant allurer que ce fût cette caufe feule qui fit mon¬ ter le fuc alimentaire dans la trompe. La propriété qu’ont toutes les liqueurs de monter dans les tuyaux capillaires par une efpece d’attraction , & par leur adhéfion aux parois de ces vaiflèaux , peut aufii contribuer au même effet. La fécondé partie qui compofe le corps des infectes que nous traitons , eft le corcelet. Dans ces infëètes , il efl compofé de plulieurs pièces écailleufes très -fortes qui font comme fondées enfemble , ce qui rend cette partie très-dure , ëc capable de fourenir les pattes qui y font atta¬ chées en delfous , & les ailes qui naiffent de fes côtés. On remarque fur le corcelet les ftigmates pectoraux que nous avons dit fe trouver fur la plupart des infëètes. Dans ceux- ci , ils font au nombre de deux , & ne font pas aifés à obferver à caufe des poils longs 2c drus qui couvrent le corcelet '6i cachent ces ftigmates aux yeux. Pour les appercevoir , il faut mettre le corcelet à nud, & pour lors, on découvre encore avec peine ces efpéces de boutonniè¬ res latérales , qui font les ouvertures des ftigmates. Fdles font placées fur une efpéce de col membraneux qui unit la tête au corcelet. C’eft à iVD Bazin de Geer qu’on eft redevable de la découverte de ces ftigmates qui paroilîênt avoir échappé aux recherches de M. de Reaumur. Au-def- lous du corcelet , font attachées les pattes qui font au nombre de fix dans tous ces inlëétes, quoique cependant certains papillons fëmblent d’abord n’en avoir que quatre; du moins quand ils marchent , ils ne le font qu’à l’aide desInsectes. 7 de quatre pattes , &i pour cette raiion ils ont été appelles papillons à quatre pattes , papiliones tetrapi. Mais ces pa¬ pillons, qui lemblent d’abord n’avoir que quatre pieds, en ont réellement lix. Il eft vrai qu’ils ne le lervenr que des quatre pollérieiirs pour marcher ; ceux de devant leur font inutiles; ils (ont courts , couverts d’un duvet de poils fort épais , l’inlecle les tient appliqués contre (on col , ou ils (emblent faire une e(péce de palatine; mais ces pattes, quoique courtes , n’en exiilent pas moins, 6c ces papillons en ont lix comme les autres. Ces pattes font compolces des trois parties que nous avons déjà remarquées dans les inl'ecfes précédens , la cuille qui part du corps , la jambe 6c le tarie ou pied compolé de cinq articulations. Elles (ont terminées au bout du rarfe par des el'péces de griltes ou crochets , à l’aide defquels l’inlecte s’accroche 6c le tient ferme lut les dilférens plans où il fe pôle. Ces crochets m’ont paru manquer totalement aux pattes de devant de ces papillons , qui ne le fervent que des pattes pollérieures pour mar¬ cher , 6c que l’on appelle papillons à quatre pattes ; 6c dans le fond ils leur étoient inutiles, puilqueces infectes ne font aucun ulage de ces deux pattes de devant , au moins pour marcher 6c le foutenir. Les ailes font les dernieres parties que nous ayons à ob- ferver en parlant du corcelet auquel elles font arrachées. Elles lont au nombre de quarre dans tous les infectes de cette feétion , deux lupérieures 6c deux inférieures. Nous avons déjà examiné plus haut la Itructure de ces petites écailles qui les couvrent tant en dellus qu’en def- Ibus , la maniéré dont elles lont attachées , 6c la con- lormation extérieure de l’aile ; il ne nous relte plus qu’à rendre compte de la conltruction intérieure. L’aile dé¬ pouillée de ces écailles qui la colorent 6c la rendent opa¬ que , relte diaphane , tran (parente 6c femblable à un talc. 11 femble que ce ne loit qu’une (impie membrane claire , lèche , lut laquelle on voit quelques nervures. 8 Histoireabrégée Mais cette membrane qui femble lî mince & li claire , eft un compol'é de deux membranes ou feuillets minces appli¬ qués intimement l’un contre l’autre. C’eft ce qu’on peut oblerver dans le papillon fortanc nouvellement de la chry- lalide encore mol, ainlî que dans la plûpart des autres inledles qui font dans le même état. Leurs ailes alors font molles , pendantes , lemblent fort épailîés. Si on les examine dans ce premier inlfanc, on peut louvent parvenir à détacher l’un de l’autre les deux leuillets qui compolent le corps de l’aîle : pour lors , que l’on prenne un petit tuyau tin, & que par ce moyen on foulïle entre ces deux lames , l’air s’y inlinue , toute l’aîle le gonfle , devient em- phylématique , & l’on voit une quantité de cellules entre les deux lames. Quelquefois la nature fait d’elle-même une pareille opération dans des papillons qui lortent de leurs coques avec des ailes malades & contrefaites. Ces ailes , au lieu de le lécher &L de devenir fermes , reftent molles , gonflées & remplies d’air, & dans cet état elles ne peuvent fervir à l’inlecde. ün voit par-là que la texture de l’aîle n’ell; pas limple , que ce n’eff point une feule mem¬ brane, mais qu’elle elf compofée de deux feuillets fins , entre lefquels il y a un tillu cellulaire fort mince. Il elt vrai que toutes ces parties s’appliquent intimement l’une contre l’autre , lorfque l’aile de l’infeéle s’affermit 6c fe féche , &. que pour lors , il n’ell: plus polîible de les fépa- rer. C’eff entre ces membranes de l’aîle , que rampent les nervures qu’on y remarque , 6c qui portent à cette partie la vie 6c le mouvement. Ces nervures doivent donc être compolées de petits vaiffeaux , qui répondent aux vaiffeaux fanguins fie aux nerfs des grands animaux. Telle elf la llructure des quatre ailes que l’on remarque fur les inlectes de cette fection. 11 ne nous relfe plus qu’une feule obfervation à faire à leur fujet , c’eft que les femelles de quelques-uns de ces inleétes paroiffent man¬ quer d’aîles. Ces femelles ont un air lourd 6c pelant , 6c elles reffemblent à un gros ver à fix pieds. On ne pen- feroit desInsectes. 9 feroit jamais qu’elles fullentles femelles d’infecfes aîlés , légers, éc qui voltigent avec agilité. Cependant ces fe¬ melles lourdes &; pelantes ne lont pas tout à- tait dépour¬ vues d’ailes. Si on examine avec attention leur corcelet, on y voit quatre petites appendices très- courtes , quatre moignons d’ailes très-petits , qui font les véritables ailes de ces femelles , tigurèes dans leur peti telle , comme les grandes ailes de leurs mâles: ainlî ces femelles font vérita¬ blement ailées, quoiqu’elles nefe-paroillent pas d’abord , èc que la petitelî'e de leurs ailes les leur rende inutiles. Le ventre qui nous relie à examiner, compofe la troi- liéme èc derniere partie du corps des inlecles dont nous parlons. Çe ventre ell plus ou moins allongé luivant les dilîerens inlecles, mais en général , il ell plus long èc plus grelle dans les mâles , tandis que celui des femelles ell plus court &. plus gros. Ordinairement il ell compofé de neuf anneaux , tous munis de deux lligmates , un de chaque côté, à l’exception du dernier anneau qui n’en a point. C’ell à l’extrémité du ventre que le trouvent les parties de la génération , femblables à celles des inlecles à étuis ; aulii l’accouplement des uns èc des autres le fait-il de la même façon. Tout le ventre efl fouvent couvert de pe¬ tits poils , &; de plus , on y remarque plulieurs écailles femblables à celles qui le voyent fur les ailes , lî ce n’ell qu’elles font plus allongées. Les infeèles de cette fedion , font ceux dont les Natu- ralilles paroillent avoir d’abord oblervé les métamorpho- fes. La facilité de rencontrer leurs larves, la beauté de quelques-unes de leurs chryfalides , le brillant des in¬ fectes parfaits qui lortent de plulieurs , auront concouru fans doute à attirer les regards des curieux. Les larves de ces infectes lont en général très connues fous le nom de chenilles. Elles font allongées &c compo- fées d’une tête 6i d’un corps, qui a douze anneaux dillincls en comptant le dernier. La tête ell formée par deux elpé- ces de calottes Iphériques , dures , écailleufes , fur lef- Toine IJ. B lO Histoire abrégée quciles 6n remarque quelques points noirs. Ces deux calottes (ont les yeux de la chenille. A la partie antérieure de la tête, eil ia bouche, armée de deux iortes mâchoires dures 6c aiguës , avec lelquelles elle ronge les teuilles , les heurs &; quelquefois le bois même, 6c produit tant de ra¬ vages dans les forêts ,les jardins 6c les potagers. Au dellous de la bouche , à fa lèvre’ inféiieure , elt un petit trou par lequel pailé le hl que cet inlecle fait former, &. que pluhcLi; s auteurs par cette radon ont appellé ia jiliere. Les douze anneaux qui compofenc le corps, font tous allez l'emblables les uns aux autres, à l'exception du dernier lous lequel le trouve l’anus , ou l’ouverture par laquelle la chenille rend les excremens. Cet anneau efl ordinairement taillé en cône a elt tronquée. Sur les deux côtés de la chenille , on voit des points oblongs formes en elpéces de boutonnières, pôles obli¬ quement ,& decouleurs dilférentes fuivant les différentes elpéces. Ce fom-Ià les lligmates ou les ouvertures par lel- quelles l'infeAe refpire. J’en ai trouvé conllamment dix- huit lur les chenilles , neuf de chaque côté. Ün voit par ce nombre que tous les anneaux de la chenille ne lont pas pourvus de lligmates : lî cela étoit , elle devroit en avoir vingt-quatre, mais le fécond, le troiliéme 6c le dernier an¬ neau n’en ont point; tous les autres au nombre de neuf en ont deux , un de chaque coté. 11 paroîtparcet arrangement des lligmates, que les deux premiers placés lur le premier anneau répondent aux lligmates que l’on verra par la luite lur le corcelet du papillon , ou de la phalène qui doit fe développer &. fortir de la chenille, 6c que les luivans dillansdes premiers, à commencer par ceux du quatrième anneau, vont répondre à ceux qui paroîtront lur les an¬ neaux du ventre du même papillon. Les parties que nous venons de décrire lont les mêmes dans toutes les chenilles ou larves de cette feclion ; mais il n’en ell pas de même des pattes de ces infecles , dont plulieurs faces inégales, 6c fon extrémité desInsectes. m le nombre varie beaucoup. Néanmoins malgré cette va¬ riété, il y a deux caraéberes uniformes &C conltans dans les pattes de toutes les chenilles. Le premier , c’ell qu’aucua de ces animaux n’a ni moins de huit pattes , ni plus de ieize. Ainll toutes les lois qu’on Trouvera des larves appro¬ chantes des chenilles pour leur forme, qui n’auront que lix pattes, ou qui en auront un plus grand nombre t]ue leize, on peut all'urer que ce ne lont point des chenilles , N: que l’inleche parlait qu’elles donneront ne fera ni papil¬ lon, ni phalène , ni inleèle de cette leéfion. C’ell par ce moyen qu’on peut dillinguer les larves des mouches- à- Icie, dont nous parierons dans la luire, éc qui reOemblent tellement à des chenilles, qu’on les confond ailemenc enlemble ; ce qui les a fait appeller par quelques auteurs fiiijjcs chenilles! Toutes ces larves de mouches à-fcie ont plus de leize pattes , louvent dix-huit , tantôt vingt ou vingt deux. Une autre difl'érence de ces larves d’avec les chenilles, qui peut encore aider à les dillinguer, c’ell que leur tête eftcompolée d'une feule calotte Iphérique écail- Jeulë, au lieu que la tète des vraies chenilles ell compofée de deux lemblables calottes dillincles l’une de l’autre, ainll que nous l’avons déjà dit. Le lecond caraèxere unifor¬ me éc confiant dans toutes les chenilles , conlille dans la forme Üi. la polîtion de leurs lix premières pattes, qui font les mêmes dans toutes. Ces lix pattes attachées aux trois premiers anneaux font dures , rines , terminées en pointes. Nous les appellerons pattes écailleufes. Ces pattes font les enveloppes qui renferment les lix pattes , que doit avoir le papillon ou la phalène, aullî comme le nombre de ces pattes ell confiant dans tous les infedles parfaits de cette lëclion , &. qu’ils en ont tous lix, il en ell de même des pattes écailleufes de leurs larves , cjui lont dans toutes les efpéces au nombre de lix, & toujours attachées aux trois premiers anneaux fous lefquels ell caché le corcelec de l’inlecle parfait , auquel doivent être articulées les pat- Il Histoire abrégée iiille , elles varient pour la figure, &. pour le nombre. Ces clernieres ne lonc pas aufii efiencielles , elles ne font propres qu’à la larve; elles dilparoifient dans l’inlecte partait, qui les perd en le métamorpholant Sc quittant les dépouilles. Quant à la forme, ces pattes diflérent beaucoup des pre¬ mières. Ce lourdes efpéces de mamelons larges & mois: nous les appellerons pattes membraneufes. Ces pattes lont entourées en tout ou en partie de crochets durs , recour¬ bés , qui forment à leur extrémité une couronne, ou une demi-couronne luivant les dilférens genres. On lent que de pareils crochets doivent fervir à affermir les che¬ nilles contre les branches, les feuilles &. les autres corps lurlelcjuels elles marchent. Ces mêmes crochets peuvent encore lervir à dilfinguer les chenilles , des larves des mouches-à-lcie ou laullës chenilles. Ces dernieres n’ont jamais de pareils crochets à leurs pattes membraneufes, au lieu qu’on en trouve toujours dans les vraies chenilles. Ce lont ces pattes membraneufes , dont le nombre varie beaucoup dans les chenilles. Nous avons dit que le plus grand nombre de pattes que les chenilles puffent avoir , n’excédoit pas celui de leize. Une grande partie des che¬ nilles , fur-tout celles que l’on trouve le plus communé¬ ment, a précifément ce nombre. Ces chenilles à feize pat¬ tes , en ont d’abord lix attachées aux trois premiers an¬ neaux , deux de chaque coté. Ce font leurs iix pattes écail- leufes : eniuite le trouvent deux anneaux dénués de pattes; fçavoir , le quatrième &. le cinquième. Les quatre anneaux luivans en ont chacun deux , ce qui fait huit autres pattes , qui , le trouvant placées vers le milieu de l’infeéle, ont été appel lées par quelques-uns pattes intermédiaires. Après ces quatre anneaux, les deux fuivans; fçavoir , le dixiéme & le onzième, n’ont point de pattes; Se enfin le dernier an¬ neau en a deux, qui ont été appellées pattes pojiérteures. Ainli les chenilles à feize pattes , en ont lix écailieulës é)C dix membraneules ; feavoir , huit intermédiaires ô: deux polférieures. L’arrangement de ces pattes , tel desInsectes. M que nous venons de le rappoiter, ell: confiant dans tou¬ tes les chenilles à feize pattes. Ces chenilles les plus com¬ munes, nous fournillent les plus grandes elpéces de cette feclion. Après les chenilles à feize pattes , viennent celles qui n’en ont que quatorze. Ces dernieres varient entr’elles pour l’arrangement & la diftribution de leurs pattes mem- braneufes. Dans toutes, on voit fix pattes écailleufes atta¬ chées aux trois premiers anneaux , èc enluite huit pattes membraneufes. Mais les unes ont le quatrième is: le cin¬ quième anneau fans pattes, enfuite huit pattes intermé¬ diaires aux quatre anneaux fuivans , &c les trois derniers anneaux nuds fans aucunes pattes, fans les pattes poftè- rieures. Les autres au contraire ont ces deux pattes pofté- rieures, & feulement lix pattes intermédiaires , mais difle- remment pofées. Tantôt après les pattes écailleufes , font trois anneaux fans pattes , puis trois autres qui donnent nailîance aux pattes intermédiaires, èc enfuite deux an¬ neaux nuds entre ces pattes ôc les polférieures ; tantôt après les pattes écailleufes , il n’y a que deux anneaux nuds , mais après les lix pattes intermédiaires , il y en a trois avant le dernier anneau où (ont les pattes pollérieu- res ; ainli la différence entre ces chenilles , conlille en ce que des cinq anneaux nuds & fans pattes, il y en a trois pôles devant les pattes intermédiaires , & deux après ces pattes dans les unes , tandis que dans les autres il n’y en a que deux devant ces mêmes pattes trois après elles. Les chenilles qui n’ont que douze pattes , fuivent im¬ médiatement celles qui en ont quatorze. Ces chenilles après les fix pattes écailleufes ou après les trois premiers anneaux, ont quatre anneaux de fuite nuds & fans pattes, enluite deux anneaux, auxquels Ion ta ttachéesquatre pattes intermédiaires feulement. Ces anneaux lont luivisdedeux autres qui font nuds, êc enfin du dernier anneau partent les deux pattes poftérieures. Ainli ces chenilles à douze pattes ont fix pattes écailleules, quatre pattes intermédiaires ÔC 14 Histoire abrégée deux polléi-ieures. Le grand elpace de quatre anneaux qui ie trouve entre les pattes écailieules 6»; les intermédiaiies, oblige ces chenilles de marcher dilleremment des autres. Ln général les chenilles à feize de à quatorze partes mar¬ chent en idrmant des efpéces d’ondulations , ou un mou¬ vement luccellif 6c progrelîif, lemblable à celui qu’on appelle mouvement vermiculaire , à caufe de l’action luc- cellive de leuis patres nombreules. Les chenilles à douze pattes ne marchent pas de même , 6c elles ne le-pourroient point à caule des quatre anneaux qu’elles ont de fuite dépourvus de pattes. Lorfque ces chenilles veulent avan¬ cer , elles fe cramponnent contre une branche avec leurs pattes écailleufes , 6c attirent leurs pattes intermédiaires 6c tous les anneaux poftérieurs contre ces mêmes pattes écailleufes, enlorteque les anneaux fans pattes le trouvent élevés en demi-cercle, 6c forment une efpécc de boucle: pour lors elles tiennent ferme 6c immobile la partie pollé- rieure de leur corps , par le moyen de leurs pattes intermé¬ diaires 6>: polférieures , 6c elles avancent la partie anté¬ rieure de toute la longueur des quatre anneaux nuds qui formoient une elpéce de cercle. Dans ce moment leur corps fe déployé, s’allonge, 6c leur tête ell portée en devant ; enfuite elles répètent la même manœuvre 6c tirent de nouveau la partie pollérieure vers le devant, pour faire après cela un lecond pas en failant avancer la partie anté¬ rieure. Cette maniéré de marcher s’exécute promptement, 6c ces chenilles courent plus vite que les précédentes , quoiqu’elles ayent moins de pattes. En marchant ainfi à tliHerens pas, elles femblent mefurer 6c arpenter le chemin qu’elles font ; c’elf ce qui les a fait appeller par la plupart des auteurs , géomètres ou arpenteufes. Ces arpenteufes à douze pattes font allez grollës. Il y a d’autres chenilles plus petites qui font aufli du nombre des arpenteufes ; ce font celles qui n’ont que dix pattes. Ces dernieres , après leurs fix pattes écailleufes, ont cinq articles de fuite fans pattes ; enfuite on voit deux pat- ) DES Insectes. 15 tes intermédiaires feulement, placées lut le neuvième an¬ neau , üe les deux poftérieures lur le dernier ou le douziè¬ me , tandis que le dixiéme 6l le onzième n’ont point de pattes. Ainli ces arpenteulès n’ont que deux pattes intermédiaires, deux pollérieures ôc fix patres ècailleules. Elles arpentent encore à plus grands pas que les précéden¬ tes , ayant cinq anneaux de fuite fans pattes. Ces petites arpenteufes ont une fingularité remarquable Leur corps fort peu garni de pattes, eff cylindrique, Sc de couleur terne approchante de celle du bois , ce qui fait qu’on Je prend aifément pour un petit morceau de branche. Les pofitions qu’elles prennent fouvent ne contribuent pas peu à jetter dans la même erreur. Ces chenilles ont afLez de force pour tenir tout leur corps droit, tantôt roide , tantôt un peu Héchi, &: foutenu feulement par leurs deux patres poftérieures qu’elles cramponnent à l’arbre. Quand elles font ainli pofées îk immobiles , elles reflemblent à une pente branche , à un brin de bois , de il eft difficile de les diftinguer, quoiqu’on les ait fous les yeux. Nous parle¬ rons des phalènes fîngulieres que donnent ces chenilles arpenteufes, lorfque nous examinerons le genre des phalè¬ nes en particulier. Enfin les chenilles qui ont le plus petit nombre de pieds, font celles qui n’en ont que huit. Ces dernieres n’ont point du tout de patres intermédiaires; elles n’ont que fiX pattes ècailleules placées à l’ordinaire fous les trois premiers anneaux , de les deux poftérieures qui nailîént du dernier anneau ; tous les autres anneaux de leur corps n’en ont point. Ces chenilles font les plus petites de toutes. La plupart d’entr’elles appartiennent aux teignes, dont nous parlerons plus bas. Comme ces chenilles de teignes (e logent ordinairement ou dans des fourreaux qu’elles fe forment de differentes matières, ou dans l’intérieur des feuilles, des fleurs Sc d’autres fubftances fémblables, elles n’ont pas befoin de pattes intermédiaires qui leur feroient mutiles, les pattes écailleufes de les poftérieures leur fuffi- Histoire abrégée fent pour avancer ou reculer, en i-ailanc lortir les unes ou les autres des extrémités de leurs loges ou de leurs fourreaux. ün voit par le détail que nous venons de donner du nombre éc de la poiition des pattes des chenilles, combien ces larves différent entr’elles à raifon de ces parties. Aufîî les infeéfes parfaits qu’elles donnent, forment des genres tiès-différens les uns des autres, comme nous le verrons bientôt. J’avois d’abord efpéré pouvoir découvrir une efpéce d’uniformité entre les chenilles qui fournilfent les inlecfes parfaits du même genre : mais plus je les ai exami¬ nées Hc obférvées, plus je me luis détrompe à cet égard. Des phalènes du meme genre &; de la même famille , qui paroilfent très-femblables pour le caractère , doivent quel¬ quefois leur origine à des chenilles qui varient entr'elles pour le nombre &c la figure des pattes , enforte qu’on ne peut établir fur cet article aucune régie fixe d’après les chenilles , il n’eft pas polîiblede déterminer fûrement le genre d’inleéte parfait que donnera une chenille que l’on nourrit, quoiqu’on l’examine avec attention. Néanmoins nous verrons dans le détail des genres de cette feétion , quelques généralités fur les différentes chenilles ôc les infecfes parfaits qu’elles donnent : mais ces généralités ne font pas fans exceptions. Après avoir examiné les parties extérieures des che¬ nilles , il nous refteroit à donner le détail anatomique de leurs parties intérieures. Mais comme dans cet Ouvrage nous nous fommes bornés à l’examen extérieur des in- feéfes , nous renvoyons les lecfeurs à la diflertation de Malpiglîi , fur le ver à foie , qui elf une efpéce de chenille des plus utiles , &c à l’examen que Swammerdam a fait pareillement de l’intérieur des chenilles, dans fon excel¬ lent ouviase fur les infectes Nous nous contenterons de parler de deux ou trois parties qui ont rapport à l’extérieur de ces infectes. * Swammerd. Biblia Naturæ Lugd. bat. 1738, fol. 1 vol. Nous desInsectes. 17 Nous avons remarqué fur le corps des chenilles dix-huit ftigmates , neuf de chaque côté. Ces ftigmates font les ouvertures par lefquelles rinfecte refpire, à chacune def- quelles aboutit un vailîèau aerien. Ces vaillëaux féparés vont tous fe réunira deux longues trachées, qui tiennent lieu de poulinons , èc qui reçoivent &c rendent continuelle¬ ment l’air qui eh nécelîaire à l’infede , comme aux plus grands animaux. Outre ces deux longues trachées, on voit dans le corps de la chenille pluiieurs autres parties. La principale eîl un long éc gros canal, qui part de la bouche ik. s’étend jufqu’à l’anus. Ce canal qui tient lieu d’éfopha- ge , d’eftomach èc d’inteftins , ell; louvent rempli d’ali- mens , dont la couleur verte le fait aifément a'ppercevoir. A coté de ce canal , eft un vaillëau artériel qui tient lieu du cœur , èc aux deux côtés , font deux autres vaiflbaux qui vont aboutir à la filiere ou à l’ouverture qui eft lous la levre inférieure de la bouche , ôc qui contiennent une liqueur claire , traniparente , dont l’inlecte forme la loie qui com- pofe fa coque. Enfin le relie du corps ell rempli d’une ma¬ tière graiflëule , qui peut aider à faciliter les differentes transformations de l’infecle que nous allons examiner. Lorlque la petite chenille fort de l’œuf où elle étoit renfermée , elle commence parle nourrir de la plante qui lui convient. Ordinairement la mere a eu foin de placer les œufs lur cette plante, quoique louvent elle l’ait quittée, èc ne s’en loit point approchée depuis la transformation , depuis le tems qu’elle étoit devenue inlecle parfait. La petite chenille , ainlî à portée de la nourriture , croît promptement, mais en croillant elle ne garde pas la peau qu’elle a apportée en naillant , elle en change pluiieurs fois à différens tems. Cette peau n’ell pas fulceptible de l’extenlion nécelîaire à l’accroiflément prompt de ce petit animal , enforte qu’elle ell obligée de le fendre. Ce premier changement le fait au bout de dix ou douze jours. L’in¬ fecle fe gonfle èc fe contracte alternativement , jufqu’à ce que fit peau fe fende lur le dos entre fon fécond èc fon Tome 11. C î8 Histoire abrégée troifiéme anneau , èc pour lors , la petite chenille un peu fatiguée, fe tire de cette peau ou dépouille , comme d’un fourreau , & paroît avec une autre peau qui étoit cachée fous la première. Cette leconde peau plus large, étoit pro¬ bablement plillee fous la précédente. C’elf ce que l’on peut penler en voyant la chenille plus grofle après ce changement. Au bout de cinq ou lix jours , il s’en fait un fécond femblable , qui , après un pareil nombre de jours eft fuivi d’un troifiéme , enfin quelque tems après il s’en fait un quatrième. Ainli les chenilles changent plufieurs fois de peau , comme les autres larves ; Sc dans plufieurs , nous avons obfervé que ces changemens étoient au nom¬ bre de quatre. Quelques-unes en ont davantage, & Bon¬ net ailiire que la chenille-martre ne devient chryfalide qu’après avoir quitté la huitième peau. Après le dernier changement, les chenilles mangent éc croilTent encore, jufqu’à ce que, parvenues à leur dernier degré d’accroiire- ment, elles foient prêtes à fe métamorphofer. Cette métamorphofe , par laquelle la chenille pâlie de l’état de larve à celui de chrylalide, fe fait comme dans les autres infectes , par un nouveau dépouillement. Elle quitte fa derniere peau, qui cachoit à nos yeux la chryfa- lide, paroît fous cette nouvelle forme , qui elle-même recouvre riniéc1:e partait qui en doit fortir. Mais avant que les chenilles fe transforment en chryfalides , pluiieurs d’en- tr’elles doivent exécuter un travail préliminaire long ôc délicat. Quelques-unes , comme celles des papillons , fe transforment en une chryfalide nue & découverte. Dans celles-là , il ne fe fait qu’un fimple dépouillement, après lequel la chryfalide eft parfaite ; elles n’ont point d’autre travail. Mais d’autres chenilles , toutes celles des fphinx & des phalènes ont leurs chryfalides cachées & à couvert dans une coque plus ou moins forte. L’infeéle , avant que de le transformer en chryfalide, doit faire cette coque, qui eft ou toute entière , ou au moins en partie , formée par un tilfu foyeux, que file la chenille. Cet ouvrage pa- DEsInSECTES. T9 roît difficile, cependant elle l’exécute promptement, or¬ dinairement en deux ou trois jours , par Je moyen de la fîliere qui ell; placée lous la levre inicneure de la bouche. Les deux vaitîeaux à loie, dont nous avons parlé plus haut, portent à cet endroit une liqueur claire , tranlpa- rente ëc vil'queule , qui hltrée à travers l’ouverture line de la hliere , y forme les fils de Ibie. La chenille , en les ap¬ pliquant à droite &. à gauche , par le moyen de la bouche ëc de les mâchoires , parvient à conlfruire ces coques , donc le dehors moins uni relîemble à de la bourre , tandis que leur intérieur elf extrêmement lille , pour ne point bleflérla chryfalide, qui doit louvent y demeurer pendant un long tems. On peut aifément obferver l’adrelle des chenilles à filer ôc à faire leurs coques , en élevant des vers à foie , qui font une elpéce de chenille , dont la loie ell des plus hnes ëc des plus parfaites, Scia coque admi¬ rablement bien conflruite. 11 s’en faut beaucoup que tou¬ tes les chenilles qui font des coques , foient auffi habiles fîleufes. Plulieurs font entrer dans la conllruclion de leurs coques, des mottes de terre , des feuilles, des brins de bois ou d’herbe, qu’elles uniirent Sc attachent enfemble , par le moyen de leurs fils. D’autres s’enfoncent en terre, pour s’y métamorphofer dans une cavité qu’elles prati¬ quent, ôc qui leur tient lieu de coque. Mais toutes en gé¬ néral ont foin de tapilTer l’intérieur de leur coque , d’un tiflu foyeux très-lin ÔC très-uni. Nous examinerons en dé¬ tail ces chryfalides ôc ces coques , en failant l’hilloire des différens genres de cette feclion. Cesinfecles relient plus ou moins long-tems fous la for¬ me de chrylalide. En général, les papillons, dont la chry- falide ell nue, y relient moins de tems. Prelque tous de¬ viennent inlecles parfaits au bout de quinze ou vingt jours, du moins pendant l’été; il n’y a que ceux qui le font transformés à la lin de l’automne, qui ne lubilî'ent leur dernier changement qu’au printems. Au contraire , les fphinx , les phalènes ôC les autres , dont la chrylalide efl C ij zû Histoire abrégée enfermée dans une coque , reftenc beaucoup plus long- tems dans cec état. La plupart ne deviennent infectes par¬ faits que l’année luivante ; j’en ai même oblervé qui ne loin eclos qu’au bout de deux, de trois ans, &c même da¬ vantage. Plus ils doivent relier dans la coque , plus cette coque ed force , dure, Sc d’un tilPu ferré. La chaleur ou le froid contribuent beaucoup à accélérer ou à retarder leur lortie. Le dernier changement de ces infecles , celui par lequel ils deviennent infectes parfaits , s’exécute de la même ma* niere que dans les autres infeétes , que nous avons déjà examinés dans les fections précédentes. La chryfalide n’ell: que l’infeéle parfait reirerré , replié , êc qui doit par la fuite le développer. On peut s’en alPurer en examinant avec foin les chrylalides. Ün y voit toutes les parties qui compofent l’inlecde parfait, bien apparentes , mais ferrées & appliquées les unes contre les autres. Il y a encore une autre maniéré d’examiner les chryfalides , c’ell dans l’inf- tant qu’elles viennent de prendre cette forme , &: que la chenille ayant quitté fx derniere peau, vient de le transfor¬ mer. Dans ce moment, la chryfalide ell molle &: gluante ; on peut, avec la pointe d’une épingle, féparer &c déve¬ lopper toutes les parties de l’inletfe parfait, mais encore molles , fans conlilladce fans mouvement. Quelques heures plûtard , on ne peut plus faire la même opération. Cette matière vilqueule, qui enduit la chryfalide , le lè¬ che, unit toutes les parties , êc lui forme une elpéce de peau , qui devient dure &L coriace. C’ell lotis cette elpéce d'enveloppe ou de peau étrangère , que les membres de l’infedle parfait le trouvent à l’abri , le fortifient &c acquiè¬ rent la confillance &L la dureté nécelfaire. Lorlqu’ils lont parvenus à ce dernier point de perfeélion , l’inleéle tra¬ vaille à rompre la peau dure ôL lèche de la chryfalide ; elle fe fend à fa partie antérieure, pdr le gonflement de la tête & du corcelet de l’infeéle, &c petit à petit celui-ci fe débarrafle 6c fort de cette enveloppe la tête la première. DESÎNSECTES. ZI Cette opérntion paroît allez limple aifée pour ceux de ces inlectes dont la chrylalide ell nue. Cette clirylalide une lois ouverte , ils font bientôt fortis &: en liberté ; mais il n’en ell pas de même des autres , dont la chrylalide eft enfermée dans une cocjue , louvent très-dure éc coriace. Cn ne conçoit pas comment un inlecte lans armes, lans défenles , peut venir à bout de percer une pareille coque. Si on examine avec loin quelqu’une de ces coques , on ne fera plus lurpris. Cn verra qu’une des extrémités de la co¬ que, celle qui regarde la tête de l’inleéle, éc par laquelle il doit lortir, n’ell point fermée , quoiqu’elle le paroilfe. D ans cet endroit , la chenille , en fiant la coque, lailfe une ouverture, qui eft cachée par des fils allez longs &C contournés en anneaux. Ces anneaux ou anfes de loie fer¬ rés en long les uns contre les autres, empêchent qu’aucun infeéte étranger ne puilfe pénétrer dans la coque, ôc ne vienne attaquer la chrylalide; mais lorfque l’inlecle par¬ fait veut lortir , ils s’écartent ailément les uns des autres, éc lui lailfent le pallage libre. Bien plus, par le moyen de cette ouverture, l’mleéle le débarralfe plus ailément de fa chrylalide, dont l’enveloppe relie au palfage. Lorfque l’in fecle parfait vient de fortirdela chryfalide OU' de la coque , il ell mol & humide ; fes ailes paroillènt mouillées &: chifl'onnées , tout Ion corps femble plus gros qu’il ne fera parla fuite. L’infecle relie pendant quel¬ ques milans tranquille &L immobile , ée pen fiant ce rems, toutes fes parties expofees à l’air , le fcchtnt 6c s’alfer- milfent ; fes ailes le déployent 6C deviennent fermes , l’infedle rend ordinairement quelques gouttes de liqueur piar l’anus, ce qui , joint au delfechement de Ion corps, le rend moins gros., Cette liqueur, que rend i’inleéle en lor- tant de la coque, ell louvent rougelàtre 6c comme langui- nolente. Un voit de ces gouttes lemblables à des gouttes de fang , dans les boëtes où l’on éleve des chenilles, 6c. où elles le font transformées : on en voit louvent dans les campagnes , le long de certains murs , auprès delquels iz Histoire abrégée beaucoup de chenilles fe font mécamorpliofées , Sc ces prétendues gouttes de fang , ont quelquetois jetté la ter¬ reur dans l’elprit du peuple, &c donné lieu à ces contes de pluies de lang , dans des années ou les chenilles ont été communes. On auroit cependant pu ledétromperailémenr, en obfervant que ces gouttes fe trouvoient non-leulement dans les endroits des murs expolés à la pluie, mais aulîî llir ceux qui en étoient à l’abri , lous les revers des corni¬ ches, où il étoit évident qu’elles ne pouvoient tomber d’en-haut. L’infecte parfait forti de fa coque, Sc allez développé pour prendre fon elîor , travaille bientôt à la propagation defon efpéce. Quelques elpéces même ne lemblent vivre fous cette derniere forme , que le tems nécelî’aire pour s’accoupler. La ponte finie, elles périlîënt au bout de peu de jours , lans avoir pris de nourriture. La nature même leur a donné une trompe fi courte , qu’elles ne pourroienc s’en lervir. La phalène du ver à loie , par exemple, ell dans ce cas. D’autres qui vivent un peu plus long-tems , fous la forme d’infectes parfaits , tirent quelque nourri¬ ture du fuc des fleurs. Ainii les papillons 6c les phalènes , font bien peu de dégâts dans nos jardins nos campa¬ gnes, tandis que les chenilles, qui les ont produits ôc qui éclolënt de leurs œufs , y caufent tant de ravages. Les œufs des inlectes parfaits font ordinairement ronds ou un peu oblongs ou applatis ; &C toujours couverts d’une peau ou enveloppe fort dure. La couleur de ces œufs varie : les uns font blancs , d’autres gris , plufieurs verts , quelques-uns bleuâtres. Tantôt l’inledte les pond fans ordre &c en un tas , tantôt ils font rangés par bandes, 6c quelquefois ils enveloppent les branches , comme par anneaux. La petite chenille fort de ces œufs plutôt ou plûtard : beaucoup n’éclofent que l’année fuivante. Nous finirons cet article par une derniere remarque. C’efl: que les inlecles parfaits ne prenant que peu ou point d’alimens , ils ne rendent pas d’excrémens lenfibles , desInsectes. 13 du moins n’ai-je pu en appercevoir , au lieu que les che¬ nilles , qui font voraces , en rendent une très-grande quantité. Ces excrémens des chenilles font ordinairement verdâtres , oblongs &C quelques-uns ont des figures lingu- lieres. Différentes efpéces en rendent qui font cannelés , èc à plufieurs côtes. Ces conformations particulières , dé¬ pendent de celle de l’ouverture de l’anus , fur laquelle ces excrémens fe moulent en fortant. Cette feclion d’infeétes eft très-nombreufe pour les efpéces , mais les genres qu’elle renferme, font en petit nombre. Nous allons donner une table de ces genres, à laquelle nous joindrons leurs caraéleres. H Histoire abrégée TROISIEME SECTION De la ClaJJe des InfecleS. INSECTES A QUATRE AILES FARINEUSES. T O , . ^ f Antennes en ma LeIaPILLON.J chryfalide nue. genres. CARACTERES. FAMILLES. PARAGRAPHES. 1. A quatre pieds. O"- A chenilles épineufes /. I OC ailes anguleules. Pattes anterieures J J» ^ chenilles épineufes fans onglets , failant / ailes arrondies, fouvent une e(pece\ chenilles fans épi- ( Antennes en malTe. j , cTIl ) nés & pattes antérieures < Chryfahdeperpen-/ courtes, mais qui ne diculaire. v font point la palatine. 2. A fix pieds. Toutes les fix pattes à onglets. Chryfalide horizontale, fufpendueparun fil dans fon milieu. ’m°. Sphinx bourdons. Antennes prifmatiques prefqu’égales par-tout. Point de trompe. 2°. Sphinx e'perviers. Antennes prifmatiques prefqu’égales par-tout. ' Le Sphinx. (Antennes prifmati¬ ques I Chryfalide dans une coque. Trompe en fpirale. Chenille nue , portant une corne fur la queue. 3° Sphinx béliers. Antennes prifmatiques plus grolTes au milieu. Trompe en fpirale. ' — .Chenille velue , fans corne. {Antennes filiformes. Trompe en fpirale. , . . Ailes compolees de pliifieurs branches barbues. Chryfalide nue tk horizontale. . 1 1°. Sans trompe. f Antennes qui vont U A Antennes en) ajies^ abattuTs^*^ ^ l en décroiffant de 1 petgne. j 5". Avec une trompe & TT, ) '^ à la poin I f les ailes etendues. LaPhALENE. 'te. / ) (Chryfalide dans une) ii°- Avec une trompe & coque. I O A Cl • 1 les ailes étendues. Chenille nue. H V-imeT" k formes. . rabattues. [ 5°. Sans trompe. {Antennes filiformes décroilî'ant de la bafe à la pointe. Toupet de La tête élevé & avancé. Vjnemlle cachee dans un fourreau, Chryfalide dans le fourreau de la chenille. SECTIO DES Insectes. M SECTIO TERTIA Clajfis Infeclonim. INSEC TA TETRAPTERA ALIS FARINACEIS. PapiLIO. ( Antennæ clavatæ. Le Papillon. (Chryfali’s niïda. GENERA. CARACTERES. FAMILIÆ. PARAGRAPHI. 11”. Erucis fpinofis , alis angulofis. Erucis fpinofis , alis romndans. 3 . Erijcis non .fpinofis pedibus anticis brevif- limis collara non em- cientibiis. 1®. Hexapi. Pedibus fex unguiciilatis. Chryfalide horizontali , in medio filo fufpenfa. 1°. Antennæ prifmaticæ ubique ferè a?quales. Elingues. f Antenne prifmati-l squales. jaryfalis in puppa. ) „ Larva lævis, cornigera. là- Antennaî pnfniaticæ in medio ciaflîores 3 Spirilingues. Larva villofa , non cornigera. r, f Antennæ filiformes. Pt E RO P H O RU S. J Lingiia fpiralis. Le Pterophore. j .Al* ramofar, ramis pilofis. l Chrvfalis nuda horizontalis. Sphinx. Le Sphinx. P H A L Æ N A. La Phalène. T I N Æ A. La Teigne. Tome II. Antenn* à bafi ad\^ • PÊi^'i'icornes. apicem decrefeen tes. IChryfalis in puppa. Latva nuda. ' 1°. Elingues. T“. Linguatæ., alis defle- 1' xis. .3°. Linguatæj alis planis °. Lingual* J alis planis. O r *1/1 a". Ajntennis filiforA 2». Lingiiat*. alis defle- mibus. XIS. I5°. Elingues. i.Antenn* filiformes à bafi ad apicem decrefeentes. Frons prominula. Larva involucio ceiSa. Chryfalis in involucro larv*. D Histoire abrégée P A P I L I O. LE PAPILLON. i6 Antennce cUvatce. Antennes en maire. Chryfalis nuda. Chryfalide nue. II”. Erucis fpinofts alis angulofis, l”. Erucis fpinojls alis rotundat'is, 5°. Erucis non fpinofts , peaiius anticis brevijfimis collure non efficient ibus. 2". Hexapi, II". A chenilles épineu- fes J & aîles anguleufes. 2°. A chenilles épineu- feSj & aîles arrondies. 3". A chenilles fans épi¬ nes, & pattes antéiieures courtes, qui netontpoinc la palatine. 2”, A fix pieds. On confond fouvent fous le nom de papillons , tous les gences de cette leclion , & bien des perionnes donnent également ce nom aux phalènes , aux teignes, &c. 11 s’agit donc , pour éviter la confulîon , de bien établir les carac¬ tères , qui conflituent les difiérens genres de la fection des infeéles à quatre aîles farineufes. Le premier genre , celui des papillons , dont il ell: ac¬ tuellement quellion , a deux caraéleres eflentiels , qui le diilingue de tous les autres. Le premier 6c le principal , eft d’avoir les antennes en filets plus gros vers l’extrémité , ce qui forme une elpéce de malle ou maflue , ou li l’on veut , un bouton , qui termine l’antenne. Ce premier ca¬ ractère eft elfentiel au papillon ; il eft le feul dans lequel on l’obferve : dans les autres genres , tels que le fphinx , la phalène , dcc. les antennes vont au contraire en dimi¬ nuant 6c s’amincillant vers le bout. Le fécond caractère que nous donnons de ce genre , n’eft pas à beaucoup près aulîi elîentiel que le premier ; il conlilie dans la forme de la chrylalide , qui eft nue , c’eft-à-dire qui n’efl point enve¬ loppée d’une coque femblable à celle que l’on obferve dans les phalènes , les fphinx 6c les teignes j mais ce der- desInsectes. tf nier caractère fe trouve dans le pterophore , comme dans le papillon ; il elt commun à ces deux genres , enforte qu’on pourroic regarder le pterophore comme un papillon, h les antennes n’alloient pas en diminuant vers le bout. A l’aide de ces deux caracl:eres que nous donnons , 5c lur- tout du premier , il elt ailé de reconnoître 5c de diilinguer les papillons. Les larves de ces papillons font des chenilles, qui tou¬ tes ont leize partes ; Içavoir , lîx antérieures écailleules , huit intermédiaires 5c deux pollérieures. Le corps de ces chenilles elt compolé de douze anneaux , lans compter la tête. Leurs lix pattes écailleules nailLent des trois premiers anneaux, luiventenluite deux anneaux lans pattes ; les qua¬ tre fuivans donnent naifTance aux pattes intermédiaires ; le dixiéme 5c le onzième anneau n’ont point de pattes ; 5c enlin au douzième ou dernier , font attachées les pattes poltérieures. Parmi ces chenilles, plulieurs ont le corps hérillé d’efpéces d’épines branchues , placées lur les an¬ neaux. Ce lont les chenilles des papillons qui forment les deux premiers paragraphes de la première tamille de ce genre. Quelques - uns les ont appelles papillons - mars. D' 'autres chenilles lont rafes , ou ii elles ont quelques poils , ils lont h courts 5c li clair-femés , qu’à peine les apperçoiton. Les papillons de ces dernieres chenilles for¬ ment toutes la fécondé famille de ce genre , dont les p.a- pillons ont été appellés par quelques Naturalises papiliones brajjicarü , papillons brajjicaires ou du chou , parce que plulieurs d’entr’eux vivent lur le chou , 5c de plus , ils forment le troiliéme paragraphe de la première famille, que l’on connoît (ous le nom de papillons /«npoAti ou grirn- pans , parce qu’ils grimpent le long des murailles. Quant aux chenilles très-velues, nous n’en avons obfervé aucune qui nous ait donné des papillons , toutes le lont transfor¬ mées en phalènes. Toutes ces chenilles , foit épineufes, foit lilTes ou pref- qiie lilles , viennent d un œuf dépofé par un papillon te- Dij 28 Histoire abrégée melle : toutes croillent plus ou moins promptement fur les plantes , qui leur fervent de nourriture , 6c elles changent plufieurs fois de peau : toutes enfin, lorfqu’elles font parvenues à leur grandeur , fubiflent une transforma¬ tion J 6c le dépouillant d’une derniere peau , elles fe chan¬ gent en chrylalides. Ces chrylalides des papillons ne font point renfermées dans une coque épailîb, comme celles des vers à foie 6c des autres phalènes , donc nous parlerons par la fuite ; elles font à nud , attachées ordinairement par leur partie pollérieure, 6c quelquefois encore par le milieu de leur corps, à une branche, ou à quelqu’endroit faillant d’un mur, qui les mette à l’abri de la pluie. Leur figure eft oblon- gue ; elles lont anguleufes , & comme armées de plufieurs pointes , fur-tout lur la tête 6c le corcelec. Ces pointes ont paru à quelques Naturalifles , reprélenter une elpéce de vilage d’une perlonne couverte d’un voile ou de ban¬ delettes , ce qui les a engagés à donner aux chryfilides le nom de nymphes. Plufieurs de ces chryfalides font toutes dorées, ou ont leulemenc quelques caches qui paroilfent ou dorées ou argentées , ce qui les a fait appeller par les Grecs chryfalis , 6c par les Latins aurelia. M. de Reaumur me paroît un de ceux qui a le mieux expliqué la caufe de cette couleur d’or , dont ces chrylalides font parées. 11 l’attribue à un fuc blanc épais, qui tapifl’e l’intérieur de la peau de ces chryfalides , 6c qui paroillant à travers cette peau jaunâtre , prend une teinte jaune 6c dorée , à peu près comme le vernis que l’on étend fur les cuirs dorés , donne une couleur jaune aux feuilles d’étain , dont ces cuirs ont d’abord été couverts. Les chrylalides des papillons varient entr’elles par la couleur, qui elf tantôt verte, tantôt noire ; d’autres fois brune, 6c quelquefois dorée ou argentée, par le plus ou moins de pointes dont elles font chargées , 6c lur-tout par leur pofitîon , ou la maniéré donc elles font attachées 6c fulpendues. Cette derniere diflerence eft la plus efl’en- desInsectes. 29 ticlle , & c’efl: à celle-là qu’il l'auc particuliérement s’at¬ tacher. Toute la première famille des papillons , qui ne fe fer¬ vent que de quatre pattes pour marcher, donne des chry- falides, qui ne font attachées que parla queue. Leur corps elf fufpendu perpendiculairement la tête en bas. Pour cet effet, quand la chenille veut fe métamorphofer , elle hle un peu de foie , qu’elle attache au-deffous de quelqu’en- droit avancé d’un toit ou d’un mur. Enfuire elle attache à ces lîls , fes deux pattes polférieures , par le moyen des crochets nombreux dont elles font garnies &L couronnées. Elle fe tient ainli lulpendue la tête en bas, un peu relevée cependant, Ôc c’.'lf dans cette fituation gênante , qu’elle fe change en chrylalide , en quittant la derniere peau. Cette opération le lait cependant très- promptement, &c on eft étonné , au bout de quelques inftans, de voir, au lieu de la chenille , une chrylalide pofée de même , &c qui tient aux mêmes tils , par quelques petits crochets , dont fa queue efl hériffée. Mais 11 l’on voit la chenille faire cette même opération , on eft encore plus étonné de la promp¬ titude de de l’adreffe avec laquelle elle exécute un travail aulli difficile. Elle tenoit aux hls , qu’elle avoir tendus , par fes pattes poltérieures ; lorfque là peau fe fend , que la chrylalide en fort, il faut que la queue aille, au lortir de l’étui qu’elle quitte , s’implanter dans ces mêmes fils. La chenille , ou du moins la chryfalide le fait. Elle fe tient accrochée à la peau qu’elle quitte, en la pinçant; de pendant ce tems , elle fait une efpéce de faut , par le¬ quel la queue , en lortant de la peau qu’elle quitte , eft pouffée contre les fils où elle s’accroche , le tout au rifque de tomber à terre ] lî elle manquoit Ion coup , ce qui ce¬ pendant n’arrive que bien rarement. Ainli fufpendue, elle abandonne fa peau ou fa dépouille, que l’on trouve fou- \ ent en un petit paquet chifi'onné, encore attachée auprès d’elle. Telle eft 1 a maniéré dont fe fufpendent les chryfa- lides des papillons qui compolent les trois paragraphes 30 Histoire abrégée de la première famille de ce genre. Ces chrylalides ont encore une particularité remarquable, c’elf que leur tête ell garnie de deux pointes en forme de cornes. Ceux de la l'econde famille ont une manœuvre un peu diflérente. Leurs chrylalides font à la vérité attachées par la queue , ainlî que les premières ; mais au lieu d’être fufpendues perpendiculairement la tête en bas , elles font poiées horizontalement , comnte attachées contre le plan du tort ou de la branche où elles fe font fixées, par le moyen d’un anneau ou d’une anfe de fils , qui pâlie par defibus à l’endroit du corcelet , Sc les fufpend ainf par le milieu du corps , 'outre l’autre attache de la queue. Pour faire cette manœuvre , après que la chenille a atta¬ ché les fils dans lelquels elle accroche fes pattes de der¬ rière , elle fie ceux qui compofent l’anfe ou anneau dans lequel elle doit fe fufpendre , & airermit fortement par les deux bouts, cette anle compofée de plulieurs fils de foie. Pour lors elle y pafi'e la tête Sc la partie antérieure de Ion corps, & refte ainli polée jufqu’à ce qu’elle le change en chrylalide. Lorlque cette chrylalide fort de la peau de la chenille , elle le trouve lourenue par le meme anneau , ce qui l’aide à exécuter avec plus de facilité l’elpéce de mouvement par lequel elle tire la queue de la peau qu’elle quitte , & va l’accrocher dans les fils qui font pla¬ cés à cet endroit. Telle elf la maniéré dont lè lulpendent toutes les chrylalides des papillons de la leconde famille. Cette manœuvre elf la même dans tous. 11 y a cependant une petite dillérence, en ce que les unes font poiées plus ho¬ rizontalement , & les autres plus obliquement, éc un peu moins étroitement appliquées contre le plan fur lequel elles font attachées, lelon que l’anneau de fils , qui les tient fufpendues, eld plus court ou plus lâche. Comme ces der¬ nières différences ne font point eflèntielles , nous n’avons pas cru devoir partager cette derniere famille de papillons en plulieurs paragraphes , comme nous aurions pu le fai¬ re, li elle eût été beaucoup plus nombreufe. Nous nous con- desInseçtes, 31 tenterons de quelques marques diftinclives , que nous fe¬ rons remarquer dans un moment, qui peuvent fervir. Il l’on veut, à établir différentes divilions parmi les papil¬ lons de cette famille. Il y a cependant une remarque eirentielle, par rapport à ces chrylalides. Toutes lont an¬ gulaires , comme nous l’avons dit , & ont le devant de leur tête qui fe termine en une leule pointe ou corne , en quoi elles différent de celles des papillons de la première fa¬ mille ; mais il finit excepter de cette régie générale les chryfalides des chenilles cloportes, qui donnent les petits porte-queues la plupart des argus. Ces dernieres chry- ïalides ne font point angulaires &c pointues ; elles lont coniques & ovales , comme celles des phalènes , quoi¬ qu’elles foient nues &L lufpendues tranfverfalement , com¬ me les autres de cette famille. C’ell de ces diflerentes chryfalides , que fortent ces pa¬ pillons , dont nous admirons les vives couleurs , ik. qui pendant l’été, font un des plus beaux ornemens des cam¬ pagnes & de nos jardins. Torique la chenille ell venue de bonne heure , &c qu’elle ne s’elf pas mile trop tard en chry- falide pendant l’été , on voit le papillon éclore au bout de quinze jours ou de trois femaines au plus. C’ell ce qui arrive au plus grand nombre des papillons. Mais li quelques che¬ nilles plus tardives , ne fe lont miles en chrylalides qu’à la fin de l’automne, pour lors elles palî'ent tout l’hiver dans cet état, &C le papillon ne paroît qu'au printems luivant. Ceux qu’on voit dans les premiers beaux jours du mois d’avril , viennent de ces chrylalides d’hiver , qui éclofent, ou bien ce font des papillons qui fe lont réfugiés l’hiver dans quelque trou , •&: qui ont pallé toute cette laifon fous cette forme. Les papillons ou infeéfes parfaits , que donnent les diffe¬ rentes chenilles , ont tous un corps allongé , compolé de la tête , du corcelet &L du ventre. Ils ont deux antennes plus grolfes à leur extrémité , lîx pattes & quatre grandes ailes couvertes d’efpéces d’écailles farineules. Mais il y a 32 Histoire abrégée quelques différences à obferver quant aux antennes aux pactes dans les deux familles de ce genre , dans les dif¬ férentes divilions qui compofenc la première famille, • Tous les papillons qui lonc rangés dans la première fa¬ mille de ce genre , ont les antennes terminées par un bou¬ ton prefque rond , ou feulement un peu ovale. Ce bouton examiné de près , paroît compofé , comme le relie de l’an¬ tenne, de plulieurs anneaux , mais beaucoup plus courts éc plus ferrés. Au contraire , les papillons de la fécondé famille ont l’antenne terminée par une partie plusgrolle, mais qui dans la plupart ne forme point un bouton , com¬ me dans les efpéces précédentes. C’ell une partie allongée comme un fufeau : l’antenne fe renfle vers ie bout pour former la malle , qui en lui te le termine en pointe. Quant aux pattes , leurs différences font bien plus mar¬ quées , & elles nous ont fervi à diffinguer les deux familles de ce genre. Nous avons appellé les papillons de la fé¬ condé ^ papillons h Jix pieds , parce qu’ils ont lix pattes toutes faites de même , toutes ce.-minées par des crochets ou onglets, éc donc ils le fervent également pour marcher, il n’en ell pas de même des papillons de la pre¬ mière famille ; ils ne marchent qu’avec leurs quatre pattes poflérieures , & c’efl pour cette railon que nous les avons appellés papillons a quatre pieds. Ils femblent réellement ii’avoir que quatre pattes. Il efl vrai que li on les examine de près , on voit que ces papillons ont lix pattes, comme les autres , mais les deux pattes antérieures leur lonc inutiles , au moins pour marcher & le foutenir. Dans les papillons du premier de du fécond paragraphe de cette famille, ces pactes de devant lonc courtes, fort velues , fans crochets ou onglets à leur extrémité , de l’inlecte les tient toujours collées & appliquées en dell'ous de fa tête , où elles reffem- blenc à un cordon de palatine , plus propre à parer l’animal qu’à lui être utile. Dans les papillons delà troiliéme divi- fion de cette même famille, ces partes antérieures ne lonc pas velues ; elles ne forment point la palatine autour du ers î i; s E c T E s. 3 5 col , mais elles (onc lî courtes fi petites , qu’elles de- vienneut inutiles à l’animal , qui ne le fiert que des quatre autres. Nous avons déjà dit que ces derniers papillons ont été appellés maçons ou grimpans, Ainli , pour relumer les dillérences qui fe trouvent entre les familles èc les divilions de ce genre, rapprochons les particularités que nous venons de détailler. La première famille eft compofée de trois paragraphes. Dans le premier , les papillons viennent de chenilles épineules ; leurs antennes lont terminées par un bouton prelque rond ; les pattes de devant font courtes , velues ëc ramafl’ées près du col , ôc les ailes de ces papillons lont an£uleufes , éc fouvent très découoées à leurs bords. C’elf ce que l’on peut remarquer lur le papillon a ou ro- bcn-le diable. >. ■) Les papillons du fécond paragraphe ont tous les mê¬ mes caraéleres que ceux du premier , à une leule dilTé- rence près, c’elf que leurs ailes ont leurs bords arrondis nullemenc découpés. Le troifiéme paragraphe approche du fécond ; mais il en dilfere en ce que les chenilles de ces papillons lont fans épines, & que leurs pattes antérieures font très - courtes , mais nullement velues. Les chrylalides des papillons de ces trois paragraphes, font toutes pofées perpendiculairement , lulpendues par la queue , 6c la tête en bas. La fécondé famille renferme les papillons à lix pattes, dont toutes les pattes fervent également à marcher ; 6c de plus , la chrylalide de ces papillons elf pofée tranfverfa- lement , attachée par la queue 6c le milieu du corps , au moyen d’un anneau ou d’une anle de fils , qui la rient lul- pendiie. Aucun de. ces papillons ne vient d’une chenille épineufe , ôc plufieurs ont le bouton qui termine l’antenne, allongé comme un fufeau. Tels lont les caractères eflentiels, auxquels il elf aifé de dilfinguer ces difl'érens papillons. On pourroit encore di- Tome 11., E 34 Histoire abrégée viler la fécondé famille en pUifieurs ordres fore naturels. Nous aurions d’abord les papillons à queue ^ caudati , qui ont une longue appendice aux aîles inférieures. Ce pays- ci n’en fournir que deux , mais les pays étrangers augmen- teroient beaucoup cet ordre. Les chenilles de ces papil¬ lons ont une fingularité. On voit lortir d’entre leurs pre¬ miers anneaux , des efpcces de produclions charnues molles , qui . leur lont particulières. Après ce premier or¬ dre 5 viendroient les papillons à petite pointe aux aîles in¬ ferieures , caudau minores. Ces clpéces font toutes allez petites , ex viennent de petites chenilles ovales 6c ramaf- lées , que M. de Reaumur a délignées fous le nom de che¬ nilles cloportes , à caufe de leur relLemblance avec les clo¬ portes. Les dilLérentes elpéces d’argus, dont les aîles font chargées d’un nombre inhni de petits yeux , 6c les papil¬ lons du chou pourroient encore faire dilFérens ordres à part; mais nous n’avons pas cru devoir les dillinguer, julqu’à ce que nous eulîions des caractères bien certains. T ous les papillons de ces différens ordres ^ ont une trompe allez longue , qu’ils roulent Se retirent dans la ca¬ vité de leur bouche. Leur nourriture ordinaire fe trouve lur les Heurs , où ils vont lucer cette liqueur mielleufe , li recherchée des abeilles , 6c que fournilLent les glandes des Heurs , que les Botanilles ont appel 1 ées necla- riferes. Les papillons, pour tirer cette liqueur, déployent leur longue trompe , 6c attirent par fon moyen , ce neétar doux Ôc lucré. C’ell-là leur feule nourriture ; elle fuffit pour les foutenir pendant tout le tems de leur vie , qui n’ed pas longue ; car à peine font-ils parvenus à cette der¬ nière forme , qu’ils s’accouplent, qu’ils pondent 6c qu’ils périH'ent. Ils ne relient que peu de jours fous la forme brillante du papillon , après avoir rampé pendant plu- lîeurs mois de luite fous la figure lourde 6c grolfiere de chenille. 35 DüS Insectes. PREMIERE Famille. Papillons a quatre pieds. §. Premier. A chenilles épineufes allés anguleufes. I. PAPILIO alis nigris , margine poflico albido. Linn. faun. fuec. n. 771. Papilio tetrapus , alis angulatis nigris , margine poftico albido. , Linn. fyfl. nat. edi(. 10 , p. 476 , n. 1 1 z. Papilio nymphalis antA/o/id, Hoffn. inf. t. , f. Z , Sr t. 6 , f. 3. Jonft. inf. t. <, ,f % Ù i^. _ .... ... Rdj. inf. i33.'-P.ipirio maxima nigra , alis utrifque , tam exterionbus , quam interioribus limbo lato albo cinflis. - ij6. Papilio maxima nigra , alis utrifque limbo albo lato clnftis. Bibliot. régi. Piirif. p. 10 , f. omnes. De geer. mem. gag. 694, pl. 21 , / 8 , p. Papillon à antennes à bouton & à quatre jambes , rouge-brun , dont les ailes ont un bord blanc-jaunâtre. Rofel. inf. vol. i , tab. i , elajf. I. Papil. diurn. Le morio. Longueur l j pouce. Largeur 3 pouces. Ce grand & beau papillon eft un des plus rares de ce pays-ci. Ses aîles ont des pointes & des angles à leur bord , comme celles de cous ceux de cet ordre ; elles font noires, tant en-delTus qu’en-defldus , avec un bord large de deux lignes environ , d’un blanc fouvent un peu jau¬ nâtre. Le bord lupérieur de l’aîle n’a point cette bande; mais en-defl’us , il a deux taches blanches allongées. Le bord inférieur de l’aîle , avant la bande blanche, a fou- vent une rangée de lunules violettes ou bleuâtres , peu marquées. Le corps & les antennes de l’infeéfe font noirs. On trouve fa chenille lur le bouleau, le laule &, l’ofier, où elle vit en fociété. Elle eft chargée d’épines , qui Ibnc limples 6c fans branches ; elle eft noire , avec de grandes taches rouffâcres lur le dos , 6c les huit jambes intermé¬ diaires , de même couleur rouffe. Les crochets des jam¬ bes membraneufes , forment prefqu’une couronne com- 3(5 Histoire abrégée plette. Sa chryfalide efl noire , avec quelques taches rou¬ geâtres. 2. PAPILIO alis fulvis nigro maculatis , omnibus occlLo cæruleo variegato. Linn. faun. fuec. n. jy6. Papilio tetrapus , alis angulatis fulvis nigro macu- latis , omnibus ocello coeraleo variegato. Linn. fyft. nac. edit. lo , p. 471 . n. 88. Papilio Nymphalis gemmatus lO. Mouffit. lau. p.qC). f injima. Regina omnium. Hojfn. inj. t. 1 2 , 9. Jonfi. inJ. p. 40 , n. 4 , t. ^ , f. 20. Merlan, europ. 1 , p. 10 , t. 26. . Goed. duc, 1 , p. 23 , I. Ocuîus pavonis. & galL tom. i. -, tab. l. Lyfi. goed.p. I , f i- Petiv. muf p. 34, n. 314. Papilio, oculus pavonis diftus. Alb. inf. t. 4, f. 5. Rcaum. inf. I , f. 25 , 2 , I . Raj. inf. 122, n. 13. Papilio elegantilFima ad urticariam accedens , fingulb alis maculis oculos imitantibus. Bibliot. reg. Par. p. 17 , /i 5 , 7». 18 , /! omnes. Rofel. inf. vol. i , tab. 3 , clajf. I. Papill. diurn. Le paon du jour , ou d œil de paon Longueur l 5 lignes. Largeur 2 { pouees. Le paon , ou l’œil de paon , eft très-aifé à reconnoître par les yeux de paon , qu’il porte en-defl’us, au nombre de c]uatre , un lur chaque aile , ce qui lui a fait donner le nom qu’il porte. Ses ailes fort anguleufes , font noires en- delPoLis ; en-defl'us- elles font d’une couleur fauve rouge⬠tre. Les lupérieures ont à leur bord d’en -haut , deux ta¬ ches noires allongées , avec une tache jaune entr’elles. A leur extrémité , le trouve l’œil , grand , rougeâtre au mi¬ lieu , entouré d’un cercle jaune , accompagné d’un peu de bleu vers le côté extérieur. De ce même côré , en llii- vant la direction du bord , font cinq ou lix taches blan¬ ches , rangées par ordre. Les ailes inférieures font plus brunes , êc ont chacune un grand œil d’un bleu noirâtre au milieu , entouré d’un cercle gris. La chenille de ce papillon eft d’un noir foncé , piqué d’un peu de blanc. Ün la trouve communément lur la grande ortie. desInsectes. 37 3. PAPILIO alis fulvis nigro maculatis ^ pnmariis punHis quatuor nigris. Linn. fuun. fuec. n. 773. Papilio tetrapus alis angulatis fulvis nigro macula- tis , primariis pun6Hs quatuor nigris. lÀnn. fyjl. nac. tdii. 10 , p. 477 , n. 113. Papilio nymphalis polychloros. Aldrov. inf. t. 3 , /. 7. PolychloroS. Merlan europ. ^ , p. 1 , t. 1. Goed. Lu. I ,p. 173 , t, 77. Ü gall. tom. a, tab. Ixxvlj- Lifi. gocd. s , f. i- Rij. inf. 118 , n. 2. Papilio urticariam referons major, alis amplioribus, quam ulmariam vocitare foliti fumus. - 306, n. 14. Eruca mediæ magnitudinis , corpore è cinereo nigricante , fpinulis raris in quolibet annulo ramofis fulvis. Petiv. muf. 34, n. 315. Papilio teftudinarius major. Albin, inf. 33. Reaum. inf. I , t. , f. 1,2. Frifck. germ. 6 , p. y , t. j. Eruca cœrulefcens , fpinis luteis. Rofel. inf. vol. i , tab. 2 , clajf. l. Papil. diurn. Jac. Pamir, inf. tab. 15. La grande tortue. Longueur 1 3 lignes. Largeur z pouces 4 lignes. Ses ailes anguleufes (ont de couleur fauve en-deflus. Celles de defllis ont à leur bord lupérieur quatre tâches noires un peu allongées , entre lelquelles i’aîle eft plus jaune plus claire qu’ailleurs. Dans le milieu de l’aile , il y a quatre autres taches plus petites , ifolées ôe pareille¬ ment de couleur noire. Les ailes inférieures ont leur moi¬ tié d’en haut noire , & le relie de la même couleur que les fupérieures. Le bord extérieur des unes êc des autres, ell noir , avec une raie jaune dans le milieu de cetce bande noire. En-delTous , les ailes font d’un brun noir⬠tre. La chenille entre-mêlée de brun &; de jaune , le trou¬ ve fréquemment fur l’orme. Sa chrylalide ell remarquable par quatre ou lix points argentés , pôles en deux bandes longitudinales , dont elle ell ornée. On a appelle ce pa¬ pillon , tortue , papilio tefludinarius , parce que les cou¬ leurs imitent celles de l’écaille de tortue. 4. PAPILIO alis fulvis nigro rnaculatis , primariis punclis tribus nigris. 38 Histoire abrégée Linn. faun. fuec. n. 774. Papilio tetrapus , alis angulatis fulvis nigro macu- latis , primariis pundis tribus nigtis. Linn. fyft. nat. edit. io,p. 477,n. 114. Papilio nymphalis urticæ. Moufec , lat.p. loi , n. 1 1 1 6. ^ Hojfn. inf. I , f. 4. Goed. inf. i , p. go , f. 21 , & gdll. tom. z , tab. xxj. Lift. goed. I , 3 , /. 2. Jonft. inf. t. . 481 , n. 138. Papilio nyrriphalis paphia. Fctiv. muf. 33 , n. 311. Papilio frltillarlus major , lineis fubtus argenteis. Rûj. inf. p. 1 19 , n. 4. Papilio major , alis fulvis maculis nigtis in fupina parte , prona tranfveifis , areis aigentels depiilis. Ropl. inf. vol. 1 , tab. y , clajf. I. Papli. diurn. Le tabac d’efpagne. Longueur 1 3 lignes. L.irgeur 2 pouces 7 lignes. Les ailes de cette grande & belle efpéce font en defTus de couleur fauve ou de tabac d’efpagne , avec quelques raies longitudinales , &C plufieurs rangées de taches noires rondes , qui luivent la direétion du contour de l’aile. En- delEous les ailes lupérieures font comme en defllis ; mais' les inférieures ont des bandes tranlverles un peu obliques comme ondées , de couleur d’argent ou de nacre , & de plus elles font lavées d’une petite teinte de vert. Je n’ai jamais trouvé la chenille de ce beau papillon. M. Aubriec l’avoit eue chez lui , où elle étoit éclole des œufs que le pa¬ pillon avoir pondus. Elle étoit épineufe, mais elle périt faute de nourriture, M. Aubriet ne connoillant pas les feuilles dont elle le nourrit , &: lui en ayant olEert plu¬ fieurs lans luccès. Le papillon le trouve dans les bois, ôc elt difficile à attraper. f). PAPILIO alis dentatis fulvis nigro maculatis fubtus maculis II argenteis. Planch. 1 1 , hg. i , i. Linn. fuun. fuec. n. 780. Papilio tetrapus , alis rotundatis dentatis fulvis nigro maculatis, lubtus maculis 21 argenteis. Linn. fy i. nat. edit. 10, p. 481 , n. 140. Papilio nymphalis aglaia, Mouff. lac. p. loi , 3 , 4. n. 10. Fetiv. muf. p. 33 , n. 320. Papilio fritillarius major j maculis fubtus argeo- tels. desInsectes. ^5 Rjj. inf. p, ii9,ra. 5. Pjpilio major, alis tulvis l'upina parte maculis nigns crebris , prona etiam argenteis eleganter piélis. RoJ'el. inf. tcm. 4 , tab. xxv. Jac. l'umir. inf. tab. 19. Le grand nacré. Longueur i pouce. Largeur 2 pouces 3 lignes. Ses ailes arrondies fie peu dentelées font fauves en- delllis, avec des taches fie des raies noires. £n-defl’ous, les ailes lupérieures font d’une couleur fauve plus pâle y avec des taches noires lemblables , fie quelquefois un peu de nacre vers l’angle extérieur ; mais les inférieures prefque jaunes, ont de grandes plaques argentées ou nacrées, au nombre de zo, zi , ou if. fur chacune; f^avoir,une bande qui borde l’aîle , ordinairement compofée de fept taches en forme de croillânt , une au milieu pofée tranfverlale- ment, compofée de lept, huit fie quelquefois dix taches, les unes plus grandes , les autres plus petites ; fie enfin cinq ou lîx taches allez grandes, poiées irrégulièrement proche la bafe de l’aîle , ou vers l’endroit ou elle s’attache au corps de l’infecfe. On trouve louvent ce beau papillon dans les bois ; il vole vite fie fort haut fie efl très-difficile à failîr. Sa chenille eft épineufe, de couleur noire , avec une bande de taches fauves de chaque côté, fie une bande plus pale lur le dos. Elle eft très-rare. 10. PAPILIO a/is dentatis fulvis nigro maculans y fubtus maculis 37 argente is. Linn. faun. fuec. n. 781. Papilio tetrapus , alis rotundatis dentatis fulvis , ni¬ gro maculatis, fubtus maculis 37 argenteis. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 481 , n. 141. Papilio nymphalls lathonia. Hoffn. inf. t, 1 2 , 1 1 . Rob. icon. t. II. Peciv. muf. p. 51 , n. 320. Papilio rigenfis aureus minor maculis argenteis fubtus perbelle notaïus. Ra]. inf. p. lio, n. 6. Idem ac petiverus, Rofel. inf. vol. 3 , fupplem. i , tab. 10 , clajf. t. Papil. diurn. Le petit nacré. Longueur 10 lignes. Largeurs pouces. Ce papillon varie pour la grandeur; il y en a d’un tiers Fij 44 Histoire abrégée plus petirs les uns que les autres. Ses ailes font en-dellus de couleur fauve , avec des taches ou gros points noirs didinfts féparés les uns des autres. Les lupérieures (ont en-dellous jaunes, avec des points noirs lemblables , ôc fept ou huit taches nacrées bien marquées vers l’angle extérieur de l’aîle ; fçavoir, quatre plus grandes vers le bord, rangées de front, deux ou trois petites plus haut que les précédentes , Sc une encore plus haut en forme'de croillant, plus grande, mais moins apparente. Les ailes inférieures en defl'ous font jaunes, avec une trentaine de taches argentées fur chacune; fçavoir, fept grandes le long du bord; fept petites plus haut entre les premières; huit autres grandes de diverfes formes dans le refie de raîle,&. fix ou huit petites entre ces grandes. Nous ne connoifl’ons point la chenille de ce papillon qui doit être épineufe. Rofel , dans fés figures , la repréfente de couleur brune , avec deux longues bandes jaunes, une de chaque côté. On trouve fouvent le papillon dans les mois de juillet ÔC août. II. P A P I L I O alis denians fulvis nigro maculatis , fubtus maculis p argenteis. Linn. faun. fuec. n. 782. P.ipilio tetrapus , alis rotundatis dentatls fulvis nigro- maculatis , fubtus maculis 9 argenteis. hinn. lyfl. nui. edit. lO , f. 481 , n. 141. Papilio nymphalis euphtofyne. Feriv. miif. p. 55 ^ n. 322. Papilio fritillarius inaculatus præcox Ruj. inj'. 120, n. 7. Papilio fritillarius major , alis fulvis fuperne maculis nigris telTelatis. Le collier argenté. Longueur 7 { lignes. Largeur l3 lignes. Les ailes de cette efpéce font en-defllis de couleur jau¬ ne, mais plus jaune ôc plus pâle que dans les précédentes, avec des nervures, des bandes tranfverfes noires, &' une double rangée de points de même couleur diffinéls & ifolés, qui parcourent les bords des ailes. Le delTous des ailes lupérieures eff femblable au deiïus, fi ce n’efl que la couleur jaune efl encore plus pâle , & que les taches noires DES Insectes. 45 font moins marqutes. Les ailes inférieures pareillement jaunes, ont chacune en-delTous neuf taches argentées ; f^avoir , (ept triangulaires qui parcourent le bord inférieur de l’aîle , ôc forment comme un collier argenté ; une huitième plus grande lituée dans le milieu de l’aîle; une neuvième plus petite vers Ibn bord extérieur. Souvent ces ailes ont en-dellous dans leur milieu une bande tranfverfe plus jaune que le relie 6c prelque de couleur citron. On trouve très - communément ce papillon dans les bois ; fa chenille n’ell pas connue. iz. PAPILIO a/is dcntatis fulvis nigro variegatis , fubtus fafciis tribus flavis. L-nn. fyfl. rut. edtc. lo , p, 4S0 , n, 137. Fapilio alis dentatis fulvis nigro maculatis , fubtus fafciis tribus flavis Ihid. Papilio nymphaüs cinxia. AU. Upf. 1736, p. Il, n. 14. Papilio alis ereftis fubrotundis teftaceis, pun£lis pallidis , lineolis undulatis fufcis , (ubtus albo variegatis. Petiv. ga^opk. iS , f. 18 , /. lo. Papilio fritillarius lincolnienfis , fafciis fubtus pallidis. Raj. inf. 12I , n. 9. Idem ac Peciver. Rofel. inf. tom. 4 , cae. xiij. Le damier. Longueur 6 lignes. Largeur 18 lignes. Il eft peu de papillons qui varient autant que celui-ci ; voici les principales variétés que j’ai trouvées. A. Papilio alis dentatis fulvis nigro maculatis , fubtus fafciis tribus flavis. LInn. faun. fuec. n. 783. Papilio tetrapus alis rotundatis dentatis fulvis nigro nticulatis , fubtus fafciis tribus flavis. B. Papilio alis dentatis fulvis nigro reticulatis fubtus fafciis tribus flavis. C. Papilio alis dentatis fulvis nigro reticulatis ù punclatis , fubtus fafciis iribus flavis. D. Papilio alis dentatis fulvis nigro reticulatis & punclatis^ utrinque fafciis tribus flavis. La première de ces variétés ell fauve en-delLus, parfe- 4(î Histoireabrécée niée de taches noires rondes & de points ifolés , comme le petit nacré; en-de'd'ous elle a des petits points lemblables, fa couleur ell la meme, à l’exception du bord des ailes lupérieures, qui ell d’un jaune citron , &. de trois bandes jaunes tranlVerfes lur les ailes inférieures. La l'econde reiremble à la première pour la couleur , mais au lieu de points noirs ilolés, elle a, tant en-delFus qii’en-deirous , des nervures noires longitudinales tk: tranl- verfes qui le croilent forment des mailles ou quarrés, à peu près comme lur un damier ou un échiquier. La troiliéme variété plus grande que les autres , leur relîèmble pour la couleur , ik outre les mailles de fes ailes lemblables à celles qui le voyent lur la leconde , elle a une rangée de points noirs polés chacun fur le milieu d’un quatre, le long du bord des ailes inférieures, tant en-dellus qu’en-delîous. ' Enfin la quatrième a les mailles de la fécondé & les points de la troiliéme, outre cela trois bandes jaunes tranfverles lur les quatre ailes, tant en-ded'us qu’en-del- lous ; le relie de fes ailes eft fauve. On trouve communément ces papillons dans les bois. Leurs chenilles lont épineufes fort rares. §. III. De la PREMIERE FaMILLE. A chenilles fans épines^ ù pattes antérieures courtes qui ne font point la palatine. 13. PAPILIO alis rotundatis dentatis nigro-fufcis omnibus fafcia albida , primants ocello duplici , feciin- dariis unico. Hibliotk. reg. Par. p. 38. f. Omnes. Silene. Longueur 14 lignes. Largeur 1 pouces 3 lignes. Le lilene eft un des grands papillons de ce pays-ci. En- defius , fes ailes font d’un noir brun, avec une large bande tranlverlale blanche proche le bord extérieur, bur cette DES Insectes. ^ 47 bande , font aux ailes lupérieures deux efpéces d’yeux blancs entourés d’un cercle noir, l’un proche l’angle exté¬ rieur, l’autre très-petit vers le milieu de la bande blanche. Sur les ailes inférieures, il n’y a qu’un œil vers le bas de la bande blanche. Le delt'ous du papillon eft femblable au delFus , Il ce n’eft que le noir des ailes intérieures ell pana¬ ché d’ondes blanches. Ce papillon n’ell pas des plus com¬ muns. Ün le trouve dans les forêts. 14. PAPILIO aüs rotundatis fufcis , fubtus primarüs ocello triplici , inftrioribus quintuplici. ' Linn. faun. fuec. n. 788. Papilio tetrapus alis rotundatis fufcis ; fubtus pri- mariis ocello triplici , inferioribus quintuplici. L'nn. fyfl. nat. edit. lO , p. 471 , n. 85. Papilio danaus ieKwm kyperantus. Petiv. mjf. p. 54 , n. 3IV Papilio médius, omnino fufcus , pluiimis ocellis ni- gris in circulis luteis lubtus ornatus. R^j. Inf. 129, n. 7. Papilio media tota pulla , prona alarum parte ocellis aliquot è pundo albo , duplici circulo nigro & fordide luteo cindo compofi- ti> illudrata. Jac. iamir. inf. tab. 30. Tnflan. Longueur () lignes. Largeur 18 lignes. Ce papillon eft tout brun en-defius. En-defl'ous il cft aulîi de couleur brune , mais un peu plus claire, avec trois yeux fur chacune des ailes fupérieures , &: cinq fur les infé¬ rieures. Ces yeux font formés par un point ou prunelle blanche, entouré d’un cercle noir, qui lui -même efl enfermé dans un autre cercle jaune. Les yeux des ailes fupérieures font plus petits , &: leur prunelle paroît peu ; ceux des inférieures font plus marqués. Les deux qui font placés proche le bord extérieur, fe touc.hent, & les trois autres difpofés en bande tranfverfale & prefqu’à égale diftance , font près du bord Intérieur. Ce pavillon eit commun dans les bois. 15* papilio alis rotundatis fufcis , finguLis fubtus ocellis quinque & limbo paLlidiore. La baccante. Longueur 10 lignes. Largeur 23 lignes. 48 Histoireabrégée La baccanre eft rotire brune en-delllis. in-deffbus elle ell à peu près de la même couleur, mais la moitié in¬ ferieure de les ailes efi: plus paie & même blanche dans les ailes de dellbus. bur cette partie blanche, l'ont cinq petits yeux lur chaque aîle , le bord de l’aîle ell terminé par trois raies brunes parallèles Ces yeux des ailes font formés par un point ou prunelle blanche entourée d’un cercle noir, autour duquel ell un fécond cercle jaune, &. le tout ell enfermé par un troiliéme cercle brun ; mais les yeux des ailes lupérieures n’ont pas de point blanc au milieu , des cinq que l’on compte fur ces ailes , les trois d’en-haut lont beaucoup plus petits , & les deux d’en- bas plus grands. Ils le touchent tous & forment une bande. Les yeux des ailes inférieures ont tous la prunelle blanche. Deux d’entr’eux le touchent &. font placés près le bord extérieur; ceux-là lont d’une grandeur moyenne. Les trois autres lont éloignés des premiers ; de des trois , il y en a deux grands Sc un très-petit proche le bord extérieur, ün trouve ce papillon dans les bois : les fauts qu’il fait eu voltigeant l’ont fait appeller la baccante. 16. PAPILIO alis rotundatis dcntatis fufcis , fulvo maculdtis y primariis ocello unico , fecundarùs fuperne quadrupUci. Linn. fyfl. nat. eût. lO , p 4-5-, «• pS. Papilio nyrrphalis geir.matus sgeria. Rtaum, inf. l , l. zy , f. 16 , 17. Tircis. Longueur 8 lignes» Largeur zo lignes» Ses ailes font arrondies, mais un peu dentelées à leurs bords. Elles font en-defliis de couleur brune , avec des taches d’un jaune fauve, allez grandes , ilolées & lépa- rées les unes des autres, de formes dilîérentes , la plupart rondes ou quarrées , au nombre de dix ou douze lur les aîies lupérieures , ôc de deux ou trois lur les inférieures. Les ailes lupérieures ont vers l’angle du bout un œil formé par un point blanc, entouré d’un cercle noir. Les infé¬ rieures desInsectes. 49 Heures ont une rangée de quatre yeux , dont le dernier placé près du bord extérieur, ert petrt louvent manque, enforte qu’il n’y en a que trois. Ces yeux ont un cercle extérieur jaune de plus que ceux des aîles lupérieui es. En- delTous les aîles lupérieures font à peu près comme en- delllis, fi ce n’ell: qu’elles font plus claires , parce que leurs taches jaunes font bien plus grandes Ik. le touchent en plufieurs endroits. Les intérieures (ont d’un brun gris , marbré èc nuancé fans yeux ; on apperçoit feulement quel¬ ques veiliges des yeux qui font en-defl'us. Les antennes de ce papillon ont la malle du bout un peu allongée , comme dans tous ceux de cet ordre , & fa chenille repréfentée dans le premier volume des Mémoires de AI. de Reaumur , laè. 17 , n’ell point épineufe. On trouve ce papillon dans les bois. Il ell commun dans les mois de juillet èc d’août. 17. PAPILIO alis rotundatis fufcis , primariis fabius fulvis ocello iinico. Linn. fiiun. fuec. n. 786. Papllio tetrapus , alis rotundatis lævibus fufcis , pri- moribus fubtus fulvis ocello unico. Linn. fyjl. nat. tdit. 10, p. 475 , n. 104. Papilio nymphalis gemmatus jurtina, Hoffn. inf. r. I , I J edit. ah. 4 , r. 10. Peciv. muf. 34 , n. 309. Papilio pratenfis oculatus fufcus. Raj. inf. 114, n. 16. Papilio media alis fupina facie pullis , prôna ex rufo feu fulvo & fufco vatiis , cum ocello ad extimum alarum exterioium angulum. Reaum. inf. l , t. II, /i l. Corydon. Longueur 9 lignes. Largeur ^l lignes. Ses quatre aîles font en-defllis de couleur brune un peu cendrée , ôc celles de delfus ont chacune une tache longue tranlverfe plus loncée , qui partant du corps ou de la bafe de l’aîle , s’avance julqu’à la moitié environ. En-delPous les aîles fupcrieures lont jaunes, avec un bord brun , large , environ d’une ligne Se demie vers le coté extérieur. De plus , elles ont chacune à leur angle extérieur un petit œil noir , avec un point blanc dans fon milieu. Les aîles infé¬ rieures font brunes , un peu plus claires cependant qu’en- Tomc II. G 50 Histoire abrégée delîlis. Si elles ont chacune quatre petits points noirs, dont deux font plus 'grands Si deux plus petits ; ces der¬ niers manquent aiïez Ibuvent. On trouve ce papillon dans les bois. 18. PAPILIO aHs romndatis dentatis fupra fufcis , primariis macula fulva , infra è fulvo & fufco undula- tis , P timon bus utrinque ocello. R.ij. inf. p. 124 > 17- Papilio media , alis exterioribus fuperne media parte rufis . oris piillis , ocellis etiam in rufa parte confpicuis. Albin, inf. c. <;3. Rofel. inf. vol. 3 , fippUm. I , tab. 34, fig. 7,8, clajf. i. Papil. diurn. Jdc. L’ Limir. inf tao. 25. Myrtil. Longueur i pouce. Largeur 2 pouces. En-delPus ce papillon eft tout brun , fi ce n’eft que le milieu de Tes aîles fupérieures elf fauve , ce qui forme une large tache de cette couleur, En-dellous les ailes fupérieu¬ res font chargées de trois nuances de couleurs différentes. A leur bafe, elles font d’une couleur fauve rougeâtre alTez foncée , qui s’étend prefque jufqu’à la moitié de l’aîle. Les deux tiers de la partie qui relie font d’un jaune plus clair, 51 le bord efl brun. Sur le jaune clair , eft un œil noir avec un point blanc dans fon milieu ; cet œil paroît des deux côtés en-dellu6 Si en-defious. Les aîles inférieures font en-dellous d’un brun un peu fauve , avec une large bande ondée , qui les traverfe d’un côté à l’autre dans leur mi¬ lieu , Si qui eft de couleur plus claire que le relie. On trouve ce papillon avec les précédons. 19. PAPILIO alis rotundatis fulvo fufcoque nebulofs , primariis fefqui-ocello , fecundanis fupra tribus ^ infra feptem ocellis. Linn. faun. fuec. n. 785. Papilio tetrapus , alis rotundatis fufco aebiilofts , primariis lelqui ocello , fecundariis quinis ocellis, Linn. fyfi. nat. edit. 10, p. 473 , n. 96. Papilio nymphalis gemmatBS mtra. Mouff. lut. p. 104 , n. 9, /. 10. Jonft. inf. 58 , r. 6. desInsectes. 51 Mernt. p'in. 198 , n. lo. Papllio uhima parte alæ exterioris clypeolo nigro , quem medium pundlum eburneum ornât , decorata. Mérian. 'europ, 2, p. lO , t. 4. {edic. ultim. ) t. 54. Robert, non. l') , f. 2- Rnj. inf. 123 , 13. Papllio media alis fiilvo feu rufo & nigricante colore variis , cum ocello propé extimum angulum alarum exterioriim. Petiv. muf. p. 34 , n. 312. Papilio oculatus ex aureo & fulco marmo- ratus. JdC. l’amir. inf, lab. j. Le fatyre. Longueur 1 1 lignes. Largeur 2 pouces. Ce papillon varie intiniment : non -feulement les- mâles différent des femelles , mais parmi ceux du même lexe , on en trouve qui ont des différences très-lenfibles. En général tous ont les ailes en dellus variées ôe comme nébuleufes par un mélange de brun ife de fauve. Les mâles ont ordi¬ nairement plus de brun ; fouvent toutes les aîles font brunes en-delVus , avec une bande fauve feulement fur les bords , qui ell entrecoupée par des nervures brunes : d’autres fois , outre cette bande , il y a fur le relfe des aîles des taches fauves. Les femelles ont leurs aîles fauves en- deffus ; il y a leulement quelques raies brunes ondées. Les aîles fupérieures ont en-dellus vers l’angle un œil noir avec la pupille blanche: fouvent cet œil eil allongé & a deux prunelles blanches ; enhn quelquefois à côté de cet œil , il y en a un très-petit comme un point du côté extérieur, qui cependant , malgré la pecitellè , a une prunelle blan¬ che bien dilfincte. Les aîles inférieures ont ordinairement en-deffus trois yeux, dont un placé du côté du ventre, cft très-petit, & quelquefois manque, enforre qu’alors il n’y en a que deux ; d’autres fois au contraire il y en a quatre au lieu de trois. En-deffous les aîles fupérieures font fauves , avec des raies ondées , brunes , plus nom- breufes Sc plus noires dans les mâles que dans les femel¬ les. Ces aîles ont en-deffous les mêmes yeux qu’en-def- fus. Les aîles inférieures font en-deffous brunes , ondées de bandes tranfverfales finuées , de couleur cendrée , plus claire dans les femelles que dans les mâles. Ces aîles ont jz Histoire ABRÉGÉE conftammenc en-deffbus fepc yeux fort jolis. Leur milieu ert formé par un point blanc entouré d’un cercle noir. Autour eft un cercle fauve entouré d’un autre brun ; celui-ci elf lui-même enfermé par un fécond cercle fauve , 6c un dernier cercle brun termine le tout. Tous ces cercles étroits 6c bien marqués font un effet très -joli. Il faut remarquer que des fept yeux dont nous parlons , les deux les plus proches du ventre s’unifient 6c fouvent fe confon¬ dent enfemble par leurs bords. Ce papillon eft très-commun dans les bois 6c les jardins. Il fe pofe ordinairement fur les murs 6c far les pierres. Sa chenille qui n’efl point épineufe, fe nourrit d’une efpéce de gazon ; gramen poa. 2 0. PAPILIO alis rotundatis fulvis , ons fufcis , primanis ocello dupLici continuo , fecundanis duobus parvulis j infra fufco cinereoque ncbulofis. Amaryllis. Longueur 7 j lignes. Largeur 17 lignes. Ses quatre aîles en-deffus font fauves , & entourées d’un large bord de couleur brune. En-delfous les fupé- rieures font de même qu’en-deffus , mais les inférieures font ondées & marbrées de brun 6c de blanc cendré. Les aîles fupérieures ont vers l’angle extérieur un œil allongé, avec deux prunelles blanches féparées , ou , fi l’on veut , deux yeux qui fe touchent 6c fe confondent. Ces yeux paroillènt des deux côtés. Les aîles inférieures ont deux très-petits yeux féparés l’un de l’autre vers le milieu de l’aîle ; ces yeux paroilfent aulh des deux côtés. J’ai une variété de ce papillon , du moins je la regarde comme telle. Elle ne diffère qu’en ce que les aîles fupé- rieures ont en-deffus fur leur milieu fauve une tache large 6c longue , de couleur brune , placée obliquement , 6c que les inférieures ont trois petits yeux , un du côté du ventre , 6c deux du côté oppofé , affez proches l’un de l’autre. 53 DES Insectes. On trouve ce papillon dans les bois. 21. PAPILIO alis rotundatis fulvis , oris fufc'is , primarlis fubtus ocello unico , fecundariis fubtus albo cinereoque variegatis. Lxnn. faun. fuec. n. 789. Papilio tetrapus , alis rotundatis fulvis , primarils fubtus ocello unico , fecundariis fubtus albo fafciatis. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 471 , n. 86. Papilio danaus feflivus pamphilus. Tetiv. muf. p. 34 , n. 311. Papiliunculus aureus oculatus in ericetis frequens. Raj. inf. 123, n. 19. Papilio parva è fulvo &: fufco bicolor , fulvo mediam alam , fufco oras extremas occupante , cum ocello ad extimum angulum alarum exteriorutn. Reaum. inf. 2 , t. g , /. 6. P roc ris. Longueur 3 lignes. Largeur l pouce. Ce petit jpapillon eft en-deflus de couleur fauve , avec le bord des ailes brun : ce bord eft étroit. Le defldus des ailes fupérieures eft de la même couleur , avec un petit œil à l’angle extérieur , qui quelquefois paroît un peu en- defTus. Les ailes inférieures font en-deflous de couleur brune cendrée , avec une bande tranlverle blanche ondée. Elles n’ont point d’yeux ni en-delî'us , ni en-delTous. On trouve ce petit papillon dans les landes & les bruyères. Sa chenille eîl: noire , avec une tête rouge , & fon corps eft chargé de tubercules ornés de quelques poils. Ces che¬ nilles forment fur le gazon des toiles dans lefquelles elles vivent en fociété. 11. PAPILIO alis rotundatis , fuperioribus fulvis oris fufcis y fubtus ocello unico ; fecundariis fupra fufcis infra cinereis yfafcia alba ocellifque quinis. Linn. faun. fuec. n. 790. Papilio tetrapus ; alis rotundatis fulvis , fubtus cineraf- centibus fafcia alba ocellifque quinis. Longueur 7 lignes. Largeur 17 lignes. Ses ailes fupérieures font fauves , entourées d’un bord brun plus large que dans l’efpéce précédente j ôc elles ont 54 Histoireabrégée en-denbus vers l’angle extérieur un petit œil. Les aîles inrerieures font entièrement brunes en-deffus. En-deflbus elles font d’un brun cendré, avec une large bande tranf- verfe blanche , un bord orné d’une bande ou raie fouvent argentee. Sur la bande blanche, font quatre yeux rangés en ligne, dont les deux les plus proches du bord in¬ térieur font les plus grands, Sc les deux autres plus petits, fur- tout celui qui elt proche le bord extérieur, qui quel- qiiefois manque tout-à-fait. Outre ces quatre yeux , il y eu a un cinquième plus grand cc plus marqué vers le milieu du bord extérieur de l’aîle. Celui-là elf éloigné des autres. On trouve fouvent ce petit papillon avec le précédent, dont il approche pour la grandeur èc les couleurs de def- fus , mais dont il diflere par fes yéux & la couleur du def- fous de les aîles. La grandeur de l’un de l’autre varie. Seconde Famille. PAPILLONS A SIX PIEDS. §.1. Les grands Portes-queue. 23. PAPILIO alis jlavo nigroque variegads , fecun- dards angulo fubulato maculaque fulv a. Linn, faun. fuec. n. 791. Papilio hexapus , alis flavo nigroque variegatis , fecundariis angulo fubulato maculaque fulva. Linn. /y/Z. nat. edit. 10 , p. 462. Papilio eques achivus alis caudatis concolori- bus navis, fafciis fufcis j angulo ani fulvo. lèidi — MachaoïC Moujf. lat. /I. 99 , y. I , 2. Hojfn. inf. 1,1. 11. edit. aller, t. <), f. lO. Jonft. inf. 40 , n. 2 , r. 5 , 7. Merlan, europ. l , i } , r. 38. Merret. pin. 198. Papilio diurnus maximus fecundus. Mifc. nat. tur. ann. 2 , dec. l, p. 49 , /i 9. Colamn. ecpkr. 1 , p. Sf , t. 86. Papilio erueaî rutaceas. Rob. icon. i8. Reaum.. inf i , t.; 30 ,/; l , & ft 29 , / 9. 1 Erifch. germ. 2 , p. 41 , t. 10. Eruca anethi. Fetiv. muf p'. 35 , n. 3'28. Papilio majob caudàtas ex-nigfo St luteo' variègat'if. desInsectes. 5î Raj, inf. iio, «. I. Papilio alis ampliffimis , flavicante & nlgro coloribus pulchre variegatis , interioribus caudatis. Bïblioih. reg. parif. pûg. 4 , n. 1,1. Vaiietas. n. 4. Rofil, inf. vol. I , tab. l , clajf. 2, Papil. diurn. Le grand papillon a queue , du fenouil. Longueur 28 lignes. Largeur 3 pouces. Ce papillon eft un des plus grands des plus beaux de ce pays-ci. Il ell panaché de jaune &c de noir. Ses yeux. Tes antennes , la trompe Ibnt noirs. Son corps ell jaune lur les côtés &c en-delïbus , èc noir en-delî’us. Les ailes fu- périeures allez arrondies , ou du moins terminées par un angle extérieur moufle, font noires , à l’exception de ce qui fuit ; i°. elles ont trois grandes taches jaunes irré¬ gulières &c inégales le long du bord lupérieur de l’aîle ; 2°. huit petites taches demi-circulaires prefqu’égales le long du bord poflérieur ; & fur le milieu de l’aîle , huit autres taches jaunes longues rangées en bande tranfverfe, inégales , & qui vont en grandiflant à mefure qu’elles approchent du bord inférieur ; le relie de l’aile efl: noir, mais comme parfemé d’une poulliere jaune. Le defl’us le deflbus lont de même. Les ailes inférieures font comme dentelées à leur bord ; êc une des dents , fçavoir , la troifléme en commençant , à compter du côté du corps , efl allongée en pointe ou flilet &c forme une allez longue queue. Ces ailes ont leur partie fupérieure & leur milieu jaunes, avec quelques traits noirs feulement. Vient enfuiteune large bande tr.aafve riale, noire, mais couverte d’une poulliere bleue ou azurée , 6c enlin l’aile efl termi¬ née à fon bord par lix taches jaunes formées en croiflant, outre une feptiéme de couleur fauve rougeâtre entourée de bleu , qui efl la plus proche du ventre èc qui forme une efpéce d’œil. La chenille qui donne ce papillon efl grande 6c lifle : elle a feize pattes. Sa couleur efl d’un beau vert clair, avec une bande tranfverfale d’un noir foncé fur chaque anneau. Sur cette bande’ noire , font des taches fauves. Cette che- j(3 Histoire abrégée nille , comme on le voit , eft fort belle. Elle fe trouve fur le fenouil, la férule &. quelques-autres plantes ombellife- res. Elle a une particularité, c’elf que lorlqu’on l’importu* ne , elle fait quelquefois lortir de Ibn col proche le delfus de fa tête , deux cornes de couleur fauve , qui partent d’une même bafe èc forment un Y. Ces cornes font comme pulpeufes Sc molalEes , êc l’infeéle les retire fous fes anneaux. 24. PAPILIO alis pallidis flavis , nvulis tranjverjis nigns y fecundariis angulo fubulato , macuLaqm crocca. TmJ. inf. p. III , n. 3. Papilio aÜs ampliffimis, p illidius flav'icantibus , exte- rioribus areolis cranlveriis nigris variis , inierioribus caudatis , macula in imo coeriilea. Moujf. lal. diurn. 3, p. 99' A 3. Reaum. inf. l ,p. 184 , f. II,/. 3,4. Jonfl. inj. tab. 5 .,/ 5. Rofcl. inf. vol. I , tab. 1 , clajf. 2. Papil. diurn. Merian. europ. 2 , f. 44. fig. Superior. Le flambé. Longueur 18 lignes. Largeur^ pouces 4 lignes. La forme de ce papillon eft précifément la même que celle du précédent. 11 eft de couleur jaune un peu pale. Ses ailes fupérieures colorées en-delî'ous comme en-deftus , ont leur bord extérieur noir , & de plus lix bandes noires tranfverfes , qui partent du bord fupérieur de l’aîle &. vont en fe retréciflant vers le bord intérieur. Ces bandes font alternativement grandes &: petites. Les grandes traverfent toute l’aîie, ôc les petites ne vont pas jufqu’à la moitié. Les ailes inférieures font jaunes , avec une feule bande noire qui traverfe toute l’aîle en delcendant obliquement; elles font dentelées à leur bord , &; ont , comme l’efpéce précédente, une longue appendice ou queue, encore plus line êc plus longue que celle du papillon du fenouil. Leui' bord a une bande noire allez large , après laquelle font (ix taches jaunes. La bande noire eft chargée de quatre ou cinq lunules bleues , ôc à fon extrémité du côté intérieur, eft une tache fauve bordée de bleu par en bas. Le deilbus de CCS D E s I N s E C T £ s. 57 ces ailes inférieutes eil feinblable au defl’us. Ce papillon ell moins commun cjue le précédent ; on le voit cependant de rems en tems dans les bois j mais nous ne connoiffons ' point la chenille qui doit lùrement reflbmbler à celle . de l’elpéce précédente. §. II. Les petits Portes-queue. 25. PAPILIO fupra cœruleus , fubius imeis undulatis fufcis Ù albicaniibus Jiriatus , alis fecundariis infra fajcia alba , macula dupLici nigro-aurata ^ & in imo caudans. Periv. muf. 319. Papilio minor cœrulefcens, fubtiis ftriatus. Raj. inf. 130, n. 9. Papilio è mediis minuf..ula , alis latis , exterioribus verfico- lonbiis è nigro & coeruleo , iino margine nigro cum fimbria alba cinâbis. Reaum. inf. 2 , t. 38 , /i 10. Le porte-queue bleu frie. Lor.gueur 7 lignes. Largeur i 5 lignes. Ce petit papillon eft d’un bleu noirâtre en-defTus. £n- dell’ous les ailes font rayées & comme ftriées par des petites lignes tranlverfes ondées, alternativement de cou¬ leur blanche de couleur brune claire ou grile. De plus, les ailes inférieures ont en-deflous près du bord extérieur une bande tranlverfe blanche allez large. Après cette ligne, elles ont près du bord intérieur, chacune deux taches noires dorées, & au-delPous de ces taches, le bord de l’aile a une petite pointe ou appendice courte, mais ai¬ guë , qui forme une elpéce de petite queue; cette pointe ell: noire. La chenille de ce papillon eft du nombre des chenilles- cloportes. Elle vient lur le bagnaudier ( colutea ) , les pois 6c quelques-autres plantes légumineufes , fe logeant dans leurs colles ou liliques, dont elle mange les fruits. 16. PAPILIO fupra cœruleus fubtus fufeus , linea undulata tranfverfa albicante , alis fecundariis infra macula dupUci fulya j & in imo caudatis. Tome II. H 58 Histoire abrégée Linn.fyfi. na‘.. edit. la , p. 480, n. 148. Papillo plebeius quercûs. Petiv.' gaiopk. t. i \ , n. 9. Papilio mlnor fufcus , fubtus ftriatus. Rjj. inf. irg , n. 8. P.ipilio mlnor fupina fade to;a nigricante , prona cœruleo- viridi , cum liaea in utrifque ails oblique tranfveifa alba. Re^ium. Inf 1 , pas. 455. Alhin. /. 51 , B. C. Rofel. inf. vol. 2, clajj. 2, tab. 9. Le porte-queue bleu a une bande blanche. Longueur 7 lignes. Largeur 1 5 lignes. Le délias de ce petit papillon ell: d’un bleu verdâtre alTez brillant. Le detîous ell d’une couleur brune gril'e , avec une bande blanche tranlverfe &; ondulée lur chaque aîle ; de plus, les aîles inférieures ont chacune en-deU'ous vers le bout, près du bord intérieur, deux taches rondes d’un jaune fauve, entourées d’un cercle noir, avec un petit point noir dans leur milieu , & au-delLous de ces taches , le bord de l’aîle a une petite pointe ou queue courte &; aigue. La chenille - cloporte de ce papillon le trouve lur le chêne. N. B. Raj bi Petiver ont diflingué ce papillon de l’ef- péce précédente , comme on le voit par leurs ph raies. P,our moi je crois que le précédent ell le mâle de celui-ci. Je n’en ai qu’un de chaque elpéce, dont l’un ell mâle bc l’autre femelle, Sc leur grande relTemblance me fait croire qu’ils ne diflerent l’un de l’autre que par le fexe. Comme ces petits papillons lont rares ici, je n’ai pu véri¬ fier ce fait. C’ell à ceux qui font plus à portée de les avoir ôc de les examiner, à nous en inflruire. La différence des plantes dont paroilfent fe nourrir leurs chenilles , ne feroit pas une preuve contraire à mon idée. On fait qu’il y a beaucoup de chenilles qui ne s’en tiennent pas à une feule plante , ni à celles qui lui lont analogues , mais qui mangent des plantes très-différentes. 2.7. PAPILIO fupra fufcus macula fulvâ ^ fubtus fulvus linea duplici tranjverfa albida , alis fecundariis in imo Cüudatis. desInsectes. 55) Linn. faun, fuec. n. 79a. Papilio hexapus , alis fecundari's angulato dcntatisj fubtus flavo alboque flammei». Linn. fy fl nat. edit. 10 , p. 482, n. 146. Papilio plebeius betaU. Hoffn. inf. l. 12 y f. 1. Petiv. ga-^, p. 18, t. II,/ 10. Papilio minor fufcus diiplici linea inferna pras- ditui , ( maf. ) - / II. Papilio minor fufcus ; campo aureo , linea gemina fubtus ornatus , ( tœmina. ) Raj. inf. p. 150 , n. 10. Papilio minor alis exterioribus nlgricatitibus , macula in medio lata arcuata fulva. - - p. 277 , n. 3. Etuca parva hirfuta , millcpedis feu afelli forma 5t magnitudine. A!bin. inf. tab. 3 j fg. B. C. Rofd inf. vo/. I , tab. 6 , clajf. 2. Papil. diurn. Jacob, l'amir. inf. tab. I7. Le porte-queue fauve a deux bandes blanches. Longueur 9 lignes. Largeur 1 7 lignes. La couleur des ailes de ce papillon en-defflis ell: brune, alTez foncée, avec une grande tache oblongue de couleur fauve lur les ailes fupérieures , & quelques petites taches femblables au bord des inférieures. En-delLous , les ailes font fauves &: prefque jaunes. Les fupérieures ont au milieu une tache brune oblongue , bordée de blanc en haut en bas. Après cette tache, (ont deux lignes tranf- , verfes blanchâtres , dont la lupérieure eft peu apparente; l’inférieure plus fenfible eh bordée de brun en haut. Ces deux lignes s’unilfent vers les deux tiers de i’aîle &; ne vont pas plus loin. Les ailes inférieures ont en-deflhus deux lignes blanches, tranfverfes, ondées, très-apparen¬ tes, bordées de brun du côté par où elles fe regardent. Le bord de ces ailes eft plus rouge que le refte , leur extré¬ mité a une petite bande noire ; elles font dentelées à leur bord du côté du ventre, elles ont une petite queue un peu plus longue que dans les efpéces précédentes. Ce pa¬ pillon eft fort rare dans ce pays-ci, je n’ai jamais trouvé que le feul que j’ai. M. Linnæus dit que fi chenille vient fur le bouleau : elle eft du nombre des chenilles-clo¬ portes. © H ij 6o Histoire abrégée 28. PAPILIO fufcus , fupra macula fulva , fubtus fafcia duplici iranfverfa macularum albicantium , alis fecundariis lunularum fcrruginearum ferle j ù iti imo caudatis. I.inn. fy[l. nat. edlt. lO , p. 482,0. 147. Papilio plebeius pruni. Pctiv. ga^. Il , f. 10. Reaum, inf. I , r. 28 , /. 6 , 7. Rofcl. inf. vol. 1 , tab. 7 , cljjf. 2. Papil. diurn. Le porte-queue brun a deux bandes de taches blanches. Longueur 7 lignes. Largeur I 5 lignes. Cette efpéce a les ailes brunes tant en deflus qu’en clef- fous. Il y a en-dellus fur le milieu des ailes lupérieures une tache iauve, mais peu marquée. En-dellous, les cjuatre ailes ont deux bandes tranlverfes de taches oblonsues blanchâtres , bordées de noir vers le haut ; de plus , les ailes inférieures ont en bas une bande de taches fauves. Ces dernieres ailes font bordées d’une raie blanche , & ont vers le bout du côté intérieur, une petite appendice ou queue aiguë. Les antennes (ont entre-coupées d’an¬ neaux blancs &. noirs , & terminées par une malle allon¬ gée, comme dans tous les papillons de cet ordre. La chenille eft brune, un peu velue, de la grandeur £c de la forme d’un cloporte. Llle n’ell pas rare. On la trouve fur l’orme, & elle va (ouvent s’attacher aux murs pour le changer en chrylalide ; j’en trouvai une année les murs du parc de Bagnolet tout couverts. Ces mêmes che¬ nilles m’ont donné aullî la variété luivante qui diflére un peu. N. B. Papilio fufcus , fupra punclo albldo fubtus llnea tranfverfa alba , alis fecundariis margine fulvo angula- to (j in imo caudàiis. Llle dilFére de l’efpéce ci deffus , par deux taches blan¬ ches, rondes , allez petites , qui font au haut des ailes fu- périeures en-delLus j tandis que tout le relie de ces ailes eft ! desInsectes. 6i brun ; en fécond lieu , parce que les ailes en-delTous n’onc qu’une (eule bande blanche tranfverfe continue Sc nulle¬ ment interrompue ; enfin , parce qu’au lieu de taches fauves au bord de l’aîle, il y a une bordure de la même couleur continue üc en zig-zag. §. III. Les Argus. zp. P A P I L I O a/ss fubangulatis , fupra nigro violaceh , albo fafciatis , fubtus fulvo , fufco , albidoque variis , finguLis ocelLo nigro cocruleo. Rufel. inf. vol. 3 , fuppUm. tab. 42 , clajf. l. Papil. diurn. Le mars. Longueur 14 lignes. Largeur a pouces 10 lignes. Je n’ai qu’un feul individu de ce papillon que je n’ai point attrapé , mais qui m’a été donné après avoir été pris dans un jardin à Paris. Ce papillon unique efl fort beau, malheureulement il eft gâté éê mutilé. Ses ailes grandes , font un peu anguleufes , ce qui n’ell pas commun parmi les papillons à lix pieds. En-dellus elles font d’un beau violer changeant, qui pouvoir bien être taché d’un peu de blanc , mais le irottement paroît avoir fait dilparoître ces taches. En-derfoiis, les ailes font marbrées de brun ée de fauve, avec des bandes tranfverfes blanches. De plus, chaque aile a en-deffous un œil. Ces yeux font plus grands fur les ailes fupérieures & beaucoup plus petits fur les inférieures. Sur ces dernieres , ce n’elt qu’une tache ronde noire chargée d’un peu de bleu, au lieu que ceux des ailes fupérieures font de plus entourés d’un large cercle de cou¬ leur fauve claire. Je ne connois point la chenille de ce papillon , ni l’endroit où elle fe trouve. 30. PAPILIO alis rotundatis intcgerrimis cotruleis ^ fubtus ocellis numéro fs. Cx Histoireabrégée Linn. fuun fiec. n. 8o3.Papi!io hexapus alis rotundatis integerrimis cœruleis , fubtus ocellis nuir.erofis. Linn. fyjl. nat. (dit. lO, p. 483 , n. 132. Papilio plebeius argus, Hojfn inf I , r. 4. Moùff. lac. p. 105, dus ultlm, ^ p. 106 , i. Papilio diurnarum minima quarta. Jcnft. inf, c, 5. Merr. pin. 199, n. 4. Papilio alis oculatis cyaneum cœleftem fpirantibus. Rob. icon. t. 17. Vetiv. muf. p. 34, n. 318. Papiliunculus cosruleus , ocellis plurimis fubtus eleganter alperfus. — gaioph. p. 33, t. 33 ,f I. Papiliunculus cœruleus vulgatill'imus. Raj. inj. 131 , n. it. Papilio parva , alis fuperne purpuro-cœruleis , fubtus cincreis , maculis nigris circulo purpurafcente cinâis , pundifque nigris pulchre depiftis. De Geer. mcm. p. 693 , pl. 4 ,fig, 14 j 13. Petit papillon à antennes à bouton & à fix jambes, d’un bleu célelte, à taches en yeux en-delTous des ailes. Rcfel. inf. ■vol. 3 , fupplem. 1 , tab, , flg. 3 j 3 • clajf, .2. Papil. diurn. U argus bleu. Longueur 6 lignes. Largeur 14 lignes. Tout le defl'us de ce papillon efl: d’un beau bleu. Le delTous eft d’un gris blanc , parfemé de petits yeux noirs bordés de blanc , avec une rangée de taches fauves trian¬ gulaires , qui termine les aîles. Ces taches font peu appa¬ rentes fur les aîles fupérieures, mais lur les inférieures elles font plus marquées Sc plus vives. Le bord des aîles a une belle frange blanche. On voit fouvent voltiger ce petit papillon dans les prairies , où il eft fort commun. Sa chenille, ainfi que celles des argus qui luivront, eft du nombre des chenilles-cloportes, &; reffemble à celles des portes-queue qui compofent l’ordre précédent. Elle a quelques poils , û. elle fe nourrit des feuilles du fran- gula, N. B. J’ai deux autres variétés de ce papillon. La pre¬ mière eft plus grande d’un tiers. Le deffùs de fes aîles eft d’un bleu verdâtre, comme nacré , & leurs bords ont une rangée de taches noires, qui répondent aux taches fauves du delLous. Le delLous de ces aîles eft comme dans le papillon ordinaire. desInsectes, 63 La fécondé variété plus petite , eft toute bleue en- deffiis & blanchâtre en-delldus , avec un nombre conlidé- rable d’yeux , moins nombreux cependant que dans le papillon commun. Ces yeux ne font formés que par un point noir , fans cercle blanc. Les taches fauves qui doivent border les ailes manquent , fi ce n’eft qu’il y a une couple de ces taches continues & jointes enfemble, au bas des ailes proche le bord intérieur. 31. PAPILIO alis roiundatis integerrimis cœruleis , fubtus ocellorum fdfcia foiuana. Rjj. inf. p. 131 , 17. Papilio minor alis fuplnis purpuro-cœruleis , pronis ocellis aliqiiot piftis. De Geer. ir/ I , f. 4 , /. !4 , 13. Rofcl. inf. vol. 3 , fuppkm. I , tab. 37 , fg. 4 , clajf. 2. Papil. diurn. Le demi-argus. Longueur 3 lignes. Largeur 14 lignes. Ses ailes en-delTus font d’un bleu un peu pourpre , en-delTous elles font grifes , avec une feule bande de petits yeux dilpofés en arc. Ces yeux font noirs, entourés d’un cercle blanc. Le bord de l’aîle n’a point de taches fauves. Ses antennes , comme celles des papillons de cet ordre , font compofées d’anneaux alternativement blancs & noirs , S: terminées par une malle allongée. On trouve ce papillon avec le précédent. 32. PAPILIO alis rotundatis integerrimis nigro-fiifcis y fafcia marginali fuLva , fubtus cinereis ocellis nume~ rofs. Linn. faun. Çuec. n. 804. Papilio hexapus alis rotundatis integerrimis nigro^uf- cis; fubtus ocellis numerofis. Raj. inf. 13 1 , n. 12. Papilio parva , alis fupinls pullis , cum linea feu ordine macularum lutearum ad imum marginem. Rofel. inf. vol. 3 ,fupplem. 1 , tab. yj , f 6 , 7 , clajf. 2. Papil. diurn. L'argus brun. Longueur 6 lignes. Largeur 14 lignes. Cette efpéce relTemble beaucoup à l’argus bleu. Le 64 Histoire abrégée deiroiis des ailes efl; à peu près de même : mais le delTus , au lieu d’être bleu , elt d’un brun foncé , avec une bande de taches fauves à peu près quarrées, qui (uivenc le bord de chaque aile, ün trouve ce papillon dans les prairies , mais moins fréquemment que le bleu. 33. PAPILIO alis rotundatis integerrimis nigro fufcis fulvo maculaus , fubtus oceilis numerojîs. Linn. faun. fuec. n. 805. Papilio liexapus , alis rotundatis , fupra fufcis, fubtus pundis ni^ris quadraginta duobus. L'argus myope. Longueur 6 lignes. Largeur 13 lignes. Le dellus des ailes de l’argus myope efl: brun , mais ta¬ cheté de noir & de couleur Fauve, (ur-toutaux ailes fupé- rieures. La couleur fauve domine lut le bord de ces ailes de les termine en formant une bande de points. Le deilous de l’aîle eit d’un gris jaunâtre , parfemé de petits yeux, &; bordé d’une bande de taches fauves , comme dans les efpéces précédentes. M. Linnæus compte quarante-deux ou quarante-trois petits yeux noirs fur le defîous des ailes. Ces yeux. reflembient à ceux des autres argus, fi ce n’eft qu’ils n’ont pas un cercle blanc aulîî marqué, àc ils font aulîi arrangés un peu difléremment. Je n’entre point dans le détail de ces diflerences difficiles à rendre, 6c qui ne fe conçoivent bien qu’en voyant ces différentes efpéces, 6c les confrontant l’une à côté de l’autre. Ûn trouve ce petit papillon avec les précédens, mais plus rarement. 34. PAPILIO alis rotundatis integerrimis fubtus viridibus immaculatis. Linn. faun. fuec. n. 806. Papilio hexapus , alis rotundatis integerrimis , fubuis viridibus immaculatis. Linn. fy fl. nat. edh. 10 , p. 483 , n. 134. Papilio plebeius rubi. It. cel. 7 Papilio argo fnrilis , alis i.r.maculatis iupra cyaneis, lia/, inf. p. 133, n. 22. Papilio parva , aljs fupinis pullis , pronis viridibus. Petiv. ga^. p. G , t. 2, f. ti. Papilio iiiinor , fuperne fufeus , inferne viridis. L'argus vert , ou l'argus aveugle. Longueur 6 lignes. Largeur 14 lignes. Les desInsectes. Les ailes de ce papillen lonc tantôt brunes , tantôt bleuâtres en-delîus. En-deirous elles font toujours d’un beau vert brillant lans yeux. Les aîles intérieures ont fou- vent en-delî’us près le milieu du bord fupérieur, un point blanc , &L quelquefois de ce point , part une bande de taches blanches qui parcoure î’aile traniverlalement. Le corps de l’infecte elt de couleur cendrée. Ses yeux font noirs , bordés en-devant &c derrière d’un trait blanc. Les antennes ôc les pattes f ont compol'ées d’anneaux alternati¬ vement blancs 6c noirs. Je ne.connois point la chenille de ce joli papillon. 35. PAPILIO a/is rotundatis fulv'is , utrinque punclis nigris. Liiiii. faun. fuec. n. 807. Papilio hexapus , ails rotundatis fulvis , utrinque puriftls nii’ris. Linn. fyfl. nat.ed.it. 10 3 p. 484, n. 161. Papilio plebeius virgaureoe. Petiver. muf p. 34 , n. 317. Papilio minor aureus, ex nigro pfrmaculatus. Rjj. inf. 113, n. 10. Papilio par va , alis exterioribus circa margines nigricanti- bus , media parte rufis , ferici inliar Iplendentibus , maculis longis nigris piCtis. Rofel. inf. vol. 3 , fuppUtn. tab. 43, fig. 5,6, clajf. 1. Papil. diur. Le broriTp, Longueur 5 lignes. Largeur X 3 lignes. Ce petit papillon a les ailes, tant en-delTusqu’en-defTous, de couleurfauve bronzée 6c bordées de brun. Sur la couleur fauve, on voit une douzaine de points noirs qui paroifî’ent des deux côtés , &: dont plulieurs fe touchent. Les aîles inférieures (ont brunes, terminées par une bordure fauve, avec quelques points noirs (ur la partie brune. Au bas de ces aîles inférieures , (ont de petites appendices qui approchent de celles des papillons portes-queue. Le corps du papillon effc brun en-delfus , gris en-delî’ous ; fes pattes font grifes. Les antennes (ont compo(ées d’anneaux alter¬ nativement noirs ôc blancs, éc les yeux (ont noirs, bordés en haut St en bas d’une ligne blanche. Je ne connois point la chenille de ce papillon , qu’on trouve fréquemment dans les prés pendant l’automne. Tome II. I 66 Histoire abrégée 3^. PAPILIO nigro-fufcus nitens , alis fubtus limbo dentato fulvo , fecundariis macidis duodecim albis. Le miroir. Longueur 6 lignes. Largeur 1 5 lignes. La couleur des ailes en-delTus eft affez brillante , quoi¬ que toute brune : il n’y a que deux petites taches jau¬ nâtres au milieu du bord fupérieurdes aîles de delLus. En- delTous , les aîles lupérieures font du même brun , avec une bordure dentelée de couleur jaune qui termine l’aîle. Les aîles inférieures ont une pareille bordure , êe de plus une douzaine de grandes taches blanches qui le touchent prefque, & qui , le trouvant entourées d’une bordure bru¬ ne , relLemblent à des miroirs. Je n’ai jamais rencontré ce papillon qui m’a été donné. Il avoit été pris au bois de Boulogne. §. IV. Les Estropiés. 3-7, PAPILIO alis divancans fulvis y limbo nervifque nigris , primariis macula oblonga nigra. Peiiv. gai. tab. 34 , fig. 7 , 8,9. La bande noire. Longueur e; lignes. Largeur i pouce. Le port d’aîles de ce papillon de de ceux de cet ordre, eft fmgulier. Loifqu’il ell en repos , Tes aîles inférieures lont prelque parallèles au plan de polition , pendant que les l'upérieures font relevées, (ans cependant le toucher êc être tout-à-fait perpendiculaires. La couleur de ces aîles eft fauve , mais elles font bordées de brun ou de noir, elles ont des nervures de la même couleur. Les fupérieu- les ont de plus une tache longue tranfverle dans leur milieu , qui eft pareillement de couleur noire. En-delïbus, les aîles font toutes fauves , mais d’une teinte plus pâle. desInsectes. <>7 N. B. Il y a une variété de ce papillon un peu plus gran¬ de, qui a la bordure brune des ailes plus large, &L la ban¬ de ou tache noire des ailes fupérieures plus grande & mieux marquée. En-deil'ous , on voit aulîi lur les ailes quelques bandes tranfveiTes en arc plus brunes. J’ai d’abord regardé cette variété comme la femelle du papillon pré¬ cédent , mais l’accouplement m’a fait voir que cette diffé¬ rence ne venoit point du fexe. ün trouve fréquemment ces papillons dans les prés en automne. 38. PAPILIO alis divaricatis dcnticulatis nigris ^ albo punclatis. Llna. faun. fuec. n. 794. P.ipilio hexapus j alis divaricatis denticulatis nigris , albo-puiiitatis. L'-nn.fyfl. nit. tdh. 10,;;. 485,/:. 167. Papilio plebeius malvi. Mtrian. europ. 1 , r. 38. Reaum. inf. I , tab. Il ,f. 6,7. Hoffn. inf. 4 , f. 2. , f. uU. Petiv. muf. 35 , n. 315. Papiliunculus fufeus , punftis plurimis albicanti- bus. Petlv. ga^op. 36, r. 36, /i 6. Papilio fufeus , punflis plurimis albicantibus. AcI. Vpf. 17'}6 J p. 23, n. 34. Papilio alis eredlis obtafis dentatis nigris, pundtis albis telTelatis. It. œland. 3. Papilio hexapus , alis divaricatis denticulatis nigris , albo punc- tatis. Rofel. inf. vol. 1 . tab. 10 , daff. 2. Papil. dium. Le plein- chant. Longueur lignes. Largeur lignes. Cette efpéce porte Tes ailes à peu près comme la précé¬ dente. Son corps fes ailes font en-delTus d’un brun noir, & les ailes font parfemées de points blancs quarrés , donc plufieurs fe touchent. Ces points relî'emblent par leur forme &: leur pofition à des notes de plein-chant. Les ailes font bordées d’une frange noire èc blanche , ce qui les fait paroitre dentelées. Les ailes & le corps font en-deflous d’un gris brun , ôc l’on voit lur ce delTous des ailes des ta¬ ches blanches , mais moins régulières qu’en-dell'us. Ce pe¬ tit papillon fe trouve dans les prés dès le printems. Sa 6S Histoireabrégée chenille a le corps gris , la tête noire 6c quelques taches jaunes autour du col. Elle a quelques poils courts. Elle vient fur le chardon à foulon. Je ne l’ai point vû fur la mauve. 36. P API El O a/is divaricatis cinereis , punctorum alborum fcrie duplici tranfverfa, Linn. fyjl. nat. edit. lO, -p. 48^ , n. i68. Papllio alis denticulatis divaricatis fufcis, oblolete albo punftatis Ibid. Papiiio plebeius tuges. Le papillon grifette. Longueur 5 lignes. Largeur 1 pouce. Je foupçonne cette efpéce de n’être qu’une variété de la précédente , à laquelle elle refl'emble beaucoup pour fa forme , fon porc d’aîles , fa grandeur 6c même fa couleur. Les ailes de celle-ci font d’un gris un peu brun, tant eu-defllis qu’en -delEous , avec deux bandes rranfverfes de points blancs , dont une ell aux deux tiers de l’aîle , & l’autre la termine. Les quatre ailes ont ces points blancs, tant en-deirus qu’en-dellous. On trouve ce petit papillon avec le précédent. §. V. Les Papi llon s du cilov ^ ou Bras s icaires. 40. P A P I L I O alis rotundatis albis , primariis bima- culatis , apice nigris , major. Linn. fuun. fuec. n. 799. Papllio hexapus , alis rotundatis albis ; primariis bima- culatis ; apicibus nigris ; major. Linn. fyft. nat. edit. to , p. 467 , n. lîS. Papiiio danaus brafficæ. Moiiff. lat. p. 189 , I . Eruca in bralfica. Goed. belg. l , p. 59 , / 11. & Gull. tom. 2, tab. xj. Li;}. goed. p. 16 , f. 7. Merian. europ. I , p. 16 , f. 45. Albin, inf. p. l , t. 1. S wamm. in 4°. p. 102, t. I j , ^ 6. - bibl. nat. t. 37 , n, 6. Reaurn. inf, 1, t. 1() , f. r.Ut. 10, f. y. Petiv. muf. p. 85 , n. 825. Papiiio albus vulgaris major. Petiv. gai- t. 62,/. 3. Papiiio alba major, apicibus nigiis. Raj. cantabrig. p. 134. desInsectes. Rjj. inj, P , 113 , 72. i< Papilio brafTicaria alba major vulgatlflâma. Raj. inf. p. 348, n. 19. Eruca btaiTicaria vulgatiflima nigro , luteo & cæruleo coloribus varia. Biblioth. reg. Par. p. 4 , n. 3. Papilio ex albido flavefcens , cum venis nigricantibus. Rofd. inf. vol, I , tab. 4 , clajf. ^. Papil. diurn. Le grand papillon blanc du chou. Longueur i pouce. Largeur 2 pouces 4 lignes. Ce papillon eft un des plus communs 6c des plus con¬ nus; on le voit voltiger par-tout dans les jardins. 11 efl: de couleur blanche , avec quelques difFërences fuivant le fexe. Le mâle en-defl'us elâ blanc, avec le bout des ailes l'upérieures noir , 6c deux taches noires fur ces mêmes ailes , outre une troifiéme petite tache au bord intérieur de la même aîle , 6c une autre au bord lupérieur 6c correfpon- dant de l’aîle inférieure. La femelle en-deflus eft toute blanche, fans aucuns points noirs, 6c a feulement le bout des ailes noir. En-delTous , le mâle 6c la femelle font tout- à-fiiit femblables. Ils font blancs, avec deux taches noires fur les ailes fupérieures , 6c le bout de ces ailes, ainlî que toutes les ailes de deffous, lavées d’un peu de jaune pâle , ou couleur de fouflre. La chenille de ce papillon panachée de couleur jaune , noire 6c bleue , fe trouve communé¬ ment fur le chou. 41. PAPILIO alis rotundaùs albis , primanis bima-^ culatis , apice nigris , minor. Linn. fuun. fuec. n. 798. Papilio hexapus alis rotundatis albis , primariis bima- culatis apice nigris , minor. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 468, n. 59. Papilio danaus rapae. Moujf. lac. p. 103 , f. ultim. Papilio diurnus médius. Coed. belg. I , p. 97 , f. 27. (d gall tom. 2 , tab. xxvij. Lift. goed. p. 22 J /i 8. Merian. europ. 2 , 40 , r. 39. edic. gall. t. 89. Robert, icon. t. 6 Albin, inf. t. yi , / C. D. ( maf. ) & E. F. ( fœmina. ) Reaum. inf. \ ,t. 29 ,/. 7 , 8. 6> 2 , r. 2 , /. 3. Merr.pin. 198, n. 3. Papilio cbrpore & antennis livefcentibus , capite alifque pallidis. Petiv. muf, p. 85 , n. 826. Papilio vulgaris albus minor. ( maf. ) -JO Histoire abrégée Petiv. gaiop.p. 10 , t. 6i , f. 4. Papilio alba vulgaris ftiiata, maculis duplîcîbus. ( fœmina. ) - p. 10, r. 49 ,/■ II. Papilio albiis minor apicibus nigris. (maf. ) Raj. inf 114 , n. î. Papilio alba media , alis c.xterioribus a*brs , duabus maculis nigris infra mediam longitudinem , verfus interiorem marginem notatis , Interioiibusalubtus flavicantibus. Rd]. inf. 114, n. 3. Papilio alba media alis omnibus albis cum macula ( feu punctum mavis dicere ) leviier nigricante in exteiioribus ( maf. ) RdJ. inf. 34P, n. 20. Eruca bialîicam depalcens viridis niediocris , linea in uirocjae latere è luteo albente. Rofl. inf. xol. 1 , tab. 3 , clajf. 2. Papil. diurn. }ac. 1‘ amir, inf. tuo. 16. Le petit papillon blanc du chou. Longueur 1 1 lignes. Largeur 23 lignes. II ne paroît d’autre diflerence entre ce papillon & le pré¬ cédent , cjue la grandeur. Il eft blanc , avec les deux points noirs &. le bout des aîles fupérieures noir. Le delLous reüémble aulîi tout-à-fait à celui du grand papillon blanc. Mais la chenille qui vient audi fur le chou éc la capucine , efl diflerente de celle du précédent. Llle ell d’un allez beau vert, avec une bande d’un blanc jaunâtre de cha¬ que côté. Elle n’eft que trop commune. Sans cette difl'é- rence des chenilles , on feroit porté à ne faire qu’une feule elpéce de ces deux papillons. 42. PAPILIO alis rolundatis albis , infertoribus fubtus fafciis virefcentibus. Linn. faun. fuec. n. 797. Papilio Iiexapus , alis rotundatis albis , venis dilatO'» virefcentibus. Linn. fyfl. nat. edit. lo , p. 468 , n. 60. Papilio danaus napi. Merian. europ. (.edit. \.') v. 7. , p. y-j , t. 39. Athin. inf. t. *• Papil. diarn. Ix deuil. Longueur ÿ lignes. Largeur 23 lignes. Le deuil a fes ailes un peu dentelées à leur bord. En- dellhs elles (ont noires , avec une bande tranlverfe de taches blanches allongées , qui parcoure les quatre ailes dans leur milieu. Cette bande eft compoféede huit taches lur les ailes lupérieures , de fept lur les inférieures. Au- defllis de cette bande, il y a fur les ailes de delliis une tache feule féparée , formée en croilfant ; éc plus bas que la ban¬ de , il y en a deux autres , l’une grande & l’autre petite , à côté l’une de l’autre proche l’angle extérieur, &; au-def- fous de ces dernieres trois points de couleur fauve. Sur les ailes inférieures , au delEous des fept taches blanches , il y a autant de lunules ou croiilàns de couleur lauve , dont les pointes regardent le bord de l’aîle, ôc dont laderniere ou (ép^tiéme lorme prefqu’une tache ronde. En-delEous, les ailes lont fauves ou d’un brun rougeâtre , avec les mêmes taches blanches qu'en-dellus , outre deux autres qui fe rencontrent fur les ailes inférieures à leur bafe , ou à l’endroit de leur attache avec le corps. De plus , les ijuatre ailes font bordées en-delEous d’une rangée de points noirs. Les yeux de l’infecle font bruns îk. fes pattes blanches. Je Tome II. K 74 Histoire abrégée ne connois point la chenille de ce papillon , que je n’ai trouvé qu’une feule fois. 46. PAPILIO alis rotundatis albis , lincis maculifquc nigris pulckre tejjelatis. Planch. i r , fig. 3 , 4. Petiv. muf. 3. Papilio leucomelanos. Ra'j. inf. p. 116 , n. 9. Papilio medix magnitudinis alis albo & nigro colori- biis pulchre vatiegatis. Rofe/. inf. vol. J , fapplem. 1 , tab. 37 , fg. 1 , 2 , dojf. 2. Papil. diurn. Le demi- deuil. Longueur lO lignes. Lurgeur 22 lignes. Les ailes de ce papillon font arrondies , de couleur blanche un peu jaune en-defliis , avec les nervures éc des taches prefque quarrées ^ aflez grandes éc de couleur noire , placées entre les nervures. Le deflous des ailes eft de même d’un blanc jaunâtre , avec des tâches &. des nervure» noires , mais moins larges &. moins grandes qu’en-dell'us. Parmi ces taches du deflous , il y en a une fur les ailes fu- périeures, cinq fur chacune des inférieures qui forment de petits yeux. On trouve ce joli papillon dans les bois. 47. PAPILIO alis angulatis jlavis punclo fernigineo^ Linn. faun. fuec. n. 795. Papilio hexapus , alis angulatis flavis , punûo terrugineo. Linn.Jyft. nat. edit. 10 , p. 470 , n. 73. Papilio danaus rhamni. Mouffet. lut. p. 103 I. Papilio diurnus médius primus. Jonji. inf. p. 42 , n. ï , t. , 6. Hoffn. inf. ij t. I , aut il , f. 8, t. 2. Rob. ic. r. 13. Albin, inf. t. 2 , /l 3. Petiv. muf p. \ , n. l. Papilio fulpbureus , ( inaf. ) — . . p. J , n. 2. Papilio fulpbureus pallidus , ( fœmîna. ) Raj. inf. 112 , n. 4. Papilio præcox fulphurea leu flavo-vifidis , fmgulis aîis maculis ferrugineis notatis. De Geer. mem. p. 693 , pl. , f. 8,9. Papillon à antennes à bouton St à fix jam¬ bes , d’un jaune citron. Rofel. inf. vol. 3 , fupplem, tab. 46,/. 1,2, 3 , clajf. 2. Papil. diurn. Le citron. Longueur l pouce. Largeur 2 pouces 2 lignes. Les antennes de ce papillon figurées en maffe allongée. desInsectes. 75 comme celles de tous ceux de cet ordre, font de couleur fauve. Ses aîles, tant fupérieures qu’inférieures , ont cha¬ cune un angle bien marque. Leur couleur efl d’un jaune citron, quelquefois verdâtre des deux côtés, avec une tache ronde de couleur de fouci fur le milieu de chaque aile ; le bord des fupérieures a aullî quelques points de même cou¬ leur. Le corps du papillon ell: noir , avec de longs poils blancs, les pattes lont blanches. Le mâle elb d’un citron plus foncé, & la femelle eft plus pâle. Sa chenille figurée dans les Mémoires de de Geer, pl. i 5 , f. i — 1 1 , efl; rafe, de couleur verte, 6c a de chaque côté du corps une ligne blanche, tlle elâ garnie de petites pointes coniques, noires tk. écailleufes. Ses jambes Ibnt au nombre de leize, com¬ me celles de toutes les chenilles de ce genre , elles font garnies d’une demi-couronne de crochets. Sa chryfalide attachée tranlverlalement, comme celles des papillons de cette fécondé famille , a une particularité ; c’ell d’avoir lous le ventre une efpéce de lac très-renflé , qui fert de fourreau pour loger les aîles du papillon qui en doit for-: tir. Cet inlecle ell commun peiadant l’été. 48. PAPILIO alis luteis limbo nigro ^ primariis macula nigra , fccundariis fulva. Aldrov. inf, p. 242 , fig. 6. Le fouci. Longueur g lignes Largeur 2i lignes. Ce papillon donne les variétés fuivantes. A. P apilio alis croceis limbo nigro immaculato , pri- mariis macula nigra , fccundariis fulva. • B. Papilio alis croceis limbo nigro flavo maculato ^ primariis macula nigra , fccundariis fulva. C. Papilio alis fulphureis , primanis limbo nigro fafcia flava maculato , maculaquc nigra , fecun- dariis fulva. Peüv. gaioph. tah. 14, a. ii. Papilio croceus apicibus nigrlcantibus. Kij y6 Histoire abrégée RofeL inf. vol. 3 , fupplem. tab. 46 , f. 4 , 3 , clajf. a. Papil. diurn. Toutes ces variétés font femblables en-defl'ous, mais le delTus n’ell pas le même. La première A eft en-deflds de couleur de fouci , avec une large bordure noire, plus étroite cependant aux aîles inférieures. De plus , les aîles lupérieures ont dans leur milieu une tache noire ronde qui tranche fur la couleur fouci , &; les inférieures ont dans le haut une tache de cou¬ leur fauve affez vive. La fécondé B diffère de la première, en ce que la bordure de les aîles efl moins noire èc plus large , & qu’elle elf panachée de taches citronées, au nombre de trois ou quatre fur chaque aîle, tant lupérieures qu’infé¬ rieures. Elle parôît être limple variété de la première. La troilîéme C elf de couleur citron pâle. Ses aîles fupé- rieures ont une bordure noire étroite, panachée d’une bande pareillement de couleur citron qui la coupe dans fon milieu. Les inférieures n’ont pôi'nt de bordure noire , mais-feulement quelques points à leur bord : du relfe , on voit lurles aîles lupérieures la tache noire, &; lur les in¬ férieures la tache fauve , comme dans les précédentes. Je crois que celle-ci pourroit bien iïe différer que par le lexe. En-deffous , tous ces papillons font d’un jaune pâle, fur tout aux aîles fupérieures , avec le point noir lur ces aîles, &. le point fauve, mais blanchâtre au milieu lur les inlérieures. Ils n’ont point de bordure ncire de ce coté, tout le tour de leurs aîles elf terminé par un -trait fauve rougeâtre. Les pattes font de la même couleur fauve , ainli que les antennes. Ce papillon elf commun en au¬ tomne. SPHINX. Pkalcena linn. L E S P H I N X. Aniennœ prifmaticæ. Antennes prifmatiques. thryfalis in puppâ. Chrylalide dans une coque. n desInsectes. 77 Familïa i‘. Antenn,& prifmdücs, Famille i'’’. Sphinx-bourdons. ubique fere squales , dingues. - 1“. AntemidL prifmaticA - = — 2.°. Spliinx-éperviers, ubique fere Aquales fpiriiingues, Larva lavis cornigera. - Ÿ- Antenna prifmatica — — — ■ 3®. Sphinx behers. in medio crafiores fpiriiingues . Larva villofa j non cornigera. Les Tphinx difFérenc des papillons par deux cai'cacleres bien marqués. Le premier le tire de la forme de leurs antennes, qui font un peu plus minces vers le bouc, ou du moins qui ne font point plus grofles à leur extrémité , comn>e celles des papillons , qui de plus (ont taillées .