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GÉNERALE ET PARTICULIÈRE MP S TRE PLIS: OuvrAGE faisant suite aux Œuvres de LEecLerc DE Burron,et partie du Cours complet d'Histoire naturelle rédigé par C. S. So NNINït, membre de plusieurs Sociétés savantes. Pan E. L NL 079 “% MEMBRE DES SOCIÉTÉ S D'HISTOIRENNATURELLE ET PHILOMATHIQUE DE PARIS. TOME Re A PA DT DE L’'IMPRIMERIE DE F. DUFART, À N X E 4 Pre, A CNED TE me LR D3$ xZ À | Le AT T Sr UE R D ANS COR TP CE eee DES REPTILES. SUITE DES COULEUVRES. s A GO PERTE RE AURORE ( pi espèce, Re DER de la cou- leuvre bali par sa forme , est d’un jaune (1) Coluber aurora; ex flavescente lividus , suprà tæntä He D . , Squamis dorsalibus ad basir rubellis ; caudé.. Scutis abdom. 179. — Scutellis Ur 2 57 - 216. Coluber aurora. Lin. Syst. nat.—Mus. Adolp. Frid. p. 25, pl. x1x , fis. 1. — Jdem. Gmelin, Syst. nat. P. 1406. — Cerastes aurora. Laurenti, Synops. reptil. p. 62, n° 169. — Jaculus. Seba , Thes. tom. II, pl. zxxwvirt, fig. 5. — J'aurore. Daubenton, Dict. erpêt. Encye. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens , in-12 , tom. IT, p. 84. — La couleuvre aurore. Latreille , Hist. nat. des reptiles, in-18, tomPV,.p.172. AS 6 HISTOIRE: roux un peu livide, avec une bande dor- sale jaune ; prolongée depuis la tête jus- qu'au bout de la queue. La tête est aussi de couleur Jauñe tachetée de rouge ; on voit également une teinte d’un rouge au- rore à la Jointure des écailles sur le dos, Linnæus en a vu un individu dans la collection du prince Frédéric Adolphe; il avoit cent soixante-dix-neuf grandes plaques abdominales , et trente-sept doubles sous- caudales. Le serpent représenté par Seba, tom. II, pl. Lxxvrr, fig. 3, paroît être le même animal. Laurénti la indiqué sous le nom de céraste aurore. DES :COULEUVRES 7 E IN, 7 CO EE Vo? t 1} REA LB) G: Scans DpERla décrit , sous le nom d’élaps ‘annelé; un ophidien qu'il ne faut pas confondre avec la couleuvre anneléé que j'ai fait connoître à la fin du sixième volume , quoiqu'il appartienne au même genre. Un individu, placé dans la collection de feu Bloch de Berlin, avoit sous le corps cent soixante-dix-neuf plaques entières, plus courtes que dans la plupart des couieuvres, et vingt doubles sous sa queue, qui est mince dès sa base. Les écailles sont rhom- boïdales, brunes, mélées de blanc; il y a environ soixante - dix anneaux ou zones (1) Coluber thalia ; zonis aut annulis ex nigro J'uscis circà vo , squamis rhombeis , scutis abdomina- libus brevibus ; caudé brevi..... Scutis abdom. 179.— Scutellis subeaud. 20 - 199. Elaps annulatus, Schneider , Hist. amph. fasc. 2, pag. 505. ” À 4 * 2NHNISTOMMPE" d’un brun noirâtre autour du corps et de fa queue. On voit dix-sept plaques autour de la lèvre supérieure , quinze autour. de linférieure, et huit autres sur le sommet de la tête. sa Schneider soupconne que la couleuvre thalie est le même reptile que la coronelle enguiforme de Laurenti:(Synops: reptil n° 162 ir mais je. suis convaincu du con- iraire. | De-J'eve de ’ h 11 tré DA ju 1] NA HI HE" \ 41 gas ) jh di ht ( ( ( 1. COULEUVRE NASIQUE. 2.COULEUVRE SAURITE. Vo) F PA: LIT DES COULEUVRES. 3 LA COULEUVRE NASIQUE DU BENGALE (a). "Planche LIX à . 4; planche LXXXI, EM Livxvaus, Daubenton et tous les autres naturalistes modernes qui se sont occupés de l'histoire naturelle des serpens , Ont réuni ensemble plusieurs couleuvres très- différentes , de lancien et du nouveau continent, sous les noms de coluber mycleri- zans , de nez. retroussé et. de. nasique. Les recherches .que j'ai faites et les reptiles qui m ont été communiqués par plusieurs ne purs myclerisans ; suprà Lætè , CUM he: Jlavä in genud ad collum protensé , ali :4 flaves- éente in luteribus abdominis et alter in PRE sCcu- lellorum ,naso anticè molli et acuto ; caudé ferè <.. © Scutis abd. 178: — Scutellis suboaud. 166: 344. a 74 —— 148 - 595; —— 195 —— 157-550 selon Labiéte. : Paseriki- pam, pastiletti, Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian serpents , in -{6l. p.10 n° r5,; pl xir. — Boëla- paseriki, Russel ; Hist. nat. of Coromand. et Tndian serpents , p: 18 u° 43, pl. xrt. — La nasique. Lacépède, ist. nat. dés serpens, to > AH TI STOREX voyageurs, ainsi que le bel ouvrage de Russel, m'ont convaincu que la couleuvre nasique n'existe que dans l'Inde, princi- palement au Bengale et à Ceilan, et qu’on ne doit pas là confondre avec Iles serpens d'Amérique qui ont le museau simplement aminci, alongé, et non terminé par une pointe écailleuse et molle. f ‘Russel en a figuré deux individus un peu différens, dans son ouvrage sur les serpens du Coromandel: il les a confondus, par erreur, avec le coluber myClerizans. dé Linnœus. $e _ La Se ‘couleuvie nasique ést uom- mée paseriki - pam et pastileiti, “par es indiens du Bengale, selon Russel. ‘La tête est plus large que le cou: ) oblongue, aplatie, arrondie sur ses côtés, un peu comprimée prés des yeux et pro= longée ensuite en un museau alongé, amincl in-12, tom, Il; phiv, fig. 2.— La couleüvre nasique. Loto e, Hist. nat. des rept.in-18 ,.tom.IV, p. 122. Nota. Je ne cite pas ici toutela synonymie indiquée par Lacépède, dans la crainte d’y mettre des noms'qui devroient se rapporter aux couleuvres fouet-de-cocher} bleue à deux raies ; fl, etc. La figuré; que Latreïlle'a donnée dans son ouvrage, doit être regardée comme celle de la conleuvre bleue à deux raies. È Tr ai ET DES COULEUVRES. 1 et terminé par une petite pointe molle: L’occiput est: couvert d’écailles arrondies et imbriquées. Le sommet de la tête, entre les, yeux etle: museau , est revêtu de onze plaques. Les deux antérieures sont pyramidales; arrondies à leur base; la paire suivante : est: dei la même forme, eb plus large: il y a ensuite une troisième paire petite et triangulaire ; la plaque du milieu entre les yeux est en forme de spatule ; celles des .côtés sont coniques; la paire postérieure est un peu en cœur. _ La bouche est large, avec la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'infé- reure. La plaque du front n’est pas échan- _ crée: Les dents sont courbées, minces ef pointues ; les antérieures de la mâchoire d'en bas sont plus: grosses et plus longues. 11 y a deux rangées marginales et deux pa- latales à la mâchoire supérieure. Les yeux sont latéraux, ovales, saillans et dorés. Les narines sont petites, et situées sur les côtés du museau près le bout; le corps est ur peu triangulaire. Le dos est légèrement caréné ; un ‘peu comprimé sur les côtés, et::le ventre est aplati. Les écailles sont linéaires ! lancéolées , peu serrées près-du cou , «et avant le corps ; mais ensuite elles sont 12 TE SIC DAR FE rapprochées et imbriquées. Les écailles: sûr le sommet du dos et celles près des: LE Ar sont rondes etovales.: 2 57 2: Les grands individus sont:longs de qu pieds six pouces; en y comprenant:la queue qui a un pied dix pouces. ba: circonférence du cou est.-de:neuf lignes! Ba partie la plus épaisse du corps: l’est: d'un: pouce let demi La queue est: cylindrique ; très - longue et mince , couverte d'écaiiles ovales et im- briquées ; :son extrémité est si petite vers la fin, qu'il est difficile de compter en des- sous les doubles plaques. -; La couleur. de dla tête ressemble: À:un velours verd',:avec une raie: jaune::suür chaque joue, et prolongée: sur le cou:'Le corps et la queue sont d’un jaune:tirant sur le verd pré, quand lanimak est en repos; mais, lorsqu'on le met en::colère, lé cou et une partie du corps s’enflent, et:les écailles se séparant l’une de l'autre laissent voir la blamcheur de la peam; et-les écailles étant noires en dessus, on voit un très- agréable mélange de noir et-de blanc; avec une: teinte verte qui prédomine. : Quand lenflure cesse, ou que l’änimal-: meurt;sles écailles se: resserrent entre:ekes. et: ass sent une couleur verte umforme. 5! :12:5 D a DES /COULEUMVRES. 15 La région de l'anus el chaque côté du ventre ont-une ligne d’un ‘blanc jaunâtre qui se prolonge sur chaque côté de la queue ; ensuite deux lignes courtes, d’un jaune luisant, sont placées près des plaques abdominales , elne se prolongent pas sur la queue: Les: plaques et les doubles plaques en dessous sont d’un jaune verd Juisant. Lo he BE Ce serpent est très - commun ch le Vizagapatam et dans le Carnate. On pré- tend qu'il attaque les passans aux yeux ; mais sa morsure réilérée ne produit que des douleurs sans accident fâcheux. Le nombre des doubles plaques sous.la queue varie beaucoup dans les mdividus; celui des grandés plaques est plus constant. I est remarquable par son extrême maigreur. La queue est souvent mutilée. Linnæus indique le coluber mycterizans comme venimeux, el cette erreur a été heureusement corrigée par le docteur Grey (1), dans son Mémoire intéressant sur les amphibies. Les indiens donnent le nom de botla- paseriki au second individu , figuré par (1) Grey , Philos. transact. vol, XX XIX , part. y. tn dc a 14 ET STORE Russel lorsque le reptile étoit vivant , et c'est sans doute ce qui cause ses principales différences avec le précédent. Ce serpent diffère du précédent par plu- sieurs caractères. La tôte est beaucoup plus épaisse que le cou, oblongue, aplatie ou déprimée en dessus , arrondie.sur les côtés, rétrécie près des yeux, avec le museau alongé, aminci, terminé par une petite pointe molle. L'occiput:est couvert d’écailles arrondies, imbriquées ; le sommet de la tête et le dessus du museau sont revêtus de onze plaques assez semblables par leur forme à celles de l'espèce précédente. La bouche, les dents.et les mâchoires, ainsi que les yeux, les narines, le corps et les écailles ne présentent aucune différence sensible. La longueur est de quatre pieds un pouce; la circonférence du cou est d’un pouce trois lignes, ainsi que le corps, excepté dans l’en- droit le plus épais où il a deux pouces et demi. La queue est cylindrique, très-amin- cie et couverte d'écailles ovales et imbri- quées ; elle est terminée en une pointe aiguë, et longue d’un pied six pouces quatre lignes. La couleur de la tête et de tout le corps ressemble un peu à un velours verd. Les DES COULEUVRES. 15 lèvres et la gorge sont d’un jaune foncé. On voit à chaque extrémité des plaques trans- versales un long filet blanc, entre-coupé de petits traits obliques d’un jaune orangé. Le ventre et une partie de la queue en dessous sont d’un jaune verdâtre clair dans les deux individus ; mais, dans le dernier, on voit de plus des plaques entières et doubles, de couleur: citron, élégamment tachetées de noir et de jaune clair, avec leur bord pos- térieur teint d’un jaune légèrement obscur, ce qui produit des traits disposés en travers. _ Le botla - paseriki est plus rare que le paseriki-pam, selon Russel, et paroît plus méchant ; car il élève souvent sa tête et _ son cou. de même que la vipère à lunettes, etil ouvre sa bouche en sifflant avec fureur. Sa morsure n’est pas dangereuse, et s'il a quelquefois des dents plus longues à la mâ- choire supérieure , elles ne sont ni creuses, ni munies d’une vésicule à venin à leur base. | Le nombre des plaques transversales varie depuis cent soixante -treize jusqu'à cent soixante-dix-huit grandes plaques sous le corps, et depuis cent quarante-huit jusqu’à cent soixante-six doubles sous la queue. Quoique Russel soit porté à croire que 16 HISTOIRE. | ces deux couleuvres sont deux variétés dis- tinctes , je les regarde comme parfaitement semblables; car 11 dit expressément qu’elles n’offrent aucune différence après leur mort. Je regarde au contraire comme une es- pèce parliculière la couleuvre verte à ventre jaune (1), et longue de trois pieds ,; que Van- Ernest dit avoir trouvée sur un arbre dans l’île de Sumatra; mais comme il ne m’en a pas donné la description, je ne puis la décrire dans cet ouvrage. bririoi ti J'ai vu plusieurs individus de la cou- leuvre nasique dans la collection du museum d'histoire naturelle de Paris. | (1) Voyez l’article du scingue à sept raies et à queue noire, de l’inde , tom. IV, p. 282. LA DES COULEUVRES. :7 LA COULEUVRE AH I D RALES 0 Crrre nouvelle espèce a été rangée par Schneider parmi ses élaps ; il l’a observée dans la collection de Bloch. Le corps est blanchâtre , orné de huit ligues longitudinales d’un brun foncé, dont les deux intermédiaires plus larges et réu- nies entre les yeux. Une bande transver- sale brune passe sur les yeux, se courbe en devant , se prolonge de chaque côté jus- qu'aux lèvres, et près des yeux il y a une tache brune en forme de croissant, pro- (1) Coluber octolineatus ; albicans , suprà lineis ocio longisudinalibus fuscis , quarum mediæ ducæ latiores, cum jfascié transversä super oculos ef antrorsm sinuaté ; caudé.. t Scutis abdom. Le — Scutellis subcaud. 56 - sa Ælaps octolineatus. Schneider » Hiët. nat. “ae fasc. 2 , p. 299. Aeptiles. Tower VII. E 8 HISTOIRE longée au delà du coin de la bouche, et courbée postérieurement vers le haut. Les yeux soût de moyenne grandeur. Le corps est lisse, glissant, garni en dessous de cent soixante-dix-huit grandes plaques , et sous la queue les doubles sont au nombre de cinquante-six. DES COULEUVRES :à0 LA: CO OOU LE UV MAS SE Crrrs couleuvre est assez commune en Allemagne et en France, jusqu'aux environs de Paris, où je l'ai trouvée plusieurs fois, et (1) Coluber austriacus ; suprà griseo-cinereus, lœævis, ucidus , paulisper nigricante maculatus , fascié ocu- dari et maculé occipitali fuscis , subtés pallidus imma- culatus ; caudä +. Scutis abd. 178.— Scutellis subcaud.46 - 224. —— 165. : —— 56 - 221 selon Sturm. —— 150. bo - 209 selon le même. AN 184: —— 56 - 240 ? selon Goeze et WE Bechstein. Coluber austriacus. Lin. Syst. nat. — Zdem. Gmel. Syst. nat. p. 1114: — Coronella austriaca. Laurenti, (e) Synops. rept. p. 84, n° 178, pl. v, fig. 1. — Die osterreichische natter, Goeze , Europ. Faun.,p. 194, n° 6.— Idem. Jacob Sturm, Deutschlands Fauna, in -18 , amphib. fasc. 2, fig. 1 , 2. — Schrank , Faun. boïca , p. 291. — La lisse. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom.I, p. 349. — La couleuvre lisse. Laireille , Hist. nat. des reptiles, in -18, tom. IV, p.92, fig. 1.—La couleuvre chatoyante. Razoumowski, Hist. nat. du Jorat. — Coluber ferrugineus. Sparrman, Act. soc, Stockholm , ann. 1705. | B 2 20 HIS FOUTRE cependant elle n’avoit pas été décrite exac= tement par les naturalistes avant Lacépède. Elle est timide, innocente , toujours prête à fuir dès qu’on l’aperçoit : sa taille est un peu inférieure à celle de la couleuvre à collier. La tête est petite, déprimée en dessus ; conprimée sur ses côtés, triangulaire, obtuse, et assez semblable à celle du lézard gris des murailles. Elle est revêtue de neuf plaques disposées sur quatre rangs sur son sommet, avec sept plaques sur chaque bord de la mâchoire supérieure, et six sur les côtés de l'inférieuré. Il y a deux rangées longitu- dinales, de trois plaques chacune, sous la , gorge. à | Le corps est alongé , cylindrique, presque d’égale grosseur dans toute son étendue, à peine plus aminci que la tête vers l’occiput, revêtu d’écailles lisses, rhomboïdales, pres- que hexagones et imbriquées. Les grandes plaques sont au nombre de cent cinquante- neuf à cent soixante-dix huit, et les doubles varient de quarante -six à cinquanie-six. Goeze et Bechstein croient même que les grandes plaques vont à cent quatre-vingt- quatre, ce qui est trop considérable. La couleur principale est d’un gris cendré; DES COULEUVRES. 21! tirant quelquefois sur le roussâtre en dessus, variée de quelques petites taches plus fon- cées sur le dos ; d’un gris blanchâtre et sans aucune tache en dessus et sur les lèvres, avec une bande brune allant de la narine sur l’œil jusqu’au coin de la bouche; une tache brune, oblongue sur chaque côté du cou , et une autre derriére la tête. La cou- leuvre lisse a, selon L'aurenti et Silurm, des petites taches brunes disposées alternative- ment sur le dos : le dernier auteur croit même d’après Jacquin, que la femelle est cendrée et le mâle roux, mais ceci est. inexact. Les yeux sont peu saillans, et ont leur iris de couleur dorée. Laurenti nous apprend que la couleuvre lisse n’est pas rare dans les fossés et dans les lieux humides des environs de Vienue. Je l'ai trouvée plusieurs fois dans les bois; exposée au soleil, parmi les herbes et dans des fourmilières. Sturm a compté quatre- vingt-quatre dents aux deux mâchoires. Elle rampe avec vivacité, en agitant sa langue au dehors de la bouche ; mais elite siffle rarement, et mord presque toujours sans percer la peau. Les paysans la con- fondent ordinairement avec la vipère, à cause de ses couleurs sombres ; aussi la E 3 32 HISTOIRE. redoutent-ils, quoiqu’elle me soit pas veni- meuse. Elle ne vit qu'en Europe et non dans les Indes occidentales et orientales, comme Lacépède Fa cependant assuré. Elle a communément un pied et demi, et rarement deux pieds, de longueur totale : je ne crois donc pas qu'il convienne d'y rapporter la couleuvre innocente de Sar- daigne , nommée vipère de terre ( vipera di secco), parce qu’elle a, selon Cetti, le dessus du corps tacheté de noir, et le dessous noi- râtre comme la vipère : sa longueur est de trente pouces. ; Latreille rapporte à la couleuvre lisse celle que Razoumowski a nommée /a cha- toyante, dans son Histoire naturelle du Jorat. Celte couleuvre non venimeuse, de Suisse, est longue d’un pied et demi, lui- sante, d’un gris cendré en dessus, parsemée de taches brunes sur le dos, et recouverte de petites écailles rhomboïdales , oblongues, presque ovales. Les plaques abdominales sont au nombre de cent cinquante-six à cent soixante-une, et les sous-caudales vont à Cinquante-six paires. Ces plaques et ces écailles offrent des reflets bleus, chatoyans. Je la regarde comme nne espèce différente. DES COULEUVRES. 3 LAC O U LE UV me COR ATS O+ trouve dans l’ouvrage de Seba et de Klein plusieurs couleuvres décrites sous le nom brésilien 2biboboca , que je conserve seulement à une espèce voisine de la clélie;: et afin d'éviter toute confusion dans la dis- tinction des espèces, je désigne sous le nom de couleuvre coraïs un ‘reptile nommé cebra de corais au Brésil, et appelé ibiboca par Lacépède, parce qu’il a été envoyé sous ce nom au museum d'histoire naturelle de Paris. La tête est revêiue en dites de neuf grandes plaques. Les écailles sont rhom- boïdales, lisses, grisâtres , bordées de blanc, (x) Coluber corais; dorso griseo squarmis aibo mar- ginatis ; caud& =. Scutis abdom,. 176.— Scutellis subeaud. 121 - 207. L’ibiboca. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IT, p. 126. — La couleuvre ibiboca. Tatreille, Hist. nat. des reptiles ,in-18, tom. IV, p.151. ù BA 24 Î S'TONR EN quelquefois un peu séparées les unés, deë auires , à cause de la dilatation de la peaü. La longueur totale est de cinq pieds cinq pouces six ligiies, et la queue prolongée en pointe a un pied sept pouces une ligne, ce qui fait à peu près les deux septièmes. _ Lacépède a compté cent soixante-seize plaques abdominales, et cent vingt - une doubles sous-caudales: Lt DÉS COULEUVRES. 23 PA COoULEUVIES RANÉE () Le E espèce de couleuvre a quatre raies sur le dos, et habite en Europe; elle est surnommée la quatre raies. Ce nom pour- roit aussi convenir à celle-ci, car elle a : (x) Coluber lineatus ; suprà cœærulescens lineis qua- uor longitudinalibus fuscis usque ad apicem caudeæ , subtus albescens ; caudä —. Scutis abdom. 169. — Scutellis a 84 - 2553. 156. —— 88-264 selon Russel. —— 162 —— 74-250. 165. —— 63 - 248. Coluber lineatus. Lin. Syst. nat. — Idem. Mus. Adolph. Frid. tom. I, p. 3o, pl. x11 , fig. 3. — Idem. Gmelin, Syst. nat. —.Scba, Mus. tom. II, pl. xrr, fig. 3. — Le rayé. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — La rayée. Lacépède, Hist. des serpens, in-12, tom. 1, p. 417.— La couleuvre rayée. Latreille, Hist. nat. des rept. tom. IV, p. 151.— Condanarouse. Russel, Hist, nat. of Coromand. serpents, in - fol. p- 32,n° 27, pl. xxvir. — An idem? Seba, Thes. tom. Il, pl. xzv, fig. 5; et pl. Lxux , fig. 2, 26 HISTOIRE quatre raies brunes, qui s'étendent sur le dos jusqu’à l'extrémité de la queue, et 5€ détachent d’une manière très - agréable sur la couleur bleuâtre des écailles. Le dessous est blanchâtre. Linnæus, qui a observé cette espèce dans le museum du prince Adolphe Frédéric, a trouvé cent soixante-neuf grandes plaques sous le ventre, et quatre-vingt-quatre doubles sous la queue. Elle ne parvient pas à une longueur considérable ; quoique sa longueur totale ne soit pas indiquée ; aussi ne puis-je faire connoître exactement les proportions comparatives de la queue qui paroissent être d’un tiers, d’après le nombre des doubles plaques qui la recouvrent en dessous. Elle habite en Asie, à Ceilan selon Seba. Latreille, dans son histoire des serpens, dit que cette espèce a plus de dix-huit à vingt-un pouces de longueur; et il ajoute qu’elle a quelquefois cent soixante - deux plaques sous le corps, et soixante-quatorze doubles sous la queue. Russel a décrit et figuré une couleuvre du Bengale qu’il croit semblable à celle-ci, et qui me paroît en différer cependant un peu par ses couleurs. é DES COULEUVRES. 27 La téte est un peu plus large que le cou , ovale, oblongue, amincie en devant, couverte de neuf plaques en dessus : il y a des dents aiguës, courbées et petites sur les branches marginales et palatales des nrâchoires, et quelques-unes sont un peu plus longues en avant des branches margi- nales de la mâchoire supérieure. Le corps est long, cylindrique, à peine renflé vers le milieu de sa longueur, cou- vert d’écailles ovales, oblongues et lisses. La queue fait environ le quart de la lon- gueur totale; elle est amincie et pointue. Les plaques transversales sont au nombre de cent soixante-seize grandes sous le corps, et quatre-vingt-huit doubles sous la queue. La couleur de la couleuvre rayée du Bengale est, selon Russel, d’un brun clair, ornée sur chaque côté du dos par une ligne longitudinale jaune partant derrière l'œil, et bordée contre le dos d’un trait brun très- foncé, presque noirâtre : ces raies sont dis- posées en dessus de telle manière, qu’on en compile Jusqu'à sept; savoir, une brune sur le milieu du dos, deux noirâtres et deux jaunes sur les côtés du dos, puis deux larges et brunes sur les flancs. Le dessous est d’un 28 HISTOIRE jaunâtre clair, avec un très-petit filet lon- gitudinal d’un brun verdâtre sur chaque côté des plaques transversales. Cette couleuvre a été envoyée à Russel de Ganjam sous le nom de condanarouse , en octobre 1788, par Snodgrass, qui assure que les indiens la croient dangereuse, quoi- qu’elle n'ait pas d'organes à venin. Dimensions de cette couleuvre , selon Russel. pieds. pouc. ligx Lonmentiotale 220.147 47, 2410 00e Longueur de la queue . . . . . . » 7 G Circonftrence du corps . . . « . » 2 6 Je soupçonne que la couleuvre rayée, décrite précédemment d’après Russel, a été représentée par Seba dans son ouvrage, tom. Il, pl. xev, fig. 5, et pl. Lxur, fig. 2. DES COULEUVRES. 9 eg { Ed OC OU L'E'UV RE UNICOLORE (i). Corre couleuvre a été très-incomplette- ment décrite par Gronovius et Boddaert ; elle a cent soixante - seize grandes plaques abdominales, et soixante-dix doubles sous- caudales. Le dos est d’une couleur uniforme, avec les flancs marqués d’une ligne prolongée jusqu’à Panus. | _ Le museau est aigu. (1) Coluber unicolor; rostro acuto , dorso unicolore, jateribus ad anum usque lineaiis ; caudä.... Scutis abdom. 176. — Scutellis subcaud. 66 - 242. Coluber unicolor. Gmelin, Syst. nat. Pe 1103. — Gronovius, Zooph. tom. I, p.22, n° 107.—Boddaert, nov. Act, acad, Cæs, tom. VII, p. 27, n£ 27. 30 HISTOIRE BL A -4CHO UE Ù ve D’'ES$ Ç U L À PE.) Csrrs couleuvre habite dans plusieurs parties de l’Europe , et ne paroît pas avoir été connue de Linnæus. Lacépède l’a nommée serpent d'Esculape, parce qu'il croit qu’elle a été consacrée au dieu de la médecine, et son opinion n'est fondée que sur ce que cette couleuvre innocente existe aux envi- rons de Rome. Sans chercher à reconnoître (1) Coluber Æsculapii, suprà rufescens , cum tænié longitudinali fusc4 in utroque latere dorsi , et inferné nigricante ; subtus albescens submaculatus ; caudé =. Scutis abdom. 175. — Scutellis subcaud. 64 - 239. Le serpent d’Esculape. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. J,p. 357. — Anguis Æsculapis. Ray ps Synops. serp. gen. p. 291. — La couleuvre d’Esculape. Latreille, Hist. nat. des reptiles ,in-18 , t. IV ,p. 54.— Coluber Æsculapii: æsculapschlange. Sturm, Deutschlands Fauna , fasc. 2, pl. x, 11. — Nic. Jos. Jacquin , Collectarea ad botanicam , che- miam et hist. nat. spectantia, cum fig. vol. IV, Vicenue , 1700. DES COULEUVRES. 3: la vérité de cette assertion, je préfére, à l'exemple de ce naturaliste, lui conserver ce nom plutôt qu’à la couleuvre d'Esculape qui , selon Linnæus, existe dans les Indes, et que j'ai décrite vers la fin du sixième volume de cet ouvrage, sous le nom de couleuvre à bandes noires. | La couleuvre d’Esculape a la tête assez grosse, oblongue, plus large que le cou, garnie de neuf plaques en dessus. Les écailles du dos sont ovales, presque hexagones, ca- rénées ; celles des flancs sont lisses et un peu plus larges. La queue occupe la cinquième partie de la longueur totale ; elle est cylin- drique comme le corps, et terminée en pointe. Les plaques transversales sont au nombre de cent soixante - quinze grandes, et de soixante-quatre doubles. Sa couleur est en dessus d’un roux plus ou moins clair, avec une bande longitudi- nale, obscure, presque noire sur chaque côté du dos, et plus foncée vers le ventre: les écailles voisines des plaques transversales sont blanches, bordées de noir en dessous. Le dessous de l'animal est blanchâtre, avec des teintes plus foncées. L 32 HISTOIRE Dimensions de cette couleuvre, selon Lacépède. pieds pouc. lignes Longueur totale. ele) telle te ra [re ce 3 10 » Longueur de la queues 7 0 9 3 Sturm a figuré deux couleuvres d’'Escu- lape dans sa Faune d'Allemagne; il prétend que le mâle est en dessus d’un brun clair, et jaune en dessous, avec deux rangées d’écailles d’un verd clair sur les flancs; tandis que la femelle est .en dessus d’un gris sombre, d’un bleu clair en dessous, avec une rangée d’écailles d’un bleu d’indigo sur ies flancs ; mais ces différences ont lieu pour les individus et non pour les sexes. On trouve irès - communément cette espèce dans les montagnes et les prairies de la Liburmie et de la Dalmatie; elle monte sur les arbres, avale des grenouilles, desoiseaux, des lézards, et même des poissons. Dans le mois de juin 1780, lorsque Jacquin étoit occupé; à chercher quelques plantes rares sur les mon- tagnes voisines de la mer Adriatique et vers ses bords, il trouva une couleuvre d’'Es- culape, longue de six pieds, grosse de deux pouces , auprès des racines d’un térébinthe (pistacia terebinthus Lin.), occupée à guetter les DES COULEUVRES. :3 les petits oiseaux qui sautilloient sur les buis- sons voisins. Lorsqu'il eut pris celte cou- leuvre, elle rendit par le vomissement cinq jeunes fauvettes et du sang, puis mourut. Son estomac renfermoilt encore un muge de mer à grosse tête (mugil cephalus Lin.) et un lézard commun. Sur quinze individus, Jacquin n’observa qu’une femelle qui pondit cinq œufs alongés, cylindriques, arrondis aux deux extrémités. L'intérieur renfermoit un liquide qui avoit une odeur très-forte; et on voyoil au nulieu de ce liquide un em- bryon semblable à un 6l rouge, long de deux lignes. Les habitaus de la Liburuie croient que la couleuvre d'Esculape avale la vipère ammodyte, et qu’elle s’entortille quelquefois aux pieds des hommes, Reptiles. Tome VIT. C 54 PLHISMOIRE L A C'O PR EU V & E À GOLLLIER (} PI LXXXI, fig 1; pl. LIX , fig 18. dE espèces de serpens qui existent en Europe sont peu nombreuses, et ne sont pas parées de couleurs brillantes. Leurs (1) Coluber natrix ; suprà griseo cinéreus , maculis subtransversis nigris , nuch& flavé posticè nigro mar- ginaté ; subtüs Dé et AGEN Haies ris $ caudä =. Seutis abd. 170.— Scutellis subcaud. 5 _ “25. 170. 60 - 250 selon Linnæus. —— 144. —— 58 - 202 selon Weigel. —— 172. —— 58 - 250 selon le même. —— 174. —— 62 - 256 selon le même. —— 175. —— 635 - 258 selon le même. —— 174. —— 54 - 228 selon le même. —— 170. —— 64 - 254 selon le même. —— 170. 52 - 222 selon le même. —— 166. —— 48 - 216 selon le même. —— 172. —— 58 - 250 selon le même. 170. —— 68 - 238 selon le même. Coluber natrix. Lin. Syst. nat. — Amæn. acad. tom. 1, p. 304, n° 55, — Mus. Adolph. Frid, tom. I, | De sene (el, «ZZ, Racrne :" 1. COULEUVRE A COLLIER. 2, oncon Le lx Coukuvre yalrlhee ; LA « DES COULEUVRES. 35 écailles grises ou rembrunies, la morsure eñvenimée des uns et la brusque agilité des autres les font égalenient redouter; cepen- dant les espèces dangereuses sont plus rares, vivent plus à l’écart, se cachent dans l'ombre sous des pierres humides, ou dans l’herbe pour épier leurs victimes ; et les couleuvres p. 27, pl. xxt, fig. 2. — Faun. suec. 288. — ter gotl. 146. — Gronovius, Mus. tom. II, p. 63, n° 27. — Zooph. n°115. — Weïgel, Abh. der hall. naturf. ges. tom.T,p. 25,n°° 29-38. — Idem. Gmelin , Syst. nat. p. 1100, — Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VII, p.24, n° 50.— Natrix vulgaris , et longsis- sima. Laurenti, Synops. rept. p: 75 ,n° 149 et 145. — Nuütrix torquata. Ray, Synops. anim. 334. — Hydrus ; seu natrix : the water snake. Robert Sibbald, Scot.illustr. seu Prodrom: hist. nat. Edimbourg, 1684. — Ringed snake. Zool. Brit. tom. III » Pe 32, pl. xxv, n° 13. — Nätrix torquata. Gesner, Serpent. nat, p. Ge Serpens domesticus he carbonarius. Gesner , de Serpent. nat. p 64 — Naërix. Wulf, Ichthyol. cum Amphib. regn. boruss. — Ze serpent à collier. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. mêtb. — La couleuvre à collier. Lacépède, Hist. nat. des ser pens, in-12,4om. T, p, 355, pl. iv, fig. 2.— Idem. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. EV , p. 38.— Colubro nero, serpe nero , carbon, carbonazzo , Serpené charbonnier , anguille de haies. — Gemeine schlance. Meyer, Thiere, tom. I, p. 52-54, pl. zxxxrx - xc. C 2 56 | HISTOIRE. innocentes se plaisent au contraire dans les lieux où brille le soleil, recherchent les terrains secs, se roulent en spirale au bord des haies, et quelquefois elles osent témié- rairement ramper vers le voyageur étonné, siffler en se redressant devant lui, et s exposer ainsi à ses coups. | La couleuvre à collier est commune dans nos campagnes; elle est connue des villageois qui ne la craignent pas, et qui la tuent im- pitoyablement malgré les services qu’elle leur rend; car elle détruit un grand nombre d’in- sectes , de souris, de mulots et d’autres ani- maux nuisibles. On la nomme vulgairement serpent d’eau ou nageur, anguille de haies. Elle a rarement au delà de trois pieds et dem de longueur totale : la tête ovale, obtuse, à peine plus large que le cou, déprimée, et couverte de neuf plaques disposées sur quatre rangs, a ses deux mâchoires presque égales en longueur, et garnies, sur les branches marginales et palatales, de petites dents aiguës, courbées et nombreuses: les plaques labiales sont au nombre de quinze à dix- sept, et la rostrale est large, demi-circulaire: Chaque narine est percée dans une plaque carrée, oblongue , et entourée d’une petite peau molle à peine distincte; quelquefois DES COULEUVRES. 