1. I ^ 1^ M k m i# u 1)()1>1F.K( ■\ /< \ ^ V\ ^V^ ^ Î^-^'^.S^J Kl gm ^^^H^r^^fl ^^^^^^^ ' jg^^^^^^ÊÊÊÊÊÊÊm^^ P^r^^^r ^''^K^^^ ^o *ist. ■HHMyf uc 0 . 7 HISTOIRE NATURELLE DES SERPENS. TOME SECOND. m r , ^- BtFLfOTHECA HISTOIRE NATURELLE DES S E RP EN S. t \ Par m. le Comte DE LA CEPEDE, Garde du Cabinet du Roi ; des Académies 6c Sociétés Royales de Dijon , Lyon , Bordeaux , Touloufe , Metz , Agen , Stockolm, Hefle-Hombourg, Hefîe^Caflel, Munich, &c. TOME SECOND. mmmmmm '-^ A PARIS, HÔTEL DE THOU, RUE DES POITEVINS. M. DCC. LXXXIX. &OUS LE Privilège de l'Académie Royale des Sciences, Uf o, 'rf, âvfcnrji* ùf. l»Af I s OH H. ÉLOGE DU COMTE DE BUFFON. J E prépArois ce nouveau volume entrepris pour corn- pléter VHiJioire nature lU , publiée avec tant de fuccès par le grand homme qui faifoit un des plus beaux ornemens de la France , lorfqu'il a terminé fa glorieufe carrière. Toutes les contrées éclairées par la lumière des fciences, après avoir retenti pendant fa vie des applaudiffemens donnés à fes triomphes, ont répété plus haut encore après fa mort , les accens de l'admiration , auxquels fe font mêlés ceux des regrets? &la pollérité a commencé, pour ainli dire , de couronner fa llatue. Au milieu de tous les hommages rendus à fa mémoire, que ne puis-je faire entendre une voix éloquente qui redife fon éloge dans le fan6luaire même confacré par fon génie à la fcience qu'il chériffoit ! Lorfque Platon quitta fa dépouille mortelle pour s'élever à l'immortalité , fes difciples en pleurs fe raffem- blèrentfurle promontoire fameux (^j, voifin de la célèbre Athènes , où ils avoient (i fouvent entendu cette voix impofante & enchanierelTe > ils répétèrent leurs tendres (a) Le Promontoire de Sunium. Il efi décrit & reprtfoaté dans le Voyage dujeun£ Anacharfis, Tome IL a 2 ÉLOGE plaintes fur ce même rocher antique contre lequel venoient fe brifer les flots de la mer agitée, & où leur maître afîis comme le maître des dieux fur le fommet du Mont-Oljmpe, leur avoiî û fouvcnt dévoilé les fccrets de la fcicnce Si ceux de la \ciiu. Ils confacrèrent ce Mont à leur père chéri i ils en firent, pour ainfidire, un lieu faint : &pour charmer leur peine, diminuer leur perte, Si. fe retracer avec plus de force les vérités lublimes qu'il leur avoit mon- trées , ils chantèrent un hjmne funèbre , <5c peignirent dans leurs < hants trilles <5t lugubres Sl fon génie Sl leur douleur. Que ne pouvons-nous auffi , nous tous qui confacrés a fétude de IHiftoire naturelle , avons reçu les leçons , avons entendu la voix du Platon moderne , chanter en fon honneur un hymne funéraire ! RafTemblés des divers points du globe où chacun de nous a confervé cet amour de la nature qu il fa voit infpirer fi vivement à fes difciples, que ne pouvons -nous pénétrer tous enfemble jufqu'au milieu des plus anciens monumcns élevés par cette nature puiffante, porter nos pas vers ces Monts fourcilleux dont les cimes toujours couvertes de neiges & de frimats , dominent fur ks nuées ), & debout fur les lieux les plus élevés du globe , nous entonnons un hymne en fon honneur. ' ' ■ ■ ■ I I .1 ... I I I I . I ,1 Ml, ,1 I ,m m m >■■■ (a) Voyez fa planche qui fert de frontifpice à fa Théorie de fa terre de M- de Buffon- (IJ IntTuiuSlion à l'JJiJhirt des Minéraux, gar M- de Buffbn- »■ • • ^ ÉLOGE Nous te faluons , ô Buffan , peintre fil? lime de cefpecîacle (lugujle ; roi dont le génie hardi , non content de parcourir rimmenGié des deux y & de chercher les hmltis de Vefpace , a voulu remonter jufques à. celles du temps (û). Tu as demande à la matière par' quelle force pénétrante ces ajires immobiles , ces pivots embra/çs de F unive rs , brûlent des feux dont ils refplendijjent. Tu as demande aux fiècles , par quel moteur puijfant , ces autres ajires errans qui brillent d'une lumière étrangère , & circulent en efclaves foumis autour des foleils qui les maîtrifent , furent places fir la route ce'lejie qui leur a été prefcrite , & reçurent le mouvement dont ils paroijftnt animés. Nous te faluons , 6 chantre immortel des deux ; que le firmament femé d'étoiles , que toutes les clartés répandues dans Vefpace , que tout ce magnifique cortège de la nuit rappelle à jamais ta gloire ! Cependant les premiers feux du jour dorent lOrientj i'aftre de la lumière fe montre dans toute fa majefté> il rougit les cimes ifolées qui s'élancent dans les airs, Se étincelle , pour ainfi dire , contre les immenfes glaciers qui invefliffent les Monts. Une vapeur épaifTe rempfit encore le fond des vallées, Si dérobe ks collines à nos jeux. Une vafte mer paroît avoir envahi le globe j quel- le j^ Article di la formation des Planètes; première èf féconde Vues de la Nature, &■{• /a 7y}. di Buffun- DEBUFFON. s ques pics couverts de glaces refplencIifTantcs fe montrent feulement au-deffus de cette mer immenfe dont les flots légers, agités par le vent, roulent en grands volumes, s'élèvent en tourbillons , 6i menacent de furmonter les roches les plus hautes. Nous croyons voir avec Buffon , la terre encore couverte par les eaux de l'Océan, & recevant au milieu des ondes, fa forme, fes inégalités, fes montagnes, fes vallées i & notre hjmne continue. Nous te faluons , ô Buffon , toi dont le génie après avoir parcouru l'immenfité de L*efpace & du temps _, a plané au- dejfus de notre globe & de fes âges (a). Tu as vu la terre fortant du fàn des eaux; les montagnes fecondaires s^ élevant par les efforts accumulés des courans du vajlc Océan ; les vallons creufe's par fev ondes rapides ; les végétaux développant leurs cimes verdoyantes fur les premières hauteurs abandonnées par les eaux ; ces bois touffus livrant leurs dépouilles aux Jlots agités y les abîmes de l'Océan recevant ces dépôts précieux comme autant de fources de chaleur & de feu pour les fiècles à venir , & les plaines de la mer peuplées d'animaux dont les débris forment de nouveaux rivages ou exhaujfcnt les anciens. Tu as vu le feu jaillijfant avec violence des entrailles de la terre , fur le bord des ondes qui fe retlroient, élevant par fon effort de nouvelles montagnes , ébranlant les anciennes , ' '" ■■■—■I. ■■ ■»■■■■ —l.Ml. ■,., , ■ .I^B^M^— ■ ,1 ■— —M— (a) Théfifrie ii la ttrre èf Èfoqmi ii la Nature , par M- de Buffon- € ÉLOGE couvrant h s plaines de torrens cnflamncs ; & Us tonnerres retentljfans , les foudres rapides ^ les orages des airs méiant leur puijfance â ce 'le des orages mtcrieurs de la terre , & des tempête de la mer. I^ous te fa uons , toi dont les chants ont célèbre ces grands objets : que h feu des volcans ^ que les ondes agitées , que les tonnerres des airs rappellent à jamais ta gloire ! Mais la vapeur épaiife fe diffipe , & nous laiiTe voie des plaines immenfes, des coteaux ferîiles, des champs fleuris , des retraites tran quilles s ô Nature , tu te montres dans toute ta beauté ! Les habitans des airs voltigeant au milieu des bocages, faluem par leur chant laftre bien- faifant fource de la chaleuri l'aigle altier vole jufqu'au- deiïus des plus hautes cimes {a) y le cheval belliqueux relevant fa mobile crinière , s'élance dans les vertes prairies i les divers animaux qui embelliiTent le globe, paroiffent en quelque forte à nos yeux. Saifis d'un noble enthoufiafme, entraînés par l'efpèce de délire qui s'empare de nos fens, nous croyons nous détacher, pourainfi dire, de la terre , & voir le globe roulant fous nos pieds nous préfenter fucceffivement toute fa furface. Le Tigre féroce , le Lion terrible régnant avec empire dans les foliiudes embrafées de l'Afrique, le Chameau fupportant la foif (a) Voyez particulièrement, dans l'Hifroire des Quadrupèdes & des Oifeaux , par M- de Butfon , les articles du Cheval, du Tig't, du Lion, du Chameau , deT Éléphant ^ in CaJÏOT , dti Swgti, dt L'^igk, in Perroçuets , ie l'Oifeau Mûuchtf du Kamichi , Éft, DEBUFFON. 7 au milieu des fables brûlans de 1 Arabie , 1 Eléphant des grandesIndeSjétonnanrlintelligencehumaine pari étendue de fon inftind, le Caf^or du Canada, montrant par fon indullrie ce que peuvent le nombre à. le conceït , les Singes des deux mondes, imitateurs péiulans des mou- vemens de l'homme , les Perroquets richement colorés des contrées voifmes de l'équateur , le brillant Oifeau- mouche & le Colibri doré du nouveau continent, le Kamichi des côtes à demi-noyées de la Guiane , tous pafTent fous nos jeux. Rien ne peut nous dérober aucun de ces objets que Buffon a revêtus de les couleurs écla- tantes -■> Si au milieu des fujets de fes magnifiques tableaux, nous voyons fur tous les points de la terre habitable , le chcf-d œuvre de la force produdlrice, 1 homme qui par la penfée , a conquis le fceptre de la nature , dompté les élémens, fertilifé la terre, embelli fon afile, '!ei ks marques d'attachement qu'il en avoit reçues . ainti qu'à s'entretenir de l'amitié que lui a tu ijouij H^moig:»ée ta digiw; Cympagae d un graud î( célèbre Miaifire du meilleur des Ro'u t 8 ELOGE DE BUFFON. vidorieufes, jufques aux plages ardentes du Mexique , Se aux fommets du Poiofi , quelle partie du globe ne nous rappelle pas des tributs offerts au génie de Buffon? Nous voyons au milieu de 1 Athènes moderne , ces lieux fameux confacrés à la fcience ou aux arts fublimes de léîo- loquence Si de la poëfie , ces Tcmpks de la Renommée qui parleront à jamais de la gloire de Buffon , oit il a laiffé des amis , des compagnons de fes travaux , un fur-tout , qui, né fous le même ciel, & réuni avec lui dès fa plus tendre jeuneffe , a partagé fa gloire Si. fes couronnes. Nous croyons entendre leurs voix. Si ce concert de louanges du génie Si de l'amitié , retentiiïant jufques au fond de nos cœurs, nous nous écrions de nouveau : Nous te faluons , o Buffon , roi qui as chanté les œuvres de la création fur ta îyre harmonieufe ; toi qui d'une main habile as gravé fur un monument plus durable que le bronze , les traits augujles du roi de la nature ; qui ras fuivi d'un œil attennf fous tous les climats, depuis le moment de fa naijfance jufques à celui où il difparoit de deffus la terre : à ta voix la nature a raffemblé fes différentes producîions ; les divers animaux fe font réunis devant toi : tu leur as afjigné leur forme , leur phyfionomie , Lurs habitudes , leur caraclère , leur pays , leurnom : que pur-tout tes chants foient répétés ; que tout par. 'e de toi; Poète fub lime , tu as célébré & tous les êtres & tous les temps. AVERTISSEMENT. Jr ERSONNE ne fent plus vivement que moi , combien la mort de M. le Comte de Buffbn m'a privé d'un puiiïant fecours pour l'Ouvrage dont je publie aujour- d'hui le fécond Volume , oc que je n'aurois jamais entrepris s'il ne s'étoit engagé à m'éclairer dans la route qu'il m'avoit indiquée lui-même en me char- geant de continuer VHiJîoire Naturelle, Quelque temps avant cet événement funefte aux Lettres , l'un des Coopérateurs de M. de BufTon , l'éloquent Auteur d'une partie de l'Hiftoire des Oifeaux , 6c du Difcours pré- liminaire de la Colleélion Académique , avoit été enlevé aux Sciences , Je certifie le préfent Extrait conforme à fon original, <& au juge me m de l'Académie. A Paris, ce 20 Mars 1789, Signi, Tille T. TABLE tfr -AuiîIS^pUjifcgg ■ ■ ' 'II» fi TABLE DES ARTICLES Contenus dans ce Volume, n iscouRs fur la nature des Ser- pens , page i Nomenclature & Table métho- ëfique des vScrpens , 6i Premier genre. Serpensqui ont de grandes plaques fous le corps , & deux rangées de petites pla- ques fous la queue , i Couleuvres vipères, La Vipère commune , Ihid. La Cherfea , 49 L'Afpic , ^ 53 La Vipère noire , 56 La Meldnis , 60 La Schyte , 6a La Vipère d'Egypte ', 63 L'Ammodyte , 67 Le Cérafte , 72 Le Naja, ou le Serpent à lunettes des Indes orientales , ^i Serpent à lunettes du Pérou , 102 Serpent à lunettes du BrciU , 1 04 Le Lébetin , L'hébraïque , Le Ch.iyque, Le Ladé , Le Corallin , L'Atroce , L'Hœmachate , La Très-blanche ; La Brafilienne , La Vipère Fer-de-Iance , La Tête-triangulaire , Le Dipfe , L'Atropos , 105 106 107 109 III 113 115 118 119 121 132 1^3 134 Le Léberis , page 135 La Tigrée , 136 Couleuvres ovipares. La Couleu- vre verte & jaune , ou la Cou- leuvre commune , Li Couleuvre à collier , La Liffe, La Quatre-raies , Le Serpent d'EfcuIape, La Violette , Le Demi-collier, Le Liitrix , Le Bali, La Couleuvre des Dames , La Jouflue , La Blanche , Le Typhye , Le Régine, La Bande-noire , L'Agile, Le Padère , Le Grifon , La Queue-plate , La Blanchâtre , La Rude, Le Trifcale , La Galonnée , L'AIidre , L'AnguIeufc , La Couleuvre de Minei'Vc , La Pétalaire , La Minime , La Milraire, La Rhomboïdale ," La Pale , 137 147 158 163 165 172 173 175 176 178 182 183 185 187 488 190 192 193 194 197 198 199 201 203 204 205 207 209 211 212 214 Serpens , Tome IL lî? TABLE *» La Riyée , page 215 Le Marpoîc , 216 Le Molure , 218 La Double-raie, 220 La Double-tache , 221 Le Boiga , 223 La Sombre , 229 La vSaturnine , 2^0 La Carence , 231 La Décolorée , 252 Le Pélie , 233 Le Fil, 234 La Cendrée , 237 La Muqueufe , 238 La Bleuâtre , 239 L'Hydre , 240 La CuirafTée , 242 La Dione , 244 Le Chapelet, 246 L^e Ccnchrus , 248 L Afiatique , 249 La Symétrique ; 250 La Jaune & bleue . 251 La Trois-raies , 254 Le Daboie, 255 Le Situle , 263 Le Tyrie, ^64 L'Argus , 265 Le Pétole, 266 La Domeftiquc , 267 L Haje , 269 La Maure , 270 Le Sibon , 271 La Dhara , 272 La vSchokari , 273 La Rouge-gorge , 275 L'Azurée , 276 La Nafique , 277 La Grolîe-téte, 280 La Courelle , 281 La Mouchetée , zSz page La Camufe y. La Striée, La Ponduée , Le Bluet, Le Vampum , Le Cobel , La Tcte-noîre^ L' Annellée , L'Aurore , Le Dard, La Laphiati , La Noire & faiiVc ^ La Chaîne, La Rubannée , La Mexicaine, Le Sipède , La Verte & bleue . La Nébuleufe, Le Saurite , Le Lien, Le Sirtale , La Blanche & brune, La Verdâtre , La Verte , Le Cenco , Le Calmar ; L'Ovivore , Le Fer-à-chevaî , L'Ibibe, La Chatoyante , La Suifle , L'Ibiboca, La Tachetée , Triangle , Triple-rang , Réticulaire , Couleuvre à zones y Roufîe , Large-téte , Second genre. Scrpens qu -grandes plaques fous le corps êc Le Le La La La La I 0 284 285 287 288 289 291 293 294- 296 297 298 299 300 301 305 306 307 308 309 312 313. 316 3i8' 319 320 322 324 326- 32a 329 331 333 334- 335 336 nt de DES ARTICLES. fous h queue. Boa , page Le Devin , L'Hipnale, Le Bojobi , Le Rativore > La Broderie, Le Groin, Le Cenchris , Le Schytale , L'Ophrie , L'Enydre , Le Muet, Troificme genre. Serpens à nettes , Le Boiquira, Le Millet, Le Dryinas , Le Duriflus, Le Pifcivore . Quatrième genre, Anguîs , rOrvet, L'Eryx , La Peintade, Le Rouleau, Le Coîubrin , Le Trait , Le Cornu , Le Miguel, Le Réieau , Le Jaune 6c brun , La Queue-iancéolce 5 338 ibid. 375 378 381 383 385 386 387 388 389 fon- 390 nid. 421 422 423 424 426 430 438 439 440 442 443 444 445 446 447 449 Le Le La Le Rouge, Long-nez Piature , Lombric, page 450 45 5 454 455 Cinquième genre. Amphiibènes. L'Enfumé, 45 Q Le Rlanchet, Sixième genre. Llbiare Le Vifqueux , 465 466 468 Septième genre. Langaha, 469 Le Madégalîe , Uid. Huitième genre. Acrochordes. Accrochorde de Java , 472 Des Serpens monftrueux, 47^5 Additions à i'Hiftoire Naturelle des Quadrupèdes ovipares, 487 Variété deh Tortue Grecque, 488 La Tortue à boîte , 489 Addition à l'article du Lézard gris, Le Lézard cornu , Le Lézard Téte-rouge , Le Lézard Quetz-Paléo , Addition à l'article de h mandre tcrreftrc , La Grenouille écailleufe , Table Alphabétique des divers noms donnés aux Serpens, & dont il efl ùh mention dans cet Ouvrage , 506 Table des Matières , 511 491 493 495 Sala- 499 503 ERRATA. JTjIGB «9 rjD./c- J , %• 14 , dut, lifti , doit. Pj^ 74 1 ''&"« 13 (î^omendau )■, des pla- ques", /'/^ le nombre des plaques- Pii^i IC2 ( TabUmithodique; première CO' lonfejy Chapelet ; /ij'oure^j Catenula. Page 126 t ^ p'ig- lii f Table mithodique , indication des caraàèresj, paires de petites plaques fous fa queue; i'fei, plaques du «leffous de la queue. Pag: is6 ( Tkble mithodique, article de la Broderie) , 3 pouces 6 lignes j lifci , 1 pieds 3 pouces 6 lignes. Piige 2 , lig- 26 ( de la note) , découvrir , tjoutei , en général. Page^j , lig. 18 , fucs & ; life^;, fucs. Page 58 , lig- 2 , quarance-lept • lifei , cent quarante-fept. Page 68 , lig- 10 ; ;?jge 70 , lig- 6 ; /(j^e 166 , lig- 6-fpag. £24 , lig. 10; if page 247 , lig- 8 , en proportion; ///èj, à proportion. Pcgeic^^Lig- 15, implantée,///: enchaiïee. Page 82 , iig- 8 , croyoit lancer ; lifei , croyoit voir lancer. Page 84 , lig- I , leurs ; lifei , d'ailleurs. Page 94 , /;^. 7 , mordu ; lif^i, mordus. Page 1 10 , lig- 6 > pag- 118, %. 1 4 ,pag, 125, //g. 21 ./la^. 126 , lig- 4 , png. 136, %• M ' ?%■ MI ' ''g' 5 ' P^g- 146 , /'5- 17. pa^. l6g,/;g. 15, /-Jg. 168,%. 7,;,. 195, H- '3 5 /-û^- 197 ; ''5- 2 , 6- ^J^. 198, /;g. 9 , cens ; ///èj^ cent, P'^S^ 139 » %• 20, ceux ; Ufei^ celles. Pjg^ 141 , lig. 2 , fes; /i'/c^, ces. Page 146, //o-. II , parce qu'elle; lifei^ ptircé qu'il. Ibid- lig. 1 2 ; elle ; lif. il. Pjg'e 150, lig. 18 ^ beaucoup de foin; lïfei , beaucoup d'empreflement. Page 152, /;g. il , de petits; lifci, des Pa^e 181 , //g- 6 / de Serpens j ///è^, des Serpenï' Ibid. lig. 10, tel 'fUf^X ) tell. Pj^e 240 , lig. I f^ (/e /(j «of^y > HydraJ ; /^yè^, Hydrus. Page 241 ,/;g- 19 , le defTus ; lif. le bord antérieur. Pa^e 252 , lig. 2 y par fa ; lif- par la. page 278 , //^. 14 , aucun.^ ; Itfex , aucun. Page 286 , //g. 3, balTes-cours ; iifei , Lafie-cours. Page ^oS, lig- 14, vingt-une, /'/ vingt- & une. Page 340, //^. S , dont & ; ///^ & dont. Page 359 , lig- 10 , il; /// il veut. Jlnd- ligne 14, des ennemis ; Hfei , de fes ennemis. -'-'âge 363, lig- 10; une lourde mafle ; lifei , un lourd fardeau. Page 365 , lig. i , qui a fait ; lif- a fait. Page 372 > //g. 18 , ardamment ; lifei , ardemment. Page^iiOi lig. 8-, d'un,- lif- d'une. Page 382 , lig' 16 ; 3 pouces ; lif 2 piedJ 5 pouces. -P-^^^ 383 . ''g- II j ''"" î ''/^ ''""^* Pug«395, lig- 4, vu; ///^ vus. Page 409 , //g. j 5 , qui fait ; lif- qui a fait. Page 436 , 'Jig- I , a à ; ///^ trouve à. Pagi 439,' %. 10 , foixante-dix , lif' cent foixante-dix- Pfl». 470, lig. 16 , un ; lif- une- P-ige 476, //g. 16, que de mettre; H/^ qu'à mettre. Page 479 , //g. 7 , &**qu'étant ; lif. Se lorfq 11 'étant- Page 483 , lig. 18 , ces deux ; lifei , (çf deux. Ibid. lig. 23 , conformées, /'/^ conformés. P<^ë^ 493 » i'S- 8 5 enfoncée , /// confor- mée. Page 496, lig. 7, I pouce, /'/ I pîc^ I pouce, 0^ HISTOIRE HISTOIRE NATURELLE DES SERPENS. DISCOURS SUR LA NATURE DES SERPENS. Jlx, l\ suite des nombreufes efpèces des Quadrupèdes éc des Oifeaux , fe préfente Tordre des Serpens ; ordre remarquable en ce qu'au premier coup-d'œil , les animaux qui le compofent pairoifîent privés de tout moyen de le mouvoir , & uniquement deftinés à vivre Serpens y Tome JL A 2 Histoire N^ruRErze fur la place où le hafard les fait naître. Peu d'animaux y cependant , ont les mouvemens auffi prompts Tyjbn. Tranfacî. philofoph. n° z^^. D JE s S S R P S N S, J plus que des éminences , 6c font dépourvues de côtes Ça). Ces vertèbres 6c ces côtes compofent toute la partie folide du corps des Serpens ; aufli leurs organes inté- rieurs ne font-ils défendus , dans la partie de leur corps qui touche à terre, que par les plaques ou grandes écailles qui les revêtent par-deflbus, 6c par une matière graifleufe confidérable que l'on trouve fouvent entre la peau de leur ventre 6c ces mêmes organes. Cette graiiïe doit aufli contribuer à entretenir leur chaleur intérieure , à préferver leur fang des effets du froid ^ 6c à les fouftraire pendant quelque tems à Tengour- diffement auquel ils font fujets, dans certaines contrées, à l'approche de l'Hiver ; elle leur eft d'autantplus utile y que la chaleur naturelle de leur fang eft peu confidérable ^ {a) J'ai voulu {avoir Ci le nombre des vertèbres & des côtes des Serpens, a quelque rapport confiant avec les différentes efpcces de ces animaux. J'ai difTéqué plufieurs individus de diverfcs efpèces de Serpens , & j'ai remarqué que le nombre des vertèbres & des côtes augmentoit ou diminuoit dans les couleuvres, les boa , 8c les Serpens à fonnettes , avec celui des plaques qui recouvrent le defTous du corps de ces Reptiles-, de telle forte, qu'il y avoit toujours une vertèbre , & par conléquent deux côtes , pour chaque plaque : mais mes obfcrvations n'ont pas été afîez multipliées pour que j'en regarde le réfultat comme confiant. Voyez dans l'article intitulé, Nomenclature' des Serpens j ce que l'on peut penfer du rapport du nombre de ces- plaques avec l'uge ou le fexe des Reptiles > &c. 8 Histoire Naturelle ce fluide ne circule dans les Serpens, qu'avec lenteur, relativement à la viteiïe avec laquelle il coule dans les Quadrupèdes vivipares & dans les Oifeaux. Et comment feroit-il pouifé avec autant de force dans les Reptiles que dans les Oifeaux & les Vivipares , puiique le cœur des Serpens n'eft compofé que d'un ventricule (û) , (Se puifque la communication entre le fang qui y arrive 6l le lang qui en fort, peut être indépendante des oicillations des poulmons 6c de la refpiration , dont la fréquence échauffe 6c anime le fang des Vivipares ôc des Oifeaux ? Le jeu du cœur 6c la circulation ne feroient donc point arrêtés dans les Serpens , par un très-long féjour fous l'eau , 6c ces animaux pourroient refter habituel- lement dans cet élément, comme les Poiffons, fi l'air ne leur étoit pas néceffaire , de même qu'aux Qua-^ drupèdes ovipares , pour entretenir dans leur fang les qualités néceffaires à fon mouvement 6c à la vie, pour dégager ce fluide des principes furabondans qui en engourdiroient la maffe , ou y porter ceux de liquidité qui doivent l'animer (^). Les Serpens ne peuvent donc [a) L'oreillette du cœur de plullcurs efpcces de Serpens eft con- formée de manière à paioître double , ainfi que dans un grand nombre de Quadrupèdes ovipares -, mais aucun de ces Reptiles n'a deux v^^ntriculcs. {b) Difcours fur la nature dy:s Quadrupèdes ovipares, vivre DES S E R P E N S. <) vivre dans l'eau fans venir fouvent à la furface ; &l la refpiration leur eft prefqu'aufli néceflaire que Ci leur cœur étoit conformé comme celui de l'homme (Se des Quadrupèdes vivipares , (Se que la circulation de leur fang ne pût avoir lieu qu'autant que leurs poulmons afpireroient l'air de l'atmofphère. Mais leur refpiration n eft pas aufTi fréquente que celle des Quadrupèdes vivipares 6c des oifeaux ; au lieu de refferrer (Se de dilater leurs poulmons par des ofcillations promptes 6c régulières , ils laiftent échapper avec lenteur la portion d'air atmofphérique qu'ils ont afpirce avec afîez de rapidité ; 6c ils peuvent d'autant plus fe pafîer de refpirer fréquemment , que leurs poulmons font très- grands en comparaifon du volume de leur corps , ainli que ceux des tortues, des crocodiles, des falamandres, des grenouilles , (Sec. 6e que , dans certaines efpèces , telles que celle du boiquira , la longueur de ces vilcères égalant à-peu-près les trois quarts de celle du corps , ils peuvent afpirer à-la-fois une très-grande quantité d'air (û). Ils font pourvus de prefqu'autant de vifcères que les animaux les mieux organifes ; ils ont un œfophage ordinairement très-long 6e fufceptible d'une très-grande dilatation, un eftomac , un foie avec fon conduit, une {a) Ob/èrv. anatomiq.d'Edw, Tyjbn y Trari/àa.philoJop/i.N." 14^. Serpens , Terne IL B lo Histoire Naturelle véficule du fiel , une forte de pancréas , 6c de longs inteftins qui , par leurs circuits, leurs divers diamètres , &: les efpèces de leparations tranfverfales qu'ils con- tiennent, forment plufieurs portions diftindes analogues aux inteftins grêles î des Serpens d'une raonftrueufe longueur -, il n'efl: point rare de leur I» voir plus de vingt pieds de long , & plus d'un pied &: demi de dia-. >j mètre. j> Hifl. gêner, des Voy. édit. in- 12. vol ^4 , p. 5^5. »3 L'humidité , jointe au ferment continuel de la chaleur, produit, Jj dans toutes les Ifles Philippines , des Serpens d'une grandeur 5ï extraordinaire Les bobas , qui font les plus grands , ont »» quelquefois trente pieds de longueur. îj HiJI. génér. des Voyages , édit. in- 12, vol. ^g , p, 100 &/uiv. Comme nqus ne voulons pas m«l- DES S X R P S N S. ïp efpèces font communes aux deux continens; mais U paroît qu'en général , ce font les plus grandes qui appartiennent à un plus grand nombre de contrées différentes. Ces grandes efpèces ayant plus de force 6c des armes plus meurtrières , peuvent exécuter leurs mouvemens avec plus de promptitude , foutenir pen- dant plus de tems une courfe plus rapide, fe défendre avec plus d'avantage contre leurs ennemis , chercher 6c vaincre plus facilement une proie , fe répandre bien plus au loin, fe trouver au milieu des eaux avec moins de crainte, nager avec plus de conftance, lutter contre les flots , voguer avec vîtefle au milieu des ondes agitées, & traverfer même des bras de mer étendus. D'ailleurs ne pourroit-on pas dire que le moule des grandes efpèces eil plus ferme , moins foumis aux influences de la nourriture (Se du climat ? Les petites efpèces ont pu être aifément altérées dans leurs proportions , dans la forme ou le nombre de leurs écailles , dans la teinte ou la diftribution de leurs couleurs , de manière à ne plus préfenter aucune image de leur origine ; les changemens qu'elles auront éprouvés n'auront point porté uniquement fur la furface j ils auront pénétré, tiplier les notes fans nécefïïté, nous ne citons ici que ces deux paflAges, parmi un très-grand nombre que nous pourrions rapporter , & dont plufieurs font répandus dans cet Ouvrage. Cij 20 Histoire Natïtrells pour ainfi dire , dans un intérieur peu fufceptible de réfiflance : toutes ces variations auront influé fur leurs habitudes, ). Si l'humidité ne nuit pas aux diverfes efpèces de Serpens, le défaut de chaleur leur eft funcfte ; ce n'eft qu'aux environs des contrées équatoriales^ qu'on ren- contre ces énormes Reptiles, l'effroi des Voyageurs; ÔL lorfqu'on s'avance vers les régions tempérées ^ âc ( a ) "Pline , Livre huitième. ( b ) Voyez les articles particuliers de cette Hiflofre. 22 Histoire ISlATURjiLLS fur -tout vers les contrées froides , on ne trouve que de très -petites efpcces de Serpens. L'on peut préfumer que ce n'eft pas la chaleur feule qui leur eft néceiîaire ; nous fommes afîcz portés à croire que , fans une certaine abondance de feu élecftrique répandu dans fatniofphère, tous leurs refTorts ne peuvent pas être mis en jeu avec avantage , &. qu'ils ne jouifîènt pas par conféquent de toute leor adivité. Il femble que les tems orageux, où le fluide électrique de l'atmofphère efl: dans cet état de diilribution inégale qui produit les foudres , animent les Serpens au-lieu de les appefantir, ainfi qu'ils abattent l'homme & les grands Quadrupèdes ; c'efl: principale- ment dans les contrées très -chaudes que la chaleur plus abondante peut en fe combinant, produire une plus grande quantité de fluide éleétrique ; c'efl; en effet vers ces contrées équatoriales que le tonnerre gronde le plus fouvent & avec le plus de force ; & voilà donc deux caufes , l'abondance de la chaleur , & la plus grande quantité de feu éleélrique , qui retiennent les grandes efpèces de l'ordre des Serpens aux environs de l'équateur table , &«tî!*, le maniant doucement , je lui facilitai la ponte de ?» treize œufs. Cette ponte dura environ une heure & demie , car à îj chaque œuf il fe repoloit , & lorfque je ceilois de l'aider , il lui j> falloit pkis de tems pour faire fortir fon œuf i d'où j'eus lieu de 5> conclure que le bon oilîce que je lui rendois ne lui étoit pas inutile, ?> & plus encore de ce que , pendant cette opération , il ne cefla de 5> frotter doucement mes mains avec fa tête , [comme pour les cha- ti touiller, n Obfirv. dt George Segerus , Médecin du Roi de Pologne, CoUeci. acad. part, étrange vol ^ i p^ a. 28 Histoire Naturelle moins vives Qd) ; nous verrons même que certaines efpèces qui habitent les contrées tempérées , les dé- pofent dans des endroits remplis de végétaux en pu- tréfadion (Se dont la fermentation produit une cha- leur aélive {by Si. l'on cafle ces œufs, avant que les petits foient éclos, on trouve le Serpenteau roulé en fpirale. 11 pa- roît pendant quelque tems immobile ; mais fi le terme de fa fortie de l'œuf n'étoit pas bien éloigné , il ouvre la gueule & afpire à plufieurs reprifes l'air de l'atmof- phere ; fes poumons fe remplirent ; 6c le jeu alter- natif des infpirations &. des expirations eft pour lui un (a) et Au mois de Juillet dernier, j'apportai de la campagne des >j grappes d'œufs de Serpcns qui avoicnt été trouvées dans le creux jï d'un vieux arbre : les ayant ouverts avec précaution , j'y trouvai de î> petits Serpcns tout vivans , dont le cœur avoit des battcmcns fen- jî fibles. Le placenta, formé de quantité de vaifTeaux, ctoit attaché au îj jaune, ou, pour mieux dire, en étoit un prolongement, & alloit a fe terminer en forme de petit cordon , dans romjK/c du fœtus 3î aflez près de la queue. Il eft à remarquer que ces œufs de Serpcns n n'éclofent qu'au frais Sa h. l'air libre , & qu'ils fe dclTécheroicnt dans 3j un endroit fermé & trop chaud. Il y a apparence que cet animal flî étant naturellement froid , fes œufs n'ont pas befoin d'une grande îj chaleur pour éclore. » Obferv. de Thomas Barthoiin , inférée dans les Acl.de Copenhague ■> en zô'y^, & rapportée dans la Colle clion acadt- mique f part, étrangère , tom. 4 » pag. çi%6. {h\ Voyez particiiiicremcnt l'artii^le de la couleuvre \ collier,. DES S E R P E N S, 2() nouveau moteur aflez puifTant pour quil s'agite, fe déroule &: commence à ramper. Lorfque les petits Serpens font éclos ou qu'ils foiu fortis tout formés du ventre de leur mère , ils traînent feuls leur frêle exiftence ; ils n'apprennent de leur mère dont ils font féparés,ni à dillinguer leur proie ^ ni à trouver un abri ; ils font réduits à leur feul inf- tind: : aufli doit-il en périr beaucoup avant qu'ils foient affez développés &. qu'ils aient acquis afléz d'expé- rience pour fe garantir des darrgers. Et fi nous voulons rechercher quelle peut être la force de cet inflinél: ] il nous examinons pour cela les fens dont les Serpens ont été pourvus , nous trouverons que celui de l'ouïe dut être très-obtus dans ces animaux. Non -feulement ils font privés d'une conque extérieure qui ramalfe les rayons fonores 5 mais ils font encore dépourvus d'une ouverture qui lailTe parvenir librement ces mémo* rayons jufqu'au tympan auquel i]s ne peuvent aboutir qu'au travers d'écaillés a/Iez fortes ■> tivcment de rats & de fouris , comme les chp.ts , ^: qu'ils fe nichent î) dauj les tons des m.iifons : loin de nuire aux hommes, ils paiî'ent >7 fur le corps &: le vifige de ceux qui dorment, fins leur caufer 7î aucune incommodité \ ils defcendent dans les chambres d'une mai- »î Ton , comme pour les viliter , & foiivent ils Te placent fur le plus aj beau lit. On embarque rarement du bois de chaufîage , fans y jeter i>j! quelques-uns de ces animaux , pour faire la guerre aux \n{eù.QS f» qui s'y retirent, j» Bijl, génér. des Voy. édit. in-12. vol, 4? j p. ^^6. d'oifeaux Des S E R p s fr s, 33 tfoifeaux &. même de Quadrupèdes , 6c ne le céder en quelque forte, par leur fidélité, qu'à l'animal même qui en eu le fymbole (û). Il en eft des Serpens comme de plufieurs autres ordres d'animaux : ceux qui font très-grands , font ra- rement plufieurs enfemble. Il leur faut trop de place pour fe mouvoir , trop d'efpace pour chaflér ; doués de plus de force je fis porter dans mon cabinet. D'abord , pour plus grande fureté , î je leur arrachai la petite langue déliée qu'ils dardent Tins celle , > croyant alors , furvant l'opinion vulgaire , qu'ils pouvoieitt par-L^ j fliire des blcilurcs mortelles j mais devenu par la lutte plus hardi , î je leur lailJai cette partie comme incapable de pouvoir faire le î moindre mal. Les Serpens à qui j'avois ôté la langue re/lèrent dans î le panier, que j'avois rempli d'une terre molle & humide, pendant ï plus de trois jours , triftcs & fans mouvement , à moins qu'on ne > les agaçât -, mais ayant recouvré leur première vigueur , ils parcou- j furent bientôt , Gns aucune crainte , tous les recoins de mon > cabii-ïet, fe retirant toujours, furie foir , dans le panier. Je m'ap- j perçus, un jour, qu'un d'eux faifoit les plus grands efîorts pour fe > fourrer entre ce panier & le mur , contre lequel je l'avois placé ; J je le retirai donc un peu , pour obferver dans quelle vue ce Serpent ) cherchoit ainfl des lieux étroits , & dans l'inftant H fe mit en de- 5 voir de fe dépouiller de fa peau , en commençant près de Çx tête -, > je m'approchai alors , &: je l'aidai peu-à-peu à s'en débarrafîer. Ce î travail fini , il fe retira dans fa boîte pendant quelques jours , & 5 jufqu'à ce que fi nouvelle peau écailleufe eût acquis une confiftance- > convenable. » Ohjery. de George Segenis , Ephém/rid. des Curieux' de la Nature , déç, i , an, ir — Colkcî, acad, part, itrang. tout, j.y 38 Histoire Naturelle ont principalement obfervé le dépouillement annuel , (Se comme leur imagination riante 6c féconde fe plaifoit à tout embellir, ils ont regardé cette opération comme une forte de rajeunilîément , comme le figne d'une nouvelle exiHence , comme un dépouillement de la vieilleiîe, 6c une réparation de tous les effets de Tàge ; ils ont confacré cette idée par plufieurs proverbes , 6c fuppofant que le Serpent reprenoit , chaque année, des forces nouvelles avec fa nouvelle parure , qu'il jouilîbit d'une jeuneffe qui s'étendoit autant que fa vie, 6c que cette vie elle-même étoit très- longue, ils fe font dé- terminés d'autant plus aifément à le regarder comme le fymbole de l'éternité , que plufieurs de leurs idées ailronomiques 6c religieufes fe lioient avec ces idées phyfiques. On ignore, dans le fait, quelle efl la longueur de la vie des Serpens. On doit croire qu'elle varie fuivant les efpèces , 6c qu'elle eft d'autant plus confidérable, qu'elles parviennent à de plus grandes dimenfions. Mais on n'a point , à ce fujet , d'obfervations précifes 6c fuivies. Et comment auroit-onpu en avoir? La confor- mation extérieure de ces Reptiles eft trop fmiple 6c trop peu variée, pour qu'on ait pu s'affurer d'avoir vu plufieurs fois le même individu dans les bois ou dans les autres endroits où ils vivent en liberté ; 6c d'ailleurs, \qs grands Serpens ont toujours infpiré trop de crainte pour qu'on ait ofé effayer de les oblerveravec alB^uité; DES S B n P Ji N S. 3p les moins grands ont été aufli l'objet d'une grande frayeur, ou leur petitefl'e, ainfi que la nature de leurs retraites les ont dérobés aux regards de ceux qui auroient voulu étudier leurs habitudes. Mais, û nous manquons de faits pofilifs & de preuves direéles à ce fujet , nous pouvons préfumer , par analogie , qu'en général leur vie comprend un grand nombre d'années. Les Quadrupèdes ovipares avec lefquels ils ont de très- grands rapports, tant par leur conformation intérieure, la température de leur fang_, le peu de folidité de leurs os, leurs écailles, des Serpeas dans les cam- ^j pagnes , dans les bois , dans l'intérieur des maifons , & jufques » dans les lits ou les hamacs -, on en eft piqué la nuit comme le jour , » & fi Ton n'y remédie pas auflî-tôt par la faignée , par \a dilatation de >î la blciîure , & par les plus puifians antidotes , il faut s'attendre à jj mourir dans les plus cruelles douleurs. Quelques cfpèccs jettent une »j odeur de mufc qui eft d'un grand fecours pour fe garantir de leurs 5) furprifes. » Hijl. génér. des Voyag. édit. in-12. vol 54 , pag. ^z6. 44 Histoire ^^tuhezze fcs membres, fufpend fes mouvemens, anéantit ies forces, la plonge dans une forte d'abattement, & la livre fans defenfe à l'animal vorace &. carnafTier. Cette vapeur putride , qui produit des effets û fu- iieftes fur les animaux qui y font expofés , & qui a donne lieu à tant de contes bizarres & abfurdes (a) , forme une forte d'atmofphère empeflée autour de prefque tous les grands Reptiles , foit qu'ils aient du venin , ou qu'ils n'en foient pas infecftés ; & elle ne doit être prefque jamais rapportée à la nature de ce poifon , qui , malgré fon aélivité , ne répand pas fouvent une odeur fenfible , même lorfqu'il eft mortel. Lorfque les Serpens fe font précipités fur les ani- maux dont ils fe nourrirent , ils les retiennent çn fe roulant plufieurs fois autour d'eux , & en les ferrant dans leurs nombreux replis j ils les dévorent alors , & ce qui fert à expliquer comment ils avalent des vo- lumes très-confidérables , c'eft que leurs deux mâchoires font articulées enfemble de manière à pouvoir fe fc- parer l'une de l'autre, &. s'écarter autant que la peau de la tête peut le permettre ; cette peau obéilTant avec facilité aux efforts de l'animal^ 6c les deux os qui forment {a) Lifez particulièrement l'Hiftoire générale des Voyages j cditiofc in-iZé tom. 53 , pag. 445 & fuiv. î) E s S £: R P E N S. 45 les deux côtés de chaque mâchoire ^ n'étant réunis vers le mufeau que par des ligamens qui fe prêtent plus ou moins à leur réparation , il n'eft pas furprenant que la gueule des Serpens devienne une large ouverture par laquelle ils peuvent engloutir des corps très -gros. D'ailleurs comme ils commencent par brifer au milieu de leurs contours les os des animaux, la vipère alloit de bas en haut & de haut en bas , comine pour »j chercher l'air-, peu de tems après elle jeta parla bouche un peu j> d'écume qui s'attacha aux parois du verre , Ton corps enfla peu ^ & >> le cou encore moins , pendant que Ton pompoit l'air , & encore 3î un peu de tems après •> mais enfuite le corps &: le cou fe gmflèrent î> prodigicufemcnt , & il parut fur le dos une efpèce de veflie. Une >î heure & .îemie après qu'on eut totalement épuifé l'air du récipient, jj la vipère donna encore des fignes de vie, mais nous n'en remar- j> qulmes plus depuis. L'enflure s'étendoit iufqu'au cou , mais elle » n'étort pas fort fenfible à la mâchoire inférieure-, le cou ,& une >î grande partie du goiîer, étant tenus entre l'œil & la lumière d'une DES S JE H P £ N S. 53 Cette expérience montre comment ils peuvent par- venir à tout leur accroiffement , jouir de toute leur » chandelle , paroiflbient afiez tranfparens dans les endroits qui >j n'étoient point obfcurcis par les écailles. Les mâchoires denieurè- » rent fort ouvertes & un peu tordues*, l'épiglotte & la fente du »» larynx , qui relièrent aufïî ouvertes , alloient prefque jufqu'à l'extré- »> Hiité de la mâchoire inférieure •, la langue fortoit , pour ainiî dire , » de deflôus l'épiglotte , Se s'étendoit au-delà-, elle étoit noire Se w paroifloit fans vie , le dedans de la bouche étoit aufîî noirâtre -, au i> bout de vingt-trois heures , ayant laiflé rentrer l'air dans le réci- »> pient , nous obfervâmes que la vipère ferma la bouche à l'inflant , »> mais elle la rouvrit bientôt Se demeura en cet état -, lorfqu'on lui » pinçoit ou qu'on lui brûloit la queue , on appercevoit , dans tout >j le corps , des mouvemens qui indiquoicnt un refle de vie. j> A ces expériences fur les vipères , j'en joindrai une faite fur un î> Serpent ordinaire Se fans venin , que nous enfermâmes , le 25 î> Avril, avec une jauge, dans un récipient portatif: ayant épuifé » l'air de ce récipient , & pris les précautions nécefîaires pour que I» Tair extérieur n'y pût pas rentrer, nous le portâmes dans un endroit 5j tranquille Se retiré -, il y rcfta depuis les dix ou onze heures après >j midi, jufqii'au lendemain environ les neuf heures du matin , Se « alors le Serpent me parut mort -, mais nyant mis le récipient auprès î) du feu, à une diftance convenable , l'animal donna des ficrnes de j> vie Se darda même fa langue fourchue j je le laillai en cet état. Se 99 n'étant revenu le voir que le lendemain après midi, je le trouvai f> fans vie Se ne pus le faire revenir i fa bouche , qui étoit fermée la 99 veille, fe trouvoit alors fort ouverte , comme Ci les mâchoires euflent j> été écartées avec violence. » Collecl académ. partie éîrang. tom. 54 Histoire Naturelle force , &L môme choifir de préférence leur demeure au milieu des marais fangeux , dont les exhalaifons empeftées corrompent l'air , le rendent moins propre à la refpiration , éc produifent , dans ratmofphère , l'efTet d'un commencement de vuide. Quoique de tous les tems les Serpens , (Se fur-tout les très-grandes efpèces, ainfi que celles qui font veni- meufes , aient dû infpirer une frayeur très-vive , leur forme remarquable & leurs habitudes fmgulières , ont attiré fur eux afîez d'attention, pour qu'on ait reconnu leurs qualités principales. 11 paroît que les Anciens connoifibient , même dès les tems les plus reculés, toutes les propriétés que nous venons d'expofer. Il faut qu'elles aient été obfervées dans ces temps antiques , dont il nous relie à peine quelques monumcns impar- faits, & qui ont précédé les fiècles nommés héroïques, où la plupart des idées religieufes de^£gyptiens > {a) Voyez, à ce fujct, dans le 5.^ Livre de l'Enéide , la belle defcription du Serpent qii'Enée vit autour du tombeau de Ton père. {b) Un Roi de Calécut avoit ordonné que celui qui tucroit un Serpens , lonie IL H ^8 Histoire Natvîielzs pclicces de TAmérique , 6c parmi les hordes fauvages de l'Afrique , accrues par leur éloignement de leur Serpent, feroitpuni auffi rigoureulcment que s'il avoittuc un homme -, il rec^ardoit les Serpens comme defcendus du Ciel , comme doues d'une puiilancc divine , & même comme des divinités , puiiqu'ils pouvoicnt donner la mort en un inftant. Dès les tenis les plus reculés , le Serpent a été aufîî regardé par les Indiens, comme le fymbolc de la fagefle \ & leur religion avoit con- Tacré cette idée. Mémoire manufcrit de feu M. Commerjbn , far zAutorrha-Bahde» Commentaire du Chastaou Shastah ^ le plus ancien des Livres facrés des hahitans de l'indojlan & de la Pref^ ^uljle en deçà du Gange. Ci Les Egyptiens peignoient un Serpent , couvert d'écaillés Je diiîé- ; jj rentes couleurs, roulé fur lui-même. Nous favons, par l'interpré- »> tation qu'Horus Apollo donne des hiéroglyphes égyptiens, que, 33 dans ce ftyle , les écailles du Serpent défignoient les étoiles du ciel. 5j On apprend encore , par Clément Alexandrin , que ces peuples 3j reprélentoient la marche oblique da aflres par les replis tortueux JJ d'un Serpent. Les Egyptiens , les Perfes peignoient un homme îj nud , entortillé d\in Serpent -, fur les contours du Serpent étoient îï defîînés les (ignés du Zodiaque. C'cft ce qu'on voit fur difîérens îj mcnumcns antiques , Se en particulier fur une repréfentation de 53 Mithras , expliquée par l'Abbé Bannier , & fur un tronçon de 33 ftatiie trouvé à Arles, en 1698. Il n'eft pas douteux qu'on a voulu 35 repréfcnter , par cet emblème , la route du foleil dans les douze JJ fignes , 8i Ton dcub'e mouvement annuel 3c diurne , qui, en fe 35 combinant , font qu'il femble s'avancer d'un tropique h. l'autre u par des lignes fpiraîe% On retrouve cet hiéroglyphe jufque chez 35 les Mexicains. Ils ort leur cycle de 52 ans, repréfenté par ime JJ roue i cette roue efl: environnée d'un Serpent qui fe mord la queue 3 E s S E F P E y S. 59 origine , embellies par l'imac^lnation , altérées par Tignorance, falfifiées par la fiip^rfl-iiion 6c parla crainte, lui ont attiré les honneurs diviiis , tant dans TAménque qu'au Royaume de Juida , cSc dans d'autres contrées , où il a encore fes Temples, les Prêtres, {es viélimes; &. pour remonter de la confidération d'objets profanes &L du fpedâcle de la raifon humaine égarée , à la contemplation des vérités facrées diélées par la parole S: par fes nœuds, marque ics quatre divifîons du cycle II efl évident que les figures des couftellatîons, les carad:ères qui défîgnent les fignes du Zodiaque , & tout ce qu'on peut appeller la notation agronomique , font les reftcs des anciens hiéroglyphes. Il efl: remar- quable que les Chinois appellent les nœuds de la lune , ia tête & la queue du ciel , comme les Arabes difent la tête & la queue du dra- gon. Le dragon efl , chez les Chinois , un animal cékftc -, ils ont apparemment confondu ces deu* idées Il eft encore fait mention dans VEdda , d'un grand Serpent qui environne la terre. Tout cela a quelqu'analogie avec le Serpent, qui, par-tout, repré- fentc le tems , & avec le dragon , dont la tête & la queue marquent les nœuds de l'orbite de la lune, tandis que ce dragon caufe les éclipfes. Mais cette fupcrftition , ce préjugé univerfel qui fe retrouve en Amérique comme en Aiîe j n'indique-t-il pas une fource com- mune , & ne place-t-il pas même plus naturellement cette lource au nord, où peut exifter la feule communication pofîîble entre TAfie & l'Amérique , & d'où les hommes ont pu defccndrc facilement de toutes parts vers le midi , pour habiter TAmériquc , la Chine , le; Indes , &c. ? >» M. BailLy , de l'Académie françoifè , de celle des Sciences, & de celle des Infcripuons, Hijt. de l'Ajrono.nx ancienne , pag. si5' Hij 6o Histoire ISIaturelie divine , fi nous jetons un œil refpec^ueux ûir le plus laint des Recueils , ne voyons-nous pas toutes les idées des Anciens fur les propriétés du Serpent , s'accorder avec celles qu'en donne l'Ecrivain facré , toutes les fois qu'il s'en fert comme de fymbole ? Grandeur , agilité , vîtefTe de mouvement , force , armes funeftes, beauté, intelligence, inirin^ fupérieur, tels font donc les traits fous lefquels les Serpens ont été montrés dans tous les tems ; &. en cherchant ici à préfenter cet ordre nombreux & remarquable, je n'ai fait que rétablir des ruines , ramafler des rapports épars , en lier l'enfemble (Se expofer des réfultats gé- néraux que les anciens avoient déjà recueillis. C'eft donc la grande image de ces êtres diftingués , déjà peinte par les anciens, nos maîtres entant de genres, que je viens d'eflayer de montrer , après avoir tâché de la dégager du voile dont l'ignorance , l'imagination , &L l'amour du merveilleux l'avoient couverte pendant une longue fuite de fiècles; voile tiffu d'or S R P E N S. 6ï NOMENCLATURE E T TABLE MÉTHODIQUE DES SERPENS. iN ous VENONS DE VOIR que malgré le grand nombre de refîemblances que préfentent les diverfes efpèces de Serpens, elles diffèrent les unes des autres, non-feulement par la teinte & la diftribution de leurs couleurs , mais encore par le nombre , la grandeur , la forme & l'arrangement de leurs écailles, autant que par leurs habitudes , & particulièrement par la nature de leur habitation , ainli que de la nourriture qu'elles recherchent. L'ordre des Serpens étant d'ail- leurs aflez nombreux, (Se renfermant plus de cent qua- rante efpèces (^d) , nous avons cru ne pouvoir en traiter {a) Nous décrivons dans cet Ouvrage, non-feulement plus de cent quarante, mais même plus de cent foixante Serpens-, cependant, comme plufieurs de ces animaux , au lieu de former plus de cent foixante efpèces , ainfi que nous le prcfumons , pourront , dans la fuite n'être regardés, d'après de nouvelles obfervations des Voyageurs 6z Histoire Naturelle avec clarté, qu'en ctabliflant dans l'ordre de ces Rep- tiles , quelques divisions générales, fondées fur la dif- férence de leur conformation extérieure, ainfi que fur celle de leurs mœurs. Nous les avons réunis en huit différens groupes; 6l nous en avons formé huit genres.