QL NUE , 430.5 AU rasees Ie 1884 D é MOLL NA + y é gps » À A OR 2. 2 : au Va FAR un si RA 19 Wu HISTOIRE DES MÉLANIENS DU SYSTÈME EUROPÉEN. RÉ 105 4 ARE D " A à # HISTOIRE PR 4 MELANIENS DU SYSTÈME EUROPEEN J. R. BOURGUIGNAT. Mai 1884 we +4 2 Lo se ME + L L RCE w> à HISTOIRE MÉLANIENS DU SINTÈME EUROPÉEN M. J. KR. BOURGUIGNAT Le moment n’est pas venu de présenter une mono- graphie des Mélaniens. La faune du système européen est encore trop peu connue, et la science malacologique moderne, telle qu’elle doit être comprise, est encore trop jeune pour une œuvre monographique de cette im- portance. Une simple histoire suffit pour le moment. C’est donc un aperçu historique des diverses formes mélaniennes de ma collection que je présente, en priant mes amis d’excuser les erreurs qui auraient pu se glisser dans ce travail, en considération des difficultés que j'ai éprouvées dans l'étude d’une famille où presque toutes les formes ont été comme à plaisir confondues les unes avec les autres. Dans l’exécution de ce travail j'ai fait table rase, ainst qu'on doit le faire dorénavant, de toutes les opinions IT. — Annales de Malacologie. — MAT 1884. il 22401 des auteurs. Je les ai toutes mises de côté ; je ne me suis rapporté à personne; mais, en revanche, j'ai vérifié les descriptions premières, j'ai jugé et pesé la valeur de toutes les formes créées ; puis j'ai comparé celles de ma collec- tion avec celles décrites ; enfin, j’ai élevé au rang spéci- fique les Coquilles inédites chez lesquelles j’ai reconnu, pour le moins, trois signes caractéristiques importants et constants. Pour un semblable travail, qui n’a l'air de rien, de grandes séries sont indispensables. Je n’aurais jamais pu le mener à bonne fin si je n’avais pas possédé la plus riche collection qui puisse’ s’imaginer, car, sur les 166 formes que je vais mentionner, 5 ou 6 seule- ment me font défaut. Mais si je possède de telles richesses malacologiques, je les dois à l’obligeance de mes amis, et principalement à mon bien dévoué le conseiller Le- tourneux, qui, avec un zèle sans pareil, a parcouru et exploré, en savant infatigable, l'Égypte, la Nubie, la Sy- rie, l'Anatolie, la Turquie, la Grèce, la Dalmatie, le bas- sin du Danube, les îles méditerranéennes, ainsi que l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, sans compter bien d’autres contrées que j'oublie. Avant cet érudit jurisconsulte et intrépide malacolo- giste, je ne connaissais que ce que connaissait le commun des martyrs. Je m’imaginais posséder beaucoup; j'avais les illusions des collectionneurs allemands; mais j’ai été vite désabusé lorsque je vis arriver les résultats des re- cherches de mon bien cher ami. Ce n’était pas par mille, par dix mille que se chiffraient ses envois, c'était souvent par cent mille échantillons. J’entre dans ces détails pour que l’on sache que ce Mémoire repose sur la comparaison et l’étude de Mélani- ses dées si nombreuses, que l’on ne peut s’en faire une idée. Lorsqu'on étudie les auteurs qui ont publié des formes mélaniennes, on s'aperçoit de la pauvreté de leurs maté- riaux. Aucun ne possède de série. Quelques-uns ont 10, 15 ou 20 espèces ou formes (1) différentes ; ceux qui en ont 20 comptent parmi les riches. Le D' Brot, qui s’est adonné d’une façon toute spéciale à l’étude des Mélani- dées, en possède à peine une vingtaine du système eu- ropéen; moi-même, avant ces admirables envois, dont les malacologistes ne peuvent se douter, je n’étais en possession que de bien peu de chose. En 1870, dans mon Mémoire sur la Faune malacolo- gique du bas Danube, j'ai donné (Annales de malacolo- gte, 1870, p. 65), une liste de 9 espèces, dont une nou- velle, réparties en 5 Melania et # Melanopsis. En 1877, dans ma Classification des familles et des genres du système européen (p. 43), j'ai admis les genres Melania (type éuberculata); Bugesia (type Bourqui- gnati); Melanella (type Holandri), et Melanopsis, que j'ai divisé en trois groupes : Esperiana (type Espert), Præmorsiana (type præmorsa), et Cariosiana (type ca- riosa). En tout 57 espèces. Actuellement, le nombre de ces mêmes Mélaniens atteint le chiffre de 166, et je ne comprends pas parmi eux les Pyrgula, les Paladilhia et les autres espèces des genres classés dans cette famille, genres et espèces dont je m'occuperai à un autre moment. (1) Les mots forme ou espèce, étant pour moi similaires, ne sont jamais employés que dans un sens abstrait. AU est On voit donc qu’en 1870 je connaissais 9 formes: qu’en 1877, sept ans après, j'étais arrivé au chiffre de 57, qu'enfin, en 188k, après sept autres années, Jj'at- teins un nombre trois fois plus considérable; et cepen- dant je suis loin de connaître la faune telle qu'elle sera connue dans une vingtaine d'années. Les vrais Mélaniens du système européen appartien- nent aux genres MeLanrA, MELANELLA, BUGESIA, FaGorna, MicrocozpiA et MELANOPSIs. MELANIA, Lamarck, 1799. Je ne connais que deux Melania qui soient vraiment acceptables, la 7udaica et la tuberculata. Je ne puis admettre, en effet, l’ægyptiaca de Benson (1), signalée par erreur en Égypte, et encore bien moins la Charreyi, de M. Morelet {Moll. Port., 1845, p. 97, pl. vu, f. 5), mentionnée des lagunes de Villa reale et des eaux sau- mâtres de la vallée du Tage, près de Lisbonne, attendu que cette forme, loin d’être une Melania, n’est autre chose qu’une PALUDESTRINA de la famille des Paludini- dées, Melania judaien, Roth, Spicil. Moll., 1855, p. 37, pl. n, f. 1-3. Grande et belle espèce, sans côtes transversales, carac- térisée par des sillons spiraux très accentués. (1) In : L. Reeve, Iconogr. sp., 277. ee Dans un petit ruisseau près de la Mer Morte, en Pales- tine. Les figures (4-3) données par Roth sont excellentes ; elles suffisent à la connaissance de cette Mélanie. M. Morelet (Malac. Maroc., p. 71 du tirage à part), en voulant corriger, à son point de vue, quelques erreurs d'appréciation du Dr Paladilhe, affirme que la judaica de Roth n’est autre chose que la costata d'Olivier. Or, tous les malacologistes savent que la costata est une Mélanopside. Melania tubereulata, Bourquignat, Cat. rais. Moll. Orient., p. 65, 1853, et Malac. Algérie, IT, p. 251, pl. xv, Ê. 1-11, 1864.— (Nerita tuber- culata, Müller, Verm. Hist., II, p. 191, 1774.) Espèce des plus abondantes en Perse, en Mésopota- mie, en Syrie, en Égypte, ete., et même en Algérie. Ne se trouve pas en Europe. — Cette Coquille varie à l’in- fini; ses principales variétés sont : A. var. maxima. Bourquignat, Mal. Alg., IF, p. 252, pl. xv, Ê. 7, 1864. — Haut. #5-55, diam. 12-15 millim. — Oasis de M’raier, près de Tuggurt (Algérie). B. var. costata. Bourquignat, Mal. Alg., IF, p. 252, pl. xv, f. 5 et 10. (Strombus costatus, Schrôter, Fluss- conch, p. 373, pl. vin, f. 1%, 1779). — Striations trans- versales excessivement fortes, en forme de côtes, tandis que les stries spirales sont fines et délicates. — Algérie, Syrie. C. var. fasciolata, — Melanoiïides fasciolata, Olivier. Voy. emp. ottom., IT, 1804, p. 40, pl. xxx, f. 7. — Coquille ornée de petites flammules rougeâtres ou bru- et nâtres interrompues, placées en séries transversales et symétriques. — Algérie, Égypte, Syrie. D. var. rubro-punctata. — Melania rubro-punctata, Tristam, Rep. terr. fluv. Moll. Palest. in : Proceed. Zool. Soc. London, 1865, p. 541. — Test transparent d’un corné blanc, avec des séries transversales de petits points rouges. Chez celte variété, la partie supérieure des tours se trouve sculptée par des sillons spiraux; la partie infé- rieure est lisse ; l'ouverture est relativement plus étroite que chez le type. — Fontaines près de la Mer Morte (Syrie). E. var. pyramis. — Melania pyramis, v. d. Busch, in : Philippi, abbild. Conch., IT (Melan., tab. 1v, 1847), p. 172, pl. 1v, f. 16. — Côtes nodosiformes sur tous les tours, sauf à la partie inférieure du dernier, où ces côtes sont remplacées par des sillons spiraux. — Syrie. F. var. sulcata. Bourquignat, Mal. Alg., IE, p. 252, pl. xv, f. 2, 1864. — Coquille costulée et tuberculée sur les tours supérieurs, devenant ensuite simplement sillon- née de rayons spiraux également espacés sur les tours in- férieurs. — Algérie. G. var. thermalis. Bourquignat, Mal. Alg., IF, p. 252, 1864. — (Melania Aristidis, Brondel, mss.). — Bord ex- terne de l’ouverture un peu plus fortement arqué en avant, et columelle un peu plus cintrée à la base. — AL gérie. H. var. Rothiana. — Melania Rothiana, Mousson, Coq. Roth., 1861, p. 61, et Zristam, Rep. terr. fluv. Moll. Palest. in : Proceed. Zool, Soc. London, 1865, p. 561 et Locard, Malac. lacs Tibér., p. 32, 1883. — Tours supé- rieurs sillonnés par un petit nombre de lignes spirales (cinq au lieu de sept). Côtes transversales augmentant en gros- en = seur et en relief du sommet au dernier tour. Tours moins convexes. Ouverture assez étroite avec un bord columel- laire descendant un peu plus vers la base. — Subfossile dans l’alluvion du lac de Tibériade (Syrie). MELANELLA, Swainson, 1840. Les Mélanelles du système européen peuvent se divi- ser en deux grandes séries : En espèces cerclées ($ 1, zonatæ), En espèces lisses ($ 2, lævigatæ). Les cerclées, ou zonatæ, peuvent se répartir en deux groupes : en Holandriana et Fagotiana ; Les lisses, ou lœvigatæ, en lœvigatiana, crassiana, Letourneuxiana et speciosiana. Voici, du reste, le conspectus des espèces qui appar- tiennent à ces séries et à ces différents groupes : ZONATÆ. HOLANDRIANA. Divina, Coronata, Holandri, Eximia, Agnata, Agnatella, Elegans, Pilariana, Crassilabris, Parvula. FAGOTIANA. Fagotiana, Krapinensis. HART LÆVIGATÆ. LÆVIGATIANA. Gigantea, Raphidia, Lævigata, Afra, Berlani. CRASSIANA. Ovoidæa, Crassa, Ponderosa, Amblya. LETOURNEUXIANA. Letourneuxi, Bourguignati, Castanea, Codiella, Glabrata. SPECIOSIANA. Speciosa. Je vais décrire succinctement chacune de ces Mélanel- les, mais auparavant je crois devoir dire quelques mots de certaines formes que je n’ai pas mentionnées dans cette liste. | Il existe dans les traités ou les catalogues malacolo- giques une quantité de Mélanelles inédites ou imparfaite- ment décrites, citées par les auteurs, telles que les costu- lata, fragihs, atra de Schmidt; rugosa de Sandri; /lava de Zélebor; æquata, atra {non Schmidt) de Ziégler ; va- rieqata de Grimmer ; fasciata de Stentz; cuspidata,ma- cilenta de Parreyss ; montenegrina de Walderdortf; Sab- + ljarii, detrita, costata, dalmatina, de Kucik, ete... sur lesquelles 11 n’a été impossible de former une opinion parce que ces espèces, ou formes, qui, primitivement, avaient, dans la pensée de leur auteur, leur raison d’être, ont été tout à fait dénaturées en passant par les mains des amateurs ou des collectionneurs. J'ai fait ce que j'ai pu pour me procurer ces formes inédites, afin de les adopter, s’il y avait lieu; je les ai re- ques pour la plupart de mes correspondants étrangers, et je dois avouer, qu'après leur réception, je me suis trouvé en présence d’un dédale de fausses déterminations. Ainsi, de l’un, j'ai reçu, sous le nom de Sabljaru, confondues ensemble la coronata, Veximia et l’'agnata ; d’un autre, sous le même nom, l’elegans, la crassilabris et l’afra; sous l’appellation d'atra, un mélange d’afra de lœvigata, de Holandri et de Letourneuxr; sous celle de variegata, un autre mélange d’Aolandri et de lœvi- gata, etce.; de telle sorte qu’il ne m’a pas été possible de savoir si la Sabljari devait se rapporter plutôt à la coro- nata où à l’exèmia qu'à l’agnata, l'elegans ou la crassila- bris; si l’atra était plutôt une lœviqata qu’une afra, etc. I n’y avait pas de motif, en effet, pour que je pusse appliquer un nom à telle forme de préférence à telle au- tre J'ai dû renoncer à retrouver Le type de ces Mélanelles. Néanmoins, avant de cesser mes recherches, j'ai désiré consulter la monographie des Mélanies de M. Brot, de Genève, qui, comme on le sait, s’est adonné d’une facon toute spéciale à l'étude et à la connaissance des Coquilles mélaniennes. Je me suis retrouvé encore une fois en présence des mêmes difficultés. 4 — M. Brot, lui, n’admet qu'une espèce, l’Holandri, sub- divisée en un grand nombre de variétés. Or, la forme que cet auteur considère comme type de l’Holandri, n’est pas cette forme, mais l’e/egans; Sa variété B, qu'il regarde comme la costulata de Schmidt, est, au contraire, l’Holandri; Ses variétés GC et D, qu'il rapporte encore à une sous- forme de la costulata, sont la coronata ; Sa variété E, à laquelle il applique les synonymes de flava, d'œquata, Sabljarü, ete., est la lœvigata; Et ainsi de suite. En présence de semblables déterminations, j'ai pris le parti de laisser de côté tous ces noms de collection ou d'espèces manuscrites, puisqu'il ne m'était pas possible d'arriver à leur connaissance. Incontestablement, dans le principe, lorsque Kucik, Parreyss, Zelebor ou Ziégler établirent ces noms, ces au- teurs le firent à bon escient, d’après des formes à carac- tères spéciaux. Toutes ces Mélanelles, à l’origine, devaient avoir leur raison d’être, mais, dans la suite, lorsque ces espèces se trouvèrent répandues dans les collections, il advint qu’elles tombèrent, soit sur des auteurs sans coup d’œil, soit sur d’autres, travaillés par la manie des réu- nions, qui, ne les comprenant pas, les réunirent à des formes différentes et les firent tellement dévier de leurs caractères primitifs, qu’actuellement elles sont devenues méconnaissables. = A1 = Melanella divina, Lefourneux, 1879. Petiteespèce (haut. 11, diam. 8 millim.) de forme globu- leuse, d’une teinte cornée, à test assez mince, subtrans- parent, orné de trois à cinqzones saillantes, aiguës, dont les deux supérieures noduleuses. Sur le dernier tour, la supé- rieure seule conserve ses nodosités. Sur quelques échan- tillons, les zones s’atrophient vers l’ouverture. Spire courte, à sommet aigu (le plus souvent rongé). Cinq à six tours arrondis, très ventrus, à croissance très rapide (sur- tout le dernier). Ouverture semisphérique, blanchâtre. Péristome simple et tranchant du côté externe. Bord co- lumellaire robuste, légèrement dilaté-épanoui à la base. Callosité brunâtre. — Mare du moulin de la Cettina, près Almissa, en Dalmatie. Melanella coronata, Bourquignat, 1877. — (Mela- nia Coronata, Zelebor, mss.; Melania nodosa Stentz, mss. Charmante Coquille de forme globuleuse, à spire peu allongée, ornée de cinq à sept (mais le plus souvent de six) zones très saillantes, chargées de nodosités blanches tuberculeuses très prononcées, parfois spinuliformes. Ces nodosités n’existent ordinairement que sur les trois ou quatre zones supérieures. Le sommet de la spire est très aigu; le péristome est simple et tranchant du côté externe. Cette Mélanelle est très abondante aux environs de ÆUS = Steinbrück, dans la Save et la Savina (Croatie), où elle à été recueillie par le conseiller Letourneux. Je la connais encore de la Narenta, en Dalmatie. La coronata, que les auteurs confondent avec l’'Ho- landri, bien qu’à mon sens elle en soit très distincte, a été citée par Brusina (Mal. Croat., 1870, p. 14) et par Kre- glinger (Binn. Moll., 1870, p. 321), qui l’attribue à Kus- ter. — Elle a été très bien figurée, vue de dos, sous le nom de Melania Holandri typica, par Tschapeck (in : Jahrb. Malak., avril 1881, pl. v, £. À, B et C). Les figures D et G de la même planche doivent être rapportées éga- lement à la coronata à Utre de variété, l’une (fig. D) est sans nodosités, l’autre (fig. G) semiplicata, est caracté- risée par des nodosités chevauchant sur les deux zones supérieures. — Je connaisencore une variété (var. catoleia) de la Savina, qui est lisse inférieurement, avec deux zones de nodosités seulement à la partie supérieure. Melanella HHolandri (pars), Prusina, Moll. Croatie, 1870, p. 143. — Melania Holandri, Ferussae, mss. in : C. Pfeiffer, Nat. Deutseh. Moll., HE, 1828, p. 47, pl. vu, Ê. 6 et 7, et Rossmässler, Iconogr., IX, 1839, f. 662 (seulement), et Tschapeck, in : Jahrb. Malak., 1881, pl. v, f. E (seulement). Cette forme, assez allongée, à spire plus élancée que celle de la coronata, semble bien spéciale. Les figures données par C. Pfeiffer ont été exécutées d’après un échantillon pas tout à fait adulte. Celle 662 de Rossmässler est excellente et très exacte. L'Holandri offre de nombreuses variations dans sa EE D taille et dans son ornementation. Elle vit en Carniole, en Styrie, en Croatie, ete. Je la possède de cette der- nière région, de la Savina, à Steinbrück, de la rivière d’Ostaria et de différents points de la Save. = “ el E > _ Melanella eximia, Pourquignat, 1880. Espèce caractérisée par un dernier tour très porté en dehors du côté dextre ; par une ouverture relativement exiguëé, ovalaire, un peu excentrique, à bords continus et à callosités pariétale et columellaire excessivement robustes. Coquille d’une teinte cornée claire, à test épais, solide, opaque, cerclé de quatre à cinq zones carénantes, peu saillantes, ordinairement atrophiées vers l’ouver- ture (la zone supérieure seule est parfois légèrement noduleuse). Spire courte, conique, à sommet aigu. Six tours à croissance assez régulière. Suture linéaire, sauf au dernier tour, où elle s’accentue. Dernier tour ventru- arrondi, sensiblement excentrique. Ouverture ovalaire, intérieurement d’un blanc nacré, avec deux bandes mar- ron du côté externe. Bord columellaire très épais, d’un rouge marron, notamment à la base. Bord externe légère- ment arqué en avant, simple, bien épais. Bords margi- naux réunis par une forte callosité ; — haut. 17, diam. 10 millim. Rivière d’Ostaria, entre Plaski et Ogulin, en Croatie. La Save, à Sissek, en Slavonie. La Narenta, en Dal- matie. Melanella agnatn, Bourquignat, 1877. — Melania agnata, Zregler, mss., in Mus. vindob., et in : AR — C. Pfeiffer, Naturg. Deutsch. Moll., III, 1828, p. #7, pl. vit, f. 8 (médiocre). Cette forme, très distincte de l’Holandri, avec laquelle elle a été confondue jusqu’à présent, est une espèce sty- rienne répandue également en Carniole et en Croatie. — Je la possède de la Narenta (Dalmatie)}, de la Savina à Steinbrück, de la Save à Agram, et de la rivière d'Osta- ria au sud d’Ogulin (Croatie). Dans cette dernière localité, on rencontre quelquefois des échantillons presque lisses, sauf sur les tours supérieurs. Melanella agnatella, Servain, 1884. y Belle espèce, remarquable par sa forme globuleuse- obèse, à spire courte très obtuse, dont le dernier tour, très développé, atteint les 3/4 de la hauteur. Coquille épaisse, opaque, crétacée, d’une teinte tantôt verdâtre - avec des endroits cendrés, même parfois bleuacés, tantôt d’une nuance rousse, interrompue par des bandes trans- versales d’un ton moins accentué. Test cerclé de plusieurs zones qui s’évanouissent vers l’ouverture ; les deux supé- rieures sont noduleuses, et leurs nodosités, ordinairement obtuses, chevauchent souvent de l’une à l’autre. Spire obtuse, très courte, à sommet émoussé. Cinq tours à crois- sance rapide. Suture peu profonde, sauf vers l’ouver- ture. Dernier tour très grand, convexe. Ouverture simple, ovalaire, tantôt d’un marron-vineux très foncé, tantôt d’un blanc-violacé pâle, sauf sur le bord columellaire et sur la callosité, où le ton marron-vineux persiste. Bord externe non arqué, faiblement oblique, simple, bien qu'assez épais. Callosité robuste; — haut. 13, diam. 10 millim. nt Rivière près Zenica, en Bosnie (Servain). Melanella elegans, Bourquignat, 1877. — Melania Holandri, var. elegans, Schmidt, mss. in : Rossmässler, Iconogr., X, 1839, f. 663, el Villa, Disp. conch., p. 36, 1841, et Schmidt, Conch, Krain, p.25, 1847, et Hauffen, Conch. Krain, p. 20, 1858. Melania Holandri typica, Brot;' Melip: 44:0pl:0x,: À 41,487 4(ba figure 663 de l'Iconographie de Rossmässler est excellente.) Cette espèce est très répandue en Styrie, en Carniole et en Croatie. Elle est surtout abondante dans tout le cours de la Save et de la Savina. Je la connais encore du Danube, près de Belgrade (Serbie), de Zenica (Bosnie), de la rivière d’Ostaria et d’un ruisseau sur la route de Pregrada, non loin de Kra- pina-Tœplitz, en Croatie, — Au pont de la Save, près d’Agram, où le type est commun, on rencontre deux variétés remarquables, une var. sublævis, à test presque lisse, sauf les tours supérieurs, et une var. scalaris de grande taille. Melanella Pilariana, Dourquignat, 1880. Coquille de forme oblongue-ventrue, caractérisée par une spire courte, obtuse, dont les tours, notamment l'avant-dernier, sont gros et renflés; par une ouverture ovalaire, de taille médiocre, et par une suture linéaire, devenant si profonde vers l'ouverture, qu’elle fait paraître l'avant-dernier tour comme en saillie sur le dernier. Æ AG Test très épais, presque toujours fortement encrassé, et lorsqu'il ne l’est pas, d’un jaune foncé ou parfois ver- dâtre, avec trois à quatre bandes marron, enfin cerclé de deux à trois zones saillantes s’atrophiant vers le dernier tour (la supérieure seule est çà et là noduleuse). — Cinq tours gros, ventrus, à croissance rapide (sauf les trois supérieurs), séparés par une suture linéaire devenant de plus en plus accentuée en arrivant à l'insertion du bord externe. Ouverture médiocre, ovalaire, tantôt d’un noir violacé, ou d’un beau jaune-orangé, tantôt d’un blanc grisâtre. Bord externe légèrement arqué en avant. Bord columellaire très robuste. Base aperturale sensiblement patulescente. Callosité épaisse: — haut. 19, diam. 14 millim. Cette Mélanelle, dédiée au D" Pilar, a été constatée, en Croatie, au pont de la Save à Agram, ainsi qu'à Stein- brück, où elle vit en compagnie de l’elegans, et, en Bosnie, dans les rivières de Zeniea et de la Migliaska à SéraJeWo. Melanella erassilabris, Bourquignat, 1879. Coquille caractérisée par une patulescence aperturale très prononcée, à partir de la base de la columelle jusqu’à plus de moitié de la hauteur du bord externe. Cette pa- tulescence donne à l'ouverture une apparence très éva- sée. Le test, chez cette espèce, est notablement épais et opaque autour de l'ouverture, qui semble, par suite de l’encrassement et de l'épaisseur des parois, un tant soit peu exiguë. Coquille jaune-verdâtre passant au brun, cerclée de 9-3 zones supérieures, saillantes, qui s’effacent vers l’ou- EME = verture; les deux zones supérieures (lorsque les zones sont au nombre de trois) sont ornées de tubérosités très espa- cées et comme épineuses. — Spire médiocre, brièvement conique, à sommet aigu, lorsqu'il n’est pas érosé. — Six tours convexes, à croissance assez régulière seulement jusqu’au dernier et séparés par une suture accentuée. Dernier tour fort grand, convexe, sensiblement descen- dant à l'insertion du bord externe. Ouverture ovale, très évasée, par suite de la grande patulescence des contours inférieur et externe, intérieurement d’une teinte blan- che-violacée s’accentuant sur le péristome pour former comme une auréole d’un ton vineux, et, de plus, ornée sur l’intérieur du bord externe de 2 zonules du même ton. Bord columellaire excessivement robuste. Callosité très épaisse réunissant les bords; — haut.18, diam. 11 millim. La Save à Agram et rivière d'Ostaria en Croatie. Melanella parvula, Brof, Cat. syst. melan., p.41, 1862.(Melania Holandri, var. parvula, CA in: ARossmässler, Iconogr., X, 1839, f. 667, et Tschapeck, in: Jabrb. Mass 1881, DIN, f. z seulement.) Les échantillons figurés par Rossmässler et Tschapeck sont lisses ; mais ordinairement cette Mélanelle est ornée d’une zone saillante, supérieure, à tubercules accentués. Cette espèce se rencontre çà et à dans les rivières de la Carniole, de l’Istrie et de la Croatie maritime. IL. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. 2 RS Melnnella Fagotiana, Bourquignat, 1879. Jolie espèce à test mince, subtransparent (jamais en- crassé), d’une teinte marron uniforme passant au noir et cerclé de deux zones supérieures, saillantes, ornées de nodosités épineuses, allongées dans le sens de la direc- tion des zones. Spire assez longue, un tant soit peu sca- lariforme, conique, à sommet aigu, Six tours, à croissance régulière jusqu’au dernier, plans-tectiformes supérieure- ment, et séparés par une suture médiocrement pronon- cée. Dernier tour très grand, convexe, dépassant un peu la moitié de la hauteur. Ouverture bien verticale, oblon- gue, légèrement évasée à la base, intérieurement d’une teinte plus ou moins vineuse, avec trois à quatre bandes plus foncées du côté externe. Columelle médiocre bien cintrée. Bord externe droit, simple, peu épais; — haut.17, diam. 40 millim. Cette Mélanelle, dédiée au Malacologiste Paul Fagot, de Villefranche, vit dans la rivière de la Krapina, à Sused, en Croatie. Meïlanelln krapinensis, Lefourneux, 1879. Cette espèce, qui se trouve par milliers dans le canal de sortie des eaux thermales (25°) de Krapina-Tœplitz, en Croatie, est la plus petite et la plus délicate des Méla- nelles. Coquille mince, subtransparente, d’une teinte jaune succinée, très rarement encrassée, presque lisse, cerclée par une à trois zones supérieures (ordinairement il n’y en 9 = a qu'une saillante acérée, présentant seulement sur les tours supérieurs quelques nodosités comprimées et allon- cées dans le sens spiral). Spire plus ou moins élancée, sensiblement scalariforme, à sommet très aigu. Six tours convexes, déclives-tectiformes supérieurement, à crois- sance régulière jusqu’au dernier tour, et séparés par une suture accentuée. Dernier tour relativement très grand, dépassant d’un demi-millimètre environ la moitié de la hauteur totale, de forme oblongue-convexe, presque lisse inférieurement au-dessous des zones, de même teinte que les tours supérieurs, sauf vers le bord péristomal, où le test prend un ton plus clair. Ouverture ovalaire, légère- ment évasée à la base et un tant soit peu patulescente du côté externe, intérieurement d’un gris-noirâtre nacré. Bord columellaire médiocre, peu arqué, ne descendant pas jusqu’à la base et ordinairement teinte d’un ton noir- marron; — haut. 7, diam. 5 millim. Melanella giganten, Bourquignat, 1879. Coquille très allongée, ressemblant comme forme à une Limnée de la série des palustris, remarquable par ses {ours ventrus-convexes, séparés par une suture pro- fonde; par sa spire élancée très aiguë, et par son dernier tour relativement médiocre, puisqu'il n’atteint pas la moitié de la hauteur. Test peu opaque, d’une teinte cornée claire (paraissant violacée, lorsque l’animal existe), finement strié, avec quelques méplans surle dernier tour. Spire très allongée, conique, à sommet très aigu. Huit tours convexes, à croissance lente et régulière, séparés 00) — par une suture profonde. Ouverture ovalaire, légèrement patulescente-évasée à la base, intérieurement d’une teinte nacrée blanche-rosacée ou jaunacée. Péristome tranchant, bien qu’assez encrassé à l’intérieur. Bord externe vertical. Bord columellaire robuste, cintré. Callosité très forte; — haut. 25, diam. 13 millim. Rivière près d’une villa sur la route de Pregrada, aux environs de Krapina, en Croatie. Melanelia raphidia, Bourquignat, 1877 (Melania raphidia, Bourguignat, Malac. Bas-Danube, in : Ann. Malac., I, 1870, p. 66). Espèce de taille plus faible (haut.16-17,diam.8 millim.) que la précédente, caractérisée par une spire allongée aiguë, à tours peu bombés, d’une croissance très lente jusqu’au dernier, qui est relativement plus grand que celui de la gigantea, puisqu'il égale juste la moitié de la hauteur. Ces tours, à peine ventrus, sont séparés par une suture presque linéaire, sauf vers l'ouverture où elle de- vient un peu plus prononcée. Test d’un jaune serin, passant parfois au succin et à une teinte marron-rougeâtre, orné de trois zones marron {une supérieure et deux médianes), qui ne sont visibles que sur les échantillons jaunâtres, parce que sur les autres plus foncés, elles se confondent dans le ton général. Stries dé- licates, sur quelques individus, on remarque sur le der- nier tour un cercle supérieur saillant, à nodosités bien nettes. Spire allongée, s’acuminant régulièrement et se terminant par un sommet excessivement aigu. Huit tours, à peine convexes jusqu’au dernier, à croissance très lente (surtout les supérieurs), et séparés par une suture peu it = prononcée, sauf vers l'ouverture. Dernier tour convexe, oblong, égalant la moitié de la hauteur. Ouverture ova- laire suboblongue, légèrement évasée à la base, offrant intérieurement une nacre de même teinte que le ton ex- térieur. Bord externe tranchant, faiblement rétrocédent, Bord columellaire assez robuste, court et cintré. Callosité peu épaisse. Çà et là dans le Danube au-dessous de Belgrade. Ruis- seau du parc de Rohitz et rivière au sud de Krapina, en Croatie. Melanelln Iævigata, Dourquignat, 1877. — (Mela- nia Holandri, var. lævigata, Rossmässler, Ico- nogr., X, 1839, f. 66%, et Zschapeck, in : Jabr. Mal., 1881, p. 104, pl. v, fig. À (seulement). La figure 664 de Rossmässler est excellente et rend bien le port et l’aspect de cette espèce. Cette Mélanelle est fort abondante en Carmiole, en Croatie, en Serbie, etc. Je la possède non seulement du Danube et de différentes rivières de Carniole, mais en- core de plusieurs localités Croates, des alentours de Fiume et des environs de Krapina-Tæplitz, qui ont été si bien explorés par M. le Conseiller Letourneux. Le D' Servain l’a trouvée en Bosnie, près de Zenica. — On rencontre encore en Croatie, dans le canal du pare de Robilz et dans une rivière au sud de Krapina, une varte- tas debilis à test plus mince et moitié plus petit. Melanella afra, Bourquignat, 1877. — Melania afra, Lieqler, in : Rossmassler, Iconogr., X, 1839, —_ 11) 4 p. 38, £. 