37 on voit quatre ou cinq plaques derrière chaque oil , indépendamment des neufs grandes. Le corps est long, cylindrique , peu renflé, couvert d’écailles alongées, hexa- gones , légèrement carénées sur le dos, lisses et plus larges vers les plaques transversales, dont le nombre varie considérablement. On en a compté cent quarante - quatre à cent _soixante- quinze grandes sur le ventre, et quarante-huit à soixante-huit doubles sous la queue, qui est amincie, terminée à sa pointe par un pelit ergot droit et corné. La couleur de l'animal est d’un gris cendré quelquefois teint de roussâtre en dessus, avec une double tache transversale d’un beau jaune en demi - collier sur la nuque, et bordée en arrière par une large tache noire très-foncée ; les taches en dessus de l’animal sont plus ou moins régulièrement disposées, et presque toujours placées sur quatre ou cinq rangées longitudinales; ces taches sont noires , toutes transversales , très-petites sur le dos, plus grandes sur les flancs, et’ pro- longées jusques sur lé commencement des plaques transversales. La couleur de ces plaques est d’un noir sombre, parsemé de taches d'un blanc jaunâtre, quelquefoismême elles sont à moitié blanches et noires, et C5 38 H I SOI R EE. arrangées de manière que ces deux couleurs alternent irrégulièrement çà et là. La cou- leur de cet ophidien est très-sujelte à va- rier, suivant les lieux de Europe où il habite ; mais rarement la tache jaune en demi - collier est effacée, et l’on reconnoît toujours la large tache noire qui la suit. Il ne faut pas s'étonner que la nombreuse multiplication de cette espèce ait induit plusieurs naturalistes en erreur , et qu'ils aient regardé comme des espèces distinctes plusieurs variétés de celle - ci. Première variété. CoULEUVRE À COLLIER : d’un brun noiï- râlre , parsemée de points jaunes et rares en dessus, cendrée en dessous. ( Laurenti, Synops. rept. pag. 74, n° 145.) Seconde variété. CoULEUVRE A COLLIER : marquée sur le dos de taches jaunes dans leur centre. Laurenti a trouvé, dans la collection des reptiles qui lui fut donnée par le comte de Turn, une couleuvre dont ïl n’a décrit que les couleurs, et qui habite à Gemona près de Fréjus. Les détails sui- vans paroissent rapprocher cetie couleuvre DES COULEUVRES. 3g de celle à collier ; c’est pourquoi je lai placée ici en attendant qu'on ait reconnu, par le nombre de ses plaques et de ses doubles plaques, la place qu’elle doit dé- finitivement occuper dans ce genre. Sa tête est bigarrée antérieurement : entre les yeux il y a une bande courte et noire; une très-longue sur l’occiput, et une très- large sur le milieu du front. On voit deux autres taches plus grandes sur la nuque , qui sont suivies par des moindres, dispo- sées sur deux rangées, et ensuite confon- dues ensemble vers l’extrémilé du corps. Ces taches sont jaunes dans leur centre, et sont répandues en grand nombre sur tout le corps. : | Laurenti prétend que le mâle a une couleur jaune brillante sur les écailles, entre les plus grandes taches ; tandis que dans la femelle cette couleur est blanche. . ( Laurenti, Synops. rept. pag. 76, n° 153.) Troisième variete. COULEUVRE A COLLIER : ayant une tache et plusieurs traits aurores (1). ( Meyer, hier. tom. I, pl. rxxxviIr et Lxxx VII. ) _ (1) Areis flammeis. Cette expression indique des 4raits coulenr de flamme. C 4 ‘(us HISTOIRE Quatrième variété. CoULEUVRE A COLLIER : bleue, à points noiratres et à lignes transversales ondulées: ( Gmelin, Syst. nat. var. e, pag. 1100. ) Cinqui eme variele. CoULEUVRE AÀ COLLIER : bléue, avec une pelite bande blanche de chaque côté, des taches noiïrâtres éparses, les carènes des écailles blanches, et le ventre blanc mar- qué d’une tache nonâtre de chaque côté. ( Gmelin, Syst. nat. var. f, pag. 1100.) Sixième varielé. CoULEUVRE A COLLIER : ayant le cou tachelé de rouge. Pallas a trouvé plusieurs individus de celte variéié dans les marécages près de l'Iaïk, vers les bords de la mer Caspienne. ( Pallas, Voyage en Russie, in-8°, tom. IH, pag. 555.) Septième variété. CoULEUvVRE À coLLIEr : d’un bleu cen- dré, noirâtre en dessous, avec une tache blanche arquée et une autre noire sur C1 chaque cèté de l’occiput, et le dos: ondulé DES COULEUVRES. A de noir. (Coluber gronovianus. Gmelin, Syst. nat. pag. 1101. — Laurenti, Synops. rept. pag. 75, n° 150. — Seba, Thes. tom. If, plexxxtmni fig. 12) Huitième variété. CoULEUVRE A €eoLLIER : du Tyrol. — 278. — 60 -— 256. Selon Scopoli, cette couleuvre a cent soixante-dix -huit grandes plaques sous le corps, et soixante doubles sous la queue. Ælle pond quatorze œufs réunis ensemble, blancs, coriaces, avec le jaune latéral et le blanc ou lalbumen trouble et aqueux. Ces œufs sont placés dans les fentes des ro- chers. (Scopoli, Annal. hist. nat. tom. IF, pag. 39. — Gmelin, Syst. nat. pag. 1102. ) Neuvième variété. COULEUVRE A COLLIER : brune sans taches, avec le ventre noirâtre. — 174. — 60 - 254. (Coluber arabicus. Gmelin , Syst. naluiæ, pag. 1102. — Gronovius, Mus. tom. if, pag. 61, n° 22. — Zooph. iom. I, pag. 22, n° 108. — Coluber. Boddaert, Nov act. acad. Cæs. tom. VII, pag. 24, n° 26. — Serpens arabica fusca. Seba, Thes. rom. HE)-pas. 32, pl. Xxkx Tr, Hg. 2.) 42 HISTOIRE La couleuvre à collier pond ses œufs réunis en un chapelèt, et au nombre de quatorze à vingt-deux, dans des trous de terre ou dans le fumier, et elle se tient ordinairement à côté d’eux pour les dé- fendre contre les belettes et d’autres pe- tits animaux. Lorsqu'on lirrite, elle siffle avec un peu de force, serre le doigt qu’on approche d'elle entre ses dents, et répand par la bouche une exhalaison assez dé- sagréable , légèrement musquée. Elle se taisse facilement apprivoiser , paroît alors rechercher les caresses des enfans, et elle est très-avide de lait et de fromage ; aussi croit-on dans les campagnes qu’elle entre dans les étables et qu'elle fréquente les pà- turages pour y telter les vaches. Le nom de serpent nageur ne lui convient pas plus qu'aux autres couleuvres ; elle nage, il est vrai, pendant quelques instans, et traverse ainsi des pelits marais et des ruisseaux, mais elle épuise bientôt toutes ses forces et se noye quelquefois, sur - tout si elle est contrainte de lutter contre un courant rapide. | mn = L'X 2Ÿ ZranmbertS CES Adol Dautn de T L' ATE. 1.COULEUVRE ECARL 2, Le ’ 4 Tate) Touged , 24 ER ASSUS, D, VU ER LeSSOUd , s voncon de Lx Couleuvre cs Œ, VE DES COULEUVRES 43 a ———— LA COULEUVRE ECARLATE (1) Planche LX X XIII, jig. 1. Garprx a le premier découvert dans Ia Floride cette couleuvre, indiquée par Lin- næus , et ensuite décrite par Blumenbach dans l'édition du Systema naturæ de Gmelin. . Bosc en a rapporté une bonne description et un dessin de la Caroline, et Latreille en a fait usage pour son intéressant travail. Palisot Beauvois m'a communiqué cette couleuvre des Etats-Unis; elle est très-jolie par la variété et la disposition de ses cou- (1) Coluber coccineus ; suprà rubro - sanguineus Jfasciis 21-22 transversis flavis nigro marginatis anticé et posticè , subtùs albidus immaculatus ; caudé =. Scutis abdom. 161. — Scutellis subcaud. 45 - 204. 172. 40 - 212 selon Bose. —— 199. 55-210 selon Linnæus. Couleuvre écarlate. Latreille, Hist. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 148. — Coluber coccineus. Lin. Syst, nat. — Zdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1097. A CORISTOLRE leurs. Elle est en dessus d’une belle couleur roûge de sang, avec vingt-une ou vingt- deux bandes transversales jaunâtres, bor- dées d’un trait noir en devant et en arrière. La première bande est située sur la partie postérieure de la tête. Les flancs sont mar- qués de quelques petites taches irrégulières noires. Le dessous du corps est blanchâtre, sans aucune tache. La tête est petiie, étroite, lisse, et couverte en dessus de dix plaques de même que celle de la couleuvre à raies rouges ; mais avec celte différence, que chaque plaque au dessus de l'œil est très- petite, et que celle du milieu de la tête est plus grande et un peu en forme d’un cœur. Toutes les écailles sont lisses, légè- rement bombées dans leur centre. Si l’on. en enlève une avant la mue, celle qui paroît au dessous est terminée par une petite saillie à son bord postérieur. | J'ai compté cent soixante - une plaques abdominales, et quarante - trois caudales; mais ce nombre varie. L’anus est simple. La queue occupe un seplième de la lon- gueur totale, qui est ordinairement , de deux pieds. Elle est rare, suivant Bosc. ,; en _ Caroline ; DES COULEUVRES. 45 et on ne l’y voit que pendant le printems dans les lieux sablonneux. Linnæus à pré- tendu qu’elle vit aussi dans la nouvelle Espagne, et que les habitans, à cause de la vivacité de ses couleurs, prennent sa peau pour s’en faire des colliers. La couleuvre écarlate, selon Palisot Beau- vois, se nourrit de sauterelles et d’autres insectes. | | é CTHTSTORRTE LASCOULDEUTS MALIGNE () Russez a donné, dans son ouvrage sur les serpens du Coromandel, la description et la figure d’une espèce qui me paroît avoir de grands rapports avec les vipères; mais comme cet auteur n’assure pas positi- vement qu’elle ait des crochets venimeux, je l’ai rangée provisoirement parmi les cou- leuvres. La tête est ovale, déprimée, obtuse, un peu plus élargie que le cou , revêtue de neuf plaques dessus sa moitié antérieure, et garnie en arrière d’écailles semblables à celles du dos. La bouche est petite , avec (1) Coluber malisnus ; suprà nigricans , maculis transversis albidis circà 20 suprà dorsum , cum line& alb& in utroque latere, subtùs cæœrulescente albidus ; caudé = Scutis abdom. 154.— Scubellis subcaud. 40 - 214: Gajou-tutta. Russel, Hist. nat. of serpents Corom. et Indian, n° 16, pl. czxr. > DES COULEUVRES 47 ses mâchoires d’égale longueur , garnies de dents nombreuses, pointues et courbées en arrière sur des branches marginales et palatales. Russel a remarqué que les dents du devant des branches marginales de la mâchoire supérieure sont plus longues que les autres. Le corps est cylindrique, garni en dessus d’écailles ovales, élargies, imbriquées ; il est terminé par une queue petite, mince, pointue, et faisant un septième de la lon- gueur totale, qui est d’un pied deux pouces. La circonférence du cou est d’un pouce trois. lignes , et l'épaisseur du corps est de deux pouces environ. La couleur de la tête est d’un verd obscur et sans taches. Le corps et la queue sont noirâtres, variés de teintes d’un verd foncé, et sur tout le dos on voit une ran- gée de vingt taches, ou environ, éiroites, d’un blanc jaunâtre , avec deux rangées longitudinales, sur les côtés du corps et la la base de la queue, formées de petits traits blancs. Les plaques transversales , d’un blanc bleuâtre, sont au nombre de cent soixante- quatorze grandes sous le corps, et de qua- rante doubles sous la queue. se EU T STI EUR Russel termine la description de ce ser- pent, en fusant observer qu'il ressemble beaucoup par ses couleurs au bongare bleu , quoique les taches soient disposées différemment. Il ajoute qu’il n’a pas bien observé les longues dents du devant de la mâchoire supérieure, et qu’on pourroit les prendre pour des crochets venimeux. Les habitans du Bengale nomment ce serpent gajou-tutta; il est rare au Re et n’est pas sans doute aussi dangereux qu on le croit dans le pays. LÀ DES COULEUVRES. %j TAN CIO:U L'E'U/V RUE É LAN C HE) Lixvzus a observé, dans le museum du prince Adolphe Frédéric, une espèce de couleuvre qui est blanche sans aucune tache , et garnie de plaques transversales au nombre de cent soixante - dix entières sous le corps, et de vingt doubles sous la queue. Merrem a ensuite figuré dans son ouvrage (1) Coluber albus ; suprà fuscescens , subtis albus, et immaculatus ; caud& circà —. Scuitis abdom. 170.— Scutellis subeaud. 20 - 190. —— 174 —— 26 - 200. Coluder albus. Lin. Syst, nat. — Mus. Adolp. Frid. tom. 1, p.24, pl. xiv, fig. 2. — /dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1093. — Siumpfschwanzigte natter ( couleuvre _ à queue obtuse). Bl. Merrem, Beytræge naturg. amph. fasc. 2 , p.36, pl. vir. — Le blanc. Daubenton, Dict, erpét. Encycl. méth. — Za blanche. Lacépède , Hist. nat. des serpens , in -12, tom. 1, p. 580. — La cou- leuvre blanche. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18, tom.IV , p. 145. Reptiles. Tome VII. D 5o HAS TOUR E une couleuvre qu'il regarde comme de la même espèce, quoiqu'elle soit brune en dessus et d’un blanc jaunâtre en dessous. Je suis porté à adopter son opinion, et je suppose comme lui que la couleuvre observée par Linnæus avoit été complettement décolorée. La tête est d’un gris verdâtre en dessus, €Ë le brun du dos devient très - pâle sur les flancs. La tête est petite, ovale, déprimée eË amincie en devant : sa mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure , et elles ont l’une et l’autre des petites denis aiguës, courbées et disposées sur les branches mar- ginales et palatales. La langue est fourchue, très - extensible , et peut se retirer dans un petit fourreau. Le dessus de la tête a neuf plaques placées sur quatre rangs; les lèvres sont aussi bordées de plaques. Le corps est épais, cylindrique, presque aussi gros que la tête en devant, peu renflé vers son milieu, et couvert en dessus d’é- cailles lisses, rhomboïdales, el sous le corps il y a cent soixante - quatorze grandes pla- ques; celle de l'anus est double. La queue est courte, grosse , obtuse, et garnie en dessous de vingt-six doubles plaques. DES COULEUVRES. Si On ne sait pas dans quelle partie de la terre habite cette couleuvre ; Linnæus dit qu'elle vit dans les Indes, ce qui est assez insignifiant. Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem, pieds. pouc. ligrs Longueur totale, 4,0, M Gi + 75 “+ Longueur de la tête . . . . . . » » 9 Harséurde:la téteinsik 4 etes it) AE Honpueur du corps +. 1. +. 21 06 Ciscontérence du Corps... +: 0) 200 Longueur de la queue . : . + - « » XF 10 D 2 52 HISTOIRE LA COULEUVES D.A.R D...(i}. Lr nom que les naturalistes donnent à cette couleuvre doit indiquer qu'elle a une extrème agilité dans sa course, car elle n’est (x) Coluber jaculus ; suprà griseo cinereus cum lineis tribus atris margine nigro in dongitudine dorsi, subtus albescens ; caudé..... Scutis abd. 163. — Scutellis subcaud. 77 - 240 selon Gronovius. 173. —— 78 - 251 selon Boddaert. Coluber jaculatrix. Lain.Syst. nat.— Jlem. Gmelin, Syst. nat. p. 1102.— Gronovius, Mus. tom. IT, p.63, n° 26. — Zooph. n° 114. — Coluber cinereo-cæru- lescens , lineis longitudinalibus nigris. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 21 ,n° 15. — Jaculairix surinamensis. Scheuchzer , Phys. sacra, pl. pccxv, fig. 2. — Serpens americana lemniscaia , xequipiles dicta. Seba , Thes. tom. II, p. 5, pl. 1, fig. 9. — Le dard. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth. — Jdem. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12,tom. IT, p.85. — La couleuvre dard. Laireille, Hist, nat, des reptiles, in-18, tom. 1V, p. 175. DES COULEUVRES. 55 pas dangereuse par sa morsure. Elle est d’un gris cendré ou bleuâtre, avec une bande noirâtre plus foncée sur ses bords, et située depuis le museau, sur le dos, jusqu’à lex- trémité de la queue; une autre bande, de la même couleur et plus étroite, est située sur chaque côté du corps; les plaques trans- _versales sont blanchâtres, au nombre de cent soixante-trois à cent soixante - treize grandes sous le corps, et de’ soixante-dix- sept à soixante - dix -huit doubles sous la queue, selon Gronovius et Boddaert,. La couleuvre dard habite à Surinam selon Seba, Scheuchzer et le docteur Schene. Seba l’a représentée , tom. IT, pl. 1, fig. 9, sous le nom de xequipiles. Linnæus la re- garde comme voisine de la couleuvre rayée. b4 HISTOIRE À LA COULEUVRE AZURÉE (1): Lx naturaliste Lacépède est le seul qui at observé jusqu’à présent cette espèce de couleuvre qui habite aux environs du cap Verd , et dont on conserve un individu dans la collection du museum de Paris. Elle est d'un très-beau bleu foncé et azurée sur le dos, plus claire sur les flancs, et presque blanchâtre sur les plaques transversales qui sont au nombre de cent soixante - onze grandes sur le ventre, et de soixante-quatre doubles sous la queue. La tête est couverté de neuf srandes plaques disposées sur quatre rangs en. dessus ; les écailles du corps sont ovales et lisses. La longueur est de deux pieds, et cellé de la queue est de cinq pouces trois lignes, ve qui fait environ les deux neuvièmes du total. (1) Coluber cœrulescens ; suprà cæruleus lateribus Dadlidis et abdomine subalbido ; caudä& — Scutis abdom. 171: — Scutellis ana 64 - 255: L'azurée, Lacépède, Hist. nat. dés serpens, in-12 ; tom. IT, p. 59. — Za couleuvre azurée. Latreille, Hist nat. @cs reptiles, in-18, tom LV , p. 121. DES COULEUVRES. 55 bobo Out L-B:DV RE - GALATHÉE (à) Planche LX XXII > Jigure 2. Rousses à figuré cette jolie couleuvre dans son ouvrage sur les serpens du Coro- mandel, sous le nom de karetta, qui lui est donné par les indiens. Il lui a compté cent soixante-onze grandes plaques abdo- minales, et quarante - une sous- caudales ; mais il r’en a pas donné la description, parce quil a perdu celle qu'il en avoit faite ; mais comme la figure de cette cou- leuvre est bien exécutée, il est facile d’in- diquer ses principaux caractères. La tête est ovale, déprimée, couverte (1) Coluber galathea ; supri rufescens cum maculis nigris Ovaéis ef magnis circà 15 ; caud&..... Seutis abdom. 171.— Scutellis subcaud. 41 - 212. K'aretta. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian serpents, p. 352, n° 26, pl. xxvr. D 4 56 HE STORE de neuf plaques comme dans les autres couleuvres. On voit en dessus, depuis l’oc- ciput jusqu’au bout de la queue, une quin- zaine de grandes taches noires, ovales, régu- lières et écartées, sur un fond couleur de chair, qui paroît roussâtre et tacheté; et sur le dos, entre ces taches, on aperçoit une bande étroite, longitudinale, rougeûtre. La queue est très-courte et pointue. Z LA CL De d'eve del. : Dahrel COULEUVRE BOIGA. DES COULEUVRES. 57 LA COULEUNV ME SUISSE (1) Ox trouve, dans l’ouvrage sur l’histoire naturelle du Jorat, la description d’une es- pèce de serpent que Razoumowski appelle la couleuvre vulgaire , sans doute parce qu’elle ést assez commune en Suisse. Latreille la regarde comme synonyme de la couleuvre à collier; mais je crois au contraire, à l'exemple de Lacépède, que c’est une es- -pèce parfaitement distincte, sur-tout à cause _ de la grande quantité de ses plaques sous- caudales. | is La couleuvre suisse est d’un gris cendré; (1) Coluber helveticus ; griseo cinereus , cum parvis lineis nigris in utroque latere, fasciâque dorsali ex lineis transversis et pallidis formaté ; subtùs niger albido maculatus ; caudé.... Scutis abdom. 170. — Scutellis subcaud. 127 - 297. La couleuvre vulgaire. Razoumowski , Hist. nat. du Jorat et de ses environs, in-8°, tom. I , p. 121 et 188. — La suisse. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in -12, tom. IT, p. 125. — Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 46. 5$ HISTOIRE avec de petites raies noires sur les flancs ; et il y a sur le dos une bande longitudinale composée de petites raies transversales plus étroites et plus pâles. Le dessous de Fanimal est noir, avec quelques taches d’un blanc bleuâtre, plus grandes sous le ventre que sous la queue. Les écailles du dos sont ovales et carénées. Razoumowski a compté cent soixante-dix plaques entières sous le.corps, et cent vingt-sept doubles sous la queue. Selon cet observateur , la couleuvre suisse a quelquefois jusqu’à trois pieds de longueur; elle préfère le voisinage des eaux el les ombres épaisses; elle aime séjourner sous les buissons placés dans les terrains humides, et on la rencontre quelquefois dans les bois du Jorat. On prétend qu’elle pond en été dans le fumier quarante œufs et même plus, tous attachés ensemble en forme de chapelet. Lorsque le serpenteau sort de l'œuf il a environ six pouces de longueur ; il rampe avec agilité, et ses couleurs sont plus tran- chées que celles des adultes. Quoiqu'on re- garde cette couleuvre comme venimeuse, cependant elle n’est ni méchante ni dange- reuse, ses mâchoires n'ayant que des, petites dents, et pas de crochets creux comme fa vipère. DÉS COULEUVRES-. bg LA COULEUVRE DÉMI-COLLIER (a) * Lrssrècr que nous appelons ainsi, d’après Lacépède , habite au Japon, où elle est connue sous le nom de #okura. L’individu, qui est conservé au museum d'histoire na- turelle de Paris, a un pied sept pouces de longueur , et la queue a quaire pouces dix lignes , ce qui fait environ le quart de la longueur iotale. Le dessus de sa tête est revêtu de neuf plaques disposées sur quatre (1) Coluber monilis ; suprà fuscus lineis transversis @lbis nigro marginatis ; caud4 circà —. Seutis abd. 170. — Scutellis subcaud. 85 - 255 selon Lacépède. 164. —— 82 - 246 selon Linnæus. Coluber monilis. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1103. — Le collier. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méthod. — Le demi-collier. Lacépède ;, Hist. nat. des serpens, in-12 ,tom. I, p. 568; pl. virr, 5g. 2. — La couleuvre demi - collier, Yatreille, Hist. mat. des reptiles ; in -18, tom, IV, p. G1. 6o ct EAST OUR E rangs. Les écailles sont en losange, et relevées par une arête saillante où carène. Il y a cent soixante-dix plaques sous le corps, et quatre - vingt - cinq doubles sous la queue, selon Lacépède; et Linnæus a trouvé de moins à un autre individu six paires de grandes plaques, et trois doubles. La couleuvre demi-collier a des couleurs très-agréables ; elle est brune en dessus, avec de petites bandes transversales blanchâtres, bordées d’une petite raie noirâtre. La tête est blanche en dessus , bordée de brun, avec trois taches brunes et alongées; le dessus du cou est orné d’un demi-collier formé de trois taches rondes et blanches. Linnæus a observé ce serpent dans, le museum de De Géer : il annonce qu'il vit en Amérique; mais c’est sans doute une erreur, car il n’est pas vraisemblable que la même espèce de serpent puisse habiter dans deux continens séparés, au Japon et en Amérique. Il ne faut pas le confondre avec la vipère Psyché , que j'ai oublié de décrire après la vipère de Weigel, et que je ferai connoître dans les Additions, à la fin du huitième et dernier volume de cet .ouvrage, DES COULEUVRES. G1 LA COULEUVRE ALLER OS KR A TE 5 0m Le y a dans le museum d'histoire naturelle de Paris une nouvelle espèce de couleuvre qui a été trouvée en Afrique, et que le professeur Lacépède a décrite et figurée dans son ouvrage sur les serpens. Cette couleuvre a sa tête courte , déprimée, un peu plus large que le cou, et revêtue de neuf plaques disposées sur son sommet. La couleur est d’un roux plus ou moins clair, avec trois raies longitudinales, plus foncées, allant depuis le museau, sur le (1) Coluber trilineatus ; rufescens , lineis tribus lon= gitudinalibus atris supr& dorsum usque ad apicem caudæ ; caudà =. Scutis abdom. 169.— Scutellis subcaud. 54 - 203. La trois raies. Lacépède, Hist nat. des serpens, in-12 , tom. IT ,p. 50, pl. xx, fig. 1. — La couleuvre à trois raies. Latreille , Hist. nat, des rept. in-18, tom. IV , p. 120. 62 HISTOIRE dos, jusqu’au bout de la queue. Les mà- choires n’ont que des dents simples et aiguës, et pas de crochets venimeux. Les écailles du dos sont lisses et en losanges. La longueur est d’un pied cinq pouces six lignes, et la queue fait elle seule deux pouces huit lignes, ce qui répond à peu près aux deux treizièmes du total. DES COULEUVRES 63 PAPE OU LE ÜY RE BOTCG A" (1H: Fajes planche LXXXIV. Ï L n'existe dans toutes les parties du nou- veau continent aucune espèce de serpent qui réunisse dans un plus haut dégré, (1) Coluber ahætulla ; colore margaritaceo , capite suprà cæruleo cum line4 cærule& in utroque latrre dorsi , line nigré post oculos , lubiisque albis ; caudä cirecd —, Scutis abd. 166. — Scutellis subcaud. 128 - 204. —— 163. —— 150 - 3513 selon Linnæus. —— 165. —— 152-53:7 selon Gronovius. —— 169. —— 175 -342 selon Weigel. — 361. —— 141-502 selon le même. —— 163. —— 152-515 selon le même. —— 166. —— 160 - 326 selon moi. —— 165. —— 152-317 selon moi... 160. 167 - 327 selon moi. Coluber ahætulla. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad. tom. 1,p.115,n°2;p. 495, n° 12. — Mus. Ad. Frid. tom. 1, p. 55, pl. xxn, fig. 5. — Gronovius, Mus, tom. 11, p. 61, n° 24. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. 1, p. 40, n° 58-60. — dem, Gmel, 64 HISTOIRE que la couleuvre boiïga, tous les attributs qui sont les plus propres à embellir cet ordre d'animaux. La forme élégante, élancée de son corps, _la variété et la beauté de ses couleurs qui brillent avec l'éclat des pierres précieuses et des métaux dans les nombreux contours de son corps, la vivacité, la grace, la légèreté de ses mouvemens, la douceur de ses habitudes, son séjour presque conti- nuel au milieu des feuillages et sur les branches des arbres, doivent réclamer pour elle une exception à l'effroi que nous ins- pirent les couleuvres, et à la proscription dont elles sont les victimes. Syst. nat. p. 1116.— Coluber capite, collo dorsique anterioris parte cæruleis, cetero corpore exalbido, iridis coloribus superbiente. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. 1 VII, p.22,n° 23. — Natrix ahætulla. Laurenti, Syn. rept. p. 79, n° 161. — Long green borneo snake. Petiver , Gazoph. pl. c , fig. 5. — Serpens ornatissima amboinensis bonguatrora. Seba , Thes. tom. II, pl.zxxxir, fig. 1, pl. zxtrs, fig. 5 ; pl. x1r, fig. 3. — Bradley, Natur. pl. 1x, fig. 2. — Serpens indicus , gracilis , viridis,ahætuila seylonensibus. Ray, Synops. p:331.—Le boiga. Daubent. Dict. erpét. Encyc.méth. — Idem. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12 , tom. I, p.425, pl. x1, fig, 1. — La couleuvre boiga. Latreille, Elist. nat. des reptiles , in-18, tom, IV, p.112. Quelques DES COULEUVRES, 65 Quelques personnes, séduites par la beauté : de cette couleuvre , ont exagéré tous ses autres avantages ; il y en a même qui ont été jusqu’à désigner sous le nom de chant le foible sifflement qu'elle fait entendre ; qui ne diffère en rien de celui des autres couleuvres. Le boiga est doux par sa nature et ne peut avaler que des insectes, à cause de sa forme délicate et très-déliée. Si l’on en croit le rapport de quelques voyageurs, les nègres esclaves, sur-tout ceux de Surinam, ont ce serpent en grande vénération; et les sybilles, ou les magiciennes qui vivent parmi eux, et qui conservent sur leur esprit un grand pouvoir, savent, dit-on, charmer par le son de leur voix le serpent ammodyte ‘ou papaw, qui est le même que la cou- leuvre boiga, et parviennent à faire tomber _le serpent au pied de l'arbre où il étoit monté, entretenant par ce moyen Îa su- perstition des nègres afin d’en profiter. Selon Stedman , ce serpent, long de trois à cinq pieds, ne craint pas de se laisser toucher par l’homme : l'éclat de ses couleurs paroît avoir engagé les nègres à l’adorer; ils ne le tuent et ne le blessent jamais ; ils le regardent au contraire comme leur protecteur et leur ami, et s’estiment trés-heureux de le voir Reptiles, Tome VIL E 66 FH À S TOOMMRE entrer dans leurs cabanes. Lorsqu'ane sybille négresse a charmé le serpent papaw, ou lui a persuadé de descendre de larbre, il est assez ordinaire de voir ce reptile s’en- tortiller autour du bras, du corps et du cou de cette magicienne , comme sil se plaisoit à entendre sa voix, et en. même tems elle le flatte et le caresse de la main. Les naturalistes ont confondu jusqu’à présent, comme une même espèce de boiïga , plusieurs couleuvres également élégantes , entre autres l’argentée et la bleue à deux raies; cette erreur fut principalement occa- sionnée par Seba, qui a représenté dans son ouvrage plusieurs espèces comme au- tant de variétés l’une de l’autre : Linnæus, Gmelin, etc., ont réuni sous ce même nom des serpens de l’Asie, de l’Inde, et des diverses parties de l'Amérique, et cependant tous les boigas que j'ai observés jusqu’à pré- sent ont été trouvés sur le continent dans l'Amérique méridionale , principalement à Cayenne et à Surinam. \ La couleuvre boiga à la tête petite, oblongue, obtuse en devant, plus large que le cou , déprimée , et recouverte en dessus de neuf grandes plaques disposées sur quatre rangées ; on en voit trois autres derrière DES COULEUVRES. 67 les yeux. La lèvre inférieure est un peu plus courte que la supérieure. Le cou est très-mince, et le corps s’épaissit insensible- ment vers son milieu. Les écailles sont petites, hexagones sur la partie postérieure de la tête, et pentagones sur les côtés de l’occiput. Les écailles se prolongent ensuite peu à. peu dessus le cou et le corps, où elles sont plus grandes etrhomboïdales, oblongues, légèrement carénées sur les côtés du dos. La rangée d’écailles vertébrales, et celle qui est voisine des grandes plaques transversales, sont lisses. star Toutes les couleurs de cette couleuvre _sont tellement variées et chatoyantes, qu’on croit voir briller, lorsqu'elle est au soleil, plusieurs rangées de pierres précieuses, d’é- meraudes, de saphirs, de topazes, de rubis et d'améthystes ; toutes les couleurs de Firis sy nuancent et s’y mêlent dans des sens trés - variés, ou plutôt toutes ces écailles : ont l'éclat et les couleurs de la nacre des perles : et cette disposition des couleurs est cependant très -régulière, car le dessus de la tête est d’un beau bleu d'outre-mer, bordé d’un trait noir derrière chaque œil, et ce bleu s'étend sur chaque côté du cou en dessus en une bande qui s'amincit, et EX 65 SH ES TOPRMRE ne forme ensuite qu'un petit filet sur les côiés du dos. Lorsque ces écailles se séparent un peu par le gonflement du corps, on aperçoit entre elles la couleur noire de la peau. Les lèvres sont blanches, et toutes les plaques transversales sont d’un blan- châtre nacré, très - chatoyant ; elles sont larges, plates en dessous , avec leurs extré- milés relevées sur Îes flancs, comme aux couleuvres comprimée, audacieuse, argentée, lien, elc., etc. Le nombre des grandes pla- ques varie depuis cent soixante-neuf jusqu’à cent soixante, et celui des doubles plaques va de cent soixante-treize à cent quarante- une; ces dernières sont assez grandes et régulièrement hexagones. La queue est très- mince, et occupe environ les deux cin- quièmes de la longueur totale, qui est de quatre pieds au plus : elle est terminée par un très-petit ergot droit. J'ai observé jusqu'à présent onze individus de cette espèce, et j'en conserve un très- bien coloré dans ma collection : il nra été douné par Marin de Baize, colon de Su- rinam. DES COULEUVRES. 6) LAC UOU L EU VIRE EHHMPELET (Gi) À, couleuvre chapelet a des couleurs peu brillantes ; mais elles sont disposées avec tant d'art et de symétrie sur tout son corps, qu’elle doit être regardée comme une des plus jolies. Sa couleur en dessus est bleue, avec trois raies longitudinales blanches, et celle intermédiaire est formée par une grande quantité de petits traits blancs par- faitement ovales , et tous séparés par deux points noirs entre lesquels 1l y a un point blanc. Sur chaque côté de la tête on voit trois et quelquefois quatre taches , qui forment une ligne longitudinale qui se pro- (1) Coluber moniliger ; suprà cœruleus lineis lon- gitudinalibus tribus albis , intermediä punctis nipris resulariter aspersé ; subiis alb& cum serie punctorum nigrorum 11 uiroque latere scutorum ; caudd —. - Scutis abdom, 166.— Scutellis subcaud. 1053 - 269. Le chapelet. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. Il, p. 21,pl.x, fig. 1. — La couleuvre chapelet Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 ;, tom, IV, p. 116. PE 3 70 HISTOTRE longe sur les yeux; et sur son sommet il y a aussi des taches d’un bleu clair, bordées de noir, et placées avec une grande résgula- rité. L'animal est entièrement blanc sur ses lèvres et en dessous, avec un petit point à chaque exirémité des plaques transversales, ce qui fait deux rangées de points sous le corps. | | _ La tête est assez grande, déprimée , cou- verte de neuf plaques disposées sur quatre rangs, et plus élargie que le cou. Le corps est long, délié, peu renflé dans son milieu, garni en dessus d’écailles lisses et en lo- sanges, et en dessous de cent soixante-six grandes plaques transversales. La queue a ses doubles plaques au nombre de cent trois; elle est terminée en pointe, et occupe près du liers de la longueur totale. Cette espèce nouvelle est placée dans le museum d'histoire naturelle de Paris. Il ne faat pas la confondre avec la couleuvre chapelet, figurée par Catesby, et que jai décrite sous le nom de couleuvre à goutte- leties, tom. VI, pag. 261. Dimensions de cette couleuvre , selon Lacépède. pieds. pouc. lign. Lonsnéur totale 2 2980: 4000 ES NES Longueur de la/quene ts Ve 5 6 DES COULEUVRES. 1 LA COULEUVRE N TÊTE DE VIPERE (1) Br. Merrem désigne sous ce nom, dans soi ouvrage sur les serpens, une espèce de cou- leuvre qui a l’air très- dangereux, sans cependant avoir de crochets venimeux, et qui a été décrite par Seba sous le nom de serpent d'Amérique, semblable à la vipère. Elle a cent soixante-six grandes plaques sous le corps, et quatre-vingt-sept doubles sous la queue. Par sa forme et ses couleurs, elle ressemble beaucoup à la couleuvre angu- _leuse; et quoique ses écailles soïent égale- (1) Coluber Aorridus ; suprà griseus , fasciis {rans= versis dorsalibus latis nigro marginatis , subis flaves- cente albidus; caudä —. Scutis abdom. 