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C’est en commun avec ce jeune et savant naturaliste que j'ai fait, depuis dix ans, sur les Polypiers récents et fossiles, une longue série de recherches consignées en partie dans les Annales des Sciences naturelles et dans les Archives du Muséum, en partie dans le Recueil de la Société Paléontograplique de Londres, et destinées à servir de base au traité que je publie aujourd’hui. Celivre devait être également rédige par M. Haime et moi, et un des volumes (le second) fut le fruit de cetle colla- VIII PRÉFACE. boration. L’impression en fut terminée en 1855, et nous nous occupions de la préparation d’un autre volume (le tome premier), lorsque notre travail commun fut malheureusement interrompu par la longue et douloureuse maladie à laquelle mon excellent et cher collaborateur succomba, après dix-huit mois de souffran- ces. Sa mort fut non seulement un sujet d’affliction pour moi et pour tous ses amis, mais une perle réelle pour la science, et notre ouvrage aurait été certainement plus complet et plus utile aux naluralistes, si M. Haime avait pu continuer à y donner ses soins. Cependant, malgré cette privation, j'ai cru devoir ne pas abandonner la tâche dont je m'étais chargé et je me propose de l’accomplir avec toute la diligence compatible avec les autres lravaux auquels je dois consacrer désormais la plus grande par- lie de mon temps. Ainsi, tout en publiant, sous ma responsabi- lité personnelle, les trois volumes dont ce traité se composera, je me plais à déclarer publiquement que M. Jules Haime a été mon collaborateur, non-seulement dans la plupart des études préliminaires à celle publication, mais qu'il a pris une part très-active à la rédaction du second volume de cet ouvrage, ainsi qu'à celle des deux premières feuilles du tome premier. Au Muséum d'histoire naturelle, à Paris, ce 2 septembre 1857. HISTOIRE NATURELLE CORALLIATRES POLYPES PROPREMENT us. INTRODUCTION HISTORIQUE. $ 1. Sur divers points du littoral de la Méditerranée, les pêcheurs ramënent souvent du fond de la mer des corps singu- liers qui par leur forme rameuse ressemblent à des plantes, mais qui ont la consistance de la corne ou même une dureté pierreuse ; tels sont le corail qui, employé pour la fabrication de divers bijoux, es! devenu l’objet d’un commerce important, et les rameaux durs et flexibles que les zoologistes désignent sous les noms de Gorgones et d’Antipathes. Ces produits den- droïdes n’avaient pas échappe à l'attention des premiers natu- ralistes de l'antiquité, et Théophraste, le disciple et le succes- seur scientifique d’Aristote, en fait mention. Pour lui, le corail est une pierre comparable à l’hématite, à cause de sa belle couleur rouge, mais qui croît dans la mer à la facon d’une racine (1); landis que les Gorgones des auteurs modernes se- raient des végétaux, comme l’indiquent les noms de chêne et de sapin de mer sous lesquels il les désigne (?). Ovide, qui dans ses vers exprimait sans doute les idées ré- (4) « Coralliam enim, hoc enim veluti lapis est, colore quidem ru- » brum est,teres autem tanquam radix. » Taeoparasre, Opera omnia, Liber de lapidibus, Edit. Daniel Hensius, p. 396, 1613. (2) Historia plantarum, lib. IV, ch. 7 et 8. Coralliaires. Tome 1. 1 Y] INTRODUCTION HISTORIQUE. gnantes à son époque, dit au contraire que le corail est une herbe molle tant qu’elle est dans l’eau et qui se durcit au con- tact de l'air (1), erreur qui a été répétée par Sextus Empiri- cus (?) et quelques autres écrivains de l'antiquité. Dioscoride, dans son ouvrage sur la matière médicale (°), parle aussi de ces corps, et les range également dans le règne végétal. I1 n’ajoute rien à l'histoire naturelle du corail et nous apprend seulement que de son temps on l’appelail aussi Lühodendron. Le pre- mier, il fait connaître l'existence des Antipathes, qu’il compare au corail et qu'il caractérise même d’une manière assez nelte(#). Pline connaissait un plus grand nombre de ces corps. Indé- pendamment de ce qu’il a copié dans les écrits de Théophraste et de Dioscoride, relativement aux plantes marines du premier et au corail (°), on lit dans son Traité des pierres précieuses que les Gorgones ((Gorgonia) ne sont autre chose qu’une sorte de corail (6). Il y est également question de l’Antipathe et d'une pierre de Paros, nommée pore (porus) (7), qui paraît être une sorte de polypier fossile; enfin, dans son livre des plantes, il rapporte les observalions de Juba sur l’existence de deux autres corps qu'il regarde comme arbrisseaux de mer, et qu'il appelle (4) « Nunc quoque Corallis eadem natura remansit ; » Duritiem tacto capiant ut ab aere, quodque » Vimen in æquore erat, fiat super æquore saxum. » (Ovine, Mélamorphoses, liv. IV.) (2) « Corallium in mari quidem molle, in aere autem durum. » (Opera que exstant, Hypotyp. Pyrrhon., lib. I, p.24) (Edit. Henri Estienne, 1621). (3) Opera omnia, edit. J. Ant. Saracenus, 1598. De medica matcria, liv. V, ch. 139, p. 382. (4) « Quod Antipathes vocatur, Coralliumiquoque esse censendum » est, sed specie tantummodo distans. Est autem colore nigro, arboris » et ipsum figura at magis ramosum. Vires corallii habet. » (De ma- teria medica, liv. V, ch. 140, p. 382.) (5) Historia naturalis, liv. XXXHT, ch. 2; dans le livre des Médi- caments fournis par les animaux aqualiques. (6) « La Gorgonie n’est autre chose qu’un corail et elle a été ainsi nommée parce qu'elle devient dure comme la pierre. » (Hist. nat., liv. XX XVII, ch. 10.) (7) Hist. nat, liv. XXXVE, ch. 37. INTRODUCTION HISTORIQUE. vi) Chevelure d'Isis (Zsis crinis) et Charitoblepharon (xapiro62s- gage») (1). Ce sont probablement des Antipathes ramifiés ou des espèces de la famille des Gorgones. $ 2. Nous ne trouvons rien dans les écrits d’Athénée, d’E- lien et des autres naturalistes des derniers siècles de l'antiquité qui mérite de nous arrêter ici; et les ouvrages des premiers naturalistes de la Renaissance sont également stériles pour l'histoire des êtres qui nous occupent. On doit cependant aux botanistes du xvr° siècle la connais- sance de divers Coralliaires dont les anciens n'avaient pas fait mention. Ainsi, Lobel (2) donne la figure de six espèces, dont l'une, désignée par lui sous le nom de corail blanc, n’est autre chose que la Madrepora oculata de Linné, une seconde la Dendrophyllia ramea de la Méditerranée, une troisième le corail proprement dit ou corail rouge, une quatrième un Anti- pathe, et les deux autres des Gorgones. Ces figures se trouvent reproduiles dans les ouvrages des Bauhin (). Charles de l'Ecluse (Clusius) à aussi représenté quelques espèces exotiques, entre autres l'Isis kippuris et la Gorgonia flabellum de Linné, la Manicina areolata d'Ebrenberg et nos Fungia patella et Madrepora verrucosa (*). Enfin, Jacques Théodore Tabernæmontanus a figuré parmi les plantes marines, non-seulement le corail et des Gorgones, mais encore un animal en forme d’anémone, dont nous aurons bientôt à parler sous le nom d'Aclinie.(*). À la même époque, André Césalpin réunit dans le dernier livre de son ouvrage de Plantis les Coralliaires (4) Historia nat., liv. XIL, ch. 25. (2) Mathias de Lobel, Plantarum seu slirpium historia, p. 650 et 651, 1576. — Icones slirpium seu plantarum, pl. 251, 252 et 253, 1591. (3) Gaspard Baubin, Phytopinax, 1396, et in Matthioli Opera omnia, p.955, 1598. — Jean Bauhin et Henri Cherler, Hést. plantar. universalis, t. LIT, liv. XX XIX, 1651. (4) Exoticorum libri decem, p.119 à 125, 1605. — Curæ poste- riores, édit. in-fol., p. 47; édit. in-40, p. 90, 1611. (5) Icones plantarum , curante Nicolao Bassæo, 3e part., sect. #4, pl. 1122 et 1123. Francfort, 1590. vii] INTRODUCTION HISTORIQUE. et les végélaux qu'il connaissait, mais il n’ajoute que peu de chose à ce qu’en avaient déjà dit les auteurs de l'antiquité (1). L'ouvrage le plus important de cette période est sans con- tredit l'Histoire naturelle de la mer, de Ferrante Imperalo (?). Sous la dénomination de Coraux et de Pores il décrit et figure plusieurs espèces, parmi lesquelles on reconnait une Po- cillopore, la Stylophora digitata , V'Amphiheha oculata, une Mopsée, la Cladocora cespitosa, V'Astroides calyculamis et la Dendrophyllia ramea. 1 distingue parmi les Pores certaines espèces sous les noms de Millepores, d’autres sous celui de Madrépores ; il parle aussi des Eschares, et il fait connaître la Tubulaire pourpre ou Tubipore musique des naturalistes mo- dernes. Il considère tous ces corps comme étant des végétaux marins, mais, en parlant de ce dernier, il ajoute que les tubes dont il se compose sont peut-être des loges produites par des animaux marins, à la manière des alvéoles des abeilles (Ÿ). En 1700, Tournefort inséra dans les Mémoires de l’Aca- démie des sciences (*) un travail sur les plantes qui naissent (4) De plantis libri XVI, liv. XVI, p. 608 à 611. Florence , 1583. — Parmi les botanistes du xvri siècle qui ont copié les figures de Lobel, de l’Ecluse et de Tabernæmontanus, nous citerons : John Parkinson, Theatrum bolanicum, p. 1297 à 1303, 1640, et Dominique Chabræus, Scirpium icones et sciagraphia, p. 572 à 578, 1677. (2) Ferrante Imperato, pharmacien distingué de Naples, y établit, vers le milieu du xvr° siècle, un jardin botanique. On ne sait que peu de chose sur sa vie et on lui a contesté, mais à tort, la ‘propriété de l’ou- vrage qu'il publia à Naples, en 1599, sous le titre Dell” Istoria natu- rale, lib. XXVIIT, un vol. in-fol. Il en parut une autre édition à Venise, en 1672, augmentée de quelques observations de J. Marie Ferro, pharmacien de la Quarantaine, puis une traduction latine à Co- logne, un vol. in-4°, 1699. C’est l'édition de Venise qu'on cite le plus habituellement. (3) « Alle dette maniere de Pori è di condizion simile la Tubulara purpurea, consistenza marina, composta de piccoli tubuli, ordinatamente accostati insieme, di color vino puniceo, concavi, e lisci di dentro, e fuori, uniti da alcune traverse cruste, disposte con eguale intervallo ; si stima madre ove si concreino animali marini, nel modo, che le api nelle favi; da alcuni e numerata tra gli Alcyonii. » (ImperaTo, Historia nalurale, édit. de Venise, p. 625.) . (4) Observations sur les plantes qui naissent dans le fond de la INTRODUCTION HISTORIQUE. IX dans le fond de la mer. Il chercha à expliquer comment elles se nourrissent du limon déposé par les eaux, et les divisa d’a- près leur consistance en trois.groupes : celles qui sont molles et flexibles, celles qui sont dures comme la pierre ou ligneuses comme du bois, mais revêtues d’une écorce mollasse ; enfin, celles qui sont dures en dehors et remplies d’une matière spon- gieuse. Dans la première division il range les fucus et les éponges, dans la seconde le corail, les Lithophytes, c’est-à- dire les Gorgonides, les Madrépores et les corps qu'il nomme champignons pierreux, tels que le bonnet de Neptune (Halo- mitra) (!); enfin, dans la troisième il place l’AZcyonum durum d'Imperato, qui est un spongiaire à croûte dure, ou Géodie de Lamarck (?). Rumpf (5) ajouta davanfage à nos connaissances relatives à à mer, lues le 15 février 1700 et insérées dans le volume des Mémoires pour cette année, lequel fut publié en 1703. (1) Il donne une bonne figure de cette espèce, p. 30, ainsi que de deux Gorgones, p. 34. (2) Tournefort, dans ses Eléments de botanique publiés en 1694 et dont une seconde édition parut en 1700 sous le titre de Institutiones rei herbartæ, plaça les Coralliaires dans la 3° section de la classe 17, qu'il appelait Herbes marines dont on ignore la fructification et qui contenait aussi les algues et les fucus. Il en parle dans les genres Co- rallum, Madrepora, Lithophyton et Tubularia. Un autre botaniste célèbre, Robert Morison, avait, dans sa Plan- tarum Historia universalis Oxoniensis, figuré, avant Tournefort, en 1680, un certain nombre de Coralliaires qu'il plaçait parmi ses plantes anomales ou submarines. (3) Georg Everhard Rumpf (dont le nom s'écrit aussi quelquefois Rumph ou Rumphius), médecin et botaniste, naquit en 1626, à Solme. Il se rendit de bonne heure dans les possessions hollandaises des îles de la Sonde, où il remplit, pendant longtemps, des postes importants au service de la Compagnie des Indes. Il s’y occupa beaucoup d'Histoire naturelle et dessina lui-même les objets qu'il recueillit; malbeureuse- ment, il perdit la vue à l'âge de 42 ans et, à raison de son éloignement, il resta ignoré de la plupart des naturalistes de son époque. Il mouruf à Amboine en 1693, et ce ne fut que 48 ans après son décès que Jean Burmann publia sa Flore d’Amboine (Herbarium amboinense, 7 vol, in-fol. Amsterdam, 1741-55). Le livre qui a pour titre Amboinsche Ra- rileilkamer, Amsterdam, 1705 (cabinet des raretés d'Amboine), a été réimprimé en 1741. Les 60 planches qui l'accompagnent, ainsi que leur x INTRODUCTION HISTORIQUE. ces corps marins répulés végétaux. Dans son grand ouvrage sur les plantes d’Amboine (1) il donne une description accom- pagnée de bonnes figures, d’un nombre assez considérable d'espèces nouvelles pour la science. Dans une autre publica- tion (2) il émet des doutes sur la nature végétale de ces corps, et les rapproche des étoiles de mer, des Holoturies, des Acti- nies et de beaucoup d’autres animaux radiaires, sous le nom commun de Zoophytes, mais il n’entre dans aucun détail à ce sujet et ne fournit aucune preuve de l’animalité des Coral- liaires. Aussi, son opinion passa-t-elle presque inaperçue des naturalistes et n’exerça aucune influence sur la marche de la science. D’après les idées régnantes au commencement du xvm° siè- cle, les Coralliaires étaient donc des plantes, et à l'exemple de Césalpin, les botanistes classificateurs les plus illustres de celte époque, Ray (5), par exemple, les plaçaient avec les fucus dans le groupe des plantes qui n’ont pas de fleurs, division qui correspond à peu près à la Pas des Cryptogames des naluralisies modernes (*). $ 3. Boccone (©) fut le premier à étudier d’une manière explication, ont été reproduites, en 1759, sous le titre de Thesaurus ima- ginum piscium lestaceorum et cochlearum ; mais cette édition latine ne contient pas le texte de l’ouvrage hollandais. (4) Herbarium amboinense, t. VI, p. 223 à 249, 1750. (2) Amboinsche Rarileitkamer, p. 44, édit. de 1741. — Rumpf avait fait insérer, en 168%, dans les Acta Acad. nat. Curios. 2e dé- curie, 3e année, p. 77, un mémoire intitulé De Coralliorum quibus- dam speciebus et lithodendris, et dans lequel on trouve des figures des Trachyphyllia amaranthum, Madrepora abrotanoïdes, Isis hippuris et d'un Antipathe. (3) Historia plantarum, t. III, 1704. (4) Parmi les ouvrages du xvur siècle où il est question des Coral- liaires, nous citerons encore un traité du corail qui a pour titre Corallo- rium historia, par Johann Ludwig Ganz ou Gansius, Francfort, 1630, et dont une seconde édition a paru en 1669, ainsi qu’un petit mémoire de Hermann Nicolas Grimm ( Acad. curios. nat., 2 décurie, 1'e année, p. 408, 1682) accompagné d'assez bonnes figures représentant l’Helio- pora cœrulea, l'Isis hippuris, la Melilæa ochracea et la Leiopathes gla- berrima ? (5) Recherches et observations curieuses sur la nature du corail INTRODUCTION HISTORIQUE. x} directe la nature du corail, et bien qu’il soit tombé dans des erreurs graves à ce sujet, il a cependant constaté des faits im- portants. Ainsi, en allant en mer avec les pêcheurs de corail du détroit de Messine, il a reconnu que les anciens avaient eu tort de dire que ce corps est mou et flexible tant qu'il est dans l’eau et n’acquiert sa dureté pierreuse qu’au contact de l'air. Il à vu aussi que l’espèce d’arbuscule lithoïde qui en forme la partie principale est revêtu d’une sorte de croûte ou d’écorce molle; enfin, il a découvert dans celte enveloppe une multi- tude de pores étoilés. Mais en s’élevant contre l'opinion que le corail était une plante, il chercha à établir que ce n’était qu'une simple concrélion, une sorte de pierre, et Guisoni, à qui il adresse ses remarques, est encore plus explicite à cet égard, car il assimile ce produit marin aux arborisations que les chi- mistes obtiennent par la cristallisation des métaux, l'arbre de Diane, par exemple ('). D’après un passage de l'ouvrage de Boccone, on voit qu'à celle époque les apothicaires de Marseille disaient non-seule- ment que le corail était une plante, mais qu'il portait des fleurs (?). Ce fait, cependant, n’était pas entré dans la science lorsque Marsilli entreprit le grand travail qu'il publia plus tard sous le titre d’Æhistoire physique de la mer (*). Dans une blanc et rouge vray de Dioscoride, Paris, 1671. — Paul Boccone, né à Palerme en 4633, a publié aussi des observations sur des polypes qui se rapportent à la famille des Astréides et qu’il appelle des Pierres étoi- lées. Ii est auteur de plusieurs ouvrages de botanique. Il est mort en 1704. (1) Lettre de Guisoni à P. Boccone, imprimée dans l'ouvrage de ce dernier sur le corail, p. 40. (2) « Car quoy que veuillent dire les apoticaires de Marseille de leurs fleurs de corail, ce ne sont, selon ma pensée et mon observation, que les extremitez de cette pierre qui sont arrondies et percées de plu- sieurs pores étoilés. Il n’y a dans le corail ny fleurs, ny feuilles, ny racine. » (P.5.) (3) Louis Ferdinand, comte de Marsilli, né à Bologne en 1658, fut élève de Malpighi et de Borelli. Après une vie fort agitée, il se retira en Provence où il étudia le corail ; puis i! retourna dans sa ville natale et il fonda, en 1712, l’Institut de Bologne qui a joui d’une grande célébrité. Son Histoire physique de la mer, qu'il a dédiée aux membres de Ai] INTRODUCTION HISTORIQUE. lettre insérée dans le Journal des savants en 1707, il annonce la découverte des fleurs du corail, et dans le livre que nous venons de citer il décrit avec détail les parties qu’il désigne sous ce nom et en donne de bonnes figures. Marsilli fit connaître aussi les parties dures d’un certain nombre d'espèces de Coral- liaires, dont les unes ont la tige cornée, compacte et lisse, dont les autres sont d’une consistance pierreuse et ont une structure étoilée, c’est-à-dire des Gorgonides et des Astréides; mais il ne constale rien d'important relativement aux parties molles de ces corps, et pour lui ce sont des plantes marines de même que le corail. Shaw (1), qui pendant son voyage sur les côles de la Bar- barie, avait étudié la Dendrophyllia ramea et quelques autres Coralliaires, considérait également tous ces corps comme étant des plantes; mais il prenait pour des racines des ap- pendices filformes dont il avait vu leur surface garnie. L'illustre Réaumur (?) n’eut pas l’occasion d'observer ces l’Académie des sciences de Paris, fut d’abord imprimée, par extraits, à Venise en 1711, puis, d’une manière plus complète, à Amsterdam, en 1725. On y trouve un grand nombre de planches gravées avec soin et beaucoup de détails sur la pêche du corail aussi bien que sur la configu- ration du fond de la mer dans le golfe de Lyon. On lui doit encore un grand ouvrage sur le Danube formant 6 volumes in-fol., imprimés à La Haye en 1726. Il mourut en 1730. (1) Thomas Shaw entreprit ce voyage en 1727 et visita toute la ré- gion corallifère comprise entre Oran et la régence de Tunis, ainsi que différents points de la Syrie et de l'Egypte. Il y employa douze ans et publia, en 1738, la relation de ce voyage dont une traduction française parut en 1743. Il y figure trois espèces sous les noms de Madrepora astroiles, M. abrotanoides et Porus magnus. La première appartient au genre Stylopore, la seconde est la Madrepora verrucosa, et la troi- sième la Dendrophyllia ramea. Shaw mourut en 1751. (2) Réné Ant. de Réaumur, né à La Rochelle en 4683, mort en 1757, fut un des hommes les plus richement dotés par la nature et par l'étude. Son esprit ingénieux se prétait à la culture de toutes les sciences, mais se plaisait surtout à scruter les merveilles de la nature. Mécanicien habile, il fut chargé par l’Académie des sciences d'écrire une série de traités sur les arts et les manufactures, et en s’acquittant de cette tâche, il rendit à la technologie des services signalés. A titre de physicien, son nom est devenu populaire et resta longtemps attaché à l’un des instru- ments dont l’usage est devenu universel. Mais c’est surtout comme ento- INTRODUCTION HISTORIQUE. xii] productions de la mer à l’élat frais, et dans ses premiers écrits il adopta pleinement l'opinion régnante touchant léur origine végétale, mais il appela avec raison l'attention des naturalistes sur la différence qui existe entre la parlie corticale du corail et son axe lithoïde ; il chercha à prouver que ce dernier est le ré- sultat d’un simple dépôt de malière inerte, fournie par l'écorce vivante, et il la compara à la coquille des mollusques dont la croissance se fait aussi par la superposilion de couches nou- velles, et non par un travail d’intussusceplion. Pour lui, le co- rail n’est pas une plante, mais une pierre branchue produite par une plante. À cette occasion, il ajoute que d’après l'opinion d’un observateur habile qu’il ne nomme pas, les fleurs de cette plante, découvertes par Marsilli, seraient en réalité des ani- maux, et que dans ce système, les Lithophytes aussi bien que. le corail et toutes les autres plantes pierreuses, seraient l’ou- vrage de certains insectes, des espèces de coquilles réunies (1). Réaumur consacre une grande partie de son mémoire à com- battre ces vues nouvelles, dont il ne tardera cependant pas à . reconnaître lui-même la justesse. $ 4. L’observateur dont Réaumur crut devoir taire le nom, par ménagement pour sa réputation comme naturaliste, n’est autre que Peyssonnel, dont les belles découvertes font époque dans l'histoire de cette branche de la zoologie. Nous les expo- serons bientôt; mais avant d’en parler avec détail, il est néces- saire de remonter bien loin en arrière et de faire connaitre ce que les zoologisles de l'antiquité avaient constaté relativement à d’autres corps marins, les Actinies ou Anémones de mer qui, par leur forme ressemblent à des fleurs, mais qui sont évidem- ment des êtres animés, et qui depuis longtemps étaient désignés sous le nom d'animaux-plantes ou de Zoophytes. mologiste que son rôle a été considérable, et son grand ouvrage'inti- tulé Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des insectes, 6 vol. in-4°, 1734-1742, est aujourd'hui encore entre les mains de tous les naturalistes. (1) Observations sur la formation du corail et des autres produc- tions appelées plantes pierreuses. (Mém. de l'Acad. des sciences, 1727, p. 269.) XIV : INTRODUCTION HISTORIQUE. Ils n'avaient pas échappé à l’attention d’Aristote, qui les ap- pelait Knides (x) ou Acalèphes (4x491), c’est-à-dire orties de mer. Il parle de la manière dont ils vivent el s'emparent de leur proie, de la position de leur bouche et de leurs propriétés urti- cantes. Enfin, il distingue entre elies les espèces qui vivent lou- jours fixées aux rochers et celles qui peuvent s’en détacher pour flotter (!) librement dans la mer. Pline (?), Elien (5), Athénée(#) en font également mention, et les premiers naturalistes de la Renaissance les étudièrent de nouveau. Wotton (*), Rondelet (5), (4) Histoire des animaux, liv. 1, ch. 1. Les commentateurs du xvie siècle ont cru que dans cetie phrase Aristote faisait allusion à deux sortes d'animaux très-distinctes, les Acalèphes fixes qui sont bien cer- tainement les Actinies, et les Acalèphes libres qui correspondraient aux Médusaires, et c’est sous l'influence de cette opinion que Cuvier a donné à la classe qui renferme ces derniers le nom d'Acalèphes; mais des observations récentes du professeur Edward Forbes (Travels in Lycia, Mylias and the Cybiratis, t. IX, p.121, 1847) ont montré que les Moschates, qui par leurs caractères extérieurs ressemblent extré- mement aux Actinies et qui appartiennent au même groupe zoologique, sont tantôt adhérentes comme ces dernières et tantôt nagent librement dans l’eau. Il nous paraît donc évident que c’est aux Moschates, et non aux Méduses, que se rapporte le passage d’Aristote que nous venons de citer. (2) « Equidem et his inesse censum arbitror, quæ neque animalium, neque fruticum, sed tertiam quamdam ex utroque naturam habent : urticis dico et spongiüs. » (Héstoria naturalis, iv. IX, ch. 68.) (3) De vi et naturâ animalium, édit. P. Gyllius, p. 314, 1535. Elien parle des Aclinies sous le nom de péscis urtica. Gyllius, dans son traité De gallicis et lalinis nominibus piscium Massiliensum placé à la fin de cette édition d’Elien, dit, à la page 585 : « Plinius urticam et spongiam numerat inter &wéoure. » C'est, croyons-nous, la première fois qu’on ait employé ce mot, au moins sous cette forme. (4) Athénée rappelle quelques-unes des observations d'Aristote, « Autolicus, dit-il, appelle les Cnides Acalèphes. » Banquet des sa- vants, liv. ILE, chap. 11. Trad. Lefebvre de Villebrune, 1789, (5) Edward Wotton, né à Oxford, en 1492, publia à Paris, en 1552, un traité complet de zoologie sous le titre de : De differentiis anima- lium. On lui doit aussi le commencement d’un travail sur les insectes, qui fut terminé plus tard par Mouffet et publié en 165#, par les soins de Mayerne, sous le titre de : Insectorum sive minorum animalium Thea- trum. 11 mourut en 1555. | (6) Guillaume Rondelet naquit à Montpellier en 1507, et étudia la médecine à Paris. Grâce à la protection de l’évêque Guillaume Pelicier, INTRODUCTION HISTORIQUE. XV Belon (!) en firent connaître diverses espèces qui habitent soit la Méditerranée, soit les côtes de l'Océan. | Gesner (?), Aldrovande (), Jonston (*) y ont consacré une partie de leurs écrits ; et pour tous ces naturalistes, ces corps, malgré leur forme radiaire, étaient des animaux. Ils les réunissaient aux Méduses et en rapprochaient aussi les Penna- tules et les Alcyons. $ 5. Peyssonnel fut le premier à démontrer l’analogie qui existe entre ces êtres et les prétendues fleurs du corail (5). qui s’était occupé de l’histoire naturelle des poissons, et à celle du car- dinal de Tournon, dont il était le médecin, il fut nommé, en 1545, pro- fesseur à la faculté de médecine de Montpellier. Il y établit un amphi- théâtre d'anatomie, et contribua puissamment aux progrès de la zoologie par ses recherches sur les poissons de la Méditerranée. La première édition de son ouvrage parut en 1554, sous le titre de : De piscibus ma- rénis, libri XVIIL, et une traduction française en fut imprimée à Lyon en 1558. Rondelet mourut en 1566. On montre encore aux voyageurs la maison qu’il habitait près du bord de la mer, entre Montpellier et Cette. (4) Pierre Belon, né aux environs du Mans en 1517, fit, en 1546, un voyage important en Italie, en Egypte et dans le Levant. Il publia, à son retour, plusieurs ouvrages sur les produits naturels de ces con- trées. Celui pour lequel nous citons ici son nom est l'Histoire naturelle des Poissons, 1551. De même que Rondelet, Belon était médecin. Il périt assassiné par des voleurs dans le bois de Boulogne, près Paris, en 1564. (2) Conrad Gesner, De aquatilibus, p. 1240, 1558. (3) Ulysse Aldrovande, Animalia exsanguia ere | p. 598, 1606. (4) Johannes Métier Historia naturalis de piscibus et & édite, liv. IV, De exanguibus aquaticis, p. 54, pl. 18 et 20. Amsterdam, 1657. — 2e édit., p. 72, 1767. (5) Jean André de Peyssonnel est né à su en 1694. Il com- mença ses observations sur le corail dans le voisinage de cette ville, en 1723, et les poursuivit sur les côtes de Barbarie, en 1725, où le roi l’a- vait envoyé en mission scientifique. C’est là qu'il constata la nature animale de ce corps, et l’année suivante, il fit part à Réaumur du ré- sultat de ses recherches, comme nous l'avons rappelé ci-dessus. En 1726, il fut nommé par le roi médecin botaniste dans l’île de Guade- loupe, où il multiplia beaucoup ses observations sur les Coralliaires qui abondent dans ses parages. En 1727, il adressa à l'Académie des sciences quelques détails sur xv) INTRODUCTION HISTORIQUE. À l’aide d’une longue série d'observations délicates et bien faites, il a constaté que ces fleurs sont douées de la faculté de sentir et de se mouvoir, que dans une eau tranquille elles éten- - dent leurs rayons, mais qu’au contact du doigt de l'expérimen- tateur elles se contractent brusquement et rentrent dans leurs cellules (!), qu’elles pondent des œufs; el enfin, que leur sub- ses découvertes, mais on n’y fit encore que peu d'attention; enfin, en 1751, il envoya à la Société royale de Londres un traité du Corail, dont un extrait traduit par un des membres de cette Société, William Watson, parut dans les Transactions philosophiques pour 1753, et fut imprimé en français sans nom d'auteur, sous le titre de : Traduction d'un article des Transactions philosophiques sur le Corail, 1 vol. in-12, Londres, 1756. A cette époque, jouissant d'une réputation bien acquise et d’une pension que le roi lui avait accordée en récompense de ses services, Peyssonnel voulut contribuer encore, d’une autre manière, aux progrès des sciences, et il proposa à l’Académie de Marseille de fonder un prix annuel dont il fournirait les fonds, et dont l’objet serait une dissertalion sur quelques points de l'histoire naturelle de la mer ou de ses produits. L'Académie de Marseille, considérant que peu de per- sonnes de la compagnie avaient étudié l’histoire naturelle de la mer, et qu'elle ne pouvait se mettre dans la nécessité de prononcer un jugement sur une matière qu'elle connaissait peu, décida qu'il n’y avait pas lieu d'accepter la proposition de Peyssonnel, et engagea ce savant à substi- tuer une pièce de poésie à la dissertation demandée. Peyssonnel a fait ressortir l'utilité de son projet dans une lettre adressée à Buffon et à Daubenton. Indépendamment des extraits précédemment cités, il a paru une nouvelle analyse du Traité du Corail, qui est due à M. Flourens. (Jour- nal des Savants, février 1838.) Mais l'ouvrage n’a jamais été publié dans son entier. Le manuscrit complet, qui a été écrit en,1744, fait partie de la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle. Nous en reprodui- sons ci-après quelques fragments, dont la plupart sont restés inédits. Voici le titre exact de l’ouvrage : « Traité du corail, contenant les nouvelles découvertes qu'on a faites sur le corail, les pores, madré- pores, scharras, lilophilons, esponges, el autres corps el productions que la mer fournit, pour servir à l'histoire naturelle de la mer, par le sieur de Peyssonnel, escuyer, docteur en médecine, correspondant des académies royales des sciences de Paris et de Montpellier, et de celles des belles-lettres de Marseille, médecin botaniste entretenu par Sa Majesté dans l’isle Guadeloupe, cy-devant envoyé par le Roy aux costes de la Barbarie, pour les recherches de l’histoire naturelle. » (1) Voici le passage principal relatif à cette découverte : e Je fis fleurir le corail dans des vases pleins d’eau de la mer, et j'ob- servai que ce que nous croyions être la fleur de cette prétendue plante n'était, au vrai, qu'un insecte semblable à une petite orlie ou poulpe. INTRODUCTION HISTORIQUE. XVi] stance est de la même nature que la substance des animaux, et donne par la distillation des sels ammoniacaux, caractère chi- mique qui les distingue des plantes (1). Ses recherches ne se Cet insecte s’épanouit dans l’eau et se ferme à l’air, ou lorsque je ver- sais des liqueurs acides, ou que je le touchais avec la main. Cela est or- dinaire aux poissons et aux insectes testacés d'une matière baveuse et vermiculaire. J'avais le plaisir de voir remuer les pattes ou pieds de cette ortie, et ayant mis le vase plein d’eau, où le corail était, à une douce chaleur, auprès du feu, tous ces petits insectes s'épanouirent ; je pous- sai le feu et fis bouillir l’eau, et je les conservai épanouis hors du co- rail. Réitérant sur d’autres branches mes observations, je vis claire- ment que. les petits trous qu’on aperçoit sur l’écorce du corail sont les issues par où les orties sortent ; ces trous répondent à ces petites cavités ou cellules qui sont partie dans l'écorce, et partie tracées dans la sub- stance propre du corail. Ces cavités sont les niches ou le séjour des orlies corallines; les tuyaux que j'avais aperçus sont les sacs où sont contenus les organes de l’animal; les glandules sont les extrémités des pieds, et le tout contient réellement la liqueur ou le lait du corail, qui est le sang ou le suc de l'animal. Lorsque je pressais avec les ongles ces petites élévations, je faisais sortir les intestins et tout le corps de l'ortie, qui confus et mêlés ensemble, ressemblaient au suc épaissi qui sort des glandes sébacées de la peau. Je vis que l'animal, lorsqu'il veut sortir de sa niche, force le sphincter qu’il trouve à son entrée, rend alors cette entrée rayonnée et semblable à une étoile ayant des raies blan- ches, jaunes et rouges ; lorsque cela arrive, les tubules s’enflent et l’ortie sort en dehors avant de se développer ; les pieds et le‘corps de l'animal forment le corps blanc que M.-de Marsigli observa; l’orlie sortie étend ses pieds et forme ce que M. de Marsigli et moi avions pris pour les pétales de la fleur du corail; le calice de cette prétendue fleur est le corps même de l’animal avancé et sorti hors de la cce!luie. Le lait du corail est le sang ou le suc naturel de tous les insectes placés le long du corail ; ils n’ont pas je sang rouge, mais blanc, de même que tous les autres poissons de mêine nature... L'expérience fait voir que l'écorce où est le gîte de ces orties est absolument nécessaire à la croissance du corail, et que, dès qu'elle manque, le corail cesse de croître et d'augmenter.» (PeyssonxeL, mss. {re partie, p. 44 à 47.) (1) « La nature du corail est, d’ailleurs, semblable à celle des co- quilles, qui, par la force du feu, se réduisent en chaux et ont la propriété d’être dissoutes par les acides. Tous les principes chimiques qu'il donne sont semblables à ceux qu’on tire du crâne humain, de la corne de cerf et des autres parties des animaux... Le corail fortement chauffé répandit une odeur très-désagréable, approchant de celle de la corne brûlée... Le feu lui fit perdre sa couleur rouge naturelle; il devint d’un gris- brun et bien moins dur qu'auparavant. Je reconnus qu’on retirait du corail les principes ordinaires qu’on tire des parties des animaux, » - (Peyssonnez, mss. {re partie, p. 48 et 61.) xVii] INTRODUCTION HISTORIQUE. sont pas bornées au corail, il les à étendues aux corps soutenus par un axe corné, qu'il appelle Litophytons, et qui sont les Gorgones (!) et les Antipathes (?) des zoologistes modernes; aux Alcyons (5) qu’il désigne sous le nom de mures de mer ou (4) « Toute l’organisation du corail consiste dans son écorce, et entre elle et sa substance, il y a un poisson qui, déposant un suc, fait croître le corail. El en est de même des Litophitons ; toute leur organisa- tion réside dans la croûte ou écorce du corps, qui contient, comme le corail et comme les Millepores, une infinité d’orties ou poissons vivants qui lui donnent sa consistance. Leur substance propre est d'une na- ture approchante de celle de la corne, ou, pour mieux dire, semblable à celle de l’écaille de tortue ou du carret... Cette substance est toujours couverte d’une écorce ou croûte tantôt tartareuse, comme celle du co- rail, tantôt mucilagineuse et coriace.. J’examinai la croûte tartareuse qui enveloppe ces productions, je la téptivai en tout semblable à celle du corail. Je vis l'animal ou l’ortie en sortir, remuer, paraître et dispa- raître, donner du lait semblable à celui du corail... Il n’est pas extraor- dinaire de voir l'orlie coralline donner une matière pierreuse, ou, comme celle des testacées et les orties litophitonnes, en donner une d’une nature semblable à celle de l’écaille du carret. Il n’y a que la na- ture de cette matière qui fait la différence essentielle entre le corail et les Litophitons; à cela près, ils sont également branchus.… ils produisent le même lait, ont les mêmes orties, etc... (PeyssonneLz, mss. 2 partie, p. 76 à 80.) Ad. La substance de l’Antipates ou Litophiton noir est sem- blable à celle des autres Litophitons.. Ces espèces ne sont point comme les autres couvertes d’une croûte tartareuse; mais elles sont enduites d'une mucosité baveuse et transparente qui, en se desséchant, ressem- ble à l’icthiocole ou colle de poisson. Cette mucosité membraneuse est parsemée de plusieurs pelites élévations où sont renfermées les orties qui la forment. On voit se dilater une membrane qui les couvre, et les pattes du poisson paraitre ensuite... Le corps de l’Antipathes es! souple et pliant, qualités différentes du corail qui est pierreux, dur, inflexi- ble. » (Peyssonnez, mss. 2e partie, p. 97.) (3) « .…. [ls sont semblables en tout à l'écorce des Litophitons rouges à points jaunes, mais ils n’enveloppent rien de solide; ils sont mollasses et comme coriaces, se soutenant par eux-mêmes. Leur sub- stance est fongueuse, rouge, percée de trous jaunes et rayonnés qui répondent à de petites cellules. A yant laissé ces corps dans l’eau, j'ai vu les pelites orties sortir des trous, s'élever à la hauteur d’une ligne et s'épanouir ; en les perçant, elles rendaient une liqueur semblable au lait du corail... Eu un mot, j'observai que la nature de ces orties était la même que celle des autres orties dont j'ai parlé, » (Peyssonnez, mss. 2° partie, p. 82 et 83.) INTRODUCTION HISTORIQUE. XIX de Litophatons mous et sans bois, « parce qu’ils sont formés, dit-il, par des orties semblables à celles des Litophitons, celles- ci, cependant, ne donnant aucun corps solide; » enfin, il afait des observations analogues sur un grand nombre de ces corps pierreux, que l’on désignait déjà sous le nom de Madré- pores (1), et dont il rapproche les Mammillifères (?), aussi bien que sur ceux qu'il appelle Millepores et qui doivent se rap- porter à la classe des Bryozoaires ; et il leur a trouvé à tous des animaux plus ou moins semblables aux orties de mer, mais qui (1) « .…. J’observai que les extrémités ou sommets de la Madré- pore que l’on appelle en provençal fenouil de mer (c’est la Dendrophyllia ramea), élaient mollasses et tendres, remplis d’une mucosité gluante et transparente qui filait comme la bave que les escargots ou colimaçons terrestres jettent. Ces extrémités étaient-d’un beau jaune et avaient 5 ou 6 lignes de diamètre et molles plus d’un travers de doigt de long. Je vis un animal niché dedans. Cet animal était une espèce de sèche, de poulpe et d’ortie, ou poisson de même nature. Le corps de cette ortie rem- plissait le centre ; la tête était au milieu, entourée de plusieurs pieds ou pattes comme celles dés sèches. La chair de ces animaux est très-dé- licate et se met en pâte, et fond très-facilement dès qu’on la touche. J'observai toujours la même chose sur toutes les différentes Madrépores qu'on péchait à la Calle ; les poissons étaient toujours les mêmes, à quel- ques peliles différences près, par rapport à leur couleur, à leur gros- seur et à la structure du solide de leur corps... Les Madrépores ondées ou écriles (Méandrines) contiennent dans leurs rugosités ou ondes une infinité de petites orties dont les pattes sont grisâtres et le milieu blan- châtre.… Je n’ai jamais pu distinguer si c'était un même poisson qui oc- cupait toutes les traces de la même Madrépore, ou si c’est un amas in- fini de petites orties. Je penche pour ce dernier sentiment. » (Peyssonnei, mss, 2€ partie, p. 30 et 49.) (2) « La dernière fois que j'ai été faire des observations dans la mer, c'était auprès du bourg de l’anse Bertrand, île Grande-Terre (Guade- loupe). J'y découvris la Polimadrépore rampante et molle. Elle était coriace, n'ayant que # ou 6 lignes de hauteur. Les poissons sont assez gros. L'ouverture de leur niche peut avoir 2 lignes de diamètre, c’est un sphincter qui s’élargit et se resserre. On ne voit dans ces trous au- cune cloison (solide)... Quelques jours après l'avoir pêché, j'observai les enveloppes ou langes du poisson comme des filaments ou des mem- branes transparentes et luisantes ; elles se touchent toutes et ne laissënt entre elles qu'une cloison qui parait moyenne comme les loges d'une ruche à miel. Elles sont rayées uniformément... La substance est comme spongieuse, collée exactement sur des rochers de sable mou. » n (Perssonnez., mss. 2 parlie, p. 58.) XX INTRODUCTION HISTORIQUE. variaient par leur forme et leur couleur, suivant l'espèce à la- quelle ils appartenaient (?). Cette manière d'envisager la nature des Coralliaires fut d’a- bord, ainsi que nous l’avons déjà dit, repoussée et même vive- ment combattue par Réaumur (?); et il a fallu que Trem- bley (5) fit connaître la structure et les singulières propriélés (1) Indépendamment de la découverte des animaux de ces divers Coralliaires, Peyssonnel a donné de très-bonnes descriptions des es- pèces, et lés a groupées en genres et en familles qu'il a très-nettement caractérisés. Nous reviendrons, en traitant de la classification, sur ces essais, qui sont restés complètement inédits, comme toute la seconde partie du Trailé du Coral, et qui sont très-curieux, tant à cause des vues pleines de justesse qu’on y trouve, qu’en ce qu'ils ont précédé les travaux de Linné et de Pallas sur le même sujet. (2) Peyssonnel reproduit, à la page 53 de son manuscrit, une lettre de Réaumur, datée de Paris, le 2 juin 1726, et dont voici un extrait : «..... Je pense, comme vous, que personne ne s'est avisé, jusqu’à présent, de regarder le corail et les lithophitons comme l'ouvrage d'in- sectes. On ne peut disputer à cette idée la nouveauté et la singularité; mais je vous avouerai naturellement qu’il ne me paraît guère possible de l’établir dans la généralité que vous voulez lui donner. Les lithophi- tons et les coraux ne me paraissent jamais pouvoir être construits par des orties ou pourpres, de quelque façon que vous vous y preniez pour les faire travailler Je ne crois pas que par rapport aux coraux, il y ait autre système à prendre que celui dont je vous ai parlé autrefois, que leur écorce seule est plante, à proprement parler, et que cette plante dépose une matière pierreuse qui forme la tige nécessaire pour la sou- tenir ; alors je vois toutes les difficultés disparaître sur l’organisation qui manque au corail. » « Voici encore, ajoute M. Peyssonnel (p. 55), ce que le savant M. de Jussieu me marquait par sa lettre ‘du 11 mars 1726 : « A l'égard de votre système des plantes pierreuses, que vous rangez parmi les dé- pouilles animales de la mer, je ne sais si vos raisons seront assez fortes pour nous faire abandonner le préjugé où nous sommes touchant ces plantes ; il faut bien varier les preuves dans la dissertation qu'on doit en demander au nom de l’Académie et du ministre. » (3) Abraham Trembley, né à Genève en 1700, résida à La Haye comme gouverneur des enfants du comte de Bentinck, et y fit, en 1740, sa célèbre découverte qu'il communiqua aussitôt à Réaumur. Celui-ci la fit connaître, en 1742, dans la préface du 6e volume de ses Mémoires (p. 1j). En 1743, Baker publia un ouvrage sur le même sujet, et l’année sui- vante, Trembley imprima, ën extenso, ses observations dans un livre intitulé : Mémoire pour servir à l'histoire d'un genre de polypes d'eau douce, à bras en forme de cornes, 2 vol. in-12. Paris, 1444; et in-4°, Leyde, 1744. 11 mourut, en 1784, à Genève. INTRODUCTION HISTORIQUE. XX] physiologiques de ses Hydres d’eau douce pour ébranler les convictions de cet illustre zoologiste. De concert avec Bernard de Jussieu, il répéta les expériences de Trembley sur ces ani- malcules, et il leur donna le nom de Polypes, parce que « leurs cornes, dit-il, sont analogues aux bras de l'animal de mer qui est en possession de ce nom >» (Poulpe). Il fut même conduit à considérer les Actinies ou Orlies de mer comme étant du genre des Polypes ou, si l'on veut, les Polypes comme étant du genre des Orties de mer. Enfin, il se rangea complètement à l’avis de Peyssonnel lorsque son collègue Bernard de Jussieu (1), observant sur les côles de Normandie les Alcyons, les Eschares et d’autres prétendues plantes marines à l’état vivant, les eut vus couverts d’animalcules très-semblables à ceux qu’avaient étudiés Trembley, et qu’il nomma de même des Polypes. Quant aux parties dures qui servent de support ou d'enve- loppe à ces Polgpes, Réaumur les considéra comme des produits de leur industrie architecturale comparables à ceux des abeilles et des guëêpes, el il les appela en conséquence des polyprers (2). $ 6. Depuis lors l’animalité des Coralliaires n’a plus été révoquée en doute. J. Parsons, il est vrai, s’efforça d’établir que ces animaux n'étaient, pour ainsi dire, que des parasites, et ne pouvaient produire ni le corail, ni les autres corps den- droïdes sur lesquels on les trouve (5); mais les observations (1) Bernard de Jussieu, dont le nom appartient à la botanique beau- coup plus qu’à la zoologie, naquit à Lyon, en 1699. Nous n’avons pas à nous arrêter ici sur ses travaux relatifs à la classification naturelle des végétaux, et nous nous bornerons à ajouter que ses observations sur les polypes furent faites sur les côtes du Calvados, en 1741, et por- tent principalement sur les Alcyons, les Flustres et les Tubulaires. Son mémoire est intitulé : Examen de quelques productions marines qui ont élé mises au nombre des plantes, et qui sont l'ouvrage d’une sorte d'insectes de mer, et se trouve dans les Mémoires de l'Académie des sciences, pour l’année 1742, p. 290. (2) Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, t. VI, préface, p. Lxix, 1742, (3) On the formation of Corals, Corallines, etc. Philosophical Transactions, t. XLVIL, p. 505, 1753. — Nous voyons encore Jean- François Marratti, en 1776, regarder les Coralliaires comme des végé- taux. Son petit ouvrage est intitulé : De plantis zoophylis el lithophytis in mari Medilerraneo viventibus, in-8°, Rome, 1776. Corailiaires. Tome 1. 2 _ Xxi] INTRODUCTION HISTORIQUE. d'Ellis (1) et de Baster (2) sur les Sertulariens vinrent pleine- ment confirmer les vues de Peyssonnel. Aussi, quoique dans la première édition de son Systema naturæ, Linné eût placé les Coralliaires parmi les plantes, ce législateur de la zoologie leur assigna bientôt une place dans le règne animal, d'où, depuis lors, personne n’a songé à les faire sortir. Les travaux de Othon-Frédéric Müller (°), d'Ellis, de Fors- (1) John Ellis, négociant anglais, s’occupa d'abord d'histoire natu- relle comme simple amateur, mais excité par l'annonce des découvertes de Peyssonnel, il se rendit à l’île de Sheppey, près de l'embouchure de la Tamise, accompagné d'un dessinateur habile, Broodking, pour véri- fier les faits constatés par cet observateur. En 1754, il fit un autre voyage sur les côtes de l'Angleterre. Il commença la publication de ses recher- ches par une note sur deux Bryozoaires qui sont les Cellaria plumaria et neritina de Lamarck (Philos. Trans. 1. XLVIIL, p. 115, 1754), et les exposa dans leur ensemble dans l'ouvrage intitulé : Essay towards a » natural history of Corallines, accompagné de 39 planches, et imprimé à Londres en 1754. Une traduction française parut en 1756. Il publia en- suite une série de mémoires sur divers coralliaires et autres Zoophytes, dans les tomes 49, 50, 51, 52, 53, 55, 57, 58 et 66 des Transactions philosophiques. Peu de temps avant sa mort, qui eut lieu en 1776, 11 s’é- tait occupé à réunir ses observations en un corps d'ouvrage pour lequel il fit graver une série nombreuse de belles planches. Ce livre, imprimé par les soins de Solander et de sir Joseph Banks, sous le titre de : The natural history of many curious and uncommun Zoophyles, in- 40, Londres, 1786, porte les noms d’Ellis et de Solander, comme si ce der- nier avait réellement contribué à sa rédaction; mais il est évident qu'il est dû tout entier à Ellis. On doit aussi noter que six des planches pré- parées par Ellis furent perdues après sa mort et ne sont connues que par les épreuves avant la lettre accompagnant l'exemplaire de Joseph Banks, que possède aujourd'hui la bibliothèque da British Museum, à Londres. Les 63 planches publiées par Solander parurent de nouveau dans l'ouvrage de Lamouroux, intitulé : Exposition-méthodique des genres de Potypes, 1 vol. in-4°, Paris, 1821. C (2) Job Baster, médecin hollandais, né-en 1711, indépendamment de quelques travaux de botanique, publia diverses observations zoolo- giques sous le titre de Opuscula subseciva, 2 tomes in-4°, Harlem, 1759-65. Il mourut en 1775. (3) Othon-Frédéric Müller naquit à Copenhague en 1730. IL publia un grand nombre de travaux de zoologie descriptive d’une importance considérable. Ses observations relatives aux Coralliaires se trouvent dans son ouvrage intitulé Zoologia danica, dont les deux premiers tomes seulement parurent du vivant de l’auteur. Le 3° a été publié par Abil- gaardt en 1789, et le 4e par Rathke en 1806. Ce beau livre est accom- INTRODUCTION HISTORIQUE. XXII) _kæl(, Mer. de Dicquemare, de Pallas et de Cavolini, firent faire pendant la dernière moitié du siècle dernier de grands progrès à cette branche de la zoologie. On doit à Dicquemare (?) beaucoup d'observations intéressantes sur la physiologie des Aclinies, aussi bien que sur la conformation extérieure de ces animaux. Ellis (5) a donné, indépendamment de ses publica- tions sur les Sertulariens et les Bryozoaires, sur lesquels nous n'avons pas à nous arrêter ici, un grand travail sur les Poly- piers. Mais l'ouvrage descriptif et iconographique le plus étendu est dû à Esper (f). pagné de 160 planches coloriées. Déjà, en 1777, Müller avait donné un pelit ouvrage systématique sur le même sujet, intitulé Zoologiæ danicæ prodromus. On lui doit auss! un travail important sur les Ento- mostracés (1785), une monographie des Hydrachnes(1781), et une longue série d'observations sur les animaux infusoires qui furent publiés après sa mort par Othon Fabricius sous le titre de Animalcula infusoria flu- viatila et marina, in-4°, 1786. Il est également l’auteur de travaux estimés sur les Annélides et sur d’autres points de la zoologie. Il mourut en 1781. (4) Descripliones animalium quæ in ilinere orientali observavit Petrus Forskæl, post mortem auctoris edidit, Carsten Niebubr, Copen- bague, 1775. — Il fait connaître plusieurs espèces de Coralliaires de la mer Rouge. (2) Jacques-François Dicquemare naquit au Hâvre en 1743. Il embrassa l’état ecclésiastique et professa la physique et l'histoire natu- relle dans sa ville natale. Il était aussi peintre habile, hydrographe et astronome; mais ses travaux les plus importants sont relatifs à la zoo- logie marine. Il fut chargé, par le gouvernement, d'examiner les causes du dépérissement des huîtres dans la baie de Cancale, et il fit un grand nombre d'observations curieuses sur les Actinies et autres animaux des côtes de la Normandie. On a de lui plus de 70 mémoires publiés dans le Journal de physique depuis 1772 jusqu'en 1789. Son travail sur les .Actinies fut inséré dans le 63° volume des Transactions philosophiques (en anglais et en français, p. 361, 1773), et, à l’époque de sa mort, il préparait la publication de son Portefeuille. Louis XVI avait ordonné qu’on fit les frais nécessaires à l'impression et à la gravure des planches de ce grand ouvrage qui n’a pas vu le jour. 32 planches ont été ter- minées, et la bibliothèque du Muséum d'hisicire naturelle en possède les épreuves avant la lettre, mais sans texte et sans ds Dicquemare mourut en 1789. (3) Natural history of many curious and uncommun Zoophyles, in-40, Londres, 1786. (4) E.-J.-C. Esper était l'un des iconographes les plus laborieux du LS Yxiv | INTRODUCTION HISTORIQUE. . Cavolini (1) a surtout enrichi la science par ses recherches sur la structure des polypes du Corail, des Gorgones, etc., et par ses expériences physiologiques sur le mode de produc- tion de l’axe solide de ces Zoophyles. Enfin, Pallas (?) a intro- duit dans la description et la classification des Polypiers une clarté et un degré de précision inconnus jusqu'alors. Son livre est un ouvrage fondamental en zoophytologie, et on y trouve les vues les plus saines sur la nature des RONDE et sur leurs affinités zoologiques. Des services plus considérables encore auraient certainement dernier siècle. Il forma des collections considérables de Lépidoptères et de Zoophytes qui appartiennent aujourd'hui au Muséum d'histoire naturelle d'Erlang. Son grand ouvrage sur les Zoophytes a paru par fascicules de 1788 à 1806, et forme trois volumes de texte accompagnés de deux volumes de planches. Les descriptions sont verbeuses el sou- vent vagues, mais cet ouvrage est très-utile à cause du nombre et de la bonne exécution des figures qu’il renferme. Il porte le titre de Die Pflanzenthiere, Nuremberg, 1791-1797. Esper naquit en 1742. (4) Philippe Cavolini, professeur de zoologie à l'Université de Na- ples, était un observateur habile et zélé. Son ouvrage, intitulé Memorte per servire alla storia dei polipt marini, Naples, 1785, est riche de faits bien étudiés et a contribué plus que tout autre, peut-être, à don- ner une idée exacte de l'anatomie et de la physiologie des Alcyonaires. Ce livre se compose de trois mémoires dont les deux premiers portent essentiellement sur les Gorgones, le corail et l’Astroides calicularis, tandis que le troisième a principalement pour objet les Sertulariens. On lai doit aussi un travail important sur la génération des poissons et des crabes, et quelques autres écrits sur divers points d'histoire naturelle. I naquit à Naples en 1756 et mourut en 1810. (2) Pierre Simon Pallas naquit à Berlin en 1741. Il commença ses travaux zoologiques à Leyde où il publia, en 1766, son ouvrage si re- marquable sur les Coralliaires intitulé Ælenchus Zoophytorum. Ce livre, formant un volume in-80, n'est pas accompagné de figures, mais on en a joint à une traduction hollandaise qui en a été donnée par Boddaert, à Utrecht, en 1768. C'est aussi en 1766 que Pallas publia ses Miscellanea zoologica. Ap- pelé en Russie par Catherine IL et chargé de travaux astronomiques en Sibérie, il fit, pendant son séjour en ce pays, un grand nombre d'obser- vations précieuses pour l’histoire naturelle. Plus tard, il explora la Crimée et les autres parties méridionales de l'Empire russe; enfip, il revint à Berlin où il termina ses jours en 1811. Il serait trop long d'é- numérer ici tous les travaux qu’on lui doit, et nous nous bornerons à ajouter qu’indépendamment des deux ouvrages cités ci-dessus, ses pu- INTRODUCTION HISTORIQUE. XXV été rendus à cetle branche de la zvophytologie par Savigny (1), si une longue et cruelle maladie n’avait empêché cet habile observateur de publier la majeure partie de ses travaux sur l'a- nalomie des Polypes, et de compléter ses recherches. Dans son blications les plus importantes en zoologie sont : sa Spicilegia zoolo- géca en 14 fascicules, Berlin, 1767-1780, et sa Fauna asialico-rossica, Saint-Pétersbourg, 1811-1812. (1) Jules-César Savigny, né en 1777, vint de bonne heure à Paris étudier la médecine, et en 1798, il fit partie de l'expédition scientifique de l'Egypte où il recueillit d'immenses matériaux pour servir à l’his- toire des produits zoologiques de ce pays. De retour en France, il s’oc- cupa sans relâche de l’étude approfondie des objets ainsi recueillis, et en 1814 il communiqua à l’Académie des sciences le commencement de son magnifique travail sur la structure de la bouche chez les animaux articulés. L'année suivante, il présenta un second mémoire sur le même sujet, et l’ensemble de ses recherches accompagné de notes et de planches parut, en 1816, sous le titre de Mémoires sur les animaux sans vertèbres, 1" partie, 1°° fascicule. En 1815, il commença aussi à faire connaître les résullats de ses observations sur les animaux con:. fondus jusqu'alors sous le nom de Polypes, et dans un mémoire sur les Alcyons gélatineux à 6 tentacules simples, il a établi les bases de la divi- sion zoologique qu'il désigna plus tard sous le nom de classe des Asci- dies, et que Lamarck nomma, en 1816, classe des Tuniciers. Savigny donna, dans la seconde partie de ses Mémoires sur les Animaux sans vertèbres, les résultats de ses patientes et minutieuses recherches sur l'organisation et la classification naturelle des Ascidies simples aussi bien que des Ascidies composées, et ce travail aurait suffi à lui seul pour placer son auteur au premier rang parmi les naturalistes. Les observations de Savigny sur Ja structure et la classification des Polypes proprement dits ne sont connues que par les extraits qu'il communiqua à Lamarck et que celui ci inséra dans le 2e volume de son Histoire des animaux sans ver- tèbres, p.403, 1816. En 1820, Savigny fit paraître dans le grand ouvrage de l'expédition d'Egypte un travail également très-remarquable sur l’or- ganisation extérieure et Ja classification des Annélides, intitulé : Système des Annélides, principalement de celle des côtes de l'Egypte et de la Syrie, 1 vol. in-fol. Enfin, il avait fait peindre et graver, pour l'ouvrage sur l'Egypte, une série de magnifiques planches sur les animaux sans vertèbres de ce pays. Malheureusement, une maladie nerveuse grave el une affection de la vue, dont il avait déjà à diverses reprises subi les atteintes, vinrent interrompre complètement ses travaux en 1822, De- puis ce moment, il fut perdu pour la science, et la plupart des belles planches préparées par ses soins n'auraient jamais vu le jour si Cuvier p'avait obtenu du gouvernement, aux frais duquel cette publication se fai- sait, l’autorisation de les faire paraître sans texte et accompagnées seu- lement d'une explication sommaire rédigée par Audouin. Plusieurs de XX] INTRODUCTION HISTORIQUE. beau mémoire sur les Alcyons à six tentacules (!), il fit con- naître l’organisation des animaux qui, confondus jusqu'alors avec les Polypes, en ont été séparés par Cuvier sous le nom d’Ascidies composées et rangés par ce grand naturaliste dans l'embranchement des Mollusques (?). Il avait aussi étudié la structure des Polypes à huit tentacules, mais ses recherches sont restées inédiles et ne sont connues que par un court extrait publié par Lamarck (°). $ 7. Pendant le premier quart du siècle actuel, les progrès dont nous traçons ici l’esquisse rapide se rapportent princi- palement à la classification des Polypes ou plutôt des po- lypiers ; ils sont dus, en majeure partie, à Lamarck (#, Cu- ces planches se rapportent au sujet dont nous nous occupons ici et doi- vent faire vivement regretter la perte des observations que leur auteur p’avait pu manquer de faire sur la structure et la classification des Po- lypes. Savigny mourut à Versailles en 1851, après vingt-neuf années de souffrance et de solitude. (4) Mémoires sur les animaux sans vertèbres, 2 partie, Paris, 1816. (2) Règne animal, 1re édition, t. LE, p.499, 1817. (3) Histoire des animaux sans vertèbres, t. IX, p. 403, 1816. (4) Jean-Baptiste de Lamareck naquit en 1744 aux environs de Ba- paume, en Picardie. Il se distingua d’abord dans la carrière militaire et se livra ensuite à l'étude de la médecine qu'il quitta bientôt pour s’oc- cuper exclusivement de botanique. Son premier ouvrage fut la Flore française dont la première édition est de 1773 et dont une autre édition, fort augmentée par le célèbre De Candolle, parut en 1805. En 1788, il fut attaché comme botaniste au Cabinet du Jardin du Roi et, lors de la reconstitution de cet établissement sous le titre de Muséum d'histoire naturelle, il fut appelé à y remplir une chaire de zoologie, science dont jusques là il ne s’était jamais occupé. Il avait alors près de 50 ans, mais il s’appliqua avec ardeur à l'étude des animaux sans vertèbres dont il était chargé de faire l’histoire et, bientôt après, il publia sur ce sujet un travail important sous le litre de Système des animaux sans ver- tèbres, un vol. in-80, Paris, 1801. Mais la publication de son grand ou- vrage de zoologie ne commença qu’en 1815 et fut achevée en 1822. Il a pour titre Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, 7 vol. in-8o, Une seconde édition de ce travail a été faite en 1836 et augmentée de notes par MM. Deshayes et Milne Edwards, 9 vol. in-8°. Lamarck s’est beaucoup occupé de la philosophie zoologique au sujet de laquelle il avait des idées fort bizarres et il se plaisait à développer ses vues spé- culatives sur le mode de création du règne animal ; mais il a rendu des INTRODUCTION HISTORIQUE. XXVI] vier (?) et Lamouroux (?). Nous y reviendrons dans la suite de cet ouvrage, et nous ajouterons seulement ici que dans les sys- tèmes adoptés par ces naturalistes, on s’attachait aux caractères tirés de la consistance ou de la forme des polypiers, sans avoir égard à la structure intérieure des Polypes. On n'avait même pas encore reconnu les affinités entrevues par Peyssonnel, entre les Polypes à polypier et les Actinies dont le corps est toujours mou; et, guidé par l'analogie ou par des observations erro- nées, on s’accordait à altribuer aux éponges une organisation semblable à celle des vrais Polypes. Le premier essai d’une classification des Polypes, fondée sur l'anatomie, date de 1828. L'un de nous (°), conjointement avec Audouin (?), fit alors une série d'observations sur la services réels à la science par ses observations sur les coquilles fossiles des environs de Paris, et ses grands travaux sur la classification des Zoophytes, des Mollusques et de quelques autres divisions du règne animal. Ii mourut en 1829. (1) Tableau élémentaire d'histoire naturelle des animaux, 1798. — Règne animal, 1re édit., t. IV, 1817; 2e édition, t. IE, 1830. Ce grand zoologiste naquit, comme on le sait, en 1769, à Montbéliard, et mourut à Paris en 1832. (2) J.-V.-F. Lamouroux, né à Agen en 1779, s’occupa d’abord de commerce et d'industrie et cultiva ensuite avec succès la botanique. En 1808, il fut nommé professeur à la Faculté des sciences de Caen où, après avoir publié un travail sur les Thalassiophytes, il donna une Histoire générale des Polypiers coralligènes flexibles, un vol. in-8°, Caen, 1816. La classification qu'il y adopte a beaucoup d’analogie avec celle de La- marck, sauf les noms, et c'est à ce dernier que paraît en apnartenir le mérite principal. Il fit paraître ensuite, en 1821, sous le titre d'Expo- silion méthodique des genres de l’ordre des Polypiers, un autre volume dans lequel on retrouve les belles planches d'Ellis précédemment éditées par Solander. Celles qu'il y a jointes sont d’une exécution fort médiocre, et le texte est loin d’être digne des éloges que les biographes de ce na- turaliste lui ont prodigués. Il mourut en 1825. (3) M. Milne-Edwards. (4) Victor Audouin, né en 1797, débuta dans la science par diverses observations entomologiques et y prit bientôt un rang élevé par la pu- blication de ses belles recherches sur le thorax des insectes (Annales des Sciences naturelles, re série, t. I, 1824). Attaché au Muséum comme aide naturaliste de Lamarck et de Latreille, il fat conduit à s'occuper de l'étude de toutes les parties de l’histoire des animaux sans vertèbres. xxvii] INTRODUCTION HISTORIQUE. structure des Polypes de nos côles, el montra que le groupe dé- signé sous ce nom offrait une composition des plus hétérogènes, que les Flustres el beaucoup d’autres de ces animaux avaient un anus et une bouche distincts, et se rapprochaient des Mol- : lusques par leur structure; que les Spongiaires, qui venaient d’être bien étudiées par Grant, devaient former une division particulière, caractérisée par l'absence de polypes; enfin, que les espèces dont les polypes n’ont qu'un seul orifice, offrent deux types d'organisation bien distincts, caractérisés exlérieu- rement par l'existence de tentacules simples ou de tentacules pinnés (1). Vers la même époque, Cuvier rapprocha avec rai- son les Actinies des Polypes à polypiers (?), et Blainville fit paraître un grand travail sur les Zoophytes, dans lequel, sans tenir compte des recherches anatomiques dont nous venons de parler, il elassa tous ces animaux d’une manière nouvelle (°). En 1826, il commença avec l'un de nous une série de recherches sur l'anatomie et la physiologie des animaux marins qui leur ont paru de- voir être étudiés à l'état vivant plutôt que dans les collections zoologi- ques où l’on se contentait trop souvent d'en faire l'examen. Les pre- miers résultats de ce travail commun, portant sur les crustacés, furent publiés dans les Annales des Sciences naturelles pour 1826 et 1827, Les recherches sur la structure et la classification des polypes citées dans le texte ci-dessus furent commencées à Granville en 1826 et ter- minées aux îles Chausey en 1828. De 1823 à 1834 les mêmes auteurs publièrent une série de mémoires sur les Annélides, d'abord dans les Annales des Sciences nalurelles, puis dans un ouvrage qui est resté inachevé et qui porte pour titre : Recherches pour servir à l'Histoire naturelle du littoral de la France, 2 vol. in-8°, 1832-1834. A partir de cette époque, Audouin s’occupa principalement d'entomologie appli- quée à l’agriculture. En 1832, il succéda à Latreille comme professeur au Muséum d'histoire naturelle, et en 1838 il entra à l’Académie des sciences comme membre de la section d'Economie rurale. Il mourut en 1841. | (1) Résume des recherches sur les animaux sans vertèbres failes aux îles Chausey, présenté à l'Académie des sciences le 29 septembre 1898 par MM. Audouin et Milne Edwards (Ann. des Sc. nat., {re sér., t. XV, p.5, 1828). (2) Règne animal, 2° édit., t. KE, p. 291, 1830. (3) Dictionnaire des Sciences naturelles, t. LX, 1830. — Ce.vo- lume a été tiré à part et augmenté de quelques planches, en 1834, sous le titre de Manuel d'actinologie. f INTRODUCTION HISTORIQUE. XXIX Cette classificalion pèche par ses baseset ne saurait être suivie, mais le tableau méthodique auquel elle sert de cadre est plus complet que tous ceux publiés jusqu'alors. En 183%, M. Ehren- berg publia aussi un travail important sur la classification des Polypes, groupe qu'il délimila mieux que ne l'avaient fait ses prédécesseurs, et dont il sépara définitivement les Flustres et les Eschares, avec lesquels il conslitua la classe des Bryozoai- res (*). A côté de ces travaux généraux viennent se ranger diverses publications plus ou moins importantes, telles que les observa- tions de Ch. A. Lesueur sur les Aclinies des Anlilles el les ani- maux des Madréporaires (2); les mémoires de M. Wilhelm Rapp sur les Actinies et les Vérélilles (°); de M. F.-S. Leuckart sur les Fongies (*) ; de M. Delle Chiaje sur l'anatomie de plusieurs Polypes des côtes de Naples (*); la descriplion d'un grand nombre d'espèces nouvelles, recueillies dans les voyages de circumnawvigalion, par MM. Quoy et Gaimard ($), Lesson (7), Brandt (3) ; les recherches anatomiques faites par l’un de nous sur les polypes des Alcyoniens (”); celles de M. de Quatre- fages sur les Edwardsies (1°); celles de sir John Dalyell sur les (1) Coralienthiere des rothen Meeres, in-4°, 1834. (2) Journal of the Academy of Philadelphie, t. I, 1817. — Des- cripiion de plusieurs animaux appartenant aux Polypiers lamellifères de M. de Lamarck, dans les Mémoires du Muséum, t. VI, 1820. (3) Nova acta Academiæ curiosorum naturæ, t. XIV, 2° partie, 1829. — Ueber die Polypen im allgemeinen und die Aclinien insbe- sondere, 1829. (4) De Zoophytis coralliis et speciatim de genere Fungia, 181. (5) Memorie sulla sloria e notomia degli animali senza vertebre del regno di Napoli, 1829. — Descrizione e notomia degli animali tnverlebrali della Sicilia cileriore, t. IV, 1841. Ces dates ne sont pas réellement celles de la publication. (6) Voyage de l’Astrolabe, Zoologie, t. IV, 1833. (7} Voyage de la Coquille, Zoophytes, 1830. (8) Prodromus animalium a Mertensio observatorum, 1835. (9) Milne Edwards, Annales des Sciences naturelles, 2 sér., t. EV, 1835. (10) Annales des Sciences naturelles, 2e sèr., 1. X VI, p. 45, 1842. XXX INTRODUCTION HISTORIQUE. Zoophytes les plus remarquables des côtes de l’Ecosse (1); l'ouvrage spécial de M. George Johnston sur les Zoophytes de la Grande-Bretagne (?); etc. | A la suite des travaux que nous venons de mentionner, les zoologistes s’accordaient généralement à séparer les Polypes à deux orifices ou Bryozoaires des Polypes dépourvus d’anus: mais ils confondaient encore dans ce dernier groupe les Hydres de Trembley et les Sertulariens avec les Alcyons, les Gorgones, le Corail, les Madrépores et les Actiniens. Les observations im- portantes de MM. Sars, Dujardin, Siebold, van Beneden, Desor el quelques autres naturalistes, sont venues montrer qu'un grand nombre de ces animaux ne sont autre chose qu'un pre- mier état des Médusaires, résultat d’une grande importance en zoologie, et qui a nécessité une réforme radicale dans la clas- sification de tous ces Zoophytes. $ 8. Les divers travaux dont nous avons parlé jusqu'ici portent essentiellement sur l'histoire naturelle des Polypes de l’époque actuelle ; mais depuis longtemps l'attention des z0olo- gistes avait été appelée aussi sur les débris fossiles que les ani- maux de la même classe ont laissés dans les diverses couches de la croûte solide du globe. Ainsi, vers le milieu du siècle dernier, Lhwyd (°) et Pen- nant (*) ont décrit divers polypiers des terrains anciens de (4) Rare and remarkable animals of Scotland, 2 vol., Londres, 1848. (2) History of the British Zoophyles, Edimburg , 1838. — 2e édit., 2 vol., 1847. (3) Edward Lhwyd (dont le nom s'écrit aussi parfois Lihwyd, Liwyd, Lhuyd, Luid ou Luidius) naquit, en 1660, dans le pays de Galles, et devint, en 1690, conservateur du Musée ashmoléen d'Oxford. Il s’occupa beaucoup d'archéologie et de linguistique; mais son prin- cipal ouvrage est le Catalogue méthodique des fossiles du Musée d’Ashmol qui fut imprimé aux frais de Newton, de Sloane et de quel- ques autres savants sous le titre de Lithophylacii Britannici Icono- : graphia, in 8, 1699. Ce livre, tiré à 120 exemplaires seulement, est très-rare ; une nouvelle édition en a êté donnée, en 1760, par Hud- desford. Lhwyd a inséré aussi divers Mémoires dans les Transactions philosophiques (vol. 18 à 28). Il mourut en 1709. (4) Thomas Pennant, né en 1726 et mort en 1798, publia un Mé- INTRODUCTION HISTORIQUE. XXX) : l'Angleterre, et l’illustre Linné fit publier par son élève, H. Fougt, un travail assez étendu sur les coraux du Goth- land (1). Guettard (?) fit connaître une série considérable de fossiles de la même classe trouvés dans le Dauphiné et dans d’autres parties de la France; il tenta même de les classer d'une manière méthodique. Le nombre des espèces perdues, ainsi enregistrées, augmenta beaucoup pendant les premières années du siècle actuel. Defrance (*) en a réuni et décrit un moire sur les fossiles du terrain silurien de l’Angleterre dans le tome XLIX des Transactions philosophiques, 1757, et donna une liste des espèces vivantes des côtes de l'Angleterre dans son grand ouvrage intitulé British Zoology, 4 vol. in-8». (1) Amænitates academicæ, t. 1, 1745. — Beaucoup d'auteurs du xvie et du xvue siècle ont figuré divers polypiers fossiles. C’est ainsi que Fabio Colonna, le premier naturaliste qui ait fait graver des figures de plantes sur des planches de cuivre, a représenté une Turbinolide fos- sile de Malte (de Purpura, p. 33, 1616), « qui diffère, dit-il, des cham- pignons en ce que les lamelles sont en dessus au lieu d’être en dessous, et qui est un végétal de même sorte que le corail, mais qui s’en dis- tingue en ce qu'il n’est pas rameux, » Nous devons citer encore une dissertation accompagnée de 4 planches, par David Sigismond Buttners, qui a pour titre : Coralliographia subterranea, Leipzig, 1714, le mé- . moire intitulé : Léthographia suecana, que Magnus von Bromel inséra, en 1728, dans le t. II des Acta literaria Sueciæ, et la Lithographia Augerburgica, 1717, de Georg Andreas Helwing. (2) Jean-Etienne Guettard, fils d'un apothicaire d'Etampes, naquit en 1715. Elève de Bernard de Jussieu et de Réaumur, il s’adonna prin- cipalement à l'étude des richesses minéralogiques de la France, et tout en exerçant la médecine, il fit sur ce sujet de nombreux et importants travaux. Ses observations sur les Coralliaires sont consignées en majeure partie dans ie grand ouvrage intitulé : Mémoires sur différentes parties des sciences et des arts, formant 5 volumes in-#0, et publiés de 1758 à 1783. On en trouve aussi dans son Mémoire sur la minéralogie du Dauphine, 2 vol. in-40, 1779. 11 mourut en 1786. (3) J. L. M. Defrance, né à Caen en 1758, mort à Sceaux en 1850, profita des loisirs que lui laissaient ses fonctions administratives pour s'occuper d'histoire naturelle, et particulièrement de paléontglogie. Il inséra un nombre considérable d'articles sur les fossiles dans le Dic- tionnaire des Sciences naturelles, de 1816 à 1830. En 1824, il fit pa- raître un ouvrage intitulé : Tableau des corps organisés fossiles, précédé de remarques sur leur pétrification, 1 vol. in-8°, Paris. Il a aussi con- signé quelques observations dans les Annales des Sciences naturelles, re série, t. Let II, XXXI] INTRODUCTION HISTORIQUE. grand nombre, et, en 1826, Goldfuss (1) commença la pu- blicalion d’un grand ouvrage paléontologique, dont le premier volume est consacré principalement à la description de ces dé- bris des faunes anciennes. Ce livre est accompagné de magni- fiques planches, exécutées avec une rare précision par M. Hohe, el formera toujours une des sources les plus importantes à con- sulter pour l’élude des Coralliaires. Plus récemment, M. Lons- dale a décrit et figuré avec beaucoup de soin les Polypiers trouvés par M. Murchison dans les terrains siluriens de l’An- gleterre ; il s’est occupé aussi de l'étude des Polypiers du ter- rain devonien et de quelques autres Coralliaires fossiles (?). M. M'Coy a publié des recherches du même genre sur les fossiles de l'Irlande et a soumis à une étude attentive les Poly- piers des terrains anciens et secondaires de l'Angleterre (°). On doit à M. Michelin une Zconographie zoophytologique qui à puissamment contribué à bien faire connaître les Polypiers fossiles des divers terrains de la France (*). On trouve aussi dans ies ouvrages de quelques géologues de l'Allemagne, MM. Hisinger (5), Sleininger (5) et Rœmer (7), par exemple, la description de diverses espèces nouvelles ou (4) Petrefacta Germanie, t. I, Düsseldorf, 1826-1833. (2) Murchison’s Silurian System, 1839. — Transactions of (he geological Society of London, 2° série, t. V, 1840. (3) À synopsis of the caracters of the carboniferous limestone fossils of Ireland, 1 vol. in-#°, Dublin, 1844. — À synopsis of the silurian fossils of Ireland, collected by Richard Griffith, À, vol. in- 4o, Dublin, 1836. — British palæozoic fossils, 2 livraisons in-4°, 1851. (4) Iconographie zoophylologique, description des polypiers f[os- siles de France et des pays environnants, par Hardouin Michelin, avec figures par Ludovic Michelin et J. Delarue, 1841-1847. (5) Anteckningar i Physik och Geognosi under resor uli Sverige och Norrige, af Wülheim Hisinger, 6 vol. in-8°, avec atlas, Upsal, 4817-1837. — Lethæa suecica, Holmiæ, 1837. (6) Observations sur les fossiles du calcaire intermédiaire de l'Eifel, par Jean Steininger, dans les Mémoires de la Sociélé géologique de France, t. I, 2e partie, 183#. (7) F. Adolph Rœmer, Die Versteinerungen der norddeutschen Oolithengebirges, À vol. in-4, Hanovre, 1836.