■ m t i*T*É. MKIU 4 I et tàrutUut Cathoti DE f • fi> *4 HISTOIRE NATURELLE, CÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROI. Tome Sixième. ^^WersTtas BIBUOTHEO A PARIS, DE L'IMPRIMERIE ROYALE. M. D C C L V I. de paris . 6 7V |W)*0*0$0*(M)s(>$()*0*(W)tf();iKW AVANT-PROPOS. LES deux premiers volumes de cet Ouvrage, dont l'un étoit imprimé en 174.6, (Se l'autre en 1747, n'ont cependant paru qu'en 1749 , avec le troifième: différentes circonftances ont de même re- tardé la publication du quatrième volume jufqu'en 1753 > & ce ^ e c ' Ll cinquième jufqu'en 1755. On ne doit pas nous imputer des délais qui ont été forcés: toute entreprife confidérable a fes difficultés, qu'on ne peut vaincre que peu à peu , & qu'on eft encore heureux de furmonter avec le temps. Nous avions prévu celles qui pouvoient venir de la chofe même, nous les avions aplanies d'avance par un travail de plufieurs années; mais comment prévenir les obftades qu'on a fait naître fous nos pas, ils fe font multipliés maigre la voix du public & le filence des auteurs, qui n'ayant entrepris leur Ouvrage que pour fatisfaire plus pleinement au devoir de leurs places, (5c ne prétendant pas en tirer d'autre gloire, font demeurés tranquilles, & ont tout attendu de l'effet du temps 6c de la pro- tection dont fe Roi veut bien les honorer. Sa Majefté n'a pas dédaigné de concourir à la perfeclion de leur a ,j iv AVANT-PROPOS. Ouvrage, en leur envoyant de fon propre mouvement plufieurs morceaux rares périeurement. II a eu la bonté d'entrer avec nous dans le détail de notre travail, il nous a guidés par fes lumières, aidés de fes avis, & nous a procuré les fecours qui nous étoient néceiïaires pour avancer notre Ouvrage. Nous efpérons donc en donner dans la fuite trois volumes en deux ans, comme nous l'avions promis dans notre projet imprimé; c'eft tout ce qu'il eft pof> fible de faire, attendu le grand nombre de gravures dont on ne peut fe difpenfer, 6c qui font toutes faites avec foin fur des deiïins d'après nature. Les planches du feptième volume font gravées, 6c nous avons déjà trois cents deiïins pour les volumes fuivans. Le fixième volume que nous donnons aujourd'hui , contient les animaux de chaffe ; le feptième volume contiendra tout ce qui nous relie à donner fur les animaux de AVANT- PROPOS. v ce pays-ci , dont le nombre n'eft pas auffi grand qu'on pourroit l'imaginer, piuTqu'il fe réduit à trente-fept ou trente-huit efpèces différentes dans les quadrupèdes ; mais les animaux étrangers font en bien plus grand nombre , nous n'efpérons pas de pouvoir les décrire tous avec autant d'étendue que les animaux qui fe trouvent en France: il y en a que peut-être nous ne verrons jamais: il y en a que le hafàrd pourra nous préfenter, mais que nous ne pourrons acquérir pour en faire la difTeclion. Cependant nous en avons déjà. obfervés & décrits en entier un affez grand nombre ; nous n'épargnons rien pour nous en procurer d'autres; nous en faifons venir des pays étrangers par le moyen de nos correlpondans ; nous achetons ceux que i'on amène en France, & qu'on veut bkn nous vendre, nous les cardons dans une ménagerie en Bounroone . pour obferver leurs mœurs avant de les dilTéquer , . P . ILi/ tiruut . < VaAp HISTOIRE NATURELLE. KMMXKMKKMXMMKMMMMKMMMMMK LE CHAT. LE Chat eft un domeflique infidèle, qu'on ne garde que par nécefîité, pour l'oppofer à un autre en- nemi domeflique encore plus incommode, & qu'on ne peut chaiïer : car nous ne comptons pas les gens qui, ayant du goût pour toutes les bêtes, n'élèvent des chats que pour s'en amufer; l'un eu: l'ufage, l'autre i'abus; & quoique ces animaux, fur-tout quand ils font jeunes, aient de la gentilleiTe, ils ont en même temps une malice innée , un caraclère faux , un naturel A ,, 4 Histoire Naturelle pervers , que l'âge augmente encore , & que l'éducation ne fait que mafquer. De voleurs déterminés, ils de- viennent feulement, lorfqu'ils font bien élevés, fouples Si flatteurs comme les fripons; ils ont la même adrefle, Ja même fubtilitë, le même goût pour faire le mal, le même penchant à la petite rapine; comme eux ils fa vent couvrir leur marche , diffrmuler \cur deffein , épier les occafions, attendre, choifir , faifir l'inftant de faire leur coup, fe dérober enfuite au châtiment, fuir & demeurer éloignés jufqu'à ce qu'on les rappelle. Ils prennent aifément des habitudes de fociété , mais jamais des mœurs : ils n'ont que l'apparence de l'atta- chement; on le voit à leurs mouvemens obliques, à leurs yeux équivoques; ils ne regardent jamais en face la perfonne aimée; foit défiance ou fauffeté , ils pren- nent des détours pour en approeber, pour chercher des carefTes auxquelles ils ne font fenfibles que pour k plaifir qu'elles leur font. Bien différent de cet animal fidèle, dont tous les fentimens fe rapportent à la per- fonne de fon maître, le chat paroit ne fentir que pour foi , n'aimer que fous condition , ne le prêter au commerce que pour en abuler; & par cette convenance de naturel, il eit moins incompatible avec l'homme, qu'avec le chien dans lequel tout efl nncère. La forme du corps Si le tempérament font d'accord avec le naturel , le chat efl joli , léger, adroit, propre & voluptueux ; il aime {es aifes, il cherche les meubles les plus mollets pour s'y repofer Si s'ébattre : il efl aufii D U C H A T. j très-porté à l'amour , 6c , ce qui cil rare dans les animaux, Ja femelle paroît être puis ardente que ie mâle; elle l'invite, elie le cherche, elle l'appelle, elle annonce par cle hauts cris la fureur de Tes defirs, ou plutôt i 'excès de fis befoins, 6c lorfque le mâle la fuit ou la dédaigne, elle le pourfuit, le mord, Si le force pour ainfi dire à la fatisfaire, quoique les approches foient toujours accompagnées d'une vive douleur *. La chaleur dure neuf ou dix jours , 6c n'arrive que dans des temps marqués; c'eil ordinairement deux fois par an, au printemps 6c en automne, 6c fouvent auffi trois fois, Se même quatre. Les chattes portent cinquante-cinq ou cinquante -hx jours; elles ne produifent pas en au /fi grand nombre que les chiennes; les portées ordinaires font de quatre , de cinq ou de fix. Comme les mâles font fujets à dévorer leur progéniture , les femelles fe cachent pour mettre bas, Si lorfqu'eiles craignent qu'on ne découvre ou qu'on n'enlevé leurs petits, elles les trans- portent dans des trous Se dans d'autres lieux ignorés ou inaccefïibles ; Si après les avoir allaités pendant quel- ques iémaines, elles leur apportent des fouris, de petits oifeaux , & les accoutument de bonne heure à mander de la chair; mais par une bizarrerie difficile à comprendre, ces mêmes mères , fi foigneufes 6c fi tendres, deviennent quelquefois cruelles, dénaturées, 6c dévorent au/fi leurs petits qui leur étoient fi chers. Les jeunes chats font gais, vifs-, jolis, 6c feroient * Voyez cï-aprts la deferiptioft des parties de la génération du chat» A iij 6 Histoire Naturelle •auiïi très -propres à amufcr les enfans û les coups de patte n'étoient pas à craindre; mais leur badinage, quoique toujours agréable & léger , n'eft jamais in- nocent, &. bientôt il fe tourne en malice habituelle ; Se comme ils ne peuvent exercer ces taiens avec quelque avantage que fur les plus petits animaux, ils fe mettent à l'affût près d'une cage, ils épient les oifeaux , lesfouris, les rats, Si deviennent d'eux-mêmes, & fans y être drefTés, plus habiles à la chaiïe que les chiens les mieux inftruits. Leur naturel , ennemi de toute contrainte ,• les rend incapables d'une éducation fuivie. On raconte néanmoins que des moines grecs * de l'île de Chypre avoient drcfTc des chats à chaifer , prendre Si tuer les ferpens dont cette île étoit infeftée, mais c'étoit plutôt par le goût général qu'ils ont pour la destruction , que par obéiffance qu'ils chaffoient; car ils fe plaifént à épier, attaquer & détruire affez indif- féremment tous les animaux foiblcs , comme les oifeaux, les jeunes lapins, les levreaux , les rats , les fouris, les mu- lots, les chauve-fouris, les taupes, les crapauds, les grenouilles, les lézards Se les ferpens. Ils n'ont aucune docilité, ils manquent >au/fi de la fineiTe de l'odorat, qui clans le chien font deux qualités eminentes; aufîi ne pourfuivent-iis pas les animaux qu'ils ne voient plus, ils ne les chaffent pas, mais ils les attendent, les attaquent par furprife , & après s'en être joués long-temps lis les tuent fans aucune nceciTité, lors même qu'ifs * Defcripiion des Mies de l'Archipel f par Dapper , page j D U C H A T. 7 font le mieux nourris & qu'ils n'ont aucun Lefoin de cette proie pour fa ùs faire leur appétit. La caufe phyfique la plus immédiate de ce penchant qu'ils ont à épier & furprendre les autres animaux , vient de l'avantage que leur donne la conformation particulière de leurs yeux. La pupille dans l'homme, comme dans la plupart des animaux, eit capable d'un certain degré de contraction & de dilatation; elle s'é- largit un peu lorfque la lumière manque , & fe rétrécit iorfqu'elle devient trop vive. Dans l'œil du chat & des oifeaux de nuit , cette contraction Si cette dilatation iontfi confidérables, que la pupille, qui dansl'oLfcurite efl ronde Se large , devient au grand jour longue & étroite comme une ligne , & dès-lors ces animaux voient mieux ia nuit que le jour, comme on le remarque dans les chouettes, les hiboux, Sec. car la forme de la pupille eft toujours ronde dès qu'elle n'eft pas contrainte. Il y a donc contraction continuelle dans l'cejl du chat pen- dant le jour,; ex ce n'en 1 , pour ainfi dire , que par effort qu'il voit à une grande lumière; au lieu .que dans le crépufcule, la pupille reprenant fon état naturel, il voit parfaitement, 6c profite de cet avantage pour reconnonre, attaquer & furprendre les autres animaux. On ne peut pas dire que les chats, quoiqu'habitans de nos maifons , foient des animaux entièrement domef- tiques; ceux qui font le mieux appri voilés n'en font pas plus aiTervis: on peut même dire qu'iis lont entièrement libres, ils ne font que ce qu'ils veulent, & rien, au 8 Histoire Naturelle monde ne feroit capable de les retenir un inftantde plwS dans un lieu dont ils voudroient s'éloigner. D'ailleurs la plupart font à demi-fauvages , ne connoifTent pas leurs maîtres, ne fréquentent que les greniers & les toits, & quelquefois la cuifine Se l'office, lorfque la faim les prefTe. Quoiqu'on en élève plus que de chiens, comme on les rencontre rarement, ils ne font pas fenfation pour le nombre, au (fi prennent ils moins d'attachement pour les perfonnes que pour les maifons : lorfqu'on les tranfporte à des diftances artez confidérables, comme à une lieue ou deux, ils reviennent d'eux-mêmes à leur grenier, & c'eft apparemment parce qu'ils en connoi(Tent toutes les retraites à fouris , toutes les irtues, tous les partages , Se que la peine du voyage eft moindre que celle qu'il faudroit prendre pour acquérir les mêmes facilités dans un nouveau pays. Us craignent l'eau , le froid , & les mauvaifes odeurs ; ils aiment à fe tenir au foleil , ils cherchent à fe gîter dans les lieux les plus chauds, derrière les cheminées ou dans les fours; ils aiment aurti les parfums, & fe biffent volontiers prendre & carerter par les perfonnes qui en portent : l'odeur de cette plante que l'on appelle V Herbe aux chats , les re- mue fi fortement Si fi délicieufement, qu'ils en paroi(Tent tranfportés de plaifir. On e(l obligé, pour conferver cette plante dans les jardins , de l'entourer d'un treillage fermé ; les chats la fentent de loin , accourent pour s'y frotter , partent Se repartent fi fouvent par-defllis , qu'ils la détruifent en peu de temps. A D U C H A T. 9 A quinze ou dix-huit mois, ces animaux ont pris tout leur accroiffement ; ils font aufli en état d'engendrer avant l'âge d'un an, 6c peuvent s'accoupler pendant toute leur vie, qui ne s'étend guère au-delà de neuf ou dix ans; ils font cependant très-durs, tres-vivaces , 6c ont plus de nerf 6c de rcfîbrt que d'autres animaux qui vivent plus long-temps. Les chats ne peuvent mâcher que lentement 6c diffi- cilement, leurs dents font fi courtes 6c fi mal pofées qu'elles ne leur fervent qu'à déchirer Si non pas à broyer les alimens; auffi cherchent-ils de préférence les viandes les plus tendres, ils aiment le poiffon 6c le mangent cuit ou crud ; ils boivent fréquemment; leur fommeil eh 1 léger, Se ils dorment moins qu'ils ne font femblant de dormir; ils marchent légèrement, prefque toujours en fdence 6c fans faire aucun bruit ; ils fe cachent 6c s'éloignent pour rendre leurs excrémens 6c les recouvrent de terre. Comme ils font propres, 6c que leur robe eft toujours sèche 6c luftrée, leur poil s'élec"trife aifément, 6c l'on en voit fortir des étincelle* dans robfcurité lorfqu'on le frotte avec la main : leurs yeux brillent auffi dans les ténèbres, à peu-près comme les diamans, qui réfléchiffent au dehors pendant la nuit la lumière dont ils fe font, pour ainfi dire, imbibés pendant le jour. Le chat fauvage produit avec le chat domefîique , 6c tous deux ne font par conféquent qu'une feule & même efpèce : il n'efl pas rare de voir des chats mâles Tome VI B 10 Histoire Naturelle femelles quitter les maifons dans le temps de la chafeu pour aller dans les bois chercher les chats fauvages, & revenir enfuite à leur habitation ; c'eil par cette raifon que quelques-uns de nos chats domeffiques reiTemblent tout-à-fait aux chats fauvages; la différence la plus réelle efl à l'intérieur (a) , le chat domeflique a ordinairement les boyaux beaucoup plus longs que le chat fauvage » cependant le chat fauvage efl plus fort & plus gros que le chat domeflique, il a toujours les lèvres noires, les oreilles plus roides , la queue plus groffe & les couleurs confiantes. Dans ce climat on ne connoît qu'une efpece de chat fauvage, Cv il paroît par le témoignage des voyageurs que cette efpece fe retrouve aufii dansprefque tous les climats fans être fujette à de grandes variétés; il y en avoit dans le continent du nouveau Monde avant qu'on en eût fait la découverte; un chafleuren porta un qu'il avoit pris dans les bois , à Chriflophe Colomb (b), ce chat étoit d 'une grofTeur ordinaire , il avoit le poil gris- brun , la queue très-longue 6c très-forte. Il y avoit auffi de ces chats fauvages au Pérou (c) , quoiqu'il n'y en eût point de domefliques; il y en a en Canada (d) , dans le pays des Illinois, &c. On en a vu dans plufieurs endroits de l'Afrique, comme en Guinée (e), à la Côte-d'or, (a) Voye^ ci-après la Defcription des chats. (b) Vie de Chriflophe Colomb, II.' partie, page i6j> (c) Hiftoire des Incas , tome II, page 121. (d) Hiftoiie de la nouvelle France, parleP. Charlevoix, tome III, page 40 7. (e) Hiftoire générale des voyages , par M. l'Abbé Prévôt, tome IV> page 23 D U C H A T. u à Madagafcar (a) où les naturels du pays avoient même des chats domefliques, au cap de Bonne-efpcrance (b) où Kolbe dit qu'il fe trouve auffi des chats fâuvages de couleur bleue, quoiqu'en petit nombre : ces chats bleus, ou plutôt couleur d'ardoife , fe retrouvent en Afie « Il y a en Pcrfe, dit Pietro delfa Valle (c) , une efpèce de chats qui font proprement de la province « du Chorazan ; leur grandeur & leur forme efl comme celle du chat ordinaire; leur beauté confifte dans leur couleur &dans leur poil, qui efl gris fansaucunc mouche- « ture & fans nulle tache, d'une même couleur partout « le corps , fi ce n'eu: qu'elle efl un peu plus obfcurefur « le dos & fur la tête , & plus claire fur la poitrine & fur le « ventre , qui va quelquefois jufqu'à la blancheur , avec ce tempérament, agréable de clair-obfcur, comme parlent u les Peintres qui , mêlés l'un dans l'autre, font un mer- fort diminué, ils ont rompu la trêve avec les rats, ils leur font bonne guerre (aj,c\c. ». En général les chats ne font pas, comme les chiens , fujets à s'altérer & à dé- générer lorfqu'on les tranfporte dans les climats chauds. « Les chats d'Europe, dit Bofman,tranfportés en Guinée, » ne font pas fujets à changer comme les chiens , ils gardent la même figure (b), Sic. » Ils font en effet d'une nature beaucoup plus confiante, Se comme leur domefîicité n'eft ni auffi entière, ni auffi univerfelfe , . ni peut-être au ffi ancienne que celle du chien, il n'eu 1 pas furprenant qu'ils aient moins varié. Nos chats do- meftiques , quoique différens les uns des autres par les couleurs, ne forment point de races diflinctes& féparées; les feuls climats d'Efpagne Si de Syrie, ou du Chorazan, ont produit des variétés conftantes Se qui fe font per- pétuées : on pourroit encore y joindre le climat de la province de Pe-chi-ly à la Chine , où il y a des chats à longs poils avec les oreilles pendantes , que les dames Chinoifes aiment beaucoup (c). Ces chats domefïiques fa) Hlft. gen. des Antilles, par le P. du Tertre, tome II, page 3 e 6 ', (b) Voyage de Guinée, par Bofman , page 2.403. (c) I liftoire générale des voyages, par M. l'abbé Prévôt, tome VI ," pnge 1 . D U C H A T. 15 à oreilles pendantes, dont nous n'avons pas une plus ample defcription, font fans doute encore plus éloignés que les autres qui ont les oreilles droites , de la race du chat fauvage , qui néanmoins efl: la race originaire cV primitive de tous les chats. Nous terminerons ici Thiftoire du chat, 6c en même temps l'hiftoire des animaux domefliqucs. Le cheval, l'âne, le bœuf, la brebis, la chèvre, le cochon, le chien & le chat font nos feuls animaux domeftiques : nous n'y joignons pas le chameau , l'éléphant , le renne 6c les autres, qui , quoique domeftiques ailleurs, n'en font pas moins étrangers pour nous, 6c ce ne fera qu'après avoir donnéH'hifloire des animaux fauvages de notre climat que nous parlerons des animaux étrangers. D'ailleurs, comme le chat n'eft , pour ainfi dire, qu'à demi-domeftique , il fait la nuance entre les animaux domeftiques & les animaux fauvages; car on ne doit pas mettre au nombre des domeftiques des voifins in- commodes tels que les fouris , les rats, les taupes, qui , quoiqu'habitans de nos maifons ou de nos jardins, n'en font pas moins libres Si fauvages, puifqu'au lieu d'être attachés & fournis à l'homme ils le fuient, 6c que dans leurs retraites obfcures ils confervent leurs mœurs, leurs habitudes 6c leur liberté toute entière. On a vu dans l'hifloire de chaque animal domeflique, combien l'éducation, l'abri, le foin , la main de l'homme influent fur le naturel, fur les mœurs, 6c même fur la forme des animaux, On a vu que ces caufes, jointes à i6 Histoire Naturelle l'influence du climat, modifient, altèrent & changent les efpèces au point d'être différentes de ce qu'elles étoient originairement, 6c rendent les individus fi diffé- rens entr'eux, dans le même temps 6c dans la même efpèce, qu'on auroit raifon de les regarder comme des animaux différens , s'ils ne confervoient pas la faculté de produire enlemble des individus féconds, ce qui fait le caractère effentiel 6c unique de l'cfpècc. On a vu que les différentes races de ces animaux domefliques fuivent dans les difîérens climats le même ordre à peu-près que les races humaines; qu'ils font, comme les hommes, plus forts , plus grands & plus courageux dans les pays froids , plus civilifés, plus doux dans le climat tempéré , plus lâches, plus foihles 6c plus laids dans les climats trop chauds; que c'efl encore dans les climats tempérés 6c chez les peuples les plus policés que fe trouvent la plus grande diverfité , le plus grand mélange 6c les plus nombreufes variétés dans chaque efpèce; 6c ce qui n'en: pas moins digne de remarque, c'efl qu'il y a dans les animaux plufieurs fignes évidens de l'ancienneté de leur efc lavage : les oreilles pendantes, les couleurs variées, les poils longs & fins , font autant d'effets produits par le temps , ou plutôt par la longue durée de leur domeiticité. Prefque tous les animaux libres 6c fauvages ont les oreilles droites; le fanglier les a droites 6c roides , le cochon domefiique les a inclinées 6c demi-pendantes. Chez les Lappons, chez les Sauvages de l'Amérique, chez les Hottentots, chez les Nègres 6c les autres peuples non policés, D U C H A r. T7 polices, tous les chiens ont les oreilles droites; ?u lieu qu'en Efpagne, en France, en Angleterre, en Turquie, en Perfe, à la Chine & dans tous les pays civilités, la plupart les ont molles & pendantes. Les cl ats domef- tiques n'ont pas les oreilles fi roides que les chats jfauvages , Ton voit qu'à la Chine, qui cft un empire très-anciennement policé & où le climat eft fort doux, il y a des chats domeftiques à oreilles pendantes. C'en; par cette même raifon que la chèvre d'Angora , qui a les oreilles pendantes, doit être regardée entre toutes les chèvres comme celle qui s'éloigne le plus de l'état de nature : l'influence fi générale & û marquée du climat de Syrie, jointe à la domefticité de ces animaux chez un peuple très-anciennement policé , aura produit avec le temps cette variété , qui ne fe mai nti endroit pas dans un autre climat. Les chèvres d'Angora nées en France n'ont pas les oreilles auffi longues ni auiTi pen- dantes qu'en Syrie, & reprendroient vraifemblablement les oreilles & le poil de nos chèvres après un certain nombre de générations. ♦ Terne VI. îS Description ■nmemBa DESCRIPTION DU CHAT. Les Chats ne différent les uns des autres à l'extérieur que par la couleur, la longueur & la qualité du poil; ils font tous à peu près de la même taille, & ils fe reffcmblent par la figure, tandis qu'il y a de fi grandes différences entre les chiens par la grandeur & par les proportions du corps, qu'on les prendrait pour des animaux de différentes efpèces h l'on ne confidéroit que leur figure. Au contraire , à peine peut-on fe permettre de dillinguer les chats domefiiques en diverfes races , puifqu'elles ne diffèrent guère que par ie poil. II eft donc certain que ces animaux n'ont pas tant dégénéré de la race originaire , par les proportions du corps, que les chiens, puifqu'il n'y a entr'eux que des différences très-légères ; la preuve en eft évidente dans la comparaifon que l'on peut faire des chats domeltiques avec le chat fauvage qui exitte dans nos forêts. Le chat fauvage représente la race originaire des chats domef- tïques , ils lui reffemblent tous parfaitement par les principaux ca- ractères de la figure extérieure & de la conformation intérieure, «Se ils n'en différent que par des variétés ou des caractères qui ne font ni effentiels, ni par conféquent propres à conftituer une autre efpèce. Le chat fauvage a le cou un peu plus long, ck le front plus convexe que les chats domeltiques ; il efi auffi grand que ceux tfe la plus grande taille; fon poil eft plus long & plus doux que celui des chats domefiiques qui font dans notre climat de- puis plufieurs générations , car ceux qui viennent d'Angora ont le poil plus long que celui du chat fauvage. La longueur du poil / D U C H A T. 19 contribue beaucoup à faire paraître cet animal plus grand U C H A T. 2 1 plus ou moins mêlée de fauve, de noir, S: de grîs-blanclia're ; car chaque poil ei\ noir près du corps, blanchâtre à l'extrémité, & entre cette couleur &. le noir on dillingue du fauve clair. Il y a quelquefois deux taches fauves derrière ies oreilles, & ordinai- rement quatre raies noires qui s'étendent en ferpenlant depuis le (ommet de la tête en arrière. La raie extérieure d'un coté & de l'autre defcend derrière l'oreille , & fe prolonge le long du cou ; les deux raies du milieu s étendent fur le dos de chaque cote d'une autre raie de même couleur , qui ne fe termine qu'auprès de la queue : l'extrémité' de cette partie efl noire fur la longueur d'en- viron trois pouces. Plus haut il fe trouve trois anneaux noirs, dont le premier eft le moins apparent ; le refle de la queue efl entouré d'autres anneaux jufqua (on origine, & ils font d'autant moins colorés qu'ils fe trouvent pinces plus près du corps. II y a aufTi de. anneaux de cette même couleur fur les jambes ; mais toutes ces bandes noires varient dans difTérens fujets, foit pour la largeur, foit pour la pobtion. Le tour de la bouche eft blanc; la poitrine, le ventre, la face intérieure des jambes de devant, des cuitfes & des jambes de derrière , & le défions de la queue , font de couleur fauve mêlée de blanc fous le cou, de gris & de noir fur la poitrine, avec une grande marque blanche fur le bas-ventre. Les jeunes chats fàuvages , en général , ont moins de couleur fauve & plus de blanc ; à tout âge les lèvres &: la plante des pieds font noires. Chats domeftiqnes qui ont les lèvres fr la plante des pieds noires comme les chats fàuvages. On voit des chats domefliques qui ont des bandes noires fur îe corps, & des anneaux de cette couleur fur la queue cv fur les jambes , comme les chats fàuvages ; mais au refle ils lotit moins C iij 22 Description fauves, 8c il m'a paru que le gris domine dans leur poiî: cepen- dant il y a lieu de croire qu'ils ont moins dégénéré de la race originaire que les autres , parce qu'ils ont les lèvres Se la plante des pieds noires , c'eft pourquoi je les diftingue des autres chats domefliques ; mais leur poil eft bien moins long que celui du chat fàuvage , Se par conféquent la tête, le corps, Se fur-tout la queue , paroifîènt moins gros. Chats domefliques qui ont les lèvres vermeilles. Les chats de cette race différent de ceux de la race précédente, en ce qu'ils n'ont pas les lèvres ni la plante des pieds noires, ils font d'une feule couleur, blanche ou noire, ou de couleur mêlée de blanc, de gris, de brun, de noir (pi. n) Se de fauve. Il y a fouvent plufieurs de ces couleurs fur chaque poil , Se elles font auffi diftribuées par taches, par ondes, par bandes, 6v fi variées qu'il n'y a pas deux chats fur lelquels ce mélange foit fêmblable. Chats domefliques appelés Chats d'Efpagne. La couleur rouffe vive <5c foncée efl le principal, Se peut-être le (eul caractère qui di flingue les chats de cette race; mais il ne font pas à beaucoup près en entier de cette couleur, ils ont aufli, au moins les femelles (pi. m), des taches blanches Se des taches noires, diftribuées Se mêlées irrégulièrement avec les taches ronfles 8c diverfement dans chaque individu. On prétend qu'aucun des mâles n'a trois couleurs, Se qu'ils n'ont que du blanc ou du noir avec le roux. En effet , tous ceux que j'ai vus n'a voient que dçux couleurs , Se jai toujours ouï dire que le blanc ou le noir man- quoit à tous les mâles fins exception. Ainfi, lorfqu'on veut avoir un beau chat d'Efpagne , on ne manque pas de demander une fe- melle, parce qu'elle doit avoir une couleur de plus que les mâles. D U C H A T„ 23 Chats do?neJliaues de couleur cendrée , appelés Chats des Chartreux. Je ne fais pourquoi on prétend que ces chats font bleus , ils n'en ont aucune teinte; leur poil ett gris-cendré fur la plus grande partie de (à longueur & à la pointe , Se il y a du brun-noirâtre au-deffous de l'extrémité : comme les poils font fort touffus & couchés les uns fur les autres , on ne voit que la couleur grife de la pointe , & le brun qui efr au-deffous. Ce mélange de gris Se de brun ne fê diftingue que lorsqu'on les regarde de prés ; ils paroifîènt de loin avoir une teinte de gris-brun luilant , Si le gris ou le brun eft plus ou moins apparent à difTérens alpecls. Le tour des -yeux 8c de la bouche, la poitrine & le bas des jambes, ont plus de gris que de brun ; les oreilles font dégarnies de poil , au moins fur les bords (pl.iv), Si de couleur noirâtre, de même que les lèvres &i la plante des pieds. Il m'a paru que ces chats font plus ou moins gris dans difTérens âges ; j'en ai vu aufTi qui avoient une bande noire fur le dos, Si des anneaux de la même couleur £11' les jambes, mais marqués très-légèrement. Chats doijiejliqucs appelés Chats d'Angora. Ces chats ont en effet été apportés d'Angora, ils paroiffent beau- coup plus gros que les autres chats domefliques, & même que îe chat fauvage, parce que leur poil efl beaucoup plus long. La plupart de ceux que j'ai vus éloient blancs; il y en a aufTi qui font de couleur fauve Si rayés de brun : celui dont on volt la figure (pi v ) étoit fauve , il avoit les jambes h courtes & le poil il long, que celui du ventre defeendoit pre/que jufqu'à terre; cependant le poil le plus long formoit une forte de fraife fur les 24 Description côtes Je la tête & du cou , fous la mâchoire inférieure & fur le devant du cou, il avoit quatre pouces dt longueur; mais celui des lèvres, du nez, du front, des pieds de devant Se des jambes de derrière, étoit court comme dans les autres chats. Il y avoit au- délions de chacun des yeux , deux arcs de couleur fauve rougeâtre, &: le bout du nez étoit de la même couleur. Les jambes de devant & la queue étoient entourés d'anneaux de couleur fauve foncée; la tête , le dos , les côtés du corps , les flancs & les jambes avoient aufïi une couleur fauve foncée , cette couleur étoit plus claire fur le refte du corps. Le chat a la tête ronde, les oreilles droites, le front bien proportionné , les yeux grands & peu éloignés l'un de l'autre , le nez Taillant, le mufëau court, la bouche petite, &. le menton peu apparent. L'affemblage de ces traits lui donne un air de douceur, qui vient fur-tout de ce que les yeux font grands o. I 0. 6 I . 3- Circonférence prife à l'endroit le plus gros. . I . 0. I . 2. o I. 8. 6 Circonférence prife devant les jambes de der- o. 0. I 0. I I . o 3 o. o. I 0. 10. 6 6 I . o. 7- i i. o 6 -ongueur du tronçon de la queue Circonférence de la queue à l'origine du tron- 0. 3- 4 0. 2. 8 o. 3- 8 T ..ongueur de Pavant-bras , depuis le coude juiqu'au poignet o. 1 4- 7 o. 4- o 0. 5* o margeur de l'avant-bras près du coude 0. i. 2 0. I. 2 0. i. 9 ipaiffeur de l'avant-bras au même endroit. . . . o. 0. 9 0. o. I o. î. i Circonférence du poignet 0. 2. 3 0. 2. 5 o. 2. 2 Circonférence du métacarpe o. 2. 3 0. 2. 5 0. 1. 1 1 longueur depuis le poignet jufqu'au bout des 1 0. y o| o. 2. 10 o. 3* O du Chat. 27 DIMENSIONS des CHATS. Longueur de la jambe depuis le genou jufqu'au talon Largeur du haut de la jambe Epaifïeur Largeur à l'endroit du talon Circonférence du métatarfe Longueur depuis le talon jufqu'au bout des ongles. Largeur du pied de devant Largeur du pied de derrière Longueur des plus grands ongles Largeur à la baie Chat fauvagc. PI. I. piala pouc. lign. 6. 1. o 9 o. I . o o. o. I o 2. 2 4 1 1 o o Chat domeftique. PI. 11. Chat d'Angora PI. r. pieds pouc. Iign. pieds pouc. ! O. O. O. O. O. o. o. o. En comparant les parties intérieures du chat domeilique à celles du chat fàuvage , j'ai remarqué à l'ouveiture de l'abdomen que les inteftins du chat domeftique étoient moins gros que ceux du chat fauvage , mais au contraire le foie & la rate fë (ont trouvés plus petits dans celui-ci que dans l'autre. L'épiploon se- tendoit dans tous les deux jufque derrière la vefTie; il eft ordi- nairement moins chargé de graifïè dans ie chat fauvage que dans les chats domeftiques ; j'ai didéqué un de ceux-ci , qui avoit été coupé, & dont la graiffe étoit épaifle d'un pouce fous l'eftomac; elle rempliffoit toutes les cavités qui font dans l'abdomen entre les vifeères. Le duodénum du chat fauvage & du chat domeftique s'éten- doit dans le côté droit, où il faifoit quelques petites finuofités, enfuite il iè replioit en dedans , & fç joignoit au jéjunum dans la D ij o. 4. 6 o. 1 . 6 o. O. I I O. O. I I O. 2. 3 o. 4. 3 O. 1.2 O. I o o o. 5 O. 2 O. O. O. o. O. O. O, O. I I -v 4 1 i o o 28 Description ;ion ombilicale. Les circonvolutions du jéjunum étaient dans> celle région & dans le côté droit , & celles de L'iieum dans le coté gauche Se ddiib les régions iliaques & hypogaftrique. Le ccecum étoit fort petit, & fe trouvoit dans le côté droit, dirigé de devant en arrière : je l'ai vu fur d'autres fujets dans la région ombilicale, Se même dans la région hypogaflrique, pofé tranfver- falement de droite à gauche 6v de derrière en devant. Le colon le îeplioit en dedans derrière l'eltomac, Se fe joignoit au rectum. Les inteflins grêles avoient à peu près la même grofîeur dans toute leur étendue, de môme que le colon pOUC. Il, 11. o . i . 4 o. o. 6 Longueur depuis rœfophagejufqu du grand cul-de-fac Circonférence de Tœfophage. . Circonférence du pylore Longueur du foie Largeur Sa plus grande épaifleur Longueur de la véficule du fiel Son plus grand diamètre Longueur de la rate Largeur de l'extrémité inférieure au fond 2. 1. O. o. o. o. 3. 0. I I . 4. I . 1 . I . o. I o. O. 2. Chat domeftique. ncds jKMic. \rjn. O. J . o 9 o. o. o. o. o. o. o. o. o. 0. o. 3- I . 3- 4- o. 1. o. 4. I . I o 4 3 6 4 6 1 5 8 o. o. o. o. o. o. I . 6. 1 . o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. 3 3 t 9- o. O. 2. O. 3 1 4- 4. o. 1 o. 6. o. 5 7 3 6 o O. CH o o o 9 o 8 6 9 1 o 4 1 1 1 du Chat. 35 DIMENSIONS des PARTIES MOLLES INTÉRIEURES. Largeur de l'extrémité Supérieure Epaiiïeur dans le milieu Epaiiïeur du pancréas Longueur des reins Largeur Epaiiïeur Longueur du centre nerveux depuis la veine-cave jufqu'à la pointe Largeur Largeur de la partie charnue entre le centre nerveux ex. le fternum Largeur de chaque côté du centre nerveux. Circonférence de la bafe du cœur Hauteur depuis la pointe jufqu'à la naif- fance de l'artère pulmonaire Hauteur depuis la pointe jufqu'au fac pulmonaire Diamètre de l'aorte pris de dehors en dehors Longueur de la langue Longueur de la partie antérieure depuis le filet jufqu'à l'extrémité Largeur de la langue Largeur des filions du palais Hauteur des bords Longueur des bords de l'entrée du larinx. Largeur des mêmes bords Dillance entre leur extrémité inférieure. Chat /auvage. Chat domeftique. ii ■ o. o. 8 O. O. 2 o. o. 7 o. I . I o. 2 • 2. 0. 3- 0. I . 5 0. I . i o. o. 5 o. 2. 5 o. I. o o. o. 9 0. o. 2 0. o. I o. o. *J o. o. 2 3 0. o. 'i O. 2 O. O. 2 O. O o. i.6 O. I . o O. O. j) o. o. 6 O. Ç>. 1 0. I . 8 o. I . 2 o. o. I o 0. 0. / o. o. I o. I . 3 o. I . 4- 0. 3- 2_ 3 L O. I . S O. I. 1 o. o. 3 O. 2. 2 O. O. I O O. O. C) O. O. 2 O. O. I O. O. 2 o. O. ~ O. O- I 3* Description dimensions des PARTIES MOLLES INTÉRIEURES. Longueur du cerveau Largeur Epaiiîeur. . Longueur du cervelet Largeur Epaiiîeur Diftancc entre l'anus &. le ferotum. . . . Hauteur du icrotum Diflance entre le ferotum & r'orifice du prépuce Diftance entre les bords du prépuce & l'extrémité du gland Longueur du gland Circonférence ....... Longueur de la verge depuis la bifur- cation des corps caverneux jufqu'à l'inferiion du prépuce Circonférence. C II A T fauvage. o. i. 8 o. i. 7 o. o. i i O. O. I o O. I . I o. o. o. Chat domeltique. *•••••••• »•» o. o, 6 o. o, i o. o. 3 o. o. 4^ iiieds ]>ouc. ligrii o. i . 8 o. i . 6 o. O. I o o. O. I o O. I. I o. o. o O. I . o o. o. 6 o. o. y o. o. o. o. Longueur des telticules Largeur EpaiiTeur Largeur de l'épididyme EpaiiTeur Longueur des canaux déférens Diamètre dans la plus grande parue de leur étendue Diamètre près de la veille. Crande circonférence de la Yeffie | o. 5. o. o. o. o. o. o. 4 o. 4, O. J o. 3 O. 2 O. I O. O. O. O. 6 1 3 2 T 9 0. O. I 0. 0. JÎ 0. n 0. 6 o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. I y. 6 / 2. 6 6 5 4 2 o. o. o. °- ? o. 5, 3 O • du Chat. 57 DIMENSIONS des PARTIES MOLLES INTÉRIEURES. Petite circonférence Circonférence de l'urètre. Longueur des proflates.. Largeur Epaifleur c H A T fa uvage ,icdj jlOUC. igi>, 0. 4- 4 0. o. 3 J 0. o. 1 0. 0. 2, 0. o. 1 Chat domelh'que. o. 4. 3 o. o. 6 o. o. 3 o. o. 2 O. O. I DIMENSIONS des PARTIES DE LA GÉNÉRATION DES FEMELLES. Diftance entre l'anus & la vulve Longueur de la vulve Longueur du vagin * «... Circonférence à l'endroit le plus gros. . Circonférence à l'endroit le plus mince. . Grande circonférence de la veille Petite circonférence. , Longueur de l'urètre Circonférence Longueur du corps & du col de la ma- trice Circonférence Longueur des cornes de la matrice. . . . Circonférence dans les endroits les plus g ros Circonférence à l'extrémité de chaque corne r Diftance en ligne droite entre les tefli- cules & l'extrémité de la corne Chatte fauvage. mmwnon pitils | O. O. 7 o. o. O. 2. O. I . O. o. o. 9. o. 7. O. I . O. O. o. r . o. o. o 3 4 c 6 6 c 4 o. 4. I O o» o. 6 0. o. 4 o. Chatte domeftique. o. o. O. o. O. o. o. o. o. o. o. o. 2. I r I O I. 3 4- O. I . o. o, 4 c o o 0. 8' 3. o o. 6 o, 4 »J }S Description DIMENSIONS des PARTIES DE LA GÉNÉRATION DES FEMELLES. Chatte fauvage. Chatte domeftique. Longueur de la ligne courbe qui parcourt la trompe, Longueur des teflicules. pieds pouc lie 11 - 0. I . 3 o. o. 4 O. 0. 