665, et Villa, Disp. Moll., p. 36, 1841, et Schmidt, Conch. Krain, p. 25, 1847, et Hauffen, Conch. Krain, p. 20, 1858. Le type, fort bien rendu dans l’Iconographie, se trouve aux environs de Laybach, en Carniole. En Croatie, l’afra est représenté dans la vallée de Krapina par une forme nn peu plus courte. Il convient de rapporter à celte espèce à titre de va- rietas zonata, la figure 666 de Rossmässler. Melanella Berlani, Bourquignat, 1879. Coquille écourtée, ventrue, de forme presque globu- leuse, à test finement strié, subtransparent, d’une teinte marron-jaunâtre avec une bande médiane plus foncée. Spire courte, très brièvement acuminée, à sommet aigu. jinq tours (les trois supérieurs petits, les deux autres re- lativement énormes) convexes, à suture accentuée. Dernier tour ventru, dépassant de 4 millim. 14/2 la moitié de la hauteur. Ouverture ovale, faiblement évasée à la base, inférieurement d’un marron orangé, avee une bande plus foncée, correspondant par transparence à la bande ex- terne. Péristome simple, droit, assez tranchant; bord externe faiblement arqué et légèrement rétrocédent imfé- rieurement. Bord columellaire cintré. Callosité médiocre ; — haut. 143, diam. 8 millim. — Le Danube près Ibraila. Melanella ovoidæn, Bourquignat, 1879. . Coquille de forme obtuse, oblongue-ovoide, ressem- Sd = blant en petit, au point de vue du contour extérieur, à une Auricule de la série des Mide. Test très épais, fine- ment strié (souvent rongé) et d’une coloration marron- noirâtre, Spire brièvement acuminée, subconoïde. Six tours convexes, à croissance régulière jusqu’au der- nier, elséparés par une suture médiocrement prononcée. Dernier tour très grand, égalant presque les 2/3 de la hauteur, de forme convexe-oblongue, très obtus à la base. Ouverture faiblement oblique, bien oblongue, dilatée à sa partie inférieure et intérieurement d’une teinte nacrée carnéolée, Bord columellaire très robuste surtout à la base, Callosité épaisse; — haut 18, diam. 10 1/2 millim. Le Danube au-dessus de Routschouk (Bulgarie). Melnnella ernassn, Bourquignat, 1877. — Melania crassa, Aulschiq, in: Brusina, Moll. Dalm., p. 106, 1866, et Mal. Croatie, p. 13 (en note), 1870, et Bourquignat, in : Ann. Malac., 1, p. 65, 1870. Cette Mélanelle, remarquable par sa forme obtuse- globuleuse, par son test très épais, par sa spire courte et obtuse, se trouve répandue en Carniole, en Croatie et en Dalmatie. Je la possède de Carniole et de la Cettina, près Ribaric et Sinj, en Dalmatie. Melnnella ponderosa, Bourquignat, 1877. — Me- lania ponderosa, Stentz, in: Villa, Disp. Moll., p. 36, 1841. Cette forme, qui a été confondue par tous les auteurs avec la crassa, est cependant bien distincte. Elle diffère No 22 de la crassa par sa forme plus obtuse, par sa spire en- core plus courte et par son ouverture bien plus déve- loppée. Chez la ponderosa, les tours, à peine convexes, sont séparés par une suture presque linéaire ; la spire est très brièvement conico-obtuse, comme tectiforme, par suite du peu de convexité des tours; le dernier, excessive- ment grand, atteint presque les 3/4 de la hauteur; enfin, l'ouverture, plus dilatée, est sensiblement plus large in- férieurement; — haut. 15, diam. 11, haut. dernier tour 12 millim. Chez la crassa, l’avant-dernier tour est nettement con- vexe, par suite de la suture, qui est très prononcée; la spire est plus haute de 2 millim.; le dernier tour n’atteint seulement que les 2/3 de la hauteur; enfin, l'ouverture moins dilatée n’est pas aussi oblongue ; — haut. 15, diam. 10, haut. dern. tour 10 millim. La ponderosa se trouve également en Carmiole, en Croatie, et en Dalmatie, notamment dans la Cettina, où elle vit en communauté avec la crassa. Melanella amblya, Bourquignat, 1879. Espèce de taille moyenne (haut. 11-12, diam. 7-8 mil- lim.) de forme écourtée obtuse-ovalaire, à test épais, bien qu’à un degré moindre que celui des crassa et ponderosa, remarquable par une compression, d'avant en arrière, du dernier tour, compression analogue à cet aplatisse- ment qui caractérise les Hybocystis, ces Cyclostomidæ de l’extrême Orient. Spire courte el conoïde, cinq tours à peine convexes, plutôt déclives-tectiformes, séparés par une suture pres- on — que linéaire. Dernier tour très grand, oblong-convexe, égalant les 2/3 de la hauteur. Ouverture verticale, ovale, patulescente à la base, intérieurement carnéolée. Bord externe faiblement arqué, légèrement rétrocédent infé- rieurement. Péristome mince. Bord columellaire et cal- losité excessivement robustes, ne paraissant faire qu'un par suite du fort encrassement. La Save à Sissek, en Slavonie, Melanella Letourneuxi, Bourquignat, 1879. Belle espèce ordinairement brillante, très rarement en- crassée, à deux ou trois bandes marron très foncées se détachant sur un fond jaunacé passant au noir bleuâtre vers les tours supérieurs, et embellie par une ouverture entourée d’une teinte d’un beau noir-marron très brillant. Les bandes marron apparaissent par transparence dans la gorge aperturale. Coquille globuleuse, ovalaire, peu allongée (haut. 1#, diam. 9 millim.), à test solide, bien que subtransparent, très finement strié et offrant quelquefois vers la partie supérieure du dernier tour quelques nodosités obtuses.— Spire brièvement conique, à sommet aigu. — Cinq à six tours plans-tectiformes, à croissance lente jusqu’à moitié de l’avant-dernier, puis se convexant et prenant un grand accroissement. Suture presque linéaire, sauf vers l’ou- verture. Dernier tour très grand, égalant presque les 2/3 de la hauteur, ventru, convexe. Ouverture légèrement oblique, ovale, anguleuse supérieurement. Bords con- — tinus (par suite de la callosité), patulescents et souvent réfléchis chez les vieux échantillons. Le type se trouve dans la rivière d’Ogulin, en Croatie, où il est très abondant. On rencontre une forme presque identique dans la Migliaska, près de Sérajewo. Ses principales variétés sont : Var. dilatata. — Dernier tour très ventru-convexe vers l'ouverture, ce qui rend celle-ci presque ronde, — Ogulin. Var. elongata. — Spire plus allongée et coquille d’une taille un peu plus grande. — Ogulin. Var. bosnica (Servain). — Spire plus courte que chez le type. — La Migliaska, à Sérajewo (Bosnie); Ostaria (Croatie); — la Save, à Sissek (Slavonie). Melanella Bourguignati, Letourneux, 1879. Espèce à peu près de même coloration que la précé- dente, mais à test plus épais, remarquable par sa suture plus accentuée, surtout profonde entre les deux derniers tours, ce qui rend l’avant-dernier très convexe; par son dernier tour plus arrondi, un peu moins haut; par son ouverture moins ovale, presque subarrondie, par suite de la plus grande convexité du bord externe; par sa base aperturale plus dilatée ; par son bord péristomal non pa- tulescent, etc. — Chez cette espèce, la spire n’est pas briè- vement conique, mais plutôt en forme de boule obtuse, par suite de la convexité des tours supérieurs ; — haut. 14, diam. 9 millim. Rivière d’Ogulin (Croatie) ; la Save, à Sissek {Slavonie). Melanella enastanen, Pourquignat, 1879. Coquille d’un marron vineux, avec deux bandes plus foncées que l’on ne remarque guère que par transpa- rence dans l’intérieur de l’ouverture. Test assez mince, non encrassé, finement striolé. Spire courte, obtuse, à sommet émoussé. Cinq tours convexes, à croissance assez rapide, séparés par une suture prononcée. Dernier tour bien convexe, dépassant d’un millimètre la moitié de la hauteur. Ouverture presque verticale, bien ovale, peu anguleuse au sommet, intérieurement d’une teinte vineuse-marron brillante. Péristome mince, non patules- cent, sauf légèrement à la base; — haut. 12, diam. 8 millim. Rivière à Ostaria et à Ogulin (Croatie). Melanella codiella, Servain, 1884. Espèce de forme écourtée, ressemblant à une petite boule, remarquable par la forte ventrosité du dernier tour à son origine. Test assez mince, finement strié, à peu près de même coloration que toutes celles de ce groupe. Spire très courte, comme conique-tectiforme bien qu’obtuse. Sommet émoussé. Cinq tours légèrement convexes, à croissance lente jusqu’à l’ouverture. Suture peu prononcée, sauf vers l'insertion du bord externe. Dernier tour très grand, dépassant les deux tiers de la hauteur. Ouverture légèrement oblique, ample, de forme ovale, intérieurement d’un vineux-violacé uniforme ou d’un marron blanc, avec deux bandes vineuses sur le côté interne de la paroi extérieure. Péristome mince, un tant soit peu patulescent; — haut, 9, diam. 7 millim. = O8 — La Migliaska à Serajewo (Bosnie) ; Ostaria (Croatie). Melanella glabrata, Bourquignat, 1877. Paludina glabrata, Ziegler, in : C. Pfeiffer, Naturg. deutsch. Moll., III, 1828, p. 46, pl. vin, f. 9-10. Fraüenfeld a classé à tort ce Mollusque parmi les Co- quilles marines sous l'appellation de Melaraphe (Turbo) neritoides de Linnæus. Cette Mélanelle, qui est incontestablement une espèce du groupe des Letourneuxiana, paraît être une forme particulière au Frioul , à lIstrie et à la Croatie maritime. Le type provient de l’Isonzo. — La glabrata est fort bien rendue dans l’ouvrage de GC. Pfeiffer. Melanelln speciosn, Bourquignat, 1879. À première vue, la speciosa ressemble beaucoup à la Melanopsis buccinoidæa d'Olivier par sa taille, sa forme et sa coloration. Cette espèce, en effet, est entièrement, ainsi que son ouverture, d’un noir-marron rouge-vineux. Son test, so- lide, luisant, jamais encrassé, est si finement striolé, qu’il semble lisse, sauf vers l’ouverture, où l’on remarque quelques stries grossières. Sa spire, allongée, s’acumine dans le sentiment de celle de la buccinoidæa; ses 6-7 tours, presque plans, S’accroissent d’une façon régulière jusqu’au dernier; sa suture est linéaire, sauf vers l’ou- verture ; son dernier tour, dont le maximum de la con- ER vexité est un peu au-dessous de la ligne médiane, n’at- teint pas la moitié de la hauteur : son ouverture, légère- ment oblique, ovale, est entourée d’un bord péristomal simple, et patulescent seulement à la base; — haut. 18, diam. 10 millim. Espèce très abondante dans une assez forte rivière entre Ostaria et Plaski, dans la Croatie méridionale. BUGESIA, Paladilhe, 1866. Ce genre a été établi par le D° Paladilhe pour une es- pèce mélanienne d’une extrême petitesse (haut. 1 1/2, diam. 2/3 millim.) et de toute beauté. Elle est ornée de trois zones de nodosités (deux seulement sur les tours supérieurs) en séries spirales. L’axe columellaire est rec- uligne, plan, comprimé, avec un sentiment de tronca- ture rudimentaire à la base. Malgré cette apparence sub- troncaturale, la réunion de l'extrémité columellaire au bord inféro-apertural se fait sans solution de continuité. Cette coupe générique est intermédiaire entre celle des Melanella et celle des Fagotia. On ne connaît jusqu’à présent qu’une forme, la Bugesia Bourguignati, Paladilhe, in : Nouv. mis- cell. malac. (1°* fasc., fév. 1866), p. 2, pl. 1, f. 8-10. Cette espèce est des plus rares, à cause de son extrême exiguité. Le D° Buges n’en a jamais pu découvrir que deux ou trois échantillons ; le D’ Paladilhe en a trouvé un seul. Dernièrement, un de mes bons amis, un chercheur ee. infatigable, en a recueilli deux autres, d’après lesquels j'ai fait exécuter de bonnes photographies, qui sont bien semblables aux excellentes figures données par le D' Pa- ladilhe (pl. 1, f. 8-10) dans ses Nouvelles miscellanées malacologiques, et qui suffisent amplement à la connais- sance de cette Coquille. Malgré son extrême petitesse, puisqu'elle n’atteint pas 2 millimètres, cette espèce possède sept tours de spire. C’est dans les alluvions de la petite rivière du Lez, près de Montpellier (Hérault), que la Bugesia a été trou- vée jusqu'à présent. FAGOTIA. Les Mollusques que je comprends sous cette nouvelle appellation générique forment un groupe bien naturel, caractérisé par une columelle sans troncature à la base, mais présentant, lorsqu'on regarde obliquement dans l’ouverture, un axe subtordu qui vient s’évanouir à la base sous l'apparence d’une fausse troncature, et par un test {oujours maculé par plusieurs séries de taches vineuses où Marron. Cette fausse troncature, qui n'empêche pas la base co- lumellaire de se continuer avec le bord inféro-apertural, est due à une sorte de lamelle columellaire se dévelop- pant le long de l’axe, à partir du tour antépénultième, pour aboutir à son extrémité inférieure. Entre cette lamelle (ou arête) et le contour interne de la base aper- turale, on remarque toujours une sorte de sillon cana- hforme, souvent (suivant les espèces) teinté en un ton très foncé. La lamelle columellaire est parfois si accen- ER de tuée et si brusquement terminée, qu'elle donne lieu à une fosse ressemblant à une troncature melanopsidienne, comme chez la Gallandi du lac Sabandija. Un autre caractère constant et particulier aux Fagoties consiste en la présence sur le test d’une quantité de taches vineuses ou marron, en séries plus ou moins nombreuses, selon les espèces. Ces taches ne sont pas épidermiques, mais sont inhé- rentes au test. On les remarque fort bien sur les échan- tillons morts qui ont supporté les injures de l'air; sur les échantillons vivants, notamment sur la plupart de ceux des séries Locardiana et Letourneuriana, il faut, pour les observer, gratter avec force, non seulement l’eneras- sement, mais encore la pellicule épidermique. Toutes les Fagoties, à un degré plus ou moins, sont maculées. 1 n’en existe pas, à ma connaissance, d'im- maculées. Cette nouvelle coupe générique, dédiée au Malacolo- giste Paul Fagot, de Villefranche, est des plus caractéri- sées, grâce aux deux singuliers signes distinctifs sur les- quels je viens d'appeler l'attention. Les Fagoties paraissent répandues dans le bassin du Danube, depuis la Carniole jusqu’en Asie Mineure. Les diverses formes, que j'ai à faire connaître, peuvent se répartir en quatre groupes : ESPERIANA. Esperi, Decussata, Rossmässleri, Berlani, Danubialis, Pfeifleri, 2". Anceyana, Pusilla, Audebardi. LOCARDIANA. Locardiana, Ascanica, Gravida, Gallandi. LETOURNEUXIANA. Stenostoma, Anatolica, Servainiana, Nocturna, Letourneuxi, Pilariana, Saint-Simoniana, ACROXIANA. Acroxia, Bourguignati. Fagotia Esperi, Pourquignat, 1880. — Melanopsis Esperi, Ferussac, Monogr. Mél., in : Mém. Hist. nat. Paris., 1, 1823, p. 160, et Rossmässler, Iconogr., X, 1839, f. 668 (seulement), el Tschapeck, in : Jahr. malac., 1881, p. 107, pl. v, f. N (vue de dos). Le type se trouve dans la Laybach, à Laybach (Car- niole). Il est bien représenté dans l’Iconographie de Ross- mässler, fig, 668 (seulement). Quant à la figure 668", re- — 33 — présentant l'ouverture agrandie, elle est fautive en ce sens que Rossmässler n’a pas accusé la subtroncature de la base columellaire, bien que, dans son texte, il ait dit « Columella vix truncata, absque sinu in marginem exte- «riorem adeunte. » Les autres figures 669, 670 et 671 de l’Iconographie, inscrites également sous l'appellation d'Esperi, se rapportent à des formes différentes. La Melanopsis Esperi de C. Pfeiffer (Naturg. deutsch. Moll., II, 1828, p. 52, pl. vu, Î. 26-27) n’est pas la vraie Esperi, mais une forme à part, que je disungue sous le nom de Pfeifferi. Je connais la véritable Esrert de Laybach (Carniole), de la Savina à Steinbrück (Croatie), de la Save à Sissek (Slavonie), et du Danube à Ibraïla. Fagotia deeussata, PBourquignat, 1884. Melanopsis decussa!a, Ferussac, Monogr. Mélan.,in : Mém. Hist. nat. Paris, [, 1823, p. 159. Le lac Balaton, en Hongrie. Environs de Stary Maydan Zabrzewski, en Podolie (Pologne). Chez cette espèce, les tours sont plans ; la spire aiguë, plus conique ; ouverture plus ample; la subtroncature columellaire moins prononcée, et les maculatures du test bien plus nombreuses. Fagotia Rossmässleri, Dourquignat, 1880. Coquille subfusiforme, assez ventrue, de forme oblon- gue-allongée, àspire conique, à sommet aigu, à test brillant, subtransparent, finement striolé, d’un ton uniformejaune- verdacé, sur lequel se détachent de nombreuses macu- LI. — Annales de Malacologie. — MAT 1884. 3 ; — 34 — latures vineuses très délicates, disposées, non en séries spirales, mais dans le sens des stries. Huit tours plans-tec- tiformes jusqu’au dernier, qui est seul convexe. Crois- sance lente et régulière jusqu’à l'insertion du bord. Su- ture linéaire, sauf vers l’ouverture, où elle est un peu plus accentuée. Dernier tour, convexe-oblong, relative- ment grand, dépassant faiblement la moitié de la hau- teur. Ouverture légèrement oblique, très rétrocédente à la base du bord columellaire, de forme oblongue très anguleuse supérieurement. Péristome simple, mince et tranchant. Callosité robuste, un tant soit peu blanchâtre. Bord columellaire fort, très court, se terminant par une subtroncature à 2 millimètres au-dessus du bord inféro - apertural, qui est très rétrocédent en cet endroit ; — haut. 19, diam. 8 millim. Ruisseau de Pregrada, près Krapina-Tæplitz, en Croatie. Fagotia Berlani, Bourquignat, 1880. Chez cette espèce, la columelle est droite, nettement troncatulée; l’ouverture n’est pas rétrocédente à la base, et le bord externe, à sa partie inférieure, s’avance d’une façon si prononcée en avant, sous la forme d’une lan- guette cintrée, que la base de l'ouverture ressemble à un large sinus mélanopsidien. La coquille, moins allongée, paraît plus ventrue ; la spire, plus courte, est plus briève- ment tectiforme-conique; enfin l'ouverture serait verticale sans son bord externe qui se convexe fortement en avant. Test mince, transparent, brillant, très délicatement striolé, d’un ton uniforme-olivâtre avec quelques rares maculatures vineuses éparses çà et là. Sommet aigu, mais à un degré moindre que celui de la Rossmässleri. Sept tours plans-tectiformes, à croissance lente jusqu’au niveau de l'insertion du bord externe, Suture linéaire, même près l’ouverture. Dernier tour convexe égalant juste la moitié de la hauteur. Ouverture verticale (ou plutôt parais- sant s’avancer en avant, par suite de la projection du bord externe à sa partie inférieure) allongée-obiongue, légère- ment rétrécie à sa base (c’est l'inverse chez la précédente). Péristome droit, émoussé. Columelle peu robuste, droite, courte, troncatulée, d’une teinte nacrée noire ou vineuse. Callosité mince; — haut. 15, diam. 7 millim. Le Danube à Ibraïla ; la Save entre Agram et Sissek. Fagotia danubialis, Bourquignat, 1880. Coquille allongée-subfusiforme, à spire acuminée, à dernier tour n’atteignant pas la moitié de la hauteur, età ouverture oblique, fortement rétrécie inférieurement. Test assez mince, transparent, brillant, finement striolé, d’un jaune olivâtre avec des maculatures vineuses, très petites, parfois fulgurantes, çà et là éparses. Som- met toujours corrodé. Huit tours presque plans, à crois- sance réguliére, à suture linéaire. Dernier tour relative- ment médiocre, n’atteignant pas la moitié de la hauteur, d'une convexité peu forte. Ouverture oblique, allongée- rétrécie inférieurement, Péristome mince et droit. Colu- melle courte, subtroncatulée, d’un ton violacé ou rosacé, surtout à l’endroit de la subtroncature. Bord externe droit. Callosité médiocre; — haut. 17, diam. 7 millim. Le Danube à Ibraïla; la Save à Agram; la Krapina à — 360 — Sused (Croatie), et çà et là dans presque tout le bassin danubien. Fagotia Pieifleri, Bourquignat, 1880. — Melanopsis Esperi (non Ferussac, nec Rossmässler). ©. Pfeiffer, Naturg. Deutsch. Moll., IIT, 1828, p. 52, pl. var, f. 26-27. Cette espèce, que j'inseris sous ce nouveau nom, est celle que C. Pfeiffer à considérée à tort comme l’Esperi de Rossmässler. Cette Fagotie est une forme oblongue, à spire conoïde, à cinq ou six tours légèrement convexes, dont le dernier dépasse la moitié de la hauteur. L’ouver- ture, oblongue, est entourée d’un péristome tranchant, La columelle mince, droite, est subtroncatulée. Enfin, la cal- losité transparente est à peine sensible. Le test, tantôt olivâtre, comme chez le type, ou orangé comme chez l'échantillon figuré par C. Pfeiffer, tantôt entièrement violacé, se trouve maculé d’une quantité de petits points vineux disposés en quinconce ; — haut. 16, diam. 6 mil- lim. Les figures 26 et 27, données par C. Pfeiffer, rendent mal le port et l’aspect de cette espèce. Rivières de Carniole ; — la Save à Steimbrück. Fagotin Anceyana, Bourquignat, 1884. Coquilleopaque,toujoursrecouverte d’un enduit marron très tenace, ressemblant à un tissu épidermique, qui lors- qu'il est enlevé, laisse apercevoir une surface lisse d’un blanc corné, tigré d’une infinité de petites taches foncées, — 31 — allongées dans le sens spiral, Test de forme oblongue-al- longée, àspire obtusémentsubconoïde, à sommet émoussé. Six tours presque plans, ou un tant soit peu convexes, à croissance régulière jusqu’au dernier. Suture linéaire, bien qu'accentuée par suite de l’enroulement spiral don- nant lieu à une légère saillie le long de la ligne suturale. Dernier tour faiblement convexe, atteignant juste la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, d’un nacré bleuâtre, et entourée d’un bord péristomal droit et tran- chant. Columelle courte, nettement subtroncatulée. Bord externe bien arqué-convexe en avant. Callosité forte ; — haut. 16, diam. 7 millim. Cette Fagotie, dédiée à M. C. F. Ancey, de Marseille, vit dans la Save au-dessous d’Agram, dans la rivière de Krapina (Croatie); enfin, dans le lac Sabandja près d'Is- midt (Anatolie). Fagotia pusilla, Servain, 1884. Petite espèce ovale-suboblongue, assez ventre pour sa taille et de forme un peu obtuse dans toutes ses parties. Test opaque, terne, olivâtre, maculé çà et ià de points marrons. Spire assez courte, subconoïde, obtuse au som- met. Cinq tours presque plans, à croissance assez rapide, séparés par une suture linéaire. Dernier tour convexe, oblong, égalant juste la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, très anguleuse supérieurement, d’un nacré grisâtre à l’intérieur, entourée par un bord péri- stomal mince et droit. Bord externe bien arqué-convexe en avant. Columelle très exiguë, subtroncatulée. Callo- sité robuste; — haut. 10, diam. # millim. Rives de la Save près Sissek, en Slavonie. Fagotia Audebardi, Dourquignat 1884. — Melanop- sis Audebardi, C. Prevost, Nouv. esp. Mél, in: Mém. Soc. hist. nat. Paris, 1, 1823, p. 264. — Hemisinus thermalis, Titus, in : Brot.Melan. (2*° édit. Chemnitz), p. 3714, pl. xxxvIn, f. 3 A. C. 1874. Cette espèce vit dans les eaux thermales de Baden, près de Vienne, en Autriche, et dans celles de Carpazi et de Miskols, en Hongrie. Bien que C. Prevost et Brot n’aient pas signalé les petites maculatures du test, parce qu’ils n’ont pas eu lPidée de gratter le tissu épidermique brun-marron qui recouvre la surface, cette Coquille n’en est pas moins maculée. L’Audebardi est une toute petite espèce, dont la taille ne dépasse pas 10 millim., lorsque les tours sont complets, et 8, lorsqu'ils sont incomplets, ce qui arrive le plus sou- vent. Le diamètre du dernier tour varie de 4 à 6 millim. Les tours sont légèrement contractés le long de la suture. La subtroncature columellaire est bien accentuée. C. Pfeiffer a décrit (Nat. deutsch., Moll.IIE,, 1828, p.51, pl. vu, f. 24), sous l’appellation de Melanopsis Aude- barti, une espèce qui n’est pas celle de Constant Prevost. L’individu figuré, ayant 14 millim. de haut sur # de large, est beaucoup trop allongé pour sa grosseur. Cette Audebartu de GC. Pfeiffer, est une Microcolpie (lacicu- lella). = 9 — lagotia Locardiana, Bourquignat, 1882. Coquille ovalaire, assez courte, ventrue, recouverte, ainst que toutes celles de ce groupe, d’un enduit épider- mique terne, marron, très tenace, qui, lorsqu'il est en- levé, laisse voir une surface blanchâtre, tigrée de macula- tures marron, en séries spirales. Test lisse, solide, opaque. Spire assez courte, oblongue-obtuse, à sommet émoussé. Six tours faiblement convexes, à croissance régulière et à suture linéaire. Dernier tour ventru, égalant la moitié de la hauteur et offrant à l'insertion du bord externe une direction descendante. Ouverture verticale, très anguleuse à son sommet, paraissant, bien qu’elle soit un tant soit peu contractée à la base, comme dilatée, par suite de l’expansion du bord externe, qui se projette en avant sous une apparence arquée plus ou moins spatuliforme. Ce signe distinctif est surtout prononcé chez les individus bien adultes. Péristome droit et simple. Columelle courte, nettement subtroncatulée. Callosité épaisse, sou- vent tuberculiforme vers l'insertion du labre ; — haut. 1#, diam. 7 millim. Cette Fagotie, à laquelle j’attribue le nom du savant Malacologiste Arnould Locard, de Lyon, est très abon- dante dans le lac Sabandja, près d’Ismidt (Anatolie). Fagotia aseanien, Bourquignat, 1880. L'ascanica, qui vit dans le même lac Sabandja en compagnie de la précédente, diffère de celle-ci : par sa =" Ji)) coquille, qui, tout en restant globuleuse au dernier tour (néanmoins à un degré moindre), offre une spire plus al- longée, subconoiïde, à tours plans-tectiformes; par son sommet plus aigu, dont les tours, moins exigus, sont plus amplement développés; par son dernier tour plus petit, n'’atteignant pas la moitié de la hauteur; par son ouver. ture moins ample; par sa columelle cintrée, non droite, plus subtroncatulée. — Chez cette espèce, le maximum de la convexité du dernier tour est plus inférieur, et, ce tour, au lieu d’être régulièrement convexe, est plan-tec- tiforme à sa partie supérieure; — haut. 16, diam. 6 ruilhim. Fagotina gravida, Bourquignat, 1880. Coquille courte, globuleuse-ventrue, à tours convexes. Test lisse, épais, opaque, d’un ton marron uniforme, laissant apercevoir, lorsque lenduit épidermique est en- levé, une surface chargée de maculatures quadrangulaires, disposées en damier (ces maculatures marron sont sépa- rées par des carrés blancs et s’alternent, en imitant la disposition des cases d’un échiquier). Spire très courte, obtuse, à sommet émoussé. 5-6 tours augmentant peu à peu en convexité. Suture sublinéaire, bien que pro- noncée. Dernier tour gros, ventru, régulièrement con- vexe, dépassant la moitié de la hauteur. Ouverture verti- cale, oblongue, d’une nacre blanchâtre. Bord externe se convexant en avant et devenant, à la base, spatuliforme. Columelle petite, très courte, en pointe et subtroncatulée. Péristome droit et simple. Callosité médiocre; —Hhaut. 12, diam. 6 1/2 millim. Rivières du bassin du lac Säbandja (Anatole). Fagotia Gallandi, Bourquignat, 1884.