166. — Scusellis subcaud. 87 - 253. Vipernkopfiste natter. Bl. Merrem , Beytræge nalurg. der amphib. in- 49, fasc. 2, p. 45 , pl. x. — Serpens americana viperæ æmula. Seba, Thes. tom. IT, P- 14, pl. xu, fig. 1.— Coluber viperæ capite crassius- culo ; miro artificio pictus. Klein , Tent. herpet. p. 4x. E 4 2 'ATS SEL CRORME ment carénées , elle a cépendant des plaqués disposées d’üne manière toute particulière sous là mâchoire inférieure. La tête est grande, triangulaire, vwbtuse et déprimée en devant, un peu élevée par derrière comme à la couleuvre bordelaise, et plus large que le cou : le sommet est revêtu de dix grandes plaques, dont neuf rangées comme celles de la couleuvre à collier, et la dixième est située entre les deux paires de plaques antérieures. La maà- e- choire inférieure est plus courte que la supé: rieure , et bordée comme elle de plaques labiales un peu nombreuses. On voit de plus sous le milieu de la gorge une rangée trans- versale de huit longues plaques, séparées en deux par un sillon longitudinal ; le reste de la gorge est garni de petites écailles lisses et rhomboïdales. Les dents sont petites, aiguës, et placées sur les branches margi- nales et palatales. s | Lé corps est cylindrique, un peu renflé Vers son milieu, couvert d’écailles rhom- boïdales, carénées et imbriquées, excepté celles des flancs contre les plaques qui sont lisses et plus larges. La plaque de lPanus est deri-circulaire et double. La queue ; d’abcrd tomprimée à sa base, devient ensuite cyline DES COULEUVRES. 73 drique , el se termine en une longue pointe; elle occupe la huitième partie de la lon- gueur totale. La couleur est en dessus d’un gris ferru- gineux assez clair, principalement sur la tête, avec de larges bandes transversales rapprochécs , plus foncées et bordées de noir ; on voit sur la tête quelques taches D Abies savoir : une en forme de trèfle entre les narines; deux sur l’occiput ; un trait derrière chaque œil, el un autre entre les deux taches de l’occiput. La partie infé- rieure des flancs et le ventre sont d’un blanc jaunâtre , avec des taches ou gros points noiï- râtres à l’extrémilé de quelques plaques transversales. La plaque anale et les sous- caudales sont brunes, avec leurs deux extré- mutés plus claires. La couleuvre à têté de vipère habite en Âmérique, selon Seba. Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem. pieds. pouc. ligu. . Longueur totale. CC e ° ° ° 2. 9 > = Longueur de la /téte 2. "5/0 A) Des Harpeur dela ttes 0e Sn pen LT Longuèur du corps . . . . . 1 11 Circonférence du corps. . . . » 2 Longueur de la queue . à . , » 8 7% 5. HASTOTRE LA COULEUVRE CÉACLEÉE.G). Laixwaus a décrit le premier cette espèce de couleuvre qui habite en Caroline, et qui lui fut envoyée par le docteur Garden : elle est petite, blanchâtre, avec des anneaux noirs formés par des plaques transversales, et qui n'entourent pas exactement tout le ventre, mais qui sont disposés alternati- vement en dessous; ces anneaux sont plus {zx} Coluber doliatus ; albidus , annulatus, annulis nigris , subtis interruptis ek A ; caud@ + Scutis abd. 164. — Scutellis subcaud. 45 - 207 Fr Linnæus. —— 166. —— 40 - 206 selon Boddaert. Coluber doliatus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1006. — Coluber albidus , annulis nigris per paria digestis. Boddaert , nov. Act. ac. Cæs. t. VIT, p. 22, n° 22. — Z’annelée. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth.— 7dem. Lacépède, Hist. nat. des serp. in -12, tom. I], p. 81. — La couleuvre annelée. Latreille, Hist. nat. des rept. in-18, tom. IV , p.126. DES COULEUVRES. 95 résuliers et entiers sur le dos. 11 y a cent soixante - quatre grandes plaques abdomi- nales, et quarante-trois doubles sous la queue. Boddaert a observé un individu blan- châtre avec des anneaux noirs rangés deux à deux : il avoit cent soixante-six grandes plaques et quarante doubles. 11 existe au museum d'histoire naturelle de Paris une couleuvre que Lacépède rap- porte à cette espèce, et qu’il appelle l’anne- lée, d’après Daubenton, quoique ce nom convienne mieux à une espèce que j'ai ainsi nommée dans le tome VI, pag. 509, avec Linnæus. La couleuvre cerclée, dont parle Lacépède, est d’un blanc ordinairement assez éclatant, avec des anneaux disposés comme je l'ai indiqué précédemment d’après Linnæus : il ajoute qu’elle a quelquefois une petite bande longitudinale d’une couleur très-foncée sur toute la longueur du dos, ce qui la rapproche de la couleuvre iphise. Le cou est blanc ; la tête est presque noire, couverte en dessus de neuf plaques. Les écailles dorsales sont lisses et rhomboïdales. La queue a un pouce cinq lignes, ce qui fait environ les deux neuvièmes de ia lon- 76 HISTOIRE gueur totale, qui est de sept pouces quatre lignes. | La couleuvre cerclée, qui est dans la galerie du museum d'histoire naturelle, a été envoyée de Saint-Domingue : elle n’a que des petites dents et pas de crochets venimeux. DES COULEUVRES. 77 l MU COULEUSRE A A PRG Corre couleuvre, qu’il ne faut pas con- . fondre avec le fouet-de-cochier (coach-vhup snake), quoiqu'elle soit connue sous le même nom aux Etais-Unis d'Amérique, est une espèce.très-douce et innocente , qu’on peut (x) Coluber filiformis ; suprà obscurè-lividus, line4 Jusc4 utrinque ponè oculos usque in collum protensé ; subtüs albidus , lonsitudine filiformi ; caudé ferè +. … Scutis abdom. 165. — Scutellis subcaud. 158 - 353. Coluber filiformis. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph, Frid. p. 36,pl. xvir, fig. 2. — Jdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1117. — Anguis flagelliformis. Catesby, Hist. nat. Carol. pl. Liv. — Coach-whip snake , des anglo- américains. — Natrix filiformis. Laurenti, Synops. rept.-p. 78 ,n° 159 — Ze fil. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12 , tom. IT , p. 7 et suiv. pl. x1 , tom. [, fig. 2. — La couleuvre filiforme. Latreiile , Hist. des reptiles, in -18,tom. AV, P. 79, fig. 2. si Serpent à liane , des colons américains. — Serpent fouet. Stedman, Voyage à Surinam et dans l’intérieur de la Guiane, in-8°, tom. IT, p. 320. 78 EM SMMOHR:E manier sans danger, et qu’on doit d'autant moins craindre qu’elle ne peut nuire par sa morsure aux plus petits quadrupèdes. La couleuvre fil paroît très-voisiie de la cou- leuvre boiga, par la forme de son corps, de ses écailles, -de ses plaques, et par ses habi- tudes ; elle n’en diffère principalement que par ses couleurs. Catesby est le premier na- turaliste qui ait observé ce reptile, et il Pa figuré sous le nom d’anguis fouet-de-cocher dans son Histoire naturelle de la Caroline, planche Liv. Il dit que ce serpent est long de quatre à six pieds, et tellement mince, sur-tout à sa partie postérieure, qu’il a en quelque sorte la forme d’un fouet ; il est en- tièrement brun, ou d’une couleur obscure, et livide en dessus, et blanchâtre en dessous, avec un trait noir près de chaque œil, pro- longé sur les côtés du cou. Il rampe avec une vitesse extrême; ses mouvemens sont très-prompts > sa morsure n'est pas. mal- faisante: à peine parvient-il à écorcher la peau à l’aide de ses dents, qui sont petites et aiguës. Les indiens prétendent, mais à tort, qu’il peut, d’un seul coup de sa queue, couper un homime en deux parties, lorsqu'il est irrité. La couleuvre fil, selon Linnæus, est noire, très-mince, blanche en dessous, DES COULEUVRE 79 avec la tête un peu plus large que L corps, qui est long et filiforme ; 1l a compté cent soixante-cinq grandes plaques sous le ventre, et cent cinquante-huit doubles plaques sous la queue. Gmelin prétend qu'elle habite aussi dans l’Inde; mais je suis convaincu qu’elle n’existe qu’en Amérique. Lacépède a écrit que ce serpent se roule avec facilité, se tortille avec souplesse autour des divers arbres , et parcourt rapidement les branches les plus élevées : on le voit souvent dans les bois de palmier se suspendre en différens sens aux rameaux: et c’est sans doute à cause de ces habitudes qu’on le nomme dans quelques parties de l'Amérique serpent à liane. Un individu, envoyé d'Amérique sous ce nom au museum d'histoire naturelle de Paris, a ses yeux gros, ses mâchoires dé- pourvues de crochets venimeux , sa tête assez grosse et garnie en dessus de neuf plaques lisses, et ses écailles en losanges et carénées. Ce serpent a un pied six pouces de longueur totale, selon Lacépède, et sa queue a quatre pouces six lignes, ce que fait près du tiers. On doit peut-être rapporter à la cou- leuvre fil le serpent fouet, observé par 80 HISTOIRE Bartram, et rangé provisoirement par moi comme synonyme de la couleuvre fouet- de-cocher, ainsi que celui du même nom dont Stedman à fait mention dans la Rela- tion de son voyage à Surinam. Ce dernier est assez semblable à un fouet; il est à peine plus gros qu’une plume de cygne, et sa lon- gueur est de cinq pieds environ; son dos est de couleur plombée, et son ventre est blanc. Les nègres prétendent sans preuve, et seulement par un préjugé invraisem- blable, qu’il peut avec sa queue donner un coup très-fort, LA 1 DES, COULEUVRES. 81 LA CTOrU: LE UV RME BLANCHATRE () Carre espèce, indiquée par Gronovius et Boddaert, a. été représentée par Seba sous le nom de cobra d’4mérique, iom. IE, pl. XXI, fig. 3. Le museau est arrondi, ob- tus; la couleur est blanchâtre , avec environ quarante bandes ou fascies brunes; elle a cent soixante-cinq plaques abdominales, et soixante-quinze doubles sous-caudales. La couleuvre blanchâtire habite en Amé- rique. (1) Coluber subalbidus ; coloré subalbido , fasciis 40 brunneis , rostro-rotundato obtuso ; caudé.... Scutis abdoim. 165. — Scutellis subcaud. 55 - 240. Coluber subalbidus. Gmelin, Syst. nat. p. 1103. — Gronovius, Mus. tom. II, n° 25. — Zooph. n° 111- — Idem. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p.20, n° 14. — Cobra americana, Seba, Thes. tom. ÎT, pl. xxr, fig. 3. Reptiles. Tome VIL F 82 HISTOIRE E AC O'D PMEUVRE AHZONIES (@). Ccrre espèce est très-voisine des cou- leuvres iphise, cerclée et rembrunie; mais elle en diffère cependant par le nombre de ses plaques transversales et par la disposition de ses anneaux, d’une couleur très-foncée , plus où moins larges, et qui font le tour dé son corps; ces anneaux sont placés sur un foud blanc dessus et dessous, et quelques- unes des écailles blanches sont tachetées de roussatre à leur extrémité. La tête est garnie en dessus de neuf plaques, et les lèvres sont bordees d’autres plaques toutes blanchâtres, et bordées de brun ou de roux; les écailles (1) Coluber cinctus ; albus, sgamis posticè rufrs , annulis atris corpus et caudam cingentibus:; caudé +, Scutrs abdom. 165.— Scutellis subcaud. 35 - 200. La couleuvre à zones. Licépède , Hist. nat. des serp. in-12,iom. I], p 154.— ‘dem. Latreille, Hist. nat. des repuiles,in-18 , tom. IV, p. 154.| DES COULEUVRES. 83 sont lisses, rhomboïdales et imbriquées. Il y a sous le corps cent soixante-cinq grandes plaques, et sous la queue trénte-cinq doubles plaques. La queue occupe exactement la huitième partie de la longueur totale, qui est d’un pied. La couleuvre à zones n’est pas veni- meuse ; je crois qu’elle vit dans l Amérique méridionale. SR 21 HASUTIOCGE ET si LoË pniG oO EE ES TOME 154 BLEU TE (sq La couleuvre bluet , figurée par. Seba ; ton. IT, pl. xr1r, fig. 5, a élé décrite d’après nature par Linnæus dans ses Aménités aca- démiques; elle a le dessus de la tête bleuâtre, les écailles du dos ovales et à moitié blanches et bleues, avec la queue bleue plus foncée que le corps et sans aucune tache. Les plaques transversales sont blanches, au nombre de cent soixante-cinq grandes sous le corps, et de vingt-quatre doubles sous la queue, qui est très-amincie et prolongée en pointe. Elle habite en Amérique. (1) Coluber cæruleus ; suprà cæruleus , subiis albus, squaznis corporis altero latere albis ; caudä acuté...… Scutis abdom. 165. — Scutellis subcaud. 24 - 189. Coluber cœruleus. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad. tom. I, p. 505 ,n° 31. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p- 1095. — Le bluet. Daubenton , Dict. erpét. Encyc. méthod. — fdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12,tom. IT ,p. 754. — La couleuvre bluet. Latreille, -Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 170. DES COULEUVRES. 60 LA (COULEUVRE D É! PA N AM A! (1) Bo DDAERT:a observé une. couleuvre bleuâtre ;, dont les écailles sont bordées, et qui a cent soixante-quatre plaques sous le corps,et trente-huit doubles sous la queue. Cet auteur y rapporte la couleuvre de Pa- nama, représentée par Seba, tom. ll, plrxviyifis. da : =: 1 ” (1) Coluber panamensis ; cæœrulescens bed) mar- ginalis ; ceaud&.……. _ Scutis abdom. 164. —— nue abc 38 - 202. Coluber panamensis. Gmelin, Syst. nat. p. 1095. — Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. V IT, p. 19, n° 7- +rColuber Æsculapii, ex Panama. Seba ,Thes. tom. If, pl. Lxvr ge 10. 86 HISTOIRE L' A s CHOIW LE UVRE BRUNATRE. (1). Cevre espèce a été très-incomplettement décrite par Gronovius et Boddaert. Ses plaques transversales sont au nombre de cent soixante-trois grandes sur le ventre, et de soixante - dix - sept doubles sous la queue. On lui indique pour seul caractère une bande longitudinale noire, et l’on y rapporte comme synonymes deux figures publiées par Seba, dans son ouvrage sur l’histoire naturelle. (1) Coluber subatratus ; colore atrato , vitéä nigrä, caud4.... Scutis abdom. 165. — Scutellis subcaud. 77 - 240. Coluber atratus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1105.— Gronovius, Mus. tom. II , n° 26. — Seba , Thes, tom. 11, pl. 1, fig. 0, pl. 1x, fig. 2. DES COULEUVRES. 8 E AIC" OU L E'U'V KR 8 SERPENTINE () Csrre couleuvre, figurée par Merrem dans son ouvrage sur les serpeus, est très- remarquable par sa taille très - longue et déliée, ainsi que par ses couleurs. Elle pa- roît appartenir à la même seclion que les (1) Coluber serpentinus ; albidus sub-flavescens , fasciis transversis rufis dorsum cingentibus ; caud& acuté —-. R Scutis abd. 163. — Scutellis subcaud. 55 - 218 selon ® Gronovius. —— 155. —— 52-207 selon le même. —— 151 —— 51-202 selon le même. —— 150 —— 652-202 selon Merrem. var. A. —— 150. —— 53-203 selon lemême.var B. —— 147. —— 45(*)-192 selonle même. var. C. ——— 148. —— 54 - 202 selonlemême. var. D. —— 152 —— 51 - 203 selon lemême. var. FE. 152. ——54-205 selon le même. Geschlangelte natter. B\. Merrem, Bcytræge zur naturg. der amphib. in-4°, fasc. 2, p. 59, pl. vixr. — Gronov. Mus. ichth. tom. IT, p° 65. — Zooph. p. 23. (*) La queue avoit sans doute été légèrement mutilée. F 4 88 Hi: F ST UOMOR EE 0 couleuvres annelée , cerclée, à zones, etc. On ia trouve communément dans l’Amé- rique méridionale, et paroît sujette à va- rier beaucoup par le nombre de ses plaques transversales; car il y a depuis cent soixante- trois jusqu’à cent quarante-sept plaques ab- dominales, et cinquante -une à cinquante- cinq doubles plaques sous-caudales. La tête est ovale, un peu déprimée, plus large que le cou, revêtue en dessus de neuf plaques, et bordée d’autres plaques sur les lèvres. Les dents des branches mar- ginales et palatales sont petites, aiguës et recourbées en arrière. Le corps est long, mince, cylindrique en dessus, légèrement aplati en dessous , avec ses écailles lisses .et rhomboïdales. Sous la gorge il y a trois paires de plaques d’où partent immédiate- ment les plaques transversales. | La couleur de la couleuvre serpentine n'est pas exactement la même dans tous les individus; elle est d’un blanc jaunâlre, avec des bandes transversales rousses et nombreuses sur tout le dessus du corps et de la queue, et lon voit en outre, sur la tête et sur les plaques transversales, de pe- tites taches rousses. | DES! COULEUVRES. 8q Merrem a observé cinq variétés de cette espèce. Première variélé. COULEUVRE SERPENTINE : d’un brun de foie sur le dos; grise sur les flancs et en dessous, avec des anneaux d’un brun de bistre entourant ordinairement tout le corps. La queue un peu obtuse. pieds. pouc: lign. Lonaueurdotale.. 2% on Dongueur-de la tête. . .,...,..,:2, 14 Hirceur dela tete. 2 2 00 mr Longueur du corps . . . . . + . 1 SO EE = SA 9 Gireonference du Corps... 2 01 > 112 Longueur de la queue . ... . . . » 4 Seconde variété. CoULEUVRE SERPENTINE : ayant [a tête un peu plus grosse et plus pointue; le som- . met du dos d’un gris d'acier noirâtre, et le ventre d’un jaune d’ocre. pieds pouc. lign. Longueur-totale , . . . .. 11 :18:u04 Longueur de la tête . . . . » » 10 Largeur de latétes saunas » 5 je le 5e M b onoueur du corps 212 ir (ie Circonférence du corps . , :: » x Longueur de la queue. . . . », 3 È NY R 36 HISTOIRE Troisième varieté. COULEUVRE SERPENTINE : ayant le som- met du dos noirâtre, avec des bandes sur les côtés d’un gris brun; l'intervalle des bandes et le ventre blanchâtres, et la queue terminée en pointe. pieds. pouc. lign. Lonvgaeur totale. -. ... .). . 1 605 Lonsusur'de la tête. 5...» 5» 9 = Ponsueur du Corps © . 4 T7 URSS Longueur de larqiede ; : : .° » 3 1502 Quatrième variété. CoULEUVRE SERPENTINE : ayant la tête d'un brun olivâtre, le sommet du dos d’un brun foncé qui devient noir sur la queue, avec les plaques transversales jaunes. pieds. pouc. lign. Lonsuenr totales. ou LA. ps 10e Fonpneur de Ja tétes" © "2 Nhy to g Éongueur du corps . . . . . D 10 » Longueur de la quene . + . + » 20 81 Cinquième variété. CoULEUVRE SsERPENTINE : d'un brun noirâtre presque uniforme en dessus, avec DES COULEUVRES. 9L des raies en 7ig - Zzags ; gris sur les côtés, et le ventre d’un blanc jaunâtre. pieds. pouc. lign. Ponsueur totale 3... . . 4. x y Longueur de la tête. . . . . » » 8 Largeur de la tête : : 4 Longueur du corps + . + . . » 10 5 Circonférence du corps . . . vL4 Longueur de la queue : . . . » 2 5 À g2 HISTOIRE L AC 0 U D'E UV RE M NL AT UR ECM) Lrxnzus a observé, dans le museum du prince Adolphe Frédéric, cette couleuvre qu'il dit habiter dans les Indes, et dont les plaques transversales sont au nombre de cent soixante - deux grandes sous le corps, et de cinquante-neuf doubles sous la queue. Sa couleur est en dessus d’un brun plus foncé sur le milieu du dos, plus clair sur les flancs, avec toutes ses écailles marquées d’un point blanc; le dessous de la tête, du corps et de la queue est de couleur blanche. (1) Coluber miliaris; suprà fuscus , squamis maculé albé notatis , subtis albus ; caudä.... Scutis abdom. 162.— Scutellis subcaud. 59 - 221. Coluber miliaris. Tin. Syst. nat. — Mus. Ad. Frid. p. 27. — Idem. Gmelin , Syst. nat. p. 1099. — Le mi- liaire. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — La miliaire. Lacépède , Hist. nat. des serpens , in-12, tom. I, p. 411. — La couleuvre miliaire. Latreille, Hüist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV , p. 150. DES:COULEUVRES 03 LA ' COULEUVRE us. RAIES HO UC EST? Op LEXXIIT, fig >. où ETTE nouvelle espèce n’est pas rare dans les Etats - Unis d'Amérique, où elle a été observée plusieurs fois par Palisot Beauvois, qui a bien voulu me commu niquer un individu de sa collection. La couleuvre à raies rouges est remarquable par la disposition de ses couleurs. Elle est en dessus d’un noirâtre sombre, avec une ligne longitudinale rouge sur la colonne vertébrale, et avec une autre parallèle et semblable sur chaque côté du des. Les flancs sont jaunes, avec la base de chaque écaille rouge. Toutes les plaques et” F démi-plaquées ; (1) Ce erythrogrammus ; É suprè nigricans lineis tribus longitudinalibus rubris ; lateribis flavis Squamis rubro maculatis ; subtùs rubro _ série lonsitu= dinali punctorum nisrorum ; caudé) 2} He . Scutis abdom. 162. — Scutelhs stbcaud. 49= 211. 94 HISTOIRE du dessous du corps sont rouges, bordées de jaune inférieurement ; de plus il y a à chaque extrénnité des plaques un gros point noir, et un autre au milieu de ces plaques; ce qui fait trois rangées longitudinales de points noirs sous le corps. L'animal parvient jusqu’à cinq pieds de longueur totale, et la queue occupe près d'un sixième de cette longueur. La tête petite et plus étroite que le corps est cou- verte de dix plaques lisses ; savoir, une petite sur le museau ; deux sur le front, et deux autres en avant des yeux; chaque œil est bordé en dessus par une plaque de moyenne longueur et carrée oblongue ; entre ces plaques et sur le milieu de la tête il y en a une autre pentagone et à peine plus grande; puis sur chaque côté de la partie postérieure de la tête on voit une autre grande plaque à cinq ou six angles. Toutes les écailles et les plaques sont lisses, excepté les écailles qui recou- vrent la colonne dorsale ; elles sont caré- nées de manière à former trois stries lon- gitudinales sallantes. J'ai compté cent soixante-deux plaques. abdominales, dont quatre gulaires, et qua- DES COULEUVRES. 95 rante-neuf doubles plaques sous-caudales. L'anus est simplement garni en devant d’une grande plaque. Lorsqu'on examine avec soin chaque plaque abdominale, elle paroît formée de deux plaques parallèles, à cause d’une rainure qui la sépare en deux dans le sens de la longueur. Elle se nourrit, suivant Palisot Beau- Vois, de rats amphibies, d'oiseaux , de srenouilles , de jeunes tortues et de sala- mandres. Elle a dix dents à la branche externe de la mâchoire supérieure ; quinze ou seize à chaque branche intérieure de la mâchoire supérieure ; dix ou douze à chaque côté de la mâchoire inférieure; ce qui fait un total de soixante - dix à soixante- seize denis. 96 HISTOIRE LA COULEUVRE C'É ASD'OMT A NT Razov MOWSKI a trouvé en Suisse, principalement aux environs de Lausanne, une petite couleuvre qui parvient à un pied six pouces de longueur, et dont la grosseur égale celle d’une grosse plume de cygne. Le nom qu’elle porte vient de ce que ses écailles sont lisses, luisantes comme si elles étoient enduites d'huile, et chatoyantes en dessous au grand jour, de manière à y produire çà et là des reilets d'un beau bleu. Sa couleur est d’un gris cendré en (rx) Coluber versicolor ; suprà griseo cinereus cum £æni& dorsali maculis transversis fuscis formatä, subis rubescente fuscus allo maculatus et margine scutorurn cærulescente ; caud&.... | Scutis abdorm. 161.— Scutellis subcaud. 113 - 274. 0: ——— 115 - 269. La chatoyante. Razoumowski , Hist. nat. du Jorat et de ses environs , tom. I, p. 122, pl. vi, fig. a et b. — Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens , tom. IF, pag. 121. dessus , DES COULEUVRES. 97 dessus, avec une bande longitudinale de pelites raies brunes, et disposées transversa- lement en forme de zig-zag. Les plaques transversales d’un brun rouge, tachetées de blanc et bordées de bleuâtre en arrière, sont au nombre de cent cinquante - six à cent soixante-une grandes sous le corps , et de cent treize doubles sous la queue. I] y a une tache brune presque en forme de cœur sur les neuf grandes plaques du sommet de la tête. Les yeux sont vifs et noirs, avec leur iris d’un rouge doré. La couleuvre chatoyante n’est pas regar- dée comme venimeuse. Elle vit de préfé- rence dans les lieux et les fossés humides, et au bord des eaux. La couleur de son dos est moins chatoyante que celle du venire. Reptiles. Tome VII. G 98 HISTOIRE LA COULEUVRE MALPOLE ou SIFFLEUR (1). {ins naturalistes modernes désignent, sous les noms de malpolon et de sifleur , une couleuvre innocente et assez jolie, qui est conservée dans le museum d'histoire na- turelle de Paris, et qui est figurée dans l'ouvrage de Seba, tome IT, planche zrr, -fis. 4, planche zvi, fig. 4, planche cvtr, Hg. 4. Selon Lacépède, la couleuvre malpole (1) Coluber malpolon; cærulescens maculis nume- rosis nipris in seriebus longitudinalibus dispositis ; cum maculà albé nigro marginaté suprà caput ; caudä =. Scutis abdom. 160.— Scutellis subeaud. 100 - 260. Coluber sibilans. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad. tom. 1, p. 302 ,n° 50.—/dem. Gmel. Syst. nat. p. 1106. — Malpolon. Seba , Thes. tom. If, pl. ini, fig. 4 ; plivi, fig. 4; pl. cvn, fig. 4. — Le malpole. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — Zdem. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12 , tom. I, p. 418, pl. 1x, fig. 2. — La couleuvre malpole. Latreille, Hist. nat. des reptiles ,in-18, tom, IV , p. 80. DES COULEUVRES. 99 a neuf grandes plaques sur la tête, les écailles du dos ovales et carénées. Ses cou- leurs très-belles et distribuées avec art sont difficiles à conserver dans l’esprit de vin. Elle est bleue, avec un grand nombre de taches noires très-petites, et placées de ma- nière à former des raies longitudinales. On voit une tache très-blanche bordée de noir et située entire les plaques de la tête jusqu’au museau. : Le corps de celte couleuvre est très- mince, garni en dessous de cent soixante grandes plaques, et la queue prolongée en pote a cent doubles plaques, et occupe exactement le quart de la longueur totale, qui est ordinairement d’un pied six pouces. Latreille regarde la première figure indi- quée d’après Seba, comme se rapportant seule à la couleuvre malpole , qui habite dans lile de Ceilan en Âsie, selon ce der- nier observateur. Je ne pense pas, comme Lacépède paroît cependant le croire, que cette espèce puisse habiter également dans trois continens dif- férens, en Asie, en Afrique et en Amé- rique. Linnæus l’a fait connoître sous un nom spécifique, qui semble indiquer que ce reptile peut siffler avec force. | G 2 100 HISTOIRE L A, C OU LE U V RME VARIÉE (1). Crrre couleuvre n'a été indiquée que trés-lésèrement par Gronovius et Boddaert : elle est nourâtre, avec ses flancs variés de blanc et de noir. Lies plaques transversales sont au nombre de cent soixante pour le corps, et de soixanie - dix doubles sous la queue. (1) Coluber varius ; nigricans, lateribus albis ni- grisque variegatis ; caudä.... Scutis abdom. 160. — Scutellis subcaud. 10 - 23o. Coluber varius. Gmelin , Syst. nat. p.1101. — Gro- novius, Mus. tom. IT, p.64, n° 28. —Zooph. tom. 1, p.23, n° 116. — Coluber nigricans. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIE, p. 21, n° 16. DES COULEUVRES. 1o1 Re LA COULEUVRE VERTE DE D E (0). C’s57 dans l'Amérique septentrionale, et principalement dans la Caroline, la Floride et la Louisiane , qu’on rencontre cette jolie petite espèce, qui s’entortille et se joue avec graces et légèreté autour des tiges et parmi les feuilles des kalinia, des andromeda, du calycanthus odorant, et sur la cîme des arbres élevés. Sa couleur d’un verd clair en dessus est presque blanche en dessous, se con- fond avec la verdure et les fleurs; aussi ne la distingue - t-on ordinairement sur les (1) Coluber æstivus, suprà lætè viridis, subtis albido viridis , labiüsque pallidis ; caudé acutä =. Scutis abd. 155.— Scutellis subcaud. 144 - 209 selon Linnæus. —— 159. —-— 128 - 287 selon moi. Coluber æstivus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1114. —— La verdätre. Daubenton , Dict. erpêt. Encycl. méthod. — Zdem. Lacépède , Hist. nat. des serpens , in-12, tom. IT, p. 109. — Za couleuvre verdätre. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 140. — T'he green snake (le serpent verd). Catesby , Carol. tom. IT , planche xzvir. — Bartram , Voyage en Carol. et en Floride , tom. I, p. 16. G 5 102 HISTOIRE . arbustes qu’à ses mouvemens , et à l’éclat de ses écailles lorsque les rayons du soleil vien- nent frapper sur elle : sa couleur modeste est alors plus animée, et elle offre aux yeux une richesse de reflets qui éblouit et qui plaît. Linnæus dit qu’elle ressemble à la couleuvre boiga par sa forme et par ses écailles lisses; il ajoute que sa couleur est entiérement bleue en dessus et d’un verd clair en dessous ; cependant je suis convaincu, d'après la figure qu’en a donnée Catesby, qu’elle est d’un verd brillant en dessus ; et un individu conservé dans la collection de Bosc, est devenu bleuâtre dans l'esprit de vin; cest sans doute d’après une altération semblable que Linnæus aura commis cette méprise. | La couleuvre verte d’été est parfaitement semblable à la couleuvre saurite, par l’élé- gance de sa taille, par tous les détails de sa conformation ; ses écailles sont seulement rhomboïdales et très-légèrement carénées. Sa tête a la même forme, et est revêtue du même nombre de plaques. Le corps est cylindrique, à peine comprimé sur les côtés, et terminé par une longue queue très- pointue, qui occupe les deux cinquièmes de la longueur totale, qui est d’un pied neuf DES COULEUVRES. 103 pouces. Le nombre des plaques transversales varie depuis cent cinquante - cinq jusqu’à cent cinquante- neuf grandes sous le corps, et de cent quarante-quatre à cent vingt-huit doubles plaques sous la queue. Dimensions de cette couleuvre , selon mot. pieds. pouc. lign. Ponsaeur (ofaleré 2. 2 20. "420. Bousdeur:de-latète.: 2 0.7». 16 ON Hhiseut delttiétes +... 0 Largeur du'éôus .1)."4 0,11 ph Énrseur duicosps fist HD TN DEAÆ Largeur de la queue à sa base . » » 2 Fonsueur de ls queue > : 19,4 6: 8 Voici ce que Bartram dit de ce reptile dans la Relation de son voyage en Caroline, tom. IT, pag. 16. &Le serpent.verd est une belle et innocenle créature : il a près de deux pieds de long, mais il n’est pas si gros que le petit doigt, et il est du plus beau verd possible. On le trouve très -fré- quemment ; et le plus souvent il est posté en embuscade sur les grosses branches des arbres et arbrisseaux ; 1l se nourrit d'insectes et de reptiles, sur-tout du petit caméléon verd (anolis roquet). Le milan à queue fourchue les mange l’un et l’autre, les emportant entrelacés du milieu d’un buisson ou d’un arbre creux ». Cr 104 HISTOIRE L'A PCFONU ETF UV SAURITE (1). Voyez planche LX XXI, fig. 2. Lrs naturalistes modernes désignent sous ce nom une très-jolie petite couleuvre qui vit dans l’Amérique septentrionale, princi- palement aux Etats-Unis où elle est appelée ribon-snake , c'est-à-dire, serpent ruban, à (1) Coluber saurita ; suprà fuscus lineis tribus lon- gitudinalious #pallidè viridibus , subtüs albescente viridis ; caudé —-. Scutis abd. 156—Scutellis subcaud. 121-277 selon Linnæus. 156. —— 60-216 selon Bosc. — 154. 117 - 271 selon moi. 159. 122 - 281 selon moi. Coluber saurita. Lin. Syst. nat. — Gmelin, Syst. nat. p. 1109. — Æibon snake (serpent ruban). Catesby, Carol. tom. IE, pl. 2. — Le saurite. Daubenton , Dict. erpét. encycl. méth. — Jdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens ,in-12 , tom. 11, p. 101. — La couleuvre saurite. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -16, tom. IV, p. 178. DES COULEUVRES. 105 cause des trois raies longitudinales paral- lèles, blanches ou d’un verd clair, qui s’éten- dent sur toute la couleur brune foncée du dessus de son corps. Le dessous de l’animal est d’un verd très-clair, et non pas blan- châtre, comme on l’a cependant écrit jusqu’à présent. | La tête est petite, oblongue, revêtue de neuf plaques en dessus. Le corps est cylin- drique, un peu plus mince que la têle en devant, et à peine aussi gros vers son milieu, couvert en dessus de petites écailles hexa- gones, oblongues, carénées. La couleur en dessus est d’un brun foncé, avec une ligne d’un verd clair qui se prolonge sur chaque flanc en une ligne semblable à celle du dos. La queue est prolongée en une pointe très- aiguë , et elle occupe le tiers de la longueur totale, qui est d’un pied trois poutes dans l'individu que je possède. Le nombre des grandes plaques est de cent cinquante-quaire à cent-cinquante neuf, et les doubles vont de cent dix-sept à cent vingt-deux. La couleuvre saurite court avec agilité sur les arbres, comme la couleuvre verte d'été, à l’aide de ses plaques transversales et de son corps long et délié. Elle est très- douce, et se cache souvent, selon Bosc, sous 306 TS POTRE les écorces des arbres. On la voit commu- nément en Caroline, et elle sort de sa tor- peur dès la fin de lhyver. Tinnæus a décrit cette espèce d’après le docteur Garden, son disciple. Je soupconne que Bosc a indiqué soixante et quelques plaques seulement , d’après un individu dont la queue avoit été mutilée ; car j'ai vu dans sa collection plu- sieurs saurites qui avoient au delà de cent dix-sept doubles plaques. DES COULEUVRES. 