2 o. o. I pitils pouc. ugni O. I . o. o. 4 O. O. 2 O. O. 2 Quoique la tête du chat paroi (îè à l'extérieur fort différente de celle des chiens , qui ont le nnifeau long , cependant lorfque les têtes de ces animaux (ont décharnées, on trouve que celle du chat a beaucoup de reiîembfance avec la tête du chien , même avec celle du mâtin; la plus grande différence que j'y aie remarquée, vient de ce que la mâchoire fupérieure, les os propres du nez S: la mâchoire inférieure font moins aiongés dans le chat , & fur-tout de ce que la mâchoire inférieure elt moins recourbée en haut à l'endroit f A, pi. VII , fig. j.) de (es branches , & que l'os occipital (B) &. le crâne en entier (ont moins élevés : auffi la tête du chat étant pofée fur un pian horizontal , les apophyfès condyloïdes de l'os temporal (ont auffi baffes que le milieu du corps de la mâchoire inférieure. Les bords de l'ouverture des narines (C) , les os propres du nez, l'os frontal (D), les pariétaux & l'occipital (B) , (ont (ilués de façon qu'ils forment une courbe prefque auffi régulière qu'un demi-cercle dont le centre feroit ftir le plan horizontal , à une égale diftance de l'extrémité antérieure & de l'extrémité poiïérieure de la tête. II y a fur l'occiput des prolongemens qui s'étendent en arrière , &l qui forment des arêtes comme dans le chien: il (è trouve auffi dans l'intérieur du crâne , au même endroit de l'occiput , un D V C H A T. 39 prolongement offeux entre le cerveau & le cervelet ; mais il eft plus étendu dans le chat , car il a de chaque côté une branche affez large qui tient à l'os temporal. Les orbites des yeux font à proportion beaucoup plus grandes que dans ie chien ; elles n'ont point de bords offeux du côte poltérieur , mais le vide qui fê trouve à cet endroit n'eiï pas à beaucoup près fi grand que dans le chien, car les bords de l'orbite ne font interrompus qu'environ dans une douzième partie de leur contour ; auiïi il y a une apophyfè orbitaire dans l'os de la pomette, & celle de l'os frontal elt plus longue que dans le chien. L'os frontal eft plus aplati , & par conséquent la partie antérieure du fommet de la tète moins convexe dans le chat domeftique que dans le chat fauvage. II y a fur le bord poflérieur dts branches de la mâchoire infé- rieure des chats , une apophyfe à peu près iemblable à celle des chiens; mais comme le corps de la mâchoire du chat elt beau- coup moins courbe fur fa longueur r cette apophylè fê trouve placée «à l'extrémité pofléiieure du corps de la mâchoire. Le chat a fix dents incifives & deux dents canines dans chaque mâchoire, comme le chien, mais il n'a que quatre dents mâche- lières de chaque côté de la mâchoire du detfus, & feulement trois de chaque côté de celle du detfous , ce qui fait en tout trente dents : quoiqu'elles (oient bien moins nombreufes que celles du chien , cependant elles leur reiTemblent beaucoup pour la figure &l la pofition. Les dents incifives font très-petites à proportion d&s dents incifives du chien , & même de la plupart des autres dents du chat: j'y ai vu quelques cannelures & quelques lobes, comme dans le chien, mais beaucoup moins apparens , parce que ces dents font plus émouiîees ; il paroît que fi elles étoient auiïi pointues, elles auroient la même figure. Les dents canines ne différent de celles du chien, à la grandeur près, qu'en ce qu'il y a quelques 40 Description cannelures fur leur longueur; la dernière, & fur-tout la première dent mâcheiière de chaque coté de la mâchoire du deffus, (ont très -petites : au refle toutes les dents mâchelières ont beaucoup de rapport avec celles du chien. Quoique la bouche fuit fermée, il y a encore plus d\\ne ligne de di fiance de haut en bas entre les premières dents de chaque coté de chacune des mâchoires, & en général toutes les dents de la mâchoire du defïous fe trouvent au côté extérieur de celles de la mâchoire du defTous , de forte que le chat ne peut comprimer Tes alimens que par l'une des faces latérales de ks dents molaires; il a moins de facilité que le chien pour ronger , parce qu'il lui refle moins de dents éloignées les unes des autres lorfque la bouche efl fermée. L'os hyoïde du chat eft compofé du même nombre d'os que celui du chien, mais les deux premiers n'ont prefque point de courbure. La plus grande différence que j'aie remarquée entre ks apo- phyfes des vertèbres cervicales du chat & celles du chien , confille en ce que la branche inférieure de l'apophyfe de chaque côté de la fixième vertèbre efl fourchue. Le nombre des vertèbres dorfales des côtes , des os du flernum cv des apophyfes lombaires, efl de même que dans le chien, & ia figure de ces os efl auiîi à peu près la même , excepté que les apophyfes épineufes des vertèbres lombaires font plus inclinées en avant dans le chat , que les apophyfes tranfverfes font plus longues , Sl qu'aucune des apophyfes accefîoires n'efl fourchue à l'extrémité comme dans le chien , aufîi cette bifurcation ne fê trouve-t-elie pas dans tous les chiens. L os facrum n'efl compofé que de trois faufîès vertèbres , & la queue de vingt-trois, dont celles du milieu font les plus longues. La partie fupérieure (E) de i'os de la hanche efl moins large dans ie chat que dans le cliien. II D U C H A r. 41 II y a fur le bord de l'épine de l'omoplate du chat , une apo- phyfe ^Fy) placée à quatre lignes au-deffus de la pointe ; cette apophyte e(t plate 6c recourbée en arrière , elle a trois lignes de longueur , 6c à peu près autant de largeur : les côtés antérieur 6c fupérieur de l'omoplate forment enfemble un arc de cercle. L'os du braseft moins courbe, foit en devant, (oit en arrière, que celui du chien, ck il y a de plus une ouverture qui paflê à travers dans le côté intérieur de l'os au-deflus de l'extrémité inférieure. L'os de la cuiiTe (G) Se les deux os de la jambe font aufîi moins courbes que dans le chien , £c le péroné (H) ne touche au tibia ( 1} que par fes deux extrémités. Les os de lavant-bras , le carpe , le métacarpe , le tarfe , te métatarfe & les phalanges des doigts des pieds de devant ex des pieds de derrière, ne m'ont paru différer de ces mêmes parties vues dans le chien, que par quelques dimenbons qui font rappor- tées dans la table fuivante. L'os de la dernière phalange des doigts efl beaucoup plus gros à proportion que dans le chien , & il dé- borde au-deflîis 6c au-defTous de l'os de la féconde phalange, de façon à fournir l'efpace d'une infertion plus étendue aux miilcles refe; veurs 6\ fléchifïêurs de la troifïème phalange qui porte les ongles ; auffi ces mufcles font-ils plus forts 6c plus acliis dans les chats, car ces animaux étendent ou retirent leurs ongles à leur gré , ils fes font paroître au dehors ou les cachent , en les relevant en haut 6c en arrière avec beaucoup de promptitude & de facilite. II y a tant de retîemblance entre le fqueïette du chat domef- tique 6c celui du chat fàuvage, qu'il ma paru inutile de rapporter les dimenfions des os de ces deux fqueïettes : ainfr on ne trouvera dans la table fuivante que celles du fqueïette du chat domeftique, de meme que nous n'avons donné dans la deicription du cochon que les dimenfions des os du cochon domeltique. Tome VI. F ~\z Description pieds, pouc. lignes» Longueur de fa tète depuis le bout des mâchoires julqu'à l'occiput o. 3. 6. La plus grande largeur de la tête o. 2. 4» Longueur de la mâchoire inférieure , depuis fou extrémité antérieure julqu'au Lord poflérieur de l'apophyfe condyloïde o. 1. 2* Largeur de la mâchoire inférieure à l'endroit des dents canines o. O. 6, Largeur à l'endroit du contour des branches . . . . o. o. 7, Largeur des branches au - defTous de la grande éehancrure o. O. 6. Dillance mefurée de dehors en dehors entre les contours des branches O. Dilhuice entre les apophyfes condyloïdes o. EpaUTetir de la partie antérieure de l'os de la mâchoire Supérieure o. Largeur de cette mâchoire à l'endroit des dents incilives extérieures o. Largeur à l'endroit des dents canines o. Longueur du côté fupérieur o. 1 . 3 Difhmce entre les orbites & l'ouverture des narines, o. o. 7 Longueur de cette ouverture o. Largeur o. Longueur des os propres du nez o. Largeur à l'endroit le plus large o. Laro-cur des orbites o. Hauteur o. Longueur des plus longues dents inciiîves au dehors de l'os o. Largeur de l'extrémité o. Longueur des dents canines. o. I . 5- I. 0. 0. *i. 0. 5- 0. 1 c. 0. î- 0. 5- 0. 1 1 - 0. 3- 1 . . 0. IO-i 0. 2.. 0. 3 3 0. r D U C H A T. 43 pitds pouc. lignes» Largeur à la bafe o. o. 2. D Longueur des plus grofles dents mâchelières au dehors de l'os o. Largeur o. EpaiiTeur o. Longueur des deux principales parties de l'os hyoïde. . o. Circonférence dans le milieu o. Longueur des (econds os o. Circonférence dans le milieu, o. Longueur des troifièmes os o. Circonférence dans le milieu o. Longueur de l'os du milieu o. Circonférence o. Longueur des branches de la fourchette o. Circonférence o. Longueur du cou o. Largeur du trou de la première vertèbre de haut en bas. o. Longueur d'un côté à l'autre o. Longueur des apophyles tranfverfes de devant en arrière o. Largeur de la partie antérieure delà vertèbre o. Largeur de la partie poilérieure o. Longueur de la face fupérieure o. Longueur de la fice inférieure o. Longueur du corps de la féconde vertèbre o. Hauteur de l'apophyfe épineufe o. Largeur o. Longueur de la vertèbre la plus courte , qui eft la fepticme o. Hauteur de la plus longue apophyfe épineufe, qui cil celle de la feptième vertèbre o. Fij 0. 3- 0. 4 t. 0. 2. 0. 5- 0. 1 . 0. 4. 0. 1 1 i* 0. 0. 2. 0. 4. 0. *i- 0. lï- 0. 3- 2_ 6. O. 4- O. 5- O. r*~ O. 1 0. I . 2. O. 4- O. ■-» O. 8. O. I . 0, O. 4- 0. S- 4-f Description pieds, peuc. ligner, Largeur '. o. ©. j . La plus grande épaifleur .. . . o. o. 1 -, Hauteur de l'apophyfe la plus courte, qui ell celle de la cinquième vertèbre o. o. 2, Circonférence du cou, prife fur la fepiième vertèbre, qui tit l'endroit le plus gros o. 3.. 3, Longueur de la portion de la colonne vertébrale, qui ell compofe'e des vertèbres doriàles o. 4. 11, HautcurdéTapopl)) ieepineufedelapremièrevertèbre. o. o. 10. Hauteur de celle de la féconde, qui eft la plus longue, o. o. n. Hauteur de celle de la onzième , qui eft la plus courte. 0. o. 2, Largeur de celle de la féconde , qui ell la plus large dans le bas O. O. 3 » Largeur de celle de la quatrième, qui ell la plus étroite dans le haut o. o. 1 . Longueur du corps de la dernière vertèbre, qui ell lx plus longue o. o. 5 ^. Longueur du corps de la première vertèbre , qui elt la plus courte o. o. 3 \. Longueur des premières côtes o. 1 . 2, Dillance entre les premières côtes à Tendroit le plus large o. o. 10» o Longueur de la neuvième côte, qui ell fa plus longue, o. 2. 10, Longueur de la dernière des futiles côtes, qui ell; la plus courte o. 2. 1* Largeur de la côte la plus large O. o. 2. Largeur de la plus étroite o. o. \. Longueur du flernum o. 4. io k Largeur du premier os, qui ell le plus large, dans le milieu 0. ' o. 3 . Largeur du premier os, qui ell le plus étroit à l'ex- trémité antérieure : 0. 0. •o D U C H A T. 4,5 , &&$. poi«( ÉpauTeur du troifième os, qui efl le plus épais. . . ô. o. 3 Epai fleur du huitième os , qui ell le plus mince. . . o. o. .1 Hauteur des apophyfes épineufes des vertèbres lombaires O. o. 4-^ Largeur de celle de la féconde, qui eft 'a plus large, o. o. 3 Largeur de celle de la dernière, qui ell la plus étroite o. o. 1 Longueur de l'apophyfe traniverle de la fixième vertèbre, qui elt la plus longue o. o. Longueur du corps de la fixième vertèbre lombaire, qui cil: la plus longue o. o. S Longueur du corps de la première, qui ell la plus courte o. o. 5 Longueur de l'os facrum o. o. 10 Largeur de la partie antérieure o. 1. o Largeur de la partie pofîérieure o. o. 3 Hauteur de l'apophyfe épineufe de la faulTe vertèbre, qui efl: la plus longue o. O. 4 Longueur de la neuvième faufle vertèbre de la queue, qui efl: la plus longue o. o. 7 Longueur de la dernière , qui efl lapins courte.. . o. o. 3 Diamètre , . o. o. 1 Largeur de la partie fupérieure de l'os de la hanche, o. o. 6 Hauteur de l'os , depuis le milieu de la cavité coty- loïde jufqu'au milieu du côté iupérieur o. 1. 10 Largeur au-deiïus de fa cavité cotyloïde o. o. 5 Diamètre de cette cavité o, o. j Largeur de la branche de l'iichion, qui reprefente le corps de l'os o. o. 4 EpaifTeur o. o. 2. Largeur des vraies branches priies eniemble o. o. 1 {. F lij 46 Description piecîs. pouc. ïïgw. Longueur Je la gouttière o. i. 4. Largeur clans le milieu o. 1 . o. Profondeur de la gouttière o. o. 6. Profondeur de l'echancrure de l'extrémité posté- rieure o. o. Diftance entre les deux extrémités de l'echancrure, prifè de dehors en dehors o. 1 . Longueur des trous ovalaires o. o. . 11 ÉpaifTeur à l'endroit le plus épais o. o. 2 Hauteur de l'olécrane o. o. 5 Largeur à l'extrémité o. o. 4 !ÉpaifTeur à l'endroit le plus mince o. o. 1 { Longueur de l'os du rayon o, 3. 3. du Chat. 47 pieds, pour, lignes. -> Largeur de l'extrémité fupérieure o. o. Epaifleur o. o. Largeur du milieu de l'os o. o. Epaifleur o. o. i Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 5 Epaifleur o. o. 3 Longueur du fémur. \ ...... o. 3. 9 Diamètre de la tête o. o. 4 Diamètre du milieu de l'os o. o. 3 Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 7 Epaifleur o. o. 8 Longueur des rotules o. o. 5 Largeur o. o. 3 Epaifleur o. o. 2 Longueur du tibia o. 4. o Largeur de lu tête o. o. S Epaifleur o. o. 7 Circonférence du milieu de l'os o. 1 . o Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 5 Epaifleur o. o. 3 Longueur du péroné o. Circonférence à l'endroit le plus mince o. Largeur de la partie fupérieure o. o. 4 Largeur de la partie inférieure o. o. 4 Hauteur du carpe o, o. 3 Longueur du calcaneum. o. 1 . 1 Largeur o. o. 5. Epaifleur à l'endroit le plus mince o. o. z. LIautcur du premier os cunéiforme & du feaphoïde, pris enfemble. ,.,,,,..,,„.. o. 0. 4, 2. 1 3- o. 3 48 D E S c A I P T 1 N , êfc. pieJs. poUc. Yigntu Longueur du troifième os du métacarpe, qui cft le plus long o. Largeur du milieu de l'os o. Longueur du premier os du métacarpe qui cft le plus court o. Largeur du milieu de l'os o. Longueur du fécond os du me'tatarfe , qui efl le plus long o. Largeur du milieu de l'os o. o Longueur du premier os du mètatarfe , qui efl le plus court o. Largeur du milieu de l'os c. Longueur des premières phalanges du doigt du milieu de chaque pied o. Largeur o. Longueur des fécondes phalanges o. Largeur o. Longueur des troifièmes phalanges.. o. Largeur o. Épai fleur o. Longueur de la première phalange du pouce. ... o. EpaifTeur .• o. Longueur de la féconde phalange o. Largeur o. EpaifTeur , o. I . 2, . o. >î- o. 4. 0. J . « I . 9« o. 2 , I . 7- 0. if o. 6. o. 2. 0. 4fr o. 1 . o. -> o. 1. o. 4. o. 3- o. 7. o. 3- o. 1 . o. 4» DESCRIPTION Titni J. ' !• ri xx il r .i. f . m>' ■■■ LE CHAT SAUVAGE r Tcm ri IV. XXI/Hi y- t .... ■ , .;. Il, ': : _/Vr \fit»C lù-Jtn LE CHAT DOMESTIQUE . litiaiioy . ^7/y- TonuII. PI . XAV/yuw ( LE CHAT D ESPAGNE /!.,,/.■!.• y tam II 1*1 . AX/./'Uc/. 6 LE CHAT DES CHARTREUX Tcm II. niKri]ilHTfrp>nTTf77' a %.'*à*j*r Tl.XXVZ.paq h'b. ■ ~- - I.E CHAT D^iNG-OKA Lsw. L. Tsm VI ri ci i\u<. }S H I ' >,»,,. Tarn 1/ JY VIL ]{,,, 4$ Fu] 4 \ té. '/)« l'CC ('Cl /.!/ ■ ', ',/;.-r% Ocll/ti du Cabinet. 49 ■ — ■ ■■■■■ * ■ '■-■ - - DESCRIPTION DE LA PARTIE DU CABINET qui a rapport à FHiJloire Naturelle DU CHAT. N.° D X X X V. Chat nouveau né. IL a quatre pouces deux lignes de longueur depuis le fommet de la tête jufqu'à l'anus ; Ton poil eft blanc , lies - court c\ prefque ras: on diltingue le lexe par le prépuce du clitoris, qui paroît au-delîbus de la vulve. La longueur de la queue eit d'un pouce huit lignes ; il y a quatre mamelons de chaque côté , deux fur le ventre & deux fur la poitrine : la langue eft fort groffe Cv pliée en gouttière , à peu près comme celle des fœtus du chien. N.° D X X X V I. Quatre fœtus de chat liés les uns aux autres par le cordon ombilical. Chacun de ces foetus a environ quatre pouces trois lignes de longueur depuis le fommet de la tète jufqu'à l'anus. Il y a deux femelles & deux mâles : on reconnoît le fexe de ceux - ci par le prépuce, &: par le ferotum qui eft déjà fort apparent, Si fur lequel on diltingue les deux convexités formées par les tefticules. Tome VI. G 50 Description M. Daubenton , Avocat au Parlement de Bourgogne, a con- fervé ces fœtus pendant quelque temps, dans leiprit-de-vin , à Dijon ou ils étaient nés, & m'a dit, en me les donnant, qu'ils lenoient tous les quatre en naiflant à un fêul placenta, chacun par leur cordon ombilical ; mais le placenta n'étant pas reftc „ on a lié en/êmble les quatre fœtus en faifant un nœud à leurs cordons réunis. N.° D X X X V 1 1. Chat monflvucux nouveau né. La tête de ce monftre eft extrêmement difforme ; le crâne eft ouvert £v en partie détruit , il femble avoir été dilate par une hydrocéphale. On voit à l'endroit du front un tubercule noirâtre ck (aillant, qui a cinq lignes de longueur de droite à gauche fur quatre lignes de largeur: il y a (ur ce tubercule deux diiques de couleur rougeâlre i leb accompagnent pour les faire chaffer. " Rompre les chiens , c'eft les rappeler & leur faire quitter ce qu'ils chaffent. A Se fourvoyer , c'eft s'écarter de la voie & chafler quelqu'autre ceif rue ce'ui de la même. Rire en déjautj c'eft iorfque les chiens ont perdu la voie du cerf I iij" 70 Histoire Naturelle faire le tour , on la foule de nouveau ; & lorfque le cerf ne s'y trouve pas, il ne refte d'autre moyen que d'imaginer la refuite qu'il peut avoir faite, vu le pays où l'on eft , & d'aller l'y chercher. Dès qu'on fera retombe fur les voies, Si que les chiens auront relevé le défaut \ ils chatteront avec plus d'avantage , parce •qu'ils fentent bien que le cerf eft déjà fatigué ; leur ardeur augmente a mefure qu'il s'affaiblit, & leur Gen- timent ett d'autant plus diftinct & plus vif, que le cerf eft: plus échauffé ; aufti redoublent-ils & de jambes ôc de voix, & quoiqu'il faife alors plus de rufes que ja- mais, comme il ne peut plus courir auftï vite, ni par conséquent s'éloigner beaucoup des chiens , fes rufes & fes détours font inutiles , il n'a d'autre rettburce que de fuir la terre qui le trahit, & de fe jeter à l'eau pour dérober fon fentiment aux chiens. Les piqueurs traverfent ces eaux , ou bien ils tournent autour, & re- mettent enfuite les chiens fur la voie du cerf, qui ne peut aller loin des qu'il a battu b l'eau, & qui bientôt eft aux abois , où il tâche encore de défendre fa vie, & blette fouvent de coups d'andouiliers les chiens Se même les chevaux des c flatteurs trop ardens , jufqu'à ce que l'un d'entre eux lui coupe le jarret pour le * Relever le défaut, c'eft retrouver les voies du cerf, & le lancer une féconde fois. b Battre l'eau, battre les eaux , c'eft traverfer , après avoir été long-temps c h a fie , une rivière ou un étang. c Abois , c'eft lorfque le cerf eft à l'extrémité & tout- à-fait épuifé de forces. D U C E R F. Jl- faire tomber, 6c l'achève enfuite en lui donnant un coup de couteau au défaut de l'épaule, On célèbre en même temps la mort du cerf par des fanfares , on le laifle fouler aux chiens, & on les fait jouir pleinement de leur victoire en leur faifant curée \ Toutes les faifons, tous les temps ne font pas égale- ment bons pour courre le cerf 1 ': au printemps, lorfque les feuilles naiffantes commencent à parer les forêts , que la terre fe couvre d'herbes nouvelles, 6c s'émaille de fleurs-, leur parfum rend moins fur le fentiment des chiens; 6c comme le cerf efl alors dans fa plus grande vigueur, pour peu qu'il ait d'avance, ils ont beaucoup de peine à le joindre. Auffi les chaflturs conviennent- ils que la faifon où les biches font prêtes à mettre bas, efl celle de toutes où la c baffe efl la plus difficile, 6c que, dans ce temps, les chiens quittent fouvent un cerf mal mené, pour tourner à une biche qui bondit devant eux; 6c de même au commencement de l'automne, lorfque le cerf efl en rut c , les limiers quêtent fans ardeur ; l'odeur forte du rut leur rend peut-être la voie plus indifférente ; peut-être aufli tous les cerfs ont ils dans ce temps à peu-près la même odeur. En hiver, pendant la neige , on ne peut pas courre le cerf, les limiers n'ont point de fentiment , 6c femblent fuivre a Faire curée, donner la curée , c'eft faire manger aux chiens le cerf ou la bête qu'ils ont priie. b Courre le cerf, chafler le cerf avec des chiens-courans. ' Rut, chaleur, ardeur d'amour. 72. Histoire Naturelle les voies plutôt à l'œil qu'à l'odorat. Dans cette faifon, tomme les cerfs ne trouvent pas à viander c dans les forts, ils en fortent, vont & viennent dans les pays plus découverts, dans les petits taillis, & même dans les terres enfemencées; ils fe mettent en Iiardes b dès le mois de décembre , 6c pendant les grands froids ils cherchent à fe mettre à l'abri des cotes, ou dans des endroits bien fourres où ils fe tiennent ferrés les uns contre les autres , 6c fe réchauffent de leur haleine. A la tin de l'hiver , ils gagnent le bord des forêts , & fortent dans les blés. Au printemps ils mettent bas 8 , la tête fe détache d'elle-même, ou par un petit, effort qu'ils font en s'accrochant à quelque branche : il efl rare que les deux côtés tombent précifément en même temps , 6c fouvent il y a un jour ou deux d'intervalle entre la chute de chacun des côtés de la tête. Les vieux cerfs font ceux qui mettent bas les premiers, vers la fin de février, ou au commencement de mars; les cerfs de dix cors ne mettent bas que vers le milieu ou la fin de mars ; ceux de dix cors jeunement dans le mois d'avril ; les jeunes cerfs au commencement, 6c les daguets vers le milieu 6c la fin de mai ; mais il y a fur tout cela beaucoup de variétés, 6c l'on voit quelquefois de vieux cerfs mettre bas plus tard que d'autres qui font plus jeunes. Au refle, la mue de la tête des cerfs a Viander, brouter , manger. fc Hardc , troupe de cerfs. e Mettre bas , c'eft lorfque le bois des cerfs tombe. avance n u C e r f. 73 avance Iorfque l'hiver efl doux, 6c retarde lorfqu'ileft rude 6c de longue durée. Dès que les cerfs ont mis bas , ils fe féparent les uns des autres, 6c il n'y a plus que les jeunes qui demeu- rent enfemble; ils ne fe tiennent pas dans les forts, mais ils gagnent les beaux pays, les bluffons, les taillis clairs, où ils demeurent tout l'été pour y refaire leur tête ; & dans cette faifon ils marchent la tête baffe , crainte de la froifTer contre les branches, car elle effc fenfible tant qu'elle n'a pas pris fon entier accroiffe- ment. La tête des plus vieux cerfs n'efl encore qu'à moitié refaite vers le milieu du mois de mai, & n'efl tout -à- fait alongée & endurcie que vers la fin de juillet: celle des plus jeunes cerfs tombant plus tard, repouffe & fe refait auffi plus tard ; mais dès qu'elle efl entièrement alongée, & qu'elle a pris de la folidité, les cerfs la frottent contre les arbres pour la dépouiller de la peau dont elle efl revêtue : 6c comme ils con- tinuent à la frotter pendant plufieurs jours de fuite , on prétend * qu'elle fe teint de la couleur de la fève du Lois auquel ils touchent, qu'elle devient rouffe contre les hêtres 6c les bouleaux, brune contre les chênes , & noirâtre contre les charmes 6c les trembles. On dit auffi que les têtes des jeunes cerfs, qui font liffes & peu per- lées , ne fe teignent pas à beaucoup près autant que celles des vieux cerfs , dont les perlures font fort près les unes des autres, parce que ce font ces perlures qui * Voyez le nouveau Traité de la Vénerie. Paris , J 7 J 0. p>2j. Tome VI. K 74 Histoire Naturelle retiennent la fève qui colore ie bois ; mais je ne puis me perfuader que ce foit là la vraie caufe de cet effet , ayant eu des cerfs privés Si enfermés dans des enclos où il n'y avoit aucun arbre, & où par çonféquent ils n'avoient pu toueber au bois, defquels cependant Ja tête étoit colorée comme celle des autres. Peu de temps après que les cerfs ont bruni leur tête, ils commencent à reffèntir les impreffions du rut; les vieux font les plus avancés : dès la fin d'août & le commencement de feptembre, ils quittent les bluffons, reviennent dans les forts, Si commencent à chercher les bêtes*; ils raient b d'une voix forte, le cou Si la £or£e leur enflent, ils fe tourmentent, ils traverfent en plein jour les guèrets & les plaines, ils donnent de la tête contre ks arbres & les fepées , enfin ils paroiflent tranf- portés , furieux, & courent de pays en pays, jufqu'àce qu'ils aient trouvé des bêtes, qu'il ne fufîit pas de ren- contrer, mais qu'il faut encore pourfuivre, contraindre, affujétir; car elles les évitent d'abord, elles fuient Si ne les attendent qu'après avoir été long-temps fatiguées de leur pourfuite. C'eft auffi par les plus vieilles que commence le rut, les jeunes biches n'entrent en chaleur que plus tard ; & lorfque deux cerfs fe trouvent auprès de la même , il faut encore combattre avant que de jouir: s'ils lont d'égale force, ils fe menacent, ils grattent ja terre , ils raient d'un cri terrible, Si fe précipitant ' Les bêtes, en terme de chaiTe , lignifient les biches. h Raire , crier. D U C E R F. 75 l'un fur l'autre, ils fe battent à outrance, & fe donnent des coups de tête 6c d'andouillers * û forts, que fouvent ils fe bleffent à mort. Le combat ne finit que par la défaite ou la fuite de l'un des deux , & alors le vainqueur ne perd pas un infiant pour jouir de fa victoire & de fes defirs, à moins qu'un autre ne furvienne encore, auquel cas il part pour l'attaquer & le faire fuir comme Je premier. Les plus vieux cerfs font toujours les maîtres, parce qu'ils font plus fiers 6c plus hardis que les jeunes, qui n'ofent approcher d'eux ni de la bête , 6c qui font obligés d'attendre qu'ils l'aient quittée pour l'avoir à leur tour : quelquefois cependant ils fautent fur la biche pendant que les vieux combattent , 6c après avoir joui fort à la hâte, ils fuient promptement. Les biches préfèrent les vieux cerfs, non pas parce qu'ils font plus courageux, mais parce qu'ils font beaucoup plus ardens 6c plus chauds que les jeunes; ils font auffi plus inconftans, ils ont fouvent plufieurs bêtes à la fois; 6c lorfqu'ils n'en ont qu'une, ils ne s'y attachent pas, ils ne la gardent que quelques jours, après quoi ils s'en féparent ik vont en chercher une autre auprès de laquelle ils demeurent encore moins , 6c pa(Tent ainfi fuccefTivement à plufieurs jufqu'à ce qu'ils foient tout- à-fait épuifés. Cette fureur amoureufe ne dure que trois femaines f pendant ce temps ils ne mangent que très-peu , ne dorment ni ne repofent; nuit 6c jour , ils font fur pied, * Andouïlkrs , cornichons du bois de cerf. k y 76 Histoire Naturelle & ne font que marcher, courir, combattre & jouir; aujîi fortent-ils de-là Ci défaits , fi fatigués, (1 maigres, qu'il leur faut du temps pour fe remettre D U C E R F. jy portent huit mois & quelques jours; elles ne produifent ordinairement qu'un faon*, 6c très-rarement deux; elles mettent bas au mois de ma; & au commencement de juin - % elles ont grand loin de dérober leur faon à la pourfùite des chiens, elles fe présentent & fe font chaiïer elles- mêmes pour les éloigner, après quoi elles viennent le rejoindre. Toutes les biches ne font pas fécondes ; il y en a qu'on appelle brchdtgnes , qui ne portent jamais; ces biches font plus grofles & prennent beau- coup plus de vmaifon que les autres, au/ïî font-elles 1rs premières en chaleur : on prétend au/fi qu'il fe trouve quelquefois des biches qui ont un hois comme Je cerf, & cela n'eft pas abfolumcnt contre toute vraisemblance. Le faon ne porte ce nom que jufqu'à fjx mois environ ; alors les boffes commencent à paroître , & il prend le nom de hère jufqu'à ce que ces boiïcs alongées en dagues lui faffent prendre le nom de dague t. Il ne quitte pas fa mère dans les premiers temps , quoiqu'il prenne un affez prompt accroiffement ; il la fuit pendant tout l'été. En hiver, les biches, les hères, les daguets & les jeunes cerfs fe raiïemblent en bardes , & forment des troupes d'autant plus nombreufes que ia faifon efl plus rigou- reufe. Au printemps ils fe div.Tcnt , les biches ù recèlent pour mettre bas, & dans ce temps il n'y a guère que les daguets & les jeunes cerfs qui aillent en- femble. En général , les cerfs font portés à demeurer * Faon, c'eft le petit cerf qui vient de naître. ir • • • 73 Histoire Naturelle les uns avec les autres , à marcher de compagnie, & ce n'eu 1 que la crainte ou la nécefliké qui les difperfe ou les fépare. Le cerf cft en état d'engendrer à l'âge de dix- huit mois, car on voit des daguets , c'eft-à-dire , des cerfs nés au printemps de Tannée précédente , couvrir des biches en automne , & l'on doit préfumer que ces accouplemcns font prolifiques. Ce qui pourrait peut- être en faire douter, c'efl qu'ils n'ont encore pris alors qu'environ la moitié ou les deux tiers de leur accroiffcmcnt ; que les cerfs croiffent & groffiiTent jufqu'à l'âge de huit ans, & que leur tête va toujours en augmentant tous les ans jufqu'au même âge; mais il faut obferver que le faon qui vient de naître , fe fortifie en peu de temps; que fon accroiffement efl prompt dans la première année , Si ne fe rallentit pas dans la féconde; qu'il y a même déjà furabondance de nourriture, puifqu'il pouffe des dagues, Si c'eft-là le ligne le plus certain de la puiffance d'engendrer. ]1 c(t vrai que les animaux en général ne font en état d'engendrer que lorfqu'iis ont pris la plus grande partie de leur accroiiTement ; mais ceux qui ont un temps marqué pour le rut , ou pour le frai , femblent faire une exception à celte loi. Les poiflons fraient 6c produifent avant que d'avoir pris le quart, ou même la huitième partie de leur accroiffement : Si dans les animaux quadrupèdes , ceux qui , comme le cerf, l'élan, le daim, le renne, le chevreuil, Sic. ont un D U C E R F. 79 rut bien marqué , engendrent au/Fi plus tôt que les autres animaux. Il y a tant de rapports entre la nutrition , In production du bois, le rut & la génération dans ces animaux, qu'il t(ï néceffaire, pour en bien concevoir les effets parti- culiers, de fe rappeler ici ce que nous avons a établi de plus général & de plus certain au fujet de la géné- ration : elle dépend en entier de la furabondance de la nourriture. Tant que l'animal croît (& c'en 1 toujours dans le premier âge que l'accroiffement eff. le plus- prompt) , la nourriture eft entièrement employée à l'extenbon, au développement du corps; il n'y a donc nulle furabondance , par conféquent nulle production , nulle fécrétion de liqueur féminale, & c'eft par cette raifon que les jeunes animaux ne font pas en état d'en- gendrer: mais lorfqu'ils ont pris la plus grande partie de leur accroiiîement , la furabondance commence à fe manifefterpar de nouvelles productions. Dans l'homme, Ja barbe, le poil , le gonflement des mamelles , l'épa- nouiffement des parties de la génération , précèdent la puberté. Dans les animaux en général, & dans le cerf en particulier, la furabondance fe marque par des effets encore plus fenfibles ; elle produit la tête, le gonfle- ment des daintiers 1 ', l'enflure du cou (5e de la gorge, Voyc^ les chnpiires II, III, IV du fécond volume de cet Ou\ ra^e , clans lefqueis il cil quellion de la reproduction, de Ja nu.riiion & de la gc né ration. 1 Les daintien du cerf font fes teflicules. 80 Histoire Naturelle la venaifon a , le rut, &c. Et comme le cerf croît fort Vite dans le premier âge, il ne fe pafTe qu'un an depuis fa naiilànce jufqu'au temps où cette furabondance commence à fe marquer au dehors par la production du bois: s'il en 1 né au mois de mai, on verra paroitre dans le même mois de l'année fui van te, les naiffances du bois qui commence à pouffer fur le tct 1 '. Ce font deux dagues qui croi(Tent, s'alongent 6c s'endurciffent à mefure que l'animal prend de la nourriture ; elles ont déjà, vers la fin d'août, pris leur entier accroiffe- ment, & affez de folidité pour qu'il cherche à les dé- pouiller de leur peau en les frottant contre les arbres; & dans le même temps il achève de fe charger de ve- naifon, qui cft une graille abondante produite auiïi par le fuperilu de la nourriture, qui dès-lors commence à fe déterminer vers les parties de la génération , & à exciter le cerf à cette ardeur du rut qui le rend furieux. Et ce qui prouve évidemment que la production du bois & celle de la liqueur féminale dépendent de la même caufe, c'eil que fi vous détruifez la fource de la liqueur féminale en fupprimant par la caftration les organes néceiTaires pour cette fécrétion , vous fuppri- mez, en même temps, la production du bois ; car fi * Vera'tfon , c'eft la graifTe du cerf, qui augmente pendant Tété, & dont il efl furcharge au commencement de l'automne , dans ic temps du rut. w Ld têt efl la partie de l'os frontal fur laquelle appuie le bois du cerf. Ton D U C E R F. 8l l'on fait cette opération dans le temps qu'il a mis bas fa tète, il ne s'en forme pas une nouvelle; & 1} on ne la fiit au contraire que dans le temps qu'il a refait la tète, elle ne tombe plus, l'animal en un mot refle pour toute la vie dans l'état où il étoit lorfqu'il a fubi la caflration ; & comme il n'éprouve plus les ardeurs du rut , les fignes qui l'accompagnent difparoiffent auffi , il ny a plus de venaifon, plus d'enflure au cou ni à la gorge, & il devient d'un naturel plus doux Se plus tranquille. Ces parties que Ton a retranchées étoient donc né- ceffaires, non-feulement pour faire la fécrétion de la nourriture furabondante, mais elles fervoient encore à l'animer, à la pouffer au debors dans toutes les parties du corps fous la forme de la venaifon , Si en particu- lier au fommet de la tète , où elle fe manifefte plus que par-tout ailleurs par la production du bois. Il efl vrai que les cerfs coupés ne laiffent pas de devenir gras, mais ils ne produifent plus de bois, jamais la gorge nî le cou ne leur enflent, & leur graille ne s'exalte ni ne s'échauffe pas comme la venaifon des cerfs entiers qui, lorfqu'ils font en rut, ont une odeur fi forte, qu'elle infecte de loin ; leur chair même en efl fi fort imbue Si pénétrée, qu'on ne peut ni la manger, ni la fentir, Si qu'elle fe corrompt en peu de temps, au lieu que celle du cerf coupé fe conferve fraîche , Si peut fe manger dans tous les temps. Une autre preuve que la production du bois vient uniquement de la furabon- dance de la nourriture, c'cfl la différence qui fe trouve Tome VI. L 82 Histoire Naturelle entre les têtes des cerfs de même Age , dont les unes font très-grofles , très-fournies, & les autres grêles & menues, ce qui dépend aljfolument de la quantité de la nourriture; car un cerf qui habite un pays abondant, où il viande à fon aife , où il n'eft troublé ni par les chiens, ni par les hommes, où après avoir repu tranquillement, il peut enfuite ruminer en repos, aura toujours la tête belle , haute , bien ouverte , l'empaiumire a large & bien garnie , le mérain u gros Si bien perlé , avec grand nombre d'andouillers forts & longs ; au lieu que celui qui fe trouve dans un pays où il n'a ni repos, ni nourriture fufhfante , n'aura qu'une tête mal nourrie, dont l'em- paumure fera ferrée, le mérain grêle, Si les andouillcrs menus Si en petit nombre; en forte qu'il eft toujours aifé de juger par la tête d\m cerf, s'il habite un pays abondant c\ tranquille, & s'il a été bien ou mal nourri. Ceux qui fe portent mal , qui ont été blefTés ou feule- ment qui ont été inquiétés Si courus , prennent rarement une belle tête Si une bonne venaifon , ils n'entrent en rut que plus tard , il leur a fallu plus de temps pour refaire leur tête, Si ils ne la mettent bas qu'après les autres; ain r i tout concourt à faire voir que ce bois n'eu 1 , comme la liqueur féminale, que le fuperflu , rendu fenfible , de la nourriture organique qui ne peut être Empaumure , c'eft le haut de la tête du cerf, qui s'élargit comme une main , & où il y a pluficurs andouiilers range's inégalement comme de?