— Die Versteinerungen der norddeutschen Kreidegebirges, 1 vol. in-4°, Hanovre, 1840. INTRODUCTION HISTORIQUE. XXxiI incomplètement connues, ainsi que des indications sur les di- vers gisements de ces corps; et M. Hall (1) à publié plus ré- cemment encore un travail considérable et important sur la géologie et la paléontologie de l’état de New-Yorck, qui con- tribue également aux progrès de cette branche de la zoologie ancienne. $ 9. Dans ces dernières années, les progrès de la zoophy- tologie sont dus principalement aux travaux de M. Dana (?) qui, membre de la grande expédition américaine au pôle Sud, a eu l’occasion d'étudier un très-grand nombre d'animaux ap- partenant à la classe des Coralliaires, et a apporté dans celle étude une rare habilelé. Indépendamment des améliorations importantes qu'il a introduites dans la classification naturelle de ces animaux, il a entrepris des recherches longues et minu- tieuses sur leur morphologie, et a examiné avec beaucoup de sagacité le mode suivant lequel les individus agrégés se trou- vent réunis pour constituer les polypiers composés; son ouvrage est accompagné d’un magnifique atlas, et cette publication fait autant d'honneur au gouvernement qui l’a ordonnée qu'à l’au- teur qui l’a accomplie. Pour terminer cette esquisse rapide des travaux dont les Coralliaires ont été l’objet, il nous reste encore à mentionner les recherches auxquelles nous nous sommes livrés depuis quelques années sur la structure et la classification des Poly- piers (5). Nous nous sommes efforcés d'introduire dans cette (1) Geology of New-Yorck, 1 vol. in-4°, 1843. — Paleontology of New-Yorck, 2 vol. in-40, 1847-1852. (2) United States, Exploring Expedilion, of capt. Wilkes, Zoo- phytes, 1 vol. in-4°, Philadelphia, 1846, et un atlas in-fol. 1849. — Beaucoup d'extraits de ce travail ont paru à l'avance dans l’ American journal of Sciences de Silliman. (3) Milne Edwards et J. Haime, Recherches sur les polypiers, 4er mémoire : Struclure el développement des polypiers en général (Annales des Sciences nalurelles, 3e série, t. IX, p. 37), 1848. — 2e mémoire : Monographie des Turbinolides (Ann., 3° série, t. IX, p.211), 1848. — 3° mémoire : Monographie des Eupsammides (ibid., t. X, p. 65), 1848. — 4e mémoire : Monograpliie des Astréides (ibid., t. X, p. 209, t. XI, p. 233, et t. XII, p. 95), 1849. — 5° mémoire : ZXXjV INTRODUCTION HISTORIQUE. étude un degré de précision dont elle nous semblait manquer jusqu'alors, et de mettre la distribution méthodique des Co- . ralliaires en harmonie avec ce que nous savons aujourd'hui sur l’organisation de ces Zoophytes. C’est l’ensemble de tous ces travaux qui forme la base de l'ouvrage que nous présentons aujourd'hui au public. Monographie des Oculinides (ibid., t. XII, p. 63), 4850. — 6e mé- moire : Monographie des Fongides (ibid., t, XV, p. 73), 1850. — 7e mémoire : Monographie des Poritides (ibid., t. XVE, p. 21), 1851. — 8e mémoire : Observations sur le genre Lithostrotium (ibid., t. XVIIL, p. 21), 1852. Monographie des polypiers fossiles des terrains palæozoïques (Ar- -chives du Muséum, t. V), 1851. A Monograph of the British fossil Corals, en 5 parties, Londres, 1850-1855. Depuis la publication de nos travaux sur les Coralliaires, M. A. E, Reuss a fait paraître un mémoire considérable intitulé : Beitræge zur Characteristik der Kreideschichten in den Ostalpen besonders im Go- sauthale und am Wolfgangsee (Denkschriften der kaiserlichen Aka- demie der Wissenschaften, t. VIL, Vienne, 1854), et qui est accompa- gné de 31 planches in-4°, dont 24 sont consacrées à des polypiers. PREMIÈRE PARTIE. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES CORALLIAIRES. CHAPITRE PREMIER. DÉLIMITATION DE LA CLASSE DES CORALLIAIRES. La signification du mot polype a singulièrement varié depuis les temps anciens jusqu’à nos jours: Aristote, Pline et les autres naturalistes de l'antiquité l’appliquaient aux Mollusques à bras, dont Cuvier a formé la classe des Céphalcpodes, et on le retrouve encore avec cette même acception dans le mot poulpe dont nous nous servons communément pour désigner un de ces animaux. Les auteurs de la Renaissance y ont donné la même valeur. Mais, vers le milieu du XVIIF siècle, Réaumur et Bernard de Jussieu le transférèrent d’un commun accord aux animaux que Peyssonnel et eux-mêmes venaient de découvrir dans une multi- tude d’êtres réputés jusqu'alors des plantes marines, et Trembley lappliqua également aux animalcules d’eau douce, que ses ex- périences ont rendus célèbres. Leur exemple a été suivi par tous les zoologistes ie et aujourd'hui, dans le langage usuel, on applique ce nom à tous les êtres qui, par la forme générale de leur corps, ressemblent à une petite colonne cylindrique couronnée de tentacules. À une époque peu éloignée de nous, lorsque l'organisation intérieure de ces animaux était encore in- connue, on les réunisstit tous dans une même division que lon appelait généralement la classe des Polypes; mais on sait main- tenant que ces êtres sont en réalité de nature très-différente, que ‘les uns se rattachent à l'embranchement des Mollusques ; que d’autres ne peuvent être séparés des Médusaires, dont ils ne sont, pour la plupart, que le jeune âge; que d’autres enfin doi- vent former, dans l’embranchement des Zoophytes, une classe distincte dont les représentants les plus importants sont le Co- rail, les Madrépores et les Actinies. C’est de ce dernier groupe 2 i CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. naturel que nous nous proposons de traiter dans cet ouvrage. Dans le désir de ne pas surcharger la science de noms nouveaux, nous avions d’abord conservé le nom de Polypes que Cuvier et Lamarck avaient donné au groupe hétérogène dont cette classe est un démembrement; mais l'expérience nous a montré qu’il y avait à cela des inconvénients graves. L’habitude d'appeler Polypes les animaux exclus de ce groupe était trop enracinée pour qu’il nous fût possible d’en limiter ainsi le sens, et il en résultait souvent une confusion inextricable dans le langage zoologique. Effectivement, d’après ce système de nomenclature, le Polype de Trembley n’était plus un Polype ; presque tous les animaux pour lesquels B. de Jussieu avait fait revivre ce nom, en y donnant une valeur nouvelle, devaient nécessairement le perdre, et l’idée du Polype qu'avaient laissée dans l'esprit de tous les zoologistes les belles observations d’Ellis et de Pallas, devenait une idée fausse. Un tel état de choses serait évidemment préjudiciable aux intérêts de la science, et ne nous semble pas pouvoir être main- tenu plus longtemps. Le mot polype pourra continuer à être d’un emploi très-utile pour désigner, comme par le passé, la portion molle et contractile du corps des Bryozoaires, des Sertu- lariens ou jeunes Acalèphes, des Hydres, des Alcyonaires et des Zoanthaires, mais nous paraît devoir cesser d’être employé pour désigner un ou plusieurs de ces groupes zoologiques à l'exclusion des autres. Dans le système de classification de quelques naturalistes, principalement des auteurs anglais, le mot Zoophytes se trouve substitué à celui de Polypes ; mais comme la signification de cette expression a été préalablement fixée d’une manière plus large encore par des zoologistes dont l'autorité ne saurait être révo- quée en doute, il résulterait de son emploi, dans ce sens restreint, des inconvénients au moins aussi graves. Nous conti- nuerons donc de comprendre sous 1 m de Zoophytes tous les animaux qui, à raison de leur forme générale, offrent quel- que ressemblance avec les plantes, et nous appellerons classe des CoraLuaIRES (Coralliaria) le groupe naturel qui comprend le Co- rail et tous les autres animaux ayant la même structure essen- tielle ; animaux qui, pour la plupart, fournissent, sinon le Corail: proprement dit, du moins des produits que, dans le langage ordinaire, on confond souvent sous le même nom. La division ainsi formée correspond à l’ordre des Actinoidea dans la méthode de M. Dana, et aurait pu conserver ce nom si CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 3 déjà Blainville n'avait désigné à peu près de la même manière l’embranchement tout entier des Zoophytes. Cet embranchement nous semble se diviser naturellement en deux groupes principaux, l’un est typique et se compose des ani- maux rayonnés, il correspond par conséquent à peu près au sous- règne des Actinozoaires de Blainville et doit conserver le nom de Ramiarres. L'autre est aberrant et renferme des êtres qui, dans le jeune âge, ressemblent aux embryons ou larves desMprécé- dents, mais se dégradent par les progrès du développement et ne présentent à l’état adulte ni la forme rayonnée ni aucun des autres caractères ordinaires des Zoophytes. Cette dernière divi- sion peut être désignée sous le nom de SarcoDAIRES (1), parce que la substance de ces animaux consiste essentiellement en cette matière glutineuse et contractile, appelée sarcode par M. Dujardin. Elle correspond à peu près au sous-règne des Amor- phozoaires ou animaux hétéromorphes de Blainville, et devra renfermer les Spongiaires et les Rhizopodes ou Forammifères, mais non les autres animalcules que l’on réunit d'ordinaire à ces derniers sous le nom commun d’infusoires, et dont le plus grand nombre nous paraît devoir se rattacher au type des Mol- luscoïdes (2). La plupart des zoologistes divisent les Radiaires en trois clas- ses : les Echinodermes, les Acalèphes et les Polypes; mais ce mode de distribution ne représente pas d’une manière exacte la série des modifications introduites par la Nature dans la constitution de ces animaux. Effectivement il existe parmi les Radiaires deux types priacipaux caractérisés par le mode de dé- veloppement aussi bien que par la structure de l'animal adulte, et par conséquent c’est en deux groupes subcrdonnés et non en trois que ce sous-embranchement doit ètre partagé. L’un de ces types secondaires constitue une seule classe : celle des Echino- dermes ; l’autre se retrouve à la fois chez les Acalèphes de Cu- vier, chez les Polypes hydraires et chez les Polypes coralliaires. Tous ces derniers animaux ont entre eux une parenté étroite, et pour que la classification zoologique soit autant que possible (1) Ce nom a été employé déjà en 1853 dans un tableau du Règne animal placé à la fin des Notions préliminaires de zoologie par Milne Edwards: mais le groupe appelé ainsi comprenait alors les Infusoires aussi bien que les Spon- giaires. . (2) Voyez, sur les affinités des Trichodaires ou Infusoires proprement dits : 3. Haime, Observations sur les métamorphoses et l'organisation de la Trichoda lynceus (Annales des Sciences naturelles, 3e série, t. XIX, p. 132, 1853). Coralliaires. Tome 1. 3 4 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. l'expression du plan que la nature semble avoir suivi dans la création du Règne animal, ils doivent y être représentés par une division particulière que MM. Frey et Leuckart ont désignée sous le nom de CoELENTÉRÉS, Cœlenterata (1). La classe des Coralliaires dont nous allons faire ici l’histoire forme une des subdivisions naturelles de ce groupe. Les autres Cœlentérés doivent être réunis en une seconde section à laquelle on petit conserver le nom commun d’Acaléphes, et ils nous sem- blent devoir y constituer 3 classes, savoir : les Médusaires, les Siphonophores et les Hydraires. C’est aux Siphonophores que les Coralliaires ressemblent le plus. Les Hydres, qu’on avait classés avec ces Zoophytes sous le nom commun de Polypes, s’en éloi- gnent davantage; mais ne nous semblent pas devoir être con- fondus avec les Sertulariens dans le groupe des Médusaires, comme le voudraient quelques naturalistes, etrestent à nos yeux les représentants d’un type particulier pour lequel nous conser- vons la dénomination d’'Hydraires. Pour nous, la classe des Coralliaires se compose des ZooPHYTES RADIAIRES COELENTÉRÉS qui, organisés pour la vie sédentaire, res- tent presque toujours fixés par leur base à des corps étrangers, et ont, comme nous le-verrons plus tard, les organes spéciaux de la génération logés dans l’intérieur du corps à l’entour de ia cavité digestive, tandis que chez les autres Cœlentérés ou Acale- phes, ces mêmes organes sont toujours superficiels et indépen- dants de la cavité stomacale. CHAPITRE Il. | DE L'ORGANISATION DES CORALLIAIRES. Le Coralliaire est un animal à structure radiaire et de forme plus ou moins cylindrique qui repose par sa base sur les corps étrangers. Son extrémité supérieure présente un orifice central qui tient lieu de bouche et d’anus et qui est entouré de tenta- cules tubulaires. Son corps est creusé d’une cavité unique dont une portion constitue la chambre stomacale et dont une autre portion sert. de réservoir aux fluides nourriciers' et loge les or- _gaues générateurs. La chambre stomacale en occupe l'axe et (1) Beitræge zur Kenniniss rbéloE Thiere des norddeutschen .Meeres, p. 37, 1847. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 5 communique librement avec la chambre viscérale ou portion inférieure par un orifice garni d’un sphincter. Des lames mem- braneuses, que nous désignerons sous le nom de cloisons ou replis mésentéroïdes, s'étendent de la surface externe de ce tube stomacal à la surface interne des parois du corps et se prolon- gent inférieurement dans la chambre viscérale de facon à divi- ser le pourtour de la cavité générale en une série de loges qui se continuent en haut dans les tentacules. Enfin les organes de la génération sont contenus dans l'épaisseur de ces lames qui donnent attache par leur bord à des organes secréteurs (1). Tantôt les téguments sont contractiles dans toute leur éten- due et conservent partout leur mollesse primitive; d’autres fois la portion basilaire du corps s’ossifie en quelque sorte et consti- tue une espèce de gaine solide dans l’intérieur de laquelle les parties molles de l’animal rentrent plus ou moins complètement quand il vient à se contracter (2). Cette portion consolidée du système tégumentaire forme ce que l’on a appelé le polypier; la portion molle et contractile du Coralliaire a reçu le nom de Polype. Chez certains Coralliaires il n’y a point de polypier, et le Po- lype constitue l’animal tout entier, tandis que chez d’autres que l’on a désignés sous le nom de Polypes à polypier, le corps se compose de deux parties bien distinctes : l’une basilaire et dure, l’autre supérieure et contractile. La différence entre ces deux sortes de Coralliaires ne dépend d’aucune modification apportée au plan général de l’organisation de ces animaux et tient seule- ment au degré de consistance plus ou moins grande des parois de la portion basilaire de leur corps; mais elle a assez d’impor- tance pour être représentée dans la classification de ces ani- maux, etelle nous servira pour la distinction de deux groupes : celle des Coralliaires malucodermés et celle des Coralliaires sclérodermés. À, SYSTÈME TÉGUMENTAIRE. Dans les Coralliaires malacoderinéé où dépourvus de polypier, de même que dans le Polype- ou portion supérieure et molle des Coralliaires sclérodermés ou à polypier, les parois du corps se composent essentiellement de deux tuniques, l’une externe ou (1) Voyez pl. A1, fig. 1c et 3c; pl. A2, fig. 1b; etc. M; (2) Voyez pl. B1, fig. 4; ete. 6 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. tégumentaire, l’autre interne ou muqueuse. En général , entre ces deux tuniques il en existe aussi une troisième de natuüre mus- culaire. 6 1. Structure des téguments mous. La tunique tégumentaire dans un ceïtain nombre d’espèces reste complètement molle et elle est alors visqueuse, mince et peu résistante. Elle se compose de quatre plans superposés for - més chacun ’éléments différents ou diversement réunis. La première de ces couches, en procédant de dehors en de- dans, est l’'épiderme proprement dit; c’est une lame transparente, formée de cellules arrondies ou subpolyédriques imparfaite- ment soudées entre elles et faciles à disjoindre. Les cellules de la seconde couche ou couche pigmentale sont sphériques ou peu déformées, à peine adhérentes les unes aux autres et renferment dans leur intérieur les granulés colorants. Ensuite vient une couche glandulaire composée de némato- cystes ou capsules filifères entremêlées de vésicules transparentes de forme irrégulière ; ces divers éléments n’ont entre eux aucune cohésion. Enfin la quatrième couche ou couche profonde constitue une véritable membrane transparente dont on ne distingue plus les éléments primitifs et qui offre de petites granulations avec des stries irrégulières. Telle est la composition des basés chezles Edwardsies(1), les Actinies (2), les Cérianthes (3), etc. ; mais dans d’autres Po- lypes ils se simplifient beaucoup, soit par la confusion des divers strates, soit par l’atrophie ou la disparition complète de l’une ou des deux couches intermédiaires. La peau est le siège de plusieurs secrétions. Elle est ordinai- rement enduite d’un liquide visqueux. Dans certains cas, ce liquide devient assez consistant pour constituer une sorte de re- vêtement flexible et membraneux autour de l’animal (4). Il se produit dans le derme des Cérianthes et de quelques Coralliaires malacodermés, une multitude de nématocystes qui, en arrivant au dehors, donnent lieu à la formation d’une gaine (1) De Quatrefages, Ann. des Sc. nat., 2e sér., t. XVIIL, p. 76, 1842. (2) Hollard, Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XV, p. 267, 1851. (3) J. Haime, Mémoire sur le Cérianthe (Ann. des Sc. nat, 4e sér., t. I, p. 341, #854). (4) Chez les Actiniens du genre Capnea, par exemple. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 7. protectrice très-épaisse. Mais ces tuniques adventives ne sont pas en connexion organique avec le système tégumentaire « et sont seulement le produit d’une excrétion. $ 2. Structure des téguments consolidés. Chez les Coralliaires sclérodermés, les téguments présentent dans leurs parties supérieures les caractères généraux que nous venons d'indiquer, mais inférieurement ils acquièrent une plus grande épaisseur et, se durcissant plus ou moins complètement dans leurs parties basilaires, ils donnent lieu au corps solide qu’on a appelé polypier. Les polypiers ne sont donc pas, comme le pensaient Réaumur et ses contemporains, des produits de l'industrie des polypes qui seraient comparables au guêpier des guèêpes, ni le résultat d’une simple excrétion de matière inerte qui se moulerait sur la surface du corps des polypes, ainsi que le supposait Lamarck; ce sont toujours des parties organisées résultant d’une sorte d’ossification des téguments eux-mêmes; et par conséquent pro- duites par un travail vital (1). Le tissu dur qui les forme présente des caractères particuliers qui le distinguent de la substance des os, des cartilages, des coquilles, de la corne, etc. C’est pour- quoi nous avons proposé de le désigner sous le nom spécial de Soenshqne (2). Cette espèce d’ossification peut porter sur le tissu dermique ou sur le tissu épidermique ; elle peut donner lieu à un simple durcissement miliaire ou à une consolidation complète et con- tinue. Ces différences dans les parties du système tégumentaire qui forment le sclérenchyme et dans le degré de dureté au- quel elles atteignent, amènent dans le polypier des modifca- tions sur lesquelles nous reviendrons en traitant du développe- ment des Coralliaires. Le tissu épidermique ainsi modifié, constitue la partie exté- rieure du Polypier que l’on a désignée sous le nom d’exothèque. Le tissu dermique donne naissance au scléroderme proprement dit. Quant à la nature chimique des polypiers, elle diffère en gé- (1) Milne Edwards, Observations sur la nature et le mode de croissance des Polypiers (Ann. des Sc. nat., 2e sér., Zool.,t. X, p. 321, 1838). (2) Milne Edwards et J. Haime, Observations sur la structure et le dévelop- pement des Polypiers en général (Ann. des Sc. nat., 3° sér., t.IX, p. 43, 1848). 8 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. néral très-peu de celle des coquilles. M.B. Silliman, qui a analysé les polypiers des Porites, des Madréporces, des Millepores, des Pocillopores, des Méandrines et des Astrées, y a trouvé de 92 à 96 pour 100 de carbonate de chaux, de 2 à 8 de matière or- ganique et de 172 à 2 de diverses substances qui sont : la silice, la chaux, la magnésie, les fluorures de calcium et de magné- sium, le phosphate de magnésie, l'alumine et l’oxyde de fer (1). Cette composition est celle de la grande majorité des polypiers ; mais dans quelques espèces le sclérenchyme est d'apparence cornée et se compose presque entièrement de matières organi- ques qui ont été étudiées anciennement par Hatchett (2), Mérat- Guillot (3) et quelques autres chimistes, mais qui ne sont quê très-imparfaitement connues. D’après ces analyses, cette sub- stance cératoïde serait formée principalement d’une matière analogue à de l’albuminescoagulée et fournirait de la gélatine par l’action de l’eau bouillante. B. TUNIQUE INTERNE. Les parois internes de la cavité générale du corps des Coral- liaires et des prolongements de cette cavité dans les organes appendiculaires sont entièrement tapissées par une tunique membraneuse distincte. La présence de cette tunique‘paraît être constante dans les animaux de cette classe. Elle se compose d’une couche de petites granulations qui repose immédiatement sur la tunique musculaire, et d’un épithélium vibratile mince. Cet épithélium est formé dans le Cérianthe et les Actinies, de très-petites cellules polygonales assez solidement unies entre elles. | La couche épithélique de cette tunique muqueuse est suscep- tible d’éprouver des modifications organiques analogues à celles qui amènent à la surface extérieure du corps la production du sclérenchyme épidermique. Il en résulte que dans quelques Coralliaires le polypier occupe toute l'épaisseur de la portion basilaire du corps, et sa cavité se remplit peu à peu de lamelles superposées, dont la réunion constitue une masse vésiculaire comparable à l’exothèque et désignée par nous sous le nom (4) Silliman, in Dana, Exploring expedition. Zoophytes, p.712, 1846. (2) Philosophical transactions, 1799, p. 317. ‘(3) Analyse comparée des os de l’homme avec ceux des différents animaux. Annales de chimie, t. XXXIV, p. 68. Pl. ORGANISATION DES CORALLIAIRES, 9 d’endothèque (1). Mais en général la tunique interne conserve sa mollesse et sa forme primitive dans la plus grande partie de son étendue et tapisse l’intérieur du polypier. C. TUNIQUE MUSCULAIRE. Entre les deux tuniques cutanée et muqueuse dont il vient d’être question, on trouve une troisième couche de nature mus- culaire, qui est tantôt continue et très-développée, d’autres fois partielle et extrêmement mince. Ses fibres sont disposées sur deux plans et sont les unes transversales, les autres longitudi- nales. Les fibres transverses sont surtout développées autour du bord supérieur du corps et dans l'appareil tentaculaire ; c’est par leur action que lPextrémité calicinale se contracte en manière de bourse. D’autres fibres du même ordre constituent une espèce de sphincter labial; mais en général ce plan musculaire est moins développé que celui qui est situé au-dessous et qui se compose de fibres longitudinales. Celles-ci se prononcent le plus dans les .parties correspondantes à l'insertion des replis mésen- téroïdes, dans l’épaisseur desquels on les voit se prolonger obli- quement. Dans les Actinies, dont le corps est extrèmement con- tractile, les fibres qui pénètrent ainsi dansles lames mésentéroïdes constituent dans chacune d’elles deux systèmes de muscles bien distincts, l’un se portant obliquement de haut en bas et de dehors en dedans, de facon à s’élargir sur la portion basilaire du corps, l’autre disposé en sens inverse et remontant oblique- ment de la muraille vers le disque péristomien. La réunion de tous ces muscles à la partie basilaire du corps y donne naissance à une espèce de disque charnu qui est souvent très-épais et qui sert à l'animal pour se fixer sur les corps étrangers. On le désigne sous le nom de pied. On remarque quelquefois à son centre une fossette plus ou moins développée qui tantôt a la forme d’une ventouse (2), d’autres fois se développe beaucoup et constitue une poche à bords contractiles (3). En général les Coralliaires demeurent fixés à l’aide de ce disque pédieux et par conséquent ils vivent complètement séden- taires. Quelques-uns cependant peuvent faire glisser leur pied (1) Voyez pl. G2, fig. 3. (2) Ex. Lucernaire. (Voyez l’Atlas de la grande édition du Règne animal de Cuvier; Zoophytes, par Milne Edwards, pl. 63, fig. 19.) (3) Ex. Mynias. (Voyez Règ. an., Zooph., pl. 21, fig. 1b.) 10 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. sur leur base de sustentation et changer ainsi lentement de place, d’autres peuvent même se détacher et devenirflottants (1}, et il en est aussi dont le corps rétréci inférieurement ne s'y dé- veloppe pas en manière de pied. Ces derniers vivent enfoncés plus ou moins complètement dans la vase ou dans le sable (2) et ils peuvent même s’y construire un fourreau à l'aide des ma- tières excrétées par leur peau (3). Cette faculté locomotrice qui se rencontre chez certaines Cérianthides n'avait pas échappé à l'attention, d’Aristote, et ce sont ses observations à ce sujet qui, mal comprises par quelques naturalistes modernes, ont fait croire que cet auteur avait désigné sous le nom d’Acalèphes les Mé- duses, aussi bien que les Coralliaires dont il vient d’être ici question (4). Les espèces qui deviennent libres peuvent flotter dans l’eau et s’y diriger par les mouvements de contraction de leur corps. Chez quelques-unes d’entre elles la natation est encore facilitée par l’existence de la cavité-pédieuse qui a été mentionnée ci- dessus (5) et qui, retenant une certaine quantité d’air, agit à la manière d’une vessie natatoire. Quoi qu'il en soit, la faculté loco- motrice est toujours très-incomplète chez les Coralliaires et, dans limmense majorité des cas, ces animaux vivent fixés aux rochers. ou à d’autres corps sous-marins, et ne peuvent mouvoir que leurs tentacules et la portion antérieure de leur corps, Mais la con- tractilité de ces parties est extrêmement grande, et en général ils ont la faculté de rentrer pour ainsi dire en eux-mêmes et de cacher toute la portion antérieure de leur corps dans la portion basilaire, laquelle, comme nous l'avons déjà dit, est souvent endurcie de facon à constituer une sorte de gaîne. Ces mouve- ments de rétraction sont produits par le concours des muscles longitudinaux aussi bien que des fibres transversales. (1) Ex. Moschate. (2) Ex. Edwardbsies. (3) Ex. Cerianthus. (4) « Quelques SDImAUx, dit Aristote, sont tantôt attachés et tantôt détachés; dans le genre de ceux qu’on appelle Dh de mer (Acalèphes), il en est quise détachent la nuit pour aller chercher leur nourriture. » (Histoire des Animaux, liv. EL, chap. 1, trad. Camus.) Les commentateurs du XVIe siècle ont cru que dans cette phrase, Aristote faisait allusion à deux sortes d’animaux très-distinctes : les Acalèphes fixes ou Actinies, les Acalèphes libres ou Médusaires ; et c’est par suite de cette méprise que baies a donné à la classe qui renferme ces derniers le nom d’Acalèphes, nom qu’Aristote avait bien certainement réservé à nos FRERE malacodermés. (5) Ex. Mynias. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. II $ 3. Organes de relation. Les Coralliaires jouissent d’une sensibilité très-développée. Non-seulement ils se contractent avec force au moindre at- touchement, mais ils ne sont pas insensibles à Paction de la lumière (1). Cependant on ne leur connaît ni système nerveux, ni organes des sens. Spix (2), il est vrai, a décrit et figuré des ganglions et des filets nerveux dans le disque pédieux des Acti- nies, mais les observations de cet auteur sur la structure de ces Polypes ne méritent aucune confiance (3). Quelques naturalistes (4) ont supposé que les bourses calici- nales des Actinies étaient des yeux, et M. Huschke (5) regarde comme étant des organes d’audition, certaines capsules renfer- mant des corpuscules calcaires qu’il a observés dans le tronc des Vérétilles. Mais ces hypothèses ne reposent sur aucun fait pro- bant. 6 4 Appareil de nutrition. Les Coralliaires sont des animaux carnivores, mais, en gé- néral, ils se nourrissent uniquement des infusoires et des ma- tières organiques très-divisées qui sont tenus en suspension dans l’eau dont leur corps est baigné. Ainsi, même des espèces de grande taille, des Actinies par exemple, peuvent vivre de la sorte pendant des mois entiers, et les petites espèces ne paraissent pas prendre d’autre nourriture ; mais les premières sont aussi très- avides d'aliments plus substantiels et ingurgitent dans leur chambre digestive les crustacés, les mollusques et les autres animaux dont ils peuvent s'emparer. Les uns se saisissent de leurs aliments à l’aide de leur bouche seulement et en rame- nant en dedans leurs tentacules, ainsi que le bord externe de l'extrémité supérieure de leur corps qui se contracte comme une bourse ; mais d’autres arrêtent leur proie au passage à l’aide des longs tentacules dont leur bouche est entourée. Chez quelques (1) Ex. les Edwardsies, le Cérianthe. (2) Annales du Muséum, t. XIE, p. 460, 1809. (3) Pour se convaincre de l’inexactitude des résultats présentés par Spix, il suffit de jeter les yeux sur les figures qu’il donne des parties les plus faciles à observer, l’ovaire des Actinies et le corps tout entier des Alcyons par exemple. (4) Cocks in Johnston, Brit. Zooph., 2e édit. t. 1, p. 24). 5) Lehre von den Eingeweiden und Sinnesorganen, p. 880, 1344. * « 12 1 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Actiniens, en effet, ces appendices se terminent en ventouse et adhèrent avec une grande force à tous les corps qu'ils viennent à toucher. Il est également à noter qu’ils sont très-contractiles et peuvent se contourner dans tous les sens aussi bien que se re- ployer en dedans vers la bouche. La bouche, comme nous l'avons déjà dit, est située dans Paxe du corps et occupe le centre de l'aire circulaire qui termine ce corps en dessus et qui est entourée par les tentacules. L'espace péristomien, ou région labiale, ainsi circonscrit, présente un certain nombre de lignes ou stries go d’une manière ra- diaire et correspondantes à l’insertion supérieure des lames mé- SEMIÉFOTUES ou cloisons membraneuses de la cavité viscérale (1). L’orifice buccal est en général au même niveau que la surface de ce disque péristomien et n’en est séparé tout au plus que par une ligne à peine saillante, mais quelquefois le bord labial de- vient très-proéminent et constitue une espèce de trompe ou d’éntonnoir saillant (2). Du reste, cet orifice est toujours très- dilatable et susceptible de se contracter au point de clore com- plètement la cavité située au-dessous. | Cette cavité, à laquelle on a donné indifféremment les noms de chambre stomacale, d'estomac et d’intestin, est formée par un tube vertical qui est ouvert à ses deux bouts, et qui par son orifice inférieur se continue avec la chambre viscérale ou portion pro- fonde dela cavité générale du corps. Ses parois ont peu à près la même structure queles parois extérieures du corps, et l'estomac est. par conséquent tapissé par un prolongement de la tunique té- gumentaire. On y aperçoit des plis ou sillons verticaux qui cor- respondent aux lignes d'insertion du bord interne de la portion supérieure des lames mésentéroïdes, et les fibres musculaires sous-cutanées transversales qui le garnissent sont très-développées, surtout vers le bord de lorifice inférieur où elles constituent sou- vent un véritable sphincter. Le tube ainsi constitué est en général suspendu sous la bouche avec les bords de laquelle les parois se continuent, et descend plus ou moins bas dans la cavité géné- rale du corps; mais il existe de grandes différences dans sa lon- gueur. Il est le plus développé chezles Alcyonaires, et, chez les Actinies, où il devient souvent très-court, il se renverse parfois au dehors par suite de la grande dilatation de la bouche et de l’état turgide de la portion inférieure de la cavité générale du (L}y Voyez pl. A1, fig. 3c; pl. A2, fig. 1b; etc. (2) Chez les Lucernaires par exemple. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 13 corps(1) ; mais chez tous ces Coralliaires sa position normale est à l’intérieur de cette cavité, au plafond de laquelle il est comme suspendu, et on ne connaît que les Lucernaires où il fait con- stämment saillie au dehors. Enfin il est aussi à noter que la sur- face interne de cet organe est recouverte de petits cils vibratiles dont les mouvements peuvent déterminer des courants dans l’eau qui les baigne et diriger ainsi ce liquide avec les matières qu'il charrie vers l’intérieur du corps. C’est dans cette portion vestibulaire de la cavité générale que les aliments pénètrent d’abord et sont retenus pendant un temps plus ou moins long. En général leur digestion s’y achève et ce sont seulement les produits nutritifs ainsi obtenus qui traver- sent l’orifice inférieur ou pyloroïde pour pénétrer dans la cham- bre viscérale. Quelquefois cependant, lorsque les aliments sont volumineux, ils ne restent pas dans la chambre digestive et passent en partie au moins dans cette dernière cavité avant d’avoir été digérés. Mais, quoi qu'il en$oit à cet égard, c’est par un phénomène de régurgitation que le résidu du travail digestif est expulsé au dehors, et l’orifice central décrit ci-dessus remplit toujours les fonctions d’un anus aussi bien que d’une bouche. Les fèces sont souvent réunies de la sorte sous la forme d’un bol ou d’une pelote, et souvent aussi ces animaux rejettent par la même voie des fragments de leur proie incomplètement digérés. Quant au travail digestif, il consiste essentiellement dans l’action dissolvante exercée sur les aliments par un suc gastrique analo- gue à celui qui sert aux mêmes usages dans l’estomac de l’homme et des animaux supérieurs. En effet, Dicquemare, à qui l’on doit un grand nombre d’observations et d’expériences intéres- santes sur la physiologie des Actinies, a vu souvent ces animaux avaler des moules et en digérer toutes les parties molles, sans en avoir altéré sensiblementla coquille dont ils se débarrassaient ensuite par régurgitation (2). Or, dans ce cas, les aliments digé- rés étaient protégés contre toute actioh triturante des parois de la cavité stomacale par la présence de la coquille bivalve dans la- quelle ils se trouvent logés; ils ne pouvaient donc être attaqués que par des liquides, et le pouvoir dissolvant de ce suc gastrique de- vait dépendi@de la présence de quelque ferment analogue à la pepsine, plutôt que de l'existence d’un acide énergique qui aurait (4) Comme cela se voit dans l'individu représenté pl. C1, fig. 4. (2) Mémoire pour servir à l’histoire des Anémones de mer. (Trans. of the Phil. Soc. of London, vol. LXIITI, p. 381, 1773.) Le 14 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. d’abord décomposé le carbonate calcaire dont la coquille se compose. On voit aussi par les expériences de M. Quatrefages que ce liquide ne rougit pas notablement la teinture de tournesol(r). Quant à la source du suc gastrique des Coralliaires, nous he savons rien de positif; mais il nous paraît assez probable que cet agent digestif est fourni par les parois mêmes de l’estomac dont la couleur est souvent différente de celles des tissus d’alentour. Peut-être aussi faudrait-il considérer comme des dépendances de l'appareil gastrique, des organes sécréteurs qui sont appendus à l'entour de l’orifice pyloroïde et fixés au bord libre des lames mésentéroïdes. Ces appendices ont été considérés par Savigny comme étant des intestins (2); dans l'opinion de plusieurs natu- ralistes, ce seraient des ovaires (3) ou des oviductes, et quelques auteurs les regardent comme étant des testicules (4). Nous ver- rons bientôt que la plupart de ces opinions ne sont pas admis- sibles. Quoi qu'il en soit, ces organes, auxquels nous conserve- rons le nom de cordons pélotonnés, afin de ne rien préjuger quant à leur nature, sont des cylindres grèles et très-longs dont la sur- face est entièrement recouverte d’une couche épaisse de néma- tocystes et dont le centre paraît être occupé par un canal. Il ne nous a pas été possible de découvrir l'orifice de ces tubes dans la chambre gastrique, mais on les voit naître sur les parois de cette cavité, dans le voisinage de lorifice pyloroïde et descendre plus ou moins bas dans la cavité viscérale, le long du bord in- terne des cloisons mésentéroïdes où ils se perdent. Ils sont en général très-longs et fortement contournés en manière de pe- lote; souvent même ils forment le long du bord libre de la ,membrane mésentéroïde, des anses dont les deux côtés sont ac- colés de facon à simuler un appendice filiforme (4). Enfin il est aussi à noter que ces organes sont très-contractiles et que leur surface est garnie de cils vibratiles très- “puissants. La portion de la cavité générale qui fait suite à la chambre digestive ou tube gastrique, et qui, par son intermédiaire, com- munique librement au dehors, forme un vaste réservoir pour (1) Ann. des Sc. nat., 2e sér., t. XVIII, p. 76, 1842. (2) Voyez Lamarck, op. cit., t. IL, p. 406. y (3) Spix, Mémoire pour servir à l’histoire de l'Astérie roi, de l’Actinie coriace, etc., (Ann. du Museum, t. XIIL, p. 460).—Blainville, Manuel d’actinol., p. 79, 1830. (4) Owen, Lectures on the comparative anatomy and physiology of inver- tebrate animals, p. 87, 1843. (5) Voyez pl. A3, fig. 1c. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 15 contenir les fluides nourriciers et constitue l’appareil d'irrigation nutritive. Elle s'étend dans toute la longueur du corps de lani- mal et a pour parois la cloison plus ou moins mince qui est for- mée, ainsi que nous l'avons déjà dit, par le système tégumentaire, tapissée en dedans par la tunique muqueuse. Elle renferme à sa partie supérieure le tube gastrique ; les tubes sécréteurs dont il vient d’être question y sont suspendus, et inférieurement elle loge aussi les organes de la génération et remplit les fonctions d’une chambre incubatrice, aussi mérite-t-elle pleinement le nom de chambre viscérale sous lequel on la désigne d’ordi- naire (1). La portion centrale de cette cavité qui est située immédiate- ment au-dessous de lorifice pyloroïde est toujours libre ; mais la portion périphérique est divisée en un certain nombre de loges par les lames mésentéroïdes qui naissent de sa paroi externe et font saillie dans son intérieur. Ces lames verticales adhèrent à la face interne du disque péristomien par leur bord supérieur, et y correspondent à l’intervalle compris entre les bases des divers tentacules ; elles sont également unies à la surface externe du tube gastrique, qu’elles entourent comme les rayons d’une roue (2), et par conséquent, dans toute la partie supérieure du corps, elles divisent la portion périgastrique de la chambre viscérale en une série de loges plus ou moins tubulaires qui se continuent supé- rieurement avec la cavité creusée dans l’intérieur de chacun des tentacules correspondants. Les lames mésentéroïdes conti- nuent ensuite à descendre vers le fond de la cavité viscérale, mais au-dessous de l’orifice pyloroïde leur bord interne devient libre, et par conséquent les espaces qu’elles limitent, cessent d’avoir la forme de tubes verticaux et deviennent des loges étroites ouvertes du côté interne et disposées comme des niches allongées ou plutôt des cannelures, à l’entour de la cavité viscé- rale (3). Chez les Alcyonaires ces lames sont formées par deux feuillets intimement soudés entre eux, de facon à paraître simples, si ce n’est le long de leur bord interne où ils s’écartent quelquefois de façon à laisser entre eux et les téguments un petit espace longitudinal. Mais chez d’autres Polypes, tels que les Actinies, elles sont composées de deux feuillets simplement rapprochés (1) Voyez pl. A1, fig. 3a et 3c; pl. A3, fig. 2a; etc. (2) Voyez pl. A1, fig. 1c. (3) Voyez pl. A1, fig. 3a; pl. A2, fig. 1b; etc. 16 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. et susceptibles de s’écarter, lorsque, par suite du développement de nouveaux tentacules correspondants à l’espace qui les sépare, ils sont appelés à constituer une nouvelle loge périgastrique. Tantôt ces lames descendent dans toute la longueur de cette chambre et se réunissent comme une étoile à sa face inférieure (x). Mais d’autres fois elles s'arrêtent en route et alors la cavité géné- rale se trouve divisée en quatre portions bien distinctes ; savoir: une chambre basilaire indivise ; une chambre moyenne dont le pourtour est divisé en loges verticales ; une portion périgas- trique où ces loges sont fermées en dedans et ne communiquent plus entre elles; enfin une portion tentaculaire où ces mêmes loges cessent d’être réunies en faisceaux et se prolongent dans l'intérieur des tentacules où elles restent simples ou se ramifient suivant le mode de conformation de ces appendices (2). On voit donc que la tunique générale dont se compose le corps du Coralliaire est partout baignée à sa face interne par le fluide contenu dans ce système de cavités ; les organes sécréteurs et l'appareil reproducteur plongent également dans ce liquide, et on comprend donc que la nutrition de toutes. ces parties, soit tégumentaires, soit internes, puisse -se faire par simple imbibition toutes les fois que leur épaisseur n’est pas considé- rable. Mais dans le cas contraire cette portion fondamentale de l'appareil d'irrigation nutritive ne paraît plus suffire et, indépen- damment du système de cavités formées par le réservoir central, les loges viscérales, les tubes périgastriques et les cavités tenta- culaires, on trouve d’autres voies ouvertes pour la distribution des fluides nourriciers dans la profondeur des tissus. C’est un système de lacunes pratiquées dans la substance des téguments et communiquant librement avec la cavité viscérale par des ori- fices pratiqués sur les parois de celle-ci. Les canaux d’origine de ce système périphérique semblent être d’abord de simples prolongements capillaires de cette cavité, revêtus comme elle par la tunique muqueuse ; mais en s’enfonçant davantage dans l'épaisseur des parois du corps, ils paraissent perdre cette tuni- que; on les voit se ramifier, s’anastomoser entre eux et ils con- stituent enfin un réseau à mailles irrégulières et serrées(3),dont (1) pl. A3, fig. 2a. ! (2) Voyez pl. A3, fig. 1a. (3) Voyez, pour la disposition de cet appareil, la PT et les figures que l’un de nous en a données chez les Alcyons (Annales des sciences naturelles, 2e série, t. 4, p. 338, pl. 15 et 16) et chez le Corail, etc. (Atlas de la grande édition du Règne animal de Cuvier, Zoophytes, pl. 65 et 80). ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 17 la ténuité est si grande qu’il faut le microscope pour en aperce- voir l'existence. Le système de cavités irrigatoires ainsi constitué, communi- que au dehors, comme nous l'avons déjà dit, par l’orifice central . qui remplit à la fois les fonctions d’une bouche et d’un anus; souvent ce grand réservoir des fluides nourriciers ne paraît pas avoir d’autre issue; mais chez plusieurs Coralliaires on y aper- çoit des pores qui établissent une communication directe avec l'extérieur et servent à la sortie de l’eau dont le corps de l’a- nimal est rempli. Le plus ordinairement ces pores sont placés à l’extrémité libre des tentacules, et chez quelques Actinies on voit souvent des petits jets d’eau être lancés par ces ouvertures quand l'animal se contracte. D’autres fois, des orifices analogues sont pratiqués sur les côtés de la cavité viscérale et traversent de part en part les parois du corps, de facon à livrer passage, non-seulement à des liquides, mais aussi aux cordons à néma- tocystes qui flottent dans cette cavité (1). On connaît aussi un exemple de l'existence d’un pore excréteur dans l'axe du corps à son extrémité inférieure, opposé par conséquent à la bouche (>); mais dans l'immense majorité des cas, la cavité viscérale est ter- minée en cul-de-sac et complètement close à sa partie inférieure, Eafin il parait y avoir aussi sur la surface des téguments, parfois des pores analogues à ces divers orifices, mais qui, au lieu de pénétrer directement dans la cavité viscérale, sont en commu- nication avec le système de canalicules que nous avons vu naître de cette cavité et sillonner l'épaisseur du derme (3). Le liquide contenu dans ce système de cavités est essentielle- ment l’eau de la mer que l’on y voit souvent pénétrer librement par la bouche béante et par la chambre digestive; mais il con- tient aussi les matières nutritives élaborées «ans cette dernière chambre, et parfois on y voit flotter aussi des corpuscules arron- dis qui semblent ètre des cellules ou utricules détachées de la surfâce interne des parois du corps et qui ont peut-être de l’a- nalogie avec les globules du sang chez les animaux plus élevés en organisation. Quant aux mouvements de ce liquide nourri- cier, ils sont parfois assez rapides et paraissent ètre déterminés par l’action de cils vibratiles disséminés sur la surface de la tu- nique muqueuse dont cette cavité est tapissée. Ces cils sont sur- (1) Exemple chez les Actiniens du genre Adamsia. (2) Ex. le Cérianthe, (3) Exemple Corail. Le 18 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. tout très-développés à la partie supérieure des tb) périgastri- ques et sur les cordons pelotonnés (1). La respiration paraît devoir Un essentiellement par l’in- termédiaire des tentacules. Ces appendices qui occupent le pourtour de la région péristomienne, sont, comme nous venons de le dire, creusés, dans toute leur longueur, d’une cavité qui communique avec le grand réservoir central du système irriga- toire, par l’intermédiaire des loges périgastriques, et les liquides qui circulent dans leur intérieur ne sont séparés du milieu am- biant que par une cloison membraneuse très-mince dont la surface offre d’ordinaire une étendue très-considérable. En effet, les tentacules sont des prolongements dactyliformes, dont la longueur est, en général, assez grande, et souvent, au lieu d’être simples, ils sont mammelonnés ou se subdivisent même de facon à constituer des espèces de panaches à bords pinnés ou des arbuscules plus ou moins touffus, dont chaque branche et chaque ramuscule est creux et occupé par le fluide nourricier, comme l’est aussi leur tige principale (2). Tantôt le nombre de ces appendices n’est que de huit, d’autres fois il s'élève très-haut et devient difficile à compter ; mais dans tous les cas ces organes forment une ou plusieurs couronnes autour de la bouche, et en général chacun d’eux correspond par sa base avec une loge périgastrique particulière (3). Indépendamment des sécrétions dont il a déjà été question comme se produisant dans l’intérieur ou dans le voisinage de la cavité digestive, et de celles qui ont pour résultat la production des ovules ou des spermatozoïdes, il existe chez les Coralliaires quel- ques fonctions qui paraissent être du même ordre et qui doivent (1) C’est à M. Grant que l’on doit la découverte de l’existence de cils vibra- tiles dans l’intérieur des Coralliaires (Notice regarding the structure of Vir- gularia, etc., in Brewsters Edinb. Journal of Science, vol. VIE p. 330, 1827). Mais M. Sharpy a été le premier à bien étudier ces cils ét les courants dans lin- térieur des tentacules tubulaires des Actimies (voy. Edinb. Med. and Surgical Journal, vol. XXXIV, et surtout : Todd’s Cyclopedia of Anat. and Physiol. art. Cilia, vol. I, p. 614, 1836). Le mouvement circulatoire du liquide dans les tenta- cules a été aussi très-bien décrit par M. Quatrefages dans son genre Edwardsià (Ann. des Sc. nat., 3e série, t. XVIEL, p. 99, 1842). (2) Comme exemple de Polypes à tentacules simples, nous citerons les Acti- nies proprement dites. (Voyez pl. A4, fig. 1a; pl. G1, fig. 1, 2; etc.) Chez les Alcyoniens les tentacules sont pinnés. (Voyez pl. A1, fig. 14; etc.) Enfin, chez les Actiniens du genre Mithridium ils sont dendriformes. (Voyez pl. C2, fig. 1a.) | (3) Dans les Cérianthes il y a deux tentacules par loge, un externe, l’autre labial. (Voyez pl. A 3, fig, 10.) ORGANISATION DES CORALLIAIRES, 19 être indiquées ici. La peau, par exemple, peut excréter non-seu- lement les matières muqueuses et gluantes que nous avons vu y accoler parfois des corps étrangers, mais aussi des liquides particuliers, et sur divers points de la surface tant extérieure qu'intérieure de l'économie, on voit s’échapper des corpuscules d’une structure très-singulière, qui souvent paraissent jouir de propriétés urticantes et qui peuvent être encore assimilés jusqu’à un certain point à des produits sécrétés. Les espèces de verrues ou de tubercules creusés en fossettes dont la peau est souvent garnie chez les Actiniens, paraissent être des organes sécréteurs, et on en, voit s’écouler quelquefois des lquides colorés. Quelques naturalistes pensent qu'ils sont perforés de part en part et que ces liquides proviennent directe- ment de la cavité générale du corps, mais cette opinion ne pa- raît pas être fondée, et ces organes semblent être de simples fossettes destinées à servir à la fois comme organes de sécrétion et instruments de succion. Souvent ils paraissent agir à la ma- nière de ventouses et retiennent avec force les fragments de co- quilles et autres corps étrangers dont ils sont entourés. Peut-être aussi faudrait-il rapporter à la classe des organes sé- créteurs cutanés les bourses ou vésicules qui se voient chez di- verses Actinides entre les tentacules et le bord externe du disque, et qui se font remarquer par la vivacité de leurs couleurs. Tan- tôt ils sont d’un bleu d'outre-mer, d’autres fois d’un blanc lai- teux ; d’autres fois encore ils sont colorés en jaune, en vert, en pourpre, etc. On ne leur voit, il est vrai, aucun orifice excréteur, et quelques naturalistes ont supposé qu’ils pouvaient être des organes de vision imparfaite ; mais cette hypothèse ne repose sur aucune considération importante. Du reste, ils contiennent en grande abondance les corpuscules cylindracés dont il a été question ci-dessus. Ces corpuscules qu’on a nommés successivement corps urti- cants, capsules, vésicules, acicules ou spicules filifères, cellules à fil spiral, et que nous appellerons par abréviation nématocystes, se rencontrent chez les Acalèphes aussi bien que chez les Coral- liaires, mais ne paraissent pas exister dans d’autres classes du règne animal (5). Ils se composent essentiellement d’une coque (1) Je me plais à déclarer ici que tous les détails nouveaux qui vont suivre, au sujet de la structure des Nématocystes, sont tirés d’un travail fait entière- ment par mon jeune et savant collaborateur, J. Haime, qu’une mort préma- turée vient d’enlever à la science. Mizxe Ebwarps. Coralliaires. Tome 1. 4 20 CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. oblongue et d’un filament intérieur souvent enroulé et suscep- tible de se développer au dehors (1). Leur substance est assez consistante et ne s’altère qu'après un séjour très-prolongé dans l'eau. On les rencontre dans l'épaisseur de la peau et dans les parois de l'estomac ; ils deviennent plus abondants sur les ten- tacules et composent presque à eux seuls les cordons pelotonnés qui garnissent le bord des replis mésentéroïdes. Leur volume, leur forme, ainsi que l'étendue et la disposition de leur filament, varient selon les espèces et selon les parties du corps où on les observe. On en distingue trois formes principales. Les unes sont petites et contiennent un fil droit et simple; chez d’autres qui sont ordinairement plus grandes, ce fil est irrégulièrement pelo- tonné dans l’intérieur de la coque ; chez d’autres enfin le fil est enroulé sur lui-même comme l'élastique d’une bretelle. Il arrive quelquefois que l’enveloppe extérieure de ces dernières vient à manquer et alors le fil se déroule par la simple disjonction des tours de la spire; mais presque toujours, lorsque les némato- cystes restent pendant quelque temps dans l’eau ou lorsqu'elles arrivent au contact de quelque corps étranger, il s'opère un mouvement brusque dans leur fil intérieur, lequel s'échappe au dehors en se débandant comme un ressort. Tantôt ce filament est simple, tantôt il est garni de pinnules latérales comme une petite plume (2). On attribue généralement à ces corpuscules la propriété urticante dont jouissent beaucoup de Coralliaires et notamment plusieurs Actiniens. 7. Reproduction. Les Coralliaires possèdent deux modes de reproduction bien distincts ; de même que tous les autres animaux ils se multiplient par voie de génération sexuelle à laide d'œufs fécondés, mais en outre ils se propagent par un simple phénomène de nutrition sans le concours d'organes spéciaux et par une sorte de gemima- tion ou defissiparité. Malgré l'existence de cette dernière faculté qu’on rencontre également chez les Tuniciers, les Bryozoaires et les Acalèphes, les Coralliaires doivent donc toujours posséder des organes générateurs, et ces organes doivent être de deux sortes, puisqu'ils sont destinés à produire des œufs et du sperme. Mais cette différence fonctionnelle n’est accompagnée d’aucune dif- (1) Voyez pl. A4, fig. 1b à 17. * (2) Voyez pl. A3, fig. 2c. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 21 férence organique appréciable, et soit qu’il y ait desovaireset des testicules distincts, soit que ces organes se trouvent confondus, on ne les reconnaît que par l'examen de leurs produits et on les trouve dans la même situation. En effet, toujours chez les Co- ralliaires les organes reproducteurs sont logés dans la cavité vis- cérale que nous avons vu être une continuation de l'estomac et tenir lieu d’un système d'irrigation nutritive; c’est aussi dans cette cavité que les produits de l’appareil reproducteur se répan- dent, et c’est par la bouche qu’ils s'échappent au dehors. Cette disposition anatomique appartient en propre à la classe des Co- ralliaires et établit une ligne de démarcation nette entre ces animaux et les Médusaires où les organes reproducteurs sont su- perficiels et répandent leurs produits directement au dehors sans les faire passer par l'estomac. Ainsi que nous l’avons déjà dit, les organes générateurs occu- pent l'épaisseur des lames mésentéroïdes et garnissent par con- séquent les côtés des loges dont la cavité viscérale est entourée. Ils ne PARER EN consister que dans un tissu producteur ou stroma, à structure utriculaire, dans lequel se développent les cellules destinées à devenir soit des ovules, soit des capsules sper- matogènes, et c’est par épanchement à la surface de la lame mésentéroïde que leurs produits deviennent libres, pour être ensuite évacués au dehors. Tantôt les organes mâles et les organes femelles paraissent être complètement séparés et appartenir à des individus diffé rents ; d’autres fois ils coexistent non-seulement chez le même individu, mais sont confondus dans l'épaisseur du même repli mésentéroïde. La première de ces dispositions a été observée chez les Dendrophyllies (1) et chez les Actinies (2), la seconde a été découverte récemment par l’un de nous chez les Cérian- thes (3). Les premiers physiologistes qui ont annoncé l'existence d’or- ganes mâles distincts et de spermatozoïdes chezles Coralliaires, se sont complètement trompés sur la nature des produits aux- quels ils attribuaient le rôle d'agent fécondateur. En effet les (1) Observations sur la structure et les organes sexuels des Dendrophyllies, par M. Milne Edwards. (Ann. des Sc. nat., 2e sér., t. XIII, p. 196, 1840.) . (2) Beitræge zur Anatomie der Actinien, von Pr. Erdl ; (Müller, Archiv für Anatomie und Physiologie, p.303, 1842.) . (3) J. Haime, Mém. sur le Cérianthe (Ann. des Sc. nat., 4° sér., t. I, p. 376, 1354). 22 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. corps que M. Wagner (1) a décrits et figurés comme étant les spermatozoïdes de lActinie ne sont autre chose que des néma- tocystes ou filaments urticants, mais bientôt après ce physiologiste reconnut son erreur (2), et des observations qu'il fit faire sur les Veretilles par son disciple, M. Erdi, conduisirent à la décou- verte de véritables spermatozoïdes chez ces derniers Polypes. Vers la même époque, l’un de nous en constata l'existence chez les Dendrophyllies(3),et M. Külliker (4) donna une description plus détaillée de ceux des Aotinies déjà observées par M. Erdl (5). Enfin dans ces derniers temps leur développement a été étudié par l’un de nous chez les Cérianthes (6). Chez ces derniers Polypes, les organes sexuels sont, comme nous l'avons déjà dit, réunis chez le même individu et confondus dans l'épaisseur de chacun des replis mésentéroïdes. C’est seule- ment la partie inférieure de ces lames qui loge ces organes. À l'époque de la reproduction ils ont la forme de gros rubans flexueux, alternativementun peu inégaux et serrés les uns contre les autres. Lorsqu'on les écarte un peu, on distingue assez bien à Pœil nu les ovules qui donnent lieu sur leurs faces latérales à de petites taches espacées, et eh employant un grossissement d’une trentaine de diamètres environ, on ne tarde pas à reconnaître que l’organe reproducteur est tout entier composé de capsules polyédriques inégalés, dont les unes contiennent des ovules et les autres des spermatozoïdes. On ne trouve jamais qu’un seul ovule dans une capsule ovigène ; les capsules spermatogènes sont, au contraire, remplies d’une foule considérable de spermatozoïdes réunis en faisceau; elles sont petites etnombreuses, etse groupent de manière à entourer presque complètement les capsules ovi- gènes. Chacune d’elles est d’abord composée d’une multitude de cellules très-petites qui contiennent quelques noyaux destinés à former les spermatozoïdes; ces noyaux se multiplient bientôt dans les cellules centrales etse disposent en petites traînées lon- gitudinales; puis ils augmentent en nombre et en volume en même temps que les cellules qui les ont produites s'atrophient (1) Entdeckung mœnnlicher Geschlechtstheile bei den Actinien (Archiv für Naturgeschichte, von Wiegmann, p. 215, pl. 3, fig. 7, 1835). (2) Wagner, ir Frorieps neue Notizen, t. XIL, p. 101, 1839. (3) Milne Edwards, op. cit. Ann. des Sc. nat., 2e sér., t. XIIE, p. 196, 1840. (4) Beitræge zur Kenntniss der Geshelter, etc., 1841. (5) Loc. cit. (6) 3. Haime, loc. cit., p. 381. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 23 et disparaissent tout-à-fait. On ne tarde pas à voir ces corpus- cules prendre une forme régulière et on distingue enfin leurs filaments déliés sur les bords du faisceau qu’ilsconstituent dans la capsule. Lorsque les spermatozoïdes sont parvenus à leur complet développement, ils se détachent de cette masse etse re- muent librement. Leur tête est alors un peu allongée, faiblement apiatie et subcordiforme; le filament caudal est très-grêle et . 6 ou 7 fois plus long que la tête; les mouvements sont saccadés et courts (1). Pour que les ovules soient mis en contact avec les spermatozoïdes, il suffit que les faibles parois qui les séparent de ceux-ci soient résorbées ou rompues. C’est sans doute de cette manière aussi que les œufs une fois fécondés quittent l'ovaire et tombent dans la cavité générale d’où ils ne tardent pas à sortir soit par la bouche, soit par les pores tentaculaires. Dans les espèces où les sexes sont séparés, comme chez les Actinies, la disposition des organes mâles paraît être essentielle- ment la même que chez le Cérianthe. Les capsules spermato- gènes sont logées dans l'épaisseur des lames mésentéroïdes, et il paraît n’y avoir aucun canal déférent CRE opérer la sor- tie (2). Si les observations publiées par divers naturalistes eur la struc- ture de l'ovaire et le mode d'évacuation des œufs chez les Coral- liaires sont exactes, il y aurait sous ce rapport des différences très-grandes chez ces animaux. Ainsi, dans la plupart des cas, c’est dans l'épaisseur des replis mésentéroïdes et à une distance plus ou moins grande au-dessous de la terminaison appa- rente des cordons pelotonnés, que l’on voit Tes ovules se dévelop- per (3) ; ils font bientôt saillie à la surface de ces lames membra- neuses et deviennent pédonculés, de façon à constituer par leur assemblage des grappes plus ou moins volumineuses qui pen- dent à l’entour de la cavité viscérale ; enfin ils se détachent com- plètement, soit par la rupture de leur pédoncule, soit par la dif- fluence deleur capsule, deviennent libres, et tombent dans cette cavité (4). Quelquefois, au contraire, les ovules paraissent se (1) Haime, Loc. cit. pl. 8, fig. 5. (2) Voy. Hollard, Monographie des Actinies (Annales des Sciences naturelles , 3e s6r 1. XV) D: 285, 1851). (3) ue pl. A 3, fig. 1°. (4) Exemples : Les Alcyonides 54 Milne Edwards, Rech. sur les Polypes, Ann. des Sc. nat., 2e série, t. IV, pl. 13, fig. 2 et 7, p.183), le Corail et les Veretilles (Voy. Milne Edwards, "Atlas du règne anim., de Cuvier, Zo0ph., pl. 80, fig. 14, et pl. 91, fig. 1r. 24 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. constituer dans le canal dont les cordons pelotonnés sont eux- mêmes creusés (1). D’après les observations de M. de Quatrefages et de quelques autres naturalistes, on voit que les œufs se composent d’un vi- tellus renfermant une vésicule proligère et contenu dans une tunique membraneuse. On ne sait rien sur les premiers phénomènes embryoginiques chez les Polypes, mais on a constaté chez un grand nombre de ces animaux un phénomène très-curieux : le jeune Polype au moment de son éclosion est de forme ovoïde et est doué de fa- cultés locomotives très - développées. C’est à Cavolini que l’on doit la découverte des mouvements spontanéschez ces sortes de larves (2); il l’a constaté d’abord chez les Gorgones, et des faits analogues ont été depuis lors observés chez les Alcyons, les Virgulaires (3), les Actinies (4), les Cérianthes (5), ete. C’est à la présence de cils vibratiles qu’ils doivent cette faculté ; toute la surface de leur corps est garnie de ces appendices filiformes, et en les agitant ils nagent avec vivacité. Pendant les premiers temps de leur vie, ces larves restent dans la cavité viscérale de leur mère et s'y meuvent dans tous les sens ; puisils s’échappent au dehors en passant par l'estomac et par la bouche (6). Quelquefois cette espèce d’incubation dure assez longtemps pour quele jeune aitachevé ses métamorphoses avant que de quitter le corps de sa mère, et celle-ci rejette alors par la bouche les jeunes Polypes de forme actinoïde (7). Mais en général la larve est ovoïde et ciliée au moment de la nais- sance, de façon à ressembler à un œuf plutôt qu’à un Polype. De là la distinction que les zoologistes établissent souvent entre le mode de génération de ces animaux dont les uns, les Actinies, (1) Quatrefages, Mém. sur les Edwardsies (Ann. des Sc. nat., 2e série, t. XVIIL, pl. 2, fig. 9 et 10). (2) Memorie per servire alla storia de’ Polipi marini. Napoli, 1785, p. 103. (3) Grant’, Obs. on the generation of the Lobularia; (Brewster’s Edinb. journ. of Sciences, vol. VILLE, p. 104, 1828). — on Virgularia ; op. cit., vol. X, p. 350, 1829. (4) Dalyell, Rare and remarkable animals of Scotland, vol. IE, p. 209, 1848. (5) Haime, Ann. des Sc. nat., 4e série, t.I, p. 381. (6) Cavolini pensait que leur sortie s’effectuait par des orifices particuliers placés à l’entour de la bouche, mais céla ne paraît pas être. (Memorie per ser- vire alla storia de’ Polipi marini, p. 20.) (7) Voyez, à ce sujet, les observations de Dicquemare, An Essay towards elucidating the history of the sea Anemonies. Phil. Tr., v. LXIIE p. 382. / ORGANISATION DES CORALLIAIRES. - 25 par exemple, sont dits vivipares, et les autres, tels que les Gor- gones et les Alcyons, sont réputés ovipares. On n’a suivi les métamorphoses de ces larves oviformes que dans un petit nombre de Coralliaires. Chez les Cérianthes on voit d’abord ces corps se creuser légèrement à une de leurs extré- mités en même temps que l’autre s’amineit et devient conique (1). Au centre de la concavité qui vient de se former, il s'établit une ouverture par où s’échappent les globules de la substance inté- rieure et qui formera la bouche. Puis autour de cet orifice se développent quatre petits mamelons représentant les premiers tentacules et plus en dedans deux saillies allongées qui consti- tuent d’épaisses lèvres buccales. Toutes ces parties ne tardent pas à se caractériser avec plus de netteté, et bientôt le jeune animal montre un tronc allongé, terminé en haut par une bouche centrale bien formée et par quatre appendices contrac- tiles qui entourent cette dernière. La surface générale de son corps est alors entièrement couverte de cils vibratiles, et il nage la bouche en bas à la manière des Méduses. Les Actinies se dé- veloppent de la même manière ; seulement leur extrémité an- térieure se gä&rnit dés l’origine de six tentacules, et leur extrémité opposée, au lieu de s’allonger, s’aplatit bientôt pour constituer le disque pédieux (2). ( Il est probable que chez les Alcyonaires le nombre des tenta- cules est de 8 dès l’origine, et ce nombre n’augmente jamais chez ces animaux. Mais il en est tout autrement des Zoanthaires où le nombre des tentacules s'accroît avec les progrès de l’âge et devient souvent très-considérable: Leur mode de multiplica- tion a été entrevu en 1831 par M. A.-A. Berthold (3) et plus tard démontré d’une manière presque complète par M. le docteur Hollard (4). Chez les Zoanthaires, de nouveaux tentacules se développent bientôt entre la base des premiers et constituent une séconde couronne ou cycle, dont par conséquent les éléments sont en même nombre que ceux dont se compose le premier cycle. Puis il arrive d’ordinaire qu’un troisième cycle tentaculaire se produit (1) Haime, Loc. cit., pl. 8, fig. 7 à 12. (2) John Dalyell, Rare and remarkable animals of Scotland, v. IE, p. 206,etc, — T. Spencer Cobbold, Observations on the Anatomy of Actinia (Annals and Magazine of natural History, 2e sér., t. XI, p. 121, 1853). (3) Beitræge zur Anatomie, Zootomie und Physiologie, p. 12, 1831. (4) Etudes sur l’organisation des Actinies, Thèse pour le doctorat ès sciences naturelles, 49, Paris, 1848. 26 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. de la même manière, et les appendices qui le constitgent se dé- veloppent dans les espaces intertentaculaires de la couronne formée par les deux séries circulaires précédentes ; leur uombre est égal à la somme de ces deux séries et par conséquent double du nombre primitif. Lorsque cette multiplication des tentacules se continue, on voit ensuite un 4° ou un 5° ou même un 6° cycle se former de la même manière, et dans chacun de ces cycles le nombre des appendices est deux fois aussi grand que dans le cycle précédent. Quand le nombre primitif est 6 on trouve donc pour le second cycle, aussi bien que pour'le pre- mier, 6 tentacules, pour le troisième 12, pour le quatrième 24, pour le cinquième 48,'etc. Pour les trois premiers cycles tous les éléments du même cycle apparaissent à peu prèsen même temps; mais, en général, il n’en est pas de même pour les cycles suivants, et on remarque alors que les nouveaux appendices se produisent d’abord dans certains espaces intertentaculaires déterminés, puis dans d’autres, en suivant des lois surlesquelles nous reviendrons en traitant de la constitution du polypier. En général les tentacules des divers cycles ne sont pas rangés exactement sur la même ligne circambuccale et forment autant de couronnes qu'il y a de cycles ; quelquefois cependant ils se confondent, surtout ceux des deux premiers cycles. Il est encore à noter que cette multiplication des tentacules se fait du centre vers la circonférence et que par conséquent les tentacules les plus anciennement formés sont placés le plus près de la bouche. Leur taille est, en général, en rapport avec leur âge relatif, de facon que les plus grands sont les plus internes et que Leur lon- gueur va en décroissant vers les bords du calice. Cette multiplication des tentacules est accompagnée d’un accroissement correspondant dans le nombre des replis imésen- téroïdes qui se développent de haut en bas en partant des bords de l’otifice formé par la base des tentacules et situé à la voûte de la cavité viscérale. L'espèce de voile ainsi constitué se divise en ‘deux languettes, dontle bord externe adhère à la paroi extérieure de cette cavité et dont le bord interne primitivement libre dans toute sa longueur se soude aussile plus souvent dans sa partie supérieure à la surface externe du tube gastrique. Il en résulte que chez les Zoanthaires, le nombre de ces lames mésentéroïdes est toujours double de celui des tentacules et qu’elles circonseri- vent une série circulaire de loges de deux sortes, les unes grandes ‘se continuant dans la cavité tentaculaire, les autres étroites se ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 27 terminant à l'espace intertentaculaire, alternant par conséquent avec les précédents et correspondant aux points où se dévelop peront les tentacules du cycle suivant. IL arrive souvent que les lames du premier cycle sont les seules qui descendent jusqu’au fond de la cavité viscérale, et que les autres s'arrêtent à diverses hauteurs. IL est presque inutile d'ajouter que les lois suivant les- quelles le système tentaculaire s'effectue doivent aussi régir lor- dre d’apparition de ces cycles de lames mésentéroïdes géminées. Chezles Alcyonaires l’accroissement du corps n’est pas accom- pagné de ces phénomènes de multiplication organique, et le nombre des lames mésentéroïdes, ainsi que celui des tentacules, reste le même (c’est-à-dire 8) pendant toute la durée de la vie. Il est aussi à noter que chez quelques animaux de cette classe chaque tentacule calicinal est accompagné dans son développe- ment d’un tentacule labial qui semble en être pour ainsi dire le satellite et qui correspond à la même loge périgastrique (1). Ces deux sortes de tentacules forment deux groupes bien distincts, lun entourant immédiatement la bouche, l’autre situé près du bord externe du calice, et leur multiplication se fait simultané- ment dans chaque groupe d’après les lois qui ailleurs régissent le développement du système tout entier. Dans le jeune âge tous les Coralliaires ont la forme de Polypes à corps mou; les Malacodermés conservent toujours ce caractère, mais chez les autres les téguments éprouvent par les progrès de l’âge des modifications histologiques importantes d’où résulte la formation du polypier. Nous reviendrons bientôt sur ce phéno- mène physiologique. Indépendamment du mode de reproduction ovipare qui est normal dans tout le Règne organique, les Coralliaires, avons- nous dit, peuvent se multiplier tantôt par fissiparité, tantôt par gemmation. La multiplication par fissiparité a été constatée chez les Acti- niespar Dicquemare (2) et plusieurs autres observateurs, et peut être artificielle ou naturelle. Dans ce dernier cas, ce sont parfois des fragments du bord inférieur du corps qui se détachent, et, continuant de vivre, se complètent comme individus, par le dé- veloppement ultérieur de système cavitaire, des tentacules et autres parties propres à ces animaux (3). (1) Voyez pl. 3 A, fig. 1». (2) Mém. pour servir à l'hist. des Anémones de mer. (Phil. Trans. Vol. LXII)}. (3) J. Dalyell (Remarkable Animals, t. IL, p. 230) a observé ce mode de multiplication chez} Actinia lacerata. > 28 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. D’autres fois la fissiparité commence par un étranglement de l'extrémité supérieure du corps, étranglement qui, en se pronon- çant de plus en plus, amène une bifurcation dont les branches se complètent chacune de son côté, de facon à constituer deux in- dividus distincts. Ceux-ci peuvent rester unis par la base et com- poser ainsi une aggrégation de Polypes ou bien se séparer com- plètement. Les Actinies se multiplient accidentellement de la sorte (1), mais ce genre de fissiparité qu’on peut distinguer sous le nom de fissiparité calicinale paraît être surtout commun dans la fa- mille des Astréides où elle amène souvent la production d’une longue série d'individus qui restent unis organiquement entre eux (2). Parmi les Coralliaires il en est un très-grand nombre qui, à la reproduction ovipare et fissipare, joignent la faculté de se multiplier par bourgeonnement. Cette gemmiparité a toujours son siège dans le tissu dermique et parait dépendre unique- ment d’un surcroît d’activité vitale dans ce tissu. Les bour- -$eons reproducteurs ne paraissent pouvoir se développer que dans les parties des téguments communs qui jouissent encore de la contractilité ou qui n’ont éprouvé qu’un commencement d’os- sification, de sorte que chez les Coralliaires à polypier, c’est tou- jours vers la partie supérieure du corps que la gemmation $o- père. Dans les cas les plus simples, le bourgeon se montre d’abord sous la forme d’un petit tubercule cutané dans l’épaisseur du- quel le jeune Polype commence bientôt à se constituer. Celui-ci ne tarde pas à se montrer au dehors, sa bouche se dessine, ses tentacules se développent, et il revêt enfin tous les caractères du parent. En général il reste adhérent à celui-ci avec lequel son sys- tème tégumentaire est en continuité complète, mais parfois il s’é- trangle à sa base et devient libre (3). Dans le premier cas les re- lations organiques entre le jeune et le parent peuvent varier; tantôt les cavités viscérales des deux individus communiquent di- rectement ensemble (4) ; d’autres fois (et c’est le cas le plus ordi- maire), la communication entre le système irrigatoire de ceux-ci (1) Dalyell, op. cit., t. IL, pl. 46, fig. 4-6, 7, 8, etc. - (2) Ex. Médine. (3) Ex. : Blastotrochus. (4) Ex. : Paralcyonium. ( Voyez Milne Ladrne, Mém, sur les Alcyonides (Ann. des Sc. nat., 1835, 3e sér., t. IV, pl. 13, fig. 6.) ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 29 ne s'établit que par l’intermédiaire des canaux ramifiés dont le tissu dermique est creusé, mais toujours les fluides nourriciers passent plus ou moins librement du parent au jeune et vice versé. Quelquefois le tissu dermique prend dans le bourgeon un grand développement avant que la portion polypoïde du corps des jeunes n’ait commencé à se montrer, et plusieurs de ceux-ci se développent dans un tubercule qui peut être considéré comme un bourgeon multiple (1). Il existe par conséquent là un tissu commun ou cœnenchyme qui précède l'existence des individus, et qui joue un rôle considérable dans la constitution du polypier, ainsi que nous le verrons par la suite. La gemmation a donc toujours lieu dans le système dermique, mais les relations du bourgeon avec l'individu souche ne sont pas constamment les mêmes. Dans l’un de ces modes de reproduc- tion, que nous appellerons bourgeonnement basilaire, le jeune naît sur une expansion latérale du bord inférieur du parent, et cette expansion qui rampe à la surface des corps auxquels il ad- hère, peut affecter la forme de filaments radiculaires ou d’une menibrane continue. Les Cornulaires nous offrent un exemple de cette gemmation à distance par l'intermédiaire de stolons (2) : dans les Mamillifères, les Anthelies, etc., la gemmation a lieu sur une lame basilaire (3). Dans le second mode de bourgeonnement, que nous appelle- rons direct ou parietal, le jeune se produit dans l'épaisseur même des parois du corps de l'individu parent. Tantôt ce tra- vail reproducteur n’a lieu qu’une seule fois et n’amène la pro- duction que d’un seul jeune ou de deux individus contempo- rains ; d’autres fois, au contraire, elle se renouvelle à plusieurs reprises à mesure que le parent grandit et s'élève. Dans ce der- nier ças la gemmation est continue pendant toute la durée de la vie du Coralliaire ; dans le second cas elle peut s’effectuer à trois périodes différentes, savoir : lorsque l'individu producteur est lui-même très-jeune et que l’ossification de son système dermi- que n’a fait que peu ou point de progrès; lorsque sa croissance est arrivée presque à son terme et que son polypier ne doit plus s'élever d’une manière notable, ou bien encore à une époque in- termédiaire entre ces deux termes extrêmes. . De là des différences très-grandes dans le mode de groupe- (1) Ex. : Les Alcyons (loc. cit, pl. 16, fig. 6). (2) Voyez pl. B1, fig. 4. (3) Voyez pl. B1, fig. 3. 