107 DAC ODLE UV RS PYTHONISSE () No Us avons déjà vu dans le cours de cet ouvrage qu'une couleuvre existe continuel- lement dans l’eau , selon le témoignage du voyageur Pallas : l’espèce nouvelle que je nomme pythonisse, et qui est connue au Bengale sous les noms indiens de mutta- pan et de ally-pam, a les mêmes habitudes que la couleuvre hydre, car elle a été pêchée dans le lac de Aukapilly à l’aide d’un verveux pour prendre des anguilles. Schneider , ne faisant consister les caractères (1) Coluber pythonissa ; suprà cæruleo niger, subtus albido JÎlavescens cum lineä cærulescenfe longitudinadi in abdomine et sub caudä ; faudé acute. Scutis abdom. 159.— Scutellis subeaud. 52 - 211. Mutta-pam , ally-pam. Russel, Hist. nat. of Corom. et Indian serpents ,in-folio , p.55, n° 30, pl. xxx.— Ty drus enhydris. Schneider, Hist. nat. ampbh. fase. r, p. 245, n° 6. — Enhydre bleue. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p.202 108 HIS TOFRE génériques des serpens principalement que dans les habitudes, à placé cette espèce paru ses hydrus, sous le nom de kyÿdrus enhydris ; cependant elle a sa queue très- déliée et pointue , et non aplatie comme celle des enhydres. La tête est petite, un peu plus élargie que le cou, ovale, obtuse , déprimée , cou- verte de dix plaques en dessus, bordée d’autres plaques sur ses lèvres. La bouche est de moyenne grandeur, avec ses mà- choires presque d’égale longueur, et garnies de dents petites, courbées et rangées sur les branches marginales et palatales, sans aucuns crochets venimeux; aussi cette cou- leuvre n'est-elle pas redoutée des indiéns. Le corps est cylindrique , long, revêtu en dessus d’écailles ovales, ciliées et imbri- quées, excepté près des plaques transver- sales où elles sont orbiculaires. La queue est mince, petite, terminée en poinie aiguë, quelquefois carénée en dessus et comprimée sur les côtés. La couleur est noire sans aucune tache, avec des reflets bleuâtres: et les trois ran- gées d'écailles au bas des flancs sont d’un bianc jaunâtre, et celles-ci sont partagées DES COULEUVRES. 109 dans leur aulieu par une ligne d’un bleu foncé. Il y à cent cinquante - neuf grandes plaques abdominales, et cinquante - deux doubles sous la queue. Dimensions principales de la couleuvre pythonisse, selon Hussel, = pieds. pouc. lign. Lonsueur (totale .,. . .: |. . 1, 8 » Circonférence du cou près latête » x 3 Epaisseur du corps. + « + + # + » 2 3 110 HISTOIRE EL A °C OF EL VRe ROUSS ATREÉ ou HOTAMBOYE (i) Ox voit dans Seba la description et la figure de cette couleuvre , qu'il dit être fétide, et qui habite dans l'ile de Ceiïlan où elle est nommée, selon lui, Aotambæia. Sa tête est couverte en dessus de grandes pia- ques d'un jaune pâle, et d’une large tache rousse sur son sommet; tout le dessus du corps est d’un jaune de paille un peu foncé, \ (1) Coluber rufescens; flavus aut ex rufo albus, fasciis duabus saturatioribus, capite superné ruÿo; caudä,... Scutis abdom.15g.— Scutellis subcaud. 42-201. Coluber rufescens. Lin. Syst. nat. — Jdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1094. —Gronovius, Mus. ichth. tom. If, u° 29.— Serpens ceylanica fætida. Seba , Thes.tom.I, pl. xxxin, fig. 6. — Hotambæia. Seba , Thes. ibid. — Laurenti, Synops. rept. p. 85, n° 181. DES COULEUVRES. 11 et les plaques sont d’un jaune pâle. La lon- sueur totale de cette couleuvre, suivant la figure, est de deux pieds environ, et la queue est mince et très-courte à proportion du corps. Gronovius prétend avoir vu un individu de cette espèce, qui avoit cent ciiquante- neuf plaques sous le ventre, et quarante- deux doubles sous la queue. 112 HISTOIRE ; LA COULEUVRE SOMBRE A DEUX RAIES (à). Czrre espèce, qu'il ne faut pas confondre avec la couleuvre rembrunie ( coluber atro- fuscus), a été figurée plusieurs fois par Seba, — (1) Coluber fuscus ; suprà griseo plumbeus , subtus albidus , cum lineé longitudinali albé in utroque laine caudä ferè =. Scutis er 140. — Scutellis bo 17 - 266 selon Linnæus. —— 155. —— 109-264 selon Weigel. —— 157. —— 127-284 selon Merrem. Coluber fuscus. Lin. Syst. nat. — Mus. Ad. Frid. tom. I, p.32, pl. xvu, fig. 1. — dem. Gmel. Syst. nat. p. 1108. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. I, p. 55, n° 46. — Serpens americana , ex Ja- maica. Seba , Thes. tom. 11, pl. zv1, fig. 3. — Coluber arboreus. Klein , Tent. herpet. p. 38. — Seba , Thes. 4. ID, plie, fig; pl ixxn, flo 1; phaexeue) fig. 1; pl. xc1, fig. 1. — Le sombre. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — La sombre, Lacépède , Hist. nat. des serpens , in-12 , tom. II ,p. 1. — La couleuvre sombre. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 152.— Chirons natter. Merrem, Beytræge zur ges. Ger ampb. fase. 1,p. 57, pl. x. selon DES COULEUVRES, 113 selon Tainnæus, qui en a observé un indi- vidu dans la collection du prince Adolphe Frédéric : elle a cent cinquante-sept à cent quarante - neuf plaques sous le corps, et cent neuf à cent vingt-sept doubles plaques sous la queue. Linnæus dit qu’elle est d’un cendré brun, avec une tache brane oblongue près des yeux ; qu'elle a environ quaire pieds de longueur , et qu’elle ressemble beaucoup par sa forme à la couleuvre boiga. Merrem me paraît avoir connu cette espèce, qu'il a Égurée dans le premier fas- cicule de son ouvrage sur les serpens, sous le nom de couleuvre chiron. La tête est ovale, peu obtuse, couverte de neuf grandes plaques en de. et bordée sur ses lèvres d’autres plaques. Le cou est plus étroit, et il s’épaissit insensiblement de même que le corps, qui est légèrement comprimé sur ses côlés, et caréné. sur le dos. Le ventre est plat, couvert de cent cinquante - sept grandes plaques dont les extrémulés remontent vers les flancs. La queue , d’abord carénée à sa base, devient ensuite cylindrique, se prolonge en une pointe très-aisuëê, et elle a en dessous cent vinst-sept doubles plaques qui sont toutes régulièrement hexagones. Reptiles. Tome VII. H a14 HISTOIRE La couleur de cette couleuvre est d’un gris de fer ou de plomb en dessus, blan- châtre en dessous, et bordée sur le milieu de chaque flanc d’une raie longitudinale blanche. | La couleuvre sombre à deux raies habite en Asie, dans l’ile d'Amboine, selon Lin- næus; et Seba dit aussi qu’elle vit en Amé- rique dans File de la Jamaïque. Il ne faut pas confondre avec cette espèce la vipère verte que j'ai décrite dans cet ouvrage , et que Linnæus a cependant rap- portée parmi les synonymes. | Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem. pieds. pouc. lign. Longueur, totale .,: + …. ., 4 4 Longueur de la tête . . . . . » 1 3 Largeur de la tête. . . . . . » » 6 Longueur du corps . . . . . 2 6 :… Circonférence du cou près la Ltée 21. diauctéose ie ie HAITI SAR ES Circonférence de la plus grande épaisseur du corps. . - . « + + » 2 6 _ Longueur de la queue . . . - 1 5 » DES COULEUVRES. 3115 mp mme BR Pi TCTOULEUV RE CARÉNÉE (1) Lirnwnæus a observé cette espèce dans la collection du prince Adolphe Frédéric : selon lui elle habite dans les Indes, et elle a cent cinquante-sept grandes plaques sous le corps, et cent quinze doubles sous la (1) Coluber curinaëus; suprà plumbeus, squamis margine pallidis , dorso carinato , subtüs albus ; caudé& Zineë medid pallidä.... Scutis abd.157.—Scutellis subcaud. 115 -272 selon Linnæus. An —— 1367. —— 125 - 292? selon Boddaert, AÂAR —— 193. 90 -263 ? selon Weigel. Coduber carinatus. Tän. Syst. nat.— Mus. Ad. Frid. tom. T,p. 51. — /dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1109. — An coluber nigro-cærulescens, lateribus maculis ovatis albis , dorso carinato ? Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p.19, n° 8. — An? Weïigel , Abh. der hall. naturf. ges. tom. I, p. 35 , n° 48. — Ze caréné. Dau-- benton, Dict. erpét. Encyc. méth. — Lacépède, Hist. des serpens, in-12 , tom, Il, p. 4 — La couleuvre carénée. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18, tom, IV, p. 153. H 2 116 ÉCHISTOTRE queue. Elle a plus de six pieds de longueur: la tête obituse, avec de grands yeux saillans; le dos caréné , couvert d’écailles plus pâles sur leurs bords; laqueue cylindrique,amincie peu à peu, marquée sous son milieu d’une ligne pâle : de plus, sa couleur est plombée en dessus et blanche en dessous. Linnæus paroît douter que la couleuvre d’un noir bleuêtre, à dos caréné et à taches ovales blanches sur les flancs , observée par Boddaert , garnie de cent soixante- sept grandes plaques abdominales , et de cent vingt-cinq doubles sous-caudales , soit synonyme de la couleuvre à dos caréné; Lisnœus a aussi Ja même opinion de la cou- leuvre indiquée par Weisel, et garnie de ceut quatre- vingt-treize grandes plaques sous le corps, ei de qualre-vingt-dix doubles sous la queue. Je soupçonne que la cou- leuvre sombre à deux raies, que j'ai fait connoître précédemment d’après Merrem, est semblable à la couleuvre à dos caréné, ou du moins qu'elle en est très-voisine. DES: COULEUVRES. 117 PA EE CULE U Vous DA TL CO RIN PNEU) Curre couleuvre, qui me paroît avoir beaucoup de ressemblance avec les deux précédentes, a été vue par Linnæus dans la collection du prince Adolphe Frédéric. Elle est longue d’un pied neuf pouces six lignes. La tête est oblongue, livide , avec le museau carré, oblus, etles yeux assez grands. (x) Coluber saturninus ; lividus, cinereo-nebulosus, capite oblongo , livido ; caud& attenuatä —-. Scutis abd. 147.—Scutellis subcaud. 120 - 267 selon Linnæus. —— 197. —— 114-9271 selon Weigel. Coluber saturninus. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph. Frid. tom. I, p. 52, pl. 1x, fig. 1. — Zdem. Gmelin;, Syst. nat. p. 1108. — Natrix saturnina. Laurent, Synops. amphib. p. 79 ,n° 174. — Weigel, Abh. der ball. naturf, ges. tom. I, p. 34, n° 47. — Le saturnin. Daubenion , Dict. erpét. Encycl. méth. — La satur- nine. Lacépède , Hist. nat. des serp. iu-12 , tom. I], p. 3. — La eculeuvre saturnine. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV , p. 153. H 5 118 HISTOIRE Le corps est long, et s’'amincit peu à peu; ainsi que la queue qui occupe la cinquième partie de la longueur totale. La couleur de la couleuvre saturnine est livide, et d’un cendré plus ou moins foncé çà et là. Elle habite dans les Indes. Elle a, selon Linnæus, cent quarante-sept grandes plaques abdominales et cent vingt doubles sous-caudales; et Weigel en a ob- servé une autre qui avoit jusqu’à cent cin- quante - sept des premières, et seulement cent quatorze des autres. Ce dernier nombre ne diffère que d’une double plaque de celui indiqué par Linnæus à la couleuvre carénée. DES COULEUVRES va PA FCO VU L'E U VrRrE RHOMBOIDALE (1). Lies principales descriptions des couleuvres que Linnæus a observées, ont été faites pres- que toutes d’après des individus conservés (x) Coluber rhombeatus; cœrulescens, triplici macus= larum subrhombearum medio cærulearum serie longi= tudinali ; caudä.... Soutis abd. 157.— Scutellis subcaud. 70 - 227 selon Linnæus. —— 141, —— 56 - 197 selon Gronovius. —— 140 —— 75 -215 selon Boddaert,. Coluber rhombeatus. Lin. Syst. nat. — Mus, Adolp. Frid. p. 27, pl. xx1v , Gg. 2. — Zdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1099. — Gronovius, Zooph. p. 24, n° 127. — Coluber cærulescens reticulatus. Boddaert , nov. Acts acad. Cæs. tom. VII, p. 19, n° 10. — Laurenti, Synops. amphib. p. 82, n° 170. — Vipera ex albo cærulescens atro reticulata. Scheuchzer , Phys. sacra ; pl. »ccxzvi, fig. 2. — Le rhombordal. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth. — La rhombordale. Lacé- pède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p. 412. — La couleuvre rhomboidale. Tatreille, Hist. nat. des reptiles, in - 16, tom. IV, p. 150. H 4 180 HT ST OT RE dans le museum du prince Adolphe Fré- déric. La couleuvre rhomboïdale, placée dans cette collection , habite dans les Indes: elle est bleuâire, avec une iriple rangée longitudinale de taches presque rhomboï- dales, bleues dans leur milieu : par ses autres caractères elle resseñible beaucoup à la cou- leuvre bali. Ses plaques transversales sont au nombre de cent cinquante-sept grandes Es et dé soixante - dix doubles. - Gronovius en a vu uñe à laquelle il n’a compté que cent quarante - une des pre- nuères et cinquante - six des secondes; la couleuvre bleuâtre, réticulée, est synonyme de celle-ci, et elle a, selon Boddaert, cent quarante grandes plaques abdominales, eë soixante = quinze doubles sous - caudales. Linnæus rapporte encore à cette espèce le serpent représëénté par Scheuchzer , pl pccxivi, fig. 2. see DÉS COULEUVRES. ii a Eu CO U'L E UV RE COBEL (1) C ETTE couleuvre est très-commune dans les contrées méridionales de l'Amérique, principalement dans la Guiane et la Terre- (1) Coluber cobella ; supra fuscus fasciis transversis irregularibus et numerosis albidis, subtüs flavicans scutis et scutellis alternatim fuscis ; caudé = + aut +. Scutis.abdom. 150. — Scutellis subcaud. 54 - 204. — 151 —— 51-202 selon Gronovius. —— 155. —— 68-213 selon Weigel. —— 154. —— 40-194 selon le même, —— 151. —— 54-205 selon le même. —— 152. —— 53-205 selon le même. —— 151 —— 51 - 202 selon le même. —— 150. —— 50 - 200 selon le même. —— 150. —— 54-204 selon le même. —— 154. —— 50 - 504 selon le même. —— 152 —— 50 - 202 selon le même. —— 197. —— 55 - 212 selon le même. —— 153. —— 50-205 selon le même, 52 = 202 selon le même, —— 150. Coluber cebella. Tin. Syst. nat. — Amæu. acad. tom.T, p.117 ,n° 14; p. 502, n° 28; p. 496 , n° 14.— Jim. Gmelin, Syst. nat, p. 1095. — Gronovius, 122 HISTOIRE Ferme; et comme elle est très-féconde, il ne faut pas s'étonner qu'elle soit sujette à varier beaucoup dans ses couleurs, ainsi que tous les naturalistes modernes, entre autres Linnæus et Weigel, l'ont reconnu. Sa taille est de neuf pouces à un pied et demi ; et même elle parvient, selon Lin- næus, Jusqu'à deux pieds neuf pouces neuf lignes. Le nombre des grandes plaques est de cent cinquante à cent cinquante-sept, et celui des doubles plaques est de cinquante à cinquante-huit ; Weigel à même observé un individu qui avoit que quarante de ces dernières. La tête est ovale, déprimée, garnie de neuf Mus. tom. 11, p.56, n° 32.— Coluber ater, lineolis albis. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 19, n° 9. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. TI, p. 17, n° 12 - 23. — Cerastes cobella. Taurenti, Synops. rept. p. 82, n° 192.— Serpentes «americanæ, cobellas dicéæ. Seba', Thes. tom. IX, p.4, pl. u, fig. 6, an ? fig. 5. — Le cobel. Daubenton, Dict. erpèt. Encyc. méth. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12 , tom. IT, p. 78. —La couleuvre cobel. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 171. — Geschlangelte natter. B\. Merrem , Beytræge naturg. der amphib. in-4®, fasc. 1, p. 16, pl. 1v.— ÆVaps cobella. Schneider , Hist, amph, in-89 , fasc.2, p. 296. DES COULEUVRES. 133 plaques en dessus, avec la mâchoire infé- rieure un peu plus courte que Pautre ; et toutes les deux n’ont que des petites dents aiguës, placées sur les branches marginales et palatales. Le corps à peine plus étroit que la tête près la nuque, grossit légèrement jusques vers son milieu , et il est cylindrique, avec le sommet du dos un peu caréné. Toutes ses écailles sont petites, lisses, hexa- gones, ainsi que celles du dessus de la queue qui a une forme régulièrement cylindrique, terminée en pointe et longue du quart, du cinquième ou quelquefois du sixième de la longueur totale. | La couleur de la couleuvre cobel est ordinairement d’un cendré brunâtre, avec des bandes transversales, étroites, un peu irrégulières, nombreuses, rapprochées, blan- châtres en dessus , et le dessous est d’un blanc jaunâtre, avec les plaques à moitié brunes , et disposées de manière que cette couleur alterne presque toujours de chaque côté avec l’autre moitié jaunâtre; la tête est brune en dessus, jaunâtre sans taches en dessous, et marquée d’un trait cendré, comme plombé derrière chaque oil. 124 HISTOIRE. Dimensions principales de la conleuvre cobel , qus est placée dans ma collection. : pieds. pouc. ligr. Longueur totale . . . . . .. . . 1, 2809 Bongueur dela têtes: / : .: . : : wlomtup Parseurdelététe.:., . 6 .9 m0 Longueur du corps . . . . . . « » 10 6 Circonférence du corps. . . . - . » 1 6 Longueur de la queue . + : : . +: » 2 G BL Merrem a donné une figure très- exacte de cette couleuvre dans son inté- ressant ouvrage sur les serpens, fasc. 1, planche 1v. Je soupçonne qu’elle a été décrite plu- sieurs fois sous des noms différens dans le Systema naturæ , et qu'il faut y réunir comme semblable le serpent que j'ai nommé d’après Gmelin vipère sveinée, tom. VI, p.106, et que Seba a fait peindre dans son ouvrage, tom. If, planche x, fig. 5, DES COULEUVRES. 125 RE Lbdin6 OU TV IE VIPERINE (à) | La ressemblance que cette couleuvre pa- roît avoir au premier abord avec les vipères, lui a mérité ce nom qui lui a été donné par Latreille dans son Histoire naturelle des reptiles. Elle habite dans les contrées méri- dionales de la France, principalement aux environs de Toulouse et de Brives. La tête est ovale, oblongue, obtuse en devant et munie en dessus de neuf grandes plaques. Le corps est long, cylindrique, un peu plus mince en devant que la tête, légère- ment renflé vers son milieu , revêtu d’écailles ovales sur seize à dix-huit rangées, et caré- nées, excepié celles situées contre les plaques (1) Coluber viperinus ; suprà griseo-virescens , line& longitudinali nigricante dorsali sinuaté cum maculé& ftivicante aut viridli in utroque sinu, maculisque nigris viridi punctatis in lateribus ; caudé —. Scutis abdom. 157. — Scutellis subcaud. 51 - 208. —— 153. —— 48-201. —— 153. —— 47 - 200. La couleuvre viperine. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 47, fig. 4. 136 HISTOIRE transversales qui vont à cent cinquante-sept _ grandes abdominales et à cinquante -une doubles sous -caudales. La longueur est ordinairement d’un pied et demi, et la queue occupe elle seule un peu plus de quatre pouces, ou à peu près la cinquième partie de cette dimension totale. | La couleur en dessus est d’un gris ver- dâtre , avec les lèvres jaunâtres entrecoupées de noirâtre, On voit deux raies d’un verd clair bordées de noirâtre en forme de V derrière les yeux; une raie longitudinale noirâtre en zis-zag est placée sur le milieu du dos et marquée, dans ses angles rentrans, d’une petite tache verte ou jaunâtre ; il y a ensuite une rangée de taches noirâtres, isolées, en losange et d’un verd clair dans leur centre; puis on voit une raie en Zig-Zag noiratre dessus la queue. Les flancs sont ornés d’une rangée de taches ou de petites bandes noi- râtres qui correspondent aux angles ren- trans du zig-zag intermédiaire. Les plaques transversales sont d’un jaunâtre clair, avec deux bandes longitudinales, irrégulières , composées .de taches noires bleuâtres, mar- quées de points jaunâtres; sous la queue il y a des petites fascies disposées sur deux ran- gées, et qui disparoissent vers son extrémité. DES COULEUVRES. 1% Latreille a reçu la couleuvre viperine de Lapierre, observateur instruit et très-zélé ; et dans le local où elle étoit il y avoit une autre couleuvre un peu différente, que Latreille a décrite ainsi. La longueur est d’un pied et demi, et la queue occupe à peu près la cinquième partie de ce total. La couleur en dessus est d’un roussâtre tirant sur le gris, avec des teintes verdâtres. Le dos est orné de deux rangées d’une cin- quantaine de taches noires, alongées, al- ternes et contiguës de manière à former une sorte de chaîne; le noir de ces taches est principalement au bord des écailles ; d’autres taches ou fascies transversales noires partent des plaques et répondent aux inter- valles des taches dorsales. Les écailles sont carénées.en dessus ; l'animal est en dessous d’un blanc jaunâtre ou roussätre, avec une ou deux taches d’un noir bleuâtre sur chaque plaque en forme d’une ligne en zig-zag. 11 y a cent cinquante-trois grandes plaques, et quarante-sept à quarante-huit doubles. J'ai observé deux fois la cou:euvre vipe- rine : je crois qu’elle habite dans diverses parties de la Gascogne et aux environs de Cahors. | 126 RH SETOURE de LA COUV RE UV RE PACE. Cr Ox trouve à Surinam en Amérique, et non dans l'Inde, cette espèce de couleuvre que Linnæus a figurée dans le Catalogue du museum du prince Adolphe Frédéric (pl. vir, fig. 2.) : elle est d’un gris pâle, parsemé cà et là de petites taches grises et (1) Coluber pallidus ; colore pallido , maculis griseis vagis punctisque fuscis, cum lineolis binis interruptis nisricantibus et lateralibus; caudä acutä..., Scutis abd. 155. — Scutellis subcaud. 96 - 251 selon Linnæus. —— 140. —— 84-224 selon Weigel. —— 148. —— 90-238 selon le mème. - Coluber pallidus. Tin. Syst. nat. — Amæn. acad: tom. 1, p. 494, n° 11. — Mus. Adolph. Frid. tom. 1; p. 51, pl. vu, fig. 2. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1104 — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. z, p. 50, n° 59- 40. — Le pâle. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p.415: — Lacouleuvre pâle, Latreille, Hist. des reptiles , tom. IV ,in-18, p.106. de DES COULEUVRES. 129 de points bruns; elle a de plus deux lignes interrompucs , longitudivales et noirâtres sur les flancs. La longueur 1otale est d’un pied six pouces. Ses écailles sont ovales et lisses, et elle a neuf grandes plaques sur sa tête. Le nombre de ses plaques trans- versales est de cent quarante à cent cin- quante-cinq grandes sous le corps , et de quatre - vingt-quatre à quatre - vingt -seize doubles sous la queue, qui est terminée en une pointe aiguë. Reptiles. Tous VII. I 456 ‘HIS TOTRE Lido OO DLE TUE VS RUBANNÉE (à: Le NNÆUS a observé Cette couleuvre dd. le museum du prince Adolphe Frédéric ; Gronovius et Boddaert l’ont ensuite indi- {1) Coluber vittatus ; subfuscus , cum macul& lat& nigré albo cinctä in utroque latere occipitis, tænié albi- cante in lateribus, vittäque albà dentaté sub caudä... Scutis abd. 142.— Scuéellis subcaud. 78 - 220 selon Linnæus. —— 155. —— 62 - 217 selon Gronovius. Coluber svittatus. Lin. Syst. nat. — Amæn. acad. - tom. 1, p. 30, n° 27. — Mus. Adolph. Frid. p. 26, pl. xvin, fig, 2. — Idem. Gmel. Syst. nat. p. 1098. — Gronovius, Mus. tom. Il, p. 65, n° 51. — Zoophyl. tom. 1, p. 25, n° 1109. — Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VII, p. 21, n° 17. — Natrix vittata. Laurenti, Synops. rept. p. 74, n° 147. — Rotange. Seba, Thes. tom. I, pl. xxxv, fig. 4 ; tom. IT, pl.xrv, fig. 5. — Terragona. Seba , Thes. tom. 11, pl. 1x, Îs.2,5.— An coluber ? Seba, Thes. tom. I, pl. c1x ; fig. 8. — Le moqueur. Daubenton , Dict. erpét. Encyc. méthod. — Za rubannée. Lacépède, Hist. nat. des serpens ,in-12, tom. 11, p.91.—Za couleuvre rubannée. Tatreille, Hist. mat. des reptiles , tom. IV, p. 175. DES COULEUVRES. 131 quée dans leurs ouvrages; et Seba l’a figurée sous trois noms différens. Cette espèce par- vient ordinairement jusqu’à trois pieds de lon- gueur ; 1l y a sur chaque côté de l’occiput une large tache noire bordée d’une petite ligne blanche, d’où part une bande blanchître prolongée sur toute la longueur du corps, qui est bordé de brun en dessous et marqué sous la queue d’une bande longitudinale blanche dentelée. Linnæus a compté cent quarante-deux grandes plaques et soixante- dix-huit doubles; mais Gronovius a trouvé cent cinquante- cinq des premières, et seu- lement soixante-deux des autres. -Boddaert et Lacépède ont écrit que cette couleuvre a le dos blanchâtre, avec des lignes longitu- dinales noirâtres. Linnæus dit qu’elle habite en Amérique; Seba s’est donc trompé en figurant cette espèce sous le nom de rotange de Ceilan, iom.T, pl. xxx v, fig. 4. Je crois qu’il faut regarder comme un jeune rotange le petit serpent figuré par le même auteur, tom. I, pl. c1x, fig. 8 : il est blanc, marqué de trois raies longitudinales noires sur le dos, et de quelques taches noires sur la tête. Linnæus rapporte encore à la couleuvre rubannée le serpent terragone, représenté par Seba, tom. IT, pl. Lx, fig. et 3. 1 2 FAN . HIS TOTIR'E LA GE OU LUE D Vs ARDOISÉE (1) Ox trouve cette espèce dans le Bengale, où elle est nommée chittee par les indiens, selon Russel , qui l’a figurée dans le Supplé- ment à son ouvrage sur les serpens du Co- romandel. Elle a la forme de la couleuvre lisse, neuf plaques sur la tête, les écailles du dos lisses et ovales. La bouche est de moyenne grandeur. Les dents sont simples, et 1] n’y a pas de crochets venimeux. Le corps est cylindrique, un peu plus étroit en devant que la tête, légèrement renflé vers son milieu, et terminé par une queue mince et très-pointue. La couleur est d’un bleuâtre ardoisé uniforme sur la tête, le es (1) Coluber schistosus ; suprà cœrulescens immacu- latus , subtüs fulvidus ; caudé acuté Scutis abdom, 154. — Scutellis subcaud. 67 - 221. Chitiee. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian serpents , Supplem. p.5,n° 4,pliv. DES: COULEUVRES. :155 corps et la queue, et fauve comme du cuir tanné sous le ventre. La longueur est d’un pied sept pouces, et la queue a trois pouces neuf lignes, ce qui fait la cinquième partie du total. Il y a cent, cinquante - quatre grandes plaques transversales, et soixante sept doubles. 134 HISTOIRE L'AUC OU L'EUVRE C'RÉOPPAD IN € (). Liinwnzus a décrit, dans sa Mantssa planiarum , cette espèce qui a cent cin- auante - quatre plaques abdominales, et quarante — trois doubles sous - caudales. Le nom qu'elle porte indique qu’elle est grande, et qu’elle ressemble par sa forme à un cro- tale. Sa couleur est cendrée, marquée de grandes taches alternes, noirâtres, effacées, et le dessous est jaunâtre légèrement teint de brun. La tête est en forme de cœur : la queue occupe la septième partie de la longueur totale. L L ? L3 LA (1) Coluber crotalinus; cinereus maculis magnis alëernis obsolete nisricantibus , subis flavescens fusco Se ANSE irroratus ; caudé —. Scutis abdom. 154. — Scutellis subcaud. 45 - 197. Coluber crotalinus. Lin. Mantiss. plant. alt. p. 528, — idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1094. La het DES COULEUVRES. 1255 HA CO VIE -E U VE TYPHIE () Lixxzus a vu dans. la collection de De Géer et désigné:sous ce nom une couleuvré bleuâtre, longue d’un pied deux pouces six lignes, garnie en dessous. de cent quarante grandes plaques, et de cinquante-trois dou- bles. Il y rapporte celle observée par Weigel, (1) Coin typhius; suprà cærulescensimmaculaius, squamis ad, basin .albis, subiùs. albus ; caudé acuté circà +. Scukis ae An Seutellis subcaud. 53 - 195 selon Linnæus. ——— 141. —— 57 - 198 selon moi. —— 154. —— 38 - 192 selon Weigel. An TT 5o - 191 ? selon Lacépède. Coluber typhius. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1094. — Weigel , Abh. der naturf. ges. tom.T,p.15,n° 6. — Le typhie. Daubenton , Dict. erpét. Encycl. méth. — Zdem. Lacépède; Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p.382. — La couleuvre typhie. Latreïlle , Hist. nat, des reptiles, in-18, tom. IV, p.77. I 4 156 HIS TIOURE I et qui a cent cinquante-qualre plaques ab- dominales, et trente - huit doubles sous- caudales. . | La couleuvre typhie est placée A la collection de Levaillant , et elle habite à Surinam et non dans l’Inde, comme Linnæus la cependant écrit. Sa couleur en dessus, y compris l’extrémité des plaques transver- sales ,'est d’un bleu d’ardoise uniforme et sans taches, avec les écailles lisses, rhom- boïdales, imbriquées et blanchâtres à leur base. La gorge ét toutes les plaques trans- versales sont blanches, sans aucune. tache ; le nombre des plaques est de cent quarante- une sous le corps, et de cinquante - sept doubles sous la queue qui est pointue , ‘et qui accupe environ les deux neuvièmes de la longueur totale. La couleuvre typlie a beaucoup de rapports, par sa forme, avec la couleuvre bal. Je soupçonne que la couleuvre rapportée a cette espèce par Lacépède, et qu est placée dans le museum d'histoire naturelle de Paris, doit être plutôt regardée comme différente, quoiqu’elle ait seulement trois doubles plaques de moins sous la queue. Sa couleur est d’un verd très-foncé en DES COULEUVRES. 237 dessus, et elle est jaunâtre en dessous, avec deux rangées longitudinales de points noi- râtres sous le corps, et une seule rangée sous la queue. Les écailles sont ovales et carénées. La longueur totale est d’un pied sept pouces six lignes, et la longueur de la queue est de trois pouces dix lignes, ce qui fait un cinquième de la dimension. | 138 HAS TOUR E. s 1 2 + / Le . F hp 144, æ : : y RE | TT 25 > ts 182 L: ’ r ? L n pa 2 27.3 . F4 122 VOUS LasL ICI A Pr COTE UNE 2NRNIELLE (0 (urean est le seul qui ait observé cette espèce, et sa description est beaucoup trop incomplette. File est blanche avec des lignes et des taches noires. Les plaques transversales sont au nombre de cent cin- quante - trois grandes sur le ventre, et de. cinquante doubles sous la queue. (x) Coluber nœvius; albus , lineis maculisque nigris ; eaudä.... Seutis abdom. 155. — Scutellis subcaud. 50 - 203. , Coluber nœvius. Gmelin, Syst. nat. p. 1095. — Gronovius, Mus. tom. IT , n° 34: DES COULEUVRES. 199 EA COULEUYRE CENCHARUS, (1). Ox a envoyé d'Asie au museum d'histoire naturelle de Paris cette couleuvre innocente, dont la tête à neuf plaques én dessus et pas de crochets venimeux aux mâchoires. Le dessus du corps est marbré de brun et de blanchâtre , avec des bandes transversales irrégulières , étroites et blanchâtres. me VS sont lisses, hexagones. * La couleuvre rue a, suivant Lacé- pède, deux pieds de longueur, et la queue trois pouces sept lignes, ce qui fait environ le septième de la dimension totale. 11 y a cent cinquante - trois plaques-abdominales, et quarante-sept doubles sous-caudales. | Re ee (1) Coluber cenchrus ; suprà fusco et aibido mar- moratus , 'asciis irregularibus et transversis RAS : caudä + Sie DL 155 Le Scutellis subeaud. 47 - 200. Le cenchrus. Yacépède, ist. nat. des serpens, in-12, tom. II, p. 24. — La couleuvre cenchrus. Latreille , Hist. nat. des rept.in-18, tom, IV, p. 115. 140 HISTOIRE EA CIO'U:LIE UV VARLE TREILLISSÉE () Ru SSEL a figuré cette. couleuvre. dans son ouvrage sur les serpens du Coromandel: elle y est connue des indiens sous le nom de reeli-koea. La tête est assez grande, ovale, élargie, déprimée, un peu plus large que le cou, et couverte de neuf grandes plaques, non compris les trois situées dérrière chaque œil. La bouche est assez. large, avec la mâ- choire inférieure un peu courle, et des petites dents nombreuses, aiguës et courbées sur les branches marginales et palatales.. Lie (1) Coluber anostomosatus ; suprà cinereo flavescens, maculis parvis rotundis nioris lineis obliquis junctis et reticulatis ; caud& acuté =. is Seutis abdom. 152. — Scutellis subeaud. 80 - 232. Neeli-koea. Russel , Hist. nat. of Corom. et Indian serpents ,in-fol. p. 58, n° 55, pl xxxiu. — //ydrus piscator. Schneider , Hist. amph. fase. 1, p. 247; n° 8. — Enhydre pécheur. Laireille, Hist. nat. des reptiles, 10, tone LV p.20. T DES COULEUVRES. 41 corps est renflé vers son milieu, couvert en) dessus: d’écailles ovales, carénées, im- briquées, excepié celles près des plaques qui sont lisses et arrondies. La queue est légèrement carénée , prolongée en une pointe très-aigsuë , et longue de onze pouces, ce qui fait le tiers de la longueur totale, qui est de deux pieds neuf pouces six lignes; la cir- conférence du corps est de trois pouces six lignes. Les plaques transversales sont au nombre de cent cinquante - deux grandes sous le ventre , et de quatre-vingts doubles sous la queue. | La couleur est d’un cb dre jaunâtre en dessus, avec des rangées nombreuses de points noirs en forme de petites taches jointes ensemble par des filets noirs disposés régu- lièrement en sens obliques : l’intervalle est marqué çà et là de quelques petites taches formées de trois à quatre écailles d’un jaune clair : ie dessous est d’un jaune blanchâire. Ce reptile fréquente les terres humides, et est regardé comme un serpent d’eau: dans sa marche rapide, il tient sa tête re- dressée, et s’élance aussitôt qu’on veut le provoquer. Il n’est ni méchant ni venimeux ; Russel n’a pu parvenir à lui faire mordre 142 HIS 110 BR E : un poulet, mais il lui a fait avaler une petite anguille ; et l’on croit qu’il mange des poissons assez gros. : Schneider a eu tort de séparer cette espèce des couleuvres, et de le décrire sous le nom d’hydre pêcheur; il a induit Eatreille en erreur , car il la placée parmi les enhydres; quoiqu'il n'ait nullement la queue com- primée. DES COULEUVRES. 