> doigts. b Mcraïn , c'eit le tronc , la tige du bois du cerf. D U C E R F, 8} employée tonte entière au développement , à iac- croiflement ou à l'entretien du corps de l'animal. La (îifette retarde donc l'accroiffement du bois, & en diminue Je voiume très-confidérablement; peut-être même ne feroit-il pas impoifible, en retranchant beau- coup la nourriture, de fupprimer en entier cette pro- duction , fans avoir recours à la caflration : ce qu'il y a de fur, c'efl que les cerfs coupes mangent moins (pie les autres ; & ce qui fait que dans cette cfpèce, auiîi-bien que dans celle du daim , du chevreuil & de l'élan, les femelles n'ont point de bois, c'efl qu'elles mangent moins que les mâles, & que quand même il y auroit de la furabondance, il arrive que dans le temps où elle pourroit fe manifefter au dehors , elles deviennent pleines, par conféquent le fuperflu de la nourriture étant employé à nourrir le fœtus & enfuite à allaiter le faon , il n'y a jamais rien de furabondant. Et l'exception que peut faire ici la femelle du renne, qui porte un bois comme le mâle, e(t plus favorable que contraire à cette explication ; car de tous les animaux qui portent un bois, le renne eft celui qui, proportion- nellement à fa taille , l'a d'un plus gros 6c d'un plus grand volume, puifqu'il s'étend en avant & en arrière, fouvent tout le long de fon corps: c'elt aulfi de tous celui qui fe charge le plus abondamment * de venaifon , * Le rangier ( c 'eft le renne ), eft: une bête femblable au cerf, & a fa tête diverfe , plus grande & chevillée, il porte bien quatre- vingts cors, aucune lois moins, là tête lui couvre le corps; il a plus L ii 84 Histoire Naturelle & d'ailleurs le bois que portent les femelles eft fort petit en comparaifon de celui des mâles. Cet exemple prouve donc feulement que quand la furabondance eft fi grande qu'elle ne peut être épuifée dans la geftation par l'accroiflement du fœtus, elle fe répand au dehors, & forme dans la femelle, comme dans le mâle, une production femblable, un bois qui eft d'un plus petit volume, parce que cette furabondance eft au/Ti en moindre quantité. Ce que je dis ci de la nourriture ne doit pas s'en- tendre de la maffe ni du volume des alimens, mais uniquement de la quantité des molécules organiques que contiennent ces alimens : c'eft cette feule matière qui eft vivante, active & productrice; le refte n'eft qu'un marc , qui peut être plus ou moins abondant fans rien changer à l'animal. Et comme le lichen , qui efl la nourriture ordinaire du renne, eft un aliment plus fub- ftantiel que les feuilles, les écorces ou les boutons des arbres dont le cerf fe nourrit, il n'eft pas étonnant qu'il y ait plus de furabondance de cette nourriture organique, & par conféquent plus de bois & plus de venaifon dans je renne que dans le cerf. Cependant il faut convenir <]ue la matière organique qui forme le bois dans ces efpèces d'animaux, n'eft pas parfaitement dépouillée des parties brutes auxquelles elle étoit jointe-, & qu'elle grande venaifon que n'a un cerf en fa faifon. Voye^_ la chafie du ro! Phœbus, imprimée à la fuite de la Vénerie de du Fouilloux. Rouen f 36 jo , page $j. D U C £ R r. 85 conferve encore, après avoir paffé par le corps de l'a- nimal , des caractères de ion premier état dans le végétal. Le bois du cerf pouffe, croît, & fc compofe comme le bois d'un arbre : la fubftance eft peut-être moins ofleufe que ligneufe ; c'eft , pour ainfi dire, un végétai greffé fur un animal, & qui participe de la nature des deux, Ôl forme une de ces nuances auxquelles la Nature aboutit toujours dans les extrêmes, & dont elle fe fert pour rapprocher les chofes les plus éloignées. Dans l'animal, comme nous l'avons dit *, les os croifTent par leurs deux extrémités à la fois ; le point d'appui contre lequel s'exerce la puiffance de leur ex- tenfion en longueur, eft dans le milieu de la longueur de l'os : cette partie du milieu eft auifi la première formée, la première offifiée , & les deux extrémités vont toujours en s'éloignant de la partie du milieu, 6c refient molles jufqu'à ce que l'os ait pris fon entier ac- croifTement dans cette dimenfjon. Dans le végétal au contraire, le bois ne croît que par une feule de fes extrémités ; le bouton qui fe développe & qui doit former la branche, eft attaché au vieux bois par l'ex- trémité inférieure , & c'eft fur ce point d'appui que s'exerce là puiffance de fon exteniion en longueur. Cette différence fi marquée entre la végétation des os des animaux & des parties folides des végétaux, ne fe * Voyez l'article de la vieiilefïè & de la mort, dans ïe fécond volume de cet Ouvrage. L iîj 86 Histoire Naturelle trouve point dans le bois qui croit fur la tête des cerfs ; au contraire rien n'eft plus femblable à l'accroiffement t\u hois d'un arbre : le bois du cerf ne s'étend (jue par l'une de fes extrémités , l'autre lui fert de point d'appui ; i! efl d'abord tendre comme l'herbe, 6c fe durcit en- fuite comme le bois; la peau qui s'étend 6c qui croît avec lui, efl fon écorce,6c il s'en dépouille lorfqu'ilapris fon entier accroiffement; tant qu'il croît, l'extrémité fupérieure demeure toujours molle; ii fe divife auiïi en pluiieurs rameaux; le mérain efl l'arbre, les andouillers en font les brandies; en un mot, tout efl femblable, tout eft conforme dans le développement 6c dans l'ac- croiffement de l'un 6c de l'autre ; 6c dès-lors les molé- cules organiques qui condiment la fubflance vivante du bois du cerf, retiennent encore l'empreinte du végétal , parce qu'elles s'arrangent de la même façon que dans les végétaux. La matière domine donc ici fur la forme: le cerf, qui n'habite que dans les bois, 6c qui ne fe nourrit que des rejetons des arbres, prend une fi forte teinture de bois , qu'il produit lui-même une efpèce de bois qui conferve affez les caractères de fon origine pour qu'on ne puifTe s'y méprendre; 6c cet effet, quoi- que tres-fmgulier, n'efl cependant pas unique, il dépend d'une caufe générale que j'ai déjà eu occafion d'indiquer plus d'une fois dans cet ouvrage. Ce qu'il y a de plus confiant, de plus inaltérable dans la Nature, c 'eft l'empreinte ou le moule de chaque D u C e n F. 87 efpèce, tant dans ks animaux que dans les végétaux; ce qu'il y a de plus variable & de plus corruptible , c'efl la fubflance qui les compofe. La matière, en général, paroît être indifférente à recevoir telle ou telle forme, & capable de porter toutes les empreintes pofïibles : les molécules organiques, e'eil-à-dire , les parties vivantes de cette matière , paffent dis végétaux aux animaux , fans de/ïruc- tion , fans altération , & forment également la fubflance vivante de l'herbe, du bois, de la ebair & des os. Il paroît donc à cette première vue , que la matière ne peut jamais dominer fur la forme , & que quelque efpèce de nourriture que prenne un animal , pourvu qu'il pulfTe en tirer les molécules organiques qu'elle contient , & fe les afTimiler par la nutrition , cette nourriture ne pourra rien changer à fa forme, & n'aura d'autre effet que d'entretenir ou faire croître fon corps, en fe modelant fur toutes les parties du moule intérieur , & en les pénétrant intimement : ce qui le prouve , c'efl qu'en général les animaux qui ne vivent que d'herbe , qui paroît être une fubflance très- différente de celle de leur corps , tirent de cette herbe de quoi faire de la chair & du fang ; que même ils fe nourrifTent , croiflent & gro/fi/Tent autant & plus que les animaux qui ne vivent que de chair. Cependant, en obfervant la Nature plus particu- lièrement , on s'apercevra que quelquefois ces molécules organiques ne s'afîlmilent pas parfaitement au moule 'mérieur, & que fouvent la matière ne laiffe pas d'iniiuer 88 Histoire Naturelle fur la forme d'une manière affez fenfibfe : fa grandeur, par exemple, qui eft un des attributs de la forme, varie dans chaque efpèce fuivant les différens climats; la qualité, la(}uantité de la chair, qui font d'autres attributs de la forme, varient fuivant les différentes nourritures. Cette matière organique que l'animal affimile à Ion corps par la nutrition , n'eu; donc pas abfolument indiffé- rente à recevoir telle ou telle modification, elle n'efl pas abfolument dépouillée de la forme qu'elle avoit auparavant, & elle retient quelques caractères de l'em- preinte de fon premier état; elle agit donc elle-même par fa propre forme fur celle du corps organifé qu'elle nourrit ; & quoique cette action foit prefque infenfible , que même cette puifTance d'agir foit infiniment petite en comparaifon de la force qui contraint cette matière nutritive à s'affimiler au moule qui la reçoit, il doit en réfulter avec le temps des effets très-fenfjbles. Le cerf, qui n'habite que les forêts , qui ne vit , pour ainfi dire, que de bois, porte une efpèce de bois, qui n'efl qu'un réfidu de cette nourriture : le caflor, qui habite les eaux, & qui fe nourrit de poiffon, porte une queue couverte d'écaillcs : la chair de la loutre & de la plupart des oifeaux de rivière efl un aliment de carême, une efpèce de chair de poiffon. L'on peut donc préfumer que des animaux auxquels on ne donneroit jamais que la même efpèce de nourriture, prendroient en affez peu de temps une teinture des qualités de cette nourriture, âc que, quelque D U C E r r. 89 quelque forte que foit l'empreinte de la Nature; (i l'on continuoit toujours à ne leur donner que le même aliment, il en refuiteroit, avec le temps, une cfpèce de transformation par une afîimilation toute contraire à la première ; ce ne feroit plus la nourriture qui s'affimileroit en entier à la forme de l'animal, mais l'animal qui s'aiïîmileroit en partie à la forme de la nourriture , comme on le voit dans le bois du cerf 6c dans la queue du caflor. Le bois, dans le cerf , n'eft donc qu'une partie accef- foire , &, pour ainfi dire, étrangère à fon corps, une production qui n'eu 1 regardée comme partie animale que parce qu'elle croit fur un animal , mais qui eft vraiment végétale, puisqu'elle retient les caractères du végétal dont elle tire fa première origine , 6c que ce bois reffemble au bois des arbres par la manière dont il croît, dont il fe développe, fe ramifie, fe durcit, fe sèche 6c fe fépare; car il tombe de lui-même après avoir pris fon entière folidité, Si dès qu'il ceffe de tirer de la nourriture , comme un fruit dont le pédicule fe détache de la branche dans le temps de fa maturité : le nom même qu'on lui a donné dans notre langue, prouve bien qu'on a regardé cette production comme un bois , 6c non pas comme une corne, un os, une défenfe, une dent, 6cc. Et quoique cela me paroiffe fuffifamment indiqué , 6c même prouvé, par tout ce que je viens de dire, je ne dois pas oublier un-fait cité parles Anciens, Tome VI. M $o Histoire Naturelle Arirtote\ Théophrafte 1 ', Pline c , difent tous que l'on a vu du lierre s'attacher, pouffer & croître fur le bois des cerfs iorfqu'il eft encore tendre : fi ce fait efl vrai , & il feroit facile de s'en affurer par l'expérience, il prouveroit encore mieux l'analogie intime de ce bois avec le bois des arbres. Non-feulement les cornes & les défenfes des autres animaux, font d'une fubftance très-différente de celle du bois du cerf, mais leur développement, leur texture, leur accroiffement & leur forme, tant extérieure qu'in- térieure, n'ont rien de fcmblable ni même d'analogue au bois. Ces parties, comme les ongles, les cheveux, les crins, les plumes, les écailles , croiffent à la vérité par une efpèce de végétation , mais bien différente de la végétation du bois. Les cornes dans les bœufs, les chèvres , les gazelles , &c. font creufes en dedans , au lieu que le bois du cerf efl folide dans toute fon épaiffeur : la fubftance de ces cornes eft la même que celle des ongles, des ergots, des écailles; celle du bois de cerf, au contraire, reffemble plus au bois qu'à * Captus )am cervus efl , hederamfuls enatam cornibus gerens vit idem , quœ cornu adhuc tetiello forte inferla , quafi ligno viridi coalutrit. Ariil. Hift. animal. 1. IX, c. 5. b Hedera in mullis creatur , & quod mirabiliiis , vifa ef in cornibus ceryi etiam aliquandèi Commovit ( inqMÎt Julius Sca'iger apud Theo- phraftum ) virum ac curai um cervi cornibus hœrens hedera : quid enim eb feminium detulit , etc. Lib. II, de Cauf. Plant, cap. 23. In mollior/bus cervorum cornibus hedera coalefcit , dhm ex arborum attritu illa txperiunlur, f lin. de admirand. auditioniku^. D U C E R F. 91 toute autre fubftancc. Toutes ces cornes crcufes font revêtues en dedans d'un périofte, & contiennent dans leur cavité un os qui les foutient Si leur fert de noyau; elles ne tombent jamais, & elles croiffent pendant toute la vie de l'animal , en forte qu'on peut juger fon âge par les nœuds ou cercles annuels de Tes cornes. Au lieu de croître, comme le bois du cerf, par leur extrémité fu- périeure, elles croiffentau contraire, comme les ongles, les plumes, les cbeveux, par leur extrémité inférieure. Il en efl de même des défenfes de l'éléphant , de la vache marine, du fanglier & de tous les autres animaux, elles font creufes en dedans , & elles ne croiiïent que par leur extrémité inférieure ; ainfi les cornes Si les défenfes n'ont pas plus de rapport que les ongles, le poil ou les plumes, avec le bois du cerf. Toutes les végétations peuvent donc fe réduire à trois efpèces; la première, où l'accroifTement fe fait par l'ex- trémité fupérieure, comme dans les herbes, les plantes, Jes arbres, le bois du cerf & tous les autres végétaux; la féconde, où l'accroifTement fe fait au contraire par l'extrémité inférieure, comme dans les cornes, les ongles, les ergots, le poil, les cheveux, les plumes, les écailles, les défenfes, les dents & les autres parties ex- térieures du corps des animaux; la troifième eft celle où l'accroifTement fe fait à la fois par les deux extré- mités, comme dans les os, Jes cartilages, les mufcles, les tendons & les autres parties intérieures du corps des animaux ; toutes trois n'ont pour caufe matérielle M \) 92 Histoire Naturelle que la furabondance de la nourriture organique, & pour effet que l'affimilation de cette nourriture au moule qui la reçoit. Ainfi l'animal croît plus ou moins vite à proportion de la quantité de cette nourriture, & lorfqu'il a pris la plus grande partie de fon accroiffement , elle fe détermine vers les réfervois féminaux , & cherche à fe répandre au dehors, Si à produire, au moyen de la copulation , d'autres êtres organifes. La différence qui fe trouve entre les animaux qui, comme le cerf, ont un temps marqué pour le rut, & les autres animaux qui peuvent engendrer en tout temps, ne vient encore que de la manière dont ils fe nourriffent. L'homme Se les animaux domeftiques, qui tous les jours prennent à peu- près une égale quantité de nourriture, fouvent même trop abondante, peuvent engendrer en tout temps: le cerf au contraire , Si la plupart des autres animaux fau- vages , qui fouffrent pendant l'hiver une grande difette, n'ont rien alors de furabondant, cv ne font en état d'engendrer qu'après s'être refaits pendant l'été; Si c'eft aufli immédiatement après cette faifon que commence le rut, pendant lequel le cerf s'épuife fi fort, qu'il refte pendant tout l'hiver dans un état de langueur; fa chair eft même alors fi dénuée de bonne fubftance , Si fon fang eft fi fort appauvri, qu'il s'engendre des vers fous fa peau , lefquels augmentent encore fa mifère , Si ne tombent qu'au printemps lorfqu'il a repris , pour ainfi dire, une nouvelle vie par la nourriture aclive que lui fournirent les productions nouvelles de la terre. du Cerf. 93 Toute fa vie fe paffe donc dans des alternatives de plénitude & d'inanition, d'embonpoint & de maigreur, de fanté, pour ainfi dire, & de maladie, fans que ces oppofitions fi marquées , & cet état toujours excefTif , altèrent fa conflitution : il vit auffi long-temps que les autres animaux qui ne font pas fujets à ces vicifïitudes. Comme il eft cinq ou fix ans à croître, il vit auffi fept fois cinq ou fix ans, c'eft-à-dire, trente-cinq ou qua- rante ans a . Ce que l'on a débité fur la longue vie des cerfs, n'eu 1 appuyé fur aucun fondement; ce n'en 1 qu'un préjugé populaire, qui règnoit dès le temps d'Ariftote ; & ce philofophe dit avec raifon b , que cela ne lui paroît pas vraifemblable , attendu que le temps de la geftation & celui de l'accroiiTement du jeune cerf n'in- diquent rien moins qu'une très-longue vie. Cependant, malgré cette autorité , qui feule auroit dû fuffire pour détruire ce préjugé, il s'en 1 renouvelé dans des fiècles d'ignorance par une hiftoire ou une fable que l'on a faite d'un cerf qui fut pris par Charles VI, dans la forêt de Senlis, Se qui portoit un colier fur lequel étoit écrit, Cœ far hoc me donavit; & l'on a mieux aimé fuppofer mille ans de vie à cet animal , & faire donner ce collier par un Pour moi, fans entrer dans aucune difcufïion à ce fujet, mon fentiment eft que les cerfs ne peuvent vivre plus de quarante ans. Nouveau Traité de la Vénerie , page 141. b Vit a ejfe perquam longa hoc animal fertur , ftd nihil ceni ex iis auœ narrantur videmus ; nec gejiatio aui incremenîum hinnulli ha evenit quafi yita ejfet pra longa. Arïfl. HiÛ\ animal, lib. VI, c. 29. M \\) ' 94 Histoire Naturelle Empereur Romain, que de convenir que cecerfpouvoit venir d'Allemagne , où les Empereurs ont dans tous les temps pris le nom de Céfar. La tête des cerfs va tous les ans en augmentant en gro fleur & en hauteur, depuis la féconde année de leur vie jufqu'à la huitième; elle fe foutient toujours belle & à peu près la même, pendant toute la vigueur de l'âge; mais lorfqu'ils deviennent vieux , leur tête décline aufli. On peut voir ci -après, dans la defcription du cerf, celle de fa tête dans les différens â^es. Il eft rare que nos cerfs portent plus de vingt ou vingt-deux an- douillers , lors même que leur tête efl la plus belle, 6c ce nombre n'efl rien moins que confiant: car il arrive fouvent que le même cerf aura dans une année un cer- tain nombre d'andouillers , & que l'année fuivante il en aura plus ou moins , félon qu'il aura eu plus ou moins de nourriture & de repos; 6c de même que la grandeur de la tête ou du bois du cerf dépend de la quantité de la nourriture, la qualité de ce même bois dépend auflî de la différente qualité des nourritures; il eft, comme le bois des forêts, grand, tendre 6c aflez léger dans les pays humides 6c fertiles; il eft au contraire court, dur 6c pefant dans les pays fccs 6c ftériles. Il en eft de même encore de la grandeur ai de la taille Je ces animaux, elle eft fort différente félon les lieux qu'ils habitent ; les cerfs de plaines , de vallées ou de collines abondantes en grains, ont le corps beaucoup plus grand 6c les jambes plus hautes que les cerfs des D U C E R F. 95 montagnes sèches, arides & pierreufes ; ceux-ci ont le corps bas , court & trapu ; ils ne peuvent courir auiïi vite, mais ils vont plus long-temps que les premiers; ils font plus méchans, ils ont le poil plus long fur le maiTacre ; leur tête ell ordinairement baffe & noire, à peu près comme un arbre rabougri , dont i'écorce cil rem- brunie, au lieu que la tête des cerfs de plaines eff haute & d'une couleur claire Se rougeâtre comme le bois Se I'écorce des arbres qui croiffent en bon terrein. Ces petits cerfs trapus n'habitent guère les futaies , Se fe tien- nent prefque toujours d^ns les taillis , où ils peuvent fe fouftraire plus aifément à la pourfuite des chiens ; leur venaifon efl plus fine, Se leur chair eft de meilleur goût que celle des cerfs de plaine. Le cerf de Corfe a paroît être le plus petit de tous ces cerfs de montagne, il n'a guère que la moitié de la hauteur des cerfs ordi- naires ; c'eft , pour ainfi dire, un baffet parmi les cerfs; il a le pelage' 3 brun , le corps trapu, les jambes courtes. Et ce qui m'a convaincu que la grandeur & la taille des cerfs en général dépendoit abfolument de la quantité Se de la qualité de la nourriture, c'efî qu'en ayant fait élever un chez moi , Si l'ayant nourri largement pendant quatre ans, il étoit à cet âge beaucoup plus haut, plus gros, plus étoffé que les plus vieux cerfs de mes bois, qui cependant font de la belle taiUe. Le pelage le plus ordinaire pour le cerf eft le fiuve; ' Voyei la planche XI. h Pelage, c'eft la couleur du poil du cerf, du daim , du chevreuil. 96 Histoire Naturelle cependant il fe trouve, même en affez grand nombre, des cerfs bruns, 6c d'autres qui font roux: les cerfs blancs font bien plus rares, & femblent être des cerfs devenus domeftiques , mais très-anciennement ; car Ariflote & Pline parlent des cerfs blancs, 6c il paroît qu'ils n'étoient pas alors plus communs qu'ils ne Je font aujourd'hui. La couleur du bois , comme la cou- leur du poil, femble dépendre en particulier de l'âge & de la nature de l'animal, & en général de l'impreifion de l'air: les jeunes cerfs ont le bois plus blanchâtre Se moins teint que les vieux. Les cerfs dont le pelage eft d'un fauve clair 6c délaie, ont fouvent la tête pâle 6c mal teinte; ceux qui font d'un fauve vif, l'ont ordi- nairement rouge; 6c les bruns, fur-tout ceux qui ont du poil noir fur le cou , ont aufîi la tête noire. Il efl vrai qu'à l'intérieur le bois de tous les cerfs eft à peu près également blanc , mais ces bois diffèrent beau- coup les uns des autres en folidité , 6c par leur texture plus ou moins ferrée; il y en a qui font fort fpongieux, Se où même il fe trouve des cavités affez grandes : cette différence dans la texture fuffit pour qu'ils puiffent fe colorer différemment, 6c il n'en: pas nécefTaire d'a- voir recours à la fève des arbres pour produire cet effet, puifque nous voyons tous les jours l'ivoire le plus blanc jaunir ou brunir à l'air, quoiqu'il foit d'une matière bien plus compacte 6c moins poreufe que celle du bois du cerf. Le cerf paroît avoir l'œil bon , l'odorat exquis, 6c l'oreille D U C E R F. 97 l'oreille excellente. Lorfqu'il veut écouter, il lève la tête, drefTe les oreilles, 6c alors il entend de fort loin; lorfqu'il fort dans un petit taillis ou dans quclqu 'autre endroit à demi-découvert, il s'arrête pour regarder de tous côtés, 6c cherche enfuite le deilbus du vent pour fentir s'il n'y a pas quelqu'un qui puiiïe l'inquiéter. II efl d'un naturel aiïez fimple , 6c cependant il efl curieux Se rufé : lorfqu'on le fifîîe ou qu'on l'appelle de loin , il s'arrête tout court & regarde fixement 6c avec une efpèce d'admiration les voitures , le bétail , les hommes; 6c s'ils n'ont ni armes, ni chiens, il continue à marcher d'afïurancc * , 6c paffe fon chemin fière- ment 6c fans fuir : il paroît au ffi écouter avec autant de tranquillité que de plaifir le chalumeau ou le flageolet des bergers, 6c les veneurs fe fervent quelquefois de cet artifice pour le raffurer. En général il craint beau- coup moins l'homme que les chiens, Se ne prend de la défiance 6c de la rufe qu'à mefure 6c qu'autant qu'il aura été inquiété : il mange lentement , il choifit fa nourriture; 6c lorfqu'il a viande , il cherche à fe repofer pour ruminer à loifir, mais il paroît que la rumination ne fe fait pas avec autant de facilité que dans le bœuf; ce n'eft, pour ainfi dire, que par fecoufles que le cerf peut faire remonter l'herbe contenue dans fon premier eflomac. Cela vient de la longueur 6c de la direction du chemin qu'il faut que l'aliment parcoure: le bœuf * Marcher d'ajfurance , aller d'ajfurance , c'eft lorfque le cerf va d'un pas réglé & tranquille. Tome VI. N 98 Histoire Naturelle a le col court & droit le cerf l'a long & arqué; il faut donc beaucoup plus d'effort pour faire remonter l'ali- ment , Si cet effort fe fait par une efpèce de hoquet dont le mouvement fe marque au dehors & dure pen- dant tout le temps de la rumination, il a la voix d'au- tant plus forte, plus groffe & plus tremblante, qu'il eft plus âgé ; la biche a la voix plus foible & plus courte, elle ne rait pas d'amour, mais de crainte: le cerf rait d'une manière effroyable dans le temps du rut, il eft alors fi transporté, qu'il ne s'inquiète ni ne s'effraie de rien; on peut donc le furprendre aifément, & comme il cfî furchargé de venaifon , il ne tient pas long-temps devant les chiens; mais il eft dangereux aux abois, <5c il fe jette fur eux avec une efpèce de fureur. îl ne boit guère en hiver, Si encore moins au printemps, l'herbe tendre ex chargée de rofée lui fuffit; mais dans les chaleurs & les fécherefïVs de l'été , il va -boire aux ruiffeaux, aux mares, aux fontaines, & dans le temps du rut il eft fi fort échauffe qu'il cherche l'eau par- tout, non-feulement pour appaifer fa foif brûlante, mais pour fe baigner & fe rafraîchir le corps. Il nage parfai- tement bien , Si plus légèrement alors que dans tout autre temps, à caufe de la venaifon dont le volume eft plus léger qu'un pareil volume d'eau: on en a vu tra- verfer de très -grandes rivières; on prétend même qu'attirés par l'odeur des biches, les cerfs fe jettent à la mer dans le temps du rut, Si paffent d'une île à une autre à des diftances de plusieurs lieues : ils fautent D U C E R F. 99 encore plus légèrement qu'ils ne nagent, car lorfqu'ils font pouriuivis ils franchisent aifément une haie , & même un palis d'une toife de hauteur. Leur nourriture eft différente fuivant les différentes faifons ; en automne après le rut, ils cherchent les boutons des arbuftes verds, Jes fleurs de bruyères, les feuilles de ronces, &c. en hiver, lorfqu'il neige, ils pèlent les arbres & fe nour- rirent d'écorces, de mouffe, Sic. Si lorfqu'il fait un temps doux, ils vont viander dans les blés; au commencement du printemps, ils cherchent les chattons des trembles, des marfaulcs, des coudriers, les rieurs Si les boutons du cornouiller, Sic. en été, ils ont de quoi choifir , mais ils préfèrent les feigles à tous les autres grains, 6c la bourgenne à tous les autres bois. La chair du faon eft bonne à manger, celle de la biche Se du daguet n'eit pas abfolument mauvaife, mais celle des cerfs a toujours un goût défagréable Si fort : ce que cet animal fournit de plus utile, c'en 1 fon bois Si fa peau; on la prépare, & elle fait un cuir fouple Si très-durable: le bois s'emploie par les couteliers, les fourbifTeurs, Sic. Si l'on en tire par la chimie, des efprits alkali-volatils, dont la Médecine fait un fréquent ufage. N ij BIBLIOTHECA ioo Description — — — — ^ DESCRIPTION DU CERF. LE s différences qui caraclérifent les diverfes efpèces d'animaux quadrupèdes , dépendent d'une fi grande variété de figure & de conformation , que nous ne pouvons avoir qu'une idée confufe &: imparfaite de tous ces caractères fpécihques , lorfque nous les conddérons en trop grand nombre. Etonnés de l'im- menfité de la Nature, nous admirons la toute-pui fiance de fon Créateur; mais éblouis par tant de merveilles, nous ne difcernons aucun objet avec précifion. Loin de jeter nos regards indiftinc- tement fur tous les animaux qui nous environnent, commençons donc par examiner ceux qui ont le moins de caractères différent ; ceft le moyen le plus facile 3c le plus fur pour arriver à un premier degré de connoifTànces. Cherchons enfuite d'autres efpèces qui diffèrent beaucoup des premières , mais qui fe reffemblent entre elles plus qu'à toute autre ; par cette féconde obfervation , non- feulement nous diftinguerons ces nouvelles efpèces, mais encore nous les comparerons aux premières , ck fucceffivement nous parviendrons à connoître exactement tous ks animaux , en quelque nombre que la Nature nous les préfente. Telle efl la méthode que l'on a fuivie dans cet ouvrage. On a d'abord obfervé le cheval & 1 ane , qui ont beaucoup de reffem- blance l'un avec l'autre par la conformation. Le taureau , le bélier ck le bouc font venus enfuite, parce qu'ils font très-différens du cheval & de l'âne, & qu'ils fe reflèmblent beaucoup entre eux. Le cochon a été place dans l'ordre le plus naturel entre les ruminans à pied fourchu que je viens de nommer, &. les fifTipèdes D U C E R F. 10 I tels que le chien & le chat, puifque le pied fourchu du cochon efl réellement compofe de quatre doigts, & que cet animal a plufieurs autres caractères relatifs à ceux des animaux à pied fourchu & à ceux des fiihpèdes, comme on l'a fait voir dans la description qui en a été faite. Les efpèces des animaux folipèdes font en fi petit nombre, &: par conféquent fi reffemblantes les unes aux autres , que les caractères qui les diftinguent ne pré/entent aucun contrafle marqué. On ne peut y reconnoître cette diverfité de figure & de con- formation qui manifeite la différence des moyens que la Nature emploie pour produire un même effet dans l'économie animale. Au contraire , le nombre des efpèces eft il grand parmi les animaux fiifipèdes, Si on y trouve tant de caractères diffërens, que les rapports qu'ils ont entre eux , difparoilfent dans cette immenfê variété. On peut faifir avec moins de difficulté les rapports des caraclères Spécifiques des animaux ruminans ; leurs différences font fenfibles , quoique le nombre des efpèces ne foit pas trop grand. Dans de telles limites , le fujet de nos recherches eft affez étendu pour fixer nos premières vues, & pour nous donner des lumières qui nous conduisent à des connoilîànces plus générales. Nous avons décrit trois efpèces d'animaux ruminant , le taureau , le bélier & le bouc, qui fe reffemblent par les caraclères prin- cipaux , & qui ne diffèrent que par des variétés dont la plupart viennent de l'état de domefticité* La comparai-Ion qui a été faite de ces animaux les uns aux autres , nous mettra en état de mieux connoître trois autres efpèces de ruminans, le cerf, le daim & le chevreuil, qui ont aulîi plus de reiîëmblances entre eux que de différences , mais qui font affez différens des trois premiers, foit par leur figure, foit par leur nature fauvage, pour N Uj 104. Description &. porte celui de hère : les boiTêltes croifènt & s'alongent , elles deviennent cylindriques , qui représente la face inférieure de la perche d\m cerf de trois ans ) de chacune des perches du bois de cerf eft convexe, 6v hériffée de petites pointes qui font pofées fort près les unes des autres , & qui {aillent entre elles de petites cavités. La face fupérieure des prolongemens de l'os frontal a auffi des pointes & des cavités; les pointes s'engrènent réciproquement de part & d'autre dans les cavités correspondantes , de forte que le bois * L'empaumure a eu difte'rcns noms qui défignoient fa forme : lorfque les andouillers qui font au-defïus , & que l'on nommoit efpois , ctoient tous placés à la même hauteur, on fubltituoit le nom de trochure à celui d'empaumure ; ëi. lorfqu'elle étoit ronde , au lieu d'être plate , c\ que les efpois fe trouvoient drftribués autour en forme de couronne , on lui donnoit le nom de couronna. Vo/e^fo Vénerie , par du Fcuiiàntx. D U C E R F. 107 tient à Pos par une forte d'articulation en forme de future, bï l'on fait une coupe longitudinale au milieu du bois tk du pro- longement de l'os frontal lorfque le bois renaît, on voit dillincle- ment les dents de la lutine. Après avoir fcié longitudinaJemeiit des dagues de chevreuil nailîantes , 6k le prolongement tic l'os du iront , j'ai feparé l'os 6k la dague avec peu d'effort 6k j'ai vu de part O. I O 7- 6 5- 6 6. 3 1 . 1 1 . 2 0. 5 1 . 4- 4 5- 1 0, 2. 6 4- 2 10. 9 1 . 2 0. 3 2. 6 \}6 Description pieds, pouc. lignes. Largeur du premier os, qui eft le plus étroit o. o. o. Epaifleur du troifième os, qui eft le plus épais . . . o. o. 8. epaifleur du feptième os , qui eft le plus mince .. . o. o. 3. Hauteur des apophyfes épineufes des vertèbres lombaires o. 1 . 6. Largeur de celle de la troifième, qui eft la plus large, o. 1 . p. Largeur de celle de la dernière , qui eft la plus étroite o. 1 . 2. Longueur de l'apophyfe tranfverfe de la quatrième vertèbre , qui eft la plus longue o. 3. 4. Longueur du corps des vertèbres lombaires o. 1. 6. Longueur de l'os ficrum o. 6. 6. Largeur de la partie antérieure o. 5. 2. Largeur de la partie poftérieure o. 1. 6. Hauteur del'apophyfe épineufe de la première faufle vertèbre, qui eft la plus longue o. 1. 10. Longueur de la première faufle vertèbre de la queue, qui eft la plus longue o. r. 2. Longueur de la dernière, qui eft la plus courte., . o. o. 7. Diamètre o. o. 1. Longueur du côté fupérieur de l'os de la hanche. .0. 5, 3. Hauteur de l'os, depuis le milieu de la cavité coty- loïde jufqu'au milieu du côté fupérieur o. 7. 4. Largeur au-deflus de la cavité cotyloïde o. 1. 3. Diamètre de cette cavité , o. 1. 6. Largeur de la branche de l'ifchion, qui repréfente le corps de l'os o. 1 . 6. Epaifleur o. o. 8. Largeur des vraies branches prifes enfemble o. 1. 5. Longueur de la gouttière o. 4. o. Largeur dans le milieu. . . , o. 3. 7. Profondeur du Cerf. pieds, pouc, Profondeur de la gouttière o. 2. Profondeur de Téchancrure de l'extrémité pofté- rieure o. 2. Diftance entre les deux extrémités de l'échancrure, prife de dehors en dehors o. 4. Longueur des trous ovalaires o. 2. Largeur o. 1 . Largeur du baffin o. 4. Hauteur o. 5 . Longueur de l'omoplate o. 11. Longueur de fa baie o. 6, Longueur du côté poftérieur o. 10. Longueur du côté antérieur o. 11. Largeur de l'omoplate à l'endroit le plus étroit.. . . o. 1. Hauteur de l'épine à l'endroit le plus élevé o. 1. Diamètre de la cavité glénoïde o. 1. Longueur de l'humerus o. o. Circonférence à l'endroit le plus petit o. 4. Diamètre de la tête o. 1 . Largeur de la partie fupérieure o. 2. EpaifTeur o. 3 . Largeur de la partie inférieure o. 1 . EpaifTeur , o. 1 . Longueur de l'os du coude. . . , . . 1 . o. EpaifTeur à l'endroit le plus épais o. o. Hauteur de Tolécrane o. 2. Largeur à l'extrémité o. 1 . EpaifTeur à l'endroit le plus mince o. o. Longueur de l'os du rayon o. o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. 1 . Tome VI. S H7 lignes. O. O. y 4- o. o. o. I 6. 7- o. 10. 7- 2 . 1 o. 1 o. o. y a 3 1 1 138 Description r pieds, pouc. lignes. Epaifleur fur le côté intérieur o. 1. 1. Epaifleur fur le côté extérieur o. o. 10. Largeur du milieu de l'os o. 1 . 2. Epaifleur o. o. 8 , Largeur de l'extrémité inférieure o. 1. 10. Epaifleur o. 1 . 4. Longueur du fémur o. 11. o. Diamètre de la tête o. 1 . 2. Diamètre du milieu de l'os o. 1 . o. Largeur de l'extrémité inférieure o. 2. 6. r Epaifleur o. 3 . 4. Longueur des rotules o. 1 . 10. Largeur o. 1 . 5 . Epaifleur o. 1 . o. Longueur du tibia 1 . o. 6. Largeur de la tête o. 2. 8. Epaifleur o. 3 . o. Circonférence du milieu de l'os o. 3. 6. Largeur de l'extrémité inférieure à l'endroit des mal- léoles o. 1 . 8. Epaifleur. o. 1 . 3 . Hauteur du carpe o. 1 . 4. Longueur du calcaneum o. 3 . 11. Largeur o. 1 . 1 . o r Epaifleur à l'endroit le plus mince o. o. 5. Hauteur de l'os cunéiforme & du feaphoïde, pris enfemble o. o. 9. Longueur des canons des jambes de devant o. 8. 4. Largeur de l'extrémité fupérieure o. 1. 6. Epaifleur o. 1 . 1 • Yôrn-Il Pi. XXFir.paf.z24. De Sève ael 1 Jcrcun:dr . ' LE CERF Tom II /Y XXI 777. /',/«/ //y: _ * «. a /'. . »;,.,-,/■/ LA BlCHl Tofte II. l'I AJUZi. /y7- u §5 PeJ-eveJA i Ttgrthnw . fcttlp Tom.TJ. ri xw P«4 1*8 Fn,. 3 f)u.ve ta.me.ri quain /c i i.p Ttrmfi. Pi .ut: Faa AS. Fia I. cv t But A* I .ini.~n.iuj.Di M'f Ckéttl/i » \-ttL' Tom H. ri /■'<■' J - J'U/. 2 Fui. UJ. J /). ,i;-,v dêt. Jl.i. YT/I .-■•!///:■ Tcm.n PI XII Terni H H Mil Fut i /'/,/ iM /> L pi xvm Ru/ z3S 7>e>l\-/>c- Pc/ ■ Jf.lltt.' o'.-llfy' D U C E R F. 139 pied;, pouc. ligne*. Largeur du milieu de l'os . o. o. 10. Epaifleur o. o. 10. Largeur de l'extrémité inférieure o. 1. 5. Epaifleur o. o. 11. Longeur des canons des jambes de derrière o. 9. 6. Largeur de l'extrémité fupéricure o. 1 . 4. Epaifleur o. 1 . 6, Largeur du milieu de l'os c. o. o. o r Epaifleur o. 1 . o. Largeur de l'extrémité inférieure o. 1. o. Epaifleur o. o. 11. Longueur des os des premières phalanges. . • . . o. 1. 1 1. Largeur de l'extrémité fupérieure o. o. S. Largeur de l'extrémité inférieure o. o. S. o Epaifleur à l'endroit le plus mince o. o. 7. Longueur des os des fécondes phalanges; o. 1. 4. Largeur à l'endroit le plus étroit o. o. o. Epaifleur à l'endroit le plus mince o. o. 7. Longueur des os des troifièmes phalanges o. 1. fo. Largeur o. o. 7. Epaifleur o. 1 . 2. i S i, 140 Description DESCRIPTION DE LA PARTIE DU CABINET qui a rapport à tHifloire Naturelle DU CERF. N.° D X L V I I I. Fœtus de Cerf. V>'est celui qui a été décrit avec (es enveloppes, page i*p N.° D X L I X. Peaux efnpaillées de deux faons monftrueux , réunis par la poitrine. La peau Je l'un fe joint à celle de l'autre à l'endroit de fa poitrine , ils s'embraffent mutuellement avec les jambes de devant , & les jambes -de derrière de l'un de ces deux faons s'étendent entre celles de l'autre ; ils ont chacun un pied quatre pouces de longueur, depuis le foin met de la tête jufqu'à l'anus; les quatre jambes font coupées au-dclfou s des canons. La livrée e(l bien marquée par des taches blanches , de figure ovale , qui /ont fur la face fupérieure du cou , fur le garrot , les épaules , le dos & les côtés du corps. du Cabinet. 541 N.° D L. Les fqueîette de deux faons monftrueux , rapportés fous le N.° précédent. II n'y a dans ces deux fquelettes qu'une feule capacité pour la poitrine de l'un &i de l'autre : le fternum de chaque fqueîette , au lieu de fê trouver en devant comme à l'ordinaire, eft fitué à côte , de forte que les côtes gauches de l'un , & les côtes droites de l'autre , aboutifTent de chaque côte à un même fler- num. Toutes les côtes font difformes, foit pour la figure, foit pour la courbure & pour la fituation : 1 épine du dos eft aufîi déformée. L'un 8c l'autre de ces fquelettes ont treize côtes à droite , & feulement douze à gauche. N.° DLL Larmes de cerf. On donne aufïl à cette matière le nom de bézoard des yeux du cerf ; elle fe trouve dans la cavité* qui eft au-defîous de cha- cun des yeux de cet animal ; elle efl de couleur noire , <5c de fuhflance molle. Voye^ la dejeription du cerf, page i op. Il y a au Cabinet deux de ces bézoards , qui viennent des larmiers d'un vieux cerf: ils font très-légers, ck ils ont chacun environ onze ligues de longueur , iept lignes de largeur , 8c []x lignes depaiflêur. N.° D L I L Crochets du cerf Ce font les dents que les cerfs ont de plus que le taureau , S iij 144 Description l'os fâcrum : la tcte a un pied cinq pouces de long , & un pied dix pouces de circonférence, prife au' devant du bois: celle du coffre e(l de quatre pieds un pouce. Le train de devant a quatre pieds <5c demi de hauteur, 8c celui de derrière quatre pieds cinq pouces. Le bois a douze andouillers ; les perches ont environ deux pieds 8c demi de longueur, &. fept pouces de circonférence au-defîus des meules. N.° D L I X. Dagues de cerf. La dague du côté droit a fept pouces neuf lignes de longueur, & celle du côté gauche huit pouces &: demi. La bafe a près de trois pouces & demi de circonférence, & le refte de la dague environ un pouce neuf lignes ; les prolongemens de l'os du front qui portent ces dagues ont un pouce 8c demi de lon- gueur; elles font lilfes, excepté à la bafe, où il y a quelques pierrures , ou perlures , car la meule n'eft pas formée. N.° D L X. Dagues d'un cerf privé. Elles font plus girofles & plus chargées de perlures que celles qui font rapportées fous le N.° précédent , <5c même il y a des gouttières , fans doute parce que l'accroifTeme-it efl plus prompt dans un animal privé que dans ceux qui font fauvages : ces dagues (pi. xn i , fig. i & 2) ont environ cinq pouces de circonférence à la bafe , 8c un pouce neuf lignes à l'extrémité; la dague droite a neuf pouces de longueur , 8c celle du côté gauche dix pouces. N.° DLXÏ. / . - / /'/ XIX Fut 2 Fia 3 Fu, — --- * - ~~" — Tom II /V l l Paa U>à Ruu, Mftttv .<;■„//■ Tom // PlXn.Pa4.166. Fw.L fiiivee l.imir dtl . JïsTfhrt Saiïp /'■ Tarn H /'/ AXir Paa iûV. \ Km. ri /VAX///. Peu,, un, i Tartfinicr Sculp Tonu P7 j . '.A // Pata Bwree del 7V»i ri VI xxr Tan i£6 Ft ç. 1 ( F ^ > 1 --' •• J Fui. 2 *\ _ X Burec Lhii.i i.jn.riri ,/. /'/ /•.//./,.// Tcm. VI . VLXxrr. Pau.icc Bpvcc l jimeriqiuun ./«•/. - // .t ubcr l >(',•////' ou Cabinet. 145 N.° D L'X L Bois d'un cerf privé de trois ans. Ce bois vient du même cerf que les dagues rapportées fous le N.° précédent; la perche droite (pi. xm r , fg. j ) porte trois andouiliers , 8c fa gauche (fy. ^_) deux. Eu mettant les extrémités dtts perches au nombre des andouiliers , ce bois eu a fept , quatre à droite 8c trois à gauche ; mais il doit palier pour avoir huit andouiliers mal femés , parce que l'on efl dans l'ufage de doubler le nombre des andouiliers de la perche qui en porte plus , pour en exprimer le nombre total. Les meules & leurs pierrures, les perlures & ks gouttières du mérain & des andouiliers iont déjà formées : chaque perche a cinq pouces de circonférence, prife contre les meules, 8c envirou un pied dix pouces de longueur. N.° D L X I I. Bois d'un cerf privé , de quatre ans , avec le fquelette. Il vient du même cerf que les dngues 8c le bois rapportés fous les N. os DLX 8c DLXI; il a cinq andouiliers de chaque côté , y compris les extrémités des perches ; chacune a cinq pouces trois lignes de circonférence au-delfus des meules , &. environ deux pieds de longueur. Les meules , ks pierrures , les perlures & les gouttières ne font guère mieux marquées que fur le bois rapporté fous le N.° précédent. Le fquelette a cinq pieds huit pouces de longueur, depuis le bout de la mâchoire fupérieure jufqu a l'extrémité poflérieure de l'os facrum ; la tête un pied deux pouces & demi de long , & un pied huit pouces de circonférence au-devant du bois; Tome VI. T. 146 Description celle du coffre efl de trois pieds onze pouces. Le train de devant a trois pieds dix pouces de hauteur, & celui de derrière quatre pieds. Les jambes , & principalement les os des canons , font , ù proportion de la grandeur du corps , plus longs que ceux du (Ijuelette qui a fêrvi de fujet pour la defeription des os du cerf, & qui elt rapporté fous le N.° DLVI: les fabots font aufii beaucoup plus alongés , parce que l'animal ayant vécu dans un petit paie , ne les a pas autant ufés par le frottement que les cerfs qui vivent dans les campagnes. Peut-être aufîi l'alongement des os des jambes vient-il du défaut d'exercice, car ks jambes de devant de ce cerf privé s etoient arquées en dedans à l'endroit du carpe dans fa troifième année, & l'extrémité inférieure de l'os du rayon efl gonflée à peu près comme dans les rachitiques. N.° D L X I I I. Bois de cerf à dix andouillers» Chacune des perches efl: terminée par trois andouillers, ce qui fait une forte d'empaumure : chaque perche a fix pouces 8c demi de circonférence auprès des meules , v Cabinet. 