- Le premier eft compofé des Serpens qui ont un feul rang de grandes écailles fous le ventre , 6c deux rangs de petites plaques fous la queue. Nous les appel- ions couleuvres ( en latin coluber^) avec la plupart des Naturaliftes récens, & particulièrement avec M Linné: 6c ce genre comprend la vipère commune, i'afpic, la couleuvre proprement dite , la couleuvre à collier , la quatre raies , cinq Serpens très-communs en France , 6c qui forment avec l'orvet, 6c peut-être la couleuvre d'Efculape , les feules efpèces qu'on y ait encore ob- fervées. Nous plaçons dans le fécond genre les Serpens qui n'ont qu'un feul rang de grandes plaques , tant au def- fous du corps qu'au deffous de la queue, 6c ce genre préfente les plus grandes efpèces auxquelles nous laif- fons le nom générique de boa^ par lequel elles ont été défignées en latin par Pline 6c les autres anciens Au- teurs , 6c en françois ainfi qu'en latin , par le plus ou des Naturaliftes , que comme des variétés dépendantes de Tage ou du fexe, nous avons cru fie devoir parler ici que de cent quarante efpèces. DES S E R P E N S. 6^ grand nombre des Naturaliftes ôc des Voyageurs mo- dernes^ &. qu'on a ainfi nommées, parce qu'on a écrit qu'elles le nourrilîbient avec plaifir du lait des vaches (^). Le troifième genre ell compofé des Serpens qui ont de grandes plaques fous le ventre uns , des 'écailles unies , &: \qs autres, des écailles relevées par une arête. La neuvième colonne montre quelques traits re- marquables de la conformation des Serpens ; & enfin la dixième indique leurs couleurs. Nous nous fommes attaches beaucoup plus à défigner la difpofition de ces couleurs que leurs nuances \ (k c'eft aufTi le plus fou- vent à cette difpofition qu'il faut prefque uniquement avoir égard \ quelques nuances font cependant peu fujettes à varier fur l'animal vivant , 6c même à être altérées par les divers moyens employés pour la con- DES S E 1< P £ ^^ S. 77 ffrvation des Reptiles ; nous les avons marquées de préférence, cans la Table méthodique (^0- -^^ icixe^ il ne faut pas perdre de a ue que c'cu uriiqucnicnt d'aprcs la réunion de piufieuri caraélères que Ton doit prel'que toujours fe décider fur l'efpèce du Serpent que l'on examinera. Les places vuides de îa TaLle méthodique pourront être remplies avec le temps ; elles préfcnteront alors des caraélères dont nous n'avons pas pu parler , à caufe du mauvais état des Serpens que nous avons vus, ou de la trop grande brièveté des defcriptions des Naturalises. {a ) Un s'appercevra ailcuîent , en lilant les divers articles de cet Ouvrage , qu'il étoit impoflible de donner ^ dans des planches noires, uj-.c iiiée de toutes les couleurs brillantes, &: fur-tout des reflets variés d'un grand nombre de Serpens. Nous aurions defiré fubftitucr des planches enluminées à ces planches noires \ mais on ne peut pas faire , dans un feul pays , des defTins enluminés & exafts d'animauy qui , habitant prefque toutes les contrées des deux mondes , ne peuvent être tranfportés vivans qu'en très-petit nombre , & dont les couleurs s'altèrent d'abord après leur mort. Ce ne fera qu'après beaucoup de temps qu'on pourra réunir des deiîîns en couleur de tous les Reptiles connus , deflinés en vie & dans leur pays natal, par difiérens Voyageurs. Au refte, nous devons prévenir que nos defcriptions indiquent quel- quefois une diftribution de couleurs un peu difiérente de celle que la gravure préfente, parceque quelques defiînsontété faits d'après des indi- vidus dont les couleurs étoient altérées, quoique leurs formes fufîentbien confervées-, nous avons été bien-aifes que le Defîînateur ne repréfentât que ce qu'il avoit fous les yeux ■■, mais nous avons fait notre defcription d'après tout ce que nous avons pu recueillir de plus certain relativement aux couleurs de l'animal en vie. Quelquefois auffi la gravure n'a pu indiquer ia véritable forme des écailles dont on trouve la defcriptitsn dans le texte. 78 h\'ti ^^ ^ TABLE MÉTHODIQUE- Animaux fans pieds & fans nageoires, s E R P E N s. Premier Genre. Serpens qui ont de grandes plaques feus It corps , 6* deux rangées de petites plaques fous la queue» COULEUVRES. ColuhrL ESPECES. CARACTERES. Plaques du deffous du corps. Paires de petites pla- ques fons la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Coul. Jautie «Se Bleue. Col. Flavo-Cœruleus. • 312 93 9 pieds. Coul. Double-tache. Col. Bimaculatus. 297 72 I pied 8 pouces 2 irgncs. 3 pouces 10 lignes. Coul. Galonnée. Col. Lemnifcatus. 250 35 Molure. Molums. 248 59 6 pieds, TABLE MÉTHODIQUE. I') SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du deflus de la tête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de a conforma- tion extérieure. Couleur. 0 grandes. Des raies bleues bordées de jaune , qui fe croifent & forment une forte de treillis fur un fond bleuâtre. 0 neuf fur quatre rangr. unies & en lofange. la tête très^alon- gée & large par- derrière- Roufle; de petites taches blan- ches irrégulières, bordées de noir & aflSez éloignées l'une de l'autre ; deux taches blanches derrière la tête. o neuf fur quatre rangs. rhomboïda- les & unies. iecorpsaufTigros que la tête. La tête blanche; le mufeau noir ; une bande noire & tranf- verfaie entre les yeux ; le defius du corps noir avec des bandes tranfverfales blanches; de trois en trois, une bande quatre fois aufu large que les deux autres. o neuf fur quatre rangs. ovafes & unies. la tête très-alon- gée & large par- derrière. Blanchâtre ; une rangée longitu- dinale de grandes taches ruufTes bordées de brun; d'autres tâches prefque feniblables le long des côtes du corps. 8o TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. | Pbques du deffbus du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Couleuvre Domeftique. C. Domejlicus. 245 94 Fcr-à-cheval. Hippocrcpis. 238 94 C. de Minerve. C. Minerves. 238 90 Situlc. Situla. 236 45 Dhara. Dhara. 235 48 près de 2 pieds. Fer-de-Iance. C Lanceolatus. 228 61 I pied 2 pcuccs 2 lignes 2 pouces I ligne. C. Rude. C. Scaber. 228 44 C. Mouchetée. 1 C Guttiitus. •227 60 SUITE TABLE METHODIQUE. O r U I SUITE DES CAR ACTE RE>S. j Crochets f'f]^' , • du deUui ^^^"•"•|de!atêre. Écailles du dos. Autres trairs particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. Une bande divilce en deux , préfentant deux taches r.oires fit placées entre les yeux. Livide ; un grand noqibre de ta ches roufles ; des taches en croil- fant fur la tête ; une bande tranfver- fale brune entre les yeux ; ine tache en fjrme d'arc vers l'occiput. D'un vert de mer; une bande brune le long du dos ; trois bandes brunes fur la têt?. Grife; une bande longitudinale bardée de noir. neuf fur quatre rangs. le corps très- menu. Le deiïus du corps d'un gris un peu cuivré ; toutes les écaiiies bor- dées de blanc ; le deiïous du corps blanc. !t la nià- choire fu- périeurc- fembla- bîes à cel les du dos. ovales & re- levées par une arête* le deiïus de la léteaplati de ma nière à repréfen- ter une furte de triangle. Jaune ou grisâtre ; quelquefois marbrée de brun & de blanchâtre , avec une tache trés-brune & alun- gée derrière chaque œil. relevées par une arête. Le deiïus du corps onde- de noir & de brun, une tache noire placée fur le fommet de la tête, & qui fe divife en deux dans la partie oppo- fce au mufeau. D'un gris livide ; trois rangées longitudinales de taches routes dans la rangée du milieu , & jaunes dans' celles des côtés ; le deiïous du corps' blanchâtre avec des taches quarrées,! noireî 5c placées alternativement à' droite &. ?i gauche. Serpens , Tome IL 8: TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du ^^}'^' \^ deffous du P^'"^,^ P'j- corps. .q^esfousla '^ 1 queue Longueur totale. Longueur de la queue. Queue-plate. C Laticaudatus. 226 42 2 pieds. 2 pouces 9 lignes. C. Rouile. C Ruff'us. 224 68 I pied 5 pouces 4 lignes. 3 pouces. C. Tigrée. C. Tigrinus. 223 67 I pied I pouce 6 lignes. 2 pouces. Cenco. Cenco. 220 124 4 pieds. I pied 4 pouces. C. Blanchâtre, C Candidulus. 220 50 C. Réticuhire. C. Reticulatus. 218 83 3 pieds 1 1 pouces. 10 pouces. Quatre-raies. C Quatuorr-lineatus. 218 73 3 pieds 9 pouces. 8 pouces 6 lignes. TABLE METHODIQUE. Sj SaiTE DES CARACTERES. Crochets h venin. - Écailles du ricfl*us de Kl rêfc 1 Autres traits Ecailles particuliers de du dos, la conforma- tion extérieure Couleur. neuf fur quatre rangs. rhomboïda- les& unies. la queue très- aplatieparlôs cô- tés, & termint^e pardeuxgrandes écailles. { DelTusducorpsd'un cendréblcuâ- tre ; de larges bandes tranfverfaUs très brunes , & qui font le tour du corps. 1 neuf fur quatre rangs- rhomboïda- les & unies. : Rouffe; !e delTous ducorpsblan- châtre. h fa mâ- choire fu- périeure. fembla- bleskcel les du dos. ovales & re- levées par une arête longitudi- nale- fa tète femblable à celle de la Vi- père commune. Le deflTus du corps d'un r»ux blanchâtre , & préfentant des ta- ches foncées bordées de noir. neuf fur quatre rangs. ovales & unies. latêtetrés-grofle &prefqueglobu ieufe ; le corps très-délié. Brune ^ des taches blanchâtres ; quelquefois des bandes tranfver- (ales & blanches. Blanchâtre; des bandes tranfver- fales brunes. ; neuf fur quatre rangs. ovales & en lofange. Les écailles du delTus du corps d'une couleur pâle & bordées de blanc. 1 neuf fur quatre rangs. < ovales fie relevées par une arête ; relies des cô- tés, unies. deux paires de petites plaques entre les grandes & l'anus- Blanchâtre; quatre raies îongitU7 dinales d'une couleur tiés foncée ; es deux extérieures le réunifiant iu-deffuj du mufeau. Lij 84 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du defTous du corps. Paires de petites pla- ques fous ia queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Large-téte. C Laùcapitatus. 218 52 1 4 pieds 9 pouces. 7 pouces. C. Noire & Fauve. C. Nigrorufus. 218 31 I pied 1 1 pouces. 2 pouces. C. Verte. C. ViridiJJîmus. 217 122 108 2 pieds 2 pouces 9 lignes. 7 pouces I ligne. C. Minime. C. Pullatus. 217 5 pieds 2 pouces 6 lign?s. I pied. C. Bleuâtre. C. Suhcyaneus. 215 170 Chaîne. Catena. 215 44 2 pieds 6 pouces. 6 pouces. TABLE METHODIQUE. ^5 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles dudeffus deia(ête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extéricuie. Couleur. 0 neuf fur quatre rangs. ovales & unies. le mufenti ter- miné par une grande écaille prefque vertica- le ; les écailles du dos un peu féparées l'une de l'autre ver» la tète. Blanchâtre ; de grandes taches irrégulieres d'une couleur foncée , & réunies plufieurs cnfemble ; des taches plus petites Si difpofées lon- gitudinalement de chaque côté du ventre- neuf fu r quatre rangs. hexagones & unies. Des bandes tranfverfales noires, ordinairement au nombre de vingt- deux, Ôc autant de bandes fauves bordées de blanc & tachetées de brun , placées alternativement ; quelquefois le mufeau & la partie fupérieure de la tète noiiàtres. 0 neuf fur quatre rangs. ovales & unies. Verte, plus claire fous le ventre que fur le dos- O neuf fur quatre rançs. la tête alongée ; d'afléz grandes écailles fur les lèvres. Minime; quelquefois des bandes tranfverfales noires; chaque écaille du do5 a demi-bordée de blanc. Bleuâtre ; la tête couleur de plomb. 1 D'un bleu trés-foncé; de petites taches jaunes difpofées en bandes tranfverfales & très-étroites ; le deflbus du corps bleu , avec de petites taches jaunes prefque car- rées- 8ô TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du deffbus du corps. Paires de petites pla- ques fous Ja qneue. Longueur totale. Longueur delà queue. Triangle. Triangulum. C. Pétalaire. C. Petalariusi Tyrie. Tyria. Pétole. Petola. C. Très-Blanche. C. CandidiJJimus. Haje. C. Haje. C. Verte & Jaune. C. Viridi-Flavus. 211 212 2IO 209 209 207 206 102 83 90 61 109 107 2 pieds 7 pouces 2 lignes. 3 pouces. I pied 9 pouces 6 pieds. 4 pouces. 9 lignes. 4 pieds. I pied. TABLE MÉTHODIQUE. 87 SUITE DES CARACTERES. j 1 Crochets à venin. i^'f]^' Écailles du dcllus j„ j^, d.latâte.: • Autres traiti particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. 0 neuf fur quatre rangs. unies & en lolange. Blanchâtre ; une tache rriangu- 'aire chargée d'une autre tache trian- gulaire plus petite fur le fommet de la tête; des taches roufles , irrégu- liéres & bordées de noir fur le dos ; une tache noi.e, alongée & placée obliquement derrière chaque œil. 0 neuf fur quatre rangs. ovales & unies. Noirâtre ; des bandes tïès-irré- gulières tranfverfules & blanches. . Blanchâtre; trois rangs longitu- dinaux de taches rhomboïdales & brunes. 0 neuffur quatre rangs- ovales & unies. Livide ; des bapdes tranfverfales d'une couleur rouçeâirc. il la mâ- choire fu- périeure- Très-blanche- ► La moitié de chaque écaille blan-' che ; des bandts blanches p'acées- oblic^ement ; le refte du corps noir. 0 neuf fur quatre rangs. unies. D'un vert noirâtre ; plufieurs raies longitudinales, compofées de petites tachesjaunes & de diverfes figures; le ventre jaunâtre; une tache & un point noir aux deux bouts de chaque grande plaque- 83 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du de/Tous du | corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Dione. Dione. 206 66 3 pieds. 6 pouces. C. Double-raie. C. Bilineatus. 205 99 2 pieds I pouce. 6 pouces 6 lignes. C. Ovivore. C Ovivorus. 203 75 Ladé. C Lacleus- 203 12 I pied 6 pouces. I pouce 7 lignes. I4'"«- deGronovhis. i^""' Gronovii. 202 96 C. Muqueufe. C. Mucqfus, 200 140 SUITE TABLE METHODIQUE. 8c, SUITE DES CARACTERES. 1 Crochets à venin. Écailles du de (Tus delat^te. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- fion extérieure. Couleur. 0 • Le defTus du corps gris ; trois raies longitudinales blanches , & d'autres raies longitudinales brunes ; le deffous du corps blanchâtre , avec de petite» raies brunes , Se fouvent de petits points rougeâtres. o neuf fur quatre rangs. unies & en iofange. Les écailles rouCTes & boriées de jaune ; deux bandes longitudinales jaunes. à la mâ- choire fu- péneure. neuf fur quatre rangs. hexagones & relevées par une arête- D'un blanc de lait ; des taches noires arrangées deux ^ deux; la tète noire avec une petite bande blanche Se longitudinale. Des taches brunes. i les yeux aflez gros ; les angles de la tête très- marqués. La tête bleuâtre; des raies tranf- verfales comme nuageufes & pla cécs obliquement fur le dos- Serpens ^ Tome IL M ço TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du deflbus du corps. Pifires de petites pla- ques fous la qutue. Longueur totale. Longueur de la queue. C. Cendrée. C Cinereus. 200 137 Padère. Padera. 198 56 Naja. Naja. 197 58 4 pieds 4 pouces 6 lignes. 7 pouces 10 lignes. C. du Pérou. C Peruvii. C. du Bréfil. C Brafiliœ. Gro/îe-tête. C. Capitatus. 196 77 2 pieds 5 pouces. 6 pouces 3 lignes. TABLE MÉTHODIQUE- SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Ecailles du deffus de la tête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion cvtO-rieiire Couleur, Grife; le ventre blanc i les écailles delà queue bordées de couleur de fer. Le dcflus du corps blanc ; plu- fleurs taches placées par paires le long du dos, & réunies par une petite raie ; autant de taches ifolées fur les côtés. à la mâ- choire Su- périeure. neuf fur quatre rangs. ovales & unies. une extenflon membraneufe de chaque côté du cou. Jaune ; une bande tranfverlale large & foncée fur le cou ; une raie fouvent bordée de noir, re- pliée en avant des deux côtés , terminée par deux crochets tour- nésen dehors, imitant des lunettes, & placée fur la partie élargie du cou du mâle. neuf fur quatre rangs. le cou ne pré fente point d'ex tenfionmembra neufe. A-peu-près comme dans le Naja. ■ une extenflon membraneufe de chaque côté du cou. D'un roux clair, avec des ban- des tranlverfaies brunes; une gran- de tache blanche en forme de coeur, chargée de quatre tachej noires & placée fur l'extenlion membra- neufe- 0 neuf fur quatre rangs. ovales & unies. la queue termi- née par une pointe très-dé- liée. D'une couleur foncée ; des ban- des tranfverfdies 8c ir régulières , d'une couleur irès-claire. Mij P2 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaqueîdu deflous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. C. Atroce. C Atrox. 196 69 I pied. 2 pouces 2 lignes. Rouge- gorge. C. Colloruber. 195 102 Trifcale. Trifcalis. 195 86 I pied. 4 pouces 6 lignes. 3 pouces loligacs. Corallin. C. CoralUnus, 193 82 3 pieds. 15 "ne- deGronovius. ?5""' Gronovii. 191 75 aS-nç, de Gronovius. z8""' Gronovii. 190 125 1 1 TABLE METHODIQUE. 93 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du dcflus delaiête Écailles du dos. Autres traits particuliers de a conforma- tion extérieure. Couleur. à la mâ- choire fu- périeure. fembla- hles à celles du dos. ovales & relevées par une arêce. la tête très-large. Cendrée; des taches blanchâtres- O Toute noire; la gorge couleur de fang. O neuf fur quatre rangs. ovales & unies. Le delTus du corps d'un vert de mer ; quatre raies longitudinales roufles qui fe réunilTent en trois, en deux, & enfin en une , au- delTus de la queue. à h mâ- choire fu- péneure. arrondies vers la téce, & pointues du côté de la queue. les écailles du dos font difpo- fées fur feize rangs longitu- dinaux , & un peu féparés les unt des autres. D'un vert de mer ; trois raies longitudinales & rouffes ; le def- fous du corps blanchâtre & poin- tillé de blanc. r Brune; des points blancs. Des raies tranfverfaJes blanches & noires. 94 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du P'^^^^t^ defTous du P^"^^; P'V corps. ^"'^ ^^"^ '' ^ queue. Longueur totale. Longueur de la queue. C. Blanche & brune. C. Albofufcus. 190 96 I pied 6 pouces. 4 pouces 6 lignes. C. Cuiraffée. C. Scatatus, 190 50 4 pieds. ' j.^mc. jç Gronovius. 27""- Gronovii. 189 122 . GriToa. C. Cineraceus. 188 70 • Pélie. PeUas. 187 103 C. Aliatique. C. Ajiaticus. 187 76 r pied. 2 pouces 3 lignes. Lien. Ligamen, 186 92 7 pieds. TABLE METHODIQUE. 95 SUITE DES CARACTERES. Crochers à venin. Écailles dudcfîus delaiête. Écailles du do>. Autres traits particuliers de la confoima tionextérieuie. Couleur. O neuf fur quatre rangs. Jiffes & ovales. Elanchâtre; des taches brunei , arrondies, Ik réunies en plulieurs endroits; deux taches derrière les yeux ; le deli'ous du corps ruuf- lâtre. 0 Les grandes pla- ques révèlent près des deux tiers de la cir- conftirence du corp; ; la queue eft tria ig'iLiire- Noire ; le deiïbus du corps de la même couleur, avec des taches blanchâtres , preique quarrées , placées alternativement h droite & :i gauche, Se en très-petit nombre fous la queue. • Pourprée; des taches noires. Le delfus du corps blanc ; de? bandes tranfveifales , roufsiltres ; deux points d'un blanc de neige l'ur les côtés. O Noire ; le derrière de la tctt brun ; le deffous du corps ven & bordé de chaque côté d'uni ligne jaune. ) 0 neuf fur quatre rangs. ïhomboïda- les & unies. \ ' Des raies longitudinales fur le dos; les écailles bjitJées de blan- châtre. 0 D'jn bleu très-foncé ; le deffous du coips d'une couleur bleuàtrt ou bror>zte , quelquefois la gorge l->lanche. c)6 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du Paif^esde defTousdu P^"f^; P'r corps. ^queifousla , queue. Longueur totale. Longueur de la queue. CourelTe. Curfor. 185 105 2 pieds 10 pouces 7 l'gnes. 9 pouces 7 lignes. C, Nébuleufe. C. Nehuiq/ùs. 185 85 Laphiati. Laphiati. 184 60 C. Agile. C. Agilis. 184 50 I pied 8 pouces. 4 pouces 3 lignes. Scholcari. Schokari'. 183 144 2 pieds. 6 pouces. Sibon. Sibon. 180 85 20*"* de Gronovius. zo'"'- Gronovii. 180 80 SUITE TABLE MÉTHODIQUE. 97 SUITE DES CARACTERES. 1 . Crocliets /"/'i?^ à venin, ^"/'f"* de la tête. Autres traits Éca'IIes parcicnliers de du àoi. a conforma- tion extérieure. Couleur. O neuf fur quatre rangs. ova'cs & unies. Verdâtre ; deux rangées longi- tudinales de petites taches blanches & alongées. LedelTus du corps nué de brun & de cendré; le deflbus varié de brun & de blanc. ■ Grife ou rouffe ; des bandes tranf- verfales blanches ou jaunâtres , divifées en deux de chaque côté; le fommet de la tête blanc. O neuf fur quatre rangs. en lofange & unie$. Des bandes tranfverfales & irré- gulicres , alternativement blanches & brunes; Icfbandes brunes quel- quefois pointillées de noir. o neuf fur quatre rangs. le corps très- menu. D'un cendré brun; quatre raies longitudinales blanches; le deflbus du corps jaunâtre & pointillé de brun vers la gorge. rhomboïda- les. la queue courte & menue. Le deiïus du corps brun mêlé de blanc; le deflbus blanc tacheté de brun- "» Varié de blanc & de brun. ( Nota. ) J( efl à prifnmct que cet:. Couleuvre efl de la même efpèce qtu à Sikon. Serpens , Tome II, N 98 TABLE MÉTHODIQUE. ESPÈCES. CARACTERES. Plaques du de/Tous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue Longueur totale. Longueur de la queue. Hydre. Hydrus. 180 66 3 pieds. C. Brafilienne. C Brajilienjîs. 180 46 3 pieds. 5 pouces 6 lignes. Bande-noire. C Nigrofafciatus. 180 43 C. Aurore. • Jurora. 179 37 C. Li(îe. C Levis. 178 45 I pied 9 pouces 9 lignes. 5 ponces 3 iig»es. Ibiboca. Ibiboca, 176 121 5 pieds 5 pouces 6 lignes. I pied 7 pouces I ligne. C. d'EfcuIape, C. uEfculapm ' 175 64 3 pieds 10 pouces. 9 pouces 3 lignes. TABLE MÉTHODIQUE. 99 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du dcffiis de la tête. Ecailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. O 1 Olivâtre, mêlé de cendré; qua- tre ranas longitudinaux , des ta- ches noirâtres , difpofées en quin- quonce ; le delTous du corps ta- cheté de jaunâtre & de noirâtre. h la mâ- choire fu- périeure- fembla- blesàcel les du dos. ovales & re- levées par une aréte- De grandes taches ovales , roufles & bordées de noirâtre ; d'autres petites taches brunes. O neuf fur quatre ■ rangs- ovales & unies. Une Rande-noire entre les veux ; le deffus du corps livide ; plufieurs bandes tranfveriales & noires , dont quelques-unesfontletourdu corps. Grife; une bande longitudinale jaune ; la tête jaune , avec des points rouges- 0 neuffur quatre rangs. Très-unies. Bleuâtre ; deux taches d'un jaune foQcé derrière la tête ; deux rangées Iwingitudinales de taches plu s petites, celles d'une rangée correfpondant aux intervalles de l'autre ; quelques taches fur les côtes ; de plus grandes taches fur le ventre. O neuffur quatre rangs. rhomboïJa- les & unies. les écailles du dos un peu répa- rées les unes des autres en quel- ques endroits. Les écailles du dos grisâtres & borfdées de blanc. i 0 neuffur quatre rangs. ovales & re- levées par une arête; celles des côtés unies. Roufles; une bande noirâtre & longitudinale de chaque côté du dos; une rangée de petites taches triangulaires & blanchâtres de cha- que côté du ventre- Nii oiverstlâ7*"'N^ BIBLIOTHECA j 100 TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. 1 Plaques du ûeffous du corps. Paires de petites pla- ques lous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. 22.'°^' deGronovius. as.""- Gronovii. 174 60 Nifiqiie. C Nafutus. 173 157 A pieds 9 pouces. I pied 1 1 pouces. 2^mc. ^Q Gronovius. zf^' Gronovii. 172 142 C. SiiiiTe. C. Helveticus. 170 127 3 pieds. Dcrai-coUier. Semimonile. 170 85 I pied 7 pouces 4 pouces 10 lignes. C. Azurée. C. Cœruleus. 170 64 2 pieds. 5 pouces 3 lignes. C. à Collier. C Torquatus. 170 53 2 pieds. 4 pouces. TABLE METHODIQUE. ici SUITE DES CARACTÈRES. t Crochets à venin. Écaillei du deflu; delatôte Antres traits Écailles particuliers de _ , du dos. la conforma- Couleur, tion extérieure. D'un cendré bleuâtre. C Scba , muf. 2 , tah. }i ,fg. i. ) O neuf fur quatre rangs. rhomboïda- les & unies. un prolonge- ment écailleux au bout du mu- feau,quieittrés- alongé. Verdàtre ; quatre raies longitu- dinales fur le corps ; deux autres raies longitudinales fur le ventre- - Bleue ; une ligne latérale noire. 0 ovales & relevées par une arête. Grife ; de petites raies noires fur les cotés; une bande longitudinale compolée de raies tranfverfales plus étroites & plus pilles- O neuf fur quatre rangs- en lofange & relevées par unearètelon- gitudinaîe- Brune; de petites bandes tranf- verfales blanchâtres ; trois taches brunei & alongées fur la tête ; trois taches rondes Ce blanches lur lej cou. j O neuf fur quatre rangs. ovales & unies. Bleue , foncée fur le dos , trts- claire fous le ventre- o nevif fur quatre rangs. ovales & relevées par une arête. 1 les écailles des cotés unies & plus grandes que celles du dos. Grife; deux rangées longitudi- nales de petites taches d'une cou- leur très -foncée; deux autres ran- gées extérieures de taches plus jrandes , noires & irrégulières ; deux grandes taches blanchâtres fur le cou; le ventre varié de noir, de blanc , & de bleuâtre. 102 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. pfaques du deflbus du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. C. Hébraïque. C. Hébraïcus. 170 4^ C. Blanche, C Albiis. 170 20 C. Rayée. C. Èineatas. 169 84 1 Daboie. Daboie. 169 46 1 3 pieds 5 pouces. 5 pouces 9 lignes. Xrois-raies. C. Terlineatus. 1 169 34 I pied 5 pouces 6 lignes. 2 pouces 8 lignes. Boiga. Boiga. 166 128 3 pieds. I pied 5 pouces. Chapelet, 166 103 I pied 5 pouces 6 lignes. 5 pouces 6 lignes. TABLE METHODIQUE. 103 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles dudelTus de la tête. Écailles du dos. Autres fraifs particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. à la niâ- choire fu- périeure. Roufsâtre ) des taches jaunes , bordées de rouge-biun , & repré- fentant des caractères hébraïques. 0 lîlanche ; ordinairement fans tache- 0 Bleuâtre ; quatre ra'es brunps qui fe prolongent depuis la tête jufqu'à l'extrémité de la queue. 0 fembla- bles à cel- les du dus. ovales & relevées par une arête- Blanchâtre; trois rangs longitu- dinaux de grandes taches ovales, roulfes & bordées de noir ou de brun. 0 neuf fur quatre ranos. en lofange Se unies. Roufie; trois raies longitudinales qui s'étendent depuis le mufeau jufqu'au-delTus de la queue- 0 neuf fur quatre rangs. unies. le corps très- dé ié. D'un bleu changeant en vert ; trois petites raies longitudinales couieur d'or ; une petite bande blanche fi: bordée de noir le long de la mâchoire fupérieure. 0 neuf fur quatre rangs. unies & en lofange. le tête grofle & aplatie par-defl'us & par les côtes; le corps trés-dé- iié. Bleue; deux raies longitudinales blanches; dans le milieu une raie longitudinale noire chargée de ta- ches ovales blanches & de points blancs placés alternativement; deux rangs longitudinaux de points noirs fur le ventre- 1 I04 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. m j ! Paires de Plaquesdui j^^ l3. defl-ous du ^^^^ çj^ ,^ ^°''P^- queue. Longueur totale. Lonç,ueur de la qutu;. Fil. C. Filiformis. 165 ij8 I pied 6 iign?s. 4 pouces 6 lignes. 2jme. jç Gronovius. a 5""* Gronovii. 165 74 C. à Zones. C. Cinc!us. .65 35 I pied. I pouce 6 lignes. Bluet. C. Subccerukus. ,65 1 24 C. Annelée. C. Doliatus. 164 43 7 pouces 4 lignes. I pouce 5 lignes. Dard. Jaculus. 163 77 SUITE TABLE MÉTHODIQUE. ic: SUITE DES CARACTERES. Crochfts à venin. Éoîilles du defTiis de la tête Écailles du dos. Autres traits particuliers de a conforma- fion extérieure. Couleur. 0 1 neuf fur quatre rangs. en lofanoe & relevée .s par une arête. la tête f^roffe ; le corps trés-délié. ^J■oire ou livide ; le deffous du corps blanchâtre. Blanche ; des bandes tranfver- fales d'une couleur foncée. (Séba^ miif 2, tab- Zl,fig- $.J . 0 neuf fur quatre rangs. rhomboïda- les & unies. Blanche ; fouvent quelques écail- les tachetées de roufsâtre à leur extrémité; des bandes tranfverfales d'une couleur très-foncée , qui font tout le tour du corps. ■ 1 ovales- fa queue très-déliée- Les écailles qui garnident le dos prefque mi-parties de blanc & de bleuâtre; le deflbus du corps blanc; la queue d'un bleu foncé fans au- cune tache. O neuf fur quatre rangs. unies & en iofange- Blanche ; des bandes tranfver- fales noirâtres qui fe réunifient à d'autres bandes lemblables placées fur le ventre, mais fans fe corref- pondre exactement ; le cou blanc ; le deflus de la tête noirâtre. Grife cendrée ; trois bandes lon- gitudinales noirâtres & bordées d'un noir foncé ; celle du milieu plus large queles deux extérieures; le deflbus du corps blanchâtre- k SerpenSy Tome IL O io6 TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du dcfTous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. C. Miliaire. C. Miliaris. 162 59 C. Chatoyante. C. Verficolor. 161 113 I pied 6 pouces. Malpole. Malpolon. 160 100 I pied 10 pouces. 5 pouces 6 lignes. 2^me. jg Gronovius. zS"'- Gronovii. 160 60 29'"^' de Gronovius. z^""' Gronovii. 159 42 C. Carénée. C Carinatus. 157 ï'5 TABLE METHODIQUE. 107 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles duHeflus de ia fête. Écailles du dos. Autres traits Particuliers de a conrorma- tion c-vtcrieure. 1 Couleur. 0 Le deffus & les côtés du corps bruns ; une tache blanche fur cha- que écaille ; le deffous du corps blanc- neuf fur quatre rangs. Grife ; une bande longitudinale brune, compofée de petites raies tranfverfales & difpofées en zig-zag ; les plaques rougeâtres , tachetées de blanc û£ bordéesen partie de bleuâ- tre- 0 neuf fur quatre rangs. ova'es & relevées par une arête- la langue longue & très-déliée ; le corps très menu. Bfeu ; de très-petitestaches noires difpofées en raies longitudinales ; une tache blanche bordée de noir fur le fommet de la tête. Des raies blanches & noire» tranf- verfales. D'un TOUT plus ou moins foncé. (Siha.mufl, tah. Il , fig- 6- ) 0 le dos relevé en carène. Toutes les écailles du deffus du corps couleur de plomb & bordées de bfanc; le deflous du corps blan- châtre. 1 Oij io8 TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. | Pbquesdui ^^''■^^t dcffous du P^"^" P'r corps. ^"«^ ^^"^ '3 '^ queue. Longueur totale. Longueur de la queue. C. Rhomboïdale. C. Rhombeatus. 157 70 I pied 6 pouces 9 lignes. 4 pouces 4 lignes. Saurite. Saurita. 156 121 C. Verdâtre. C Suhviridis. 155 144 le tiers de la lon- gueur du corps. C. Pale. C Pallidus. 155 96 I pied 6 pouces. Lébetin. Lehetinus. 155 46 Afpic. Afpis. 155 37 3 pieds. 3 pouces 8 lignes. ^^me. (jç Gronovius. ^^'"'' Gronovii. 50 TABLE METHODIQUE. 109 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du dcrtus delatétc. Écailles du do5. Autres traits particuliers de la conforma- rioneytcrieute Couleur. 0 neuf fur quacre rangs. ovales & relevées par une àréte. Bleue; des taches bfeues en lo- fange & bordées de noir. 0 le corps très- délié. Brune; trois raies longitudinales blanches ou vertes ; le ventre blanc 0 unies. Bleue ou verte ; le deiïbus du corps d'un verc plus ou moins mêlé de jaune. > 0 neuf fur quarre rangs. ovales & unies. le corps & la queue trés- dtliés. D'un gris pâle ; un grand nom- bre de points bruns fit de taches grifes répandues fans ordre ; une ligne noire de chaque cùté du corps. h la mâ- choire fu- périeure. Nuageufe ; le defious du corps parfemé de points roux ou noiis- à la mâ- choire fu- périeure. fembla- hles à celles du dos. ovales & relevées par une arête. Trois rangées longitudinales de taches touffes bordées de noir. ■ - Blanche; des raies & des taches noires. lio TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTÈRES. PIaq.es du' ^^''^' \' delTous du P^"'" P^^- corps. ^quesfousla •^ 1 queue Longueur totale. Longueur de la queue. Cenchrus. Cenchrus. 153 47 2 pieds. 3 pouces 7 lignes. C. Schythe. C. Schytus. 153 31 I pied 6 pouces. I pouce 7 lignes. Dipfe. Dip/às. 152 155 C. Maure. C. Maurus. 152 66 C. Noire. C Niger. 152 32 2 pieds 9 lignes. 2 pouces 4 lignes. Sirtale. Slrtalis. 150 114 2 pieds. 3 pouces 9 lignes. TABLE METHODIQUE. m SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du deffus delaiête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. O neuf fur quatre rangs. hexagones & unies. Le delTus du corps marbré de blanchâtre & de brun ; des ban- des tranfverfales , étroites , irrégu- fiéres & bianchiitres- c» la mâ- choire l'u- périeurc- la tête a un peu fa forme d'un cœur. Noire; le deflbus du corps très- blanc- à fa mâ- choire fu- périeure. ovales. la queue longue & déliée. Les écailles bleuâtres & bordées de blanchâtre ; les grandes plaques blanches; une raie bleuâtre & lon- gitudinale au-defl'ous de la queue- O neuf fur quatre rangs. ovales & relevées par une arête- Brune ; deux raies longitudi- nales ; des bandes tranfverfales & noires depuis les raies jufqu'au- deflbus du corps ; le ventre noir. à la mâ- choire fu- périeure. trois fur deux rangs. ovales & re- levées par une arête- Noire ; quelquefois des taches d'un noir plus foncé, & difpofées comme celles de la vipère com- mune. O relevées par une aiête. Brune ; trois raies longitudinales d'un vert changeant en bleu- 112 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. plaques du denous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Tête-triangulaire. C. Capite-triangulatus. 150 64 Cobel. Cobella. 150 54 I pied 4 pouce s 9 lignes. 3 pouces 10 pouces. Triple-rang. C. Terordinatus. 150 52 I pied 10 lignes. 4 pouces. Cherfea. Cherfea. 150 34 C. Sombre. C. Subfufcus. 149 117 3 3°"^- de Gronovius. ^f- Gronovii. 149 65 SUITE TABLE METHODIQUE. SUITE DES CARACTERES. I Crochets à venin. Ecailles du de/Tus delarête. Écailles du doî. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. ù la mâ- thuire fu- ptrieure. O fembla- fafes à ce' les du dos. O neuf fur quatre en [lofange & unies- la tête prefque triangulaire ; le corps délié du côté de la tête neuf fur quatre à fa mâ- choire fu- périeure. fembla- blesàcel- esdudos. ovales & relevées par une arête. relevées par une arête. Serpens j 2 orne IL Verdâtre; des taches de diverfes figures fur la tête , & réunies fur le corps en bande irrégulière & longitudinale ; les grandes plaques d'une couleur foncée & bordées de blanchâtre. D'un gris cendré ; un grand nombre de petites raies blanches placées obliquement ; quelquefois une tache oblique & livide der- rière chaque œil , & des bandes tranfverfales & blanchicnes fur le dos- Blanchâtre; trois rangs longitu- dinaux de taches d'une couleur foncée; le deflous du corps varié de blanchâtre & de brun. D'un gris d'acier ; une tache noire en forme de cœur fur la tête, & une bande compofée de taches noires & rondes fur le dos, D'un cendré mêle de brun ;une tache brune & alongée derrière chaque œil- Blanche ; des raies noires & tranfverfaless IT4 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du dcflbus du corps. Paires de petites pla- ques Tous la queue. orgueui ïotale. Longueur de la queue. Mélanis. Mdanis. 148 27 • C. Décolorée. C. Exoletus. 147 132 C. Saturnine. C Saturninus. 147 120 1 Cérafte. Ce rafles. 147 63 2 pieds. 4 pouces 6 lignes. Vipère. Vipera. 146 39 2 pieds. 4 pouces. Sipède. Sipedon. ;i44 73 TABLE MÉTHODIQUE. Î15 SUITE DES CARACTERES. ' Crochets à venin. Écailles du (ieffiis de la tête. j Autr-.s traifs Ecailles particuliers de du dos. la oonforma- tion extérieure. Couleur. à fa mâ- choire lu- périeure- Noire; le defTous du corps couleur d'acier avec des taches plus obl- cures & d'autres taches bleuàcres & comme nuageufes vers la gorge & des deux côté» du corps. 0 fe corps très- délié. D'un bleu clair mêlé de cendré; les lèvres blanches- 0 les yeux alTez gros. La tète couleur de plomb ; le deffus du corps d'une couleur nua- geufe mêlée de livide & de cen- dré» à fa mâ- choire fu- périeure. fembla- bles à cel- les du dos. ovales & re- levées par une arétc; une petite corne de nature écail leule au- deilus de chaque œil- Jaunâtre ; des bandes tranfver- fales irréguliéres & d'une couleu. plus ou muias foncé«. à fa mâ- choire fu- périeure. Sembla- bles il cel-' les du dos. relevées par une arcce. D'un gris cendré ; des taches nnirâcres formant une bmde den- telée, & difpofée en zig-z.ig. [ Brune. Pij 11^ TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du delfous du corps. } Paire; de peritts pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Chayque. Chaiqua. 143 7^ C. Violette. C. Violacé us. 143 25 I pied 5 ponces 3 lignes. 2 pouces 3 lignes. C. Rubannée. C. Vittatus. 142 78 » 36""'' de Gronoviu5. ^6^"' Gronoyii. 142 60 Ammodyte. Ammodytes, 142 33 TABLE MÉTHODIQUE. 117 ^ SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du dcffiis de la tête. Écailles du dos. Autrci traita particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. Ji b mâ- choire lu- périeure. Deux bandes blanchîltres & lon- gitudinales; deux points noirs fur chaqu-- grande plaque; neuf t.uhes rondes & noirâtres de chaque côté du cou du mâle. 0 neuf fur quatre rangs. unies & en lofange. Violette ; le deffbus du corps blanchâtre avec des taches violettes , irréguiiéres placées alternativement à droite & à gauche- 0 OTafes & petites. la tête très-alon- gée & large par- derrière- Blanchâtre ; plufieurs raies lon- gitudinales noires ou brunes ; la tête noire avec plufieurs petites lignes blanches & tortueufes; les grandes plaques bordées de brun ; une bande blanche , longitudinale & dentelée fous la queue- Bleuâtre ; les grandes plaques blanchâtres, avec des taches noires & un léger liilon longitudinal- ( Se'ba , muf. a , tah. )5yfg-^.} à fa mâ- choire fu- périeure. fembla- bles à cel- les du dos. ovales & unies. une petite émi- nence mobile & deux tubercules fur le mufeau. Des taches noires formant une bande longitudinale & dentelée. ii8 TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du deffous du corps. Paire- de petitea pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longutur d^' la queue. C. Symétrique. C Symmîtriais. 142 26 I pied 5 pouces 6 lignes. 2 pouces 3 lignes. Tête-noire. C. Capite-niger. 140 62 2 pieds I pouce 7 lignes. 4 pouces 6 lignes. Typhie. Typhius. 140 53 ' Calmar. C. Cakmarius. 140 22 ^ i Ibibe. Xbibe, 138 72 2 pieds. 4 pouces 10 lignes. <^ Régine. C. Reginœ. 137 70 TABLE MÉTHODIQUE. 119 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du deirus delatête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de a confortna- tion extérieure. Couleur. 0 neuf fur quatre rangs. ovales & unies. Foncée ; une rangée de petites taches noires de chaque côté du dos, auprès delatête; dt« bandes & àcs demi-bandes tranfver l'aies & placées fymétriquement fur le ventre. 0 neuf fur quatre rangs. unies ôe ovales Le dcITus du corps brun ; la tète noire ; le delTbus du corps varié de blanchâtre & d'une couleur très- foncée, par taches tranfverfales & rectangulaires. Bleuâtre- 0 Livide ; des bandes tranfverfales brunes ; des rangs de points bruns; des taches prefque carrées & pla- cées fymétriquement fous le corps ; une raie longitudinale & couleur de feu fur la queue- 0 1 neuf fur quatre rangs. ovales & relevées par une arête- quelquefoisqua tre grandes pla ques entre l'anus & les premières paires de petites. Bleue ou verte , tachetée de noir ; une rangée de points noirs de cha- que côté du corps j quelquefoisune raie longitudinale fur le dos. Le delfus du corps brun ; le deffous varié de blanc & de noir. 120 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du dcfrous di corps. faires de pérîtes p!a- Longueur ques fous la totale, queue. Longueur de la queue. C. Poncftuée. C' Punctatus, 136 43 ^grae. jg Gronovius. g8""- Gronoyii. 136 39 39"'^- de Gronovius. jc)""' Gronovii. 135 42 C. Mexicainâ, C. Mexicanus. 134 77 1 1 Lutrix, Lutrix. 134 27 ) : Hœmachate. Hœmachata. 132 iz I pied 4 pouces 5 lignes. I pouce î 10 lignes. Bali. Bail. 131 46 , 6 pieds 5 pouces. suni: TABLE MÉTHODIQUE. taî SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles dudffîus dclaiôte. Écailles du dos. Antres traits particuliers de la conforma tion exiérieure. Couleur. D'un gris cendré ; le defluus du corpj jaune, avec neuf petites ta- ches, noires difpoféeJ fur trois rangs, chacun de trois taches. • Varie'e de couleur de fer, de bleu & de blanc. Blanche ; des taches blanches & noires. • Le deflus & le deffouj du corps jaunes; les côtés bleuâtres. à la mâ- choire'fu- périeiire. neuf fur quatre rangs. unies S: en lofiinge Rouge ; des taches blanches. 0 nciiffar quatre rangs. rhomboïda- les & unies. Une bande longitudinale roi'gc& tachetée de Liane, de chaque côte du corps , dont le clefius eii jauiât. .' mêlé de blanc ; quatre rangs kngitu dinaux de pointsjaunes foi s ie corp Serpens^ Tome IL Q 122 TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Plaques du deffous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Atropos. Atropos. 131 21 Vampum. Vampum, 128 67 1 I pied 10 pouces. 6 pouces. C. Striée. C Striatus." 126 45 C. Camiife. C. Simus. 124 46 Alidre. Aliàras. 121 5» s C. Verte & Lieue. C Viridicœmleus. 119 IIO 2 pieds. 6 pouces. TABLE MÉTHODIQUE. 1*3 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles dudefTus de la tête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. 1 Couleur. ï h mâ- choire fu- périeure. fembfa- l)les à cef- lesdudoj. ovales & relevées par une arête- fa tête a un peu fa forme d'un cœur- Blanchâtre ; quatre rangs longi- tudinaux de taches rouffes, rondes & blanches dans feur centre; des taches noires fur la tête. O neuf fur quatre rangs. ovales & relevées par une arête. fa tête petite à proportion du corp». Bleue ; des bandes tranfverfales blanches & partagées en deux fur les côtés; une petite bande tranf- verfale brune fur chaque grande plaque» 0 i Brune ; fe delTousdu corps d'une couleur pâle. ■ fa tête arrondie , relevée en bofTe, & le mufeau très- court. Une petite bande noire & cour- bée entre les yeux; vinecroix blan- che, avec un point noir au milieu fur le fommet de la tête ; le deifui du corps varié de noir & de blanc ; des bandes tranfverfales blanches; le deffous du corps noir- D'un blanc éclatant. O grandes. - D'un bleu foncé ; îe delTous du corps d'un vert pâle. Qi) 124 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. ir CARACTERES. [ Plaques du ^^^^^s de derous du P^"^^;. p'^- corps. qi'esiouslj 1 queue Longueur totale. Longueur de la queue. C. Tachetée. C Macula tus. 119 70 2 pieds. 5 pouces 4 lignes. C. des Dames. C. Domicellanim. 118 60 C. d'Egypte. C. jEgyptiacus. 118 22 C. Anguleufe. C. Angulatus. 117 70 I pied. Léberis. Leberis. 110 50 C. Joufflue. C Buccatus. 107 7-2 Argus. Argus, ' TABLE METHODIQUE. 125 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du de(]"u5 dclaiéte. Écailles du dos. Antres traits pariiculitrs de la conforma- tionottiriture. Couleur. 0 neuf fur quatre rangs. hexagones & relevées par une arête- Blanchâtre ; de grandes taches en lofange ou inegulié, ts , roulsâtres & bordées de noir ou de brun ; le ventre blancbâcre & quelquefois tacheté. 0 Blanche \ des bandes tranfverfa- Iss , irréjjiilicres & noires; une raie noirâtre , irrégulière & longitudi-- naleluusle ventre. h la mâ- choire fu- périeure. |trè$- petites- le derrii-re de la tète relevé par deux bofies- D'un blanc livide ; des taches rounes. 0 neuf fur quatre rangs. ovales , un peu échan- crées fii rele- vées par une arête. Blanchâtre ; des bandes brunes, noirâtres vers leurs bords , an^u- leufes & très-larges vers le milieu de la longueur cju corps. à la mâ- choire fu- périeure- Des raies tranfverfales y étroites & noires; la tète blanciie, avec deux taches rouflirs fur le fomnieti & une tache triangulaire fur le mu- feau. i Rouffe; des bandes tranfverfa' es ^^ blanches. le derrière de la .tète relevé par deux bolTes- T.) ne tache blanche fur chaque écaille ; plufieurs rangs de caches blanches, rondes, bordées de rou- ge, & rouges dans leur centre- 126 TABLE MÉTHODIQUE. :S^ SECOND GENRE. Serpens qui ont de grandes plaques fous le corps &fous, la queue* BOA- ESPECES. CARACTERES. Plaques du deffous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Broderie. 290 128 5 pouces 6 lignes. 7 pouces. Ophrie. B. Ophrias. 281 64 Enydre. j5. Enydris. 270 115 Cenchris. B, Cenchria. 265 57 B. Rativore. B, Marina. ^54 65 2 pieds 6 pouces. 4 pouces 2 lignes. TABLE MÉTHODIQUE. 1^7 SUITE DES CARACTERES. Crochfits à venin. Écailles du deiRis delaiête Écailles du dos. fembla- hles à celles du dos. O fembla- bles à cel- les du do$< rhomboïda- ies Si unies. rhomboïda- tes Qi unies. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. la tête large par- derrière ,■ le nnu- feau alongé. Une chaîne de taches irrégulières en forme de broderie , le long du do», & fur-tout fur la tête. Brune. les dents c'e la mfichoire infé- rieure très-lon- gues. D'un gris varié d'un gris plu» Clair. D'un jaune clair ; des taches blanchâtres & grifes dans leur cen tre. la tête large par derrière ; !e mu- feau alongé ; de (irandes écailles fur les lèvres- Blanchî\tre ou d'un vert de mer ; cinq rangées longitudinales de ta- ches roulTes, dont plufieurs font chargées de taches blanchâtres- 12-8 TABLE MÉTHODIQUE, ESPECES. CARACTERES. P'aques du deffous du corps. Paires de petites pla- ques fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Schytale. B. Schytals. 