145 L'A VCIONWLEUYRE M AU RE. (6) Lix NÆUs.croit que cette espèce habite, d’après Brander, aux environs d'Alger. Elle est en dessus de couleur brune avec deux lignes longitudinales sur le dos, desquelles partent plusieurs bandes noires jusques sur le ventre qui est noir âtre. Ses plaques trans- versales sont au nombre de cent cinquante- deux grandes sous le corps; et de soixante six doubles sous la queue. Lacépède croit que les écailles du dos sont ovales et carénées. | * (1) Coluber maurus ; sprl fuscus , lineis duabus dorsalibus , cum fasciis pluribu$ nigris a lineis usque in abdomine atro prodnctis ; caudä... © Seutis abdom. 152.— Scutellis subcaud. 66 - 218. Coluber maurus. Tin. Syst. nat.— Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1098.— Le maure. Daubeñton, Dici. erpét. Encyc. méthod. — La maure. Liacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom. 1h, p. 51. — Le cou- leuvre maure: Latreille , Hist. nat. des AEHLIES, in-18, tom. IV, p. 78. 144 HISTOIRE 6 À} C O UE UTEE OMBRÉE (1). Rosser a décrit, dans le Supplément de son Histoire des serpens du Coromandel, cette couleuvre qui est connue des indiens du Bengale sous le nom de doublee. La tête est un peu plus large que le cou, ovale, oblongue , un peu comprimée, et revêtue en dessus de neuf plaques placées sur quatre rangs. Les mâchoires n’ont pas de crochets venimeux. Le corps est alongé, cylindrique, légèrement renflé vers son milieu, et ter- miné par une queue très-amincie et pointue. Les écailles du dos sont ovales, carénées et lisses près des plaques transversales, qui sont au nombre de cent cinquante-une grandes (x) Coluber umbratus ; colore atro , maculis dorsa- libus obsoletè flavescentibus ; caudé acuté —.. Scutis abdom. 151. — Scutellis subcaud. 95 - 244. Doublee. Russel, Hist. nat. of Corom. et Indian serpents , Supplem. p. 5, n° 3, pl. mt, fig.2. sous / DES COULEUVRES. 145 sous le ventre, et de quatre-vingt-treize doubles sous la queue. La longueur totale est de treize pouces ; et la queue a quatre pouces. La couleur de la tête est d’un brun clair; dessus le corps on voit des taches jaunâtres effacées sur un fond noirâtre. Les plaques sont d’un blanc jaunâtre , avec leurs ‘extrémités presque entièrement noires. «eptiles. Tome VII. K #6. 2'H VS T OHR)PELAA t-À LA IC OU LUE UV ane CSM OO Ua EE A0) 0e di C ?Esr dans le Canada que Kalm, disciple du célèbre Linnæus, a trouvé cette cou-. leuvre dont les couleurs, sans être trêés-bril- lantes , sont cependant assez agréables par leur disposition, et la font beaucoup ressem- bler à la couleuvre saurite. Le dessus de son corps est brun, avec trois raies longitudi- nales d’un verd changeant en bleu. Le dos, suivant Linnæus, est légèrement strié, ce qui indique que les écailles sont carénées. On lui à trouvé cent cinquante grandes (1) Coluber sirtalis ; suprà fuscus lineis tribus lon- gitudinalibus è viridi-cæruleis ; caudé.... Scutis abdom. 150. — Scutellis subcaud. 114 - 264. Coluber sirtalis. Lin. Syst. nat. — Zdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1107. — Le sirtale. Daubenton, Dict, erpêt. Encyel. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12 , tom. IT, p. 106. — Za couleuvre sirtale. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 6a. DES COULEUVRES. 147 plaques sous le corps, et cent CADRE doubles sous la queue. Cette description, donnée par : Ka est beaucoup trop incoinpletie, car elle n’in- dique pas quelle est la longueur ordinaire de cette couleuvre : il importe cependant aux naturalistes de connoître les dimensions respectives de chaque serpent et de leur queue, afin de pouvoir s’en servir parmi les caractères spécifiques. K 2 148 HISTOIRE É A C'ODSEU VAR SIPÉDON (à) Czrre couleuvre, improprement appelée le sipède par quelques naturalistes français, a été découverte par Kalm dans l'Amérique septentrionale, et elle n’a depuis été décrite par aucun voyageur; cependant il seroit important de la mieux connoître, car la description qu’en a donnée Kalin est trop incomplette ; 1} dit seulement qu’elle est brune et qu’elle a ordinairement cent qua- rante- quatre plaques sous le ventre, et soixante-treize doubles sous la queue. (1) Coluber sipedon ; fuscus, subtùs albus , labiisque albis ; caud& +. " Scutis abd. 1,4.—Scutellis subc. 75-217 selon Kalm. —— bo. 77 - 227. Coluber sipedon. Lin. Syst. nat. — /d:m. Gmelin, Syst. nat. p. 1098. — Le sipède. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — Zdem. Lacépède, H: t. nat. des serpens , in-12, tom. 11, p. 96. — La couleuvre sipède. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -19, tom. IV , p. 177. DES:COULEUVRES. 249 :. Kalin a rendu sans doute de grands ser- vices à l’histoire naturelle par.ses travaux, et par son voyage. dans l'Amérique septen- trionale; mais on peut. cependant lüi repro+ cher, comme aux autres disciples de Laän- næus, d'avoir indiqué plutôt que déerit, les. objets qu'ils avoient découverts. Ces dis- ciples infatigables se. regardoient . comme très - heureux lorsqu'ils pouvoient. ajouter quelques espèces nouvelles-au.$rand cata- logue systématique de la. Nature, composé par leur-maître; mais presque toutes. les phrases spécifiques qu'ils y,ont insérées sont trop courtes pour qu’on puisse reconnoî!re maintenant dans les collections les êtres qu'ils ont prétendu citer. Ils ont donc rendu nos recherches plus pénibles, et se sont souvent trompés en regardant comme nouveaux des êtres déja décrits; c’est sur-lout dans la classe des reptiles et parmi les serpens, qu’on rencontre beaucoup de doubles emplois et méme des erreurs ; mais, pour les rectifier, il faudroit avoir des collections considérabies à décrire. J'ai observé dans la collection de Bosc une grosse couleuvre longue de quatre pieds et demi, en y comprenant [a queue qui a K 5 150 HISTOIRE elle seule un pied de longueur, ét qui est terminée en pointe ; le nombre de ses plâques et ses couleurs m'ont déterminé à la regarder comme le même animal que la couleuvre sipédon: Elle à cent cinquante grandes plaques sous le corps, et: soixante dix-sept doubles sous la qüeue. Sa tête est grosse, élargie, recouverte en : ‘dessus par neuf grandes plaques, avec les lèvres des deux mâchoïres bordées d’autres : ‘plaques: Les écailles en dessus sont carénées ; rhoim- boïdales. La couleur est brunâtré en dessus ; blanche en dessous ; ; avec les lèvres blanches, PEN Sr 13 ” } DES COULEUVRES. 158 £ | 4 1 QE L/ Los 5 ÿ- +72 RERTE Tr ITR ENET LA UCOULEUYRE KL'a%9 CG tiBEIn OS SUOIOr HAN 86 HOVYS TRI Pi oi A NoGi 02): 114 | L # Crrrr nouvelle espèce de couleuvre a été observée dans la riche collection du museum d'histoire naturelle de Paris par le of sel L4 de . 5 qe Cr Æ L] 111 _ professeur Lacépède, qui l’a décrite ainsi qu”i suit : Q Son corps est blanchâtre en dessus, avec trois rangées longitudinales de taches d’une couleur foncée ; et le dessous est varié de blanchâtre et de brun. Le dessus de sa tête est garni de neuf grandes plaques lisses ; ses écailles sont ovales et carénées. Elle a —- (1) Coluber triseriatus; albescens, serie triplici eë longitudinali macularum fuscarum , subis fusco va- riesatus ; caudä ferè ——. | Scutis abdom. 150. — Scutellis subcaud. 52-202. Le triple-rang. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12 , tom. IT, p. 151, pl. av, fig. 2. — La couleuvre ériple-rang (coluber terordinatus). Latreïlle, Hist. nat. des reptiles ,in-18, tom. IV, p. vo. K 4 252 HISTOIRE cent cinquante grandes plaques sous le corps, et cinquante-deux doubles sous la queue, qui a près d’un sixième de la longueur totale ; car un individu, long d’un pied dix pouces, avoit sa queue longue de quatre pouces ». «On trouve la couleuvre triple - rang en Amérique. DES COULEUVRES. 155 ———— Ludo COTE OU: VRTE HÉTÉRODON (à). Voyez la planche L'X, figure 28. Doir-ox placer dans un genre particu- : lier entre les vipères et les couleuvres, un serpent dont la tête grosse et courte a deux dents plus longues et imperforées près de l'origine de chaque branche externe de la mâchoire supérieure ; où bien convient - il de laisser dans une section, parmi les cou- leuvres, ce serpent qui ne paroïît pas avoir (1) Coluber heterodon ; naso sub - erecto , élato , anticé acuto, suprà carinato ; dentibus duabus lon- gioribus ef simplicibus in utroque latere maxillæ SUpe= Tioris ; caudé =. Scutis abdom. 119.— Scutellis subcaud.38 - 157. 4o et ultrà:- 165 selon ‘’Latreille. —— 150.— Scutis subcaud. 40 - 190 selon —— 125. | Linnæus. Hétérodon à large nez. ( heterodon platirhinos ). Tatreille ; Hist. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 52, dig. 1,2,3.— Hog-nose snake , des anglo-américains. 154 HISTOTRE de crochets à venin, et qui est cependant regardé, dans le pays qu’il habite, comme venimeux et ovovivipare ? Je pense que cette dernière opinion doit être admise, s’il n'y a pas de crochels à venin, et quand même 1l seroit reconnu que. l'animal est réellement ovovivipare. La tête est courte, triangulaire, élargie, avec son museau Abe, élargi, un peu re- dressé, légèrement pointu., et surmonté en dessus d’une pelite car rène. Le dessus de la iète est revêtu de neuf plaques lisses. Les écailles sont carénées petites, . et rires dessus le cou et la queue, ovales et moins petites sur le dos, plus grandes et presque carrées sur les flancs. La rangée décailles, qui est la plus voisine des pla- ques, est lisse. Beauvois a remarqué que. cet BAR varie par sa taille et par ses couleurs. IL a ordinairement: quinze à dix-huit pouces'de longueur; mais on en-trouve qui ont jusqu’à trois pieds. J'en possède un individu qui m'a été donné par P.'A. Adet : il est entière- ment nojrâtre sans taches en dessus, et blanc châtre en dessous. D'autres. hétérodons >) que J'ai examimés étoient noirâtres en dessus! DES COULEUVRES. 155 avec vingt à vingt-cinq bandes irrégulières, souvent obliques et bifides, d’un gris rou- geâtre pâle : 1 y a de plus une tache noi- râtre irrégulière au bas de chaque bande sur les flancs. Le dessous de l’animal est d'un gris blanchâtre saüs taches. Quelques vieux individus ont une couleur verdâtre en dessus. Latreille a copié à un, individu 2 vingt-cinq plaques abdominales, et quarante et quelques doubles sous la queue: j'ai trouvé à un autre cent dix-neuf plaques, et trente- huit doubles. La queue occupe les deux onzièmes de la longueur totale. La couleuvre hétérodon n’est. pas rare aux environs de Philadelphie. Le hog-nose snake des anglo-américains est évidemment le même animal que la couleuvre hétérodon; Catesby , Linnæus.et les auteurs plus modernes ont donc eu tort de rapporter le Âog-nose (ou nez de cochon) au Dboa contortrix que Latreille a rangé parmi les scytales, et que J'ai placé parmi les cenchris sous le nom de cerichris mokeson. 156 4 H ES TIO: ER E EL A8 CODE TVR Li AMIRONN IE “(r): M srreu a décrit cette espèce dans le premier fascicule de son ouvrage sur les ser- pens, et il y a rapporté les serpens de Siam figurés par Seba, t. IT, pl xxx1v, fig. 3 et 4, et l’orvet du cap de Bonne - Espérance du même auteur, tom. If, planche x£rrr, fig. 3. La couleuvre latonie a beaucoup de rap- port avec celles à bandes noires et iphise. Sa tête est ovale, un peu déprimée, obtuse, revêtue de neuf plaques en dessus ; ses nià- choires n’ont que des petites dents et pas (1) Coluber latonia ; albido flavus , annulis resula- ribus ni gris, fasciä nigrä anté oculos, dé litter& N nigr& in vertice ; caud& circà =. | Scutis abdom. 150. = Se utellis Rene 20-370: Vau natter. Bl: Merrem , Beytræge naturg..der ampli. in-4°, fase. 1, p.0, pl. #1. = Serpens siamensis. Seba , Thes. tom. If, pl. xxxiv, fig. 4. — Serpens corallina siamensis. Seba , tom. II, pi. xxx1v, fig. 5. — Anguis lubricus, ex promontorio Bonæ Spei. Seba, Thes. tom. II, pl. xzuir, fig. 5. — Natrix lubrica. Laurenti, Synops. rept. p. 80 , n° 164. DES COULEUVRES. 2157 de crochets venimeux. Vue en dessus, elle ressemble beaucoup à un orvet : son corps est cylindrique, également gros par-tout , couvert de petites écailles ovales, lisses, imbriquées. Il y a cent cinquante grandes plaques abdominales, et vingt doubles sous- caudales ; la plaque de l’anus est double et demi-circulaire. La queue est courte, cylin- drique, un peu amincie et obtuse. La cou- leur est d’un blanc jaunâtre , avec une bande noire transversale devant les yeux, et une tache noire anguleuse en forme de V sur le sommet derrière les yeux. Le corps et la queue sont entourés d’anneaux ou .de bandes noires, dont les deux premières plus larges, et les autres deviennent un peu anguleuses en dessus. | Il paroît que ceite espèce habite dans Vancien continent, en Afrique ou dans l'Inde. Dimensions principales de cette couleuvre , selon Merrem. pouc. lign. Longueur totale. . . . . .!. . 8 La] Longueur de la tête . . . . .: . » 6 fn 51e he Largeur de latête . . . « + . . » 3 pe P Longueur du corps « + + + . + + 7 Circonférence du corps «+ . + + + » 10 Longueur de la queue . , . + + » 7 al" 158 HISTOIRE EL A" C'O DU 'LD'E UV EE PROVENCALE (i) Ox trouve dans les contrées méridionales de la France, principalement en Provence eten Languedoc, cette jolie petite couleuvre, dont je possède un individu bien conservé, qui ma été envoyé de Montpellier par Marcel Serres, avec plusieurs autres reptiles rares ou nouveaux ; tels sont le lézard gentil , la grenouille plissée et la salamandre marbrée. La couleuvre provençale ressemble beau- coup à la couleuvre lisse par sa forme et par ses écailles lisses; mais elle a des cou- leurs un peu différentes. Sa couleur en dessus est d’un gris assez clair , marquée de grandes taches cendrées sur la tête , derrière (1) Coluber meridionalis ; suprà griseus maculis cinereis quadruplici serie longitudinali dispositis , in- termediis alternatim contiguis, lateralibus separatis subtüs albis nigrisque ; abdomine albido maculis qua- dratis nigris ; caudé acuité =. Scutis abdom, 145, — Scutellis subcaud, 50 - 1082 DES COULEUVRES. 159 les yeux, avec le bord des plaques labiales noirâtre : sur toute la longueur de l’animal en dessus, on voit quatre rangées longitu- dinales de taches cendrées, nombreuses, marquées presque toutes de noïrâtre autour des écailles. Les taches dorsales se touchent alternativement, et celles des flancs sont toutes séparées, munies en dessous de deux ou trois écaiiles blanches, bordées en dessous par les extrémités noires des plaques trans- versales, qui sont au nombre de cent qua- rante - huit grandes sous le corps, et de cinquante doubles sous la queue. Le dessous est blanchâtre, avee des taches noires carrées assez grandes , placées ordinairement en sens alterne sur le milieu des plaques, et con- tiguëés. Le milieu du dos est légèrement carence. Dimensions principales de cette couleuvre , selon moi, ñ pouc. lign. Ponsueur folle rte. 0618 Jongueurde latéle à 0 dl en Le Hneeur de la sete et DR Si) se Ponoueur du corps. 22 2). M ANS à 0 Largeur du GOT ps dans l'endroit le DUB CDS ed ne Parseurdu coù , 42. . ee + + » Longueur de la queue, . . . .., < Lr 2 [S) 160 HISTOIRE L'A 7 C"O"0'L' EU TUE DÉCOLORÉE (1) Less naturalistes modernes donnent ce nom, d’après Linnæus, à une couleuvre des Indes qui a beaucoup de ressemblance avec les couleuvres boiga et bleue à deux raies, et elle n’est peut-être qu’une variété de la couleuvre verte d'été qui habite dans les contrées les plus chaudes de l'Amérique septentrionale. Sa couleur est d’un bleu clair tirant sur le cendré, avec les plaques des lèvres blan- ches. Elle a cent quarante-sept plaques sous le corps, et cent trente-deux doubles sous la queue. (1) Coluber exoletus ; ex cinereo cærulescens , scutis labialibus albis ; caudé long acutä.... Scutis abdom. 147. — Scutellis subcaud. 152 - 270. Coluber exoletus. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph. Frid. tom. 1, p. 54, pl. x, fig. 2. — idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1110. — Le décoloré. Daubenton, Dict. erpét. Encye. méth.— La décolorée. Lacepède , Hist. nat. des serpens , in -12 , tom. IV, p. 5. — La cou- leuvre décolorée. Latreille , Hist. nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 154. — Natrix exoleta. Laurenti, Synops. répt. p. 78, n° 160. LA DES COULEUVRES. 161 PA CO[ÙDULE UV 0e CHAVOQUE (à). Srsa est le premier naturaliste qui ait observé cette espèce de couleuvre, et qui Vait figurée dans son grand ouvrage ; mais la gure coloriée qu'il en a donnée n’est pas mes (r) Coluber stolatus ; supra fuscescens, cum lineis duabus et longitudinalibus flavidis, albo punctatis, réticulisque aibidis transversis suprà dorsum ; caud& acut —. Scutis abdom. 145.— Scutellis subcaud. 70-213. 143. —— 76-219 selon Linnæué, 147 —— 71-216. 146. —— 57-293. 145. —— 66-271. AS 7 22 Te Coluber stolatus. Lin. Syst. nat. — Mus. Ad. Prid. pl. xxur, fig. 1.— Idem. Gmelin , Syst.nat. — p. 1098. TTTT Laurenti,; Synops. rept. n° 208. — Chayquarona. Seba , Mus: tom.'TE, pl. 1x, fig. 1 , lé mâle , fig. 2, la femelle. — Le chayque. Daubent. Dict. erpét. Encyc. méthod.— Zdem, Lacépède, Hist. des serpens, in-12, tom. I, p. 286. — La vipère chayque. Latreille, Hist, des reptiles ,in- 18, tom. IV , p. 1. — 7#Ÿ’unñnna - pam. Russel, Hist. serpents Ind. p. 14, n° 10; pl. x et xr. Reptiles. Tome VII. L 162 HISTOIRE parfaitement exacle, parce qu’elle n’a été faite que d’après des individus un peu déco- lorés par l'esprit de vin. La tête est à peine plus large que le cou; obtuse ovale, déprimée, raccourcie, cou- verte de neuf plaques principales et d’autres plus petites. La bouche est large, avec la mâchoire inférieure plus courte. Les dents sont petites, pointues, courbées; elles garnissent les bran- ches marginales et palatales de la mâchoire supérieure. Les yeux sont larges, orbicu- laires et saillans. Le corps est cylindrique, revêtu d’écailles ovales et carénées, excepté les deux ran- gées les plus voisines du ventre, qui sont lisses. | La longueur de ce serpent est d’un pied et demi, selon Russel, en y comprenant la queue qui occupe un quart de cette lon- gueur. La circonférence du cou est d'un pouce trois lignes, et celle du corps, dans lendroit le plus épais, n'excède pas deux pouces trois lignes. La queue est cylindrique, conique, subitement amincie, et longue seu- lement de quatre pouces et denu. La couleur de la tête et du cou est d’un verd noirâtre; les côtés de la gorge sont DES COULEUVRES. 163 jaunes. Sur le cou il y a deux bandes noi- râtres , avec un trait d’un jaune brun, qui se prolongent sur chaque côté du corps au dessus des flancs, jusques sur une partie de la queue; elles sont variées de petits points blancs placés à égale distance entre eux, et opposés de chaque côté : de plus, presque tout le corps est embelli, entre les deux lignes, de bandes blanchâtres plus claires, transversales; et entre les mêmes lignes et Fabdomen il y a des traits blancs, longi- tudinaux, interrompus çà et là. La cou- leur verte de presque tous les individus tire sur le noir. Sur chaque côté de la queue jusqu’à l'anus, il y a une ligne longitudinale d'un jaunâtre un peu rembruni. Les plaques du ventre et les doubles du dessous de la queue sont d’une couleur de perle ternie, et les premières ont souvent un point noir de chaque côté. Russel n’a pas eu la facilité de faire des expériences avec ce serpent vivant; mais il croit, d’après linspection des mâchoires, qu'il n’est pas venimeux, tandis que le co- luber stolatus de Linnæus est indiqué comme venimeux. Comme Russel a observé une rangée de dents marginales sans crochets, il pense que Linnæns a été induit en erreur, | LUE 164 HISTOIRE et le docteur Grey le pense aussi (1). Il a recu en 1788 cette belle couleuvre du doc- teur Roxburgh, qui l’a trouvée à Raja-Mun- drah; puis Snodgrass lui en a envoyé deux autres de Ganjam sous deux noms différens , quoique de même espèce. Le prenrier,nommé neerogady , a cent quarante-six plaques ét soixante-dix-sept doubles. E/autre, appelé neersady , a cent quarante -sépt plaques, et soixante-onze doubles. - Le wanna-cogli, ou wanna-pam, figuré par Russel planche xr, est une autre va- riété de la couleuvre chayque qui est plus rembrunie, et qui a cent quarante - cinq plaques sous le ventre et soixante-six doubles sous la queue. Le docteur Roxburgh l’a en voyée de Samul-Gottah, en juillet 1786, à Russel. Enfin 1l ÿ en a une quatrième va- riété qui a été trouvée dans le Bengale, qui y est nommée £urharria, et qui ne diffère que par le nombre de ses plaques. Les grandes, sous le ventre, sont au nombre de cent quarante-quatre ; et sous la queue il y en a soixante-dix-sept doubles. (1) Grey, Philos. transact. vol. LXXEIX , part. 1. DES COULEUMNMRES. e05 WA | CAO-U L'E.U.W RMS Al DEUX ALAÏLE S: (a) Ce reptile doit être regardé comme très- Voisin des vipères à lunettes et haje, ainsi que nous le verrons bientôt par l'habitude qu'il a de gonfler son cou, quoiqu'il ne soit cependant pas muni de crochets venimeux. Schneider l’a placé dans son genre elaps. Le premier individu, qui est rangé dans la collection de Bloch de Berlin, a élé envoyé des Indes orientales par John : il à sous le ventre cent vingt-cinq grandes plaques, et sous la queue cinquante-huit doubles : un autre individu en a cent quarante - quatre des premières, et soixante-cinq des secondes. La queue est grèle. Le corps est en dessus d’une couleur de perle, avec deux lignes blanches, larges, (1) Coluber bilineatus ; corpore margaritaceo supra lineis duabus albis, et fasciis nigris transversis, abdo- mine griseo-albicante ; caudä.... Seutis abdom. 125.— Scutellis subcaud, 58 - 183. 65 - 200. Dé Elaps bilineatus. Schneider , Hist. amph. fasc. 2, P- 209. — Xomberumuken , au Malabar, selon John. L. 5 166 HISTOIRE longitudinales, et des fascies ou bandes transversales noires. Le ventre et la queue sont en dessous d’un gris blanchâtre. Il y a quinze rangées longitudinales d’écailles oblongues , rhomboïdaies et carénées; et la rangée plus voisine des plaques est formée d’écailles lisses, plus larges. Les plaques de la tête et les dents ressemblent à celles de la couleuvre à collier. La fente de la bouche est un peu relevée en arrière de chaque côté. Dans la note que John a envoyée avec ce serpent, il y est dit qu’on le nomme komberumuken au Malabar, parce qu'il a l'habitude de monter sur le sommet des arbres. Les indiens du Malabar croient que cet animal monte avec vitesse sur le sommet de l'arbre le plus voisin, dès qu’il a mordu quelqu'un, et que de là il guette l’homme jusqu'à ce qu'il soit mort par l'effet rapide du venin. John regarde cette opinion des indiens comme très-mal fondée; car 1l assure ne lui avoir trouvé aucun crochet venimeux en lui ouvrant la bouche. Ce mênie voyageur prétend que son corps a une joke couleur, sur-tout lorsqu'on l’irrite au point de lui faire gonfler son cou par la colère, car alors on aperçoit sa peau bleue à travers ses _écailles. | DES. COULEUVRES. ; 167 HAL2C'O D LE U VAE CERBÈRE (). Carre couleuvre a été envoyée de Ganjam par Snodgrass en juillet 1788, à Russel, sous le nom de Karou-bokadam qui lui est donné par les habitans du Bengale. La tête est grosse, élargie poslérieurement , un peu convexe en dessus, comprimée sur les côtés, avec la face courte, élargie, obtuse, et couverte de petites plaques nombreuses jusques derrière les yeux; la partie posté- rieure est plus renflée, plus grande, et couverte d'écailles assez larges, carénées, ovales, et imbriquées. La bouche n’est pas (1) Coluber cerberus ; capite suprà nigricante , dorso obscurè griseo ; gul& , abdomine et caud& inferiore flavescentibus ; caud& subacut4 —-. Scutis abdom. 144. — Scutellis subcaud. 59 - 203. Æarou-bokadam. Russel , Hist. nat, of Coromand, et Indian serpents, p:23,n° 17, pi. xvir, — Æydrus rynchops. Schneider, Hist. amphib. fase. x , p. 246, n° 7.— Enhydre muselière, Latreille, Hist. nat, des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 202, L 4 168 HISTOIRE grande ; ses mâchoires sont presque d’égale longueur, avec leurs dents petites, rappro- chées, courbées, et placées sur les branches marginales et palatales. Le corps est cylindrique, un peu plus élroit en devant que la tête; ensuite il est renflé, épaissi vers son milieu, couvert d’é- cailles semblables à celles de ia tête, mais beaucoup plus grandes; il est terminé par une queue légèrement comprimée, et pro- longée en une pointe obtuse. La couleur en dessus est d’un gris foncé très-obscure , plus noire dessus la tête, avec la gorge, le ventre, et le dessous de la queue d’un jaune obscurci, qui paroît avoir été altéré par l'esprit de vin. Le nombre des plaques transversales est de cent quarante-quatre grandes et de cin- quante - neuf doubles, ce qui fait un toial de deux cent trois. La couleuvre cerbère a l'aspect hideux de la vipère noire ; aussi doit-on la regarder comme venimeuse dans les lieux où elle habite. Schneider , dans le premier fascicule de son histoire des amphibies, place parmi les hydres cette espèce sous le nom d’Aydrus rynchops , quoiqu’elle n'ait pas la queue plate. Latreïlle, à l'exemple de cet auteur, | u DES COULEUVRES. 169 la décrite sous le nom d’ezhydre muselière. Schneider prétend, sans aucune preuve, qu'elle doit vivre dans l’eau. Dimensions principales de cette couleuvre | selon Russel, é pieds. pouc. ligæ Ponsheur totale 7. 2. 54 ,3%:4:10 Parsenurducou .,.0. : ... 1 >) 35 Largeur du milieu du corps .« .« » 4 6 Longueur de la queue . . . « » 6 » à; a 170 HISTOIRE E A COUMPEUVRSE SCHNÆÉIDÉRIENNE (1). Scanrrnrr:a décrit sous le nom de Eva moluroïde cette espèce de couleuvre, qui a beaucoup de rapports avec la molure à cause de sa grandeur et de la disposition de ses taches. La tête est un peu courte, médiocrement large, ainsi que la bouche. Il y a treize plaques irrégulières en devant des yeux, une plaque oblongue sus-orbilaire, deux rostrales, et des écailles entre les yeux et sur l’occiput. Les dents situées sur la partie antérieure de la mâchoire inférieure sont un peu plus longues que les autres; et la gorge a un sillon lisse en dessous , ce qui est commun (1) Coluber Schneiderianus ; sunrà colore ardesiace vel schistoso, subtüs rufescente albo mixto; caudé..." Scutis addom. 144. — Scutellis subeaud. 57 - 20r. Boa moluroidea, Schneider , Hist. amplb. fasc.2, Pag- 2790. + DES COULEUVRES. 171 aux boas, aux vipères, et à la plupart des ophidiens dont les os maxillaires peuvent s’écarter l’un de l’autre. Le corps est cylin- drique , épaissi, non comprimée sur ses côtés, couvert en dessus de vingt-cinq rangées longitudinales d’écailles oblongues, arrondies, et toutes carénées, excepté la rangée voisine des plaques transversales, qui sont au nombre de cent quarante - quatre grandes sous le ventre, et de cinquante-sept doubles sous la queue. La couleur est d’un bleuâtre ardoisé en dessus, et roussâtre mélangée de blanc en dessous. Schneider a vu deux individus de celte espèce dans la collection de l’université de Jena. 172 HISTOIRE LA COULEUVRE RÉGINE (1). Crrrr espèce habite dans les Indes, selon Linnæus, qui l’a observée dans le museum du prince Adolphe Frédéric. Elle est en dessus d’un brun violet, avec la gorge et le dessous de la queue blancs; ses plaques abdominales , au nombre de cent trente- sept à cent quarante-trois, sont à moitié blanches et brunâtres en sens alternes : les doubles sous-caudales sont de soixante-dix à soixante-quatorze. (1) Coiuber resinæ; supra ex violaceo fuscus, mento et caudä subtus albis, abdomine alternatim seuts semi abris et albis vario, caud& acutä.... Scutis abd. 157. — Scutellis subcaud. 70 - 207 selon Linnæus. 143. —— 7}-217 selon Weïgel Coluber reginæ. Lin. Syst. nat.— Mus. Adolp. Frid. tom. 1,p.24, pl. xuit , fig. 5. — dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1096. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. Ï,p.22,n° 24. — Le régine. Daubenton, Dict. erpét. Encyel. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12,tom.]J,p. 584. — La couleuvre de la reine. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. LV, p.145. DES COÛLEUVRES. 293 © LA COULEUY HE VAT ONLIE TT ED) Lacérèpe à donné ce nom à une jolie couleuvre placée dans la collection du mu- seum d'histoire naturelle de Paris, et assez semblable par sa forme à Ja lisse : elle a neuf plaques sur la tête, dés écailles lisses et rhomboïdales sur le corps ; avec cent guarante-troïis grandes plaques-et vingt-cinq doubles. La couleur est d’un violet plus ou moins vif où foncé én dessus, blanchâtre avec de grandes tachés violettes situées alter- nativement en dessous. La longueur totale _est d’un pied cinq pouces trois lignes, et la queue n’a que deux pouces trois lignes. _— — (1) Coluber violaceus; suprà violaceus , subis . cum maculis Éd rt se disposits; eaud& acut& ferè —-. Seutis abdom. 143. — Scutellis subcaud. 35 - 168. ANT ——> 148. 24-165 selon Gronov. La violette. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom. T,p. 567, pl. varr , fig. 1. — La Couleuvre violette. KLatreillé, Hist. nat. des reptiles, im-18, tom. IV, p. 08: — An coluber dubius ? Gmelin, Syst. nat. p. 1086. — Gronovius, Mus. tom, IT, n° 24. — Seba , Thes. tom. IT, pl. xcvin, fig. 1. 174 HISTOIRE L'ANTCTOUIRE UNS S,Y LE RL O ULE 40) Crrre espèce est placée dans le museum d'histoire naturelle de Paris : Lacépède la ainsi nommée à cause de la régulière dispo- sition de ses couleurs. Le dessus ‘est brun, avec une rangée de petites taches noirâtres sur chaque côté jusqu’au tiers de la lon- sueur du corps : le dessous est blanc, avec des bandes et des Etes biunes sous le ventre. | : La tête est garnie de neuf plaques; les écailles sont petites, ovales ét lisses sur le (1) Coluber symetricus ; suprà fuscus line macu- Zärum nigrarum in uné serie laterali et in parte: ante- riore corporis, subis albus abdomine resulariter alter- ratim et transversim fusco maculato ; caudé, + Scutis abdom. 142.— Scutellis subcaud, 26- 168. La symétrique. Lacépède , Hist. nat. Ges serpens,, in-12, tom. IL ,p. 26. — La couleuvre symétrique. Latreille ; Hist. nat. ii rept. in-18 ,-tom. EV, p. 119: dos. DES COULEUVRES. 195 dos, et il y a cent quarante-deux grandes plaques abdominales , et vingt-six doubles sous - caudales. La longueur de ce reptile est d’un pied cinq pouces six lignes, et celle de la queue n’est que de deux pouces trois Hgnes. … La couleuvre symétrique habite à Ceilan: 176 HISTOIRE m5 LA COULEUVRE / BRAMINE (à O * connoit au Bengale, sous le nom indien ‘ de paragoudou , cette couleuvre qui a quelque ressemblance, par sa forme principale et par les plaques de sa tête , avec la couleuvre à collier, quoique son museau ne soit pas obtus. Les dents sont nombreuses, aiguës, rangées sur les branches marginales et pala- tales. Le corps est cylindrique, aminci près de la tête et de la queue, renflé vers son nulieu, et couvert d’écailles ovales, oblon- gues et carénées. La queue est cylindrique, et prolongée en une pointe aigué. (1) Coluber braminus ; suprà flavescens reticulo Jusco cum maculis rhomboïdeis atris in medio areola- rum ; caudé acutä —. | Scutis abdom. 140. — Scutellis subcaud. 49 - 160. Paragoudou. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian serpents, p. 25 ,n° 20, pl. xx. — #n coluber? Seba , Thes. tom. IT, pl. zirr, fig. 1. — //ydrus pa- lustris. Schneider , Hist. amph. fasc. 1 , p. 249, n° q. — Enhydre des marais. Tatreille , Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 205. Il DES COULEUVRES. 77 Il y a cent quarante grandes plaques, et quarante-neuf doubles. La couleur en dessus est d’un gris jaunâtre avec de larges mailles formées de filets obliques et bruns, et dans le milieu de ces mailles il y a des taches rhomboïdales plus foncées. Le dessous est de la couleur des perles, tirant un peu au roussäire sous la queue. | La couleuvre branine est assez commune au Bengale sur les terrains humides et au bord des fontaines : ce n’est pas un enhydre, comme Latreille l’a cependant cru d’après Schneider. Elle parvient à plus de deux pieds de longueur. | Dimensions de l’individu observé par Russel. pieds. pouc. lign. Hongneur'totale 2007 OR RS RES, Vs Circonférence du milieuducorps » 3 » Longueur de la queue . . .. . » 5 ‘6 Reptiles. Tome VIL . M 178 HISTOIRE LA COUREUTe. = PONCTUEE (Ur. Quorou'etrr ait beaucoup de rapports avec la couleuvre à raies rouges, elle ne doit pas lui être réunie comme synonyme. Garden l’a d’abord découverte en Caroline ; Bosc l'y a ensuite observée et décrite avec beaucoup plus d’exactitude ; c’est pourquoi je vais faire usage ici de son travail qu'il à bien voulu me communiquer. : La queue occupe les deux neuvièmes de (1) Coluber punctatus ; suprà plumbeus , torque alba occipitali, dabiis albis, subius flavido rubellus cum in uiroque scuto abdominali punctis tribus fuscis ; caudé —. Scutis abdom. 