147 fécond andouiller de la porche gauche efl: fort court en compa- raifon des autres. II y a fur le côte antérieur de chaque perche, entre les deux premiers andouillers, une tubéiobté oblongue. La perche droite, dont l'extrémité efl entière, a deux pieds onze pouces de longueur , &. fept pouces de circonférence au-deffus de la meule. N.° D L X V. Bois de cerf à dou^e andouillers* Le mérain efl court en comparaison de fà groiTeur, ck aplati fur les côtés ; le troidème andouiller de la perche droite eft plus long & plus gros que les autres , mais les trois andouillers qui fe trouvent fur lempaumure de cette perche , (ont plus courts que ceux de lempaumure de la perche gauche: il y a fur le côté intérieur de la perche droite, à la racine du premier andouiller, un tubercule qui paroît être un andouiller naiflanr. Ce bois vient d'un vieux cerf, car il a de larges pierrures, de grofles perlures & de grandes gouttières. La perche gauche, qui efl la plus longue , a dçux pitds fix pouces & demi de longueur, & fept pouces &. demi de circonférence au-deffus de la meule. N.° D L X V L Partie gauche d'un bois de cerf à dou^e andouillers. Quoique la perche ne porte que hx andouillers, tous les fignes de la vieilleffe du cerf y font plus fortement exprimés "que fur les bois qui ont été rapportés fous les N. l ' J précédens: celui-ci efl beaucoup plus gros , car la perche a huit pouces de circonférence au-deffus de la meule, & darx pieds fept pouces T ii 148 Description de longueur , il paroît que le fécond andouiller y manqué , elle eft terminée par quatre andouillers qui forment une grande empaumure. Cette pièce a été donnée au Cabinet par M. le Baron d'Anftrude, dont j'ai fait mention dans le cinquième volume de cet ouvrage, page ijo. N.° D L X V I I. Bois de cerf à quatorze andouillers mal femês. La perche gauche ne porte que fix andouillers, le feptième de la perche droite eft très-court & très-petit, il fe trouve placé au-defîous de la bifurcation de la branche poflérieure de 1 em- paumure: les trois autres andouillers de cette empaumure, & les andouillers de celle de l'autre perche , font recourbés en dedans , de forte que ce bois a peu d'ouverture. Le troifième andouiller de la perche gauche eft beaucoup plus long que Its autres : le premier de la perche droite a été cafTé en partie. On voit à l'endroit de cette fracture, que le dedans de i'an- douiller eft fibreux, &, pour ainfi dire, pourri comme un bois creux : il eft revêtu dans cet endroit d'une écorce très-compacte , mais fur laquelle il ri y a point de perlures. Le mérain a environ deux pieds dix pouces &. demi de longueur, & fix pouces Sz demi de circonférence au-deifus des meules. N.° DLXVIII. Autre bois de cerf à quatorze andouillers rnalfemés. La perche droite ne porte que fix andouillers , le feptième de la perche gauche forme une bifurcation fur l'empaumure de cette perche, tandis qu'il n'y a que deux bifurcations fur l'em- du Cabinet. 149 paumure Je la perche droite, qui eft cependant la plus longue; elle a deux pieds fix pouces de longueur , & fcpt pouces de circonférence au-deffus de la meule : ce bois a beaucoup d'ou- verture. N.° • D L X I X. Bois de cerf à quatorze andouillers mal femés. La perche gauche ne porte que fix andouillers , quoique le troifième foit fourchu , ainfi il n'y en a que deux à l'empau- mure; au contraire il s'en trouve quatre à l'empaumure de la perche droite, dont trois font placés à l'extrémité de la branche poftérieure de la première bifurcation de celte empaumure : le fécond andouiller de la perche droite eft le plus long. 11 y a quelques tubercules près de l'extrémité de la perche gauche : cette perche a deux pieds dix pouces de longueur, & fix pouces huit lignes de circonférence auprès de la meule. N.° D L X X. Autre bois de cerf à quatorze andouillers mal femés. La perche gauche ne porte que fix andouillers , le fécond y manque en entier; ce même andouiller eft très-court fur la perche droite. Il fe trouve à cinq pouces au-defïous de l'extré- mité de la perche gauche, un tubercule qui n'eft pas affez élevé pour être compté comme andouiller, &L une autre éminence en forme de crête. L'empaumure de la perche droite eft plus recourbée en dedans que celle de la perche gauche. Le mérain a environ deux pieds fept pouces & demi de longueur, & fix pouces & demi de ebeonférence auprès des meules. T ii; 150 Description ^> N.° D L X X I. Bois de cerf à quatorze andouillers. Ce bois efl bien fêmé , il vient d'un vieux cerf, car il a le mérain gros, les pierrures larges, Se les perlures élevées, quoi- qu'il n'ait pas un grand nombie d'andouillers. LVmpauiniiie de chaque perche a trois bifurcations, les de ix premières font fort près l'une de l'autre; la troifième efl éloignée de la féconde, «Se n'efl formée que par des andouillers fort courts : il y a fur ce L>< is quelques lambeaux du refait. La perche droite a deux pieds fept pouces de longueur , &. ntu( pouces de circonférence auprès de la meule. N.° D L X X I I. Autre bois de cerf à quatorze andouillers, L'empaumure du côté droit a deux branches fourchues, mais celle du côté gauche n'en a qu'une, qui efl en arrière, & deux andouillers en avant, qui tiennent à l'extrémité inférieure de la branche fourchue. N.° D L X X I I I. Partie droite d'un bois de cerf à quatorze andouillers. La perche efl terminée par quatre andouillers qui font renver- (és , l'un en devant , l'autre en dedans , 6c les autres en arrière. N.° D L X X I V. Bois de cerf à fei^e andouillers mal femés , tenant à la tête. La perche droite porte huit andouillers ; elle a deux pieds du Cabinet. 151 neuf pouces de longueur ; la gauche ne porte que fix andouillers , & n'a que deux pieds fept pouces & demi: cette différence de longueur vient de ce que la branche extérieure de l'extrémité de la perche droite efl: plus longue que celle qui y correfjxMid dans la perche gauche. Cette même branche a aulTi jeté un andouiller de plus , & le quatrième andouiller du côté droit eft fourchu, tandis que celui qui fe trouve du coté gauche, eft fimple ; c'eft pourquoi il y a huit andouillers fur la perche droite , & feulement fix fur la gauche : celle-ci n'a que fept pouces cinq lignes de circonférence auprès de la meule , l'autre eft plus groiîè , elle a neuf lignes de plus dans fa circonférence. La couleur de ce bois efl foncée, les pierrures & les périmes font groifes , les gouttières larges , «Sec. cependant il n'a, point d'empaumure. N.° D L X X V. Autre bois de cerf à fei-çe andouillers mal fernés* La perche gauche ne porte que fept andouillers , le huitième de la perche droite forme une quatrième bifurcation fur l'em- paumure , tandis que celle de la perche gauche n'en a que trois. L'andouiller extérieur de la première bifurcation de l'empaumure de chaque perche a été caffé à peu près dans le milieu de fa longueur; chacun de ces andouillers eft creux au centre, &, pour ainfi dire, carié. Le mérain a environ deux pieds ck demi de lon- gueur, & près de fept pouces de circonférence au-deflîis dos meules. N.° D L X X V I. Autre bois de cerf à fei^e andouillers mal femés. La perche droite (A, pi. x x , fg. i ) ne porte que lêpt \$i Description andouiilers , (on empaumure a trois bifurcations , & par confe- quent qualre andouiilers ( BC D E) ; au contraire, \ empau- mure (F) de la perche, gauche (G) n'a que trois andouiilers ( H 1 K) qui ne forment que deux bifurcations , ainfi elle ne porteroit que flx andouiilers, fi le troifième andouiller (L) de cette perche n a voit qu'une pointe comme à l'ordinaire ; mais il en a trois , dont la plus grande (Al) a jufqu a trois pouces neuf lignes de longueur , de forte que ces pointes forment des andouiilers 6c une empaumure (N). La perche droite, qui efl la plus longue, a deux pieds fept pouces & demi de longueur, & /ëpt pouces trois lignes de circonférence auprès de la meule. N.° D L X X V I L Bois de cerf à fe'qe andouiilers mal femês. La perche droite porte huit andouiilers, & la gauche feule- ment Uk : ce bois efl: de couleur blanchâtre, il paroît avoir été pris fur l'animal dans le temps où il n'étoit pas encore dégarni de fès lambeaux , car il en îefte quelques morceaux avec leur poil. N.° D L X X V I I I. Bois de cerf a fe'ije andouiilers. Ce bois efl bien iemé , il n'a d'autre irrégularité que le cféfaut de la plus grande partie du fécond andouiller de la perche droite , qui a été calfé. L'empaumure de chaque perche a quatre bifurcations & cinq andouiilers, rangés à peu près en demi- cercle , Se pôles à la même hauteur ; de iorte que l'on peut donner à ces empaumures le nom de trochure , pour fuivre l'exprefDon des anciens chafïèiirs. Le mérain a environ deux- pieds du Cabinet. '153 pieds cinq pouces de longueur , & fept pouces de circonférence auprès des meules. n: d l x x 1 x. Autre bois de cerf à fei^e andouïllers. Le fécond andouiller de la perche droite eft cafle en partie, "comme celui du bois rapporte fous le N.° précédent : celui-ci en diffère en ce que le mérain elt plus long & plus gros, & que les empaumures , au lieu detre en trochures , forment chacune deux grouppes , l'un compofe de deux andouillers , & l'autre de trois, parce que la troifième bifurcation eft fort éloignée de la féconde. Les maîtres andouillers font dirigés en avant. Le mérain a environ deux pieds fept pouces de longueur, & près de fept pouces de circonférence au-deflus des meules. N.° D L X X X. Autre bois de cerf à fei^e andouillers. La plus grande différence qu'il y ait entre ce bois Se le pré- cédent , confifte en ce que la plupart des andouillers font plus longs , que la perlure eft moins grofTe , &. que la quatrième bifur- cation eft plus éloignée de la troifième fur la perche gauche. N.° D L X X X I. Partie gauche d'un bois de cerf à fei^e andouillers. La perche porte huit andouillers , fa longueur n'efl que de deux pieds un pouce , elle a fix pouces & demi de circonférence auprès de la meule; elle eft plate, & elle forme une forte d'empaumure à l'endroit de la naiflance du fécond & du troifième Tome VI. V 154* Description andouiller , qui font fort pies l'un de l'autre, & même réunis à leur origine. Cette perche a un pouce dix lignes de largeur, & feulement un pouce deux lignes d'épaiffeur entre le troifième 8c le quatrième andouiller. N.° D L X X X I I. Bois de cerf à dix-huit andouiller s mal femês. Quoique ce bois ait un andouiller de plus fur la perche gauche que celui qui efl rapporté fous lavant-dernier N.°, H lui îeffemble par le nombre & par la polition dts autres andouillers: le neuvième de la perche gauche efi: place dans le premier grouppe; il a été caffé prefque en entier. On voit fur la partie inférieure de la perche gauche, une balle de plomb qui efl entrée dans la fubltance du bois, & qui en a enlevé quelques efquilles. Le mérain a environ deux pieds quatre pouces & demi de longueur, & fix pouces de circonférence au-defîus d^s meules. N.° D L X X X I I I. Autre bois de cerf a dix-huit andouillers mal femés. L'empaumure de la perche gauche porte trois blanches, dont l'une n'efr. compose que d'un feul andouiller, & les deux autres font fourchues. II y a ai.iTi trois branches fur l'empaumure de la perche droite, qui efl la plus large : chacune de ces branches eft terminée par deux andouillers , elles (ont courtes , 8c les andouillers fe trouvent tous à peu près à la même hauteur , en forme de trochure. Le mérain a environ deux pieds fix pouces 8c demi de longueur, & fèpt pouces trois lignes de cir- conférence. du Cabinet. 155 n; d l x x x 1 v. Bois de cerf à vingt andouillers mal femés. Les trois premiers andouillers de la perche gauche font formés en entier , le fécond a été plié en dehors à quelque diflance au-delfus de fon origine dans ie temps du refait , &: l'extrémité de cette perche n'a pouffé aucun andouiller; elle efr hbreufe, & elle n'a pris ni tout fou accroiffement, ni toute fa dureté; on n'y voit aucunes perlures. La perche droite porte dix andouillers : on peut diflinguer fon empaumure en trois branches principales, dont la première n'a qu'un andouiller , la féconde efl terminée par deux andouillers, & la troifième en porte quatre. Cette perche a deux pieds huit pouces de longueur , & fept pouces cinq lignes de circonférence. Le bois a une grande ouverture. N° D L X X X V. Autre bois de cerf a vingt andouillers mal femés. La perche gauche ne porte que neuf andouillers, i'empau- mure efb divifée en trois branches principales , dont chacune efl terminée par deux andouillers; ceux de la première font les plus petits, & ceux de la féconde les plus longs. Le dixième andouiller de la perche droite eft placé fur le rameau extérieur de la féconde branche, dont l'extrémité fe divife en deux petits andouillers. Le mérain a environ da\x pieds & demi de lon- gueur, & huit pouces de circonférence au-dtffus des meules. N.° D L X X X V I. Bois de cerf a vingt andouillers. Les empaumures font divifées chacune en trois branches V ij 156 Description principales; la première Je l'empaumure (A, pi. xx,fg.a) de la perche gauche (B ) e(t divifée à l'extrémité en deux petits andouiiiers (CD); la féconde branche porte un grand an- douiller (E) & un petit (F), & la troisième deux grands (GH) & un petit (1). La première branche de l'empaumure (K) de la perche droite (L) n'eft formée que par un feul andouiller (M) ; la féconde en a un grand (N) & un petit (0), & la troifième deux grands (PQJ & deux petits (RS) entre les grands: cette troifième branche forme fur chaque perche une large em- paumurc, dont les andouiiiers relfemblent à peu près, pour la figure & la pofition , à ceux des empau mures d'un bois de daim: les troiftèmes andouiiiers (TV) de celui dont il s'agit ici, font beaucoup plus longs que les autres. Le mérain a environ deux pieds huit pouces de longueur, Se huit pouces huit lignes de, circonférence au-deiTus des meules. N.° D L X X X V I r. Exofîofe de l'os frontal d'un cerf. Cette exoftofe (A, pi xxi , fg. 1 ) eft placée fur le cote intérieur du prolongement (B) de l'os du front, qui porte la perche droite (C) , dont la partie inférieure adhère à une portion (B) de ce prolongement, qui a été caffé longitudina- lement, de forte qu'on voit l'intérieur des pores de l'os; on diftingue auiTi le joint qui eit entre cet os & la meule. L'exoftofe tient à l'os par une forte de pédicule ( D ) qui a environ un pouce de longueur, & trois pouces de circonférence dans ks endroits les plus minces ; elle forme au-detRis de ce pédicule une malTe tuberculeufe (A) de forme irrégulière, mais en quelque façon arrondie £v aplatie fur k fommet , qui a près de trois du Cabinet. 157 pouces cîe diamètre. La fubflance de cette exoftofe cft de cou- leur griiê, approchante de celle d'un bois de ce\i nouvellement découvert , Se de nature plus analogue à celle du bois de cerf qu'à celle de l'os dont elle eft fortie, ce qui prouve qu'elle a été formée par des fucs qui fe font extravafés , au lieu de concourir à la formation du bois ; cependant la meule efl bien féparée de l'exoftofe. La perche (C) n'a que quatre pouces de circonférence auprès de la meule (E) ; elle paroît venir d'un cerf de trois ans , à moins que l'extravafion des fucs n'ait empêché (on accroiilement en groiTeur. On ne peut pas juger de la longueur qu'elle avoit , ni (avoir le nombre des andouillers qu'elle portoit, puiiqu'il ne refte dans cette pièce qu'une portion de la perche de du premier andouitler (F). N.° DLXXXVII1. Bois de cerf monflrueux. Il tient au têt (A, pi XXI , fig. 2 ), Se il n'efl compofé que de la partie intérieure (BC) de chacune des perches. Les meules (DE) Se leurs pierrures font bien formées, de même que les perlures de la partie inférieure des perches. On croiroit que cette partie auroit été caifée à fon extrémité (FG) , ii on ne voyoit des perlures entre les pointes qui y (ont, & qui peuvent être des nailfances d'andouillers auiTi-bien que les reftes des e/quilles d'une fracture, fur - tout la plus grolîè pointe (H I) qui fe trouve à peu près à l'endroit du premier andouiller des autres bois de ceiL Les perches de celui-ci ont lix à fept pouces de longueur , Se fept pouces quatre lignes de circonférence au- deiîus des meules, ce qui marque que le cerf qui portoit ce bois étoit fort vieux , peut-être auffi étoit-ii décrépite au point de ne pouvoir pouffer fon bois en entier. v i'j 158 Description N,° D L X X X I X. Bois bigarre de cerf. La perche droite (A, pi xxii , fig. 1 ) porte cinq andouiï- lers , placés & conformés à l'ordinaire; la perche gauche (B) en a auffi cinq, mais leur pofttion & leur conformation font très-irréguiièrea : la meule de cette perche n'eft formée qu'en partie. Le fécond andouiller (C) tient au côté poftérieur de la perche , & il a prefque autant de longueur ; fon extrémité eft divifée en deux petits andouillers (DE), Se celle de la perche en deux plus grands ( FG). La perche droite a deux pieds fix pouces huit lignes de longueur, & la gauche feulement un pied dix pouces & demi. La circonférence du mérain eft d'environ huit pouces au-deiTus âcs meules. N.° D X C Autre bois bigarre de cerf. La perche gauche (A, pi x x 1 1 , fig. 2 ) porte huit an- douillers ; l'empaumnre forme deux grouppes , dont l'inférieur eft compofé de deux andouillers (BC) , & le fupérieur de trois (DEF) : le fécond andouiller (G) de la perche droite (H) tient au côté extérieur de la perche; il eft replié en arrière à fon origine, 6c il s'étend en haut parallèlement à la perche fur fa longueur d'un pied trois pouces. L'empaumure de cette perche jette d'abord deux grands andouillers (I K) à quelque diftance l'un de l'autre; plus haut il en fort quatre petits ( LMNO) d.ifpo fés en trochure : le bout de la perche forme un grand bidouiller (P) , elle en a dix en tout. Le mérain de ce bois a du Cabinet. 159 environ deux pieds neuf pouces de longueur , & fept pouces & demi de circonférence au-deiîùs des meules. N.° D X C I. Autre bois bigarre de cerf. La perche gauche (A,pJ. XXIII, fig; i ) a été caflê'e au- defïus du premier andouiller (B) qui efl; très-court , la perche droite (C) porte quatre andouillers ( D E F G ') , dont le fécond (E) tient au côte poflérieur; il efl un peu tortueux, ck prefque auiTi long que la perche, qui a un pied neuf pouces de longueur, & fept pouces de circonférence près de la meule ( H ). Il fort du côté poflérieur de la partie inférieure de la perche , une tubérofité (I) qui fê prolonge en bas, &. qui efl: terminée par trois piernues. N.° D X C I I. Autre bois bigarre de cerf. La perche gauche (A, pi. XX II /, fg. 2 ) porte fept an- douillers, dont le fécond (B) a été cafle prefque en entier: leur paumure a deux branches (CD) qui font terminées chacune par deux andouillers , mais l'andouiller extérieur (E) de la branche poflérïeure efl très-petit. La perche droite (F) a été caflee au- deffus du premier andouiller (G), & éclatée fur le côté poflé- rieur jufqua la meule: la fubflance du bois a repris quelque accroiilement fur les bords de la fracture, &. il efl reflé une efquille /H) affez gix)iTe à l'endroit de la meule. N.° D X C I I I. Autre bols bigarre de cerf La perche, droite (A, planche XXiii , fg* j) porte cinq 160 Description anJoiiilicrs , dont le premier a été caflH en partie, Se la gauche (B) fix, dont l'un (C) elt très-petit; il a autfi été catfé prefque en entier. II y a fur ie cote antérieur de la perche droite une tubérofité (D) allez groflë au-delfus du troifième andouiller (E); mais ce qui fe trouve de plus fmgulier dans ce bois , c'eft une autre tubérofité (F) placée fur le côté intérieur de la couronne gauche (G ) de l'os frontal (H) ; cette tubérofité ell oilcufe dxns la partie qui tient à l'os frontal , &i dans la plus grande partie de (a longueur jufqua l'extrémité fi fubfknce efl la même que celle du bois de cerf: elle efl oblongue, pointue & dirigée tranf- verfàlement de gauche à droite. La partie de cette tubérofité qui efl de fubflance de bois de cerf a des périmes, mais on ne voit point de meule à la baie, c'eft-à-dire, à l'endroit qui touche la partie oifeufê ; cependant on pourrait la regarder comme une petite dague , puifqu'elle porte fur une forte de couronne. N.° D X C I V. Autre bois bigarre de cerf. Le premier andouiller (AB , pi. xxiv , fig. i ) de chaque perche elt conformé d'une manière fort extraordinaire; celui (A) de la perche droite (C) efl très-gros à fâ bafe , & environné de tubercules , principalement fur le côté inférieur où il y a une tubérofité (D) fort longue qui fe prolonge en bas. Le premier andouiller (B) de la perche gauche (E) efl très-court, & d'une figure fort irre'gulière ; il efl divifé en deux pointes à fon extrémité, Cv il y a un gros tubercule fur le côté intérieur: à la place du fécond andouiller de la perche droite, il ne paroît que quelques tubérolilés (F) tiXez groliès. N.° DXCV. du Cabinet. 161 N.° D X C V. Autre bois bigarre de cerf. Ce bois vient d'un vieux cerf, chaque perche porte (êpt andouillers & un huitième (AB, pi. xxrv,fg. 2. ) , de fa longueur d'environ un pouce trois lignes , qui eft place fur le côté fupérieur du premier andouilleiY£7Z) // > pi es de Ton origine; ces deux petits andouillers, qui [ont, pour ainfi dire, lurnumé- raires , prouvent que tous les andouillers du bois de cerf peuvent fe ramifier. Le fécond andouiller ( E) de la perche droite (F) de ce bois a été catfé en partie. N.° D X C V I. Autre bois bigarre de cerf Ce bois eft à quatorze andouillers bien femés , mais l'an- douiller poftérieur ( A , pi. xxv , fig. 1 ) de l'empaumure (B) de la perche droite (C) eft renverfé en arrière, Si le premier andouiller (D) de la perche gauche ( E) eft incliné en bas & de figure fort irrégulière , la pointe (F) fe recourbe en dehors , il eft aplati fur les côtés , & hériiTé de quatre tubérofités allez grofles : le fécond andouiller (G) de la perche droite (C) a été cafté en partie. N.° D X C V I I. Autre bois bicarré de cerf La perche droite (A ,pl. xxv ,fig. 2) , porte fept andouillers, 5c il y a wne tubérofité (B ) fur le côté antérieur au-detîus du Tome VI, X 6z Description fécond andouiller (C), La perche gauche (D) eft très-différente de celle du côté droit : quoiqu'elle ail huit andouillers, le (êcond y manque en entier, celui (E) qui paroît tenir la place du troihcme eft fourchu ; mais ce qu'il y a de plus extraordinaire dans ce bois , c'eft que la rneuk de la pc jauche (D) n'eft formée qu'en partie, & crae cette perche sàm'mdk près de la meule, tandis que le premier andouiller (F) ci i: plus long que celui (G ) de la perche droite. N.° D X C V I I I. Un refait de cerf à fix andouillers. II n'y a que trois andouillers de chaque côté, l'extrémité des perches netoit pas encore feméeen entier; au lieu d'être terminée en pointe, elle étoit obtufê : cette extrémité s'eft, pour ainfi dire, fondue, tandis que le relie a féché, & il s'eft détaché des lambeaux fort épais qui ont mis le bois à découvert. L'écorce qui couvre les perches & les andouillers eft garnie d'une forte de poil affez touffu ck fort doux , qui a environ deux lignes de longueur. N.° D X C I X. Refait de cerf dépouillé de fes tégwvcns. C'eft le refait qui eft repréfenîé pi. xiv,fg. 2 avec (es tégumens & (on poil; il a été dépouillé en grande partie par la macération dans l'eau : lorfqu'on l'en a retiré, il s'eft trouvé très -léger & de couleur blanche; on voit les fibres dont il eft compofé, fur-iout à 1 extrémité des perches. du Cabinet, 163 N.° D C. Coupe d'un bols de cerf à quatorze andouillcrs. La partie inférieure de la perche gauche a été fciée longiiu- dinalement depuis l'angle que forme le fécond andouiller en dépendant, jufqua la meule Se le long de la couronne, dans toute l'épaiffeui de los frontal. On voit fur les plans de cette croupe, ïa partie poreufe Se brune qui efr. au centre de la perche , & l'écorce blanche , dure Se cornpacle , qui environne la partie poreufe, ck qui a deux ou trois lignes d'épaiffeur, »Sc même plus , fur le côté inférieur de la perche. On reconnok le joint oblitéré qui efl: entre la perche & la couronne , dont la partie fupérieure eft de même fubllance que le bois , tandis que la partie inférieure eft offeuie. La même perche gauche a été fciée tranfverfàlement au-defTus du troifième andouiller, Se la perche droite longitudinalement , depuis le milieu de l'empaumure jufqua cinq pouces au-deflbus : la fubftance poreufe du bois de cerf Se fon écorce cornpacle font très - difhncles dans ces deux coupes. N.° D C I. Coupe d'un autre bois de cerf à fe're andouillers mal Cernés. On a fait fur ïa couronne Se fur la partie inférieure de fa perche du côté droit , la même coupe que fur la partie infé- rieure de la oerche & de la couronne du côté gauche dû bois de cerf rapporté fous le N.° précédent, Se on y reconnok la même différence entre le cœur du bois & l'écorce. La perche Xij 164- Description gauche a été fciée tranfverfaiement dans la partie inférieure de l'empaumure , & la perche droite dans la partie fupcrieure : on voit dans ces deux coupes , que l'écorce n 'efl pas plus cpaifle dans les empaumures que dans les endroits les plus minces des perches ek dans les andouillers ; mais le cœur , au lieu d'être rond, efl plus ou moins oblong à mefûre que l'em- paumure efl plus ou moins large. Le maître andouiller de fa perche gauche a été coupe' tranfveriâlement dans le milieu de ii longueur, & l'un des andouillers de l'empaumure de la perche droite à Ton extrémité. On reconnoît très - diftinclement dans ces deux coupes le cœur, & l'écorce qui revêt les andouillers jufqua la pointe. N.° D C I I. Pieds de cerf où les ojfeîets des ergots font à découvert. Les trois ofTelets de l'ergot , dont il a été fait mention page 1 j 1 , font en pofition naturelle dans un pied de élevant «Se dans un pied de derrière, auxquels ks os des canons font aufîi attache^. N.° D C I I I. Bois de cerf de Canada, Ce bois (pi XXVI ) eft très -gros & très -grand en compa- raifon de ceux des cerfs de notre climat ; il tient à la tête,, qui efl aufîi plus grolTe que celle de nos plus grands cerfs; elle a un pied trois pouces huit lignes de longueur , depuis le bout de la mâchoire lupérieure jufqua l'entre -deux des proiongemens de ïos frontal qui (butiçnnent lç bois; la largeur du mufeau efl de du Cabinet. i<5j feux pouces deux lignes , celle de la tête eft de fept pouces 6c demi ; la partie antérieure de i'os de lu mâchoire (ùpérieure a deux lignes depaiiîèur; la largeur de cette mâchoire eft de trois pouces quatre lignes à l'endroit des barres , Si la lon- gueur du côte fupérieur eft. de huit pouces. Il y a fix pouces neuf lignes de diflance entre les orbites des yeux 6c l'ouverture des narines : la longueur de cette ouverture eft de trois pouces dix lignes , 6c la largeur de deux pouces cinq lignes. Les os propres du nez ont fix pouces de longueur, 6c un pouce trois lignes à l'endroit le plus large : la longueur des oibites eft de deux pouces, & la largeur elt la même. Il neft relié dans cette mâchoire aucune des dents, mais on voit bien diflinclemcnt toutes les avéoles , même celles des crochets : la mâchoire inférieure manque en entier dans cette pièce. La peau étoit defféchee fur la tête , 6c allez bien confèrvée pour (aire voir les cavités des larmiers. Après avoir enlevé la peau , on a découvert leipace vide (A) qui le trouve de chaque côté, entre l'os du front, l'os propre du nez, l'os de la mâchoire fupérieure, &lc. cet efpace a deux pouces & demi de longueur; £c un pouce deux lignes à l'endroit le plus large. Le bois a quatorze andouillers , fept de chaque côté : chaque branche de iempaumure de la perche droite eft fourchue ; la branche antérieure de Iempau- mure de la perche gauche eft (impie , mais la branche poftérieure porte deux autres branches , dont l'antérieure eft fourchue. II y a un tubercule ( B ) fur le côté intérieur de la perche droite, près de la naifîance du maître andouiller : les pîerrures des meules font plus larges , moins nombreufes , 6c plus éloignées tes unes des autres que celles des cerfs de notre climat. Ce bois eft blanchâtre, fes pérîmes font petites, 6c fès gouttières peu profondes; il a deux pieds d'ouverture, 6c les perches X iij 1 66 Description, ifc. ont environ trois pieds neuf pouces de longueur, ck dix pouces 7 / . Le cerf du Canada eu" abfolument le même qu'en France. Def- cription de la nouvelle France, par le Père Charlevoix, tome III, page 1 2 p. 4 Voye^ dans les Me'inoires pour fervir àl'Hiftoire des animaux , par M. Perrault, la planche du cerf de Canada. une D U D A 1 M. 169 une inflexion bien marquée, en forte que la pointe de chaque andouiiler regarde le mérain; 6c cette forme de tête n'eit pas abfolument particulière aux cerfs de Canada, car on trouve une pareille tête gravée dans la Vénerie de du Fouilloux*, & le bois du cerf de Canada que nous avons fait graver (planche x 1) a les andouillers droits; ce qui prouve affez que ce n'efl qu'une variété qui fe rencontre quelquefois dans les cerfs de tous les pays. 11 en efl de même de ces têtes qui ont au-deffus de l'empaumure un grand nombre d'andouiliers en forme de couronne , que l'on ne trouve que très-rarement en France, 6c qui viennent» dit du Fouilloux b , du pays des Mofcovites 6c d'Alle- magne; ce n'efl qu'une autre variété qui n'empêche pas que ces cerfs ne foient de la même efpèce que les nôtres. En Canada , comme en France, la plupart des cerfs ont donc les andouillers droits; mais leur bois en général efl plus grand 6c plus gros, parce qu'ils trouvent dans ces pays inhabités plus de nourriture 6c de repos que dans les pays peuplés de beaucoup d'hommes. Il y a de grands 6c de petits cerfs en Amérique comme en Europe ; mais, quelque répandue que foit cette efpèce , il femble cependant qu'elle foit bornée aux climats froids 6c tempérés : les cerfs du Mexique 6c des autres parties de l'Amérique méridionale; ceux que l'on appelle biches des bois , 6c biches des palétuviers à Cayenne ; • Voyei la Vénerie de Jacques du Fouilloux } foI. 22 , verfo. * Idem, fol. 20, verfo, Tome VI. X ijo Histoi re Naturelle ceux que l'on appelle cerfs du Gange , Se que Ton trouve dans les Mémoires drefles par M. Perault, fous le nom de biches de Sarddigne; ceux enfin auxquels les voyageurs donnent le nom de cerfs au cap de Bonne* efpcrance, en Guinée & dans les autres pays chauds, ne font pas de l'efpèce de nos cerfs, comme on le verra dans l'Hiftoire particulière de chacun de ces animaux. Et comme le daim eft un animal moins fauvage, plus délicat, &, pour ainfi dire, plus domeftique que le cerf, il efl auifi fujet à un plus grand nombre de variétés. Outre les daims communs & les daims blancs, dont on peut voir ci - après la description , Ton en connoît encore plufieurs autres; les daims d'Efpagne, par exemple , qui font prefque aufli grands que des cerfs, mais qui ont le cou moins gros & la couleur plus obfcure , avec la queue noirâtre , non blanche par-deflbus, & plus longue que celle des daims com- muns; les daims de Virginie, qui font prefque aufli grands que ceux d'Efpagne, Si qui font remarquables par la grandeur du membre génital & la gro fleur des îefticules; d'autres qui ont le front comprimé, aplati entre les yeux , les oreilles Se la queue plus longues que le daim commun , & qui font marqués d'une tache blanche fur les ongles des pieds de derrière; d'autres qui font tâchés ou rayés de blanc , de noir Se de fauve -clair ; Se d'autres enfin qui font entièrement noirs : tous ont le bois plus veule, plus aplati, plus D U D A I M. 17 [ étendu en largeur, & à proportion plus garni d\:n- douillers que celui du cerf; il efl aufli plus courbé en dedans, & il fe termine par une large & longue empau- mure , & quelquefois, lorfque leur tête eft forte & bien nourrie, les plus grands andouillers fe terminent eux- mêmes par une petite empaumure. Le daim commun a la queue plus longue que le cerf, & le pelage plus clair. La tête de tous les daims mue comme celle des cerfs , mais elle tombe plus tard ; ils font à peu près le même temps à la refaire, au/fi leur rut arrive quinze jours ou trois femaines après celui du cerf: les daims raient alors affez fréquemment, mais d'une voix bafTe & comme entrecoupée; ils ne s'excèdent pas autant' que le cerf, ni ne s'épuifent par le rut ; ils ne s'écartent pas de leur pays pour aller chercher les femelles, cependant ils fe les difputent & fe battent à outrance; ils font portés à demeurer enfemble, ils fe mettent en bardes, & reftent prefque toujours les uns avec les autres. Dans les parcs , lorsqu'ils fe trouvent en grand nombre , ils forment ordinairement deux troupes , qui font bien diftinctes , bien féparées , & qui bientôt deviennent ennemies, parce qu'ils veulent également occuper le même endroit du parc : chacune de ces troupes a fon chef qui marche le premier, Se c'efl le plus fort & le plus âgé; les autres fuivent , & tous fe difpofent à combattre pour chaifer l'autre- troupe du bon pays. Ces combats font Singuliers par la difpoiition qui paroît y régner ; ils s'attaquent avec Yij îyi Histoire Naturelle ordre , fe battent avec courage , fe fbutiennent les uns les autres , & ne fe croient pas vaincus par un feul échec; car le combat fe renouvelle tous les jours y jtifqtTà ce que les plus forts chaffent les plus foibles, & les relèguent dans le mauvais pays. Us aiment les terreins élèves & entrecoupés de petites collines : ils ne s'éloignent pas comme le cerf lorfqu'on les chaffe, ils ne font que tourner , & cherchent feulement à fe dérober des chiens par la rufe & par le change; cependant, lorfqu'ils font preffés, échauffés & épuifés* ils fe jettent à l'eau comme le cerf, mais ils ne fe har fardent pas à la traverfer dans une auffi grande étendue; ainfi la chaffe du daim & celle du cerf n'ont entre eiles aucune différence effentielle. Les- connoif- fan ces du daim font, en plus petit, les mêmes que celles du cerf; les mêmes rufes leur font communes , feulement elles font plus répétées par le daim : comme il eft moins entreprenant, & qu'il ne le forionge pas tant , il a plus fouvent befoin de s'accompagner, de revenir fur fes voies , &c. ce qui rend en. général la chafTe du daim plus fujette aux inconvéniens que celle du cerf : d'ailleurs, comme il eft plus petit Si plus léger, fes voies biffent fur la terre , beaucoup déchoies que le cerf rcfufe; auiïî confcrve- t-il mieux fa venaifon , car il ne paroît pas que le rut, fuivi des hivers les plus rudes & les plus longs, le maigri (Te & l'altère, il eft prefque dans le même état pendant toute l'année; il broute de plus près que le cerf, Si c'eft ce qui fait que le bois coupé par la dent du daim repoufic beaucoup plus difficilement que celui qui ne l'a été que par le cerf : les jeunes- mangent plus vite & plus avidement que les vieux: ils ruminent, ils cherchent les femelles dès fa féconde année de leur vie, ils ne s'attachent pas à la même comme le chevreuil, mais ils en changent comme le cerf: la daine porte huit mois & quelques jours comme ia biche, elle produit de même ordinairement un faon, quelquefois deux, & très -rarement trois; ils font en état d'engendrer & de produire depuis Vdge de deux ans jufqu'à quinze ou fc'ize; enfin ils refTemblent aux cerfs par prefque toutes les habitudes naturelles , Si la plus grande différence qu'il y ait entre ces animaux , c'eft dans la durée de la vie. Nous avons dit, d'après le témoignage des chaileurs , que les cerfs vivent trente-cinq ou quarante ans, Se l'on nous a aiTuré que les daims ne vivent qu'environ vingt ans : comme ils font plus petits, il y a apparence que leur accroiffement cft encore plus prompt que celui du cerf; car dans tous les animaux la durée de la vie eft proportionnelle à celle de l'accroiffement , & non pas au temps de la geitation, comme on pourroit le croire, puifqu'ici le Y nj i74 Hi sto i re Naturelle, é^c. temps de la geftation efl le même , & que dans d'autres efpèces, comme celle du bœuf, on trouve que quoique le temps de la geftation foit fort long, la vie n'en eft pas moins courte ; par conféquent on ne doit pas en mefurer la durée fur celle du temps de la geftation, mais uniquement fur le temps de l'accroifTement, à compter depuis la naiffance jufqu'au développement prefque entier du corps de l'animal. D E S C R I P T 10 N DU DAIM. LA defcription du cerf & de la biche peut fuppléer en grande partie à celle du daim (pi x xv 1 1 ) , de !a daine ( pi XXV 1 1 1 ) , du chevreuil &. de la chevrette; car ce* animaux ont plus de rapports entr'eux qu'avec aucun des autres animaux de notre climat; ils fe reifèmblent par les principaux caractères de la figure extérieure du corps , & on ne trouve prefque aucune différence dans la conformation de leurs vifêères. Le daim a plus de reffemblance avec le cerf qu'avec le chevreuil, quoique fon efpèce foit , pour ainfi dire , moyenne entre celles de deux autres ; cependant il diffère plus cfct cerf que i ane ne diffère du cheval. Mais , pour prendre des objets de comparai/on moins éloignes , il ne faut pas s'écarter des animaux cjui ruminent & qui ont des cornes : parmi ceux dont la defcription a déjà été donnée dans cet Ouvrage, le bélier 6c le bouc font plus différens l'un de l'autre a l'extérieur que le cerf & le daim , mais ils fe. refTemblent autant à l'intérieur. La figure du bois que porte le daim eft le caractère le plus apparent qui le diflingue du cerf : ce bois diffère principale- ment de celui du cerf, en ce que les empaumures font tiès- alongées, fort larges, mais peu épaiffes; elles ont des andouiilers fur leurs bords poflérieur & fupérieur, & quelquefois même fur le bord antérieur. Le premier bois du daim ne paroît , comme dans le cerf, qu a la féconde année , & ne confifle qu'en deux dagues *. Dès la troifième année , chaque perche a deux * Toutes les dénominations qui ont été employées dans la defcription âa 176 Description andouillers en avant , l'un auprès des meules , cefl le maître andouiller, Si l'autre à une affez grande diftance au - deflus ; celui-ci femble correspondre au troifième andouiller du cerf. Les empaumures commencent alors à fe former , Si elles jettent quelques petits andouillers : dans les années Suivantes elles de- viennent plus grandes, leurs andouillers font plus nombreux, & il s en trouve un de plus fur chacune des perches au bas de fempaumure, fur (on bord poftuieur. Les périmes font à propor- tion moins grades , Si les gouttières moins grandes que celles du bois de cerf, mais elles font d'autant plus apparentes que le daim eft plus vitux. A mefure qu'il avance en âge, il a les trois andouillers des perches plus longs, les empaumures plus grandes , leurs andouillers font plus nombreux , Si leurs échancrures plus profondes *, II y a des daims qui n'ont jamais de livrée , cependant la plupart l'ont en naiflânt, 6c ne la quittent en aucun âge. Voye^ la planche XXV 1 1. Le daim fur lequel j'ai pris les dimenfions des parties exté- rieures du corps , qui (ont rapportées dans la table fuivante , avoit été lue au mois de juin; il étoit alors au temps du refait, fon bois naiflânt n'avoit encore jeté qu'un andouiller. La longueur des perches n'étoit que d'un demi -pied, & celle des andouillers de trois pouces & demi; les perches avoient cinq pouces huit lignes de circonférence auprès des meules, quatre pouces quatre lignes au - deflus de l'andouiller , & cinq pouces trois lignes à cerf, pour le défigner en différens états , 3- 6 n 0. 