à angles ôc à côtés, à peu près comme un prifme. Le fécond caractère confilfe en ce que leurs chenilles pour le méca- morphofer , fe filent une coque , ce que ne font point celles des papillons, donc la chrylalide elt nue ôc expofée a 1 air. ün a donné à ces infectes le nom de fphinx, à caufe de la forme Sc de raccitude lînguliere de leurs chenilles. La plupart de ces chenilles , du moins celles des deux pre¬ mières lamilles de ce genre ont une tête applatie en- devant , qui en-deffus le termine en une pointe ou crête aigué 3 de plus , elles ont à l’extrémité de leur corps une pointe longue ôc dure , comme une efpéce de corne. Quant à leur attitude , ces chenilles tiennent louvent la partie poltérieure de leur corps appliquée contre une branche , tandis qu’elles relevent la partie antérieure, ce qui leur donne quelque reflemblance avec les figures des fphinx de la fable , tels qu’on les repréfente. Il y a cependant une chenille qui dilfére des autres , c’elt celle du belier , qui feule compofe la troifiéme famille de ce genre. Celle - là elt velue , elle n’a point de corne fur l’ex¬ trémité de Ion corps , &: ne prend point l’attitude des pré¬ cédentes. De plus, fa coque difiere aulîî des leurs. Elle eft JilEe , foyeufe , jaune , allongée par les deux bouts comme 78 Histoikp abrégée un fiifeaii , & appliquée contre quelque tige de plante , au lieu que les autres loue des coques allez groflieres , en¬ foncées dans la terre , donc les mottes les grains entrelaflés dans leurs fis , compofent la plus grande partie. C’efi; de ces coques que fort, fouvent l’année fuivante, l’animal parlait , allez grand dans la plupart des efpéces de ce genre. Nous avons diftingué ces animaux parfaits en trois familles différentes, d’après leurs formes ëc celles de leurs chenilles. La première comprend les fphinx-bour- dons. Ces (phinx ne différent des autres , que parce qu’ils n’ont point de trompe, ou qu’ils l’ont lî courte èc li pe¬ tite , qu’elle n’ell: point fenlible. Les fphinx - éperviers compolent la fécondé famille. Ceux-ci ont une trompe longue roulée en Ipirale ; du relie, leurs antennes font comme celles des précédens , prefque d'égale grofl'eur dans toute leur longueur, & leurs chenilles portent une corne à l’extrémité de leur corps. Le fphinx- beher ell: le fqiil que renferme la troifiéme famille. 11 a une trompe rouIee en Ipirale, comme les précédens , mais il en diffère , ainll que de la première famille , d’abord par la forme de les antennes qui font renflées vers le milieu un peu recourbées, ce qui fait qu’elles imitent les cornes d’un belier ; éc de plus par la ligure de fa chenille qui elf velue éc ne porte point de corne fur fes derniers anneaux. Les inlecdes de ce genre ont prefque tous quelque chofe de remarquable , comme on le verra dans le détail des elpéces. Les uns ont des ailes tranfparentes ou prefque tranlparentes j comme le fphinx - mouche ëc celui qui le luit ; d’autres font ornés des couleurs les plus brillantes, comme le demi - paon , le fphinx du tithymale , le belier ëc celui de la vigne. Il y en a quelques-uns très-lingu- liers. Par exemple , le fphinx h tête de mort , dont on voit la figure dans l’Ouvrage de M. de Reaumur , mais que je n’ai point trouvé autour de Paris , a fur fon corcelet la figure d’une tête de mort , ce qui lui a fait donner le nom desInsectes. 79 qu’il porte. Ce iphinx ell; commun dans le Po-tou. En général cous les fphinsi ont les ailes longues étroites. Les chenilles de quelques-uns de ces infectes , ne font pas moins remarquables. Celle du fphinx de la vigne a la tête allongée &c figurée comme un grouin de cochon ; aufîi plufieurs auteurs l’ont - ils appellée porcellus. Celle du troène eft d’un beau vert , ornée de taches obliques pour¬ pres &; blanches, qui forment comme des boutonnières fur la peau lifTe 6c brillante. Mais la plus belle de toutes les chenilles de ce genre, efl fans contredit celle du tichy- male , fur laquelle on voit l’incarnat , l’or 6c l’argent arciftemenc travaillés fur un fond d’un beau noir qui en releve l’éclat. Nous verrons ces beautés plus en détail en examinant les différentes efpéces. PREMIERE Fa mille. Sphinx - bourdons. I . SPHINX elinguis , alis angulatis , fupenoribus fufcis y infcnoribus rubris ocello cocrulejcenie. Linn. fyll. nat. edit. 10, p. 489,?:. I. Sphinx alis angulatis , pofticis ocellatis. Mouffec. inf. 91. Goed. lat. I ,p. 15. & gull, tom. l , fig. O. Lift. goed. 68 , f. 14. Jonft. inf. t. S ,f. 30. Albin, inf. t. S,f. 2. Phalæna alis inferioribus macula ophtalmoïde infignibus. Merion. europ. 2, :. 37, p. 39, n. 37. Rüj. inf. p. 148, n, 1. Phalina major , corpore crafTo , alis amplis , inteiiori- bus macula ophtalmoïde infignibus. Roj. inf. ibid. Eruca maxima elegans , liguftrinæ fimilis , cauda cornuta, Lecke. nov.inf. fpec. n. t8,/. 11. Phalæna fubulicornis elinguis, alis planiiifculis cinereis , maculis fufcis , inferioribus ocello nigro , iride cœüa , pupilla nigro-cœrulea. Rofi. inf. vol. I , 1 , clajf. i. Papil. nciturn. Jacob, l'amiral, inf. tab. 1. Le demi- paon. Longueur 17 lignes. Ce beau fphinx a les ailes fupérieures brunes en-deffus , 6c marbrées de différentes nuances. Les inférieures font 8o Histoire ABRÉGÉE d’ua rouge de lacque, avec un grand œil fur chacune vers le bas du côté intérieur. Le fond de cet œil eft noir , &c il eil chargé d’un large cercle bleuâtre. En-delLous, les aîles fupérieures (ont rouges vers leur baie, & brunes dans tout le relie J 6c les inférieures font toutes brunes ^ mais nuan¬ cées. Ce fphinx a le corps fort gros. Son ventre ell brun en-de'fllis, orné de bandes rougeâtres en-defîous. Ses antennes 6c les pattes font jaunes , 6c la tête ell grife , ainli que le corcelet. Sa chenille ell rafe , verte, à feize pactes, chagrinée de points élevés , avec une corne bleu⬠tre fur la queue. Elle vient fur le faille. Les œufs font de couleur verte. SPHINX ehnguis alis laceris ^ fiiperioribui cinerco- vicefccnubus , fifci-ti obfcunorc tranfverfa inæquali , infcnonbus fufco-aurantiis. Linn, fyfl. nat. edit. 10 ,p. 489,?!. J. Sphinx alis angulatis , fuperioribus grifeo fal'ciaiis , pofticis teftaceis. Albin, inf. t. 10. Frifch. germ. 7 , f. 2. Meriiin. citrop, z , t, 24. Reaum. inf. i , t. z , f. 1 . Larva. De Gcer. mcm.p. (S94 , t. & , f. J. Phalène à antennes prifmatiques & à trompe très-courte, grile , à ai es découpées , dont les inférieures qui débordent les fupérieures , font en partie rouffes. De Geer. mem. p. 148 , t. 8 , /I I — y. La chenille. Rofcl. inf. vol. I , tab. 2 , cUJf. 1 . Papil. noéturn. Le fphinx du tilleul. Longueur l pouce. Ses antennes font blanches en-delTus, fauves en-delTous. Ses premières pattes font fauves 6c les poftérieures font blanches. Le corcelet couvert de poils, ell gris , avec trois bandes longitudinales verdâtres, une au milieu 6c une fur chaque côté. Ces bandes (ont plus larges du côté de la tête 6c fe terminent en pointe du côté du ventre. Celui-ci eil gris. Les ailes lupérieures lont aulîî griles , avec quel¬ ques nuances vertes , lur-cout vers le bout de l’aîie qui ell tour verdâtre ; 6c de plus , fur le milieu de l’aile , il y a une bande desInsectes. îl bande irrégulière d’un vert brun qui traverfe laîle , Sc qui (cuvent eft coupée dans Ibn milieu & partagée en deux taches. Les ailes inférieures font un peu (auves. Toutes les quatre font découpées à leurs bords &c termi¬ nées par une tranche fauve. En-delLous elles font d’un gris plus clair, mais toujours un peu vert. Le papillon mâle eft d’une couleur plus claire que la femelle. Celle ci pond des œuts ovales de couleur verte. La chenille eft raie à (eize pieds , verte , chagrinée , avec une corne fur la queue. Elle vient communément fur le tilleul. N. B. Je doutois d’abord que cette efpéce fût la même que celle que défigne M. Linnæus , d’autant que la nôtre n’a point de trompe , Sc qu’il en donne une à la fienne, il l’appelle fpirilinguis . Il paroît cependant par la citation êc la hgure de M. de Geer , que c’eft la même. Ce dernier lui donne une trompe très-courte. Il faut qu’elle foit réelle¬ ment bien courte , car je n’ai pu l’appercevoir , quel- qu’artention que j’aye pril'e. J’ai donc cru pouvoir mettre ce fphinx parmi ceux de cette première famille , ne lui ayant point trouvé de trompe au moins fenfible. 3. SPHINX elinguis , alis ferratis cinereo-fufeis ^ fuperioribus fafciis obfcurioribus tranfverfis , infertori- bus bafi macula fulva. Unit. fyfl. nat. edit. to,p. 489 , n. 2. Sphinx alis angulatis reverfis , pollicis bafi ferrugineis , anticis punfto albo. Unn. faun. fuec. n. 810. Phalxna ptifmicornls fpirilinguis, alis planiufculis erofis grifeis , antennis albis. Albin, inf. t. Y! , f. C. Merian. europ. ^ , t. yj. Rofel. inf. vol. 3 , fuppUm. I , tah. 3, elajf. l. Papil, noâurn. Jacob, l'amir. inf. tab. 10. Le fphinx a ailes dentelées. Longueur i pouce. Ses ailes font dentelées d’une maniéré alTez fine à leur bord. Elles font grandes. Les fupérieures ont environ feize lignes de long. Elles font d’un gris un peu brun, avec des bandes tranfverfçs de nuances plus ou moins brunes. Les Tome II. L Histoire abrégée inférieures font de la même couleur , mais elles ont vers leur bafe une grande tache brune un peu fauve. La che¬ nille de cette efpéce elf rafe , verte Sc chagrinée avec des taches jaunes obliques ôc une corne fur la queue ; on la trouve lur le peuplier. 4. SPHINX chnguis , alis lanccolaiis vitreis venis nigtis , fuperioribus macula limboque n 'igris , fulvoquc ncbulofis. Linn. faun. fuec. n, 813. Phalæna fubulicornis elinguis , alis lanceolatis a!bis , venis nigris. Linn. Jyft. nat. edit. lO , p. 493, n. 28. Sphinx abdomine barbato nigro , fafcia flavefcente , alis hyalinis margine nigro. lîofel. inf. tom. 3 , appcnd. 231 , t. 38. Au. Upf. 1736, p. 26 , 71 , 85. Papilio apiformis abdonaine aureo. Le fph inx-mouche. Longueur 3 lignes. Ce petit fphinx reiïèmble pour fa forme , fa grandeur & fes ailes , à une mouche ou à une abeille. Ses aîles inférieu¬ res font tranlparentes comme du verre, êe ont feulement leurs nervures &: leurs bords noirs. Les fupérieures prel- qu’aufli tranfparentes font étroites. Elles ont au milieu une tache noire bien marquée. Leur extrém.ité ell pareillement noire, mais d’une teinte moins foncée , & elles font parfe- mées de quelques écailles fauves qui les rendent nébu- leufes. Le dos ou corcelet efl noir , mais il a une bande jaunâtre de chaque côté, ôc le ventre pareillement noir ell bordé de jaune. Le bout du ventre a quelques poils plus longs de couleur fauve. Les antennes prilmatiques font noires en-delLus, blanches en-delLous , &. les pactes ont leurs articulations épineules , comme celles des teignes ôc des pterophores. Je ne connois point la chenille de ce fphinx qui m’a été apporté êc donné. Seconde Famille. ’/ Sphinx - éperviers. 5. SPHINX fpirihnguis vindis ^ alis vitreis pellucidis ^ venis limboque fufco-ferrugineis. kl DES Insectes. Sj Pciiv. ga^pp, tab. 36, fig. lO. Ridum. inf. I, t. li,/. 9, 10. Papillon-mouche. Lirtn./y(î. nat, edic. 10 ,p. 495 , n. 28. Sphinx abdomlue barbato nigro, fafcia ilavefcente , alis hyalinis margine nigro. Le fphinx vert a ailes tranfparentes . Longueur l O lignes. Ses antennes prifmatiques font gtoffes, noires, avec les nœuds bien marqués. Sa trompe eil grande en Ipirale. Au-devant de Ja tête, fous l’attache des antennes, font deux petites aigrettes velues, qui fe voyent aufîi dans l’elpéce précédente, &; dont les poils l'ont en-dedous d’un gris jaunâtre. Le corcelet ôc le ventre l'ont noirs , mais le corcelet & le bout du ventrè lont couverts de poils verd⬠tres, tandis que le bas du ventre eft garni de touffes de poils d’un jaune pâle ou de couleur citronée , &: que l’ex- tremité a deux paquets de poils noirs. Les ailes font lingu- lieres. Elles font tranfparentes , comme une gafe ou un verre, fims écailles. Il ce n’eft fur les nervures & à leur bord , ou elles font terminées par une bande brune rou¬ geâtre allez large. Les ailes ftipérieures ont environ neuf lignes de long. J’ai trouvé plulieurs fois ce papillon , quoi¬ que rarement, mais je n’ai jamais rencontré fa chenille qui doit avoir une pointe ou corne -fur fa queue. 6. S P H I N X fpiriimguis , alis fuperioribus fufcis nebulofis , infenonbus ferrugineis. Planch. ii, fig. 5, Lînn. fyfl. nul. edic. lo, p, 493 , n. 26. Sphinx abdomine barbato lateribus . albo nigro variis , alis pofticis ferrugineis. Ruj. inf. IJ3 , n. I. Papilio veloclffima , alis brevibus , corpore craflb, inter volandum ftridorem edens. Mouffec. lue. Papilionum mediarum prima. Reuum. inf. i , r. Il ,f. i — 6. L’épervier. Biblioth. reg. Par. pag. 39, 7»8, 9. Goed. lac. fe3. % , n. I4, p. 4I. & gall. Corn. 2 , lab. xxiv. Rofel. inf. vol. i , cab. 8 , clajf. I. Papil. nodurn. Le moro-fphinx. Longueur 13 lignes. Cette efpéce a les antennes greffes , brunes en-delTus, L ij §4 Histoire abrégée blanchâtres en-deflbus. Son corps eft gros, brun 8c velu. Ses ailes font courtes pour l'a grofleur. Les l'upérieures ont dix lignes de long ; elles font brunes , avec quelques ban¬ des tranfverfes ondées 8c nébuleufes, plus brunes 8c plus foncées. Les inférieures fort courtes, font d’un jaune cou¬ leur de rouille. L’extrémité du corps a de longs poils bruns. C’eft fur le caille-lait {gallium) que vient la chenille de ce fphinx. Elle eft rafe , chagrinée, à feize pattes, 8c elle porte fur fa queue une corne ou pointe bleue ter¬ minée de rouge. y. S P H I N X fpirilinguis , aüs fuperioribus fufcis ^ inferionbus abdominequc fiifciis tranfvcrfis rubris. Linn. faun. fuec. n. 809. Phalæna prifmicornis fpirilinguis fufca , alis inferiori- bus abdomineque fafciis tranfvcrfis rubris. Linn. fyft. nat. edit. 10, 490 , n. 7. Sphinx liguftri. Mouf, lut. p, 91 , /. 1. & p. i8z , f. I. Eruca glabra viridium nobilifTima. Jonft. inf. t. 19 , n. i , z. Eruca viridis liguftrina. Swammcrd. bib. nat. t. 19,/! I , 2, 3. Merian. europ. l,p. 54, t. îj. gallic. t. 124. jilb. inf. t. vij. Eruca liguftrina accipitrina. Lijl. goed. p. y l , t. , ( Papilio. ) Reaum. inf. 2 , f. 20 , /. I , 2 , 3 , 4. Sphinx. Raj. inf. 144 , n. I. Phalæna maxima caudata , alis anguftis longîs acutis j abdo- mine rofeo , fex feptemve areolis tranfverfis nigris. — Ibid, 3(52, n. 62. Eruca glabra maxima , viridium nobiliflima mouffeto. Biblioth. rcg. Par. p. 24 , /. otnnes. De Geer. mem. p. I4. t. \ , f. 6 , & p. 41. Rofel. inf. vol. 3 , fupplem. lab. 5 , clajf. l . Papil. nofturn. Le fphinx du tro'éne. Longueur 22 lignes. Ce beau fphinx a les antennes grofles, longues 8c bru¬ nes. Son corcelet eft brun, ainft que fes ailes lupérieures, ^ui font cependant nuancées de plulieurs teintes de brun , avec quelques raies noires longitudinales , 8c quelques bandes tranfverles vers le bout de l’aîle. Ces ailes fupé- rieures font aflez étroites, mais longues de deux pouces. Les ailes inrérieures beaucoup plus courtes, ont le fond de leur couleur d’une teinte rouge couleur-de-rofe , avec une bande tranfverfe noire étroite' dans le haut , 8c deux desInsectes. S5 larges bandes femblables vers le bouc de l’aîle. Le ventre de I’infe6te qui eft allez gros, a des bandes alternativement noires ôc rouges par anneaux. C’eft fur le troëne &; le lilac de Perle que Te trouve la chenille de ce fphinx. Elle efl: rafe , à feize partes , d’un beau vert , avec des bandes obli¬ ques , comme des boutonnières placées de chaque côté , nuées de gris-de-lin au blanc. Elle porte une belle pointe, fouvenc bleue fur la queue. Elle tient volontiers la tête relevée fon corps allongé , comme on repréfente les fphinx de la fable. Cette ligure elf ordinaire aux infecles de ce genre. 8. S P H I N X fpirihnguis , alis fuperioribus fufco- nebulojîs , infenoribus abdominequc fafciis tranjverjîs luteis , thoracc maculis caput monuum referentibus. Linn, fyft. nut, edit. lO , p. 490 , n. 8. Sphinx alis intsgris , poflicis luteis fafciis fufcis , abdomine luteo maculato cingulis luteis. Ibid. Atropos. Reaum. inf. tom. i , tab. 14, fig. 2. & tom. 2 . tab, i4,fig, omnes. Rofel. inj. vol, 3 , f. I , 2 , dajf. I. Papil. nofturn. ,Albin. inf. t. 6. Linn. amœnit. acad. i , p. 311. Caput mortuuiu. Le fphinx à tête de mort. Longueur 2 pouces f. Largeur ÿ lignes. Cette grande efpéce a les antennes moins longues que fon corcelec , également grolEes , excepté vers le com¬ mencement le bouc, noires en-dellus , blanches en def- fous. Sa tête eft noire ôc les yeux font fort gros. Ses aîles fupérieures font d’une couleur brune noirâtre , llnuées en- haut en-bas par des bandes irrégulières plus claires , variées de brun &L de gris , & fur le milieu de l’aîle , il y a un point blanc bien marqué. Les aîles de dellbus ont deux bandes noires , une fupérieure plus étroite &i. l’inférieure plus large , le relie de l’aîle efl d’un beau jaune. Le ventre a pareillement cinq ou fix bandes jaunes & autant de noi¬ res tranlverfes , placées alternativement ; èc fur fon mi¬ lieu , une longue bande longitudinale noirâtre. Mais ce qu’il y a de plus fmgulier , c’ell le corcelec de cet animal. Sij Histoire abrégée Il efi: noir , mais en-delîus il a une tache grife irrégulière, l'ur laquelle font deux points noirs, ce qui repréfente très- bien la figure d’une tête de mort, d’où cet inlecbe a pris Ion nom. Cet animal m’a été donné, &: je ne croyois pas qu’il fe trouvât autour de Paris , mais Al. Bernard de Jullieu , auquel on peut bien s’en rapporter, m’a alî’uré l’y avoir rencontré. Sa chenille efl du nombre de celles qui ont une pointe fur la queue. 5). SPHINX fpinlinguis alis omnibus fufcis ^ yù/c/zù deniaiis obfcurionbus , abdomine fafciis trdnjverfis rubris. Linn, fyft. nat. edit. 10 , p. 490, n. 6. Sphinx alis integris, poflicis albo fafc.ia- lis , maigine pültico albo dentatis , abdomine rubro cingulis attis. Merian. inf. 39 , tah. , f. 2 , t. 2'). Goed. inf. 3 , f. y. Reaum. mf 1 , t. I 3 , / 8. Rofcl. inf. vol. I , tab. 7 , claff. i. Papll. noilurn. $ Le fphinx a cornes de bmif. Longueur 2 pouces. Ses antennes font grofles , longues de dix ou douze lignes, femblables .à des cornes de bœuf. Sa trompe efl aulîî monftrueule pour la groHeur. Ses ailes fupérieures ont plus de deux pouces de long : elles font brunes , plus claires en quelques endroits , plus foncées en d’autres , avec des bandes noires tranfverfes formées en zig-zag. Les inférieures font brunes, avec quelques bandes tranl- verfes plus foncées. Le ventre qui ell; fort gros, eft rayé de bandes tranfverfales , alternativement noires rouges, ce qui fait ailément reconnoître cette efpéce. 10. SPHINX fpirilinguis , aüs viridi purpureoque fafctatis , fiifcns Linearibus tranfverfis. Linn. faun. fuec. n. 811. Phalæna prifmicornis fpirilinguis, alis viridi, fulvo , purpureoque variis. Linn. lyfl. nut. edit. lO , p. 491 , ly. Sphinx elpenor. Mouff. lat.p. 183. Porcellus. Lift. goed. p. 73 , 26. Eruca elephantina, Goed. g.tll. tom. I , tab. Y. Merian. europ. z,p. 23 , gallice t. 73. desInsectes. - 87 Frifck. germ. I j , p. 4 , f. 2. Eruca vitis brunnea. Rij. inf. 145 , n. 2. Phalæna major , cauda acuta , alis anguftis acutis , ex viridi fulvo & purpureo rubente colore varia. De Geer. mem. 1 , p. 694 , f. 9 , / 8 , 9. Phalène à antennes prifmatiques ^ d'un vert olive , dont le delTous du corps eft couleur de rofe. « m. i , p. 154, t* 9 J /• I 3 La chenille. Rofel. inf. vol. 1 , tab. 4 , clajf. I. Papil. nofturn. Le fph 'inx de la vigne. Longueur 16 lignes. Son corcelec & Ton corps font mêlés de vert & de rouge , de façon cependant que le vert domine en-deflus. Ses antennes font jaunâtres. Ses ailes lupérieures ont des bandes tranfverfes alternativement rouges vertes. Les inférieures font noires à leur baie & rouges vers le bout. Ce beau fphinx vient d’une belle chenille de la vigne appellée la cochonne. Elle ed: raie , noire , veloutée & a une corne fur le onzième anneau. Le devant de fon corps elb gros &: comme renflé , ée fa tête imite le grouin d’un cochon. II. SPHINX fpiriiinguis , alis vindi , fulvo , purpu~ reoque varie fafciatis ù maculatis ^ fubtus purpureis. Frîfch, germ» a , f. 1 1. Heaum, inf. I , f. !5 ,/. 1,4, 5,6. De Geer. mem. i , p. 694 , t. 8 ,fig. 9,1t. Phalène à antennes prifmatiques , d’un vert obfcur , dont les ailes fupérieures ont une large bande découpée blanche. I 3 ?• 1 62 , r. 8 , / 6 — II. & p. 42. La chenille. Rofel. inf. vol. i, tuh. 3., duff. Papil. noclurn. Le fphinx du tithymale. Longueur 17 lignes. Ce fphinx a les antennes un peu fauves. Son corcelet & fon ventre font couverts en-deflus de poils verdâtres. Ses ailes 1 upérieures font d’un gris rougeâtre, avec trois taches verdâtres ou olives le long du bord fupérieur , & une large bande noire oblique le long du bord inférieur. Les ailes in¬ férieures font rouges , avec la bafe noire, éc une bande tranlverfe noire vers la partie inférieure j elles ont de plus 88 Histoire abrégée une grande tache blanche, ronde au côté intérieur. En-def- lous le corps les ailes font rouges. Ce fphinx vient de la belle chenille à queue du tithy- male , dont la tête eft rouge , ainfi que les pattes pofté- rieures , celle du milieu &. la baie de la corne de la queue : le refie de fon corps a un fond noir , fur lequel font des anneaux de petits points jaunes dC rouges. Il y a de plus fur chaque anneau du corps une belle tache ronde rou¬ geâtre , comme glacée d’argent. Cette belle chenille n’ell pas commune. Je l’ai trouvée en automne. iz. SPHINX fpiriünguis , alis viridl purpureoque fafciatis , fafciis jerratis tranjverjls. Linn. fyft. nat. edic. io,f>. 491,7:. 16. Sphinx alis integris flavicante purpureo¬ que variis , inferioribus bafi fufcis. Albin, inf. t. 9. Merian. europ. j , t. il. Rofet. inf. vol. 1 , tab, y, I. Papil. no6lurn. inx à bandes rouges dentelées. Longueur i pouce. Son corcelet ôc fon corps font d’un vert olive & bordés de pourpre. Le milieu des aîles efl du même vert , avec quelques bandes tranfverfes brunes , mais leur bord fupé- rieur efl rouge , êc l’inférieur a aulîi une grande bordure rouse dentelée. Les aîles inférieures ôc le delLous des aîles font rouges. Je ne connois point la chenille de ce Iphinx que M'"‘ Merian dit le trouver fur le tithymale. Il paroîc aria figure de Rofel , qu’elle efl brune & qu’elle reflemble eaucoLip à celle du fphinx de la vigne. Troisième Famille. Sphinx - béliers. 13. SPHINX fpirilinguis , alis fuperioribus fubcxruleis punclis fex rubris , inferioribus rubris. IJnn. faun. fuec. n. 814. Phalæna fubulicornis fpirilinguis , alis fuperioribus fubcggrulsis , punftis f«x rubris j inferioribus omnino rubris. Linn. desInshctes. s? Linn. fyfl, nat, dit, lo, p. 494, n. 32. Splrnx filipend;’!*. Moufet. lat. p. C)J , f. infi-n. Phalina pratenfis i. Jonft. inf. t. 7, ord 3. Phalæna minima piatenfis l. - /. 6. Papil. tah. 9. Aldro. n. 7. Lift. goed. p. 100. f. 37. Merian, €urop, l , p. TJ , t. 17. gallic. t, 67. Albin, inf. t. 82 , f. C. D. Leopardus fylveftris. Rcaum. gall. l , c. 11 , f. I4, I5, 16, 17. - 2, r. 2,/: 2. .... Petiv. muj. p. 36, tu 330. Papilionoides virefcens , maculis quinque miniatis ornatus. Raj. inf. 134, n. 2. Papilio pratenfis, alis pendulls minor , corpore craflb nigro , alis externis ex cœruleo nigricantibus cum maculis fanguineis. Merr. pin. ip8 , n. 3. Phalæna minor , cum alis externis nigris quinque maculis, internis rubris. Rofel. inf. vol. 4 , claf. 2 , tab. 57. - Le fphinx- bélier. Longueur 8 4 lignes. Ses pattes , Tes antennes, fa tête & Ton corps font noirs un peu velus. Ses antennes font figurées en fufeau, plus grolTes au milieu qu’aux bouts. Les aîles fupérieures font (i’uii vert bleuâtre brillant, avec fix taches d’un beau rou¬ ge fur chacune, rangées deux à deux. Dans les femelles cependant , il n’y a que cinq taches rouges , les deux * taches de la bafe de l’aîle fe joignant enfemble, enfortc qu’elles n’en forment qu’une feule grande. Les ailes infé¬ rieures font toutes d’un beau rouge , bordées d’un peu de vert. La chenille de ce fphinx efl jaune, lifLe, a feize pattes chargées de taches noires. Elle n’a point de corne fur la queue , comme celles des précédens. Elle vient fur le charme, la fîlipendule, \e gramen. Sa coque lifEe & bril¬ lante eft d’un jaune citron , allongée ôc comme pliflée. N. B. SPHINX fpirilinguis , alis rubris , fiiperioribus limbo maculiffue jex nigris. Cette variété un peu plus petite que l’efpéce précé¬ dente , en diffère ; i °. en ce que le haut de fon corcelet eft bordé d’un peu de rouge qui forme une efpéce de collier ; 2°. par la couleur de fes aîles fupérieures qui font rouges , Tome II. AI 4)0 Histoire abrégée avec fix taches noires, toutes rangées deux à deux, excepté celle d’en -haut 6c celle d’en - bas qui font feules 6c ilolées. Enfin le noir 6c le rouge de ces ailes font féparés l’un de l’autre par un contour gris bien marqué. Les pattes de l’infeéle font aufîi grifâtres. PTEROPHORUS. Phalœnce fpcc. linn, LE PTEROPHORE. Antennc couchées fur leurs corps, au lieu que dans l’autre les ailes (ont étendues. Ces trois ordres de phalènes fans trompe , &;,de phalènes avec une trompe fie des ailes ou rabattues ou étendues , fe trouvent également dans les deux familles de ce genre , à l’excep¬ tion d’un feul de ces ordres qui ne s’eft point encore ren¬ contré jufqu’ici dans les phalènes que j’ai examinées. Ce font les phalènes à antennes filiformes fans trompe. Ce dernier ordre manque dans fa fécondé famille : peut-être ^6 Histoireab R-É g É F. Jii fuite fera-t elle découM'ir quelques phalènes qui auront ce.caraèlere. Par le moyeu de ces dilFerentes divifions Se fous-divi- lions , nous facilitons le travail , & il elf ailé de retrouver ëc de rapporter à la place une phalène que l’on veut con- noître. La forme de les antennes , la trompe la polition de les ailes décident de la famille & de l’ordre où l’on peut la trouver , &; il ne relie que peu d’efpéces à examiner. Les chenilles des phalènes varient beaucoup pour la grandeur, la forme & le nombre des pattes, ün trouve dans ce genre des chenilles de prefque toutes les elpéces, à dix , douze, quatorze & leize pattes. Ces dernieres lont les plus grandes ée les plus communes. Celles à dix douze pattes lont du nombre de celles que nous avons ap- pellées dans le dilcours hillorique qui le trouve à la tète de cette leclion , chenilles arpenteufes ou géomètres. Les pha¬ lènes que donnent la plûpart de ces chenilles ont leurs ailes étendues , &, pofées parallèlement au pian de poli¬ tion. Ce lont lur-tout les arpenteules à dix jambes , qui toutes donnent ces phalènes , car pour les autres arpenteu¬ fes à douze pattes , elles donnent des phalènes qui va¬ rient, tant pour les ailes qui font étendues dans les unes rabattues dans les autres , que pour les antennes , qui font tantôt barbues & tantôt à filets. Parmi ces chenilles arpenteules , il y en a de très-lingulieres , foit pour la couleur , loir pour les tubercules qu’elles portent , loit enfin pour leurs diltérentes attitudes. Beaucoup reiLem- blenc a de petites branches , ou à des morceaux de bois lec, & cette relLemblance peut lervir à fauver plulieurs de ces infectes de la voracité des oifeaux , qui ne les ap- perçoivent pas fi aifément. D’autres chenilles font très-ve¬ lues , tandis que plulieurs font tout-à-fait lilles èc rafes. Ces dernieres ont un air plus propre, au lieu que les velues ont quelque choie de hideux éc même peuvent être nuili- blcs lorlqu’on les couche. Prefque tout le monde lait par expérience que ces dernieres chenilles font élever des ampoulles desInsectes. 97 ampoulles fur la peau. Mais on s’eft imaginé à tort que ces ampoulles écoienc produites par un venin qui fe trouvoi-C dans les chenilles. Si on le donnoic la peine d’examiner les choies lans prévenrion , on feroic détrompé. Les chenilles ne lont point vénimeules , tk. les femmes les plus délicates ne craignent louvenc pas de toucher un ver-à- loie ^ qui n’ell; cependant qu’une chenille. Alais ce ver-à-lpie ell lilFe lans poils, aulli ne produit-il point d’ampoulles . 58, f. 9. Eruca urfina. Rt-a:m. inf. i , i. 36 , /. i — 7. R.ij, inf. p. 1 5 1 , 3. P.ialafna major, alis amplis oblongis, albicante & ftifco coloribus pjlchie vaiiegitis , interioribus lutilis cuin maculis nigris. Raj. ibid. p. 132, n. 7. Eiuca clenfius pilofa magni , pilis longiflunis incanis tülvis & nigris varia , ciim pundlorum albentium lineis annularibus. Bibüotk. rcg. Par. p. ij,/". 1 — 8.6*/p. 16, /il. Papi io purpurafcens circulis atro-cœruleis notatus , alis flavefcentibus vitgatis , cum maciilis fufcis. De Gcer. mem. i , p. 6p6 , t. 12 , /! 8, 9. Phalène à antennes à barbes fans trompe , dont les ailes fupérieures font brunes & blanches , & les inférieures rouges à grandes taches noires. R fil. inf vol. I , tab. I , clajf. 2. Papil. noèfurn. U écaille martre ou hérijfonne. Longueur i pouce. Son corcelet eft brun , avec un collier rouge fur le devant. Ses ailes lupérieures font brunes, couvertes de bandes linuées blanches qui forment com.me des ruil- leaux ; ces bandes lont bien plus larges dans les mâles que dans les femelles. Le ventre Sc les ailes inférieures (ont d’un rouge un peu oranger. Sur le milieu du ventre en- deilus , font quatre ou cinq taches noires allez larges ran¬ gées en bandes longitudinales, une (ur chaque anneau. Les ailes inférieures font chargées chacune de fix taches, tant grandes que petites , d’un noir bleuâtre. Le délions de l’inleCfe ell lemblable au dellhs , li ce n’ell que le bord ex¬ térieur des aîies lupérieures ell un peu rouge. La chenille de cette phalène ell très- velue, chargée de tubercules, &. fes poils lont fort longs , cell ce qui l’a fait desInsectes. 109 appelle!' la martre ou hérifl'onne. Quelques-uns la nom¬ ment le lievre, parce qu’elle marche allez vite. Elle a leize pattes. Ses poils font de couleur fauve , Sc furies co¬ tés de chaque anneau de fon corps , il y a un point blanc. Elle vient fouvent fur forme. Ses œufs font de couleur verte. 9. PHALÆNA peclinicornis elinguis , aüs deficxis y fuperionbus albis , rivulis iranfverfu nigris ; infcnori- bus rofeis , macula inpLici nigra. Frifch. germ, 7 , t. 9. L’écaille couleur de rofe. Lungatur 10 lignes. Ses ailes fupérleures font blanches y avec des bandes noires bordées d’un peu de jaune aurore. Ces bandes font tranfverfes &. au nombre de cinq : mais la quatrième ell divifée en deux par le milieu , Sc la cinquième borde l’aile. Les ailes inlérieures font d’une belle couleur de rofe, bordées en-bas d’un peu de noir , avec trois taches longues ou bandes noires, dont une ell beaucoup plus petite que les deux autres. Le corps de la phalène ell noir , lavé d’un peu de rouge. Elle ell rare , je ne l’ai pas rencontrée louvent éc je n’ai jamais trouvé fa chenille. 10. PHALÆNA peclinicornis ehnguis , alis deflexis ,, fuperionbus fufcis , maculis luieis , inferiotibus rubris y maculis quatuor nigns. V écaille brune. Longueur 8 lignes. Cette jolie efpéce a les antennes d’un brun clair , cou¬ leur de café pâle,, ainli que les ailes fupérieures. Sur ces ailes, lont des taches irrégulières d’un beau jaune citron, au nombre de fept fur chacune ; fçavoir, une petite en-haut près le bord extérieur, une autre vis-à vis le bord intérieur , beaucoup plus grande Sc allongée , une troi- iio Histoire abrégée fléme vers le milieu du bord extérieur prefque toute ronde ^ petite, iic une lembiable vis-à-vis , près le bord intérieur. Enluite. vers le bas de l’aîie , il y en a deux plus grandes üc irrégulières, dont une elt plus grande encore que l’autre, c’ell celle qui efl au bas de l’aîle proche le bord intérieur. Entin, il y en a une feptiéme, petite comme un point de prefqu’imperceptible tout au bas de l’aîle , près le milieu du bord inférieur. Les ailes de delfous font rouges, avec quatre grandes, taches noires ; une vers le haut de l’aîle qui iorme une bande tranlverfé ; une plus petite qui tient au milieu du bord extérieur ; une croiliéme plus grande qui fe joint au bas du bord intérieur, &, une qua¬ trième qui borde la moitié extérieure du bas de l’aîle. Les poils de la tête font rougeâtres , ainli que les pattes. Le delTus du corcelet iSc du ventre ell brun , «Se leurs cotés ont des poils jaunes. Je ne connois point la chenille de cette jolie phalène. jjj, II. PHALÆNA pcclinicomis elinguis , tota ru fa j ülarum margine ferrato. L'inn. fyji. nul. edit. lO 497 , n. 8. Phalsna bombyx elinguis, alis reverfis dentaiis ferrugineis , margine poftico nigris. Tîny. 141, n. I. Phalæna maxima, tota obfcure rufa antennis plumofis, . capite grandi , alis interioribus , cum ledit , ultra exteriores extantibus & lur- fum rtflexis. Albin, inj. t. xvj. Mtrian. europ. I , t. 3 , 2. Frifch. germ. } j t. i , tend ordinis , fig. 4. lleaum. inf. 2, t. 2.J,/! 1,2, 3, 4, 10. Bibliot. reg. Par. p. 21 , f. ornnes. Rofel. inf. vol. I , tab. 41 , clajf. 2. Papil. nofturn. La feuille morte. Longueur 1 5 lignes. Sa tête efl grande, grolTe & avance en pointe. Tout Ton corps & fes ailes font d’une couleur brune rougeâtre. Les bords des ailes font dentelées. Une particularité de cette phalène peu brillante d’ailleurs , ell fon port d’aîles. Lorlqu’elle ell en repos , elle tient fes ailes fupérieures DEsInSECTES. lîl parallèles au plan de pofition , les inferieures relevées &: prelque perpendiculaires. En niême-rems fes antennes lonc couchées le long de Ion corps , enlorte que cette figure lingLiliere jointe à fa couleur tannée & à la dentelure de fes ailes J la fait rout-à-fait reflembler à un paquet de feuilles mortes de feches : peut-être évite -t -elle par -là d’être apperçue des oifeaux , qui cherchent à fe nourrir des papillons êc des phalènes êc qui leur font la challe. Sa che¬ nille vient fur le gazon ; {gramai. ) Cette chenille elf grande , longue ; elle a feize pattes , fa couleur eft d’un gris de fouris , de elle a des appendices charnues de chaque côté au bas de chaque anneau. Elle efl: un peu velue. Les œufs de l’infecle font fort jolis. Ils font d’un bleu d’émail , entourés de cercles de de bandes bru¬ nes comme de petits barils. iz. PHALÆNA pcclinicornis ehnguis , pallido-rufa ^ crijla dorfali nigra. La crttc de coq. Longueur 8 lignes. Elle eft toute de couleur fauve pâle , imitant celle qu’on appelle ventre de biche. Son port d’ailes efl fingulier. Elle porte fes ailes en toit très-aigu, de prefque perpendi¬ culaires au plan de pofuion , 6c à la jonélion de ces ailes fur le milieu du dos, efl une crête velue de couleur noire, qui donne nailEance à deux petites raies noires qui s’éten¬ dent de chaque côté fur les ailes , mais qui fe terminent vite. Le bout poflérieur des ailes efl aufîi relevé en crête , comme on le voit dans beaucoup de teignes. 13. PHALÆNA peciiTucornis eiinguis ru fa , alis rotundatis fajcia pallidiore , fuperioribus punclo albo. Linn. fyfl. nat. edit. lo, p. 498 , n. iJ. Phalæna bombyx eiinguis, alis reverfis ferrugineis , ftnga flava , punâoque albo. Rüj. inf. p. 142 , n. Z. Phalæna maxima fulva , alarum exteriorum fuperiore medietate intecfius colorata , cum macula in medio , alba inferiore dilu- tiore. V iij Histoire abrégée Leche nov, tnf. fpec. n. fÇ). Phalæna peftinicornls elinguls , alis fulvis , fafcla flava punctoque albo. maf. Gocd. gdll. tam. i , tab, \ij. Li(i. goed. n. 88. Moujfit. Idt. p. çz , n. ^ , f. i , Z. Ah in. inf. t. i8. Merian. europ. i , t. lO. Ramm. inf. i , t. 35,/. 1,3, 4,7,8. Frifch. germ. 10, t. 10. Biblioih. reg. par. p. îî , f. omnes. Rofei. inf, vol. I , tab. 33 , clajf. 2. Papil. noflurn. L'arnir. inf. tab. 31. Le minime a bande. Longueur i pouce 9 lignes. Le mâle a les antennes larges , très-peclinées &: de cou¬ leur brune rougeâtre. En - delfus , (on corps eft de la même couleur , ainfî que la moitié lupërieure de Tes aîies. Sur cette moitié dans les ades de delLus , fe trouve un point blanc de forme ronde. La moitié inférieure des aîies ed: d’une couleur claire jaune, mais fur les l'upérieures le bord elf encore brun , enforte que le jaune ne forme qu’une bande. Le dedous de l’inlecfe ed: l'emblable au defîus , d ce n’elf qu’en-delLous le corps ell jaune, aind que les pattes. La femelle de près d’un tiers plus grande que le mâle , a les antennes moins peéâinées. Elle eft toute de couleur jaune , avec le point blanc fur les aîies fupérleures , éc une bande un peu plus claire à l’endroit où fe trouve la bande jaune dans le mâle. La chenille de cette phalène eft velue , avec des an¬ neaux d’un noir foncé. Elle a feize pattes : on la trouve fur le charme , l’orme , le cornouillier , le grofeillier &: quel¬ ques autres arbres. 14. PHALÆNA peclinicornis elinguis , alis dejlexis albis , fafcia quadruplici tranfverfa nigra , acute undu- lata. Linn. fyjl. nat. edit. 10 , p. 301 , n. 27. Phalæna bombyx elinguis , alis deflexis, mafculis grifso fufcoque nebulofis ; fœmineis albidis , lituris nigris. Frifch, 113 DES Insectes. Frifck. gcrm. l , p. I4, t. 3. Alerian europ. 1 , f. 18. Rdüum. in/, a , f. 1 , II , 14 , 15. 6* I , f. 46 , /. 5' Bibiiçitk. rcg. Par, p. r-J , f. orr.nes. Rofel. inj'. vol. i , tab. 3 . clajf. 2. Papll. noilurn. U Vg-\ag. Longueur i pouce. Ses antennes font noires & très-pectinées , fur-tout celles du male. Son corps &. les ailes lont d’un blanc gris. Sur les ailes, lont quatre bandes tranfverfes noires ondulées eu angles ou zig-zag, & de plus, quelques marques noires tranlVerfes à la baie de l’aîle , formant une cinquième petite bande. Le bord inférieur de l’aîle elf ponctué de noir , 6c il y a un point pareillement noir au milieu de l’aîle entre la troiliéme bande tranfverle 6c la quatrième, en remontant. Les ailes inférieures 6c le delLous des ailes lont tout gris. La femelle a fouvent un très-gros ventre chargé à l’extrémité de beaucoup de duvet de couleur châtain , qui lui fert à couvrir les œufs qu’elle pond. Sa chenille elf velue , 6c a auprès de la tête des aigrettes de poils qui lui iorment comme des oreilles. Son corps ell couvert de tubercules ronds élevés, de couleur fauve. On la trouve fur le chêne êc fur l’orme. Elle a feize pattes. N. B. La couleur de cette phalène varie, du moins pour le mâle ; il ell quelquelois d’un brun cendré, avec quatre bandes tranlverles ondulées plus foncées. J’ai ren¬ contré allez fouvent cette variété qui eft plus petite de moitié. 15. PHALÆNA peclinicornis elinguis , alis deflexis , cinereo - undulatis , tranfverfis obfcurioribus , capitc inter pedes porreclos. Linn. faun. fuec. n. 8i8. Linn, fy/l. nat. cdh; 10, p. 303, n. 33. Phalsna bombyx pudlbunda. Merlan, europ. 47. Reaum. inf. I , r. 33 ,/. 4, J , 10 , U , lî. Lijl. Goed, p. 191,/'. 81. Raj. inf. iSy, n. 7. Phalæna media cinerea , alis oblongis , exterioribus qua¬ tuor lineis nigricantibus tranfverfis dilHnitis. Tome II. P 114 Histoire abrégée Riij. ibid. 344 , n. 9. Eruca major pulcherriina pilofa è viridi flavicans , quatuor in medio dorfo fcopulis è flavo albicantibus , cum purpureo penicillo lon- giore fupra caudam. De Geer. mem. I , p. 697 , f. 16 , / Il , 12. Phalène à antennes barbues , brun-jaunâtres, fans trompe : gris-blanchâtre, à quelques raies tranfverfales , ondées , brunes. De Geer. ibid. p. 243 , t. 16,/. 7 , 20. La chenille. L'amir. inf. tab. 18. La patte étendue. Longueur l pouce. Le mâle a fes antennes très - petftinées ; celles de la femelle le font moins ; dans l’un fie dans l’autre elles font brunes. Les ailes du mâle lont de couleur cendrée, avec plufieurs bandes tranlverfes larges , ondulées , peu dilHncfes & de couleur noirâtre. Celles de la femelle font d’un gris plus clair , avec plufieurs bandes ondées èc tranf- verfes, dont trois font plus noires 6c plus marquées que les autres. En-dellbus , les ailes font d’un gris blanc , avec une feule bande tranfverfe noire 6c un point de même couleur dans leur milieu. Mais une fingularité de cette phalène qui la fait aifément reconnoitre , c’eft la maniéré dont elle porte fes pattes antérieures étendues devant fes antennes, ayant la tête entre les cuifTes de ces pattes. ^ Sa chenille n’eft pas moins remarquable. C’eft une de celles que l’on appelle chentlles a brojjes. Elle eft velue, d’un jaune verdâtre, avec quatre brofîès ou aigrettes cou¬ pées tranfverfalement de couleur jaune blanchâtre, ran¬ gées le long du dos. Elle a de plus un long pinceau de poils de couleur rouge pofé fur la queue. Ses pattes font au nombre de feize. On la trouve fur le poirier , l’abri¬ cotier 6c quelques autres arbres. i6. PHALÆNA pecîinicornis elinguis , alis defiexis pallidis , fafcia alarum tranJverfaU Jaturadore. Linn. faun. fuec. n. 814. Goed. gall. tom. 2 , fig. X. Lift. Goed. 204 , t. 89. Raj. inf. 213, n. 6. Eruca fepiaria gregaria major, pulchre colorata. \ Mouf. lut. 188. Neuftria major, (larva. ) DE 5 Insectes. 115 Merlan, europ. I , p. iz , e. 33. Frifch. germ. 1 , p, lOj £. 2. Eruca annularis. Reaum. inf. 2 , f. 4,/. i — II. &’ t. 5 , /. 7. Eruca. De Geer. mem. p. S , t. 1 , f. 1 — 4. Rofel. inf. vol. i , tab. 6 , clajf. 2. Papil. noûurn. Bibliotk. reg. Par. p. 28. f. omnes. La livrée. Longueur 8 lignes. Sa couleur eft d’un blanc jaunâtre terne , avec une ban¬ de tranfverle plus brune fur le milieu de fes ailes , terminée en-haut & en-bas par deux raies brunes. Sa chenille eft très-belle, longue , prefque rafe & elle a feize pattes. Elle eft couverte de bandes longitudinales bleues & jaunes , ce qui relEemble aux couleurs d’un habit de livrée. Elle vient par troupes , & fouvent mange & dé¬ truit tout, s’accommodant de tous les arbres. Elle dépofe les œufs autour d’une branche d’arbre tout à l’entour & par anneaux , en li grande quantité que quelquefois tout le tour d’une branche en eft couvert dans la longueur de près d’un pouce. 17. PHALÆNA peclinicornis elingids , aVis defiexis , fuperioribus fafiüs pallido - fiavis nigrifqut alternis Longiludinalibus , inferionbus croceis fafcia marginali nigra. Merlan, europ. i , tab. 3. Rofel. inf. tcm. 4 , tab. xxj. /. a , b , c , d. La phalène chouette. Longueur 5 , 7 lignes. Ses antennes font noires S: bien peélinées. Son corps eft pareilfement noir avec un peu de jaune. Ses ailes lupé- rieures font d’un gris jaunâtre , couvertes de lept ou huit raies longitudinales noires ferrées l’une contre l’autre. Vers le bout , une partie de ces raies fe courbe & forme une efpéce de lunule. Les ailes inférieures font d’un beau jau¬ ne , bordé du côté extérieur èc en-bas par une large bande noire , après laquelle eft une petite bande jaune qui \ i {y Histoire abrégée termine l’aîle à peu près comme dans la phalène- hibou. De plus fur le milieu de l’aîle , il y a une efpéce de croilîànt noir qui parc de la bande du bord extérieur. L’in- feéle porte lés aîles roulées autour de fon corps. Il vient d’une chenille à léize pattes un peu velue, dont la couleur ell noire , avec une large bande longitudinale jaune fc quelques poils de même couleur. 18. PHALÆNA peclinicornh elinguis tota alba , a Us deflexis bombyx dicta. Linn. fyfl. nat. edh. lO , p. 499 , n. 18. Phalæna botiibyx , elinguis , alis revciCs paliidis , ftrigis tribus obfoletis. Linn. faun. fuec. n. 83a. Phalæna peftinicornis elinguis , bombyx difta. Aldro-v. inf. a8o — iSi , 2,3. Jonfl. inf. t, 22. Papilio bombyx. Moiijfit. lut, 181. Bombyx. Mcrian. europ. 1 , p. I , t. I. Lifi. Goed. 84,/. 32. Ch.irlet. onom. 40. l’apilio bombycum. Alb. inf. t. XI y f. 16. Reaum. inf. i , t. f. 1 4. & i , t. 5 , _/i 2. Rofel. inf. vol. 3 , fupplcm. tab. 7^8, 9 , cLiJf. i. Papil. noSurn. Llamir. inf. tab. 9. Le ver- a - foie. Nous ne nous arrêterons point à décrire, ni la chenille,, ni la phalène du ver-à-foie qui lont très-connues. Ün fait que cet infecte lé nourrit du mûrier , perforine n’ignore la beauté du travail de la coque qui nous tournic li abon¬ damment la foie. Quoique cette phalène vienne des pays chauds &: qu’elle ne loit point naturelle à ce pays-ci , nous avons cru devoir en taire mention , parce que beaucoup de perlonnes l’élevenc ôc la nou'rrilîénc èc qu’elle elhdeve- nue commune dans nos pays. 19. PHALÆNA pccîiniiornis elinguis alis deflexis albis , pedum annulis , antennifque nigris. Linn. faun. fuec. n. %2.r. Linn. fyll. nat, edit. lO , p. 501 , n. 29. Phalæna bombyx falicis. Goed. belg. 1 y p, 23 , t. 3. l’focul fpïüabilis. & gaü. tom. 2., tab. iij. DES Insectes. 117 Lifi. Goei. Z02 , e. 87. Merian. europ. 1 , p. Il , t, 30. Frifck. gcrm. 1 ^ p. Il ^ t. 4. Reaam. inf. i , f. 34 , /. 4 , 5 , 6. Aa. Upf. ijiôfp. 124, n. 58. Papilio alis deprems niveis, antennis pennatiSj pedibus annulis nigris. De Geer. mtm. p. 696 ,t. il , f. 14 , 13. Phalène à antennes noires à barbes , fans trompe J très-blanche, à jambes picotées de noir. Rofe/. inf. vol. 1 , tab. ÿ , clajf. 2, Papil. noèturn. U apparent. Longueur 1 1 lignes. Ses antennes font noires 5c pe£tinées. Ses pattes font blanches avec plulieurs anneaux noirs. Son corps eft grifâ- tre &; Tes ailes font toutes blanches. Sa chenille eft com¬ mune lur le faille 5c le peuplier. Elle a feize pattes 5c eft velue, avec des efpcces de boutons bruns élevés, plus garnis de poils que le refte de Ion corps. Des deux côtés elle a des taches jaunes allongées. 2 0. PHALÆNA peclinicornis elinguis alis dejlexis albis J fœminct ano pilofo ferruginco. Reaum, inf. i , t. i6 , f 1 1 . Rüj. inf. lyy, n. I. Phalana media , alis niveis , cauda cbiufa lanugine denfa fulva oblita. Fl if h. germ. 3 , t. I. Primi ordinis. Biblioth. reg. Parif. p. 2<) , f. omnes. Rofe!. inf vol. i, tob. 21 , dujf. 2 Papil. nociurn. La phalène blanche a cul brun. Longueur!) lignes. Ses antennes font un peu jaunâtres; tout le refte de fon corps eft velu 5c très-blanc. La femelle a l’extrémité de fon ventre grolle 5c garnie de poils longs, bruns 5c fauves, qui lui fervent à couvrir les œufs qu’elle pond. Sa chenille a feize pattes. C’eft la plus commune de tou¬ tes. Elle eft velue, de couleur jaun.âtre , 5c elle vient fur'prefque tous les arbres, qu’elle dépouille lôuvent en¬ tièrement dès le printems. ‘t Histoire abrégée ii8 21. PHALÆNA peHiniconiis elinguis ^ alis defiexis albidis , punclis mgris ; abdomine ordinibus quinque piinciorum. Linn. faun. fuec. n. 823. hinn. fyfl. nat. edit. lO , p. jof , n. 47. Phalæna bombyx lubricipeda. Goed. bclg. I , p. 6} , i. 23. Lubricipeda. d" Gall. tom. 2 , tub. xxiij. Lift. Goed. 210 J r. 93. Frifch. germ. 3 , p. 22 , t. 8. Primi Oldinis. Alerian. curop. I , p. 16, f. 46. Albin, inf. t. 'il, f. 30. G. H. Reaum. inf. i , t. i ,/. 7 — p. Le lievre. Acl. Upf. , P- 124, n. 59. Papilio alis depreffis albis ^ punflis nigtis , ventre quinque punQorum ordinibus. De Geer. mcm. 1 , p, 696 , t. Il , f. 7,8. Phalène à antennes à barbes , fans trompe , à ailes ou blanches ou d’un jaune clair à points noirs. Rofel. inf. vol. I , tab. 46. clnff. 2. Papil. noûutn. L'amir. inf. tab. 6. La phalcne-tigre. Longueur 9 lignes. Ses antennes font noites , ainfi que fes yeux : fon corps eft jaunâtre , avec cinq rangs longitudinaux de points noirs placés fur le ventre &; pofés régulièrement. Les ailes font blanches, chargées de points noirs, ce qui lui a fait donner le nom de tigre. Ces points font en moindre nom¬ bre fur les aîles des femelles. Quelquefois la couleur du mâle varie. J’en ai qui font par-tout d’un brun clair & cen¬ dré, avec des points noirs bien marqués. Cette variété de couleur brune efb repréfentée dans l’Ouvrage de M. de Reaumur, planche citée ci-deO'us, hg. 5,6. M. de Geer prétend auflî avoir trouvé des femelles, les unes blanches, îk. les autres jaunes. Sa chenille ell velue , brune , à feize pattes, chargée de dix tubercules &: coure aflhz vite, ce qui lui a fait donner par Goedart le nom de lubricipeda Se par d’autres celui de lievre. Elle vient lur les arbres fruitiers Se quelques autres. 22. PHALÆNA peclinicornis elinguis albida nigro pwiclaia , alis defiexis , fuperioribus fafcia duplici dentata ni^ro terminaia. DES Insectes. 119 La printanière. Longueur 1 1 lignes. Ses antennes font de la longueur de la moitié de fon corps ik. fort peu pectinées, prelqu’en filets. Il ell vrai que cette rare phalène eft une iemelle & que je n’ai point vu fon mâlej dont les antennes peuvent être plus en pei¬ gne. Ces antennes , ainlî que les pattes , lont entrecou¬ pées de noir &, de blanc. La tête efi: blanche, ainfi que le corcelet , qui a cependant fur Ion milieu une bande longi¬ tudinale brune, terminée de part Se d’autre par un bord noir. Le ventre ell d’un blanc jaunâtre picoté de noir. Les aîles font pareillement blanches, piquées aufii de noir, &: chargées de deux bandes brunes tranlverfes, l’une vers la baie, l’autre vers le bas de l’aîle. Ces deux bandes font larges , un peu en zig-zag, êc bordées fur-tout par le côté où elles fe regardent par une raie noire. Nous n’avons qu’un feul individu de cette efpéce. Il m’a été remis par M. Mauduyt mon confrère, qui l’a trouvé au commence¬ ment d’avril. 23. PHALÆNA pectinicornis elinguis J alis rotundatis fufco-ferrugineis , fuperioribus macula alba anguli ani , fœminâ apierd. Linn. faun. jiiec. n. 827. Linn. fyft. nat. edit. lo , p, 503 , n. 37. Phalxna bombyx antiqua. Cocd. helg. \ , p. 1 1 5 . r. 39. Àntljk peregrinuin 6’ galL hom. i , tab. lix. Lifi. Goed.p. 191,/^ 79, fœmina. Swammcrd. in 4". 183 , i. lo , maf. & fœmina. Swùmmerd. bib. nat. f. 33 . /! 6 , 7 , 8. AU. Upf. 1736, 23 , n. 74. Papilio aUs depreflis cinereo-fufcis , antennis peftinatis. Albin, inf. t. 89 , fig. D. E. Raj. inf. p. 100 , n. 14. Phalæna mlnor rufa , in utravis ala citeriore macula alba rotunda prope angulum læum interiorcm infignita. maf Raj. ibid. 173 , n. 24. Phalæna cinerea ventricofa , corpore brevi , alarum expers. fœmina. Raj. ib'd. 544. Eruca fublutea pilofa , quatuor in mcdio dorfo agminulis feu penicillls pilorum longiorum luteorum , & longo pilorum nigrorum pcni- cillo in cauda. Reaum. inf. i , f. 19 , /. 12,13,17. De Geer. mem, i,p. 697, t. 17, / 13 , 14, 13. Phalène à antennes barbues. 120 Histoire abrégée fans trompe , dont la femelle eft grife & fans ailes , & dont le mâle cft jaune bnm à deux taches blanches. De Gcer. ibid. p. 253 , c. 17 ,/. I , 18. La chenille. Rofel. inf. \uL 1 , fuppltm, cab. 13 , clujf. z. Papil. noûurn. IJ étoilée. Longueur 7 lignes. Le male a Tes antennes grandes , noires de pe£linées. Ses aîles font arrondies 6c il les porte un peu etendues. Les lupérieures (ont en-dedus d’un fauve nébuleux , taché Sc onde de brun , avec une tache blanche arrondie de appa¬ rente vers l’angle de l’aîle qui touche l’anus. Le délions des aîles , ainlî que les aîles inlérieures ^ elf d’un jaune un peu roux. La femelle a fes antennes peélinées de eft de cou¬ leur cendrée. Elle n’a point d’aîles , mais (eulement dus moignons d’aîles attachés à un corps gros ôe court, enl'orte qu’on ne la prendroit jamais pour une phalène. La chenille elf à btoiLe de rellèmble beaucoup à celle de la jPotte étendue. Elle a feize pattes, ed velue, ôe a le long du dos des brolEes blanches, outre deux longues aigrettes aux deux côtés de la tête ôe une llir la queue de couleur noire. Les poils de ces aigrettes (ont longs de fe terminent en bouton parle bout. On trouve cette chenille fur le pru¬ nier ôe; quelques autres arbres. 24. PHALÆNA peclinicornis elinguis , antennis ù corpore luteis , aLis dejlexis viridibus. La. phalène jaune a allés vertes. Longueur 6 lignes. Ses antennes ne font que légèrement peefinées. Elles (ont, ainlî que (on corps de (es pattes, d’un belle couleur jaune. Ses quatre ailes (ont d’un allez beau vert, tant en- dedlis qu’en-dedous , mais leurs bords ont un peu de jaune. Je ne connois point la chenille de cette phalène que je n’ai trouvée t]u’une l'eule fois. M- ni DES Insectes. - I . . 15. PHALÆNA peclinLCornis elinguis ^ al'is deflexis rofcis , fuperioribiis puriciorum arcuumquc nigrorum or dîne duplici. Ruj. inf. p. 117 , n. 86. Phalx’na ininor , alis relut miniaceis, punftls & lineolis nigris in medio notatis. La rofette. Longueur 6 lignes. Ses yeux font noirs ; Tes antennes , fes pattes & fon corps font jaunes. Ses .ailes lont d’une couleur de rofe ten¬ dre. Sur les ailes lupérieures vers le milieu , ily a une ban¬ de de zig-zags ou d’arcs noirs , au bas de laquelle ell une autre bande de points noirs. Cette petite phalène elt belle , elle a un air étranger. On m’en a donné deux qui ont été trouvées ici. Je ne connois point la chenille. Les antennes de l’infetbe parfait lont fines &: pectinées. 26. PHALÆNA peclinicornis clin guis j alis cinereo Jîavoque rufis , margine laceris. Lirm. faun. fuec. n. 833. lÀnn. fyft. nat. edh. ïO , p. 507 , n. 54. Phaîsna bombyx fpirilinguis criftata , aiis incumbeniibus dentato-erofis rufo grifeis , punâis duobus albis. Goed. belg. I , />. I S S > f* 67. Libatrix. éi galL. tom. % , tab. Ixvij. Lift. Goed. 81 , f. 30. Acl. Upf. 1736, p. 23 , n. 63. Papilio alis depreffis erofis croceo-rufîs. Petiv. ga^oph. 19 , f. 19,/. 4. Phalaina faftiata perelegans extremitate Ipiralis. Albin, inj. t. 32 , fig. b. c. Roft.1. inp. tom. iv, tab. xx. La découpure. Longueur lO lignes. Ses antennes font'peu pectinées : elles font jaunâtres , avec un peu de blanc en devant à leur bafe. Les pattes de même couleur ont aulli des anneaux blancs , lur-tout aux tarfes. La tête ôc le corcelet fpnt jaunes. Les ailes font fort découpées à leur bord poftérieur: elles font jaunâtres , fau¬ ves , mêlées de brun ôc de couleur cendrée. Vers leur bafe, elles ont une tache blanche ; plus bas vers le tiers de l’aîle. Tome II, Q iii Histoire abrégée fe trouve une raie tranfverfe cendrée , & une autre aux deux tiers de l’aîle ; cette derniere ell: double. Entre ces deux raies vers le milieu de l’aîle , eft un point blanc , ëc un peu plus bas deux petits points noirs. En-dellbus , les ailes font d’un brun nébuleux. L’infeéle les porte couchées fur fon corps , un peu en toit. Sa chenille eft verte , avec une raie blanche en-dellus le long du dos. 27. PHALÆNA pecliniconüs ehnguis , alis deflexis fufcis , macula duplici albido - flavefcente geminata. Linn. faun. fuec. n. 836. Linn. fyft. nat. edit. lo, ji. 504 , n. 38. Phalxna bombyx cœruleo-cephala. Alhin. inf. t. 13. D. Merlan, europ. i , r. 9. Gocd. belg. 1 , p. 116, t. 61. Cœruleo-cephalus. & gall. tom. a , tab. Ixj. Lift. Gotd. lai , f. 47. Frifck. germ. 10 , 3 , f. 3 , 4. Eruca cœruleo-viridls , ftriis luteis. Reaum. inf. 1 , t. 18 , f. l 4 , , 6 , 7 , 8. Raj. inf p. 163, n. 17. Phalæna media habitior , alis exterioribus pullis , duabus tribufve maculis albis , h duobus circellis compofitis contiguis notatis. Rofel. inf. vol. i , tab. 16 , clajf. a. Papil. nofturn. Le double-omega. Longueur 10 lignes. Tout fon corps & fes aîles font de couleur brune , avec quelques bandes plus ou moins brunes dont elles paroif- fent marbrées. De plus , il y a fur les aîles lupérieures une tache d’un jaune verdâtre qui paroît compolée de deux O doubles , ou de quatre petits Ü qui fe touchent ôc fe confondent. La chenille de cette phalène a feize pattes. Elle eft un peu velue ; fa couleur eft d’un bleu ardoifé , avec trois bandes longitudinales jaunes , une fur le milieu du dos , ëc une autre de chaque côté plus étroite que celle du milieu. De plus , fon corps eft chargé de petits tubercu¬ les noirs , d’où partent des poils courts ôe aftez gros. Elle vient fur le cerilier , l’abricotier , l’aube - épine , le poirier & quelques-autres arbrej. DES Insectes. 1^5 zS. PHALÆNA pecîinicornis elinguis , alis teclifor- mihus ^ fuperionbus cinereis , fafcia diiplici ferruginea , Ù extremo circuhiritcr paLlefcente ; fubtus omnibus flavefcentibus , iindidata fufca. L'nn. fyfl. nat. tilt. io,p. 508, n. 61. Phalæni noftua fubelinguis alis deflexis cinereis , apice macula lubocellari flava, Gotd. go-ll. tom. 2 , tab. xxxiv. Merijn. europ, J , tab. 4I. Albin, inf. t. 2^ , C. D. Gocd. I , 34. Frifch. germ. i I , t. 4. BibUorh. reg. Par. p. iG , f. l — 8. De Ceer. mem. I , p. 697 , r. i 3 ,/ 18,19. Phalène à antennes à barbes en bou¬ quets de poils , (ans trompe , d’un gris de perle obfcur , à grande tache jaune blanchâtre vers la partie poftérieure des ailes fupérleut es. Idem. t. l , 15. & f- 4 , /. I — d. Rofel. inf. vol. I , tab. 14, clajf. 2. Papil. nofturn. La lunule. 'Longueur 1 1 lignes. Ses antennes font de couleur fauve. Son corcelet eft jaune , entouré d’une bande de couleur rougeâtre brune qui elb double. Ses aîles lont d’un gris de perle cendré , avec une bande de couleur rougeâtre à la baie , une autre tranfverfe un peu plus haut que le milieu de l’aîle , &. une troilîéme plus bas , dont le bord eft coupé en arc , pour envelopper une grande cache jaune , marbrée , ovale , en. forme de lunule qui termine le bout de l’aîle. Toutes ces bandes lont doubles , ainli qu’une derniere femblable qui elb à l’extrémité de l’aîle. Les aîles inférieures font jaun⬠tres. Le dellous des aîles elb de la même couleur , avec une bande brune qui traverfe le milieu des quatre aîles. La chenille de cette phalène a feize pattes : elle ell pref- que raie , de couleur un peu jaune , marbrée êe variée de taches noires irrégulières. Elle elb très-commune fur le tilleul êc l’orme. 19. PHALÆNA pecîinicornis elinguis , alis exterioribus fujcis y venis plurimis , frfii,7 , f. 13. d gall. tom. 3 , tab. 13. Lift. Goed. p. 156 , f. 61. Albin, inf. t. xxxvij , f. 60. Reaum. inf. I , r. 49 , 17 , 18. Petiv. ga^op. 51 , r. 32 , / 8. Phalæna minor alba , maculis nigrefcentibus ornata. Raj. inf. 212 , n. 73. Phalæna minor, alis oblongis ex albo & coeruleo nigricante variis, ad exortum flavis. De Geer. mem. i 701 , f. 28 ;/. 18 , 19. Phalène à antennes en filets, blanche , à taches noires nuancées & à corcelet jauné'. De Geer. ibid. p. 418. La chenille. Rofel, inf. vol. I , tab. 14, clajf. 4. Papil. nodurn. 13^ Histoire abrégée La queue jaune. Longueur 7 lignes. Le haut de Ton corcelet eft jaunâtre , fon corps ert: cendré 6: fon ventre fe termine par une queue velue très- jaune. Ses ailes font griles , blanchâtres, avec des taches d’un noir bleuâtre. Ces taches forment lur le bas des aîles deux bandes tranfverles, &: dans le haut il yen a deux ou trois placées irrégulièrement. La baie des aîles fupérieures a un peu de jaune. Ledelfous de l’animal ell lémblable au deflus. La chenille de cette phalène a feize jambes garnies d’une couronne de crochets prefque complette. Elle ell: verre , avec une raie d’un vert plus oblcur tout le long du dos. Elle vient lur les pommiers 6c autres arbres fruitiers auxquels elle fait beaucoup de tort. On la trouve auffi alfez (oLivent lur les feuilles d’ortie qu’elle plie pour fe ca¬ cher dedans 6c s’en nourrir. 55. PHALÆNA feticornis fpinlinguis , alis paten-‘ tibiis fupra fufcis , pone fubiuj'que Jlavefcenubus. Linn. faun. fuec. n. 847. La doublure jaune. Longueur 6 lignes. Son corps efl noirâtre : fes aîles font en deffus d’une couleur brune obfcure , marbrée de taches 6c de l aies plus noires , principalement vers le bord extérieur , 6c jaunâtres vers le bord inférieur. En-delfous , les aîles font jaunes , avec quelques bandes tranfverles brunes mal terminées , 6c une tache au milieu des aîles lupérieures. Cette phalène, à la première vûe , relEemble à un papillon. 56. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis paten- tibus albis , maculis inœqualibus nigris plunmis ^ faf ciaque tranfverfa lutea. ^ Linn. faun. fuec. n. 849. Phalæna feticornis fpirilinguis ; alis patentibus albis , jnaculis in.-çqualibus nigris plurirais, Linn. desInsectes, 137 Linn. fyjl. nat. edit. 10, p. , n. 167. Phalæna g-ometra groffularïuta, Mouffet. lat. p. 96 , n. 10. Jonjt. inf. p. 39 , n. 10 , l. ë. Phalæna: mediæ décima. Merlan, europ. 1 , p. M , c. 29. Goed. galt. torn, 2 , tab, xxj. Lifl. Goed. p. 24; f. 9. Frifck. germ. I , p. 14 , c. 2, Spithometra nigro luteoque maculata, Peùv. muj. 3 , n. 4. Phalæna hortenfis alba , maculis plurimis nigris infignita. — Idem. 4 , n. 7. Eruca geometrica , pulchre variegata , grofi'ulariis dtpaf- cens. Ra/. inf. 178, n. 14. Phalæna media, alis amplis albis , maculis crebris nigris & lineis tianfverfis luteis variis. — JMem. 179. Eruca geometra grolTularia majufcula alba rubro & nigro colo- rimis varia. \ — Idem. 373 , n. I. Eruca geometra grolTulariam depafeens. Biblioth. reg. Par. p. 16 , f. 2. Nomen petiveri. Albin, inf r. 43 , fi g. f. g. Rofel inf. vol. I , tab. 2, clajf. 3. Papil. noflurn. h'amir. inf. tab. 26. La mouchetée. Longueur 8 lignes. Largeur ï I pouce, ' Cetre belle phalène a la tête noire , les antennes &: les pattes brunes. Son corcelet ell jaune , avec quelques taches noires en-delTus. Son ventre pareillement jaune a cinq bancies longitudinales de taches noires; trois en-def- lus ; fçavoir , une au milieu & une de chaque côté , &, deux en-dellbus. Ses allés font blanches, avec plulicurs taches noires , la plupart rondes comme des mouchetures , dont plulieurs forment des rangées tranlVerfales. Vers la baie de l’aîle , entre deux de ces rangées, eft une petite bande d’un jaune aurore , &, vers le milieu , entre deux autres rangées femblables , fe trouve une pareille bande bien plus grande. Ces bandes aurores ne font que fur les ailes lupérieures ik. feulement en-delllis. La chenille de cette pihalêne eft aulîi fort belle. C’elt une arpenteule à dix pattes , de couleur blanche, tachetée de rouge &; de noir. On la trouve lur le crofeillier. 57. PHALÆNA feticornis fpiriiinguis , alis paten- tibus , Jinuatis , pallido- glaucis fafeia tranfverfa obfcu- riore. Tome II, S 13S Histoire abrégée Reaum. i , f. 59 , y. 13 , 14. Rüj. inf. 232 , n, 77. Phatæna minor aüs ex cœruleo viridibus , exterioribus dujbus lineLs tranlVerfis albicantibus clilbiniTiis. Llnn. faun. fuec. n. 922. Phalæna albo-virefcens , alis planiufculis. Le céladon. Longueur p lignes. Largeur 2I lignes. Ses yeux font noirs ôc Ion corps eft de couleur cendrée. Ses ailes font grandes , un peu iinuées à leur bord infé¬ rieur, ôc d’un vert d’eau pâle , avec une large bande tranf- verfe un peu plus foncée lur chacune. Cette bande eft^lus large vers le bord extérieur. Sa chenille elf rafe , de couleur verte , avec des ban¬ des tranfverfes jaunâtres. Sa tête eft greffe ôc fa queue eft déliée. On la trouve fur le chêne. Elle file une coque d’une forme fmguliere femblable à un bateau. Al. de Reaum ur appelle cette chenille , chenille a forme de poif- fon , tom. I , pag. 560. 58. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis paten- libus fulphureis , Unea duplici tranfverfa obfcwiore ^ inferioribus caudatis. Linn.fyfl nat. edit. 10, p. <ÿis,n. 129. Phalæna geometra peBinicornis (male) alis cauJato-angulatis flavefcentibus , lineis duabus , pofticls apicibus bipunc- tatis. Goed. gall. tom. 3 , tab. 34. Lifl. Goed. f 10. Petiv. ga^oph. t. 6. Ra). inf. 177 , n. 9. Albin, inf. t. 94. Rofel. inf vol. i , tab. 6 , clujf. 3. Papil. nofturn. La foufrée a queue. Longueur 10 lignes. Elle eft par-tout d’une couleur jaune pâle , imitant la couleur de foufre ; fes yeux feuls font noirs. Ses quatre ailes ont en-deffus deux lignes tranfverfes un peu brunes , entre lefquelles la couleur n’eft pas plus foncée que dans le refte de l’aile , en quoi elle différé de la précédente , où la couleur forme une large bande plus, foncée. De plus dans desInsectes. 139 celle-ci , près du bord extérieur encre les deux raies , il y a un commencement d’un troiliéme l'emblable , mais fort court. A l’extrémité des ailes inférieures , il y a des elpéces d’appendices ou petites queues , avec deux taches noires , (ouvent un peu dorées vers la baie de ces queues. La' chenille eft une arpenteufe à dix pattes , de couleur brune de qui refl'emble pour la forme la couleur à un bâton. 59. PHALÆNA feticornis fpinlinguis ^ ails paten- tibus luteis , dupliCL punclorwn cincrcorum ordine , fupe- rioribus maculls duabus ù rachl croceo-ferrugineis. Linn.fyft. nat. edh. \o , p. 525 , /z. 168. Phalæna geometra feticornis alis flavif- fimis , anteriotibus maculis coftalibus tribus ferrugineis , media fubargentea. Raj. inj. 169 , n. 27. Phaljcna media, alis flavis , maculis aliquot rufis feu f;r- rugineis pitlis. L'amir. inf. tab. 23. La curonelle rouilléc. Longueur 7 lignes. Largeur 1 3 lignes. Ses antennes , fa trompe , Ion corps de fes pattes font d’une couleur lafranée di fes yeux ibnt noirs. Ses ailes fort arrondies font d’un jaune citroné, avec deux bandes tranfverlës de points ou petites taches cendrées fur chacu¬ ne, de de plus , les ailes de deÜus ont leur bord extérieur d’un jaune couleur de rouille, avec deux taches fembla- bles qui vont le confondre avec ce bord. 60. PHALÆNA feticornis fplrlllnguls , ails paten- tlbus albls , margine undlque Interrupte fufcis. Linn. faun. fuec. n. 860. Linn.fyft. nat. edit. lo , p. 527, n. 182. Phalæna geometra feticornis, alis omnibus albis , margine exteriore limbo fulco interrupto. Aà. Upf. 1736 , /I. 23 , n. 37, Papilio alis planis albis, maculis fufcis inx- qualibus marginalibus. La bordure entrecoupée. Longueur 6 lignes. Largeur 1 1 lignes. Ses pattes , fes antennes ôc tout fon corps font bruns , à S ij 140 Histoire abrégée l’exception des yeux qui Ibnt noirs. Ses ailes font blan¬ ches , bordées de bandes brunes entrecoupées. Dans les ailes de delllis , le bord inférieur a une large bande , inégale, pour la largeur : au bord extérieur , il y a d’abord une alTez longue bande qui part de la bafe ; enluice , après un inter¬ valle vuide , eft une fécondé bande courte irrégulière , enfin , après un autre intervalle , fe trouve l’extrémité de la bande du bord inrérieur. Les ailes de dellbus n’ont que deux bandes ou taches au bord inférieur. Le dellbus de l’infecte efl femblable au dellbs , fi ce n’ell: que le brun ell plus clair. 6i. PHALÆNA feticornis fpirilinguis j alis paten- tibus jîavLS , maculis numerofis fufcis. Lji phalène panthère. Longueur 5 lignes. Largeur I pouce. Ses ailes font d’un beau jaune vif, avec beaucoup de taches brunes , au nombre de quinze ou feize pour chaque aile : plufieurs de ces taches fe touchent. Le corps de l’in- fecde elt pareillement jaune taché de brun. 61. PHALÆN A feticornis fpirilinguis , alis patcn- tibus albidis , atomis cinerafcentibus , ù fafcta duplici undulata ferruginea. Les atomes a deux baneies. Longueur 5 j lignes. Largeur 1 pouce. Tout Ion corps eft jaunâtre , à l’exception des yeux qui font noirs. Ses ailes iont blanchâtres , toutes piquées de petits points cendrés, avec deux bandes tranfverfes , on¬ dées de couleur jaunâtre quelc]uefois brune. 65. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis patent tibus albidis , atomis cinerafcentibus , ù fafcia undula¬ ta ferruginea. Linn. fyfl. nat. edit. 10 , p. ^28 , n. i38. Phalæna geometra feticornis , alis albi— dis concoloribus J ftriga cinerea , punûo margineque nigro punilatis.. 141 DES Insectes. Les atomes a une bande. Longueur 5 lignes. Ses yeux font noirs , fon corps eft jaunâtre & Ton ventre brun. Ses ailes font blanchâtres , toutes piquées de points cendrés , avec une bande tranfverfe de couleur de rouille au milieu. En-deflbus , à l’endroit de cette bande , eft une bande de points noirs plus gros que ceux du relie des ailes. 64. P H A L Æ N A feiicornis fpirilinguis , alis patenti- tibus albis , fuperioribus macula nigra , Ù fafcia dupLiçi in extremo undulata. Frifch. germ. 4 , t. 16. Rofei inf. vol. i ^ lab. 7 , cLiJf. 3. Papil. noftu:n. La phalène blanche a tache ù bande noire. Longueur 4 lignes. Ljrgeur 9 lignes. La couleur de fon corps eft brune un peu cendrée. Son ventre eft blanc en-haut en-bas , ôc dans le milieu il eft cendré , avec de petits points noirs lur les côtés. Ses ailes l'ont blanches; les fupérieures ont une tache noirâtre aflèz grande qui touche le bord extérieur , outre deux autres petites taches le long de ce bord , lîtuées un peu plus haut, dont la première , partant delà bafe de l’aile, eft longue &: la fécondé courte. Le long du bord inférieur, il y a deux bandes noirâtres plus claires & ondulées. Les ailes en- delTous ont des raies tranfverfes de points noirs. Cette phalène eft fort délicate. La chenille eft une petite arpen- teufe jaunâtre, raie & à dix pattes. éy. PHALÆNA feticomis fpinhnguis , alis paten- tibus niveis , omnibus pone fafcia undulata fifca , fii- periorum margine externo maculis nigris. La bande interrompue. Longueur 4 f lignes. Largeur 8 lignes. Tout l’infecte eft de couleur blanche. Ses ailes ont i.fî Histoire abrégée toutes , proche le bord inférieur, une bande cranfverre on¬ dulée allez large , de couleur brune , cjui paroît interrom¬ pue dans Ion milieu. Mais li on regarde de près , on voit que la couleur eft leulement beaucoup plus claire en cet endroit , ce qui forme deux taches aux deux côtés & fait paroitre cette bande comme coupée. De plus , le bord extérieur des ailes de délias a deux ou trois taches noires , les quatre ailes ont en-deflbus dans leur milieu chacune un point noir. 66. PHALÆNA J'cticomis fpinlinguis , alis paten- tibus cincnis , fa.fciis lincanbus fufcis j puncloque ni- gro. Linn. faun. Jiiec. 854. L'-nn. fyfl. njt. dit. lo , , n. 198. Phalæna geometra Jlraclotata. La phalène grife a lignes brunes bj point noir. Longueur 3 -l lignes, hargeur 9 lignes. Elle ell toute grife. Ses ailes ont des raies brunes tranf- verfes ondulées , louvent mal terminées , avec un point noir bien marqué au milieu de chacune. J’ai quelque dou¬ te au lujet de cette efpéce , 6e je craindrois que celle que Jvl. Linnæus a défignée , ne différât un peu de la nôtre. La lîenne paroît plus grande que celle que nous avons , 6e probablement la trompe de la lienne doit paroîcre diffici¬ lement , puifqu’il n’a pas pû s'affurer de fon exillence ; au lieu qu’on voit très-dillinèlement la trompe de notre efpé¬ ce. La chenille vit dans l’eau lur le ftatriote 6e le potamo- geron. 67. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis paten- tibus albis , linea duplici undulaia fubfufca. I.a phalène blanche a lignes Longueur 3 lignes. Largeur 1 pouce. Scs yeux font noirs , (a trompe 6e fes antennes font jaunes : tout le relie de fon corps efl; blanc , avec deux bandes tranfverfes ondées , d’un brun pale 6e peu marqué brunes fans points D E s 1 N s E C T E s. 145 fur les ailes fupérleures. Au bord inférieur des ailes , il y a quelques petits points noirs preiqu’imperceptibles. 6S, PHALÆNA faicornis fpirilinguis , alis patcn- iibus luteis , lineolis fufcis Ù albidis undülatis j limbo dentaio. La brocaulle d’or. Longueur ^ lignes. Largeur 1 1 lignes. Son corps fes ailes font jaunes , avec nombre de raies tranlverles ondulées de couleur brune ôc quelques-unes de couleur blanche. Ces raies font moins nombreufes en- delTous , mais chaque aile a dans fon milieu un point blanc. Le bord inférieur des ailes eft un peu dentelé. La chenille de cette phalène eft une arpenteule à dix pattes qui vient fur le chêne Sc fur l’orme. 69. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis paten- tibus albis , lineolis fafciifque plurimis undulatis fufcis , limbo fubdentato. La brocatelle d’argent. Longueur lignes. Largeur 10 lignes. Son corps eft d’un brun cendré : fes ailes font blan¬ ches , avec plufieurs bandes brunes tranfverfes ondulées, dont quelques-unes fe trouvent à la bafe de r.iîle fuivies d’un intervalle blanc. Enfuite vers le milieu il y en a plu- fieurs , après quoi vient une bande blanche encore plus grande que la première , Sc enfin plufieurs terminent l’aîle font coupées dans leur milieu par une ligne tranlverle blanche en zig-zag. La frange du bord inférieur eft un peu dentelée Ôc entrecoupée de blanc &c de brun. Le dellous des ailes eft plus blanc que le defîlis , & on y remarque quelques points noirs 6c peu de bandes brunes. yo PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis païen- tibus cinereis , fafciis plurimis fufcis undulatis iranf verfs , limbo fubdentato. Histoire abrégée 144 La brocatelle brune. Longueur 4 lignes. Son corps eft gris entrecoupé & mêlé de brun. Le fond de Tes ailes eftde couleur cendrée, avec plufieurs bandes tranÉverfes brunes ondées. Le bord inférieur des ailes elf un peu dentelé , avec une grande frange de poils. 71. PHALÆNA feiicornis fpinhnguis , alis paten- tibus albis , fingulis fafcia undulata Jerraia , & ornicro albis. Les quatre omicrons. Longueur 4 lignes. Son corps & fes ailes font blancs. Chaque aîle a en-def- lus dans Ion milieu un petit O noir, ce qui fait quatre O, quand l’inleéle tient fes ailes étendues. Au deflous de ces c]uatre O , il y a une bande tranfverfe noire en zig-zag aigu. Le delLous des ailes eft tout blanc, 71. PHALÆNA feiicornis Jpinlinguis , alis païen- iibiis cinereis , margine exienore fufco , puncîoque alaruni nigro. G La nervure brune. Longueur 3 { lignes. Sa couleur en-defliis eft prefque toute grife , avec un petit point noir au milieu de chaque aîle & la bordure extérieure des ailes de deft’us brune. En-dellous , les ailes font de même couleur , mais celles de defl’us ont plufieurs lignes brunes tranfverfes. 73. PHALÆNA feiicornis fpirilinguis , alis paien- iibus viridi fufcoque variegatis , frfim iriplici undulata obfcuriore. La phalène h bandes vertes. Longueur 3 lignes. Largeur i i lignes. Sa couleur eft brune, mêlée de vert. Ses ailes ont trois bandes D E s I N s E C T E s. 145 bandes plus foncées , entrecoupées par autant de bandes tranfverfes plus claires. La première de ces bandes claires eft grihicre , ôc la moitié extérieure de la derniere efl pref- que tout- à-fait blanche. Cette phalène eftéclofe chez moi, mais je ne me fouviens point quelle elf la chenille q^ui me l’a donnée. §. II. PhALÈ N E S A ANTENNES F I LI F O R M E S , A V E C UNE TROMPE ET LES AILES RABATT U ES. 74. P H A L Æ N A fcticornis fpirUinguis , alis dejlexis , fuperioribus airis rivulis fiavis , infcrionbus rubris ma- lis nigris. Linn. fyfi. nat. edit. lO , p. ^oi , n. a^. Phalæna bomby:x elinguis , alis deflexis airis , rivulis flavis , infirioribus rubris nigro maculatis. Linn. faun. fuec. n. Su. La phalène chinée. Longueur 1 1 lignes. Suivant la phrafe de M. Linnæus, la fienne a les anten¬ nes pecfinées éc point de trompe, au lieu qu’on voit tout Je contraire dans celle-ci. Les antennes de la nôtre font longues, fines, noirâtres & en filets. Son col eft jaune , ainfi que fon corcelet , qui a lèulement un peu de noir fur les épaules. Le ventre eft jaune Sc a en-dellous trois bandes longitudinales de points noirs. Les ailes fupérieures (ont noires en-delTus, avec de longues bandes jaunes au nombre de quatre ou cinq , obliques éL tranlveries, ce qui fait paroître ces ailes fiam- bées ou chinées. En-dellous elles (ont jaunes , avec des bandes noires bordées de rouge fie quelques taches blan¬ ches vers le bas. Les ailes inférieures (ont en-dellus d’uu beau rouge, avec trois ou quatre taches noires oblongues; en-deflous elles (ont d’un rouge plus pâle 5c terne, avec une leule tache noire vers l’angle intérieur. Tome II. T 1^6 Histoire abrégée 75. PHALÆNA ftticornis fpiriiinguis ^ dis Juperlo- nbus fufcis , linea punclifque duobus rubris , inferioribus rubris. Linn. fdun. fuec. n. ^6^. L'inn. fyjl. nat. edit, io , p. 517, n. 81. Phalæna noftua jacobæa:. Aîoujfit. lat. /). 98 , /!. 3 , t. 97. /. Intertres infimas fupremu. & p. 183. Flavefcens luperior. Jonjl. inf. t. 6 , ord. 3. Phalæna minima pratenfis. 2. Ckarlet. onom. p. 53. Eruca jacobæa. Rob. ic. t. ZO. Albin, inf. t. xxxiv, f. II. G. Merian. europ. ^ , p. 56, /. 28. Goed. gull. tom. 2 , t.ib. ix. Lift, goed p. 154 , /. ';4- Reaum. inf. 1,1. l6 ,f. 4, 3 , 6,7. Petiv. ga^. p. 52 J f. 33 , / 6. Phalæna umbrica, linea maculifque fanguineis. Riij. inf. 168 , n. 26. Phalæna media, alis exteiioribus colore nigro &. fanguî- nea variis , exàmo duntaxat margine nigro. Derrham. Phyfico-thtoL /. 8 , c. 6 , n. 6. Papilio jacobææ. Biblioth. reg. Parif. p , f. omnes. Rofel. inf. vol. i , tab. 49 , clajf. 2. Papil. noiturn. L'amiral, inf. tab. 3. La phalène carmin du feneçon. Longueur 8 lignes. Ses antennes & tout Ton corps font d’un noir matre. Ses aîles fupérieures font d’un noir un peu brun, avec une lon¬ gue bande rouge près du bord extérieur & deux taches rondes de même couleur, l’une vers l’angle extérieur , l’autre proche l’angle intérieur du bas de l’aile. L’aile infé¬ rieure elf rouge, avec fon bord extérieur noirâtre. Cette phalène a les mêmes couleurs deffus êc delLous. Sa chenille eft à feize pattes. Elle a des anneaux alterna¬ tivement noirs &: jaunes un peu fafranés. Elle fe trouve très-communément fur les jacobées & les féneçons. Sa phalène voltige louvent dans les jardins , où la belle cou¬ leur rouge , imitant celle du carmin , la fait remarquer. Elle ne s’élève pas haut en volant, &. fon vol eft lourd, comme celui de plufieurs autres phalènes. 76. PHx4LÆNA ftticornis fpirihnguis alis incum- bentibus , exterioribus cœfis nebdofs , inferioribus DES Insectes. 147 luteis , f^ifcicL atra marginali. Linn. faun. fuec. n- 870. \ L'.nn. fylî. nat. edit. 10, p. $12, n. 87. Phalæna noflua pronuha. Lift. Gocd. p. 114 , f . Goed. belg. 1 , p, y \ , f. 14. Noilua. Ù gall. tom. 2 , tab. xiv» Albin, inf. 71 , /. C. U. Merlan, europ. t. 49. Merr. pin. 198 , n. y. Phalsna major cum exterioribus alis fufcis , internis aureis , nigra linea fimbriatis. .• Rüj. inf. 237 , n. l8. PapiUo major alis praelongis , exterioribus vel rufis , vel ex cinereo nigricantibus , interloribus iulvis , cum fafcia lata nigra prope imum marginein. Frijch. germ. 10 , 17 , f. 1 5 , /. 4. Reaum. inf. I , r. I4 , /. <5 , 7 , 8 , 9 , 10. ■ - Ibid. I , f. 41 ,/i II. AB. Upf. 1736,;). 124, n. 60. Papilio alis depreflis grifeis , obfcure maculatis , inferioribus flavis , margine nigro. Biblioth. reg. Parif. p. 57 ,f. omnes. De Geer, mem. i , p. 109 t. 5 , /. 17, 18. Chenille rafe affez grolTe, brune , avec deux petits traits noirs fur chaque anneau & trois raies jaunâtres. L'amir, inf. tab. 8. La phalêne-hibou. Longueur 1 pouce. Son corcelet, fa tête, fes antennes, Tes pattes Sc Tes ailes extérieures font d’une couleur brune plus ou moins claire , quelquefois foncée & prefque noire , fouvenc bleuâtre. Les ailes extérieures font de plus un peu nuan¬ cées ôc nébuleufes , & ont deux taches noires , l’une au milieu , l’autre vers l’angle extérieur du bas de l’aîle. Les ailes inférieures font d'un beau jaune doré, avec une large bande noire proche le bord inférieur de l’aîle , donc elle fuit la direction. La chenille de cette phalène eü: liiïe Se a feize pattes. Elle vient fur diflerentes plantes , mais particuliérement fur le thlafpi Se quelques-autres plantes crucifères. Elle fe cache le jour Se ne mange que pendant la nuit. C’eft en terre qu’elle fe métamorphofe. On voit quelques variétés de couleurs parmi ces chenilles: les unes font'vertes , les autres font brunes ; celles-ci donnent les mâles Sc les autres des femelles. Tij 148 Histoire abrégée 77. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , ails deflexls , fupenoribus ncbuLofo fufcis j inferioribus nigns y macula margineque luteis. La phalène brune a tache jaune aux ailes inférieures. Longueur 5 lignes. Son corps en-deiïus eft d’un brun noir , mais il y a fur le devant du corcelet une bande tranlverle d'un vert cendré. Le defllis des ailes lupérieures ell de même noir, mêlé de brun , ce qui le rend nébuleux. Le delTus des ailes inférieu¬ res eft noir , avec une grande tache ronde jaune au milieu une bordure de même couleur. La tête &; le dellbus du corcelet font cendrés : le ventre en-delfus eft aufli cen¬ dré, mais tirant fur le jaune. Le deftbus des ailes fupé- rieures eft noir , avec une bordure brune, & le deftbus des inférieures eft à peu près femblable au-deftus, lî ce n’eft qu’il y a plus de jaune le que le noir ne forme prelque qu’une large bande tranfverle. Cette phalène approche beaucoup de la précédente , mais elle eft bien plus petite. 78. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , ails deflexis cinereis y fafciis tranfverfs fujcis è triplici linea compo- fiis. La rayure a trois lignes. Longueur 8 lignes. Ses ailes & fon corps font d’un gris cendré. Les ailes fu- périeures ont quatre bandes tranfverles plus brunes, com- pofées chacune de trois lignes d’un brun foncé, entre lef- quelles la couleur brune eft plus claire. Les ailes inférieu¬ res font toutes srifes. 79. PHALÆNA feticornis fpirUinguis ^ ails deflexis nigricanttbus , colLari purpureo , abdomine flavo. Linn. faun. fuec. n. 88 1. Planch. i z , fig. 6. Linn. fyjl. nat. edic. 10 , p, 511 , n. 83, Phalxna noAua ruhiioUU. DES Insectes. 149 La veuve. Longueur 8 lignes. Ses aîles font longues & couchées le long de Ton corps. Elles font noires, ainfi que tout l’infecle , à l’exception d’un petit collier jaune au-defl'ous de la tête & du ventre qui ell aullî de couleur jaune. Le port des aîles les fait relî'embler à un manteau , dont la couleur noire imite le deuil ; c’ed: ce qui a fait appeller cette phalène la veuve. 80. P H A LÆ N A fetïcornis fpirilinguis , alis deflexis undulato nigris , inferioribus bajl aibis. Linn. fyfi. nat. edit. lO, p. yi8, n, iii. Phâlïna noélua rpirllinguis criftata , alis nigricante-nebulofis, intenoribus niveis, poftice fafcia lata nigra. L'alchymijle. Longueur 10 lignes. Ses antennes fines & noires égalent la moitié de la lon¬ gueur de Ion corps. Tout le deifus de l’inleéte ell d’un noir foncé. Ses aîles lupérieures ont cependant quelques ondes plus claires, lur-tout vers leur bord inférieur. Les aîles de delTous ont leur tiers fupérieur du côté de leur bafe de couleur blanche, avec un point noir au milieu du blanc, enluite une large bande tranfverfe &; noire; puis un peu avant leur bord, une autre petite bande blanche étroite 6c interrompue par du noir en plufieurs endroits. Le deflous de l’inlecle efi: moins noir que le deirus. Sa trompe eft brune, ainfi que les pattes polférieures. Cette finguiiere efpéce m’a été apportée. 81. PHALÆNA feticorms fpirilinguis , alis dtflexis ferrugineo-fufcis fafcia duplici iranfverfx viridi-aurea. Le vert doré. Longueur 8 lignes. Ses antennes font de la longueur de la moitié de fon corps. Sa tête eft chargée de poils un peu jaunes , 6c fon corps efl d’un gris brun. Les aîles fupérieures font d’un 150 Histoire abrégée fauve brun , avec des ondes & quelques taches plus fon¬ cées, & en outre deux bandes tranfverles d’un vert doré. La première plus courte plus large , n’eft pas éloignée de la bafe de l’aîle, la fécondé beaucoup plus grande, eft placée un peu avant l’extrémité de l’aîle. Les aîles infé¬ rieures font d’une couleur plombée èc les pattes font grifes. 8i. PHALÆNA fencornis fpinlinguis , ails deflexis ^ fupcrioribus cinereo fujcoquc nebulojls , infcrionbus ru- bris J fafcia duplici tranfverfa nigra. Linn. fyfl. nat. edit. io,p. ^I2,n. 86. Phalæna noftua fpinlinguis criftata,a!is deflexis cinerafcentibus , inferioribus rubris fafciis duabus nigris. Jonfl. inf. t. J , f. 1,2. Reaum. inf. I , t. , fig. 6 , 7. Albin, inf. t. 80. Merian. europ. } , p. JP, f. 3^* Bibliolk. reg. Parif, p. il , n. I , 2, 3. Lecke. nov.inf. fpec. p. 35, n. 73. Phalæna feticornis fpiiHinguis cinerea , alis inferioribus fai'cia purpurea nigraque alterna./. 10. A. B. Roftl. inf. vol. I , tab. 15 , & iom. iv. tab, xix. clajf. 2. Papil. noilum. L'amir. inj. tab. 25. La likcnéc rouge. Longueur 18 lignes. Tout le corps de cette phalène efl de couleur cendrée • Ses aîles fupérieures font de la même couleur , avec deS bandes brunes ondées. Les inférieures font d’un beau rou¬ ge , fur-tout proche le ventre, avec deux bandes tranf- verfes noires , larges &; en arc. Les aîles en-de(îous font toutes les quatre blanchâtres , avec de pareilles bandes tranfverfes noires ; il y a feulement un peu de rouge aux aîles inférieures près du ventre. La chenille de cette phalène eft une arpenteufe à feize pattes qui vient fur le chêne Si. qui eft de couleur grife cendrée , comme les lichens qui viennent fur l’écorce des arbres ,enforte que lorfqu’elle eft arrêtée fur un arbre, on la prend d’abord pour un lichen. C’eft ce qui l’a lait appel¬ le! par M. de Reaumur , la lichenée ou la lïkenée. DESÎNSECTES. 15! 83. PHALÆNA feiicornis fpiriLinguis ^ ails defiexls ^ fuperlorlbus cincreo fufcoque undulatis , infcnonbus nions J fafcia iranfverfa cærulca. Rofel. inf. vol. 4 , tab, xxvitj. jig- I . La likenée bleue. Longueur z pouces. Cecre efpéceplus grande que la précédente, en approche beaucoup. Ses ailes lupérieures lont en-defl’us griles, cen¬ drées , ondées de noir &L lemblables en tout à celles de la likenée rouge. Ses ailes inférieures en diflérenc, en ce qu’au lieu d’une bande rouge tranfverfe, il y en a une d’un beau bleu , ôc que le haut de l’aîle eft tout noir , ainfî que le bas, enforte que toute l’aîle inférieure eid noire , à l’excep¬ tion d’une large bande bleue ; fi ce n’eft cependant qu’il y a un peu de gris qui termine le bord inférieur. En deb- fous, cet infeéle ell tout femblable au précédent ; il a comme lui de? bandes noires fur un fond gris ; toute la différence coniilde dans la couleur des ailes inférieures , dans lefquelles tout ce qui efl: rouge dans l’efpéce ci-defTus eft de couleur blanche un peu bleue. Cette belle phalène ell très rare. Je l’ai décrite d’après celle qui fe voit dans le cabinet de M. le Préfîdent de Bandeville , qui l’a trouvée par terre morte , étant à la chafTe. 84. PHALÆNA feiicornis fplrlllnguls , ails deflexls marglne erojls , cinereo fufcis , fuperlonbus triangulo marginali fufeefeeme Incarnaium includente ; thorace Albin, inf. t. 30. D. Meridn. europ. 1 , f. 34. Goei. belg. I , p. 109^ t, 36. Meticulofa. 6* gall. tom. 2, tab. Ivj. Lijl. Goed. 118 , t. 44. Reaum. inf. I,f. 8,/. 23, 26. Raj. inf. p. 161 , n. 13. Phalæna media , alis exterioribus anguftis oblongis , pulverei coloris , media parte macula magna triangulari notatis. Linn. faun. fuec. n. 813. Phalæna fubulicornis fpitilinguis ; alis deflexis erofis pallidis , triangulo fufeefeente incarnatum includente , thorace gibbo. Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 313 , «, 93. Phalæna nodua meticulofa. Rofel. inf. tom, iv. tab. ix. H1STOIR.E ABRÉGÉE Di Gcer. mem. i , p. <598 y t. , f. 14. Plialêne à antennes en filets , d'un gris blanchâtre, à double tache triangulaire d’un vert obicur. De Geer. ibid. p, 102 , t, ^ , f. 12. Chenille rafe allez grande , d’un beau vert, avec trois bandes longitudinales blanches. L'amir, inf. tab. 22. La meticuLeufe. Longueur 10 lignes. La couleur de cette phaicneeft grife , marbrée d’un peu de brun. Ses ailes (upérieures ont en-JelÎLis à la bafe une teinte un peu rougeâtre, vers le milieu du bord exté¬ rieur, une petite tache triangulaire brune, enfermée dans un triangle rougeâtre, qui lui-même ell entouré d’un au¬ tre triangle brun. Après ces taches , le bas de l’aîle eft plus clair. Les bords intérieurs des quatre ailes font découpés èe comme rongés. En-detîbus, les ailes font grifes. Tou¬ tes les quatre ont près du bord inférieur une bande brune tranlverfe, &L celles de dellous ont au milieu un point noir. La chenille de cette phalène te trouve fur la pimpre- nelle , l’abtinte Se plulieurs plantes potagères. Elle eft liÜe, à feize pattes: la couleur eft verte, un peu claire, avec des bandes longitudinales blanches lur le dos. Elle fe cache le jour pour ne manger St, ne fortir que la nuit, ce qui l’a fait appeller par Goedart , la méùculeufe. Elle vient de très-bonne heure même pendant l’hiver, Sc quelques unes fe mettent en coque ciès le mois de février. Leurs coques font compofées de petits grains de terre attachés à une matière foyeufe. Cette chenille n’a point de corne fur la queue. Se les antennes de la phalène font à filets Se non pas coniques ; ainfi cet infecbe ne doit point fe ranger parmi les tphinx avec letquels M. Linnæus l’a mis. 85. PHALÆNA feticornis fpirilingULS ^ ails deflexis ^ fufcis , fuperioribus lineis rujis , bajique macula fulva. De Geer. inf. p. I2i , t. 6 , f. 13 — *3. L’aîle brune a bafe fauve. Longueur ~j lignes. Elle D E s I N s E C T E s, 153 Elle eft en-delTous de couleur cendrée : en-delTus les aîles lonc plus brunes, de couleur d’agate, avec des ban¬ des rougeâtres tranlverfes irrégulières, qui paroilEent bor¬ dées en quelques endroits de taches plus claires. La bafe des aîles lupérieures , ainli'qu’une partie du corcelet, ed d’une couleur jaune pâle un peu rougeâtre , ce qui forme une grande tache , terminée en-bas par une bande femi- circulaire rougeâtre Sc brune , femblable à celles qui lont lur le refte de l’aîle , mais mieux marquée , & comme compofée de deux lignes , dont l’extérieure eft plus foncée que l’autre. Les aîles ont chacune en-delEous un point brun au milieu. 86. PHALÆNA fedcornis fpinlinguis , alis deflexis cinereo-fufcis , fupenonbus fpfcia undofa tripLici , punc- toque obfcuro marmoratis. Planch. 1 1 , hg- 4. Le fiot. Longueur i pouce. Cette phalène eft toute d’une couleur brune claire , comme du café au lait. Ses aîles lupérieures ont trois bandes brunes tranlverles ondulées, qui étant d’abord fort brunes vers le haut, vont en s’éclaircilLant _par nuances plus claires , jufqu’à l’endroit où ell la bande luivante , ce qui imite les flots , tels qu’on les repréfente en peinture. Entre la première 6i la fécondé de ces bandes , en com¬ mençant à compter de la bafe de l’aîle , fe trouve une tache ou un point oblong brun près du bord extérieur. En- delTous , les aîles lont plus claires &. toutes de la même couleur , à l’exception du point des aîles fupcrieures qui paroît aullî en-delEous. 87. PHALÆNA feticornis fpinlinguis , alis deflexis albo-fiavefcemibus y fafcia duplici tranfverfa fufca. La phalène blanchâtre a deux bandes brunes. Longueur 7 lignes. Sa tête, fes antennes êc fon corps font un peu bruns. Ses Tome IL ' V 1^4 Histoire ABRÉGÉE aîles font d’un jaune pâle prefque blanc, mais d’un blanc fale. Les Tupérieures onc deux bandes tranfverfes brunes qui partagent la longueur de l’aîle en trois parties pref- qu’égales. 88. PHALÆNA feticornis fpirilinpuis , alis deflexis albido-fLavtfcentibiLS ,fafcia marginaïi oblonga fufca. La tache marginale. Longueur 5 lignes. Elle refldmble aiïez à la précédente. Son corps eft de même un peu brun , &: les aîles (ont d’un blanc (ale jau¬ nâtre ; mais au lieu de bandes brunes tranfverfes , les fupé- rieures ont feulement vers le milieu du bord extérieur une tache marginale brune oblongue qui femble former le commencement d’une raie tranfverfale. 85;. PHALÆNA feticornis fpinhnguis , alis deflexis flavefcentibus , fupenonbus fingulis punchs duobus fufcis. La phalène jaune a quatre points. Longueur 6 lignes. Cette phalène efl toute d’un jaune pâle , à l’exception des yeux qui font noirs. Ses ailes fupérieures ont leurs bords d’un jaune un peu plus foncé , & chacune a deux points bruns, un vers lé milieu du bord extérieur & un au¬ tre vis-à-vis, vers le tiers de l’aîle proche le bord intérieur. Lorfque l’infedle efl tranquille &L que fes aîles font baillées &; proches l’une de l’autre, les quatre points des deux aîles lupérieures femblent être pofés dans la direction d’une ligne tranlverfe. La chenille de cette phalène fe trouve fur l’orme. Elle a leize pattes ôc elt couverte de beaucoup de poils courts £c noirs ramalLes par bouquets. Elle ne fait point fa coque en terre. 90. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis deflexis albido-fulvis immaculatis. desInsectes. ijî kiaum. \ , t. 36 , /. 8 , 10 , II, 12. La décolorée^ Longueur 7 ligues. Elle eft toute de couleur blanche , lavée d’une teinte fauve très-légere , comme 11 elle étoit décolorée. Elle n’a ni taches ni points. 91. PHALÆNA feticornis fpinhnguis , alis defîexis canis , maculis pfiformibus nigns. Linn. faun. fuec. n, 879. Linn. fyft. nat. eiit. \0 ,p, 514, n. 96. Phalæna no<9ua pfi. FriJ'zh. germ. z , p. 13 , t. a, jig, 3. Eruca dorfo faccato. Reaum. inf, i,{. 4!.,/3,6, Ii,i2. Goed. belg. 1 , p. 6z t. iz. Admirabilis. & gall. tom. 1 , tab. H. Lifi. Goed. 209 , f. 92. R.i/. inf. 350, n. 23 Eruca rarius pilofa , cornu in medio dorfo ereflo. liibliotk, reg. Pu if. p. 33,/^ omnes. Roftl. inf. vol. I , tab. 8 , maf. 7 , famina. clajf. 2. Papil. nofturn, L'amir. nf tab. 13. Le yjl 4- Longueur 9 lignes. Tout le corps de l’infecle eft gris , fes yeux feuls font noirs. Ses aîles lupérieures ont trois ou quatre taches noi¬ res qui repréfentent chacune la figure renverfée de la lettre grecque appellée pfi 4- Celle de ces taches qui eft vers la bafe de l’aile , prend la naillance d’une longue ligne noire , qui partant de l’œil , delcend le long du corcelet. Proche le milieu du bord extérieur de l’aîie, une de ces taches a un petit cercle noir qui lui eft attaché & qui paroît plus dans la femelle que dans le mâle, lur lequel les lont plus noirs &. plus marqués. Les ailes inférieures ont en- defEous dans leur milieu un point noir. La chenille de cette phalène eft noire fk: a peu de poils. Elle a feize pat tes , ik fur le milieu de fon dos , on voit une efpéce de corne ou d’élévation noire. Sur le long de fon dos, régné une bande citron , & fur les côtés plufieurs taches rou¬ geâtres. Elle vient fur les arbres fruitiers. Vij Histoire abrégée 5 Z. P H A L Æ N A faicornis fpiriimguis j alis deflexis , extenoribus fufcis , lambda grceco infcripiis. Linn, faun, fuec. n. 873. Linn. fyfl. nat. edit. \o , p. 513 , /«. pi. Phalæna noélua gamma, Reaam. inf. l,t. l6,& l. 17,/. 4 , 5. Frifch. germ. 5 , 37 , l 3. Feuv. gaf. i 64 , f. 6. Phaixna lambda. Coed, be'g. Z , p. 82 , t. 21. Philopfon. 6’ gai/, tom, 2, tab. xxxij. Liji. goid. 41 14. Jtlbin. inf. t. 7P , fig. G. H. Merian. europ. 2 , t. 32. Raj. inf. 165 , n. 16. Phalæna è mediis minufcula , alis exterioûbus cinereo & nigro colore variis , media parte linea alba y litteram aliquatenùs referente , lîotatis. AJ. Upf. 1736 , p. 2^ , n. 68. Papilio alis dcpreffis , littera y aurea infcriptis. Bibliock. reg. Parif. p. 31 , omnes. Rofel. inf. vol. i , tab. 3 , clajf. j. Papll. nofturn. Le lambda A. Longueur p lignes. Cec inferfte eft tout brun en-deffus bc en-deflous Ses aîles fiipérieures font variées &: marbrées de difîerentes nuances de brun , plus ou moins claires ou foncées. Sur le milieu de chacune de ces aîles , ed: une grande tache , tantôt jaune , tantôt blanche , repréfentant un lambda A ou un gamma y grec couché de coté. La chenille de cette phalène eft une arpenteufeà douze pattes, de couleur verte , qui vient lur l’aurone , l’ofeille &: quelques plantes potagères. Elle fait fa coque en terre. La phalène mâle a une fingularité remarquable. En prel- fant le bout de fon ventre pour en faire fortir les parties du fexe , il fort en mème-rems deux belles houppes rondes de poils , qui dilparoilî’ent èc rentrent lorfque la prelîion celte. Ün peut voir la ligure de ces houppes dans l’Ouvra¬ ge de M. de Reaumur, tom. z , tab. 6 , f. lo , 1 1. 53. PHALÆNA feticornis fpirilinguis ^ alis deflexis; fluperioribus cinereo fufcoque nebulofls , lineis undulatis omicro nigris j infenonbus cinereis. desInsectes. 357 Prifck. germ. i ,p. 44, r. y. Jieaum. inf. X , f. 15 , 4 , 5. Di Geer. inf. I , t. <) , f. 21. Biblioth. reg. Pa'if. p. 34 , f. omnes. Rofel. inf. v0l, i , tuè. 1 3 , cinf. 2. Papil. noclurn. L'omicron nébuleux. Longueur 1 1 lignes. Cette phalène varie beaucoup pour la grandeur. Elle eft d’un brun clair &. cendré en-deÜbus. Le defTus eft d’ua brun plus foncé. Ses pattes ont à leur extrémité des an¬ neaux blanchâtres. Ses ailes fupérieures font marbrées de lignes brunes noirâtres ôc de traits gris. Elles ont fur leur milieu, près du bord extérieur, une tache en cercle formant un petit ü de couleur noire , dont le milieu eft gris , &. plus bas une tache grife prefque quarrée. Les ailes inférieures ont en-deflous dans leur milieu un point noir. La femelle eft beaucoup plus grife que le mâle , Sc elle a les mêmes lignes Sc taches fur les ailes fupérieures. N. B. Il y a des variétés de cette phalène qui font rou¬ geâtres & d’autres noirâtres : mais toutes ont les deux ta¬ ches ronde &; quarrée lur les aîles. La chenille de cette phalène eft rafe, à feize patres. Elle eft de couleur verte , avec la partie poftérieure du corps élevée en forme de pouppe de vailî'eau. ün la trouve furie chêne, le bouleau, l’olier, où elle forme fa coque entre les feuilles qui le roulent en paquet ou en boule. 54. P H A L Æ N A, feticornts fpinlinguis , alis deflexis , fuperioribus fufcis , lineis unduLatis & omicro albis , inferionbus cinereis. Rofel. inf vol. 1 , tab. 30 , do/f. 2. Papil. noilurn. L'umir. inf. tab. 7. L'omicron géographique. Longueur 7 lignes. Cette efpéce reflemble infiniment à la précédente ; le dfcflbus de l’infeble Si fes aîles inférieures font précifé- 158 Histoire abrégée ment de même. Il n’y a de différence que dans les ailes lupérieiires qui lont brunes , avec des raies blanchâtres tirées en divers lens , &i deux taches blanches , une en rond formant un O , &. une oblongue prelque quarrée , comme dans l’omicrOn nébuleux ; aulli ces deux elpéces le rellèmblent-elles tant, que je lerois fort porté à les regar¬ der comme, variétés l’une de l’autre: les traits blancs donc celle-ci elf couverte, la lont un peu rellèmbler à une carte de géographie. <^5. PHALÆNA fcticornis fpirilinguis ^ alis dejlexis albido-cinereis . lineis lonpis nipris. J 00 Frifch, germ, J y t» 12. L'iota. Longueur p lignes. Sa couleur eh; par-tout grife. Ses aîles fupérieures ont quelques lignes fines & longues de couleur noire qui imi¬ tent des i , ce qui l’a fait appeller l’iota. Sa chenille vient fur l’ablinthe, l’aurone éc la fancoline. Elle a leize pattes. Sa couleur efl: blanchâtre , avec des taches jaunes èc noires. Elle fait fa coque dans la terre. 96. PHALÆNA fcticornis fpirilinguis ^ alis deflcxis fufco - cinercis , fupcrioribus fufcis Longiiuduialitcr firiatis. Lir.n. fyft. nat. edic. ïO , p. ^ , n. ic;. Phalæna noélua fpiriUnguis criflata , alis deflexis obfoletis , niargine latéral! fufcis. Raj. inf. 169 , n. l^^. Merlan, europ. 3 , r. 29. Albin, inf, t. 1 5. Frifck. gtrm. 6 , p. it , t. 9. Reaum. inf. I , r. 45 , /! p , 10 , II. Biblioih. reg. Parif. p. , f. omnes. Rofel. inf. vol. i , tab. 13 . clajf. 2. Papil. noélurn. La (Iriée brune de verbafeura. Longueur 9 lignes. Elle eft en-deffous d’un brun un peu gris. Ses aîles fupé- rieures lont d’un brun foncé , plus noir près du bord excé- desInsectes. IÎ9 rieur, Sc chargé de raies longitudinales plus obfcures , ce qui fait paroîcreraîleftriée. Vers le bord intérieur del’aîle, lont deux petites lunules blanches à côté l’une de l’autre. Cette phalène ell: éclofe chez moi d’une chenille qui a fait fa coque en terre. Cette chenille a leize pattes. Elle ell de couleur jaune, avec des points & des taches noirs, ün la trouve lur l’amandier , le vcrbafcuni ou bouillon blanc ik. lur la lcrotulaire. 57. P H A L Æ N A felicorms ffinlinguis , alis dejlexis ncbulofis , ftifcia una alteravc aurea. Linn. faïui. J’uec. n. 875. Mtrian, europ. l ,p. 14, f. 59. Raj. inf, 182. Phala’na media, alis extcrioribus duplici area tranfverfa viridi- auraia lerici inllar (plendente infignibus. Rofei. inf. \ol. 1 , tab. 31, clajl. 2. Papil. noilurn. Le volant don. Longueur 9 lignes. Sa tête, fes antennes & le devant de Ton corcelet font d’un jaune pâle. Ses ailes lupérieures lont brunes , mais très-marbrées. Leur bord inlérieur eft plus pâle èk. plus clair. Au-delî'us fe trouve une bande ondulée un peu pale, dorée & chargée d’une légère teinte de vert. Plus haut elles l'ont nébuleufes , avec une légère teinture dorée qui forme comme une fécondé bande. Leur baie ell plus matte pour la couleur. De plus, elles ont vers le milieu proche le bord intérieur une tache pâle allez large. En- delfous , ces ailes lont brunes, avec le bord inférieur de couleur plus claire. Les ailes de dellous font brunes en- delfus, Se inférieurement grifâtres, avec un point noir & une raie tranlverfe en arc de même couleur. On voit fou- vent cette phalène voler vivement autour des plantes odo¬ riférantes èc fucer avec fa trompe le miel de leurs fleurs toujours en volant &; fans fe pofer. Sa chenille ell rafe, à feize pattes. Elle efl: d’une couleur jaune rougeâtre , avec quelques rangées de points blancs. Histoire abrégée I(jO 98. PHALÆNA feticornis fpirilinguis ^ ails deflexis fufco-nebulofis ^ fiiperloribus maculis irregularibus albis. La phalène petitgris. Longueur 6 lignes. Cette elpéce eft d’un gris un peu brun en-dellous. En- delllis elle ell panachée de gris &. de noir ^ &, les ailes lupérieures ont plulîeurs taches &: lignes blanches de di- verles formes. Les plus remarquables , lont une grande tache blanche triangulaire au bord extérieur qui en en¬ ferme une noire plus petite; une fécondé au bord inté¬ rieur , à laquelle répond celle de l’autre aile ; & enfin , une ligne en zig-zag aullî de couleur blanche qui fuit le bord inférieur de l’aîle. 99. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis deflexis ; fuperioribus fufcts , lineis tranfverfls undulatis ni gris j inferioribus ferrugineis. Rofel. inf. vol. l , tab. 1 1 , clajf. 2. Papil. nofturn. La brunette a ailes inférieures rougeâtres. Longueur 1 1 lignes. Le corps de la phalène 6c fes ailes fupérieures font bruns. Sur les ailes, fontplufieurs bandes noires tranfver- l'es ondulées 6c peu terminées. Les ailes inférieures font d’une couleur rougeâtre imitant la rouille. En deflbus , les quatre ailes ont une bande tranfverfe brune , 6c les infé¬ rieures ont chacune un point dans leur milieu. La che¬ nille de cette phalène qui vole vite, eft verte 6c a fa par¬ tie poftérieure relevée en pointe comme le bout d’un bateau ; elle a leize pattes. I oo. PHALÆNA feticornis fpirilinguis. , alis fub- deflexis , exterioribus cœflopurpureis , fafciis tranj ver- fs undulatis , interioribus palUdis , omnibus margine ferrato. Rofel. inf. vol. I , c.ib. 3 , clajf, 3. Pap'il. no£lurn. Lu DES Insectes. iCii La dent de feie. Longueur 8 lignes. Ses ailes font larges , un peu écartées , fans être cepen¬ dant étendues. La couleur du deflds du corps êc des ailes lupérieures eft d’un brun panaché de cendré, de bleuâtre &. de rouge terne, ce c]ui forme plulieurs bandes lignes tranlverles ondulées. Une de ces bandes plus large éc plus rougeâtre traverle le milieu des ailes , dont le bas ell plus gris. Les aîles inférieures font pâles, grifâtres , avec quel¬ ques llries tranfverfes ondulées, plus brunes. Le bord des aîles ell dentelé allez profondément 6c imite les dents d’une feie Le deflous des aîles elt grifâtre ôc moins mar¬ bré. La chenille de” cette phalène ell une arpenceufe du chêne , de couleur verte , qui fait fa coque en terre. Elle n’a que dix pattes. loi. PHALÆNA feticornis fpirihnguis , alis deflexis ^ fuperioribus ferrugineo - cinereis , macula dupLici longa rotundaque nigra , inferioribus albidis. La double tache. Longueur 8 lignes. Le corps de la phalène eft d’un gris foncé un peu fauve, ainli que fes aîles fupérieures. Ces aîles ont deux taches noirâtres, l’une plus haut 6c oblongue, l’autre plus bas de forme ronde. Les aîles inférieures 6c le delFous des aîles font blanchâtres. loz. PHALÆNA feticornis fpinlinguis , alis deflexis fufco-nebulofis , Umbo teffellaio , fuperioribus macula duplici puncloque albis, La frange bigarrée. Longueur 7 lignes. Cette jolie phalène efl: panachée de brun 6c de gris. Ses aîles lupérieures ont deux taches 6c un point -blanc. La première tache de forme longitudinale ell la plus haute. Tome II. X y ï6i Histoire abrégée Vis-à-vis le bas de cette tache du côté extérieur, eft un petit point blanc, & plus bas que ce point, une tache blanche tranfverfe. Outre cela , vers le côté intérieur de l’aile dans le bas, eft un endroit plus blanc. Les ailes infé¬ rieures font d’un brun plus uni. Toutes les quatre font bordées d’une longue frange alternativement brune grife. Le deflbus des ailes fupérieures elf d’un brun égal , feulement leur bord inférieur ell plus clair. De ce même côté , les ailes de delfous font griles , avec deux bandes brunes tranlverles un peu en arc. La chenille de cette phalène a leize pattes. Elle eft grife avec des taches noires. On la trouve fur la linaire. 103. PHALÆNA ftticornis fpirilinguis , alis defiexis cinereis , Juperioribus fofcia decujjata fufca , puncio nigro , lineifque tranfverjis albidis. L'x. Longueur 6 lignes. Ses yeux font noirs. La couleur de fon corps &; de fes .ailes ell d’un cendré terne. Sur le milieu des ailes fupé¬ rieures, eft une bande brune qui forme l’X en fe divifant, & à l’endroit de la divihon eft un point noir. Cette bande eft quelquefois peu marcyuée. Au-deflus ôc au-delTous, font deux lignes tranfverfes blanchâtres Si un peu ondées. En bas le long du bord inférieur , eft une rangée de points bruns. 1 04. PHALÆNA fciicornis fpirilinguis , alis dcflexis atris , fingulis macula alba. La phalène noire a une tache blanche fur chaque allé. Longueur 6 lignes. La couleur de tout l’infeôte eft noire, à l’exception d’une grande tache blanche de forme ronde placée fur chaque aile prefqu’au milieu, feulement un peu plus près du bord extérieur. DES Insectes. 163 105. PHALÆNA feticornh fpiriitnPiàs , ali s dejfexis nigris J jingulis duabus maculis , & lineis undulatn albis. La phalène noire a deux taches blanches fur chaque aile. Longueur 7 lignes. Le fond de la couleur de cette phalène eft noir. Ses ailes lupérieures ont une grande tache blanche irrégulière à la baie de l’aîle, tantôt plus grande, tantôt plus petite, quelquefois divi fée en deux, 9 raies noires , 6c de plus on y remarque une fingularité. Ce (ont deux points faillans élevés 6c compofés d’écailles qui forment une elpéce de brollé. Le délions des ailes eft femblable au-dellus pour la couleur , on y remarque feulement une bande tranlverfe noirâtre. Je ne coanois point la chenille de cette phalène. Il 7. PHALÆNA feticornis fpirilinguis ^ alis deflexis nigns , fafciLS iribus argenieis tranj'vctjis , ténia inter- riipta. La phalène a trois bandes argentées. Longueur 1 ligne. Cette très-petite phalène a la tète jaunâtre. Ses aîles font d’un brun noir, avec trois bandes tranlverfes argen¬ tées , auffi larges que les intervalles noirs qui font en- tr’elles. La deriTiere de ces bandes ell coupée dans fou milieu èc partagée en deux taches. La chenille de cette phalène vient lur le cerleuil lauvage, où elle fait une pe¬ tite coque ronde d’une couleur jaune &C fauve. iiS. PHALÆNA feticornis fpirilingms , humeris latis J ferrugineofufca , fafciis tribus tranfvcrfis fatura- tioribus. De Geer. inf. i , f. , f. La chappe brune. Longueur 4 lignes. Cette efpéce , ainfi que les fuivantes , eft d’une forme particulière &. différente des autres. Le haut de lès ailes , ce qui forme les épaules ,va tout d’un coupen s’élargillânt, & enfuite les aîles le rétrécilîent vers le bas, ce qui donne à l’infecle une certaine forme ovale , ou la ligure d’un homme qui porte une chappe. En-delLus , cette phalène ell: d’un brun rougeâtre , avec trois larges bandes tranlver- fts de couleur plus toncce, une à la baie de l’aîle , l’autre au milieu de la troiliéme au bas de l’aile. En-dellous elle ell .d’une couleur plus claire 6c blanchâtre. Tome II. Y ijo Histoire abiiégée iic). PHALÆNA feûcornis fpirilinguis , hume.rls Lads y aurato - jiavcfccns , alarum fafcia tranfverja , macutaquc dupLici fufca. Goed. gill. tom. 3 ^ tab, 4. jilhin. inf. t. 6j , fig. C. D, Rüftl. inf. vol. I . tub. 2 , clajf. 4. Papil. noaurn. La chappe a bande Ù tache brune. Longueur 4 lignes. Elle refl’emble tout-à-fait à la précédente, dont elle pourroit bien n’être qu’une variété. Elle en diflere en ce que fa couleur ell d’un jaune un peu bronzé, ik qu’au lieu de trois bandes brunes , il n’y en a qu’une feule tranfverfe au milieu des ailes , . LIBELLULA thorace viridi nitido , lineis flavis ; alis albis , abdomine nigro cxrulefcente. Llnn. faun. fuec. n. 768. Libellula thorace viridi nitido , lineis flavis , ails pal- lidis , abdomine nigro. Ruj. inf. p. 49 , n. 5. Libella maxima , abdomine breviore , latioreqne cœruleo. Idem. p. 140. Libella maxima abdomine breviore , & craflîore latioreque cœruleo. Reaum. inf. tom. ij. tab. 3 ^ , /i 2. La fylvie. Longueur 2 pouces. Ses yeux lont bruns , fa tête & fon corcelet font verd⬠tres avec deux bandes jaunes; mais un peu irrégulières fut les côtés du corcelet. Ses partes font d’un brun noir. Les aîles, du moins dans celles que j’ai, font tout-à-fait dia¬ phanes , avec une petite tache brune oblongue au bord ex¬ térieur : AI. Linnæus dit qu’elles font un peu jaunâtres. Le ventre cylindrique êc gros ell: jaune en-deflous , & en-deUus il efl noir, mais couvert d’une poulîîere grife , cendrée êc bleuâtre , ce qui fait aifément diftinguer cette efpéce. 10. LIBELLULA vindi-inaurata , alis pallidis , pc~ dibus nigris. Linn. faun. face . n. 765. Linn.fyJÎ. nat. edit. lo , p. 544, n. 8. Libellula ænea. L’ amintke. Longueur 18 lignes. Cette belle efpéce eft par-tout d’un beau vert doré, à l’exception de la levre inférieure qui eff jaunâtre, èc des yeux qui font d’un vert brun. Le corcelet a quelques poils bruns. Les aîles font un peu jaunâtres, avec les ta¬ ches marginales brunes au bord extérieur, êc de plus les DES Insectes, 217 ailes inférieures ont leur bafe lavée d’un peu de jaune clair. Le mâle a quatre pointes à la queue , dont les deux (upérieures font velues, Sc les intérieures toiirchues. La femelle a les deux appendices de fa queue femblables à des feuillets , ce qui ell commun à plulieurs elpéces de ce genre. 11. LIBELLULA lauribus jiava , alis albis. Linn^ fuun. fuec. n. 767. Lmn. fyft. nat. edit, lo , p. 544, n. 6. Libellula vulgatlffiraa. Raj. inf. p. 50 , n. 7. Libella major , pixccclenti coiigener. Swammerd. 4''. p. 175 , r. S , f. 6. La juftine. Longueur Ij lignes. Elle ell: brune , mais fon front efi; jaune , ainli que les côtés de la poitrine de Ion ventre. Ses aîles font très- diaphanes, 6c n’ont que la petite tache du bord extérieur, qui elt oblongue, d’une couleur brune un peu cendrée, avec les bords noirs ; ce qui lait le caractère Ipécifique de cette eipéce, que l’on trouve avec les précédentes. 12. LIBELLULA fulva , alis fiavefcenûbus ^ thoracis lateribus lineis duabus fiavis , frorite flavefcente , cauda diphylia. Linn. fuun. fuec. n. 770. Libellula grifea , alis flavefcemibus , thoracis late- ribis lineis flavis, cauda diphylia. Linn. fyjl. nat. edit. \o,p. '544, n. 9. Libellula grandis. Raj. inf p. 48, n. i. Libella maxima vulgatiiritna , alis argenteis. Ide-n. p. 49, n. 2. Libella maxinu, abdo mine longo tenuiore , alis fulrefcen- ticus. Idem. p. 140. Libella maxima, abdomine longlffimo tenuiore, alis fulvefcen- tibijs. Mouffet inf. p. 67. Libella major. 2,3. Reaum. inf. tom. ij. tab. 33 , /I 5. Rofel inf. vol. 2 , tab. 2. Inled. aquatil. clajf. 2. La juUe. Longueur 28 lignes. Cette eipéce efi: la plus grande de toutes celles de ce pays-ci. Sa tête ell jaune fur-tout en-devant, 6c les yeux F f ij 228 Histoire abrégée font bruns. Ces yeux qui lonc fore gros fe joignent au-def- flis de la tête ^ éc font fouvent parfemés de points élevés Sc luifans, ce qui feroit un caraétere bien diftinélif s’il étoit conlfant, mais quelquefois ces points manquent, ou il n’y en a tout au plus qu’un ou deux. Le corcelet elf de couleur fauve avec deux' bandes obliques citronnées de chaque côté. Le ventre qui eft fort long, eft aufli de cou¬ leur fauve foncée, louvent tacheté de blanc au haut au bas de chaque anneau. Les petits feuillets qui terminent le ventre font fort longs dans cette efpéce. Les aîles font plus ou moins jaunâtres avec une tache brune au bord extérieur. A la naifl’ance de chaque aile il y a une petite éminence brune, noirâtre. 13. LIBELLULA thorace luteo-virefce.nte , lintis ni- gris ; abdomine nigricantc caracienbus Jiavii. Linrt, fj-un fuec. n. 771. Linn.fyft. nat. ed'it. io,p. 54^ , n. II. Libcllula forcipata. Peciv. muf. 84, n. 8ip. Libslla major, corpore compr flb flavefeente. Merr. pin. 197 , n. 4. Libella maxima lutea , cùm 4 vel 5 fpinis in e-xtremiiate caudæ. Reaum, inf. tom. iv. tab. lO , f. 4 , & tom vj. tab. , fig, Rofcl. inf. vol. 2, tab. 5. Infect, aquatil. clajf. 2. La Caroline. Longueur 25 lignes. Sa tête efl jaune & a de gros yeux bruns. Son corcelet efl: aulll d’un jaune tirant un peu fur le vert, avec trois lignes noires de chaque côté qui delcendent obliquement de l’extérieur vers l’intérieur. Le ventre qui eft fort Ion ôc brun eit compofé de neuf anneaux. Sur le dos du ventr dans le milieu eff une bande jaune, mais qui fe termine au lixiéme anneau, fans aller fur les trois derniers. De plus tous les anneaux ont fur les côtés deux taches jaunes , une au haut de l’anneau plus petite èc tranfverfe , l’autre plus bas, longitudinale, un peu courbe, &; dont les poin¬ tes regardent le deirous du corps. Les aîles font tranfpa- rentes , fans couleur 3 êe elles ont la tache oblongue ôc o w DES Insectes. 119 noire du bord extérieur. On trouve cette efpéce avec les autres dans les prés tk. les endroits aquatiques. 14. LIBELLULA thoracc virefccntc , abdomine fufco , characleribus flavls. La cécile. Celle-ci plus grande que la précédente , pourroit bien n’en être qu’une variété. Elle a comme elle la tête jaune & de gros yeux bruns , le ventre brun avec des taches jaunâtres liir les côtés, ainfi que vers le bas 6c le haut de chaque anneau. La leule dilFérence conlifte dans le corce- let 6c le premier anneau du ventre qui font d’un vert jau¬ nâtre lans mélange d’aucune autre couleur. Les pattes font brunes 6c les ailes quelquefois un peu colorées de jaune , avec la tache oblongue du bord un peu cendrée. PERLA. LA PERLE. Antennæ filiformes. Antennes filiformes. AU incumbentes , cruciau , Aquales. Os tentaculis quatuor. Cauda hifeta. Oceili très. Allés égales , couchées & croi- fées fur le corps. Bouche accompagnée de qua¬ tre barbillons. Queue terminée par deux foies. 7 rois petits yeux lilfes. Plufieurs Naturaliftes ont confondu enfemble la perle 6c la frigane , qui réellement approchent beaucoup l’une de l’autre; toutes deux ont leurs antennes longues 6c min¬ ces comme un fil ; toutes deux ont quatre barbillons à la bouche 6c trois petits yeux lilfes lur la tête ; enfin la ftiga- ne 6c la perle viennent de larves aquatiques qui fe relîém- blent beaucoup. Mais il y a deux caracleres qui dilfinguent ces infecLes D’abord la perle porte à fa queue deux lon¬ gues appendices fort minces, comme des elpéces de foie, 6c qui ne fe trouvent point dans la frigane ; de plus les aîles *50 Histoire abrégée de la perle font croifées 6c couchées ie long de Ton corps, au lieu que la irigane porte les liennes latéralement , en toit aigu, 6c relevées par le bout à peu près comme cel¬ les des teignes. Ces deux caractères, mais lur tout la dillérence de la queue, nous ont engagé à diltinguer ces deux genres, dont le port elt très diiiérent. Nous ne nous étendrons pas beaucoup fur les larves de ces inlecles, qui reilemblent tout-à-fait à celles de la frigane dont nous donnerons plus bas une delcription dé¬ taillée. Il nous luffit de dire ici que ces larves font allon¬ gées , éc que leur corps eft compolé de plulieurs anneaux avec lix pattes 6c une tête écaiileufe. Ce.s larves qui vi¬ vent dans l’eau , habitent une efpéce de tuyau , dont l’in¬ térieur eft de foie filée par l’infecfte, 6c. dont l’extérieur eft recouvert de difterences matières, tantôt de labié, tantôt de coquilles ou de plantes que l’infecle a forte¬ ment attachés avec des fils à fon fourreau. Nous ne pou¬ vons pas cependant nous dilpenfer de parler en particulier du joli fourreau que le confttuit la larve de la perle jau¬ ne, qui eft une des plus communes 6c des plus petites ef- péces de ce genre. Cette larve recouvre fon fourreau avec les feuilles de la lentille d’eau, qu’on voit en grande quan¬ tité fur la lurface des eaux dormantes. Mais elle n'employe pas cette feuille telle qu’elle eft. Elle la taille &; la coupe en petits morceaux quarrés très-réguliers; elle ajufte bout à bout fur fon fourreau ces petits quarrés verts, qui for¬ ment une efpéce de fpirale lemblable à un ruban vert qu’on auroit roulé fur un cylindre. Rien n’eft plus joli que ce fourreau vert ainfi travaillé, 6c on ne le prendroit pas d’abord pour la demeure d’un infeéle. C’eft dans ces fourreaux que les larves des perles fe mé- tamorphofent. Lorfqu’elles veulent fe changer en nym¬ phes , elles bouchent l’ouverture de leur fourreau avec des fils qui forment un tilEu biche, par lequel l’eau péné¬ tre toujours dans leur demeure, mais qui en défend l’ap¬ proche aux infeétes voraces qui pourraient leur nuire. Cet DES Insectes. 231 ouvrage fait, la larve change de peau, devient une chrylalide longue dans laquelle on diltingue ailénient les diflërences parties de l’infecle parfait. Au bout de quelque tems on voit cet infede lortir de ce fourreau qui ell près de la furface de Teau , ôc s’élever enfuite dans l’air qui ell l’élément qu’il doit habiter fous fa derniere forme. La perle elf allongée. Ses ailes font grandes & chargées de nervures qui forment un réfeau. Lorlqu’elle veut dé- pofer fes œufs , elle va chercher l’eau qui doit les recevoir ; aufîî rencontre-t-on fouvent ces infectes au bord de l’eau. 1 . PERLA ftfca , capite thoraceque linea longitudinali flava , alis fufco rtticuLatis. Planch. 13 , hg. 2. 'Linn. faun. fuec. n. 744. Phryganea alis venofo-retlculatis , cauda bifeta. Linn. fyft. nat. edit. lO , p. 548 , n. 8. Phryganea bicauda. Aci. upf. 1736, p. 27, «. I. Hemerobius cauda blpili , alis cinereis venofo- reticulatis. Wagn. kelv. p. 227, 228 , 229. Mufca aquatilis æfliva major. Reaum. ir.f. tom. iv , tab. il , f. 9 > lO. La perle brune a raies jaunes. Longueur 8 lignes. Sa couleur efl: toute d’un brun obfcur Sc foncé; il n’y a qu’une feule bande jaune longitudinale qui parcourt le milieu de fa tête Sc de Ion corcelet. Ses antennes font lon¬ gues, h'liformes êc brunes ainli que fes pattes. Son ventre fe termine par deux filets bruns prefqu’audi longs que les antennes. Ses ailes plus longues d’un tiers que fon corps font veinées de nervures brunes. Ces ailes lont étroites par le haut, larges par le bas, appliquées Se collées fur le corps qu’elles enveloppent, & croiiees les unes fur les autres. On trouve cet iniede au bord des rivières êc des eaux. 2. PERLA fufca J abdominis lateribus pedibufque pal- lido-jiavis alis fufco -veno fis. Redum. inf. tom, iij , tab. i j , 1 2. La perle brune à pattes jaunes. 231 Histoire abrégée Cetre efpéce un peu plus petite que la précédente, varie beaucoup pour la grandeur. Les plus grandes ont fepc lignes environ de long. Leur couleur elt brune avec un peu de jaune lur la tête. Les côtés du ventre & les pattes lont auili jaunâtres. Les antennes qui (ont longues , lont de couleur noire, à l’exception de leur baie qui eid jaune. Sur la tête, outre les trois petits yeux lilLes, on voit en¬ core quelques tubercules. Le col forme une eipéce de bouclier large de bordé. Les ailes pofées comme dans l’ef- péce précédente , lurpailent d’un grand tiers la longueur du corps , 6c les deux filets de la queue femblables aux antennes pour la forme débordent les ailes. Un trouve cet infecle avec le précèdent. 3. PERLA nigro-fufca ^ alis fubeinereis pallidis ^ cau~ dæ fctis truncatis. Linn. fjun. fuec. n. 748. Phryganea nigra , alis incumbentibus fubeinereo-ne- bulolis , caudæ letis truncatis. Linn. fyfi. nat. edit. lo , p. 549, n- 15. Phryganea nebulofa. La perle brune a allés pâles. Longueur 5 { lignes. Cette efpéce reffemble aux précédentes pour la forme. Elle efl toute brune Üc noirâtre. Ses ailes font pâles un peu cendrées veinées fur-tout vers le bord intérieur. Je n’ai point vii fur ces ailes les bandes blanches qu’y a remarquées M. Linnæus. Les filets de la queue font très- courts 6c les antennes plus courtes que le corps. 4. PERLA jlava ails albis , oculis nlgrls. La perle jaune. Longueur 2 lignes. Quanta la forme, cette efpéce refTemble beaucoup aux précédentes. Sa couleur efl d’un jaune pâle ; fes yeux, les petits yeux lill’es, 6c l’extrémité des antennes font noires; les ailes font blanches fans couleur ; ces ailes débordent le corps de moitié. Les antennes font prefque de la lon¬ gueur DES Insectes, 135 giieur du corps. On trouve par-tout cette petite efpéce, qui (ouvent pendant l’été entre le loir dans les mailons. Sa larve vit dans l’eau ; nous avons parlé de Ion joli four¬ reau dans le dilcours qui eft à la tête de ce genre. Article second. R AP HIDI A. LA R A P H I D I E. Antennæ filiformes. AU incumhentes. Os tentaculis quatuor. Cauda nuda. Ocdii très. Antennes filiformes. Allés couchées fur le corps. Bouche accompagnée de qua¬ tre barbillons. Queue fimple & nue. Trois petits yeux lifTes. Nous ne nous étendrons pas fur ce genre dont nous ne connoill’ons qu’une feule elpéce , que nous n’avons même trouvée que rarement. Sa larve , la nymphe de la demeure nous font ablolument inconnues. Quant à fon caractère il elt formé par la réunion des cinq notes caraebéridiques que nous avons données ci-deflus. De plus la raphidie a une autre marque efîentielle qui la dillingue aifément; c’eft qu’elle elt la leule des infectes de cette leétion qui ait qua¬ tre anneaux aux tarfes ; aulli forme-t-elle elle léulc un ar¬ ticle .à part. Du rçlte je n’ai point obfervé dans cet infecte cette elpéce d’aiguillon ou de pointe à la queue, . que AI. Linnæus donne pour un caractère de cet animal. I. RAPHIDIA. Planch. 13,'fig. 3. Lin, 7. faun. fuec. n. 730. Raphidia. Aéî. Ûpf. 1736, p. 2.^ , n. I. Raphidia aculeo recurvo. Linn. fyfl. nat. edit. 10, p. 332, «. 1. Raphidia ophiopfis. Rofel. inf. vol. j , fuppUm. lab. , f. 6, 7. La raphidie. Longueur 6 lignes. Cet animal ell un des plus finguliers que l’on puilTe voir Tome II. G tr O 234 Histoire abrégée pour fa forme. 11 a la tête allongée lormée en cœur dont la pointe tiendroit au corcelet & dont l’endroit le plus large feroit en devant. Sa tête elf lilTe , noire , appla- tie , avec des antennes courtes , des mâchoires jaunâtres ëc quatre antennules. Sur le milieu de la tête en-delliis entre les yeux, font les trois petits yeux lilTes rangés en triangle. Le corcelet auquel tient cette tête eft étroit , long & cylindrique. Le ventre plus large eft noir com¬ me le relie du corps avec les anneaux bordés de jaune. Les pattes font jaunâtres. Les ailes qui (ont polées en toit lont blanches , diaphanes , veinées ôc comme couvertes du réfeau noir fort fin. Cet infecle relfemble pour la li¬ gure de fa tête au bccmare a tête écorchée , n°. 1 1. Il eft rare , je ne l’ai jamais trouvé que deux fois êc toujours dans les bois. Article troisième. E P H E M E R A. ÉPHÉMÈRE. Antennæ brevijjimœ. yîH inferlores malto breviores. Cauda fetofa. Ocdli très magni ante oculos. On a donné à ces infectes le nom d’éphémere à caufe de la brièveté de leur vie , lorfqu’une fois ils font parve¬ nus à leur dernier état d’infeêle parfait. Plulieurs d’en- tr’eux ne vivent réellement qu’un feul jour fous cette for¬ me , quelques uns même n’ont pas plus de quatre ou cinq heures de vie. C’eft dans l’eau qu’on trouve la larve linguliere de l’é- phémere. Cette larve eft oblongue , fa tête eft allez grofler ion corcelet eft compofé de trois anneaux, êcon en comp¬ te dix au ventre. Mais ce qui rend cette larve remar- Antennes très-courtes. Ailes inférieures beaucoup plus couries que les fiipérieures. Queue ternrinee par plulieurs foies. Trois yeux lilTes & grands de¬ vant les yeux. desInsectf. s. 235 cjuable , ce font des efpéces de nageoires, des appendices très joliment conflruites au nombre de douze , (ix de cha¬ que côté du ventre, que l’infedle agite perpétuellement avec beaucoup de vivacité. Ces nageoires iont attachées aux fécond, troifiéme , quatrième , cinquième, fixiéme leptiém.e anneaux du ventre. Le premier anneau n’en a point , non plus que les trois derniers , mais le dernier a quelques autres particularités. On y remarque trois longs poils, barbus comme les côtés d’une plume, qui (ont ac¬ compagnés de deux appendices plus courtes dans les fe¬ melles que dans les mâles, où il y en a encore deux au¬ tres plus petites. On peut par le moyen de ces appendices dilfinguer les larves des mâles d’avec celles des femelles. On les reconnoît encore par la grandeur des yeux , qui lont plus gros dans les mâles. Ces larves varient pour la couleur : fouvent elles font jaunes , quelquefois d’un bleu qui tire fur le vert. Rien n’elt plus charmant que cette larve , lorfqu’on l’examine dans l’eau. Lors même qu’elle eft en repos , les beaux panaches de la queue font étendus , & les nageoires jouent continuellement des deux côtés du ventre , ce qui forme le plus agréable fpeclacle. Ces larves d éphémères ne croilTènt que lentement. EHes relfent trois ans entiers tous cette forme av.int que de le méta morphofer. Pendant tout ce tems elles vivent dans l’eau , où elles fe font pratiqué des habitations en creufant des trous ronds ôc profonds dans la terre qui forme les bords de la riviere. Ces infecles lont ces trous à Heur d’eau plus haut ou plus bas à melure que l’eau monte ou defeend. C’eft-là qu’ils fe retirent pour le mettre à l’abri des poilLons Sc des inleéles aquatiques voraces qui les recherchent. Pour eux la terre ëc l’argile paroillënt faire - leur feule Sc unique nourriture. Lorfque la larve de l’éphémere veut fe métamorphofer, elle s’élève à la fuperficie de l’eau ; ôc elle fort dans l’inf- tant de fa dépouille de larve. Aufli-tôt elle s’eleve en l’air Gg 'i Histoire abrégée en voltigeant , s’attache au premier endroit qu’elle ren¬ contre , ije y quitte une leconde dépouille, mince , blan¬ che & tranfparente , que l’on trouve Ibuvent attachée pen¬ dant l’été aux vitres des fenêtres. C’ell alors que l’éphé- mere elf devenue inlecte parhiit. En lortant de la dépouille de larve, elle voloit &L paroilEoit très-parfaite. Ce n’étoic cependant qu’une chryialide , mais chrylalide très-fingu- liere , puilqu’elle elf pourvue d’aîles dont elle le fert très- bien. Ivlous n’avons oblervé que ce feul inlecte qui ait une pareille chrylalide. L’éphémere au relie n’ell qu’un inllant lotis cette lorme; elle s’en dépouille tout de luite & de¬ vient inlecEe parfait. 