250 70 Devin. B. Divinatrix. 246 54 quclque- foisplusde jOpieds. ordinaire- ment le 9* de la lon- gueur du corps. B. Muef^ B. Muta. 217 34 Bojobi. B. Bojobi^ 203 77 2 pieds 1 1 pouces. 7 pouces. Hipnale, B. Hipnale. 179 120 I pied 1 1 pouces. 3 pouces. Groin. B. Porcaria. 150 40 2 pieds. 8 poirces. SUITE TABLE METHODIQUE. S U 1 T F ^~; F .^ CARACTERES. 129 Crochets à venin. Ecaille- du f'e/rih delatôte. Écailles du dos. AMfe- traits pa-^iiciiiicrs de la co." forma- tion extérieure. Couleur. ?» la ma choire fu- périeure. O fembla- bles îi cel les du dus. fembla- bieshcel es du dos, fc m b fa- bles à cel- les du dos. fembfa- iles à cel- les du dos. hexagones & unies. D'un gris mêle de vert ; des ta- ches noires & arrondies le iong du dos ; d'autres taches noires vers leurs bords , blanches dans leur centre & difpofées des deux côtés du corps ; des points noirs fo;'marK des taches alongées fur le ventre- le muleau alon- gé& terminé par unegrahdeécail- De grandes taches ovales, lou le prefque verti- vent échancrées à chaque bout & |ca!e ; latcteélar- en demi-cercle , bordées d'une cou ,gieparderricre ijleur foncée , ^ entourées d'autres le front élevé ; petites taches- un lillonlongitu 'dinal fur la tête. rhomboïda- les & unies rhomboïda- ies Se unies- l'extrcinité de la queue garnie par- delTous de 4 rangs de peti- tes écailles. Des taches noires , rhomboïdales & réunies les unes aux autres. la tète large par derrière ; le mu- Verte ou orangée ; des taches ieau alongé; les irrégulières , éloignées l'une de lèvres garnies l'autre , blanches ou jaunâtres, & d'ecailles gran- bordées de rouge des & fulonnées. les lèvres garnies d'écailles très- Jaunâtre; des taches blanchâtre: grandes & lîl- bordées d'un brun prefque noir lonnéçs. le mufeau termi- né par une gran Cendrée; des tachée noires dif- pofées régulièrement ; des bandes de écaille rele-.tranlVerfales jaunes vers la queue, vée. Serpms , Tomç IL R I30 TABLE MÉTHODIQUE. •^ ^ TROISIÈME GENRE. Senpens qui ont le ventre couvert de grandes plaques , & la queue terminée par une grande pièce écailleufe , ou par de grandes pièces articulées les unes dans les autres , mobiles & bruyantes, SERPENS A SONNETTE. C rot ail. ESPECES. CARACTERES. Plaques du 1 PJaqiies du dcflbus du (defloiis de Ja corps. I queue. Longueur totale. Longueur de la queue Boiquira. Crot. Boiquira. DurilHis. Crot. DuriJJîis. Diyinas. Crot. Dryinas. Millet. Crot. Miliarius. Serp. à fonn. Pifcivore. Crot. Pijcivorus. 182 27 4 pieds 10 lignes. 172 11 I pied 5 pouces 6 lignes. 165 30 132 32 1 5 pouces 10 lignes. 5 pieds. 4 pouces, I pouce 3 lignes. I pouce 10 lignes. V TABLE MÉTHODIQUE. iji SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. /"''!5^ Écailles ^",^f"^ du dos. de lafôte. Antres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. à h mâ- choire (u- périeure- 11 X fur trois rangs. ovales & re- levées par une arête- D'un gris jaunâtre, une rangée fongitudinale de taches noires bor- dées de blanc. à la mâ- choire fu- périeure. fix fur trois rangs. ovales & relevéts par une aréce. Variée de blanc &de jaune; des taches rhomboïdales , noires & blan- ches dans leur centre. à la mâ- choire fu- périeure. deux grandes. ovales & relevées par une arête. Blanchâtre ; des taches d'un jaune plus ou moins clair. à la mâ- choire fu- périeure. neuf fur quatre rangs. ovafes & relevées par une arête. Gril'e ; trois rangs longicudinaJX de taches noires ; celles de la rangée du milieu rouges dans leur centre , & féparées l'une de l'autre par une tache rouge- à ta mâ- choire lu- périeiire. la queue termi- aéeparunepoin te longue & dure- Brune ; le ventre & les côtés du cou noirs , avec des bandes tranf- verfaies jaunes & irrégulieres- Rij 132 ^ TABLE MÉTHODIQUE. .^Vtt, ^ QUATRIEME GENRE. Serpens dont le dejfous du corps & de la queue ejl garni d'écaillés Jemhlables à celles du dos. A N G U I S. ^figues. CARACTERES. ESPECES. Rangs d'é- cailles fous le corps. Rangs d'é- cailles fous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Rouleau. An. Cylindrica. 240 15 2 pieds 6 pouces. I pouce. Rouge. An. Rubra. 240 12 I pied 6 pouces. 6 lign-^s. Lombric. An. Lumbricalis. 230 7 8 pouces 1 1 lignes. I 1 ligne. Long-nez. An. Najàta. 218 12 I pied. TABLE MÉTHODIQUE. 133 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du deffus delatôie. Écailles du dos. Autres traits particuliers de a conforma- tion extérieure. Couleur. 0 3 grandes. unies. Les diverfes écailles blanches bor- dées de roux ; des bandes tranfver- fales d'une couleur foncée, & dont plulieurs fe réunilVent. 0 3 grandes fur deux rangs. hexagones- & unies. Les écailles rouges & bordées de blanc ; des bandes tranfverfales noirâtres au-delfus & au-delibus du corps. les mâ- choires prefque toujours fansdents. 3 grandes. très-unies & très petit«s- la bouche au- defTous du mu- feau & très-pe- tite , ainû que l'anus. Le delTus & le deffous du corps d'un blaiK livide. la bouche au- defibus du mu- feau quieft trés- alongé ; la queue terminée par une pointe dure. D'un noir verdûtre ; une tache jaune fur le mufeau ; deux bandes obliques de la même couleur fur la queue; le ventre jaune. 134 TABLE METHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Rangs d'é- cailles fous le corps. Rangs d'é- caillesfous la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Qiieue-Iancéolée. An. Laticauda. 200 50 An. Cornu. An, Cornuta. 200 15 Miguei. Miguel. ZOO 12 I pied. 3 lignes. Trait. Sagitta. i86 23 CoUibrin. An. Coluhiina. i8o i8 Réfeau. An. Reticulata. 177 37 TABLE METHODIQUE. 135 SUITE DES CARACTERES. Crochets à \cnin. Écailles du dclTns de la tête. Ecailles du dos. Autres traits particuliers de a conrorma- tion extérieure. Couleur. la queue très- comprimée par les cotés S: ter- minée en pointe. Pâle ; des bandes tranfverfales brunes. - deux dents qui percent la lèvre fupérieure&ont l'appar-nce de deuxpetitescor- nes. 0 neuf fur quatre rangs. unies. Jaune ; une ou trois raies longi- tudinales brunes ; des bandes tranf- verfales très-étroites & de la même couleur. les écailles qui recouvent le ventre font un )eu plus larges que celles qui garnilVent le dos. grand es. Variée de brun & d'une couleur pâle. Les écailles brunes & blanches dans leur centre. 1^6 TABLE MÉTHODIQUE. ESPECES. CARACTERES. Rangs d'é- cailles fou? le corps. Rangs d e- cailles fous ^3 queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Peintade. Meleagris. 165 32 Orvet. Orvet. 135 135 3 pieds. I pied 6 pouces. An. Jaune & bran. An. Flavofiifca. 127 225 I pied 6 pouces. I pied I pouce 6 lignes. Eryx. Eryx. 125 136 un peu plus gran- de que cel- leducorps. Platiire. Platura. I pied 6 pouces. 2 pouces. SUITE TABLE METHODIQUE. 137 SUITE DES CARACTERES. Crochets ^^f;S' à venin. ^",^f"^ de la tête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. ■ Verdâtre ; pîufieurs rani^eeslon- gitudinales de points noirs ou bruns. 0 neuf fur quatre rangs. hexagones & unies- Les écailles du delTus du corps roufles & bordées de blanchâtre ; quatre raies longitudinales, brunes ou noires ; le ventre d'un brun très-foncé; fa gorge marbrée de blanc , de noir & de jaunâtre. D'un vert mêlé de brun ; plu- ficurs rangées longiiudinaies de points jaunes i le ventre jaune- 0 arrondies & unies- la mâcKctire fu- périeure un peu plusavancéeque l'inférieure- D'un rovix cendré ; trois raies noires & longitudinales. les mâ- choires fans dents. arrondies , très-petites , & placées à côté les unes des autres. la queue com- primée par les côtés, & un peu arrondie à fon extrémité- Noire ;ledenous ducorps blanc; la queue variée de blanc Si de noir. SerpenSy Tome IL 138 TABLE MÉTHODIQUE. *m t^^ ^SSê— :J^ CINQUIEME GENRE. Serpens dont le corps & la queue font entoures d^ anneaux ce adieux, AMPHISBÈNES. ^mphijbanœ. ESPECES. CARACTERES. Anneaux du corps. Anneaux de la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Bhnchet. Amphijh. Alba. 223 16 I pied 5 pouces 9 lignes. I pouce 6 lignes. Amphifb. Enfumé. Amphijh. Fuliginofa' 200 30 I pied T pouce 6 lignes. 6 lignej. TABLE MÉTHODIQUE, 139 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles dudefTus de ia tête. Écailles du dos. Antres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. fix fur trois rangs. huit tubercules prés de i'anus. Blanche. 0 C.t fur trois rings. huit tubercules prés de l'anus. Noirâtre , varice de blanc Sij 140 TA BLE METHODIQUE. •^. _— .^»&i=î02iLLi ;> SIXIEME GENRE. Serpens dont les côtés du corps prifintent une rangée longitudinale de plis. C (E C I L E S. Caciliœ, ESPECES. CARACTERES. J ■ Plisdescôtés Plisdescôtés du corps, de la queue. Longueur totale. Longueur de la queue. Cœc, Vifqiieux. Cœc. Glutinofa, 340 10 ■ Ibiare^ Ibiare. 135 I pied. 1 TABLE METHODI-QUE. 141 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du defius de la tête. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. la mâchoire fu périeure garnie de deux petits barbillons ; la queue irès-cour- te. Brune; une raie blanchâtre fur les côtés. ;9aai «■ 142 TABLE METHODIQUE, ^ SEPTIEME GENRE. Serpens dont le dcjfous du corps , prèfentant vers la tête de grandes plaques , montre vers l'anus des anneaux ccaillcux, & dont l'extrémité de la queue eji garnie par- dejfous de très-petites écailles. L A N G A H A. Langaha, ESPECES, CARACTERES. Grandes plaques. Anneaux écailleux. Longueur totale. Longueur de la queue. Langaha de Madagafcar. Lnngnha. 184 42 2 pieds 8 pouces •^ 33= -*j'^«ç;o2&j^^^ :^ HUITIÈME GENRE. Serpens qui ont le corps & la queue garnis de petits tubercules, ACROCHORDES. A:rochordi. ESPECES. CARACTERES. Longueur totale. Longueur de la queue. Achrochordc de Java. Acrochordus Javanicus. 8 pieds 3 pouces. 1 1 pouces. TABLE METHODIQUE. 143 SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. Écailles du defliis de la têt .% Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. Couleur. à la mâ- choire lu- périeure. fept fur deux rangs. rhomboïda- ies. Les écailles rougeâtres, chargées k leur baie d'un pecic cercle gris & d'un point jaune. SUITE DES CARACTERES. Crochets à venin. O Éca illes du d elTus delà tête. petites & en grand nombre. Écailles du dos. Autres traits particuliers de la conforma- tion extérieure. la queue très- menue à pro- porlionducorps. Couleur. Noire ; le defibus du corps blan cnàtre ; les côtés blanchâtres, ta chetésde noir- J 144 '^^ j^iikLsS^yZitlU. ¥ Ans AU RELIEUR. Vjt LOGE du Comte de Buffon ne faifant pas partie de cette Hiftoire Naturelle des Serpens , doit être placé avant le titre de ce Volume. PREMIER GENRE. 7\,m.]l. PII. /'i' quelques bouts de mufcles qui viennent de plus loin , cjui font »> auflî accompagnés de quelques petites veines êc de quelques petites »ï artères. Cet os eft encore couvert delà peau écailieufc, retroufléc, >j cpmme nous l'avons dit , dans fes extrémités. Il y a deux conduits i> dans Ces deux côtés , qui forment les narines , kTquellcs ont t) chacune une ouverture petite & ronde , à droite Se à gauche fur »> le devant , & leur nerf propre , qui vient depuis la partie anté- *9 rieure du cerveau jufqu'à leur orifice , & qui leur communique >j l'odorat. . . Cet os cartilagineux a tout autour divers angles , & eft ij articulé par de forts iigamcns au-dedans 6c autour de la partie » creufe & antérieure du crâne , ce qui n'empêche pas qu'il ne fuit f> un peu flexible dans cette articulation. a Le crâne fe trouve creufé dans fa partie antérieure , & reprcfcnte »> une forme de cœur lorfqu'on en fépare l'os du mufeau. Il a deux » pointes avancées qui embraflent en partie cet os là-, il eft entouré, j» en fa partie fupérieure , d'un petit bord avancé en forme de cor- »j niche •, il eft échancré aux deux côtés où font fitués les yeux , & » y forme leurs orbites , dont la partie poftérieure eft étendue en Jj pointe qui répond à celle de devant.. Tout le crâne , en toutes >i fes parties, eft d'une lubftance fort compa6le & fort dure-, il y a »j trois futures principales dans fa partie fupérieure -, l'une qu'on peut » nommer figittale , qui divile de long en long la partie du defius j» des deux yeux -, l'autre , qui fe peut nommer coronale , qui divife » le crâne en travers derrière les deux orbites ; Se la troilième , qui » le fépare encore en travers près du commencement de l'cpine. » Dans la fuperficie de la partie fupérieure du crâne , on remarque 8 Histoire NATURELLE 6c de vingt-quatre dans l'inférieure ; mais toutes les vipères ont , de chaque côté de la mâchoire fupérieure , 5> la forme d'un cœur bien repréfenté , fitué dans fon milieu , qui « »> fil bafe près de la future que j'ai nommée coronale , & qui porte ïî ^:i pointe vers la partie poftérieure du crâne , qui eft féparée par k »> troiiîcme future. II y a aufïî une autre grande future tout autour 5) des parties latérales inférieures du crâne, par laquelle il fe peut j> divifer en deux corps , l'un fupérieur & l'autre inférieur : ce îj dernier eft fait en forme de dos renverfc , allant de long en long , ?> crcuiè au- dedans, & repréfcntant la forme d'un foc quia comm© î> des ailerons à fes cotés , & dont la pointe avance au-deflous de ♦• l'entre-deux des yeux •, (x partie poftérieure defcend jufqu'au fond 5> du palais , où elle a , dans fon delîous , une pointe delcendant en j» forme de monticule' renverfé. Toutes les futures du crâne font Ci 3» bien unies dans leur jondtion , & fi fortement annexées , qu'il eft n fort difficile de les diftinguer , & encore plus d'en féparer le» n parties fins les calîer , à moins que de faire bouillir le crâne dans î> quelque liqueur. >j La lubftance du cerveau de la vipère eft divifée en cinq corps » principaux , dont les deux premiers font ronds & longuets , chacun j> de la grandeur & de la forme d'un grain de femence de chicorée ; îj ils font litués de long en long entre les deux yeux , & c'eft de 5î ces corps que partent les nerfs de l'odorat -, les trois autres font j) dans la partie moyenne du crâne, & au-defTous de cette forme da îî cœur dont nous avons parlé -, chacun de ces corps approche de Jî la grolleur d'un grain de lemence de milium folis » Se repréfenté »î à'peu-prcs la forme d'une poire, dont la pointe eft tournée vers Jî l.i partie antérieure de la tête. Deux de ces corps font fîtués 33 dans la p:jftie fupérieure , dç long en long & à Coté l'un dç l'autre : une DES S E R P E N S, Ç) une ou deux , & quelquefois trois ou quatre dents longues d'environ trois lignes , blanches, diaphanes , ïj le troifième, qui eft tint foit peu plus petit , efl: fitué fous le milieu ij des deux , & peut être nommé le cervelet ou le petit cerveau. i9 La moelle fpiJiale femble être un même corps avec ce dernier , »> quoiqu'elle ait fa place féparée dans la partie poftérieure du crâne : jï elle eft d'une fubftance un pe:u plus blanche & un peu plus molle » que les corps dont nous venons de parler, &: de la gro fleur d'un j> petit grain de froment -, elle produit un corps de la même fubf- >î tance , qui s'étend en long , & palîant en droite ligne au travers jj de toutes les vertèbres de l'épine du dos , vient aboutir à Pextre- ii mité de la queue. Les corps du cerveau de la vipère font couverts JJ d'une tunique aflez épaille , & qui leur efl: allez adhérente , qu'on JJ peut nommer dure-mère -, elle efl; de couleur noire , d'où il efl: j> arrivé que quelques Auteurs , qui n'avoient pas pris la peine de JJ regarder fous la tunique , ont dit que le cerveau de la vipère étoit JJ de couleur noire. Sous cette dure-mère , chaque corps du cerveau, JJ féparément, a encore une petite membrane qui l'envclappe, qu'on JJ peut nommer pie-mère. On remarque de petits interfl:ices entre JJ ces corps, & même dans le corps delà moelle Ipinale, qui pour- jj roient p.iiler pour des ventricules -, & je ne doute pas que , li le JJ fujet ctoit un peu plus gros , on n'y pût remarquer la plupart des JJ parties confidérables qui fe voient dans les animaux plus grands. JJ A chaque côté fupéricur du milieu de ce cœur que l'on voit JJ au-delîus du crme , il y a \\n petit os plat qui a environ une JJ ligne & demie de long , qui lui efl: fortement articulé , lequel , JJ fuivant & adhérent au même côté du crâne jufqu'à fa partie pof- jj térieure , vient s'articuler de nouveau à un autre os plat plus f j long & plus fort , &: y forme comme un coude : ce dernier os Serpens j Tomç IL B IC Histoire Naturelle crocliucs ôc très-aiguës ; on les a appelL-es les dents canines de la \ipèi;e, à caufe d'une reiïemblance î) dcfcciid en bas & vient s'-irticulcr fortement au bout interne de U îj mâchoire infcrieure , au milieu de laquelle articulation la nxx- J5 clioire fupcrieure vient aboutir & s'y articule , mais non pas fi »3 fortement , parce qu'elle a d'autres articulations dont l'inférieure »> efl: dépourvue. Ces os , qui font comme des clavicules , fervent & jî de foutien aux mâchoires , & à les ouvrir & rclîerrcr , ^ ils y j> font aidés par les nerfs plat , ayant environ deux lignes Se demie de long , qui efl fortc- j? ment articulé & conjointement avec la racine de la dent canine , >j lequel, par fon autre bout, eft auiïî fortement articulé au milieu >) de la mâchoire fupérieure , tant pour la foutenir que pour la >> fxire avancer cnfemble avec la grofîe dent lorfqu'elle fe relève jî pour mordre. La mâchoire fupérieure eft divifée en deux fur le » devant, & eft féparée par l'os cartilagineux du mufeau , où fes )j deux bouts font articulés de chaque côté. Ces deux mâchoires font » beaucoup plus internes que celles de deifous , & les groiîes dents >î font lituées hors de leur rang & à leur côté , en tendant en dehors , J5 & leur fervent comme de défenfes -, elles font compofées chacune >7 d'un feul os , qui a environ dix lignes de long. >î La mâchoire de defîous eft aufli divifée en deux : ces mâchoires >» font annexées pardevant l'une à l'autre , par un mufcle qui les >5 ouvre ou les reflerre au gré de l'animal , & n'ont d'autre arti- »' culation que celle que nous avons dit de leur bout interne avec >j la clavicule qui defcend du crâne , & avec le bout interne des M mâchoires fupérieiires. Chacune de ces mâchoires eft compofée de B E s S E R P E N S. II imparfaite qu'elles ont avec les dents canines de plu- fieurs Quadrupèdes.- Ces dents , longues (Se crochues , î deux os , articules enlemble vers le milieu de Li mâchoire -, celui î de devant embralîc delîus Se delîous celui de derrière , & fe peut > ployer en dehors en cet endroit lorfque h vipère veut mordre , » Se il cfl: tant foit peu recourbé en dedans vers Ion extrémité -, i c'eft iur cet os fcul que les dents de dciîous font fichées. >î Les nerfs principaux de la tête de la vipère font , en premier î lieu , ceux dont nous avons parlé i fivoir , ceux de l'odorat , > ceux des yeux & de l'ouïe. II y a , outre ceux-là , ceux du goût , > celui qu'on peut appeller la fixième paire errante , qiri fe diftribue i après dans toutes les parties vitales & naturelles , & ceux qui , > fortant de la moelle fpinale , font portés par toute l'habitude du i corps. Il y a aufTî plufieurs nerfs qui partent de la partie inféneurc I du cerveau , & qui paflent au travers du crâne -, mais à caufe de > leur délicatefl^e , il efl très-difficile de les fuivre jufqu'à leur j infertion. jj II y a encore un nerf confidérible qui fort du crâne derrière j celui de l'ouïe , qui lailîe dans l'entre-deux une petite apophyfe > au crâne , & qui , defccndant le long de la clavicule , fait foa i cours fur la mâchoire inférieure , & s'insère dans fon milieu , î puis il pourfuit au-dedans jufqu'à fon extrémité^ Se fe diftribue I dans toutes les dents qui y font fichées. »j La tête a auiïî fes veines 8c fes artères , qui , venant du foie & ) du cœur, s'y diftribuent en une infinie de rameaux, dont toutes > fes parties font arrofées. Elle eft aulîî garnie de pluficurs mufcles > aux côtés & au-dclîous du crâne , & aux environs des clavicules » & des mâchoires fupérieures &: inférieures , qui fervent non-feulc- i ment à remplir les creux du crâne & à couvrir les os qui y font Bij 12 HiSTOinS NATURELLE font très-mobiles, ainfi que celles des autres Serpens vipères ; l'animal les peut incliner ou redrclîer à j> articulés , mais à donner le mouvement à toutes les parties qui en »> ont befoin -, à quoi aufîî les nerfs contribuent de leur part. j) Le grand nombre des os qui reftent au corps de la vipère, »> après ceux de la tête , ne confifte qu'en vertèbres 6c en cotes. Les Jî vertèbres commencent à la jîartie poftérieure du crâne , à laquelle Jî la première efl: articulée -, les autres font arrangées de fuite , forte- 33 ment articulées lune à l'autre , de continuent jufqu'à l'extrémité jj de la queue. Chaque vfpère, tans maie que femelle, a cent qua- 5> rintc-cinq Vertèbres depuis la fin de la tète jufqu'au commencement »> de la queue ^ 8c deux cent quatre-vingt-dix côtes, qui efl: le nombre » double des vertèbres , à chacune defquelles il y a deux côtes arti- ïj culées , une de chaque côté , qvii font ployées & qui embraflent 3î les parties vitales & les naturelles de la vipère , & dont chaque J> pointe vient fe rendre à un des bouts de la grande écaille de >ï delfous le ventre , qui efl: propre à toutes les deux ; en forte qu'il 35 y a autant de grandes écailles fous le ventre , depuis la fin de la 5î tête jufqu'au commencement de la queue , qu'il y a de vertèbres »> afforties de leurs deux côtes. Outre cela , il y a vingt-cinq vertèbres >5 depuis le haut de la queue julqu'à fon extrémité , Se ces vertèbres j) n'ont plus de côtes , mais elles ont , en leur place , de petites jj apophyfes qui diminuent en grandeur , de même que les ver* Jî tèbres , en tendant vers le bout de la queue. j> Les vertèbres ont une apophyfe épineufe en leur partie fupérieure, îî qui va de long en long , & qui a près d'une ligne de haut \ elles 5> en ont au-deflous une autre pointue , qui efl; courbée vers le côté 5j de la queue, 8c qui efl: de même hauteur que la fupérieure : elleî jj ont aufli des apophyfes tranfverfes aux deux côtés , auxquelles les DES S E R P E N S. 13 volonté : communément elles font couchées en arrière le long de la mâchoire , 6i alors leur pointe ne paroît 5> côtes font articulées ; elles font creufes dans leur milieu , & reçor- >3 vent le corps de la moelle qui p.irt du derrière de la tJte , qur >î fournit autant de paires de nerfs qu'il y a de vertèbres , & qui cou- j» tinue jufqu'à l'extrémité de la queue. » Il y a quatre grands mufcles bien forts & bien longs , qui pren- »> nent leur origine du derrière de la tête, & qui dcicendent deux >j de chaque côté des apophyfes épineufes , Tun joignant l'épine >î & l'autre au côté & un peu au-deffous du premier , qu'il accom- >î pagne de long en long jufqu'au bout de la queue. Il y a auiïi deux »î grands mulcles de pareille longueur qui font attacb.és à la partie »j intérieure des vertèbres , & qui les accompagnent d un bout à >j l'autre, de .même que les fupérieurs. Nous remarquons aufïï de Jî chaque côté , autant de muicles intercoftaux qu'il y a de vertèbres, »> fcrvant au même ufage que ceux des autres animaux , qfli féparent >î les côtes depuis la racine jufqu'à leur pointe -, tous ces mu'cles font >» aufîî accompagnés de veines & d'artères , de même que les plus >j grands. >3 La trachée-artère eft fituée au-defilis 8c tout le long de la langue , îj 8c lui fcrt comme de couverture par fa partie antérieure -, elle a 91 fon commencement à l'entrée de la gueule , où elle préfcntc un »j trou ovale relevé en haut , & ayant comme un petit bec en fx f} partie inférieure. Elle eft compofée , à l'entrée , de plufieurs an- }j ncaux cartilagineux joints les uns aux autres, qui continuent environ yy la longueur d'un bon pouce , 8c qui fe jettent dans le côté droit » de h vipère , où ils rencontrent le poumon -, 8c depuis cet » endroit-là , on ne voit plus que les cemi-anneaux renverfés , lefqucls >» étant joints des deux côtes k des membranes qui dépendent du 14 Histoire N^turbzle point • mais, lorfquc la vipère veut mordre, elle les relève (k les enfonce dans la plaie en même-temps qu'elle y répand ion venin. >> poumon Se qui lui ioiit annexées par-dclfous d'un bout à l'autre , >) étant aidés du même poumon , fervent à la rclpiration , Se conti- »? nucnt leur rang Se leur connexion jufques vers la quatrième partie j> du foie , qui lui cR fournis , auffi-bien que le cœur. La trachéc- >5 artère a en tout Luit ou neuf pouces de long , Se à l'endroit oiî j> Tes demi-anneaux fiiiilTcnt , elle s'unit avec une membrane qui >j attire & reçoit l'air ju(qu'au commencement des inteftins , où elle » forme comme un cul-dc-fac en rond. >» Le poumon étant joint à la trachée-artère , & faifant avec elle >> un mcmé corps , cft , par conféqucnt , fitué , comme elle , au >> coté droit -, ils commencent là où finiilent les anneaux entiers de >> la trachée-artère. Le poumon eft fait en forme de rets , il n'i >) aucuns tobes , il eft d'une couleur rouge , fort claire & fort vive , >> d\me fubftance allez mince, allez tranfparente , & un peu rugueufe -, >î il eft attaché par des membranes à la partie fupérieure des anneaux >> imparfaits, il a fept ou huit pouces de long, Se un petit travers »j de doigt de large -, il eft tout femé de veines & d'artcres. >> Le cœur Se le foie font auiîî fitiiés au côté droit de la vipère ; >j Se au-devant du cœur il y a , à environ le tiers d'un travers de doigt , >j un petit corps charnu Se un peu plat , de la grolîeur d'un petit >j poids , qui eft rempîi d'eau -, ce petit corps eft fitué au-delFous du »î poumon , de même que le cœur & le foie , & eft fufpendu par >» les mcmes membranes qui les foutiennent -, on peut le prendre » pour une efpèce de fagoue ou de tymus ^ & il peut avoir les »> mêmes ufages. Jî Le cœur eft fîtué environ quatre ou cinq pouces au-dcflous du DES S E R P E y S. 15 Auprès de la bafe de ces groires dents , 6c hors il commencement du poumon ^ il eft de la grollcur d'une féverole >> ou d'une petite fcve , il eft longuet , charnu , & environné de Ton » péricarde , qui eft compofé d'une tuniqiit ailez épailic -, il a deux >> ventricules, l'im du coté droit, & l'autre du côté gauche -, il a aufîî » deux ouvertures. Le iang qui vient de la veine-cave entre dans »> le ventricule droit, oc le jetant dans le gauche , en lortpar l'artcrc- >j aorte, qui fe divilc d'abord en deux gros rameaux, dont l'un j> monte vers les parties fupérieures , & l'autre , palfant au-delfouS Jî de rœfophage & prenant Ton chemin en biais , fe divife dans la j> fuite en pluiieurs rameaux , qui le répandent & lonî portés à toutes Jï les parties , jufqu'au bout de la queue. » Le foie efl: un corps charnu , de couleur rouge-brun , fitué j> demi-pouce au-delfous du cœur , &: foutenu des mêmes mem- »j brancs -, fa longueur & fa groifeur font allez inégales , mais les plus j> grands foies ont jufqu'à cinq & fix pouces de long , &: un demi- >j pouce de large. Le foie eft compofé de deux grands lobes , dont »j le droit defcend un bon pouce plus bas que le gauche. Ces deux » lobes font arrofés de la veine-cave , qui femble les féparer de long 5» en long en deux corps , & même elle le fait dans leur moitié î> inférieure , coulant dans leur entre-deux , &: leur fervant pour les >î joindre en un m:me corps. La moitié fupérieure du foie eft con- >j tinue , & ne fe peut divifer fans la couper. Le tronc de la veine- jj cave fe diviie en deux rameaux en fa partie fupérieure , dont le >» principal & le plus gros aboutit au cœur , & 1 autre paife fous le >j poumon. Se de-là aux parties fupérieures-, la mîme veine-cave, >» dans fa partie inférieure, fe divife en plufieurs rameaux qui def- >î ccndent dans toutes les parties du deflbus. î> La vipère eft dépourvue de diaphragme, n'y ayant aucune tunique »3 tranfverfale qui fépare les parties vitales d'avec les naturelles : on l6 Histoire Naturelle de leurs alvéoles , on voit , dans des enfoncemens de îj pourroit néanmoins dire que cette tunique déliée qui dépend de jî la trachée-artcre & du poulmon , & qui delccnd vers les inteftins î> & y forme comme im cul-de-fac, en fait, en quelque forte, la >j fondlron. j> La vcflle du fiel eft fituée un travers de doigt au-delîous du 95 foie, de à coté du fond de l'eftomnc , 8c elle peiiche Air le coté >j gauche ^ elle cft prcfque de la forme & de la grolfeur d'une petite 5> fcv-e couchée far Ion plat. Le fiel cft d'une couleur fort verte ^ »j Ton goût eft trcs-amcr & trcs-âcre , fx confiftance approche de celle »j d'un lyrop peu cuit. Je n'ai trouvé , dans la vcflie du fiel , qu'une J5 iflue par un petit vaiffcau , qui , fortant du côté interne de fa >j partie fupérieure , eft recourbé dès fon origine , & defccndant & n adhérent, même dans fon commencement, à la partie interne do }i cette veiîîe, le divife après en deux rameaux, dont le principal Se jj le plus di"oit , paifant par ce corps que les Anciens ont pris pour » la rate, fe jette dans l'inteftin qui le reçoit, & l'autre moindre, }j en rebroullant chemin , lemble remonter contre le foie -, mais fe Jî divifint en plulicurs petits rameaux, on ne fiuroit plusledilcerner >5 ni le fuivrc. Ce n'eft pas en ce lieu que je veux combattre le fenti- îî ment des Anciens fur la qualité véncneufe qu'ils ont attribuée au îj fiel :, je renvoie cela à un autre lieu , où je tâcherai de foutenir la j> qualité balfamique de ce lue , en faifant voir qu'il eft exempt de jj toute forte de venin. Le pancréas , que tous les Auteurs ont ?> nommé rate , eft litiié près 8c tant foit peu au-delfous du û(r,^ & î5 au coté droit de la vipère -, il eft de la grofîeur d'un bon pois , >3 de fubftance charneufe en apparence , mais en effet glanduleufe •, >5 la tituation , qui eft tout joignant le fond de l'eftomac , 8c vers >î l'entrée des inteftins , confrîérée avec (a lubftance glanduleufe , ?3 me fait croire que c'cft plutôt un pancréas qu'une rate -, j'en laiffe la gencive ^ DES S E R P E N S. IJ la gencive , un certain nombre de petites dents J9 néanmoins la décifion à ceux qui voudront prendre la peine de 9j l'examiner. j> L'œfophage prend fon commencement au fond du gofier , fa jj fituation eft au coté gauche , & fon chemin eft tout droit au côti » du poumon & du foie, jufqu'à fon union avec l'orifice de l'efto- >j mac. Elle eft compofée d'une feule membrane , fort molle & fort 5î ai fée à s'étendre , & qui même peut être enflée de la grolîeur de 5J deux doigts -, c'eft elle qui reçoit la première tous les animaux que j> la vipère a tués avec Ces groiTes àenti , & qu'elle a avalés tout »» entiers, étant propre à cela, tant par fa large capacité, que par >j fi longueur , qui eft d'un bon pied. îj L'cftomac qui la fuit, eft comme coufu à fon fond , & fembic »> ne faire qu'un même corps avec elle -, il eft toutefois beaucoup »» plus épais , & compofé de deux fortes tuniques l'une dms l'autre » & adhérente Tune à l'autre. L'épaiiTeur de fes tuniques fait qu'on »> ne peut l'enfler de la même groifeur de l'œfophage , car il ne 5j peut guère excéder la grolfcur d'un pouce -, il a trois à quatre »> pouces de long , fon orifice eft aflcz laïge , de même que fon >î milieu , mais fon fond va en étrécifîant , & eft d'ordinaire fort »> étroitement fermé , & ne s'ouvre que pour rejeter fes excrémens >j dans les intcftins. Sa tunique interne eft pleine de rugofités lorf- »> qu'il eft vuide , & on y trouve fort fouvent pluheurs petits vers »j de la longueur & de la grolîeur de petites épingles. L'cftomac îj eft litué du côté gauche , comme l'œfophage , mais fon fond eft »> tourné vers le milieu du corps , pour fe vuider dans le premier >ï inteftin. ^ î) La longueur & la capacité de l'œfophage, 5c la largeur de l'entrée ») de l'eftomac, font fort accommodés au naturel de la vipère, laquelle »> n'envoie rien' de mâché à fon eftomac , mais avale , pour fa Serpins j Tome IL C îo Histoire Naturelle crochues, inégales en longueur, conformées comme Jî nourriture , des animaux tout entiers , quelquefois plus gros , & >3 quelquefois plus petits -, & lorfqu'ils Te rencontrent plus longs qii« j) la profondeur de l'eftomac , le refle demeure dans l'œfophage , jj en attendant que l'eftomac ait tiré 8c envoyé h tout le corps , le n fuc des p.irties dévorées qu'il pouvoit contenir, après quoi il j> reçoit celles qui reftoient encore dans l'œfophage , mais il faut un jj graad temps pour tout cela , à caufe que l'eftomac ne fc ferme 5j point , & qu'il ne fauroit Tamaiîer aucune chaleiu: confidérablc >j pour faire une prompte digeftion. JJ Les inteftins des vipères font fitués au milieu du corps , fous î) répine du dos , & immédiatement après le fond de l'eftomac. J'en JJ ai remarqué feulement trois , dont le premier & le plus étroit de JJ tous , peut ê4:re appelle duodénum ; le fécond , qui eft plus large JJ & qui eft rempli de pluiieurs imuohtés , peut être nommé colon ; »j & le troiiième & dernier , reclum ; lequel aufîi eft fort large & >j fort droit , & lequel a fon ouverture au-deffous & près du coni- jj mencemcnt de la queue , par où les excrémens fortent. Ces infeftins JJ ont à leurs cotés , les tefticules avec leurs vailFeaux , tant des mâles 3j que des femelles , Se les deux corps de la matrice des dernières , JJ dont nous parlerons après cette fedlion -, ils ont aufîî les reins , JJ avec Icujs vailîeaux qui en partent , & qui font accompagnés de JJ leurs veines & de leurs artères , de même que tous les vaiiîeaux JJ qui iervent à la génération -, & les inteftins n'eu font pas aufll JJ dépourvus. JJ Les reins font fitués au-deffous des tefticules -, ils font compofés JJ de pluiieurs corps glanduleux , contigus & rangés de long en JJ long, les uns après les autres •, ils ont d'ordinaire deux pouces & JJ demi de long , & deux lignes & demie de large fur leur rondeur , JJ qui eft lin peu applatie ) ils font de couleur rouge pûfe : le droit DES S E R P E N S. ir) les dents canines , (Se qui paroiiTent deftinées à rem- placer ces dernières lorfque la vipère les perd par quelque accident. On en a trouvé depuis deux jurqu'à huit C^J- L'on peut prcfumer que le nombre de ces >» eft toujours fitué plus haut que le gauche dans l'un & dans l'autre îj fcxe s ils ont aufll leurs uretères, par où ils déchargent les férofités >j près de l'extrémité de l'inteftin. >î Tous les intellins , les tcfticules 8c les reins font couverts de j> graille fort blanche &: fort molle , laquelle étant fondue , demeure j> en forme d'huile -, on voit aulîî quelquefois , en certaines vipères , jj quelque peu de grai/Te auprès du cœur , du poumon & du foie^ j> &c fur-tout près du fiel, & près de cette partie que les uns pren- »> nent pour rate , & les autres pour pancréas. Toutes ces parties jî font enveloppées d'une tunique forte Se fermement attachée aux jj extrémités des côtes , qui pourroit pafTer pour épiploon , f\ ony " joignoit la graiffe ; mais comme la vipère , qui eft une efpcce de j5 Serpent , ne peut pafler que parm.i les animaux imparfaits , je ne » déterminerai pas le nom de cette tunique , à laquelle ceux qui i3 feront plus éclairés que moi donneront le noai qui leur Gmblera j> le plus raifonnable n Mémoires pour fervir à l'HiJloirc naturelle des animaux j vol. ç> , pag. 6i i & Jiiiv. (a) il Lorfqu'on les examine attentivement avec une loupe , on >î voit qu'elles tiennent , par leur bafe , à une cfpèce de tiiiu mem- >> braneux très-fin & très-mou. Ces petites dents vont en diminuant îî de grofîeur , à melure qu'elles s'éloignent des alvéoles des dents j> canines -, celles qui font le plus près de ces alvéoles , font aufîî les JJ mieux formées & les plus dures -, les autres font plus petites , plus ?» tendres, moins bien formées, & comme muqueufes , particulic- j» rement à leur bafe-, elles paroi fient , en effet, devoir leur forma- Ci) 20 Histoire 'Naturelle dents de remplacement eft limité , & que lorfque la "vipère a réparé plufieurs fois la perte de fcs crochets , elle ne peut plus les remplacer ; elle demeure privée de dents canines pendant le refte de fa vie ; &. peut-être qu'alors on en feroit mordu fans éprouver l'action de fon venin , qu*elle ne pourroit plus faire pénétrer dans la blefTure. Ce défaut abfolu de cro- chets , auquel la vipère feroit fujette , devroit être une raifon de plus dechercher des caraélères extérieurs, autres que les dents canines, pour diftinguerles vipères d'avec les Serpens ovipares. Ces dents canines de la vipère font creufes, elles renferment une double cavité 6c comme un double tube , dont l'un eft contenu dans la partie convexe de la dent , & l'autre dans la partie concave. Le premier de ces deux conduits s'ouvre à l'extérieur par deux petits trous , dont l'un eft fitué à la bafe de la dent , (Se l'autre vers fa pointe \ &l le fécond n'eft ouvert que vers la bafe , où il reçoit les vaiffeaux & les nerfs qui attachent la dent à la mâchoire (a). Ces mêmes dents canines font renfermées, jufqu'aux 5j tion à une matière blanchâtre & gélatineufe. ?> Ouvrage de M. L'Abbé Fontana , fur les poijons , & particulièrement fur celui de la vipère. Florence, lySi , vol. i , pag. 6. ( a) Voyez à ce fujet , l'Ouvrage déjà cité , de M. l'Abbé Fontani , vol. I , p. 8. I> E s S S R P E N S, 21 deux tiers de leur longueur, dans une efpèce de gaine compofce de fibres très-fortes & d'un tillii cellulaire ; cette gaine ou tunique eft toujours ouverte vers la pointe de la dent ; elle s'y termine par une efpèce d'ourlet , fouvent dentelé , 6c formé par un repli de deux membranes qui la compofent. Le poifon de la vipère eft contenu dans une véficule placée de chaque côté de la tête , au-dellbus du mufcle de la mâchoire fupérieure j le mouvement du mufcle preflant cette véficule , en fait fortir le venin , qui arrive par un conduit à la bafe de la dent , traverfe la gaine qui l'enveloppe , entre dans la cavité de cette dent par le trou fitué près de la bafe , en fort par celui qui eft auprès de la pointe , 6c pénètre dans la blefllire. Ce poifon eft la feule humeur malfaifante que renferme la vipère, 6c c'eft envain qu'on a pré- tendu que l'efpèce de bave qui couvre fes mâchoires lorfqu'elle eft en fureur , eft un venin plus ou moins dangereux ; l'expérience a démontré le contraire Ça). Le fuc empoifonné , renfermé dans les véficules de chaque côté de la tête , eft une liqueur jaune dont la nature n'eft ni alkaline ni acide , comme on l'a écrit en divers temps j elle ne produit pas non plus les effets d'un cauftique , ainfi qu'on l'a penfé ; 6c il paroît (a) M. l'Abbé Fontana j Ouvrage déjà àté. 22 Histoire Naturelle ({u'elle ne contient aucun fel proprement dit, piiiicjue lorfqu'elle fc dcfleche , elle ne préiente pas un com- mencement de cryftallifalion , comme les fels dont l'eau furabondante s'évapore, mais fe gerce , fe retire, fe fend, fe divife en très-petites portions, de manière à reprèfenter , par toutes fes fentes très-dèliées & très-multipliées , une efpèce' de réfeau que l'on a comparé à une toile d'araignée (a). Quelque fubtil que foit le poifon de la vipère , il paroit qu'il n'a point d'effet fur les animaux qui n'ont pas de fang; il paroit aulfi qu'il ne peut pas donner la mort aux vipères elles-mêmes ; & à l'égard des animaux à fang chaud , la morfure de la vipère leur clt d'autant moins funeite que leur grofleur eft plus confidérabîe , de telle forte qu'on peut préfumer qu'il n'eft pas toujours mortel pour l'homme ni pour les grands quadrupèdes ou oifeaux L'expérience a prouvé aufll qu'il eli d'autant plus dangereux qu'il a été dilVillé en plus grande quantité dans les plaies par des morfures répétées. Le poifon de la vipère eft donc funefte en raifon de fa quantité , de la chaleur du fang (Se de la petitefie de l'animal qui eft mordu ; ne doit-il pas aufti être plus ou moins mortel , fuivant la chaleur de la fîiifon , la température du climat & (/*.; M. r Abhé Fontana f dans le mCme Ouvrage. DES S E R P E N S. 2.^ l'état de la vipère , plus ou moins iniice , plus ou moins animée, plus ou moins preiîée par la faim , (Slc. ? Et voilà pourquoi Pline avoit peut-être raiibn de dire que la vipère , ainfi que les autres Serpens venimeux , ne renfermoit point de poifon pendant le temps de fon engourdilîement (^). Au relie, M. l'Abbé Fontana, l'un des meilleurs Phyiiciens ), d'après laquelle on verra auffi que M. l'Abbé {a) c{ Une flmple morfure de vipcre n'eft pas mortelle natiirelle- 3> ment , quand même il y aiiroit eu deux ou trois vipères , la maladie 3> feroit plus grave, mais elle ne feroit probablement pas mortelle V 5î quand une vipcre auroit mordu un homme lix ou fcpt fois, quand 3} elle auroit diftillé dans les raorfures tout le venin de fes véficules, 3} on ne doit pas défefpérer. }> Ouvrage déjà cité ^ vol. x y p. 45. (/>) te Le dernier réfultat de tant d'expériences fur Fufige de la liga- 3î ture , contre la morfure de la vipère , ne prcfente ni cette certitude , 3î ni cette généralité auxquelles on fe feroit attendu dans le com- as mencement. Ce n'eft pas que la ligature foit à rejeter comme: DES S E R P E ir S, 27 Fontana reconnoît , ainfi que nous , rinfluence des faifons Je n'ofe pas décider de quelle utilité elle pourroit être dans l'homme, parce que je n'ai point d'expériences directes. Mais comme je fuis d'avis que la morfure de la vipère n'cft pas naturellement meurtrière pour l'homme , la ligature , dans ce cas , ne pourroit faire autre chofe que diminuer la maladie -, peut-être une ligature très-légère pourroit-elle fulîire •, peut-être pourroit-on l'otcr peu de temps après -, mais il faut des expériences pour nous mettre en état de prononcer , & les expériences fur les hommes font très- rares, 5> Je dois encore avertir qu'une partie de mes expériences fur le venin de la vipère , ont été faites dans la plus rude faifon , en hiver. Il eft naturel de concevoir que les vipères dont je me fuis fervi , ne pouvoient être dans toute leur vigueur -, qu'elles dévoient mordre les animaux avec moins de force , & que n'étant pas nour- ries depuis plufieurs mois , leur venin devoit être en moindre quantité. Je n'ai aucune peine a. croire que, dans une autre faifon plus favorable, comme dans l'été, dans un climat plus chaud , les effets duflent être, en quelque forte, différens , «&, en général, plus grands, 23 Histoire Naturelle que plufieurs circonftances particulières ont pu altérer les réfultats de ces difFérentes expériences. Mais enfin , dans un Supplément imprimé à la lin de fon fécond volume , M. l'Abbé Fontana annonce, d'après de nouvelles épreuves , que la pierre à cautère détruit la vertu maîfailante du venin de la vipère , avec lequel on la mêle ; que tout concourt à la faire regarder comme le véritable 6l feul fpécifique contre ce poifon , &l qu'il fuiîit de l'appliquer fur la plaie , après l'avoir agrandie par des inciiions conve- nables (aj. Quelquefois cependant le remède n'eft pas apporté à temps _, ou ne fe mêle pas avec le venin. On ne peut pas toujours faire pénétrer la pierre à cautère dans tous les endroits dans lefquels le poifon eft par- venu. Les trous que font les dents de la vipère , font très-petits Je purs encore avoir été trompé par ceux qui me fournifToient 55 les vipères. J'étois en ufj m'a vendu pour la féconde fois les vipères que j'avois déjà em- Jî ployées -, mais , des que je me fuis apperçu de cela , je me fuis 5» déterminé à tuer toutes les vipères , après m'en être fervi dans « mes expériences. » Ouvrage déjà cité j vol. S, , p. S9 ^ M^- {a) Ibid. volume Jccond j page jij. DES S E lî P E N S. 29 uivant plufieurs circonilances très-variables. L'inflam- mation (ScTenllure qui furviennent, augmentent encore la difiiculté de découvrir ces direclions , en forte que les incifions fe font prefque au hafard. D'ailleurs le venin s'introduit quelquefois tout-d'un-coup & en grande quantité dans l'animal , par le moyen de quel- ques vailfeaux que la dent pénètre ; & la morfure de la vipère peut donner la mort la plus prompte , li les dents percent un gros vaifleau veineux , de manière que le poifon foit porté vers le cœur très-rapidement &L en abondance. L'animal mordu éprouve alors une forte d'injec'tion artilicielle du venin , 6l le mal peut être incurable. On ne peut donc pas , fuivant M. Fontana , regarder la pierre à cautère comme un remède tou- jours affuré contre les effets de la morfure des vipères : mais on ne doit pas douter de fes bons effets , (Se même on peut dire qu'elle eft le véritable fpéciiique contre le poifon de ces Serpens. Tels font les réfultats des expériences les plus inté- reflantes qu'on ait encore faites fur les effets , ainli que fur la nature du venin que la vipère diliille par le moyen de fes dents mobiles 6c crochues, Achevons maintenant de décrire cet animal funefte. Elle a les yeux très-vifs (Se garnis de paupières , ainfi que ceux des Quadrupèdes ovipares ; & , comme Il elle fentoit la puiiïance redoutable du venin qu'elle recèle , fon regard paroit hardi ; fes yeux brillent ^ 30 Histoire Naturelle lur-tout lorfqu'on l'irrite ; 6l alors non-feulement elle les anime , mais , ouvrant fa gueuJe , elle darde fa langue , qui eit communément grife , fendue en deux , &L compolée de deux petits cylindres charnus adhé^ jens I^un à l'autre jufques vers les deux tiers de leur longueur- l'animal l'agite a-wec lant de vîte/îe , qu'elle étincelle , pour ainfi dire , (Se que la lumière qu'elle réfléchit la fait paroitre comme une forte de petit phofphore. On a regardé pendant long-temps cette langue comme une forte de dard dont la vipère fe fervoit pour percer fa proie ; on a cru que c'étoit à l'extrémité de cette langue que rélidoit fon venin , & on l'a comparée à une flèche empoîfonnée. Cette erreur eft fondée fur ce que , toutes les fois que la vipère veut mordre ;, elle tire fa langue &- la darde avec rapidité. Cet organe efl enveloppé , d'un bout à l'autre , dans une efpèce de foujreau qui ne contient aucun poifon (^) ; ce n'eft qu'avec fes crochets que la vipère donne la mort , 6c fa langue ne lui fert qu'à retenir les infeéles dont elle fe nourrit quelquefois. Non-feulement la vipère a fes deux mâchoires arti- culées de telle forte qu'elle peut beaucoup les écarter 1 une de l'autre , ainfi que nous l'avons dit (b) ; mais [a) Voyez, fur la forme de la langue des Serpcns , le Difcours fur la nature de ces Reptiles. ( b) Difcours fur la nature des Serpe ns. 1> E s S E R P E N S. Jt encore les deux côtés de chaque mâchoire font atta-^ chés enfemble de manière qu'elle peut les mouvoir indépendamment l'un de l'autre , beaucoup plus libre- ment peut-être que la plupart des autres Reptiles ; 6l cette faculté lui fert à avaler fes alimens avec plus de facilité : tandis que les dents d'un côté font immobiles 6l enfoncées dans la proie qu'elle a faifie, les dents de l'autre côté s'avancent , accrochent cette même proie , la tirent vers le gofier , l'affujétifTent , s'arrêtent à leur tour , &. celles du côté oppofé le por- tent alors en avant pour attirer auffi la proie 6c refler enfuite immobiles. Ceft par ce jeu , plufieurs fois répété , (Se par ce mouvement alternatif des deux côtés de fes mâchoires , que la vipère parvient à avaler des animaux quelquefois aflez confidérables , qui , à la vérité , font pendant long-temps prefque tout entiers dans fon œfophage ou dans fon eftomac , mais qui , diffous infenfiblemcnt par les fucs (Se digeftifs , fe réfolvent en une pâte liquide , tandis que leurs parties trop groffières font rejetées par l'ani- mal (a) . Non-feulement , en eifet y la vipère fe nourrit (a) il Nous avons remarqué cela depuis peu dins une grande jj partie ducorpsdu lézard qu'une vipère a vomi douzejours après avoir w été prife , oiî nous avons vu qu'à la tête 8c aux jambes de devant , ?