2 6 -> 7- 1 . 9- i8o Description pieds, pouces lignes. Longueur du tronçon de la queue o. 7. o. Circonférence à ion origine o. 4. 3. Longueur du bras , depuis le coude jufqu'au genou, o. 10. 6. Circonfe'rence à l'endroit le plus gros o. o. o. Circonférence du genou o. 5. 6. Longueur du canon t o. 7. 9. Circonférence à l'endroit le plus mince o. 3. 4. Circonférence du boulet 0. 5. o. Longueur du paturon o. 2. 0. Circonférence du paturon o. 4. 3. Circonférence de la couronne o. 5. o. Hauteur depuis le bas du pied jufqu'au genou. . . o. 1 1. 6. DiAance depuis le coude jufqu'au garrot 1. 7. 6. Diftance depuis le coude jufqu'au bas du pied. . , 1 . 8. o. Longueur de la cuiiïe depuis la rotule jufqu'au jarret. 1. 1. 6. Circonférence près du ventre 1. 8. o. Longueur du canon depuis le jarret jufqu'au boulet. 0.11. o. Circonférence o. 3 . 6. Longueur des ergots o. o. p. Hauteur des fabots o. 1 . 10. Longueur depuis la pince jufqu'au talon dans les pieds de devant o. 2. 6. Longueur dans les pieds de derrière o. 2. 4^. Largeur des deux fabots pris enfemble dans les pieds de devant o. 1. 8. Largeur dans les pieds de derrière o. 1. y {. Diftance entre les deux fabots o. o. 2. Circonférence des deux fabots réunis, prife fur les pieds de devant o. 6. 10. Circonférence prife fur les pieds de derrière. . . . o. 6. 5. D V D A 1 M. i-8 1 La longueur des inteftins grêles du daim , dont les dimenfions ont été rapportées dans la table précédente, étoit de cinquante- deux pieds ; le cœcum avoit un pied cinq pouces de long , le colon & le rectum pris enfèmble vingt-cinq pieds , de forte que la longueur totale des inteflins, à l'exception de celle du cœcum, étoit de foixante-dix-fept pieds. La daine , dont il a été lait mention pour les couleurs, étant plus petite que le daim , comme on l'a vu par les dimenfions qui en ont été données , avoit aufîl le canal inteftinal plus court ; la longueur des inteftins grêles n'éloit que de trente-un pieds , le colon & le rectum n'a voient que dix-fept pieds de long , ce qui ne fait en tout que quarante-huit pieds. Le daim pefoit cent cinquante- quatre livres; le foie avoit une couleur grife - rougeâtre au dehors , & brune-rougeâtre au dedans ; (on poids étoit de deux livres dix onces & deux gros. La rate avoit les mêmes couleurs que le foie, cependant ceffe du dedans étoit un peu plus foncée ; elle peloit fept onces frx gros. Le fécond lobe droit du poumon étoit fort court , & la fcitTure qui féparoit ceux du côté gauche ne s'étendoit pas jnfqu'à la racine. Il s'efî trouvé un grand os dans le cœur, comme dans celui du cerf, mais il n'y avoit qu'un cartilage dur à l'endroit du petit os. Les filions du palais étoient au nombre de quatorze. Le cerveau pefoit fix onces & un demi -gros, & le cervelet fept gros foixante grains. Le ferotum n'avoit que deux pouces de hauteur ; les tefti- cules n'étoient pas en entier hors de l'abdomen ; ils avoient un pouce & demi de longueur , un pouce de largeur , & neuf lignes d'épaiffeur: le tefticule droit fe trouvoit placé en partie Z iij 182 Description au-devant du gauche. La longueur des véficules féminales étoît *de deux pouces Se demi, la largeur de onze lignes, & lepaiffeur de cinq lignes. Les proftates avoient huit lignes de longueur , &l trois lignes de diamètre , les deux prifes enfemble : la verge ne iormoit aucun pli. Les teflicules de la daine étaient gros comme des avelines , il paroilfoit lur le gauche deux corps glanduleux plus gros qu'une groflë lentille , & un antre corps glanduleux for le teflicule droit. On voyoit dans les cornes de la matrice des relies de cotylédons de la largeur d'un gros pois. II n'y a pas moins de relfemblance entre les os du daim <$£ ceux du cerf, qu'entre les vifeères de ces deux animaux. Le fquelette du daim (pi. xxxi ) eft compofé des mêmes os que celui du cerf, cv ces os font figurés & articulés de la même façon ; cependant le daim n'a point de crochets à la mâchoire iupéiieure, & l'os hyoïde diffère de celui du cerf en ce que les féconds os font plus courts à proportion de la longueur des autres. On peut juger de cette différence , & de celles qui con- fident dans la grandeur des autres os du daim relativement à ceux du cerf, par les dimenfions rapportées dans la table fui vante, en les comparant à celles qui fe trouvent dans la defeription du cerf, page 132 & fuïvantes. L'efpace vide qui efl dans la tète décharnée du cejf , de cha- que côté du chanfrein , ne manque pas dans celle du daim : cet efpace a un pouce & demi de longueur, & huit Vignes à l'endroit le plus large. Le nombre des fauffes vertèbres de l'os fâcrum & de la queue, étoit plus grand dans le daim que dans le cerf; car il y avoit cinq fauffes vertèbres dans l'os fâcrum , & douze dans la queue. D U D A 1 M. 183 pieds, pouc. lignes- Longueur de la tête décharne'e d'un daim , depuis le bout de la mâchoire fuperieure jufqu'à l'entre deux des prolongerons de l'os frontal qui portent le bois •• o. 7. 6. Largeur du mufeau o. 1 . 3 , Largeur de la tête, prife à l'endroit des orbites.. .0. 4. 8. Longueur de la mâchoire inférieure depuis l'extrémité' desdents incifives jufqu'au contour de fes branches, o. 7. 6. Hauteur de la face poftérieure de la tête o. 5. o. Largeur o. 3 . 6. Largeur de la mâchoire inférieure au-delà des dents incifives o. 1 . o. Largeur à l'endroit des barres o. o. 8. Hauteur des branches de la mâchoire inférieure jufqu'à l'apophyfe condyloïde o. 2. 8. Hauteur jufqu'à l'apophyfe coronoïde o. 4. 1. Largeur à l'endroit du contour des branches .... o. 1. 11. Largeur des branches au - defTous de la grande échancrure o. j . 1 . Diftance mefurée de dehors en dehors entre les contours des branches o. 3 . 2. Diftance entre les apophyfes condyloïdes o. 2. 6. EpaifTeur de la partie antérieure de l'os de la mâchoire fuperieure o. o. r . Largeur de cette mâchoire à l'endroit des barres, o. i. 7. Longueur du côté fupérieur o. 3 . 8 . Diftance entre les orbites & l'ouverture des narines, o. 3. 5. Longueur de cette ouverture o. 2. 2. Largeur. . o. 1 . 2. Longueur des os propres du nez o. 3. 3. Largeur à l'endroit le plus large o. 0. 8. Largeur des orbhes o. 1 . 6. 184 Description pieds, pouc. lignes. Hauteur o. 1 . 8 , Longueur du bois 1. 5. o Circonférence de la meule o. 5. o Longueur des plus longues dents incifives au dehors de l'os o. o. 6 Largeur à l'extrémité' o. o. 5 Diftance entre les dents incifives & les mâchelières.. o. 1. « 1 Longueur de la partie de la mâchoire fupérieure qui elt au-devant des dents mâchelières o. 2. 9 Longueur des plus groffes de ces dents au dehors de l'os o. o. 7 Largeur o. o. 10 Epailieur o. o. y Longueur des deux principales parties de l'os hyoïde. . o. 3. 2 Largeur à l'endroit le plus e'troit o. o. 2 Longueur des féconds os o. o. 6 Largeur o. o. 2 Longueur des troifièmes os o. o. 11 Largeur o. o. 1 Longueur des branches de la fourchette o. 1. 4 Largeur dans le milieu o. o. 1 Longueur du cou 1 . 1 . o Largeur du trou de la première vertèbre de haut enbas. o. o. 8 Longueur d'un côté à l'autre o. 1. 1 Longueur des apophyfes tr.anfverfes de devant en arrière o. 2. 6 Largeur de la partie antérieure delà vertèbre o. 2. 6 Largeur de la partie poftérieure o. 3. o Longueur de la face fupérieure o. 1 . 10 Longueur de la face inférieure o. 1 . 2 Longueur du corps de la féconde vertèbre.. .... 0. 2. 3 Hauteur D U D A I M. 185 pieds, pouc. lignes. Hauteur de I'apophyfe épineufe o. 0.10. Largeur ' o. 2. 7. Longueur du corps de Ja vertèbre la plus courte, qui eft la feptième o. r. 1. Hauteur de la plus longue apophyfe épineufe, qui eft celle de la feptième vertèbre o. 1. 4. Sa plus grande largeur o. o. 8. Sa plus grande épaifleur o. o. 1 {. Circonférence du cou , prife fur la fixième & la feptième vertèbre, qui cil l'endroit le plus gros. o. o. o Longueur de la portion de la colonne vertébrale, qui eft compolée des vertèbres dorlales 1. 2. 4 Hauteurdel'apophyfeépineufedelapremièrevertèbre. o. 2. Hauteur de celle de la troifième qui eft la plus longue, o. 2. 10 Hauteur de celle de la dernière qui eft la plus courte, o. 1 . 2 Largeur de celle de la dernière qui eft la plus large, o. o. 1 1 Largeur de celle qui eft la plus étroite '. . . o. o. 4 Longueur du corps de la dernière vertèbre, qui eft la plus longue o. 1 . 2 Longueur du corps de la première vertèbre , qui eft la plus courte o. Longueur des premières côtes o. Hauteur du triangle qu'elles forment o. Largeur à l'endroit le plus large o. Longueur de la huitième côte, qui eft la plus longue, o. 1 1 Longueur de la dernière des fauiTes côtes, qui eft la plus courte o. Largeur de ta côte la plus large o. Largeur de la plus étroite o. Longueur du ftemum o. 11. 6 Largeur du fixiùne .os, qui eu. le plus large o. 1. 10 Tome VI. A a 0. 1 1 . 4- 1 0. 3- 8. 2. 1 . 3 > 8. •> 0. 9 0. 2 1 86 Description s pieds, pouc. lignes. Largeur du premier os, qui efl le plus étroit o. o. 5. Epaiffeur du troifième os, qui efl le plus épais. . . o. o. 6. Epaifleur du feptième os , qui efl: le plus mince. . . o. o. 1 y. Hauteur des apophyfes épineufes des vertèbres lombaires o. 1 . 1 . Largeur de celle de la troifième , qui efl la plus large .0. 1 . 3 . Largeur de celle de la dernière , qui efl la plus droite o. o. 11. Longueur de l'apophyfe tranfverfe de la quatrième vertèbre , qui efl la plus longue o. 1. il. Longueur du corps des vertèbres lombaires o. «. 1. Longueur de l'os ficrum o. 5. o. Largeur de la partie antérieure o. 3 . 4. Largeur de -la partie pollérieure o. o. il, Hauteur de l'apophyfe épineufe de la première faufTe vertèbre, qui efl la plus longue o. I • 1 • Longueur de la première faufTe vertèbre de la queue, qui efl la plus longue o. I. o. Longueur de la dernière , qui efl la plus courte.. .0. o. 5. Diamètre o. o. r. Longueur du côté fupérieur de l'os de la hanche. .0. 4. 1. Hauteur de l'os , depuis le milieu de la cavité coty- loïde jufqu'au milieu du côté fupérieur o. 5. 1. Largeur au-defTus de la cavité cotyloïde o. o. 10. Diamètre de cette cavité °» 1 • 0# Largeur de la branche de l'ifchion, qui repréfente le corps de l'os ^ °« ' • I • Epaifleur °« °* 3 • Largeur des vraies branches prifes enfemble. ..... o. o. 10. Longueur de la gouttière. ..-...- o. 2. 6. Largeur dans le milieu °- I • 1 l ' DU DAIM. pieds, polio Profondeur de la gouttière o. i . Profondeur de l'échancrure de l'extrémité poflé- rieure o. i . Diftance entre les deux extrémités de l'échancrure, pi iie de dehors en dehors o. 2. Longueur des trous ovalaires o. 2. Largeur o. 1 . Largeur du baffin o. 2. Hauteur o. 3 . Longueur de l'omoplate o. 6. Longueur de fa bafe o. 4. Longueur du côté poftérieur o. 6. Longueur du côté antérieur o. 6. Largeur de l'omoplate à l'endroit le plus étroit. . . . o. o. Hauteur de l'épine à l'endroit le plus élevé. ..... o. 1. Diamètre de la cavité glénoïdc o. 1 . Longueur de l'humérus '. o. 6. Circonférence à l'endroit le plus petit o. 2. Diamètre de la tête , . o. 1 . Largeur de la partie fupérieure o. 1. EpaifTeur o. 2. Laro-eur de la partie inférieure o. 1 . EpaifTeur o. 1 . Longueur de l'os du coude o. 0. EpaifTeur à l'endroit le plus épais o. o. Hauteur de l'olécranc o. 1 . Largeur à l'extrémité o. 1 . EpaifTeur à l'endroit le plus mince o. o. Longueur de l'os du rayon o. 7 Largeur de l'extrémité fupérieure o. 1 . A a ij 187 lignes. 9' 9 o. o. 7- 4. 1 1 6. 1 o. 1 o. 1 1 1 1 10. 8, 4. 1 1 6. 6. 4- o i 7- 3 1 83 Description pieds, pouc. ligne*. Epaifleur fur le côté intérieur o. o. S, Epaifleur fur le côté extérieur o. o. 7 Largeur du milieu de l'os o. o. p Epaifleur o. o. j Largeur de l'extrémité inférieure o. 1. 3 Epaifleur o. 1 . o Longueur du fémur o. 8. 10 Diamètre de la tête o. o. 11 Diamètre du milieu de l'os o. o. p Largeur de l'extrémité inférieure o. 1. 10 Epaifleur o. 2. 5 Longueur des rotules o. 1 . 5 Largeur o. 1 . 1 Epaifleur o. o. 10 Longueur du tibia o. 10. 2 Largeur de la tête o. 2. 1 Epaifleur o. 2. 2 Circonférence du milieu de l'os o. 2. 6 Largeur de l'extrémité inférieure à l'endroit des mal- léoles o. Epaifleur o. Hauteur du carpe o. Longueur du calcancum o. Largeur o. Epaifleur à l'endroit le plus mince o. Hauteur de l'os cunéiforme & du feaphoïde, pris cnfcmblc o. Longueur des canons des jambes de devant o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. Epaifleur o. o. 10 I, 2 I . 0. 1 1 3- 1 0. 9 0. 4 0. / 7- 2, 1 . r. I},n. U. ** m , ■ 1*1 . AlXAT. />< ; .7^; 2 A- Se v *Jclu Le Daim I Raauoy ôculp Tom* H. Pi xxxir./uu/.j-z Dt Sève ./* , VI /'/. A A A l. !',,.<. iqo Amw LJtna D U D A I M. 189 pieds pouc. lignes. Largeur du milieu de l'os o. Épailîeur o. Largeur de l'extrémité inférieure o. EpaifTeur o. Longueur des canons des jambes de derrière o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. EpailTeur o. Largeur du milieu de l'os o. EpailTeur o. Largeur de l'extrémité inférieure , o. EpailTeur , o. Longueur des os des premières phalanges. o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. Largeur de l'extrémité inférieure o. r EpailTeur à l'endroit le plus mince o. Longueur des os des fécondes phalanges o. Largeur à l'endroit le plus étroit o. Épaifleur à l'endroit ie plus mince o. Longueur des os des troifièmes phalanges o. Largeur o. EpailTeur o. 0. H. 0. 8. I . 1. 0. 9' 8. 0. 1 . 0. 1 . 1 . 0. 6. 0. 9- 1 . 1 . 0. 9- 1. 7 ' 0. 6. 0. 6. 0. 4. 1 . 1 . 0. 4. 0. 6. 1 . 5- 0. r- 0. 9. A a iij 190 Description ■M9HBBB9HOHHBi^HB^BlBBBBH>BHE^BEHBI^lBHMBIBHHHBBBBHHHnBBBnM * b ^m - r - - . 1 DESCRIPTION DE LA PARTIE DU CABINET qui a rapport à l'Hifloire Naturelle DU DAIM. N.° D C I V. Os du cœur de daim. 1 L a été fait mention de cet os dans la defcription du daim , page 1S1. N.° D C V. Le fquelette d'un daim. Ceft celui qui a fervi de fujet pour la defcription des os de cet animal ; la longueur de ce fquelette (pi. xx xi ) eft de quatre pieds , depuis le bout de la mâchoire fupérieure jufqu a l'extrémité poftérieure de l'os fàcrum ; la tête a dix pouces de long , & un pied quatre pouces de circonférence , prife au- devant du bois (Se fur les angles de la mâchoire inférieure. La circonférence du coffre efl de deux pieds huit pouces à l'endroit le plus gros : le train de devant 6c celui de derrière ont deux pieds neuf pouces de hauteur. La longueur du bois eft d'un pied fêpt pouces : les perches ont quatre pouces de circonférence au-deifus de la meule , & la plus grande largeur des empau- mures eft de trois pouces quatre lignes. II y a un pied quatre du Cabinet. 191 pouces & demi d'ouverture entre les extrémités du bois ; chaque perche porte deux andouillers en avant, un en arrière, 8c autour de Fempaumure quatre andouillers très - petits , dont la plupart ne forment que des tubercules. N.° D C V I. L'os hyoïde d'un daim. Cet os a été décrit avec ceux du daim , & fes dimenfions fe trouvent dans la table qui fuit cette defeription , page 1 84.. N.° D C V I I. La tête d'un jeune daim avec une de fes dagues. Cette tête a huit pouces huit lignes de longueur , depuis l'extrémité de la mâchoire fupérieure jufqu a l'occiput , & un pied deux pouces de circonférence prife au-devant des dagues & fur les angles de la mâchoire inférieure. Les prolongemens de l'os du front qui portent les dagues ont environ un pouce de longueur , & deux pouces & demi de circonférence ; la dague du côté gauche a été fciée à l'endroit de la meule ; la dague du côté droit eft lilfe , elle a près de trois pouces de longueur , & feulement quatorze lignes de circonférence dans le milieu ; celle de la meule eft de plus de trois pouces & demi : cette partie eft de figure fort irrégulière , elle a une pierrure afîez groiïe; la dague, au lieu d'être placée dans le milieu de la meule, k trouve fur la partie extérieure. y i9- Description N.° D C V I I I. Bois d'un daim de trois ans. Les perches ( AB , pi. x x I x , fig. i ) ont environ un pied deux pouces de longueur , & trois pouces 8c demi de circonférence au-.deflus Ats meules (CD) ; chaque perche porte deux andouiliers (EFGH) en avant. Les empan mures (I K) n'ont que deux pouces à l'endroit le plus large; celle du côté droit a deux andouiliers ( LM) bien formés fur [on bord pofïérieur, & il ne fe trouve que deux tubercules (NO) fur lempaumure de la perche gauche. N.° D C I X. Bols d'un autre daim de trois ans. Ce bois ne diffère de celui qui eff rapporté fous le N.° précédent, qu'en ce que lempaumure de la perche droite porte trois petits andouiliers fur fon bord pofïérieur , & que l'empau- mure de la perche gauche en a un grand à /a partie inférieure, & un petit à fa partie fupérieure. N.° D C X. Bois d'un daim de quatre ans. Les perches ont environ un pied & demi de longueur , &i quatre pouces & demi de circonférence au-deiîus d^s meules; la largeur des empaumures ( AB , pi x x i x , fg. 2 ) ett de deux pouces & demi à l'endroit le plus large, & il y a fur chaque perche deux andouiliers (CD £ F) en avant, & un (G H) en arrière au-detfbus de chacune <1qs empaumures, qui du Cabinet. 193 qui ont de plus deux ou trois petits andouillers chacune fur les bords poflérieur es: iupérieur. N.° D C X I. Bois d'un autre daim de quatre ans. L'andouiller poftérieur de chacune des perches eil plus court que ceux qui y correipondent fur le bois rapporte (ous le N." précédent , mais la plupart des andouillers des empau mures (ont plus gros Se plus longs; il y en a quatre ou cinq fur chacune. N.° D C X I I. Bois de daim. Chaque perche a près de fept pouces de circonférence auprès de la meule , & un pied & demi de longueur ; elles portent deux andouillers en avant Se un en arrière: celui de la perche droite eft terminée par deux pointes. Les empaumures ont environ un demi-pied dans leur plus grande largeur ; celle du côté gauche eft divifée par une grande échancrure , Se ne porte que trois andouillers 6k deux tubercules : il y a cinq andouillers & deux tubercules fur l'empaumure de la perche droite. N.° D C X I I ï. Autre bois de daim. La circonférence des perches auprès des meules eft d'environ cinq pouces, Se la longueur d'un pied huit pouces ; elles ont chacune trois andouillers , deux en avant Se un en arrière. La plus grande largeur des empaumures eft de près de huit pouces ; Tome VI. Bb iç+ Description elles ont chacune environ neuf andouillers , dont pïufieurs ne" font marques que par des tubercules ; celle de la perche gauche eft divifée par une échancrure à proportion moins grande que 1 échancrure dont il a été fait mention au N.° précédent. N.° D C X I V. Autre bois de daim. Le mérain efl: à peu près auiîi long & un peu plus gros que celui du bois rapporté (bus le N.° précédent ; cependant les empaumures font beaucoup moins larges, mais celle de la perche droite efl; divifée en deux parties par une échancrure très- profonde ; il fortoit du coté inférieur de la perche gauche au- delîbus de lempaumure, un gros andouiiler qui a été calïé. N.° D C X V. Autre bois de daim. La longueur des perche» efl d'environ un pied onze pouces, &. la circonférence de près de fix pouces auprès de la meule ; il y a deux andouillers en avant fur chaque perche, & un en arrière fur celle du coté gauche , mais il a été calîé : les empau- mures font beaucoup plus étendues que celles des deux bois rapportés fous les N. cs précédera , fur-tout celle du côté gauche , qui a environ iept pouces de largeur fur un pied de longueur : elles font terminées par plusieurs petits andouillers qui varient pour le nombre , pour la figure Roe-Buck. Dorcas , Ariftotelis. Câpre a , Piinii. Capra, Capreoîus five D or cas , Gefner. Icon. an'im. quadr. pag, 64, Caprlolus , Jonflon. H'ijl. anim. quadr. tab. 33. Dorcas Scotiœ perfamiliaris , Charleton. de différent, animal, pag. p. 12. Câpre a , Piinii. Capreoîus vulgo , Cervulus filvejlns feptentrienalis nojlras , Ray, Synop. anim. quadr. pag. 8p. Cervus corn'ibus ramofis, teretibus , ereclis. Linn. Cervus mïnïmus , Capreoîus , Cervulus , Caprea , corn'ibus brevibils ramofis , annuatim dteiduis. Klein. Quadr. H'ijl. Nat. page 24. * Lorfque les faons font attaqués , le chevreuil qui les reconnoît pour être à lui , prend leur défenfe ; & quoique ce fou un animal du Chevreuil. 199 éveillé; fa forme eft plus arrondie , plus élégante, 6c fa figure plus agréable ; fes yeux fur-tout font plus beaux, plus brillans, & paroiffent animés d'un fenti- ment plus vif; fes membres font plus fouples , fes mouvemens plus prefles , & il bondit fans effort, avec autant de force que de légèreté. Sa robe eft toujours propre, fon poil net Si luftré; il ne fe roule jamais dans la fange comme le cerf; il ne fe plaît que dans les pays les plus élevés , les plus fecs , où l'air eft le plus pur ; il eft encore plus rufé , plus adroit à fe dérober, plus difficile à fuivre ; il a plus de fmeffe , plus de reffources d'inftin£t. Car quoiqu'il ait le désa- vantage mortel de biffer après lui des impreffions plus fortes , Si qui donnent aux chiens plus d'ardeur & plus de véhémence d'appétit que l'odeur du cerf, il ne laiffe pas de favoir fe fouftraire à leur pourfuite par la rapi- dité de fa première courfe Se par fes détours multi- pliés; il n'attend pas, pour employer la rufe , que la force lui manque; dès qu'il lent, au contraire, que les premiers efforts d'une fuite rapide ont été fans fucecs , il revient fur fes pas, retourne, revient encore, & lorfqu'il a confondu par fes mouvemens oppofés la direction de l'aller avec celle du retour, lorfqu'il a mêlé les émanations préfentes avec les émanations paffées , il fe fépare de la terre par un bond , Se fe jetant à côté, il fe met ventre à terre, Si laiffe, fins afTez petit, il eft: affez fort pour battre un jeune cerf & le faire fuir, JVouveau Traité de la Vénerie , Parb ; 17^0, page jyS, 200 Histoire Naturelle Longer , paiïer près de lui la troupe entière de (es ennemis ameutes. Il diffère du cerf Si du daim par le naturel, par le tempérament , par les mœurs , & aufTi par prefque toutes les habitudes de nature : au lieu de fe mettre en hardes comme eux , Si de marcher par grandes troupes, il demeure en famille; le père, la mère 6c les petits vont enfemble , Si on ne les voit jamais s'affocier avec des étrangers; ils font au/fi conftans dans leurs amours que le cerf l'eft peu ; comme la chevrette produit ordinairement deux faons, l'un maie Si l'autre femelle, ces jeunes animaux, élevés, nourris enfemble, prennent une fi forte affection l'un pour l'autre, qu'ils ne fe quittent jamais, à moins que Win des deux n'ait éprouvé l'injurtice du fort, qui ne devroit jamais féparer ce qui s'aime; Si c'en: attache- ment encore plutôt qu'amour, car quoiqu'ils foient toujours enfemble, ils ne reffentent les ardeurs du rut qu'une feule fois par an , Si ce temps ne dure que quinze jours; c'eft à la fin d'octobre qu'il commence, Se il finit avant le i^ de novembre. Ils ne font point alors chargés, comme le cerf, d'une venaifon furabondante ; ils n'ont point d'odeur forte, point de fureur, rien en un mot qui les altère Si qui change Jour état; feulement ils ne fourrrent pas que leurs faons reftent avec eux pendant ce temps ; le père les chaffe, comme pour les obliger à céder leur place à d'autres qui vont venir, Si à former eux-mêmes une nouvelle famille : du Chevreuil. 201 famille: cependant, après que le rut cft fini , les faons reviennent auprès de leur mère, 6c ils y demeurent encore quelque temps, après quoi ils la quittent pour toujours , & vont tous deux s'établir à quelque difïance des lieux où ils ont pris naiffance. La chevrette porte cinq mois Se demi, elle met Las vers la fin d'avril , ou au commencement de mai. Les biches, comme nous l'avons dit, portent plus de huit mois, 6c cette différence feule fufhroit pour prou- ver que ces animaux font d'une efpèce affez éloignée pour ne pouvoir jamais fe rapprocher, ni fe mêler, ni produire enfemble une race intermédiaire : par ce rapport, auffi-bien que par la figure & par la taille, ils fe rapprochent de l'efpèce de la chèvre autant qu'ils s'éloignent de l'efpèce du cerf, car la chèvre porte à peu près le même temps, Si le chevreuil peut être regardé comme une chèvre fauvage , qui ne vivant que de bois , porte du bois au lieu de cornes. La chevrette fe fépare du chevreuil lorfqu'elle veut mettre bas, elle fe recèle dans le plus fort du bois pour éviter le loup, qui efl fon plus dangereux ennemi. Au bout de dix ou douze jours les jeunes faons ont déjà pris affez de force pour la fuivre : lorfqu'elle efl menacée de quelque danger, elle les cache dans quel- que endroit fourré, elle fait face, fe laiffe chaffer pour eux ; mais tous fes foins n'empêchent pas que les hommes , les chiens , les loups , ne les lui enlèvent fou- vent : c'efl-là leur temps le plus critique, 6c celui de Tome VI. Ce 202 Histoire Naturelle la grande dcdruclion de cette efpèce , qui n'eft déjà pas trop commune : j'en ai la preuve par ma propre expérience; J'habite louvent une campagne dans un pays *, dont les chevreuils ont une grande réputation; il n'y a point d'années qu'on ne m'apporte au prin- temps pluheurs faons, les uns vivans pris par les hom- mes, d'autres tués par les chiens; en forte que fans compter ceux que les loups dévorent, je vois qu'on en détruit plus dans le feul mois de mai , que dans ie cours de tout le refle de l'année : Si ce que j'ai remarqué depuis plus de vingt -cinq ans, c'eft que comme s'il y avoit en tout un équilibre parfait entre Jes caufes de deiïruclion & de renouvellement , ils font toujours, à très-peu près, en même nombre dans les mêmes cantons. 11 n'eft pas difficile de les compter , parce qu'ils ne font nulle part bien nombreux, qu'ils marchent en famille , & que chaque famille habite féparément; en forte que, par exemple, dans un taillis de cent arpens, il y en aura une famille, c'eft-à-dire, trois, quatre ou cinq; car la chevrette, qui produit ordinairement deux faons, quelquefois n'en fait qu'un, & quelquefois en fait trois, quoique très - rarement. Dans un autre canton , qui fera du double plus étendu, il y en aura fept ou 'huit, c'eft-à-dire, deux familles^ Si j'ai obfervé que dans chaque canton cela fe foutient toujours au même nombre, à l'exception des années où les hivers ont été trop rigoureux & les neiges * A Montbard eu Bourcroome, du Chevreuil. 203 abondantes & de longue durée; fouvent alors la famille entière eft détruite , mais dès l'année (Vivante il en revient une autre, & les cantons qu'ils aiment de pré- férence font toujours à peu prcs également peuplés. Cependant on prétend qu'en général le nombre en diminue , Si il eil vrai qu'il y a des provinces en France où l'on en trouve plus; que quoique corn- muns en EcofTe,il n'y en a point en Angleterre; qu'd n'y en a que peu en Italie ; qu'ils font bien plus rares en Suède * qu'ils ne l'étoient autrefois, &c. mais cela pourroit venir, ou de la diminution des forets, ou de l'effet de quelque grand hiver, comme celui de 1709, qui les fit prefque tous périr en Bourgogne, en forte qu'il s'eit pane plufieurs années avant que i'ef* pèce fe foit rétablie : d'ailleurs ils ne fe plaifent pas également dans tous les pays , puifque dans le même pays ils affectent encore des lieux particuliers ; ils aiment les collines ou les plaines élevées au-defïïis des montagnes; ils ne fe tiennent pas dans la profondeur des forets, ni dans le milieu des bois d'une vafte éten- due ; ils occupent plus volontiers les pointes des bois qui font environnées de terres labourables, les taillis clairs & en mauvais terrein , où croifTent abondamment la bourgène , la ronce , &c. Les faons relient avec leurs père Se mère huit ou neuf mois en tout, Se lorfqu'ils fe font féparés, c'eft- à-dire, vers la fin de la première année, de leur âge» * Lin. Faun. Suce. C c ij 204 Histoire Naturelle leur première tête commence à paroître fous la forme Je deux dagues beaucoup plus petites que celles du cerf; mais ce qui marque encore une grande différence entre ces animaux , c'eft que le cerf ne met bas fà tcte qu'au printemps, & ne la refait qu'en été, au lieu que le chevreuil la met bas à la fin de l'automne, Se la refait pendant l'hiver. Pluficurs caufes concourent à produire ces effets difTérens. Le cerf prend en été beaucoup de nourriture, il fe charge d'une abondante venaifon , enfuite il s'épuife par le rut au point qu'il lui faut tout l'hiver pour fe rétablir Se pour reprendre fes forces; loin donc qu'il y ait alors aucune furabon- dance , il y a difette Se défaut de fubflance , & par conféquent fa tête ne peut pouffer qu'au printemps, lorfqu'il a repris affez de nourriture pour qu'il y en ait de fuperfïue. Le chevreuil au contraire, qui ne s'é- puife pas tant, n'a pas befoin d'autant de réparation; Se comme il n'eft jamais chargé de venaifon , qu'il eft toujours prcfque le même, que le rut ne change rien à fon état , il a dans tous les temps la même furabondance ; en forte qu'en hiver même, Se peu de temps après le rut , il met bas fa tête Se la refait. Ainfi, dans tous ces animaux , fe fuperffu de la nour- riture organique, avant de fe déterminer vers les réfer- voirs féminaux, 6c de former la liqueur féminale , fe porte vers la tcte , Se fe manifeûe à l'extérieur par la production du bois, de la même manière que dans l'homme le poil Se la barbe annoncent Se précèdent du Chevreuil. 205 la liqueur féminale : Si il paroît que ces productions, qui font, pour ainfi dire, végétales, font formées d'une matière organique, furabondante, mais encore impar- faite 6c mêlée de parties brutes, puifqu'elles confer- vent dans leur accroiffement Si dans leur fubflance , les qualités du végétal; au lieu que la liqueur féminale, dont la production efl plus tardive , efl une matière purement organique , entièrement dépouillée des parties brutes, 6c parfaitement affimilée au corps de l'animal. Lorfque le chevreuil a refait fa tète , il touche au bois , comme le cerf, pour la dépouiller de la peau dont elle efl revêtue , 6c c'cfl ordinairement dans le mois de mars , avant que les arbres commencent à pouffer ; ce n'efl donc pas la fève du bois qui teint la tête du chevreuil : cependant elle devient brune à ceux qui ont le pelage brun , & jaune à ceux qui font roux , car il y a des chevreuils de ces deux pelages , 6c par conféquent cette couleur du bois ne vient, comme je l'ai dit * , que de la nature de ranimai 6c de l'impreffion de l'air. A la féconde tête, le che- vreuil porte déjà deux ou trois andouillers fur chaque côté ; à la troifième il en a trois ou quatre ; à ia quatrième, quatre ou cinq, & il efl bien rare d'en trouver qui en aient davantage : on reconnoit feule- ment qu'ils font vieux chevreuils , à l'épaiffeur du mérain , à la largeur de la meule , à la gro fleur des perlures , Sic. Tant que leur tête efl molle, elle efl * Yoyt^ ci- devant l'hiftoire du cerf. Ce il) 2o6 Histoire N aturelle extrêmement fenfiblc : j'ai été témoin d'un coup de fiifil, dont la baie coupa net l'un des côtés du refait de la tête qui commençoit à pouffer ; le chevreuil fut fi fort étourdi du coup, qu'il tomba comme mort: le tireur qui en étoit pics , fe jeta deffus & le faifit par le pied, mais le chevreuil ayant repris tout d'un coup le ientiment & tes forces , l'entraîna par terre à plus de trente pas dans le bois , quoique ce fut un homme très-vigoureux; enfin ayant été achevé d'un coup de couteau, nous vimes qu'il n'avoit eu d'autre bleffure que le refait coupé par la balle. L'on fait d'ailleurs que les mouches font une des plus grandes incommodités du cerf: iorfqu'il refait fa tête, il fe recèle alors dans le plus forx du bois où il y a le moins de mouches, parce qu'elles lui font infuppor- tables lorfqu'elles s'attachent à fa tête naiffante; ainfi , il y a une communication intime entre les parties molles de ce bois vivant, & tout le fyflème nerveux du corps de l'animal. Le chevreuil , qui n'a pas à craindre les mouches , parce qu'il refait fa tête en hiver, ne fe recèle pas, mais il marche avec précau- tion , & porte la tète baffe pour ne pas toucher aux branches. Dans le cerf, le daim & le chevreuil , l'os frontal a deux apophyfes , ou éminences, fur lefquelles porte le bois; ces deux éminences offeufes commencent à pouffer à cinq ou fix mois , & prennent en peu de temps leur entier accroiffement ; év loin de continuer DU C H EV RE U 1 L. zoy à s'élever davantage à mefure que l'animal avance en âge, elles s'abaiffent Si diminuent de hauteur chaque année; en forte que les meules, dans un vieux cerf ou dans un vieux chevreuil , appuient d'affez près fuv i'os frontal , dont les apophyfcs font devenues fort Jarges Si fort courtes: c'eft même l'indice le plus fur pour reconnoître l'âge avancé dans tous ces animaux. Il me femble que l'on peut aifément rendre ralfon de cet effet, qui d'abord paroit fingujier, mais qui ceffe de l'être fi Ton fait attention que le bois qui porte fur cette éminence , prefie ce point d'appui pendant tout le temps de fon accroiffement ; que par conféquent il le comprime avec une grande force tous les. ans , pendant plufieurs mois: Si comme cet os, quoique dur, ne l'eft pas plus que les autres os, il ne peut manquer de céder un peu à la force qui le comprime , en forte qu'il s'élargit , fe rabaiffe Si s'aplatit toujours de plus en plus par cette même com- preffion réitérée à chaque tête que forment ces ani- maux. Et c'efl ce qui fait que quoique les meules 6c le inéiain groffiffent toujours , Si d'autant plus que l'animal e(l plus âgé , la hauteur de la tête Si le nombre des andouillcrs diminuent fi fort , qu'à la fin , lorfqu'iîs parviennent à un très-grand âge , ils n'ont pins que deux groflès dagues ( comme on le peut voir dans la planche XX i , fg. 2 ) ou des têtes bizarres 6c contrefaites, dont le mérain efl fort gros & dont les andouiîlers font très-petits. 2o8 Histoire Naturelle Comme la chevrette ne porte que cinq mois Se demi , & que TaccroiiTement du jeune chevreuil efl plus prompt que celui du cerf, la durée de fa vie efl plus courte, & je ne crois pas qu'elle s'étende à plus de douze ou quinze ans tout au plus. J'en ai élevé pluiieurs, mais je n'ai jamais pu les garder plus de cinq ou fix ans; ils font très -délicats fur le choix de la nourriture; ils ont befoin de mouvement, de beau- coup d'air, de beaucoup d'efpace, & c'eft ce qui fait qu'ils ne réfiftent que pendant les premières années de leur jeunefTe aux inconvéniens de la vie domeftique: il leur faut une femelle, & un parc de cent arpens, pour qu'ils foient à leur aile : on peut les apprivoifer, mais non pas les rendre obéiflàns, ni même familiers; ils retiennent toujours quelque chofe de leur naturel fau- vage; ils s'épouvantent aifément, & ils fe précipitent contre les murailles avec tant de force , que fouvent ils fe caffent les jambes. Quelque privés qu'ils puifTent être, il faut s'en délier; les mâles fur-tout font fujets à des caprices dangereux , à prendre certaines per- fonnes en averfion , Si alors ils s'élancent & donnent des coups de tête affez forts pour renverfer un homme, Si ils le foulent encore avec les pieds lorfqu'ils font renveffé. Les chevreuils ne raient pas fi fréquemment, ni ui'Ci cri auffi fort que le cerf; les jeunes ont une petite voix, courte 6c plaintive, mi mi, par laquelle ils marquent le befoin qu'ils ont de nourriture: ce fon du Chevreuil. 209 fon efl aifé à imiter, Si la mère trompée par l'appeau arrive jufque fous le fiifil du chafleur. ■ En hiver, les chevreuils fe tiennent clans les taillis les plus fourres, & ils vivent de ronces, de genêt, de bruyère & de chatons de coudrier , de marfaule , &c. Au printemps, ils vont dans les taillis plus clairs, & broutent les boutons & les feuilles naiffantes de prefque tous les arbres : cette nourriture chaude fer- mente dans leur eflomac , & les enivre de manière qu'il efl alors très-aifé de les furprendre ; ils ne favent où ils vont , ils fortent même allez fouvent hors du bois, & quelquefois ils approchent du bétail & des endroits habités. En été , ils relient dans les taillis élevés, & n'en fortent que rarement pour aller boire à quelque fontaine , dans les grandes féchereffes ; car pour peu que la rofée foit abondante , ou que les feuilles foient mouillées de la pluie , ils fe paiîent de boire. Ils cherchent ks nourritures les plus fines, ils ne viandent pas avidement comme le cerf, ils ne broutent pas indifféremment toutes les herbes, ils mangent déli- catement, Si ils ne vont que rarement aux gaignages parce qu'ils préfèrent la bourgène & la ronce aux grains & aux légumes. La chair de ces animaux efl, comme Ton fait, ex- cellente à manger, cependant il y a beaucoup de choix à fiire; la qualité dépend principalement du pays qu'ils habitent, Si dans je meilleur pays il s'en trouve encore de bons & de mauvais : les bruns ont la chair plus Tome VI. Dd 210 Histoire Naturelle fine que les roux; tous les chevreuils mâles c\u\ ont pallé deux ans , & (jue nous appelons vieux Brocards , iont durs Si d'afTez mauvais goût : les chevrettes , quoique du même âge, ou plus âgées, ont ia chair plus tendre; celle des faons, lorfqu'ils font trop jeunes, efl mollaffe, mais elle cil parfaite lorfqu'ils ont un an ou dix -huit mois; ceux des pays de plaines & de vallées ne font pas bons ; ceux îles terreins humides font encore plus mauvais ; ceux qu'on élève dans des pares ont peu de goût; enfin il n'y a de bien bons chevreuils que ceux des pays fecs & élevés, entre- coupés de collines, de bois, de terres labourables, de friches, où ils ont autant d'air, d'efpacc, de nourriture, Si même de folitude, qu'il leur en faut; car ceux qui ont été fouvent inquiétés font maigres , & ceux que l'on prend après qu'ils ont été courus ont la chair infipide ex flétrie. Cette cfpèce, qui efl moins nombreufe que celle du cerf, Si qui cft même fort rare dans quelques parties de l'Europe , paroît être beaucoup plus abonelante en Amérique, Ici nous n\n connoiffons que deux variétés, les roux qui font les plus gros, & les bruns qui ont une tache blanche au derrière, Si qui font les plus petits ; Si comme il s'en trouve dans les pays iepten- trionaux auffi-bien que dans les contrées méridionales de l'Amérique , on doit préfumer qu'ils différent les uns eles autres peut-être plus qu'ils ne diffèrent de ceux d'Europe: par exemple, ils font extrêmement communs CC ce ce du Chevreuil. 