30 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. ment des individus et par suite dans la forme générale de lag- grégat constitué par ces générations successives. Nous y revien- drons en traitant du polypier. | Lorsque la gemmation est continue ou indéfinie, c’est-à-dire lorsqu’elle se renouvelle à plusieurs reprises pendant la durée de la croissance de l'individu producteur, elle peut être régu- lière ou irrégulière. Dans ce dernier cas les bourgeons naissent sans ordre à différentes hauteurs et de différents côtés tout au- tour du corps du parent; dans l’autre cas ils n'apparaissent que sur des points déterminés, qui sont toujours les mêmes pour tous les individus d’une même espèce. Ainsi dans les Madré- pores les jeunes se groupent d’une manière confuse tout autour du corps d’un parent situé dans l’axe de la masse cylindroïde formée par chacune de ces colonies, tandis que chez les Den- drophyllies les jeunes occupent seulement les deux côtés opposés du corps du parent et naissent par paires d’espace en espace de facon à donner à l’ensemble la disposition d’une tige à branches opposées. Dans les cas de gemmation définie, c’est-à-dire lorsque cha- que individu producteur ne donne naissance qu’à une seule portée de bourgeons, le mode de groupement des individus va- rie surtout, suivant que le parent et son jeune ont le corps tourné du même côté ou tourné pour ainsi dire dos à dos. Dans le pre- mier cas les points de gemmation de toute la série occupent le côté inférieur de la masse formée par la suite des générations (1), et les Polypes sont tous situés du côté opposé, tandis que dans le cas contraire cette série d'individus, quoique,unique en réalité, constitue en apparence deux séries dont les éléments sont tour- nés alternativement des deux côtés du plan passant par les points de gemmation (2). On voit par tout ce qui précède, que la gemmation diffère notablement de la fissiparité. Dans ce dernier mode de multi- plication, plusieurs des organes de l'individu souche se séparent de l’organisme de celui-ci et deviennent parties constituantes du nouvel individu sans éprouver de modification notable. Dans le phénomène du bourgeonnement, au contraire, le jeune se forme de toutes pièces par l'extension des tissus de son parent sans que ce’dernier donne pour le constituer ni une portion de sa bouche, ni une portion de son appareil tentaculaire, ni aucun autre de (1) Ex. : Les Aulopores. (2) Ex. : Enallohelia. ‘ ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 31 ses organes essentiels. La gemmiparité et la fissiparité diffèrent donc aussi bien par leur point de départ que par le mode d’ac- croissement qu’on y observe; il est presque toujours très-facile de reconnaître si l’on a affaire à un produit de lune ou l’autre origine : lune est pariétale, l’autre péristomienne. $ 8 Constitution du Polypier. Ainsi que nous l'avons déjà dit, tous les Coralliaires, ceux qui naissent par œufs aussi bien que ceux qui naissent par bour- geons ou par fissiparité, ont les téguments mous dans le jeune âge, mais chez la plupart de ees animaux cet état n’est que tran- sitoire et les téguments ne tardent pas à se consolider dans leur portion basilaire, de facon à constituer l'espèce de gaine ou de support connu sous le nom de polypier. Cette sorte d’ossification porte sur ies deux tissus principaux du système tégumentaire, mais ne se fait pas de la même manière dans le tissu dermique et dans le tissu épidermique. Dans les Alcyonaires, le sclérenchyme dermique se constitue sur une multitude de points à la fois, et les nodules ou scléro- dermites qui s’y développent, restent isolés entre eux. Ils aug- mentent la consistance des téguments, mais ils n’y donnent point de rigidité et n’y constituent point de lame ou detige con- tinue. Lorsque les parties molles environnantes viennent à se détruire, ils se désagrègent, et pendant la vie de l'animal ils n’em- pêchent pas le système musculaire de modifier la forme de l’en- veloppe ainsi consolidée. Aussi cette portion incomplètement durcie a-t-elle été désignée quelquefois sous le nom de polypier charnu, par opposition au polypier lithoïde des Coralliaires dont les téguments ont éprouvé dans leur portion basilaire une ossi- fication complète et continue; nous l’appelons polypiéroïde, ré- servant le nom de polypier pour les gaines técumentaires à sclé- renchyme continu. Les nodules selérenchymateux dont il est ici question sont de deux sortes : les uns ont la forme de fuseaux ällongés à surface mamelonnée et ont une consistance cartilagineuse plutôt qu’os- seuse (1). Ils constituent presque à eux seuls le polypiéroïde des Paralcyonium (2) et se rencontrent aussi à la base externe des tentacules chez la plupart des Alcyonides. Les autres sont des (1) Voyez pl. A1, fig. 14, 34, (2) Voyez pl. A1, fig. 12, 32 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. solides de forme irrégulière, à six faces, dans lesquels l'élément calcaire domine davantage. Chacune de leurs faces est en gé- néral garnie d’un tubercule qui parfois se prolonge en forme d’épines, et porte sur les côtés des tubercules secondaires (1). Le sclérenchyme complet peut être considéré comme le ré- sultat du développement successif et continu de ces noyaux calcaires qui, au lieu de se produire d’une manière miliaire dans toute l'étendue du tissu dermique à la fois, l’envahissent de proche en proche et sont liés entre eux de façon à constituer des lames solides, dont l’ensemble forme la partie fondamentale et essentielle du polypier proprement dit. La texture de ces di- verses lames présente des différences très-grandes, mais dont il est facile de se rendre compte en ayant égard au mode de dé- veloppement des sclérodermites que l’on peut comparer à des points d’ossification. Dans la forme la moins parfaite de ce tissu sclérodermique, chaque noyau produit des branches grèles à l'extrémité desquelles se développent d’autres noyaux ; de facon à former des séries linéaires qui ont l’aspect de petites tiges noueuses, étranglées d'espace en espace, et auxquelles nous avons donné le nom de poulrelles (2). Dans une forme un peu plus parfaite du scléroderme, ces noyaux produisent aussi des branches latérales qui, en rencontrant celles des séries voisines, s'y soudent et transforment une rangée de poutrelles en une sorte de treillis ou de lame criblée (3). Ordinairement les sclé- rodermites se rapprochent davantage; leurs branches se multi- plient beaucoup ; bientôt il ne reste plus de vides entre eux etil résulte de leur union une lame continue et compacte (4). Dans beaucoup de cas la lame ainsi constituée présente encore un bord divisé en dents, en pointes ou en épines (5), ou montre sur ses faces latérales des granulations cylindro-coniques plus ou moins saillantes, correspondant évidemment à certaines bran- ches des nodules qui entrent dans la composition du tissu sclé- renchymateux (6); mais l’espèce d’ossification dont dépend la formation des parties dures peut s’opérer aussi d’une manière très-complète, à ce point que l’on ne puisse plus reconnaître dans (1) Voyez pl. A1, fig. 3a (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 5, fig. 1 b et 1 c. (3) 1bid:, pl. 5, fig. 2 b. (4) Zbid., pl. 4, fig. 3 a. + (5) Voyez pl. D 6, fig. 1. (6) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 4, fig. 3 a. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 33 les lames calcaires ni dentelures marginales, ni grains latéraux, aucune trace en un mot des éléments primitifs dont elles sont formées (1). Le sclérenchyme épidermique ne présente pas autant de de- grés dans la consistance et la continuité des tissus qui le consti- tuent. Il est presque toujours composé de lames minces, étendues et non interrompues (2), ou de lamelles courtes et papyracées qui se superposent (3). Quelquefois on peut y reconnaître des indi- cations des sclérodermites qui le composent, comme cela arrive pour l’axe spongieux ou fenestré des Mélitées et des Placomus ; mais ordinairement il se présente sous forme de lames parfaite- ment imperforées. Tantôt le sclérenchyme épithélique se forme à ft oshace ba- silaire du tronc des Polypes, tantôt il résulte de l’ossification des parties latérales ou des replis internes de cette même portion du corps. Dans ce dernier cas il est en connexiqn intime avec le sclérenchyme dermique et constitue, soit une lame continue qui l'enveloppe extérieurement, soit un tissu lâche, cellulaire ou vésiculeux, qui en remplit plus ou moins complètement les diverses cavités. Dans le premier cas, au contraire, le scléren- chyme épidermique se compose de couches lamellaires concen- triques, plus ou moins fortement unies entre elles et dont l’en- semble représente une sorte de tronc ou d’axe solide de structure feuilletée, toujours très-distinct des tissus voisins. En se développant et se disposant de diverses manières, les deux espèces de tissu sclérenchymateux que nous venons d’indi- quer, celui qui résulte de l’ossification du derme et celui qui est produit par l’épiderme-ou lépithélium, donnent lieu aux nom- breuses modifications que l’on observe dans la forme, la compo- sition et la structure du polypier chez les divers Coralliaires. Les caractères que nous fournissent les parties dures de ces animaux ont incontestablement une grande valeur, car ils traduisent la plupart des particularités de l’organisation des Polypes, et ce sont d’ailleurs les seuls que nous puissions utiliser d’une manière gé- nérale. Il est donc important d'étudier avec soin le mode de construction du polypier et les modifications principales que peuvent subir les parties qui le composent; mais auparavant il faut bien savoir distinguer chacune de ces parties. * (1) Ex. : Desmophyllum. (2) Voyez pl. A 5, fig. 2 et'pl. G2, fig. 1 6. (3) Voyez pl. G 2, fig. 3, et pl. D 6,fg.2c. 34 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Considérons le squelette sclérenchymateux d’un Coralliaire qui ne se multiplie que par œufs, c’est-à-dire un polypier simple ou, ce qui revient au même,un individu détaché d’un polypier, c’est-à-dire un polypiérite. Supposons de plus que ce polypier simple ou ce polypiérite soit aussi complet que possible. Nous y trouverons un certain nombre de parties se distinguant entre elles par leur forme, leur structure et surtout par leur position et leurs rapports. Ces parties se groupent en deux catégories prin- cipales,. celles qui résultent de l’ossification du derme et celles qui résultent de l’ossification de l’épiderme ou de l’épithélium. Parmi les premières, celle qui paraît constituer la pièce fon- damentale et qui sert en quelque sorte de support à toutes les autres, est une espèce de gaîne produite par le durcissement de la plus grandé portion de la base du derme. Elle constitue les parois solides, inférieures et latérales, de la cavité générale, et nous l'avons désignée pour cette raison sous le nom de muraille (theca) (x). | L'espace intérieur circonscrit par la muraille est divisé en une série de loges périphériques par des lames sclérenchymateuses verticales, qui naissent entre deux replis mésentéroïdes conju- gués, de la tunique interne. Ces lames que nous avons appelées cloisons (septa) (2), se disposent de manière à donner au poly- pier de la plupart des Coralliaires, une apparence radiaire très- caractéristique. Les cloisons traversent la muraille et se prolongent extérieu- rement sous forme d’appendices lamellaires plus ou moins sail- lants. Ces prolongements qui se remarquent à la surface du polypier ont recu le nom de côtes {costæ) (3), en raison de l’as- pect qu'ils présentent le plus habituellement. L’axe de la cavité viscérale est occupé par une colonne cen- trale que M. Ehrenberg à nommée columelle (columella) (4). Entre les cloisons et la columelle il existe aussi une sorte de couronne intérieure composée de petites lattes ou baguettes ver- ticales en continuation avec les cloisons, mais qui s’en séparent dans une certaine étendue (5). Nous avons donné le nom de palis (pali) à ces sortes de petites cloisons supplémentaires. (1) PL A 5, fig. 1et2, mm. (2: BL: A; he loss. (3) PL A5, fig. 1, cf ct. (4) PI. A 5, fig. 1, cl. (5) PL À 5, fig. 1, pp. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. Ne : Les faces latérales des cloisons présentent souvent des granu- flations ou des petites pointes coniques. Un certain nombre de celles-ci s’accroissent parfois au point de rencontrer celles de la cloison voisine, d’où résultent des prolongements transverses, des sortes de barreaux intercloisonnaires que nous avons ap- pelés synapticules (synapticulæ) (1). Telles sont les parties dues à l’ossification du tissu dermique que présenterait un polypier complet; dans leurs intervalles ou sur leur surface on trouverait encore d’autres parties solides ; mais celles-ci sont des produits purement épithéliques. Les loges intercloisonnaires peuvent être remplies par une multitude de petites lamelles soudées entre elles et aux cloisons donnant lieu à un tissu cellulaire ou vésiculeux. On a désigné ces petites lamelles sous la dénomination de dissépiments ou tra- verses endothécales (dissepimenta endothecalia) (2). D'autres fois, par suite du développement de certaines parties du système endothécale, le centre du polypier présente des la- mes étendues horizontalement, des sortes de planchers (tabulæ) (3) qui divisent la cavité viscérale en autant d’étages superposés. Les loges intercostales peuvent aussi se trouver partagées en cellules, à la manière des loges interseptales, par des traverses que nous nommons exothécales (dissepimenta exothecalia)(4), et enfin l’ensemble de parties solides que nous venons d'étudier est d’or- dinaire entouré par une lame continue, de même nature, qui adhère au bord externe des côtés. Nous avons appelé épüthèque (epitheca) ce revêtement extérieur (5). Ainsi dans un polypier simple ou polypiérite aussi complet que possible nous distinguerions six sortes de parties ou de pièces dermiques, la muraille, les cloisons, les côtes, les palis, la colu- melle, les synapticules, et quatre sortes departies épidermiques ; lestraverses endothécales, les planchers, lestraverses exothécales, l'épithèque. Mais, hâtons-nous de le dire, ce polypier théorique n’existe pas. Aucune espèce connue n’a encore offert un si haut degré de complication, et une ou plusieurs de ces parties man- quent tour à tour. Le genre Acervularia est celui de tous qui se rapproche le plus (1) PI. D 11, fig. 1 d. (2) PI. G 2, fig. 3. (3) PL. A5, fig.2, pl, et pl. G 2, fig. 1 ë. (4) PL À 5, fig. 2, ex. (5) PL A 5, fig. 2, ee, Coralliaires. Tome 1. 5 36 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. de ce type virtuel ; mais il manque de synapticules et sa colu- mellé etses palis sont rudimentaires. Dans la famille que carac- térise la présence des synapticules {les Fongides), on nerencontre jamais, au contraire, ni planchers, ni palis. Les nombreuses modifications que l’on remarque dans le po- lypier des Coralliaires et qui nous ont permis de distinguer dans cette classe près de 400 genres et plusieurs milliers d'espèces, dé- pendent de la présence où de l'absence de telle ou telle des par- ties que nous venons d’énumérer, de leur degré de développe- ment, de leur structure, de leur forme, de leur nombre, de leur agencement , en même temps que des rapports et des modes de groupement des individus. Les particularités résultant de ces diverses combinaisons peuvent toutes être ramenées à un plan commun et fondamental et ne correspondent pour la plupart qu’à des différences d’une valeur secondaire au point de vue physiologique; mais elles jouent un rôle considérable dans les questions relatives à la classification des Coralliaires et, avant de les exposer avec détail en faisant l'histoire particulière de ces animaux, il est utile de les examiner ici d'une manière générale etcomparative. Nous allons donc passer en revue les principales modifications morphologiques que subit dans les divers ordres, familles et genres de la classe dont l'étude fait l’objet de ce livre, chacune des parties solides qui peuvent entrer dans la constitu- tion du polypier simple où du polypiérite. Nous terminerons cet examen des parties dures par l’étude des connexions des divers individus dans les polypiers composés et des tissus communs à tous ces individus. | … Muraille. — Aucune des parties du polypier ne paraît être nécessaire , car elles peuvent toutes avorter ou s’atrophier tour à tour, et il n’est pas rare que plusieurs d’entre-elles à la fois vien- nent à manquer complètement. Pourtant il en est certaines qui présentent plus de fixité que les autres. Parmi celles dont la pré- sence est le plus générale, se place au premier rang la muraille. Souvent elle est essentielle et elle forme à elle seule presque tout le polypier. Dans les Tubipores (1) le tissu mural constitue toute la portion dermique solide, c’est-à-dire les tuyaux cylindriques que maintiennent ensemble les lames périthécales. Les cornets des Aulopores et des Pyrgies en sont aussi presque entièrement composés, et dans la plupart des Alcyonaires on doit considérer le polypiéroïde comme représentant une muraille incomplète- (1) PL B 1, fig. 5et 6. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 37 ment-consolidée (1). On trouve encore une muraille essentielle dans la famille des Favositides, notamment chez les Halysites (2) et les Syringopores (3). Dans beaucoup d’autres cas la muraille est tout-à-fait secondaire et résulte en quelque sorte de la soudure des cloisons entre elles vers leur bord extérieur où d'ordinaire elles s’épaississent plus ou moins. Elle se montre ainsi chez les Eupsammiens et chez plusieurs Fongides. Enfin elle est rudimen- taire dans un grand nombre de Madréporaires rugueux, et les polypiérites des Cyathophylles et des Lithostrotions ne sont plus circonscrits que par l’épithèque. On n’en trouve plus de traces dans les Anabacies (4). à La lame murale est tantôt parfaitement continue et compacte comme chez les Turbinolides, les Astréides et les Oculinides, tantôt criblée de trous comme dans les Madréporides. Quelque- fois, comme dans les Favosites (5), les perforations qu’on y re- marque présentent une très-grande régularité dans leur forme, leur nombre, leurs rapports et leur degré de rapprochement, et fournissent ainsi d’excellents caractères pour la distinction des espèces. Du reste, la muraille peut offrir dans sa structure toutes les modifications dont nous avons parlé en traitant du tissu sclé- renchymateux en général, et sur lesquelles nous n’avons pas be- soin de revenir en ce moment. Dans le principe la muraille n’est qu’un simple disque central situé à la face inférieure de l'espèce de sac représenté par les pa- rois membraneuses du corps du Coralliaire. Ce disque grandit par ses bords et conserve sa forme aplatie, lorsque les lignes ir- radiantes de sclérodermites qui partentde son centre se bifurquent assez souvent pour que l’ensemble de chaque nouvelle assise d'éléments sclérenchymateux occupe en largeur environ six fois plus de place qu’en longueur. Cette disposition se réalise chez les Fongies (6), les Cyclolites (7), les Stéphanophyllies (8), les Disco- troques (9), les Discocyathes (10), etc. Mais en général la multipli- (1) Ex. : les Cornulaires. (2) British fossil Corals, pl. 64, fig. 1 8. (3) Ibid, pl. 64, fig. 3 b. (4) Ibid., pl. 25, fig. 3 c, 3d. (5) Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 18, fig. 1 a, et pl. 20, fig. 3 a. (6) PI. D 10, fig. 1. (7) Goldfuss, Petref.Germ., t. I, pl. 14, fig. 5, 7, 8, 9, etc. (8) Ann. des Sc. nat., 3° sér., t. X, pl. 1, fig. 6. (9) Zbid., t. IX, pl. 7, fig. 6. (10) Zbid., t. IX, pl. 9, fig. 7. 38 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. cation des lignées longitudinales de nodules sclérenchymateux n’augmente pas dans le rapport de la circonférence d’un cercle à son rayon, et il en résulte que le disque, au lieu de conserver sa forme primitive, s'élève en manière de cornet. Ce cornet est plus ou moins aigu, suivant que l’activité histogénique qui dé- termine le dédoublemeñt de la branche términale des nodules est. plus ou moins faible, et la forme de la base du polypier dé- pend de l'époque à laquelle cette activité se ralentit. Lorsque cette tendance au dédoublement-latéral des séries de scléroder- mites s'arrête, l'anneau représenté par chaque nouvelle assise: de ces sclérodermites offre le même nombre de lignées que celui qui l'a précédé et conserve par conséquent les mêmes dimen- sions ; alors la muraille, en continuant à s'élever, ne s'évase pas et s’allonge simplement en forme de tube ou de cylindre. On observe très-fréquemment des murailles qui se sont constituées de la sorte. La muraille est régulièrement turbinéechezlesTurbinolies (1), complètement cylindrique chez les Cladocores, et cylindro-co- nique chez certaines Montlivaulties, mais ce ne sont là que de lé- gères modifications d’un même type. Il existe des espèces où se trouvent combinés les deux principaux types que nous venons d'indiquer. Ainsi chez plusieurs Montlivaulties (2} et chez le Tro- chocyathus cyclolitoides la muraille forme dans les premiers temps de la vie un petit cône renversé, puis elle s'étale en forme de plateau et, dans une période plus avancée de sa croissance, elle s'élève verticalement de facon à constituer un cylindre plus ou moins élevé. | La muraille peut encore offrir dans sa forme quelques autres particularités et devenir, par exemple, prismatique, soit par suite de la pression que les polypiérites exercent lés uns sur les autres, comme cela a lieu pour les Columnaires (3), les Septas- trées (4), etc., soit indépendamment de toute action mécanique, ainsi qu’on le voit dans le genre Goniophyllum (5). On connait encore des exemples de muraille cunéiforme: les Flabelles (6), (1) British foss. Corals, pl. 2, fig. 3, 4, 5, et pl. 3, fig. 1, 2, 3, 4, 5. (2) 1bid., pi. 27, fig. 7. (3) Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 14, fig. 2. (4) Michelin, Icon. Zooph., pl. 12, fig. 2. (5) PL. G 2, fig. 2. (6) PI. D 1, fig. 5 et 6. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 39 les! Sphénotroques (1), les Eudopachys (2), etc. ; elle peut être arquée de facon à ressembler à une corne d’abondance, comme chez les Cératotroques (3), ou irrégulièrement contournée, etc., et ces diverses formes de la muraille méritent d’être mention- nées, parce qu’elles traduisent le plus souvent la forme générale des polypiers simples et des polypiérites. Malgré leur variété, il.est toujours facile de s'en rendre compte par le développe- ment des nodules sclérenchymateux. Le disque d’une Fongie, le cornet d’une Turbinolie, le tube d’une Tubipore, la gaine: prismatique d’une Columnaire, la gaîne cunéiforme d’un Fla- ‘ bellum, etc., sont donc, malgré leur diversité de forme, des, or- ganes parfaitement correspondants; les différences que nous ve- nons d'indiquer, ne s'étendent pas à leur nature propre; elles dépendent seulement d’un degré de plus ou de moins dans la tendance qu’ont les lignées de selérodermites à se multiplier par le dédoublement de la branche terminale d’un certain nombre d’entre eux. La surface externe du polypier présente souvent des appendices que dans certains cas l'on peut aussi bien regarder comme des dépendances des côtes et de l’épithèque, mais dans la constitu- tion desquelles la muraille entre pour une certaine proportion. Quelquefois cependant elle montre des parties en quelque sorte surajoutées et qu'il est impossible de rattacher à aucun autre sys- tème d’organes. Ainsi les polypiérites des Phymastrées (4) sont unis entre eux par des amas assez régulièrement espacés de ma- tière compacte qui ne sont que des prolongements du tissu ‘mu- ral. On doit attribuer la même origine aux tubes de connexion qu'on remarque entre les divers individus du polypier des Sy- ringopores (5). Enfin dans certains cas on voit sur divers points de la hauteur des polypiérites se détacher de la surface de la muraille des ex- pansions lamellaires, qui, lorsqu'elles sont très-développées, s’u- nissent à celles des individus voisins et donnent naissance à un tissu feuilleté comme chez les Elasmocænies etles Tubipores (6), (1) Ann. des Sc. nat., 3° sér., t. IX, pl. 7, fig. 2, 3. (2) Ibid., t. X, pl. 1, fig. 1 et2. (3) Zbid., t. IX, pl. 7, fig. 5. (4) Ibid., t. X, pl. 9, fig. 3 a. (5) British foss. Corals, pl. 46, fig. 1, 2, 3, 4. (6) PI. B 1, fig. 5 et 6. 4o CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. ou bien se montrent sous forme de collerettes, comme chez les: Dasyphyllies (1)et les Calamophyllies (2). Appareil cloisonnaire. — Nous avons dit que la cavité viscé- rale d’un Coralliaire est toujours divisée en une série de loges périphériques par des replis verticaux de la tunique interne ou lames mésentéroïdes. Dans l’ordre des Alcyonaires et dans le sous-ordre des Zoanthaires malacodermés, on ne voit jamais de lames sclérenchymateuses apparaître dans ces loges; au con- traire tous les Zoanthaires à polypier dermique présentent au milieu de chaque loge sous-tentaculaire une cloison solide plus ou moins développée. L'existence des cloisons est donc intime- ment liée à celle des tentacules, et leur nombre coïncide exac- tement avec celui de ces appendices. Leur développement se fait aussi suivant les mêmes lois; mais comme nous avons pu Pétudier d’une manière beaucoup plus complète que nous ne l'avons fait pour les tentacules, et que nous devons tirer par la suite beaucoup de ‘caractères importants de la disposition des diverses lames solides, il est nécessaire d’entrer à ce sujet dans de nouveaux détails. On sait depuis longtemps que le nombre des cloisons varie beaucoup suivant les espèces et suivant le degré d’accroissement des polypiérites ; mais il présente une très-grande fixité dans tous les individus d’une mème espèce parvenus à l’état adulte ou bien il s’y trouve compris entre des limites en général fort étroites. M. Ehrenberg a remarqué que ce nombre est ordinairement un multiple d’un chiffre peu élevé qui reste identique dans les es- pèces d’une même famille. Cet habile zoologiste a reconnu aussi Vexistence d’un certain rapport entre le nombre des cloisons et celui des tentacules, et il a fondé sa classification des Coralliaires ( Corallenthizre) sur le plus ou moins de tendance que les pre- mières de ces parties ont à se multiplier. M. Dana a aussi signalé le fait de l'augmentation des tentacules et des cloisons par les progrès de l’âge dans un même individu. En 1848 (3), nous avons cherché à déterminer les lois suivant lesquelles les cloisons se multiplient dans les divers Zoanthaires, et nous sommes arrivés sous ce rapport à desrésultats généralement conformes aux obser- vations que M. Hollard a faites plus tard sur la multiplication (1) Ann. des Sc. nat., 3e série, t.”’X, pl. 8, fig. 5. (2) British foss. Corals, pl. 16, fig. 1. F (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, p. 37. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 41 des tentacules chez les Actinies(1).Sur un point pourtant le dé- veloppement des tentacules semblait ne pas concorder avec celui des cloisons ; mais l’un de nous (2) s’est assuré récemment que ce désaccord n’était qu’apparent, et qu’en réalité ce qui est vrai pour la multiplication des uns l’est aussi, sauf quelques exceptions, pour celle des autres, et que les lois qui président à cette double multiplication sont au fond absolument identiques. e Les premières cloisons qui apparaissent dans un jeune polypier sont toujours en petit nombre, et sont situées à des distances égales les unes des autres de M à diviser les cavités viscé- rales en autant de loges similaires disposées circulairement. On en compte tantôt 4, tantôt 6. Le premier type, le type tétraméral, est rare relativement au second. On ne le rencontre que dans le groupe des Madréporaires rugueux. L'autre type, le type hexa- méral, au contraire, est représenté par un très-grand nombre de genres et de familles ; il est commun à tous les autres Ma- dréporaires, c’est-à-dire à l'immense majorité des Zoanthaires. L'appareil septal de toutes les espèces de cet ordre peut toujours être rapporté à l’un ou à l’autre de ces types principaux, on con- naît cependant quelques cas où l’on serait tenté de croire que les cloisons primaires sont au nombre de 5, de 3 ou même de 2 seu- lement ; mais on ne compte en tout que 5 genres offrant ces trois nouvelles dispositions. 11 s’agit donc de faits purement exception- nelset nous admettrions difficilement qu’ils dérivassent de trois types (pentaméral, triméral, diméral) distincts des précédents. Ii est d’ailleurs très-aisé de s’en rendre compte par de légères inégalités dans le développement des cloisons et nous montre- rons qu’on peut les considérer avec toute apparence de raison comme de simples modifications du type hexaméral dues à des phénomènes d’avortement ou de simple arrèt de développement. Certaines espèces ne présentent à tous les âges que les six cloisons primordiales; telles sont l’Heterocænia exigua (3), V'AI- lopora oculina (4), plusieurs Stylophores, etc. ; mais ordinaire- ment ce nombre est beaucoup plus considérable. Chez les espèces multiradiées nous n’avons pu que bien rarement observer des polypiers assez jeunes pour que les cloisons n’y dépassent pas le (1) Etudes sur l’organisation des Actinies, 4°, 1848. — Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XV, p. 267, 1851. (2) 3. Haïime, Comptes-rendus de l'Acad. des Sc., t. XXXIX, p. 437, 1854. (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 9, fig. 13. (4) Ibid., t. XHIE, pl. 4, fig. 4. 42 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. nombre six. Cependant nous avons trouvé dans ce cas une jeune Cycloseris (1) et nous avons aisément reconnu ce rombre pri- mordial à l'extrémité du pédoncule de plusieurs polypiers adultes, notamment dans le genre Flabellum. Or, cette portion basilaire du polypier est celle qui se constitue la première et qui corres- pond à la totalité de l'appareil thécal, dans la première période de sa formation. La croissance des diverses parties du polypier est, en général, proportionnelle à leur âge, et les cloisons qui apparaissent les premières sont ordinairement faciles à recon- naître, même chez les individus les plus développés, parce qu’elles s'élèvent au-dessus des autres ou qu’elles s’approchent plus près de l'axe du corps. En sorte que la simple observation de lPappareil septal dans un polypier adulte permet le plus sou- vent de distinguer, au milieu de toutes les cloisons, quelles sont celles qui se sont montrées les premières, et par suite de recon- naître si l’on a affaire au type tétraméral ou au type hexaméral. Le fond de la paroi externe de chacune des chambres circon- scrites par les cloisons primaires donne ensuite naissance à un nombre plus ou moins considérable de cloisons nouvelles, et lés phénomènes de développement qui ont lieu dans l'une de ces chambres se manifestent de même dans toutes, de sorte qu'à moins d’avortements les espaces compris entre les diverses clôi- sons de premier ordre sont semblables entre eux et renferment des parties qui se répètent également dans chacun d'eux. Nous avons proposé d’appeler système l’ensemble des cloisons qui se développent dans une même chambre primaire. Pour connaître la constitution de l'appareil septal d’un Coralliaire, il suffit, en général, de compter le nombre total des systèmes et de détermi- ner les caractères de l’un d’entre eux. Cela résulte manifeste- ment de la manière dont s'effectue la multiplication des cloïsons; En effet (2) nous savons que chaque cloison occupe une cavité sous-tentaculaire et conséquemment que chaque chambre in- terseptale primaire renferme dans le principe deux lames mé:- sentéroïdes séparées entre elles par une rainure verticale. Lors- que l'organisme du Madréporaire se complique par les progrès de l’âge, une nouvelle loge sous-tentaculaire se forme dans l’espace occupé par cette rainure et se trouve limitée latéralement par deux nouveaux replis mésentéroïdes dont une des faces latérales est en rapport avec la surface correspondante des anciens mé- (1) Ann. des Sc. nat., 3° sér., t. IX, pl. 6, fig. 2a. (2) Voyez, pour tout ce qui va suivre, la figure théorique, pl. À 5, fig. 3. # ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 43 sentères. La rainure, qui d’abord était simple, se dédouble donc et bientôt la portion de la muraille correspondant à la paroi ex- terne de la nouvelle loge sous-tentaculaire se développe de de- hors en dedans, comme l'avait fait précédemment la portion correspondant au fond de chaque loge sous-tentaculaire primi- tive et peu à peu une nouvelle cloison sclérenchymateuse vient s'intercaler entre deux cloisons primaires. Ce phénomène se pro- duisant en même temps dans toutes les chambres ‘interseptales primitivement formées, le nombre total des cloisons ou des rayons de l'étoile se trouve ainsi doublé. Si le nombre primitif était six comme nous le supposons, et comme aussi c’est Le cas le _ plus général, il serait alors porté à douze, et le polypier renfer- merait un égal nombre de cloisons primaires et de cloisons se- condaires. Ces dernières qui occupent le milieu de l’espace compris entre deux cloisons primaires se distinguent en général de leurs aînées par un développement moins complet. Dans beaucoup de Madréporaires la multiplication des cloi- sons s'arrête à ce point et chaque système ne se compose que d’une cloison dérivée et par conséquent est simple. C’est ce qui a lieu chez les Pocillopores (1), les Sériatopores (2), la plupart des Porites (3), des Stylophores (4), des Stylasters (5), des Favo- sitides (6), des Milleporides (7), etc., où de grandes cloisons et d’autres plus petites alternent régulièrement entre elles et for- ment deux séries circulaires à éléments intercalés. Mais chez la plupart des Turbinolides, des Astréides, des Fungides et même chez beaucoup de Madréporides, Pappareil septal se: complique davantage par les progrès de l’âge ets’enrichit d’un nombre plus ou moins considérable de cloisons nouvelles qui se groupent symétriquement de chaque côté de la cloison secondaire. Lors- que. des cloisons de 3° ordre ou tertiaires se développent, elles se montrent au milieu de chaque chambre secondaire, c’est-à- dire au milieu de l’espace compris entre une cloison secondaire etune cloison primaire. Nous pourrions citer un grand nombre d'exemples. où le développement de l'appareil septal s'arrête GH)PLF4 figietz (2) PL F 4, fig. 2. (3} Ellis et Solander, Zooph., pl; 48 1,2. (4) Savigny, Egypte, Polypes, pl.4, fig. 3. (5) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XIIL, pl. 3, 3, fig. 2 a, 3 a. (6) P1. F 1, fig. 1. (7) PL F 1, fig. 3. 44 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. après la constitution des cloisons tertiaires, nous nous borne- rons à signaler la Cyphastræa microphtalma (1), le genre Spheno- trochus tout entier (2) et plusieurs Turbinolies (3). Jusqu’icile mode de multiplication des cloisons sclérenchyma- teuses ou si l’on aime mieux des loges sous-tentaculaires dans lesquelles ces cloisons se forment, est très-simple et détermine à chaque nouveau degré de développement l’existence de deux fois autant de loges qu'il en existait auparavant La progression pour chaque ordre de cloison est donc comme 1, 2. 4. Si le tra- vail organogénique continuait à marcher de la sorte, la période suivante serait caractérisée par l'apparition simultanée dé 4 cloisons nouvelles pour chaque système; puis dans chacune des loges intercloisonnaires ainsi circonscrites il se formerait une : Autre cloison, et le nombre de ces cloisons nouvelles se consti- tuant à la fois serait de huit pour chaque système. Ainsi à chaque période de développement le nombre total des cloisons serait doublé et dans les espèces à six systèmes on trouverait les chiffres 6, 12, 24,48, 96, 192, etc. Mais les choses ne se passent pas réel- lement ainsi, ou du moins on remarque des temps d’arrêt dans le dédoublement des 24 premières loges et de celles qui résultent de ce dédoublement. Après la troisième période, l'accroissement se fait avec moins de rapidité et la force qui y préside agit, une fois le nombre 24 obtenu, avec une énergie beaucoup moins grande, En effet, lorsque le nombre total des cloisons a été porté à ce point, on le voit s'élever ensuite non pas directement à 48, mais à 36, et lorsqu'il a atteint 48 il ne passe pas brusquement de ce chiffre à celui de 96, mais il arrive d’abord à 6o, puis à 72 et à 84. Par conséquent ce n’est pas une multiplication’, mais une simple progression arithmétique qui exprime Paccroissement de lPappareil septal. Pendantles trois premières périodes le nom- bre des cloisons dérivées, c’ést-à-dire des cloisons qui se déve- loppent dans l’intérieur dé chaque chambre interseptale primi- tive et qui composent un système, a été d'abord r et ensuite 3, le dernier nombre représentant une sommé double plus 1'du premier ; si cette progression restait la'imème, elle donñérait en- suite 7, 15, 31, 63, etc. Mais elle se ralentit infiniment à partir du chiffre 3 et elle présente les chiffres 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, etc. Pour chacun de ces chiffres la différence est toujours 2 (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 9, fig. 5 a. (2) Jbid., t. IX, pl. 7, fig. 2, 3, 4. (3) Jbid., t. IX, pl. 4, fig. 2 b. ORGANISATION DES CORALLIAIRES, 45 entre celui qui le précède et celui qui le suit, ce qui revient à dire qu’après les trois premières périodes d’accroissement cha- que système, au lieu de se doubler comme cela lui arrive jusqu’à la troisième période, ne s'enrichit plus que de deux cloisons à la fois à chaque période nouvelle. En sorte qu’il faut deux pé- riodes pour que le nombre des cloisons soit porté de 24 à 48, 4 pour qu’il le soit de 48 à 96, 8 de 96 à 192, etc. Nous avons appelé cloisons de méme ordre, celles qui prennent naissance en même temps ou qui sont de même âge; ainsi les 6 primaires forment une première génération ou un premier ordre, les 6 secondaires un second ordre, les 12 tertiaires un troisième or- dre, les 12 suivantes un quatrième ordre, les 12 qui viennent après un cinquième ordre, et ainsi de suite, chaque groupe de 12 cloisons contemporaines entre elles qui apparaissent après les 12 tertiaires constituant un ordre particulier. Em outre nous avons désigné sous le nom de cycle (cyclum) l’ensemble des cloisons nécessaires pour subdiviser en une série continue de loges similaires, soit la totalité de la cavité intramurale du poly- pier, soit la série-complète des chambres similaires précédem- ment formées. Ainsi les 6 cloisons primaires forment le premier cycle, les 6 secondaires le second cycle, les 12 tertiaires le troi- sième cycle, les 24 suivantes le quatrième cycle, les 48 qui vien- nent après le cinquième cycle, et ainsi de suite, chaque nouveau cycle, à partir du second, se composant d’un nombre de cloisons double du nombre total des cloisons précédemment formées. Les trois premiers cycles correspondent exactement aux trois premiers ordres de cloisons, puisque les éléments de chacun d’eux sont tous contemporains, et l’on peut indifféremment dé- signer les cloisons primaires sous le nom de premier ordre ou de premier cycle, les secondaires sous celui de deuxième ordre ou de deuxième cycle, les tertiaires sous celui de troisième ordreou de troisième cycle. Mais le quatrième cycle comprend les 4° et 5° ordres ; le 5° cycle les 6°, 7°, 8° et9° ordres, et le 6° cycle les 10°, 11°, 12°, 13°, 14°, 15°, 16° et 17° ordres cloisonnaires. On voit donc que les mots ordre et cycle ont le mème sens pour les trois premières générations de cloisons, mais que leur significa- tion devient extrèmement différente pour les générations sui- vantes, et que pour toutes les espèces où l’appareil septal est très-multiplié il importe beaucoup de bien distinguer ces deux termes : à partir des 24 premières cloisons les ordres deviennent des subdivisions des cycles, et ces subdivisions sont toujours 46 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. égales entre elles, puisque chacune d’elles se compose de 12 cloisons. Nous avons dit que danschaque système chacune des périodes d’accroissement qui succèdent à la troisième est représentée par l'apparition de deux nouvelles cloisons ; mais ces deux nouvelles cloisons ne se montrent pas indifféremment dans les espaces interseptaux précédemment formés. Leur place est invariable dans les diverses espèces ; des règles fixes président à leur appa: rition et déterminent leur ordre de succession dans les diverses loges intercloisonnaires. Toute loge intercloisonnaire est limitée, ainsi que l'indique son nom, par deux cloisons, l’une à droite, l’autre à gauche, et peut, par conséquent, être désignée par les numéros d'ordre de ces cloisons. Nous avons adopté ce mode de notation de préfé- rence au chiffre qui indiquerait l’ordre de formation des loges, parce que celui-ci n'étant pas le même que celui des cloisons correspondantes, l'emploi de ces deux chiffres pourrait devenir une cause de confusion (1). Ainsi nous appellerons les loges in- terseptales les premières formées loges 1 + 1, c’est-à-dire par deux cloisons de 1°" ordre ; celles qui se sont formées en second lieu loges 1 + 2, pour exprimer d’une manière abrégée qu’elles sont comprises entre une cloison du’ 1°" ordre et une de second ordre; puis ainsi de suite. Les loges résultant de la constitution du premier cycle cloisonnaire ont toute la même expression; il en est de même de celles produites par le développement du se- cond cycle. Mais après l'apparition des cloisons tertiaires ou du troisième cycle, chaque système comprend 4 loges interseptales qui sont, en allant de‘gauche à droite, 1 +3, 3+2,2+3,3#r, et qui par conséquent ne sont plus de même expression que 2 par 2. Eh bien! c’est dans les deux loges 1: + 3 que se montrent les premières cloisons du quatrième cycle. Dans un certain nombre d'espèces le cycle s'arrête à ce point et ne se complète jamais ; telles sont la Cœnopsammia tenuilamellosa (2) et plusieurs autres Madréporides ; mais ordinairement on ne tarde pas à voir les deux loges 2 + 3 s'enrichir à leur tour chacune d’une cloison (1) Ce chiffre serait toujours plus faible d’une unité que celui des eloisons correspondantes. Ainsiles premières loges intercloisonnaires donnent naissancô aux cloisons secondaires, les secondes loges aux cloisons tertiaires, et ainsi de suite. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 1, fig. 11. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 47 nouvelle. Ainsi les cloisons de 4° ordre apparaissent dans les loges 1 + 3, etle 5° dans les loges 2 + 3. On connaît de très- nombreux Coralliaires offrant 4 cycles cloisonnaires complets : l'Heliastræa Forskaelana (2), le Trochocyathus gracilis (2), le Cya- thohelia axillaris (3), etc. Lorsque le quatrième cycle est complet il existe huit loges par système qui se rapportent à 4 expressions différentes 1 +4, 4 + 3, 3+ 5, 5+ 2. Ce sont les loges 1 + 4 qui donnent naïssance aux premières cloisons du 5° cycle, c’est-à-dire à celles de 6° ordre (4); puis celles de 7° ordre se montrent ensuite dans les loges 2 +5 (5), celles de 8° ordre dans les loges 3 + 4 et celles de 9° ordre dans les loges 3 + 5. Seize loges résultent de l'achèvement du 5° cycle ; elles sont égales 2 par 2 et donnent 8 expressions différentes 1 + 6, 6+4, 4+58, 8 + 3,3 + 9, 9 +5, 5 + 7, 7 + 2. Les cloisons de 10° ordre correspondent aux loges 1 + 6(6), celles de r1° aux loges 2 + 7 (7), celles de 12° aux loges 4 + 6 (8), celles de 13° aux loges 3 + 8, celles de 14° aux loges 5 + 7, celles de 15° aux loges 3 + 9, celles de 16° aux loges 4 + 8, celles de 17° aux loges 5 + 9 (9). Il est fort rare que l’appareil septal prenne un * plus grand développement et on ne trouve un 7° cycle que dans un très-petit nombre d’espèces. Le plus souvent il devient très- difficile de reconnaître les divers ordres cloisonnaires qui com- posent ce septième cycle, mais cette distinction n’a pas besoin d’être poussée aussi loin (10). (1) PL. D 5, fig. 3. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 5. (3) Ellis et Solander, Zoopk., pl. 13, fig. 5. (4) Ex. : la Leptosamunia Stokesana, Ann. des Sc. nat., 3° sér., t. X, pl. 1, fig. 4. (5) Zbid., t. IX, pl. 6, fig. 1 d, qui représente une jeune Fungia patella. (6) Zbid., t. IX, pl. 6, fig. 2 f, qui représente une Cycloseris hexagonalis en voie de développement. (7} Ex. : la Sfephanophyllia elegans, Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 1, fig. 10 a. UT (8) Ibid., fig. 1 e. (9) Voyez Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 6, fig. 1 f. Cette figure représente un individu de la Fungia patella. (10) Par analogie et en se basant sur les règles que nous donnons ci-dessous, on peut arriver à établir les divers ordres du 7e cycle. Ils correspondent de la manière suivante aux loges intercloisonnaires : 18e ordre, loges 1-+410, 48. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. De l’ensemble de tous ces faits il est aisé de déduire les lois qui président au développement successif des cloisons dans tout polypier. Ces règles sont au nombre de 5 seulement, et nous pensons qu'après tout ce que nous venons de dire elles seront d’une application facile. Première règle. — La formation des cloisons nouvelles a lieu simultanément dans toutes les loges ou chambres intercloisonnaires qui ont une méme expression. Nous avons vu, en effet, que les loges formées par le premier cycle, qui ont toutes pour expression 1 + 1, donnent naissance aux secondaires qui sont toutes de même âge, que les loges for- mées par le premier et le second cycle qui ont toutes pour ex- pression 1 + 2 ont produit les cloisons tertiaires qui sont con- temporaines entre elles. De même, lorsque le quatrième cycle s’est constitué, toutes les cloisons de 4° ordre ont pris naissance dans les loges 1 + 3, et toutes celles de 5° ordre dans les loges 2 + 3,etc. Deuxième règle. — La formation des cloisons a lieu successive- ment dans les loges qui ont une expression différente. Ainsi, lorsque la troisième phase du développement est achevée et que chaque système se trouve partagé .en 4 loges, ces loges, quoique similaires et formées par un même cycle, n’ont pas la même expression. Deux d’entre elles, étant limitées en dehors par les cloisons primaireset en dedans par les tertiaires, ont pour formule 1 + 3, tandis que les deux autres ayant pour parois les cloisons tertiaire et secondaire sont représentées par la for- mule 2 + 3. Ces loges ne devront donc pas donner naissance simultanément à des cloisons nouvelles et le ombre des cloisons qui apparaîtront d’abord, au lieu d’être égal à celui des loges, ne sera que de deux par système ; nous savons, en effet, que le quatrième cycle se compose de cloisons de deux ordres, le 5° ordre n’apparaissant qu'après le 4°. Troisième règle. — L'ordre de succession des cloisons est dé- terminé en premier lieu par läge du cycle dont les cloisons font partie, et les membres d’un nouveau cÿcle ne commencent à se for- ner qu'après l'achèvement du cycle précédent. Par exemple une cloison du cinquième cycle ne se montre pas avant que les cloisons du quatrième soient toutes constituées, ni 19e 2411, 20e 3-13, 21e 4412, 22e 6410, 23e 3414, 24e 6419, 25e 7411, 96e 4445, 27e 5416, 28e 8413, 29e 5417, 30 7-16, 31e 8415, 32e 9414, 33e 9417. js ORGANISATION DES CORALLIAIRES. . 49 les cloisons de 10° et de 11° ordres avant que celles de 8° et de 9° ne se soient montrées. Quatrième règle. — Parmi les loges qui appartiennent à un méme cycle, mais qui ont des expressions différentes, la précession dans l'acte du dédoublement est déterminée par linfériorüté de la somme de deux termes de cette expression. Des 4 loges du troisième cycle cloisonnaire, les deux externes ont pour expression 1+ 3 dont la somme est 4, et les deux mitoyennes ont pour expression 2 + 3 dont la somme est 5. Lorsque, dans un polypier à six systèmes le nombre des cloisons s'élève à 36 sans aller au-delà, c’est toujours entre les cloisons primaires et les tertiaires que naissent les cloisons de 4° ordre. Nous avons vu de même pour le cinquième cycle que les cloisons de 6° ordre apparaissent dans les loges 1 +4 et non dans les loges 2+5,314et3 +5. Or la somme de 1 + 4 qui est 5 est plus faible que eelles de 2 + 5 et de 3 + 4 qui est 7, et surtout que celle de 3 + 5 qui est 8. On remarquera que dans tous les faits précédemment cités, c’est toujours, en effet, l'infériorité de la somme des deux termes de l'expression qui, dans les loges d’un même cycle, détermine l’ordre de primogéniture. Cinquième règle.— Parmi les loges qui appartiennent äun méme cycle et qui ont des expressions différentes, mais qui donnent la méme somme par l'addition des deux termes de cette expression, l'ordre d'apparition des cloisons est déterminé par les relations qui existent entre les termes les plus faibles de ces expressions, et les cloisons nouvelles se constituent d’abord là où il existe le terme le moins élevé. ; Il arrive effectivement que l'addition des deux termes de loges ayant une expression différente produise une même somme; ainsi, après la constitution du quatrième cycle cloisonnaire, on trouve 4 sortes de loges dont deux, les loges 2 + 5 et 3 + 4 don- nent la même somme 7; on a vu que ce sont alors les loges li- mitées par la cloison de l’ordre le plus élevé, ou en d’autres mots celles dont l'expression renferme le chiffre le plus faible, qui ont la préséance dans l’acte du dédoublement. Nous avons reconnu le même résultat pour le cycle suivant où les loges 4 + 8, les loges 5 + 7 et les loges 3 + 9 donnent la somme 12, et nous avons constaté que les loges 3 + 9 se dédoublent avant les loges 5 + 7 et 4 + 8, et les loges 4 + 8 avant les loges +7. Ces cinq règles rendent bien compte de tous les faits que lon peut observer dans la disposition normale de l'appareil radiaire 50 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. chez les différentes espèces et à leurs différents âges. Elles souf- frent cependant quelques exceptions, principalement dans les derniers cycles, lorsque le nombre des cloisons est considérable. On remarque alors des irrégularités plus ou moins considérables qui varient dans les individus d’une même espèce et qu’on peut considérer, par conséquent, comme tout-à-fait accidentelles. Par exemple il n’est pas rare que le sixième et le septième cycle res- tent incomplets et que l’ordre d’apparition des cloisons qui les composent soit plus ou moins modifié ou même interverti. Mais ces modifications manquent ordinairement de constance et on ne saurait y attacher aucune valeur. Cependant on peut rencontrer aussi des exceptions aux règles fondamentales qui, dans tous les individus d’une même espèce, se reproduisent toujours de la même manière et avec des ca- ractères invariables. Ces exceptions sont de deux sortes : les unes portent sur les cycles tout entiers, les autres n’affectant qu’une partie des systèmes cloisonnaires. Les premières ont pour eftet, tout en conservant l'égalité des systèmes entre eux, de rompre la régularité de chacun d’eux ; les dernières, au contraire, rendent les systèmes plus ou moins inégaux. Les exceptions portant sur les cycles tout entiers peuvent amener deux modifications distinctes. Tantôt c’est une moitié de chaque système comprise entre une primaire et une secon- daire qui se développe moins que l'autre; tantôt, au contraire, c’est la moitié comprise entre les deux tertiaires. Dans le pre- mier cason voit, par exemple, d’un côté d’une cloison secon- daire, une tertiaire et deux cloisons de quatrième cycle, et de l’autre côté une tertiaire seulement (1). Ici les loges de même expression ne se sont pas dédoublées simultanément comme l'indique la première règle , puisque les loges 1 + 3 et 2 + 3 ont produit des cloisons, seulement d’un seul côté, et en outre la précession n’a pas été déterminée par l’in- fériorité de la somme des deux termes de l'expression pour l’une des deux loges 1 + 3 comme le veut la quatrième règle. Par suite de ce développement inégal, la symétrie est rompue entre les deux moitiés. Le second cas ne peut s'appliquer qu’au cin- quième cycle et aux cycles qui le suivent; pour ceux qui le pré- cèdent, il n'auraitrien d’exceptionnel. Il nous montre, par exem- ple, les cloisons du cinquième cycle développées dans les espaces (1) Ex. : Ceratotrochus multiserialis, Milne Edwards et J. Haime, Ann. des Sc. nat., 3e sér., t.1X, pl. 7, fig. 5. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 51 compris entre les cloisons primaires et tertiaires et manquant dans les espaces compris entre les deux tertiaires de chaque système; c’est-à-dire qu’on trouve des cloisons de 6° et de 8° or- dre, tandis que celles de 7° et de 9° manquent. Chaque système reste composé de deux parties égales ; et les loges de même ex- pression s’y sont dédoublées simultanément; mais les loges 3 + 4 ont produit des cloisons avant les loges 2 + 5, contrairemént à la cinquième règle qui, parmi les loges d’expressions différentes et dont les expressions donnentune même somme, accorde le droit de précession aux loges dont l'expression renferme le chiffre le plus faible. Les exceptions qui ne s'étendent pas à tous les systèmes, mais qui n’affectent que certains d’entre eux en particulier, peuvent être déterminées simplement par labsence des cloisons des der- niers ordres qu’on observe dansles systèmes complets, ou se trou- ver limitées à des portions circonscrites de l'appareil cloisonnaire et y faire naître les deux combinaisons que nous venons d’indi- quer. De toute manière il est évident que ce sont encore les mêmes règles, c’est-à-dire la première, la quatrième et la cin- quième qui sont attaquées, lorsque les systèmes deviennent iné- gaux, par suite du développement incomplet des derniers or- dres cloisonnaires dans certains de ces systèmes. On voit que ces exceptions à trois des règles fondamentales que nous avons formulées s'expliquent toutes très-bien par une sorte d’arrêt de développement qui frappe une partie soit de tous les systèmes, soit seulement de quelques-uns d’entre eux ; mais que du reste, il n’y a jamais, sinon accidentellement, d’inter- version dans la disposition relative des éléments qui composent l'appareil cloisonnaire. Nous nous sommes assurés de la vérité des vues que nous ve- nons d'exposer sur le développement et l'agencement des diver- ses cloisons, en comparant entre eux de nombreux individus de même espèce et d’âges différents. La croissance des Fongies et des Cycloseris (1) nous paraît surtout propre à donner une idée complète du travail organogénique à l’aide duquel l'appareil cloisonnaire se constitue dans les polypiers d’une structure com- plexe. Ces espèces présentent, en effet, à l’état adulte plusieurs cenjaines de cloisons, et nous avons pu les suivre dans toutes les phases principales de leur accroissement depuis le moment où (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., Zool., t. IX, pl. 6. Coralliaires. Tome 1. | 6 52 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. elles présentent six cloisons seulement jusqu’à celui où elles en ac- quièrent près de 400. Le développement de ces parties est ordinairement propor- tionnel à leur âge et il est possible de distinguer même dans un polypier adulte tous les ordres successifs de cloisons dont il a été question plus haut ; grâce à l'inégalité que présentent ces divers ordres dans leur étendue de dehors en dedans, dans leur épais- seur et dans leur élévation. En général, cette inégalité est très- prononcée dans les Coralliaires où il n’existe que peu de cycles cloisonnaires ; mais il arrive souvent, surtout lorsque le nombre des cloisons s'élève beaucoup, que lessecondaires se développent presque aussi rapidement que les primaires et ne peuvent plus en être distinguées chez les individus adultes. Alors les systèmes semblent être plus nombreux et plus simples qu’ils ne le sont en réalité. Les Brachycyathes (1), les Discocyathes (2) les Sphéno- troques, etc., nous fournissent des exemples de cette disposition. C’est par le développement considérable des cloisons secondaires dans deux systèmes et l'avortement des cloisons du dernier cycle dans tous les autres systèmes, que l’on s'explique l'apparence de huit systèmes égaux chez certains polypiers, les Acanthocyathes, par exemple (3), qui primitivement n’ont que six loges inter- septales et par conséquent six systèmes seulement. Un phéno- mène du même genre se remarque à un certain moment dans la Caryophyllia cyathus (4), où le nombre des systèmes est égale- ment de 6, mais où il paraît y en avoir dix, parce que deux de ces systèmes s'arrêtent dans leur développement après lappari- tion des cloisons du quatrième cycle, tandis que dans les quatre autres systèmes le cinquième cycle se constitue et que les cloisons secondaires y deviennent aussi grandes que les primaires. Lorsque les systèmes paraissent beaucoup plus nombreux, cela tient au grand développement non-seulement des cloisons secon- daires, mais aussi des tertiaires qui, si elles arrivent toutes à égaler les primaires, portent à 24 le nombre des systèmes appa- rents (5). Ce nombre peut encore être accru par légal dévelop- pement d’une partie ou de la totalité des cloisons du quatrième (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 9, fig. 6 a. (2) Jbid., fig. 7 a. . 3 Ibid., fig. 2et 3. (4) 1bid., pl. 4, fig. 1 d. (5) Ex. : Flabellum gallopagense, Milne Edwards et J. Haime, Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 4, fig. 3, 1848. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 53 cycle, et äans les Trochosmilies comprimées (1) et les Diplocte- nies (2) il n’est pas rare d’en compter plus de cent. _ De même que les cloisons de cycles nouvellement formés peu- vent parvenir à égaler les cloisons des cycles quiles ont précédés, de même aussi quelquefois elles peuvent les surpasser. Ainsi dans le Demophyllum crista galli(3) et le D. Cumingi(4), les cloisons du cinquième cycle sont notablement plus élevées que celles du quatrième, et dans plusieurs Madréporides, telles que l’Eupsam- mia trochiformis (5) et l'Endopachys Maclurai (6), les cloisons de 6° et de 7° ordre acquièrent une étendue au moins double de celles du quatrième cycle. Mais hâtons-nous de dire que cette disposition se présente seulement dans un très-petit nombre d'espèces. Il n’est pas rare que dans les polypiers oblongs les deux cloisons primaires occupant les sommets du grand axe cali- cinal se développent moins que les autres (7). Dans d’autres cas, au contraire, on voit deux des cloisons primaires opposées l’une à l’autre prendre un accroissement beaucoup plus considérable que les quatre autres (8) et couper la cavité viscérale en deux parties égales. Quelquefois dans les Coralliaires qui se rapportent au type tétraméral, une seule cloison parmi les primaires prend un développement exagéré comme chez les Hallia(9) et les Lopho- phyllus (10) ; d’autres fois lune des 4 primaires s’atrophie, ainsi qu'on le voit dans la Cyathaxonia cornu (11), V Anisophyllum Agas- sizi (12), le Baryphyllum Verneuillanum (13), etc. Cette atrophie d’une des cloisons primaires, qui se présente assez fréquemment dans les Madréporaires rugueux où il n’existe primitivement que 4 loges intercloisonnaires, ne s’est retrouvée jusqu’à présent que dans deux genres chez tous les autres Ma- dréporaires, c’est-à-dire chez ceux où la première génération de (1) PI. D 2, fig. 3. (2) Goldfuss, Petref. Germ., t. I, pl. 15, fig. 1. (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 7, fig. 10. (4) Zbid., t. IX, pl. 7, fig. 11. {5) Ibid., t. X, pl. 1, fig. 3. (6) Zbid., t. X, pl. 1, fig. 1 a. : (7) Ex. : Flabellum, etc. (8) Ex. : le genre Madrepora pl. E 1, fig. 3 b et 40. (9) Polypiers foss. des terr. pal., pl. 6, fig. 3. (10) Zbid., pl. 3, fig. 3 et 4. (11) Zbid., pl. 1, fig. 3. (12) Zbid., pl. 1, fig. 2. (13) Zbid., pl. 6, fig. 7. 54 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. cloisons se compose de 6 éléments. Ces deux genres portent les noms d’Acanthocænia et de Pentacænia. Is semblent au premier abord former un type particulier qu’on appellerait alors penta- méral ; mais l’analogie nous porte à croire que la différence qui sépare ces espèces à 5 grandes primaires de celles à 6 n’a rien de fondamental; il s’agit sans doute d’une légère anomalie qu'il est aisé d’expliquer par une simple modification dans l'un des premiers éléments de l'appareil cloisonnaire. Il en est de même des Hétérocænies (1) où lon trouve entre trois grandes cloisons trois cloisons plus petites qui semblent être des secondaires ; on pourrait voir encore là un type nouveau auquel il faudrait don- ner le nom de triméral ; mais nous croyons qu’il est plus vration- nel d'admettre dans ce cas six cloisons primitives qui se sont céveloppées d’une façon inégale, de deux en deux, que deux cycles composés chacun de trois éléments seulement. Il est évident que le développement égal de cloisons appartenant à des cycles d’âge différent devait produire un nombre apparent de systèmes plus élevé que le nombre réel, et il est de mème probable qu’un nombre apparent de systèmes moindre que le nombre réel résulte du dé- veloppement inégal des cloisons d’un même cycle. Il est done toujous facile de se rendre compte de toutes les modifications que présente l'appareil septal dans l’ensemble de l'ordre des Zoanthaires en les ramenant au type hexaméral ou au type té- traméral, et de les expliquer soit par le développement égal des _ divers cycles cloisonnaires, soit par le développement inégal des cloisons d’un même cycle. D'ailleurs nous ne devons pas perdre de vue que les cas où l’on a besoin de faire intervenir les con- sidérations de cette nature sont toujours rares et font exception à La règle générale. L'appareil septal des Madréporaires est presque toujours dis- posé de manière à produire l'aspect d’une étaile à plusieurs rayons, et ordinairement on observe dans la direction, le nom- bre, l’écartement et les relations de ces rayons, une très-grande réguiarité qui résulte du mode même de leur multiplication. Dans plusieurs polypiers cependant, cette régularité radiaire est plus ou moins altérée. Diverses causes peuvent déterminer ces altérations dans l’agencement général de l'appareil septal. L’une d’elles est l'inégalité du développement des cloisons du premier cycle. Ainsi, les deux grandes cloisons primaires du genre Ma- drepora affaiblissent déjà d’une manière sensible le caractère (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 9, fig. 13. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 55 étoilé des calices (1). Dans le genre Hallia (2), où une seule pri- maire s'accroît considérablement, la modification devient plus marquéé encore, et les cloisons qui avoisinent cette primaire se placent de chaque côté de celle-ci, comme les barbes d’une plume le long de sa tige. | On observe une disposition analogue dans V Æulacophyllum (3), mais ici une des cloisons primaires s’atrophie et il existe un grand sillon où viennent aboutir les cloisons obliques qui l’avoisinent. Nous trouvons une autre cause d’altération dans la présence d’une fossette qui, chez certaines Cyathophyllides, est située sur le trajet d’une des cloisons primaires. Dans les Zaphrentis, par exemple (4), cette fossette, en s'étendant plus ou moins d’un des points de la circonférence vers le centre du calice; vient interrompre le cercle formé par l’ensemble des cloisons ; et dans les genres Menophyllum (5) et Hadrophyllüum (6) on voit de plus les cloisons voisines affecter de chaque côté de Ja fossette une disposition pinnée. Nous avons donné le nom de fossette septale à cette dépression qui est toujours située sur le trajet virtuel d’une cloison primaire. Ordinairement il n'existe qu’une seule fossette septale, comme dans les genres Zaphrentis, Cyathaxoina (7) et Lophophyllum (8); mais quelquefois on en observe trois (Me- nophyllum (9), Hadrophyllum (10) et quelquefois même quatre. Dans ce dernier cas, dont les genres Omphyma (11) et Gonio+ phyllum (12) nous offrent des exemples; les fossettes septales, au lieu d’enlever de la régularité au calice, servent au contraire à bien marquer l'égalité des quatre systèmes cloisonnaires. On doit remarquer que toutes les fois que le caractère radiaire tend à s’affaiblir dans un polypier simple ou dans un polypiérite;; le caractère de la bilatéralité ressort avec une netteté beaucoup plus grande. On peut d’ailleurs considérer, danstous les cas, l’ap- (1) PL,E 1, fig. 4 6. (2) Milne Edwards et Haime, Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 6, fig. 3. (3) Pol. foss. des terr. pal., pl. 6, fig. 2. (4) PI. G 1, fig. 2e et 30. (5) Pol. foss. des terr. pal., pl. 3, fig. 1. (6) Zbid., pl. 6, fig. 4. (7) Ibid., pl. 1, fig. 3 a. (8) Ibid., pl. 3, fig. 4 a. (9) Zbid., pl. 3, fig. 1 a. (10) Zbid., pi. 6, fig. 4a, 5 a. (11) PL G 2, fig. 1 c. (12) PI. G 2, fig. 2.— Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 2, fig. 4 a. ‘56 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. pareil septal comme formé de deux parties égales et symétriques de chaque côté du plan passant par deux cloisons primaires opposées, et cette disposition bilatérale comme se combinant avec la disposition radiaire; elle devient surtout évidente, lorsque les cloisons ne correspondent plus toutes à des rayons d’un cercle dont le centre passerait par la cclumelle, mais suivent des direc- tions différentes les unes par rapport aux autres. La famille des Fongides mous offre, parmi ses formes compo- sées, quelques exemples d'individus où l’on ne distingue plus d'appareil septal régulier pouvant se rattacher aux types que nous venons d'étudier. Ainsi, chez les Polyphyllies (1) la plupart des individus ne semblent composés que de deux ou quatre cloi- sons opposées; mais il faut se rappeler que l’on a affaire ici à des polypiérites incomplets qui ne s’individualisent pas entièrement et ne présentent pas tous les caractères de leurs parents; ceux-ci occupent le centre du polypier et sont assez distincteinent ra- diés. Dans la Lithactinie (2) on ne trouve plus de parents radiés, et les premiers individus formés y donnent naissance à des indi- vidus incomplets, sans qu’ils se complètent eux-mêmes davan- tage. | Les cloisons ont quelquefois une très-grande étendue de de- hors en dedans (Ex : Fongie (3), Desmophyllum (4), Montlivaul- tie (5), etc.). Au contraire, elles deviennent très-étroites dans quelques groupes, par exemple, dans la famille des Millépo- rides (6), et dans certains cas elles peuvent même n’être plus représentées que par des stries verticales à peine saillantes, comme dans les Aulopores (7) et les Pyrgies (8). Leur étendue en hauteur n’est pas moins variable ; nous les disons débordantes lorsqu’elles dépassent en haut le bord de la muraille ou de lépithèque, comme cela a lieu dans la Caryo- phyllia Berteriana (9) et dansle genre Mussa (10); et c’est là le cas 10), PL D 11,:fg. 10, 44. (2) Lesson, Illustr. z001., pl. 6, fig. 1 et 2. (°P1-D:10, fe. 1. (4) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 7, fig. 10 a. (5) PI. D 3, fig. 2. (6) PL F1, fig. 3, pl. F2 et F3. (7) Goldfuss, Petref. Germ., t. I, pl. 29, fig. 1 et 2. (8) Milne Edwards et Haime, Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 17, fig. 8. (9) PL D 1, fig. 1. (10) PL D 3, fig. 3 et 4. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 97 le plus fréquent. Dans les Thecocyathes (1) et l'Allopora (2), au contraire, elles ne sont pas débordantes. On les trouve très-sail- lantes et lancéolées dans les Galaxées (3) et surtout dans lA- crohelie (4) où elles débordent la muraille d’une quantité plus grande que le diamètre des calices. Les cloisons montrent aussi de grandes différences dans leur structure, depuis les Porarés (5) et les Favorites (6), où elles sont réprésentées par des séries simples de prolongements spini- formes ou poutrelles libres entre elles et la Coscinarie (7), où elles forment un treillage régulier, jusqu'aux Cladocores (8) et aux Caryophyllies (9), où elles sont constituées par des lames épaisses et imperforées. Elles présentent en un mot toutes les modifica- tions de structure que nous avons signalées plus haut en parlant d’une manière générale des lames sclérenchymateuses. Ajou- tons ici que chez les Poritides et toutes les espèces où les cloi- sons sont plus ou moins poutrellaires ou criblées de trous, on ne les trouve formées que d’un seul feuillet, parce qu'elles résultent du développement d’une rangée unique de nodules; mais ordi- nairement leur composition n’est pas aussi simple, et lorsqu'elles acquièrent plus de perfection et de continuité, on distingue sou- vent dansleur épaisseur deux feuillets parallèles, soudésentre eux, soit directement, soit par l'intermédiaire d’un tissu compacte d’une nuance plus mate. Cela se voit surtout, avec beaucoup de net- teté, dans les Desmophylles. Quelquefois même il reste un espace vide entre les deux feuillets de la cloison, comme on l’observe en brisant les épines de la Mussa fistulosa (10) et de l'Acanthas- trœu hirsuta (11). Le bord supérieur ou libre des cloisons est tan- tôt entier, d’autres fois plus ou moins profondément crenelé, ou armé de prolongements denticulés ou spiniformes, et il est fa- cile de se rendre compte de ces diverses dispositions. En effet, ce bord est nécessairement la partie qui se constitue la dernière, (1) Goldfuss, Petref. Germ., t. I, pl. 16, fig. 6 et 7. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XIIL pl. 4, fig. 4 a. (3) PL D 2, fig. 2. (4) Seba, Thes., t. IE, pl. 116, fig. 5. (5) Porarea fenestrata (Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 5, fig. 1). (6) Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 17, fig. 2 a. (7) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 5, fig. 2 b. (8) PL. D 4, fig. 5. (9) PE. D 1, fig. 1. (10) PL. D 3, fig. 3. (11) PL. D 5, fig. 4. 58 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. puisque toute cloison résulte d’une multiplication de nodules sclérenchymateux qui marche de dehors en dedans et de bas en haut, c’est-à-dire de la muraille vers l’axe du polypier. Aussi est-ce la partie qui devient continue la dernière, et ne trouve- t-on jamais de cloisons perforées en quelques points de leur étendue avec un bord libre entier. L’intégrité du bord cloison- naire qui s’observe dans toutes les Turbinolides, la plupart des Oculinides et chez quelques Madréporides, indique le plus haut degré de perfection que puissent atteindre les lames septales, et nous l'avons considérée pour cette raison comme l’un des ca- ractères importants que présentent les cloisons. Les denticules et les épines que l’on y observe souvent (1) résultent de ce que les points correspondants aux diverses lignées de nodules sclé- renchymateux se sont développés avant que les expansions laté- raies dépendantes de chacune de ces lignées aient eu le temps de se constituer et de les relier entre elles. La forme et l'épaisseur des cloisons, qui sont ordinairement en rapport avec leur structure, offrent des variations nombreuses dont il est utile de tenir compte dans la description des espèces, mais dont on ne peut tirer aucune conséquence un peu géné- rale. Nous en dirons autant des soudures que les cloisons con- tractent entre elles ou avec les parties voisines, comme les palis ou la columelle ; ainsi que de leur degré de rapprochement, de leur nombre, de leur inégalité plus ou moins grande, etc. Appareil costal. La muraille ne donne pas seulement naissance aux prolon- gements centripètes, connus sous le nom de cloisons; elle porte aussi, la plupart du temps, des saillies ou lames verticales ana: logues à ces cloisons, mais qui se dirigent en sens contraire et que nous avons désignées sous le nom de côtes. Ces parties qui sont susceptibles des mêmes modifications de structure que les cloisons, n’en sont véritablement que la continuation exté- rieure, ainsi qu'il est facile de s’en convaincre en examinant les : Turbinolies (2), la Phyllangia americana (3), l’Heliostræa Forska- (1) Ex. : Symphyllia grandis, pl. D 4, fig. 1; Mycetophyllia Danaana, p\. D 4, fig. 2, etc. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 4, fig. 2 (3) PL. D 4, fig. 6. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 59 lana {1) et beaucoup d’autres polypiers simples ou composés. Tout ce qui a été dit pour les cloisons se trouve donc vrai pour les côtes quant à leurs positions relatives et à leur mode de mul- tiplication. Dans quelques cas rares cependant (Stephanophyl- lia (2), Micrabacia (3), les côtes alternent avec le bord externe des cloisons, comme si les deux feuillets qui composent chacune de celles-ci se séparaient extérieurement l’un de autre pour s'unir de chaque côté au feuillet externe de la cloison voisine: Ailleurs, dans la Dasmie (4), une seule côte correspond à trois lames cloisonnaires. Mais ces faits sont exceptionnels, et presqué toujours les côtes ne se distinguent des cloisons que par leur po- sition en dehors de la muraille. Elles sont généralement beau- coup moins développées que les cloisons; mais dans les espèces où l’on distingue deux revêtements séparés, l’un épithécal, l’autre mural, leur étendue au contraire devient souvent con$idérable, comme dans les Acervuläires (5) et les Aulophylles (6), où notam- ment les cloisons du dernier cycle sont très-petites, mais corres- pondent à des côtes bien développées. Dans beaucoup d’Astréides agelomérées, comme les Stylines (7) et les Heliastrées (8), les côtes s’accroissent aussi beaucoup, et c’est par leur intermédiaire que les polypiérites s'unissent entre eux. Il existe ordinairement, entre la partie costale et la partie sep- tale des rayons du polypier, une sorte de contre-balancement or- ganique qui rend très-rare la coexistence de côtes et de cloisons également bien développées dans la mème espèce. En général, lorsque les unes prennent un grand accroissement, les autres sont plus ou moins atrophiées. Nous avons dit que les côtes peuvent être considérées comme la continuation extérieure des cloisons et qu’elles sont suscepti- bles des mêmes modifications de structure; mais il ne faudrait pas en conclure que dans un même polypier on dût nécessai- rement trouver, dans les lames verticales qui composent celles- ci, les mêmes caractères que dans les lames dont celles-là sont (1) PL D 5, fig. 3. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 1, fig. 10. (3) Milne Edwards et Haime, British fossil Corals, pl. 10, fig. 4. (4) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 7, fig. 8, et British fossil Corals, pl. 4, fig. 4. (5) British fossil Corals, pl. 53, fig. 3, 4, 5, et pl. 69, fig. 2. (6) Zbid., pl. 37, fig. 3. (7) Ibid., pl. 14, fig. 3. (8) PL. D 5, fig. 3. 60 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. formées. Bien loin de là, on remarque, au contraire, que quand les unes et les autres acquièrent un certain accroissement, il existe une inégalité marquée dans le degré de perfectionnement des lames centripètes et des lames centrifuges, et ce sont presque toujours les cloisons qui conservent sur les côtes la supériorité sous le rapport de leur structure. C’est ainsi que dans les Hélia- strées (1) Les cloisons sont constituées par des lames presque im- perforées, tandis que dans les côtes on distingue encore toutes les poutrelles qui les composent. Le bord costal reste aussi très- souvent plus ou moins crénelé, dentelé ou épineux, alors que le bord septal est parfaitement entier. Enfin, les divisions du bord des côtes produisent souvent à la surface des polypiers, des saillies ou ornements, comme des crêtes, des pointes, des ver- rues, dont on peut tirer des caractères spécifiques. Quoique les côtes se développent ordinairement d’une manière inégale et que leur accroissement soit en rapport avec leur ordre de succession, elles sont cependant moins rarement similaires que les cloisons. De même que pour ces dernières il arrive quel- quefois que les côtes du premier cycle ne se développent pas également. Dans les polypiers simples et comprimés, il n’est pas rare que les côtes latérales prennent seules un grand accroisse- ment, comme cela a lieu dans le genre Tropidocyathe (2), beau- coup de Flabelles (3), etc. Chez certaines espèces où la muraille est peu développée ou bien cachée par les cloisons et par les côtes, il devient difficile de reconnaître le point qui sépare celles-ci de celles-là, et il y a avantage à les désigner alors sous le nom commun de lames septo-costales ou de rayons septo-costaux; par exemple, dans les Thamnastrées (4) et les Polyphyllies (5). Il arrive encore assez fréquemment que la portion intercloisonnaire de la muraille reste rudimentaire, et alors ce sont les bords externes des cloi- sons ou les côtes qui la représentent presque uniquement, comme chez les Héteropsammies (6), les Fongies (7), etc. (1) PL D 5, fig. 3. — Ann. des Sc. nat., 3e sér., Zool., t. X, pl. 8, fig. 9 a. (2) Michelin, Mag. de Zool., 1843, pl. 6. (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 8, fig. 2, 3, 6, 13. (4) British fossil Corals, pl. 17, fig. 3, et pl. 18, fig. 1. (9}_ PI. D'1L/6e. 1. (6) PL. E 2, fig. 3. (7) PL D 10, fig. 1. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 61 Columelle. Les cloisons restent quelquefois libres par leur bord interne, et il existe une espace vide au centre du polypiérite; par exem- ple : chez l'Astræopora (1), mais dans le plus grand nombre des espèces ces parties se prolongent vers l'axe du corps, de ma- nière à s'unir, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un tissu spongieux ; dans d’autres cas elles se soudent à ur sorte de colonne centrale appelée columelle (columella) par M. Ebren- berg. Si les cloisons se rencontrent sans avoir perdu leur forme lamellaire, elles peuvent se souder directement par leur bord, ainsi que cela se voit dans le genre Rhizotrochus (2), ou s’enrou- ler sur elles-mêmes à leur point de contact, comme dans les genres Clisiophyllum (3) et Ptychophyllum (4). Dans ce dernier cas, elles constituent au centre du polypier une sorte de colonne torse à structure feuilletée que nous avons proposé de nommer fausse columelle pseudo-columella). Dans d’autres espèces, les cloisons se divisent en poutrelles longitudinales près de leur bord interne, et les baguettes ainsi constituées forment au centre du calice une sorte de faisceau qui peut être désigné sous le nom de columelle cloisonnaire (co- lumella septalis). Cette disposition se voit dans le genre Paracya- thus (5). Ailleurs, par exemple dans les genres Dendrophyllia (6) et Flabellum (7), les cloisons se divisent, avant de se rencontrer, en une multitude de ramuscules irréguliers ou trabiculins (tra- - biculinæ), d’où résulte une masse spongieuse. Nous avons ap- pelé cette espèce particulière de columelle, columelle pariétale (columella parietalis). Mais dans un certain nombre de Coralliaires on trouve une columelle essentielle {columella propria) qui paraît se développer indépendamment des cloisons et provenir du fond de la cavité viscérale. Tantôt elle est compacte et styliforme, dans les gen- (1) PL E 2, fig. 4. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 8, fig. 16. (3) British fossil Corals, pl. 37, fig. 5 a. (4) Ibid., pl. 67, fig. 4 a. (5) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 6 d. (6) Ibid. t. X, pl. 1, fig. 13. (7) PI. D 1, fig. 6. 62 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. res Turbinolia (1), Stylopora (2); tantôt fasciculée, comme dans les genres Caryophyllia (3), Ceratotrochus (4); enfin d’autres fois elle est lamelliforme, ainsi que cela se voit dans les genres Spheno- trochus (5) et Leptoria (6). Palis. Entre les cloisons et la columelle, il existe aussi quelquefois une sorte de couronne intérieure composée de petites lames ou baguettes verticales en continuation avec les cloisons, mais qui s’en séparent dans une étendue plus ou moins considérable (7). Ces espèces de petites cloisons complémentaires, que nous nom- mons palis (palulus),se distinguent en général des vraies cloisons par la direction des séries de granulations qu’on observe sur leurs faces, et qu'on peut considérer comme indiquant leur mode d’accroissement. Le nombre des palis est variable suivant les espèces, et ils forment tantôt une seule couronne, tantôt deux ou trois ou même davantage ; mais leur position est toujours déterminée par celle des cloisons correspondantes, et leur apparition semble être liée au développement de ces organes. En effet, lorsqu’il n’y a qu'une seule couronne de palis, comme dans les Porites (8), les Caryophyllies (9), ceux-ci correspondent toujours au pénul- tième cycle cloisonnaire. Lorsqu'il y a deux couronnes, ce qu’on observe dans certaines Oculines (10), les palis se trouvent en face des cloisons appartenant au pénultième et à l’antépénul- tième cycles. Lorsqu'il y a trois couronnes, disposition dont les Trochocyathes (11) nous fournissent de nombreux exemples, il existe quatre cycles de cloisons dont les trois premiers ont cha- cun des palis placés dans la prolongation de leurs éléments, et ce (1) British fossil Corals, pl. 2, fig. 3 b, 4 b, 5 b, et pl. 3, fig. 1 6. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XIIL, pl. 4, fig. 54. (3) PL. D 1, fig. 16, et pl. A5, fig. 1. (4) Ann. des Scienc. nat. sér. 3, t. IX, pl. 7, fig. 54. (5) Loc. cit. pl. 7, fig. 2, 3 et 4. (6) Ann. des Sc. nat. sér. 3, t. X, pl. 8, fig. 11. (7) PL. A 5, fig. 1 p. (S) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XVL pl. 1, fig. 1a. (9) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl: 4, fig. 1 b; pl. 9, fig. 1 a, 6 a, etc. (10} Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. XIIL, pl. 4, fig. 1 a. (11) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 2 a. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 63 sont les cloisons les plus jeunes qui seules ne se trouvent pas accompagnées de la sorte. Ces règles permettent de conclure de la position des palis au nombre des cycles cloisonnaires correspondants. Ainsi, là où il n’existe qu’une seule couronne de palis et où ceux-ci correspon- dent aux cloisons primaires, il ne doit ÿ avoir que deux cycles de cloisons ; mais si les palis se trouvent en face des cloisons se- condaires, le nombre de ces cycles doit être de trois. Enfin, dans les espèces où les palis sont placés en prolongation des cloisons tertiaires, il y a toujours quatre cycles cloisonnaires. Lorsqu'il existe une couronne de palis correspondant aux cloisons secondaires, il peut y avoir aussi des palis en face des cloisons primaires; mais ces derniers peuvent manquer, tandis que dans un polypier pourvu de trois cycles cloisonnaires on ne trouve pas de palis correspondant aux cloisons primaires sans qu’il y en ait aussi en prolongation des rayons secondaires. Le même fait se remarque aussi là où les systèmes cloisonnaires sont plus complexes : dans un polypier à quatre cycles cloison- naires, les palis du troisième cycle sont seuls constants et ceux du second et du premier peuvent manquer lun et l’autre; mais lorsqu’il y a des palis devant le troisième cycle cloisonnaire, on ne voit jamais ceux qui correspondent au premier cycle se mon- trer sans que ceux du second apparaissent aussi. Ordinairement, lorsqu'il y a plus d’une couronne de palis, on en trouve devant tous les cycles qui précèdent le dernier; mais dans quelques cas rares il n’en est pas ainsi, et l'an voit leur développement mar- cher du pénultième cycle vers les cycles les plus anciennement formés. Ainsi, dans le Placocyathus apertus (1), on compte six cycles cloisonnaires et seulement deux couronnes de palis, dont une est située devant le pénultième eycle et l’autre devant l’an- tépénultième. Les palis sont en général d'autant plus développés qu’ils cor- respondent à des cloisons de cycles plus inférieurs. C’est devant les cloisons du pénultième cycle que se trouvent les palis prin- cipaux ; ceux qui correspondent aux cloisons plus anciennes semblent n’avoir qu’une importance secondaire. Le développement des palis est dans une telle dépendance du travail organogénique d’où résulte la formation du dernier cyele cloisonnaire, qu'ils sont presque toujours plus jeunes que ce cycle, et que, si les divers ordres de cloisons ne se constituent (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 10. 64 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. pas tous, les cloisons du cycle précédent perdent leur privilége, relativement à ladjonction des palis ; si même, dans le dernier cycle, une ou plusieurs cloisons avortent en quelque point, les palis manqueront aussi, en face des plus proches cloisons, dans le cycle précédent. Ainsi, dans un polypier à cinq ordres de cloisons et dont l’un des systèmes serait resté incomplet par l’a- vortement des cloisons du quatrième cycle, dans une de ses moi- tiés, le palis principal se trouvera comme d’ordinaire devant la cloison tertiaire qui est flanquée de cloisons du quatrième cycle, mais il n’y en aura pas devant la cloison tertiaire appartenant à la moitié incomplète du même système. Il résulte de ce que nous venons de dire, que les relations entre les diverses cloisons et les palis sont presque toujours d’une fixité si grande, que si, dans un fragment de polypier, on parvenait à déterminer les caractères tirés des palis, sans pouvoir observer la disposition des cloisons, il serait possible d’en déduire tout ce qui concerne le degré de complication des systèmes cloi- sonnaires. Ainsi, l'existence des palis suppose au moins deux cycles de cloisons. La présence de deux couronnes de palis im- plique l'existence de trois cycles cloisonnaires, et la présence de trois couronnes celle de quatre cycles. Si lon compte quatre couronnes de palis, comme pour le Trochocyathus revolutus(1),on doit s'attendre à trouver neuf ordres de cloisons ou cinq cycles, et lorsque le nombre des couronnes de palis s'élève jusqu’à cinq, il doit y avoir treize ordres ou six cycles cloisonnaires, ainsi qu'on l’observe dans le Trochocyathus sinuosus. On ne trouve pas, avons-nous dit, de couronne de palis devant le dernier cycle cloisonnaire. Cela est vrai d’une manière très- générale, mais pourtant il y a quelques exceptions à cette règle. Dans les genres Leptocyathus (2) et Heterocyathus (3), il existe au- tant de couronnes de palis que de cycles de cloisons. Les palis peuvent être considérés comme de petites cloisons complémentaires dont le développement est lié d’une manière intime à celui des grandes cloisons, mais qui cependant ne font pas partie de celles-ci et ont une existence indépendante. Cest de la sorte que le plus souvent on les voit croître après que les cloi- sons correspondantes sont déjà entièrement constituées, ainsi que (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 1. (@) British fossil Corals, pl. 3, fig. 6. (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 8. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. " 65 nous l’avons montré pour la Caryophyllia cyathus (1), et dans cette mème espèce ils restent simplement appliqués, dans presque toute leur étendue, au bord interne des cloisons, sans contracter d’adhé- rence avec elles. Dans les Paracyathes (2), quoique les palis soient encore séparés des cloisons par une série verticale de pores, ils sont beaucoup moins distincts, et de même que les tigelles colu- mellaires, ils paraissent se détacher du bord interne et inférieur des cloisons. Enfin, dans certains cas, il peut devenir difficile de savoir si l’on a affaire à des palis ou à des lobes des cloisons. Il n’est pas rare, en effet, que dans les espèces où le bord cloison- naire est denté, la dent voisine de la columelle ne prenne plus de développement que les autres, ainsi qu’on le voit dans le genre Heliastræa (3), et dans diverses espèces, cette dent présente en quelque sorte tous les intermédiaires depuis la forme ordinaire jusqu’à l’apparence paliforme. Il est cependant ordinairement assez facile de distinguer ces faux palis de ceux dort l'existence est essentielle. Effectivement, d’une part, rien n’indique leur sé- paration sur les faces latérales des cloisons, et d’un autre côté, ils présentent toujours dans leur développement une inégalité inverse de celle qu’on observe dans les diverses couronnes de véritables palis; ils sont toujours d’autant plus prononcés qu’ils dépendent de cloisons plus anciennement formées. Les lames sclérenchymateuses qui constituent les palis sont presque toujours continues ou représentées par des tigelles pou- trellaires simples, comme dans les Porites. Leur bord supérieur est ordinairement entier ou subdenticulé, et, dans quelques cas, il se divise en un petit nombre de lobules; chez les Paracyates (4) et les Leptocyathes (5), par exemple. En général, les palis sont plus épais que les cloisons auxquelles ils correspondent et mon- trent des granulations plus fortes et plus saillantes. Synapticules. On remarque sur les faces latérales des cloisons de la plu- part des Madréporaires, des grains arrondis ou coniques plus (‘) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 4, fig. 1, 1b,10c, 1 d. (2) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 6 et 7. \ (3) PL D 5, fig. 3 a. Voyez aussi l’Atlas du Règne animal Zooph., pl. 84 ter, fig. 1 b. | (4) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 10, fig. 6 a. (5) British fossil Corals, pl. 3, fig. 6 a. 66 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. ou moins nombreux et plus ou moins saillants, qui représen- tent les branches transverses des nodules élémentaires ou sclé- rites dont se composent ces lames septales. Ordinairement ces granulations ne sont pas assez développées pour rencontrer celles des cloisons voisines, et celles-ci restent libres d’adhé- rence par leurs côtés, comme chez les Turbinolides (1). Mais quelquefois ces parties appendiculaires prennent un accrois- sement considérable, se soudent à celles des cloisons conti- guës et donnent ainsi lieu à de petites barres solides qui divisent chaque loge interseptale en un réseau de petits es- paces communiquant entre eux. La présence de ces barres so- lides, que nous appelons synapticules, caractérise la famille des l'ongides (2), et n’a jusqu’à présent été constatée dans aucun autre groupe de la classe des Coralliaires. C’est dans le genre Fungia que les synapticules prennent le plus grand développe- ment, car elles s'y étendent quelquefois sous forme de lignes arquéés presque continues, depuis le fond des loges intercloison- naires jusqu’à une petite distance du bord libre des cloisons. Schlérenchyme épüthélique. Chez un certain nombre d'espèces de la classe des Coralliaires, c’est-à-dire chez les Turbinolides et chez les Fongides, le sque- lette sclérenchymateux ne se compose que de deux ou plusieurs des divers appareils dermiques dont nous venons d’étudier les ca- ractères morphologiques ; mais le plus souvent d’autres éléments entrent aussi dans la condition du polypier, et donnent lieu à des modifications importantes dans la disposition de ses parties. Ces nouveaux éléments paraissent résulter du développement et du durcissement des membranes épithéliques du polype, et nous les distinguerons en deux groupes, suivant qu’ils sont situés en dedans ou en dehors de la muraille. Nous proposons d’appeler endothèque tout tissu épithélique intérieur, et exothèque tout tissu épithélique extérieur. Endothèque. — L’endothèque a pour effet de fermer plus ou moins les loges interseptales, et elle peut affecter deux formes principales, suivant la manière dont s'opère locclusion des loges. Tantôt cette occlusion résulte de la formation d’une série de lames horizontales s'étendant dans toute la largeur du poly- (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. IX, pl. 4, fig. 2 a, 2 b, etc. (2) PI. D 11, fig. 1 a. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 67 pier et se superposant comme autant d’étages ; d’autres fois, elle ne s'effectue ni aussi complètement ni avec autant de régularité et elle dépend du développement d’une foule de petits prolonge- ments lamelleux qui naïssent de la paro: interne de la muraille ou des surfaces latérales des cloisons et qui se soudent par leurs bords aux parties voisines, de facon à simuler les solives iso- lées et éparses d’un plancher en voie de construction. Dans la description du polypier il est nécessaire de distinguer lune de l'autre ces deux sortes de matériaux de remplissage, quoiqu’ils paraissent avoir la même origine. Nous désignerons les premiers sous le nom de planchers (tabuleæ), et les autres sous celui de traverses ou dissépiments (dissepimenta). Traverses erdothécales. — Les Galaxées (1), les Leptas- trées (2), etc., nous offrent le cas le plus simple de l’occlusion des loges intercloisonnaires. On remarque dans l’intérieur de chaque polypiérite de ces genres, un nombre variable de petites traverses papyracées extrêmement minces, tantôt horizontales, tantôt un peu flexueuses et inclinées de dehors en dedans, qui ferment les loges d’espace en espace. D’après la disposition connue des parties molles des polypes, il est évident que ces traverses doivent correspondre aux espaces laissés libres par l’atrophie ou le retrait successif de extrémité inférieure des la- mes mesentéroïdes, et le degré de leur écartement doit dépen- dre de la longueur dans laquelle ce retrait ou cette atrophie s'opère à mesure que l'animal grandit. Si ce mouvement ascen- sionnel s’effectue dans chaque loge d’une manière brusque et complète, il en résultera des traverses écartées entre elles et simples, comme dans l'exemple que nous venons de citer. Mais si le mouvement se fait peu à peu et d'une manière incomplète et li- mitée dans les divers points d’une loge, il pourra se former une suite d’ampoules dont Pensemble donnera lieu à an tissu d’ap- parence cellulaire ou vésiculaire. C’est ce qu’on voit dans l’4- phrastræa deformis (3), le Cyathophyllum helianthoïdes (4), etc. Entre les traverses simples et les traverses vésiculeuses, on ren- contre de nombreux intermédiaires. Dans la Diploria crassior (5) les traverses sont simples extérieurement et se ramifient en de- (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 6, fig. 5. (2) Ibid., pl. 9, fig. 6. (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 9, fig. 11. (4) British fossil Corals. (5) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 8, fig. 9. Coralliaires. Tome 1. 1 68 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. dans. Chez les Euphyllies (1) elles se disposent très-obliquement et commencent à former un tissu cellulaire à cellules allongées. Elles présentent, selon les espèces, des inégalités très-srandes, dans leur forme et surtout dans le rapport de leur largeur à leur hauteur, ainsi que dans leur degré d’obliquité ; mais elles offrent en général, pour chaque espèce, des caractères très-stables et dont nous aurons très-fréquemment à tenir compte dans la partie descriptive de cet ouvrage. Chez les Cystiphylles (2) les cloisons sont rudimentaires, et les traverses vésiculaires se multiplient au point de remplir toute la chambre viscérale et de constituer presque à elles seules tout le polypier. Les lamelles qui consti- tuent les traverses endothécales présentent constamment la même structure; elles sont toujours excessivement minces, très- fragiles et imperforées. Planchers, — Xorsque le retrait de la tunique interne s’effec- tue à la fois dans toute l'étendue de toutes les loges et de la ca- vité générale tout entière, il en résulte une série de planchers discoïdes qui divisent le polypier en étages et le font ressembler à une coquille cloisonnée de Mollusque Céphalopode. Cette apparence est surtout prononcée dans l’Amplexus coralloïdes, et J. Sowerby qui le premier a décrit ce polypier la pris pour la coquille d’un Mollusque voisin des Orthocères. Les planchers sont, on le conçoit, d’autant plus semblables à ceux des Cépha- lopodes, que les cloisons qui les traversent dans la direction ver- ticale sont moins développées, et c’est parce que ces derniers organes sont presque rudimentaires dans l Amplexus, que la di- vision en étages de ce Coralliaire a si vivement frappé les pre- miers observateurs. Il peut arriver cependant que les planchers soient aussi complets et aussi réguliers que chez l'Amplexus dans un polypier où les cloisons conservent au contraire un grand dé- veloppement. Ainsi le Metriophyllum Bouchardi(3) a des cloisons fort larges qui atteignent presque jusqu’à l’axe de la chambre du polypier. Mais les loges comprises entre ces cloisons sont divisées par de grandes traverses dont les hauteurs se correspondent très-exactement d’une loge à l’autre; si l’on supposait les cloisons détruites, la chambre du polypier se montrerait partagée par une succession de disques transverses. Il est donc naturel d'appeler plancher l'ensemble de'traverses endothécales situées sur un {4) Ann. des Sc. nat., 3e sér. t. X, pl. 6, fig. 6. (2) PL G 2, fig. 3. (3) Pol. foss. des terr. pal., etc., pl. 7, fig. 1. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 69 même plan horizontal et fermant complètement à une même hau- teur la chambre d’un polypier, aussi bien que le disque qu’on observe chez les espèces où les cloisons ne forment des loges que dans le voisinage de la muraille. Les planchers les plus réguliers et les plus faciles à observer par suite de l’état rudimentaire des cloisons qui les entourent, se montrent dans les Favosites (1), dans les Monticulipores (2), les Chaetetes (3), les Heliolites {4), et d’une manière générale dans tout le groupe que nous avons, en raison de ce caractère, appelé Madreporaires tabulés. Dans le genre Danaia (5) ils sont remarquables par leur grande régu- larité et leur horizortalité parfaite. De plus ils sont situés à des hauteurs exactement correspondantes d’un polypiérite à un au- tre, en sorte que le polypier tout entier est divisé en une succes- sion d’étages. Les planchers n’occupent pas toujours toute la largeur de la chambre des polypiérites. Dans presque tous les Madreporaires rugueux ils s'étendent seulement plus ou moins du centre de cette chambre vers la muraille, et dans les parties extérieures des loges interseptales ils sont remplacés par des traverses cellulaires ou vésiculaires. Cette combinaison de traverses endothécales et de planchers s’observe dans les Cyathophylles {6), les Campo- phylles (3), les Pachyphylles (8), les Zaphrentes (9) et les autres genres de la famille des Cyathophyllides. La direction des planchers est sensiblement horizontale dans la grande majorité des cas. Quelquefois pourtant ils sont relevés vers leur centre, surtout lorsqu'ils sont traversés par une coilu- melle, comme chez plusieurs Lithostrotions (10) et chez les Cho- naxis Verneuili (11). Ailleurs au contraire ils sont infléchis inté- rieurement et prennent la forme de cornets. Ces cornets sont (1) PL F 1, 2g. 1 d, etc. — Pol. foss. des terr. pal., pl. 17, fig. 2. — British fossil Corals, pl. 47, fig. 3, et pl. 48, fig. 1 et 3. (2) Pol. foss. des terr. pal., pl. 17, fig. 6. (3) 1bid., pl. 20, fig. 4. (4) British foss. Corals, pl. 47, fig. 1. {5) Pol. foss. des terr. pal., etc. pl. 18, fi. 2. (6) Pol. foss. des terr. pal., pl. 8, fig. 5, et pi. 10, fig. 2; British fossd Corals, pl. 33, fig. 4. (7) Pol. foss. des terr. pal., pl. 8, fig. 4. (8) Zbid., pl. 7, fig. 7. (9) British fossil Corals, pl. 35. (10) British fossil Corals, pl. 41 et 42. (11) Zbid., pl. 11, fig. 3. 70 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. quelquefois très-écartés entre eux, comme chez les Tubipores, mais ordinairement ils sont très-serrés et sont reçus les uns dans les autres. Cette disposition nous est offerte par les Syringo- pores (1) et la Rœmerie (2). Les planchers sont ordinairement constitués par de grandes lames simples, mais quelquefois on voit à leur place des lames plus ou moins irrégulières, qui se soudent entre elles par leurs bords et qui sont trop petites pour fermer toute l'étendue de la cavité centrale des polypiérites. Il en résulte un tissu feuilleté intermédiaire par sa structure entre de vrais planchers et une masse tout-à-fait vésiculaire, et le passage s'établit ainsi d’une ma- nière graduelle de l'une à l’autre de ces deux formes de lendo- thèque. Parmi les espèces où les caractères de ces parties sont mixtes, nous citerons les Beaumonties (3) et lHeliophylle (4) dans lequel en outre les traverses sont incomplètes et symétri- ques sur les deux faces d’une même cloison. Les planchers proprement dits n’existent que chez les Tuli- pores parmi les Alcycnaires et dans le groupe des Madreporaires tabulés ainsi que dans celui des M. rugueux, parmi les Zoan- thaires; mais dans certaines Astréides, les Stylines et les Cyato- phores, par exemple, l’endothèque présente, à certaines hauteurs, des zônes plus denses et dont les traverses se disposent dans les diverses loges avec assez de régularité pour simuler des plan- chers, surtout lorsque, sous l'influence de causes étrangères, les parties intermédiaires se trouvent altérées ou détruites, acci- dents qui s’observent souvent chez les fossiles. Dans les espèces de Cyathophores où ces caractères sont les plus prononcés, il ne s’agit cependant que de planchers très-imparfaits. Exothèque. — Les côtes n'étant, comme nous l'avons établi plus haut, que la continuation des cloisons en dehors de la mu- raille, on conçoit que dans les loges intercostales il puisse se for- mer des tissus analogues à ceux que nous venons d'étudier dans les loges interseptales. Et c’est en effet ce qui a lieu. On peut également rapporter à deux sortes principales les productions épithéliques extérieures à la muraille. On rencontre souvent en- tre les côtes des traverses semblables à celles que nous avons (1) Pol. foss. des terr., pal., pl. 15, fig. 2 et 4; British fossil Corals, pl. 46, fig. 7. (2) Goldfuss, Petref. Germ.,t. L, pl. 27, fig. 1. (3) Pol. foss. des terr. pal., pl. 16, fig. 6. (4) 1bid., pl. 7, fig. 6. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 71 trouvées entre les cloisons, mais on n’y voit jamais de lames re- présentant des planchers extérieurs. D’un autre côté, il existe souvent autour des côtes, ou sur la muraille, une enveloppe la- mellaire continue qui n’a pas d’analogue parmi les parties en- dothécales et qui est pour ainsi dire une muraille epithélique. Traverses exothécales. — Elles sont susceptibles de toutes les modifications que nous avons indiquées pour les traverses endo- thécales ; mais ordinairement dans un même polypier elles dif- fèrent de celles-ci par leur taille, leur forme ou leur direction. Ainsi, dans les Diplories (1), tandis que les traverses endothécales sont obliques en dedans et simplement ramifées, les traverses exothécales sont arquées, transversales et subvésiculaires. De même que nous avons vu dans les Cystiphylles les traverses en- dothécales s’amonceler dans la chambre viscérale, sans être sé- parées entre elles par des cloisons; de même les traverses exo- thécales sont susceptibles dans quelques cas, dans les Ga- laxées (2) par exemple, de se multiplier sous forme de vésicules tout autour de la muraille, sans interposition de lames costales. Il se forme alors un tissu cellulaire, très-friable; dans lequel les polypiérites semblent être immergés. Nous avons appelé périthè- que cette modification particulière de l’appareil exothécal. Epithèque. — 1] n’est pas rare que les polypiers simples ou les polypiérites soient recouverts extérieurement par une lame épi- thélique continue. Cette lame est ordinairement appliquée di- rectement sur [4 muraille et quelquéfois même se confond avec elle; c’est en raison de sa position habituelle que nous la nom- mons épithèque. Mais elle peut aussi être attachée au bord ex- terne des côtes, à une certaine distance de la muraille, et il existe alors, comme on le voit dans les Acervulaires (3), deux revête- ments bien distincts, concentriques lun à l’autre. On remarque en général que quand l’épithèque est bien développée, la mu- raille est rudimentaire, et réciproquement, en sorte que dans beaucoup de cas l’épithèque tient lieu de muraille. Cette gaîne extérieure est épaisse et membraniforme dans les Montlivaul- ties (4), mince et pelliculaire dans les Balanophyllies, et ne con- stitue dans les Flabelles qu’une sorte de vernis comparable à la couverte de la porcelaine. Enfin, dans certaines espèces elle est (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 8, fig. 9. (2) PL. D 2, fig. 2a, 2b, et Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 6, fig. 5. (3) British fossit Corals, pl. 53, fig. 3 a, 3 b, etc. (4) PL. D 3, fig. 2. 72 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. tout-à-fait rudimentaire, comme chez les Caryophyllies, ou in- complète, comme chez le Ceratotrochus multispinosus. Soitque l’épithèque recouvre la muraille ou qu’ellela remplace, elle est susceptible de prendre toutes les formes que nous avons indiquées en parlant de celle-ci; mais elle ne présente pas les mêmes modifications dans sa structure. Elle reste toujours for- mée par une lame continue qui varie seulement dans son as- pect et dans son épaisseur. On observe quelquefois à la surface du polypier des saillies de diverses formes, qui paraissent être des prolongements de l’épi- thèque. Telles sont les pointes coniques de Zaphrentis spinu- losa (1) et du Cythaxonia cynadon (2), et les sortes de racines au moyen desquelles se fixent le Rhizotroque (3) et les espèces du genre Omphyma (4). Enfin les plis d’aceroissement se prononcent quelquefois beaucoup dans l’épithèque et peuvent saillir de ma- nière à former des crampons qui servent à unir entre eux les différents polypiérites. C’est ce que montre le genre Eridophyl- lum (5). Constitution des polypiers. On voit que dans les parties sclérenchymateuses des Coral- liaires, il y a lieu de distinguer dix appareils particuliers, dont six sont des produits dermiques, savoir : la muraille, les cloi- sons. les côtes, les palis, la columelle et les synapticules, et qua- tre des produits épithéliques, savoir : les traverses endothécales, les planchers, les traverses exothécales et l’épitheque. Nous avons dit déjà que dans aucune espèce on ne trouverait toutes ces parties réunies. Les polypiers les plus compliqués sont par exemple ceux des Plésiastrées où l’on rencontre à la fois une muraille, des cloisons, des côtes, des palis, une columelle, des traverses endothécales et des traverses exothécales, c’est-à-dire sept appareils distincts, et ceux des Acervulaires où l’on compte le même nombre de systèmes d’organes : muraille, épithèque, côtes, cloisons, planchers, traverses endothécales et traverses exothécales; mais, comme on le voit, les synapticules, les plan- (1) Pol. foss. des terr. pal., pl. 5, fig. 7, (2) Pol. foss. des terr. pal., pl. 1, fig. 4. G)- Pl Gien ts da. (4) Ann. des Sc. nat., t. IX, pl. 6, fig. 16. (5) Pol. foss. des terr. pal., pl. 8, fig. 7; pl. 10, fig. 4 a, 4b. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 73 chers et l’épithèque manquent chez les premiers, et chez les se- conds il n’y a ni columelle, ui palis, ni synapticules. Le plus souvent le polypier est constitué à moins de frais et ne présente que nr ou quatre ou mème trois appareils. Enfin il peut arriver qu’un seul appareil soit bien développé, les autres restant plus ou moins rudimentaires. La prédominance habituelle d’un appareil sur tous les autres permet même de reconnaître dans l’ensemble des polypiers des divers Coralliaires, plusieurs types particuliers autour desquels viennent se grouper un très-grand nombre d’espèces. La forme la plus simple est le polypier essentiellement mural. Dans les Cornulaires on re rencontre pas d’autre partie solide que le tube cylindroïde qui entoure chaque polype et qui con- stitue la muraille. Chez les Aulopores (1) et les Pyrgies (2), le po- lypier est aussi constitué par la muraille; seulement on distingue à la surface des petits cornets que forme cette muraille, une épi- thèque rudimentaire, et à Fintérieur des stries verticales à peine saillantes, qui représentent manifestement des rudiments de cloi- sons. Les tubes agrégés du polypier des Tubipores (3) sont éga- lement formés tout entiers par autant de murailles élevées et cylindriques sur les surfaces interne et externe desquelles on n’aperçoit la trace d’aucun autre organe rudimentaire; mais ces tubes verticaux sont réunis entre eux de distance en distance par des lames horizontales extérieures qui forment une sorte d’épithèque, et ils présentent dans leur intérieur quelques dia- phragmes d’une forme particulière et qui sont les analogues de planchers endothécaux. La muraille joue aussi un grand rôle dans la constitution du polypier des Halysites (4), des Syringo- pores (5), des Favosites(6), des Chætetes(7), etc., mais on trouve en même temps dans ces espèces un autre appareil très-déve- loppé, l'appareil endothécal. Un second type de polypier nous est fourni par celui qui est essentiellement composé de cloisons. C’est dans la famille des (1) Goldfuss, Petref. Geom., t. 1, pl. 29, fig. 1 4. (2) Pol. foss. des terr. pal. pl. 17, fig. 8. (3) PI. B 1, fig. Ga. (4) Catenipora gracilis, Miine Edwards, Zooph. du Règne anim. pl. 65 bis, fig. 2. (5) Goldfuss, loc. cit, pl. 25, fig. 7, 8, ete. — Pol. fos. des terr. pal., pl. 20, fig. 1. (6) Goldfuss, loc. cit., pl. 26, fig. 1 a, etc. (7) Pol. foss. des terr. pal., pl. 17, fig. 6 a. 74 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Fongides que nous trouvons les exemples les plus nets de cette forme. Le polypier des Anabacies (1) est même constitué uni- quement par des cloisons qui sont retenues entre elles par de petites synapticules, sans que l’on y aperçoive aucune trace ni de muraille, ni de columelle. Le même mode d'organisation se présente chez les Micrabacies (2), les Fongies, les Halomitres, les Polyphyllies(3), etc.; mais déjà dans tous ces genres on trouve une muraille rudimentaire et quelquefois aussi un commen- cement de columelle ; enfin les synapticules y prennent en même temps un grand développement. Les cloisons prédominent aussi sur tous les autres appareils sclérenchymateux dans un très- grand nombre de Turbinolides et d’Astréides. IL est enfin un troisième type de polypier très-distinct des deux précédents ét dans lequel l’endothèque joue à beaucoup près le rôle le plus considérable. Les Cystiphylles (4) le réali- sent mieux qu'aucun autre Coralliaire. Le polypier de ces Zoo- phytes est entouré d’une épithèque mince et montre sur le calice des rayons septaux rudimentaires; mais si l’on vient, au moyen de coupes verticales ou horizontales, à examiner l’intérieur de ce polypier, on voit que la cavité générale est complètement remplie par un tissu vésiculaire endothécal. Les Strombodes (5) sont à peu près dans le même cas; seulement chez eux il ya une tendance à la formation de planchers qui s’entremèlent avec des vésicules irrégulières. L’endothèque forme l'appareil le plus important du polypier chez presque tous les autres Madreporaires rugueux ; mais elle y est presque toujours unie à d’autres parties sclérenchymateuses assez bien développées. Polypier composé. Dans tout ce que nous venons de dire relativement aux par- ties solides des Coralliaires, nous avons considéré le polypier comme individu ; mais l’on sait qu’un petit nombre d’espèces se multiplie uniquement par œufs et donne lieu à un polypier simple. La plupart joignent à ce mode de reproduction, la fa- culté de se propager par bourgeonnement ou par fissiparité, et (1) BritisA fossil Corals, pl. 25, fig. 5. (2) British.fossil Corals, pl. 10, fig. 4a. (3) PI. D 10, fig. 1. (4) PI. G 2, fig. 3. (5) British fossil Corals, pl. 45, fig. 1 c, 1 d, etc. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 75 les nouveaux individus ainsi formés produisent, en s’accrois- sant, une colonie dont les divers membres restent toujours unis entre eux. Lorsque ces Coralliaires composés se consolident par leur base, il en résulte un polypier composé lui-même, dans le- quel on distingue les groupes d’organes sclérenchymateux qui représentent la portion inférieure du corps des divers poiypes, et c’est à chacune de ces réunions d'organes que nous avons donné le nom de polypiérite. Le polypiérite est donc l'individu, et il est en tout point com- parable au polypier simple. Le polypier composé est toujours constitué par un nombre plus ou moins considérable de polypiérites qui se disposent de différentes manières, et donnent ainsi des formes variées à la masse résultante de leur assemblage. La cause, ou si lon veut, la raison de ces formes est nécessairement tout entière dans le mode de groupement et de connexion des divers polypié- rites, les uns par rapport aux autres. Aussi le seul moyen d’é- tudier fructueusement et d'expliquer les polypiers composés, est-il de rechercher comment se multiplient, se groupent et s'unissent les individus. Cette recherche est en général facile, le polypier présentant ordinairement avec une grande netteté les caractères de forme, de position, de soudure, etc., des poly- piérites qui traduisent la disposition de l’ensemble; dans cer: tains cas cependant il peut y avoir des doutes sur la manière dont s’est constitué le polypier, mais alors l’analogie permet d'obtenir pour ces cas rares, une explication très-satisfaisante. Nous avons indiqué déjà les deux modes de multiplication que l’on observe dans la classe des Coralliaires en dehors de la reproduction ovarienne; mais il importe de les examiner ici avec plus de détail, car c’est toujours l’un ou l’autre qui donne lieu aux colonies de polypes dont les bases durcies constituent les polypiers composés, Supposons qu’à un moment donné de la croissance d’un po- lype primitivement simple, deux centres d'activité vitale vien- nent à s'établir l’un à côté de l’autre au milieu du disque tenta- culifère et continuent à déployer parallèlement des forces égales : l'individu primitivement unique sera bientôt partagé en deux moitiés tout-à-fait semblables entre elles. Chacune de ces por- tions tendra à se compléter comme individu, et si elles se sépa- raient, elles constitueraient deux polypes complètement distincts. Il paraît que cela arrive en effet accidentellement chez les Acti- 76 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. niens, qui peuvent ainsi se couper en deux et donner naissance à deux individus qui ne tardent pas à devenir indépendants, de la mème manière que cela s’observe chez un grand nombre d’Infusoires. Mais, à cette exception près, la séparation ne se fait jamais chez les Coralliaires suivant toute la longueur de l'animal, et la fissiparité donne toujours lieu à un Coralliaire composé, dont les divers polypes sont réunis au moins par la base et ont un pied commun. Les espèces qui se fissiparisent de la sorte ont toutes un polypier dans lequel on reconnait sans peine ce mode de multiplication. Dans d’autres Coralliaires on observe des phénomènes tres- différents. Supposons, comme nous l'avons fait tout-à-l’heure, un polype primitivement simple. À une certaine époque de sa vie on renarque, en un point localisé de sa surface, un surcroît de vitalité dans les tissus, qui bientôt est suivi de la production d’une sorte de tubercule. Ce tubercule devient de plus en plus saillant, et à mesure qu’il se développe on commence à y dis- tinguer quelques organes; enfin ce bourgeon ne tarde pas à ac- quérir tous les caractères de son parent et à former à côté de lui un second individu. La multiplication par bourgeonnement ou gemmation s’observe chez tous les Coralliaires qui présentent un polypiéroïde et chez la plupart de ceux qui ont un polypier. IL est important de remarquer combien les deux modes de reproduction que nous venons de décrire brièvement sont dif- férents l’un de lautre. Dans le phénomène de la fissiparité, plu- sieurs des creganes de lindividu souche se détachent du reste de l'organisme de celui-ci, et sans avoir subi de modification nota- ble deviennent parties constitutives de lindividu nouveau ; tan- dis que dans le phénomène du bourgeonnement le jeune se forme de toutes pièces par l’extension des tissus de l'individu souche, sans que celui-ci ait donné, pour le former, ni une por- tion de sa bouche, ni une portion de sa couronne tentaculaire, ni plusieurs de ses cloisons, ni aucun autre de ses organes essen- üels. Nous voyons donc que dans un de ces deux cas l'individu nouveau se constitue d’une toute autre manière que dans le se- cond, et à l’aide de tous'autres matériaux. Pallas (1) a compris le premier l’importance de cette distinc- tion, et M. Ehrenberg (2) y a trouvé une des bases fondamen- tales de sa classification des Coralliaires. Au contraire, M. Dana (1) Elenchus zoophytorum, 1766. (2} Corallenthere des Rothen meeres, 1834. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 77 paraît penser qu’elle ne mérite aucune attention, et il appelle bourgeon le second individu résultant de la fissiparité aussi bien que l'individu naissant sur le pied d'un polype (1). Il est en effet une considération qui pourrait sembler justifier la manière de voir de cet auteur, et c’est sans doute par elle qu'il s’est laissé guider. Le plus souvent les deux individus produits par fissipa- rité sont égaux en volume ou au moins diffèrent très-peu entre eux; mais quelquefois l’un d’eux l'emporte davantage sur l’autre, et si nous représentons par 100 l'étendue de ïa surface du polype primitivement simple, la division pourra se faire de telle sorte que nous ayons d’un côté 6o et de l’autre 40, ou même 70 et 30. Mais ce n’est pas là une objection à la distinction que nous avons établie entre la gemmation et la fissiparité. Dans le cas d’inépalité que nous supposons ici, il est plus facile de recon- naître le nouvel individu que dans les cas ordinaires; mais pour cela il n’y a rien de changé à la marche même de la multipli- cation. Les deux individus produits par fissiparité, au moment où 1ls se forment, sont tous les deux incomplets, parce qu’ils ré- sultent tous les deux du partage plus ou moins égal des élé- ments qui composaient primitivement un seul polype. Dans la gemmation au contraire, individu souche reste toujours com- plet, et le bourgeon auquel il donne naissance est en quelque sorte le résultat de son trop plein organique. Ajoutons que c’est par la bouche dans les parties molles, et par la columelle qui est immédiatement située au-dessous dans les parties sclérenchy- mateuses, que paraît toujours commencer la séparation de lin- dividu'en deux moitiés; tandis que les bourgeonnements qui ont lieu sur le disque même du polype, se font toujours en de- hors de lorifice buccal; en sorte que l’on ne peut confondre la fissiparité et la gemmation, même sur le terrain où l’une et l'autre peuvent s'exercer concurremment. Les différences qui existent entre ces deux modes de multi- plication se trouvent en quelque sorte traduites d’une manière générale dans l’aspect des polypiers composés qu'ils produisent. Aussi nous semble-t-il que le meilleur moyen de grouper les di- verses formes de polypiers composés, est de les distinguer d’après la manière même dont ils se sont constitués et accrus. Nous examinerons donc successivement ceux qui résultent d’une re- production fissipare et ceux qui résultent d’une reproduction gemmipare. (1) United States Exploring expedition. Zoophytes, p. 62 et suivantes. 78 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. M. Dana (1), qui s’est livré à une étude attentive des polypiers composés, admet deux modes de croissance : l’un qu’il appelle acrogène « dans lequel, dit-il, les polypes croissent indéfiniment en hauteur, la mort gagnant inférieurement les parties solides à un degré correspondant; l’autre mode, qu'il appelle non- acrogène, et dans lequel « c’est opposé qui a lieu. » Il distingue ensuite la forme aggrégée « où les polypes d’un Zoophyte (Coral- liaire) composé sont unis entre eux par leurs côtés, » et la forme segrégée « où les bourgeons sont séparés du parent, excepté à la base, chacun d’eux formant une tige ou une branche distincte.» Nous ne pouvons adopter cette méthode, qui présente à nos yeux deux défauts : dans sa première partie elle est d’une application difficile et arbitraire, et dans la seconde elle a l'inconvénient d'attacher de l'importance à un caractère inconstant. Ce sera donc, ainsi que nous l'avons déjà dit, en nous fondant sur le mode de multiplication des Coralliaires, que nous classerons ici les Polypiers composés dont l'étude doit maintenant nous occuper. À. Polypier produit par fissiparité. Ce qui frappe surtout dans un polypier composé résultant de la fissiparité et qui permet presque toujours de le distinguer à première vue d’un polypier produit par bourgeonnement, c’est la tendance, chezle premier, à former dessérieslinéaireslatérales ou rangées de polypiérites, tandis que dans le second, on n’observe rien de semblable. Cette disposition sérialaire, dans le premier des cas, s'explique aisément par ce seul fait, que la fissiparité gagne de proche en proche les individus nouvellement formés, ceux qui se sont déjà fissiparisés ne se divisant une seconde fois que très-rarement, et alors dans une défection différente de la première et de manière à former le commencement de séries nouvelles. Maintenant, suivant que la multiplication se fait avec plus ou moins d'activité et que les polypiérites s’écartent ou se rapprochent, la forme du polypier varie et peut être ou cespi- teuse, ou lamellaire, ou massive. Forme cespiteuse. — Lorsque la fissiparité s'opère avec len- teur et que les deux individus résultant de la division d’un seul s’écartent l’un de l’autre, suivant un certain angle à mesure qu'ils s'élèvent, les polypiérites restent libres par leurs côtés, et ii en résulte une touffe ordinairement convexe à la’surface et (1) Exploring expedition. Zoophytes, p. 63. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 79 dans l’intérieur de laquelle on ne voit que des bifurcations suc- cessives. Dans ce polypier la disposition sérialaire est moins marquée que dans ceux des autres formes; on peut cepen- dant la reconnaître encore, en examinant la succession des bi- furcations. Les calices s’y circonscrivent ordinairement presque aussitôt qu’ils ont pris naissance, en s’entourant d’une muraille propre ; et ils ont toujours une forme plus ou moins irrégulière ; mais dans beaucoup de cas, on voit un certain nombre (3, 4 ou 5) de polypiérites qui, ayant leurs centres calicinaux bien distincts, restent unis'par leur muraille pendant un temps plus où moins long et donnent lieu à des petites séries ou rangées constituant latéralement d’étroites lames et par leur sommet de courtes vallées calicinales. Dans cette réunion de calices, qui est accidentelle en quelque sorte chez les polypiers de cette forme, et qu’on n’observe jamais qu’en quelques points de la touffe cespiteuse, il y a cependant déjà indication d’un passage de ce type au type lamellaire. Il est à remarquer que le polypier cespiteux résultant de la fissiparité se développe principalement en hauteur; à diverses périodes de son accroissement les branches primitivement sim- ples qu'il présente, viennent à se bifurquer, et il représente ainsi tout-à-fait, dans la disposition de ses calices, le mode d’in- florescence que les botanistes appellent cyme dichotome. On peut citer d’assez nombreux exemples de cette forme ces- piteuse. C’est de ce type que dépendent les genres Eusmilia (r), Thecosmilia (2), Calamophyllia (3), Dasyphyllia (4), Mussa (5), ete. Forme lamellaire. — K arrive quelquefois qu’au lieu de se séparer par leurs parties supérieures, les individus produits par fissiparité restent unis entre eux dans toute leur hauteur. Il en résulte des rangées, ou séries linéaires de polypiérites, plus ou moins flexueuses, tantôt simples, tantôt ramifiées, dans lesquelles il n'y a qu'une muraille commune pour tous les individus. Ces murailles sont libres latéralement, et le polypier a ia forme gé- nérale d’une lame plus ou moins contournée. Parmi les espèces qui présentent cette forme, il faut distin- (1) Esper, Pflansenthiere, Madrep., tab. 81, fig. 1; tab. 82. — Milne Edw. ct Haime, Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 5, fig. 1. (2) Goldfuss, op. cit, pl. 43, fig. 6. (3) Goldfuss, Loc. cit, pl. 13, fig. 3 (4) Milne Edw. et Haime, Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 8, fig. 5. (5) Goldfuss, Madrep., pl. 7. s 80 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. guer celles dont les centres calicinaux s’individualisent, et celles dont les calices sont entièrement confondus en une seule vallée. Dans le premier cas, il est facile, par l'inspection des calices, de compter les individus; car il ÿ a une columelle pour chacun d’eux , ou si la columelle manque, les cloisons se recourbent et se dirigent vers autant de centres qu'il existe de polypiérites. Au contraire, lorsque les calices sont confondus, toutes leurs cloisons sont parallèles entre elles, et lorsqu'il existe une colu- melle elle est unique et s'étend suivant toute la longueur de la vallée calicinale. On sait, par des observations faites sur le vi- vant par MM. Quoy et Gaimard, et plus récemment par M. Dana, que cette fusion des individus en série ne s'étend pas complète- mentaux polypes; en effet, ceux-ci conservent chacun une bouche distincte, mais sont unis par une sorte de manteau commun. Parmi les espèces à centres calicinaux distincts, on peut citer les Trachyphyllies (1) et la seconde section du genre Euphyl- lie (2), et parmi les autres les genres Rhipidogyra (3) et Phyto- gyra, quoique dans ce dernier la brièveté des polypiérites ne permette guère d'appeler lamellaire le polypier qu'ils compo- sent. Forme massive. — Les polypiers produits par fissiparité pré- sentent souvent la forme massive. Nous y distinguerons deux types secondaires, correspondant l’un à la forme cespiteuse, l’autre à la forme lamellaire. On conçoit en effet que si lon rapprochait par la pensée les polypiérites de la première forme, qui sont libres au sommet, ou bien les lames contournées de la seconde forme, qui sont libres latéralement, on obtiendrait des polypiers massifs. C’est en effet ce qui a lieu dans Ia nature pour plusieurs genres évidemment très-voisins de ceux qui af- fectent les formes précédentes. Ainsi l’Isophyllia représente très-bien une Mussa dont les mu- railles, au lieu de rester libres, se seraient soudées directement entre elles. Une Rhipidogyre dont les lames seraient contour- nées, nombreuses et unies les unes avec les autres dans toute l'étendue de leurs murailles communes, donnerait parfaitement l'idée d’une Méandrine (4) ou d’une Leptorie (5). Ce n’est pour- (1) Dana, Loc. cit., pl. 9, fig. 1. — Savigny, Egypte, Polypes, pl. 4, fie. 1. (2) Ann. des Sc. nat., 3° sér., t. X, pl. 6, fig. 6. (3) Michelin, op. cit., pl. 18, fig. 1. (4 Esper, op. cit., Madrep., pl. 87. (5) Atlas du Règne anim. Zooph., pl. 84 ter, fig. 2. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 81 tant pas seulement par la forme générale que ces genres massifs différent de ceux dont les murailles sont restées libres; ils ont d’autres caractères qui leur sont propres, mais au premier abord on croirait voir des espèces à murailles libres, dont les diverses parties se seraient rapprochées et soudées. Le passage s'établit très-bien entre la forme lamellaire et la forme massive par le genre Plerogyra (1), où la muraille com- mune des séries de polypiérites n’est soudée que dans une partie de son étendue et reste libre près de son sommet. Dans le type de la forme massive qui correspond à la forme lamellaire, et dans lequel les calices sont toujours unis en val- lées plus ou moins longues, il faut distinguer encore les poly- piers où les individus sont confondus entre eux et ceux où les centres calicinaux sont distincts. Parmi les premiers, on trouve les genres Symphyllia (2), Mycetophyllia (3), Tridacophyl- lia (4), ete., et parmi les autres, les genres Mæandrina (5), Diplo- ria (6), Hydnophora (7), Pectinia (8), etc. Quoique cette différence soit extrêmement marquée dans la plupart des cas, du genre Symphyllia au genre Pectinia, par exemple, il arrive cependant quelquefois que la confusion dans les calices ne soit qu’incomplète et que ceux-ci restent subdis- tincts. Cela s’observe dans le genre Plerogyra (9). On remarque aussi dans quelques espèces du genre Mæandrina de faibles étranglements dans les séries, lesquels paraissent correspondre à la limite latérale des polypiérites, en même temps que la co- lumelle, quoique toujours continue, se renfle davantage dans les intervalles de ces étranglements. Tantôt, dans ces polypiers massifs, la soudure des séries se fait directement par la muraille, comme dans les Méandrines, les Pectinies, etc.; tantôt, au contraire, cette union n’a lieu que par l'intermédiaire des côtes qui prennent quelquefois un grand (1) Ann. des Sc. nat., t. X, pl. 6, fig. 8. (2) PL D 4, fig. 1. (3) PL D4, fig. 2. (4) PI. D 5, fig. 1. (5) Esper, op. cit., Madrep., pl. 87. (e) PL D4, fig. 3. (7 PI D5, fig. 2. (8) Ann. des Sc. nat. t. X, pl. 6, fig. 7. {9) Ann. loc. cit., fig. 8. 82 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. développement, comme dans les genres Pachygyra (1) et Diplo- ria (2). « D’après ce que nous avons dit déjà, il est facile de se rendre compte de la manière dont se sont constitués ces polypiers Méandroïdes. On conçoit que dans lindividu souche, lorsque les deux centres d’activité seront établis dans les parties ter- minales, le calice se sera, par cela même, trouvé allongé, sans que la séparation entre les deux individus se soit étendue au- delà des organes tout-à-fait supérieurs; puis bientôt chacun d'eux se sera divisé par la bouche. Ces quatre bouches ou ces quatre individus étant produits, les deux qui sont situés exté- rieurement se diviseront chacun de leur côté, ce qui donnera lieu à six polypes, parmi lesquels ce seront encore les deux ex- térieurs qui se fissipariseront de nouveau, mais toujours sans que la division entre les individus s’étende jusque dans les parties sclérenchymateuses, et ainsi de suite, de sorte que les séries s’ac- croîtront toujours par leurs extrémités. Cependant tout pouvoir fissipare n’est pas à jamais arrêté dans les individus qui occu- pent le milieu des séries, et on les voit assez fréquemment se di- viser encore, mais alors suivant une direction perpendiculaire à celle des premières séries et ils forment ainsi les termes généra- teurs de séries collatérales. De même aussi, par la fissiparité double des individus qui terminent les séries, celles-ci peuvent se bifurquer. Cette théorie du développement des polypiers gyreux ou méaudroïdes est vérifiée par l’observation directe. En suivant les différents âges du polypier de la Manicina areolata, depuis le moment où il se compose d’un ou deux individus jusqu’à l’é- poque où il forme de grosses masses hémisphériques, nous avons pu nous convaincre que la marche de laceroissement est bien réellement telle que nous venons de l'indiquer. Le type de la forme massive qui correspond à la forme ces- piteuse, se montre sous un aspect assez différent du précédent. Ici, en effet, les calices ont toujours leurs centres distincts; ils se circonscrivent presque aussitôt qu'ils sont formés, et la dispo- sition serialaire s’efface plus ou moins complètement. On peut cependant encore la reconnaitre dans quelques cas; ainsi le genre Barysmilia a des calices placés très-régulièrement en série, quoique parfaitement circonscrits et même assez écartés les uns des autres. (1) Michelin, op. cit, pl. 66, 3. (2) PL D 4, fig. 3. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 83 Ce second type présente, comme le premier, des polypiers dont les polypiérites sont unis tantôt directement par leurs mu- railles, ainsi que cela se voit dans les genres Goniastrœa (1) et Aphrastræa (2), tantôt par l’intermédiaire des côtes, qui sont alors plus ou moins développées, disposition dont les genres Ba- rysmilia (3), Dichocænia (4) et Favia (5) nous offrent des exemples. Dans le premier cas, les calices sont polygonaux ; dans le se- cond, ils se rapprochent plus ou moins de la forme circulaire ou elliptique; mais ils sont en général beaucoup moins réguliers que les calices des polypiers produits par bourgeonnement. Telles sont les formes principales que l’on observe dans les polypiers composés fissipares. Il est digne de remarque qu’à un très-petit nombre d’exceptions près (telles que les Alveolites (6) et les Chaetetes (7), de la famille des Favositides, et les Lobo- psammies (8) de la famille des Madréporides), tous les polypiers résultant de ce mode de multiplication appartiennent à la grande famille des Astréides. On ne voit jamais de bourgeans se développer accidentellement sur quelque point de la surface des espèces fissipares. Au contraire, il n’est pas rare de rencon- trer dans les espèces essentiellement gemmipares, quelques in- dividus qui se fissiparisent; mais il s’agit toujours ici de faits exceptionnels qui ne peuvent altérer en rien les caractères dis- tinctifs des polypiers produits par lun ou par l’autre mode de multiplication. B. Polypier produit par gemmation. Les bourgeons, avons-nous dit, résultent toujours d’un sur- croit de vitalité dans quelque partie du système tégumentaire d’un polype; mais, suivant qu’ils prennent naissance sur tel ou tel point de la surface de celui-ci, ils déterminent diverses for- mes dans le polypier composé auquel ils donnent lieu. Nous re- trouvons ici les formes cespiteuse, lamellaire et massive, que (1) Ann. des Sc. nat., 3e sér., t. X, pl. 9, fig. 7. (2) Zbid., t. X, pl. 9, fig. 11. (3) Ann. des Sc. nat., 3e sér.,t. X, pl. 5, fig. 4. (4) Zôid., t. X, pl. 7, fig. 3. () Jbid., t. X, pl. 9, fig. 9. (6) British fossil Corals, pl. 61, fig. 4, 1b, etc. (7) Pol. foss. des terr. pal., pl. 20, fig. 4. (8) Goldfuss, pl. 13, fig. 7. Coralliaires. Tome 1. ; 8 84 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. nous avons observées dans les espèces fissipares ; mais à celles-ci viennent s’en ajouter plusieurs autres, et une variété beaucoup plus grande se remarque dans les conditions extérieures des po- lypiers produits par gemmation. Afin de suivre plus aisément la marche du développement dans ces polypiers composés, représentons-nous d’abord lindi- vidu souche comme primitivement isolé. Sa forme se rapproche toujours plus ou moins de celle d’un cylindre qui serait tronqué en haut et fixé inférieurement par un pied plus ou moins étalé. On distingue tout de suite dans sa surface trois régions princi- pales, le sommet ou disque, l’expansion de la base et les côtés. Suivant qu’ils occuperont l’une ou l’autre de ces régions, les bourgeons seront dits calicinaux ou peristomiens, basilaires et la- téraux. On conçoit très-bien que quelquefois les bourgeons puis- sent naitre sur la limite des régions que nous venons de consi- dérer, parce que celles-ci sont toutes en continuité de tissu et qu’il n’y a en réalité qu’une seule et même surface qui suit des directions différentes. Il ne faut donc pas attribuer à ces distinc- tions plus de valeur qu’elles n’en ont réellement. Cependant il est à remarquer que, non-seulement elles facilitent beaucoup le classement des Coralliaires, mais qu’elles sont dominantes tour à tour dans certains groupes et contribuent à caractériser ceux-ci. Le mode de groupement le plus facile à comprendre chez les polypiers composés qui résultent de la multiplication par bour- seonnement, est celui dans lequel la base de l'individu souche donne naissance à des prolongements stoloniformes qui ram- pent sur le corps étranger auquel cet individu adhère, et pro- duisent, à une certaine distance, de nouveaux polypes. Les di- vers individus ainsi associés s'élèvent côte à côte, sur un réseau radiciforme commun dont les branches se soudent entre elles et se confondent dans les points où elles viennent à se ren- contrer. Cette disposition se voit dans les genres Cornularia (1), Zoantha (2), Rhizangia (3), etc. Le deuxième mode de groupement sur lequel nous appelle- rous ici Fattention, diffère peu du précédent. Le tissu repro- ducteur de la base du corps de l'individu souche s'étend, comme chez les Cornulaires, etc.; mais au lieu de s’avancer sur quelques (1) PL B 1, fig. 4. (2) PL C2, fig. 3. (3) Ann. des Sc. nat., t. X, pl. 7, fig. 7 et 8. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 85 points seulement et de censtituer ainsi des traînées radicifor- mes, il grandit d’une manière égale tout autour du pied et donne ainsi naissance à une lame basilaire non interrompue, sur laquelle s'élèvent d’espace en espace les nouveaux polypes. Ici les divers individus sont tous placés parallèlement entre eux, sur le même niveau, et ne se trouvent unis que par l’intermé- diaire de la couche plus ou moins mince de tissus communs qui en occupe la base. | Si cette expansion basilaire reste molle, ou se transforme seu- lement en un polypiéroïde, lassociation des Coralliaires ainsi con- stituée sera nécessairement encroûtante, comme cela se voit chez les Anthelies (1); mais si le cæœnenchyme dont cette lame basi- laire se compose, se développe de façon à constituer un poly- pier proprement dit, celle-ci pourra s’éleyer au-dessus du corps étranger auquel elle adhère et donner naissance à des lames fo- liacées dont la surface supérieure sera garnie des polypes pro- venant du bourgeonnement centrifuge de la base connue. Les Echinopores réalisent cette disposition de la manière la plus distincte, comme on peut le voir dans la figure que nous avons donnée du polypier composé de ces Coralliaires dans l'Atlas de la grande édition du Règne animal de Cuvier (2). Si les polypes, au lieu de s'élever verticalement au-dessus de la lame basilaire commune dont ils naissent, et d’être très-écar- tés entre eux, se rapprochent davantage et se couchent obli- quement sur cette même lame, ils pourront être facilement em- pâtés dans le tissu sclérenchymateux dont cette expansion gem- mifère se compose, et alors les polypiérites, au lieu d’être bien circonscrits et d'être presque entièrement indépendants les uns des autres, auront l'apparence de cellules radiaires, creusées dans une lame commune; mais à l’aide d’une section verticale du polypier, leurs relations et leur structure sera encore très- facile à reconnaître (3). Enfin, d’autres fois encore, les polypes ainsi développés seront serrés les uns contre les autres, sans être séparés par du tissu cœnenchymateux, et leurs calices pourront même se confondre plus ou moins complètement (4). Dans les divers polypiers dont il vient d’être question, la lame (1) PL B1, fig. 3. (2) Zooph., pl. 83 fer, fig. 1. 1 a, 1b. (3) Ex. Turbinaria, pl. E 1, fig. 1, 16. (4) Ex. Mycedium, pl. D 12, fig. 1 et2; Polyphyllia , pl. D 11, fig. 1 à, 1 c, ete. 86 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. basilaire de cœnenchyme gemmifère reste simple et ne porte par conséquent de polypes que sur sa surface supérieure. Mais au lieu de s'étendre ainsi d’une manière uniforme ou de se con- tourner seulement, elle peut former des replis, dans lesquels la surface basilaire des deux feuillets amenés en contact se sou- dent l’une à l’autre, et alors le polypier composé portera des bourgeons, ou, ce qui en est la conséquence, des polypiérites sur chacune de ses surfaces libres. Dans ce cas, comme dans le précédent, la multiplication des individus se poursuivra dans toute la portion marginale de l'association, là où aucun obsta- cle mécanique ne s’oppose à l’extension du tissu cœnenchyma- teux, et par conséquent tous ces replis, qui dans le principe ressemblaient à de simples rides, grandiront de plus en plus et constitueront des lames foliacées ou des lobes sur lesquels les polypes se trouveront adossés par la base et dirigés en sens contraire sur les deux faces opposées du polypier. Quelquefois on voit de ces replis gemmifères se développer en quelque sorte accidentellement à la surface d’un polypier qui, dans son état ordinaire, n'offre qu’une seule couche de polypiérites dont les calices sont tous tournés du même côté et occupent une de ses faces seulement (1); mais d’autres fois cette disposition est normale et se rencontre partout, excepté dans les points où.le polypier adhère aux corps étrangers sur lesquels il demeure fixé. Dans beaucoup de cas la fusion devient complète entre les deux feuillets de lPexpansion du plateau cœnenchymateux qui donne naissance aux bourgeons et qui constitue ces lobes folia- cés, et alors le polypier sera composé d’une couche cœnenchy- mateuse profonde sur chacune des surfaces de laquelle seront distribués, tantôt de loin en loin, d’autres fois d’une manière très-serrée, les calices des divers polypiérites (2). Si ces polypiérites restent très-courts, le polypier composé aura alors toujours une forme lamellaire ou. foliacée. Mais si ces individus constitutifs de la colonie des Coralliaires s’allongent, et que le cœnenchyme devienne plus abondant, il en résulte un polypier épais et bosselé (3). Dans les diverses combinaisons dont il vient d’être question, nous avons supposé que les bourgeons reproducteurs ne se dé- (1) Chez beaucoup de Lophoseris, par exemple. (2) Ex. Millépores, pl. F2, fig. 1, 1a. (3) Ex., 4xopares, pl. F3, fig. 2a, 2b. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 87 véloppent que sur le pourtour de la portion basilaire de Pindi- vidu souche ou sur des expansions formées par cette même por- tion basilaire, et par conséquent tous les individus doivent naître sur cette lame et constituer une couche d’égale épaisseur, dont l’extension s'effectue par la périphérie seulement. Cela a lieu souvent, mais pas dans la plupart des cas, comme nous l’a- vons déjà dit; les bourgeons peuvent se développer latéralement sûr la muraille de l'individu reproducteur, et il en résulte dans la conformation du polypier composé, des particularités qu’il est facile de s'expliquer. Si les nouveaux individus naissent ainsi latéralement les uns des autres et s’écartent beaucoup} entre eux, ils formeront au- tant de branches distinctes et constitueront un polypier rameux, qui peut être trapu (1) ou élancé et arbarescent (2), suivant les proportions de ses polypiérites. Mais si tout en s'allongeant beaucoup, ils s rélèvént presque verticalement et ne s’écartent que peu, ils formeront par leur ensemble un polypier fasciculé et cespiteux (3). Des modifications secondaires de ce type résultent de la posi- tion des bourgeons latéraux sur les individus reproducteurs et de leur nombre. Tantôt, le jeune individu naît à peu de distance de la base de son parent, sur un point quelconque de son pourtour et est en général solitaire, ce qui donne lieu à un polypier arborescent et touffu, à divisions dichotomiques (4). Tantôt la disposition est à peu près la même, si ce n’est que le jeune naît plus haut sur le corps de son parent, de façon à for- mer avec lui une branche plus continue. D’autres fois, au lieu de naître indifféremment sur un point quelconque de la circonférence de la muraille de Pindividu souche, les bourgeons partent tous du même côté et s’inclinent er avant, de facon que tous les calices sont dirigés du même côté, et que le polypier ressemble à un arbuscule en espalier (5). Dans les formes que nous venons de passer en revue, les jeu- nes individus s’écartent promptement du tronc de l'individu producteur, et le système mural du polypier ne se développe (1) Ex., Dendrosmilia (Voyez Ann. des Sc. nat., t. X, pl. 5, fig. 7). (2) Ex., Lophelia anthophylloides (Voyez Ellis et Solander, op. cit., pl. 29). (3) Ex., Cladocora cespitosa (Voyez Ellis et Sol., op. cit., pl. 31, fig. 5). (4) Comme dans le Lophélie déjà cité. (5) Ex., Crypthelia, Ann. des Sc. nat., t. XIIL, pl, 3, fig. 1. 88 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. que peu, de facon que tous les polypiérites restent parfaitement distincts entre eux et ne sont unis que par la continuité de tissu du point gemmifère et de la base du jeune qui en naît. Mais, d’autres fois, le tissu de la muraille ou de ses dépendances se dé- veloppe davantage et détermine une soudure entre le corps du parent et du jeune, dans une étendue plus ou moins considéra- ble. De même que nous l’avons déjà vu pour les Coralliaires qui se multiplient par fissiparité, cette union latérale entre les indivi- dus qui naissent directement les uns des autres ou sur une base commune à côté les uns des autres, dans une même aggrégation, peut avoir lieu de diverses manières : tantôt directement par la fusion des murailles elles-mêmes ; d’autres fois par la rencontre des côtes, et d’autres fois encore par le développement d’un tissu pre eu par l'intermédiaire du tissu exothécal. Il en résulte une multitude de modifications dans la forme et la struc- ture du polypier composé, dont le zoologiste doit nécessairement tenir compte, mais dont il nous suffira d'examiner ici quelques exemples pour en comprendre le mécanisme et la signification. Ainsi, dans quelques cas, l’agglomération cespiteuse de poly- piérites résultant du développement latéral des bourgeons re- producteurs à diverses hauteurs et de la croissance continue de tous, présente dans sa portion basilaire une couche épaisse de tissu exothécal qui empâte pour ainsi dire la portion inférieure de tous les individus en une masse commune, dont la surface supérieure est hérissée par la portion DA IE et libre de leur muraille (r). Dans d’autres cas, les polypiérites, groupés de la même ma- nière, se trouvent réuuis entre eux jusque tout auprès du bord calicinal, et ils forment alors un polypier massif dont aspect varie suivant que les individus qui le constituent sont plus ou moins distincts entre eux. Ainsi, les divers individus soudés entre eux latéralement restent bien circonscerits chez les Héli- castrées (2), les Astrées (3), les Favia (4), etc., tandis que leurs parois se confondent chez les Porites (5), les Favoesites, etc. (1) Exemple, Sarcinula fascicularis (Ellis et Solander, op. cit., pl. 30. — Esper, Madrep., pl. 28). — Sarcinula musicalis (Esper, pl. 30). — S. Orga- num (Règne anim., Zooph., pl. 85, fig. 1, 1 a). (2) PI. D 7, fig. 1. (3) PL D 5, fig. 2. (4) PL. D 8, fig. 34. (5) Ann. des Sc. nat., t. XVI, pl. 1, fig. 1, 1a. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 89 Lorsque le mode d'agglomération, au lieu d’être fasciculé ou cespiteux, comme dans les cas précédents, est arborescent, l’em- pâtement des polypiérites, par l'effet du développement considé- rable de système mural ou du périthèque, ne change pas la forme générale du polypier, mais y donne ordinairement un aspect plus complètement phytoïde, car alors on ne distingue plus ex- térieurement les polypiérites constitutifs dont les calices se mon- trent seuls au dehors comme autant de cellules creusées dans la substance des branches d’un arbre commun (1). Lorsque les bourgeons reproducteurs naissent du calice au lieu de naître de la base ou de la muraille du polype, il en ré-, sulte d'ordinaire la mort de l'individu souche, et le développe- ment d’un nouvel étage d'individus au-dessus du polypiérite gemmifère. Cette disposition se voit chez les Cyathophylles et y détermine, dans l'aspect général de la masse cespiteuse ainsi constituée, un aspect fort remarquable (2). Plusieurs des modes de bourgeonnement et d’union des poly- piérites, dont il vient d’être question, peuvent coexister dans un même polypier composé, et de là une multitude de variétés de forme dont il serait trop long de parler ici, et dont il sera ques- tion dans la description des espèces. Nous devons dire aussi que la multiplication par fissiparité peut se rencontrer également chez les Coralliaires dont le mode prédominant de reproduction est la gemmiparité, et vice versa. Il est encore à noter que la configuration générale du poly- pier composé peut être modifiée par d’autres circonstances bio- logiques et notamment par la continuité ou l’intermittence pé- riodique du travail histogénique , ou même de l’activité gemmi- pare. Ainsi, dans quelques espèces, le tissu péritéchale, au lieu de s’accroître d’une manière continue, comme d'ordinaire, se développe à certaines périodes plus ou moins éloignées, et con- stitue ainsi une série de couches ou d’étages plus ou moins dis- tincts. Quelquefois des phénomènes semblables s’observent dans le développement des expansions gemmifères du tissu dermi- que, et les divers polypiérites qui s'y produisent, naissent de la sorte à des hauteurs différentes (3). Le polypier composé peut être constitué, ainsi que nous (1) Exemple, Stylaster flabelliformis (Atlas du Règne anim., Zooph., pl. 83 dis). (2) PI. G 1, fig. 1 a, 1b. (3) Exemple, le Tubipore musique, pl. B1, fig. 5 a. 90 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. l'avons déjà dit, par le tissu épithétique qui d'ordinaire ne se développe qu’en une lame mince à la surface de la muraille. C’est effectivement de la sorte que se forme la tige solide des Gorgones, du Corail, des Antipathes, ete.; et pour comprendre le mode de développement de cette charpente solide, il est néces- saire d’entrer à ce sujet dans quelques détails nouveaux. Ces divers Coralliaires se multiplient par bourgeonnement basilaire à l’aide d’une expansion lamellaire du cœnenchyme, à peu pres comme nous l’avons déjà vu pour les Ammothées, les Echinopores, etc. ; et cette expansion qui porte à sa surface su- périeure les polypes dont la base est empâtée dans son épais- seur, se revêt en dessous d’une couche de substance épiderimi- que de consistance cornée ou calcaire. Cette couche se trouve donc interposée entre le jeune Coralliaire et le corps étranger sur lequel il s'étale. Mais celui-ci, au lieu de croître et de se multi- plier par sa circonférence, tend à former un mamelon qui s’é- lève de plus en plus et acquiert bientôt la forme d’une petite co- lonne ou tige verticale. Or, dans le point où l’activité vitale du cœnenchyme dermique détermine la formation de cette excrois- sance, la production du tissu épidermique se trouve également activée, et par conséquent, au centre du mamelon dermique, ii se développe un mamelon de tissu épidermique en continuité avec la couche de même nature qui se trouve déjà étendue au- dessous du polypiéroïde. La croissance de ce tissu épidermide basilaire est continue, et par conséquent non-seulement ce pre- mier tubercule central s'élève en forme de tige, à mesure que le mamelon dermique, en grandissant, éprouve les changements dont il vient d’être question, mais il augmente de diamètre par le développement successif d’une multitude de nouvelles cou- ches centriques qui s’enveloppent et s’'interposent entre la por- tion précédemment constituée et la surface correspondante du polypiéroïde composé, formé par la couche de tissu dermique polypifère. Ainsi, le tissu épithélique, qui d’abord ne s’étendaii qu’à la surface inférieure du polypiéroïde et le fixait au corps étranger sur lequel il est appliqué, pénètre au centre de l’excrois- sance en forme de tubercule, de colonne ou de tige formée par celui-ci, ets’en trouve revêtu comme par une écorce vivante. Quelquefois le cylindre ainsi constitué s’allonge seulement à me- sure que le tissu reproducteur s'accroît et que de nouveaux poly- pes se développent dans son épaisseur (1). Mais en général le pre- (1) Exemple, pl. BC2, fig. 5a, Pterogorgia simplex, pl. 2, fig. 5; etc. ORGANISATION DES CORALLIAIRES. 97 mier mamelon ne reste pas simple ; il se bosselle à son tour et donne naissance à des mamelons secondaires dont le centre se comporte de même. Enfin, ces excroissances secondaires en produisent à leur tour d’autres, et ainsi de suite, tant que l’acti- vité reproductrice du tissu gemmipare persiste, et le tubercule d’abord simple se trouve ainsi transformé en un arbuscule ra- meux (1). C’est de la sorte que se constituent les polypiers dendroï- des dits corticifères; et la forme générale de la colonie dé- pend du mode de distribution des mamelons gemmifères qui, en grandissant, deviennent des tiges et des branches. Tantôt ils occupent indifféremment un point quelconque de la circonfé- rence de la tige souche, et ils donnent alors naissance à une touffe plus ou moins irrégulière ; mais d’autres fois ils ne se développent que sur les deux côtés opposés de cette tige et s'étendent sur un même plan en manière d’éventail (2). Enfin il arrive aussi que les jeunes branches ainsi formées se soudent entre elles dans les points où elles viennent à se rencontrer, et de la sorte les poly- piers, au lieu d’être simplement rameux, se trouvent avoir la forme d’un treillage ou d’un réseau à mailles plus ou moins lâches (3). Il est aussi à noter que quelquefois les Coralliaires dont le polypier se développe de la sorte, ne sont pas adhérents à des corps étrangers, mais vivent enfoncés à moitié dans le sable ou dans la vase, et alors la surface basilaire de leur cœnenchyme dermique, au lieu de s’étaler comme chez les espèces fixes, se contracte en forme de bourse, et le tissu épidermique qui sy développe y constitue un stylet intérieur dont le mode d’accrois- sement est entièrement semblable à celui de la tige dendroïde et centrale du Corail ou des Gorgones, mais dont l’extrémité est effilée et enveloppée de tous côtés par la substance corticale ou tissu dermique. Cette disposition se rencontre chez les Pen- natules, etc. (4). Telles sont les principales formes qu’affectent les polypiers composés résultant de la réunion ou plutôt de la non sépara- tion des divers individus qui naissent les uns des autres par voie ie Le is (pl. A2, fig. 2), Gorgone (pl. A2, fig. 1); Plexaure . B2, fig. 2); etc. (2) Exemple, Cricogorgia ramea (pl. B 2, fig. 6). (3) Rhipidigyrea flabellum (pl. B 2, fig. 4). (4) Atlas du Règne animal, Zooph., pl. 29, fig. 1, 2a; etc. 02 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. de fissiparité ou de gemmiparité, et qui restent en continuité organique les uns avec les autres. Il existe encore une multi- tude d’autres dispositions secondaires qui influent sur les çarac- tères zoologiques de ces corps; mais en ce moment nous ne pous- serons pas plus loin ces études de la morphologie des Coral- liaires, car les détails que nous aurions à ajouter trouveront mieux leur place dans la partie spécifique de cet ouvrage. DEUXIÈME PARTIE, CLASSIFICATION DES CORALLIAIRES. La classe des Coralliaires, réduite à ses limites naturel- les (!), se compose, comme nous l'avons déjà dit, des Animaux Radiaires qui réunissent les caractères suivants : 1° Une bouche centrale entourée de tentacules, et point d'a- nus proprement dit; | 2° Le corps creusé d’un seul système de cavités dont toutes les parties communiquent librement entre elles et avec le de- hors ; 3° Enfin les organes de la génération situés à l'intérieur el logés dans la cavité générale. Ces animaux sont tous aquatiques et n’ont été rencontrés jusqu'ici que dans les eaux de la mer. Ils éprouvent des mé- tamorphoses dans le jeune âge et naissent sous la forme de larves à corps ovoïde, garni de cils vibratiles. [ls sont alors doués de facultés locomotrices plus ou moins étendues; mais lorsqu'ils arrivent à la seconde période de leur existence et qu'ils revêtent la forme lypique de leur classe, ils ne tardent pas à se fixer sur les corps étrangers, auxquels ils restent pres- que toujours adhérents par leur base. A l’état adulte ils n'ont jamais d'appareil spécial de locomotion, et ils sont constitués essentiellement pour la vie sédentaire. Cette classe appartient au sous-embranchement des Zoophy- tes Radiaires et fait partie de la grande division des Cælenté- rés (?). Par leur forme extérieure, les Coralliaires ressemblent beaucoup aux Hydraires et aux Médusaires, lorsque ceux-ci sont (1) Voyez ci-dessus, pages 1 et suivantes. (2) Voyez ci-dessus, page 3. 