— Melanopsis Gallandi, Bourquignat, in : Locard, Malac. Tibér., p. 8, 1883. Cette espèce, dédiée à l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de l'empire Ottoman, M. Jules Galland, est re- marquable par l’accentuation de la subtroncature colu- mellaire. Cette accentuation subtroncaturale donne lieu à un léger sinus mélanopsidien, plus ou moins prononcé, selon les échantillons. Bien qu’en réalité, la base de l’axe ne soit point véritablement tronquée, cette base n’en a pas moins, à première vue, cette apparence fictive, grâce encore à la dilatation spatuliforme du bord externe à sa partie inférieure. Cette dilatation, en avant, est cause que le rebord péristomal, pour rejoindre la base de laxe, est forcé de revenir en arrière sous la forme d’un contour rentrant, ressemblant, jusqu’à un certain point, à celui d’un sinus mélanopsidien. — Ce sont ces deux causes dues : l’une à l’accentuation subtroncaturale, l’autre à la dilatation inféro-spatuliforme du bord externe, qui font paraître cette Fagotie, comme tronquée, bien qu’elle ne le soit pas en réalité. Coquille oblongue-ventrue, lisse, recouverte d’un en- duit noir ou marron brillant, qui, lorsqu'il est enlevé, laisse apercevoir des séries de petites maculatures se détachant sur un fond blanchâtre. Spire ventrue-subconoïde, à som- met aigu. Six tours légèrement convexes, augmentant in- sensiblement en taille et en ventrosité jusqu’au dernier, et séparés par une suture accentuée, bien que peu pro- fonde. Dernier tour convexe-ventru, égalant la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, de forme oblongue, an- Ro. guleuse au sommet, légèrement canaliforme à la base de l'axe, et intérieurement d’un nacré blanchâtre-marron ou bleuacé. Péristome continu, par suite d’une callosité très épaisse, formant saillie, et paraissant, sur quelques échan- tillons, comme détachée. Bord externe faiblement obtus, se projetant en avant, à la partie inférieure, sous la forme d’une expansion spatuliforme. Columelle courte bien nettement troncatulée; — haut. 15, diam. 8 millim. Affluents du lac Sabandja, près d’Ismidt (Anatolie). Chez cette espèce, la callosité devient parfois tubercu- leuse à l'insertion du bord externe. Fagotia stenostoma, Bourquignat, 1879. Espèce remarquable par son ouverture exiguë, par l’accentuation de sa subtroncature, par son dernier tour très renflé et par sa spire conoïde-acuminée très allongée. Chez cette Fagotie, la ventrosité du dernier tour, qui at- teint 8 millim., diminue d’une facon si sensible, que celle de l’avant-dernier n’est plus que de # 1/2. Il y à donc une différence de 3 1/2 en diamètre entre la gros- seur de ces deux tours. Test opaque, recouvert d'un enduit noir très tenace, qui, lorsqu'il est enlevé, laisse voir une surface blan- châtre maculée de points marrons allongés. Spire élancée, conique-acuminée, à sommet aigu, mais le plus souvent rongé. Huit tours plans-tectiformes à croissance régulière jusqu’au dernier, séparés par une suture linéaire. Der- nier tour égalant les 2/5 de la hauteur, très exigu bien Le, ot que très ventru, plan supérieurement et offrant le maxi- mum de sa convexité au-dessous de la ligne médiane. Ouverture verticale, ovale, très anguleuse au sommet, d’un nacré noir-bleuacé à l’intérieur. Péristome simple, aigu, assez épaissi en dedans. Columelle droite nette- ment troncatulée. Bord externe plus ou moins arqué en avant, surtout vers sa base, ce qui donne à la partie inférieure de l'ouverture une apparence mélanopsi- dienne. Callosité épaisse, souvent très encrassée à lin- sertion du bord externe ; — haut. 20, diam.8 millim. La Save au-dessous d’Agram; rivières au sud de Kra- pina-Tœplitz, et entre Plaski et Ostaria (Croatie). Fagotia anatolien, Bourquignat, 1880. Coquille trapue, relativement très ventrue, caractérisée par une spire courte, conique, à sommet obtus, et par un dernier tour égalant la moitié de la hauteur. Test épais, opaque, finement striolé, recouvert d’un enduit marron faiblement transparent qui laisse aperce- voir en dessous des maculatures foncées, inégales de taille. Spire brièvement conique. Six tours plans. Crois- sance régulière jusqu’au dernier. Suture linéaire. Der- nier tour relativement très grand, plan supérieurement (sauf vers l'ouverture où il devient régulièrement con- vexe), et offrant son maximum de convexité au-dessous de la ligne médiane. Ouverture verticale (paraissant par suite de la projection arquée du bord externe comme portée en avant), ovale, intérieurement blanchâtre. Colu- melle cintrée, nettement subtroncatulée. Péristome droit, subobtus. Bord externe arqué en avant. Callosité très épaisse; — haut. 13, diam. 7 millim. in — Rivières près Ismidt (Anatolie). Fagotia Servainiana, Bourquignat, 1882. Espèce ventrue-globuleuse, à spire conoïde assez courte, à columelle ne descendant pas jusqu’à la base de l’ouverture, à dernier tour très gros, ventru-convexe, n'égalant pas tout à fait la moitié de la hauteur. Test épais, opaque, fortement encrassé par un enduit épidermique, permettant de voir, lorsqu'il est enlevé, une surface marron maculée de points plus foncés. Spire subconoïde, à sommet toujours corrodé, probablement aigu. Six tours non plans, mais légèrement convexes, à croissance régulière. Suture accentuéc. Ouverture ver- ticale, ovalaire, d’une nacre foncée bleuâtre-violacée, à l’intérieur, Columelle très courte, en pointe, peu tron- catulée (subtroncature limitée simplement par un sillon canaliforme), et ne descendant pas à la base. Péristome simple, tranchant, épaissi à l’intérieur. Bord externe légèrement arqué et projeté en avant. Callosité peu épaisse ; — haut. 17, diam. 9 millim. Rivière entre Plaski et Ostaria (Croatie). Fagotia nocturna, Bourquignal, 1879. Coquille remarquable par sa forme conique, dont le maximum de la ventrosité se trouve accentué vers la base du dernier tour. Cette Fagotie, de taille plus forte que la précédente, à spire un peu plus allongée, à colu- melle encore plus courte et moins subtroncatulée, pos- sède une ouverture très différente de la Servainiana. Son ouverture, en effet (par suite du mode de ventrosité du dernier tour), plus dilatée à la base, plus anguleuse supérieurement, paraît pyriforme, et son bord externe descend presque d’une façon rectiligne. Chez la Servai- niana, le bord externe étant régulièrement convexe, l’ou- verture devient moins anguleuse au sommet et moins dilatée à la base, Test assez épais, non transparent, grossièrement sculpté vers l'ouverture, recouvert d’un enduit épider- mique noir très tenace, et, sans cet enduit, offrant une surface marron, tigrée par quelques séries de petites ma- eulatures. Spire conico-pyramidale, à sommet aigu, Huit tours presque plans, néanmoins un tant soit peu con- vexes, à suture bien marquée, quoique linéaire. Crois- sance régulière. Dernier tour n’atteignant pas la moitié de la hauteur, plan-tectiforme supérieurement, seulement ventru et convexe inférieurement. Ouverture verticale, pyriforme, d’un nacré bleuâtre à l’intérieur. Péristome droit et tranchant. Columelle très courte, ne descendant pas jusqu’au bas et à peine troncatulée. Bord externe légèrement arqué et se projetant en avant. Callosité mince ; — haut. 20, diam. 9 millim. La Save à Agram et la rivière entre Plaski et Ostaria (Croatie) ; le Danube à Ibraïla. Fagotia Letourneuxi, Pourquignat, 1879. Coquille oblongue-coniforme, à spire allongée-conique, tout en restant sensiblement renflée, et terminée par un sommet obtus. Test opaque, encrassé d’un enduit noir, et, lorsqu'il est enlevé, paraissant d’un marron brillant, avec quelques maculatures clairsemées. Huit tours légè- rement convexes, à croissance lente jusqu'au dernier, ST À ee Suture linéaire, malgré tout prononcée. Dernier tour presque régulièrement convexe, bien qu’un peu plan supérieurement, médiocre, dépassant faiblement le tiers de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, d’un mar- ron vineux à l’intérieur. Péristome simple et aigu. Colu- melle si petite, qu’elle paraît absorbée par la callosité, et si peu subtroncatulée, que la subtroncature n’est percep- tible que par un léger sillon subcanaliforme limitant la base de l’axe. Bord externe légèrement arqué en avantet présentant, à sa partie supérieure, un contour rentrant accentué. Callosité épaisse ; — haut. 24, diam. 9 1/2 millim. Cette Fagotie, que je me fais un plaisir de dédier à l’intrépide voyageur M. le Conseiller Letourneux, qui en a fait la découverte, a été recueillie dans une rivière entre Plaski et Ostaria, et dans la Save entre Agram et Sissek. Fagotin Pilariana, Bourquignat, 1882. Espèce très ventrue, remarquable par sa spire courte, conique, et par le grand développement de son dernier tour, qui dépasse la moitié de la hauteur. Test épais, lui- sant, d’une teinte jaunacée-olivâtre, à travers laquelle on aperçoit des maculatures plus foncées, irrégulièrement espacées. Sommet aigu, ordinairement corrodé. Six tours plans, à croissance régulière, exigus jusqu’au dernier. Suture linéaire. Dernier tour énorme, souvent très gros- sièrement strié, légèrement plan supérieurement et très ventru un peu au-dessous de la ligne médiane (vers l’ou- verture, ce tour devient plus régulièrement convexe). Ouverture verticale, très ample, ovalaire-oblongue, très nr — anguleuse au sommet, d’une belle nacre bleuâtre à lin- térieur. Péristome droit, aigu. Columelle robuste, courte, à subtroncature peu accentuée. Bord externe faiblement arqué en avant. Callosité très épaisse; — haut. 21, diam. 10 millim. Cette belle espèce, dédiée au D° Pilar, d’Agram, vit dans la Save à Agram et à Sissek. Dans la rivière, entre Plaski et Ostaria (Croatie), on rencontre une variété recouverte d’un enduit noir très tenace. Fagotin Saint-Simoniana, Pourquignat, 1879. Chez cette forme très allongée, à spire élancée-acumi- née, le dernier tour, inférieur à la moitié de la hauteur et bien convexe, offre le maximum de la convexité juste dans la ligne médiane. Test assez épais, ordinairement très rongé, grossière- ment strié au dernier tour, lisse sur les supérieurs, d’une teinte noire marron-olivâtre et, en dessous, tigré de quelques taches foncées très petites et çà et là espacées. Spire allongée, acuminée-conique, à sommet légèrement obtus. Huit tours presque plans, à croissance régulière jusqu’au dernier. Suture linéaire. Dernier tour grand, n’égalant pas la moitié de la hauteur, régulièrement con- vexe, sauf vers l’ouverture, où le maximum de la con- vexité paraît un peu inférieur. Ouverture verticale, oblongue, très anguleuse au sommet, dilatée vers la base, d’un nacré bleuacé ou violacé à l’intérieur. Péristome droit, aigu. Columellerobuste, droite, descendant presque jusqu'au bas et dont l’extrémité est limitée par un léger sillon canaliforme. Callosité médiocre; — haut. 921, diam. 8 millim. Je pos. Cette Coquille, à laquelle j'attribue le nom du savant Malacologiste de Saint-Simon, vit dans la Save, au- dessous d’Agram, en Croatie. Fagotia acroxia, Bourquignat, 1879. \ Espèce très allongée, conique, à sommet effilé, pointu el piquant, Jamais érosé. Test assez mince, finement strié, recouvert d’un en- duit noir très tenace, et, en dessous, montrant une sur- face cornée, mouchetée de points marrons. Spire eflilée, légèrement fluette, régulièrement acuminée. Huit tours tout à fait plans-tectiformes jusqu’au dernier, à croissance très régulière. Suture entièrement linéaire. Dernier tour atteignant, ou parfois n’atteignant pas la moitié de la hau- teur, plus ou moins régulièrement convexe, selon les échantillons. Ouverture verticale, ovalaire, très angu- leuse au sommet, ordinairement d’une teinte violacée ou bleuacée à l’intérieur, ou quelquefois d’une belle nuance vert-de-gris. Péristome droit et tranchant. Columelle courte, rectiligne, terminée en pointe, très faiblement subtroncatulée et n’atteignant pas la base. Bord externe descendant d’aplomb. Cällosité médiocre ; — haut. 17-18, diam. 6-7 millim. Fagotie très abondante dans la rivière au-dessous de Krapina-Tœæplitz, en Croatie. Fagotia Bourguignati, Letourneux, 1884. Très jolie forme allongée, à sommet également acéré, = tn9e mais dont la spire, bien que régulièrement conique, offre, néanmoins, un sentiment de renflement dans son acu- mination. Test lisse, brillant, richement colorié, mon- trant, sur un fond marron foncé, une bande orangée à la partie supérieure des tours le long de la suture, et présentant, en outre, par transparence, des taches noires disposées en séries. Huit tours plans, à croissance lente et à suture linéaire. Dernier tour médiocre, n’atteignant pas la moitié de la hauteur, plan supérieurement, sauf vers l’ouverture, où il est faiblement convexe, parfois subanguleux dans toute son étendue. Ouverture faible- ment oblique, d’une forme oblongue étroite, intérieure- ment d’un marron vineux. Péristome mince et tranchant. Columelle exiguë, acuminée, à peine subtroncatulée, Callosité assez forte, blanchâtre; — haut. 16, diam. 7 nullim. Cette espèce, que M. le Conseiller Letourneux a bien voulu me dédier, a été découverte par cet infatigable voyageur dans la rivière de Krapina et dans celle entre Plaski et Ostaria, en Croatie. MICROCOLPIA. Autrefois, les formes comprises dans cette nouvelle coupe générique, avaient toutes été classées parmi les Melanopsis ; lorsque, dans ces derniers temps, M. Brot, avec raison, reconnaissant qu'elles ne pouvaient rester dans ce genre, les regarda comme des Hemisinus. Cette manière de voir fut adoptée par quelques Malacologistes, et, je l'avais également adoptée, quand récemment, en voulant me rendre compte des caractères hémisiniens, IT. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. 4 — 50 — d’après l’ouvrage (1) de Swainson, je me suis aperçu que l’on ne pouvait pas y admettre les formes européennes. Le genre Hemisinus (2), en effet, tel qu’il a été conçu par l’auteur anglais, a été établi pour des espèces à base aperturale échancrée et à bord externe mince et cré- nelé. Le type de cette coupe générique, dont la plupart des espèces sont particulières à l'Amérique du Sud, est la Melania lineolata (Gray) du Vénézuéla. Cette Coquille possède un bord externe nettement crénelé et une forte échancrure à la base de l'ouverture. Les différentes formes du système européen que je sépare des Aemisinus, sous la nouvelle appellation de Microcolpia (3), sont des Coquilles oblongues, allongées ou pyramidales, à bord externe 7yamais crénelé, caracté- risées par une columelle, {oujours terminée en pointe, et nettement Zmitée par un sillon canaliforme subco- lumellaire, qui vient s'épanouir à la base sous l’appa- rence d’une échancrure, sorte de sinus plus ou moins prononcé suivant les espèces. La columelle qui, à première vue, paraît tronquée, ne l’est pas en réalité; elle ne le paraît que parce qu’elle est brusquement limitée par le sillon subcolumellaire. Chez les Fagoties, ce même sillon canaliforme existe, seule- ment il est interne, et on ne l’aperçoit, sauf chez une ou deux espèces où il descend assez bas, qu’en regardant obliquement dans l'ouverture. (1) Treatise of Conchology, 1840, p. 200 et 341. (2) Nom hybride, contraire aux règles, formé du mot grec musau et du mot latin sinus. (3) De wixpos, petit et xoaToo, sinus. = Le test des Microcolpies n’est jamais maculé de points foncés comme celui des Fagoties. Ordinairement il est d’une teinte uniforme ou parfois zonulé. Les espèces de cette nouvelle coupe générique semblent spéciales au système européen. On les rencontre dans presque tout le bassin Danubien jusqu’en Anatolie. Celles qui me sont connues actuellement, peuvent se répartir en six séries : A CICULARIANA. Acicularis, Aciculella, Glinaica. PRÆCLARIANA. Præclara. SERVAINIANA. SeTVaini, Coutagniana. VILLESERRIANA. Hagenmulleria, Rochebruniana, Villeserriana, Mabilliana, Gallandi. PYRAMIDALIANA. Pyramidalis, Canaliculata, Cornea, Peracuta, Stossichiana, Letourneuxi. 2169 EE POTAMACTEBIANA. Potamactebia, Pachystoma. Mierocolpia acieularis, Bourquignat, 1884. — Melanopsis acicularis, Ferussac, Monogr. Mél., in : Mém. Soc. His. nat. Paris, 1, 1893, p. 160 (exel. var. À et B); — C. Pfeiffer, Nat. deutsch. Moll., IE, 1828, p. 50, pl. var, f. 25 (bonne). Le type de cette espèce se trouve en Carniole dans la Laybach, ainsi que dans divers cours d’eau de ce pays. Je le connais encore de Croatie, où il a été recueilli près de Sused. L’'acicularis est une Coquille fusiforme très allongée, acuminée-tectiforme supérieurement, et atténuée infé- rieurement. Les tours au nombre de huit à dix, tout à fait plans, à croissance lente, sont lisses, brillants, d’une teinte marron avec une large bande jaune le long de la suture, qui est linéaire. Le dernier tour, médiocrement convexe, dépasse un peu le tiers de la hauteur. L’ouver- ture assez étroite, oblongue-allongée, très anguleuse au sommet, est rétrécie à la base. Le péristome, simple, est tranchant. Le bord externe est légèrement arqué en avant, avec un contour rentrant à la partie supérieure au-dessous de l'insertion du bord. La columelle délicate, terminée en pointe, dont l'extrémité regarde en dehors, se trouve limitée par un sillon canaliforme donnant lieu, à la base, à un sinus assez prononcé; — haut. 19-22, diam. 6-6 1/2 millim. — 99 — C. Pfeiffer est le seu/ auteur qui ait donné une repré- sentation exacte de l’acicularis; tous les autres Malacolo- gistes ont pris pour elle des formes différentes. Ainsi Rossmässler (Iconogr., X, 1839), sous l’appella- tion d’acicularis, reproduit (f. 672) une forme des eaux de Weslau près Vienne, ressemblant à la Fagotia Audebardi (voir p. 38), (£. 674) une autre forme (du Bug) également de Fagotie, peut-être la decussata, et (FE. 673 et 675) la Microcolpia Stossichiana de la La- china à Tschernembl (Carniole). M. Brot (die Melaniaceen, 1874) a réuni, sous le nom d’acicularis, diverses formes dont pas wne ne se trouve être la vraie espèce de Ferussac. Tschapeck, de son côté (Jahrb. Malak., 1881), toujours sous le même nom, a fait représenter (pl. v) deux formes distinctes des cours d’eau des environs de Steinbrück : lune (f. L) ressemble un peu à la Coutagniana, l'autre (£. M) est une Coquille, de la série des lotamactebia, qui m'est inconnue. Microcolpia aciculella, Bourqguignat, 188k. — Melanopsis acicularis, var. À minor, unicolor, Ferussac, Mon. Mél., in : Mém. Soc. Hist. nat, Paris, 1, 1823, p. 160 (excl. typ. et var. B).— Melanopsis Audebartii (non Audebardi de C. Prevost), C. Pfeiffer, Nat. deutsch. Moll., IF, 1828, p. 51, pl. vu, Ê. 24. — Melanopsis aciculella, Ziegler, in : Schmidt, Krain Moll., p. 24, 1847, et Hauffen, Krain Moll., p. 20, 1858. — Hemisinus acicularis, var. B minor, Brot, Melan., p. 369, pl. xxxvin, f. kB (seu- lement). ET Eaux thermales de Weslau ou de Baden près de Vienne, où elle vit en communauté avec la Fagotia Au- debardi. — Le Danube à Buda-Pesth, et çà et là dans les rivières de Carniole et de Croatie. Mierocolpin glinniena, Bourquignat, 1884. — Me- lanopsis glinensis, Parreyss, mss. — Hemi- sinus acicularis, var. glinensis, Brot, Melan., p. 369, pl. xxxvui, fig. &Ë, 1874. Petite espèce remarquable par son ouverture étroite, allongée dans un sens incliné de droite à gauche et en- tourée par un bord péristomal accentué et continu. — Dans la Glina en Hongrie. Mieroeolpia præœelarna, Bourquignat, 188k4. Chez cette espèce, le dernier tour égale la moitié de la hauteur. C’est la seule Microcolpie qui offre ce caractère. Chez toutes les autres, le dernier tour est toujours infé- rieur à la moitié. Coquille oblongue-fusiforme, renflée vers sa partie moyenne, atténuée à ses extrémités. Test assez mince, subtransparent, brillant, lisse, d’un brun marron, en- touré d’une belle zonule jaune-verdâtre subsuturale. Spire conique, peu allongée, à sommet fort aigu. Huit tours plans à croissance lente et à suture linéaire. Dernier tour très développé en hauteur, convexe-oblong. Ouver- ture verticale, étroite, oblongue, très allongée, très angu- leuse au sommet, et rétrécie à la base. Péristome tran- chant. Bord externe faiblement arqué en avant. Colu- melle violacée, courte, pointue (pointe regardant en bas). Sillon canaliforme profond, donnant lieu extérieurement à une crête cervicale arrondie, et, à la base, à un léger sinus. Callosité médiocre, subviolacée; — haut. 1%, diam. 5 millim. La Save à Agram, à Sissek et près de Belgrade. Mieroeolpia Servaini, Bourquignat, 188k. Petite espèce oblongue-subconoïde, à test lisse très brillant, peu transparent, d’une belle teinte d’un noir- marron foncé avec une zone suturale jaune (1). Spire allongée, subconoïde, à sommet légèrement obtus (sou- ventrongé). Sept tours plans, à croissance lente et à suture linéaire. Dernier tour convexe (haut. 5), n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, assez dilatée du côté externe, intérieurement d’un brun violacé. Bord externe assez fortement arqué. Péristome un peu obtus. Columelle courte, de même teinte que l’intérieur apertural, terminée en une pointe légèrement tournée en dehors. Sillan canaliforme profond donnant lieu à un sinus. Callosité assez forte; — haut. 12, diam. & 1/2 millim. Cette Coquille, découverte par le D° Servain, vit dans la Save à Sissek (Slavonie) et dans la rivière de Zenica (Bosnie). (1) Quelquefois il y a interversion de couleurs, la zone suturale est noire et le reste de la surface jaune. Microcolpin Coutagninna, Bourquignat, 1884. La figure L grossie de la planche v du Jahrbücher der Deutschen Malakozoologischen gesellschaft (1881) rend assez bien, comme taille et comme ensemble de contour, cette nouvelle espèce; seulement, chez la Cou- tagrniana, le dernier tour est plus développé en hauteur et l’avant-dernier est d’une taille moindre. Coquille lisse, subtransparente, d’un beau noir-mar- ron uniforme. Spire un tant soit peu renflée, tout en étant assez régulièrement acuminée. Sommet aigu, pres- que toujours rongé. Neuftours presque plans, néanmoins un tant soit peu convexes, à croissance lente. Suture linéaire, bien que prononcée, par suite des tours formant une très légère saillie. Dernier tour peu convexe, sauf vers l’ouverture, n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture presque verticale, oblongue, très anguleuse au sommet, assez dilatée vers la partie inférieure, et inté- rieurement d’une nacre blanche-bleuacée. Péristome mince. Bord externe légèrement arqué inférieurement. Columelle droite, faiblement contournée, acuminée (pointe un peu en dehors). Sillon peu profond, donnant naissance, au bas, à un sinus faiblement accentué. Cal losité assez prononcée ; — haut. 47, diam. 6 millim. Cette espèce, dédiée à M. l'ingénieur Georges Coutagne, vit dans le lac Sabandja, près d’Ismidt, en Anatolie. Microcolpin Zagemmülleriana, Bourquignat, 1884. Coquille de forme oblongue-allongée, assez renflée, transparente, peu brillante, lisse, d’un beau jaune-verdâtre clair. Spire acuminée, un peu renflée, à sommet faible- ment obtus. Huit tours un tantsoit peu convexes, à crois- sance lente et à suture linéaire, sauf vers l’ouverture, où elle est accentuée. Dernier tour un tant soit peu convexe, n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verti- cale, oblongue, régulièrement convexe du côté externe, intérieurement d’une nacre blanchâtre. Péristome faible- ment obtus. Bord externe légèrement rentrant à la partie supérieure, puis sensiblement convexe en avant. Colu- melle droite, assez robuste, d’un blanc nacré, acuminée (pointe regardant en bas). Sillon formant saillie extérieu- rement, et donnant lieu, à la base, à un sinus prononcé; — haut. 17, diam, 6 millim. Cette forme, à laquelle j'attribue le nom du savant D° Hagenmüller, de Bone, se trouve dans le Danube près de Buda-Pesth, en Hongrie. Mierocolpin Rochebrumiana, Bourquignat, 1884. Coquille ventrue-oblongue, tout en ayant une spire subconoïde et une forme légèrement atténuée à la base. Test brillant, subtransparent, lisse, d’une belle teinte rougeâtre avec deux zones plus foncées (une supérieure et une inférieure) ou quelquefois avec une seule zone He RRr — supérieure. Spire subconoïde, assez allongée, à sommet aigu, mais presque toujours tronqué. Neuftours plans, à croissance lente et à suture linéaire. Dernier tour ventru, convexe-oblong (haut. 8), n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, très anguleuse au sommet et s’atténuant à la base, intérieurement blan- châtre ou orangée. Péristome simple, assez aigu, souvent épaissi à l'intérieur. Bord externe offrant un contour rentrant au-dessous de l’insertion, puis se convexant en avant. Columelle faiblement cintrée, peu contournée, se terminant par une pointe regardant en bas. Sillon cana- liforme peu profond, donnant lieu, néanmoins, à une apparence accentuée de sinus, par suite de la convexité en avant du bord externe. Callosité blanche, robuste, plus forte vers l'insertion, où elle est teintée d’un marron bleu ou noir marron; — haut. 19, diam. 6 1/2 millim. Cette Microcolpie, dédiée au Zoologiste Tremeau de Rochebrune, vit, en Anatolie, dansie lac Sabandja. Microcolpia Villeserriana, Bourquignat, 188k. Jolie espèce oblongue, relativement globuleuse, à test épais, opaque, lisse, brillant, d’une teinte uniforme marron-noirâtre ou rougeâtre. Spire assez courte, subren- flée, atténuée, à sommet obtus. 6-7 tours très faiblement convexes, à Croissance régulière, à suture linéaire, touten étant accentuée par suite d’une légère saillie des tours. Der- nier tour ventru, convexe, n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, néanmoins rétrocédente à l'endroit columellaire, de forme oblongue, intérieure- ment d’un nacré bleuâtre. Péristome mince, épaissi à l'intérieur. Bord externe assez fortement arqué en avant, 0 = notamment vers ses deux tiers inférieurs.Columelle courte, cintrée, subcanaliforme, acuminée (pointe très aiguë, regardant en dehors). Sillon étroit, profond, donnant lieu, à la base, à un petit sinus exigu, bien que prononcé. Callosité très épaisse, surtout vers l'insertion du bord externe; — haut. 14, diam. 6 millim. Cette espèce, dédiée à M. J. À. Villeserre, de Paris, a été recueillie dans les cours d’eau aux environs d’Ismidt, en Anatolie, où elle paraît assez abondante. Microcolpia Mabilliana, Bourquignat, 1884. Chez cette espèce, provenant du lac Sabandja, la spire, relativement allongée, est assez régulièrement acuminée, et le dernier tour, très ventru-convexe près de l’ouver- ture, égale juste le tiers de la hauteur. Chez les cinq for- mes précédentes (Servaini, Coutagniana, Hagenmülle- riana, Rochebruniana et Villeserriana), le dernier tour dépasse toujours le tiers et n’est inférieur à la moitié que de 4 à 2 millimètres. Coquille opaque, lisse (souvent rongée), assez terne, d’une teinte uniforme foncée couleur de rouille. Spire assez allongée, acuminée, à sommet aigu. Neuf tours pres- que plans, néanmoins avec un sentiment de convexité, à croissance lente, à suture linéaire accentuée seulement vers l'ouverture, Dernier tour petit, convexe, ventru. Ouverture verticale, ovalaire, bien cintrée du côté ex- terne, d’un nacré bleuâtre à l’intérieur. Péristome mince. Bord externe faiblement arqué. Columelle très courte, contournée, violacée-foncée à sa base, terminée en une pointe regardant en dehors. Sillon prononcé, donnant ET ee lieu à un petit sinus teinté en noir foncé. Callosité blan- che, robuste; — haut. 15, diam. 5 millim. On rencontre très rarement dans la rivière entre Plaski et Ostaria (Croatie) une forme à sillon canaliforme plus large et à sinus plus grand, que je rapporte à cette espèce. Microcolpia Gallandi, Bourquignat, 1884. Cette Microcolpie, une des plus singulières de ce genre, est remarquable par son ouverture très portée en dehors, par suite de la grande dilatation de son bord ex- terne, et par son péristome continu, grâce à une énorme callosité formant saillie sur la convexité pariéto-apertu- rale. Coquille épaisse, opaque (très souvent rongée), d’un marron-foncé uniforme, toujours recouvert par un enduit noir très tenace. Spire allongée, acuminée, à sommet aigu. Huit tours très faiblement convexes, à croissance lente, à suture très peu profonde. Dernier tour médiocre, égalant juste le tiers de la hauteur, convexe et renflé surtout vers l’ouverture ; celle-ci verticale, de forme ova- laire, dilatée inférieurement, d’un nacré marron à l’inté- rieur, paraît portée en dehorsetcomme détachée, Péristome continu, sauf à l’endroit du sinus, un peu obtus et légè- rement patulescent sur le bord externe, qui se convexe fortement en avant. Columelle très courte, très comprimée dans le sens latéral, très large au contraire dans le sens d'avant en arrière, terminée par une pointe regardant en dehors. Sillon profond, formant une saillie cervicale externe et donnant lieu, à la base, à un sinus prononcé. Callosité très épaisse et saillante; — haut. 18, diam. 6 millim. Cette belle espèce, que je dédie à l'ingénieur J. Gal- land, de Constantinople, à qui je dois la découverte d’un grand nombre de Mollusques ottomans, a été trouvée dans la rivière d’Ismidt (Anatolie). Microcolpia pyramidalis, Bourquignat, 1884. (Me- lania pyramidalis, Lang, mss. in : Isis, p. #30, 1823, d’après Brot) (1). Cette forme, que j'ai reçue deux à trois fois sous cette appellation que j’adopte, vit dans le Danube, où elle a été rencontrée çà et là depuis Buda-Pesth jusqu’à Ibraïla. Je la connais encore de Pregrada, près de Krapina, en Croatie, où le conseiller Letourneux a recueilli de superbes échan- tillons bien typiques. La pyramidalis varie comme taille. Ses variations os- cillent en hauteur entre 17 et 29, et en diamètre entre Set 9; mais la taille la plus ordinaire est de 24, sur 8 de diamètre. Le dernier tour atteint 8, c’est-à-dire le tiers de la hauteur. Le nombre des tours varie également. Chez les petits individus, il n’y a que huit à neuf tours; chez les grands, dix à onze; ceux de la taille moyenne ont neuf. Coquille de forme pyramidale, très renflée au niveau du ssommet de l'ouverture, puis s’atténuant inférieure- (1) J'ai compulsé en vain l’année 1823 de l'Isis, sans avoir pu trouver cette espèce. #60 — ment à partir de ce niveau. Test subtransparent, brillant, d’une teinte claire cendrée-cornée, et présentant une surface sillonnée par de larges striations émoussées, res- semblant à des costulations aplaties. Spire conique-al- longée, àsommet très aigu. Neuf tours plans-tectiformes, à croissance lente et à suture linéaire. Dernier tour rela- tivement très renflé, convexe-oblong. Ouverture verticale, oblongue, d’un nacré blanchâtre-rosacé. Péristome mince. Bord externe faiblement arqué. Columelle droite, un peu contournée, acuminée, dont la pointe regarde tantôt en bas, tantôt un peu en dehors. Sillon peu profond, don- nant lieu à un sinus peu prononcé. Callosité médiocre. Microcolpia canaliculata, Bourquignat, 188k. Coquille de même taille et à peu près de même forme que la précédente, mais s’en distinguant, néanmoins, par son dernier tour moins renflé ; par sa spire moins grêle, plus remplie; par ses striations moins régulières, plus fines, ne ressemblant pas à de larges costulations aplaties ; et notamment, par sa columelle fortement contournée, canaliculée supérieurement, plus courte, dont l’extrémité est nettement tournée en dehors; enfin, par son sillon plus creux, et par son échancrure plus accentuée. Le Danube à Ibraïla. Microcolpia cornea, Bourquignal, 1884. Melanopsis acicularis, var. B. corneo colore, Ferussac, Monogr. Mél., in : Mém. Soc. Hist. nat. Paris, I, 1823, p. 160 (excl. typ. et var. A). — Melanopsis cornea, Mühlfeldt, nm lit. et — 09 — C. Pfeiffer, Nat. Deutsch. Moll., III, 1828, p. 50, pl. vit, Î. 22-23, La figure 22 de C. Pfeiffer laisse un peu à désirer comme détail, bien que l’ensemble soit assez satisfai- sant. Cette forme vit dans le Danube, où elle a été trouvée à Wissegrad, à Buda-Pesth, etc. Je la connais encore de la Save, entre Agram et Sissek. Mierocolpia peracuta, Bourquignat, 1884. Coquille pyramidale, à spire conique-tectiforme, ter- minée par un sommet presque aussi pointu qu’une aiguille et jamais érosé. Test assez mince, subtransparent, lisse ou çà et à striolé, d’une teinte uniforme cornée-vineuse. Neuf à dix tours plans, à croissance lente et à suture linéaire. Der- nier tour peu convexe, dépassant à peine le tiers de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, très anguleuse au sommet, étroite vers la base, intérieurement d’une teinte bleuacée ou violacée. Bord externe presque recti- ligne, présentant seulement une légère sinuosité au-des- sous de l'insertion du bord externe. Péristome tranchant. Columelle droite, acuminée (pointe regardant en bas). Sillon profond. Sinus prononcé. Callosité médiocre ; — haut. 15, diam. 5 millim. Des plus abondantes dans tous les cours d’eau des en- virons de Krapina-Tæplitz (Croatie). se he Mierocolpia Stossichiana, Bourquignat, 1884. Les figures 673 et 675 de l'Iconographie de Rossmässler, inscrites sous le nom fautif d’acicularis, conviennent à cette nouvelle forme, à laquelle j'attribue le nom du D' Adolfo Stossich, de Trieste. Cette Coquille, d’un corné marron, est recouverte d’un enduit noir très tenace; son test est finement strié, sauf sur le dernier tour où les stria- tions sont souvent grossières; sa spire, très allongée- acuminée, a ordinairement le sommet tronqué; ses tours au nombre de dix sont plans-tectiformes, à croissance lente et à suture linéaire; le dernier, relativement gros et ventru, plan supérieurement, offre son maximum de convexité au-dessous de la ligne médiane; sa hauteur (7 1/2 millim.) égale à peu près le tiers de la longueur; son ouverture verticale, ovalaire, très anguleuse au som- met, est sensiblement dilatée à la base; son bord externe est peu arqué en avant; sa columelle, plus ou moins cintrée, est terminée par une pointe regardant en bas; le sillon canaliforme est accusé, enfin, le sinus est pro- noncé; — haut. 23, diam. 7 millim. Cette espèce, que j'ai reçue plusieurs fois sans indica- tion précise de localité, habite en Carniole. Rossmässler la signale de la Lachina près de Tchernembl. Microcolpia Letourneuxi, Bourquignat, 1884. Magnifique Coquille de forme pyramidale, allongée, remarquable par son dernier tour relativement énorme, et par son ouverture étroite et exiguë. Test solide, peu transparent, presque opaque, d’une SAGE = teinte cornée uniforme, recouverte d’un enduit noir, présentant de fines striations et çà et là des stries fortes, grossières, quelquefois gibbeuses, surtout sur le dernier tour. Spire très allongée, acuminée, relativement fluette, à sommet aigu. Dix à onze (parfois douze) tours plans à croissance lente et à suture linéaire, sauf vers l’ouverture, où elle est accentuée. Dernier tour renflé, très grand, s’amoindrissant vers l’ouverture et alors n’égalant que le tiers ou parfois pas même le tiers de la hauteur, de forme peu convexe, légèrement plan supérieurement. Ouverture verticale, exiguë, oblongue, très anguleuse au sommet, assez étroite à la base, d’un nacré blanchâtre à à l’intérieur. Péristome tranchant. Bord externe peu ar- qué en avant. Columelle courte contournée, acuminée. Sillon canaliforme profond. Sinus accentué ; — haut. 32, diam. 9 4/2 millim. Var. minor. Haut. 21-93, diam. 7-8 millim. Cette espèce a été découverte dans la Save, au-des- sous d’Agram, par M. le Conseiller Letourneux, à qui elle est dédiée. Microcolpia potamactebia, Bourquignat, 188k. Melanopsis potamactebia, Bourquignat, Faune malac. Bas-Danube, in : Ann. malac., I, 1870, p. 67. Cette espèce de forme pyramidale-allongée se distingue surtout par un dernier tour très ventru, relativement énorme par rapport aux autres, et par une ouverture très convexe du côté externe, comme excentrique, par suite IL. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. H] MES de la ventrosité du dernier tour, ce qui la fait paraître très portée du côté dextre. La base aperturale est dilatée, et le bord inférieur est légèrement patulescent. Cette Coquille est fort répandue dans le Danube à Ibraïla, à Belgrade, etc., et dans la Save à Agram. Je la connais encore de Pregrada près de Krapina-Tœplitz, et de la Krapina à Sused (Croatie), ainsi que du Bug en Podolie (Pologne) et du lac Sabandja, en Anatolie. Microeolpia pachystoma, Pourquignat, 1884. Charmante espèce de forme pyramidale, ventrue inférieurement, remarquable par son ouverture ornée d'une forte nacre brillante et par son bord externe largement dilaté, très patulescent à la base et comme ré- fléchi. Test épais, opaque, brillant, lisse, sauf au dernier tour, et d’une teinte uniforme opaline recouvert d’un enduit noir ou marron très tenace. Spire conoïde, à sommet pointu. Dernier tour grand (haut. 7) gros, ventru, con vexe, descendant à l'insertion du bord externe et n’éga- lant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovale, dilatée inférieurement, anguleuse au sommet, encrassée par une nacre blanche ou rosacée très épaisse. Péristome obtus, épais, largement dilaté, patulescent vers la base du bord externe. Columelle blanche, robuste, très nacrée, peu contournée, à pointe un tant soit peu obtuse, regardant tantôt en bas, tantôt en dehors. Bord externe très arqué en avant. Callosité épaisse, plus forte vers l'insertion ; — haut. 17, diam. 6 millim. La Save près d’Agram. = Gi MELANOPSIS, Ferussac, 1807. Je ne crois pas qu’il existe un genre où les espèces aient été aussi complètement méconnueset aussi fré- quemment amalgamées les unes avec les autres que celui des Mélanopsides. Plusieurs causes ont présidé à la confusion surpre- nante de ces espèces : la manie des réunions, les des- criptions imparfaites des premières formes, surtout le Mémoire monographique de Ferussac fils, savant Malacologiste, qui a produit, cependant, d'excellents travaux. C’est, sans aucun doute, ce Mémoire qui est une des principales causes des confusions perpétuées jusqu’à ce jour, parce que tout y est mauvais : les synonymies sont inexactes, les descriptions sont insuffisantes, les rappro- chements sont invraisemblables , les conclusions sont erronées, les espèces vivantes ne ressemblent pas aux formes fossiles; enfin, les figures des planches vir et vi ne conviennent 4 aucune des Mélanopsides de la faune actuelle. Dans leur confiance en la haute autorité scientifique de Ferussac, les auteurs ont admis, sans conteste, ses rapprochements, ont copié ses synonymies ; Deshayes les a copiées, l’abbé Dupuy les a copiées, etc... moi- même je les ai également copiées. Tout le monde scien- tifique y a été de bonne foi, parce qu'on ne pouvait s'imaginer qu'après Ferussac, qu'après Deshayes, il pût exister la moindre erreur. On a donc admis, comme une seule et même espèce les præmorsa , les maroccana, jé ee les antediluviana, les buccinoidæa, les lœvigata, les fusiformis, ete. lorsqu’il n’en était rien. C’est en voulant vérifier chacune des formes publiées, etremonter aux origines, suivant les principes de la nou- velle école, que je me suis aperçu que tous les Malaco- logistes s'étaient trompés Ainsi, quelques exemples : Linnœus a publié une forme, sous le nom de præ- morsum ou prærosum, que tout le monde à méconnue, en y amalgamant presque toutes les Mélanopsides à test lisse. Toutes les figures que l’on a données de cette Coquille sont inexactes. Hanley sew/, dans son excellent traité des « Zpsa Linnæi conchylia » (pl. nr, f. 5) a re- produit d’une façon très correcte cette espèce. Brot, dans ses Mélanies (pl. xLv, f. 15) a donné, comme type Lin- néen, une Coquille qui ne ressemble pas du tout à celle d'Hanley. La plus légère comparaison fait sauter aux yeux les grandes différences qui existent entre ces deux représentations : l’une est le type de la collection de Lin- nœus, l’autre n’est autre chose qu’une saharica. Tous les auteurs citent un Buccinum maroccanum ; or, lorsqu'on se reporte à l’ouvrage de Chemnitz (Conch. Cab., XI, p. 210, pl. cezxxxv), l’on s'aperçoit que cette Coquille s'appelle Buccina maroccana et qu’elle se com- pose de 3 espèces distinctes : 1° (f. 2078-79) d’une Mélanopside à test lisse, bien représentée dans la Mala- cologie de l'Algérie (pl. xv, f. 12); 2° (f. 2080-81) d’une autre tout à fait semblable à l’Æammamensis de Gassies ; enfin, 3° (f. 2082-83) d’une forme coslulée 69 = identique à la magrafica, espèce différente de la cariosa, de la sevillensis et des autres du même groupe. Bruguière, avant son départ pour l'Orient, avait fait graver en avance un grand nombre de planches de l’En- cyclopédie,planches destinées à son Histoire des Versqu’il ne put achever. Parmi elles , il s’en trouvait une (pl. cpzvin) où étaient représentées deux Mélanopsides (FE. Tet8). Ces figures étaient restées sans nom, lorsque Lamarck (Anim. s. vert., VI, 2° partie, 1822, p. 168) s’en préoccupa en considérant l’une (f. 7) comme la costata d'Olivier, et en attribuant à l’autre (f. 8) l’ap- pellation de /ævigata, tant en y accolant la buccinoidæa. Or, la première (f. 7) est une forme à grosses costu- lations seulement supérieures , dont les caractères ne conviennent pas à la costata, si bien représentée dans Olivier (Atlas, pl. xxx1, f. 3), et dans Rossmässler (Ico- nogr., 1839, Î. 678). Cette figure rappelle l'espèce répan- due dans les collections sous le nom de subcostata de Parreyss, forme qui me paraît spéciale. La seconde (f. 8) donne la représentation d’une espèce particulière, distincte de la buccinoidæa, par le grand développement de son dernier tour, et par d’au- tres signes différentiels que j'énumérerai plus tard. Elle doit être conservée sous l’appellation imposée par La- marck, malgré l’avis contraire de Deshayes (Anim.s. vert., VIII, 1838, p. #90) qui n’en avait pas saisi les caractères. Je pourrais presque indéfiniment poursuivre les exemples, mais ceux-ci suffisent pour montrer que lors- qu'on se reporte aux origines, on découvre tout autre chose que ce qui était admis ou enseigné par les auteurs. = 0 = Aussi ne rencontre-t-on dans les ouvrages modernes que fausses déterminations. Le plus grand nombre des Mélanopsides décrites ou figurées parle D° Brot dans son Histoire des Mélanies sont mal nommées. Sa Melanopsis præœrosa n’est pas celle de Linnœus; les Coquilles représentées comme Wagneri n’ont pas le caractère de l’espèce de Roth ; sa variabilis n’est pas celle de V. d. Busch; l'échantillon figuré (pl. xLvi, f. 12), comme une Saulcyi, n’est pas mon espèce, etc. etc... Dans l’Iconographie de Rossmässler, surtout dans les Suites, les erreurs sont encore plus nombreuses. Sur 52 Mélanopsides figurées, 10 seulement sont déterminées convenablement. Rossmässler, pl. L. 1839. 676. Prærosa. (Loc. inc.) — prophetarum, variété. 677. — — — lævigata, var. minor. 678. Costata. Jourdain — bien. 679. — — — jordanica. 680. Cariosa. Espagne — Rossmässleri. PE Lxvur. 1854. 835. Dufouri. Espagne — bien. 836. — — —=hien. 837. — Albufera près Valence — obesa de Gas- sies (non Guirao). 838. — Fortuna (Murcie) — hien. 839. — Malaga — bien, variété sans zone concave. 840. — Alcira — subgraellsiana. SEA. 0 Var. Graellsi. San Felice de Jaliva et — 11 — venta de Alcudieta (Valence) = Graellsi. (Type.) 842. Dufouri. Var. Graellsi (loc. inc.) —subgraellsiana. 843. — lacuna de Rio seco près Burriana — sub- graellsiana. 844. — aqueduc de la Palafanga près Almazora — acutespira. 845. Lorcana. Rambla de Viznaga et Pantano de Puentes près Lorca — bien. 846. Cariosa, var. {urrita. Guadalquivir = turrita. Suites à Rossmässler, pl. cxxxXvIr à cxxxix. 1880. 1876. Prærosa. Algérie — lævigata, variété. 1877. — Maison carrée près Alger — maroccana ? Variété. 1878. — Env. d'Alger — lævigata (forme courte). 1879. — — — prophetarum, variété. 1880. — — — deux échantillons diffé- rents figurés sous ce numéro ; celui de gauche, lævigata; celui de droite, Blei- cheri, variété. 1881. — Relizane — lævigata. 1882. — Casablanca (Maroc)—maroccana, variété. 1883. Tingitana — (Maroc) — mauritanica. 1884. Maresi, la Nonia près le Maroc = Seignetti. 1885. Prærosa. Nauplie (Grèce) — maroccana. 1886. — _ — lævigata, variété. 1887. — Tlemcen (Algérie). L’échantillon de gauche est une forme presque Zsse de la Mauritanica; celui de droite m'est inconnu. 1888. Prærosa 1889. — 1890. — 1891. — 1892. — 1893. — 1894. — 1895. —— 1896. — 1897. — 1898. — 1899. Costata. 1900. — 1901. — 1902. — 1903. — 1904. —— 1905. — 1906. — 1907. — 19074 — 1908. Saulcyi. — 172 — Smyrne — lævigata, variété. (regardée comme la Wagneri de Roth) — lævigata. bains de Diane à Smyrne—lævigata. — — lævigata, var. — — lævigata, var. — — lævigata; var. Smyrne — prophetarum, — — Wagneri. — = Wagneri (forme tronquée), — —lævigala, variété. Rhodes — Wagneri, variété. Syrie — stephanota. — —=stephanota, source d’Élie à Jéricho — sancta. Syrie — Chantrei. — = Chantrei. source du Jourdain — Hiera. Jourdain — jordanica. lac de Tibériade — ovum. var. infracincta. Chabur. — infracincta. var. obsoleta — —=ijnfracincta, var. obsoleta. Artouze — bien. 1909. Parreyssi (Hongrie) — bien. On a proposé diverses classifications pour les Mélanop- sides. Brot les a divisées en deux séries : En prærosa et en Dufouri. Dans la première série, cet auteur comprend toutes Les formes orientales lisses ou costulées ; dans la seconde, toutes celles occidentales. En 1877, j'ai réparti les espèces de ce genre égale- EN, ment en deux séries, en espèces lisses ou à côtes. Or, ces deux méthodes de classification ne valent rien, parce qu'il existe des formes orientales qui vivent dans l'Occident, et des espèces occidentales qui se retrou- vent en Orient, de même qu'il y a des Mélanopsides chez lesquelles on constate le passage du test lisse au test costulé. J'ai donc adopté une autre méthode de distribution. J'ai réuni les formes les plus affines les unes des autres, et, si parfois j’ai été obligé de composer mes séries d’une seule espèce, comme, par exemple, pour la série Cou- pluana, c'est qu'il ne m'a pas été possible de placer l'espèce dans aucune autre, et que je n’ai pu trouver, jusqu’à présent, nulle forme dont les caractères aient pu avoir avec elle un degré de parenté. PRÆMORSIANA. Saharica, Sphæroidæa, Præmorsa, Wagneri. BUCCINOIDIANA. Microcolpia, Prophetarum, Lævigata, Buccinoidæa, Episema, * Mzabica, Eremita, Variabilis, Callichroa, Minutula. — MyosoTiDIANA. COUPHANIANA. MINGRELICIANA. OLIVIERIANA. SEIGNETTIANA. LORCANIANA. SCALARIANA. fl ie Myosotidæa. Coupha. Salomonis, Mingrelica. Ascanica, Doriæ, Ammonis, Olivieri, Ferussaci, Maroccana, Brevis, Obesa, Bofilliana. Mauritanica, Seignetti. Etrusca, Pleurotomoidæà, Lorcana, Penchinati, Bleicheri. Scalaris, Subscalaris, Guiraoi, Hammamensis, Mohammedi. sr DurouriAna. Belonidæa, Cossoni, Dufouri, Subgraellsiana, Acutespira. GRAELLSIANA. Isseli, Graëllsi. LETOURNEUXIANA. Letourneuxi. SESTERIANA, Callista, Sesteri, Alepi, Stephanota, Hiera, Chantrei, Insignis. CHARPENTIERIANA. Vespertina, Kotschyi, Charpentieri. SAULCYANA. Jebusitica, Saulcyi, Aterrima, Faseolaria, Sancta, Cerithiopsis. BELUSIANA. Hebraica, Er, on LORTETIANA. COSTATIANA. NoposIAna, EUMORPHIANA. PARREYSSIANA. CARIOSIANA. Lampra, Phæniciaca, Belusi. Desertorum, Lortetiana, Turcica. Subcostala, Tanousi, Obliqua, Costata, Jordanica, Infracincta, Ovum. Nodosa. Feliciani, Eumorphia, Egregia. Parreyssi. Cariosa, Magnifica, Sevillensis, Costellata, Pleuroplagia, Macrostoma, Rossmässleri, Microstoma. s Ps PECHAUDIANA. Pechaudi, Heliophila. MARESIANA. Ovula, Turrita, Maresi. x CR Melanopsis snhariea, Bourquignat,1882, et Locard, Malac. lac Tibér., p. 72, 1883. (Melanopsis maroccana, var. saharica, Bourquignat, Mal. Ale. II, 186%, p. 260, pl. xvi, f. 9, 10, 12, 13 et 14 [excl. f. 11, que je rapporte à la Mzabica|, et Melanopsis prœrosa [non Linnœus], — Brot, Melan., pl. xLv, f. 15 seulement). Petite espèce (haut. 6-12, diam. 4-6 millim.) écourtée, ventrue, à sommet érosé et au dernier tour égalant les trois quarts de la hauteur. Quatre tours seulement. Abondante dans les fontaines d'Oumach et de Sidi Taïfour au sud de Biskra, ainsi que dans les eaux sau- mâtres au midi de Bousaâda. À Aïn el Hout (prov. d'Oran), on rencontre une forme oblongue que je rapporte à cette espèce. Je connais encore cette Mélanopside de l’Oronte et de l'Ain el Bass, dans la plaine du Babr el Houlé (Syrie). Les figures 12, 13 et 14 de la Malacologie de l'Algérie (pl. xvr) rendent très exactement le port et la physio- nomie de la saharica, les figures 9 et 10 sont moins typiques. = 9 — Melanopsis sphœroidæn, Bourquignat, 1884. Cette Coquille est celle que le Malacologiste Locard (Malac. lac Tibér., p. 73) a signalée comme une forme plus grande et plus ventrue de la saharica. Cette espèce de taille plus forte, en effet, est sphéri- que, et ressemble à une petite boule ; son ouverture, plus large, est plus convexe du côté externe ; sa fente supéro- aperturale est bien moins allongée; sa spire est plus développée, tout en restant obtuse; ses tours, au nombre de cinq, sont plus gonflés ; enfin, son test, plus épais, est recouvert, dans les endroits non érosés , par un épi- derme terne d’un brun jaune-noir ; — haut. 14, diam. 8-9 millim. Cette Mélanopside a été recueillie dans l’Oronte (Syrie). Melanopsis prœmorsa (non prœmorsa de Tous les auteurs), Bourquignat, 1884. (Buccinum prœ- morsum, Linnœus, Syst. nat.,10"° édit. 1758, p. 740,n° 408, et Buccinum prœrosum, Lin- nœus, Syst. nat. 12° édit., 1766, n° 1203. — Melanopsis prœrosa [non prœrosa de Tous les auteurs], ÆHanley , Ipsa Linn. Conch., 1855, p. 255, pl. nn, f. 5). Cette espèce, tout à fait inconnue, n’a encore été figurée que par Hanley. Sa représentation est excellente ; le D' Brot ( Melan., pl. xiv, Î. 15) à donné, comme prærosa d'Hanley, la figure d’une forme qui, loin de ressembler à celle de l’auteur anglais, doit être, au con- traire, rapportée à ma saharica. = Ve Cette Mélanopside, primitivement inscrite, en 1758, sous l’appellation de præmorsum, a été ensuite nommée prærosum. À mon sens, l'appellation qui doit être adop- tée, est celle de prœæmorsum, parce que, tout en ayant le mérite de l’antériorité, elle a été intentionnellement établie, comme l’on peut s’en convaincre par cette phrase linnéenne : « Vertex cariosus erosus, quasi prœæmorsus. » Hanley, du reste, dit que cette espèce est restée dénom- mée, sous le vocable præmorsum, dans la collection de Linnœus. Dansla 10"*édition du Systema nature, cette Coquille est signalée de l’Europe occidentale ; dans la 12%° , elle est mentionnée de l’aqueduc de Séville, en Espagne. J'ai naturellement fait mon possible pour entrer en posses- sion de cette espèce ; je n’ai pu réussir,bien que j'aie reçu de Séville et du Guadalquivir des quantités de Mélanop- sides ; par contre, j'ai été assez heureux de la recevoir, par hasard, des environs de Lorca, confondue avec des Lorcana, et des alentours de Saïda, dans la province d'Oran. En somme, cette rarissime Mélanopside ne m'est connue que de trois localités ; Séville, Lorca et Saïda. Toutes les espèces que les auteurs ont décrites ou ca- taloguées, soit sous le nom de prœmorsa, soit sous celui de prærosa (mème celle de Brot) n’ont point de rapport avec celle dont je vais donner les caractères. La véritable præmorsa, celle, enfin, de Linnœus, est une espèee écourtée, ventrue, de petite taille (haut. 13- 14, diam. 8 millim.), « magnitudine fere fabæ » ; sa spire courte, très obtuse, est toujours rongée; lorsqu'elle ne l’est pas (ce qui est fort rare), au lieu de quatre tours, elle en a six ; seulement les supérieurs, tous petits, forment saillie sur les autres, à l'instar de ceux de la Bleicheri ; son dernier tour, qui égale les trois quarts de la hauteur, un peu plan,de la suture à la partie moyenne, est arrondi inférieurement; son ouverture bien développée, faiblement oblique, de forme ovale, assez sensiblement dilatée à la base du côté externe,un peu dans le genre des ouvertures de la série des maroccana, offre, à son sommet, une longue fente étroite ; sa columelle courte, cintrée, nette- ment tronquée, a son extrémité sensiblement dirigée en dehors ; son sinus est profond ; enfin, sa callosité blan- che, nacrée, très épaisse, est fortement tuberculiforme à à l'insertion du bord externe. Melanopsis Wagneri, Roth, Moll. spec., 1839, p.2k; pli, f. 11. Cette espèce vit dans les environs de Smyrne, ainsi que dans l'île de Rhodes. C’est, parmi les Mélanopsides, celle qui se rapproche le plus,par l’ensemble de sa forme, de la prœæmorsa de Linnœus. La Wagnert est très exactement figurée dansle travail de Roth. Je rapporte à cette coquille, celles représentées dans l’Iconographie ( f. 1895, 1896 et 1898 ) sous le nom de prœrosa. Quant à la figure 18 de la planche xLv des Mé- laniens du D’ Brot, elle ne ressemble aucunement à celle décrite et représentée dans les « Molluscorum species » du savant D' de Munich. Melanopsis microcolpia, Pourquignat, 1884. Espèce ventrue, oblongue-subovoiïde, à spire très ob- tuse, à ouverture oblique, à sinus mélanopsidien très peu prononcé, à columelle courte, rectiligne, très large dans le sens de l'épaisseur et à extrémité acuminée. Test épais, opaque, très rongé, d’un noir uniforme foncé et d’un aspect sordide. Spire courte, très obtuse, à sommet non aigu. Cinq tours à croissance rapide, séparés par une suture linéaire, quoique bien marquée; les supé- rieurs gros et renflés ; le dernier relativement très grand, ventru-oblong, dépassant la moitié de la hauteur. Ouver- ture oblique, oblongue, très anguleuse au sommet, Inté- rieurement d’une teinte violacée s'étendant également sur toute la callosité, qui est fort épaisse et tuberculiforme vers l’angle de l'insertion. Bord externe descendant recti- lignement dans une direction rétrocédente, un tant soit peu obtus et subpatulescent. Columelle courte, robuste, droite, acuminée. Canal du sinus peu profond; — haut. 91, diam. 140 millim. Cette forme remarquable vit, près de Jéricho, dans la fontaine de Jérémie (Palestine). Melanopsis prophetaruwm, Pourquignat, 1882, ct Locard, Malac. lac Tibér., p. 71, pl. xxu, f. 52-53. (Melanopsis prærosa, Suiles à Aoss- mässler, {. 189%, 1880.) L'échantillon figuré par le Malacologiste Locard n’est IT. — Annales de Malacologie. — MAT 1SS4. G RUE di pas typique ; il représente une forme minor relativement peu ventrue. Celui de l'Iconographie (f. 1894) rend mieux, bien qu'imparfaitement, le port et l’aspect de cette espèce. Le type a été recueilli dans les fontaines d'Élisée et de Jérémie à Jéricho. Je l’ai reçu encore bien caractérisé du Jourdain à & kilomètres de la mer Morte, de Banias, de l’oued Sedjoun près de Djennin, d’Aïn-el-Mellaha dans la plaine du Bahr-el-Houlé, ainsi que des cours d’eau du Diarbekir, de Trébizonde et de Smyrne; enfin (fait digne de remarque), de Saint-Denis-du-Sig près d'Oran. La variété minor vit dans le lac d’Antioche, dans l’oued Baradah près Aïn Fidji, et dans l'Ain Plaça, fon- taine de la plaine du Babr-el-Houlé. Coquille ovalaire très ventrue, peu haute, à spire courte, très brièvement acuminée, à sommet aigu et à dernier tonr énorme, renflé, dépassant la moitié de la hauteur. Test solide, opaque ou subopaque, lisse, d’un ton brun-jaunacé ou marron avec une zone plus foncée au sommet du dernier tour. Six tours plans-tectiformes (à l'exception du dernier), séparés par une suture linéaire ; les supérieurs très exigus, à croissance serrée et lente; le dernier énorme, ventru-oblong, paraissant très renflé au dessus de l’axe columellaire, par suite de la columelle, qui, étant fort cintrée, semble rétrocédente (c'est ce carac- tère, qui n'ayant pas été rendu bien fidèlement dans la figure 1894 de l’Iconographie, me l’a fait trouver un peu imparfaite). Ouverture presque verticale, oblongue, offrant supérieurement une rainure très étroite et très prolongée. Bord externe aigu, descendant rectilignement et dépassant sensiblement à la base le niveau du sinus. as = Columelle cintrée en avant et du côté apertural, à base tronquée dirigée un peu en dehors (sur la figure 189% de l’Iconographie, la base est tournée en dedans). Callosité blanche, épaisse, très encrassée, tuberculiforme au som- met de l'ouverture ; — haut. 20-22, diam. 11-13 millim. Var. minor.— Dernier tour relativement moins déve- loppé; — haut. 14, diam. 7 millim. Melanopais lœvigata, Lamarck, Anim. s. vert., VI, 2me parie, 1822, p. 168 (excel. synon.). — Melanopsis buccinoidæa (non Olivier) et prœæ- morsa Où prœrosa (non Linnœus) de rous les auteurs. — Melanopsis agorœa, Bourquignat, olim in 1880. Cette espèce est bien représentée (pl. Dezvin , f. 8) dans les planches de l'Encyclopédie. Il convient de rapporter encore à cette Mélanopside les figures suivantes : (Iconogr. Rossmässler), 1876, 1877, 1878, 1880 (seulement l'échantillon à gauche), 18S4, 1886, 1888, 1889 (typique), 1890 (typique), 1891,1892, 1893, 1897, — et (Malac. Algér., Il, 1864, pl. xvr) 48 et 48 seulement (la figure 45 est bien caractérisée, tan- dis que celle 18 représente une forme plus courte). Coquille fusiforme-oblongue , renflée à sa partie moyenne, ässez brièvement pyramidale, sensiblement atténuée inférieurement, et caractérisée par un dernier tour bien développé, oblong, dépassant toujours, d’une façon notable, la moitié de la hauteur. Test plus ou moins épais et opaque, solide, brillant, très finementstriolé, d’une teinte marron uniforme, parfois très foncée. Spire assez brièvement acuminée, à sommet == 9e conique, aigu, souvent érosé. 6-7 tours plans-tecti- formes jusqu'au dernier, à croissance lente, un peu moins serré que chez la prophetarum, et séparé par une suture linéaire. Dernier tour convexe-oblong, gran- dement développé (haut 15 millim.), dépassant toujours la moitié de la hauteur. Ouverture presque verticale, oblongue, à rainure supérieure très étroite et fort allongée, régulièrement convexe du côté externe, ne prenant pas de dilatation à sa partie externo-inférieure, mais offrant plutôt une atténuation. Bord externe, tantôt rectiligne, tantôt légèrement arqué en avant. Columelle grosse, presque droite, largement tronquée, à base regardant en bas. Callosité blanche, peu épaisse sur l’axe columellarre, mais encrassée-tuberculiforme vers l'insertion du bord; — haut. 20-24, diam. 10-11 millim. Cette Mélanopside moins ventrue, plus allongée, à spire plus haute et au dernier tour bien moins gonflé que celui de la prophetarum, se distingue de la buccinoidæa, avec laquelle elle a toujours été confondue : par sa taille d’un tiers plus petite; par sa forme oblongue en fuseau, c’est- à-dire atténuée à ses extrémités et offrant son maximum de diamètre presque à sa partie moyenne (chez la bucci- noidæa, le maximum est plus inférieur, par suite de sa forme pyramidale plus allongée) ; par sa spire plus courte, moins effilée; par son dernier tour moins ventru, plus oblong et dépassant toujourslamoitié de la hauteur (chez la buccinoidæa, le dernier est plus gros, moins haut et n’at- teint pas la moitié); par son ouverture plus allongée, plus étroite, dont le contour sénestre, depuis l'insertion supé- rieure jusqu’à la base de la columelle, offre une direction descendante régulière et faiblement cintrée (chez la buc- cinoidæa, V'avant-dernier tour fait ventre et le contour tou est plus creusé à la partie de l'axe columellaire, ce qui donne à l’ouverture une forme différente de celle de la lœviqata)j; par sa columelle plus droite, moins cin- trée, etc. La lœvigata vit dans les cours d’eau des îles de l’Ar- chipel. Elle n’a (d’après Lamarck) que 9 lignes de haut, soit 20 millim. 1/3. Je connais encore cette Mélanopside de Karystos et de Nauplie, en Grèce; — de Smyrne, de Tarsous, de Mer- sina, en Anatolie ; — de Beyrouth, du Liban, de la fon- taine du Soleil à Baalbeck; de l’oued Baradak à Ser- ghaia et de Dimenskech-Cham, près de Damas; des Aïn Plaça et el-Bass, dans la plaine du Babhr-el-Houlé; de la fontaine de Jérémie (Ain-Solthan), près Jéricho ; de l’oued Sedjoun, près Djennin (Syrie); de Biskra (typique); du ruisseau des Zaatscha; de l’oued R'ir; des puits arté- siens d'Ourlana, Ariana, Djama, dans le sud de la province de Constantine; de Saint-Denis-du-Sig, près d'Oran et de l’oued el Hammam, dans la province d'Oran; enfin, des rivières des djebel Jmufry et djebel Takreda entre Mogador et Maroc. Parmi les variétés, je n'en vois que deux qui méritent d'être remarquées : 1° Var. Conoidæa. — Coquille à spire plus conoïde. Aïn Plaça, dans la plaine du Babhr-el-Houlé. 