211 à la Louifiane a & ils y font plus grands qu'en France; ils fe retrouvent au Brefil , car l'animal que l'on ap- pelle Cujuacu-apara ne diffère pas plus de notre che- vreuil , que le cerf de Canada diffère de notre cerf; il y a feulement quel (pie différence dans la forme de leur bois , comme on peut le voir dans la planche du cerf de Canada donnée par M. Pérault, & dans fa plunc hc XXXVII, fia. 1 if 2, où nous avons fait représenter deux bois de ces chevreuils du Brefil , que nous avons aifément reconnus par la description & la figure qu'en a donné Pilon. « Il y a, dit il , b au Brefil des efpèces de chevreuils dont les uns n'ont point de cornes Si s'appellent Cujuacu-étê ' , & les autres ont des cornes & s'appeiîent Cujuacu- apara : ceux-ci , qui ont des cornes , font plus petits que les autres les poils font luifàns , polis , mêlés de brun & de blanc, fur-tout quand l'animal eft jeune, car le blanc ce s'efface avec l'âge. Le pied eft divifé en deux ongles noirs , fur chacun defquels il y en a un plus petit qui eft comme fuperpofé; la queue courte, les yeux grands ce & noirs , les narines ouvertes , les cornes médiocres, u à trois branches , Si qui tombent tous les ans ; ks « i On fait aufïi beaucoup d'ufage, à la Louifiane, de la chair de chevreuil: cet animal y ell un peu plus grand qu'en Euiope, & porte des cornes femblables à celles du cerf, mai il n'en a pi>s le poil ni la couleur; il lert aux habkans ainfi que le mouton ailleurs. Aie m. fur la Louifiane , par M. Dumont , tome J. r , page yj. h Pifon. H'ijl. Brafil. pag. y S , où l'on en voit aufîi la figure. Dd ij > « (C ce c: 212 Histoire Naturelle » femelles portent cinq ou fix mois; on peut les appri- » voifer, &c. Marcgrave ajoute que VApara a des cornes 3> à trois branches , & que la branche inférieure de ces cornes cft la plus longue, & fe clivife en deux. » L'on voit bien par ces descriptions , que VApara n'elt qu'une variété de l'efpèce de nos chevreuils , & Ray Soup- çonne * que le Cujuacu-étè n'efï pas d'une efpècc différente de celle du Cujuacu-apara , & que celui-ci efl le mâle, & l'autre la femelle. Je ferois tout -à -fait de fon avis , fi Pifon ne difoit pas précifément que ceux qui ont des cornes font plus petits que les autres: il ne me paroît pas probable que les femelles foient plus grottes que les milles, dans cette efpèce, au Brefil , puifqu'ici elles font plus petites. Ainfi en même temps que nous croyons que le Cujuacu-aparà n'ett qu'une variété de notre chevreuil , à laquelle on doit même rapporter le Càpreolus marinus de Jontton , nous ne déciderons rien fur ce que peut être le Citjuacu-été , jufqu'à ce que nous en foyons mieux informés. * Ray. Synopf. animal, quadrup. pag. y o. du Chevreuil. 213 D E S C R I PT I O N DU CHEVREUIL. LE nom du chevreuil 6k celui de la chevrette donneraient une fauflè idée de ces animaux , h on croyoit qu'ils euiîent plus de rapports avec les boucs 6k les chèvres qu'avec aucun autre animal , parce que leurs noms font dérivés de celui de la chèvre. Il ei\ vrai que le chevreuil & la chevrette rumi- nent, qu'ils ont le pied fourchu comme le bouc 6k la chèvre, 6k qu'ils font à peu près de la même grandeur ; mais le che- vreuil porte un bois comme le cerf , 6e non pas des cornes comme le bouc: cette différence eft efTèntieile , 6k rend le chevreuil beaucoup plus reffemblant au cerf, au daim, au renne & à l'élan , qu'au bouc , 6k à aucun des autres animaux qui ont des cornes; quoiqu'il s'en trouve plufieurs parmi ceux-ci qui font à peu près de la même taille que le chevreuil, tandis que ks quatre autres font plus grands. Le chevreuil eft beaucoup plus petit que le cerf, mais il lui reiTemble plus qu'à tout autre animal , par la conformation des parties extérieures 6k intérieures. Le cerf 6k le chevreuil diffè- rent moins entr'eux que des animaux de même efpèce , tels que \es chiens barbets 6k les danois , & même que les grands 6k les petits barbets , ou les grands 6k les petits danois. Cependant le chevreuil n'a point de larmiers comme le cerf , 6k (a queue ne paroît pas au dehors; il a encore d'autres différences dans ks proportions du corps , comme on le verra par les dimenlions rapportées dans la table fui vante. D d iij 214- Description Tous les faons de chevreuil portent la livrée en naîflânt; comme les faons Je cerf & In plupart de ceux de daim. Le chevreuil a des clignes, comme le cerf & le daim, lorfqu'il eft dans fi féconde année , & on le nomme daguet ou brocard; à la troifième année, chaque perche jette un andouiller en avant, à environ trois pouces au-defîus de la meule ; enfuie elles ont chacune un fécond andouiller en arrière , à deux pouces , pour l'ordinaire, au-deffus du premier: dans les années fuivantes, il paroît encore d'autres andouiliers. Lorfqu'il y en a huit ou dix, c'dt-à-dire , quatre ou cinq fur chaque perche, on donne à l'animal le nom de chevreuil de dix cors ; alors il ti\ vieux , mais, quoique vieux, il n'a fouvent pas le nombre complet de dix andouiliers; dans ce cas, on reconnoît l'âge par la grolîeur des perlures, la largeur Se l'épaiffeur des meules, &c. Le bois du chevreuil e(l, à proportion de la groffeur Se de la hauteur de l'animal , moins grand que celui du cerf; la partie intérieure des perches fuit à peu près la direction dts prolonge- mens de l'os frontal fur la longueur d'environ un pouce ; plus haut elles font inclinées en dehors jufqu'au premier andouiller ; la portion de chaque perche qui fè trouve depuis cet andouiller jufqu'au fécond penche en arrière , & l'extrémité s'étend en haut ; le premier andouiller eft ordinairement vertical , & le fécond horizontal. Il y a plus de gouttières fur le bois du che- vreuil que fur celui du cerf, mais les perlures ne font bien apparentes que fur les côtés intérieur 6e poftérieur de la partie inférieure des perches. Au refie , on peut remarquer beaucoup de variétés dans le diamètre & dans la longueur Se la direction du mérain Se des andouiliers , dans la groffeur Si l'élévation dts pierrures du bois de chevreuil confidéié fur difféieus du Chevreuil. 215 individus , indépendamment des défauts de confofmatiqrl qui font caufes par divers accidens. * Sur la plus grande partie du corps du chevreuil & de la chevrette, le poil eft. de couleur cendrée depuis la racine jufqu'à une certaine longueur plus ou moins grande, & le relie a une couleur fauve : les poils étant Tarés ou couchés les uns contre les autres, on ne voit que la couleur fauve, lor!qi;e la couleur cendrée n'occupe qu'environ la moitié de la longueur de chaque poil ; mais fi elle s'étend plus loin , elle paroît avec la couleur fauve qui eft à l'extrémité des poils , <5c même elle domine for le fauve. Un chevreuil (pi. XX x 1 1) & une chevrette pris dans le parc de Verfailles au mois de juillet , éloient de couleur fauve fur tout le corps , à l'exception de la tête où il y avoit d'autres couleurs. Le menton étoit blanc, de même que la partie de la lèvre fupérieure qui eft au-delfous de chacun des nafeaux ; la lèvre inférieure avoit un bord noir fur la partie antérieure de la bouche, 6c étoit entièrement noire fur les cotés ; cette couleur s'étendoit fur la partie correfpondante de la lèvre fupé- rieure ufqu'aux nafeaux. Le chanfrein , le fommet de la tête & la face extérieure des oreilles , étoient bruns £c mêlés de blanc Cv de fauve , parce qu'il y avoit du blanc ou du fauve à l'extrémité des poils; ceux qui /e trouvoient dans les oreilles étoient de couleur blanche faie, ou fauve claire. Le delfus du cou , des épaules , des côtés du corps & des cuifles , leur côté poftérieur au-delfus du jarret , le dos & la croupe avoient une couleur fauve foncée; quoique le poil de toutes ces parties * V°y e t Ï* dtfcription particulière de pluficurs bois fie duvrcuil , dans h (kfeription de la partie du Cabinet qui a rapport à l'Hittoire Naturelle de cet animal. 2i6 Description fût Je couleur cendrée depuis la racine jufqu'à environ h moitié de la longueur, on ne voyoit que la couleur fauve qui s'étendoit fur l'autre moitié jufqu'à l'extrémité. Le refte du corps & les jambes étoient de couleur fauve claire, & piefque blan- châtre iur les aidelles , le ventre Se les aînés. Le chevreuil pefoit cinquante-deux livres; ces dimenfions (ont dans la table lui vante. La chevrette étoit à peu près de même taille. Une chevrette (pi x xx 1 1 1 ) priiè dans le bois de Montbard au mois de février, pefoit quarante-trois livres, & avoit trois pieds deux pouces de longueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus; la hauteur du train de devant étoit de deux pieds, Se le corps avoit deux pieds cinq pouces de circonférence à l'endroit le plus gros. La plus grande partie du corps de cet animal étoit de couleur fauve , mêlée d'une teinte de couleur cendrée, qui étoit beaucoup plus apparente lorfqu'on regardoit cette chevrette par-derrière que lorfqu'on la voyoit par -devant: chaque poil avoit une couleur cendrée claire depuis la racine jufqu'à deux ou trois lignes au-deffous de la pointe qui étoit brune, cv il y avoit au-delîous du brun une couleur fauve, qui s'étendoit fur la longueur d'environ une ligne , & plus bas une teinte de cendrée noirâtre; la couleur du dos étoit moins fauve ck plus cendrée que celle des côtés du corps où le fauve dominoit , de même que fur le ventre Si fïir la poitrine ; le poil avoit une couleur fauve d'un bout à l'autre derrière les oreilles à la bafe, fous les aiffelles & entre les cuifTes. La lèvre fupé- rieure étoit noire ; <5c cette couleur s'étendoit ju (qu'au - deiîus des na(êaux ; il y avoit aufîî du noir fur la lèvre inférieure , près des coins de la bouche : on Voyoit fur le cou deux bandes blanches mêlées de gris, l'une près de la gorge, & l'autre plus bas. L'anus 6v la vulve étoient au milieu d'une autre tache blanche 5- 6. 2. o. 6. o. du Chevreuil. 217 blanche beaucoup plus large , qui s'étendoit des deux cotes à environ trois pouces de diftance, & feulement à un pouce au- deUus de l'anus. La partie poftérieure des cuilîts avoit une couleur fauve très-foncée. Les broifes , qui cloient comme celles du cerf , fur la partie fupérieure de la lace extérieure des canons des jambes de derrière , avoient une couleur cendrée plus foncée que celle du refre des jambes. J'ai oblervé , en Bourgogne , plufieurs autres chevrettes, Se beaucoup de chevreuils, qui avoient tous à très -peu près les mêmes couleurs que la chevrette qui a 1er vi de fujet pour cette deicription. pieds, pouc. ligues. Longueur du corps entier d'un chevreuil, mefuréen ligne droite depuis le bout du muleau jufqu'à l'anus. 3 . Hauteur du train de devant 2. Hauteur du train de derrière 2. Longueur de lu tête, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'origine du bois o. 6. Circonférence du bout du mufeau, prife derrière les nafeaux o. Contour de la bouche o. Diftance entre les angles de la mâchoire inférieure . o. Diftance entre les nafeaux en bas o. Longueur de l'œil d'un angle à l'autre o. Diftance entre les deux paupières lorfqu'elles font ouvertes o. Diftance entre l'angle antérieur «Se le bout des lèvres, o. Diftance entre l'angle poftérieur & l'oreille o. Diftance entre les angles antérieurs des yeux, mefurée en ligne droite o. Circonférence de la tête, prife au devant du bois. 1. Longueur des oreilles « Tome VI. Ee 5- 0. 5- 0. 5 — « 6. 0. 57 1 . 0. 0. 7- 4. 2. S. 2. 6. 1 . 6. 5- 0. 218 Description pieds, pouc. lignes. Largeur delà bafe, mefurée fur la courbure extérieure, o. 3. 8. Diftance entre les oreilles & le bois o. 1. 4. Difhnce entre les deux oreilles, prife au bas. . . . o. 1. 6. Longueur du cou t . . . o. ri. o. Circonférence près de la tête o. 11. 6. Circonlérence près des épaules. 1 . 3. 6. Hauteur . o. 5. o. Circonférence du corps, prife derrière les jambes de devant 2. o. o. Circonférence à l'endroit le plus gros 2. 2. 6. Circonférence devant les jambes de derrière 1. 8. 6. Longueur du bras , depuis le coude julqu'au genou, o. 8. o. Circonférence à l'endroit le plus gros. ........ o. 7. 6\ Circonférence du genou o. 3. 6. Longueur du canon o. 6. 6. Circonférence à l'endroit le plus mince o. 2. 3. Circonférence du boulet o. 3. 7. Longueur du paturon o. 1 . 6. Circonférence du paturon o. 4. o. Circonférence de \:\ couronne o. 3. 6. Hauteur depuis le bas du pied jufqu'au genou. . . o. 9. o. Diflance depuis le coude jufqu'au garrot o. 11. o. Dillance depuis le coude- jufqu'au bas du pied. . » 1. 4. 6. Longueur de la cuifTe depuis la rotule jufqu'au jarret, o. 10. o. Circonférence près du ventre 1. o. 6. Longueur du canon depuis le jarret jufqu'au boulet, o. p. 6. Circonférence o. 3 . o. Longueur des ergots o. o. p. Hauteur des fabots o. 1 . 3 • Longueur depuis la pince jufqu'au talon dans les pieds de devant ; o. 1 • io- du Chevreuil. 219 pieds, pouc. lignes. Longueur dans les pieds de derrière o. i. 8. Largeur des deux fabots pris ei ,>ble dans les pieds de devant o. i . i {. Largeur dans les pieds de derrière o. I. z. DilTance entre les deux fabots o. o. 3. Circonférence des deux fabots réunis, prifc fur les pieds de devant o. 3 . 6. Circonférence prife fur les pieds de derrière. ... o. 3. 5. La defciïption des parties molles de l'intérieur a été faite fur le même chevreuil dont les dimenfions font rapportées dans la table précédente. La fituation du ccecum du chevreuil varie dans difTérens fujets: je l'ai quelquefois trouvé dans la région ombilicale, dirigé en arrière dans la région hypogaftrique , ck d'autres fois étendu de droite à gauche dans les régions iliaque droite & hypogaf- trique; mais ces variétés arrivent dans le cerf & dans le daim, & n'empêchent pas que ces trois animaux ne fe refTemblent pour la fituation des inteflins. Celle des eftomacs cft auiTi la même , mais il y a quelque différence dans leur figure ; la panfe du chevreuil n'a que deux convexités bien apparentes -à (a partie poftérieure , comme celles de la panfe du bœuf , du bélier & du bouc , la troifième convexité qui efr. dans la panfê du cerf, paroît à peine dans celle du chevreuil ; ce n'efl qu'une petite éminence qui ne fê ferait pas remarquer , fi on n'était prévenu par ies rapports qui font entre le cerf & ie chevreuil. Les papilles de la panfê de cet animal font en auiTi grand nombre que celles du cerf, elles ont autant de longueur, & quelquefois plus , car j'en ai vu qui avoient jufqua (êpt lignes : au con- traire, les cloifons du réfèau du bonnet font très -peu élevées. Le nombre des feuillets du troifième eftomac eft plus grand E c ij 22o Description que dans le cerf, car j'en ai compte julqn a quatre-vingts : il eft vrai que les plus petits étoient à peine formes, je les reconnoiflbis paç le rang de papilles qui défignoit leur place , & qui étoit fembiable à celui qui borde les autres feuillets. On peut voir, planche X X XI V , les quatre eflomacs & les inteftins d'un chevreuil dans leur fjtuation naturelle. A , fig. i, le diaphragme, B le foie, C la panfe, D la convexité gauche, E la convexité . droite , F l'endroit où fe trouve la troilicme convexité de la panfe du cerf, G le bonnet , H la caillette, / la rate, K une portion de lepiploon , qui enveloppe une partie des circonvolutions de fileum , L le cœcum. Ce chevreuil avoit été pris dans le temps où le refait (M) commençoit à poulîcr. Les quatre eflomacs font xus , fg. 2 , par leur face fupérieure. AA la panfe , B le bonnet , C le feuillet , D la caillette, E une portion de l'œfophage, E une portion du duo- dénum , G la rate. On a reprélènté dans la fg. 3 le grouppe que forment les gros iniefh'ns , vu par fa face inférieure. A une portion de l'ileum qui aboutit au cœcum , B le cœcum , C le commencement du colon , D les circonvolutions ovales cX concentriques du colon , qui font femblables à celles du colon du bœuf &i des autres ruminans qui ont été décrits dans cet Ou vrage, >E autres circonvolutions du colon, E le rectum. Le foie 8c la rate avoient la même figure 6v étoient placés de la même façon que dans le cerf: le foie avoit une couleur rouge noirâtre au dehors, Se grifatre au dedans; il pe/oit une livre & un gros. La rate avoit une couleur livide au dehors , ck rouge noirâtre au dedans; fon poids étoit de trois onces cinq gros & demi. Dans quelques fujets le rein droit étoit plus avancé que le gauche de toute fâ longueur , Si feulement de la moitié dans du Chevreuil. 221 d'autres. La plupart des chevreuils que j'ai obfêrvés à l'intérieur avoient les lobes du poumon féparés ju/qu a la ratine ; j'en ai vu aulTi qui adhéroient les uns aux autres comme ceux du cerf. II s'efr. trouvé un grand os dans le cœur du chevreuil , comme dans celui du cerf , mais il n'y avoit qu'un cartilage dur à l'endroit du petit os, comme dans le daim. Le cerveau pefoit deux onces un gros , & le cervelet quatre gros. Le chevreuil a quatre mamelons comme le cerf, ils étoient placés à un pouce de didance les uns des autres. Le gland ( TV, pi. xxxiv , fig. i ) a une forme cylindrique, Ion extré- mité e(t fi petite que l'on ne peut pas distinguer fi elle Ce termine par un bourrelet , comme dans le cerf: les tefticules font placés , comme ceux de cet animal , l'un au devant de l'autre , en entier ou en partie ; j'ai vu le plus fouvent que le gauche (O ) étoit en avant, & le droit (P) en arrière: j'en ai trouvé qui adhéroient l'un à l'autre dans cette liluation , de forte qu'on ne pouvoit pas les faire gliiïer l'un à côté de l'autre. La veffie reffembloit à celle du cerf : les cordons (Q R) de la vero-e étoient aufli placés de la même façon dans ces deux animaux. Les mamelles de la chevrette qui a fervi de fijet pour la delcription des parties de la génération , étoient placées à quatre pouces de dif tance de la vulve, 8c à un pouce neuf lignes de diflance ks unes des autres. Le gland du clitoris avoit une demi- ligne de hauteur. Les cornes de la matrice étoient adhé- rentes l'une à l'autre fur la longueur de deux pouces trois lignes II y avoit plufieurs rides longitudinales le long du col de la matrice, 8c un rebord près de ion orihce, qui étoit fort large: les tefticules avoient une forme ovoïde, leur couleur étoit jau- nâtre au dehors & blanchâtre au dedans. Ee iij n i -> Description Ayant fait ouvrir, fur la fin d'avril, une chevrette pleine, il s'elt trouvé un fœtus dans chacune des cornes de ia matrice : il n'y avoit que quatre cotylédons dans l'une , & cinq dans l'autre : ils étoient très-gros , car la plupart avoient trois pouces de longueur , un pouce quatre lignes de largeur , 6c un pouce trois lignes d'épaiffeur : on voyoit fur la (ace (.ks cotylédons , qui étoit du côte de la matrice, une fente de quatre lignes de longueur , & de deux lignes de largeur, qui embralîbit une portion de la matrice. En tirant la matrice d'un côté, Se le chorion de l'autre, à l'endroit d\m cotylédon, la portion de la matrice qui étoit dans la fente commençoit à s'en détacher fin- ies bords ; la portion du chorion qui faifoit partie du cotylédon s'ouvroit peu à peu , à mefure que la portion de la matrice fortoit , & lorfque le chorion & la matrice étoient féparés l'un de l'autre, le cotylédon fembloit être refté prefque en entier fur la matrice, tandis qu'il n'y avoit qu'un enduit de matière mucilagi- neufe fur le chorion ; ce qui prouve que la plus grande partie de chaque cotylédon eft formée par la matrice, & que ks cotylédons ne font que revêtus par le chorion. lia paru que les chorionsdes deux fœtus fe touchoient par l'extrémité de l'une de leurs cornes, & qu'ils étoient, pour ainfi dire, engagés l'un dans l'autre: au moins, ils étoient unis de façon qu'il m'a été difficile de les féparer. Quoique je n'aie pas pu enfler l'allantoïde en entier , parce qu'elle avoit été percée, j'ai cependant reconnu que fa forme étoit à peu près la même que celle de la biche, mais je ny ai point vu de fédiment; il en étoit fans doute forti avec la liqueur, car je ne doute pas qu'il n'y ait dans la liqueur de l'allantoïde de la chevrette, un fédiment de même nature que l'hippomanès, ck femblable à celui que j'ai trouvé dans l'allantoïde de la vache, de la chèvre, de la brebis, de la biche, &c. du Chevreuil. 223 Les fœtus avoient dix pouces Se demi de longueur depuis le fommel de la tête jufqu'à l'anus , l'un étoit mâle Se l'autre femelle ; le poil paroiffoit prefque fur tout le corps , Se la livrée étoit bien marquée par plubeurs taches Se plubeurs bandes jau- nâtres : il y a voit fur le cou deux bandes de celte couleur , leur largeur étoit de deux ou trois lignes ; elles s'étendoient depuis l'entre-deux des oreilles jufqu'au garrot , enfuite elles (ê prolongeoient de chaque côté du dos Se des reins jufqu'à la croupe ; mais la couleur jaunâtre étoit interrompue par inter- valles à peu près égaux , Se ne formoit que des difques d'environ un quart de pouce de diamètre , pofés fur une même ligne û près les uns des antres , que la plupart fe touchoient : on voyoit des difques pareils dinribués irrégulièrement fur le haut des épaules , fur les côtés du corps , fur les flancs , fur les hanches Se fur le haut des cuiffes. La tache blanche, qui efl: à l'en tour de l'anus dans les adultes qui ont une teinte de couleur cen- drée mêlée avec le fauve , étoit , dans ces foetus , de couleur jaunâtre comme la livrée : ils avoient les ergots Se les fâbots pointus Se recourbés à l'extrémité , qui étoit d'un blanc fale , le refte avoit une couleur noirâtre. La longueur du cordon ombilical étoit de quatre pouces , Se le diamètre de quatre lignes. pieds, pouc. ligne;. Longueur de la panfe de devant en arrière, depuis le bonnet jufqu'au bout de la convexité gauche, o. S. 9. Largeur o. 11. o. Hauteur o. 4. 9. Circonférence tranfverfile du corps de la panfe.. . 2. 2. 6. Circonférence longitudinale, prife en devant auprès de l'œfophage , «5c en arrière fur le fommet de la groffe convexité. . 1 . n. o. 2^4- Description pieds, pouc. lignes* Circonférence du col de la panfè. o. 10. p. Protondeur de la feiflurc qui le fépare du corps., o. 3. y Circonférence de la bafê de la convexité droite... . o. 10. o. Circonférence de la baie de la convexité gauche . . . o. 7. o. Profondeur delà feiflure qui fepare les deux convexités, o. 2. o. Longueur du bonnet o. 4. o. Circonférence à l'endroit le plus gros o. 11. Grande circonférence du feuillet o. 8. 4. Petite circonférence o. 5. 8. Circonférence longitudinale du corps de la caillette. . j. 3. p. Circonférence tranlverfale à l'endroit le plus gros., o. 6. o. Circonférence de l'œfophage o. 1. 3, Circonférence du pylore o t 1. 6. Longueur des plus grandes papilles de la panfe. . . o. o. 4. Largeur o. o. 1 Hauteur des cloifons du réfèau du bonnet o. o. 1 Diamètre des plus grandes figures du réfeau o. o. 4. Largeur des plus grands feuillets du troifieme eftomac. o. 1. 6. Largeur des moyens o. o. 3, Hauteur des plus grands replis de la caillette o. o. 6. Longueur des inteftins grêles, depuis le pylore juf- qu'au cœcum 23 . o. o. Circonférence du duodénum dans les endroits les plus gros o. 1 . 6. Circonférence dans les endroits les plus minces.. . . . o. 1. p. Circonférence du jéjunum dans les endroits les plus gros o- I - 6. Circonférence dans les endroits les plus minces. . . . o. 1. p. Circonférencede l'ileum dans les endroits les plus gros. o. 2. o. Circonférence dans les endroits les plus minces. . . o. 1. 6. Longueur du cœcum . * . . o. 7. o. Circonférence du Chevreuil. 225 pieds, pouc. lignes. Circonférence à l'endroit le plus gros o. 6. o. Circonférence à l'endroit le plus mince o. 3. o Circonférence du colon dans les endroits les plus gros o. 5. o Circonférence dans les endroits les plus minces. . . o. r. 6 Circonférence du rectum près du colon o. 3. o Circonférence du rectum près de l'anus o. 4. 6 Longueur du colon & du rectum pris enfemble. ...14. o. Longueur du canal inteftinal en entier, non compris le ccecum „ 37. o. o Longueur du foie. o. 7. o Largeur o. 4. o Sa plus grande épai/Teur o. 1 . o Longueur de la rate o. 4. 4 Largeur o. 3 . 6 Epaiiïeur o. o. 9 EpaifTeur du pancréas o. o. 3 Longueur des reins o. 2. 4 Largeur o. 1 . 3 EpailTeur o. o. 8 Longueur du centre nerveux , depuis la veine-cave julqu'à la pointe o. 2. 3 Largeur o. 4. o Largeur de la partie charnue entre le centre nerveux & le fternum o. 1 . 4 Largeur de chaque côté du centre nerveux o. 2. 5 Circonférence de la bafe du cœur o. 7. 6 Hauteur depuis la pointe jufqu'à la naiffance de l'artère pulmonaire o. 3. 6 Hauteur depuis la pointe jufqu'au fac pulmonaire.. .0. 2. 6 Diamètre de l'aorte pris de dehors en dehors o. o. 7 Longueur de la langue o. 4. 4 lome VI. Ff zi6 Description pieds, polie. lignes. Longueur de la partie antérieure depuis le filet jufqu'à "extrémité o. i . 2. Largeur de la langue o. o. 10. ■ Largeur des filions du palais o. o. 2. Hauteur des bords o. o. ~. Longueur des bords de L'entrée du larynx o. o. 8. Largeur des mêmes bords 0. o. 2. Diflance entre leurs extrémités inférieures o. o. z\. Longueur du cerveau o. 2. 6. Largeur o. 2. o. EpaifTcur o. I. 2. . Longueur du cervelet o. 1 . 1 . Largeur. o. 1. 8. Epai fleur o. o. II. Diflance entre l'anus & le ferotum o. 5. 6. Hauteur du ferotum o. 2. o. Longueur , o. 2. 4. Largeur en devant o. 1 . 1 . Diflance entre le ferotum oc l'orifice du prépuce., o. 3. 6. Diflance entre les bords du prépuce & l'extrémité du gland o. o. 7. Longueur du gland o. 1 . 8. Diamètre o. o. 1 ^. Longueur de la verge depuis la bifurcation du corps caverneux jufqu'à l'infertion du prépuce, o. 5. 6. Largeur de fa verge o. o. 2. EpaifTcur o. o. 3 . Longueur des tefticules °« ] • -**• Diamètre o. 1 . 2. Largeur de l'épidid.yine o. o. 2. Épailleur o» ©• S* 1 o. du Chevreuil. 227 pieds, pouc, lignes. Longueur des canaux déferons . . i . o. o. Diamètre dans la plus grande partie de leur étendue, o. o. j. Diamètre près de la vefTie , o. o. i -j-. Longueur des cordons de la verge o. 9. o. Diamètre o. o. Grande circonférence de la veille i. i. Petite circonférence o. 8. o Longueur de l'urètre o. i . 6 Circonférence o. o. 9 Longueur des véficules féminales o. 1. 4 Largeur o. o. 6 Épaiffeur o. o. 4 Longueur des proflates o. o. 4 Largeur o. o. 2j. Longueur du corps entier d'une chevrette, mefuré en lignedroite, depuis le bout du mufeau julqu'à l'anus. 3. 2. o. Hauteur du train de devant. . 1 . 10. 6. Hauteur du train de derrière 2. 4. o. Longueur de la tête , depuis le bout du mufeau jufque derrière les oreilles o. 7. o. Circonférence du bout du mufeau , prife derrière les nafeaux o. 4. o. Circonférence de la tête, prife derrière les yeux... . 1. o. o. Circonférence du corps , prife derrière les jambes de devant 1 • 8 . 6. Circonférence prife au milieu à l'endroit le plus gros. 2. o. o. Circonférence prife devant les jambes de derrière. . . 1 . 9. o. Diftance entre l'anus & la vulve o. 1. o. Longueur de la vulve °- °« «• Longueur du vagin « « - 5* °* Circonférence 9- 4* °» F f ij 228 Description pieds, pouc. lignes. Grande circonférence de la veflje. . f i . 2. 6. Petite circonférence , o. 9. 6. Longueur de l'urètre o. 1 . o. Circonférence o. 1 . 2. Longueur du col & du corps de fa matrice o. 1. 6. Circonférence du corps , o. 1 . o. Longueur des cornes de la matrice o. 4. o. Circonférence dans les endroits les plus gros o. 1. 10 Circonférence à l'extrémité de chaque corne. . . . o. o. 4. Diflance en ligne droite entre les teflicules & l'ex- trémité de la corne o. 1 . o. Longueur de la ligne courbe que parcourt la trompe. . o. 1. 6. Longueur des teflicules o. o. 5. Largeur o. c. 3 . Epaifleur . . o. o. 2. Le chevreuil ne reffemble pas moins au cerf & an daim par le fquelelte f pi, XXXV J que par les parties molles; ces trois animaux ont le même nombre dos dans toutes les parties du corps , excepté la queue qui efr. compofee de cinq faillies vertèbres dans le chevreuil. Il n'a point de crochets à la mâchoire fupérieure comme le cerf, mais toutes les autres dents ne diffèrent en aucune façon de celles du cerf & du daim , iï ce neir. par la groffeur , qui eft proportionnée à celle de l'animal. L'os hyoïde refïèmble plus à celui du ceif qu'à celui du daim ; cependant il e(t différent de l'un &; de l'autre en ce que les branches de la fourchette (ont nplaues fur les côtés, au lieu d'être arrondies comme dans le cerf & dms le daim , ce qui les rend à proportion pli* larges. du Chevreuil. 22g En comparant les dimenfions rapportées dans la table fuir vante , avec celles qui font dans les defcriptions du cerf 6c du daim , on peut voir les principales différences qui fe trouvent dans les proportions des os de ces animaux. Ils font placés & articules de la même manière : on pourroit même dire que le chevreuil a plus de refTemblance avec le cerf & le daim par les os que par les parties extérieures, parce qu'il y a au - défions de chaque orbite un enfoncement pareil à ceux qui fe trouvent au - deflbus des orbites du cerf & du daim , à l'endroit des larmiers ; cet enfoncement eft à pro- portion prefque aufîi profond dans le chevreuil , quoiqu'il n'ait point de larmiers. Il a , comme le cerf Largeurdu trou de lapreinJère vertèbre de haut enbas. o. o. 6 Longueur d'un côté à l'autre o. o. o J^ongueur des apophyfes tranfvcrfes de devant en arrière o. 1 . 6 Largeur de la partie antérieure de la vertèbre o. 1 . 6 Largeur de la partie poûérieure o. 1 . 11 Longueur de li face fupérieure o. r. 2 Longueur de la face inférieure o. o. 9 Longueur du corps de la féconde vertèbre o. 1. 3 Hauteur de l'apophyfe épineufe o. o. 7 Largeur. o. 1 . 10 Longueur du corps de la vertèbre la plus courte , qui efl: la feptième o. o. 10 Hauteur de la plus longue apophyle épineufe, qui elt celle de la feptième vertèbre o. 1. j Sa plus grande largeur o. Sa plus grande épaifîeur. o. Hauteur de l'apophyfe la plus courte, qui efl: celle de la iroifième vertèbre o. o. 3 Circonférence du cou , prife fur la fîxième & la feptième vertèbte } qui eit l'endroit le plus gros. ©. 6* 9 o. o. 232 Description pîeds. pouc. lignes Longueur de la portion de la colonne vertébrale, qui eft compofée des vertèbres dorfales o. 11. o. Hauteurdel'apophyfeépineutedelapremièrevertèbre. o. 2. o. Hauteur de celle de la troifième qui eft la plus longue, o. 2. 2. Hauteur de celle de la dernière qui eft la plus courte, o. o. 9, Largeur de celle de la dernière qui eft la plus large, ç». o. 8. Largeur de celle qui eft la plus étroite o. o. Longueur du corps de la dernière vertèbre, qui eft la plus longue o. 1 . Longueur du corps de la première vertèbre , qui e(l la plus courte o. Longueur des premières côtes o. Hauteur du triangle qu'elles forment o. Largeur à l'endroit le plus large o. Longueur de la huitième côte, qui eft la plus longue, o. Longueur de la dernière des fauiTes côtes, qui eft la plus courte o. Largeur de la côte la plus large o. Largeur de la plus étroite o. Longueur du fternum o. o Larcreur du fixième os, qui eft le plus large o. Largeur du premier os, qui eft le plus étroit o. Épaiiïeur du troifième os, qui eft le plus épais. . . o. Épaiiïeur du feptième os , qui eft le plus mince. . . o. Hauteur des apophyfes épineufes des vertèbres lombaires o. Largeur de celle de la troifième , qui eft la plus large . o. Largeur de celle de la dernière , qui eft la plus étroite o. o. 7 Longueur de l'apophyfe tranfverfe de la quatrième vertèbre , qui eft la plus longue o. 1. 4 Longueur du corps des vertèbres lombaires o. o. 1 1 Longueur 0. 8 3- 9 2. 9 1 . 5 8. 2 5- 0. 7 0. a- 9- 9 1 . 4 0. 3 0. 4 0. 1 0. 9 1. du Chevreuil. 233 pieds, pouc. lignes. Longueur de l'os ficrum o. Largeur de la partie antérieure o. Largeur de la partie poftérieure o. Hauteur del'apophyfe épineufe de la première faufTe vertèbre, qui eft la plus longue o. Longueur de la première faufTe vertèbre de la queue, qui efl la plus longue o. Longueur de la dernière , qui efl la plus courte.. . o. Diamètre o. Longueur du côté fupérieur de l'os de la hanche. . o. Hauteur de l'os, depuis le milieu de la cavité coty- loïde jufqu'au milieu du côté fupérieur o. Largeur au-defTus de la cavité cotyloïde o. Diamètre de cette cavité o. Largeur de la branche de l'ifchion, qui repréfente le corps de l'os o. EpaifTeur 0. Largeur des vraies branches prifes enfemble o. Longueur de la gouttière o. Largeur dans le milieu o. Profondeur de la o-outtière o, o Profondeur de l'échancrure de l'extrémité pofté- rieure o. o. Diftance entre les deux extrémités de l'échancrure, prife de dehors en dehors o. 2. 3 Longueur des trous ovalaires o. 1 . 2 Largeur o. o. Largeur du baflm o. 1 . 10 Hauteur o. 2. 6 Longueur de l'omoplate . o. j. o Longueur de fa bafe o. 3 . 2.. Tome VI. G g 3- 2 2. 3 0. 9 0. 6 0. 7 0. 4 0. T 2. 3 3- 6 0. 8. 0. 8. 0. 7' 0. 3 0. 6 2, 0. 1 . 8. 0. 1 1 , 23* Description pieds. Longueur du côté poftérieur o. Longueur du côté antérieur o. Largeur de l'omoplate à l'endroit le plus étroit. ... o. Hauteur de l'épine à l'endroit le plus élevé o. Diamètre de la cavité glénoïdc o. Longueur de l'humérus o. Circonférence à l'endroit le plus petit o. Diamètre de la tete. . o. Largeur de la partie fupérieure o. Epaifieur o. Largeur de la partie inférieure o. Epaifieur o. Longueur de l'os du coude o. o r Epaifieur à l'endroit le plus épais o. Hauteur de l'olécrane o. Largeur à l'extrémité o. Epaifieur à l'endroit le plus mince o. Longueur de l'os du rayon. * o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. Epaifieur fur le côté intérieur o. Epaifieur fur le côté extérieur o. Largeur du milieu de l'os o. Epaifieur o. Largeur de l'extrémité inférieure o. Epaifieur o. Longueur du fémur o. Diamètre de la tête o. Dijmètre du milieu de l'os o. Largeur de l'extrémiié inférieure o. Epaifieur o. poUc. lignes. 5. O. 4. I I o. 7 o. p o. p 10 9 o 3 6 1 o 7- 3 o. 1 *■ 3 o. 1 o O. I 6. 1 O. I I o. 6 o. o. o. 1 . o. 7- o. 0. 6 »• 5 1. 10 5 3 3 o 7 o S du Chevreuil. 23 5 piejj. pouc. lignes. Longueur des rotules. . , o. i . o. Largeur o. o. 7. EpailTeur o. o. 6. Longueur du tibia o. 8. 10. Largeur de la têie o. 1 . J. EpailTeur o. r . 7. Circonférence du milieu de l'os o. 2. Largeur de l'extrémité inférieure à l'endroit des mal- léoles o. 1 . EpailTeur o. o. Hauteur du carpe o. o. 10. Longueur du calcaneum o. 2. Largeur o. o. 7. EpailTeur à l'endroit le plus mince o. o. Hauteur de l'os cunéiforme & du feaphoïde, pris enfemble o. Longueur des canons des jambes de devant o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. r Epaifleur o. Largeur du milieu de l'os o. Epaifleur o. Largeur de l'extrémité inférieure o. Epaifleur o. Longueur des canons des jambes de derrière o. Largeur de l'extrémité fupérieure. o. EpailTeur o. Largeur du milieu de l'os o. Epaifleur o- Largeur de l'extrémité inférieure , o. Epaifleur °- 0. 5 5- 1 1 0. 9 0. 7 0. 5 0. 5 0. 1 0. 6 7- 0. 9 0. 9 0. 6 0. 7 0. 1 0. 0. 7« 2$6 Description, frc pieds, pouc, lignes. Longueur des os des premières phalanges o. i. 4. Largeur de l'extrémité fupérieure o. Largeur de l'extrémité inférieure o. \ pauTeur à l'endroit le plus mince o. Longueur des os des fécondes phalanges o. Largeur à l'endroit le plus étroit o. Epaifleur à l'endroit le plus mince o. Longueur des os des troifièmes phalanges o. Largeur o. r EpaifTeur , o. 0. S- 0. S- 0. 4- 0. 1 0. 0. 4- 0. 4- I . 0. 0. 4« 0. 5- Tom II PI XXXLHPa.; i3B ■ Ht Sève, delin Le Chevreuil i ' Baquoi/ifculp T07Tl.II. P/- X XX II y yy . ^^. /a- > ''.-i',- y.// La Chevrette < ". Jî.l.pl.-ll ■\-it/i>. Tivn IV PI \ \\l\ /',,., 2 Jt r, ,1,1 ï\- (l 258 Histoire Natu relle de vingt fois devant moi. » Mais ce font là fans Joute les plus grands efforts de leur inftinct; car leurs rufes ordinaires font moins fines 6c moins recherchées, ils fe contentent, iorfcju'ils font lancés 6c pourfuivis, de courir rapidement, 6c enfuite de tourner & retourner fur leurs pas; ils ne dirigent pas leur courfe contre le vent , mais du côté oppofé : les femelles ne s'é- Joignent pas tant que les mâles & tournent davantage. En général , tous les lièvres qui font nés dans le lieu même; où on les chalfe ne s'en écartent guère, ils reviennent au gîte, 6c fi on les chaffe deux, jours de fuite, ils font le lendemain les mêmes tours 6c détours qu'ils ont fait la veille. Lorsqu'un lièvre va droit Se s'éloigne beaucoup du lieu où il a été lancé , c'eft une preuve qu'il en: étranger, Si qu'il n'étoit en ce lieu qu'en pafTant. Il vient en effet, fur-tout dans le temps le plus marqué du rut , qui efl: au mois de janvier, de février 6c de 'mars, des lièvres mâles, qui rtlanquant de femelles en leur pays , font pfufieurs lieues pour en trouver 6c s'arrêtent auprès d'elles , mais dès qu'ils font lancés par les chiens, ils regagnent leur pays natal Si ne reviennent pas. Les femelles ne fortent jamais, elles font plus grolîes que les mâles, Si cepen- dant elles ont moins de force 6c d'agilité 6c plus de timidité, car elles n'attendent pas au gîte les chiens de û près que les mâles, 6c elles multiplient davantage leurs rufes 6c leurs détours; elles font airffi p'us déli- cates 6c plus fufceptiWes des impreifions de l'air, elles. D u Lièvre. 