> & à la partie du corps qui le$ touchoit & qui ayoit pu être placée 32 Histoire Naturelle de petits infecles , qu'elle retient par le moyen de fa langue, ainri qu'un grand nombre d'autres Serpcns & pluiieurs Quadrupèdes ovipares j non-leulcment elle dé- vore des inlecftes plus gros , des buprciles , des cantharides 6l même ceux qui fouvent font très-dangereux , tels que les fcorpions (a) , mais elle fait fa proie de petits lézards, de jeunes grenouilles, &l quelquefois de petits rats , de petites taupes , (Se d'affez gros crapauds , dont l'odeur ne la rebute pas , (Se dont l'eipèce de venin ne paroît pas lui nuire. gk^ Elle peut paffer un très-long-temps fans manger, ôz l'on a même écrit qu'elle pouvoit vivre un an (k plus fans rien prendre ; ce fait efl: peut-être exagéré , mais du moins il efl: fur qu'elle vit plufieurs mois privée î5 commodément dans l'eftomAC de h vipère , il ne refloit guère que ■}} les os •, mais qu'une bonne partie du tronc ^ avec les jambes de ?3 derrière Se toute la queue , étorent prefque en même état que fi î5 la vipère les eût avalées ce jour-là , comme on le verra dans la îj figure que j'en ai fait graver -, mais on fut furpris , entr'autres J5 chofes , de voir que les parties qui n'avoient pu entrer dans l'efto- îî mac , & qui avcient reftc dans l'œfophage , fe fuflent confervécs » il long-temps ians fouffrir aucune altération dans la peau, bien 5j que celles du dellous euflent de la lividité , qui étoit en apparence >? un eRct du venin de la morfure. » Defcription ûnatomique de la vipère , par M. Charas. Mém. pour fervir à l'hijioire naturelle des aaimaux ^ par MM. de l'Acad. Royale des Sciences j vol. 2 * P' ^^5' ( a ) Arijlote j liv- 8 , chap. zg , de hijîor. animal. de DES S E R P E If S. 33 ie toute nourriture. M. Fermant en a gardé plufieur-s renfermées dans une boite, pendant plus de fix mois, fans qu'on leur donnât aucun aliment , & cependant fans qu'elles parufTent rien perdre de leur vivacité. Il femble même que , pendant cette longue diette, non-feulement leurs fonélions vitales ne font ni arrêtées ni fufpendues , mais même qu'elles n'éprouvent pas une faim très-preflante , puifqu'on a vu des vipères renfermées pendant plufieurs jours avec des fouris ou des lézards , tuer ces animaux fans chercher à s'en nourrir (a). Les vipères communes ne fuient pas les animaux de leur efpèce ; il paroît même que , dans certaines faifons de l'année , elles fe recherchent mutuellement. Lorfque les grands froids font arrivés, on les trouve ordinairement fous des tas de pierres ou dans des trous de vieux murs , réunies plufieurs enfemble (Se entor- tillées les unes autour des autres. Elles ne fe craignent pas , parce que leur venin n'eft point dangereux pour elles-mêmes , ainfi que nous l'avons vu ; (Se l'on peut préfumer qu'elles fe rapprochent ainfi les unes des autres pour ajouter à leur chaleur naturelle , contre- balancer les effets du froid , (Se reculer le temps qu'elles ( n ) Defcription anatomiciue de la vipère , par M. Charas , à r.endroit déjà cité, Serpens , Tome IL s 34 Histoire Naturelle paiFent dans l'engourdidenient 6c dans une diette ablolue. Pour peu que leur peau extérieure s'altère , les fucs deftinés à l'entretenir cefTent de s'y porter , (Se commencent à en former une nouvelle au-deffous ; (Se voilà pourquoi , dans quelque temps qu'on prenne des vipères , on les trpuve prefque toujours revêtues d'une double peau, de l'ancienne, qui elt plus ou moins altérée , (Se d'une nouvelle , placée au-delTous (Se plus ou moins formée. Elles quittent leur vieille peau dans les beaux jours du printemps , (Se ne con-^ fervent plus que la nouvelle , dont les couleurs font alors bien plus vives que celles de l'ancienne. Sou- vent cette peau nouvelle, altérée par les divers acci- dens que les vipères éprouvent pendant les chaleurs , fe defleche, fe lepare du corps de l'animal dès la fin de l'automne , eft remplacée par la peau qui s'efl formée pendant l'été , (Se dans la même année , la vipère fe dépouille deux fois. Les vipères communes ne parviennent à leur entier accroifîement qu'au bout de fix ou fept ans ; mais , après deux ou trois ans , elles font déjà en état de fe reproduire 3 c'elt au retour du h)eau temps , 6c communément au mois de Mai , que le mâle (Se la femelle fe recherchent. La femelle porte fes petits trois ou quatre mois , (Se fi , lorfqu'elle a mis bas , le temps des grandes chaleurs n'eft pas encore pafle y P E 5 S E R P E ir S. 35 elle s'accouple de nouveau & produit deux fois dan^ ïa même année. Les Anciens, trop amis du merveilleux, ont écrit que , lors de l'accouplement, le mâle faifoit entrer fa tête dans la gueule de la femelle ; que c'ctoit ainfi qu'il la fécondoit ; que la femelle , bien loin de lui rendre carefle pour carefîe , lui coupoit la tête dans le moment même où elle deveiioit mère ; que les jeunes Serpens , éclos dans le ventre de la vipère , déchiroient i^es flancs pour en fortir ; que par-là ils vengeoient , pour ainfi dire , la mort de leur père , 6cc. (a) Nous n'avons pas befoin de réfuter ces opi- nions extraordinaires ; les vipères communes viennent au jour &L s'accouplent comme les autres vipères (bj ; (a) (( Vipera mas capud iiiferit in os , quocl ilLi abrodit voliip- >j tatis dulcedine Eadcm tertiâ die intrà uteriii?.i c.itulcs exc^Jdit : » deindè (ingulos (xngulis diebiis parit , viginti fcrc numéro. Itiquc »> cxteri tarditatis impatientes j perrumpimt latjra occisâ parente. »> Pline , liv. i o. (b) i( Le mâle a deux tefticules qui font déforme longue , arrondi„% »î 8c un peu aplatie dans Ci longueur -, ils vont auflî un peu en jj pointe vers leurs deux bouts -, leur couleur cfl: blanche Sz leur r >> fubftance glanduleufe,* leur longueur eft inégale , car le droit a plus jj d'un pouce de long , mais le gauche eft: plus court (Se ini peu »> moindre en grofleur : l'un 8c l'autre ne font pas plus gros que le a tuyau d'une plume de Ville d'un gros chapon. Leur lituation eft e ij 3^ Histoire Natursizé mais les Anciens , ainfi que les Modernes , ont quel- quefois pris des faits particuliers, desaccidens bizarres, îî différente , car îc droit commence proche & au-defToiis du fiel , 53 au lieu que le gauche commence environ huit lignes plus bas que jj îe droit. Ils font tous deux fufpendHS en leur partie fupérieure , ?j par deux fortes membranes qui viennent du deflous du fbfe , & iî font d'ordinaire enveloppés de graiile , qui fait qu'on a peine à 3j les difcerner , à caufe de la conformité de couleur qu'ils ont avec jj cette graifîe. >î Du milieu de chacun de ces teflicules de la partie interne , on 93 voit fortir un petit corps long & menu , aflez folide , & même un »3 peu plus blanc que la fubftance des tefticuies , qui dcfcend & qui 53 leur eft attaché tout le long jufqu'à leur bout inférieur -, on peut 53 l'appeller épididyme. On voit au bout de chacun , le commence- 53 ment d'un petit vaifleau variqueux , qu'on peut nommer fperma- 53 tique , à caufe de fa fonction , qui eft un peu aplati , de coU" 53 leur fort blanche & allez luifante , & qui eft d'ordinaire rempli 53 de femence en forme d'un fuc laiteux. Ce vaifTeau eft allez dé- 53 licat , & il eft replié dans tout fon cours en forme de plulîeurs S 53 jointes enfemble d'une façon fort agréable à voir -, de-là fi àcÇcenà 53 entre Tinteftin & le rein , duquel il fuit Turetère jufqu'au trou du 53 dernier inteftin , par où fortent les excrémens. Il eft aufli accom- 53 pagné de veines & d'artères d'un bout à l'autre , de même que les 53 tefticules , & il ccfTe d'être anfraâiueux un peu avant que d'arriver 53 à l'ouverture de l'inteftin. Chacun de ces deux vailTeaux fperma- 33 tiques vient fe rendre à Ton propre réfcrvoir de femence , dont 53 il y en a deux qu'on peut nommer paraftates , qui font comme jj des glandes blanches , chacune de la longueur , de la groÛeur & »} de la forme d'un grain de femence de chardon bénit. Ces glandes Jy E s S E R P E îf s, 37 ou des obfervations exagérées , pour des loix générales ; &L d'ailleurs il femble qu'ils avoient quelque plaifir font fituées de long en long au-deflous , & entre les deux parties naturelles -, elles font toujours remplies d'un fuc laiteux , Sz tout femblable à celui des vaifîeaux fpermatiques que nous venons de décrire -, Se pour fournir à réjaculation , lors du coït , elles tranl- mettent la femence qu'elles contiennent dans les canaux cjicuîa- toires des deux parties naturelles qui leur font voilines. >j Je puis dire là-dellus que ceux qui ont pris ces deux réfervoirs de femence pour d'autres tefticules , fe lont bien trompés dans l'opinion qu'ils avoient qu'y ayant deux parties naturelles , il y devoit aufîi avoir, pour chacun , deux tffticules : mais leur fubf- tance étant tout-à-fait différente des véritables tefticules que nous avons décrits, & leur fonction étant de recevoir & non de former,, nous ne les connoillons que pour paraftates , qui reçoivent peu-à- peu la femence que les tefticules leur envoient , qu'ils réfcrvent & qu'ils tiennent toute prête pour le temps du coït , & pour faire dans un moment & à propos , ce que les vaiffeaux fpermatiques ne fauroient exécuter fitôt ni fi bien , à caufe de leur longueur 8c de leur entortillement. îî Le mile a deux parties naturelles toutes pareilles , qui , étant attachées, font chacune de la longueur de la queue de l'animal j 1 ur na' (Tance vient de l'extrémité de la queue , fous Ii quelle elles, font fituées de long en long , l'une près de l'autre -, elles vont eu groffilTant, de même que la queue, au commencement de laquelle e es finiifent , & elles ont leur ilîue auprès 8c h coté l'une de l'autre , & tout joignant l'ouverture de l'inteftin , qui ùh en quelque forte- leur Réparation. >3 Chacune de ces parties eft compofée de deux corps longs Se 2 8 Histoire J^-iTVRj^iis à croire que la naifTance d'une génération d'animaux aufli redoutes que la vipère , ne pouvoit avoir lieu que par Textindion de la génération précédente. caverneux , fitués cnfemble l'un contre l'autre. Se qui fe joignent vers leur fommité en un même corps , qui fe trouve environné de Ton prépuce, & qui a Tes mufcles éredteurs , conformément à ceux de pluheurs animnix. Ces parties font remplies par dedans de plu- fieurs a'guillons fort blancs, fort durs, fort pointus &: piquans , qui y font plantés , & qui ont leur pointe diverfement tournée , dont II grandeur & la grodeur fe rapportent à l'endroit de la partie naturelle où ils font h tués , en forte que comme la fommité eft plus grande Se plus groffe , Tes aiguillons le font aufll , & As ne s'avancent Se ne paroiiTcnt que lorfque le prépuce qui les couvre s'abailîe , qui eft lorfque l'animal fc difpofc pour le coït. >> Ces parties naturelles font d'ordinaire cachées , & elles ne s'en- flent & ne fortent que pour le coït , fi ce n'eft qu'ayant pris l'ani- mal , on les îxde fortir par force en les prelfant ^ car alors on les voit fortir toutes deux également , chacune environ de la grolîei.r d'un noyau de datte & des deux tiers de fa longueur , & leur iommité le trouve toute couverte & toute environnée de ces aiguillons, comme la peau d'un héjilfon, & ces aiguillons fe retirent & fe cachent tous le prépuce , lorfqu'on celîe de les prefler. jj L'illuc de ces deux parties eft environnée d'un mufcle bien fort & bien épais , auquel la peau eft fortement attachée , en forte qu'il eft fort difficile de l'en féparcr •, le même mufcle fert au/Ti à ouvrir & à relferrcr Tinteftin, >j La vipère feuielle a deux tefticules , de même que le mâle , ils DES S E R P E N S. Jp Les œufs de la vipère commune font diliribués en deux paquets ; celui qui eft à droite efl: communément font toutefois plus longs 8c plus gros , mais de la même forme. Ils font litués aux cotes 8c proche du fond des deux cor-ps de I^ matrice, 8c le droit cft plus haut que le gniche , de même qu'cUix maies ■-, leur lubflance & leur couleur font auiïî fort femblables • le droit a envircii un pouce 8c demi de long & deux lignes & demie de large , le gauche a quelque chofe de moins ■■> ils ont leur épididynie & leurs vailLaux fpermatiques , qui portent la femence dans les deux corps de la matrice, & qui font bien plus courts que ceux des mâles. Je dirai néanmoins que ces tefticules ne paroillent pas toujours tels en toutes les femelles , fur-tout en celles qui font amaigries , ou p.ir maladie , ou pour avoir été long-temps gardées , car leurs tefticules s'accourciiîent , fe rétré- cirent «Se Ce déficellent , de même qu'en celles qui out leurs œufs déjà grands -, ayant remarqué qu'en celles-ci , les tefticules iont fort raccourcis & fort defléchés , & même qu'ils Iont dtlcendus plus bas , quoique le droit fe trouve toujours plus haut que le gauche. jj La matrice commence par un corps a(îez épais , qui eft compofc de deux fortes tuniques , & qui , étant fitué au-delîus de Tinteftin , a, au même lieu, fon orifice, qui eft large, & qui fe dilate aifé- ment , pour recevoir tout-à-la-fois , ])ar une même ouverture , les deux parties naturelles du mûie dms le coït. Ce corps eft environ de la grandeur de l'ongle d'un doigt médiocre , j cfl: pleine de rugolités & efl: fort dure , de même que celle de tout >j le corps dont nous avons p.irlé >» La matrice commence par ces deux petites poches , à fe divifer »î en deux corps qui montent , chacun de leur coté , le long des »> reins , & entr'eux & les inteftins , jufques vers le fond de l'efto- >î mac , où ils font fufpendus par des ligamens qui viennent d'au- î5 près du foie , étant auffi foutenus , d'efpace en efpacc , par divers 5î petits ligamens qui viennent de l'épine du dos. Ces deux corps îî font compofés de deux tuniques molles , minces & tranfparentes , îï qui font Tune dans Vautre -, leur commencement efl: au fond de 3î ces deux petites poches qui embraflent les deux membres du mâle, 5j dont ils reçoivent la femence , chacun df leur coté , pour en >> former des œufs , & en fuite des vipereaux , par la jonction de ïj leur propre femence que les tefl:icules y envoient. Ces deux corps j> de matrice font fort aifés à fe dilater , pour contenir un grand >» nombre de vipereaux jufqu'à leur perfcélion. j> Mémoires pour firyir à l'hift. natur. des animaux j yoi j , pag. €jo & Jiiiv. les œufs , DES S E R P E N S. 4I les œufs , 6c qu'il cft venu à la lumière. Il entraine avec lui cet arrière-faix , fi on fait du mal à cette efpèce de Reptiles , ils fe vengeront d'une îj manière terrible. On raconte , à ce fujet , bien des aventures où îj l'on ne voit qu'une fuperftition ridicule -, il y a cependant aujour- ») d'hui des gens qui en ont fecoué le joug, & j'ai vu , dit M. Gmelin , ■)•> un foldat qui tua quinze vipères en un jour. » Hlji. génér. des Voyages , éd. in-i2, tom. Ji ,p. z&^. DES S E R P E N S. 43 d'exaltation qui produit fes propriétés funeftes , puifque fa morfure eft dangereufe même dans les contrées très- feptentrionales. C'eft peut-être à cette caufe qu'il faut rapporter Tadivité de fes fucs , que la Médecine a fouvent employés avec fuccès ; peu d'animaux four- niiïent même des remèdes aufli vantés , contre autant d'efpèces de maladies : les Modernes en font autant d'ufage que les Anciens , ils fe fervent de toutes les parties de fon corps , excepté de celles de la tête qui peuvent être imprégnées de poifon ; ils emploient fon cœur, fon foie, fa graifîé ; on a cru cette graifle utile dans les maladies de la peau , pour effacer les rides , pour embellir le teint j & de tous les avantages que l'on retire des préparations de la vipère , ce ne feroit peut-être pas celui que la cîafle la plus aimable de nos Leéleurs eftimeroit le moins. Au refte , comme des effets oppofés dépendent fouvent de la même caufe , lorfqu'elle agit dans des circonftances diffé- rentes , il ne feroit pas furprenant que les mêmes fucs aélifs qui produifent , dans les véfîcules de la tête de la vipère , le venin qui la fait redouter , donnaffent au fang &: aux humeurs de ceux qui s'en nourriffent, afî'ez de force pour expulfcr les poifons dont ils ont été infeélés , ainfi que l'on prétend qu'on l'a éprouvé plufieurs fois. On ignore quel degré de température les vipères communes peuvent fupporter fans s'engourdir , mais , 44 Histoire NATUitEZLE tout égal d'ailleurs , elles doivent tomber dans une torpeur plus grande que pluiieurs efpèces de Serpens, ces derniers fe renfermant, pendant l'hiver, dans des trous fouterreins, & cherchant, dans ces afyles cachés , une température plus douce , tandis que les vipères ne fe mettent communément à l'abri que fous des tas de pierres > tlnuent fort long-temps , que la tête efl: en état de mordre , &: que >î (x morfure efl aulïï dangereufc que lorfque la vipère étoit toute » entière -, & que le cœur ml'ine , quand il cft arraché du corps & îî féparé des autres entrailles , conferve Ton battement pendant jj quelques heures, >!* Defcription anatomique de la vipère , à fendroit déjà cité. (b) Pluficurs perfonnes , nuni.nt imprudemment des vipères, tant communes que d'autres efpcccs , dtiîéchécs ou confervécs dans l'cfprit- de-vin , fe font bleflces à leurs crochets, encore remplis de venin, trcs-Iong-temps & mcme pluiicurs années après la mort de l'animal \ le venin , diifous par le fang fcrti de la blellure , s'eft échappé par le trou de la dent , a pénétré dans la plaie & a donné la mort. DES S E R P E N S. 47 Il eft d'ailleurs aflez difficile d'étouffer la vipère commune ; quoiqu'elle n'aille pas naturellement dans l'eau , elle peut y vivre quelques heures fans périr ; lors même qu'on la plonge dans de l'efprit-de-vin , elle y vit trois ou quatre heures (Se peut-être davan- tage , 6l non-feulement fon mouvement \'ital n'eft pas alors tout-à-fait fiifpendu , mais elle doit jouir encore de la plus grande partie de ïqs facultés , puifqu'on a vu des vipères que l'on avoit renfer- mées dans un vafe plein d'efprit-de-vin , s'y atta- quer les unes les autres & s'y mordre , trois ou quatre heures après y avoir été plongées. Mais, malgré cette force avec laquelle elles réfillent , pendant plus ou moins de temps , aux effets des fluides dans îciquels on les enfonce , ainfi qu'aux bleilures (Se aux ampu- tations , il paroît que le tabac (Se l'huile eifentielle ïî Le venin de la vipère , dit M. l'Abbé Fontana , fe confcrvc pen- »> dant des années dans la cavité de fa dent , fins perdre de G >j couleur ni de la tranfparence -, fi on met alors dans de l'eau >j tiède cette dent , il fe diflout trcs-promptement & fe trouve encore »> en état de tuer les animaux -, car d'ailleurs le venin de la vipère , 7> Icché & mis en poudre , conferve , pendant plulieurs mois , Ton »j atlivité , ainii que je l'ai éprouvé plulieurs fois d'après Rédi -, il îj fuffit qu'il Toit porté , comme à l'ordinaire , dans le fang , pir î> quelque bleflure -, mais il ne faut cependant pas qu'il ait été gardé jj trop long-temps : je l'ai vu fouvent fans clî:t au bout de dix mois, » M. ÏAbbé Fontana , vol. i , p. f^z. 48 Histoire Naturelle dehors , lorfqu^iis veulent faire entendre quelques fons, leurs cris doivent toujours être modifiés en lÏÏÎlemens ; &: il eft à remarquer que ces fifîlemens plus ou moins aigus ne paroifîent pas être comme les cris de pLulieurs Quadrupèdes ou le chant de plufieurs oifeaux , une forte de langage qui exprime les fcnfations douces aufli bien que les affeclions terribles ; ils n'annoncent dans les grands Serpens que le befoin extrême , ou celui de l'amour ou celui de la faim. On diroit qu'au- cune affecflion paifible ne les émeut aflez vivement pour qu'ils la manifellent par l'organe de la voix ; prefque tous les animaux de proie tant de l'air que de la terre , les aigles , les vautours , les tigres , les léopards , les panthères , ne font également entendre leurs cris ou leurs hurlemens que lorfque leurs chafies commencent ou qu'ils fe livrent des combats à mort pour la libre pofTeffion de leurs femelles. Jamais on ne les a entendus comme plufieurs* de nos animaux do-' meftiques , 6c la plupart des oifeaux chanteurs , ra- doucir, en quelque forte , les fons qu'ils peuvent pro- férer , & exprimer par une fuite d'accens plus ou moins tranquilles , une joie paifible , une joujlfance douce , (Se pour ainfi dire , un plaifir innocent ; leur langage ne fignifie jamais que colère àa fureur • leurs clameurs ne font que des bruits de guerre ; elles n'annoncent que le defir de fainr une proie, &: d'im- fnoler un ennemi , ou ne font que l'expreffion terrible de la douleur D s s S JS B P S N S. 49 ^e la douleur aiguë qu'ils éprouvent, lorfque leur force trompée n'a pu les garantir de bleffures cruelles, ni leur conferver la femelle yers laquelle ils étoient entraînés par une puilTance irréiîftible. Si les fifflemens des très -grands Serpens étoient en- tendus de loin, comme les cris des tigres, des aigles, des vautours, &lc. ils ferviroient à garantir de l'ap- proche dangereufe de ces énormes Reptiles : mais ils font bien moins forts que les rugiffemens des grands- Quadrupèdes carnaiTiers 6l des oifeaux de proie. La mafle feule de ces grands Serpens les trahit , & les empêche de cacher leur pourfuite ; on s'apperçoit facile- ment de leur approche , dans les endroits qui ne font pas couverts de bois, par le mouvement des hautes herbes qui s'agitent & fe courbent fous leur poids ; &l on les voit auffi quelquefois, de loin, repliés fur eux- mêmes , & préfentant ainfi un cercle aiîez vaile & aflez élevé (a). Soit qu'ils recherchent naturellement l'humidité , oii que Texpérience leur ait appris que le bord des eaux , dans les contrées torrides , étoit toujours fréquenté par les animaux dont ils font leur proie , î pour en arrêter l'cflet -, les racines du mongos , du mogori , du »> polygala feneka , guérirorent Tins doute en ce cas -, maïs elles font jj extrêmement rares en Europe , & il faut des remèdes faciles & îî peu chers dans les campagnes , oi\ ces accidcns arrivent toujours, îj Un Payfan fut mordu par un jEfping , au petit doigt du pied jj gauche-, fix heures après , le pied , la jambe Se la cuilîe ctoient Jî rouges & enflés , le pouls petit & intermittent -, le malade fe plai- )j gnoit de mal de tête , de tranchées , de mal-aife dans le bas- »j ventre > de laiîîtude , d'opprcflîon -, il pîeuroit fouvent & n'avoit îj point d'appétit -, ces hmptômes prouvoient que le poifon étoit déjà îj répandu dans toute la malfe du Tang. j> On avoit éprouvé plufieurs fois que le fuc des feuilles du frêne j» étoit un fpécifique certain contre la morfure de la couleuvre >î Bérus , mais on ignoroit s'il rtufliroit contre celle de VJEfy'ing -, >j comme on n'avoit aucun remède plus afîuré que Ton pût employer DES S E R P H ir S. 51 les divers autres remèdes auxquels on a eu recouri 5î à temps , on mit dans un mortier une poignée de feuilles de >j frêne , tendres & coupées menu j on y verfâ un verre de vin de j> France, on en exprima le fuc à travers uti linge, 8c le m il a dt; en 5» but un verre de demi-heure en demi-heure -, on appliqua de plus , >> fur le pied mordu , un cataplafme de feuilles écrafées de la »> même plante -, vers dix heures du foir on lui fit boire une tafïe >j d'huile chaude- jj II dormit aflez bien pendant la nuit , 8z fe trouva beaucoup 3î mieux le lendemain -, la cuifle n'étoit plus enflée , mais la jambe jj & le pied l'étoient encore un peu. Le malade dit qu'il ne fcntoit 5î plus qu'une légère opprciïion & de la foiblciTc -, le pouls étoit plus 3} fort & plus égal. On lui confeilla de continuer le fuc de frêne »> 8c l'huile -, comme il fe trouvoit mieux , il le négligea , &: les 91 (nnptômes qui revinrent tous , furent diiïipés de nouveau par le fî même remède. Dans cette efpèce de rechute , il parut lur les mem- 5j bres enflés des raies bleuâtres -, le pouls étoit foible & prefque »> tremblant : on fit prendre de plus , le foir , au malade , une petite »> cuillerée de thériaque -, il fua beaucoup dans la nuit , les raies }j bleues , la rougeur & la plus grande partie de l'enflure fe dilîî- 5j pèrcnt -, le pouls devint égal & plus fort , l'appétit revint. Les »j mêmes remèdes furent continués , 8c ne laifsèrent au pied qu'un 5î peu de roideur avec un peu de fenlibilité au petit doigt blelfé •■, j> l'une Se l'autre ne durèrent que deux jours , Se on ceifa les 3> remèdes- jî Le malade étoit jeune , mars ri avoit beaucoup d'âcreté dans le 3? fang -, il eft vraifemblable que le fuc de feuilles de frêne »î feul l'auroit guéri •, mais comme on n'étoit pas certain de foa cr y 52 Histoire Naturelle en Suède , contre le venin de la Cherfea , que l'oa y nomme jEfping, ru efficacité , on y ajouta la thériaque Se l'huile , qui du moins ne ï> pouvoient pas nuire, n Lars Montin y Médecin. Mémoires abrégés de t Académie de Stockholm. ColUcIton académique , partie étrangère , toriL XI j pages ^00 & joi. Trmll r/ n.riw A D £ s S S K F S y S. 5 ] , L' A S P I C ('^). V^'est en France, 6c particulièrement dans nos Provinces feptentrionales , qu*on trouve ce Serpent. Plufieurs grands Naturaliites ont écrit qu'il n'étoit point venimeux ; mais les crochets mobiles , creux ETTE COULEUVRE eft Une de celles qui ne craignent pas des froids très-rigoureux ; on la trouve en effet dans les bois qui couvrent les revers des hautes montagnes de la Sibérie , même des plus feptentrionales : auffi M. Pallas , qui l'a fait con- noître le premier , dit-il que fon venin n'eft pas très- dangereux. Elle a beaucoup de rapports avec la vipère commune par fa conformation , & avec la Mélanis par fa couleur ; fon dos eft d'un noir très- foncé , comme le defîus du corps de cette dernière , mais le deiïbus du ventre &: de la queue efl: d'un blanc de lait très-éclatant. Sa tête a un peu la forme d'un cœur ; l'iris efl jaunâtre. Elle a ordinairement cent cinquante-trois grandes plaques fous le corps , & trente-une paires de petites plaques fous la queue. La longueur de cette dernière partie eft un dixième de la longueur totale , qui , communément , eft de plus d'un pied & demi. (a) Coliibcr Schytha. Voyages de M. F allas, Trad, franc, vol %, Supplément. DES S E È P E N S. 63 LA VIPÈRE D'EGYPTE (^). JLous CEUX qui ont donne des larmes au récit de la mort funefte d'une Reine célèbre par fa beauté , fes richefles , fon amour &. fon infortune , liront peut- être avec quelque plaifir ce que nous allons e'crire du Serpent dont elle choifit le poifon pour terminer fes malheurs. Le nom de Cléopâtre ell devenu trop fa- meux pour que l'intérêt qu'il infpire ne le répanda pas fur tous les objets qui peuvent rappeller le fou- venir de cette grande Souveraine de l'Egypte , que fes charmes & fa puilTance ne purent garantir des plus cruels revers ; i^S^ > vol 6 , p. zio. ( c) Pline y Liv. 8. Scrpens , Tome IL t 66 Histoire N^t t u r s l z s belle peinture qu'a faite ce grand Ecrivain de ratta- chement de ce Reptile pour fa femelle , du courage avec lequel il la défend lorfqu'elle eft attaquée , 6c de la fureur avec laquelle il pourfuit ceux qui Tont mife à mort. DES S E R P E N S. Cf L'AMMODYTE ("). J-iES Anciens, 6c fur-tout les Auteurs du moyen- âge , ont beaucoup parlé de ce Serpent très-venimeux , qui habite plufieurs contrées orientales , attraétorirs : pofteà vero cataplafmata -, qui ad nomas five ulcéra jj ferpentia conducunt , imponenda. Ak'dus. jî Curatio autem eorum eft curatio communrs : 8c eft eju? propriiim >j dare in potu caftoreum , & cinnamomum , & radicem centaurex , w de quocumque iftorum fuerit, &c. cum vino. Et confert eis radix îî ariftolochix , & propriè longè juvamentura maximum. Et fimiliter î5 radix afloafir , & fuccus ejus propriè , & radix gentiane. Et confe- j> runt eis ex emplaftris mel decodum & cxficcatum , & tritum : & ïj radiées granatorum : & ftmiliter centaurex, & femen lini & laâiucx, ï> & femen harmel , & volubilis , & ruta fylveftris : & conferunt ç\s, î> emplaftra appropriata ulceribus putridis. ^yicennc^ DES S E R P E N S. yi la Côte-d'Or , dont a parlé Bofman , quoique ces der- niers fuient beaucoup plus grands que l'Ammodyte d'Efclavonie. Ce Voyageur vit , au Fort Hollandois d'Axim , la dépouille d'un individu de cette efpèce de Serpens cornus ; ce Reptile étoit de la grofleur du bras , long de cinq pieds , 6c rayé ou tacheté de noir , de brun , de blanc & de jaune , d'une manière très-agréable à l'œil. Suivant Bofman., ces Serpens ont pour arme ofTenfive , une fort petite corne , ou plutôt une dent qui fort de la mâchoire fupérieure , auprès du nez ; elle eft blanche , dure &l très-pointue. Il arrive fouvent aux Nègres, qui vont nuds pieds dans les champs, de marcher impunément fur ces animaux car ces Reptiles avalent leur proie avec tant d'avidité, ôc tombent enfuite dans un fommeil fi profond , qu'il faut un bruit afîez fort , &. même un mouvement alTez grand pour les réveiller (a). (a) Bofman, p. tlj^. LE CÉRASTE (a). V-/n a donné ce nom à un Serpent venimeux d'Arabie , d'Afrique , , 2.05. Coluber cornutus , Haffelquijl , iter ^i^ ,N.° f,î. Le Cérafte , M. Valmont de Bomare > Dicl. d'HiJî. natur. Ceraftes , Ray , Synopfis Serpentini generis j p. zgj. Ceraftes , Gefner. de S^rpentum natura. fol. j8. Ceraftes , EJfay Touwards a natural Hiflory of Serpents , if €harl. Owen. London , 1742. j p. 54, pi. t. s'élèvent iy E s s s R P £ N s, 75 s'élèvent au-deflus de fes yeux. C'eft apparemment cette conformation qui , jointe à fa qualité vénéneufe , 6c peut-être à fes habitudes naturelles , l'auront fait obferver avec attention par les premiers Egyptiens , 6l les auront déterminés à faire placer de préférence fon image parmi leurs diverfes figures hiéroglyphiques. On le trouve gravé fur les monumens de la plus haute antiquité , que le temps laifle encore fubfiller fur cette fameufe terre d'Egypte. On le voit repréfenté fur les obélifques , fur les colonnes des Temples , au pied des Statues, fur les murs des Palais, 6c jufques fur les Momies (a). Un double intérêt anime donc la curio- fité , relativement au Cérafte ; une connoifTance exaéle de fes propriétés 6c de fes moeurs , non-feulement doit être recherchée par le Naturalifte , mais ferviroit peut-être à découvrir en partie le fens de cette Langue religieufe 6c politique , qui nous tranfmettroit les anti- ques événemens 6c les antiques opinions des célèbres 6c belles contrées de l'Orient. Si l'on ne peut pas encore expofer toutes les habitudes naturelles du Cé- rafte , ^ifbns donc connoître exaélement fa forme , (a) Deux très-grandes pierres apportées d'Aîexindrie à Londres , placées dans la cour du Mufxum , & qui paroiffent avoir fait partie d'iine grande corniche d'un magnifique Palais , préfentent plulieurs figures de Céraftes trcs-bieH gravées. Lettre de M. Ellis , Tranf. phil^ an. l'jGG. Scrpens , Tome IL y4 Histoire Naturelle ÔL décrivons-le avec foin d'après les individus que nous avons examinés. Les opinions des Naturaliftes , anciens (Se modernes, ont fort varié fur la nature ainfi que fur le nombre des cornes qui diftinguent le Cérafte ; les uns ont dit qu'il en avoit deux, d'autres quatre, &i d'autres huit, qu'ils ont comparées aux efpèces de petites cornes , ou pour mieux dire , aux tentacules des limaçons & d'autres animaux de la clafle des vers (û). Quelques Auteurs les ont regardées comme des dents attachées à la mâ- choire fupérieure j quelques autres ont écrit que le Cérafte n'avoit point de cornes , que celles qu'on avoit vues fur la tète de quelques individus , n'étoient point naturelles , mais l'ouvrage des Arabes , qui plaçoient avec art des ergots fur le crâne du Reptile, pour le rendre extraordinaire & le faire vendre plus cher. Il fe peut que l'on ait quelquefois attaché , à de vrais Céraftes , de petites cornes artificielles ; il fe peut auffi que ces Serpens , ayant été fort recherchés , on ait vendu"pour des Céraftes des Reptiles d'une autre efpèce qui leur auront à-peu-près reflemblé par la couleur, ôc auxquels on aura appliqué de fauffes cornes. Mais ie vrai Serpent-Cérafte a réellement au-deftus de {a) Pline & SoUrL. DES S E R P E y- S, 75 chaque œil , un petit corps pointu 6c alongé , auquel le nom de corne me paroît mieux convenir qu'aucun autre. M. Linné a donne Ça) le nom de dents molles à ces petits corps placés au-deflus des yeux du Serpent que nous décrivons; mais ce nom de dent ne nous paroit pouvoir appartenir qu'à ce qui tient aux mâchoires fupérieures ou inférieures des animaux ; 6l après avoir examiné les cornes du Cérafte , en avoir coupé une en plufieurs parties , 6c en avoir ainfi fuivi la prolon- gation jufqu'à la tète , nous nous lommes aflurés que, bien loin de tenir à la mâchoire fupérieure , ces cornes ne font attachées à aucun os ; aufTi font-elles mobiles à la volonté de l'animal. Chacune de ces cornes eft placée précifément au- deflus de l'œil , j ehéc, uns aucune nourriture ; il y avoit feulement au fond de h. 8o Histoire Naturelle Bélon aflure que les petit Céraftes éclofent dans le ventre de leur mère , ainfi que ceux de notre vipère commune (a) ; mais nous croyons devoir citer un fait qui paroît contredire cette aflertion , &: que Gefner rapporte dans fon Livre de la nature des Serpens , d'après un de fes Correfpondans qui en avoit été témoin à Venife (b). Un Noble Vénitien conferva pendant quelque-temps , & auprèî du feu , trois Serpens qu'on lui avoit apportes du pays où l'on trouve les Céraftes; l'un femelle , & trois fois plus grand que les autres, avoit trois pieds de long ^ prefque la grofîeur du bras , la tête comprimée » bouteille , un peu de fable fin , dans lequel elles fe louvoient \ »> loiTque je les vis, elles venoient de changer de peau, & paroiiroient » auflî vigoureufes &: aulîî vives que G elles avoient été prifes tout >» nouvellement. »> Schaw. Voyage dans plufieurs Provinces de h Barbarie & du Levant , tom. z j chap. 5. (û) Voyez Bélon &C Ray , à l'eadroit déjà cité. {h) Gefner. fol ^3. en effet , B E s S F. R P E N S. 8l en efîet, avoir eu les principaux caractères ; il pondit dans le fable quatre ou cinq œufs à-peu-près de la grolîeur de ceux de pigeon. Les rapports de confor- mation , de qualité vénéneufe 6l d'habitudes qui lient le Cëralîe avec la vipère commune , ainfi qu'avec un grand nombre d'autres vipères dont la manière de venir au jour eft bien connue , nous feroient adopter de pré- férence l'opinion fondée fur l'autorité de Bélon , qui a beaucoup voyagé dans le pays habité par lesCérafles; mais comme il pourroit le faire que les deux manières de venir à la lumière fullent réunies dans quelques efpèces de Serpens , ainfi qu'elles le font dans quelques efpèces de quadrupèdes ovipares, 6c qu'il feroit bon de bien déterminer fi tous les animaux armés de crochets venimeux , éclofent dans le ventre de leur mère , (5c même font les feuls qui ne pondent pas , nous invitons les Voyageurs qui pourront obferver fans danger les Céraftes, à s'alîurer de la manière dont naiilént leurs petits. Hérodote a parlé de Serpens confacrés par les habi- tans de Thèbes à Jupiter , ou pour mieux dire , à la Divinité Egyptienne qui répondoit au Jupiter des Grecs; on les enterroit , après leur mort , dans le Temple de ce Dieu : 6c , fuivant le Père de l'Hiftoire , ils avoient deux cornes , mais ne faifoient aucun mal à perfonne. Si Hérodote n'a point été trompé, on devroit le3 regarder comme d'une efpèce différente de celle du Céralle \ Serpens , Tome IL l 82 Histoire Natvrells mais il eft aiïez vtaifemblable qu'on l'avoit mieux in-* formé de la conformation que des qualités de ces Serpens, qu'ils étolent venimeux comme le Cérafte , qu'ils appar- tenoient à la même efpèce , & que la force de leur poifon , qui avoit dû paroître aux Anciens donner la mort prefqu'auffi promptement que la foudre du Maître des Dieux , avoit peut-être été un motif de plus pour les confacrer à la Divinité que l'on croyoit lancer le tonnerre. Tcym.J/. /y. ///y ,7.7. ai x.IjE. îhAJA ou .SKKI'RNT A l.rNKTTE S . -J . I,' II.KAÏAC" II A TK DES S E R P E N S. Sj LE SERPENT A LUNETTES DES INDES ORIENTALES , o u LE NAJA (a). JLiA. BEAUTÉ des couleurs a été accordée à ee Serpent, l'un des plus venimeux des contrées orientales. Bien loin que fa vue infpire de TeiTroi à ceux qui ne connoiflent pas l'adivité de fon poiion, on le contempL^ {a) Cobra de Cabcio ou de Capello, par les Portugais. Le Serpent à Lunettes , M. dAubenîon , Encyclopédie mùhodique. Coluber Naja , Lin. amphib. Serpent. Naja, Kcmpfer. Amœnitatum exoticarum fafciculus ^ , obferv. $ j P' 5^5- Naja Liitefcens , 197, Laurenti t Spedmcn Meditum. Naja Siaracnfis , 20O, Ihid. Naja Maculata , 20i , Ibid. 84 Histoire Naturelle avec une forte de plaifir , on l'admire ; &: , pendant que le brillant de Tes écailles, ainfi que la ^ivacité des couleurs dont elles font parées , attachent les regards , la forme fingulicre du Reptile attire l'atten- tion : on a même cru voir fur la tète une reffemblance grofîière avec les traits de l'homme j &. voilà donc l'image la plus noble qui a pu paroitre légèrement empreinte fur la face d'un Reptile vénéneux. Ce contraire a dû plaire à f imagination des Orientaux , toujours amie de l'extraordinaire ; il a peut-être féduit les premiers Voyageurs qui ont vu le Serpent à lunettes, 6c ils ont peut-être éprouvé une forte de fatisfadion à retrouver quelques traits de la figure humaine fur un être auffi malfaifant , de même que les anciens Poètes fe font prefque tous accordés à donner ces mêmes traits auguftes aux monftres terribles & fabuleux , enfans de leur génie , & non de la Nature. Séha , tom. i , pi. 4^ , fig. i. Tom. z , pi. 8$ ,fg. i & z; pi $0 , fie- 2 '■> F^' 94 > fis- ^ ,^ pl 97 >fig- t- Serpens indiens Coron.itus , Ray , Synopfis Serpentini generis ; p. ^:>j?o. Le Serpent à lunettes, Serpent couronné. Z>/V7. d' Hijio ire naturelle , pa r M. Val mont de Bvma re. Vipera indica Vittita gefticularia. Cafal. muf. ind. yipera Pileata. B E s S E R P E N S. u5 Mais fur quoi peut être fondée cette légère appa- rence ? Sur une raie d'une couleur diflérente de celle du corps de l'animal , affuré qu'il y avoit plus de quarante mille perfonnes au grand Caire j> & dans les Villages des environs , qui ne mangeoient autre chofc fj que des Lézards ou des Serpens. Cette façon lingulière de fe nourrir >î leur vaut , cntr'autres , le privilège & l'honneur indgne de mar- 5ï cher immédiatement auprès des tapilTeries brodées de foie noire , jy qu'on fabrique tous les ans au grand Caire pour le Kaaba de la a> Mecque , & qu'on va prendre avi Château pour les provnener en »> proce/îion avec grande pompe & cérémonie , dans les rues de la s» Ville. Lorfque ces proccflions fe font , il y a toujours un grand 1) nom'nre de ces gens qui l'accompagnent en chantant & en danfant , M & fiilant par intervalles réglés, toutes fortes de contorfions •& de a gciiiculations fanatiques. j> m ij 92 fJlSTOIRS NATURELLE lequel ilJe tient ordinairement renfermé^ il Tirrite en lui preferitant un bâton , ou feulement le poing ; le Naja le drelTant aulfi-tôt contre la main qui l'attaque, s'appuyant lur fa queue , élevant fon corps , enflant fon cou , ouvrant fa gueule , alongeant fa langue four- chue , s'agîtant avec vivacité , faifant briller i^es yeux & entendre fon fiiîlement , commence une forte de combat contre fon Maître , qui , entonnant alors une chanfon , lui oppofe fon poing tantôt à droite & tantôt à gauche , l'animal , les yeux toujours fixés fur la main qui le menace , en fuit tous les mouvemens , balance fa tête & fon corps fur fa queue qui demeure immobile & oflre ainfi l'image d'une forte de danfe. Le Naja peut foutenir cet exercice pendant un demi -quart d'heure; mais au moment que l'Indien s'apperçoit que, fatigué par fes mouvemens 6c par fa fuuation verticale, le Serpent eft près de prendre la fuite , il interrompt fon chant, le Naja celle fa danfe , s'étend à terre, & fon Maître le remet dans fon vafe. Kempfer dit que lorfqu'un Indien veut dompter un Naja 6c l'accoutu- mer à ce manège , il renverfe le vafe dans lequel il l'a tenu renfermé , va à la Couleuvre avec un bâton , l'arrête dans fa fuite , 6c la provoque à un comba:t qu'elle commence fouvent la première ; dans l'inftant où elle veut s'élancer lur lui pour le mordre , il lui préfente le vafe 6c le lui oppofe comme un bouclier, contre lequel elle bleffe fes narines j 6c qui la force à DES S E R P E î^ Se 93 rejaillir en arrière ; il continue cette lutte pendant un quart-d'heure ou demi-heure , fuivant que rédu- cation de l'animal ell: plus ou moins avancée ; la Couleuvre , trompée dans fes attaques , ôc bleflee contre le vafe , celle de s'élancer j mais prcfentant tou- jours fes dents (5c enflant toujours fon cou , elle ne détourne pas fes yeux ardens du bouclier qui lui nuit; le Maître , qui a grand foin de ne pas trop la fatiguer par cet exercice, de peur que, devenant trop timide, elle ne fe refufe enfuite au combat , l'accoutume in- fenfiblement à fe drefler contre le vafe , (Se même contre le poing tout nu , à en fuivre tous les mouve- mens avec fa tête fiiperbement gonflée , mais fans jamais ofer fe jeter fur fa main , de peur de fe blcller ; accompagnant d'une chanfon le mouvement de {on bras , (îk par conféquent celui du Reptile qui l'imite ^ il donne à ce combat l'apparence d'une danfe ; (Se il en eft donc de ce Serpent funefte comme de prefque tous les êtres dangereux qui répandent la terreur , la crainte feule peut les dompter. Mais il ne faut pas croire que les Indiens foient allez raifurés par les effets de cette crainte , pour ne pas chercher à défarmer , pour ainfi dire , le Reptile contre lequel ils doivent lutter. Kempfer rapporte qu'ils ont grand foin , chaque jour ou tous les deux jours , d'épuifer le venin du Naja , qui fe forme dans des véficules placées auprès de la mâchoire fupérieure. p4 HiSTOJRS NATURELLE 6l fe répand enfuite par les dents canines ; pour cela ils irritent la Couleuvre &. la forcent à mordre plufieurs fois un morceau d'étoiTe ou quelqu'autre corps mou , ÔL à l'imbiber de fon poifon. Four l'exciter davantage à exprimer fon venin, ils ont quelquefois alfez d'adrell'e & de courage pour lui preffer la tête fans en être mordu, & la mettre par-là dans une forte de rage qui lui fait ferrer avec plus de force Ôl pcnétrer d'une plus grande quantité de poilbn , le morceau d'étoffe ou le corps mou qu'on lui préfente enfuite. Après avoir privé la Couleuvre de fon venin , ils veillent avec beaucoup d'attention à ce qu'elle ne prenne aucune nourriture , (Se ils empêclient fur-tout qu'elle ne mange de l'herbe fraiche , de nouveaux alimens lui rendant bientôt de nouveaux fucs vénéneux (Se mortels. Kempfer prétend que Ton a un remède affuré contre la morfure venimeufe de ce Serpent , dans la plante que l'on nomme miingo ainfi c^xx ophiorrl^a , qui croît abondamment dans les contrées chaudes de l'inde^, Cobra capel , parée qu'elle a la tcte environnée d'une peau l^rge ») q«r forme une clpcce de chapeau. Son corps eft énuillé de cou- »> leurs très-vives qui en rendent la vue aufTi agréable que fes blelFures »5 font dangereufes ; cependant elles ne font mortelles que pour ceux 1» qui négligent d'y remédier. Les diverfes repréfentations de ces cruels ">•) animaux font le plus bel ornement des Pagodes -, on leur adrelîe 5î des prières &: des ofîrandes. Un Malabare qui trouve une Couleuvre » dans fa maifon , la lupplie d'abord de fortir j fi fes prières font lans >j effet , il s'etîorce de l'attirer dehors en lui préfentant du lait, ou ïî quciqu'autre aliment-, s'obftine-t-elle à demeurer ? On appelle les »? Bramines , qui lui préfentent éloquemment les motifs dont elle »» doit être touchée , tels que le refpedt du Malabare & les adora^ »? tions qu'ila rendues à toute l'elpèce. Pendant le féjour que Dellon »? fit à Cananor , un Secrétaire du Prince-Gouverneur fut mordu par »? un de ces Serpcns à chapeau qui ctoit de la grofleur du bras , &: »î d'environ huit pieds de longueur^ il négligea d'abord les remèdes ?? ordinaires , & ceux qui l'accompagnoient fe contentèrent de le »? ramener à la Ville , ou le Serpent fut apporté auiïi dans un vafe »? bien couvert. Le Prince , touché de cet accident , fit appeîler auflî- »? tôt les Bramines , qui repréfcntcrent à l'animal combien la vie d'un »? Oflicier li fidèle étoit importante à l'Etat -, aux prières on joignit »? les menaces •, on lui déclara que , fî le malade périfloit, elle feroit »? brûlée vive dans le même bûcher : mais elle fut inexorable , &c le ?? Secrétaire mourut de la force du poifon. Le Prince fut extrêmement »? fen llble à cette perte -, cç-penàmt ^ ayant fait réflexion que le mort »j pouvoit être coupable de quelque faute fecrète qui lui avoit pcut- nommée DES S S R P E ir S. 97 nommée pierre de Serpent , pierre de Serpent à chaperon y pierre de Cobra , &lc. 6l qu'on a regardée comme un remède affuré , non-feulement contre le poifon de ces mêmes Serpens à lunettes , mais même contre les effets de la morfure de tous les animaux venimeux. On i> être attiré le courroux des Dieux , il fit porter hors du Pabis le jj vafe où la Couleuvre étoit renfermée , avec ordre de lui rendre >î la liberté , après lui avoir fait beaucoup d'excufes Se quantité de >j profondes révérences. jï Une piété bizarre engage un grand nombre de Malabares à porter j> du lait & divers alimens dans les forêts ou fur les chemins , pour k f j fubfiftance de ces ridicules Divinités. Quelques Voyageurs , ne pou- >j vant donner d'explication plus raifonnable à cet aveuglement , >9 ont jugé qu'anciennement la vue des Milabares avoit peut-être été »> de leur ôter l'envie de venir chercher leur nourriture dans les j> maifons , en leur fourniiîant de quoi fe nourrir au milieu des j> chajnps & des bois. »> La loi que les Idolâtres s'impofent, de ne tuer aucune Couleuvre , i> eft peu refpediée des Chrétiens & des Mahométans : tous les étran- 9» gers qui s'arrêtent au Malabar , font main-baiîe fur ces odieux 9) Reptiles ; & c'efl; rendre fans doute un important fervice aux habir »> tans naturels. Il n'y a point de jour oii l'on ne fût en danger d'être *ï mortellement blelIé , jufques dans les lits , fi l'on négligeoit de *» viliter toutes les parties de la maifon qu'on habite. >> Dejcriptiondii Malnbar. HiJÎ. des Voy. édit. in-i2 , yol. 4^ , pag. j^z & fuiv. Serpens ^ Tenu IL n o8 Histoire Naturelle pourra voir dans la note fuivante (a) , combien peu [a] Nous allons rapporter , à ce fujet, une partie des obfervations du célèbre Rédr. u Parmi les produdions des Indes , dit ce Phyfi- 7) cien , auxquelles Topinion publique attribue des propriétés mer- ï3 veilleufes, fur la foi des Voyageurs , il y a certunes pierres qui fe îj trouvent , dit-on , dans la tête d'un Serpent des Indes extrêmement jj venimeux. On prétend que ces pierres font très-bonnes contre tous jî les venins : cette opinion s'eft: fortifiée par l'autorité de plulîeurs î3 Savans qui l'ont adoptée, & Ton annonce deux épreuves de ces jj pierres , faites à Rome avec beaucoup de luccès -, l'une , par Jî M. Carlo Magnini , fur un homme-, & l'autre, par le Père Kirker, 55 fur un chien. Je connois ces pierres depuis plufieurs années , j'en J3 ai quelques-unes chez moi , & je me fuis convaincu, par des expc- 55 riences réitérées , & dont je vais rendre compte , qu'elles n'ont 55 point la vertu qu'on leur attribue contre les venins. 