11 failoit que ces dilîêrens change- mens s’exécutalEent promptement dans un infeèle qui louvent ne vit que quelques heures dans Ion dernier état. Mais ce qui paroît lingulier, c’elt que cet infecle qui ne doit être ailé èc parfait que pendant une efpace de tems Il court, relie trois ans entiers dans Ion état de larve. L’éphémere, en lortant de l’eau pour fa première tranf- formation , avoit acquis beaucoup plus de longueur & de grandeur que fa larve. Lorfqu’elle quitte fa dépouille de chrylalide , elle acquiert encore plus de grandeur. Ses pattes lur tout ôc les filets de la queue paroilî’ent beaucoup augmentés. Mais la différence qu’il y a entre ces deux changemens , c’ell que dans le lecond l’cphémere ne chan¬ ge pas de ligure comme dans le premier; la chrylalide év l’infecle parfait font fi lemblables à la grandeur près , qu’il n’ell pas pofîible de les dillinguer. L’éphémere devenue infeéle parfait ell allongée. Sa tête ell grolle & fes antennes lont li courtes, qu’à peine les apperçoit on. Les yeux lilîes qui lont très-petits dans la plupart des inledles , lont très-grands dans plulieurs ef- péces de ce genre. Comme ils font placés devant les yeux à réleau , 2c que louvent ils lont aulîi grands 2c même plus , grands qu’eux , il lemble que ces inletfes ayent quatre ou cinq yeux qui femblent couvrir toute leur tête. Leurs ailes fupérieures font grandes pour le volume de l’animal ^ DES Insectes. 237 mais les inférieures font fi petites bc fi courtes , qu’à peine les apperçoit-on. Enfin la queue elf terminée par deux ou trois foies longues ou elpéces de filets , outre quatre peti¬ tes appendices qui ne fe trouvent que dans les mâles. La réunion de ces difierens caracEeres fait aiiement reconnoî- tre ces inlecles. ün peut aulîi diftinguer les mâles d’avec les femelles par les appendices de la queue. Ces mâles ne s’accouplent point avec leurs femelles , comme font les infecles & la plupart des autres animaux. La propagation des éphémères le fait d’une maniéré toute diflérente , il n’y a pas d’accouplement. La femelle après la derniere mctamorphofe retourne vers l’eau d’où elle ell lortie ; là elle fe loutient avec les filets de la queue fur la lurface de l’eau en battant des ailes , & dans cette lituation prelque droite , elle jette les œufs fur la furface de la riviere. Le male au-lfitot va les féconder en répandant delîus la li¬ queur Ipermatique, à peu près de la même maniéré que les poilfons fécondent les œufs de leurs femelles. Ceux de l’éphémere lont prelque ronds tiennent enfemble par de petits filets qui les raflemblent en paquets. C’elt dans le courant de l’été & principalement dans les mois de juin Sc de juillet que les éphémères fe métamor- pholent en infecles parfaits. Souvent il en vient une II grande quantité à la fois, que tous les environs de la ri¬ viere en lont couverts &; que l’air en efl oblcurci. Alais ces eflàins d’éphémeres ne durent pas long tems. Comme ces inlecles ne vivent fouvent que quelques heures , après deux ou trois jours on en ell délivré , on voit tout à coup dilparoître cette multitude d’inlecEes, dont beaucoup tombent dans l’eau & fervent de pâture aux poillons. Aulîi dans certains endroits les pêcheurs appellent-ils ces infec¬ tes la manne des poijjons. J’ai vû quelquefois des vents d’orage amener de ces ellains d’éphémeres dans le centre de Paris , & inquiéter beaucoup les habitans du quartier dans lequel ils étoient portés. Ces petits animaux ne prennent point de nourriture fous 238 Histoire abrégée leur derniere forme , loiTqu’ils ionr devenus infectes par- faics. Aulîi-côc après leur mécamorphole, ils fojtic leurs œufs ëc périllent au bouc de quelques heures (ans avoir befoin de fe nourrir. 11 lemble qu’ils ne parviennent à l’état d’in- lecle parlait que pour multiplier leur efpéce ; cet ouvrage accompli , l’inlècte périt , èc l’état brillant auquel il étoit parvenu, après avoir rampé fous l’eau, pendant trois ans entiers , commence &c finit prefque dans le même inl- tant. 1. EPHEMERA alis nebulofo maculatis , cauda tri- Jeta. Lmn. J'diin. J'uec. n. 750. Linn. fyji. nac. edit. lO , p. 546 , n. l. Ephemera vulgata. L éphémère a trois filets ù ailes tachetées. Longueur 8,9 lignes. Cette efpéce d’éphémere eft la plus grande que nous ayons dans ce pays ci. Elle eft brune par- tout. Ses ailes lonc ornées de veines brunes qui lorment un réfeau , ëc de plus elles ont cinq ou fix taches de la même couleur. Elle porte à fa queue trois filets bruns, à peu près de la longueur de Ion corps. J’en ai une variété un peu moins grande, 6c dont les ailes Ibnt moins tachées , du refte elle eft tout-à-faic fem- blable à l’autre. 2. EPHEMERA lutea , alis albis reticulatis y cauda U éphémère a trois filets & ailes réticulées. Longueur 5 lignes. Sa couleur eft jaune , mais fes yeux font noirs ; il y a auffi quelques points bruns fur les côtés des anneaux du ventre , éc les trois filets de la queue prefqu’aulli longs que le corps font joliment entrecoupés de jaune 6c de noir. Ses ailes blanches , diaphanes , & quelquefois un peu jaunâtres , font couvertes d’un réfeau fin de vaifTeaux bruns fort petits. desInsectes. 239 3. EPHEMERA luteo - fufca , alis fufco - viridibus , cauda trifeta. Rofel. inf. vol, 1 , tab. 12 , fig. 2 , 6. Infeft. aquatil. clajf. 2. L’ éphémère h trois filets ù ailes brunes. ]1 eft aifé de dilEnguer cette efpéce de la précédente à laquelle elle reflemble allez pour la couleur & la gran¬ deur ; 1°. parce qu’elle eft plus brune ; 2°. parce que les ailes verdâtres font membhaneufes lans être réticulées; 3^^. parce que les trois lilets de fa queue ne font point entrecoupés de jaune &; de noir, mais d’une leule couleur jaunâtre De plus ces lilets vus à la loupe paroilî’ent velus, au lieu que ceux de l’elpéce précédente lont liftes. 4. EPHEMERA nigra , cauda trifeta. Linn.fyfl, nat. edii. lo jp. 547,/!. 6. Ephemera vefpertina. U éphémère noire a trois filets. Longueur l ligne. Largeur \ ligne. Cette efpéce eft la plus petite que je connoilTe de tou¬ tes celles de ce genre. Sa tête, fon corcelet , fon ventre , fes pattes , en un mot, tout Ion corps eft de couleur noire. Il n’y a que fes ailes qui foient claires ti tranfparentes , à l’exception de leur bord extérieur qui eft noirâtre. Les an¬ tennes ôc les filets de la queue font très-longs & égalent trois fois la longueur du corps. Je n’ai trouvé ce petit in¬ fecte qu’une feule fois dans Paris , voltigeant au bord de la Seine. 5. EPHEMERA lutea , ahs albis reiiculatis , cauda bifkta. Planch. 1 3 , fig. 4. U éphémère jaune a deux filets ù ailes réticulées. Longueur 4 lignes. Je doute beaucoup que ce foit cette efpéce que Aî. Linnæus ait voulu défigner n°. 751 , de fa fiauna fiuecica, La nôtre eft jaunâtre , fon ventrç eft un peu brun , ôc cha- 240 Histoire abrégée que anneau e fl: chargé de trois points noirs, ce qui f.iic trois bandes longitudinales de points fur le ventre. Ses ailes font réticulées &. diaphanes , li ce n’eft à leur bord extérieur qui elf un peu jaune. Les deux filets de fa queue plus longs que Ion corps , font un peu entrecoupés de jau¬ ne & de brun , & fes yeux font noirs. Celle de Al. Linnæus a deux tubercules plus gros que les véritables yeux , ce qui n’efl: pas dans la notre. Son corcelet efl plat nébuleux , celle que nous avons a le corcelet rond & jaune. Pour le refte elles font toutes les deux afîez femblabies. G. EPHEAIERA fufca , cauda bifeta , alis albis. Linn. faun.fucc. n. 753. Linn. fyfl. nat. edit. lO, p. 547, n. 3. F.phemera culicirormis. L’ éphémère a deux fdets à ailes blanches. hongueur 2 lignes. Cette petite éphémère efl; toute brune; quelquefois ce¬ pendant Ion ventre eft plus clair ifc fes pattes font blanch⬠tres. Ses ailes n’ont aucune couleur , ù. font très-tranfpa- rentes. Les filets de fa queue font blanchâtres & plus longs que fon corps. Elle a fur fa tête deux gros tubercules pla¬ cés au delîlis de fes yeux qu’ils couvrent en partie. p. EPHEAIERA thorace fufco abdo mine albo , cauda bifeta , aiis fufcis firiatis. U éphémère a deux filets & ailes brunes. Elle efl un peu plus grande que la précédente. Sa cou¬ leur eh brune , mais fon ventre eft blanchâtre. Ses ailes font un peu brunes, éx. chargées de veines qui ne forment point de réfeau. Sa queue a deux filets de la longueur de Ion corps , de couleur pâle , fa tête a deux tubercules allez marqués pôles fur les yeux. 8. EPHEMERA ahs albis , margme crajfiore , nigri- cantibus ^ cauda bifeta. Linn. faun. fuec. n. 754. Linn. DES Insectes. 141 Linn. fyfl. nat, edic. 10 , p. ^47, n. 4. Ephemera horaria. Aû. Upf. 1736, p. 17 J n. 3. Ephemera alis albis minima. Swamme'd. p. 87. Ephemera minima. L' éphémère a deux jileis ô ailes marginées. Longueur 3 lignes. Sa couleur efl: brune, fes pattes font blanchâtres, les anneaux de fon ventre font aulli bordés de blanc, & les deux blets de la queue font blancs , ponctués de noir. Ses ailes lont diaphanes lïc blanches, mais leur bord extérieur ell plus épais & noirâtre. Ses pattes de devant font très- longues ; lur fa tête il y a deux gros tubercules pofés lur les yeux qui le trouvent cachés, en lorte qu’on ne les voit que lur les côtés. En devant font les petits yeux lilles. Par cette conlormation , il femble que l’inlecle ait fepc yeux , trois de chaque côté &; un au milieu ; fçàvoir les deux gros tubercules , les deux yeux réticulés , les trois yeux lilfes dont un eft au milieu ôc impair. Cette efpéce le trouve fouvent fur les fenêtres où elle lailEe fa dépouil¬ le. Elle lort le loir de l’eau en grande quantité , fubit fa métamorphofe , dépofe fes œufs, ôc périt fouvent avant vingt- quatre heures. PHRYGANEA. LA F RI GA NE. Antennœ filiformes. AU latérales , tecliformes , pane sjfurgentes. Os tentaculis quatuor. Cauda nuda. Ocelli très. Antennes filiformes. Allés pofées latéralement en forme de toît , relevées à l’ex¬ trémité. Bouche accompagnée de qua¬ tre barbillons. Queue fimple Se nue. Trois petits yeux lilTes. La frigane fe diflingue aifément des autres genres de cette feélion , & en particulier de ceux qui lont renlermés dans ce troilîéme article , par la réunion des dilFérens ca- Tome II. ‘ H h 241 Histoire abrégée rapières que nous donnons de cet infedle. Parmi ces carac¬ tères , il y en a un plus particulier à ce genre que les autres : il conlille dans la forme de Tes ailes qui font pofées latéralement , qui fe réunilTent en haut en forme de toit aigu , de qui ont l’extrémité poftérieure plus relevée, à peu près comme on l’oblerve dans les teignes & quelques phalènes. C’ert cette forme d’aîles , jointe aux couleurs dont elles font fouvent ornées, qui a fait nommer ces infeéles par quelques Naturalises , mouches papilionacées. D’autres ont joint enfemble ce genre de celui des perles , quoiqu’ils foient très-aifés à diftinguer l’un de l’autre par les filets de la queue qui fe voyent dans les perles & qui manquent dans les friganes , de par les pièces ou anneaux des tarfes, dont le nombre eS different dans ces deux gen¬ res. Il eft vrai qu’ils fe reflhmblent par le lieu qu’ils habi¬ tent, par la forme de la couverture de leurs larves èc par quelques-autres caractères , tels que la ftruélure des antennes & de la bouche : mais les autres marques carac- téril1;ic]ues doivent les faire lèparer. Les larves des friganes reffemblent à celles des perles, dont nous avons déjà parlé. En général elles font longues , compofées de plufieurs anneaux, avec une tête écailleufe de fix pattes. Cette tête des larves des friganes eft munie de deux fortes ferres, larges par le bout où elles fe tou¬ chent, de très-propres à pouvoir couper. Cette bouche ainft armée de ferres, eft placée dans la cavité d’une efpé- ce de calque écailleux , dont la partie lupérieure forme la levre de delfus, tandis que la, levre inférieure eft com- pofée de trois parties en forme de pyramides ou cônes renverfés,à peu près comme celle des chenilles. Audi cet infeéle a-t-il une fîliere dont il fe fert comme elles pour tramer l’intérieur du fourreau dans lequel il habite. Ap rès la tête de l’infeêfe , on compte douze anneaux qui compofent fon corps. C’eft aux trois premiers anneaux que tiennent les fix pattes de l’infecle , deux à chaque an¬ neau , une de chaque côté. Ces pattes ne font pas toutes DES Insectes. 143 fix de la même grandeur. Les deux premières font plus petites Sc les deux dernieres beaucoup plus grandes. Les deux premiers anneaux, ceux auxquels font attachées les deux premières paires de pattes , font écailleux. Le troihé- me anneau , duquel les dernieres pattes les plus longues de toutes tirent leur origine, n’ell point écailleux comme les deux premiers , il ell jaunâtre éc piqué de points bruns. Celui qui le fuit , ell encore remarquable par trois tuber¬ cules ou mamelons qu’on y oblerve ; fçavoir , un en del- lus lur le milieu ée deux lur les côtés. Il ell difficile de dé¬ terminer l’ufage de ces tubercules. Les huit autres anneaux lont tous figurés à peu près de même. Ils ont chacun fur les côtés des toufies de filets blancs qui forment des aigrettes fort jolies , êc q^ui femblent avoir quelqu’analogie avec les ouies des poillons. Outre ces filets, l’infeôfe a quelques poils , principalement à la tête 6c à la queue. En¬ fin le dernier anneau elf remarquable par deux crochets écailleux 6c très-torts qui fervent à l’infecfe â fe crampo- ner 6c à s’attacher à Ion fourreau. ^ Ce tourteau dans lequel la larve de la frigane habite , etl une etpéce de coque ou tuyau de foie, couvert de toutes Lottes de matières , telles que du bois , du fable , des plantes , des coquilles. Ces matières, dont la plupart font plus légères que l’eau, rendent le tuyau moins pefant, enforte que l’infecte le porte 6c le traîne avec plus de faci¬ lité. Il marche avec fes fix pattes, dont les dernieres plus longues que les autres paroifl'ent cependant au dehors 6c peuvent agir , quoique l’infecte ne falle lortir de Ion étui que la tête 6c les deux premiers anneaux de (on corps. Rien n’eft plus fingulier que de voir la frigane (e promener ainfi dans l’eau , avec ce fourretiu que les matières dont il eft couvert rendent très-baroque pour la figure. Il femble que ce loit une efpéce de trophée de plantes 6c de coquil¬ les, parmi lefquellesil y en a plulieurs où l’habitant de la coquille vit encore , mais fe trouve arrêté 6c entraîné par la frigane. ^ H h ij 144 Histoire abrégée Ce n’efl: que par le moyen des deux crochets qui font au dernier anneau de fon corps, que la larve de la frigane tient à fon fourreau ; mais elle y tient fi fortement qu’il ell: difficile de l’en tirer fans la blefler. Si cependant on y pat- vient ôc qu’enluite on pofe ce fourreau vuide à côté d’elle, elle y rentre la tête la première par le bout antérieur qui elt ouvert , &c enluite elle le retourne dans le fourreau bout à bout, failant reparoître la tête à l'ouverture par la¬ quelle elle ell entrée. Mais après avoir été tirée de fon fourreau , lî elle ne le retrouve pas , elle s’en conftruic èc s’en file un autre , dans la compolition duquel elle a foin de faire entrer des plantes ôc des coquilles dont elle le recouvre. Ces fourreaux étoient très-nécelîaires pour mettre à l’a¬ bri cet infeôle , dont le corps ell tendre & mol , à l’excep¬ tion de fa tête &c de les deux premiers anneaux qui font écailleux , ôe qu’il laill’e ordinairement paroître feuls à l’extérieur. Sans Ion lourreau , il feroit devenu la proie d’un nombre infini d’inlecles aquatiques &C voraces. Pour lui , il tire fa nourriture la plus ordinaire des plantes d’eau. Lorfque cette larve veut fe transformer, elle commen¬ ce d’abord par fixer êc attacher Ion fourreau , à l’aide de plulîeurs fils contre quelque corps lolide immobile. En- l'uite elle ferme la partie antérieure de ce fourreau , qui eft la feule qui loit ouverte , avec de gros fils de loie écartés l’un de l’autre; ce qui forme une elpéce de grille par laquelle l’eau peut entrer &c lortir librement , mais qui fuffit pour fermer l’entrée du fourreau aux infeôfes qui pourroient nuire à la larve. C’ell dans ce fourreau ainii fermé, que la larve fe transforme en nymphe en chan¬ geant de peau. Cette nymphe efl grande ik. allongée , ainfi que la larve ; fa couleur eil d’un blanc un peu citron ; on y dillingue aifément toutes les parties que doit avoir l’infec¬ te parfait qui en fortira; elle a de plus , comme la larve , des aigrettes de poils fur le ventre. Mais outre ces parties DES Insectes. 245 communes à la larve ou à l’inlecte parfait, la nymphe en a quelques-unes qui lui font propres qu’on ne remarque que Tur elle. Ce font deux petites cornes charnues à la par¬ tie poftérieure, qui peut-être lui fervent, comme les l'tig- mates , à pomper l’air , ôc deux petits crochets à fa partie antérieure. Ces crochets placés à la tête fe croifenc en devant ôc forment une efpéce de bec qui fait relfembler la tête de la nymphe à celle d’un oifeau. C’eft avec ces crochets que la nymphe déchire la grille de fon fourreau pour faire paflage à l’infeéfe parfait auquel la nature n’a donné aucun inlfrument propre à faire cet ouvrage. J’ai eu des friganes qui font reliées dans cet état de nymphe pendant dix-fept ou dix-huit jours , les unes plus, les autres moins. La différence de la chaleur doit probable¬ ment accélérer ou retarder le tems de leur transformation. Au bout de ce tems, l’infetle parfait lort de Ion fourreau que la nymphe a ouvert êc déchiré, comme nous l’avons dit. Ces infecles font remarquables par la forme de leurs ai¬ les qui font lingulieres au moins dans la plupart. Elles font , ainlî que nous l’avons déjà dit , pofées perpendi¬ culairement lut le côté , ôc le bord fupérieurqui forrneroic un toît aigu s’il étoit prolongé , fe replie , fe couche fur le corps, 6c forme avec le relie de l’aîle un angle droit. Leur bouche ell formée par une petite trompe entourée de qua¬ tre barbillons; Içavoir, deux lupérieurs plus longs, 6c deux inférieurs plus courts. Les antennes dans prefque toutes les elpéces font très-longues, quelques-unes les ont trois fois plus longues que le relie de leur corps ; louvent ces mêmes antennes lont joliment entrecoupées d’anneaux alternativement blancs 6c bruns. Dans prelque tous ces in- feétes , les couleurs font obfcures 6c très-peu brillantes, quoique les ailes de queltjues-uns loient un peu panachées. Les deux dernieres elpéces de ce genre font un peu plus courtes 6c plus larges que les autres 6c rellemblent à des petites mouches. t4. 49 , f. 8 In fruâu. Merlan, gallice t. , 109. Albin, inf. t. 64. Feiiv. maj. p. 4 , n. 6. Perla minima merdam olens. 2 54 Histoire abrégée Grew. muf p. 156. Haj. inf. p. 274. Mufca qiiadripennls , corpore luteo-virldi , alis peramplls è flavo pariter virentibiis. Reaum. inf. tom. 3 , tab. 33 2 , 3 , 6. Léo aphidis. Rofel, inf. vol. 3 , fuppUm, tab. 11 , jig. 4,3. Formicaleo. Le lion des pucerons. Longueur 6 lignes. Ce bel infecte eft d’un vert jaunâtre, avec des yeux do¬ rés & fort brillans. Ses antennes font en filets & de la lon¬ gueur de Ton corps. Sur fon ventre on voit quelques points noirs. Ses ailes font grandes , poféesle long de Ion corps , qu’elles furpaflent de moitié pour la longueur. Elles font diaphanes, avec des nervures vertes , enfbrte qu’el¬ les rellèmblent à un réfeau ou à une gaze verte. Les œufs que dépofe cet hémerobe font blancs , fort petits ôc portés fur un long pédicule plus fin qu’un cheveu. On trouve louvent fur les feuilles d’arbres , principalement fur celles des rofiers beaucoup de ces œufs ramaflës les uns auprès des autres qui forment une efpéce de bouquet. L’inleéte ou la larve qui en fort ell: ovale , un peu allongée & le termine en pointe par derrière. Elle a fix pieds & fa tête ell munie de deux pinces avec lefquelles elle faifit les pucerons qu’elle dévore 6c dont elle fait un grand dé¬ gât. On trouve ordinairement cette larve fur les branches garnies de pucerons. Lorfqu’elle efl à fa grolî'eur , elle Forme une petite coque blanche de la moitié de la grof- feur d’un pois, dans laquelle elle fe métamorphofe. Au bout de quelque tems, fa coque s’ouvre en-delEus , 6c on en voit lortir l’inlecle parfait 6c ailé que nous venons de décrire. Cet infecle vole par-tout dans les jardins , 6c fon vol ell aiïez lourd, enforte qu’il eft facile à faifir. Mais malgré fa beauté il ne faut pas le tenir long-tems entre les doigts , car il répand une odeur très-fétide , tout-à-fait femblable à celle des excrémens. H E M E R O B I U S luteus , alis aqueis , vajîs fufco punciatis. D E s I N s E C T E s. 155 Linn. fdun. fuec. n. 732. Hemerobius viridi nigroque varius^ alis aqueo-reii- culatis. Linn. fyfl. nat. edit. 10 , p. 349, n. 2. Hemerobius chryfops. Reaum. inf. tom. 3 tab. 53 ^ 10 , 1 1 , 1 2 , 1 3 , 14 , 13. Frifch. germ. 4, p. 40, t. 23. Mufca f'œiida auro oculata. Rofel. inf. vol. 3 , fupplem. I , tab. 21 , fig. 3. L' hémcrobe a ailes poncluées. Longueur 3 lignes. Cette efpéce reflemble beaucoup à la précédente pour fa figure, mais elle eft plus petite. Ses yeux lont de même dorés êc brillans. Ses antennes font de la longueur de fon corps, mais non pas de fes aîles. Tout l’animal eft jaune. Ses aîles plus longues prefque du double que le corps font diaphanes, avec des nervures ponctuées de brun, en quoi cet infecte elt très- ai fé à diftinguer du précédent. Sa larve eft plus courte êc plus fphérique que celle de l’elpcce précédente. Elle porte lur fon corps une couvertu¬ re informe, faite des débris des pucerons qu’elle a mangés ^ auxquels elle fait une chalfe perpétuelle. Pour le tranf- former, elle fe file une coque ronde femblable à celle de la première efpéce. On trouve cet infeéte dans les jardins, mais plus rarement que le précédent. 3. HEMEROBIUS ater y ahs fufcis nigro reticulatis , inaroine exteriore dilatato. O Linn faun. fuec. n. 743. Phryganea alis reticulatis , cauda inermi , thoracis marginibus flavi«. Linn. fyft. nat. edit. \o,p. 348, n. 7. Phryganei Jlavilatera. Rofel. inj.vol. 2 , tab. I3.1tile£l. aquatil. claf^ 2. U hémerobe aquatique. Longueur 7 lignes. Ses antennes font plus courtes que fon corps au moins de moitié. Elles font noires, ainfi que tout l’infedte ; il y a cependant fur le devant du corcelet un peu de brun , mais obfcur & peu apparent. Les aîles grandes , brunes & comme pIÜTées, font ornées d’un réfeau brun de vaif- feaux très-marqué. Mais ce qui rend cet infeéte plus remar- Histoihe abrégée c]Liable , c’eft que le bord extérieur de Tes ailes de deflus ell dilaté &; comme élargi vers le haut. On trouve cec iiilécte au bord de l’eau. FORMICALEO. LE FOURMILION. Aruennce brèves , clava- tez J crajj'ce. AU (tquales. Os prominens tentaculis qua¬ tuor. Cauda nuda. Ocelli nulli. Antennes grofl'es , cour¬ tes éc en mafl'e. Allés égales. Bouche prominente avec qua¬ tre barbillons. Queue iunple & nue. Point de petits yeux lifles. La forme des antennes du fourmilion nous a ens^cé à léparer ce genre de celui des hémerobes , avec lequel il étoit confondu parquelques Naturaliftes. Dansle fourmi¬ lion , les antennes lont courtes, plus grofl'es vers l’extrémi¬ té , 6c elles forment une efpéce de mafl'ue, tandis que dans l’hémerobe elles lont minces comme un fil qui va en diminuant infenlîblement vers le bout. Ün a donné à cet infecle le nom de formicaleo ^ en fram^ois fourmilion , par la même raifon qui a fait appeller quelques elpéces du genre précédent lions des pucerons. La larve du fourmilion efl: fort friande des fourmis, elle leur fait la chalFe , enforte qu’on n’a cru pouvoir mieux déligner cet inletde qu’en l’appellant lion des fourmis , ou fourmilion. il ell peu d’infecles dont les flratagemes 6l les petites manœuvres loient aulfi jolies &; aulîi curieules à examiner, éc c’ell par cette railon que plulîeurs Naturaliftes le lont appliqués à les décrire fort en détail. Nous nous conten¬ terons d’en donner ici un abrégé fuccincl. La larve de cet infeéle vient des œufs que l’infecle par¬ fait a dépofés dans le labié fin 6l très-fec, en quelqu’en- droic à l’abri de la pluie, foit dans quelque crevalfe de mur desInsectes. 1)7 mur ou de terre , foie au pied de quelque muraille ordi¬ nairement expolee au ioleil du midi. C’ell-là qu’éclofenc les larves des fourmilions qu’elles font leur habitation ordinaire. Leur couleur ell grife , leur corps qui eft couvert de petits tubercules eil: de forme ovale. Son extré¬ mité polféneure le termine en pointe fert à ces inlecfes à s'enfoncer dans le fable ; car ils ne marchent qu’à recu¬ lons quoiqu’ils ayent lix pactes. Au-devant de la tête, lonc des pinces dentelées, aiguës creufes en dedans , avec lelquelles cette larve attrape &: luce les mouches &. difle- rens autres infeefes , mais lur-touc les fourmis donc elle ell très friande. Ces pinces lui fervent de bouche ou de trom¬ pe , ainii que d’armes olîenlîves , de la même maniéré que celle de l’hémerobe donc nous avons parlé. Sa mar¬ che à reculons ne lui permettant pas de courir après les in¬ fectes dont elle doit le nourrir, elle ulede ce Ifratagême : elle s’enfonce dans le labié , &: tournant circulairemenc elle creule des lillons concentriques de plus en plus pro¬ fonds , jetcant au loin avec fes cornes le labié qu’elle ote de cet endroit. A la tin elle parvient à creuler un trou en forme d’entonnoir, au fond duquel elle fe place, cachée dans le fable ik. n’ayant que fes pinces étendues 6c ouvertes qui en forcent. Malheur à tout infecàe qui vient à tomber dans ce trou ; le fourmilion qui s’en appertj'oic par les grains de fable qui roulent au fond , l’accable d’une grêle de poulliere qu’il jette avec fes cornes 6c. qui entraîne cet in- lècle au fond du trou où il le prend avec fes pinces & le fuce. Il n’épargne pas même d’autres fourmilions, qui en allant 6c venant viennent à y tomber. Lorfque la larve efl parvenue à l'a groflùur , elle ne creufe plus de trou; elle va ôc vient en traçant des lillons irréguliers dans le fable, êc enfin elle fe hle une coque ronde, imitant une boule, donc l’extérieur eft formé du labié dans lequel elle a vécu , 6c l’intérieur rapilfé de foie blanche 6c fine. C’ert dans cette coque qu’elle fe change en nymphe. Cette nymphe eft un peu courbée en demi-cercle, 6c on y diftin- Tomc IL K k 1-58 Histoire abrégée gue coures les parties de l’infecle parfait qui en doit fortir. Elle elf plus allongée que la larve , mais beaucoup plus courte que l’infeÉle parfait. Au bouc de quelque teins , cette nymphe quitte la dépouille, devient un infecte ailé, ifc perce la coque pour prendre fon ellor. L’infecte parfait ell très -allongé. Il a quatre grandes ailes chargées de nervures Sc de taches , ôc il rell'emble allez à la demoilelle. Il ne dépole que très -peu d’œufs dans le fable, mais ils font gros,oblongs ôc d’une couleur blanchâtre lavée de rouge. Je n’ai point vu ces infeètes accouplés , mais une chofe crès-linguliere , c’elt que dès que l’inlecfe parfait lort de fa boule ou de fa coque , il dépole un ou deux œufs. Ces œufs ne doivent point être féconds puilqu’il n’y a point eu d’accouplement. J’en ai gardé quelques-uns dans le labié, èc ils ne m’ont réelle¬ ment rien donné : peut-être l’infeète dans la campagne s’accouple-t-il dèsi’inltanc qu’il fort de la coque, d’autant qu’on trouve ordinairement plulîeurs larves de ces infectes dans le même endroit , &; qu’ils vivent prefqu’en lociécé, quoique léparés les uns des autres ; peut-être aulîi le mâle va-t-il féconder les œ'ufs que la femelle a rendus , com¬ me nous avons déjà dit que failoic le mâle de l’éphémere. C’elt ce qui demande à être examiné. On peut voir tout le détail des manèges dillerens de ce lino-ulier infecte dans l’Ouvrage de AI. de Reaumur qui en a parlé fort au Je ne connois ici qu’une feule efpéce de fourmilion. Les autres pays en lournilîènt quelques-autres elpéces , donc Al. de Reaumur fait mention. I. F O RAI I CA LE O. Planch. 14, fig. i. Linn. fiun. fuec. n. 733. Hemerobius formicaleonis. Linn. fyft. nat. edit. lo , p. Jfo, n. 4. Hemerobius hirtus, alis nebulofis , vafis pilolis , antennis clavatis. Iter. œl. 149 , 2,06. Formicaleo. Reaum. inf. tom. 4, tab. 14,/. 18, 19. Formicaleo. - tiié. Il , f. 8. - - — tom. 6 , tab, 32 , 33 , 34 , 7. Formicaleo. desInsectes. 159 Rcfel. inf vol. 3- fuppUm. tab. 17, 18, 19 , 10. Le fourmilion. hongutur 1 1 lignes. L’infetfle parfait du fourmilion efi: allongé. Sa tcte efl: large , brune , tachetée de jaune en deflus , avec de gros yeux fur les côtés; & en delllis deux antennes qui vont en grolîin’ant par le bout , & dont la longueur n’égale pas celle du corcelet. Après la tête , vient le col de l’animal , qui eft allez long, cylindrique, plus étroit que la tête, &: de même couleurqu’elle. Le corcelet lemble compolé de deux parties , une anterieure d’oii partent les ailes lupérieures, Clc une pollérieure qui donne naillance aux ailes de dellbus. Ce eorcelet elf pareillement brun 6c taché de jaune en delî’us. Le ventre allongé 6c compofé de huit anneaux ell tout brun , à l’exception du bord des anneaux qui eft un peu jaune. Les partes lont brunes. Les ailes grandes, plus longues que le corps Ôc louvent mal développées , font diaphanes , ornées d’un réfeau de nervures noires cc chargées de pluiieurs taches brunes noirâtres , allez grandes , particuliérement du côté de leur bord extérieur, P A N O R P A. L.4 M O V C H E - s C O RP I O N. Antennce longx filiformes. AU squales. Rojlrum corneum cylindraceum. Cauda chelijera jorjîcibus ar- maia. Ocdli très. Antennes longues filifor¬ mes. Ailes égiles. T rompe dure 6-r cylindrique. Queue formée en pince de crabe. Trois petits yeux lilfes. Parmi les caractères que nous donnons de ce genre, il y en a deux qui lui font propres 6c qui le font fûremenc diltinguer de tous ceux de cette léction. Le premier con- lîlte dans U forme de la trompe de cet infeéle , qui eft du¬ re , immobile , de figure allongée ôc cylindrique ; l’autre K k ij z6o Histoire abrégée caraclere encore plus (ingulier., dépend de la conftruédion de la queue , qui dans les mâles rell'emble à la queue d’un fcorpion. C’ell aulli ce qui a fait appeller cet inleéle , mouchc-fcorpion. Je ne connois point l'a larve ni fa nymphe; mais comme on trouve cet inlecle dans les prairies au bord des eaux, je penle que l’un & l’autre pourroient bien être aquatiques & ne le trouver que dans l’eau. Quant à l’infedle parfait , il ell très-commun l’été dans les prés. Lorlqu’on le prend, il redrell'e fa queue êc femble vouloir fe défendre avec les pinces qui font à fon extrémité : mais cette queue, me¬ naçante ne lait aucun mal , comme je l’ai fouvent éprouvé. Je ne connois qu’une feule efpéce de mouche-lcor- pion. I. P A N O R P A. Linn. faun. fuec. /z. 729. Planch. 14, % Linn. fy fl, nat. edit. lO , p. 551 , n. i. Panorpa alis æqualibus nigro-maculatis, Aldrov. inf. t. 1^6. f. 8 , 9. f 387,/. 3 ,6. Mouffec. thcat.p. 6z 3 , 4. Mulca Icorpiuros. i. 6* 4. Hojfn. inf. t. T. , f. 14. Merret. pin. p. 200. Mufca-fcorpiura. Frifch. gcrm. 9 , p. 29 , t. 1 4 , i . Scorpio-mufca. Jonflon. inf. c. 9. Mulca Icorpiuros. Keaum, inf. tom. 4 , tab, 8 , f. 9. La mouchc-fcorpion. Longueur 7 à 8 lignes. Les antennes de ce fingulier infecte font en filets me¬ nus , environ de la longueur de Ion corps, noires &; com- pofées de petits anneaux au nombre d’environ trente- fix. Sa tête ell: noire , avec les trois petits yeux lillès en deffus, en devant elle a une longue trompe dure cylindrique de couleur brune , au bout de laquelle lont quatre anten- nules , deux plus longues & deux plus courtes. Le corps de l’infeéte ell brun , noirâtre , jaune fur les côtés , avec quelques taches de même couleur en delTus. Sa queue formée par les trois derniers anneaux du ventre eft de cou¬ leur marron. De ces troisanneaux , le dernier eft plus gros. DEsInSECTES. 2^1 prefque rond , 6c il fe termine par deux crochets , ce qui forme une queue femblable à celle du Icorpion. 11 n’y a cependant que les mâles dont la queue loit ainfi figu¬ rée. Les femelles n’ont pas cette pointe 6c ce dernier an¬ neau avec des crochets. Les ailes aulîi longues que le corps , font diaphanes , réticulées , avec des nervures 6c des bandes de taches de couleur brune. On trouve cet infecte voltigeant dans les prairies. N. B. Quelquefois on rencontre diflérentes variétés de cet infecte , qui différent par rapport à la couleur des ailes. Il y en a qui au lieu de plulieurs bandes de taches fur les ailes, n’ont qu’une feule bande noire, tranfverfe 6c irrégulière pofée fur le milieu de l’aîle , dont l’extrémité eft aulTi noire. D’autres ont les ailes abfolument toutes blanches , à l’exception de cette extrémité qui eft noire. Les uns 6c les autres étoient des mâles. C R A B R O. LE F R Ê L O N. Antennce clavacœ. Antennes en maflue. AU inferiores breviores. Os maxillofum. Aculcus ani dentatus. Abdomen ubique dquale thoraci connatum. OcelU très. Allés inférieures plus courtes Bouche armée de mâchoires. Aiguillon du derrière dentelé. Ventre de même grolfeur par¬ tout & intimement joint au cor- celet. Trois petits yeux lifTes. Ce genre 6c les deux fuivans avoient jufqu’ici été con¬ fondus enfemble fous le nom général de mouches-a-fcie. 11 eft vrai que ces infeétes fe refl'emblÊnt par beaucoup de earaéteres , 6c particuliérement par la forme de l’aiguillon qu’ils portent au derrière 6c qui eft crénelé 6c dentelé comme une fcie ; mais les antennes du frelon font fi dif¬ férentes que nous avons cru devoir féparer ce genre des autres. Ces antennes font terminées par un gros article i(îi Histoire abrégée qui forme une efpéce de bouton ou de maffue , au lieu que celles des mouches-à-fcie font lîmples , d’égale grolleur par-tout , & minces comme un fil. Les larves de ces inlecles font des efpéces de vers , tout- à-fait femblables à celles des mouches-à-fcie , dont nous parlerons bientôt en détail. Leurs nymphes relFemblenc aulîî à celles de ces infecles. Ainlî , pour éviter les répété tions , nous ne nous arrêterons point davantage lur cet article. I . C R A B R O nïger ^ fubhirfutus ; fronte , thorace fu-- perne ^ abdomineque jiavis , fegmento ù 4^. ex pane nigris. Le frelon a épaulettes. Longueur lo lignes. Largeur 3 lignes. Ses antennes font jaunes , compolees des deux premiers articles courts, velus Se noirâtres, enfuite de trois longs, jaunes ôc lilFes , puis d’un lixiéme &L dernier jaune &; plus gros qui forme le bout de la malTue. Ce dernier vu de près paroît compofé de quatre parties peu dilfinctes , en- forte que toute l’antenne auroit neuf parties ou articles comme celles des mouches-à-fcie. Le devant de la tête eft jaune , les yeux font bruns & le refte eft noir. Le cor- celet noirâtre &. velu a en devant lur chaque épaule une efpéce de plaque jaune, ce qui forme à l’infeèle des ef¬ péces d’épaulettes. Le ventre eft compofé d’anneaux donc le premier ell noir avec une tache citron tranlverfe dans fon milieu ; le fécond & le quatrième font aulîi noirs avec un peu de jaune lur les côtés ; le troiliéme , cinquième, lixiéme, feptiéme êc huitième font jaunes , avec une tache noire triangulaire dans leur milieu. Les pattes font brunes; leur forme ell; linguliere , principalement celle des partes pollérieures. Elles ont à la naillance de la cuilî’e une lon¬ gue pièce qui les fait defcendre fort bas , en forte qu’elles fembleroient prendre naillance du bas du ventre. Les ai¬ les font un peu veinées &L de couleur fauve. DES Insectes. 1^5 2, C R A B R O niger ; abdo mine flavo y fegmentis tribus fuperioribus nigris , maculis flavis. Le frelon a échancrure ù ventre jaune. Longueur lO lignes. Largeur 3 lignes. Ses antennes de même forme que celles de l’efpëce précédente font de couleur fauve brune , aind que fa tête, fes jambes 6c fes tar-fes. Ses yeux , fon corcelet 6c fes cuif- fes font noirs , feulement le corcelet a des elpéces d’épau¬ lettes brunes. Le ventre en deiïbus eft pareillement noir avec deux bandes longitudinales de taches jaunes , mais fon extrémité inférieure où eft l’aiguillon eft brune. En deftùs le ventre eft jaune à l’exception des trois premiers anneaux qui font d’un noir bleuâtre 6c luilant. Sur le troi- iîéme de ces anneaux on voit deux taches jaunes une de chaque côté , 6c le premier anneau eft un peu échancré au milieu de fon bord inférieur 6c laift’e voir à Ion défaut des poils jaunes , qui forment une tache un peu velue. Les ailes font jaunâtres avec des veines brunes. Cet infecte a été trouvé fur le Alont-Valérien. 3 . C R A B R O totus niger , abdominis fegmento primo ovatim margine incifo lunula flava. Planch. 14 , fig. 4. Albin, inf. t. 69. Le frelon noir a échancrure. Longueur i pouce. Largeur 3 i lignes. Ses antennes font jaunes figurées comme celles des ef- péces précédentes , la forme de fon corps eft aulîi la mê¬ me. Tout l’infecte eft noir 6c un peu velu , il n’y a que l'es tarfes qui font d’un jaune fauve. Le premier anneau de fon ventre eft fingulier. Son bord inférieur eft profon¬ dément échancré en demi-cercle , enlorte que dans le milieu cet anneau manque prelque tout- à- fait, mais .à la place on voit une membrane jaune demi -circu¬ laire qui forme une tache à cet endroit. Les ailes font 2^4 Histoire abrégée diaphanes , veinées avec leur bord extérieur brun 8c fort épais. UROCERUS. L‘ U R O C E R E. Antennœ filiformes. AU inferiores breviores. Os maxillofum. Aculcus uni dentaïus prominens corniculo teclus. Abdomen ubique &quah thoraci connatum. Ocelli très. Antennes filiformes. Allés inférieures plus courtes. Bouclie année de mâchoires. Aiguillon dentelé prominent & couvert d’une gouttière. Ventre de même grolfeur par¬ tout & intimement joint au cor- celet. Trois petits yeux lilTes. L’urocere a été ainli nommé à caufe d’une efpéce de corne ou de pointe qu’il porte à fii queue. Ce genre diffè¬ re du précédent par l'es antennes longues 8c minces com¬ me un fi! , 8c on le diftinguedu genre luivant ou des mou- ches-à-fcie par cette corne de la queue qui le rend lingu- lier. Cette corne forme une efpéce de gouttière lous la con¬ cavité de laquelle l’aiguillon de l’infecfe le trouve caché. Cet aiguillon elf un peu dentelé en forme de fcie , com¬ me celui du genre fuivant , mais il ell de plus renfermé entre deux lames ou fourreaux comme dans les ichneu- mons que nous examinerons bientôt. La larve 8c la nymphe de cet infecle doivent reffem- bler à celles des mouches-à-lcie , mais je ne connois ni l’une ni l’autre, n’ayant même jamais trouvé l’infette par¬ fait autour de Paris. Ceux que j’ai reçus m’ont été envoyés de Dieppe par M. Ferret, Apothicaire de cette Ville , qui joint aux connoilFances de la matière médicale , beaucoup de goût pour l’hilfoire naturelle qu’il cultive avec foin. M. de Reaumur parle dans Ion ouvrage de ce même in¬ fecte fous le nom à’ ichneumon de Laponie , 8c M. Lin- næus en fait mention dans Ion traité des animaux de Suè¬ de , enforte que cet inlecle paroît particulier aux pays froids. / desInsectes. i^5 froids. J’en ai cependant fait mention , parce qu’on m’a aiiliré l’avoir rencontré aulîi autour de Paris. D’ailleurs nous n’avons point d’autres efpéces de ce genre au moins jufqu’ici , & celle que je décris eH la feule que je con- noide. I . U R O C E R U S. Planch. 14 , fîg. 3. Ltnn. faun. fuec. n. Tenthredo nigra , artubas ferruginels , ani cornica- lo cylindrico. Linn. fyfl. nul. edit. lO , p. 560, n. i. Ichneumon abdomine mucronato ferru- ginco , {egaientis 3,4, 5 , <5, nigris , thorace villofo. jîil. Vpf. 1736, p. î8 , n. I. Ichneumon flavus , abJoinine medio nigro, cau- da acuta , aculeo umbilicali triplici exierto. Acl. Stockholm. 1739 , t. , f. 7- Reaum. inf. tom. 6 , tab. 3 i , 1,2. Ichneumon de laponie. ^ De Geer. inf. pag. 364, tab. i6,Jtg. i, 2. G.'and ichneumon dont le ventre qui le termine en une queue pointue , ne tient pas au corcelet par un fiiet ; dont le corcelet eft noir , le ventre demi-noir & demi-jaune , & les antennes & les jambes jaunes. Ibid, pag 702. Grand ichneumon , dont le ventre demi-noir & demi-jaune , qui ell à queue pointue , ne tient pas au corcelet par un filet. Rofel. inf. vol. 2 , tab. 8 d" 9. Bombyl. & vefp. L’urocere. Longueur i 3 lignes. Largeur 3 lignes. ^ Les antennes de cet infecte ont la moitié delà longueur de fon corps. Elles font jaunes compofées de vingt-trois articles. Sa tête eit noire avec une grande tache jaune der¬ rière chaque œil , qui lemble former un lecond œil. Son corcelet elt noir velu. Son ventre ell cylindrique êc naît du corcelet par une baie large & continue : il eld compo- fé de neuf anneaux. Le premier eft noir Se bordé de jaune , le fécond ell tout jaune, les quatre fuivans font noirs. Des trois derniers deux (ont tout jaunes & le dernier de tous ell jaune avec un peu de noir dans la partie fupérieure. Ce dernier anneau le prolonge en une pointe droite cylindri¬ que & aiguë par le bout. Sous le ventre il y a une fente qui part prefque du milieu &; de laquelle fort comme dans les ichneumons , un long aiguillon qui déborde le ventre & la pointe. Cet aiguillon ell compofé de trois lames , Tome II. L 1 iCy6 Histoire abrégée deux aux cotés qui ietvent de fourreaux , 6c une au milieu un peu en fcie , qui ell: le véritable aiguillon 6c. qui au bout fe bifurque. Les aîles font grandes, jaunâtres &c vei¬ nées ; les cuilîès font courtes 6c noires , 6c les jambes ainfi que les pieds font jaunes. Le mâle eft plus petit d’un tiers que (a femelle , 6c il n’a ni pointe ni aiguillon à l’extrémi¬ té de fon ventre. TENTHREDO. MOUCHE-A-SCIE. Antennce filiformes. Aiœ infenores breviores. Os maxilLofum. Aculeus ani dentatus non prominens. Abdomen ubique œquale thoraci connaium. Ocelli très. Antennes filiformes. Aîles inférieures plus cour¬ tes. Bouche armée de mâchoi¬ res. Aiguillon dentelé caché dans le corps. Ventre de même grofleur par tout 6c intimement joint au corcelet. Trois petits yeux lifles. Familia 1“. Antenms novem nodïis. - 2“, Antennis undecim nodiis. 3“. Antennis oclode- cim nodiis. Famille 1'’. A antennes com- pofées de neuf articles. - 2°. A antennes com- pofées de on^e articles. - 3°. A antennes cont- pofées de feize articles. Ce genre d’infeéte eft nombreux : on lui a donné le nom de tenthredo 6c en françois celui de mouches- a- fcie is. caufe de la forme de l’aiguillon qu’il porte à fa queue. Cet aiguillon qui ne fe trouve cependant que dans les fe¬ melles , eft dentelé à peu près comme une fcie. Pour le voir il faut prefler le ventre 6c regarder en delEous ; on voit lortir l’aiguillon d’une petite fente qui eft à l’extrémi- îé inférieure du ventre. Cette forme d’aiguillon , la con-> D £ s I N s F. C T E s. formarion du ventre de ces iideèLCS , joints aux autres caracleres que nous donnons , font {uffifamment diftinguer les mouches-à-fcie. J’ai vu cependant pluheurs perlonnës qui avoient de la peine à diftinguer ces infecles d’avec les ichneumons males, qui n’ont point de queue à l’extrémi¬ té de leur ventre comme leurs femelles. Deux caraâeres peuvent aifément faire reconnoître ces infecles. D’abord le ventre des mouches-à-fcie eft toujours intimement joint au corcelet , il femble que ces deux parties fe tien¬ nent & foient toutes d’une venue, parce que la bafe du ventre eft auiîî large que la partie du corcelet à laquelle elle tient, de façon que l’un éc l’autre lemblent continus, au lieu que dans tous les ichneumons le haut du ventre eft étranglé mince , ôc ne tient au corcelet que par une el- péce de pédicule fort long dans quelques uns , mais tou¬ jours aifé à appercevoir. La fécondé marque à laquelle on peut encore diilinguer ces deux genres , conlifte dans la forme des antennes , ôc cette marque eft aifée à apper¬ cevoir pour quelqu’un qui eft accoutumé à oblerver. Les antennes de ces deux genres font filiformes , mais celles des ichneumons font compofées d’un nombre infini d’ar¬ ticles fi courts qu’à peine les diftingue-t-on ; c’eft comme un crain ou une foie de cochon toute unie : au con¬ traire les antennes des mouches-à-fcie paroiftent un peu noueufes , parce que les anneaux qui les compofent font plus longs , moins unis , fc ailés à diftinguer , quoique du refte le nombre de ces anneaux ne foit pas confiant dans toutes les efpéces de ce genre , comme nous le verrons. Les larves des mouches-à-fcie reftemblent Infiniment aux chenilles des papillons Sc des phalènes tant pour la forme que pour les couleurs. C’eft ce qui leur a fait don¬ ner par quelques Naturaliftes le nom de faujjes chenilles. Il y a cependant un moyen fûr de diftinguer les unes d’a¬ vec les autres, c’eft de compter le nombre de leurs pattes. Les chenilles qui ont le plus de pattes en ont feize : au- 2 D E s I N s E C T E s. les femelles. Cet inftrument qu’elles ont feules paroît leur avoir été donné pour fervir à dépoler leurs oeuis. Elles font avec cet aiguillon des entailles , ioit dans les feuilles, ioit dans les tiges des arbres &L des plantes, & c'eif dans ces entailles qu’elles logent dépolent leurs œufs. Beaucoup de mouches-à-lcie ont une couleur terne , brune, ou noirâtre; quelques-unes en ont de plus vives de plus marquées, 6c il y en a que leur couleur jaune feroit d’abord prendre pour des guêpes, fi on n’y regardoit de près. Mais ces infectes ne font ni fi vifs , ni fi malfai- lans que les guêpes ; ils le lailEent prendre aifément , ne font aucun mal avec leur aiguillon 6c ne paroifl'ent pas même vouloir s’en fervir pour fe défendre. PREMIERE Fa mille. I. TENTHREDO viridis , capite thoraceque fupra caracitnbus nigns. La lettre hébraïque verte. Longueur 5 lignes. Largeur i ^ ligne. Cette mouche-à fcie elf toute verte en defldus. Ses an¬ tennes 6c fes yeux font noirs. Surfa tête, entre fes yeux, il y a deux cercles noirs adolTés 6c qui fe touchent, fur lef- quels font placés les trois petits yeux lilTes de pareille couleur. Le corcelet a dans fon milieu en delEus une li¬ gne noire longitudinale irrégulière, 6c deux raies obliques de même couleur de chaque côté. Le dellhs du ventre a une bande noire longitudinale qui régné tout du long dans fon milieu. Les pattes ont quelques filets noirs 6c les bords des anneaux des rarfes font teints de cette même couleur. Les ailes qui lont tranfparentes ont des veines noires, 6c leur bord extérieur plus épais que le relie de l’aile ell vert. Cette belle mouche-à-fcie n’ell pas des plus communes , elle fe trouve lur les fleurs. \ N. B. 11 y en a une variété dont le ventre efl: tout noir 171 Histoire abrégée en clefRis, & dans laquelle les radies noires de la tête & du corcelec lonc plus grandes. Ses partes font aulîi prel- qiie toutes noires & très-peu panachées de vert. Elle ell un peu plus petite. 2. TENTHREDO crocea , antennis oculifque nigris. La mouche-a fcie fafrannée. Longueur j y lignes. Largeur i ÿ ligne. Ses antennes êc fes yeux font noirs , le refie de fon corps eft lah'anné ; il y a leulement au bout du corcelet une raie noire tranfverle , lur laquelle lont deux points jaunes oblongs placés l’un à coté de l’autre. Les ailes font brunes avec un point marginal jaune ^ &; l’aiguillon ell noir. 3. TENTHREDO crocea , c api te , pedibus , thoracif- que apice nigris. La mouche-h- fcie fafrannée a tête noire. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Ses antennes, fa tête fes pattes lont noires. L’extré¬ mité de fon corcelet a aullî une tache alfez conlîdérable de même couleur, tout le refie ell de couleur de falran. Les ailes font noirâtres avec leur bord extérieur épais èc noir. 4. TENTHREDO crocea , capite thorace fupra , ala- rumque margine exteriore nigris. Reaum. inf. tom. J, tab. l4j/IiO,ll, 12. Linn. faun. fuec. n. 9x9. Tenthredo antennis feptinodils, corpore flavo , macula alarum longitudinal! fternique nigra. Linn. fyft. nat. edii. lO , 557 , n. 2l. Tenthredo rofæ. Acl. Upi. lyjdjp. 29, n. 14. Ichneumon alis planis luteis , margine exterio¬ re nigris , collari nigro. Rofel. inf. vol. 2 , tab. 2. Bombyl. & vefp. La mouche- a- fcie du rofier. Longueur 4 lignes. Largeur i ÿ ligne. Sa tête efl noire ainli que fes antennes : fon corcelet eft de même couleur à l’exception d’une tache jaune de cha¬ que DES Insectes. ^73 que coté au-deffiis de l’attache des ailes. Son ventre Sc les pattes font d’un jaune couleur de lalran , mais les an ¬ neaux des taries lont bordés de noir; fes ailes lont au(îî jaunâtres avec le bord extérieur noir. Ün en trouve donc le dellusdu corcelet n’ell pas noir entièrement, mais qui ont au haut ôc au bas des taches fafranées faites en lolan- ge ôc qui le torjchent par leurs pointes dans le milieu du corcelet ; celles-là font les femelles dans lefquelles on voit diltinélement la petite Icie de l’aiguillon. Elles ont encore une autre différence^ c’eft que dans ces femelles les an¬ neaux des antennes font très-dilfindfs , au lieu que dans les autres il n’y a que les deux premiers anneaux les plus pro¬ ches de la tête qu’on puilTe dilfinguer, & tout le refie de l’antenne femble n’être compofé que d’un feul anneau très long. C’efl fur le rofier que vient la larve de cette mouche- à-fcie qui dépole fes œufs fous l’écorce de cet arbriiî'eau. La larve en ronge les feuilles, Sc lorfqu’elle veut fe méta- morphofer elle s’enfonce en terre &c y file une coque bru¬ ne, d’où fort enfuite l’infedle parfait. JV. B. On en trouve une variété toute femblable , mais plus petite de moitié. 5. TENTH REDO mgro-cœmltfcens , pedibus tibns alifquc exterioribus croceis , macula marginali fufca. La mouche-a-fcic noire a ailes jaunes. Longueur 4 lignes. Largeur i j ligne. Sa tête , fon corcelet êc fon ventre font d’un noir bleu⬠tre &; luilant. Ses ailes fupérieures font d’un jaune fafran- né , fur- tout au bord extérieur; 6c au milieu près du mê¬ me bord elles ont une grande cache brune. Quant aux pat¬ tes, leurs cuifîes font de la même couleur que le corps, mais les jambes font jaunes 6c les pieds noirs. 6. TENTH R. EDO nigra , thorace maculis flavis , abdomine luteo baji & apice nigro , pedibus ■ variegaiis. Tome II. hl m 274 Histoire abrégée La rnouche-a-fcie noire , a ventre jaune noir en haut ù en bas. Longueur ^ lignes. Largeur l f ligne. Sa tête & Tes antennes (ont noires , il n’y a que les levres & les mâchoires qui loient jaunes. Le corcelct eh noir avec une raie jaune devant l’attache de chaque aile , êe un triangle vers la pointe formé de trois points jaunes , dont le fupérieur elf le plus grand. Le ventre elf jaune , mais couvert d’un peu de noir à la bafe 6c à la pointe, Içavoir en haut le premier anneau 6c une partie du fécond , 6c en bas les deux derniers anneaux. Quant aux pattes , leurs cuiires font noires, 6c les jambes 6c les pieds font jaunes variés d’un peu de noir. Les ailes ont leur bord extérieur 6c le point marginal noir. y. TENTHREDO nigra , thoracis apice jlavo , feg- mentis abdominalibus quarto ù quinto luteis. La mouche-a feie a une bande jaune. Longueur 5 { lignes. Largeur I { ligne. Ses antennes font noires. Sa tête efl de la même cou¬ leur , mais la levre fupérieure 6c les mâchoires font jau¬ nes. Le corcelet pareillement noir a deux petites raies jaunes , une de chaque coté devant l’attache des ailes , 6c une tache de même couleur à fa pointe. Le quatrième 6c le cinquième anneau du ventre font jaunes , les autres font noirs , ce qui forme une bande jaune afî'ez large fur le ven¬ tre ; les pattes font aufîî jaunes à l’exception des cuiCTes qui font noires. Les ailes font un peu brunes avec le point marginal oblong 6c noir. O O 8. TENTHREDO nigro - cœrulea , ahs pedibufque (lavis y fegmentis abdominalibus primo & ultimo macu¬ la lutea. La mouche-a-feie noire , marquée de jaune fur le premier ù dernier anneau du ventre. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. DES. Insecte s. z75 Ses anrennes font noires , tout le corps efl J’un noir bleuârre ; il n’y a que le premier 6c le dernier anneau du ventre qui ont chacun une tache jaune dans leur milieu en delTus. Les pattes &c les ailes fupérieutes font d’un jau¬ ne un peu fauve. Celle que je décris eft un mâle , je n’ai point trouvé fa femelle. 9. TENTHREDO nigra , fegmcntis abdominalibus primo & quinto Lutcis. La mouchc-a fcic a deux bandes jaunes. Longueur 4 /ignés. Largeur I ligne. Sa tête efl noire avec la levre fupérieure ôc la bafe des anrennes jaunes. Sur fon corcelet il y a une petite raie jaune de chaque côté devant l’attache des ailes. Le ven¬ tre eil noir , mais le cinquième anneau , 6c le bord du premier lont jaunes , ce qui forme deux bandes jaunes fur le ventre. Ses pattes lont toutes jaunes , à l’exception des genoux 6c des pieds de celles de derrière qui lont noirs. Enfin le delTous du ventre efl jaune , 6i le bord extérieur des ailes de deflhs efl noir. On trouve en grande quantité cette mouche-à-feie fur les plantes ombelliferes. 10. TENTHREDO nigra , ped/bus abdominifque feg- mentis primo , quinio , fexto ù uLiimo margine fiavis. La mouche-a-feie à trois bandes jaunes. Longueur 4 j lignes. Largeur I ligne. Celle-ci approche beaucoup de la précédente. Elle efl noire 6c n’a de jaune que les parties fuivantes, fçavoir la levre fupérieure , une raie de chaque côté du corcelet devant l’attache des ailes , les bords du premier, du cin¬ quième , du fixiéme 6c du dernier anneau du ventre , 6c les pattes ; encore les genoux 6c les tarfes des pattes pof- térieures font-ils noirs. Les ailes font brunes avec la tache marginale du bord extérieur bien marquée. M m ij i7<3 Histoire abrégée II. TENTH R EDO îûgra , fegmentorum abdomina- lium marginibus , excepta fecundo , tertio ù fexto fla- vis y pedibus ferrugineis. Planch. 14, fig. 5. Linn. fyfi. nat. edit. lo , p. 556 , n. II. Tenthredo antennis fubclavatls ^ abdo- mine nigro , cingulis quatuor flavis. La mouche-a-feie à quatre bandes jaunes. Longueur ^ j lignes, Lurgeur 1 -j; ligne. Ses antennes lonc noires, avec un peu de couleur fauve à leur bafe ; la tête tout le relfe du corps elf noir , leu- lemenc la levre lupérieure eft jaune : il y a deux petites raies de même couleur 1 ur le corcelet , une de chaque coté devant l’attache de l’aîle, outre une tache jaune encore plus grande fur le côté ôc en-defTous ; la pointe du corce- iet a aullî un peu de jaune. Le bord du premier anneau du ventre, celui du quatrième, du cinquième & des derniers en commençant par le feptième font de la même couleur ; les autres , fçavoir le fécond , le troifième & le fixième font tout noirs. Les ailes font brunes fur-tout vers le bord exté¬ rieur. Les pattes font de couleur fauve brune , avec un peu de noir fur les cuifTes. C’eft fur le faule que vient cette el- pèce de mouche-à-feie. II. TENTHREDO nigra , pedibus fegmentorumque abdominalium marginibus , excepta fecundo , tertio , & quinto flavis. La mouche-a feie a deux bandes noires fur le ventre. Longueur J lignes. Largeur l { ligne. Ses antennes font noires, feulement les deux anneaux de la bafe font jaunes. Sa tête ell noire & fa levre fupé- rieure jaune. Son corcelet ell noir , avec une tache jaune allez grande de chaque côté devant l’attache des ailes , faite en forme d’épaulette. Il y a aulîi à la pointe du cor¬ celet une tache jaune , mais qui n’efl pas abfolument confiante. Le ventre efl noir, avec les bords des anneaux jaunes , à l’exception cependant du fécond, du troiféme DES Insectes. 177 S>L du cinquième anneau qui (ont roue noirs, ce qui fonue deux bandes noires fur le ventre , donc la lupérieure ell plus large. Les patres font jaunes , avec les taries noirs , ÔC la partie inférieure des cuilfes de la même couleur. Les ailes font un peu brunes , leur bord extérieur ell plus épais ôc de couleur fauve. Cette elpéce a beaucoup de relLemblance avec la mouche-a-feie a deux bandes jaunes. 13. TENTHREDO nigra , fegmentorum abdornina- lium marginibus , excepta fecundo ù tertio jîavis. Linn. faun. fuec. n. 935. Linn. fyft. nac. edit. 10, 556, n. 12. Tenthredo antennis feptemnodiis luteis, abdoinine cingulis quinque flavis , primo remotiore. Rea^m. inf. ^ . f. 13 , fig. 12 — 23. Blackwell, htrb. t. 87 , f. 10. La mouche a-feie de la fcrofulaire. Longueur j lignes. Largeur I ligne. M. Linnæus a fait une defeription très-exaéle de cette elpéce , que je ne ferai prefque que copier. Le noir eft la couleur qui domine dans cette mouche-à-lcie , mais fur la tête la levre fupérieure ell jaune , il y a une petite raie de même couleur fous les yeux. Les antennes font de cou¬ leur fauve. Le corcelet a vers fa baie deux raies pareille¬ ment jaunes qui vont fe terminer aux ailes. De plus , il y a à la même bafe une tache jaune de chaque côté , êc une autre plus bas fous l’infertion de l’aile : enfin en -deirous , il yen a une troiliéme de même couleur , à l’endroit d’où les pattes pollérieures prennent naill'ance. Le corcelet fe termine par deux petites taches jaunes l’une au-delFus de l’autre. Le bord de tous les anneaux du ventre eft jaune , à l’exception du fécond &. du troiliéme anneau , enforce qu’il y a une grande diftance noire entre la première ban¬ de jaune les autres. Quelquefois cependant ces deux anneaux ont un peu de jaune à leur bord , au moins fur les côtés. Les jambes les pieds font fauves. Les ailes font prefque de la même couleur, lur-tout au bord extérieur. 27S PIlSTOIKE ABRÉGÉE dont le point marginal ell de couleur de rouille. Cet infec¬ te rellemble beaucoup à une guêpe «Sc on s’y trompe prel- t|ue toujours au premier coup-d’œil. La larve qui le produit elf une faude chenille à vingt- deux pattes; fçavoir, lix écailleules &c feize membraneules. tlle ellgroll'e , la tête eft noire, & le rede de fon corps elt blanc , mais parlemé de points noirs. Elle vient abondam¬ ment fur la fcroiulaire qu’elle ronge dépouille de les feuilles. Lorfqu’elle eft parvenue à (a groHeur, elle s’en¬ fonce en terre au pied de la plante &L elle relfe aind en co¬ que fous terre pendant tout l’hiver , jufques vers le mois de juin de l’année fui vante. 14. TENTHREDO nigra , fegmentorum abdomina~ Liurn marginibus omnibus flavis. La mouchc-a feie a ventre rayé. Longueur 4 lignes. . Largeur ^ ligne. Le noir domine dans cette efpéce comme dans la pré¬ cédente : elle en dilîLre en ce que la tête eft toute noire, ainli que les antennes , qui ont feulement un peu de jaune aux deux premiers anneaux de leur bafe. Cette tête j vue à la loupe, paroît un peu chagrinée. Le corcelet pareillement noir , a feulement un point de jaune à l’attache des ailes , ôc deux points jaunes très-petits l’un à côté de l’autre vers fa pointe. Tous les anneaux du ventre , excepté le premier lèulement, font bordés d’un jaune un peu fauve. Les pattes font de la même couleur , feulement la bafe des cuillés eft un peu noire. Les ailes font diaphanes , avec des nervures & un point marginal bien marqué de couleur noirâtre. 15. TENTHREDO nigra , tkoracis apice maculis albis , pedibus anticis abdominifque poflica pane fer- rugineis. La mouche afeie porte-cœur. Longueur j f lignes. Largeur 1 ligne. Ses antennes aulîi longues que fon corcelet , font noi- DES Insectes. î79 res, ainh que la tête, donc la levre kipérieure ell jaune. Le corcelec eft pareillement noir , avec quelques caches blanches vers fa pointe; lçavoir,une lupérieure plus gran¬ de , 6c quatre autres plus petites rangées en croix 6c placées plus bas. Les crois premiers anneaux du ventre iont noirs , le relie ell de couleur fauve. Les quatre patres antérieures font pareillement fauves mêlées d’un peu de noir, 6c les deux pollérieures lonc toutes. noires. Les ailes diaphanes ont leur bord extérieur épais 6c brun , avec un point bien marqué dans le milieu de ce bord, N. B. Cette efpéce varie beaucoup ; il y en a qui ont tout le ventre, les lix pattes ôc les antennes de couleur fauve ; d’autres ont leurs lix pattes fauves 6c les antennes noires ; d’autres enfin ont le ventre noir en haut 6c les lix pattes fauves. 16. TENTHREDO nigra , ihoracis apice maculis albis J pedibus anticis , abdùminifque mcdio ferrugincis , La mouche-a-fcie a deux taches blanches au corcelet. Longueur 4 lignes. Largeur 5 ligne. Ses antennes 6c fa tête font toutes noires ; fon corcelec ell de la même couleur , avec un point fauve de chaque côté à l’attache des ailes , 6c deux caches blanches polées à côté l’une de l’autre à la pointe de ce même corcelet. Le premier anneau du ventre ell noir, les quatre fuivans font de couleur fauve 6c les derniers lont tout noirs. Les deux pattes de devant font iauves 6c les autres noirs. Les ailes tranfparentes ont des nervures bien marquées, avec le point marginal 6c le bord extérieur noirs. 17. TENTHREDO nigra , ihoracis apice macula flava , fegmeniis abdominalibus uirinque maculis luteis. La mouche-a-fcie noire h ventre bordé de taches jaunes. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Sa tête 6c fes antennes font noires. Son corcelec eR de 28o Histoire abrégée même couleur , avec une cache jaune à fa pointe, êc deux autres taches fur les côtés , une devant l’attache de cha¬ que aile. Le ventre ell aulfi noir, mais fur les côtés il y a deux rangs de caches jaunes , une aux côtés de chaque an¬ neau. Les deux derniers anneaux ont de plus un peu de jaune à leurs bords. Les patr,s (ont rayées de noir Ôc de jaune 6c les cuill'es poftérieures font rougeâtres. 18. TENTHREDO nigrci , thoracis mciculis tribus abdominijque apice jiavis , pcdibus flavo nigroque vanis. La mouche- a-Jcie noire a panes 0 corcelet variés de jaune. Longueur 4 f lignes , L.irgeur I ligne. Ses antennes 6c fa tête font noires, avec la levre fupé- rieure jaune. Le corcelet eft pareillement noir 6c a en def- fus trois grandes taches jaunes ; fçavoir , une de chaque côté devant l’attache des ailes 6c une troilîéme à la pointe. Le ventre eft tout noir, avec un peu de jaune aux derniers anneaux , lur-tout en delEous. Les pattes (ont noires 6c ont un peu de jaune à leur bafe 6c la plus grande partie de la jambe jaune. 19. TENTHREDO nigra , thoracis abdominifque apice maculis fîavis , abdominis medio fulvo , pedibus rubris. La mouche-a-fcie noire a pattes rouges ù bande du ventre Longueur 4 7 lignes. Largeur l ligne. Cette efpéce refl'emble beaucoup à la précédente. Sa tête, les antennes 6c fon corcelet lonc femblables , feule¬ ment au corcelet , au lieu de taches devant les attaches des ailes, il n’y a que deux petites raies jaunes. Le ventre eft noir , avec quelques taches jaunes fur les trois derniers anneaux. Mais cette efpéce diffère principalement de la précédente ; i‘'. parce que le troilîéme & le quatrième anneau du ventre font de couleur fauve , ce qui forme une bande DES Insectes. iSc bande large ; en ce que les pattes font rouges, avec du jaune à leur bafe, quelque peu de noir au haut des jam¬ bes portérieures les tarfes poftérieurs noirs. Celle que je viens de décrire ed une femelle. Elle pourroit bien être la femelle de la précédente qui elf un mâle., 20. TENTHREDO Jîuva , capltc thoraceque fupra nigro. Linn. faun. fuec. n. 933. Teiithredo falicina , larvx cœruleo- viridis , peftorc caudaque fulva. Frifch. germ. 6 , p. ç, t. 4. Ichneumon flavus , larvse viridis nigro punflatæ. Coed. he/g. l , p. 63, t. 18. & gall, tom, 1, tub, xix. Lift. Goed. 125, t. 49. Albin, inf. f. y , /i g , h. Reuum. inf. tom. l , t. l , /. l8 . Larva 6’ tom. 5 , i. 11 , f. 10. habedcaudc du faute. Longueur 4 lignes. Largeur l j ligne. Tout le defl'ous de fon corps efl: jaune, ainlî que fes pattes. Le defllis du ventre Sc le devant de la tête (ont de la même couleur, mais le dellus de la tête eft noir. Le corcelet eft auffi noir en defths , à l’exception du devant où il y a fur les côtés du jaune qui forme des efpéces d’épau¬ lettes. Les ailes ont leur bord extérieur épais & noir , quoique M. de Reaumur dife le contraire. La larve ou faufl’e chenille qui produit cet infecïe , habite fur le faule. Elle eft très-belle &L la bigarrure de fes couleurs lui a fait donner le nom de bcdeaude. Sa tête eft noire 6c lifl'e. Le devant de Ion corps, c’eft-à-dire, les trois premiers anneaux font de couleur fauve, ainfi que les trois anneaux poftérieurs. Tout le milieu eft d’un bleu fort beau tirant lur le vert. Le corps, tant lur la portion bleue que (ur les endroits fauves, a neuf rangs longitudinaux de points noirs. Cet animal a vingt pattes, fix écailleufes en- devant & quatorze membraneufes. II. TENTHREDO capîte thoraceque nigro caracieri^ bus jlavis y pedibus abdomineque ferrugineis. Tome II, N n z8r Histoire abrégée La mouche- a- fcie a ventre ù pattes fauves ù corcelet panaché. Longueur 5 { lignes. Largeur 1 f ligne. Cette efpéce varie (inguliérement fuivant le Texe. Dans les mâles les antennes lont fauves, dans les femelles elles font noires : dans celles-ci la tête elf noire, avec la levre fupérieure jaune; dans les mâles, outre la levre tout le tour des yeux eft jaune. Dans les deux lexes le corcelet eft noir, avec quelques points jaunes vers l’extrémité, mais dans les mâles il y a de plus quelques taches jaunes, différemment figurées fur le devant; Le ventre dans les uns &: les autres eft fauve , mais les premiers anneaux lont noirs dans les femelles. Les pattes dans tous font de la même couleur que le ventre. Le delLous du corcelet eft jaune dans les mâles &: noir dans les femelles. Les ailes font allez tranfparentes , avec des nervures êc un point marginal noir. TENTHREDO nigra , antennarum apice albo , abdominis bafi macula utnnque alba , apice fulvo. La rnouche-a-fcie a antennes blanches au bout. Longueur 6 lignes. Largeur i ligne. Ses antennes font noires, mais leurs trois derniers an¬ neaux du bout font blancs. Sa tête eft noire , à l’exception de la levre fupérieure êc des mâchoires qui font blanches. Le corcelet eft tout noir : le ventre eft de la même cou¬ leur, mais à fa bafe il y a de chaque côté une affez grande tache blanche. Les quatre ou cinq derniers anneaux du ventre font fauves êc les pattes font brunes. Z3. TENTHREDO nigra , pedibus albo variegatis, La mouche-à-fcie noire a pattes argentées. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. Ses antennes êc la tête lont noires, avec la levre fupé¬ rieure blanche. Sur Ton corcelet il y a deux petites raies DES Insectes. 2?;3 blanches , obliques devant l’actaclie des ailes. Le premier anneau du ventre eft auifi bordé d’un peu de blanc, Se les partes font entrecoupées de blanc & de noir. Quelquefois le delLous du ventre a deux bandes longitudinales de ta¬ ches blanches , mais qui ne font pas conllantes. 24. TENTHREDO nigra , femoribus macidis albis , abdoniinis medio ftrruginto. fauve. Ljnguiur 5 lignes, L.irgcur l ligne. Sa tête, les antennes &: Ion corcelet font tout noirs, le ventre ell de la même couleur, mais Ion milieu ell d’un fauve rougeâtre, plus néanmoins dans les femelles que dans les mâles ; dans ceux-ci il n’y a que le troiliéme anneau qui loit de cette couleur, avec une partie du fé¬ cond éc du quatrième, encore le troiliéme a-t-il une petite tache, noire. Dans les femelles au contraire, le lecond, le troiliéme, le quatrième fie une grande partie du cinquième anneau font de cette couleur fauve. Les pattes lont noires, avec un peu de blanc, mais diflércmment placé fuivant le lexe. Dans les mâles & les femelles , les pattes polférieu- res lont toutes noires & ont leulement une grande tache blanche vers l’origine de la cuilî'e. Les pattes antérieures ont pareillement des lignes blanches en delTus , mais dans les mâles les taries des quatre pattes antérieures font blancs , êc noirs au contraire dans les femelles. Dans celles-ci les pattes du milieu font toutes noires, dans les mâles , elles ont en delEus des lignes blanches comme les pattes antérieures. Les ailes dans les deux fexes font brunes , avec le bord extérieur ôc le point marginal noirs. iV. B. On en trouve une variété qui eft plus grande ôc dans laquelle les taches blanches des cuifles poftérieures manquent totalement. 25. TENTHREDO nigra , pedibus ferrugineis. N n ij 184 Histoire abrégée Linn. fyft. nat. edit. 10 ,^7. , n. 19. Tenthredo antennis feptemnodils , cor- pore atro , pedibus rubris. La mouchc-a-fcie noire à pattes fauves. Longueur 5 lignes. Largeur I ligne. Elle efi: toute noire , à l’exception de fa levre fupérieure quiell jaune, des attaches des ailes qui lont un peu fauves éi des pattes qui font aulTi de la même couleur , fi ce n’eft que leurs tarfes poftérieurs lont noirs. Le point marginal des ailes eft noir & allongé. 16. TENTHREDO nigra , pedibus flavis^ abdominis medio ferrugineo. La mouche-a-fcte noire a pattes jaunes ô milieu du ventre fauve. Longueur 4 7 lignes. Largeur i ligne. Ses antennes font noires , avec les deux premiers an¬ neaux de leur bafe jaunes. Sa tête ell noire & la levre lu- périeure jaune. Les pattes lont aulfi jaunes, feulement les tarfes ont un peu de noir au bout. Le corcelet qui ell noir a une petite raie jaune de chaque côté devant l’attache des ailes. Le ventre ell noir, avec un peu de jaune au premier anneau Sc quelques taches de même couleur aux deux der¬ niers. Le troifiéme, le quatrième &: le cinquième anneau font de couleur fauve , tout le relie ell noir. Le point mar¬ ginal des ailes fupérieures ell d’un jaune un peu brun. 27. TENTHREDO nigra pedibus abdominifque me¬ dio ferrugineis. La mouche-afcie noire à pattes milieu du ventre fauves. Longueur 3 lignes. Largeur , ligne. Cette efpéce plus petite que les précédentes efl noire, & fes pattes font fauves , li cependant on en excepte les tarfes qui font noirâtres. Le milieu du ventre; fçavoir, le troifiéme , le quatrième ôc le cinquième anneau ell aulfi fauve , du moins dans les femelles , telles que font desInsectes. 185 celles que j’ai. Les ailes font un peu brunes , avec leur bord extérieur & le point marginal noir. 18. TENTHREDO nigra , pedibus quatuor anticis fiavis y femoribus pojlicis abdominifquc mcdio fcrrugi- neis. La mouche-a-fcie noire , a pattes de devant jaunes & mi¬ lieu du ventre fauve. Longueur 4 lignes. Largeur 5 ligne. Elle eft toute noire , à l’exception de fa levre fupérieure & des quatre pattes antérieures qui font d’un jaune citron. Ses cuilfes poltérieures , ainfi que le milieu de fon ventre; fçavoir , le troifiéme , le quatrième Se le cinquième anneau font auffi d’une couleur fauve rougeâtre ; tout le relie eft noir. 19. TENTHREDO nigra , abdominis medio ferru- gineo. La mouche-afeie noire y avec le milieu du ventre fauve. Longueur 5 lignes. Largeur 1 f ligne. Cette efpéce eft toute noire, il n’y a que le fécond, le troifiéme , le quatrième ôc le cinquième anneau de fou ventre qui foient fauves. 30. TENTHREDO ma nigro-cœrulea , alis nigrican- tibus , margine exteriore nigro. La mouche- a f de noire bleuâtre. Longueur 3 lignes. Largeur l ligne. Elle eft par-tout d’un noir bleuâtre fans mélange d’au¬ cune autre couleur. Ses ailes font noirâtres , avec leur bord extérieur épais ôc noir de même que le point margi¬ nal qui eft allongé. 31. TENTHREDO nigra , geniculis ferrugineis. La mouche-afeie noire a genoux fauves. Longueur 4 lignes. Largeur I \ ligne. x%6 Histoire abrégée Cette mouche-à-fcie eft toute noire, il n’y a que l’arti- culation des cuifl'es avec les jambes qui loit d’un jaune fauve dans toutes les pattes. 32. TENTHREDO nigra , pedihus flavis. Linn. fyfl.nat. cdit. 10 , f. n, 14. Tcnthredo antennis feptcmnodiis , cor- pore nigro , pedibus luteis. Reaum. inf. 4 , r. 12 ,/ 1 — J. La mouche-a-fcie noire à pattes jaunes. Longueur 2 j lignes. Largeur | ligne. Cette efpcce eft toute noire. Tes pattes feules font jau¬ nes , quelquefois même les quatre poilérieures font noires. Les ailes Ibnt brunes, avec le bord extérieur êc le point marginal noir. Cet inlecfte vient d’une faufte chenille que l’on trouve fur l’orme. N. B. J’en ai une variété toute femblable , mais plus petite d’un bon tiers. Celle-ci m’eft venue d’une coque que j’ai trouvée dans du bois de laule pourri. 33. TENTHREDO nigra ^ antennis uno verfu peclina- tis , tibiis tarfifque flavis. La mouche-à-fcie noire à antennes peclinées. Longueur 2 j lignes. Largeur j ligne. Ses antennes font fingulieres. Les deux premiers articles proche la tête font plus gros plus courts , comme dans les autres efpéces de ce genre ; le troifiéme a une petite pointe en dedans 6c une longue blanche en-dehors ; les trois fuivans ant de pareilles appendices en-dehors, mais qui diminuent de longueur à mefure que ces anneaux font plus éloignés de la tête; enfin dans les trois derniers an¬ neaux l’appendice n’eft pas fenfible. Ces antennes font ve¬ lues , mais pour s’en appercevoir il faut les regarder à la loupe. Tout l’inleéle eft noir, il n’y a que fes jambes 6c fes tarfes qui foient jaunes. Celui que je décris eft un mâle. \ DES Insectes. 2S7 Seconde Fa mille. 34. TENTHREDO nigra , thorace rubro, La moucke-à-fcie noire a corcclet rouge. Longueur 2 -i lignes. Largeur \ ligne. Tout fon corps & même fes aîles font noires ; fon cor- celet feul eft d’un beau rouge & les genoux des pattes font un peu pâles. On trouve cette efpéce dès le printems. 35. TENTHREDO nigra ,pedibus y lateribus thoracis abdominifque viridefcentibus. La mouchc-a-fcie noire a ventre bordé de vert. Longueur j î lignes. Largeur l { ligne. Ses antennes font jaunâtres. Sa tête eft noire, avec la levre fupérieure & le tour des yeux verdâtre. Les pattes font aulfi d’un jaune vert. Le corcelet &. le ventre font noirs , mais bordés lur les côtés de la même couleur verte. Ses aîles font brunes, veinées lans point marginal , & fans que le bord extérieur foit plus épais que le relie, ce qui eli rare dans ce ^enre. Troisième Famille. 3<î. TENTHREDO nigra , pedibus ferrugineis , tibiis pojlicis albo nigroque annulatis. Linn. faun. fuec. n. e)yj. Tenthredo antennis oflodecim-nodiis , pedibus ferru¬ gineis , poflicis albo nigroque annulatis. Linn.fyft. nat. edit. ïO , p. 558, n. 30. Tenthredo cynosbati. La mouche-a-fcie a jambes variées. Longueur 2 î lignes. Largeur j ligne. Ses antennes font noires & delà longueur des deux tiers du corps. Sa tête eft audî noire de même que le corcelet, mais fur celui-ci il y a deux petits points jaunes aux atta¬ ches des aîles , un de chaque côté èc une tache jaune à la pointe du corcelet. Le ventre eft noir Se étroiy)our une efpéce de ce genre , ce qui la fait un peu rellembler à 288 Histoire abrégée un ichneumon , quoique le ventre ne loit point attaché au corcelet par un filet comme dans les ichneiimons. Les pattes lont toutes fauves ; il n’y a que les jambes de celles de derrière qui font blanches dans leur milieu Sc noires au haut ôc au bas. 37. TENTHREDO nigra punclo thoracis luteo , pc- dibus abdominifqiic medio ferrugintts. La mouche-a-fcie a point jaune au corcelet ^ & milieu du ventre fauve. Longueur 1 ^ lignes. Largeur f Ugnel Ses antennes font brunes & prefqu’aufii longues que Ton corps. Sa tête elf noire. Sur le corcelet qui elf pareille¬ ment noir, on voit deux lignes jaunes obliques, une de chaque côté devant l’attache des ailes , éc de plus un point jaune qui termine le corcelet. Le premier anneau du ven¬ tre eft noir, les quàtre fuivans lont fauves, ôc les derniers lont noirs. Les pattes lont de couleur lauve. Je fuis fort porté à regarder cette efpéce comme fim- ple variété de la précédente , en ayant eu quelques indi¬ vidus, qui avoient les jambes poftérieures panachées de blanc êc de noir. 38. TENTHREDO nigra , fegmentis abdominalibus margine flavis , antennis duas tertias corporis partes cequantibus. La mouche-a-fcie a longues antennes. Longueur 4 lignes. Largeur j ligne. Ses antennes font noires 6c fort longues, elles égalent au moins les deux tiers de la longueur du corps. Sa tête ell noire avec les mâchoires jaunes. Le corcelet pareille¬ ment noir, a une tache jaune triangulaire à la pointe. Les anneaux du ventre font fort longs , noirs ôc bordés d’un peu de jaune citron. La couleur des pattes varie. Tantôt elles font toutes citron ; dans d’autres les cuill'es font noi- DES Insectes. 189 res &c le refie efl fauve : dans quelques-unes elles font toutes brunes. Cet inlecle elf de torme allongée. C Y N I P S, LE C I N I P S. Antennx cylindraceœ frac- tce. Alce inferiores breviores. Os maxillofum. Aculcus ani conicus intra valvas abdominis. Abdomen fubovatum ad la- tera comprejjum , fub tus acu¬ tum , petiolo thoracL conne- xurn. Ocelli très. Familia. i". Antennarum arti- culis undecim. — z". Antennarum arti- cuiis Jeptem. - p. Antennarum arti- cuiis tredccim. Antennes cylindriques bri- fées. Ailes inférieures plus cour¬ tes. Bouche armée de mâchoi¬ res. Aiguillon conique entre deux lames du ventre. Ventre prefqu’ovale , ap- plati des cotés, aigu en dél¬ ions, attaché au corcelet par un pédicule court. î rois petits yeux lilîes. Famille i''. A antennes com- pofées de onze anneaux. - z“. A antennes coni- pofées de fept anneaux. - 3°. A antennes com- pofées de treize anneaux. On voit par le caraclere du cinips , qu’il diffère de la mouche-à-lcie par beaucoup d’endroits. Ourie la gran¬ deur diflérente de cet inlecle , qui en général ell beaucoup plus petit que la mouche à-lcie , il y a trois caractères effentiels qui le font dillinguer. Le premier conlîlle dans la forme finguliere des antennes du cinips , qui lont ron¬ des , cylindriques , d’égale groffeur tout du long , mais brifées ou coudées dans leur milieu , où elles lormenr un angle plus ou moins aigu. De tous les genres de cette fec- tion , celui-ci ell le feul qui porte des antennes précilément de cette forme. Celles de la guêpe , de l’abeille , de la Tome II. Ü o Z90 Histoire abrégée fourmi font à la vérité brilées ou coudées, mais leur flruc- tureeil différence , comme nous le verrons en parlant de ces genres. Le fécond caraélere effenciel du cinips dépend de la llruélure de Ion aiguillon. Cet aiguillon paroîc le ter¬ miner en pointe aiguë , mais li on le regarde à la loupe, on voit qu’il n’ell: pas aullî limple qu’il le paroît d’abord : il ell: creiué comme une cariere, & de plus il ell garni de poin¬ tes lur les côtés , comme léroic un fer de Hêche. Cette ffruddure de l’aiguillon qui reffemble à. une cariere, a fait donner par quelques Naturalises le nom de mouches -a-ta- nere aux infectes de ce genre. Nous n’avons pas cependant cru devoir conferver ce nom pour éviter la confulion qui pourroit naître de la relî’emblance des noms dé ce genre ôe des moiiches-a-fcie qui compofenc le genre précédent. L’aiguillon des cinips eft encore remarquable par fa pofi- tion,il n’elt pas précifément placé à l’extrémité du ventre, comme dans plulieurs autres infeétes, mais en delLous entre deux lames que forme le ventre de cet inlecte, comme nous allons le voir, en parlant du troiliéme ca¬ ractère elléntiel de ce genre. Ce caracLere dépend de la forme du ventre des cinips. Leur ventre eft applaci par les cotés , éc vû dans cette lîtuation , il paroîc ovale. En déf¬ ions il eft aigu , c’eft dans cette efpéce de tranchant que l’aiguillon fé trouve caché entre les deux lames, dont la réunion forme la crête aiguë du deftous du ventre. Par¬ la réunion des crois principaux caraéteres que nous venons de détailler, il eft très-aifé de diftinguer le cinips de cous les autres genres de cette feélion. Les larves de ces infectes refî'emblent à des vers blancs qui ont la tête brune ëc écailleufe. Ces larves varient poul¬ ie nombre des pattes. Toutes en ont fîx écailleufes fur le devant de leur corps , mais leurs autres pattes qui font membraneufes , font tantôt au nombre de douze ôê tantôt au nombre de quatorze ; du moins j’ai obfèrvé ces diffé- rens nombres fur différences efpéces : peut-être y en a-t-il qui ont jufqu’à feize pattes membraneufes outre les fîx DES Insectes. isi ccailleufes , c’eft ce que je n’ai pas rencontre jufqu’ici. La plupart de ces larves ne font pas ailées à découvrir , elles iont cachées dans ces galles ou excroilLances qui viennent fur les feuilles ôc les tiges des arbres. La noix de galle tore connue &L li employée pour la compolicion de l’encre à écrire , ell une des excroilLances formée par un infeéle du genre des cinips. Lorfque ces infeéles veulent dépoter leurs œufs, ils fe Icrvent de leur tariere ou aiguillon pour faire une entaille à quelque nervure de feuilles , ou même aux jeunes tiges , éc ils pondent dans cette entaille un œuf, qui coulant le long de la rainure de la tariere, relfe dans la place qui lui efl deflinée par le moyen d’une efpéce de glu qui l’enduit. Les fucs de la plante ou de la feuille s’épanchant par les vailleaux qui fe trouvent ouverts en cet endroit, y forment une excroilLanceou tubérolité dans la¬ quelle l’œuf fe trouve renfermé , êe qui petit à petit ac¬ quiert du volume êc de la conlillance. Au bout de quelque tems , lorfque la galle ell déjà grolLe , la larve du cinips venant à éclore , trouve de la nourriture à fa portée; elle mange l’intérieur de la galle qui la renferme , aggrandit ainh Ion logement à melure qu’elle groflît. Si on ouvre les galles dent le chêne, le laule &. plufieurs arbres ou plantes font couverts en été, avant que les cinips fe (oient tran(- formés ëc en (oient (ortis, on trouve dans leur cavité inté¬ rieure la larve du cinips qui relLemble à un petit ver blanc. Comme cette cavité ell ronde, la larve ell ordinairement courbée en dedans &, comme roulée en boule, enforte que (a tête ell près de (a queue. Cette larve , dans une fituation aulîi gênante , paroît ne devoir fe remuer qu’avec peine ; mais la nature a donné à plulîeurs de ces larves'^ d’autres parties qui les aident à faire les mouvemens né- celLaires. Ce (ont des elpéces de mamelons ou tubercu¬ les mois qu’elles ont (ur le dos & qu’elles font (ortir ou rentrera leur volonté. Par l’acfion 6l le jeu de ces mam- meloris , la larve peut fe poulLer , fe tourner fe retourner dans la cavité de la galle. La larve du cinips peut donc fe Ü o ij ic)z Histoire abrégée mouvoir , fe nourrir groilîr dans la galle ; ce qu’il y a de lingulier, c’elt que quoiqu’elle mange , elle ne paroîc pas rendre d’excrémens. Je n’en ai jamais trouvé dans l’in¬ térieur de la galle, l’inlecte elt toujours leul éc fort propre, loit que les excrémens loient alTez liquides pour s’imbiber dans la lubllance de la galle , Toit qu’jls fortent de la cavi¬ té par quelqu’ouverture qu’il n’ell pas polîible de décou¬ vrir. Les galles que les cinips produilent fur les arbres &c les plantes varient inliniment pour la forme. Les unes font rondes comme des petites pommes , tantôt ilolées , tantôt réunies plulieurs enlemble ; d’autres font rie ligure irrégu¬ lière , allongées , molles , ou dures ; quelques-unes font hériÜees de filets, ou de petites feuilles comme des efpé- ces de fleurs. Il y en a d’autres applaties, unies ou frilées. Nous verrons ces différences dans le détail des efpéces. Lorlque la larve du cinips eft parvenue à la grolîeur dans l’intérieur de la galle, elle emploie, luivant les diffé¬ rentes efpéces , des manœuvres différentes pour fe méta- morphofer. Les unes , comme le cinips du iaule, percent la galle , en Ibrtent , le laiffent tomber à terre &c s’y enfon¬ cent pour y filer une coque dans laquelle elles fe changent en nymphes, comme nous avons vu que le font les mou¬ ches à-fcie ; d’autres, comme je l’ai obfervé dans les cinips du chêne, ne quittent point leurs galles, mais elles y dépofent leur peau èc s’y changent en nymphes ; ce n’ell: que lorlqu’elles lont devenuesinfeéles parfaits, qu’elles per¬ cent la galle üi qu’elles en fortent lotis la forme d’inleéles ailés. Dans ce dernier état , tous ces cinips cherchent à s’accoupler &L enfuite dépolent de nouveau leurs œufs dans des entailles qui produilent de nouvelles galles fur les arbres. Telles lont les manœuvres qu’emploie le grand nombre des cinips. Mais toutes les efpéces de^ce genre ne viennent point dans des galles , il y en a qui ont une habitation diffé¬ rente. Au lieu des galles qui ne peuvent nuire qu’aux DEsiNSECTEi, 293 arbres, elles dépolenc leurs œuts dans le,cQrps d’autres la- fecles , qui leur lervent aux mêmes ulages que les galles onclervi aux inlectes dont nous venons de parler. On voit quelquefois ces petits cinips voltiger fur les chenilles, faire une légère entaille à leur peau y dépofer leurs œufs. D’autres font la même chofe lur les pucerons , fur les chrylalitles Se lur les œufs des inlectes. Il y a même quel- que choie de plus. Nous verrons par la luite que plulleurs petites elpéces d’ichneumons dépolenc de même leurs œufs dans le corps des pucerons , ou dans les œufs des inlectes, 6e que leurs petites larves le nourrilî'ent des lues des uns 6e des autres. Quelques cinips lavent choilir ces pucerons 6e ces œufs déjà piqués par des ichneumons 6e y dépolenc aulîî un œuf. La petite larve de l’ichneuinon éclocla première 6e le nourrit de la lubllance du puceron ou de l’œuf. La larve du cinips qui fort peu après de Ion œuf rue à fon tour celle de l’ichneumon 6e s’en nourrit. Beaucoup de cinips lortent ainfi de coques d’ichneumons qu’ils ont fait périr , 6e qui eux-mêmes avoient tué d’au¬ tres inlectes ou des clîenilles. Les autres cinips qui ne le trouvent pas ainlî renfermés avec une larve d’ichneu- mon dévorent feulement l’inleète dans le corps duquel ils ont été dépofés. C’elt pour eux une elpéce de galle dans laquelle ils croilTent, le métamorpholenc en chrylalides, 6c donc ils ne forcent que lorlqu’ils lonc devenus inlectes parfaits. D’autres au contraire ne s’y mécamorphofent point, mais lorlqu’ils ont acquis toute leur grandeur , ils quittent les chenilles qu’ils ont tuées , ils en lortent 6c vont le ranger fous quelques feuilles , où ils le changent en chryfalides couc-à-faic femblables à celles donc nous allons parler. Enfin quelques cinips n’habitent ni galles ni infectes ; leurs larves fe tiennent feulement cachées fous les feuilles. C’elt aulli dans ce même endroit qu’elles le changent en chrylalides. Ces chryfalides lonc moins molles que celles des cinips précédens, Comme elles font à nud 6c expo- 2 94 Histoire ABRÉGÉE fées a l’air , lein- peau extérieure fe durcit , prend de la conlidance éc une couleur brunes, de façon cependant qu’en l’examinant de près , on y dillingue les différentes parties de l’infecte parfait qui en doit fortir. On trouve allez foLivent ces petites chryfalides attachées en defî'ous des feuilles par leur partie poltérieure. Il y en a fréquem¬ ment plulieurs rangées les unes auprès des autres. Ün voit par ce détail , que tous les cinips n’habitent point dans des galles, comme l’ont cru quelques Natura- lilles, que ce prétendu caractère qu’ils ont voulu don¬ ner de ce genre n’elt pas à beaucoup près conftant. Le grand nombre à la vérité fe trouve dans des galles ; mais plulieurs autres vivent dans le corps d’autres infectes, éc quelques-uns font à nud. Au refte quelques différences qu’il y ait entre les habi¬ tations des larves de ces infectes, les cinips ou infectes par¬ faits qui en viennent, fe reflémblent tous &: font du même genre. Ces cinips en général font très-petits. Nous avons parlé au commencement de cet article de la forme de leurs antennes qui eft conffamment la même dans tous. Aiais le nombre des articles ou des pièces qui compofent ces an¬ tennes, varie. Dans le plus grand nombre elles font com- pofées de onze anneaux , plulieurs n’en ont que fept, &; quelques-uns en ont jufqu’à treize. Leurs mâchoires font dures , pofées latéralement des deux côtés de la bouche, fe joignent en devant. On apperçoit fur le derrière de leur tête les trois petits yeux lifles. Le corcelet de ces in- feCles elf ovale êc donne naiflance en defTus à leurs ailes qui font au nombre de quatre êc en deflhus à leurs lix pattes. Quant au ventre, nous avons parlé plus haut de fa f gure , ainli que de celle de l’aiguillon. Il ne nous relie ici que deux choies à remarquer fur ce dernier article. Dans la plupart des cinips l’aiguillon eff caché entièrement ou prefqu’entiérement entre les deux lames qui font au-defl'ous du ventre. Il y en a cependant deux ou trois efpéces où l’aiguillon paroît au-deliors Sc déborde plus ou moins le oesInsectes. 295 corps. Dans ces inlecles cet aiguillon a deux efpéces de fourreaux ou demi-fourreaux aulîi longs que lui , qui Ten- veloppenc l’unà droite l’autre à gauche. Lorfque ces four¬ reaux font féparés l’un de l’autre ainfî que de l’aiguillon, il femble que l’infecte ait trois aiguillons, mais il n’y a que celui du milieu qui foit le véritable aiguillon, les autres font des fourreaux mois £c nullement aigus par le bout. Cette conformation reflemble beaucoup à celle des ich- neumons , auxquels on pourroit rapporter ces efpéces de cinips , h les autres caractères ne les éloignoient de ce gen¬ re. Les autres cinips dont l’aiguillon ne paroît pas au de¬ hors, doivent en certaines occahonsle faire fortir pour le mettre en utape. Aulii dans ces infectes l’aisuillon eft-il O O réellement beaucoup plus long que le corps, mais il y en à une partie qui fe replie èc qui le roule dans l’intérieur du ventre comme une efpéce de rellort. Lorfque ce lef- lort aizit , l’extrémité de l’aiguillon elt alternativement ^ O ^ ^ O pouflee tic retirée affez vivement , ôc peut agir contre les corps qu’il faut percer. La plupart des efpéces que renferme ce genre font bril¬ lantes pour leurs couleurs, quelques-unes même ont un éclat très-vif, éc lemblent le dilputer pour la beauté avec l’or êc les émeraudes. Tels font les cinips dorés , le pont- or &. plulieurs autres. D’autres elpéces dont les couleurs Ibntplus oblcLires, le font remarquer par la propriété qu’el¬ les ont de lauter prelqu’aulii vivement que les puces, ce qu’elles exéc;.itent par le moyen de leurs cuillès poiférieu- res qui lont plus forces éc plus grolles que les autres. Entin nous avons vû qu’il y avoit quelques cinips qui portoient une queue à trois pointes , ou un aiguillon accompagné de deux appendices à l’extrémité du ventre. Nous allons examiner à préfent routes ces différences plus en detail. 25)(j Histoire abrégée PREMIERE Famille. I . C Y N I P S thoracc vindi-ceneo , abdomine aureo , feds ani corpore longioribus. Linn. faan. fuec. n. 939. Tenthredo thorace viridi'æneo , abdomine aureo, Linn. fyjl. nac. edit. 10, p. 567,71. 57. Ichneumon auratus , thorace viridi , abdomine aureo. Aci. riiit. curiof. ann. la , obp, 10. Le ctnips doré à queue , du bedeguar hjfo. Longueur 1 { ligne. Ses antennes font noires , grolTes, cylindriques , plus longues de moitié que la tête. Ses yeux font bruns. La tête , le corcelet, le ventre éc les cuillês pollérieures lonc d’un vert doré , plus brillant lur le ventre que par-tout ailleurs. Les pattes , à l’exception des cuifles poftérieures , lont blanchâtres '6c pâles. L’aiguillon du ventre plus long que le corps d’un bon tiers , elt coinpofé de trois filets , dont deux aux côtés lont noirs 6c lérvent de gaine , 6c celui du milieu qui elâ le véritable aiguillon , elf de la couleur des pattes. Les ailes diaphanes ont un petit point à leur bord extérieur. Ce bel infecde habite le bedeguar , ou une excroifiance fongueufe du rolier, qui intérieurement elâ remplie de loges dans lelquelles le trouvent les larves de ces cinips. 11 vient auffi dans une excroillance à peu près femblable du chêne. Z . C Y N I P S thorace vindi-ceneo , abdomine aureo , feds ani non exfertis. Le cinips doré fans queue. Cette elpéce relTembie tout-à-fait à la précédente , feu¬ lement elle eft un peu plus petite. Ses cuilFes poftérieures ne lont point dorées , mais elles lont jaunes ainlî que le relie des pattes. L’aiguillon ne paroît pas à l’extérieur , il déborde a peine le ventre , 6c le point marginal des ailes ell DES Insectes. 297 eft peu apparent. Je foupçonnerois prefque ce cinips de n’êcre qu'une fimple variété du précédent , ou de ne diffé¬ rer que par le fexe. C’eft ce que l’oblervation pourra dé¬ terminer. Il vient aulîi du bedeguar du roder. 3. C Y N I P S punclatus ftricco-aurams ,fcds ani corporc hrtvioribus. Le. CLTiips porte- or. Longueur 2 -f Lignes. Celui-ci eft le plus brillant de tous ceux de ce genre. Tout ion corps ell d’une belle couleur dorée &; changean¬ te, à l’exception des antennes qui font noires &: des bouts des pattes ou des tarfes qui font d’un jaune pâle. Son cor- celet éc la tête font finement pointillés , ce qui rend fa couleur encore plus riche & plus belle. Les filets du ven¬ tre au nombre de trois, font plus courts que le corps à peu près de la longueur du ventre; les deux latéraux font noirs ôc celui du milieu ou le véritable aiguillon , efi: rou¬ geâtre. Je n’ai trouvé qu’une feule fois ce bel infecLe vol¬ tigeant dans un petit bois, êc je ne connois point la galle dont il fort ôe qu’il produit. 4. C Y N I P S nigro-vlridis , tibiis fiavis , gallce fungofz quercûs. Le cinips de La gc Longueur -j ligne. Cette efpéce beaucoup plus petite que les précédentes , eft d’un vert foncé brillant. Ses antennes font brunes ôc fes pattes jaunes, à l’exception des cuiffes qui font de la couleur du corps. Llle vient des mêmes galles fongueu- fes du chêne ou l’on trouve la première efpéce , mais le bedeguar ne me l’a jamais donnée. Les mêmes excroiflances donnent un autre cinips pa- reiHement très-petit, qui pourroit bien n’être qu’une va¬ riété ou une différence de fexe de celui-ci. Ce cinips ell Tome IL P p ongueuje du chêne. 298 Histoire abrégée noir, &. Tes anrennes ont leuts articles longs fie alternati- vement étranglés comme des anneaux. 5. C Y N î P S nigro-cupreus ^pedibm fufeis ^ gallæ rotun- dœ , glabræ y durœ , foliorum quercûs. Planch. 1 5, fig. i. Le cinips de la galle lijje ù ronde du chêne. Longueur i { ligne. Il eft d’un brun bronzé & brillant. Ses antennes font noirs , les jambes & fes pieds d’un brun marron , 6c fes ailes blanches lans point marginal. C’ell dans les petites galles lilPes, rondes 6c dures, qui fe trouvent lous les feuilles de chêne attachées ordinaire¬ ment aux nervures, que vient cet inleéte, feul dans cha¬ que galle. Ces galles lont ligneufes , d’une lubllance dure 6c ferrée, formées comme les autres par l’extravafation du lue de la feuille, que produit la piqûre du cinips, lorf- qu’il y dépofe fes œufs. Quelquefois au lieu du cinips on voit lortir de cette galle un inlecde brun, plus grand, qui eft un ichneumon, dont nous parlerons en fon lieu. Cet ichneumon n’eft pas le véritable habitant de la galle, ni celui qui l’a formée. C’eft un paralîte dont la mere a dé- pofé l’œuf dans la jeune galle , qui venant à éclore , pro¬ duit une larve, qui dévore celle du cinips, 6c lort enl'uite lorfqu’elle a lubi fa métamorphofe 6c acquis des ailes. N. B. J’ai un autre cinips qui m’eft venu d’une galle toute femblable, 6c qui eft plus petit 6c bleu. Il a un petit point marginal aux ailes. Ce pourroit bien n’être qu’une lîmple variété. ^ 6. C Y N I P S nigro - cap reus , p edi b us fufeis , alarum punclo fufeo. Le cinips noirâtre a point marginal. Celui-ci ne différé du précédent que par le point brun marginal de fes ailes : du refte il eft tout-à-fait femblable pour la grandeur, la forme 6c la couleur. Je n’ai point vu DES Insectes. 199 la galle dont il fort. S’il vient de la même que le précé¬ dent , cela prouveroit qu’il pourroit bien n’êcre qu’une va¬ riété de cette efpéce. 7. C YN I P S viridi-fericeus i abdo mine aurato , pedibus albis , gallae intra foUorum quereâs fubjiantiam deli- tefeenns. Reaum. inf. tom. 3 , tah, ^9 , Jîg. 3,9» 10 » H » 12* Rofd. inf, vol. 2 . tab. 10 , fig. I — 4. Bombyl. & vefp. Le cinips de la galle du chêne j qui vient dans la fubjiance même de la feuille. Longueur i ligne. Cette belle efpéce eft d’un beau vert clair, & doré. Ses antennes 6c fes pattes font d’un jaune pâle. Ses ailes font blanches 6c tranfpareiites fans point marginal. La galle dans laquelle habite fa larve 6c dont lort l’in- feébe parfait, eft dans la fubftance même de la feuille du chêne, paroiftant également des deux côtés 6c formant fur chaque furface de cette feuille une élévation hémil- phérique. Les parois de cette galle font minces 6c un peu îigneufes. La defeription que donne M. de Reaumur de l’inleéle, différé de celui qui m’eft éclos de la galle même. Le lien eft brun 6c a un point marginal fur les grandes ailes. Peut-être les mêmes galles font-elles formées par des infeêles differens. 8. C Y N I P S nigro-cupreus y pedibus fufeis , gallx imbricatx quercus. Unn. faun. fuec. n. 948. Tenthredo gallje imbricatx. Linn. fyfi. nat. edit, 10, p. 334,». 8. Cynips gemmæ quercûs. Reaum. inf. tom. 3 , tab. 43 , fig. 3. Frifck. germ. 1 2 , tab. 2 , fig. 1. Le cinips de la galle en rofe du chêne. Longueur i ligne. Ce cinips eft d’un noir verdâtre un peu doré. Ses anten¬ nes 6c fes pattes font d’une couleur fauve un peu foncée. Pp ij .^oo Histoire abrégée Il dépofe fes œufs dans les bourgeons du chêne, ce qui produit une des plus belles elpéces de galles , feuillée comme un bouton de rôle qui commence à s’épanouir. Quand la galle eft petite , cette grande quantité de feuilles elt Terrée, & elles lont rangées l’une lur l’autre comme les tuiles d’un toît. Au centre de la galle, eft une elpéce de noyau ligneux, au milieu duquel eft une cavité dans laquelle le trouve la petite larve, qui s’y nourrit, y grolîit, Tubit Ta métamorpliole , & perce les parois de cette eT- péce de coque pour en Tortir. Toute la galle a Touvent près d’un pouce de diamètre, quelquefois davantage lorT- qu’elle eft Teche ik. épanouie, éc elle tient à la branche pat un pédicule. 5. CYNIPS niger ^ pedibiis fulvo flavis ^ gallarum fungiformium quercûs. Linn. fyft. nat. dit. 10 ,p. 553 , n. 4. Cynips nigra, bafi antennarum pedibuf- que rtavefcentibus. Leche nov. inf fptc. fig. 14. Cynips nigra , pedibus fulvo flavis , gallarum fungii'ormiuin. Reaum. inf. tom. h , p- 191 , 41 , fig. 8. Le cinips de la galle en chapeau du chêne. L’on trouve Tur le chêne, principalement Tur le revers de Tes feuilles, des petites galles plattes &; rondes qui ont deux ou trois lignes de diamètre, &; qui tenant à la feuille par un pédicule court qui part de leur centre, reflemblent à un petit champignon applati. J’ai fouvent ramalle ces cralles, mais jamais elles ne m’ont donné le cinips qu’elles doivent produire. M. Leche dit dans fa diflèrtation que nous citons, qu’il eft noir, êc que Tes pattes Tout d’une couleur fauve claire. I O. CYNIPS nigro-aureus , pedibus fufco - variegatis , gallce plance rubræ fimbriatœ quercûs. Le Cinips de la galle plane & frifée du chêne. Longueur i ligne. DES TnSECTES. 301 lied: d’un noir doré 6c brillant. Ses antennes fontnoires, & fes pattes entrecoupées de jaune pâle ôc de brun. Il m’ell venu'd’une petite galle platte, ronde rouge, qui à l’entour a un double rang de leftons Frifés , ÔC qui (é trouve fouvent fur les nervures du revers des feuilles de chêne. II. CYNIPS fiifcus nitens , capitc nigro , abdorninis apicc villojb y gaLLoz racemofcz quercâs. Reaum. inf. tom. 3 , tab. 3 J , 3 , 6" tab. 40 , f. 1 , 2,6. Le cinips de La galle en grappe du chêne. Sa tête eft noire , fon corps ell d’un brun brillant , & le bout de fon ventre ell un peu velu. Ce cinips vient de petites galles rondes , dures 6c dilpofées en grappes lur l’extrémité des pédicules des feuilles de chêne. 12. CYNIPS viridis nitens, pedibiis pallidis , gallaz globofæ vix fenjibiiis foliorum quercûs. Le cinips de la galle tête d'épingle du chêne. Longueur f ligne. Cette petite efpéce eft d’un beau vert brillant, 6c fes pattes font pâles 6c blanchâtres. Elle vient d’une très-pe¬ tite galle groll’e comme la tête d’une épingle , que l’on trouve fous les feuilles de chêne attachée aux principales nervures. Cette galle qui n’a qu’une demi-ligne de diamè¬ tre, a des parois minces, feches 6c allez dures. Bd" On voit que le chêne donne naiftance à beaucoup de cinips. Outre ces efpéces , il y a encore plulieurs autres galles qui fe trouvent fur le même arbre, 6c dont je n’ai point vu l’infecle. M. de Reaumur n’a de même point connu l’inleéle de plulieurs, peut-être parce qu’il périt quand la galle eft détachée de l’arbre , 6c ne reçoit plus le fuc qui lui portoit la nourriture. Nous allons donner en deux mots le catalogue de ces efpéces de galles du chêne. 13. CYNIPS gallx feabroz foliorum quercûs. 502 Histoire abrégée Reaum. inf. tom. 3 , tab, 33 , fig. f. Le cinips de la galle raboteufe des feuilles du chêne. 14. CYNIPS gallœ tuberculatae quercûs. Reaum. inf. tom, 3 , tab, 40 , fig. 8 j 9, 10. Le cinips de la galle a tubercules du chêne. Aî. de Reaumur a vû la larve de cette galle, mais n’a point eu l’animal aîlé ëc parfait qu’elle produit. 15. CYNIPS gallæ numifmalis quercûs. Rtûum. inf, tom. 3 , tab, 40 , fig. 1 4. Le cinips de la galle en écujfon du chêne. \G. CYNIPS gallœ pomiformis extremitatis ramorum quercûs. Linn. fyfi. nat. edit, 10, p. 334, n. 7. Cynips grifea , alis cruce lineari, Reaum. inf. tom. 5 , tab. 40 , fig. I — 6. Le cinips de la galle en pome des extrémités des branches du chêne. 17. CYNIPS gallce ligneae radie um. Reaum. inf. tom. 3 , tab. 44 , 6 , 7,8. Le cinips de la galle ligneufe des racines. V 18. CYNIPS nigro-viridis nitens , pedibus pallidis , gallce foUorum faheis. Unn. faun. fuec. n. 943. Tenthredo gall* foliorum falicis. Frifck. germ. 4 , p. 22, tab. 3. Ichneumon foliorum falicis. Reaum. inf, tom. 5 , tab. 37 , fig. I — j. Le cinips de la galle des feuilles de faule. longueur j ligne. Il eft d’un vert noirâtre brillant. Ses antennes & fes pattes font d’un jaune pâle. Ses ailes font diaphanes avec une petite raie marginale. Cet infedle vient dans ces galles irrégulières que l’on voit dans la fubftançe même des feuil- D E s I N s E C T E s. 303 les du faule. Ces galles loue médiocrement dures 6c un peu charnues. Souvent les faules en lont couverts. J 9. C Y N I P S gallce graminis filamentofx. Le cinips de la galle à filets du chiendent. On voit fouvent ^vs\ç. gramen ou chiendent, des touffes de filets blancs affez gros , placées principalement aux en¬ droits de la tige d’où partent les feuilles. Cet touffes font au moins de la grofléur d’un pois , il femble que ce foient de petites racines. J’ai long-tems ramaffé plulieurs de ces touffes fans fçavoir ce que c’étoit 6c fans qu’elles m’ayent donné aucun animal. Enfin en ayant ouvert quelques-unes, j’ai trouvé dans le centre une petite loge , où étoit une larve , ou une chryfalide. Ayant ainfi découvert c]ue cette excroifT’ance du gramen étoit une larve , j’en ai confervé plulieurs , mais la larve ou la chryfalide ont toujours péri avant que de fubir leurderniere métamorphofe. 11 faudroic les fuivre à la campagne en confervanc le chiendent en terre 6c le couvrant d’une cloche de verre , pour que les petits cinips ne s’échappaflènt point lorfqu’ils feroienc éclos. Leur chryfalide ell d’un blanc jaunâtre tranfparenc , avec deux petites marques noires à la tête. 20. CYNIPS totus fufeus , thorace fubvillofo , gallae he devez terre fris. Linn. faun. fuec. n. 94g. Tenthredo gall* glechomæ. Blank. belg. 186. Hedera terreftris. Reaum. inf. tom. 3 , tab. 42 , /. I — J. Le cinips de la galle du lierre terreflre. Sa couleur efl; brune 6c noirâtre ; fon corcelet efl: un peu velu. Il vient de galles dures 6c rondes , que l’on trouve quelquefois dans la fubftance même de la feuille du lierre terreflre. 21. CYNIPS auraniii , ferrugineus , alarum baf alba punclo nigro , antennis nigris , pedibus faltatoriis. 304 Histoire abrégée Le cinips fauve & fauteur de L oranger. Longueur 1 ligne. Cette efpéce eft belle. Sa couleur eft jaune foncée , imitant la couleur de rouille. Ses antennes font noires , lés yeux bruns ëc les patres un peu plus pâles que le refte de ion corps. Ses ailes lont brunes noirâtres , mais leur baleelf blanche avec un point noir tranlverlal lurle blanc, ce qui fait paroître les ailes joliment panachées. Cet inleéte laute très-bien , aufii les cuilîes poftérieures lont-elles beau¬ coup plus grollés que les autres. Je l’ai trouvé plulieurs fois en grande quantité lur les orangers, mais je ne fais s’il vient d’une galle , de fi cette galle le trouve lur l’o¬ ranger. 11. CYNIPS niger nitens , pedibus faltatoriis. Le cinips fauteur noir. Longueur y ligne. Il eft noir de lifte , fes pieds font bruns de il faute très- bien. Je ne connois ni fa 2>^lle ni la larve. 23. CYNIPS urcr, pedibus faltatoriis fiilvis. Le cinips fauteur noir a pieds fauves. Longueur i 5 ligne. 11 diflére du précédent par fa grandeur , fa couleur noir marte , de la couleur de fes pattes qui font d’un fauve pâle. Je ne connois point la galle qui le pro¬ duit. 113" Les trois efpéces précédentes de fauteurs ont le vrai caraclere des cinips , mais elles en ont un de plus qui leur eft particulier. C’eft qu’elles portent leurs ailes tout-à-fair croifées les unes fur les autres, comme fi elles n’avoient qu’une leule aile. Nous aurons lieu de remarquer le même port d’ailes dans quelques mouches de autres infecles à deux ailes. 24. DES Insectes. 305 24. CYNIPS viridi-fericeus , abdo mine aureo , pedibus paLlidis J chryfalidum papihonum. Reaum. inf. rom. 6 , tuè. 30. fig. 13 , I4, ij. Ichneumon. Le cinips des chryfulides de papillons. Longueur 1 j ligne. Les chryralides du papillon blanc du chou m’ont donné en très-grande quantité cette belle efpéce , loit qu’elle ait été dépofée primitivement dans la chrylalide , ou la che¬ nille qu’elle aura tait périr, Toit que quelqu’ichneumon ait d’abord fait périr la chryfalide , &; ait enluite été tué lui- même par ces cinips. Une feule chrytalide m’en a donné plus de quatre-vingt. Ils font d’un vert clair doré , êc leur ventre ell bronzé. Dans les mâles les antennes 5c les pattes font d’une couleur fauve très-pâle. Dans les femelles les antennes font brunes , les cuiires d’un vert doré , êc les jambes leules lont pâles. 25. CYNIPS niger pedibus palUdis , ovorum infeclorum. Le cinips des œufs des infecies. Longueur j ligne. Cette petite efpéce qui ed: noire 6c dont les pattes font pâles 6c blanchâtres , ne fait point de galles , mais elle dé- poie fes œurs dans ceux des autres infecies, des papillons, des punaifes , 6cc. La petite larve éclot dans cet œuf, y prend la croilPance, le nourriirant de la fubltance de l’œuf. Enfin elle s’y transforme en nymphe, perce la coque 6c fort avec des ailes fous la forme de cinips. 26. CYNIPS niger nitens , pedibus pallidis , ichneu-~ monum aphidum. Le cinips de L ichneumon des pucerons. Longueur j ligne. Il efl noir un peu verdâtre 6c luifant. Ses pieds font fau¬ ves plus pâles dans les femelles que dans les mâles. Ceux- Tome II. Q q 30^ Histoire abrégée ci c ne aufîi les antennes plus longues &L comme un peu peÉlinces du côté intérieur. L’origine de ce petit infeâie elt alLcz iînguliere. Nous verrons en parlant des ichneu- mons, qu’il y en a une très- petite efpéce , qui dépofe Tes œufs dans le corps des pucerons & les fait périr. L’œuf ou la larve de l’ichneumon ne lont pas eux -mêmes en lûreté. Notre petit cinips plus petit que le puc.eron êç l’ichneumon , va dépofer les œufs dans ces mêmes corps de pucerons que l’ichneumon a fait périr. Lorfque fa larve eft éclofe , elle attaque celle de l’ichneumon &: elle s’en nourrit. C’eft dans le corps de ce puceron fort petit, que fe pall'e cette aèlion dans laquelle périt l’ichneumon. Le cinips fe métamorphofe enluite dans le même endroit , N: le perce pour en fortir lorfqu’il eft aîlé. Pour avoir ces cinips il faut prendre ces pucerons de couleur jaune bronzée, que l’on trouve morts iur les feuil¬ les. Ce font ceux qui ont été tués par les ichneumons. Dans le nombre il y en a plufieurs où les cinips font venus fe loger, l’on peut par ce moyen avoir l’ichneumon & le cinips. Seconde Famille. zy. CYNIPS foliorum fine galLa , toius nigro-viridis nitens. Ix cinips des feuilles fans galle. Longueur t ligne. En examinant les feuilles des arbres, on y trouve alTez fouvent, particuliérement en-delîous , des petites larves, èc plus fouvent encore des petites chrylalides attachées à la feuille par la pointe de derrière , les unes auprès des au¬ tres &: rangées en grouppes. Toutes ces petites chryfalides donnent des cinips dont plufieurs different entr’eux. Quel¬ ques-unes donnent auifi un autre genre d’infectes très-ap¬ prochant du cinips &: dont nous allons parler incelTam- ment. Ceci prouve que tous les cinips ne viennent point dans des galles. DES Insectes. 307 Celui dont il s’agit ici eft un vrai cinips ; Tes antennes Si la forme de Ion ventre le démontrent. 11 ell par-tout d’un brun verdâtre Se brillant , même fur les pattes. 28. CYNIPS rofce , Jîne galla , totus nigcr. Le cinips du rojler ^ fans galle. Longueur j ligne, 11 eft tout noir, un peu brillant. J’ai trouvé fes petites chrylalides brunes , tachées de noir , attachées les unes auprès des autres lotis les feuilles du rolîer. 29. CYNIPS quercûs , fine galla j totus virldi-aureus , pedibus fiavts. Le cinips du chêne , fans galle. Longueur i 2 ligne. Ses chrylalides fe trouvent comme celle des précédens giouppces lotis les feuilles de chêne, 6c quelquefois ran¬ gées en cercle. Elles lont fauves. L’animal qui en fort eft d’un vert doré très-brillant , fes pattes font d’un jaune pâle , 6c les antennes lont brunes. ifiT Outre les cinips que nous avons décrits, il y en a plulîetirs dont nous ne connoilEons point les galles , 6c dont nous ne donnerons qu’une très-courte définition. Peut- être y en a-t-il quelques-uns qui peuvent venir de certai¬ nes galles dont nous avons parlé , 6c dont nous n’avons point connu l’animal. Dans ce cas, ceux qui pourront lui- vre ces métamorpholes, auront loin de les rapprocher. Ve la PREMIERE F A M I L L E. 30. CYNIPS nigro-viridis nitens ^ alis punclis tribus ni gris. Le cinips a ailes pointillées. Longueur i 2 ligne. Ses antennes 6c fes pattes font brunes. Son corps eft d’un vert noir bronzé , 6c fes ailes font chargées le long Qq ij 3o8 Histoire abrégée de leui- bord extérieur de trois taches brunes , qui font aifément reconnoître cette efpéce. De la seconde Famille. 31. CYNIPS viridis nitcns , pedibus albido-fiavis. Le cimps vert bron-^é h pattes blanches. Longueur j ligne. Le mâle a les pattes toutes jaunes blanchâtres. La fe¬ melle a les cuiOes vertes comme le refte du corps 5c l’aiguillon de la queue fort apparent. 31. CYNIPS niger nitens , pedibus pallidis. Le cinips noir a pattes blanchâtres . Longueur i ligne. De la troisième Fa mille. 33. CYNIPS fufcus , femoribus clavatis. Le cinips brun à groJJ'es cuijjes. Longueur 1 5 ligne. Cette elpéce plus grande que les autres , a tout le port d’un ichneumon. Ses antennes ont les deux tiers de la longueur de Ton corps , N, ne font pas tout-à-fiit cylin¬ driques comme dans les autres efpéces. Néanmoins elles font coudées , & ont à la baie un long article , ce qui dé¬ termine le genre de cet infecte & l’éloigne des ichneu- mons. L’animal ell étroit & plus allongé que ne le font les autres cinips. Celui que j’ai ell un mâle , (ans quoi la forme de Ion aiguillon auroit encore fourni un caraclere èi. démontré que cet infecte eft un véritable cinips. DIPLOLEPIS. LE DIPLOLEPE. Antennes filiformes longes Antennes filiformes lon- articulis quatuordecim. gués compofées de quatorze anneaux. 309 DES In inferiores breviores. Os maxillojum. Acuieus uni conicus intra valvas ahdominis. Abdomen ovatum , ad latera comprejfum ,fubtus acutum, petiolo brevi thoraci connexum. Ocelli très. SECTES. Allés inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon conique entre deux lames du ventre. Ventre prefqu’ovale , applati des côtés, aigu en defTous , atta¬ ché au corcelet par un pédicu¬ le court. Trois petits yeux liiTes. Le diplolepe efl: ainfi appelle à caufe des deux lames de l'on ventre dans lelquelles Ton aiguillon le trouve caché, de même que dans le genre précédent des cinips. J1 rel- lemhle encore aux cinips par un grand nombre d’autres endroits. On peut voir par les caractères que nous don¬ nons de ces deux genres , qu’ils ne dillérent l’un de l’autre que par leurs antennes , qui dans le cinips font coudées, ou brilées & cylindriques , au lieu que dans 1© diplolepe elles font longues , Hlilormes , toutes unies comme celles de l’ichneumon ôc nullement coudées dans leur milieu. Cette ^rme d’antennes rapprocheroit le diplolepe de J’ichneu.mon , tandis qu’il rellémble au cinips par tous les autres caraéteres. C’elt ce qui nous a porté à diltinguer cet inlecte & à en former un genre féparé. Du relie, à cette dillérence près , le diplolepe ne pa- roît guères s’éloigner du cinips. Sa larve ell precifémenc lemblable à la lîenne , &. habite de même dans les galles des arbres & arbultes , dans lelquels elle croit ëc le mé- tamorphole , êe dont elle lorc lous la forme d’inlecte parfait. Ce genre n’eft pas à beaucoup près aulh nombreux que celui des cinips. Nous n’en connoilLons que les ef- péces luivantes. I. DIPLOLEPIS fujeus , gallæ glohofæ glabrce & durez foliorum quercûs. Planch. i 5 , fig. 2. BofeL inf, vol, 3 ,fuppUm, tab^ 35 , 36. 6’ cub. ^3 , / lo , ii. Vefpa g^IIaiüm quemarum. 310 H I s T O I aE ABRÉGÉE Le diplolepe de la galle ronde ù dure du chêne. Longueur 1 f Lurgtur \ ligne. Cet infecle eft tout brun &; aflez luifant. Ses antennes font de la longueur de Ion corps. L’animal eftgros, court fc ramatlé comme ceux de ce genre. Ses ailes font tranlpa- rentes , plus courtes du double que Ion corps, fie elles ont à leur bord extérieur un point marginal brun. L’infecle les porte ordinairement à plat éc croifées fur fon corps. C’ed dans ces galles rondes, dures ôc blbes qui viennent fur le revers des feuilles du chêne, que naît cet inlecle. Ces mêmes galles produilent un cinips , comme nous l’avons déjà vu. il s’agiroit de fçavoir li c’eft le cinips ou le diplole¬ pe qui eft le véritable habitant de la galle ; c’elt ce qu’il n’ell: pas aifé de déterminer: peut être le cinips, en depolant fes œuis, donne lieu à la galle de le former , éc que le diplole¬ pe dépofe enfuite Ion œuf dans la galle commençante, ce qui fait périr la larve du cinips : peut être aulli ces deux inlecles étant armés de femblables aiguillons, peuvent-ils l’un êc l’autre dépoler leurs œufs fur les feuilles du chêne êc occalionner des galles femblables. 2. Di. PLOLEPIS bedeguaris n'iger , abdo mine ferru- gineo apice nigro , pedibus rufis. Lînn. faun. fuec. n- gjS. TtnthraJo antennis duodecim-nodiis nigris , abdomine fubtus ferrugineo, pedibus flavis , alis immaculdtis. ~.,Linn. jyfl. nat. edit. lo , p. 553 , i, Cynips nigra , abdomine ferrugineo pof- .f tice nigro , pedibus ferrugineis. '^'f^eaum. inf, lom. 3 tab. 46 , f y — S. & tab. 47 , /! i, 4. Upf. 1736 , />. 29 , n. 3. Ichneumon bedeguaris. }■ .^-Blank. belg. 187 j r. 16 , v , x , y , 2. Le diplolepe du bedeguar. Longueur i f ligue. Largeur } ligne. Le bedeguar , ou cette excroillance chevelue que l’on trouve fur le rofier & dont nous avons déjà parlé , fournit plul leurs de ces diplolepes qui font noirs , avec le ventre brun , luifant , noir vers le bout & les pattes brunes. Si on ouvre les loges ligneufes du bedeguar lorfque les petits DES Insectes. 311 animaux qui Tont dedans font prêts à en lortir , on trouve dans les unes des cinips, dans d’autres des ichneumons 6c dans plulieurs ces in(ecles-ci. 3. DIPLOLEPIS bedeguaris levis fungofi , fufcus oculis nigns. O Lz diplolepe de la galle fongueufe ô liJJ'e du rojîer. Longueur l ligne. Largeur ÿ ligne. La couleur de cette efpéce eft fauve ; fes yeux feuls font noirs , & Ton ventre eft un peu plus brun que le relie de fon corps. Ses antennes font de la longueur de l’animal , te fes ailes font un peu plus grandes que lui. Il lort du be- deguar lilîe , ou de cette galle fongueufe du rofier dans la¬ quelle vient le beau cinips doré à queue. 4. DIPLOLEPIS niger , abdomine fufco lucido , pedibus rufis ^ antennis nigris. Le diplolepe noir a ventre brun ù antennes noires. Longueur i ligne. Largeur j ligne. Ses antennes font noires 6c prefque de la longueur de fon corps. Sa tête 6c fon corcelet lont de même couleur. Le ventre eft d’une couleur brune très- lui fan te. Son ai¬ guillon eft alTez apparent. Ses pattes font fauves, 6c fes ai¬ les diaphanes excédent le ventre. 5. DIPLOLEPIS fufeus y abdomine lucido , pedibus rufis , antennis fufets. Le diplolepe brun a ventre luifant ù antennes brunes. Longueur 1 lignes. Largeur { ligne. il reffemble tout à-fait au précédent , fi ce n’eft qu’il eft brun 6c. que fon ventre elt encore plus luilant. 6. DIPLOLEPIS tôt us niger , pedibus jlavis. Le diplolepe noir h pattes jaunes. Longueur l ligne. Largeur 5 ligne. Ses antennes lont de la longueur de fon corps. Tout l’a- 3IZ Histoire abrégée iiimal eftnoir, mais fa tête & fon corcelec font d’un noir matre , au lieu que (on ventre ell luilant poli. Ses pattes fonr jaunâtres &c les ailes un peu noires. Ces ailes font aufii grandes que tout l’animal. EULÜPHUS. L’ E U L O P H E. Antennx ramofœ. AIa injeriores breviores. Os maxillofum. Aculeus ani conicus. Abdomen fubovatum ^petiolo tho- raci connexum, Ocelli très. Antennes branchues. Allés inférieures plus courres. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon conique. Ventre prefqu’ovale, attaché au corcelet par un pédicule court. Trois petits yeux lilTes. Le caraclere fingulier de ce genre fe tire de la forme de fes antennes qui font branchues , déforment uneelpéce de joli panache , ce qui lui a fait donner le nom qu’il porte. Les branches des antennes nailLent du hlet principal , elles font au nombre de trois qui partent du fécond , du troifiéme de du quatrième anneau de l’antenne. Ce genre ert le feul de tous ceux de cette feclion dont les antennes foient ainli figurées. A ce caracfere près , l’eulophe reflem- ble tout-à-fait aux diplolepes de aux cinips , de ces trois genres ne fe diftinguent guères que par la forme de leurs antennes. Je n’ai point trouvé la larve de cet infecte qui doit approcher de celles des cinips qui n’habitent point dans des galles. Sa chrylalide au moins reflemble tout- à-fait aux leurs , de lorlque je l’ai ramaflee , je m’attendois à avoir des cinips. Elle me donna ces infectes qui font do¬ rés , verdâtres de brillans. Cette chrylalide fe trouve atta¬ chée fous les feuilles ; il y en a plulieurs ramalTées enfem- ble. L’inleéte parfait efl petit, de julqu’ici je n’ai rencon¬ tré qu’une leule elpéce de ce genre. L’elpéce d’ichneumon que décrit M. de Geer , pag. 589 , tab. 35 , f 1,7 DES Insectes.^ py de fon ouvrage , paroît être une autre efpéce de ce même genre. I. EULOPHUS. Planch. 15, fig. 3. ’ U eulophe. Longueur 2 f lignes. Ses antennes font compofées de fept pièces aflez lon¬ gues, dont trois; Içavoir, la fécondé, la troifiéme &; la <]uatriéme jettent de longues appendices ou branches aullî longues que l’antenne, ce qui forme comme deux bou¬ quets lur la tête de l’inlecfe. Tout l’animal eft d’un beau vert doré & brillant , il n’y a que les antennes qui font jaunâtres & les pattes qui font blanches. Ce lont des petites chryfalides femblables à celles des cinips fans galles, qui m’ont donné ce bel infecle. Ces pe¬ tites chryfalides étoient attachées par leur pointe de der¬ rière à des feuilles de tilleul , ôc elles font écloles chez moi. ICHNEUMON. L’ICBN E U M ON. Antcnncz filiformes , lon- gæ , vibratiles. AU infiriores breviores. Os maxillofum. Aculeus ani triplex. Abdomen petiolo tenui longo iho- raci connexum. Ocelli très. Antennes filiformes lon¬ gues vibratiles. Allés inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon divifé en crois pièces. Ventre attaché au corc'elec par un pédicule long & mince. Trois petits yeux lilfes. Les Naturaliftes ont donné aux infectes de ce trenre le O nom d’ichneumons , mouches-ichneumons , ou guêpes- ichneumons, parce que ces petits animaux qui approchent de la guêpe , font à plulleurs autres infefles une guerre femblable à celle que l’ichneumon des anciens faifoit fui- vant eux au crocodile. Cet ichneumon qu’ils décrivent Tome II. R r 0 3t4 Histoire abrégée ions la forme d’un petit quadrupède , à peu près de la grolleur d’un rat , lautoit dans la gueule du crocodile qu’il tient ouverte lorfqu’il dort au foleil. Pénétrant ain(î dans le corps de cet animal , il rongeoit &c déchiroit Tes entrailles éc le falloir périr. Telle eft la fable qu’ont rap¬ portée les anciens. L’infeéle que nous traitons elf un iclineumon bien plus formidable pour les autres infeéles, que l’autre ne l’ell pour le crocodile, il fait dépofer fes œufs dans le corps de ces petits animaux, par une entaille qu’il fait à leur peau , &C fa larve venant à éclore dans l’in¬ térieur, ronge les entrailles de l’infecfe qui la renferme, s’en nourrit 6c le fait périr. Comme l’ichneumon des an¬ ciens efi un animal qui n’a jamais exiflé , nous avons cru devoir conlerver ce nom à cet infeéle , fans craindre la confulîon des noms entre deux animaux dont l’un n’ell; que fabuleux. Parmi Les diflérens caraéferes de ce genre, il y en a trois qui lui font propres, 6c qui leuls le feroient aifément dif- tinguer de tous ceux de cette lection. Le premier confille dans la forme éc le mouvement des antennes de l’ichneu- mon. Ces antennes font fines, aullî déliées qu’un fil, aflez longues dans la pkipart des efpéces de ce genre, 6c de plus elles ont un mouvement de vibration prefque perpétuel. L’inlecle les fait toujours agir, 6c c’eft par cette raifon que quelques auteurs ont appellé les ichneumons , mufccz vibratiUs y ou mufcæ antennis vibrantibus. hQ fécond ca- raélere propre aux ichneumons dépend de la conformation de leur ventre 6c principalement de fa partie fupérieure. Dans ce genre d’infectes, le ventre tient au corcelet par un pédicule mince 6c étranglé, fou vent allez long, comme on le remarque dans V ichneumon a Long pédicule 6c dans quelques-autres efpéces. Cet étranglement du ventre vers fon origine lert à faire reconnoître les ichneumons 6c à empêclrer de les confondre avec d’autres infectes qui en approchent, fur-tout avec les mouche[s-à-fcie dont quel¬ ques unes leur refl’emblent beaucoup. Enfin le dernier desInsectes. 315 cara£lere particulier de ce genre Ce cire de la figure de l’ai¬ guillon des femelles. Cec aiguillon déborde le ventre ; dans quelques elpéces même il furpafie de beaucoup la longueur du corps ; mais ce qui elf le plus fingulier, c’efi: qu’il lemble que l’ichneumon ait crois aiguillons d’égale longueur. C’ell ce qui a fait nommer cec infeéfe par Aldrovande ôc AlouiFec , mujca tripilis. Cependant li on examine un peu attentivement ces trois aiguillons , on voit qu’il n’y en a qu’un véritable , qui ell celui du milieu , les deux des côtés ne lonc que des elpéces de fourreaux ou demi-loLirreaux , des lames creules, qui le joignant en- lemble , recouvrent le véritable aiguillon &i. lui fervent d’enveloppe. C’elf ce que l’on apperçoit clairement, lorf- que l’inlecle tient ces fourreaux rapprochés contre l’ai¬ guillon : pour lors il parole n’avoir qu’un feul aiguillon plus gros; mais s’il les fépare de lui-même ou qu’on les écarte , il lemble qu’il en ait trois ; Il au contraire on n’écarte qu’un des demi-foun-eaux , l’ichneumon parole avoir deux aiguillons. Ces dilFérences ont trompé quelques Natura- liltes anciens , qui ont donné à quelques elpéces de ce genre le nom de mouches à deux aiguillons ; mufea bipilis. La Ifruélure des demi-fourreaux 6c celle du véritable ai¬ guillon lonc différences. Ceux-là lont creulés d'un côté pour couvrir l’aiguillon, convexe en dehors , allex mois 6c mouffes vers le bouc. Leur couleur elt ordinairement noire, 6c vus à la loupe ils paroiffent velus. Le véritable aiguillon qui elt au milieu elt cylindrique, ferme, pointu 6c un peu plus gros vers le bout , creux en dedans 6c percé vers fon extrémité ; facouleur brune tire lur le marron 6c fa luperficie elt lillë. De plus , l’origine des fourreaux 6c celle de l’aiguillon font dilrérentes. Celui-ci parc de l’extrémité du ventre, ceux-là naiffent du deffous du ven¬ tre , un peu moins bas que Ion extrémité, 6c ils le recour¬ bent pour aller gagner l’aiguillon qu’ils enveloppent. Cet on accompagné de les fourreaux elt propre aux fe- Rr ij aiguit 3i6 Histoire abrégée nielles, & toutes les, fois qu’on trouve des ichueumons qui n’en ont point , on peut airurer qu’ils font mâles. 