140. — Scutellis subcaud. 48 - 188. —— 156 —— 43-179 selon Linnæus. Coluber punctatus. Lan. Syst. nat. — Jdem. Gmel. Syst. nat. p. 1089. — Le ponctué. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. mêth. — ZLa ponctuée. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12, tom. IT, p. 74. — La couleuvre: ponctuée. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-16, tom. IV ; p. 156, fig. 2. DES COULEUVRES. 179 la longueur totale, qui est de neuf pouces; et la circonférence du venire est de sept lignes et demie. La tête est à peu près ovale, aplatie; d'une couleur plombée, avec une tache blanche ou collier disposé en travers sur l’occiput. Les lèvres sont blanches : le corps est en dessus plombé et finement pointilié de gris. Le dessous est d’un jaune rougeâtre, avec trois rangées longitudinales el parailèles de points plombés presque triangulaires : la queue seule n’a pas de points. Bosc a compté cent quarante plaques abdonxnales, et qua- rante-huit doubles ; mais Linnæus n’a trouvé que cent trente-six des premières, et qua- rante-trois des autres. Bosc a observé plusieurs fois en Car dis celte petite couleuvre sous des écorces d'ar- bres, dans les endroits huaudes et imare- Cageux. : fo HISTOIRE. EE LA COULEUVRE OA DOM À HU) D espèce peu remarquable habite en Amérique, suivant Linnæus, qui l’a observée dans-le museum du prince Adolphe Fré- déric. Elle est livide, avec des bandes trans- vérsales et des points-linéaires de couleur brune; le dessons est marqueté de taches garrées brunes. il y a cent quarante grandes plaques sous le corps, el vingt-deux doubles sous la queue. (r) Coluber calamarius ; lividus , fasciis punctisque linearibus fuscis, subtüs fusco tessellatus ; caudi brevi…. Scutis abdom. 140. — Scutellis subcaud. 22 - 162. Coluber calamarius. Län. Syst. nat. — Mus. Adolph. Frid. tom. I,p. 23, pl. vi, fig. 5. — Idem. Gmeiïin, Syst. nat. p. 1086. — Le calmar. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méthod. — dem. Lacépède, Hist. nat. des sergens, in-12 , tom. IT, p. 114. — La couleuvre calmar. Latreiïlle, Hist. nat. des reptiles, in -18, tom. IV, p. 180. — Ænguis calamaria. Laurent, Synops. rept. p. 68 ,n° 127. DES COULEUVRES. 181 PA DO UL EU VE IBIBE () ; Cerre espèce , qu'il ne faut pas confondre avec les couleuvres ibiboboca et corais, quoiqu’elles aient été désignées toutes les trois sous le nom d’zh:boboca dans divers ouvrages , a été découverte en Caroline par Garden et Catesby. Sa couleur est bleuâtre, marquée de taches noires et nuageuses, avec une rangée de points noirs sous les flancs à (1) Coluber ibibe ; capite suprà cœruleo maculis fuscis punctisque duobus albis sub-connexis , dorso ex eæruleo fuscescente cum line& intermedi& longitudi- nali pallidä , punctisque nigris in utroque latere abdo- minis ; caudé acuté cirrä +. Scutis abd. 158. — Scutellis subeaud. 52 - 210 selon Linnæus. —— 138. —— 74, - 212 selon Gronovius. —— 37. —— 65 - 202 selon Bosc. Coluber ordinatus. LAn. Syst. nat.— Jdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1097. — Gronovins, Mus. tom. II, n° 57. — Coluber cærulescens , nigro maculato-nebu- dosus , lateribus serie punctorum nigrorum. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs, tom. VIT ,p. 22, n° 21.— Serpens ibiboboca brasiliensis. Seba, Thes. iom. II, pl. xx, Hg. 2, — Catesby , Carol. tom. If, pl. zrrr. — ZL'ibibe. M 3 182 HISTOIRE l'extrémité des grandes plaques, et une raie claire ou d’un verd foncé sur le dos, selon Bodldaert et Linnæus. Catesby dit au con- t'are que la couleur est en dessus d’un verd tachelé. Il y a neuf plaques sur la tète, cent trente-huit grandes sous le ventre, etsoixante-louze à soixante-quatorze doubles sous la queue. Une couleuvre ibibe, placée dans la galerie du museum d'histoire. naturelle, a quatre plaques entières sous la base de la queue contre l’anus, ce qui est un défaut de con- formation plutôt qu’un caractère fixe. La longueur totale est de deux pieds, et la queue a quatre pouces dix lignes. Ce petit reptile est innocent, et paroît rechercher les œufs d'oiseaux. Il faut sans contredit rapporter ici comme synonyme la couleuvre biponctuée , regardée par Bosc comme une espèce particulière, et qu’il a trouvée assez rarement dans les grands bois en Caroline. Danbenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — Zdem. Lacepède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IT, p. 110. — La couleuvre ibibe. Yatreille, Hist. nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 70. — La couleuvre bi- ponctuée. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in -18, tom. IV, p.85, fig 1. — Coluber bipunctatus, Bosc, Note manuscrite communiquée. DES COULEUVRES. 185 La couleuvre biponctuée a beaucoup de ressemblance avec la couleuvre saurite. La tête est un peu plus large que le cou, dé- primée, ovale, oblongue, couverte de neuf plaques, avec toutes les dents de ses mà- choires simples, petites et aiguës. Le corps est cylindrique, légèrement caréné sur le dos, muni d’une queue prolongée en pointe. La couleur est en dessus d’un bleu ternñi, avec des taches brunes un peu effacées, dis- posées en quinconces, et deux points blancs rapprochés à la jonction des grandes plaques sur le sommet de la tête; les flancs sont d’un bleu pâle, avec des fascies ou bandes à la jonction des écailles. On voit sur toute la longueur du dos une raie longitudinale d'un blanc bleuâtre, et sur chaque flanc une autre raie peu apparente. Le dessous de Flanimal est d’un blanc légèrement bleuâtre , avec le bord des plaques d'un bleu plus tranché. La couleuvre biponctuée a cent trente - sept plaques abdominales, et soixante - cinq doubles sous - caudales. La longueur totale est de deux pieds quatre pouces; la queue a six pouces, et le grand diamètre du corps est de neuf lignes. Les écailles sont étroites, alongées, un peu rhomboïdales et légèrement carénées. * M 4 18; HS NO NE :E- rom eq mire hS A ————————————_——————_————————— 2 LA COULEUVRE VAMPUM, OU FA SCTÉE (1) LS indiens qui habitent vers les Etats- Unis d'Amérique , donnent le nom de vampum à une monnoie composée de petits coquillages taillés régulièrement, et enflés avec un cordon bleu et blanc; ou plutôt le vampum des indiens est un bâion entouré de cercles blancs sur un fond noir. C’est à cause de sa ressemblance avec ce bâton, que la couleuvre, dont nous allons donner la description, a été surnommée vampum (1) Coluber fasciatus ; lineis flavidis 30 ef ultrà in utroque latere furcatis, colcre suprà nigro-cærules- cente ; scutis et srutellis flavidis, utroque apice &fris ; squarnis carinatis ; caud& —-. Scutis abd, 158.—Seutellis sube. 66- 204 selon mor. —— 128. —— 67 - 195 selon Linnæus. Coluber fasciatus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. — Ze vampum. Daubenton, Dict. erpét. Encyel. méth. — Zdem. Liacépède , Hist. des serpens, in -12, tom. 1f, p. 76. — La coulèuvre vampum. Latroille, Hist. des rent. in-18, tom. IV, p. 72. — WVampum snake. Catesby , Hist. nat: Caroi. pl Eviié. DES COULEUVRES. 185 par les anglo - américains, et par Catesby dans son ouvrage sur l’histoire naturelle de la Caroline. La couleuvre vampum est d’un noir bleuâtre en dessus, avec plus de trente chevrons jaunâtres , disposés alternative- ment sur chaque flanc, et quelques lignes transversales jaunâtres sur le dos , fourchues sur les flancs. Les plaques et les doubles plaques ont toutes en devant une teinte bleuâtre très-large sur leur bout, bordéées en arrière d’une couleur jaunâtre. La tête est noirâtre , revêtue de neuf plaques, avec les lèvres de la mâchoire inférieure jau- nâtres : la tête est plus étroite que le corps, ainsi que dans la plupart des autres cou- leuvres. Les dents de la mâchoire supérieure sont aiguës, petites et courbées en arrière. Toutes les écailles sont hexagones, oblongues et carénées, excepté celles de la dernière rangée contre les plaques; ces dernières écailles sont lisses , plus grandes, hexagones et irrégulières. Palisot Beauvois m'a prêté un individu qui a cent trente-huit plaques abdominales, et soixante-six doubles sous-caudales. Lin- næus en a observé un autre qui avoit cent vingt-huit plaques et soixante-sept doubles. 186 HISTOIRE On trouve quelquefois des individus de cette espèce qui ont jusqu’à quatre et même cinq pieds de longueur, en y comprenant la queue, qui occupe un cinquième de cette dimension. La couleuvre vampum habite en Virginie et en Caroline : quoique sa morsure ne soit pas nuisibie, elle est audacieuse et très- vorace ; elle mange de petits animaux, et lorsqu’elie est bien repue, sa peau se gonfle de manière que toutes ses écailles s’écartent les unes des autres. Elle a beaucoup de ressemblance avec la couleuvre chaîne par les couleurs du dessus de son corps; mais elle en diffère essentiellement par ses écaiiles carénées, et par ses plaques moins nom- breuses. Les écailles qui garnissent les côtés de son cou sont d’un gris jun avec leur carène noirâtre. DES COULEUVRES. 187 LA COULEUVRE DPLA PM OR TiU:A LP EAU TT O trouve dans le Bengale, aux environs de Ganjam, une espèce qui est nommée naugealled keaka par les indiens, et dont Russel a publié la figure dans son bel ou- vrage sur les serpens. Elle est innocente, ainsi que le prouve la forme de ses dents . disposées sur les branches marginales et palatales des mâchoires; mais sa couleur plombée, obscure et parsemée cà et là de pe- tites taches plus claires en forme de flammes grises ou jaunâtres, la font regarder comme venimeuse par les indiens, et lui donnent quelque ressemblance avec la vipère noire (1) Coluber mortuarius ; suprà atro plumbeus , cum maculis flammentis griseis ; sublüs flavescente albidus; caudé acut4... Scutis abdom. 133. — Scutellis subcaud.... Naugealled keaka. Russel, Hist. nat. of Corom. et Indian serpents, p. 53, n° 28, pl. xxvuu. 188 HISTOIRE ou prester. Le dessous est d’un blanc jau- nätre. Le sommet de la tête est garni de neuf plaques, et la partie postérieure, ainsi que le dessus du corps ont des écailles ovales, carénées et imbriquées. Le corps est cylindrique, à peine renflé vers son milieu , avec cent trente - huit grandes plaques en dessous. La queue terminée en pointe avoit été mutilée à deux pouces en- viron de lPanus, de sorte que Russel n’a pu compter ses doubles plaques, ni connoître sa dimension. La tête et le corps étoient Jongs de quaiorze pouces, et le dernier avoit deux pouces neuf lignes de eircon- férence. DES COULEUVRES. 38 HA C OU L EU Y RUE PORTE-CROIX (1) Msrrem a Sguré cette jolie petite espèce, qu’il regarde avec raison comme nouvelle, dans son ouvrage sur les serpens, et il la croit des Indes orientales. La tête est ovale, oblongue,; déprimée, plus large que le cou, couverte de grandes plaques en dessus, avec des dents simples et plus longues en devant de la mâchoire inférieure. Le corps est légèrement renflé _ vers son milieu, cylindrique et revêtu en dessus d’écailles ovales , plat et garni en = dessous de cent trente-six grandes plaques. L’anus a en devant une double plaque demi- circulaire. La queue cylindrique se termine 1 (1) Coluber crucifer; griseus , cum maculis obscuris et rhomboidæis suprà caput et collum in cruce dispo- sitis , lineäque dorsali fuscé ; caudé acutä :. Scutis abdom. 136. — Scutellis subcaud. 62 - 198. Kreutz natter. Bl. Merrem , Beytræge naturg. der amphib. in - 49, fase. 1, p.13, pl. 1. 190 HISTOIRE en une pointe aiguë, et elle a en dessous soixante-deux, doubles plaques. La couleur est grise en dessus, d’un blanc jaunâtre en dessous : sur ie sommet de la tête on voit une grande tache alongée d’ur gris foncé, puis une moyenne derrière chaque œil , buis déux rhomboïdales derrière la se et‘une autre sur chaque côté de la tache rhomboïdale antérieure. Merrem prétend que ces diverses taches sont rangées en forme de croix dessus la tête et la partie antérieure du cou, et de la dernière tache part une bande brune prolorigee sur le dos jusqu’au bout de la queue. La gorge est tachetée de gris, et il y a un petit point gris à chaque extrémité des plaques transversales. Dinensions principales de cette couleuvre , selon Merrem. pouc. lign. Fénsnenr totale 4): Or} RS Bonsueur dela télé. +. . . +. » Se Lcecurde hi ie 2 2.0. D 2. Longueur du corps. . . . . . +: 6 2 Circonférence du corps « + . « «+ » 7 2 Longueur de la queue. . . . . . 2 DES COULEUVRES. 191 mms LAUDCI OT L-EUU" VÉRVE D'OR A F5 Lis indiens du Bengale désignent sous le nom de dora, selon Russel, une espèce de couleuvre innocente, qui a cenc trente-cinq grandes plaques sous le ventre, et soixante- treize doubles sous la queue. Sa tête est un peu. plus large que le cou , oblongue, obtuse, Jésèrement comprimée sur les côlés, et re- vêtue en dessus de neuf plaques disposées sur quatre rangées transversales. La bouche est assez fendue, avec des dents simples, aiguës, disposées sur les branches marsi- nales, plus larges en devant de la mâchoire inférieure, et sans crochets venimeux. Le corps est cylindrique, un peu plus gros vers (1) Coluber dora ; suprà obscurè fuscus macudlis subflavescentibus variegatus ,subtùs albido-flavescens; caudé acuté& +. Seutis abdom. 135. — Scutellis subcaud. 73 - 208. Dora. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian serpents, in-folio, Supplem. p.6,n° 5, pl. v. = 192 H:E1S T'ONRR'E son milieu, terminé par une queue pointue | et garni en dessus d’écailles ovales, carénées sur le dos, et lisses près des plaques trans- versales. La tête est d’une couleur dé boue, et le corps est beaucoup plus obscur, varié, et irrégulièrement bigarré de taches jaunâtres un peu ternies. Le dessous est au contraire d’un blanc jaunâtre. Dimensions principales de cette couleuvre, selon Russel. pieds. pouc. lignu. Eongueur totale: : 2 MTS) 220720 Longueur de la queue . . . + . . » 7 6 - Circonférence du con . . . . « . » 1 6 Circonférence de l'endroit le plus SEUS AU CODE su à » je ee cc NU LE DES COULEUVRES. 195 t Re LA COULEUVRE BALI où PLICATILE (i) Vore: une très - belle espèce qui existe dans beaucoup de collections d'histoire na- turelle, et qui n’est pas aussi bien connue qu’elle devroit être, puisqu’elle habite dans l'Amérique méridionale, et non dans les îles de T'ernate, comme ious les naturalistes (1) Coluber plicatilis ; suprà fuscus, subtus flavidus, punctis nigris in laté serie gemin& dorsali, in quadru- plici serie scutorum et in geminé serie scutellorum , _ cum squamis laterum nigris margine-albo ; caud& sub- acuté ferè —. | Scutis abd, 131. — Scutellis subcaud. 46 - 175 selon Linnæus. —— 155. —— 37-170 selon moi. —— 155. 48 - 183 selon Schneider. Coluber plicatilis. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad. om. [, p. 3o1 ,n° 26. — Mus. Adolp. Frid. tom. 1], _ p. 25.— /dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1088. — Cerastes pécatilis. Laurenti, Synops. rept. p. 81, n° 168. — . ÆElaps plicatilis. Schneider , Hist. nat. amph. fasc. 2 2 9 : p- 294. — Bali-salan - boekié. Seba, Thes. tom. }, pl. zvu, fig. 5. — Le bali. Daubenton , Dict. erpét. Æncycl. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des Reptiles. Tous VII. AN 194 HISTOIRE l'ont cependant prétendu jusqu’à présents d’après le témoignage de Seba. J'ai vu cet ophidien bien conservé dans la collection des reptiles de Surinam que possède Levaillant, et 1l a été décrit avec exactitude par la plupart des auteurs qui en ont fait mention. La couleuvre bali, ainsi appelée par Dau- benton, parce que les habitans de Ternate, suivant Seba , la nomment £ali-salan-boekik, ressemble par sa forme à un certain nombre de couleuvres d'Amérique, entre autres aux couleuvres nébuleuse , blanche, etc. La têle est ovale, presque triangulaire ; déprimée et revêtue de neuf grandes plaques en dessus, comprimée sur les côtés, avec le museau aminci; les lèvres sont bordées de sept à huit plaques sur chaque bord, et sous la gorge il y a un sillon longitudinal entre trois paires de plaques oblongues. Les dents sont simples, petites, aiguës, placées sur les branches marginales et palatales des reptiles ,in-12, tom. I,p. 371 ,pl. 1x , fig. 1. — La couleuvre bali. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in - 18, tom. IV, p.09. — Der wickeler. Muller, Lin. naturf. — Die wickelnatter. Meidins, Nomenk]. — Ketten-natter. B1. Merrem, Beyiræge zur naturg. der amph. in-49, fase. 2 , p.28, pl. v. — Serpens éæniolis ét catenulis ornata. Seba , Thes.tom.1, pl. cx, fig. ze DES COULEUVRES. 405 machoires. Le corps est en avant presque aussi large que la tête; il s’épasssit ensuite légèrement vers son milieu, et il est terminé par une queue dont la pointe.est à peine obtuse; sa forme est cylindrique. Toutes les écailles sont lisses, de moyenne grandeur , rhomboïdales, presque hexagones, un peu plus larges que longues. Cette couleuvre n'est pas remarquable par la beauté de ses couleurs, mais plutôt par l’extrème régularité de leurs dispositions. Son dos brun uniforme est marqué dans toute son étendue, depuis le sommet de la tête jusques vers le bout de la queue, de deux rangées de points noirs très- écartés : sur chaque flanc il y a trois rangées d’écailles noirâtres , bordées de blanc, à leur partie postérieure. Le dessous de celte couleuvre est entièrement d’un blanc jaunâtre, avec des rangées longitudinales de points noirs trés-rapprochés, au nombre de deux rangées sous la gorge et le cou, de quatre sous le ventre, puis de deux sous la queue. Toutes les plaques transversales sont ponctuées, au. nombre de cent trente-cinq à cent trente- une grandes sous le corps, et de quarante- huit à trente-sept doubles sous la queue. N 2 à9 HISTOIRE à ‘ Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem. ER : pieds poac. lign. Lonsueur totale... 4/7 4 2 120 ur ur Longueur dé er 7 à I » C?Æérseur deMaftétets 1,1, PSE CE -': Longueur du corps. .. . . 1: : Circonférence du-corps . .. . » OX D OX ON OI A Longueur de la queue. . . +: ». La couleuvre bali n’existant pas dans inde , et. n'étant d’ailleurs pas venimeuse, Seba a eu tort d'y rapporter le serpent montagnard (1) trouvé par Basile Valentin a Amboine, qui tient la tête élevée pour être prèt à blesser mortellement les animaux qui passent auprès de lui, et dont la queue communique du venin comme celle des scorpions. Celte asserlion de Valentin est trop absurde pour mériter d’être réfulée. Il ya, dans la galerie du museum d’his- toire natui relle de Paris, une couleuvre bali qui à, suivant ER , Jusqu'à six, pieds six pouces de longueur; celles que j’ai vues n’avoient au plus que trois pieds. Ho ee en lt neutre RE (1) 8. Valentin, Hist. anim, Amb. tom, II, p. 290. 1 LE | DES COULEUVRES. ig7 & | LA COULEUVRE M BIX TO A IN E (1 Le seul ca ractère que Linnæus a donné à cet ophidien, n’est pris que du nombre des écailles ou plaques qui sont dessous le corps et la queue; mais ce naturaliste n’a rien dit des couleurs ni de la taille. Les premières plaques, c'est-à-dire, les grandes sont au nombre de cent trente - quatre, et les paires de plaques sous - caudales vont à soixante-dix-sept. | J'ai observé, dans le cabinet de reptiles (1) Coluber mexicanus ; supra fuscescens annulis distantibus griseis, subius albescente pallidus ; caudà acuté circà = Soutis über 154. — Scuteilis subcard..s7 -21i ne ; Linnæns. —— 131. —— 75 - 206 selon moi. Coluber mexicanus. Lin. Syst. nat.—7dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1097. — Le mexicain. Daubenton, Dict. _erpèt. Encycl. méthod. — Za mexicaine. Lacépède, Hist. nat. des serpens , in-12, tom. Il, p.93. — La couleuvre mexicaine. Latreille , Hist. nat. des reptiles, in-19 , tom. IV, p. 176, IN 53 299 ‘“'HESMOTMR ECC apportés de Surinam par Levaillant, uné espèce de couleuvre qui paroït voisine de la mexicaine, au moins par le nombre: de ses plaques ; elle a de moins que la précé- dente trois plaques abdominales et deux sous-caudales. Par sa longueur et par sa forme, elle est voisine de la couleuvre lisse; sa queue est seulement un - plus longue par rapport, au corps. Quant à sa couleur, elle est variée d’ anneaux étroits et gris, peu apparens, écartés et disposés sur un fond brunâtre, avec le dessous de tout le corps plus pâle. On pourroit soupconner que la couleuvre mexicaine des auteurs cités est synonyme de cette couleuvre de Surinam, d'autant plus qu’elles vivent l’une et l’autre dans l'Amérique méridionale. Les écailles sont lisses, presque ovales, imbriquées. La longueur totale est d'environ un pied et demi, et la queue occupe à peu près la cinquième partie de cette dimension. DES COULEUVRES. 98 LE 0 LA COULEUVRE LUTRIX (1). Lirxwaus est le seul naturaliste qui ait observé cette couleuvre, et la description qu'il en donne est trop courte, car il ne fait mention ni de la taille ni de la forme des écailles ; il paroît même indécis sur sa vraie patrie, en disant qu’elle vit dans l'Amérique méridionale et dans l’Inde. Il nous apprend seulement que sa couleur est jaune, avec les flancs bleuâtres, et qu’elle a cent soixante- une plaques transversales, savoir, cent trente- quatre sous le ventre, et vingt-sept doubles sous la queue. | Daubenton et Lacépède ont conservé le nom de lutrix à cette espèce d’ophidien ; mais ils n’ont rien ajouté à son histoire, et je ne lai trouvé dans aucune collection. (1) Coluber lutrix ; flavus a4 latera cœærulescens ; ceaudä.... Scutis abdom. 154.— Scutellis subcaud. 27 - 161. Coluber lutrix. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin ; Syst. nat. p. 1086. — Le lutrix. Daubenton, Dict. erpét. encycl. méth. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens ,in-12 , tom. I, p. 370. — La coulenvre lutrix. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 143. N 4 g00 HISTOIRE ee L'A::C. O DOL'E U VE S /FRMLIA DIU LL Ë E/ (0: Liixnrus a le premier ‘fait connoitre cette petite espèce d’après Garden, et il lui a indiqué cent vingt-six à cent trente grandes plaques abdominales, et vingt-cinq à qua- rante-cinq doubles sous la queue. (1) Coluber striatulus ; suprà pallidè fuscus unicolor émmaculatus et striatus, subis griseo albidus ; caudé acui& +. _ Scutis abdom. 152. — Scutellis subcaud. 32 - 164. —— 126 —— 45-171 selon Linnæus. 150. —— 25 - 155 selon le mème. Coluber striatulus. Lan. Syst. nat.— [dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1087. — Le strié. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — Za striée. Lacépède , Hist. nat. des serpens ,in-12, tom. IT, p. 72. — La cou- leuvre striatulée. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 84, fig. 2. — Coluber striatulus. Bosc, Note manuscrite communiquée. | Nota. La couleuvre à stries décrite par Latreille \ d’après Bosc, est nommée couleuvre sillonnée dans ce volume, pour qu’on ne puisse pas la éonfondre ayea la striatulée, | DES COULEUVRES. z2or Bosc a trouvé la couleuvre striatulée dans les grands bois de la Caroline , sous les écorces des arbres. La tète est ovale, couverte de neufplaques, un peu courbée, d’un brun clair, ainsi que le dessus du corps, avec les écailles rhombot- dales et très-carénées, de manière à former des stries longitudinales. Les plaques trans- versales sont d’un gris blanchâtre, au nombre de cent trente-deux grandes sous le corps, et de trente-deux doubles sous la queue. Dimensions principales de cette couleuvre, selon Bosc. pouc. lign. Ponsueur iofales : +. w 4 où Parseur du corps 4... 1 » Lonsueur de laiqueue. + . -, e . 21 Lacépède soupçonne que la couleuvre à ventre couleur de cuivre rouge, figurée par Catesby planche xLvr, est la même que celle-ci; c’est au contraire un synonyme de la MIeEcre sillonnée. 202 HA TS MMNOPFR E LA: CO UAL'E U'V'REE DÜUBERRIE (4). SCHNEIDER a rangé parmi ses élaps cette couleuvre innocente dont il a observé plu- sieurs individus, et qu'il a trouvée repré- sentée dans l’ouvrage de Seba, tome IE, planche 1, fig. 6, sous le nom de duberne de Ceilan. Selon Seba, le dos et la queue sont ornés d’une large bande bleue, réticulée, marquée de points roux dans son milieu, avec les écailles des flancs brunes, et les plaques du ventre cendrées, teintes de jau- nâire. L’individu que Schneider a vu dans la collection de feu Bloch n’avoit pas la — = (1) Coluber duberria ; suprà ex cinereo cærulescens, cum puncéis atris in serie intermediä squamarum dor- salium , lateribus fuscis , et abdomine in medio albi- cante ; caudé subacut& brevi.... Scutis abdom. 129. — Scutellis subcaud, 30 - 159. Elaps duberria. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2, P. 297. — Æydra zeylanicæ, duberria dicta. Seba, Thes, tom. 11, pl.1, fig. 6. —Coluber duberria. Klein, T'ent. berpet. p.31,0° 53. DES COULEUVRES. 203 bande du dos bleue, mais d’un gris blan- châtre, avec le ventre blanchâtre sur son milieu, et teint aux deux extrémités de ses cent vingt-neuf plaques transversales d’un brun effacé, de même que les quatre rangées d’écailles les plus voisines. Outre ces rangées d'écailles, 1l y en avoit sept autres sur le dos , dont une intermédiaire à chaque écaille marquée d’un point brun. Il a compté sous la queue trente doubles plaques. Une autre couleuvre duberrie placée dans la collection de Lampi, étoit assez grande, d’un cendré bleuâtre marqué de points noi- râtres en dessus, avec cinq rangées d’écailles _bleuâtres, noires à leur base, et variées de blanc sur chaque flanc. Toutes les plaques du ventre étoient d’un blanc jaunâtre, mar- quées d’une sirie noire à leurs deux ex- trémités. Cette couleuvre n’est évidemment pas la mème que celle à ventre étroit, décrite par Merrem, parce que les plaques abdominales de cette dernière sont beaucoup plus courtes et moins nombreuses. C’est donc par erreur que Merrem a regardé comme variété de sa couleuvre la duberrie de Ceilan, dont je viens de faire mention d’après Seba, 20/4 HISTOIRE LA TC OUE'E. UNE SILLONNÉE (à). Ce TTE espèce nouvelle, assez commune en Caroline dès les premiers jours du prin- temns, a élé découverte par Bosc. Sa longueur totale est de deux pieds, et sa queue occupe sept pouces et demi; la circonférence du corps est d’un pouce six lignes. Fa couleur est brune en dessus, parsemée cà et là de taches plus foncées , avec des fas- cies rougeâtres peu apparentes sur les flancs, (1) Coluber porcatus ; suprà fuscus maculis sparsis obseuris , cum fasciis rubellis in utroque latere , eë abdomine atbido rufis maculis ; caudé acut& circà +. Scutis abdom. 128.— Scutellis subcaud. 68 - 196. La couleuvre à ‘stries. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 82, fig. 1.— Coluber por- catus. Bose, Note manuscrite communiquée. — Copper - belly snake. Catesby, Hist. nat. of Carol. tom. IT, pl. xevr. è Nota. F'ai changé le nom que Tatreille a donné récemment à cette espèce , pour la mieux distinguer de Îa coulenuvre striatulée décrite précédemment d’après Bssc, et nommée /a striée par Lacépède, DES COULEUVRES. 205 “et qui disparoiïssent ensuite. Le dessous est blanchâtre tacheté de rouge, chaque plaque étant marquée à sa base de deux taches presque triangulaires , tantôt au milieu, et tantôt sur ses bouts; et ces derniëéres, placées le plus souvent de quatre en quatre plaques, donnent naissance aux fascies ou bandes latérales. Le corps a une forme cylin- drique, et sa queue très-amincie a sa cou- leur blanche et ses taches rouges moins distinctes. La tête est large, ovale, déprimée , garnie de neuf plaques en dessus, sur ses côtés de plaques labiales päles bordées de brun, avec des dents placées sur les branches mar- ginales et palatales des mâchoires : les dents marginales, en avant de la mâchoire supé- rieure, sont plus alongées que les autres, et les palatales au contraire sont plus courtes. Les écailles sont rhomboïdales, imbriquées et carénées de manière à former des stries très-apparentes. Il y a cent vingt-huit plaques abdominales, et soixante-huit doubles sous- caudales. _ La couleuvre sillonnée vit près des eaux, sy nourrit de”grenouilles et de poissons : quoiqu'on la croie venimeuse, elle ne cherche pas à mordre et n’a pas de crochets . 206 HISTOZRE ni de vésicule à venin. En été son ventre est quelquefois brun ou rougeâtre uniforme ; les taches du dos se confondent aussi avec la couleur principale. Je crois qu'il faut rapporter ici, et non à la couleuvre striatulée, comme la cepen- dant pensé Lacépède, la couleuvre à ventre couleur de cuivre rouge, décrite par Catesby planche xLvr. Sa longueur égale quelquefois celle d’un crotale de moyenne taille. Elle est brune, avec son ventre d’un rouge foncé un peu cuivré. On la voit près des eaux, où elle prend vraisemblablement des poissons: elle chasse aussi aux oiseaux, et sintroduit lorsqu'elle le peut dans les basse-cours pour y manger les œufs et les pelits poulets. DES COULEUVRES. 07 __ LA COULEUVRE TÉTRAGONE (1). Lrouvracr publié par mon collègue Laireiile sur les salamandres, présente au tommencement un tableau de tous les rep- tiles qui habitent dans les diverses contrées de la France ; on y voit entre autres l’in- dication et la phrase spécifique d’une nou- velle espèce de couleuvre qu’il a surnommée tétragone. Il l'a ensuite décrite plus en détail dans son important ouvrage sur l’histoire naturelle des reptiles, et l'a placée après la couleuvre lisse. L'individu, qu'il a observé dans la collec- tion du museum d'histoire naturelle de Paris, a dix pouces de longueur totale; (1) Coluber tetragonus ; lœvis , lucidus , griseo- viridescens aut cinereus, line& dorsali intermediä& punctorum nigrorum ; abdomine flavescente cum line& alterä punctorum nisrorum in utroque latere ; caudä +? Scutis abd. 126 aut128.—Scutellis subcaud. 4o-166 aut 168. Couleuvre tétragone. Yatreille, Tableau des reptiles indigènes , au commencement de son histoire des sala- mandres de France. — dem. Latreille, Hist. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 97. 2O8 HISTOIRE mais il est à croire qu'on doit en trouver de plus grands. R La couleuvre tétragone est très - lisse, luisante, d’une forme tétragone, et assez semblable par ses couleurs à la couleuvre à quatre raies et à l’orvet commun. Le dos est d’un gris verdâtre ou cendré, marqué sur son milieu par une ligne longitudinale de points noirs ; les côtés du cou, du corps et de la queue sont d’un gris roussâtre. Le dessous de cet animal est jaunâtre avec un rang longitudinal de points noirs sur chaque côté. Il y a cent vingt-six à cent vingt-huit plaques abdominales, et quarante doubles sous-caudales. Il paroît, suivant le témoignage du savant naturaliste qui a publié cette description, que la couleuvre tétragone habite dans quelques contrées de la France. Je dois observer ici que la forme du corps de cet ophidien ne lui est pas réellement particu- lière ; car il y a des couleuvres et des orvets qui sont plutôt tétragones que cylindriques. La couleuvre tétragone n’est nullement nuisible; et quoiqu’elle soit assez différente de la couieuvre provençale, cependant elle en est un peu voisine par le nombre de ses plaques et de ses doubles plaques. LA DES COULEUVRES. 209 ee PA" C OU L'E UV EE ANCULEUSÉE {a couteuvre anguleuse qui habite dans l'Amérique méridionale, principalement à Surinam, et non dans l’Asie, comme la (1) Coluber angulatus ; suprà obscurè griseus, subis albus cum fasciis circà 56 , latioribus et contiguis suprà dorsum, alternatimque in medio abdominis et caudæ productis ; caudé acuté , apice subcalcaraté , ulkra =. Soutis abd. 117. —- Scutellis suboaud. 70 - 187 selon Linnæus. ==—— 120. —— 66 - 180 selon le même. —— 124. —— 60-184 selon le même. —— 120 —— 50-170 selon le même. —— 117 —— 70 - 187 selon moi. —— 120. —— 68 - 188 selon moi. —— 119. —— 74-105 selon Gronovius. —— 129. —— 75-200 selon le même. —— 117 77 -H9A4selon W eisel, AR —— 170. —— 42-212? selon le même. o——— 515 —— 71 - 186 selon Merrem. Coluber angulatus. Tin. Syst. nat. — Amæn. acad. amphib. Gyllenborg. tom. 1, p. 119, n° 9.