53 Sur la fin de l'hiver de l'an 1662 , trois Religieux de l'Ordre de 55 Saint-François , nouvellement arrivés des Indes orientales , vinrent 55 à la Cour de Tofcane , qui étoit alors à Pife , & firent voir au 55 Grand-Duc Ferdinand II, plufieurs curiofités qu'ils avoient apportées 55 de ce pays -, ils vantèrent fur-tout certaines pierres qui , comme 55 celles dont on parle aujourd'hui , fe trouvoient, difoient-ils , dans 55 la tvjte d'un Serpent décrit par Garcias da Orto , & nommé par les 53 Portugais, Cobra de cabelos j Serpent à chaperon i ils aiîliroient 55 que, dans tout l'Indoftan , dans les deux vaftes Péninlules de 55 l'Inde , Se particulièrement dans le Royaume de Quam-ly , on ap- 53 pliquoit ces pierres comme un antidote éprouvé fur les morfures 53 des vipères , des afpics , des céraftes , & de tous les animaux veni- 55 mcux , & même fur les bleilures faites par des flèches ou autre» 55 armes empoifonnées : ils ajoutoient que la fympathie de ces p'erres 55 avec le venii; étoit telle , qu cUes s'attachoient fortement à la blei^ DES S H R P E N S, n(\ on doit compter fur la bonté de ce remède , qui iiire, comme de petites vcntoures , & ne s'en féparoicnt qu'après avoir attire tout le venin, qu'alors elles tomboient d'elles-mîmes, laillant l'animal tout-à-fait guéri -, que , pour les nétoycr , il falloit les plonger dans du hit frais , & les y laiffer jufqu'à ce qu'elles eullent rejeté tout le venin dont elles s'ctoient imbibées, ce qui donnoit au lait une teinture d'un jaune vërdàtrc. Ces Religieux offrirent de confirmer leur récit par l'expérience , & tandis qu'on cherchoit pour cela des vipères , M. Vincenzio Sandrini , un des plus habiles Artiftes de la Pharmacie du Grand-Duc , ayant examiné ces pierres , fe louvint qu'il en confervoit depuis long-temps de lemblablcs, il les fit voir à ces Religieux, qui convinrent qu'elles étorent de même nature que les leurs , Se qu'elles dévoient avoir les mêmes vertus. » La couleur de ces pierres cfl: un noir ferablable à celui de la pierre de touche -, elles font li(îes & luftrécs comme 11 elles étoicnt vernies-, quelques-unes ont une tache grile fur un coté fculcmcjit , d'autres l'ont (ur les deux côtés j il y en a qui lont toutes noires & fans au- cune tache_, & d'autres enfin , qui ont au milieu uu peu de blanc file. Se tout autour une teinte bleuâtre-, la plupart lont d'une forme lenticulaire -, il y en a cependant qui font oblongues : parmi les premières , les plus grandes que j'aie vues font larges comme une de ces pièces de monnoie , appellées groj/i , & les plus petites n'ont pas tout-à-fait la grandeur d'un quattrino. Mais quelle que ioit la différence de leur volume , elles varient peu entr'elies pour le poids , car ordinairement les plus grandes ne pefent guère au-delà d'un denier Se dix-huit grains , & les plus petites font du poids d'un denier & iix grains. J'en ai cependant vu Se eiîayé une qui peioit un quart d'once & lix grains, jj Rédi entre enfuite dans les détails tiij lôo Histoire N^TVRELie n'a jamais été trouvé dans le corps d'un Naja , éc des expériences qu'il a faites pour prouver le peu d'effet des pierres de Serpent centre Tadrion des divers poifons , & il ajoute plus bas : c( Pour moi , je crois » comme je viens de le dire , que ces pierres »î font artificielles , & mon opinion eft appuyée du témoignage de j) plufienrs Savans qui ont demeuré long-temps dans les Indes , au- « deçà & au-delà du Gange , & qui affirment que c'eft une compo- j) ntion faite par certain* Solitaires Indiens qu'on nomme Jogues ,' >î qui vont les vendre à Diu , à Goa , à Salfettc , & qui en font cora- j) merce dans toute la côte de MaLibar , dans celles du Golfe de îî Bengale , de Siam , de la Cochinchine , &: dans les principales Ifles j> de rOcéan oriental. Un Jéfuite,. dans certaines relations, parle de 9? quelques autres pierres de Serpent qui font vertes. ï» Je n'en ai jamais vu ni éprouvé de vertes , mais fi leurs propriétés T> font , comme il le dit , les mêmes que celles des pierres artifî^ 5> cielles , je crois être bien fondé à douter de la vertu des unes & 5) des autres , & à mettre ces Jogues au rang des Charlatans , car ih jj vont dans les Villes commerçantes des Indes , portant autour de »î leur cou &: de leurs bras , des Serpens à chaperon auxquels ils ont 5ï foin d'arracher auparavant toutes les dents ( comme l'affure Garcias 3) da Orto ) & d'ôtcr tout le venin. Je n'ai pas de peine à croire jî qu'avec ces précautions , ils s'en faffent mordre irapunémeat , êc 5> encore moins qu'ils perfuadent au peuple que c'eft à ces pierres î> appliquées fur leurs blelîurcs , qu'ils doivent leur guérifon. îî On objc(5lera peut-être comme une preuve de la (ympathie de )) cette pierre avec le venin , la vertu qu'elle a de s'attacher fortement *9 aux bleffurcs empoifonnées -, mais elle s'attache auflî fortement aux w plaies où il n'y a point de venin , & à toutes les parties du corps »î qui font humedtées de fang ou de quclqu'autre liqueur , pai la » même raifon que s'y attachent la terre lîgillée & toute autre fbrte ly s s S E R P JS N s. ICI n'eft qu'une produdion artiticielle apportée de Tlnde , ou imitée en Europe. 1» de bol. Jj Redi j objervations fur diverfes chofes naturelles y Sec. Collection académique , partie étrangère , tom, IV , pag. 542 ^ ^^2, ^ 564- Au refle , le fentiment de Rédi a été confirmé par M. l'Abbé Fontana. Voye^ fon Ouvrage fur les Poifons , yol. % , p. 68r 102 Histoire N^tvrezls LE SERPENT A LUNETTES DU PÉROU. iN ous NE CONNOISSONS ce Serpent que pour en avoir vu la figure & la defcription dans Séba (a) ; quelque rapport qu'il ait avec le Naja des Indes orientales , nous avons cru devoir l'en féparer , parce qu'il n'a pas autour du cou ces membranes fufceptibles d'être gonflées , cette extenfion confidérable qui dillingue le Serpent à lunettes de l'ancien continent ; (5c l'on ne peut pas dire que l'individu repréfenté dans Séba eût été pris dans un âge trop peu avancé pour avoir autour du cou cette extenfion membraneufe , puifqu'il étoit aufli grand que pluficurs Naja garnis de ces membranes, que l'on a comparées à une couronne ou à un chaperon. Ce Serpent à lunettes du Pérou reilemble d'ailleurs beaucoup au Naja des grandes Indes ; il a la tcte garnie de grandes écailles , une bande tranfverfale d'un gris obfcur , qui lui forme un collier , le deffus du {a) Séba j tom. z , pL 8£ , ^5; i. DES S E R P E N S. ÎO^ corps roux , varié de blanc (5c de gris , 6c le deffous , d'une couleur plus claire. Peut-être faut-il rapporter à cette efpèce un petit Serpent à lunettes de la Nouvelle Efpagne , qui elt également figuré ôc décrit dans Séba (^) , (Se qui n'a pas autour du cou d'extenfion membranenfe. Ce Reptile a de grandes écailles fur la tête , un collier noirâtre , fis- ^ Tom If- n irpa^.juf 4!>f /O'At"- 1 LjV BEASILIIL^SNIL . -i . I. A XA wSK^XUÙ . qranJvur Je moiùc Je /àiâ//,- /ju^ayrr. DES S B R P E N S, 11. iy LA BRASILIENNE^ C^'est une vipère du Brélil , envoyée -■■<■' ^''- ■■■" ■ '■"'/' i.LA^^RTE et JAUNE ou LA COULEm^E COMMUNE. ;j .LA COULElTViiE A COLLIKK DES S E R P S N S. 137 COULEUVRES OVIPARES. LA COULEUVRE VERTE ET J A UNE , o u LA COULEUVRE COMMUNE {a). JN ous n' AVON S PARLÉ, jufqu'à préfent , que de Reptiles funefles , de poifons mortels , d'ar- mes dangereufes ôc cachées : nous ne nous fommes occupés que de récits efTrayans , & d'images finif^ très. Non-feulement les contrées brûlantes de l'Afie , de l'Afrique & de l'Amérique nous ont préfenté un (a) La Couleuvre commune , M. d'Aubenton , Enc'dopàiie méthodique. Serpcns ^ Jcmc IL s 138 Histoire Natvrelle grand nombre de Serpens venimeux ; mais nous avons vu ces efpèces terribles braver les rigueurs des climats feptentrionaux , fc répandre dans nôtre Europe, infefter nos contrées , pénétrer jufqu'auprès de nos demeures. Environnés , pour ainli dire , de ces minières de la mort , nous n'avons , en quelque forte , confidéré qu'avec ellVoi , la furface de la terre ; enveloppée dans un voile de deuil , la Nature nous a paru mul- tiplier , fur notre globe , les caufes de deftrucftion , au-lieu d'y répandre les germes de la fécondité : cette feule penlée a changé pour nous la face de tous les objets. Notre imagination trompée a empoifonné d'avance nos jouiilances les plus pures ; la plus belle des faifons , celle où tout fenible fe ranimer pour s'aimer & fe reproduire , n'auroit plus été pour nous que le moment du réveil d'un ennemi terrible armé contre nos jours : la verdure la plus fraîche , les fleurs les plus richement colorées, étalées avec magnificence par une main bienfaifante (Se confervatrice, dans la campagne la plus riante , n'auroient été à nos yeux qu'un tapis perfide étendu par le génie de la delkuc- tion , fur les affreux repaires de Serpens venimeux; &: les rayons vivifians du foleil le plus pur ne nous auroient paru inonder l'atmofphère que pour donner plus de force aux traits empoifonnés de funeftes Reptiles. Hâtons-nous de prévenir ces eiTeis : fai- fons fuccéder à ces tableaux lugubres , des images D :e s S E R P n N s. 13 v^ gracîeufes ; que la Nature reprenne , pour ainfi dire , à nos yeux , fon éclat & fa pureté. Les Couleuvres que nous avons à décrire , ne nous prélenteront ni venin mortel , ni armes funeftes ; elles ne nous mon- treront que des mouvemens agréables , des proportions légères , des couleurs douces ou brillantes ^ à mefure que nous nous familiariferons avec elles , nous aime- rons à les rencontrer dans nos bois , dans nos champs , dans nos jardins ; non - feulement elles ne trou- bleront pas la paix de nos demeures champêtres , ni la pureté de nos jours les plus fereins , mais elles augmenteront nos plaifirs en réjouiifant nos ) eux par la beauté de leurs nuances 6c la vivacité de leurs évolutions : nous les verrons avec intérêt allier leurs mouvemens à ceux des divers animaux qui peuplent nos campagnes y fe retrouver fur les arbres julqu'au milieu des jeux des oifeaux , 6c fervir à animer , dans toutes fes parties , le vafte 6c magnifique théâtre de la Nature printanière. Commençons donc par ceux que l'on rencontre en grand nombre dans les contrées que nous habitons. Parmi ces Serpens , le plus fouvent très-doux , 6c même quelquefois familiers , nous devons compter la Verte 6c Jaune , ou la Couleuvre commune. Ce Serpent, dont M. d'Aubenton a parlé le premier, eft très-commun dans plusieurs Provinces de France , & fur-tout dans les méridionales j il en peuple les s ij 140 Histoire Naturelle bois , les divers endroits retirés &l humides ; il paroît confiné dans les pays tempérés de l'ancien continent ; on ne Ta point encore trouvé dans les contrées très- chaudes de l'ancien monde , non plus qu'en Amérique; 6c il ne doit point habiter dans le nord , puifque fe célèbre Naturalifte Suédois n'en a point fait mention. Il eft auffi innocent que la vipère eft dangereufe : Paré de couleurs plus vives que ce Reptile funefte , doué d'une grandeur plus eonlidérable , plus fvelte dans Tes proportions, plus agile dans Ïqs mouvemens, plus doux dans ïes habitudes , n'ayant aucun venin à répandre , il devroit être vu avec autant de plai/ir que la vipère avec effroi. Il n'a pas , comme \gs vipères , des dents crochues & mobiles ; il ne vient pas au jour tout formé, (Se ce n'efl: que quelque temps après la ponte, que les petits éclofent. Malgré toutes ces diffemblances , qui le dillinguent des vipères , le grand nombre de rapports extérieurs qui l'en rappro- chent , ont fait croire pendant long-temps qu'il ctoit venimeux. Cette fauiîe idée a fait tourmenter cette innocente Couleuvre ; on l'a pourfuivie comme un animal dangereux , & il n'eft encore que peu de gens qui puiffent la toucher fans crainte , cSc même la regarder fans répugnance. Cependant cet animal , auffi doux qu'agréable à la vue peut être aifcment diftingué de tous les autres Serpens , & particulièrement des dangereufes vipères y DES S E R P E N S. I4I par les belles couleurs dont il eil: revêtu. La diftribu- tion de fes diverfes couleurs ell alTez confiante , 6c , pour commencer par celles de la tête , dont le deilus eft un peu aplati , les yeux font bordés d'écaillés jau- nâtres (Se prefque couleur d'or , qui ajoutent à leur vivacité. Les mâchoires , dont le contour elt arrondi , font garnies de grandes écailles d'un jaune plus ou moins pâle , au nombre de dix-fept fur la mâchoire fupérieure , & de vingt fur l'inférieure (a). Le dcflus du corps , depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extré- mité de la queue , eft noir ou d'une couleur verdâtre très-foncée , fur laquelle on voit s'étendre d'un bout à l'autre , un grand nombre de raies compofées de petites taches jaunâtres de diverfes figures , les unes alongées, les autres en lofanges , &lc. 6l un peu plus grandes vers les côtés que vers le milieu du dos. Le ventre eft d'une couleur jaunâtre j chacune des grandes plaques qui le crouvent , préfente un point noir à fcs deux bouts , (Se y eft bordée d'une très-petite ligne noire, ce qui produit, de chaque coté du delfous du corps , une rangée très-fymmétrique de points & de petites lignes noirâtres , placés alîernati\ ement. (û) II 7 cl communément trcfze dents de chique côte lu ring exté- rieur de la mTchoire fipéricure & de Lî mâchoire inférieure-, il y en a ordinairement dix de chaque coté au nn»;; intérieur des dnix mâ- choires -, ainfi la Verte S: Jaune a , le phis fïuvent, quitre-vingt-douze dents crochues , mais immobiles , blanches & tranlparentcs. 142 Histoire Naturelle Cette jolie Couleuvre parvient ordinairement à la longueur de trois ou quatre pieds , & alors elle a deux ou trois pouces de circonfcrence dans l'endroit le plus gros du corps. On compte communément deux cens fix grandes plaques fous fon ventre , & cent iept paires de petites plaques fous fa queue, dont la longueur efl: égale, le plus fouvent , au quart de la longueur totale de l'animal. Elle devient même beaucoup plus grande lorfqu'elle parvient à un âge avancé , 6c elle peut d'autant plus ailément échapper aux divers accidens auxquels elle eft expofée, & par conféquent atteindre à fon entier développement, que, non-feulement elle peut rece- voir des blefîUres confidérables fans en périr , mais même vivre un très-longtemps , ainfi que les autres Reptiles , fans prendre aucune nourriture (û). D'ailleurs la Couleuvre verte & jaune fe tient m • ■ I (a) On en a vu pafîer plufieurs mois fans manger. Un de mes «mis m'a écrit qu'il avoit vu une jeune Couleuvre (vrai- femblablement de l'efpcce dont il s'agit dans cet article) , trouvée dans une vigne par des payTans , &c attachée au bout d'un trcs-long échalas , y être encore en vie au bout de huit jours , quoiqu'elle n'eût pris aucun aliment. Lettre de M. l'Abbé Carrière, Curé de Roquefort , près dAgen. C'eft avec bien du plailîr que je paie ici un tribut de tendrcffe Se de rcconnoiirance , à ce Pafleur auffi éclairé que vertueux , Bc qui, dans Je temps , voulut bien fc charger d'élever ma jeunelFe. DES S E R P E N S, I43 prefque toujours cachée , comme fi les mauvais trai- temens qu'elle a fi fouvent regus , l'avoient rendue timide ; elle cherche à fuir lorfqu'on la découvre , 6l non-feulement on peut la failir fans redouter un poifon dont elle n'eft jamais infeélée , mais même fans éprouver d'autre réfillance que quelques efforts qu'elle fait pour s'échapper. Bien plus , elle devient docile lorfqu'elle eft prife j elle fubit une forte de domefticité ; elle obéit aux divers mouvemens qu'on veut lui faire fuivre ; on voit fouvent des enfans pren- dre deux Serpens de cette efpèce , les attacher par la queue & les contraindre aifément à ramper , ainii attelés , du côté où ils veulent les conduire. Elle fe laide entortiller autour des bras ou du cou , rouler en divers contours de fpirale , tourner & retourner en différens fens , fufpendre en différentes pofitions , fans donner aucun figne de mécontentement j elle paroît même avoir du pJaifir à jouer ainfi avec fes maîtres , 6c comme fa douceur 6l Ion défaut de venin ne font pas aulîi bien reconnus qu'ils devroient l'être pour la tranquillité de ceux qui habitent la campagne , des Charlatans fe fervent encore de ce Serpent pour amu- fer (Se pour tro«mper le peuple , qui leur croit le pou- voir particulier de fe taire obéir au moindre gefie par un animal qu'il ne peut quelquefois regarder qu'en tremblant. Il y a cependant certains momens , 6c même Î44 Histoire Naturelle certaines faifons de l'année , où la Couleuvre verte d. jaune , fans être dangereufe , montre ce defir de fe défendre ou de fauver ce qui lui eft cher , fi naturel à tous les animaux , on a vu quelquefois ce Serpent furpris par Tafped fubit de quelqu'un , au moment où il s'avançoit pour traverfer une route , ou que preffé par la faim , il fe jetoit fur une proie , fe redrefier avec fierté , (Se faire entendre fon fifflement de colère. Mais dans ce moment même , qu'auroit-on eu à craindre d'un animal fans venin , dont tout le pouvoir n'auroit pu venir que de l'imagination frappée de celui qu'il auroit attaqué , (Se dont la force (Se les dents même ne font dangereufes que pour de petits lézards & d'autres foibles animaux qui lui fervent de nourriture ? Dans tous les endroits où le froid efl: rigoureux , la Couleuvre commune s'enfonce , dès la fin de l'Au- tomne , dans des trous fouterrains ou dans d'autres creux , où elle s'engourdit plus ou moins complète- ment pendant l'hiver, Lorfque les beaux jours du printemps paroiilènt , ce Reptile fort de fa torpeur & fe dépouille comme les autres Serpens. Revêtu enfuite d'une peau nouvelle, pénétré d'une chaleur plus ^ive , 6c ayant reparé toutes les pertes qu'il avoit éprouvées par le froid 6l la diète , il va chercher fa compagne «Se faire entendre , au milieu de l'herbe fraîche , fon iifflement amoureux. Leur ardeur paroit très-vive j on les a vus 1> E s S E R P E K S. Î45 ï-es a vus fouvent s'élancer contre ceux qui etoient venus troubler leurs amours dans la retraite qu'ils avoient choifie. Cette afle(^ion du mâle (Se de la femelle, ne doit pas étonner dans un animal capable d'éprouver , pour les perfonnes qui prennent foin de lui lorfqu'il eft réduit à une forte de domefticité , un attachement très-fort , & qu'on a voulu même com- parer à celui des animaux auxquels nous accordons le plus d'inftinél ; & c'eft peut-être à l'efpèce de la Cou- leuvre verte & jaune qu'il faut rapporter le fait fuivant, attelle par un Naturalifte très-digne de foi (jo). Cet Obfervateur a vu une Couleuvre , qu'il a appellée h Serpent ordinaire de France , tellement aiTeclionnée à la maîtrelfe qui la nourriflbit , que ce Serpent fe gliflbit fouvent le long de fes bras comme pour la carefler , fe cachoit fous fes vêtemens ou alloit fe repofer fur fon fein. Senfible à la voix de celle qu'il paroiflbit chérir , il alloit à elle lorfqu'elle l'appelloit ; il la fui voit avec conftance ; il reconnoilfoit jufqu'à fa manière de rîre ; il fe tournoit vers elle lorfqu'elle mar- choit , comme pour attendre fon ordre. Ce même Na- turalifte a vu un jour la maîtreflb de ce doux cSc fami- lier Serpent, le jeter dans feau pendant qu'elle fuivoit dans un bateau le courant d'une grande rivière j le (a) Didtionn.iire d'Hift. natur. par M. Valmont de Bomare , article du Serpent familier. Serpens j Tome IL t 146 Histoire Naturelle fidèle animal , toujours attentif à la voix de fa maî- trefTe chérie , nageoit en fuivant le bateau qui la portoit j mais la marée étant remontée dans le fleuve , éc les vagues contrariant les efforts du Serpent, déjà laflé par ceux qu'il avoit faits pour ne pas quitter le bateau de fa maîtrefîe , le malheureux animal fut bientôt fubmergé. Peut-être faut-il rapporter aufîi à la Couleuvre verte & jaune , un Serpent de Sardaigne que M. Cetti a fait connoître , &: que l'on nomme Colubrouccellatore, parce qu'elle grimpe fur les arbres pour y chercher les œufs &- même les petits oifeaux , dont elle fe nourrit. Ce Reptile eft très-commun en Sardaigne ; fa longueur eft ordinairement de quarante pouces, 6c fa plus grande grofleur de deux. La couleur de fon dos eft noire, variée de jaune , & le jaune eft aufli la couleur du delîbus de fon corps. Il a deux cens dix-neuf grandes plaques, 6c cent deux paires de petites. Il n'eft point veni- meux (^). (a) Hifloirc Naturelle des Amphibies & des Poijbns delà Sardaigne i par M. François Cetti. l> s s s E R P E ir s. 147 LA COULEUVRE A COLLIER ("). Vj'est encore dans nos contrées que fe trouve en très-grand nombre ce Serpent , aufli doux , aufTi inno- cent , aufli familier que la Couleuvre verte 6c jaune. Ses habitudes ne diffèrent pas, à beaucoup d'égards, de {a) En Sardaigne , Colubro nero. Serpe ncro. Carbon. Carbonazzo. Anguille de haie. Le Serpent à collier , M. d^Auhenton , Encyclopédie méthodique. Coluber Natrix , 230, Lin. amphib. Rept. Jt. gotl. 146. Ray . Synopfis anim. 3^4 , Natrix torquata. Gronow. muf. z , p. &^ y N." zj- Natrix longifTima , 145. Natrix vulgaris , 149 , Laurenti Spccimeri J\dedicum. Séba , muf. z,pl. 4»fig. ly z& 3ipl. 10 , fig. t , z& 3» • • I40 Histoire Naturelle celles de cette même Couleuvre. Il paroît cependant qu'il fe plaît davantage dans les lieux humides , ainfi qu'au milieu des eaux ; & c'eft ce qui lui a fait donner , par plufieurs Naturalises , le nom de Serpent d'eau , de Serpent nageur , ^Anguille de haies .^ &c. (a). Il parvient quelquefois à la longueur de trois ou quatre pieds; fa tête eft un peu aplatie, comme celle de la Couleuvre commune ; le fommet eft recouvert par neuf grandes écailles difpoftes fur quatre rangs , dont le premier (Se le fécond , à compter du mufcau , font compofts de deux pièces ; le troifième l'eft de trois , & la quatrième de deux. Cette difpofition la diftingue de la •vipère commune, auffi-bien que la forme de fon mu- feau , qui eft arrondi , au-lieu d'être terminé par une écaille prefque verticale , comme dans cette même vipère. Sa gueule eft très-ouverte ; les deux mâchoires Hydnis , feu Natrix , thc Water Snake,. Scotia illuftrcita feu pro dromiis Hift. natiiralis. Autore Robeno Sibbaldo , Edimburgi , 1684 Natrix torquata , Gefner, de Serpentum natura , fol. €^- Serpens domefticus nigricans carbonarius , id. fol. 6^. Ringcd Siiake, Zoologie Britannique , vol. ^,p. jz^pl- 2.5, N/' i^ Natrix , Wulf, Ichthyologia cum amphibiis regni Borujfici. {a) Ce nom, à' Anguille de haies ^ a été aufli donné, dans pluficur? Provinces , à la Couleuvre verte & jaune, DES S E R P E N S. Î49 préfentent , au lieu de crochets mobiles , un double rang de dents crochues , mais immobiles , allez petites &. tournées vers le gofier ; dix-fept écailles revêtent , à l'extérieur, chacune de ces mâchoires, (Se celles qui recouvrent la mâchoire fupérieure , font blanchâtres 6c marquées de cinq ou fix petites raies d'une couleur très-foncée. On voit fur le cou deux taches d'un jaune pâle ou blanchâtre , qui forment comme un demi- collier , d'où eft venu le nom que nous confervons à ce Serpent , 6c ces deux taches , très-femblablq^ , font d'autant plus fenfibles qu'elles font placées au-devant de deux autres taches triangulaires & très-foncées. Le dos eft recouvert d'écaillés ovales relevées par une arête , ? Lettre de M. de Sept- Fontaines. {h) Ibid. DES S E R P S If S, 155 ttrou de belette ou de mulot , d'un conduit creufc par une taupe (a) , d'un terrier abandonné par un lapin, éc il pafle dans l'engourdiflement la faifon du grand froid (ù). Lorfqu'il eft adulte , l'ouverture de fa gueule , fon gofier voir que la tête & l'extrémité de la queue , le refte du corps ctoit v> rorde «Se dans ua«. inertie abrolue. >3 Ibid. ic) Ikid, ai) 1^6 Histoire Naturelle pour les chiens 6c les autres animaux , dont l'odorat eft très-fin Ça). Il aime beaucoup le lait; les gens de ia campagne prétendent qu'il entre dans les laiteries , éc qu'il va boire celui qu'on y conierve. On aflure même qu'on l'a trouvé quelquefois replié autour des jambes des vaches, luçant leurs mamelles avec avidité, ôc les épuifant de lait au point d'en faire couler du fang (bj. Pline a rapporté ce fait , qu'à la vérité il àttribuoit à une autre efpèce db Serpent que celle dont il eft ici queftion. On a prétendu auili que le Serpent à collier entroit quelquefois par la bouche dans le corps de ceux qui dormoient étendus fur l'herbe fraîche ; & qu'on l'en faifoit fortir en prolitant de ce même goût pour le lait , & en l'attirant par la vapeur du lait bouilli que l'on approchoit de la bouche ou de l'anus â'e celui dans lé corps duquel il s'étoit glifTé (cj. (aX It^ttre.d€ M. df Sept-Fontaines. < {h) Gejhzr y à îcndroit déjà cité. , ( r) JL'on peut voir particulièrement , à ce fujet , dans les Mémoires des Curieux de la Nature , une obfervation très-détaillée du Dodeur Fromman , Médecin de Françpnie , & d'après laquelle on pourroit penfer que , dans certaines circonfliances , A feroit difficile de faire Tqrtir le Serpent par la bouche , fans rifquer de faire étouffer celui qui l'auroit avalé. Mémoire des Curieux de la Nature 3 décade i t ohferv- i<^o. Voyez aulîî Gefner , à l'endroit déià cité -, Taberna Mon- tanus , Livre i -, Tragus , 'Olaus Magnus , Grégoire Horftius ( Epift. medi. ie^t. 6. ) & même Hyppocrate , le père de la Médecine. DES S E R P S N S. 157 La Couleuvre à collier fe trouve dans prefque toutes les contrées de l'Europe , &l il paroît qu'elle peut fup- porter les climats très - froids , puifqu'elle vit en Ecofîe (a) & en Suède (bj. On a employé fa chair en Médecine (cj. M. Cetti (d) a fait mention d'un Serpent de Sar- daigne qu'on y nomme le Nageur ou J^ipère d'eau y la couleur de ce Reptile efl: cendrée cSc variée par des taches blanches (Se noires ; il n'a point de venin , & fa longueur ordinaire eft de deux pieds. Peut-être appar- tient-il à l'efpèce de la Couleuvre à collier, qui auroit fubi , d'une manière plus ou moins marquée , l'in- fluence du climat de la Sardaigne , plus chaud que celui de nos contrées. (j/7) Sibb.ild , à l'endroit déjà cite. {b) Fauna Suecica. (r) Matthiole. ( d) HiJIoire Naturelle des Amphibies & des PoiJJbns de la Sardaigne j par M. François Cetti. ^^ 153 Histoire N^turezzs ^: ^^S^SiTS^FÎ^ 'i.:'! TJ LA LISSE {a). VjETte Couleuvre a beaucoup de rapports, par fa conformation (Se par fa grandeur , avec le Serpent à collier ; elle eft , comme ce dernier reptile , très-com- mune dans plufieurs contrées de l'Europe, tab. 5; fig. î . ( Cette figure eft trcs-exa<^e. ) SES S E R P E N S. 159 reptiles. Les habitans de la campagne ont fouvent confondu la Liiïe avec la Couleuvre à collier, ou ne l'ont regardée que comme une variété de cette dernière; (Se leur opinion a pu être fondée fur ce qu'on les a vues quelquefois accouplées enfemble. Elles forment cependant deux différentes efpèces , 6c il eft aifé de diftinguer l'une de l'autre par la forme des écailles qu'elles ont fur le dos. Celles du Serpent à collier ibnt relevées par une arête, ainfi que nous l'avons dit, au-lieu que celles de la Couleuvre , dont il eft ici queftion, font très-unies; 6c c'eft de-là que nous avons tiré le nom de LiJJe que nous avons cru devoir lui donner. Le fommet de la tête de cette Couleuvre eft garni de neuf grandes écailles très-luifantes 6c très-polies , difpofées fur quatre rangs, comme celles que l'on voit fur la tête de la Couleuvre à collier 6c de la Couleuvre verte 6c jaune. Ses yeux font couleur de feu, 6c placés au milieu d'une bande très-brune qui s'étend depuis le coin de la bouche jufqu'aux narines; les écailles qui couvrent les mâchoires font bleuâtres ; on voit fur le derrière de la tête deux taches aflez grandes d'un jaune un peu foncé, 6c depuis cet endroit jufqu'à l'extrémité de la queue, régnent des taches plus petites difpofées fur deux rangs, 6c placées de manière que celles d'une rangée correfpondent aux intervalles qui féparent les taches de l'autre rang. Le fond de la couleur du dos l6o Histoire Naturelle eft bleuâtre , mêlé de roux vers les côtes du corps où l'on remarque auffi quelques taches. Les plaques qui revêtent le deflbus du corps &. de la queue, font très-polies, très-luifantes , un peu tranfparentes , blan- châtres, (Se prcfentent des taches ronfles, ordinairement d'autant plus grandes qu'elles font plus près de l'anus (a)-^ (Se les jeunes individus ont quelquefois le deflbus du corps (Se la queue d'un roux très-vif qui approche du rouge. La Lifle paroît aimer les endroits humides ; on la trouve communément dans les vallons ombragés. Il eft quelquefois aifé de l'irriter , lorfqu'elle eft dans l'état fauvage ; mais en la prenant jeune , on parvient aifément à la rendre très-douce & très-familière , & on eft d'autant moins fâché de la voir dans les maifons , qu'elle ne répand point de mauvaife odeur fenfible , au moins dans les contrées un peu froides. Elle n'a point de crochets mobiles ; elle ne contient aucun venin , LA VIOLETTE. N. ous DONNONS ce nom à une efpèce de Couleuvre dont un individu fait partie de la colledion du Roi. Ce Serpent n'elt point venimeux ; {es> mâchoires font garnies d'un double rang de petites dents immobiles , É- De J'ri'e De/ Miuy yiJ Jienou Jcxjp -L. LAVIOT.ETTE . a. L£ I>ElMI - C OLLIEH. . .jranJeur- Ji> &-^^ ^uz^t ^ /luùu^e ■ vesSerpens. 173 ^z^^^^^^^^^^^^mB LE DEMI-COLLIER ( O. JL'oN CONSERVE au Cabinet du Roi , un individu de cette eipèce qui y a été envoyé du Japon fous le nom de Kokura. Il a un pied fept pouces de lon- gueur totale , 6c. quatre pouces dix lignes depuis l'anus jufqu'à l'extrémité de la queue. Il n'eft point veni- meux & n'a point de crochets mobiles. Le fommet de fa tête efl: garni de neuf grandes écailles qui for- ment quatre rangs : celles du dos font en lofange & relevées par une arête. Nous avons compte cent foixante-dix grandes plaques , & quatre-vingt-cinq paires de petites (l^J. Les couleurs du Serpent Demi-collier font très- agréables ; on voit fur fon dos , dont la couleur géné- rale eft brune , de petites bandes tranfverfales blanchâtres ôc bordées d'une petite raie plus foncée que le fond , (a) Le Collier. M. d'Aubentorit Encyclopédie méthodique. Col. Monilis. Linn. amphih. Serpent. (b) L'individu décrit par M. Linné avoit cent foixante-quatre grandes plaques , & quatre-vingt-deux paires de petites. l'-4 Histoire Naturelle le deflus de fa tête eft blanc , bordé de brun , & prcfente trois taches brunes & alongces ; mais ce qui lert fur-tout à le faire diftinguer , ce font trois taches rondes & blanches placées fur fon cou , & qui forment comme un demi-collier. Cette Couleuvre fe trouve non-feulement au Japon , mais encore en Amérique '(a). (a) M. Linné , d l'endroit cite. DES S E R P E N S, I75 LE L U T R I X (^). J_JES COULEURS de ce Serpent font peu nombreufes , mais forment un aflbrtiment aufTi agréable fig. 5. Ceraftcs piicatilis. 168, Laurend , Spécimen Medicum. (b) Séba, à l'endroit déjà cité. point II. J'f. IX /uu/. i-b' 1- Si??^-^^^ A. LE lîALl.j.LE SIFELEVK. a.ti/^^ =^ LE RÉGINE (^). V>'est un Serpent des grandes Indes, dont M.Linné a donné la defcription. Le deflus du corps de cette Couleuvre eft d'un brun plus ou moins foncé , &: le deiïbus eft varié de blanc & de noir. Elle a cent trente- fept grandes plaques & foixante-dix paires de petites. On fait qu'elle ne contient pas de venin , mais on ignore quelles font fes habitudes naturelles. (j) Le Régine. M. dAuhenton, Encyclopédie mùhodiqus. Col. Reginx. Lin. amphib. Serp. Muf' Ad. fr. p. z^ . tabu. i^ j fig, j. aa ij î88 Histoire Naturells LA BANDE-NOIRE (a). V_>/'est une des Couleuvres auxquelles plufieurs Na- turaiifles ont donné le nom de Serpent d'Efculape , que nous avons confervé uniquement à une efpèce des enviions de Rome. Elle n'efi: point venimeufe -^ AU ■^ki^^.^' 100 Histoire Naturelle L' A G I L E (a). (Jn n'a qu'a jeter les yeux fur cette Couleuvre, dont le corps elt très-menu relativement à fa lon- gueur , pour voir qu'elle doit mériter le nom d'yigile ; fes proportions très-déliées , annoncent , en effet , la vîtelîe 6c la légèreté de fes mouvemens. L*individu que nous avons décrit , iires de petites plaques. 58 del'AIidre. 170 20 de la Blanche, €C ij 204 HjsTOiiiE Naturellc L'A N G U LE U s E (-:). Vj'est de l'Afie que cette Couleuvre a été apportée en Europe. Elle n'eft point venimeufe & n'a point de crochets mobiles. Le defî'us de fa tête eft couvert de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs; celles que l'on voit fur le dos font ovales, un peu échancrées & relevées par une arête j mais on ne remarque aucune ligne faillante fur celles qui bordent les cotés. La couleur du deflus du corps eft blanchâtre , avec des bandes brunes, noirâtres dans leurs bords, anguleufes (Se plus larges vers le milieu de la longueur du corps que vers la queue ou vers la tête. Les grandes plaques préfentent des taches quarrées & difpofées alternati- vement d'un côté &L de l'autre; elles font communément au nombre de cent dix-fept; &: les paires de petites plaques au nombre de foixante-dix. Les individus de cette efpèce , que Ton a obfervés, n'avoient guère plus d'un pied de longueur. (û) L'Anguleux. Af. d'Aubentoa , Encyclopédie méthodique* Col. Angulatus. Linn. amphih. Serp. ^ Amœnit. amphib. Gillcnb. p. ^^g , N." 7. 5éh j mu/, z , tab. 75 , fg. j . DES S E R P Ê N S. 205 LA COULEUVRE DE MINERVE (a\ I i E Serpent étant pour les anciens Grecs un des emblèmes de la prudence, avoit étéconfacré à Minerve, qu'ils regardoient comme la déefîe de la fagefTe. Les Athéniens a voient gravé fon image autour des autels 6c des Itatues de cette divinité qu'ils avoient choifie pour la proteétrice de leur ville ; ils regardèrent la fuite d'un Serpent, qui s'échappa de leur citadelle , comme la marque du courroux de la déeffe ; (Se c'efl peut-être pour rappeller cette opinion religieufe, que M. Linné a donné le nom de Serpent de Minerve à la Couleuvre dont il eft queftion dans cet article. Nous croyons devoir d'autant plus le lui conferver, qu'un des fouvenirs les plus agréables & les plus touchans eft celui des fiècles fameux de la Grèce, où la belle Nature (Se la liberté ont produit tant de grands hommes, {a) Le vSerpent de Minerve. M.d'Auhenton j Encydop, méthodique > Col. Mincrvx. Linn» amphib. Serpenta Muf. Ad. fr. i , p. ^6, 20(J Histoire Naturells 6c les arts qui les ont immortalifés. Il eft heureux qu'un petit objet, revêtu d'un grand nom , puiffe quelquefois éveiller de grandes idées j ai que la vue d'une fimple Couleuvre , puifle retracer quelque image de l'ancienne Grèce, à ceux qui rencontreront ce foible Serpent fur les lointains rivages de l'Inde où il habite. La Couleuvre de Minerve eft d'une couleur agréable; le deiîiis de fon corps eft d'un vert de mer plus ou moins foncé, &: le long de fon dos règne une bande brune. On voit, fur la tête de ce Serpent^ trois autres bandes de la même couleur ; il a deux cent trente-huit grandes plaques , &. quatre-vingt-dix paires de petites. DES S £ R f £ N i. 207 LA P É T A L A I R E (a). VJn individu de cette efpèce fait partie de la coiledion du Roi ; il a un pied neuf pouces de lon> gueur totale, & fa queue , quatre pouces neuf lignes: il n'a point de crochets mobiles. Neuf grandes écailles couvrent le delîus de fa tète & font difpofées fur quatre rangs ; celles que l'on voit fur le dos font prefque ovales 6l unies. La couleur du defîus du corps eft noirâtre , avec des bandes très-irrégulières tranfver- fales tah. îz, Jîg, i ,^ tab. ao > fis- ^ • Séboj muj. ^, tab. tZy fi^. 3, 21^ Histoire Naturelle LE MALPOLE {a). C^ETTE ESPÈCE varie beaucoup fuivant les pays qu'elle habite : Nous allons la décrire d'après un indi- vidu confervé au Cabinet du Roi. Le deiîus de la tête du Malpole eft couvert de neuf grandes écailles , ôc le dos eft garni d'écaillés ovales & relevéespar une arête. Il a la langue très-longue Synopfîs,p. 55 ï. 224 Histoire T^ a t u r e i l s lies (Se Teclat brillant de l'or refplendiffent fur les écailles du Boiga , ainfi que fur les plumes de l'oifeau- mouche; & comme fi , en embclliirant ces deux êtres, la Naiure a voit voulu donner à l'art un modèle parfait du plus bel alfortiment de couleurs , les teintes les plus brunes , répandues fur l'un (Se fur l'autre , au mi- lieu des nuances les plus claires , font ménagées de manière à faire reifortir , par un heureux contralle , les couleurs éclatantes dont ils brillent. La tête du Boiga , aflez groile en proportion de fou corps, eft recouverte de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs. Ces neuf plaques , ainfi que les autres écailles qui garnirent le deffus de la tête de ce Ser- pent 5 font d'un bleu foncé & comme foyeux ; une bande blanche qui règne le long de la mâchoire fupé- rieure , relove cette eipace azuré , au milieu duquel on voit briller les yeux du Boiga , (Se qui relîbrt d'au- tant plus , qu'une petite bande noire s'étend entre le bleu (Se la bordure blanche. Tout le delfus du corps, jufqu'à f extrémité de la queue , eft également d'un bleu variant par reflets, (Se préfentant même , à cer- taines expolitions , le vert de f éméraude. Sur ce beau fond de faphir règne une efpèce de raie ou de chaî- nette que fon croiroit dorée par l'art , (Se qui s'étend jufqu'au bout de* la queue ; (Se non-feulement cette (Mpèce de riche broderie préfente l'éclat métallique de ïoï j lorique i'animal eft encore en vie ^ mais même lorfqu'il dssSerpens. 223 ïorfqu il a été confervé pendant long-temps dans Tef- prit-de-vin , on croiroit que les écailles , qui compofent cette petite chaîne , font autant de feuilles d'or appli- quées fur la peau du Serpent. Tout le delîbus du corps 6l de la tête eft d'un blanc argentin , féparé des cou- leurs bleues du dos par deux autres petites chames dorées qui , de chaque côté , parcourent toute la lon- gueur du corps. Mais Ton n'auroit encore qu'une idée imparfaite de la beauté du Boiga , fi l'on fe repréfentoit uniquement cet azur & ce blanc agréablement contraftés ôc rele- vés par ces trois broderies dorées ; il faut fe peindre tous les reflets du deflus & du deflbus du corps, voit manier fans crainte ce joli Serpent , l'entortiller autour de leur corps , le porter dans leurs mains innocentes , JiJkiJK<^?)iULU4, 229 'H* LA SOMBRE {a). O'i^ivANT M. Linné cette Couleuvre a beaucoup de rapports, par fa conformation, avec le Boiga ; mais fes couleurs font auffi fombres &: aufli monotones que celles du Boiga font brillantes & variées. Elle eft d'un cendré mêlé de brun , ôc derrière chaque œil , on apperçoit une tache brune 6c alongée. Elle a ordi- nairement cent quarante-neuf grandes plaques (Se cent dix-fept paires de petites. (a) Le Sombre. M. d'Aub^ton , Encyclopédie mùhodiquc. Col. Fufciis. Linn. amphib. Serpent. Muf, Ad.fr, t , p' SX, tab. ijjfig. is HlSTOTRS N^TURSZIS ^ LA SATURNINE («). Lj a couleur de cette Couleuvre eft comme nua- geufe <5c niclée de livide & de cendré ; fa tête eft couleur de plomb , fes yeux font grands , ETTE Couleuvre reflemble beaucoup à la Satur- nine j par les diverfes nuances qu'elle préfente. Cha- cune des écailles qui garniffent le deflus de fon corps eft couleur de plomb & bordée de blanc ; le delTous de fon corps eft blanchâtre. Elle habite dans les Indes , comme la Saturnine ; mais un de fes cara(fi:ères diftinc- tifs eft d'avoir le dos relevé en carène ; & de-là vient le nom que lui a donné M. Linné. Elle a communé- ment cent cinquante-lept grandes plaques (Se cent quinze paires de petites. ^ ( <2 ) Le Caréné. M. dAuhenton, Encyclopédie méthodique* Col. Carinatus. Lin. amphib. Serp, Muf. Ad.fr, p- 31' 232 HtsTOixE N A T V R n i L p. LA DÉCOLORÉE (a). \^ETTE Couleuvre reflemble beaucoup au Boiga par fa conformation , ainfi que la Sombre ; mais elle n*a point , non plus que cette dernière , les couleurs éclatantes ni la riche parure du Boiga. Ses nuances font cependant agréables ; elle eft d'un bleu clair mêlé de cendré , &: les écailles qui recouvrent fes rftâ- choires font blanches. On la trouve dans les Indes , de même que le Boiga 6c la Sombre. Elle a ordinai- rement cent quarante-fept grandes plaques &. cent trente-deux paires de petites. ( ^ ) Le Décoloré. M. d'Aubenton , Encyclopédie méthodique, Col, Exoletus. Liim. amphib. Serpent.' JAuf, Ad. fr. i , p. S4i ^^^' 'O' fiS' ^' J^atrix Exolcta , i6o, Laurentij Spécimen Medicum. ^^ LE PEUE. DES S E R P B !f S. 233 ■H ""!ië^ — ^ LE P É L I E (a). JVa. Linné a fait connoître cette efpèce de Cou- leuvre, dont un individu faifoit partie de la collection de M. le Baron de Géer. Elle eft brune derrière le fommet de la tête >^.... - . ■ LA CUIRASSÉE {a). v> 250 Histoire Naturbzls LA SYMMÉTRIQUE. JLje nom de cette Couleuvre défîgne l'arrangement très-régulier de fes couleurs. Le deflus de fon corps eft brun , 6c de chaque côté du dos , Ton voit une rangée de petites taches noirâtres, qui s'étend jufqu'au tiers de la longueur du corps. Le deflbus de la queue eft blanc; le deffous du ventre eft de la même couleur, mais préfente des bandes &. des demi-bandes tranfver- fales &. brunes, placées avec beaucoup de fymmétrie. Cette Couleuvre n'eft pas venimeufe; elle a neuf grandes écailles fur la tête j !jB/gfSÏiJA. n ir ' '>ii LA TROIS-R AI ES. ^ous DONNONS ce nom à une Couleuvre d'Afrique, dont le deflus du corps préfente, en effet, trois raies longitudinales ; elles partent du mufeau , & s'étendent jufqu'au-delTus de la queue; la couleur du fond, qu elles parcourent , eft d'un roux plus ou moins clair. Neuf grandes écailles garniflent le fommet de la tête ; les mâchoires ne font pas armées de crochets mo- biles , 6cles écailles du dos font en lofange ôc unies. Un individu de cette efpèce , confervé au Cabinet du Roi , a un pied cinq pouces fix lignes de longueur totale, deux pouces huit lignes, depuis l'anus, jufqu'à l'ex- trémité de la queue, cent foixante-neuf grandes pla- ques, & trente-quatre paires de petites. Tcvn jr ZV Jl/// /'<7,/ ^',v )M«Vt S '^^ .1 }» LE D A B O I E {/), Voici une de ces efpèces remarquables de Ser- pent , que la fuperftition à divinifées. Cell dans le Royaume de Juida, fur les côtes occidentales d'Afrique, où elle eft répandue en très-grand nombre , qu'on lui a érigé des autels; & il femble que ce n'eft pas la terreur qui courbe la tête du Nègre devant ce Rep- tile, puifquil n'eft redoutable, ni par fa force, ni par aucune humeur venimeufe. Selon plufieurs Voya-» geurs , le Daboie eft remarquable par la vivacité de fes couleurs (Se par l'éclat de fes écailles. Le defTus du corps eft blanchâtre , 6c couvert de grandes taches ovales, plus ou moins ronfles, bordées de noir ou de brun , 6c qui s'étendent fur trois rangs, depuis la tête jufqu'au - deflus de la queue. Suivant le Voyageur Eofman , le Daboie eft rayé de blanc , de jaune 6c de brun ; 6c fuivant des Marchais, le dos de ce Ser* ( j ) Le Serpent Idole. Defcription du Cahmt ds Drefdc , par tiUnburs, 1755. ZSd Iil$TOJRE N ^ T U R S L Z S peut préfente un mélange agréable de blanchâtre qui en fait le fond , 6l de taches ou de raies jaunes , brunes &l bleues, ce qui fe rapproche beaucoup des teintes indiquées par Bofman, Juida étant prête à livrer bataille à celle d'Ardra , il fortit de celle- Jî ci un gros Serpent qui fe retira dans l'autre -, non-feulement fa >5 forme n'avoit rien d'efirayant , mais il parut fi doux & Il privé , j> que tout le monde fut porté à le circiler. Le grand Sacrificateur le >î prit dans Tes bras & le leva pour le faire voir à toute l'armée. 