11 fane cependant y regarder de près , car dans quelques femelles l’aiguillon ell très-court, ce qui peut induire en erreur fl on n’y fait pas allez d’attention. Tels font les caracleres à l’aide defquels on peut aifé- ment reconnoître les ichueumons. Les larves de ces infec¬ tes relî'emblent à des vers blancs , molalfes , fans pattes , ÔC dont la tête feule ell brune êc ëcailleule. On les rencontre difficilement , parce qu’elles font ordinairement cachées dans le corps d’autres infeèbes vivans. Les chenilles dont la peau eft tendre 6c délicate, font de tous les infeètes ceux qui font les plus fujets à être attaqués par les ichneumons. Les pucerons 6c quelques-autres font auffi la proie de quelques petites efpéces de ce genre. Lorfque l’ichneumon femelle veut faire la ponte, elle le pôle lur une chenille , ou un autre inleèle lemblable, elle perce fa peau avec Ion aiguillon, 6c dépofe dans le corps de l’animal un ou plu- fieurs œufs qui coulent le long de la cavité intérieure de l’aiguillon. Si l’ichneumon eft d’une grolfe ou moyenne efpéce, il ne dépofe guères qu’un ou deux œufs dans le corps d’une chenille , mais les petits ichneumons en dé- pofent un nombre conlidérable. La chenille ainli bleHee^ va 6c mange à Ion ordinaire dans les commencemens , elle ne paroit ni malade, ni languilîânte; elle porte cepen¬ dant dans fon corps des larves d’ichneumons, quelquefois jufqu’à trente 6c quarante qui vivent à fes dépens 6c le nourrilfent de fa lubllance. il femble que dans cet état elle devroit périr en peu de tems. Mais ces larves vora¬ ces n’attaquent point les vilceres principaux de la che¬ nille , ce qui la tueroit fort vite elles auffi faute de nour¬ riture. Elles ne détruifent qu’une efpéce delublfance graif- feufe qui eli en grande quantité dans la chenille , 6c qui femble ne lui être utile que dans le tems de fa transforma¬ tion. Cette fubllance que Malpighi a décrite dans fa dif- fertation fur le ver- à-foie , 6c qu’il a nommée corps graïf- D E s I N s E C T E s. 317 * feux , peut nourrir iuffîfamment la larve ou les larves d’ichneumons fans que la chenille périfle. Elle vit pendant long-temps, elle mange à Ton ordinaire, ce n’ed qu’a- près un certain tems qu’elle commence à languir : pour lors les larves d’ichneumons qui font parvenues à leur grofleur, après avoir rongé le corps graifleux de la che¬ nille , percent la peau avec leurs dents , 6c en forcent pour le hier une coque dans laquelle elles puilî’ent le méta- morphofer. On voit la chenille criblée de tous côtés par les larves qui en forcent , fe mouvoir languilîammenc & périr peu de tems après. D’autres chenilies , quoique remplies de larves d’ichneumons, parviennent à le cranf- former 6c à le changer en chrylalides, probablement parce que ces larves qui ne lonc pas encore parvenues à leur grolleur , ne les ont pas autant épuilées 6c ne percent point leur peau pour en lortir ; mais après quelques jours , on voit lortir de ces chrylalides les larves qui les percent de tous côtés pour le hier enfuite des coques, ce qui fait également périr la chryfalide. D’autres larves ne forcent point de cette façon des chrylalides des chenilles; elles y reftent enfermées après les avoir fait périr, elles le tranf- formentdans leur intérieur , 6c on voit forcir d’une chry-fa^ lide de chenille un ichneumon parfait 6c aîlé, au lieu du papillon ou de la phalène qu’on s’attendoit d’avoir. Eorlque les larves d’ichneumons, après être parvenues à leur grolî'ear, font lorties du corps de la chenille qui les renfermoic, elles fe hienc comme les chenilles une petite coque de loie. Cette coque ell de la hgure d’un œuf un peu allongé. Les petites efpéces qui habitent en grand nombre dans le corps d’une leule chenille, 6c qui en for¬ cent en même-tems, hienc ces coques les unes à côté des autres , ce qui forme une malfe coconneufe , celle qu’eft celle que donnent les ichneumons a coton: ou bien ces pe¬ tites coques rangées fymmétriquemenc les unes à côté des autres, imitent un rayon de ruches d’abeilles, comme on le voit dans la troihéme efpéce de ce genre. Les grandes 3i8 Histoire abrégée efpëces au contraire qui ii’habitenc jamais que feules, ou tout au plus deux à la fois dans le corps d’un inletce , fe filent des coques féparées. Ces coques plus grolles que les précédentes , lont toutes blanches lorlqu’elles viennent d’ê¬ tre filées : peu de tems après elles lont joliment bariolées de bandes tranlverles brunes ëc blanches. L’infecte pour produire cette variété de couleurs , fortifie d’abord la co¬ que de bandes de loie plus fortes par endroits. Enluite lorfque la coque ell achevée , il répand une liqueur brune, qui pénétrant dans les endroits les plus minces de la coque, leur donne cette couleur, tandis que les bandes plus épailles &c plus fortes en loie relient blanches. On rencontre louvent des coques d’ichneumons ainfi bario¬ lées , dont les bandes lont plus ou moins ferrées. D’autres grandes efpéces d’ichneumons ne le filent point de coques, mais fe transforment en chrylalides dans l’intérieur des chenilles , ou de leurs nymphes qui leur fervent de coques. Les nymphes d’ichneumons lont molles , blanchâtres , & on y diltingue ailément toutes les parties de l’inlecle parfait qui en doit lortir. Quelques unes de celles qui lont renfermées dans des coques, ont une propriété linguliere, c’eft de faire fauter la coque qui les contient. Si on met ces coques fur la main ou lur une table, on efl furpris de les voir fauter êc louvent s’élancer de plufieurs lignes en l’air. Le méchanilme par lequel l’infeéle fait ainli fauter fa coque , paroît fort difficile à appercevoir. Ce qu’il y a de plus probable, c’eft que l’inleéle s’allongeant , & poulîant par cette action les deux extrémités de la coque, force quelques endroits du milieu de cette même coque à ren¬ trer en dedans , enluite lorlque l’inlecte le replie fubi- tement , les bouts de la coque qui étoient allongés fe rap¬ prochent l’un de l’autre, êc le milieu fe rétablilîant par un mouvement élaltique 6c le trouvant poulîé en dehors , frappe le plan fur lequel la coque eft polée, 6c l’en éloi¬ gne par le même effort, ce qui la rejette 6c la fait fimter en î’air. desInsectes. 319 Les ichneumons ou les infectes parfaits qui forrent des chryfalides , font ordinairement allongés & étîlés. Leur tête eft petite, 6c les antennes de la plupart font longues pro- portionément à leur grandeur. Ils ont tous quatre ailes veinées , attachées à leur corcelet, dont les deux lupérieu- res font plus longues que les autres. Leurs pattes font au nombre de lix 6c allez grandes ; les dernieres fur-tout font plus longues que les autres. Le ventre elf allongé & ne tient au corcelet que par un filet mince, quelquefois afî'ez long: enfin dans les femelles le ventre eft terminé par un aiguillon plus ou moins long, accompagné des deux côtés de demi-fourreaux qui rellbmblent au véritable ai¬ guillon , enlorte que l’infecle paroît en avoir trois. Les efpeces que renferme ce genre , font en très-grand nombre , 6c plulieurs d’entr’elles oflrent des lîngularités remarquables. Nous ne nous arrêterons ici qu’à quelques- unes des plus frappantes. Quelques ichneumons méritent d’être confidérés pour leur petitelfe linguliere. De ce nom¬ bre font les quatre premières efpéces de ce genre, dont les unes habitent fouvent par centaine à la fois dans le corps d’une feule chenille, ôc fe filent enfuite des coques ramaflées en peloton ; les autres n’habitent qu’une à une dans le corps des pucerons , que leur petitefiV empêche d’en contenir davantage. D’autres ichneumons attirent les regards par la longueur de leur aiguillon. La cinquième efpéce , que nous avons appellée l'ichneumon à Longue queue , lurpafl'e toutes les autres par cet endroit: fon ai¬ guillon ell deux fois plus long que Ion corps. Dans quel¬ ques efpéces, les cuilles poftérieures font déméfurément grofles, dans d’autres ce font les jambes, ce qui leur donne un port tout-à-fait extraordinaire. Dans la plupart de ces infeéles , le ventre elf ou cylindrique ou applati en délions ; quelques-uns au contraire l’ont applati fur les côtés , enlorte que le ventre ell aigu en delfous bc en delfus , 6c que vû de côté, il paroît large »Sc repréfente une efpéce de coutelas ou de faucille. Beaucoup d’efpéces ont leurs 310 Histoire abrégée antennes miparties de blanc & de noir, d’autres ont les partes ou le corps barioles; quelques-unes ont des ban¬ des noires fur les ailes. Enfin une derniere remarque à faire , c’efl: que dans quelques efpéces de ce genre les mâles font ailés, tandis que leurs femelles n’ont point d’aîles. On feroit fort em- barrad’é de reconnoître ces ichneumons fans ailes , fi les trois aiguillons qu’ils portent &C le mouvement jierpétuel de leurs antennes ne les décéloient pas. Ces deux caraéleres les font aulfi-tôt dilfinguer, car du refte ces ichneumons non ailés ont à la première vûe beaucoup de reiremblan- ce avec les fourmis. Nous avons trouvé dans ce pays-ci trois efpéces de ces ichneumons fans ailes , dont une efl très petite, & peut-être y en a-t-il davantage. Les pays étrangers en ont auffi , & je me fouviens d’en avoir vu une efpéce aflez grande dans le cabinet de M. de Reau- mur qui l’avoit rangée parmi les fourmis. I. ICHNEUMON fer'ico conglobato albo. Linn. faun, fucc. n. 951. Linn. fyft. nat. tdit. \0,p. $é8 , n. 67. Ichneumon jiiger pedibus ferruglneis. Journal des (avans , 1713 , p. 474. Mouche à coton. Derrh. phyfîco-theol. l. 8 , c. G , n. 2t. Raj. in/, p. 235, n. 13. Vefpa ichneumon parva , crucigena nullis in cauda i'etis , toto corpore , antennis & pedibus nigris. Frifch. germ. 6 , p. 24, t. 10. Reaum. inf. 2, tab. 33 , /ig, 6. Aci. Upf. , p. 2ÿ , n. 10. Ichneumon tophos fericeos exftruens. U ichneumon a coton blanc. Longueur I ligne. On trouve fouvent dans les prés des efpéces de boules foyeufes , blanches , d’un pouce environ de long, &: de la forme d’un œuf, attachées aux tiges des herbes. Elles reflemblent à la première vûe à une coque de quelque chenille. Mais fi on ouvre une de ces boules , on voit que c’ell un amas de petites coques recouvertes d’une cou- che'de foie. Toutes ces coques font filées par des petites larves DES Insectes. 311 larves d’ichnenmons qui s’y mécamorphofent , 6c en les gardant on en voit forcir les petites niouches-ichneumons en rrès^grande quantité. Elles font noires , -leurs antennes font au moins de la longueur de leurs corps, leurs ailes loue diaphanes avec un petit point marginal brun , 6c leurs pattes loue entrecoupées de couleur fauve 6c de noir, A l’extrémité du ventre des femelles, on voit trois petits ai¬ guillons courts qui partent de deli'ous le ventre, 6c qui paroillénc davantage en le prefl'anc. 2. ICHNEUMON ferico conglobato flavo. Linn. faun. fuec. n. 952. Linn. fyft. nat. edh. lo , p. ^68, n. 68. Ichneumon nigîr pedibus flavis. Goed. lac. i , p. , n. il. & gall. tom. z, tab. xj. Lift. Goed. 17 , n. 7. Raj. caniabr. p. 3^. ’ . Raj. inf. 2f4 , n. iz. il p. 260. Mufea brafficariæ erucæ. Derrh. pkyjico theol. l. 8 , c. 6 , n. 21. Reaum. inf. tom 2 , tab. 33,/". 2, 7,8,12, 13. Merian. europ. t , f. 45’. AU. Upf. 1736,/;. 29, n. II. Ichneumon parafiticus erucarum minimus. De Geer. inf. p. 573 il 7^4, tab. l() , f. 1 — 6. Petit ichneumon noir à corps allongé ovale , & à jambes d’un jaune foncé , qui vit en fociété dans les chenilles. , Rofel. inf. \ol.z^ tab. 4. Bombyl. & vefp. L' ichneumon a coton jaune. Longueur i 2 ligne. Ceux ci vivent en compagnie comme les précédens. Ordinairement ils dépofent leurs œufs dans le corps de quelque chenille, 6c principalement de celle du papillon blanc du chou. Les petites larves qui en viennent, vivent dans le corps de la chenille 6c fe nourriflenc de fa fublfan- ce , ce qui la fait périr. Quelquefois cependant elle par¬ vient à lé changer en chryfalide, mais bientôt après elle périt fans fe transformer en papillon. Les petites larves parvenues à leur grolîéur , fortent du corps de la chenille ou de la chryfalide qu’elles percent de tous côtés 6c le mettent à filer des petites coques jaunes les unes à côté des autres; mais ces coques ne forment point de boules T orne 11. S f 3ZZ Histoire abrégée régulières & ne lont pas recouvertes d’une couche de foie, comme dans l’efpéce précédente , en forte que l’on diftin- gue très-bien chaque coque en particulier. Au bout de quelques jours on en voit lortir de petits ichneumons fem- blables aux précédons, fi ce n’efi: qu’ils font un peu plus grands , que leurs pattes font jaunes &i. que leurs antennes n’égalent pas tout-à-lait la longueur de leur corps. 3. ICHNEUMON ferico alveari-formi. Reaum. inf. tom. a , tah. ']') 3 f- J. La coque. U Lchneumon a coques en forme de rayons de ruche. Longueur 1 ligne. Les coques de cette efpéce font toutes pofées les unes à côté des autres dans leur longueur, éc forment des ef- péces de tablettes plates des deux côtés. Sur chaque face on voit les extrémités de ces petites coques cylindriques, qui font ouvertes lorfque l’iniecte en ell forti ÔC qui re- préfentent très-bien les cellules d’un rayon de mouches à miel. Pendant long-tems j’ai rencontré de ces coques tantôt grifes , tantôt brunes , mais prefque toujours les petites mouches en étoient forties , éc celles qui ne l’é- toient pas périlToient avant que de le transformer. Enfin je fuis parvenu à avoir quelques-uns de ces ichneumons qui font femblables aux précédons, mais plus éfilés. Leur couleur eft noire , leurs pattes lont brunes , Se leurs anten¬ nes ont les deux tiers de la longueur de leur corps. 4. ICHNEUMON aphidum. Linn. faun. fuec. n. 953. Linn. fyfl. nat. edit. 10 , p. 568 , n. ô^.Ichneumon niger , pedibus rufis, an» tennii fiiiformibus longis. L'ichneumon des pucerons. Longueur i ligne. Parmi les pucerons qui couvrent les plantes de les ar¬ bres, on en voit qui font morts, ôc dont le corps brun^ desInsectes. 313 gros Sc luifant refte collé à la feuille. Ces pucerons ont été piqués par des petits ichneumons , qui ont dépolé leurs œufs dans leur corps. Ces œufs venant à éclore , la petite larve vit dans le corps du puceron qu’elle fait pé¬ rir. Elle fait enluite fa coque dans ce cadavre qui paroît dur gros, & elle en fort fous la forme d’infeéfe parfait ailé par une ouverture qu’elle fait à la peau. Ce petit ichneumon feinblable aux précédens, eft noir avec les pat¬ tes jaunes , Sc les antennes prefqu’aufli longues que fon corps. On le voit quelquefois voltiger lur les pucerons, s’y arrêter <5c approcher fon aiguillon & fon ventre de l’a¬ nus du puceron pour y dépofer fon œuf. Nous avons vû en parlant des cinips , que la petite larve de cet ichneumon n’étoit pas en liireté dans le corps du puceron. 11 furvient fouvent un petit cinips dont nous avons parlé , qui vient aufli dépofer fon œuf dans le mê¬ me endroit, éi. dont la larve tue celle de l’ichneumon , enlorte que l’on voit alors fortir de ces pucerons morts, des cinips &c non pas des ichneumons. 5. ICHNEUMON ater , pedibus rufis , Jetis ani corporc duplo longioribus. Unn. fjun, fuec. n. 959. Ichneumon ater , pedibus rufis. Linn. fyfl. nat. edit. 10, p. 563 , n. 30. Ichneumon manifeflator. Ra'j. inj. 236. Vefpa ichneumon tota nigra , præter pedes qui crocei funt , t mal. ) Buj. ibid. 261. Mufca trlpilis corpore tenu! admodum & prailongo , fetis à cauda , omnium, qu;s unquam vidi , longillimls exeuntibus, ( fxmina. ) AH. Upf. 17315 , p. 29 , n. 3. Ichneumon cauda tripili , abdomine tereti atro , pedibus filit'ormibus rubris. Reaum. inf. tom. 6, tab. 29,/'. 16. De Geer. inf. pag. 703 , tab. 56 , pg. 9. Ichneumon noir à corps allongé & cylindrique , & à jambes roulTes , de la grande efpéce. L' ichneumon a longue queue. Longueur 10 lignes. Largeur 1 i ligne. Ce grand Se fingulier ichneumon eft tout noir , à l’ex¬ ception de fes pattes qui font d’un roux fauve. Ses anten¬ nes ont les trois quarts de la longueur de fon corps. Se les S f ij 314 Histoire abrégée Ibies de fa queue en ont au moins le double. Cette efpéce eft celle de ce genre qui a la plus longue queue. Des trois loies qui la compolenc , deux font noires, groUbs velues , ce lont celles des côtés qui lervent de gaines. Celle du milieu qu’elles enveloppent ôc qui eil le vérita¬ ble aiguillon ,ell brune, lille , plus mince &c plus roide, elle part du delFous du ventre, au lieu que les autres naillent de fa pointe. Les ailes qui lont grandes , ont un point mar- einal brun. Tout l’inlecle elt allongé, mais Ion ventre llir-tOLit elt fort long & plus gros par le bout. On ren¬ contre loLivent cet ichneumon voltigeant dans les bois. N. B. J’en ai trouvé une autre efpéce toute femblable , mais plus petite de près de moitié. Je penfe qu’elle n’eft qu’une variété de la précédente, n’y trouvant aucune au¬ tre difî'érence que celle de la grandeur. 6. ICHNEUMON ater , pedibus rufis , feiis ani longLtudine corpons , abdo mine Icevi. U ichneumon noir a queue de la longueur du corps ù ven - tre lijj'e. Longueur 'J lignes. Largeur l \ ligne. Cette efpéce eld noire avec les pattes fauves. Elle fe diflingue des autres qui en approchent , parce que les poils de la queue font de la longueur de Ton corps , & l’animal eft allez gros &c large. Son ventre ell lilîe , hi. c’ell en quoi cet ichneumon diffère du fuivant. 7. ICHNEUMON ûter , pedibus rufis , fetis ani lon- gitudine corpons ^ abdo mine lubercuiis lateralibus. U ichneumon noir a queue de la longueur du corps , & venire a tubercules. Longueur 6 lignes. Largeur j ligne. La feule difî'érence qui foit entre cette efpéce 6e la pré¬ cédente, dépend; i®. de la largeur; celle-ci eff plus grefle 6c plus mince : des tubercules qui font des deux cotés - desInsectes. 315 du ventre , fçavoir deux fur chaque anneau. Ces tubercu¬ les lont lifl’es &C élevés. On trouve cette efpéce ôe la pré¬ cédente fur les arbres. S. ICHNEUMON ater^ fcdihus rufis ^fetis ani corpore tripla brevionbus 3 abdomine fera fajjili. Reaum. inf. tom. 2 , tab, 35 , 2J. L' ichnmmon h pattes fauves & courte queue. Longueur 6 lignes. Largeur I { l'gne. Cette elpéce plus grofle & moins éfîlée que la précé¬ dente, lui refl'emble pour les couleurs. Elle eft noire Tes pattes lont d’une couleur fauve rougeâtre. Elle diffère de i’efpéce ci-deffus ; i^. par la longueur différente de fa queue qui n’égale guères que le tiers ou même le quart de la longueur de fon corps, &; dont les filets font roides. 2‘'. Par le haut des cuifles qui eft noir dans cette efpé¬ ce , au lieu que dans l’autre il eft de la même couleur que le refte des pattes. Cet ichneumon vient dans les coques les chryfalides des papillons. Il n’y en a ordinai¬ rement qu’un dans chaque coque. Les antennes de cet in¬ fecte font noires, auflî longues que fou corps êc compo- fées d’environ trente-fix articles. 9. ICHNEUMON ater , pedibus rufis , fetis ani corpore tripla brevioribus , abdominis bafi tenui longa petiolata. L' ichneumon a pattes fauves bj ventre en filet. Longueur 3 { lignes. Largeur j ligne. Celui-ci eft long, éfîlé & reffemble beaucoup à l’avant derniere efpéce. Il eft pareillement noir éc fes pattes font fauves. Ses antennes font de la longueur de la moitié de fon corps, mais les filets de fa queue qui font minces , n’égalent pas le tiers du corps. La bafe des cuifles eft noi¬ re comme dans l’efpéce précédente dont celle-ci diffère en ce que fon ventre eft mince comme un fl , fur-tout en 3i(j Histoire abrégée haut; n’allant en grollinant que vers le bas, au lieu que le ventre de l’ichneumon précédent ell gros par-tout , quoique le bas foit un peu plus gros que le refte. 10. ICHNEUMON nigcr , pedibus rufis , frontc flava. L' ichneumon noir a pattes fauves ù devant de la tête jaune. Longueur 3 lignes. Largeur {■ ligne. Ses antennes font noires , un peu pâles en deftbus , & de la longueur de la moitié de fon corps. Tout l’animal ell noir, à l’exception du devant de fa tête qui ell: jaune. Ses pattes (ont de couleur fauve, mais fes pieds de derrière lont noirs. Les ailes ont un point marginal bien marqué. 11. ICHNEUMON niger j pedibus ferrugineis , femoribus poficis crajfs globofis. U ichneumon noir a pattes brunes ù grojfes cuijfes. Longueur 2 j lignes. Largeur f ligne. Ce petit ichneumon eft tout noir, il n’y a que fes par¬ tes qui foient d’une couleur fauve brune. Ses antennes lont de la longueur des deux tiers de fon corps. Mais ce qui fait le caractère fpécifique de cet infeéle, ce font fes cuides poftérieures qui font grofl'es prefque fphériques. On le trouve fouvent dans les mailons fur les fenêtres. II. ICHNEUMON niger ^ pedibus ferrugineis , femoribus poflicis craffis denticulo armatis. Linn. fyfl. nat. edic. lO , p. 365 , n. 47. Ichneumon niger , abdomine fubey- lindrico, pedibus ferrugineis, femoribus clavatis , pofticis dentatis. U ichneumon noir a pattes brunes ù greffes cuijfes den¬ telées. Longueur 3 | lignes. Largeur f- ligne. Il eft tout noir, fes pattes feules font d’un brun fauve. Ses antennes font de la longueur des trois quarts de fon D E s I N s E C T E S._ 317 corps. Ses cuiiïes poftérieures font fingulieres. Elles font groiEes , prelque rondes ôc armées intérieurement d’une pointe ou petite dent aiguë, ce qui fait le caraélere parti¬ culier de cette efpéce. 13. ICHNEUMON nigcr , pcdibus rufis , genubus annulo albo. L’ichneumon noir à panes fauves ù genoux blancs. Longueur 5 lignes. Largeur | ligne. Ses antennes font de la longueur des deux tiers de fon corps. Elles font noires, ainfi que la tête, le corcelet àc le ventre. Les pattes font d’une couleur fauve un peu rougeâtre , mais à l’origine de chaque jambe il y a un an¬ neau blanc. Ün apperc^oit aulll à l’origine des cuilEes, fur cette efpéce de tête ronde qui les joint au corps, un petit point blanc. Cet infeéle varie. Dans les uns la grofle tête qui joint les pattes au corps eft fauve comme les cuiU'es, dans les autres elle eft noire. Dans les derniers l’anneau blanc des pattes ell plus apparent. Dans tous, les filets du ventre font noirs, êc égalent environ la longueur de la moitié du ventre. 14. ICHNEUMON niger J pedibus rufis , femorum bafi punch albo. L' ichneumon noir a pattes fauves , & point blanc a la baje des cuijfes. Longueur ^ lignes. Largeur | ligne. Ses antennes font de la longueur de fon corps. Tout l’infecle eft noir bc allongé. Ses, pattes font fauves à l’ex¬ ception des tarfes poftérieurs. Sur la petite pièce de la bafe des cuiftes qui eft noire , il y a un petit point blanc. N. B. Idem apice thoracis punclo albo. Cette variété, qui eft un peu plus grande, mais du refte toute femblable à l’efpéce ci-deflus, n’en diffère que par 323 Histoire abrégée un petit point blanc , qui le trouve à la pointe du cor- celec. 15. ICHNEUMON niger 3 pedibus albidis , alarum puncîo nigro. De Geer. inf. pag. 585 6’ 704 , tab. VJ ,fig. 26. Ichneumon noir à corps allongé & ovale , à jambes d’une feuille-morte jaunâtre. L' ichneumon noir a panes blanchâtres . Longueur 1 j ligne. Largeur f ligne. Ce petit ichneumon eft tout noir &: lille. Ses antennes font de la longueur de Ion corps. Ses partes font blanch⬠tres. Ses aîles qui lont diaphanes ont un point noir au bord extérieur. Il elî forti de têtes de cirjium où habitaient des larves de charanfon dont il avoir fait périr quelques-unes. \G. ICHNEUMON totus niger, tibiis pojiicis clavatis , ab domine Longo , tenui , falcaio. Linn. faun. fuec. n. pS';. Ichneumon tibiis pofticis clavatis. Mouffet. lût. 64 I , i. Mufca triplis i. Reaum. inf. tom. 4, tab. 10, f. I4. Aci. Upf 1736 , p. 28 , n. 2. Ichneumon cauda triplici , abdominc fuperne fla- vefcente , pedibus clavatis. Ibid. p. 29 5 n. 17. Ichneumon cauda inermi , abdomine falcato , pedibus clava¬ tis. maf, U ichneumon tout noir h pattes pofiérieures très-longues & grojes. Longueur 6 lignes. Largeur j ligné. Cet ichneumon ell noir, mince long, on voit cepen¬ dant un petit anneau blanc à l’origine de les jambes & des taries près de l’arciculation. Les pattes poftérieures lont plus longues que les autres & ont lur-tout des jambes fort grolfes. Le ventre qui elf mince , applati , plus gros vers le bout recourbé , efl terminé par trois aiguillons très- déliés & plus longs que le corps de l’animal ; les deux laté¬ raux lont noirs & un peu blanchâtres vers le bout, ôc celui du milieu ell un peu fauve. Les aîles font blanches ôc dia¬ phanes. 17- DES Insectes. 319 17. ÎCHNEUMON niger, ùbiis pojlicis clavaiis , abdominè icnui faicato, circa medium fulvo. Vichneumon noir a pat les pojîêrieures grojfes & milieu du ventre fauve. Longueur 5 lignes. Largeur -j ligne. On prendroic volontiers cette efpéce pour une variété de la précédente. Elle lui refl'emble inriniment iic elle n’en difFére que par les marques luivantes. i°. Elle n’a point d’anneaux blancs à l’origine des jambes & des taries, mais elle elb toute noire , à l’exception du milieu du ventre ; içavoir, le quatrième & le troiliéme anneau éc le bas du fécond qui Ibnt de couleur fauve. z°. Ses aiguillons font plus courts que Ion corps &: n’égalent guères que la moitié de la longueur du ventre ; ils font tout noirs. 3 °. Les anten¬ nes plus courtes que dans l’elpéce ci-defllis ne font que de la longueur de la tête éc du corcelet pris enfemble , ce qui fait environ le tiers de la longueur de l’animal. 18. ICHNEUMON niger , femonbus pofiicis j craffi- ffmis fulvis puncîo albido. L'ichneumon noir a pattes pofiérieures fauves , très -greffes ù tachetées. Longueur 3 { lignes. Largeur y ligne. Je n’ai pû examiner cet anima! que fur un feul individu en mauvais état éc mutilé , mais fa figure efl fi finguliere que je n’ai point voulu le palier fous fiience. Il ell d’une couleur noir marte. Ses antennes font à peu près de la longueur de la moitié de fon corps. Les pièces qui font à la bafe des cuifl’es pollerieures , font auiii longues que les cuilfes auxquelles elles reffembient, 6e leur couleur ell noi¬ re. Les véritables cuilfes font très-groffes , ovales , de couleur fauve, avec un point blanchâtre un peu citron vers leur extrémité du côté intérieur. Les jambes font minces 6c en arc pour lé pouvoir courber 6c appli(]uer fur la cuillé; elles font noires. Les ailes font aulli noirâtres. Tome II. T t 330 Histoire abrégée 15. ICHNEUMON niger , tibiis rufis j femoribus pojîicis clavaüs , abdominc longo falcato. Uichneumon noir a pattes fauves , à cuijfes pojlérieures greffes & ventre en faucille. Longueur 4 lignes. Largeur \ ligne. Ses antennes qui font longues, font toutes noires, ainfî que (a tête, fon corcelet & ion ventre ; ce dernier eif très- long &; fait à lui feul les deux tiers de la longueur de l’ani¬ mal. 11 eft très-mince, étîlé & recourbé en faucille. Les cuilîés iont noires les jambes fauves. Les pattes de der¬ rière plus longues que les autres , ont leurs cuifl’es très- groifes. Cette forme des pattes êe la figure du ventre font aifément reconnoître cette elpéce. 20. ICHNEUMON luteus , capite tkoraeeque fufco apice flavo. L' ichneumon jaune a tête ù corcelet noir avec la pointe jaune. Longueur 10 lignes. Largeur l - Ses antennes font de la longueur des deux tiers de fon corps. Leur couleur eft brune tirant fur le fauve. Sa têteed brune, avec les yeux noirs & la levre fupérieure d’un jau¬ ne citronné. La couleur de fon corcelet ell d’un brun noir , mais fa pointe eft jaune. Leventreun peu applati, eft jaune, ainfi que les pattes. Les ailes font auiîi teintes de jaune. 21. ICHNEUMON luteus totus. Linn. faun. fuec. n. i)Gq. Linn. fyfl. nat, eût. 10 , p. 566 , n. 51. Ichneumon luteus , thorace ftriato , ab- domine falcato. Lifl. Goed. 59, f. so. C. Goed. helg. i , p. 155 57. L' gall. tom. 3 , tab, 37, fig. Infima. Raj. inf. 253 , n. 6. Vefpa ichneumon major iota fulva , alis amplis, anteriori- bus nota fulva circa medium marginem anteriorem infignibus. j4B. Upf. 1736 , p. 29 , n. 15. Ichneumon flavus, abdomine falcato, alis eredis. Rcaum. inf. tom, 6 , tab. ^ fig. 9. desInsectes. 331 U ichncumon jaune à ventre en faucille. \ * Longueur lO lignes. Largeur I Aligne. Cecce grande &; belle efpécea les yeux noirâtres ôc tout le relie du corps d’un jaune roux. Ses antennes font un peu moins longues que Ion corps. Son ventre eft fait en arc Sc plat des côtés, en forte qu’il reflemble à un coutelas courbe ou à une faucille. tient au corcelet par un pédi¬ cule long, très-mince 3ù femblable à un filet qui eli corn- pofé de les premiers anneaux. Les aiguillons font très- courts Sc débordent à peine le ventre. Les ailes membra- neufes ont un point marginal jaunâtre. MB. J’en ai une variété plus petite d’un tiers. 21, ICHNEUMON capite thoraceque nigris , antennis pedibus abdomineque falcato j luteis. Reaum. iaf. tom, z , tab. 34 , fig. 6. L' ichneumon a tête ù corcelet noirs , <& ventre jaune en faucille. Longueur 9 lignes. Largeur y ligne. C’eft précifément la même forme de corps que dans l’efpéce précédente. Son ventre efi aulli applati par les côtés éc recourbé en forme de faucille ; les antennes font aufîî de la longueur de fon corps ôc les aiguillons de fa queue fort courts. La différence de cette efpéce confiffe en ce que fa tête ôc fon corcelet font noirs , 6c tout le reffe de fon corps jaune , tant les antennes 6c les pattes que le ventre. 23. ICHNEUMON luteus , oc u lis , t ko race infra abdominifque falcati apice nigris. Linn. faun. fuec. n. ^6(). Ichneumon totus luteus , abdominis apice nigro. Linn. fyft. nat, edit. lO , p. 366 ,n. ji. Ichneumon luteus, abdomine falcato, apice nigro. Raj. inf. 153 , n. 7. Vefpa ichneumon præcedenti congener , fed minor , tum corpore , tum alis , verum imo abdomine feu cauda nigra. Albin, inf. tab, 7 , f, e. , Ttij 332 Histoire abrégée L’ichneumon jaune a corcelct noir en dejfous 0 extrémité du ventre noire. ho'.gueur 8 lignes. Largeur l 5 ligne. Ses antennes aulîi longues cjue fon corps, font d’un jaune fauve. Le relie de Ion corps ell de la même couleur, à l’exception des yeux , du defldus du corcelet & de l’ex¬ trémité du ventre qui font noirs. Les ailes font aulîi jaunes. Cet infecte relfemble tout-à-fait pour la forme aux deux précédons , fon ventre ell fait de même en coutelas &. ap- plati des côtés. Les filets de la queue lont très -courts êc peu appareils. 24. ICHNEUMON niger , abdomine falcato , pedibus abdominijque medio flavis. Linn. faun. fuec. n. 97J. Ichneumon niger 5 abdomine antice kteo , pedibuf- que luteis. Linn. fyfl. nat. edit. \o,p. , n. 46. Ichneumon niger, abdomine falcato, fegmentis 3^. 4°. que rulis , pedibus temiibus ferrugineis. Raj.inf 235 , n. 17. Vefpa ichneumon major & longlor , abdomine multo te- nuiore ligamento peftori adnexo. AU. Upf. 1736, p. 2p , n. 16. Ichneumon niger, abdomine falcato fuperne luteo , alis ereitis. De Geer. inf. p. 703. Ù 374 , tab. 6 , fig. il , iz. Ichneumon noir à corps en forme de faux, dont le milieu ell jaune-rougeâtre & à jambes antérieures jaunes. U ichneumon noir h pattes & milieu du ventre citron. Longueur 6 lignes. Largeur l ligne. La forme du corps de celui-ci ell encore la même que celle des trois précédens. Ses antennes lont de la longueur de fon corps. Tout l’inlecle ell noir , à l’exception du milieu de fon ventre ; Içavoir, le lecond, le troiliéme &. le quatrième anneau , ôe des pattes qui font de couleur citron , encore les cuillés pollérieures font -elles fouvenc noirs. Les ailes font brunes. 25. ICHNEUMON luteus , thoracis fafciis tribus longiludinalibus fufcis. L* ichneumon jaune à corcelet rayé. Longueur 3 lignes. Largeur 5 ligne. D E s I N s E C T E s. 333 Cet infe^le eft par-tout d’un jaune un peu fauve , feule- rnent fes yeux (ont noirs , il y a lur fon corcelet trois ban¬ des brunes longitudinales, une au milieu &: une de chaque côté , ce qui fait paroître le corcelet rayé de fauve Sc de brun. La levre fupérieure eft plus jaune que le relfe du corps , les antennes égalent les trois quarts de la longueur de celui-ci , de le ventre ert un peu applati. C’eft autour des chênes que l’on trouve fréquemment cette elpéce. z6. ICHNEUAION fufeus , capite abdo mini f que apice nigns^ L’ ickneumon brun a tête êj bout du ventre noirs. Longueur i lignes. Largeur j ligne. Ses antennes de la longueur de Ion corps , font de cou¬ leur brune. Sa tête elf noire ; Ion corcelet ell brun , avec un peu de noir à la pointe. Son ventre eft fauve , mais fon premier anneau de les derniers de la pointe (ont noirs. Les pattes font brunes , de les ailes font très-tranfparentes avec un point marginal brun. La coque de ce petit ichneumon eft blanchâtre , fa¬ rinée, avec deux anneaux bruns , un en - haut , l’autre en- bas , ce qui la fait relLembler à un petit baril. 27. ICHNEUMON jlavo - ferrugineus , apice thoracis nigro. U ichneumon jaune h pointe du corcelet noire. Longueur 2 | lignes. Largeur -j ligne. Il efl par-tout d’un jaune un peu fauve, fi ce n’eft à la partie pofiérieure de fon corcelet qui efi noire. Ses anten¬ nes lont de la longueur de Ion corps , de les filets de fa queue très-courts & peu apparens. 28. ICHNEUMON flavo , rufo , nigroque variegatus ^ thoracis apice fiavo. U ichneumon fauve a taches noires & pointe du corcelet jaune. Longueur 5 i lignes. Largeur i ligne. 334 Histoire abrégée Ses antennes qui font fauves , égalent les deux tiers de la longueur de fon corps. Sa tête eil de la même cou¬ leur, avec les yeux noirs 6c une tache pareillement noire fur la partie pollérieure. Son corcelet ell rayé de bandes longitudinales noires 6c brunes , avec du jaune fur les côtés 6c la. pointe de même jaune. Le ventre fauve 6c lui- lant a une tache noire fur le milieu de chaque anneau en delîus. Les pattes font fauves, mais la partie intérieure des cuifl’es ell noire &. les articulations lont jaunes. Les ai¬ les lont un peu brunes, avec un point marginal fauve. Cet ichneumon ell lorti de la coque de la chenille commune qu’il avoit tuée. 25). ICHNEUMON fufcus , nigro maculatus , alis ni gris. L’ ichneumon brun à taches noires Ù ailes noirâtres. Longueur 2 lignes. Largeur | ligne. Ses antennes lont noires & prefqu’aulfi longues que fon corps. Sa tête 6l tout l’animal lont d’un fauve brun. Sur la tête il y a une tache noire , de plus les yeux font noirs. Le corcelet a en devant trois taches noires, une au milieu 6c deux lur les côtés , êc de plus une quatrième tache à la pointe. Le ventre plus jaune que le relie du corps , a en defllis au milieu une raie longitudinale de taches noires , dont il y en a une fur le milieu de chaque anneau. Les partes lont brunes, avec les articulations plus claires. Les flets du ventre lont noirs , mais celui du milieu où l’aiguillon ell fauve. Les ailes font noirâtres. Cet infeôle varie : on en trouve dont la tête êe le corce¬ let lont prefque tout noirs , 6c dont les pattes font très- brunes. Dans tous , le ventre a un pédicule très-mince 6c allez allongé. 30. ICHNEUMON linearis rufus nigro maculatus, alis albis cruciatis. U ichneumon fauve h taches noires & ailes croifées. Longueur i \ ligne. Largeur I ligne. D E s I N s E C T E s. ^ 3 35 Il approche infiniment du précédent. Il n’en difl’ére que parce que; 1°. fes antennes ne font pas noires, mais brunes &c moins longues que fon corps ; 2°. fon ven¬ tre eft prefque tout noir en deflüs; 3'^. fes pattes font d’im fauve clair fans mélange d’autres couleurs ; 4®. enfin fes ailes font diaphanes , appliquées & croifées fur le corps de l’infeéle. Les filets de la queue dans la femelle font noir⬠tres &, prefque de la longueur du corps. Pour les ailes , elles débordent le ventre d’un bon tiers. Le ventre afTez long ik. égal, a un pédicule court , en quoi cet infeéle diffère encore du précédent. 31. ICHNEUMON niger ^fronie puncîifque humerorum flavis. L‘ ichneumon noir h petites taches jaunes. Longueur 7 lignes. Largeur l ligne. Il efl tout noir, à l’exception des taches jaunes fui van¬ tes. Premièrement, les yeux font entourés d’une ligne jau¬ ne plus large fur le devant, ce qui rend la partie antérieure de la tête jaune pour la plus grande partie. Secondement, au-defTus de l’attache des ailes fupérieures, il y a une raie jaune oblique, 6c plus bas fur le coté un point de même couleur. Le defTus du corcelet a un femblable point de chaque coté près l’attache des ailes inférieures. A l’origine de chaque cuiire en delîous il y a aufîi un point jaune. Toutes ces taches font fort petites. Les antennes font de la grandeur des deux tiers du corps. L’individu que j’ai eft un mâle, en forte que je ne fais comment font les filets de la queue dans la femelle. 32. ICHNEUMON atro-cœrulefcens , abdominalibus fegmentis utnnque macula flava, L' ichneumon noir a ventre tacheté de citron fur les côtés. Longueur 6 x lignes. Largeur i | ligne. Ses antennes font de la longueur de fon corps. Elles 33^ Histoire abrégée lonc, ainfi que tout l'animal , d’une couleur noire macte. Sur le ventre cette couleur tire un peu (ur le pourpre & paroît comme veloutée. Tous les anneaux du ventre ont de cha¬ que côté une tache d’un jaune citron excepté le dernier anneau. Les ailes lont noirâtres. Le premier anneau du ventre eft moins en filet qu’il ne l’ell: ordinairement dans les inlecles de ce genre. 33. ICHNEUMON ater y punclatus , pcdibus rufis , abdominis bafi u trinque macula jîava. L’ ichneumon noir chagrine a pattes fauves ù deux taches jaunes fur Le ventre. Longueur a 7 lignes. Largeur 3 ligne. Il eft tout noir, chagriné, matte & nullement luifant. Sa forme relfemble alTez à celle de l’ichneumon , ( n^. 36 ) a plaque de poils bruns fur le ventre. Ses antennes ont le tiers de la longueur de Ion corps. Ses pattes lont rouge⬠tres , &; le fécond anneau de Ion ventre a de chaque côté une grande tache jaune. Les ailes ont leur bord Ôc un point marginal bruns. 34. ICHNEUMON niger , femonbus pofiicis rufis , abdominis rnedio utrinque macula alba. L' ichncumon noir a cuiffcs poflirieures fauves Ù deux ta¬ ches blanches fur le ventre. Longueur 4 lignes. Largeur | ligne. Ses antennes n’ont guères que la longueur de la moitié de fon corps. Tout l’animal ell noir éc lilFe, à l’exception de fes cuiÜ'es poltérieures qui (ont d’un fau.ve roux, &L de deux petites taches blanches allongées , une de chaque côté au milieu du ventre lur le troiiiéme anneau. 35. ICHNEUMON niger , pedibus rufis ; thoracis bafi linea , apice punclo , albis ; abdominis fegmento ; U. punchs duo b us i 2.° . marginc^y albis. L" ichncumon DES Insectes. J 3/ Uichtieumon noir a pattes rougeâtres^ a corcelet 6 ventre tachetés de blanc. Longueur 3 lignes. Largeur 4 ligne. Ce joli ichneumon eft noir. Ses antennes égalent la moitié de la longueur de Ion corps. Son corcelet a fur fa bafe une raie blanche tranfverle un peu en arc , à fa pointe une tache de même couleur. Le premier anneau du ventre a de chaque côté un point blanc , & le lecond efl: tout bordé de blanc. Les pattes font d’une couleur fauve rougeâtre. 3 (j . I C H N E U AI O N ater , alis extremo fufeis , abdominis apice viilofo ferrugineo. De Geer. inf. p, 377. 6” 705 , tab. 36 , fig. 1 2. Ichneumon noir , dont le corps fe termine en boule allongée, qui eft gris-verdâtre, luifant & comme fatiné. Id ichneumon noir â plaque de poils bruns fur le ventre. Longueur 4 lignes. Largeur i ligne. Ses antennes font de la longueur des deux tiers de fon corps. Tout l’animal eft noir, chagriné êc un peu velu. Son ventre ne paroît compolé que de quatre anneaux , mais le dernier qui eft fort gros, eft réellement compofé de quatre autres qui femblent confondus & paroifl'ent n’en * former qu’un. C’eft fur ce gros anneau que fe trouve une toufl'e de poils qui forme une plaque noire ou brune luivant le fens où on la regarde. Les ailes font brunes & prefque noires vers leur bout, du moins les fupérieures. Cet ichneumon eft forti de la coque de diflerentes pha¬ lènes dans les chenilles defquelles fes œufs avoient été dépofés. 37. ICHNEUAION niger , -alis ffeia dupUci - tranfverfa nigra. Ll ichneumon noir h deux bandes fur les ailes. Longueur 3 r lignes. Largeur f ligne. Sa couleur eft toute noire ôc fon corps eft lifTe. Ses aiiten- Tome II. V v 33S Histoire abrégée nés égalent les deux tiers de la longueur. Ses aîles ont deux bandes larges , tranfverfes, de couleur noire. Celle du bout eftplus large que l’autre. Cet infecte a le port d’une abeille. 38. ICHNEUMON wtus nigcr. U ichneumon tout noir. Longueur I ligne. Tout l’infecte eft noir &; lilEe, quelquefois cependant il y a une petite tache de couleur citron à l’extrémité du ven¬ tre. Ses antennes font de la longueur des deux tiers de Ion corps, éc les blets de la queue font prefqu’aulîi longs que l’animal. Ses aîles font noires. 39. ICHNEUMON totus ater , antennis medio albis. Linn. fyfl. nat. eût. lO, ji. 56; , n. 23. Ichn:umon ater totus, antennis f.tfâa albd. Reaum. inf. tom. 6 , tab. ÎÇ , f 1,1, ? j 4* £>e Geer. inf. p. }8i. & 704, tab. 24, fig. 10. Ichneumon tout noir à corps allongé & ovale , dont les antennes ont au milieu une petite tache blanche. L' ichneumon noir a anneaux blancs aux antennes. Longueur 6 lignes. Largeur 1 ligne. Ses antennes font prefque de la longueur de fon corps. Elles ont dans leur milieu trois ou quatre articles blancs l’un à coté de l’autre, ce qui fait que le milieu de l’anten¬ ne elt blanc fie lorme une elpéce d’anneau. Tout le relie de l’infecle effc d’un noir matte ; les aîles mêmes lont noi¬ râtres ; on voit feulement à l’origine des cuilEes pollérieu- res une petite tache blanche. Le premier anneau du ven¬ tre qui tient au corcelet ell long fie mince. On trouve fouvent cet ichneumon dans les nids de guêpes-m.açones , où il fait du ravage, dévorant les larves de ces guêpes. 40. ICHNEUMON niger J tkoracis apice antennarum’- que medio albis. U ichneumon noir , avec la pointe du corcelet ù le milieu des antennes blancs. Longueur 3 lignes. Largeur | ligne. DES Insectes. 3,39 I! ne ciifFére du précédent qu’en ce que la pointe de Ion corcelet eld blanche j ôc que fa couleur noire eft luifante 5c non pas matte. Du refte , il a des anneaux blancs au milieu des antennes, 6c une petite tache blanche à l’origine de chaque cuifTe : peut-être n’eft-ce qu’une variété. 41. ICHNEUMON ater , femoribus tejlaceis , antennis medio albis. Linn. faun. fuec. n. 955- L‘ ichneumon noir h cuijfes rougeâtres & anneau blanc aux antennes. Longueur 4 ÿ lignes. Largeur j ligne. Ses antennes égalent les trois quarts de la longueur de fon corps ; elles iont noires , avec quelques anneaux blancs dans leur milieu. Tout l’animal eft noir, excepté Tes pattes qui l'ont rougeâtres , encore dans les pattes pofté- rieures n’y a t-il que les cuiflesqui foient de cette couleur , 6c le relte elb noirâtre. Les ailes font brunes : le ventre eft Ion" 6c les filets étralent les deux tiers de fa longueur. J’ai trouvé cet ichneumon dans les taillis. 41. ICHNEUMON ater ; pedtbus ru fis , tibiis poflicis apice nigrts , antennis medto albis. Linn. faun. fuec. n. ^61. Aci. Vpf. 1716, p. 50, n. 21. Ichneumon antennis fpiraübus , corpore atro, ventre fubfalcato , pedibus luteis. L ichneumon noir a pattes rougeâtres ù anneau blanc aux antennes. Longueur i j lignes. Largeur { ligne. Ses antennes qui égalent environ la longueur de fon corps , font noires , avec le milieu blanc. Sa tête , fon cor¬ celet 6c fon ventre font noirs. Ses pattes font d’une couleur fauve rougeâtre, il n’y a que les bouts des jambes pofté- rieures qui loient noirs , ainlî que les tarfes. Les ailes font brunes 6c les filets de la queue lont à peu près de la lon¬ gueur du ventre. On voit que cet infeéte diftere peu du précédent. Ce- V V ij 340 Histoire abrégée pendant , à les voir l’un auprès de l’autre , ils ont un port different , qui prouve que celui-ci n’eft point une llm- ple variété. 43. ICHNEUMON niger , ptdibus rufis , iibiis anttn- nifque medio albis. U ichneumon noir a panes rougeâtres , a taches blanches fur les jambes ô anneau blanc aux antennes. Longueur J lignes. Largeur ^ ligne, L’infedle eft noir. Ses antennes qui ont le tiers de la longueur de Ion corps, font blanches au milieu. Ses pattes font de couleur fauve, mais la pièce de la bafe elf noire avec un point blanc, 6c les cuiffes ont une tache blanche en deffus dans leur milieu. 44. ICHNEUMON niger , pedibus rufs j tarfis pojiicis antennifque medio albis. L' ichneumon noir a pattes rougeâtres , avec le milieu des tarfes & des antennes blanc. Longueur 4 lignes. Sa couleur eft noire , avec un peu de blanc à la bafe du ventre, 6c le milieu des antennes aufli de couleur blan¬ che. Ses pattes font rougeâtres à l’exception des tarfes 6c des extrémités des jambes qui font noirs , fi ce n’eft que le milieu des tarfes poftérieurs a deux anneaux , fçavoir le fécond 6c le troifiéme'^qui font blancs. Les filets de la queue font un peu plus longs que le corps , les deux la¬ téraux font noirs 6c celui du milieu ou l’aiguillon eft brun. 45. ICHNEUMON niger , pedibus rufis , geniculis antennarumque medio albis. U ichneumon noir a pattes rougeâtres , avec les genoux & le milieu des antennes blancs. Longueur 4 lignes. Largeur f ligne. Cette efpéce eft noire. Ses antennes qui ont la moitié DES Insectes. 341 de la longueur du corps , font blanches au milieu, bon corceleta latéralement Üc un peu en dell’us quatre ou cinq petites taches blanches de chaque côté. Les bords des anneaux du ventre ont aulîi un peu de blanc lur les côtés. Les filets de la queue lont un peu moins longs que le ven¬ tre. Les pattes l'ont de couleur fauve , avec quelques ta¬ ches blanches à leur origine , Sc l’articulation du genou ed blanchâtre. Le point marginal des ailes efl allez mar¬ qué. 4(j. ICHNEUAION niger j abdomine toto ferrugineo antennis annula albo. L'ichneumon noir , a ventre & jambes fauves ^ & anneau blanc aux antennes. Longueur 3 j lignes. Largeur ligne. Sa tête & fon corcelet font tout noirs. Ses antennes pa¬ reillement noires ôc blanches dans leur milieu , font pref- que de la longueur de la moitié du corps. Le ventre eft tout entier de couleur fauve. Les pattes lont de la même couleur, à l’exception des cuillesqui fontgrolles & noires. Les aiguillons font de la longueur du tiers du ventre. Les ailes font un peu brunes. 4-7. ICHNEUMON niger , abdomine pone ferrugineo ^ antennis medio albis. Id ichneumon noir a ventre fauve vers le bas , ù anneau blanc aux antennes. Longueur 6 j lignes. Les deux tiers pollérieurs de fon ventre font de couleur fauve , ôc le milieu de fes antennes eft blanc. Tout le relie de l’infecte eft noir. 48. ICHNEUAION niger , abdomine ferrugineo apice nigro , antennis annulo albo. Linn. faun. fuec, n. 970. Planch. 16, fig. i. 341 Histoire abrégée AJi. Uff. 1736, p. 29, n. 7. Ichncumon aculeo tripllci , pedibus abdomlre- que teftaceis , apice nigro. Uichneumon noir a ventre & pattes fauves & anneau blanc aux antennes. Longueur 3 lignes. Largeur ^ ligne. Sa tête Ton corcelec font noirs, fes antennes font brunes avec quelques anneaux blancs dans leur milieu. Les pattes 6i le ventre (ont fauves, mais l’extrémité du ventre elf noire. Le ventre ell allez gros, à l’exception des premiers anneaux qui partent du corcelet &. qui (ont min¬ ces. Les filets de la queue (ont courts èc. noir.îtres. N. B. Il y en a une variété, qui a de plus le premier anneau des tarfes poilérieurs blanc. 49. ICHNEUMON niger J abdomine antice ferrugineo ^ pojiice nigro punclis tribus albis , thoracis apice annu- loque antennarum albo. Linn. fuun. fuec. n. 978. Ichneumon abdomine antice ferrugineo , poftice nigro , pündbis quatuor albis, antennis albo annulo. Aci. Upf. 1736, p, 30, n. 22. Ichneumon abdomine teflaceo , apice nigro, pur.dis quatuor albis. U ichneumon noir a bande fauve fur le ventre , avec la pointe du corcelet ù anneau des antennes blancs. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Ses antennes font noires avec quelques anneaux blancs dans leur milieu. Sa tête ell toute noire. Son corcelet qui ell de même couleur, a une tache blanche à fa pointe. Le premier anneau du ventre plus mince &; plus étroit que les autres, ell noir, le fécond & le troiliéme font de couleur fauve, les quatre derniers (ont noirs, êe ont, à l’exception du premier de ces quatre , chacun un point blanc fur leur milieu en delîiis , ce qui fait une raie de trois points blancs , à l’extrémité du ventre. Les pattes font d’un fauve un peu clair , à l’exception des cuilLes pof- térieures qui font noires. Les ailes font brunes. On trou- DES Insectes. 343 ve cet infecle dans les bois. Les lilets de fa queue loue très-courts. N. B. A. Idem femoribus omnibus nigris. B. Idem femoribus nigris , tibiifque omnibus baft albis , apice nigris. Ce font deux variétés de l’efpéce ci-deflus , dont l’une a toutes les cuilLes noires, au lieu que la nôtre n’avoit que les cuifles poftérieures de cette couleur. L’autre, outre les cuillès noires , a la moitié fupérieure de toutes les jambes blanche , i. ICHNEUMON bedeguaris niger ^pedibus abdomi- nifque medio ferrugineis. Uichneumon du bedeguar. Longueur 1 y ligne. Le bedeguar du rofier qui donne nailTance à deux efpé- ces de cinips &: à un diplolepe , produit encore cet ichneumon , êc quelquefois en eft tout rempli. 11 faudroit fcavoir fi ces infectes ne fe décruifent pas l’un l’autré. Ce qu’il y a de certain , c'’e(t que celui-ci eft un véritable ichneumon. Ses antennes font de la longueur de la moitié de fon corps. Elles font noires , ainfi que fa tête &: fon corcelet : lés pattes (ont fauves.. Le ventre allongé , qui tient au corcelet par un pédicule mince , eft fauve au mi¬ lieu , noir à la bafe à la pointe, la femelle porte à la queue trois aiguillons bruns prelque de la longueur de Ion ventre. Les ailes ont un point marginal noir alLez gros. V E S P A. LA GUÊPE. Antcnnae fraelœ , ariiculo Antennes brifées , dont le primo longiore. premier anneau eft très-long. DES Insectes. AU inferlores hreviores. Os maxUlofum , lingiia mcm' ra.- nacea. infiexa. Aculeus ani fimplcx fubulatus. Abdomen pecioio brevijjimo tho- raci cçnnexum. Ocelli très. Corpus glabrum. Ailes inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires , avec une trompe niembraneufe couchée en defTous. Aiguillon hmple & en pointe. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. Trois petits yeux lilfes. Corps rafe. Ce genre S: ie fuivant different de tous ceux de cette leclion par deux caracleres. Le premier confifte dans la forme de leurs antennes , qui font brifées ou coudées dans leur milieu , de façon que la première portion de cette partie , celle qui elt entre la tête & l’angle que forme l’antenne, n’eft compofée que d’un leul article, ou d’une feule pièce longue , tandis que le relie de l’antenne a plu- lîeurs anneaux courts , ordinairement julqu’au nombre de dix. L’autre caractère dépend de la conf giu'ation de l’ai¬ guillon , qui dans ces infectes n’elt qii une limple pointe comme une alêne , ou du moins paroît tel à la vûe , car au microlcope on voit qu’il eft un peu hériffé. Ces deux caractères le rencontrent également dans ce genre 6c dans le fuivant qui renferme les abeilles. L’un 6c l’autre ont aulîi toutes les autres marques caractériltiques que nous avons détaillées , & fur-tout cette efpéce de trompe membra- neule , qui lort de la bouche entre les mâchoires , qui le replie en deffbus, 6c qui , en l’examinant de près , paroit compolée de plufieurs parties attachées les unes à côté des autres. Nous aurions donc pu réunir enlemble les guê¬ pes 6c les abeilles, puifque les unes 6c les autres lêrellèm- blent par tant d’endroits. Quelques Naturalilles l’ont fait 6c ont mis tous ces infecles dans un leul genre. Mais comme ce genre feroit très-chargé, 6c que d’ailleurs les guêpes lont ordinairement diftinguées des abeilles, même par les perfonnes qui lavent le moins l’hilloire naturelle , nous avons cru devoir féparer ces infecles. Les guêpes ont Zz ij :j64. Histoire abrégée le corps rafe &: liflë ; les abeilles au contraire l’ont plus ou moins velu. Cette diftinclion nous a lervi pour établir la difFérence de ces deux genres. Ceux qui ne la jugeront pas fliffilante , pourront, s’ils le veulent , les réunir eniemble. Le travail des guêpes n’elb pas auffi fini , ni aulli parfait que celui des abeilles; néanmoins il en approche beaucoup, & mérite l’attention d’un Naturaliife. Avant que de faire leur ponte , ces infectes doivent préparer un logement pour recevoir leurs œufs. Pour cet effet , les guêpes conf- truifent une efpéce dé gâteau compofé de plulieurs cellu¬ les hexagones les unes à côté des autres, qui forment une étendue plus ou moins grande. Ce gâteau femblable à lin rayon de ruches de mouches à miel , n'eft pas compo^ fé de cire. Il reflemble à un papier brouillard brun ôc très- fort. La guêpe le forme avec des brins de bois , des fibres de bois pourri extrêmement fines , qu’elle imbibe d’une liqueur gommeufe qu’elle fait fortir de fa bouche , & qui donne à ce mélange beaucoup de conliftance. Pour lors , elle l’étend avec les mâchoires & les pattes, &. elle en conflruit les parois minces des cellules de fon gâteau. On voit louvent des guêpes le long des vieux chaffîs ôc des bois pourris des bâtimens, qui enlevent de petites portions de bois pour conflruire leur ouvrage. Ces gâteaux font plus ou moins grands fuivant les différentes efpéces de guêpes, hs. guêpe -frelon en conftruit de très-grands dans l’intérieur des vieux bois , fouvent dans les greniers des maifons; ceux-là n’ont qu’une vingtaine de cellules, mais toutes fort grandes proportionnément à la grandeur de cet infetfe. D’autres guêpes plus petites font des gâteaux, où il v a un bien plus grand nombre de cellules. On trouve auflî fort fouvent dans les champs de pareils gâteaux, mais plus petits , compolés feulement d’une douzaine de cellules , & attachés à quelque tige d’arbrifîëau par une efpéce de pé¬ dicule. Ce font les nids de la guêpe commune. Nous décrirons encore dans un moment des nids de guêpes d’une conftruclion différente. DES Insectes. 365 Les guêpes ne conftruifent pas leur gâteau tout-à-la- fois , elles commencent par former une certaine étendue de la bafe , fur laquelle elles élevent les cellules du mi¬ lieu ; enluite peu à peu elles pratiquent à l’entour de nou¬ velles cellules , qui augmentent la circonférence du g⬠teau. On trouve quelquefois des gâteaux dans cet état. Les cellules du milieu lonc finies , louvent déjà occupées par une larve ou une nymphe de guêpe , tandis que cel¬ les de la circonférence lont vuides éc îéulement à moitié conftruites. Lorlque les cellules , ou quelques-unes d’entr’elles font finies , les guêpes y dépofent leurs œuls. Ces œufs lont allongés ils lont collés par un de leurs bouts .à un des parois de la cellule. Il n’y en a jamais qu’un dans chaque cellule. Quelques jours après qu’il a été dépofé , la larve en fort. Elle eft alors fort petite , &; elle reilemble à un ver blanchâtre , fans pattes , dont le corps eft compo- fé d’une douzaine d’anneaux. La guêpe a loin de nourrir ces petites larves. Elle leur apporte une elpéce de miel brun , doux au goût, mais moins pur èc moins agréable que le miel des abeilles. A melure que la larve croît, elle change plufieurs fois de peau , éc lorlqu’elle ell parvenue à toute fa grolfeur , elle te change en nymphe. Mais avant ce dernier changement , elle ell quelque tems lans prendre de nourriture , éc pour lors les guêpes meres ferment la cellule où ell la larve , avec une elpéce de calotte qu’elles conliruilent de la même matière que le relie du gâteau. C’eli dans cette cellule ainli fermée , que la larve le chan¬ ge en chryfalide. Ainli toutes les fois qu’on trouve un g⬠teau de guêpe dont plufieurs cellules font fermées , on eft fur , en les ouvrant , de trouver des chrylalides plus ou moins avancées , ou des larves prêtes à le devenir. Ces chrylalides des guêpes, ainli que celles des abeilles, font peut-être celles de tous les infecles , dans lefquelles on re- connoît le mieux toutes les parties de l’infedle parfait qui en doit lortir. Les antennes, les pattes, les moignons des Histoire abrégée aîles , tout en un mot fe diftingue , & on peut avec la pointe d’une épingle féparer toutes ces parties qui font molalîës Sc repliées contre le corps de la nymphe. Plus la nymphe eft avancée, plus ces parties prennent de con- lillance , &c enfin un ou deux jours avant que la nymphe le change en infecte parlait, on n’apperçoit guères de dif¬ férence entr’elle ëc la guêpe. Pour lors la nymphe quitte l’enveloppe fine & légère qui la couvre , avec les m⬠choires lortes elle rompt cette efpéce de dôme qui cou¬ vre fa cellule , &. en fort fous la forme d’infecfe allé &C parlait. Au bout de quelques inftans,lorlque toutes fes par¬ ties font relî'uyées, léchées & bien affermies, la nouvelle guêpe prend fôn ellor , le met à l’ouvrage , &C travaille avec celles qui lut ont donné le jour, à la conftrucfion de nouvelles cellules , ou à nourrir les petites larves. Telles font les manœuvres des guêpes qui vivent en fociété au nombre de douze, de vingt , ëc fouvent davan¬ tage. Car en général les fociétés des guêpes ne font pas à beaucoup près aufîi nombreufes que celles des abeilles. Mais outre ces guêpes , il y en a d’autres dont les manœu¬ vres font différentes. Les unes vivent feules, on pourroit les appeller guêpes folitaires. Ces guêpes , du nombre defquelles eff celle donc le premier anneau du ventre eff figuré en poire ëe le fé¬ cond en cloche , fe conlfruilent des nids fort finguliers. Ce font des efpéces de boules compofées d’une terre fine, que la guêpe pétrit avec de l’eau ëc probablement avec quelque liqueur un peu gluante qui lui donne plus de confilfance. Ces boules creufes en dedans font ouvertes par en haut. Lorfqu’clles font achevées , la guêpe y dé- pofe un œuf, elle nourrit la larve qui en éclot , ëc enfui- te elle ferme pareillement avec fon mortier de terre l’ou¬ verture du nid dans lequel la larve fe change en chryfali- . de , ëc dont elle fort fous la forme d’infecte parfait , en perçant les cotés de cette efpéce de prifon. Chaque nid ne contient qu’un infecfe : lorfqu’il eft fermé , ëe que le D E s I N s E C T E s. _ 3<»7 petit infeiSte n’a plus befoin de fa mere , elle va ailleurs conllruire un autre nid , où elle dépofe pareillement un œuf. Le travail de chaque nid doit être long , & l’infecte ne doit pas pondre un nombre d’œufs bien conlidérable. Aufîi ces guêpes lont-elles bien moins communes. Enfin il y a d’autres guêpes que l’on pourroit appeller guêpes maçonnes Sc qui travaillent dans les murs. Ce lonc de petites efpéces de guêpes dorées &c parées des couleurs les plus brillantes. On voit ces petites guêpes roder au¬ tour des murs à la campagne , entrer dans les petits trous qui y font & en lortir louvent. C’elt dans ces trous que ces guêpes font leurs nids , qu’elles enduifent de mortier de terre quelles délayent , èc où elles forment , pour dé- pofer leurs œufs , des efpéces de cellules irrégulières. Ces œufs y éclofent, &C leurs larves s’y changent en chryfali- des & en infeétes parfaits de la même maniéré que celles des autres guêpes. Le nombre des efpéces de guêpes ne lailTe pas que d’être confidérable. On pourroit les divifer en guêpes communes & guêpes dorées , comme nous le ferons en traitant les efpéces. Les unes ôc les autres donnent fou- vent des variétés , ainfi que nous l’obferverons , ôc peut- être diminueroit-on le nombre des efpéces , fi on fuivoit ces infecLes de près. Les mâles & les femelles peuvent avoir des différences qui les fafîent prendre pour des efpé¬ ces tout-à-fait diffincfes. C’elf ce qu’on ne peut certifier que d’après une obfervation bien fuivie. Ce que nous difbns , pourroit avoir lieu principalement dans les petites guêpes dorées , dont je foupçonne qu’une grande partie n’efl que variété , ou ne diflère que par le fexe. Ceux qui auront le temsou l’occafîon de fuivre ces particularités plus en détail , pourront par la fuite nous donner des obfervations plus fûtes, &. reèlifier ce que nous donnons lur cet article. Il ne nous refte , avant que de détailler les efpéces , qu’à dire un mot fur ce que quelques-unes d’entr’elles nous 3 63 Histoire abrégée oflrent de particulier. L-x guêpe- frêlon , la première des cipéces que nous donnons , ell remarquablapar la groHeur. Cet inlecle a un pouce de long & la piqûre elt des plus vives des plus mauvaifes. De plus il mord avec force , fv l’on ne peut employer allez de précautions pour s’en faiür. La guêpe commune & celle à anneaux bordés de noir , nous olrrent un grand nombre de variétés. J’en dé¬ cris quatre de chacune de ces elpéces. Les trois elpéces de guêpes à premier anneau du ventre en poire lont re¬ marquables par la forme de cet anneau. Les deux premières pourroient bien n’être que variétés l’une de l’autre. La troilléme a une autre lingularité , c’ell que le lecond an¬ neau de Ion ventre ell très-grand, ôc forme comme une cloche fous laquelle les autres lont retirés , c’ell une des guêpes lolitaires qui forment un nid de terre figuré en boule. Lx guêpe dégin guendée celle qui la précédé, ont toutes les deux les cuiilés pollérieures monllrueufes , ce qui leur donne un port extraordinaire ; la première a de plus un pédicule long ëc mince , par lequel fon ventre tient au corcelet , ce qui ell particulier à cette elpéce. Les guêpes dorées mériteroient d’être conlidérées pref- que toutes l’une après l’autre pour la beauté , la richelle la vivacité de leurs couleurs. La fécondé de ces efpéces a de plus une lingularité digne d’attention ; ce lont des pointes qui terminent le bord inférieur des derniers an¬ neaux de Ion ventre , ëe qui vues à la loupe paroillént très- joliment arrangées Sc travaillées. Nous allons examiner plus en détail toutes ces lingularités dans les defcriptions que nour<.donnerons des diflérentes efpéces de guêpes. 1 . V E S P A thorace nigro , antice rufo immaculato , abdo^ minis incifuris punclo nigro duplici contiguo. Lir.n faun. fu.ec. r.. 988. Apis thorace nigro , antice rufo , &c. idem, Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 'jjî , n. 1. Vefpa crabro. Mcuffet. ir.f lat. ■jO. Crabro. Mernt. pin. 196. Crabro. Raj. inf. îjo. Crabro vulgaris. Frifch. 369 DES Insectes. Frifch. germ. <) , p. 2.1 , tab. ïi , f. 1, Crdbro. Swummerd. bibl. tab. 26,/ 9. Reaum. inf. tom. 6 , tab. , f, I. La guêpe -frelon. Longueur 1 pouce. Largeur 4 lignes. Ses antennes & fa tête font d’une couleur fauve un peu brune. Sa levre fupérieure eft jaune 6c fes yeux font noir⬠tres. Le corcelet ell: noir au milieu , 6c brun fur le devant , lur les côtés 6c par derrière. Les pattes font de la même couleur brune tirant fur le marron. Le premier anneau du ventre ell noir , mêlé de brun , 6c bordé d’un peu de jaune citron ; les autres font noirs à leur partie fupérieure , dont une portion eft recouverte par l’anneau de defl'us, 6c jau¬ nes à leur partie inférieure. Sur cette couleur jaune , le trouvent deux taches noires fur chaque anneau , une de chaque côté qui tient à la couleur noire d’en haut. Cette grollè elpéce de guêpe fait fon nid dans les troncs d’arbres creux 6c dans les charpentes des greniers. Ses gâteaux ou rayons font faits d’une matière femblable à un gros papier ou parchemin roux. Elle ell très -vorace 6c dévore les autres infeôles, même les abeilles. 2. V E S P A thorace lineolis trium parium differentium flavefcenùum *. * Punclis incifurarum nuUis. Maf. * Punclïs nigris incifurarum lïbe- ris, Fæinina. Reaum. inf, tom. 6, tab. 14 , y. 3 , 4. Reaum. inf. tom. 6, tab. 14,/. 3,6,7. Linn. faun. fuec. n. 989. Apis thorace lineolis trium parium differentium flavef- centium . puntfis nigris incifurarum liberis. Linn.fyft. nat. edit, 10 , p. 372 , n. 2. Vefpa vulgaris. Mouffet. lat. 52. Vefpa. Merret. pin, 196. Vefpa flava major. Raj. inf. 230. Vefpa vulgaris. Frifch. germ. 9, p. 23 , r. 12 , /. 2. Swammerd. bibl. t. "iG ,f. 8. Rofel. inf. vol. 2 , tab.~ 7. Bombyl. & vefp. La guêpe commune. Longueur 8 lignes. Largeur 2 f lignes. Tome IL. A a a 370 Histoire abrégée Ses antennes lont noires, beaucoup plus longues dans le mâle que dans la femelle. Dans les males , la têceeft jaune; dans la lemelle , il n’y a que la levre fupérieure qui loir jaune , le relfe ell d’un brun fauve. Le corcelec dans tous les deux ell noir , avec lix taches jaunes , trois de chaque côté ; Içavoir , une raie oblique devant l’attache des ailes , une tache allez grande à la partie pollérieurc du corcelet, &; une poflérieure à celle-là Sc plus allongée tranlverlalement- De plus , à la nailîànce des ailes , il y a encore un peu de jaune. Les pattes lont jaunes , avec quelque peu de noir aux cuilîes. Quant au ventre , il diffère beaucoup dans les deux fexes. Le ventre du mâle ell: compofé de lèpt anneaux , qui lont noirs dans leur par¬ tie fupérieure qui eif cachée, ik: jaunes à leur partie infé¬ rieure. Sur cette partie jaune , on ne voit aucuns points noirs en deffus , li ce n’ell: au premier anneau qui en a de très-petits ; mais dans le milieu du deffus de l’anneau , il y a feulement une avance triangulaire que forme la couleur noire. En deffous , il y a trois rangs longitudinaux de points noirs qui tiennent à la bande de même couleur. La femelle n’a que lix anneaux au ventre , dont-les cou¬ leurs font femblables à celles de celui du mâle , excepté que chaque anneau a en deffus deux gros points noirs laté¬ raux , un de chaque côté , ifolé & qui ne tient point à la bande noire, ii ce n’elt lur le premier anneau. La lemelle elt aulîi plus greffe &: plus large que le mâle, On voit foLivent cette guêpe l’été dans les maifons ; elle ell carnallîere & mange fur-tout les mouches. 83“ Nous avons quelques guêpes que l’on trouve dans les maifons & les jardins , Se qui ne me paroiffent que des variétés de la guêpe commune à laquelle elles reffemblent beaucoup. Je vais les indiquer en peu de mots. A. V^cfpa ihorace lincolis trium parium differentium fLavefccntium , puncîis mgns incifurarum conntxis. Elle ne différé que parce que les points latéraux de DES Insectes. • 371 Ton ventre ne font point ifolés, mais tiennent à la bande noire. B. îjpa thorace lineolis quatuor parium dlffcrentium flavefccniium , punchs nigris incifuraruni- conncxis. Outre que les points noirs du ventre ne font pas ifolés , celle-ci a de plus à la partie poftérieure de fon corcelet trois paires de taches jaunes , au lieu de deux qui fe trou¬ vent dans la guêpe commune. La précédente &. celle - ci font des individus mâles. C. K tfpa thorace. lineolis quinque parium differentium fiavcfcentmm , punchs nigris incifurarum connexis. Elle difl’ére de la précédente , en ce que auprès des lignes obliques jaunes qui font devant l’attache des ailes , il y en a de chaque côté une autre en feus contraire. De plus, la partie antérieure du corcelet ell: bordée de jaune , êc les antennes font brunes. Celles-ci font des femelles. D. refpa thorace lineolis duorum parium dijferentium jhzvefcentium ^ punchs nigris incifurarum connexis. Elle n’a que deux taches à la partie poftérieure du corce¬ let , & les deux lignes obliques devant les ailes , ce qui fait quatre en tout ou deux paires. 3 . V E S P A nigra , abdomine flavo j fegmentis margine nigris. La guêpe h anneaux bordés de noir. Longueur 5 J lignes. Largeur i i ligne. Ses antennes qui font audi longues que fon corcelet , font de couleur fauve ; quelqueiois cependant elles va¬ rient pour la couleur 6c font noirâtres. Les pattes font auffi noires mêlées d’un peu de jaune. La levre lupérieure eft jaune 6c le refte de la tête ell: noire. Le corcelet ell pareillement noir , mais fur fa partie antérieure , il y a une bande jaune tranfverfe , divifée quelquefois en deux dans A a a ij 37^ ' Histoire abrégée ion milieu. De plus , on voit un point jaune élevé de cha¬ que coté à l’attache des aîles , èc un autre un peu devant cette attache : enfin il y a deux autres points à côté l’un de l’autre à la partie pollcrieure du corcelet , & en outre deux taches latérales oblongues , une de chaque côté un peu en delhous. Les anneaux du ventre font jaunes, avec un peu de noir en haut éc une bordure noire en bas , enforte qu’il n’y a qu’une bande jaune dans le milieu , qui dans les anneaux fupérieurs eft quelquefois partagée en deux ; mais comme le noir du haut de l’anneau eft caché par l’anneau fupérieur , tous les anneaux paroiflent jaunes &c bordés de noir. Les aîles font brunes fur-tout vers leur bord du bout. §3" Cette efpéce donne les variétés fuivantes. A. -^Jpa nigra , thorace punclis oclo luteis , fingulis figmentis abdominalibus fafciis tranfverfis luteis , primis interruptis. B. îfpa nigra , thorace punclis decem luteis , fingulis fegmentis abdominalibus fafciis tranfverfs luteis. C’efl: celle que nous venons de décrire ci-delTus. C. y^efpa nigra , thoracis baf lineolis duabus flavis , apice linea flava , fngulo fegmento abdominali fafcia tranfverfa lutea , fecunda & tertia interrupta. Linn. faun. fuec. n. 992. Apis nigra, thorace bafi apiccque flavefcente, abdo- mine fafciis quatuor flavis , tertia interrupta. Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 573, n. 10. Vefpa arvsnfis. Celle-ci a les pattes jaunes, mais fes cuiiïes font noires. Ses antennes font toutes noires , à l’exception d’un petit point jaune au bout du premier anneau , le plus long de tous. D. efpa nigra , thoracis baf lineolis duabus flavis j apice linea flava , fngulo fegmento abdominali fafcia tranfverfa lutea , quatuor primis interruptis. D E s I N s E C T E s. 373 Elle diffère de la précédente , parce que toute la pre¬ mière pièce de fes antennes ell jaune. Elle a aulîi une tache jaune fur les côtés du corcelet , outre les deux lignes de la bafe &. celle de la pointe. Enfin les quatre premières bandes jaunes du ventre l’ont interrompues dans leur mi¬ lieu. £, ^Jpa nigra , ihoracis bafi lineolis duahus flavis , apice linea flava , Jingulo fegmento abdominali , ex¬ cepta 6 ^°.fafcia tranfverfa Lutea. Elle reffemble en tout à la précédente , excepté qu’il n’y a point de bande jaune fur le premier 6c le troifiéme anneau de Ton ventre qui font tout noirs , ce qui fiait que la première bande jaune eft fiort éloignée des autres. 4. "V E S P A nigra , fegmentis abdominalibus margint jiavis. La guêpe a anneaux bordés de jaune. Longueur 5 lignes. Largeur 1 j ligne. Ses antennes font noires 6c ne vont pas jufiqu’à la moitié de fion corcelet. Sa tête efl noire , avec la levre fiupérieure jaune , 6c une raie de même couleur fous les yeux. Son corcelet efl: noir, avec une raie jaune tranfiverfie à la baie , 6c une fiemblableà la pointe. Les pattes font jaunes. Tous les anneaux du ventre font noirs en haut 6c bordés de jau¬ ne en bas. Le noir du haut empiète fur le jaune au milieu du defl'us de l’anneau 6c forme en cet endroit une avance triangulaire. Il efl aile de diflinguer cette efipéce de la précédente à laquelle elle reffemble , i°. par les taches du corcelet qui font fort différentes ; 2°. par les anneaux du ventre dont le bord efl noir dans la précédente 6c jaune dans celle-ci ; quoique dans l’une 6c dans l’autre le ventre fioit rayé de bandes jaunes 6c noires alternativement. On trouve fiouvent ces deux efipéces fur les fleurs dans les jardins. 374 H I s T O I R E A B R. É G É E 5 , V £ S P A nigra , tkoracc macuLis quindecim jlavis , fegmcntis abdominaLihus marginc lattis , Jicundo macula uinnqut jiava. La guêpe Cl anneaux bordés de jaune ù deux taches jaunes. Longueur J f lignes. Largeur l j ligne. Ses aiuennes de la longueur du tiers de fon corps, ionc noires en defl’us , brunes en dell'ous , à l’exception de la première pièce qui eft jaune en deflous. La levre fupé- rieure eft jaune , avec un point noir , quelquefois divilé en deux dans Ion milieu. Les mâchoires ont aufii un peu de jaune. Sur la tête derrière les antennes, il y a une raie jaune tranlverfe ; le refte de la tête ell noir. Le corce- let a en devant une bande jaune à fa bafe , enfuite de chaque côté , une ligne oblique devant l’attache de l’aîie, puis un point à cette même attache , 6e une autre tache à côté 6e plus en devant ; vers fa pointe eft une première paire de taches triangulaires , en defcendant une fécondé de taches tranfverles , puis une troiliéme de lignes longi¬ tudinales , enfin plus bas, deux taches irrégulières près la nailfance des cuilîès polférieures. Toutes ces diflerentes taches 6e raies forment le nombre de quinze. Les anneaux du ventre font noirs bordés de jaune. Le fécond qui eft plus large , a outre cela dans Ion milieu deux taches jau¬ nes , une de chaque coté. Les pattes (ont un peu fauves , avec les cuifles noires. Cette guêpe vient dans ces petits gâteaux ou guêpiers gris que l’on trouve dans la cam¬ pagne , attachés louvent par un pédicule aux tiges des ar- buftes. 6. V E S P A thorace nigro maculis jlavis , abdomine jiavo y fcijciis quatuor nigns , antennis longis. La guêpe a longues antennes , (& quatre bandes noires fur le ventre. Longueur y lignes. Largeur I ligne. Ses antennes font au moins de la longueur des deux desInsectes. 37Î tiers de Ion corps. Elles font tantôt fauves, tantôt noires, refl'emblent pour leur longueur ôc leur forme à celles des ichneumons. Sa tête ell noirâtre , jaune en deflus. Son corcelec efl: noir, avec deux taches jaunes en croiflânc, l’une à côté de l’autre vers fa bafe , une autre petite à J’attache des ailes , Sc une impaire à la pointe du corcelct. De plus de chaque côté du corcelet un peu en defl'ous , il y en a quatre autres. Le ventre elt jaune , mais le premier, le fécond , le troifiéme Sc le quatrième anneau ont à leur bafe une bande noire , ce qui fait quatre bandes de cette couleur fur le ventre. Les pattes font mêlées de fauve éc de jaune. 7. V E S P A nigra ahdomine fafciis tribus flavis , tertia remotijjima , primo ariiculo infundibuliformi . Linn. faun. fuec, n. 996. Apis glabra nigra, abdomine fafciis tribus flavis, tertia &c. idtm. La guêpe a premier anneau du ventre en poire & trois ban¬ des jaunes. Longueur 5 lignes. Largeur I ligne. Cet infeéle varie pour la grandeur &; les couleurs. Scs antennes font noires , jaunes à leur bafe 6c un peu plus longues que la tête. Celle-ci efl noire , avec fi levre fupé- rieure jaune. Le corcelet efl: aufli noir, avec deux points jaunes à la baie , deux autres à l’origine des ailes , & une petite ligne tranfverle de même couleur à fa partie poflérieure. Les pattes lont jaunes, mais les caiflés font noires en partie. Le premier anneau du ventre ell fait en poire & ell: tout noir. Le fécond a lur fa partie pollé- rieureune tache jaune prefque divifée en deux. Le troilîé- me dans les mâles efl tout jaune , dans les femelles il a un peu de noir au milieu de fa partie polâérieure. Le quatriè¬ me efl tout noir. Le cinquième ell: bordé de jaune. Le lîxiéme 6c dernier dans les femelles ell: tout noir, dans les mâles il ell: bordé de jaune , 6c dans ces derniers il y en a un feptiéme tout noir. Les mâles font d'un tiers plus petits Histoire abrégée i]ue les femelles. Dans tous les ailes font brunes. Cette guêpe n'ert pas commune. Son corps , vû à la loupe , paroît ponclué ÔC chagriné. N. B. Cette efpéce varie pour la couleur du corcelet , qui dans quelques-unes eft abfolument noir fans taches jaunes. 8. V E S P A nigra , abdomine fafcüs quinque flavis , primo articulo infundibuliformi. La guêpe h premier anneau du ventre en poire & cinq ban¬ des jaunes. Longueur 4 lignes. Largeur 5 ligne. Ses antennes font noires , fi ce n’efl: à leur bafe qui eft jaune. La levre fupérieure eft jaune &: le refte de la tête noir. Le corcelet eft de la même couleur, avec une petite raie jaune tranfverle à fa bafe, qui fouvent eft divi- Ice en deux par ion milieu , êc une autre femblable à la pointe. Outre cela , les mâles ont un peu de jaune à l’atta¬ che des ailes, ce qui n’eft point dans les femelles. Le premier anneau du ventre eft fait en poire 6e tout noir. Les cinq luivans font noirs & bordés de jaune, ce qui fait cinq bandes tranfverfes iur le ventre. Le dernier anneau de la pointe eft tout noir. Dans les mâles , les trois premières bandes jaunes font quelquefois interrompues dans leur milieu. Les pattes dans les deux fexes font jaunes , avec un peu de noir aux cuifles. 5. V E S P A nigra , abdomine fafciis quinque flavis , prima remotifllma. Linn. faun. fuec. n, 990. Apis nigra , abdomine fafcüs quinque Sec. idem. Linn. jyjî. nat. edit. 10. p. , n. 4. Vefpa parietum. Frifch. germ. p , r. 12 , f- 1 • La guêpe a cinq bandes jaunes fur le ventre , la première éloignée des autres. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Ses antennes font noires , mais leur premier anneau qui eft D E s I N s E CT E s. 377 eft le plus long, efl: jaune en delTous. Dans les unes, toute la levre Tupérieure ell; jaune ; dans d’autres il n’y a que deux taches en croifl'ant , une de chaque côté qui fe regar¬ dent , deux petites taches à la baie des mâchoires. Ces dernieres lont les femelles. Toutes ont lur la tête entre les deux antennes un petit point jaune , le refte de la tête elf noir. Le corcelet l’elt auffi , avec deux taches jaunes à fa bafe , quiUouvent le touchent , de plus deux points jaunes à l’origine de chaque aîle, 2c deux autres au bout du corcelet , luivis d’une petite raie tranlverfe de même cou¬ leur. Tous les anneaux du ventre lont bordés de jaune, excepté le dernier , mais le fécond anneau étant plus grand que les autres j la première bande le trouve fortdiltante des luivantes. Cette première eft plus large , fur-tout fur les côtés. Le fécond anneau eft fi grand , que l’infecle retire fouvent tous les autres êc les cache lous celui-là. N. B. Il y a une variété de cette guêpe , dans laquelle le corcelet efi; tout noir , à l’exception des deux points jaunes de la bafe qui le touchent , 2c où de plus la première bande jaune du ventre , celle qui elt féparée des autres par un grand intervalle, n’elf pas plus large qu’elles, 2c n’eft point à moitié divilée en deux dans fon milieu. 10. V E S P A nigra ^ - abdominis articula primo infundibu- liformi , fecundo campanulaio maximo. Planch. i é , fig. 1. Linn. faun, fuec. n. lOOî. Apis nigra abdominis primo articulo infundibulifor- mi , &c. idem. Linn. jyfl. nM. edit. lO , p. 573, n. g. Velpa co.irftata. Frifch. germ. 9 , f. î/ , f. 9. La guêpe a premier anneau du ventre en poire ù le fécond en cloche. Longueur 5 lignes, largeur l ligne. Ses antennes font noires , avec un peu de jaune fur leur premier anneau. Sa tête elf pareillement noire , avec un petit point jaune entre l’origine des antennes , 2c une ta- Tome H. B b b 378 Histoire abrégée che de même couleiu- à la bafe de la levre rupérieure. Le corcelet qui eft noir a une tache jaune à'fa bafe, une autre à la pointe , aux cotés de laquelle font fou vent deux petits points jaunes de chaque côté , un point jaune à l’ori¬ gine des aîles, & une tache à côté en delLous. Tous les anneaux du ventre font bordés de jaune. Le premier, plus long que les autres , ell; fait en poire allongée , êc a de cha¬ que coté un petit point jaune ; le fécond , le plus grand de tous, elf fait en cloche, ôc a de chaque côté une bande jaune oblique qui delcend vers l’extérieur. Cet anneau elf li grand , que l’inl'eéte peut cacher retirer tous les autres lous celui-là. Les pattes font jaunes , avec un peu de noir aux cuilles, les aîles font noirâtres. Cet infecle conftruit lur les tiges des plantes 6c fur-tout des bruyères , des petits nids Iphériques qu’il fait avec une terre line. Lorfque le nid elf fait , il y iaille une ouverture en haut, par laquelle il le remplit de miel &c y dépofe un œuh Pour lors il ferme cette ouverture. La petite larve étant Ibrtie de l’œuf, fe nourrit du miel , après quoi elle fe métamorphofe 6c fort enfin fous la forme de guêpe par une ouverture qu’elle fait au côté de cette boule. Chaque nid ne contient qu’un feul inleéle. Il, V E S P A nigra , abdomine puncîorum fiavorum ordine quadruplici longitudinali. La guêpe noire a raies de points jaunes fur le ventre. Longueur 3 7 lignes. Largeur i ligne. Cette efpéce eft une des plus rares 6c. des plus jolies. Sa tête 6c fes antennes font noires ; il y a feulement une très- petite raie jaune prefqu’imperceptible de chaque côté fur le defl’us de la tête proche les yeux , 6c une autre de cou¬ leur fauve poftérieurement derrière chaque œil. Le corce¬ let eft noir 6c chagriné, avec deux petites taches jaunes à fa bafe , une de chaque côté. Chaque anneau du ventre a qua¬ tre points jaunes, ce qui fait quatre bandes longitudinales de points jaunes fur le ventre. Les pattes font de couleur D E s I N s E^C T E s. ^ ^ 379 fauve , 5c il y a un point de même couleur à l’attache des ailes. Ces ailes font un peu brunes. li. V E S P A nigra , abdombiis fegmento primo marginc flavo ^fecundo ù tertio puncîo dupLict luteo. La guêpe noire a premier anneau du ventre bordé de jaune , avec deux points fur le fécond & le troiféme. Longueur 4 lignes. Largeur j ligne. Sa tête , Ton corcelet 6c fes antennes font tout noirs. Le ventre l’eft auffi, à l’exception d’une bande jaune qui bor¬ de Ton premier anneau , 6c de quatre points de même cou¬ leur, deux fur le fécond , 6c deux fur le troiféme anneau, un de chaque côté. Les points du troiféme anneau font les plus gros. Les pattes font variées de jaune 6c de noir. La forme de cette efpéce eft allongée. 1 3 . V E S P A nigra , abdominis fegmentis primo Ô fecundo utrinqiie punclo albo , pedibus ferrugineis. La guêpe noire a quatre points blancs fur le ventre. Longueur 2 f lignes. Largeur \ ligne. Cette guêpe eft noire , avec quelques poils blancs fur le haut de fa tête. Sur le premier 6c le fécond anneau de fon ventre , il y a de chaque côté une tache blanche , ce qui fait quatre taches en tout. Ses antennes font un peu fauves vers le bout. Il en eft de même des pattes , dont les cuilEes 6c les jambes font en partie noires 6c le refte fauve , avec les articulations blanchâtres. 14. V E S P A nigra , fronte j thoracifque baf flavis. LdTguêpe noire , a levre fupérieure ù bafe du corcelet jau¬ nes. Longueur 3 lignes. Largeur 5 ligne. Cette guêpe eft toute noire, à l’exception de fa levre fu¬ périeure, qui dans les unes eft toute jaune, 6c dans d’autres eft feulement jaune des deux côtés 6c noire au milieu. Son Bbb ij 380 Histoire abrégée corcelet a aullî une raie jaune tranfverle fort fine à fa bafe , Sc un périt point jaune à l’origine des ailes. Enfin dans quelc]ues-unes , il y a un peu de jaune à la baie des jambes ôi des tarfes polîérieurs , ce qui n’efi: pas confiant. Ces difi'érences , comme aulîi la grandeur qui varie beau¬ coup , pourroient bien venir de la diverfité du lexe. On trouve pendant l’été cette guêpe en grande quantité fur les fieurs avec la luivante. N. B. V E S P A nigra , frontc jiava. Cette variété plus petite d’un tiers , a le corcelet tout noir , fans aucun mélange de jaune. Son ventre efi très- lifl’e. 15. V E S P A nigra , ftmoribus pofîicis globofis ferratis , tibiis arcuatis , alarum baji , genubufque flavis. La guêpe noire a cuijjes pojlérieures fort grojfes. Longueur 1 7 lignes. Largeur j ligne. Elle efi toute noire : Ion ventre efi beaucoup plus luî- fant que le refie de Ion corps. Il y a un petit point jaune à l’attache de les ailes , éc une petite tache femblable aux articulations des pattes. Alais ce qui fait le caraélere de cette efpéce , ce font fes cuilfes pofiérieures qui font très- grofles , formées en globe un peu allongé, èc garnies de dents d’un côté. La jambe faite en arc pour le confor¬ mer à la figure de la cuilfe , efi reçue dans une rainure de cette même cuilEe du côté dentelé. 16. V E S P A femoribus poflicis crajfis , globofn .^ferratis , denticuLo donatis ; abdominis globofi petiolo tenui longo» La guêpe déginguendée. Longueur 3 7 lignes. Cette efpéce a la forme la plus finguliere, quoiqu’elle approche un peu de la précédente. Ses antennes font noi- fes ôc brifées , comme celles des infectes de ce genre. Sa desInsectes. 581 tête eft noire avec deux taches rondes en deflTis entre les yeux. Son corcelet eft pareillement noir avec deux petites taches jaunes , une de chaque côté à l’attache des ailes. Les quatre pattes antérieures font de même noires , mais l’articulation de la cuiire de de la jambe font jaunes du moins dans les femelles , car les mâles ont toute la jambe jaune ôc feulement le haut de la cuifl'e noir. Quant aux pattes de derrière , elles partent d’une pièce allez longue de couleur noire , à laquelle tient la cuillè qui efl courte, grollè , ronde , globuleufe , un peu applatie vers l’inté¬ rieur, dentelée à cet endroit , avec une plus longue dent vers le haut. Cette cuilTe eft jaune avec une tache noire en delLus. La jambe ell noire Sc figurée en arc ou en faulx pour fe conformer à la cuifle contre laquelle elle s’appli¬ que. Le ventre eft court, noir, lifl'e de globuleux, ^ il part du corcelet par un pédicule jaune prefqu’aufîî long que lui , en quoi cette guêpe refl'emble un peu à un ichneumon. On trouve cette belle efpéce dans les endroits aquatiques. 17. V E S P A wta nigro-cœrulefcens. La guêpe noire. Longueur 3 lignes. Largeur y ligne. Cette guêpe efl toute d’un noir un peu bleuâtre , fans mélange d’autre couleur. Elle reffemble beaucoup , à la couleur près , à celle du n®. 14. Vue de près, elle paroît pointillée , en quoi elle varie , car il y en a qui font'plus pointillées les unes que les autres. 18. VE SP A rubra , thorace lineolis longitudinalibus nigris y abdomine maculis Jlavis. La guêpe rouge h bandes noires fur le corcelet , (& points jaunes fur le ventre. Longueur j j lignes. Largeur I ligne. Le fond de la couleur de cette belle efpéce , efl d’un 38z Histoire abrégée rouge un peu brun, plus clair èc plus vif en quelques en¬ droits. Sur le haut de fa tête, derrière les antennes, il y a une aflez grande tache noire. Le corcelet a trois larges ban¬ des longitudinales noires, une au milieu 6c une de chaque côté. Outre cela la partie poftérieure du corcelet qui tou¬ che au ventre, eft noirâtre. Le ventre n’a point de mar¬ ques noires , mais le fécond anneau a de chaque côté une grande tache jaune; le troifiéme en a de femblables , mais bien plus petites. Le quatrième anneau a une bande tranl- verfe jaune, interrompue dans fon milieu. Les ailes font bordées de brun. Les antennes 6c les pattes font entiè¬ rement de couleur rouge. Guêpes dorées. 19. V E S P A viridi-cœruka , abdominc , thoraàfque antica pane rubernmis. La guêpe dorée a corcelet mi-parti de rouge ù de vert. Longueur Z j lignes. Largeur j ligne. Ses antennes font noires. Sa tête eft d’un beau vert doré , avec un peu de rouge poftérieurement à l’endroit des petits yeux liftes. Les gros yeux réticulés font bruns. Un peu plus de la moitié antérieure du corcelet eft d’un beau rouge cuivreux 6c marte ; la partie poftérieure eft d’un vert doré entremêlé de bleu. Le ventre eft d’un rou¬ ge très-éclatant ; il eft lifte & le refte du corps eft chagri¬ né , ce qui rend fa couleur très-riche. Les pattes font d’un vert cuivreux 6c les ailes brunes. Cette guêpe a un caraélere qui fe trouve dans les fui- vantes qui font aufh dorées ; c’eft que le bas du corcelet a de chaque côté une épine latérale bien marquée. Cette marque caractériftique me feroit penfer que toutes ces guêpes pourroient bien n’être que des variétés ou des dif¬ férences de fexe. C’eft ce qu’il faudroit examiner. 20. V E S P A thorace viridi-cœruleo , abdomine inaurato , pone cupreo dentaio. D E s I N s E C T E s. 383 Linn. faun. fuec. n, 1004. Apis iiitida , thorace viridi-coetuleo , abdomiiie inaurato. Linn. fyjl. nat. edit. 10 ,p. ■jyi , n. 23. Sphex glabra nitida , thorace viridi , abdomine aureo , apice quadridentato. Acl. Upf. 1736, 28, «.3. Apis parietina nitida , collari carruleo , abdomine aureo. Frifch. germ. 9 , />. 19, t. 10,/. i. Vefpa argillacea variegata feu fuperbe colorata. Raj. inf. 273. Penultima & antepenultima. La guêpe dorée a corcelet vert ^ & derniers anneaux du ventre épineux. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Cerce guêpe elt enrichie des plus belles couleurs. Le devant de fa tête eft d’un vert doré , & la partie podërieu- re d’un bel azur. Le corcelet eft de même azuré avec quelque mélange de vert. Le bout de ce corcelet fe ter¬ mine de chaque côté par des pointes épineufes comme dansl’efpéce précédente. Le ventre à fa partie antérieure eft d’un beau vert doré , èc la partie poltérieure eft d’un rouge cuivreux, imitant la couleur de cuivre de rofette bien poli. L’avant dernier anneau du ventre eft couronné de petites pointes Unes êc ferrées, Sx. le quatrième ou der¬ nier anneau fe termine par quatre épines plus grofles êc bien marquées. Le delTous du ventre eft plat, renfoncé Sx de couleur verte. Tout l’infeéle eft pointillé par delLus , ce qui rend fâ couleur très-brillante. Ses antennes font noires Sx fes pattes vertes Sx dorées. Cette guêpe fe loge dans les trous des murs, entre les pierres Sx dans le mortier qui les joint. On la voit fouvent fortir de ces trous où elle fait fon nid Sx Ion ouvrage. 21. V E S P A thorace viridi-cceruleo , abdomine aurato- cupreo J pone inermi. La guêpe dorée a corcelet vert 0 derniers anneaux du ventre HJfes. Longueur 2 7 lignes. Largeur 5 ligne. Elle reffemble beaucoup à la précédente pour fa for- J ■ } 384 Histoire abrégée me S: fes couleurs. Sa tête & Ton corcelet font colorés de vert êc de bleu azuré. Son ventre prelqu’hémilphérique , elb par-tout d’un beau rouge cuivreux. 11 n’ell compolé que de trois anneaux qui font lilTes êcunis, fans pointes ni épines. Cette elpéce le trouve avec la précédente donc elle pourroit bien ne différer que par le défaut de lexe. Elle le replie aifémenten boule, appliquant fa tête êc ion corcelet contre Ton ventre qui elf plat en deffous. zi. V E S P A cozrulca nitens. Linn, fyjl. nat. edu. lo , p. , n. 25. Sphex cyanea. La guêpe dorée bleue. Longueur 2 { lignés. Largeur j ligne. 23. V E S P A viridis nitens. La guêpe dorée verte. Longueur i { ligne. Largeur | ligne. Je joins enfemble ces deux guêpes qui ne font que va¬ riétés ou diverfités de lexe. La première ell d’un bleu pourpre doré avec un peu de vert à la partie antérieu¬ re de fon corcelet, &. à la partie pollérieure du ventre. Ce ventre ell liffe, mais la tête êc le corcelet font poin¬ tillés êc chagrinés. La fécondé ed: toute verte avec le ventre pareillement liffe èc le relfe du corps pointillé. Toutes deux ont les an¬ tennes noires, & deux épines latérales au bas du corcelet. 24. V E S P A c api te tho race que rubro cupreo , ab domine rufo pone nigro. La guêpe dorée cuivreufe a ventre fauve ù noir. Longueur z lignes. Largeur j ligne. Sa tête &: fon corcelet font d’un rouge cuivreux doré êc très-éclacant. En deffous ‘le corcelet ell vert doré ; en deffus il a quelques filions longitudinaux tranfverfes, êc ne fe termine pas par deux épines comme dans les précé¬ dentes, mais il va en diminuant. Les pactes font de mê¬ me DES Insectes. 385 me couleur que la tête & le corcelet. Le ventre n’eft point doré , mais la partie antérieure ell de couleur fauve , 6c la partie poftérieure elf noire. Cette guêpe a un aiguillon très-gros pour la grandeur. APIS. L’ A B E I L L E. yîntennœ fraclœ , aruculo primo longiore. Alœ infcriores brcviorcs. Os maxillofum ^ lingua membraiiaceâ injiexa. Aculeus ani jimplex fubu- lut us. Abdomen petiolo brcvijjimo thoraci connexum. OcelU très. Corpus villofum. Familia i". Corpore villofo. Apis proprïe dicla. • - 1*. Corpore hirfucijjl- mo. Apis - bombylius. Antennes brifées J dont le premieranneau ell très-long. Ailes inférieures plus cour¬ tes. Bouche armée de mâchoi¬ res , avec une trompe mem- braneufe couchée en déf¬ ions. Aiguillon fimple 6c en pointe. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. Trois petits yeux lilles. Corps velu. 1°. Famille. Abeilles propre¬ ment dires. 1'. - Abeilles - bour¬ dons. Le caracfere de ce genre efl; le même que celui du gen¬ re précédent ; il n’y a entr’eux qu’une feule dilférence ; les guêpes ont le corps rafe 6c lilîe , au lieu que les abeilles l’ont velu. Parmi ces dernieres , les unes ne font que mé¬ diocrement velues , ce font celles que l’on connoît en gé¬ néral loris le nom d’abeilles ; les autres font très-velues 6c beaucoup de perlonnes leur donnent le nom de bour¬ dons. Mais comme on donne ce même nom aux mâles Tome II. C c c 386 Histoire abrégée des véritables abeilles , nous avons cru devoir réunir tous ces infeéles dans un feul & même genre , en confervant cependant la diftindlion des abeilles en abeilles proprement dites ou médiocrement velues , en abeilles très-velues , ou abeilles-bourdons ; d’après quoi nous avons divifé ce genre en deux familles. Les travaux des abeilles , ou du moins de plufieurs d’entr’elles, font beaucoup plus parfaits plus confidéra- bles que ceux des guêpes dont nous avons déjà parlé. Nous allons commencer leur détail par l’examen du tra¬ vail de l’abeille domeftique ou des ruches , êc enfuite nous parlerons des abeilles fauvages , qui offrent des particula¬ rités différentes. Les abeilles domefllques vivent enfemble en fociété , comme perfonne ne l’ignore. La ruche où elles habitent efb ordinairement compofée de trois différentes fortes d’a¬ beilles. Il y a une , deux ou trois femelles , fuivant que la ruche ell plus ou moins confidérable ; un certain nombre de mâles, tantôt foixante, cent, deux cent, plus ou moins; ô: beaucoup de mulets , ou d’abeilles qui n’ont point de lexe , ôc qui compofent tout le relie des habitans de la ruche. Ces dernieres font par milliers. Les femelles ont été décorées par quelques Naturalilles anciens du nom de rois. Ils s’imaginoient qu’il n’y avoit jamais qu’un feul roi dans un eflain , qu’il en étoit le chel , & que lorfque ce roi venoit à périr , le défordre l’anarchie s’empa- roient de toute la fociété qui bientôt périll’oit aulli. Nous ne nous arrêterons pas à toutes ces fables 6c à quantité d’autres contes femblables, que plulieurs auteurs ont dé¬ bités très-férieufement. Le travail des abeilles 6c toutes leurs opérations lont affez admirables par elles-mêmes, fans y ajouter un merveilleux qui n’exifte pas. On reconnoît les femelles des abeilles à leur grandeur. Elles furpaffent ordinairement par leur taille les mulets 6c les mâles. Leurs antennes font compofées de quinze piè¬ ces 6c leur ventre de fept anneaux, C’eft fur-tout cette DES Insectes. 3S7 derniere partie qui ell: allongée &c fort grofle dans les fe¬ melles , ik qui furpafl'e la longueur de leurs ailes. Alalgré cette grofl’eur du ventre, on ne conçoit pas comment il peut encore contenir la quantité prodigieule d’œuts que dépofent ces infectes. 11 eft vrai que la plus grande partie de l’intérieur du ventre eft occupée par les ovaires , qui forment deux paquets de houppes toutes remplies d’œuls plus ou moins avancés. L’extrémité du ventre de ces fe¬ melles eft armée d’un aiguillon plus long que celui des autres abeilles, &L un peu recourbé vers le ventre. Ces inlecdes s’en fervent peu, ne fortant pas ordinairement de la ruche. Les mâles font moins longs que les femelles , mais plus gros que les mulets. Leurs antennes n’ont que onze pièces, leurs yeux lont plus gros de beaucoup que ceux des mulets , leur corcelet ell plus velu & leur ventre plus lilî'e. Ces infectes n’ont point d’aiguillon à l’extré¬ mité de leur ventre, mais li on prelfe cette extrémité , on en fait aifément lortir une eipéce de corps charnu accompagné de deux crochets. Ce font les parties de la génération , Sc le corps charnu du milieu elt la vraie partie du mâle , auquel les crochets ne fervent qu’à arrêter ëc à fixer la femelle pendant l’accouple¬ ment. Enfin les mulets plus petits que les femelles & que les mâles , compofent la plus grande partie de la ruche ou de l’eflain. Leurs antennes font compofées de quinze anneaux comme celles des femelles , & leurs yeux font plus petits. Outre leur taille, ils font encore reconnoiUa- bles par les efpéces de brolLes , qui font à la partie inté¬ rieure de leurs cuifTes poftérieures. Ces brofTes plus gran¬ des êc plus remarquables dans les mulets que dans les mâles, qui manquent abfolument dans les femelles, étoient néceflaires aux premiers pour ramalVer la cire qu’ils rapportent à la ruche, comme nous le dirons dans un inflant. Les mulets ont un aiguillon qui ne fe trouve pas C c c ij 388 Histoire abrégée dans les mâles ôc les anneaux de leur ventre font au nom¬ bre de fept. 7’outes ces abeilles ont à la tête deux mâchoires for¬ tes J une à gauche , l’autre à droite , ôc entre les deux m⬠choires une elpéce de trompe ou de langue , accompa¬ gnée de deux lames dures écailleufes qui la recouvrent. Cetre trompe , avec les étuis , efl; plus longue dans les abeilles ouvrières que dans les males. Parmi ces trois dilFérentes fortes d’abeilles qui compofent l’eflain , il n’y a qu’une lorte fur qui roule le travail , ce lonc les mulets. Les femelles êc les mâles ne fervent unique¬ ment qu’à la propagation de l’elpéce ; les mulets nourrif- lent les petits , ramalfent le miel , ëc conlhuilent les rayons de la ruche. Ces rayons ou gâteaux font des efpéces de plans de cire, fur lefquels des deux côtés font conftruires des cel¬ lules hexagones , formées pareillement de cire ; mais avant que de conflruire ces rayons, lorfque les abeilles entrent dans une ruche neuve, elles ont un autre travail à faire. Elles commencent par enduire tout l’intérieur de leur ru¬ che d’une matière réfineufe , odorante , plus ferme &c plus dure que la cire, que l’on connoit fous le nom de propolis. Cet enduit leurefl: nécefEaire pour boucher les petites ou¬ vertures qui peuvent fe trouver à la ruche, ëc la garantir du froid iic des infeefes qui pourroient y pénétrer. Les abeilles tirent la matière de la propolis de cette efpéce de réfine que fournifEent les jeunes bourgeons du peuplier, du faille ëc de plufieurs autres arbres , avant que ces bourgeons foient épanouis. Lorfque l’intérieur de la ruche eft ainfî enduit, les abeilles commencent à conffruire les rayons ou gâteaux de cire , dont nous avons parlé. Ces gâteaux font ordinairement pofés perpendiculairement ou prefque perpendiculairement , attachés au haut de la ru¬ che d’où ils paroifîent pendre ëc foutenus d’efpace en ef- pace par des traverfes auiîi de cire , qui les attachent aux côtés. C’eff pour épargner aux mouches ce dernier travail , desInsectes. 589 que ceux qui en ont foin ont attention de mettre dans l'intérieur de la ruche plidieurs bâtons pôles tranfverlale- ment, qui Ibutiennent les rayons bc les empêchent de le détacher. Ces gâteaux font polés les uns à coté des autres , de façon qu’il ne relie entre deux qu’un pallage étroit , ca¬ pable de lailTer palier feulement deux mouches de front. Beaucoup de Naturalilles ont admiré avec railon la régu¬ larité des cellules qui lont élevées lur le plan des gâteaux des deux côtés. Néanmoins ce joli ouvrage paroît un peu moins lurprenant , Il on fait attention que des cellules qui feroient travaillées pour être rondes , &L qui en même- tems leroient appliquées & prellêes les unes auprès des autres , ne peuvent manquer de prendre par leur com- prelîion mutuelle une ligure hexagone, li d’ailleurs la ma¬ tière dont elles lont compofées elf alîbz molle pour céder à la prelîîon. C’eft précilément le cas où le trouvent les cellules des abeilles. Leurs parois ne lont compofés cha¬ cun que d’une lame de cire mince, &. elles font prefl'ees les unes contre les autres; l’inlecle le trouve donc forcé de leur donner la figure d’un hexagone , qui ne laille au¬ cun vLiide entre les cellules, 6c il nepourroit leur donner une ligure plus convenable. La cire dont elf compolé le gâteau eft blanche, lorfque le rayon efl: récemment conllruit; par la fuite elle jaunit 6c même lorfque les ruches font un peu anciennes, les vapeurs de la ruche donnent à cette cire une couleur bru¬ ne prelque noire. Les abeilles commencent par conlfruire une partie du gâteau ; enluite elles en étendent peu à peu les bords en ajoutant de nouvelles cellules dans cette circonférence. Quelquefois lorfqu’elles font prelFées, elles remplilVent les cellules avant que de finir le gâteau , 6c l’on en voit où elles ont déjà dépofé du miel , ou bien qui contiennent des œufs lans être encore achevées. Au relie l’ouvrage va très-vîte ; comme les ouvrières font en très- grand nombre, un gâteau d’une grandeur conlidérable efl quelquefois fini en quelques heures de tems. J’ai vu un 590 Histoire abrégée eüain qui en une feule nuit en avoir fait quatre ou cinq, chacun de la grandeur de la main. La cire dont les abeil¬ les fe fervent pour conflnnre leurs gâteaux, èc que nous fa¬ voris leur loulhaire pour notre ulage, leur eft fournie par les (bnimers des étamines des Heurs. Si on examine les étamines de quelque Heur bien ouverte, on voit que leurs fommets donnent une poulliere plus ou moins jaune lui- vant les dillcrentes plantes. C’ell cette pouHîere que les abeilles ramallent , üe lorfque les lommets ne Ibnt pas allez ouverts , elles lavent les pincer avec leurs mâchoi¬ res, pour en faire forcir la poulliere. Les abeilles en char¬ gent tout leur corps qui ell velu , elles le couvrent de poudre jaune en s’enlonçant dans le fond de la Heur, ôc enluite elles fe nétoyent le corps avec leurs pactes , èc ramaflent cette poudre qui elf ordinairement jaune , 6c. tantôt de couleur verte ou blanche ou rougeâtre, fuivant les plantes qui la fournillent, elles la pécritlent ôc elles en forment deux efpéces de boules fouvent groHTes com¬ me un grain de poivre , que l’on voit attachées à leurs pattes de derrière ; les palettes velues qui font au dedans de leurs pattes pollérieures , leur fervent à cet ufage : ces boules de cire s’y attachent , 6c les abeilles chargées de ce butin regagnent leur ruche. C’e(l-là quelles dépofent ces deux boules de cire, que d’autres reçoivent pour les mettre en ufage , tandis que les premières retournent faire une nouvelle récolte fur les Heurs. Souvent les abeilles n’employent pas cette cire fur-le-champ , elles la dépofent dans des cellules 6c font des magafins de cette cire brute pour s’en fervir par la fuite. Mais cette matière que les abeilles ont rapportée , n’efl: pas encore de la véritable cire, elle n’en a ni la molefTe ni la ductilité, ôc elle ne peut être mife en ulage dans cet état. Il faut que l’abeille l’avale, qu’elle lui falîe fubir une efpéce de digeffion dans fon corps , après quoi elle la rend par la trompe fous une forme liquide propre à être employée à fes travaux. Il paroît qu’il s’y mêle dans l’eftomac de l’abeille quelque D E s I N s E C T E s. ^ jçi liqueur qui la perfectionne Sc la rend plus maniable. Peut- être aufli que la partie la plus groffiere en eft féparëe, tant pour fervir d’aliment à l’abeille, que pour être rendue avec les excrémens. Les cellules dont les gâteaux de cire font compofés, ont deux ufages. Elles fervent indifféremment aux abeilles , loir à y dépofer leur miel , loit à y mettre leurs œufs ôc à y élever leurs larves. Nous allons commencer par le premier de ces ufages, après quoi nous examinerons le fécond , qui nous conduira à oblerver les différentes mé- tamorphofes de ces infectes. Outre la cire que les abeilles retirent des étamines des fleurs ôc qui leur fert à conftruire leurs gâteaux , elles re¬ cueillent encore fur les mêmes fleurs une liqueur épailTe , vifqueufe , douce &c fucrée , donc elles compofenc leur miel. Cette liqueur leur eft fournie par des glandes ou des points glanduleux qui fe trouvent dans la plupart des fleurs , èc qui ont reçu des Botaniftes modernes le nom de glandes neCtariferes à caufe de la douceur du liquide qu’elles féparent. Les abeilles lucent cette liqueur avec leur trompe & la reçoivent dans leur eftomac. Une par¬ tie de ce miel brut 1ère à leur nourriture , elles rejettent par leur trompe le refte qui a fubi quelque préparation dans leur corps , & fe trouve converti en véritable miel. Si on tue une abeille qui vient de fe gorger ainli de miel , on trouve à la partie lupérieure de Ion ventre une efpéce de véflcule tranfparente, jaune & remplie du miel le plus doux. C’eft ce que les enfans lavent très- bien , ôc fouvenc à la campagne ils vont chercher ces véficules dans le corps des abeilles, &c fur -tout des grofles velues, connues fous le nom de bourdons. Ces vélicules ne font autre chofe que l’eftomac de l’abeille rempli de miel. Lorf- qu’elle a ainlî fait la récolte elle revient à fa ruche. C’eft là qu’elle rend êc dégorge, pour ainfi dire, le miel. Une partie lui fert à donner à manger aux autres abeilles qui travaillent dans l’intérieur de la ruche. Celle qui revient 39i Histoire abrégée de la campagne leur offre du miel dont elles prennent; ce qui empêche que l’ouvrage ne loit interrompu. Une autre partie du miel ell: employée pour donner à manger aux petites larves qui (ont dans différentes cellules. Entîn le (urplus qui n’ell: pas conlommé fur-le-champ , ell mis en rélerve dans des cellules des gâteaux. Les abeilles lemblent prévoir qu’il viendra une lailon où le froid faifant dilparoitre les Heurs, les privera de la nourriture qui leur ell: néceffaire : elles lont donc provilion pour l’hiver ; elles rempliffent de miel un nombre de cellules, ôc lorlqu'elles font pleines , elles les couvrent d’une elpéce dé tloine de cire qui leur lert de couvercle. C’elt dans ces cellules que le miel fe trouve renfermé. D’autres cellules font deftinées à un autre ufage, elles fervent à élever les petits. La femelle ou les femelles qui lont prodigieufement fécondes , paroilfent devoir s’accou¬ pler de bonne heure. Dès les premières chaleurs du prin- tems, elles font fécondées (Sc commencent à pondre. Pour cet effet la femelle va de cellule en cellule, elle enfonce dans chacune l’extrémité de Ion ventre Sc y dépole un leul œuf qui s’attache au fond ou aux parois. Elle en dépofe ainli plulîeurs centaines dans un leul jour. Ces œufs font oblongs, un peu recourbés, clairs ik. limpides , plus gros par un bout plus minces par l'autre, qui elf celui par lequel ils font attachés dans la cellule. Au bout de quatre ou cinq jours les petites larves éclo-, fent & fortent de l’œuf. Ces larves reffemblentàdes petits vers blancs, compolés d’une tête un peu plus dure &. plus brune que le relie du corps, de treize anneaux qui for¬ ment le relie de l’animal. Elles n’ont point de pattes &c de chaque coté elles lont munies de dix lligmates par lef- quels elles refpirent. Ces larves lont ordinairement recour¬ bées 6c ramatlées en rond dans le fond de la cellule. On ne fauroit concevoir la tendreffe &. les foins qu’ont les abeilles ouvrières ou mulets pour ces petites larves nou¬ vellement éclofes. Quoiqu’elles ne foient point leurs mè¬ res , DES Insectes. 393 res , elles les élevenc avec la plus grande attention , ôc c’cll: une nouvelle preuve que toutes les ac|;ions des abeil¬ les , comme celles des autres inlecles ,<«ci’ont pour but que la propagation de leur eipcce. Ces abeilles vont iré- quemment porter à manger à ces .larves , elles leur dégor¬ gent du miel qui elb avidemment reçu, & elles en laillent une quantité luffilante dans la cellule. On voit fouvenc les abeilles Te promener ainli de cellule en cellule , éc porter à manger aux larves qui y (ont. Ces larves li bien nourries , grolliirent promptement. Dans cet intervalle elles changent plulieurs lois de peau , prccifément de la meme façon que les chenilles , & endn lorfqu’elies lont parvenues à leur groO'eur , elles le préparent à fe méta- morphofer. C’eft alors que la larve , qui jufques-là n’a fait aucun ouvrage , commence à travailler. Elle hle par le moyen d’une lilierequi ell placée à fa levre inférieure , comme dans les chenilles , elle tapiffe tout l’intérieur de la cellule de fils de loie fins, &. léulement un peu plus forts dans la partie lupérieure. En méme-tems les abeilles ouvrières ferment cette cellule à l’extérieur, par le moyen d’un couvercle de cire, qu’elles conlbruifent , èc la larve le trouve ainlî tout-à-fait renfermée. Pour lors, après s’être vuidée de fes excrémens , elle quitte la peau qui fe fend le long de la partie lupérieure de fon dos, elle fe trou¬ ve changée en une véritable nymphe. Cette nymphe ell: molle , blanchâtre , & on y dillingue très-bien toutes les. parties de l’abeille parfaite qu’elle doit produire. Au bout de quelques jours, lorlt]us toutes ces parties ont acquis allez de force &. de conlillance , la jeune abeille quitte l’enveloppe légère de nymphe , elle déchire le couvercle de cire qui ferme la cellule , avec fes mâchoires qui font dures &. fortes , èc elle en fort lotis la forme d’inlecfe par¬ fait. Dans ce premier moment elle paroît toute humide. Les autres abeilles la lèchent avec leurs trompes , elle- même s’elluie , &: au bout de quelques minutes elle prend Ion eÜor , va travaillera la campagne êe fouvent rapporte Tome II. D d d ‘ 394 Histoire abrégée delà cire dès la première lortie , lans Te tromper de che¬ min & lachaat retrouver la ruche qu’elle fembleroit ne devoir pas encf>re connoître. Dès que les jeunes abeilles ont quitté l’état de nymphe & font lorties de leurs cellu¬ les , d’autres abeilles ouvrières vont nétoyer la cellule où chacune d’elles étoit renfermée. Elles la découvrent , elles emportent la dépouille de la nymphe & la foie qui la fer¬ moir , mais il relie une partie des fis de foie qui tapif- loient les parois, fous lefquels font les différentes dépouil¬ les de la larve , ce qui rétrécit la cellule ; enforte que ces cellules deviennent plus étroites , lorfque plufieurs œufs y ont été dépolés les uns après les autres. Souvent après avoir été nétoyées , ces cellules lervent aux abeilles à y dépoler du miel. Telles font les métamorphofes des abeilles &C les atten¬ tions qu’elles ont pour leurs petits. Mais ces mêmes foins lont encore redoublés pour les larves des mâles ôc encore plus pour celles des femelles qui font en très-petit nombre. Les cellules où doivent être dépofés des œufs qui donne¬ ront des mâles, lont plus grandes que les autres, elles font ordinairement placées au bord des gâteaux, leur grandeur les rend reconnoiffables. Celles qui font dellinées aux fe¬ melles font encore plus grandes &L de figure ronde , en quoi elles différent des autres cellules ; elles font aulîi plus fortes , rien n’y ell épargné. Il femble que les abeilles fâchent le nombre des mâles Sc des femelles qui doivent éclore dans la ruche ; elles ne font que la quantité de cellu¬ les nécelEaires pour les uns &C pour les autres, Lorfque leurs larves lont éclofes , elles redoublent leurs foins êc pa- roifient leur prodiguer la nourriture. Du relie ces mêmes mâles , dont les abeilles ouvrières ont un fi grand loin tant qu’ils leur font nécell’aires pour féconder la femelle , éprouvent bientôt leur barbarie , lorfqu’elles n’en ont plus befoin. Dès le mois de juin , ou au plus tard au commencement de juillet , les abeilles ttien t à coups d’aiguillons tous les mâles de la ruche , qui dé- desInsectes. 395 pourvus d’une pareille arme , ne peuvent fe défendre. Elles font plus , elles arrachent des cellules ceux qui lonc encore fous la forme de larve Sc les déchirent avec leurs mâchoires , après en avoir eu jufqu’alors le plus grand foin. Elles n’épargnent pas davantage ceux qui font déjà en nymphes , on ne voit par toute la ruche que carnage. Ea femelle a été fuffifamment fécondée, elle pondra juf- qu’à l’hiver, ôc parmi les œuls il le trouvera de nouveaux mâles &L de jeunes femelles pour l’année fuivante. Les abeilles ne veulent donc point conferver leurs mâles qui font devenus inutiles , éc qui ne fortant pas de la ruche, conlommeroient fans trav'ailler le miel dont elles ont be- foin. Eorfque cette expédition cruelle ell faite , les abeilles fe remettent à l’ouvrage éc amatlent le miel pour l’hiver. L’ulage où font les abeilles de tuer ainù tous les mâles dans un certain tems de l’année , nous inllruit fur la durée de la vie des abeilles de ce fexe. Quelques mois la termi¬ nent; ils ne font faits que pour léconder les femelles; leur dellination remplie , on les fait périr. Mais la durée de la vie des autres abeilles , n’eft pas II ailée à déterminer. Quelques Naturaliftes les font vivre pendant un grand nombre d’années. Ce qu’il y a de fur, c’eft que tous les ans il en périt une grande quantité , enlorte qu’en moins de deux ans une ruche doit le renouveller prefqu’entiére- menr. La ponte d’une feule femelle eft très-confidérable , tel¬ lement que tous les habitans de la ruche ne peuvent plus y relfer au bout d’un certain tems. C’ell ce qui en oblige une partie d’aller ailleurs chercher un autre domicile. On appelle ces colonies qui fortent de la ruche , des e£ains. Chaque ruche en fournit plufieu.rs pendant un été plus ou moins, fuivant que la ruche eft plus ou moins nombreufe. Les premiers elEains , ceux qui fortent au commencement de l’été, lont ordinairement les plus forts, en donnent eux-mêmes quelquefois un autre avant la fin de l’été. On peut juger par- là de la prodigieufe fécondité d’une feule D d d ij 39^ Histoire abrégée femelle , puifqu’une ruche où il n’y en a qu’une, efl: quel¬ quefois compofée de quarante mille liabitans. Lorfque les elTains font prêts à partir, on apperçoit du trouble 6c de la confulion dans la ruche : les abeilles ne fortent pas comme à l’ordinaire. Vers le chaud du jour, entre dix heures du matin 6c trois heures après midi , l’ef- fain part, voltige d’abord par pelotons, enluite fous la forme d’un gros nuage 6c s’élevant en l’air, va s’attacher à quelqu’arbre ou à quelqu’autre endroit. Il y a toujours une femelle dans l’eiïain, point de mâles, 6c le relie ell com- pofé de mulets tant jeunes que vieux. Mais au défaut de mâles, la femelle ell fécondée 6c donnera des œufs qui en produiront. La femelle ell toujours avec le gros de l’elLain, 6c lorfqu’elle s’eft arrêtée avec lui dans quel- qu’endroit , le relie des mouches vient bientôt rejoindre la troupe. Souvent les elî'ains s’élèvent fort haut 6c font portés au loin. C’ell pour lors autantde perdu pour le pro¬ priétaire. Ceux qui culcivent 6c élevent les abeilles , ont grand foin de ne pas les lailLer échapper. Lorfque l’elTain part, le bruit que l’on fait avec des chaudrons 6c du labié lin jette en l’air, l’obligent à le fixer bientôt : peut-être les abeilles prennent-elles ce labié pour des gouttes de pluie , 6c le Ion des poêlons pour le bruit du tonnerre. Quoi qu’il en foit , dès qu’elles font arrêtées , on leur olFre une nouvelle ruche toute préparée , enduite de terre en dedans, 6c frottée de plantes aromatiques 6c de miel. L’elî'ain s’en accommode 6c bientôt il y travaille. Tant qu’il y a une lemelle dans un elLain ou dans une ruche, les abeilles travaillent avec la plus grande ardeur. Si la femelle périt , ces infeéles perdant l’elpérance de la multiplication, ceflônt leurs travaux, la ruche ou l’eflâin dépérit promptement. Qu’on leur donne une autre fe¬ melle , on les voit reprendre leurs travaux avec la plus grande aôlivité. 11 fulfit quelquefois de leur donner un œuf ou une larve qui doive produire une femelle : l’efpé- rance d’avoir bientôt un chef eft fuffifante pour les encou- D E s I N s E C T E s. 397 rager à foutenir leurs ouvrages. Souvent il y a deux ou trois femelles dans une ruche : fi elle n’eft pas trop nom- breufe elles vivent enfemble tranquillement , mais fi la ruche eft nombreufe Sc que les abeilles craignent une trop grande multiplication lur-tout à l’entrée de l’hiver, où la dilette eft à craindre, elles tuent toutes les femelles , comme elles ont tué les mâles , à l’exception d’une l'eule. C’elt fur cette feule femelle que roule toute l’elpérance de la ruche , c’efi: elle qui doit donner naifl’ance à toutes les abeilles qui y naîtront &L aux ell'ains qu’elle produira, donc chacun fera compofé de plufieurs milliers de mouches. Cette femelle a été fuffifammenc fécondée par plufieurs centaines de mâles, pour pondre par la fuite tant de mil¬ liers d’œufs. Il ne paroît guères poflible d’appercevoir l’accouple¬ ment de cette femelle qui ne fort point de la ruche. Les ruches de verre que les obfervateurs ont inventées 8c par le inoyen delquelles on découvre une partie de ce qui fe paflë dans la ruche , n’infiruifent pas davantage fur cet article. La femelle eft toujours entourée de tant d’autres abeilles qui la cachent à nos yeux, qu’il eft alTez difficile de la découvrir 8c abfolumenc impolfible de la fuivre un peu de tems. Cette difficulté a fait donner à la mere abeille par quelques Naturaliftes de grandes louanges fur fa retenue 8c fa pudeur. Ils auroient pû s’en épargner les frais , s’ils avoienc fait attention qu’il n’eft pas étonnant qu’on n’ppperçoive pas deux infecles accouplés parmi trente ou quarante mille autres qui vont 8c viennent perpé¬ tuellement. Les abeilles domeftiques que nous élevons avec foin , à caufe de la cire 8c du miel qu’elles produifent, ont été d’abord fauvages, ainfi que les autres efpéces de ce genre. On en trouve encore quelquefois qui font domiciliées dans des troncs d’arbres au milieu des bois, ou dans des creux de rochers. L’utilité qu’on en retire les a fait placer dans des ruches, où l’on peut recueillir leur miel ôc leur 398 Histoire abrégée çire, On fait cette récolte de deux façons ditl'érentes. Les uns font périr toutes les mouches par le feu ou l’eau bouil¬ lante, retirent enluite tout le miel toute la cire. Cette cruelle maniéré de profiter du travail de ces infectes, n’elf pas avantageufe au propriétaire qui perd ainfi une ru¬ che entière év les elTains qu’elle auroit pu donner. D’autres fe contentent d’eniumer la ruche, ce qui chafl'e éloigne les abeilles, & pour lors on prend les rayons de cire char¬ gés de miel , ayant foin cependant d’en laill'er une partie pour la nourriture des abeilles. De cette maniéré on ne perd que les œufs, les larves £c les nymphes qui-(e trou¬ vent dans les gâteaux qu’on enleve, le refie de la ruche fublifie, ée les abeilles travaillent (ur nouveaux frais pour réparer ce qu’on leur a dérobé , &c faire une nouvelle pro- vilion pour l’hiver. Dès que cette derniere faifon approche, que le froid fe fait fentir Se que la campagne efi: dépeuplée de fleurs, les abeilles refient engourdies dans leurs ruches. Elles l’ortenc au plus pendant quelques inflans dans les jours d’hivér un peu doux , lorfqu’il fait un beau foleil. Mais fi le froid efi; vif, elles refient immobiles. Pour lors elles ont à crain¬ dre deux extrémités également dangereufes pour elles. Le trop grand froid en fait fouvent périr beaucoup , quel- qu’attention que l’on ait de tenir les ruches au midi 6e bien couvertes ; 6c un hiver trop doux ne leur eft pas moins redoutable. N’étant point engourdies par le froid, elles ont befoin de prendre de la nourriture, 6c fouvent leur provifion de miel ell finie avant la fin de l’hiver, ce qui les fait périr de faim. 11 faut alors avoir attention de leur don¬ ner du miel autour de leurs ruches , fi on veut les con- ierver. Outre le froid 6: la faim qui font périr les ruches, elles ont encore d’autres ennemis à craindre. Les mulots les dévorent pendant l’hiver, lorfque ces infeéles font en¬ gourdis, 6c que ces animaux peuvent pénétrer dans la ru¬ che. Les moineaux, les guêpes-frelons, 6c d’autres inlec- desInsectes. 399 tes leur font la chalfe. La larve d’un infecbc coléoptère donc nous avons parlé 6c auquel nous avons donné le nom de clerus ^ s’inlînue, comme nous l’avons dit, dans les ru¬ ches , à l’aide des tuyaux ou chemins couverts qu’elle fe forme, & qui la mettent à l’abri des aiguillons des abeilles, dont elle dévore les larves ôc les nymphes. Une efpéce de teigne fait à peu près la même manœuvre, & tous ces in¬ fectes font un tort conildérable aux ruches. Les abeilles elles-mêmes fe caulenc fouvent la mort, en voulant fe fervir de leur aiguillon pour blelîLr d’autres animaux qui les incommodent ou qui leur nuilent. Quoique cet aiguillon paroilTe très-uni ôc très-lille à la vûe , il eft cependant armé de petits crochets imperceptibles femblables aux barbes d’une fléché. Lorfque l’abeille a enfoncé fon aiguil¬ lon qu’elle veut le retirer trop vite, il refte dans la plaie & avec lui l’abeille perd la vellcule du venin qui eft à la racine de l’aiguillon &. les ligamensqui l’attachent. L’a¬ beille ainfi bleflëe ne peut pas vivre long-tems , elle ne tarde pas à périr. La piqûre que caufe l’aiguillon de cet infecte eft accompagnée de douleurs, chafeurs, cuiirons, gonflement rougeur. Ces lympcômes ne font pas dûs à la piqûre feule, mais à la liqueur vénimeufe qui s’intro¬ duit dans l’ouverture que fait l’aiguillon. Cette liqueur vient de la veficule dont nous venons de parler qui fe trouve à la bafe de l’aiguillon de l’abeille ; elle coule dans l’inftantde la piqûre &. s’infinue dans la plaie. Les accidens qu’elle excite, reflemblent en petit à ceux du venin de la vipere ; on peut les amortir &; les arrêter par les mêmes remèdes qui rculTiflent dans la morfure de ce ferpent. Il s’agit de frotter l’endroit piqué avec quelqu’alkali fort & pénétrant , la douleur eft paflée en peu de tems. N ous ne nous étendrons pas fur les propriétés du miel 6c de la cire que perfonne n’ignore , fur le profit qu’ils produH fent &: la maniéré de les recueillir. Ces détails étrangers à notre objet , ne feroient qu’allonger l’hiftoire des abeilles domeftiques y fur laquelle nous ne nous femmes déjà que 400 Histoire abrégée trop étendus. Nous allons donc pader à l’examen des au¬ tres abeilles. - Parmi ces abeilles, les unes Tout remarquables par leur figure & d’autres par leurs travaux. Nous pouvons mettre au rang des premières X abeille à crochets. Ces crochets au nombre de cinq qu’elle porte aux deux derniers anneaux de Ion ventre, font allez remarquer cette -elpéce, qui d’al- leurs elf une des plus belles. Nous l’examinerons plus en detail , lorfque nous en parlerons en particulier. abeille a longues antennes n’elf p.is moins remarquable par la lon¬ gueur de lés antennes qui égale celle du corps, ik par la forme de ces antennes qui (ont rellérrées à l’origine de chaque anneau. Quelques efpéces (ont lingulieres par leur couleurdorée ou cuivreulè, loit lur toutle corps, loit lur le ventre feul. Enfin quelques-unes ont des aîies noirâtres cC comme nébuleules , tandis que les autres en ont de claires éc diaphanes. D’autres abeilles méritent encore plus d’ètre confidérées par la lingularité de leurs travaux, quoiqu’elles n’appro¬ chent pas cependant pour cet article de l’abeille domelli- que. Les abeilles maçonnes ont été ainfi appellées, parce qu’elles travaillent réellement avec le mortier & lecimentj ik qu’au lieu de conlfruire des rayons de cire, elles le font des nids de maçonnerie. Ces abeilles ramallént de la terre avec leurs mâchoires , elles la détrempent avec une liqueur vifqueule tk gluante qu’elles rendent par leur trojnpe & elles en forment leur habitation. C’elf ordinairement le long des murs expolés au plein midi , qu’on trouve à la campagneces nids d’abeilles maçonnes. Chacun rellemble à un petit paquet de terre informe de lîx ou lept pouces de diamètre qu’on auroit jette contre le mur. Ceux qui ne connoilEent pas ces nids, n’imagineroient jamais que cet amas de terre fût l’ouvrage d’un infeéle. C’eft cependant une abeille qui l’a formé, &; on peut juger combien un pareil travail lui a coûté , Il l’on penfe que l’abeille ne peut apporter chaque fois que quelques grains de labié desInsectes. 40 f & de terre. Elle parvient cependant par des voyages réité¬ rés à former un grouppe de maçonnerie lourd , pefant ée fort confidérable. L’extérieur de ce nid informe & ter¬ reux, empêche que les oifeaux ne le puilîent découvrir, ôc if aillent dévorer les larves de ces abeilles dont ils font fort friands. Ce même extérieur empêche les hommes même d’y faire attention. En revanche, l’intérieur de ce nid eft fait avec beaucoup de foin. Si on l’ouvre, on voit qu’il efl compofé en dedans d’une douzaine ou d’une quinzaine de loges féparées les unes des autres par des murs épais , ôc dans chacune defquelles on trouve une larve ou une nym¬ phe d’abeille. La mere ne conftruit pas toutes ces loges à la fois. A mefure que chaque loge ell finie , elle y dépofe un œuf, la remplit de la quantité de miel fuffilante pour la nourriture de la larve qui en doit naître , & enfuite ferme cette loge &: en conftruit une autre à côté d’elle. La larve qui naît de chaque œuf trouve donc une nourriture conve¬ nable que fa mere lui a préparée. Lorfqu’elle l’a confom- mée Sc qu’elle eft parvenue à fa groft’eur, elle fe met à filer pour tapifter d’un enduit mince de foie la loge qui la ren¬ ferme, Sc enluite elle s’y transforme en nymphe. Enfin lorfqu’elle quitte l’état de nymphe 6c qu’elle parvient à celui d’infecle parfait, elle perce avec fes mâchoires qui font fortes , les parois de fa prifon , elle en fort 6c bientôt après elle prend fon vol. Quand toutes les abeilles font forties de ce nid , on voit à fa furface autant d’ouvertures qu’il y a de loges dans l’intérieur. Je n’ai point diftingué de mulets parmi ces abeilles, 6c ayant examiné toutes celles d’un nid qui étoient prêtes à éclore 6c déjà transformées , je n’y ai trouvé que des femelles 6c une couple de mâles. Le bois fournit à d’autres abeilles une matière propre à faire leurs nids. Elles parviennent , à l’aide de leurs m⬠choires, à percer les vieux bois pourris , elles en détachent peu à peu des brins 6c y creufent des ouvertures profondes dans lefquelles elles dépofent leurs œufs. On a nommé ces abeilles charpenticrcs j à caufe de leur travail. On voit Tome II, Eee 40 2 Histoire abrégée cjnelqueiois ces infectes décacher un à un les fils du bois avec allez de promptitude. Le trou quelles creufent elt fuffilamment large pour qu’elles puilfent y être contenues. Quand il eft allez profond , l’abeille s’y enfonce , mais dans un autre fens ; elle y encre le derrière le premier, tk. va par ce moyen dépoler un œuf qui s’attache au fond du trou , à caufe de la liqueur gluante qui l’enduic. Cela fait , l’abeille mere amalî'e dans cette loge la quantité de miel luffifante pour la nourriture du petit qui éclorra ; enluice elle terme la loge avec un mélange de brins de bois éc d’une elpéce de glu qu’elle rend par fii trompe. La larve éclôt dans cet endroit , s’y nourrit , y groiiic éc s’y change en nymphe , & enluice en infecte parfait. Pour lors elle perce l’enduit qui ferme l’ouverture de fa loge éc elle le met à voler. Les abeilles mineufes travaillent un peu difréremmenc des précédentes. Ün leur a donné ce nom parce qu’elles creufent la terre comme les mineurs, ôc qu’elles y font des mines & des fenciers fouterrains. Ces abeilles font très-communes dans ce pays-ci , où nous en comptons nlufieurs ef'péces , comme on le verra dans le détail. C’eft ordinairement dans les terres des folLés ou des chemins, coupées perpendiculairement ou prefqu’.à plomb , qu’on trouve ces abeilles. Le long de ces terrains qui forment des efpéces de murs , on voit nombre de trous ronds , di¬ rigés làorizontalement , dans lefquels encrent de petites abeilles & d’ou elles forcent. Si on fuit ces trous , on apperçoit que la plupart font aflez profonds , ou lorfqu’ils ne le font pas , on voit fouvenc une abeille qui en fort , emportant un peu de terre avec fes mâchoires. Cette abeille mine peu à peu la terre éc forme Ton trou. Ces trous ne mènent quelquefois qu’à un feul fentier , d’autres fois ils font dtvifés au bouc en plulieurs culs-de-fac fuivanc les différentes efpéces de mineufes. A l’extrémité ou aux ex¬ trémités de ce trou, l’abeille dépofe un ou plufieurs œufs, avec lefquels elle renferme des provilions de miel , éc de DES Insectes. 