— Mus. Reptiles, Tome VIT. 0 210 HISTOIRE cependant cru Linnæus. est sujette à varier dans le nombre de ses plaques transversales, qui va de cent quinze à cent vingt-cinq grandes sous le ventre, et de cinquante à soixante - dix-sept doubles sous la queue. Par la forme de la tête et du corps elle ressemble beaucoup aux couleuvres blanche et bali; elle n’en diffère seulement que par ses écailles carénées sur le dos, par sa cou- leur obscure en dessus, blanche en dessous, et par environ trente-six bandes noires très- larges et très-rapprochées sur le dos, plus étroites sur les flancs, et prolongées jusques sur le nulieu des plaques transversales en sens presque toujours alternes, de telle manière que ces plaques paroissent d’abord avoir été coupées en deux sous toute la longueur de l'animal. Ces bandes sont quel- Adolph. Frid. tom. 1, p.25, pl. xv, fig. 1. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1093. — Weigel , Abb. der hall. naturf. gesch. tom. I, p. 14, n°° 4, 5. — Seba , Thes. tom. II, pl. cxxui, fig. 1. — Æckigte natter. Merrem, Beytræge zur naturg. der amphib. in-4°, fasc. 2, p.32, pl. vr.— L’anguleux. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — L’anguleuse. Lacépède , Histoire nat. des serpens, in-12 , tom. I , p. 405. — La couleuvre anguleuse. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-16; tom, IV ,p. 75. DES COULEUVRES. 211 quefois un peu moins foncées dans leur centre. Le corps et la queue sont cylindriques, et celle-ci est amincie, terminée en pointe et munie à son extrémité d’un petit ergot corné. Les nègres de Surinam redoutent beaucoup cette couleuvre innocente qu’ils confondent avec une espèce de vipère, et qu’ils appellent ouroucoucou, de mème que plusieurs autres couleuvres qui leur paroissent suspectes, seulement à cause de leurs couleurs sombres. Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem, pieds. pouc. lign. Longüeur totale 4.8, Ji RUB UR Longueur de la tête :.. +. »,15» 9 Larseur de la tète. , : on» 5 Longueur du corps + .« « + . D 10 11 le 5h sp m BR Circonférence du corps . . . » 2 Longueur de la queue . . . . » 5 6 Il y a dans la collection de Levaillant une couleuvre anguleuse, qui a environ deux pieds et demi de longueur totale. O 2 212 HISTOIRE LA COULEUVRE CAMUSE Q) Gares a découvert dans la Caroline cette espèce de couleuvre dont la tête est arrondie, bombée, avec le museau obtus et camus , et dont les plaques transversales sont au nombre de cent vingt-quatre grandes sous le corps, et de quarante-six doubles sous la queue. On voit une petite bande noire et courbe entre les yeux, avec une croix blanchâtre (1) Coluber simus ; capite simo , cum fasciolé nigr4 curvatà inter oculos et cruce albid& medio punctaté in sertice , corpore nigro et quasi suprà albo fasciato ; caudä.... Scutis abdom. 124. — Scutellis subcaud. 46 - 170. Coluber simus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1086. — Le camus. Daubenton Dict. erpét. Encycl. méth. — La camuse. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom. II, p.71. — La couleuvre camuse. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. 1V , p. 169. DES: COULEUVRES. 213 marquée dans son milieu d’un point noir sur le sommet de la tête. Le corps est varié en dessus de blanc et de noir, et comme fascié de blanchâtre ; sa couleur est noire en dessous. Cette espèce me paroît avoir beaucoup de rapports avec la couleuvre hétérodon, qui vit aussi dans les Etats - Unis d’Amé- rique. O 3 214 HISTOIRE: APC'O DL EU VE RÉMDÉE (1 Cr TE Couleuvre est une espèce des Indes entièrement blanche, selon Linnæus, ou qui a sans doute été décolorée, et qui est munie en dessous de cent vingt-une grandes plaques abdominales, et de cinquante-huit doubles sous-caudales. Lacépède la regarde comme très-voisine de la blanche, dont elle ne paroîit différer que par le nombre de ses plaques : elle a moins de grandes plaques et plus de doubles. (5) Coluber alidras; totus albus ; caudä.... Scutis abdom. 121. — Scutellis subcaud. 58 - 179. Coluber alidras. Tin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1088. — L’alidre. Daubenton, Dict. ernét. Encycl. méth.— Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens , in-12, tom. I, p. 4o1.— £a couleuvre alidre. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 147. | DES COULEUVRES. a15 ae LA COULEUVRE CYANÉE, O U LA VERTE er BLEUE (1). Carre espèce a beaucoup de rapports par sa forme avec la couleuvre boïiga, et n’est pas moins élégamment ornée. Elle est. en dessus d’un beau bleu foncé, sans aucune sorte de taches, et le dessous est d’un verd pâle. Ses écailles du dos sont ovales, presque hexagones et lisses. Elle a cent dix-neuf (1) Coluber cyaneus ; suprà cyaneus immaculatus , subtüs pallidè-viridis ; caudé =. Scutis abdom. 119.— Scutellis subcaud. 110 - 229. Coluber cyaneus. Lin. Syst. nat. — Amaæn. acad. Surinam. Grill. 10. — Zdem. Gmel. Syst. nat. p. 1100. — Seba ,Thes. tom. IT, pl. x, fg.2.— Le verd et bleu. Daubenton , Dict. erpét. Encycl. méthod. — Za verte et bleue, Lacépède , Hist. des serpens ,in-12, _ tom. IT, p. 97.—La couleuvre verte et bleue. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18 , tom. IV , p. 127. 0 4 216 HISTOIRE grandes plaques sous le ventre, et cent dix doubles sous la queue. Le dessus de la tête est couvert de neuf grandes plaques lisses. La longueur totale est de deux pieds , et la queue a elle seule six pouces, ce qui a. le quart de cette longueur. La couleuvre cyanée habite en Amérique ; sur-tout dans la colonie de Surinam , selon Linnæus, qui lui rapporte comme synonyme la couleuvre figurée par Seba (Thes. t. II, planche xzxrr, fig. 2). DES COULEUVRES. 217 LA CO UE EU VYRE TACHETÉE (). Ox trouve dans la Louisiane cette espèce de couleuvre que Lacépède a décrite dans son ouvrage sur les serpens, d’après un individu long de deux pieds, qui est placé dans la galerie du museum d’histoire natu- relle de Paris. Elle est blanchâtre en dessus avec de grandes taches en losanges plus ou moins régulières et rougeâtres , bordées d’une couleur très-foncée noirâtre : il y a souvent depuis le cou jusqu’au quart de la (1) Coluber maculatus ; suprà albescens maculis rhombeis subrufis atro marginatis in duplici serie dorsali, subtüs albidus lœviter maculatus ; caud& circàa +. Seutis abdom. 119.— Scutellis subeaud. 70 - 189. La tachetée. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IT, p. 128. — La couleuvre tachetée. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -18 , tom. IV, p. 75. — Le serpent de bled, Catesby, Hist. nat- of Carol. tom. IE, pl. zv. 218 HISTOIRE longueur du corps, une double rangée de ces taches placées de manière à former une raie en Zig-Zag; le ventre est blanchâtre, et souvent tacheté. Elle est innocente, couverte de neuf plaques sur la tête, revêtue sur le corps d’écailles carénées, hexagones, et en dessous de plaques transversales au nombre de cent dix-neuf grandes abdominales, et de soixante- dx doubles sous la queue, qui est longue de cinq pouces quatre lignes. Lacépède paroît regarder le serpent de blé, qui vit en Virginie et en Caroline, selon Catesby, comme le même reptile que la couleuyre tachetée. : DES COULEUVRES. 219 PA COULELUVRES DES DAMES (1) OO» trouve, dans l’Inde , sur la côte de Malabar, selon Seba, cette petite espèce innocente qui me paroît très- voisine des couleuvres iphise, à bandes noires, etc., par la forme de sa tête et de son corps, par la figure de ses écailles, et même par la disposition de ses couleurs. Elle est blanche, avec des bandes noirâtres qui se prolongent en dessous sur les plaques, où elles se réu- nissent. | (1) Coluber domicella ; albus , fasciis nigricantibus subtüs concurrentibus ; caudé.... Scutis abdom. 118.— Scutellis subcaud. 60 - 178. Coluber domicella. Lin. Syst. nat. — Idem. Amæn. acad. tom. Ï, p. 117, n° 5.— Jdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1088. — Seba , Thes. tom. II, pl. iv, fig. 1, — Le serpent des dames. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — La couleuvre des dames. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p. 574. — Idem. Tatreille , Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 143. 220 HISTOIRE Linnæus a compté cent dix-huit grandes plaques sous le ventre, et soixante doubles sous-caudales. La couleuvre des dames est ainsi nommée, parce qu’on a cru, d’après Seba, que les femmes du Malabar se plaisent à la réchauffer dans leur sein, à lui rendre caresse pour caresse ; mais celte opinion me paroit in- vraisemblable ; je crois même que cet ophi- dien n’habite pas dans l’Inde, mais dans VAmérique méridionale. DES COULEUVRES. oa1 LA COULEUVRE À VENTRE ÉTROIT (a). B:. Merrem a figuré, au commencement de son ouvrage sur les serpens, cette nou- velle espèce assez voisine de la couleuvre janthine par sa forme, et de la couleuvre duberrie par ses couleurs. F Sa tête ovale, légèrement obtuse et ar- rondie en devant, déprimée et couverte de neuf plaques en dessus, et de six alongées en dessous, est un peu plus large que le cou, avec des dents simples sur les branches marginales et palatales. Le cou, le corps et la queue sont assez amincis, de forme cylindrique en dessus ou aplatie en dessous, avec les plaques transversales courtes , au nombre de cent dix-sept grandes abdomi- (1) Coluber arctiventris ; suprà pallidè fuscus , late- ribus atro - ferrugineis , subtüs albescente flavidus ; caud& sub-acuté = et ultrà. Scutis abdom. 117. — Scutellis subcaud. 38 - 155. Schmahibauchigte natter. Bl. Merrem, Beytræge naturs. der amphib. in-4, fasc. 1 , p.7, pl. 1. — Seba, Thes. tom. IX, pl, zxxxvi, fig. 5. 222 HISTOIRE nales , et trente-huit doubles sous-caudales. Les écailles sont lisses, hexagones , oblongues. Le dessus est d’un brun assez clair, tirant sur la couleur chocolat, avec les côtés d’un gris de fer bleuâtre plus foncé, et le ventre étroit d’un beau jaune clair. La queue oc- cupe un peu plus du quart de la longueur totale, et son extrémité est amincief un peu obtuse. 11 ne faut pas confondre celte espèce d’ophidien avec la couleuvre duberrie pré- cédemment décrite, quoique Merrem les ait regardées comme deux variétés. Schneider rapporte à la figure donnée par Merrem la couleuvre à plaques transversales blanches et courtes, représentée par Seba, tome If, planche Lxxxvi, fig. 5, et la peinture n° 66 du museum de Linck, où les plaques sont d’un blanc ochracé en dessous, avec les flancs cendrés. Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem. pouc, lign.. Longueur totale .. + . + . + + +. Q 11 Lousneur des 1ète 4e D Earseunde laiête: (4.0.1. sn DR DE Longueur du:cerps:. 2 RCE 2 Longueur de la queue . . 3 DES P I'ATIUIRNE.S. 225 PRÉIZIÉÈME GENRE PLATURE; plalurus. Corps long, cylindrique: queue très- aplate : de grandes plaques peu nombreuses (neuf environ) dessous la tête; des écailles nombreuses dessus le corps et la queue : des plaques entières sous le ventre, et des doubles plaques sous la queue, qui est ter- minée par une ou deux grandes écailles : anus simple , transversal et sans ergots. Langue longue, extensible et fourchue. Dents aiguës : des crochets venimeux en devant de la mâchoire supérieure. Les ophidiens que nous avons observés jusqu’à présent dans cet ouvrage, ont tous la queue entièrement cylindrique, ou cylin- drique en dessus et comprimée sur les côtés et en dessous : ils diffèrent donc de ce nou- veau genre dont la queue est large, aplatie comme celle des enhydres, des pélamides et des hydrophis. Les platures ont, indépen- damment de leur queue plate, des crochets 224 HISTOIRE venimeux, selon Lacépède, Schneider et Gray, ce qui doit servir à les distinguer des enhydres qui en sont dépourvus, et avec lesquels ils ont d’ailleurs de grands rapports. Le plature, qui est le mieux connu des naturalistes, a été rangé par Linnæus et par Lacépède dans le genre des cou- leuvres, sous le nom de couleuvre à queue plate ( coluber laticaudatus ) : il a été mis par Laurenti dans un genre particulier qu’il a nommé large queue (/aticauda) (1), et dans lequel il a placé deux espèces très-distinctes, regardées à tord par Gmelin comme deux variétés l’une de l’autre : la seconde, ayant même été très-incomplettement décrite par Laurenti, mériteroit sans doute d’être ré- formée. Les platures ont la langue longue, exten- sible et fourchue : leurs dents sont courtes et pointues; et les crochets venimeux sont ordinairement au nombre de deux en devant de chaque branche marginale de la mâchoire supérieure : le crochet postérieur est un peu plus court que l’autre, plus mobile, et paroît destiné à remplacer le premier (:) Voyez ses caractères, tome I de cet ouvrage, page 314. | lorsqu'il DES P LA T'U"EMES. 925 lorsqu'il vient à tomber , de même que dans les autres ophidiens venimeux. On peut donc regarder les platures comme des vipères à queue plate; ils sont aux couleuvres ce que les hydrophis sont par rapport aux orvels. Je crois qu'ils vivent dans l’eau, et qu'ils vont aussi sur les rivages. ne faut pas confondre avec les platures l'orvet plature, que je décrirai dans cet ouvrage sous le nom de pélarmide bicolore, dont la queue n’est pas déprimée en dessus, mais comprimée latéralement vers sa base, et dont les mâchoires sont dépourvues de dents, selon Lacépède. Reptiles. Tomz VIEIL. P 226 HISTOIRE LE PLATURE FASCIÉ (1) PL LXXXV, fig. 1. ri L: plature fascié, qui est nommé coz- leuvre large queue par quelques naturalistes d'après Linnæus , habite dans les Indes (r) Platurus fasciaëus ; colore cinereo aut plumbeo, cum fasciis fuscis corpus cingentibus ; caud& depressé, = | apice scutaté ;. Scutis abd. 220.—Scutellis subcaud. 42 - 262 selon Linnæus. —— 220. —— 38 - 258 selon le même. —— 220. —— 42 - 268 selon Lacépède. —— 220. —— 5 - 265 selon Schneider. 216. 32 - 248 selon Thunbersg. Coluber laticaudatus. Lan. Syst. nat. — Mus. Adolp. Frid. tom. !, p.51, pl. xvr, fig. 1. — 7dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1107. — Laticauda scutata. Taurenti , Synops. rept. p. 109, n° 240. — Le serpent large-queue. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méthod. — La queue plate. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12, tom. I, p. 591. — La plature fasciée. Latreille, Hist. nat. des reptiles ,in-18, tom. IV, p. 185; tom. INT, p. 186, fig. 5. — Coluber laticaudatus. Gray , Phil. transact. — Idem.'Thunberg, Dissert. 1; Mus. nat. acad. Upsal, 1787, p.11. — Hydrus colubrinus. Schneider , Hist. _ nat. amph. in-8°, fasc. 1, p.258, n°1. DD) SWÈ sy RNA SNS) SN CRE DIET URI RES Re — E il d| ul! opens Lo [2 (ELA } [y HART LS Es KL à (LS 1. PLATURE FASCIE. 2.ERIX TURC vx en dessu, De S'ere del. ZBRacrne d. D. Vu el WlSSOU, DES PLATURES. 227 orientales et jusqu’auprès des rivages de île Tongatobou dans la mer du Sud. La tête est ovale, obtuse, avec ses yeux situés sur les côtés, et neuf grandes plaques placées sur quatre rangs dessus son sommet comime à la plupart des couleuvres. Ses écailles sout rhomboïdales, lisses, imbri- quées. 11 y a deux cent vingt grandes plaques sous le ventre, et quarante - deux doubles sous la queue, selon Linnæus; mais ce nombre des plaques transversales est sujet à varier dans les individus, car il y en a déjà eu cinq d’observés jusqu’à présent dans diverses collections en Europe, par Lacépède, Schneider et Thunberg, et ils ont tous présentés des différences, depuis deux cent seize jusqu’à deux cent vinst- six plaques abdominales, et trente-deux à quarante-cinq doubles sous-caudales. Le plature fascié, conservé dans le mu- seum d'histoire naturelle de Paris, a deux pieds de longueur, et sa queue a elle seule deux pouces neuf lignes, ce qui fait à peu près la neuvième partie de cette dimension. La forme de cette queue a très-bien été décrite par Lacépède dans son ouvrage sur les serpens. « Au lieu d’être cylindrique comme celle des couleuvres, elle est, dit-il, PR 228 H I'SFTMOTR E comprimée par les côtés, et tellement aplatie, sur-tout vers son extrémité, que l'on pourroit la comparer à une lame ver- ticale ; et le bout de cette queue si com- primée est terminé par deux grandes écailles arrondies. et appliquées l’une contre l’autre dans le sens de l’aplatissement. Lorsque la couleuvre se meut, sa queue ne touche à terre que par une sorte de tranchant occupé par les doubles plaques qui sont très-peu sensibles , et ne diffèrent guère en-grandeur des écailles du dos. Cette conformationi doit faire présumer que ce serpent se sert peu de sa queue pour ramper, et cette partie paroît lui être plus utile pour frapper à droite et à gauche, ou pour se diriger en nageant et agir sur l’eau comme un aviron (1)». Schneider a décrit ce plature sous le nom d’zydre couleuvrin dans son ouvrage sur les amphibies, d’après un individu qu'il a observé dans la collection de Lampian. Il a compté neuf (2) petites plaques en avant des yeux, savoir , deux nasales, deux ensuite, puis (1) Lacépède, loco citato. (2) Dans le texte Schneider dit sept, parce qu'il ne comprend pas dans ce nombre les deux plaques nasales. DES PLATURES. 229 cinq autres; il y a aussi trois plaques entre les yeux, et deux autres derrière ; on voit sous la gorge onze rangées transversales d’écailles presque rhomboïdales. Les plaques transversales sont assez étroites sous le ventre; la plaque anale est fendue, et outre les doubles plaques sous -caudales, l'extrémité de la queue est terminée par une plaque ronde. Sur la branche externe de la mä- choire supérieure, on voit d'un côté un crochet venimeux, et de l’autre deux cro- chets. La couleur du plature fascié est plombée avec des bandes ou anneaux régu- lers et bruns autour du corps. Thunberg a décrit cette espèce remar- quable en 1787, dans la première Disserta- tion sur le museum d'histoire naturelle de lacadéane d’'Upsal. EE 230 HISTOIRE LE PLATURE D'E RPPUMC EN OR ETIE L: première espèce de ce genre observée par Linnæus a, suivant Laurenti, la queue comprimée , d’abord étroite, ensuite élargie peu à peu, à trois côtes ou sillons de chaque côté, avec son extrémité obtuse, arrondie. L'autre espèce que je décris maintenant d’après Laurenti , et qu’il a nommée /large- queue imbriqué, a sa queue aiguë et lancéo- lée ; elle habite à Surinam, et est conservée dans le museum du roi de Suède. Cette description donnée par Laurenti est très-incomplette, et je suis porté à croire que ce plature doit appartenir à un autre (1) Platurus Laurentii ; caudé acuté lanceolatä... Scutis abdom.... — Scutellis subcaud.... Laticauda imbricata. Laurenti, Synoyps. rept. in-8°, p. 110, n° 241. — Warietas À colubri laticaudati. Gmelin, Syst. nat.p. 1107. — An anguis laticauda ? Lin. Syst. nat. — Mus. Adolp. Frid. tom. I}, p. 48. — An idem ? Gmelin, Syst. nat. p. 1124. DES PLATAUMRES. 231 senre d'ophidien; c’est pourquoi j'invite les naturalistes qui auront occasion de lexa- miner dans la collection où il est placé, à le faire mieux connoître. Je ne crois pas, comme Gmelin la cependant écrit, qu'il soit une variété du précédent. Le nom que lui a donné Laurenti semble indiquer qu'il est entièrement couvert d’écailles imbri- quées, et alors ce seroit l’orvet à large queue comprimée, aiguë (anguis laticauda Tan.) (1) dont la couleur est pâle, avec des fascies brunes, et qui-habite à Surinam, suivant Linuæus qui en à observé un individu dans le museum du prince Adolphe Frédéric. Si ce soupçon se confirme, il faudra ranger ce plature de Laurenti parmi les pélamides s’il est innocent, ou parmi les hydroplhis s’1l est venimeux. C'est peut-être le même que l’hydrophis obscur, et alors il habite au Bengale et non à Surinam. | (1) Voyez la description de la pélamide bicolore. | P 4 232 HISTOIRE QUATORZIÈME GENRE. ENHYDRE; erhydris. Corps long, cylindrique en dessus; queue très-aplatie; de grandes plaques peu nom- breuses ( neuf environ) dessus la tête; des écailles nombreuses dessus le corps et la queue; des plaques entières sous le ventre, et des doubles sous la queue : anus simple, transversal et sans ergots. Langue longue, extensible et fourchue. Dents aiguës ; pas de crochets venimeux en devant de la mâchoire supérieure. Quand je commençai cet ouvrage sur les reptiles, j’adoptai la plupart des obser- vations et des nouveaux genres établis par -imes prédécesseurs, lorsque mes propres re- marques ne paroissoient pas exiger la réforme de ces nouveaux genres. C’est ainsi que j'ai conservé le genre enhydre formé par mon collègue Latreille avec les hydres de Schnei- der ; mais depuis que j'ai étudié ce genre avec plus d'attention, je me suis convaincu qu'il a été formé sur des caractères trop DES ENHYDRES. 233 peu essentiels , et que les hydres, dont Schneider a fait mention d’après Russel, sont des couleuvres, qui ne diffèrent des autres que parce qu’elles ont l’habitude de vivre dans les lieux humides et marécageux, ou même au fond des eaux comme les an- guilles (1) ; une autre, nommée par Linnæus coluber laticaudatus , est le plature fascié ; il ne reste donc, 1° que l’hydre caspienne que j'ai rangée parmi les couleuvres à l'exemple de Pallias, de Linnæus et de Lacépède ; 2° et l’hydre d’Heriman que je laisse seule et pro- visoirement dans le genre enhydre, quoi- qu'elle me paroisse avoir beaucoup d’ana- logie avec lhydrophis obscur dont Russel a donné la figure dans le Supplément à son ouvrage sur les serpens du Coromandel. Quant aux hydres fascié, bicolor et granulé de Schneider , ils appartiennent à mon genre pélamide, et ils ont des caractères différens de ceux qui ont été assignés aux enhydres, puisqu'ils n’ont que des écailles au lieu de plaques transversales en dessous. (1) 1°. L’hydrus rynchops est le karou-bokadam de Russel et ma couleuvre cerbère; 2° {’Lydrus piscator est le neehli kocha de Russel et ma couleuvre treil- lssée ; 5° l’hydrus palustris , ou le paragoudou de Russel , est enfin ma couleuvre bramine. 234 HES TOFRE Les caractères donnés par Latreille aux enhydres ont elté indiqués dans le premier volume de cet ouvrage à la page 347. Schneider a rangé parmi ses hydres tous les serpens voisins des orvéts dont le corps, an- térieurement cylindrique et grèle, grossit ensuite peu à peu, et est terminé par une queue étroite ou comprimée de chaque côté; et ces caractères ne peuvent convenir qu’au plature fascié, qui a en outre des plaques transversales, et à l’'enhydre dorsale, si sa queue n’est pas aplatie horisontalement, c'est-à-dire, déprimée. DES ENHYDRES. 235 L’'ENHYDRE DORSALE (1). O x trouve dans l'intéressant ouvrage que feu Herman, naturaliste très - recomman- dable de Strasbourg, a publié il y a quelques années sur les affinités des animaux, la description d’un serpent à queue très-aplatie que Schneider a placé à la fin des hydres, et que Latreille a nommé enhydre dorsale. L’enhydre dorsale est de la grosseur da petit doigt, longue d’un pied environ, aves _sa queue longue d’un pouce, et garnie de quarante - trois rangées d’écailles. La tête a une forme ovale, alongée : le cou est (1) Enhydris dorsalis ; collo constricto, abdomine carinato , colore albido cum fasci& albidä dorsalz nisr& , margine repando eË sinuato; caud& compres- sissimd =, Squam.abdom...,— Squam. subcaud. 45 - .... J. Herman, Tabulæ affinit. animal. in-4°, p. 260.—- Schneider , Hist. nat. amphib, in - 8°, fasc. 1 , p. 250. — Enhydre dorsale. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 206. 236 HISTOIRE étroit, l'abdomen caréné, et la queue très- comprimée. La couleur est d’un blanc sale, avec une Jarge bande noire sur tout le dos, prolongée cà el là sur les flancs, avec des sinuosités plus profondes et plus rapprochées à mesure qu’elles deviennent plus voisines de la queue et de son extrémité. DES LANGAHAS. 237 QUINZIÈME GENRE. LANGAHA; langaha. Corps et queue lonss, cylindriques, re- vêtus d’écailles en dessus, avec des plaques transversales en dessous jusques derrière anus; puis des plaques circulaires en forme d’anneaux, et enfin de petites écailles sous l'extrémité de la queue : des plaques peu nombreuses (sept environ) dessus la tête. Anus simple , transversal, et sans ergots. Eansue..... Dents aiguës; des crochets venimeux en devant de la mâchoire supérieure. L'animal remarquable qui a servi à former ce nouveau genre , existe dans l’île de Ma- dagascar, et l’on en doit la découverte à Bruguière , naturaliste célèbre, mort depuis peu d'années dans le cours d’un voyage, entrepris avec Olivier en Turquie et en Perse. Sa description a été insérée dans le 258 HISTOIRE Journal de physique 1784, et dans l'ouvrage de Lacépède qui en a publié la figure. Les caractères que j’ai indiqués ci - dessus semblent convenir en même tems à plusieurs serpens, car le langaha tient des vipères par ses crochets venimeux et par ses plaques transversales , des orvets par ses petites écailles sous l’extrémité de la queue, et même des amphisbènes par ses plaques voisines de l’anus, qui sont en forme d’an- neaux. C'est donc à cause de ce dernier caractère que Schneider, dans son ouvrage sur les amphibies, a placé le langaha à la fin des amphisbènes. Cependant il paroît, selon Bruguière, que les anneaux de cet ophidien ne sont pas formés de comparti- mens écailleux , mais plutôt par des plaques ransversales entières; et c’est ce que paroîïît aussi prouver la figure que Lacépède et Eatreille ont publiée de ce serpent. La forme mince , élancée de son corps et de sa queue; sa ressemblance avec les couleuvres nasique et boiga, et la figure de ses plaques transversales semblent indiquer que le langaha est doué d'une grande agilité et de la faculté de monter sur les arbres; ce qui le rend d’autant plus redoutable DES LANGAHAS. 239 qu'il est armé de crochets venimeux à sa mâchoire supérieure. Je n’ai observé cet ophidien remarquable dans aucune collection, et je desire infini- ment le connoître ; car les descriptions qu’on en a données jusqu’à ce jour ont été copiées sur celle de Bruguière , et n’offrent pas tous les renseignemens nécessaires. 0 HISTOIRE A LE LANGAHA DE MADAGASCAR (i). Ce serpent venimeux ressemble beaucoup à la couleuvre nasique du Bengale par sa forme cylindrique , élancée, et par son mu- seau prolongé en une longue saillie écailleuse et terminée en pointe. Le dessus de sa tête est couvert de sept grandes plaques disposées _ sur deux rangs, savoir, trois plaques en (1) Langaha madagascariensis ; naso longo , acuto, squamoso , coiore rubescente violaceo, cum se ad basin squamarum ; caudé longé , acutd. Scutis abdom. go. — Scutis subcaud. Ds — Scutis annularibus intermed. 42 - 184. Langaha de Madagascar. Bruguière , Lettre adressée à Broussonnet , et publiée dans le Journal de physique, février 1784. — Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. II, p. 504, pl. xr, fig. 1. — Idem. Latreille , Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 187, fig. 1. — Amphisbæna lan- gaha. Schneider, Hist. nat. amphib. fasc. 2, p. 357. devant DES LANGAHAS. 2/41 devant des yeux, et quatre en arrière. Les lèvres sont bordées de petites plaques nom- breuses et lisses, et les écailles qui sont placées dessus son corps et sa queue sonE rhomboïdales, rougcâtres , teintes à leur base d’un petit cercle gris, avec un point jaune. Le cou est un peu plus étroit que la tête, avec ses plaques transversales un peu courtes, et augmentant insensiblement en longueur à mesure qu'elles s’éloignent de la tête, de telle manière que, lorsqu’eiles sont parvenues au nombre de cent qua- rante - deux sous le corps, elles forment ensuite autour de lui des anneaux entiers : au nombre de quarante - deux. Après ces anneaux, ou plutôt vers leur milieu, com- mençoit la queue apparente que recouvroient de très-petites écailles; mais la véritable queue étoit beaueoup plus longue, puisque la plaque demi-ciuculaire de lanus étoit placée entre la quatre-vinst-dixième et la quatre-vingt-onzième grande plaque trans- versale, au nmulieu de quaire pièces écail- leuses. Le langaha de Madagascar à, suivant Bruguière, des dents de même forme et en même nombre que celles de la vipère; ce qui semble indiquer que c’est un animal Reptiles. Toue VIL Q 242 HISTOIRE redoutable, muni de crochets venimeux ; aussi les habitans de Madagascar craignent-ils infiniment sa morsure. Bruguière a remarqué que le nombre des grandes plaques et des anneaux est sujet à varier dans les individus ; et sur trois qu'il a vus, il y en avoit un violet, avec des points plus foncés sur le dos. Dimensions principales de cet ophidien , selon Bruguière. pieds. pouc. lign. Éansaeur totalet.”." 1. 0%. 0e 76 Em Diamètre de l'endroit Le plus gros HR cocns Hi LON A T EU. Do en NS Longueur de lappendice tendi- neuse et flexible du museau . . . » » 9 Nous regretions de ne pas connoître la longreur exacte de a queue, comparée avec celle du corps. | DES ERPETONS. 243 SEIZIÈME GENRE. "ERPÉTON; erpelon. C orpPs et queue longs, cylindriques, en- lièrement revêtus d’écailles imbriquées , ca- rénées, dont une rangée longitudinale plus grande sous tout le corps et non sous la queue : tête revêtue de plaques peu nom- - breuses (neuf environ), entremêlées avec des écailles. Anus transversal, sans ergots, couvert d’une double plaque demi - circu- laire, et bordé inférieurement de très- petites écailles. Langue épaisse, courte, adhérente, et ne paroissant consister' que dans un cylindre creux. Dents petites, aiguës; pas de crochets venineux. : Ce nouveau genre de serpens a été formé par le profésseur Lacépède , d’après un animal très- curieux et bien conservé, qui fait partie’ de la collection du museum d’his- toire naturelle de Paris; 11 l’a fait connoître dans un Mémoire particulier qu'il a lu il y a environ deux ans à l’Institut, et qui est Q 2 244 HISTOIRE © inséré dans le dixième cahier des Annales du museum. À # Les caractères qu'il lui a donnés semble- roient indiquer que ce serpent ne diffère des couleuvres que parce qu’il est dépourvu de plaques transversales sous la queue; maïs l'examen que j’en ai fait m'a convaincu que l’erpéton doit former un genre. voisin des éryx, parce qu’il a comme eux une rangée longitudinale d’écailles sous le corps, et non des plaques; et je suis d'autant plus fondé à proposer ce changement, que les grandes écailles ont toutes une double carène, ce. qui forme deux stries longitudinales. Ces écailles, prolongées jusqu’à la double plaque qui recouvre l'anus, n'existent plus sous la queue, et l’on n’y voit au contraire que des écailles simples et carénées, toutes d’é- gale lougueur. Si l’erpéton n’avoit pas cette rangée de plus grandes écailles sous le corps, il appartiendroit évidemment au genre des orvets. Parmi les genres de serpens que j'ai déjà décrits dans cet ouvrage, je n’en ai fait connoître qu’un seul qui ait l’anus bordé inférieurement de petites écailles ; c’est celui des pythons : ce même caractère existe aussi dans l’erpéton ; mais cet animal n’a pas / DES ERPETONS. 325 comme eux un ergot corné sur chaque côté de l'anus, et ce caractère, ainsi que Fab- sence des grandes écailles sous la queue, doivent servir à le distinguer des éryx. Ses mâchoires sont : garnies: de petites dents minces, aiguës, cachées en partie dans les gencives; et l’on ne voit pas, eu avant des branches marginales, des crochets venimeux;, ce qui le sépare des clothonies. 246 HISTOIRE L’ERPÉTON TENTACULÉ (1). PI LXXXVI. No US avons vu, parmi les reptiles précé- demment décrits, quelques espèces remar- quables par les appendices ou saillies dont leur tête est munie. Les tortues d’eau douce, revêtues d’un cuir, ont toutes le museau prolongé en une trompe cylindrique et molle ; un caméléon de l’inde nous a étonnés à cause de ses deux longues saillies com- primées, écailleuses, qui se prolongent assez loin au devant du museau. La vipère céraste a une corne saillante, écailleuse au dessus de chaque œil : le museau de la vipère (1) Ærpeton tentaculaius ; ex flavescente pallidus , cum tentaculis binis squamatis in rostro , et squamis bicarinatis in medio abdominis ; caud& acutä =. Squamis majoribus abdom. 125. — Series squam. subcaud. 09 - 224 selon Lacépède. 06 - 216 selon moi. —— 120. Erpéton tentaculé. Lacépède , Annales du museum d'histoire naturelle de Paris, in-4°,tom.Ï1,10° cahier, fig. — Idem. Latreille , Hist. nat. des reptiles ,in-16, tom. IV, p. 190. Û \ NN à 1 LCL LL LIL À ns ÈS SE : ’ À tK D \ A K LL) —— S (A \ | = = ER = Ve 4 AURA A NN KA == DES ERPETONS. 