5j La vue de ce prodige fit tomber tous les Ncgres à genoux -, ils »> adorèrent leur nouvelle Divinité , & fondant fur leurs ennemis 5? avec un redoublement de courage , ils remportèrent une viéloire ïj complète. Toute la nation ne manqua point d'attribuer un fuccès îj fi mémorable à la vertu du Serpent : il fut rapporté avec toute >j (orte d'honneurs •, on lui bâtit un Temple , en aiïîgna un fond j> pour /il fivbfiftance , &: bientôt C€ nouveau Fétiche prit Tafccndant 3> fur toutes les anciennes Divinités : fon culte ne fit enfiiite qu'aug- it ipenter à proportion des faveurs dont on fe crut redevable à h >ï proteAion. Les trois anciens Fétiches avoient leur département »î réparé ; on s'adrefioit à la mer pour obtenir une heureufe pêche , n aux arbres pour la famé , & à i^Agoye pour ks confdis i mais le DES S E R F E N S. 2^<) Le culte des animaux qui ont infpiré une vive terreur , n'a été que trop fouvent fanguinaire ; on n'a facrifié que trop fouvent des hommes dans leurs Temples ; le Serpent - Dieu des Nègres , n'ayant ja- mais fait éprouver une» grande crainte , n'a obtenu que des facrifices plus doux , mais que fes Prêtres ne ceflent de commander avec une autorité defpotique. L'on n'immole point des hommes devant le SerpeRt- Daboie , mais on livre à fes Miniftres les plus belles fles jeunes filles du Royaume de Juida. Le prétendu Dieu, que l'on nomme le Serpent Fétiche , ce qui fignifie VEtre confervateur ^ a un Temple aufli magnifique que le peut être un bâtiment élevé par l'art groflier des Nègres (a). Il y reçoit de riches offrandes , on lui pré- 15 Serpent préfide au commerce, à la guerre, \ l'agriculture, aux >î maladies, à la ftérilité , &:c. Le premier édifice qu'on avoit bâti »> pour le recevoir parut bientôt trop petit -, on prit le parti de lui •> élever un nouveau Temple , avec de grandes cours &: des appar- >j temens fpacreux -, on établit un grand Pontife & des Prêtres pour j> le fervir. Tous les ans , on choifit quelques belles filles qui lui Ton* »> confacrées. Ce qu'il y a de plus remarquable , c'efl: que les Nègres »» de Juida font peifuadés que le Serpent qu'ils adorent aujourd'hui, •95 cfl: le même qui fut apporté par leurs ancêtres , & qui leur fit •' g-^g'"'^^ ^^^^ gloricufe victoire, ^j Hifioire générale des Voyages , livre zo j édu. in- 12 , torn. t^ , pag. :j6'^ & /àiy. (a) îhid. p- 270 & juiv. h k LJ 2.'^0 H I S T O J R K l'^ATURELLE fente des étofies de foie, des bijoux, les mets les plus délicais du pays , & même des troupeaux ; auffi les Prêtres qui le fervent, jouirent -ils d'un revenu confidérable , pofsèdent - ils des terres immenfes , J. Ce Serpent n'étant pas venimeux, félon M. Linné, ne doit pas être confondu avec une Couleuvre d'E- gypte , qui porte auffi le nom d'Haje , 6l qui con- tient un poifon très-aélif La force de ce venin a été reconnue par M. Forskal ; mais ce Naturalise n*a point donné la defcription de l'Hare^ dont il a parlé (cj. (a) L'Haje. M. d^Aubenton , Encyclopédie méthod*que. Col. Hajc. linn. amphib. Serpent. Colubcr Scutis abdominalibus , 206 , Squamis caudalibiis , 60. BûJpIquiJIj it. 312. j nP 6z. (b) M. Linné a écrit que i'Haje avoit deux cent fept grandes ph- ques, & cent neuf paires de petites. (c) Coluber Haje-Narcher,/;<7r/€j Arabes. Defcriptiones ammaliurrij 3?. ForskiU* amphib, 8* 270 HiSTOXRE Î^ATURELLE ^ j>^=^di£S^:y^j^iiA. LA MAURE (a). l^LLE A ÉTÉ AINSI APPEL LÉE, à caufe' de fes couleurs , & parce qu'elle fe trouve aux en- virons d'Alger. M. Brander envoya à M. Linné un individu de cette efpèce. Le deflus de fon corps eft brun, avec deux raies longitudinales^ plufieurs bandes tranfverfales & noires s'étendent depuis ces raies , jufqu'au-deflbus du corps, qui eft noir. La Maure n'a point de crochets mobiles ; on voit fur fa tête neuf grandes écailles, & fur fon dos, des écailles plus petites & ovales : ces écailles du dos font relevées par une arite , dans un individu de cette efpèce , qui fait partie de la colledion de Sa Majefté (b). ( tf ) Le Maure. M. d'Auùenton , Encyclopédie méthodique. Col. McLiirus. Linn. amphib. Serpent. [b) Cette Couleuvre a communément cent cinquante-deux grandes plaques & foixante-fix paires de petites. ^Sf^ DES S E R P E N S. ZJ l LE s I B O N (a). J_jES Hotte NTOTS ont nommé ainfi un Serpent qui fe trouve dans le pays qu'ils habitent , ainfi que dans plufieurs autres contrées d'Afrique. Le delTus du corps de cette Couleuvre eft d'une couleur brune , mêlée de bleu; ôc le deflbus eft blanc, tacheté de brun. Des écailles rhomboïdales garnilfent Ton dos; fa queue eft courte & menue. Cette Couleuvre a ordi- nairement cent quatre-vmgt grandes plaques, &. qua- tre-vingt-cinq paires de petites. ( j ) Le Siboii. M. d* Aubenton , Encyclopédie méthodique. Col. Sibon. Linn. amphib. Serp. Lin. Amœnit. Muf. Princip. p. £8^ ^ ^z. Colubcr Sibon , 2iO. Laurenti , Spécimen Medicum. Le vSibon. Dicîionnaire d hijî. natur. par M. Valmont de Bomare. Séba, muf. i , tab, 14 i fig- 4. «M» zjz Histoire Natvksizb LA D H A R A (^), Vj'est dans la partie de l'Arabie, qu'on a nommée heureuie , c'eil dans les fertiles contrées de l'Yémen , que fe trouve cette Couleuvre. Sa tête eft couverte de neuf grandes écailles, difpofées fur quatre rangs j fon mufeau eft arrondi j fon corps eft menu; Ôl toutes {es proportions paroiflent aufîi fveltes qu'elle eft inno- cente (Se douce. Elle n'a point de couleurs brillantes, mais celles qu'elle préfente , font agréables. Le deflus de fon corps eft d'un gris un peu cuivré; toutes les écailles font bordées de blanc ; &: c'eft aufti le blanc qui eft la couleur du deflbus de fon corps. M. For- skal l'a fait connoître : l'individu qu'il avoit obfervé, n'avoit pas deux pieds de longueur; mais le Voyageur Danois foupçonna que la queue de cet animal avoit été tronquée; il compta deux cent trente-cinq grandes plaques, & quarante-huit paires de petites fous !• corps de cette Couleuvre. (a) Dhara , par les Arabe?. Colubcr Dhara. Defcripùoncs animalium Pétri Forskal Amphihia. LA SCHOKARI. DES S E R P E N S, 2J'^ LA SCHOKARI {a). v^ETTE Couleuvre fe trouve dans l'Yémen, ainfi que la Dhara ; elle fe plaît dans les bois qui croiflent fur les lieux élevés. Sa morfure n'eft point dangereufe , & M. Forskal , qui l'a décrite , n'a vu fes mâchoires garnies d'aucun crochet mobile. Son corps eft menu ; elle parvient ordinairement à la lon- gueui^ d'un ou deux pieds , & fa queue n'a guère alors que la longueur de cinq ou fix pouces ; fa tête eft cou- verte de neuf grandes écailles, difpofées fur quatre rangs. Le deflus de fon corps eft d'un cendre brun , planche 6q. Nous avons déjà prévenu qu'il ne falioit pas confondre cette efpèce avec celle à lacpielle nous avons donné le nom de Chafekt. {b) Catejhy i vol z^pag- 60, 3 E s S E R P E N S, 2^ ^ eft en tout conformé , de manière à pouvoir parcou- rir les rameaux des arbres les plus élevés, avec au- tant de rapidité, que la plupart des Couleuvres qui vivent dans les forêts & fur les plus hautes branches, tant il eft vrai que les habitudes des animaux font le réfultat j non-feulement de leur conformation , mais de plufieurs circonftances qu'il eft fouvent très-difficile de deviner. Le deflus du corps de la Mouchetée , eft d'un gris livide, (Se préfente de grandes taches d'un rouge très- vif, arrangées longitudinalement j on voit de chaque côté un rang de taches jaunes, qui correfpcndent aux intervalles des taches rouges, (Se fouvent une bande longitudinale noire. Le deffous du corps préfente des taches noires, quarrées, (Se placées alternativement à droite &. à gauche. Cette efpèce n'eft pas venimeufe ; elle a ordinaire- ment deux cent vingt-fept grandes plaques, 6e foixante paires de petites. an ij 284 Histoire Naturelle LA CAMUSE (^). IVi. LE Docteur Garden a fait connoître cette efpèce , qu'il a obfervée dans la Caroline , (Se dont il a envoyé un individu à M. Linné. Elle a la tête arrondie , relevée en bofle , & le mufeau court , ce qui l'a fait nommer par M. Linné , Coluber fimus , Couleuvre Camuje. On voit , entre les yeux de ce Ser- pent , une petite bande noire 6l courbée ; cSc fur le fommet de fa tête , paroît une croix blanche , mar- quée au milieu d'un point noir. Le deffus du corps eft varié de noir & de blanc, avec des bandes tranf- verfales de cette dernière couleur, »i5;^0=2Ai». :> LA PONCTUÉE (a). Vv/ETTE CouLEUV^RE préfente ordinairement trois couleurs ; le deffus de fon corps eft d'un gris cendré , le delTous jaune, &., fous le ventre, on voit neuf petites taches ou points noirs , difpofés fur trois rangs de trois points chacun. Cette efpèce habite la Caroline, où elle a été obfervée par M. le Doéleur Garden. La Ponduée a cent trente-fix grandes plaques, (Se quarante-trois paires de petites. {a) Le Pondue. M- dAubenton , Encyclopédie méthodiqiie^ Col. Pimdatus. Linn. amphibia Serp, 2o8 H T i T O 1 R F. 'N A T U !t B t t S LE B L U E T {a). V_>'est en Amérique qu'on trouve ce Serpent, dont les couleurs prclentent un aflbrtiment agréable 6c , pour ainfi dire , clcgant. Le dcffus de fon corps eft blanc , QO 290 Histoire Naturelle longueur , il n'eft point venimeux , mais vorace , &: il dévore tous les petits animaux, trop foibles pour lui réfîlter. Sa tête eft petite , en proportion de fon corps; elle eft couverte de neuf grandes écailles , (Se celles du dos font ovales &: relevées par vme arête Qa). {a) Le Vampum a cent vingt-huit grandes plaques & foixante-rcpt paires de petites. Un jeune individu de cette efpèce , confervé au Ca- binet du Roi , a un pied dix pouces de longueur totale , & fa queue cft longue de fix pouces. D s s S E R P E ir S, 2pi LE C O B E L (.2), i^ETTE Couleuvre fe trouve en très -grand nombre en Amérique. Elle eft d'un gris cendré , «ETTE Couleuvre habite la Caroline , ainfi que Saint-Domingue, d'où un individu de cette efpèce a été envoyé au Cabinet du Roi. Ces noms de diverfes parties de l'Amérique, voifmes des Tropiques, retra- cent toujours l'image de terres fécondes , qu'une hu- midité abondante, & les rayons vivifiants du foleiJ couvrent fans celTe de nouvelles produélions bien plus précieufes ôc moins funeftes , que les métaux trop recherchés qu'elles cachent dans leur fein. L'art de l'homme ne doit , pour ainfi dire , dans ces terres fer- tiles, que modérer les forces de la Nature. Ce qui appars tient à ces climats fa vorifés, attirera donc toujours l'atten- tion • nous n'avons pas befoin de cherchor à l'environner d'ornemens étrangers, pour faire defirer de le connoître; (Se les perfonnes même qui n'auront pas réfolu de fuivre l'Hiftoire naturelle jufques dans fes petits rameaux , feront toujours bien aifes d'obferver, en quelque forte, de près, tous les objets que l'on rencontre dans ces belles & lointaines contrées. {a) L'Annellée. M. cAubentoa ^ Encyclopédie méthodique- Col. Doliatus. Linn. amphib. Serp. DUS S E R P E N S. ^ 9 S L'Annellée eft d'un blanc ordinairement allez écla- tant, &L préfente des bandes tranfverfales noires, ou prefque noires, qui s'étendent fur le ventre, & for- ment des anneaux autour du corps; mais la partie fupérieure & la partie inférieure de ces anneaux ne fe correfpondent pas exaélement. Quelquefois une petite bande longitudinale, d'une couleur très-foncée, règne le long du dos; le cou eft blanc, le defllis de la tête, prefque noir, & garni de neuf grandes écailles, & le dos eft couvert d'écaillés unies & en lofange. Un individu de cette efpèce , qui fait partie de la colleélion du Roi , a fept pouces quatre lignes de longueur totale, & un pouce cinq lignes, depuis l'anus jufquà Textrémité de la queue. L'Annellée n'a point de crochets mobiles (a). ( a ) Elle a le plus fouvent cent foixante-quatrc grandes pLiqiics , & quarante- trois paires de petites. 296 HisTOtRS Naturelle L' A U R 0 R E {a). X->ES COULEURS de cette Couleuvre peuvent la faire diflinguer de loin; une bande longitudinale, d'un beau jaune, règne au-deflus de fon corps, 6c paroît d'autant plus vive_, que le fond de la couleur du dos eft d'un gris pâle , & que fouvent , chaque écaille comprife dans la bande, efl: bordée d'orangé. Le deffus de la tête eft jaune, avec des points rouges, & c'efl ce mélange d'orangé, de rouge &: de jaune, qui a fait donner à la Couleuvre Aurore le nom qu'elle porte. Ce Serpent fe trouve en Amérique, (Se a cent foixante - dix - neuf grandes plaques , (Se trente -fept paires de petites. {a) L'Aurore. M. d' Aubenton y Encyclopédie méthodique. Col. Aurora. Linn, amphib. Serpent, Miif. Ad. fr. p. s.£ t tab. i^ , fig. z. Cer.iftes Aurora. 169 , Laurenti j Spécimen Medicum, Jaculus. Séba , muf. Zj tab. 78 ^ fig j. LE DARD. I> E s S T. R P B y S. 297 LE DARD {a). i^ETTE Couleuvre a beaucoup de rapports, fuivant M. Linné , avec la rayée. Elle ell: d'un gris cendré , avec une bande noirâtre , dont les bords Ibnt d'un noir foncé , & qui s'étend au-deHus du dos , depuis le mu- feau jufqu'à l'extrémité de la queue. Une bande fem- blable, mais plus étroite, règne de chaque côté du corps , dont le deiïbus efi: blanchâtre. Ce Serpent a été vu à Surinam (b). 11 eft bon d'obferver que ce nom de Dard ( Jaculus ) a été donné à plufieurs Serpens, tant de l'ancien que du nouveau Monde , à caufe de la faculté qu'ils ont de s'élancer , pour ainfi dire , avec la rapidité d'une flèche. >( j ) Le Dard. M, d'Aubenton , Encyclopédie mcihodique. Col. Jciciilatrix. Linn. amphib. Serp. Gronov. muf. 6*^ , N." 16. Xcquipilcs. Séba , muf. z , tab. i y jig. g. (/>) Le Dard a cent foixante-trois grandes plaques & foixante-dix- fept paires de petites. Serpens , Tome IL p p 20 8 Histoire Naturelle LA LAPHIATI {a). X EL EST LE NOM que l'on a donné , dans l'Amé- rique méridionale , à cette Couleuvre du Bréfil , dont les couleurs font très-belles, fuivant Séba. M. Linné qui l'a décrite , lui en attribue de moins brillantes ; mais, peut-être, les nuances de l'individu qu'il a ob- fervé 5 avoient-elles été altérées. Selon ce NaturaliUe, la Laphiati eft grife , avec des bandes tranfveriales blanches , qui fe divifent en deux de chaque côté. Si les quatre extrémités de ces bandes fe réunifient avec celles des bandes voifmes, la diftribution de cou- leurs indiquée par M. Linné, fera à-peu-près fem- blable à celle dont parle Séba : mais ce dernier Au- teur fuppofe du roux à la place du gris , 6c du jau- nâtre à la place du blanc. Le fommet de la tète de la Laphiati eft blanc. Cette Couleuvre a cent quatre-vingt-quatre grandes plaques, & foixante paires de petites. (a) Li Lofange. M. d'Aubenton , Encyclopédie méthodique. Col. AuIicLis. Linn. amphib. Serp. Muf Ad. fr. i , p. ZQ , tab. iz, fig. a. Natrix Aulica, 148 , Laurenti^Specimen Medicum. Séba , muf i , tab. gi j fig. 5. BBS S E R P S y S. 299 LA NOIRE ET FAUVE fa). JLiE NOM de cette Couleuvre défigne fes couleurs; fon corps eft entouré, en effet , de bandes tranlver- fales noires , ordinairement au nombre de vingt-deux , ETTE Couleuvre habite rAmérique. Le deÏÏus de fon corps eft d'une couleur blanchâtre , avec des taches brunes, arrondies, & réunies deux ou trois en- femble, en plufieurs endroits; on en voit deux derrière les yeux. Le defîous de fon corps eft d'un blanc, tirant plus ou moins fur le roux. Elle a le fommet de la tête garni de neuf grandes écailles, difpofées fur quatre rangs , le dos couvert d'écaillés liffes àa ovales , cent quatre-vingt-dix grandes plaques , 6c quatre-vingt- feize paires de petites. La Blanche 6c Brune n'a point de crochets mo- biles. Un individu de cette efpèce , confervé au Ca- binet du Roi , a un pied fix pouces de longueur totale, 6c fa queue eft longue de quatre pouces (ix lignes. ( ^ ) Le Bai-roiigc. M. d' Aubenton , Encyclopédie méthodique. Col. Annullatus. Linn. amphib. Serpent. Id. Amœnit. amphib. Gillenb. p. ^^^j. ^gj & muf. princ. p. ^86, 54. Séba , muf a , tab. 98 , fi g. z. LA VERDATRE DES S E R P E ^ S» 313 LA VERDATRE ('ij. JLjES couleurs de cette Couleuvre font très-agrëables, mais fa douceur eft encore plus grande. Le delTous de fon corps eft d'un vert plus ou moins clair, on plus ou jnoins mêlé de jaune ; le deflus eft bleu , fuivant M. Linné (5) , (Se vert, fuivant Catelby, qui l'a obfervée dans le pays qu'elle habite. C'eft dans la Caroline qu'on Ja rencontre. Auffi déliée, auiîi agile que le Coiga, elle peut, comme lui, parcourir les plus légers rameaux des arbres les plus élevés ; ôc c'eft fur les branches qu'elle pafte fa vie , occupée à pourfuivre les mouchus 6c les petits infeéles dont elle fe nourrit. Elle eft fi fami- lière, 6c l'on fait fi bien, dans la Caroline, combien peu elle eft dangereufe, que, fuivant Catefl^y, on fe plaît à la manier, & que plufieurs perfonnes la por- tent fans crainte dans leur fein. N'étant vue qu'avec - — , iij^ (a) Le Verdàtre. M. cTAubenton, Encyclopédie méthodique. Col. ^ftivus. Linn. amphib. Serpent. The Grcen Snake , le Serpent vert. Catefby , Carol. z , planche 57. ( 3 ) M. Linné cite , au fujct de cette Couleuvre , M. le Dodeur Garden , qui \'x vue dans îa Caroline. SerpenSj Tome JI, rr 314 Histoire I^atvrslle plaifir, on ne cherche pas à la détruire; aufli efl- elle très-commune dans la plupart des endroits garnis d'arbres ou de buifîons ; E Serpent a la tête très-gro/Te à proportion du corps : elle eft d'ailleurs prefque globuleufe, fes angles étant peu marqués, ETTE Couleuvre eft d'une couleur livide, avec des bandes tranfverfales brunes, 6c des points de la même couleur, difpofés de manière à former des lignes. Le deflbus de fon corps préfente des taches brunes, comme les points & les bandes tranfverfales, prefque carrées, & placées fymmétriquement. On voit fur la queue une raie longitudinale, 6c couleur de fer. Ce Serpent qui n*eft remarquable, ni par fa con- formation , ni par fes couleurs, habite en Amérique^ 6c a cent quarante grandes plaques, 6c vingt -deux paires de petites. ■■ — ■ '■ ' ■ I I- I Il I ^ (a) Le Cilcmar. M- d'Aubenton ^ Encyclopédie méthodique. Col. Calamarius Linn. amphih. Serpent. ]^iuf. Ad. fr. i , p. z^y tah. 6 , fig. _j. Anguis C.ilamaria, 127 , Laurenti , Spécimen. Medicurm ^^ n s s S s R p s tf s. 3ip L'O V I V O R E (a). IVX. Linné a donné ce nom à une Couleuvre d'A- mérique , dont il n'a fait connoitre que le nombre des plaques; elle en a deux cent trois, 6c foixante- treize paires de petites. Il cite, au fujet de ce Ser- pent , Kalm, fans indiquer aucun des Ouvrages de ce Naturalise, dk Pifon , qui, félon lui, a nommé rOvivore Guinpuaguara , dans fon Ouvrage, intitulé: Medicina Brafdienjîs. Pifon y dit , en effet , que l'on trouve, dans l'Amérique méridionale, un Serpent qui fe nomme Guinpuaguara'^ mais on ne voit, dans Pifon , ni dans Marcgrave, fon Continuateur, aucune defcrip- tien de ce Reptile , ni aucun détail relatif à fes habi- tudes. M. Linné a vraifemblablement nommé cette Couleuvre Ovivore , pour montrer qu'elle fe nourrit d'œufs , ainfi que plufieurs autres Serpens (Se qu'elle en ell même plus avide. ( û ) Le Guimpe. M. d'Aubenton , Encyclopédie méthodique. Col. Ovivorus. Lin. amphib. Serp. ^2C Histoire Naturezis LE FER-A-CHEVAL («), O N VOIT, fur le corps de cette Couleuvre , un grand nombre de taches rouffes, difpofées fur un fond de couleur livide. Le deffus de la tète préfente des taches en croiffant, l'entre -deux des yeux une bande tranfverfale &l brune, & l'occiput une grande tache en forme d'arc ou de fer -à-cheval. Telles font les couleurs de ce Serpent d'Amérique, qui a deux cent trente - deux grandes plaques Qf M. le Comte de Rafbumowsky. Laufanne , tjSg , vol, i , pag. tzz^ flanche 6 y kttres a & L DES Serpent. 325 qui eft couvert de neuf grandes écailles (a). Les yeux font noirs, petits, animés, 6c l'iris eft rouge. On a rencontré la Chatoyante auprès des eaux ou dans des foffés humides. M. le Comte de Rafoumowsky ne la regarde pas comme venimeufe. {a) La Chatoyante a depuis cent cinquante-fix jufqu'à cent foixante* une grandes pliqiics , & cent treize paires de petites. 326 Histoire Naturelle LA SUISSE {a). kJest m. le Comte de Rasoumow sky qui a faît connoître cette Couleuvre,* il l'a nommée Couleuvre vulgaire; mais, comme cette épithète de vulgaire a été donnée à pluiieurs efpèces de Serpens , nous avons cru ne pouvoir éviter toute confufion, qu^en défignant, par un autre nom, le Reptile dont nous traitons dans cet article. Nous l'indiquons par celui du pays où il a été oblervé. Il eft d'un gris cendré, avec de petites ^ raies noires fur les côtés j & l'on voit fur le dos une bande longitudinale, compofée de petites raies tranfver- fales, plus étroites & d'une couleur plus pâle; le deffous du corps eft noir avec des taches d'un blanc bleuâtre,, beaucoup plus grandes fous le ventre que fous la queue (b). {a) La Couleuvre vulgaire. Hijl. natur. du Mont-Jorat & de fis environs y par M. le Comte de Rafoumowsky ^ tom. i j p. izi &• p. z88. (b) Les écailles du dos de la Couleuvre Suiffe font ovales & rele- vées par une arête -, elle a jufqu'à cent foixante-dix grandes plaques , ^ cent vingt-fept paires de petites» DES S E R P E N S. 327 La Couleuvre SuifTe parvient julqu'à trois pieds de longueur; elle paroit aimer le voifinage des eaux & les ombres épaifles; on la trouve dans les folies E s S E R P B N S, 329 LA TACHETÉE- iNo us DONNONS cc nom à une Couleuvre de la Louifiane , dont le deflus du corps eft blanchâtre, avec de grandes taches en forme de lofange , quelquefois irrégulières, d'un roux plus ou moins rougeâtre, 6c bordées de noir ou d'une couleur très -foncée. On voit fouvent, depuis le cou jufqu'au quart de la longueur du corps, une double rangée de ces taches, difpofées de manière à former une raie en zig-zag; le ventre eft blanchâtre ôl quelquefois tacheté. Cette Couleuvre n'eft point venimeufe ; elle a neuf grandes écailles fur le fommet de la tête; des écailles hexagones, & relevées par une arête fur le dos; cent dix -neuf grandes plaques 6c foixante-dix paires de petites C^) ' Il paroît qu'elle eft de la même efpèce que le Serpent figuré dans Catelby (tom. 2, planche 55). (a) Une Couleuvre Tachetée, confervée au Cabinet du Roî, x deux pieds de longueur totale, & fa queue cil longue de cinq pouccb quatre lignes. Serpcns , Tome IL 1 1 ■330 HlSTOIRT^ N^TUÏÏFIZÊ Ce Reptile fe trouve dans la A'irginieôc dans la Caroline, où on l'appelle Serpent de bled ^ a caui'e de la reflemblance de fes couleurs avec celles d'une efpèce de maïs ou de bled d'Inde, & où il pénètre quelquefois dans les h'dûe - cours pour fucer les œufs. DES S E R P £ N S. 331 -a«.. .1 ■ ^T LE TRIANGLE. iNous NOMMONS ainfi cette efpèce de Couleuvre, parce qu'on voit fur le fommet de la tête , qui eft garni de neuf grandes écailles , une tache triangulaire , chargée, dans le milieu, d'une autre tache triangulaire plus petite, & d'une couleur beaucoup plus claire ou quelquefois plus foncée. Des écailles unies LA R É T I C U L A 1 R E. Vjette Couleuvre de la Louifiane reffemble beaucoup par fes couleurs à l'Ibiboca ; les écailles que l'on voit fur la partie fupérieure de fon corps, font blanchâtres , ôl bordées de blanc ; comme ces bordures fe touchent , elles forment une forte de réfeau blanc au travers duquel on verroit le corps de l'animal ; &L voilà pourquoi nous l'avons nommée la Réticulaire. Elle ell diftinguée de l'Ibiboca par plufieurs caradères, & fur -tout par le nombre de fes plaques, trop difierent de celui des plaques de ce dernier Serpent, pour que ces deux Couleuvres appartiennent à la même efpèce. Parmi les Réticulaires que nous avons décrites , nous en avons vu une qui eft confervée auCabinet du Roi , & qui a trois pieds onze pouces de longueur totale, &L dix pouces depuis l'anus jufqu'à l'extrémité de la queue (^). » ■ — — — »^-»» É II. Il ■ (a) Les mâchoires de la Rcticulahre ne font point armées de cro- chets mobiles ; elle a la tcte couverte de neuf grandes écailles j le dos garni d'ccaiilcs unies & en lofange -, deux cent dix-huit grandes plaques, & quatre-vingt paires de petites. 334 Histoire Naturelle LA COULEUVRE A ZONES. CjE Serpent eft blanc par-deflus & par-defibus, avec des bandes tranfverfales plus ou moins larges, d'une couleur très -foncce qui, comme autant de Zones, le ceignent ôa font tout le tour de fon corps. On voit, dans les intervalles blancs , quelques écailles tachetces de roufsâtre à leur extrémité ; (Se toutes celles qui garnifîent les lèvres ou le deffus de la tète , font blanchâtres, 6l bordées dé roux ou de brun. La Couleuvre à Zones a beaucoup de rapports avec l'Annellée 5 &l avec la Noire &l Fauve j mais, indépendamment d'autres différences, elle eft féparée de la première par la difpofiiion de fes couleurs, 6c de la féconde par le nombre de fes plaques. Elle n'eft pas venimeufe (^). ( a ) Une Couleuvre à Zones , qui fait partie de la collcdion cîu Roi , a neuf grandes écailles fur le fommet de la tctc , des é«illcs rhombo'idales & unies fur le dos , un pied de longueur totale , un pouce fix Ifgnes depuis l'anus jufqu'à l'extrcmitc de la queue , ctnt fo;xaate-cinq grandes pkques > & trente-cinq paires de petites. DES S E F P i: N S. 335 LA ROUSSE. V^ETTE Couleuvre a le dcÏÏus du corps d'ua roux plus ou moins foncé, 6c le defîbus blanchâtre; c eft de la couleur de fon dos que vient le nom que nous avons cru devoir lui donner; elle n'eft point venimeufe, mais nous ignorons quelles font fes habi- tudes naturelles. Nous avons décrit cette efpèce d'après un individu confervé au Cabinet du Roi , <5c qui a un pied cinq pouces quatre lignes de longueur totale, éc trois pouces depuis l'anus jufqu'à l'extrémité de la queue. La Roufle a neuf grandes écailles fur la partie fupérieure de la tête, le dos couvert d'écaillés rhom- boïdales 6c unies, deux cent vingt - quatre grandes plaques 6c foixante-huit paires de petites. Nous ne favons pas quel eft le pays où on la trouve. •>^é^ 3 3^ Histoire Natureils LA LARGE-TÊTE. N ous NOMMONS ainfi cette Couleuvre parce que fa tête , un peu aplatie par-deflus 6c par-delTous , eit très-large à proportion du corps. C'eft M. Dombey qui l'a apportée de l'Amérique méridionale au Cabinet du Roi. La couleur du deflUs du corps de ce Serpent eft blanchâtre , avec de grandes taches irrégulières , d'une couleur très-foncée, (Se qui fe réunifient en plu- iieurs endroits le long du dos, &. fur- tout vers la tête ainfi que vers la queue; le defîbus du corps eft également blanchâtre, mais avec des taches plus petites, plus éloignées l'une de l'autre, & difpofées longitudina- lement de chaque côté du ventre. Le mufeau de cette Couleuvre eft terminé comme celui de plufieurs Vipères venimeufes, par une grande écaille relevée, prefque verticale, pointue par le haut, & échancrée par le bas ; cependant elle n'a point de crochets mobiles, .7 ^'^^- ^^» fig. i,z ; & muf. X , tab. jj , fig 4 Ç^ s ^ ^^^- 9^ ^ fie- ^ » ^^^' 99 , fig. i j Zj tab. 1 00 1 fig. i t tab. i o/f. , fig. i . Conftridlor forme fi fTimus , 235. Conftridor Rex Serpentum , 236. Conftridor Aufpcx , 237. Conftri(5tor Diviniloquus , 238. Laurentij Spécimen Medicum. Job. Ludolph. Commentar. ad hifioriam yEthiopicam, fol. 1 66. Dracc. Divus Hyzronimus in yitâ fancli Hilarionis. Boiguacu, Ray t Synopfis Serpentini generis , p. ^2.5. uu ij 3 4^ Histoire Naturelle leur préfence à leurs vidimes, s'élancent fur elles par des fauts aulli rapides qu'inattendus, ne parviennent à les vaincre que par leurs poifons mortels , (Se n'emploient que cette arme traîtreffe qui pénètre comme un trait invifible , dont & la valeur ni la puidance ne peuvent fe garantir. Nous allons parler maintenant d'un genre plus noble j nous allons traiter des Boa , des plus grands > Ejjai fur V hijîoire naturelle des Serpens ,par Charles Owen. Londres ■> i-j^x^pag- tg* Dans l'Ille de Carajan on voit , fuivant Marc Paiil , liv. z , ch. ^0, de très-grands Serpens qui ont dix pas de longueur & une épaiffeur de dix palmes. Nous croyons devoir rapporter aufll le paiïage fuivant , extrait de \x Defcription du Mufeum du P. Kircher , dans laquelle il cft quef- tion de Devins de quarante palmes de longueur. cf Illum ( Scrpentem ) in paludibus Brafiliar incolar vcnantur ad îj vcfccndum , ficuti itali anguillas. Palmorum duodecim longitudi- jî nem arquât , fed ad palmos quadraginta hujufmodi Scrpentem jî cxtendi aliquando fignificavit noftri Societatis MifTionarius in Bra- n filiâ , & in fpiras contortum vitulum devincire , quem fu6tu paula- » tim dévorât, ut Bufones aliqui Serpentes deglutiunt. Ca:terum j) veneno caret , & dentibus minutifTimis ejus os munitur. Collum » anguftum eft, & caudam verfus paulatim in anguftum contrahitur. 5î Tota pellis fquarfiis tedta ferie pulchrâ difpolîtis , pronâ parte mino- 75 ribus , fupinâ majoribus , colorum varictate eleganti -, nam dorfum 55 à capitc ad cxtrcmam caudam continuo ordinc fecundùm longitu- jî dinem nigricantibus , quafi clypeiformibus maculis ornatur-, cxtrema ?5 vero cauda ovalis formx maculis nigricantibus diftinda -, latera î? altGj-ius formx maculis , inftar foliorum mali , depida funt fpeciç. DES S P. R P 1^ ^ S. 343 énorme dont Pline a parlé , 6c qui arrêta pour ainfi >j venuftâ , colore fiibfiirco. Talem Serpentera fub nomine Serpentis jj Americani retulit Wormius , pag. zô^. Illius etiam mentionem fecit Jî Andréas Cleycrus , in obferv. 7 , decitricc 2 , tom. 2 , Ephemerid. 99 Germanicanim , pag. 18. (Voyez les notes fiù vantes. ) Qui illum >> ait degere in Ambona Molucarum Infula. In Brafilia Boiguacu ï> vocari aiunt , atque inprimis in eo Regno nafcuntur fimiies jî Serpentes, jj Hiijus , vel fimilis Serpentis mentionem fecit in fuo Commentario ad hidorhm JEthyopicam Jobus Ludolphiis , pag. 166, aitque illum in Italia quoque olim notimi , fcribente Plinro , lib. 8 , cap. 14. Aluntur primo bubuli lacHs fuclu , undè nomen traxere. D. tamen Hyeronimiis in vitâ fandi Hilarionis : Draco inquit , miraï magnitu- dinis ( quos Gentili fermonc Boas vocant ) , ab co , quod tam grandes fint , ut boves glurire foleant , omnem late vaftabat Provincr.im, &c. Mufœum Kirchaianum , Romœ , iJJS -» cl'^JJî^ fi<^ii^rida , fol. jjj. Il Les Couleuvres qu'on appelle Caçadoras ou chaffeufes , font u de la grofîeur des Bujos ( auxquels l'Auteur attribue une longueur JJ de huit aunes ou environ ) -, mais elles font plus longues de plu- Jj fleurs aunes , & l'on ne peut voir , fans étonnement , la légèreté »j avec laquelle elles courent après la proie qu'elles ont apperçue , JJ (Se qu'elles attrapent fans qu'elle puiile leur échapper, a Hijloire naturelle de l'Orenoque j par le P. Jojeph Gumilla , traduite de VEJpagnol par M. Eidous. Avignon, 27^8 , vol. j , pag. j^. i( Dans le Royaume de Congo , il y a des Serpcns de vingt-cinq >j pieds de long qui avalent une brebis ^ ils s'étendent ordinairement JJ au foleii pour digérer ce qu'ils ont mangé : lorfque les Nègres s'en JJ appcrçoivent , ils les tuent , leur coupent la tcte & la queue , les JJ éventrent & les mangent -, on les trouve ordinairement gras comme JJ des cochons. Collecl. académ. partie étrang. vol. z , p. 4^5. 344 Histoire Naturezle dire, Tarmée Romaine auprès des côtes feptentrionales «< Suivant le Voyageur Artus , les Serpens de la Cote d'Or ont » communément vingt pieds de longueur , & cinq ou lix de largeur îî ( apparemment de circonférence ) , mais il s'en trouve de beau- j> coup plus grands. II en vit un qui , fans avoir plus de trois pieds >> de longueur^ étoit aiïez gros pour faire la charge de lix hommes. » Hijî. génér. des Voy. édit. in- 12 , vol. i^, p. 2.1^. comme Artus , fur le nombre &: la grandeur des Serpens de la J5 Côte d'Or : le plus raonftrueux qu'il ait vu n'avoit pas moins de îî vingt pieds de longueur -, mais il ajoute qu'il s'en trouve de beau- îî coup plus grands dans l'intérieur des terres. Le^ Hollandois , dit-il » îj ont fouvent trouvé dans leurs entrailles , non-feuîement des ani- îî mauxj mais des hommes entiers. îî Idem. pag. zz Voyages dujîeur Brue. HiJI. génér. des Voyages, édit. in- 12 , vol. j , pag. ^60. Il Sur la rivière de Kurbali , auprès des cotes occidentales de ïî l'Afrique, on voit des Serpens de trente pieds qui fcroient capables îî d'avaler un bœuf. îî Voy. de Labat , vol. 5 , p. z^Cj. it, On trouve aux Moluques , de grandes Couleuvres qui ont plus îî de trente pieds de long , & qui font d'une grclleur proportionnée; îî elles rampent pefamment-, on n'a jamais reconnu qu'elles foient ïî venimeules. Ceux qui les ont vues afliirent que , lorfqu'elles ïî manquent de nourriture , elles mâchent d'une certaine herbe dont ÎJ elles doivent la comioiflance à l'inftind: de la Nature ; après de r Afrique. DES S E B P E N S. ^ A^ de l'Afrique (a). Sans doute il y a de l'exagération dans la longueur attribuée à ce monftrueux animal ; fans doute il n'avoit point cent vingt pieds de long comme le rapporte le Naturalifte Romain; mais Pline ajoute que la dépouille de ce Serpent demeura long-temps fufpendue dans un Temple de Rome, à une époque afl'ez peu éloignée de celle où il écrivoit ; j quoi , elles montent fur les arbres au bord de la mer , où elles 13 dégorgent ce qu'elles ont mâché •, aufll-tot divers poifîons l'avalent, »j & , tombant dans une forte d'ivrelîe qui les fait demeurer fans j> mouvement fur la furface de l'eau , ils deviennent la proie des Jî Couleuvres. » Hijîoire natur. des Moluques , Hijîoire des Voyages édit. in- 12 , liv. i , tom. jz , pag. igg. et L'animal le plus rare & le plus fmgulier du genre des Reptiles , >j eft un grand Serpent amphibie de vingt-cinq ou trente pieds de j> long , & de plus d'un pied de grofleur , que les Indiens nomment ïî Yacu-Mama , c'eft-à-dire , Mère de l'eau , 8c qui habite ordinai- >j rement, dit-on , les grands lacs formés par l'épanchement des eaux du >î fleuve au-dedans des terres. » HiJ?. naturelle des environs de l'Ama- :^one , HiJI. génér. des Voyages j tom. 5^ , p. ^^5. {a) a Nota eft, in punicis bellis , ad flumcm B;.gradam, à Regulo »» Imperatore balliftrs , tormentifque , ut oppidum aliquod ^ expu- »> gnatA Serpens iio pedum longrtudinis. Pellrs cjus maxrllarque >j ufquè ad beilum Numantinum duravere in templo. n P Une y liv S.8 , chap. 14. Serpens , Tome IL xx 34^ Histoire Naturelle lorfqu'ils s'ëcartoient de leur camp , & qu'on ne put mettre à mort qu'en employant contre lui un corps de troupes, 6c en Técrafant fous les mêmes machines militaires qui fervoient à ces vainqueurs du monde à renverfer les murs ennemis. C'étoit auprès des plaines fablonneufes d'Afrique qu'eut lieu ce combat remar- quable; le Serpent Devin fe trouve aufli dans cette partie du monde ; celles du meilleur îevrier. . . . Quelles armes plus redoutibles que jj leur vîteffc , jointe à l'opiniâtreté avec laquelle elles mordent • » Dans le temps que j'étois en Amérique , une de ces Couleuvres a faiht un Laboureur par le talon & la cheville du pied , comme il 9> étoit homme de courage , il Te faifit du premier arbre qui fe pré- ?> fenta , & l'embraffa du mieux qu'il put en jetant des cris horribles; »j on accourut pour le fecourir , Se le Serpent fe voyant preffé , « ferra les dents , lui coupa le talon , 8c s'enfuit avec la vîtefle d'un »i trait. >» Hijl. de l'Orenoqiie , déjà citée y vol. j, p. j6. Cleyerus , ( Lettre déjà citée ) rapporte que , cherchant à avoir ïc fquelctte d'un de ces grands Serpens , fes domeftiques en firent cuire les chairs dans de l'eau où l'on avoit mis de la chaux vive. Un d'eux voulant nettoyer la tête du Serpent dont la cuiffon avoit détaché les chairs , fe blefla au dcigt contre les groffes dents de l'animal. Cet accident fut luivi d'une enflure avec inflammation dans la partie affeélée , d'une fièvre continue & de délire , qui ne cefsèrent qu'après qu'on eut employé les remèdes convenables , & particulièrement une compofition appellée lapis Scrpentinus , & que ies Jefuites faifoient alors dans l'Inde. Toute véjlcuk & toute chair avoient été emportées par la chaux vive , obferve l'Auteur-, par conféquent on ne doit attribuer à aucune forte de venin les accidens dont il parle -, Se ce fait ne peut pas détruire les obfervations plu- ^eurs fois répétées , qui prouvent que le Devin n'eft point venimeux : d'ailleurs nous venons de voir que fa gueule ne renferme point d.^ X X ij 34^ Histoire Naturelle mais le Devin n'a point de crochets mobiles; quarante- quatre grandes écailles couvrent ordinairement la lèvre iiipérieure &l cinquante-trois la lèvre inférieure; la queue eft très -courte en proportion du corps qui eft ordinairement neuf fois aufîi long que cette partie^ mais elle eft très -dure & très -forte (a). Ce Serpent énorme eft d ailleurs aufti diftingué par la beauté des écailles qui le couvrent ctoit repréfcntée tenant dans fa mxin dïoïte un Servent , par lequel immeufe DES S E R P E N S. 353 immenfe de viclimes humaines que la hache fanglante d un fanatifme aveugle j refpcce du Devin , à laquelle on a donné ce nom en plufieurs jj contrées ) , qui montent lur les .irbres pour découvrir leur proie , ?j & qui s'élançant deùus quand elle s'approche , la ferrent avec tant 55 de force, qu'elle ne peut fe remuer , & la dévorent toute vivante : 5î mais lorlqu'ils ont avalé des bctes entières , ils dev'rcnnent (i pefans » 9i qu'ils ne peuvent plus fe traîner. . . . Plufieurs de ces monftrueux jj Reptiles vivent de poiilcn , & le Père de Montoya raconte qu'il J3 vit un jour une Couleuvre dont la t:tc étoit de la grofleur d'un 13 veau , Se qui péchoit fur le bord d'une rivière 5 elle conuriençoit jj par jeter de ù gueule beaucoup d'écume dans l'eau , enfuite y îj plojigeant la tcte , & demeurant quelque temps immobile , elle 3> ouvroit tout-d'un-coup la gueule pour avaler quantité de poiiîons sj que l'écume fembloit attirer. Une autrefois le même Mi/îîonnairc ÎJ vit un Indien de la plus grande taille, qui , étant dans l'eau jufqu'à ») la ceinture , occupé de la pêche , tut englouti par une Couleuvre jj qui , le lendemain , le rejeta tout entier, n Hijloire générale des Voyages , édit. in- 12 ^ tom. ^^ , pag. ^zo & jùiv. {a) «c M. Salmon nous apprend que, dans l'Ifle de MacalTar , il 9j y a des linges , auflî féroces que les chats fiuvages , qui attaquent 17 les voyageurs , fur-tout les femmes , Se les mangent après les avoir JJ mis en pièces •, de forte qu'on eft obligé , pour s'en d.cfcndre , )j d'aller toujours armé. 11 ajoute que ces linges ne craignent d'autres JJ bétes que les Serpens , qui les pourluivent avec une vîteffe cxtraor- 55 dinaire & vont les chercher jufques fur les arbres, ce qui les oblige j> d'aller en troupes pour s'en garantir , ce qui n'empêche pas qu'ils JJ ne les attaquent & ne les avalent tout en vie , lorfqu'ils peuvent îî les attraper, jj Hijh natur. de l'Ori^noque , yol. j? , pag. y8. Les DES S E R P E N S, 35^) Enveloppant les tiges dans les divers replis de fon corps, il le fixe fur les arbres à différentes hauteurs, <5c y demeure fuuvent long - temps en embufcade, altendant patiemment le palîage de fa proie. Lorfque. pour l'atteindre ou pour fauter fur un arbre voifm, il a une trop grande diftance à franchir, il entortille fa queue autour d'une branche, 6l fufpendant fon corps alohgé à cette efpèce d'anneau, fe balançant ôc tout d'un coup , s'élançant avec force , il fe jette comme un trait fur fa viélime , ou contrerarbre auquel il s'attacher. Il fe retire auffi quelquefois dans les cavernes des montagnes, & dans d'autres antres profonds où il a moins à craindre les attaques des ennemis , cSc où il cherche un afyle contre les températures fioides, les pluies trop abondantes, 6c les autres accidens de l'atmof- phère qui lui font contraires. Il eft connu fous le nom trivial de grande Couleuvre^ fur les rivages noyés de la Guyane : il y parvient communément à la grandeur de trente pieds, (Se même, dans certains endroits, à celle de quarante. Comme le nom qu'il y porte y eft donné à prefque tous les Serpens qui joignent une grande force à une longueur confidérable , ï Serpcns , que je difîéquai , & dans le ventre duquel je trouvai un JJ cerf entier de moyen-âge & revêtu encore de la peau -, j'en achetai JJ un autre qui avoit dévoré un bouc fauvage , malgré les grandes J3 cornes dont il étoit armé*, & je tirai du ventre d'un troifième, un »j porc-épic entier & garni de fes piquans. Dans Tlfle d'Ainboine j JJ une femrn* grolîe fut un jour avalée toute entière par un de ces j> Serpens. >» Extrait d'une Lettre d'André Cleyerus y écrite de Batavia à Mentiflius , Ephémérides des Curieux de la l^ature, Nurçniierg , iSB^y Décade Zi ûn> z , 1683 ) p. i8* & ce fait DES S E R P E N S. 361 ( h ) Notes communiquées par M. de la Borde , Correjpondant du Cabinet du Roi. Lettre d'André Cléyerus. DES S E R P S N S, 3(^3 entrer dans fon corps , pour pouvoir y faire pénétrer 1 autre; Il démefurée , i\ l'on fe rappelle que ces pays font défcrts êc cou- » verts de £orèts imMcnfcs Le Père Simon rapporte que d'ix- jj huit Efpagnols étant arrivés dans les bois de Coro , dans la Pro- jj vince de Venezuela, 8c fe trouvant fatigués de la marche qu'ils » avoient faite . ils s'aiïîrent fur une de ces Couleuvres , croyant que jj ce fut un vieux tronc d'arbre abattu , Se que lorfqu'iis s y atten- r» doient le moins , l'animal commença à mircher, ce qui leur caula »> une furprife extrême, jj Hifl.natur. dcl'Orenoque , par le P. Gumilla, vol. s y P^8- 77- Cl On trouve encore une efpèce de Serpens fort extraordinaires , îj longs de quinze à vingt pieds, & k gros , qu'ils peuvent avaler un î> homme. Ils ne pallent pas cependant pour les plus dangereux , 5) parce que leur monftrueufe groifeur les fait découvrir de loin & »î donne plus de facilité à les éviter. On n'en rencontre guère que }} dans les lieux inhabités. Dellon en vit pluiicurs fois de morts , après IJ de grandes inondations qui les avoient fait périr , & qui les avoient » entraînés dans les campagnes ou fur le rivage de la mer; à quelque >j diftance on les auroit pris pour des troncs d'arbres abattus ou jj deiféchés. Mais il les peint beaucoup mieux dans le récit d'un accr- » dent dont on ne peut douter fur fon témoignage , & qui confirme DES S B' R P E N S. 3 6 *) 'Ce long état de torpeur qui a fait croire à quelques Voyageurs que le Serpent Devin avaloit jj ce qu'on a lu dans d'autres relations fur la voracité de quelques Jî Serpens des Indes. »j Pendant la récolte du riz , quelques Chrétiens qui avoient été B» Gentils , étant allés travailler à la terre , un jeune enfant qu'ils ïï avoient laillé feul Se malade à la miilon , en fortit pour s'.illcr cou- 5» cher à quelques pas de la porte , fur des feuilles de palmier , où il Jî s'endormit jufqu'au foir. Ses parcns , qui revinrent fatigués du >j travail , le virent dans cet état', mais, ne pcnHuit qu'à préparer 5j leur nourriture , ils attendirent qu'elle fiit prête pour l'aller éveiller. lî Bientôt ils lui entendirent poulîer des cris à demi-étoutîés qu'ils >î attribuèrent à Ton indifpolition •, cependant , comme il continuoit »5 de fe plaindre , quelqu'un fortit ^c vit , en s'approchant , qu'une JJ de ces groiîes Couleuvres avoit commencé à l'avaler. L'embarras du »j père & de la mère fut aulîî grand que leur douleur -, on n'ofoit JJ irriter la Couleuvre , de peur qu'avec fcs dents elle ne coupât i> l'enfant en deux , ou qu'elle n'achevât de l'engloutir -, enfin , de ij plulîeurs expédiens , on préféra celui de la couper par le milieu i> du corps , ce que le plus adroit &: le plus hardi exécuta fort heu- >> reulement d'un feul coup de fabre ^ mais comme elle ne mourut JJ pas d'abord^ quoique léparée en deux, elle ferra de fes dents le JJ corps tendre de l'enfant êc il expira peu de momens JJ après. JJ Schouten donne à ces monftres affamés , le nom de Polpogs. JJ Ils ont , dit-il , la tétc affreufe & prefque femblable à celle du >j langlier -, leur gueule & leur golier s'ouvrent jufqu'à l'eftomac , JJ lorfqu'ils voyentune groife pièce à dévorer; leur avidité doil çtre >j extrême , car ils s'étranglent ordinairement lorfqu'ils dévorent uo ^66 Histoire N^tuï^ezze quelquefois des animaux d'un volume û confidérable qu'il étoit étouffé en les dévorant ; &: c'eft ce temps d'engourdiffement que cIioififTent les habitans des pays qu'il fréquente , pour lui faire la guerre , 6c lui donner la mort. Car , quoique le Devin ne contienne aucun poifon , il a befoin de tant confommer , que fon voifmage eft dangereux pour l'homme , &. fur-tout pour la plupart des animaux domeftiques (Se utiles. Les habitans de l'Inde, les Nègres de l'Afrique, les Sauvages du nouveau Monde fe réuniiïent plufieurs autour de l'habitation du Serpent Devin. Ils attendent le moment où il a dévoré fa proie, (Se hâtent même quelquefois cet inftant, en attachant auprès de l'antre du Serpent quelque gros animal qu'ils facrifient , } une trop grofle pièce , telle qu'un veau , les ont ouverts , en ont j> tiré la bête qu'ils avoient dévorée , fans qu'il leur en foit arrivé \% î> moindre mal. n Defcripdon du Malabar, Hijî. ^nér. des Voyages ^ édlt. in-i2. yol 43, pag, ^^5. DES S E R P E N S. ^6j à coups de branches d'arbres f^j. Le defir de fe délivrer d'un animal deftrucleur, n'eft pas le feul motif qu'on {a) Lettre ^Andrc Cléycrus. Nous croyons qu'où verra ici avec plaihr le récit de îa manière dont , fuivant Diodore de Sicile , on prit , en Egypte &: fous un Ptolomée , un Serpent énorme qui , à caufe de fa grandeur , ne peut ctre rapporté qu'à i'efpèce du Devin, n Piufieurs chafîeurs , encou- 3j rages par la munificence de Ptolomée , rcfolurent de lui amener >j à Alexandrie un dis plus grands Serpens. Cet énorme Reptile , Jî long de trente coudées j vivoii fur le bord des eaux ^ il y demeu- 5î roit immobile , couché à terre & fon corps replié en cercle \ jj mais lorfqu'il voyoit quelque animal approcher du rivage qu'il 5» habitoit, il Te jetoit lur lui avec impétuofité, le faififloit avec fa JJ gueule , ou Tenveloppoit dans les replis de fa queue. Les chaf- îj feurs l'ayant apperçu de loin , imaginèrent qu'ils pourroient aifc- n ment le prendre dans des lacs Se l'entourer de chaînes •, ils s'avan- 3» ccrent avec courage , mais lorfqu'ils furent plus près de ce Ser- jj pent démeluré , l'éclat de fes yeux étincekns , fon dos héri/îé »ï d'écaillés , le bruit qu'il faifoit en s'agitant , fi gueule ouverte & >î armée de dents longues & crochues, fon regard horrible & féroce, Jî les glacèrent d'efîroi : ils osèrent cependant s'avancer pas à pas , JJ & jeter de forts liens fur fa queue ', mais à peine ces liens eurent- 5> ils touché le monftrueux animal , que fe retournant avec vivacité , JJ & faifant entendre des fiffleraens aigus , il dévora le chalîeur qui JJ fe trouva le plus près de lui , en tua un fécond d'un coup de fa »j queue , & mit les autres en fuite. Ces derniers ne voulant cepen- s> dant pas renoncer à la récorapenfe qui les atten doit , & imaginant »j un nouveau moyen, firent faire un rét compofé de cordes très- p groiles , & proportionné à la grandeur de Taninui ; ils le pla.