403 ces œufs fortenc les petites larves qui grolîiirent le niéta- morpholent en nymphes & en inlecles parhiits. Il ell à remarquer que ces abeilles ont foin de creuler leurs trous allez bas, pour que l’humidité qui ell vers la fuperficie de la terre ne puilTe pas pénétrer julqu’à l’habitation de leurs petits. Nous ne finirions pas , fi nous voulions examiner en détail toutes les indullries des diflerentes abeilles , dont les unes Font leurs nids dans les premiers trous qu’elles ren¬ contrent, èc dans les crevaflés des murs ; les autres les ta- pillent de feuilles artilFement coupées; d’autres parmi les mineufes enduilent l’intérieur de leurs nids de lames qu’el¬ les coupent dans les pétales des fieurs. Ces détails nous raeneroient trop loin , & ce que nous avons dit lulfit pour mettre un obfervateur intelligent en état de luivreles tra¬ vaux dilîerens de ces inlecles éc de découvrir leurs manœu¬ vres llngulieres. Nous finirons ce qui nous relie à dire fur les abeilles , par un détail fuccinct de ce qui regarde les abeilles très-velues , connues lous le nom de bourdons ^ qui compofent la fécondé lamille de ce genre. La première de ces efpéces a été nommée avec raifon par M. de Reaumur , l’abeille perce-bois , parce qu’elle tra¬ vaille dans les bois qu’elle perce ik. déchire pour y former les loges dans lelqüelles elle dépofe fes œuls. Cette abeille choilit volontiers les bois de charpente , quelquefois une porte épailLe ou un chalfis. Elle perce ce bois avec les m⬠choires , &; pratique luivant la longueur du bois un long tuyau ouvert par les deux bouts. Elle y conllruit enluite plulieurs cellules à la fuite les unes des autres, &; divilées par des planchers qu’elle forme avec des brins de bois bien collés enfemble, par le inoyen d’une liqueur gluante qui fort de la trompe , ce qui forme du tout un compofé ferme & dur. Avant que l’abeille ferme chaque loge, elle y dépofe un œuf, avec une luffilante quantité de miel pour la nourriture du petit qui en fortira. Cela fait, elle ferme la loge en conllruilant le plancher dont nous avons parlé , 6c 404- Histoire abrégée elle fait la même chofe pour la loge fuivante, allant ainU de loge en loge tout le long du tuyau jufqu’à l’ouverture. Les petites larves, après êtreécloles, métamorphofées en nymphes Hc changées en inledles parfaits, fortentde leurs loges en perçant les planchers qui les ferment. Mais com-^ me les œuts les premiers dépofés font du côté par où l’abeille a commencé , & les derniers du côté de l’ouvertu¬ re par ou elle a hni , les premières abeilles qui éclolent ne fortent pas par cette derniere ouverture ; ce qu’elles ne pourroient taire tans traverfer & percer toutes les autres loges dont les infectes ne font pas encore fortis : elles ont l’attention d’ouvrir la leur du côté oppofé , êc elles éclolent toutes ainli luccelîîvement , & iortent par les loges qui font déjà vuides. Cette elpéce d’abeille eft re¬ marquable par la grolfeur, par la couleur noire de fon corps, 6c le violet foncé de tes aîles. Le poil dont elle elt toute couverte nous a porté à la ranger dans la fécon¬ dé famille, quoique les manœuvres foient différentes de celles des autres efpéces connues fous le nom de èour- dons. Ces prétendus bourdons ou faux-bourdons , comme les appelle M. de Reaumur, ont été ainli nommés, à caufe du bourdonnement qu’ils font en volant. Ils lont tous très-ve¬ lus, 6c plus gros de beaucoup que les autres abeilles. Par¬ mi les différentes efpéces de ces infeôtes dont nous don¬ nons le détail , je craindrois qu'il n’y eût quelques variétés, 6c encore plus de fimples diflerences de fexe, ce qu’il fau- droit examiner. Ce qu’il y a de certain, c’elf que tous les mâles que j’ai pu trouver, ne piquent point, non plus que ceux des abeilles domeftiques. Mais il faudroit rechercher fl ces mâles , leurs femelles 6c leurs mulets ne différent point les uns des autres quant aux couleurs. Quoi qu’il en loir, les ouvrages de ces différens bourdons font tous les mêmes. Ç’eft fous terre qu’ils travaillent 6c fur-tout fous les gazons , dont les racines liant la terre , forment une voûte plus folide au fouterrain que pratiquent ces infeôles. desInsectes. 405 On en voit un nombre confidérable voltiger fur un gazon , on n’a qu’à les fuivre , on appercevra un endroit ou ils dil- paroilTenc , ôc en regardant de près , on découvrira l’ou¬ verture de leur habitation. S’ils ne tout que la commen¬ cer , tous les infebles feront occupés à fouir la terre , éc à tranlporter dehors les molécules qu’ils en détachent. Les trous qu’ils pratiquent font vaftes éc fpacieux , aulli beau¬ coup d’inleeies lé mettent-ils à l’ouvrage. Car ces abeilles vivent en fociété comme les abeilles domeftiques , mais leurs compagnies font moins nombreiiles , puilque les plus lortes troupes ne vont guères à une centaine. C’elf dans ces fouterrains que ces abeilles velues font des g⬠teaux lemblables à ceux des abeilles ordinaires , en ce qu’ils font pareillement compolés de cellules hexagones, mais ils en différent par beaucoup d’autres endroits. Pre¬ mièrement , les cellules de ces gâteaux font beaucoup plus grandes, de même que ces infectes (ont plus gros que l’abeille domeftique , êc de plus je n’ai jamais obfervé de cellules que d’un feul côté , au heu que les gâteaux de cire des ruches ont leurs deux furfaces chargées de cellu¬ les. Secondement, la matière dont ces gâteaux font com- pofés eft fort différente de la cire des abeilles ; c’efl une elpécede parchemin brun de fort que ces infectes compo- fent avec des brins de bois pourri qu’ils réduifent en pâte, par le moyen d’une liqueur gommeule dont la nature les a pourvus. Ces abeilles velues forment avec cette pâte leurs gâteaux , de la même maniéré que les abeilles domeftiques conftruifent les leurs , c’eft- à-dire , à l’aide de leurs m⬠choires de de leurs pattes. Enfin ces gâteaux à cellules font entourés d’une frange épaiffe de lames minces , contour¬ nées , femblables à des feuilles féches , de dont le tifl’u eft le même que celui du gâteau. Comme ces gâteaux font dans des fouterrains où l’humidité pourroit pénétrer, ces lames ou feuilles qui les entourent , fervent probablement à garantir de cette humidité les cellules qui contiennent les œufs de les petits de ces infeétes. Ce que j’avance 40 Histoire abrégée paroît confirmé par la manœuvre qu’employe îa derniere .elpéce de ces inlecles. Au lieu d’entourer Ibn gâteau de ces lames qui lout longues à conftruire , elle le munit de foin , ou de paille en dehors de crin en dedans. Son nid relîèmble à celui d’un oifeau , 6c au milieu de ce nid elle conftruit les cellules du gâteau que le loin 6c le crin mettent à l’abri de toute humidité. C’ell dans les cellules de ces gâteaux que ces inlecles dépolent leurs œuts , avec une quantité de miel nécelî'aire pour la nourri¬ ture des petits qui cclorront. Ce miel ell doux, agréable , iv on en trouve louvent l’ellomac de ces inlecles rempli; mais il n’ell pas poffible d’en ramall’er une certaine quanti¬ té , ces abeilles -bourdons ne lailant point de proviiion pour l’hiver comme les abeilles domeltiques , Sè Ce con¬ tentant ,d^ ramaller ce qui eft néceiraire pour chaque petit. Ayant examiné des gâteaux allez conlidérables, je n’ai ja¬ mais trouvé de cellules remplies de miel , toutes étoient occupées par des larves ou des nymphes. Probablement ces elpéces d’abeilles n’ont pas beloin de provilions pour leur hiver. Celles qui pall'enc cette lailon relient engour¬ dies pendant tout ce tems , comme beaucoup d’autres in- leéles, qui pendant cette elpéce de léthargie nedilîipent point 6c ne prennent point de nourriture. Elles doivent même être beaucoup plus engourdies par le froid que les abeilles domeftiques qui vivent en grandes troupes, 6c par¬ la le réchaulEent mutuellement. L’accroillement & la nourriture de leurs petits , leurs métamorphofes , leurs nymphes lont tout-à-fait femblables à celles des abeilles des ruches , à la grandeur près ; ainli nous ne répéterons pas ce que nous avons dit lur cet article. Les cellules où les petits lont ainfi renfermés, 6c où ils fe métamor- pholent , lont couvertes par les meres d’un petit dôme brun de même fubftance que les parois de la cellule. Les infectes parfaits qui en lortent , lont brillans pour leurs couleurs. Tout leur corps eft couvert de poils ferrés , noirs , jaunes , ou blancs par taches 6c par bandes , 6c ces DES Insectes, 407 petits animaux reÜemblent à un velours de plufieurs cou¬ leurs. On les trouve fréquemment l’été fur les Heurs à la campagne 6c dans les jardins. Nous allons examiner actuellement en détail toutes ces difl’érentes elpéces d’a¬ beilles, PREMIERE Famille. Abeilles proprement dites, 1. APIS gregaria. Linn. faun. fuec. n. 1003, Linn. fyft. nat. edit. lo ,p. <,'jG ,n, 17. Apis pubefcens , thotace fubgrifeo , ab- domine iful'co , pedibus pofticis glabris utrinque margine ciliatis. Alouffec. lat, 2, Apis. Alenan. europ- 2 , p. iç , t. I. Aldrov. inf. 10. Jonjl. inf. 1 , 2. Charlet. exerc. 36. Merret. pin, 196. Apis domeftica feu vulgaris alvearium, Rjj. inf. 240. Apis. Sw.immerd. bibl. r.at. t. 17 , f. 1,3,4. Reaum. inf. $ , t. 21 , 23 , f. 22 , f. 1,2,4. Dali pharmac. 3S6, n, 13. Apis. r Mâles ou bourdons. 1 Moujf. lat. 37. Fucus. Merret. pia, 196. Fucus. IJ abeille domejiique ou des ruches. Longueur 6 lignes. Largeur 2 { lignes. Nous ne nous arrêterons pas à décrire ici l’abeille ordi¬ naire , tout le monde connoît fa forme 6c fa couleur , 6c quant à Ion travail nous l’avons décrit affez au long dans riiilloire de ce genre , enforte que nous ne ferions que ré¬ péter ici ce que nous avons détaillé plus haut. On peut donc confulter fur cet article, ainli que fur les diflerentes méramorphofes de cet inleéte, ce que nous avons rapporté dans le difcours qui eft à la tête de ce genre. 2. APIS fubhirfuta fufca , abdomine nitido , pedibus villofis. U abeille brune a ventre lijfe Ù pattes velues. Longueur 4 lignes. Largeur 5 ligne. 4üS Histoir£ abrégée Cette erpéce teflemble ttès-fott à l’abeille commune des ruches. Sa couleur ell la même, & à la première vue on les prendroit l’une pour l’autre. Mais outre que celle-ci efl: plus petite, elle a encore d’autres différences. D’abord elle ert moins velue , ôc fes pattes au contraire font bien plus velues ôc plus chargées de poils que dans Felpéce commune. De plus Ion ventre, du moins à fa par¬ tie iupérieure, ell; très-liffe Sc luilant , & Ton premier anneau ell arrondi par le haut , ôc nullement applati du côté qu’il regarde le corcelet , en quoi cette elpéce diffère de la précédente. Cette derniere différence ell la plus effentielle. Tout l’inleéle efl affez allongé. Cette efpéce varie beaucoup pour la grandeur. 3 . APIS abdominc fafciis flavis interruptis , apice fpina quiniuplici recurvâ armato. Linn.fyfl. nat. edit. lo , p. 577 , n. 11. Apis nigra , pedibus anticis hirfutifTimis , ano multidentato , abdomine maculis flavis. Swammerd. bibl. nat. tab. 26 , fig. iv. U abeille a cinq crochets. Longueur 7 lignes. Largeur 2 y lignes. Cette efpéce a un caraclere dillinélif particulier ; ce font cinq petites pointes recourbées en crochets qui lont à l’ex¬ trémité de Ton ventre; Içavoir, trois furie dernier anneau , deux fur les côtés & une au milieu , & deux fur l’avant dernier anneau , une de chaque côté. Mais ces crochets ne fe trouvent que dans les mâles ôc les femelles , ils man¬ quent dans les mulets. Ces derniers beaucoup plus petits que les autres, ont la tête noire un peu velue, avec la le- vre Iupérieure ëc les côtés des mâchoires jaunes ,& deux petites raies de même couleur derrière les yeux. Leur cor¬ celet qui efl noir, a de chaque côté une petite raie jaune proche l’attache des ailes , &: un point de même couleur pollérieurement. Les anneaux du ventre au nombre de îix , ont chacun une bande jaune affez large interrompue dans fon milieu , mais dont l’interruption efl plus large dans DES Insectes. 409 dans les anneaux iupérieurs que fur les inférieurs. Le ven¬ tre en deflbus a un duvet épais de couleur fauve. Les patres font brunes , avec du jaune fur le delîus des jam¬ bes ôc des taries, éc un duvet fauve lemblable à celui du ventre. Les mâles plus gros que les mulets, en diflerent, pre¬ mièrement, parce que leur corcelet qui efl noir , a de cha¬ que coté une raie longitudinale jaune , au lieu de la petite ligne &C du point de même couleur qui le voyent fur celui des mulets. De plus , leur ventre a lept anneaux , dont le dernier qui a trois crochets elf tout noir, les lix autres ont chacun une bande jaune interrompue dans Ion milieu. Ou¬ tre cela fur les trois premiers anneaux , on voit de chaque côté un point noir , pofé fur la bande jaune , mais qui n’efl; point ifolé. Enfin les femelles les plus grofîes de toutes font auHî beaucoup plus velues. Elles n’ont point de jaune fur le corcelet , mais un duvet brun &L ferré. Leur ventre a fept anneaux comme celui des mâles. Les deux premiers n’ont qu’une tache jaune triangulaire de chaque côté. Les deux luivans ont une bande jaune interrompue dans Ion milieu, avec un point noir de chaque côté. Le cinquième êc le lixiéme ont la même bande légèrement interrompue &C fans aucun point. Enfin le leptiéme ou dernier anneau ell tout noir. Le ventre eft plus velu que celui des mâles &C des mulets , 6c il a de chaque côté beaucoup de poils bruns qui cachent en partie les taches jaunes. Les pattes ont des poils blanchâtres. On voit ces abeilles fouvent en grande quantité pen¬ dant l’été lur les fieurs, principalement fur les fleurs ra¬ diées 6c à fleurons. Elles refl'emblent d’abord à des guê¬ pes , a 1 exception qu’elles font velues. 4. APIS nigra , thoracc abdominifqUe baji fuperne lana rufa. L’abeille maçonne a poils roux. Longueur 7 lignes. Largeur 2 \ lignes. Tome IL Fff 410 Histoire abrégée Celle* ci eft allez velue. Sa levre fupérieure fie le haut de fa tête font chargés de poils jaunâtres. Le delîus de fon corcelet eft tout couvert de poils roux, ainfi que la partie fupérieure de fon ventre, du moins en deflbs. Les pattes ont aullî des poils de même couleur, le relte du corps eft noir. Ces abeilles font du nombre de celles que M. de Reau- mur a appellées abeilles maçonnes , à caufe de leur travail. Pour conltruire leur nid , elles choilillent un mur expofé au midi , fie ordinairement quelque angle de ce mur formé par des pierres ou des corniches qui débordent. Là elles conl- truilenr plulieurs loges avec de la terre délayée, à laquelle elles ajoutent une liqueur un peu gluante, fie dans chacune des loges elles dépotent un œuf, après l’avoir remplie de miel. Lnfuite elles ferment chaque loge. Le grouppe de ce nid peut contenir dix , douze ou quinze de ces loges femblables les unes aux autres, fie tout cet amas reflemble à un peu de terre que l’on auroit jettée contre le mur dans le rems qu’elle étoit délayée. Lorfque la larve eft lortie de l’œuf, elle fe nourrit du miel contenu dans la loge , après quoi elle la tapilTe de fes fils , elle pafle par l’état de nymphe fie devient abeille parfaite. Pour lors elle fait avec fes mâchoires une ouverture à fon premier logement, fie elle en fort, lailîant le nid vuide fie percé de difterens côtés fuivant le nombre d’infeétes qui en eft forti. On trouve fouvent ces nids fur les murs des maifons de cam¬ pagne. 5 . APIS nigra , abdomine fupra lineis albis j fubtus lana fulva. Linn. faun. fuec. n. loio. Apis nigra, abdomine fupra lineis quatuor albis, lubtus lana fulva. Linn. fy fl. nat. edit. lO , f. ^7^ , n. 4. Apis centuncularis. Rx{]. inf. 142 , n. 6. Apis fylveftris corpore longo angufto , parva nigra , dorfo ianugine rara fulva obfito , abdomine fupino nigro glabro fplendente , prono lanugine rufa denfa veftito. U abeille charpentiere a ventre velu Ù roux en dejfous. Longueur 6 lignes. Largeur 2 | lignes. desInsectes. 41 ï Cette efpéce eft noire. Les poils de Ion corcelet, de les partes 6c du devant de fa tête font un peu gris. Le ventre ell lilîe , noir en delTus , 6c le bord de fes anneaux eft cou¬ ronné de poils blanchâtres ; en defl'ous le ventre eft très- velu , 6c fes poils font roux. Les mulets font plus petits d’un tiers que les mâles, mais du refte n’en différent point. Cette abeille fait fon nid dans de vieux bois , dans des troncs d’arbres pourris qu’elle perce , 6c c’eft pour cela qu’on l’a nommée la charpentiere. 6. APIS nigra , hirfutie flava , abdomine fupra gLihro nitcnte ciiprco. Raj. inf. , n. 4. Apis fylveftris , corpore produ£iiore , vulgari melllfica paulo mlnor, thorace fulvo j abdomine nigro. L'abeille fauve a ventre cuivreux. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. Sa tête , fon corcelet , fes pattes 6c le deffous de fon ventre font couverts de poils roux alfez ferrés. Son ventre en delfus eft très-liffe , un peu brillant 6c cuivreux. Ses an¬ tennes font noirs , un peu plus longues que la tête 6c affez fines. 7. APIS nigra , thorace hirfuto fulvo , abdomine glabro incifuris albis. Raj. inf. pag. 244. Apis fylveftris in terra foramen fibi fodiens. L'abeille mineufe a corcelet roux & velu. Longueur j -j lignes. Largeur l ligne. Sa tête, fon corcelet & fes pattes font couverts de poils fauves. Ses antennes font lifles 6c noires. Son ventre eft noir 6c liffe, mais chaque anneau eft bordé de poils blan¬ châtres , ce qui forme fur le ventre qui eft noir des bandes tranfverfes de couleur blanche. Cette petite abeille fait en terre des trous dans lefquels elle dépofe fes œufs , d’où fortent les petits, après leur mé- tamorphofe. Elle varie pour la grandeur. F f f ij Histoire abrégée 412 8. APIS nigra , hirfutic cincrea. U abeille grife. Longueur 5 f lignes. Largeur ^ lignes. Cette efpéce eft noire, mais fa tête, fon corcelet, le defl'us de les pattes , le haut de fon ventre font couverts de poils gris. Ses antennes & le bas de fon ventre fur-tout en delllis font noirs & lilîhs. Ses antennes qui s’étendent prefque jufqu’au bout du corcelet , font compolées de treize anneaux ; le premier eft le plus long ; le fécond qui fe trouve à l’endroit où l’antenne eft ployée, eft très-court Se fphérique, les onze autres fe diftinguent difficilement Sê femblent ne former qu’une feule pièce. Les aîles ont beaucoup de nervures qui repréfentent une elpéce de ré- feau vers leur milieu ; ces nervures ne paroiftent point lut le bout de l’aîle qui eft un peu brun. Cette abeille le met dans des trous horizontaux qu’elle pratique dans les terrains coupés perpendiculairement. 9. APIS nigra., hir finie cinerea , fronte flava y incifuris abdominalibus albis. U abeille grife a levre jaune à a houppe aux pattes du milieu. Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. Cette efpéce reflemble beaucoup à la précédente, elle eft de même toute couverte de poils gris, mais la le¬ vre fupérieure , le devant de la tête, Sc la baie de les antennes font d’un jaune citron. Elle a encore un autre ca¬ ractère fpécifique, c’eft que fes pattes du milieu lont fort velues, Sc ont fur-tout à l’extrémité de la jambe Sc du pied , deux houppes de poils aflhz longs. Ces houppes cependant ne fe rencontrent pas dans toutes ces abeilles, les mâles n’en ont point &. font moins velus que les autres. Les poils du bord des anneaux du ventre lont blancs, ce qui forme des bandes tranfverfes blanches lur cette partie. DES Insectes. 413 10. APIS hirfutic flavefcens , f route flavci , antennis articulatim comprejjis corpus œquantibus. Linn. fyfl. nue. eilt. 10, p. 574, n. i. Apis antennis filiformibus longitudine corporis hirfuti fulvique, Raj. inf, 143, Apis fylveftris domefticæ fimilis, antennis nigris longifTimis rétro reflexis. U aheillt a longues antennes. Longueur 6 lignes. Largeur x { lignes. Cette efpéce eft couverte de poils jaunâtres , roux , quelquefois un peu gris qui 'ont répandus fur tout fon corps. Les niulers ont le bas du ventre un peu plus lille; les mâles & les femelles l’ont velu comme par anneaux. Dans tous , la levre lupérieure &. le devant de la tête font d’un jaune citron , ôc de plus dans les iemelles la baie des antennes êe les côtés des mâchoires font de la même couleur. Mais ce qui caraélérife fur tout cet infeéte , c’ell la longueur de les antennes qui égale celle de tout le corps. Elles font noires ée compofées de treize anneaux , dont les onze derniers ne font dilfingués que par un relTer- rement ou étranglement , ce qui les lait paroître comme un fil tord. L’animal les porte renverfées lut le dos. 11. APIS fubhirfuta cinerea , abdomme nigro yfegmentis albidis y fronte jlavefcente. Linn, faun. fuec. n. 1007. U abeille a levre jaune ù anneaux du ventre blanchâtres. Longueur 4 lignes. Largeur 1 1 ligne. , Cette abeille a beaucoup de rapport avec la précédente. Elle eft velue , êc les poils font gris , tirant un peu lur le fauve. Le ventre elf plus lilEe &. noir, feulement les an¬ neaux font bordés de poils gris blanchâtres. La levre fu- périeure le devant de la tête de l’infecfe lont d’un jau¬ ne citron. Enfin fes antennes font noires femblables à cel¬ les de l’efpéce précédente , mais elles n’égalent que la moitié de la longueur du corps. Cette efpéce forme dans la terre des trous horizontaux 414 Histoire abrégée qui font fort longs & divifés au bouc en plufieurs cellules, ün voit ^s- trous dans les terrains coupés perpendiculai¬ rement en forme de murs. 11. APIS hirfutie cinerea , pedibus labioquc fuperiore flavefcentibus ; abdonunc glabro nigro j incifuns rujis. L'abeille a lèvre & pattes jaunes ù anneaux du ventre Longueur 3 -J ligne. Largeur i | ligne. Elle eft noire. Sa tête èc fon corcelet font couverts d’un poil un peu gris. Sa levre lupérieure ôc fes pattes, à l’exception cependant des cuilEes , font d’un jaune un peu citron ; les cuilles lonc noires. Le ventre elî lilEe , d’un brun foncé & noirâtre , ôe le bord de chaque anneau ell d’un brun clair tirant fur le fauve. Ses antennes font noires s’étendent prefque jufqu’au b.ts du corcelet. 13. APIS hirfuta , pedibus croceis , ab domine nigro ^ incifuns albts. L'abeille a pattes jaunes & anneaux du ventre blancs. Longueur 7 lignes. Largeur i j ligne. Ses antennes font un peu plus longues que le tiers de fon corps. Leur couleur varie , quelquetois elles font noires , &; d’autres fois jaunes , avec un peu de noir feulement à l’extrémité. Les pattes font d’un jaune fouci. Tout le refte du corps de l’inlecte a des poils d’une couleur fauve un peu pâle , à l’exception du ventre qui ell noir , mais dont les anneaux lont un peu blancs vers le bord un peu velus. Cet infedte elf étroit allongé : on le trouve com¬ munément dans les jardins fur les fleurs. 1 4. A P I S nigra , pedibus croceis , abdomine leviter cupreo. L’abeille a pattes jaunes & ventre un peu cuivreux. Longueur 3 lignes. Largeur f ligne. Cette petite efpéce efl noire , peu velue , êc de couleur desInsectes. 415 un peu cuivreufe fur- tout (ur le ventre. Ses pattes lont d’un jaune fouci , ainfi que les antennes qui font à peu près de la longueur de la moitié du corps. Elle a alTez de ref- lemblance avec la précédente. 15. APIS tota viridi - cuprea. L’abeille verdâtre ù cuivreufe. Longueur 3 f lignes. Largeur i ligne. Sa coiLileur effc par- tout verdâtre bc un peu cuivreufe. Elle eft médiocrement velue. Les poils du bord des an¬ neaux du ventre font blancs , &L ceux des pattes plus longs que les autres font un peu jaunes. \6. APIS nigro-caerulefcens , alis nebulojis ,f route femo~ ribufque pofticis hirfutie fiavis. Raj. inf. p. 243. Apis fylveftris muraria nigra. L’abeille bleuâtre â ailes nébuleufes. Longueur 6 lignes. Largeur i lignes. Elle eft d’un noir bleuâtre 5c affez lilîe ; elle n’a de poils que fur le devant de la tête, au bout du corcelet &L aux pattes poflérieures en delTus. Ces poils font d’un jaune pâle ; les ailes font noires principalement vers leurs bords , mais leur milieu eft plus clair, ce qui rend l’aîle nébuleufe. Cette abeille fait Ion nid dans les trous des murailles à demi-ruinées. 17. APIS nigra , abdomine rufo nitido , apice nigro. L’abeille noire a ventre brun UJfe. Longueur 4 f lignes. Largeur 1 | ligne. Tout l’infeéte eft noir , prefque lifte , fon ventre feul eft de couleur brune, avec les deux derniers anneaux un peu noirs. Ce ventre eft très-lifte & luifant. Les antennes qui vont jufqu’à la moitié du corcelet, font compoféesde trei¬ ze articles , dont le premier eft plus long , le fécond fort court 6c globuleux , 6c les onze autres peu diftinéls. Les ai¬ les font brunes. 4i(j Histoire abrégée TV. B. Il y en a une toute femblable qui pourroit bien n’être qu’une variété de celle-ci. Elle eît beaucoup plus petite, n’ayant que deux lignes de long fur une demi-ligne de large. Du relie fa forme & fa couleur font les mêmes ; elle femble leulement avoir un peu plus de noir à l’extré¬ mité du ventre. I 8. APIS nigra , abdomine rufo nitido , inclfuris nîgris. L'abeille noire , a ventre brun & anneaux noirs. Longueur 4 lignes. Largeur i ligne. Sa tête &. fon corcelet font noirs èc couverts de poils roux peu ferrés. Les pattes font pareillement noires avec quelques poils femblables. Le ventre efl; lilîe , brun, lui- lant , éc les anneaux lont tous bordés de noir , qui forme des bandes tranlverfes fur le ventre. Seconde Fa mille. Abeilles - bourdons. 19. APIS hirfuta atra , alis violaceis. Lxnn. fyfi. nat. edit. 10 , p. ^78 , n. 29. Apis hirfuta atra, alis cœrulefcentlbus, Petiv. ga[opk. t. 12,,/. f. Bombylius lufitanicus è nigro cœrulefcens. Reaum. inf. tom. 6 , lub. , f 1,2. L'abeille perce-bois. Longueur 10 lignes. Largeur 3 { lignes. Cette abeille efl toute noire & velue. Ses ailes font aulîî d’un noir violet. On la voit fouvent voltiger fur les fleurs en bourdonnant. Elle fait fon nid dans de vieux bois, comme nous l’avons expliqué dans le difeours prélimi¬ naire de ce genre. 10. APIS hirfuta atra , ano fufeo. Linn. faun. fuec. n. 1014. Linn. fyfl. nat. edit. lo , p. 379 ,n. jp Apis fubterranea. AU. Vpf. 1736 , 28 , n. 14. Apis hirfuta nigra , abdominis apice fufeo. Raj. inf. 246, n. I. Bombylius maximus , totus niger , exceptis duobus extre¬ mis abdominis annulis rubris. L'abeille 4^7 DES Insectes. UabtilU noire a ventre brun vers [extrémité. Elle efl à peu près de la grofleur &; de la ligure de l’a¬ beille perce-bois. Ses aîles Ibnc noires , ainli que tout Ion corps ; l’excrémicé de Ion ventre feulement eft brune , &: il y a quelques poils jaunes , mais peu apparens autour du col. 2 1. APIS hirfuta atra ^ ano fulvo. Linn. faun. fuec. n. 1015. Linn. fyfl. nat. edit. \0 , p. 'jyç , «. JI. Apis lapidaria. An. Üpf. 1736 , p. 28, n. 13. Apis hirfuta nigra , abdominis apice rubto. Raj. inf. p. 246 , n. 2. Bonibylius minor ^ præcedenti concoior j abdomine iino pallidius rubente (eu tulvo. Reaum. inf. tom. 6 , tai>. 1 , fig. i , 2 , 3 , 4. Frifch. germ. g , p. z’j , n. z. ^ U abeille noire avec tes derniers anneaux du ventre fauves. Sa grandeur varie beaucoup ; j’en ai qui ont neuf lignes de long, &; prefque cinq de large ; d’autres n’ont que fix lignes & demie de longueur , bc deux 6c demie de largeur. Les unes 6c les autres font toutes noires avec les trois derniers anneaux du ventre couverts de poils fauves rou¬ geâtres. Elles n’ont aucun poil jaune fur le col. 2 2. APIS nigra , fronte bafque thoracis flavis y ano fulvo. Raj. inf. p. 247 , n. lo. Bombylius médius niger , ano fulvo feu rufo , cum dupli- ci tranfverla area lutea , altéra fuper fcapulas , altéra per medium abdomen. L'abeille noire a couronne du corcelet citron , <& extrémité du ventre fauve. Longueur 6 lignes. Largeur 2 ^ lignes. Elle ed: noire : les poils du devant de fa tête , ainlî que ceux du col ou de la baie du corcelet font de couleur ci¬ tron. Les derniers anneaux du ventre lont couverts de poils fauves. * 23. APIS nigra, thoracis abdominifque bafi flavis , ano fulvo. Tome II. Girff O O Kistoike abrégée 4 1 8 Rjj. înf. p. 147 , n. 7. L' abeille noire a couronne du corcelet & haut du ventre citron , ù d extrémité du ventre fauve. Longueur 6 lignes. Largeur 2 { lignes. Sa tête eft toute noire. Les poils du col ou de la bafe du corcelet font de couleur citron , ainli que ceux du haut du ventre. Le milieu du ventre ell noir èc les derniers anneaux (ont couverts de poils lauves. N. B. APIS flava , abdominis medio nigro , ano fulvo. Celle ci paroît n’être qu’une variété de la précédente dans laquelle le jaune citron de la bafe du corcelet couvre toute cette partie , enlorte qu’elle ell: par- tout de cette couleur , à l’exception d’une petite bande noire vers Ion extrémité. Le ventre eLc comme dans l’elpéce ci-delLus, mais le devant de la tête elh couvert de poils citrons. 24. APIS nigra , thoracis abdominifque bafi fiavis , ano albo. L! abeille h couronne du corcelet ^ haut du ventre citron , . • _ ù d extrémité du ventre blanche. Longueur 7 lignes. Largeur 4 lignes. Sa tête ell toute noire. Les poils de la bafe de Ton cor- celet , ainli que ceux du haut de fon ventre font d’un beau citron éc forment deux bandes brillantes. Le milieu du ventre eft noir ôc les derniers anneaux lont couverts de poils blancs. Parmi ceux que je décris, il y a des mâles &; des femel¬ les; celles-ci lont plus grandes d’un tiers que les autres. 25. APIS nigra , thoracis bafi éj apice , abdominifique bafi fiavis , ano albo. Linn. faun. fuec, n. 1018. Apis hirfuta fulva , abdominis medio nigro, ano albo. Linn.fyft. nat. edic, 10, p. 579>«. Î3. Apis hypnorum, AU. Vpf. 1736 , ;i. 28 , n. I7. Apis hirluta , collari fulvo , abdominis bafi fulva ^ medio nigro , ano albo. DES Insectes. 419 L'abeille, a couronne & extrémité du corcelet , & haut du ventre citron , ù L'extrémité du ventre blanche. Longueur 7 lignes. Largeur 3 lignes. Sa tête elt noire : les poils de la bafe & de l’extrémité du corcelet font de ccuieur citron, & le milieu ell noir. Le haut du ventre a de même des poils citrons, Ion mi¬ lieu elt noir , êc les derniers anneaux iont couverts de poils blancs. Ceux que je décris font tous mâles. x6. APIS nigra , thoracis bafi flava , ano fupra fiavo apice albo. L'abeille a couronne du corcelet citron , éj extrémité du ventre mi-partie de citron ù de blanc. Longueur 10 lignes. Largeur lignes. Cette grande efpéce eft noire. Le haut ou la bafe de foti corcelet a une bande de poils jaunes citrons. Les deux tiers lupérieurs du ventre lont noirs, eniuite il y a quel¬ ques poils jaunes, êc Ion extrémité efb blanche. Les ailes lont brunes. 27. APIS nigra , abdo mine fulvo. L’abeille noire a ventre 'fauve. Longueur 5 J lignes. Largeur 3 lignes. Sâ tête Si. Ton corcelet lont entièrement noirs; fon ven¬ tre efl tout couvert de poils fauves. 18. APIS thorace fulvo , ab domine flavo ano fulvo. Linn. fyjl. nat. edit. 10,71. 579» î^- Apis mufcorum. Unn. faun. fuec. n. 1017. Apis hirfuta fulva , abdomine flavo. AU. Upf. 1736 ,p. 28 , n. 18. Apis hirfuta , collari fulvo , abdomire flavo. Frifck. germ. 9 , pag. 26 , n. 8. Reaum. inf. tom. 6 , tab. 2 , jig. i , 2,3. L'abeille fauve , a ventre jaune & extrémité fauve. Longueur 5 lignes. Largeur 2 f lignes. Cette abeille a la tête noire. Son corcelet eft tout cou¬ vert de poils roux, &; les poils de fon ventre lont jaunes, Gggij 420 Histoire abrégée fi ce n’efl vers l’extrémité où ils lont aulîi roux. Ses pattes 6c Tes antennes font noires. Elle fait un nid fphérique en¬ touré de paille ou de foin en dehors, muni de crin en dedans , ôc rempli de petites cellules en godets. FORMICA. LA FOURMI. Aniennæ fraclæ j aniculo Antennes brifées dont le primo longiore. premier anneau ell très-long. AU inferiores breviores y ncutris Aîles inférieures plus courtes, nulLt. & point d’aîles dans les mulets. ‘ Os maxillofum. Bouche armée de mâchoires. Abdomen petiolo hrevi thoraci Ventre attaché au corcelet par connexum cum fquamâ interme- un pédicule court , avec une pe- diâ. titc écaille entre deux. Ocelli très. Trois petits yeux lilfes. La fourmi a beaucoup de caraéleres communs avec les infecles dont nous avons traité en dernier lieu Bc fur-tout avec les guêpes êc les abeilles : mais parmi les caratleres dilFérens que nous donnons de ce genre, il y en a deux qui lui font propres êc elTentiels. Le premier êc le principal confille dans cette petite écaille relevée qui fe trouve pla¬ cée dans la fourmi précifément entre le corcelet 6c le ven¬ tre, à l’endroit où ces deux parties le tiennent par un pé¬ dicule mince 6c court. Cette écaille, fe trouve dans toutes les efpéces de fourmis, dans tous les individus foit mâles foit femelles , loit dépourvus de lexe ou mulets. L’autre caractère n’elt pas fi diftinétif, il ne le voit qu’en compa¬ rant ces dernieres fourmis aux autres. Les mâles 6c les fe¬ melles de ce genre font aîlés, mais il y a des fourmis ou¬ vrières, des fourmis dépourvues de fexe , comme dans les abeilles, qui n’acquiérent jamais d’ailes. Ce caradere eft propre à la lourmi , mais pour le voir il faut fuivre ces infectes avec attention , au lieu que le caraétere précédent fe trouve dans toutes les fourmis , dans tous les âges ^ desInsectes. 4’i dans tous les fexes, ne fe trouve cjue dans la fournii leule. D’après ce que nous venons de dire , on voit déjà que dans les fociétés de fourmis qui font toutes nombreufes, il y en a de trois différentes lortes , de même que dans les ruches des abeilles , fçavoir des mâles , des femelles , Sc des ouvrières qui n’ont point de fexe. Les deux premières ont des ailes, les dernieres n’en ont point, & n’en acquié¬ rent jamais , quoique diderens Naturalilfes ayent avancé le contraire. Les mâles font de toutes les fourmis les plus petites : je les ai toujours trouvés moins gros que les four¬ mis ouvrières , malgré ce que quelques auteurs ont pré¬ tendu. Ces mâles, outre leur petitellè , loht reconnoiila- bles par la groiléur de leurs yeux , qui efl confidérable par rapport à leur corps, & de plus ils (ont ailés. Les femelles pareillement ailées (ont très-grandes Ôe très grciTes , & (urpatlent de beaucoup toutes les autres fourmis , mais leurs yeux (ont plus petits à proportion que ceux des m⬠les. Enfin les ouvrières tiennent le milieu pour la grolî'eur entre les mâles êc les femelles , elles ont les mâchoires plus grandes que les uns &; les autres, êc elles (ont dé¬ pourvues d’ailes. On ne rencontre guères dans les four- millieres que les ouvrières les femelles. Ces dernieres s’y rendent pour dépol'er leurs œufs. Les mâles volent aux environs, vont s’accoupler avec les femelles qui voltigent auifi , mais ils ne s’approchent guéres de l’habita¬ tion générale. C’eft: peut-être ce qui aura trompé didérens Naturalilfes, qui voyant dans les fourmillieres des fourmis ailées beaucoup plus grofl’es que les autres , auront indi(- tincfement regardé ces fourmis comme des mâles & des femelles. De-là ils ont avancé que les mâles étoient plus gros que les ouvrières. Mais ces fourmis ailées n’étoient toutes que des femelles. On ne voit guéres les mâles à la fourmilliere , mais on les trouve plus ailément le loir en été , voltigeans tout accouplés avec leurs femelles. Ces dernieres en volant les emportent en l’ait avec elles, Sc 4 Z 2. Histoire abrégée on eft tout furpris en les attrapant au vol , de voir qu’au- licu d’un ieul inTecte on en a laid deux, dont il y en a un inliniment petit par rapport à l’autre qui eft cinq ou lix fois plus gros que lui. Quoique la fourmi foit un infecte des plus communs , que l’on eft à portée de voir ôc d’examiner tous les jours , il en eft cependant peu fur lefquels on ait débité autant de contes &: de faits controuvcs. Prelque tous les auteurs ont attribué à la fourmi une prév'oyance Sc une intelligence iupérieure, qui lui faifoient amalîer des provilions confi- derables pour paftèr l’hiver. -Ils ont été plus loin , ils ont décrit dans le plus grand détail les prétendus greniers fou- terrains que conftruifoient ces infeéles , les galeries diflé- rentes qui y conduiloient, la police l’ordre qui ré- gnoient dans ces villes Iduterraines. 11 eft fâcheux que tous ces détails li beaux Sc lî élégamment décrits, n’ayent jamais exifté c[ue dans l’imagination 6c les ouvrages des auteurs qui en ont parlé. D’autres Naturaliftes modernes qui paroillent avoir obfervé davantage les fourmis , Sc avoir apperçu le peu de fondement de toutes ces fables, ont néanmoins donné dans d’autres erreurs ; les uns en attribuant au bout d’un certain tems des ailes à tous les habitans de la fourmilliere , même aux fourmis ouvrières ou fans fexe ; les autres en faifant les mâles beaucoup plus gros qu’ils ne font; d’autres enfin en s’imaginant qu’après un certain tems les fourmis ailées perdoient leurs ailes. Nous allons nous borner à décrire fuccinclement l’hiftoire de ces infeéles, en reéfifiant les faits qui ont été avancés fans fondement, 6c en débarraflant notre récit du faux mer¬ veilleux dont on a décoré les fourmis. Ces petits infedlies habitent ordinairement des trous fouterrains , qu’ils creufent volontiers au pied d’un arbre ou d’un mur, dans un terrein ferme 6c fec : c’eft ce que l’on nomme la fourmilliere. L’entrée de cette habitation eft un peu ceintrée en voûte, foutenue par des racines d’arbres ou de plantes , qui empêchent en même-tems l’eau DES Insectes. 413 de pénétrei' dans cetce ouverture. Quelquefois il y a deux ou crois encrées pour une leule demeure. Elles conduilenc à une cavité fouterraine enfoncée fouvent d’un pied plus en terre , allez large , irrégulière en dedans , mais lans aucune féparation ni galerie. C’ell dans cetce ouver¬ ture que fe retirent les fourmis éc qu’elles le mettent .à l’abri. On fent qu’une- pareille cavité doit avoir coûté beaucoup de peines Se de travaux à des infectes aulîi pe¬ tits. Ils ne peuvent détacher à la lois qu’une très-petite molécule de terre , &c l’emporter enluite dehors à l’aide de leurs mâchoires. A^is le nombre des ouvrières lupplée à leur force & à leur grandeur. Ce nombre prodigieux de fourmis travaille à la lois fans s’incommoder 6i s’ernbarral- 1èr. Elles ont loin de le partager en deux bandes dont l’u¬ ne elt compofée des fourmis qui emportent la terre de¬ hors , l’autre de celles qui rentrent pour travailler , par ce moyen l'ouvrage va cor^tinuellemenc èc lans interruption. Ce font les fourmis ouvrières ou fans fexe qui Icules font chargées de ce pénible travail , les males èc les temelles ne font rien. Ce font aulîî ces mêmes ouvrières qui (eront pareillement feules occupées de l’éducation 6c de la nour¬ riture des petits. Lorfque la fourmilliere ell creufée , les fourmis s’y retirent les loirs, 6c ce n’ell qu’après ce tra¬ vail lait qu’elles penlent à manger; julques-là on les voit uniquement occupées de leurs travaux , pas une ne porte de la nourriture à l’habitation. Mais leur ouvrage fini, elles vont à la picotée. T'eut leur ell bon , fruit , graines , inlecTes morts, charognes, pain , lucre, elles mangent de tout. Dès qu’elles ont trouvé quelque butin , elles s’en chargent pour le porter à la fourmilliere , 6c en faire part à leurs compagnes. On voit ces inlècTes porter ou tirer des fardeaux beaucoup plus pefans qu’eux. Si le morceau ell trop lourd , les fourmis le mettent quelquefois trois ou quatre après , ou bien elles le déchirent avec leurs m⬠choires 6c l’emportent pièce à pièce, il lemble que celles qui ont fait quelque bonne découverte en falîent part à 454 Histoire abrégée leiii s comp’.gnes. En elFet , dès qu’elles lonr retournées au domicile cornuuin, on voir toute la Éourmilliere le mettre en marche &. former une elpéce de procelîion. Toutes vont l’une après l’autre prendre une part du butin , de elles le rapportent dans le même ordre à la fourmiiliere , en formant une autre bande qui n’interrompt point la file de celles qui viennent. Si dans la marche quelqu’une vient à périr par accidens ou autrement, quelt|ues-unes empor¬ tent aulli-tôt Ion corps allez loin. La nourriture que les fourmis apportent ainfi à leur habitation n’elf point mile en réferv^ ; elle elf conlommée entr’elles lur-le-champ, de lur-tout elle ell partagée à leurs petits. Ün trouve tout au plus dans le fouterrain quelques relies qui n’ont pu être mangés tout de fuite , encore les fourmis les emportent - elles promptement dehors dès qu’ils commencent à fermenter ou à le gâter. Mais le principal loin des fourmis regarde leurs petits. Ces infectes rellemblent en cela aux abeilles &e à beau¬ coup d’autres. Ils ne travaillent avec tant d’ardeur & d’ac¬ tivité que pour la propagation de leur efpéce. Ce font les femelles allées qui dépofenc leurs œufs C’ell pour cette raifon qu’on trouve ces femelles dans les fourmillieres mêlées avec les ouvrières , mais en beaucoup plus petit nombre. On les voit lur-tout dans le fort de l’été , dans le tems de la ponte. Dans les tems froids il n’y en a aucune, toute la fourmiiliere n’elt compolée que des ouvrières qui n’ont point d'aîles. Le feul travail des femelles ell de dé- pofer leurs œufs ; les oifvrieres ont loin du relie. Ces œuls lont blancs , petits Se prelqu’imperceptibles. Au bout de quelques jours il en lort une petite larve blanche , lem- blable en tout à un vermiireau. Cette larve grolîît beau¬ coup , elle devient même plus grolî’e que les lourmis, &C ce lont ces elpéces de vermillèaux ou larves blanches que l’on nomme improprement œufs de fourmis. Les ouvriè¬ res ont les plus grands foins de ces petites larves. Com¬ me elles font tendres &. délicates , elles ont attention vers le des! N SECTE s. 415 le milieu du jour pendant la chaleur de les apporter à l’entrée de leurs louterrains pour leur faire lentir l’infiuen- ce de l’air doux. A l’approche de la nuit , elles les repor¬ tent au fond de la fourmilliere , pour les garantir du Froid, On voit les fourmis porter avec leurs mâchoires ces lar¬ ves loiivent beaucoup plus grolTes qu’elles , fans cepen¬ dant les bleflër. Elles les nourriflënt avec le même foin ; dès qu’elles ont été à la picotée , elles commencent par donnera manger à ces petits; pour elles , elles ne man¬ gent qu’après qu’ils en ont eu fufHfamment. Si les vivres font rares, elles donnent tout à leurs petits, toutes les autres font diette. Aulli ces larves fi bien nourries croif- fent-elles fort vite. Lorfqu’elles font fort grofîës , comme elles n’ont point de pattes, elles rellëmblent à une efpéce d’œuf allongé. Quelques Naturahftes même ont cru que ces prétendus œuis de fourmis étoient des efpéces de co¬ ques qui renfermoient leurs larves, croilEoient avec elles. Quoi qu’il en foit, lorfque la larve elt parvenue à fa grofîëur , elle le change en nymphe. Swammerdam allure politivement qu’avant cette metamorphdfë , la larve le file une coque dans laquelle la nymphe elf renfermée. Pour moi je n’ai pu découvrir aucune de ces coques dans les fourmillieres : mais comme les nymphes font dans les commencemens fort molles prelque fluides , elles font enveloppées d’une peau blanche tendre ÔC tranfparente , qui a plus l’air d’une pellicule que d’une coque filée. A mefure que la nymphe le fortifie êc prend de la confîllan- ce , cette peau qui paroifloit remplie de fluide, le colle &L s’applique fur les différentes parties de la nymphe, qui deviennent très-reconnoiflables. Dans cet état on diftin* gue fur la nymphe toutes les parties de la fourmi, de mê¬ me que dans les nymphes des abeilles, des guêpes 5c de plufieurs autres infeétes. Les fourmis ont pour ces nymphes les mêmes foins qu’elles ont eu pour leurs larves , fi ce n’efl qu’elles n’ont pas befoin de leur donner de nourriture. Enfin lorfque la Tome II. El h h 4i inlectes à deux Kk k ij 444 Histoire abrégée ailes font fînîs , & que l’infecte parfait vient de fortir de fa coque , il elt ordinairement plus mol , &;il paroît plus gros ôc plus pâle qu’il ne le lera par la fuite, de plus tout Ion corps elt humide ; au bouc de quelques minutes il le fé- che , toutes les dilferentes parties acquiérent plus de con- liltance & diminuent de volume, la couleur devient plus foncée & plus brune , & l’inleéte elt en état de voler 6c de prendre ion eflor. £n général le mâle elt plus petit que fa femelle , com¬ me cela elt ordinaire dans les infectes. Dans les coulins 6e quelques elpéces de tipules , ce mâle le diltingue de la fenielle par les antennes qui forment de beaux pana¬ ches , tandis que celles de la femelle lonc de fimples filets. Après que ces infeétes font fortis de leur coque, ils ne tardent pas à s’accoupler. Cet accouplement fe fait d’une maniéré allez linguliere , du moins dans une grande par¬ tie de ces inlectes. Le mâle a au derrière deux efpéces de pinces, ou deux crochets avec lefquels il lailîc la par¬ tie poltérieure de la femelle, enforte qu’elle ne peut lui échapper. Mais c’elt tout ce qu’il peut faire, prefque tout le relie de l’accouplement dépend de la femelle. Celle- ci allonge pour lors une elpécede cône charnu , en def- fous duquel fe trouve la partie du fexe. Il faut qu’elle in- troduife cette avance dans le corps du male , pour aller recevoir la partie mafculine qui ne fort point au dehors. Ainli dans ces infeétes , c’elt le mâle qui a une ouverture propre à recevoir la partie de la femelle. Cette derniere ainli fécondée dépofe fouvent des cen¬ taines d’œufs; il y a cependant quelques efpéces qui n’en font que très-peu. On trouve des mouches qui n’en dépo- fent que deux ou trois à la fois, mais ce n’eft pas le plus grand nombre. Ces œufs , fuivant les différentes efpéces de ces inleètes , varient infiniment pour leur couleur , leur forme &c leur figure. Les uns font lilfes, d’autres diverfe- ment canelés ; plufieurs font ovales , d’autres ronds , 6c desInsectes. 445 quelques-uns de forme très irrégulière. Nous verrons ces difleiences en traitant les différens genres de cette feclion 6c leurs elpéces. Quelques femelles au contraire ne lont point d’œuis,mais des petits tout vivans, elles font vivi¬ pares. Nous parlerons de quelques mouches qui lont dans ce cas. Il paroit étonnant que parmi les infedles d’un mê¬ me genre, il y air des elpéces vivipares, tandis que tou¬ tes les autres lont ovipares. Cela néanmoins paroîcra moins fingulier , fi on fait attention à la dilférence légère qui conllitue les uns 6c les autres. Dans les ovipares , l’œuf lorc du corps avant que le petit luit éclos; dans les autres ce même petit lort de l’œuf encore contenu dans le ventre de la mere , 6c paroît au jour lous la forme naturelle. Les femelles vivipares ont comme les ovipares des œufs, mais qu’elles couvent dans leur intérieur 6c qui ne paroil- fent point. Si on ouvre ces femelles fécondées, avant que leurs petits loient lortis , tantôt on trouve le petit tout vivant dans le ventre de la mere 6c tantôt on y trouve un petit œuf, lorfqu’il n’y a pas long-tems que cet infedte s’elf accouplé. Tous les infectes de cette feétion voltigent dans l’air, lorfqu’ils lont devenus inlecles ailés 6c parfaits. Mais au¬ paravant tandis qu’ils ne lont que lous la forme de lar¬ ves , leur habitation varie beaucoup luivant les différentes elpéces. Les larves des coufins , celles de beaucoup de tipules , celles des mouches armées , 6c celles de quelques elpéces de mouches , vivent dans l’eau , elles lont aquati¬ ques. La larve de l’oeltre 6c celle du taon vont le loger dans le corps des grands animaux , aux dépens defquels elles fe nourriffent. Le fondement des chevaux , les cavi¬ tés du nez des moutons 6c des bœufs, le golier du cerf 6c d’autres animaux lervent à loger les premières , qui fe nourriffent des lues fales qu’elles trouvent dans ces en¬ droits. Le taon va dépofer les œufs lur le bœuf 6c d’au¬ tres quadrupèdes, fous la peau delquels fe loge fa larve, qui vit d’une efpéce de fanie qui luinte continuellement 44<î Histoire abrégée de la playe qu’elle produit. Plulieurs larves de mouches dérruilent les pucerons qui leur fervent de pâture , d’au¬ tres vivent au milieu des chairs puantes &; pourries, 6c quelquefois dans des matières encore plus fales , enlorte que ces infecdies ailés , qui ont un air li propre , ont pris nailPance au milieu de l’ordure 6c de la fange. Après avoir quitté ces endroits dëgoutans , les inleèles parhiits vont les retrouver pour y dépoler leurs œuls : ils lavent ce qui conviendra à leurs petits, &: ils les mettent à même de trouver une nourriture convenable dès qu’ils leront éclos. Quelque délagréable que paroilî'e l’hilloire de pareils ani¬ maux, leur prévoyance elfadmirable, leurs manœuvres ont quelque choie d’mtérellant, &C nous eipérons que ce dé¬ tail curieux dédommagera amplement le lecleur du dégoût qu’ils pourroient lui caufer. Nous allons d’abord donner une table, dans laquelle nous réunirons les caraéleres des dilîerens genres de cette feclion, après quoi nous exami¬ nerons chaque genre en particulier. % # s.-. V DES Insectes. 447 SECTION CINQUIÈME De la clajje des Life clés. INSECTES A DEUX AÎLES. GENRES. L’ O E S T R E. Le Taon. L’ A s I L E. CARACTERES. {Antennes fetacées qui naiffent d’un bouton. Trois points au lieu de bouche. Trois petits yeux lilFes. ! Antennes fetacées coniques y divifées en quatre par¬ ties. Bouche compofée d’une trompe 8c de dents qui fe joignent. Trois petits yeux liffes. Antennes fetacées coniques , divifées en quatre par¬ ties. I Bouche formée par une trompe limple 8c aiguë. • Trois petits yeux liffes. .. . ( Antennes fetacées 8c brifées. L, A iVi O U C H E- ? Fouché avec une trompe fans dents. ARMEE. J Extrémité du corcelet armée de pointes. * Trois petits yeux liffes. {Antennes formées par une p.ilette platte 8c folide^ avec une foie ou poil latéral. Bouche avec une trompe fans dents. Trois petits yeux liffes. f Antennes formées une palette avec un poil la- ’ téral velu. Le Stomoxe.< 1 Bouche formée par une trompe fimple 8c aiguë. V Trois petits yeux liffes. I Antennes formées par une palette avec un poil la- ... I teral velu, 8c placées fur la tête. La \ OLUCELLE. / Bouche formée par une trompe renfermée dans une I gaine ou un bec aigu. (Trois petits yeux liffes. 448 Histoire abrégée Antennes grenues terminées par une pointe &r pla- . cées fur la gaine de la trompe. La PsEMOTELE. / Bouche formée par une trompe renfermée dans une gaine ou un bec aigu. Trois petits yeux lilfes. ( Antennes filiformes. Le oCATOPSE./ Bouche avec une trompe fans dents. ( Trois petits yeux lill'es. ! Antennes fetacées très-courtes, compofées d’un feul Bouche formée par une efpéce de bec cylindrique & obtus. Point de petits yeux liflTes. {Antennes filifoimes , un peu peélinées, ( fouvent en panache dans les mâles ) beaucoup plus longues que la tête. Bouche accompagnée de barbillons recourbés & ar¬ ticulés. Trois petits yeux lilfes. Antennes en if, perfoliées , prerqu’aulTi courtes que J la tête. LE JalBION. / Bouche accompagnée de barbillons recourbés & ar- ) ticulés. Trois petits yeux lilfes. ( Antennes peftinées ( en panache dans les mâles. ) Le Cousin. / Bouche formée par un tuyau mince & filiforme. ( Point de petits yeux lilfes. ■ 'is) SECTIO DES Insectes. 44:? SECTIO QU ENTA Clajfis Infeclorum. INSECTA DIPTERA. G E N E RA. O E S T R U S, L’OeJire, T A B A N U S. Le Taon. A S I L U S. VA file. Stratiomys La Mouche-armée. M U S C A. La Mouche. Stomoxys. Le Scomoxe, VOLUCELLA. La Volucelle. \ î i i ! CARACTERES. Antenn* fetaceæ è globulo prodeuntes. Os milium , punfta tantum tria. Ocelli très. Antenn* fetaceo-conicæ è quatuor partibus. Os probofcide dentibufque conniventibus, Ocelli très. Antennæ fetaceo-coniræ quadri-partita*. Os rortro fubulato acuto. Ocelli très. Antennæ fetacex frad*. Os probofcide abfque dentibus. Thoracis apex aculeatus. Ocelli très. Antennæ è patella plana folida , fêta laterali feu pilo. Os probofcide abfque dentibus. Ocelli très. Antennæ patlleatæ , fêta laterali pilofa. Os roftro fubulato j fimplici , acuto. Ocelli très. Antennæ patellatæ , fêta laterali pilofa , capiti infi- dentes. Os probofcide , vagina acuta feu roftro recondi- tum. Ocelli très. Tome II. LU 450 Histoire abrégée Nemotelus. La NémoteU. {AntenncE moniliformes , Üylo terminata: , roflro in- fidentes. Os probofcide , vagina acuta ^ feu rolho recondi- tum. Ocelli très. SCATOPSE, Le Scatopfe. Hippobosca. L^Hippobofque. AntennîE filiformes. Os probofcide abfque dentibus. Ocelli très. Antennat fetaceæ breviffima: ex unico Os rortro cylindrico obtufo. Ocelli nulli. pilo. T I P U L A. La Tipule. Antennx filiformes fubpeftinatæ ( maribiis fæpe plu- mofæ ) capite multo longiores. Os tentaculis incurvis articiilatis. Ocelli très. B I B I O. Le Bibion. Antennæ taxiformes , perfoliatie j capite vix lon¬ giores. Os tentaculis incurvis articulatis. Ocelli très. C U L E X. Le Coujîn, Antennæ pedinatæ ( maribus pliimofæ. ) Os fiphone filiformi. Ocelli nulli. DES Insectes, ü E S T R U S. L’ O E ST RE. 451 Antcnnœ fttaceæ c globu- Antennes fétacées qui lo prodeuntes. naiirent d’un bouton. Os nullum , puncla tantum tria. Trois points au lieu de bouche. Ocelli très. Trois petits yeux lifTes. Deux caractères diftinguent furement l’oeftre de tous les autres infectes à deux ailes ; le premier conlifle dans la forme de Tes antennes qui font fort courtes & fort petites : ce n’eft qu’un limple filet mince, mais qui fort d’une grol- fe bafe , qui repréfente un bouton rond. L’autre caractère conlifte cians la bouche , ou pour mieux dire , dans le dé¬ faut de bouche de cet infeéte. Car l’oeflre n’en a point , on apperçoit leulement trois petits points enfoncés à l’en¬ droit où la bouche devroit fe trouver , foit que ces petits enfoncemens fervent à l’inleéte de luçoirs pour tirer quelque peu de nourriture liquide , foit que l’oeftre ne prenne point abfolument de nourriture lorfqu’il eit de¬ venu infecte parfait , ce qui elt plus probable , & qui lui feroit commun avec plufieurs autres infectes. C’efl ordinairement dans le corps des grands animaux qu’on peut trouver les larves des oeflres , tantôt dans le fondement des chevaux , tantôt dans les cavités du nez des bœufs & des moutons , quelquefois fous la peau des bœufs, luivant les difl'érentes elpéces de ce genre , car chacune a Ion habitation particulière. Ces larves relîbm- blent à des efpéces de vers courts , mois , & qui n’ont point de pattes. Ils ont tous à leur partie poltérieure deux grands ftigmates, dont chacun contient fouvent plufieurs ouver¬ tures. On remarque dans ces larves quelques variétés fuivant les endroits où elles vivent. Celle de Yoejîre des bœufs vit fous la peau des bœufs & des vaches. On voit fur le dos de ces animaux des éléva¬ tions , des efpéces de tumeurs ou de bofl'es. Ces bofl'es LU ij 45 Z Histoire au ré g é e l'ont formées par une larve d’oellre , qui vit fous la peau de l’animal. Si on les examine de près , on voit dans quel- qu’endroit de la tumeur uneouverture à la peau, par la- cjuelle on apperçoit la partie podérieure de la larve , qui ell toujours appliquée à cette ouverture , 6c qui relpire l’air par le moyen des Ifigmates qu’elle a à cet endroit. Cette larve n’a pour toute bouche qu’une lîmple cavité enveloppée ée accompagnée podérieurement de quatre mamelons charnus. C’elt avec cette bouche qu’elle luce perpétuellement la lanie bc les liqueurs qui luintent de l’ul- cere qu’elle entretient lous la peau de l’animal, 6c qui lui fervent de nourriture. Les deux digmates de fa partie podérieure lont grands 6c lormés en croidant , 6c outre ces digmates , l’infeCte a encore au derrière huit petits trous polés fur une même ligne, qui peuvent lui fervir à rejetter l’air pompé par les digmates. On voit ailément cette conformation de la partie podérieure de la larve , en examinant l’ouverture de quelque bodè qui le trouve fur le dos d’un bœuf attaqué par ces inleéfes. Comme la larve tient fon derrière appliqué à l’ouverture de cette tumeur , on voit au dehors les digmates lans dilater la cavité. On croiroit que ces larves ainfi renfermées lous la peau d’un bœuf, 6c qui y fucent continuellement, devroient in¬ commoder cet animal 6c lui caufer de la douleur. Il ne paroît pas cependant qu’il s’en inquiète, &. l’on voit des bœufs dont le dos ed chargé de plulieurs de ces tumeurs , qui font aulTi tranquilles êc aulfi bien nourris que ceux qui n’en ont pas. Lorfque la larve a pris toute fa croidance fous la peau du bœuf, elle cherche à en lortir pour fe métamorpho- fer ; un endroit aulfi humide ne feroit pas propre à cette opération. Elle commence d’abord pendant quelques jours à élargir peu à peu avec Ion derrière l’ouverture de la tumeur , 6c lorlqu’elle ed fuffilamment ouverte pour lui donner pad’age , elle en fort à reculons. Dès qu’elle en eft lortie entièrement , elle tombe à terre , mais fans fe bief- DES Insectes. _ 453 iei- , à caufe de la mollelle de Ibn corps , qui cède ail'é- menc. Pour lors elle s’enfonce fous quelque pierre pour le mécamorpholer. Les larves des autres efpcces d’oeflres , celles qui vi¬ vent dans le fondement des chevaux , ou dans le nez des moutons, font voir dans leur conformation quelques dé¬ férences , qui leur étoient ncceiraires à caufe des endroits où elles vivent. Ces larves font verdâtres ou jaunâtres, quand elles lont jeunes, de elles deviennent brunes, lorl- qu’elles font parvenues à leur groflbur. Leur bouche eft lemblable à celle de la larve de l’oellre des bœufs , mais elle eft de plus accompagnée de deux crochets qui leur fervent à le cramponner dans l’inteftin , ou dans la cavi¬ té des narines , à empêcher qu’elles ne loient pouflees en dehors par les matières qui paftent dans ces endroits, éc par le mouvement périftaltique des inteftins. C’eft par la même raifon que les onze anneaux dont leur corps eft compofé, font tous bordés de pointes triangulaires, donc l’angle aigu eft tourné vers le derrière de l’inlecte. La maniéré dont ces pointes font arrangées , permet bien à l’infecle de s’avancer Sc de monter dans la cavité où il vit, de empêche qu’il ne puifte rebroufl'er chemin Se re¬ culer malgré lui. Enfin les ftigmates poftérieurs de ces in- lecles font renfermés dans une efpéce de bourfe , qui lorfqu’elle eft ouverte, laifte voir fx filions, qui lont les véritables ouvertures des ftigmates. Cette bourfe met à couvert les ftigmates , de empêche que les liqueurs vif- queufes au milieu delquelles vivent ces infectes , n’en puifl’enc boucher l’entrée. Ces larves parvenues à leur grofteur , fortent de la cavité où elles lont renfermées , loit du fondement, foie du nez des animaux fur lefquels elles vivent, elles tombent à terre comme les larves de l’oeftre des bœufs , de la métamorphole des unes de des autres eft tout-à-faic femblable. C’eft ordinairement par terre, fous quelque pierre , que fe fait cette mécamorphofe. Lorfque les larves des oeftres 454 Histoire abrégée Te font afiêtées dans quelque retraite l'eniblable, au bout de quelque tems elles prennent une ligure ovale, appro¬ chante de celle d’un œuf; leur peau le durcit , acquiert une couleur brune très foncée, 6c forme une elpéce de coque. C’ert dans cette coque formée par fa propre peau , que la larve prend d’abord la ligure d’une elpéce de bou¬ le allongée Se enluite celle de chrylalide ou nymphe. Cette nymphe le fortifie, prend de la conliRance, Sc en¬ fin lort de la coque en failant fauter la partie lupérieure de cette même coque qui le partage en deux. L’infecfe parfait qui en fort eR gros , court , plus ou moins velu, femblable à une grolî’e mouche. Il vit peu de tems lous cette derniere forme. Audi ne tarde-t-il pas à s’accoupler 6c à dépoler les œufs. Il cherche pour cet efièt l’endroit qui lera le plus convenable pour les petits. Ceux donc les larves doivent vivre dans le fondement des chevaux ou dans le nez des moutons , vont s’infinuer dans les ouvertures de ces cavités , 6c collent forcement leurs œufs dans leur intérieur; c’eR-là que leurs petits doivent éclore. La chaleur 6c l’humidité de ces endroits facilite leur fortie de l’œuf. On voit fouvenc les grands animaux fort agités 6c dans une efpéce de fureur par l’inquiétude que leur caufenc ces infeétes , qui veulent s’introduire clans leur nez ou leur fondement , 6c c’eR à caufe de cette agitation furieufe qu’excitent ces infecles , qu’on leur a donné le nom à'oejirus. L’oeRre des bœufs , celui dont la larve vit dans les tu¬ meurs qu’elle produit fur le dos des bœufs 6c des vaches, a plus de peine pour dépofer fes œufs. Il faut qu’il perce le cuir dur 6c épais de ces quadrupèdes. Aufli la nature lui a-t-elle donné une efpéce de tariere à cinq pointes qui forme un trou rond , à l’aide duquel il dépofe profon¬ dément fon œuf fous le cuir de l’animal qu’il a piqué. Nous ne décrirons que trois efpéces de ce genre ; il y en a cependant quelques-autres donc difterens auteurs moder¬ nes ont parlé , mais que nous n’avons pas eu occaRon desInsectes. 45 5 de rencontrer. A mefure que les Naturaliftes les trou¬ veront, ils pourront les décrire 6c les ajouter aux efpéces que nous allons donner. I. OESTRUS villofus ; pallido- flavefcens , abdominis medio cingulo nigro , apice fulvo. Linn, faun. fuec. n. 1028. Oeftrus ani e quorum. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 584 , n. 3. Oeftrus alis immaculatis , thorace nigro, fcutello pallido; abdomine nigro, bafi albo apiceque fulvo. Reaum. inf. tom. 4 , tab. i') , /• i — 5. II. goiL 277. Vermes himorrhoidum cæcarum facie. L'ocflre du fondement des chevaux. Longueur 5 lignes. Largeur 2 lignes. Cet oeftre eft fort velu , fur- tout le mâle. Son corps eft noir, mais les poils font jaunâtres. Le milieu du corce- let eft moins chargé de poils , enforte qu’on voit le noir du fond en cet endroit. Le haut du ventre eft très-velu , fou milieu eft lilEe 6c noir , 6c le bout eft velu , mais les poils de cette extrémité font d’une autre couleur que ceux du refte du corps, ils font de couleur louci. La femelle eft plus allongée 6c moins velue que le mâle. Les ailes de l’un 6c de l’autre font comme enfumées de brun , mais fur-tout celles de la femelle. Leurs antennes font très-courtes : ce n’eft qu’un filet qui fort d’une bafe brune 6c globuleufe ; leurs pattes font jaunâtres. La larve de cet infedle fe loge, comme nous l’avons dit, dans le fondement des chevaux , auquel elle tient forte¬ ment par les crochets dont elle eft armée. On l’apperçoit même à l’extérieur , c’eft-là qu’elle fe nourrit 6c qu’elle grofîit. Lorfqu’elle eft prête à faire fa métamorphofe , elle fe lâifle tomber, 6c s’enfonce dans la terre, où , fans chan¬ ger de peau , fon corps fe durcit , comme il arrive aux lar¬ ves des autres infectes de cette feclion. De cette chryfalide ou coque , fort l’oeftre que l’on voit voltiger autour des chevaux 6c les tourmenter , lorfqu’il cherche à dépofer fes œufs dans leur fondement. 45^ Histoire abrégée 2. OESTRUS cinereus j nigro maculaïus ù puncîatus. Planch. 17, fig. I. Liiin. faurt. fuec. n. 1027. Oeftrus finus frontis ruminantium. Linn. J’yft. nat. edit. 10, p. 585 , n, 5. Oeftrus alis immaculatis , thorace abdomineque ferrugineo nigro maculato. Heaum. inf. tom. 4 , tab, 35 , 21 — 24. L' ocftrc des moutons. Longueur j lignes. Largeur i j ligne. Le fond de fa couleur eft gris. II efl: parfcmé de taches noires ^ de petites tubercules de même couleur qui le rendent comme chagriné. Son corps eft alTez raie ; Je devant de la tête eft d’un jaune pâle êc fes pattes font un peu brunes. Ses ailes lont veinées de noir , mais non pas jufqu’en bas. Ces veines longitudinales font terminées par une autre tranfverfe joliment godronnée. Sa larve habite dans les linus frontaux du nez des mou¬ tons. Lorfqu’elle eft prête de fe métamorphofer , elle en fort , elle tombe s’enfonce dans la terre pour s’y changer en coque. 3. OESTRUS thorace flavo , cingulo nigro ; alis nigra fafcia , pedibus paLLidis. Linn. faun. fuec. n. 1024. Linn. fyfi.nat. edit. io,p. 384, n, 1. Oeflrus alis maculatis, thorace flavo faf- cia tufca , abdomlne flavo apice nigro. Raj. inf. p. 27 1. Mufca bipennis oeftruin di£la, alis membranaceis punflis crebris nigrioribus velut afperfls. Derrham. phyjico theol. l. 8 , c. 6 , n. II. Frifch, germ. 3 , p. 21 , r. 7. Vermis in flercore vaccino. Reaum. inf. tom. 4 , tab. 36 , 37 , 38. L'oefre des bœufs. Cet oeftre reflemble pour la grofleur à une grofte mou¬ che ou à un petit bourdon. Ses yeux font noirs , 6c le bou¬ ton de fes antennes duquel fort le poil latéral , eft applati 6e en palette. Son corcelet eft jaune , avec une bande tranf- verle noire entre les ailes qui va de l’une à l’autre. Le bout GU la pointe de ce corcelet , a aulîi quelques poils noirs mê¬ lés avec des poils fauves. Le ventre eft de la même couleur fauve. D E s I N s E C T E s. " ^ 457 fauve , avec des bandes tranlverfes noires formées par les bords liipérieurs ëc inférieurs de chaque anneau qui font de cette couleur. Le dernier article du ventre etc noir. Les balanciers des ailes font blancs üc les pattes font de cou¬ leur pâle. Le bout du ventte le termine par une queue re¬ courbée en delLous , mais qui ne pique point. Les ailes couchées furie ventre font joliment panachées; le tond de leur couleur ell: blanc, mais dans leur milieu elles ont une large bande brune tranfverte , éc outre cela trois points bruns , l’un vers la pointe de l’aile, le fécond un peu plus bas vers le bord intérieur, ée le troifîéme entre la bande tranfverfe ôc le corps de l’infecle proche le bord intérieur. Cet infecte dépofe fes œufs fous le cuir des bœufs, Sc il en fort des larves de couleur ardoifée, dont la peau efl comme chagrinée. Ces larves font convexes du côté du ventre, & plattes du côté du dos. Elles n’ont point de crochets à leurs bouches comme la plupart des larves des- infeôtes à deux ailes , niais feulement deux boutons écail¬ leux. La larve grolliflânt fous la peau du bœuf, produit un ulcéré, d’où il fuinte un pus éc des humeurs dont elle fe nourrit. Quand elle eft parvenue à fa groffeur , elle fort du corps de l’animal , fe laifî'e tomber à terre , s’y enfonce ôi. s’y métamorphofe en coque ôc enfuite en œdtre. T A B A N U S. LE TAON, Antennæ fetaceo conicce è Antennes fétacées coni- quatuor partibus. ques , divifées en quatre par¬ ties. Os probofcidedcnûbufque conni- Bouche eompofée d’une trom- ventibus. pe de de dents qui fe joignent. Ocelli très. Trois petits yeux üfTes. Le taon a deux caractères bien diftinctifs , dont l’un Tome II. Mmm 45 s Histoire abrégée confiée dans la figure de fes antennes, îk. l’autre dans la forme de la bouche. Le premier dillingue ce genre de tous ceux de cette ledtion , à l’exception du genre de l’afile qui luitôc qui a des antennes à peu près lemblables. Le fé¬ cond luielf ablolument propre ÔL ne le rencontre dans au¬ cun autre genre. Les antennes qui conflituent le premier de ces carac¬ tères , forment une elpéce de fil court qui le termine en pointe par le bout. Elles font compolées de plulieurs anneaux , ordinairement au nombre de fept , dont les premiers lont très-dilfindts &c plus gros que les autres, &C forment trois parties différentes dans l’antenne. Lesquatre autres font courts , paroiffent confondus enlemble , ôc ne forment qu’une pièce qui femble continue , èc qui eft la quatrième & derniere pièce de l’antenne. Souvent le troilîème anneau elf plus gros que les deux premiers , & dans plulieurs elpéces, il a une pointe ou appendice laté¬ rale plus ou moins longue , ce qui donne à l’antenne une forme alî'ez linguliere, & même la fait quelquefois paroi- tre comme fourchue. La bouche du taon qui forme l’autre caradtere propre de ce genre, eft allez linguliere. Elle auneefpéce de trompe; mais cette trompe n’ell: pas feule &L ilolèe , comme nous verrons qu’elle le trouve dans plulieurs genres de cette Eeclion; elle eil accompagnée à droite àc à gauche d’efpé- ces de grofles dents blanchâtres pointues , outre les étuis qui enveloppent la trompe. Ces dents le joignent enlemble par leurs extrémités , lorfque l’inleète les rappro¬ che , mais elles peuvent s’écarter & fe mouvoir à droite à gauche. Comme le taon fe nourrit du fang des chevaux, des bœufs & d’autres quadrupèdes dont la peau efl dure & épaiffe, il paroît que ces elpéces de crocs aigus lui ont été donnés pour percer ce cuir épais pouvoir enfuite fucer avec fa trompe' le fang qu’il en a fait fortir. C’elf par cette raifon que ces infectes incommodent extrêmement les chevaux ôê les bœufs pendant l’été. Ils les piquent de f DES Insectes. 459 tous cotés , fucent leur fang èi. les agitent tellement qu’ils les rendent comme furieux. C’elt ordinairement dans les prés bas & les bois humi¬ des, qu'on trouve les taons en abondance. Je ne connois ni leurs larves ni leurs nymphes. L’analogie porte à croire qu’elles reflemblentà celles de l’oeftre, &. je penferois que la larve pourroit bien vivre dans l’eau , l’inleéte parlait fe trouvant volontiers dans les endroits aquatiques. Le taon , pour le port extérieur, reflemble allez à une mouche extraordinairement grolle. Ses yeux font gros , & lorfque l’animal ell vivant, ils font panachés, du moins dans plulieurs elpéces, de raies d’un jaune vert 6c de ban¬ des brunes rougeâtres. Son ventre eft gros 6c large: les ai¬ les lont allez lorces 6c ornées de nervures conlidérables. Dans quelques efpéces, ces ailes font joliment panachées de taches blanches 6c de bandes noires. Les couleurs de ces infectes font en général allez obfcures. 1. TABANUS ihorace cinereo ; abdomine flavefccnte , fegmenns Jîngulis triangulo aLbo. Linn. faun. fuec. n. 1045. Tabanus grifeus , abdominis fegmentis fmgulis trian» gulo albo. Linn. fyft. nat, eût. lO , p. 601 , n. i. Tabanus oculis virefcentibus , abdominis dorfo inaculis albis trFgonis longitudinalibus. j4ci. Upf. 1736, 31 , n. 17. Tabanus vulgaris grifeus, incifuris dorfi macuî^ trigona albicante notatis. Jonfl. inf. tah. 8, ori. i. , f. 21 22. Reaum. inf. tom. 4, lab. 17 , fg. 8. Le taon a ventre jaunâtre & taches triangulaires blanches. Longueur 1 1 lignes. Largeur 4 lignes. Sa tête elt grife, mais fesyeux bruns 6c prefque noirs, en occupent la plus grande partie, lailldnt entr’eux fort peu d’intervalle. Dans cette efpéce 6c dans les autres de ce genre , la tête elt large, courte, applatiede haut en bas. Le corcelet eft de couleur grife. Le ventre eft jaunâtre, prin¬ cipalement en haut fous les ailes. Le milieu 6c le bas font bruns , avec une tache blanche triangulaire au milieu de chaque anneau, ce qui fait une bande longitudinale de M m m ij 460 Histoire abrégée taches, donc la pointe regarde le corcelec. Les cuilîes jonc noirâtres les jambes jaunes. Les ailes lonc un peu oblcures, avec des veines brunes plus foncées. Ce taon pendant l'été incommode beaucoup les bœufs 2c les chevaux. 2. T A B .-\ N U S C! ne reus , thorace fafciis longiiudlnalibus albis , abdominis Jegmenio fingulo triangulo înafcuLifi-iue albis. Planch. 17, tig. 2. Le taon gris a taches blanches triangulaires fur le ventre, Ljngutur 7 lignes. Largeur 2 lignes. ba tête ell de couleur grile, à l’exception des yeux qui font noirâtres &c fort grands. Le corcelec qui ell gris en delloLis 2c lur les cotés , elt brun par delî'us , avec cinq ban¬ des griles longitudinales ëc un peu de poil lur chaque coté. Le ventie en dell'ous ell tout gris, en delLus il elt brun , avec une tache grile triangulaire placée au milieu de cha¬ que anneau, donc la pointe regarde le corcelet. Aux côtés de cette tache, en lonc deux autres irrégulières prefque roiules ëc de même couleur. Les bords du ventre font ai¬ gus ëc. blanchâtres. Les pattes font un peu jaunâtres , à l’exception des cuilîes qui lonc griles. Les aîies font trani parentes &C veinées de brun. Cet inleôle varie pour la grandeur. Ün le voit voler l’été dans les prés ëc les pâtura¬ ges. 3. TABANUS fufcus , Il bits albido-pallidis. Le taon brun a jambes blanchâtres. Longueur 7 lignes. Largeur 3 lignes. Ce grand taon elt brun ëc luifanc : Ton corcelet eft affez velu, cë les poils lonc d’un brun châtain. Le ventre a quel¬ ques poils lemblables lur les bords, mais le delîiis elt lilîe ik d’un brun foncé. Les ailes lont auliî un peu brunes, mais inégalement; elles lont plus foncées en quelques endroits qui forment de grandes taches longues au milieu de l’aîle ôc plus claires dans le relte. Les pactes de même couleur DES Insectes. 4. 31 , n. io. Tabanus fufeus, alis cinereis punfiatis. Le taon a ailes brunes piquées de blanc. Longueur 4 lignes. ^Largeur i ligne. Tout l’inlecte elt d’un brun cendré. Quand il ell: en vie fes yeux lonc verts, avec des raies brunes linuées. Encre les yeux , elt un grand elpace gris, fur lequel lonc deux taches noires martes bien vilîbles, éc une poltcrieure beaucoup plus petite. Je n’ai pu découvrir, ni fur cette efpéce, ni lur les deux précédentes, les petits yeux lillcs. Le corcelet elt b run, avec des raies longitudinales, grifes, ferrées, au nombre de fept environ. Le ventre qui elt un peu cendré ., 46z Histoire abrégée a le bord de chaque anneau plus blanc. Les ailes brunes Sc cendrées , font toutes piquées de petits points blancs, avec une tache marginale noire. Les pattes (ont de la même couleur que le corps , à l’exception des jambes qui font en¬ trecoupées d’anneaux alternativement bruns de blancs. Cette elpéce elt une des plus communes dans les prés. Ses yeux l'ont très- beaux. 6. TABANUS n'iger y thorace iineis duabus longitudi- nalibus cinereis , abdominis fegmentis limbo cinereo. Le taon noir a anneaux du ventre bordés de blanc. Longueur j lignes Largeur l ligne. Ses yeux font bruns , de le refte de fa tête ell gris , avec deux taches noires luilantes placées entre les deux yeux & qui le touchent l’une l’autre. Sur le derrière de la tête * on voit très-dilHiiclement les trois petits yeux hlîes. Le corcelet elf noirâtre avec deux bandes longitudinales gri- fes bien marquées qui le voyent en delLus. Le ventre de même couleur que le corcelet, a chaque anneau bordé de gris. Ce ventre ell plus éhlé de plus allongé, de fa poin¬ te ell: plus menue que dans les efpécés précédentes. Le delfous de l’inlecle ell tout noir ainlî que les cuifles, mais le refie des pattes efl un peu jaunâtre. Les ailes ont un peu de jaune; leurs veines fur-tout de leur point margi¬ nal font d’un jaune fauve. Cet infeéle efl afl'ez liire. N. B. J’en ai une variété plus velue , encore plus noire de fur laquelle on voit fort peu de gris. Son corcelet lur- tout ell prelque tout noir. L’une & l’autre fe trouvent dans les prés voilins des bois. 7. TABANUS cinereus y iibiis fulvis. Le taon gris a jambes fauves. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Sa couleur efl route grife , mais plus claire encore en deffous qu’en delTus. Ses jambes de fes pieds font d’une DES Insectes. 4(^3 couleur fauve un peu pâle. Ses ailes ionc un peu jaun⬠tres vers le haut &. le bDrd extérieur, Sc diaphanes dans tout le refte. Je n’ai qu’un individu de cette elpéce, qui n’ed pas des plus communes. N’ayant point examiné les yeux fur l’animal vivant, je ne puis aflurer li celui-ci ell: Je même que M. Linnæus a défigné n°. 1048, delà fauna futcica. Il paroît lui relTembler beaucoup. 8. TABANUS fufcus , akdominis lateribus pedibujque Jlavis , aiis macuLis fufcis. Linn f.iun. fuec, n. 1049. Tabanus fufcus, alis maculis fufcis albifque variis , oculis fulvo-viridibus , puniSis nigris. Linn. fyft. nat. edh. 10 , p. 6oz , n, li. Tabanus oculis nigro-punélatis , alis maculatis. Aà. Upf. 1756, p. 31 , n. 21. Tabanus fufcus, alis cinereis, maculis albis ni- grilque. Ihid. n. 22. Tabanus fufcus, alis fufcis, maculis nigris. Raj. inj. p, 272. Mufca bipennis pulchra , alis maculis albis amplis pifiis. Le taon brun , a cotés du ventre jaunes , à ailes tachetées de noir. Longueur 4 j lignes. Largeur I ligne. vSa tête eft brune : dans l’animal vivant les yeux font mêlés de vert & de couleur fauve , avec quelques points noirs. Les trois premiers anneaux des antennes font gros êc pâles, les autres forment un flet mince &c noir. Le corcelet eft brun avec quelques bandes longitudinales grifes. Les côtés &L le haut du ventre font jaunes, &: cha¬ que anneau de cette partie a une tache triangulaire bru¬ ne, Je bas du ventre eft brun. Les pattes font jaunes à l’exception des tarfes qui lont noirâtres. Les ailes font blanches , mais chargées de plulieurs taches brunes èc noires. <). TABANUS fufcus ^ abdominis lateribus pedibufque flavis i alis immaculatis albis. ' Le taon brun , a côtés du ventre jaunes & ailes blanches. Je penfe que celui-ci pourroic bien n’être qu’une varié- 4^4 Histoire abrégée te du precedent. 11 lui reiremble en tout pour la grandeur, les couleurs 6l la forme , ik. en particulier pour la figure de Ion ventre qui eft allongé. Il n’y a de différence que dans les ailes qui dans celui-ci n’ont aucunes taches. 10. TABANUS fufeus , abdominc antice luteo , alarum marginc extenore , fufciifque duabus tranfverjis nigns. Le taon a deux bandes noires fur les ailes. Longueur 5 lignes. Largeur l f ligne. Parmi les infeftes de ce genre , cette efpéce eff une des plus belles & des plus ailées à reconnoitre. Elle elf brune , il y a cependant deux ou trois, bandes longitudinales plus p⬠les (urfbn corcelet. La partie fupérieure du ventre , Içavoir les deux premiers anneaux qui font environ le tiers de tout le ventre, font de couleur jaune , le refie eff brun. Les ailes ont leur bord extérieur noir, ainlî que deux larges bandes tranfverles qui tiennent à ce bord , le relie de l’aile elf blanc. Ün voit dilfincfement dans cette efpéce les dents de la bouche qui font noires , au lieu que dans prelque toutes les autres elles font blanches. La trompe lembla- ble à celle des mouches , en diffère, en ce qu’elle elf creu- fe éc forme une gaine qui renferme un aiguillon lembla- ble à celui des aides , mais compolé de cinq pièces. Ün trouve ce taon dans les bois humides. N. B. Il y en a une variété qui a fur la bande noire tranfverfe de l’aile , une tache blanche comme le fond des ailes. 11. TABANUS cinereus , abdomine flavo maculis triangulanbus nigris , alarum margine extenore , faf- ciaque tranfverfa marmorata fufea. Le taon a une feule bande noire panachée. Longueur 4 lignes. Largeur l ligne. Ce taon approche un peu du précédent , mais il en dif¬ fère par plulieurs endroits. Outre qu’il eff plus petit, fon ventre DES Insectes. 4(^5 ventre efl par-tout d’un jaune fale, avec deux taches noi¬ res triangulaires fur chaque anneau, Le corcelec ed gris & chargé de trois bandes longitudinales noires. Les yeux font noirs de le relie de la tête ell gris. Les antennes fort grandes 5c prefqu’aulFi longues que le corcelet , lont griles à leur baie, noires dans lé relie. Enfin les ailes qui lonc joliment travaillées, ont leur bord extérieur irrégulière¬ ment chargé d’un noir brun , 5c de plus elles ont une ban¬ de tranlverle de même couleur dans leur milieu, mais cette bande ell interrompue par deux ou trois taches blanches de la couleur du fond. Outre les trois petits yeux lilîés qui font noirs 5c pofés à l’ordinaire au der¬ rière de la tête entre les yeux, 5c proche les uns des au¬ tres comme en un bouquet, cet infecle femble en avoir trois autres plus grands; un entre les yeux derrière l’at¬ tache des antennes 5c devant les petits yeux, 5c les deux autres devant l’attache des antennes au delîus de la bou¬ che , un à droite, l’autre à gauche. Tous les trois font noirs, lilTes, alîèz grands 5c paroillent très-bien à caufe de la couleur grife de la tête de ce petit animal. Cet in- feèle a été trouvé dans les prairies. A S I L U S. A S I L E. Antennæ fetacco - conicez Antennes fétacées , coni- quadripanitx. ques, divilées en quatre par¬ ties. Os rojlro fuhulato acuto. Bouche formée par une trom¬ pe (impie & aigue. Ocelli très. Trois petits yeux lifTes. L’afile, que d’autres appellent la mouche-ajilc , diffère des autres genres de cette lésion parla forme de fes antennes, qui lui ell commune avec le genre précédent, 5c on la dif- tingue de ce dernier genre par la llruélure de fa bouche , qui a une trompe fimple, aiguë 5c piquante. Tome II. N n n 4(j(> Histoire abrégée Ses antennes font femblables à un gros lîl qui fe termi- neroic en pointe. Elles font compofées de plulieurs arti¬ cles dont les trois premiers lont diftincls les autres ne paroillent former qu’une feule pièce font confondus, enlorte que toute l’antenne ne paroît compolée que de quatre pièces, quoiqu’il yen ait réellement davantage. Dans quelques efpèces la derniere piece, celle qui termi¬ ne l’antenne, efl plus grolEe &c forme une efpèce de maf- fue, qui cependant finit toujours en pointe vers le bout. Ces eipèces paroifi'ent dilîerer un peu des autres par cet endroit , ainli que par la longueur de leur trompe qui efb plus conlîdèrable que dans la plupart des autres allies. En général ces infecles ont le corps allongé , leur ven¬ tre fur-tout ell: long &: afi'ez mince. Leurs pattes font grandes , èc les anneaux du tarfe ou du pied qui font au nombre de cinq, font courts & un peu figurés en cœur. Ces infectes demandent à être pris avec précaution ; ils piquent aflèz fortement avec leur trompe aiguë. Ils s’en fervent pour piquer diflérens animaux , éc en tirer le lang qu’ils pompent fucent par cette même trompe qui elt creufe en dedans. Ces ailles incommodent beaucoup les troupeaux dans les bas prés , où ils font fréquens. Je ne connois ni leurs larves ni leurs nymphes qui probablement fe plaifent dans les endroits humides, êc peut-être même vivent dans l’eau. Les efpèces de ce genre font allez nombreufes. 1 . A S I L U S lanigerus , alarum bajl fufca. JAnn. fûun. fuec. n. 1119. Culex lanigerus , alis femifufcis. Linn. Jyfi. nat. edit. lO , p. 606 , n. i, Bombylius alis femi-nigris. Aldrov. inf. p. lO. Mulca X. Moujftt. lai. S'y , f. A gauche, Hofnag. inf. Petiv. ga^op. 56, tab. 36, n. 3. Mufca apiformis probofcide porrefla , ails maculatis. Ibid. p. 67 , tab, , «.9. Mufca apiformis probofcide porrefta , alis non ma- cidatis. Aâ. Upf , p. 31 , n. 14. Idem nomen. DES Insectes. 4^7 iîy. inf. 173. Mufca bombyliformis denfe pllofa nigra , abdomine obtulo aJ latera rufo. Reuum. inf, com 4 , tab, B , f. Il , 11, 13* Le bichon. Longueur 4 , 5 lignes. Largeur 2 lignes. Nous avons rangé dans ce genre cet infecle qui en a tous les caraéteres par fa trompe & la forme de l'es anten¬ nes. Cette trompe ell mince, noire, longue, égalant les deux tiers ou les trois quarts de la longueur de l’inlecle, ôe loLivent divifée en deux à fon extrémité. L’animal la porte toujours avancée devant lui , & fouvent il en lait for- tir une autre plus line qui y efl renfermée comme dans un étui. Les antennes de la longueur de la tête , font un peu coudées dans leur milieu. Pour les pattes elles lont fines, déliées & longues pour la grandeur de l’infeéie. Elles lont noires ainli que les antennes. Tout l’infetle efl court êc ramalTé, Se pareiliemient de couleur noire , mais couvert d’un duvet touflaj , cotonneux &. blanchâtre. Ses ailes fort longues pour fon corps , ont leur partie fupérieure noire proche la bafe, principalement du côté du bord extérieur , Je refie ell d’un clair obfcur. Cet inleéle vole dans les jar¬ dins autour des fleurs , qui fuce avec fa trompe fans s’arrêter & en volant continuellement, il ne pique point 5c on peut le prendre impunément. Il varie pour la grandeur. 2. A S I LU S hirfutiis ferrugineus , alis fulvis , fenioribus nigris. U afile velu de couleur fauve. Longueur 9 lignes. Largeur 3 lignes. Ses yeux, fa trompe 6c fes antennes font noirs. Sa tête ell couverte de poils fauves. Le fond de la couleur du corcelet 6c du ventre efl noir, mais ils lont aufli couverts de poils fauves, enforteque cette derniere couleur fem- ble être celle de l’inleéle. Les ailes lont jaunes ainli que les pattes, à l’exception feulement des cuifl'es qui lont noires. Cet infedle le trouve dans les prés. N n n ij 4^8 Histoire abrégée 3. AS I LU S fcrrugineus , abdominis aniculis tribus y prioribus atris ^ pojienoribus quatuor flavis. Linn. faun. fuec. n. 1031. Plaiich. 17,%. 3. lÀnn. fyfl. nat. edit. 10, p. 6of , n. 3. Afilus abdomine tomentofo antice nigro, poftice flavo inflexo. Moujfet. lat.p.ifi. Vefpæ fpecies. fig. exter. Jonfl. inf. t. 9 , y. 2. Mufca boaria aldrov. tab. l. Hopn. inf. t. 16, y 10. Raj. inf. p. 267. Mufca maxima crabroniformis. Frifch. germ. , p. 38 , f. 8. Tenii ordinis. Mufca rapax magna , abdomine luteo maculato. Reaum. inf. tom. 4 , tab, 2 , fig. 3. Â3. Upf. 1736 ,p. 29 , n. 8. khneumon collari gibbo, abdomine ovato acuto- L’ajîle brun a ventre a deux couleurs. Longueur l pouce. Largeur 2 { lignes. Cette efpéce eft la plus grande de toutes celles de ce genre que nous avons dans ce pays-ci. Sa trompe plus courte que fa tête, efl: de couleur noire ainfi que fes yeux. Son corcelet grand & convexe en deflus eft de couleur de rouille. Les pattes font de la même couleur, ainlî que les ailes, qui ont pourtant quelques taches noirâtres pref- que triangulaires à leur bord intérieur. Les trois premiers anneaux du ventre font noirs, mais les quatre fuivans font jaunes & un peu velus. Le bout ou l’extrémité eft brune 2c fe termine en pointe. On trouve ce gros inlecle dans les prés humides , où il vole fort vite; il faut prendre garde à fes doigts en le pre¬ nant, car il pique fortement. 4. A S I L U S niger , abdominis fegmentis tribus a terga rufis. Linn. faun. fuec. n. 1036. L' afile noir a tache fauve fur U ventre. Longueur lo lignes. Largeur 2 f lignes. Cet afile eft noir, prefque fans poils, li ce n'eft en quelques endroits êc particuliérement fur le devant de la tête. Son ventre eft compofé de fept anneaux dont le qua¬ trième êc le cinquième font d’un brun fauve, rougeâtre ^ DES Insectes. 4(^9 outre deux taches de même couleur aux côtés du troifié- me. De plus les anneaux vus à un certain jour , ont fur cha¬ que côté une tache blanche formée par des poils très- courts , ce que l’on apperçoit plus diftinétement furie qua¬ trième anneau que fur les autres. Les ailes font nébuîeu- fes & les pattes brunes. 5. A S I L U S totus niger fubhirfutus ^ ails atris. L’ajlle tout noir. Longueur 8 lignes. Largeur l | ligne. 11 eft couvert de poils longs , mais peu ferrés. Tout fon corps efl d’un noir foncé lans mélange d’aucune au¬ tre couleur. Ses ailes font aidfi très-noires. Je l’ai trouvé plufieurs fois fur les bords de la Seine. 6. A S I L U S niger hirfutus , tibüs halteribufque ferru- gineis , alis nigro undulatis. L* aille noir velu , a pattes 6 balanciers fauves , ù ailes noires ondees. Longueur 7 lignes. Largeur i { ligne. Il eft noir & velu. Les poils de fon corcelet vus à un certain jour paroiflent un peu dorés , &; forment quatre raies longitudinales de cette couleur. Les balanciers font jaunes. Les cuiftbs font noires &: le refte des pattes eft de couleur fauve avec un peu de noir aux tarfes. Les ailes ont des ondes de brun , qui luivent la direélion des vei¬ nes qui font noires. Cette efpéce n’eft pas rare dans les prés. 7. AS I LUS niger glaber ; antennis , femoribus halieribus , tibiifque fecundi ù pojlici paris rufis alis fufco undulatis. V afile noir lijfc , a antennes , cuijfes & balanciers fauves ^ ù ailes ondées de brun. Longueur 7 f lignes. Largeur 1 i ligne. Sa couleur eft noire par-tout , à l’exception des fix cuif. 470 Histoire abrégée Tes, des jambes de la fécondé de de la troifiéme paire, des antennes , des balanciers qui font de couleur fauve. Le corcelet a de chaque côté une raie longitudinale 6c une tache , qui à un certain jour paroit d’un jaune doré & foyeux. Cette raie de cette tache iont formées par de très-petits poils. Le troifiéme , quatrième de cinquième anneau du ventre ont aulfi de chaque côté une petite ta¬ che blanche pareillement formée par des petits poils. Les antennes font compolées de quatre articles dont le troi- liéme elf le plus long , de le quatrième ou dernier très- court de pointu. Les ailes ont des ondes de brun , qui lui- vent la direction des nervures , de l’intervalle qui elt entre elles efl blanc. Cet afile a été trouvé à Fontainebleau. 8. A S I L U S niger glaber , femoribus halteribufquc ferrugineis , alis nrgris. Linn. faun. fuec. n. 1037. Afilus corpore atro gla’oro j aüs nigris , femoribus halteribufque fetrugi-neis. Linn. fyfi. nat. edic. 10 ,p. 606 , n. II. Afilus œlandicus. Reanm. inf. tom. 4 , tab. iz , 7 , 8. L’aflU noir lijje , a pattes ù balanciers fauves , & ailes toutes noires. Longueur 6 7 lignes. Lnrgeur l ligne, 11 eft tout noir, lilfe de luifint. Ses pattes , tant les cuif- fes , que les jambes , (ont de couleur tauve , mais les tar¬ ies de le bas de la jambe poltérieure font noirs. Les ba¬ lanciers font de la même couleur que les pattes. Les ailes font étroites de très-noires. Cette elpéce a le haut du ven¬ tre plus éu'oit que le bas. ün la trouve dans les bois humides. (). A S I L U S niger glaber , femoribus halteribufque ferrugineis alis albis venis nigris. JJ afile noir lijfe , a pattes ù balanciers fauves , & ailes blanches veinées. Longueur J lignes. Largeur 1 ligne. D E s I N s E C T E s. 47I Il relTemble beaucoup au précédent pour fa forme. Son corps elf noir & lille. Ses pattes font de couleur fauve avec un trait noir lur le defl’us des cuifl'es. Les jambes les tarfes poftérieurs font noirâtres. Les balanciers tirent lur le jaune pour la couleur , les ailes (ont blanches hnement veinées. Cette elpéce ell: la plus commune de toutes. On la trouve par-tout dans les campagnes t-C les jardins. Elle varie pour la grandeur. 10. ASILUS niger glaber ^ femoribus iibiifque rufis , alaruni punclo marginali nigro. L’ajile noir liJJ'e , a panes fauves ù tarfes noirs. Longueur 2 V'gncs. Largeur 7 ligne. Le corps de cet infecte efl noir Se lilTe. Ses pattes feules font de couleur fauve à l’exception des pieds ou tarfes qui font noirs. Ses ailes lont blanches &L ont un point marginal noir 6c long. Le caractère de cette efpéce eft d’avoir la première pièce des tarfes poftérieures auflî longue que les quatre autres £c beaucoup plus grofle qu’elles. 1 1 . A S I L U S niger glaber , halieribus albis , alis fubrotundis cbfcuris margine nigro. U afle noir lifj'e , a balanciers blancs ù ailes bordées de noir. Longueur 3 lignes. Largeur f ligne. Cette petite efpéce eft toute noire , lifte 6c peu allon¬ gée. Les balanciers de fes ailes font blancs , 6c les ailes iont d’une teinte un peu obfcure , bordée d’un point marginal long 6c noir. Ces ailes font larges 6c ovales. II. ASILUS antennis capite longioribus clavatis acuminatis , nigro rufoque varias glaber y fegmentis abdominalibus fecundo Ù tertio margine flavis j alis fufco nebulofis. Linn. faun. fuec. n. 1030. Afilus antennis capite longioribus clavatis acumi. natis, fegmentis abdominalibus glabris, margine flavis j fronte glabra. 47 i Histoire ABRêoéE Linn. nat. edh. lO , p. 604 , n. 4. Conops antennis clavatis mucronatis luteis , abdomine fubcylindrico glabro fegmentis quatuor niarglne ttavef- centibus. Reaum. inf. tom. 4 , tah, 33 , 12,13. Uafde a antennes en majfue ù ailes brunes. Longueur 3 j lignes. Largeur i ^ ligne. A la premiei-e vue on prendroit cette efpéce pour une guêpe. Elle eft lilFe : les antennes ont leur derniere pièce groll'e en fufeau allongé & pointu , êé elles font grandes plus longues que la tête. Le devant de la tête ell d’un jaune citron ainli que les balanciers , les pattes font hiu- ves. Le corcelet ell varié de noir ôc de l'auve rougeâtre. Il en ell de même des anneaux du ventre dont quelques- uns font bordés de jaune citron , principalement le fé¬ cond &; une partie du troiliéme fur les côtés. Les aîles font brunes , ondées ôc nébuleufes. Ün trouve ce bel aille dans les prés. 13. ASILUS antennis capite longioribus clavatis acu- minatis j nigro rufoque varias , glaber , fegmentis abdo- minalibus omnibus margine flavis ^ alis fifcis marginc albo. L'afile a antennes en majfue , & aîles brunes bordées de blanc. Longueur 4 lignes. Largeur i | ligne. Cette efpéce relfemble beaucoup à la précédente , bc a l’air bc le port d’un ichneumon. Ses antennes font noires, allongées , grolTes par le bout, un peu moins cependant que dans l’autre. Sa trompe, pareillement noire ,ell longue bi fine. Le devant de fx tête ell de couleur citron. Le cor¬ celet ell noir, bordé de couleur fauve , fur-tout aux angles extérieurs du haut fur les épaules. Le ventre fauve mêlé de noir, a tous les anneaux bordés de jaune citron ; il ell plus étroit que dans l’elpéce ci-delTus, fur- tout vers le haut, êc il rell'emble à celui d’un ichneumon. Les balan¬ ciers font de couleur citron , êc les pactes fauves , excepté DES Insectes. 473 les tarfes qui font noirs. Les ailes plus courtes que le ven¬ tre , font brunes au milieu &C blanches aux bords , ce qui les rend fort belles. Ün trouve, cet infecte avec le précé¬ dent, dont il pourroit bien n’être qu’une variété. 14. ASILUS antcnnis capke brcvioribus clavath fetojîs , nigro rufoque varius , glaber , alis nigris , oris acuUo in mcdio uicurvaio. L’ajile panaché dt fauve ù de noir a ailes noires. Longueur 4 lignes. Largeur I j ligne. 11 y a encore peu de diflerence entre cette efpéce 6c les deux précédentes. Ses antennes beaucoup plus courtes que la tête , ont leur derniere partie grolfe, avec quelques foies latérales. Elles lont fauves 3c le dev.int de la tête eft de couleur citron. Le corps ell: panaché comme dans les afiles précédens de brun 6c de noir, de façon cependant que le noir domine lur le corcelet 3c le brun lur le ventre, ainli que fur les pattes. Les aîles plus courtes que le ven¬ tre , lont noirâtres. Un autre caractère de cette elpéce , c’elt que la trompe fine 6c aulli longue que la moitié de Ion corps , a dans Ion milieu une articulation ou elle le replie 6c le coude , quelquefois à angle aigu. 15. ASILUS niger glaber ^fronte pedibufque rufis , oris aculeo in medio incurvaio. L’afle noir lijfe a pattes & devant de la tête fauve. Longueur 3 lignes. Largeur i ligne. , Il ell: noir 6c lilTe , mais le devant de fa tête 6c fes partes font fauves. Ses antennes lont pareillement fauves, 6c ont la derniere pièce plus grofle, avec quelques poils latéraux comme dans l’elpéce précédente. Sa trompe ell auliî fem- blable à celle de l’efpéce ci-delfus : elle ell longue , fine , noire 6c pliee dans Ion milieu. 16. ASILUS cinereus hirfutus. Linn. fy/i. nat. edh. lo, p. 606, n. 9. Afilus hirtus cinereus. Tome II. ü O O Frifck. i:f. -i, P . 3^ , tah, 7. L'afile cendré. Longueur 6 lignes. Largeur 1 ligne. Il ePc velu & d’une couleur grife cendrée. En regardant Ton corcelec à un certain jour , il paroit chargé de bandes longitudinales de poils dorés. Le bord des anneaux du ventre paroît un peu brun , fur- tout dans le milieu , où il y a une tache allonszée comme triangulaire de cette couleur. Les parties du lexe lont longues , noires &; débordent de beaucoup le ventre. Les pattes lont griles Se les ailes dia¬ phanes, avec des veines noires. Toutrinfeéte ell allongé , ion ventre ùir-toi’t ell long & fe termine en pointe. Ou trouve allez communément cet aille dans les jardins 2c les campagnes. 17 .A S I L U S lividus , thoracis lineis dorjalibus trilms ni^r.s. Linn. fjLun. fuec. n. 1033. Lian. !yji nat .edit, lo , p 606 , n. i. Afi'us tipuloides. L'afi.e a pattes fauves allongées. Longueur 4 lignis. Largeur i ligne. Cette efpéce a les yeux de couleur grife , un peu brune ; fes antennes font noires 2c la trompe ell de couleur pale , longue, réHcchie en delLous le Ion» du corcelet. Celui-ci elKi’une couleur cendrée oblcure, avec trois lignes noires longitudinales en dellus. Le ventre dans les lemelleseft de la même couleur que le corcelec; dans les mâles, il ell: 2c plus allongé, 2c de couleur jaune pâle, ainli que le font les pattes dans l’un 2c dans l’autre lexe. Les ailes des mâles font d’un jaune brun , celles des femelles font blanches 2c tranfparentes. Dans cous, les pattes font fort longues pour la grandeur du corps. i8. AS I LUS paliido fulvus , thorace lineis dorfilibus tribus nigris , alis incumbentibus reticulatts. U a file fauve h ailes réticulées. Longueur 3 j lignes. Largeur 7 ligne. D E s I N s E C T E s. ^ 475 La couleur Je cette elpéce eit d’uii jaune pâle, à l’ex¬ ception des yeux qui lont bruns , de trois raies noires longitudinales que l’on voit lur le corcelet. Le ventre a aulli en deflus lur le milieu de chaque anneau une tache triangulaire brune. Les aîles lont couchées lur le corps: elles lont tranrparentes,très-veinées&. comme réticulées. La trompe de la tête eft prelqu’aulli longue que le corce¬ let. En regardant de près l’inlecle, on voit qu’elle forme un tuyau qui renferme trois aiguillons dans une rainure placée en delfous. 19. A S I L U S viridis nitens , pedibus albidis. Vafilc vert doré. Longueur z lignes. Largeur f ligne. Tout le corps de cette efpéce eft d’un vert doré: les pattes leules lont pâles , blanchâtres , tirant un peu lur le jaune. Les aîles lont un peu brunes, ün trouve cet aille fur les fleurs. 20. ASILUS niger t pedibus anticis articulo tarjï primo crajjo clavdto. L' afile noir a pieds de devdnt en majjiie. Longueur j- ligne. Largeur f ligne. Cette très-petite efpéce eft noire , fes pattes font de couleur livide , Sc fes aîles veinées de noir. Mais ce qui la fait fûrement reconnoître, c’eft que la première articula¬ tion des tarfes ou pieds de devant eft grollè ôe en mafi'ue. ün trouve cet infecle quelquefois lur les fleurs. S T R A T I O M Y S. LA MOUCHE-ARMÉE. Antennæ fetaceæ fraeîæ. Antennes fétacées &: bri- fées. Os probofeide abfque den- Bouche avec une trompe tibus. fans dents. O O o ij 47<î Histoire Thoracis apex acûleatus. OcelLi très. Familia i'‘. 'Thoracis acule'is duobus. — - - i‘‘, Thoracis aculeis fex. ABREGEE Extrémité du corcelet ar¬ mée de pointes. 7 rois petits yeux lilTes. Famille Corcelet armé de deux pointes. - 1®. Corcelet armé de dx pointes. Ce genre a été peu connu jidcju’ici , quoique Swammer- dam en ait parle lotis le nom d’u/z/c , &: ait donné fon liilloire que ivi. de Reaumur a rapportée de nouveau dans les Mémoiies pour lervir à i’hlltoire des infectes. Goedarc paroît avoir connu la larve de ces animaux , qu’il a nom¬ mée le chamœleon , probablement parce qu’elle change de couleur, éc Aldrovande a appelle cette même larve intej^ iinum lerræ parce qu’elle letlémble à un ver. Mais ni l’un ni l’autre ne parodient avoir connu l’inlecte parfait. M. de Rtaumur , qui d’après S'it ammerdam en a donne la ligure, l’a appellce //zozzc/ze-u/Tzzée , nom que nous avons conlervé en tram^ois ,& que nous avons traduit parle mot latin Jirutiomys. Le caractère de ce trenre confîlte dans la réunion de tous O ^ ceux que nous avons donnés, & lur tout dans ceselpéces de pointes que portent ces infectes à l’extrémité de leur corcelet, ce qui forme un-'earactere particulierà ce genre. Quant aux autres, ils lui font communs chacun en parti¬ culier avec quelques-autres inlectes de cette fection. La larve de la mouche-armée vit dans l’eau. Auffi M. Linnæus qui n’a connu que cette larve, fans avoir vu l’in¬ fecte parfait , l’a t-il appellée , oejlre aquatique , oejlrus aquæ. S’il eut vu l’infecte aîlé, il auroit aifément apperçu qu’il diflére Je l’oeitre. Cette larve reÜemble à un long ver fans partes Ce un peu applati , de couleur brune verdâtre ou jaunatie. Elle eft un peu pkisgrolVe du. côté de la tête plus mince du coté de la queue Sa tête eft petite, oblon- gue, ecailleufe. Les premiers anneaux font plus courts que / D E s I N s E C T E s. 477 les autres-^es derniers lont plus longs, plus menus cc cylindriques. Le dernier de cous ell; aulli le plus allongé ; il égale quelquefois pour la longueur les cinq ou fix premiers pris enlemble. La peau de cecre larve elf forte de dure, mais cependant fexible. Son peu de foupleire rend la démarche linguliere. Elle ne peut ployer chaque anneau , il faut qu’elle les coude en leur failant faire diflérens angles, à leurs jonctions , ce qui donne à l’inlecte un air tortu. Cette larve vit de petits infedles aquatiques ; aulli remarque- t-on à fa bouche quelques crochets durs &; écailleux accompagnés de barbillons dont elle le fert pour attraper ce failir la proie. Entre ces armes ofl'enfives fe trouve l’ouverture de la bouche , qui elf munie d’un fuçoir dont l’infecle le fert pour pomper la nourriture. L’autre extrémité de la larve , ou fa queue , eft encore plus remarquable. Au bouc de cette partie , on voit une ouver¬ ture qui fert cà l’inlecle de liigmate, £c à l’aide de laquelle il pompe l'air. Cetre ouverture efl entourée d’une frange comme rayonnante de poils barbus qür empêchent l’eau d’y pénétrer. L’infecfe applique ordinairement l’ouverture 6c la frange bien étalée à la lurface de l’eau pour refpirer l’air , 6c il rulte. fouvenc long- rems dans cetre lituacion la tête en bas. Quand il veut s’enfoncer dans l’eau , il reploye les barbes de la frange &. en forme une efpéce de boule, lotis laquelle l’ouverture du Ifigmate le trouve ca¬ chée, enlorteque l’eau ne peut y pénétrer. Quand la larve de la mouche-armée , parvenue à fa grof- feur , veut fe métamorphofer , elle ne change point de fi¬ gure ; leulemenc fit peau fe durcit, cette larve relfe fans mouvement , 6c même elle n’en peut faire aucun , elle de¬ vient inflexible. Ainlî la peau de cette larve lui 1ère de coque , comme dans le^ genres précédens , avec cette dildërence cependant, que cette peau ne change aucune¬ ment de ligure pour former la coque. C’cll dans cetre efpéce de coque, lotis cetre peau endurcie, que la larve prend la forme de nymphe. Aiais cette nymphe ell beau- 478 Histoire abrégée coup plus courte que la larve, elle ne remplit pas à beau¬ coup près toute la longueur, &c les quatre derniers an¬ neaux de la coque relient vuides. L’inlecle demeure Ions cette lorme pendant onze ou douze jours. Un dillingue dans la nymphe routes les diHerenres parties de l’inleéle parfiiit, tk. lorl'qu’elles ont acquis alfez de conlillance (Sc de fermeté , l'inlecleailé fort de la coque, en failant lauter les deux premiers anneaux qui fe féparent comme une ca¬ lotte. La mouche-armée , après avoir vécu dans l’eau lous la forme de larve tk. fous celle de nymphe , devient dans Ion dernier état habitante de l’air , ëc elle ne retourne vers l’eau que pour y dépofer les œufs qu’elle lait y devoir éclore. Cet inleèie à bien des égards relî'emble aux mou¬ ches : fa forme , les ailes &. la trompe de la bouche paroi! - lent le rapprocher de ce genre. Mais deux autres caraéleres l’en dillinguent; li^'avoir, les antennes «Selon corcelet. Les antennes qui rell'emblent à un fil , font coudées dans leur milieu «Se forment un angle prelque droit. Toute la partie qui ell depuis la tête julqu’à la courbure , n’elt formée que par une feule pièce longue ; à l’angle même de la courbu- le, le trouve une fécondé pièce très-courte. Enluite , le relie de l’antenne, depuis l’angle qu’elle forme julqu’à Ion extrémité , femble compolé d’une feule ëc unique pièce, quoiqu’il y ait réellement plufieurs anneaux , mais telle¬ ment ferrés ëc réunis , qu’on ne peut guères les dillinguer les uns des autres. Le corcelet porte un autre caradlere que nous avons dit être particulier à ce genre; ce font des pointes aiguës que l’on remarque à Ion extrémité , &c qui ont fait donner à cet infecLe le nom de mouche-armée. Ces efpéces d’épines dont le corcelet ell armé , font au nombre de deux dans la plupart des elpéces. Mais nous en avons trouvé une mieux armée que les autres à cet endroit. Elle a lix pointes au bout du corcelet, trois de chaque côté. 11 n’ell pas ailé de déterminer l’ufage de ces pointes , dont il ne paroît pas que l’infedle fe ferve pour fe défendre. Il y a DES I N S E C T E S. 4-9 une efpéce , c’eft celle h corcelci rouge Jaune , qui outre ces pointes de l’extrémité du corcelet , en a encore deux autres latérales, une de chaque côté. Leur ufage n’clt pas plus ailé à découvrir que celui des autres pointes. En général , ces injectes ont le ventre large plat. Ils font aflez lillës : les couleurs, (ans être éclatantes , lonc belles , êc ce genre n’elt pas un des moins intéreflans de cette feclion. PREMIERE Fa mille. I. STRATIOMYS fufca , thorace fubhirfuto ferru- gineo , übdomine glabro ovato piano , lunulis Jex Luteis. Elanch. 17, lig. 4. Linn.fyj}. nat. edit. 10, p. jSp , n. 3. Mufea antennis filatis clavatis , fcuiello bidentato Inteo , abdomme nigro, lalciis lateraübiis luteis. Linn. fjun. fuec. n. 1083. Linn. faun. fucc. n. 1029. Offtrus aquæ. Goed. be’g. l , p. 1 18 , f. 70. Chamceleo. 6’ ga'I. tom. 2 , tah. Ixx. Lifl. gota. 353 , r. 144. Frifeh. germ. 3 , p. i8 , t. lO. Tabanus aquaticus. Infe£lum & larva. itwammerdam. 138 , r 4. Tabanus, S wumm. bibl, nat. t. 41 , f. 2. R 'fel inf. vol. 2 , f. 3. Mule. Reaum. inf. torr.. 4 , tab. 23 ,fig. J. La mouche-armée a ventre plat chargé de Jîx lunules. Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. Sa tête relTemble beaucoup à celle des oeftres : les yeux en occupent la plus grande partie ; ils lont bruns , ainli que le deflus de l’animal. Le corcelet efl un peu velu &. les poils font de couleur fauve. Le bout du corcelet ell jaune, ainli que les deux pointes qui en nailîent. Le ventre large, plat ôe prelque circulaire , a lîx taches triangulaires , un peu formées en croiflant , de couleur jaune tirant lur le fouci , trois de chaque côté vers le bord , outre une (eptiéme tache impaire de même couleur placée à l’extrémité du v-entre. En defTous, le ventre eft jaune, avec quelques ta¬ ches noires. Les pattes font aulîi jaunes, à l’exception des 480 Histoire abrégée cLiiires qui font brunes. Les ailes ont leur bord extérieur brun. Ces infectes font éclos chez moi. Ils font venus des lar¬ ves que j’avois élevées dans l’eau , & qui font tigurées dans Swammerdam l’ouvraire de M. de Reaumur. Ces lar- ves compolées de onze ou douze anneaux , ont à leur extrémité un pinceau de poils qu’elles appliquent à la fur- lace de l’eau en l’évalant en entonnoir cC qui entoure leur lligmate. Leur métamorphole le tait de la maniéré que nous l’avons dit dans le difcours qui e(l à la tête de ce genre. 2. ST R A TI O M Y S fufca , thorace hirfuio ferrugineo , abdominc glabro ovato piano immaculato. La mouche -armée, a vcîitre plat ù brun. Jecroirois celle-ci fimple variété de la précédente. Elle lui relTemble pour la grandeur , la forme & même pour les couleurs. Seulement Ibn corcelet ell un peu plus velu fins tache jaune, &: le ventre ell tout brun tans aucune tache. Le delfous du ventre & les pattes lont autîi de couleur brune. Ses antennes font plus courtes de moitié que celles de l’efpéce ci-detfus. Elle ell éclole chez moi de larves toutes lemblables à celles de la première elpéce. 3. STRATIOAIYS nigra , thorace fertceo rubro utrin- que fpinofo. Sc/iœjfer. dijfertat. die fattelfliege. in-ep. 17^3 / fig, La mouche-armée a corcelet rouge fattné. Longueur 5 lignes. Largeur 2 lignes. Cette elpéce eft toute noire , fes aîlcs même font de cette couleur. Il n’y a que Ion corcelet qui foit en delLus d’un rouge brillant & comme latiné. Si on le regarde à la loupe , on voit que ce lont de tres-petits poils de cette couleur qui le font ainli paroître latiné. De plus , ce corce- let a une autre particularité. Outre les deux pointes de l’extrémité desInsectes. 4S1 l’extrémité du corcelet qui lont communes à toutes les mouches-armées de cette famille , & qui font longues dans cette efpéce , le corcelet a encore deux épines latéra¬ les fort aigues, une de chaque côté, ce qui ell particulier à cette elpéce ôc qui la fait aifément reconnoître. 4. S T R A T I O M Y S fujca ; abdomine viridi , fi-fcia longiiudinali nigra. Linn. fy[l. nat. edit. 10, p. 589 , n. 5. Mufca antennis filatis davatis , fcutello bidentalo nigro, abdomine viridi , medio nigro angulato. La mouche-armée a ventre vert. Lorgueur 3 J lignes. Largeur î ligne. Ses antennes font de couleur noire & plus courtes que fa tête. Ses yeux qui font verts , font ornés d’une bande vio¬ lette qui les traverfe prefque dans le milieu , & de plulîeurs points de même couleur , du moins dans l’infecte vivant , A: ils occupent prefque toute la tête. Le corcelet ell; brun tant en denus qu’en defl'ous, & quelquefois verra fa poin¬ te. Le ventre elt par-tout d’une belle couleur verte claire , mais en delTus il a lur fon milieu une bande noire longi¬ tudinale plus large vers le bas qu’en haut de qui régné tout le long du ventre. Les pattes font jaunâtres de les aîles très-tranlparentes. Cet infeéte m’a été donné. 5. STRATIOMYS nigra , tibiis albidis , alarum margine exteriore nigro. La mouche-armée noire a pattes blanches. Longueur 3 lignes. Largeur i ligne. Elle eft toute noire , à l’exception des jambes de des tar- fes qui font blanchâtres. Le bord extérieur de fes aîles eft aulfi noir. Le bout du corcelet elt un peu velu , enforte que les pointes de cette partie lont difficiles à appercevoir parmi les poils. 6. STRATIOMYS atra , thorace abdomineque macuLis flavis. Tome IL. Ppp 48i Histoire abrégée La mouche-armèc noire a taches jaunes. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. La couleur de cette belle efpéce la fait reiïembler à une guêpe. Elle eft d’un noir matte, mais le bout de fon corcelet de les pointes qui en naifl’ent font d’un jaune citron. Chaque côté du corcelet eft aulîi chargé de deux taches de même couleur, l’une plus haut, l’autre plus bas proche l’attache de l’aîle. Le ventre pareillement noir, eft aufîi couvert en delFus de cinq taches jaunes; fçavoir, deux de chaque côté oblongues , de defeendant obliquement pour gagner les bords du ventre, de une unique à fon extrémité. Les cuifths font noires , mais les jambes de le haut des tarfes font jaunâtres. Ce que cette efpéce a de particulier , c’eft que les antennes font plus courtes que dans les autres , de terminées par une loie , prefque comme celles de la némotele, dont nous parlerons bientôt. Cette belle efpéce a été trouvée proche Fontainebleau. ■7. STRATIOMYS luteo-virefeens , thorace lineis tribus longitudinalibus , abdomine tribus tranfverjis arcuatis ni gris. Reuum. inf. tom. 4 , tah. 12 , jîg. I7. La mouche- armée jaune a bandes noires. Longueur 2 7 lignes. Largeur } ligne. Ses yeux font bruns 5c occupent prefque toute fa tête ; il y a feulement entre les yeux , à la partie poftérieure, un petit point jaune. Le fond de la couleur du corcelet de du ven¬ tre , eft d’un jaune verdâtre. Sur le corcelet , il y a trois bandes noires longitudinales qui s’unilFent vers le bas , un peu avant la pointe du corcelet qui eft jaune , ainli que les épines qui en naiflent. Aux deux côtés du corcelet , font deux points noirs allongés comme les commencemens d’autres bandes. Le ventre a en defl'us trois bandes tranf- verfes noires qui ne vont pas jufqu’aux bords. Ces bandes forment des arcs dont les extrémités regardent la tête , de DES Insectes. 4S3 le milieu le bouc de l’animal. La partie du milieu des deux premières bandes forme un angle un peu pointu, la croidé- me ou derniere ell; arrondie. £n delFous , le corcelec effc noirâtre & le ventre jaune. Les pactes font auffi jaunes ÔC les ailes crès-craniparentes, avec leur bord extérieur un peu brun. On trouve cette mouche-armée dans les prés. Seconde Fa mille. 8. STRATIOMYS nlgra , alis nigris , femoribus abdomineque luteis. La mouche-armée noire a ventre cuijjes jaunes. Longueur a y lignes. Largeur j ligne. Cette efpéce eft allongée. Sa tête , Ton corcelec & Tes ailes (ont noires ; le ventre ôc les cuiflbs font jaunes , & le refie des patres noir. Elle porte les aîles applaties &. croi- fées fur Ion ventre. Les lix pointes qui terminent fon corcelec , font rangées en demi-cercle comme des rayons , au nombre de trois de chaque côté. MUSC A. LA MOUCHE. Antennce è patellâ plana folidâ , fêta laierali feu pilo. Os probofeide abfque deit- tibus. Ocelli très. Familia i”. Alis variesatis. - 2“. Ore larvato. • - 3®. Varie gau. ■ - 4“'. Aurau. Antennes formées par une palette platte éc folide avec une loie ou poil latéral. Bouche avec une trompe fans dents. Trois petis yeux lilTes. Famille i'"'. Mouches à aîles panachées. - 2'. Mouches à maf- que. - 3'. Mouches pana¬ chées. - 4'. Mouches dorées. Ppp ij 484 Histoire abrégée - 5“. Fulgares. - Mouches commu¬ nes. La mouche eft un infecte des plus communs 6c des plus connus. Son caractère n’elt pas non plus difficile à connoî- tre. Il dépend de deux parties , fçavoirdes antennes 6c de la bouche : c’eft la configuration de ces deux parties, qui conftitue le caractère de la mouche. Les antennes de cet infeéte font formées par quelques pièces très-petites 6c très-courtes, 6c terminées par une palette plus grode , applatie , plus ou moins allongée , compofée de plulieurs pièces, tellement unies, qu’il n’eft pas ailé de les diftinguer. Du milieu ou du bas de cette palette , part latéralement un poil , une efpéce de foie, qui fe trouve ainh placée fur le côté de l’antenne d’où elle fort. Quant à la bouche de la mouche , elle n’a ni dents ni mâchoires : c’elt une fimple trompe nue , molle , flexible, ouverte par le bout, avec laquelle ce petit animal fuce 6c pompe les liqueurs dont il fe nourrit. De ces deux caraèleres , le premier eft commun à la mouche, au ftomoxe , à la volucelle 6c .à la némorele, qui ont tous des antennes femblables , 6c il les diftingue de tous les autres genres : le fécond caraèlere, celui de la bouche , eft propre à la mouche, 6c au fcatopfe feul , qui diffère de la mouche par fes antennes. Cette derniere eft la feule dans laquelle ces deux marques caraclériftiques foient réunies, enforte qu’on ne peut la confondre avec aucun autre infecle. Ce que nous avons dit à la tête de cette feèlion fur les métamorphofes des infeéles qu’elle renferme, peut s’ap¬ pliquer en particulier à la mouche ; ainfi pour éviter des répétitions inutiles, nous nous étendrons peu fur les chan- gemens de ce genre. En général les larves des mouches refl’emblent à des efpéces de vers mois, blanchâtres, fans pattes, dont la tête eft rnolle 6c de figure variable. Le corps de ces lar¬ ves eft compofé de plulieurs anneaux , 6c leur bouche n’eft DES Insectes, 485 autre chofe qu’une efpéce de fuçoir , qui fouvent eft ac¬ compagné d’un dard dur &: pointu, &. de deux crochets écailleux placés latéralement, avec lefquels cet infecte fe tient accroché èc en même-tems pioche & déchire les diflérentes matières qui lui fervent de nourriture. Ces larves refpirent l’air par quatre Itigmates, dont deux font pofés antérieurement, un de chaque côté, afléz ordinai¬ rement à la jonétion du fécond ôc du troiliéme anneau , Sc les deux autres font à l’extrémité du corps. Ces deux der¬ niers font plus grands que les précédens 6c varient pour la forme : quelquefois ils font cachés 6c comme enfoncés fous une elpéce de bourrelet, d’autres fois ils (ont élevés 6c reflémblent à deux cornes. Ordinairement dans l’ou¬ verture de chacun de ces deux grands Itigmates , on ap- perçoit trois autres ouvertures plus petites, femblables à trois petits Itigmates renfermés dans le grand. La demeure ordinaire de ces larves varie fuivant les efpéces diflerentes de mouches auxquelles elles appar¬ tiennent. Ces larves ont aulîi quelques différences lingu- lieres entr*elles qui méritent d’être oblervécs. Il y en a qui vivent lur les arbres 6c les plantes, 6c qui fe nourriflent des pucerons qu’on y rencontre fouvent par bandes très- nombreufes : celles-là font très- voraces. Leur corps eft un peu allongé ; elles l’allongent encore davantage , elles étendent leur tête , au défaut des yeux qui paroiffent leur manquer , elles femblent s’en fervir pour tâter 6c faliir les pucerons. Lorlqu’elles les ont trou¬ vés, elles les percent avec le dard de leur bouche, qu’el¬ les retirent enluite lous le fécond anneau de leur corps, 6c fucent à leur aife leur proie par le moyen de leur trona- pe. Comme ces larves fe nourriffent de pucerons , quel¬ ques Naturalises ont appellé les mouches qu’elles pro- duifent, mouches aphidivores ^ comme qui diroit , man- geufes de pucerons. D’autres larves de mouches vivent dans les chairs des animaux morts 6c dans d’autres matières pourries. Les 485 Histoire abrégée mouches bleues de la viande (ont de ce nombre. On (ait combien on a de peine pendant l’été, à prélérver la vian¬ de de l’approche de ces mouches: elles y dépolent leurs œufs , èc c’ell: de ces œuls qu’éclofent ces vers blancs qu’on voit dans la viande qui le pourrit , &. qui ne font autre choie que les larves de ces mouches. Ces larves , outre leur dard , ont à la bouche les crochets écailleux dont nous parlions tout-à l’heure. Elles s’en fervent, ainli que de leur dard, pour piocher &C déchiqueter la viande, qu’elles lucent enluire. Souvent, pour la rendre plus ten¬ dre & plus lacile à déchirer, elles l’arrofent d’une liqueur vilqueule &c gluante, qui la rend plus aifée à fe gâter èc en accéléré la putréfaction. Aullî en peu de jours voic-oii cette viande prelque réduite en une matière pourrie , alTez duide , dans laquelle nagent en grande quantité-ces larves blanches qui la trouvent fort à leur goût. D’autres larves femblables, mais plus petites, ne s’attachent pas à la viande , mais à une autre matière pareillement très- fujette à la pourriture. Le fromage fait leurs délices , elles s’en nourrilTent , elles y vivent. Ces petites larves n’attirent point l’attention pour leur forme qui n’a rien de lingulier, mais li on les luit de près, elles prélentent un phénomène particulier. La larve de ces mouches à laquelle Swammerdam a donné fans fondement le nom à'acarus , faute fouvent à la hauteur de lix pouces, ce qui elf étonnant, vû fa petitelLe. On ne conçoit pas d’a¬ bord comment ce petit infecte peut exécuter un pareil faut , on n’apperçoit à l’extérieur aucun organe qui parodie pouvoir l’aider à fauter. Pour découvrir la manœuvre, il faut l’examiner &; le fuivre attentivement. Alors on voit cette petite larve fe dreflhr lur fa partie poftérieure, èc fe tenir dans cette polition gênante par le moyen de quel¬ ques tubercules qui font au dernier anneau de fon corps. Alors elle fe courbe, elle forme une efpéce de cercle, & amenant fa tête vers fa queue , elle enfonce les deux crochets de fa bouche dans deux linuofités qui lonc à la DES Insectes. 487 peau du dernier anneau , èc les tient ainfi fortement ac¬ crochés. Toute cette opération eft 'faite en un inftant. Pour lors l’infecle fe contraéte & fe redrelTe vivement & preftement, tellement que les crochets font un peu de bruit en l'ortant des enfoncemens dans lefquels ils étoienc retenus. Ce mouvement vif faifant frapper fortement le corps à terre , fait rebondir l’infedle ; il faute & faute fou- vent très-haut par ce mouvement élaftique. On voit fou- vent ces larves en grande quantité dans le vieux fromage à moitié pourri, mais perfonne avant Su^ammerdam n’a- voit obfervé la jolie manœuvre de cet infecie. D’autres larves femblables vivent dans la fiente les excrémens de l’homme ôi. des animaux. Comme elles n’offrent rien de particulier , nous ne nous arrêterons pas à confidérer des infeéles II fales ôc fi mal-propres. L’eau fert aufli d’habitation à quelques larves de mou¬ ches , mais ce ne font point les eaux claires , pures Sc tranfparentes ; c’efi: dans les eaux bourbeufes , puantes , dans les cloaques &; les latrines que fe plaifent ces infecles. Quelque dégoûtantes cependant que paroiflhnt ces lar¬ ves , elles méritent l’examen 6c l’attention d’un Natura- lifte. Seiiablables à des elpéces de vers , elles ont en déf¬ ions fix paires de mammelons courts 6c membraneux qui rellemblent à des jambes, 6c qui en font réellement l’office : mais ce qu’il y a de plus lingulier , c’efi: que ces efpéces de larves, au lieu de lligmates , ont à l’extrémité du corps une longue queue qui s’élève à la furface de l’eau pour pomper l’air. Cette queue a fait nommer ces inlécles par M. de Reaumur , les vers à queue de rat. Quoique le corps de la larve n’ait pas plus de fept à huit lignes de long , cette queue peut s’allonger beau¬ coup, lûivant que la furface de l’eau eft plus élevée; elle fe prolonge quelquefois jufqu’à cinq pouces s’il eft nécef- faire. Le tuyau qui compolê cette queue n’eft pas fim- pie ; il eft compofé de deux , dont l’un entre dans l’autre , comme ceux des lunettes d’approche. Tous deux fontca- 48S Histoire abrégée pables d’allongement , èc le dernier fe termine au bouc par un mammelon qui donne entrée à l’air. C’ed par- là que cet inlecle relpire , éc c’eft par cette radon qu’il étend la queue jufqu’à la lurface de l’eau , pour recevoir l’air par ce ftigmate allongé. Aulîi ces larves ne vivent-elles pas dans des eaux prolondes , où leur queue ne pourroic parvenir à la lurface du liquide. Les nymphes de toutes ces larves font renfermées dans des coques lormées par la peau même de l’inlecfe ^ qui le durcit. Ces coques ont, de même que les larves , des lligmates à leur partie antérieure 6c à leur partie polfé- rieure. C’ed lotis cette coque ferme éc lolide , que la lar¬ ve le change d’abord en boule allongée &. enluite en nym¬ phe , dans laquelle on reconnoît toutes les parties de l’in- iecle parfait ou de la mouche qui en doit lortir. Ces coques de mouches ont quelques diflérences en- tr’elles fuivant les larves qui les ont produites , 6c les mouches, différentes qui en doivent lortir. Nous avons déjà dit dans le dilcours général qui elf à la tête de cet¬ te feétion, que les mouches aphidivores, qui vivent fur les ' plantes 6c le nourrillent de pucerons , avoienc des coques qui n’étoient pas rondes , comme les autres , mais plus grolîés par un bout &c pointues par l’autre, enforte qu’elles imitoient la figure d’une larme. Lorlque la larve de ces mouches veut le métamorphofer ainli , elle commence par jetter iic fitire lortir de fa bouche une liqueur gluante , avec laquelle elle le fixe lur une feuille , ou lur une tige de plante. Quelques heures après , elle change de figure 6c prend la forme linguliere que nous venons de décrire. Cette coque ell plâtre en delldus , du côté où elle eft col¬ lée à la feuille , 6c arrondie en deffus. Mais ce qu’elle a de plus lingulier, c’elf que la partie la plus groflé qui ré¬ pond au derrière de la larve , renferme la tête de la nym¬ phe éc de la mouche , tandis que l’autre qui eft éfilée , 6c qui dans la larve formoit la tête , renferme la partie poltérieure de la chrylalide. 11 femble que i’infecle, avant , que desInsectes. 4^9 que de fe changer en nymphe , fe foie retourné bout à bouc dans cette coque. Elle ell tranlparente dans les commen- cemens ; elle devient opaque lur la hn , lorlque l’inlecle eft formé èc prêt à en fortir. La coque des mouches bleues de la^viande & de beau-' coup d’autres mouches , n’a rien de fingulier. Elle ert: ovoïde , &c les anneaux qu’on y dilEngue très-bien , la font rell’embler à un petit baril arrondi par les deux bouts. Ces coques font ordinairement d’un brun plus ou moins foncé. Mais une coque moins fimple & bien plus hnguliere , c’elf celle de ces larves aquatiques à queue de rat dont nous avons parlé plus haut. La coque de ces infectes n’elt pas moins remarquable que leurs larves. Ces larves lortent de l’eau pour le métamorpholer , vont s’enfoncer en terre , comme beaucoup d’autres. Leur co- c]ue fe trouve formée par leur peau , qui devient brune & fe durcit. Mais la forme de la coque diffère beaucoup de celle de la larve. D’abord la longue queue qu’elle avoir le raccourcit , èc devient beaucoup plus petite. Déplus on voit naître à la tête de la coc]ue quatre petites cornes, qui font un peu courbées ôc pofées en quarré. Ces cor¬ nes fervent à la nymphe pour relpirer , & répondent aux quatre ftigmates du corcelet de la mouche qui en doit lortir. Enfin la mouche parLtite fort de cette coque au bout de huit ou dix jours , en failant fauter la partie fupé- rieure de la coque , dont la calotte fe divile en deux pièces. Plufieurs autres coques de mouches ont de femblables cornes au nombre de deux ou de quatre. Leur ulage elt Je même dans toutes : elles fervent à la nymphe pour refpirer. J’en ai fur- tout remarqué fur plufieurs coques des mouches mafquées , dont nous parlerons bieiitc)t , & dont les larves fe trouvent allez fréquemment dans l’eau. L’infecte parfait fort de fa coque, en failant féparer la partie fupérieure de cette coque , par le moyen de cette efpéce de corps charnu , qui fe voit fur la partie anterieure Tome II. Q44 490 Histoire abrégée de la tête , & qui dilparoîc enfuite , lorfque Tinfecte ell reiruyé & léché. Nous avons die que c’étoient les mouve- mens alternatifs de contraclion &: de dilatation de ce tu¬ bercule, qui forçoient la coque à s’ouvrir, & nous avons expliqué le méchanirme par lequel l’ouverture le faifoit toujours à la même place &: au même endroit. Lorlque la mouche parfaite &; aîlée vient de fortir de cette coque , elle paroît d’abord fort petite. En peu de teins elle le développe Sc groflit linguliérement , elle pa¬ roît plus groll'e qu’elle ne doit être , mais en fe léchant elle diminue un peu , reprend le véritable volume qu’elle doit avoir. Ces mouches , après leur métamorphofe , ne tardent pas beaucoup à s'accoupler. C’ell lur-tout dans ce genre que l’accouplement le lait de la maniéré linguliere que nous avons rapportée. La partie du mâle elf ouverte , éc c’effc elle qui reçoit celle de la femelle , qui entre dans le corps du male pour être fécondée. En voyant cette manœuvre tout-à-fait contraire à ce qui fe pallé dans les autres ani¬ maux &c même dans les infectes , on elf tenté de croire qu’on fe trompe ôc qu’on a d’abord pris le mâle pour la femelle ; mais il n’y a pas à le méprendre fur cet article ; outre que les femelles lont plus grolEes 6c ont le ventre plus rebondi que les mâles , il lulîit d’ouvrir le ventre d'une d’entr’elles , on y trouvera les œufs qu’elle doit dépofer. Nous avons dit que ces œufs varioient pour la couleur 6c pour la forme. Par exemple , ceux des mouches bleues de la viande lont de couleur de nacre ; ils font oblongs un peu courbés , avec une languette luivant leur longueur, qui s’entr’ouvre pour lailfer fortir la petite larve qui en doit éclore. Ceux de la mouche , dont la larve eft à queue de rat , font blancs , oblongs , 6c vus à la loupe ils paroilTent chagrinés. La mouche ne les dépofe pas dans l’eau où doit habiter la petite larve qui en proviendra , mais pro¬ che de l’eau dans un endroit humide , dpù les larves DES Insectes. 