2° Var. minor. — (Haut. 14-15, diam. 6 millim.), des eaux chaudes de Brousse (Anatolie) ; de Relizane, dans la plaine du Chehiff, et des eaux thermales de Chetma, près de Biskra (Algérie); enfin, du lac d’Accesa, près de Massa- Maritima, en Toscane (Italie). — 0 — Melanopsis buccinoidæa, Bourquignal, 1884 (non Melanopsis buccinoidæa des auteurs). — Mela- nia buccinoidea, Olivier, Voy. Emp. Ottom., IT, p. 141, et Atlas, pl. xvu, f. 8, 1801. — Mela- nopsis præmorsa (pars), Bourquignat, Malac. Ale, IL, 1864, p. 262, pl. xvi, f. 17, 19 et 20 (seulement). La description d'Olivier (1) laisse à désirer, mais, en revanche, la figure de cette espèce est excellente. Je ne connais pas d'autre ouvrage, à l’exception de la Malacologie de l'Algérie (pl. xvi, Ê 17, 19 et 20), où cette Coquille ait été exactement reproduite. Comme l'Atlas d'Olivier est fort rare, l'on pourra facilement se reporter aux figures de la Malacologie de l’Algérie que jindique. D'après le dessin d'Olivier, cette Coquille mesure 30 de haut, sur 10 de diamètre ; son dernier tour, vu de face, n’a que 44 1/2. Olivier dit (IE, p. 141) que lorsqu'on le regarde par le dos, ce tour est un peu plus long que tous les autres ; mais, l’on sait qu'une mesure exacte se prend toujours de face et non par derrière, parce que la suture, par suite de sa direction ascendante, fausse la mensu- ration. Cette espèce se trouve caractérisée par une forme co- nique-pyramidale, assez ventrue versla base; par une spire allongée, acuminée, à sommet très aigu; par des {ours (au nombre de 8-9) presque plans, à croissance ré- gulière, séparés par une suture linéaire; par un dernier (1) « Testa breviter fusiformis, lævigata, fuliginosa; callo colu- mellari albo ; basi truncato emarginato. » Lee OS = tour renflé, convexe inférieurement, méplan supérieu- rement, et n’atteignant que rarement la moitié de la hau- teur; par une ouverture presque verticale, ovalaire, à rai- nure supérieure étroite, à contour très cintré vers la partie supérieure de l'axe columellaire, et à contour externe formant un arc régulier, de insertion au sinus inférieur, et n'offrant pas cetle dilatation que l'on remarque vers la base aperturale des espèces de la série des maroccana ; par un bord externe, non arqué en avant; par une colu- melle cintrée, intérieurement torse, nettement tronquée à la base, dont l'extrémité est légèrement portée en dehors; par une callosité médiocre, blanche, parfois for- tement encrassée vers l'insertion. Sa coloration est ordinairement d’une teinte uniforme marron-rougeàtre; quelquefois (var. Zonata, Mal. Alg., If, pl. xvi, f. 19-20) elle est d’un jaune clair avec deux bandes d’un ton brun-marron (environs de Biskra), ou parfois, d’un jaune verdâtre sans bandes (sources thermales d’Aïn Kreider, dans le chott el Chergui, en Algérie). La buccinoidæa varie au point de vue de la taille. II existe une forme »wnor (haut. 13-15, diam. 4-6 millim.) que l’on rencontre assez souvent entre Tarascon et Mer- sina, en Anatolie, ainsi qu'en Italie, dans le canal des Marais-Pontins, où je lai recueillie. Le type de cette espèce se trouve dans l’île de Scio et quelques autres îles de Archipel. Il est très répandu dans tous les cours d’eau de la chaîne du Liban et des environs de Beyrouth, de Sayda, de Damas et d'Alep, notamment à Sadjour-Sou. En Algérie, la buccinoidæa existe, bien caractérisée, aux alentours de Biskra et à Aïn Kreider, Gans le chott el Chergui ; au Maroc, on l’a constatée dans le djebel Ta- EH kreda à 40 lieues de Mogador, dans l’intérieur des terres, Melanopsis episema, Dourquignat, 188. Coquille ovalaire-ventrue, peu allongée, à spire courte, conique, surmontée d’un sommet subaigu, remarquable par son dernier tour très développé, offrant à l'insertion une direction descendante prononcée et en dessous une contraction qui donne lieu à un léger sinus subpleuroto- moidal. Test assez épais, presque toujours entièrement rongé, et lorsqu'ilne l’estpas, laissant voir une surface brillante, po- lie, d’un marron foncé. Sept tours presque plans jusqu’au dernier, trèsexigus(surtoutles supérieurs), à croissance très serrée jusqu’à la moitié de l’avant-dernier. Suture linéaire. Dernier tour (haut. 12 millim.) ventru-oblong, dépassant sensiblement la moitié de la hauteur. Ouverture tantôt sub- oblique, tantôt verticale, ovalaire, dilatée inférieurement, très anguleuse au sommet, et d’une teinte marron à l’in- térieur, sauf l’axe et la callosité, qui restent blancs. Bord externe aigu, descendant presque rectilignement et offrant une sinuosité un peu au-dessous de l'insertion. Columelle courte, robuste, presque droite, sinus très accentué. Cal- losité épaisse, encrassée au sommet; — haut. 19, diam. 9 millim. Cette Mélanopside a été recueillie près de Biskra, dans un ruisseau d’eau chaude à Ouargla, dans un puits arté- sien de Mazer au Ziban, ainsi qu'aux environs de Boghar et dans les rivières du djebel Takreda entre Mogador et Maroc. | = 89 — Melanopsis mzabien, Dourquignat, 1884. (Mela- nopsis maroccana, var. Bourquignat, Malac. Alg., Il, 1864, p. 260, pl. xvi,f. 1, 2, 8 et 11 (seulement). | Cette petite espèce, que j'avais autrefois considérée comme une variété de la Mmaroccana, me paraît actuel- lement digne d’être distinguée. Coquille ovalaire, sabconoïde, subventrue, à test mince, subopaque, brillant, presque toujours rongé à l’endroitde la suture, finement striolé et souvent sillonné, sur le der- nier tour, de stries plus fortes prenant quelquefois l’appa- rence de lamelles émoussées, Coloration d'un jaune-paille avec une zone plus foncée en dessous de la suture, et offrant, en outre, des flammules rougeâtres transversales, interrompues. Spire courte, subconoïde, à sommet rongé. Six à sept tours plans tectiformes (les supérieurs exi- gus) à croissance régulière, séparés par une suture subli- néaire. Dernier four (haut. 9-10 millim.) convexe, égalant souvent les deux tiers de la hauteur. Ouverture parfois légè- rement oblique, ovale-allongée, très anguleuse au sommet. Bord externe descendant rectilignement. Columelle forte, peu eintrée, obliquement fronquée. Sinus accentué. Cal- losité épaisse, très nacrée, encrassée vers le sommet; — haut 15, diam. 7 millim. Ruisseau du puits artésien de Nooucça; Chetma, près de Biskra, et environs d’'Ouargla, dans le sud de la province de Constantine. Melanopsis eremita, 771stam, Moll. Palestine, ‘in : Proceed. zool. Soc. of London, 1865, p. 542. Petite espèce (haut. 16, diam. 6 1/2, haut. ouv. 5, — 90 — larg. 3 1/3 millim.) fusiforme, tout en étant allongée-py- ramidale, délicatement striolée, remarquable par son test corné-vitracé, d’un brillant resplendissant. Sommet aigu, 6-8 tours plans, à croissance régulière, séparés par une suture peu prononcée. Ouverture ovalaire. Columelle cntrée. Bord externe tranchant. Callosité médiocre. Abondante dans un ruisseau de l’Ouady Bagkek, entre Sebbeh et le djebel Usdum, au sud-ouest de la Mer Morte. Melanopsis variabilis, Phiippi, Abbild. Conch., Il, p. 175 (fév. 1847), pl. 1v, f. 7,8 et 10. (Melania variabilis, von der Busch, mss.) Cette Mélanopside est parfaitement représentée dans l’ouvrage de Philippi. C’est bien une forme spéciale. Elle a été découverte en Perse, à Schiraz et Persépolis. Je l'ai reçue parfaitement caractérisée des environs d'Alep, d’un ruisseau du camp des Pins, près Beyrouth, et de l'intérieur de la grotte du Nabr-el-Kelb, où elle paraît assez abondante. Le D'Brot, dans sa Monographie des Mélanies (p. 425), a décrit et fait figurer (pl. x1v, f. 22-25), sous le nom de variabilis, trois formes qui ne ressemblent pas à celle de von der Busch et de Philippi, la première pourrait, à la rigueur, se rapprocher de la variabhilis; la seconde (. 25} est une Coquille très différente qui m'est in- connue; enfin, la troisième (f, 2% et 25), inscrite sous le nom de /aseolaria de Parreyss, est une très jolie petite espèce costulée, de la série de la Saulcyi, dont je donnerai plus tard les signes caractéristiques, er OÙ = Melanopsis eallichron, Bourquignat, 1884. Espèce écourtée, de forme oblongue-ventrue, assez obtuse au sommet, remarquable par le grand dévelop- pement de son dernier tour et par sa surface ornée d’une belle coloration jaune-verte, interrompue par trois bandes d’un marron rougeâtre très foncé, dont une tout à fait inférieure. Coquille mince, transparente, brillante, très délica- tement striolée. Spire courte, obtuse. Cinq à six tours lé- gèrement convexes, à croissance assez rapide, séparés par une suture bien marquée. Dernier tour (haut. 10 millim.) très grand, égalant les deux tiers de la hauteur, oblong- convexe. Ouverture faiblement oblique, ovalaire-allongée, à sommet très anguleux, intérieurement d’une nacre bleuâtre, sur laquelle se détachent les trois zones exté- rieures. Bord externe aigu, légèrement sinueux. Colu- melle courte, presque droite, terminée en une pointe regardant en bas. Callosité assez forte, épaissie vers l'insertion ; — haut. 145, diam. 7 millim. Cette belle Mélanopside vit dans l’intérieur de la grotte du Nabr-el-Kelb, près de Beyrouth (Syrie). Elle se distingue de la variabilis, par sa forme oblongue-ventrue, tout en étant obtuse-écourtée (celle de la variabihis est allongée-fusiforme et très conique) ; par sa spire courte, obtuse (celle de la variabilis est pyramidale, à sommet très aigu); par ses {ours mains nombreux et légèrement convexes (ceux de la variabilis sont plans-tectiformes et séparés par une suture telle- ment linéaire qu’elle est à peine sensible); par son der- nier tour plus développé que celui de la variabilis, qui Lan J ne dépasse jamais Ja moitié de la hauteur; par son ouverture plus étroite, plus longue; par sa columelle plus courte et plus robuste. Chez la variabilis, le côté externe, vers la base de l'ouverture, est, en outre, toujours plus sensiblement dilaté que celui de la calhchroa, qui, au contraire, s’atténue en cette partie. Melanopsis minutuln, Pourquignat, 1884. C’est parmi les espèces lisses une des plus petites Mélanopsides. Elle atteint de 8 à 10 de haut sur 3 1/2 à k de diamètre. Au premier abord, on pourrait la prendre pour une forme non adulte; mais, lorsqu'on l’examine avec soin, on remarque qu’elle est à sa taille. On ne la rencontre, du reste, jamais plus grande dans les localités où elle vit, et où elle se trouve en telle abondance qu’elle tapisse les bords des ruisseaux. Elle a, au surplus, malgré sa pelite taille, de huit à neuf tours, autant que les plus grandes espèces. : Coquille fusiforme, renflée à sa partie médiane, co- nique supérieurement et atténuée inférieurement; test lisse, brillant, d’un noir-vineux très intense, sur lequel se détache en blanc la callosité. Spire conique à sommet aigu. Huit à neuf tours plans-tectiformes, à croissance lente et à suture très superficielle. Dernier tour plan- déclive supérieurement, ventru à la partie moyenne, puis convexe inférieurement, enfin, dépassant la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, très anguleuse au sommet. Columelle blanche, robuste et cintrée. Bord externe tranchant, rectiligne. Callosité d’un blanc nacré, épaisse, encrassée vers l'insertion. — 95 — Fontaine froide du Hammam à Brousse (Anatolie) : Nahr-Antalies dans le Liban (Syrie); puits artésien de Tamerna-Kedima, dans le Ziban (Algérie). Melanopsis myosotidæn, Dourquignat, 1884. Je ne puis mieux caractériser celte espèce qu’en disant qu’elle ressemble extrêmement par sa forme, par sa coloration, par la nature de son test, et par l'aspect général de sa physionomie à l’A/exia myosotis connue de tous les Malacologistes. Coquille oblongue, brillante, mince, presque lisse, d’un marron uniforme avec une petite bande noire vers la partie supérieure des tours. Spire courte, acuminée, à sommet très aigu, faisant saillie. Huit tours, à crois- sance serrée; les supérieurs très exigus, presque plans; le dernier (haut. 9 millim.) dépassant la moitié de la hau- teur, oblong-convexe, légèrement comprimé vers l’ou- verture au-dessous de l'insertion du bord, et offrant supérieurement une direction descendante. Ouverture verticale, ovalaire-allongée, dilatée inférieurement et pourvue au sommet d’une fente étroite assez prolongée. Columelle droite, légèrement torse, acuminée à son ex- trémilé, qui est aiguë, peu tronquée et regardant en bas. Sinus petit. Bord externe mince, entouré en dehors d'une zone blanchâtre étroite. Callosité médiocre, en- crassée vers l'insertion du bord; — haut, 14, diam. 6 millim. Environs d’Agora et d’Alhama (Aragon), en Espagne; Relizane, dans la plaine du Cheliff, en Algérie. Melanopsis coupha, Bourquignat, 188k. Cette nouvelle Mélanopside est des plus singulières. Elle est tout à fait en forme de fuseau, c’est-à-dire repflée à la partie moyenne et presque aussi atténuée à la base qu’au sommet. Coquille de petite taille, fusiforme, peu allongée, à test mince, lisse,-brillant, tantôt d'un jaune clair ou d’un marron rouge-foncé, tantôt d’un marron brunâtre avec une bande supérieure d’un ton plus accentué. Spire assez courte, acuminée, à sommet pointu. Huit tours, à crois- sance très serrée; les supérieurs très petits, plans-tecti- formes jusqu’à l’avant-dernier, qui commence un peu à se convexer. Suture linéaire. Dernier tour très grand (haut. 10 millim.), dépassant les deux tiers de la hauteur, convexe-0blong et allanten s’atténuantvers la base. Ouver- ture légèrement oblique, allongée, étroite, se prolongeant, supérieurement sous la forme d’une fente très étroite, intérieurement d’un blanc mat. Columelle robuste, peu cintrée, fortement tronquée, regardant en bas. Sinus grand, donnant lieu extérieurement à une arûête cer- vicale, qui se profile en arrière de l’axe columellaire. Bord externe mince, arqué en avant. Callosité médiocre inférieurement, mais, par contre, étalée supérieurement et offrant un vaste empâtement tuberculiforme; — haut. 14, diam. 6 millim. Cette jolie Mélanopside vit dans les eaux chaudes du Djerid, au nord du chott Tiraoun , dans le sud de la Tunisie, où elle a été recueillie par notre ami H. Duveyrier. Melanopsis Salomonis, Bivrquignat, 1880, citée par À. Locard, Malac. lac. Tibér., p. 7, 1883. Espèce d’un beau noir uniforme (avec une bouche et une callosité blanche), d’une forme suboblongue très ventrue et toujours nettement tronquée au troisième ou au quatrième tour {troncature fermée comme celle du Bul. decollatus). Test solide, opaque, peu brillant, très élégamment striolé par des stries délicates, sublamellées, très serrées et offrant, en outre, assez souvent, comme des ondula- tions transverses, semblables à de larges côtes obsolètes à l’état rudimentaire. Spire toujours tronquée, subco- nique (à sommet inconnu). Trois à quatre tours (les supérieurs manquant) plans-tectiformes, à croissance régulière, séparés par une suture linéaire, bien que for- mant saillie. Dernier tour énorme (haut. 46 millim.) très convexe, et formant ventre notamment au-dessus de l’axe columellaire. Ouverture verticale, irrégulièrement oblongue, très anguleuse au sommet, très convexe du côté de l'axe. Bord externe mince, fortement arqué en avant. Columelle courte, très cintrée, comme subcana- liforme aussi bien en avant que du côté apertural, nette- ment tronquée , à base dirigée en dehors. Sinus très profond, donnant lieu à une large échancrure. Callosité Ædnf = médiocre, blanche , encrassée au sommet; — haut. (sans les tours supérieurs) 27, diam. 143 millim. Fossés d’eau stagnante au camp des Pins, et çà et là dans le Liban (Syrie). Var. minor. Taille moitié moindre. Environs d'Alep, à Sadjour-Sou, à quatre kilom. en aval d’Aïn-Taib; ruisseaux à Doumar, sur l’oued Baradah, près Aïn- Fidji, et à Banias, en Syrie. Nelanopsis mingreliea, Bayer, in : Mousson, Coq. Schlæfli, IF, 1863, p. 91, et Zsse/, Mall. Persia, p. 15, 1865.— (Melanopsis prærosa, var. min- grelica, Boettger, Kauk. Moll., 1883, p. 195, et Sechst. Verz. transkauk, Moll., 1881, p. 247). Mélanopside du même groupe que la précédente, très répandue dans toutes les régions au sud du Caucase, où elle a été signalée à Reduktaleh, à Poti (dans le lac Palestom), à Kutaïs, à Sachum, à Zalka, à Agdschakadul, ete. Le professeur Issel (Moll. Persia, p. 16) a mentionné une variété carinata des environs de Poti, caractérisée par une carène médiane subtuberculeuse. Melanopsis aseania, Dourquignat, 1880, citée par Locard, Malac. lac Tibér., p. 7, 1883. Grande et belle Mélanopside remarquable par sa spire allongée-acuminée, dont les tours subméplans sont lar- gement développés en hauteur et en grosseur. Coquille allongée, subfusiforme, subatténuée à la base, à test s0- — Dr lide, opaque, lisse, peu brillant, d’une teinte marron, cerclée par trois zones plus foncées, qui se font remar- quer surtout dans l’intérieur de l'ouverture, où elles se détachent sur un fond blanc. Neuf tours, à croissance ré- gulière, néanmoins assez rapide, séparés par une suture linéaire, devenant accentuée seulement au dernier. Les supérieurs méplans jusqu’au dernier, qui prend une con- vexité très prononcée. Dernier tour (haut. 15 millim.) n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verti- cale, oblongue, très anguleuse au sommet. Columelle ro- buste, cintrée, fortement tronquée, à extrémité regar- dant en dedans. Bord externe mince, d’abord sinueux, puis, vers la moitié inférieure, devenant arqué en avant. Callosité médiocre, épaissie au sommet; — haut. 32, diam. 41-12 millim. Lac Sabandja, près d’Ismidt (Anatolie). Melanopsis Doriæ, /sse/, Moll. Persia, p. 16, pl. 1, f. 7-8 ,1865, et Brot, Mélan., pl. xLvi, f. 3, 1874. Bonne espèce, recueillie par M. le marquis Doria, dans les eaux thermales de Kerman, au sud de la Perse. Melanopsis ammonis, 7>istam, Moll. Palestine, in : Proceed. zool. Soc. London, 1865, p. 542. Coquille, de sept à neuf tours plans ornés de côtes transversales peu prononcées, remarquable par sa forme allongée et surtout par l’exiguité de son ouverture. Ruisseau d’'Heshbon et d’Ammon, à l’est du Jourdain. IL. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. l == GR Melanopsis Olivieri, Bourquignat, 1884. Grande espèce allongée-pyramidale, ventrue à son dernier tour, à test épais, solide, d’un marron foncé et sillonné par des stries fines, souvent plus fortes vers l’ou- verture. Spire acuminée en pyramide, à sommet aigu. Neuf tours plans-tectiformes, néanmoins un tant soit peu convexes, à croissance régulière, séparés par une suture accentuée, bien que linéaire. Dernier tour ventru, très gros, bien développé, atteignant moitié de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, très anguleuse au som- met, à contour très cintré du côté columellaire, et inté- rieurement d’une nacre blanche ou jaunacée. Bord ex- terne mince, sinueux supérieurement, puis arqué en avant et offrant inférieurement une certaine expansion analogue à celle que l’on remarque chez la maroccana. Columelle courte, forte, très cintrée, à base regardant en dehors. Sinus profond, donnant lieu en arrière à une arête cervicale. Callosité épaisse , fortement tuberculi- forme au sommet; — Haut. 3%, diam. 44 millim. Le type se trouve entre Aïn-Taïb et Alep, à Sadjour-Sou. Je connais encore cette Mélanopside du Nahr-el-Kelb, près Beyrouth; de divers cours d’eau du Liban ; de Ser- ghaia dans l’ouady Baradah près de Damas; de la fon- taine Jérémie près de Jéricho; enfin, des environs de Constantinople, où l’on rencontre quelquefois une variété lamellata sillonnée par des côtes émoussées. Melanopsis Ferussaei, Roth, Moll. spec., p. 24, pl. u, f. 10, 1839, et Mousson, Coq. Bel- lardi, p. 42, 1854. Cette Mélanopside, que les auteurs ont confondue soit — UDe— avec la buccinoidæa, soit avec la præmorsa, me paraît spéciale et bien caractérisée. La figure donnée par Roth est bonne. Je possède cette forme de Smyrne (échantillons-types), de Larnaca (Chypre), du lac de Nicée {Anatolie), de di- vers cours d’eau du Liban, de Serghaia dans l’ouady Ba- radah près de Damas; enfin, d’Orfa, de Malatea, de Bé- rédjik dans le Diarbekir. Melanopsis maroeccana (pars), Bourquignat, Malac. Algér., 11, 1864,p. 257, pl. xv, {. 19, 13°et 14 (seulement). —{(Buccina maroccana, Chem- nitz, Conch. cab., XI, 1795, p. 285 [pars] et pl. cex, f. 2078 et 2079 [seulement]. — Me- lanopsis prærosa [non Linnœus|, Suites à Ross- mässler, f. 1882 et 1885 seulement.) Cette forme est surtout remarquable par l'expansion aperturale de la partie inférieure de son bord externe. Autrefois, encore sous l’influence de l’ancienne mé- thode, j'avais rangé, sous le nom de maroccana, un grand nombre de variétés constantes, que je considère actuellement comme suffisamment caractérisées pour être élevées au rang spécifique. Je n’admets plus aujourd’hui que trois variétés : une major, une media et une minor pour les différences de taille. Cette Mélanopside est excessivement répandue dans tous les cours d’eau de la Tunisie, de l'Algérie et du Ma- roc. Comme cette forme se trouve presque partout, il est superflu de citer le nom des localités. En dehors de ces régions du nord de l’Afrique, je la connais bien caractérisée : — 100 — 1° Du Guadalaviar, près Valence (Espagne) ; 2° De Fallonica, près de Pise, du lac d’Accesa et de Caldana dans les maremmes de Toscane (Italie); 3° De Nauplie (Grèce) ; k° Des eaux chaudes de Brousse (Anatolie) et d’Aïn- Plaça dans la plaine du Bahr-el-Houlé (Syrie). Les échantillons d'Italie appartiennent à la variété minor; bien qu'ils atteignent seulement 43 de haut, sur 7 de diamètre, ces échantillons ne sont pas moins bien caractérisés. Les individus d’Espagne, de Grèce et d'Asie rentrent dans la variété media. Quant à la variété major (Malac. Algér., pl. xv, f. 17 et 18), elle se trouve spécialement aux alentours de Mosta- ghanem (Algérie). Melanopsis brevis, Parreyss, in : Mousson, Coq. Bellardi, p. 51, 1854. Cette Mélanopside, qui ressemble en petit à la maroc- cana , est le représentant en Orient de l’espèce maro- caine. La brevis que M. Mousson signale du Léonthes en Syrie, est une forme très répandue; je l'ai reçue de Brousse, de Nilufer près Mondania (Anatolie), de la fon- taine du Soleil à Baalbeek et de divers cours d’eau du Liban, de l’Antiliban et du Diarbekir. Melanopsis obesa, Dourquignat, 1884. (Melanopsis Dufouri, var. Rossmässler, Iconogr., XIII et XIV, 1854, p. 30, f. 837. — Melanopsis præ- — 101 — morsa, var. obesa (1), Gassies, Coq. Mayran, 1856, p. 12, f. 11-12.) Cette obesa est très exactement représentée dans les tra- vaux de Rossmässler et de Gassies que je viens de citer. Le gonflement extraordinaire du dernier tour du côté droit est si singulier qu'il pourrait passer pour un fait accidentel, si ce caractère n’avait pas été reconnu sur un nombre considérable d'individus. Cette espèce, constatée d’abord dans l'étang d’Albu- féra près de Valence, en Espagne, et de l’oued Isser sur la route entre Sidi-bel-Abhès et Tlemcen, a encore été re- trouvée, en Algérie, à Ain-Fekan(prov. Oran), à Biskra, à Ourlana et dans les puits artésiens de Djama (prov. Con- stantine). Melanopsis Bofilliana, Bourquignat, 1884. Cette jolie espèce, à laquelle j'attribue le nom du D' Bofill y Poch, secrétaire de la « Cronica cientifica » de Barcelone, est une miniature de l’obesa de Gassies, bien qu’elle soit très différente de celle-ci. Petite coquille (haut. 11, diam. 5 millim.) subconique, mince, d'un marron uniforme des plus brillants, et offrant une surface lisse, sauf vers l’ouverture. Spire atténuée, subconoïde, à sommet peu aigu, ordinaire- ment rongé. Six tours plans-rectilignes, à croissance ré- gulière, séparés par une suture bien marquée, quoique linéaire, par suite d'un léger relief des tours; les supé- rieurs exigus; le dernier très grand (haut. 9 millim.) attei- (1) Non obesa de Guirao, qui est ma Melanopsis Guiraoi (voir ci-après). = 400 = gnant près des deux tiers de la hauteur, caractérisé par une forme méplane-déclive supérieurement, convexe in- férieurement, et prenant, vers l'ouverture, une ventro- sité analogue à celle de l’obesa ; enfin, remarquable par une brusque direction descendante à l’insertion du bord externe. Ouverture presque verticale, ovalaire, très angu- leuse au sommet, très dilatée, convexe du côté externe, d’un nacré violacé très brillant à l’intérieur. Bord péristo- mal externe évasé, dilaté, largement patulescent. Colu- melle grosse, robuste, encrassée, droite, à extrémité en pointe, regardant en bas. Callosité étalée, relativement considérable. Cette Mélanopside vit aux environs de Lorca, en Es- pagne. Melanopsis mauritanica, Bourquignat, 188k. (Me- lanopsis tingitana [non Morelet}, Kobelt, Ico- nogr., f. 1883 et 1887 [seulement l’échantil- lon à gauche], 1880.) L'espèce que je distingue sous cette nouvelle appella- üon, par la forme de son ouverture, par l’ensemble de son contour, ainsi que par sa physionomie générale, est une Coquille voisine, malgré ses costulations, des Méla- nopsides de la série des maroccana, tandis que la tngi- tana de M. Morelet, telle que cet auteur l’a fait figurer, est une forme essentiellement différente sous tous les rapports, appartenant à la série de la éurrita. On n'a qu'à faire la comparaison de la soi-disant #ngitana (f. 1883) de l’Iconographie, de la vraie fingitana (au dire de — 103 — M. Morelet) représentée (Malac. Maroc, pl. m1, f. 8, 1880), pour acquérir la conviction que ces deux Tingi- tanes ne sont, non seulement pas les mêmes, mais encore qu’elles ne peuvent être classées dans la même série. La mauritanica (Tingitana de la figure 1883 de l’Ico- nographie) est une Coquille ventrue-oblongue, à spire atté- nuée, subconoïde, ayant un certain air obèse et lourd, par suite d’une courbure en dos d'âne assez accentuée du côté opposé à l'ouverture. Son dernier tour, sensiblement dilaté-convexe, donne à l'ouverture une apparence très cintrée du côté inféro-externe, analogue à celle que l’on remarque chez les diverses espèces de la série de la Ha- roccana. Les costulations sont surtout supérieures ; elles s’effacent presque entièrement sur le dernier tour. Sur l'échantillon (f. 1887) représenté à gauche, qui consti- tue une variété lœvts, les costulations n’existent même plus vers le sommet. La mauritanica se rencontre çà et là dans le Maroc. Melnnopsis Seignetti, Pourquignat, 1872. (Mela- nopsis Maresi [non Bourquignat]|, Kobelt, Iconogr., 1880, f. 1884.) Cette Mélanopside, présentée comme ma Maresr, n’a pas le moindre rapport avec elle. On pourra s’en con- vaincre par la comparaison de la figure 188% avec celles très exactes que j'ai données dans ma Paléontologie et ma Malacologie de l'Algérie. Le type de la Seignetti a été recueilli par le capitaine Seignette, en 1870, lors de l’expédition du général Wimpflen dans les oasis du sud de la province d'Oran. Elle a été abondamment trouvée dans les sources de l'oasis — 104 — Sidi Yousef, à l'extrême sud de la frontière du Maroc. De- puis, elle a été découverte dans un ruisseau d’eau chaude à Ouargla, dans le Sahara de la province de Constantine. L'auteur des Suites à Rosmässler la mentionne {sous le nom erroné de Maresi) de la rivière Nyonia? du Maroc. Cette Coquille est très fidèlement rendue figure 1884, Le caractère des côtes, légèrement obliques, a été surtout parfaitement saisi. La Seignetti, du groupe de la Mauritanica, est une forme oblongue-écourtée, assez renflée, à sommet briè- vementacuminé. Le test, d’un marron-noirâtre uniforme, n’est pas costulé, mais plutôt plissé. Ces plis sont supé- rieurs, sauf vers l’ouverture, où 1ls descendent jusqu’en bas. Les tours, au nombre de six, s’accroissent lentement jusqu’au dernier, qui est relativement développé, puis- qu'il dépasse la moitié de la hauteur; l'ouverture, bien ovale, très anguleuse au sommet, offre le caractère de celle des formes de la série des Maroccana ; la columelle est cintrée; le sinus est très prononcé; enfin, la callo- sité est surtout épaisse au sommet; — haut. 15-17, diam. 7 millim. Il existe une variété pulchella, à test plus délicat et moins renflé, qui vit dans les mêmes localités que le type. Melnnopsis etrusen, V//a, mss. (Melanopsis Du- fouri, var. etrusca, Brot, Cat. syst. Melan., p. 63, 1862, et de plusieurs auteurs italiens). Jolie petite espèce de forme constante, d’une teinte marron uniforme, quelquefois d’un marron bleuacé, en- = 403 = tourée d’une zone plus foncée, offrant, à l’endroit de cette zone, un léger méplan parfois faiblement concave. La forme de l'ouverture, par suite de la convexité accentuée du bord externe vers sa partie inférieure, rap- pelle celle des espèces de la série de la Maroccana ; elle a, également, des rapports de ressemblance avec celle de la Dufouri. La callosité, d’une belle nacre blanche, est fortement épaissie vers l'insertion du bord externe. Je possède cette Mélanopside, qui offre, dans sa taille, quelques variations de peu d'importance : de Caldana, dans les maremmes de Toscane; de Fossa calda, près de Campiglia, et du lac d’Accesa, près de Massa-Maritima (Italie). Je l’ai encore reçue bien caractérisée des ruis- seaux de l’île d'Ivice, dans les Baléares. Melanopsis pleurotomoidæn; Bourquignat, 188h. Cette Coquille, qui vit dans les mêmes localités que la précédente, avec laquelle elle a, sans aucun doute, été confondue, est remarquable par la partie supérieure échancréedu bord externe, qui revient en arrière, au point de laisser à découvert l’épaississement tuberculiforme de la callosité. Chez l’efrusca, le bord externe descend rec- tüilignement et n'offre aucune trace d’échancrure à son insertion. Cette échancrure caractéristique de la pleurotomoidæa dépasse 1 millimètre, chiffre énorme comparativement à la taille de cette espèce, dont la moyenne est de 10 de bauteur, sur 5 de diamètre. Vu de profil, le bord externe paraît tout à fait arqué en avant. Cette Mélanopside diffère encore de l’etrusca par sa forme moins allongée, plus trapue, plus conoïde ; par son 10e — ouverture presque subarrondie, par suite d’une plus grande convexité du bord externe ; par sa columelle plus cintrée ; par sa callosité plus forte et plus tuberculiforme au sommet. Melanopsis lorenna, Guirao, in : Malak. BI., 1854, p. 32, et Rosmässsler, Iconogr. (XIII et XIV, 1854), p, 33, f. 845, et Servain, Moil. Esp., p. 154, 1880. Cette forme a été recueillie en Espagne dans les cours d’eau de Rambla de Viznaga et de Pontano de Puentes, près de Lorca, ainsi que dans divers ruisseaux aux envi- rons de Benalmadena, dans la sierra de Mijas. Je la connais encore des eaux thermales de Mathen, à Alhama, dans l’Aragon. Melanopsis Penchinati, Bourquignai, Moll. nouv. (9° décade, 1868), n° 90, pl. xe, f. 1-k. Cette belle Coquille, remarquable par ses costulations, par son énorme callosité empâtant tout l'axe columellaire, possède un bord externe offrant, à son insertion, un re- trait en arrière, assez semblable à celui de la pleuroto- moidæa d'Italie. Agora, en Aragon. Dans les eaux de Mathen, à Alhama, on rencontre une forme mtnor. Melanopsis Bleicherë, Paladilhe, Desc. quelq. esp. nouv. env. d'Oran (Ext. : Rev. se. nat. Monl- pellier, 1874), p. 5, f. 23-25. Cette espèce, parfaitement caractérisée, recueillie par — 107 — le D' Bleicher dans les dépôts quaternaires des environs d'Oran, est une forme actuelle, vivant près de Saint- Denis-du-Sig (Algérie) et aux alentours de Valence, en Espagne. Ses tours supérieurs excessivement petits se dévelop- pent en saillie. La spire est très courte. Le dernier tour, énorme, atteint les trois quarts de la hauteur, Le test lisse, brillant, d’un marron corné, passant parfois au bleuâtre, est orné de flammules marron transversales et interrompues. La callosité est tuberculiforme au sommet. Sur le dernier tour, on remarque un sillon méplan, très faiblement concave, caractéristique des formes de cette série. Melanopsis scalaris (non Parreyss, mss.), Gasstes, Coq. Mayran (Extrait Soc. linn. Bordeaux, XXI, 1856), p. 12, f. 7-8. Cette Mélanopside est parfaitement figurée dans le tra- vail de M. Gassies. Sa représentation suffit amplement à sa Connaissance, si l’on veut bien examiner attentive- ment les caractères de cette Coquille. J'ai donné (Malac. Alg., IE, 1864, pl. xv, f. 19), sous l’appellation de maroc- cana, var. scalaris, la figure d’une forme minor de cette espèce. Le bord externe, d'abord concave, devient ensuite très arqué en avant à sa partie inférieure; les tours sont plans supérieurement, et comme creusés au-dessous de l’angle carénant, — 108 — Source thermale d’Aïn-Fekan, entre Mascara et Saïda, et oued Moulouiah, à Lalla-Maghnia, près des frontières du Maroc, dans la province d'Oran. À Ouargla, on ren- contre une forme d’une taille un peu moindre, fort peu scalaire, où, chez quelques échantillons, la carène sub- suturale s’efface sur le dernier tour. Melanopsis subsenlaris, Bourquignat, 1SS4. (Me- Janopsis maroccana, var. scalaris [non Gassies], Bourquignat, Malac. Algér., Il, 1864, p. 260, pl. xv, f. 20 seulement). Cette forme, que l’on rencontre rarement dans l’Ain- Fekan, mais plus abondamment dans les eaux des alen- tours de Saint-Denis-du-Sig, près d'Oran, se distingue de la scalaris : par sa taille moindre ; par sa forme oblongue- allongée, à spire élancée, terminée par un sommet très pointu; par des tours non scalaires, mais présentant sim- plement, le long de la suture, une étroite zone subangu- leuse, non plane, mais déclive; par son bord externe non aussi convexe à sa partie inférieure; par son ouver- ture moins large, plus longue, ete. Chez cette espèce, la coloration ordinairement d’un cendré marron prend parfois des tons d’un vert-bleuacé tout particulier. Aux environs de Fez (Maroc), existe une forme #ajor (haut. 26, diam. 12 millim.), remarquable par son bord externe dilaté, très ventru, à l'instar de celui des espèces de la série des Maroccana. Melanopsis Guiraoi, Bourquignat, 1884 (Melanopsis obesa [non Gassies, 1856], Guërao, mss. in : — 109 — Brot, Melan., p. #38, pl. xzvn, Ê. 16-17, 1874). Cette forme, très voisine de la scalaris de Gassies, vit dans les cours d’eau de la province de Murcie. Je la pos- sède de Lorca. La spire très courte, est atténuée en forme de dôme (£. 