- 3^0 Histoire N ^4 tu belle ait pour en faire la cliafTe. Les habitans de l'ifle de Java, les Nègres de la Cote d'Or &l plufieurs autres peuples mangent fa chair, qui eft pour eux un mets agréable (a)-, dans d'autres pays, fa peau fert de parure; n cèrent auprès de la caverne du Serpent , & ayant Lien obfervé le î> temps de fa fortie & de ù rentrée , ils profitèrent de celui où >3 l'énorme Reptile étoit allé chercher [x proie , pour boucher avec îj des pierres l'entrée de Ton repaire. Lorfque le Serpent revint , »j fis fe montrèrent tous à-Ia-fois avec plufieurs hommes armés d'arcs ?3 & de frondes , plufieurs autres à cheval , & d'autres qui faifoicnt îî réfonner à grand bruit des trompettes &: d'autres inftrumens îî retentiiîans -, le Serpent fe voyant entouré de cette multitude ^ îj fe rcdrefloit Se jetoit l'effroi , par fcs horribles fifflemens , parmi 7) ceux qui l'environnoicnt -, mais effraye lui-mcme par les dards 11 qu'on lui lançoit , la vue des chevaux , le grand nombre de chiens jj qui aboyoient , & le bruit aigu des trompettes , il fe précipita »î vers l'entrée ordinaire de fa caverne •, la trouvant fermée , & tou- jj jours troublé de phis en phis par le bruit des trompettes , des >j chiens & des chafleurs , il fe jeta dans le rét , où il fit entendre » des lîfflemens de rage •, mais tous fcs efforts furent vains , & fa >j force cédant à tous les coups dont on l'aflaillit , & à toutes les îî chaînes dont on le lia , on le conduifit à Alexandrie , où une îî longue diète apaifa fa férocité. i> (a) n Les Nègres de la Côte d'Or mangent la chair de ces grands îî Serpens , & la préfèrent à la meilleure volaille. >î Hifl. génér. des Voyages „ édit. in- 12 , yol z^ j pag. zi^.a Quelques domcftiques îî Nègres de Bofman apperçurent, près de Mauri (fur la Côte d'Or), îî un Serpent de dix-fept pieds de long & d'une groffeur propor- jî tionnée. Il étoit au bord d'un trou rempli d'eau , entre deux les habitans Ti E s S S R P E }T S. 3(îp les habitans du Mexique fe revêtoient de fa belle dépouille; &, dans ces temps antiques où des monftres « porc-épics, avec lefquels il s'engtgea dms un combat fort animé...; I» Les Nègres terminèrent la bataille en tuant les trois champions k « coups de fufil -, ils les apportèrent à Mauri , où , ralîcmblant leurs >j camarades , ils en firent enfemble un fcftin délicieux. 73 Ibid. pag. ziS. Ci Lopez parle d'un Serpent d'cxcefllve grandeur qui a quelquefois, »î dit-il , vingt-cinq empas de long fur cinq de large , & dont la >î gueule Se le ventre font d vaftes , qu'il eft capable d'avaler un cerf w entier. Les Nègres l'appellent, dans leur langue, le grand Serpent Jj d'eau , ou le grand Hydre. Il vit , en effet , dans les rivières , f j mais il cherche C\ proie fur terre , & monte fur quelque arbre , Jî d'où il guette les beftiaux -, s'il en voit un qu'il puilfe failir , il fe î> lailîe tomber deffus , s'entortille autour de lui , le ferre de fa J3 queue , & l'ayant mis hors d'état de fe défendre , il le tue par >j Tes morfurcs , enfuite il le traîne dans quelque lieu écarté , où il »î le dévore à ion aife ; peau , dit l'Auteur , os & cornes. Lorfqu'il »j s'eft bien rempli , il tombe dans une efpèce de ftupidité ou de »î fommeil il profond , qu'un enfant feroit capable de le tuer. Il >î demeure dans cet état l'efpace de cinq à fix jours , à la fin delquels î3 il revient à lui-même. Cette redoutable efpèce de Serpent change JJ de peau dans la faifon ordinaire , & quelquefois après s'3tre nv n^^^ JJ trueufement raililîée. Ceux qui la trouvent ne manquent pas de la M montrer en fpe£txcle. La chair de cet animal p.^lFe, entre les Nègres, yi pour un mets plus délicieux que là volaille. Lorfqu'il leur arrive de . jî mettre le feu à quelque bois épais, ils y trouvent quantité de cçi JJ Scrpens tout rôtis , dont ils font un admirable feftin. Ce récit eft »j confirmé par Carli j il raconte qu'un jour , étant à ie promeneï Serpens , loms IL ^^^ 370 Histoire Nj4TrrRÊziÉ de toute efpèce ravageoient des contrées de rancîen continent, que l'art de l'homme conimençoit à peine d'arracher à la nature, combien de héros portèrent la peau de grands Serpens qu'ils avoient mis à mort, &: qui étoient vraifcmblablement de l'efpèce ou du genre du Devin, comme des marques de leur valeur, 6c des trophées de leur viéioire. î5 fous des arbres , près de Kolumgo , les Nègres de fa compagnie j> découvrirent un grand Serpent qui traverfoit la rivière de Quanza; îî ils s'efforcèrent de le faire retourner fur fcs traces en pouffant des jj cris & lui jetant des mottes de terre , car il ne fe trouve point de j) pierres dans le pays ^ mais rien ne put l'empêcher de gagner le jï rivage & de prendre pofte dans un petit bois affez près de lamaifon.' j> Il le trouve de ces Serpens , dit le même Auteur , qui ont vingt- 3î cinq pieds de long & qui font de la groffeur d'un poulain. Ils ne ij font qu'un morceau d'une brebis ; auffitot qu'ils l'ont avalée , ris 5> vont faire leur digeftion au foleiU les Nègres, qui connoiffent leurs jî ufiges , apportent beaucoup de foin à les obferver , & les tuent 3> facilement dans cet état , pour le feul plailir d'en manger la chair. 5î Ils les écorchent & ne jettent que la queue , la tête & les entrailles. 9î Ce Serpent paroît être le même qui porte , fuivant Dapper , le 5î nom à'Emhamma dans le Royaume d'Angola -, & celui de Minia jî dans le pays des Quojas. Sa gueule, ajoute cet Ecrivain , eft d'uae 3> grandeur fi extraordinaire , qu'il peut avaler un bouc , ou même îj un cerf entier. Il s'étend dans les chemins comme une pièce de 55 bois mort, & d'un mouvement fort léger , il fe jette furies paffans, it hommes ou animaux, jj HiJIoire naturelle de Congo , d'Angola ^ de Benguela. Hijîoire générale des Voyages, édit. in-I2> Uv. z^^ tofju ij^ pag. z^^ & Jùiy. D s 5 S E R P E N S. 371 C^eft lorfque la faifon des pluies eft paiïee dans les contrées équatoriales, que le Devin fe dépouille de fa peau altérée par la difette qu'il éprouve quelquefois , ou par Taélion de ratmofphère, par le frottement de divers corps , ,<^" Dl.^,^, j,. -L. LE Bd JOBI. 2 LA BiK^DERlE . ./r.uuù-ur J^- /u//^/rc- . Ot^ut Tara i^.id Je DES S E R P li N S. 37^ grand lorfqu il a acquis tout fon développement ; &. s il faut s'en rapporter à ce qu'ion a écrit de ee Boa , fa longueur ne doit pas être très - inférieure à celle du Serpent Devin. L'on a dit qu'il fe jetoit fur des chiens &l d'autres gros animaux , E s S E R P S îf S. 383 LE RATIVORE (^). vJn trouve en Amérique , ainfi qu'aux grandes Indes, ce Boa , dont la tête -eft conformée à-peu-près comme celle du Devin, &. couverte d'écaillés rhomboï- dales, unies ainli que celles du dos, E s S E R P E 2^ S, ^j^^^o;^j^^^^^=: ■ -~==^ LE GROIN (^). ij FORME de la tête de ce Boa, lui a fait donner par M. d'Aubenton , le nom que nous lui confervons ici ; le muleau eft en effet terminé par une grande écaille relevée j la tête eft d'ailleurs très-large , très-con- vexe 6c couverte d'écaillés femblables à celles du dos , ainfi que dans le plus grand nombre de Boa. Le Groin fe trouve dans la Caroline , où il a été obfervé par MM. Catelby & Garden. Ni M. Catelby, ni M. Linné, à qui M. Garden avoit envoyé des indi- vidus de cette efpèce , n'ont vu les mâchoires du Boa Groin , garnies de crochets mobiles E Boa doit parvenir à une grandeur très-confi- dérable , & jouir de beaucoup de force , puifque , félon M. Linné, il écrafe 6c engloutit, dans fa gueule,' des brebis & des chèvres. Le defllis de fon corps ei\ d'un gris mêlé de vert; on voit des taches noires & arrondies le long du dos , d autres taches noires vers leurs bords, blanches dans leur centre, 6l difpofée5 des deux côtés du corps ; le ventre en préfente d'autres de la même couleur , mais alongées , & comme compofées de plu/ieurs points noirs réunis enfemble. On le trouve en Amérique. Il a deux cent cin- quante grandes plaques fous le corps, éc foixante-dix fous la queue. ■ ' ■ (a) LfÇ Schytalc. M. d'Auhenton y Encyclopédie méthodique. Boa Schytale. Linn. amphib. Serpent. Scheuch. Sacr. tab. j^j , fi g. i. Gronov, miif z , pûg. f,^ , N.° îo. DES S E R p e y S, 87 4- .vti^ L' O P H R I E (^). Un individu de cette efpèce faifoit partie de la coilecflioiî de M. le Baron de Gëer, & a cté décrit, pour la première fois , par M. Linné. L'Ophrie a beaucoup de rapports , par fa conformation , avec le Devin , mais il en diffère par fa couleur , qui eft brune, (Se par le nombre de i'es grandes plaques; iî en a deux cent quatre-vingt-une fous le ventre , ^^^- 9 > ^° 43- Boicinininga. Pi/on ^ de Medicina Brajïlienjï j lib. ^ ,p. 41. Boicinininga, Boiquira, Ayug. Georg. Marcgravi , hiji. rerum natu- ralium Brajîliœ j lib. 6 , p. 240. ( ^ ) te L'odeur des Scrpens à fonnette eft très-mauvailc ^ fur-tout dddij 392 Histoire Naturelle ia fonnette qui termine fa queue , & le voient prêt à s'élancer fur eux. Ce terrible Reptile renferme en effet un poifon mortel 5 &:, fans excepter le Naja, il n'efl peut-être aucune efpèce de Serpent , qui contienne un venin plus acîlif. Le Boiquira parvient quelquefois à la longueur de fix pieds, & fa circonférence eft alors de dix -huit pouces (a). L'individu que nous avons décrit, &. qui eft confervé au Cabinet du Roi, a quatre pieds dix lignes de long, en y comprenant la qneue qui a quatre pouces, 6c qui, dans cette efpèce, ainfi que *3 lorfqu ils fe chauffent au folcil ou qu'ils font en colère -, on les M fent quelquefois avant de les voir &: de les entendre : les chevaux >j & les bœufs les découvrent par l'odorat , & s'enfuient très-loin : » mais lorfque le vent emporte l'exhalaifon du Serpent vers le côté j> oppofé à la route que tient le cheval ou le bœuf , celui-ci va quel- j> quefois jufques fur le Serpent même , fans en avoir connoiflance. i> Kalm. Mém. de. Suède, Collecl, académ. part, étrangère, tom.it, pog' 94- ( a ) Hernandez ne lui donne que quatre pieds de longueur j Marcgrave un peu plus de quatre pieds , & Pifon cinq -, mais Kalm a écrit que les plus gros Boiquira qu'on ait vus dans l'Amérique fep- tentrionale étoient tongs de fix pieds. Mémoires de l'Académie de Stockolm. Suivant Catefby , les plus grands Serpens à fonnette ont près de neuf pieds de longueur. Hiji. natur. de la Caroline , vol. Zj, 2} E s S JS J{ P E N S. 3CJ3 dans les autres Serpens à fonnette déjà connus , eft très-courte à proportion du corps. Sa tête aplatie efl couverte , auprès du mufeau , de fix écailles plus grandes que leurs voifines , 6& difpofées fur trois rangs tranfverfaux, chacun de deux écailles. Les yeux paroiiïent étincelans , & luifent même dans les ténèbres , comme ceux de plufieurs autres Reptiles , en laiflant échapper la lumière dont ils ont été pénétrés pendant le jour; 6c ils font garnis d'une membrane clignotante , fuivant le favant Anatomifte Tyfon , qui a donné une defcription très-étendue y tant des parties extérieures que des parties intérieures du Boiquira (û). La gueule préfente une grande ouverture , 6c le contour en eft de quatre pouces, dans l'individu de la colleélion du Roi. La langue eft noire , déliée , partagée en deux , renfermée en partie dans une gaine , 6c prefque toujours l'animal l'étend 6c l'agite avec vîtefle. Les deux os qui forment les deux côtés de la mâchoire inférieure ne font pas réunis pardevant, mais féparés par un intervalle afîez confidérable que le Serpent peut agrandir , lorfqu'il étend la peau de fa bouche pour avaler une proie volumineufe. (a) Tranjàclions philojophiques , I^.^ 14^^ ^r)4 Histoire Naturelle Chacun de ces os eft garni de plufieurs dents crochues, tournées en arrière, d'autant plus grandes qu'elles font plus près du muleau, &: qui, par une fuite de cette difpofition , ne peuvent point lâcher la proie qu'elles ont faifie, ôc la retiennent dans la gueule du Boiquira, pendant qu'il l'infede du venin qui tombe de fa mâchoire fupërieure. C'ell , en eflet , fous la peau qui recouvre cette mâchoire, 6c de chaque côté que, nous avons vu les véiicules où le poifon fe ramafle. Lorlque le Serpent comprime ces véficules, le venin fe porte à la bafe de deux crochets très -longs & très-apparens, attachés au-devant de la mâchoire fupérieure ; ces crochets , enveloppés en partie dans une efpèce de gaine, d'où ils fortent lorfque l'animal les redreffe, font creux dans prefque toute leur lon- gueur; le venin y pénètre par un trou dont ils font percés à leur bafe, au -de/Tous de la gaine, 6c en fort par une fente longitudinale que l'on voit vers leur pointe (a). Cette fente a plus d'une ligne de {a) Lorfqu'on prefle la racine de ces crochets, il coule abondam- ment de leur extrémité, une matière verte qui eft le venin. Kalm. Mém. di l'Académie de Stockolm. Ce venin donne une couleur verte au linge fur lequel on le répand , &: plus on IcfTive ce linge, & plus il devient vert. Manufcrit de M. Gauthier ^ 274s ^ 1^^ ^- ^^ Fouge- roup: de Bondaroy , de L'Académie Royale des Sciences , a bien voulu me communiquer. DES S E R P E N S. JOj longueur dans l'individu confervé au Cabinet du Roi, 6c les crochets font longs de fix lignes. Indépendamment de ces crochets, qui paroifîent appartenir à toutes les efpèces de Serpens venimeux, (Se que nous avons vu, en effet, dans les Vipères, les Céraftes, les Naja, (Sec, la mâchoire fupérieure eft garnie d'autres dents plus petites 6c plus voifmes du gofier vers lequel elles font tournées, 6c qui fervent, ainfi que celles de la mâchoire inférieure , à retenir la viélime que les crochets percent 6c imbibent de venin. Les écailles du dos font ovales 6c relevées dans le milieu par une arête qui s'étend dans le lens de leur plus grand diamètre. On a écrit qu'elles font articulées fi librement, que l'animal, lorfqu'il eft en colère, peut les redreffer ; mais le mouvement qu'il leur donne doit être peu confidérable, puifque nous nous fommes affurés qu'elles tiennent à la peau dans prefque toute leur longueur 6c toute leur largeur (a). {a) Chacune de ces plaques eft mue pir un mufcle particulier dont une extrémité s'attache au bord fupérieur de la plaque infé- rieure, & l'autre à-peu-près au milieu de la face interne de la plaque fupérieure. D'ailleurs chaque plaque tient , par fcs deux bouts , à l'extrémité des côtes , &: cette extrémité eft un fcrm.e point d'appui fur lequel porte la plaque , & qui fert à l'animal à élever ou à abailfcr cette plaque avec force , p^r le moyen du mufcle dont nous venons déparier.. Ohfery. d'Edw. Tyfon.Tranf. philofop. N.o i^^. 9^ Histoire NATURELLE Le defibus du corps, ainfi que le deflbus de la queue, font revêtus d'un feul rang de grandes plaques comme dans le genre des Boaj nous en avons compté vingt- fept fous la queue, &: cent quatre vingt -deux fous le ventre de l'individu qui fait partie de la colledion du Roi. M. Linné en a compté cent foixante-fept fous le corps, (k vingt-trois fous la queue de celui qu'il a décrit (a), La couleur du dos eft d'un gris mêlé de jaunâtre, &:, fur ce fond^ on voit s'étendre une rangée longi- tudinale de taches noires, bordées de blanc (3). Sa queue eft terminée, comme dans prefque tous les Serpens de fon genre, par un afTemblage d'écailles fonores qui s'emboîtent les unes dans les autres, & que nous croyons d'autant plus devoir décrire ici en détail , que la confidération attentive de leur forme (Se de leur pofition peut nous éclairer relativement à leur produdion ainfi qu'à leur accroiflement. Cette fonnette du Boiquira eft compofée de plufieurs pièces dont le nombre varie depuis un jufqu'à trente {a) Tyfon en a trouvé cent foixante-huit fous le corps & dix-neuf fous la queue du Boiquira qu'il a décrit. Tranfaclions philofophi^u€S, N.» 144. {b) Le Dodeur Tyfon a très-bien fart connoître deux petites glandes , qui s'ouvrent dans le reélum du Boiquira auprès de l'anus , & qui contiennent une liqueur un peu épaifle & d'un/: odeur forte &: très-défagréabie. (5c JD E s S E R P E N S. 4OI 6c même au-delà (a). Toutes ces pièces font entiè- remem femblables les unes aux autres, non-feulement par leur forme , mais fouvent par leur grandeur ; elles font toutes d'une matière cadante , élaftique , demi-tranfparente , 6c delà même nature que celle des écailles. La pièce la plus voifine du corps , î indiquent , par leur nombre , celui des années du Serpent. Les plus » jeunes n ©nt ordinairement qu'un feul anneau i ceux que l'on tue >j maintenant dans les Colonies Angloifes en ont depuis un jufqu'à jj douze. Quelques perfonnes âgées difent en avoir vu qui avoient »j depuis vingt jufqu'à trente anneaux , & qu'on en a tué autrefois »» qui en avoient quarante-un & plus. La deftrudion que Ton en fait ?> les empêche de vieillir. >5 Kalm. Mém. de l'Acad. de Stockolm, Coll. Acad. part, étrangère , tom- z i , pag. 5) j. I> E s S E R P E N S. 407 n indique jamais le nombre de toutes les mues particu- lières que l'animal peut avoir éprouvées à l'extrémité de fa queue. Si même, dans la mue générale des Serpcns à fonnette , qui doit s'opérer de la même manière que celle des Couleuvres , (Se pendant laquelle la vieille peau de l'animal doit fe retourner en entier comme un gant , &. ainfi que nous l'avons vu (a) ; fi , dans cette mue générale , le dépouillement s'étend jufqu'aux dernières vertèbres de la queue 6c emporte la première pièce de la fonnette, toutes les autres pièces doivent être avec elle féparées du corps du Reptile; & dès -lors les fonnettes ne feroient jamais compofées que de pièces toutes produites dans l'inter- valle d'une mue générale à la mue générale fuivante. Toutes les parties des fonnettes étant très -sèches, pofées les unes au-dcHus des autres , & ayant aifez, de jeu pour fe frotter mutuellement lorfqu'elles font fecouées , il n'eft pas furprenant qu'elles produifent un bruit allez fenfible; nous avons éprouvé, avec plufieurs fonnettes à-peu-près de la grandeur de celle dont nous venons de rapporter les dimenions, que ce bruit qui relfemble à celui du parchemin qu'on frciflé ^ peut être entendu à plus de foixante pieds de diftance. Il feroit bien à defu'er qu'on pût l'entendre ( a ) Article de la Coukuyre d'E/cuhpe, 4o8 Histoire Naturells de plus loin encore, afin que l'approche du Boiquira, étant moins imprévue , fut aufTi moins dangereule. Ce Serpent cH, en efTet, d'autant plus à craindre, que fes mouvemens font fouvent très-rapides. En un clin- d œil , il le replie en cercle , s'appuie fur fa queue , fe précipite comme un reiïort- qui fe débande, tombe lur fa proie, la blelTe (5c fe retire pour échapper à la vengeance de fon ennemi ; auffi \çs Mexiquains le défignent-ils par le nom L^Ecacoatl, qui fignifie U vent. Ce funefte Reptile habite prefque toutes les contrées du nouveau Aîondc, depuis la terre de Magellan jufqu'au lac Champlain , ver^ le quarante-cinquième degré de latitude feptentrionale. Il régnoit, pour ainfî dire, au mi- lieu de ces vailes contrées, où prefqu'aucun animal n'ofoit en faire fa proie, (Se où les anciens Américains, retenus par une crainte fLjperilitieufe , redoutoient de lui donner la mort (j); mais, encouragés par l'exemple des Européens , ils ont bientôt cherché à fe délivrer de cette cfpèce terrible. Chaque jour les arts 6l les travaux purifiant 6c fertilifant de plus en plus ces terres nouvelles , ont diminué le nombie des Serpens à fonnette, Serpens Tome IL fff 410 Histoire Naturelle mais cet effet d'une vapeur méphitique &: puante , a été exagéré 6c dénaturé au point de devenir mer- veilleux. On a dit que le Boiquira avoit, pour ainfi dire, la faculté d'enchanter l'animal qu'il vouloit dévorer; que, par la puiflance de fon regard, il le contraignoit à s'approcher peu-à-peu, cSc à fe préci- piter, dans fa gueule; que l'homme même ne pouvoit réfifter à la force magique de fes yeux étincelans , toute nourriture , & on dit qu'il peut vivre fix mois de cette î9 manière : il efl alors très-irrité -, h on lui prcfente des animaux , >î il les tue , mais ne les mange pas. >> Kalm, Mémoires de l'Acad, d€ Suède , Coll. académ. tom. 1 1 , pag. ^5. DES S E R P S y S. 4IL Serpent à fonnette , il aura été dtjà mordu par le Serpent j qu'il fe fera enfui fur l'arbre ; qu'il aura exprimé, par fes cris cSc fon agitation , l'adion violente du poifon laiffé dans fon fang par la dent du Reptile; que fes forces fe feront infenfiblement alToiblies; qu'il fe fera laille aller de branche en branche , & qu'il fera tombé enfin auprès du Serpent, dont les yeux enflammés plus ^ craindre -, alors il eft rare que les Américains voyagent dans j> les bois : les fonnettes qui font beaucoup de bruit lorfque le foleil « luit , n'en font pas pendant la pluie. C'eft peut-être parce que les »j cartilages m uillés font plus mous & moins claftiques. » Kalm , Méin. de l*Acad. de Suède , Coll. académ. partie étrangère, tom. ttj P' 93 ^'/"iv. (h) Ils mangent auffi fa grai0e , que l'on fait fondre au foleil , & O E s S £ R P S y S, 413 le Serpent ne fe foit pas mordu lui-même. Voilà pourquoi, a-t-on ajouté, il faut tuer promptement le Boiquira, lorfqu'on veut le manger : il faut lui donner la mort avant qu'il ne s'irrite , parce qu'alors il fe mordroit de rage. Mais, comment concilier cette afTer- tion avec le témoignage de ceux qui prétendent qu'on peut manger impunément les animaux que fa morfure fait périr, de même que les Sauvages fe nourriflent, fans aucun inconvénient, du gibier qu'ils ont tué avec leurs flèches empoifonnées ? Cette dernière opinion paroît d'autant plus vraifemblable que le Boiquira fem- bleroit devoir fe donner la mort à lui-même, fi la chair des animaux , percés par fes croohets , devenoit veni- meufe par une fuite de fa morfure. Les Nègres faififlênt le Boiquira auprès de la tête, 6c il ne lui refte pas allez de vigueur, dans le temps du froid , pour fe défendre ou pour leur échapper. Il devient aufli la proie de Couleuvres afTez fortes, qui doivent le faifir de manière à n'en être pas mordues faj^ &. Ton doit fuppofer la même adrefle dans les cochons dont on«tire une huile très-bonne , dif-on , contre les meurtriflures ; & même contre les effets de fa morfure. Kalm. On a auffi employé cette graifle pour diflîper plusieurs douleurs , & partiailièrement" celles de fciatfque , ainfî que pour fondre les tumeurs. Hemandc^ » hijî. naturelle du M<^xique , liv. g , chap. ij^ ( <2 ) Voyez l'article de la Couleuvre Lien» 414 Histoire Naturelle marrons, qui, fuivant Kalm, fe nourriffent, fans incon- vénient, du Boiquira , drefîent leurs foies des qu'ils peuvent le fentir, fe jettent fur lui avec avidité, & font garantis , dans certaines parties de leur corps , du danger de fa morfure, parla rudefle de leur poil, la dureté de leur peau , (Se l'épaifTeur de leur grai/Te (aj. Lorfque le printemps efi: arrivé dans les pays élevés en latitude, & habités par les Boiquira , que les neiges font fondues , 6c que l'air eft réchauffé , ils fortent pendant le jour de leurs retraites, pour aller s'expofer aux rayons du foleil. Ils rentrent pendant la nuit dans leurs afyles, &l ce n'eft que lorfque les gelées ont entiè- rement ceflé , qu'ils abandonnent leurs cavernes , fe répandent dans les campagnes ,&: pénètrent quelquefois dans les maifons. On ofe obferver le temps où ces animaux viennent fe chauffer au foleil , pour les attaquer 6l en tuer un grand nombre à-la-fois. (û) Le Boiquira eft très-vivace , ainfi que les autres vSerpcns i M. Tyron rapporte que celui qu'il dilîéqua , vécut quelques jours après que U peau eut été déchirée & qu'on lui eut arraché la plupart de fes vifccres. Pendant ce temps Tes poumons qui , vers le devant du corps , étoient compofés de petites cellules , comme ceux des gre- nouilles , fe tcrminoient par une grande veiïie tranfparente Se forte , & avoient près de trois pieds de longueur , ne le dilatèrent Se ne fe contrarièrent point alternativement ^ mais demeurèrent enûés & remplis d'air jufqu au moment où l'animal expira. Tranf philof. N.° 144. DES S F. R P E N S. 4I5 Pendant l'été, ils habitent au milieu des montagnes élevées, compofées de pierres calcaires, incultes 6c cou- vertes de bois, telles que celles qui font voifmes de la grande chute d'eau de Niagara. Ils y choififfent ordi- nairement les exportions les plus chaudes 6c les plus favorables à leurs chafîes; ils préfèrent le côté méri- dional d'une montagne , 6c le bord d'une fontaine eu d'un ruifléau, habites par des grenouilles, 6c où viennent boire les petits animaux , dont ils font leur proie. Ils aiment aufli à fe mettre de temps-en-temps à l'abri, fous un vieux arbre renverfé , 6c voilà pourquoi , fuivant Kalm , les Américains qui voyagent dans les forêts infeflées de Serpens à fonnette, ne franchiflent point les troncs d'arbres couchés à terre, qui obflruent quelquefois le pafTage; ils aiment mieux en faire le tour, 6c s'ils font obligés de les traverfer, ils fautent fur le tronc du plus loin qu'ils peuvent, 6c s'élancent enfuite au-delà. Le Boiquira nage avec la plus grande agilité ; il fillonne la lurface des eaux avec la vîteife d'une flèche. Malheur à ceux qui naviguent fur de petits bàtimens, auprès des plages qu'il fréquente ! Il s'élance fur les ponts peu élevés Ça); 6c quel état affreux que celui où tout efpoir de fuite eft interdit, où la moindre morfure {a) Voyez , à ce fujet , Kalm , Ouvrage déjà cité. 41^ Histoire Naturelle de l'ennemi que l'on doit combattre donne la mort la plus prompte, où il faut vaincre en un inftant, ou périr dans des tourmens horribles. Le premier effet du poifon eft une enflure géné- rale ; bientôt la bouche s'enflamme, à Tinftant : les chiens la foutiennent mieux \ quelqucs-ujis ont été »î guéris cinq fois : les hommes le font aufïï lorfqu'on y remédie à j> temps •, mais quand la dent meurtrière a ouvert un gros vallfeau , >j on meurt en deux ou trois minutes. Les bottines de cuir ne font »j pas un prcfervatif afîuré -, la dent efl: li aiguë , qu'elle les perce jj facilement , fur-tout quand la bottine eft iufte à la jambe : on pré- >î tend qu'il vaut mieux porter de grandes culottes de matelot , qui >j dcfcendent jufqu'aux talons -, lorfque le Serpent y mord ^ il s'y jî fait des plis qui s'oppofent à l'eflort de la dent & des mâchoires -, j> mais il peut être plus fur de porter les unes & les autres, jj Kalm, Mém. de Suède , Collée}, aead. tom. ti j .pag. ^5. et Le Serpent à fonnette n'eft nulle part fi commun qu'au Paraguay. JJ On y obferve que lorfque (çs gçncïyçs font trop pleines de venin, DES S £ R P E N S, 4îp Reptile peut tourner contre lui fes armes dangereufes, j il foiifîre beaucoup -, que , pour s'en décharger , il attaque tout ce j> qu'il rencontre -, & que , par deux crochets creux allez larges à f» leur racine & terminés en pointe, il infinue, dans la partie qu'il a ùiCit , l'humeur qui l'incommodoit. L'eiîet de fa morhire , ôc de a celle de plufieurs autres Serpens du même pays j efl: foit prompt -, lî quelquefois le fan g fort en abondance par les yeux _, les narines, j» les oreilles , les gencives & les jointures des ongles -, mais les antr- J5 dotes ne manquent point contre ce poifon. On y emploie fur-tout j> avec fiiccès , une pierre qu'on nomme Saint-Paul -, le bézoard & >î l'ail, qu'on applique fur la plaie après l'avoir mâché -, la tête de >j l'animil m3me & fon foie , qu'on mange pour purifier le fmg, ne 5> font pas un remède moins vanté -, cependant le plus fur eft de com- îî mencer par faire fur-lc-champ une incifion à la partie piquée , & >j d'y appliquer du foufre -, ce qui fuffit même quelquefois pour la )5 guéri fon. » Uijîoire naturelle du Pérou & des contrées voifines. HiJI. ^énér. des Voy. cdit. in-i2, tom. 5^, p- 41$- 420 Histoire Naturelle fa proie à fa morfure. Ne regrettons pas les beautés naturelles de ces climats plus chauds que le nôtre y leurs arbres plus touffus, leurs feuillages plus agréables, leurs fleurs plus fuaves, plus belles : ces fleurs, ces feuillages, ces arbres cachent la demeure du Serpent à fonnette. DES S .^ R P E N S. 421 -^^^ ^€Ëg^^ : — ^=^^^ LE MILLET (a). VJE Serpent à fonnette a été obfervé dans la Caroline par MM. Garden & Catelby; nous allons le décrire d'après un individu confervé dan:, le Cabinet du Roi. Le defTus de fon corps ell gris , avec trois rangs longitudinaux de taches noires ; celles de la rangée du milieu font rouges dans leur centre, 6c réparées l'une de l'autre par une tache rouge. Le deffus de la tète eft couvert de neuf écailles plus grandes que celles du dos , &: difporées fur quatre rangs ; la mâchoire fupérieure eit garnie de deux crochets mobiles (Se très - alongés ; les écailles qui revêtent le dos font ovales, & relevées par une arête. Le Millet a ordinairement cent trente -deux grandes plaques fous le corps, <5c trente -deux fous la queue. L'individu , qui fait partie de la colleélion du Roi , a quinze pouces dix lignes de longueur totale , & fa queue eft longue de vingt-deux lignes j fa fonnette eft compofée de onze pièces, a une ligne de largeur dans fon plus grand diamètre, (Se eft féparée des grandes plaques par un rang de petites écailles. ( ^ ) Le Millet. M. d'Auhenton j Encyclopédie méthodique. Crotalus Miliarius. Linn. amphib. Serpent. Catejby, Carol. z, tab. 4Z. 422 Histoire N^titrezze LE DRYINAS (^). Jr R E s Q u E tous les Serpens à fonnctte ont les mêmes habitudes naturelles ; nous ne répéterons pas ici ce que nous avons dit à l'article du Boiquira &. nous nous contenterons de rapporter les traits prin- cipaux de la conformation du Dryinas. Ce dernier Reptile eft blanchâtre , avec queloues taches d'un jaune plus ou moins clair ^ il a ordinai- rement cent foixante - cinq grandes plaques fous le corps , 6c trente fous la queue ; le deflus de fa tête préfente deux grandes écailles, 6c celles qui garniffent £bn dos font ovales, 6c relevées par une arête. On Iç trouve en Amérique. (a) Le Serpent à fonnette. M. d Aubmton ^ Encyclopédie méthodique. Crotal. Dryinas. Linn. cmphib. Serp. Amcen. acadcm. muf. princ. p. 57^ , 7,4. Caudifona Dryinas , 2o6. Caudifona orientalis j 207. Laurcnti ; Spécimen Medicum. ^éba , muf. a, tah. 3S * fë- 3 » ^ ^^^' 9^>M '• DBS S E R P S N S. 423 4 '"'^B^i- ^=^ LE D U R l S S U S (^). V> E s S E n p E N S, 435 cette efpèce n'eclofent pas hors du ventre de leur mère, comme la plupart des Couleuvres non venimeufes; mais ils viennent au jour tout formés (a). Un très-bon Obfer- vateur (/^) ayant ouvert deux femelles , trouva dix Serpen- teaux dans une qui étoit longue de treize pouces, & fept dans l'autre qui n'a voit qu'un pied de longueur. Ces petits Serpents étoicnt parfaitement formés. Ils ne difiéroient de leur mère que par leur grandeur, & par lears cou- leurs qui étoient plus foibles ; les plus grands avoient vingt & une lignes , & les plus petits dix-huit lignes de longueur. Le temps de la portée des Orvets eft au moins d'un mois , de M. de Sept-Fontaines , que nous venons de citer , s'en eft afîuré en gardant chez lui , une femelle qui ne mit bas qu'un mois après avoir été prife : elle ne parut pas groflir pendant fa captivité (c). C'eft ordinairement après les premiers jours de Juillet, que rOrvet paroît revêtu d'une peau nouvelle dans les Provinces feptentrionales de France. Son dépouillement s'opère comme celui des Couleuvres (d) ; il quitte fa ( a ) Ray , à l'endroit déjà cité ; & Noces manufcrites de M. de Sept- Font aines. {h) M- de Sept-Fontaines. (c) Lettre de M. de Sept-Fontaines à M. le Comte de la Cepêde , du 7 Décembre 1788. {d) Voyez l'article de la Couleuvre d'EfcuIape. i i i Ij 43^ Histoire Naturezls vieille peau d'autant plu? facilement, qu'il a à fa portée plus de corps contre lefquels il peut fe frotter; il arrive feulement quelquefois que la vieille peau ne fe retourne que ;ufqu à l'endroit de l'anus , &: qu'alors la queue fort de l'enveloppe deflechée qui la recouvroit, comme une lame d'épee fort de fon fourreau (a). L'Orvet fe nourrit de vers , de fcarabées, de gre- nouilles , de petits rats , & même de crapauds ; il les avale le plus fouvent fans les mâcher ; auffi arrive-t-ii quelquefois que de petits vers viennent jufqu'à fon eiliomac , pleins encore dévie, & fans avoir reçu aucune bleiïure. M. de Sept-Fontaines a trouvé dans le corps d'un jeune Orvet, un lombric ou ver de terre long de fix pouces , E s S E R P B N S, 441 qui , en formant des anneaux de couleur, gardent leur parallélilme ou fe réuniiTent avec plus ou moins de régularité. L'on ne fait pas précifément à quelle gran- deur peut parvenir le Serpent Rouleau j mais, d'après les divers individus qui ont été décrits par les Natu- raliftes _, & ceux qui font confervés au Cabinet du Roi , nous préfumons qu'elle n'eft jamais très-confidé- rable,que le diamètre de cet Anguis n'eft ordinairement que d'un demi-pouce^ général qui n'a fini qu'avec leur vie \ la Couleuvre étant refiée »J froide & roide comme un bâton. jj Un troificme remède dont on peut fe fervîr , c'efl \z pierre orient ») taie ; elle n'eft autre chofe qu'un morceau de corne de cerf qu'on >5 fait calciner jufqu'à ce qu'il ait pris la couleur du charbon , iî 99 s'attache de lui-même à la plaie &c attire tout le v«nin qui eft >ï dedans^ mais il en faut quelquefois plus de fîx morceaux , & le »3 plus fur eft de mâcher du tabac en même-temps. »> Lorfque l'endroit le permet , on applique fur k plaie quatre »> ventoufes sèches dont la première difpofe les chairs , la féconde ïî attire une liqueur jaune , la troifième une pareille liqueur teinte >J de fang , & h quatrième le fing tout pur -, après quoi il ne rcflc »> plus de venin dans la plaie. 'ï Voici un cinquième remède dont on a éprouvé Yç^et : il con* » lifte en une bonne quantité d'eau-de-vie , dans laquelle on a délaye 5J de la poudre à canon , & à la troifième dofc le venin perd toute w fon a(51:ivité. ... 3? Hifl. natur. de ÏOrenoque , Trad. franc. Lyon y. 175^, tom. 3 , pag. 8$ &fidy. DES S È R P E y S. 453 k'tU LE LO N G-N E Z (/^^ >• I^'est m. Weigel, Naturalifte Allemand, qui a fait connoitre cette efpèce d'Anguis , remarquable par ralori- gemeiit de fon mufeau. Ce prolongement efl: très-feu- fible , la lèvre de delTous étant beaucoup moins avan- cée que lafupérieure, contre lebord inférieur de laquelle elle s'applique , & îa bouche étant par-là un peu fituéé au-deflbus du mufeau. La longueur totale de l'individu ^ décrit par M. Weigel, étôit à-peu-près d'un pied'; une pointe dure terminoit la queue j la couleur du deflus du corps de cet Anguis étoit d'un noir pluià ou moins tirant fur le verdâtre ; on voyoit une tache jaune fur le bout du mufeau , cSc à l'extrémité de la. queue, fur laquelle on remarquoit deux bandes obliques de la même couleur , qui étoit auffi celle du •ventre , & s'étendoit même dans certains endroits fuf les côtés du corps. Ce Serpent avoit deu.t cent dix- huit rangs d'écaillés fous le corps , & douze fous Lt queue j il avoit été apporté de Surinam. (a) Anguis Rofl:ntus,Langiufige, Schuppenfchiangc, C. L. Wei-^cly Mùn. des Curkux de la Nature de Berlin , vol. ^ , p. z^o> 454 Histoire J^aturellè LA PLATURE (^). V^E Serpent a beaucoup de refîemblance avec la Queue-Lancéolëe, il a , comme ce dernier Anguis , la queue comprimée (Se aplatie par les côtés • mais celle de la Queue-Lancéolée fe termine en pointe , au lieu que la queue de la Plature a Ion extrémité arrondie. M. Linné a fait connoître cette efpèce de Serpent, dont un individu faifoit partie de la coUedion de M. Ziervogel , Apothicaire à Copenhague. La tête de la Plature eil alongée ; fes mâchoires font fans dents ; cet Anguis a un pied & demi de longueur totale, &. deux pouces depuis l'anus jufqu'à l'extrémité de la queue ; le deffus de fon corps eft noir , le dellbus blanc , & la queue variée de blanc 122. taurentij Spécimen Medicum^ DES S E R P E y S, d6l au-de(îbus de leur corps, leur donne une grande facilité pour fe retourner, fe replier en différens fens comme les vers , & exécuter divers mouvemens interdits aux autres Serpens. Trouvant d'ailleurs dans ces anneaux , la même réfiftance , foit qu'ils avancent ou qu'ils recu- lent, ils peuvent ramper prefque avec une égale vîtefle en avant & en arrière ; & de-là vient le nom de Double- Marcheurs ou (î Amphishènes qui leur a été donné. Ayant la queue très-grofle &: terminée par un bout arrondi , portant fouvent en arrière cette extrémité greffe (Se obtufe , & lui faifant faire des mouvemens que la tête feule exécute communément dans beaucoup d'autres Reptiles , il n'ell pas furprenant que leur manière de fe mouvoir ait donné lieu à une erreur femblable à celle que les Anguis ont fait naître. On a cru qu'ils avoient deux têtes non pas placées à côté l'une de l'autre , comme dans certains Serpens monf- trueux , mais la première à une extrémité du corps , &- la féconde à l'autre. On ne s'eft pas même contenté d'admettre cette conformation extraordinaire ; on a ima- giné des fables abfurdes que nous n'avons pas befoin de réfuter. On a cru & écrit très-férieufement que lorfqu'on coupe un Amphifbène en deux par le milieu du corps, les deux têtes fe cherchent mutuellement ; que lorf- qu'elles fe font rencontrées , elles fe rejoignent par les extrémités qui ont été coupées , le fang fervant de glu peur les réunir 3 que fi on les coupe en trois morceaux , 462 Histoire Naturelle chaque tête cherche le coté qui lui appartient , 6c que lorfqu'elle s'y eft attachée, le Serpent fe trouve dans ïe même état qu'avant d'avoir été divifé ; que le moyen de tuer un Amphiibène , eft de couper les deux têtes avec une petite partie du corps , (Se de les fufpendre à un arbre avec un cordeau ; que même cette manière n'eft pas très-sûre ; que lorfque les oifeaux de proie ne les mangent point , & que le cordeau fe pourrit , l'Am- phifbène, defféché par le foleil , tombe à terre, &c qu'à la première pluie qui furvient , il renaît par le lécours de l'humidité qui le pénètre; que, par une fuite de cette propriété , ce Serpent réduit en poudre eft le meilleur fpécifique pour réunir (Se fouder les os caflés (a) (Sec. Combien d'idées ridicules le défaut de lumières (Se le befoin du merveilleux n'ont-ils pas fait adopter ! L'efpèce de ces Amphifbènes la plus anciennement connue , eft celle de l'Enfumé. Le nom de ce Serpent lui vient de fa couleur qui eft en effet très-foncée , prefque noire , (Se variée de blanc. Il parvient com- munément à la longueur d'un pied ou deux , mais fa queue n'excède prefque jamais celle de douze ou quinze lignes (l?). Ses yeux font non-feulement très- ■ I _ I II I - ■ I n jw ■ . Il r II -- ■ ■- — Il m 1 ii - i ,ji _m^ (a) Voyez i'Hiftoire naturelle de rOrenoque, traduction françoife, Lion, 1758 , tom. 3 , p. 86. (b) On compte ordinairement deux cens anneaux fur le corps de rEnfumé , de trente fur fa queue. DÉS S Ë K P E N S. 463 petits, mais encore recouverts , (Se comme voiles par une membrane j c'eft cette conformation fmgulière qui lui a fait donner, ainfi qu'aux Anguis , le nom de Serpent aveugle , 6c qui établit un nouveau rapport entre ce Reptile {a) Extrait d'une Lettre de M. Brugnière â M. Brouffonnet de V Académie des Sciences , & publiée dans k Journal de Fhyfique , Février ^78^^ 47^ Histoire Naturelle fécond, des Amphilbènes , &. le troifième , des Anguis • elle a, comme les Anguis, une partie du de/Tous de la queue recouverte de petites écailles, des anneaux ccail- leux comme les Amphilbènes, éc de grandes plaques fous le corps comme les Couleuvres; elle appartient dès-lors à un genre très-diftind & très-facile à reconnoitre , auquel nous avons confervé le nom de Langaha qu'on lui donne à Madagafcar. L'individu de Tefpèce du Langaha de Madagafcar décrit par M. Brugnière , avoit deux pieds huit pouces de longueur totale , &. fept lignes de diamètre dans la partie la plus grofîe de' fon corps. Le defîus de fa tête étoit couvert de fept grandes écailles , placées fur deux rangs, la rangée la plus voifme du mufeau pré- fentoit trois pièces , 6t l'autre rangée en préfentoit quatre. Sa mâchoire fupérieure étoit terminée par un appendice longue de neuf lignes , tendineufe, flexible , très-pointue z8. Voyez aufli les Tranfadions philofophiques , les Obfervations de François Rédi fur les animaux vivans renfermes dans les animaux vivans, &ic. SES S E R P E N S, 483 1 efprit-de-vin; elle paroît d'un brun plus ou moins foncé, & le deflbus du corps eu blanchâtre; nous avons compté deux cent vingt-fix grandes plaques 6l foixante paires de petites. Ce reptile monftrueux appartient évi- demment au genre des Couleuvres; il doit être placé parmi les venimeufes, 6l peut-être étoit-il de l'elpèce de la Vipère Fer-de-Lance. Nous ignorons d'où il a été apporté au Cabinet de Sa Majefté. Mais ce n'eft pas feulement dans leurs colleclions , que lesNaturaliftes ont vu desSerpensà deux têtes. Rédi en a obfervé un vivant. Il l'avoit trouvé, au mois de Janvier, aux environs de Pife, lefquels étoient tout-à-fait féparés Tun de l'autre , le poumon droit îî paroifîbit évidemment plus gros que le gauche \ la figure en étoit j) femblable à celle des poumons des Vipères & des autres Serpens ; >j c'étoit une efpèce de fac membraneux fort long , dent la furface >> intérieure étoit femée de petites éminences répandues fans ordre -, »> il étoit manifeftement compofé de deux différentes fubftances , & » tout-à-fait femblable au poumon du Serpent décrit par Gérard » Blafuis. ïj II fe trouva deux cœurs enveloppés chacun de leur péricarde , ïï & ayant chacun leurs vailleaux fanguins -, ces deux cœurs diftéroient >î en cela feul que le droit étoit plus gros que le gauche. î) Il y avoit deux œfophages & deux eftomacs aflez longs , comme jj dans tous les Serpens. Ces eftomacs s'uniffoient dans un feul jj inteftin qui leur étoit commun -, à l'endroit de leur réunion l'on ÏJ appcrcevoit fur la furface interne de chacun , un petit amas circu- j> laire de glandes ou mamelons très-petits , aigus & rougeâtres , )î femblables à ceux qui , dans les volatiles , tapiffent le dedans de »j la partie inférieure de l'œfophage Une file de mamelons JJ femblables , mais beaucoup plus petits & qu'on ne pouvoit diftin- >î gucr qu'à l'aide du microfcope , régnoient fur toute la longueur » du canal qui compofoit les deux œfophages & les deux eftomacs. » L'intcftin , après Tes circonvolutions ordinaires , alloit s'ouvrir n dans le cloaque de l'anus. Les eftomacs éteient totalement viiides i, DES S E R P E N S. 485 éprouva les effets de la morfure de ce Reptile, fur di- vers animaux qui n'en reflentirent aucun effet fâcheux. >j il y avoit feulement dans le canal des inteftins , quelques petits » reftes d'excrémens & un peu de matière muqueule, dans laquelle » étoient engagés &, pour ainfi dire, embourbés un grand nombre >j de vers très-petits , les uns d'un beau blanc , les autres rougeâtres >j &: tous pleins de vie. J'avois cependant gardé ce Serpent enfermé »j pendant trois femaines dans un vailleau de verre , où il ne voulut >j prendre aucune forte de nourriture , comme c'efl: la coutume de îj plufieurs Serpens. Celui-ci avoit deux foies , & dans le droit , qui j» étoit plus grand que le gauche , il fe trouva cinq petites véhicules ïj rondes & diftendues , dont chacune renfermoit un ver de mcme 5J efpcce que ceux qui étoient dans la cavité des intelHns. >j Chacun des deux foies avoit fa veine propre qui régnoit fur » toute fi longueur , èc comme il y avoit deux foies , il y avoit >9 aulîi deux véhicules du fiel. Ces vélicules n'étoient point infixées ou »> incruftées dans le foie , au contraire , elles en étoient féparées & >î même un peu éloignées , comme c'cft l'ordinaire dans les Vipères >> & dans les autres Serpens. jj Dans le Serpent à deux têtes que je décris , la véficulc du fiel >j étoit bcaucouji plus grande dans le foie droit que dans le gauche : >> elle communiquoit par un petit conduit au lobe droit du foie. » Le canal cyftique fortoit du milieu de cette vélîcule ou à-peu-prcs s T3 & alloit vcrfcr la bile dans les inteâfns. Du bord du foie droit j> naiflbit un autre petit conduit biliaire qu'on nomme hépatique -, »ï il étoit ifolé , & fans s'approcher de la véficule , il alloit débou- " cher dans les inteftins à quelque diftance du canal cyftique. Ce Jî fécond conduit biliaire ou conduit hépatique manquoit au foie »> gauche , du moins je ne pus l'y appercevoir. Ce foie avoit feule- ?j ment une véhcuîe du hel d'où partoit un canal cvftiqne qni abou-^ 40 6 Histoire NatvreIle Ce Serpent ne vécut que jufqu'au commencement de Février, & ce qu'il y a d'alfez remarquable c'eft que la tête droite parut mourir fept heures avant la gauche. jj tilîoit dans l'inteftln & y avoit Ton infcrtion féparément des deux 5> autres conduits : l'embouchure de celui-ci étoit marquée dans la >5 cavité intérieure de Tinteftin par un mamelon fort gonflé. Jî Tous les mâles de l'efpèce des Serpens & des lézards ont deux >5 verges & deux tefl:icHlcs , il fembloit donc que ce Serpent qui >j avoit deux têtes , & dont les vifcères étoient doubles, dût avoir >j quatre verges & quatre tefticules -, cependant il n'avoit que deux jj tefticules & deux verges. Les tefticules étoient blancs , comme à jj l'ordinaire j un peu alongés *, ils avoient tous leurs appendices & >î fe trouvoient placés comme ils ont coutume d'être , non pas à côté j> l'un de l'autre , mais l'un un peu plus haut , c'eft-à-dire , plus près j> de la tête que l'autre. Les deux verges , conformées à l'ordinaire , Jî avoient leur portion accoutumée dans la queue \ elles étoient hérif- >j fées de pointes à leur extrémité , comme elles le font dans les Jï Vipères & dans les autres Serpens qui fe traînent fur le ventre. jj En prefîant les deux verges de ce Serpent à deux têtes , j'en fis jj fortir la liqueur féminale ordinaire , dont l'odeur eft forte & défa- » gréable. J'ai eu occafion d'obferver deux Serpens à deux queues , î> & je ne leur ai trouvé non plus que deux verges, & non pas quatre, î> de même qu'aux lézards vertî & aux lézards à deux queues. îî Les deux cerveaux contenus dans les deux têtes étoient femblables 9> entr'eux, tant pour le volume que pour la conformation. Les deux 3> moelles éprnières , après avoir traverfé refpedivcment les vertèbres Jî des deux cous , fe réuniiloient à la nailîance du dos en un feu! fi tronc qui régnoit jufqu'à l'extrémité de la queue, jj V E s S B R P E N S, âjZ" ADDITIONS A L'HISTOIRE NATURELLE DES QUADRUPÈDES OVIPARES. iN ous CROYONS devoir placer ici les articles fuivans , relatifs à quelques efpèces de Quadrupèdes ovipares, dont les individus ou les defcriptions ne nous étoient pas parvenus lorfque nous avons publié le volume qui précède celui-ci, ou fur lefquelles nous attendions des détaHs plus étendus. 