04 CLASSIFICATION DES CORALLIAIRES, à l’état de polypes, et constituent les êtres connus sous le nom de Sertulariens. Mais ils s’en distinguent par l'existence d’un tube stomacal suspendu dans la cavité générale du corps, de lames mésentéroïdes qui divisent le pourtour de cette cavité en loges verticales, et par la présence d'organes spéciaux de reproduc- tion sexuelle. Enfin ils différent des Médusaires parvenus à leur état typique et des Siphonophores qui sont pourvus, comme eux, d'organes sexuels distincts, par la position de ces organes, lesquels sont extérieurs dans ces deux groupes, tandis que dans la classe dont nous faisons ici l’histoire, ils sont logés dans la cavité générale du corps et y versent leurs produits au lieu de les évacuer directement au dehors. On doit distinguer deux formes secondaires principales dé- rivées du type Coralliaire : l’une de ces formes est prédomi- nante et pour ainsi dire normale dans la classe; l’autre n’a que peu de représentants et caractérise un groupe satellite ou aber- ranl. | Le premier de ces deux modes d'organisation est commun aux Zoanthaires et aux Alcyonaires ; le second est propre aux Lucernaires. Nous diviserons donc la classe des Coralliaires en deux sous-classes, que l’on peut nommer et caractériser de la manière suivante : /tubulaires, di posés en couronne et} communiquant librement avec M ds CoraLaIREs ayant les) Chambre viscérale. tentacules non tubulaires, disposés par groupes isolés, et ne communiquant pas li-)}PODACTINIAIRES, . brement avec la chambre viscérale. SOUS-CLASSE DES CNIDAIRES. Le nom de Cnidaires, que nous donnons au groupe principal et typique des Coralliaires, est dérivé de l’une des appellations appliquées par Aristote aux animaux les plus anciennement connus de cette classe (). Ils se distinguent non-seulement par les particularités de structure indiquées ci-dessus, mais aussi par beaucoup d’autres caractères organiques d’une grande im- portance, que nous ferons ressortir en traitant des Podacti- niaires. Pour le moment, il nous suffira d'ajouter que tout ce qui a été dit dans nos considérations générales sur l'anatomie et la physiologie des Coralliaires, leur est essentiellement ap- plicable. | La sous-classe des Cnidaires se divise en deux ordres, de la manière suivante : /pinnés d’une manière DÉS RRUERS et invariablement au nombre de huit. ;ALCGYONAIRES. CNIDAIRES ayant les | tentacules re ou ramifiés irrégulièrement et en nombre croissant avec l’âge (er }ZOANTHAIRES. | général plus de douze). (1) Aristote donne le nom de ‘xv1ôn aux Actinies ou Orties de mer, qu’il ap- pelle aussi aœxaepn (Voyez Lecamus, notes sur l’Histoire des animaux, d’Aris- tote, p. 580). ORDRE DES ALCYONAIRES. (ALCYONARIA.) Dans cel ordre, qui a pour représentants principaux les Al- cyons, les Gorgones et les Pennatules, le polype est toujours constitué par des tissus minces, transparents et lrès-délicats, tandis que la portion basilaire du corps est presque toujours formée par un Llissu dermique épais et mou qui se développe de facon à conslituer un polypiéroïde, lequel à son tour est souvent porté sur un polypier épidermique. Les tentacules, loujours au nombre de huit, forment un seul cycle et sont elargis vers leur base de façon à s’y rencontrer : leur longueur est médiocre, et de chaque côté ils sont garnis d’une rangée de petites digitations simples et filiformes qui leur donnent une apparence pinnée (!). Ces franges marginales sont autant de petits cylindres creux, terminés en cul-de-sac et dé- bouchant par leur base dans la cavité qui occupe tout l’inté- rieur du tentacule; elles sont susceptibles de se contracter beaucoup, et quelquefois elles prennent ainsi la forme d’une série de tubercules. Une raphée correspondante à l'insertion de chacune des lames mésentéroïdes se prolonge du point de rencontre des Lentacules jusqu’à la bouche, et donne à l’espace péristonien une structure radiaire. Une auire ligne sembla - ble descend le long de ta surface extérieure du corps du po- lype et marque les limites des huit loges périgastriques qai (1) PI. À 1, fig. 16. ORDRE DES ALCYONAIRES. 97 entourent l'estomac. Il est aussi à noler qu'à la partie supé- rieure de chacune des espèces intercostales ainsi dessinées, on voit à la base du tentacule un certain nombre de spicules scle- renchymateuses de forme naviculaire, qui sont groupées de fa- con à représenter une série de chevrons dont la pointe serait dirigée en haut (?). Ces spicules sont logées dans la membrane dermique et consistent chacune en un petit cylindre de tissu de consistance cartilagineuse, alténuée aux deux bouts et hé- rissée tout autour de petits tubercules (?). Le plus ordinaire- ment ces baguettes naviculaires sont colorées de la même ma- nière que le polypiéroïde, tandis que les membranes tégumen- laires qui les contiennent sont incolores. La bouche qui occupe le centre de la couronne radiaire for- mée par les huit tentacules, varie un peu dans sa forme, suivant qu'elle se dilate et que ses bords deviennent un peu saillants, ou qu'elle se contracte, mais elle reste toujours parfaitement circulaire, ou plulôt octogone, et nous n’y avons jamais aperçu de tendance à une disposition bilabiale, comme cela se voit souvent chez les Zoanthaires. Le tube digestif ou estomac qui y fait suite, est loujours assez long et terminé inférieurement par un orifice appelé pylore et garni d’un sphincler; ses pa- rois sont en général teintées en jaune brunâtre et sont garnies de beaucoup de fibres musculaires transversales. Enfin, la surface exlerne de ses parois donne attache, dans toule sa lon- sueur, aux huit lames mésenthéroïdes qui naissent de la mu- raille du polype par leur bord externe, et qui divisent ainsi la portion périgastrique de la cavité générale en huit loges tubi- formes (5) dont l'extrémité supérieure se continue avec la ca- vité intérieure du tentacule correspondant, et dont l'extrémité opposée débouche dans la chambre viscérale auprès du pylore, La longueur de la portion abdominale on post-gastrique du corps de ces animaux est très-variable. Tantôt la cavité viscé- rale est courte et arrondie vers ie foud, chez le Corail et les 1) PI. A 1, fig. 3b. (1) Q) PI A1, fig. 3b. () PL A1, fig. 1c. 98 ORDRE DES ALCYONAIRES. Gorgones (1), par exemple ; d’autres fois elle s’allonge extré- mement et se rétrécil peu à peu de façon à finir en pointe (2), ainsi que cela se voit chez les Alcyons. Vers sa partie supé- rieure, les parois de celie portion du corps restent toujours minces et rétractiles;, mais dans sa partie inférieure, la couche dermique change de caractère, devient épaisse et spongieuse, se charge de concrétions calcaires et constitue un polypiéroïde (ou polypier charnu) dont l'étendue et la forme varient sui- vant les espèces. Quelquefois la consolidation de ce tissu s’ef- fectue principalement par le développement d’un grand nombre de spicules naviculaires analogues à celles dont nous avons déjà signalé la présence à la base des tentacules (5), et dans certaines espèces ces spicules font saillie à l’extérieur, de façon à hérisser la surface du Coralliaire d’une multitude d’aiguil- les (*). Mais en général la solidification du tissu dermique des Zoanthaires est déterminée par le développement d'une mul- litude de noyaux sclérenchymateux appelés sc/érites, qui res- semblent beaucoup à ceux dont se compose le tissu des po- lypiers proprement dits de certaines Zoanthaires, telles que les Poriles, elc., mais qui ne forment que de petits groupes isolés et re se réunissent jamais entre eux, de façon à con- slituer une charpente solide. La disposition la plus simple de ces Poiypiéroïdes dermiques est celle que nous avons observée chez un petit Alcyonaire des côtes de l'Algérie, qui paraît devoir former un genre nou- veau et sera désigné sous le nom d'Hainua funebris. C'est un fourreau cylindrique fermé par le bas et se continuant supé- rieurement avec le polype, ou portion molle de l'animal, qui, en se contraclant, rentre complètement dans l'espèce de tube ainsi formé. " Dans le genre Cornulaire, la conformation du polypiéroïde est la même que chez la Haimia; seulement, au lieu de rester (HIPL AS 6 15. (2): PI. A1, fig. 3a. (3) PI. Ai, 66. La, 1.4. (4) PL B1, fig. La, 24. ORDRE DES ALCYONAIRES. 99 simple, il s’entoure de stolons reproducteurs qui donnent nais- sance à de jeunes individus et produisent ainsi un polypiérite fasciculé. D’autres fois le bourgeonnement reproducteur se fait sur une expansion continue, au-dessus de laquelle s'élèvent autant de cylindres ou de cornets qu'il y a de polypes, et les polypié- roïdes sont serrés les uns contre les autres, tout en conservant leur indépendance (!), ou en ne contractant des adhérences que de distance en distance (?). Mais il arrive beaucoup plus souvent que la couche cœnen- chymateuse qui les produit, au lieu de rester sous la forme d’une lame mince au pied des Zoanthaires ainsi groupés, s’é- lève de façon à remplir l’espace qu'ils laissent entre eux, et à les empâter dans un polypiéroïde commun qui affecte la forme d’une lame épaisse et encroûte les corps étrangers, ou se dé- veloppe auiour de productions épidermiques disposées en ma- nière de tige. Ce mode d’organisation se voit chez le Corail (5), les Gorgones, etc., et tout ce que nous avons dit précédem- ment au sujet du mode de développement du polypier central y est applicable {). Chez d’autres Zoanthaires, le bourgeonnement, au lieu d’être basilaire comme dans les cas précédents, est latéral, et les jeunes individus naissent à diverses hauteurs tout autour de l'individu dont ils dérivent. Les divers polypes ainsi constilués s'élèvent en faisceau et restent unis entre eux par leurs mu- railles jusque dans le voisinage plus ou moins immédiat de leur calice, et il en résulte une aggiomération massive ou des lobes épais. Quelquefois la portion superficielle et inférieure seulement de ce faisceau d'individus se développe de façon à conslituer un polypiéroïde qui affecte alors la forme d’un gros cylindre creux et servant de gaine à toute la colonie (°); mais le (1) Ex. : Anthelia, pl. B 1, fig. 3. (2) Ex. : Tubipores, pl. B1, fig. 3a. (3) PL AD He. 20e. (4) Voyez ci-dessus, page 90. ) (5) Ex. : Paralcyonium elegans, pl. À 1, fig. 1 a. Coralhiaires. Tome 1. 9 100 ORDRE DES ALCYONAIRES. plus ordinairement le tissu dermique de tous les individus s’é- paissit et se charge de sclérodermiles dans presque toute la hauteur des polypes, d’où résulte un polypiéroïde multilocu- laire, massif, dont la surface cependant est toujours mieux con- solidée que les parties profondes (!). Enfin celte agrégation fasciculaire peut rester indivise, ou se partager en lobes ou en branches, suivant que l'accroissement de la colonie se fait d’une manière uniforme ou acquiert un sureroît d'activité sur quelques points épars. Il est aussi à noter que la multiplication par bourgeons, au lieu de se faire d’une manicre irrégulière tout autour des individus reproducteurs, peut être localisée dans certaines parlies du corps de ceux-ci, de façon à donner à l'ensemble une disposition déterminée, une certaine symé- trie bilatérale, par exemple, co:nme cela se voit chez la plu- part des Pennatuliens. L'ordre des Alcyonaires est un groupe parfaitement naturel; mais il ne se trouvait représenté par aucune division particu- lière dans la classification des Zoophytes adoptés par Cuvier (?),. et les Coralliaires dont il se compose étaient répartis, les uns dans la section dite Famille des Polypes à tuyaux, qui com- prenait les Sertulariens, etc. ; d’autres dans la Famille de Po- lypes corticaux qui renfermait aussi presque tous les Zoanthai- res, et qui était subdivisée en Cératophytes (Gorgones, etc.), Li- thophytes (Corail, Madréporiens, Astrées, etc.), Nageurs (Pen- natuliens) et Charnus (Alcyons, etc.). Dans la classification de Lamarck, la confusion est moins grande, car les divers repré- sentanis du type Alcyonaire ne sont plus mêlés à ceux du type Zoanthaire, qui pour la plupart se trouvent réunis dans une division particulière sous le nom de Polypes lamelhfères ; mais les premiers sont encore dispersés dans plusieurs divisions qui n’ont entre elles aucun lien direct; savoir : la section des Po- lypiers corticifères, celle des Polypes tubifères et celle des Po- Types flottants (5). Les affinités zoologiques qui unissent entre (1) Ex. : Alcyons, pl. A1, fig. 2 a, 3 a. (2) Règne animal, 2e éd. t. 3, p.298 et suivantes. (3) Lamarck, Hist. nat. des animaux sans vertèbres, À. 2: ORDRE DES ALCYONAIRES. 107 eux les Alcyons, les Gorgones, les Pennatules, les Cornu- laires, etc., et les bases anatomiques de la classification natu- relle des Coralliaires, furent indiquées pour la première fois, en 14828, par Audouin et moi (1). Le groupe ainsi établi ne reçut pas alors un nom particulier, néanmoins il fut nette- ment caractérisé el il correspond exactement à celui adopté deux années après par Blainville, sous l'appellation de classe des Zoophytaires (?). Mais ce nom, ayant antérieurement une signification beaucoup plus large, n’a pu être admis, et peu de temps après, nous y substituàmes celui d’Alcyoniens (*), dont on a ensuite changé la terminaison pour y donner la forme qui caractérise des divisions zoologiques d’un rang élevé. L’ordre des Alcyonaires a donc été réellement fondé en 1828 par les deux naturalistes cités ci-dessus. M. Ehrenberg ne l’a pas adopté et a préféré ranger ces Coralliaires dans deux familles appartenant à deux ordres distincts où prennent place égale- ment tous les Zoanthaires (?). Mais la plupart des autres z00- phytologistes l'ont admis sans modification aucune, sauf en ce qui concerne le nom; car M. Johnston l'appelle ordre des 4s- troitea (*). Enfin, dans l'ouvrage de M. Dana, ouvrage qui est une des acquisitions les plus précieuses pour cette partie de l'Histoire naturelle, ce groupe a au contraire repris son nom d'Alcyonaria ($), que nous avons cru devoir conserver aussi (7). (1) Audouin et Milne Edwards, Résumé des recherches sur les animaux sans vertèbres faites aux îles Chausay (Ann. des Sc. nat. 1823, t. 15, p. 18). (2) Blainville, art. Zoophytes du Dictionnaire des Sciences naturelles, t. 60, p. 460 et suivantes, (1830), et Manuel d’actinologie, p. 496, (1834). (3) Milne Edwards, Eléments de Zool. 1re éd. p. 1046 (1834). Notes de la 2e éd. de l’Hist. des anim. sans vertèbres, par Lamarek, t. 2, p. 105, 1836. (4) M. Ehrenberg décrit les Anthozoaires (ou Coralliaires) en deux ordres : les Zoocorallia et les Phytocorallia, puis subdivise : le premier de ces groupes en trois tribus, dont l’un, formé de ses Zoocorallia octactinia, comprend les Alcyons, les Pennulules, etc.; et le second en sept tribus, dont la 6e, sous le nom de Phytocorallia octactinia, se compose des Gorgones et des Isis (Corallen- there des rothen Meeres, p. 53 et p.130, 1834). (5) Johnston, Brit. Zooph. (Mag. of Zool. and Botany, v. 1, p. 447, 1837). — History of the Brit. zooph., 2e éd. vol. 1, p. 138, 1847. . (6) Dana, United States Exploring exped. Zovphytes, p. 116, etc., 1846. (7) Mine Edwards et Haime, Distrib. méthod. de polypes (Polypiers fos- siles des terrains palæozoïques, p. 179). 102 ORDRE DES ALCYONAIRES, Ce groupe, parfaitement naturel et bien délimité, se suh- divise en trois familles qu’on peut distinguer entre elles aux caractères suivants : sans axe épithélique. ALCYONIDES. adhérant à muni d’un axe épithélique ALCYONAIRES à corné ou calcaire. GorconupEs. Polypiéroïde libre, creusé d’une cavité centrale qui ren- ferme presque toujours un axe formé pe Paru du tissu épithélique. FAMILLE DES ALCYONIDES. Coralliaires à polypiéroïde ou à polvpier toujours adhérent, composé seulement de sclérenchyme dermique, et n'offrant ni axe sclérobasique central, ni cavité commune correspondante à la place occupée ailleurs par un axe de ce genre. Chez presque lous ces Coralliaires, le tissu dermique n’est consolidé que par des spicules ou selérodermides isolés, et tout en acquérant parfois une épaisseur et une consistance assez gran- des, il n’est point rigide et conserve une certaine contractilité, disposition qui a fait donner à ces Zoophytes le nom de Polypes à polypier charnu, par Cuvier et quelques autres nâturalistes. Dans un genre, celui des Tubipores, il en est autrement, et la muraille de chaque individu se transforme en. un polypier der- mique cylindrique. Quoi qu'il en soit, les polypiéroïdes ou le polypier proprement dit, qui en tient lieu, se soude par sa base à la surface sur laquelle il se développe, et il en résulte que les animaux de cette famille vivent toujours fixés aux corps sous- marins. Sous ce rapport ils ressemblent aux Gorgonides dont se compose la seconde famille du mème ordre; mais ils s’en distinguent nettement par l'absence du sclérenchyme épider- mique qui, chez ces derniers, se développe de la base vers le sommet dans l'axe du polypiéroïde et y constitue une tige centrale solide. Cetle division correspond à peu près à l’ordre des Polypes ALCYONIDES. 103 tubifères de Lamarck (1) et à la famille des Zoanthares sarci- noïdes ou Alcyonaires de Blainville (?). La famille qui, dans la classification de M. Johnston, est désignée de la même ma- nière, y rentrerait, mais est caractérisée de façon à ne pas com- prendre tous les types que nous y plaçons (*). Enfin, elle ne figure pas en réalité dans la classification de M. Dana, car le groupe qui, dans ce système, porte le nom de famille des Al- cyonides, ne correspond qu’à une de ses subdivisions. Le mode de bourgeonnement de ces Coralliaires varie et dé- termine dans la conformation du polypiéroïde des différences à raison desquelles nous les divisons en quatre sous-familles. Les caractères cités dans le tableau suivant suffisent pour là distinction de ces groupes. Polypiéroïde se/basilaire seulement et s’éle- multipliantpar| vant à la surface de stolons bourgeonne- À ou d’une expansion membra- CORNULARINÆ. ment niforme ; quelquefois isolés. ‘tcuffes arbo- rescentes. \TeLesrine. ALCYONIDES pourvus d’un latéral et for- , mant des masses sim- ples, lohées rene ou ramifées. Polypier, composé de tubes à murailles dis-) tinctes mais unies entre elles d’espace en es Tonitonivé: pace par des expansions horizontales. (1) Op. cit. 2e éd. t. IE, p. . (2) Manuel d'actinologie, p. 519. 3) Hist. of the Brit. z00ph. vol. I, p. 156. 104 ORDRE DES ALCYONAIRES. sous-FAMILLE DES CORNULARINES. (CORNULARINÆ.) Alcyonides isolés ou réunis côle à côte sur une expansion basilaire stoloniforme ou membraniforme. Simples, à polypiéroïde tubulaire et à polype ré- TN pe Té-\Hanmrra. ni costu- crane lées, ni spi-} CORNULARIA. tubulifor-| les. Mu- \culifères. des sto- mes. railles lons radi-| Polypes costulées CORNUZARI- ciformes. et spicu-!CLAYULARIA. NES Polypié- lifères. che roides porté non rétractiles. . . RHIZOXENIA. e verruciformes. . . : « SARCODICTYON. uneexpansion mem:(rétractiles. . . . . . ANTHELIA. braniforme. Polypes . non rétractiles. . . SYMPODIUX. Genre I. HAIMEIA. Coralliaire à polypiéroïde cylindrique, fixé par sa base et ne donnant naissance ni à des stolons, ni à des expansions encroû- tantes, ni à des bourgeons quelconques. HAIMEIA FUNEBRIS. Polypiéroïde brunâtre, haut de 3 ou 4 millimètres. Nous avons trouvé ce petit Alcyonaire fixé à des rochers sur la côte de l'Algérie, et nous l’avions d’abord confondu avec les Cornuiaires, dont il a tout-à- fait l’aspect; mais, en ayant observé plusieurs individus chez lesquels aucune trace de bourgeonnement basilaire ne s’apercevait, nous avons été conduits à le considérer con1me étant une forme parti- culière de ce type el comme devant constituer un genre nouveau, ca- ractérisé par le fait de l'isolement des individus. Ce genre a reçu le nom de Harmera, en souvenir de notre jeune et savant collaborateur, qui a succombé récemment à une longue et cruelle maladie. | Le RarzoxeniA rrimuLA de M. Dana (op. cit., p. 601, pl. 57, fig. 2) , paraît devoir appartenir à ce genre, car cet habile observateur n’y a point aperçu de stolons. Iles Feejee. ALCYONIDES. 105 Genre II. CORNULARIA. Tubularia (pars), Pallas, Elen. zooph., p.79 (1766). Tubolara, Cavolini, Memorie per servire alla storia de’ polipi marin, p. 250 (1785). Cornularia, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb.,t, JE, p.111, 1816, et 2e édit. p. 127. —— (Cuvier, Règne anim., t. IV, p. 73, 1817. , —— Schweigger, Handb. der Naturges, p. 425 (1825). —— Blainville, Wanuel d'actinologie, p. 499. —— Dana, Exploring exped. Zooph., p. 627. —— Milne Edw. et J. Haime, Déstrib. méthod. (Polyp. foss. des terr. palæoz., p. 180). Polypiéroïdes libres, si ce n’est par la base, où ils sont unis entre eux et fixés sur les corps étrangers par des stolons radici- formes. Murailles subcylindriques, épaisses, d’une texture gra- auleuse, n’offrant ni sillens costiformes ni spicules. Au fond de la cavité viscérale de ces polypes se trouvent les orifices d’un certain nombre de canaux capillaires qui pénètrent dans le sclérenchyme et s'avancent dans les stolons, de façon à établir des communications vasculaires entre les divers indi- vidus. | $ A. — Polyméroïide très-gréle à sa base, et S'élargissant graduellement en forme de cornet. 1. CoRNULARIA CORNUCOPIÆ. Tubularia cornucopiæ, Pallas, Elen. Zooph., p. 80. Tubolara cornucopia, Cavolini, Memorie per servire ns storia de” polipi ma- rini, tab. 9, fig. 11 et 12. Tubularia cornucopiæ, Esper, Pflansenthiere. Tubul., tab. 27, fig. 35 (d'après Ca- volini). —— Lamouroux, Expos. méthod. des polyp., p.17, pl. 78, fig. 4 (d’après Cavolini), et Encycl. zooph., p. 219. —— Lamouroux, Polyp. corallig. flex., p. 229, pl. 7, fig. 5 (figure extré- mement mæuvaise), 1816. Cornularia rugosa, Lamarck, Hist. des anim. sans vert., t. II, p. 112, et 2e édit. p. 129. Cornularia cornucopiæ, Schweigger, Handb. der Naturges, p. 425, 1820. 106 ORDRE DES ALCYONAIRES. Tubulaxia cornucopiæ et Cornularia rugosa, Blainville, Manuel d’actinol. p. 470 et p. 499, pl. 82, fig. 74. Cornularia rugosa, Dana, Zooph., p. 628, Polypiéroïde mince, rigide et ridé circulairement ; stolons très- grêles. Vivante sur les côtes de Naples. Le zoophyte que M. Gray a mentionné sous ce nom de Cornularia rugosa (Ann. of nat. hist., v. I, p. 238, 1838), paraît être un Sertularien. ( Voy. Johuston, Hist. of Brit. zooph.; v. EL, p. 114.) $ AA.— Polypiéroïde subcylindrique et presque aussi large à sa base qu'à son sommet. 2, CORNULARIA CRASSA. (PL. B1, fig. 4.) Cornularia crassa, Milne Edwards, Atlas de la grande édition du Règne ani- mal de Cuvier, Zooph., pl. 65, fig. 3, 32, 3, Polypiéroïde de consistance charnue, épais et de couleur gris-jau- nâtre tirant sur le rouge; stolons très-gros. Hauteur, # ou 5 milli- mètres. Vivante sur les côtes de l'Algérie. Le zoophyte mentionné par Couch sous le nom de Cornularia du- mosa (Zooph. Cornw., 39) est un Sertularien. (Voy. Johnston, op.cit., p. 113.) Genre III. CLAVULARIA. Clavularia, Quoy et Gaimard (ap. Blainville, Dict. des scien. nat., t. LX, p. 499, 1830, ei Voyage de l'Astrolabe, Zool., t. EV, p. 260. —— Milne Edwards et J. Haime, Distrib. method. (Polyp. foss. des terr. palæoz., p. 180). Les Clavulaires ressemblent beaucoup aux Cornulaires, mais leurs polypiéroïdes sont costulés extérieurement et encroûtés de longs spicules naviculaires. Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard, et publié par Blainville. Ce qui paraît le distinguer essentiellement des Cor- nulaires, c’est l'existence de grandes spicules naviculaires à la surface du polypiéroïde. ALCYONIDES. ‘107 4. CLAVULARIA VIRIDIS. L] Rat ri viridis, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zooph., pl. 21, fig. 40. Polypiéroïdes allongés, très-grêles inférieurement, eu forme de cor- nets, striés verticalement et de couleur verte supérieurement, mais brune vers la base. Les polypes incolores. Habite l'ile de Vanikoro, dans l'Océan Pacifique. La CravurarrA viozacea de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de l'Astrolabe, Zool., v. 4, p. 262, pl. 21, fig. 13 et 16) nous paraît ne pas appartenir à ce genre, car la gemmation semble s’y faire par l’intermé- diaire d’une expansion basilaire membraniforme, et non par stolons, ce qui la rapprocherait des Anthélies; elle s’en distingue d'ailleurs par son polypiéroïde garni de grosses côles arrondies et hérissé de spicu- les naviculaires trapues. Trouvée près de la côte, à l'ile de Vanikoro. Genre IV. RHIZOXENIA, L Zoantha, Lesson, Voy. de la Coquille, Zooph., p. 87. Rhizoxenia, Ebrenberg, Corall. des rothen Meeres, p.55, 1834. Evagora, Philippi, Zoologische Beobochtungen (Archiv. fur Natur- geschichte, von Erichson, 1842, t. I, p. 36). Rhizoxenia, Dana, Expl. exped. Zooph., p. 600. —— Milne Edwards et J. Haime, Loc. cil., p. 180. Polypiéroïdes comme dans les genres précédents, mais poly- pes non rétractiles. 1. RHIZOXENIA THALASSANTHA,. Zoantha thalassanthos, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 87, pl. 1, fig. 2. Rhizoxenia thalassantha, Ehrenberg, loc. cit., p. 55. —— Dana, op. cit., p. 600. Tentacu!es gréles; polypiéroïde un peu renflé vers le milieu. Couleur jaune-rougeâtre pâle. Habite les Moluques. 2. HRHIZOXENIA ROSEA. Evagora rosea, Philippi, loc. cit., p. 36. Rhizoxenia rosea, Dana, op. cit., p. 601. Polypiéroïde d’un rose rougeâtre ; polypes ayant environ 2 lignes de haut et peu nombreux. Trouvé sur des Balanes. Naples. L] 108 ORDRE DES ALCYONAIRES. 3. RHIZOXENIA FILIFORMIS. . Rhisoæenia filiformis, Sars, Fauna littoralis Norwegiæ, 2 livr., 1856, p. 65, pl. 10, fig. 15-16. Polypiéroïde blanc grisâtre ou brunâtre; stolons très-grêles. Côtes de Norwège. Genre V. SARCODICTYON. Sarcodictyon, Forbes (ap. Johnston, Hist. of Brit. zooph., 1838, 1. I, p. 179). —— Mine Edwards et J. Haime, op. cêt., p. 181. Polypiéroïdes verruciformes, s’élevant à peine au-dessus des stolons qui les portent et qui sont très-épais. Ce genre, établi par Forbes et publié par Johnston, n’est en- core que très-imparfaitement connu. ! 1. SARCODICTYON COLINATUM. Sarcodictyon colinatum, E. Forbes (Loc. cit., tab. 33, fig. 4 et 5). Stolons rougeâtres; spiçules à quatre branches. Polypes jaunûtres, | naissant très-près les uns des autres et offrant les caractères ordinai- res des Alcyoniens. Vivant sur les côtes de l’Ecosse, 2, SARCODICTYON CATENATA. Sarcodictyon catenata, E. Forbes et J. Goodsir, on some remarkable marine Invertebrata new to the British seas (Trans. of the roy. soc. of Edinr- burgh, 1853, t. XX, p. 309, pl. 9, fig. 3, 54, 56). Polypiéroïdes au nombre de 3 à 5, disposés en petits groupes, qui sont réunis par des stolons radiciformes. Couleur jaune d'ocre. Mers d’Ecosse. L’AvLorora TenuIs de M. Dana (op. cit, p.631, pl. 59, fig. 3) paraît appartenir à celte division générique. Les individus sont très-éloignés entre eux, et les stolons grêles. Couleur rouge foncé. Vivant à l’archipel Paumatie. Genre VI. ANTHELIA,. Anthelia, Savigny ( Voyez Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., 1816, t. Il, p. 497, et 2e édit. p. 622). ALCYONIDES. * 109 Anthelia, Lamouroux, Expos. méthod., p.70. —— Blainville, Manuel d'actin., p. 524. —— Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 54. —— Dana, Exploring expéd. Zooph., p.602. _—— Milne Edwards et J. Haime, Déstrib. méthod. (Polyp. foss. des terr. palæoz., p. 181). Polypes non rétractiles, à polypéroïdes subcylindriques, très- saillants au-dessus d’une expansion encroûtante formée par le cœnenchyme basilaire reproducteur. Les tentacules rentrent tous lors de la contraction du polype, mais non la partie an- térieure du corps de celui-ci. Ce petit groupe a été établi par Savigny et publié par La- marck. 1. ANTHELIA GLAUCA. (PL. B1, fig. 3.) Anthelia glauca, Savigny, Egypte Polyper, pl. 1, fig. 5. —— Lamarck, loc. cit. p. 408, et 2e édit., p. 623. —— Lamouroux, Expos. méthod., p. 10. — Encyclop., p. 66. —— Blainville, Man. d’act., p. 524, —— Ehrenberg, op. cit., p. 54. —— Dana, op. cit., p. 602. —— Milne Edwards et J. Haime, Loc. cit., p. 181. Individus renflés inférieurement, à tentacules grêles et très-allionges. Couleur verdâtre. M. Ehrenberg rapporte à cette espèce l'ANTaeLIA représentée par Sa- vigny sous le no 7 de la planche citée ci-dessus, mais celle-ci n’est pas renflée inférieurement et paraît devoir en être distinguée. 2, ANTHELIA DESJARDIANA. Xenia Desjardiana, Templeton, Trans. of the zool. soc. of. London, 1841, v. U, p. 2%, fig. 3-7. | Anthelia Desjardiana, Dana, op. cit., p. 603. Individus très-saillants, d'un bleu livide, pâle, et froncés horizonta- lement sur les côtés. Tentacules courts. Hauteur, environ 1 pouce. Ile de France. M. Ehrenberg range dans ce genre deux autres espèces de la mer Rouge, qui ne nous sont connues que par les descriptions succinctes suivantes données par ce naturaliste. ANTHELIA STRUMOSA (Ehrenb., loc. op., p. 5%). Glauca, nolypis sub ore inflatis, strumosis, pollicaribus. ANTBELIA PURPURASCENS (Ehrenb., loc. cit.). Exlus e violaceo albi- 110 * ORDRE DES ALCYONAIRES. cans, tentaculis intus violaceo-purpurescentibus, pinnularium seriebus utrinque ternis, pollicaris. Le même auteur rapporte avec doute à cette dernière espèce l’An- thélie représentée par Savigny dans le grand ouvrage sur l'Egypte, Polyp., pl. 1, fig. 5. Mais celle-ci est bien l’A. glauca. Une autre espèce du même genre a été représentée par Savigny sous le no % (loc. cit.) et paraît différer de la précédente par la brièveté des digitations de ses tentacules. L'Alcyonaire que M. Delle Chiaje a désigné sous le nom d’Anthelia rudra (Descriz. e notom. degli anim. inver. della Sicilia citer. t. V, pb. 38, p.160, fig. 5), ne me paraît pas détérminable dans l’état actuël de nos connaissances. L'Axrueria Ouvi de Biainville (Manuel, p.524) ou Alcyonium epi- petrum d'Olivi (Zool. adriat., p.239), est trop imparfaitement connu pour que nous puissions le classer ici. La même remarque s’applique à l’Alcyonium domuncula d'Olivi (op. cit., p. 241), que Blainville désigne sous le nom d’Anéthelia domuncula (Manuel, p.524). Genre VIL SYMPODIUM. Sympodium, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 61. —— Dana, Zooph., p. 608. —— Milne Edwards et J. Haime, loc. cit, p. 181. Ces Cornularides ressemblent aux Anthélies par leur mode de bourgeonnement, mais sont susceptibles de se contracter de fa- con à prendre la forme de petites verrues ou papilles à Fee saillantes à la surface de l'expansion gemmifère. Ce genre, établi par M. Ehrenberg, n’est encore que très- imparfaitement connu, mais le polypiéroïde paraît ne pas être hérissé de spicules. 1: SYMPODIUM FULIGINOSUM. Polype..…. Savigny, Egypte Polyp., pl. 1, fig. 6. Sympodium fuliginosum, Ehrenberg, loc. cit., p. 61. —— Dana, Explor. exped. Zooph., p. 609. Tentacules courts et incolores ; POISDISEAINES fulisgineux. Mer Rouge. ALCYONIDES. LEE 2, SYMPODIUM COERULEUM. Sympodium cœruleum, Ehrenberg, loc. cit., p. 61. —— Dana, loc. cit., p. 609. Tentacules petits, grêles et bordés de bleu. Polypiéroïdes faligi- neux. Mer Rouge. = 3. SYMPODIUM CORALLOÏDES. Gorgonia Coralloïdes, Pallas, Elench. Zooph., p. 192. —— Esper, Pflanzenthiere. Gorg., pl, 32. Sympodium Coralloïdes, Ehrenb., loc. cit. Polypes complètement rétractiles, à tentacules jaunes. ans subéreux et de couleur rouge pourpre. Cette espèce encroûte la lige de diverses Gorgones et a été considérée par la plupart des naturalistes comme étant l'écorce ou polypiéroïde der- mique d’une espèce particulière de ce genre ; mais M. Ehrenberg à constaté qu’elle n'appartient pas aux arbuscules qu’elle recouvre, et qu’elle envahit de la même manière des corps See dr. de diverses natures. L’ Alcyonium gorgonoides d'Ellis et Solander (op. cit. p. 181, pl. 9, fig. 1 et 2) paraît appartenir à ce genre. L’échantillon décrit par ces auteurs avait été trouvé sur un tube de Sertularien, et provenaii des Antilles. Pallas l'avait considéré comme appartenant à cette tige et établissant le passage entre les Sertulaires et les Gorgones. H l’appelait Sertularia Gorgonia (Elench. p. 158). Le Symeopruom rusrum de M. Ebrenberg (A/cyonum rubrum, Mul- ler, Zool., Danica, vol. 3, p. 2, pl. 82, fig. 1-4. — Anthelia rubra, Blainv., Manuel, pl. 88 B, fig. 7) n’est connu que par les figures et la description succincte que Muller en a données. On le trouve sur les co- quilles et les pierres des mers du Nord, et il y forme d'ordinaire des en- croûtements minces; mais parfois il devient lobulé, et il pourrait bien être le jeune âge d’un Alcyon proprement dit. | M. Ehrenberg range aussi dans ce genre, sous le nom de Sympo- dium ochraceum (loc. cit., p. 62), des fragments du polypiéroïde der- mique, ou écorce de la Gorgonia dichotoma figurée par Esper (op. cèt., Gorg., pl. 14). Enfin, le même auteur donne le nom de Sympodium roseum (op. cit. p. 61) à une espèce qui habite les Antilles et qui a es tentacules blancs avec le cœnenchyme rose. 112 ORDRE DES ALCYONAIRES. DEUXIÈME SOUS-FAMILLE. TELESTINES. (TELESTINÆ.) Cette division, comprenant les Alcyoniens qui sont agréges et se multiplient par germination latérale, se reconnaît facile- ment à la forme arborescente de ses touffes el ne comprend encore qu un seul genre. Genre VIII TELESTO. Telesto, Lamouroux, Bullet. de la Soc. philomatique, 1812, et Polyp. flexibles, p. 232, 1816. —— Blainville, Manuel d'actinologie, p. 498. —— Dana, Zoophytes, p. 632. —— Milne Edwards et Haime, Distrib. méthod. (loc. cit., p.181). Ce genre, établi par Lamouroux, n’est encore que très-impar- faitement connu, et n’est caractérisé que par les particularités dans le mode de groupement des individus signalés ci-dessus. 1. TELESTO AURANTIACA. Telesto aurantiaca, Lamouroux, Polyp. flex, p. 254, pl. 7, fig. 6. —— Blainville, loc. cit., pl. 82, fig. 3. Polypiéroïdes individuels claviformes, naissant à diverses hauteurs. Couleur orange. Australie. T£LESTO FRUTICULOSA. Telesto fruticulosa, Dana, op. cit., p. 632. Ramuscules transversaux nombreux et souvent très-courts; polypes de couleur orangée. Côtes des Etats-Unis d'Amérique. Le Tecesro LuTes et le T.PELAGIcA de Lamouroux (op. cêt., p.234, Alcyonium pelasgicum, Bosc, Häst. nat. des vers, t. AV, p. 131, pl. 30, fig. 6 et 7) ne paraissent différer de l'espèce précédente que par leur couleur, qui est jaune d’or chez le premier, verte chez le second, et par une disposition un peu plus ou un peu moins rameuse, caractère qui varie probablement avec l'âge. ALCYONIDES. 113 TROISIÈME SOUS-FAMILLE. ALCYONIENS. (ALCYONINÆ.) Alcyonides agrégés, se multipliant par gemmation latérale, et restant unis par un cœnenchyme très-développé, de manière à constituer des masses simples, lobées ou ramifiées. La structure du polypiéroïde présente dans ce groupe des différences considérables et fournit ainsi des caractères pour l'établissement de deux sections, savoir : 1° Les Arcvoxiens nus, dont le polypiéroïde est d’une struc- ture grenue. 2° Les Arcyoniens armés, dont le polypiéroïde est hérissé de grandes spicules naviculaires. PREMIER AGÈLE. ALCYONIENS NUS. Dans ce groupe le tissu du polypiéroïde présente, en géné- ral, une épaisseur assez grande et offre une consistance semi- cartilagineuse, circonstance qui y à fait souvent appliquer le nom de polypier charnu ; mais il doit sa dureté à la présence d’une multitude de petits sclérites noduleux, et non à de gran- des spicules naviculaires, analogues à celles en petit nombre et d’un volume médiocre que l’on remarque d'ordinaire à la base des tentacules. Aussi la surface de ce polypiéroïde est-elle sim- plement granulée et rude au toucher, à peu près comme de la peau chagrinée, et n’est jamais hérissée d’épines, comme nous en verrons dans le second agèle de celte sous-famille. Les divisions génériques que nous y admettons peuvent être distinguées entre elles par les caractères suivants : complètement / lobulé, digité ou subarbo- rétractiles, et rescent. dont le poly- piéroïde est étalé en forme de champi- gnon. ALCYONIUM. ALCYONIENS NUS, dont les Polypes sont SARCOPHYTON, semi-rétractiles ; se logeant dans des tuber- | À yyommea. cules verruciformes. HOBATO mation Le à sus dial shall XENIA. 114 ORDRE DES ALCYONAIRES. Genre IX. ALCYONIUM. Alcyonium, Linné, Systema nature, édit. X, t. I, p. 803, 1758. —— (pars) Pallas, Elench. z0oph., p.242, 1766. —— Lamarck, Syst, des anim. sans vertèb., p. 384 (1801). —— (Cuvier, Règne animal, t. IV, p. 87, 1817, et 2e édit., t. IT, . 320. Mazina, nuls Lehrbuch der naturgeschichte, t. IX, p. 83, (1815). Lobularia, Savigny (Voyez Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. IT, p. 412, 1816, et 2e édit., p. 630). —— Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 57. . —— Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 269. Alcyonium, Milne Edwards, Ann. des sc. nat., 2e série, t. IV, p. 333, | 1838. —— Johnson, Hist. of Brit. zooph., v. 1, p. 174 (1847). —— Dana, Zooph. (Explor. exped.), p. 611, 1846. —— Mine Edwards et Haime, Distrib. method. (op. cit., p. 182). Polypes complètement rétractiles dans un polypiéroïde massif, à tissu sarcoïde, dont la surface est grenue et.rude au toucher, mais n’est pas hérissée de spicules naviculaires et dont la partie supérieure se divise en lobes ou en prolongements digitiformes. Pour plus de détails sur la structure de ces Zoophytes, nous renverrons aux observations que nous avons publiées à ce sujet dans les Annales des sciences naturelles (2° série, t. IV, p. 333, 1835). Le nom d’Aleyon a été donné à plusieurs de ces Coralliaires, par les naturalistes du xvu° siècle, mais on lappliquait égale- ment à des Spongiaires, et c’est en réalité Pallas qui, le premier, l’a donné à une division générique correspondante à peu près à celle dont il est ici question. Les caractères qu'il assigne à ses Alcyons, et la nature de la plupart des espèces qu'il range dans ce groupe, ne sauraient laisser aucune incertitude à cet égard, bien qu'il y ait introduit quelques espèces d’une structure diffé- rente. Savigny a fait mieux connaître le mode d’organisation de plusieurs de ces Zoophytes, qu'il a retiré du grand genre Alcyon, pour en constituer une division nouvelle, sous le nom de Lobu- laria, et Lamarck, en adoptant les résultats obtenus par cet habile observateur, a été conduit à ne conserver le nom d’Ælcyonium qu’à des Spongiaires. Or, c’étaient précisément les véritables Al- cyons de Pallas qui se trouvaient ainsi exclus du genre auquel ce nom était réservé, et lorsqu'on a été mieux renseigné sur la na- ALCYONIDES. 11) ture de tous ces êtres, on a compris la nécessité d’un retour vers les idées de Pallas. On a donc rendu aux Lobulaires de Savi- gny le nom d’Alceyon, et on a classé parmi les Spongiaires les corps que Lamarck avait, à tort, désignés de la sorte. | La distinction des espèces est difficile dans l’état actuel de nos connaissances, car jusqu'ici on ne s’est guère occupé que de la forme générale de ces animaux agrégés, et on a négligé l'examen des caractères histologiques dont on pourra probable- ment tirer un très-bon parti. Il est aussi à noter que beaucoup de corps décrits par les au- teurs du siècle dernier, sous le nom d’Alcyons, sont les uns des Spongiaires, les autres des Ascidies composées. $ A. — Polypiéroïde dressé, tendant à former des masses arrondies ou digitées, plus hautes que larges. $ B. — Allongé et subpédonculé ; la portion inférieure plus étroite que le haut, et ne portant pas de polypes. $ C. — Sommet divisé en un petit nombre de di- gitations obtuses. 1. ALCYONIUM PALMATUM. Manus marinus, Aldrovandi, Hist. nat., lib. VI, de Zoophytes, 593. Main de larron, Marsilli, Hist. physique de la mer, p. 85 et 165, pl. 15, fig. 74 (173), fig. assez bonnes. Pinna ramosa, Bohadsch, de quibusdam animalibus marinis, p.114, pl. 9, fig. 6 et 7 (1761), fig. très-mauvaise. Alcyonium manus marina, Ellis, an accouent of the sea Pen (Phil. Trans, 1763), pl. 20, fig. 9 (d’après Bohadsch). Alcyonium palmatum, Pallas, Elen. Zooph., p. 349. Alcyonium exos, Gmelin, Linn., Syst. nat., édit. XIII, t. I, pars 6, p. 3810. —— Esper, Pflanzenthiere Alcy., pl. 2. Alcyonium palmatum, Lamouroux, Polyp. flex., p. 335. Lobularia palmata, Lamarck, Hist. des anim. sans verteb., t. II, p. 414, et 2e édit., p. 632. À —— Ehrenberg, Corallenth. des rothen Mecres, p. 58. —— Blainville, Manuel d'actinol. p. 522, pl. 91, fig. 1. —— Delle Chiaje, Descriz. e notom. degli animali inverteb. della Sicilia citeriore, t. V, p. 36, pl. 163, fig. 4 et pl. 164, fig. 8. Alcyonium exos, Bertoloni, Memoria sopra alcune produzioni naturali del golfo della Spezia (Mem. della Soc. ital, di Modena, t. XX, fas. 2, delle mem. di Fisica, p. 425). Coralliaires. Tome 1. . 10 116 ORDRE DES ALCYONAIRES. Alcyonium palmatum, Milne Edwards, Ann. des Sc. nat., 2e sér., t. IV, pl. 14, et Atlas du Règne animal de Cuvier, Zooph., pl. 95 et 94. —— Dana, Exploring exped. Zooph., p. 615. / Polypiéroïde assez svelte, cylindroïde vers la base et divisé supérieu- rement en plusieurs lobes subrameux. Les polypes n’occupent que la portion moyenne et supérieure du polypiéroïde. Couleur rouge foncé; excepté vers la base qui est jaunûtre. Méditerranée. La Lobularia digilata de M. Delle Chiaje ne paraît être qu’une variété de l'espèce précédente. (Voyez Descrizione e notomia degli animali invertebrali della Sicilia citeriore, t. V, p. 37, pl. 165, fig. 7.) 9. ALCYONIUM STELLATUM. Alcyonium stellatum, Milne Edwards, Ann. des Sc. nat., série 2, t. IV, pl. 16. —— Dana, op. cit., p. 645. Polypiéroïde renflé et subrameux supérieurement, étroit vers sa base, assez rude à sa surface; polypier épais ; couleur rose. L’Azcyonium ASBEsTINUM de Lamarck (Hist. des anim. sans vertéb., t. I, p. 399, et 2° édit., p. 605) appartient à cette division, et se fait remarquer par son polypiéroïde en forme de fronde, médiocrement ra- meux, aplati et d’un.tissu très-dense. Les calices sont poriformes et très-rapprochés. N'ayant vu que des fragments desséchés de cette es- pèce, nous ne pouvons la caractériser d’une manière satisfaisante. La- marck dit qu’elle habite les mers d'Amérique. La Logucaria PAuciFLorA de M. Ebrenberg (Corallenth. des ro- then Meeres, p. 58) doit prendre place dans cette subdivision, mais n’est pas suffisamment caractérisée par la description suivante, la seule qui en ait été donnée : « L. Bipollicaris, substipitata, supra lobata, lobis com- pressis, oblusis, quadrilinearibus, 1/2 pollicem fere altis, superficie sub- tilissime areolata, glabra, polypis raris, sparsis; fusca.» M. Ebrenberg l’a trouvée sur les côtes de la mer rouge et y rapporte avec doute l’Alcyon figuré par Savigny (Egypte, Poly., pl. 1, fig. 8) et désigné par Au- douin, sous le nom d’Ammothea virescens (Explic. des planches de Savigny, Descrip. de l'Egypte, in-80, t. XXII, p. 45). La LoguLArrA BRAC&ayYCLADOS, du même naturaliste, paraît devoir également prendre place dans cette subdivision. M. Ehrenberg la ca- ractérise ainsi: « Crassa, carnosa, quadripollicaris, stipite sesquipolli- cari, crasso, superficie lobato-ramulosa, ramis sesquipollicaribus, ra- muloso -verrucosis, ramulis trilinearibus, obtusis, gibbis brevioribus tenaioribusque quam in priore, steñulis /3//” latis, crebis ; flava, polypis rufo-fuscis. Frequens in mare rubro.» (Corallenth. des rothen Meeres, p. 58.) On peut en rapprocher la Losucarra Leproccapos Ehren., espèce qui ne nous est connue que par la phrase suivante : «Crassa, carnosa, ALCYONIDES. 117 & 1/2// lata, 3/’ alta, stipite valido, ramosa, ramis elongatis, ramulosis, obtusis, subacutis, teretiusculis, undique stellulosis, stellulis minimis 1/3!" brevioribus; ferrugineo-flava, polÿpis, sulphureiïs. Aculei calcareï inclusi frequentes magni. » (Ehrenberg, op. ct., p. 58.) a À (page 115).—— S$ B (page 115): $ CC.— Polypiéroïde multidigité. 3. ALCYONIUM CONFERTUM, Alcyoniwm confertum, Danà, op. cit. p. 621, pl. 57, fig. 7. Polypier coriace ; portion basilaire subcylindrique ; portion supérieure un peu élargie et divisée en un grand nombre de digitations courtes, de grosseur médiocre, obtuses au bout, en général simples et formant une touffe subcespiteuse. Polypes petits. Couleur brunâtre. Vivant aux îles Feejee. 4. ALCYONIUM FLEXIBILE, Alcyonium flexibile, Quoy et Gaimard, loc. cit., p. 279, pl. 23, fig. 1. —— Dana, op. cit., p.619. Polypier mou, subdendroïde et portant un grand nombre de divi- sions digitiformes, longues, grêles, cylindriques, très-flexibles et en géné. ral simples, mais quelquefois bifurquées ou fasciculées. Couleur jaunâtre mélé de vert. Vivant à d'assez grandes profondeurs, à Vanikoro, Océan Pacifique. $ À (page 115). —— $ BB. — Polypiéroide trapu, aussi large à sa base que vers sa partie supérieure. $ D. — Ne se divisant qu'en un petit nombre de gros lobes arrondis ei courts. 5. ALCYONIUM DIGITATUM. (Planche A I, fig. 32.) Alcyonium ramoso-digitatum molle Breyn, Epistelæ de Alcyonis (Epheme- rides acad. naturæ curiosorum, cent. 7 et 8, appendix p. 415, 1749). —— Ray, Synopsis methodica stirpium, p. 51 (édit. 3, 1724). ee de mer, Jussieu, Mém. de l’Acad. des sciences, 1742, p. 294, pl. 9, EL Alcyonium digitatum, Linné, Syst. nat., éd. 10, t. I, p. 803. Alcyonium manus marina, Ellis, Phil. FH .» 1165, t. Hs p. 451, pl. 20, fig. 10, 13. 118 ORDRE DES ALCYONAIRES. Alcyonium ramoso-digitatum, Ellis, Hist. nat. des Corallines, p. 98, pl. 32, fig. A (bonne figure). ; Alcyonium digitatum, Ellis et Solander, Hist. nat. of Zooph., p. 175, pl. 4, fig. 1, 1786. —— Othon Fabricius, Fauna groenlendica, p. 447. —— Bosc, Hist. nat. des vers, t. III, pl. 30, fig. 4 et 5. —— Pallas, Elench. zooph., p.351. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 535, pl. 12, fig, 4; pl. 43 et 14. Alcyonien exos, Spix, Ann. du Muséum, t. XIII, p. 451, pl. 35. Lobularia digitata, Lemarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. IT, p. 413, et 2e édit. p.631. —— Fleming, British animals, p. 515. —— Blainville, Manuel d’actinologie, p. 521. Alcyonium digitatum, Milne Edwards, Ann. des Sc. nat., série 2, t. IV, p. 533, et Atlas du Règne anim. de Cuvier, pl 94, fig. 3. —— Johnston, Hist. of Brit. zo0ph., t. I, p.174, pl. 54. Polypiéroïde trapu, mammiforme ou lobé ; lobes subdigitiformes, gros, arrondis et peu nombreux. Polypes gros, très-nombreux et occupant presque toute la surface du polypiéroïde, depuis sa base. Couleur tantôt blanche, un peu grisâtre, tantôt orangée. Côtes de la Manche et mers du Nord. L'Accyonium cyponium de Muller paraît être seulement une variété de l'A. digilatum. Lamarck l’a désigné sous le nom de Lobularia co- noïdea. (Hist. des anim. sans vertéb., édit. %, t. II, p. 263.) Fleming en a formé un genre‘particulier sous le nom de Cyponium. (History of British animals, p.516.) Le Lobularia grandiflora, Chamisso, appartient probablement aussi à cette espèce. ( Voyez Ehrenberg, loc. cèt., p. 57.) $ À (page 115). —— S BB (page 117). $ DD. — Polypiéroide se divisant très-profondément en un nombre considérable de lobes digiiformes. 6. ALCYONIUM GLOMERATUM. Alcyonidium rubrum, Hassal, Supplement to a Catalogue of British z0oph. (Ann. of nat. Hist., v. VII, p. 285, 1841.) Alcyonidium glomeratum, Hassal, Remarks on three species of marine z00- phytes (Ann. of. nat. Hist., v. XI, p. 112, 1843). Alcyonium sanguineum, Couch, Cornw. Fauna, v. III, p. 60, pl. 13, fig. 1. Alcyonium glomeratum, Johnston, British zooph., v. I, p. 178. Polypiéroïde à surface rude et à digitations qui naissent presque dès sa base. Côtes d'Angleterre. ALCYONIDES. 119 S AA. — Polypiéroïde rampant, tendant à devenir très- large, mais ne s'élevant que peu. $ E. — Lobule. 7. ALCYONIUM TUBERCULOSUM. Alcyonium tuberculosum, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 274; Zocph., pl. 25, fig. 4 ct 5. Polypiéroïde coriace, encroûtant et garni en dessus d'une multitude de prolongements en forme de mamelons courts et arrondis. Couleur gris-jaunàtre. Vivant à Tonga, Océan Pacifique. L’Alcyon représenté par M. Dana sous le nom d'Alcyonium brachy- cladum (Zooph., p. 618, pl. 57, fig. 8), parait devoir être rapporté à cetle espèce. Sa couleur est d’an vert-grisätre. 8. ALCYONIUM MURALE. Alcyonium murale, Dana, op. cit., p. 622, pl. 58, fig. 3. Polypiéroïde rigide, épars, ercroûtant et portant, d'espace en espace, des prolongements verticaux simples, sublamelleux, beaucoup plus lar- ges que hauts et en forme de grosses crêtes. Vivant à Tonga-Tabou, Océan Pacifique. 9. ALCYONIUM SPHÆROPHORA. # Lobuläria sphærophora, Ehrenb., Corallenth. des rothen Meeres, p. 51. Alcyonium sphœærophora, Dana, op. cit., p. G16. Polypiéroïide membraniforme, encroûtant, simple près des bords et portant er dessus des prolongements lobulaires globuleux, courts, qui y forment une masse hémisphérique ayant l'aspect de circonvolutioas cé- rébroïdes. Couleur brunûâtre pâle. Mer Rouge. La Logurarra Rugtrormis de M. Ehrenberg nous paraît devoir étre classée dans cette subdivision. Voici comment cet auteur la caractérise : a Parva, sesquipollicaris et bipollicaris, rubra, lobis subglobosis divisis, 3’’” fere lalis, angustioribus, stellulis crebris punctiformibus. E mari seplentrionali. » (Op.cit., p. 58.) 120 ORDRE DES ALCYONAIRES. $ AA (page 119). —— $ EE. — Polypiéroïide digite. SF. — Sarcoïde. 10. ACYONIUM RIGIDUM. Alcyonium rigidum, Dana, op. cit., p.629, pl. 56, fig. 2. Polypiéroïde rigide, entroûtant et portant, d'espace en espace, des prolongements digitiformes, courts et presque toujours simples. Couleur brunâtre. Vivant aux îles Feejee. 11. ALCYONIUM FLAVUM. Alcyonium flavum, Quoy et Gaimard, Loc. cit., p. 280, pl, 25, fig. 67. —— Dana, op. cit., p. 620, Polypiéroïde très-coriace, formant des masses assez grosses, très- rudes au toucher, peu élevées, comprimées et se divisant supérieure- ment en digitations allongées, grêles, cylindroïdes et pointues. Polypes très-petits. Couleur jaune-paille. Vivant à Vanikoro. 12. ALCYONIUM FLABELLUM. Alcyoniumiflabellum, Quoy et Gaimard, loc. cit., p. 275, pl. 25, fig. 18-20. —— ana, op. cit., p. 619. Polypiéroïde sarcoïde, formant des bancs de plusieurs pieds d'éten- due et surmonté de prolongements flabelliformes, portant une série de grosses digitations en général simples, assez longues et pointues, quel- quefois fasciculées. Couleur brun-viclacé. Vivant à la Nouvelle-Irlande et à Tonga-Tabou, Océan Pacifique. 43. ALCYONIUM VIRIDE. Alcyonium viride, Quoy et Gaimard, loc. cit., p. 272, pl. 23, fig. 99, 25. —— Dana, op. cit., p. 618. Polypiéroïde sarcoïde, mais un peu mou, et disposé en masses encroû- tantes, divisées en gros lobes digitiformes comprimés, arrondis au som- met et simples ou bifurqués. Couleur vert foncé ou brun-violacé. Vivant à Vanikoro. ALCYONIDES. 121 $ AA (page 119). —— $ EE (page 120). SFF. — Polypiéroïde mou. 14%. ALCYONIUM TRICHANTHINUM. Alcyonium trichanthinum, Dana, op. cit., p. 620, pl. 58, fig. 1. Polypiéroïde mou, encroûtant et divisé supérieurement en une multi- tude de digitations courtes et obtuses en forme de mamelons. Polypes à tentacules grêéles et très-longs. Couleur ambrée pâle. Vivant aux îles Feejee. La Lopuraria rocypacryLA de M. Ehrenberg (op. cit., p. 58; Al- cyonium polydactylum, Dana, op. cît., p. 617), nous paraît appartenir à cette subdivision; voici les caractères qui y ont été assignés : «L. crassa, carnosa, 4/’ fere alta, lalitudine semipedalis et subpedalis, stipite brevi, crasso, supra lobulosa, lobis subramosis, fere pollicaribus, lobutis 4-5//” Jongis, obtusis, anguloso-gibbis, stellulis polyporüm creberrimis, retracto capite 1/2//’ fere latis ; flavida, polypo rufo-fuscis. » Mer Rouge. $ AAA. — Polypiéroïde étalé, subfoliacé et pédoncule. $ G. — Rigide. 15. ALCYONIUM LATUM. Alcyonium latum, Dana, loc. cit., p. 623, pl. 58, fig. 6. Polypiéroïde assez rigide, épais, stipité et s’étalant en un grand dis- que à bords sinueux. Polypes assez écartés entre eux et entourés d’un cercle de points qui ressemblent à des perles. Couleur verte. Devient très-grand et recouvre souvent un Espace de plusieurs pieds carrés. Iles Feejee. $ AAA (voy. ci-dessus). nus $ GG.— Polyméroïde mou. : 16. ALCYONIUM GLAUCUM. Alcyonium glaucum, Dana, op. cit., p. 623, pl. 58, fig. 4, et 59, fig. 6. Polypiéroïde mou, très-large, étalé, à bords ondulés et souvent lobés ; pédoncule gros et court. Couleur verdâtre. Tonga-Tabou et îles Feejee. M. Ehrenberg rapporte aussi à ce genre l'ALCYONIUM CORIACEUM d'Esper (op. cit, t. LL, p. 50, pl. 17), mais si les caractères qu'i y assigne sont exacts, ce zoophyte devrait constituer un genre particulier, 123 ORDRE MES ALCYONAIRES. car il ne serait pas adhérent et serait polypifère à sa base aussi bien que sur le reste de sa surface. (Ehrenb., op. cit., p. 57.) Ce zoophyte provient des mers du Nord. Le genre Massarium, établi par Blainville (Manuel, p. 526), d'après une espèce figurée par Abilgardt, daris la Zooloçgia Danica de Muller, sous le nom d'A/cyonium massa (pl. 81, fig. { eL12), me parait reposer sur une erreur d'observation; il serait caractérisé par l'existence de cinq tentacules au lieu de huit, qui est le nombre normal dans tout l’or- dre des Alcyonaires. Il est aussi à noter que ce zoophyte a un polypié- roïde massif, el par conséquent ne ressemble pas au genre Sympodium, où M. Ehrenberg l'a cependant rangé sous le nom de Sympodium massa (op. cèt., p. 62). D'après sa forme générale, il paraîtrait appar- tenir au genre Alcyon. M. Delle Chiaje range parmi les Zoanthaires de cette division, un genre nouveau qu'il désigne sous le nom d'ImPerATA; mais je suis porté à croire que le zoophyte d'après leque! il l'a caractérisé n’était, en réalité, qu'un Spongiaire dont la surface avait élé recouverte par quelques jeu- nes Alcyonaires. Imperato avait figuré ce corps sous le nom d'Alcionio foraminoso (Stor. nat., p. 641, fig. 1, édit. de 4672); Gmelin l'a rap- porté à la Spongia nodosa (Linné, Syst. nat., édit. 13, t. I, p. 3821). M. Delle Chiaje en a donné de nouvelles figures (Imperata foraminosa vel JZ. nodosa, Delle Ch., loc. cit., pl. 161, fig. 12°, 13 et 14). Genre X. SARCOPHYTON. Sarcophyton, Lesson, Voyage de Bellangé aux Indes orientales, et Zool. du voyage de la Coquille, Zooph., p. 92, 1831. —— Mine Edwards et Haime, Distrib. méthod. (loc. cil., p.183). Cette division générique n’est encore que très- imparfaitement connue et parait se distinguer des Alcyons par la manière dont la portion supérieure et molle au polypiéroïde s'étale en forme de plateau ou d'ombrelle au-dessus de la portion basilaire et fasciculée. C’est seulement à la surface supérieure de ce plateau que se voient les polypes qui, du reste, sont rétractiles. Le cœner- chyme est très-abondant entre les divers individus et donne äu polypiéroïde une structure fasciculée très-régulière. SARCOPHYTON LOBATUM. Lesson, Voyage aux Indes orientales, par Bclanger, Zooph., pl. 2. — Voyage de la Coquille, Zooph., p. 92. Disque agariciforme, surmontant ün gros pédoncule cylindroïde de consistance charnue. Lesson a représenté les tentacules comme étant simples, mais il y a tout lieu de croire qu'ils sont pinnés. ALCYONIDES. 123 Le genre Harcyoniwa de M. Ehrenberg paraît se rapprocher beaucoup du précédent, car, pour le distinguer des Lobulaires ou Alcyons proprement dits, ce zoologiste dit que la base du polypiéroïde est épaisse, charnue, turgide et simple ou plissée, mais pas divisée en lobes comme chez ces derniers. Il y rapporte l'Alcyonium pulmo d’Esper (Pflanz. t. IL, p. 38, pl. o, fig. 1 et 2. — Halcyonina pulmo, Ehrenb. op. cit. p. 56). Genre XI. AMMOTHEA. Alcyonium (pars)? Esper, Pflanzenthiere, t. UE, p. 3. Ammothea, Savigny (voyez Lamarck). —— Lamerck, Hist. des anim. sans verlèb., t. XI, p. #10, et 2e édit., p. 628. —— Lamouroux, Expos. méthod. des polypiers, p. 69. Nephthea, Audouin, Explic. des planches de Savigny (Egypte, édit. in-80, t. XXIII, p. 48). Alcyonium (pars), Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 269. Ammothea, Ebrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 59. —— Dana, Zoophyles, p. 607. Cette division générique, incomplètement caractérisée par Lamarck, d’après les notes manuscrites de Savigny, comprend les Alcyonaires dont le polvpiéroïde est rameux, et porte à l’ex- trémité de chaque branche des tubercules polypifères verruci- formes, dont les polypes sont complètement rétractiles et dont le sclérenchyme est garni de très-petites spicules seulement. M. Ehrenberg, qui a observé ces Coralliaires à l’état vivant, dé- crit les verrues polypifères dont il vient d’être question, comme étant inermes, et M. Dana indique également ce caractere, qui distinguerait les Ammothies du genre Nephthée; mais si l’on en juge par les figures données par Savigny, l'espèce type serait en réalité armée de spicules superficiels, comme dans ce dernier groupe, seulement ces aiguilles naviculaires seraient plus peti- tes. Nous sommes donc portés à croire qu’il ne faudrait pas sé- parer ces Alcyonaires, mais n'ayant pas eu l’occasion d’en étu- dier le polypiéroïde, nous n’osons rien innover à cet égard. Il nous paraît même assez probable que le nom de Nephthœa, ins- crit par Savigny lui-même au bas de la planche du grand ou- vrage sur l'Egypte, où il a représenté cette espèce, était pour lui synonyme d’Ammothea, qui figure seul, des deux, dans l'ou- 124 ORDRE DES ALCYONAIRES. vrage de Lamarck. Il est du reste à noter que Blainville, Audouin et les autres zoophytologistes ont introduit une très-grande con- fusion dans la nomenclature de tous ces animaux. 1. AMMOTHEA VIRESCENS. Nephthée , Savigny, Planches de l'ouvrage sur l'Egypte, Polypes, pl. 2, fig. 6. Ammothea virescens, Savigny (voy. Lamarck, op. cit., p. 411). —— Lamouroux, op. cit., p. 69, et 2e édit. p. 628. Nephthea Cordieri, Audouin, Explication des planches de Savigny, Descript. de l'Egypte, édit. in-80, t. X XIII, p. 49, 1828. Neptœa Savignyüi, Blainville, Manuel d'actinol., p.525, pl. 88, fig. 6 (d’après Savigny.) * Ammothea virescens, Ehrenberg, Corallenth.des rothen Meeres, p. 59. —— Dana, op. cit., p. 608, Polypiéroïde s'étendant beaucoup et s’élevant en branches rameuses dont les divisions terminales, de grosseurs très-variées, sont entourées de tubercules polypifères verruciformes, très-serrés, de façon à simuler des chatons. Couleur verdâtre. Polypes à tubercules verdûtres. M. Ebrenberg a trouvé, dans la mer Rouge, une autre espèce qu'il nomme AMMOTHEA THYRSOIDES ét qu'il caractérise de la manière sui- vante : « Basi carnosa, effusa, supra simpliciter carnosa , ramis cylin- dricis, pollicaribus, erectis, verrucosis (omentiformibus). » (Op. cût., p. 9.) 2, AMMOTHEA AMICORUM. Nephtea amicorum, Blainville, loc. cit., p. 529. Alcyonium amicorum, Quoy et Gaimard, loc. cit., p. 276, pl. 22, fig. 13. Polypiéroïde charnu, subdendroïde, à pédoncule trapu et verruqueux et à branches courtes, grosses et obiuses. Couleur vert-pré. Vivant à Tonga-Tabou. 3. AMMOTHEA IMBRICATA. Alcyonium imbricatum, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrot., Zool., t. IV, p. 281; Zooph., pl. 25, fig. 8. Polypiéroïde court et divisé en lobes subdigitiformes. Thyrsoïdes cou- leur grisâtre ; polypes bruns vers le bout. Hâvre Carteret, Nouveile-Irlande. ALCYONIDES. n" 125 4. AMMOTHEA RAMOSA. Alcyonium ramosum, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrol., Zool., t. IV, p. 275; Zooph., pl. 25, fig. 8. Polypiéroïde mou et subarborescent, lisse vers la base ; incolore. Po- lypes brunûtres. Port Dorey, Nouvelle-Guinée. Lamarck rapporte, avec doute, à ce genre, sous le nom d’Ammothea phælloïdes (op. cit., p. 629), l'espèce figurée par Esper et appelée par ce naturaliste Alcyonium spongiosum (Pflanz. alcy., tab. 2). Genre XII. XENIA. Xenia, Savigny (ap. Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. IT, p. 409, 1816, et 2° édit., p. 625). —— Lamouroux, Exposil. méthod. des polypiers, p. 69. —— Blainville, Manuel d'actinol., p. 523. —— Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p.53. —— Dana, Zoophytes, p. 604. —— Milne Edwards et Haime, Distréb. méthod. (op. cit., p. 189). Polypes non rétractiles, disposés au sommet d’un polypiéroïde fasciculé, épais et charnu. ; Ces Alcyonaires paraissent susceptibles de se multiplier par des expansions basilaires lobiformes, aussi bien que par bourgeonne- ment latéral; ils ne se ramifient pas et s’élèvent en forme de masses subcylindriques arrondies en dessus et fasciculées à l’intérieur. 4. XENIA UMBELLATA. . Savigny, Descript. de l'Egypte, Polypes, pl. 1, fig. 3. Xenia umbellata, Savigny, (apud Lamarck). —— Lamarck, Hist. des animaux sans vertèb., t.II, p. 410, et 2 édit, p. 626. Xenia cœrulea, Lamouroux, Exposit. méthod., p. 69. Xenia umbellata, Blainville, op. cit. 593. —— Ehrenberg, op. cit., p. 53. —— Dana, loc. cif., p. 604. Polypes disposés en ombrelle au sommet de divisions cylindracées d’un polypiéroïde glabre et mou, ayant des tentacuies très-allongés et garnis latéralement de trois rangées de pinnules. Commun dans la mer Rouge. 126 ORDRE DES ALCYONAIRES. 2, XENIA ELONGATA. Xenia elongata, Dana, op. cit., p. 606, pl. 57, fig. 5, 5a, 5b. Polypes grêles, très-allongés, à tentacules de grandeur médiocre et bordés par 3 à # séries de papilles grêles. Polypiéroïde lobé, de cou- leur brune. Localité inconnue. 3. XENIA FLORIDA. Xenia florida, Dana, op. cit., p. 606, pl. 57, fig. 4. Polypes assez gros, à tentacules lancéolés et garnis de trois rangées de papilles très-courtes. Couleur bleuâtre glauque. Iles Fcejce. M. Dana pense que celte espèce est la même que celle décrite pré- cédemmernt par Lesson, comme type du genre AcTiNANTHE de ce der- nier autcur (Aclinantha florida, Lesson, Voyage de la Coquille. Zooph., p. 85, pl. 1, fig. 3). Enfin, MM. Quoy et Gaimard rapportent, mais avec doute, cette dernière espèce à leur Cornularia subviridis (Voyage de l’Astrolabe, zool., t. IV, p. 266; Zooph., pl. 22, fig. 5). M. Ehrenberg (op. cèt., p. 5%) a caractérisé de la manière suivante deux autres espèces qu'il a observées sur les côtes de la mer Rouge : « Xenia fuscescens, polypis fuscescentibus, umbellato-capitatis, ten- taculorum pinnatorum seriebus utrinque quaternis. » Xenia cœrulea, minor, læte cærulea, omnibus partibus gracilior, brachiis simplicius pectinatis, stipite breviore , stirpe poilicari. » Le genre Cespirucarra, que M. Valenciennes a établi dans la col- lection zoophytologique du Muséum, et que nous avons rangé provi- soirement ici dans notre Tableau méthodique de la distribution des po- lypiers, n’a pas encore été décrit avec assez de détails pour que nous puissions bien préciser les caractères qui le distingueraient du genre XENIA de Savigny. Il a pour type l'Alcyonaire que MM. Quoy et Gaimard ont décrit et figuré sous le nom de Cornularia mullipinnata (Voyage de l'Astro- labe, Zool., 1. AV, p. 265 ; Zooph., pl. 22, fig. 1). Les polypes ne sont pas rétractiles, et le polypiéreïde est composé de tubes fasciculés réunis en uae masse subcylindrique, à peu près comme chez les Alcyons ordinaires. ALCYONIDES. 127 DEUXIÈME AGÈLE. ALCYONIENS ARMÉS. Dans ce petit groupe, le tissu du polypiéroïde ne présente que peu d'épaisseur et de consistance dans les parlies pro- fondes, et doit presque exclusivement la consolidalion de sa couche extérieure, à la présence d’un nombre plus ou moins considérable de grandes spicules naviculaires analogues à celles qui se développent d'ordinaire à la base des lentacules, mais qui y restent assez pelites. Souvent les extrémilés de ces spicules font saillie à la surface du polypiéroïde et y donnent une disposition échinulée. On peut y distinguer trois divisions génériques à l’aide des caractères suivants : épais et coriace dans toute son étendue. . . Nepataya. ALCYONIENS ARMÉS spiculifère dans toute son dont le en partie ou ea étendue. | Srocconss Polypiéroïde est | totalité mem-\ braneux spiculifère dans sa partie | p Ê ARALCYON \ inférieure seulement. i bi Genre XIII. NEPHTHYA. Nephthée, Savigny, Atlas du grand ouvrage sur l'Egypte, Hist. nat., t. LE, pl. 2. | —— Audouin, Explic. des pl. de Savigny dans la Description de l'Egypte, in-8o, t. XXIIE, p. 49. Nephthya, Ehrenberg, Corallenthiere des rothen Meeres, 60. —— Dana, Zoophytes, p.610. —— Mine Edwards, et Haïme, Distrib. méthod. (op. cit., p.182). Polypiéroïde d’un tissu coriace, hérissé de spicules dans toute son étendue, et formant des masses rameuses, dont les portions terminales sont couvertes par des tubercules saillants et très- fortement spiculés, dans l’intérieur desquels les polypes rentrent dans l’état de contraction. Ce genre a été établi nominalement par Savigny, et parfaite- ment caractérisé par les belles figures que ce zoologiste habile en a données dans le grand ouvrage sur l'Egypte; mais il ne se distingue du genre Ammothea que par le grand développe- 128 ORDRE DES ALCYONAIRES. ment des spicules dont la surface du polypiéroïde est hérissée. IL y a lieu de penser qu'il ne devrait pas en être séparé, ainsi que nous l'avons dit précédemment dans les notes jointes à la seconde édition de louvrage de Lamarck (t. II, p. 627). : + NerarayA CHABROLII. (Planche B 1, fig. 22, ss Nephthée..., Savigny, Egypte, Polyp., pl. 2, fig. 5 (1820 ?). Nephthæa Chabrolii, Audouin, Explicat. des planches de Savigny, loc. cit., p. 49 (1828). . Nephiæa innominata, Blainville, op. cit., p. 523 (1834). Nephthya Savignyi, Ehrenberg, Corallenth., p. 60 (1834). —— Dans, Zooph., p. 610. Polypiéroïde trapu, à branches grosses et couvertes de rameaux lobi- formes, dont les tubercuies polypifères sont très-gros et obtus. Spicules vertes ; tentacules des polypes jaunes. Mer Rouge. M. Ehrenberg assigne les caractères suivants à une autre espèce qu'il a observée également dans la mer Rouge et quil nomme Nepxraga FLORIDA : « Læte purpurea, fruticulosa, verrucarum spiculis inæqualibus una longissima. » (Op. cit., p. 61). L'ALcyonium AuURANTIACUM de MM. Quoy et Gaimard (op. cit., p. 277, pl. 22, fig. 16-18) paraît devoir prendre place ici. C’est une es- pèce à polypiéroïde mou, rameux, dont le tissu semble être farci de spi- cules naviculaires et dont les polypes sont rétractiles. Elle est d’une belle couleur orangée et se trouve à la Nouvelle-Zélande. Genre XIV. SPOGGODES. Alcyonium (pars), Esper, Pflanzenthiere, t. XIE, p. 49. Xenia (pars), LamarCk, Hést. des anim. sans vertèb., t. LE, p. 410, et 2e édit., p. 625. Nephiæa (pars), Blainville, Manuel d’actin., p. 523. Spoggodes, Lesson, Illustrations de zoologie. Spoggodia, Dana, Zoophytes, p. 625. Nephihya (pars), Milne Edwards et Haime, Déstrib. méthod. (loc. cét., p. 182). Polypiéroïde membraneux et flexible dans toute son étendue, mais hérissé de spicules naviculaires qui sont surtout abon- 1 ALCYONIDESS 129 . dantes vers l'extrémité des ramuscüles. Polypes incomplètement rétractiles. Ce genre, établi par Lesson, a été étudié de nouveau, et avec plus de soin, par M. Dana. SPGGGODES CELCSIA. (Planche B 1, fig. 14, 4?. Spoggodes celosia, Lesson, op. cit., pl. 21. Spoggodia celosia, Dana, op. cit., p.626, pl. 59, fig. 4, 42, etc. Polypiéroïde subdendroïde, mou, mais encroûté de spicules navicu- laires disposées irrégulièrement. Une grosse spicule très-saillante ‘au sommet de la plupart des tubercules, dans lesquels les polypes se reti- rent incomplètement. Couleur générale blanchâtre, avec la terminaison des ramuscules d’un rouge cramoisi. Nouvelle-Guinée et îles Feejee. L’Azcyonium rLeripum d'Esper (Pflanz., t. ILE, p. 49; Alcy., pl. 16, fig.1,2 et 3) appartient certainement à ce genre, et ne diffère peut-être pas de l'espèce précédente; mais il n’a été figuré que d’après un indi- vidu déformé par la dessiccation et n’est qu’imparfaitement connu. Il provient de Tranquebar. Lamarck en a fait son Xentia purpurea (Hist. des anim. sans verlèb.,t. IT, p.410), et pour Blainville, c’est la Nephtea florida (Man. d'actin., p. 523). Genre XV. PARALCYONIUM. Alcyonidia, Milne Edwards, Mém. sur un nouveau genre de la fa- mille des. Alcyoniens (Ann. des Sciences nat., 2e série, t. IV, p. 323, 1835). Alcyonium (pars), Dana, Zoophytes, p. 624. Paralcyonium, Milne Edwards et Haime, Brét. fossil Corals, introd. p. zxxvint, 1850, et Distrib. méthod. (op. cit., p. 183). Polypiéroïde d’un tissu coriace vers la base et y constituant un tube cylindrique à parois spiculifères, dans l’intérieur duquel toute la portion supérieure et molle du polypiéroïde, ainsi que les polypes eux-mêmes, rentrent complètement lors de la con- traction. Pour plus de détails sur la structure de ces Zoophytes, aux- quels j'avais d’abord donné le nom générique d’Alcyonidia, qui 130 ORDRE DES ALCYONAIRES. se trouvait déjà employé d’une autre manière, je renverrai au Mémoire dont ils ont été l’objet dans les Annales des Sciences naturelles (2° série, t. IV). PARALCYONIUM ELEGANS. Alcyonidia elegans, Milne Edwards, loc. cit., pl. 12 et 43. Polypiéroïde spiculifère, de couleur brune; la portion molle inco- lore; les polypes brunâtres. Côtes de l'Algérie. L'Accyonivum GLaAucuM de MM. Quoy et Gaimard ( Voyage de l’ Astro- labe, Zool., t. IV, p. 270, pl. 22, fig. #1) ressemble aux Sarcophytons par la conformation générale de son polypiéroïde, mais parait devoir prendre place dans la section des Alcyoniens armés et y constituer une division générique particulière. En effet, on voit dans la planche où ces voyageurs ont représenté cette espèce, des spicules naviculaires qui portent le même numéro et qui semblent y appartenir. Mais les carac- tères de ce zoophyte sont encore trop imparfaitement connus pour qu'il soit utile d'y donner un nom générique. ; QUATRIÈME SOUS-FAMILLE. TUBIPORIENS. (TUBIPORINÆ.) Alcyoniens pourvus d’un polypier calcaire. Polypiérites Lu- bulaires, fasciculés, espacés et unis entre eux, de distance en distance, par des expansions extramurales, lamellaires et ho- rizontales, qui donnent naissance à des bourgeons reproduc- teurs. Polypes complètement rétractiles dans l’intérieur de ces tubes. Cette division ne comprend qu'un seul genre, dont les di- verses espèces habitent les mers tropicales où se trouvent les îles diles de corail. Genre XVI. TUBIPORA. Pseudo-corallium, Aldrovande, Museum metallicum, p. 290. Tubularia, Imperato, Hist. nat., p. 723, 1599. Tubularia, Bauhin, Historia plantarum, t. II, p. 808 (1651). —— Tournefort, Instituliones rei herbariæ, p. 575 (1700). ALCYONIDES. 134 Tubipora (pars), Linné, Syst. nat., 10e édit., t. [, p. 789. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. IE, p.207, et 2e édit, p. 324. _—— Lamouroux, Expos. méthod. des Polypiers, p. 66. —— Blainville, Manuel d’actinol., p. 500. —— Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie et Voyage e l'Astro- labe, Zool., 1. IV, p. 257. —— Ehrenberg, Corallenthiere des rothen Meeres, p. 55. —— Dana, Zoophytes, p. 633. —— Milne Edwards et Haime, Distrib. méthod., Polyp. foss. des terr. palæoz., p. 184. Ainsi que nous l'avons déjà dit en traitant de l’organisation des Coralliaires en général, les polypiérites tubulaires des Tubi- pores sont formés presque entièrement par la muraille, dont le tissu est calcaire, grenu et très-fragile. A l’intérieur on ne trouve aucune trace de cloisons, mais il y a d’espace en espace un plancher rudimentaire. Ces tubes sont cylindriques et s’élè- vent presque parallèlement, mais sans se toucher et en étant unis entre eux seulement par des expansions horizontales qui partent de la muraille et constituent, de distance en distance, des espèces de planchers extérieurs, de façon à diviser la masse en un certain nombre d’étages. De nouveaux individus naissent aussi de ces lames de connexion et s'intercalent parmi leurs aînés. Enfin, il est aussi à noter que le tissu de ces polypiérites est toujours d’une couleur rouge intense, circonstance qui est très-rare dans la classe des Coralliaires. Les polypiers agrégés, constitués par la réunion de ces poly- piérites tubulaires, affectent la forme de masses arrondies qui atteignent souvent un volume très-considérable et qui, à raison de leur aspect, ont été souvent désignées s sous le nom vulgaire d'orgue de mer. Les zoologistes du siècle dernier confondaient toutes les: es: pèces de ce genre en une seule, à laquelle ils donnaient en gé- néral le nom de Tubipora Musica; mais il en existe plusieurs qui se distinguent nettement à l’état frais par des différences dans la coloration des polypes. À Pétat sec, les polypiers de ce genre sont assez difficiles à déterminer spécifiquement, car les carae- tères qu’ils offrent ne sont tirés. que des dimensions des tubes et du degré d’écartement des expansions extramurales ou plan- chers exothécales. Coralliaires. Tome 1. 1i 132 ORDRE DES ALCYONAIRES. 4. TusIPORA MUSICA. Halcyonium rubrum indicum, Rumph., Herbarium amboinense, t. V, p. 256, pl. 85, fig. 2 (1750). À Corellium tubulatum? Seba, Thes., t. III, pl. 110, fig. 89. Tubipora musica (pars), Linné, Syst. nat., édit. 10, p. 789. —— Ehrenberg, Corrallenth., p. 56. —— Dana, Zooph., p. 633. Polypiérites étroits, n’ayant guère plus d’un millimètre de diamètre, très-rapprochés (environ 6 à 8 par centimètre) et pârallèles entre eux. PJanchers exothécales très-rapprochés. Polypes inconnus. Ocean indien. Les nombreuses synonymies, lirées des auteurs anciens, que nous aurions pu ajouter ici, sont trop incertaines pour qu'il y ait utilité à les donner. 2. TupiPORA PURPUREA, Madrepora tubulis eleganter coagmentatis, Shaw, Voyages dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant, t. I, p.127, 1743. Tubipora purpurea? Pallas, Elen. Zooph., p. 339. Tubipora musica, Ellis et Solander, Nat. hist. of z00ph., p.144, pl. 27, fig. 1 ét 2. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 209, et 2° édit., p. 326. Tubipora purpurea, Dana, op. cit., p. 634. Polypiérites beaucoup plus gros que ceux du T. musica (près de 9 millimètres en diamètre), très-rapprochés, réguliers et assez lisses. Planchers exothécales nombreux. Mer Rouge. 3. TuBiPORA FIMBRIATA. Tubipora fimbriata, Dana, op. cit., p. 654, pl. 59, fig. 2. Polypiérites guère plus gros que chez le T. musica et moins régu- liers ; planchers exothécales très-nombreux. Polypes ayant le disque d’un rouge-brunâtre et le pourtour de la bouche, ainsi que les tenta - cules, jaunes, avec les pinnules violettes et divergentes irrégulièrement en 2 ou 3 séries. Iles Feejee, sur les rescifs extérieurs. ALCYONIDES. 133 4. TuBiIPoRA SYRINGA. Tubipora syringa, Dana, loc. cit., p. 635, pl. 59, fig. 1. Polypiérites semblables à ceux de T. fimbriata. Polypes d'un violet pâle, avec les pinnules rapprochées et disposées presque sur un même plan. Iles Feejee, près des côtes. 5. Tusrpora CHAMISSONIS. Tubipora musica, Chamisso et Eysenhardt, de animalibus quibusdam e classi verminium, etc. (Acta acad, nat. curios. v. X, p. 3170, pl. 33, fig. 2). —— Quoy et Gaimard, Voyage de l’Uranie, Zool., t. IV, p.188. Tubipora Chamissonis, Ehrenberg, loc. cit., p. 56. —— Milne Edwards, Aflas de Cuvier, Zooph., pl. 65 bis, fig. 4b (d'après Quoy et Gaimard). —— Dana, Loc. cit., p. 635. Polypiérites un peu plus larges que dans les espèces précédentes, assez serrés. Pinnules des tentacules disposées en deux séries. 6. Tupipora Hempricur. Corallium tubulatum ? Seba, Thes., t. IIL, pl. 410, fig. 8. T. Hemprichi, Ehrenberg, loc. cit., p. 55. —— Dana, loc. cit., p. 656. Polypiérites assez gros, plus espacés que dans les espèces précéden- tes ; planchers exothécales écartés. Polypes à tentacules bleuâtres ou verdâtres, à pinules unisériées. 7. TugiPoRA RUBIOLA. Tubipora rubiola, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t.IV, p.®7, pl. 21, fig. 1-8. ——+ Milne Edwards, Aëlas de la grande édit. du Règne animal de Cuvier, Zooph., pl. 65 bis, fig. 1. —— Dana, op. cit., p. 656. Polypiérites gros, longs et écartés; planchers exothécales écartés. Polypes à tentacules rougeâtres et à pinnules bisériées. Nouvelle-Irlande. 