17) ou en forme d'escalier (f. 16); la partie supé- rieure des tours est inclinée-tectiforme jusqu'à l'angle carénant. Chez la scalaris, la partie spirale intermédiaire entre la suture et la carène est plane. Melnnopsis Hammamensis, Gassies, Coq. Mayran (Extrait Soc. linn. Bord., XXI, 1856), p. 11, f. 9-10. — Morelet, Malac. Maroc, 1880, p. 68. (Buccina maroccana, Chemnitz, Conch. cab., XI, 1795, pl. cex, f.. 2080 et 2081 seulement. — Melanopsis maroccana, var. Hammamensis, Bourquignat, Malac. Alg., IT, 1864, p. 260, pl. xv., Î. 21 et 22 seulement. — Melanopsis maroccana, Mousson, in Jahrb. Malak., [, 1874, p. 103. Espèce abondante dans l’oued-el-Hammam (prov. d'Oran), à Casa Blanca et à Fez (Maroc). L’Hammamensis du D' Paladilhe (Coq. Maroc, p. 21) signalée des alluvions quaternaires du Sbou, près de Meknès (Mekinez) est l’acutespira. La vraie Aammamensis est très exactement figurée dans Chemnitz et Gassies; on n’aura qu'à se reporter aux figures de ces auteurs pour la connaissance de cette Mélanopside. — 110 — Melnanopsis Mohammedi, Bourquignat, 1881. (Me- lanopsis prœrosa, Morelet, Malac. Maroc (Extt Journ. Conch., 1880), p. 67, pl. mi, f. 6). Cette forme, qui n’a aucune ressemblance avec la vraie prærosa (Bucc.) de Linnœus, est une espèce spé- ciale répandue dans le sud du Maroc. Elle est citée d’Agadyr où elle vit avec la vraie Maroccana. Je la connais des environs de Mogador. La Mohammed est très bien représentée dans le Mé- moire de M. Morelet (pl. it, f. 6). Cette figure suffit pour la distinction de cette Mélanopside. Melanopsis Belonidæa, Bourquignat, 1884. (Olim, Melanopsis maroccana , var. in : Malac. Algér., I, 186%, pl. xvi, f. 5 et 6 seulement). Coquille fluette, élancée-allongée, à peine ventrue, à spire longue terminée par un sommet acéré, et offrant une ouverture dilatée à la base par suite de l'expansion du bord externe descendant plus bas que l’échancrure columellaire. Test solide, opaque, brillant, très finement striolé, d’un ton corné ou marron, avec une zone supérieure plus foncée. Spire allongée, acuminée, à sommet pointu. Huit tours à croissance serrée, séparés par une suture linéaire; les supérieurs délicats, plans; le dernier très grand, dépassant la moitié de la hauteur, de forme oblongue-allongée, peu convexe, avec un sentiment de — 111 — sillon concave vers sa partie moyenne. Ouverture très faiblement oblique, oblongue, très anguleuse avec une fente prolongée au sommet, assez dilatée à la base, par suite du bord externe descendant plus bas que l’échan- crure. Bord externe faiblement arqué en avant avec régularité et légèrement rétrocédent inférieurement. Columelle courte, peu cintrée, fortement échancrée par un sinus profond, donnant lieu extérieurement à une arête cervicale saillante. Callosité épaisse, très encrassée et tuberculiforme au sommet; — haut. 13-15, diam. &-5 millim. Var. minor.—Coquille encore plus fluette, d’une taille moindre ; — haut. 10, diam. 3 millim. Ruisseau d’eau chaude à Ouargla (prov. de Con- stantine) et eaux thermales du Djérid, au nord du chott Tiraoun (sud de la Tunisie). Melanopsis Cossoni., Bourquignat, 188k. Cette Mélanopside, dédiée au savant botaniste le D° Ernest Cosson, membre de l’Institut, est une forme allongée rappelant en très petit les contours de la Dufourr, au dernier tour oblong, peu convexe, avec un soupçon de sillon concave, et un test orné de très fines lamelles ou parfois de côtes obsolètes à l’état rudimentaire. Coquille épaisse, opaque, d’un brun verdâtre ou d’un marron plus ou moins foncé. Spire allongée, turriculée et s'acuminant en un sommet aigu, lorsqu'il n’est pas rongé. Huit à neuf tours à croissance lente, séparés par une suture linéaire ou d’autres fois accentuée, par suite d’un renflement spiral subsutural; les supérieurs petits, délicats, presque plans jusqu'à l’avant-dernier, où la "MO = convexité commence à se faire sentir. Dernier tour grand, dépassant la moitié de la hauteur, légèrement concave supérieurement et assez renflé-convexe vers la base du bord externe, ce qui donne à l’ouverture une apparence : dilatée qui rappelle celle de la Dufouri où de la Ma- roccana. Ouverture faiblement oblique, oblongue, très anguleuse au sommet, dilatée inférieurement. Bord externe descendant presque rectilignement, sauf une légère sinuosité au niveau du sillon. Columelle courte, cintrée, très tronquée, acuminée, à pointe regardant en bas. Callosité forte, épaisse au sommet; — haut. 18, diam. 7 millim. Eaux thermales d'Ouargla et près du chott Tiraoun dans le sud de la province de Constantine et de la Tunisie. Var. Aprica. — Forme d’un brillant éclatant, d’un blanc bleuâtre, avec des flammules transversales marron. Stries en forme de lamelles très serrées, très régulières. — Dans les Seguia des jardins de Miliana, premier ksar au nord de l’oasis d’Insalah, dans le Sahara. Aux environs de Valence (Espagne), on rencontre assez abondamment une forme plus ventrue, moins allongée, que je ne puis distinguer autrement de cette variété aprica. Melanopsis Dufouri (pars), férussac, Monogr. Mélan. in : Ann. Soc. hist. nat. Paris, [, 1823, p. 153 (cette synonymie n’est seulement citée que pour le nom), et, Graëlls, Mol. Espana, 1846, p. 17, f. 20, 91 et 22; et Servain, Moll. Esp., p. 153, 1880. — (Melanopsis Dufourei, Rossmässler, Iconogr., XIIT et XIV, 1854, p. 28 [pars] et f, 835, 836, 838 et 839). — 113 — — Melanopsis maroccana, var. zonata, Gassies, Coq. Mayran (Extrait Soc. linn. Bordeaux, XXI, 1856), p. 12 (pars) et f. 5-6. Les meilleures figures de la Dufouri, qui rendent bien le port et l'aspect de cette Coquille, sont incontesta- blement celles 835, 836, 838 et 839. Cette dernière figure représente une forme sans zone concave. Les figures données par Graëlls et Gassies sont bonnes, mais néanmoins inférieures à celles de Rossmässler, que je recommande. Quant à celles que Ferussac (pl. vu, f. 16, et pl. 1x, f. 5) a données comme Dufouri, elles n’ont aucun rapport avec cette Mélanopside. La Dufouri est une grande espèce caractérisée par des zones spirales plus ou moins concaves et par son ou- verture offrant vers la base du bord externe une dila- tation convexe analogue à celle des espèces de la série de la Maroccana. Cette dilatation, commune chez toutes les Mélanopsides de cette série, ne se fait pas remarquer chez celles du groupe de la Graëllsi, qui ont, au con- traire, une ouverture atténuée à la base. La Dufouri vit en Espagne, où elle a été constatée à Fortuna (Murcie), aux environs de Valence, d’Ali- cante, etc. En Algérie, elle a été recueillie à Mascara et à Aïn- Kadra au sud de la province d'Oran, ainsi qu’à Insalah (Sahara), où le voyageur Soleillet a rencontré une forme minor bien caractérisée. Je n’ai pas encore connaissance qu’elle ait été trouvée au Maroc, bien que vraisemblablement elle doit y vivre. Il. — Annales de Malacologie. — MAT 1884. 8 — 11h — Melanopsis subgraellsiana, Pourquignat, 1864. Olim, Melanopsis maroccana, var. subgraëll- siana, in : Malac. Algér., Il, 1864, p. 260, pl. xv, f. 26 (seulement), et Melanopsis maroccana, var. Rossmässler, Iconogr., XIIT et XIV, 1854, f. 8:0, 842 et 843. Chez cette forme, les zones spirales plus concaves, plus étroites, sont limitées par des sillons carénants. Lorsque la zone est unique, 1l y a deux carènes; lors- qu’elle est double, les carènes sont au nombre de trois. Cette forme, qui est constante (c’est pour ce motif que je l’adopte), est abondante en Espagne, à Alcira, à Bur- riana, etc.; elle est un peu moins commune en Algérie, où on la rencontre aux environs d'Oran. Melanopsis acutespira, Pourquignat, 188k. (Me- lanopsis Dufourei, var. Rossmässler, Iconogr., XIIT et XIV, 1854, f. Shk. — Melanopsis maroccana, var. Subgraellsiana [pars], Bour- quignat, Malac. Alg., Il, 1864, pl. xv, f. 24 [seulement]. — Melanopsis marroccana, Pala- dilhe, Coq. Maroc [Extrait Rev. et Mag. 7001. 1875], p. 21.) Cette jolie espèce, très reconnaissable par les figures excellentes que je viens de citer, a été trouvée dans l’aqueduc de la Palafanga, près Almazora (Espagne), aux environs de Mascara (Algérie) et dans les alluvions du Sbou, près de Mekinez (Maroc). — 115 — Melanopsis Isseli, Bourquignat, 1884, (Olim Mela- nopsis maroccana, var. in : Malac. Alg., IT, 1864, pl. xv, f. 25 [seulement|.) Cette belle Mélanopside, à laquelle j’attribue le nom du D' Arturo Issel, de Gênes, est une Coquille conique- pyramidale depuis le sommet jusqu’à une forte carène située au milieu du dernier tour, où se trouve le maximum de ventrosité; à partir de cette carène mé- diane, le bas de cette Coquille va en s’atténuant sous une apparence parfois subconoïde. Cette atténuation fait que l'ouverture n'offre pas, vers la base du côté externe, cette dilatation convexe caractéristique des formes de la série de la Maroccana ou de celle de la Dufourt. Test épais, solide, finement ou le plus souvent assez grossièrement strié, d’une teinte uniforme d’un noir- bleuâtre pruinosé (je ne puis rendre par un autre mot ma pensée). Spire conique, tectiforme, paraissant parfois un peu scalaire, par suite d’un filet carénant qui fait saillie le long de la suture. Sommet très aigu. Sept tours plans-tectiformes, à croissance régulière et séparés par une suture tantôt linéaire, tantôt accentuée, selon que le filet carénant est plus ou moins prononcé. Dernier tour grand, dépassant la moitié de la hauteur, plan-tectiforme (parfois même un tant soit peu concave) jusqu’à la carène, puis faiblement convexe (ou bien presque plan) jusqu’à la base, devenant néanmoins plus convexe vers l’ouver- ture; celle-ci, presque verticale, oblongue, allongée, assez étroite inférieurement, est pourvue d’une fente assez — 116 — longue au sommet. Bord externe mince descendant rec- tilignement. Columelle peu cintrée, acuminée, à pointe regardant en bas. Callosité blanche, épaisse, tubercu- liforme au sommet ; — haut. 20-24, diam. 9-10 millim. Le type se trouve dans le lac d’Accesa, près de Massa, en Toscane (Italie). Aux environs d’Oran, on rencontre une forme un tant soit peu scalaire (Malac. Alg., pl. xv, f. 25) à test d’un beau noir-bleu; enfin, dans la vallée du Nabr-el-Kelb, près de Beyrouth, on trouve une autre forme semblable au type italien, seulement à test marron. Melanopsis Graëllsi, Villa, mss., in: Graëlls, Mol. Espana, p. 17, f. 16-19, 1846, et Servain, Moll. Esp., p. 153, 1880. (Melanopsis Dufourei, var. Graëllsi, Rossmässler, Iconogr. [XIII et XIV, 1854], p. 31, f. 841.) Le D' Graëlls et Rossmässler ont donné d’excellentes figures de cette espèce. Je ferai remarquer que cette Mé- lanopside a une ouverture toujours atténuée à la base, et que, sous ce rapport, elle ne peut rentrer dans les sé- riès des Maroccana et des Dufouri. Cette espèce est très abondante en Espagne, aux en- virons de Valence et d’Alicante. * x * Melanopsis Letourneuxi, Bourquignat, 1872, et Letourneux, Moll. Maroc, in : Soc. Climatol. Alg., XIIT, 1876, et Crosse, in : Rev. Soc. sav. (2° série), XI, 1877, p. 33, et Bourquignat, Spec. nov. Moll., n° 198, 1878. ZT = Coquille caractérisée par un test orné de grosses côtes transverses, espacées, obtuses, trèssaillantes, offrant supé- rieurement deux rangées de nodosités. Entre ces deux rangées, les côtes disparaissent presque entièrement et sont remplacées par une dépression en forme de sillon. La partie supérieure des tours est en saillie sur la suture (ce qui rend la spire scalariforme), et sur cette saillie s’espacent les nodosités de la rangée supérieure. L'ouverture, très anguleuse au sommet avec une fente assez longue, est oblongue, très échancrée à la base par le sinus mélanopsidien, qui est fort grand. Le bord externe est légèrement arqué en avant à sa partie inférieure. Les tours, au nombre de six, s’accroissent régulière- ment jusqu’au dernier, qui est peu convexe, allongé- oblong, et dont la taille égale près des trois quarts de la hauteur. Cette magnifique Mélanopside est très abondante dans la source et la rivière de la Moulouiah (ou Mouilah), à l’ouest de Lalla-Maghnia, sur la frontière du Maroc. Var. tunetana. — Melanopsis tunetana, Morlet, Liste Coq, rec. dans les Chotts, par M. André, in : Arch. miss. scient. minist. instr. publ., (3° série), VII, 1881, p. 396, pl. vi, Î. 3 seulement (la figure 4 n'appartient pas à cette espèce, elle doit être considérée comme une HMaresi non adulte), et in : Journ. Conch., 1881, p. 346, pl. xur, Î. 3. Cette forme, que je rapporte à titre de variété, est iden- tique comme forme et comme taille à la Lefourneuxt. Elle ne diffère du type que par ses côtes et ses nodosités plus délicates, plus atténuées, et par l'absence d’une se- conde rangée de nodosités, Cette variété vit aux alentours de Keriz (sud de la Tunisie), où elle a été recueillie par — 118 — M. André et par notre ami H. Duveyrier, qui a accom- pagné, pendant quelque temps, le capitaine Roudaire dans ses explorations. Melanopsis callista, Bourquignat, 188%. Coquille peu ventrue, d’une forme oblongue-allongée, brillante, d’un marron-noir rougeâtre très foncé, presque lisse, malgré tout laissant voir, vers la partie supérieure des tours, des renflements subtuberculiformes obsolètes, s’allongeant dans un sens transversal. Test peu épais, subtransparent. Spire peu allongée, acuminée, à sommet aigu. Sept tours subconvexes, renflés supérieurement le long de la suture, qui, par cela même, paraît prononcée. Croissance spirale bien régulière. Dernier tour oblong, peu convexe, méplan dans sa partie médiane et dépas- sant faiblement la moitié de la hauteur. Ouverture verti- cale, oblongue, très anguleuse supérieurement, très cin- trée du côté columellaire, à peine convexe du côté externe et d’une teinte foncée vineuse-violacée à l’intérieur. Co- lumelle blanchâtre, fluette, légèrement torse, tout en étant-rectiligne,acuminée et à extrémité portée en dehors. Bord externe mince, non arqué en avant, mais offrant à la base une dilatation descendant plus bas que le niveau du sinus. Callosité mince, tuberculiforme au sommet; — haut. 13, diam. 6 millim. Sadjour-Sou entre Ain-Taïb et Alep. — 119 — Melanopsis Sesteri, Bourquignat, 188h4. Espèce ventrue, oblongue, subconoïde, à tours con- vexes, séparés par une suture accentuée. Coquille solide, subopaque, brillante, d’une teinte marron plus ou moins claire, avec une large zone supérieure plus foncée. Test lisse ou substriolé, avec des velléités de nodosités émous- sées à la partie supérieure des tours. Spire acuminée, à sommet pointu. 8-9 tours assez convexes, à croissance régulière, séparés par une suture accentuée. Dernier tour (haut. 13 millim.) convexe, dépassant un peu la moitié de la hauteur, paraissant surtout faire ventre au- dessus de l’axe columellaire, par suite du cintrement de la columelle. Ouverture verticale, ovalaire, très cintrée du côté columellaire, peu convexe du côté externe, et pour- vue d'une fente étroite à son sommet. Columelle courte, fortement cintrée de face et du côté apertural, vigoureu- sement tronquée, à extrémité regardant en avant et en dehors. Bord externe descendant rectilignement. Callo- sité médiocre, blanche, très tuberculiforme vers l’inser- tion ; — haut. 25, diam. 10 millim. Petit cours d’eau à Sadjour-Sou, entre Aïn-Taïb et Alep, où elle a été recueillie par l’ingénieur Sester ; Aïn-el-Bass, dans la plaine du Babr-el-Houlé (Syrie). Var. Diadema. — On rencontre quelquefois, dans ces localités, des échantillons de taille moindre (haut. 18 millim.), dont les tours (sauf le dernier) sont ornés de nodosités saillantes, émoussées et également distantes. Melanopsis Alepi, Bourquignat, 188h. Charmante Mélanopside allongée, À peine ventrue, à — 120 — tours convexes, à nodosités prononcées (seulement sur les tours médians), séparés par une suture presque profonde, et remarquable par son dernier tour comprimé, comme subconcave à sa partie médiane. Test épais, opaque, solide, brillant, d’uneteinte marron feuille morte, avec une zone médiane plus foncée, à sur- face presque lisse, et orné, sur les trois tours médians, de nodosités tuberculiformes émoussées, néanmoins très sail- lantes, qui s’'évanouissent sur le dernier. Spire allongée, effilée-acuminée, à sommet aigu. Neuf tours convexes, à croissance régulière, séparés par une suture assez pro- fonde; les supérieurs lisses et exigus; les médians ornés de larges nodosités obsolètes et le dernier oblong, allongé, non ventru, mais assez sensiblement méplan-subconcave à sa partie médiane et n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, très anguleuse au sommet avec une fente assez prolongée, à peine convexe du côté externe, très cintrée, au contraire, du côté colu- mellaire, et offrant à l’intérieur une belle nacre blanche. Columelle très cintrée, à base fortement tronquée et re- gardant en dedans, tout en étant projetée en avant. Bord externe mince, rectiligne. Sinus très profond. Callosité médiocre, encrassée seulement supérieurement ; — haut. 91e diam. 7 millim. Cours d’eau des environs d’Alep. Melanopsis stephanota, Bourquignat, 1884. (Me- lanopsis costata [non Olivier], Suites à Ross- mässler, Iconogr., 1880, f. 1899 et 1900.) Les figures données par l’auteur des Suites à Rossmässler sont suffisantes pour la connaissance de cette forme. Ces no figures ne diffèrent de nos échantillons que par leur som- met obtus, comme rongé, tandis que l’extrémité supé- rieure de nos individus est toujours intacte et bien aiguë. La stephanota est une forme allongée, acuminée, à tours renflés supérieurement et ornés de grosses nodosités tuberculeuses saillantes, qui, sur le dernier tour, ne des- cendent que jusqu’à moitié (la partie inférieure du tour reste lisse) ; Le test est brillant, d’une teinte foncée marron- rougeâtre; les tours, au nombre de huit à neuf, s’acerois- sent avec régularité et sont séparés par une suture pro- noncée; le dernier tour oblong, peu renflé, est un peu inférieur à la moitié, bien que sur les figures 1899 et 1900, il paraisse égal, par suite de la corrosion apicale, qui di- minue un tant soit peu la hauteur de la coquille; la colu- melle, très cintrée en avant et du côté apertural, offre une extrémité sabacuminée, regardant en dehors {sur les figures 1899 et 1900, le caractère de l’extrémité columel- laire a été mal rendu); la callosité est médiocre, sauf à son sommet, où elle est souvent fortement tuberculeuse. Cette forme est abondante à Aïn-Taib, près d'Alep. L'auteur des Suites à Rossmässler ne donne aucune indi- cation précise d'habitat. La stephanota ne ressemble nullement à la costata, comme l’on peut s’en convaincre par la comparaison des figures 1899 et 1900 avec celle de l'Atlas (pl. xxxr, f. 3) d'Olivier. Melanopsis hiera, Lefourneux. (Melanopsis costata [non Olivier], Suites à Rossmässler, 1880, f. 190%.) Cette espèce est signalée des sources du Jourdain par — 122 — l’auteur des Suites. Je la possède d’Aïn-el-Mellaha, dans la plaine du Babr-el-Houlé ; enfin, je crois que les deux variétés des lacs d’Homs et d’Antioche, indiquées, sous l'appellation de costata, par À. Locard (Malac. lacs Tibér., etc.…., p. 73 et 9%, 1883), doivent être rapportées à cette forme, qui, bien qu'ayantune apparence de costata, en diffère néanmoins suffisamment pour mériter d’être élevée au rang spécifique. La figure 190% rend assez bien le port et la physiono- mie de l’htera. Chez cette forme, les costulations sont plus délicates, bien moins distantes sur les tours supé- rieurs que celles de la costata; sur le dernier tour, elles sont peu régulières, moins saillantes, enfin elles s’éten- dent sur toute la surface de la suture à la base, en allant en diminuant; la columelle, plus cintrée, est moins ro- buste; les tours, bien qu’un peu renflés supérieure- ment, ne sont pas étagés; la suture est peu prononcée, souvent elle est linéaire; le dernier tour, relativement plus grand que celui de la costata, offre, à sa partie moyenne, une Zone CONCave, souvent très accentuée, etc. Melanopsis Chantrei, Locard, Malac. lacs Tibér., p.74, pl. xxur, Î. 44-49, 1883. (Melanopsis costata [non Olivier], Suites à Rossmässler, Iconogr., f. 1902 et 1903, 1880.) Cette Mélanopside vit dans le lac d’Antioche (Syrie). Elle est très bien représentée (f. 1902 et 1903) dans les Suites à Rossmässler, et parfaitement décrite dans l’ou- vrage du savant Malacologiste A. Locard. On rencontre encore, dans ce lac, une variété /ævigata (Locard, loc. — 1923 — sup. cit., p. 75) tout à fait lisse et ne présentant aucune trace de nodosités tuberculiformes. Dans le Catalogue des espèces de la faune européenne (Binnenconchylien , 2° édit., 1881), l’auteur des Swtes rapporte à cette Coquille le nom fantaisiste de bullio de Parreyss. Ce nom manuscrit, composé de la première per- sonne du verbe bulho (je bous), est une appellation en- tièrement contraire aux règles de la nomenclature. Melanopsis insignis, Parreyss, mss. in : Martens, Vorderasiat. conch., p. 67, 1874, et Locard, Malac. lacs Tibér., p. 8, 1883. (Melanopsis turcica [non Parreyss], Mousson, Coq. Schlæfli, III, p. 44 [non furcica de la page 29 du même ouvrage], 1874.) Cette forme, pour ainsi dire inconnue, habite les ré- gions du Tigre et de l’'Euphrate. Je l'ai recue, dans le temps, de M. Mousson, sous le nom erroné de furcica. La turcica de Parreyss est une forme différente, qui semble spéciale au nord de la Syrie, notamment au bas- sin du lac d’Antioche. Coquille ovalaire-ventrue, peu allongée, à test lisse, brillant, subtransparent, d’un corné jaunâtre avec trois bandes brunes, et orné, sur le dernier tour, de grosses côtes émoussées, légèrement obliques, onduleuses, ne descendant que jusqu’à moitié, et offrant sur chacune d'elles, à leurs parties supérieure et inférieure, comme un sentiment de renflement nodosiforme. Spire briève- ment conique, à sommet aigu. Huit tours; les supérieurs très petits, lisses, le dernier relativement énorme, ven- tru, fortement costulé supérieurement (côtes très espa- cées), et dépassant la moitié de la hauteur. Suture li- néaire. Ouverture verticale, dilatée à sa partie médiane, atténuée à son sommet et à sa base, aussi cintrée du côté columellaire que du côté externe. Columelle délicate, recüligne, légèrement torse, acuminée, à extrémité re- gardant en bas. Sinus médiocre. Bord externe mince, faiblement arqué en avant. Callosité délicate, subvitra- cée-transparente ; — haut. 14, diam. 6 millim. Environs de Mossoul et de Samava, dans le Tigre et l'Euphrate. Melanopsis vespertina, Bourquignat, 188h. Coquille ovoide, renflée, atténuée en haut et en bas, à spire courte, conoïde, à test assez mince, brillant, d’un marron-vineux foncé, et orné de costulations, peu sail- lantes, espacées, régulières et lamelliformes. Spire briè- vement conique, à sommet subobtus. Sept tours à crois- sance régulière ; les supérieurs petits et lisses ; le dernier très grand, oblong, régulièrement convexe, dépassant les deux tiers de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, très anguleuse au sommet et se prolongeant en une fente étroite atténuée à la base, régulièrement convexe du côté externe, un peu plus cintrée du côté columellaire. Bord externe mince, descendant rectilignement, à base dépas- sant sensiblement le niveau du sinus. Columelle délicate, cintrée, fortement tronquée, à extrémité tournée légère- ment en dehors. Sinus profond. Callosité mince, subtu- berculeuse au sommet; — haut. 13, diam. 6 millim. = 19 = Var. lævis. — Coquille d’une taille un peu moindre, à test sans costulations. Ouchda près Lalla Maghnia, sur la frontière du Maroc. La variété /œvrs dans un ruisseau de l’île d’Ivice, aux Baléares. Melanopsis Hotsehyi, PAilippi, Abbild. Conch., Il, p. 175 (fév. 1847), Melan., pl. 1v, f. 11. — (Melania Kotschyi, v. de Busch.) Espèce de très petite taille (haut. 6, diam. 3 1/2 milli- mètres), oblongue, assez ventrue, d’un corné olivâtre et sillonnée par des costulations délicates, flexueuses, ser- rées, au nombre de seize à vingt sur le dernier tour, qui atteint à peu près la moitié de la hauteur et qui offre, au-dessous de la suture, un sillon légèrement concave. Cours d’eau à Persépolis, en Perse. Melanopsis Charpenticri, Parreyss, in : Brot, Melan., p. #30, pl. xzvr, f. 8, 1874. Coquille courte, ovoïde-ventrue, à spire érosée. Test d’un corné-rougeâtre uniforme, sillonné par de petites côtes délicates, régulières, serrées, offrant, chacune, une faible nodosité près de la suture. Tours (restants) au nombre de trois ou quatre, convexes, présentant supé- rieurement une zone méplane. Dernier tour très déve- loppé. Ouverture ovalaire. Columelle fortement tronquée. Callosité puissante ; — haut. 12, diam. 7 1/2 millim. Environs de Schiraz, en Perse. — 126 — Melanopsis jebusitica, Letourneux, 1882. Toutes les formes de cette série, à l’exception de la cerithiopsis, chez laquelle les costulations se font sentir presque jusqu’à la base, possèdent un dernier tour 4sse inférieurement et seulement costulé supérieurement de la suture à la partie médiane ou bien un peu au delà. Toutes ces formes (7ebusitica, Saulcyt, aterrima, faseolaria, Sancta et cerithiopsis) sont d’une teinte marron-vineuse noire ou, en tous cas, très foncée. Sous le nom de #wrcica (non furcica du bassin du Tigre et de l'Euphrate, qui est l’énsignis, nec turcica du lac d’Antioche, qui est la vraie), M. Mousson a amal- gamé quelques-unes des espèces de cette série. C’est, sans aucun doute, par suite de cette confusion, que les caractères de la Saulcyi n’ont pu être saisis par cet auteur. La 7ebusitica, recueillie dans quelques sources de la plaine de Jéricho (Syrie), se distingue de la Saulcyà, avec laquelle elle a le plus de rapport : par son test terne, toujours sale ; par sa forme moins allongée, plus ventrue; par sa spire plus courte, à sommet assez obtus (celui de la Saulcyi est aigu); par ses costulations plus fortes, plus distantes les unes des autres; par son dernier tour un peu moins haut; par son axe columel- laire moins cintré du côté apertural, tandis qu’elle est plus en avant que celui de la Saulcyi; par son ouverture moins ovalaire, plus courte et plus arrondie du côté externe. — 127 — Melanopsis Sauleyi, Bourqguignat, Cat. rais. Moll. Orient, p. 66, pl.u, f. 52-53, 1853, et Tris- tam, Moll. Palest. in : Proceed. zool. Soc. Lon- don, 1865, p. 542, et Brot, Melan., p. #29, pl. xzvi, f. 10 et 11 seulement (non la figure 12 qui peut être rapportée, à la rigueur, à la bre- vis), et Suites à Rossmässler, Iconogr., 1880, f. 1908, et Locard, Malac. lacs Tibér., p. 8 et 93, 1883. Le type vit à Artouze en Syrie. On a constaté encore la Saulcyi aux environs de Jéricho dans la fontaine de Jérémie (Aïn-Solthan); à Aïn-el-Bass, dans la plaine du Babr-el-Houlé, ainsi que dans le lac d'Homs. Cette Mélanopside a été très bien représentée dans Brot (pl. xzvi, f. 10 et 11 seulement), dans les Suites à Rossmässler (f. 1908), et dans mon ouvrage sur les Mol- lusques d'Orient (pl. 11, f. 52-53). Si l’on veut bien étu- dier les figures que je viens de signaler, figures suffi- santes pour la connaissance de cette espèce, on restera convaincu de sa valeur spéeitique. Melanopsis aterrima, Bourquignat, 1884. Mélanopside remarquable par ses costulations fout à fait obliques de droite à qauche sur le dernier tour. Ces costulations, plus fines, plus serrées que celles de la Saulcyi, descendent un peu plus bas; elles s'étendent sur presque les trois quarts de la hauteur du tour ; la base seule reste lisse. Chez la Saulcyi, les costulations sont droites et ne dépassent jamais la ligne médiane. Chez — 128 — l’aterrima, la spire est allongée-pyramidale, le maximum de la ventrosité au lieu de se trouver, ainsi que chez les jebusitica et Saulcyr, presque à la partie médiane, s'accuse plus vers la base; les tours sont plans-tecti- formes, séparés par une suture très linéaire; le dernier n’atteint pas la moitié de la hauteur; l’ouverture est courte et l’axe columellaire, excessivement cintré à son extrémité, est très porté en dehors. Cette espèce, d’un noir foncé, comme l'indique son nom, a 45 de haut sur 5 de diamètre. Elle a été trouvée dans deux ou trois sources de la plaine de Jéricho (Syrie). Melanopsis faseolaria, Parreyss, mss. (Melanopsis variabilis [non v. d. Busch] var. B faseolaria, Brot, Mélan., p. 425, pl. xivi, f. 24 et 25 seu- lement [les figures 22 et 23 ne peuvent se rapporter à cette forme, voir page 90].) Charmante Coquille excessivement abondante dans plusieurs fontaines (Aïn) de la plaine du Bahr-el-Houlé, notamment dans l’Aïn-el-Mellaha. On la trouve aussi communément dans le Bélus, près de Saint-Jean-d’Acre (Syrie). Quelques auteurs la signalent en Perse; il est probable que ces personnes ont pris pour elle la Kofschyr, qui est une forme persane. Les figures données par le D' Brot sont bonnes et ren- dent bien la physionomie de cette petite espèce, qui n’a guère que 9 de haut sur & de diamètre. Coquille globuleuse, courte, de forme ovale-ovoïde, à test tantôt d’un beau noir brillant (échant. de la plaine du Babr-el-Houlé), tantôt d’une nuance marron (échant. du — 129 — Bélus), orné, à l’instar de la Sauleyi, de costulations saillantes qui descendent un peu au-dessous de la partie médiane du dernier tour (vers l’ouverture, les costula- tion se poursuivent souvent presque jusqu’à la base). Spire courte, obtuse, à sommet très souvent tronqué ou corrodé. Six tours faiblement convexes, augmentant avec rapidité en grosseur et avec régularité en hauteur. Der- nier tour gros, ventru, dépassant un peu la moitié. Ou- verture verticale, oblongue, fortement anguleuse au som- met, très cintrée du côté columellaire. Bord externe mince, parfaitement arqué en avant. Columelle courte, légèrement torse, très cintrée, acuminée et à extrémité portée en dehors. Callosité délicate, fortement tubercu- leuse au sommet, Melanopsis Saneta, Letourneur, 1882. (Melanopsis costata [non Olivier], Suites à Rossmässler, Iconogr., f. 1901, 1880.) Coquille assez répandue dans les sources de la plane de Jéricho, notamment dans celles d'Élie et de Jérémie (Aïn-Solthan), ainsi que dans celle d’Aïn-el-Plaça, dans la plaine du Babr-el-Houlé (partie supérieure du bassin jordanique). Elle a encore été rencontrée dans le Jour- dain, à # kilomètres au-dessus de la Mer Morte. La figure 1901 des Suites à Rossmässler est suffi- sante pour la connaissance de cette forme. On verra, d’après elle, que la sancta est une Coquille avec des cos- tulations supérieures analogues à celles de la Sauleyi ; que son axe columellaire, très cintré, possède une extré- mité tournée en dedans; que le bord externe apertural I. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. 9 — 130 — est régulièrement convexe; que la spire est allongée- acuminée, à sommet tronqué. Lorsque la spire est complète, ce qui est rare, elle a huit tours, dont les deux ou trois supérieurs lisses et exigus. Melanopsis eerithiopis, Bourquignat, 1884. Je ne puis mieux comparer cette Mélanopside, à cause du mode et de la multiplication de ses nodosités, qu’à un Cerithiopsis de la Méditerranée. Son test, en effet, est orné de trois séries spirales de nodosités. Ces nodosités s'élèvent sur de fortes costulations transversales qui se développent sur toute la hauteur du tour. Ces costula- tions et ces séries de nodosités donnent à cette coquille un aspect décussé, analogue à celui que l’on remarque chez presque toutes les formes marines de la famille des Cérithes. Espèce allongée, à spire longue, pyramidale, s’acumi- nant régulièrement, et à tours plans-tectiformes. Test épais, très noir, brillant, fortement costulé et à trois sé- ries de nodosités, comme je viens de le dire. Sommet presque toujours érosé, et, lorsqu'il ne l’est pas (ce qui est fort rare), subobtus et lisse. Huit tours (les quatre su- périeurs manquent ordinairement) plans, à croissance très régulière, séparés par une suture peu accentuée. Dernier tour médiocre, plan supérieurement, convexe vers la base, arrondi près de l'ouverture, et n’atteignant pas le tiers de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, an- uleuse au sommet avec une fente à peine prolongée, bien convexe du côté externe, et très cintrée du côté colu- mellaire. Bord externe presque rectiligne, rétrocédent lé- — 131 — eèrement à la base. Columelle courte, cintrée, fortement tronquée. Sinus profond, donnant lieu, en arrière, à une arêle cervicale prononcée. Callosité tuberculeuse au som- met; — haut. 24-25, diam. 8 millim, Var. curta (Haut. 18-20, diam. 8 millim.). Coquille moins haute, par cela même paraissant plus obèse et moins allongée. Plaine du Babr-el-Houlé (haut Jourdain) dans l’Aïn-el- Mellaha, où elle est abondante. Melanopsis hebraien, Letourneux, 1882. Jolie espèce ovalaire-ventrue, à spire courte, acumi- née-obtuse. Test épais, brillant, d’une belle teinte mar- ron passant parfois à l’olivâtre, ou au rouge, ou encore au noir, orné, sur l’avant-dernier et sur le dernier, de costulations plus ou moins accentuées. Ces costulations, sur le dernier, sont seulement supérieures; le reste du tour reste lisse; parfois ces costulations sont émoussées, d’autres fois elles paraissent pliciformes ou bien nodosi- formes. Spire courte, subobtuse, à sommet presque tou- jours rongé. Sept tours faiblement convexes, à croissance assez rapide ; les supérieurs lisses, les médians costulés, et le dernier grand, renflé, convexe, plissé supérieure- ment, et dépassant la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, anguleuse avec une fente prolongée au sommet et souvent obstruée par l’épaississement de la callosité. Intérieur d’une belle nacre bleuâtre ou viola- cée. Columelle cintrée, fortement tronquée, à extrémité pointue, tournée en dehors. Bord externe très faiblement — 132 — arqué en avant. Callosité tuberculiforme au sommet ; — haut. 14, diam. 8 millim. : Ain-Saadi, près de Kaifa, en Syrie. Commune dans cette localité. Melanopsis lampra, Bourquignat, 1884. Coquille ventrue-conique, assez courte, à spire briève- ment tectiforme-pyramidale , à sommet très aigu, remar- quable par ses tours, au nombre de huit, dont les quatre supérieurs sont lisses et plans, et les quatre derniers or- nés de grosses côtes pliciformes, distantes, obliques de droite à qauche, à nodosité supérieure, et ne s'étendant pas jusqu’à la base, sauf vers l’ouverture où deux ou trois plis semblent atteindre la partie inférieure. Ces cos- tulations, ou plutôt ces plis, commencent ordinairement à partir du quatrième, mais sur quelques échantillons ils ne se montrent qu'à compter de l’avant-dernier. Sur plusieurs individus, ces plis offrent une grande obliquité, avec un sentiment flexueux très prononcé. Ce n’est, du reste, que sur le dernier que l’obliquité se fait remarquer. Test brillant, subtransparent, d’un marron -olivâtre ou rougeâtre. Spire brièvement conique, dont l’extré- mité effilée est très aiguë. Huit tours à croissance régu- lière, séparés par une suture très linéaire entre les tours supérieurs et bien accentuée entre les inférieurs. Les quatre tours du sommet sont exigus, lisses et tout à fait plans ; les autres sont de plus en plus plissés, avec une série de nodosités plus ou moins saillantes qui donne à la par- tie spirale supérieure une apparence renflée et fait pa- raître parfois les deux derniers comme étagés. Dernier tour ventru, convexe, lisse seulement sur la partie au- — 133 — dessus de l’axe columellaire, et égalant juste la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovale, anguleuse, avec une fente peu prolongée au sommet, bien dilatée à la base par suite de la convexité accentuée du bord'externe. Columelle courte, très cintrée, fortement tronquée et s’acuminant à la base en une pointe regardant en dehors, Bord ex- terne légèrement arqué en avant. Callosité médiocre, faiblement épaissie au sommet ; — haut, 16, diam, 7 millim. Abondante dans le Bélus, près de Suint-Jean-d’Acre, en Syrie. Melanopsis phœæniciaen, Bourquignat, 1884. Cette nouvelle forme, que l’on rencontre également dans le Bélus, avec la précédente, se distingue de la lampra, par sa coquille de taille plus allongée (haut. 20 millim.), paraissant par cela même moins ventrue; par sa spire longue, conique, à tours supérieurs moins exigus, à croissance moins serrée; par son dernier tour moins renflé, plus finement costulé et à costulations non obliques, mais droites et plus distantes; par son bord ex- terne assez vigoureusement arqué en avant vers sa par- tie inférieure et descendant sensiblement plus bas que le niveau du sinus; par ses tours au nombre de neuf, plans- tectiformes jusqu’à l’avant-dernier (chez la lampra, les quatre supérieurs seulement sont plans); par son ouver- ture oblongue, moins dilatée à la base ; par sa columelle moins cintrée, etc... Chez cette espèce, les costulations sont très variables ; le plus souvent, elles sont pliciformes et très écartées; d’autres fois, elles sont plus rapprochées; parfois encore — 134 — elles s’obsolètent et tendent à disparaître sur le dernier tour. Melanopsis Belusi, Letourneux, 18892. Cette autre Mélanopside, encore du Bélus, près de Saint-Jean-d’Acre (Syrie), est une forme bien distincte des deux qui précèdent; elle est remarquable par sa forme régulièrement oblongue, à spire assez courte, acu- minée et ornée de costulations droites plus serrées, qui se montrent le plus souvent sur tous les tours, sauf chez les deux supérieurs; le dernier tour dépasse la moitié de la hauteur, et l’axe columellaire (non cintré), robuste, descend rectilignement sans diminuer de grosseur jus- qu’au sinus, qui est relativement plus profond que celui des lampra et phœniciaca ; les tours au nombre de sept, à croissance lente, ont une apparence trapue, surtout les supérieurs qui sont plus gros et moins délicats ; l’ouver- ture est allongée, atténuée à ses extrémités, et dilatée sensiblement à sa partie moyenne ; le bord externe des- cend rectilignement; — haut. 18, diam. 9 millim. * LL, 4 Melanopsis desertorum, Bourquignat, 1884. Coquille allongée, très oblongue, peu ventrue, d’un beau noir foncé uniforme, sauf la partie supérieure de la callosité, qui est tuberculeuse-blanchâtre. Test peu épais, très brillant, lisse et orné (sauf vers l’ouverture et à la base du dernier tour) de costulations très émoussées, très distantes. Spire allongée, subconoïde, à sommet — 135 — aigu. Neuf tours légèrement convexes, à croissance régu- lière, séparés par une suture linéaire, bien qu’assez ac- centuée. Dernier tour (haut. 9 millim.) convexe, très fai- blement méplan supérieurement et n’atteignant point la moitié de la hauteur. Ouverture légèrement oblique, ovalaire, anguleuse au sommet, descendant sensiblement plus bas que le niveau de la troncature columellaire, par suite de l'expansion du bord externe à sa base. Columelle cintrée, à extrémité tronquée, aiguë, dirigée en dehors. Bord externe mince, descendant rectilignement. Callo- sité faible, de même ton que le reste de la coquille, et encrassée seulement vers l'insertion du bord supérieur; — haut. 22, diam. 8 millim. Ruisseaux entre Tarsous et Mersina (Anatolie), où se trouve le type. Variété dans l’Aïn-el-Bass (plaine du Babr-el-Houlé). Melanopsis Lortetiana, Locard, Malac. lacs Tibér., p. 77, pl. xx, f, d0-51, 1883. Cette forme, parfaitement caractérisée, vit dans le lac d’Antioche. Je renvoie pour la connaissance de ses signes distinctifs à l'excellente description de M. Locard. Je ne ferai qu’une réflexion au sujet de la figure 50 qui ne me paraît pas tout à fait exacte. La partie inférieure du bord externe me semble faire ventre d'une façon exa- gérée. Ce bord, au contraire, offre un are régulier peu ventru de l'insertion supérieure au sinus mélanopsidien. Chez cette espèce, les costulations sont serrées, régu- lières et se montrent sur tous les tours, sauf sur les deux embryonnaires et sur la partie inférieure du dernier. — 136 — Melanopsis turcien, Parreyss, in : Locard, Malac. lacs Tibér., p. 8, 75 et 94, pl. xxu1, f. 56-67, 1883 (Melanopsis costata, var. turcica [pars.], Mousson, Coq. Schlæfli, IE, 1874, p. #9 [non turcica de la page #k que je rapporte à l’insi- gnis] ). Cette Mélanopside est une forme particulière au nord de la Syrie, où on l’a constatée dans le lac d’Antioche et le Karasu (ou Karasa), affluent de ce lac, ainsi que dans l'Oronte et le lac d'Homs. J'ai reçu, dans le temps, de M. Mousson divers échan- tillons sous l’appellation de furcica; ceux de Samava, village situé un peu au-dessus du confluent du Tigre et de l’Euphrate, étaient des individus 7eunes de l’énsignis; ceux du Karasa, affluent du lac d’Antioche, étaient : les uns des {urcica, les autres des formes de la série de la Saulcyi, ou de celle de la Sesferr ; c’est par suite de ces confusions que M. Mousson a été amené à méconnaître les caractères de la vraie furcica, et à dire, dans sa des- cription, que les costulations, sur le dernier tour, ne dé- passaient pas le niveau de la ligne médiane; ce qui est faux, attendu que les costulations de cette forme s’éten- dent sur toute la surface du dernier tour, bien qu’elles paraissent un peu obsolètes vers la partie inférieure. Je renvoie pour les caractères de cette Mélanopside à la description de M. Locard. Il existe, dans lelac d’Antioche, une forme (var. curta, Locard, loc. sup. cit., p. 76) plus grêle, plus délicate, d’une taille moindre, à spire légèrement plus acuminée et à costulations moins fortes. — 137 — Melanopsis subcostata, Parreyss, mss. (Melanopsis costata [non Olivier] in : Encycl. meth. Moll. test., pl. cpxivin, f. 7 et [pars] Lamarck, Anim. s. vert. VI, 2"° partie, 1822, p. 168, et Deshayes, 2° édit. Anim. s. vert. VIIL, p. #89, 1838). Cette forme, répandue dans les collections sous cette appellation et regardée par les auteurs modernes, soit comme une costata, soit comme une Saulcyi, est une Mélanopside bien différente de ces deux espèces. C’est une grande (haut. 25-30, diam. 10 millim.) Co- quille à sept tours étagés, ornés de grosses costulations nodosiformes très saillantes, distantes, qui, sur le dernier tour, ne se montrent qu’à la partie supérieure (le reste du tour reste lisse). Ces costulations nodosiformes sont tel- lement accentuées le long de la suture, que la spire en paraît scalariforme. La subcostata vit dans l’Oronte; elle est fort bien re- présentée (vue de dos) dans l'Encyclopédie, Melanopsis Tanousi, Letourneux, 1833. Coquille remarquable par des ondulations pliciformes (simulant des costulations) régulièrement obliques de droite à gauche sur le dernier tour. Ces plis sont accen- tués, très distants et bien réguliers. Test solide, brillant, d’un marron-noir uniforme ou parfois avec une zone rougeâtre, et orné, sur tous les — 138 — tours, de plis saillants, devenant obliques seulement sur le dernier. Ces plis ressemblent comme facture à ceux de la Seignetti (F. 1884 des Suites à Rossmässler, inscrite sous le nom erroné de Maresi). Spire allongée, acuminée- pyramidale, à sommet très aigu, ordinairement érosé. Huit tours très faiblement renflés le long de la suture qui est linéaire. Croissance régulière. Dernier tour (haut. 9 millim.) plan-déclive jusqu’à la ligne médiane, con- vexe inférieurement, arrondi vers l’ouverture, offrant une direction descendante accentuée vers l'insertion du bord externe et n’égalant que le tiers de la hauteur. Ouverture verticale, ovale, anguleuse au sommet, avec une fente à peine prolongée, aussi convexe d’un côté que de l’autre à sa partie médiane, et pourvue, à l’intérieur, d’une nacre blanche-bleuacée. Columelle courte, cintrée, s’acuminant en une pointe regardant en dehors. Bord externe rectili- gne ou faiblement arqué en avant. Sinus médiocre. Cal- losité peu épaisse, néanmoins tuberculiforme au sommet; — haut. 27, diam. 8 millim. Cette espèce, dédiée au Syrien Tanous Farez, le com- pagnon fidèle du conseiller Letourneux dans toutes ses explorations, a été trouvée dans les cours d’eau de la plaine du Bahr-el-Houlé, non loin d’Aïn-el-Mellahs. Melanopsis obliqua, Letourneux, 1883. Cette Mélanopside est caractérisée par de vigoureuses costulations (et non des plis) nodosiformes supérieure- ment, s'obliquant de droite à gauche d’une façon très accentuée, puis, vers la base du tour, revenant par un contour onduleux de gauche à droite. Chez la Tanousi, les ondulations pliciformes ne sont obliques que sur le — 139 — dernier tour ; tandis que chez l’obliqua, les costulations offrent le même degré d’obliquité sur tous les tours. Ces costulations sont saillantes, robustes, régulières et bien distantes; les nodosités supérieures, distribuées en une série spirale le long de la suture, font paraître, par leur élévation, les tours comme étagés. Coquille brillante, épaisse, d’une teinte uniforme noire-violacée. Spire peu allongée, subconique, subsca- lariforme, à sommet aigu. Sept tours paraissant renflés près de la suture, plans à croissance régulière. Dernier tour plan-déclive supérieurement, convexe-ventru un peu au-dessous de la ligne médiane et égalant juste la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, très anguleuse au sommet avec une fente étroite assez pro- longée. Columelle cintrée, torse, terminée par une pointe regardant en dehors. Bord externe sinueux au-dessous de l'insertion, puis arqué en avant vers sa partie inférieure, Sinus très profond. Callosité blanche, faiblement encras- sée au sommet ; — haut. 15, diam. 7 millim. Le Bélus, près de Saint-Jean-d’Acre. Melanopsis costata (pars), Ferussac, Monogr. Mélan. in : Mém. Soc. d'Hist. nat. Paris, [, 1823, p. 156 (la plupart des synonymies ne peuvent se rapporter à la costata; quant auxf. 8et9 [pl. vu}, elles représentent des formes fossiles différentes) ; —et Rossmässler, Iconogr., f. 678, 1839 (presque toutes les synonymies men- tionnées p. #47 sont erronées); — Locard, Malac. lacs Tibér., p. 8, 35, 73 et 94, 1883. (Melania costata, Olivier, Voy. Emp. Ottom.IV, — 110 — an XII [1804], p. 157, et Atlas [27° livr. 180%], plixxxt, 199); Je me restreins à ces quelques citations, parce que les autres que je pourrais faire me semblent incertaines. On ne peut savoir, en effet, si, sous l’appellation de cos- tata, les auteurs n’ont pas compris plusieurs formes dis- tinctes. Les figures données par Olivier (pl. xxx1, f. 3) et par Rossmässler (f. 678) sont parfaites; avec elles, si l’on veut bien les étudier, on pourra toujours reconnaître et distinguer cette Mélanopside. Le type d'Olivier provient des canaux d’arrosement des jardins qui avoisinent les bords de l’Oronte (Olivier, AND TS 2 Actuellement, par suite, sans aucun doute, d’une mo- dification climatologique dans la température de ce pays, cette espèce y est devenue fort rare. Le type a presque dis- paru de ce bassin, où il se trouve remplacé par des va- riélés ou bien par des formes différentes. Ce n’est plus que dans le bassin du Jourdain, notamment dans le lac de Tibériade, que l’on rencontre maintenant le type tel qu'il a été figuré par Olivier. Les costata du bassin des lacs d’Antioche et d'Homs, qui est celui de l’Oronte, sont plus petites, plus délicates, avec des costulations moins saillantes et une suture plus superficielle, La costata offre de nombreuses variétés, dont les plus intéressantes sont : Var. acuminata. Coquille à spire allongée-conique, py- ramidale, à sommet pointu. Dernier tour relativement — 1h14 — petit. — Le Jourdain, à kilomètres au-dessus de la Mer Morte, Var. ventrosa. Coquille de petite taille (haut. 14, diam. 8 millim.), à spire courte. Dernier tour très ventru. Var. obesa (Locard, loc. sup. cit., p. 36).— Le Jour- dain et le lac de Tibériade, Var. pulchella (gracilis de Locard, p. 94). Coquille de petite taille, de forme grèle, un peu élancée, d’une teinte cornée, à ouverture un plus oblongue.— Lac d'Homs et Aïn-el-Mellaha dans la plaine du Bahr-el-Houlé. Etc... — Melnnopsis jordaniena, Roth, in : Mousson, Coq. Roth, p. 59, 1861, et Zristam, Moll. Palest., in : Proceed. zool, Soc. London, 1865, p. 542, et Locard, Malac. lacs Tibér., p. 36 (seule- ment), 1883. — (Melanopsis costata, var. jor- danica, Roth, Moll. spec., p. 25, pl. 11, f. 12- 13, 1839, et Spial, Moll., p. 38, 1855, et Rossmässler, Iconogr., f. 679, 1839, et Suites à Rossmässler, Iconogr., f. 1905 seulement [la f. 1906 représente l’ovum |, 1880.) Cette forme, que j'ai eu le tort, autrefois (Cat. Moll. orient., p. 67, 1853), de considérer comme une variété de la costata, est une Mélanopside que je considère ac- tuellement comme parfaitement distincte. Elle est très abondante dans le lac de Tibériade, mais surtout dans le Jourdain. M. Mousson (loc. sup. cit.) signale du lac Tibériade, sous l'appellation de vartetas irreqularis, une forme plus courte, {toute noire, à sommet obtus, à ouverture moins — 142 — développée, dont le test est sillonné par des côtes tantôt fortes et distantes, tantôt minces et serrées, ou parfois faibles ou à peine accusées. Quid ? Parmi les nombreux échantillons de cette espèce que j'ai examinés, j'ai constaté les trois variétés suivantes : Var. conoidæa. Coquille à tours moins étagés et à spire plus régulièrement acuminée. — Lac de Tibériade. Var. breviuscula. Coquille constamment d’une taille plus faible. — Même localité. Var. parvula. (Haut. 12, diam. 6 millim.) — Le Jourdain , à 4 kilomètres au-dessus de la Mer Morte ; Aïn-el-Mellaha, dans la plaine du Bahr-el-Houlé. Melanopsis infracineta, Locard, Malac. lacs Tibér., p. 8, 1833. (Melanopsis costata, var. infra- cincta, Martens, Norderasiat. Conch., 1874, p. 32, f. 38 seulement, — et Suites à Ross- mässler, Iconogr., f. 1907 de A à C, 1880, — et Melanopsis nodosa [non Ferussac], var. in- fracincta, Kobelt, Binnenconch., 1881, p. 150.) Espèce conique, à grosses côtes transversales espacées, nodosiformes, caractérisée à la base du dernier tour par deux côtes spirales, dont l’une très saillante et l’autre beaucoup moins autour de l’axe columellaire. — Haut. 24, diam. 14 millim. Cette forme est bien représentée (f. 38) par Martens, et dans les Suites à Rossmässler (f. 1907 de A à C). Source de Chabur à Ras-el-Aïn, dans la Mésopotamie. Var. obsoleta. (Melanopsis costata, var. obsoleta, Martens [loc. sup. cit.], f. 39, et Suites à Rossmässler, f. 1907 2). — Variété diflérant du type par une coquille — 143 — de taille plus faible, et par un test lisse ou à peine cos- tulé. — Même source de Chabur. Var. minor. (Melanopsis costata, var. minor, Mar- tens [loc. sup. cit.], f. #0). — Coquille petite (haut. 8, diam. # millim.), de forme obèse. — Même localité. Quant à la varietas moderata de Mousson, rapportée à cette espèce par l’auteur des Suites à Rossmässler (Bin- nenconch., p. 150, 1881), je crois qu'elle doit plutôt être rapprochée de la nodosa. Melanopsis ovum, Bourquignat, 1882, citée par Locard, Malac. lacs Tibér., p. 8, 1883. (Me- lanopsis costata, var. — Suites à Rossmässler, Iconogr., f. 1906, 1880.) Mélanopside écourtée, très ventrue, globuleuse, à spire brièvement conique et sillonnée de grosses côtes très sail- lantes et très distantes (elles sont trop rapprochées sur la figure 1906 de l’Iconographie). Test épais, opaque, solide (souvent érosé), d’une teinte noire-vineuse ou bleuâtre-violacée, orné de côtes sail- lantes, régulières, écartées, sensiblement nodosiformes supérieurement, et pourvu, en arrière de l’axe columel- laire, d’une crête cervicale saillante, analogue à la côte spirale inférieure de l’infracincta; seulement, chez cette Mélanopside, cette côte spirale est sensiblement distante de l’axe, tandis que chez l’ovum, la crête contourne et suit la columelle (Sur la figure 1906 des Suites, cette crête n’a pas été bien saisie, et elle n’est pas assez mar- quée). Spire brièvement conique, à sommet faiblement obtus. Sept tours légèrement étagés, tous transversale- ment costulés (sauf les deux embryonnaires), à croissance — 1hkh — lente jusqu’au dernier, et à suture prononcée, bien que linéaire le plus souvent. Tours médians peu convexes, presque tectiformes, avec une zone déclive le long de la suture. Dernier tour énorme, ventru, globuleux, dépas- sant la moitié de la hauteur. Ouverture un tant soit peu oblique, ovalaire , anguleuse au sommet (sans fente pro- longée), intérieurement d’une belle nacre resplendissante d’un noir bleuâtre ou vineux. Columelle courte, légère- ment torse, très cintrée, à extrémité très tronquée, sub- acuminée, à pointe regardant en dehors. Bord externe mince, descendant rectilignement. Callosité médiocre, néanmoins légèrement épaissie au sommet; — haut. 17, diam. 9-10 millim. Abondante dans le lac de Tibériade. Le + + Melanopsis nodosa (pars), Ferussac, Monogr. Mél., in : Mém. Soc. Hist. nat. Paris, I, 1823, p. 158 (les figures 13 de la planche vu et 8 de la plan- che vus représentent des formes fossiles tout à fait différentes), et Mousson, Coq. Schlæfli, HT, p. hk, 1874. Belle Mélanopside remarquable par ses trois séries de grosses nodosités. Quelquefois, ces nodosités s’obsolètent et prennent l’apparence de fortes côtes; c’est alors la variété moderata de Mousson (loc. sup. eit., ead. pag.). La nodosa est abondante, en Mésopotamie, dans le Tigre et l’Euphrate. Ferussac la mentionne de Bagdad. Je la possède de Mossoul et de Samava. — 145 — Melanopsis Feliciani, Bourquignat, 1884. Cette espèce, ainsi que les deux suivantes (ewmorphia et egregia), appartiennent à une série particulière, inter= médiaire entre celles de la costata et dela nodosa et celle de la Parreyssi de Hongrie. Petite Mélanopside, dédiée à notre ami Félicien de Saulcy, de forme oblongue, assez écouriée et ventrue, à spire conique, et sillonnée de fortes côtes très nodosi- formes supérieurement, présentant inférieurement une inflexion onduleuse très prononcée. Test solide, opaque, brillant, d’un blanc sale corné uniforme ou d’un corné- jaunacé avec trois bandes vineuses très étroites, parfois très larges et d’autres fois se réunissant en une seule, de sorte que la surface est uniformément d’une nuance vi- neuse foncée. Spire brièvement conique, à sommet sub- obtus, souvent érosé. Sept tours plus ou moins étagés, suivant que les nodosités sont plus ou moins saillantes ; les deux supérieurs lisses et exigus ; les autres fortement costulés. Croissance spirale lente. Dernier tour relative- ment très grand, plan-déclive supérieurement, convexe inférieurement, et dépassant la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue, avec une fente supérieure assez prolongée. Columelle cintrée, torse et acuminée, à base tournée en dehors. Sinus très profond. Callosité mé- diocre, presque sans encrassement au sommet; — haut. 10, diam. 5 millim. La Feliciani est abondante dans le Jourdain, non loin de son embouchure dans la Mer Morte, II. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. 10 — 146 — Melanopsis eumorphia, Bourquignat, 188k. Coquille de faible taille, fortement ventrue un peu au- dessous de la partie médiane, sensiblement atténuée in- férieurement et d’une forme conique, très aiguë supé- rieurement. Test subopaque, assez solide, brillant, d’une teinte marron-corné ou marron-vineux, avec deux étroites bandes foncées, qui ne s’aperçoivent guère que par trans- parence dans l’intérieur de l’ouverture. Costulations fortes, saillantes, très distantes, très onduleuses sur le dernier tour et nodosiformes à leur sommet. Spire co- nique, peu allongée, à sommet très aigu, acéré. Sept tours à croissance lente et à suture prononcée entre les infé- rieurs; les deux supérieurs lisses, excessivement ténus et pointus ; les médians médiocres et costulés ; le dernier développé, plan-déclive supérieurement, convexe inférieu- rement et dépassant la moitié de la hauteur. Ouverture verticale, ovalaire, atténuée en haut et en bas, sans fente supérieure prononcée. Columelle forte, très cintrée, aussi forte vers sa base qu’au sommet, très vigoureusement tronquée et se terminant par une extrémité regardant en dehors. Sinus très profond. Bord externe faiblement ar- qué en avant. Callosité mince assez encrassée au sommet; — haut. 10, diam. 5 millim. Le type se trouve dans le Jourdain, à k kilomètres au- dessus de la Mer Morte. Une variété minor se rencontre à Aïn-el-Bass, dans la plaine du Bahr-el-Houlé,. Melanopsis egregia, Bourquignat, 188k. Charmante petite espèce de forme ovalaire, obèse, peu ventrue, à spire atténuée-subobtuse et sillonnée de costu- — 147 — lations nombreuses, serrées, délicates, régulières, ondu- leuses et nodosiformes supérieurement. Test mince, sub- transparent, brillant, d’une teinte cornée-vineuse uni- forme. Spire courte, atténuée, subobtuse, se terminant par un sommet aigu, excessivement petit. Six tours plans- tectiformes, à croissance assez rapide, à suture peu accen- tuée. Dernier tour relativement grand, plan-déclive jus- qu’à la partie médiane, atténuée-convexe inférieurement, arrondi vers l’ouverture, et égalant presque les deux tiers de la hauteur. Ouverture verticale, oblongue , avec une fente très étroite peu prolongée au sommet, convexe du côté externe, notamment vers la partie inférieure, où le tour prend en cet endroit une ventrosité sensiblement plus forte. Columelle presque rectiligne, un tant soit peu obli- que de gauche à droite, non acuminée et à extrémité re- gardant en bas. Bord externe faiblement arqué. Callosité presque nulle, seulement légèrement encrassée au som- met; — haut. 8, diam. # millim. Cette Mélanopside, par l’ensemble de ses caractères, est celle qui se rapproche le plus de la Parreyssi et de la cariosa; elle vit dans le Jourdain. Une variété à côtes moins serrées a été trouvée dans le Belus près de Saint- Jean-d’Acre. + CE à Melanopsis Parreyssi, Mühlfeldt, mss. — et Phi- lippi, Abbild. conch., 1, p. 176 (fév. 1847), Mélan., pl. 1v, f. 15, et Suites à Rossmässler, Iconogr., 1880, f, 1909. Magnifique espèce des cours d’eau du sud de la Hon- grie. Je la possède de la Deva. — 148 — Les figures données par Philippi, et celle (1909) des Suites à Rossmässler rendent bien les caractères de cette Coquille. On rencontre également, en Hongrie, une forme un peu plus courte, à tours étagés. C’est la Melanopsis scalaris de Parreyss (Iconogr., f. 19090), qu’il ne faut pas con- fondre avec la scalaris de Gassies, espèce algérienne toute différente de celle-ci. NMelanopsis cariosa, Bourquignat, 1884. (Non Mel. cariosa de ous les auteurs.) — (Murex cariosus, Linnœus, Syst. nat, [édit. 12, 1766], n° 220, et Hanley, Ipsa Linnæi conch., p. 298, pl. u, f. 6, 1855). | Voici la description de Linnæus : « testa ecaudata, sub- plicata, ovata, acuminala, apice carioso. — habitat in aquæductu ad Sevillam (CI. Alstrôm). Testa magnitudine fabæ, ovata, oblonga, acuminata, cinerea, subdiaphana, longitudinaliter sulcata sed obsoletius. Apex cariosus, basis emarginata. » L'échantillon type de la collection linnéenne, figuré par Hanley, mesure 17 de haut sur 8 de diamètre, etson dernier tour, 9 de hauteur. Ce tour est, par conséquent, un peu plus grand que tous les autres réunis. Les principaux signes distinctifs sont donc, une forme ovale-oblongue, une spire acuminée et un test subtrans- parent sillonné de côtes transversales émoussées, D'après — 19 — la figure 6 donnée par Hanley, ces côtes sont peu nom- breuses et paraissent espacées. Je ne considère pas comme des signes distinctifs le sommet rongé, ni la base « emarginata », parce que toutes les Mélanopsides sont plus ou moins emarginata, et que le plus grand nombre ont sommet rongé. En présence d’une description aussi imparfaite, il est juste de reconnaître qu'il était impossible aux auteurs d'arriver à la compréhension de cette espèce. S'ils y étaient arrivés, le faif aurait été des plus extraordinaires. Cette cariosa, si mal décrite par Linnæus, et si bien représentée, très heureusement, par Hanley, est une {orme minor de cette coquille répandue dans les collec- tions sous le nom fautif de Sevrllensis (1), forme minor qu'il ne faut pas confondre avec cette autre /orme Minor que le D' Grateloup a réunie à son espèce, et qui n’est que la costellata de Ferussac. Dans l'intention de faire comprendre cet amalgame incroyable de Mélanopsides, je ne puis faire mieux que de présenter le tableau de ces espèces, ainsi : 1° Sevillensis de Grateloup. — Forme spéciale; 2° Sevillensis des auteurs et des collections, (Sous cette appellation erronée sont comprises trois espèces : A,la Sevullensis type [forme peu commune]; B, une autre Sevillensis major, qui est la forme major du ca- riosus de Linnæus; et G, une autre forme minor qui est le type linnéen); 3° Enfin, une seconde forme minor globuleuse (diffé- rente de la minor ci-dessus signalée), forme que le A D' Grateloup avait réunie, à titre de variété, à sa (1) La vraie Sevillensis de Grateloup est une espèce différente. — 150 — Sevillensis, et qui n’est, en réalité, que la costellata de Ferussac. En résumé, trois espèces sous cette même appellation : 4° La Sevillensis (pl. 1v, f. 10 de Grateloup) ; 2° une autre Sevillensis major et minor (cariosus de Linnæus), et 3° une troisième Sevillensis, var. minor (pl. 1v, f. 11) de Grateloup (costellata de Ferussac). Hanley, lui-même, qui vraisemblablement n’avait pas étudié les descriptions, ni comparé les figures des deux formes major (Sevellensis type) et minor (costellata) du D’ Grateloup, a émis une opinion erronée (p. 298), en déclarant la cariosa identique à la costellata. Cette opi- nion erronée avait déjà été produite par Deshayes, dans la seconde édition des « Animaux sans vertèbres ». Le fait est que la vraie cariosa est une espèce distincte des deux formes Grateloupiennes, de même qu’elle est dif- férente de celle du Maroc figurée par Chemnitz (£. 