491 naiiïantes puiflenc aller gagner l’eau. D’autres œufs bien plus iînguliers, font ceux de la mouche merdivore ^ donc la larve vit dans la fiente. Ces œufs qui (ont blancs &C oblongs , ont à un de leurs bouts deux efpéces d’aîlerons, qui s’écartent l’un de l’autre comme deux cornes. Une pareille conformation écoic nécefifaire à caufe de l’endroit où cet infeéte dépofe fes œufs. Il les place , Sc les pique dans les excrémens des cochons , des vaches & autres femblables. Ces ailerons empêchent que l’œuf ainfi piqué , ne puilîe enfoncer trop avant ; une partie de l’œuf, depuis l’origine des cornes, refte dehors, &. le petit nailTanc ne, rifque pas de périr enfeveli fous la matière qui doit faire fon aliment. Tous les œufs des mouches ne lonc pas auilî finguliers ; néanmoins en les regardant à la loupe, on en voit beaucoup qui font diverfement cannelés & travaillés, tandis que d’autres font lifles, fimples unis. D’autres mouches ne font point d’œufs , elles font vi¬ vipares : leurs petites larves lortent toutes vivantes du corps des meres. Ces infectes ne peuvent pas faire à la fois autant de petits que les mouches ovipares font d’œufs. Les œufs tiennent peu de place , au lieu que les petits étant plus gros , ne peuvent guères être plus de deux en- femble dans le ventre d’une mouche. Ainfi ces mouches ne font que deux petits à la fois , tandis que les ovipares font des centaines d’œufs. Les efpéces qui font dans ce cas ne font pas nombreufes , nous n’en connoilfons que deux , quoique peut être il y en ait davantage. Ces deux efpéces de mouches vivipares fe trouvent l’une &L l’autre fur le lierre. Quant aux efpéces de ce genre , elles font fort nora- breules , ôc quoique nous donnions le détail d’environ quatre-vingt efpéces, je fuis perfuadé qu’il y en a encore plufieurs que nous avons omis. Comme ces elpéces oflient toutes certaines diflérences , nous avons cru devoir en profiter pour les dirtribuer en cinq familles diflerentes , ce qui facilite la recherche que l’on peut faire de quelque efpé- 491 Histoire abrégée ce. Nous avons rangé dans la première famille les mou¬ ches donc les ailes ont des couleurs différentes qui les panachent les bigarrent. Tantôt , c’ell une partie de l’aîle qui elf d’une couleur, tandis que le relie ell autre¬ ment coloré ; tantôt, ce (ont des bandes, des zig-zags, ou des points qui diverlihent les ailes; tantôt enlin , il n’y a que la bafe de l’aîle qui loit colorée. La leconde lamille renferme des mouches qui ont un caraélere lingulier. Tou¬ tes ont lur le devant de la tête une pellicule ordinairement de couleur claire tirant lur le blanc ou lur le jaune qui paroît comme rentlee, 6l t]ui lorme à l’infecte une efpéce de malque, ce qui a fait donner à ces mouches le nom de mouches maj'quees. Ces inlectes ont le corcelec allongé, les palettes d<_s antennes plus longues que dans les autres clpéces, &L c]uelquetois les ailes arrondies par le bouc. 1 Outes ces particularités leur donnent un porc aifé à re- connoître. Les larves qui donnent naiffance à ces mouches malquées, viennent dans l’eau Sc y tout leurs mécamor- pholes. On trouve louvent ces larves dans les eaux dor¬ mantes parmi la LenuLLe d'eau. Leurs coqiies qui ne font formées cjue par la peau de la larve endurcie , lonc remar¬ quables par deux petites cornes aigues qu’elles portent à l’endroit de la tête. Lorfque la mouche fort de fa coque, ces deux petites cornes refient à la calotte qui fe détache. Nous avons placé ces mouches immédiate¬ ment après la première famille, parce que plulîeurs d’en- tr’elles ont les ailes panachées ou pointillées , ce qui les rapproche des premières. Nous avons renfermé dans la troifiéme famille les mouches , donc le corps lui-même ell panaché de plulieurs couleurs. Parmi ces efpéces , il y en a de très-jolies. C’efl à cette famille que fe réunillènc les mouches aphidivores , celles dont les larves fe nourriflenc de pucerons ; la plupart de ces mouches ayant le corps pa¬ naché de plulieurs couleurs. Alais nous n’avons pas cru devoir léparer ces aphidivores ôc en former une famille à part , d’autant que ce n’ell que dans la larve qu’on peut D E s 1 N s E C T E s. ^ 49 3 , obferver cette diltinclionj &L non pas dans l’infedle partait qui ne mange point de pucerons. D’ailleurs ces mouches étant variées &. bariolées, le trouvent naturellement ran¬ gées dans cette famille. La luivante nous prélente les plus brillantes efpéces de mouches , les mouches dorées. Ces elpéces ne font pas fi nombreules , mais plus éclatantes pour la couleur, foit dorée, foit cuivreule qui brille, tan¬ tôt fur leur ventre, tantôt lur leur corcelet fie fouvent fur tous les deux. Enfin nous terminons ce genre par une derniere famille qui comprend les mouches ordinaires , celles qui font les plus communes fie qui n’ont rien de remarquable. Nous ne dirons rien de plus fur les elpéces que nous allons détailler chacune en particulier. PREMIERE Famille. Mouches a ailes panachées. I. MU SCA nigra ; alis n'gris apice macula rotunda alba. Linn. faun. fuec. n. 1051. Miifca alis nigris , apice albis. Linn. fyft. nat. edit, iO,p. 599, n. 84. Mufca antennis fetariis alis nigris apice albis. AU. Upf. \y'^6,p. J5 , n. 50. MuTca nigra alis fufcis , apicibus albis. La mouche a ailes noires Ù tache blanche a l'extrémité. Longueur 1 lignes. Largeur j ligne. Cette petite mouche ell lilTe fie toute noire ; fes aîles font pareillement noires , mais l’extrémité de l’aîle fe ter¬ mine par une tache ronde de couleur blanche. J’ai trouvé cette mouche dans le Jardin Royal fur les Heurs. 1. M ü S C A atra hirfuta , margine alarum tenuiore finuato albicante. Linn. faun. fuec. n. 1067. Mufca atra , margine alarum tenuiore finuato- albicante. Linn. fyjl nat. edit. 10 ,p. ^90, n. 7. Mufca antennis filatis fubulatis , corpore hirto atro , alis dimidiato nigris. 494 Histoire abrégée AU. Upf. 1736 , p. 3z , n. 35. Mufca atra , alaruin margine inferlore albefcente lacerato. Aldrov. inf. 348 , i , fig. I3. Jonft. inf. t. 8. Mufcarum Aldrovandi. ord, 1 , f. 13. Rejum. inf. tom, 6 , tab. %J,f. 13. La mouche a ailes noires bordées de blanc ondé. Longueur 6 lignes. Largeur 1 { lignes, Cecce mouche varie beaucoup pour la grandeur : j’ai donné les dimenlions de la plus grande que j’aye , mais il y en a de beaucoup plus petites. Elle eH toute noire &; ve¬ lue , feulement les bords des anneaux de Ion ventre ont chacun deux ou quatre taches blanches. Les ailes font aulîî noires, à l’exception de leur bord intérieur qui eft blanc. Ce blanc forme différentes finuofités , enforte que l’aîle paroît comme déchiquetée. Ces ailes font longues & beaucoup plus grandes que le corps. On trouve fouvent cette mouche dans les jardins. 3. MU SCA cinerea J alis albis apice macula rotunda radtata. La mouche a V étoile. Longueur 1 j ligne. Largeur f ligne. Cette petite mouche eft de couleur cendrée , il n’y a que l’extrémité de fon corcelet & celle de fon ventre, qui Ibient noires. Ses pattes font de couleur fauve. Ses ailes font très - blanches , à l’exception d’une tache ronde affez grande & de couleur noirâtre pofée fur l’extrémité , des bords de laquelle fortentdes nervures qui forment comme des rayons , enforte que cette tache reflemble à un afté- rifque. 4. M U S C A alis albis , apice nigris. Linn. faun. fuec. n. 105 Z. C Uinn. fyfl. nat. edit. 10 . p. 'jpg , n. 86. Mufca vibrans. Aâ. Upf. 1736, p. 33 , n. 49. Mufca nigra vibrans, alis albis aplctbus nigris. La mouche a ailes vibrantes ponctuées. Longueur 2 { lignes. Largeur i ligne. DES Insectes. 495 Cette mouche eft de forme prefque cylindrique : la couleur e(l noire , fon ventre cependant eft louvent un peu doré. Sa tête eft rouge , êc les pattes font jaunes dans les femelles , noires dans les mâles. Le ventre ne le termi¬ ne pas en pointe , mais il eft allez obtus par le bouc. Les ailes font blanches , avec un point ou petite tache ronde ôc noire vers le bouc. La grandeur de cette mouche varie, ün la voit louvent lur les arbres , ôc elle eft très-aifée à recon- noître par le mouvement de les ailes qu’elle éleve baille continuellement. J. M U S C A atra J bajî alarum fcrruginca. Linn. faun. fuec. n. 1077. Linn. fyfl. nat. edit. lo, p. 596, n. 56. Mufca groffa, Rtaum. inf. tom. 4 , tab. 16 , fig. 10. La mouche noire a bafe des ailes jaune. Longueur 3 7 lignes. Largeur 1 j ligne. Cette efpéce eft toute noire , à l’exception de fes yeux qui font bruns , d’une tache dorée au devant de chaque oeil , des écailles de deffbus les ailes qui font blanchâtres, & de la bafe de fes ailes qui eft de couleur fauve. Sou corps eft parfemé de quelques poils noirs êc longs , fem- blables à des petits crins. Elle refl'emble beaucoup à la trente quatrième efpéce; elle a, comme elle, un ventre gros hémifphérique , dans lequel elle ne porte jamais que deux gros œufs à la fois. Elle les dépofe dans les bouzes de vaches. On trouve cette mouche dans les prés. 6. M U S C A nigra , abdominis bafi macuLis fulvis ; alarum fafcia tranjverja nigra , baji fulva. La mouche noire a bafe des ailes ù du ventre fauve. Longueur 4 lignes. Largeur i { ligne. Elle eft d’une couleur noire un peu luifante. La bafe de fa tête fous les yeux, eft un peu blanchâtre. Au haut de fon ventre , lont deux taches fauves , une de chaque côté , qui en defl'ous du ventre fe réunifîent, enforte que toute 49^ Histoire abrégée Ja bafe du ventre ell fauve en delîous. Les ailes aflez allongées, ont dans leur milieu une bande tranfverfe noire ôc large , êc au delLus de cetre bande la bafe de l’aîle eft de couleur fauve. Tour le corps de l’inlecle elf un peu allon¬ gé. Je 1’ ai trouvé au printems. 7. M U S C x4. thorace atro , abdomine fufco ; baji alarum fcrruginea. Reaum. inf. tom. 4 , tah. 2Ç , fig. 9. La mouche noire a ventre brun & bafe des ailes fauve. Sa grandeur eft un peu moindre que celle de l’efpéce précédente. Sa tête eit noire lans tache dorée devant les yeux : le corcelec eft de même d’un noir marte; le ventre eft brun êc les ailes ont leur bafe un peu fauve. Cette efpéce fe trouve l’automne fur le lierre dans les bois. Elle a une particularité, c’eft qu’elle eft vivipare, &. qu’elle fait des petites larves toutes formées, au lieu que la plupart des autres font ovipares. Elle n’eft pas cependant la feule. On en trouvera encore une dans la quatrième feâion qui vient aulîî fur le lierre êc qui ell pa¬ reillement vivipare. 8. M U S C A alis albis , linea undulata fufca fgmoidcea. Linn. faun. fuec. n. 1063. Mufea alis albis , linea geminata littera S fufca , ocu- lis viridibus. Linn. fy fl. nat. edit. \o , p. 600, n. 97. Mufea cardui. Blanck. belg. 189, t. 1 6 , fig. F. Gotd. gail. tom. 2 , tnb. L. Lifl. Goed. 313 , p. 102, t. 129. Reaum. inf. tom, 3 , tab. 44 , i , 2.6’ tab. 43, 12, 13, 14, La mouche a \ig-\tig fur les ailes. Longueur 2 f lignes. Largeur { ligne, La couleur de cette mouche eft d’un brun noir , fes pattes font d’une couleur un peu plus claire, fa tête ell jaunâtre tk. les yeux lont d’un beau vert. Ses aîles font blanches , mais lur chacune il y a une bande noire ondée en zig zag allez large , qui. traverfe quatre fois l’aîle en defeendant desInsectes. ^ 497 delcendant obliquement d’un côté à l’autre. L’extrémité inférieure du corcelet eft blanche , &. non pas l’extrémité du ventre , comme il elt marqué par erreur dans la Fauna fuecica. Cette mouche dépofe fes œufs dans les tiges 6c les têtes de cirfium 6c de chardons, ce qui y produit des tubérolités monllrueules , dans lefquelles habite la larve où elle fe mécamorphofe, 6c d’ou fort la mouche parfaite. En exami¬ nant la feinelle de cet infecte , on appercoit à l’extrémité de fon ventre, l’inlbument qui lui lert à piquer les têtes des chardons. Le dernier anneau de ce ventre eft renflé vers fa baie , 6c il en fort une efpéce de pointe fine 6c dure, compofée de deux pièces l’une au bout de l’autre, dont la derniere eft très-aiguë. Quelque fine que loit cette derniere pièce , elle a cependant dans la longueur une fente ou rainure , pour le paflage des œufs qu’elle ftiit couler dans les têtes de chardons qu’elle a piquées. 9. M U S C A ahs unguiculatLS , albo fufcoquc rcticulaiis , linea undulata Jlgmoidœa mgriore. La mouche a ailes réticulées avec une tache en \ig-\tig. Longueur z lignes. Largeur j ligne. Sa couleur eft brune : fa tête , fes partes 6c la pointe de fon corcelet tirent plus lur le jaune. Ses ailes font réti¬ culées de brun , enlorte que le blanc forme de petites ta¬ ches rondes. Outre ce réfeau , il y a fur l’aile une raie ondée en zig-zag de couleur plus brune , qui traverfe cinq fais la largeur de l’aile en delcendant obliquement d’un bord à l’autre. Les ailes lont onguiculées, c’eft-à-dire, que vers le milieu de leur bord extérieur il y a une petite pointe en crochet. 10. M U S C A ahs unguiculatis J albo fufcoquejeticulaüs , macula duplici nigra. La mouche à ailes réticulées avec deux taches noires. Longueur j {■ lignes. Largeur i ligne. Tome II. Rrr 45)8 Histoire abrégée Elle approche beaucoup de la précédente pour la forme Bc la couleur ; mais outre quelle elb plus grande , la cou¬ leur efl: plus cendrée Bc le ventre un peu brun. Les ailes font réticulées de brun , comme dans l’efpéce précédente , Bc outre ce réfeau , il y a deux taches noires plus foncées que le réfeau : l’une placée vers le milieu de l’aile & de forme allongée , defcend obliquement du bord extérieur vers l’intérieur ; l’autre placée plus bas , touche le bord ex¬ térieur Bc inférieur de l’aîle , Bc elle ell plus arrondie. C’eft fur-tout par ces deux taches que cette efpéce diffère des précédentes à zig zag. Dans celle-ci, le crochet du bord extérieur de l’aîle ell plus lenhble que dans la précédente. Les larves de cette mouche habitent dans les têtes de l’aunée. ( Enula campana. ) II. M U S C A nigra , alis albo nigroqiie rcticulatis , fafciis tranfverfis obfcurionbus. La mouche a ailes réticulées a bandes. Longueur a 7 lignes. Largeur j ligne. Elle efl; noirâtre , avec une petite raie blanche fous les yeux. Ses ailes lont chargées d’un fort réfeau noir, Bc ont trois ou quatre bandes tranfverfes encore plus noires que le relfe. Tout cela donne à l’inleéfe un air noirâtre. J’ai trouvé cette mouche dans des jardins. II. MU SCA flava , alis fulvis y macula triplici , punc- tifque plurimis fufcis. La mouche a ailes jaunes chargées de points 6 de trois taches brunes. Longueur 2 f lignes. Largeur y ligne. La forme de cette mouche eft arrondie & courte. Tout Ion corps eft d’un jaune un peu fauve. Ses ailes font prel- que de la même couleur Bc chargées de beaucoup de peti¬ tes taches brunes , parmi lefquelles il y en a trois plus remarquables Bc plus grandes , dont une eft au milieu du bord extérieur , une autre plus bas attenant le bord inté- DES Insectes. 499 rieur , &: la troifiéme occupe la pointe de l’aîle. Cette efpece approche beaucoup de celle que décrit M. Lin- næus , n°. 1057 de la Fauna fueaca. 13. M U S C A cinerea , alis albis , macula triplici punc- tifque plunmis fufcis. La mouche a aiLes blanches chargées de points 0 de trois taches brunes. J’avois d’abord regardé cette mouche comme une va¬ riété de l’efpéce précédente , à laquelle elle reiremble pour la grandeur les taches de Tes ailes ; mais la lorme de Ion corps eft différente , celle-ci eft plus allongée. Sa couleur eft cendrée : l'es aîles font blanches , chargées de points bruns , ôc de trois taches plus remarquables , dont les deux premières font placées comme celles de l’efpéce ci-deffus , 5c la troilîéme vers le bord extérieur , à une diftance allez marquée de la pointe de l’aîle , qui dans cette elpéce eft blanche , en quoi elle dift'ére encore de la précédente. 14. AI U S C A alis unguiculatis albis , fafciis tribus fufcis y thoracis apice flavo. Linn. faun. faec. n. 1064. Mufea alis unguiculatis albis , fafciis quatuor fufcis , thoracis apice flavo. La mouche des têtes de chardons. Longueur i j ligne. Largeur f ligne. Sa tête eft jaune 5c fes yeux font bruns. Son corcelet eft cendré 5c la pointe eft jaune. Le ventre eft noir & les pat¬ tes lont fauves, ün voit lur les ailes , qui font blanches, trois bandes brunes : la première eft tranfverle, un peu en arc , Ôc ne va pas jufqu’au bord intérieur de l’aîle ; la fécondé, plus balle, traverfe toute la largeur de l’aîle ; la troilîéme , jointe à la fécondé au bord extérieur de l’aîle , parcoure ce bord jufqu’à fa pointe. Le bord extérieur de cette aile a une très-petite dent à l’endroit de la pre- Rrr ij joo Histoire abrégée miere bande. L’efpécede Linnæus pourroit bien être une variété de celle-ci , d’autant que la nôtre lemble avoir un petit trait , qui tient la place d’une bande qui lui manque proche la baie de l’aîle. Toutes les deux fe trouvent lur les teuilles & les Heurs de chardons & de cirfium. Elles vien¬ nent de larves qui le logent dans les têtes de ces char¬ dons, qui les mangent qui y font leurs métamorpholes. 15. AI U S C A flavejcens ; alis albis , fajciis quatuor tranfverjîs fufcis , nonnullis connexis , ihoracc punclis nions. O La mouche jaune a quatre bandes brunes fur les ailes. Longueur 1 | Lignes. Largeur i ligne, ba couleur elf d’un jaune un peu fauve , fes yeux font noirs , &: la partie inférieure de Ion corceleteft chargée de taches noires & rondes. Ces taches lont dilfribuées en cinq bandes longitudinales de trois points chacune. Les ailes blanches éc lans onglet , ont quatre bandes tranfver- fes brunes , dont les deux d’en bas lont réunies enfemble au bord extérieur de l’aîle. Le ventre plus gros dans les fe¬ melles que dans les mâles , a quelques raies noires tranf- verfes. \6. AI U S C A nigra ; alis albis ,fafciis quinque tranfver^ fs nigns , nonnullis connexis. La mouche noire a cinq bandes noires furies ailes. ' Longueur l f ligne. Largeur f ligne. Cette petite mouche eft toute noire. Ses ailes font blan¬ ches , avec cinq larges bandes noires tranlverfes qui lailTent peu de blanc entr’elles. De ces cinq bandes , la première occupe la bafe de l’aile , êe n’elt leparée de la fé¬ condé que par un petit trait blanc prefqu’imperceptible : la fécondé êc la troiliéme s’unilî'ent vers le bord intérieur de l’aîle : entre cette troiliéme Ôl la quatrième , eft un inter¬ valle blanc allez confidérable ; enhn la quatrième &. la cin¬ quième s’uniftent au bord extérieur de l’aile ; le bout DES Insectes. joi des ailes eft blanc. J’ai quelquefois trouvé cette petite mouche en grande quantité dans les bois. 17. M U S C A fulva , alis unguiculaüs fulvls fufco marmoratis , macuLis albis. La mouche a ailes marbrées. Longueur 3 lignes. Largeur I ligne. Sa couleur eft d’un fauve roux. Ses ailes grandes & lar¬ ges, font brunes, roufles, enfumées ôc comme marbrées de raies & de taches brunes ôc noires. De plus , chaque aile a plufieurs taches blanches ; i plulieurs petites , ran¬ gées d’efpace en efpace le long du bord extérieur; 2°. plu- heurs longues ôc contiguës, formant une bande longitu¬ dinale qui parcoure le milieu de l’aile depuis fa bafe, juf- qu’aux deux tiers de fa longueur; 3°. quelques-unes allez marquées placées au bord intérieur. Le bout de l’aile ell de couleur plus foncée que la bafe. 18. M U S C A nigra , alis fufcis ^fafcia duplici tranfverfa alba. La mouche noire a deux bandes blanches fur les ailes. Longueur i ligne. Largeur j ligne. Cette très-petite mouche eft allongée. Sa couleur eft d’un noir lifte, comme du jayet. Ses ailes font couchées fur les côtés de fon corps qu’elles enveloppent , comme s’il n’y en avoit qu’une , ce qui lui donne une forme un peu cylindrique. On reconnoît aifément cette petite efpéce par la couleur de fes ailes qui font d’un brun noir, avec deux bandes tranlverfes blanches , l’une vers la bafe de l’aile , l’autre plus bas vers les deux tiers. Les pattes font allongées &: noires, à l’exception de leur bafe qui eft pale ôc un peu fauve. Chaque fois qu’on voit cet inl'ecfte , on a peine à le prendre pour une mouche , à la première vue , il relLembie à un cloporte. On le trouve fouvent fur les feuilles des arbres dans les bois. Il marche vite. 50i Histoire abrégée Seconde Famille. Mouches à mafque^ 19. MU SCA cinerea , alis fubfulvis y fafciis quatuor tranjverfis nigris , ténia interrupta. La mouche cendrée a quatre bandes noires fur les ailes , dont la troiféme eft divifee en deux. Langueur j lignes. Largeur y hgne. La couleur de cecte mouche eft giiTe, avec quelques poils noirs clair-femës. Sa tête eft jaune , 6c elle a en devant une pellicule qui lui forme un mafque. Ses pattes font brunes : fes ailes plus longues que le corps, le débor¬ dent de près de moitié : elles font un peu jaunâtres, 6c fur chacune, il y a quatre bandes tranlverfes brunes 6c noir⬠tres. La première de ces bandes , celle qui eft la plus proche de la bafe de l’aîle, eft courte 6c ne forme qu’une tache oblongue : la fécondé eft plus large , 6c ne va cependant que depuis le bord extérieur de i’aîle, jufqu’au milieu de fa largeur : la troiféme en occupe toute la largeur d’un bord à l’autre , mais elle eft interrompue dans fon milieu 6c partagée en deux : enf n la quatrième eft précifément à la pointe de l’aîle qu’elle occupe toute entière. J’ai trouvé cette mouche dans les prés. zo. MU SCA cinerea , nigro punclata , alis albo fufioque marmoratis. La mouche cendrée a points à ailes marbrées.^ Longueur 3 lignes. Largeur 7 ligne. Cette mouche eft toute grife , à l’exception du mafque antérieur de fa tête qui eft blanc , ainf que fes antennes qui font blanchâtres 6c allez groftes. Sa tête , Ion corcelec êi. une partie de fon ventre, Ibnt chargés de points noirs, qu’on voit très-bien à la loupe , 6c de chacun delquels parc un poil. Les aîles débordent le ventre d’un bon tiers. DES Insectes. " 505 ce qui fait paroître l’infedte auffi long que nous l’avons marqué. Ces aîles font blanchâtres, avec des bandes tranf- verfes brunes , mais peu diftincles , ce qui les rend comme irrégulièrement marbrées de blanc £c de brun. On m’a apporté cette jolie mouche. 21. M U S C A a//s fufco tejjelato-reticulatis . La mouche a ailes réticulées de brun. Longueur 5 lignes. Largeur { ligne. Sa tête eft un peu fauve , le mafque du devant eft d’une couleur jaune claire & les yeux font bruns. Le corcelet en delLus ell noirâtre , un peu cendré. Le ventre elf fau¬ ve dans les mâles ; dans les femelles il ell: un peu noir⬠tre en defl'us. Les pattes font de couleur fauve. Mais ce qui fait aifément reconnoître cette efpéce de mouche, ce font les aîles qui font blanches , tranfparentes , avec un réfeau brun , formé de mailles quarrées , compofées de beaucoup de bandes tranfverfes , que coupent en droite ligne les nervures de l’aîle êc plufieurs raies longi¬ tudinales. 22. M U S C A thorace nigro , abdo mine fulvo clavato , alis fufco nebulofis. La mouche a corcelet noir , h gros ventre jaune & ailes enfumées. Longueur 2 7 lignes. Largeur ' ligne. Sa tête eft jaune ôc ion mafque eft gros 6c blanc. Son corcelet eft noir, avec deux bandes de poils, qui vus à un certain jour, parodient blancs. Les côtés 6c le deftbus de ce corcelet font bruns. Le ventre eft pareillement d’un brun fauve. Sa forme efl finguliere : ce ventre eft étroit à fa baie ôc va en groiliirant jufqu’à ion extrémité, où il lé termme par un bout aftez gros , à peu près comme dans les ichneumons. Les pattes (ont de la même couleur que le ventre.. Les aîles arrondies 6c courtes , font comme 504 Histoire abrégée enfumées de brun. Ce brun ou noir, eft plus fenfible vers le bord extérieur de l’aîle , forme de plus crois bandes tranlverles un peu plus marquées, encre lefquelles il y a des elpaces plus blancs. J’ai trouvé cette mouche lur des couches humides dans des jardins. 23. M U S C A fulva , abdominc flavo j fcgmenti primi & Jecundi marginc nigro , alis fulvo nebulojîs. La mouche a -^ones. Longueur 8 Lignes. Largeur 3 lignes. Son mafque eh gros Se jaune , & fes yeux font bruns : Ton corcelet lille & luilanc eft d’un jaune fauve. Son ven¬ tre eft gros, d’un jaune allez clair , avec deux bandes noires iie larges qui terminent le premier & le fécond anneau. Les ailes ont des nervures d’un jaune un peu brun, fur-tout vers le bouc. Les pactes font d’un brun noir. 24. M U S C A cinerea , thoracc fafciis nigris , alarum marginc externo maculis fufcLS , medio punclo nigro. La mouche a taches brunes fur le bord de l'aîle ù point noir au milieu. Longueur 3 lignes. Largeur j ligne, La tête de cette mouche eft rougeâtre êc fes yeux font bruns. Les palettes de ces antennes font très-longues. Son corcelet eft entrecoupé de bandes longitudinales alternativement noires &: cendrées. Son ventre eft noir⬠tre. Ses aîles'plus longues que le ventre, ont fur leur bord extérieur trois ou quatre taches brunes , dont la derniè¬ re qui termine l’aîle eft la plus grande. De plus fur le milieu de l’aîle , il y a un point noir , outre une nervure tranfverfe bien marquée , qui eft un peu plus bas. Les pactes font de couleur fauve. 25. MUSCA cinerea , thorace fafciis fufeis , alarum marginc epçtçrno flavefcenie ^ fingula punchs tribus nigris. La DES Insectes. 505 La mouche a bord des ailes jaunâtre , <5’ trois points noirs fur chacune. Longueur 3 lignes. Largeur 7 ligne. Elle reflemble infiniment à la précédente, fa couleur feulement ell un peu plus brune, & fon malque efl plus blanc. De plus les ailes ont leur bqrd extérieur jaunâtre 5c trois points noirs, fçavoirun fur le milieu de l’aîle, un plus bas attenant le bord extérieur, 5c un troiliéme vis-.\- vis ce dernier , près du bord intérieur. Les pattes font d'une couleur brune fauve. La larve aquatique qui m’a donné cette mouche , étoit d’un beau vert clair de pomme. Sa coque plus brune avoit deux tubérolités, une de chaque côté, plus haut que le milieu, 6c à fa partie antérieure elle portoit deux pe¬ tites cornes aiguës. La mouche en eft (ortie chez moi. On trouve fouvent ces larves parmi les lentilles d’eau. zG. M U S C A nigra , abdomine fulvo fafcia longitudinali nigra , alis albo fufcoque variegatis. La mouche a ailes géographiques. Longueur 4 j lignes. Sa tête eft brune avec le mafque jaunâtre. Son corce- let eft noir 6c fa pointe eft brune. Le ventre eft tout brun , 6c n’a qu’une bande longitudinale noire en deflus, qui fe termine en pointe au quatrième anneau, fans aller lur le cinquième 6c lur le llxiéme ou dernier. Les ailes font ir¬ régulièrement panachées de brun 6c de blanc, ce qui leur donne quelque relfemblance avec une carte de géogra¬ phie. Troisième Famille. Mouches panachées. 27. MU SC A nigra , flavo variegata , alis fufcis , antennis capite brevioribus, Planch. 1 8 , fig, i . Tome II. SCC 5o(j Histoire abrégée La mouche imitant la guêpe a courtes antennes. Longueur 4 lignes. Largeur i ligne. Cette mouche reiremble tout-à-fait à une guêpe, &: lorlque je l’ai rencontrée, j’ai prelque toujours héfité à la prendre avec les doigts. Ses yeux lont d’un brun rou¬ geâtre, êc le relie de tête ell de couleur citron , à l’ex¬ ception des antennes qui font brunes, & d’une raie de même couleur, qui partant de leur bafe, defeend en droi¬ te ligne, pollérieurement entre les yeux. Le corcelet qui ell noir Sè lilîe, a de chaque côté une bande jaune lon¬ gitudinale, êc fa pointe efl aulîi jaune. En delEous il y a de chaque côté du corcelet quatre taches du même jau¬ ne , trois l’une à côté de l’autre au delîus de l’aîle , & une quatrième plus bas que cette attache. Le ventre com- pofé de quatre anneaux , ell d’un noir matte , avec une bande jaune tranfverfe fur chaque anneau , ce qui fait qua¬ tre bandes, dont les fupérieures lont interrompues dans leur milieu. Les quatre pattes antérieures font toutes jaunes : les deux pollérieures n’ont que leurs cuilTes jaunes ^ le relie ell noir. Les ailes lavées de brun , ont leur bord extérieur plus épais èi. noirâtre. Tout le jaune de cet inleôle ell brillant ôc comme citronné. J’ai trouvé cette belle mouche fur les fleurs. 2 8 . AI U S C A. nigra , jlavo variegata , alis fufeis , antennis capite longionbus. La mouche imitant la guêpe , a longues antennes. Il y a beaucoup de relTemblance entre cette efpéce 6c la précédente. Elle en diffère cependant un peu par la forme de Ion ventre dont les bords font aigus 6c légère¬ ment bordés, par l’extrémité de fon corcelet , qui au lieu d’être toute jaune co.mme dans la précédente, a une ta¬ che noire dans fon milieu , 6c par les pattes qui font tou¬ tes jaunes. Le relie de la forme bc des couleurs ell tout- à-fait femblable. Mais la différence principale 6c fpécifî- DES Insectes. 507 que de ces deux elpéces, confifte en ce que les antennes de la précédente font très-courtes , peu apparentes d’un brun pâle, au lieu que dans celles-ci elles (ont allongées prefque comme dans les afdes , plus longues d’un bon tiers que la tête, êc de couleur noire. Ces antennes vues de près paroilTent compofées de quatre pièces. La pre¬ mière ell courte èc ronde comme un bouton du milieu duquel naît la fécondé. Celle-ci êc la troilîéme lont al¬ longées. De cette troilîéme part la quatrième, outre un filet en poil latéral , comme dans les autres mouches. Les ailes de cette efpéce font plus jaunâtres que celles de la précédente. 29. M U S C A ihoracc nigro , fiavo maculato , ab domine jlavo J fajciis tranfverjis nigris. La mouche a corctlet noir ^ taché de jaune ; 6* ventre jau¬ ne , il bandes noires. Longueur 5 7 lignes. Largeur 2 f lignes. Le devant de fa tête eft citron , avec une bande noire longitudinale dans le milieu. Ses yeux lont bruns, ôc les antennes noires font de la longueur de la tête & fembla- bles à celles des deux efpéces précédentes. Son corcelet ell noir , a en delTus deux bandes longitudinales plus pâles , outre deux taches de chaque côté , & l’extré¬ mité ou la pointe jaunes, avec une tache noire au mi¬ lieu de ce jaune. Les pattes & le ventre font de couleur citronnée. Sur le ventre, on voit en defl'us plulîeurs lignes noires tranlverfes : d’abord le haut de chaque anneau ell noir, ce qui forme des lignes qui traverfent tout le ven¬ tre : de plus lur le milieu de chaque anneau efb une autre bande tranfverfe de même couleur ôc plus large, qui fe termine (ans aller jufqu’aux côtés du ventre , éc qui par fon milieu tient à la ligne noire de la bafe de l’anneau. Les ailes ont leur bord extérieur un peu fauve , ôc le relie ell tranfparent. Les balanciers font jaunes, ün trouve cette mouche dans les endroits arides des bois. Sff ij 5o8 Histoire abrégée 30. M U S C A hirfuia nigra y thorace antice , abdomine- quc fupra jlüvis. Reaum, inf. tom. iv , tab, 34 , fig. 9,10. La mouche velue noire & fauve , imitant le bourdon. Cette mouche refl’emble à un bourdon de grandeur médiocre. Son corceleteft très-velu à fa partie antérieure, éc les poils lont de couleur fauve ; fa partie poftérieure elf peu velue éc prelcjue noire. Le ventre eft pareillement tout couvert en delLus d’un duvet de poils de couleur fauve ; Se en délions il eft noir , ayant feulement quelques poils de la même couleur que ceux de deftlis. Lorlqu’on voit cette mouche, on feroit tenté de la prendre pour un bourdon , li on ne tailoit attention à les antennes en pa¬ lettes Sc à fes aîles qui ne lont qu’au nombre de deux. La larve qui lui donne nailTance, habite dans les oignons de narcifibs qu’elle ronge, ce qui excite la pourriture de cette racine tk. la fait périr. 31. M U S C A lutea , thorace lineis tribus longitudina- libus , abdomine plurimis tranfverfis nigris. La mouche jaune a bandes noires. Longueur i j ligne. Largeur 5 ligne. La grandeur de cette efpéce varie beaucoup. Il y en a qui font encore plus petites que les dimenlions que nous donnons. Leur tête eft rougeâtre Sc leurs yeux lont bruns. Le delLous du corcelet Sc du ventre, Sc les pattes font d’un jaune citron. En deftlis le corcelet a trois larges bandes noirâtres féparées par des bandes jaunes plus étroites. Le deftus du ventre eft noire avec des anneaux citrons , un lur chaque article. L’extrémité du corcelet a une grande tache jaune. On trouve ces mouches fur les feuilles des plantes : elles marchent lentement &. quelquefois elles fautent à quelques lignes de l’endroit où elles font. DES Insectes. 509 31. M U S C A nigra y abdomine hemifphccrico rufo y punclorum nigrorum ordine longitudinalL La mouche noire à ventre hérnifphèrique roux tacheté de noir. Longueur 3 lignes. Largeur \ ligne. Ses yeux font rougeâtres. Sa tête en devant eft de cou¬ leur pâle avec deux taches comme dorées devant les yeux. Le corcelet eft un'peu velu, Sc il ell: noir ainli que les pattes. Le ventre eft roux , hémilphérique , avec une ban¬ de longitudinale de quatre points lur Ion milieu, outre deux petites taches oblongues de même couleur, une de chaque coté vers le bas. Une chofe allez linguliere , c’ell: que le ventre paroît tout d’une pièce , que l’on a beau¬ coup de peine à appercevoir la diftinélion des quatre an¬ neaux dont il efh compofé. Les ailes font tranl'parentes , mais leur baie ell un peu fauve. Les antennes font gran¬ des &. égalent la longueur de la tête. 11 y a quelquefois à chaque angle lupérieur du corcelet , une tache jaunâtre qui n’ell pas conllante. 33. Al U S C A nigra abdomine hemifphccrico luteo , fafcia longttudtnali nigra. Linn. fuun. fuec. n. 1076. Mufca nigra , lateribus abdominis teftaceis. Aà. Upf. 1736, p. 32 , n. 31. Mufca nigra , abdominis lateribus flavis, alis albis. Raj. inf. p. 271. Mufca bipennis major diverficolor , cauda fetis nigris obfita. Reaum. inf tom. iv , tah. 31 , fig- 9, lo , 11. La mouche noire , à ventre jaune , noir dans le milieu. Longueur 4 j lignes. Largeur l { ligne. Elle a la tête noire avec les yeux bruns , & une tache dorée de chaque côté devant les yeux. Son corcelet ell noir , feulement fa pointe eft, louvent un peu jaune. Le ventre compofé de cinq anneaux, efl jaune avec une lar¬ ge bande noire qui le. traverfe longitudinalement dans fon milieu , enforte que ce milieu elt noir , êc que les cô- 510 Histoire abrégée rés font jaunes. Les cuilîcs fout noires , &C le refte des pattes efl: ou fauve ou noir. Les’ ailes font d’une couleur brune oblcurc &L ont un peu de jaune à leur baie. Tout le corps de l’animal ell parf'emé de quelques poils noirs afl'ez longs , mais fur-tout les deux derniers anneaux du ventre en ont de plus longs en plus grande quantité. On trouve cette mouche dans les campagnes humides. Sa larve eft du nombre de celles a queue de rat , comme celle de la mouche du n'’. 51. Elle vient dans les eaux dormantes Sc fangeules. 34. A-I U S C A fujca y marginibus incijurarum abdominis cinereis , alis ferrugineis. Linn. faun. fuec. n. 108 S. Ad. Upf. 1736, p. }2, n. 38. Mufca glabra , abdomine annulis fufcis palli- dilque cintlo. La mouche brune a bandes tranjverfes blanchâtres fur le ventre. Longueur 4 lignet. Largeur l f ligne. Cette mouche eft brune ; fon corcelet efl un peu velu ôe le poil dont il efl couvert efl de couleur cendrée. Le ventre plus noir efl compofé de quatre anneaux bordés de blanc , ce qui forme trois bandes tranlverfes blanches fur le ventre. Les pattes font brunes , mais le haut des jam¬ bes eff blanc. La partie lupérieure des ailes efl jaunâtre, &. le bas efl tranfparent. On trouve fouvent cette mou¬ che fur les rieurs. 35. M U S C A nigra , marginibus incifurarum abdominis favis J alis fufcis. La mouche noire , à bandes tranfverfes jaunes fur le ventre. Longueur 3 lignes. Largeur } ligne. Sa couleur eft noire 6e fes yeux font bruns. Les balan¬ ciers de fes ailes font jaunes. Le ventre efl compofé,. de fept anneaux bordés de jaune , 6e de plus le fécond 6e le troiliéme anneau ont un peu de jaune fur les côtés fous les ailes. Les pattes font toutes noires , 6e les ailes font DES Insectes. 511 d’un brun noirâtre, à l’exception du bout qui cil un peu plus clair. Cette mouche le trouve lur les Heurs. Sa lar¬ ve ell de couleur jaune avec des raies ondées. Ses llig- mates poftérieurs lont formés en tuyaux louvent relevés. Elle ell du nombre de celles qui mangent les pucerons. ^6. M U S C A thorace cinereo , abdominis bajî fdfcia lutta interrupta , inarginibus incifurarum exalbidis. Linn. faun. fucc. n. J 078. Linn fyfi. nat. edit. lO , jt. ^91 , n. 19. Mufca antennis fetariis tomentofa , abdomine fegmento luteo , cingulifque tribus albis , fegmento primo late- rlbus luteo. Aci. Upf. 1736,/!. 32, n. 37. Mufca abdomine fufco , annulis luteis, lateri- bus flavis. Albin, angl. 1'^ , f. M. L. Reaam. inf. tum. iv , Cub, 3 I , 8. Alcrian. europ. I , r. 2. La mouche cendrée a bandes blanches fur le ventre Ù deux grandes taches jaunes fur le premier anneau. Longueur 4 1 lignes. Largeur 1 { ligne. Sa tête efl grife & les yeux font bruns. Le fond de la couleur de fon corcelet ell brun , mais il eft couvert de poils gris fouvent un peu jaunâtres. Le ventre compote de quatre anneaux , ell: en delLous d’un jaune pâle : en def- fus il ell noir avec»une bande jaune , tranfverfe , & large fur le premier anneau , mais interrompue dans fon milieu , ce qui forme feulement deux grandes taches , une de cha¬ que côté. Le bord de cet anneau eft blanc , ainfi que ce¬ lui des deux fuivans , enforte qu’il y a trois raies blanches tranfverles étroites fur le ventre. Les pattes lont brunes à l’exception de la partie fupérieure des jambes qui eft blanche. Les ailes lont diaphanes , claires , &c ont un petit point marginal noir au milieu de leur bord exté¬ rieur. 37. M U S C A abdomine ovato nigro , lunularum pari cingulifque tribus fiavefccntibus. Linn. faun. fiiec. n. 1089. ^ 511 Histoire abrégée Linn. fyfl. nai. cdu. lO , p. 593 ,n. 38. Mufca antennis fetariis nigra nudiiif- cu!a , thorace immaculato , abdomine cingulis quatuor flavis , primo inter- rupto. Acl. Upf. 1736, p. 31, 17.41. Mufca nigra glabra ; abdomine cingulis luteis, fuperioribus dimidiatis cincbo. Goed. gall. tom. 1 , tab. xlj. Lijl. goed.p. 31$ J / 133. La mouche a quatre bandes jaunes fur le ventre y dont la première efl interrompue. Longueur 4 j lignes. Largeur i j ligne. Sa tête eil jaune , mais Tes antennes êc fa trompe font noires & fes yeux (ont bruns. Au bas de la tête (ont quel¬ ques poils. Le corcelet eft noir &: luilant, mais il paroîc jaune , à caul'e des poils de cette couleur dont il ell cou- vert ; (a pointe (eule e(b li(îë ôc de couleur citronnée. Le ventre , moins velu que le corcelet, ed: noir & compolé de quatre anneaux. Sur le premier , ell une bande jaune interrompue dans (on milieu , ou lî l’on veut , il y a deux taches jaunes oblongues , un peu en croKLant , qui (e touchent prefque l’une l’autre. Le (econd anneau a une bande jaune allez large vers fa bafe : il en ell de même du troilîéme qui a de plus le bord jaune. La bande du qua¬ trième (e confond avec le bord du troilîéme ; enlorte qu’il y a en tout quatre bandes, dont la première ell interrom¬ pue. Les femelles qui (ont plus grolfes que les mâles , ont un anneau de plus au ventre , & par conféquent cinq ban¬ des jaunes, dont la derniere termine le ventre. Les pattes font jaunes , ainli que le dellous du ventre de l’inlecle. La larve de cette mouche eft du nombre des aphidivores qui fe nourrillent de pucerons. On la trouve particuliérement fur le groléillier. 38. M U S C A fufca y abdominis bafi fafeia lutea interrupta. La mouche brune a deux taches jaunes a la bafe du ventre. Longueur 4 | lignes. Largeur ï | ligne. Sa couleur ell brune , mais elle ell légèrement parfemée de D E s I N s E C T E s. 513 de poils un peu gris. Sur les côtés du ventre vers fa baie, il y a deux grandes taches jaunes , une de chaque côté , polée en partie lur le premier Ik en partie lur le fécond anneau. Dans les femelles , le bord du premier anneau quieft noir, divile chaque tache en deux, dont l’une eft fur le premier &. l’autre lur le lecond anneau. Les pattes ionc brunes , avec la partie lupérieure des jambes blanche. Les ailes qui font tranfparentes , ont un point marginal noir vers le milieu du bord extérieur. On trouve cette mouche fur les fleurs. Je ferois tenté de la regarder comme une llmple variété de la trente-troilîéme efpéce. 39. AI US CA thorace finis quatuor flavis ; abdoniinali- bus fegmeniis inbus inierrupto-fiavis. Linii. faun. fuec. n. 1081. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 591 , n. 17. Mufca antennis fetariis tomentofa, thorace lineis quatuor, abdomine fafciis tribus interruptis flavis, Reaum. inf. tom. 4 , tab, , f. i — 8. Frifch. germ. 4 , />. a6 , r. 1 5. La mouche a corcelet Jlrié & bandes jaunes interrompues fur le ventre. Longueur 6 lignes. Largeur z lignes. Sa tête efl: jaune , un peu velue êc fes yeux font bruns. Le corcelet a quatre bandes longitudinales jaunes , féparées par trois bandes noires plus larges ; ce corcelet efl un peu velu. Le ventre efl brun en delLus êc compofé de quatre anneaux , dont les trois premiers ont chacun une bande jaune interrompue dans leur milieu, ou fî l’on veut deux taches , une de chaque côté. Ces bandes font plus étroites à mefure qu’elles s’éloignent du corcelet : fouvent la der¬ nière n’efl point interrompue , mais feulement fon milieu efl comme étranglé. En delEous , le haut du ventre efl jau¬ ne ôe le bas efl brun. Les pattes font brunes , avec le haut des jambes & un peu du bas des culfEes de couleur jaune. Les cuifFes poflérieures font plus groffes que les autres. Les ailes ont un petit point marginal brun. On trouve Tome II. T 1 1 514 Histoire abrégée cerre mouche lur les Heurs. Sa larve habite dans l’eau. Elle eft du nombre de celles que M. de Réaumur appelle à queue de rat. Elle ell rufpendue dans l’eau par un long fil qui lui iert à pomper l’air. 40. M U S C A ihorace nigro-viridi , apice flavo ; abdomine nigro fdfciis tranjverjis Luteis , alternis majoribus. La mouche à bandes jaunes alternativement plus larges fur le ventre. Longueur 4 lignes. Lnrgeur l ligne. Le devant de fa tête efi: jaune êc fies yeux font d’un brun rougeâtre. Le corcelet efi; noirâtre tirant fur le vert , avec quelques poils, (a pointe ell jaune, & en deflous il elt noir. Le ventre compolé de quatre anneaux, ell jaune en délions &: noir en delFus , mais entrecoupé par des bandes jaunes , au nombre de fix environ , dont il y en a alternati¬ vement Etois plus larges en commençant par la première qui ell interrompue dans Ton milieu , trois beaucoup plus étroites. Les pattes font toutes jaunes. On trouve très-fréquemment cette mouche dans les jardins. 41 . M U S C A tliorace nigro viridi , apice fiavo ; abdomine nigro fajeus luieis tranfverjis æqualibus. Linn. faun. fucc. n. 1097. Mufea abdomine arcubus tribus luteis reflexis. Linn. fyjl. nat. edit. 10, p. ^94, n. 40. Mufea antennis fetariis iiigra nuda , thorace maculato , abdomine cingulis quatuor icutelloque flavis. AS. Upf. 1736, p. 31, n. 42. Mufea fufca , abdomine acuminato , circulis luteis rettorfum flexis cinfto. La mouche a pointe du corcelet ù bandes fur le ventre de couleur jaune. Longueur 4 lignes. Largeur 5 ligne. Elle a quelque reflemblance avec la précédente. Le devant de la tête efi: de même jaune , êc fes yeux font bruns. Le corcelet efi: d’un noir un peu verdâtre , afl'ez lifi'e , avec une bande jaune de chaque côté, ôc fa pointe efi aulli jaune. Le deflous du corcelet efi noirâtre, orné de taches d’un jaune un peu vert. Les pattes ôc le delEous du DES Insectes. 515 ventre font pareillement jaunes. Le ventre compofé de cinq anneaux , efl: étroit prefque cylindrique dans les mâles , & Ton extrémité ell: un peu plus grofle : dans les fe¬ melles il eft plus large. En deiîus , la couleur ell noire , avec une bande jaune tranfverle fur le milieu de chaque anneau ce qui lait cinq bandes jaunes , dont les trois pre¬ mières font allez droites ; feulement elles lont quelquefois interrompues &. comme coupées dans leur milieu : les deux dernieres lont ondees , irrégulières ôc comme godron¬ nées Les ailes font tranfparentes &. n’ont pas de point marginal. On trouve cette mouche fréquemment lur les rieurs. 41. M U S C A thorace nigro ; ab domine atro , paribus tribus macularum rotundarum lutefeentium. La mouche a points jaunes ronds fur le ventre. Longueur 4 lignes. Largeur l j ligne. Sa tête eft noire, à l’exception des yeux qui font bruns : fon corcelet ell d’un noir luifant. Son ventre xompofé de quatre anneaux, ell ovale êc d’un noir matte. Il ell chargé de lîx taches jaunes &: rondes ; Içavoir , deux petites , feni- blables à deux points lur le premier anneau , deux beau¬ coup plus grandes lur le fécond, & deux moyennes fur le troifiéme. Le quatrième anneau efl tout noir. En dellous , le ventre ell d’un jaune pâle. Les pattes font d’un jaune brun. La larve de cette mouche fe nourrit des pucerons qui fe trouvent fur les plantes. 43 . M U S C A thorace nigro-viridi apice flavo ; abdomine oblongo , paribus tribus tngonorum luiefcentium. Linn. faun. fuec. n. 1093. Mufea abdomine oblongo, paribus tiibus trigonorum liitefcentium. Linn. fyfi. nat. edit. 10, p. 394 , n. 43. Mufea mellina. AB. Vpf. 1736, p. 32, n. 43. Mufea fufca , dorfo trfous paribus trigonorum luteis notato. La mouche a points jaunes triangulaires fur le ventre. Longueur 4 lignes. Largeur t ligne, * T et ij 5i(î Histoire abrégée La grandeur de cette mouche varie beaucoup. Du refte, elle reffemble tout-à-fait à la précédente pour la forme & les couleurs. Il n’y a entr’elles que deux différences bien fenlibles. La première, c’ell que la pointe du corcelet de celle-ci eft jaune , au lieu que celle de la précédente eft Semblable au refte du corcelet , &c de plus les cotés du corcelet ont une bande jaune longitudinale èc irrégulière. La leconde , c’eft que les quatre premiers anneaux du ventre lont chargés chacun de deux taches jaunes un peu triangulaires , fur-tout le quatrième , de façon que la poin¬ te des taches regarde le bout du ventre. Le cinquième ou dernier anneau ell jaune , avec un point noir au milieu. Le refte de l’infecle eft lemblable au précédent, ôc il vit comme lui fur les arbres, où fa larve fe nourrit de puce¬ rons. .44. M U S C A thorace nigro-viridi ; abdomine oblongo y panbus tribus tecragonorum lutefcentium. Llnn. faun. fuec. n. 109Î. Mufca abdomine oblongo, paribus tribus tetragono- rum lutelcentLiim, La mouche a fix points jaunes quarrés fur le ventre. Longueur 3 lignes. Largeur { ligne. Sa tête eft noirâtre &. fes yeux lont bruns. Son corcelet eft d’un noir un peu verdâtre (ans aucune tache. Le ven¬ tre compofé de quatre anneaux , eft blanchâtre en deffous , & en deftus d’un noir matte : il eft prefque cylindrique. Son premier anneau a deux points jaunes approchans de la ligure quarrée. Le fécond êc le troiliéme ont chacun deux taches de même couleur exaéfement quarrées , mais celles du troiliéme font plus petites. Le dernier &: quatriè¬ me anneau eft tout noir. Les quatre pattes antérieures font jaunes , &. les deux poftérieures noires, avec les arti¬ culations jaunes. Il y a une variété de cette mouche , dont les taches du ventre font plus grandes toutes les fix pattes jaunes. La larve de cet inleéle eft plus étroite vers la tête. DES Insectes. 517 &c plus groffe du côté du ventre , prefque de la forme d’une bouteille allongée. Elle habite fur les arbres ôc les plantes où elle fe nourrit de pucerons. 45. Al U S C A nigro viridis , abdominc paribus duobus tetragonorum lutëjctntium. La mouche a quatre points jaunes quarrés fur le ventre. Lçngueur j 7 lignes. Largeur i ligne. Elle eft moins allongée &: plus large que la précédente. Ses yeux font rouges , avec une large bande noire tranf- verfe fur chacun ;lon corcelet &c Ton ventre font d’un noir ‘ verdâtre. Sur le premier le fécond anneau du ventre , font quatre taches jaunes quarrées , deux lur chacun , une de chaque côté. Les pattes font noires, mais leurs genoux & le haut des tarfes font pâles. Les aîles font un peu brunes. 4^. Al U S C A thorace nigro-viridi , abdomine atro ovato^ tribus panbus Lunularum albicantium. Linn. faun. fuec. n. lopo. Mufea abdomine ovato , tribus paribus lunulurum albicantium. Linn.fyft. ncit. edit. 10 , p. ^94, n. 39. Mufea antennis fetariis nigra mediufeu- la , thorace immaculato , abdomine bis tribus lunulis flavis recurvatis. AU. Upf. 1736 ,p. 31 , n. 39. Mufea fufca glabra, dorfo abdominis tribus pari¬ bus albarum lunularum notato. Lift. Goed. 3x9, /. 134. Merian europ. 2 j t. 39. Alb. angl. 66. Reaum. inf. tom. 3 tab, 3 1 j /". 9. Frifch. germ. II,/’. 17^ tab. 22 , ftg. I, La mouche a fx taches blanches en croiffant fur le ventre. Longueur 6 lignes. Largeur i -j- ligne. Sa tête eft jaune & fes yeux font gros & bruns. Son cor¬ celet eft d’un vert un peu noirâtre , luifant & chargé de quelques poils bruns. Le ventre eft ovale, allongé , com- pofé de quatre anneaux : il eft blanc en defEous , d’un noir matte en deflus, chargé de fîx taches blanches diftribuées par paires. La première paire fe trouve fur le premier 5i8 Histoire abrégée anneau ôc fes taches font allongées. Sur le fécond , efl une fécondé paire de taches formées en croilTant , dont les pointes de la concavité regardent le corcelet. Il y en a deux pareilles fur le milieu du troifiéme anneau. Le qua¬ trième de dernier eft pluspetit, tout noir, bordé cependant d’un peu de jaune. Les pactes font noirâtres , avec les arti¬ culations jaunes. On trouve cette mouche dans les jardins. Sa larve fe nourrit de pucerons. Elle ell d’une belle cou¬ leur verte, avec une bande ou raie, tantôt blanche, tantôt jaunâtre tout le long de fon dos. Ses Üigmates pollérieurs ne font formés que par des points. 47. M U S C A auraia ; abdomme nigro , tribus paribus imearum albicanihum. La mouche dorée a trois paires de raies blanches fur le ventre. Longueur 3 f lignes. Largeur i ligne. La tête de le corcelet de cet infecte font d’un vert doré. Son ventre eft arrondi de noirâtre, chargé en deflus de lîx raies obliques blanchâtres , formées par des petits poils blancs , chaque anneau a deux de ces raies ou bandes. Les pattes lonc noires de les genoux font pâles. Les ailes font un peu brunes. 48. M U S C A thorace nigro-viridi apice flavo ; abdomine atro y quatuor paribus macularum oblongarum flavefeen- tium. La mouche brune a huit taches jaunes oblongues fur le ventre. Longueur 3 lignes. Largeur l ligne. Ses yeux font bruns ; le devant de fa tête , fes pattes de le defl'ous de fon ventre lont jaunes. Son corcelet eft d’un vert noirâtre , avec la pointe jaune. Le ventre eft ovale , un peu allongé , de couleur noire matte , compolé de quatre anneaux. Chacun de ces anneaux eft chargé de deux taches desInsectes. 519 jaunes oblongues , ou lî l’on veut , d’une bande cranfverle jaune interrompue dans ion milieu &c partagée en deux. Souvent la bande du dernier anneau n’eft pas tout-à-faic interrompue dans le milieu , feulement les côtés font plus larges defcendent plus bas. Le bord extérieur des ailes elî plus épais 6c un peu brun. La larve de cette mouche fe nourrit de pucerons. 49. AI U SCA oblonga ^ fcmoribus pojiicis majoribus. Linn. faun. fucc. n. 1096. Llnn. fyft. nat. edit. lO, p. 594, n. 44. Mufca antennis fetariis glabra n’gra , abdomine utrinque albo maculato , femoribus pofticis clavatis dentatis. AB. Upf. 1736 , p. 35 , n. 43. Mufca oblonga nigra , abdominis lateribus inæqualiter albis , pedibus pollicis longis. La. mouche a grojjes cuijjes. Longueur 3 { lignes. Largeur^ lignes. Cette mouche eft étroite 6c allongée. Elle eft liiTe & le fond de fa couleur eft noir. Le devant de fa tête 6c les côtés de fon corcelet , principalement vers fa bafe, font de couleur jaune. Le ventre eft compofé de quatre anneaux, dont le deuxième ôc le troiliéme ont à leur bafe de chaque côté une tadie jaune. Le delFous des trois premiers an¬ neaux du ventre eft auiîi jaune , &; le deffous du quatriè¬ me eft noir. Les quatre pattes antérieures font d’une couleur un peu fauve ; les deux dernieres ont leurs cuif- iés beaucoup plus longues 6c plus groftes que les autres ; l’animal s’en i'ert pour fauter. Ces dernieres pattes font noires , à l’exception de deux points jaunes fur chaque cuilî'e , un en defldus , l’autre en deiTus , 6c d’un anneau pareillement jaune au milieu de la jambe. Cette mouche eft très-commune dans les jardins , où fa larve fe nourrit de pucerons. JO. Al US CA nigra ^ abdominis me dio ferrugineo , anten¬ nis bail coaliiis. La mouche a antennes réunies. Longueur 3 lignes. Largeur i ligne. 510 Histoire abrégée Elle eft toute noire , à l’exception du milieu de Ton ven¬ tre qui ell fauve , enforte que des fix anneaux dont il efl: compolé , le premier eft noir , le fécond noir au milieu fie fauve fur les côtés , le troifiéme entièrement fauve , le quatrième noir au milieu , fauve aux côtés , ôc les lui- vans font tout noirs. Les aîles font aulîi un peu brunes à leur bord extérieur , & ont deux petits points lur leur milieu. Les antennes de cet infecte ont une forme aftéz particulière : elles partent toutes deux de la même bafe , ou d’une élévation cylindrique qui eft fur le devant de la tête , leur filet latéral ne part que du bout de. l’avant- dernier anneau. 51. AI U S C A dira j abdominis fnfcia tranjverfa rubra. La mouche noire à bande rouge tranfverfe fur le ventre. Longueur 2 lignes. Largeur f ligne. Cette petite mouche eft d’une forme ramaflee. Sa cou¬ leur eft d’un noir un peu matte : feulement il y a une large bande tranlverfe rougeâtre fur le ventre , qui cou¬ vre le troifiéme anneau &L prefque tout le lecond. Les antennes ont une palette allongée. Cette moüiche eft allez rare , mais facile à reconnoître. 52. AI U S C A fufca ; fegmentis abdominalibus tribus margine albidis ; primo Latere flavo ; thorace vix macii- lato. Linn. faun. fuec. n. 1084. Albin^ inf. C. 65 , fg. e. f. g. Lift. Goed. ^07 , t. 126. Vermiculus porciniis. Goed. gall. tom. 2 , tab. 2. Merlan, europ. t. 20. Swammerd. bibl. nai, tab. , f. ix. C. Reaurn. inf. tom. 4 , tab. 20 . fig. 7. Raj. inf. p. 272. Mufca apiforiiiis , tota fufca , cauda obtufa , e.'cejula caudata in latrinis degente oita. La mouche apiforme. Longueur y f lignes. Largeur i \ ligne. Cette efpéce reflemble infiniment à une abeille , pour la DES Insectes. 521 fa couleur , Ai groUtur , & les poils donc Ton corps cft couvert , enlorce qu’on n’ole la prendre avec la main avant que de s’êtie alluré qu’elle n’a que deux aîîes. Ses yeux lonr bruns , ôc le devant de la tête ell blanchâtre, à caule de quelques petits poils blancs dont il ell couvert. Le cor- celec elt brun , velouté , chargé de quelques bandes longi¬ tudinales peu marquées &. un peu plus brunes que le relie : quelquetois la pointe du corcelec ell jaunâtre. Le ventre compofé de quatre anneaux varie pour la couleur. Il eil conliammenc brun , avec une large tache jaune de chaque côté du premier anneau , tache qui paroîc aulîi en dellous du ventre , éc qui même occupe quelquefois tout le dellous du premier anneau, qui dans ce cas ell jaune de ce côté. Pour le relie du ventre , quelquefois les trois premiers anneaux font bordés de blanc, d’autres fois ils ne le font point. Dans quelques mouches, outre cette bordu¬ re , il y a fur le lecond anneau une cache jaune de cha¬ que côté , comme lut le premier. Dans toutes , le milieu des ailes ell d’un jaune roux , & les pattes font brunes ; avec le haut des jambes &: des tarfes de couleur blanche. La larve de cette mouche a une longue queue par laquelle elle pompe l’air. On peut voir fa figure dans Goedart, Svammerdam Reaumur aux endroits cités. Cette larve vient dans les latrines, les eaux croupies & autres endroits lémblables autour delquels on rencontre louvenc la mouche, qui le trouve aulli fréquemment fur les fieurs. Cette larve vient aulii dans la bouillie des chif¬ fons dont on lait le papier , lut quoi M. Linnæus obferve un fait fingulier , qu’on auroic peine à croire , s’il n’écoic alTuré par un aulîi grand Naturaliile. C’efl que lorfqu’on bac cette bouillie pour en faire du papier , la larve , quoi¬ que fortement frappée à coups de marteau , n’ell point écraféè , ne périt point , &. donne enfuice la mouche. Si cette oblervation efl véritable , elle ell bien étonnante. © Tome II. Vvv 52Z Histoiae abrégée Quatrième Fa mille. Mouches dorées. 53. M U S C A thorace , abdomineqiie viridi nitente , pedibus nigns. Li12n. fjun.fuec. n. 109S. Mufca thorace abdomineque viiidi nitente. Linn. fyjl. nat. edit. 20 , p. 595 , n. 30. Mulca afar. AB. Üpf. 1735 J 33 , n. 34. iVlufca carnivoia viiidi-arnea , abdomine obtufo. Merlan, europ, i , tab. 4g. Riaum. inf. tom. 4 , tab. 8 , fg. i , 6’ tab. 1 g , y". 8 , & tab. 24 , fg, 15 , 14 j 13. Ru), inf p. 272. Mufca bipennis , carnarix vulgaris fere magnitudine j thorace & abdomine fupino cxruleo colore pulchro nitente , capite nigro. La mouche dorée commune. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Ses yeux (ont rougeâtres. Tout le refte de fon corps eft d’un vert doré Ôc brillant. On voit cependant lur le corps quelques poils noirs , fi on y regarde de près. Les pattes lont noires, 11 y a fur le corcelet deux filions tranfverfaux qui lemblent le partager en trois parties. Le ventre efi compofé de quatre anneaux , &C les ailes ont plufieurs nervures tant longitudinales que tranfverfes. Cette mouche dépole les œuls dans les charognes , au¬ tour delquelles on la trouve en quantité. Elle vient peu dans'les mailons , mais elle eft très -commune dans les jardins , les campagnes èbe les bois. Elle varie pour la grandeur. 54. M U S C A thorace abdomineque viridi fericeo , pedibus pallidis , alis albis. La mouche verte ciiivreufe a pattes blanches. Longueur 2 j lignes. Largeur ligne. Ses yeux font bruns : tout fon corps eft d’un beau vert doré clair Se comme fatiné. Le ventre a cinq anneaux, dont le dernier eft très-long. Les pattes longues Se grelles font d’une couleur pâle blanchâtre. Les ailes ont quelques nervures longitudinales Se tranlverfes peu marquées. D E s I N s E C T E s. 515 Tout l’infecle eft allongé &: paiTemé de quelques pnoils noirs allez torts. On trouve cette mouche dans les jardins. Elle n’ell pas des plus communes. 55. M U S C A thoracc abdominequc viridi fcricco-y pcdibus pallidïs , alarum mcdio fufco. La mouche verte cuivreuje a ailes mi - parues de brun ô de blanc. Longueur 1 j lignes. Largeur j ligne. Elle rell'emble tout à-fait à la précédente, dont je crois qu’elle ne dilîere que par le fexe , celle-ci étant male éc l’autre femelle. Ee dernier anneau de Ion ventre elf de même allongé , mais au bout on voit les crochets & les parties mafculines. Sur le milieu de l’aîle il y a une .gran¬ de tache ou bande noirâtre qui occupe la moitié de la lon¬ gueur, lailEant le haut tranfparent , ainiî que le bas de l’aî- le qui paroît blanc &c comme laiteux , üc où le blanc forme une elpéce de tache ronde. Cette mouche 6c la précédente fe trouvent dans les en¬ droits humides. Elles ont les pattes 6l le corps allongés, & elles courent très bien lur la furface des eaux dorman¬ tes &c tranquilles. 5 M U S CA thorace abdomineque viridi nitente , pcdibus ferrugineis , alis tnnervis. La mouche dorée a trois nervures fur les ailes. Longueur 1 ^ ligne. Largeur ^ ligne. Cette petite efpéce a les yeux rougeâtres , 6c tout le corps d’un vert doré ; mais elle' diflere des précédentes ; I par fa petitelle 6l la forme de fon corps qui eft fort al¬ longé. z°. Par fon corcelet, dont le haut ell très-convexe, 6 qui de plus n’a qu’un feul fillon tranlverfe vers le bas, qui dilfingue la pointe du relie du corcelet. 3'^. Par fes pattes qui font d’un fauve oblcur. 4". Enfin par fes aîlcs qui n’ont que trois nervures longitudinales placées vers le V v V ij 5 2-f Histoire abrégée bord extérieur , le rcfte de l’aîle n’ayant aucune nervure. On trouve cette petite mouche dans les bois. 57. M U S C A thorace cæruleo niiente ^ abdomine vitidi nitenic. Lirin. faun. futc. n. 1099. Ltnn. fy[l. nat. ed'n. lo, p. 595 , n. 51. Mufca cadaverina. Acl. Upf. 1736, p. 33 , n. ^6. Mufca carnivora, peûore cæruleo æneo , abdo- mine viridi æneo. Lift, goed, p. 303 , fig. 123. La mouche dorée a corcelet bleu ù ventre vert. Longueur 2 lignes. Largeur f ligne. Ses yeux font rougeâtres : fa tête S: fon corcelet font d’un bleu brillant, éc ion ventre eft d’un vert doré. Ses pattes font noires êe un peu verdâtres. En regardant de près , on voit que le corps eft pariemé de quelques poils noirs. Cette mouche vient, dans les charognes. 58. M U S C A thorace viridi-nitente , abdomine cæruleo nitente. Linn. faun. juec. n. iioo. AB, Upf, 1755, /J. 33? 33* Mufca carnivora viridi-ænea , abdomine acu- minato. La mouche a corcelet vert & ventre bleu. Longueur 3 î lignes. Largeur f ligne. Cette eipéce eft allongée & applatie: elle porte fouvenc fes ailes croifées êc couchées à plat iur le ventre, com¬ me 's’il n’y avoit qu’une leule aî!e. Ses yeux font bruns & fa tête eft noire ; Ion corcelet eft d’un vert doré. Le ventre compofé de cinq anneaux eft bleu, imitant iouvent la cou¬ leur de l’acier bruni. Les ailes (ont brunes Se les pattes noires avec les articulations blanches. La larve de cette mouche habite dans les matières pourries. 59. Al U S C A thorace nigro , abdomine cæruleo, Linn. faun. fuec. n. 1101. Linn. fyft. nat. édit. 10 , p. 593 , n. y2. Mufca Tomitorla. Lift. Goed. 304, /i 122. Raj. inj. peg, 271. Mufca carnivora , abdomine colore cæruleo nitente. D E s I N s E C T E s. 515 jlB. Upf. 1736 J />• 33 3 n. 37. Muica abdomine cæruleo obtufo. Ruaum. inf, 4 , iab. b , fig. I , tab. ip,/". 8,f. 24,/ll3,l3" Rofel. inf. vol. 2 , tab. 9 , lO. Mule. Lu mouche bleue de la viande. Longueur 4 lignes. Largeur 1 j- ligne. On ne connoic que trop cette grofTe mouche bleue , qui l’été cherche à dépofer fes œufs lut la viande, ce qui la fait corrompre en très- peu de tems. Ses yeux font bruns : le devant de fa tête eft (ouvent blanchâtre, un peu doré êc le derrière elf noir. Les poils des antennes lont bran¬ chées & forment un petit panache , au lieu que dans la plupart des elpéces de mouches le poil latéral des antennes eft hmple. Le corcelet efl noir avec quelques bandes lon¬ gitudinales cendrées peu marquées. Le ventre compoié de quatre anneaux , elf gros êé d’un bleu foncé. Les pac¬ tes font noires. Quelquefois la couleur du ventre varie & eft un peu verdâtre. C’eft cette variété que M. Linnæus a délignée comme efpéce, dans fa fauna fuecica , n. i 101 , fous le nom de mujca ihorace nigro , abdomine viridi. 60. M U S C A cœrulea , baji alarum ferruginea. Reaum. inf, tom. 4 , p. 413. La mouche bleue à baje des ailes fauve. Elle eft de la même grandeur que la précédente , à la¬ quelle elle relEemble inhnimenr. Elle n’en diflére que par¬ ce c|ue Ion corcelet elt un peu bleuâtre, Se que la baie de fes ailes eil de couleur fauve. Cette mouche le trouve en automne fur le lierre, 6c elle a la fingularité de n’être point ovipare , comme les autres de ce genre , mais vivipare de même que la fep- tiéme elpéce qui fe trouve auHi lur le lierre 6c a pareille¬ ment la baie des ailes fauve. 6 1 . M U S C A oblonga , capite viridi , thorace aureo , abdomine cupreo , ails macula fufea. Linn. faun. fuec. n. 1103. 5i(j Histoire abrégée Linn. fyfl. mit. edit. \o,p. J98 , n. 7i..Mufca cupraria. Rcaum. inf. 4, tab. zz , fig. 7,8. La mouche dorée a tache brune fur les allés. Longueur 4 Lignes. Largeur 5 Ligne. Cette efpéce relTemble beaucoup à la cinquante -Éeptié- me, pat Ta forme allongée &c applatie , ôc par Ion porc d’aîles. Ses yeux lonc gros &c bruns ; le relie de la tête ell vert. Le corcelet ell d’une couleur noire dorée. Le ventre allongé & applati ell compofé de cinq anneaux , Î5: fa couleur ell d’un pourpre cuivreux 6l brillant. Les pactes lotit noires, un peu dorées avec les articulations blanches. Les ailes longues ont un point marginal oblong, duquel parc une tache brune qui traverfe l’aîle en deve¬ nant plus claire vers le bord intérieur. On trouve cette mouche à la campagne. 61. Al U S C A oblonga , thorace œneo ; abdomine anierius jlavo ^ poflerius nigro. Linn. faun. fuec. n. 1104. Aci. Upf. ij'^G , p. 31, n. 3 J. Mufea nigra , abdomine anterius fulvo , alis immaculatis. La mouche dorée a ventre brun ù noir. Longueur 4 Lignes. Largeur I ligne. La forme de celle-ci approche de la précédente & de la cinquance-feptiéme. Sa tête ell d’un noir un peu doré, îk: fes yeux font bruns. Le corcelet ell de la même cou¬ leur que la tête, mais plus doré. Le ventre ell compolé dç cinq anneaux , donc le premier &c le dernier font fort courts : il ell jaune en devant èc noir podérieuremenc. Cette couleur jaune du ventre varie , elle ell tantôt plus claire Sc tantôt brune 6e lauve : elle occupe la plus gran¬ de partie du ventre. Les pactes lont noires à l’exception du haut des jambes 6e des carfes qui ont des anneaux blan¬ châtres. Les ailes ont un point marginal oblong un peu brun. On trouve cette mouche dans les pays de bois. DES Insectes. 5^7 6}. MUS CA thorace viridi ni tente ^ ab domine œneo ^ tar forum annula albo. La mouche verdâtre a anneau blanc aux tarfes. Longueur I 5 tigne. Largeur y l'gne. Ses yeux font bruns «Sc comme tachetés. Le refte de fa tête e(l noirâtre , Sx. porte en delllis derrière les antennes une éminence pulpeufe , qui ne paroît que loidqu’on la . prefle. Le corcelet ell: d’un vert un peu doré , le ventre d’un brun un peu cuivreux. Les aîles font blanches ; elles débordent le corps de près de moitié, Sx l’inleéle les por¬ te louvent croifées. Les pattes lont noirâtres à l’exception de la première pièce des tarfes , qui elt blanche. J’ai trou¬ vé au printems cette mouche en grande quantité fur les plantes qui venoient dans des couches ; peut-être fa larve habite- 1- elle dans le lumier ou terreau de ces mêmes couches. 64, M U S C A tota plumbea. La mouche brune bromfe. Longueur Z j lignes. Largeur 1 ligne. Ses yeux qui font bruns, fe touchent l’un l’autre fur le derrière de la tête dans les mâles , ôc font plus éloignés dans les femelles. Le relie du corps ell d’un brun plombé êc bronzé , ce qui peut faire dillinguer cette mouche de toutes les autres; du relie, pour fa grandeur, elle approche allez de la mouche commune. Cinquième Famille. Mouches communes. 65. M US C A nigra ; ab domine nitido teffellaio , thorace Imeolis pallidioribus longitudinalibus ; ano fulvo. Linn. faun. fuec. n. 1105. Mufea nigra, abdoenine nitido teflellato , thorace lineis pallidioribus longitudinalibus , major. lÀnn. fyjl. nat, edit. lO, p. fp6 , n, 53. Mufea vulgaris. 5iS filSTOIKE ABRÉGÉE Ald ov. inf. p. 348 , :cb. i . fig. 16. Jonft. inft. 70 , t. B , 16. Mufca àeciiiia fexta. Frifch, gstm. y , p. T.x , t. 14. Reaum. inf. tom. 4 , lao. 29 , 4 , 3 , 6. Raj. inf. p. 270. Mufca caruana vulgaris. La grande mouche a extrémité du ventre rougeâtre. Longueur 4 7 lignes. Largeur i { ligne. ^ Ses yeux loue rougeâtres avec un trait blanc un peu do¬ ré en delVoLis, & une raie dorée au devant de la tête. Le fond de la couleur de l’inlecle elt noir avec quatre raies giiles longitudinales furie corcelet , qui fe trouve entre¬ coupé par ces bandes grifes & noires , de façon que la bande du milieu elf noire. Le ventre compolé de cinq an¬ neaux, elt panaché de taches alternativement grifes & noi¬ res , à peu près comme un échiquier ; l’extrémité du der¬ nier anneau elf rougeâtre &: les pattes font noires. Cette mouche elf fort commune : on la voit fouvent autour de la viande & dans les jardins. Sa grolî’eur la dif- tingue à la premiei'e vue, de la mouche commune , à laquel¬ le elle reflëmble beaucoup. Elle a encore une particula¬ rité , c’elf qu’elle ell vivipare &: qu’elle fait des petites larves toutes vivantes èc non pas des œufs. 66. MUSC A nigra ; abdomine nitido lejfellato , thorace iineoLis pallidionbus longitudinalibus ; ano concolore. Linn. faun. fuec. n. Ilc6. Mufca nigra , abdomine nitido teflellato j thorace iineis pallidioribus longitudinalibus , niinor. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 39 6 , n. 34. Mufca domeftica. Aldrov. inf. p. 348, tab, 2 , fig. 23. Mufca vulgaris domeflica. Flor. lapp. 339, n. 317. Mulca domeftica. Aël. Upf. 17365 p. 33, n. 38. Mufca domeftica. Raj. inf. 'p. 170. Mufca bipennis major , thorace glabro ftriato , abdomine fupino nigro toto , macuiis albis punâato. La mouche commune. Longueur 3 lignes. Largeur ^ ligne. Il efl inutile de s’étendre fur la defeription de cette mouche qui ell la plus commune , 6c qu’on trouve en quantité dans nos maifons pendant l’été. D’ailleurs elle reflhmble desIntsectes. 519 refTemble beaucoup à la prëcedenre. Elle en dificre ce¬ pendant, I par (a grandeur , étant beaucoup plus petite: par l’extrémité de Ion ventre cjui n’ell pas rougeâtre , mais de même couleur que le reite : 3'^. par le oombre des anneaux de Ton ventre, n’en ayant que quatre: 4°. parce qu’il y a cinq bandes gril'es fur fou corcelet , & qu’une de ces ban les en occupe le milieu , ce qui eft le contraire de l’efpéce précédente: 5”. enfin parce que celle-ci ell; ovipare. 67. M U S C A cinerca tota , pilis nigris. La mouche cendrée a poils noirs. Longueur I } ligne. Largeur j ligne. Cette elpéce approche infiniment de la mouche com¬ mune , mais elle elt un peu plus petite, Sa principale dif¬ férence confifie en ce que Ion corcelet &: Ion ventre font par-tout d’une couleur cendrée obfcure , lans aucune ta¬ che ni raie, avec quelques poils noirs afîéz longs. Sa larve vient dans le fumier. 6S. JM ü S C A cinerea y thorace quinque maculis nigris , abdomine maculis indeniatis. Linn. faun. fuec. n. I I I Z. Linn. fy1. nat. edit. to , p. 597 , n. 62. Mufea pluvialis. I.a mouche cendrée à points noirs. Ldngueur 1 l lignes. Largeur j ligne. Ses yeux font rougeâtres avec une bande dorée en devant. Tout le refte du corps de l’inlééde elf d’une cou¬ leur blanche cendrée. Le corcelet ell chargé de cinq ta¬ ches noires lilles, lavoir deux petites à la baie, enluite trois plus grandes & plus longues , rangées tranfverfale- ment , outre deux autres petites lut la pointe du corcelet. Le ventre ell compolé de quatre anneaux, dont le pre¬ mier ell tout gris, le fécond, le troifiéme’éc le quatriè¬ me ont chacun trois taches noires triangulaires, qui font Tome II. Xxx 530 Histoire abrégée fouvent unies eniemble à la bafe de l’anneau. Les pattes font noires & les ailes tranlparentes. On trouve fouvenc cette mouche lur les feuilles où elle fe tient fort tran¬ quille dans les aems humides, 69. M U S G A hirfuta cinerea , alis punclo obfcuro. Lian. fu.in. fuec n. 10(58. Mufta hirfuta grifea , ails punfto obfcuro. Linn. jyft nat. edit. 10 , p. 599 , n. 80. Mulca flercoraria. Merr.t.pin. Zoo. Mulca flercoraria. Charlct. Pnom. 41. Mufca merdivora. Reau-n. i -f. rom. 4 , ta'o. 27 , fig. i , 1,3. jiH. Uyf. 1756 J /). 32, n. 28. Mufca flercoraria. La mouche merdivore. Longueur 3 lignes. Liugeur ç ligne. Cette efpéce varie beaucoup pour la grandeur & les couleurs: les mâles drflérent auflî très fort de leurs le- melles. Les uns &. les autres ont les yeux roux, le devant de la tête jaunâtre , la bafe Se le bord extérieur des ailes un peu jaune, avec un point brun au milieu de l’aîle , outre une petite raie tranlverle de même couleur un peu plus bas , ce qui fait le caraclere fpécinque de cette mouche. Quant au relfe, les mâles (ont gris êc couverts d’un du¬ vet jaune un peu aurore ; les femelles. n’ont point ce duvet, mais lont feulement parfemées de quelques poils gris ou noirs en petite quantité. Leur couleur eft ou un peu fauve, avec quelques bandes noires fur le ventre, ou toute grile , ou grile , avec quatre taches noires affèz conlidérables placées en quarré lur le corcelet, (ans compter quelques- aucres petites dans l’intervalle, & deux ou trois taches brunes lur chaque anneau du ventre. Cette mouche ell très-commune Sa larve habite dans les ordures, les fien¬ tes , les crottins de cheval éc les bouzes de vaches. 70. M U S C A nigra , alis fufcis , pedibus JpinoJîs. La mouche noire a pattes épineufes. Longueur 3 | lignes. Largeur I ligne. Elle eft noire fans mélange d’autre couleur; fon ven- D E s 1 N s E C T E s. ^ 53 I tre eft long &1 mince, prerc]^ue cylindrique. Ses ailes font brunes, elle les porte allez fouvenc couchées l'ur (on corps. Ses patres font aufli noires, avec les jambes éc les taries un peu fauves. Ces derniers lont longs Sc fort épi¬ neux. J’ai trouvé cette mouche accouplée lur des arbres. 71. M U S C A thorace nigro , lineolis quatuor longitudi- nalibus albidis ; abdominc fufco , medio caracienbus nigris. La mouche a caracleres noirs. Longueur 3 { lignes. Largeur 1 ligne. Ses yeux font bruns, rougeâtres , Sc le refie de fa tête efl noir , avec deux lignes dorées devant les yeux. Le cor- celet ell noir, chargé de quatre bandes longitudinales d’un blanc un peu gris. Le ventre ell; d’un brun clair, principalement lur les côtés, car au milieu il ell: chargé de points, de lignes Ôe de caracleres noirs. 11 y a d’abord une ligne longitudinale de points oblongs ; It^avoir, un lur le premier, autant lur le lecond ôe fur le troiliéme anneau , ée deux lur le quatrième. Ces petites taches noires lont entourées d’un cercle un peu gris. A leurs côtés, vis-à-vis de l’intervalle qui ell entre chacune, fe trouve de chaque côté une tache un peu large d’un noir un peu moins loncé, ce qui forme comme des croix les unes lur les autres, i nrin les cotés du ventre lont chargés de taches brunes foncées , une lur chaque anneau. Le deffous du ventre ell jaunâtre , les partes font noires ée les aîles un peu brunes. Tout l’animal ell un peu velu. J’ai trouvé cette linguliere mouche au Jardin du Roi fur les Heurs. 71. M U S C A nigra , alis incumbentibus , pedibus ferru- gineis. La mouche noire a pattes fauves. Longueur 2 [ lignes. La-geur j ligne. Cette mouche allongée ée fort femblable pour la figure à la derniere efpéce àiQ mouche- armée ell toute d’un noir X X X ij Histoire abrégée peu brillant ; Tes pattes feules font d’un ja^une un peu fau¬ ve. Elle porte fes ailes croifées ô«: couchées fur le corps, comme li elle n’avoit qu’une feule aile, ün la trouve fur les plantes, où elle elf afl’ez tranquille 5c le laifle prendre aifément , fur-tout lorfque le tems ell humide 5c pluvieux. 73. M ü S C A nigra , alis inciunbcnübus , haltcnbus abdominifque macula albis, La mouche noire a tache blanche fur le ventre. Longueur 2 Ÿ lignes. Largeur ‘ ligne. Elle eft allongée, étroite 5c de couleur noirâtre. Ses yeux font'gros, bruns, 5c occupent prefque toute la tête. Son corcelet elf lilEe 5c comme un peu bronzé. Ses partes font de couleur fauve , 5c les balanciers des ailes font blancs. Sur le milieu de Ion ventre en deflùs, on voit une grande tache blanche, qui examinée de près, eil compo- lee de trois liiines blanches ou bandes tranfverfes. Ces bandes font pofées fur le quatrième, cinquième 5c lixieme anneau du ventre, dont le haut ell blanc ôc le petit bord inferieur noir. Les aîies lont couchées fur le corps de l’in- fecEe, elles font veinées 5c leur bord extérieur elf un peu plus brun que le relie. 74. M US CA nigra y alis divaricatis , pedibus nigris. '' La mouche toute notre. Longueur 2 lignes. Largeur j ligne. ün feroit tenté de prendre cette efpéce pour la mouche du n^. I , ou du moins pour une variété de cette mouche. Elle lui refîemble tout-à-fait pour la grandeur, la forme 5c la couleur. Elle n’en dildéie que parce que celle-ci n’a point la tache blanche qui le voit au bout des ailes de la première. Celle que nous décrivons ell toute noire , allez lille 5c luifanre. Ses ailes même lont n'oires 5c elle les porte éloignées l’une de l’autre, comme la mouche com¬ mune, en quoi elle dillére de la précédente. Cette efpéce cil commune dans les jardins. DES I N S E C T E S. 553 75. M U SC A nigra y larjîs anticis clavatis crajjls: La mouche a larfes anterieurs très-gros. Longueur % lignes. Largeur j ligne. Cecte mouche eft d’un noir Üire, peu foncé. Son ventre eft allongé éc le termine en pointe. Ses aîles un peu brunes ont leur bord extérieur plus épais. Mais ce qui la fait très- aifément dilfinguer de toutes les autres, c’eft que les tar- fes ou pieds de fes pattes antérieures lont très- gros «Sc prefque globuleux , ce qui forme un très-bon caraélere Ipécifique. Cette efpéce eft rare. ~](s. M U S C A atra ; alis albis , marginis exterioris medietate fuperna Linea nigra. La mouche noire , avec un trait noir fur la moitié du bord extérieur de L’aile. Longueur l Ligne. Largeur 7 ligne. Le corps de cette petite efpéce eft court, ramafte , 6c fes pattes lont longues, lur-tout les poftérieures. Sa cou¬ leur eft d’un no'lr matre & velouté. Ses aîles font blanches 6c tranfparentes : leulement leur bord extérieur eft char¬ gé dans la partie lupérieure d’un trait noir, qui defeen- dant julqu’à la moitié de l’aîle , remonte en faifrnt un angle très-aigu. On croit d’abord voir la patte repliée à travers de l’aîle. Ce caraclere fpécihque fait facilement reconnoître cette petite mouche qui fe trouve fur les fleurs. 77. M U S C A nigra , alis fufeis , oculis rubris. La mouche noire a ailes brunes & yeux rouges. Longueur I 7 ligne. Largeur y ligne. Cette petite elpéce eft d’un noir alTez brillant; fes yeux feulement font rouges , &: les taries de fes partes pofté¬ rieures un peu bruns. Les aîles lont aiiili de couleur bru¬ ne, 6c l’animal les porte fouvent croifées fur fon ventre. 534 H I s T,0 IRE ABRÉGÉE On trouve fréquemment cette mouche dans les endroits humides &L aux environs des fumiers. 78. M U S C A nigra , frontc alba , abdominis latenbus ferrugineis. Linn. fyjl. nat. edit. 10, p. ^97 , n, 60. Mufca lateralis. Linn. fuun. fuec. n. I107. Mul'ca nigra, fronte alba. /iâ. Upf. 1736, p. 35 , n. 60. Mafca atra obtufa, fronte alba. La mouche noire j avec le devant de la tête blanc ù les côtés du ventre fauves. Longutur 3 ‘ lignes. Largeur J ligne. Le fond de fa couleur eft noir , & elle a fur le corps quelques poils noirs, longs & clair-lemcs. Ses yeux font bruns , &: le devant de la tête ell d’un blanc argenté. Les cuiires éc les côtés du ventre , principalement en deflbus , font de couleur fauve. Cette mouche retLemble beaucoup à la mouche commune , mais elle eft plus rare, on ne la trouve guères qu’à la campagne. Sa grandeur varie beaucoup , on en voit qui font du double plus grolLes que les autres. Ses couleurs varient aulfi un peu , car quelque¬ fois tour Ion ventre eff fauve , à l’exception d’une bande longitudinale noire dans Ion milieu. 79. AI U S C A fufca , alis macula marginali fufca. La mouche a point marginal brun fur les ailes. Longueur 2 { lignes. Largeur f ligne. Cette efpéce elf brune : le devant de fà tête efl un peu gris. Son corcelet efl chargé de deux bandes longitudinales plus noires que le relie. Son ventre compolé de quatre anneaux, le termine en pointe allez aiguë , ëc ell louvent chargé d’un petit duvet gris. Ses pattes, lur tout celles de derrière , font très-longues pour la longueur de Ion corps. Ses ailes font veinées , louvent un peu oblcures, de ont à leur bord extérieur une tache marginale brune allez large. J’ai louvent trouvé cette mouche en grande quantité dans les bois. des Insectes. 535 50. M ü SC A fufca , alis punclo margindi fufco ^ pedibus jlavefcentibus. La mouche à point marginal fur les ailes ù pattes jaunes. Longueur i { ligne. Lwgeur \ ligne. Cel!e-ci reflemble beaucoup à la précédente pour fa forme , mais elle eft plus petite, Se la couleur tire davan¬ tage lurle gris. Son corcelet elb rond , court gros , oL fou ventre elb allongé. Ses pattes lont jaunes &, toutes bort longues. Ses ailes ont un point marginal jaunâtre un peu brun. 81. M U S C A cinerea , pedibus fiavefcentibus. La mouche grifc d pattes longues & jaunes. Longueur i ) ligne. Largeur \ ligne. Sa tête elb noire les yeux font bruns. Tout le corps elb gris , mince & allongé. Les pattes lont longues &; jau¬ nes. Les ailes claires is: tranlparentes n’ont pas de point marginal. Elle approche beaucoup de la précédente Sc le trouve avec elle lur les fleurs. 51. M U S C A nigra , pedibus fiavis , antennis abdomine- que tenuibus produclis. La mouche noire a pattes jaunes ù ventre allongé , fembla- ble a un ichneumun. Longueur 4 lignes. Largeur ÿ ligne. Il n’y a prefque perlonne qui à la première vue ne prenne cette mouche pour un ichneumon. Sa forme allon¬ gée, la longueur de les antennes, la couleur même , tout la fait paroître diflérente des mouches. Elle en a cepen¬ dant les antennes , la trompe & tout le caraébere. Ses an¬ tennes font formées d’une palette compolée de plulieurs articles peu dilbinébs, un peu plus longue que la tête, du côté de laquelle lort un Ibile ou poil. Elles lont noires, ainli que tout le corps , à l’exception des pattes qui font Histoire abrégée jaunes. Le ventre elt étroit &c long , comme dans les ich- neumons, htiiaat à lai leul les deux tiers de la longueur de l’inledte. 11 le termine en pointe ëc lurpallé la longueur des patres. Les aîies plus courtes que le ventre ée au nom¬ bre de deux, comme dans toutes les mouches, font ner- veul'es , lortes & un peu brunes. Cette mouche ell très- rare , nous ne l’avons trouvée qu’une leule fois. 83. M U S C A nigra , pedibus flavis alarum marginz cxterno nigro. La mouche noire a pattes jaunes à bord extérieur des ailes noir. Longueur l ligne. Largeur y ligne. Sa couleur ell noire, la forme efl étroite ëc allongée, & le ventre (ur-tout le termine en pointe. Les pattes plus longues que Ion corps , ont leurs cuilles allez grolfes fc lont de couleur jaunâtre. Les ailes un peu plus longues que le ventre 6c peu écartées , ont leur bord extérieur noir. Cette très-petite mouche le trouve lur les rieurs. 84. M U S C A nigra , pedibus rujîs , alis vibrantibus immaculatis . La mouche a ailes vibrantes fans taches. Longueur lignes. Largeur j ligne. Elle ell fort allongée , comme on le voit par les dimen- lions que nous donnons ; 6c relîemble beaucoup à la mou¬ che à ailes vibrantes ponéluées du n^.4, principalement par la maniéré dont elle éleve 6c baille les ailes. Son corps efl tout noir 6c lilLe. Son ventre efl compolé de lix anneaux qui font bordés d’un peu de jaune. Ses partes font jaunes 6c fort longues. Les ailes aulli longues que le ventre, n’ont aucune tache noire , mais feulement quelques nervures longitudinales peu marquées. On trouve fouvent cette mouche dans les bois fur les feuilles des arbres. 85. xM U S C A ferrugineo-fufca ,fubpilofa , oculis ferrugi- neis J alis trinervis. Linn, desInsectes. 537 Lînn. faun. fuec. n. iiii. Mufca nigra, fubpilofa , oculls ferrngineis j alis nervofis. Linn.fyft. nat. edit. lO , p. , n. 66. Mufca cellaris. nac. curiof. ann. il, obf. 58. Haj. inf. p. 261. Mufca vint vel cerevifix acefcentis. Reaum, irif. tom, ^ , tüb. S , fig. J , II, !!• La mouche du vinaigre.. Longueur i 5 ligne. Largeur ligne. Sa couleur eft d’uii fauve brun , &; elle eft tant foit peu •chargée de poils ; fes yeux font d’un brun plus foncé. Son ventre elf compofé de lîx anneaux , dont la bafe eft plus noire que le refte. Le deflous de l’infeéte elt plus clair que le deflds. Ses ailes aflbz larges , ont trois ner¬ vures longitudinales , outre leur bord extérieur qui eft plus épais. Cette efpéce de mouche eft large , elle a le ventre court, &. elle marche très-lentement, ün la trou¬ ve fouvent morte dans le vin &; le vinaigre. Elle elt atti¬ rée par routes les liqueurs qui s’aigrilEent éc elle y dépole fes œufs ; quelquefois elle faute. C’eit une efpéce des plus communes. * j ■ 86. AI US CA Jlava J oculis nigris. Linn. faun. fuec. n, 1 1 14. Linn. fyjî. nat. edit. lO, p. 600, n. 88. Mufca flava. La mouche jaune aux yeux noirs. Longueur 1 ligne. Largeur 4 ligne. Elle eft toute jaune, à l’exception des yeux feuls qui lont noirs. Son corps eft large ôe écourté. Ses ailes font blanches èc ont quelques nervures jaunâtres peu appa¬ rentes. On la trouve fur les Heurs . 43 , f. 7. Ricinus volans. Âcî. Vpf. 1736 , p. 31 , n. 17. Mufea equina tenax. Rt-diim, inf. lom. 6 , tab. 48. La mouche-a-chien. Longueur 2 f lignes. Largeur i ligne. La mouclie-à-chien eft large, platte, luilante &: com¬ me éeailleufe. Sa tête ed: jaune 6c fes yeux font bruns. Son corcelet 6c Ion ventre lont auffi jaunes avec des ondes brunes. Les pattes font entrecoupées de jau¬ ne 6c de brun. Les ailes croilées l’une fur l’autre , débor¬ dent le corps de plus de moitié ; elles lont tranfparentes , lavées d’un peu de jaune avec leur bord extérieur 6c un point près de ce bord de couleur brune. Cette mouche s’attache pendant l’été aux chiens, aux chevaux , aux bœufs , qu’elle pique 6c fatigue beaucoup. 2. HIPPOBOSCA pedibus fexdacîylis , alis divancatis. Linn. faun. fuec. n.' 1044. Hippobofea pedibus fexdaftylis. Linn. fyfl nat. edit. \o ,p. 607,72. 3. Hippobofea alis fubulatis. Reaum. inf. tom. 4 , tab. 1 1 , fig. I — 3 . La mouche- araignée. La mouche- araignée. Longueur 3 lignes. Largeur i } ligne. La mouche-araignée diffère de la mouche-à-chien en ce qu’elle eft plus large : fa tête elf plus allongée 6c de couleur jaune. Son corcelet applati eft plus court , 6c d’un jaune obfcur fans mélange d’autre couleur. Le ven¬ tre eft gros, plat, large, de couleur obfcure. Les aîles 548 Histoire abp. Égée courtes & étroites , ne vont que jufqu’à l’extrémité du ven¬ tre qu’elles laifl'ent à découvert entr’elles , étant éloignées l’une de l’autre : elles ne reflemblenc prefque qu’à des moignons d’aîles. Ses patres allez longues , font jaun⬠tres ôc fe terminent par deux onglets divilés chacun en trois griffes. La longueur des pattes, la groffeur du ven¬ tre, 6i la petiteffe des ailes, donnent à cet inlecbe la fi¬ gure d’une araignée , ce qui l’a fait appeller mouchc-arai- gnés. On le trouve dans les nids d’hirondelles aux petits delquelles il s’attache. T I P U L A. LA T I P V L E. AntcniKZ filiformes , fiub- peclinatæ ( maribus fcepe plu- mofct J capite multo longio- res. Os tcntaculis incurvis ar- ticulatis. Ocelli très. Familia 1“. Alïs patentihus. ~ " z“. Aüs incumhentibus. ou ti pilles cu- liciformes. Le principal caraéâere des tipules dépend de la forme de leur bouche qui ell accompagnée de quatre barbillons, deux de chaque côté. Ces barbillons lont compofés de pluiieurs pièces articulées enlemble , &L l’infecte les tient ordinairement recourbées en devant. La tipule & le bibion dont nous parlerons dans le genre luivant, font les deux feuls inleétes de cette feélion dans lefquels la bouche foit Antennes filiformes un peu peélinées ( fouvent en panache dans les mâles ) beaucoup plus longues que la tête. Bouche accompagnée de barbillons recourbés di. arti¬ culés. Trois petits yeux liffes. Famille 1®'^. A ailes étendues, ou tipules cou¬ turières. - 2'. A ailes rabattues , DES Insectes. 549 ainfi conftruite ; mais le bibion diffère de la tipule par les antennes, comme nous le verrons. Celles de la tipule font comme un fil long compolé de pudeurs nœuds ou arti¬ cles , en regardant de près , on voit qu’elles (ont pecli- nées , c’ell-à-dire que de chaque nœud naît un fil ou poil , enforte que la réunion de tous ces poils latéraux imite la figure des dents d’un peigne. Ces poils font bien plus ap¬ pareils dans les mâles que dans les femelles, éc louvenc dans ceux-là ils lont fi nombreux 6c lî longs , qu’ils forment un beau panache touffu. C’efi: ce qu’on remarque principalement dans les petites elpéces de tipules. Outre ces caraéberes qui font reconnoître aifément les infeébes de ce genre , la longueur extraordinaire de leurs pattes , 6c l’allongement de leur corps qui elf mince 6c éfilé , leur donnent encore un port fingulier , qui les fait dilfinguer au premier coup d’œil. En général la tête de ces infectes eft petite , 8c leurs antennes font belles 6c longues. Leur corcelet elt court , renflé fur le dos , 6c forme comme une bofle. Le ventre eft long 8c mince, particuliérement dans les mâles ; les pattes font fines 6c longues , prefque de la longueur de celles du faucheur , 6c elles peuvent à peine foutenir le corps qui balance 8c vacille prefque continuellement def- ius. Les ailes qui naiffent du corcelet , font grandes 6c au nombre de deux. Les balanciers pofés fous l’origine de ces ailes , font très-vifibles dans ces infeffes , où ils font à découvert ; au lieu que dans la plupart des autres genres de cette feétion , ils font recouverts par des efpéces d’aî- lerons. Les grandes tipules tiennent leurs ailes étendues, écartées l’une de l’autre , ainfi que de leur corps ; au lieu que les petites efpéces qui reflèmblent pour la forme à des coufins , 6c qu’on a nommées par cette raifon tipules culiciformes , portent leurs ailes couchées fur le dos à côté l’une de l’autre. C’elt d’après ce port d’aîles que nous avons divifé ce genre en deux familles. La première ren¬ ferme les grandes tipules a ailes étendues ^ que l’on appelle 55ÎJ Histoire abrégée dans quelques campagnes couturiers ou tipules couturières ^ la leconde comprend les petites tipules à aîles couchées £c rabattues fur le dos , ou tipules culiciformes. Les larves de ces infectes varient beaucoup pour leurs formes & leurs demeures. Celles des grandes tipules ne reiremblent point à celles des petites : même parmi ces dernieres il y en a dont les larves font li différentes les unes des autres , qifon ne croiroit jamais quelles duffenc donner des infeéles d’un même genre fie fort lemblables. En général cependant les unes & les autres rellèmblenc allez à des vers. Celles des grandes tipules font fouvenc brunes , allongées ; elles ont deux yeux à la tête lix pat¬ tes au devant du corps. Elles ont beaucoup de rapport avec les larves de quelques infeéfes coléoptères , 6c je ne m’imaginois pas d’abord qu’elles appartinlfent à des tipu¬ les. Je les ai trouvées dans des troncs de faules pourris , au milieu de la poulîîere qui fe ramafl'e dans le creux de ces arbres , lur-tout vers le bas , où cette efpéce de tan ell plus humide 6c comme en boue. Ces larves quittent leur peau pour le métamorphofer , à la différence de celles des mouches , 6c elles le changent en une nymphe qui louvent ell allez linguliere. On voit à la tête de cette nymphe deux petites cornes qui lui fervent à pomper l’air ; elles font fines, allez longues 6c un peu courbées. Le ven¬ tre a tous les anneaux garnis , vers leurs bords , de petites pointes tellement dirigées vers l’extrémité pollérieure, que la nymphe , par les mouvemens , peut bien avancer en avant , mais nullement reculer. Ces nymphes habitent, ainlî que leurs larves, dans le tan des arbres pourris, où on les rencontre quelquefois. C’eft de ces nymphes que fortent les grandes tipules, en déchirant la peau qui les recouvre. Les larves des petites tipules culiciformes habitent la plupart dans l’eau. Ces larves n’ont rien de commun en- tr’elles que leurs lligmates. 11 y en a deux à la tête 6c deux à la queue. Du relie , dans les unes les lligmates pof- / desInsectes. ^ 551 teneurs font de (impies ouvertures , dans d’autres ces ou¬ vertures (ont entourées d’appendices charnues ; plufieurs ont pour iHgmates des tuyaux cylindricjues , qui dans quelques - unes (ont environnés de longues appendices (emblables aux bras.des polypes , ce qui les a (ait appeller par M. de Reaumur vers polypes. On voit par-là combien ces larves varient. Elles ne (ont pas moins différentes pour leurs couleurs. La plupart (ont rouges , d’autres gri- l'es, quelques-unes brunes. Prelque toutes ont à leur par¬ tie antérieure deux efpéces de fauffes jambes courtes , ou de petites tubercules , comme des moignons de bras. Quelques-unes de ces larves nagent agilement dans l’eau: d’autres le (ont des trous dans la terre des bords des ruif- (eaux , dans lelquels l’eau pénétre èi où elles (e retirent , enfin quelques-unes Ce conlffuifent des efpéces de coques de foie , qui couvrent une partie de leur corps , à peu près comme (ont les larves des teignes. Nous verrons dans le détail des efpéces , des exemples de toutes ces variétés. Les nymphes de ces larves ne font guères moins diffé¬ rentes que les larves elles -mêmes ; elles ont à la vérité quelque chofe de commun entr’elles Sc avec celles des grandes tipules : c’ell de fé dépouiller de leur peau pour lé transformer en nymphes ; éc de plus elles ont toutes deux ftigmates à la partie antérieure , à l’endroit qui ré¬ pond au corcelet , mais , à cela près , elles varient beau¬ coup pour le refie. Nous voyons quelques-unes de ces nymphes refter immobiles dans les trous que leurs larves ont habités , d’autres nagent courent vivement dans l’eau. Plufieurs ont les fligmates fupérieurs fimples , d’au¬ tres les ont formés par deux efpéces de corners , ou deux tuyaux qui s’évafent en haut , & qu’elles appliquent fou- vent à la fuperficie de l’eau , pour pomper l’air. Ces dernieres approchent beaucoup de celles des coufins , comme on le verra bientôt. Les tipules qui viennent de ces différentes larves , 5JI Histoire abrégée l'onc rrès-nomhreules. Les grandes volent & courent dans les prés , c’eil: pour cette raiion qu’il paroît que la natu¬ re leur a donné de lî longues pattes , qui les ëlévent comme lur des éclialles , aHn que les herbes des prés ne les arrêtent pas lorlqu’elles marchent. Les petites tipules volent louvent le loir par troupes &c par légions au bord, des eaux , où quelquefois on en ell: couvert. Leur reireni- blance avgcj^es coulins les fait craindre, mais elles ne font aucun mal. Les unes &L les autres s’accouplent après être devenues inféodés parfaits. 11 eft aifé de diflinguer les mâles êo les femelles , par la différence des antennes que nous avons marquée ci-deffus , & par la groffeur du ventre qui elf beaucoup plus confidérable dans les femelles que dans les mâles. Ces inleédes fervent de pâture aux poiffons & aux in¬ fectes aquatiques voraces , tandis qu’ils font fous la for¬ me de larves : devenus ailés , ils font pourfuivis par les oifeaux qui en attrapent èc en détruifent beaucoup. La plupart des grandes tipules font affez joliment bi¬ garrées ; plufieurs ont de plus leurs ailes panachées. Les petites tipules culiciformes font fîngulieres pour leur hnel- fe êc leur delicateffe ; dès qu’on les touche , on les écrafe. Plulîeurs font du plus beau vert ; d’autres noires comme le jayet. Quelques efpéces font remarquables par la lon¬ gueur de leurs pattes antérieures, qu’elles ne pofent point à terre, lorlqu’elles font arrêtées , mais qu’elles tiennent élevées ôc qu’elles agitent , comme h c’étoient des anten¬ nes. Les mâles ne reffemblent fouvent point à leurs fe¬ melles , èc on ne croiroit jamais que ce fuffent des ani¬ maux de même efpéce , fi on ne les trouvoit accouplés enfemble. Il y a des mâles noirs , déliés minces , dont les femelles font greffes , courtes & blanchâtres ; auffi avons-nous eu foin de tirer principalement nos defcrip- tjons des mâles àc jamais des femelles feules. •î* PREMIERE 553 DES Insectes. ; PREMIERE Fa mille. Tipulcs couturières. I . T I P U L A corpore nigro , fulvo y flavoque vcinegato. Planch. I 5 , fig. I. Llnn. fdun. fuec. n. 1123. Tipula corpore nigro fulvoqns vîriegato. Linn. fyjf. nat. edit. 10 j p. 585, n. 3. Tipula aüs macula fulca , abdomine ac:o tafeiis fulvis. An. Upf, 1736, p. 50, n. Z. Tipula abdomine annulis luteis nigril'qus aUer- nantibus. Riij. inf. p. 72, n. 4. Tipula elegans ^ dorfo & feapulis nigris, ventre croceo , alis macula fufca notatis . lævis 6c. fplendens. Reaurn. inf. tom. 3 , tab. i ,f. 14 , 13 , 16. 'La iipule variée de brun , de jaune & de noir. Longueur 7 lignes. Largeur i ligne. Cette tipule ell: la plus belle &: la plus brillante efpéce de ce genre. Le bond de Li couleur ell noir, mais le cor- celet a, vers la circonférence, plufieurs taches fauves & lafrannées. Le ventre plus large dans les femelles & plus long dans les mâles, a aulîi lur chaque anneau quelques taches d’un jaune clair, autrement figurées dans les mâles que dans les femelles, un peu de couleur fauve à la baie. Les pattes lont de la même couleur fauve dans les deux fexes , les taries leulement font noirs éc les cuillès polhérieures ont dans leur milieu un anneau noir. Les ailes lont un peu fauves lur- tout à la bafe '6i. au bord extérieut avec des veines brunes & un point marginal noirâtre. Les antennes des mâles font grandes , figurées en peigne, ou avec un double rang de poils de chaque côté dans toute leur longueur ; celles des femelles lont très-peu peefinées fc paroilPent à la première vue prelque llmples. Les unes & les autres lont noires, excepté à leur origine où elles lont fauves. La larve qui produit cet infecte efl longue, lifTe, de couleur jaunâtre, fort luifante, compofée de quatorze apneaux, £c elle a antérieurement fix petites pattes. Elle Tome II. A a a a 554 Histoire abrég’é~è le trouve dans les troncs des arbres pourris parmi l’efpé- ce de tan qui fe forme dans ces troncs, La chryfalide qui en vient , ell: d’un brun couleur d’écorce ôc d’une forme linguliere. Chacun de fes anneaux eft comme couronné de petites pointes tournées un peu vers la queue , fa tête eft ornée de deux cornes minces, déliées, alfez longues & recourbées. L’infeéle parfait qui en vient , le trouve louvent dans les prés. 1. TIPULA a/is albis fufco variegatis. Linn. faun. fuec. n. ml. Tipula alis exalbidis, macu'a nivea , rîvulis furcis. Linn. fyfl. nat. edit. lO , p. 585 , n, 2. Tipula rivora. An. Upf. 1736, p. 30, n. I. Tipula lapponica cinerea , alis albis , rivulis fufcis. Ali. Stockholm. 173P , f. 3 , /i 8. Raj, inf. pag. 71, n. 2. Tipula maxima , alU majoribus ex fufco & albo va- riegatis. La tipule à allés panachées. Longueur. Mâle 10 lignes. Femelle 14 lignes. Cette cfpéce , la plus grande de toutes celles que nous ayons , a les yeux noirs êc tout le corps d’un brun cen¬ dré. La queue dans la femelle fe termine par une pointe fourchue , êc dans le mâle qui eft plus petit , par une efpé- ce de malfue. Ses pattes lont brunes avec un peu de noir au bas des cuilfes. Ses ailes larges Sc plus grandes que fon corps , font joliment panachées : leur fond eft blanc , elles ont à leur bord extérieur trois grandes taches brunes pref- que triangulaires , cjui fe touchent au bord de l’aîle éc s’a¬ vancent jufqu’au milieu de fa largeur. Au bord intérieur elles en ont trois femblables, mais moins foncées. Entre ces deux rangs de taches , iont des plaques fie des bandes blanches fur le milieu de l’aîle. La première de ces pla¬ ques blanches , la plus proche de la bafe de l’aîle, eft for¬ mée en lozange ôe a au milieu une tache brune. Le bouc de l’aîle eft plus entremêlé de petites t.aehes que le refte. On trouve cette efpéce dans les prés. J’ai eu d’abord cjuelque doute que ce fût cette efpéce tjue M. Linnæus eue voulu décrire j du moins fa deferip- D E s I N s E C T E s. ^ 555 tion y va peu ; mais la phrafe de Rai t]u’il cire efl bien celle de notre efpëce. De plus celle qui luit dans l’ouvra¬ ge cité de M. Linnæus, 1 1 iz , n’ell pas dillé rente, c’eft le mâle de la nôtre &L je les ai trouvés accouplés enlemble. 3. T I P U L A alis exalbidis , linea marginali fufca, Lmn. faun. fuec. n. 1 1 14. Llnn. fyft. nat, tdlt. 10 , p. 'jS'; , n. 4. Tipula alis hyalinis cofta marginali fufca. iyl. Goid. 331 159. Goed. belg. 2 , /). 163 , tab, 44, Briidl. natur. p. 13 , f. 3. Frij'ch. germ. 4, t. 12. Reaum. inf. tom, 4 , tab. 1 1 , j!g, 7,6’ tom. 3 , tab. 1 , f. l , 1. Raj. inf. p.jz,n.l, Tipula vulgaris feu longipts. Leuwenhoeok. epifi. 1693 > 4 1 S > ^ ’7*+ 3 o3çb. i6 , f. 4. jici. Upf. 1736, p. 31 , n. 6. Tipula cinerea , alis cinereis, margine exteriore fufco. La tipule a bords des ailes bruns. fongaeur 8 , g lignes. Largeur 1 ligne. De toutes les grandes efpéces de tipules , celle- c! eft la plus commune dans ce pays-ci. Sa couleur eft par-tout la même , d’un brun cendré. Les ailes font aufli un peu bru¬ nes , mais principalement au bord extérieur, où il y a une longue bande brune qui le parcourt fans aller cependant jufqu’au bout , £e qui femble formée par les plis de l’aîle. Ces ailes font plus longues que le cqrps dans les mâles 6c plus courtes dans les femelles, le corps de celles-ci étant allongé ôe finiirant en pointe, au lieu que celui des mâles elt plus court 6c gros par le bout. Dans les deux fexes , les pattes font fort longues. On ne voit guères de différence dans cette elpéce entre les antennes des mâles êc celles des femelles , qui font les unes 6c les autres' en filets limples 6c fans poils latéraux. On trouve fouvent dans les prairies cette tipule dont le vol efl lourd. 4. TIPULA alis cinerafcentibus , lunula alba mar~ ginali. Lmn. faun. fuec. n. Iiz6. Linn. fy/l, nat, edit, lo, p. 386, n. 8. Tipala lunata. A a a a ij 55. 35 , X. Lift. Goed. 336 J /. 14O. La tipule a corcclct vert à point marginal noir fur la ailes. Longueur 3 lignes. Largeur y ligne. Le corps de cette tipule eft brun , fon corcelet feule¬ ment e(l un peu verdâtre: Tes yeux lont noirs èi. les an- neauîTde Ion ventre ont chacun une bande plus pâle. Ses pattes lont d’une couleur plus claire que le refie du corps; celles de devant lont beaucoup plus longues que les autres. Sous le corcelet, ell une bolïë ou grolîe appendice lîtuée entre la première ëc la fécondé paire de pattes. Les ailes couchées lur le corps de l’inledle lont blanches oC tranfpa- rentes, avec un point noir ou brun vers leur milieu proche leur bord extérieur, formé par la réunion des nervures. Le mâle a les antennes en panaches touffues , ornées de quan¬ tité de petits poils , &: de plus la queue qui eft terminée par deux crochets , déborde fes ailes , il la porte ordi¬ nairement relevée. La femelle a les antennes moins char¬ gées de poils , fa queue qui ne déborde pas les ailes n’ell: point relevée. - La larve qui donne cet infecte, efl longue , rouge, com- pofée .de douze anneaux, avec une queue divifée en deux èc comme fourchue. Elle a deux pattes proche la tête êc deux autres avant la queue, fans crochets , mais feule¬ ment couronnées de poils, 6c outre cela, à l’avant-dernier anneau de Ion corps , on voit quatre appendices filiformes plus longues que les pattes. Cette larve fe trouve dans l’eau des étangs 6c des ruillëaux , où elle forme dans la terre 6c dans la glaile de longs tuyaux , dans lefquels elle fe métamorphole , 6c d’où fort la tipule, qui dans le moment de fa nailfanceelf d’un beau vert, mais qui brunie enluite. L’infecte allé fe trouve par-tout, mais fur-touc dans les endroits aquatiques. 17. TIPULA fufca , abdominc anterius viridi. Linn. faun. fuec. n. 1136. Tome II. B b b b 5<}i Histoire abrégée Linn.fyjl. nat. edit. lo, p. 587 , n, 20. Tipula virefcens , ails immaculatis , pe- (iibus anticis longiUinnis. La lipulc brune a ventre de couleur verte en devant. Longueur 2 lignes. Largeur 5 ligne. Cette efpéce varie beaucoup pour la grandeur & la grolFeur. Le ventre dans la plupart eft cylindrique , long mince comme un filet, du moins dans les mâles. Tout l’inlecle eft brun ,à l’exception du ventre qui eft vert, encore les trois derniers anneaux ôc quelquefois les quatre der¬ niers font-ils bruns. Les aîles font tranfparentes fans ta¬ ches ni points 6:; couchées fur le ventre. Les pattes font blanchâtres avec un peu de noir aux articulations ; celles de devant font fines & très-longues. Les antennes font en plumet ou panache, du moins celles du mâle. On trouve cet infeète très-communément dans les bois fur les feuilles des arbres , & même il vient dans les mailons fur les vitres des fenêtres. 4 i8. TIPULA pedibus anticis maximis antenniformibus motatoribus J annula albo, Linn. faun fuec. n. 1137. Linn. fyft. nat. edit. lO, p. 587, n. 21. Tipula motatrix. Frifch. germ. Il ,p. "J ,1. 13. Culex luteo-viridis , pedibus antenniformibus, Zu tipule a pattes en forme d'antennes , ornées d'un anneau blanc. Longueur l ligne. Largeur 5 ligne. La couleur de cette tipule varie : les unes font d’un vert clair, les autres d’une couleur rouge pâle comme cou¬ leur de chair , avec différentes taches noires. Le deffus de ion corcelet a trois bandes noires longitudinales , dont les deux latérales font plus longues que celle du milieu. Les patres font noires , mais une partie du milieu des jambes eft blanche & forme une efpéce d’anneau long. Les pat¬ tes de devant font fort longues, &: lorfque l’infeèfe eft po- fé, il les tient en l’air èc les agite comme des antennes. Les antennes beaucoup plus courtes que ces pattes , for- D E s I N s E C T E s. 5<Î3 ment un plumet orné de beaucoup de poils , du moins dans les mâles. On trouve cette tipule dans les bois èc les prés , &c fa larve vient dans l’eau. Sa grandeur varie beaucoup. 19. T I P U L A pedibus anticis maximis antcnniformibui motatoribus immaculatis. a. Corpore viridi. b. Corpore fufco , ab domine annulis pallidis oclo. Reaum. znf, tom. 5 , tah. 14, /. ii — 14. La tipule a pattes en forme d’antennes fans anneaux. Longueur 1 j lignes. Largeur y ligne. Nous avons deux variétés de cette efpéce , qui pour- roienc même faire deux efpéces diflérentes , li leur gran¬ deur permectoit d’appercevoir diftinctement toutes leurs diiférences. La première a le corps tout vert & les yeux noirs : fur ion corcelet il y a trois bandes longitudinales d’un jaune rougeâtre ; elle approche beaucoup de l’efpéce pré¬ cédente. La fécondé, un peu plus grande que l’autre , eft toute brune , avec huit anneaux ou bandes tranlverfes pâles lur le ventre , &L trois bandes longitudinales noirâtres fur le corcelet. Ses pattes font plus pâles que fon corps. Toutes deux ont les pattes de devant très-longues, èc lorfqu’elles font polées , elles les tiennent en l’air & les agitent comme des efpéces d’antennes. Toutes deux ont un petit point noir fur le milieu de l’aîle , près le bord extérieur, formé par la jonction des deux nervures, com¬ me dans l’avant - derniere efpéce. Enfin dans toutes les deux , les antennes des mâles forment de beaux plumets, ün les trouve avec l’efpéce précédente. La larve de ladernieredes deux eft rouge, & fe rencontre dans l’eau. Elle habite dans une efpéce de coque brune faite B b b b ij 5^4 Histoire abrégée de foie, au moins pour la plus grande partie. Cette coque a la figure d’un fuleau renflé dans Ion milieu. 20. TIPULA pedibus albis annulis ni gris , alis albis cinereo maculatis. Linn. faun. fuec. n. II 39. Tipula pedibus albis, annulis novem nigricantibuî alis albo cinereoque maculatis. Linn.fyfi. nat. edic. 10 , p. 587 , n. 24. Tipula monilis. La tipule a pattes d’ arlequin. Longueur i j ligne. Largeur \ ligne. Sa couleur efi; noire , mais Tes pattes font blanches avec des anneaux noirs qui les entrecoupent très-joliment. Ces anneaux font aux articulations éc au milieu de chaque partie des pattes, comme de la cuillé , de la jambe , Sec. ce qui fait aifément reconnoître cette efpéce. Les ailes font blanches avec un point marginal noir, &: des taches cendrées alî'ez grandes. On trouve cette tipule dans les prés & fur les fenêtres des maiions. 21. TIPULA vindis , alis albis immaculatis. Linn. faun. fuec. n. 1140. La tipule verte à ailes blanches fans taches ni points. Longueur i ligne. Largeur f ligne. Ses yeux font noirs. La couleur de fon corps efl: d’un vert jaunâtre , & le ventre eft d’un très-beau vert , ainlî que les pattes qui lont fort longues , fur- tout celles de devant. Les aîles lont blanches , lans taches ni points , Se l’animal les tient couchées fur fon ventre. Les articula¬ tions des pattes lont noirâtres ôc les antennes du mâle forment de beaux plumets. Les femelles lont diflerentes : elles font plus courtes des deux tiers, plus ramaflees, & d’une couleur jaunâtre. Les antennes font courtes , bc ne font prefque pas char¬ gées de poils. Cette petite tipule efl: commune par-tout. 22. TIPULA viridis , alarum fafeia tranfverfa fufea. DES Insectes. 5^5 La tipule verte a bandes tranfverfes fur les ailes. Longueur l { ligne. Largeur f ligne. Son corcelet & fes pattes font d’un vert jaunâtre, & fon ventre efl: d’un vert plus clair. Il eft plus gros , plus court , Sc moins en filet que dans les efpéces précéden¬ tes. Les ailes , plus longues que le ventre , font chargées vers leur milieu d’une bande tranfverfe un peu brune Sc aCTez large , ce qui fait aifément reconnoître cette efpéce. Les antennes forment, lurla tête des mâles, de très-beaux plumets. £3. TIPULA fufca ; alis albidis , puncîo quadruplici fufco, Reaum, inf, tom, ^ , tab. ^ , fig. omnes, La tipule brune a quatre points bruns fur les ailes. Longueur i j ligne. Largeur ~ ligne. Le mâle de cette efpéce eft tout brun ; fon corcelet efi: gros êc Ion ventre allongé en filet. Ses pattes feules font plus pâles & leurs articulations font brunes. Ses anten¬ nes forment des plumets touffus. La femelle , plus courte êc plus grofie , n’a que deux tiers de ligne de long : elle ell d’une couleur plus claire ; fon corcelet feulement efi: chargé de trois raies longitu¬ dinales brunes , 6c les jointures des pattes font d’un brun foncé. Ses antennes font courtes 6c très-peu velues. Les deux lexes ont les aîjes blanches avec quatre points bruns fur chaque aîle , quoique la figure de AI. de Reau- mur n’en marque que trois. Un de ces points efl en haut, un autre en bas , 6c il y en a fur la même ligne au milieu , deux autres de forme quarrée , dont l’un efi: proche le bord intérieur , l’autre près le bord extérieur de l’aîle. Cette jolie tipule fe trouve fouvent aux vitres des fe¬ nêtres. Sa larve vient dans l’eau : elle efi rouge 6c reflemble à un ver qui a en devant deux efpéces de bras , 6c pof- 57 font fort longues. Ses antennes forment de beaux plu¬ mets, èc fes ailes font blanches fans aucune tache. i6. TIPULA atra , alis niveis. â La tipule noire a ailes blanches. Longueur l ligne. Largeur f ligne. Le mâle de cette petite efpéce, efl: allongé comme les précédens , avec le ventre mince en filet. Sa couleur ell par-tout d’un noir matte. Ses antennes forment de beaux plumets. Ses ailes font d’un blanc laiteux , qui fe fait d’autant plus remarquer , que fon corps eft fort noir. La femelle eft très-difl'érente , Sc il faut les avoir vus accouplés enfemble, pour n’en pas faire une autre efpé¬ ce. Elle eft courte , grolTe , de couleur jaune avec les yeux noirs. On trouve cette tipule par-tout dans les bof- quets des jardins. 27. TIPULA luteo fufcoque variegata , pedibus nigris ^ tibiis albis. La tipule a pattes noires & jambes blanches. Longueur 1 5 ligne. Largeur j ligne. Cette efpéce eft une des plus jolies que nous ayons. Sa tête eft jaune avec un peu de brun en deftiis , éc fes yeux font noirs. Son corcelet a en delTus quatre taches brunes , une en devant, une en arriéré & une fur chaque côté ; toutes les quatre font aftez grandes & ne laiflenc entr’elles qu’un médiocre intervalle jaune. Le deflous du corcelet eft jaune. Le ventre a alternativement des ban¬ des jaunes & brunes , mais qui ne font pas à égale diftan- ce. Les pattes font noires, mais les jambes, du moins dans leur milieu , font d’un beau blanc. Les ailes n’ont point de taches , êc les antennes du mâle forment des plumets. On trouve communément cette tipule dans les jardins & les bois. Histoire abrégée 28. TIPULA atro-fufca t ails ni gris ^ ab domine conico acuto. La tipule noire à ailes noires. Longueur I j ligne. Largeur j ligne. Cette efpéce efl; d’un noir brun & matte. Ses ailes font auffi noirâtres. Elle ell alFez grande. Ses antennes lonc filiformes, nullement barbues 6c approchent de celles du bibion, mais elles font toutes d’une venue, 6c trois fois plus longues que la tête. Cet inledbe a le ventre gros, conique , terminé en pointe. A la première vue , il retlem- ble à une mouche. On le trouve dans les endroits humi¬ des des maifons 6C dans les jardins proche les murs hu¬ mides , expofés au nord. Le mâle eil moitié plus petit que fa femelle. B I B I O. Tipulæ fpec. linn. LE BIBION. Antennes taxiformes per- Antennes en if, perfoliées, foUatee , capiie vix Ion- prefqu’aullî courtes que la giores. tête. Os tentaculis incurvis articu- Bouche accompagnée de bar- latis. billons recourbés & articulés. Ocelli très. Trois petits yeux liffes. Le bibion efl appellé dans quelques- Ouvrages, la mou¬ che de Saint Marc ^ probablement parce que l’on apper- çoit quelquefois de très bonne heure au printems , vers le tems de la fête de Saint Marc , quelques efpéces de ce genre qui font lort hâtives. Ce genre avoir été con¬ fondu jufqu’à prélent avec celui des tipules , auquel il reflémble à la vérité pour la conformation de fa bouche qui eft acccompagnée de longs barbillons recourbés Sc com¬ potes de plulieurs pièces articulées enfemble , précilé- menc comme dans les tipules , dont il diffère beaucoup par la forme de fes antennes. Ces dernieres , dans les bibions , DES Insectes. 5^9 bibions font très-courtes , louvent à peine auiîi longues que la tête, ik. déplus elles font compofées d’anneaux courts , grenus , enfilés les uns dans les autres-, & repré- f entant en quelque façon ces anciens ifs découpés par ar¬ ticles , dont on ornoit autrefois les jardins Outre ce ca- raéfere qui éloigne ce genre de celui des cipules , les bi- bions ont encore un port tout-à-fait diflerent de celui de ces inlecles : ds font plus gros , moins éfilés , leurs ai¬ les font larges, courtes êc aflèz femblables à celles des ■ mouches. C’efl dans les bouzes de vaches de dans la fange , qu’on rencontre les larves de ces infeéles. Ces larves, difléren- tes de celles de la plupart des infectes de cette fettion , reflemblent à des efpeces de vers allongés. Elles ont une petite tête écailleufe, & leur corps compofé d’anneaux efl hérifîe de quelques poils, ce qui leur donne l’air de peti¬ tes chenilles. Aullî les ai-je pris d’abord pour les chendles de quelque phalène. Les itigmates de ces larves font aulîî femblables à ceux des chenilles ; ils font fimples, pofés fur les côtés des anneaux , peu apparens , de ces infectes n’ont point les deux grands ftigmates poftérieurs qu’on remarque dans les larves des mouches de des tipules. Je ne fais fi ces larves en groflifiant , changent pluheurs fois de peau , comme les chenilles de beaucoup d’autres. Mais lorfqu’elles veulent fe métamorphofer , elles la quittent entièrement , de l’on voit pour lors la nymphe qui effc molle de dans laquelle on reconnoît allez bien plulienj-s des parties qui doivent compofer le corps de 1 infecte parfait. Lorfque cet infecte eft forti de fon état de nymphe, on le voit voltiger dans les jardins de fouvent dans les mai- fons. Son vol eft lourd de il efl très-aifé à prendre. Pa:r- mi les efpéces de ce genre, il y en a quelques-unes qui ofFrent des particularités remarquables. Le bibion rouge de faim Marc eft fingulier en ce que le mâle ne relfemble point du tout à fa femelle. Celle-ci ale corcelet rouge de Tome II. C c c c 570^' Histoire abrégée le ventre jaunâtre , elle eft grofl’e , large &; lilTe , tandis que le mâle ell; plus éfilé , tout noir &; velu. Je ne me ferois jamais imaginé que ces deux individus ne dilléral- l'enc que par le lexe, li je ne les avois trouvés très-fréquem¬ ment accouplés eniemble. Les deux bibions à ailes fran¬ gées font très jolis &: méritent d’être examinés de près , pour découvrir laHneiîe éc la délicatelTe de leurs parties, c]ue leur petitefle ne permet pas d’abord d'appercevoir. Ces petits inle^Les courts éc ramalîes ont de très jolies antennes, éc leurs ailes paroili'ent déméfurément grandes £c larges pour le petit volume de leur corps. Ces ailes vues de près, font également bordées d’une belle & grande frange de poils qui eil admirable. 1. B I B I O atro-fufcus , pedibus lividis alarum punclo marginaLi fufco. Le bibion noir a panes jaunâtres Ù point marginal. Longueur 3 lignes. L.irgeur i Ligne, Sa couleur eft d’un noir brun matte êc nullement bril¬ lant: l’inlecde eft très-peu velu. Ses pattes font d’une cou¬ leur jaune livide. Ses cuiQès , fur- tout les antérieures , (ont groll’es. Les ailes un peu brunes, font chargées d’un point marginal noirâtre. Ses antennes font de la moitié de la longueur de fii tête. Il y a quelques différences entre le male éc la femelle. Celle-ci elf prefque brune en delT'ous , au lieu que le mâle eft tout noir: le mâle a les cuifl'es noi¬ res êc le refie des pattes plus foncé pour la couleur, que dans la femelle qui a toutes les pattes & même les cuiiles d’un jaune livide plus clair. 2. B I B I O ater hirfùtus , alis albis margine exteriore ntgro. Lînn. faun. fuec. n. 1143. Tipula atra oblonga hii ta , alis nigrlcantibus. Linn. fyfl. nat. edit. 16, p. 388 , n. 29. Tipula febriirs. AS. Upf. 1736 J ?. 33 ) n. 61. Mufca oblonga atra hirfuta , alis fufcis incuin- bentibus , pedibus nigris. Petîv. ga^oph. 22 , £. 14,, f, 4. Mufca oblonga nollras nigra. 57^ DES Insectes.' Gocd, belg. X , P 5 1 J r. 6. Liji. Goed. 260 , c. ic8. Rtaum. inf. tom. ^ , tab. 8 , fig. 1,2,3. Le bibion de Saint-Marc , noir. I ongueur 4 { Lignes. Largeur i ligne. Ce bibion ell allez long , tout noit & un peu velouté. II porte , comme le l'uivant , fes ailes croil.ées lut Ion corps. Elles font blanches , tranfparentes , év leur bord extérieur ell plus épais & noir. Le mâle & la femelle lont de même couleur , leulement la femelle a le ventre plus gros êc plus court. Ce bibion s’envole difficilement, fie lé l.iide aifément prendre. On le trouve communément au commencement de l’été lur les arbres. 3 . B I B I O alis albis margine exteriorc nigro , thoracc abdomineque rubris. Planch. 19, fig. 3. Linn. fiiun. fuec. n. 1147. Tipula alis albis , margine exteriorc nigris , thorace abdomineque rubro. Linn. fyfl. nat. edit. 10, p. 388 , /z. ji. Tipula hortulana. Acl. Upf. 1736, p. 33 , rî 62. Mufea corpore rubro , capite pcdibufque nigris, alis a.bidis margine exteriore nigro cuin punebo. Reaum. inf. tom. 5 , tab. 7 , fig. 7,8,9, lo. Mouches de faint Marc. Le bibion de- faint Marc , rouge. Longueur 4 lignes. L.irgeur 1 ligne. Sa tête , fes pattes & fes antennes font noires. La tête cfl fort petite éc les antennes font encore plus courtes que la tête. Le corcelet eft rouge & lifle. Se le ventre eil plus jaunâtre. A la jonclion du ventre Se du corcelet , il y a un peu de noir. Les ailes font d’un tranfparent un peu brun, Se ont leur bord extérieur épais Se noir. Celles que nous venons de décrira font les femelles. Leurs mâles lont tout noirs Se tout-à-Fait femblables aux bibions de l’efpéce précédente, fi ce n’ed: qu’ils font plus petits Se qu’ils ont les cuilLes de devant plus grolles. Sans cela on les regarderoit comme une 'fimple variété plus petite de l’efpéce ci-delTus ; mais l’accouplement fait voir qu’on ne doit pas les confondre, quoiqu’ils leur 571 Histoire abrégée refî'emblent beaucoup ÔC qu’ils dilFérent confidérablemenc de leurs femelles. Les larves de ces bibions fe trouvent dans les bouzes de vache. .•V 4. B I B I O alis deflexis cincrcis ^ ovato-lanccolatis y ciliatis y immaculatis , Linn. faun. fuec. n. 1 148. Tipula alis deflexis cinereis ovato-lanceolaûs ciliatis. Li/in. fyft. nat. edic. 10 , p. 1588 , n. 32. Tipula phalænoides. Acl. Upf. 1756, 7>. 3 I , n. 13. Culex alis depreflls margine villofis. Frifch. germ. 11 , p. 6 , t. 11. Culex parvus cinereus, alis pendulis. Leuwenkoeck. epiji. 1692, jun. 24 , p, 473 , f. 2 , 3. Le bibion h ailes frangées & fans taches. Longueur f ligne. Largeur f ligne. Sa couleur elf noirâtre; fes^aîles font de couleur un peu cendrée, Itriées de veines longitudinales, plus lon¬ gues du double que le corps de l’infecle, en forme de îer de pique éc frangées finement par tous leurs bords. L’animal les porte polées latéralement un peu en toît , à peu près comme les phalènes. Les antennes un peu plus longues que la tête, font compolées de onze articles demi-circulaires , enfilés comme des grains de chapelet par un petit fil très-mince. On trouve très-communément ce petit bibion dans les endroits humides , renfermés , ôc le long des murs des latrines. 5 . B I B I O alis deflexis cinereis , ovato - lanceolatis y ciliatis J nebulofo - macidatis. > Le bibion h ailes frangées ô couvertes de taches nébu- leufes. Longueur i ligne. Largeur | ligne. Il refTemble tout-à-fait au précédent pour la forme êc les couleurs , il eft feulement un peu plus grand , & fes .ailes frangées à leur bord , ont des taches tranfverfes, né- buleufes , noirâtres. Ces taches des ailes paroilFent for- DES Insectes.- ^ 573 mées de petits poils , ou de petites écailles à peu près comme celles des papillons, car elles s’en vont ailément en- frottant l’aîle. On trouve cet infedle lur les arbres dans les bois touffus ôc couverts. t C U L E X. LE COUSIN. Antennœ pecîinata {mari- Antennes peéfinées ( en bus plumofæ ). panache dans les mâles. ) Os Jlphonc filiformi, Bpuclie formée par un tuyau mince & filiforme. Ocellî nulli. Point de petits yeux lifTes. Le genre des coufins eft très-aifé à reconnoîcre par le concours des deux caractères que nous donnons. De tous ceux de cette feètion , il n’y a que le genre des tipules qui ait les antennes pectinées , mais leur bouche eft très- différente de celle des coufins qui ont une trompe mince &; très-éfilée. Aulfi les coufins font-ils affez généralement connus ; ils ne font confondus qu’avec les petites tipules culiciformes qui leur reffemblent pour le port Sc la figure extérieure. Tout Naturalifte évitera aifément cette erreur, en examinant avec un peu de foin la bouche des uns 5c des autres. il y a peu de genres qui ayent été examinés avec au¬ tant d’attention , Se dont on ait décrit les manœuvres avec autant d’exaèfitude que celui des coufins. Swammerdam , M. de Reaumur 5c plufieurs autres auteurs le font plus à décrire dans le plus grand détail, toutes les métamorpho- fesdu coufin, qui font très-fingulieres ; .ils ont donné fon hiffoire fort au long, 6c l’ont accompagnée de figures, la plûpart très-exacles. Nous nous bornerons donc à don¬ ner le précis de i’hilloire d’un genre qui efl déjà fort connu. La larve du coufin fe trouve dans l’eau 5c fur-tout dans 574 Histoire abrégée les eaux dormantes &c tranquilles. Les réfervoirs , les baquets que l’on tient dans les jardins, en lont ordinai¬ rement remplis. Cette larve ePc compoléede neuf- anneaux en tout, lans compter fa tête. A la tête, on remarque deux veux , deux mâchoires aic^uës ôc plulîeurs aigrettes de poils. Le premier anneau qui luit la tête, ell; beaucoup plus gros que les autres. Ceux qui luivent, (ont plus petits ëc vont toujours en diminuant de grofleur julqu’au der¬ nier. De ce dernier anneau, part un tuyau long, évafé &C frangé par le bout. C’elf une elpéce de iLgmate, un tuyau ‘ par lequel cet infecte refpire &. pompe l’air. Pour cet ufage , l’infecLe s’élève vers la (urface de l’eau , &c y appli¬ que le bout frangé de Ion tuyau qui a une libre commu¬ nication avec l’air extérieur, tandis que le relte de fou corps elt plongé dans l’eau la tête en bas. On voit très- Ibuvent l’infecte tranquille dans cette polture , Se li on l’examine fans agiter l’eau , on apperçoit de tems en tems Les excrémens fortir de l’ouverture de l’anus qui eft au dernier anneau du coté oppolé au tuyau. Dès qu’on agite l’eau, cette petite larve le précipite au fond en tai- lant des zitr zacs & natreant avec la plus grande agilité. Cette larve le nourrit de mouches &L autres petits infec¬ tes aquatiques. Lorfqu’après avoir changé plulieurs fois de peau, elle eft parvenue à fa gron'eur, t]ui ne va qu’à deux ou trois lignes de long tout au plus, elle fe change en nymphe. Pour cet effet, elle fe dépouille entièrement de fa peau, qui fe fend d’abord à l’endroit du plus gros anneau donc nous avons parlé , Sc dans ce dépouillement , elle perd fon tuyau poltérieur , par lequel elle relpiroit. Mais au lieu de ce tuyau-, la nymphe qui fort de la larve , en acquiert deux autres placés à fa partie antérieure. Cette nymphe ell des plus fingulieres. Sa partie anté¬ rieure qui ell beaucoup plus grolfe que le relie de Ion corps , ell tellement recourbée , cpe fa tête femble rentrer en devant dans la poitrine, êc que c’eft le dos du corcelec I P E s I N s E C T E s. J75 qui le trouve faire la partie la plus élevée du corps. Qu’uii imagine un homme qui auroit la tête , le col le haut des épaules courbés en devant , de laçon que Ion vilage fût collé contre fa poitrine , éc que les épaules hll’ent Je haut de Ion corps ; telle cTt à peu près la ligure de la nym¬ phe du cou (in. Du dos du corcelet qui lait le haut de loa corps , partent deux ftigmates allongés , deux tuyaux rel- piratoires évalés par leur ouverture , comme des elpéces de cornets. Le relie de Ion corps ell compofé d’anneaux qui vont en diminuant vers le bout , êc dont le dernier le termine en une elpéce de queue applatie qui lert à la nymphe à nager éc à courir dans l’e.ni. Cette nymphe elt aulli agile que la larve ; elle a aulîi également beloia de relpirer l’air extérieur. Aulli elle s’élève fouvent ea haut èc elle approche de la lurface de l’eau les deux cor¬ nets aériens , par lelquels , dans cet état , elle paroît com¬ me lulpendue , reftant tranquille & immobile. DèsquAlle lent le moindre mouvement dans l’eau , elle le précipite au lond par le moyen des anneaux de Ion ventre , èc iur- tout de la nageoire de la queue. On voit , quoiqu’un peu conlufément, dans cette nymphe , les antennes , les pattes , en un mot , toutes les parties de l'inlecfe par¬ iait qui en doit lortir. Tant qu’elle relie en cet état, elle ne prend point de nourriture , & elle n’en a pas beloia quoiqu’elle fe donne beaucoup de mouvement. Au bout de huit ou dix jours , on voit fortir l’infecle par- fiiit de la nymphe. Pour opérer ce changement , la nym¬ phe le tient à la furface de l’eau. Pour lors fa peau s’ou¬ vre dans la partie lupérieure entre les deux tuyaux ref- piratoires du corcelet. Alors le coulm commence à déga¬ ger par cette ouverture la tête & Ion corcelet , en luire les pattes de devant , à l’aide delquelles il tire Je relie de ion corps , s’appuyant (ur fa dépouillé qui lui lert comme de bateau pour le foutenir fur l’eau. Dès qu’il cil tcut-à- fait lorti , il déployé fes ailes avec lelquelles il s’éloigne de l’eau qui lui devient aulîi nuilible qu’elle Itu étoit ne- 57^ Histoire abrégée celîàire auparavant. Il arrive même fouvenc que des cou- lins à moitié l'ortis de leur dépouille de nymphe , lont renverlés par le vent ou le mouvement de l’eau , 6c qu’ils périlîènt ainli noyés, lans avoir pu le dégager tout-à-laic de leur enveloppe. L’inlecle parlait , le coufin forti de fa coque fe retire ordinairement dans les bois humides , toujours auprès des eaux où il doit aller dépoler les œufs. Sa tête elî petite. On y remarque les yeux , les antennes 6c la trompe. Ses yeux lont allez grands 6c à réleau ; mais cet infecte n’a que ces deux yeux ; on n’apperçoit point lur le dernere de la tête ces petits yeux lill'es que nous avons remarqués dans beaucoup d’inlecles , 6c qui le trouvent dans prel- que tous ceux de cette lection. Ses antennes lont allèz longues : celles de la femelle lont compolées de plulieurs articles qui le dillinguent 6c dont chacun donne naillan- ce à quatre poils , deux de chaque côté , ce qui leur don¬ ne la ligure d’un peigne double. Celles des mâles lont bien plus barbues : les filets des côtés lont plus longs 6c plus nombreux , enforte que leurs antennes lorment une efpéce de plumet ou panache très -beau. La trompe qui part du devant de la tête , ell fort longue , elle égale les deux tiers de la longueur du corps. Cette trompe ell com- pofée de plulieurs pièces aigues, fermes 6c très -fines, renfermées dans un étui qui paroît lui-même allez délié. Outre cet étui , on voit encore aux côtés de la trompe, deux efpéces de demi-fourreaux , qui fe joignant enfemble, enveloppent la trompe 6c Ion étui. Ces demi-fourreaux, dans les femelles , font limples , 6c ne recouvrent guères que la moitié de la trompe ; mais dans les mâles ils égalent ou même lurpaU’ent la longueur de la trompe, 6c fe terminent au bout par de beaux panaches ou houp¬ pes de poils , qui accompagnent la trompe à droite 6c à gauche. Lorlque l’infecle veut piquer 6c fe fervir de fa trompé , il inlére allez profondément les petites pièces contenues dans l’étui , jufqu’à ce qu’il foit parvenu à un vailleau DES Insectes. 