134 ORDRE DES ALCYONAIRES, . FAMILLE DES GORGONIDES. (GORGONIDÆ.) Coralliaires composés, pourvus d’un cœnenchyme de con- sistance subéreuse, disposé en manière d’écorce autour d’un polypier sclérobasique, qui affecte la forme d’une tige rameuse ou simple, et adhère par sa base au rocher sous-jacent ou à quelque autre corps sous-marin. Par leur mode générald'organisation, ces Zoanthaires ne dif- fèrent que peu des Alcyons; leurs parties molles sont disposées à peu près de la même manière, si ce n’est que la cavité vis- cérale, au lieu de se prolonger très-loin dans la masse com- mune el de se rétrécir peu à peu vers sa base, est très-courte et légèrement dilatée à sa partie basilaire, qui est toujours di- rigée, non en bas, comme chez les Alcyons, mais en dedans vers l’axe sclérobasique. Il est aussi à noter que le cœnen- chyme (ou écorce des anciens auleurs) silué entre les divers in- dividus, est très-développé, el que son Lissu est farci de sclé- rites ou spicules noduleuses dont les formes varient un peu suivant les espèces. Un système de canaux presque capillaires parcourt ce cœnenchyme et débouche dans la partie basilaire de la cavité viscérale des divers individus, de façon à éta- blir entre tous ceux-ci des voies de circulation pour le fluide ‘ nourricier. Enfin le sclérolose, dont le mode de formation a été décrit dans la première partie de cet ouvrage (voyez ci- dessus, page 90), constitue dans l'intérieur des masses den- troïdes du cœnenchyme, un axe solide, qui est tanlôl calcaire, tantôt de consistance cornée et qui, après avoir encroûté le corps étranger sur lequel les Zoophytes se sont fixés, s'élève en forme de tige quelquefois simple, mais le plus souvent arbo- rescente. | Ce groupe nalurel a été admis dans plusieurs systèmes de classification. C'est, à peu de chose près, la section des Pozx- pins corricirÈREs de Lamarck (Hist. des anim. sans vertéb. GORGONIDES, 135 t. II, p.288), mais dans la Méthode de Cuvier, les Gorgonides se trouvent confondus avec les Madréporaires sous le nom de Pozvres corricaux (Règ. anim. 1"° édit. L. IV, p. 78, 1817). Lamouroux à méconnu aussi leurs affinités naturelles, car il les a réparlis en deux ordres différents : l'ordre des Gorcomées et l'ordre des Isinées (Polyp. flex. n° 363 et 438). Blainville, au contraire, les a réunis dans la famille des Coraux, Corallia (Manuel d’actin. p. 501); enfin l'exemple donné par La- marck et par ce dernier zoologiste, a été depuis lors générale- ment suivi, seulement les noms ont varié. Ainsi, cette famille est appelée tribu des PaycocorazziA ocLacriniA, par M. Ehren- berg (Corallenth. des roth. Meeres, p. 130); CorazziAnzæ, par M. Gray (Synop. Brit. Mus. p. 134, 1836) ; Gorcoxianz, par M. Johnston (Hit. of Brit. Zooph. p. 182, édit. {, 1828), et par M. Gray, dans une publication plus récente (Last. of Brit. Anim. of the Brit. Mus. p. 55, 1848); Gorconnz, par M. Dana (Zooph. p. 637, 1846), aînsique par M. Haime et nous (Brit. Foss. Corals p. LXXIX, 1850, et Distrib. méth. p. 184). | La famille des Gorgonides se divise en trois groupes natu- rels, caractérisés ainsi qu'il suit, par la nature de l'axe ou polypier sclérobasique. inarticulé ; de structure semblable dans toutes ses} GoRGuNID£Æ. en partie ou en} parties. Gorcompes dont totalité flexible , et de consis ee see 2 0 tancecornéeoujarticulé; offrant des seg- est subéreuse ments dont la structure est alternativement diffé- \ rente. IsiniNæ. entièrement lithoïde. . .. . . . . . . .. CORALLINÆ. 136 ORDRE DES ALCYOMAIRES. PREMIÈRE SOUS-FAMILLE DES GORGONIENS. (GORGONINÆ.) L’axe sclérobasique des Gorgonides offre, en général, l’ap- parence de la corne et a été considéré, jusqu’en ces derniers temps, comme étant de la même nature chimique que les on- gles ou les sabots des Verlébrés ou que le squelette des Insec- tes. Mais les recherches récentes de MM. Valenciennes et Fré- my (1) nous ont appris que le tissu de.ces polypiers est formé essentiellement d’une matière particulière qui a été désignée par ces auteurs sous le nom de Cornéine et qui se rapproche de la corne plus que de la chitine. Quelquefois un peu de carbo- naie calcaire se trouve uni àcette substance, mais ce sel minéral ne prédomine jamais de façon à donner à l’axe une consistance lithoïde, ainsi que cela se voit chez le Corail. Enfin, ce scléro- base, toutes'les foisiqu'il est conslitué, se développe par cou- ches concentriques entre la portion de l’axe précédemment formée et la surface interne du cœnenchyme, que les auteurs anciens appelaient l'écorce de la Gorgone. Mais dans quelques cas 1l ne se constitue que d’une manière incomplète et consiste en un dépôt de tissus subéreux ou de spicules réunis en fais- ceaux, à peu près comme nous l'avons déjà vu pour le poly- piéroïde du Paralcyonium elegans (Voyez ci-dessus, p. 99). Les sclérites ou spicules nodulaires, dont le cœnenchyme des Gorgoniens est farci, varient un peu dans leur forme, et M. Valenciennes, qui vient d’en faire une étude approfondie, en a tiré de bons caractères pour la distinction des espèces. Ce zoologiste habile les rapporte à cinq types principaux, savoir : 1° Les Sclérites à têtes. Ces corpuscules ont les extrémités mamelonnées et forment comme l'extrémité d'un petit ramus- eule de chou-fleur; ils portent aussi deux petiles couronnes de tubercules écartées l’une de l’autre sur un axe court; (1) Extrait d’une Monographie de la famille des Gorgonidées, par M. Valen- ciennes (Comptes-rendus des séan. de l’Acad. des sciences, 1855, t. XLI, p. 7). GORGONIDES. 137 2° Les Sclérites fusiformes, qui ont quatre, cinq ou six cou- ronnes de tubercules ; | 3° Les Sclérites en massue, qui ont une seule extrémité dilatée et élargie par des crêtes, comme certaines anciennes masses d’armes ; Le 4° Les Sclérites en chausse-trappes, qui ont quatre ou plu- sieurs pointes, et loules hérissées ; 5° Les Sclérites squammiformes, qui ressemblent à des écailles plus ou moins grandes et plus ou moins hérissées. On remarque aussi des différences assez grandes dans le mode de croissance de l’axe sclérobasique, qui tantôt reste simple et s'élève comme une baguette grêle, tantôt se ramifie beaucoup et qui, dans ce dernier cas, peut affecter plu- sieurs formes, suivant la direction de ses branches ; ainsi, il est arborescent, quand les branches et les ramuscules se diri- gent irrégulièrement dans des directions différentes, de façon à constituer des touffes; en panache, quand les ramuscules se disposent des deux côtés de la tige ou des branches principales et occupent un même plan, de facon à simuler les pinnules d'une plume ; flabeiliforme, quand les ramifications s'étalent irrégulièrement encore sur un même plan, et réticulé, quand les branches, ainsi disposées, au lieu de rester libres, se sou- dent entre elles à leurs points de contact. Enfin, il existe aussi quelques différences dans le mode de groupement des polypes dans le cæœnenchyme et dans la dis- posilion de l'espèce de cellule formée par la portion calicinale du polypiéroïde, qui tantôt ne fait point saillie, et d’autres fois constitue un tubercule semblable à une verrue ou même un mamelon très-saillant. $ La combinaison de ces divers caractères a permis aux z00- logisles de subdiviser le groupe des Gorgoniacées ou genre Gorgonne, de Linné, en plusieurs pelites seclions ou genres. Celle classification intérieure, commencée par Lamouroux (1) {1) Lamouroux, Hist, des Polypiers coralligènes flexibles, p. 363 ct suiv. (1816). à. 138 ORDRE DES ALCYONAIRES. et poussée plus loin par M. Ebrenberg (!) et par M. Dana (2), ainsi que par M. Haime et nous (*), a été beaucoup perfec- tionnée par M. Valenciennes (#), et ce sont en grande partie les résultats de son travail que nous présenterons ici. Mais avant d'arriver aux divisions génériques, il nous pa= rait nécessaire de répartir les Gorgoniens en quatre groupes secondaires ou agèles, caractérisés par la nature de l’axe sclé- robasique et da disposition des polypes. Le tableau suivant donne la clef de cette classification. 1 hérissé d’épines ou de sclérites Ë e squammiformes. PRIMNOACÉES. complet et GORGONIENS | endroïide : | subéreux ou nt ... . GORGONAGÉES. dont l’axe sclérobasi- que est sclérenchyme} lisse. Axe sclé- | robasique cérato-calcaire. GORGONELLACÉES. incomplet et représenté par un dépôt de tissu , subéreux ou un amas de spicules. | BRIARAGÉES. PREMIER AGÈLE. PRIMNOACÉES. Dans cette pelile division du groupe des Gorgoniens, le sclérenchyme est beaucoup plus développé dans les portions murales du polypiéroïde que dans les portions communes si- tuées entre les divers individus, de sorte que ceux-ci affec- tent la forme de petits tubes ou de papilles saillants à la surface du cœnenchyme. Mais celte disposition n'appartient pas seulement aux Primnoacées et se retrouve chez plusieurs Gorgoniacées, notamment chez les Eunicées ; et ce qui distin- gue essentiellement ces deux agèles entre eux, c’est la struc- ture du sclérenchyme dont le tissu est lisse on subéreux chez ces derniers, tandis qu'ici il est hérissé d’une multitude de pe- tites pointes, formées, soil par des sclérites squammiformes, soit par des épines naviculaires. Ce caractère histologique peut (1) Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 142. (2) Dana, Zoophytes, p.646 (Uniled States Exploring expedition). (3) Milne Edwards et Haime, Distrib. méthod. de la classe des Polypes (Polyp. foss. des terr. palæwoz. Arch. du Museum, t. V, p. 185). (4) Op. cit. (Comptes-rendus, t. XLI, p. 12). GORGONIDES. | 139 servir même à distinguer les Primnoacées de lous les autres Gorgoniens. Du reste, il ne se voit que chez un petit nombre d' espèces, et on ne connait encore né deux genres apparte- nant à celte division, savoir : 1° Le genre PRIMNOA, où les papilles calicifères sont clavi- formes et squammeuses ; 2° Les Muricéss, où les papilles calicifères sont à base élar- gie et armées d’épines naviculaires. Genre I. PRIMNOA. Gorgonia (pars), Pallas, Elenchus Zoophytorum, p. 204. Gorgonia (pars), Ellis et Solander, Nat. hist. of zoophytes, p. 81. Primnoa, Lamouroux, Hist. des polypiers flexibles, p.440 (1816), et Exposit. méthod. de l'ordre des polypiers, p. 37. —— Blainville, Manuel d'actinol., p. 510. —— Ehrenberg, Corallenthere des rothen Meeres, p. 133. —— Johnston, Hist. of Brit. zooph., {. X, p.171. —— Dana, Zoophyles, p. 676. —— Milne Edwards et Haime, Préc. foss. Corals et Distrib. méth. (op. cit.), p. 186. Polypiéroïde dendroïde et portant de longs appendices verru- ciformes ou mamelons pédoncullés qui logent chacun uñ po- lype, qui sont hérissés de sclérites squammiformes imbriquées, et qui sont susceptibles de se’mouvoir sur leur base. Axe scléro- basique cylindrique et grêle, renfermant beaucoup de carbonate de chaux, de façon à faire fortement effervescence au contact de l’acide chlorhydrique. $ À. — Polyméroïde rameux. $ B. — Branches se dichotomisant irrégulièrement. 1. PRIMNOA LEPADIFERA. Planta marinu residæ facie, Clusius, Exoticorum, p. 123, fig. Gorgonia residæ facie sive lepadifera, Baster, Opuscula subscesiva , t. A, p.450, pl. 43, fig. 1 (1765). —— Ellis, Phet. Trans., 1; LVI, pl. 44. 140 ORDRE DES ALCYONAIRES. Gorgonia reseda, Pallas, Elench. Zooph., p. 204 (1766). Gorgonia lepadifera, Linné, Syst. nat., édit. 19, t. I, p. 1289. —— Ellis et Solander, Hist. of Zooph., p. 84. —— Esper, Pflansenth., 1. Il, p. 71, Gorg., pl. 18, fig. 1 et 2, —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. IT, p. 325, et 2° édit., p. 507, Primnoa lepadifera, Lamouroux, Hist. des Polyp. flex., p. 442, et Expos. métlhod., p. 37, pl’ 15, fig. 1 et 2. —— Fleming, Brit. animals, p. 513. —— Blainville, Manuel d’actinol., p. 510, pl, 87, fig. 6. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 135. —— Johnston, Hist. of. Brit. Zooph., t. I, p. 171, fig. 37. —— Dana, Zoophytes, p. 676. Polypiéroïde subflabelliforme, à rameaux lâches, irrégulièrement di- chotomes. Papilles calicifères subpyriformes, grandes, de 10 à 12 millimètres de long, disposées en verticilles très-irrégulières. Calice fermé par 8 petites écailles. Mers du Nord, (Côtes d'Angleterre, de Norwège, mer Blanche, etc.) D'après les récits des pêcheurs, il paraîtrait que cette espèce atteint parfois à une hauteur énorme. (Voyez Johnston, op. cit., p. 173.) 2, PRIMNOA ANTARTICA. Valenciennes, Zoologie du Voyage de la Vénus, commandée par le capitaine Du- pelit-Thouars. Zooph., pl. 2, fig. 2. Polypiéroïde extrémement délicat, dont les branches, presque fili- formes, sont disposées irrégulièrement lout autour d’une tige princi- pale, de façon à constituer une touffe en forme de goupillon. Papilles calicifères petites, mais très-fortes, comparativement au diamètre de l'axe qui les porte. Ïles Malouines. $ À (page 139). S BB. — Branches garnies de deux séries de ramus- cules simples, de facon à avoir la forme de panaches bipinnés. a 3. PRIMNOA VERTICELLARIS. Lithophyte n° 7, Marsilli, Hist. phys. de la mer, p. 103, pl. 20, fig. 94, 95, 96. Plume de mer, Ellis, Corallines, p. 74, pl. 16, fig. S, T. Gorgonia verticillata, Pallas, Elench. Zooph., p. 177. GORGONIDES. 141 Gorgonia verticillata, Forskael, Descrip. animalium quæ in itinere oriental observarit, p. 128, 1775. Gorgonia verticillaris, Linné, Syst. nat., édit. 12, p. 1289. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. II, p. 323. Primnoa verticillaris, Ehrenberg., Corallenth., p. 133. —— Milne Edwards, Atlas du Règne animal de Cuvier, Zooph., pl 79, fig. 2, 2. Muricea verticillaris, Dana, Zooph., p.675. Polypiéroïde dont les branches ne se ramifient que peu. Papilles calicifères petites, disposées en verticilles qui se touchent presque, et qui se composent de 4 à six individus. Méditerranée. LA 4. PRIMNOA FLABELLUM. Gorgonia verticillaris, Esper, Pflanzenth. Fortsets. 1. I, p. 156, Gorg., pl. 42, fig. 1,2 et 3. Primnoa flabellum, Ehrenberg, Corallenth., p.154. Polypiéroïde semblable à la P. verticillaris, par sa forme générale, mais dont les papilles calicinales sont réunies en plus grand nombre dans chaque verticille (environ 10), et dont les verticilles sont assez rapprochées pour se recouvrir un peu. Mer Rouge. 5. PRIMNOA PLUMATILIS. Primnoa plumatilis, Rousseau, mss., Collection du Muséum. Polypiéroïde dont les branches sont plus rameuses que dans les es- pèces précédentes, et dont les papilles calicifères sont notablement plus plus petites. Verticilles composées, en général, de deux individus seu- lement. lle Bourbon. 6. PRIMNOA GRACILIS, Primnoa verticillaris, Collect. du Muséum. Polypiéroïde conformé comme chez la P. verticillaris, mais ayant les papilles calicifères plus petites, et disposées en petites verticilles plus espacées entre elles, et composées généralement de quatre individus seulement. Antilles, 142 ORDRE DES ALCYONAIRES. $ AA. mi Polypiéroïde en forme de baguette simple. 7. PRIMNOA MYURA. \ Gorgonia myura, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., (II, p. 324, et 2e édit., p. 208. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 420. Muricea myura , Dana, Zooph., p.675. Polypiéroïde grêle. Papilles calicifères arrondies au bout, et tendant à former de chaque côté de la tige deux rangées ; cœnenchyme sillonné longitudinalement sur l'espace médian. Patrie inconnue. Genre IL IMURICEA. Gorgonia (pars), Pallas, Esper, Lamarck, etc. Eunicea (pars), Lamouroux, Polyp. flex., p. 439. Muricea, Lamouroux, Exposil. méth. des Polypiers, p.36 (82. —— Blainville, Manuel d'actino!., p. 509. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 134. —— Dana, Zooph., p. 673. Polypiéroïde rameux. Sclérenchyme hérissé de spicules na- viculaires. Papilles calicifères cylindriques. Calice bilabié ou circulaire. $ A. — Cœnenchyme très-fortement échinulé. $ B. — Cœnenchyme épais. 1. Munrices SPICIFERA. Gorgonia muricata? Ellis et Solander, p. 182. Eunicea muricata, Lamouroux, Polyp. flex., p. 439. Muricea spicifera, Lamouroux, Exposit. méth., p. 36, pl. 72, fig. 1 et 2. Muricea muricata, Blainville, Manuel d’actinol., p. 509, pl. 88, fig. 4. Muricea spicifera, Ehrenberg, op. cit., p. 134. —— Dana, Zooph., p.673. Polypiéroïde rameux , à branches un peu comprimées, de grosseur médiocre (environ 6mm de large, sur # à 5 d'épaisseur). Tubercules ca- licifères très-épineux et 1rès-serrès. Blanc. Antilles. GORGONIDES. 143 2. MuericEA LIMA. Gorgonia muricata (pars), Esper, Pflanzenth., t. II, p. 42, ph. 8. - Gorgonia lima, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., 1, 11, p. 322. Eunicea limiformis, Lamouroux, Polyp. flex.. p. 456. Gorgonia lima, Dana, Zooph., p. 672. Espèce extrémement voisine du M. spicifera, mais ayant les bran- ches plus cylindriques et les tubercules calicifères plus serrés, relevés et imbriqués. 3. MuricEa ELONGATA, Muricea elongata, Lamouroux, Exposit. méth., p. 37, pl. 71, fig. 3 et 4. —— Blainville, Loc, cit. Polypicroïde rameux, à branches grêles et à papilles calicifères pe- tites, très-serrées et squammifères. Havanne. : 4 (page 142). —— $ BB. — Cœnenchyme mince. 4, MuRicrA ECHINATA, Muricea echinata, Valenciennes, Gorg. (Compt.-rend., t. XLI, p. 13} Polypiéroïde rameux, étalé ; branches de grosseur médiocre ; papilles calicinales grêles, cylivdriques et extrémement saillantes. Couleur d'un brun-rouge. Pan: $ AA. — Sclérenchyme très-finement éch'nulé. 5. MURICEA FUNGIFERA. Gorgonia fungifera, Valenciennes, op. cit. (Compt.-rend., t. XLI, p. 12). Polypiéroïde très-rameux et à branches grêles. Verrues irès-sail- lantes, dirigées perpendiculairemient à l’axe et médiocrement serrées. Cœnenchyme à tissu rude; sclérites squaminiformes. Couleur rouge- L brun. Nouvrelle-Hollande 6. Muuicga rLacouuws. Lithophyte second? Marsilli, Hist. phys. de la mer, p. 93, pl. 47, fig. 8. Kerotophyte flabeiliforme, Ellis, Hist. des Corallines, p. 82, pl. 17, n°1 144 ORDRE DES ALCYONAIRES. Gorgonia placomus, Linné, Syst. nat., édit. 10, t. I, p. 802. —— Pallas, Elen. Zooph., pe 201. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 316, et 2e édit., p. 492. _— Lamouroux, Polyp. flex., p. 409, et Encyclop. z00ph., pe 445. —— Blainville, Manuel d’actinol., p.505. Muricea placomus, Ehrenberg, Corallenth., p. 134. —— Valenciennes, op. cit. (Compt.-rend., t XLI, p. 12). Forme générale à peu près de même que chez la G. verrucosa, mais ayant les verrues calicifères très-saillantes et le bord calicinal armé d’une couronne de huit petites dents pointues, Cœnenchyme rugueux. Couleur brunâtre. Méditerranée. D'après Fleming, cette espèce se trouverait aussi sur les côtes d'An- gleterre. (Brit. animais, p. 512.) Elle établit le passage entre les Mu- ricées typiques et les Gorgones proprement dites. La GorGonrA sca8rA de M. Valenciennes (Compt.-rend.t. XLI, p. 12) ne nous parait pas différer de l’espèce précédente, mais nous n'avons pas eu l’occasion de l’étudier d’une manière assez complèle pour pou- voir rien affirmer à cet égard. La GonconrA cerEA d'Esper (Fortsekung , t. E, p. 166, Gorg#pl. 47, fig. { à 3) paraît appartenir aussi au genre Muricea. C’est une petite espèce, de couleur jaune, à branches très-grêles et à calices rapprochés, peu saillants et fortement échinulés. La GorconiA purpurACEA du même auteur (loc. cét., p. 155, Gorg., pl. 1, fig. 1 et 2) ressemble davantage au genre Rhipidigorgia par la disposition presque flabelliforme'de ses tranches , mais paraît avoir le selérenchyme échinulé, caractère qui la rapprocherait des espèces pré- cédentes. DEUXIÈME AGÈLE. GORGONACÉES. Dans cette division, le polypiéroïde est soutenu à l'intérieur par ur axe solide d’un tissu dense et élastique, qui est formé principalement de cornéine el qui, ne contenant que peu ou point de carbonate calcaire, ne fait pas effervescence avec les acides énergiques, Les que l'acide chlorhydrique. Ce dernier caractère, signalé par M. Valenciennes, distingue les Gorgo- niacées des Gorgonellacées, et la structure du sclérenchyme les sépare des Primnoacées. La division de cet agèle en groupes génériques repose prin- cipalement sur les caractères exposés dans le tableau suivant. 145 GORGONIDES. à à *SABIET 79560 FT 19 S990I Sof[IN9} 9P QUO} U9 JUPIE9,S XNOTOUIP] “omAuyououpa | e , np SoWIOJIjOy suorsuedxo P 217. —— Dana, Zooph., p. 596. Espèce très-grande, dont les pinnules sont remarquablement courtes et serréés contre le rachis. Mer de l'Inde. M. Ehrenberg a décrit sous le nom de PENNATULA GRANDIS, une es- pèce qu'il distingue de la P. argentea, etc., maïs qu'il a caractérisée seu- lement par la phrase suivante # « Subbipedalis, vexillo sesquipedali, stipite (sterili) 3 1/2 pollices iongo, pinnulis apicem versus longis, basin versus minimis, ibique longe distantibus, nec imbricatis, stipite basi bulboso et coronalo, stipite brevi insignis. » Patrie inconnue (Ehrenberg, Corallenth., p. 66). Il est à noter que celte description s’appliquerait assez bien à la Pennatula borealis. Genre II. SARCOPTILUS. Sarcoptilus, Gray, Descripl., etc., Ann. and mag. of nat. hist., 2e série, t. 3, p. 76 (1849). Polypes disposés sur deux séries d’expansions latérales réni- formes. Ce genre établi en 1849 par M. Gray, ressemble aux Penna- tules par la conformation générale du polypiéroïde, mais s'en distingue par la forme et la structure des pinnules polypifères. En effet, ces expansions latérales sont dépourvues de spicules et ressemblent chacune à la fronde terminale de la Renille. Voici la description que ce æologiste en a donnée : « Polypier en forme de plume ; tige épaisse, charnue, atténuée vers l’extrémité, lisse, légèrement striée longitudinalement et granulée à la surface ; axe (sclérobase) subquadrangulaire, assez épais, flexible quand il est humecté, formé de couches con- centriques et de fibres longitudinales. Pinnules placées en rangées serrées, sur chaque côté de la partie supérieure de Ja tige, réniformes, ridées, avec les polypes épars sur le bord et les faces supérieures, principalement près du bord. Polypes petits et laissant après leur contraction de très-petites papilles à la surface. » (Gray, loc. cit.) Coraliaires. Tome 1. 16 222 ORDRE DES ALCYONAIRES. SARCOPTILUS GRANDIS. Sarcoptilus grandis, J.E. Gray, Ann. and mag. of nat. hist., 2 sér., t. IL, p. 77, 1849. ÿ « Tige très-épaisse à la base, siriée longitudinalement. 25 pin- nules de chaque côté, les inférieures étant les plus petites. Longueur, 8 pouces (anglais). » Gray, loc. cit. Genre II. VIRGULARIA. Pennatula (pars), O. T. Muller, Zoologia Danica, t. I, p. 11. —— Pallas, Elenchus Z oophylorum, p. 362. Virgularia, Lamarck, Hist. des anim. s. vertéb., t. IX, p. 429 (1816). —— Cuvier, Règne animal, t. IV, p. 85 (1817). —— Blainville, Manuel d'actin., p. 514. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 65. —— Dana, Zooph., p. 591. 1 —— Milne Edwards et Haime, Dispos. méthod., p. 189 (loc. cêt.). Ailes polypifères ou pinnules petites, inermes et se contractant parfois par l'effet de la dessiccation, de façon à ressembler à de simples rides transversales. Axe sclérobasique très-développé. Ce petit genre, établi par Lamarck, ne diffère guère des Pen- natules, que par le grand développement relatif de l’axe scléro- basique ou rachis, et la brièveté des pinnules polypifères. 4. VIRGULARIA MIRABILIS. Pennatula mirabilis, O. T. Muller, Zoologia Danica, t. T, p. 11, pl. 11. —— Pallas, Elenchus Zoophytorum, p. 3170. Virgularia mirabilis, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. II, p. 430, at de édit. p. 647. —— Deslongchamps, Encyclop. méth. D onk. | p. 780. —— Fleming, Brit. anim., p. 507. —— Blainville, Man. d'actin., p. 514, pl. 9, tïg. 5. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 65. ——: Milne Edwards, Zooph. du Règne anim. de Cuvier, pl. M, fig. 2. Polypiéroïde très-gréle, cylindrique, presque filiforme, élargi dans sa portion basilaire. Pinnutes subfalciformes, recourbées en bas, sail- lantes, assez espacées entre elles, opposées, diminuant graduellement de longueur vers le bas du polypiéroïde, et ayant le bord supérieur subpec- PENNATULIDES. 213 tiné. Stylet sclérobasique filiforme, cylindrique, droit, et dont le tissu offre des stries radiaires qui sont très-visibles sur les cassures. Hauteur, 3 décimètres ou davantage. Mers de Norwège et d'Ecosse. * 2, VIRGULARIA FINMARCHIA. Virgularia Finmarchia, Sars, Fauna littoralis Norwegiæ, 2% livr. p. 68, pl. 41, fig. 1 (1856). . Cette espèce diffère de la V. mirabilis, par la forme de la portion basilaire (ou stérile) du rachis qui, au lieu d’être claviforme comme chez celle-ci, est fusiforme et se termine par une pointe un peu courbée. L’axe sclérobasique est également fusiforme dans sa partie inférieure, et très-grêle dans sa moitié supérieure, qui décrit une courbe très- prononcée. Pinnules grandes et spiculifères. Couleur rouge vif. Côtes du Fimark. 3. VIRGULARIA JUNCEA. goitte marina ? Rumph., Amb. Rariteit-Kamer, p. 42; Herbar. amboïin., t. VI, p. 256. —— Seba, Thes., t, IL, pl. 414, fig. 2. (C’est artificiellement que les stylets figurés ici sont engagés dans un fragment de matière pierreuse.) Pennatulu juncea, Pallas, Elench. z00ph., p. 371. —— Esper, Pflansth., t. III, p. 87; Penn., pl. 4, fig, 1-6. Virgularic juncea, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. II, p. 431, et 2e édit. p. 648. —— Cuvier, Règne anim., t. IV, p. 85 (1817). Virgularia australis, Blanwville, Man. d’actin., p. 314. Virgularia juncea, Dana, Zooph., p. 592. Pinnules très-courtes et ne constituant sur les échantillons desséchés, que des bourrelets transversaux. Océan indien. D'après Cuvier, la Virgularia australis de Lamarck (op. cit., t. I, p. 432) ne serait pas différente de la VW, juncea (Règ. anim., 1. LV, p. 85). 4. VIRGULARIA CHRISTII. Virgularia Christi, Koren et Danielsten (Sars, Fauna littoralis Norwegiæ, t. II, p. 91, pl. 12, fig. 7, 8 et 9). Cette espèce ressemble à la F. Finmarchia par sa forme générale, mais les polypes, au lieu d’être portés sur des pinnules falciformes, sent placés directement sur les côtés du rachis, à peu près comme chez la V, juncea. Côtes de Norwège. 214 | ORDRE DES ALCYONAIRES. L’Alcyonaire décrit et figuré par Linné, sous le nom de Pennatula mirabilis (Mus. Adol. Fred. Regis, pl. 19, fig. 4), ne paraît avoir que peu d’analogie avec la Vérgularia mirabilis dont il vient d'être ques- tion. C’est une tige grêle, atténuée aux deux extrémités, et portant de chaque cété une série simple de polypes, très-écartés entre eux. Cuvier en a formé le genre Scripeaire (Règne anim., t. IV, p. 85 (1817), et Lainarck l’a rangé dans son genre FunicuLaiRe, à côté des Pavonaires, sous le nom de Funicularia cylindrica (Hüist. des anim. sans vertéb;, t. LE, p. 493, et 2e édit., p. 640). Fleming pense que celte espèce n'est pas distincte de la Vérgulaire (Häst. of Brit. animals, p. 507), et Blainville affirme que ce n’est autre chose qu’une Gorgone (Man. d’ac- tin., p. 515); mais ni l’une ni l’autre de ces opinions ne nous paraissent admissibles. La figure de Linné montre que le polypiéroïde est atiénué aux deux bouts, ce qui ne saurait s’accorder avec les caractères du genre Gorgone. Du reste, cel Aicyonaire est encore trop imparfaitement connu, pour que nous puissions y assigner une place dans la classifica- tion méthodique des Coralliaires, et nous nous bornerons à ajouter que c'est à ce corps qu’il faut rapporter ce que Pallas a dit de sa Pennatula mirabilis (Elench., p. 370). Le genre Scripearia de Cuvier a été adoaté par M. Ehrenberg (Corallenth., p. 64). % * M. D'Orbigny rapporte à ce genre un fossile du terrain nammuliti- que, auquel il a donné le nom de Vèrgularia alpina. La tige scléroba- sique de celte espèce est comprimée, quadrangulaire et presque cana- liculée ; elle a é'é trouvée à Vit, près de Castellane, dans le département des Basses-Alpes (D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie straligra- phique, 1. LA, p. 334, 1850). Genre IV. PAVONARIA. Pennatula (pars), Pallas, Elench. zooph., p. 372 (1766). Funiculina (pars), Lamarck, Hist. des anim. s. vertéb., t. LE, p. 422; et 2e édit., p. 639. Pavonaria, Cuvier, Règne animal, t. IV, p. 85. —— Blainville, Dicé. des Sc. nat. et Manuel d'actin., p. 516. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 641. —— Delle Chiaje, Descriz. e notom. degli anim. inverteb. della Sicilia cileriore, 1. V, p. 155. —— Dana, Zooph., p. 597. —— Milne Edwards et Haime, Déstrib. méthod., p. 189(loc. cur.). Polvpiéroïde en forme de baguette, très-allongé, grêle, et ne portant de polypes que d’un seul côté; ceux-ci non -rétractiles. Stylet sclérobasique, quadrangulaire, long et très-aigu. PENNATULIDES. 2 Vaio Ce genre, établi par Cuvier,se fait remarquer par le mode de groupement des polypes et la forme du stylet. 1. PAVONARIA QUADRANGULARIS. Penna piscis pavonis, Bohadsch, De quibusdam animalibus marinis, p. 112, pl. 9, fig. 4, 5. —— Ellis, On the sea pen (Phil. trans. (1763), pl. 20, fig. 8. Pennatula quadrangularis, Pallas, Elench. zooph., p. 372. Pennatula antennina, Linné, Syst. nat., édit. 12, p. 1323. Funiculina tetragona, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. IT, p. 425, et 2e édit. p. G41. —— Lamouroux, Encyclop. méthod. zooph., p. 423. Pavonaria antennina, Cuvier, Règne anim., t. IV, p. 85. Pavonaria quadrangularis, Blainville, Man. d’actin., p. 516, pl. 90, fig. 1. —— Ebrenbergh, Corallenth., p. 641. Pavonaria quadrangularis, Delle Chiaje, Descriz. e notor., t. V, p. 155. —— Dana, ZoopA., p. 597, Polypiéroïde grêle et très-allongé ; polypes disposés en quinconce sur trois rangées longitudinales. Méditerranée. 2. PAVONARIA DELANOUII. Pavonaria Delanouïi, Milne Edwards et Haime, Distrib. méthod., p. 189. Espèce fossile dont la tige est subtétragonale, avec les faces peu pro- noncees et les arêtes mousses; l’une des faces latérales est bombée, et celle qui lui est opposée est-sillonnée. Surface lisse. Structure intérieure finement radiée. Terrain Danien à Cip!y. Genre V. UMBELLULARIA. Hydra (pars), Ellis, Coraliines, p. 111. Umbellula, Cuvier, Tableau élémentaire, p. 675 (1791). Umbellularia, Lamarck, Hust. des anim. s verlèb., t. If, p. #35, et | 2e édit., p. 676. — - Cuvier, Règne animal, t. IV, p. 8€ (1817). —— Blainville, Manuel d'actin., p. 513. —-- Ehrenberg, Corallenih. p. 64. —— Dana, Zooph., p.598. —— Milne Edwards et Haime, Distrib. méthod. (loc. cit.) p. 190). Polypiéroïde très-grèle, styliforme et portant à son sommet 216 ORDRE DES ALCYONAIRES. un bouquet de polypes non rétractiles. Stylet sclérobasique, qua- drangulaire, tordu, et très-long, mais paraissant ne pas s’éten- dre jusqu’à la portion Pre du polypiéroïde et acuminé inférieurement. Cuvier a établi ce genre en 1798 d’après les figures données par Ellis. | UMBELLULARIA ENCRINUS. Zoophyton, Lehmann, de Entrochis et æsteries (Novi Comment. acad. petrep., 4764, t. X, p. 495, pl. 11, fig. 7). Polype de mer en bouquet, Ellis, Hist. des corall., p. 110, pl. 37, fig. a, A, B, C, etc. Isis encrinus, Linné, Syst. nat., édit. 10, p. 800. Pennatula encrinus, Pallas, Elench. z00ph., p. 365. Vorticella encrinus, Linné, Syst. nat., édit. 19, p. 1347. Pennatula encrinus, Ellis et Solander, Hist. of 400ph., p. 67. —— Esper, Pflanzenth. vorticel, pl}, 2. Umbellularia groenlandica, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 456, et 2e édit. p. 677. Umbellularia encrinus, Blainville, Man. d’actin., p. 513, pl. 90, fig. 2 (d'après Ehis). —— Ebrenberg, Corallenth., p. 64. Umbellularia groenlandica, Milne Edwards, Zooph. du Règne anim. de Cu- vier, pl. 92, fig. 2 (d’après Ellis). —— Dana, Zooph., p. 598. Polypes très-grands et paraissant former, par la réunion de leurs bases, une sorte de coupe cœnenchymateuse portée à l'extrémité de la tige du polypiéroïde qui serait flexible dans sa portion supérieure. Mers du Groënland. Le genre GrapauLari4A (Milne Edwards et J, Haime, Monogr. of the British fossit Corals, Introd., p. LXXXIIL (1850), et Déstrib. mélhod., loc. cit., p. 199), a été établi pour recevoir un Pennatu- lien fossile qui avait probablement beaucoup d’affinité avec les Vir- gulaires, les Pavonaires et lés Umbellulaires, mais qui ne présente pas tout-à-fait le même mode de conformation dans l’axe sclérobasique. Ce stylet est droit, très-long, cylindroïde vers son extrémité inférieure, subtétraédrique. à la partie supérieure, et creusé d’an sillon longitudi- nal sur un côté. Sa cassure montre une structure radiaire comme chez les Virgulaires. Ce fossile se trouve dans l’argyle de Londres, et a été d'abord mentionné sous le nom de Pennatula (J.-D. Sowerby et We- therell, Trans of the Geol. Soc. ef London, 1834, séries 2, vol. V, p. 136, pl. 8, fig. 2). Nous l'avons appelé Graphularia Wetherelli (loc. cit., p. 41, pl. 7, fig. 4, 4a, etc.) Enfin, nous avons cru devoir y rapporter la Virgularia incerta trouvée dans le terrain nommulitique PENNATULIDES. 4 217 de Biaritz par M. d'Archiac (Mém. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. LUE, pl. 9, fig. 14). Genre VI. LITUARIA, Pennatula (pars), Pallas, Elench. zooph., p. 362. Veretillum (pars), Lamarck, Hisl. des anim. sans verlèb., 1. LE, p. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 63. Lituaria, Valenciennes, ms. Gal. du Muséum (voyez Milne Edwards et J. Haime, Brit. foss. Corals, Introd., p. LXXXIV, et Distrib. méthod., loc. cit., p. 190). Polypiéroïde presque cylindrique, gros et court, avec les polypes disposés irrégulièrement tout autour de la portion moyenne et supérieure; la portion basilaire nue. Axe scléroba- sique très-développé. Ce genre, établi par M. Valenciennes, dans la Collection z00- phytologique du Muséum d'histoire naturelle de Paris et carac- térisé par M. Haime et nous en 1850, ressemble aux Véretilles par la conformation générale du polypiéroïde, mais s’en distin- gue par l’existence d’un axe sclérobasique très-bien déveleppé, et formant un stylet quadrangulaire, atténué inférieurement, renflé, claviforme , et quelquefois échinulé à sa partie supé- rieure. LITUARIA PHALLOIDES. Pennatula phalloides, Pallas, Miscell. zool., pl. 13, et Elench. zo0ph., p. 373. Veretillum phalloïdes, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t, II, p. 421, et 2e édit. p. 638. —— Cuvier, Règne anim., t. IV, p. 86. —— Deslonchamps, Encyclop. méthod., Zooph., p. 769. ——. Blainville, Manuel d’actin., p.518. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 63. —— Dana, Zooph:, p. 598. Lituaria Phalloïdes, Milne Edwards et Haime, Distrib. méthod., p. 491 (loc. cit.). La portion basilaire ét nue du polypiéroïde occupant environ la moi- tié de sa longueur. | Mers de l'Inde (Amboine). M. Asbjürnsen a établi, dernièrement, sous le nom de KopHoBELEM- NON, un nouveau genre qui a beaucoup d’analogie avec le précédent, mais dont les polypes sont disposés en quatre séries longiludinales et alternantes. Le stylet occupe toute la longueur du rachis, mais est 218 ORDRE DES ALCYONAIRES. presque filiforme. Cet auteur y rapporte la Pennulata stellifera de Muller (Zoo!. Danica, t. I, p. 44, pl. 36; Funiculina stellifera, La- marck, Hisl. des anim. sans vert. t. I, p. 6 ; Veritillum stellife- rum, Cuvier, Règn. anim. t. IV, p. 86; Umbellularia stellifera, Blain- ville, Manuel, p. 513) et la désigre sous le nom de Kophobelemnon Müller (Sars, Fauna litéoralis Norwegieæ, t. VW, p. 81, pl. 10, fig. 1-8, 1856). Lé Genre VII VERETILLUM. Pinnatula (pars), Pallas, Elenchus zoophytorum, p.373, Miscell. xool., p. 176. Veretillum, Cuvier, Tableau élément. de l'hist. nat. des anim.., p.679, (1798), et Règne animal, t. IV, p. 86 (1817). —— Lamarck, His. des anim. s. vertéb., t. XX, p. 420, et 2e édit., T0 re —— Blainville, Manuel d'actin., p. 518. / —— Ehrenberg, Corailenth., p. 63. —— Dana, Zooph., p. 589. —— Milne Edwards et Haime, Déstrib, method. (loc. cit, p. 190), Poiypes rétractiles, disposés irrégulièrement tout autour d’un polypiéroïde subcylindrique. Axe sclérobasique rudimentaire. 4. VERETILLUM CYNOMORIUM. Aibergame de mer ou Malum-insanum, Rondelet, Hist. des poissons, t IX, p. 91 (très-mauvaise figure). Epipetrum? Gesrer, His£. anim., lib. IV, de Piscium, etc., p. 1287 (figure très- mauvaise) . Cynorsorium, Ellis, On the sea pen (Phil. trans., 1765, t. LIII, p. 454, pl. 24, pl. 15, fig.3). Pernatula cynomorium, Pallas, Elench. zo0ph., p. 575, et Miscel. z00l., p. 176, fig. 1,4. Alcyonium epipitrum, Linné, Syst. nat., édit. 12, p. 1294. —— Maratti, De plant. sooph., p. 13. Finger-shaped Pennatula, Shaw, Miscell., t. V, pl. 170: Veretillum cynomorium, Lamarck, Hist. des anim. sans verteb., t. II, p. 421, et 2e édit. p. 639. —— Deslongchamps, Encyciop. méthod. z00ph., p. 679. —— Rapp, Unitersuchungen über den bau einiger Polypen des mittellan- dischers meeres (nova acta Acad. nat. curios., t XIV, pl. 38, fig. 1 (excellente figure). Veretillum luteum, Quoy et Gaimard, Observ. zool. (Ann. des Sc. nat., 1827, p. 188, pl. 9 A, fig. 1-4). PENNATULIDES, >19 Veretillum cynomorium, Blainville, Faune française, Zooph., pl. 2, fig. 1, et Man. d'actin., p.518; pl. 89, fig. 2. %* —— Ehrenberg, Corallenth. ., D. 66. —— Milne Edwards, Zooph. de l’atlas du Règne anim. de Cuvier, pl. 91, fig. 1,12, 4». —— Dana, Zooph., p. 590. Polypiéroïde subcylindrique, obius à son extrémité supérieure, un peu atléoué à son extrémité inférieure ; portion basiaire occupant la moitié ou le tiers de la longueur du rachis; sclérenchyme d’un jaune orangé ; polypes blancs, très-grands. Longueur, 1 à 2 décimètres en- viron. Stylet rudimentaire. Méditerranée. Genre VIII CAVERNULARIA. Cavernularia, Valenciennes, ms. Gal. du Museum (Voy. Mine Edwards et J. Haime, Brét. fossil Corals, Introd. p. 7#, et Déstrib. méthod. loc. cit. p. 191). Pennatuliens qui ressemblent aux Véretilles, mais qui man- quent complètement d’axe sclérobasique, et,ont le centre du polypiéroïde occupé par un large tube fistuleux divisé lungitu- dinalement en quatre cavités. Ce genre, établi par M. Valenciennes daus la collection zoc- phytologique du Muséum, et caractérisé sommairement par M. Haime et nous en 1850, n’a ES encore été décrit d’une ma- nière complète et ne renferme qu’une seule espèce qui a reçu le nom de CAVERNULARIA OBESA Le polypiéroïde est (rapu et de petite taille. Mers de l'Inde. Genre IX. RENILLA. Pennasula (pars) Ellis, An account. of the sea pen {Phit. Trans. 1763, p. 427). —— Ellis et Solander, Hist. of zooph. p. 67. Alcyonium (pars), Linné, Syst. nat. édit. 10, p, 1294. 230 ORDRE DES AECYONAIRES. | Renilla, Lamarck, Hist. des Anim. sans vertèb.t. VE, p. 428 (4846). e—— Blainville, Erhenberg, Dana, etc. Polypiéroïde étalé en manière d’éventail réniforme, porté sur une tige cylindrique et garni de polypes sur une de ses faces seulement. Ceux-ci rétractiles et épars irrégulièrement. Pédon- - cule court, grêle, et creusé d’une cavité centrale, comme chez les Pennatules, mais ne renfermant pas d’axe solide. Ce genre a été établi par Lamarck en 18:16 aux dépens des Pennatules de Pallas. RENILLA AMERICANA. Kidney-shaped sea pen, Ellis, On sea pen (Phil. trans., 1763, t. LIII, p. 427, pl. 19, fig. 6 à 40). Pennatula reniformis, Pallas, Elench. zooph., p. 374. —— Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 65. Kidney-shaped Pennatula, Shaw, Miscell., t. IV, pl. 139. Aicyonium agaricum, Linné, Syst. nat., édit. 12, p. 1294. Renilla americana, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 429, et 2e édit. p. 646. Renilla violacea, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Uranie, Zool., pl. 86, fig. 6 à 8. Renilla americanu, Deslongchamps, Encyclop. méthod., Zooph., p. 668. —— Shweigger, Beobachtungen, pl. 2, fig. 10 et 11, —— Blainville, Man. d’actin., p. 518. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 65. —— Dana, Zooph., p. 588. Rénilla violacea, Milne Edwards, Zooph. de l’atlas du Règne anim. de Cuir, pl: 94, fig. 3. Sclérenchyme de couleur violet-rougeâtre irès-foncé, farci de spi- cules calcaires très-pelits, et parsemé de points blancs. Polypes blan- châtres, avec les tentacules jaune-clair et une série de points rouges à la base de leurs pinnules marginales. Li Côtes de l'Amérique. ORDRE DES ZOANTHAIRES. La forme typique de l’ordre des Zoanthaires diffère princi- palement de celle propre à l’ordre des Alcyonaires, par la struc- ture et le mode de multiplication de l'appareil tentaculaire. Ici ces appendices calicinaux sont d'ordinaire simples, et lorsque, exceplionnellement, ils deviennent rameux, ils ne présentent jamais la disposition bipinnée qui se voit toujours chez les Alcyonaires. Dans le plus jeune âge, ils ne sont qu'au nombre de six ou quatre, mais en général ils se multiplient ra- pidement de façon à former plusieurs cycles ou couronnes con- centriques, et chez l'animal adulle,- on en compte presque lou- jours au moins 12, souvent 24, et quelquefois 48, ou même beaucoup plus. Le nombre des lamelles mésentéroïdes, ou cloi- sons verticales, qui reste toujours à huit chez les Alcyonaires, suit ici la même progression que celui des tentacules, el par conséquent, la cavité viscérale se trouve subdivisée en une mul- titude de loges périphériques. Enfin, le système sclérenchy- . mafeux tend le plus souvent à constituer un polypier, et celui- ci présente d'ordinaire à l’intérieur une structure radiaire par suite du développement d’un ou de plusieurs cercles de cloi- sons. Pour plus de détails sur le conformation des Zoanthaires, nous renverrons à ce qui en à été dit dans la première partie de cet ouvrage. | Jusqu'en ces derniers temps, les affinités naturelles qui lient tous ces animaux entre eux avaient ele fort méconnues. Ainsi, dans la première édition du Règne animal de Cuvier, qui date de 1817, les Actinies sont placés en tête de la classe des Aca- LU 222 ORDRE DES ZOANTHAIRES. lèphes, qui se compose essentiellement dés Méduses, et les Zoan- thaires à polypier sont confondus avec les Alcyonaires, les Gorgoniens et les Pennatules dans une des subdivisions de la classe des Polypes. Lamarck ne fut pas plus heureux dans son arrangement systématique de ces Zoophytes, car il sépara éga- lemeat des Polypes, lous les Aeliniens pour les reléguer dans la classe des Radiaires à côté des Méduses et des Echinodermes. Une première amélioration fut effectuée vers cette époque par Blainville. Effectivement, dans les tableaux synoptiques insérés dans son ouvrage sur Organisation des Animaux, ce nalura- liste sépare les Aciiniens, soit des Acalèphes, soit des Echino- dermes, pour les réunir aux Lucernaires et en former une classe particulière sous le nom de Zoanthaires:; mais, dans sa méthode de classification, rien ne lia ce groupe aux Madré- poraires, qui se trouvaient mêles avec les Sertulaires et les Bryozoaires, dans une autre classe à laquelle il donna le nom de Polypiaires. Dans la seconde édition du Règne animal, publiée en {830, Cuvier réunit les Actinies aux autres Coralliaires dans *sa clasce des Polypes, bien qu'il ne saisit pas encore cemplète- ment le degré de parenté zoologique qu'ils ont avec les Madré- poraires, car il en forma un ordre particulier, tandis qu'il réunissait dans une autre division de même rang les Sertula- riens, les Gorgoniens et les Madréporiens. Enfin, dans l’arlicle Loophyte du Dictionnaire des Sciences naturelles, publié en 1830, Blainville acheva presque celte réforme en réunissant sous le om connu de Zoanthaires ou Zoantha, les Actiniens, les Zoanthes et les Madrénores. Le groupe ainsi constitué ne diffère que fort peu de celui dont nous abordons en ce moment l'étude; il contenait, à la vérité, les Lucernaires dont nous avons cru devoir former un ordre distinct, et ne renfermail pas les Antipathes, qui, par suite d'observations récentes, y ont pris place. Mais, sauf ces petites modifications, la classe nommée Zoartha par Blainville a été adopiée par presque tous les naturalistes de nos jours. Elle n'a pas de représentant dans le système zoophytologique de M. Ehrenberg, mais correspond, à peu de chose près, à la divi- ORDRE DES ZOANTHAIRES. 223 sion qui a été désignée sous le nom de Zoantharia dans nos précédentes publications, ainsi que dans les écrits de M. Gray, qui à élé appelée d’abord ordre des Zoophyta Hehianthoidea, puis Anthozoa Helianthoidea par M. Johnston, et enfin qui con- stitue le sous-ordre des Actinaria, dans l'ouvrage de M. Dana. On y trouve trois modifications secondaires qui COrTespon- dent aux lrois formes principales des Alcyonaires représentées par les Alcyons, les Tubipores et les Gorgones, et caractérisées d'un côté par l'absence d’un polypier, en second lieu par la présence d'un polypier sclérenchymateux extérieur, et en troi- sième lieu par l'existence d’un polypier sclérobasique intérieur. Mais la forme qui est dominante dans l’ordre des Alcyonaires, n à ici que peu de termes correspondants, et le type scléroder- mé qui est exceplionnel dans le premier de ces groupes devient dominant dans le second. Quant au type malacodermien, il se rencontre en proportion a peu près égale, mais médiocre, dans les deux ordres. Les zoologistes ont pendant longlemps attaché une trop grande importance à l’élat mou ou ossifié des téguments des Coralliaires, et Cuvier lui-même a éte conduit dela sorte à con- fondrele Corail et les Madrépores dans sa tribu des Lithophytes, où venaient se placer aussi les Bryozoaires à polypier pierreux. Il en est résullé un assemblage d'éléments les plus hétérogè- nes, el, dans une classification naturelle des Zoopnytes, c’est l'organisation générale de l'animal qui doi! nécessairement être représentée en première ligne par nos divisions méthodiques. Dans ces dernières années, au contraire, on a complètement né- gligé la considération du mode de structure de l'appareil tégu- mentlaire, et, dans les systèmes de M. Ehrenberg et de M. Dana, la présence ou l'absence du polypier ne sert de base à aucune division importante. Ni l'une ni l'autre de ces méthodes extré- mes ne nous parait devoir-être suivie. Il est évident que les modifications de l'appareil tégumentaire n'ont pas la valeur des caractères d'après lesquels la classe des Coralliaires se trouve parlagée en Podactiniaires, en Alcyonaires et en Zoan- thaires, mais elles nous paraissent jouer le rôle le plus impor- 224 ORDRE DES ZOANTHAIRES. tant dans la constitution des formes zoologiques secondaires qui dérivent de ces divers types. Guidés par ces considérations, M. Haime et nous, avons di- visé l’ordre des Zoanthaires en deux sections caractérisées par la texture des tissus légumentaires et la présence ou l'absence d’un polypier qui est la conséquence des différences qui existent dans les propriétés physiologiques de ces tissus. Mais afin de mettre la classification de ces animaux mieux en accord avec les modifications introduites dans leur structuré, il nous semble préférable de pousser plus loin ces divisions, et de former ici trois sous-ordres correspondants aux trois We dont il vient d’être question. Ainsi, nous distribuerons les Zoanthaires en trois groupes principaux, Savoir : 4° Les Zoanrmaires Mazacongrmés ou Acrmratres, dont les téguments communs conservent toujours leur mollesse primitive et ne se transforment jamais en un polypier soit sclérenchyma- teux, soit épithélique. 20 Les ZOoANTHAIRES SCLÉROBASIQUES OU ANTIPATHAIRES, dont le sclérenchyme ne se solidifie pas et constitue seulement un tissu coriace parsemé de spicules ou de filaments minéraux épars, mais donne naissance à un tissu sclérobasique qui se superpose par couche et forme une lige solide dans l’axe du polypiéroïde, constitué par le cænenchyme. 3° Les ZOoANTHAIRES SCLÉRODERMÉS OU MADRÉPORAIRES, dont l'appareil tégumeniaire se solidifie de manière à donner nais- sance à un polypier proprement dit. PREMIER SOUS-CRDRE. LOANTHAIRES MALACODERMÉS ou ACTINIAIRES. Ce groupe, qui a pour Lype les Actinies, se compose de tous les Zoanthaires sans polypier, c’est-à-dire dont les tégu- ments restent entièrement mous ou ne renferment dans leur épaisseur que des sclérites épars. Il se compose essentiellement des Coralliaires qui, dans la première méthode de Blainville, formaient à eux seuls la classe des Zoantha. Nous y réunissons deux des divisions secondaires adoptées par ce naturaliste dans sa dernière méthode, savoir : ses Zoanthaires mous et ses Zoanthaires coriaces. Enfin, nous ferons remarquer aussi que le groupe, constitué de la sorte, correspond à peu près à la seconde section des Hélianthoïdes de M. Johnston, et n’a point de représentant dans le système de classification de M. Dana. Nous diviserons les Zoanthaires Malacodermés en deux fa- milles, d’après le mode d'insertion et de multiplication des tentacules calicinaux, savoir : {° Les Acrmuwz, dont les tentacules des différents cycles alternent entre eux et correspondent chacun à une loge péri- gastrique particulière. 20 Les Cerranrawz, dont les tentacules sont disposés d’une manière opposée, sur deux cercles concentriques, et naissent ainsi au nombre de deux (un interne et un externe) sur chaque loge nérigastrique. e 226 ORDRE DES ZOANTHAIRES. PREMIÈRE Done ACTINIDES. (ACTINIDÆ.) Les Zoanthaires de cette famille sont caractérisés non-seule- ment par le mode d'insertion des tentacules indiqué ci-dessus, mais aussi par la conformalion de la chambre viscérale dont la portion basilaire, aussi bien que la portion supérieure, se trouve garnie latéralement de lames méseniéroïdes. Plusieurs de ces cloisons membraneuses descendent toujours jusqu’au fond de cetle cavité et se réunissent au centre de sa pari inférieure dans l'axe du corps, de façon à y constituer une étoile à 6, à 12 ou à un plus grand nombre de branches, {an- dis que d’autres lames analogues, mais puinées, s’arrêtent en chemin et ne descendent parfois qu’à une petite distance du disque péristomien. Dans la famille des Cérianthides, au con- traire, nous verrons que la chambre viscérale est complète- ment libre dans sa partie inférieure. _ La famille des Aclinides peut être subdivisée en cinq grou- pes reconnaissables aux caraclères suivanis : / | en forme de bourse. + . . . . . . . MyYNIADINÆ. | simples. .‘. ACTININÆ. restent |étaié où ru- | mous Et NE Gimentaire, \d’une seule constituent} &t ne pou-\ sorte (rameux ou Acrinz | P2S d P0-\ vant secon/ | papillifè - ITHALASSIANTHINÆ. dont les pniepire. tracter en | res. téguments NE PE-E manière de Tux bourse. Jde deux sortes; les uns Tentacules | simples, les autres mul-/PHYLLACTINÆ. | \ tifides ou dendroïdes s’épaississent et ce garnissent de sclérites, de " s HAE à (Zoanrain. \ facon à constituer un polypiéroide coriace. ACTINIDES. 227 PREMIÈRE SsOUS-FAMILLE, MINYADINIENS. (MINYADINE.) Les Minyadinæ, dont le mode de conformation est exception- nel parmi les dérivés du type Actinien, semblent représenter parmi les Zoanthaires, la forme particulière aux Pennatuliens parmi les Alcyonaires. En effet, ce sont des animaux dont la portion pédieuse ou basilaire, au lieu de s’étendre en forme de disque pour s'appliquer à des corps étrangers, rentre en de- dans de facon à constituer une sorte de bourse ou de chambre pédieuse ; seulement ici celte cavité, au lieu de donner nais- sance à un polypier sclérobasique, comme chez la plupart des Pennaiuliens, reste libre et paraît emprisonner de l'air seule- ment, de façon à former une sorte d'appareil hydrostatique à l’aide duquel ces Actiniens flottent dans l’eau. Du reste, l’organisation de ces animaux ne paraît différer en rien d’essentiel de celk des Actinies ordinaires. Cuvier les réunissait dans son genre Minyas et les plaçait dans la classe des Echinodermes, à côté des Siponcles et des Thalassèmes mais Blainville, guidé par les recherches anatomiques de Le- sueur, à mieux saisi les affinités zoologiques de ces animaux et les à rangés dans sa division des Zoanthaires mous, où ils figu- rent sous le nom d’Actinectes. Quelques différences dans la conformation de leurs tenta- cules et dans la structure des téguments nous ont conduit à diviser ce petit groupe en trois genres, de la manière sui- vante : e verTruqueux. . . .. MiInyas. MinyaninÆ dont les simples. Corps | tentacuies sont HR AN AS . PLoTacris. | l composés he siane er se « sise etele NAUTACTIS. Coralliaires. Tome 1. 17 228 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre [. MINYAS. Minyas, Cuvier, Règne animal,, t. LV, p. 24 (1817). Actinia (pars), Lesueur, Jour. of the Acad. of Philadelphia, t. I, p. 181, (1817). Holothuria (pars), Lesson, Centurie zoologique et Voyage de la Co- quille. Actinecta (pars), Blainville, Man. d’actin., p. 319. Stichophora? Brandt, Prodromus descrip. anim. ab H. Mertrensio in orbis terrarum circumnavigatione observalorum, p. 17 (1835). Epicystis (pars), Ehrenberg, Corallenth., p. 44. Actinecta, Dana, Zooph. p. 124. Minyas, Milne Edwards et Haime, Déstrib. méthod. (loc. cit. p. 14). Tentacules courts et simples. Parois latérales du corps garnies de côtes qui portent des tubercules verruciformes dans toute leur longueur. Ce genre établi par Cuvier, mais très-imparfaitement carac- térisé par ce zoologiste, est connu principalement par les re- cherches de Lesueur. 4. MINYAS CYANEA. Minyas cyanea, Cuvier, Règne anim. t. IV, p. 24, pl. 15, fig. 8, 1827 ; 2° éd. t. IX, p. 241, pl. 45, fig. 8, 1850. . Actinia utramarina, Lesueur, Journ. of the acad. of Pliclad.,t.1, p.181, pl.T, fig. 4,5, 6, 7a, 1817. Minyas cœrulea, Lesson, Cent. zool., pl. 62, fig. 1. Stichophora cyanea ? Brandt, loc. cit. Holothuria (Minyas) cœrulea, Lesson, Voyage de la Coguille, Zooph., p. 13, 1830. Minyas cœrulea, Milne Edwards, Atlas du Règne anim. de Cuvier, Zooph., pl. 21, fig. 1, 12. Corps en forme de melon, aplati à ses deux extrémités dans l’état de contraction; d’un bleu d'azur, avec les verrues blanches. Trois rangées de tentacules cocrts, cylindriques, blancs. Les organes internes d’un rose tendre. Habite les mers du Sud. Lesson qui l’a rencontré au cap de Bonne-Espérance, dit, que sur les côtes du corps de cet animal, on remarque des rangées &e papilles solides, en forme de crochets, comme celles des Holothuries. ACTINIDES. 229 2, MINYAS? VIRIDULA. Actinecta viridula, Blainville, Manuel, p. 319. Actinia viridula, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zoo!., t. IV, p.461, pl, 43, fig. 13-21, 1833, La forme de cet animal est susceptible de nombreuses variations; la plus habituelle est celle d’un fronton d’enfant. Il est verdâtre, mélangé de bistre sur les côtes et d’un vert plus foncé dans les intervalles, Les côtes paraissent être verruqueuses. Cette espèce a été prise dans le Grand Océan, entre la Nouvelle-Zé- lande et les îles des Amis. Genre IL PLOTACTIS. Aclinia (pars), Lesueur, Jour. of the Acad. of. Philad., v.1, p.170. Actinecta (pars), Blainville, Han. d’actin., p. 319. Tentacules simples et allongés; corps rugueux, mais sans tu- bercules verruciformes. PLOTACTIS FLAVEA. Actinia flava, Lesueur, Journ. of the Acad. of Phil, t. 1, p.170, pl. 7, fig. 8, 1817. Corps allongé, jaune, offrant près de la base un bourrelet en forme de turban et s’y terminant par un disque conique blanc, et rougeâtre au sommet. Tentacules médiocres, peu inégaux, perforés à leur extré- mité, diaphanes. Côtes étroites et nombreuses. Habite les mers du Sud. Genre III. NAUTACTIS. Actinia (pars), Lesueur, luc. cit. Actinecta (pars), Blainville, Man. d'actin., p. 319. Tentacules très-courts et verruqueux : des verrues dans le voisinage du bord calicinal seulement. 230 ORDRE DES ZOANTHAIRES. NAUTACTIS OLIVACEA. Actinia olivacea, Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. I, p. 152, pl. 7, fig. 1,2, 3,1817. Actinecta olivacea, Blainville, loc. cit., pl. 48, fig. 2. Corps rugueux, ayant la forme d’un melon quand il est contracté et susceptible de s’allonger beaucoup, d’un vert-olive ; le disque pédieux peut se renverser au dehors en émettant la vessie aérienne, et adhérer momentanément aux corps sous-marins. 22 grosses côtes égales, ayant l'aspect de l'enveloppe d’une orange, et plissées en zigzag. Bouche li- néaire, entourée de petits plis. Tentacules blancs, courts et tuberculés, simples et très-petits vers le centre, multilobés vers la circonférence du disque. | Mer des Antilles. DEUXIÈME SOUS-FAMILLE. ACTININÆ. Les Actininæ forment le groupe principal ou typique, non- seulement de la famille à laquelle ces animaux appartiennent, mais aussi du sous-ordre dont ils dépendent. Ces Zoanthaires sont libres, mais ils sont pourvus d’un disque pédieux, muscu- laire, en général très-grand et trés-distinct, qui occupe l’extré- mité inférieure de leur corps et qui leur permet d’adhérer fortement aux corps étrangers. Leurs tentacules sont coniques, simples et ne diffèrent entre eux que par leur grandeur. En gé- néral, les parois latérales de leur corps sont lisses; mais quel- quefois, au contraire, on y remarque un grand nombre de tu- bercules verruciformes dont le sommet creusé en fosselte laisse _suinter une matière visqueuse et agglutine les fragments de co- quille ou des grains de sable dont l'animal est entouré. Parfois aussi la couche épidermique des téguments, au lieu d’être mince et flexible comme d'ordinaire, acquiert une certaine épaisseur, et, en se développant, englobe pour ainsi dire dans sa substance : des grains de sable, de façon à devenir dure et rapeuse, ou même _à constituer une sorte de faux polypiéroïde. La chambre gas- trique est large et courte: Les lames mésentéroïdes sont très- ACTINIDES, 231 serrées et en général très-nombreuses. Enfin, les organes de la génération sont logés comme d'ordinaire daps l'épaisseur de ces lames, et, en général, ces animaux sont hermaphrodites, mais parfois les sexes paraissent être distincts, car chez cer- tains individus on ne trouve que des capsules ovigères, et chez d’autres des capsules spermatiques seulement. Souvent les jeunes se développent dans la cavité gastrique de leur mère el sont expulsés par la bouche de celle-ci. Plusieurs de ces Zuophytes sont susceptibles de se multiplier par fissiparité. Enfin, il est aussi à noter que chez quelques espèces les parois latérales du corps sont perforées de façon à laisser échapper au dehors par cette voie les filaments urticaux contenant les nématocystes. Cette sous-famille est très-nombreuse, et pour en caractériser netlement les divisions génériques, il est nécessaire de multi- plier beaucoup celles-ci. Le tableau suivant donne la clef de la classification dont nous ferons usage 1c1. SYIHOVEZ tt ee + + + + + + *sdaoo np omeorxssod 9yrmgr}to,T e ons o10d un EvIsuvAGY “omeorequt uoryrod e] SUEP xNOUPIQUEU 49 U01 np omorradns UOIOd ET SUEP S9981109 (sniantt te ee ep” squoums9] ). \ 1 © “SNdONHHAS UD TO OR ER CS PU à, ce M TU mass à et “1s9 ?“10quodun por 39 SP U0t)99$) FISQUpPe uou -sod ow1duw09 39 181819 *SOHINVAI ‘JUOWIINOTI9780d gnu977e “VISNVEY * * * * * * *‘Qu0a} np 91epiSe o11d EI ; quadn990 sarod son à “(sa910/48d souvur0y sp uot9as) "SLLOVMAN * * * * * -“ouoa) np amotodns uorrod ej ) xueoryin sjuotuery sop dossed quossre] mb soxod sop red sogroprod *SILOVISA * * * + + + + + +. ‘ymoyrel sawopnsÂ9 | SOUHO} | SHOVKIHOT) re jo ouoxy np emouadns ol E] € ne [orTUEIqU mb ‘ouoxy np Ame EI 9N0Y SUEP IULIOFIUR INJINS AUN,P (sasnanbnasaoa soururoy Sop uO1}99$) Sa[U2I9qN} 9P SOLE | uw ‘SILOVNAHZ S910YdOUOIU9 SONIA} SP TULES a 3 TEUTOITE PIOY “SOUMOFIIMITOA Ê ‘SAAUA) * * *SONOIOQUI 9p nAMOdYp = *SLLOVUALAH 0 ° . . 0 . . . 0 . e . *SAUMOFITIUOUT mé “SILOVMAMON} © * ® + + +. + + -ppJjuol u 2 ogonog. ‘s971de) RTE 180 pord of N SILOVIAN * *‘OJUeIIreS | juOp SANINLLOY ne TAÉSOUT-FA ) sormoerer sd109 np Ce PVAMAYDN "D + "ROIS SOTEI9YET SIOIEX A > *s9[n919qn} 3e soiod ‘HS9qpv à SUOYUV&) op nAINOÏ9p OUOZJ, 39 sapnqus ep senamod9p Æ TPUTOITE9 PIOY -xne30qus © *soroqd ‘nu SaN9eqU9 JL, *VINILLDW À -OWIOIU9 S9TN9 . “(saurnbqna -18q070p tes s SaU1U110Y S9P “SanosoBg. + * * + + * * * * ‘ojduus comen me) » somrogqrd | uor399S) S9sS1] rl a “NAGER * * * * + * + + **-YMQOI 991781) ‘XNESQUI ed “nono "SHOVLVUXD * * * * * ‘onbruoo Jo SHOT SONT *S910 =OUT049 Le }'STH9E LOU uou *SILOVNOD * * *-* “onbrupurho Je zmo9)10qny op UE peurotpeo prog | "SACINSNAY * * * * ? * * ‘SUNO}ISN} Se[N9EIUeL ‘s9auore | | = *saxoydou | PA -0149 59/0919% | | a “YINONANY ‘+ * * * * *sonbruoo }-n} op narmodep / ACTINIDES. 233 it secrion. ACTININES VULGAIRES. Pied large et adhérent; parois latérales du corps imperfo- rées et à surface lisse. Genre I. ANEMONIA. Urtica mœrina (pars), Rondelet, Gesner, Aldrovande, etc. Priapus (pars), Linné, Systema nature, édit. 10, t. I, p. 659 (1758). Aclinia (pars), Linné, Syst. nat., édit. 12, t. I, p. 1088 (1767). —— Pennant, Brit. zoo1., t. IV, p. 48. —— Elfs et Solander, Hést. of zooph., p. 11. —— Lamarck, Hist. des Anim. sans vertèb., t. IE, p. 63, et 2e édit. p. 397. —— Cuvier, Règn. anim., t. IV, p. 51. Anemonia, Risso, Hist. nat. de l'Europe méridionale, t. V, p. 288. (1826). Entacmeæa (pars). Ehrenberg, Corallenth., p. 35. Anthea, Johnston, Hist. of Brit. -zooph., 1re édit., p. 220 (1838). Ce genre, établi mais caractérisé d’une manière un peu vague par Risso, en 1826, ne diffère pas de celui que M. Johnston a proposé en 1838, sous le nom d’Anthea. Il se compose des Acti- niens à corps lisse, à tentacules non rétractiles et à disque dé- pourvu de tubercules chromatophores submarginaux (calici- naux). Ils ont en général le corps très-flasque et les tentacules terminés par une petite fossette préhensile. Leur base est habi- tuellement fixée sur les rochers ou sur les pierres. $ À. — Tentacules très-longs. 1. ANEMONIA SULCATA. (Planche C1, fig. 4.) Urtica cinerea, Rondelet, Hist. des poissons, liv. XVII, chap. 15, fig. 1554. Urtica cinerea, Gesner, De aquatilibus, p. 1241, figures d’après Rondelet, 1558, Urtica cinerea et Urtica saxo innata, Aldrovande, Anim. exsang. (Zooph.), p. 568, fig. d’après Rondelet, 1606. Hydra tentatulis denudatis, Gærtner, Philos. trans., t. LIT, p. 78, pl. 4b, fig. 1, À, B, 1762. (Reprod. dans l’Encyclop. méthod., pl. 75, fig. À et 2.) Actinia sulcata, Pennant, Brit. zool., p. 48, 1771. 234 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Actinia cereus, Ellis et Solander, Hist. of z00ph., p. Il, 1786. Actinia sulcata, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb.,s. III, p. 69, 1816: 2e édit, p. 409. Anemonia edulis, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid., t. V, p. 289, 1896. Actinia crassicornis, Delle Chiaje, Descriz. e not. degli anim. invert. della Sicil. cit., t. IV, p. 195, et t. V, p. 137, pl. 152, fig. 4, 1841. Actinia cereus, Grube, Actinien, etc., p. 11, 14840. Actinia cereus, Rapp, Polyp. in Allgem. und Actin. insbesoud., p. 56, pl. 2, fig. 3, 1829. Entacmæa cereus, Ehrenberg, Coral. des rothen Meeres, p. 35, 1834. Anthea cereus, Johnston, Brit. zooph., 2e édit. p. 240, pl. 44, fig. 4, 1847. —— Hassal, Catal, of British Zooph. (Ann. of nat. hist. 1841, v. VII, p.486.) Actinia viridis, Hollard, Etudes sur le genre Actinie (Mag. de zoo. de Guérin, 4854, n° 4, p. 25). Tentacules très-nombreux (souvent plus de 100, quelquefois près de 200) et dépassant en longueur la largeur du corps; tantôt d’un beau vert, tantôt d’un vert olive tirant sur le brun; roses à l'extrémité. Dis- que brunâtre, radié de vert. Tronc d’un vert grisâtre ou brunâtre, avec des lignes verticales plus pâles, correspondantes aux loges périgastri- ques, mais lisse et ne présentant pas de véritables sillons, comme le nom spécifique de cet Actinien pourrait le faire supposer. Ces Actiniens se trouvent dans la Manche, sur les côtes occidentales de l'Europe, dans la Méditerranée, et probablement aussi dans la mer Rouge. Lorsqu'ils vivent fixés aux flancs des rochers, à peu de distance au-dessous du niveau del a mer, comme cela a lieu le plus ordinaire- ment dans la Méditerranée, ces animaux laissent pendre leurs tenta- cules et ne paraissent pas avoir la faculté de les étaler en manière de rayons; mais quand ils se tiennent fixés sur une base horizontale et que la mer est tranquille, ils les écartent dans tous les sens, les contour- nent et les agitent sans cesse. Sur les côtes granitiques ou schisteuses de la Manche, la variété à tentacules d'un vert émeraude est plus com- mune que dans la Méditerranée. D’après Gærtner, il y aurait aussi une variété à tentacules d'un brun-rouge. L'ANEMONIA vaGans de Risso (loc. cit., p. 288) paraît être le jeune âge de la variété olivâtre de l’A. sulcata, dont les téguments sont très- pâles et transiucides. * . 2. ANEMONIA ADHERENS. Entacmæa adherens, Ehrenberg, Coral. des rothen Meeres, p. 54, 1834. Corps déprimé, glâbre, jaunâire ; tentacules rares, subégaux, très- longs, glauques, annelés de brun; aire du disque rouge de sang. Pas de tubercules calicinaux. Mer Rouge. a Cette espèce est voisine de À. sulcata, mais en diffère par ses ten- lacules moins nombreux et moins aigus. ACTINIDES. 235 3. ANEMONIA PELAGICA. Actinia pelagica, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 146, pl. 11, fig. 10 (5), 1835. Ce petit polype, évidemment très-mal figuré d’après un jeune indi- vidu, a des tentacules fort longs el inégaux, d’un jaurâtre sale, avec des points brunâtres ; le corps est jaunâtre, et la bouche entourée d’un cer- cle violet. . Trouvée sur des fucus au milieu de l'Océan Atlantique. C’est à raison de la longueur des tentacules, que nous considérons cet Actinien comme devant prendre place dans le genre Anemonia, car MM. Quoy et Gaimard ne disent pas si ces appendices sont ou non ré- tractiles. 4. ANEMONIA GRACILIS. * Actinia gracilis, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t, IV, p.151, pl. 12, fig. 10 et 11, 1833. Corps grêle, allongé, blanc : 16 tentacules longs, subégaux ; bouche jaune. É Ile de France. 5, ANEMONIA VAGANS. » Actinia vagans, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 80, pl. 3, fig. 7, 1830. - Corps cylindrique, étalé à la base, couvert de canneiures longitudina- les. Tentacules longs, spatuliformes. Cette espèce est entièrement d’une couleur olivâtre glaucescente. Lesson l’a trouvée fixée sur une coquille flottante de Spirule, aux at- térages de la Nouvelle-Guinée. $ AA, — Tentacules courts. 6. ANEMONIA TUEDIA. Actinia Tuediæ, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2° édit, p. 242, fig. 53, 1847. Corps cylindrique, froncé circulairement quand il se contracte, rou- geâtre ou brun-crangé. Tentacules très-nombreux, gros et courts, cou- leur de chair ou brunâtres. Atteint souvent une longueur de 8 centimè- tres sur 10 centimètres de large. Côtes d'Ecosse, 236 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre II. COMACTIS. Actinia (pars), Lamarck, Hist. des anim. s. verléb., t. TIT, p. 63, et 2e édit., p. Entacmea (pars), Ehrenberg, Corallenth., p. 36. Les Comactis,ressemblent aux Anemonia par leur corps lisse et leurs tentacules non rétractiles ; ils en diffèrent par l'existence d’un cercle de tubercules calicinaux (ou bourses chromato- phores), placés entre le bord du disque et la base des tenta- cules. Le corps de ces Actiniens est de forme ordinaire et ne présente pas d’étranglement au-dessus du pied. 1. COMACTIS FLAGELLIFERA. + \ Actinia flagellifera, Drayton in Dana, Explor. eæped. z0o0ph., p. 126, pl. 14, fig. 1, 1846. Tronc cylindrique, assez court, très-contractile, d’un brun-ambré ; trois rangées de longs tentacules verdâtres dans presque toute leur éten- due, mais d’un rose-de-laque au bout; ceux de la rangée interne fine- ment pénicillés à l'extrémité. Bouche elliptique, ordinairement un peu élevée ; disque légèrement pourpré ; tubercules calicinaux serrés et de couleur verdâtre. Madère, sur les rochers. 2. COMACTIS VIRIDIS. Priapus viridis, Forskael, Descr. anim. orient., p. 102, 1775; Icones, pl. 27, fig. B, b. (Reprod. Encyclop. méth., pl. 27, fig. 8, 9.) | Actinia viridis, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. III, p. 69, 1816 ; 2e édit., p. 410. Entacmæa gracilis, Ehrenberg, Coral. des roth. Meeres, p. 36, 1834. Corp sdéprimé, glabre, vert; tentacules grêles, aigus. filiformes, très- longs, nombreux, subégaux ; des tubercules calicinaux. Adriatique (Ehrenberg). Environs d'Alexandrie (Forskael). Le genre Sirnonacrinra de MM. Danielssen et Koren (Saars, Fauna littoralis Norwegiæ, 2e livr., p. 88, pl. 12, fig. # à 6) ressemble au genre Comactis par la plupart de ses caractères, mais aurait, d’après ces naturalistes, la bouche prolongée en une trompe quadrilabiée et présenterait latéralement quatre lignes verticales, dont l’une serait une fente, et les trois autres formées par des bandes presque cartilagineu- ses. L’Actinier étudié par MM. Danielssen et Koren a reçu le nom de S. Bœckii. ACTINIDES. 237 Dans le genre Acrnopsis des mêmes auteurs (loc. cèt., p. 89), les tentacules sont non rétractiles, comme dans les genres précédents, mais les bords labiaux se prolongent pour donner naissance à deux ap- pendices tentaculiformes et rigides, qui sont bifurqués au bout et ou- verts longitudinalement da côté interne, de façon à constituer des demi- cylindres et non des cœcums tubuleux comme les vrais tentacules. On pe trouve dans la description ni dans les figures, aucune indication re- lative aux bourses calicinales. Ce genre nouveau ne renferme qu'une seule espèce, de couleur jaune, et d'environ 12 miliimètres de haut sur 9 de large (Actinopis flava, Danielssen et Koren, op. cit., pl. 12, fig. 1 à 3). Genre IIL EUMENIDES. Eumenides, Lesson, Voyage de la Coquille (1830). Dans ce genre, les tentacules sont fusiformes, et suivant Lesson ils s’insèreraient sur la surface extérieure du corps, dans les espaces compris entre cinq grosses côtes ou portions renflées de la muraille, qui rayonneraient du disque vers le pied. EUMENIDES OPHISEOCOMA. < Eumenides ophiseocoma, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 81, pl. 4, pu: Les 5 grosses côtes du corps d’un vert-olivâtre mélangé d’une nuance fauve. Disque d’un vert-pré, avec une bordure blanche. Tentacules très-nombreux, très-serrés, renflés, fusiformes, perforés au sommet, et d’un blanc-rosé diaphane, avec des reflets violâtres et irisés ; leur pore terminal est entouré &e carmin vif. ‘Côtes de la Nouvelle-Guinée. Genre IV. CERATACTIS. Isacmæa (pars), Ehrenberg, Corallenth., p.33. Tentacules non rétractiles, allongés. Bord calicinal garni en dedans d’une série de tubercules ou vésicules chromatopho- res. Tronc très-long et conique inférieurement, mais terminé par un disque pédieux bien constitué et à bords saillants. Nous avons donné provisoirement le nom générique de CE- BATACTIS, à une grande espèce d’Actinien, dont la cavité viscé- 238 ORDRE DES ZOANTHAIRES. rale se rétrécit beaucoup vers la base, dont le pied est gros et saillant et dont le disque, pourvu de tubercules calicinaux, comme chez les Comactis, ne semble pas susceptible de se con- tracter de façon à cacher les tentacules qui sont courts et coni- ques. 4. CERATACTIS CLAVATA. Cette espèce, rapportée de Bombay par M. Dussumier, et désignée dans la Coliection du Muséum par M. Valenciennes, sous le nom de Mos- chata clavala, ressemble beaucoup aux Moschates par la forme al- longée de son corps, mais elle s’en distingue par la structure intérieure, -car les lames verticales qui divisent la cavité viscérale se prolongent jusqu'au pied, comme chez tous les Actiniens. 2. (CERATACTIS CRISTALLINA. Isacmæa cristallina, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 33, 1834. Corps allongé, cylindrique, transparent, laissant distinguer les ovai- res; disque petit, étalée ;, bouche jaunûtre, Commune entre Alexandrie et Rosette. L C’est d’après un dessin inédit, dont nous devons la communication à M. Ehrenberg, que nous classons ici cette espèce. * Genre V. ACTINIA. Actinia (pars), Linné, etc. Urlica, Gesner, Aldrovande, Réaumur, etc. Priapus (pars), Linné, Syst. nat., édit. 12, t. I, p. 1088. —— Lamarck, Cuvier, Blainville, Dana, etc. Entacmea (pars) et Isacmea (pars), Ehrenberg, Corallenth. des rothen Mecres, p. 33 et 34). Nous réservons ce nom à la division générique qui comprend les espèces les plus communes delanciengenre Actinia de Linné, et qui ont le corps lisse, les tentacules rétractiles et subégaux, et le bord du disque garni d’une couronne de tubercules cali- cinaux ou bourses chromatophores. 4. ACTINIA EQUINA. (Cul d’asne et Cubasseau), Rondelet, Hist. des Poissons, p. 380, liv. XVI; chap. 12, fig. 1554. Urtica parvu, G. Gesner, De aquatilibus, p. 1240, fig. d'après Rondelet, 15584 ACTINIDES. 239 Urtica marina, Theod. Tabernœæmontanus, con. plant., 3e partie, sect. IV, pl. 1122, 1590. Urtica parva, Aldrovañde, Anim. exsang. (Zooph.), p. 568, fig. d’après Ron- delet, 1606. à | Ortie de mer, Réaumur, Mém. de l’Acad. des sc., année 4700, p. 466, pl. 10, fig. 22-23. Tethys semi-ovatus, Linné, Mus. ad. Fred. regis, p.93, 1754. Pjapus equinus, Linné, Syst. nat., édit. 10, p. 656, 1757. Hydra disciflora, disci margine tuberculato, Gærtner, Phil. trans., t. LI, p. 85, tab. 1°, fig. 5, AB, 1762. (Reprod. Encyclop. méth., pl. 75, fig. 3.) Actinia equina, Linné, Syst. nat., éd. 12, p. 1088, 1767. Anemone de mer, 1re espèce; Dicquemare, Phil. trans., t, LXIII, p. 364, pl. 16, fig. 4, 5, 5, 7, etc., 1775. Actinia, Dicquemare, planches inédites, déposées à la bibliothèque du Muséum. Actinéa equina, 0. F. Müller, Zoo!. Dan. prodr., p. 251, 1716. Actinia hemispherica, Pennaut, Brits. zool., t. IV, p. 59, 1777. Actinia mesembryanthemum, Ellis et Solander, Nat. hist. of z00ph., p. 4, 1786. Actinia rufa, Müller, Zoo!. Dan., t. I, p. 25, pl. 25, fig. 1-5, 1788. Actinia purpurea, Cuvier, Tabl. élément., p. 653, an VI. Actinia rufa, Cuvier, Dict. sc. nat.,t.I, p. 249, 1816. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t, III, p.67, 1816. Actinia rufa, RaPp, 0p. cit., p. 93. Entacmæa mesembryanthemum et E.rufa, Ebrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 56, 1834. Actinia mesembryanthemum, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2° édit. p. 210, pl. 56, fig. 1-3, 1847. —— J.Dalyell, Anim. of Scotland, t. II, p. 205, pl. 45 et pl. 47, fig. 1, 1848. —— Jordan, Some account of the Actiniadæ found upon the coast, or near Teignmouth (Ann. of nat. Hist.. 1855, t. XV, p. 82). Actinia exondante vel À. equina, Hollard, Etudes zoologiques sur le genre Actinia, p.12 et 25 (Extr. de la Revue zoologique, 1854, n° 4). Actinia mesembryanthemum, Gosse, the Aquarium, pl, 2. Espèce de moyenne taille, ne dépa$$ant que rarement 5 ou 6 centi- mètres de haut, et prenant la forme d'une cloche perforée au sommet quand elle se contracte, et d’un cylindre quand elie se dilate. Tentacu- les nombreux, terminés par un pore très-petit, conique et de longueur médiocre (égalant à peu près la moitié de la iargeur du disque). Peau très-fine et lisse. Couleur très-variable, en général d'un rouge violacé, plus foncé sur le tronc que sur les tertacules ; quelquefois rouge avec des taches circulaires d’un beau vert, d'autres fois entièrernent verdâtre où d'un brun-olivätre très-foncé. Enfin, le bord du pied est liseré de rouge, de verdâtre; et de bieu en dessous, Tubercules calicinaux d’ua beau bleu d'outremer. Deux taches circulaires sur le bord labial. Cette espèce, extrêmement commune sur les côtes de la Manche, s'y tient principalement sur les rochers battus par les vagues et découverts + 240 ORDRE DES ZOANTHAIRES. pendant le jusant. Quand ces animaux sont à sec, ils sont toujours con- tractés. LA M. Haime a remarqué que les bourses chromatophores ou. tuber- cules calicinaux sont au nombre de 18 chez les individus dont les ten- tacules du 5° cycle ne sont pas encore développés; de 24 chez ceux qui ont 5 cycles ou 5 cycles et demi de tentacules, et de 48 chez ceux qui ont 6 cycles complets, c’est-à-dire chez les grands individus où l'on l'on compte environ 192 tentacules. Il a reconnu aussi que ces poches communiquent directement avec les loges sous-tentaculaires des pre- miers cycles, et qu’elles renferment peu de fibres musculaires, mais logent des nématocystes naviculaires diversement contournés et dont le fil intérieur est peu distinct, des vésicules transparentes et des globules pig- mentaires. Les némalocystes des tentacules sont beaucoup plus petits que les précédents et de deux sortes : les uns laissent apercevoir un fii disposé en spirale, les autres ne montrent à leur intérieur qu’une pe- tite ligne longitudinale. Les nématocystes de ia peau du tronc ressem- blent à ces derniers, et le fil qu’ils émettent n’a que quatre ou cinq. fois la longueur de la gaîne. Les nématocystes des cordons pelotonnés sont intermédiaires pour la grandeur entre ceux des bourses chromatophores et ceux des téguments communs. Enfin on rencontre encore une cinquième sorte de nématocystes dans le bord frangé de ces cordons; ils sont les plus petits de tous. Il est aussi à noter que M. Haime a trouvé dans la peau des vésicules pigmentaires en très-grand nombre. Chez les très- jeunes individus, le même observateur a vu le système tentaculaire re- présenté par 6 tubercules circumbuccaux, et a constaté que tout le corps est couvert de cils vibratiles très-développés, qui se retrouvent encore chez les individus pourvus de 24 tentacules. La bouche est quadrilobée dans le jeune âge, et le pore terminal des tentacules très-apparent. J’a- jouterai encore que par les notes que M, Haime a laissées, on voit que les spermatozoïdes de cette Actinie représentés avec un grossissement de 549, ont une petite tête arrondie d'environ {mm de large et un pro- longement caudiforme extrémement grêle et long d'environ 2 centimètres. La production depetits bien développés dans l’intérieur de la cavité gastrique, est un phénomène très-connu chez l’Actinia equina, et qui parait commencer avant que les organes reproducteurs ne soient arri- vés à maturité. L'Acrinra Carr, Delle Chiaje, ne paraît différer de l’espèce précédente que par son mode de coloration, le corps présentant une série de zônes alternativement blanches et d’un brun-jaunûtre, et les tubercules calici- paux étant blancs. M. Delle Chiaje y rapporte l’Actinia concentrica de Risso (Hist. nat, de l’Europe mérid., t. V, p. 286). L'ACTINIA MARGARITIFERA , Templeton (Mag. of nat. hist., t. IX, p. 304, fig. 50. — Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2e édit., p. 213, fig. 46), a aussi une grande analogie avec l'A. equina, dont elle paraît ne différer que par la forme très-déprimée de son corps et la consistance coriace de ses téguments. Sa couleur est verdâtre, Côtes d'Irlande. AGTINIDES. ne AcTiniA FISCELLA, Müller, Zool. Dan. t. IN, p. 13, pl. 88, fig. 3, 1789, que cet auteur indique comme ayant beaucoup de ressemblance avec l'A. equina, paraît en différer = l'aspect costulé de son corps. Mer de Norwège. 