2082-83), à laquelle j'attribue le nom de magnifica, et de cette autre représentée (f. 680) par Rossmässler que j'ai dédiée au savant Malacologiste allemand. La cariosa type offre les caractères suivants : Coquille de forme irrégulièrement oblongue-allongée, à tours un peu étagés, à spire allant régulièrement en s’atténuant, tout en ayant un sommet obtus, remarquable par son ouverture ovalaire-arrondie, dont le contour ex- terne très convexe offre cette dilatation caractéristique des espèces de la série des Maroccana ou de celle des Dufouri. Test peu épais, d’un cendré-corné violacé, assez terne, sillonné de grosses côtes transversales émoussées, recti- lignes, distantes et offrant supérieurement, sur chacune d'elles, une nodosité plus ou moins accentuée. Spire — 151 — assez allongée, régulièrement atténuée ou, si l’on veut, subacuminée, à sommet obtus. Six tours étagés, légère- ment plans-déclives entre la suture (qui est linéaire) et la série des nodosités ; les supérieurs presque toujours ron- gés, très exigus; les autres à croissance assez rapide; dernier tour dépassant un peu la moitié de la hauteur, sillonné de grosses côtes émoussées, plan et même un tant soit peu concave entre la série des nodosités et sa partie moyenne, puis convexe, plus ventru et prenant, vers l’ouverture, une apparence convexe-arrondie, très accentuée, ce qui la fait paraître, par cela même, légè- rement excentrique. Ouverture verticale, ovalaire-subar- rondie, dilatée-ventrue du côté inféro-externe, et pourvue supérieurement d’une fente assez longue très étroite. Bord externe un tant soit peu obtus. Columelle cintrée, courte, fortement tronquée, à base regardant en dedans. Échancrure profonde. Callosité médiocre, épaissie au sommet; — haut. 17, diam. 8 millim. Var. major. (Haut.25, diam. 12 millim.) — Semblable au type, comme caractères généraux, mais en différant par une coquille plus épaisse, plus robuste, par des côtes plus grosses et plus saillantes. Var. ventrosa. (Haut. 20, diam. 13 millim.) — Co- quille aussi épaisse que chez la variété précédente, mais s’en distinguant par des tours supérieurs plus ramassés sur eux-mêmes et par une ventrosité plus considérable. Le type et ces deux variétés sont excessivement abon- dants dans les aqueducs de Séville et dans le Guadal- quivir. — 152 — Melanopsis magnifica, Bourquignat, 1884. (Buc- cina maroccana [pars], Chemnitz, Conch. cab.., pl. cex, f. 2082-83, 1795. — Melanopsis ma- rOCCana Ou Cariosa des auteurs.) Cette forme, spéciale au Maroc (environs de Fez), se distingue de la cariosa var. MAJOR, avec laquelle elle a le plus de ressemblance, par son test sillonné de côtes moins larges et moins volumineuses; par sa forme non régulièrement acuminée, mais convexe à la base, cylin- drique dans toute sa partie moyenne, et conique seule- ment vers le sommet (cette partie conique est assez courte) ; par son dernier tour cylindriforme (non acuminé à sa partie supérieure), devenant frês ventru-arrondi vers l’ouverture, et n’atteignant pas la moitié de la hau- teur; par son ouverture, moins haute, plus ronde, à fente supérieure moins prolongée, à columelle plus cintrée. Le sommet, chez cette espèce, très petit, pointu, forme saillie. Les tours sont étagés et offrent le long de la su- ture un petit plan incliné. Melanopsis Sevillensis, Grateloup, Mém. sur plus. esp. coq. nouv. (Extr. Soc. linn., Bordeaux, 1840), p. 47, pl. 1v, £. 10 seulement (la f. 11 représente la costellata de Ferussac). Les caractères de cette Mélanopside, qui est restée jus- qu'à présent incomprise, consistent en une ouverture très haute, régulièrement oblongue, allant en se rétrécissant peu à peu vers le sommet, et n’offrant pas, sur le côté — 153 — externe {qui est peu convexe), cette expansion arrondie que l’on remarque chez la cariosa et les autres formes de cette série (voir la f. 10 de Grateloup, qui est excellente); par une columelle robuste, très épaisse, non cintrée, des- cendant en ligne droite et à troncature obtuse, bien que le sinus soit accentué, puisqu'il donne lieu à une forte arête cervicale; par sa callosité épaisse, épatée, recou- vrant une grande portion de la convexité du dernier tour, et médiocrement tuberculiforme vers l’insertion, ce qui rend l’ouverture non rétrécie à l’état de fente à sa partie supérieure; par son bord externe se détachant et deve- nant libre au lieu de suivre l’encrassement de la callosité comme chez la cariosa; par un test sillonné de côtes bien plus saillantes, à arête moins émoussée; par son dernier tour égalant près des deux tiers de la hauteur. La Sevillensis a 35 de haut sur 18 de diamètre. Il existe une forme plus petite qui mesure 22, sur 10 millim. Son axe columellaire rectiligne, encrassé, robuste, émoussé à sa base, ainsi que la forme de son ouverture sont trèsremarquables. Ces caractères sontconstants, ainsi que j'ai pu m'en assurer sur un grand nombre d'individus. La vraie Sevillensis est très abondante près de Séville, dans la Guadaira. Melanopsis costellata (pars), Ferussac, Mém. Mé- lan. in : Mém. Soc. Hist. nat. Paris, [, 1823, p. 157 (Il faut retrancher les synonymies et la variété À). Les Malacologistes se sont rous trompés sur les carac- tères de cette espèce, en la confondant avec la costata — 194 — d'Olivier, forme spéciale à la Syrie, ou avec la cariosa (murex) de Linnæus, ou enfin avec les figures 2082 et 83 de Chemnitz, qui représentent I: magnifica, forme par- ticulière que Ferussac avait comprise dans sa vartetas major et elatior. La véritable costellata est cette variété minor de la Melanopsis sevillensis de Grateloup (pl. 1v, Î.II du Mé- moire de ce docteur). Ferussac attribue à sa costellata un test ovale-oblong, une spire courte, dont le dernier tour égale trois fois au- tant que les autres (ultimo reliquis triplo); enfin, des côtes transversales très nombreuses formant près de la suture une série de nodosités. Ce sont justement ces côtes nombreuses et serrées qui ont motivé l'appellation de costellata. Cette Mélanopside est excessivement commune à Sé- ville, dans le Guadalquivir et les aqueducs. J’en ai reçu plusieurs centaines, et, sur cette grande quantité, j'ai à peine remarqué des variations. Je la connais aussi d'Ouazzan (Maroc), où elle est bien typique. Cette espèce, dont on peut se faire une idée par la figure 11 de la planche 1v du Mémoire du D° Grate- loup (1), est une coquille ovalaire, très ventrue, trapue, courte, à test solide subtransparent, d’un corné-blan- châtre ou violacé, sillonné par des côtes très saillantes, peu larges, assez rapprochées, rectilignes ou parfois légè- rement flexueuses et pourvues à leur sommet d’une no- dosité accentuée tuberculiforme. Spire très courte, comme écrasée, ayant l’inclinaison d’un toit, bien que les deux derniers tours (surtout le dernier) soient étagés. (1) Mém. sur plus. esp. nouv, (Extrait Soc, linn. Bord.), 1840. — 155 — Sommet très pointu. Sept tours; les trois supérieurs lisses, brillants, transparents (jamais érosés) formant saillie sur les autres; tours médians d’abord médiocre- ment, puis de plus en plus costulés et devenant anguleux à l’endroit des nodosités; dernier tour énorme, atteignant presque les trois quarts de la hauteur, oblong, cylindri- forme à sa partie médiane, plus ou moins convexe infé- rieurement, et présentant, à sa partie supérieure, un mé- plan incliné le long de la suture, puis une partie anguleuse ornée d’une série de nodosités (une sur chaque côte). Ou- verture verticale, de forme irrégulièrement oblongue, an- guleuse avec une fente prolongée au sommet, offrant du côté externe, d’abord un contour descendant presque rec- tüilignement, puis finissant par s’arrondir vers le bas, etdu côté de la callosité, en un contour très cintré. Columelle droite, robuste, obtusément acuminée, à extrémité re- gardant en bas. Bord externe aigu, le plus souvent des- cendant en ligne droite, ou quelquefois arqué en avant vers sa partie inférieure. Sinus prononcé. Callosité forte, épatée, nacrée, blanche, plus épaisse au sommet; — haut. 12-15, diam. 8-9 millim. Il existe une variété à taille un peu plus forte, à côtes plus saillantes et à bord externe plus convexe. Melanopsis pleuroplagia, Bourquignat, 188k. Belle espèce remarquable par ses grosses côtes espa- cées, tout à fait obliques de droite à gauche, et par son ouverture ayant un cerlain air excentrique, par suite de la courbure de l’axe columellaire dont la base est portée à droite, et par suite encore de la grande ventrosité du — 156 — dernier tour, qui rend le côté externe apertural très con- vexe-arrondi. Coquille épaisse, opaque, d’un cendré-jaunacé uni- forme, sillonné de grosses côtes (8 à 10 sur le dernier tour, à partir du niveau de l'insertion du bord externe), espacées, obliques, très saillantes, ornées au sommet d’une forte nodosité tuberculiforme. Spire courte, étagée, à sommet aigu et saillant. Sept tours : les supérieurs très petits, lisses, transparents et formant saillie sur les autres qui commencent à s’étager et à se costuler : tours médians, comme écrasés, de plus en plus costulés, méplans supé- rieurement avec une rangée de nodosités augmentant graduellement. Suture d’abord linéaire, puis accentuée, prenant une direction très descendante à partir de l’ori- gine du dernier tour. Ce tour très grand (haut. 45 mil- lim.), égalant les trois quarts de la hauteur, d’une forme oblongue, convexe à sa partiemoyenne, devient plusrenflé près l’ouverture, vers la partie presque inférieure du bord externe. Ouverture verticale, oblongue, anguleuse, avec une fente étroite assez prolongée supérieurement, très cintrée du côté columellaire et convexe-dilatée du côté inféro-externe, enfin, offrant à l’intérieur une belle nacre blanche. Columelle très cintrée, courte, robuste, à base regardant du côté apertural. Bord externe mince, descen- dant rectilignement. Callosité épaisse, d’une nacre blan- che épatée, plus encrassée au sommet; — haut. 20, diam. 42 millim. Dans le Viar et le Carbanès, entre Cordoue et Séville (Espagne). — 157 — Melanopsis macrostoma, Pourquignat, 1884. Chez cette Mélanopside, la partie supérieure du bord externe, au lieu de suivre, comme chez les autres formes de cette série, l’encrassement supérieur de la eallosité, se détache et donne lieu à une fente supéro-aperturale pro- longée et sensiblement large. Coquille de taille médiocre (haut. 15, diam. 8 millim.), oblongue, assez renflée, pourvue d’une ouverture très grande, égalant plus des trois quarts de la hauteur. Test assez épais, opaque, d’un cendré-jaunâtre ou d’un violet- vineux uniforme, sillonné par des côtes très saillantes, droites, assez serrées (elles sont toujours au nombre de seize à dix-huit sur le dernier tour) et pourvues d’une nodosité au sommet. Spire très courte, étagée, à sommet pointu et effilé. Six tours : les supérieurs excessivement petits, effilés, lisses, transparents et formant saillie; les médians médiocres, commençant à se costuler et à s’éta- ger ; le dernier très grand, dépassant les trois quarts de la hauteur, peu renflé. Suture linéaire, devenant plus accen- tuée vers les tours inférieurs, et ne prenant pas, comme chez l’espèce précédente, une direction descendante. Ou- verture verticale, ovalaire-allongée, avec une fente assez large et prolongée au sommet, peu convexe du côté ex- terne, où le bord, au lieu de se convexer, reste presque droit pour s’arrondir seulement vers la base. Columelle droite, assez longue, robuste et s’acuminant inférieure- ment en une pointe regardant en bas. Bord externe mince, descendant rectilignement ou parfois légèrement arqué en avant. Callosité d’une belle nacre blanche, — 158 — (ainsi que l’ouverture), très épatée, épaisse surtout au sommet. Var. major (haut. 21, diam. 11 millim.) à côtes plus fortes et plus robustes, et à test plus épais. Le Guadalquivir aux environs de Séville. Melanopsis Rossmässleri, Bourquignat, 1884.(Me- lanopsis cariosa [non Murex cariosus de Lin- næus], Rossmässler, Iconogr., IX et X, 1839, p. 42, f. 680). Cette forme est une espèce très distincte de la vraie cariosa. C’est une forme ovalaire-écourtée, érès ventrue dans un sens oblique de gauche à droite, à sommet court, obtus, à tours non étagés, sillonnés de costulations serrées, nombreuses, légèrement onduleuses et à nodo- sités supérieures peu prononcées; son ouverture, légère- ment excentrique dans une direction de gauche à droite par suite de la grande ventrosité du bord externe à sa partie inférieure (ce qui donne à cette espèce cette appa- rence obliquement ventrue), est petite, oblongue, entou- rée du côté pariétal d’une vaste callosité épaisse et étalée; la columelle, courte, très large, est faiblement cintrée avec une extrémité regardant du côté droit. Le dernier tour, qui est fort renflé et ventru, égale les trois quarts de la hauteur; enfin, les tours n’offrent pas à leur partie supérieure, le long de la suture, de zone méplane ; — haut, 15, diam. 10 millim. La diagnose latine donnée par Rossmässler ne concorde pas parfaitement avec les caractères de la figure, qui a cependant l'air d’être très correctement dessinée. Cette — 159 — espèce, signalée de l'Espagne, sans indication précise de localité, pourrait bien être, au contraire, une forme du nord de l'Afrique. Melanopsis microstoma, Bourquignat, 188k. Petite espèce, ovale-suboblongue dans le sens vertical (et non dans un sens oblique de gauche à droite, comme la Rossmässleri), remarquable par l’exiguité de son ou- verture, dont la partie supéro-aperturale est totalement obstruée par l’encrassement de la callosité. Test solide, opaque, corné, sillonné de côtes saillantes (obliques-onduleuses sur le dernier tour) sans nodosité supérieure, seulement un tant soit peu renflées. Spire courte, conique, à sommet très aigu. Sept tours : les quatre supérieurs très exigus, lisses et transparents; les trois inférieurs de plus en plus costulés, ne présentant pas de méplans le long de la suture, mais simplement un léger renflement. Dernier tour oblong, égalant les deux tiers de la hauteur. Ouverture verticale, très petite, ovale, obstruée au sommet, sur une hauteur de # millimètres par l’encrassement de la callosité, sur lequel vient se coller le bord supéro-externe, et offrant inférieurement une dilatation prononcée. Columelle robuste, cintrée, bien tronquée, subacuminée, à extrémité regardant en bas. Bord externe légèrement arqué et se projetant sen- siblement en avant à sa partie inférieure. Callosité forte, excessivement volumineuse au sommet; — haut, 13, diam. 7 millim. Ruisseau de la source de la Moulouiah, près de Lalla- Maghnia sur la frontière marocaine (prov. d'Oran). Cette — 160 — forme est commune dans les dépôts quaternaires de ce ruisseau. Cette Mélanopside est la dernière que je connaisse ac- tuellement de la série de la cariosa, qui comprend 8 for- mes différentes et bien distinctes les unes des autres : cariosa, — magnifica, — Sevillensis, — costellata, — pleuroplagia, — macrostoma, — Rossmässleri, — et mi- crostoma. Les autres espèces qu’il me reste à signaler, appartien- nent à des séries différentes : deux (Pechaudi et helio- phila) à celle des Pechaudiana, et les trois autres der- nières (ovula, turrita et Maresi) à celle des Maresiana. Melanopsis Peehaudi, Bourquignat, 1882. Espèce allongée, à sommet conique, 4 partie moyenne cylindrique, et à base atténuée, convexe seulement vers le côté externe de l'ouverture. Test solide, opaque, fortement sillonné de côtes sail- lantes, légèrement obliques, sans nodosité supérieure. Spire allongée, conique-pyramidale à partir seulement du dernier tour. Sommet très pointu. Neuf tours, à crois- sance régulière : les quatre supérieurs lisses, les autres costulés. Suture prononcée, seulement entre les infé- rieurs. Dernier tour grand, égalant juste moitié de la hauteur, cylindrique, convexe seulement vers l’ouverture; celle-ci verticale, ovalaire, très rétrécie à sa partie supé- rieure par un fort encrassement de la callosité, paraît par cela même exiguë, Columelle forte, cintrée, acuminée — 161 — (base regardant en bas). Sinus profond. Bord externe fai- blement arqué. Callosité robuste, encrassée surtout au sommet ; — haut. 22, diam. 9 millim. Cette espèce, dédiée à M. Jean Pechaud, a été trouvée dans les dépôts quaternaires de la source de la Mou- louiah, au nord de Lalla-Maghnia, près des frontières du Maroc. Melanopsis heliophila, Bourquignat, 1872. Cette nouvelle Mélanopside a été recueillie par le capi- taine Seignette dans l’oasis d’Aïn-Chair, à l'extrême sud saharien du Maroc, lors de Pexpédition (1870) du général Wimpflen. Cette Aeliophala est une forme globuleuse, écourtée, brièvement conique, très renflée à son milieu, atténuée inférieurement, et remarquable par ses tours supérieurs lisses, excessivement acérés, d’une extrême petitesse, paraissant comme juxtaposées au sommet spiral. Test solide, transparent, très brillant, d’un cendré- jaunacé ou corné, et orné de fortes côtes onduleuses, peu distantes les unes des autres, à arête comprimée et sans nodosité supérieure, sauf sur le dernier tour, vers l’in- serlion du bord externe. Spire courte, conique, pointue. Huit tours: les quatre supérieurs lisses, plans-tectiformes ; les autres devenant de plus en plus costulés et convexes. Suture linéaire. Dernier tour très convexe-ventru, dépas- sant la moitié de la hauteur, et offrant supérieurement le long de la suture un léger renflement déclive. Ouverture verticale, ovalaire, bien convexe à droite et à gauche, munie à son sommet d’une longue fente très étroite par suite du fort encrassement de la callosité. Columelle cin- Il. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. 11 — 162 — trée en avant et du côté apertural, subacuminée, à base regardant légèrement en dehors. Sinus médiocre. Bord externe fortement arqué en avant. Callosité tuberculi- forme au sommet; — haut. 14, diam. 7 millim. Melanopsis ovula, Bourquignat, 188. Coquille en forme d’œuf allongé, subfusiforme, atté- nuée inférieurement et subacuminée-obtuse supérieure- ment, régulièrement convexe à sa partie moyenne, el remarquable par son axe columellaire robuste, bien nacré, non acuminé, descendant reculignement dans une direction un tant soit peu rétrocédente. Test fragile, peu épais, terne, subtransparent, d’un cendré jaunacé, sillonné par des côtes nombreuses, peu saillantes, légèrement flexueuses avec un sentiment de nodosité à leur partie supérieure. Spire peu allongée, subacuminée, obtuse. Sept tours à croissance régulière, faiblement convexes, légèrement renflés le long de la su- ture. Dernier tour oblong, renflé-convexe juste à sa partie moyenne, égalant les deux tiers de la hauteur. Ouverture suboblique, très oblongue et très anguleuse au sommet, d’une belle nacre blanche à l’intérieur. Columelle nacrée, rectiligne, rétrocédente, aussi forte à sa base qu’à sa partie supérieure. Bord externe régulièrement arqué. Callosité médiocre, non épaissie au sommet; — haut. 16, diam. 7 millim. Le Guadalquivir entre Séville et Cordoue. — 163 — Melanopsis turrita, Servain, Moll. Esp., p. 154, 1880. (Melanopsis cariosa, var. turrita, Ross- maâssler, conogr., XII et XIV, 1854, p. 33, f. 846. — Melanopsis tingitana, Morelet, in : Journ. Conch., 4864, p. 155 et Malac. Maroc [Extr. Journ. Conch., 4880], p. 71, pl. mm, f. 8.) On n’a qu’à prendre lIconographie de Rosmässler et la Malacologie du Maroc de M. Morelet, et comparer la figure 846 avec celle de la #ngitana (pl. ut, f. 8) pour rester convaincu de l'identité parfaite de ces deux es- pèces. Il n’y a pas de différence, surtout entre l’échan- tillon représenté, à droite, au-dessus de la figure 10. Sur cette planche, qui accompagne son travail, M. Mo- relet a donné la représentation de quatre échantillons : le premier, n° 8, à droite, au-dessus de la figure 10, est, comme je viens de le dire, semblable à la #rrota (f. 846) de Rossmässler; le second, n° 8, placé à gauche, au-dessus de la figure 9, est un peu plus ventru et plus court, avec une série de nodosités subsuturales à l’état rudimentaire ; les deux autres n% 8, au bas de la planche, entre les n*® 9 et 10, représentent deux formes de taille plus grande, remarquables par une seconde rangée de nodo- sités, séparée de la supérieure par une zone légèrement concave. Comme, entre ces diverses formes, il n’y a pas de dif- férences bien appréciables dans le mode spiral, dans Ja forme du sommet, dans l'aspect de l'axe columellaire, dans le contour de l'ouverture, etc., je suis naturellement — 164 — amené à réunir ces quatre formes morelehiennes à une seule espèce, à la furrita. Cette Mélanopside, d’abord découverte en Espagne dans le Guadalquivir, a été depuis recueillie dans plusieurs localités du Maroc, notamment près de Tanger, dans la Souanl. La forme, à deux séries de nodosités, vit dans les cours d’eau entre Mogador et Maroc; quant à celle de la fon- taine Ourika (province de Demnate), remarquable par sa taille courte, par son test orné de côtes plus fines, moins régulières et plus espacées, par son ouverture brune-rou- geâtre, à callosité blanche et épaisse, etc., que M. Morelet assimile (p. 75) à sa fingitana, je la crois distincte, d’après ces quelques signes différentiels. Melanopsis Maresi, Bourquignat, Paléont. Alg., p 105, pl. vi, f. 4-4, 1862, et Malacol. Alg., IL, 186%, p. 265, pl. xvi, f. 21-2#. Le type provient de la Daya de Habessa, dans le sud saharien de la province d'Oran, où il a été trouvé dans un dépôt quaternaire. On le rencontre encore dans le ruis- seau de Keriz, près du Chott-el-Djerid (sud de la Tunisie). C’est un échantillon jeune de cette localité qui a été fi- guré (pl. vi, f. #, Arch. miss. scient. Inst. publ.), par mégarde sans aucun doute, parmi les funetana, par le commandant Morlet. Je ne crois pas que les Mélanopsides signalées des eaux douces de Mekinez ou d'Ouch-da (ou Oudjdah), par le — 165 — D' Paladilhe (1), sous l'appellation de Maresi, puissent être rapportées à mon espèce, qui est une forme essentiel- lement saharienne. La Waresi, sillonnée par de grosses côtes légèrement flexueuses, par suite d’une zone supérieure faiblement concave sur le dernier tour, est remarquable par sa ro- buste columelle descendant rectilignement aussi grosse en bas qu'à son sommet, et si fortement échancrée que le sinus, qui donne lieu, en arrière, à une arête cervicale, permet à l’œil (lorsqu'on regarde la Coquille en-dessous) de plonger dans l’intérieur (Voir Malac. Alg., pl. xvr, f. 22). Le bord externe est presque régulièrement con- vexe-arrondi, sans dilatation à base. — X — Toutes les espèces, ou formes, que je viens de signaler, ont leur raison d’être. Toutes sont établies d’après les règles de la nouvelle méthode. J'ai été, dans la discussion des formes spécifiques, d’une grande impartialité ; lorsqu'il l’a fallu, je me suis donné tort, aussi bien que je l’ai donné aux autres. Je n'ai eu, en écrivant cet aperçu historique, aucune arrière- pensée. Je n’ai pas cherché à dénaturer les espèces créées par les auteurs de l’ancienne école, comme ceux-e1 s'amusent à le faire pour celles des Malacologistes de la nouvelle. J'ai cherché la vérité. Si je me suis égaré dans cette voie difficile, je l’ai fait involontairement. (1) Coq. Maroc., 1875, p. 20 (du tirage à part). — 166 — Les auteurs qui désireront comprendre les espèces Mélaniennes devront agir comme j'ai agi; ils devront faire {able rase de toutes leurs dénominations, les trois quarts fautives, et, avant d’asseoir leur jugement, se re- porter aux descriptions premières ; s'ils ne suivent pas cette ligne de conduite, tout ce que j'ai écrit dans cet aperçu leur paraîtra erroné, parce qu'ils partiront de points faux. Un exemple à l'appui de cette assertion. Un Malacologiste a écrit ces années dernières ces pa- roles : « On doit savoir gré à M. Brot d’avoir fait disparaître du genre Melanopsis, dans la nouvelle édition de l’ou- vrage allemand, le nom de maroccana,quin’exprimait rien de précis et qui n’était propre qu’à perpétuer les difficultés du sujet, » Et plus loin : « Les Conchyliologues qui se sont occupés accessoirement du même sujet, ont jugé, d’un commun accord, que les figures 2078 et 2079 de Chemnitz ne pouvaient s'appliquer qu’à la prærosa de Linné, et que les groupes suivants (2080-81, 2082-83) ne constituaient qu’une seule espèce » (Journ. Conch., 1880). N'est-ce pas phénoménal d'entendre les gens de l’an- cienne école se vanter d’un « commun accord » pour supprimer telle ou telle forme qu’ils ne comprennent pas ou qui les embarrasse ? En somme, qu'y a-t-il d’embarrassant dans l’espèce de Chemnitz publiée sous le nom de maroceana ? Sous cette appellation, Chemnitz a fait représenter trois formes bien distinctes : — 167 — 1° 2079-79, une forme nettement définie, qui doit conserver, d’après les règles de la nomenclature, le nom de maroccana, puisque étant la première, elle prime les deux suivantes ; 2 2080-81, une autre forme semblable à l’hamma- mensis de Gassies ; 3° 2082-83, une troisième forme, vigoureusement cos- tulée, qui n’est pas la costata du Jourdain, mais une es- pèce particulière au Maroc, la magnifica. Ces deux dernières formes, 2080-81, 2082-83, bien que Chemnitz les ait placées sous le vocable maroccana, ne peuvent incontestablement conserver ce nom, puis- qu’elles se trouvent primées par la première forme (2078- 79). Il est donc impossible d'annuler l'appellation de Maroccana, ainsi que l’a fait le D' Brot, sans enfreindre toutes les règles admises, sans aller contre tous les prin- cipes reconnus. Le nom de maroccana doit rester comme nom d’es- pèce, et j’ajouterai que cette espèce est bien différente de la præmorsa de Linnæus, et que les deux autres formes chemnitziennes : Jammamensis (2080-81) et Ma- grafica (2082-83) n’ont aucun rapport avec la costata du Jourdain. Admettons maintenant que les Conchyliologues qui professent des idées aussi fausses aient la velléité de vouloir comprendre les espèces Mélaniennes de cette his- toire, qu'arrivera-t-il ? Il adviendra que, partant de points erronés, tout leur paraîtra mal nommé, par cela même que leur maroccana n’est pas la præmorsa ; que la forme 2082-83 n’est pas la costata, etc. Cetexemple montre denc qu’il est nécessaire de laisser Lys Ê J Me ; ; : 4: VOS UT à (2 : LT a?" LÉ “ | 3 > pe ANR ! — 168 — de côté toutes les anciennes opinions, de rejeter toutes les dénominations des Brot et consorts, si l’on a le désir d'arriver à la vérité. Les Malacologistes qui auront le courage d’agir ainsi, re- connaîtront que j'ai eu raison de faire les rectifications que j'ai faites, et que la science nouvelle, ennemie des compromis, est une science autrement sûre et sérieuse que celle des « communs accords » de l’ancienne école. LL. — Annales de Malacologie. — MAI 1884. A es TAC ï fx aie L LUiA Nos RE se 3 en TER | | ” h S- d é pe à | R À PARTS SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES AL 3 9088 00048 6936 PA y 0 é à | D, RD A 4° * "RE à Vo # n x" 4 22 e CP > ’ ä . 1 TRS ACTOR Je 0. ê K S ; < # À à à