259 craignent l'eau & la rofée, au lieu que parmi (es mâles il s'en trouve plufieurs, qu'on appelle lierrrs LuIfïs , jjuj cherchent les 'eaux, 6c fe font cha^er dan* ic* étangs , les marais 6c autresJieux. fangeux;.; Ces lièvres ladres ont la chair de fort mauvais goût , 6c en général tous les- lièvres qui habitent les plaines baffes ou les vuiiécs ont la chair inhpide & blanchâtre , au lita que dans les pays de collines élevées on >de pJaipOs, en montagnes, où le ferpolet 6c les autres herbes iines abondent, [es levrauts, 6c même les vieux lièvres, font exceilens au •goût. On remarque feulement que ceux qui habitent le fond des bois dans ces mêmes pays, ne font pas à beaucoup près aufli bons que ceux qui en habitent les ftficres, ou qui fe tiennent dans les champs 6c dans les vignes , 6c que les femelles ont toujours la chair plus délicate que les maies. La nature du terroir influe. fur ces animaux comme fur .tous les autres: les lièvres de montagne font plus grands <5c plus gros que les lièvres de plaine, ils font auffi de couleur différente; ceux de montagne font plus î>runs fur. le corps, & ont plus cle bjanc'fôus le cou que ceux de plaine, qui font prefque rouges. Dans les 'hautes montagnes, & dans les pays du Nord, ils de- viennent blancs pendant l'hiver, & reprennent en été leur couleur ordinaire; il n'y en a que quelques-uns, & ce font peut-être lés plus vieux, qui relient toujours blancs , car tous,le deviennent plus ou moins en vieil- iiffant. Les lièvres des pays chauds, d'Italie,, d'Efpagu Kk ij i6o Histoire Naturelle de Barbarie, font plus petits que ceux de France & des autres pays plus feptentrionaux : félon Ariftote , ils étoient au (fi plus petits en Egypte qu'en Grèce. Us font également répandus dans tous «es climats: il y en a beaucoup en Suède, en Danemarck, en Pologne, en Mofcovie: beaucoup en France, en Angleterre, en Allemagne; beaucoup en Barbarie, en Egypte, dans les îles de l'Archipel, fur-tout à Délos a , aujourd'hui Idilis, qui fut appelée par les anciens Grecs Lagia, à caufe du grand nombre de lièvres qu'on y trouvoit. Enfin il y en a auffi beaucoup en Laponie L , où ils font blancs pendant dix mois de Tannée, & ne re- prennent leur couleur fauve que pendant les deux mois les plus chauds de l'été. Il paroît donc que les climats leur font à peu près égaux ; cependant on remarque qu'il y a moins de lièvres en Orient qu'en Europe, & peu ou point dans l'Amérique méridionale, quoiqu'il y en ait en Virginie , en Canada , & jufque dans les terres qui avoifinent la baie de Hudfon d & le détroit de * Voyez ïa defeription des îles de l'Archipel de Dapper. Amfierd* J73° P g< 3 75- h Voyez les œuvres de Regnard. Paris, i 742, tome I,p. 180. Jl gewo vagante. Parma, 1691, tom. II , pag. 46. Voyage de la Martinière. Paris , 1 671 , page 74. * Voyez (a relaiion de la Gafpéfie, par le P. le Cfercq. P.ris, l 6 p 1 , pages 48 8 , 48 p , 4p 1 , 4p 2. * Voyez le voyage de Robert Lade. Paris, 1744, tome II, page 3 1 7 ; & la fuiie des voyages de Dampier, tome V , page s ^7. du Lièvre. 261 Magellan ; mais ces lièvres de l'Amérique fepten- trionale font peut-être d'une efpèce différente de celle de nos lièvres, car les voyageurs difent que non-feu- lement ils font beaucoup plus gros , mais que leur chair euV blanche & d'un goût tout différent de celui de la chair de nos lièvres*; ils ajoutent que le poil de ces Jièvres du nord de l'Amérique ne tombe jamais, <5c qu'on en fait d'excellentes fourures. Dans les pays ex- ceffivement chauds, comme au Sénégal, à Gambie, en Guinée b , & fur-tout dans les cantons de Fida , d'Apam , d'Acra, & dans quelques autres pays fitués fous la zone torride en Afrique & en Amérique, comme dans la nouvelle Hollande & dans les terres de l'Ifthme de Panama, on trouve auffi des animaux que les voyageurs ont pris pour des lièvres , mais qui font plutôt des efpèces de lapins* , car le lapin eft originaire des pays chauds , & ne fe trouve pas dans les climats fepten- trionaux, au lieu que le lièvre eft d'autant plus fort & plus grand, qu'il habite un climat plus froid. Cet animal (î recherché pour la table en Europe , n'efl pas du goût des Orientaux: il eft vrai que la lot * Voyez le voyage de Robert Lade. Paris, i 744, tome II, page 317; & ta lui e des voyges de Dampier, tome V , page 1 67. h Voyez l'Hiiloire générale des voyages, par M. l'abbé Prévôt, tome ///, page 235 & 2$ 6. * Voyez le V< >yage de Dampier aux terres auflrales, tome IV, page 1 1 1 ; & le Voyage de Wafer imprimé à Ja fuite de celui de Dampier, tome IV, page 224 Kk iij 262 Histoire Naturelle de Mahomet > & plus anciennement la loi des Juifs, a interdit l'ufage de la chair du lièvre comme de celle du cochon ; mais les Grecs & les Romains en faisaient autant de cas que nous : Intcr quadrupèdes gloria prima lepus , dit Martial. En effet, fa chair eft excellente, fon fàng même efl très-bon à manger, & eft le plus doux de tous les fangs ; la graiffe n'a aucune part à la délicateffe de la chair, car le lièvre ne devient jamais gras tant qu'il eft à la campagne en liherté , & cependant il meurt fouvent de trop de graitte lorfqu'on Je nourrit à la mai fon. La chatte du lièvre ett i'amufement , & fouvent fa feule occupation desgens oififs de la campagne: comme die fe fait fans appareil & fans dépenfe, & qu'elle ett même utile, elle convient à tout le monde: on va le matin Sl le foir au coin du bois attendre le lièvre à fa rentrée ou à fa fortie; on le cherche pendant le jour dans les endroits où il fe gîte. Lorfqu'il y a de la fraîcheur dans l'air par un foleil brillant , & que le lièvre vient de fe gîter après avoir couru , la vapeur de fon corps forme une petite fumée que les chatteurs aperçoivent de fort loin, fur- tout fi leurs yeux font exercés à cette efpèce d'obfervation ; j'en ai vu qui , conduits par cet indice, partoient d'une demi-lieue pour aller tuer le lièvre au gîte. Il fe Iaifle ordinairement ap- procher de fort près, fur-tout fi l'on ne fait pas femblant de le regarder, & fi au lieu d'aller directement à lui on tourne obliquement pour l'approcher. Il craint les chiens du Lièvre. 263 plus que les hommes , & lorfqu'il fent ou qu'il entend un chien , il part de plus loin : quoiqu'il coure plus vite que les chiens, comme il ne fait pas une route droite, qu'il tourne & retourne autour de l'endroit ou il a été lancé , les lévriers , qui le chaflent à vue plutôt qu'à l'odorat, lui coupent le chemin , le faififlent Si le tuent, II fe tient volontiers en été dans les champs , en automne dans les vignes , Se en hiver dans les bluffons ou dans les bois, Se l'on peut en tout temps, fans le tirer, le forcer à la courfe avec des chiens cou- rans ; on peut auffi le faire prendre par des oifeaux de proie; les ducs, les bufes, les aigles, les renards, les loups , les hommes lui font également la guerre: il a tant d'ennemis qu'il ne leur éehappe que par hafard , Si il efl bien rare qu'ils le laiifent jouir du petit nombre de jours que la Nature lui a comptés. sw4 ^r^W'^ 264- Description — '■■■ - ■ ■ y » ' * ■■■!!»■ ■ ■ ■ - ■■■■■ _ ■■ ■— pi, D E S C R I P T I O N DU LIEVRE. r L y ;i moins de différence entre les animaux ruminans à -*• pied fourchu , dont nous avons donne la defcrjption dans cet Ouvrage , qu'il ne s'en trouve dans le lièvre comparé aux animaux fifîipèdes qui ont auffi été décrits. Quoique le chien & le chat diffèrent l'un de l'autre par plufieurs caractères très- marqués, le lièvre a un plus grand nombre de caractères parti- culiers, qui par leur réunion le diftinguent non- feulement du chien & du chat , mais de tout autre animal qui ait été obfervé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur , (1 on en excepte le lapin , dont nous donnerons la description immédiatement après celle du lièvre. Cet animal a la lèvre Supérieure fendue jufqu'aux narines, les oreilles très - alongées , les jambes de derrière beaucoup plus longues que celles de devant , &. la queue courte ; le mâle n'a point de ferotum avant qu'il (oit avancé en âge , &. lorfque le ferotum paraît, il eft double, car il y en a un dans chaque aine ; il fe trouve auffi dans chaque aine du mâle ck de la femelle , près des parties extérieures de la génération , un efpace allez grand qui efl dégarni de poil , & de chaque côté du périnée du mâle 6k de la vulve de la femelle , une glande placée au bord antérieur d'un enfoncement qui efl dans la peau. Les parties extérieures de la génération lont fi peu apparentes dans le mâle, que pour les reconnoître il faut les obferver de près ; au contraire le gland du clitoris efl pref- que au fîi gros dans la femelle que celui de la verge du mâle, L'orifice pu Lièvre. 265 L'orifice du prépuce n'eft guère plus éloigne Je l'anus que la vulve , c'eft pourquoi on a cru dans le vulgaire que chaque individu de l'efpèce du lièvre avoit les deux (exes ; mais les Anatomiftes ne font jamais tombes dans cette erreur , qui n'a pas même pu fe (bu tenir parmi tous les chaffeurs. On verra dans la fuite de cette defeription , qu'il eft facile de diflinguer les lièvres mâles & femelles de tout âge. Les véficules féminales du mâle forment une poche affez grande ; le corps de la ma- trice de la femelle n'a point de col qui le fépare du vagin , 8c chacune dts cornes a un orifice qui fê dilate dans l'accouche- ment : i'allantoïde du fœtus eft place le long du cordon ombi- lical , ck aboutit au placenta qui eft plat & arrondi. Le caecum eft très-long , & conformé d'une manière fort fmgulière ; il y a près de lmfertion de l'ileum avec le colon , un orifice qui com- munique dans un fécond cœcum très - petit en comparaifon de l'autre deffus ks premières circonvolutions. Le duodénum s'étendoit le long du côté droit jufque dans la région iliaque, & même dans la région hypogafhïque où il faifoit quelques petites circonvolutions en fè repliant en avant: celles du jéjunum étoient dans la région ombilicale fur le cœcum ck dans la région iliaque gauche; il y en a quelquefois dans la région épigaftrique ; le grouppe quelles forment efl mobile de même que celui de l'ileuin : les circon- volutions de cet intefiin fe trouvoient dans le côté gauche, enfin l'ileum fuivoit le cœcum depuis fon extrémité jufqu'à environ la moitié de fâ longueur , Se y tenoit par une membrane. Cette portion de i'iieum étoit placée le long de la courbure inté- rieure du cœcum , & s'étendoit de gauche à droite dans la partie poftérieure de la région ombilicale, fe prolongeoit en avant & fk replioit en dedans & lui peu en arrière près de l'inlertion du cœcum. du Lièvre. 27} cœcumi Le a -Ion fui voit la même route en feus contraire , car il s'étendoit fous l'ikum un peu en avant, enfuite à droite, il fe replioit en arrière 6e de droite à gauche jufqu'à l'extrémité du cœcum , v Lièvre. 2-yy la longueur étoit d'environ deux pouces , fur fix ou /êpt lignes de largeur. Le poumon reflembloit à celui du chien pour le nombre des lobes & pour leur polition , car il y en avoit quatre à droite 5c deux à gauche ; la figure de ces lobes étoit aufli à peu près la même que dans le chien; l'aorte fe partageoit en trois branches. La langue étoit épaiiFe , principalement dans la partie poflé- rieure, où il fembloit qu'il y eût une petite langue collée deilus, parce qu'elle étoit plus élevée que la partie antérieure. Il y avoit d'un bout à l'autre des papilles û petites, qu'on avoit peine à les apercevoir , <5c près de la racine deux petites glandes à calice , une fur chaque coté. Le palais étoit traverfé par quinze filions dont les bords étoient courbés en différera fens, & interrompus pour la plupart dans le milieu. L'épiglotte étoit large, mince, & échancrée dans le milieu du bord de fa partie antérieure; la partie poflérieure de l'entrée du larynx formoit vmt pointe renverfée en arrière. Il y avoit moins d'anfractuofités fur le cerveau que fur ceux des animaux qui ont déjà été décrits dans cet Ouvrage; le cerveau pefoit trois gros, & le cervelet trente-huit grains. Les lièvres mâles & femelles ont dix mamelons , cinq de chaque côté , quatre fur la poitrine , ck fix fur le ventre ; mais ils font li petits fur les malts, qu'il eft aifez difficile de les trouver: d'ailleurs ce nombre n'elt pas complet dans tous les individus, fouvent il manque quelques mamelons, foit fur la poitrine, foit fur le ventre. Cet animal n'a point de ferotum fitué entre l'anus (A, p/. XLIl , fig. i , qui repréfente les parties extérieures de fa génération d'un levraut^ & l'orifice du prépuce (B ) ; cet orifice n'elt qu'à cinq lignes de diflance de l'anus. ^La verge ne tient Mm iij 278 Descripti on pas à i abdomen, comme dans la plupart des quadrupèdes, elfd en en 1 détachée , & la peau qui l'entoure & qui forme le prépuce , efr. tirée du côté de l'anus par une forte de frein (C) , de façon qu'elle eft courbée, & que le gland eft dirigé en arrière lorfqu'iï n'y a point d 'érection ; mais dans l'érection, le gland (A, pi. xlii 1 , fig. 1 , qui repréfente les parties extérieures de la génération d'un vieux lièvre , dont la verge paroît au dehors^ fe porte en avant , parce que le prépuce (B ) qui le tenoit en arrière glilîe le long de la verge (C) , & ne l'empêche plus de fe diriger en devant. La peau de la verge & du prépuce (D D , p/. xlii , fig. 1 ) eft garnie de poil blanc , femblable à celui du ventre ( EE) ; ce poil forme une a(Tez grolfe touffe (FF) qui fe trouve jointe à deux autres touffes de pareil poil; elles font de chaque côté de la verge, Cv recouvrent les tefticules. Ils fe trouvent chacun dans une (orte de (croturn ou de bourfe (DE, pi XLIII , fig. 1 ) qui eft dans l'aine entre la verge &: la cuifTe ; ces bourfès ont environ un pouce & demi de hauteur, deux pouces de longueur, Se fix lignes d'épaitfeur; elles ne font pas encore formées dans les levrauts, parce que leurs teflicules refient dans l'abdomen. La fice de chaque bourfe qui touche à la verge > 8c la face de la peau de la verge qui touche à la bourfe , n'ont point de poil. II y a de chaque côté de la verge , à peu près dans le milieu de l'efpace dégarni de poil, une glande ovoïde (G H , pi xlii , fig. 1 ; & F G , pi xliii , fig. 1 ) dont le grand diamètre a quatre lignes de longueur, & le petit deux lignes & demi ; la direction du grand diamètre fuit celle de la verge : on voit fur le milieu de cette glande un orifice qui communique au dedans. Il fe trouve derrière chacune de ces glandes , entre la ver^e & le rectum , une cavité dans la peau , dont les bords ont à peu près la* même courbure que ceux d'un croiflânt; la du Lièvre. 279 glande efl au centre : la largeur de la cavité eft d'environ trois lignes, la profondeur de trois ou quatre lignes, Se la longueur de huit lignes, en fuivant la courbure du bord extérieur: les parois de cette cavité font enduites d\me matière defîcchée, de couleur jaunâtre, qui a une odeur très-puante & très-forte. Il y avoit des glandes fort apparentes autour de l'orifice du prépuce; le gland (A, pi x lu) de la verge étoit de figure conique, & la verge (B) fort petite, de même que les prollates (C). Les véficules féminales formoient une poche oblongue (D) , dont le fond étoit auffi large que le milieu; la veffie ( E) avoit la figure d'une poire alongée; les teflicules ( F G ) étoient oblongs ck un peu courbés , de même que le tubercule de l'épididyme (HI) ; la fubftance du tefticule étoit rougeâtre au dehors Se blanchâtre au dedans , avec une teinte de couleur de chair; il y avoit une racine longitudinale dans le milieu. On a auffi repréfenté fur la même planche les deux bourfès (KL) d'où les teflicules ont été tirés , l'anus (M) , une portion du rectum (N) , les cordons (O) de la verge, & les canaux déférens (PQ). Au premier coup d'œil , les parties de la génération qui pa-> roiffent à l'extérieur dans la femelle , diffèrent peu de celles du mâle; la vulve (A, pi xlii , jtg, 2 , qui repréfenté les parties extérieures de la génération d'une jeune hafe^ eft tournée vers l'anus (B) comme l'orifice du prépuce; elle efr. auffi placée, comme cet orifice, au-deffus d'une groffe touffe (C) de poil; il y a de chaque côté de la vulve une glande ( D D), Se une cavité au-devant de cette glande, femblables à la glande & à la cavité qui fe trouvent de chaque côté du périnée du mâle; fa face intérieure de la cuiffe de la femelle eft auffi dégarnie de poil fur un efpace ( E F qui a environ un pouce de longueur & 280 Description neuf lignes de largeur, comme dans le mâle. Quoique la vulve Toit réellement plus grande 8c placée plus près de l'anus que l'orifice du prépuce , le plus fouvent on ne peut s'en apercevoir qu'après en avoir écarté les bords; car ils font pour l'ordinaire collés l'un contre l'autre dans leur partie fupérieure, de façon que iorilice de la vulve paroît auiTî étroit ck auffi éloigné de l'anus que celui du prépuce , & lorfque l'on abaiflê (es bords pour (avoir s'ils cachent une verge, on en fait foi tir le gland du clitoris (A, pi. x Li 1 1 , fig. 2 , qui représente les parties exté- rieures de la génération d'une vieille hafe^. Ce gland eil auift apparent que celui de la verge du mâle, fur-tout dans les vieilles hafes; il paroît en forme de languette (A, pi. XLv) mince <5c pointue, qui a trois ou quatre lignes de largeur. Loi (qu'on étend le vagin, le gland du clitoris difparoît & le trouve collé fous les parois du vagin ; au contraire lorfqu'on ferre la vulve de façon à faire fortir le gland du clitoris , on le voit paroît re de la longueur d'environ deux lignes; dans cet état il reflemble beau- coup au gland de la verge du mâle, qui eil fort petit, & qui paroît rarement au dehors; c'eft pourquoi on a cru que les lièvres & les hafes changeoient de fexe ou qu'ils étaient her- maphrodites. Cependant il eil aifé de reconnoître leur fexe ; quoique les bourfes du mâle ne foient pas encore formées par la forlie des tefticules hors du ventre : s'il y a un périnée au-deffous de l'anus, l'animal eft mâle, & l'orifice du prépuce le trouve à quatre ou cinq lignes de diffonce de l'anus; au contraire dans la femelle la vulve n'efl féparée de l'anus que par ks parois & celles du rectum , ce qui forme une cloifon qui n'a pas une ligne d'épaiffeur dans les jeunes femelles, & au plus deux lignes dans les vieilles. Les bords de la vulve & les parois du vagin (B, pi. xlv ) font D U L 1 È V R E. 28 I font fort minces; ce neft que dans les hafes pleines que l'on peut reconnoîlre l'endroit où le vagin fe joint au corps de la matrice, car la matrice de ces animaux n'a ni cou , ni orifice interne , bien marqué ; on ne diftingue le commencement du corps de la matrice , qu'en ce que fes parois font beaucoup plus cpaitfes, dans les hafes pleines, que les parois du vagin; on reconnoît à ce figne, que le vagin finit & que le corps de h matrice commence un peu au-delà de l'orifice^ de l'urètre (D). Les cornes ( EF) de la matrice étoient adhérentes l'une à l'autre fur la longueur de quatre lignes à leur origine ( G) ; elles avoient à peu près la même grofleur dans toute leur étendue: on a représenté des flilets ( Hl) dans les orifices dts cornes, pour les rendre apparens ; leur extrémité postérieure reffemble en quelque façon au cou de la matrice des autres animaux, & les orifices le dilatent pour l'accouchement. Chacun dts tefli- cules (KL) le trouvoit à moitié enveloppé dans le pavillon ; ils étoient gros, de couleur jaunâtre, & parfemés de petites véfictiles lymphatiques ; la fubftance du dedans avoit une couleur plus pâle que celle que l'on voyoit au dehors: l'urètre étoit très-court, & la veffie (M) avoit la figure d'une poire alongée. On voit fur la même planche les trompes (NO), l'anus ( P), la glande (Q) & la cavité (R), qui fe trouvent de chaque coté entre la vulve & le rectum (S). La hafè fur laquelle les dimenfions des parties de fa géné- ration ont été prifes , pefoit fept livres un quart ; elle avoit , depuis le bout du mufeau jufqua l'anus, un pied huit pouces & demi de longueur; celle de la tête étoit de trois pouces neuf lignes, depuis le bout des lèvies jufqua l'occiput : le mufeau avoit quatre pouces de circonféierice prife derrière ks narines, Tome VI. Nn 282 Description & la tcte fept pouces cinq lignes derrière les yeux. La circon- férence du corps étoit de dix pouces fix lignes derrière les jaml)es de devant , d'un pied dans le milieu à l'endroit le plus gros , Se de dix pouces devant les jambes de derrière. L'allantoïde du lièvre diffère beaucoup , par fa figure 6k fa pofition , de celle des animaux qui ont déjà été décrits dans cet Ouvrage , & le placenta eft auffi très- différent de celui de ces autres animaux , ou des parties qui en tiennent lieu. Pour décrire les enveloppes du fœtus de lièvre , j'ouvris une hafê pleine, qui m'avoit été envoyée de Verfailles au Jardin du Roi le 1 8 août: elle peloit huit livres quatorze onces, Se elle avoit un pied neuf pouces de longueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus; la circonférence du corps étoit de dix pouces derrière les jambes de devant , d'un pied trois pouces dans le milieu à l'endroit le plus gros , Se de neuf pouces devant les jambes de derrière* Il y avoit trois fœtus dans la corne gauche de la matrice, je les en tirai (ans qu'il parut que leurs enveloppes adhéraient aux parois de la corne : ces fœtus étoient dans l'attitude repréientée p/. xlvj , fig. 1 , la tète (A) penchée vers la poitrine, Sl les pieds de devant (B) appliqués de chaque côté de la tête. Le chorion (CCC) enveloppoit le fœtus en entier , ck on voyait près du ventre le placenta (D) qui étoit en forme de difque, à peu près comme le placenta de l'homme; il avoit environ w\\ pouce ce demi de diamètre ; la couleur étoit jaunâtre , avec quelques teintes de rouge, /a face extérieure (D, fig.. 1 ; E, fig. 2 & 3 ) étoit inégale, & fes bords (FF, fig. 1 ; G G , fig. 2. & 3) étoient rouges. Il y avoit fur la paroi intérieure de la corne de la matrice quelques mollécules d'une fubitance femblable à du Lièvre. 283 celle du milieu de laface extérieure du placenta, qui paroiflbient être les relies de l'adhérence qui avoit été entre ces deux parties. La face intérieure du placenta ( fig. q.) étoit rouge & un peu tuberculeufe dans toute Ton étendue, comme les bords de la face extérieure: on voit dans cette figure une partie (H) du cordon ombilical , avec les ramifications que forment (es vaiffeaux. Le chorion (AA, pi. x lv i i ) ayant été déchiré & étendu; je vis l'amnios qui enveloppoit le fœtus en entier : après avoir déchiré cette féconde enveloppe, comme la première, j'en tiraj le fœtus (B). En le tenant fufpendu à une certaine dillance au- deiîus des lambeaux (AA) du chorion , qui étoient étendus fur une table, je reconnus les lambeaux (CC) de l'amnios, qui flottoient autour du cordon ombilical (D): ce cordon aboutitîoit au placenta (E) qui le tronvoit au centre du chorion (AA) ■ mais la partie inférieure du cordon étoit beaucoup plus grotîè que la partie (upérieure (D) , & fon extrémité aboutiiîbit aux bords du placenta, & formoit au-defîus une cavité, dans laquelle je voyois une liqueur flotter fur le placenta. Alors je ne doutai pas que cette liqueur ne fût celle de l'allantoïde, & que celte mem- brane ne s'étendît avec le cordon ombilical jufqu'au placenta. Pour m'en affurer, je fis enfler la partie inférieure du cordon en y introduifant de l'air à l'endroit (E) où l'amnios (CC) le dé- tachoit du cordon, 6k où je fis une ligature pour retenir l'air; par ce moyen la partie inférieure du cordon ombilical , ou plutôt l'allantoïde, forma au-delîus du placenta une bulle (CC) de près de deux pouces de diamètre : on voyoit au dedans de cette bulle trois filets ( H I K) qui venoient de la partie fupérieure du cordon ombilical , & qui fe divifoient chacun en deux branches près du placenta; ces filets étoient les vaifieaux fanguins du cordon : l'aUanto'ide formoit une çloifou entre chacun des trois filets & tes N n ij 28-f Description parois de la bulle , de forte que la cavité étoit à demi partagée çn trois cellules , à peu près comme un fruit à trois capfuies. La longueur du cordon depuis l'ombilic jufqua la bulle formée par l'allantoïde, n étoit que de neuf lignes. Je ne rapporterai pas ici les dimenlions du fœtus, parce que les principales font énoncées dans la description de la partie du Cabinet, qui a rapport à l'hiftoire naturelle du lièvre, à l'article d'un fœtus, ious le N.° dcxliii; d'ailleurs toutes les figures des planches x LV I & XLVII foui repréfentées de grandeur naturelle. pieds, poue. lignes. Longueur des inteflins grêles, depuis le pylore juf- qu'au cœcum i i . 6. Circonférence du duodénum dans les endroits les plus gros o. Circonférence dans les endroits hs plus minces o. Circonférence du jéjunum dans les endroits les plus gros o. Circonférence dans les endroits les plus minces. ... o. Circonférencede l'ileum dans les endroits les plus gros. o. Circonférence dans les endroits les plus minces. . . o. Longueur du cœcum 2.. Circonférence à l'endroit le plus gros o. Circonférence à l'endroit le plus mince o. Circonférence du colon dans les endroits les plus gros o. Circonférence dans les endroits les plus minces. . . o. Circonférence du reétum près du colon o. Circonférence du rectum près de l'anus o. Longueur du colon & du reclum pris enfcmble. ... 5. Longueur du canal inteftinal en entier, non compris le cœcum 16, 6. o. \J • V. I. 6. I . 3- I. 6. I . 3- 1 . 6. I . 3- 1. 0. 5- 6. 1. 9- y 0. y 9- 1. 6, 1. 9- 0. 0. D V L I i V R E. 285 P'eds. pouc. lignes- Grande circonférence de l'eftomac 1, o. o. Petite circonférence o. 8. o. Longueur de la petite courbure depuis l'œfophage jufqu'à l'angle que forme la partie droite o. o. 10. Longueur depuis l'œfophage jufqu'au fond du grand cul-de-fac o. Circonférence de l'œfophage o. Circonférence du pylore o. Longueur du foie o. Largeur o. Sa plus grande épaifleur o. Longueur de la véficule du fiel . . o. Son plus grand diamètre o. Longueur & formoit une branche (F) prefque auffi longue que la partie inférieure (G) de l'omoplate ; cette branche avoit à (on extré- mité (H) un crochet (I) qui s'étendoit en arrière fur la longueur de fix lignes. L'humérus f F, pi. xlviii) étoit plus mince, plus long ck moins courbe que celui du chien, & les os (G) du O o \\ 292 Description coude & du rayon étoient plus courbes, &: à proportion plus minces & plus longs , dans le lièvre que dans le chien. Le lièvre a le fémur (H) plus long que le chien , la partie (ûpérieurè ell aplatie en devant & en arrière, il y a au-delîous de l'extrémité fupérieure deux apophyfes , une de chaque côte , l'externe ell un peu recourbée en devant » Se plus grorîè que l'interne qui le trouve à l'endroit du petit trochanter. Le tibia ( I ) étoit tle beaucoup plus long que celui du chien , & le péroné s'uniifoit avec le tibia dans la partie moyenne fupéiieure de cet os. Le carpe (K) du lièvre ed: compofe de huit os , quatre en chaque rang ; les deux premiers os du premier rang correfpondent au premier os du premier rang du carpe du chien : au refte , le carpe de ces deux animaux ne diffère pas d'une manière bien marquée, (oit pour la ligure, foit pour la polition des autres os. Il n'y a que fix os dans le tarie (L); le premier os du méta- tarfe s'étend jufqu'auprès du feaphoïde , & occupe la place du troihème os cunéiforme, qui ne le trouve point dans le lièvre. Le cuboïde ell; moins alongé que dans le chien , auiTi le calca- neu m defeend plus bas que laitragale, c'eff-à-dire, plus en avant, l'animal étant appuyé fur le talon. Le feaphoïde a une apophyfe a(Tez longue fur la face poitérieure , cette apophyfe efl derrière l'extrémité fupérieure du premier os du méîatarfe. Le premier &. le cinquième os du métacarpe croient à pro- portion plus longs que dans le chien ; le quatrième &c dernier os du métatarfe avoit une apophyle (A,fig.8, vLxlix) bien marquée fur le côté extérieur de fon extrémité (upérieure. pieds, pouc. i fgnes, Longueur de la tête depuis le bout des mâchoires jufqu'à l'occiput , „ v o. 3. 2~ du Lièvre. 293 piofs. pouc. lignes. La plus grande largeur de la tête o. i. 8. Longueur de la mâchoire inférieure, depuis ton extrémité antérieure jufqu'au bord poderieur du contour de les branches o. Largeur delà mâchoire inférieure à l'endroit des barres, o. Largeur à l'endroit du contour des branches .... o. o Largeur des branches au - deflous de l'apophyic condyloïde o. Diflance meiurée de dehors en dehors entre les contours des branches o. Diflance entre les apophyfes condyloïdes o. Lpaifleur de la partie antérieure de l'os de la mâchoire fupérieure à l'endroit des dents incifives o. Largeur au milieu des barres o. Longueur du côté Supérieur o. Difbnce entre les orbites «Se l'ouverture des narines, o. Hauteur de cette ouverture o. Largeur o. Longueur des os propres du nez o. Largeur à l'endroit le plus large o. Largeur des orbites o. o Hauteur o. Longueur des plus longues dents incifives au dehors de l'os o. Largeur à l'extrémité o. Longueur des plus groiTes dents màchelières au dehors de l'os o. Largeur °» ÉpaiiTeur °« Longueur des deux principales parties de l'os hyoïde. . o. Laig^ur dans le milieu °- Oo iij 2. 7- o. 2_L I . o. 0. 3- I . 3- I . 2. 0. 5- o. 6\ 2_ o. 1 . 2. o. i- o. 6. I . S. o. 5- I . i . o. I o. 0. 5- o. i. o. 3- o. 2. o. >3 o. 5- o, jv 294. D E S C R I P T I O pieJs. pouc. lignes; Longueur de l'os du miJieu ^ . . o. o. 3 . Circonférence o. o. 7. Longueur du cou.. ., o. ?. o. Largeurdu trou de la première vertèbre de haut en bas. o. o. j. Longueur d'un côte à l'autre o. o. 4. Longueur des apophyles tranfverfes de devant en arrière o. o. 3^. Largeur de la partie antérieure delà vertèbre o. o. y. Largeur de la partie poflérieure o. 1. 1. Longueur de la face fupérieure o. o. 4. Longueur de la face inférieure o. o. 2. Longueur du corps de la féconde vertèbre o. o. 8. Hauteur de l'apophyfe épineufe o. o. 2, Largeur o. o. 8. Longueur de la vertèbre la plus courte , qui eft la feptième O. o. 4. Hauteur de la plus longue apophyfe épineufe, qui eft celte de la feptième vertèbre o. o. 2. Largeur o. o. 1 . Circonférence du cou ; prife fur la fïxième vertèbre, qui ell l'endroit le plus gros o. 2. 4. Longueur de la portion de la colonne vertébrale, qui cil: compofée des vertèbres dorlales o. Hauteurdel'apophyfeépineufede la première vertèbre, o. Hauteur de celle de la troifième & de la quatrième vertèbre, qui font les plus longues o. Hauteur de celle de la douzième qui eft la plus courte» o. Largeur de celle de la onzième qui efl la plus large, o. Largeur de celle de la quatrième , qui efl la plus étroite dans le haut • o. Longueur du corps de la dernière vertèbre, qui eft la plus longue , o. o. $, 5- 2. 0. 5- 1 . 0. 0. 4. 0. 3- 0. z 3* du Lièvre. 295 pieds, pouc. ligne* Longueur du corps de la première vertèbre , qui efl lu pius courte o. o. 3 . Longueur des premières côtes o. 1. o. Diflance entre les premières côtes à l'endroit le plus large o. o. o. Longueur de la feptième côte, qui efl la plus longue. 0. 4. 6. Longueur de fa dernière des faufles côtes, qui efl la plus courte O. 2. 8. Largeur de la côte la plus large o. o. 4. Largeur de la plus étroite o. o. 1 . Longueur du flernum o. 5. 5. Largeur du quatrième os, qui efl le plus large à l'ex- trémité poltérieurc o. o. 4. Largeur du premier os, qui efl le plus étroit à l'ex- trémité antérieure o. o. ~. EpaifTeur du treizième os, qui efl le plus épais. . . o. o. 4. Epaifîeur du fixitme os, qui efl le plus mince . . . . o. o. 1. Hauteur de la plus Ioncuie apophyfe épineufe des vertèbres lombaires, qui elt celle de la i/xième.. . . c. o. y. Hauteur de la plus courte, qui efl celle de la pre- mière vertèbre. ...... o. o. 4^. Largeur de celle de la dernière, qui efl la plus large, o. o. 4. Largeur de celle de la première , qui efl la plus étroite o. o. i{. Longueur de l'npophyfe tranfverfe de la cinquième vertèbre, qui efl la plus longue o. 1. 3. Longueur de celle de la première , qui efl; la plus courte ,. o. o. 5. Longueur du corps de la cinquième vertèbre lom- baire , qui eft la pfus longue. , o. o. 10» Longueur du corps de la dernière , qui efl la plus courte , o. .©, S ,- 296 Description picJs. pouc. ligne?. Longueur de l'os îacruin o. 2. 3. Largeur de la partie antérieure o. 1. 6. Largeur de la partie pollérieure o. o. 2. Hauteur del'apophyfe épineufe de la faufie vertèbre, qui eft la plus longue o. o. 7. Longueur de la première faufle vertèbre delà queue, qui en 1 la plus longue o. o. 5. Longueur de la feptième , qui eil la plus courte.. .0. o. 3. Longueur de la partie antérieure de l'os de la hanche, o. i. 2. Hauteur de l'os, depuis le milieu de la cavité coty- loïde juiqifau milieu du côté fupérieur o. 2. o. Largeur au-defîus de fa cavité cotyloïde o. o. j. Diamètre de cette cavité , o. o. j. Largeur de la branche de l'ifchion, qui repréfente le corps de l'os o. o. 4^. Epaiueur o. o. 2. Largeur des vraies branches prifes enfemble o. o. 4^. Longueur de la gouttière o. 1 . 1 . Largeur dans le milieu o. o. 11. Profondeur de la gouttière o. o. 9. Profondeur de l'échancrure de l'extrémité pofté- rieure o. o. 10. Diflance entre les deux extrémités de l'échancrure, prife de dehors en dehors o. 1. 6. Longueur des trous ovalaires o. o. 10. Largeur o. o. 6\. Largeur du bafîin o. 1 . 2. Hauteur o. 1 . 1 . Longueur de l'omoplate o. 3. 2. Largeur à l'endroit le plus Jarge < o. 1 . 6. Longueur du côté poflérieur o. 2. 10. Largeur de l'omoplate à l'endroit le plus étroit.. . . o. o. 4. Hauteur du Lièvre. 297 piedi. pouc- ligne;» "Hauteur de l'épine à l'endroit le plus élevé. ..... o. o. y. Diamètre de la cavité glénoïdc , o. o. 5. Longueur de l'humérus o. 3. 10. Circonférence à l'endroit le plus petit o. o. 10. Diamètre de la lêie o. o. 6. Largeur de la partie fupérieure o. o. 7. Fpuitteur o. o. 9. Largeur de la partie inférieure o. o. 5. EpailTeur o. o. 4. Longueur de l'os du coude o. 4. 8. Epaiflêur à l'endroit le pins épais o. o. 4. Hauteur de i'olécrane o. o. 7. Largeur à l'extrémité . . o. o. 5-. FpaifTcur à l'endroit fe plus mince o. o. 2. Longueur de l'os du rayon o. 4. o. Largeur de l'extrémité fupérieure o. o. 4. EpailTeur o. o. 3 . Largeur du milieu de l'os o. o. 3 • f EpaiAeur o. o. 2» Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 4. f m EpailTeur o. o. 27. Longueur du fémur o. 4. 10. Diamètre de la tête o. o. 5. Circonférence du milieu de l'os o. 1 . 3* Largeur de l'extrémité inférieure « o. o. 3. EpaifTeur o. o. y{» Longueur des rotules o. o. 57. Largeur o. o. 3 . EpaifTêur o. o. 2. Longueur du tibia. . ..,,,,..,.#... o- 5 • ** Tcme VI Pp 29$ Description picJî. pouc lignes». Largeur de la tête o. o. p. Epaifîeur o. o. i o. Circonférence du milieu de l'os o. i. 2. Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 7, Epai/Teur , o. o. 4. Longueur du péroné o. 2. i, Circonférence à l'endroit le plus mince o. o. 4. Largeur de la pnnie fupérieure o. o. 3. Largeur de la partie inférieure o. o. 1. Hauteur du carpe o. o. 3 . Longueur du calcaneum o. 1 . 3. ->.' Largeur o. o. Epaifleur à l'endroit le plus mince, . . o. o. 2. Hauteur du premier os cunéiforme & du feaphoïde, pris cnfemble o. o. 5. Longueur du troifième os du métacarpe, qui cil le plus long o. 1 . 2. Largeur du milieu de l'os o. o. 1-. Longueur du premier os du métacarpe qui efl le plus court o. o. z\. Longueur du milieu de l'os o. o. 1-, o ■ Longueur du fécond os du métatarfe , qui eil le pluj long o. 1 . 11. Laroeur du milieu de l'os o. o. 2. o Longueur du quatrième os du métatarfe , qui eft le plus c< urt o. 1. 7. Largeur du milieu de l'os. . o. o. 2. Longueur des premières phalanges du doigt du milieu des pieds de devant O. o. 6. La&geur dans le milieu de l'os o. o. 1. Longueur des fécondes phalanges o. o. 3, Tàrrull Pl.UXr.pao. i5G. I>e Stv* Jel LE LIEVRE. / P l; VI XXXZYPaai • p J. ■ J Tant If Pi .AI. paç //,/ / F B , & -' ■ DèStve Pc! T>>»> 71 FI. XIJ Paa iaS, fi ur. \ T.vn 1 1 PI Xl.lf Paa 2 i 1 F F g) I) % '1 lM - Ai av ri. xr.ni. /'•'.' - frr/.T. I - , -/) c; M /*;. 2. -;> ^ 'J V ^ 4a^ ' ',7 A, ' j ' *S , "*U -y /" ' *__ =« Z) J". 7,-/ VI /'/ X/J /'/'.:.; 2g 8 Tûtn l'I PI XI l !',,., % a s Buves l Jni.-i ujiuun ./.■/ . Tom /.'. I l'i ,,.1. A F,., y à , Fia. S. Vrl Tom il PL. ÎLm.Faa2?S /V /.//// Jcub ri xi i m /:,., i„g $$$$$$£ : n £ Z-^ PARTIE DU CABINET qui a mpport à THiJloire Naturelle DU LIÈVRE. N.° D C X L I I I. Fœtus de lièvre. LE corps Je ce fœtus efl courbe , & la tête penchée vers la poitrine; les jambes de devant font pliées à l'endroit du coude & collées fur la poitrine, de façon que chaque pied fê trouve appliqué contre la tête , entre l'oeil & l'oreille. Les oreilles font couchées en arrière le long du cou , les deux talons fe touchent , Si les pieds font renverfés contre le bas-ventre. Le poil elt déjà formé , Si. les couleurs font marquées fur ce fœtus, qui a trois pouces dix lignes de long depuis le fommet de la tête jufqua l'origine de la queue, & im pouce trois lignes depuis le bout du mufeau jufqua l'occiput; les oreilles ont huit ligues de longueur, Se la queue a un demi-pouce. N.° D C X L I V. Levraut nouveau ne monflrueux. Ce monftre a deux corps , huit jambes , une tête & quatre oreilles; les deux corps font réunis par la poitrine, de forte que i abdomen de l'un des corps fè trouve vis-à-vis l'abdomen de du Cabinet. 301 l'autre: le mufeau eft très-imparfait, car il n'y a point de Louche ni de narines, &c on ne (ènt pas au-dedans les os des mâchoires; il n'y a qu'une cavité ronde à l'endroit de la bouche & des narines : ce mufeau informe eft place au-defîus de I épaule gauche du corps qui cft à gauche , & de l 'épaule droite de celui nui eft à droite. Les deux yeux nont rien d'extraordinaire, ni les deux oreilles , qui font placées une de chaque côté de la tête , mais les deux autres fe trouvent fur l'occiput , & font réunies par la bafè, de façon quelles ne forment qu'une feule ouverture. Ce monftie a quatre pouces neuf lignes de longueur, depuis le fômniet de la tête jufqua l'origine de la queue de chacun de ces deux corps. N.° D C X L V. Têtes étoilées d'un levraut if d'un vieux libre. En comparant ces deux têtes l'une à l'autre, on voit que l'étoile du vieux lièvre eft placée au même endroit que celle du levraut ; ce qui donne lieu de croire qu'il y a des lièvres qui ne la perdent pas en vieilliiTant. N.