2. ACTINIA FORSKÆLI. Priapus ruber, Forskael, Descr. anim. orient., p. 401, 1775, et Icones, pl #3, fig. A. (Reproduite dans l’Encyclop. méthod., pl. 72, fig. 7.) Actinia rubra? Delle Chiaje, Descr. e not. degli anim. della Sic. citer. i. V, p. 138, pl. 153, fig. 1. Actinia rubra, Lamarck, Hist. des anim. sans verteb., t. IIT, p. 69, 4816; 2% édit. p. 409. Elle parait ne différer de l’A. equina que par ses tubercules calici- naux qui sont blancs. Toutes ses autres parties sont uniformément rouges. Ce n’est probablement qu’une variété de cette espèce. Mer Rouge. 3. ACTINIA CERASUM. Actinia cerasum, J. Dalyell, Anim. of Scotland, t. IT, p. 219, pl. 46, fig. 1, 1848. Espèce lrès-voisine de l’A. equina, mais ayant les tubercules calici- naux d’an blanc pur, et les tentacules plus allongés ; corps d'un rouge- vermillon uniforme, sans bordure basilaire bleue. Côtes d'Ecosse. 4. ACTINIA CHIOCOCCA. Actinia chiococca, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2e édit. p. 214, pl. 36, fig. 4-6, 1847. Espèce très-voisine de l'A. equina, de couleur écarlate, et avec des ltubercules calicinaux blancs comme dans l’A. cerosum, mais paraissant avoir les tentacules beaucoup plus gréles. Côtes d'Angleterre. 5. ACTINIA GRAMINEA. Actinia graminea, Drayton in Dana, Ezpl. exp. 300ph., p. 132, pl. 2, fig. 40, 1846. s Tronc peu élevé, à base très-dilatée et profondément lobée ; d’un vert ciair avec des lignes verticales couleur de paille; tentacules courts, sub- égaux, subulés, répartis sur trois rangées, et verdâtres; bouche circu- laire, saillante, en cône tronqué, d’un bleu brillant, se même que les tu- bercules calicinaux. Habite les rochers de Halseaar, Porto-Praya, l’île de Saint-Jago et Cap Vert. 242 ORDRE DES ZOANTHAIRES. 6. ACTINIA TABELLA. Actinia tabella, Drayton in Dana, Expl. exped. zooph., p. 132, pl. 2, fig. 9, 1846. Corps dilaté à ses extrémités et resserré dans son milieu, d’un cra- moisi foncé ; tubercules calicinaux gros, et d'un violet brillant; tenta- cules assez courts, subégaux, subulés, et formant quatre rangées. Habite les rochers de False-Bay, Porto-Praya et Cap Vert. 7. ACTINIA CANDIDA. Actinia candida, Müller, Prodr. z0ol. dan., p. 231, 1776. Actinia candida, Müller, Fauna dan., t. III, p. 58, pl. 445, fig. 1-6, 1789. Entacmæa candida, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 38, 1854. Corps blanc, à base dilatée ; tentacules très-grêles, subégaux et assez longs. Il paraît y avoir des tubercules calicinaux; mais O. F. Muller les représente comme s'ils étaient placés en dedans de la couronne tenta- culaire, ce, qui n’a jamais lieu. Mer de Norwège. Les espèces suivantes nous semblent devoir prendre place dans cette division générique, mais n'ont pas été décrites d’une manière assez complète pour que nous puissions émettre une opinion formelle à ce sujet. Si, d'après le silence des auteurs au sujet de l’existence de bour- ses calicinales, on pouvait conclure que ces organes manquent, il fau- drait placer ces espèces dans le genre Paractis ; mais comme ce sont des parties de l’organisme qui échappent facilement à l'observation, on ne saurait décider la question dans l’état actuel de nos connaissances. 1° Espèces qui habitent les mers du Nord. 8. ACTINIA? FELINA. Priapus, vel Actinia rugis longitudinalibus, proboscidibus longis crassis, J. Daster, Opusc. subsec., liv. IT, p. 119, pl. 15, fig. 1, 1761. Actinia felina, Linné, Syst. nat. édit. 12, p. 1088, 1767. Actinia crassicornis, “Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. III, p. 67, 1816. Actinia crassicornis, Müller, Prodr. zoo. dan., p. 231, 1776. Actinia crassicornis, Othon Fabricius, Fauna Groenland., p. 348, 1780. Isacurœa crassicornis, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 33, 1834. Corps large, blanchâtre, gris ou rougeâtre, avec des lignes longitudi- nales de points blancs ; tentacules médiocres, gros, subulés, nombreux, serrés. Habite la mer du Groënland, sur les pierres et les coquilles. ‘ . ACTINIDES. 243 9. ACTINIA? SPECTABILIS. Actinia spectabilis, Othon Fabricius, Fauna Groenl., p.31 (1788). Cette espèce qui, d’après ©. Fabricius, est voisine de la précédente, a le corps bleu ou verdâtre, lisse, avec des stries longitudinales ponc- tuées de blanc et des tentacules épais, atténués au sommet, plus pâles que le corps et qui, dans les divers individus, sont au nombre de 19, 36, 48 ou 62. Habite les côtes du Groenland, fixée sur les pierres. 10. ACTINIA? VARIANS. Actinia varians, Müller, Zool. dan., t. IV, p. 9, pl. 79, 1806. Cette espèce, de très-grande taille, paraît se rapprocher un peu, par l'aspect général, du M. senile, mais les tentacules très-nombreux et es- pacés, dont son disque est garni, paraissent êlre tous grêles et à peu près de même longueur. Couleur générale rosée. Côtes de Norwège. 11. ACTINIA? COCCINEA Actinia virginea, O. F. Muller, Obs. mollus. marin. Norvegiæ., (Nova acta Acad. nat. curios. t. VI, p. 53, 1778.) Actinia coccinea, Muller, Prodr. 2001. dan., p. 231, 1776. —— Muller, Zoo. dan.,t. Il, p. 30, pl. 63, fig. 1-3, 1788. —— Johnston, Hist, of Brit. z00oph., 2e édit. p. 215, 1847. Cette espèce n'est que très-imparfaitemeni connue, mais paraît se distinguer par la brièveté des tentacules qui sont annelés. Corps ra- massé, varié de rouge et de blanchâtre. Côtes de Danemarck et d'Irlande. 2° Espèces qui habitent la Méditerranée ou les parties voisines de l’Océan atlantique. 12. ACTINIA? TURBINATA. Madrepora turbinata? Niebubr in Forskael, Icones Bauernfeindii, pl. 27, fig. EF. Actinia, Savigny, Description de l'Egypte, Polypes, pl. 1, fig. 1. Entacmæa Forskalii, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 37, 1834. . Corps cylindrique, élevé, ochracé ou rougeâtre ; disque rouge ou ochracé, varié de blanc ; deux rangées de tentacules courts, peu iné- gaux, les internes étant un peu plus grands, de la couleur du corps et faiblement annelés. Environs d'Alexandrie. Coralliaires. Tome 1. 18 244 ORDRE DES ZOANTHAIRESe 43. ACTINIA? TILESII. Teneriffischen Actinia, Tilesius, Natur. Hist. Abhandl. und Erlœutern, p.119, pl. 7, fig. 14 et 15, 1826. Corps court, plissé circulairement, brun, à bord inférieur lobé ; bou- che lobée, blanche, entourée de brun; tentacules nombreux, assez courts, un peu gros, bleus avec l'extrémité verte. Des côtes de Ténériffe. 3° Espèces qui habitent la mer Rouge ou les côtes de l'Afrique méridionale. 14. ACTINIA? ERYTHROSOMA. Isacmæa erythrosoma, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 55, 1834. + Corps déprimé, rouge ; bouche blanche ; tentacules égaux, verts, rou- ges au sommet, épais, obtus, courts, très-éloignés de la bouche, serrés. Commune près de Tor, dans la mer Rouge. 145. ACTINIA? PULCHELLA. Entacmæa pulchella, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 38, 1834. Cylindrique, olivâtre ; tour de ia bouche noir ; tentacules pelits, épais, très-inégaux, les internes les plus longs, brans, annelés de vert et d’o- rangé. » Mer Rouge. 16. ACTINIA? OLIVACEA. Entacmæa olivacea, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 38, 1834. Corps court, cylindrique, olivâtre; tentacules subsimilaires, grêles, aigus, pâles, sur trois rangées. Mer Rouge. 17. ACTINIA ? DECORA. Entacmæa deccra, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 37, 1834. Corps cylindrique, costulé, d’un brun-rouge ; disque crangé, marqué de rouge ; tentacules très-petits, médiocremeut nombreux, rouges, très- oblus, presque cylindriques, subsimilaires, très-peu débordants. Mer Rouge. ACTINIDES. 245 18. ACTINIA? DUBIA. Actinia dubia, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. T1, pl. 2, fig. 6, 1830. Petite espèce tronquée, d’un vert noirâtre; bord du aisque dilaté, tentacules courts, rougeâtres, sur deux rangs. Cap de Bonne-Espérances On peut ajouter ici l'ACTINIA STRIGATA de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de l’Astrolabe, Zooë., t. IV, p.166), qui a été caractérisée de la manière suivante : « À, cylindrica, virescenti, longitudinaliter plicata ; limbo denticulato; tentaculis conicis, luteis, viridi maculatis; ore flavo viridique varie- gato. » Ile de France. 4° Espèces habitant les îles de l'Océan Pacifique. 19. ACTINIA? NOVÆ-HIBERNIZ. Actinia Novæ-Hiberniæ, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 77, pl. 3, fig. 1, 1830. Corps élevé, cylindroïde, d’un rouge vif; bouche en fente allongée; disque fauve ; tentacules un peu courts, subégaux, subulés, brunâtres et ponctués de jaune. Habite les rochers de la Nouvelle-Zélande, Faute de renseignements, nous ne savons pas avec certitude si cette espèce appartient à la division des Actinies proprement dites, ou à celle des Paractise 20. ACTINIA? PUNCTULATA. Actinia punctulata, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 145, pl. 12, fig. 8-9, 1835. Corps assez élevé, cylindroïde, d’un brun violacé, tacheté de points blancs ; pied jaunâtre, borc du disque verdâtre, avec des taches blanches; bouche verdâtre ; tentacules longs, subégaux, annelés de blanc et de vert. Côtes de Van-Diemen, sur les pierres. I! est possible que les taches blanches signalées par MM. Quoy et Gaimard soient des verrues, et, dans ce cas, cette espèce appartien- drait probablement au genre Cereus. 246 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Nous placerons également ici les espèces suivantes, connues seule- ment par de courtes diagnoses : L’AcriniA ToNGÆsis (Tongana), Quoy et Gaimard, Voy. de l’Asérol. Zool., t. IV, p. 163, 1833. « A. parva, conica, alba, striata, rubro et fusco maculata ; tentaculis minimis subflavis, basi fuscis. » Iles des Amis. L'AcTinIA STRIATA, 2bid., p. 164. « À. parva, Cylindrica, elongata, pallida, cœruleéo, subrubro striata ; tentaculis numerosis, acutis, flavicantibus ; ore lutescente. » Iles de la Nouvelle Zélande. L'AcriniA PAPUENSsIS (Papuana), ibid., p. 165. « À. corbiforme, basi candida, flammis luteis ornata ; disco, margine undulato, viridi, albo punctato; tentaculis brevibus acutis, basi crassis, luteo et violaceo variegatis ; ore rubente, margine viridi, » Nouvelle Guinée. 5o Espèces qui habitent à la côte occidentale de l'Amérique. 21. ACTINIA? PERUVIANA. Actinia Peruviana, Lesson, Voyage de la Coguille, Zooph., p. 75, pl. 2, fig. 3, 1830. Corps assez élevé, cylindroïde, couleur vert-pré, avec quelques stries brunes à la base. Bouche à grosses lèvres couleur de chair. Le disque d'un vert clair. Tentacules médiocres, coniques, d’un blanc-rosé. Habite les côtes du Pérou dans les anfractuosités des rochers. C’est avec doute que nous rangeons ici cette espèce ainsi que les deux suivantes, car Lesson ne fait pas mention de l’existencé de tubercules calicinaux, et si ces organes manquaient, il faudrait placer ces trois es- pèces dans la division des Paractis. 22. ACTINIA? BICOLOR. Actinia bicoior, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 78, pl. 3, fig. 3, 1830. Corps assez élevé, en forme de vase, d’un blanc de neige; bouche petite ; tentacules grêles, médiocres, subégaux, sur deux rangées, verts ainsi que le disque. Côtes du Pérou. ACTINIDES. 247 23. ACTINIA? NIVEA. Actinia nivea, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 81, pl. 3, fg. 8, 1830. Cette espèce est tout entière d’une blancheur éblouissante, Elle af- fecte des formes très-variables. Bouche petite, arrondie, entourée de 4 ren‘'ements. Tentacules très-nombreux, médiocres, grêles, subégaux. Côtes du Pérou. 6° Espèces qui habitent le versant américain de l'Atlantique. 24. ACTINIA? SANCTÆ-CATHERINE. Actinia Sanctæ-Catherinæ, Lesson, Voyage de la Coguille, Zooph., p. 74, pl. 2, fig. 2, 1830. Corps déprimé, d’un brun-marron foncé, marqué de lignes brunes longitudinales ; tentacules rougeûtres, assez courts, grêles, nombreux, sur deux rangées principales. Sur les rochers des côtes du Brésil et de l’île Sainte-Catherine. 25. ACTINIA? BRASILIENSIS. Brasilische Actinia, Tilesius, Naturhistorischen Abhandlungen und Erlœutern, p. 117, pl. 7, fig. 13, 1826. Corps très-déprimé ; l’espace lisse qui sépare la bouche des tenta- cuies très-étendu, formé de trois gros bourrelets circulaires et d’un jaune citron ; ouverture buccale lisse ; tentacules très-nombreux, assez longs, grêles, roses et annelés. Des côtes du Brésil. 26. ACTINIA? CRICOIDES. Entacmæa cricoides, Duchassaing, Anim. radiaires des Ant., p. 10, 1850. Tentacules annelés de rouge; les intérieurs plus gros et plus longs que les autres, égalant à peu près le diamètre du disque. ï Antilles. 248 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre VI. PARACTIS. - Les Paractis ont, comme les Actinies proprement dites, le corps dépourvu de verrues et les tentacules rétractiles ; mais ils sont dépourvus de tubercules calicinaux. On voit par conséquent que ce genre est avec les Actinies dans les mêmes relations que les Anemonia avec les Comactis. Ses tentacules sont presque égaux et médiocrement nombreux. Enfin, le disque calicinal est circu- laire. $ À. — Tentacules plus longs que le rayon du Pr cali- cinal. 4. PARACTIS IMPATIENS. Actinia impatiens, Couthouy in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 135, pl: 3, . fig. 18, 1846. Corps de forme très-variable, susceptible de s’allonger beaucoup, lisse ou un peu rugueux, couleur de chair, avec es carreaux verts dans le voisinage du disque ; celui-ci cramoisi, ainsi que les tentacules, qui sont longs, subulés, subégaux et sur deux rangées. Habite la Terre de Feu, dans les fentes des rochers. 2. PARACTIS MONILIFERA. Actinia monilifera, Drayton in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 136, pl. 3, fig. 149, 1846. Tronc plus large que haut, dilaté aux deux extrémités, où ia surface extérieure présente des rugosités moniliformes, d'un brun pâle, avec des lignes plus foncées ; tentacules très-gréles, longs, en trois séries, anne- lés de blanc et de brun; disque jaunûtre. Nouvelle Zélande. 3. -PARACTIS LINEOLATA. Actinia lineolata, Couthouy in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 137, pl. 3, fig. 22, 1846. Tronc ayant la forme d’un cône très-déprimé, ochracé, avec des lignes verticales brunes; disque d’un brun-pourpre, avec des lignes rayonnan- tes couleur de chair ; tentacules longs, subégaux, subulés, en deux ran- ACTINIDES. 249 gées au nombre de 24, couleur de chair; ils sont toujours en mouve- ment, Cette espèce a été trouvée sur de petites pierres, sur les côtes de la Terre de-Feu. SAA.— Tentacules moins longs que le rayon du disque calicinal. 4, PARACTIS PAPAVER. Actinia papaver, Drayton in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 143, pl. 4, fig. 29, 1846. Tronc un peu court, large, à base dilatée, d’un beau brun pourpré, avec les lignes longitudinales et transverses plus foncées; disque de la même couleur ; tentacules nombreux, subulés, médiocres, peu iné- gaux, en 3 séries, rouges. Bouche allongée, un peu saillante. Habite les rochers de la Nouvelle-Galles du Sud. 5. PARACTIS RUBUS. Actinia rubus, Drayton in Dana, Expl. exp. Zooph., p. 147, pl. 4, fig. 34, 1846. Petite espèce {cylindroïde, à base crénelée, ayant le tronc d’un brun- cendré et marqué de lignes verticales interrompues ; disque d’un beau pourpre ; bouche blanche ; tentacules courts, peu nombreux, en deux séries subégales, blancs. Côtes du Chili. 6. PARACTIS ? RAPIFORMIS. Actinia rapiformis, Lesueur, Journ. of the acad. of Philad.,t.1, p. 174, 4818. Corps très-contractile, susceptible de revêtir différentes formes, et fréquemment celles d’un navet et d'une poire; d’un blanc opaque. Tentacules courts, cylindriques, égaux, disposés en 4 rangées. Côtes de New-Jersey. 7. PARACTIS ? SOLIFERA. Actinia solifera, Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. I, p. 173, 1817. Tronc très-long, cylindrique, très-contractile, marqué de stries lon- gitudinales, de couleur rougeätre; bouche grande, entourée de blanc et ornée de 2 bandes jaunes placées vis-à-vis l’une de l’autre; tenta- cules très-longs, inégaux, pointus, placés sur 5 ou 6 rangs, el ornés de points blancs. Habite la Guadeloupe, fixée sur les vieilles coquilles, surtout celles du Turbo versicolor. 250 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Faute de renseignements suffisants, nous ne pouvons classer avec cer- titude les espèces suivantes. Mais nous sommes portés à croire qu’elles doivent prendre place dans le genre Paractis, et Par conséquent nous y rangeons provisoirement : 1° Espèces qui habitent les mers d'Europe. 8. PARACTIS? VIDUATA. Actinia viduata, Muller, Zoo!. danica, t. II, p. 314, pl. 65, fig. 6, 7, 8, 1788. —-- Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. III, p. 68, et 2 édit. p. 407. Tronc grisätre, avec des lignes verticales blanches ; tentacules blancs, plus longs que le rayon du disque calicinal et peu nombreux; bord la- bial jaunâtre. Côtes du Danemark, sur les Fucus. M. Thompson, Ann. and mag. of nat. hist., t. VIE, p. 481, et John- ston, Hist. of Brit. zooph., 2e édit., p. 215, signalent l'existence de cet Actinien sur les côtes d'Irlande. M. Ehrenberg (Corallenth. des rothen Meer., p.34) rapporte à cette es- pèce, sous le nom de Jsacmæa viduata, un individu qu'il a trouvé dans la baie de Christiana. Ses bandes longitudinales étaient alternativement brunes et verdâtres, ses tentacules blancs, olivâtres au sommet. L’Isac- mœæa simplex (ibid.) n’est peut-être qu’un jeune individu de cette espèce. 9. PARACTIS? UNDATA. Actinia undata, O. F. Muller, Zool. Dan., t. IL, p. 30, pl. 68, fig. 4 et 5. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vértéb., t. IIE, p. 69, et 2e édic. p. 409. —— Rapp, Pol, in Allgem. und Act. insbes., p. 54, 1829. Corps allongé, rayé de bandes blanches et fauves. Tentacules pâles, transparents, longs, peu inégaux. Sur les fucus, dans la baie de Christiana. Ce petit Actinien paraît ne pas différer notablement de l'espèce pré- cédente. 10. PARACTIS? ROSULA. Entacmæa rosula, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 37, 1834. Tronc déprimé, entièrement blanc ; tentacules épais, obtus ; pas. de tubercules calicinaux. Mer de Norwège. ACTINIDES. 251 11. PARACTIS? EXPLORATOR. Actinia explorator, J. Dalyell, Anim. of Scotland., t. II, p.227, pl. 46, fig.11, 1848. Tronc tout-à-fait lisse, d’un blanc brunâtre ; disque tacheté circulai- rement de gris et de blanchâtre ; tentacules annelés de gris et de blanc, grêles, et de longueur médiocre. Côtes d'Ecosse. L'AcTiniA LACERATA (J. Dalyell, Anim. of Scoul., t. II, p.228, pl. 47, fig. 12, 1848) ressemble beauconp à l’À. undata, et pourrait bien ne pas en différer spécifiquement. Elle se propage souvent par fissi- parité sur le bord du pied. L’AcrTiniA AnGuIcoMA (Jonhston, Häist. of Brit. zooph., 2e édit., p. 218, fig. 48, et pl. 37, fig. 8 et 9, 1847) ressemble aussi beaucoup à l’Actinia undata de Müller ; elle est susceptible de s’allonger extrême- ment, et ses tentacules' sont grêles. Côtes d'Angleterre, L’AcrTiniA ALBA de M. Jordan { Ann. of nat. hist., 1855, vol. XV, p-83) parait appartenir à cette division, car elle est dépourvue de tuber- cules calicinaux, et les parois de son corps paraissent être lisses. Dans l'état de contraction, son corps prend la forme d’une croûte gélatineuse d'une teinte foncée, qui serait appliquée contre le rocher, et dans l’état d'expansion, elle devient cylindrique. Ses tentacules sont filiformes, an- nelés de brun et de blanc et disposés sur trois ou quatre rangs. M. Gosse semble penser qu'il y a des verrues sur les parois latérales du corps, Car il range dubitativement cette espèce dans son genre Bunodes ; mais M. Jordan ne dit rien qui nous autorise à croire à l'existence de ces organes agglutinatifs. C’est aussi au genre Paractis que nous eroyons devoir rapporter l’Ac- TINIA PALLIDA de M. Holdsworth { Ann. of nat. hist., series 2, v. XVIHE, p. 346, 1856). Le corps est lisse, très-contractile, presque incolore et translucide. Les tentacules gréles, assez longs, disposés sur quatre rangs, et entourés à leur base par une ligne bleue qui s'étend un peu vers la bouche. Côtes rocheuses du Devonshire, en Angleterre. 2° Espèces exotiques. 12. PARACTIS? HELIANTHUS. Entacmæa helianthus, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p.35, 1834 (non. Actinia helianthus, Ellis). Corps déprimé, glabre, large, varié de rose clair et.de rose foncé ; tentacules courts, grêles, très-obtus, en une triple rangée, blancs, an- 392 ORDRE DES ZOANTHAIRES. nelés de brun; milieu du disque lisse dans une grande étendue, brun, avec des bandes blanches rayonnées. Pas de tubercules calicinaires. Mer Rouge. 43. PaRACTIS? DOREYENSIS. Actinia Doreyensis, Quoy et Gaimard, Voyage de PAstrolabe, Zool., t. IV, p. 149, pl. 12, fig. 7, 1833. Corps cylindrique, assez élevé, d’un bel orangé à la base, passant au rougeâtre vers le disque, qui est tacheté de jaune; tour de la bouche blanc ; tentacules forts, longs, subulés, peu nombreux, brunâtres à la base, d’un jaune clair au sommet. Nouvelle-Guinée. Les taches blanches signalées par MM. Quoy et Gaimard ne nous paraissent pas correspondre à des verrues. 14. PARACTIS? NYMPHÆA. Actinia nymphæa, Drayton in Dana, Expl. eæp. Zooph., p. 146, pl. 4, fig. 33, 1846. Tronc court, resserré au milieu, à base régulièrement crénelée, blanchâtre, avec des lignes ochreuses verticales; disque d’une teinte pourprée pâle; tentacules un peu courts, grêles, en 3 séries, jaunes. Côtes da Chili. 15. PARACTIS? CURTA. Actinia curta, Drayton in Dana, Expl. exp. Zooph., p. 148, pl. 4, fig. 36, 13846. Tronc très-déprimé, vert, à base dilatée bleue; disque d’un jaune ochracé; tentacules d’un vert-jaunâtre, médiocres, subégaux, en deux séries. Faise-Bay, Porto Praya, Cap Vert. Genre VIL METRIDIUM. Aclinia, Linné, Ellis, Lamarck, etc. Metridium, Oken, Lehrbuch der Naturgeschichte, t. KE, p.349 (1815). Corps lisse ; disque très-grand, lobé et portant des tentacules très-nombreux, dont la grandeur décroît rapidement du centre à la circonférence. M. Ehrenberg, en adeptant ce genre, en a modifié les carac- tères de façon à en exclure l'espèce typique. ACTINIDES. ‘253 4. METRIDIUM DIANTHUS. Priapus sive Actinia proboscidibus tenuibus, brevibus, Baster, Opusc. subsec., t, 1, p. 1214, pl. 15, fig. 2, 1761. Actinia dianthus, Ellis, Philos. trans., vol. XL VII, p. 438, pl. 19, fig. 67, 1767 (fig. reprod. Encycl., pl. 71, fig. 5). Actinia polymorpha, Guimerus, Norske Bidensk. gelskab. skrift., t. V, p. 45, pl. 7, fig. 1-4, 1774. Actinia pentapetala, Pennant, Brit. zo01., p. 50, 1777. Actinia dianthus, Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 7, 1786. Actinia plumosa, Müller, Zoo!. dan., t. III, p. 12, pl. 88, fig. 1, 2, 4, 1789. Actinia, Dicquemare. Planches inédites (Biblioth. du Muséum). Metridium dianthus, Oken, Lehrb. der naturges. t. III, p. 450. Actinia plumosa, Cuvier, Dict. des sc. nat., t. I, p, 249, 1816. Actinia plumosa, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. ILE, p. 68, 1816. Actinia pentapetala, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 71, 1816. Actinée blanche, A. plumosa, Cuvier, Règne anim., 2e édit. p. 52, 1816. Actinia plumosa, Rapp, Pol. in Aïlgem. und act. insbesond., p. 55, pl. 5, fig. 1, 2829. Là dianthus, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2e édit., p. 232, pl. 45, 1847. Actinia dianthus, v. plumosa, J. Dalyell, Anim. of Scotl., t. Il, p.235, pl. 49, 1848. Actinia pentapetala, Hollard, loc. cit., p. 21. Sagartia dianthus, Gosse, on Peachia (Trans. of the Linn. Soc., vol. XXI, p. 274). Actinia dianthus, Gosse, The Aquarium, p. 186, pl. 7 (très-belle figure d’après le vivant). Corps gros, à téguments lisses, d'un gris roussâtre; disque forte- ment lobé, mince et transparent autour de la bouche. Tentacules très- nombreux, très-courts, occupant une zône fort large sur le disque; les internes très-espacés, médiocrement développés et blanchâtres; les extérieurs très-serrés, papilliformes et bruns. Sur les pierres et les coquilles. Mers du Nord et Manche. D'après M. Gosse, cette espèce aurait les parois du corps perforées: pour livrer passage à des filaments urticants, et, s’il en est ainsi, Sa place serait dans une autre section de la sous-famille des Actiniens ; mais le fait nous paraît douteux, et nous sommes portés à Croire que c'est par des ruptures accidentelles, et non par des pores, que l’émission de nématocystes, observée par cet auteur, se sera effectuée. 254 ORDRE DES. ZOANTHAIRES. 2. METRIDIUM MARGINATUM. Actinia marginata, Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. 1, p. 172, 1818. Corps couleur terre de Sienne; disque grand, présentant 10 ou 12 lobes, et quand il se contracte, renfermant les tentacules ; ceux-ci courts, grêles, égaux, disposés en quinconce sur 8 ou 9 rangées, d’un rou- geâtre pâle. Habite les creux de rochers de la baie de Boston. 3. METRIDIUM? NODOSUM. Actinia nodosa, Othon Fabricius, Fauna Groenl:, p. 350, 1780. Corps, d’un blanc rougeûtre, dilaté à ses deux extrémités, présentant de nombreuses rides circulaires qui sont coupées par 24 sillons longitu- dinaux. Les bords. du’ disque couverts de petits tubereules: 96 tenta- cules autour de la bouche, courts, aigus au sommet, rouges, placés.sur deux rangées. Ceux de la rangée interne les plus grands. Adhère aux rochers et aux pierres dans les endroits profonds de Ja mer du Groënland. 4, METRIDIUM MOLLE. Actinia mollis, Couthouy in Dana, Ezxpl. exp. Zooph., p. 14, pl. 5, fig. 26-27, 1826. Corps cylindroïde, lisse, susceptible de s’allonger beaucoup, pâle et tacheté de rose; disque très-dilaté et présentant 5 lobes inégaux et crénelés ; tentaculesinombreux, très-courts, claviformes, formant envi- ron 20 groupes triangulaires radiés ; bouche petite, quadrilobée. Lagune de Clermont-Tonnerre. 5. METRIDIUM ACHATES. Actinia Achates, Drayton in Dana, Exypl. exp. Zooph., p. 142, pl. 5, fig. 28, 1846. Tronc élevé, subcylindrique, d’une couleur ochracée claire; disque sinueux, lobé, d’une teinte brune saumonée ; tentacules nombreux, très- courts, en 3 séries, d'un pourpre très-faible. Habite les lieux profonds de la côte de Patagonie. ACTINIDES. 255 6. METRIDIUM RETICULATUM. Actinia reticulata, Couthouy in Dana, Expl. exp. Zooph., p. 144, pl. 4, fig. 31, 1846. Tronc court, cylindroïde, à surface lisse, d'un fauve-crange, quelque- fois d’un brun-olive, couvert d’une sorte de réseau formé par les rides de l’épiderme; disque très-élargi, lobé ; tentacules très-nombreux, courts, olivâtres, inégaux ; les internes les plus grands. Terre-de-Feu. 7. METRIDIUM? PICTUM. Actinia picta, Lesson, Voyage de la Coquille, zooph., p. 80, pl. 5, fig. 6, 1830. Corps cylindroïde, court, vert, avec des lignes verticales plas foncées ; tentacules courts, rouges-bruns. « Sur le disque buccal aplati est une zône rougeâtre couverte d'ovales d’un jaune d’orpin, placés à côté les uns des autres, et se touchant par leur base, ou seulement séparés sur les côtés par une petite raie rouge-brunûtre. Côtes du Pérou. Genre VIII DISCOSOMA. Actinia (pars), Forskael, Lamarck, etc. Discosoma, Leuckart in Ruppells Reise èn Nord. Africa. Atlas zoo! Wärbellosenthiere, p. 3, 1828. Tentacules très-nombreux, très-courts, papilliformes et subé- gaux. Corps lisse ; disque circulaire, très-grand et ne paraissant pas pouvoir se contracter de facon à cacher les tentacules. 1. DIscosOMA? NUMMIFORME. Discosoma nummiforme, Leuckart in Ruppell’s Reise in Nordlich. Africa. Wirbellosenthiere, p. 5, pl. 1, fig. 1. Isacmæa tapetum, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 32, 1834. Discosoma nummiforme, Milne Edwards, Atlas du Règne anim. de Cuvier, pl. 62, fig. 4. (D’après Leuckart.) Groupement radiaire des tentacules très-régülier. 2. DIscOSOMA? GIGANTEA. Actinia gigantea, Forskael, Descr. anim. orient., p. 100, 1775. Actinia gigantea, Rapp, Polyp. in Algem. und Actin, insbes., p. 56, 1829. 256 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Isacmæa gigantea, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 32, 1834. Actinia gigas, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. III, p. 69, 1816. — 2e édit. p. 409. Cette espèce, qui a jusqu’à 2 pieds de largeur et s'étale en forme de tapis, est d’un gris jaunâtre ou verdâtre. Les tentacules sont papilli- formes, très-courts, renflés à l'extrémité et perforés ; verts, avec le bord violet. Bordé vaseux de la mer Rouge. 3. DISCOSOMA? ALBUS. Priapus albus, Forskael, Descr. anim. in itinere orient. observ., p. 401, 4775. Actinia alba, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. III, p. 70, 1816. — 2e édit. p. 411. Corps d'apparence gélatineuse, d'un blanc hyalin ; tentacules petits, papilliformes, oblongs, rapprochés. Mer Rouge. 4. DIscOSOMA? VIRIDESCENS. Actinia viridescens, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 158, pl. 9, fig. 3, 1833. Tronc cylindroïde, peu élevé, un peu dilaté à la base, d’un rose tendre, strié longitudinalement de rouge vif; disque évasé, bilobé. KeRAGRISS nombreux et petits, d’un jaune verdâtre. Vanikoro. 5. DISCOSOMA? HELIANTHUS. Actinia helianthus, Ellis, Philos. trans, t. LVII, pl. 19, fig. 6, 7, (Fig. re- prod. Encyclop. méth., pl. 74, fig. 1, 2.) —— Ellis et Solander, Hist. of Zooph., p. 6. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. III, p. 71, et 2e édit. p. 413. —— Rapp, Polyp. in Allgem. und acttin. insbes., p. 60, 1829. Corps hypocrétériforme ; tentacuies extrémement nombreux. Antilles. 6. DiscosoMA? DENTICULOSA. Actinia denticulosa, Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. I, p. 174, 1818. Corps mou, peu contractile ; disque très-grand, varié de bleu, de jaune et de violet; bouche entourée de jaune verdâtre. Tentacules très-courts, ACTINIDES. 297 obtus, de même couleur que le disque, disposés en rayons et sur plu- sieurs séries circulaires, les marginaux étant les plus grands. Habite les Barbades. 7. DISCOSOMA BREVICIRRHATA. Actinia brevicirrhata, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid., t. V, p. 287, 1826. ” Isacmæa brevicirrhata, Ehrenberg, Corail. des rothen Meeres, p. 32, 1834. Corps d’un gris livide, varié de bleu; tentacules coniques, un peu transparents. Méditerranée. 8. DIsCOSOMA? FUEGIENSIS. (Planche C2 fig. 2.) Actinia fuegiensis, Couthouy in Dana, Ezxplor, exped. Zooph., p. 145, pl. 4, fig. 32, 1846. Tronc subcylindrique, dilaté à ses extrémités, lisse, d’un orangé foncé, avec des lignes brunes transverses ; bouche peu élevée, quinquelcbée ; disque orange; tentacules nombreux, extrêmement courts, peu serrés, en 5 rangées, couvrant presque tout le disque, pyriformes, verts. Habite les rochers de la Terre de Feu. Cette espèce, que nous plaçons avec beaucoup de doute dans le genre Discosoma, se contracte de manière à cacher entièrement son disque et présente alors la forme d’un cône très-déprimé. M. Dechassaing a donné le nom de DiscosoMa ANEMONE ( Anim. rad. des Antilles, p. 9) à une espèce qu’il considère comme identique à celle figurée par Ellis, sous le nom d’Actinia anemone (Phil. trans., t. LVII, pl. 19, fig. 4 et 5, reprod. dans l’Encyclop. méthod., pl. 70, fig. 5, 6). Cet auteur rapporte aussi au genre Discosoma l'espèce représentée dans l'Encyclopédie, pl. 71, fig. 3, laquelle a été nommée Actinia aster par Ellis (Phil. Trans., t. LVIT, pl. 19, fig. 3; — Rapp. op. cüt., p. 60). Il est probable que l’AcriniA ricra de Lesson (Veyage de la Co- quille, Zooph., pl. 3, fig. 6) appartient également à ce genre. Elle est striée verticalement de vert et de blanc-verdâtre, avec les tentacules bruns et le disque jaune. Côtes du Pérou. 258 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre IX. CORYNACTIS. Entacmea (pars), Ehrenberg, Corallenth., p. 39. Corynactis, Alleman, Ann. and mag. of nat. hist., 1re sèr., t. XVET, p. 417, 1846. Ce genre, établi par M. Allman, ne nous est connu que par la description que ce zoologiste en a donnée, et est caractérisé par la structure des tentacules, qui, très-grêles à leur base, se terminent par un renflement sphérique. Nous étendons ici un peu les limites de cette division, afin d'y faire entrer les espèces dont les tentacules sont claviformes. $ À. — Tentacules renflés en boucle à leur extrémité. 1. CORYNACTIS VIRIDIS. Corynactis viridis, G. J. Allman, Ann. and. mag. of nat. hist., 1re série, t. XVII, p. 147, pl. 11, 1846. Corps subcylindrique, de forme très-variable, à base étalée, d’un vert- pré brillant ; bouche entourée d’un cercle de stries radiées brunes. Ten- tacules imperforés, courts, à tige de couleur de Sienne et à tête renflée d’un rose brillant, en deux cercles réguliers. Il y a une variété couleur de chair. Les sommets des tentacules contiennent des capsules filifères de deux sortes : dans les unes, qui sont assez grandes et elliptiques, le fil spiral est lâche, dans les autres, qui sont pius petites et plus grêles, les tours du fil spiral se touchent tous. 2. CORYNACTIS GLOBULIFERA. Entacmæa globulifera, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 39, 1834. Corps cylindrique, allongé, lisse; tentacules courts, peu nombreux, globulifères au sommet, en plusieurs rangées, subégaux, les externes un peu plus grands. Mer Rouge. ACTINIDES. 259 3. CORYNACTHS? CLAVIGERA. <. Actinia clavigera, Drayton in Dana, Explor. exp. Zooph., p.135, pl. 2, fig. 47, 1846. Corps renfié, en forme de vase médiocrement élevé, lisse, d’un roux orangé avec des stries longitudinales et transverses ; tentacules forts, assez longs, en 3 séries, capités et étoilés au sommet, blanchâtres, avec des bandes pourprées dans leur moitié supérieure; disque d’un brun foncé, avec des lignes radiaires ; pas de tubercules calicinaux. Iles Panmota, Océan Pacifique. $ AA. — Tentacules claviformes. 4. CORYNACTIS QUADRICOLOR. Actinia quadricolor, Rapp, Pol. in Allgem. und Actin. insbes., p. 57. Actinia quadricolor, Leuckhart et Ruppell, Neue wirbell. Thiere des rothen Meeres, p. 4, pl. 1, fig. 3. (Atlas zu der reise im nordl. Africa, von Rup- pell), 1829. Entacmæa quadricolor, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 35, 1834. Tentacules claviformes, allongés, blancs vers l’extrémité, bruns-rous geâtres dans le reste de leur étendue. Espèce péristonienne blanche ; parois latérales du corps brunâtres. Mer Rouge. 5. (CORYNACTIS? MAGNIFICA. Actinia magnifica (Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t, IV, p. 440, pl. 9, fig. 1, 1833). Grande espèce d’un beau rouge-cramoisi; à disque oblong, sublobe, gris; bouche petite; lentacules médiocres, jaunes, gréles à la base, renflés à la pointe qui est couleur de laque. ” Vanikoro. Coralliaires. Tome 1. 19 ” 260 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre X. IMELACTIS. - Les Actiniens, pour lesquels nous avons formé ce genre, ne nous sont connus que par les figures qu’en ont données MM. Quoy et Gaimard, mais paraissent se distinguer nettement par leurs tentacules courts, claviférmes et peu nombreux, et par leur bouche en forme de trompe protractile. Le corps est lisse, comme dans les genres précédents. 4. MELACTIS vas. Actina vas, Quoy et Gaimard, Voyage de lAstrolabe, Zool., te IV, p.147, pl. 49, fig. 6, 1833 - Corps assez élevé, en forme de vase renflé au milieu, strié en iong et en travers de brun-rougeâtre. Contours du disque et du pied oran- gés ; bouche piquetée de brun-rouge sur un fond jaune. Tentacules courts, bruns à la base, verdâtres au sommet qui est obtus. Vanñikoro. 2 2. MELACTIS GLOBULOSA. Actinia globulosa, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, t. IN, p. 145, pl. 9, fig. 4, 1833, Très-pctite espèce conique, d'un rose tendre, avec des lignes vertica- les d’une teinte plus foncée ; bouche rougeâtre et proéminente; tenta- cules blancs, terminés par un petit bouton. Côtes de la Nouvelle-Hollande. Genre XI. HETERACTIS. Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad. Aclinia (pars), Quoy et Gaimard, Voy. de l’Astrolabe,t. IV, p.141. Les Heteractis ressemblent aux Actinies par leur corps lisse, mais diffèrent de tous les autres Actiniens par la structure moniliforme de leurs tentacules. ACTINIDES, 261 14. HETERACTIS AURORA. Actinia aurora, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 14, pl. 12, fig. 1-3, 1855. Corps cylindroïde, assez élevé, d’un rouge orangé, strié verticalement ; disque légèrement enfumé, avec le bord blanc; bouche entourée de languettes d’un jaure-pâle ; tentacules très-nombreux, médiocres, les uns jaunes, les autres jaunes et rouges. Nouvelle-Irlande, sur ies pierres. Sous le nom de variété, MM, Quoy et Gaimard, £bid., p. 142, pl. 12, fig. 4, signalent un Actinien très-voisin du précédent, mais qui peut- être en diffère spécifiquement. Ses tentä#cules sont bruns à la base, verdâtres au milieu et un peu rouges à la pointe ; le disque est jaunâtre, avec les stries verdâtres. Il à été trouvé à la Nouvelle-Guinée. 2. HETERACTIS? HYALINA. Actinia hyalina, Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. I, p. 170, 1817. Tronc diaphane, mou, avec des lignes iongitudinales ; tentacules plus longs que le corps, rougeûtres, formés d’anneaux verruqueux. Vit fixée sur les fucus, dans l'Océan Atlantique. Genre XII. CAPNEA. Kapnea, Forbes, Ann. of nat. hist. series 1, v. VLE, p. 81 (1841). Capnea, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2° édit. p. 263, 1847. Ce genre ne nous est connu que par la description qui en a été donnée par MM. Forbes et Johnston, et paraît différer essen- tiellement de tous les autres Actiniens par lexistence d’une en- veloppe épiderinique, lobée à son bord supérieur. Il est aussi à noter que le pied s'étale beaucoup, et que les tentacules très- courts et rétractiles sont disposés en séries concentriques très- espacées. | CAPNEA SANGUINEA. F: Kapnea sanguinea, Forbes, loc. cit, pl. 7, fig. 4, 1841. Capnea sanguinea, Johnston, Loc. cit., p. 205, fig. 45, 1847. Le corps est d'un vermillon très-vif; ies tentacuies un peu orangés. Ile de Man., parmi les Nullipores, à une profondeur de 18 brasses. 262 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre XIII. DYSACTIS. Actinia (pars), Auctorum. Corps dépourvu de verrues; tentacules formant deux cou- ronnes très-distinctes, mais contiguës à leur base; ceux de la couronne interne très-longs et égaux; ceux de la couronne ex- terne très-courts et subégaux. Le disque paraît être dépourvu de tubercules calicinaux. 1. DŒSACTIS BISERIALIS. Actinia biserialis, Forbes, on British Actiniadæ (Ann. of nat. hist, t. V, p. 182, pl. 3). Actinia biserialis, Johnston, Hist. of Brit. zooph., p. 221, pl. 58, fig. 1, 1847. Corps très-allongé, rétréci vers le bas, brun, avec des lignes longi- tudinales bleues. Tentacules formant deux couronnes très-distinctes ; les exterries de longueur médiocre et très-nombreux ; les internes, au nom- bre de 16, très-espacés el près de trois fois aussi longs que les autres. Guernsey. 2. DYySACTIS CHILENSIS. Actinia chilensis, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 76, pl. 2, fig. 5, 1830. Corps subconique, d’un vert tendre avec des côtes longitudinales d’un vert foncé. Bouche grande, oblongue. Les grands tentacules très-longs, filiformes et blanc de neige, au nombre de 14; les autres médiocres, grêles, flexueux, orangés. Habite les côtes du Chili, dans les crevasses des rochers. 3. DYSACTIS ANNULATA. Actinia annulata, Lesueur, Journ. of the acad. of Philad., 1, I, p. 172, 1817. Corps élevé, droit, très-contractile, diaphane. Tentacules pointus, inégaux, blancs, divisés en huit ou neuf rangs; les 6 ou 8 tentacules les plus rapprochés du centre, très-longs, les autres moitié plus courts. le Barbade. ACTIXIDES. 263 4. DYsACTIS RHODORA. Actinia rhodora, Couthouy in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 148, pl. 4, fig. 37, 1846. Tronc court, d'un roux brillant avec des lignes verticales pâles, à base lobée; disque marqué de lignes rayonnantes ; bouche à six lobes, sail- laule; trois séries de tentacules subulés, les internes beaucoup plus longs que les externes. | Rio de Janeiro. 2* secrion. ACTININES VERRUQUEUSES. Parois latérales du corps garnies de tubercules verrucifor- mes agglulinants. Pied bien développé. Genre XIV. CEREUS. Actinia, Linné, Cuvier, Lamarck. Cereus, Oken, Lehrbuch der naturgeschichte, t. IX, p. 349 (1815). Cribrina (pars), Ehrenberg, Corullenth. des rothen Meeres, p. 40. Bunodes, Gosse, Obs. on the family of Actiniadæ (Ann. of nat. Hist., 1855, series 2, v. XVI, p. 294). Surface extérieure du corps garnie de verrues agglutinantes. Disque dépourvu de tubercules calicinaux ; point de pores laté- raux pour la sortie de nématocystes. Cette division générique, établie par Oken en 1815, corres- pond à peu près au genre Cribrina de M. Ebrenberg. M. Johns- ton pense que les tubercules verruciformes dont la surface du corps est garnie, sont perforés de part en part; mais cette opi- nion ne nous semble pas fondée, et l'orifice qui se remarque au sommet de ces tubercules ne nous paraît être qu’une fossette, la- quelle est souvent susceptible d’agir à la manière d’une ven- touse. Du reste, l’adhérence des corps étrangers à ces verrues semble être due principalement à l’action d’un suc agglutino- sif dont les fossettes en question seraient les organes secré- teurs. | Le genre récemment proposé par M. Gosse, sous le nom de Bunodes, ne paraît pas différer de celui-ci. 264 ORDRE DES ZOANTHAIRES. $ À. — Les tubercules verruciformes distribués sur pres- que toute la surface latérale du corps. S B. — Tentacules gros et courts. 1. CEREUS CORIACEUS. (Planche C1, fig. 4). Ortie rouge, Rondelet, Hist. des poissons, livre XVII, chap. 14, fig. 1554. Urtica rubra vel purpurea, C. Gesner, de Aquatil., p. 124, fig. d'après Ron- delet, 1558. Urtica rubra, Aldrovande, Anim. exsang. (zooph.), p. 568, fig. d’après Ron- delet, 1606. Ortie de mer, Réaumur, Mem. acad. des sc. ann., 1710, pl. 10, fig. 21. Actinia senelis? Linné, Syst. nat., édit. 12, p. 1088. Actinia, Dicquemare, planches inédites. Actinia coriacea, Cuvier, Tableau élément. d’hist. nat., p. 653, 1797. Actinie coriacée, Spix, Ann. du Mus., t. XIII, p. 460, pl. 2, fig. 1, 1809. Actina crassicornis, Cuvier, Dict. des sc. nat., t. I, p. 249, 1816. Actinie coriace, À. senilis, Cuvier, Règne anim., 1re édit., t. IV, p. 51, 1817. Actinia coriacea, Rapp, Polypen in Allgem. und Act. insbes., p. 51, pl. 1, fig. 3, 1829. Cribrina coriacea, Ebrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 40, 1834. Actinia crassicornis, Johnston, Hist. of Brit. zooph., p. 226, pl. 59, fig. 5, et pl. 40, fig. 1-2; 9e édit., 1847. Actinia gemmacea, J. Dalyell, Anim. of scotl., t. II, p. 225, pl. 48, fig. 1, 1848. Actinia senilis, Hollard, Etudes sur le genre Aile (Revue et Mag. de 30o1., 1854, n° 4, p. 18). Tentacules gros, courts, assez nombreux. Verrues dermiques. médio: crement serrées, disposées irrégulièrement. Le corps est ordinairement varié de vert et de rouge ; les tentacules grisâtres, avec de larges AADORS rosées. Se trouve dans le sable, sur les côtes de la Fianéé et de l’Anglex terre. L'AcriniA mousatica, Müller, Fauna danica, t. IV, p. 23, pl. 139, fig. 1, 1806, ne paraît pas différer de cette espèce. Elle adhère aux rochers de Helgoland. 2. CEREUS PAPILLOSUS. Isacmæa papillosa, Ehrenberg, Corail, des rothen Meeres, p. 35, 1854, Corps très-déprimé, rouge, entièrement papilleux ; tentacules épais, courts. Des côtes de Norwège. ACTINIDES. 265 3. CEREUS BIMACULATUS. Actinia bimaculata, Grube, Actinien, ete., p. 4, fig. 4, 1840. Tubercules verruciformes, très-petils et formant des rangées vertica- les très-espacées. Tentacules gros et courts. Corps jaunâtre ; tentacules annelés de gris-jaunâtre et de gris-verdâtre ; bord labiai blanc, avec deux taches rouges. Côtes de Suède. 4. CEREUS CHRYSOSPLENIUM. Actinia chrysosplenium, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2e édit., P- 214, pl.37, fig. 1-5, 1847. Petite espèce de couleur verte, avec des taches ou des bandes d’un jaune brillant. Les tentacules sont quelquefois annelés de blanc et de vert. Les tubercules verruciformes, gros, espacés et ne LS dois pas des séries verticales bien caractérisées. Côtes d'Angleterre. 5. CEREUS GLANDULOSUS. Actinia glandulosa, Otto, Mem. des cur. de la nat., t. XI, p. 295. Actinia glandulosa, Rapp, Polypen in Allg. und Actin. insbes., p. 52, 1829. Corps couvert de séries longitudinales de verrues. Mer Méditerranée. L’AcTiNIA MaMILLAaRIS (Quoy et Gaimard, Voy. de l’Astrol., Zool., t. IV, p. 164, 1833) nous paraît devoir être classée ici, mais nous ne la connaissons que par la phrase descriptive suivante : « À parva, rosea, tuberculis subaureis ordinatis tecta; basi subtus rosacea rubro ra- diata ; tentaculis brevibus cinereis, apice rubentibus. » _ Ile de l’'Ascension. $ À (page 264). —" $ BB. — Tentacules de longueur médiocre. 6. . CEREUS GEMMACEUS. (Planche C1, fig. 3.) Hydra disciflora,corpore miliaribus granulis striato, Gærtner, Philos. trans. t. LIT, p. 82, pl. 1, fig. 4. A. B., 1762 (reprod. dans l'Encyclop., pl. 70, 266 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Actinia gemmacea, Ellis et Solander, Hist. of 300ph., p. 3, 1766. Actinia verrucosa, Pennant, Brit. zool., p. 49, 1777. —— Rapp, Polypen in Allg. und Actin. insbes., p. 50, 1829. Bumodes gemmacea, Gosse, op. cit. (Ann. of nat. hist. series 2, v. XVI, p. 294, 1855). Corps entièrement couvert de pelites verrues, très-serrées et dispo sées en séries longitudinales, d’un rose-pâle nuancé de vert clair; ten- tacules grêles, annelés de blanc et de vert. Habite les côtes de France et d'Angleterre. L'espèce décrite par M. Johnston sous le nom d'Actinia coriacea (Hist. of Brit. zooph., 2e édit., p. 224, pl. 39, fig. 1-2, 1847), paraît se rapporter à celte espèce. L’AcTINIAS GEMMACEA, du même auteur (op. cèt., p. 223, pl. 38, fig. 6-8), semble ‘différer de l’espèce précédente par le petit nombre des verrues qui sont disposées en séries verticales très-écartées l’une de l’autre, et par le très-petit nombre de ses tentacules. C’est probable- ment un jeune individu. L’Acrinra MONILE. Templeton, Lond., Magaz.nat. hist.,t.1X, p.303, fig. 494 — Johnston, ‘op. cit., p. 224, fig. 51, est, selon toute proba- bilité, un jeune individu du C. verrucosus, ainsi que l’a déjà remarqué M. Cocks. (Voyez Johnston, op. cit., p. 225.) 7. CEREUS AURORA. * Actinia aurora, Gosse, Descript. of three new sp. of Brit. Actiniæ (Ann. of nat. hist., series 2, v. XIV, p. 280, 1834). Corps garni de fosseltes préhensiles ovalaires, dont les bords ne sont pas saillants, et de couleur olivâtre. Tentacules coniques; ceux du cycle interne plus grands que les autres (égalant à peu près le diamètre du disque), pâles vers la base et d'une teinte orangée vers le bout. Dis- que varié de brun, de gris et de blanc. Côtes d'Angleterre. 8. CEREUS THALIA. Actinta thalia, Gosse, Brit. Actiniæ (Ann. of nat. hist., series 2, v. XIV, p. 283). Bunodes thalia, Gosse (Ann. of nat. hist., v. XVI, p. 294). Corps bleu verdâtre, garni d'une trentaine de rangées longitudinales de tubercules agglutinants (au nombre d’erviron 25 par rangée) ; ceux de la rangée supérieure s'allongeant de façon à ressembler à des tenta- cules rudimentaires. Tentacules égaux, disposés sur deux rangs (envi- ACTINIDES. 267 ron 48), obtus, gros, courts (égalant environ la moitié du diamètre du disque) et d’un gris-brunâtre. Disque rayonné de jaune et de noirâtre. Côtes d'Angleterre. 9. CEREUS CLAVATA. Actinia clavata, Thompson, The Zoologist., 1851. —— Gosse, Ann. of nat. hist., v. XII, p. 127, 1853. —— Jordan, Ann. of nat. hist., v. XV, p. 88. Corps diaphane, presque incolore; tentacules d’un- beau rose, avec des points blancs disposés transversalement. Tubercules agglutinants, nombreux, disposés en séries verticales, jaunes, avec un point central cramoisi. Côtes d'Angleterre, 10. CEREUS PLUVIA. Actinia pluvia, Drayton in Dana, Zooph., p. 145, pl. 4, fig. 30, 1846. Tronc cylindroïde, entièrement couvert de petites verrues rapprochées et disposées sans ordre, élargi à ses deux extrémités ; tentacules serrés, en 3 séries, subulés, un peu courts ; disque marqué de lignes radiées ; bouche un peu saillante. Cette espèce est tantôt d’un orangé brillant, tantôt d’un rouge pâle, tantôt d'un brun-verdâtre. Côtes du Pérou. + 11, CEREUS GEMMA. Actinia gemma, Drayton in Dana, Explor. exped Zooph., p.147, pl. 4, fig. 35, 1846. Corps cylindrique, presque entièrement couvert de verrues contiguës, bleues, sur un fond cendré; disque à bord denté ; tentacules subulés, ua peu courts, en deux séries subégaies, jaunâtres, avec le bout rose. False Bay, Porto Praya, Cap Vert. 12. CEREUS PAPILLOSUS. Actinia papillosa, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 78, pl. 3, fig. 2, 1830. Corps subconique, entièrement couvert de verrues serrées, vertes et entourées d’un rouge vif; disque couleur de chair ; la bouche entourée de 6 lobes égaux. Tentacules médiocres, subulés, d'un rouge-brun, sub- égaux, sur 3 rangées. Côtes du Chili et du Pérou, sur les rochers. 268 ORDRE DES ZOANTHAIRES. 43. CEREUS? OCELLATUS: Actinia ocellata, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 79, pl. 3, fig. 5, 1830. | Corps subconique, entièrement couvert de verrues rouges, disposées sans ordre et très-rapprochées; disque rougeûtre ; tentacules vai nombreux, subégaux, subulés, d’un brun-rouge vif, Habite les crevasses des rochers sur la côte du Pérou. 14. CEREUS? TUBERCULOSUS. Actinia tuberculosa, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 459, pl. 11, fig. 3-6, 1833, Tronc cylindrique, assez élevé, couvert de très-grosses verrues ova= laires, qui sont ou rouge-brun, ou aurores, ou d’un cramoisi sombre, ou encore brunâtres et toujours marquées de petites bandelettes longitu- dinales. Un certain nombre d'entre elles, qui sont plus grosses que les autres et d’un joli gris-bleuâtre linéolé de brun, forment six rangées verticales. Le tour de la bouche est orangé ; le disque d’un jaune ten- dre : trois rangées de tentacules médiocres, subulés et subégaux. Cette espèce qui n’adhère que peu au sol, a été trouvée dans le détroit de Bass. $ A (page 264). —— $ BBB. — Tentacules longs et gréles. 15. CEREUS ARTEMISIA. Actinia artemisia, Pickering in Dana, Expl. exped. Zooph., p. 149, pl. 4, fig. 38, 1846. x Tronc un peu élevé, renflé, presque entièrement couvert de verrues nombreuses, disposées en lignes verticales, d’un vert-jaunâtre ; disque d’un verdâtre obscur ; bouche petite, lobée ; 3 séries de tentacules su- bulés, allongés, inégaux ; les internes notablement plus courts que les autres. , Côte Nord-Ouest de l'Amérique, dans le sable. 16. CEREUS CRUENTATUS. Actinia cruentata, Couthouy in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 138, pl. de fig. 23, 1846. Tronc subconique, plus large que haut, entièrement couvert de séries longitudinales de petites verrues, d’un rouge pourpré; tentacules longs, Li ACTINIDES. 269 subulés, subégaux, d’un rouge de sang, au nombre de 48; disque pourpré radié de blanc. Habite les côtes de la Terre-de-Feu, dans le sable. 17. CEREUS FUSCO-RUFUS. Actinia fusco-rubra, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. AV, p. 144, pl. 11, fig. 7, 1835. (Excl., fig: 8.) Corps cylindroïde, d'un rouge-brun foncé, avec la base plus claire, entièrement couvert de verrues qui se disposent en rangées horizonta- les ; contour de la bouche rouge, avec un cercle bleu ; disque présentant 6 bandes blanches rayonnées. Tentacules médiocres, grêles, d'un rouge clair et annelés. Tonga. La figure 9 de la planche citée ci-dessus paraît se sde pété à cette espèce, mais ne peut pas être le disque de l’exemplaire de la figure 8, qui est une Adamsia. L'AcriniA PuNCTULATA de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de l’As- trolabe, Zooph., pl. 12, fig. 8 et9) nous paraît appartenir à cette division du genre Cereus. Elle a le corps brun-violacé, linéolé de la même cou- leur et marqué de points blancs, qui semblent être des tubercules ver- ruciformes. Les tentacules sont annelés de blanc et de vert, et il existe une bordure verte près du calice et du pied. Tasmanie. $ AA.— Les tubercules verruciformes, occupant seulement la région supérieure des parois latérales du Corps. $ C. — Tentacules courts. 18. CEREUS BELLIS. Hydra caliciflora, corpore verrucoso, Gærtner, Philos. trans., t. LIL, p. 79, pl. 1», fig. 2, À, B, C, 1762 (fig. reprod, dans l’'Encyclop., pl. 71, fig. 4). Actinia bellis, Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 2, 1786. Actinia pedunculata, Pennant, Brit. zool., t. IV, p. 49, 1777. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., 1. ILE, p. 70, 1816. Cribrina bellis, Grube, Actinien, etc., p. 12, 1840. Actinia bellis, Rapp, Pol. in Allg.und Actin. insbes., p.50, pl. 1, fig. 1 et 2, 1829. —— Delle Chiaje, Descriz. e notom. delle animali inverteb., t. IV, p.126, pl. 156, fig. 1. —— Johnston, Hist. of Brit. zooph., p. 298, pl. 42, fig. 1*, 1847. —— pans ou of Irish zooph. (Ann. of nat. hist, 1841, v. VII, P. : ; ‘270 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Actinia, Dicquemare, planches inédites (Biblioth. du Muséum). Actinia pedunculata, Hollard, Etudes sur le genre Actinie (Mag. de zool. de Guérin, 1854, n° 4, p. 20). Sagartia bellis, Gosse, op. cit. (Trans. Linn. Soc., v. XXI, p. 274). Corps susceptible de s’allonger beaucoup, à téguments minces, d'un gris-jaunâtre pâle, et ne portant de verrues que dans le voisinage du bord calicinal. Disque susceptible de s’onduler très-fortement sur les bords et présentant les bandes radiaires blanches et grises. Tentacules courts, très-nombreux, grêles, plus petits en dehors qu’en dedans, et finement annelés de gris et de blanc. Leurs points d'insertion permet- tent de reconnaitre les 12 principaux et quelquefois même les 6 pri- maires. S'enfonce dans le sable, Océan et Méditerranée. M. Haime a constaté que les tentacules renferment dans leur cavité une multitude de globules chromatophores, el que, sous une légère pres- sion, ces corpuscules s’échappent au dehors par un canal étroit et cy- lindrique, en commuuication avec le pore terminal de ces appendices. M. Gosse range cette espèce parmi les Actiniens dont les parois du corps sont percées de pores, pour livrer passage aux nématocystes; mais nous ne pensons pas que celle disposition soit normale, 19. CEREUS ALBUS. Actinia alba, Johnston, Hist. of Brit. z0oph., 2 édit., p. 217, pl. 37, fig. 4-7, 1847. ; Ressemble beaucoup à C. bellis, mais paraît avoir les tentacules plus grêles, plus aïilongés et plus égaux, et le corps marqué de côtes longi- tudiuales saillantes. Habite les côtes de la Manche. 20. CEREUS AURENTIACUS. Actinia aurantiaca, Delle Chiaje, Mem. sulla storia degli anim. senza verteb. della regno di Napoli, t. II, pl. 29, fig. 25. —— Grube, Actinien, etc., p. 5, fig. 5, 1840. Tentacules courts et assez gros. Tubercules verruciformes, très-petits et n'occupant pas le quart de la hauteur du corps; portion lisse, blanche, marbrée de rouge-orangé ; portion supérieure brune ; tentacules verdà- tres avec l'extrémité rouge. Baie de Na ples. ACTINIDES. 271 € 21. CEREUS PAUMOTENSIS. Actinia paumotensis, Couthouy in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 141, pl.3, fig. 25, 1846. Très-grande espèce, à disque étalé et multilobé, n'ayant de verrues que dans la portion supérieure du tronc ; d'un brun clair ; disque couleur de chair jaunâtre ; tentacules très-nombreux, subulés, courts, couvrant la plus grande partie du disque, jaunâtres, carminés vers le bout. Bouche allongée, grande, très-peu saillante. Iles Panmota. 22. CEREUS ? AMETHYSTINUS. Actinia amethystina, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 142, pl. 12, fig. 5, 1835. Corps cylindroïde, assez élevé, d’un joli vert clair; des séries de verrues (?) violettes dans le voisinage du disque; celui-ci un peu ondulé ; tentacules nombreux, très-courts, arrondis, d’un beau violet, Nouvelle-Irlande. L'ACTINIA BREVITENTACULATA, Blainvilie, Dicé. sc.nat.,t. LX, p.293, 1830. — (4. parvitentaculata, Quoy et Gaimard, Voy. de l'Astr. Zool., t. IV, p. 165, 1833), paraît devoir prendre place ici; elle a été carac- térisée de la manière suivante par ces derniers auteurs: « Actinia vasi- formi, basi candida ; disco patulo,undulato, margine glanduloso ; tentacu- lis numerosis, brevibus, truncatis. luteo-virescentikus, ore roseo violaceo.» Nouvelle-Irlande. $ AA (page 269). —— Ç CC.— T'entacules assez longs. 23. CEREUS FILIFORMIS. Actinia filiformis, Rapp, Polyp. in allgem. und Actin. insbes., p.57, pl. 5, fig. 2 et 3, 1829. Tentacules nombreux, longs, filiformes et subégaux. Couleur d’un vert-glauque. Côtes de Norwège. 24. CEREUS CRISPUS. Entacmæa crispa, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 36, 1854. Corps déprimé, glabre ; d’un jaune-rosé ; disque marqué de rayons bruns ; tentacules d’un brun-cendré, les internes très-longs, contournés 272 ORDRE DES ZOANTHAIRES. en spirale, très-coniques ; les externes beaucoup plus courts ; plusieurs rangées de verrues près du bord calicinal, Mer Rouge. (Nous caractériserons cette espèce, ainsi que plusieurs autres dé- crites par M. Ehrenberg, d’après les dessins inédits que ce zoologiste célèbre a bien voulu nous communiquer, lors de notre voyage à Berlin en 1850.) 25. CEREUS DIGITATUS. Actinia digitata, Müller, Zoo!. danica, t. IV, p. 16, pl. 133, 1806. Cette espèce paraît différer de Coriaceus, par la forme élargie de son corps et par ses tentacules gréles et allongés. Habite les côtes de la Norwège. 26. CEREUS? ERYTHRŒUS. Entacmæa erythræa, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 37, 1834. Subcylindrique, entièrement rouge; une triple série de tentacules subaïgus, assez gros, subsimilaires et dont les internes sont un peu plus forts. Des verrues à la partie supérieure du corps. Mer Rouge. $ AAA. — Les tubercules verruciformes occupant seule- ment la région inférieure des parois latérales du corps. 27. CEREUS. PRETIOSUS. Actinia pretiosa, Dana, Explor. erped. Zooph., p. 137, pl. 3, fig. 20, 1846. Tronc cylindrique, assez élevée, lisse dans sa moitié supérieure, et présentant sur l’inférieure des verrues éparses, les unes petites et sim- ples, les autres plus grandes et étoilées. Ces verrues sont d’än rouge- carmin sur un fond couleur de chair ; tentacules subégaux, en deux rangées, assez longs, jaunâtres, avec la base orangée et marquée d’un point rouge. | Iles Fidji. £ Cet Actinien a vraisembablement éte décrit à l’état jeune. ACTINIDES. 273 28. CEREUS ? BICOLOR. Actinia bicolor, Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. I, p. 171, 1817. Tronc marqué de bandes longitudinales brunes et blanches ; base dilatée, garnie de plusieurs rangées de verrues; bouche rougeâtre ; ten- tacules placés sur quatre rangées, inégaux; les plus petits situés vers le bord, ceux du centre pointus, avec une rangée de points blancs sur leur face interne. Habite la baie de l’île Saint-Vincent, sur les coquilles. 29. CEREUS? MACLOVYIANUS. Actinia macloviana, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p.79, pl,5, fig. 4, 1830. Corps cylindroïide, d’un rouge sombre avec des nuances vertes ; ver- rues petites, en séries longitudinales écartées. Disque rouge-brun. Ten- tacules assez allongès, subulés, sur deux rangées, d’un rouge-brun ponctué de blanc. Iles Malouines, sur ies rochers. 30. CEREUS? VENUSTA. Actinia venusta, Gosse, op. cit. (Ann. of nat. hist., series 2, v. bb 281, 1854). Sagartia venusta, Gosse le of nat. hist., series 2, v. XVI, p. 294). Corps de couleur chamois ou brun-orangé ; fosselies agglutinantes, petites et pâles. Tentacules très-nombreux (environ 200), grêles, aigus et blanchâtres. Disque orangé. Cetie Actinide émet en abondance des filaments de nématocystes quand on l’irrite. Mais, M. Gosse, en indiquant ce caractère, ne dit pas si cette évacuation a lieu par la bouche ou par les pores pratiqués dans les parois latérales de la cavité viscérale. Si la muraille est perforée comme chez les Adamsia, cette espèce pourrait devenir le type d’une division générique particulière, pour laquelle on pourrait conserver le nom :le Sagartia que M. Gosse emploie d'une manière plus large. L’AcTiniA 6LANDuLOSA de Risso (Hési. nat. de L'Eur. mérid., t. V, p. 288) appartient probablement à ce genre. Elle est d’un jaune sale, avec les tubercules rouges et les tentacules très-petits. _ Nice. Le genre Acrinostezza de M. Duchassaing (Anim. rad. des Ant., . 10, 1850) paraît correspondre à notre seconde division du genre Crée Cet auteur en mentionne une espèce sous le nom d’A. formosa, dont les tentacules internes sont quatre fois plus courts que le dia- mètre du disque. 274 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre XV. PHYMACTIS. Ce genre diffère des Cereus, par l'existence d’une rangée de tubercules calicinaux ou bourses chromatophores, près du bord du disque. $ À. — Tentacules courts. 1. PHYMACTIS FLORIDA. Actinia florida, Drayton in Dana, Explor. dé Zooph., p. 151, pl. 2, fig. 6, 1, 8, 1846. Tronc entièrement couvert de papilles serrées et disposées sans ordre, subcylindrique, assez élevé ; tentacules un peu courts, subégaux, subu- lés, nombreux, en 5 séries; bourrelet autour de la bouche, un peu saillant. Une variété est violette, avec les verrues d’ur bleu d’outremer, le disque d’un bleu pâle et les tubercules calicinaux d’an blanc de perle ; une autre est toute verte, avec les tubercules jaunes; une autre rougeâtre, avec les verrues d'un vert foncé, les tentacules pourpres et le disque d’un gris-verdâtre. Habite lés côtes du Pérou. 2, PHYMACTIS DIADEMA. Actinia diadema, Drayton in Dana, Expior. exped. Zooph., p.133, pl. 2, fig. 41, 1846. Corps cylindroïde, un peu court, presque entièrement couvert de verrues éparses et peu serrées, d'un bleu pourpré ; tubercales calici- naux, très-salllants, d'un rouge pâle. Tentacules courts, subégaux, su- balés, en quatre séries, cramoisis, ainsi que la bouche qui a la forme d’un cône saiilant. Habite les rochers de Porto Praya et le Cap Vert. 3. PHYMACTIS? CAPENSIS. Actinia capensis, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 76, pl. 2, fig. 4, 1830. Corps élevé, d’un fauve bistré, presque entièrement couvert de petites verrues brunûtres. Tubercules calicinaux (?) d’un rouge de cinabre. Ten- lacules petits, azurés. Le bord du pied est rouge de sang. Habite les rochers du cap de Bonne-Espérance. ACTINIDES. 275 $ AA. — Teniacules médiocres. 4, Puaymacris SANCTÆ-HELENZ. Actinia Sanctæ-Helenæ, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 74, pl. 2, fig. 1, 1830, Corps court, d’un rouge-brun très-obscur, entièrement couvert de verrues plus foncées. Bouche large, d’un rouge de sang, avec un bord lobé couleur de chair; le reste du disque d’un rouge-brun terne ; tuber- cules calicinaux d’un rouge de sang; tentacules médiocres, coniques, sub- égaux, nombreux, sur deux rangées principales, d’une couleur rouge brunûâtre. Habite les rochers de Sainte-Hélène, 5. PHYMACTIS CLEMATIS. Actinia clematis, Drayton in Dana, Explor. exped. Zuoph., ps 130, pl. 1, fig. 4 et 5, 1846. Tronc court, entièrement couvert de verrues serrées et disposées sans ordre ; tentacules un peu courts, subulés, nombreux, peu inégaux, formant 5 rangées; bouche oblongue, peu saillante. Une variété est verte, avec les tubercules calicinaux d’un jaune brillant ; une autre est cramoisie, avec les tubercules vermillon. Côtes du Brésil. $ AAA. — Tentacules allongés, 6. PHYMACTIS VERATRA, Actinia veratra, Drayton in Dana, Ezxplor. rs Zooph., p. 129, pl. 1, fig. 3, 1846. Tronc court, d’un vert foncé, entièrement couvert de verrues serrées et disposées sans ordre; tentacules nombreux, subulés, d’un vert-pré brillant, longs, subégaux ; tubercules calicinaux verts. Habite la Nouvelle-Galles du Sud, sur les rochers. 1. PHYMACTIS PUSTULATA. Actinia pustulata, Couthouy in Dana, Explor. exped. avi ‘p. 128, pl. 4, fig. 2, 1846. Tronc un peu court, bronzé, entièrement couvert de verraes serrées et disposées sans ordre ; disque d’un vert olive ; tentacules grands, su- Coralliaires. Tome 1. 20 276 ORDRE DES ZOANTHAIRES. bulés, médiocrement nombreux, un peu inégaux, jaunâtres ou ochracés: tuhercules calicinaux semblables à des tentacules rudimentaires. Habite sur les rochers de Rio-de-Janeiro. L'Urricina Lessons, Duchassaing (op. cit., p. 9), paraît appartenir à ce genre. C’est une espèce de grandeur médiocre, ayant le corps épais, : de couleur jaune ou verdâtre, et garni de tubercules petits et nombreux; les tentacules deux fois aussi longs que le diamètre du disque, et le bord calicinal garni de vésicules, que l’auteur appelle natatoires, mais qui sont probablement des bourses chromatophores. Antilles. Genre XVI. CYSTIACTIS. Corps entièrement couvert de tubercules subtentaculiformes, ou offrant l'aspect de grosses phlyctènes très-saillantes. 4. CysTiacTis Eypouxi. Tentacules trapus, médiocrement nombreux, striés longitudinalement par la contraction; les externes plus petits que les internes. Corps cou- vert de grosses phlyctènes de grandeur très-inégale, très-serrées et disposées irrégulièrement. Les échantillons conservés dans l’esorit-de-vin ont une couleur brune- uniforme. Côtes du Chili (Eydoux), Muséum d'histoire naturelle de Paris. 2. CYSTIACTIS GAUDICHAUDI. Tentacules plus atlongés et plus grêles que dans C. Eydouxi ; tuber- cules phlycténiformes du corps plus petits, subsérialaires et présentant souvent au sommet une espèce de petite rosace formée de quelques points noirâtres. Couleur générale noirâtre dans les individus conservés dans l’esprit-de-vin. Habite Rio-Janeiro (Gaudichaud ). Muséum d'histoire naturelle de Paris. 3. CysTiACTIS REYNAUDI. Tentacules plus courts que dans les C. Eydouxi et C. Gaudichaudi. Tubercules en forme de phlyctènes serrés, subsérialaires, et de grosseur, médiocre. Couleur brun clair dans les individus conservés dans l’alcool.. Habite le cap de Bonne-Espérance (Raynaud). Muséum d'histoire naturelle de Paris. ACTINIDES. 277 Genre XVII. FECHINACTIS. Echinactis, Milne Edwards et J. Haime, op. cit. (Arch. du Mus.,t. V, p. 9, 1851). : Actinia (pars), Quoy et Gaimard, Voyage sur l’Astrolabe, Hist. zool., t.-LV, p.197. Sarcophianthus (pars), Lesson, Voyage de la Coquille. Zoologie, 2e par- tie, p. 70. Corps présentant à sa partie supérieure des tubercules verru- ciformes, et dans tout le reste de son étendue, des papillles érectiles coniques. 1. ECHINACTIS PAPILLOSA. Sarcophinanthus papillosus, Lesson, Voyage de la Coquille (Zooph.), p. 70, pl. 8, fig. 2, 4850. Echinactis papillosa, Milne Edwards et J. Haime, op. cit. (Arch. du mus., L'V,1p. 9, 1854} Disque très-dilatable et lobulé; tentacules coniques, très-courts, très- nombreux et entourés d’ane assez large bande de tubercules arrondis. Surface du corps couverte de papilles tentaculiformes, gréles et coni- ques. Le disque est brun, le corps jaune pâle. Nouvxelle-Irlande. 2, ECHINACTIS? CŒRULEA. Actinia cœrulea, Quoy et Gaimard, Voyage de l'Astrolabe, Zool., t. IV, p. 457 pl. 9, fig. 2, 4895. . Tronc subeylindrique, dilaté à sa base, portant un petit nombre de rangées de papilles, d'un joli fauve avec des stries plus foncées ; tenta- cules excessivement courts, pressés, n’occupant que le bord du disque, fauves à la base, d’un bleu du ciel à leur sommet qui est obtus. Un petit nombre de tentacules semblables sont disposés en rangées radiaires qui arrivent très-près de la bouche ; le contour de celle-ci est jaune, et le disque légèrement rosé. Vanikoro. Le genre Acrinororus de M. Duchassaing (Anim. rad. des Antilles, p. 10, 1850) paraît ressembler aux Déscosoma par la briéveté des tenta- cules, mais en différer par l'existence de verrues sur la partie supérieure de la surface du corps, et doit, par conséquent, prendre place dans cette section de la sous-famille des Actiniens. M. Duchassaing le caractérise de la manière suivante : 278 ORDRE DES ZOANTHAIRES. « Animal corpore cylindrico, tentaculis brevissimis, lanuginosis, totum fere discum occupantibus ; oscula in pluribus seriebus digesta. » Il ne cite qu’une espèce : « À. elegans — corpore cærulescente, tentaculis luteo-virescentibus. » 3 secrion. ACTININES PERFORÉES. Parois latérales du corps percées de petits trous qui laissent passer les filaments composés de nématocystes. Genre XVIII ADAMSIA. Priapus, Forskael, Descrip. anim. ortént., p. 102. Actinia (pars), Lamarck, Hist. des anim. s. vertèb., t. IE, p..63. Cribrina (pars), Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 40, 1840. Adamsia , Forbes, Ann. of nat. hist., v. V, p. 181,1840. —— Johnston, Nat. hist. of British zooph. —— Milne Edwards et Haime, Distrib. method., p. 7. Sagartia, Gosse, op. cit. ( Ann. of nat. Hist. series 2, v. XVI, p. 294, 1855), et Trans. of the Linneæn Society, v. XXI, p. 274. Pores situés dans le voisinage du pied : disque dépourvu de tubercules calicinaux. Cette division générique a été établie par E. Forbes, observa- téur habile, qui à beacoup contribué aux progrès de l'histoire naturelle effectués depuis quelques années en Angléterre. Elle ne nous paraît pas différer du genre Sagartia proposé récem- ment par M. Gosse. D’après cet auteur, les tentacules ne seraient pas rétractiles chez les 4damsia, tandis qu’ils jouissent de cette propriété chez les Sagartia ; mais nous avons souvent vu les pre- miers contracter et cacher ces appendices tout aussi complète- ment que peuvent le faire les Sagarties. 4. ADAMSIA EFFŒTA. 4e espèce d’ortie, Rondelet, Hist. des poissons, livre XVII, chap. 15, fig. 1554. Urtica quarta, C. Gesner, De aquatilibus, p. 1249, fig. d’après Rondelet, 1558, Urtica quarta, Aldrovande, Anim. exæsang., p. 569, fig. d’après Rondelet, 1606. ACTINIDES. 279 Tertia priapi species, Baster, Opusc. subt., t. I, p. 122, pl. 14, fig. 2, 1761 (Reprod. dans l'Encyclop. méthod., pl. 74, fig, 1). Actinia effœta, Linné, Syst. nat., édit. 12, p. 1088, 1767. Actinie brune, À. affœta, Ce. Règne anim., 1re édit., t. IV, p. 52, 1816; | 2e édit., t. III, p. 292. Actinia effœta, Lamarck, Hist. nat. des anim. sans verteb., t. III, p. 68, 1816. —— Jordan, on Actiniadæ (Ann. of nat. Hist., series 2, v. XV, p. 86). —— Rapp, Pol. in Alleg. und Act. insbesond., p. 54, pl. 2, fig. 2, 1829. —— Milne Edwards, Aflas du règne anim. de Cuvier (z0oph..), pl. 62, fig. 1, 12, 1840. Actinia parasitica, Johnston, Brit. zo0ph., 2e édit. p. 228, pl. 41, fig. 1,1847. Actinia effeta, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid., t V, p. 285, 1826. Cribrina effœta, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 40, 1834. Cribrina effeta, Grube, Actinien, etc., p.12, 1840. Sagartia parasitica, Gosse, op. cit. (Ann. of nat. Hist., series 2, v. XVI, p. 294). É Adamsia palliata, Gosse, the Aquarium, édit. 2, p. 140, pl. 4. Corps cylindrique ; téguments coriaces. Tentacules courts, couleur mélangée de gris-jaunâtre et de rouge-brunâtre disposés par bandes irrégulières, verticales. Tentacules annelés des mêmes teintes. Côtes de la Manche, etc. Se fise en général sur des coquilles vides, sur le Buccinum undatum , par exemple. L’Acrinia Ronpezeri, Delle Chiaje, parait se rapporter à cette espèce, tandis que l’Actinien décrit par ce naturaliste sous le nom d’Actinia effæta (Descriz. delli anim. invert. della Sic. cit., t. IV, p. 125,ett.V, p- 137, pl. 152, fig. 12), a les parois du corps transparentes, ce qui ne s'observe jamais chez la véritable À. effæta. M. Gosse a donné le nom d’AcTiN:A minitIA à une petite espèce qu'il a trouvée adhérente à des coquilles d’huitres, sur la côte d'Angle- terre, mais il paraît disposé à croire que c’est le jeune âge de son Àc- linia parasilica (ou Adamsia effœta). Le nombre considérable de ten- tacules qu’il a observés nous paraît être cependant une raison pour ne pas adopter cette opinion. Le corps de cette espèce est de couleur orangé-écarlate, et les tentacules sont brunâtres, avec des bandes blan- ches (Gosse, on new or little Known marine animals. Ann. of nat. hist., series 2, v. XII, p. 127, 1853). Nous devons ajouter que dans une publication récente, M. Gosse range d’une manière dubitative cette es- pèce dans son genre Bunodes, lequel correspond, ainsi que nous l'avons déjà dit, au genre Cereus (Trans. of the Linn. Soc. v. XXI, p. 274, 1855). 2. ADAMSIA PALLIATA. Medusa palliata, Bohadsch, op. cit. Actinia carciniopados, Otto, Mem. des cur. de la nat., t. XI, p. 288, pl. 40, fig. 1, a, f. 280 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Adamsia palliata, Johnston, Brit. zooph., 2e édit., p. 207, fig. 44, 1847. Actinia carciniopados, Delle Chiaje, Descriz. e not. degli anim. invert. della Sicilia citer, t. IV, p. 196, et t. V, p. 137, pl. 454, fig. 3, 1841. Actinie parasite, Dugès, Ann. sc. nat., 2% série, t. VI, p. 97, pl. 7, fig. C, 1, 1836. Cribrina palliata, Ehrenberg, Corall. des rothen Meeres, p. 41, 1834. Actinia picta, Risso, Hist. nat. de l’Europe mérid.,t. V, p. 286, 1896. Actinia carciniopados, Grube, Actinie, etc., p. 13, 1840. Actinia carciniopados, Rapp, Polyp. in Allgem. und Actin. insbes., p. 58, 1829. Actinia maculata, J, Dalyell, Anim. of Scotland. t. IE, p. 233, pl. 48, fig. 3-4, 4848. Corps court, très-flexible, d’un blanc-jaunâtre clair, parsemé de ta- ches rondes d’un rouge groseille ; le disque bordé de rose-orangé. Tentacules médiocres, grêles, assez nombreux, blancs. Méditerranée. — Elle est ordinairement fixée sur des coquilles qu'habitent des Pagures. Elle habite aussi les côtes d'Ecosse. 3. ADAMSIA PRIAPUS. Priapus polypus, Forskael, Descr. anim. orient., p.102, 1775; Icones, pl. 27, fig. c. (Reprod. Encyclop. méthod., pl. 79, fig. 10.) Actinia maculata, Lamarck, Hist. des anim, sans vertéb., t. III, p.69, 1816; 2e édit., p. 410. Actinia priapus, Gmelin, Syst. nat., édit. 13, p. 3134. Cribrina polypus, Ehrenberg, Coral. des rothen Meeres, p. 40, 1834. Corps cylindrique, médiocrement élevé, à base élargie ; des bandes longitudinales rousses. Tentacules roussâtres, faiblement annelés, su- bulés, trois fois plus courts que le diamètre du corps. Les pores de la base entourés d'un cercle blanc. Mer Rouge. 4. ADAMSIA ? ELEGANS. Actinia elegans, J. Dalyell, Anim. of Scot., p. 225, pl. 47, fig. 9, 1848. Corps brun-rouge ou orangé lacheté de blanc dans sa partie supé= rieure ; tentacules annelés surtout vers la base, ailongés : pores épars et livrant passage à des cordes de capsules filifères. Côtes d’'Ecosse, ACTINIDES. 281 -5. ADAMSIA DECORATA.. Actinia decorata, Couthouy in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 139, pl. 3, fig. 14, 1846. Tronc subcylindrique, médiocrement élevé, ayant près de la base deux rangées transverses de tubercules perforés; au-dessus de ces pores, il est d’un rouge-orangé brillant, au-dessous strié de brun pourpré et de bleu obscur, et son bord inférieur est brun-rougeâtre. Tentacules nom- breux, grêles et un peu longs, annelés de blanc et de brun-pourpré ; les extérieurs un peu plus courts que les autres. De larges bandes ra- diées sur le disque. Cette espèce a été trouvée dans la lagune de Honden, fixée sur une coquille de Natice morte. 6. ADAMSIA FUSCA, Actinia fusco-rubra, var., Quoy et Gaimard, Voyage de PAstrolabe, Zool., t. IV, p. 14, pl. 11, fig. 8, 1833. Corps jaunâtre, parcouru de bandes et des taches longitudinales d’un rouge sanguinolent, avec des stries rougeâtres, tremblées, intermédiai- res. Les pores marginaux espacés, entourés d’un petit bourrelet. Amboine. 7. ADAMSIA RUBRO-ALBA. Actinia rubro-alba, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 148, pl. 10, fig. 5, 18353, Corps cylindrique, blanc; tentacules médiocres, inégaux, d’un rouge orangé. Cap de Bonne-Espérance. MM. Quoy et Gaimard ont constaté que des filaments blancs sortaient de son corps. 8. ADAMSIA TRICOL(R. Actinia tricolor, Lesueur, Journ. of the Acad. of Phil., t. 1, p. 171, 1818, Tronc mou, de couleur orangée; base dilatée, garnie de plusieurs rangées de tubercules perforés ; bouche munie de petits tubercules, en- tourée d’un cercle bleu et orangé ; tentacules diaphanes, inégaux, co- niques, équidistants, placés sur 5 rangées ; les marginaux les plus courts, marqués de points bruns et jaunes. Trouvée à l'île Barbade, sur des coquilles habitées par des Pagures. 282 ORDRE DES ZOANTHAIRES. 