577 vaiiTeau fanguin. L’étui qui eft flexible, fe recourbe pour lors à mefure que les pièces de la trompe s’enfoncent & il ne pénétre pas avec elles dans la peau. L’ouverture faite , l’infeéle attire le fangqui monte de lui même entre les aiguillons de la trompe , à peu près par le même mé- chanifme qui fait monter les liqueurs dans les tuyaux capillaires. Le corcelet du coufin eft gros pour cet infe(fte. !1 eft arrondi en defl'us Sc comme botîu. Sa couleur eft brune, avec quelques bandes longitudinales plus foncées. Des deux cotés du corcelet, vers le bas, tirent leur origine les ailes de l’infecte , êc fous l’attache des ailes on voit les petits balanciers qui font très -marqués 6c tort appa¬ reils dans le coulîn , où ils font à nud 6c nullement re¬ couverts d’ailerons, comme dans plulieurs autres infectes à deux ailes. Les ailes du coulin , au nombre de deux , font oblongues , claires 6c tranfparentes , avec plutieurs nervures. Si on les regarde à la loupe , on voit que les nervures 6c les bords des ailes font garnis de plulieurs petites écailles l'emblables en petit à celles dont font couvertes les ailes des phalènes 6c des papillons. Enfin au délions du corcelet , on apperçoit l’origine des lix pat¬ tes de cet infecte. Ces pattes prennent naillance d’elpéces de tubercules allez gros , qui font à la partie inférieure du corcelet. Elles font longues 6c déliées , fur-tout celles de derrière , 6c leur derniere partie qui forme le pied ou le tarie de l’inlecte , eft compolée de cinq pièces ou arti¬ culations. Le ventre eft la derniere partie du corps du coufin. Il eft long , étroit , prelque cylindrique 6c compolé de huit anneaux. Sa couleur eft grife 6c on remarque feule¬ ment lur chaque anneau une bande tranfverfe plus brune. ün trouve le foir les coulins en quantité, fouvent beau¬ coup trop grande , dans les bois 6c au bord des ruifteaux. Ceft-là qu’ils s’accouplent. Lorfque la femelle, après Tome II. D d d d 578 Histoire abrégée avoir été fécondée , veut dépofer fes œufs , elle va re¬ trouver l’eau d’où elle eft fortie ; elle y fait fa ponte. Ses œufs femblables à un œuf très-allongé , imitent une peti¬ te quille, l’infecte en pond toujours un grand nombre à-la-fois , qui lont attachés les uns contre les autres , Sc forment ainlî un petit grouppe qui nage fur la furface de l’eau. Cet amas d’œ-ufs a ordinairement la figure d’un petit bateau. Les œufs qui le compofent, touchent la furface de l’eau par une de leurs pointes , de le loutiennent l’un l’autre dans cette polîtion droite, il paroît d’abord fort difficile de concevoir comment l’infecle , en dépofant les œ-ufs fur l’eau , les peut faire tenir dans cette direétion. L’oblèrvation feule nous apprend l’indullrie dont le lert pour cela le couiin. Cet inlecte , en battant des ailes , fe ioutient lur la lurlace de l’eau, lur laquelle font polées fes pattes podérieures plus longues que les autres. Ces der¬ nières partes , ainfi appliquées fur l’eau, font en même- tems un peu croilées l’une lur l’autre. Dans cette pofi- tion , l’inlecle dépofe le premier œuf, qu’il foucient à l’aide de les pattes de derrière dans une direction vertica¬ le. Cela fiiit , il en dépole un fécond qui fe colle au pre¬ mier par une elpéce de glu qui l’enduit , de qu’il Ioutient pareillement entre fes jambes croilées. Il continue pour les autres la meme manœuvre , qui devient plus arfée , lorlqu’un certain nombre d’œufs , collés enlemble , forme une lurlace d’une certaine étendue qui peut fe foutenir d’elle -même lur l’eau. Enfin , lorlque le coufin a dépofé tout le grouppe d’œufs , qui forme , comme nous l’avons dit , une elpéce de petit bateau pointu par les deux bouts , ÔC terminé à chaque extrémité par un leul œuf, il l’abandonne à lui-même de le lailTe flotter lur la lurlace de l’eau. On trouve dans l’été une quantité confidéra- ble de ces petits grouppes d’œufs de coulins , fiottans lur les eaux dormantes. Plufieurs deviennent la pâture des poifi'ons ou de dilFérens infeeVes , les autres donnent des petites larves de coulins , qui éclofent au bout de D E s I N s E C T E s. jy? quelques jours. Ces larves forcent de leurs œufs par la partie inférieure qui couche l’eau , dès qu’elles font éclofes , elles fe mettent à nager 6c à chercher leur nourriture. Telles (ont les difîerentes métamorphofes du coufin ordinaire. Outre cette elpéce, nous en donnons encore une autre toute femblable, mais beaucoup plus petite, dont les aîles font panachées de points & de bandes noi¬ res. Quoique je ne connoille point la larve, l’analogie fait penler que les manœuvres que cette elpéce employé , ne doivent pas beaucoup différer de celles du couliii commun. I. C U L E X cinereus , abdomine annulis fufcis oclo. Lïnn. fdun. fuec. n. 1 1 1 6. Planch. 1 9 , hg. q.. L/ni. fyfl. nat. edit. lO , p. 6oi . n. I. Culex pipicns. Upj'. 1736, p. 3 1 , n. 10. Culex vulgaris. FLt. /tippon. 365. Culex vulgaris. ICaum. inf. tom. 4 , tab. 43 , f. omnes , 6* 44 , omnes. Sw^m'nerd. in-4'^. 93 — 99 , tab. 2, 3. Culex. Swammerd. bib/. nut. t. 31 4, fuivant , tab, Ji, Blanck. bilg. 171, r. 13 , fig. A. B, C. D. Culex. Le coujln commun. Lo’ gueur 1 lignes. Largeur \ ligne. Nous avons donné dans le difeours qui eft à la tête de ce genre, la delcription de ce petit animal 6c de Tes différentes métamorphofes. Si on efl curieux de con- noître cet inlééle encore plus particuliérement, on peut confulcer Swammerdam , M. de Reaumur & quelques autres Naturaliftes qui ont donné Ion hiftoire dans le plus grand détail. 1. eu L E X alis maculis tribus obfcuris , an tennis apice bifurcis. Linn. faun. fuec. n. Il 17. Culex alis aqueis , maculis tribus obfcuris. Linn. fyfl. nat. edit. 10, p. 603 , n. 3. Culex pulicularis. Flor. lappon. 3 '15. Culex lapponicus minimus. Ad. Upf 173$ , p. 31 , n. 12. Culex lapponicus minimus. D d d d ij 580 Histoire abrégée Derrham. Vhyftco-thtoL l. il, n. 20 , 5,6,7. Culex minlmus nigrir cans maculatus. Le coufin a trois taches fur les allés. Longueur ^ ligne. Largeur j ligne. Ce très-petit coufin eft mince , allongé & de couleur brune. Ses antennes , velues comme celles des coufins communs, font fourchues par le bout. Ses ailes font blanches, chargées de trois points bruns le long du bord, extérieur , defquels partent autant de bandes tranfverfes moins brunes. L’infecfe tient fes ailes couchées fur fon corps 6c un peu croifées l’une fur l’autre, enlorte que les bandes des deux ailes fe joignent 6c le confondent. Ün trouve ce coufin dans les bois dès le printems. Je l’ai trouvé à la butte du, Jardin Royal , où il y a beau¬ coup d’arbres réfineux. M. Linnæus dit qu’il pique très- lort, ce que je n’ai pas été curieux d’éprouver. DES Insectes. î8, SECTION SIXIEME. INSECTES APTERES, O U INSECTES SANS AILES. Cet TE fedlion, la demiere de la clafle des infeifles, commence à s’éloigner des précédentes ; auflî eft-eile très-aifée à caraétériler. Tous les infectes qui la compofent n’ont point d’aîles, èc n’en acquiérent jamais, en quoi ils différent beaucoup de tous les autres , dont les uns ont deux ailes nues, les autres quatre ailes, ou nues, ou couvertes de petites écailles, Sc plufieurs des étuis plus ou moins épais 6c écailleux qui recouvrent leurs ailes. Mais outre ce défaut d’ailes qui fournit un caraétere très-dilfinct, ces infectes ont encore plufieurs différences toutes allez fingulieres. Les infectes que nous avons examinés jufqu’ici palî'ent tous par plufieurs états ; ils fortent de l’œuf fous la forme de larves, 6c font pendant un certain tems dans l’état de nymphes ou de chrylalides, avant que de devenir infeétes parfaits. 11 n’en ell pas de même dans cette fe(Stion. La puce elt la feule de ces infeétes, qui fubiffe ces changemens 6c qui pâlie par ces trois états , tous les autres fortent de l’œuf lous leur forme parfaite ; ce font dès le premier moment des infecLes parfaits; les petites arai¬ gnées en fortant de l’œuf, les cloportes, les podures dès le premier inftant de leur naill'ance, ont la même figure qu’ils conferveront toute leur vie ; à la grandeur près , ils ne changent point; ou s’il s’opère en eux quelqu’efpéce de changement , il ne confifte que dans l’accroilîement fuc- ceflîf de leurs parties , précifement comme dans les qua¬ drupèdes. 5Sz Histoire abrégée Parmi ces infectes , les uns forcent d’un œuf, ces petits animaux font ovipares, d’autres font vivipares Sc leurs pe¬ tits lortent tous vivans du corps de la mere : tels font les cloportes Sc les alelles. C’elt ce qu’on peut obferver tous les jours. On peut même faciliter , & pour ainfi dire accé¬ lérer l’efpéce d’accouchement de ces inleétes. Si on prend une femelle de cloporte, dont le ventre eft gros ôc rempli de petits, «2c que l’on étende un peu fortement cet animal, de façon que la peau de Ion ventre s’entrouvre, on voit fortir du corps de cette mere une foule de petits clo¬ portes vivans qui courent légèrement, qui dans leur eipé- ce lonc des animaux parfaits , &L ne difiérent des gros clo¬ portes que par leur petitelle. Dans ces premiers tems , lorfque ces infeéfes nailTans font encore petits , ils ne font point en état de s’accoupler êc de travailler à la propagation de leur efpéce ; il faut qu’ils ayenc pris leur croiU’ance. Ainli il en ell de ces infeéles comme des quadrupèdes ; quoiqu’ils paroilfenc parfaits en naiirant,ils ont beloin décroître, pour acquérir toute leur perfeéfion , au lieu que les autres inlecles croiilent fous la forme de larve, ôc iont capables de s’ac¬ coupler , dès qu’ils (ont parvenus à leur dernier état d’in- feéles parfaits. Le corps de ces infecles eft compofé de trois parties , comme dans tous les autres; Içavoir, de la tête, du corce- let êc du ventre; mais il y en a plufieurs parmi eux , où ces trois diflerentes parties ne (ont pas bien diftînéles. ün les reconnoît ailément dans le pou , la podure , la forbicine Sc quelques autres. Dans l’araignée êc le fau¬ cheur , il femble qu’il n’y ait pas de tête ; la bouche , les yeux &L les antennes lont placés au devant du corcelet, qui paroît en tenir lieu. Les monocles 6c les binocles , ainli que plulieurs tiques , femblent pareillement avoir la tête 6c le corcelet tellement confondus enfemble, qu’il n’eft f)as aifé de les diftinguer. Enfin les cloportes, les afelles, es fcolopendres 6c les jules, dont le corps eft compofé D E s I N s E C T E s. 5S3 d’un grand nombre d’anneaux qui font tous femblables , ont une tête très-dirtin£le , maison ne voit rien qui caradté- rife en eux la diftinction du corcelet ôc du ventre. Ces deux parties font compofées d’une fuite des mêmes an¬ neaux. Outre ces différences qui font déjà très-fenfibles , les infeéles de cette (eélion en oflfent encore beaucoup d’au¬ tres dans le détail de leurs diflerentes parties. Les an¬ tennes par lelquelles nous allons commencer , 6c qui font une des parties effentielles de la tête des inleébes , fe trou¬ vent dans ceux de cette feclion, comme dans tous les au¬ tres , mais elles varient pour leur forme 6c même pour leur nombre. Tous les inlectes que nous avons examinés jufqu’ici , nous ont fait voir conllamment deux antennes. L’afelle en a quatre diftribuées en deux paires. Quant à la forme des antennes , quelques genres en ont qui font lîmples 6c filiformes , d’autres les ont finguliérement conf- truites. Peut-on rien voir de plus joli que la figure des an¬ tennes de la pince, qui font armées à leur extrémité d’une elpéce de lerre , 6c qui reifemblent tout-à-fait aux pinces des écrévifles 6c des crabes , à la grandeur près ? Les anten¬ nes de l’araignée ont quelque chofe de bien plus fingulier encore. C’ell à l’extrémité de ces antennes qui fe ter¬ minent en bouton, que les mâles portent les parties du fexe, que plufieurs Naturaliftes ont inutilement cherchées dans ees infeéles , ne s’étant pas imaginé qu’un animal dût avoir les parties de la génération lîtuées fur le haut de la tête. Nous examinerons plus en détail cet article cu¬ rieux , en parlant des araignées. Le faucheur qui a tant de rapports avec l’araignée , a des antennes diflerentes , mais qui ne font guères moins extraordinaires. Ces anten¬ nes font coudées , forment un angle très-aigu , 6c à l’en¬ droit de cet angle , elles font plus grofles que par- tout ailleurs. Celles de l’afelle 6c du cloporte font limplement coudées 6c compofées de plufieurs pièces , qui à leur jonc¬ tion forment différens angles. Mais il y a encore un genre 584 Histoire abrégée dont les antennes méritent d’être remarquées ; c’eft le genre des monocles. Les antennes de ces petits animaux Ibnt branchues , hérilLées de plufieurs poils latéraux , &, dans plulîeurs efpéces de ce genre , elles forment une jo¬ lie aigrette , qui paroît fervir de rame à l’infecLe pour nager & laurer dans l’eau. Les yeux de ces infeéles n’ofFrent guères moins de fin- gularités que leurs antennes. Aucun d’eux n’a ces petits yeux lifles que nous avons obfervés lur beaucoup d’infec¬ tes à deux & à quatre aîles , mais en récompenle le nom¬ bre de leurs yeux oHrre des variétés fingulieres. Les autres infeétes ont tous deux grands yeux à réfeau ni plus ni moins. Beaucoup de genres de cette lécLion lontdans le même cas , mais il y en a deux qui font bien finguüers par rapport au nombre de leurs yeux , ce (ont les monocles Sc les araignées. Les monocles n’ont qu’un feul œil, ce font des efpéces de cyclopes , plus petits , mais plus réels que ceux de la fable , Sc c’ell ce qui les a fait appeller mo¬ nocles. Les araignées au contraire ont huit yeux, tous pla¬ cés furie devant du corcelet, qui tient lieu de tête dans ces infectes , mais diverfement rangés (uivant les diflerentes efpéces. Un pareil animal , s’il étoit plus gros, fembleroit un monitre aufli fingulier que l’Argus des Poètes. Cepen¬ dant l’araignée à laquelle la nature femble avoir prodi¬ gué l’organe de la vue, eft peut-être moins douée de ce fens c]ue la plupart des autres infecLes. Leurs yeux , comme nous l’avons dit , font raillés à facettes, éc font le même effet que des milliers d’yeux réunis enfemble. Ceux de l’araignée (ont limples , litîés Sc nullement à réfeau , en forte qu’avec fes huit yeux , elle voit peut-être réelle¬ ment moins que la plupart des infectes qui n’en ont que deux. La pofition des yeux du faucheur , des monocles , des binocles Sc de quelques-autres genres , elt la même que celle des yeux de l’araignée : c’eft fur le corcelet qui femble tenir lieu de tête , que ces yeux font pofés. Ceux du faucheur paroiflenc même plus mal litués que les autres j desInsectes. 5S5 ils font fur le dos de l’animal , où leur ufage femble ne de¬ voir pas être fort libre. La bouche des infedtes fans ailes offre peu de fingulari- tés , fur-tout en comparailon des antennes de des yeux. Quelques-uns de ces infetfes ont une trompe pointue & aiguë, avec laquelle ils piquent ; telle ell: la forme de la bouche du pou de de la puce. Les araignées de quelques- autres ont des maehoirës pointues. D’autres , comme les monocles de les binocles, ont des elpéces de luçoirs. Le corcelet elf la fécondé partie du corps de ces infec¬ tes. Dans plufieurs il efl: crès-diftindt de apparent ; le corce¬ let du pou , de la podure, de la forbicine le fait ailément appercevoir. Mais il n’en ed pas de même dans pluheurs autres infectes de cette fedtion. Plufieurs ont lecorcelet & la tête tellement confondus , que tous les deux femblent ne faire qu’une feule partie. Il n’eft pas polfible de trouver la léparation de la tête de du corcelet du faucheur , de l’a¬ raignée, de plufieurs crabes, dec. D’autres infedles ont au contraire le corcelet & le ventre tellement femblables pour la conformation , que ces parties fe confondent en- lemble , de ne forment qu’une feule de même fuite. Tels font les cloportes, les ïules , les fcolopendres, dec. En gé¬ néral, le corcelet dans la plupart des genres de cette fec- tion n’olfre pas beaucoup de particularités. En delfus il elb nud de dépourvu d’aîles , en dellbus , on apperçoit les pat¬ tes de l’animal qui tiennent au corcelet , ou toutes, ou en partie. Ceux de ces in ledf es qui ontfix, huit, ou dix pattes, les ont toutes attachées au corcelet; cous les autres , donc les pattes excédent le nombre de dix , font dans un cas diflérent : leurs^ pactes nombreufes prennent également leur origine du corcelet de du ventre, qui font continus, femblables , de paroilfent ne former qu’une feule partie. Le ventre, cette derniere partie du corps de ces infec¬ tes , n’a rien de particulier. Dans les uns il eft cblong , dans d’autres plus large de prefque globuleux, enfin dans quelques uns il n’eft que la fuite du corcelet. C’eft dans Tome IL E e e e Histoire abrégée ces derniers que pludeurs pattes tirent leur origine du def- fous du ventre : tels font les cloportes, les afelles , les fco- lopendres, les ïules , &c. Ces infectes reiremblent à des vers, leur corps eft long ôc uniforme, ôc toute la longueur de ce corps donne naiflance à un nombre de pattes plus ou moins confidérable. A l’extrémité de ce ventre , on remarque dans quel¬ ques-uns de ces infectes des appendices, tantôt au nombre de deux, quelquefois au nombre de quatre , 6c même dans quelques-uns en nombre plus confidérable. D’autres in¬ fectes , comme les crabes , ont une queue plus ou moins longue , 6c dont le bout le termine par des écailles. Mais ce qu’il y a de plus fingulier dans plufieurs de ces infectes, c’elt la polîtion des parties de la génération. Dans le plus grand nombre , elles le trouvent placées à l’ex¬ trémité du ventre comme dans les. autres inleétes. Ceux- là s’accouplent à la maniéré ordinaire : il n’y a rien de fingulier dans l’accouplement du pou , de la puce , de la podure 6c de plufieurs autres. Mais il n’en elt pas de même de quelques-autres genres de cette lection. Nous avons déjà remarqué plus haut , que les araignées miles portoienc les parties de leur lexe à l’extrémité de leurs an¬ tennes, dont le bout plus gros s’entr’ouvre pour lailFer fortir une efpéce de membre. Dans les femelles de ces infectes, la pofition de la partie du fexe elt toute dili'é- rcnte. C’elt une elpcce de fente qui le trouve lituée en- dellous du ventre vers fon origine , près de Ion attache avecle corcelet. Une conformation aulli differente entre le mile & la femelle , fembleroit devoir rendre l’accouple¬ ment de ces infeétes difficile, 6c même prefqu’impolfi- ble. 11 s’exécute cependant très-facilement , comme je l’ai oblervé plufieurs fois , 6c la nature a lu tirer avantage de cette pofition linguliere , ainli que nous le ferons voir en parlant des araignées. Le genre des crabes, qui eft fort analogue à celui des araignées , lui relLemble auffi en quelque forte par la conformation des parties du mile. desInsectes. 587 Dans cet animal, la partie du fexe Te trouve à la racine d’une patte qui eft plus grofl'e que les autres. Peut-être que les monocles &L les binocles qui ont tant d’analogie avec les araignées de les crabes , leur rellemblent encore par cet endroit. C’efl ce que la petiteffe de ces infectes , qui d’ailleurs ne vivent que dans l’eau , ne nous a pas per¬ mis d’examiner. Je leroisdu refte porté à le croire. Le nombre des patres de ces infectes varie beaucoup. Tous ceux que nous avons obfervés jufqu’ici , n’en avoient que lix ou même moins ; j’entends les infeétes parfaits, de non pas les larves de les chenilles. Dans cette fection, il y a de même plulieurs infectes, tels que le pou , la forbi- cine , la puce , dcc. qui n’ont que fix pattes , mais plulieurs en ont davantage. La pince , la tique , l’araignée , le fau¬ cheur en ont huit. Les crabes en ont dix. L’afelle , le cloporte font fournis de quatorze : on en compte trente, foixante fur les fcolopendres , de enfin elles font prel- qu’innombrables dans les ïules , auxquels la nature a prodigué les pattes par centaine. Ces pattes ont quelques fingularités dans difFérens genres. Dans tous elles font compofées de trois parties, la cuiiTe , la jambe Se le tarfe ou pied, mais cette derniere partie dans quelques genres eft compofée d’un grand nombre de pièces. Jufqu’ici nous avons vû dans les infectes que nous avons examinés, que leurs tarfes étoient compofés de deux , trois , quatre ou cinq pièces Se jamais davantage. Ici elles font bien plus nombreufes dans certains genres: dans quelques-uns même , comme dans le faucheur , il y en a une fi pro- digieufe quantité , qu’il n’eft pas poffible de les compter: elles font fi petites Se li ferrées vers l’extrémité , qu’elles fe confondent enfemble. Dans d’autres infectes , comme la forbicine , l’origine des pattes eft remarquable par des efpéces d’écailles qui la recouvrent. Les pattes poftérieu- res de la puce font fort longues , Se elle s’en fei t comme d’un reftbrt pour s’clancer en l’air Se fauter vivement. Enfin , les crabes ont les pattes antérieures fendues à l’ex- 588 Histoire abrégée trémité Bc figurées en pinces , que tout le monde connoîc Bc avec lefquelles ils lerrenc fortement. Les endroits où vivent ces infeéles , la nourriture qui leur ell propre , varient‘ beaucoup fuivant les différens genres. Les uns habitent lur la terre, d’autres dans des trous de murs ou lur les plantes ; quelques uns le trouvent lur le corps des grands animaux ôc plulieurs autres vivent dans l’eau. Ces derniers le nourrilîént d’herbes aquati¬ ques ou de petits infectes , Bc fervent quelquetois eux- mêmes de pâture à d’autres ; on fait que les monocles lont louvent dévorés par les poilLons 6c même par les polypes. L’araignée au contraire vit des mouches, des moucherons , des tipules qu’elle prend dans fes filets. Ilelf vrai qu’elle elf quelquefois la victime des guêpes 6c des frêlons qu’elle a voulu prendre , Bc qui la déchirent avec leurs fortes mâchoires , tandis qu’ils la piquent avec leur aiguillon. D’autres inlectes de cette feCdion s’attachent aux grands animaux Bc même à l’homme, dont le fang fert de pâture aux poux 6c aux puces , tandis que les oileaux , les chiens êc d’autres bêtes lont pareillement incommodés par les puces, leurs efpéces particulières de poux, & plulieurs tiques Bc mites qui les dévorent. C’elt ce que nous verrons plus en détail, en examinant en particulier les différens genres de cette leéfion. Il ne nous relie plus, pour terminer ce que nous avons à dire fur les infecles de cette leéfion , qu’à faire remarquer l’analogie qui fe rencontre dans la plupart des genres qui la compolent. Ces infeéfes , tous dépourvus d’ailes , font pour la plus grande partie couverts d’une efpéce de tefl , d’é- caille, ou de croûte dure , quia fait donner à plufieurs le nom d’infeéfes crullacés. Quelques Naturalilles même prétendent dillinguer les crullacés d’avec les autres infec¬ tes , Bc en faire une clalfe particulière d’animaux. Mais les antennes dont ils lont pourvus Bc leurs autres caraéferes, les rapprochent nécellairemcnt des autres infeéfes Bc les ran¬ gent fous cette clafl'e. Parmi ces infeéfes crullacés , ceux DES Insectes. 5S9 dont le tefl ou la ci’oûce eft la plus apparente , font les cra¬ bes , les écreviflbs , ècc. Leur teft dur 6c comme ofleux leur tient lieu réellement d’os. Ils n’en ont point d’autres, de l’intérieur de ces cavités n’eft rempli que par une (libllance charnue. Les extrémités des fibres font attachées à l’inté¬ rieur de la croûte ou du tell; , précilément de la même ma¬ niéré dont les mul’cles des quadrupèdes lont attachés à leurs os. C’eft ce que tout le monde peut appercevoir lur une patte d’écrevifle. Mais outre les crabes , beaucoup d’ciutres genres de cette leclion , j’ofe même dire prefque tous , ont une pareille conformation , 6c font de véritables crullacés , quoique moins durs que la crevette 6c l’écre- vilîe. Les araignées, par exemple, qui approchent des cra¬ bes , même pour leur figure extérieure , lont revêtues d’un tell allez dur , 6c qui même réllde tellement , qu’on a quel¬ que peine à enfoncer une épingle dans le corps d’une grolle araignée , tandis que l’intérieur de fon corps ell mou. Les monocles 6c binocles ont un lemblable telt, qui même dans les monocles à coquilles eil fi dur , qu’on a quelque peine à le rompre. 11 a la dureté d’une coquille 6c on lui en a donné le nom. Les binocles , dont plufieurs relFemblent tout- à-fait à des crabes , lont revêtus d’une pareille croûte. Quoique les cloportes , les alelles , les fuies 6c les Icolopendres n’ayenc pas une croûte feule 6c continue pareille à celles donc nous venons de parler, 6c que leur corps loir compolé de plufieurs lames 6c an¬ neaux , ce font néanmoins des petits crulfacés , donc le celf ell formé de plufieurs écailles, de croûtes jointes 6c articulés enfemble , de la même maniéré qu’elles le font dans la queue du homar 6c de l’écreville. Ün ne peut pas plus leur contelfer le nom de cruftacés , que celui de coquille à Vofeabrion ou lepas , donc la coquille fe trouve compofée de plufieurs morceaux articulés enfemble. La tique 6c la pince fe rapportent aux cruftacés pour la forme 6c pour le tell extérieur , quoie]ue cette derniere partie foie moins dure dans la tique, 6c par -là devienne capable 590 Histoire abrégée d’extenfion plus ou moins grande. Enfin , le pou , la podu- re , la forbicine font de cous ces infectes les plus mois. naturel de ces petits animaux. Il paroît donc que tous ceux de cette clafl'e ont une certaine analogie cntr’eux par cette elpéce de telt dur qui les recouvre ; mais on ne doit pas pour cette railon les réparer des autres inlectes. Outre les antennes donc ils font tous pourvusse qui font le caraétere elléntiel des in- lecdes , ils s’en rapprochent encore par cette propriété même d’être recouverts d’un ceft dur &c rénicent. Les autres inlectes font pareillement couverts , comme nous l’avoiiS vu, de lames ou anneaux durs & lemblables à de la corne flexible. Tout l’extérieur de leur corps ell muni d’une pareille couverture. Quoique cette peau lolide foie plus flexible que le telt des crullacés , elle en approche cependant beaucoup , éc elle n’en diflere que par le plus ou le moins de flexibilité. C’elt donc une railon de plus pour ne point léparer les uns des autres ces inleétes que la nature a rapprochés. Un Naturalilte ne craindra point de réunir dans la même clalEe le crabe &. le hanneton , 6c il lailEera le fimple &i fuperficiel curieux taire dans un cabinet de parade la frivole diltinétion d’infeétes êc de crullacés. Nous allons réunir dans une feule table , les caractères des diftérens genres qui compofenc cette leélion , après quoi nous examinerons chacun de ces genres en détail. DES Insectes. 591 SECTION, SIXIÈME De la clajje des Infecîes. A INSECTES SANS AILES. GENRES. CARACTERES. L E P 0 U. j f Six pattes, f Deux yeux. 1 Anti.nnes filiformes, i Ventre fimple. La Podure. I fSix pattes. 1 Deux yeux. ' Antennes filiformes. i Queue fourchue, repliée à l’extrémité du ventre & 1 faifant le rcffort pour aider l'infeéte à fauter. [ Corps couvert de petites écailles. La FoRBiciNE.j f Six pattes , dont l’origine eÜ large & écailleufè. 1 Deux yeux. ' Bouche avec deux barbillons mobiles. 1 Antennes filiformes. Trois filets au bout du ventre. [ Corps couvert de petites écailles. la Pucl j Six pattes propres à fauter. Deux yeux. Bouche recourbée en defl'ous. 1 Antennes filiformes. ' Ventre fimple & arrondi. La Pince. | ' Huit pattes. ' Deux yeux. 1 Antennes en pinces de crabe, plus longues que la . trompe. La T.qub, I Huit pattes. Deux yeux. 1. Antennes fimples plus courtes que la trompe. 55)2 'Histoire abrégée (Huit pattes. Deux yeux. Antennes rorniant un angle aigu. Deux longs barbillons femblables à des antennes. L’ Araignée, y Huit pattes. \ Huit yeux. {Six pattes. Un feul œil. Antennes branchues avec plufieurs poils latéraux. Corps crullacé. r Six pattes, y P I Deux yeux. Le jjINOCLE./ Antennes fimples & fetacées. J Queue fourchue. / Corps crullacé. Dix pattes , les deux premières en forme de pinces. _ ^ . Deux yeux. Le C.RABE. ^ Antennes filiformes. I Queue compofée de plufieurs lames. Corps crullacé. Le CLOPORTE.|Qi*arorze pattes. \ Deux antennes coudées. L’ A S E L L E. 1 Quatorze pattes. Quatre antennes brifées, dont deux font plus lon¬ gues. La Scolopend Vingt-quatre pattes au moins j fouvent davantage. Corps applati. Antennes filiformes compofées de plufieurs articles courts. L’ I U L E. ! Plus de cent pattes. Corps arrondi & cylindrique. Antennes compofées de cinq articles. SECTIO / DES Insectes. 595 SECTIO SEXTA ClaJJls Infeclorum. INSECTA APTERA, GENERA. CARACTERES. Pediculus. Le Pou. P O D U R A. La Podure. F O R- B I C I N A. La For bicine. P U L E X. La Puce. Chelifer. La Pince. A C A R U S. La Tique. Tome II. iPedes fex. Oculi duo. Antenna? filiformes. Abdomen fimplex. iPedes fox. ' Oculi duo, Antennæ filiformes. Abdomen cauda bifurca inflexaj faltatrix. Corpus fquamis reitum. ^Pedes fex origine lata & fquamofa. 1 Oculi duo. ) Os tentaculis duobus mobilibus. \ Antennæ filiformes. I Abdominis cauda tripilis. ( Corpus fquamis tedfum. iPedes fex faltatotii. Oculi duo. Os inflexum. Antennæ filiformes. Abdomen fimplex fubrotunduin. {Pedes odto. Oculi duo. Antennæ cheliformes. i Pedes odlo. Oculi duo. Antennæ fimplices roftro breviores. Ffff 594 H I FHAL ANGIUM. Le Faucheur. A R A N E A. L’Araignée. Monoculus. Le Monocle, Binoculus. Le Binocle. Cancer. Le Crabe. O N I S C U S. Le Cloporte. A S E L L U S. L’Afelle. SCOLOPENDRA. La Scolopendre, I U L U S. L’Lule. STOIRE ABREGEE C Pedes o6lo. I OciiU duo. I Antennæ angulofx. ITentacula duo louga antenniformia. 5 Pedes odlo. ^ Oculi odlo. i Pedes fex. Oculus umis. Antennæ multipliées, fetis plurimis lateralibus. Corpus crufla teétum. Pedes fex. I Oculi duf'* Antennae fimplices fetaceæ. Cauda bifida. ' Corpus crurta tedliim. Pedes decem, primi cheliformes. I Oculi duo. Anrennæ filiformes. Cauda foliofa. Corpus crufta tedlum. f Pedes qiiatuordecim. ( Antennæ duæ fraétï. 5 Pedes quatuordecim. ( Antennæ quatuor fradæ , duæ longiores. ! Pedes ad minimum viginti-quatuor , fæpe plus. Corpus planum. Antennæ filiformes, articulis brevibus plurimis. {Pedes plus quam centum. Corpus teres cylindraceum. Antennæ articulis quinque. Ci«1> 4 DES Insectes. 595 PEDICULUS. LE POU. Pedcs fex. Oculi duo. Antenn/s, jiliformes. Abdomen fimplex. Six pattes. Deux yeux. Antennes filiformes. Ventre fimple. Le pou eft aflez connu par lui-même ; néanmoins , com¬ me parmi les eipéces de ce genre il y en a quelques-unes qui paroiflent dilîerer des autres , le caracfere de cet infecte fervira à faire connoîcre que ces eipéces différentes doivent toutes le rapporter à ce genre. Parmi les caraéleres du pou , les deux premiers qui conliltent dans le nombre des pattes Se des yeux, fervent à faire dilfinguer cet animal d’un grand nombre de genres de cette feclion ; il n’en relie que quatre auxquels il rellemble pour ces parties , & qui ont comme lui lîx pattes Se deux yeux. Mais la forme de les pattes qui loni lîmples, le dillingue ailément de la forbicine Sc de la puce , Sc la conformation de Ion ventre empêche qu’on ne le con¬ fonde avec la podure Se; le binocle , dont le ventre a des appendices très- remarquables. De tous les infectes de cette fection, celui avec lequel le pou a été le plus aifément confondu , elt la tique. Rhedi qui a donné d’excellentes obfervations fur les poux , elt lui-même tombé dans cette erreur , Sc a joint avec eux plulieurs tiques. Il ne s’agit cependant que d’examiner de près ces inlectes , on verra que le poux n’a que lix pattes , tandis que la tique en a huit , ce qui empêchera de coiffon- dre des petits animaux lî différens. La figure des poux varie beaucoup fuivant les différen¬ tes efpéces : les uns font oblongs , Sc c’eft le plus grand nombre, d’autres font larges ôc courts ; quelques-uns font minces, longs ôc très-éfilés, tels que ceux de plulieurs oi- F f f f ij 59^ Histoire abrégée (eaux. En général , les antennes lonc très-courtes , leur têteeftaflèz'grofl’e, leurs yeux font laillan-s, leur ventre eft compofé de plus ou moins d’anneaux , depuis fix jufqu’à dix. Leurs pattes font compofées de trois parties , dont la derniere ou le tarie ell formée de trois pièces. Les poux habitent fur l’homme S<. les dilferens animaux, tant quadrupèdes que volatils. Il y en a cependant une pe- tbe tlpcce , c’eft le pou du bois , qui lèmble n’attaquer ai.i- ..in anim.-il , & ne fe trouver que dans les papiers èC \neux bois. Tous les autres font carnalîiers ôê le nour- idènc du tang des dilférens animaux lur lefquels ils fe trouvent. Pour cet ellet, ils ont à fa partie antérieure de la tête , un peu en delî'ous , une efpéce d’avance , de laquelle ils lavent faire fortir une trompe creufe en dedans, qu’ils inlérent dans la peau de l’animal , &, avec laquelle ils pompent le fang. La plupart des animaux font fujets à cette vermine, chacun a Ion pou particulier. Quelques- uns même fervent de domicile à plulîeurs efpéces , ée nous verrons dans le détail , que le bœuf , la poule , le pluvier , le paon , le cygne, le cerf , l’oye , 6cc. en ont plulieurs efpéces. L’homme même eft attaqué par deux efpéces de poux, l’une connue fous le nom de pou ordinaire, éc l’autre fous celui de morpion. Les poux font ovipares ée même leurs œufs font gros, ce font eux que l’on appelle les lentes. Le pou ne tarde pas à fortir de cet œuf, après quoi il change plulieurs fois de peau , très-peu de tems après il eff lui-même en état de pondre. Audi ces vilains infectes pullulent- ils beau¬ coup. Une chofe qui pourroit contribuer à la grande pro¬ pagation de ces animaux , c’elt qu’ils paroiflènt herma¬ phrodites. S’î'ammerdam qui a dillequé plulîeurs fois des poux, &. qui en a donné une très-bonne hiltoire , allure avoir trouvé à tous un ovaire & jamais la partie male exté¬ rieure. Le pou feroit-il un hermaphrodite d’un genre par¬ ticulier? Pourroit-il fe féconder lui-même ? Parmi les vers il y en a beaucoup qui font hermaphrodites , mais ils ne desInsectes. 597 peuvent fe féconder feuls , ils ont beloin d’un accouple¬ ment qui eft double réciproque entre les deux individus accouplés. Tous deux font en même-tems l’office de mâle & de femelle. Il feroit fingulier que le pou n’eût pas befoin d’accouplement, £c un fait de cette nature deman- deroit à être luivi , &. prouvé par de bonnes obfervations pour pouvoir être aÜuré. I. PEDICULUS humanus. Linn, faun. fuec. n. 1153. 6’ fyfl. nat. cdii. 10. Rhedi. experim. t. i8. PediciiUis ordinariiis. Mouffet. lat. p. Pediculus. Swammerd. p. 16^9 , r. 7. Pediculus. Bonuni. micrograph f. Merret. pin. 202. Pedicu.us in capite. - ibid. Pediculus corporeus niaculalus. Le pou ordinaire. Nous ne nous arrêterons pas à donner une longue def- criprion du pou qui eft allez connu. On lait que l’homme, le chef & le roi des animaux , eft cependant la pâture êc la demeure ordinaire de cette vermine. On peut voir cet in- fecle fort grolîi au microlcope dans les figures de Rhedi de S’wammerdam, 1. PEDICULUS inguinalis. Rhedi. expert, t. ^f. i, ù fyfl. nat. edit. i o. Linn. faun. fuec. n. ii‘;4. Pediculus pubis. Petiv. gu^op. c. 67 , f. 9. Pediculus inguinalis. Moujfei. lat. p. 7.C0. Pediculus férus. Ra). inf. p. 8. Pediculus férus. Merret. pin. p. 202. Pediculus-morpio. Le morpion. Cet infecle eft plus court, plus large, plus arrondi que le pou ordinaire : il eft auffi d’une couleur plus brune 2c d’une conliftance plus dure. Il s’attache aux poils du pubis des perfonnes fales 2c mal-propres &; y tient forte¬ ment. Sa piqûre vive l’a fait appelier par quelques Natura- Yx'd.QS pediculus ferox. Histoire abrégée 598 3. PEDICULUS bovis , abdomine lincis tranfverf.s ocio ferrugineis. Linn. fiun. J'ucc. n. 1155. Linn. fyjl, nat. edit. iO,p. 6ll , n. lO. Pcdiculus bovis tauri. , Le pou du bœuf, a ventre chargé de huit bandes tranfverfes. Cette efpéce eft très-petite Se blanche. Sa tête eft d’une couleur un peu hauve , ainfi que Tes pattes , dont rextrémi- té eft plus blanche. Son ventre eft blanc Se eft chargé en dedlis de huit bandes tranlverl'es d’un rouge fauve , êc en defl'ous de cinq bandes tranlverles femblables. Ces bandes, tant en delî'us qu’en deflous , ne vont point jul- qu’aux bords du ventre. Ces bords cependant paroiftenc plus foncés que le refte , à caufe de huit points de couleur brune dont ils font tachés, ün trouve ce pou lur les vaches êc les bœufs. 4. PEDICULUS bovis J abdomine plumbeo. Linn. faun. fuec. n. 1 1 5 (a . Linn. fyfl. nat. edit. lO , p. 6i i , n. il. Pediculus bovis vituli. Le pou du bœuf , a ventre de couleur plombee. Celui-ci eft plus grand que le précédent. Ses pattes font courtes êc. groftes. Elles font de couleur grife, ainft que fa tête êc l'on corcelet. Son ventre eft de couleur bleuâtre plombée. Il eft gros êc fe termine en pointe. On trouve cette efpéce fur les vaches avec la précédente. 5. PEDICULUS circi , fufeus oblongus ; abdomine flavefeente j mcdio latenbufque fufcis. Planch. 20 , h'g. I. Le pou du bufard. Longueur 4 lignes. L.irgeur i ligne. Ce pou eft le plus grand que je connoiflb , il a au moins quatre lig-nes de Ions;. Sa couleur eft brune claire , à l’exception du ventre qui eft jaunâtre , avec cependant DES î N S E C T E S. _ ^9 les bords bruns une bande longitudinale de meme couleur dans Ion milieu. Sa tête eft allongée êc terminée en devant par une leclion droite , comme fi elle étoit coupée quarrément. Ses antennes font très-courtes les yeux font gros. Son corcelet efl: un peu taillé en cœur, a un large rebord. Le ventre compofé de dix anneaux , efb oblong , éc a fur les côtés un rebord brun. On trouve ce pou lur un grand oileau aquatique , le bulard des ma¬ rais, que Bellon a défigné lotis le nom de circus. 6. PEDICULUS fubflavcfcens ÿ abdomine ovato , medio diaphano , inacuLa fuj'ca ,• latcribus punclato-fcr- rugineis. Le pou du moineau franc. Longueur 5 ligne. Sa tête efl: groiïe, luilante, de couleur fauve, avec les yeux noirs ô: les antennes courtes. Son corcelet elf étroit éc de même couleur que la tête. Le ventre eft ovale , un peu allongé, d’un blanc laie, diaphane, êc qui laifie entrevoir rinteftin de l’animal , ce qui reprélente une ta¬ che noire. Les bords du ventre de chaque côté font ter¬ minés par des points ou taches brunes rondes. C’ell entre les plumes du moineau franc, que l’on trouve cette efpé- ce. Lorfque ce pou eft jeune, il paroît tout blanc, à l’ex¬ ception de la tache noire du milieu du ventre. 7. PEDICULUS oblongus , filiformis , albicans , corporis lateribus utnnque fernigineis. Rhedi txper. tab. i , /. I. Pulex columbæ major. Le pou du pigeon. Longueur i ligne. Largeur ÿ ligne. Celui-ci eft long , étroit , prefque filiforme , un peu plus large cependant vers la partie intérieure de fon ventre. Sa tête eft allongée en fuleau , avec des antennes pref- qu’aulfi longues quelle. Son ventre eft fort étroit du haut. 6co lîlSTOIRE ABRÉGÉE Son corps eft d’un blanc jaunâtre, bordé des deux côtés d’une raie brune. Cette bordure eft plus rougeâtre dans les jeunes qui ont le corps plus blanc. Il elb commun fur les pigeons. 8. PEDICULUS a/^o fiigroque varias ; abdomine ovaco oblongo , utrinque incifuris jiigris. Linn. faun. face. n. 1 1<;8. Pediculus corvi. lihedi exper. tub, i6. Pulex corvi. Fig. optima. Le pou du corbeau. Longueur i ligne. Ce pou eib un des plus beaux, fl cependant un pou peut être un joli animal. Sa couleur dans le fond elbgrife. Sa tête elb petite ôc noire Sc les antennes lont courtes Se re¬ courbées en arrière , ce qui fait un elFet allez fmgulier. Son col eft court , (es pattes font aulîî courtes , tachetées de noir ainlî que les antennes. Le ventre elb ovale , pref- que rond , applati , de couleur cendrée , orné de chaque côté de huit bandes noires à la jonction des anneaux , ce qui fait une jolie bigarrure. Le corps de cet infecte elb tort dur Sc on peut le prell’er fortement dans les doigts fans le tuer, ün le trouve fur le corbeau ordinaire entre les plumes de cet oifeau. Lorlque ce pou elb jeune , il elb blanc avec une limple rangée de points de chaque côté du ventre. 5». PEDICULUS gain - pavonis. Linn. faun. fuec. n. ii6o. Pediculus meleagridis. Rhtd. exper. tab. i , fg. 2. Pediculus accipitris. Le pou du dindon. Ses antennes font courtes. Sa tête elb applatie , arron¬ die fur le devant, & forme par derrière des angles aigus., prefque femblables à des dents pointues. Son corcelet, liguré en cœur, a des angles de chaque côté. Son ventre compofé de huit ou neuf anneaux , elb gris lur les côtés , & blanc desInsectes. ^ot blanc au milieu , dans toute fa longueur. C’eft rur les dindons qu’on trouve cette efpéce de pou. Rhedi le don¬ ne comme l’ayant trouvé lut l’épervier , 6e il peut très- bien Te faire que cette efpéce attaque deux oifeaux dif- férens. 10. PEDICULUS gallhiæ , abdominis marginô nigro. Linn. fauti. fuec. n. 1165. Rhed. inf. tab. l6. Pulex capi. Frifch. germ. 1 1 , p. 14, tab, 24. Pediculus galli. Zc ^ou de la poule a ventre bordé de noir. Les antennes de ce pou font petites , & l’infeébe les tient louvent en mouvement. Sa tète elf blanche arrondie en-devant. Son corcelet elf large 6c anguleux ou pointu lut les côtés. Le ventre eft applati 6e finit en pointe moulTe. Ses bords font noirs, mais le milieu eft blanc 6c tranfparent , à l’exception d’une tache noire vers le cor¬ celet , qui n’eft autre chofe que le cœur de l’inlecfe qui paroît à travers les membranes. On trouve ce pou lur les poules avec le luivant. 11. PEDICULUS gallince , thorace capiteque utrin- que mue ronato. Linn. faun. fuec. n. ii66. Le pou de la poule a the ù corcelet pointus des deux côtés. Ses antennes font fort courtes; fa tête eft d’une forme aflèz finguliere ; elle eft arrondie en devant 6c repréfente une efpéce de croifl’ant dont les angles ou pointes regar¬ dent le corcelet. Celui-ci eft court , large, armé de cha¬ que côté d’une pointe droite, aiguë 6c laillante. Le ventre compoféde huit anneaux, eft allongé. Tout le corps eft parlemé de quelques poils gris. Cet infecte plus petit que îe pou ordinaire , le trouve fur les poules. iz. PEDICULUS Ugni antiqui. Linn. faun. fuec. n. 1 168. Tome LL. Gggg Coi Histoire abrégée Linn. fyft. nat. edlt. io,p- 6io , n. 2. Termes abdomine oblongo , ore ns- bro , oculis luteis. Blank. belg. 169, f. > fig- F- Pediculus lignt. Raj. inf. p, 8. Pediculo cognatus & funilis. Bradl. nat. tab. ij , f. 3. Le pou du bois. Cette efpéce eft plus petite que le pou ordinaire; elle varie pour la couleur bi. pour la grandeur. Quelquefois elle ell toute* blanche ou grife, d’autres fois de couleur plombée , dans d’autres le ventre eft taché d’une bande annulaire brune , après laquelle , proche la queue , fe trouve un point brun. Toutes ont les antennes fines, en¬ viron de la longueur du corps , les yeux jaunâtres , aux deux côtés de chaque anneau du ventre, un point rou¬ geâtre plus ou moins marqué. On trouve communément cet infecte fur les vieux bois, les vieilles tables , dans les livres qu’on remue peu : il court, &; même il faute un peu lorfqu’on le touche. Celui qu’on trouve ainfi dans les maifons, eft plus blanc. Il fe rencontre aulli dans la campagne êc dans les jardins , fur les murs éc les troncs des arbres , ôc pour lors il eft plus brun êc un peu velu. Quelques auteurs oiit prétendu que c’étoit cet infedte qui faifoit ce petit bruit, cette efpéce de petit battement comme de montre, que l’on entend quelquefois dans les challîs & les boiferies , & ont don¬ né à cet animal le nom de pediculus pulfatonus , horolo- gium monis Sec. Derrham dans fa Théologie Phyfique, paroît de ce fentiment. Cependant je crois pouvoir afi'u- rer que ce bruit eft produit par un dernaefte , comme je l’ai dit en fon lieu , quoique d’autres l’attribuent à une araignée. N. B. Outre les efpéces de poux que nous avons dé¬ crites , on en trouve encore plulieurs dans les auteurs que nous n’avons point vus , éê dont nous ne donnerons ici que les noms d’après Rhedi êc M. Linnæus. DES Insectes. 6o} î°. PEDICULUS acciphris abdo mine oblongo. Pulax accipitris. Rked. exper, tab, i , f. i. 2,”. PEDICULUS accipitris ab domine ovato. Pulex accipitris. Rhed. exper. tab. i , 3. 3^. PEDICULUS gruis. Linn. faun.fuec. n. ii6i. Pulex gruis. Rked. exper. tab, 3. Pediculus gruis, Frifck. germ. ^ , p. ^ tab, 4, 4^ PEDICULUS fuiicoe, Pulex fulicae. Rked. exper. tab. 4. 5^ PEDICULUS picce. Pulex picæ. Rked. exper. tab. 5. 6'*. PEDICULUS ardeœ. Pulex ardeæ. Rked. exper. tab. 6, 7'^. PEDICULUS ardeoltx. Pulex albardeol^E. Rked. exper. tab. 7. S'*. PEDICULUS cygni t abdomine oblongo dmma.- culato. Pulex cygni. Rked. exper. tab. 8. 9®, PEDICULUS cygni abdomine ovato utrinque lineis fufeis notato. Pulex cygni fecundi generis. Rked, exper, tab, 9 , fig, 3. lo^ P E D I C ULU S lari. Pulex lari. Rked. exper. tab. 9. II®. PEDICULUS anferis , capite ovato j abdomine oblongo , incifuris utrinque maculatis. Pulex anferis fylveftris. Rked. exper. tab. 10 , fig. l, iz®. PEDICULUS anferis , capite triangulari, abdomine immaculato. Rked. exper, tab. 10 , f. 2, Gggg ij 6o4 Histoire abrégée 13°. PEDICULUS pluvialis J abdominis marginè fimplici. Pulex avis pluvialîs. Rhed. exper. tab. il , f. l. 14®. PEDICULUS pluviaLis , abdominis margine dcntato ferrato. Rhed. exper. tab. Il , f. 2. 15'’. PEDICULUS querquedulœ. Pulex querqueduls. Rhed exper. tab. 12. 16'’. PEDICULUS falconis tinnunculi. Linn. faun, fuec. n. 1157. Pulex tinnunculi. Rhed. exper. tab. 13. 17^. PEDICULUS pavonis , antennis dichotomis capite longioribus , abdomine utrinque maculato. Pulex pavonis. Rhed. exper, tab. 14, 18®. PEDICULUS pavonis , antennis Jimplicibus capite brevioribus , abdomine immaculato. Pulex albi pavonis. Rhed. exper. tab. ij, 19^ PEDICULUS fiurni. Pulex fturni candidi. Rhed. exper. tab. 17. io®. PEDICULUS fiernce. Linn. faun. fuec. n. 1161. • PEDICULUS recurvirofirx. Linn. faun fuec. n. 1163. ai’'. PEDICULUS hxmatkopi. Linn. faun. fuec. n. 1164. 23®. PEDICULUS lagopi. Linn. faun. fuec. n. i i6y. 14°. PEDICULUS afni. Rhed. exper. tab. ai, 15°. PEDICULUS cervi , abdomine fufco , medio albo. Rhed. exper. tab. » f. i. DES Insectes. <^05 2.6°. PEDICULUS cervi , abdominis incifuns punchs nigris. Rhed. exper. tab. 1} t f- i. Ces vingc-lîx efpéces doivent fe trouver dans ce pays- ci. 11 y en a outre cela plulieurs étrangers , tels que le pou du chameau , celui du tigre, du belier & de la poule d’Afrique, ôc autres qui ne font pas les moins linguliers. Si on examine attentivement les animaux, on pourra en¬ core en trouver un plus grand nombre, chacun des grands animaux en nourrilEant beaucoup de petits. P O D U R A. LA PODURE. Pedes fex. Oculi duo. Antennes, filiformes. Abdominis cauda bifurca infiexa faliatrix. Corpus fquamis teclum. Six pattes. Deux yeux. Antennes filiformes. Queue fourchue , repliée à l’extrémité du ventre , 6c faifant le refEort pour aider l’inleéle à fauter. Corps couvert de petites écailles. Familia Globulofz. Famille i Globuleufes. . ■ 2“. Longa. — ■ . 2®. Allongées. La podure eft un petit infecle fort commun & cepen¬ dant fort peu connu de la plupart des Naturalifles. Néan¬ moins ce petit animal olEre quelques fingularités très-re¬ marquables. 11 approche un peu du pou pour la forme, il lui relEemble par plulieurs caractères; il a le même nom¬ bre de pattes 6c d’yeux, 6c les antennes font tout-à-fait femblables à celles du pou, h ce n’elt qu’elles font plus longues. Mais la podure a un caractère elîenriel èc très- remarquable , qui lui elt abfolument propre. A l’extrémité du ventre de cet infecte, on apperçoic une longue queue , qui égale les deux tiers de la longueur du ventre, ik dont 6o(i Histoire abrégée la derniere moicié pour le moins e(l fendue en deux. Cette efpéce de queue fourchue ne paroît pas d’abord en exa¬ minant l’animal , parce qu’elle eft repliée en deflous , 6c appliquée le long du ventre. Alais fi on veut prendre cet infeéte lorfqu’il court à terre , il lait très-bien faire ufage de cette fourche, s’en fervir pour échapper des mains c]ui le pourfuivent. C’eft avec fa queue feule que l’infeéte exécute ce faut. Cette queue fourchue efi: dure de élafti- que : l’inlecte ne fe contente pas de la tenir courbée fous Ion ventre; il y a encore dans le delFous du ventre une efpéce de rainure , dans laquelle entre cette queue , 6c dans le milieu de cette rainure un petit bouton à tête allez grolle, du moins dans plufieurs efpéces, dont la tête fe trouve prife encre les deux branches de cette queue fourchue. Lorfque l’infecte marche fimplemenc, il tient fa queue fous Ion ventre appliquée dans la rainure 6c re¬ tenue par le bouton dont nous venons de parler. Mais s’il veut fauter, il fait agir le ligament par lequel la queue, efi; attachée à Ion ventre &. qui ell recourbé ; il le redrefi’e ëc par-là fait fortir avec vivacité cette fourche élafiique de la rainure où elle écoic retenue, tant par les bords de cette rainure que par la tête du bouton. Cette queue jouant ainfi comme un relforc, frappe fortement contre terre ci. fiiic fauter en l’air tout le corps de l’infecte. Si on peut laihr une podure , il ne s’agit que de prefiTer légèrement Ion ventre pour faire jouer 6c étendre la queue qui écoic repliée en defious , êc la voir ainfi étendue. Outre cette queue linguliere , qui fait le caractère eiTentiel de la podure, cet infecte en a encore un autre , qui n’elt pas moins remarquable , quoiqu’il lui foie com¬ mun avec le genre luivant: c’eft d’avoir tout fon corps couvert de petites écailles. Si on couche légèrement une podure, on voit les couleurs de cet infeéte dilparoîcre, 6c il refte fur les doigts une petite poulîiere, qui n’efi: autre choie qu’une quantité de petites écailles colorées , fort DES Insectes. Co-j femblables en petit à celles qui font lut les aîles de pha¬ lènes & des papillons. Les podures le trouvent ordinairement à terre , dans les endroits humides , fous les feuilles les pierres. Leurs antennes font allez longues , leur tête &: leur cor- celet fort diftindls. Les unes font allongées , les autres font courtes Se ont le ventre tout rond,auiri large que long. Cette conformation difl'érente nous a fervi à diftri- buer les efpéces de ce genre en deux familles. Les unes & les autres fautent également. Elles paroilfent fe nour¬ rir de l’humidité de la. terre fur laquelle on les trouve. Parmi les efpéces de podures , il y en a une aquatique qui fe trouve en quantité fur les bords de l’eau , Se même fur l’eau. Cet infedte faute &: marche fur la furface de l’eau , auflî aifément que le font les autres fur la terre la plus ferme. PREMIERE Famille. Podures globuleufes. 1. P O D U R A fufco-nigra j ab domine globofo Jignaturis ferrugineis. La podure noirâtre a taches fauves fur le ventre. Longueur j ligne. Ses antennes font à peu près de la longueur de fon corps. Son ventre eft rond Sc gros. Tout l’inlécle eft d’un brun noirâtre litEe , à l’exception de la fourche de fa queue qui eft de couleur plus pâle, & de trois ou quatre taches irrégulières, de couleur de rouille ou fauve, placées de chaque côté du ventre. C’eft fous les pierres un peu hu¬ mides que j’ai trouvé ce petit infeéle. Z. P O D U R A viridis oculis ni gris , cap i te flavefcente ^ antennis in medio fraciis. Linn. faun. fuec. n. 1172. Podura viridis fuKglobofa. Eina. 'fyft, nat, edit. 10, p. 608 , n. i. Podura viridis. lipf. 1.736 J p. 37,. B., a. .Pulex viridis plantatum. Histoire abrégée 6cS La podure verte aux yeux noirs. Longueur 5 ligne. Elle ell ronde , de couleur verte claire. Sa tête eft plus jaune que le relie de Ion corps, avec deux yeux très-noirs llir le lommet. Ses antennes lont de la longueur de la tête coudées dans leur milieu. Le ventre a, vers la partie pollerieure qui eft très-groll'e , deux angles, un de chaque côté, ce qui fait un peu relîèmbler cet infeôle à un puceron. Entre ces deux angles, le ventre de l’animal le termine un peu en pointe. A peine apperçoit-on le corcelet qui ell très-petit. On trouve cet inleèle fur les plantes , dès le mois d’avril. 3 . P O D U R A fafca non nitens , antennis longitudinc corporis. La podure brune enfumée. Longueur { ligne. Elle ell prefque toute ronde, de couleur brune , fem- blable à de la luie de cheminée , nullement brillante ni luifante. Ses antennes font de la longueur de fon corps & fes yeux font placés fur le haut de la tête derrière les an¬ tennes. Cette tête ell prefque ronde. L’infeèle faute très- bien : on le trouve lur les écorces d’arbres. Seconde Famille. Podures allongées. 4. P O D U R A fufco nigroque varie gata villofa. Planch. 10, fig. 1. La podure commune velue. Longueur i lignes. Largeur j ligne. C’ell une des plus grandes efpéces que nous ayons dans ce pays-ci. Elle paroît à la première vue d’un brun cou¬ leur de luie ; mais lorfqu’on l’examine de près , on voit quelle ell d’un brun jaunâtre , tout entrecoupé de taches êc DES Insectes. & de raies noires. Sa tête ôc ion corcelet font fort velus îSe leurs poils fe détachent aiiément de reftent aux doigts loiTqu’on touche rinfeéle. Le ventre ell allez litre. Les antennes compofées de quatre articles , font de la lon¬ gueur des deux tiers du corps. On trouve très-commu¬ nément cette efpéce fous les pierres. J. PO DURA livido- lutta, annulis tranfverjls nigris. La podure jaune a anneaux noirs. Longueur j ligne. La couleur de cette petite efpéce eft d’une couleur li¬ vide un peu pâle. Ses pattes ont leurs articulations noi¬ râtres , de le ventre a plufieurs bandes tranfverfes ou an¬ neaux de couleur noire , ordinairement au nombre de fepe. On la trouve fous les pierres. Peut-être ne différe-t-elle de la précédente que par l’âge , car je ferois porté à croire que c’eft la même encore jeune : c’eft ce qu’il fau- droit examiner que je n’ai pu découvrir. G. P O D U R A nigra , thoracis limho antennarumque bajî flavis , pedibus furcaque pallidis. La podure porte - anneau. Longueur 1 ^ ligne. Cette efpéce eft une des plus grandes de des plus belles de ce genre. Sa couleur eft d’un noir lifte de brillant, mais la bafe de fes antennes eft jaune, de le bord inférieur du corcelet eft de la même couleur ; ce qui forme une bande tranfverfe jaune en anneau lur le milieu ^du corps de l’infecle. Les pattes & la fourche de la queue font d’une couleur pâle blanchâtre. J’ai trouvé cet infecte lur les vieux bois , comme celui que décrit Al. Linnæus faun.fuec. n. 1177, auquel il paroît reft'embler. La lèule différence fenfible confifte dans la bande jaune du corce¬ let formant un anneau qui fe trouve dans notre efpéce , & dont M. Linnæus ne parle point dans la fienne. Tome IL H h h h 6io Histoire abrégée 7. P O D U R A atra viatica. Linn. faun. fuec. n. 1179. Podura viatica. La podure noire terrejire. Longueur l -f ligne. Celle-ci efl: une des plus grandes , mais fa grandeur va¬ rie. Elle eft cylindrique , d’une couleur noire marte , vue à la loupe , elle paroît un peu velue. Ses antennes font allez grolfes 5e égalent la moitié de la longueur du corps, ün la trouve fouvent en grande quantité à la fois , enforte que la terre paroît toute noire par le grand nom¬ bre de ces inlecl:es qui la couvrent. Mais fî on veut les prendre, ils fautent tous 5e le noir dilparoîc 5e fe répand de côté 5e d’autre. 8. PODURA atra aquaiica. Linn. faun. fuec. n. 1 178. Podura aquatica nigra. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. dop , n. 8. Podura aquatica. De Geer. Aci. Stockholm. 1740, p. 279, tab. 3 , 4. Aci. Upf. 1740 J /). 57 , t. 3. Podura aquatica tota nigra. La podure noire aquatique. II y a beaucoup de reffemblance entre celle-ci 5e la précédente , elle ell feulement des deux tiers plus petite. Ses antennes font plus longues à proportion 5e égalent à peu près la longueur du corps. Sa couleur noire , quoique matte, ell: aulîj un peu moins foncée. C’eH fur les eaux dormantes que fe trouve en grandes troupes cette podure. Elle fe tient lur l’eau proche les bords , 5i couvre toutes les feuilles des plantes aqua¬ tiques. 9. PODURA plumbea. Linn. faun. fuec. n. 1173. Podura teres plumbea. Linn. fy fl. nat. edit. 10 , p. 609, n. 4. Podura teres fufco-cœrulea nitida. La podure grife commune. Longueur i ligne, - j DES Insectes. 6\\ Elle efl: par-touc de la même couleur grife, plombée êc luirance. Cette couleur eft produite par des petites écailles argentées ou plombées , femblables à celles des ailes des papillons, dont tout Ion corps eft couvert. Si on couche cet inlecle , ces écailles Te détachent & on voit à nud le corps qui eft blanchâtre. La queue de cette efpéce eft grande & prelqu’aulli longue que fon corps, ün la trouve par-tout, lur les arbres, dans les prés, mais toujours leule &: jamais par troupes. i O. P O D U R A violacca. La podure violette. Elle eft un peu plus petite que la précédente, par-tout de la même couleur violette un peu plombée. On la trou¬ ve avec la commune êc elle pourroic bien n’en être qu’une variété ou n’en difterer que par l’âge, car elle eft conf- tammenc plus petite. F O R B I C I N A. LA F O RB I C I NE. Pedes fex origine lata ù fquamofa. Oculi duo. Os Untaculis duobus mobilihus. Antenndt, filiformes. Abdominis cauda tripUis. Corpus fijuamis tecium. Six pattes dont l’origine eft large & écailleufe. Deux yeux. Bouche avec deux barbillons mobiles. Antennes filiformes. Trois filets au bout de la queue. Corps couvert de petites écail¬ les. La forbicine eft un infeifte très-commun , que prefque tout le monde connoîc de vue , 6e donc cependant pref- qu’aucun Naturalifte n’a parlé. Son port, fa couleur argen¬ tine , 6c fa légéreté à courir le font remarquer ; 6c il n’eft Hhhh ij (,\\ Histoire abrégée guères polfible d’ouvrir de vieux chaffis , de remuer des bois humides, fans trouver de ces infedles. Ils relTemblenc à des petits poiirons qui courroient fort vite. Mais en examinant de près ces infectes, on voit qu’ils portent des caractères qui les rendent encore plus reconnoilî'ables. (Hitre le nombre des pattes ôc des yeux, outre les pe¬ tites écailles argentées qui couvrent tout le corps de la forbicine &. le rendent brillant; cet infeéte a trois carac¬ tères efl'entiels , dont un leul luffiroit pour le dillinguer de tous les autres genres. Le premier de ces caradteres confilte dans la forme des pattes qui font larges & appla- ties , lur-tout à leur origine, de qui de plus , à cet en¬ droit de leur nailfance, lont recouvertes de grandes & larges plaques minces femblables à de grandes écailles. Une partie de la cuilîe de l’infecte elt cachée fous ces écailles , de lorlqu’il replie fes pattes , il peut les tenir prefqu’entiérement à couvert. Le fécond caractère de la forbicine conlifte dans les deux barbillons mobiles de longs qui accompagnent la bouche de cet infeéte. Ce genre ell le feul de ceux de cette lecLion où l’on voye de fem¬ blables barbillons. Enfin le troiliéme de dernier caractère dépend de la conformation de la queue de la forbicine. Cette queue elt garnie de trois grands filets , dont l’un elt droit de dans la même direétion que le corps: c’elt celui du milieu. Les deux autres des côtés font dans une direc¬ tion diltérente de forment avec le corps de le filet du mi¬ lieu , un angle prefque droit. Outre ces trois grands filets, l’extrémité du ventre de la lorbicine elt encore garnie d’autres petits filets latéraux courts de aigus , qui rellem- blent à des petites pattes écourtées, de qui fervent à la fécondé efpéce de forbicine , à fauter de s’élancer en l’air. On trouve ces infeètes dans les fentes des chalîis qui ne font pas louvent ouverts , fous les planches qui fervent d’appui aux fenêtres, pourvu qu’il y ait un peu d’humidi¬ té. il paroît que cet inlecle luce les bois humides. Peut- desInsectes. 613 être fe nourrit- il auiîi des poux de bois qui font communs dans les mêmes endroits. De tous les Naturalises que j’ai confultés, il n’y a qu’Aldrovande qui ait donné une allez mauvaile figure de cet infecte. 11 l’a appelle forbi- cina J peut-être à caufe de quelque reiremblance avec le perce-oreille , en latin forficula. J’ai conlervé à cet animal le même nom de forbicine. Je n’en connois que deux efpéces. 1. FORBICINA plana. Planch. 10 , fig. 3. Linn. fyft. nat. edit. lO , p. 608. Lepifma fquamofa , cauda triplici. Aldrov. inf. p. 570 , :ab. a , fig. 5. Forbicina La Forbicine platte. Longueur 4 lignes. Largeur i 7 ligne. Le corps de cette elpéce eft allongé, & compofé de neuf ou dix anneaux qui vont en diminuant, de la tête à la queue. Ses antennes lont longues, minces, filiformes, êc égalent la longueur des deux tiers du corps. Sa bou¬ che a deux longues appendices , compolées de plulieurs ar¬ ticles , à peu près comme celles des tipules. Ses pattes font au nombre de fix, trois de chaque côté, larges, courtes êc blanchâtres. Elles font renfermées reçues dans autant de rainures qui font dans la partie inférieure de l’animal, êc leur origine efl couverte d’une large lame ou écaille de forme ovale. Mais outre ces fix pattes, l’infecte en a fix autres, courtes, minces, qui font de faulles pattes, trois de chaque côté, placées vers l’extrémité du corps avant la queue. Ces elpéces d’appendices font très-cour¬ tes. La queue fe termine par trois longs filets , l’un au milieu plus allongé Ôc pofé en long, Sc deux autres pofés en travers, un de chaque côté , enforte que les trois for¬ ment enlèmble une efpéce de croix. Ces filets font min¬ ces , fins, Sc vus à la loupe, ils paroifient un peu velus. L’infecte eft de couleur plombée , luifante &. argentée à caufe des petites écailles de cette couleur dont il eft couvert. Par ce même endroit , il refl’emble , fur-tout en \ r 6 14 Histoire abrégée cielloLis , à ces petits poifl’ons blancs argentés. On le trou¬ ve clans les jardins , lotis les cailFes, &. dans les fentes des clialîis des lenêtres des mailons, où il ell fort com¬ mun. 11 court très- vite &. ell: difficile à prendre. Loriiju’on le touche, il perd une partie de les écailles , & fa mollelle fait cju’on l’écrale ailément. 2. FORBICINA ^eres faltatrix. La forbicnie cylindrique. Longueur 4 i lignes. Largeur i ligne, La couleur de celle-ci eft plus foncée que celle de la précédente. Son corps ell prefque cylindrique , au lien que celui de l’autre elt applati ; il diminue vers le bout & il ell tout couvert d’écailles très-petites. Ses yeux pofés fur le derrière de la tête lont noirs ôc fe touchent. Ses antennes lemblables à des fils, lont plus longues que fon corps. Sa bouche a quatre appendices courbes, fembla- bles à celles des tipules , deux en haut plus longues compofées de fix articles, bi deux inférieures plus courtes , compolées feulement de deux pièces. Outre les fix pattes, l’infecte a huit paires d’épines ou de faill¬ ies pattes courtes , mobiles , Içavoir deux à chaque an¬ neau , dont il le lert pour fauter. La queue eft terminée par trois filets, dont celui du milieu, plus long du dou¬ ble que les deux autres, égale la longueur du corps. On trouve cet infeéte dans les mêmes endroits que le pré¬ cédent, mais bien plus rarement ici. 11 y a quelques Pro¬ vinces où il elb très-commun. P U L E X. L A P U C E. Pedes fex faltatorii. Six pattes propres à fauter. Oculi duo. Deux yeux. . Os inflexum. Bouche recourbée en delTous. disInsectes. 6i^ Antenns, filiformes. Antennes Hliformes. Abdomen fimplex fuhrotundum. Ventre iîmple & arronai. Nous ne nous arrêterons pas à décrire la puce qui eü: connue de tout le monde. D’ailleurs on peut conlulter la figure que nous donnons de cetinfeclegrolîi à laloupe; on y verra la figure terrible de ce petit animal, que la na¬ ture a couvert d’écailles dures ôe termes , & donc la bou¬ che ell armée d’une trompe aiguë , avec laquelle il luce le lang de l'homme êc des animaux. Cette trompe Se la forme des pattes poflérieures de la puce , qui lont très- longues êc qui lui fervent à fauter , conilituenc le caractère efi'entiel de ce genre Mais ce qui mérite le plus d’être re¬ marqué, c’efi: la production finguliere de cet infeéte. De tous les infectes lans ailes qui compolent cette fecd;ion,la puce elt la ieule qui fe métamorphofe comme les infectes des autres fections , éc qui ne iorte pas toute formée, ou d’un œuf, ou du ventre de fa mere. La puce efi: ovipare, elle pond de petits œufs , qui s’attachent à la baie des poils des animaux , par une matière gluante donc ils font enduits ; quelquefois elle fe contente de les mettre dans les endroits ou les animaux vont fe coucher , ou fur des couvertures de lit. De ces œufs, éclofenc au bouc de quatre ou cinq jours , des petites larves longues , à plulieurs pattes, compolées d’anneaux, êc fenablables à des petits vers bruns , dont le corps elf garni de quelques poils longs, mais en petite quantité. Ces larves vivent lur les animaux, cachées encre leurs poils. L’eipéce de cralFe que fournit la tranipiracion , leur 1ère de nourriture. Ün peut auili les nourrir dans des boëtes avec des mouches doiœ elles font fort friandes. Elles lont petites, vives, agiles, & elles rampent comme des chenilles. Lorlqu’elles font par¬ venues à leur grandeur , au bouc de douze ou quinze jours, elles forment de petites coques blanches en dedans comme du papier, fales en dehors êc couvertes de pouf- fiere. Dans ces coques, font renfermées les nymphes ou chryfalides , qui font d’abord blanches qui brunilleni: Ci6 Histoire abrégée enfuite. C’efl: de ces nymphes que fort la puce ou l’infedle parfait , après avoir lubi ces trois métamorphofes. La puce, par cet endroit, paroît s’écarter beaucoup de tous les inlecles de cette (eclion , dont elle le rapproche par les autres caractères. Nous ne connoilVons qu’une i'eule efpéce de ce genre, qui le trouve lur les animaux fur l’homme , éc particuliérement lur les" femmes & les enfans , dont la peau plus tendre &L plus délicate femble l’attirer davantage, ün lait que cet infeéte pique forte¬ ment ée qu’il faute avec beaucoup d’agilité. Les merveilles que quelques auteurs rapportent à fon fujet, fervent à jullifier également la force prodigieufe l’adrelVe furprenante de quelques ouvriers qui ontfù l’en¬ chaîner l’atteler à de petits chariots. Au rapport de Mouffet, un nommé Marc, Anglois, avoir fait une chaîne d’or de la longueur du doigt, avec un cadenat fermant à clef. Une puce attachée par cette chaîne la tiroit avec facilité , &: le tout , y compris le petit animal , pefoit à peine un grain. Hoock raconte un fait encore plus fur- prenant. Un ouvrier Anglais avoir conlfruit en ivoire un carolle à fix chevaux , un cocher fur le liège , avec un chien entre fes jambes , un portillon , quatre perlonnes dans le carofl'e 6c deux laquais derrière, 6c tout cet équi¬ page étoit traîné par une puce. I. P U L E X. Planch. 20 , lîg. 4. Lînn. faun. fuec. n. Ilyi. Pulex ater. Linn. Jyft- nat. edit. lo , p. 614 , n. i. Pulex probofcîde corpore breviore. Baker p. 191 , taè. l'i , fig. 61. , . , Tranfaà. philof. tom. } , n. 249 , tab. 10 1—6. Moujfet. p. 175. Lewenboeck. epifl. i , /’■ 317’ fiS- 7* Jdoock. micrograph. p. 6l , tab. 31, Bonan. micrograph fig. 56. Merret. pin. 202. Raj. uif. 7. Pulex vulgarîs. Frifch. germ. 1 1 , p. 8. Pulex. Rojel. inf. vol. 2 , tab. 2, 3,4. Mufcar. & cullc. La puce. CHELIFER. DES Insectes. ^17 CHELIFER. Acari fpcc. linn. L A P I N C E. Pedes ocîo. Huit pattes. Oiuii duo. Deux yeux. Anunns, cheliformes roflro Ion- Antennes en pince de crabe giores. * plus longues que la trompe. La pince eft ainfi appellée , à caufe de la forme de Tes antennes qui repréfentent à leur extrémité une efpéce de pince fourchue femblable aux pinces des crabes & des écrevilTes , que l’on connoît en latin fous le nom de chelcz. C’elf auffi de-là que ce genre eft nommé en latin cheliftr, comme qui diroit pont-pince. Ce genre diffère des précédens par le nombre de fes pattes : il en a huit, au lieu qu’ils n’en ont que lix. Ce ca¬ ractère le diftingue de tous les infeéles de cette feclion , à l’exception de la tique , du faucheur Sc de l’araignée qui ont pareillement huit pattes ; mais l’araignée a huit yeux , au lieu que la pince n’en a que deux. 11 ne relie donc plus que deux genres avec lefquels on pourroit la confondre , la tique 6c le faucheur. Elle s’en fait aifé- ment diflinguer par un autre caractère, ce font fes anten¬ nes fendues par le bout 6c qui imitent les pinces. Il eft donc impofîible de confondre la pince avec ces dilférens genres. Cette figure des antennes , la forme du corps des pinces qui font larges 6c courtes, les font beaucoup refl’cmbler à des petits crabes. Elles les imitent même par leur démar¬ che. Lorfque l’on touche la pince, ou qu’elle évite quel- qu’objet qu’elle rencontre , elle marche fouvent à recu¬ lons ou de côté comme les crabes. On trouve ces infectes dans les lieux humides fous les pierres 6c les pots à fleurs des jardins. Ils paroiflent fe nourrir de> poux de bois 6c autres petits infectes. Nous ne connoilTons que deux efpéces de ce genre , tou- T orne II. li li 6iB Histoire abrégée tes deux petites, La première a été appellée fcorpion^cirai- gnée , parce qu’elle rient de l’araignée pour la dgure, Ce du Lcorpion pour la forme de les antennes. La fécondé efpé- ce elt encore plus petite , &; fes pinces font beaucoup plus fines que celles de la première. I. CHLLIFLR fufcus , abdomine. lineis tranjverjîs. L’nn. faut. fuec. n. 1187. Acarus pedibus primi paris cheliformibus. Linn. fyft. nat. edit. 10 ,/>. 616, n. 7. Acarus antennis cheliformibus , abdomi¬ ne ovato depreilo. Ibid. Acarus cancroides. Frifck. germ. 8 , /J. 2, tüb. i, Scorpio-araneus. lî. Odand. 84. Acarus fcorpio-araneus diifus. R^ftl. inf. vu/.- 3 , fippUm. cab. 64. Le fcorpion - araignée. Longueur l ligne. Lurgeur 7 ligne. Son corps elf de couleur un peu brune, & fon ventre a des lillons rranlverfaux. Ses pattes lont au nombre de huit, cjuatre de chaque côté , éc outre cela il a en devant deux longues antennes, de la longueur du corps, plus grolLes que les pattes, compolées de quatre articles ou nœuds arrondis , &; dont le dernier elt allongé &: terminé par deux pinces. Ces antennes relLemblent précifément aux pattes des crabes. M. Linnæus les a priles pour des pattes , com¬ me on le voit par la phrale ; dans ce cas cet infecte auroic dix pattes, feroit un vrai crabe, mais il n’auroit point d’an¬ tennes , ce qui l’éloigiieroit de la dalle des infectes. On doit donc regarder 'cette partie cbnim'c les antennes , éc ne compter que huit pattes à cet animal. Au devant de fa tête, il a vers fa bouche deux petites pinces qu’il re¬ mue en marchant. On trouve cette efpéce dans les jardins fous les pots , où on met des fleurs , fous les écorces des arbres à moitié détachées , & même dans les endroits peu fréquentés des maifons , êc quelquefois dans les livres qu’on remue peu. Elle fe nourrit des poux de bois qu’elle'détruit. 2. CHELIFER totus ruber , antennis. extremo bifeiis. Planch. 20, fig, 5. DES Insectes., i 9 Linn. fuun. fuec, n. izo’^. Acarus petrarum ruber , antennis roftro longio- ribus. Linn, fyfl. nat. eût. lo , p, 6i8,n. ^6. Acarus longîcornis. La pince rouge. Longueur f ligne. Sa forme efl allongée & comme en poire. Sa tête efl pointue en devant, de je n’y ai point remarqué vers la bouche les deux petites pinces que l’on voit dans le précé¬ dent. Ses antennes plus longues que la tête, reiremblent à celles du Icorpion-araignée , h ce n’efl que les articula¬ tions dont elles font compolées (ont plus grelles , plus minces , 6c que la pince de l’extrémité eft formée par deux longs filets, dont l’un efl un peu plus court que l’au¬ tre. Le ventre ell entièrement d’une couleur rouge fon¬ cée. Les pattes au nombre de huit , font alLez longues 6c d’un rouge un peu plus pâle. On trouve cet infeéte fous les pierres 6c fous les écorces d’arbres. ACARUS. LA TIQUE. Pedes oclo. Huit pattes. Cculi duo. ' Deux yeux. Anccr.ria Jimp.ices rojlro hrcvio- Antennes (impies plus courtes Tes. que la trompe. La tique, comme nous l’avons dit en parlant du genre précédent , le dillingue de l’araignée , à laquelle elle refl'emble beaucoup par le nombre difl^érent de les yeux. La forme de les antennes qui font (impies 6c plus courtes que fa trompe, empêche qu’on ne la confonde avec la pince 6c le faucheur. •Ce genre elf allez nombreux, mais beaucoup d’efpéces font trop petites pour être apperçues à la vue limple. 11 faut employer le microfcope pour les découvrir, fouvent même avec peine. Nous n’avons point parlé de ces petites çfpéces microfcopiques qui font trop petites pour laiffer liii ij 6io Histoire abrégée appercevoir leurs différences fpécifiques. Les mitres , les cirons font de ce genre , ce font de vraies tiques. Nous dé¬ taillerons les efpéces les plus communes ôc les plus greffes parmi ces animaux intîniment petits. En général la tête des tiques elé très-petite. Leurs an¬ tennes (ont fort courtes , & ordinairement moins longues que l’efpéce de bec aigu & pointu qui forme la bouche de ce petit animal. Ce bec elt une efpéce de fourreau qui renferme une trompe fort fine, que l’infecle enfonce dans la peau des animaux fur lelquels il vit. Le corcelet de la tique n’elf pas plus grand que fa tête , & il elf tellement confondu avec le ventre , qu’il ne s’en dilfingue que parce qu’il elf plus ferme ôc plus dur. Le ventre ell la partie la plus groflé ôc la plus confidérable de l’infeète. Ce ventre elt ordinairement plus mol que le refte du corps, ôc dans quelques efpéces , comme la /içue des chiens , il eft capable d’une fi grande extenfion , que l’infedle ainlî gonflé paroît fept ou huit fois plus gros. Les tiques viennent d’œufs , les meres font ovipares. Il faudroit que leur grofléur permît d’examiner leur ac¬ couplement , qui probablement doit être fingulier , ôc avoir quelque rapport avec celui des araignées ôc des crabes auquels ces infectes font analogues. Plulieurs efpéces de ce genre font carnalîieres ôc vivent fur diflérens animaux; mais au défaut de ces animaux, elles lavent trouver leur nourriture fur les plantes ôc les arbres dans les bois. Les chiens, les oifeaux, les mouches , les coléoptères font attaqués par différentes tiques, que quelques auteurs ont délignées à tort par le nom de poux. L’homme même n’en elt pas exempt, ôc une des plus vilaines ôc des plus infupportables maladies dont il ell attaqué , paroît n’êtrediie qu’à des petites tiques ou cirons, qui s’introduifant fous la peau, y caufent ces furieufes démangeaifons qui accompagnent la galle. D’autres tiques moins à redouter , ne fe trouvent que fur terre fous les pierres humides. Parmi ces dernieres , il y en a une dont desInsectes. le corps eft éclatant par fa belle couleur d’un rouge vif îfc couleur de feu. L’eau fert aulîî de domicile à quelques tiques qui favent très-bien nager dans cet élément , ôc qui peut-être s’attachent aux poifl'ons ou à d’autres ani¬ maux aquatiques. Enfin il y en a une derniere efpéce fort petite & qui n’eft remarquable que par fes ouvrages. C’eft elle qui file ces toiles que le vent emporte en l’air que l’on voit fi fouvent en automne voltiger & tomber dans les campagnes. Cette efpéce travaille ordinairement vers le mois d’oélobre , & nous l’avons appellée le tilîe- rand d’automne. I ; A C A R U S lividus , antennis brevibus fubclavatis , abdomine aniicc macula ovata fufca nitentc. Linn. faun. fuec. n, 1193. Acarus abdomine livido, antice ovato fufco, an- tennis clavatis. Linn. fyft. nat. edit. lO , p. 613 , n. 6. Acarus globofo-ovatus macula bafeos rotunda , antennis clavatis. Raj. inf. p. 10. Ricinus caninus. Frifch, geitn, 3 ,/>. 41 j t. 19. Pediculus caninus. La tique des chiens. Longueur l } ligne. Largeur j ligne. La forme de cet infecte efi; ovale ; fa couleur efi: d’un brun quelquefois rougeâtre , d’autres fois jaunâtre. Son ventre fait la plus grande partie de fon corps , £c il a fur le devant une tache plus brune, plus lilEe èi. plus élevée que le refte, dont la forme eft ovale. Sous le ventre, le trouve l’anus de l’infeéte. Son corcelet eft fort petit, ainlî que fa tête. Sa trompe eft grande, faillante & divifée en deux parties. Les antennes font à peu près de la longueur de cette trompe, elles font groflès pour leur grandeur un peu figurées en maftues. Cette tique s’attache aux chiens ; pour lors elle groffit confidérablement & a quelquefois fept ou huit lignes de long. C’eft fon ventre feul qui s’enfle ainfi , car toutes les autres parties relient toujours dans leur grofteur ordinai¬ re. Quand elle eft ainfi gonflée, elle eft d’un brun un Cil Histoire abrégée peu gris. On la voit fouvent pendue aux oreilles des chiens de chafl'e , qui en gagnent beaucoup dans les bois , où fe trouve communément cette tique. 2. AC ARU S humanus fubcucaneus. L'inn. faun. fucc. n. 1 I 94. Ettmull. acl, lips. 1682,^. 319. Rivin. dijf, exanih. 18 , /I A. B. Aci. Upf. 1736, p. 37, n. 5. Acarus Scabiei. Bonani. microgr. cur. f. 113. Le ciron de la galle. Cet infecte prerqu’imperceptiblejeft de forme ovale. Sa tête Se fes pattes font un peu brunes. Son ventre elt blan¬ châtre, avec deux lignes grifâtres peu marquées hc cour¬ bées, dont les pointes regardent la partie poltérieure de l’animal. Ce ciron s’enfonce lous la peau éc produit les petites velîcules qui le trouvent lur les gallcux. 11 luit les rides de la peau, &. en marchant il forme difierentes velî¬ cules proche les unes des autres. Sa marche &. fes piqûres caillent les démangcailons que l’on lent dans cette maladie. On peut l’enlever avec une pointe d’éguille. Tiré ainfi hors de la peau, il refte fouvent immobile , mais lî on le réchauffe avec l’haleine , il court tort vite. C’efl: par le moyen de ces inlecl:es que la galle le communique li aifément, les vêtemens des gallcux en étant louvent remplis. Les amers les préparations mercurielles font périr ces cirons, c’ell par ce moyen qu’ils détruifent la galle. 3. ACARUS cafei antiqui. Linn. f.iun. fuec. n. II9>. Acarus f.irinx. Btanck. belg. p. 138, t. B. Bonan. nai. cur. dec. 2 , ann. 10. app. 54. Acarus ex arido cafeo. Bonan. miciogr cur. f. 112. Riv. prurit. 18,/! D, EjF, G,I,K,L, N. Le ciron du fromage. Le ciron du fromage reffemble beaucoup à celui de la DES Insectes. ^23 galle , mais il eft un peu plus grand. Son ventre gros , ovale de blanchâtre , n’a point de bandes grifes , comme dans le précédent. Sa tête tk. fes pattes font un peu brunes. Si on regarde cet inlecde au microlcope , on voit qu’il a lur le corps quelques poils longs , ce que l’on n’apperçoit pas dans celui qui précédé. On trouve communément ce ciron dans le vieux fromage ; il fe trouve aullî dans la fari¬ ne , éc j’ai eu des pains à cacheter réduits en poulîîere par ce petit inlecle. 4. A C A R U S infeclorum rufus , ano albicante. Linn. faun. fuec. n. 11518. L'mn. fyfl. nat. edit. 10 , p. 6l8 , n. 24. Acanis rufus , ano albicante. Lift. lüq. 381 Pedicu’.us lubflavus fcarabæis infeftus. Blank. be g. 168 , tab. 14 , f. H. Pediculus infetlorum volatiliuni. Fnfch. germ. 4 , />. 17 . tab. lO. Pediculus fcaraba:i currens.. AB. Upf. 1736 , p. 37 , n. 1. Acariis infedloruin coleoptratorum. Rcuum. inf. tom. 6, tab. 4,/ 13, I4. Rofel. inf. tom. 4, tab. \ , f. 10, II. La mine des coléoptères. Longueur \ ligne. Le corps de cette mitte eft dur , écailleux , lifte de de couleur fauve , à l’exception de fa partie lupérieure qui eft blanchâtre. Il eft difficile , à la vue limple , de diftinguer la tête de le corcelet de cet infecte. Ses pattes font lon¬ gues, fur- tout les poftérieures, quoique M. Linnæusdife le contraire. Cette tique court allez vite. On la trouve par troupes lur les coléoptères , le Icarabé , le hanneron de quelquefois fur les frelons , principalement lotis le ven¬ tre. 5 . A C A R U S gymnopierorum ruber , punclorum coccineo- rum utnnque pan. Linn. faun. fuec. n. 1108. Linn. fyft. nat. edit. 10,/). 6i8, n. 23. Acarus abdomine rubro , lateribus punttis binis coccineis. Reaum. inf. tom. 5 , tab. 38 , i , 2 , 3. La mine rouge des mouches. ^24 Histoire abrégée Quoique cette mitte foit un peu plus groiïe que la fui- vante, elle eft cependant très-petite. On la voit comme un point rouge attaché aux mouches 6c aux moucherons, 6c le microlcope ou la loupe peuvent feuls faire diftinguer fes pattes 6c toutes fes parties. Elle eft d’un beau rouge couleur de feu , avec deux points d’un rouge ponceau de chaque côté du ventre , l’un plus haut , l’autre plus bas. 6. A C A R U S riffiis mufcarum , pedibus pofiicis longis filiformibus. Linn. faun. fuec. n. 1209. Linn.fyjl. nat. tdit. lO, , n. ti. Acarus mufcarum. La mine brune des mouches. Cette mitte eft infiniment petite. Elle reftemble à un petit point brun , 6c fi elle ne remuoit point , on auroit peine .i croire que ce fût un infecle. La loupe fait voir qi^e c’eft une vraie tique , 6c on apperçoit lur-tout les pattes poftérieures de l’inlècle qui font fines 6c longues. On trouve cette mitte fur les mouches. J’en ai vii quelques- unes qui en avoient le ventre toutes couvertes. 7. ACARUS terrejlris ruber abdomine deprejfo. Linn. faun. fuec. n. i 200. Linn.fyft. nat. tdit. 10, />. 617, n. 19. Acarus abdomine deprefTo, lomentofo, poftice retufo , terreftris. Blank. belg. i-;o,t. 14,/. I. Araneus terreftris fcarlatinus. Lift. aran. 100, f. 38. Araneus exiguus cocclneus vulgo angüce à Tant diflus. Raj. inf. p. 41 , n. 38. Araneus idem. Petiv. muf. 63 , n. 701. Araneus anglicus coccineus minimus. It. Oeland. 84. Acarus coccineus terreftris. Rofel. inf. vol, 3 ,fupplcm. 1 , tab. 23. La tique rouge fitince terreflre. i Longueur i j ligne. Largeur^ ligne. Le corps de cette tique eft ovale , un peu allongé , mé¬ diocrement applati vers le ventre , mollafle , pulpeux , de couleur rouge de carmin , loyeux 6c comme (atiné. On le trouve à terre dans les prés 6c les gazons un peu fecs. Il marche moins vite que beaucoup d’efpéces de ce genre. DES Insectes. 8. A C A R U S aquadcus ruber abdomine dcprejjo. Linn. faun fuec. n. 1159. hinn. fyfl.nat. edit. io,p. 617, n. 18. Acarus abdomine depreffo toinentofo , poflicc obtulo, aquaticus. Charltt. onom. 47. Bupreibis araneolæ. 1-rijch. germ. 8 , 5 , f. j. Araneus aquaticus ruber parvus. La tique rouge Jatinee aquatique. Elle relîemble tout-à-faic à la précédente pour la gran¬ deur, la lornie &: la'couleur , on feroit tenté de croire que c’ell la même elpéce , Il ce n’eft que celle - ci ne peut vivre hors de l’eau &, que l’autre y périt. C’eft dans les eaux dormantes qu’on trouve cette tique qui nage fort vite. 9. ACARUS aquaticus niger , abdominis medio lateri- bufque fiavis. Planch. lo , tig. 7. La tique aquatique panachée. Longueur ÿ ligne. Cette petite tique grofîe comme un grain de navette efl: arrondie. Son corps ell noirâtre , mais lur le milieu il y a une bande longitudinale jaune qui fe partage en deux vers la tête, Se s’élargit vers le bas. Les deux bords du corps de l’infecte ont pareillement des bandes jaunes qui fe joignent en haut &. en bas avec celle du milieu. Les pattes font longues êc fines, êc paroilEent à la loupe hérif- lées de poils. Cette tique vit dans l’eau où je l’ai trouvée. Elle nage très-vite à l’aide de les longues pattes. Sa petitefTe empê¬ che de voir la beauté de lès couleurs, qu’on n’apperçoit bien qu’avec la loupe, 10. ACARUS petrarum ruber , pedibus anticis longitu- dine corporis. La tique rouge des pierres a pattes antérieures fort longues. Longueur^ ligne. Tome II. y Kkkk 6x6 Histoire abrégée Sa forme ell arrondie , un peu ovale , fon corps efl gros & figuré en boule. Ses pattes font courtes , à l’exception de celles eie devant qui font plus longues que les autres, éc qui égalent la longueur de tout le corps. Tout l’infecle elf d’un rouge foncé, mais les pattes font d’une couleur plus claire ii plus vive que le refie. Ün le trouve fur les pierres, il ne marche pas fort vite. II. A C A R U S petrarum niger ^ ab domine globofo lucido^ femoribus fubclavatis. La tique noire & lijje des pierres. Longueur 5 ligne. Cette petite efpéce efl noire, ronde, lifîe &: luifante. Sa tête efl un peu aiguë. Ses pattes font longues pour la grandeur , 6e leurs cuifles font groU’es , du moins celles des deux paires antérieures. Cette tique marche allez len¬ tement, elle efl dure 6e réfifle un peu quand on l’éciale. On la trouve fur les pierres. iz. /4CARyS ater , lateribus abdominis antrorfum acuiis. Linn. fyft. nat. edit, lo , p. 616, n. ij. Acatus ater , lateribus nigro-fub- coleoptratis. Linn. faun. fuec. n, ml. Acarus ater , lateribus ccleoptro acutis. La lique noire a ventre anguleux en devant. Cette petite tique femblable à un point rond, efl noire 6c lillë. Son ventre , du côté qui regarde la tête , a un angle de chaque côté , 6c fur les bords on apperçoic une rainure 6c un repli tout à l’entour, comme fi le ventre étült couvert d’étuis femblables à ceux des coléoptères. On trouve ce petit infecte fur les pierres 6c les vieux murs, louvent en grande quantité. 11 court alîëz vite. 13. ACARUS fufcus , autumnalis , textor. Le tijferand d’automne. La couleut de cette efpéce efl brune , un peu jaunâtre. DES Insectes. 617 Elle a une parriculai-icé , c’ell qu’elle file de la toile comme les araignées, ce que ne faicaucune aucreelpécede ce genre, ün voie louvent l’écorce des arbres en automne couverte de haut en bas, principalement du côté du nord, de toiles fines, qui font paroîcre le tronc de l’arbre lilEe ^ luifant. Ces toiles fourmillent de ces petits inlecles ôc font leur ouvrage. Le vent emporte fouvent ces toiles en l’air , &i. on les voit tomber en grande quantité en automne dans les campagnes èc les jardins. C’eft: ce que le peuple nom¬ me des fi/s de La vierge. Plufieurs Naturalilles ont cru que ces fils étoient des vapeurs condenfées, d’autres les ont pris pour des toiles d’araignées, mais ce font les toiles de nos tijj'erands y dont on trouve louvent encore un bon nombre pris dans leurs filets &: que le vent a fait voyager. 14. A C A R U S fufeus ovatus y pedlbus pallidis y vefpeni- Lionis. Baher, microfe. tab. xv. The loufe oft bat. La tique de la chauve-fouris. Longueur l ligne. On m’a donné cette petite tique, qui eft brune, ovale , & qui relEemble en petit à la tique des chiens. Ses pattes font d’un brun un peu plus clair que le refte de fon corps. Elle avoir été trouvée en allez grande quantité fur le corps d’une chauve-louris. PHALAN GIUM. Acari fpec. linn. LE FAUCHEUR. Pedes oclo. Huit pattes. Oculi duo. Deux yeux. Antcnnsi angulofi. Anceniies formant un angle aigu. Tentacula duo longa antennifor- Deux longs b.rrbillons fembla- mïa, blés à des antennes. Sans être Naturalille, on connoîc le faucheur: on fait K k k k ij Histoiive abrégke conibien cec infecie approche pour la lorme de l’araignée, donr cependant il différé par le nombre de les yeux. Ce gerrre le fait aiilli diflinguer de la tique & de la pince, par la forme fmguliere de les antennes. Elles font compolées de deux pièces : l’une qui elf droite , part de la tête ou de l.\ partie antérieure de l’animal : l’autre s'articule avec cette première, mais latéralement, formant avec elle un •anele airiu , elle elt plus sircffe à l’endroit de l’articulation , avec une pointe ou eperon poueneurement , hne vers l’autre extrémité. . Outre ces lingulieres antennes , le faucheur a deux longs barbillons , plus longs dans le mâle que dans la femelle ée qui lont à coté des antennes. Quel ell l’ufage de CCS barbillons? Seroit-ce à cet endroit que les parties du mâle (eroienr placées à peu près comme dans les arai¬ gnées ! L’analogie porteroit à le croire : cependant ces parties ne fe terminent pas en bouton , & ne lont point plus grolfes à leur extrémité ; elles (ont feulement plus longues dans les mâles. 11 faudroit voir l’accouplement de ces mlecl.es-, pour réloudre cette difficulté. La tête du faucheur eft allez fmguliere ; elle efl eonfon- due avec le corcelet, &. né lait avec lui qu’une feule même pièce. C’ell donc fur ce corcelet joint avec la tçte , ou fur cette partie qui tient lieu de l’un ôc de l’autre, que font polés les yeux au nombre de deux. L’inletle lemble les porter lur le dos, oh ils font polés l’un à côté de l’autre, cC léparés leulement par une efpéce de crête longue ce aiguë. Les pattes du faucheur font fort longues, & leur der¬ nière partie ou le tarie paroît compofé d’un nombre infini d’anneaux courts. Comme cet inlecfe court dans les champs, la nature paroît lui avoir donné de très-longues pattes pour pouvoir marcher dans les prés par delTus le gazon ée les herbes, de même que les tipules ont reçu de longues pattes pour le même ulage. Lorfqu’on failit un faucheur, fouvent il s’échappe en / DES Insectes. . 6i8 , n. i. Phalangium abdomine ovato , fubtus albo. Linn. faun. fuec. n. 1186. Acarus pedlbus omnibus longiffirais, Aldrcv. inf, 607 , t. 608 , f. 4- Araneus xiv. Moufec. lut. 234, f. 4. Araneus longipes. Hoffnag. inf. 2 , r. 9. Goed. bdg. 2, p. 197,/ 49. £’ gdll. tom. j , tab. 49. Liji. Goed. p. 348 , f. 143. - Angl. 93 , t. t , fig. 3 J. Araneus cinereus crlftatus. R.ij. inf. 39 , n. 55. Araneus idem. Jonfl. inf. t. 18, /i 51. Bradl. natar. t. 24 , /i 2. Le faucheur. A R A N E A. V A R A I G NÉE. Pedes oclo. Huit pattes. Oculi oclo. Huit yeux. H n’eft pas befoin de caraéferes pour faire diftinguer l’a- (Sjo Histoire abrégée Baignée ; tout le monde conaoîc cet inlecte. Néanmoins, comme on poutroit le coniondre avec quelques genres qui en approchent, le caracbere que nous donnons de cec animal empêchera cette mépriie. L’araignée elb la leule encre tous les genres de cette leclion, qui ait en même- cêms huit pattes de huit yeux, ce qui dillingue luffilam- menc cet inlecte. Le corps de l’araignée eft compofé de deux parties qui tiennent enlemble par un étranglement fort mince. La partie antérieure tient lieu de la tête 6c du corcelet, 6c la partie poftérieure elt le ventre de l'animal. C’elb à la première de ces parties, que font placés antérieurement les yeux, les antennes 6c la bouche de l’araignée. Les yeux lonc au nombre de huit , difi-éremmeiit ran¬ ges , luivant les diverfes efpéces de ce genre. Ils font lifl'es, brillans comme du jayet ou du verre, &. tout-à-fait immobiles. Comme leur Ibruclure diliêre de celle des yeux de la plupart des autres inleébes qui font taillés à facettes 6c par -là multiplient les objets, la nature parorc avoir voulu dédommager les araignées , dont les yeux font fimples 6c ne multiplient point les objets, en leur accor¬ dant un plus grand nombre d’yeux. Lifter, 6c quelques autres Naturaliftes, ont cru que le nombre d’yeux n’écoit pas fixe 6c uniforme dans les araignées, que les unes avoient huit yeux, tandis que d’autres n’en avoient que fix. 11 eft vrai qu’il y a des araignées, qui à la première infpeélion , paroilîenc n’avoir que fix yeux ; mais, en les re¬ gardant de plus près, on voit que les yeux qui lont aux extrémités des rangées , ne lonc pas fimples comme ils le paroiftent d’abord. Ces yeux qui femblent plus gros, fout un compofé de deux yeux diftincls, quoique fort pro¬ ches l’im de l’autre; ils le touchent, mais lans le confon¬ dre. Ainfi ces, araignées ont véritablement huit yeux comme toutes les autres. On peut donc alLurer que toutes les araignées ont conftamment huit yeux, ni plus, ni moins. desInsectes. é-, t Quant à la maniéré dont ces yeux IoijC placés , nous avons dit que cet arrangement varioic luivant les diliéren- tes efpéces de ce genre. Dans les unes , ils (ont rangés (ur deux lignes en croill'anc, de façon que les deux yeux du milieu de chaque ligne (e regardent & femblenc former à eux quatre une elpéce de quarré , tandis que les qua¬ tre autres des côtés defcendent , enforce que ceux de la rangée polférieure font les plus éloignés. Dans d’autres, les quatre yeux du milieu font rangés de même 6c for¬ ment le quarré , tandis que les deux autres de chaque côté le touchent &C font pôles obliquement. D’autres fois, les deux yeux antérieurs font à coté l’un de l’autre, polés fur une ligne tranfverfe , 6c les lix autres au nombre de trois de chaque côté , forment un bouquet ou ils (ont ran¬ gés en triangle. Dans d’autres araignées , les yeux font ran¬ ges lut deux lignes , dont la première eft formée par lix yeux , tandis qu’il n’y en a que deux à la (econde. Ènrin , dans quelques efpéces, comme l’araignée vagabonde, l’a¬ raignée -loup 6c la lauteufe , il y a une première rangée tranlverl'e de quatre yeux , 6c les quatre autres forment enluite un quarré plus ou moins partait. Dans ces derniè¬ res , tous les yeux ne (ont pas d’égale groflëur , il y en a de beaucoup plus petits , 6c d’autres beaucoup plus gros que les premiers. Ün lent combien ces arrangemens différens d’yeux peuvent fervir à fixer lurement les elpéces de ce genre. Aulîî nous en (ommes-nous lervi , 6c ceux qui vou¬ dront (uivre 6c examiner les difterenres araignées dont nous n’aurons pas parlé , pourront mettre en uiage avec luccès cette marque Ipécifique. Ces yeux font tous placés lur le devant de la partie anté¬ rieure , ou du corcelet de l’inlecfe , un peu vers le haut. C’ert à cette même partie devant les yeux , que l’on ap- perçoir la bouche de l’araignée. Elle conlifte dans deux fortes tenailles terminées par des elpéces de griffes fort aiguës, dont la pointe eft dirigée en bas. Ces tenailles ou griffes font mobiles 6c fe remuent ailement de haut en Cl 1 Histoire abrégée bas, même Je droite à gauche. C’cll avec ces inftra- ineus que l’araignée laiiîc, pince iîc tue fa proie. Ces mê¬ mes pointes lui iei vent auih Je bouche , quoique leur ex¬ trémité Toit fort aiguë , elle ell cependant percée vers le bout , éc le dedans des tenailles ell creux , enlorte que l’a¬ raignée luce par-là les humeurs de la mouche ou de tel autre inlecle qu’elle a failî. A côté de cette bouche devant les yeux , fe trouvent aullî les antennes de l’infecle. Ces antennes font compo- fées de plulieurs pièces articulées enlemble , ôc rellem- blent beaucoup aux pattes , elles font leulement plus peti¬ tes. Dans l’araignée femelle , elles font plus longues , d’égale grolleur par-tout : mais dans le mâle , elles font terminées par une derniere pièce plus grofî’e qui forme une efpece de bouton. C’ell dans ce bouton que font ren¬ fermées les parties du fexe du mâle , il les porte en aigrette fur fa tête , ëc il les met en acdion dans l’inflant de l’accouplement dont nous parlerons tout-à l’heure. Le relie de la partie antérieure de l’araignée , fon cor- celec efl tantôt lifle , tantôt couvert de poils , luivanc les elpéces , mais toujours muni d’une croûte ferme 6e afl'ez forte qui lui fert de peau. C’efl en defîbus de ce corcelet que font attachées les huit pattes de l’araignée. Ces pattes font compofées de trois pièces , la cuille , la jambe 6e. le tarfe , dont chacune ell formée de deux pièces , dont la plus courte le trouve près de l’origine ôu de l’articulation de ces différentes parties. La derniere de toutes , ou le tarfe , ell terminée par de petites griffes ou ongles recour¬ bés avec lefquels l’araignée le tient 6c court lur fa toile. Le ventre ou l’autre partie du corps de l’araignée ePt moins dure que Ion corcelet. C’efl au haut de cette par¬ tie , en defi’ous , que fe trouve la partie du fexe dans les femelles , qui conlifledans une elpéce de fente que l’ani¬ mal dilate 6c entrouvre dans le moment de l’acouple- ment. Nous expliquerons dans un moment cette manœu¬ vre. A l’extrémité du ventre , outre l’anus de l’animal , on apperçoic DES Insectes. ^35 apperçoit plufieurs mammeîons les uns à côté des autres , fouvenc au nombre de lix , qui vus de près Sc à la loupe , paroill'ent compofés de plufieurs autres plus petits. Ces mammeîons lont les blieres des araignées , c’elb par ces conduits qu’elles rendent la liqueur linguliere avec la¬ quelle elles filent leurs toiles. Cet ouvrage des araignées , a de tout terns piqué la CLiriolité des Naturalilles éc des Phyficiens. Ils ont admiré l’induflrie avec laquelle ces infecles lavent filer des toiles qui font fi artillement travaillées, 6c dont les formes & les contours lont dilîerens fuivant les efpéces d’arai¬ gnées. En eHèt toutes les araignées filent , celles même qui ne lont point de toiles enveloppent leurs œufs d’un tilî'u de loie épais 6c fort ferré. Quant à leur maniéré de filer, on peut divifer les araignées en plufieurs bandes de travailleules. Les unes , comme celles des jardins 6c des bois, font ces toiles pendues perpendiculairement, 6c formées de plufieurs fils rangés circulairement, autour d’un centre commun où le tient louvent l’infecte. D’au¬ tres, comme les araignées domeltiques , font des toiles ferrées, pofées horizontalement dans les angles des murs 6c des fenêtres. Les grolfes araignées des trous 6c des caves munilîënt &; tapiiEent de toile le trou où elles fe retirent , &; ne filent au dehors que quelques foies qui aboutilTent à ce trou , dont elles tiennent tendue éc ou¬ verte l’entrée. Quelques araignées , comme les v.agabon- des 6c les fauteules, ne filent point d’ordinaire, elles vont à la chalfe , elles courent 6c fautent lur leur proie, fans avoir beloin de filets. Enfin , les araignées aquatiques attachent aux plantes dans l’eau quelques filets irréguliers dont nous verrons l’ufage. ■ ’ Eorlque ces différentes araignées veulent commencer leur ouvrage , elles font d’abord fortir des mammeîons qui lont au bout de leur ventre, une goutte de cette li¬ queur, gluante qui elt la matière dont elles compolent leurs fils. Elles attàchencicecte .gôutte. .contre, Ain mur Tome II. ‘ L 1 1 1 ^34 Histoire abrégée ou un arbre, 6c enluice s’éloignant de cet endroit, elles filent en marchant , 6c vont afTujettir l’autre bout de ce premier fil à quelque mur ou quelqu’autre branche. Si c’eft par exemple l’araignée domeilique , celle qui fait ces toiles ferrées horizontales, elle attache à l’autre parois de l’angle du mur ce fil : de-là elle revient fur ce premier fil , en en filant un à coté qu’elle attache de même , julqu’à ce qu’elle ait garni tout l’endroit où doit être fa toile de pareils fils dans la même direétion. Pour lors , elle fait d’autres fils dans un fens contraire , en forte qu’ils coupent les premiers à angles droits. Comme la matière de ces fils ell gluante, ils s’attachent, ils fe collent aux premiers 6c font corps avec eux. Par ce moyen , fa toile ell ferme , 6c elle refl'emble à nos toiles 6c à nos étoiles qui ont des fils en deux lens , à la diflerence près que la trame 6i la chaîne ne font point entrelallées , mais fimplement appliquées 6c collées l’une contre l’autre. C’eft avec la même induflrie , que l’araignée des jardins file la toile perpendiculaire à réfeau. Elle attache de même un fil , dont elle fixe l’autre bout à une autre bran¬ che. Souvent elle le laitî’e pendre à fon fil , éc le vent la porte à un autre arbre où elle en fixe l’autre extrémi¬ té. Cela fait , elle retourne au milieu de fon fil , où elle en attache un fécond , dont l’autre extrémité elf collée à quelque branche, non loin du premier. Elle en file ainfi plufieurs qui partent tous d’un centre commun, 6c qui en s’éloignant, s’écartent les uns des autres comme les rayons d’un cercle. Pour lors, la moitié de Ion ouvrage efl: fait ; il ne lui relie qu’à filer des fils qui fe collent lur les premiers , 6c qui étant éloignés les uns des autres de quelque dillance , font pofes circulairement autour d’un centre commun. Cet aflernblage forme ces jolis réfeaux,au centre delquels fe place l’araignée pour atten¬ dre fa proie, 6c qu’elle ne quitte que pour fe retirer fous quelque feuille qu’eile garnit d’une toile irrégulière , à laquelle aboutifl'ent plufieurs de fes fils. II feroit trop long / desInsectes. 635 de fuivre toutes les autres araignées dans leur travail ; mais on peut juger de leur indullrie par l’exemple de celles-ci. Lorlque l’araignée a fini fa toile , l’endroit où elle fe tient ell, comme nous l’avons dit, celui où aboutirent tous les lils ; c’ell là leur centre de réunion. Aulli , dès qu’une mouche, un moucheron ou un autre inrecà:e, fe trouvant pris dans fa toile , le débat Se agite même légèrement les fils, l’araignée en efl avertie, elle lent ce mouvement. Se accourt à l’endroit où fa proie eh embarrallêe dans fes filets. Si l’infeéle efl petit , l’araignée s’en faifit avec fes pinces Se le tranfporte à l’endroit de la retraite, où elle le fuce tranquillement ; mais s’il efc plus gros , fi c’efl: une grofle Se forte mouche qui le débatte beaucoup, l’araignée commence par la garotter de fils , dont elle l’entoure jufqu’à ce qu’elle ne puifTe plus faire aucuns mouvemens , Se pour lors elle l’emporte , ou fi elle ne peut l'emporter, elle la dévore fur la place. Enfin, fi l’in- feche efi: beaucoup plus fort que l’araignée Se qu’elle ne puifl'e s’en failir en aucune façon , elle l’abandonne, elle l’aide même à fe débarrafler de fes filets , que la mouche déchireroit , Se elle en rompt quelques -uns pour que cette mouche puilEe s’en aller, après quoi elle répare fa toile. Quelquefois l’araignée par fon imprudence devient la proie des inlêèles qu’elle vouloir prendre. Des guêpes , des ich- neumons fe trouvent pris dans des toiles d’araignées im peu fortes. Se l’araignée venant à fe jetter fur ces infec¬ tes, dont la peau efl lerme Se dure, non-feulement elle ne peut les blell’er, mais elle eft elle même mutilée Se déchi¬ rée par les mâchoires Se l’aiguillon de ces animaux qui emportent enfuite l’araignée à demi-morte , pour fervir de pâture à leurs petites larves. Les grands ichneumons font encore plus; ils fondent fur ies araignées des jar¬ dins, lorlqu’elles font fufpendues au milieu de leur toile à réleau, Se les emportent fouvent toutes entières à leurs petits. LUI ij Histoire abrégée La plupart des araignées ne font que fucer les humeurs des infedles qu’elles prennent. Leurs pinces qui Ibnt creu- fes en dedans, leur lervent à cet ufage, précilément com¬ me celles du fourmilion qui font conhruites de même. Elles leur tiennent lieu de mâchoires èc de bouche. Lorf- qu’elles ont ainfi fucé l’infedfe, elles rejettent le corps lec 6c très - reconnoilLable. J’ai cependant vû quelques araignées, 6c en particulier les araignées aquatiques, qui paroill oient attaquer les parties iolides des infedles qu’elles dévoroient, enforte qu’il reçoit à peine quelque veitige des animaux qu’elles avoient mangés. L’araignée-loup eif aulh dans le même cas. Ce ne font pas leulement les autres infeéles que les araignées dévorent, elles s’attaquent 6c fe mangent mu¬ tuellement. Si une araignée vient dans la toile d’une autre, il s’élève entr’elles un furieux combat qui eft ordinaire¬ ment luivi de la mort de la plus foible. L’autre, quoi- qu’étrangere , refie en pofî’efiion de la toile. Souvent les vieilles araignées vont ainfi s’emparer de force de la toile de quelque jeune. Avec l’âge, le rélervoir de la liqueur qui leur fournit des fis s’épuif'e, elles ne peuvent plus faire de toile, qui cependant leur efl nécell’aire pour attraper leur proie : il faut donc s’emparer de l’ouvrage de quel- qu’aucre plus foible. Souvent cette derniere n’attend pas qu’elle foit attaquée, elle s’enfuit, elle abandonne Ion ouvracre 6c en va recommencer un autre ailleurs. La naru- O ^ ^ re a donné à ces animaux aflez de matière de fis, pour refiire plulîeurs fois leur toile. On en a vû qui l’ont re¬ commencée jnlqu’à fix 6c fept fois de fuite , feulement les dernieres toiles étoient plus minces que les premières. L’ouvriere épargnoit l’étoffe 6c la matière qui n’étoient plus fî abondantes. Après cet effort de travail, cette ma¬ tière efl tout-à-fait épuifée , 6c dans ce cas, il faut que l’araignée périfîb ou qu’elle s’empare d’une autre toile. On conçoit que l’accouplement entre des infeêfes qui DES Insectes. 637 fe dévorent l’un l’autre , ne doit pas fe faire fans certaines précautions, fans quoi ces animaux tomberoient louvenc dans des embûches; aulîi y a-t-il peu d’infecfes qui en employeur autant que l’araignée. Hors le tems & la lailon de l’accouplement , elles évitent leurs lemblables , ce n’eft que dans cette failon qu’on en voit louvenc deux lur la même toile. C’eft ordinairement à la hn de lep- tcmbre & au commencement d’octobre que s’accouplent les araignées des jardins. Je ne fais fi cette lailon, déjà froide, elt pareillement celle de l’amour pour les autres efpéces. Je me contenterai de parler de celles-ci que j’ai examinées obfervées plulleurs fois. Depuis le commencement d’octobre jufqu’au milieu, on voit lur les toiles à réfeau dans les jardins , des arai¬ gnées femelles qui le tiennent tranquilles, la tête en bas vers le milieu de la toile. Si on examine les environs , on apperçoit bientôt auprès de cette toile le mâle qui va 6c vient. Ce dernier le diltingue aifément de fa femelle par la taille de Ion ventre, qui elt beaucoup plus petit, 6c par fes antennes terminées par un gros bouton. Le mâle s’avance doucement lur la toile, il s’approche infenlible- ment de fa femelle qui relte toujours dans la même pla¬ ce, êc lorlqu’il en elt enfin tout proche, il lui touche lé¬ gèrement la patte avec l’extrémité d’une des fienncs , 6c recule aulli-tot de quelques pas , comme s’il avoir peur. Eientôt après il le rapproche 6c réitéré plufieurs fois cette manœuvre, que j’ai vu durer un bon quart d’heure. Ces mouvemens font les préludes de l’accouplement, ces ani¬ maux femblent fe tâter 6c faire connoillance enfemble. Pendant ce temps, les antennes du mâle s’entr’ouvrent par le bout, on voit que le bouton qui les termine elf humide. Pour lors le mâle, devenu plus hardi, s’approche plus près de la femelle , vqui a toujours la tête en bas, & qui préfente en haut le delldus de Ion ventre, dont la fen¬ te ell entr’üuverte. Lorfqu’il en ell tout proche, il porte vivement une de fes antennes dans cette fente que la fe- 638 Histoire abrégée inelle a dans la partie liipérieiire de Ion ventre, fe re¬ tire aulli-tôt. Un moment après il fe rapproche &: porte de même l’autre antenne, ainli plulieurs lois alternative¬ ment. J’ai fuivi ce jeu pendant plus d’une demi-heure , lans que le mâle le loit lalVé. Ün voit par ce détail , que cet accouplement ne conlifte prelque que dans un limple attouchement ; il lemble qu’il ne le lalTe aucune introduc¬ tion , ou s’il s’en Fait, elle doit être bien légère. Ces mou- vemens font lî prompts, qu’on a peine à appercevoir au¬ tre choie. Cependant en regardant ces infecles de fort près , on découvre une partie charnue qui lort du bouton enrr’ouvert de l’antenne du mâle , qui ell portée dans la partie de la femelle. Dès que le mâle le retire, ce tu¬ bercule charnu rentre dans le bouton on ne l’apperçoit plus. Pendant ces accouplemens réitérés , la femelle relie immobile , elle fait lèulement quelques mouvemens des pattes chaque fois que Ion mâle la carelVe. Les femelles ainli fécondées ont, quelque temps après, un ventre fort gros, ^ enluite elles dépolent leurs œufs. Ces œufs font nombreux, petits, ronds, luifans, tantôt blancs, tantôt jaunes, 6c ordinairement la mere les ren¬ ferme dans une petite boule ou coque ronde de foie blanche & beaucoup plus ëpailLe que celle de fa toile. Elle tient cette coque à côté d’elle dans fon nid , &; plu- lîeurs efpéces l’emportent fouvent avec elles , lorfqu’elles vont & viennent. On les voit traîner cette boule de foie, aulTi grolîe que leur corps. Ces infeôles ont , ainli que les autres , le plus grand attachement pour leurs petits. Ceux-ci ne tardent guères à fortir de ces œufs , qui font fl bien défendus contre les injures de l’air. Dès que ces petites araignées lont écloles, elles fe mettent à hier. Ce premier tems de leur vie ell: le leul où elles vivent en famille, bientôt elles fe féparent ôc pour lors elles de¬ viennent ennemies. Les petites araignées croilLent conli- dérablement dans ces premiers jours, quoique louvenr D E s I N s E C T E s. 6)9 elles ne mangent point , ne pouvant encore attraper de mouches. A mefure qu’elles croilTent , elles changent de peau , Sc bien des Naturaliftes ont remarqué que les gran¬ des araignées , celles même qui ont acquis toute leur croiirance Sc qui font déjà vieilles , changeoient une fois 'de peau tous lès ans vers le printemps, comme les écre- vilîes & les crabes. On fait que les mouches , les moucherons , les papil¬ lons , les chenilles , les cloportes ëc beaucoup d’autres infectes font la nourriture ordinaire des araignées. Nous avons de plus expliqué la maniéré dont elles fucent êc dévorent leur proie. Mais une choie qui paroît toujours étonnante, c’elt le long jeûne que peuvent fupporter ces animaux. Non -feulement ils paffent l’hiver entier fans manger, comme beaucoup d’autres infectes, mais fou vent ils lont des mois de fuite pendant l’été fans prendre de nourriture. La plupart des araignées ne vont point à la challe , elles ne courent point après leur proie , il faut qu’elle vienne les chercher , qu’elle tombe dans leurs pièges ; s’il ne fe prend rien dans leurs filets , elles jeû¬ nent patiemment. J’ai quelquefois nourri des araignées dans des tubes de verres pour les obferver. 11 m’elt fou- vent arrivé d’oublier ôc de négliger ces infectes. J’en avois une (ur-tout que j’avois prife au commencement du printemps , 8c qui devoit n’avoir pas mangé de tout l’hiver. Je l’oubliai pendant trois mois entiers , ôc l’avant retrouvée au bout de ce temps , elle vivoit encore lans avoir pris de nourriture ; feulement elle paroiiroic foible êc langLiiflante. Plulieurs auteurs prétendent que les araignées vivent très-long-remps : il y en a qui leur donnent quatre ôc cinq ans de vie. 11 faudroit , pour afîûrer là-defî'us quelque chofe de politif , s’être donné la peine d’élever ôc de nourrir plufieurs petites araignées. Les elpéces de ce genre font très-nombreufes. Celles qui font décrites dans Lifter ôc M. Linnæus , palLenc une 64.0 Histoire abrégée trentaine , 6c probablement il y en a encore davantage. Alais l'ouvent les diffërens auteurs ont trop multiplié les elpéces de ce genre. L’araignée , toute petite , eft quelque¬ fois fort différente , pour la forme 6c la couleur , de ce qu’elle fera , lorfqu’elle aura pris toute fa croiffance. En changeant de peau, elle change affez louvenc tellement pour la couleur , qu’il femble que ce ioit une autre arai¬ gnée. Ces changemens conhdérables ont induit en erreur , 6c peuvent tous les jours faire prendre pour deux efpéces différentes , la même araignée obfervée en différens tems. Pour éviter cet inconvénient, nous avons pris loin d’éle¬ ver les araignées , de les nourrir dans des petits tubes de verre , affn d’obferver tous leurs changemens de cou¬ leur, 6c c’eft par cette railon que le nombre d’araignées que nous décrivons , ell beaucoup moins conlidérable qu’il n’auroit été , aimant mieux paffer fous filence les efpéces que nous n’avons pas iuivies , que de rifquer de donner la même elpéce lous deux noms différens. On lent qu’un pareil foin nous a dû coûter de la peine 6c de l’attention, 6c même il nous eût peut-être été impoffible de fuivre ainfi ces infectes , fi nous n’eulîions été aidés dans ce travail par un habile Naturalilte , qui pourra don¬ ner un jour une hifloire détaillée des araignées. En atten¬ dant cet ouvrage , nous donnons ici l’hiftoire abrégée d’un nombre d’efpéces. Nous avons eu loin , dans l’arrangement de ces efpéces différentes, de joindre enlemble celles dont les yeux font placés de même, comme on le verra en parcourant les ordres ou familles qui compofent ce genre. Nous ne nous étendrons pas ici lur les petits manèges particuliers de quelques efpéces , dont nous parlerons en décrivant chacune en particulier. On verra dans ce détail , avec quelle agilité X araignée. -loup y appellée par quelques Naturaliltes , araignée vagabonde , court dans les champs après fa proie , lans filer de toile , tandis que la plûpart des autres efpéces attendent tranquillement leur gibier 6c meurent DES Insectes. (^41 meurent de Faim plutôt que de l’aller chercher. On ad¬ mirera , avec railon, la maniéré dont lautenc quelques araignées , nommées par cette railon , araignées fauteufes. L’araignée aquatique nous Fera voir que l’eau , dans la¬ quelle périflent la plupart des araignées, devient le do¬ micile de quelques-unes, qu’elles lavent filer dans cet élément, qu’elles Favent même s’y procurer une habita¬ tion , dans laquelle elles Font à lec au milieu de l’eau. On lera Forcé d’admirer l’induftrie avec laquelle cet ani¬ mal entraîne des globules d’air dans le Fond de l’eau , en Forme de cavité ronde, qu’elle aggrandit en y introdui- Fant de l’air de plus en plus, de Forte qu’elle peut entrer &. Fe retirer toute entière dans cette eipéce de globe ou velfie aérienne entourée d’eau. Nous ne déli^nerons les différentes Familles de ce genre -.Vf ® que par la poli don de leurs yeux. PREMIERE Fa mille. Yeux en lunule. » ^ ° 0000 I . A R A N E A thorace fufco , abdomine lutefcente , pedibus quatuor poflicis brevijjimts anticis longis luteo nigroque interfeclis. Linn. fuun. fuec. n. lliS. Aranea abdomine fubrotundo piano obtufo , pedi¬ bus quatuor pofticis brevilbmis. Linn. f y fl. nat. edit. lo , p. 623 , n. 36. Aranea viatica. Erifch. germ. J , p. 10, t. 5. Âraneus hortenfis , pedibus quatuor longis anticis , abdomine piano. Lifl aran. 83 , f 29. Araneus fubfui’cus , minutiflimis oculis è viola purpuraf- centibus j tardipes , & greffu & figura cancro marino non adeo dillimilis. Raj. inf. p, 33 , n. 29. Araneus idem. U araignée a pattes de devant longues Ù arlequinées. Longueur 2 | lignes. Largeur i ligne. Il eft aiFé de reconnoître cette eFpéce. Son corcelet eft brun & noirâtre , mais Ion ventre ell large , gros , de cou¬ leur jaune, chargé leulement de deux taches brunes, une de chaque côté vers le haut. Ses quatre pattes poflérieu- Tome II. . M m m m Histoire abrégée res font jaunes, pâles èc très-courtes : les quatre de devant font fort longues & entrecoupées d’anneaux jaunes èc noirs. C’elâ fur les plantes qu’on trouve ret infecte , dont la figure refT'emble un peu à celle des crabes. Il les imite encore par fa démarche, allant fouvent de côté 6c en re¬ culant. Cette araignée porte avec elle fes œufs , enve¬ loppés dans un petit fie de foie blanche en forme de boule. i. A R A N E A citrino - lutea , pedibus quatuor pofiieis brevijjlmis , abdomine utnnquc fafcia fcrruginca. Planch. 2 1 , fîg. I. IJ araignée citron. Longueur 4 lignes. Largeur 1 I lignes. Elle refîbmble un peu à la précédente pour fa forme. Sa couleur efl entièrement jaune, plus ou moins foncée ; quelquefois elle efl blanchâtre 6c tire même un peu fur le vert. Son ventre ef gros, large, prelque quarré , avec deux bandes de couleur fouci , qui, partant du corcelet, defeendent obliquement fur les côtés , jufques vers le milieu. Entre ces bandes font quelques petits points noirs, qui forment une efpéce de triangle fur le milieu du ven¬ tre. Sur le corcelet on voit deux bandes longitudinales , un peu verdâtres , une de chaque côté. Les quatre pattes de devant font fort longues , & les quatre poftérieures courtes, ce qui fait que cette araignée marche comme la précédente, ün la trouve fur les plantes 6c fouvent avec les œufs, qu’elle porte enveloppés dans une boule de foie blanche. 3 . A R A N E A abdomine longo argenteo virefeente , pedibus longitudinaliter extenfis. Linn. faun. Juec. n. 1 2 1 6. Linn. fyjl. nat. edit. \o , p. 6ii , n. 19. Aranea extenfa. Lift. aran. 30,/ 3. Araneus ex viridi inaurauls, alvo longiufcula prsetenui. Rai. inf. 19, n. 3. Araneus idem. DES Insectes. 643 IJ araignée a ventre cylindrique ù pattes de devant éten¬ dues. Longueur 3 lignes. Largeur 5 ligne. Son corcelet ell de couleur grife pile , avec les yeux noirs Sc bien marqués fur le devant. Ses pattes font de même griles , un peu velues , avec une petite tache noire aux articulations. Son ventre eH long , cylindrique , d’un gris verdâtre un peu argenté , qui paroît en deflus comme chagriné , ou plutôt écailleux , lemblable à la peau de chien de mer ; en delTous i a un e ligne noire longitudi¬ nale, un peu jaune fur les côtés. Les quatre pattes de devant de cette araignée font plus longues que les poftérieures. Lorfqu’elle ell en repos , elle fe tient collée contre les branches d’arbre, les qua¬ tre pattes antérieures allongées ôc étendues en avant , 6c les poftérieures étendues en arriéré. On la trouve dans les bois humides. 4. A R A N E A fufca , thorace lineis quatuor obliquis fufcis y ab domine tribus tranjverjis albis. L'araignée brune a trois raies tranfverfes blanches fur le ventre. Longueur i lignes. Largeur i ligne. Les quatre partes de devant de cet infeélc font du double plus longues que les poftérieures. Son corps eft brun 6c un peu velu. Son corcelet a quatre lignes qui nailîent de fa pointe : les deux du milieu montent fur le milieu du corcelet 6c s’éloignent l’une de l’autre proche la tête, 6c les deux latérales vont obliquement chacune vers le bord du corcelet. Le ventre ell brun , 6c depuis fou milieu jufqu’à fi pointe , il ell; orné de trois lignes blan¬ ches tranlverfes 6c ondées. En delfous l’infeéle ell tout brun. Son ventre eft prefque fphérique 6c les quatre pattes poftérieures font moins brunes que celles de devant. J’ai trouvé cette araignée dans les jardins. Mm mm ij Histoire abrégée 644 5 , A R A N E A nigra , abdomine ftrrugineo Jlavo j lineis tranfverjis continuis ni gris , pcdibus fufco ferrugineo- que interfeclis. L'araignée a ventre roux rayé de noir & pattes arle- quinées. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Son corcelec eft noir , la couleur de fon ventre eft d’un roux mêlé de jaune , ôc en delTous il ell: couvert de bandes noires tranlverfes fort proches l’une de l’autre èi. qui fe touchent au milieu. Ses pattes , dont la troiiîéme paire ell la plus courte , font entrecoupées d’anneaux bruns ëc rougeâtres , comme un habit d’arlequin. On trouve cette elpëce dans les champs. Seconde F j m i l l e. Yeux en quarré. ° ° l.l 6. A R A N E A atro - fufca fubvillofa y pedibus atro fufcoque interfeclis. '> L'araignée brune domejlique. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes. Tout (on corps eft un peu velu , mais les poils de Tes pattes font plus longs que les autres. Sa couleur ell d’un brun noirâtre, plus foncé lur le ventre que fur le corce- let. Ses pattes Ion entrecoupées de brun & de noir , mais peu foncé. Quoique cette efpéce reflhmble beaucoup à celle que décrit M. Linnæus, n. ! 134, de fa fauna fuecica , je doute cependant que ce loit la même dont il parle. Je n’ai pu appercevoir, à la nôtre, les cinq ou fix appendices du ventre , qu’il dit fe trouver lur la lienne. On trouve cette efpéce très -communément dans les maifons où elle fait des toiles horizontales dans les angles des murs. 7. A R A N E A aquatica tôt a fufca. DES Insectes. <Î45 Linn.fyjî. nat, edit. lo , p. 613, n. 32. Aranea livida, abdomine ovato, linea tranlverl'a , pundifque duobus excavatis. Linn. faun. fuec. n. 124O. Idem. L’araignée brune aquatique. Longueur 5 lignes. Lirgeur 2 lignes. Cette efpéce eft brune & légèrement velue , elle femble n’avoir rien de remarquable à l’extérieur , mais l’endroit où on la trouve, & les manœuvres, font bien dignes d’attention. C’eft dans l’eau que l’on ren¬ contre cette elpéce ; c’eft là qu’elle vit , qu’elle file & qu’elle chalTe. Cette araignée eft aquatique , en quoi elle diftere déjà beaucoup de toutes les autres, qui vivent à l'ec qui périflenc dans l’eau. Néanmoins elle lort quel¬ quefois de l’eau , même pour un peu de tems , & peut vivre hors de cet élément, mais bientôt après elle retour¬ ne dans l’eau où on la voit nager avec beaucoup d’agilité, tantôt en montant , tantôt en delcendant. Lorlc|ue cet ia- l'ecle nage , il eft ordinairement à la renverle, le dos tour¬ né vers le bas ôc le ventre en haut , il nage fur le dos : mais ce qui frappe le plus , c’eft que Ion ventre paroîc brillant , comme enduit d’un vernis argentin, femblable à du vifargent. Ce brillant dépend de ce que l’eau ne s’attache pas au ventre de cette araignée qui eft gras, & qu’il y a toujours une lame ou couche d’air entre l’un êc l’autre. Cet air fert beaucoup à cet infecle. Il lait par ce moyen fe procurer un domicile où il eft à fec au milieu de l’eau. Pour cet efl'et, cette araignée attache quelques hls à des brins d’herbes dans l’eau même. Enfuite , mon¬ tant à la lurface de l’eau , toujours fur le dos , elle tire hors de l’eau Ion ventre qui paroît lec & élevé fur la lurface de ce liquide ; pour lors elle le retire vive.menc dans l’eau &. entraîne avec lui une forte bulle d’air donc il eft couvert : elle defcend vers les hls & y laifle cette bulle d’air , ou du moins une partie , qui femble s’atta¬ cher à fes fils. Voilà déjà une bulle ronde , une efpéce de cloche d’air au milieu de l’eau , que les fils qui font au 6^.6 Histoire abrégée cleHus , empêchent de remonter à la lurface. Alors l’a¬ raignée y retourne , en rapporte de nouvel air , qu’elle porte à la cloche, ce qui l’augmente de volume. Elle ré¬ pété ce manège julqu’à ce que la cloche l'oit plus grolle qu’une noilette & capable de la contenir. On la voit alors y entrer, en lortir, y apporter les infectes qu’elle prend Four les y manger. Quand elle entre dans la cloche , elle aggrandit, y apportant avec elle la lame d’air dont Ion ventre ell toujours enduit ; quand elle en fort, elle la di¬ minue , entr.aînant avec Ion ventre une portion d’air. Cette araignée fort quelquefois de l’eau pour pourluivre les infeétes, êc elle les emporte dans l’eau quand elle les a pris. Elle pourluit aulîi les inleétes aquatiques au fond de l’eau. Cette efpéce elt du nombre de celles qui vont à la chall'e. On la trouve dans les eaux de mares ôc d’é¬ tangs, rarement autour de Paris , mais fréquemment en Champagne. Son hilloire elt très- bien détaillée dans une brochure qui parut , il y a peu d’années , fous le titre de Mémoires pour fervir à commencer L'hijloire des araignées aquatiques. L’auteur paroît un excellent obfervateur, Sc après avoir luivi & obfervé nous -mêmes ces infeéles , nous nous fommes alEurés de la vérité des faits qu’il avance. 8. A R A N E A pallida , abdomine folium longitudi- naliter extenfum pallide nigrurn refereaie. L'araignée porte- feuille. Longueur 3 ^ lignes. Largeur i j ligne. Sa couleur efl; pâle êc claire, fon corps ell un peu ve¬ lu. Son corcelet eft plus pâle êc plus lilTe que le refte. Le ventre ell plus brun & chargé en defliis d’une bande lon¬ gitudinale noirâtre, ondée lur les bords , repréfentant une efpéce de feuille. Les yeux &. le dellous du corcelet lont noirs , & le ventre a en delfous une raie noire longitudi¬ nale , avec une ligne jaune de chaque côté. Les quatre pattes de devant font les plus longues , êc celles de la DES Insectes. é^47 troliîéme paire font les plus courtes de toutes. On trouve cette araignée dans les prés où elle fait des toiles formées en réfeau perpendiculaire. 5). A R A N E A livido-rufa , abdominis piclura fohacea nigra , luteo interfecia , pcdum annulis nigns. Planch, il J Hg. i. Li/Î, aran. pag. 44 , tah. i , fig. j. Araneus fubflavus , alvo præcipue in furama fui parte &. circa latera albicante plena j oculis nigris pellucidis in capite albicante. U araignée a feuille coupée. Longueur 4 } lignes. Largeur z i lignes. Sa couleur eft d’un roux pâle & livide, la partie anté¬ rieure de fon corcelet eft claire , avec les yeux noirs. Ces yeux femblent n’être qu’au nombre de ftx , parce que les deux de chaque côté font très -près l’un de l’autre 6c prefque confondus enfemble. Les patres de même cou¬ leur que le corcelet , ont des anneaux noirs. Le ventre d’une couleur un peu plus foncée, a une feuille noire, godron¬ née lur les bords, figurée lùr le milieu de cette par¬ tie; mais au haut de cette feuille, il y a plufieurs taches jaunes , èc dans fon milieu elle eft divilée tranfverfale- ment par une fedlion d’un blanc jaunâtre. Le deftbus du ventre eft noir, avec deux lunules jaunes, dont les cor¬ nes fe regardent J & qui enveloppentl’anus, l’une à droite, l’autre à gauche. On trouve cette araignée dans les bois, ou elle fait des réfeaux perpendiculaires. »o. A R A N E A livido - rufa , abdomine cruce iriplici lutea.