° D C X L V ï. Le cœcum dun levraut , avec une portion de lUeum if du colon. On a fait une ligature à l'extrémité de la portion de i'iicum & de celle du colon, après que le cœcum a été enflé, & rempli de matières aflez pelantes pour le faire enfoncer dans l'efprit de vin où on le confèrve. On voit très-diftincTement le fillon qui tourne en /phale autour du cœcum , la figure cylindrique de l'ex- trémité de cet inteftin , la poche qui le trouve près de la jonétion de i'ikum avec le colon, ckc» Pp iij jo2 Description, ire. N.° D CXLVIÎ. Le fquelette d'un lièvre. C'cfl celui qui a /êrvi Je fujet pour les dimenfions des os du lièvre , rapportées dans la table précédente ; la longueur de ce (quelette e(t d'un pied (èpt pouces & déni, depuis le bout de. la mâchoire fupérieure jufqua l'extrémité poftérieure de l'os Tac ru m ; la tete a quatre pouces neuf lignes de long, en fui vaut h courbure, 6c iix pinces trois quarts de circonférence, prife à 1 endroit des angles de la mâchoire inférieure & au milieu du Front; la circonférence du corhe eft de onze pouces trois lignes à l'endroit le plus gros ; le train de devant a treize pouces de hauteur, & celui de derrière leize pouces. N.° DCXLVIIÏ. Les dents d'un lièvre. On a arraché ces dents , & on les garde pour faire voir la différence qui eft entre ks grandes & les petites dents incifives de la mâchoire (upérieure , & la reflëmblahce qu'il y a entre les grandes dents incifives des deux mâchoires & les défenfes du fanglier , & entre les dents mâcheîières du lièvre ôv celles du cheval & de l'âne. N.° DCX LIX. L'os hyoïde d'un lièvre. La dtfcription &i les dimenfions de cette pièce le trouvent dans la description du lièvre, page 290 & 2p 3 ; les deux branches tiennent à la bafe par tors ligamens naturels. 3°* ®#ii#| iittffitfftfSïC @ LE LAPIN* LE lièvre & le lapin , quoique fort femblaMes tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, ne fe mêlant point enfemble , font deux efpèces cliflincles & féparées : cependant comme les chaiïeurs a clifent que les lièvres mâles, dans le temps du rut, courent les lapines Si les couvrent, j'ai cherché à favoir ce qui pourroit réfulter de cette union, & pour cela j'ai fait élever des lapins avec des hafes, 6c des lièvres avec des lapines; mais ces cfTais n'ont rien produit, & m'ont feulement appris que ces animaux, dont la forme eft fi fémblabie, font cependant de nature afTez différente pour ne pas même produire des efpèces de mulets. Un levraut Si une jeune lapine, à peu près du même âge, n'ont pas vécu trois mois enfemble; dès qu'ils furent un peu forts, ifs * Le lapin. Grec, AacvTrvç; Latin, Cunhulus ; Italien , Conigllo; Efpagnoi, Conéjo; Portugais, Coélho; Allemand, Kanïnidien; A nglois, Rabbet , Cony ; Sue'dois, Kan'm ; Ane. Franc. Connin , Connu. Lepus vel lepufeulus Hifpanlcus. Gefner. Icon. an'im. quadr.p. i oj, Cunhulus. Ray, Syncpf. quadr. pag. 20 j. Lepus eaudâ brcvijfimâ, pupillis rubris. Linnœus. Nota, que cette phrafe de nomenclature eft mauvaife , attendu qu'il n'y a que les lapins blancs domeftiques qui aient les pupilles rouges. Lepufeulus ; Cumculus terram fodiens. Klein, quadr. JHif. nat. pag.- y 2. 1 Voyez la Vénerie de du Fouilloux. Pans , 1614, folio 1 c, ndo. 504- Histoire Naturelle devinrent ennemis, & la guerre continuelle qu'ils fe failoient finit par la mort du levraut. De deux lièvres plus âgés, que pavois mis chacun avec une lapine , l'un eut le même fort, & l'autre, qui étoit très-ardent & très-fort, qui ne ceffoit de tourmenter la lapine en cherchant à la couvrir, ia fit mourir à force de ble /Turcs ou de careiTes trop dures. Tro Iq^éîcVignés Vm'.ls fW< je voyo:, le grand-pere fçmclUe a, leur quoique Q'q iij <■<. 310 Histoire Naturelle > arrivé le premier , les laiiïer tous défiler devant lui Se » ne rentrer que le dernier Je les nourriffois avec > du fon de froment, du foin & beaucoup de genièvre; > il leur en falioit plus d'une voiture par femaine, ils en > mangeoient toutes les baies, les feuilles & l'écorce, & > ne laiffoient que le gros bois : cette nourriture leur > donnoit du fumet, Si leur chair étoit auffi bonne que celle des lapins fauvages. » Ces animaux vivent huit ou neuf ans : comme ils paffent la plus grande partie de leur vie dans leurs terriers , où ils font en repos Se tranquilles, ils prennent un peu plus d'embonpoint que les lièvres; leur chair eft auffi fort différente par la couleur 6c par le goût; celle des jeunes lapreaux eft très-délicate , mais celle des vieux lapins eft toujours sèche & dure. Us font, comme je l'ai dit, originaires des climats chauds: les Grecs a les connoiflbient , & il paroît que les feuls endroits de l'Europe où il y en eût anciennement, étoient la Grèce Si l'Efpagne b ; de-là on les a tranf- portés dans des climats plus tempérés , comme en Italie, en France, en Allemagne, où ils fe font natu- ralifés; mais dans les pays plus froids, comme en Suède c & dans le refte du Nord , on ne peut les élever que dans les maifons, Si ils périffent lorfqu'on les abandonne à la campagne. Ils aiment, au contraire, * Vicf. Ârîftût. Hifl. animal. lib. I, cap. i. k Vid. Plin. Hljl. JVaturat. Iib. VIII. e Vid. Linnce'i Faun. Suec. pag. 8, D U L A P I N. 311 le chaud excefïif , car on en trouve dans les contrées les plus méridionales de l'Afie & de l'Afrique, comme au golfe Perfique*, à la baie de Saldana b , en Lybie, au Sénégal, en Guinée ; & on en trouve auffi dans nos îles de l'Amérique d , qui y ont été tranfportés de l'Europe , & qui y ont très-bien réuffi. * Voyez PHiftoire générale des voyages, par M. l'abbé Prévôt, tome II, page s S 4~ h Idem , Tome I , page 44^ 9 Vid. Léon. Afrie. de Afrlc. defcript. Lugd. Bat. 1 6*3 2. Part. II , pag. 257. Voyez aufli le voyage de Guill. Bofman. Utrecht, 1 70 j , page 2j2. 4 Voyez l'Hift. générale des Antilles, par le P. du Tertre. Paris, x 6 '67, tome II, page 297. 3 ï- D E- S* Ci A I P T I O N DESCRIPTION D C/ LAPIN. f"L y a autant -de rapport. cLns la .conformation du corps entre -&- le lapin & le lièvre, qu'entre ïàne & le cheval , qui , de 'tous les animaux déjà d écrits' dans cet Ouvrage, font- ceux qui fe reffemblent le plus. Cette grande reflembfance du lapin au lièvre mérite d'autant plus d'attention , que ces animaux ont <,ks mœurs très -déférentes- oc beaucoup d'anlipatie ïun pour l'autre, & qu'ils font dans l'état de pure nature : car il faut ici com- parer le lapin lauvage au lièvre; ils n'ont point été dénaturés ni défigurés par l'état de domefticilé, comme ie cheval &. iane, dont nous ne voyons aucun individu fauvage. Le lapin a , comme le lièvre , la lèvre f ipérieure fendue jufqu aux narines , les oreilles afongées , les jambes de derrière plus longues que celles de devant, & la queue courte. Les mâles ont deux bourfes , une dans chaque aine , qui ne paroi fient pas dans les lapreaux: Ion vent l'un des tefticules a déjà formé une • bourfe , tandis que l'autre teflàcule n'eft pas encore forti au dehors. Le mâle & la femelle ont fur chaque aine un efpace dégarni de poil , & il y a de chaque côté du périné du mâle & de la vulve de la femelle, une glande placée au bord anté- rieur d'un enfoncement quieft dans la peau. Lorfque la verge ne fort pas au dehors , on ne reconnoît l'orifice du prépuce du mâle & l'ouverture de la vulve de la femelle, 6k on ne les difhngue l'un de l'autre, qu'en ce que l'orifice du prépuce eft plus étroit ck plus éloigné de l'anus que la vulve; les véficules féminales du mâle forment une poche fort grande ; l'orifice interne de la D U L A P I N. 313 la matrice n'ed marqué que dans les femelles pleines; l'allantoïde du fœtus efl placé comme dans le lièvre; enfin ces deux animaux fe refiemblent par la conformation du ccecum 6k de la poche qui fe trouve près de l'iniértlon de l'ileum avec le colon , par le nombre, la figure 6k la Situation des dents, 6kc. Il y a fur le lapin, comme fur le lièvre , deux fortes de poils, l'un plus long 6k un peu plus ferme que l'autre qui eft doux comme du duvet. J'ai obfêrvé les couleurs d'un lapreau fauvage, mâle , qui avoit un pied un pouce 6k demi de longueur depuis le bout du mufeau jufqu a l'origine de la queue ; la longueur des oreilles étoit de trois pouces , 6k celle du tronçon de la queue de deux pouces Si demi. Le dos, les lombes, le haut des côtés du corps & les flancs , avoient une couleur mêlée de noir 6k de fauve -clair, qui paroiffoit grife lorfqu'on ne la regardoit pas de près. La plupart des poils les plus longs & les plus fermes étoient fauves à l'extrémité , ils avoient du noir au-deiîous du fauve , & une couleur cendrée qui s'étendoit jufqu a la racine ; les autres n'avoient point de fauve à la pointe, & étoient en partie noirs & en partie cendrés ; les poils courts & doux avoient auffi une couleur cendrée, excepté à la pointe qui étoit de couleur fauve. II y avoit, comme dans le levraut, fur le fommet de la tête un duvet de couleur cendrée , entre des poils plus longs 6k plus fermes , de couleur cendrée «à la racine , noire dans le milieu 6k fauve à l'extrémité. Les yeux étoient aufïi en- vironnés d'une bande de couleur blanchâtre , qui s'étendoit en avant jufqu a la moufteche , 6k en arrière prefque jufqu a l'oreille. La partie antérieure de la face extérieure des oreilles étoit mêlée de teintes tirant fur le jaune 6k fur le brun ; la partie pofié- rieure avoit une couleur grifatre , 6k l'extrémité de l'oreille étoit noirâtre. Les lèvres, le defTous de la mâchoire inférieure, les Tome VL Rr 314- Description aiifclles , la partie poitérieure de la poitrine, le ventre, & la face intérieure des bras, des cuilfes & des jambes, étoient blancs avec une teinte de couleur cendrée dans quelques endroits, parce que les poils de ces parties avoient une couleur cendrée à la racine, & n'étoient blancs qUa l'extrémité; ceux de la (ace pos- térieure ou inférieure de la queue étoient blancs en entier. L'entre- deux des oreilles & la lace Supérieure ou poltérieure du cou avoient une. couleur fauve- roufîàtre ; cette couleur le trou voit nuili fur le devant 6k fur le coté extérieur du bras, Sir le carpe, le métacarpe 6k le pied de devant, 6k au-de(Tus des talons ; elle étoit mêlée avec du blanc fur la Sace Supérieure du tarfe, du métatarfe 6k du pied de derrière. Les côtés & le délions du cou , la partie antérieure de la poitrine , les épaules, le bas des côtés du corps 6k les aines , avoient une couleur iiuve tïès-chue ck prefque blanchâtre; la croupe, la Sace extérieure des cuifTês, étoient de couleur giïfe - pâle mêlée de jaunâtre & de cendré. La face iupérieure de la queue avoit du noir 6k un peu de fauve dans quelques endroits ; le délions des pieds de devant ck le délions du tarie, du métatarfe ck des pieds de derrière, étoient de couleur jaunâtre ou roullâ'tre : la couleur du poil de ces parties elt plus ou moins Foncée dans difrerens individus, ou plus ou moins obscurcie par la terre qui relie dans le poil 6k qui le rend noirâtre 'dans certains pavs , de forte qu'on ne voit la teinte jaunâtre qu'api es lavoir brolî'ê , ou même lavé. Le lapin (âttVage (pi. ij lliï lequel ont été prifès les dimen- fiqns des parties extérieures du corps rapportées dans la table Siivante, pe'oit trois livres une once ck demie; il différoit du Tâpreau 'en ce que le tï< >s t les lombes , le haut des côtés du corps 6k les (lancs, avoient plus de noir ck une couleur fauve plus foncée, ck ïjife la couleur griSe de la croupe 6k de la lace D U L A P 1 N. 3 I J extérieure des cuifîès étoit plus tcinte.de jaune, ck la couleur fauve des aines plus foncée. Au relie , les couleurs du lapin & du l.ipicau m'ont paru tres-ictiembiantci dans les ir.Jes , dans, les femelles 6 0. / 0. 6 0. 9- * Longueur de la tête, depuis le bout du mufeau julqu'à l'occiput O. 1 0. ^ 0. 4- 0. 1 3. io| O. •> 4 0. > • i 0. -> 6 0. 3. .J Contour de l'ouverture de la bouche O. I . 6 O. l . 6 0. 1 . S 0. »• 9| DiRance entre les deux naleaux . O. O. i 0. C 2 0. 0. 2 0. 0. 23 Difïance entre le bout du mufeau u l'angle an- térieur de l'œil O. I . 6 0. I . 8 0. 2 . 1 0. 1 . 1 0] Diitance entre l'angle poftérieur & l'oreille . . O. O. 1 0. I . 2 0. 1 . 1 0. 1. 2 O. 0. 7 0. O. 7 1 0. 0. S 0. 0'. 8 Ouverture de l'oeil - eDiltance entre les angles antérieurs des yeux, mefurce en fui vaut la courbure du chanfrein. . O. O. 4 0. O. 4 0. 0. 4 0. 0. 1 O. I . 1 1 0. 2 . 0. 2 ■> 0. 2. a ILa même diftance mefurée en ligne droite.. . . 0. I . 1 p 0. 1 4 ) 0. 1 . 6 0. l - ■ Circonférence de la tête , prife entre les yeux 6. 4 c. 7- 0. 6, S 0. 6. i c 320 Description DIMENSIONS des LAPINS. Lapin /auvage. PL L. >ngueur des oreilles reonference delà ba(e, mefurée fur la courbure cmc i iturc t . « • * • • • . . • , • • • • . • • • • • • • • fiance entre les deux oreilles , prife dans le bus. Migueur du cou reonference du cou reonference du corps, prife derrière les jambes de devant. reonference prife à l'endroit le plus gros. . reonference prife devant les jambes de der- ritM'c •««.•••••••••••••••••••• ingueur du tronçon de la queue reonference de la queue à l'origine du tron- çon :>ngueur de l'avant- bras , depuis le coude julqu'au poignet • trgeur de l'avant-bras près du coude raideur de l'avant-bras au même endroit. . . . reonference du poignet. . . . • reonference du métacarpe jngueur depuis le poignet jufqu'au bout des ongles mgueur de la jambe depuis le genou jufqu'au talon irgeur du haut de la jambe Daifieur ? • • « « • * t #♦•••• îrgeur à l'endroit du talon irconfe'rence du méuuarfe pieds o. o. o. o. o. o. o. o. o. pouc. lign. 3- ^ 1. 6 0. 8 1. 6 3.10 7. 4 1 o. 3 8. 2 2. 3 o. o. I o o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. 0. 2. 8 0. y o. 3 1. 2 I. 2 ï. 1 1 Lapin domeftique. PL LU 4. 1. o. o. 1. 4 3 8 pieds pouc. li^n. O. 3. 2 O. 2. 6 O. I . O O. 2. 3 o. 5-6 o. 0. o o. 1 o. 6 o . 8 . 6 o. 2. 6 o. 1. 6 o. 3. o o. O. I I o. o. 4 o. 1.6 o. 1.8 O. 2. O Lapin riche. PL LU. O. O. 0. o. 91 °' 4. 2 »• 5 o. 8 0. 9 1. ? |ii k'ds pouc. lign. o. 3. 6 o. 2. O. I. I O. 2. 4 o. 6. 3 0. 1 0. 4 1. 1 . 3 o. 9. 7 o. 3. O. 2. 2 O. 4. 2 O. I. 2 0. o. 9 O. O. I O 0. I . 6 O. 3. 2 O. I. O. O. J o. 1. 9 O. I. O. 2. 3 O. 4. 4 O. Iv 4 o. o. 8 o. 0.10 ï, 9J O. 1. IQ Longueur du Lapin. Mm ?ai DIMENSIONS des LAPINS. I Longueur depuis le talon jufqu'au bout des ongles Largeur du pied de devant Largeur du pied de derrière . . Longueur des plus grands ongles • • • • • • • • • • Largeur à* la bafe • • * • • La pi m fauvage. PI. L. pieds poiu O. o. o. o. o. 3- o. 7 o. 7 o. 5 o. i Lapin domeflique. PI. LL lign. o. 3 . 6 o. o. 6 o. o. i o o. o. 6 o. o. I La P I N riche. PI. LU. pieds n DUC- Il o. 4 . L A P I N d'Angora. PI. LUI. ■ o. 4. o 0. 0. 9 0. 0. 8 0. I . 2. 0. 1 . t y 0. 0. 6 0. 0. 6 0. 0. il 2 0. 0. 11 2 ions Le lapin (àuvage & le lapin domeftique dont les dimenl font rapportées dans la Table précédente, ont aulîi fervi de fujets pour celles qui fe trouvent dans la table fuivante. L'épïploon , l'eftomac, les intellins & le pancréas du lapin , ne diffèrent de ces mêmes parties Mies dans le lièvre, qu'en ce que l'citomac eit plus replié en haut du côté gauche clans le lapin ; que les intellins gicles , le reéîum & la plus grande partie du colon (but de couleur blanchâtre ; le relie du colon & le ccecum ont une couleur verdâtre claire : on ne voit fur la portion cylindrique de l'extrémité du ccecum que les principales ramifications des vaifleaux (ânguins , & il n'y paroît point de réfeau comme dans le lièvre , non plus que fur la poche qui eft à côté de rinlèrtion de l'ileum avec le colon ; cette poche e(t de couleur verdâtre, & parlemée de petites glandes. Le fillon du ccecum fait vingt-quatre tours de (pirale. On peut voir dans k Table fuivante, que le lapin fauvage ec ie lapin domeftique ne diffèrent pas l'un de l'autre par la longueur dts inteftins, comme le chat làuvage bX le chat domeftique; mais cette longueur varie fenfibiement dans différens individus Tome VL Sf 322 Des c n i p t i on de même race de l'efpèce du lapin : car de trois lapins fâuvages à peu pies de même grandeur, les inteftins grêles avoient dans l'un huit pieds de longueur, dans l'autre neuf pieds, & dans le troifième neuf pieds dix pouces. Il sert trouvé dans l'un de ces lapins un ver plat, qui étoit en partie dans le duodénum , & en partie dans l'eltamac; il avoit un pied & demi de longueur, & , environ deux lignes de largeur; il étoit compofé d'anneaux fort étroits , & fi petits fur l'une de ks extrémités , qu'ils ne pa- roiflbient être que des f tries tranfveiïales. Le foie du lapin étoit compbfe des mêmes lobes que celui du lièvre , & ces lobes avoient à peu près la même figure , excepté que la fcilîure qui partageoit le fécond lobe en deux parties , netoit pas auflî profonde que dans le lièvre : il y avoit aufîï fur tous les lobes du loie plus d'irrégularités que fur celui du lièvre , mais elles netoient pas plus confiantes dans ditîérens fùjets. Le foie du lapin (auvage dont les dimenfions font rap- portées dans la Table fuivante, avoit une couleur rougeàtre, plus pâle au dehors qu'au dedans ; il peloit une once cinq gros ck: demi : je n'ai point trouvé de liqueur dans la véficule au fiel. Le foie du lapin domeftique avoit au dehors & au dedans une couleur rougeàtre, bien moins foncée que celle du foie du lièvre: il pefoit de.ix onces ck demie : j'ai tiré de la véficule du fiel douze grains de liqueur , d'une couleur orangée rougeàtre. La rate avoit la même figure & la même fituation que celle du lièvre : la couleur de la rate du lapin (auvage étoit noirâtre au dehors & au dedans , elle ne pefoit que trois grains ; celle du lapin domeftique avoit une couleur rougeàtre au dehors <5c au dedans , & elle pefoit dix grains. La rate des lapins varie de grandeur dans différens jûjets, foit pour la grotîeur, foit pour la longueur. J'ai ouvert deux lapins iauvages qui netoient pas plus D U L A P I n, 533 grands que celui qui a fervi de iujet pour ks dimenfions rappor- tées dans la Table fuivante, & qui avoit la rate large de deux lignes d'un bout à l'autre, & grolfe à proportion de la largeur, quoiqu'elle n'eut qu'un pouce neuf ligues de longueur ; elle pefoit fept grains. J'ai vu une rate de lapin domeftique, qui avoit deux pouces neuf lignes de longueur, & une grotfeur proportionnée, tandis que l'animal netoit pas plus grand que celui fia- lequel les dimenfions rapportées dans la table fuivante ont été prifes, ck dont la rate n'avoit que deux pouces de longueur. Les reins ne différoient de ceux du lièvre qu'en ce qu'ils étoient moins longs & moins noirs, ce qui rendoit leurs diffé- rentes fubfîances plus diitinetes au dedans. Dans les lapins fàu- vages, le rein droit eil ordinairement plus avancé que le gauche de plus que de la longueur. La partie intérieure du centre nerveux du diaphragme s'é- tendoit plus près du fternum que dans le lièvre: au relie, le diaphragme du lapin ne dirîéroit de celui du lièvre que par la couleur de la partie charnue , qui étoit blanchâtre comme toute la chair du lapin ; les poumons ek. le cœur de ces deux animaux n a voient de différence fenf ible que celle de ia grandeur. La langue, le palais & iVpiglotte du lapin ctoient (cm blabfes à ces mêmes parties vues dans le lièvre, à l'exception d\ui petit fillon longitudinal qui fe trouvoit dans le milieu de la partie antérieure de la langue ; les bords des filions du palais avoient moins de courbure. La partie poftérieure de l'entrée du larynx étoit échancrée , au lieu de former une pointe comme dans le lièvre. Il n'y avoit pas plus d'anfracTuobtés fur le cerveau des lapins que fur celui dts lièvres. Le cerveau du lapin fauvage pefoit deux gros dix grains , & le cervelet quarante grains : le S f ij 324- Description poids du cerveau du lapin domeftique étoit Je deux gros, 8c celui du cervelet de vingt-cinq grains. Le lapin a, comme le lièvre, dix mamelons, cinq de chaque coté, quatre fui* la poitrine ex fix fur le ventre. 11 y avoit deux lignes de diftance entre l'anus & l'orifice du prépuce fur le lapin fàuvage, & trois lignes fur le lapin domef- tique ; le gland loi toit en partie de cet orifice. Les boudes du lapin étoient à proportion beaucoup plus petites 5c moins garnies de poil que celles du lièvre; la peau en étoit plilTée, parce que les tefticules ne les rempliflbient pas en entier. Cha- cune des glandes qui le trouvoient, comme clans le lièvre, à côté de la verge , étoit ronde • 1 1 o 3 6 o. o. o. o. o. I . o. o. y ■ 4- 1 . Circonférence du Lapin. DIMENSIONS des PARTIES MOLLES INTÉRIEURE». 3 2 9 Circonférence du rectum près du colon. Circonférence du rectum près de i'anus. Longueur du colon & du rectum pris Longueur au canal intefrinal en entier, non compris le cœcum Grande circonférence de l'eftomac Petite circonférence Longueur de la petite courbure depuis l'œ/opliage jufqu'à l'angle que forme la partie droite Longueur depuis l'celophage juiqu'au du grand cul-de-fac Circonférence de l'œfophage. . Circonférence du pylore Longueur du foie Largeur Sa plus grande épaifleur Longueur de la véficule du fiel Son plus grand diamètre. . . . . Longueur de la rate Largeur de l'extrémité inférieure Largeur de l'extrémité fupérieure Largeur dans le milieu ÉpailTeur Epaifîeur du pancréas Longueur des reins l'ome VI. fond L \ P I N fa uvage >ieds (>OUC. 1 rgi.. o. I . o 0. I . 3 La pi n domeflkjue. pieds pouc. Ii n O. I . o o. o. o. O. O. I o o. 3. 6 O. j. 2 o. o. 7 o. o. I o o. o. 3 o. ï • 9 o. o. 2. o. o. 1^ o. o. I o. o. I o. o. I o. I . o l ' 3 3- 4. 3- 2. 0. 1 0. 0. 7- 3 0. 0. 8 0. 1 . 6 o. 3.0. o II. o. o o. p. 3 o. 7. 7 o. o. 8 o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. I. o. o. 3- 3- o. 4 6 9 9 6 o. 1 o o. 2. o. o. o. o. o. o. o. o. 1 I t 33° Description D I M E N S I O N S des PARTIES MOLLI- S INTÉRIEURES. Lapin fauvage. Largeur des reins ilTeur Longueur du centre nerveux depuis la veine-cave jufqu'à la pointe Largeur Largeur de ia partie charnue entre !e centre nerveux & le flernum Largeur de chaquecôtéducentrenerveux. Circonférence de la bafe du cœur Hauteur depuis la pointe jufqu'à la naïf fance de l'artère pulmonaire Hauteur depuis la pointe jufqu'au fac pulmonaire Diamètre de l'aorte pris de dehors eu dehors Longueur de la langue Longueur de la partie antérieure depuis le filet jufqu'à l'extrémité Largeur de la langue Largeur des filions du palais Hauteur des bords. . . Longueur du cerveau Largeur ÉpaiiTeur , Longueur du cervelet Largeur Epaifleur piedj noue, lign. o. o. 8 o. o. 6 o. o. i I o Lapin domeflique. pieds pouc. O. O. O o. o. 3 O. O. I o o. 2. 5 O. I . C o. O. o. o. o. o. o. o. I. I . o. I . 2. 7 4 9 5 o. 9 o. o. I o. o. 2 0. 1 . 7 o. I . 9 0. o. 7 o. o. 8 o. o. J 2 0. o. 5 o. o. I o. o. I o. o. ] o. o. I o. I . I o. o. I I o. I . 2, o. I . o 0. o. 7 o. o. 7 o. o. 5 o. o. 6 o. 'o. I o. 0. 9 0. 0. 5 o. o. 4 du Lapin. DIMENSIONS dé es PARTIES MOLLES INTERIEUR DiOancc entre les bords du prépuce & i extrémité de la verge Longueur du gland Circonférence Longueur de la verge depuis la bifur- cation du corps caverneux jufqu'à finit rtion du prépuce Circonférence Longueur des tefticules. Largeur. Epailleur. Largeur de l'épididyme Epailleur Longueur des canaux déférens Diamètre dans la plus grande partie de leur étendue • • * • • • ••••••* Diamètre près de la vefîie Crande circonférence de fa veille Petite circonférence Longueur de l'urètre Circonférence de l'urètre. Longueur des véficules féminales LiaittUr* ■•••••••••••••••• Epailleur Longueur des prolrates Largeur ÉnaifTcur Lapin lâuvage. iicds ^ ut o. O. I \ o o o. 4 2 o. 4! O. I . 1 o. o. 6 o. 1 . o o. o. 4 o. o. 3 0. 1 °- i 3. 6 o. o. o. o. o. o. o. 1 o, o. o. o. o. o. o. o. o. o. 4 2 I o I o. 4j o. 4^- o. 3 °- 3l I o o T / I o. I 331 Lapin domeuique. pieds pouc o. 0. 4 o. o. 4 o. o. o. o. o. o. o. o. I . o. I . o. o. o. o. 3- o. o. o o o. o. o. o. -J ' o. o. I . o. o. o. o. o. o. o. o. o. o. / o 6 41 I o. I 6. o 9 6 5 31 8 Tt ij 33^ Description DIMENSIONS des PARTIES DE LA (.INI RATION DES FEMELLE5. ! Diflance entre l'anus & la vulve Longueur de la vulve Longueur du vagin « Circonférence à l'endroit ie plus gros. . Circonférence à l'endroit le plus mince. . Grande circonférence de la veille Petite circonférence Longueur de l'urètre Circonférence Longueur du corps de la matrice Circonférence Longueur des cornes de la matrice. . . . Circonférence Diilance en ligne droite entre lc> tefti- cules & l'extrémité de la corne Longueur de la ligne courbe que parcourt la trompe Longueur des tefticules Largeur Epaifleur Lapin fauvage. nmanoTRBnm jimls poilC. Iig,n. o. O. 1 o. o. o. o. o. 2 . I . 1 . o. y. o . 4. o. o. o. o. O. 2. O. I . o. 7. o. o. o 6 o o y 2 6 S 6 o • •♦•»* o. o. o. o. 2. O. O. I Lapin domeftique. [iICCS jKJUC. ii^n. O. O. 2 O. O. A 0. 3- 0. 2. 0. 1 . 6 0. 6. 6 0. 3- 6 0. 0. 2 0. 0. 6 0. 3- 6 0. 3- 0. 7- 0. 0. 9 0. 0. 7 0. 2. 6 0. 0. 4 0. 2 0. 0. 1 La tète du fquelette (pi. lviiJ du lapin ne diffère de celle du lièvre d'une manière apparente, qu'en ce que i'os frontal efl concave entre les bords des deux orbites , & que les apophyfes de cet os , qui forment les bords , font plus èpaiiles & plus alongées en avant & en arrière dans la plupart des lapins , fur -tout des lapins domefticrues. jd v L A p i n. 333 Les apopïryfes tranfverfes de la première vertèbre cervicale s'étendent encore moins en arrière que celles du lièvre ; il n'y a que les apophy(ês acceflbires de la première vertèbre des lombes qui foient fourchues; l épine ( A, fig. p , pi. xlix ) de l'omo- plate forme une branche (B) détachée du corps de l'os, comme dans le lièvre ; mais celte branche elt un peu plus large dans le lapin , & le termine par un double crochet (CD) qui la rend fourchue. L'os du coude elt plus large & le fémur plus aplati en devant & en arrière que dans le lièvre. Si Ion compare les dimenlions des os du lapin fauvage , rapportées dans la table fui vante , avec celles des os du lièvre qui font dans la defeription de cet animal, page 2. p 2 & fuiv. on pourra juger des proportions qui fe trouvent entre les os de ces deux animaux. pieds, pouc. lignes» Longueur de la tête depuis le bout des mâchoires jufqu'à l'occiput o. 2. i i . La plus grande largeur de la tête o. i. j. Longueur de la mâchoire inférieure , depuis Ton extrémité antérieure jufqu'au bord poftérieur du contour de fes branches o. 2. o. Largeur de la mâchoire inférieure à l'endroit des barres °- °* 3i~ Largeur à l'endroit du contour des branches .... o. o. n. Largeur des branches au - deflbus de l'apophyfe condyloïde °* °* S" Diftance mefurée de dehors en dehors entre les contours des branches °- *• 3* Diftance entre les apophyfes condyloïdes o. i. i. Épaiiïeur de la partie antérieure de l'os de la mâchoire fupérieure à l'endroit des dents incifives o. o. 4. T.t iij 334- Description pieds pouc lignes. Largeur au milieu des barres 0# Longueur du côté fupérieur o. Diftance entre leb orbites & l'ouverture des narines, o. 1 lauteur de cette ouverture 0> Largeur 0# Longueur des os propres du nez o. Largeur à l'endroit le plus large o. Larçreur des orbites o Hauteur 0# Longueur des plus longues dents incifives au dehors de l'os O, Largeur de l'extrémité o. Longueur des plus grolîes dents mâchelières au dehors de l'os o. Largeur o. Epailïeur o. Longueur des deux principales parties de l'os hyoïde. . o. Largeur dans le milieu o. Longueur de l'os du milieu o. Circonierence o. Longueur du cou o. Largeur du trou de la première vertèbre de haut en bas. o. Longueur d'un côte à l'autre o. Longueur des apophyles tranfverfes de devant en arrière o. Largeur de la partie antérieure delà vertèbre o. Largeur de la partie poilèrieure o. Longueur de la face fupérieure o. Longueur de la face inférieure o. Longueur du corps de la féconde vertèbre o. 1 . )' 6. 1 . o. o. 3- o. 3- I . 4- o. 4- o. i i . o. 8, o. 4- o. i . o. 2. o. I . o. I . o. 4- o. i o. 3- o. 6. — . o. o. 3f o. 31- o. 3- o. 6. o. I 0. o. 3- o. i . o. J- D U L A P I N. 33 j pieds, pouc. lignes Hauteur cîe i'apophyfe epineufe o. o. 2. Largeur o. o. 6. Longueur de la vertèbre la plus courte, qui eft la feptième o. o. z{. Hauteur de la plus longue apophyfe epineufe, qui cil celle de la leptième vertèbre o. o. 2. Largeur o. o. 1 . Circonférence du cou, prife fur la fixième vertèbre, qtii eft l'endroit le plus gros o. 1 . 9. Longueur de la ponion de la colonne vcnébn.fe, qui eft compofee des vertèbres dorlliles o. ■> . 6. Hauteurdel'apoph) feépineufedelapremièrevertèbre. o. o. 2. Hauteur de celle de la troifîème & de fa quatrième vertèbre , qui font les plus longues o. o. o. Hauteur de celle de la douzième, qui ell la pluscourte. o. o. 3. Largeur de celle de la onzième , qui eft la plus large, o. o. 1-. Largeur de celle de la quatrième, qui eft la plus étroite dans le haut o. o. -. Longueur du corps de la dernière vertèbre, qui eft la plus longue o. o. j. Longueur du corps de la première vertèbre, qui eft la plus courte o. o. 2, Longueur des premières côtes o. o. 10. Diftance entre les premières côtes à l'endroit le plus large o. o. y. Longueur de la leptième cote, qui eft la plus longue. . o. 2. 8» Longueur de la dernière des faulTes côtes, qui eft la plus courte o. 1 . 1 r „ Laro-eur de la côte la plus large o. o. r^. Largeur de la plus étroite o. o. ^, Longueur du Iternum o. 2. 9, 336 Description pieds, pouc. lignes. Largeur du quatrième os, qui eft le plus large, à l'ex- trémité poftérieure o. o. i-. Largeur du premier os, qui eft le plus étroit à l'ex- trémité antérieure o. o. ~. EpaiiTeur du premier os, qui efl le plus épais. . . . o. o. 2. Epaiffeur du fixième os , qui eft le plus mince. . . . o. o. ^. Hauteur de la plus longue apophyfe épineufe des vertèbres lombaires, qui eft celle de la fixième. . o. o. 4. Hauteur de la plus coune, qui eft celle de la pre- mière vertèbre o. o. 3 . Largeur de celle de la dernière, qui eft la plus large, o, O. 3. Largeur de celle de la première , qui eft la plus étroite O. O. I . Longueur de l'apophyfe tranfverfe de la cinquième vertèbre, qui eft la plus longue o. o. 10. Longueur de celle de la première , qui eft ïa plus courte o. 0. 3 . Longueur du corps de la cinquième vertèbre lombaire qui eft la plus longue o. o. 7 Longueur du corps de la dernière, qui eft la plus courte °- °* 5* Longueur de l'os facruin o. 1 . 6. Largeur de la partie antérieure o. o. 11. Largeur de la partie poftérieure o. o. 1^. Hauteur de l'apophyfe épineufe de la faufte vertèbre, qui eft la plus longue o. O. 4. Longueur de la première fauffe vertèbre de la queue, qui eft la plus longue o. o. 3. Longueur de la feptième , qui eft la plus courte.. . o. o. 2. Largeur de la partie antérieure de l'os de la hanche, o. o. 7. Hauteur de l'os , depuis le milieu de la cavité coty- loïde jufqu'au milieu du côte fupéiiçur o. 1 . 6. Largeur du Lapin. picJs. Largeur au-dedus de la cavité cotyloïde o. Diamètre de cette cavité o. Largeur de Ja branche de l'ifchion, qui repréfente le corps de l'os o. r EpaifTeur o. Largeur des vraies branches prifes enfemble o. Longueur de la gouttière o. Largeur dans le milieu o. Profondeur de la gouttière o. Profondeur de l'échancrure de fon extrémité pofté- rieure o. Diltance entre les deux extrémités de l'échancrure, prife de dehors en dehors o. Longueur des trous ovalaires o. Largeur o. Largeur du badin . . . . .. o. Hauteur o. Longueur de l'omoplate o. Largeur à l'endroit le plus large o. Longueur du côté podérieur o. Largeur de l'omoplate à l'endroit le plus étroit.. . . o. Hauteur de l'épine à l'endroit le plift élevé o. Diamètre de la cavité glénoïde o. Longueur de l'humérus o. Circonférence à l'endroit le plus petit o. Diamètre de la tête o. Largeur de la partie fupérieure o. EpaifTeur o. Largeur de la partie inférieure o. Épaidèur o. Tome VI. Vu 337 pouc. ligna o. 3- o. ■y . 0. 3- 0. ip 0. 2. o. 9- 0. / ' o. 6. o. I . o. 6 o. J o. 9 o. I 2. 3 I . o 2. o O. 2. O. 3 o. 4- 2. 4 O. 8. 0. 4 0. $> o. 6. 0. 3- o. ?. 338 Description pieds, pouc. lignes. Longueur de l'os du coude o. 2. 8. EpaifTeur à l'endroit le plus épais o. o. z~. Hauteur de l'olécrane o. o. 5. Largeur à l'extrémité o. o. ?. EpaifTeur à l'endroit le plus mince o. o. 1. Longueur de l'os du rayon o. 2. 2. Largeur de l'extrémité fupérieure o. 0. 3. Epai fleur . . ; o. o. 2. Largeur du milieu de l'os o. o. \\. EpaifTeur o. o. 2. Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 1^. EpaifTeur o. o. \\, Longueur du fémur o. 3. 1 . Diamètre de la tête o. o. 3. Circonférence du milieu de l'os o. o. o. Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 6. EpaifTeur o. o. 5. Longueur des rotules o« °- 3* Largeur o. o. 2. EpaiiTeur o. o. 1 . Longueur du tibia o. 3 . 6. Largeur de la tête o. o. 6. EpaifTeur o. o. 6. Circonférence du milieu de l'os . o. o. 9. Largeur de l'extrémité inférieure o. o. 5. EpaifTeur o. o. z'-. Longueur du péroné ©• î • 4* Circonférence à l'endroit le plus mince o. o. 3. Largeur de la partie fupérieure o. o. 1 -. Largeur de la partie inférieure , . . o. o. 7. du Lapin. pieds. Hauteur du carpe o. Longueur du calcaneum o. Largeur o. Epaiueur à l'endroit le plus mince o. Hauteur du premier os cunéiforme & du fcaphoïde, pris enlemble o. Longueur du troifième os du métacarpe, qui eft le plus long o. Largeur du milieu de l'os o. Longueur du premier os du métacarpe qui eft le plus court. o. Largeur du milieu de l'os. o. Longueur du fécond os du métaiarfe , qui eft le plus long o. Largeur du milieu de l'os o. Longueur du quatrième os du métatarfe, qui eft le plus court. , o. Largeur du milieu de l'os r o. Longueur des premières phalanges du doigt du milieu des pieds de devant o. Largeur dans le milieu de l'os o. Longueur des fécondes phalanges o. Largeur dans le milieu de l'os o. Longueur des troifièmes phalanges o. Largeur , o. Epaifîeur o. Longueur de la première phalange du pouce. ... o. Largeur dans le milieu de l'os o. Longueur de la féconde phalange o. Largeur °« Vu ij 339 pouc. lignes. O. O. O. O. 9\ iï °- 3Î o. 8i- o. I . o. Iï o. I. I . 3- o. *i- ! . t o. I, 0. 4 o. I . o. 2. o. I o. 3 0. I, o. i;. o. 17 o. I o. 3 0. i 34-o Description,^. Épaiffeur o. Longueur de la première phalange du fécond & du troifjtme doigt des pieds de derrière , qui font les plus longs o. Largeur dans le milieu de l'os o. Longueur des fécondes phalanges o. Largeur dans le milieu de Pos o. Longueur des troifièmes phalanges o. Largeur. o. Lpaiiïeur . » o. pieds pouc. lignes; O. 2. O. 6. O. i. O. 4- 0. i. O. 4- O. i.. 0. 2. Tom.II. /y xxxr/, r +7 jc vt ././ ï . VI LAPIN S AU VA G i. Jftnltc Satin ; Tam II . PI. xxxf // /•<■;•/• ta PeSev, ./■■! LE LAPIN DOMESTIQUE, /' r !/■;;/.■ .'',v Ton,. Il, /v . .\xx ri//, /wy - ; /-y l.-tus If l : ru/U j£ ■ v J:i LE RICIIK Ibm. II. PI XXXIX. pqç.itf^. , f LT£ - LAPIN X) ANGORA. 7 .■'m 1 1 ■ JY- XZ./'aj .jo\ De Sève ./•/. LE LAPIN D ANGORA EN MIE Jh- Il/ut Set Trm.JT. Pi. J.r /'./ .> i+û Tom ri ri /.// Van 3+0 Btafee L/itrunatutin Tom.VI. l'L.LVII. Paq. 3 % 1$%J%> '^ Ihtvte l jimenauam ,/,-/■ Jl . .lui Ulff ■ 34* DESCRIPTION DE LA PARTIE DU CABINET qui a rapport à l'Hiflolre Naturelle DU LAPIN- N.° D C L. Deux fœtus de Lapin. L'un eft mâle, 8c l'autre femelle; on reconnoît à peine leur fexe par les parties extérieures de la génération , comme il a été obfervé dans la defcription du lapin, page j2/. N.° D C L 5. Lapreau monflrueux. H n'a que trois jambes ; l'épaule & la jambe droite de devant lui manquent en entier , fans qu'il y ait de cicatrice dans la peau : on fent avec le doigt que toutes les côtes font confor- mées comme à l'ordinaire , mais il n'y a aucun vertige de l'omoplate ni de l'humérus du côté droit. Au refte , cet animal n'a aucune autre difformité ; fa longueur depuis le bout du mufeau jufqua l'origine de la queue eft de huit pouces II m'a été donné., pour le Cabinet , par M. de Buchelai Fermier général du Roi* * Vu iij 342 Description N.° D C L I I. Le fqueîette d'un Lapin Jauvage, Ce fqueîette a fervi Je fûjet pour les dimenfions des os du lapin, rapportées dans la table précédente; la longueur ti\ d'un pied un pouce Se demi depuis le bout de la mâchoire fupérieure jul'iia l'extrémité poflérieure de l'os facrum ; la tête a trois pouces neuf lignes de long, en fuivant fi courbure, Se cinq pouces & demi de circonférence prife «à l'endroit des angles de la mâchoire inférieure Se au milieu du front ; la circonférence du coffre ell de fept pouces «Se demi à l'endroit le plus gros ; le train de devant a huit pouces Se demi de hauteur, Se celui de derrière dix pouces trois lignes. N.° D C L I I I. L'os hyoïde d'un Lapin Jauvage, Les dimenhons de cette pièce font rapportées dans la table des dimenhons des os du lapin , page 334- N.° D C L I V. Le fqueîette d'un Lapin domejlique. Ce fqueîette efr plus grand que celui du lapin fauvage, mais je n'y ai obrèrvé aucune différence efientielle pour le nombre , la figure & la pofftion des os. La longueur du fqueîette dont il s'agit , e(t d'un pied quatre pouces depuis le bout de la mâchoire fupérieure jufqu'à l'extrémité poflérieure de l'os kemm; la tête a quatre pouces de long, en fuivant (a courbure, Se cinq pouces neuf lignes de circonférence prife à l'endroit des angles du Cabinet. 343 de la mâchoire inférieure & au milieu du front; la circonfé- rence du coffre e(t de huit pouces à l'endroit le plus gros ; le nain de devant a neuf pouces de hauteur , ck celui de derrière onze pouces. N.° D C L V. L'os hyoïde d'un Lapin domeflique. Cet os ne diffère de celui du lapin fauvage que par h grandeur , qui eft proportionnée à celle de l'animal dont il a été tiré. Fin du fixïcme Volume. AVIS AU RELIEUR. 1 L y a dans ce Sixième Volume cinquante- fept Planches , qui doivent être placées dans l'ordre fuivant : A la page 48, les planches I, II , III , IV , V , VI & VII. A la page 5 2 , la planche VIII. A la page 138,^1 planches IX, X, XI, XII, XIII, XIV, XV, XVI, XVII, XVIII & XIX. A la page 1 6 6 , les planches XX , XXI, XXII, XXIII, XXIV, XXV & XXVI. A la page 188 M Poches XXVII & XXVIII. A la page ipf, les planches XXIX , XXX & XXXI. A la page 2 3 f, les planches XXXII, XXXIII, XXXI V&XXXV, A h page 244, les planches XXXVI & XXXVII. A la page 2 p 8 , les planches XXXVIII, XXXIX , XL , XLI, XLII,XLIII, XLIV, XLV, XLVI, XLVII,XLVIII& XLIX. A la page 3 40 , Jes planches L, LI , LU, LUI, LIV, LV, LVI & LVII. Nota. Les planches XX, XXI ', XX J I, XXI 11, XXIV, XXV , XXVI, XXIX, XXX & XXXVII n ont pas été gravas au miroir. B Fautes à corriger dans le cinquième Volume. Page 293 , lignes 1} & 18 , pofterieur , lifei antérieur. /ignés 1 6 & 17, antérieur, iife^ pofterieur. -f Fi & Km -m'^E? Â? ' * t£