9. ADAMSIA®Ÿ DIAPHANA. , Actinia diaphana, Rapp, Polyp. in Allgem. und Actin, insbes., p. 58, 4899. Tentacules courts, coniques, jaunâtres; corps strié verticalement et horizontalement de rouge-jaunitre. Venise. M. Delle Chiaje (Descriz. e notom. degli anim. invert. della Sicilia cileriore, t. IV, p. 127, et t. V, p. 139) a rapporté à cette espèce un Actinien auquel il assigne 3 larges orifices disposés en une rangée ver- ticale sur un des côtés du corps, structure qui ne nous semble pas de- voir exister. Cette espèce ne diffère peut-être pas de l’Actinia judaica (Linné, Syst. nat. ed., 12, p. 1088, 1767. — Colum marinum, Plancus de conchis minus notis, p. 43, pl. 41, fig. 6, 1739), qui habite également les canaux de Venise, mais qui est très-incomplètement décrite et très- grossièrement figurée, L'AcriniA TroGLopyres (Johnston, op. cit. p. 216, fig. 47; Jor- dan, on Actiniadæ Ann. of nat. hist. 1855, series 2, v. XV, p. 84) pa- raît appartenir à cette division, car M. Gosse la range dans son genre Sagartia. C'est une petite espèce dont le corps est grisâtre, avec des stries verticales blanchâtres, Ses tentacules sont grands, Genre XIX. NEMACTIS. , Pores situés près du bord du disque; des tubercules calici- naux. 4. NEMACTIS PRIMULA. (PI. CA, fig. 5.) Actinia primula, Drayton in Dana, Explor. exped. Zooph., p.154, pl. 2, fig. 12-15, 1846. Corps cylindroïde, aussi large que haut, lisse, avec les lignes colorées, verticales, quelquefois interrompues ; tentacules courts et grêles, en 3 séries ; tubercules calicinaux verts. La couleur des autres parties est très-variable. Habite les côtes de San-Lorenzo. 2. NEMACTIS DRAYTONI. Actinia primula? Drayton in Dana, Eæplor. exped. Zooph., p.135, pl. 2, fig. 16, 1846. Cet Actinien, que M. Drayton regarde comme devant probablement ACTINIDES. | 283 constituer une espèce distincte de la précédente, en diffère par ses ten- tacules tout-à-fait rudimentaires, tandis que ses tubercules calicinaux sont bien développés. Côtes de San-Lorenzo. 3. NEMACTIS ? COLORATA. Cribrina colorata, Duchassaing, Anim. radiaires des Antilies, p.10, 1850. Corps rougeâtre ; tentacules nombreux, grêles, médiocres, verts et placés sur une seule série ; pores à la partie supérieure du corps. Antilles. L'AcrintA ornarTa de M. Holdsworth (Ann. of. nat. hist. 1856, v. XVIII, p. 347) nous paraît devoir constituer un genre nouveau, Ca- ractérisé par l'existence de tubercules verruciformes, comme chez les Cereus, mais ayant le centre de ces organes perforé pour la sortie des cordons urticans, comme chez les Adamsia. On pourrait appliquer à ce groupe le nom de Sagartia, que M. Gosse emploie d’une manière plus générale. M. Holdsworth a donné le nom d’Actinia rubida à une espèce ou variété qui diffère de la précédente par la teinte plus rouge des tenta- cules (/oc. cit. p. 348). Si l'opinion de M. Gosse est fondée, relativement à l'existence de pores latéraux chez quelques autres espèces à verrues agglutinantes, telles que le Cereus bellis et le C. aurora, il faudra placer aussi ces Actiniens dans la nouvelle division dont il vient d’être question. 4° section. ACTININES PIVOTANTES. Espèces dont le pied est très-petit et le corps fort allongé. Genre XX. ILUANTHOS. Actinia (pars), Quoy et Gaimard. Isachmæu (pars), Ehrenberg, Corallenth., des rothen Meeres, Iluanthos , Forbes, on British Acteniadæ ( Ann. of nat. hist.,.v. 6, -p. 181, 1840). —— Thompson, Fauna of Ireland (Ann. of nat. hist., vw. XV, p. 122, 1845). —— Joheston, Hist. of Brit. z0oph., t, I, p. 243. Tronc cylindrique, atténué en pointe postérieurement, et 234 ORDRE DES ZOANTHAIRES. présentant latéralement une structure réniforme dans toute sa hauteur. Forbes a établi ce genre pour recevoir les Actinies, qui pa- raissent être toujours libres, dont le corps, atténué inférieure- ment, ne se termine pas par un pied adhésif et paraît devoir être destiné à s’enfoncer dans un sol vaseux. 4. ILUANTHOS SCOTICUS. Iluanthos scoticus, Forbes, On Britisch Actiniadæ (Ann. of nat. hist., 1840, t. V,p. 184, pl. 5, fig. 1. [luanthos scoticus, Johnston, Hist. of Brit. zooph., 2e édit. p. 243, gE 45, fig. 1-2, 1847. Corps allongé, très-atténué à sa partie inférieure qui est presque poin- lue, rosé, avec des stries blanches longitudinales. Tentacules assez nom- breux, sur une seule rangée, filifermes et verdâtres, avec une ligne longitudinale brune, Habite dans la vase, sur les côtes d'Ecosse. 2. ILUANTHOS CLAYUS. Actinia clavus, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zoo!., t. IV, p. 150; Zooph., pl. 10, fig. 6-11, 1833. Petite espèce, à corps claviforme transparent et à tentacules au nom- bre de 12 et très-courts. Côtes de la Nouvelle-Hollande. 3. ILUANTHOS MITCHELLI. Iluanthos Mitchelli, Gosse, Marine animals (Ann. of nat. hist. series 2, v. XIE, p. 128, 1853). Corps trapu, presque pyriforme, terminé en une pointe obtuse; dis- que pédieux, rudimentaire et froncé. Tentacules épais, subconiques,en général recourbés vers l'extrémité, disposés sur deux rangs et très-éloi- gnés du. bord calicinal. Corps de couleur écarlate inférieurement, rou- geâtre ou couleur de chair supérieurement ; tentacules blancs, avec des anneaux de pourpre. Côtes d'Angleterre. M. Johnston rapporte à ce genre l’Isachmæa crystallina de M. Eh- renberg, que nous avons cru devoir ranger dans le genre Ceratactis ( Voyez ci-dessus, p. 238), ACTINIDES. 285 Genre XXI. EDWARDSIA. Edwardsia, Quatrefages, Mém. sur les Edwardsies (Ann. des Sc. nat., series 2, t. X VILE, p. 65, 1842). —— Forbes, Retrosp. comment. (Ann. of nat. hist., v. XI, p. 42, 1842). Scolanthus, Gosse, op. cit. (Ann. of nat. hist., series 2, v. XIE, p. 157, 1853). Tronc atténué postérieurement et divisé en trois zônes par une ceinture moyenne, épaisse et de nature épidermique. Ce genre, établi en 1842 par M. de Quatrefages, est remar- quable par la disposition des parois latérales du corps, dont la zône moyenne, au lieu d’être mince et translucide comme la portion supérieure et la portion basilaire, est revêtue d’une couche épidermique assez épaisse, et en général plus ou moins opaque, et constitue une sorte de polypiéroïde imparfait, dans l'intérieur duquel les deux portions terminales peuvent se retirer quand l’animal les contracte. M. de Quatrefages a donné une anatomie très-détaillée de ces Zoophytes. $ À. — Tentacules placés sur un seul rang. $ B. — Bouche placée à l'extrémité d’un mamelon subconique. 1. EpwarpsiA BEAUTEMPSIS. Edwardsia Beautempsis, Quatrefages, Mém. sur les Edwardsies (Ann. des Sc. nat., 2e série, t. XVIII, p. 69, pl. 1, fig. 4). Mameiïon buccal d’un jaune doré. Tentacules incolores, au nombre de 14 ou /16, avec le sommet d’un beau jaune-rougeâtre. Portion anté- rieure et rétractile du tronc d’un violet foncé; la portion médiane et polypiéroïde d’un jaune rougeâtre ou verdâtre ; la portion basilaire tran- sparente et légèrement rosée. Longueur 6 à 7 centimètres. | Iles Chausay (Manche). 286 ORDRE DES ZOANTHAIRES. $ À (page 285). —— BB. — Disque labial aplati.… 2. EDWARDSIA TIMIDA. Edwardsia timida, Quatrefages, op. cit. (Aun. des Sc. nat., t. XNIIT, p. 70, pl. 2, fig. 1). Tentacules grêles, au nombre de 20 ou 24, avec l'extrémité un peu rosée. Du reste assez semblable à la précédente. Iles Chausay. $ AA. — Tentacules disposés sur deux rangs. $ C. — Bouche occupant le sommet d'un mame- lon arrondi. 3. EDpwaRpsiA HARAssII. Edwardsia Harassii, Quatrefages, loc. cit. p. 71, pl. 9, fig. 2. Corps moins allongé que chez les espèces précédentes. Tentacules courts, assez gros, avec le sommet légèrement brunâtre, au nombre de 24. Epiderme de la zône moyenne du tronc opaque et d’un jaune. som- bre. Longueur environ 5 centimètres, Îles Chausay. Le ScoLantTaus cazzimoreaus de M. Gosse (Ann. of nat. hist., 1853, series 2, v. XII, p. 157, pl. 10, fig. a-d) ne paraît pas différer notable- ment de l'espèce précédente. Cet auteur y avait d’abord attribué un ori- fice anal; mais dans une publication plus récente, il reconnaît que cet Actinien doit prendre place dans le genre Edwardsia, ce qui suppose l'existence d’une cavité viscérale imperforée inférieurement (Trans. of the Linn. Soc., v. XXI, 274): S AA (ci-dessus). —— $ CC. — Disque labial plat. 4. EDWARDSIA VESTITA. Actinia, Forbes, On two remarkable marine inverteb. (Ann. of nat. hist., t. VIII, p. 244, 1841). Edwardsia vestita, Forbe$, Retrospective comments (Ann. of nat. hist., t. XIL, p. 42, 1842). Tentacules extérieurs les plus longs, au nombre de 32; épiderme de la zône moyenne du tronc épais et translucide. Méditerranée. ACTINIDES. 287 Genre XXII. SPHENOPUS. Sabella, Schrüter, Eënleilung in die Conchyllenkenntniss, Bd.2, p.591 (1784). —— Gmelin, Syst. nat. Linn., édit. 13, p. 3751. Sphenopus, Steenstrup (Danske Videnskab. Selskals Forhandlinger, 1856). Corps élargi et comprimé inférieurement ; point de disque pé- dieux. Téguments très-épais. - SPHENOPUS MARSUPIALIS. Sabella Marsupialis, Gmelin, loc. cit. Sphenopus Marsupialis, Steenstrup, loc. cit., fig. 1-7. Tenitacules courts et disposés sur un seul rang. Corps hastiforme. Genre XXII PEACHIA.,. Actinia {pars), Peach. Peachia, Gosse, Descript. of Peachia hastata (Trans. of the Linn. Soc., v. XXIE, p. 267, 1855). | Corps allongé, atténué postérieurement et terminé par un ori- fice central. Tentacules disposés sur une seule série. Bouche garnie d’un lobe protractile, à bord papillifère. D'après M. Gosse, l'espèce de lèvre papillifère dont il vient d’être question, ne garnirait qu’un côté de la bouche. 1. PEACHIA HASTATA. Peachia hastata, Gosse, op. cit. (Trans. of the Linn. Soc, Y. XXI, p. 267, pl. 28, fig. 1 à 4). Corps fusiforme, pellucide, strié longitudinalement par des lignes blanches, et d’une teinte rougeûtre très-pâle, due à une couche épider- mique très-mince. Tentacules au nombre de 12, courts, épais à leur base, termiués en pointe et marqués en dessus de lignes brunes dispo- sées en forme de chevrons. Ces Actiniens vivent enfoncés dans le sable, avec le calice à peine élevé au-dessus de la surface du soi, .et baigné par l’eau de la mer. Trouvé dans la Manche, sur les côtes de l'Angleterre. 288 ORDRE DES ZOANTHAIRES. 2. PEACHIA CHRYSANTHELLUM. Actinia chrysanthellum, Peach (7oy. Johnston, British, z00ph. v. I, p. 220. Peachia chrysanthellum, Gosse, op. cit., p. 271. Cette espèce paraît différer de la précédente par ses tentacules anne- lés de brun, et par le développement inégal des lignes longitudinales dont le corps est marqué. On trouve dans divers ouvrages la description de plusieurs autres espèces d’Actiniens, qui sont trop imparfaitement connues, pour que nous ayous pu leur assigner une place dans le tableau méthodique pré- cédent. Telles sont : L’'IsacuÆA ENcuLoRA, Ehrenberg (Corall. des roth. Meer, p. 34, 1834). Corps très-déprimé, d'un rougeûtre pâle, légèrement varié de points verts et devenant complètement vert près du bord, qui est blanc et crénelé. Tentacules en 4 séries, verts, filiformes, violets au sommet. Mer Rouge. L'Isacmæa CceopatTezÆ, Ehrenberg (Corall. des roth. Meer, p. 34, 1834). Petite, allongée, claviforme; tentacules petits, filiformes, peu nom- breux. Environs d'Alexandrie. L'Isacuæa sreLLuLA, Ehrenberg (Coral. des roth. Meer, p. 34, 1834). Corps déprimé, jaunâtre, à stries longitudinales faibles ; disque buccal verdâtre ; tentacules hyalins rayés de gris, égaux, en rangée simple. + Mer Rouge. L’AcTiNiaA cuLoropACTyLA, Brandt (Prodromus descriptiones anima- lium ab Mertensio in orbis terrarum cireumnavijatione observato- rum, p. 10). Corps presque subcampanuliforme, déprimé, verdâtre; tentacules grêles, disposés sur deux rangs et d’un jaune verdâtre pâle. Disque oli- vâtre, tacheté de blanc. Point de pores latéraux. Océan Pacifique. j * ACTINIDES. 289 L'Acrixra FARCIMEN, Brandt (loc. cit., p. 12). Corps allongé, brun-jaunâtre, avec des lignes d’un brun-rouge dans la partie inférieure, blanc supérieurement. Tentacules très-nombreux, grêles, blancs. ; Côtes du Kantchatka. L'ACTINIA XANTHOGRAMMICA , Brandt (loc. cit., p. 12). Corps subverruqueux, jaune-verdâtre. Tentacules nombreux, allon- gés, fusiformes, aplatis en-dessus, d’un vert cuivreux, avec de petites taches transversales jaunes. Ile Sitka (côte de l'Amérique Russe). L’AcTiNIA ELEGANTISSIMA, Brandt (/oc. cét., p.13). Corps pustuleux, rouge-vert ou maculé. Tentacules médiocres, dila- tés et blancs au milieu, pourprés au bout. Lie Sitka. L’ActiniaA Laurent, Brandt (loc. cit., p. 13). Corps rouge, tacheté irrégulièrement de vert et de brunâtre. Tenta- cules rouge-vermillon. Détroit de Behring. L’Acrinia Merrexsu1, Brandt (loc, cit., p. 13). Corps brun mélangé de noir. Tentacules médiocres, blancs. Disque brun pâle, avec des lignes blanches. Côte du Chili. L'UrrTiciNA GLOBIFERA, Duchassaing (Anim. radiaires des Antilles, Dao) Corps très-court, presqu’en forme de disque; bouche saillante ; ten- tacules cylindriques, et dont la longueur égale deux fois le diamètre du disque ; deux rangées de vésicules natatoires près des tentacules (peut- être des bourses chromatophores). Antilles. L’AcrTinia cAVERNATA, Bosc (Hist. nat. des vers, t. IE, p. 22, pl. 21, fig. 2. — Rapp, Polyp. in Allgem. und Actin. insbesond., p. 60, 4829. — Urticina Cavernata, Duchassaing, Anim. radiaires des Antilles, p. 9). Corps blanchâtre, strié; tentacules courts, subégaux, blancs. Côtes de la Caroline. L’AcrTiNiA RECLINATA, Bosc (Hist. nat. des vers, t. 11, p. 260, pl. 21, fig. 3. — Rapp, Polyp. in Allgem. und Actin. insbesond., p. 60, 1829). 290 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Corps pâle, légèrement strié par des lignes brunes. Tentacules très- longs, inégaux, transparents et habituellement pendants. Bouche bordée de violet. Océan Atlantique ; trouvée sur des fucus flottants. L'ACTINIA QUADRANGULAPIS, Rapp (Polyp. in Allgem. und Actin. insbes., p. 59, 1829. — Actinia quadrangularis, Bosc, Vers, t. IE, p. 221). « Corps quadrangülaire et sillonné ; tentacules pédicellés. » Côtes de Madagascar. L'AcriniaA squAmmosAa de Bosc (op. cit., p. 220. — Rapp, Polyp. in Allgem. und Act. insbes., p. 50, 1829). « Corps cylindrique, moeileux et rouge ; tentacules en forme de fu- seau. » Madagascar. L'AcTINIA RÔSEA, l'A. BREVIARRHATA, l'A. ALBA, l'A. sTRIATA, l'A. pICTA, l'A. CONCENTRICA, el l'A. vioAceA, de Risso ( Hist. nat. de l'Europe Méridionale, t. V, p. 286 et 287), n'ont été caractérisées que par quelques particularités de coloration, et ne sont probablement que des variétés de quelques-unes des espèces décrites ci-dessus. Le genre Hvenea de Lamouroux (Expos. méthod., p. 89) a pour type une petite espèce qui a été figurée par Ellis et Solander sous le nom d’Actinia Calendula (op. cit., p. 11, fig. 3), et qui, d’après la description de ces naturalistes, serait solitaire. M. Ehrenberg le considère comme devant comprendre les Isaures simples de M. Savigny et comme devant par conséquent prendre place dans cette famille. Mais nous sommes portés à croire que ces Zoophytes sont en réalité des Zoan- thaires dont les connexions basilaires auraient échappé à l'attention, ou bien encore de jeunes individus dont le bourgeonnement ne s’est pas encore effectué. Du reste, ils sont trop imparfaitement connus pour qu'il y ait utilité à les faire entrer dans le cadre de la classification z00- phytologique. M. Duchassaing a décrit dans les termes suivants, une autre espèce de ce genre: Hucnzæa caraAiBeoRuM, Duch. « Corpore cylindrico, parvo, subluteo, hyalino, tentaculis octodecem uniseriatis, subpetaloideis, annulatis, dia- metro disci æqualibus. » (Duchassaing, Animaux radiaires des An- tilles, p. 9.) ACTINIDES. 291 TROISIÈME SOUS-FAMILLE. PHYLLACTINÆ. Polypes simples, ne présentant pas de faux polypiéroïde et ayant à la fois des tentacules simples et des tentacules com- posés. A] Ce groupe ne se compose encore que des trois genres indi- qués dans le tableau suivant. | insérés sur le bord{ lisses. . . . . . . PHyLLacris. du disque. Payzracninx ayant} Téguments veTTUqUeUx. , . . OULACTIS. les tentacules com- posés insérés entre deux cercles de tentacu- les simples qui occupent l’un le ra DE PE labial, l’autre le bord externe. Genre XXIV. PHYLLACTIS. Metridium (pars), Dana, Zooph., p. 150. Corps revêtu de téguments lisses. Tentacules composés, chi- coracés, formant une couronne extérieure ; tentacules simples, disposés en une couronne intérieure. PHYLLACTIS PRÆTEXTA {Planche C2, fig. 4.) Metridium prœætextum, Couthony in Dana, Explor. exped. Zooph., p.150, pl. 5, fig. 39, 4846. Tronc cylindrique, élevé, lisse, à base subcrénelée, d'un rouge cou- leur de chair, avec des lignes verticales de points rouges ; tentacules internes, en deux rangées, subulés, allongés ; les appendices tentacu- laires externes, à peu près au nombre de 50, spatulés et lobés, ressem- blant à des feuilles de chéne, d’un brun-olive, tandis que leur surface supérieure est presque plate et couverte de petits orifices tubulaires ; la surface inférieure est convexe et montre de petits tubercules qui parais- sent correspondre aux pores du dessus. Habite Rio-de-Janeiro, fixée sur les pierres, mais se couvre de sable. Ce genre ne devra peut-être pas être séparé de celui proposé par M. Duchassaing sous le nom de Actinodactylus (Anim. radiaires des Antilles, p. 10, 1850), mais caractérisé d’une manière incomplète. Ce Coralliaires. Tome 1. 21 292 ORDRE DES ZOANTHAIRES. dernier s’en distingue cependant par la forme trilobée des tentacules lciniés et leur développement considérable. M. Duchassaing mentionne une espèce, À. Bosci, qui a les tentacules laciniés deux fois aussi longs que les tentacules simples. Genre XXV. OULACTIS. Metridium (pars), Dana, Zooph., p. 150. Corps garni de tubercules verruciformes. Tentacules com- posés, chicoracés, disposés sur le bord du calice ; les tentacules simples formant une couronne intérieure. 1. OULACTIS MUSCOSA. Metridium muscosum, Drayton in Dana, Explor. exped. Zooph., p. 153, pl. 5, fig. 42, 1846. Tronc très-court, d’un jaune-verdâtre, presque entièrement couvert de verrues éparses, saillantes et d'un bran pourpré. Disque d’an brun- pourpre et finement radié ; tentacules internes disposés en trois séries, médiocres, subulés, de même couleur que le tronc; ceux de la rangée moyenne présentant des bandes blanches et obscures ; tentacules folia- cés, courts. La bouche est d’un vert brillant, avec l’intérieur vermillon. Habite la Nouvelle Galles du sud. 2. OULACTIS CONCINNATA. Metridium concinnatum, Drayton in Dana, Ezxplor. exped. Zooph., p. 152, pl. 5, fig. 40 et 41, 1846. Tronc court, dilaté à ses extrémités supérieure et inférieure, d'une couleur olive ochracée, entièrement couvert de verrues olives, éparses ; tentacules internes médiocres, subulés, cannelés et presque triangulai- res, striés de poarpre pâle ; les tentacules foliacés semblables à une bro- derie; un brun alternant avec trois blancs. Disque pourpré, avec des lignes radiées. Habite les côtes du Pérou, dans le sable. 3. OULACTIS? FLOSCULIFERA. Actinia flosculifera, Lesueur, loc. cit., p. 174. Tentacüules simples et bien développés, dispersés autour de la bouche ; près du bord du disque plusieurs rangées de tentacules tuberculiformes et verruqueux. Des pores sur les parois du corps. Ile Saint-Thomas, dans le sable. ACT:N!DES. Ë 293 4. OULACTIS? GRANULIFERA. Actinia granulifera (Lesueur, Journ. of the Acad. of Philad., t. I, p.173, 1818), Cette espèce parait présenter une disposition des tentacules analogue à celle de l'O. flosculifera, mais a le corps couvert de verrues qui sont plus saillantes. Habite les rochers de la Martinique, Genre XXVI. RHODACTIS. Metridium (pars), Ebrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 39. Rhodactis, Miine Edwards et Haime, Distrib. méthod., loc. cit., p. 12. Les tentacules qui occupent le bord du disque et ceux qui entourent la bouche sont simples; les autres, placés entre ces deux couronnes, sont multifides ou subdendroïdes. RHODACTIS RHODOSTOMA. Metridium rodostomum, Ehrenberg, loc. cit. Rhodactis rhodostoma, Milne Edwards et Haime, Loc. cit. Corps déprimé, d’une teinte grise rosée ; disque olivâtre, bouche rose; tentacules bruns-jaunâtres. Mer Rouge. QUATRIÈME SOUS-FAMILLE. THALASSIANTHINE, Polypes simples, ne présentant pas de faux polypiéroïde et et ayant tous les tentacules composés, c’est-à-dire, rameux ou papillifères. Les divisions génériques que nous admettons dans ce petit groupe, sont caractérisées de la manière suivante : 294 ORDRE DES ZOANTHAIRES. gréles et qua- | ANS (Tratasswrgus. ramifiée. Les ramuscu- les renflés et gar- nis de papilles /AGTINODENDRON. éparses. d’une seule sorte, à tige Fe À L NN CAE THALASSANTHI- ne gar- NÆ ayant des nds de papilles ar- tentacules rondies et réu-/PHYMANTHUS. nies en paquet. couverts de pa- pilles gloku- leuses, les ex- SARCOPHIANTEUS. ternes laciniés. de deux sortes; les internes laciniés ; les ex- ternes granuli- fères. : HETERODACTYLA. Genre XXVII. THALASSIANTHUS. Thalassianthus, Leuckart in Ruppell, Atlas zu der Riese im nond- lichen Africa, Zooph., p. 5 (1828). —— (Cuvier, Règne anim., 2e édit., t. LEX, p. 293 (1834). —— Mine Edwards et Haime, Expos. méthod., p. 10. Tentacules quadripinnés et groupés pour la plupart sur des pédoncules ou bras courts et ramifiés, qui portent aussi des pa- quets de tubercuies verruciformes. THALASSIANTHUS ASTER. Thalassianthus aster, Leuckart in Ruppel, Atlas zu der Reise im nordl. Africa, Zooph., p.5, pl. 1, fig. 2, 1828. —— Milne Edwards, Atlas du Règne anim. de Cuvier, Zooph., pl. 62, fig. 3 (d’après Leuckart). Corps trapu. Tentacules nombreux, grêles, de grandeur médiocre, très-rameux, et à branches terminales subnaviculiformes, garnies de quatre rangées longitudinales de petites pinnules. Couleur bleu-ardoise. Mer Rouge. ACTINIDES. 295 Genre XXVIII ACTINODENDRON. Actinodendron, Blainville, Dict. des Sc. nat., t. LX, p. 287, 1830, et Man d’actin., p. Actinia, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool.,t. IV p. 153. Actinodendron, Milne Edwards et Haïne, Distrib. méthod., p. 11. Tentacules pyriformes, garnis de papilles éparses et portées sur des bras ou prolongements pédonculaires du bord calicinal, qui sont ramifiés et très-longs. 1. ACTINODENDRON ARBOREUM. Actinia arborea, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zoo!., t,.IV, p.153, pl. 10, fig. 5-4, 1833. Corps trapu, rougeâtre et ponctué de rouge-brun. Disque ondalé et jaunûtre sur son bord, marqué de séries de lunules brunes, convergeant vers la bouche. Tentacules excessivement grands, droits, très-forts, d’un jaune clair finement striè de brun, portant chacun cinq ou six grap- pes dressées ou ramuscules renflés, ordinairement alternés, et dont deux sont situés à l'extrémité. Ces grappes sont garnies d’un grand nombre de tubercules ou papilles pédonculées et bilobées. La figure de MM. Quoy et Gaimard ne montre que dix tentacules. Cette espèce, qui est fortement urticante, habite la Nouvelle-Guinée. 2. ACTINODENDRON ALCYNOIDEUM. Actinia alcynoidea, Quoy et Gaimard, Voyage de AE Zoo!., t. IV, p. 154, pl. 10, fig. 1-2, 1833. Cette espèce, qui, lorsque ses tentacules sont étalés, a plus d’un pied de diamètre, a le tronc cylindrique, assez élevé, d’un brun clair, avec des bandes longitudinales et un peu ondulées, d’un brun-rougeâtre. Le disque est d’un vert foncé au'centre et présente en dehors des points ar- rondis de la même couleur, qui s'étendent sur ia racine des tentacules. Ceux-ci, très-longs, forts et placés sur deux rangées (au nombre de 16 dans la figure), sont striés en travers, de jaune à leur base et de rouge- brun dans le reste de leur étendue. Ils présentent trois ou quatre grap- pes alternes, et dont une seule est terminale, qui sont coniques, d’un beau vert et formées de papilles simples pédonculées. Ce zoophyte, assez fortement urticant, habite l'ile de Tonga ; il s’en- fonce dans le sable. 296 ORDRE DES ZOANTHAIRESs Genre XXIX. ACTINERIA, Actinia (pars), Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. LV. Actineria, Blainville, Dict. des Sc, nat., t. LX, p. 228 (1830). Tentacules très-petits, villeux, ramifiés et réunis en groupes sur des lobes simples et radiés. Ce genre a été établi par Blainville, d’après les figures d’une espèce d’Actinien dessinées par MM. Quoy et Gaimard, pendant leur voyage de circumnavigation, à bord de l Æstrolabe. ACTINERIA VILLOSA. Actinia villosa, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t. IV, p. 156, pl. 41, fig. 1, 2, 1833. Tronc cylindrique, un peu élargi à la base, à gros plis transverses. Tentacules courts, fusiformes ou ovalaires, couverts en dessus de villo- sités ramifiées et en dessous de petits tubercules ovoïdes très-serrés. Ces villosités sont noires près de la bouche ; les tentacules sont gris-de- lin en dessus, jaunâtres en dessous ; le contour de la bouche et le tronc sont grisâtres. Habite l’île de Tonga, La figure de MM. Quoy et Gaimard montre 28 tentacules alternati- vement inégaux en grosseur. Le genre Mecazacris de M. Ehrenberg ne paraît différer, sous æucun . rapport important, du groupe précédemment établi par Blainville, sous le nom d'Actineria, et que M. Ehrenberg avait confondu avec le Metri- dium d'Oken et avec l’espèce dont nous avons formé le genre Rhodactis. Le genre EPtccapra de M. Ehrenberg a aussi beaucoup d'analogie avec le précédent,.et nous paraît devoir y être réuni; cependant, dans l'espèce observée par ce naturaliste, et dont il a bien voulu nous com- muniquer des dessins inédits, les tentacules sont quadrangulaires comme chez les Thalassianthes ; ils ne se ramifient pas, mais portent sur chaque bord une série de filaments papilleux qui, en se contractant, simulent autant de pelites rosaces papilleuses. L'espèce unique décrite par M. Ehrenberg a reçu le nom d’Epicladia quadrangula (op. cit. p. 42). ACTINIDES. 297 Genre XXX. PHYMANTHUS. Actinodendron (pars), Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 41. Tentacules coniques, ne se ramifiant pas et portant d'espace en espace des bouquets de petits tubercules arrondis. PHYMANTHUS LOLIGO. Actinodendron loligo, Ehrenberg, [cc. cit Tentacules assez nombreux formant deux ou trois séries, violacés. Corps blanchâtre. Mer rouge (d’après un dessin inédit de M. Ehrenberg). 2 Genre XXXI. SARCOPHIANTHUS. Sarcophinanthus (pars) Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p.68, 1830. | —— Milne Edwards et J. Haime, Distrib. méthod. (Arch. du mus.,t. V,p. 11, 1851). Tentacules de deux sortes : les externes laciniés, les internes garnis de papilles globuleuses. 1. SARCOPHIANTHUS SERTUM. Sarcophinanthus sertum, Lesson, Voyage de la Coquille, Zooph., p. 68, pl. 8, . fig. 1, 1830. Corps élargi à ses deux extrémités, retréci au milieu, d’un blanc-jau- nâtre ; surface coriace, lisse inférieurement, plissée au milieu et comme écailleuse dans le voisinage du disque. Celui-ci est bilobé, Bouche sail- lante, blanche, bordée de 12 lobes très-marqués. Tentacules internes, gros, nombreux, blancs {et marrons, portés sur un pédoncule et renflés en une grappe serrée de lobules terminés par des crochets (ou plus probablement des ventouses). Tentacules externes en une seule rangée, d'un rouge-marron, laciniés et en forme de palmettes multifides. Habite les rescifs de la Nouvelle-Irlande. 29 8 ‘ ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre XXXII HETEFRODACTYLA. Heterodactyla, Ehrenberg, Corallenth. des rothen Meeres, p. 42. Disque calicinal portant deux sortes de tentacules composés; extérieurement une série de tentacules garnis de grosses vési- cules pédonculées, et plus en dedans de tentacules grêles et multilaciniés. HETERODACTYLA HEMPRICHL Heterodactyla Hemprichii, Ehrenberg, Loc. cit. Disque calicinal très-élargi et garni d’une multitude de tentacules la- ciniés, très-courts, effilés et portant une dizaine de filaments disposés irrégalièrement à diverses hauteurs. Les tentacules marginaux trapus et portant un paquet de gros tubercules sphériques et pédonculés. Corps grisâtre ; disque violacé. Mer Rouge (d’après des dessins inédits de M. Ehrenberg). CINQUIÈME SOUS-FAMILLE. ZOANTHINÆ. Polypes agrégés, se multipliant par des bourgeonnements basilaires, constitués par le tissu tégumentaire. Un faux poly- piéroïde coriace, dans les cellules épithétiques duquel des grains de sable ou de petites concrétions irrégulières se trou- vent empâtés. Cette division, qui correspond à la famille des Zoanthidæ de M. Dana, ne comprend encore que deux genres caractérisés par la forme des expansions basilaires gemmifères ; savoir : les Zoantanx dont les{ des stolons radiciformes. . . . . . . . ZOANTHUS. polypes sont por- tés sur sur une lame tapéliforme. . . . . . . PALYTHOA. ACTINIDES. 299 Genre XXXII. ZOANTHUS. Actinia (pars), Ellis, An account of the Actinia sociata, etc. (Phil. trans., 1767, t. LVII, p. 428). _—— Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 5. Zoanthus, Cuvier, Tableau élément. de l’hist. nat. des anim., p. 653 (1797), et Règne anim., t. AV, p. 53. Zoantha, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. LE, p.64, et 2e éait. Dai —— Lamouroux, Expos. méthod., p. 89. —— Lesueur, Mém. de l’acad. de Philadelphie, 1. X, P- 176. —— Blainville, Man. d’actin., p. 328. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 45. —— Dana, Zooph., p. 420. —— Mine Edwards-et Haime, Distrib. méthod. (loc. cit., p. 43.) Zoanthus, Brandt, Prodromus, p. 8. Actiniens agrégés, dont les polypes sont portés sur des stolons ou prolongements radiciformes du cœnenchyme. Ce genre, établi par Cuvier vers la fin du siècle dernier, a été délimité de la manière désignée ci-dessus par Lesueur. 1. ZOANTHUS SOCIATUS. Actinia sociata, Ellis, op. cit. (Phil. trans., v. LVII, pl. 19, fig. 4 et 2 —— Ellis et Solander, op. cit., p. 5, pl. 1, fig. 1 et 2. Zoanthe, Cuvier, Tab. élément., p. 654. Zoantha Ellisii, Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 65, et 2° édit. p- 77. Zoanthus Ellisii, Lamouroux, Expos. méth., p. 89, pl. 1, fig. 1. Zoantha sociata, Lesueur, Obs. on several species of Actinia (Acad. of Phi- ladelphia, v. I, p. 176, 1817). —— Blainville, Man. d’actin., p. 328. Zoanthus sociatus, Ehrenberg, Corallenth., p. 45. Zoantha sociata, Dana, Zooph., p. 421. Polypes ayant environ 5 centimètres de haut. Tentacules, au nombre d'environ 60, grêles, courts et jaunâtres. Disque verdâtre. Sclérenchyme subviolacé. Guadeloupe. 300 ORDRE DES ZOANTHAIRES. 2. ZOANTHUS SOLANDERI. (Planche C2, fig. 3.) Zoanthus Solanderi, Lesueur, op. cit. (Acad. of Philad., v. X, p. 177, pl. 8, fig. 1.) —— Blainville, Man. d’actin., p. 329, pl. 50, fig. 2. (D'après Lesueur.) Z. socialis, Milne Edwards, Zooph. de l’atlas du Règne animal, pl. 69, fig. 5. (D'après Lesueur.) Zoantha Solanderi, Dana, op. cit., p.491. C4 Polypes plus gros que dans l’espèce précédente. Tentacules courts. Disque brun-rouge. Sclérenchyme jaune-rougeâtre, avec des taches bleues et des lignes blanches près du bord calicinal. 3. ZOANTHUS DUBIUS. Zoanthus dubius, Lesueur, loc. cit. —— Blainville, Manuel, p. 329. Zoantha dubia, Dana, op. cit., p. 493. Espèce très-voisine de la précédente et ayant le disque vert au centre, comme chez le Z. sociatus, mais d'un tiers moins grand que ce der- nier. Guadeloupe. 4. ZOANTHUS BERTHOLETII. …...... Savigny, Egypte, Polyp., pl. 2, fig. 3. Polythea Bertholetii, Audouin, Expos. des planches de Savigny (op. cit.) Zoanthus Bertholetii, Ehrenberg, Corallenth., p. 46. —— Dana, op. cit., p. 422. Stolons s’anastomosant en forme de réseau. Polypes serrés, presque cylindriques et à tentacuies claviformes. Mer Rouge. Le Zoanruus Logarus de M. Deile Chiaje (Descriz. e notom. degli anim. inverteb. t. IV, p. 136, pl. 85, fig. 1), que ce zoologiste avait d’abord décrit sous le nom de Zoanthus Ellisii (Mem. anim. senza ver- teb. t. KIT, p. 99, pl. 36, fig. 1), n’est encore que très-incomplètement connu et paraît se distinguer par sa forme trapue et la brièveté de ses tentacules. Le Zoanraus Merrerisu1 de M. Brandt (loc. cit.) est une espèce de couleur olivâtre, trouvée par le voyageur Mertens, sur la côte de l'ile Ualan. ACTINIDES. 301 Genre XXXIV. PALYTHOA. Alcyonium (pars), Ellis et Solander, op. cit. Madrepora (pars), Cavolini, op. cit. Palythoa, Lamouroux, Hist. des polyp. flex., p. 359 (1816), et Expos. méthod., p. 70. Mamillifera et Corticifera, Lesueur, On Actinia (Acad. of Philad., t. I, p. 178), 1817: Cavolinia, Schweigger, Handbuch der naturgesch., p. 411 (18290). Mammillifera et Corticifera, Blainville, Han. d’aclin., p. 329. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 46. —— Milne Edwards et Haime, Déstrib. méthod. (loc. cit., p. 13). Palythoe, Dana, Zoophytes, p. 422. | Polypiéroïdes cylindriques, naissant sur une expansion basi- laire membraniforme, libres latéralement, ou soudés entre eux et formant des masses encroûtantes. Ce genre a été établi par Lamouroux pour recevoir tous les Actiniens agrégés qui naissent d’un prolongement cœnenchy- mateux, membraniforme, et comprend le genre Corticiferu de Lesueur, aussi bien que le genre Mumanillifera de ce naturaliste. 1. PALYTHOA DENUDATA. Madrepora denudata, Cavolini, Mem. per servire alla storia de’ Polipi ma- rini, p. 57, pl. 3, fig. 6. Cavolinia rosea, Schweiïgger, Handb. der naturgeschichte, p. 411. Mammillifera denudata, Ehrenberg, Corallenth., p. 46. Polythoa denudata, Dana, Zooph., p. 423. Poiypes cylindriques, très-allongés, pourvus de trois couronnes de tentacules portés sur une expansion cœnerchymateuse membraniforme, libres latéralement. Couleur pourpre. Trouvé par Cavolini, dans la Baie de Naples. 2. PALYTHOA AURICULA. (Planche C2, fig. 4.) Mammillifera auricula, Lesueur, On Actinia (Acad. of Philad., v. I, p. 178, pl. 8, fig. 2.) —— Blainville, Manuel d’actin., p. 329, pl. 50, fig. 3. (D'après Lesueur.) 302 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Mammillifera auricula, Duchassaing, Anim. radiaires des Antilles, p. 11. Palythoa auricula, Dana, Zooph., p. 424. Polypes cylindriques, courts, rougeûtres ; disque verdâtre ; tentacules au nombre de 26 à 30 et paraissant être disposés sur un seul rang. St-Vincent.et Dominica, aux Antilles. 3. PALYTHOA NYMPHŒA. Mammillifera nymphæœa, Lesueur, loc. cit. —— Blainville, op. cit., p. 329. Polythoa nymphæa, Dana, Zooph., p. 424. Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant à peu près 50 ten- tacules disposés sur deux cercles concentriques. Disque jaunâtre, avec un cercle vert à la base des tentacules. Couleur générale jaune-rougeûtre. Bouche s’élevant en forme de bouton et divisée de chaque côté par quatre plis. Ile St-Christophe, Antilles. 4. PALYTHOA CINGULATA. Mammillifera cingulata, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, Zool., t: IV, p. 169, pl. 13, fig. 1-3. Tentacules verts, grêles, peu nombreux, de longueur médiocre et sé- parés à ieur base par des prolongements subtentaculiformes du bord calicina!. Corps brun, avec une large bande circulaire blanche. Nouvelle-Irlande. 5. PALYTHOA VIRIDIS. Mammillifera viridis, Quoy et Gaimard, Voyage de l’Astrolabe, t. IV, p. 176, pl. 13, fig. 8-11. Très-petite espèce, à tentacules lancéolés, de couleur verte, disposés sur deux rangs; disque rosé; corps verdâtre. Amboine. 6. PALYTHOA FULIGINOSA. Palythoa Perii? Audouin, Explication des planches de Savigny (Egypte, Po- lyp., pl. 2, fig. 4). Mammillifera fuliginosa, Ehrenberg, Corallenth., p. 46. Palythoa fuliginosa, Dana, Zooph., p. 425. Polypes grêles, très-allongés et un peu claviformes ; tentacules cla- ACTINIDES. 303 viformes, disposés sur deux rangs et annelés de brun et de blanc. Cou- leur générale brun-jaunûtre. Mer Rouge. M. Ehrenberg ajoute que le disque perestonien est denticulé tout autour, disposition qui dépend probablement de l’écartement des tenta- cules de la rangée interne, el qui ne se voit pas dans les figures données par Savigny. La Paryruoa figurée par Savigny sous le numéro 2 et désignée par Audouin sous le nom de Palythoa Lesueurii (Explic. des planches de Savigny, Egypte, polyp., pl. 2, fig. 2), se fait remarquer par le grand écartement des individus et la brièveté des tentacules, qui sont acumi- nés et placés sur deux rangs. Une autre espèce, figurée également par Savigny (Egypte, polyp., pl. 2, fig. 1) et désignée par Audouin sous le nom de PaLyTHoa Savi- ei (Explic. des planches de Savigny), paraît devoir aussi prendre place ici, bien que ce paturaliste n’ait représenté qu'un seul individu. L’'Azcyonium mammicLosum d’'Esper (Pflanzt., Alcy.,pl.7) appartient à cette division et se distingue par l'épaisseur du polypiéroïde, dont la substance paraît avoir une texture spongieuse. M. Dana le rapproche de la Palythoa nymphæa. Nous pensons qu’il faudra placer également ici deux espèces nouvelles que M. Duchassaing a décrites dans les termes suivants : « MamMMiLLiFeRA BREVIS, Duchass., M. corporibus cylindraceis, bre- vissimis, distantibus, e lamina communi assurgentibus, tentaculis nume- rosis, brevibus. Polypes de couleur brune, gros, très-courts et très-es- pacés. » « MammiLLiFERA CLAVATA, Duchass., M. corporibus approximatis, elongatis, clavatis, tentaculis brevibus circiter 30, basi dilatatis, apice acu- minatis, corporibus spatio interstitiali longioribus. » Dans cette espèce, les corps des polypes sont comparativement plus longs que dans la pre- mière espèce (c’est-à-dire la B. auriculata). Il est à noler que cet au- teur ne range pas dans le genre Mammäillifera les Palythoes à parois lalérales soudées, dont Lesueur formait son genre Corticifera (Duchas- saing, Anim. radiaires des Antilles, p. 11). Une autre espèce du même groupe a été observée par Mertens et brièvement caractérisée par M. Brandt sous le nom de MammILLIFERA OLIVACEUS (Conspectus, p. 8). 304 ORDRE DES ZOANTHAIRES. $ AA. — Polypes unis entre eux latéralement dans une portion considérable de leur hauteur, mais li- bres vers le sommet du polypiéroïde, de façon à former sur l'expansion basilaire des mame- lons très-sallants, quand ils sont contractes. 7. PALYTHOA MAMMILOSA. Lapidis astroitidis, Sloane, Hist. of Jamaica, v. I, pl. 21, fig. 1-3. Alcyoniun mammilosum, Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 179, pl. 1 fig. 4et 5. —— Gmelin, Syst. nat. de Linné, édit. 43, p. 5815. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p.395. Palythoa mammilosa, Lamouroux, Hist. des Poyp. flexz., p. 561. Palythoa stellata, Lamouroux, Expos. méthod., p. 70, pl. 1, x y 4,5. Cavolinia mammillosa, Schweigger, op. cit. Mammillifera mammillosa, Ehrenberg, Corallenth., p. 46. —— Blainville, Man. d'actin., p. 329. Palythoa mammillosa, Dana, loc. cit. Polypes ayant de 3 à 5 centimètres de baut dans l’état de contrac- tion ; cœnenchyme épais et coriace. Couleur blanchâtre. Jamaïque. 8. PALYTHOA OCELLATA. Alcyonium ocellatum, Ellis et Solander, Hist. of z00ph., p.180, pl. 4, fig. 6 —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 395. Palythoa ocellata, Lamouroux, Expos. méthod., p. 70, pl. 4, fig. 6. Corticifera flava? Lesueur, op. cit., p. 179. —— Ehrenberg, Corallenth., p. 48. Marmillifera ocellata, Blainville, Manuel d’actin., p. 350. —— Dana, Zooph., p. 426. L . LE , 12 A Espèce voisine de la précédente. Couleur rougeâtre. St-Domingue, Antilles. ACTINIDES. 305 $ AAA. — Polypiéroïdes unis entre eyx dans toute leur hauteur, de facon à former une masse en- croûtante, dont la surface est à peine mame- lonnée dans l’étai de contracton. 9. PALYTHOA GLARCOLA. Corticifera glarcola, Lesueur, loc. cit, p.178, pl. 8, fig. 6 et 7. —— Blainville, Manuel d’actinol., p. 351, pl. 50, fig. 1. —— Duchassaing, Anim. radiaires des Antilles, p.11. Palythoa glarcola, Dana, Zooph., p. 426. Polypes courts et trapus ; tentacules au nombre d'environ 24 et d’une teinte grise-rougeûtre. Disque violet foncé, avec le centre blanchâtre. Cœnenchyme empâtant des grains de sable et très-épais. Guadeloupe. 10. PALYTHOA FLAVO-VIRIDIS. Palythoa fluvo-viridis, Ehrenberg, Corallenth., p. 47. Polypes d’un vert-jaunâtre ; tentacules hyalins, au nombre de 16 et disposés sur un seul rang; 16 dentelures marginales du disque (les-* quelles sont probablement des tentacules rudimentaires). Cœnenchyme coriace. Mer Rouge. 11. PALYTHOA ARGUS. Palythoa argus, Ehrenberg, op. cit., p. 48. —— Dane, Zooph., p. 427. Tentacules au nombre de 40, disposés sur deux rangs et subclavifor- mes ; disque garni de 20 dentelures marginales. Cœnenchyme épais. Mer Rouge. 12: PALYTHOA CŒSIA. Palythoa cœsia, Dana, Zooph., p. 427, pl. 30, fig. 3, etc. Tentacules très-courts, acuminés, très-nombreux, formant deux cercles et de couleur brunâtre. Polypiéroïde subglobuleux. Îles Feejee. La CoRTICIFERA AGREGATA de Lesson (Voy. de la coquille, Zooph. p.71, pl. 8, fig. 3, 1830) appartient à cette division du genre Palythoa. Ce Zcophyte forme des sortes de pelits tapis à la surface des rochers 306 ORDRE DES ZOANTHAIRES. madréporiques. Les individus sont intimement soudés à la base, subpo- lygonaux, courts, blanchâtres. Une couronne simple de tentacules très- courts et grêles, au nombre de 12 à 18. Bouche allongée, bordée de petites fissures. Archipel de la Société. Le ZoanTaus ArENACEUS de M. Delle Chiaje (Descrèz. e nolom, anim. inverteb., t. 4, p. 123) paraît appartenir aussi à ce genre, mais n’a été que très-imparfaitement décrit. Le CorricirerA VARIABILIS (Brandt, Conspectus, p. 8) est brunâtre, avec les calices petits, et de couleur verte, brune ou jaune ; trouvée par Mertens dans la Papousie. “ DEUXIÈME FAMILLE. CERIANTHIDES. (CERIANTHIDÆ.) Cette division du sous-ordre des Zoanthaires Malacodermés, est caractérisée principalement par le mode d'insertion des tentacules calicinaux qui, au lieu de naître chacun d’une loge périgastrique particulière, et d’alterner entre eux comme chez les Actiniens et les autres Zoanthaires, forment deux systè- mes, l’un labial, l’autre externe, dont les membres sont oppo- _sés et proviennent des mêmes loges périgastriques. Chacune de ces loges esl par conséquent en continuité avec la cavité centrale de deux tentacules, l'un labial, l’autre marginal. Il est aussi à noter que chez ces Zoanthaires, les lames mé- sentéroïdes ne descendent pas jusqu’au fond de la cavité visce- rale, de facon que la portion inférieure de celle-ci est libre ou presque entièrement libre. Enfin ces animaux, de même que les Actinies des genres {/uanthos, Edwards, etc., n'ont pas de pied charnu, et leur corps atténué inferieurement s’en- fonce dans la vase ou le sable du fond de la mer. Pour plus de détails sur la structure des Cérianthides, nous renverrons à un travail très-approfondi, dont ces zoophytes ont été l’objet de la part de notre jeune et regretté collabora- teur, Jules Haime (Voyez Mémoire sur le Cérianthe. Annales des Sciences naturelles, 4° série, t. F, p. 341). CÉRIANTHIDES. 307 Jusque dans ces derniers temps, les Cérianthides avaient été confondus avec les Actiniens. En 1852, nous avons établi une division particulière pour les recevoir, mais en la fondant sur la conformation du tronc, seulement de façon à y faire entrer le genre Jluanthos, qui appartient à la famille précédente ; et c’est d’après les recherches plus récentes de J. Haime, citées ci-dessus, que nous y assignons les limites indiquées ici. La famille des Cérianthides ne se compose que de deux genres caractérisés par l’existence d’un pore basilaire ou pé- dieux dans l’un, et l'absence de cet orifice chez l’autre. Genre I. CERIANTHUS. Fleurs de mer, Spellanzani, Observ. sur la physique, l'hist. nat. et les arts, 1786, p. 201. Tubularia (pars), Gmelin, Syst. nat. de Linné, édit, 13, p. —— Rapp (Nova acta Acad. nat. curios., 1829, t. XIV, 1898). —— Moscata? Rénier, Eléments de zoologie, partie 3, fasc. 1, 1828. Moschata? Blainville, Man. d’actin., p. 318. Cerianthus, Delle Chiaje, Descriz. e notom. degli anim. inverteb. della Sicilia citeriore, t. IV, p. 124 (181?). —— Milne Edwards et Haime, Déstrib. method. (loc. cit., p. 1#). —— Haime, op. cit. (Ann. des scien. nat., 4e série, 1.1, p. 341). Corps très-allongé, cylindroïde, flasque, lisse, garni supérieu- rement de tentacules non rétractiles, et présentant à son extré- mite inférieure un pore central à l’aide duquel la cavité générale communique librement au dehors. Cet orifice, par sa position, pourrait donc être comparé à un anus, mais il ne livre passage qu’à l’eau, et les matières alimentaires non digérées sont expul- sées par la bouche comme chez les Actinies ordinaires. La peau secrète en très-grande abondance des nématoeystes dont le fil est extrèmement long, et ces produits, en s’accumulant autour du zoophyte et en s’y feutrant, constituent un fourreau flexible qui ressemble beaucoup à un tube d’Annelide et qui sépare le corps de l’animal de la vase et du sable où il vit enfoncé. Le polype se meut librement dans cette gaîne, avec les parois de laquelle il n’adhère par aucun point de sa surface, et en se con- tractant, il peut s’y retirer complètement. Coralliaires. Tome 1. 22 308 ORDRE DES ZOANTHAIRES. La surface de l’estomac présente,comme d'ordinaire, les indi- ces de l’insertion de la portion correspondante des lames mésen- téroïides, et sur deux points opposés de son diamètre, on remar- que deux sillons verticaux, dont l’un est étroit et peu prononcé, tandis que l’autre est large et profond; ce dernier correspond à deux lames mésentéroïdes, qui diffèrent de toutes les autres par leur grand développement et par leur structure. Les lames mé- sentéroïdes ordinaires sont courtes et présentent dans la portion située immédiatement au-dessous de lorifice pyloroïde, un cor- den pelotonné, très-contourné et dont la longueur est fort con- sidérable; leur portion inférieure est occupée par les organes générateurs. Les deux lames mésentéroïdes de la seconde sorte descendent jusqu’au fond de la cavité générale et ne présentent le tissu générateur que dans leur portion supérieure; les cor- dons pelotonnés dont leur bord est garni acquièrent surtout un développement considérable dans leur portion inférieure. Les organes reproducteurs sont confondus dans l’épaisseur des lames mésentéroïdes, chacune desquelles renferme une multitude de capsules ovigènes, entremêlées de capsules sper- matogènes. L'organisation de ces animaux n’a été indiquée que d’une manière très-imparfaite par M. Delle Chiaje, et a été étudiée avec détail par M. Haime. Le genre Moscara de Rénier ne me paraît pas différer du pré- cédent, bien que cet auteur y donne pour caractère d’avoir l’orifice basilaire ou pore anal situé latéralement. Jusque dans ces derniers temps, on ne pouvait s’en former une idée bien précise, mais grâce à la publication récente des ouvrages pos- thumes de ce naturaliste, faite par les soins de M. Meneghini, on peut se convaincre que l’espèce type de cette division ne diffère pas notablement des Cérianthes. L’organe que Rénier considérait comme un intestin allant déboucher au dehors par le pore basilaire, n’est autre chose que les deux grandes la- melles mésentéroïdes dont M. Haime nous fait connaître la disposition. Du reste, pour ne pas augmenter la confusion qui existe déjà dans cette partie de la nomenclature zoophytologi- que, nous avons cru préférable de conserver ici le nom de Cérianthe. CÉRHANTHIDES. 309 1. CERIANTHUS MEMBRANACEUS. Tubularia, Spellanzani, Mem. della soc. ital. di Verona, t, II, par. 2, p.267 (1784). Tubularia membranacea, Gmelin, Linné, Syst. nat., édit. 13, p. 3836. Tubularia solitaria, Rapp, op. cit. (Nova acta Acad. nat. curios.,t. XIV, p. 653, pl. 38, fig. 2). Cerianthus cornucopiæ, Delle Chiaje, op. cit, t. IV, p. 124, pl. 154, fig. 12 et 17, pl. 155, fig. 16 et 22, pl. 156, fig. 3, 5 et 8. —— Milne Edwards et Haïme, op, cit., p. 14. Cerianthus membranaceus, Haïme, op. cit. (Ann. des sc. nat., série 4, t, I, p. 552, pl. 7 et 8). Corps lisse, présentant une ou deux bandes latérales claires ; disque tentaculifère entouré d'une ligne foncée ; tentacules très-nombreux, grêles, annelés ; pore basilaire Lerminal. Longueur, 15 à 20 centimètres. Méditerranée. 2. CERIANTHUS CYLINDRICUS. Actinia cylindrica, Rénier, Di osservazioni sopra alcuni animal., 1804, p. 25. Moscata rododattila, Rénier, Elementi di zoologia, fasc. 1, tab. 11, 1898. —— Blainville, Manuel d’actinol., p. 318, pl. 48, fig. 1? (très- mauvaise figure). Moscata rhododaclyta, Rénier, Osservazioni postume di zoologia adnatica, p. 77, pl. 5 et 4, 1847. Corps trèes-allongé ; pore basilaire subterminal. Golfe de Venise. Habite dans un fourreau cylindrique, produit par sécrétion. L2 Les Cérianthes décrites par M. Delle Chiaje sous les noms de C. Bereæ (op cit., p.124, pl. 156, fig. 2) et de C. actinioides, ne parais- sent pas différer spécifiquement du €. membranaceus. y Genre II. SACCANTHUS. Cerianthus ( pars), Delle Chiaje, Descriz. e nolom. degli anim. invert. t. IV, p. 124. Moschaia, Haime, Mém. sur Les Cérianthes. Les Cérianthides que nous désignons sous le nom générique de SaccanNTaUs, ont été confondues jusqu'ici avec les Cérianthes de M. Delle Chiaje et avec les Moscates de Rénier, mais s’en 310 ORDRE DES ZOANTHAIRES. distinguent par deux caractères anatomiques importants, savoir : 1° l’absence d’un pore basilaire, de façon que la cavité viscérale est imperforée en dessous ; 2° par le développement presque égal des diverses lames mésentéroïdes et l’absence des deux bandes en forme de ruban qui descendent jusqu’au fond de la cavité viscérale chez les Cérianthes. SACCANTHUS PURPURESCENS. (Planche A3, fig. 12, 1b.) Espèce de la longueur du doigt, obtuse et violacée à la partie infé- rieure de l'espèce de sac formé par les parois de la cavité viscérale, blanchâtre en dessus. Tentacules annelés de brun et de verdâtre. Côtes de Nice, sur un fond vaseux. DEUXIÈME SOUS-ORDRE. LOANTHAIRES SCLÉROBASIQUES OU ANTIPATHAIRES: (ANTIPA THARIA.) Ce groupe de Zoanthaires correspond à la famille des Gor- sonides dans l’ordre des Alcyonaires, et a été, jusqu'en ces derniers temps, confondu avec ces Coralliaires. Les Antipathai- res ressemblent, en‘’effet, aux Gorgones par l'existence d’une tige centrale ou axe sclérobasique, fixé à la base de sustenta- tion et se ramifiant en général comme un arbuscule. Si on ne connaissait pas la structure des polypes qui occupent l'écorce du cœnerchyme tégumentaire de ces polypiéroïdes, on serait donc fondé à les rapprocher des Alcyonäaires sclérobasiques, mais on sait, par les observalions d’Ellis (1), de M. Gray (?), et surtout par celles de M. Dana, qu'ils sont organisés d’après le iype actinien (*), et par conséquent il a fallu les en séparer. En effet, ces polypes ont la bouche entourée d’une couronne de six tentacules simples, tandis que chez les Alcyonaires, comme nous l'avons déjà vu, ces appendices sont toujours bi- pinnés et au nombre de huit. Jusqu'ici on n’a pas étudié l’ana- tomie de ces animaux, et on ignore la disposition des lamelles mésentéroïdes et des organes générateurs; mais d’après tout (1) Ellis, Hist, of zoophytes, pl, 19, fig. 4. : (2) Gray, on Antipathes (Proceedings of the Commitee of science of the 30ologicæ society of London), 1832, part. 2, p. 41, (3) Dana, Exploring expedition. Zoophytes, p. 574. 312 ORDRE DES ZOANTHAIRES. ce que nous savons de leur structure, nous n’hésitons pas à adopter l'opinion de M. Dana, relativement à leurs affinites zoologiques, et à les ranger par conséquent dans l’ordre des Loanthaires. Dans une publication précédente nous avions réuni les An- tipathaires et les Madréporaires dans un seul sous-ordre, mais après un plus ample examen de la question, nous avons pensé qu'il serait préférable de les en séparer et d’en former un groupe intermédiaire aux Zoanthaires Malacodermés et aux Zoan- thaires Sclérodermés, division que l’on pourrait désigner sous le nom de Zoanthaires Sclérobasiques. L’axe solide qui occupe l’intérieur de ces polypiéroïdes offre la plus grande ressemblance avec celle des Gorgones, et se constitue évidemment de la même manière, mais il est d’un tissu plus dense, plus dur, et sa surface est souvent hérissée de petits prolongements spiniformes, caractère qui peut servir parfois à le faire reconnaître, mais qui n’a pas la généralité que quelques auteurs y attribuent. Enfin, les couches concentriques dont il se compose sont presque toujours plus distinctes entre elles que chez les Gorgoniens. Il est aussi à noter que le cœnenchyme cortical des Anti- pathes est en général très-friable, et se détache si facilement, que presque toujours on ne voit dans les collections zoologiques que le sclérobase dénudé. Enfin, dans les espèces, encore en petit nombre, où l’on a pu examiner la nature chimique du cœnenchyme, M. Haime y a constaté l'existence de filaments siliceux. Ses observalions à ce sujet portent principalement sur l’Antipathes glaberrima, que quelques naturalistes rangent dans le genre Leiopathes, et sur une espèce indéterminée de Ja même famille (1). À Dans l’état actuel de la science, il serait très-difficile d’eta- blir, avec quelque certitude, des genres naturels dans le sous- ordre des Antipathaires; mais afin de faciliter la détermination des espèces et de fixer l'attention des observations sur les mo- (1) J. Haime, Note sur le polypiéroïde d’un Leiopathes glaberrima (Ann. des Scien. nat. 1849, 39 série, t. 42, p. 224). ANTIPATHAIRES. 313 difications de structure qui s’y rencontrent, nous avons cru de- voir les répartir en groupes reconnaissables aux caractères in- diqués dans le tableau suivant, simple et en forme de baguette indivise. . . . .. CIRRHIPATHES. Mhresi és ven" à ANTIPATHES. Fee cératoïde:\ polie coales- /detouffe. ARACHNOPATHES. 2 THIENS surface |Ramuscu- dou ayant ( des gros les Php Vaxe sclé-|"2MEUX et) és bran- en forme Hole d’un tissu ches d’éven- q tail. . . RHIPIDIPATHES. chagrinée; cænenchyme conte- ….. - LEIOPATHES. nant des filaments de silice. MTERE. , 0! CYAN MTENSIO TNA HYaLOPATHES. Genre I. CIRRHIPATHES. Antipathes (pars), Pallas, Elench. zooph., p. 205. —— Ellis et Solander, Nat. hist. of zooph., p. 97. —— Esper, Pflanzenth., t. IL, p.133. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. XI, p. 303. —— Cuvier, Règne anim., t. LV, p. 309. —— Lamouroux, Polyp. fleæ., p. 366. Cirripathes, Blainville, Manuel d'actin., p. 511. Aniipathes, Dana, Zooph., p. 574. —— Milne Edwards er Haime, Déstrib. method. (op. cit. p. 176). Axe sclérobasique formant une tige simple, sans branches ni ramuscules. Ce genre, établi par Blainville d’après ce qu'Ellis avait dit de la forme des polypes, ne paraît différer des Antipathes propre- ment dits, que par la forme générale du polypier et représente dans cette famille le genre Juncella de la famille des Norgpmides parmi les Alcyouaires. 14. CIRRHIPATHES SPIRALIS. Palmiuncus anguinus, Rumph., Herb. Amb., t. TV, p. 202, pl. 78, fig. C. Antipathes spiralis, Pallas, Elench. zooph., p. 217. —— Gmelin, Linné, Syst. nat., éd. 13, p. 3195, —— Ellis et Solander, Hist. of Zooph., p.99, pl. 49, fig. 1-6. —— Esper, Pflansenth., t. Il, p. 154; Antip., pl, 8 (d'après Ellis), 314 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Anthipathes spiralis, Lamouroux, Polyp. flex., p. 315; Expos. méthod., p. 31, pl. 19, fig. 1-6. Cirrhipates spiralis, Blainville, Man. d’actin, p. 512, pl. 88, fig. 2. Antipathes spiralis, Dana, Zooph., p.376. Axe sclérobasique en forme de baguette cylindrique, irrégulièrement tendu en spirale et garni d’épines très-petites , très-aiguës et très-nom- breuses. Polypes présentant un prolongement rostriforme. Méditerranée et Océan indien, 2. CIRRIPATHES ANGUINA. (Planche C2, fig. 1.) Cirrhipates Sieboldi? Blainville, Manuel d’actin,, p. 512. Antipathes anguina, Dana, Zooph., p. 576, pl. 56, fig. 4, 4e, 4b, 4c, 44. Axe sclérobasique en forme de baguette, flexueux, décrivant parfois des courbes spirales, noduleux dans quelques points et armé d’épines subaiguës, comprimées et assez écartées entre elles. Polypes verdâtres, sans prolongement rostriforme bien prononcé ; tentacules brunâtres à leur base, Iles Feejee, etc. LU Genre II. ANTIPATHES. Antlipathes, Pallas, Elench. zooph., p. 205. —— Ellis et Solander, Pflanzenth., t. II, p. 133. —— Gmelin, Linné, Syst. nat., éd, 13, p. 3795. —— Esper, Pflanzenth., t. II, p. 133. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertéèb.,t. IT, p. 305, et 2° éd. p. 477. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 366. —— Cuvier, Règne anim., t. IV, p. 309. —— Blanville, Manuel d'actin., p. 510. —— Dana, Zooph., p. 574. —— Milne Edwards et Haime, op. cêt., p. 175. Tissu sclérobasique noir, opaque et ressemblant à de l’ébène. Axe sclérobasique rameux et plus ou moins échinulé; branches non coalescentes; scléroderme mince et échinulé. Les épines dont la tige du polypier est armée résultent de l’a- vortement de branches ou de ramuscules et sont indépendantes de celles qui se remarquent souvent sur les rameaux terminaux. Celles-ci sont extrêmement fines et appartiennent à l'écorce ou tissu sclérodermique. ANTIPATHAIRES. 315 $ A. — Tiges ou branches principales très-développées par rapport aux branches secondæres et aux ra- muscules, de facon à établir une grande diffé- rence entre ces deux portions du polyprer. $ B. — Ramuscules très-courts. 14. ANTIPATHES LACERATA. Antipathes lacerata, Lamarck, op. cit., t, II, p. 306, et 2e édit., p. 430. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 371. —— Dana, Zooph., p. 585. Espèce à tige sarmenteuse, très-épineuse ; rameaux entortillés ; ra- muscules latéraux très-nombreux, grêles, laciniés, crépus et épineux. Océan indien. SA(voy. ci-dessus). —— BB, — Ramuscules très-allongés. $ C. — Simples et sélacés. 2. ANTIPATHES LARIX, Antipathes larix, Esper, Pflanzentk., t. 11, p.147; Antip., pl. 4. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., 1. II, p. 308, et 2e édit., p. 482. —— Lamovroux, Polyp. flex., p. 314. —— Blainville, Manuel, p, 511. —— Dana, Zooph., p.577. Âxe sclérobasique formant un peiit nombre de branches maitresses qui sort simples, très-allongées, cylindriques, presque droites, garnies de stries un peu contournées et portant use multitude de ramuscules sétacés, simples, presque parallèles et rayonnants dans tous les sens. Vers la base du polypier, ces branches terminales avortent souvent ou se brisent et affectent la forme d’épines. Martinique. 3. ANTIPATHES EUPTIRIDEA. Antipathes Euptiridea, Lamouroux, Encyclop. méthod., p. 71. —— Dana, Zooph., ps. 578. Axe sclérobasique à tiges simples et presque triangulaires ; ECS simples, sétacées et élégamment recourbées. 316 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Lamouroux compare cette espèce à une belle plume de paon de cou- leur brunûtre. Martinique. $ A (page 315). —— S BB (page 315). $ CC. — Ramuscules complexes. 4. ANTIPATHES CUPRESSUS. Cupressus marina, Seba, Thesaurus, t. III, pl. 106, fig. 1. . —— Rumpbh., Herb. Amb., t. VI, pl. 80, fig. 2. Antipathes cupressina, Pallas, Elench. Zooph., p. 213. —— Esper, Pflansenth., t. IT, p. 145, pl. 3. —— Ellis et Solander, op. cit., p. 403. —— Lamarck, op. cit., t. IT, p. 307, et 2e édit., p. 481. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 380. —— Dana, Zooph., p. 581, Tiges ou branches maîtresses allongées, indivises et garnies tout au- tour de branches secondaires grêles et horizontales ou recourbées en bas, qui portent sur leur côté supérieur une ou deux rangées de ra- muscules ascendants, simples ou rameux, de façon à donner au poly- pier la forme d’un goupillon, Lamarck rapporte à cette espèce l’Antipathes paniculata d'Esper (op. cit., Antép., pl. 42) qui y ressemble par le port; mais M. Dana fait remarquer qu’elle s’en distingue par le développement proportionnel des branches latérales. $ AA.— Polypier se subdivisant en branches de divers ordres, qui ne diffèrent que peu les uns des autres par leur diamètre, lequel décroit graduellement . $ D.— Branches lophoïdes, s étalant sur un même plan. 5. ANTIPATHES MYRIOPHILLA. Myriophyllum indicum ramosissimum, Petiver, Gozoph., pl. 35, fig. 12. Antipathes myriophylla, Pallas, Elench. xooph., p. 210. —— Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 109, pl. 19, fig. 11 et 12. —— Esper, Pflansenth. Fortsetz., t. 1, Antip., pl. 40. —— Lamarck, Hist, des anim. sans vertèb., t IL, ps 307, et 2° édit. p. 481. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 318, et Expos. méthod., p. 32, pl. 19, fig, 41 et 42. ANTIPATHAIRES. 31 7 Anthipathes myriophylla, Blainville, Manuel d’actinol., p. 510, pl. 87, fig, 2. —— Dana, Zooph., p. 578 Axe sclérobasique très-rameux, à divisions gréles et bipectinées à divers degrés ; pinnules étalées, en général opposées et très-rappro= chées entre elles, ! Océan indien. 6. ANTIPATHES PINNATIFIDA. Antipathes pinnatifida, Lamouroux, Poly». flex., p. 3177, pl. 14, fig. 4.5 Branches pinnées, alternes et fortement êchinuléess ramuscules et pinnules distiques et rigides. Mers de l'Inde. 7. ANTIPATHES MIMOSELLA. Antipathes ulex? Eïlis et Solander, Hist. of zo0ph., p. 100, pl. 19, fig, 7 et 8. —— ? Lamouroux, Poly. flex., p. 377, et Expos. méthod., p. 31, pl. 19, fig. 7 et 8. Antipathes mimosella, Lamarck, Hist. des anim. sans verteb., t. II, p. 307, et 2e édit. p. 481. —— Dana, Zooph., p. 581. Tige et branches cylindriques et finement échinulées. Ramuscules subdistiques et constituant des touffes très-fournies. Mer des Indes. 3 L’ANTIPATHES PANICULATA d'Esper (Pflansenth., pl. 12) paraît de- voir prendre place iei et se fait remarquer par la multiplicité de ses branches. $ AA (page 316), —— $ DD, — Branches ne s’étalant pas sur un seul plan et formant des touffes. $ E. — Très-rameuses. 8. ANTIPATHES ALOPECUROIDES. _ Antipathes alopecuroïdes, Ellis et Solander, Hist. of Zooph., p. 102. —— Lamouroux, Polyp. fleæ., p. 515. Ta 7 Dana, Zooph,, P. 584. u Tige rameuse, hispide; branches aplaties, sillonnées d’un côté et dis- 318 ORDRE DES ZOANTHAIRES. posées en panicule serrée, à ramuscules échinulés. Par sa forme géné- rale cette espèce ressemble à une queue de, renard. Côtes de la Caroline du Sud. 9. ANTIPATHES FŒNICULUM. Fœnum marinum? Rumph., Herb. amb., t. VI, p. 208, pl. 80, fig. 3. Antipathes fœniculata? Pallas, Elench. zooph., p. 207. Antipathes fœniculum, Lamarck, op. cit., t. II, p. 308, et 2 édit, p. 482, —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 379. —— Blainville, Manuel d’actin., p.583. —— Dana, Zooph., p. 582 Espèce très-rameuse, subpaniculée; branches principales un peu comprimées et épineuses ; ramuscules sétacés el lisses. Mers de l'Inde ? 10. ANTIPATHES PENNACEA. Erica marina, Rumph., Herb. amb., t. VI, p. 209. Antipathes pennacea, Pallas, Elench, z00ph., p. 269. —— Lamouroux, Polyp. flet., p. 3179. —— Dana, Zooph., p. 582. Espèce rameuse, à branches un peu recourbées ; pinnules très-ser- rées, à tige sétacée et échinulée. Océan indien. 119 ANTIPATHES SUBPINNATA. Antipathes subpinnata, Ellis et Solander, Hist. of zooph., p. 104, pl. 19, fig. 9 et 10. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 319, et Expos. méthod., p. 32, pl. 19, fig. 9 et 103 —— Blainville, Manuel d'actin., p. 511 —— Dana, Zooph., p. 579. Axe sclérobasique rameux, pinné ; pinnules alternes et courtes. Méditerranée. 12. ANTIPATHES BOSCII. Antipathes Boscii, Lamouroux, Polyp. flex., p. 375, pl. 14, fig. 5. —— Dana, Zooph,, p. 584. Tige flexueuse et rameuse ; rameaux divergents, nombreux et sétacésg Côtes de la Caroline. ANTIPATHAIRES. 319 $ AA (page 316). —— $ DD (page 317). $ EE. — Branches peu rameuses. 13. ANTIPATHES SCOPARIA. Antipathes scoparia, Lamarck, op. cit.,t. II, p. 307, et 2e édit., p. 480. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 316. —— Dana, Zooph., p. 582. à Espèce médiocrement rameuse, paniculée ; panicule lâche, subcorym- biforme, composée de branches allongées et grêles ; ramuscules filiformes et délicatement échinulés. Méditerranée. M. Dana rapporte à celte espèce l’Antipathe figurée par Esper dans sa planche 14 et désigné par ce naturaliste sous le nom d’A. véirgata. 14. ANTIPATHES DICHOTOMA. Lithophyte n° 9, Marsilli, Hist. phys. de la mer, p. 105, pl. 91, fig. 101. Antipathes dichotoma, Pallas, Elench., p. 216. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 374. Espèce médiocrement rameuse, à branches très-écartées entre elles, grêles et fortement échinulées ; ramuscules terminaux filiformes et peu allongés. Méditerranée. 15. ANTIPATHES ARBOREA. (Planche C2, fig. 6.) Antipathes arborea, Dana, Zooph., p. 584, pl. 56, fig. 2, 2a, 2, Espèce rameuse, à branches Jâches, étalées, subflexueuses, hispides ; ramuscules allongés, grêles, sétiformes et très-fragiles. Polypes d’un brun- jaunâtre, à bouche saillante et disposés presqu’en une seule série sur les ramuscules. Îles Feejee. L'ANTIPATHES VIRGATA d'Esper (Pflanzent., tab. 14) paraît devoir être classé ici. C’est une espèce très-touffue, dont les ramuscules aussi bien que les branches sont presque ascendants et dont la surface est très-fortement échinulée. 320 ORDRE DES ZOANTHAIRES. , Genre III. ARACHNOPATHES. Antipathes (pars), Pallas, etc. Axe sclérobasique se divisant en une multitude de branches très-grêles qui se dirigent en divers sens et se soudent entre elles aux points de rencontre, de facon à constituer des réseaux dont la réunion forme une touffe arrondie. Tissu sclérobasique noir et opaques 1. ARACENOPATHES ERICOIDES. Antipathes ericoïdes ? Pallas, Elench. zooph., p. 208. —— Esper, Pflansenth., Antip., pl. 6. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t, II, p. 308, et 2 édit. p. 482. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 581. —— Dana, Zooph., pe 980. Branches grêles, nombreuses, très-écartées entre elles, très-finement échinulées et ne différant presque pas des ramuscules. Océan indien. 2. ARACHNOPATHES CLATHRATA. Antipathes clathrata, Pallas, Elench. zooph., p. 212, —— Esper, Pflansenth., t. 11, p. 44, pl. 2. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 309, et 2e édit. p. 483. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 582. Espèce très-voisine de l'A. ericoïdes, mais ayant les branches nota- blement plus grosses que les ramuscules et ceux-ci plus fortement échi- nulés. Origine inconnue, Genre IV. RHIPIDIPATHES. Antipathes (gars), auctorum. Polypier sclérobasique dont les branches sétalent sur un même plan en forme d’éventail et se soudent entre elles aux points de contact, de facon à constituer un réseau. 3; ANTIPATHAIRES. 321 On ne connaît pas encore la structure du polype, et c’est seu- lement d’après l'aspect du tissu sclérobasique que ces polypiers sont rangés parmi les Antipathiens plutôt que dans le groupe des Gorgonides. Ii est même probable que plusieurs des espèces décrites sous le nom d’Antipathes, et offrant le mode de confor- mation particulière aux Rhipidipathes, ne sont que des Gorgo- niens dépouillés de leur écorce sclérodermique et appartiennent au genre Rhipidigorgia. 4. RHIPIDIPATHES FLABELLUM. Flabellum marinum planum? Rumph., Herb. amb., t, IV, p. 205, pl. 79. Antipathes flabellum, Pallas, Elench. zooph., p. 111. à —— Lamarck, Hist. des anim. sans wertèb., t. II, p. 309, et 2e édit, D. —— Lamouroux, Polyp. flex,, p. 382. —— Dana, Zooph., p. 579. Axe sclérobasique flabelliforme, très-rameux et formant des réticula- tions grossières. Tige striée, comprimée latéralement et légèrement épi- neuse. Océan indien. L’Antipathes flabellum d'Esper (Pflanz., t. E, pl. 1), que Lamarck rapporte à cette espèce à raison de son port, ne paraît pas être échi- nulé et appartient probablement à un Gorgonien. 2. RHIPIDIPATHES RETICULATA. Antipathes reticulata, Esper, Pflansenth. Fortsetz., t. I, p. 183; Antip., pl. 41. —— Dana, Zooph., p. 579. : Axe sclérobasique très-rameux, étalé en éventail, et dont les branches très-grêles s’anastomosent souvent de facon à ressembler un peu à un Rhipidigorgia ; pinnules en général opposées, assez écartées entre elles et bipinnées à leur tour. Mers de l'Inde ? M. Dana pense que l’AnrrpATREs LiG0LA d’Esper (Pflanzenth., t. XI, _p- 145, pl. 5, et Lamarck, op. cit., p. 309) est une Gorgone décortiquée. 322 ORDRE DES ZOANTHAIRES. Genre V. LEIOPATHES. Anthipathes (pars), Esper, Pflanzenth. —— : Lamarck, op. cit. Leiopathes, Gray, Catal. de la collection zoophylologique du Musée britannique à Londres. —— Milne Edwards et Haime, Dés{rib. méthod. (loc. cit., p.176). Axe sclérobasique rameux et un peu rugueux ou même dé- licatement chagriné ; cœnenchyme dense, assez persistant et renfermant des filaments siliceux. 1. LEIOPATHES LAMARCKI. Gorgonia tuberculata (pars), Lamarck, Hist. des anim. sans verteb., t. II, p. 3515, et 2e édit. p. 491. Leiopathes Lamarcki, Haime, Note sur le polypiéroïide d’un Leiopathes (Ann. des scien. nat., 1849, t. XII, p. 2%5). Polypier arborescent, dont les branches sont cylindriques, tendent à s’étaler sur un même plan et sont parfois coalescentes, mais ne forment pas un réseau bien caractérisé. La tige a quelquefois 5 centimètres de diamètre, et les rameaux, qui dfminuent progressivement de grosseur, ont à leur extrémité environ 6 millim. Ecorce sclérodermique très-per- sistante et portant un grand nombre de gros tubercules verruciformes, déprimés, dont le centre est occupé par un calice à bords multilobés. Algérie, 2. LEIOPATHES GLABERRIMA. Antipathes glaberrima, Esper, Pflanzenth., t, II, p. 160, pl. 9. —— Lamarck, Hist. des anim. sans vertèb., t. II, p. 306, et 2e édit, p. 479. Polypier rameux ; branches cylindriques, parfois contournées et coa- lescentes latéralement, mais ne formant pas de réseau. Le tissu scléro- basique est à grain plus fin que chez l'A. {uberculata. 3. LEIOPATHES COMPRESSA. Antipathes compressa, Esper, Pflanzenth., Fortsetzet.1,p. 187; Antip., pl. 13. Polypier à tiges comprimées et paraissant souvent comme si elles étaient formées par la soudure latérale de deux tiges parallèles, flexueu- ses et ne se ramifiant que peu. Jamaïque. ANTIPATHAIRES. 323 D’après les observations de M. Haime, nous avons cru devoir rap- porter à cette division générique le fossile désigné par M. Michelotti sous le nom d’Antipathes vetusta (Spicil. zooph. dil., p. 43) et figuré par M. Michelin (Iconogr. zooph., p. 77, pl. 15, fig. 11). Un fragment en a été trouvé dans le terrein miocène de la colline de Turin. Genre VI. HYALOPATHES. pa Antipathes (pars) auctorum. Axe sclérobasique rameux, lisse et d’un aspect vitreux. D’après l'aspect du tissu semi-hyalin dont se compose l'axe de ces zoophytes, nous sommes portés à croire que sa composition chimique doit différer notablement de celle des sclérobases des autres Antipathiens. $ A. — Polypier en forme de goupillon. 1. HYALOPATHES PYRAMIDATA. Antipathes pyramidata, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. II, p. 306, et 2e édit, p. 480. —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 375. —— Dana, Zooph., p. 583. Tige simple, cylindrique et entourée de ramuscules qui naissent sui- vant la direction d’une ligne spirale, se portent obliquement en haut et en dehors, se bifurquent ou se trifurquent ou se divisent même davan- tage, et diminuent graduellement de longueur depuis la base du polypier jusqu’au sommet, de facon à donner à celui-ci la forme d'une pyramide hérissonnée. A la partie inférieure de la tige, les branches ne se sont qu’imparfaitement développées ou ont été en partie résorbées, de façon à être réduites à de petits prolongements spiniformes. Surface lisse et d’un aspect vitreux. 2. HYALOPATHES PECTINATA. Anthipates pectinata, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. IT, p. 306, et 2e édit. p. 480, —— Lamouroux, Polyp. flex., p. 381. —— Dana, Zooph., p. 578. Axe sclérobasique flabelliforme; divisions principales comprimées, rameaux pinno-pectinés ; ramuscules filiformes, subulés. Epines en petit nombre. Coralliaires, Tome 1. 23 324 ORDRE DES ZOANTHAIRES. $ AA. — Polypier arborescent. 3. HYALOPATHES CORTICATA. Anïipathes corticata, Lamarck, Hist. des anim. sans vertéb., t. IT, p. 506, et 2e édit. p. 480. LS s—— Lämouroux, Polyp. flex., p. 314. —— Dana, Zooph., p. 585. Polypier dont les branches ne se ramifient que très-peu et dont les ramuscules avortent en général, de façon à ne constituer que des pro- longements spiniformes qui sont disposés pour la plupart des deux côtés des branches. Tissu sclérobasique d’une texture fibreuse, mais à surface très-polie. Océan indien? Nous sommes porté à croire qu'il faudra ranger dans ce sous-ordre des Zoanthaires Sclérodermés, à la suite des Anti- pathiens, un Zoophythe très-remarquable des mers du Japon, qui se compose d’un cænenchyme cortical renfermant un fais- ceau de baguettes siliceuses très-grêles, tordu en spirale comme une corde dont les brins seraient faits avec du cristal. Le cœnen- chyme est farci de pelites spicules, et porte des tubercules déprimés dont le sommet est perforé et paraît être le calice du polype. Souvent l’axe fasciculé se dénude par sa base et se trouve implanté dans une éponge; mais, d'après M. Gray, celle-ci y est étrangère. Je dois ajouter cependant que, suivant M. Valenciennes, ce singulier zoophyte appartiendrait à la fa- mille des éponges. M. Gray, qui a été le premier à le faire connaitre, en à formé le genre Hyacoxewa, el y à donné le nom d’Hyalonema Sieboldi, en l'honneur du voyageur Siebold qui l'avait rap- porté du Japon (?). (1) Proceedings of the zoological society of London, 1835, p. 63. FIN DU TOME PREMIER. TABLE DES MATIÈRES DU TOME PREMIER. Introduction historique. . . . PREMIÈRE PARTIE. Cuaritrg I. Délimitation de la classe des Coralliaires. . CxariTRE Il. De l’organisa- tion des Coralliaires. Système tégumentaire. Structure des téguments mous. 10,0. né Structure des téguments con- SONGS ue ue ei. Tunique interne. . . . . . .. Tunique musculaire... . . . Organes de relation. . . . .. Appareil de nutrition. . . . . Reproduction. . . .. .. Constitution du ane Muraille Appareil cloisonnaire. . . .. Appareil costal Columelle s/i.e" «, after ,» os e;e) m1. leon. 9e © S a ,D,., «° aise, id) OL Dynaptieules 2. - 48 … - Sclérenchyme épithélique.. . Exothèque Epitsèque Constitution des Re Ê Polypiers composés. . . . . . Pol ypiers produits par fissipa- Polypiers produits par gem- mation. . . . DEUXIÈME PARTIE. Classification des Coralliaires. Sous - CLasse DES CNI- D'AIRES.. nu tee OrDRE Des ALCYONAI- RES. . Pages. 95 97 FamiLze DES Alcyonides.. . Sous-familie des CORNULARI- Genre Haimeia. Cornularia. . . . ... Clavularia. , . . - . . Rhizoxenia. . . . . .. Sarcodictyon. . . . .. Anthelia. 207.20": Sympodium.… . . . .. Sous-famille des TELESTINES. Genre Telesto : Sous-famille des Xcctitens Alcyoniens nus. . . .. . .. Genre Alcyonium. . . . . .. Sarcophyton. . , . . . Ammothea.. ..... Alcyoniens armés... . . . .. Genre Nephthya. . ., . :. Spoggodes. . . . . . . — Paralcyonium.. . . .. Sous-famille des TUBIPORIENS. Genre Tubipora. . . . . . .. FauILLE DES Gorgonides. Sous-famille des GORGONIENS. Agèle des Primnoacées.. . Genre Primnoa Muricea. Agèle des Gorgonacées. . .. Genre Eunicea. . . ... .. Plexatra-. .. 234 Gorgonia, . . .. Leptogorgia. . . . .. Lophogorgia. . . . . . Pterogorgia.. . . . . . Xiphigorgia. . . . .. Rhipidigorgia. . . .. Phycogorgia. . . . . . Pages, 102 104 104 105 106 107 108 108 110 112 112 113 113 114 122 123 125 127 127 128 199 130 130 134 136 138 139 142 144 146 152 197 163 167 167 171 173 186 181 182 \ 326 Agèle des Gorgonellacées. . Genre Gorgonella.. . . ... — Verrucella. . . ,. d': +, Gienocella. RTS ri JUNEETA LE". je ue Agèle des Braracées. . . .. Genre Briareum.. .. . . .. — Solanderia. . . . . .. — Paragorgia. . . . . . . — Caœlogorgia,. ... .. Sous-famille des ISIDIENS. . . henre Isis, 42. cn 001 6 —*, Mopsea. 2, TR, — Melithæa. . . . .. no" Sous-famille des CORALLIENS. Genre Corallium. , . . . .. FamizrE DES Pennatulides.. Genre Pennatula. . . . . . . — Sarcoptilus. . . . . . . — Nirgulama., { 2%, = PANOHAPIAS 65 » 07 sie ° —* Umbellularia. . .;. . . LATIN. LE een à de — -Cavernalana. 0"... —'HRenilida” M x, .. OnDRE pes ZOANTHAI- MER... T2 LUE. . Sous-ORDRE DES ZOANTEAI- RES MALACODERMÉS OU ACTINAIRES. . . . . . .. FAMILLE DES Actinides. . . . Sous - famille des Minyani- NIENS, Genre Mynias. . . . . . . .. D PIDMACUS es. le — Nautactis.. . . . . .. Sous-famille des ACTININÆ. . {re section. Actinines vulgai- res. Genre Anemonea. . . . . . . A UOHMÉNR.L ES — Æumenides..,. . .. — AOCTAACUES... 1.7. — Actinia. . . .. ME et —0Paractie: ;: ur. — Metridium. . . , ..« — Discosomna, Pages. 182 133 183 185 186 188 188 189 190 191 192 193 197 199 TABLE DES MATIÈRES DU TOME PREMIER. Genre Corynactis. . . . , .. —, Melactis eu — Heteractis.. Section des Actinines verru- QUEUES NES PAR Joe à Genre. Ggreus. 3,0 EAST — Phymactis. . ..... — Cystiactis.. . . . . .. — Echinactis. . . . . .. Genre Adamsia. . . . . . . . — Nemactis. .. ..... Section des Actinines pivo- — Sphenopus. . , .. — "Peathia:. 490: Sous-famille des PHYLLACTINÆ. Genre Phyllactis..*. . +, 6% — ‘Dulactiss L'ATE Se — - Rhodactis.. : =. +. Sous-famille des THALASSIAN- Genre Thalassianthus. . . . . — Actinodendron. . . . . — Actineria . . : . . .. — Phymanthus. . . . .. — Sarcophianthus.. . .. — ‘ Heterodactyla.. . . . . Sous-famille des ZOANTHINÆ. . Genre Zoanthus. . . . . . .. — ‘Palÿthoa. 74:25, Famille des Cerianthides. . Genre Cerianthus. . . . . . . — ‘Siam is 2. Sous-ORDRE DES ZOANTHAI- RES SCLÉROBASIQUES OÙ ANTIPATHAIRES.. . . .. Genre Cirripathes..… . . .. —. Autinathe es Lu - — Arachnopathes. . . . . — Rhipidipatnes. . . .. — Leiopathes. . .. ... — Hyalopathes.. . . 237 291 291 BAR-SUR-SEINE. —— 1MP. SAILLARD. TE ——— ÉMidbne Edwards, H. Fistoire nat D6T| 81956 JAN | 9 1958 (JL LIBRARY QU 100134914 ETAT A #