- L’araignée d croix papale. Longueur 4 lignes. Largeur i j ligne. Elle approche de la précédente pour la couleur , feu¬ lement elle eft d’un roux encore plus livide. Son ventre feul a en delLus une longue raie jaune longitudinale, en¬ trecoupée par trois raies tranfverfes de même couleur. 64S Histoire abrégée ce qui forme une triple croix ou croix papale renverfée. En delEous, le ventre a une raie longitudinale brune, ôc de chaque coté une lunule jaune proche l’anus, comme dans l’elpéce précédente. J’ai trouvé celle-ci dans les jardins. 11. A R A N E A pallido - rufa , abdominc flavefcente punchs ni gris. L' araignée rougeâtre à ventre jaune ponclué de noir. Longueur f ^ Lignes, Largeur l ligne. Son corcelet elf d’une couleur fauve pâle & Tes côtés font plus obicurs. Les pattes lont longqes , fines , épi- neufes &; de même couleur._La troifiéme paire ell: la plus courte. Le ventre ell ovale , médiocrement gros èc jau¬ nâtre , avec quelques points noirs vers la baie, des bandes fauves tranlverles vers fa pointe. J’ai trouvé cette araignée lur les arbres. Elle femble n’avoir que lix yeux , ceux des côtés fe confondant en- femble. 12. ARANEA pallida.^ abdomine ovato flavo , fofiia longitudinali coccinea. L' araignée a bande rouge. Longueur 3 lignes. Largeur 1 j- ligne. La couleur de Ton corcelet 6c de fes pattes ell: pâle. Le ventre ell ovale , d’une couleur jaune citronnée, avec une large bande longitudinale d’un beau rouge en delîus, 6c en delfous une raie noire longitudinale beaucoup plus étroite dans Ion milieu. J’ai trouvé cette belle efpéce fur un cyprès au Jardin du Roi, près de fes œufs, qui étoient renfermés dans une boule foyeule , de couleur blanche. Elle femble, comme les précédentes, n’avoir que lix yeux. Troisième DES Insectes. Troisième Fa mille. Yeux fur deux lignes 6 & z Cf s 13. ARA.NEA iivido-rufa , abdominis piclura foliacecL fxpius interrupia ^ pedibus nigro-maculads , Lifi, aran.p. 36, c. i , f, 6. Araneus cinereus , alvo admodum plena , ejufque piétura in plures partes quafi divifa. L’araignée a feuille découpée ù déchiquetée. Longueur 3 j lignes. Largeur i { iigne. Son corcelet efl roux Sx. d’une couleur livide. Son ven¬ tre diffère luivanc le lexe. Dans les femelles, il efl jaun⬠tre avec une reprélentacion de feuille noire , donc le haut ne paroîc pas , 6l dont le bas eft coupé en cinq ou lix parties, par des lignes jaunes tranlverfes : dans les mâles il elf plus petit, éx la feuille paroîc tout du long; elle ell bordée de jaune. Son milieu etl roux , le haut 6c le bas lonc noirs tk: dans toute la longueur, elle ell; entrecoupée par deux ou trois lignes tranlverfes jaunes. Dans les deux lexes , les pattes font pâles , avec des anneaux noirs. Les yeux pilacés de même dans l’un 6c l’autre fexe , different cependant en ce que ceux des mâles font tous de même grollêur, au lieu que les femelles en ont de plus gros les uns que les autres Cette araignée le trouve lur les plan¬ tes ou elle file des réleaux horizontaux. QUAT RI É M E Fa mille. . , . . O O O 0 Yeux fur trois lignes ““ ' • J O O O 0 » I X 14. ARANEA tota fufca fidiginea. Lifi. aran.p. 78 , £. i , f. 16. Araneus fufcus alvo oblique virgata. L’ araignée- loup. Longueur 1 7 lignes. Largeur t ligne. Sa couleur eft d’un brun de fuie de cheminée. Ses pat- Tome II. 2sJ n il n 6^0 Histoire abrégée tes poftéi'ieures font plus longues que les autres. Ses yeux & les pinces lont noirs. On trouve cette araignée en grande quantité dans les champs où elle coure à terre fans faire de toile ; elle faute quelquefois lut les inlecles qu’elle veut attraper. Sa maniéré de chalTer lui a lait donner le nom d’araignée-loup. Elle a quatre grands yeux ôc quatre petits , rangés de la maniéré dont ils lont repréfentés n°. I. 15. ARANEA soia cinereo-villofa thoracis linea triphci albida. Llnn. faun. fuec. n. lîiç. Aranea nigra , thorace triplici linea longitudlnali a!ba , abdomine nebulofo. Linn.fyfi. nat. edh. io,p. 613 , n. 33. Aranea abdomine oblongo nebulofo, lineis lateralibus albis. Frifch. germ. 8 , />. 3 , tab. 2. Araneus terreftris facco ovifero. Aà. Upf. iy^6,p. 38, n. 9. Aranea nigra , pedlore abdomineque linea alba cinUis. L' araignée cendrée a trois lignes blanches fur le cor- celet. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes, • Elle eft un peu velue & toute de couleur cendrée ; elle n’a que trois raies blanches longitudinales ôc parallèles lur le corcelet ; fon ventre ell de couleur un peu plus obfcu- re que le refte. J’ai trouvé cette efpéce dans les prés, les yeux lont tout-à-fait femblables à ceux de la précé¬ dente. 16. ARANEA faliens nigra, abdomine utrinque lineis tribus albis ad angulum acutum coeuntibus. Linn. faun. fuec. n. 1237. Aranea faliens nigra, lineis albis tranfverfis feml- circularibus. Linn.fyft. nat. edit. lo,;j. 623 , n. 29. Aranea fcenica. Lif. aran. p. 87,/. 31. Araneus cinereus, alvo circiter fenis fafciis tranfverfis in angulos acutos in medio ereftis argenteis & nigtis alternatim diipoûtis infignita. Ra]. inf. 37, n. 31. Araneus idem. Bradl. nat. tab. 24 , /i 3. L'araignée fauteufe aux trois chevrons blancs. Longueur z 7 lignes. desInsectes, 6'5i Ses patres font noires, velues , tachetées de blanc 5e les premières (ont plus longues que les autres. Son corcelec ell noir; le ventre ell un peu allongé 5e terminé en pointe. 11 ell pareillement noir, 5e en dellus , il y a de chaque côté trois bandes blanches argentées , qui vont oblique¬ ment en montant , 5e fe rencontrant au milieu avec celles de l’autre côté , Forment un angle aigu ou des efpéces de chevrons. On trouve cette araignée dans la campagne 5e fouvenc fur les fenêtres des mailons. Elle eft vagabonde 5e ne file point de toiles. Elle faute très-bien, fur-tout lorlqu’on veut la prendre. Elle a des yeux de différente grandeur, tels qu’ils font figurés n^’. z. Cinquième Famille. Yeux en ‘bouquets. OO 17. ARANEA longipes , ihorg.ce pedibufque pallidis , abdonune plumbeo fufco. U araignée domeflique a longues pattes. Cette araignée a le corcelet de couleur pâle 5e livide , Tes pattes (ont de la même couleur; elles font fort lon¬ gues 5e très-fines , prelque comme celles du faucheur ; la troifiéme paire elf la plus courte. Son ventre elf ovale, un peu oblong , ôe de couleur plombée. ün trouve cette araignée dans les endroits inhabités des mailons, où elle fait des toiles lâches 5e irrégulières. MONOCULUS. LE MONOCLE. Pedes fex. Oculus unuS. Anteiinx. multiplices feus pluri- mis laterihus. Corpus crujla tcclum. Six pattes. Un feul (xil. Antennes branchues avec plu- fleurs poils latéraux. Corps cruftacé. N n n n ij 651 Histoire abrégée Les infecles qui compofent ce genre , font tous fort ilnguliers, mais très-reconnoilTables par les différens ca- radteres qu’ils portent. Le premier de ces caratleres con¬ fie dans la forme des antennes. Tous les monocles ont ou leurs antennes branchues , divifées &. fubdivifées comme les branches d’un arbre, ou ils ont plus de deux antennes, comme on le voit dans Xo. monocle a queue four¬ chue. Les antennes de cette elpéce lont tellement divi- lées julqu’à leur baie , qu’au lieu de former des antennes branchues , elles en repréfentent deux de chaque côté. Outre cette divifion finculiere des antennes des mono- O _ , des , on remarque encore que cette partie elf ornée fur les côtés, de poils allez apparens , qui joints à la divilion des antennes dont nous venons de parler, les font en¬ core paroître plus touflues & plus fingulieres. Le fécond caractère elfentiel des monocles , c’eft de n’avoir qu’un leul œil , ôc c’elt de-là que ce genre a reçu le nom qu’il porte. La plupart des inlectes ont deux yeux ainli que les grands anfmaux: quelques-uns , comme les araignées, en ont davantage; le monocle ell le leul tjui n’ait qu’un leul œil. Queltjues Naturalifles croient cepen¬ dant que dans la vérité, le monocle a réellement deux yeux , mais que ces yeux (ont li près l’un de l’autre, qu’ils le confondent éc lemblent n’en faire qu’un. J’ai été moi-même porté à le croire , l’analogie me failoit re¬ garder cette opinion au moins comme très-probable; mais quelqu’examen que j’aie fait , je n’ai jamais pu appercevoir qu’un leul œdl dans tous ces infectes , àc c’ell en vain qu’on voudroit fe perluader t]u’ils en ont deux. Outre ces deux caraéteres propres & elLentiels aux mo¬ nocles , ces infeétes en ont encore plulieurs autres , mais qui leur font communs avec différens genres. Ces petits animaux , par exemple, ont fix pattes , ce qui les diftin- gue de plulieurs infeétes de cette feétion , tels que les pinces , les tiques , les araignées ôc autres qui ont huit DES Insectes. (^53 pnttes , ainfî que des crabes qui eu ont dix , & des clo¬ portes , des fcolopendres , des ïules , &c. qui en ont bien davantage. Mais le pou, la puce , la forbicine, la podure èc le binocle ont pareillement iîx pattes , en forte que le nombre des pattes peut bien lervir à diftinguer les mo¬ nocles de pludeurs autres genres , mais ne fait pas un ca¬ ractère elîentiel de celui-ci. Un autre caraflere femblable elf la dureté de la peau des monocles , qui dans la plupart elt dure comme une croûte. Ce que nous avons dit des infectes de cette Icction en général , fait voir que la plu¬ part lont dans le même cas , Üc ont leur corps crultacé. Il elt vrai que ce caractère elt plus marqué dans ce genre que dans pludeurs autres , 6c que la croûte qui recouvre le corps des monocles, elt 11 ferme 6c il dure, que dans quelques elpéces , elle relî'emble à une coquille pour la dureté. C’elt ce t]u’on voit dans les deux efpéces de mo- nocles a coquilles. Tous les monocles font aquatiques , 6c fe trouvent en quantité dans les eaux dormantes , telles que celles des mares , des badins 6c même des baejuets qui font dans les jardins. Leur démarche elt ilnguliere. La plûpart fe fervent de leurs antennes branchues , comme de bras pour nager , 6c avec l’aide de ces antennes , ils s’avancent 6c s’élèvent dans l’eau comme par bonds 6c en fautillant. C’elt pour cette raifon que Swammerdam avoir appellé une des efpéces de ce genre , puce d'eau , pulex aquaiicus. Leurs pattes les aident audi à nager, car ces infectes ne s’en fervent que pour aller dans l’eau , 6c même la polition de ces pattes , dans la plupart des efpéces , les rend tout- à-fait inutiles , d ce n’eft à cet ufage. Elles fortent toutes de la fente qui fe trouve entre les deux lames dont le corps eft couvert , 6c tellement ferrées qu’elles ne peuvent faire de mouvement que de haut en bas , 6c nullement furies côtés ; par ce moyen elles fervent de rames au monocle lorlqu’il nage. L’infeéle, en même-tems, elt muni d’une autre partie qui lui fert d’aviron , c’ell la queue qui varie (>54 Histoire abrégée pour la forme , lîmple dans quelques efpéces , fourchue dans d’autres , mais toujours plus ou moins mobile. Ces infectes Ibnt tous ovipares , & comme ils font la plupart tranlparens , on apperçoit , à travers la peau de plu- lîeurs , les œuts contenus dans l’intérieur de leur corps. Mais il y en a quelques-uns où ces œuts lont bien plus ap¬ pareils ; car ces inlec'tes les portent en paquets à leurs cotés , comme on le voit dans la hgure que nous don¬ nons. C’eft de ces œufs dépofés dans l’eau , que naiflenc ces infedles dont je n’ai pu appercevoir encore l’ac- coLiplement. La nourriture des monocles ne doit pas être confidé- rable ; ces inlecles font li petits , qu’ils n’ont pas beloin d’en prendre beaucoup. Aulîi je crois qu’ils ne doivent pas être carnalîîers le nourrir des autres infeétes , qui la plupart font plus gros qu’eux. Quelques débris de plan¬ tes leur fuffifent , c’elt probablement de la différente teinte des fucs de plantes dont ils fe nourriffent , que vient la différence de couleurs de ces infedles. Car on obferve , du moins dans plufieurs elpéces , qu’ils varient du blanc' au vert Se au rouge plus ou moins îoncé. Cette derniere couleur a fouvent fort effrayé des gens qui n’é- toient pas habiles Naturalides. L’eau toute remplie de ces infedles , paroît rouge comme du fing , cC ce phéno¬ mène a fuffi pour jetter autant de terreur dans l’elprit du peuple , que ces prétendues pluies de fang , que nous avons dit n’être formées que des gouttes de liqueur rou¬ ge que rendent les papillons en lortant de leurs coques. Si l’on eût examiné de près cette eau , que l’on préten- doit être changée en fang , on auroit vu que fi couleur rouge ne dépendoit que des inledles dont elle four- milloit. Les monocles fervent de pâture à beaucoup d’infedles aquatiques. 11 n’y a pas julqu’aux polypes qui en mangent Se en détruifent une grande quantité , lur-tout de ceux dont la peau eft un peu moins dure ; car pour les mono- desInsectes. 655 des à coquilles, le teft donc ils font couverts, réfifteroit trop à l’eftomac des polypes , & d’ailleurs ces elpéces font plus grofles que les autres. Les efpéces de monocles que nous connoiflons , fe ré- duifent aux fuivantes. I MONOCULUS antcnnis dichotomis , cauda inflexa. Linn. faun, fuec. n. 1181. Linn. fyfl. nat. edit. lo, p. 635 , n. 4. Monoculus pulex. Swummerd. ïn-^'^.p. 66, t. i. Pulex aquaticus arborefcens. Swammerd. bibl. nat. c. , f. 1,1,3. Merret. pin. p. 207. Vermes miniini rubri aquam ftagnalem colore fangulneo inficientes , unde vulgus dira protendit. Hierne fiock. i, p. 32, 33. Abyffus fatanæ. Le perroquet d’eau. Longueur { ligne. Sa couleur eft d’un blanc verdâtre un peu rouge. Sa tête fe termine par une elpéce de bec pointu réfléchi en delTous &: proche lequel efl: un feul œil noir, qui paroîc des deux cotés de i’infeede , comme s’il y en avoic deux. Les an¬ tennes, qui, à leur naiflance , ne lont qu’au nombre de deux, une de chaque côté, le bifurquent peu après fe divifenc chacune en deux , comme fl l’infecfe en avoic quatre. Elles lont compolées de plufleurs articles, & de chaque jointure fort un long poil, ce qui fait l’effet des diviflons fubdiviflons des branches d’arbre; aulfl a-t-on appellé cet m(cdCQ pulex arborefcens; les antennes font prelque de la longueur du corps. L’infeéle elf applati des côtés comme la puce , & fon corps efl: ferme , dur ôc couvert par- tout d’une efpéce d’écaille qui n’a qu’une ou¬ verture en delfous en forme de rainure. C’eft dans cette rainure que font fltuées les pattes donc il ne fait guères d’ufage; au lieu d’elles, fes antennes lui fervent comme de bras pour avancer par faites par bons. A l’extrémité de la même rainure, ell la queue qui fe divife en deux branches, dont chacune fe lubdivife en deux autres. L’é¬ caille qui couvre cet infecte, eft tranfparente, ôc l’on voit Histoire abrégée foLivent à travers ^ du côté du dos, un nombre confidéra- ble de petits œufs bruns. La figure de ce petit animal eft preique quarrée. On le trouve fouvent dans l’eau des ma¬ res. il varie un peu pour la couleur , étant quelquefois d’un blanc rougeâtre, d’autres fois verdâtre, & quelque¬ fois rouge. Cette derniere couleur donne dans certains tems un œil rouge à l’eau, lorlqu’il y a beaucoup de ces infecles, ce qui a quelquelois caulé beaucoup de frayeur en certains endroits, ou l’on croyoit que l’eau étoit chan¬ gée en fang. t 2. MONOCULUS antennis dichotoniis , cauda rejiexa. Linn. faun. fucc. n. 1183. Linn. fyjl. nai. edit. lO , p. 6]$ . n, Monoculus pediculus. Le monocle a queue retroujjee. Cette elpéce paroît li femblable à la précédente, que je les avois d’abord confondues enfemble. Elle n’en dillere que parce que la queue elf retroutLée en dellus du côté du dos , au lieu que celle du perroquet d’eau ell recourbée en devant. Du relie ces deux inlecles lé relîémblent pour tout. 3. MONOCULUS antennis quaternis y cauda recla bifida. Linn. faun. fuec. n. i 184. Planch. 21 , fig. 5. L/m yÿ/t. nat.edit. \o,p. 635 , n. 6. Monoculus quadticornis. B/jnek. bdgi. p. 14^, i. 13 , /• B. Leuwetihoek. contin. arc. nul. lug^ bat 1719 , pag. 142,/. I. RoJiL inf. vol. 3 , f .ppl. hifi. polyp. tab. 98 , / 2,4. Le monocle a queue fourchue. Ce petit monocle efl d’un brun un peu cendré. De fa tête nailTent quatre antennes , deux en devant ô: deux en arriéré , toutes quatre garnies de quelques poils qui leur donnent la figure d’une branche. Entre ces quatre antennes, tout en devant de la tête, ell un feul œil. De la tête à la queue, le corps va en diminuant en forme de poire. 11 efl compofé de lepe ou huit anneaux qui vont toujours desInsectes. f 57 toujours en fe recréciiranc. La queue eit longue , divilëe en deux , & chaque divifion donne nailLance excerieu- renient à trois ou quatre poils allez forts. L’animal porte les œufs aux deux côtés de fa queue en forme de deux paquets jaunâtres tout remplis de petits grains , ôc qui. à eux deux égalent prelque la longueur de l’inlecle. Ses pattes font en delLous , mais il s’en lert peu ; les antennes lui (ont d’un plus grand ulage pour aller dans l’eau par fauts de par bonds très-vifs. Ce petit infedte n’a pas une demi-ligne de long : on le trouve dans les mares. Ôn peut en mettre plulîeurs dans un bocal rempli d’eau, on en voit quelques-uns chargés de leurs œufs , de dépoler au bout de quelque tems ces deux paquets enlemble ou fépa- rément. 4. MONOCULUS antennis capillaceis multiplicibus ; tefia bivalvi oblonga. Linn. fuun. faec. n. 1185. Monoculus antennis capillaceis multiplicibus tefta bivalvi. Linn.fyfl. nat. edit. 10 , p. 635 , n. 7. Monoculus conchaceus. Le. monocle a coquille jaune. Longueur I ;; ligne. Largeur | ligne. Cette efpéce eft renfermée dans une coquille bivalve , c’eft-à-dire , compofée de deux parties appliquées l’une contre l’autre, oblongue, lille, prefque de la même grof- feur aux deux bouts de de couleur cendrée. Cette coquille s’entr’ouvre en délions , de c’elt par une des extrémités de cette ouverture que l’animal lait lortir fes antennes divifées en plulîeurs tîlets blanchâtres, avec lefquelles il court très -vite de côté de d’autre en nageant dans l’eau. Lorfqu’il rencontre quelque corps folide , il s’arrête de marche avec fes pattes , qui fortent un peu le long de la même ouverture. Si on tire l’infeèle de l’eau, il fe renfer¬ me tout entier dans la coquille. On trouve communé¬ ment ce petit animal dans les ruill’eaux bourbeux de dans les eaux dormantes. Tome II. O O O O ^53 Histoire abrégée J. AIONOCULUS antennis capîllaceis multlplicibiis ^ teflcL bivalvi globofa. Le monocle a coquille courte. Longueur i ligne. Largeur f ligne. ün trouve alFez fouvent cet infeiAe avec le précédent. Il paroît n’en dlfl’érer que par la forme de fa coquille , qui ell plus courte & beaucoup plus grolTe , ce qui la rend glo- buleufe ou de forme ronde : du reffe , le corps 6c les parties de cet infetle paroiflent femblables. BIN OCULUS. Monoculi fpec. linn. LE BINOCLE. Pedes fex. Oculi duo. Antennx, Jîmplices fetacc£. Cauda hifida. Corpus crujlâ teclum. Six pattes. Deux yeux. Aiuenues lîmples & fccacées. Queue fourchue. Corps cruftacé. Ce genre approche beaucoup du précédent , avec lequel quelques Naturaliffes l’ont confondu. Il lui rellemble par le port , le nombre des pattes, & fur-tout par la dureté du tefl qui couvre fon corps , mais il en diffère par des caracferes efFentiels. D’abord cet infecte a deux yeux très- diftindts , au lieu que le monocle n’en a qu’un feul , ôc c’eft de cette différence que nous avons tiré le nom de ce genre. Nous l’avons appellé binocle , pour le diflinguer par¬ la du monocle , qui veut dire infecte à un feul œil. Une autre différence fè tire des antennes , qui ne font pas fourchues Sc garnies de poils latéraux dans les binocles , comme dans les monocles, mais fimples &. courtes dans la plupart. 11 en ffut cependant excepter le grand binocle à queue en filets, dont les antennes, quoique fimples , font longues &: fourchues vers leur bafe. Outre ces différences , on peut remarquer que les écail¬ les qui couvrent le deffus du corps des binocles , font fé- DES Insectes. 659 parées l’une de l’autre dans leur milieu , ôc reflernblenc prelqu’aux étuis des infectes coléoptères par leur figure &; leur poficion. Ces écailles peuvent (e foulever un peu de delîus le corps, auquel elles ne tiennent point vers le bas. Ces infectes vivent dans l’eau comme ceux du genre précédent , mais ils font plus voraces. La plupart s’atta¬ chent à diflérentes efpéces de poilLons, auxquels ils adhé¬ rent fortement, èc qu’ils fucent par le moyen de plufieurs ouvertures ou fuçoirs , dont la nature les a pourvus dans la partie inférieure de leur corps. Le deÜous de l’infecte efl ordinairement plat pour s’attacher & fe coller au poilTon fur lequel il doit habiter. Nous ne trouvons que peu d’efpéces de ces infectes au¬ tour de Paris , mais beaucoup de poillons qu’on ne ren¬ contre point ici, & fur-tout plufieurs poiflons de mer , lont attaqués par difi'érens infectes qui s’attachent à eux & les fucent, 8c qui font des efpéces de ce genre, comme je m’en fuis alTuré par l’examen que j’ai fait de plufieurs. 11 y en a aufli dilférens figurés dans quelques auteurs , 8c lur-tout dans Baker , fous le nom de poux de poillons. T ous ces inleétes ont une figure finguliere , Sc rellemblent un peu en petit aux crabes de mer, dont il elt cependant ailé de les diftinguer par le nombre des pattes. Il y a lur-tout quelques efpéces de crabes qui approchent infini¬ ment des binocles, entr’autres le crabe des moluques , que l’on voit dans les cabinets, 8c qui fe trouve figuré dans le Thefaurus Rumph 'ii , planch. 1 1. Tous ces animaux ont une queue fourchue ou divifée en deux, qui tantôt fe termine par deux filets fimples , 8c tantôt par deux écailles plattes, lôit unies, loit Irangées. Outre le petit nombre d’efpéces de binocles que nous donnons , nous lommes perfuadés qu’il doit y en avoir encore d’autres autour de Paris , que l’on pourra dé¬ couvrir , en examinant avec foin au fortir de l’eau les poilTons fur lefquels ils peuvent habiter. O O O O ij Histoire abrégée 660 1. BINOCULUS cauda bifcta. Planch. z i , fig. 4. L':nn. faun. fuec. n. 1 18 1 . Monoculus cauda bifet?. Fnj'ch. ge-rn. lo,p, i , tab. I. Apus. Le binocle à queue en filets. Longueur i8 lignes. Largeur lO lignes. Ce binocle eft fort grand : le coté de la tête eft plus large , 6c celui de fa queue plus étroit. Sa tête a une peti¬ te pointe en devant, &; près de cette pointe en delîus , deux yeux allez proches l’un de l’autre. Le corps eft cou¬ vert de deux écailles , qui vers le bout s’écartent &; Te léparent, formant un angle aigu vers les bords extérieurs, 6c laiilànt voir entr’elles la queue. Le bord inférieur, par lequel fe regardent ces écailles , eft un peu dentelé en Icie. La queue eft écailleule 6c le termine en deux longs lilets alLez durs. En deftous , l’animal a lix pattes cruftacées. On trouve cet inleéle dans l’eau : il eft rare ici. 2. BINOCULUS hœrnifphœricus , cauda foUacea capitis punclo tnplici fufeo. Planch. 21 , lig. 3. L’nn. fyfl. n.it. dit. lo , g. 634, n. 2, Monoculus tefta foliacea plana, Frifch. germ. 6, tab. I2. Loes. Monoculus cauda foliacea. Le binocle h queue en plumet. Longueur 2 lignes. Largeur i f ligne. La couleur de cette efpéce eft d’un jaune un peu brun ; elle eft cruftacée comme la précédente , mais ronde , hémilphérique , prelqu’audi large que longue , relEem- blant pour la ligure à une coccinelle 6c concave en deftous. Ses antennes font petites, très- courtes , difficiles à appercevoir, compofées de cinq articles 6c placées pro¬ che les veux. Ceux-ci éloisinés l’un de l’autre 6c fitués aux i ^ O ^ deux côtés de la tête, lont noirs. Outre ces yeux, il y a encore entr’eux lur la tête trois taches brunes pofées en triangle. La mâchoire de devant le termine en pointe, mais recourbée en deft’oiis. Après la tête qui eft alTez DES Insectes. 66i grande , fe voyent deux écailles lilTes , terminées par un bord laillant, qui couvrent le corps comme les étuis des Icarabés ; mais elles ne vont pas julqu’au bout , Sc elles laillent à nud une queue écailleuie formée de quatre an¬ neaux , qui fe termine par,deux appendices barbus comme des plumes , que l’infede étale en courant dans l’eau. En deflous , ce. binocle a fix pattes courtes , dont les origines lont éloignées les unes des autres. On trouve cet infecte dans les ruifléaux ; il reflémble d’abord à un petit coléop¬ tère , mais la démarche vive fa queue qu’il agite préci¬ pitamment , le décélent bientôt. 3. BINOCULUS gafieroJieL Le binocle du gajierojîe. J’ai trouvé anciennement cette efpéce qui étoit fort jo¬ lie, fur le gafierojîeus , Linn. faun. fuec. n. 276 , qui eft un petit poifl'on épineux que l’on trouve en quantité dans les ruiireaux , & fur-tout au petit Gentilly. Âlais n’ayant pas confervé cet infecde , je ne puis en donner une bonne defcription. CANCER. LE CRABE. Pedes decem , primi cheLi' formes. Oculi duo. Anicnniz filiformes. Cauda foUofa. Corpus crufiâ teclum. Dix pattes , les deux pre¬ mières en forme de pinces. Deux yeux. Antennes filiformes. Queue compofée de plufieurs lames. Corps criiftacé. Il eft très-ailé de diftinguer des autres genres de cette fection , le crabe que tout le monde connoît déjà. 11 a un caractère eftcntiel qui lui eft propre , c’eft le nombre de fes pattes ; le crabe en a dix , au lieu que tous les autres infectes fans ailes en ont plus ou moins. Ce caractère 66'. Histoire abrégée luffic feul pour reconnoure ce genre. Les ancres que nous avons ajoutés , lui lonc communs avec plulîeurs inlec^es de cccce fecHon ; néanmoins ils peuvent auilî lervir à le lépa- rer de plulîeurs autres dans lelquels ils ne le trouvent point , de c’ell par cette railon que nous avons cru les de¬ voir tous réunir. Les crabes lonc tous des animaux amphibies , qui vivent ordinairement dans l’eau , mais qui peuvent lub- lîl^er très-long-cems à l’air de hors de l’eau. N'ous ne don¬ nons que deux efpéces de crabes , qui leules le trouvent aux environs de Paris ; ce genre ell néanmoins très-nom¬ breux , la mer en Fournit un nombre conlîdérable d’el- peces. Ces animaux varient pour la Forme : les uns lonc lar¬ ges , comme les poupars , les crabes communs , l’arai¬ gnée de mer, dcc. les autres lonc longs comme le homar , la crevette de l’écreviUè de riviere. Ces derniers ont une longue queue compolee de plulîeurs lames articulées en- Femble , de on les a appelles cancri macrouri , crabes à lon¬ gue queue , tandis qu’on a donné le nom de crabe à courte queue , cancri brachyuri , aux premiers cjui n’ont que de très-petites queues , compoFées pareillement de lames , de tellement recourbées de appliquées en delLous , qu’on ne les apperçoit qu’en les retournant. Cette dillincFion , ailee à appercevoir , divife naurelle- ment ce genre en deux grandes lecLions. L’écrevilîe de la crevette; les deux Feules elpéces que nous ayons ici , lonc toutes deux de la Famille des crabes à longue queue. Ces infecFes ont une tête groile , dilFincle du corceler , en quoi ils différent beaucoup des crabes à courte queue, donc la tête eft tellement conFondue avec le corcelec, que ces deux parties ne Forment qu’une Feule pièce. Au devant de cette tête un peu allongée , on apperçoit deux longues antennes compolees d’une quantité d’anneaux très-courts , de encre ces deux antennes , deux ou quatre antennules beaucoup plus -courtes de plus minces , mais DES Insectes. 66} conftruites en petit comme les antennes le font en grand. Ces antennules accompagnent la bouche de l’animal qui le trouve au devant de la tête. Au delT’us de la bouche des deux côtés de la tête, le voyent les yeux au nombre de deux , un de chaque coté. Ces yeux , dans les crabes , lont durs, ferm.es & portés fur une-elpéce de bafe cylin¬ drique 6c mobile , enforte qu’ils lont prominens. Le corcelet, cette fécondé partie du corps des crabes, n’eh point dilfinct de la tête dans les crabes à courte queue , comme nous l’avons déjà dit ; mais dans ceux à longue queue, ce corcelet elf très-apparent 6c féparé de la tête. 11 elT: oblong , prelqu’ovoïdc , tantôt compofé d’une leule pièce de telt liile, corrime dans l’écreville, le homiar , tantôt recouvert de plulieurs lames de tell , comme dans la petite crevette des ruiflôaux. Lutin la queue qui termine le corps des crabes , elf fort courte dans quelques-uns 6c longue dans les autres. Dans ces der¬ niers , outre les lames qui compolent la queue', on voit des elpéces de feuillets qui la terminent, dont l’infecle peut le lervir com.me d’avirons. Le delTous de cette queue ell garni d’autres petits feuillets tranfverfes 6c frangés , plus grands dans les femelles que dans les mâles , 6c qui iervent aux premiieres à tenir 6c afiermir leurs œufs qu’elles portent ordinairement fous leur queue. Les pattes , au nom.bre de dix , prennent toutes leur ori¬ gine du delTous du corcelet. De ces dix pattes, les deux premières méritent le plus d’être conlidérées. Outre qu’el¬ les lont plus grolLes èc plus longues que les autres, elles lont terminées par une derr.iere pièce fort renflée, 6c qui au bout le divile en deux pinces aiguës 6c dures , dont une feule efb mobile. Par le moyen de ces pinces, l’animal failit 6c lerre les difFérens corps qu’il rencontre, 6c fe rend maître de fa proie. Ces deux patres antérieures lont rare¬ ment parfaitement égales; fouvent on en voit une plus grolle que l’autre. On obferve lur-toutque la jambe droi¬ te eft plus grolle dans les mâles. Mais cette dilférence , 673 tenues n’ont que trois articles allongés, dont le dernier clt beaucoup plus long que les autres. On trouve cet alelle dans l’eau des ruillëaux ôc des mares. SCOLOPENDRA. LA SCOLOPENDRE. Pedes ad minimum viginti Vingt -quatre pattes au quatuor y fxpe plus. moins , fouvent davantage. Corpus planum. Corps applati. Antenns filiformes , articulis Antennes filiformes compofées brevibus plurïmis. de plufieurs articles courts. La fcolopendre eft appellée par quelques Naturaliftes, le millepied y à caufe du grand nombre de pattes de cec infedle , &: par d’autres la malfaifantc , parce que cet ani¬ mal pince , de produit même quelqu’entîure à l’endroit de fa morfure, qui paroît légèrement venimeufe. Il ed aifé de reconnoître ce genre par le grand nombre de pattes qu’ont ces petits animaux. On pourroit tout au plus les confondre avec les ïules , qui forment le genre luivant , mais la fcolopendre en diffère effentiellement par la forme de fon corps qui eft applatie , Sc de plus , par fes antennes qui font compofées d’anneaux courts , dont le nombre furpaffe ordinairement celui de cinq. Les fcolopendres , ainfi que les ïules dont nous parle¬ rons tout- à- l’heure , font du nombre des infeéles dans lefquels on ne voit aucune dilfinétion entre le corcelet de le ventre. Tout leur corps eft compofé d’anneaux plus ou moins nombreux , précédés en devant d’une tête ronde, de applatie ainfi que le corps de l’animal. De ces an¬ neaux partent en deftbus les pattes de l’infecte , ordinaire¬ ment au nombre de quatre à chaque anneau , deux de chaque côté. Ces animaux fe trouvent fous les pierres 6c dans les trous des murailles humides. Ils courent fort vite , 6c en mar- Tome II. Q ^ *1 (?74 Jî I s T DIRE ABRÉGÉE chant ils ferpentent &. forment fouvent des finuofités avec leur corps, qui ell long &, étroit. Ces inlecfes muent Sc le dépouillent de la peau cruftacée & dure qui les recou¬ vre à peu près comme les cloportes. On rencontre quel¬ quefois leurs dépouilles. Ils fe nourriflent de podures ôc d’autres petits infectes. Le nombre de leurs pieds varie beaucoup fuivant les difFérentes efpéces , depuis vingt- quatre Sc trente jufqu’à cent quarante-quatre. Mais pour juger au jufte de ce nombre , il faut que la fcolopendre ait acquis toute fa grandeur ëc la perteélion. Car cet infeéte a une propriété qui paroît fort linguliere. Etant jeune , il a moins d’anneaux éc moins de pactes qu’il n’en aura par la fuite, enforte que cet animal ne croît pas par la feule augmentation de volume de fes diHérentes parties , mais par une efpéce d’addition en poulfant de nouveaux an¬ neaux , à peu près comme fi nous naillions fans bras , Sc qu’avec l’âge il nous en poulfât peu à peu. La mer Sc les pays étrangers fournilfent un grand nom¬ bre de fcolopendres. Ün en apporte des pays chauds de monftrueufes , qui fe conlervent dans les cabinets. Beau¬ coup de tuyaux marins font habités par plufieurs de ces infecles. Parmi les elpéces des environs de Paris , la der¬ nière que nous appelions la fcolopendre a pinceau , eft une des plus jolies , comme on le verra dans la def- cription. I. SCOLOPENDRA rufa , pedibus utrinque quin~ decim. Planch. zi , fig. 3. Linn. faun. fuec. n. 1163. Scolopendra plana , 'pedibus utrinque qulndecim, Linn. fyft. nat. edit. 10 ,p. 638 , n. 3. Scolopendra forficata. Raj. in]. ^.43. Ad fcolopendram accedens triginta pedibus Inftrufta. La fcolopendre a trente pattes. Longueur 9 à 10 lignes. Largeur I 7 ligne. Cette fcolopendre , la plus grande de ce pays-ci, eft de couleur fauve , lillb , compofée de neuf anneaux écailleux fans compter la tête. Ses pattes font au nombre de quinze DES Insectes. 6,5 de chaque côté, èc les dernieres plus longues que les au¬ tres tournées pollérieurement, forment une efpéce de queue fourchue. Ses antennes font deux fois aulîî longues que la tête &c compolées d’une très-grande quantité d’ar¬ ticles courts, au nombre de quarante-deux. Lorfque l’in- fecle marche, il court fort vite êc quelquefois en ferpen- tant. On le trouve à terre fous les pierres, fous les pots à fleurs Sc les cailTes dans les jardins. 2. SCOLOPENDRA nigricans , pedibus utrinque quatuordccim , albo nigroquc inierfeclis. La fcolopendrc a vingt-huit pattes. Longueur 8 lignes. Elle paroît d’abord reffembler un peu à la précédente ou à la commune, mais fl on l’examine de près, on voie qu’elle en diffère beaucoup. Son corps eft à la vérité com- polé de neuf ann'eaux , fans compter la tête; fes antennes plus longues quefon corps, font fines, déliées & compo- fées d’une multitude de petits anneaux ; enfin fes pattes font au nombre de quatorze de chaque côté, en quoi elle approche de l’efpéce précédente. Mais outre fa grandeur, elle en diffère d’abord par fa couleur noirâtre; feconde- ment par fes pactes , qui font très-longues , fur-tout les poflérieures , qui égalent prefque la longueur du corps, qui de plus font entrecoupées de noir èc de blanc. Ces pattes ont encore une autre particularité , c’elf que leurs tarfes font compofés d’un nombre infini de pièces, plus longues vers le haut, qui vont de plus en plus en dimi¬ nuant vers le bout. On trouve cette efpéce avec la pré¬ cédente fous les pierres, mais bien plus rarement qu’elle. 3. SCOLOPEN DRA , pedibus utrinque triginta. La fcolopendre a Jbixante pattes. Longueur 5 lignes. Largeur y ligne. La couleur de cette efpéce eft noirâtre en deffus, blan- Qqqq i] C~G Histoire abrégée châtre ou cendrée en dellous. Elle a loixante pattes , trente de chaque côté, de même couleur que le defldus de l’in¬ fecte. Son corps ed: compofé de dix-huit anneaux plats en ded'us , chagrinés , très-diftingués les uns des autres. Le dellous de l’animal ed arrondi ,& les pattes font fort cour¬ tes. Ses antennes font compofées de fept articles. On trouve cette fcolopendre à terre, fous les pierres, mais moins fréquemment que la première. 4. SCOLOPENDRA ferruginea , pedibus utrin- que ftpiuaginta. Linn. faun. fuec. n. 1261. Scolopendra plana, pedibus utrinque feptuaginta. Linn. fyft. nat. edit. lo , p. 638 , n- 6. Scolopendra eleftrica. Aldrov. inf. p. 637 , r. 6j6 , /. 8. Scolopendra vulgaris ac vera. Rij. inf. p. 43. Scolopendræ valde exiles, longæ. Frifch. germ. 1 1 , p. il , t. S , f. 1. Scolopendra plana longa. La fcolopendre a cent quarante pattes. Longueur 8 à 9 lignes. Largeur 5 ligne. Celle-ci ed très-platte tant en dedus qu’en dedbus. Sa couleur ed fauve, mais tout du long de Ion corps, elle a dans le milieu une bande noire. Ses pattes font au nombre de cent quarante, loixante & dix de chaque côté , mais ce n’ed que quand l’animal a atteint toute fa grandeur. Lorfqu’il ed plus jeune & plus petit, il n’en a quelquefois que loixante , loixante-quatre , foixante-lix ou loixan- te-huit. Lorlqu’il marche, il fait des plis Se des replis com¬ me un lerpent. Ses pieds (ont courts Se lorment comme deux rangs de cils ou de poils de chaque côté de Ion corps. Les anneaux dont le corps ed compofé , lont fort courts Se en même nombre que les pattes. Ses antennes lont compofées de dix-fept articles. On trouve cet infeSde fur la terre , dans laquelle il s’enfonce. La nuit fon corps paroît quelquefois lumineux. 5. SCOLOPENDRA fufa , pedibus utrinque fèpwjtginta duobus. DES Inspectes, (>11 La fcolopendre a cent quarante-quatre pattes. ^ Longueur lo Lignes. Largeur j ligne. Cetre efpéce approche beaucoup de la précédente. Elle eft de même applatie ; elle a prefque le même nombre de pattes , loixante-douze de chaque côté , êc Tes anneaux tore courts font en même nombre que les paires de pac¬ tes. Mais elle en diffère en ce que l'a couleur eft brune , à l’exception de les antennes qui lont de couleur de rouille, èi. de plus en ce qu’elle eft bien plus longue & plus étroi¬ te êc prelque comme un fil. Sa longueur lait que les pactes lont moins Terrées êe moins preflées l’une contre l’autre que dans l’efpéce précédente ; du refte elles l'ont fines & petites. Ses antennes font compofées de treize an¬ neaux. ün trouve cette Icolopendre dans les mêmes en¬ droits que les autres. 6. SCOLOPENDRA ovalis , pedibus utnnque duodecim , cauda albo penicilLo. Linn. faun. fuec. n. lidq. Planch. li , fig. 4. Linn.fyft. nat. edit. lO , p. 637 , n. i. Scolopendra lagura. Acad. reg. fci. feav. étrang. tom. i ,p. 338. Au. Upf. 1736, p. 39, n. 3. Onifeus minimus ^ cauda alba. I.a fcolopendre a pinceau. Longueur l ^ ligne. Largeur j ligne. Cette derniere efpéce eft la plus petite , mais la plus jolie de toutes. Ses antennes font compofées de lept piè¬ ces , dont la derniere eft très-petite. Sa tête eft noire &: Ion corps eft brun. Il eft compolé de dix anneaux , avec douze pattes de chaque côté , lorfque l’infeéle eft .à la grandeur, car avant ce tems il y a moins d’anneaux & de pattes. De chaque côté de Ton corps, eft une rangée de petites tOLiftés ou aigrettes de poils frifés , au nombre de neuf de chaque côté , du moins lorfque l’animal eft à la perfection. La queue eft compolée d’un pinceau de poils l'emblables , plus longs êc droits , qui le rallèmblenc êc qui 6-]^ Histoire abrégée ont une couleur argentine. Cette fcolopendre relTemble, pour la forme à un petit cloporte. On la trouve commu¬ nément fous les vieilles écorces des arbres. M. de Geer l’a très- bien décrire dans le Mémoire envoyé à l’Acadé¬ mie , que nous citons ici. J U L U S. Scolopcndrx fpec. linn, L’ I U L E. Pedes plus quam centum. Plus de cent pattes. Corpus teres cylindraceum. Corps arrondi & cylindrique. Antcnns, artïculis quinque. Antennes compofées de cinq > articles. L’ïule approche affez de la Icolopendre par fa figure allongée, par le grand nombre de fes pattes. Il en dif¬ fère cependant par la forme de fon corps qui elf prefque exaélement rond & cylindrique, de par fes antennes qui ne font jamais compolées que de cinq anneaux. De plus les patres de l’ïule , plus petites que celles de la fcolopendre , font encore bien plus nombreules que les lien nés. On en trouve julqu’à deux cent Ôc deux cent quarante , fuivant les efpéces. Cet infecle marche cependant moins vite que la fcolo¬ pendre, aulîi fes pattes lont-elles bien plus courtes , elles relfemblent à une frange de poils. Il en part quatre de chaque anneau du corps , deux de chaque côté , ce qui for¬ me deux rangées de jambes. Toutes ces pattes agiflant l’une après l’autre régulièrement de fucceilivement , toute la rangée forme une efpéce d’ondulation , qui n’étant point interrompue, fert à tranfporter le corps lourd de cet animal. Sans ces rangées de pattes , l’ïule refl'embleroit tout-à-fait à un petit férpent. La peau de cet infeéle eft dure , teftacée de renitente. Il s’en dépouille comme le cloporte de la fcolopendre avec laquelle on le trouve fouvent. 11 efl ordinaire à cet infeéle , lorfqu’il eft en repos , de fe replier fur lui-même DES Insectes. 679 de fe rouler comme un ferpenc. Nous ne connoillons que deux efpéces d’ïules autour de Paris. 1. J U L U S fufcus lavis , pedibus utrinque cen^ tum. Linn. faun. fucc. n. i i6o. Scolopendra teres , pedibus utrinque centuni. Linn. fyft. nat. eiit. lO , p. 639 , n. 3. Julus terreftris. Aldrov. inf. 637, t. 636,/'. 4. Scolopendra terreftris minor. Mouffet. lût. p. 101 , f. 4. Julus quartus glaber. Jonfi. inf. t. 23. Julus glaber tnoufteti. Raj. inf. p. 46. Julus quartus glaber. Frifck. germ. il , p. zi , t. S , f. 3. Scolopendra longa mlcyllndracea. L'iule a deux cent pattes. Longueur 3 lignes. Largeur f ligne. Ce petit ïule a de chaque côté cent pattes fort courtes ôc ferrées. Son corps eft rond cylindrique , compofé de cinquante anneaux , dont chacun donne nailPance à deux paires de pattes. Ces pattes , par ce moyen , font deux à deux l’une à côté de l’autre, enforte que de deux en deux il y a un peu plus d’efpace entr’elles. Sa couleur eft noi¬ râtre &: il eft fort lifte. On trouve cet infeéte lousles pier¬ res ôc dans la terre. 2. JULUS cinereus , pedibus utrinque centum ùviginti. Planch. 22 , fig. 5. Linn. faun. fuec. n. 1262. Scolopendra teres, pedibus utrinque centum & vi- ginti. Linn. fyli. nat. edit. lO , p. 640, n. 3. Julus fabulofus. Raj. inf. p. 47. Julo glabro adrinis , lividis albilque circulis. L'iule a deux cent quarante pattes. Longueur lO lignes. Largeur j ligne. Cet ïule eft de couleur cendrée , lifte, 6c a quelquefois deux bandes longitudinales de couleur fauve lur Ion dos. Son corps eft compofé d’environ foixante anneaux , qui paroiftent doubles , une partie de l’anneau étant toute lilTe, 6c l’autre chargée de ftries longitudinales fort lerrées, ce qui fait que le corps cylindrique de l’inlecte eft comme entrecoupé alternativement d’anneaux liftés 6c d’anneaux (î8o Histoire abrégée llriës. Chaque anneau donne naillance à deux paires de pactes, ce qui fait deux cent quarante , ou cent vingt pattes de chaque côté. Ces pattes font fines , petites ôc blanches. Les antennes font très-courtes èc compoféês de cinq anneaux. Si on touche cet infeéle, il fe roule en fpirale , de façon que fes pattes font en dedans , mais cependant du côté qui regarde la terre. On trouve cet infeéle avec le précédent j auquel il reflemble , quoique beaucoup plus gros. FIN. TABLE HISTOIRE ABRÉGÉE DES INSECTES. SUPPLÉMENT. Page 40 , à la fin, avant le n''. 7, ajoutez refpéce luivante : Camilla. PAPfLlO ( nymphalis phaleratus) alis dentatis fupra ni^rw J ' • uLbo macidaiis fafciatisque ; infra fuLvis atbo /7i..^uLaLs , punctisque. plurimis nigns. lÀnn. fyfl. nat. edit. lO , p. 4S4 , n. 177. Papilio ûot/>/î^’o/2 alis dentatis fufcis, pritnoribus maculis aibls terL.e'üinis : poilicis lex tranfverfis. Linn. fyjl. nat. eait. la, p. 781 , n. 187. Fapiiio Camilla alis dentatis fufcis fubconcoloribus albo falci.itis maculatisque , angulo ani rubro. Roej'. inf. tom. J , tab. xxxiij , fig. 5,4. Pctiv. ga^. 1 2 , taè. li , f. 10. Killcrs , tntom. lin. tom. 2 , p. , n. 76. Camille. Longueur I pouce. Largeur 1 pouce } lignes. Ce papillon varie pour la grandeur; quelques-uns ont quelques lignes de plus ou de moins. Ses ailes en deflus font d’un brun très-foncé, prelque tout-à-fait noir. Les aîles fupérieures ont une bande de taches blanches iné¬ gales , formant uneefpéce d’arc, & féparées les unes des autres par les nervures noires de l’aîle. Outre cela il y a deux ou trois petites taches blanches entre cette bande & le bord de l’aîle. Les aîles inférieures ont aulîi une bande Supp. Tom, II. R r r r ^Si Histoire abrégée tranfverfale blanche formée par des taches rhomboïdes ik. en lolanges, qui fe couchent Sc ne font féparées que par les nervures noires de l’aîle. Quant à la tache rouge de l’angle inférieur 5c intérieur de ces ailes, citée dans la phrale de Linné, je ne l’ai point rencontrée fur plulieurs individus que j’ai examinés. En delEous les quatre ailes font d’une couleur fauve jaunâtre , avec les mêmes bandes &c caches blanches qu’en delEus, lî ce n’ell qu’il y a quelques points blancs de plus. En outre ces ailes font chargées auilî fur le revers de points noirs, donc quelques-uns font placés irrégulièrement près le corps de l’infecte, les autres forment deux rangées avant & près le bord de l’aîle. La chenille de ce papillon vit fur le chamcccerafus de Tourneforc, lonicera xylojleum de Linné. Page 117, après la ligne 21, & avant l’ordre fuivant à allés étendues , ajoutez : Subrubejeens 36*. PHALÆNA peclinicornis eünguls ^ alis dejiexis dentai 'is , fanguineo-fufets , fafciis palli-^ dioribus , intenonbus angulo ani nigiicante. Ent. par. 1 1 , pag. 168 , 16. La Phalène briquetée. Longueur 8 lignes. Cette phalène eft d’un brun rougeâtre , approchant de la couleur de brique; cette couleur eft interrompue par quelques bandes plus pâles que le fond des ailes. Sur les ailes de delfus on voit à leur angle inférieur près du corps de l’infeéte un peu de noir. Inordinata 37*. PHALÆNA peclinicornis elinguis y alis dejiexis cinereis , lineis tranjverjis nigris acuté angulatis , fafciis alternatim pallidioribus. Ent. par. \ \ ,p.xG^ y ^-j. La Griffonnée. Longueur 7 j lignes. Sa couleur eft d’un gris cendré avec des bandes alterna- DES Insectes. tivement plus pâles & plus foncées : en outre Tes ailes font ornées de lignes noires tranfverfales , qui ne font pas droites, mais vont en zigzag. Obfcura 38*. VY{k'LÆ\:^ K peHinicornis eünguis ^ alis dejîexis nigro-fufcis y fupenoribus pojiicc macula duplici fulvd. Eut. par. ii, pag. 169, 38. L'Obfcure. Longueur 4 -J lignes. Celle-ci eft d’une couleur brune &: obfcure tirant fur le noir. Ce qui la fait remarquer, ce font deux taches de couleur fauve que l’on voit fur la partie poftérieure des ailes de deflhs. Areolata 39*. PHALÆNA peclinicornîs elinguis , alis deflexis albis , macula inœquali tranjverfd , margineque inicrrupto-fufcis. Ent. par. ii , pag. 269, 39. La bordure a plaques. Longueur 4 { lignes. La couleur de cette efpéce eft blanche : elle fe diftingue par une tache brune tranfverfale & irrégulière, qu’on apperçoit fur fes ailes, & par des taches ou plaques pareil¬ lement brunes, qui forment une efpéce de bordure inter¬ rompue à la partie poftérieure des ailes, vers leur bord. Punclata 40*. PHALÆNA peclinicornîs elinguis y alis defiexis fufco-cinereis , nervis nigro punclatis. Ent. par. Il 3 p. 270 , 40. La nervure picotée. Longueur 6 lignes. Ses aîles font d’une couleur cendrée foncée & un peu brune. Cette phalène eft remarquable par les nervures de fes aîles qui font chargées de points noirs , en forte qu’elle paroît couverte de lignes ponctuées. R r r r i j 684 Histoire abrégée Page 128, après la fin de cecce page, ajoutez les efpéces fuivantes : Aîonilifera. P H A L Æ N A peclinicornis elinguh , alis pataiiibus cinereo-fufcis , punciis Uneifquc iranjverfis nigrii , pedibus albo mgroque inierfcciis. Eut. par. 1 1 , ^71, 44- La Phalène a brajfeleis. Longueur y lignes, La couleur de cette efpéce n’eft pas voyante, elle efl par- tout d'un brun clair cendré avec des points & des lignes tranlverlales noires, iVlais ce qui la ïait aifémenc diltinguer , c’elt la couleur de (es pactes, qui (ont entre¬ coupées d’anneaux alternativement noirs éc blancs. Simplex. P H A L Æ N A peclinicornis elinguis , alis paientibus cinereo-palUdis punchs lineifque tranfverfis nigris , pedibus albidis. Ent. par. \\ .^ pag. 271, 45. La Grifonnette. Longueur 6 lignes. Cette efpéce approche de la précédente , fes ailes font pareillement chargées de points ôe de lignes tranfverfales noires. Alais outre qu’elle eld un peu plus grande, fa cou¬ leur e(l d’un cendré plus clair èc gris, d’ailleurs fes pattes (ont toutes blanches (ans anneaux noirs, comme dans l’autre elpéce. La femelle eft encore d’une couleur plus claire èc plus pâle que le mâle, 6c fes antennes à peine peélinées , femblent n’êtte que des filets limples, diflfé- rence de fexe qui n’eft pas abfolument rare dans ce genre d’infectes. Page 134, avant fécondé famille placez les efpéce* fuivantes ; Fimbriata. PHALÆNA peclinicornis fpirilinguis ^ alis DES Insectes. 685 patentihiis anguLatis fiavejcentibus , tribus connexis fufcis , limboquc rubro , fubtus punclütis. Ent. par. Il , pag. z-j6, 59. La frange pourprée. Longueur 4 { lignes. Ses aîles jaunâtres forment plufieurs angles à leur bord, & lont chargées de trois bandes brunes qui fe touchent les unes les autres. Leur bord ell rougeâtre , comme pour¬ pré , Sc en dell'ous elles font ponctuées. Noyas. P H A L Æ N A peclinicornis fpirilinguis , alis patentibus aqueo viridibus , lineâ duplici tranfverfd albâ antennis niveis. Ent. par. \\. pag. 276, 60. La grande nayade. Longueur 6 lignes. Les aîles de cette efpéce font d’un vert d’eau , S: chargées de deux bandes rranlverlales blanchâtres ; fes antennes font d’un blanc de lait. Malletina. PHALÆNA peclinicornis fpirilinguis , alis patentibus cinereis ,fuperiorum margine externo maculis quatuor oblongis fufcis , limbo fufeo. Ent. par 1 1 , pag. 276 , 61. La bordure maculée. Longueur j lignes. Cette efpéce ell toute grife, on voit feulement quatre taches brunes & un peu allongées fur le bord extérieur des aîles de dell'us. Le bord inférieur de ces mêmes aîles eft pareillement de couleur brune. Atomifera. PHALÆNA peclinicornis fpirilinguis ^ alis patentibus albis , fafciis tribus atomifque lutefeentibus , oculis nigris. Ent. par. il , pag. 3 62. Le Damas blanc. Longueur 5 7 lignes. 686 Histoire abrégée Ses aîles de couleur blanche lont chargées de trois bandes Ôc de quelques points irréguliers jaunâtres; les yeux noirs reÜortent lur la couleur blanche de l’infecle. G cminata. PHALÆNA pecîinicornis fpirilinguis , alis patentibus cinereis , tranfverfis obfcurioribus , punclifquc nigris. Ent. par. ii^pag. 177, 63. La Bimaculée. Longueur 7 lignes. Cette efpéce ell grife ; on voit fur fes aîles des bandes tranfverfes de couleur plus foncée , éc des points noirs qui forment deux taches plus marquées. y'irginalis 57'*^. PHALÆNA pecîinicornis fpirilinguis^ aLis patentibus albis , inferioribus punclo nigro. Ent. par. 1 1 , pag. 177 , 64. La virginale. Longueur j { lignes. Sa couleur eft toute blanche, à l’exception d’un point noir fur chacune des aîles inférieures. Carthefiana 58*. PHALÆNA pecîinicornis fpirilinguis ^ alis patentibus fufcis j atomis obfcuris. Ent. par. 1 1 , pag. 278 , 65. La piqûre. Longueur j lignes. Cette efpéce eft brune & parfemée de petites taches encore plus brunes. Niiidula 59*. PHALÆNA pecîinicornis fpirilinguis, alis patentibus albis niientibus atomis cinereis .^punHoque fuperiorum nigro. Ent. par. w ^ pag, 278, 66. La brillante. Longueur 5 f lignes. Celle-ci eft d’un blanc lifte 6c brillant, parfemée de DES Insectes. ^87 petites taches cendrées , &c elle a de plus un point noir iur chacune des ailes fupérieures. MiLiata 60*. PHALÆNx4 peclinicornls fpinlingids ^ alis patentibus cinertis ^ margineque nigro punclaus. Ent. par. i\ ^ pag. 178 , 67. La pointilléc. Longueur ; lignes. Les ailes de cette efpéce font de couleur grife cendrée, avec des bandes de points noirs, &. de plus elles ont une rangée de points pareils à leur bord inférieur. N. B. On placera ici la Phalène du n®. 63 , pag. 140, dont on reclitîera la phrafe ôc la defcription de la maniéré luivante. PHALÆNA pechnicornis fpiriLinguis , alis patentibus albidis , atomis cinerafcentibus , & undulatâ ferrugineâ. Ent. par. ii. pag. 278, 68. Les atomes a une bande. Longueur 5 lignes. Ses yeux (ont noirs, fon corps eft jaunâtre hc foii ventre brun. Ses aiies font blanchâtres, toutes piquées de points cendrés, avec une bande tranlverlale de cou¬ leur de rouille au milieu, éc fur cette bande on trouve fur chaque aile un point blanc entouré de noir , du moins dans les mâles. Au bas de l’aile ell une rangée de points & de taches noires. En delEous à l’endroit de cette bande, eft une autre bande de points noirs plus gros que ceux du refte des ailes. Page 140, à la place du n®. 63 que l’on vient d’ôter & de placer ailleurs , on mettra l’elpéce luivante. Herbacea 63. PHALÆNA feticornis fpirilinguis .y alis patentibus vindibus dentatis y Lineâ duplici tranj'verfâ albâ. Ent. par. 11 , pag. 282, 8®. Histoire abrégée ^S8 Herbacée. Longueur 4 lignes. Largeur 9 lignes. Ses ailes de couleur verte ont leur bord dentelé , 6e font chargées chacune de deüx iisnes tranfverlales O O blanches. Page 145, après la ligne 6, avant § II, ajoutez les elpéces luivantes : Alternata 74*^. PHALÆNA. feiicornis fpiri Lin guis , alis patentibus , fajciis tranjverjis albis fufcisque aliernis, Ent. par. 1 1 , pag. 2 S 5 , 5) i . La veinée. Longueur y | lignes. Sa couleur eft aflez finguliere, fes aîles étant colorées par des bandes tranfverfales alternativement blanches 6e brunes , ce qui la rend comme veinée. Hieroglyphica 75*. PHALÆNA feiicornis fpirilinguis , alis patentibus dentatis cinereis , fuperioribus littens duabus & margine fufcis. Ent. par. 11 , pag. 286, 92. L* H i éroglyphe. Longueur 4 lignes. Ses aîles de couleur cendrée ont leur bord dentelé , 6e outre leur bord inférieur qui elf brun, elles font encore chargées de deux taches de même couleur, qui refl’em- blent à des caractères hiéroglyphiques. Vndulofi -jG^. PHALÆNA feiicornis fpirilinguis ^ alis patentibus albido-glaucis , fafciis arcuaiis obfcurioribus. Ent. par. ii, pag. 286, 93. Eondoyante. Longueur j lignes. Cette efpéce a fes aîles de couleur blanchâtre tirant fur le vert d’eau, 6c chargées de raies tranfverfales plus, foncées DES Insectes. 6^9 foncées , un peu coudées en arc, ce qui forme des efpéces d’ondes. , Syrena 77*. PHALÆNA ftdcornis fpiriimguis , alis patentibus e viridi glaucis , fafciâ duplici albidâ. Ent. par. II. pag. 286, 94. La petite nayade. Longueur 4 lignes. La couleur de fes ailes efl d’un vert un peu bleuâtre, femblable à la couleur d’eau avec deux bandes blanchâtres. Humeralis 78*^. PHALÆNA feticornis fpirdingids ^ alis patentibus albis , Iiumeris fafciâqiie iranjverjd nigro- fulvis. Ent. par. ii,/’. 187, 95. L' Humérale. Longueur y lignes. Ses ailes font blanches, ainfî que tout l’infeéle à l’excep¬ tion du haut des épaules près le corcelet qui eft d’une couleur fauve brune ÔC noirâtre, Se d’une bande tranf- verfale fur les ailes de la même couleur. Pilofellce 79*. PHALÆNA fencorms Jpinlinguis , alis patentibus jiavefcentibus , fafciis inæqualibus obfcuris , punctoque nigro. Ent. par. 11 , p. 287, 96. U Auripeau. Longueur 5 j lignes. Le jaune efl: la couleur dominante des ailes de cette phalène, mais cette couleur aflez vive eft entrecoupée par des bandes un peu brunes, & de plus les ailes font marquées par un point noir. Sa chenille vit fur la pilofelle. Aurantiaca 8o*. PHALÆNA feticornis Jpirilinguis y alis patentibus flavefeentibus , fafciis aurantiis circumfexis. Ent. par. \ \ , p. 187, 97. Supp. Tome II. S s s s Histoire abrégIe La bande orangée. L»ngu€ur 6 lignes. Les aîles de cette efpéce font auffî de couleur jaune pâle, avec des bandes ondulées d’un jaune orangé. Lunularis 8 i PHALÆNA fcticornis fpirilinguis , alh patenubus cinereis nitentibus , fuperiorum punclo nigro , fafciâque marginali arcuatâ albâ. E ni. par. \ \ ^p. zSy, 58. Le CroiJJant. Longueur 4 lignes, La couleur de fes aîles eft: d’un blanchâtre cendré , mais lifle ôc brillant; on voit fur les aîles fupérieures un point noir, ôc de plus une tache marginale blanche en arc , qui forme un croiffant. Prolongata 8z*. PHALÆNA feticorws fpirilinguis y alis patenubus albis , fuperioribus punclo prolongaio atro. Ent. par. w ^ p. 288, 55. L* apoflrophe. Longueur 3 ^ lignes. Cette phalène eft toute blanche à l’exception d’un point noir marte , un peu prolongé en forme d’apoftrophe qu’on apperçoit fur les aîles fupérieures. Afparagi 83*. PHALÆNA fcticornis fpirilinguis y alis patentibus albtdis nitcnttbus , fingulis punclo nigro , faf ciisque undulatis obfcuris. Ent. par. ii y p. i88j 100. La Damajfée à points. Longueur 3 f lignes. Ses aîles font blanchâtres, liftes Se brillantes. Sur cha¬ cune des quatre on apperçoit un point noir, 6c des bandes ondées plus foncées que le fond de l’aîle, ce qui reftemble à une toile damaftee. La chenille vit fur l’afperge. DES Insectes. ' (*91 Cordigera 84*. PHALÆNA faicornis fplriünguis , alis patentibus albidis , fafciis obfcuris , Jlngulis punclo nigro , fafciâque lata undulaiâ fufcâ. Ent. par. i ï , p. 288, lûi. La Ceinture brune. Longueur 3 { lignes. Celle-ci efl: blanchâtre, mais moins brillante que la précédente ; elle a , comme elle , un point noir fur chaque aîle, & des bandes plus foncées, mais point ondées. Ce qui la diftingue encore plus c eft une large bande brune tranfverfale ondulée, qui lui forme une efpéce de cein¬ ture. On pourroit l’appeler la cordeliere. Eremitica 85*. PHALÆNA peciinicornis fpirilinguis ^ alis patentibus nigris , maculis fafciâque tranjverfâ arcuatâ albis , margine alarum albido. Ent. par, 1 1 , p. 289 , 102. La Z,ône blanche. Longueur j lignes. Le fond de la couleur de cette efpéce efl: noir, mais les ailes ont des taches blanches & une bande tranfverfale courbée en arc de la même couleur. De plus le bord de ces ailes efl blanchâtre, ce qui rend cette phalène très- aifée à reconnoître. Albeola 8 6*. PHALÆNA feticornis fpirilinguis ^ alis patentibus albidis , fngulis punclo nigro. Ent. par. \ \ y p. a89, 103. La Blanchette a points. Longueur 3 f lignes. Cette efpéce eft toute blanche , à l’exception d’un petit point noir qu’on voit fur chaque aîle. S s s s ij (><)x Histoire abrégée Page 149, n®. 81. Cec article traite de la même efpéce qui eft décrite 11'*. 97, pag. 159. On le changera de la maniéré fuivante; Chryfuis. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis deflc- xis ferruginco-fufcis , frfci-â duplici iranfvcrsâ viridi- aurcâ. LInn. fdun. fuie, n. 8715. Phalæna feticornis fpirilinguis, alis deflexis nebulofis, fafciâ unâ alterâve aureâ. Linn. fyfl. nat. edit. lo, p. '513, n. 90. Merian. europ p. 14, tab. 39. Raj. inf. 181. Phalæna media, alis exterioribus duplici areâ tranfverfâ viridi- auratâ, ferici inftar fplendente infignibus. Rofel. inf I , tab. 31, clajf. Papilion. noflurn. Le K 'irt - doré. Longueur 8 lignes. Ses antennes de la longueur de la moitié de Ton corps, le devant de fon corcelet &; fa tête font d’un jaune pâle, éc Ion corps eft d’un gris brun. Les ailes fupérieures font brunes, mais très-ondées Sc comme marbrées, leur bord inférieur eft plus pâle êc plus clair. Au deffus de ce bord le trouve une bande ondulée un peu pâle dorée , êc charsée d’une légère teinte de vert. Plus haut les ailes O O , font comme nébuleufes, avec une légère teinte dorée, qui forme une leconde bande. La baie des ailes eft d’une couleur plus matte. De plus elles ont vers leur milieu, près le bord intérieur, une tache pâle allez large. En def- Ibus ces ailes font brunes , avec leur bord inférieur de cou- leur plus claire. Les ailes inférieures lont brunes en deflhs, & grifâtres en deflous, avec un point noir &. une raie tranfverfale en arc de la même couleur. Les pattes font grifes. On voit fouvent cette phalène voler vivement autour des plantes aromatiques, & fuccer avec fa trompe le miel de leurs fleurs , toujours en volant &. fans fe pofer. Sa chenille eft rare &. a feize pattes. Elle eft de couleur jaune rougeâtre, avec quelques rangées de points blancs. DES Insectes. <Î93 Page 151, ligne 1 8 , alinéa : la chenille de cette phalène y ùc. changez cec alinéa par ceci. La chenille de cette phalène fe trouve fur la pimpre- nelle, rabfinthe Sc plulieurs plantes potagères. Elle ell lillè, a feize pattes; fa couleur eft verte, un peu claire, avec des bandes obliques d’un vert plus foncé, qui for¬ ment une efpéce de point d’Hongrie. Elle fe cache le jour pour ne manger^ nefortir que la nuit, ce qui la fait appeler par Goedart la méticuleufe. Elle vient de très- bonne heure, même pendant l’hyver , quelques-unes fe mettent en coque dès le mois de février. J’en ai trouvé une le 1 8 mars , qui s’eft mile en coque dès le lendemain , & dont le papillon efl éclos le 8 mai fuivant. Leurs coques font compolèes de petits grains de terre, attachés à une matière foyeufe. Cette chenille n’a pas de corne fur la queue , èc les antennes de la phalène font à filets éc non pas coniques, ainfi l’on ne doit point ranger cet infecte parmi les Iphinx, ainlî que l’avoir d’abord fait Linné dans la fauna. Dans la figure enluminée deRoefel, la phalène eft un peu plus grande, les couleurs font plus vives que dans l’infecte vivant. De plus fa chenille quoique verte n’a point ces lignes obliques d’un vert plus foncé que j’ai obfervées. D’ailleurs Roefel repréfente fur le dos de la chenille une bande longitudinale de points blancs , que je n’ai pu y trouver; feroit-ce une variété? Page 159, au lieu du n'-'’. 97 qui elt le même que le 8 1 , placez l’efpéce fuivante : Zonata 97. PHALÆNA feticornis Jpirilinguis , alis defiexis luiefcentibus , fafciâ duplici tranjverfd fufea. Eut. par. Il y p. 297 1 17. La double Zone. Longueur 5 f lignes. Cette efpéce eft par-toat de couleur jaunâtre, 6c n’eft ^94- Histoire abrégée remarquable que par deux bandes tranfverfales brunes, dont fes aîles font chargées en-deflus. Page 173, après la ligne 19, avant le titre Tm5 La Clalr-aifcure. Longutur 7 lignes. Les aîles fupérieures de cette phalène font pâles, mais parfemées de taches brunes, noirâtres 6c irrégulières, leur bord eft d’une couleur plus claire , les aîles intérieures font au contraire brunes , avec deux bandes tranfverlales blan¬ châtres. Fufcopiera. P H A L Æ N A fencornis fpirilinguis , corporc fiavo , oculis aigris , alis fufeis , fuperioribus puncîiS tribus albis inferioribus baji Jlavis. Ent. par. \. \ , p. 307, 160. La Phalène a trois points. Longueur 3 | lignes. Ses yeux font noirs, 6c fon corps eft jaune. Quanta fes aîles, elles font brunes, mais les lupérieures font ornées de trois points blancs, 6c la bafe des inférieures elt de la même couleur que le corps. Dianaea. PHALÆNA feticornis fpirilinguis alis cinereis y marginibus inierioit 0 exteriore fufeis , interné lunulâ. Ent. par. il y p. 307 j i6iy La Lunulaire. Longueur 9 lignes. Les aîles de cette efpéce font d’un gris cendré , mais leurs bords tant extérieur qu’intérieur font de couleur brune; 6c de plus près du bord intérieur il y a une tache en forme de croiflant ou lunule de la même couleur. Circulàta. PHALÆNA feticornis fpirilinguis y alis fufeo- cinereis y punchs aigris fafciatim dfpofitis y (jf macula circulari. Ent. par. ii y p. 308, 16 a.. Le cerceau pointillé. Longueur 9 lignes. 6'5<> Histoire abrégée iies ailes font d’une couleur brune claire, avec des ran¬ gées de points noirs, un petit cercle de même couleur. Hcfpcndæa. P H A L Æ N A fencornis fpinlinguis , alis aurandis , inferïonbus baji fafcidijuc nigns. Ent. par. \i , p. 30S' , 163. U Orangée. Longueur 6 lignes. Cette elpéce a Tes ailes fupérieures par-tout d’un jaune orangé 3 les inférieures ont une bande noire, éc du noir pareillement à leur baie. G raminta. P H A L Æ N A feticornis fpinlinguis , alis vindefeentibus , irregularibus aLbis nigro termi- naiis. Ent. par. p. 308, 164. Le Lampas vert. Longueur 5 i lignes. Il n’eft pas aifé de décrire cette efpéce alTez finguliere. Ses ailes font d’une afl'ez belle couleur verte, mais elles Pont chargées de bandes blanches bordées de noir, ce qui imite une étofle. Deujîa. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis cinereo- nigris à veluti deuflis. E ni. par. \\ y p. 308, 165. La Phalène brûlée. Longueur lO hgnes. Celle-ci n’eft gueres brillante , elle eft par-tout d’un brun noirâtre recouvert de gris, comme s’il y avoir de la cendre fur un charbon, enlorte qu’il fembie quelle ait été brûlée. Millcfima. PHALÆNA feticornis fpirilinguis y alis albiSy nervis longitudinalibus lutefeendbus denfis. Ent. par. 1 1 , p. 309, i66. La DES Insectes. ^97 La M.illeraye. Longueur 7 lignes. Cec iiîfecle eft blanchâtre ôc fes aîles font de cette même couleur, mais bariolées par des nervures longitudi¬ nales iort ferrées &: rapprochées de couleur jaunâtre. Heraciuœa. PHALÆNA feticomis fpirilinguis fufca , alis fuperioribus macuLis albidis longitudinalitcr & tranjverjim pofitis. E ni. par. \\ y p. 309, 167. La Funéraire. Longueur 6 lignes. Cette elpéce eft de couleur brune foncée. Sur fes aîles fupérieures lont plufieurs taches blanches , les unes polées longitudinalement, les autres tranlverfalement, ce qui avec la couleur noirâtre du fond reflemble à un drap funéraire. Pulchella. PHALÆNA feticomis fpirilinguis y alis deflexis albis y lineis undulans nigris y macula triplici objcurây pedibus nigro interfeclis. Ent. par. x i , 309, 168. La Mignone. Longueur 4 lignes. Le corps de cette jolie petite efpëce efl: blanc , ainfi que le fond de fes aîles: mais fur ces dernieres lont des lignes noires ondulées , ôc de plus trois taches un peu ternes. Ses pattes (ont également entrecoupées d’anneaux alter¬ nativement blancs & noirs, Marina. PHALÆNA feticomis fpirilinguis , alis deflexis fufcis y fafciâ lata tranfverfa y puncioque obfcuriore. Ent. par.'ii y p. 3iOj 169. La Phalène ondée. Longueur 6 lignes. Cette efpëce eft toute de couleur brune, mais une bande Supp. Tome II. T c t c 698 Histoire abrégée tranfverfale plus foncée qui fe voie fur fes ailes, & une tache également foncée la font paroître comme ondée. Chryfo-palLida. PHALÆNA ftt 'icornis fpinlinguis , alis pallidis , frfeus undulatis luttis ^ média latiorc fufed , punclo nigro. Eut. par. ii j p. 310, 170. La DamajJ'ée jaune. Longueur 4 ignés. Le fond de fa couleur eft pâle, mais fes ailes font char¬ gées de bandes ondulées jaunes, à l’exception de celle du milieu de l’aîle qui ell brune, ce qui imite une étolFe. En outre il y a un point noir fur chaque aîle. Antrorum. PHALÆNA feticornis fpir'dinguis y alis deflexis fujcis y fafciis undulatis albis y fubtus punclo nigro. Ent. par. i \ y p. 310,178. La DamaJJee brune. Longueur 7 ignés. Celle-ci eft brune avec des raies ondulées blanches fur fes aîles. En defl'ous elle eft toute brune , mais un peu plus claire avec un point noir fur chaque aîle. Je l’ai trouvée le foir dans des endroits obfcurs. Noclurna. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis deflexis fufeis y fupra lineis quatuor undulatis obfcurioribus. Ent. par. \i y p. 3 1 1 , 171. La Nocîurne. Longueur 5 lignes. Cette efpéce n’eft pas brillante, elle eft toute brune, & fes aîles font ondées par quatre bandes de couleur encore plus foncée. Elle eft commune à la campagne où l’on trouve cette^phalêne en quantité le matin derrière les con¬ trevents où elle fe tient cachée pendant la nuit. Manâarina. PHALÆNA feticornis fpirilinguis^ alis deflexis DES Insectes. ^99 fufcls omnibus infernè , inferioribus fupra fafciâ trunf- verfd croceâ. Ent. par. i\ 3 p. 311, 173- La Mandarine. Longutur 3 f lignes. Sa couleur eft brune , mais les quatre aîles fupérieures en delîous, 6c les inférieures en delllis ont une bande tranfverlale d’un jaune de fafran , ce qui lui forme une efpéce de ceinture jaune , femblable à celle des mandarins. Ocularis. PHALÆNA Jeticornis fpirilinguis 3 alis corpori circumvolutis cincreis , fafciis ' albicantibus 3 macula interna connexâ fulvâ. Ent. par. \ \ , p. 311, 1 74. L' Oculaire. Longueur 4 lignes. La forme de cette efpéce efi différente de celle des pré¬ cédentes. Non feulement fes aîles font rabattues, mais elles font roulées autour de fon corps qu’elles envelop¬ pent. Ces aîles font d’une couleur cendrée , avec des bandes blanches, 6c vers le bas à la partie intérieure on apperçoit une tache fauve qui femble le réunir avec la pa¬ reille de l’autre aîle , 6c forme une efpéce d’œil. Pomacea. PHALÆNA feticornis fpirilinguis 3 alis deflexis fufcis 3 fuperioribus macula albâ, fafciis undulatis & omicro viridibus ; inferioribus cinereis. Ent. par. 1 1 , p. 311, 175. E Omicron vert. Longueur 8 lignes. Les aîles de cette phalène font rabattues ainfi que dans la plupart de celles qui compofent cet ordre. Le fond des aîles fupérieures eft brun, mais outre une tache blanche elles ont des bandes tranfverfes ondulées de couleur verte claire, 6c un rond ou petit omicron de la même couleur. 700 Histoire abrégée ce qui fait paroîrre l’inlecte de couleur vert pomme. Les ailes intérieures lontgriles. Columbina. PHALÆNA fcticorms fpirihnguis ^ alis deflexis albido-roftis niteniibus y frfciis unduLaüs fufcis. Ent. par. Il y p. 3 II, 176. La gorge de pigeon. Longueur 7 lignes. La couleur des .ailes de cette efpéce ed d’un rofe pâle changeant, lemblable à la gorge de pigeon, éc entre¬ mêlées de bandes ondulées brunes. D’ailleurs elles font brillantes ôc lilLes. Liclorea. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis deflexis fufcLS y parte anticà obfcuriore , poflicâ maculâ duplici fujcâ. Ent. par. ii y p. 312 , 177. La brunctte a taches en bordure. Longueur 4 lignes. Cette petite efpéce ell: brune, mais la partie anterieure de fes ailes elb d’un brun oblcur éc plus foncé, tandis que la moitié pollérieure eft plus claire avec deux taches brunes vers le bord. Il lémble que l’habit de cette pha¬ lène foit mi-parti, comme celui d’un bedeau ou licteur. ALz/z/co/or. PHALÆNA feticornis fpirilinguis y alis deflexis ; fuperionbus fufco yfulvo , albidoque marmoratis infenori- bus fufcis. Ent. par. \\ y p. 313, 178. La marbrure brune. a Longueur J lignes. Il n’eft pas aifé de décrire les couleurs de cette efpéce, dont les ailes fupérieures font variées 6c comme marbrées de brun, de fauve & de blanc, tandis que fes ailes infé¬ rieures font toutes brunes. Feneflralis. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis desInsectes. 701 deflex ’is fufcis , antict fujciis tranfvcrjls conferiis albidis. Ent. par. i \ , p. 3 1 3 j 1 79- Le Grillage. Longueur 3 -i lignes. Les ailes de cette petite efpéce font brunes , mais les ailes lupërieures lont chargées i’ur leur moitié antérieure de petites raies blanches tranfverfales très-hnes & tres- rapprochées, qui forment à cet endroit une efpéce de petit grillage blanc. Dom^ella. PHALÆNA feùcornis fpirilinguis ^ capite nigro , alis deflexis pallidis fuperioribus fajciis albis finifque lutefcentibus minute marmoratis. Ent. par. 1 1 3 1 3 , 1 8o. La Donfelle. Longueur 8 lignes. Cette jolie efpéce a la tête noire, & fes ailes font d’une couleur pâle. Les lupérieures font élégamment panachées de bandes blanches ôc de Ifries jaunâtres très-fines. C’eft avec la louppe lur-tout qu’on découvre ce travail admirable. . Pretiofa. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis dejiexis cinereis , fufeo nigroque marmoratis nitentibus. Ent. par. \ \ ^ p. 313, 181. Le jafpe brun. Longueur G lignes. Le fond de fa couleur eft gris, mais fes ailes lifles & brillantes font marbrées de noir éc. de brun. Le luiiancdes ailes, &: la jafpure de leurs couleurs la font briller comme une pierre fine. Opalœa. PHALÆNA feticornis fpirilinguis ^ alis deflexis cinereo - fufcis lirribo albido , fafciâ lata flnuatâ fubcxruleâ nitente. Ent. par. , p. 314, i8z. L'Opale. Longueur 6 lignes. 70 i Histoire ABRicÉE Ses aîles font d’un gris brun , avec leur bord blanchâtre. Mais ce qui la rend remarquable ell une large bande tranlverlale & linuée de couleur bleue brillance, qui la rend chatoyante comme l’opale. Focorum. PHALÆNA ftticornis fpirilinguis y alis defiexis albidis y fubjiavefcenubus , marginc mfimo fucefccnte. Ent. par. i \ , p. 314, 183. Le bord enfumé. Longueur 5 7 lignes. Ses aîles font blanchâtres, tirant un peu fur le jaune, leur bord inférieur ell brun obfcur, comme s’il avoir été enfumé ou brûlé. Kinofa. PHALÆNA feiicornis fpirilinguis y alis defiexis anucè albidis y pofiicè rubefcenubus y macula albicante y puncioque nigro. Ent. par. w y p. 314, 184. La Fineufe. Longueur 4 lignes. Les aîles de cette efpéce font blanches dans la partie antérieure , & d’une couleur rouge vineule dans la moitié portérieure , avec une cache blanche & un point noir. Pellicea. PHALÆNA feticornis fpirilinguis y alis defiexis fufcis y maculis latis albis numerofis connexis. Ent, par. w y p. 315, 185. L’ Herminée. Longueur 4 7 lignes. Le fond de la couleur des aîles de cette efpéce efl brun , mais elles font chargées d’un nombre de larges taches blanches, donc plufieurs fe touchent ôc fe réunilTenc, ce cjui leur donne l’air d’une fourure. Do Aaw. PHALÆNA feticornis fpirilinguis y alis defiexis DES Insectes. _ 703 fufcis y fafciis iranjverfis fiavis , nonnullis conntxis. Ent. par. ii , p. 31 5 j 186. La phalène a cerceaux jaunes. Longueur 3 lignes. Sur un fond brun les ailes font peintes de bandes tranf- verfales jaunes, comme autant de cerceaux, dont plu- fîeurs fe réuniÜ’ent enlemble. Francifeana. PHALÆNA feùcornis fpiriUnguis , alis defiexis fufcis , fupenoribus maculis aliquot obfcuris j inferioribus fafciâ tranjversâ flavâ. Ent. par. ii ^ p. 315, 187. La Brunette h. ceinture. Longueur 3 lignes. Celle-ci efi: brune, avec quelques taches plus foncées fur les ailes fupérieures ; les inférieures de même couleur ont une bande traniverlale jaune, qui forme une efpéce de ceinture. Ferruginea. PHALÆNA feiicornis fpiriUnguis y alis dejiexis fufcis , fupenoribus maculis obfcuris ferrugineis. Ent. par. i\ y p. 31^5, i88. La rouillée. Longueur 6 lignes. Cet infecte eft entièrement de couleur brune. On ap- perçoit feulement fur lès ailes fupérieures quelques taches de couleur de rouille peu apparentes. Arcuata. PHALÆNA feiicornis fpiriUnguis y oculis nigris y antennis fulvis , alis defiexis albidis , fafciis arcuatis nigricantibus. Ent. par. i \ y p. }i6y 189. La G ri feue a Longueur 6 lignes. Les yeux de cette efpéce font noirs 6c fes antennes de 704 Histoire abrégée couleur fauve. Ces deux parties fe font d’autant plus re¬ marquer, que tout le relie de l’inlecl:e ell d’un blancgris, à l’exception de lignes noires en .zigzag qui le voient fur les ailes. Kcrmejina. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , ^alis deflcxLS ^ fupcnoribus rubefcentibus , infcrioribus rubris y puncio margineque nigris. Eat. par. \i y p. 316^ 1 90. Lt velours cramoijî. Longueur 7 Lignes, Cette belle efpéce ed par-tout de couleur rouge , plus éclatante fur les ailes inférieures , moins vive fur les lupé- rieures, dont le bord ed noir, outre un point pareille¬ ment noir dont elles font marquées. H-Lfp ana. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis dejiexis infra fufcis , fupra flavis , lineis undiflatis fufeis. Ent. par. w , p. 316, 191. Ea doublure brune. Longueur 4 j lignes. Les quatre ailes de cette phalène font jaunes en delTus, avec des lignes brunes, lînuëes ondées : en deddus elles font totalement brunes , ce qui leur forme une elpéce de doublure. CrVrc/ZiZ. PHALÆNA feticornis fpirilinguis y alis deflexis flavis y areis pallidioribus. Ent. par. 11^7». 317, 192. La Jonquille. Longueur 7 lignes. Celle-ci ed entièrement d’un jaune jonquille : feule¬ ment on voit fur les ailes quelques places plus pâles ôc plus claires. Sinuofi. PHALÆNA feticornis fpirilinguis , alis deflexis utrinque flavis y lineis undulatis fufcis, Ent. par. 1 1 , P- 317^ La DES Insectes. 70J • La Sinuie. Longueur 4 lignes. Cette efpéce refTemble beaucoup à la doublure brune, mais les ailes font jaunes en deflous comme en deflus. Du relie elles font pareillement chargées de lignes brunes ondées 6c lînuées. Mediata. PHALÆNA fcticornisfpirihnguis, alis deficxis fufcis , medietate pojiicâ cincrcâ , margine fufco. Enc. par. M, p. 317, 194. La ceinture grife. Longueur 4 f lignes. La couleur de cette phalène ell brune , mais la moitié inférieure de les ailes eit griie , à l’exception de leur bord , qui ell brun comme le relie de i’inlecle; ce qui fait que la couleur grife forme une elpéce de ceinture. Ovata. PHALÆNA feticornis fpirilingins , alis deflexis fiavefcennbus , macula ovula fufcâ. Eut. par. ii ^ p. ■318, 15)5. La tache brune. Longueur 4 lignes. Cette efpéce efl entièrement de couleur jaunâtre , à l’exception d’une tache brune de forme ovale lut fes ailes fupérieures. Modefla. PHALÆNA feticornis fpirilinguis ^ alis deflexis albidis , lineis iranjverfis maculâque duplici externd oblongâ nigris. E ni. par. i\ y p. 318, 1^6. La Modefle. Lçngueur 5 7 lignes. Celle-ci ell peu apparente. Sa couleur ell blanchâtre avec des lignes tranlverfales noires , 6c deux taches oblongues également noires, placées vers le bord exté¬ rieur de l’aile. Supp. Tome II. V v v v 7o6 Histoire abrégée Circumfcripta. PHALÆNA fetlcornis fpinlinguis ^ aüs defiexis fufco-nigricandbus y alarum fuperiorum baji ù apice pallidionbus , lincâ duplici circumfcriptis . Eut. par. Il y p. 318, 197. IJ Agathe brune. Longueur 6 f lignes. Cette phalène efl: peu brillante pour les couleurs, elle eft d’un brun noirâtre, feulement la bafe de les ailes Sc leur extrémité font plus pâles moins foncées, &C les deux endroits font terminés par une double raie. Auriculata. PHALÆNA feiicornis fpLrihnguis y alis dcflcxis fubrubefeennbus , fafciâ tranfverfd Lutefcenie , margine alarum externo inierfeclo. Eut. par. w y p. 319, 198. La Phalène a panaches. Longueur f Ligtus. Ce qui diflingue d’abord cette efpéce, ce font deux bar¬ billons en forme de panaches au-devant de la tête. Ses ailes font un peu rougeâtres avec une bande tranfverlale tirant fur le jaune, &: leur bord extérieur paroît entre¬ coupé parla couleur alternativement plus èc moins foncée. Rofacæa. PHALÆNA fetlcornis fpiriUnguis yhumerls latis , alis rofeis , maculâ externâ margineque fiavis. Ent. par. Il . /’• ï5>9- La Chappe couleur de rofe. Longueur j î lignes. La forme de cette phalène, ainfi que des deux fuivanres diffère beaucoup de celle des précédentes. Leurs ailes prefqu’aufTi larges dans le haut que vers le bas, forment une elpéce de manteau ou chappe de chantre. Celle-ci efl de couleur de rofe avec le bord inférieur des ailes DES Insectes. 707 jaune , & une tache de même couleur vers leur bord extérieur. Anglica. PHALÆNA fciicornis fpinlinguis ^ humais lat 'ts ^ cinerta peniciUis pLurimis aiarum elevaus. Eut. par. i i , p. 319, 200. La Chappe grife. Longueur 3 2 lignes. Semblable à la précédente pour la forme, cette efpéce ell toute grife, &; n’eft remarquable que par des petites élévations de poils ou écailles qui forment fur les aîies des efpéces de pinceaux. Bidclla. PHALÆNA fencorms fpinlinguis humens latis ^ alis antich albis , pojiicè fuhis.Ent. par. 11,7’. 320, 201. La Chappe bedcaude. Longueur 4 lignes. Cette efpéce fe difbingue aifément par la fingularité de la couleur de fes aîies , dont la moitié antérieure eil blanche, êc la poftérieure de couleur fauve, femblàble à une robe de bedeau. Page 205 , après la ligne 8 , ajoutez les efpéces fuivantes; Cincla. TiblÆAfufca^ ails fuper 'ioribus flavis ; puncîis y margine exierno circidoque infra croccis. Eut. par. 1 1 ^ P- 336, 5Î- La teigne d'or a anneaux. O Longueur 4 lignes. Tout le corps de cette teigne efl: brun , mais fes aîies fupérieures font d’un beau jaune, N; ornées de points, & vers le bas d’un cercle de couleur de fafran , outre leur bord extérieur qui eft pareillement fafrané. Punclulata. TINÆA cinerea , alis fuperioribus punclorum nigrorum tribus panbus. Eut. par. ii,/». 337, jé. V V v v 1} 7o8 Histoire abrégée La teigne a points noirs. Longueur 3 lignes. Son corps &: fes ailes font de couleur grife. Sur celle-ci on apperçoit fix points noirs partagés en trois paires. Atratella. TINÆA tota atra. Ent. par. i \ » p. 337, 57. La teigne noire. Longueur a lignes. Celle-ci eft par-tout fur le corps & fur les aîles d’un noir matte. Kirgata. TINÆA fufco-cinerea , fafciâ tranfverfd pilisque jiavo-aureis. Ent. par. 11,/’. 3 37 , J La teigne h bande jaune. Longueur a lignes. Cette efpéce eft par-tout d’un gris foncé, avec une bande tranlverfale ôc quelques poils d’un beau jaune imi¬ tant la couleur d’or. yittata. TINÆA nigro-fufca y fafciâ tranfverfd albd. Ent. par. \ \y p. 337 , 59. La ceinture blanche. Longueur 1 lignes. La couleur de celle-ci eft d’un brun noirâtre : feulement il y a fur fes aîles une bande tranfverfale blanche, qui forme une efpéce de ceinture. Signatella. TINÆA alba , fgnaturis fulvis aureisque marmorata , margine alarum externo albo interfeclo. Ent. par. \i y p. 338, 60. La teigne brochée d*or. Longueur 3 lignes. Le corps de cette efpéce eft blanc, les aîles font mar¬ brées de taches irrégulières, les unes fauves, les autres DES Insectes. 709 dorées & brillantes , Sc le bord extérieur de fes aîles eft entrecoupé de blanc ôc de fauve. Lucidula. T I N Æ A fulva^ fufco lineifque plumbeis marmorata , punchs plumbeis. Ent. par. 1 1 , 3 3 8 , 6\. La mine de plomb. Longutur 3 { lignes. Celle-ci eftde couleur fauve, mais fes aîles font mar¬ brées d’un peu de brun, ôc ornées de lignes 6c de points brillants de couleur de plomb. Radiatella. T I N Æ A fufca , alis corpori circumvolutis fufcis ^ fafciis longitudinalibus radians albis. Ent. par. Il yp. 338 , 61. Le manteau rayonné. Longueur 3 lignes. Cette teigne brune porte fes aîles de même couleur, roulées autour de Ion corps qu’elles enveloppent comme un manteau. Sur la couleur brune de ces ailes (ont des raies blanches longitudinales , qui à leur extrémité fe divi- fent en plufieurs rayons, Scapulata. T I N Æ A cinerafcens , fafciis tranfverfs fufcis , capite collarique albo oculis nigris. Ent. par. II. p. 338 , 63. La Teigne a mantelet. Longueur 2 f lignes. Cette teigne de couleur grisâtre a les yeux noirs. Sa tête Se fon corcelet (ont très-blancs , ce qui lui forme une efpéce de mantelet , ôc fait fortir davantage la couleur noire des yeux. Ses aîles grifes font ornées de plufieurs bandes tranfverfales brunes. Turcica. T I N Æ A nigra , alarum bajî macula duplici lunulari albâ. Ent. par. 1 1 . pag. 339, 64. Histoire abrégée 710 L'Ottomane. Longueur 1 -j lignes, La couleur noire eft celle qui domine fur tout cet in- fe(î};e, à l’exception de deux taches blanches en forme de croilLant qui fe voient lur les ailes vers leur bafe. Crajjlcornis. T I N Æ A nigra , antennis crajjis , alariim bafi fafciâque iranfverfd luteâ. Eut. par. w.p. 339 , 65- La Teigne à grojfes antennes. Longueur 2 1 lignes. Les antennes de cette efpéce font remarquables par leur orofleur, en quoi elle dillére des autres qui les ont en filets. Sa couleur efl: noire, à l’exception de la bafe des aîles, ôc d’une bande tranlverfale qui font jaunes. Purpuratella. TI N Æ A nigro-violacea , alisanticè fiavis ^ pojiicè macula marginali flavâ , lineis cceruleis nitentibus , pedibus annulis aibis. Ent. par. , 339 j La Purpurine. Longueur 4 lignes. Cette jolie efpéce efl; d’un beau noir violet & pourpré. La partie antérieure de fes ailes efl: jaune, & la poflé- rieure efl ornée vers fon bord d’une tache marginale pa¬ reillement jaune. De plus on apperçoic lur les ailes des lignes bleues brillantes. Les pattes de cet infecte font entrecoupées d’anneaux blancs. Cinerata. T I N Æ A alis corpori circumvolutis albidis , margine cinereo. Ent. par. 1 1. pag. 340, 67. Le Manteau cendré. Longueur 4 lignes. Les ailes de cette efpéce entourent & enveloppent fon corps, comme un manteau. Du refle elles font blan- DES Insectes. 711 châtres , à l’exception de leur bord qui efl: d’un gris cendré. Antennulata. T I N Æ A atra. ^ alarum bafi macula^ longitudmaii , margîne externo punclo , medio macula Rkomboïdæâ flavis , antcnnis medio albis. Ent. par. \ i. p. 340, 48. Le Lofange jaune. Longueur 3 { lignes. Le noir matte êc foncé eft la couleur dominante de cet infeéle. Mais ce fond noir eft relevé par une rache longi¬ tudinale d’un beau jaune qui ie voit à la baie de Taîle, par un point également jaune placé vers fon bord extérieur, & par une tache de même couleur en lolange, qui eft fur le milieu. Les antennes noires ont dans leur milieu un anneau blanc. CitrineUa. T I N Æ A alis fuperiorlbus flavis , maculis altquot aurantiis. Ent. par. w. pag. 340, 6^. La Ciirine. Longueur 4 { lignes. Cette efpéce , toute de couleur citronnée, a fes ailes ornées de quelques taches d’un jaune oranger. Pallidula. T I N Æ A corpore fufeo , ocuiis nigris , alis pallido flavis. Ent. par. 1 1 . pag. 340 , 70. La Paulette. Longueur 4 lignes. Le corps de cette teigne eft brun , fes yeux font noirs, ôc les ailes font d’un jaune foible imitant la couleur de la paille. • Tau. T 1 N Æ A cinereo fufcoque marmorata , alarum apice lineâ y albâ acuiè circumjîexâ. Ent. par. ii. p, 341 ^ 71- 7ii Histoire abrégez Le Tau. Longueur 4 lignes. Ücs ailes font marbrées de gris &: de brun : mais la marcjue caraétériftique de cette elpéce eft une ligne blanche qui fe voit (ur le bout des ailes , qui eli contournée èc qui par fa figure imite celle de la lettre tau. Argentinctta. TINÆA fufco-violacea , lineis punclisque argenteo-vio lacets. Eut. par. 1 1 , z». 341 , 71. La teigne brochée d’argent. Longueur 3 j lignes. Cette belle teigne eft d’une couleur brune tirant fur le violet, fes ailes font enrichies de lignes '6c de points d’argent également bleuâtres. Siellata. TINÆA crocea fubviolacea , margine externo maculâ albijjimâ. Ent. par. ii,p. 341 ^ 73. La tache de neige. Longueur 3 lignes. Celle-ci eft d’un jaune fafrané , entre-mêlé d’une légère teinte de violet, avec une tache d’un blanc éclatant vers le bord extérieur de fes ailes. Aurentiaca. TINÆA corntcuUs duobus crijlatis , nigro- ccerulea ^ alarum parte fuperiore , maculisque duabus fiavis. Ent. par. i. p. 341 , 74. La Teigne orangée. Longueur 3 7 lignes. Cette efpéce eft une des belles de ce pays-ci. Sa cou¬ leur eft toute brune en defious. En dellus la tête elt jaune avec les yeux noirs, 6c fes antennes font pareillement noires: mais ces dernieres vues à la louppe paroiflbnt en¬ trecoupées de petits anneaux blancs. De plus on voit au- devant de la tête deux barbillons compofés de trois articles, prefqiie aulli longs que les antennes, velus, noirs desInsectes. 713 noirs fur les côtés, jaunes en cieflous. Les ailes fupé- rieures ont toute leur partie antérieure jufqu’au tiers d’un beau jaune doré. Le refte de l’aîle ell noir chargé de quelques traits bleus , & lur cette partie noire il y a de chaque côté une tache ronde & jaune qui tient au bord extérieur de chaque aile. Le bord intérieur de l'aîic a une belle frange bleuâtre , qui vers l’angle extérieur eft terminée par un bord blanc. Cette belle teigne a été trouvée au mois de mai. Hefpendum. T I N Æ A nigro-violacea fubaurata, alarwn b a fl J fafciâquc lattis^ anicnnis mcdio albis. La Teione du Citronnier. O Longueur 3 lignes. Cette efpéce a beaucoup de rapport de refl’emblance avec la précédente : peut-être n’eft-ce qu’une variété ou dif¬ férence de fexe. Lile ne paroît point avoir les barbillons qu’on voit dans l’autre, ôc fes antennes noires ont dans leur milieu un anneau blanc. Ses aîies d’un noir violet, font brillantes & parfemées de petits points dorés. Leur bafe cft d’un beau jaune citron, qui ne s’étendant que julqu’au quart de l’aîle forme une tache triangulaire. Sur le milieu de l’aîle elf une bande tranfverfale allez large, également de couleur citron. En ded'ous l’infecte eft d’un noir violer parfemc aulîi de points dorés, êc l’extrémité de les pattes ou les taries lont d’une couleur plus claire êc pâles. J’ai trouvé fréquemment pendant l’été cet infeéle voltigeant lur les orangers & citronniers. Page 124, après la ligne 16, avant féconde famille^ ajoutez ; Adelais. LIBELLULA corpore vindi-ferlceo ^ alis albis ^ puncÎQ marginali nigro. Ent, par. \i. p. 345 , 6. L’ Adélaïde. Longueur 17 lignes, Supp. Tom, II. X X X X 714 Histoire abrégée La couleur de cette efpéce efl: d’un beau vert foyeux Sc brillant. Ses ailes font tranfparentes , claires & fans au¬ cune tache qu’un point noir marginal, en quoi on la dif- tingue des autres efpéces de cet ordre. Page 129, après la ligne 14, avant le titre Perla ^ ajoutez l’elpéce luivante : Vicloria. LIBELLULA corpore flavo ,abdomine cylmdrico ^ alarum baji fiavicante. Eut, par. i\. p. 348, \6. La Vicloire. Longueur 1 5 lignes. Son corps eft jaune &. fon ventre eft cylindrique : fes ailes tranlparentes ont une teinte jaunâtre à leur bafe , vers leur attache au corps de l’infecte. Page 251, ligne 4, avant le titre Hemerobius j ajoutez les elpéces luivantes: f'^ariegata. PHRYGANEA nigro-fufca ^ maculis cinereis ^ pedibus nigro cinereoque incerfeclis. Ent. par. 1 1 . pag, 357 ^ 13- La Frigane marbrée h pattes panachées. Longueur 8 lignes. Largeur i lignes. Le fond de la couleur de cette efpéce eft un brun noi¬ râtre , mais elle eft parfemée de taches grifes, qui la font paroître de couleur cendrée. Ses pattes lont également en¬ trecoupées d’anneaux noirs 5c d’anneaux gris. Lugubris. PHRYGANEA tota atra , ails fufcis ^ vents nigris. Ent. par. 1 1 . pag. 357, 14. La Frigane enfumée. Longueur z ^ lignes. Largeur 7 ligne-. Celle-ci eft toute d’un noir obfcur 6c comme enfumée. Ses ailes même font brunes , êc toutes chargées de ner¬ vures noires. DES Insectes. 715 Ncrvofa. PHRYGANEA , alis alb 'is^ nervis fufeo- puncîatis. Ent. par, ii. pag. 357, 15. La Frigane a nervures. Longueur 3 lignes. Largeur I ligne. Cette efpéce eft pâle &: peu colorée. Ses aîles font claires 6c tranfparentes. Mais ce qui la fait aikment dif- tinguer , ce font les nervures de les ailes qui lotit formées par des raies de points noirs. Atra. PHRYGANEA tota atra obLongaf alis nigris, Ent. par. \\. pag. y i6. La Frigane favoyarde. Longueur f lignes. Largeur l { ligne. La couleur noire, fale ôc obfcure , eft celle de tout cet infecte, dont les ailes font pareillement noires. Cuttata. PHRYGANEA nigra , fafeid duplici albâ interrupiâ anicnnis albo inierfechs. Ent. par. 1 1 . p. 358,17- La Frigane demi-deuil. Longueur 3 lignes. La'geur f ligne. Sur le noir qui fait le fond de la couleur de cette fri¬ gane , on voit deux bandes blanches qui font entrecou¬ pées, 6c fes antennes font pareillement ornées d’anneaux blancs, elles font un tiers plus petites que Ion corps. Cette efpéce , 6c les précédentes , fe trouvent au bord des rivières 6c des ruift'eaux où habitent les larves de ces friganes. Page 2(14, ligne 2, avant le titre Urocerus y ajoutez l’efpéce fuivante ; Annulatus. C R A B R O ferrugineus , thorace fupernè , abdominisque fegmento primo nigris. Ent. par. 1 1 , p. 362, 4. X X X X ij "]iG Histoire abrégée Le frelon a anneau, noir. Longueur 10 lignes. Largeur 3 f lignes. Les antennes de cette efpéce font encore femblables à celles des précédentes. Sa couleur en général elb d’un fauve couleur de rouille, mais le delîds de fon corcelet ôc le premier anneau de fon ventre font noirs. Page 28^, à la fin de la page, & avant la fuivante, ajoutez les elpéces qui fuivent; Cordifera. TEN TH RE DO nigra.^ fegmento abdominali quinio albo , pedibus paLLidis , geniculis albis. Ent. par. II. p. 37+^ 34. La Cordeliere. Longueur 4 lignes. Largeur l ligne. Cette mouche à feie efl: noire, mais elle eft remar¬ quable par la couleur blanche du cinquième anneau de Ion ventre, 6c parla bigarrure de les pattes, dont l’arti¬ culation du genou eft blanche, tandis que les taries font pâles. AJlrdàes. TENTEIREDO nigra; humeris , thoracis apice ^ übÏLsque luteis. Ent. par. ii. p. 375, 35. L’étoile d’or. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Le fond de la couleur de celle-ci eft encore noir, mais fes pattes, les deux côtés du haut du corcelet, 6c la pointe inférieure ou l’éculfon de ce corcelet, lont de couleur jaune. La couleur vive 6c brillante de cet éeuf- fon entouré de noir, femble former une étoile de cou¬ leur d’or. Palmata. TENTHREDO nigra ^ humeris thoracis que apice flavis , pedibus abdominisque medio ferrugineis , palmis pofiicis albis, Ent. par. n 3 p. 375, 3 <3. DES Insectes. 717 La Moucke-a-fcie aux pieds blancs. Longueur 5 lignes. Largeur i ~ li^ne. Elle ell noire, à l’exception des deux côtés de la partie fupérieure du corcelec «5c de la pointe qui font jaunes comme dans l’elpéce precedente. De plus les pattes £c le milieu de l'on ventre l'ont de couleur fauve , £c les taries des pattes pollérieures lont blancs. Perlata. TENTKREDO nigra , thoracis apice jlavo , pedibus abdominisque medio fetrugineis , pojiicis atbo annulatis. Eut. par. w. p. 375 j 37. La Müuche-a-fcic perlée. Longueur 5 Lignes. Largeur i y ligne. Celle-ci pourroit bien n’être qu’une variété de la pré¬ cédente à laquelle elle relî'emble beaucoup, ou peut-être n’en diffère que par le fexe. On l’en dilfingue parce qu’elle n’a point de jaune lur les épaules ou les deux cotés du haut du corcelet j iic parce que les pattes lont alternative¬ ment entrecoupées d’anneaux blancs êc noirs, ce qui re¬ préfente un collier enfilé de perles blanches. Apicaris. TENTHREDO ferruginea , thoracis apice flavo , oculis nigris. Ent. par. i i. p. 37 &. recouvre en partie l’aiguillon qui efe pareillement allongé, &L déborde. Les antennes compolées de dix-huit anneaux font deux fois aulîî longues que la tête. Cet in- fecle varie pour la grandeur, comme on le voit par les dimenlions que je donne. Sertifera. TENTHREDO TENTHREDO tota ferru- nigra antennis utnnquè ginea , amenais aigris pecünatis , pedibus flavis. thorace brevioribus fub- iMaf. Ent. par. ii. pa.g. ferratis. Femina. 378 , 46. Longueur 3 lignes. Largeur 5 ligne. Long. 3 5 4. 4 x l‘g- Larg. 1. i a/. La Mouche-a-feie a bouquet. Si je n’avois pas trouvé ces deux infectes accouplés, j’en aurois fait deux elpéces, tant ils paroillent dilFérens l’un de l’autre. Le mâle beaucoup plus petit elt noir, fes •lo Histoire abrégée pattes feules font jaunes , mais il ell très- remarquable par les antennes peètinées, qui forment lur la tête un joli bouquet. La femelle beaucoup plus grande que le m.îie a Tes an¬ tennes noires , plus courtes que Ion corcelet , moins grandes que celles du m.ile, & au lieu d’être pecbinées, elles font feulement dentelées en forme de Icie. Du refte à l’exception des antennes elle elb entière¬ ment de couleur rouillée. Comme ces infecles volti- geoient tout accouplés, je ne lais quel elb le lieu de leur habitation. Page 306, ligne 20, avant fécondé famille^ ajourez: Bifafciatus . CYNIPS mgro-vindis nitens , pedibus fufcis , üLamm fafcus duabus iranfverjîs nigris. Ent. par. 1 i. p. 388, 27. Le Cinips a bandes fur les ailes. Longutur I 7 ligne. Ce cinips eft d’un vert foncé, noirâtre, lifTe bril¬ lant: les pattes font brunes, ée les aîles lont ornées de deux bandes tranlverlales noires. Page 307, ligne 25 , avant le titre de la première jamille , ajoutez : Eulophus. CYNIPS viridis nitens , antennis ramofs pallidis. Ent. par. p. 389, 31. Eulophus. liifl. inf. par. Le Cinips a antennes rameufes. Longueur a f lignes. Les antennes linîiulieres de cet infecte m’avoient envasé à en faire un nouveau genre fous le nom EEuLophus \ mais après un examen plus lévere, je ne penfe pas que ce ca¬ ractère leul fuftife pour confticuer un genre & le féparer des cinips, auxquels il reflemble en tout. Ces antennes desInsectes. 71 r font compofées de lepc pièces allez longues, dont trois, favoir, la leconde, la troilîeme & la quatrième jettent de longues appendices ou branches aulfi longues que l’an¬ tenne, ce qui forme deux efpéces de bouquets lur la tête de l’infecte. Tout l’animal elî d’un beau vert doré 6c bril¬ lant, il n’y a que les antennes qui lont jaunâtres , 6c les pattes qui font blanches. Je n’ai point trouvé la larve de cet infecte , qui doit ap¬ procher de celles des cinips qui n’habitent point dans des galles. Ces chryfalidcs font petites , je les ai trouvées ra- mall'ées en groupe 6c attachées par la pointe de leur der¬ rière lur des feuilles de tilleul : elles font.éclofes chez moi. L’efpéce d’ichneumon que décrit de Geer , page 589, table 3 5 , figures i , 7, de Ion ouvrage paroît approcher de ce cinips. Page 309, au bas de la page, au n°. i, Diplolcpis ajoutez la citation luivante : Linn. fyfi. nat. edh. lO , p. ^53, n. 5. Cynips nigra, thorace lineato , pedibus fufcis , temoribus fubtus nigris. Page 312, effacez l’article Eulophus tout entier. G’elt le dernier Cynips décrit ci-delfus. Page 315 , au n'^. 8, ajoutez la citation fuivante: Linn. fyfl. nat, cdh. lo. i. p. 364. n. Ic’nneumon corpore atro imrrlaculato , abdomine fubpetiolato oblongo , pedibus rufis , aculeo antennis breviore. Page 340, ligne 3, avant le n°. 43, placez l’efpéce luivante ; P unclulatus . ICHNEUAION niger , pedibus abdominifque anticâ parte fuperne rufis , antennis medio albis. Ent. par. II. 407 > 43- L’Ichneumon a points. Longueur 6 | lignes. Largeur l ligne, Supp. Tom. II. Yyyy 721 Histoire abrégée Les antennes de cette efpéce qui égalent la moitié de la longueur de Ion corps font noires avec un anneau blanc dans leur milieu. Sa tête eft noire, & Tes yeux font bruns, avec une ligne citronnée au-deflbus des yeux. Le corcelec & le ventre lont noirs , mais les trois premiers anneaux du ventre lont en deflus de couleur fauve, ce qui forme une tache oblongue lur le haut du ventre de cet infeéle. Les pattes font fauves à l’exception des bouts des jambes des pattes poftérieures qui font noirs, ainlî que les tarfes. Enfin à l’attache de chaque patte vers le corcelet, il y a un point citron lur un fond noir. Page 361 , après les Ichneumons , avant le titre: V t ajoutez les efpéces luivantes: Vittatus. ICHNEUMON fulvus , antennls pedibufque pofticis ni gris , alis ains frfcid tranjverfiî Lutcâ. Ent. par, w. p. 4Z5, 94. L’ichneumon a bande, jaune. Longueur 1 j lignes. Largeur j ligne. La couleur dominante de cet infeéte eft un jaune foncé Liuve. Mais fes antennes &. Tes pattes poftérieures font noires, ainli que fes aîles fur lefquelles on voit une bande jaune tranfverfale. Rujiicus, ICHNEUMON niger , pedibus rufis , feus ani corpore duplo longionbus , tibiis poflicis nigris. Ent. par. II. p. 416, 95. L'Ichneumon a pattes fauves ù pieds noirs. Longueur 6 lignes. Largeur l j ligne. Le fond delà couleur de cette efpéce eft noir, les pattes feules font rougeâtres fauves, à l’exception cependant des pieds de derrière qui font noirs. Elle eft remarquable par les filets de fa queue & fon aiguillon , qui furpaflent du double la longueur de fon corps. DES Insectes. 7^3 Quadnpes. ICHNEUMON niger , abdomine falcato , palmis quatuor anticis albii. Ent. par. ii. p. 4^6, L’ Ichneumon chauffe blanc. Longueur 4 f lignes. Largeur 7 ligne. Le ventre de cet infecte attaché au corcelet par un pé¬ tiole étroit, &: comprimé fur les cotés, a la forme d’une faulx. Du relie tout l’infecte ell noir, à l’exception des pieds ou taries des quatre pattes antérieures qui lonc blancs , ce qui lui fait une efpéce de chaulTure. Bafdaris. ICHNEUMON niger; humeris y thoracis apice abdominifquc bafi fiavo macuLatis ; aniennis medto albis. Ent. par. w . p. 426, 97. L‘ Ichneumon bafdaire. Longueur 6 lignes. Largeur I ligne. Les antennes de cet ichneumon font noires avec un an¬ neau blanc vers leur milieu. Le relie de l’inlecle ell pareil¬ lement noir à l’exception de la bafe du ventre , 6c de la pointe du corcelet qui font jaunes, de deux taches également jaunes placées à la bafe du corcelet , l’une à droite, l’autre à gauche fur les épaules. Poplitccus. ICHNEUMON niger abdomine ferrùgineo , pedibus fulvis ^ geniculis albis ^ antennis annula albo. Ent. par. i\. p. 426, 58, L' Ichneumon a jarretières. Longueur ^ lignes. Largeur i ligne. Cet ichneumon ell noir avec les pattes fauves & le ventre de couleur rougeâtre rouillée. Les articulations de fes cuilEes avec les genoux font blanches , ce qui forme des efpéces de jarretières fur fes pattes noires. Ses an¬ tennes femblables à celles de l’efpéce précédente fout noires avec un anneau blanc. Yyyy ij Histoire abrégée 724 Ccclejîis. ICHNEUMON niger ^ abdominc ferrugineo bajî mgrâ tibiis fulvis , ihoracis apicc anicnnarumquc medio albis. Ent. par. i\. p. 427 j 95. L’Ichneumon cèle fie étoilé. hongueur 7 f lignes. Largeur i 7 ligne. Ce grand iclineunion a la tête & le corcelet noirs, Ton ventre eil rougeâtre à l’exception de fa bafe qui ell aulîl noire, les pattes lont de couleur fauve. La pointe de Ion corcelet qui ed: blanche lorme une tache brillante, comme une étoile blanche fur un fond noir. Ses antennes ont, comme leselpéces précédentes , un anneau blanc. Flavipes. ICHNEUMON niger ^ abdomine ferrugineo , pedibus flavis. Ent. par. i\. p. 427, 100. L’ l chneunion a ventre fauve S” pattes jaunes. Longueur 4 lignes. Largeur l ligne. Celui-ci eld noir, à l’exception de fes pattes qui font jaunes, Sc de Ion ventre e|ui elt de couleur fauve rougeâtre. Arlequinatus. ICHNEUAION niger fegmentis abdomi- nalibus margine fulvis , pedibus fcrrugineis annulis albis. Ent. par. 11. pag. 427, 10 1. IJlchneumon a pattes qrlequinées. Longueur 3 f lignes. Laigeur J ligne. Cette efpéce ell: très bigarrée. Le fond de la couleur de fon corps ell noir, mais les anneaux de fon ventre font bordés de fauve; fes pattes de couleur rougeâtre font entrecoupées d’anneaux blancs , & relTemblent aux jambes d’un arlequin. Signatus. ICHNEUMON fulvus , capite thoraeeque fupra nigris fafciis albis , fetis ani corpus œquantibus, Ent. par. 428, 102. DES Insectes. 7^5 V Ichneumon a raies blanches. Longueur 4 f lignes. Largeur ligne, La couleur de celui-ci eft fauve, mais le defTus de fa tête 'ce de fon corcelec eft noir, avec des taches des marques blanches allongées. Les filets de fa queue font aulîi longs qu’eft le corps de l’infedle. Segmentofus. ICHNEUMON ater alis nigris , fegmentis abdominalibus 1°. 2'^. Ù 3®. rubris marguie nigris. Ent. par. ii. 428 , 103. L’ Ichneumon a bafe du ventre rouge. Longueur 4. 5 lignes. Largeur -1 I ligne. La grandeur de cet infecte varie. Sa couleur efl: noire terne &c. foncée, &L fes ailes font également noires. Il n’y a que les trois premiers anneaux de Ion ventre qui foienc rouges , encore leur bord ell-il noir. Petiolatus. ICHNEUMON fulvo fuf coque variegatus abdominis petiolo tenui j atis fafciâ tranfverfd fufcâ. Ent. par. ii.p. 42 S , 104. E Ichneumon a bande tranfverfale. Longueur 3 lignes. Largeur I ligne. Cet ichneumon a tout fon corps bariolé de fauve & de brun , mais ce qui le fait mieux reconnoître c’elt la bafe de fon ventre qui ne tient au corcelec que par un filet mince ôc étranglé , éc de plus une bande tranfverfale brune fur fes ailes. Fafeiatus. ICHNEUMON aier , antennis pedibufque jiavis J fegmentis abdominalibus margine luteis. Ent. par. II. p. 428 , 105. E Ichneumon fafcié. Longueur 9 lignes. Largeur l { ligne. Il eft aifé de reconnoître cette grande efpéce d’ichneu- 726 Histoire abrégée mon. Le fond de fa couleur eft d’un noir matte , mais Tes antennes Se Tes pattes font jaunes, 2c les anneaux noirs de Ibn ventre font bordés de jaune, ce qui forme autant de bandes. Bipurtitus. ICHNEUMON niger , antennarum medio , thoracifque apice fiavis , pedibus fulvis , abdominc anticc fuLvo fifcui nigra , pojllcè nigro fafciâ jlavâ. Eni. par. i\. p. 429, 106. L’ I chneumon a ventre mi-parti. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Les couleurs de cet infecte font très variées & entre¬ coupées. Le noir eft la couleur dominante, mais d’abord les antennes ont dans leur milieu un anneau jaune & la pointe du corcelet elt pareillement jaune. Ses pattes font fauves. Quant à fon ventre, la partie antérieure eft de couleur fauve , avec une bande tranfverfale noire , tandis que la poftérieure eft noire avec une bande jaune. Page 382, ligne 12, avant le titre Guêpes dorées^ ajoutez les elpéces fuivantes : Sinuata. VESPA nigra , pedibus fiavis , thoracis bafi /inedviridi J abdomine faficiis quatuor undulatis vindibus ^ prima interruptâ. Eut. par. 1 1. />. 43 8 , 1 9. La Guêpe finuée. Longueur 7 lignes. Largeur ^ | lignes. Le fond de la couleur de cette guêpe efl; noir, mais Ces f>attes font jaunes. A la baie de fon corcelet on voit une igné de couleur verte, ôc fur fon ventre il y a quatre bandes pareillement vertes , dont la première eft inter¬ rompue dans fon milieu. Inter fie cia. VESPA nigra pedibus fiavis , thorace faficiis quatuor bafi ù apice lineis fiavis , abdomine fiaficus desInsectes. 717 feptcm undulatis flavis interruptis. Eut. par. \\. p. 439, io- La Gucpe entrecoupée. Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. Cette guêpe ell; entre-mêlée de jaune êc de noir. Cette derniere couleur fait le fond du corps de l’inlecle, mais d’abord fes pattes font jaunes. Sur fen corcelet il y a quatre bandes jaunes, outre fa bafe & la pointe qui font char¬ gées de lignes de même couleur. Sur le ventre on compte fept bandes jaunes ondées & linuées, mais qui font inter¬ rompues entrecoupées dans leur milieu. Petiolata. VESPA nigra , thoracis baji & apicc flavis , abdomine petiolato fafciis tribus Luteis ^ teriiâ remotif- Jîmâ. Ent. par. w. p. 43 9 j 1 1 • La Guêpe a cordons. Longueur 4 f lignes. Largeur i ligne. La couleur de celle-ci eft noire, avec la bafe & la pointe de l'on corcelet jaunes. Elle eft remarquable par la forme de fon ventre qui tient au corcelet par un pédicule long & étroit , & par trois bandes jaunes dont il eft chargé, &L dont la troilieme ou derniere eft fort éloignée des deux autres. Fulvipes. VESPA nigra pedibus fulvis thorace punclis quatuor luteis , fegmentis abdominalibus fafciis luteis , primis duabus interruptis. Ent. par. w. p. 439, zi. La Guêpe a pattes fauves. Longueur 4 lignes. Largeur I ligne. Les pattes de cette guêpe font de couleur fauve , & fon corps eft noir. Sur fon corcelet il y a quatre points jaunes. Les anneaux de fon ventre ont chacun une bande tranl- verlale jaune, dont les deux premières font interrompues dans leur milieu. -i8 Histoire abrégée Capitata. VESPA nigra pedibus Jlavis , abdominc fafciis lutcis , capite quadrato capitc laiiori. Eut. par. ii. p. 44^ J 2 _j . La Guêpe II grojje tête. Longueur G lignes. Largeur i 7 ligne. Cette guêpe afl'ez fmguliere eft noire, fes mâchoires font d’un jaune brillant, dcvuesau loleil l’emblent dorées. Ses antennes , qui lont courtes, iont jaunes à leur baie. La tête & la pointe de Ion corcelet ont chacune une bande tranlverlale jaune. Le ventre en a cinq pareilles formées par la bafe de chaque anneau , qui ell jaune. Les cuilîes font noires , mais le relie des pattes ell jaune, êc en def- fous l’infecte ell tout noir. Mais ce qui fait un caraétere bien dillinclif de cette efpéce efl la forme êe la grolTeur de la tête. Cette tête un peu plus large que le corcelet éc beaucoup plus que le ventre, forme prefque un cube, fur la partie lupérieure duquel les petits yeux lillës font rrès-faiilans. Cette elpéce a été trouvée fréquemment fur les fleurs de branc-urline heraclcitm fphondylium , dans une ifle du Moulin-Joli près Colombes. Je la loupçonne d’habiter en terre êc de vivre lolitaire. Page 416 ligne 14, avant le titre : Seconde Famille^ ajoutez l’elpéce luivante ; Inierrupta. KVIS nigra, Jegmentis abdominalibus fafciis albis pilofis interruptis , alis nigris punciis albis. Ent. par. II. p. 448 , I 9. U Abeille a houppes blanches. Longueur 4 lignes. Largeur I 7 ligne. Cette abeille de couleur noire, a fur chacun des an¬ neaux de Ion ventre une bande formée par des petits poils blancs, mais interrompue par endroits, enlorte que ces poils forment des elpéces de houppes blanches pofées tranlverlalemenc DES Insectes. 729 tranfverfalemeiit. Ses ailes font noires ôc ornées de points blancs, ce qui la rend très-remarquable. Page 475 , ligne , avant le titre : Stratiomys , ajoutez les efpéces luivantes : Lacrymofus. A S I L U S thorace nigro Lincis cinercis ; abdominc fulvo maculis nigris longiiudinaUter pojîtis. Ent. par. 1 1. 465 21. L' AJïle larmoyant. Longueur 6 lignes. Largeur I j- ligne. Cette efpéce Sc la fuivante devroient être placées natu¬ rellement après le n®. 17. Celle-ci a fon corcelet noir chargé de bandes longitudinales d’un gris cendré. Son ventre eft de couleur fauve avec des taches noires pofées perpendiculairement, & qui reflemblent à des larmes noires. Fulvopterus. ASILUS nîger thorace lincis cinercis , alis fufcis bajî fulvis. Ent. par. i\. p, 4. L'anguleufe , p. 128. L’apparent , p. 117. L’araignée , p. 6 ly — Cji. Sup. P- 734- L’argus , p. 62 — C4. L’afelle , 671, 672. L’aille J p, 465 — 475. Sup, p. 729. Les atomes , p. 140, 141. L’aurore , p, 72. La baccante , p. 47. La bande noire, p. 66. Les bandes , p. 131, 133. Les barreaux , p. 135. La belle dame, p. 41. Lebibion,;». 568 — 572. Le binocle , /». 658 — 66\. Le bois veiné , p. i 24. La bordure enfanglantée , p. 129. La brocatelle , p. 143. Le bronfé , p. 65. La brunette , p. 160, Le carmin , p. 1 46. La Caroline , p. 228. La cécile , p. 229. Le céladon, p. 138. Cephale , p. 53. La chappe , p. \6y — 171, La chinée , p. 145. La chouette , p. 1 1 5 . Le cinips , 289 — 308. Sup. p. 720 — 721. Le ciron, p. <>22. Le citron , p. 74. La citronnelle , Ÿ. 139. Le cloporte,;». 668 — 671. Le collier argenté , p. 44. La coquille d’or , p. 193, La cordeliere , p, 194. Corydon, p. 49. Le cojfus , p. 103. Le confin, p. 573 — 580. Sup. P- 733 —731- Le crabe , p. 661 — 667. La crête de coq , p. 1 1 1 . La crevette , p. 667. Le damas cendré , p. 132. La damerette , p. 130. Le damier , p. 45. La décolorée , p. 155'. La découpure , p. 121. Le demi-paon , p. 79. La demoifelle, p. 217 — 129. Sup. p. 713 —714. La dent- de- f de , p. 73. TABLE. 73^ Le deuil y p. KjI. Le diplolepe, p. jo8 — jii. La dorothee y p. Z23. La double ceinture, p. ii8. L.e Aouble-omega , p. 12.5. Le double point y p. 125. La doublure jaune j p. i j (j. L' écaille y p. 105 — 109. L'écrcvijfe y p. 66 j, I.’éléonore y p. 225’. L ’cnfanglantée j p. 116. L’entre/igne y p. L’ephémere , /?. 234 — 24 1. L’etoilée , p. i 20. L’eulophe y p. 512, 315. Le taiicheiirj p. 627 — 61^. La jeuille-morte , p. iio. Le flambé y p. 56. Le flot y p. 153, La torbicine , p. 611 — 614. La fourmi, p. 420 — 429. Le fourmilion, p. 256 — 259. La fran^oife y p. 224. La frange bigarrée , p. 161. Le frelon , p. z6i — 263. Sup. p. 715 — 716. La frigane, p. 241 — 250. Sup. /’-7i4— 7M- Le gamma , p. 3 9. Le gafé y p. 71. La gnfaille y p. 134. La grïfetcey p. 68. La guêpe, p. 362 — 384. Sup, p. ~jz6 — 728. L’hémerobe , />. 2 5 1 — 155. Le hibou y p. 147. L’hippubofque, />. 546J 547. La ]afpée , p. 125. La Julie y p. 227. La jufline y p 227. L’ichneumon , />. 313 — 362. Sup. p, 721 — 726. L’incarnat y p. 163. L’iota y p, 158. L’ïule, p. 678 , 679. L’ix y p. 162. La laiteufle , p. 1 3 1 . Le lambda , p. 156. La lichenée y p. 150, 151. Zi2 livrée, p. 115. La louife , p, 221. La lunule y p. 123. Le manteau y p. 190 — 192. Ze mers , p. 61. La meticuleuje y p, 152. La mignonette y p. 127. Le minime , p. 1 1 2. Min il , p. 50. La mine y p. 623 , 624. Le monocle , p. 6^ \ — 658, Le morio j p. 35. Le moroflphinx y p. 83. Le morpion, p. 597. La mouche, 483 — 538. Sup. p. 729—732.^ La mouche-armée , p. 475 — 483. La mouche-à-feie , p. 166 — zSS. Sup. p. 716 — 720. La moLiche-fcorpion J p. 259, 160. La mouchetée , p. 137. Le nacarat y p. 164. Les nacrés , p. 43, Lanémotele, p. 542 , 543.5^/2., p. 752 — 733. L'oeftre , p. 451 — 4 5 <>• L’omicron , p. 157. La panthère , p. 1 40. Le paon de jour y p. 36. Le paon de nuit , p. 100 — 102. Le papillon, p. 26 — 76, Sup. p. 681 — 682. La T A La perle , p. 219 — 232. Le petit gris , p. 1 60. La phalène, p. 93 — 172. Sup. p. 682 — 707. La philinte , p. 225. La pince, p. 617 — 619. Le plein-chant ^ p. 67. La podure , p. 605 — (Su, Le pou , p. 595 — 605. Procris , p, 55. Pfi > p. 155. Le ptérophore , p. 90 — 93. La puce , p. 614 — 616. La queue-jaune , p. La rainure , p. 155, 134. La raphidie , /?, 233. La rojette , p. 1 2 1 . Le fatyre j p. 51. Le l'catopfe, p. 544, 545. La fcolopendre, p. *^73 — ^78- Le fcorpion- araignée } p. <îi8. Silene , p. 46. La Jophà , p. 224. Le fond, p. 75. La fouffrée J p. 138. Le l'phinx , p. yS — 89. Fin de la Table \ L E. 737 Le ltomoxe,/>. 538 , 539. La Jylvie J p. 126. Le tabac- d’Efpagne , p. 42. Le taon, 457 — 4<î4* La teigne, p. — 204. Sup. P- 707 — 7H- Le tigre , p. 1 1 8 . La tipule , p. 54S — • 5^8. Sup, P- 7 3 5- La tique , />. 6iç) — 627, Tircis i p. 48. Le toupet- tanné ) p. 131. Trijlan , p. 47. La turquo'ife y p. 130. Le verdelet , p. i 2 G. Le vert à- fait , p. 11 G, Le vert- doré y p, 149. I-a veuve y p, 149. Le volant- doré y p. 159. La vohicelle , 77. 540,541.5^^. p. 732. Le vulcain , p, 40. L’uirique y p. 222. L’urocere, p. 26^4, iG^. P- ”3- La ^ône , p. 1 27, es noms françois. TABLE ALPHABÉTIQUE D ES noms latins des Insectes^ contenus dans le fécond Volume. Les noms en caradleres italiques font ceux des citations. Acaaus, p. 619 — Gtj. Apis, p. 385 — 419. Sup. p. Acarus y Ÿ- y Gi'} yGxç). 728 — 729. Tome II. A a a a a 738 TABLE. u4pis, p. 3<Î9, 575 — 377. Arat]ea,/7. 629 — <>49. .3’^/?. p 734- Araneus , p. ^14, 625, «îip. Afëilus , p. 671 , 672. Afdlus , p. 670. Alilus , 4(Î5 — 475. Sup, p. 7'-9 Ajilus^^p 539, Bibio , jP. 568 — 372. Binoculiis, p. 658 — 661. Bcmhylius , p, 4i(î, 417. Bombyx , p. i i (î . Cancer, p. 660 — 66j. Cheliter, p. 617 — 619. Conops , p.' 559. Crabro , p. 261 — 2^3. Sup. p. 715 — 7î<î- CuleXj/j, 573 — . 580. Sup. p. 753 — 754- Culex , p 4615 ,571. Cynips, p. 289 — 308. Sup. p. 710 — 721. Diplolepis, p. 308 — 311. Ephemera , />. 134 — 241. Eulophiis , /7. 311, 313. Borbicina , p. 611 — 614. Formica,/’. 420 — 419- Formicaleo , Z’. 1^6 — 259. Hemerobius J p. 251 — 257. Hemerobius , p. 231 , 246, 258. Hippobofca, /?. 546 , 547. Hippobofcus , p. 547. Ichneumonj /?.3 1 3 — ^61. Sup. p-yii — 716. Ichneumon y p. ^9^} 302 , 305 J 310. Juins, p. 67$ , 679. Lepifma j p. 613. Libatrix , p, 121. Libella, p. 221 — 228. Libelliila , Z». 217 — 229. Sup. — 714- Lubricipeda, Z’. 118. Millepcda, p. 670. Miîlepes,z^. 670. Monocuiiis , Z’- 651 — 658. Mcnoculus , p. 6 Go. Mulca , p. 485 — 538. Sup. p. 729 — 731. A////rp,p. 479,481, 540,545>57I- Nemotelus, p. 542 j 543. Sup. P- 73^ — 73 3- Oedrus, Z’- 45^ — 45*^* Oejlrus y p. 479. ünilciis , p. GGS — Gji. Onifcus , p. 671 , G77. Panorpa , p. 259, 2(10. Papilio , Z’. 35 — 75- Sup. p, éSi — 682. Papilio , p. 1 17. Pediculus , p. — <305. Pediculus , p. 623. Perla , p. 229 — 232. Perla, p. 253. Phalœna , z». 93 — 172. Sup. p. 682 — 707. Phalœna, p. 79 — 92, 100, \G6 , 183 — 295. Phalangium , p. (>27 — Gic). Phrigànea,/’. 241 — 250. Sup.p. 7'4 — 715- Phriganea, p. 251 , 232. / Podura, p. ^05 — 610. Polichloros , p. 37. Pterophorus , p. 90 — 92.' Pulex, p. 614 — 616. Pulex , p. 599 — <304, <307, 655. Raphidia, p. 233. Ricinus , p. 547, <321. Scaropfe , p. 544 , 545. Scolopendra, p. <375 — <377. Scolopendra y p. <379. TABLE. 739 Sphex , p. 384. 'Sphinx, p. -jG — 85). Squilla p. GGj. Stratiomys 475 — 482. Stomoxysj Z». 538, 539. Tabanus ^ p. ■ — 4(^4. Tabanus ^ p. 479. Tenrhredo J />. iGG — 288. Sup. p jiG — 719. Tenchredo y p. 265 , 292 — 384. Sup. p. -jiG — 728. Voliicella , p. 540, 541. Sup.p, p. 732. Urocerus , iG^, 16^. des noms latins. Errata du Tome fécond. Pag. 35. lig. 7. Papilio nymphalis gemmatus 10. : Papi'io nymphalis gemmatus jo. Pag. 87. lig. 21. n. II. ajoutez les citations fuivantes. Linn. faun. fatc. 1336. Linn. fyft. nat. edit. lo, p. 492. n. 17. Sphinx alis integiis fulcis, vitta fuperioribus alba , inferioribus purpurafcente. Pag. 137, au bas de la pag. au n. 57. ajoutez en citation. Linn. fyjl. nat. edit. 10, I. p. 322. n. 131. Pag. 13 I. n. 83. lig. 4. ajoutez la citation fulvante. Lin. fyft. nat. edit. 10. 1. p. 312. n. 89. Pag. 333. lig. 9. Pour l’efpéce de tlpule ; ///êj : pour l’efpéce de bibion. Pag. }37. au n. 80. ajoutez les citations fuivantes Lin. fyft. nat. edit. 10. l. p. 363. n. 45'. Ichneumon niger , abdomine falcaio toto ferrugineo. Reaum, inf. vj. tab. 30 . 9. Pag. 382. n. 20. ajoutez Planch. 16. f. III. Pag. 462. au bas, n. 7. ajoutez les citations fuivantes. Linn. faun. fuec. 1042. Lin. fyft. nat. edit. 10. i. p. 602. n. 7. Tabanus oculis falciâ unicâ purpurafcente , corpore cinerafcente. Pag. 304. lig. 22. Les palettes de ces antennes , life[ : les pa'ettes de fes antennes. Pag. 306. au n. 28. ajoutez la citation fuivante. Lin. fyft. nat. edit. 10. i. p. 393, n. 33. Mufca arttennis fetariis, nuda , thorace lineis lateralibus, abdomine cingulis quatuor flavis Interruptis. Pag. J40. au n. 1. ajoutez la citation fuivante. Lin. fyft. nat, edit. 10. i. p, 393. n. 48. Mufca antennis plumatis, pilofa nigra, abdominis fegmento primo albo pellucido. Pag. 622. au n. 2. ajoutez cette citation. Lin. fyft. nat. edit. lO. I. p. 616. n. 13. Acerus lateribus fubloblutis , pedibus quatuor poftitiis longilTimls , femoribus capiteque ferrugineis, abdomine fetofo. A a a a a ij 740 EXPLICATION Des Planches contenues dans le fécond Volume. PLANCHE XL Eig. I. T E Pa P 1 1. to N , grand 1^ nacré , viî en diffus. Fig, II. Le même , vil en deffous. On voit dans ces Fjgures , que les antennes de ces papillons font termîqées par une maffue arrondie. Fig. III. Le papillon demi-deuil , vû en delTus. Fig. IV. Le même ^ vû en deiïbus. La Figure repréfente les antennes de ce papillon, qui font terminées par une malTue allongée. Fig, V. Le fphinx. Fig. VI. Le pterophore. PLANCHE XII. Eig- /.TA Phalène, petit- Fig. IV. La phalène appellée /« ^or. JL-; , vue en delFus. Fig. V. Autre phalène appellée la Fig. II. La même, vue en delTous. veuve. Fig, lu. La femelle de la même pha- Fig. VI. La teigne appellée la co- lêne. quille d‘or. PLANCHE XIII. Fig. I. T A Demoiselle. J_j a. L'infeéie de gran¬ deur naturelle. b. Sa larve. Fig. II. La perle. c. LMnfeéte de grandeur na¬ turelle , vû en deffus. d. Le même , grofli & vû en deffous. Fig. III. e. f g- La raphidie. L’infeéle de grandeur na¬ turelle , vil en deffus. Le même , vu de côté. Sa patte féparée. A. L’infeéle de grandeur na¬ turelle, vû en deffus. I. Le même, groffi & vû à la loupe. k. Le même, vû de côté. Fig. V. La frigane. l. L’infede agrandi, & vû de côté. m. Sa tête fép.nrée, & ex¬ traordinairement groffie. n. Sa larve renfermée dans le tuyau qui la recouvre. O. La même larve, tirée de Ton fourreau. Fig. VI. L'hémerobe p. L'animal un peu groffi. q, Sesœufsportésfurunfil, &c attachés à une feuille. Fig. IV. L’éphémere. Explication 741 PLANCHE XIV. Fig. I. T E F O U R M I L I O N. 1 ifl- L'animal de gran¬ deur naturelle. i. Son antenne féparée. c. Sa patte. Fig. II. La mouche-fcorpion. p- d. L’infefte mâle , vù en delTus. t. La femelle du même in- fedle. f. Sa tête féparée & groflie, Fig. où l'on voit les antennes , les trois petits yeux lifles , & les quatre barbillons pofés au bout de la trom¬ pe J oui accompagnent la bouche. g. La queue du même in- fedle mâle J grollle & fé¬ parée. III. L'urocere de gr.indeur na¬ turelle J vû de côté. ly. Le frêlon, de grandeur naturelle. V. La mouche-à-fcie. h. L'animal vû en deffus. i. Le même grolïi , & vû en deflbus. PLANCHE XV. Fig. I. T E C I N I P s. J_/<î. L'infeâe de gran¬ deur naturelle , vû en deffus. b. Le même , grolïi. c. Le même , vû de côté. d. Feuillede chêne, chargée des galles que produifent ces infeêtes. e. Galle entière, &: non ou¬ verte , lorfqne l’infeête n'eft pas encore forti. f. Galle ouverte, dans la¬ quelle on apperçoit le trou par lequel l'infecte parfait eft forti. Fig. II. Le diplolepe. g. L'animal de grandeur na¬ turelle. k. Le même, grolTi & vû en deffus. Fig. i. Le même, vû de côté. k. Feuilledechêne, chargée des galles que produit cet infeête. /. Galle entière, & non ou¬ verte. m. Galle ouverte, d.ans la¬ quelle on apperçoit le trou par lequel l'infeéte eft forti. III. L'eulophe. n. L'infeête de giandeur na¬ turelle. O. Le même, groffr. p. Feuille de tilleul , char¬ gée de chryfalides de cet infeête. q. Ces chryfalides rangées en tas. r. Une de ces chryfalides , groflie à la loupe. PLANCHE XVI Fig. I. T'Ichneumon. i_i a. L’animal grofli , & vû en deffus. b. Le même, vû de côté. Fig. II. La guêpe. c. L'infeéle grofli. d. Sa tête féparée. e. Nid de terre que forme 74^ Fig. IIL Fig. 1. Fig. II. Fig. I. Fig. II. Fig. III. DES PLANCH cette efpéce de guêpe. La guêpe. f. Guêpe dorée, &: agran¬ die. g. Son ventre réparé, dont les derniers anneaux font terminés par des pointes. h. La même , de grandeur naturelle, & repliée dans une fituation qui lui eft allez ordinaire. La fourmi. i. La fourmi mâle de gran¬ deur naturelle. h. Sa femelle. /. Cette même femelle de beaucoup grollîe. ES DU Tome II. Fig. ir. PLANCHE XVII. L’(K s T R E. a. L’infeéle agrandi. b. Sa tête grollîe, & vue en delfiis. c. La même tête, vûe en delfous. d. La patte réparée. e. L'aile , avec le balancier &: le cuilleron qui font à fa bafe. f. Le même cuilleron & le balancier fépares. Le taon. g. L'infede grolTi. h. Sa tête réparée , & vile en delToiis. i. La même tête vûe de cô¬ té , pour faire voir les mâchoires qui accompa¬ gnent la trompe. Fig. III. L’alile. k. L’infeéle un peu grolTî. /. Sa tête réparée , & vûe en delfus. m. La même, vûe en def- foiis. n. L'Antenne féparée & groflîe. Fig. IV. La mouche-armée. O. L’inffcdtevûendelTuSjles ailes croifées p. Le même, avec les ailes étendues. q Sa tête féparée & vûe en delfous. r. Sa patte. f. La larve qui le produit. PLANCHE XVIII. La Mouche. a. L'infeéte de gran¬ deur naturelle. b. Sa tête féparée &r grolf e. c. Tête de mouche d une autre efpéce , vûe de côté & fa trompe étendue. Le homoxe. d. L’infeête beaucoup agran¬ di e. Sa tête grolfie , & vûe en delfous f. Sa trompe. La volucelle. g. L’animal un peu grollî. h. Sa tête vûe de côté , & grollîe. i. La gaine où eft renfermée la trompe. h. La tête grolfie, & vûe en delfous. La némotele. l. L’infeéte grolTî. m. Sa tête féparée , & vûe par-delfus. n. Sa trompe féparée. O. Une de les antennes. Le featopfe. Fig. IV. Fig. V. ExPtlCATION jp. L'înfeile de grandeur na¬ turelle, TÛ en defTiis. ÿ. Le même, vu de côté. r. La tête féparée. l^ig- f. La chryfalide.grolTie. r. Branche de bouis char¬ gée de ces infeétes. U. Elévations que produi- fent leurs larves. X, Dépouille de la chryfa- lide qui refie attachée à la feuille., lorsque l'infede parfait en ert forti. L.’hippobofq'ie. y. L'animal de grandeur na¬ turelle. IJ-. Le même, grolîl. & Sa tête féparée. Â. Sa patte féparée Sc grof- lîe. PLANCHE XIX. Fig. I. R A N D E tipuIe-COUtU- VJ riere. a. Le mâle de grandeur na¬ turelle. b. La femelle. c. La larve. d. La chryfalide. Le tout de grandeur na¬ turelle. Fig. II. Petite tipule culiciforme. e. Le mâle agrandi , & vil en deffias. /. Le même, vu de côté. • g. La femelle. h. Allé féparée. . h. l. Fig. ni. n. O. Fig. IV. P- S- . r. f- La larve de grandeur na¬ turelle. La même , gtoffie. La chryfalide. Œufs de tipule, dans une efpéce de fray. Le bibion. L'animal groffi. Sa tête féparée. Le coulîn. L'infeâe femelle grolTî. La tête du mâle, où l'on voit Tes panaches. La larve grotîie. La chryfalide groflie. PLANCHE XX. Fig. I. T E Pou. J_jd. Le pou du bufard , oifeau aquatique , de grandeur naturelle. b. Le même infeéte grodî. Fig. II. La podiire. £. L'infeéle de grandeur na¬ turelle. d. Le même, grofii & vu en delTus. f. Le même , vû en def- fous. f. La fourche de la queue de cet animal , avec la¬ quelle il faute. Fig. III. La forbicine. g. L'infede groflTi , & viî en defius. h. Le même, en deflbus. Fig. ly. La puce , vue au microf- cope. Fig. y. La pence. /. Le petit infede dans fa grandeur naturelle. h. Le même, grolTi. Fig. yi. Le faucheur. n. Le mâle, vû en defïïis. O. Le même, vû de côté, pour faire voir la forme de fes antennes. p. La femelle. Le tout de grandeur na¬ turelle. Fig. yil. La tioue. l. Grandeur de l'infede. m. Le même animal vû au microfcope. 744 DES Planches du Tome II. F'ig. I. a Fig. IL Fig. III. Fig. IF. Fig. I. Fig. II. Fig. III. Fig. IF. PLANCHE Araignée de jardin, de grandeur naturelle. b. Polïtion de fes yeux. c. Autre araignée de jardin. d. Pofition de fes yeux. Fig. Binocle à queue en plu¬ met. e. L'animal de grandeur na¬ turelle. /. Le même , groflâ & viî en delTus. p- g. Le même , vu en defldus. Binocle à queue en filets. h. L’animal de grandeur na¬ turelle, vû en delfus. PLANCHE Le Cloporte. a. L’infedle de gran¬ deur naturelle , vû en delTus. b. Le même , en deflbus. c. Le même, grofli. L’afelle. La Scolopendre. d. L'infeftedegrandeurna- turelle. e. Sa tête groflie. Autre fcolopendre, dite fcclopendrt d pinceau, f. L’animal de grandeur na- Fig. turelle. g. Le même , groûl confidé- rablement , & vû en def- fus. k. Le même,vû en deflbus, i. Le même , plus jeune , XXL i. Le même , vû par-def- fous. hk.Ses antennes qui font fort petites. F. Le monocle. n. L’inl'eâe de grandeur na¬ turelle. O. Le même groffi , portant fes œufs en deux paquets aux côtés de fon ventre. FI. Le crabe , appelle la cre- vette. l. L’animal de grandeur na¬ turelle. m. Le même, grofii. XXII. n’ayant encore que cinq anneaux outre fa tête. k. Le même , encore plus jeune , Sc n’ayant que trois anneaux. /. Un des mamelons qui bordent les anneaux, avec les aigrettes dont il ell orné. m. Une des antennes groflie & féparée. n. Une des pattes , vue au microfcope. F. L’iule. O. L’infeéle grofli. p. Sa tête & quelques an¬ neaux de fon corps en¬ core plus grofli s , pour faire voir les yeux & les antennes. Fin de l’Explication des Planches du Tome IL PI X/ Pnf ■ /// . /’/ i . /y .r//. .Vl P/ .XI f. ■ II. Av. ly ■f f\\êt t 3 /V i : I I I J ! I i i i ■i Tlvt. » n rxi Ftq . nr Fm. r. F^ n. ‘ %■ PfKÀr* ff.-i/ 1 î i I i Tom i • PI .rxti 7'iw» i . />/- A.V PI. XV//. PI. xvni. 4 Ti'iti % - PI. X('t// '1 1. rt X7X .) i I \ m m f^7Sv?i »M* fM MS ïSjW* t'-v. ,, , «î,'^ 1 ’5: 'wilwOi ^3 ^2 y ^ -.^ H % /'i