488 Histoire Naturelle VARIÉTÉ DE LA TORTUE GRECQUE. JVX« A R T H A u D , Secrétaire-perpétuel du cercle des Philadelphes , a bien voulu m'envoyer de Saint- Domingue une grande Tortue terreftre , entièrement femblable à celle que j'ai décrite fous le nom de Tortue grecque, à l'exception des écailles qui gar- niflbient fa tête^ fes jambes (Se fa queue, & dont le plus grand nombre étoit d'un rouge aiïez vif. LA TORTUE A BOITE. H £ s S E R P E K S, 489 LA TORTUE A BOÎTE (^). JLY1# Bloc H a fait connoître cette efpèce de Tortue au fujet de laquelle nous avons reçu des renfeignemens de M. Camper (^). Elle habite l'Amérique fepten- trionale ; elle eft longue de quatre pouces trois lignes, &L large de trois pouces. Le difque de fa carapace eft garni de quatorze pièces ou écailles , placées fur trois rangs longitudinaux; la rangée du milieu préfente fix pièces 5 &L chacune des deux autres rangées en préfente quatre. Les bords de la carapace font revêtus de vingt- cinq pièces. La carapace eft très-bombée, ainfi que nous l'avons vue dans la plupart des Tortues de terre; elle eft auffi échancrée par -devant, pour donner plus de liberté aux mouvemens de la tête de l'animal , font encore renfermés dans l'amnios. Bientôt cette » fanie fe répandit, les petits s'alongèrent, fautèrent ï> fur la table & parurent animés d'un mouvement » trè:--vif. Ils étoient au nombre de fept ou huit. Je les >> examinai à la vue fimple, (Se un avec le fecours » de la loupe ; & je leur reconnus très-bien la forme » de petits poiflbns avec deux fortes de nageoires » aflez longues du côté de la tète , qui étoit grolTe :^ par rapport au corps , Ôc dont les yeux , qui paroif- » . foient très-vifs , étoient très-faillans ; il n'y avoit rien » à la place des pieds de derrière. Comme la mère )^ avoit été prife dans Teau & paroilToit très-proche de » fon terme , je penfai que l'eau étoit l'élément qui » convenoit à ces nouveaux-nés , ce qui d'ailleurs fe » trouvoit confirmé par leur état pifciforme 3 c'eft > pourquoi je me preffai de les faire tomber dans une » jatte pleine d'eau , où ils nagèrent très-bien. J'agrandis » encore l'ouverture de la mère , 6c je fis fortir une DES S E R P E S S. 501 » féconde (Se puis une troilième poclieà femblables à » la première , 6c féparees par des étranglemens. Ces » poches ouvertes me donnèrent des êtres femblabîes » aux premiers & à-peu-près aufTi bien formés; ils s'y » trouvoient renfermes par huit ou dix en pelotons , » fans aucune féparation ou diaphragme , au moins » fenfible. Une quatrième poche pareille me donna » des êtres de la même nature , mais moins formés ; y> ils étoient prefque tous chargés fur le côté droit , )^ vers le milieu du corps , d'une efpèce de tumeur » ou protubérance d'un jaune foncé paroiffant un peu » fanguinolent ; ils avoient néanmoins leurs mouvemens i> libres , pas affez pour fauter d'eux-mêmes ; il fallut » les retirer de leurs bourfes avec des pinces. Enfin » une cinquième poche pareille me fournit des êtres » femblables , dont il ne paroi flbit que la moitié du » corps depuis le milieu jufqu'au bout de la queue ; » l'autre partie confiftoit feulement en un fegment de > cette matière jaune dont je viens de parler ; la partie » formée avoit un mouvement fenfible. Je retirai » ainfî vingt-huit ou trente petits tout formés qui » nagèrent dans l'eau , 6c qui y vécurent , dans mon » appartement , pendant vingt-quatre heures. Les avor- » tons informes fe précipitèrent au fond , 6c ne don- » nèrent plus aucun figne de vie. La mèrevivoit encore » après que j'en eus tiré tous fes petits , formés ou y> informes. J'achevai de l'ouvrir , & à la fuite de 502 H I s T O I R s K A T V R s L L M > cette efpcce de matrice , qui paroiiïbit n'être qu'un y> boyau étranglé de diflance en diftance , je trouvai y> deux grappes d'oeufs de forme fenfiblement fphérique , » d'environ une ligne de diamètre , (Se d'une matière » femblable à celle que j'avois vue adhérente aux » deux différentes efpèces d'avortons. Je ne comptai » pas le nombre de ces œufs , mais j'appelle leurs 55 colledions , grappes , parce que réellement elles » réprefentoient une grappe de raifm. Leur tige étoit » attachée à l'épine dorfale , derrière une bourfe flot-- » tante fituée un peu au-defîbus du bras , de couleur ;» brune foncée : je reconnus cette bourfe pour l'efto- » mac du Reptile, parce que l'ayant ouverte , j'y trou- i> vai de petits limaçons , quelques karabées , ôc du » fable noirâtre. » a E s S E R P E s s. 503 M— — ^SS^ ■ ■ ^^. LA GRENOUILLE É C A I L L E U s E (^a\ vJn doit à m. Wallbaum la defcription de cette erpèce de Grenouille. Il eft d autant plus intéreflant de la connoître , qu elle eft un exemple de ces conforma- tions remarquables qui lient de très -près les divers genres d'animaux. Nous avons vu en effet dans THiftoire Naturelle des Quadrupèdes ovipares, que prefque toutes les efpèces de lézards étoient couvertes d'écaillés plus ou moins fenfibles , i j pag- mi> 504 Histoire Naturelle mêmes lézards, &. appartiennent au même genre que ces animaux, fe rapprochent des Quadrupèdes ovipares fans queue, non-feulement par leur conformation inté- rieure, &, par leurs habitudes, mais encore par leur peau dénuée d'écailles fenfibles, nous voyons, d'un autre côté, la Grenouille décrite par M. Wallbaum , établir un grand rapport entre fon genre & celui des lézards par les écailles qu'elle a fur le dos. M. Wallbaum n'a vu qu'un individu de cette efpèce fmgulière qu'il a trouvé dans un Cabinet d'Hilloire Naturelle , éc qui y étoit confervé dans de l'efprit-de-vin. Il n a pas fu d'où il avoit été apporté. Il feroit intéreflant qu'on pût obfer- ver encore des individus de cette efpèce , comparer fes habitudes avec celles des lézards 6c des Grenouilles , àL voir la liaifon qui fe trouve entre fa manière de vivre , (Se fa conformation particulière. La Grenouille écailleufe eft à-peu-près de la grof- feur &. de la forme de la Grenouille commune; fa peau eft comme plifTée furies côtés (Se fous la gorge; les pieds de devant ont quatre doigts à demi-réunis par une membrane , (Se les pieds de derrière cinq doigts entièrement palmés j les ongles font aplatis ; mais ce qu'il faut fur-tout remarquer , c'eft une bande écailleufe, qui partant de l'endroit des reins (Se s'étendant oblique- ment de chaque côté au-deffus des épaules, entoure pardevant le dos de l'animal. Cette bande eft compofée de très-petites écailles à demi-tranfparente«,préfentant chacune DES S S R P B If S, 505 chacune un petit fillon longitudinal, placées fur quatre rangs, 6c fe recouvrant les unes les autres , comme les ardoifes des toits. Il eft évident, par cette forme Anguis roflratus , Anguis fchytale , Anguis teffellata , Anguis ventfalis , Érix. Vipère commune. Cérafte. Cherfea. C. Dione. Cérafte. Ammodyte. Amphi/t. cnfuaié. £lanchet. Amphifb. enfumé. Amphifb. enfumé. Amphifb. enfumé. Lombric. Amphifb. enfumé. Amphifb. enfumé. Coul. à collier. C. verte & jaune. Coul. d'Efculape. Devin. Calmar. Anguis cornu. Anguis colubrin. £oiquira. Fil Orvet. Trait. Queue-lancéolée. Lombric. Miguel. Peintade. Réfeau. Anguis long-nez. Rouleau. Miguel. A. Jaune & brun. Anilios > Anvove f Amachycoatl y AJpic , Afpide del corno , Afpis CleopatrûE , Afpis colore ferru gineo y Afpis cornu. Ayug. Voyei Lombric, Orvet. C. PétaUire. Vipère d'Egypte. Amtnodyte. Vipère d'Egypte. Cherféa. Ammodyte. fioiquira* 5. Bali-Salan-Boekit, Blind Worm , Boa , Boa aurandaca , Boa canina , Boa conflriâor f Boa. contortrix , Boa exigua , Boa hortulanay Boa marina , Boa thalajjîna t Bodly y Boicininga , Boicinininga , Boiguacu , Bail. Orvet. Devin. Bojobi. Bojobi. Devin. Groin. Hipnale. Broderie. Boa Rativore. Bojobi. Amphifb. enfuma. Boiquira. Boiquira, Devin. C- Caçavoua y Cacilia gefneri , Ccecilia glutinofa , Coecil. tentaculata, Cacilia typhlus , Cacilia. vulgaris , Carbon , Ca'^bonai^o , Cufeavel , Cafct vêla y Devin. Orvet. Cœcile vilqueur. Ibiare. Orvet. Orvet. Coul. à collier. Coul. à collier. Boiquira. Boiquira. Caudifona dryinas, Caudifona dunfus, Caudifona orien- talis , Caudifona terrificUf Cegay Cenchoa , Ce ne h ri a , Cenchrias > Cenchris , Cenchris tardigrada maj or lutca , ma' culis aigrit no- tata y Cencoatl y féconde efpèce , Cerdfles agilis , Cerajies eurora , Cerafles Candidus , Cerajies cobella , Cérames laâeus , Cerajies Mexica- nus , Cerafies nehulatus , Cerafies pUcatilis , Cerajies rhombea- tUS y Cerajies feverus , Cerckrias , Cerijialis , Chajjeur y Chain Snake > Chayquarona , Coack-whip-Snake y Cobra atropos , Cb5ra Col. berus , Col. buccatus y Col. carinatui , Col. calamarius y Col. candidus y Col. canus , Col. cobella , Col. carul fcens y Col. caruUus , Col. cerajies , Col. cinereus , Col. conjhiâory Col. corallmus y Col. cornutus , Col. cyaneus , Col. dipfas , Col. doliatus , Col. domefticus , Col. domicella^ Col. exoletus , Col. fafciatus > Col. jiUformis , Col. fulvUS y Col.fufcUS y Col. getulus y Col. guttatus , Col. guttatus , Col. hippocrepis , Col. hydrus , Col, faculatrix y C. jugufaris , Col. laâeus , Col. lati-caudatuSy Col. Icbetinus , Col. Itmnifcatus y Col, lineatus , Col. maurus y Col. melanocipha-' lus , Col. miliaris y Col. mexicanus , Col. minerva , Col. molurus , C, monilisy 50^ Ammodyte. C. anguleufe. C. blanche & brune Coul. atroce. Laphiati. Vipère commune. C. jouflue. C carénée. Calmar. C. blanchitre. Grilon. Cobel. C. bleuâtre. BInet. Cérafle. Coul. cendrée. Lien. Corallin. Cérafle. C. verte & bleue* Dipfe. C. annellée. C. domeflique. C. des dames. C. décolorée. Vampum. Fil. C. noire & fauve. C. fombre. Chaîne. Tyrie. C. mouchetée. Fer- à-cheval. Hydre. Dard. Rouge-gorge. L^élé. C. queue- plate. Léberin. C. galonnée. C. rayée. C. maure. Tête-noire. C. miliaire. C. mexicaine. C de minerve. Molure. Demi-collier. SS S IJ 5o8 TA BLE Col. muco/us y Voyei C. muqueufe. Col. myderiians , C. nafique. Coluber natrix , Col. nebulatus y Col. niveuSy Col. ordinatus j Col. ovivorus ^ Col, pddera > Col. pallidus , Col. pelias , Col. petalarius y Col. petola y Col.pUcatilis , Col.prejîer, Col. pullatus , Col. punBatus y Col. reginje , Col. rhombeatus y Col.faturninus > Col.faurita , Col. Jcaher , Col. fchyta , Col.Jcutatus y Col.fiverus y Col. [îbilans , Col. Jim us y Col.firtalis , Col.JtCula y Col.flolatus y Col.ftiiatulus y Col. trifcalis , Col, typhius , Col. tyria , Col. viptra y Col. vipera anglo' rum. Col, viridijpmus , Col. vittatus , Colubro nero , Cocfiriâor aufpex y Conflridor divinilo- quus , Conjiriâor formojîf- fimus , Conjiriâor rex Jer- pentum , Copper-belly fnake y Coronellû aujiriaca^ Curoaella petola , Coul. à collier. C. nébuJeufe. C. très-blanche. Ibibe. C. ovivore. Padère. C. pâle, Pélie. C. Pétalaire. Pétole. Bali. Vipère noire. C. minime. C. ponduée. Régine. C. rhomboïdale. C. faturnine. Saurite. C. rude. Couleuvre fchyte. C. cuiraffée. C. hébraïque. Malpole. C. camufe. C. futaie. Situle. Chayque. C. flriée. Trifcale. Typhie. Tyrie. Vipère d'Egypte. Vipère noire. C. verte. C. rubannée. Coul. à collier. Devin. Devin. Devin. Devin. C. ftriée. Coul. liffe. Pétole. Coul. ckaffeufe , Voy Couleuv. commune y Couleuv. commune y Couleuv. commune, Couleuv. communCy Couleuv. commune y Couleuvre jaune , Couleuvre roujfe y Couleuv. vulgaire , Courerejfe , Crotalus horridus , Crotalus miliaris y Crotalus uiutus , Cynchrias , ei Devin. Couleuv. à collier. Coul. d'Efculape , Orvet. Quatre-raie?. Coul.verte& jaune Fer-de-lance. Fer-de-lance. Coul. Suifle. CourefTe. Boiquirar Miller. Boa muer, Amnîodyte. D DÉPONg y Dipfade , Dipfajîndica ," Double-marcheur Draco y Draco ferpens , Druinus , Devin. Vipère noire. Coul. atroce , Aniphift). ejifumé'. Devin. Devin. Ammodyte. E- EcAcoatz , Embam'ina , Empereur , Enydris , FîDAC oso y Boiquira. Vipère commune femelle. Vipère commune mâle. Devin. Devin. Enydre. F' Devin. G. CxK^ffDE y Devin. Giarendt , Devin. Ciboya y Devin. ClafSnake, Anguis brun. Gorende , Devin. Grand hydre y Devin. Grand ferp. d'eau. Devin. Grande Couleuvre, Devin.. jaune Sl ALP HAB Creen Snaki , Voye^ Couleuv. \-erdaire. Guimpe y C. ovivore. Cuinpuaguara , C. ovivore. H Uog-nofe Snêkc j Groin. Hydrus , Couleuv. à collîer. I JsisocA , Ibijara , Jacuzvs , Jiboya , Jurucucu f Kokura , Ibibe. Amphift. enfumé. J' Aurore. Devin. Devin. K CéraHe. Demi-collier. Lébetin. É TIQUE. Najamaculataj Fo^^? Naja. Naja non naja y Naja. Naja Jiamenfis , Nalle pamhou , Ne[ retroujféy Nalrix aj'culapii , Natrix akcMtulla , Natrix aulica , Natrix ccerulefcens Natrix erohta , Natrix fi li formis , Natrix flagelli for- mis } Natrix hippocrepis Natrix Icmnifcata , Natrix mucoja , Natrix longijfima , Natrix myBeriians Natrix faturnina , Natrix torquata , Natrix vittata , Natrix vulgaris, £• Lamandâ, Devin. Langnaflge , Anguis long-nez. Laticauia imbri- Queue-lancéolée. cata , Laticaudafcutataj Queue-plate. Lemnifque , Lofange , C. Galonnée. Laphiati. M- MAzPotojf y c. Afiatique. Maîpolon , Malpole. Mamballa , Devin. Mangeur de che- C. agile. nilUs , Mère de Veau , Devin. Miliaiis y Ammodyte. Mini a y Devin. Moqueur , C rubannée. Naja Brajilienfis , Serpent à lunettes du Pérou. Naja fafciata y Naja. Naja lutefccns , Naja. 5C^ Naja. Naja. C. nalique. Bande noire. Boiga. Laphiati. C. bleuâtre. C. décolorée. Fil. C. nafique. Fer-à-cheval. C. galonnée. C. muqueufe. Couleuv. à collier/ C. nafique. C. faiurnine. Couleuv. à collier. C rubannée. Couleuv. à collier. O- Ophria, Oular Sawa y PARTEKRE y Polonga , Folpogs , Ophrie. C. jaune & bleue. Coul. d'Efculape. p. Broderie, Dcv in. De\in. R- Rattle Snake , Regina ferpentum , Reine des Jerpcns y Ringid Snake , Roi desferpens , Boiquira. Boiquira. De\in. Couleuv. à collier. Dc\in. .5^ Schuppen-Schlange, Anguis long-nez. Serpe nero , Couleuv. à Collier. Serpens aquatilis y Devin. Serpens domejïicus Couleuv, à collier^ nigricans carbo- narius ^ 510 T A B Serpens indiens co- Voye[ Naja. ronatus , Serpens indicus , Boiga. gracilis , viridis, Serpens paluflris , Devin. Serpens peregrinus. Devin. Serp. âpre , C. rude. Serprnt aveugle ^ Amphirb. enfumé. Se-pent bai-rouge , C. blanche &. brune Serpent de bled t C. cachetée. Serpent à chaîne , Chaîne. Serpent à chapelet. C mouchetée. Serpent à chaperon t Naja. Serpenta collier y Couleuv. à collier. Serpent coral, Anguis rouge. Serpent cornu , Ammodyte. Serpent cornu , Cérafte. Serpent couronné f Naja. Serpent des dames , C des dames. Serpent fétiche y Daboie. Serpent idole , Daboie. Serpent impérial. Devin. Serpent à large- Queue lancéolée. queue y Serpent large-queue Queue-plate. Serpent à lunettes y Naja. Serpent mangeur de Boa rativore. rats t Serpent nageur , Couleuv. à collier. Serpent d'oreille , Lombric. Serpent à queue- Plaiure. plate y Serpent fans tache y C. très-blanchc. Serpent àfonnettCy Dryinas. Serpent tigré , Afpic. Serpent à ventre C. Siriéfi. couleur de cuivre y Serpent de verre y Anguis jaune & brun. Serpent de verre , Orvet. Sipedon , Sipède. r. Ta abén , Tyrie. Tamacuillakuilia, Devin. TangedoTj Boiqirira, WaterSnake , Ifater viper. L E t &c. Tetrauchoalttleoa, Voyei Bojobi. Teuthlaco , Duriffus. Teuthlaco [auhquiy Boiquira. Teuthlaco [ouphy , Duriflus. Tehua , Broderie., Tleoa , Broderie. Trafgobane f Amphifb. enfumé. Triangle , C. Jouflue. Typhlops , Orvet. V Couleuv. à collier. Serpent à fonnettc pifcivore. Viper f Vipère commune. Vipera anglica ni- Vipère noire. gricans , Vipera brafiliœ Boiquira. caudifona , Vipera caudifona , Boiquira. Vipera indica vit- Naja. tata geflicularioy Vipera maculata , Afpic. Vipera mofis y Vipère commune. Vipera pileata , Naja. Vipera vera India V'père commune. orientalis , Vipère cornue , Cérafte. Vipère cornue d'il- Ammodyte. lyrie , Vipère d'eau , Serpent à fonnette pifcivore. Vipère du Japon , C Hébraïque. Vipère jaune de la Fer-de-lance. Ma-niniquCf X- JCalxalhua j Devin. Xaxathua , Devin. Xequipiles , Dard. r- Vacu-mama , Devin. Yellow-Snake , Devin, 511 TABLE DES MATIÈRES. yà, nicre dont les ferpens avalent des alimens très- volumineux , pag. 45 , j4cCOUPLEMENTM^rxïcTedont ( di/c. ) s'opère l'accouplementdesf-rpens, Amérique. Tout ce qui appar- /7û^. 2.2-, rf-È/c. Temps de i'accouple- tient aux contrées d'Amérique, ment des vipères communes, ^.^4. voilînes des Tropiques, attirera Fables répandues à ce fujet,/;. ^5. toujours l'attention , pag. z$^. Acrochorde ( defcription de 1' ) Ammodyu. Pays où \on ren- de Java , pag. 472,. contre cette vipère , pag. 6j. Sa Activité intérieure. Les ferpens defcription , pag. 68. Remèdes ne cèdent en adivité intérieure contre fa morfure , pag. 6g. Ses qu'aux quadrupèdes vivipares 8c habitudes , pag. jo. Mxx oKeiux, pag. ^i-i di/c.) Ampliijhènes. Caradcres dif- Agile (la Couleuvre) fe trouve tindlifs de ces ferpens, pag. ^p^g. dans l'ifle de Ceylan,/?^^. z^ï. Sa Fables auxquelles ils ont donné defcription ,D^^. 250. View., pag. 461. Air. Les (erpens ont befoin de Anguis. Caraftères diftincSlifsdii refpirer de temps en temps l'air de genre des anguis ,pag. 4x6. Contes ratmofphère,/7ûjg^. S, ^/t/?. Ils don- ridicules répandus au fujet des nent cependant quelques fignes de zngms,pag. 4ZJ. vie , après avoir été privés pendant Angaleitfc. ( Couleuvre ) C'eft de long-temps , & prefque entière- l'Afie que cette Couleuvre a été ment , de l'air qui leur eft néceiîaire apportée en Europe , pag. Z04. Sa. pour refpirer , pag. 5Z , (difc. ) defcription , Idem. Alidre. Sa defcription, ^j^. 2.0^. Annellée. Defcription de la Cou- 11 a beaucoup de rapport avec la leuvre annellée , /7^^. 255. Couleuvre blanche, Idem. Il fe y^r^r^j. Manière dont les ferpens trouve dans les Indes , Idem. peuvent grimper fur les arbres , y4/irnfn5(les)deplufieursefpèces pag. 14^ difc. de ferpens , fe corrompent dans Argus. Caraélères diftinélifs de leurs intcftins, & répandent une ce ferpent d'Afrique, /jû^. 2.6*5. odeur très-forte qui pénètre le corps Arrière-faix ( efpèce d' ) attaché de l'animal , pag. 43 , ( di/c. } Ma- au corps des vipereavx , pag. 40. 512 TABLE yifiatique , ( defcription de la Blanchet. ( le ) Carjébères dlf- Coxûcnwre) pag. 'X^g- tindifs de cet amphifbène,/;, ^6*5. AJpic. Defcription de ce ferpent Bleuâtre^ (Couleuvre) Son nom venimeux , pag. 55. Pays où on le défigne fa couleur , pag. z^g. On trouve, Ibid. h trouve d.ins les Indes, ïbid. Atroce. Defcription de Li Cou- Blaet. Defcription de cette Cou- leuvre AtiocQ^ pag. 11^. Elle eft leuvre d'Amérique, /7ûj^. z55. venimeufe, Ibid. Boa (les grands) font les plus Atropos. Defcription de cette grands & les plus forts des ferpcns. Couleuvre venimeufe qui fe trouve pag. ^^o. en Amérique, pag. i q^. Boiga. Que l'on fe repréfente Aurore. Couleurs de cette Cou- les couleurs les plus riches & les Icuvre , pag. 2.56*. Pays qu'elle plus agréablement varices dont la habite , Ibid. nature ait décoré fes ouvrages , & Apurée. ( Couleuvre ) Elle fe l'on n'aura peut-être pas une idée trouve aux environs du Cap-vert, exagérée de la beauté du Boiga , p. zj6. Defcription d'un individu pag. zz^. Defcription de cette de cette efpèce , confervé au cabinet Couleuvre , Ibid. &Juiv. Habitudes du Roi , Ibid. de cette Couleuvre , pag. zzG. On J^ a voulu donner le nom de chant, au iîfflement du Boiga , pag. zzj- Jtj^TMN. Courte defcription de Familiarité de ce ferpent , Ibid. cette Couleuvre qui eft: trcs-veni- Boiquira. Frayeur que doit inf* meufe , pag. zj/f. pirer le Boiquira, ^^g; ^^o&Juiv. Bail. (le) Pays où on le trouve, Dimen/îons de ce ferpent à fon- pag. l'jG. Sa defcription. Idem, nettes , pag. ^gz. Sa defcription, Dimenhons du Bali, /7a^. 277. pag. ^^9 & Juiv. Contrées qu'il Bande noire. Defcription de habite, pag. ^08. Ses habitudes , cette Couleuvre , pag. î 88. Elle eft: pag. 40g. Temps que les Ncgres & très-commune au Chili ,^i7^. z 5^. les Indiens choiiîlTent pour lui Blanchâtre. (Couleuvre) Sadel- donner la chafle, pag. ^12 &JuiV' cription , pag. î^y. Defcription Ennemis de ee ferpent , y?^^. 4 z^. d'une Couleuvre qui a de très- Il nage avec facilité , pag. 4:5. grands rapports avec la blanchâtre. Effets de fon venin , p.^iG&Juiv. Idem. Bojobi. Ce ferpent fe trouve Blanche (la Couleuvre ) habite dins les deux continens , pag. qjg. les grandes Indes, pag. tSj. Sa Beauté de fes couleurs , //'i^. Dif- defcription , Ibid. férences des Bojoli de l'Amérique Blanche & brune (la-Conlenvre) avec ceux de l'ancien continent , habite l'Amérique , pag. jzz. Sa Ibid. Habitudes de ce ferpent, di^fçription , /^/V/. pag. jSi, Brajilienne » DES MATIERES, Brajilienne j ( (Jefcriptron de la Couleuvre ) pag. i zg. Broderie. ( la ) Belles couleurs de ce Boa, pag. ^8i. Il fe trou'/e au Paraguay, Ibid. C. QaducitÉ. L'on ne rencontre prefquc jimars d'animal fauv^gc, avec les lignes de la caducité , pag. 41 , { difc. ) ^ Cœdles , { caraûcres diftindifs des ) pag. 4G6. Calmar, (le) Defcription de cette Couleuvre d'Amérique, pag. qiS. Camufé. ( la ) Cette Couleuvre habite la Caroline , pag. 0.84. S^ defcription , Ibid. Caractères difl:inâ:ifs des diverfes cfpcces de Icrpens -, nombre &: per- manence de ces cara(5lcres , pag. 6q &Juiv. [nomenclat.) C'eft unique- ment d'après la réunion deplulieurs caractères , que l'on doit prefque toujours fe décider fur refpèce d'un ferpentj/îrt^. 77 ^ nomend. Carénée. ( la Couleuvre ) Pays où on la trouve, pag. 2.5 z. iSa delcriptron , Ibid. Cavernes. Manière dont les fer- pcnsiont entrelacés dans les caver- nes où ils le' retirent en grand nombre , pa^. 9 j ^ ( dijc. ) Cenchris (le) le trouve à Suri- nam', pag. 555. Couleurs de ce Boa, Ibid. Cenchrus. Ce ferpent fe trouve en Alîe , pag. 2,48. Sa defcription , Ibid. Cenco ( le ) fe trouve en Amé- Serpens , Tome II. 513 rique, pag. ^i6. Sa defcription, Ibid. Cendrée , ( couleurs de la Cou- leuvre ) pag. 2.97. Elle habite les grandes Indes , Ibid. Cérafe. Pays où on trouve cette vipère, pag. jz- Les Egyptiens ont employé ia. figure dans leurs hiéro- glyphes , pag. 7 ^. Sa delcription , pag. 74 & Juiv. Nature & forme de (es cornes, pag. j ^. Ses habi- tudes , pag. 78. Cerde. Quelquefois on voit de loin , les très-grands ferpens repliés fur eux-mêmes , Se formant ainfi un cercle allez vafte & allez élevé , pag 4c,, {difc.) Chaîne ( la Couleuvre ) a été obfervée à la Caroline , parCatefby & M. Garden,/;^^. 500. Sa def- cription , Ibid. Chaleur. Différence des effets de la chaleur du printemps & de ceux de la chaleur de l'automne , fur les ferpens, /?û^. 95 , ( diJc. ) Chapelet. Il ne faut pas confondre cette Couleuvre, avec celle que Catelby a nommée de mcîiie, pag. 2.46. Sa defcription , Ibid. Ce 1er- pent n'eft pas venimeux , pag. 2.47. Dimenlîons d'un individu de cette efpèce , confervé .lu cabinet du Roi , Ibid. '■:-■'")■■ Chatoyante ( la Couleuvre ) fe trouve en Suille , pag. qz^. Sa defcription , Ibid. Chayque , ( defcription du ) pag. loj. Il eft venimeux & fe trouve en Alie, Ibid. Cherjea. Contrées où l'on trouve cette vipère ,' pag. 4g. Sa. defcrip» ttc 514 TABLE tron , Ibid. Remèdes contre Ton dts voyzgemî ^pag. 1 1. {difcours.) venin , pag. 506' Jiiiv. CoraUin, (deicription du) p. m. Cigognes (les) font ennemies des II fe trouve dans les Indes, /?. i îz, (erpens, pag. ^oj. ^ Cornu (l'Angiiis) fe trouve en Cobeî. La Couleuvre Cobel fe Egypte , /;;7^. 44^. Ses caradbcres trouve en Amérique, pag. zcft. dirfrndrifs, Ibid. Sa defcription , Ibid. Ofuiv. Cornus ( ferpens) delà Cote d'or. Collier {h Couleuvre àj fe trouve II paroît qu'on doit les rapporter à e» très -grand nombre dans plu- l'eipèce de l'ammodyte, ^jg-. 70. fieursprovincesdeFrance,». 247. Couleurs. Nous n'employons Elle eft très-douce , Ibid. Sa. dçf- qu'avec réferve les caradères tirés cription , pag. 1^8. Ses habitudes, des couleurs, pour faire reconnoî- pag. 2^0 & Juiv. Sa familiarité trelesdifférentesefpèces de ferpens, lorfqu'elle eft dans une forte d'état pag. 75. (nomend.) de domefticité , Ibid. Ennemis Coz/r tiens relativement aux ferpcns , vres ovipares , pag. 68 ( nometid. ) pag. 54 & fiiiv. ( dijc. ) Domeflicité. Quelques ferpens ELajhcité des diveries portions ont été réduits à une vraie domef- du corps des ferpens, p. i%. {difc.) ticité , pag. 3Z ( difc. ) Éleclrique ( le feu ) ed un des Domejiiqiie. (Couleuvre) Habi- grands agens dont le fert la nature tudes de ce ierpent, & (qs caradè- pour animer les êtres vivans ,p. -^6. res diftindifs , /?j^. zGj, {diJc.) Son abondance augmente Double-raie. (Couleuvre) Def- les effets de la chaleur fur les fer- pens, Ibid. Emblème de la candeur & de la confiance, imaginé par les Anciens, pag zzy. ^ Enfumé. (!') Defcription de cet cription de ce ferpent, pag. xxo. Ses dimen fions, /7j^. q.zî. Double - tache. Les Couleurs de cette Couleuvre font aufîi agréa- bles que iès proportions font lé- gères , pag. ^2.2. Sx defcription , amphiibène , pag. 48%. Ses habi- Ibid. Dryinas. Defcription de ce fer- pcn" à lonnette qui habite l'Amé- rique , pag. 42.Z. DuriJJus. Caradcres diftinélifs de ce ferpent à bonnette , pag. .4^^, E. JlLau X. Les grands ferpensatten- dent leur proie fur le bord des eaux, pag ^o [difc.) Ecailles. Diveries formes des écailles des ferpens, y?^^. 4 ^'fuiv. ( difc. ) —pag. 7i.{ nomencl. ) • Ecrivains facrés. Leferpentem. tudes, 46:;. Son utilité , Ibid. EngourdiJJement. Les ferpens éprouvent pendant l'hiver des lati- tudes élevées , un engourdilfement plus ou moins profond,^. ^4 ^difc) Enydre. Le boa Enydrc habite l'Amérique , pj^. ^88. Sa defcrip- tion , Ibid. Eryx. Defcription decet Anguis qui a beaucoup de rapports avec l'Orvet, pag. 4^8. Efulape. Defcription de la Cou- leuvre d'Efculape, pû^. î66. Pays où on la trouve ,pag. i6j. Sc^ ha- bitudes , Ibid. Les charlatans U DES MATIERES. 517 montrent fouvent au peuple auquel Gabelles {\qs) i'ont fouycut la ils cherchent de perliiader qu'elle proie des très - grands ferpens , efl très- vc ni m eu Te, 7(^/(3'. pag. 50. {dijc.) £/^£;V^5- Nombre des efpèces de Genres. Nous avons rcuni en ferpens, pag. 4. {diJc.) Les grandes huit genres les diverfes efpèccs de efpèces de ferpens appartiennent à ferpens , pag. 6l & Jiiiv. (nomcncL) un plus grand nombre de contrées Glandes. Dans plufieurs efpèces différentes que les petites, ^^^. zg. de ferpens, des glandes particu- ( diJc.) licres , exhalent une odeur trcs- E ternit/. Pourquoi les anciens forte, pag. ^^^. (dî/c.) ont regardé le ferpent comme le Goût ( le ) des ferpens peut être fymbole de l'éternité , p. ^8. idijc.) affez aâ:if , pag. ^o. ( difc. ) Graijfe. On trouve louvent une F. pER- A-CHEVAL (le) habite l' Amérique, /7.^Z0. Sa defcription, Ibid. Fer-de-lance. Pays où Ton a obfervé la vipère Fer-de-lance , pag. îxî. Sa defcription,/?^^, izz G" fiiiv. Variété de cette cfpèce , pag. zz^. Habitudes de cette matière graiifeule au-dellous de la peau du ventre des ferpens , p. j. (difc.) Grandeur des ferpens, pag. z^ &Juiv. [difc.) Grecs. Opinions des Grecs rela- tivement Alix ferpens , pag. ^4 & /ùiv. ( di/c. ) Grenouille écailleuje. Defcrrptioii Viphe J pag. Z26. Durée de fa de cette efpèce,/?^^. 50^?. geftation , pag. zlj. On a trouvé _. Gr(/o/z.Sadefcript_ion,;;j^. Zqj. la chair un mets agréable, p. z2g Activité de fon venin , id. &Juiv. Fil (le) habite les Indes orien- tales & occidentales , pag. zj^. Sa delcription, ibid. Fluide éleclrique ( le ) répandu en abondance dans ratmofphcre paroît être favorable & même né Il fe trouve dans les Indes , Ibid. Groin. ( le ) Origine du nom de ce Boa , pag. ^S^. Sa dcfcription , Ibid. Pays où on le trouve , Ibid. Gronovius. Le lerpent décrit par ce Naturalise , (N". Zt)x beaucoup de rapports avec la Couleuvre ihfe, pag. z6t. Plufieurs Couleuvres dé- ceflaire aux ferpens , p. 11. {difc.) prîtes par cet auteur , ;7j^. ^^7- Force. Origine de la force des Greffe- tête. Cette Couleuvre fe très-grands ferpens ,/;j^.5i. [difc.) trouve en Amérique , pag 180 Defcription d'un individu de cette G. Galonnée. (Couleuvre) Def- rriptton de cette belle Couleuvre, pag. zoî. Pays où on la trouve, pag. zoz. ption 0 un mûiviUu de cette efpcce, qui fait partie de la col- leaiondeSaMaiefté,/^^^. H, JJjE MA CHATE. Defrription de- ce lerpent venimeux, pag. i î :;. 5iy TABLE ^ Hûjc. Cette Couleuvre habite par les Indiens , comme fe fymbole ^'^PP^^ y pag. 2.6c}. Sa defcrfption , de h divinité .'-^ c'e \ i Ggeiie étcr- IBid. On trouve en Egypte une neWe .note de la page ^- . (dijc.) autre efpèce de Couleuvre, qui cft inje^es. C'efi p. .cilcment dans venimeufe, Se qui fe nomme auflî les contrées brûlantes où pullulent Haje, Ibid. des légions innombrables d'in- Hànnarch ^fuœd. Defcriptron feâ:es & de vers, que la nature de cette Cou euvre , pag. 2.74. a plicé le plus grand nombre de Conte des Arabes au lujet de ce fcrpens , pag. aza. ferpent , /^/rf. Inflincl. Force de l'inftinâ: des Hébraïque ( la Couleuvre ) eft ferpens , pag. z^ &fuiv. (di/c.) venimeu(e,p^^. 206". Elle fe trouve Intelligence. L'intelligence hu- en Alîe, /i^/if. vSadclcription,/i5/^. maine a doublé, pour ainfi dire , Hipnale. Ce Boa fe trouve dans la vie que la nature avoit accordée le royaume de Siam , pag. 575. Sa à l'homme, pag. ^ z . ( dijc. ) defcription , Ibid. T Hoay.n. Elpèce de faifan , en- t uemie des ferpens , pag. qo::. J^U^E et Bleue, {h) Def. Hojleik. Cette CouleuvPe fe ^"P,^^^" ^'^ ^^«e beHe Couleuvre trouveenArabie,/7j^.274.Courte ^^ \^^^.pag.z8i. Elle n'eft pas defcription de ce lerpent , Ibid. vemmeule^, Ibid. Humidité. L'humidité combinée •^'^"^f ^\, ^^^ . ( ^ ^"g^is ) fe avec la chaleur paroîttrès-favorable *'°^^^^^ ^'''"^ ^ Amérique feptentrio- aux ferpens ,pagii.{ difc. ) "'^^ ' P^^' 447- ^' ^^^'^'^V^^on , Ib, Hydre. Defcription de cette . ^''f'''- (Couleuvre) Defcrip- Couleuvre que M. Pallas a ob- t^on de cette Couleuvre des granaes fervée dans les environs de la mer ^""l" ^P^g-^Sz. r-r^;».,^o ^^„r^^« Jupiter. Les lerpens conlacres, CaIpienne,/7ûF. 2.40. r • \. o - j ^ \ t * '^ o T luivant Hérodote, à Jupiter, ou jT pour mieux dire à la divinité Egyp- /T^ r ' ' j tienne qui repréfentoit le Jupiter BIARE. Defcription de ce ^^^ ^^^^^ ^ e^toient peut-être dç Ta A^ ' ^rtion de la grandeur des reptiles , DES Ai A TIÈRE S. 521 des reptiles, Ibid. D.ins quelques des petits tout îoxmts ^ pag. ^~j. cfpcces les œufs ne fortent pas im- Temps de fi portée, Ihid. Son dc- médiatement l'un après l'autre , pouiilement , Ibid. Ses habitudes , pag. Q.6 {difi.) L'on ne fait pas pag. 4^6. combien de jours s'écoulent dans Ophrie. Dcfcription du Boa les diverfes efpèces , entre la ponte Ophrie , pag. £87. & le moment où le ferpcnteau vient Ouïe. Le fens de l'ouie doit être à la lumière ^^^o-. 27 {di/c.} Les fe- très-obtus dans les Çerpcns , pag. zg melles des ferpens ne couvent pas (dijc.) On a cru voir dans la Vipère leurs œufs , pag. 2.7 {di/c. ) Endroits Fcr-de-lance , des ouvertures cx- oi\ elles les dépolent, Ibid. ^Juiv- térieurcs pour l'organe de l'ouie. Manière dont les ferpenteaux lont pag. izz- placés dans l'œuf, pag. z8 ( diJc. ) Ovipare. Propriété que cette ex- il fe pourreit que les œufs des prefTion dé figne, note de la page z^ Céraftesn'éclofentpastoujoursdans (difc.) Animaux auxquels cet épi- le ventre de la mère , pag. 80. Def- thète convient, Ib. Trois manières cription des œufs de la Couleuvre dontles animaux viennent au jour, à collier, ^j^. z ^z. L'ignorance les note de la p.z^idijc.) Les deux der- a quelquefois regardés comme des nières manières font les mêmes œufs de coq, Ibid. Nombre de ces quant au fond, Ibid. Les animaux œufs , pag. 25:?. Grande différence qui viennent au jour de la féconde entre la grofleur des œufs du fer- & de la troifième manière, font de pent devin, & la longueur à vrais ovipares, note de la page z6 laquelle il parvient ,/7t7^. ^jz. Ces {difc) Les autres lont les vivipares œ-ufs ne font pas couvés , pag. ^y ?. proprement dits , Ibid. Le nombre des œufs du Boiquira Ovivore (la Couleuvre) fe trouvé" eft peu conhdérable,piî^. ^iz. en Amérique, pag. jz?- Nombre" Orages { les ) paroilfent aug- de Ces plaques , Ibid. menter l'adiivité du Boiquira , pag 411. ^ p. Ordre { V ) des ferpens eft très- nombreux, /^^o-. Si {nomencl) Padère. Defcription de cette Orvet. Pays où on le trouve , Couleuvre des Indes orientales , pag. 4^0. vSes rapports aveclefeps. pag. zgz. Ibid. Sa defcription , /7J5; 4^1. Il Pale, (defcription de la Cou- n'efl: point venimeux, pag. 452. leuvre) pag. zi^. Pays où on la' Ses os font très-caffans , & il eft trouve, Ibid. très-aifé de divifer fon corps en Tardes fexuelles { defcription plufieurs parties , /;j or, ^^:j. Ses en- des) d'une Couleuvrelbibocamâle, i\cn\iSy pag, ^^4. Manière dont il pag. ^2.?. s'accouple, lïnd. II met au jour Feintade. (la) Caradèrcs dif- Serpens , Tome II. . uuu 522 TABLE tindlifs de cet Anguls des grandes pens , pag. jo ( difcours. ) Indes , ^jo. ^ :^cj. PJylles. C'eft principalement Pélie (le) fe trouve dansles Indes, des Cérafles que les Lybiens connus ^jo; 2.99. Sa defcription, /^iJ; fous le nom de PJylles, préten- Pétàlaire. (Couleuvre) Sa def- doient maîtrifer la force & le poi-s cription , pag. zoy. On la trouve fon , pag. -jq. en Afie & en Amérique,/;. %oS. Q Pétole. Caradtèies diftindifs de cette Couleuvre d'Afrique,/?. zG6. ÇuALiT és. De tous les temps, Pi/civore. ( le ) Caradères dif- ou a reconnu les qualités princi- tindifs ôc habitudes de ce fcrpent, pales des ferpcns , pag. 54 ( (li/c. ) pa^. AZ4. Qu.atrc-raies. (la) Delcription Planches. Il^cft impofïïble de de cette Couleuvre de Provence , doiiner dans des planches noires, pag. i6^. une idée de toutes les couleurs bril- Quei^-Pal/o. Defcription de ce lantes des (evptns, pag. J/ nomencl. Lézard , pag. 4C)y. ( not. ) Difficulté de faire des plan- Queue -Lancéolée, (la) Caradcres ches enkmiinées & exades des diftindifs de cet Anguis , p. 44g. divers reptiles, /^/^. Les planches Queue -plate. Sa defcription, ne peuvent pas toujours indiquer pag.ig^&fuiv. Conformation fm- la vraie forme des écailles , & pré- gulicre de fa queue, Id. fentent quelquefois une diftribu- tion de couleurs , différente de celle J^^ que les defcriptions indiquent, Ib. Plature. (la) Defcription de /(^rjKOiî-E:. Defcription de ce cet Anguis qui a beaucoup de rap- Boa qui fe trouve en Amérique, ports avec la queue Lancéolée , pag. :^S^. pag. 4^4. Rayée. /'Couleuvre) Defcription Ponctuée (la Couleuvre) habite de cette Couleuvre, pag. 11^. Ou la Caroline, y? JO-. 2.S7. Sa defcrip- la trouve en Afie, Ihid. tion , Ihid. Reflets. Beauté des reflets du Poumons, (grandeur des) dans Boig^ , pag. ^2.5. plu heurs efpcces de ferpens, /;. _9 Remèdes employés contre les idij'c.) fuites de la morfure des Vipères Proie. Manière dont les grands communes, pag. 2.5. ferpens brifent les très-gr.mds ani- Régine. Defcription de cette maux dont ils font leur proie , Couleuvre des grandes Indes , pag. 4^ (dijc. ) Les cris des animaux pag. 187. de proie ne font que des bruits de Reptile ( le nom de) nous a paru guerre , gag. 48 ( diJc. ) appartenir principalement au fcTz Prunelle ( forme de la ) des fer- peut , pag. 3 ( dijfc, ) DES MA TÎEKE S. Refpirûtion.Màn'îhc donts'ophre la rcipir.ii-ion des rerpens,/>. ^9 (di/c-) Rejeau. { le) C.iridcres diftinc- tifs de cet Anguis d'Amérique , pag. 446*. Rùiculaire ( Li Couleuvre ) ref- fcmbie beaucoup à l'Ibiboca , pag. :^^:j. Ses caraélcresdiftindlifs, Ibid. t.[[c habite la Louihane, Ib. Rhomboldale. (Couleuvre) C'eft dins les Indes qu'elle Te trouve , pag. XIX. Sa defcription, j!;. zi^. Rouge. { le ) Dcfcription de cet Anguis Vipère & venimeux qui le trouve .'cux environs de Cayenne , pag 4^0. Rouge- gorge. Defcrrption de cette Coulcu/re, pag. 2j^. Ellefe trouve en Egypte , Ihid. Rouleau. ( le ) Cet Anguis Ce trouve dans les deux contiiiens. Ses caractères diftindifs, pag. ^40. Roujfe. La Couleuvre roulFe n'eft point venimeufe, ^^^. ?:?^. Delcription de ce ferpent, Ibid. Rubannée. Defcription de la Couleuvre rubannée, pag. qoi. Sa tète refîemble à celle de plu- /ieurs Boa , Ibid. Elle fait entendre un lifflement a/îez tort, Ibid. Pays où on la trouve , pag. :^oz. Rude. { Couleuvre ) Pays où on la trouve, pag. zc)5. Sa defcription. Idem. s. SALAMANDRES tenejlres. Obfervations relativement à la ma- nicre dont ellçs viennent au jour , P^'^- 499- Sang. Chaleur & mouvement du 523 fang dans les ferpens , pag. 7 €' Juiv. idifc.) Saturnine. Defcription de la Couleuvre Saturnine , pag. 2^0. Pays où on la trouve , Ibid. Saurite. Ce ferpent de la Caro- line a beaucoup de rapports avec les lézards , pag. ^08. Sa defcrip- tion , Ibid. Schokari. Lieux où on trouve cette Couleuvre , ^j^. 2,7 J- Sa def- cription , Ibid. Schytale ( le ) doit parvenir à une grandeur conlidérable , p. qSG. Delcription de ce Boa d'Amérique, Ibid. Schyte. Defcription de la Cou- leuvre Schyte que l'on trouve en Sibérie , pag. 6z. Sens. Force des fens dont les ferpens ont été pourvus , pag. X9 Senfibilité. Supériorité de celle des ferpens , lur celle de tous les animaux , excepté les oifeaux &: les quadrupèdes vivipares ,p. qz (dijc.) Serpent ( pierre de ) & pierre de ferpent à chaperon. Natiue de cette producflion artificielle , & faulTes propriétés qu'on lui a attri- buées , pag. ffj & fuiy. Serpent f le ) à queue aplatie , vu par M. Banclcs près des côtes de la nouvelle Hollande , étoit peut- être de la même elpèce que l' An- guis à queue-lancéolée , pag. 44^. Serpent monjîrueus (defcription d'un ) à deux têtes , pag. 48%. Defcription d'un monftre fembla- blable , vu en vie par Rédr , p. 48^. Serpens. Les animaux qui cor^i- uuu ij 524 TABLE pofent l'ordre des ferpens , paroif- ludent aux combats qu'ils livrent , fent privés de tout moyen de Ce par des fifflemens plus ou moins mouvoir, pag. i {difc.) Peud'ani- forts, pag.^j [difc.) Les fifflemens maux cependant fe tranfportent des très-grands lerpens font bien avec autant àc vîtcffe que les fer- moins forts que les rugilfemens pens , pag. % ( difc. ) Rapports des des grands quadrupèdes carnalîlers ferpens avec les quadrupèdes ovi- oc des oifeaux de proie , pag. 4^ pares & les poilfons, pag. z&/uiv. ( difc. ) {difc.) Caradères diftindifs des fer- Sipède. Defcription de cette pens, pag. 9 {difc.) Defcription Couleuvre d'Amérique , /'ûj^. 505. générale des ferpens , pag. 4 (difc.) Sirtale. Ce fcrpent a été obicrvé Diverfes manières dont les lerpens dans le Canada , pag. ^ii. Sa def- peuvcnt fc mouvoir, pag. zo & cription , Ibid. jfàiv. difi. Quelques efpèces de ^i^i^/^. Deicriptiondeceferpent ferpens paroiifcnt jouir de la faculté d'Egypte , pag. zô'j. de fe mouvoir prefqu'aufTiaifément Société. Elpèce de fociété, dont en arrière qu'en avant, p. i^ [dijc.) les ferpens font fufceptibles, p. 34 Manière dont les ferpens peuvent {difc) s'élancera d'affcz grandes diftances, Sombre. Couleur de la Cou- pag. 2 9 & fiiv. {difc.) Les ferpens leuvre fombre,/?^^. zxg. Ses rap- habitentde préférence les contrées ports avec le Boiga, Ibid. chaudes 8c tempérées ,p.î8{ difc. ) Sommeil. Les ferpens fortent de Il en eft des ferpens , comme de leur fommeil annuel , lorfque les plufieurs autres ordres d'animaux-, premiers jours chauds du printemps ceux qui font très- grands , font fe font relfentir , ^j^^. ^5 (^i/c ) rarement plufieurs enfemble ,p. 3^ SonneUe. Defcription de la foH- ( di/c. ) nette du Boiquira , & d'autres fer- Serpens à fonnettes. Explication pens à fonnette , pag. q^G & fuiV' de la manière dont ils paroilTent Manière dont les pièces de la lon- contraindreles petits animaux qu'ils nette du Boiquira, fontemboitées veulent dévorer, à fe précipiter l'une dans ïâutre , pag. 40Z' Les dans leur gueule, pag. 40g. différentes pièces de la fonnette Serpentaux- Lorfque les petits n'ont été formées que fuccelTive- ferpens font éclos ou qu'ils font ment., pag. ^O"^. Egalité ou inega- iortis tout formés du ventre de leur lité des pièces de la fonnette, mère , ils traînent fculs leur frêle fuivant que l'animal n'a pas grandi exiftence, pag. ac) {difc.) ou a cru dans les intervalles de la Sibon. Ce ferpent a été ainfi formation de l'une à la formation nommé par les Hottentots, p.zji. de l'autre, pag. 404. Rapport du Ses caradtcrcs diftindfs, Ibid. nombre des pièces avec celui des 5/^^/72^/25. Les grands ferpenspré- mues particulières opérées à l'ex- DES MAIJÈRE S 525 trémitc de la queue du ferpentj Tête-rouge. ( lézard ) Sa defcrip- pag. /}0£. Les pièces des fonnettes tion, pag. ^^£. font très-fragiles , /7Û5; -^06". Acci- Tête- triangulaire. Dcfcription dens qui peuvent diminuer la Ion- de cette vipère de Tille S. Euftache , gueur des fonnettes, i/'iJ.Diftance pag. i^z. à laquelle on peut les entendre , Tigrée , ( defcription de la Cou- pag. ^oj. lenyre) pag. tqo. Striée, (la Couleuvre ) Sa def- 77/y^rie^. Combats des tigres contre cription, pag. z8^. Pays où on la les très-grands ferpens,/;. 50 (dijc.) trouve , Ibid. On doit peut-être Tortue à boite. Sa defcription , rapporter à cette efpèce un ferpent pag. 4?^. d_' la Caroline figuré dans Catelby , Tenue grecque. Indication d'une (vol. Xy plane. ^6). Ibid. Delcrip- variété de cette efpèce, envoyée de tion de ce ferpent , pag. 2.86. Saint-Domingue , pag. ^S8. Suijfe (la Couleuvre) le trouve Toucher (le) des ferpens do.it aux environsduMont-Jurat,p. 32.6*. être allez fort, pag. qo ( di/c. ) Sa defcription , Ibid. Trachée-artère. Polition de Tour Symmétrique. ( Couleuvre ) Elle verture de la trachée-artère, dans n'eft pas venimeule , pag. 2.50. Ses les ferpens, pag. ^G {di/c. ) caradtères diftindbifs, Ibid. Trait ( le ) habite l'Egypte, pag. 44^. Caradtères diftinâiifs de T. cet Anguis , Ibid. Table méthodique. Elle ne TrazV^ ( divers ) fous lefqueîs les devoir pas préfenter les diverfes ferpens ont été montrés dans tous efpèces de ferpens , dans le même les temps , pag. 60 ( diJc. ) ordre que celui dans lequel on a Très-blanche ( la Couleuvre) fe expofé les traits de leurhiftoire, trouve en Lybie , ^a^. iiS.Sxà.Q'î- pag. 7 ^ (nomencl.) Explication des cription, Ibid. dix colonnes qu'elle renferme, T'nVz/ï^e (la Couleuvre) habite pag. 14 {nomencl.) l'Amérique, pag. ^^i. Origine Tachetée ( la Couleuvre ) fe defonnom, J^ftf. Sa defcription , trouve à la Louifiane , pag. ^zg. Ibid. Elle n'cft point venimeufe, Ibid. Triple-rang. Defcription de la Sa defcription, Ibid. Couleuvre triple-rang, pag. ^^z. Tête. Manière dont les ferpens Elle fe trouve en Amérique, Ibid. portent leur tête lorfqu'ils chan- Trij'cale. Cette Couleuvre le gent de place, pci^. ix (di/c.) trouve dans les Indes orientales 6c Tere-noire. Delcription des cou- occidentales , p. i^^^. Defcription leurs de cette Couleuvre ,pag. 2.5 9. de ce beau ferpent , Idem. Forme de fes écailles, Ibid. Ce Trois -raies (la) fe trouve en ferpent fe trouve en Amérique, f^iJ. Afrïqwe j pag. XS4- Caradères dil- 5^6 TABLE tindifs de deferpent, page 2.54. cette Couleuvre, pàg. ^29. Ses Tubercules. On voit Au-delius habitudes, Ibid. de r^nus de ramphifbcne enfumé, Verte. (Couleuvre) Caraftcres plufieurs petits tubercules fcmbia- diftin