2457 ammodyte est surmonté d’une pointe écail- leuse et redressée : celui de la couleuvre nasique, du langaha et de lorvet à loug museau, est muni d’une pointe écailleuse. T'erpéton tentaculé est lui-même très-sin- gulier par la forme bizarre de sa tête, qui est alongée, plus large en arrière, déprimée en dessus, légèrement comprimée sur les côtés et très-obtuse en devant, avec une sorte de saillie mince, très-flexible, couverte d'écailles, longue de quatre lignes environ, et prolongée horisontalement en avant de chaque narine. Ces deux saillies ont la forme de tentacules, mais elles ne doivent pas servir exactement aux mêmes fonctions & cause des écailles qui les recouvrent : elles ne sont pas rétractiles, et ne peuvent par conséquent être comparées aux tentacules des. cécilies , comme on l’a cependant an- noncé. Les plaques de la tête ne diffèrent pas beaucoup de celles de la couleuvre à collier, mais elles ne sont pas disposées de la même manière. La plaque rostrale est élargie, demi-circulaire ; ensuite on voit de petites écailles nombreuses et arrondies , qui s'étendent à la base des faux tentacules et jusqu'aux narines. En dessus de cette plaque, entre ces tentacules, il y a une petite plaque Q 4 248 2 HFSM OR RE: ronde, avec trois écailles sur chaque côté; et une autre petite en arrière à la partie antérieure des deux plaques situées entre les narines; plus avant sont deux paires de plaques, dont la postérieure plus grande, avec une petite écaille entre elles. Sur chaque œil il y a une plaque orbitaire entourée de petites écailles, avec une grande plaque pentagone entre les yeux, et deux grandes piaques en ellipse irrégulier. La parlie pos- térieure de la tête est un peu renflée, garnie d'écailles très - petites. Les yeux sont de moyenne grandeur et situés latéralenient: La bouche est large, fendue, avec ses deux mâchoires d’égale longueur , et linférieure irès-échancrée en devant. J'ai compté dix- sept petites plaques labiales carrées sur cha- que côté de la mâchoire inférieure, quatre autres plaques aux coins de la. bouche ; ét quatorze plaques dont les antérieures bom- bées et prolongées comme des petites dents sur chaque côté de la mâchoire supérieure: Les narines consistent dans une petite fente latérale peu apparente située entre l'œil et le tentacule, qui a huit rangées transversales d’écailles , et dont lextrémité est un peu comprimée. La gorge est entièrement re- vêlue de petiles écailles carénées, noïm- DES ERPETONS. 249 breuses, et qui semblent disposées sur des rangées longitudinales. Le cou est plus étroit, et le corps s’épaissit ensuite peu à peu; la queue se termine ensuite en pointe. Toutes les écailles sont rhomboïdales, imbriquées, réticulées et carénées de manière que le corps a trente-sept siries longitudinales, y compris les deux formées par les deux ca- rèñes des écailles abdominales. Ces grandes écailles hexagones sont au nombre de cent vinst-cinq; elles commencent vers le milieu du dessous du cou. La queue est entourée de quatre-vingt-dix-neuf rangées d’écailles carénées, et elle occupe le tiers de la ion- gueur totale, qui est de trois pouces huit lignes de longueur dans l’individu décrit par Lacépède dans son Mémoire lu à l'Institut; et j'ai compté seulement cent vingt grandes écailles sous le corps et quatre-vingst-seize rangées circulaires d’écailles à la queue de l’autre individu qui est figuré dans les An- nales du museum d'histoire naturelle de Paris, et qui vient du cabinet du stathouder. L’erpéton tentaculé, qui m'a servi à faire cette description, a sans doute été décoloré:; il est d’un blanc jaunâire. sali, légèrement roussätre , et l’on aperçoit en dessous des bandes étroites, longitudinales, parallèles, 250 HISTOIRE. Blanches, ou plus claires que le fond, et bordées d’un trait plus foncé ; telle est entre autre la bande qui s'étend sur les carènes des grandes écailles du ventre, et sur les eux rangées d’écailles correspondantes de la queue. | On ne sait rien sur les habitudes de ler- _péton tentaculé, qui me paroît habiter dans les îles des Indes orientales, appartenantes aux hollandais, de même que le caméléon nez-fourchu , dont j'ai donné une figuré très - exacte. | Dimensions de l’erpéton tentaculé , selon moi. pieds. pouc. lign, Mo onguenur Otalen et de. N. en rx Longueur de la tête . .,. ... . - (9 © a 10 Longueur des tentacules . . . . . » » 4 Intervalle des tentacules . . . . . » oo» 3 Distance de la base d’un tentacule à RÉ GE LUN RQ AA RONA HOME A ÉRE AUS Largeur de la tête aux yeux . . . » » 4 Largeur de la tête en arrière . . . » 3 7 Honcueur duicorps:.. +. 1052 Circonférence du corps près la tête. » 1 6 Circonférence de l’endroit le plus | tros. du Corps 2e MNT NES EE Re Longueur de la queue. . . . + . » 6 4 Circonférence de la queue à sa base. » I » DES ERMEÆ 251 er DIX-SEPTIÈME GENRE. ERYX; eryx. Lx corps et la queue cylindriques, alongés, obtus, couverts de petites écailles très-nom- breuses ; une rangée longitudinale d’écailles plus larges en forme de plaques sous le corps et la queue : des grandes plaques peu nom- breuses ( neuf au plus) dessus la tête. Anus simple et sans ergots. La langue courte, épaisse, échancrée. | Dents aiguës, très-petites; pas de crochets _venimeux : bouche peu feñdue. Les ophidiens que je place dans ce nou- veau genre avoient été confondus jusqu’à présent par Linnæus, Schneider et d’autres naturalistes, dans le genre des orvets, aux- quels ils ressemblent beaucoup par leurs habitudes, leur forme, et par leurs petites écailles , mais dont ils différent par une ran- gée longitudinale d’écailles plus grandes, en forme de plaques, sous le milieu du corps et de la queue ; et ce caractère est d'autant plus important pour la séparation de ce genre 252 HISTOIRE d'avec les orvets, qu’on pourroit en placer quelques - uns parmi les boas, sur - tout ÎIorsque les grandes écailles sont assez larges pôdr être confondues au premier moment avec les plaques entières des boas. L'un d'eux, l’éryx turc, a même été décrit et figuré sous le nom de boa turc par le célèbre entomologiste Olivier, daus la Relation de son voyage dans l'empire Ottoman. Les éryx sont tous autant redoutés que les orvets, dans les lieux où ils vivent: on les croit très-dangereux quoiqu’ils n’aient m la force , ni les moyens convenables pour mure : leurs dents sont infiniment pelites, €t l’on pense même que quelques espèces en sont privées. Leurs habitudes sont très- douces; ils ont beaucoup de timidité, et dès qu'ils entendent le moindre bruit, ow dés qu’ils voient un animal qu'ils craignent, ils s’enfuient avec vitesse, se cachent dans lombre ou sous des touffes d'herbes, : et parviennent même quelquefois à s'enfoncer entièrement dans le sable: mobile. Comme ils sont très -petits , et que leurs branches maxillaires ne sont pas susceptibles d’une grande dilatation , ils ne peuvent se nourrir que de petits animaux, tels que des insectes et des vers: DES ERY EX 253 - Les éryx que j'ai décrits dans cet ouvrage sont au nombre de neuf espèces ; on les trouve principalement dans l’ancien conti- nent, en Russie, en Perse, en Arabie-et dans lIndostan ; il doit y en avoir aussi dans d’autres parties de l'Asie, en Chine, à Siam et au Japon. Je crois qu’on pourroit réunir dans la suite à ce genre l’orvet rouge ou corallin de l'Amérique méridionale; car il a aussi une rangée longitudinale d’écailles plus grandes sous le corps et la queue. Les éryx ne diffèrent des clothonies que parce qu'ils n’ont pas de crochets venimeux. 254 HISTOIRE L’ÉRYX CÉRASTE (1). N ous avons décrit une espèce de vipère sous le nom de céraste , parce qu’elle a été ainsi nommée par les anciens à cause d’une corne écailleuse qu’elle a au dessus de chaque œil : nous avons aussi désigné un autre serpent sous le noin de cérastin (acanthoplhus cérastin ), parce que ses yeux ont leur plaque (1) Ervx cerastes ; dentibus duabus maxillæ infe- rioris superiorem perforantibus post oculos uti duo cornua ; colore nigro et albido variegato et maculato ; caudé obtusé —. | Squamis abdom. circà 200. — Squamis subcaud. 15 - 215, Anguis cerastes. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1120. — Idem. Hasselquist, Act. acad. Upsal , 1750, p.28. — Lier Æzgypt. p. 320 , n° 66. — Idem. Schneider , Hist. amphib. fac. 2, pag. 317. — Le cornu. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — Idem. VLacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom, Il, p. 275. — L’anguis cornu. Laireille, Hist. nai. des reptiles , in-18, tom. IV,p.222. — ÆXarbaji des arabes. BE S'EIRNX 255 supérieure bombée : un troisième serpent rangé par Hasselquist parmi les orvets est également appelé céraste, parce qu’'outre ses petites dents aiguës sur chaque mâchoire, il en a deux autres molaires très - longues qui traversent la mâchoire supérieure, et qui s'élèvent au dessus comme deux petites cornes. Cette espèce est connue des arabes sous le nom de harbaji, qu’ils donnent aussi à une espèce de FR que j'ai fait con- noître. La longueur de tout le corps est d’un pied neuf pouces; la tête est longue de six lignes, la queue de deux pouces et obtuse à son extrémité; la grosseur du corps égale celle du petit doist. La tête un peu triangulaire, Dettes légé- rement déprimée sur son sommet, inclinée sur ses côtés, a sa base bombée, son mu- seau obtus, les yeux petits et situés laté- ralement, les narines obliques placées devant les yeux, très-près de l’extrémité du mu- seau. La mâchoire supérieure est un peu plus iongue et plus aiguë, lésèrement échan- crée en dessous. La bouche est de moyenne grandeur, avec la langue très - fendue. La tête et la gorge sont couvertes d’écailles 256 HISTOIRE arrondies ; le corps cylindrique, plus étroit en devant que la tête, est couvert sur le dos d’écailles très-pelites, oblongues- ellip- tiques , nombreuses , imbriquées; sur les flancs on voit des écailles rhomboïdales, sous le milieu du ventre une rangée lon- gitudinale de grandes écailles hexagones, oblongues, au nombre de deux cents en- viron, et de quinze semblables sous la queue. La couleur de la tête est bigarrée de blan- châtre et de noir; le dos est varié et irrégu- liérement tacheté cà et la de noirâtre et de blanchâtre : le ventre est blanchâtre, maïs les flancs sont variés de petites taches noi- râtres. Ce serpent habite en Egypte, selon Hasselquist. L'ERYX DES ERYX 257 L'ÉRYX JAVELOT (à) Hissecouisr a décrit cet éryx, ainsi qu’il suit, dans l’Appendix de son voyage en Egypte. La longueur totale est de quatorze pouces ; la queue n’a qu’un pouce; la tête seulement trois lignes, et la grosseur du corps est moindre que celle du petit doigt; Ja tête est petite, convexe, Un peu compri- mée sur chaque côté, un peu inclinée vers le muséau qui est court, obtus, protubérant (1) Eryx jaculus; suprà nigricans maculis irregula- ribus transversis numerosis , angustis et Ni subis albidus ; caudä minis crassé corpore = aut =. Squamis abdom. 186. — Squamis Mo 23 - 20. Anguis jaculus. Lin, Syst. nat. — Mus. Ad. Frid. tom. IL, p. 48. — Zdem. Gmelin , Syst. nat. p. 1120. — Idem. Hasselquist, Iter Ægypt. Append. p. 568, ._n® 64. — Le trait. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — Zdem. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12 ,iom. IT, p.272. — Ænguis javelot. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -18 , tom. 1V, p. 221. — Anguis jaculus. Schneider, Hist. amphib. al 2 pag- 319. Reptiles. Tome V IL. [ss 256 HISTOIRE près des mâchoires, dont la supérieure est plus longue, épaisse, peu échancrée, et plus aiguë; la langue est très - fourchue:; les dents sont très- pelites, pointues, avec les deux antérieures de la mâchoire infé- rieure plus longues, et les yeux petits ainsi que les narines. Les écailles du dos, des flancs, de la gorge, de la tête, du ventre et de la queue, sont REbrine à celles de léryx céraste : il y a une rangée lonsitu- dinale de cent quatre - vingt-six nee écailles hexagones transversales sous le corps, et de vingt-trois sous la queue. La couleur est noirâtre en dessus, variée de taches irrégulières blanchâtres, nom- breuses , étroites ; le dessous est blanchâtre. Tiunæœus a fait aussi connoître le même éryx d'après un individu placé dans la colleciion du prince Adelphe Frédéric, et qui fut envoyé d'Egypie sans doute par Hlasselquist. 11 a le même nombre d’écailles sous le corps et la queue. Le corps long de deux pieds, et de la grosseur d’un doigt, est très-agréablement varié de pâle et de brun. La queue occupe un dixième de la longueur totale. Latreille paroît soupçonner que cet éryx … D ES (ERIME 25 est le même que l’éryx turc découvert par Olivier dans les îles de la Grèce, principa- lement à cause du nombre des grandes écailles de lPun et de l’autre; mais si la description de léryx javelot publiée par Hasselquist est exacte, ce sont deux espèces distinctes, l’éryx javelot ayant la tête plus grosse, et le corps plus long, plus épais. } 260 HISTOIRE ‘L'ÉRYX GRONOVIEN (1). Groxovivs a décrit celte espèce dans son Zoophylacium , n° 84, et Schneider est le seul auteur qui en aît fait mention après lui. La tête est revêlue en dessus de plaques semblables à celles des couleuvres. La couleur est jaunâtre en dessus avec le bord des écailles légèrement roussâire, et blanchâtre en dessous. L'éryx gronovien a trois pieds de longueur totale, et sa queue aiguë, subulée, occupe la moitié de cette dimension. Il est garni sous le corps d’une rangée longitudinale de cent quatre-vingts grandes écailles, et sous la queue de soixante -douze autres écailles, semblables aux précédentes. (1) Eryx gronovianus ; suprà flavicans margine squamarum sub-rufescente , subtis albidior ; caudé& subulaté , acuminatä =. Squamis abdom. 180.— Squamis subcaud. 72 - 252, Anguis. Gronovius, Zoophyl. n° 80. — ÆAnguis gronovianus. Schneider , Hist. nat. amphih. fase, 2, pag. 350. DES ERY X: 261 L’'ÉRYX COULEUVRIN (i). H. SSELQUIST est le seul naturaliste qui ait observé jusqu’à présent cette espècé en Egypte ; et le nom qu’il lui a donné dans la Relation de son voyage, et que nous adoptons, indique qu'il a beaucoup de rap- ports avec les couleuvres à cause de ses grandes écailles assez semblables aux plaques siluées sous le ventre des couleuvres. Par la forme de sa tête, de sa langue et de son #e (1) Eryx colubrinus ; fuseus , maculis parvis rhom- boidæis albis varius ; caud@ brevi, parumper acumi- naté. ... Squamis abdom. 180.— Squamis subcaud. 18 - 198. Anguis colubrinus. Lin. Syst. nat. — Îdem. Gmel. Syst. nat. p. 1119. — Jdem. Hasselquist , Iter Palest. p. 320, n° 65. — idem. Schneider, Hist. amphib. fasc. 2, p. 358. — Ze colubrin. Daubenton , Dict, erpêt. Encycl. méth. — fdem. Laäcépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IT, p. 271. — L’anguis colubrix. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 ; tom. IV, p. 221. RS 252 HISTOIRE corps, il ressemble beaucoup aux orvets. Ses écailles transversales, ou plaques scu- tellaires, sont au nombre de cent quatre- vingts sous la rangée du ventre, et de dix- huit seulement sous celle de la queue. Les autres écailles sont distinctes , rhomboïdales ; l'ouverture de l’anus est assez large. La couleur est brune, variée de petites taches blanches, rhomboïdales. La longueur de l’éryx couleuvrin est de cinq empans, c’est-à-dire , de deux pieds et plus. Il a son corps gros comme le pouce, et la queue courte, légèrement pointue. DES ER Y X. _ 263 EDR SN X- RO: ( Gronovius a décrit cette espèce dans le Catalogue dé son museum, et cependant Laurenti et Gmelin ont commis une grande erreur ; le premier en lindiquant sous le nom d'anguis rufus, sans citer Gronovius, et le second en le décrivant sous deux noms différens, savoir, sous celui d’anguis striatus d'après Gronovius, et d’anguis rufus à l'exemple de Taurenti. L'éryx roux a le corps d’égale grosseur «+ (1) Eryx rufus ; colore rufo cum dineis lateralibus transversis albis interruptis vario; caudé obtusä, apice mucronatà , brevissimä. | Squamis abdom, 179.— Squamis subcaud. 7 - 186. Anguis striatus. Lin. Syst. nat. — Jlem. Gmelin, Syst. nat. p. 1119.—- /dem. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom VIT, p. 25, n° 3. — Gronovins , Mus. tom. 11,p. 51,n°6. — Anguis rufus. Gmelin , Syst. nat. p. 1123. — {dem. Laurenti , Synops. rept. p. 71, n° 158. — Idem. Schneider, Hist. amphib. fasc. 2, p. 335. — Amphisbæna isebequensis. Scheuchzer, Phys. sacr. pl pocxzvur, fig. 6. — Mus. Linck. pl. cxxvin.— Jb;ara brasiliensium. Seba , Thes. t. IT, plxxv, fig. 1. KR 4 264 ELI:S T0 FRE: dans toute son étendue, lisse, roux, avec des lignes blanches, transversales, et dis- posées alternativement sur les côtés ; ïl est garni en dessous de cent soixante-dix-neuf grandes écailles placées sur un rang, et de sept autres sous la queue. Schneider a observé, dans le museum de Berlin, un individu dont la queue obtuse se terminoit en pointe, et sous son milieu il y avoit aussi sept écailles. Le corps étoit revêtu d’écailles rondes, un peu plus grandes sur les flancs. La couleur rousse étoit variée de lignes blanches, interrompues et placées en sens alternes sur les côtés droit et gauche: sous le ventre on voyoit des lignes alterna- tivement blanches et rouges. La lêle, revêtue de plaques comme celle des couleuvres, avoit des petits yeux; cet individu, ayant passé dans le cabinet de Bloch, y fut mis dans une liqueur vineuse, et sa couieur devint alors d’un gris ardoisé. La mâchoire supérieure avoit deux denis plus grandes que celles de l’inférieure, et elles étoient immobiles; mais Schueider ne dit pas si elles.étoient venimeuses. Dans le cas où les dents seroient reconnues être de véritables crochets, il faudroit reporter cet animal dans : le genre des clothonies. D' ES: 'E RM TE 265 Scheuchzer paroît avoir représenté cet éryx dans sa Physica sacra, pl. DcCxL VIT, fig. 6, sous le nom d'amphisbæna isebe- guensis. Il est aussi figuré à la pl'LxxvVI du museum de Linck, et on l’a rapporté par erreur à lorvet maculé. Schneider réunit aussi à cet ophidien la figure donnée par Seba, tom. Il, planche xxv, fig. 1; sous le nom d’ibyare du Brésil. Il y a un éryx roux assez grand, conservé dans le museum de Linck. La tête est ornée d’une tache blanche en forme de couronne; le dos est marqueté de blanc et de noir, de même que le ventre qui est d’un blanc jaunâtre; mais la queue est au contraire entourée de zones blanches et dun brun foncé. Les écailles du dos sont rhomboïdales, puis elles deviennent légèrement hexagones ou arrondies sur les flancs; leur couleur est d’un brun foncé, et on aperçoit quel- quefois entre elles une peau blanche sur laquelle elles sont fixées. Derriére les pla- ques nasales 1l y a deux grandes plaques marquées chacune d’une tache blanche ar- rondie; un anneau blanc entoure l’occiput et le cou, un autre semblable enveloppe le ventre et les flancs, et plus loin on en voit un troisième plus prolongé sur les 266 HISTOIRE côtés du dos; le quatrième demi - anneau entoure le ventre, ensuite vient un cinquième plus élevé; enfin le reste du ventre, jusqu'à la queue, est agréablement orné de bandes transversales , tantôt entières, et tantôt in- terrompues : un anneau enveloppe presque entièrement la queue, qui est courte. Les yeux sont petits avec leur iris de couleur bleue. La mâchoire supérieure est un peu plus longue que l’inférieure; un autre indi- vidu n’avoit pas le bord de ses écailles dorsales blanchâtre, parce qu’elles n’étoient pas séparées l’une de l’autre : il ne différoit du précédent que par ses denn-anneaux prolongés presque sur le milieu du dos, et quelquefois entiers. 1} paroît que cet animal habite dun l'Amérique méridionale, au Brésil, ou à Surinam. POCREX CCD RO 10 PI, LXXXV, fig. 2; pl. LXI, fig. 54, 3. C’rsr au savant entomologiste Olivier , membre de lInshtut national de France, qu'on doit la découverte de cette nouvelle espèce d’éryx qu'il a trouvée à Polino, dans les îles de la Grèce, et dont il a publié la figure à la planche xvr, fig. a et 2, de son voyage dans l'empire Ottoman, sous le nom de oa turc. La tête est ovale, obtuse, non déprimée, couvertesur sa partie antérieure d’une plaque rostrale étroite, de deux paires de plaques (1) Eryx turcicus ; corpore cylindrico crassiusculo , colore griseo flavescente , cum maculis irregularibus sub nebulosis et pallidè atris; caudé obtusé ferè = Squarmis abdom. 172.— Squamis subcaud. 32 - 194. Le boa turc. Olivier, Voyage dans l’empire Otto- man et en Grèce, pl. xvr, fig. 2, À, B. — Idem. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 153. — Idem. Bosc, Dict. d’hist. nat. édit. d Déterville. 268 HISTOIRE en devant des yeux, avec d’autres petites plaques au bord des lèvres. Tout le reste . de la peau est couvert de petites écailles rondes presque hexagones, lisses, carénées, réticulées entre elles, et non imbriquées. Les yeux sont petits et non saillans. La bouche large est fendue jusques vers le milieu des côtés de la tête, avec ses mâchoires presque d’égale longueur , et garnies de pe- tites dents aiguës, sans crochets venimeux. Il y a cent soixante-douze grandes écailles hexagones, disposées en travers sur une rangée longitudinale sous le corps qui est épais, cylindrique, et vingt-deux écailles semblables sous la queue qui est très-courte et obtuse. La couleur est d’un gris jaune varié, et comme nuagé en dessus de taches irrégu- hères noirâtres, plus ou moins effacées. L'éryx turc n'est pas grand, car il a un pied un pouce trois lignes de longueur to- tale, et sa queur a elle seule un pouce trois lignes , ce qui fait environ la onzième parue de cette dimension. Latreiile, dans son his- toire naturelle des reptiles, Va mis à la fin des boas, et il ajoute que ce reptile , ayant le port d’un orvet, pourroit bien être rangé ve DÉS ERYIX 269 un jour dans ce genre par les naturalistes, malgré ses grandes écailles sous le corps et la queue. Son soupçon judicieux se trouve maintenant réalisé, puisque j'ai placé dans un genre très-voisin des orveis cet ophidien remarquable, dont Olivier a eu la com- plaisance de me donner un individu que je conserve dans ma collection. 270 HISTOIRE ' Y #12) a ——— L'ÉRYX MILITAIRE (1. J Ar regardé pendant quelque tems, avec les naturalistes Lacépède et Latreille, Panguis miliaris trouvé par Pallas sur les bords de la mer Caspienne, comme appartenant au genre des orvets; mais Je suis assuré main- tenant qu'il doit être mis au nombre des éryx, à côté de l’éryx pintade, dont il paroît différer principalement par ses cou- leurs. Il a beaucoup d’analogie avec l’éryx bramine que Russel a trouvé au Bengale. Voici la description telle que Pallas la con- signée dans son Voyage. « Ce serpent est gros comme le petit doigt, (1) Æryx miliaris; capite griseo nigro adsperso , corpore atro punctis creberrimis pallidis ad latera , eë grisers ad dorsum ; caud& obtusé , albo variegatä +. Squamis abdom. 170.— Squamis subcaud. 52 - 262. Anguis miliaris. Gmelin, Syst. nat. p. 1120. — Idem. Pallas, Voyage en Russie, in-6®, tom. VIIT. — Variété de l’anguis pintade. Lacépède, Hist. des serpens, tom. 11], p. 267. — Laireille , Hist. des rept. tom.1IV ,p.2:0. DES ERY X. 271 et long seulement de quatorze pouces, en y comprenant la queue qui en a deux seu- lement. Il a la même forme à peu près que l’orvet rouleau (anguis scytale). Sa tête est grise, parsemée de noir. La queue est un peu plus mince que le corps, cylindrique, abtuse, et entièrement mélangée de blanc. Le corps est noirâtre, parsemé sur le dos de petites écailles grises, et sur les flancs d’autres petites écailles ou de points pâles trèés-nombreux. Les écailles scutellaires sont au nombre de cent soixante - dix sous le corps, et de trente-deux sous la queue. L’éryx miliaire se renconire sur les bords de la mer. Caspienne. 272 HISTOIRE ——s L’ÉRYX PINTADE (1). Ïr existe dans les ouvrages de Schneider et de quelques autres naturalistes modernes, une assez grande confusion relativement à cet éryx, que les uns confondent.avec le miliaire découvert par Pallas, et que à | autres regardent comme différent. L’'éryx pintade est ainsi appelé à cause de, la manière agréable dont ses écailles très-lisses sont colorées et tachetées de blanc (1) Eryx meleagris ; corpore subæquali glauco, cum puncto nigro.in singulis squamis muléiplici ordine dis- . positis ; caudé obtusé circà =. Squarmis abdom. 165.—Squamis subcaud. 32 - 197. Anguis meleagris. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph. Frid. tom. IT, p. 48.— dem. Gmelin, Syst. nat. p.1119. — dem. Laurenti, Synops. reptil. p. 68, n° 124.—Seba , Thes. tom. IT, pl. xx1, fig. 4. — Zdem. Schneider, Hist. nat. amphib. fasc. 2, p. 320. — La pintade. Lacépède, Hist. nat. des serp.in-12, tom. III. — Idem. Daubeuton, Dict. erpét. Encyc. méthod. — L’anguis pintade. Latreille, Mist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 219. sur DES ER YX. 273 sur un fond noir. Il est long de sept pouces environ : on le trouve dans les Indes, Linnæus nous apprend que ce petit ophidien est assez voisin du seps bipède, et que sa couleur est glauque, c’est-à-dire, d’un verd de mer, avec des points noirs disposés sur des rangées longitudinales très- nombreuses, Il a cent soixante-cinq grandes écailles sous le corps, et trente - deux sous la queue, dont la longueur égale à peu près la sixième partie du total, et dont les écailles sont un peu plus grandes en dessous. Première variélé. ERYXxX PINTADE A POINTS BRUNS. {Laurenti, Synops. rept. var. à.) Deuxième variété. ERYX PINTADE : ayant des points gris au nombre de deux cenis, sur dix-huit rangées longitudinales. { £innæus , Mus. Adoiph. Frid. ) Schneider prétend que léryx pintade est figuré parmi les peintures du cabinet de Eanck , n° 84 On voit sur le dos, jusqu’à extrémité de la queue, six rangées d’écailles un peu élargies, arrondies, bordées de brun, Reptiles. Tone VII. h) 274 HISTOIRE avec une tache brune à la partie supérieure de la rangée la plus voisine de chaque côté. La queue, un peu plus mince que le corps et obtuse à son extrémité, à un sixième de la longueur totale. Le dessous de ce petit serpent est d’un blanchâtre tirant sur le jaune. Les yeux sont pelils; et l’on voit une large plaque au bout du museau, avec deux très- petites narines au dessus, puis une plaque ronde et de moindre grandeur. Le devant de la lèvre inférieure est revêtu d’une grande plaque qui recouvre la moitié de cette lèvre, comme dans l’orvet réticulé. Lacépède a réuni à cet éryx le miliaire que Pallas a découvert aux environs de la mer Caspienne ; mais je ne crois pas devoir adopter ceite opinion, car l’éryx miliaire n'a pas les mêmes caractères. DES ERYEX 275 L’ÉRYX A POINTS NOIRS (1). C'£sr à Russel que nous devons ja con- noissance de cette nouvelle espèce d’ophi- dien , qui habite au Bengale, où elle est connue des indiens sous le nom de rordou- éaloulou- pam. Schneider l’a ensuite décrit parmi les orvets dans son ouvrage sur les amphibies, et l’a placé à la suite de lorvet miliaire. La tête est aussi large que le cou, ovale, obtuse, convexe en dessus, et cou- verte de plaques au nombre de sept; savoir, deux nasales, une transversale au dessus, une autre ovale élargie entre les yeux, puis une cinquième anguleuse, et enfin deux (1) Eryx melanostictus ; ex rufo fuscus, cum octo vel decem lineis punctorum atrorum ; caudä ferè &. Squamis abdom. 151.—Squamis subcaud. 120-271. Rondou-taloulou-pam. Russel, Hist. nat. of Indian et Coromand. serpents, p. 48 , n° 42, pl. xru. — Anguis melanostictus. Schneider, Hist. ampli. fase. 2, p. 3525. — Anguis meleagris musei ducalis brunovi- censis, Schneider , Hist, amphib. fase, 2, p. 322. S 2 276 HISTOIRE oblongues, ovales, situées en travers sur Joccipul. La bouche est étroite, avec ses mâchoires d’inégale longueur, garnies de petites dents courbes; les deux branches palatales paroissent pectinées. Les yeux sont peliis, ovales, latéraux, peu saillans ; les deux narines sont piacées près l’exirémité du museau. Le corps est cylindrique, presque égale- ment gros dans toute sa longueur, avec huit ou dix rangées longitudinales parallèles de petites écailles arrondies, imbriquées jus- qu’à l’extrémité de la queue, et toutes mar- quées d’un point noir. Russel 2 compté cent cinquante-une écailles sous le ventre, et cent vingt sous la queue. La longueur totale est de dix pouces six lignes ; l'épaisseur du corps égale celle d’une plume de cygne. La queue est cylindrique, lisse, longue de quatre pouces et demi, d’égale grosseur, et terminée en une pointe obtuse. La couleur est d’un brun roux, avec une partie de la queue cendrée ou d’un bleu pâle ; la rangée abdominale et sous-caudale de grandes écailles est d’un blanc luisant, et sans aucun poinis. Les indiens prétendent que, lorsque cette DES ER YX. 277 espèce est poursuivie, elle s’enfuit avec une grande vitesse , et parvient souvent à percer le sable, à l’aide de sa tête, assez prompte- ment pour sy cacher. Russel 1a regarde comme différente de l’anguis meleagris Lan. ou de l’éryx pintade, à cause de la plus grarde longueur de sa queue. Cet auteur a figuré une seconde espèce d’éryx à la planche x£rix de son ouvrage ; mais il n’a pu reconnoître le nombre des écailles sous le ventre et la queue. Il nous apprend que ce second ser- peut est désigné sous le même nom que Véryx à points noirs par les habitans du Bengale. Je lui donne le nom d’éryx bra- mine. | Je rapporte provisoirement à cette espèce un éryx placé dans la collection du duc de Brunswich , et confondu par erreur avec Véryx pintade, puisque sa queue fait la moitié de la longueur du corps. La tête est revêtue en devant et sur les côtés d’écailles polygones , imbriquées , avec une plaque triangulaire entre les yeux, puis trois autres disposées en travers, et une grande arrondie derrière elles. Les orbites sout entièrement garnies en dessus d’écailles imbriquées. De- puis le sommet de la tête jusques vers le SE 278 H ESSTO TR E milieu du dos on voit une ligne étroite, sinuée entre les deux rangées d’écailles ar- rondies, placées dessus Ja colonne verté- brale; et contre chacune d'elles il y a trois hignes de points. Les flancs et le ventre sont ornés d'écailles tachées de noir sur leur mi- heu ,et bordées d’une couleur cendrée sem- blable à celle du dessus du corps. La queue samincit foiblement et peu à peu; son extrémité est obtuse. = DES EFRMLX 270 de 7 L’ÉRYX BRAMINE (x) Cr petit serpent, nommé par les indiens au Bengale rondou-taloulou-pam, ainsi que le précédent, me paroît très-voisin de léryx miliaire ; mais ie doute qu’it doive lui être réuni comme synonyme, quoique Russel n’a pas pu s'assurer du nombre des grandes écailles rangées sous le milieu du ventre et de la queue. La tête de ce petit reptile est cylindrique, pas plus large que le cou, obtuse, couverte de trois ou quatre plaques sur. sa partie antérieure , et le reste est revêtu d'écailles. La bouche est très-petite, située près du mu- seau; les dents n’ont pu être aperçues par Russel. Les yeux sont placés verticalement, de forme orbiculaire, et un peu saillans; (1) Eryx braminus ; capite tri aut quadriscutato , colore ex albo cremoris , punctis creberrimis atris quasi pulverulentus ; caudé obtus4.... Squamis addom..... — Squamis subcaud..... = Rondou-taloulou-pam. Russel , Hist. nat. ef Indian et Coromand, serpents ,p. 48, n° 45, pl. x1im. S 4 . 280 H LS T'OPBRE les narines sont très-petites et près de lex< trémité du museau. Le corps est cylin- drique, presque également épais dans toute sa longueur , et il s'amincit un peu vers la queue. | La couleur de l’éryx bramine est d’un Elanc de crême, parsemé et comme poudré d’une quantité innombrable de points noirs. La longueur totale est de six pouces, et la grosseur égale celle d’une plume de cygne. L’érÿx à points noirs ét celui-ci ressern- blent par leur forme à un serpent à deux têtes ; car la tête et la queue sont presque d’égale grosseur. On ne les trouve pas com- munément au Vizagapatam, et ils ne sont pas dangereux, quoiqu’ils soient redoutés des habitans. DE SCERYE 281 L'ÉRYX DE CLÈVES (i} Gasver a le premier observé cette espèce, et Laurenti en a ensuite fait mention d’après lui, en assisnant pour caractère une cou- leur d’un brun cendré, avec une grande plaque en cœur sur le front. Gmelin, dans le Sysiema naturæ, a cité ces auteurs, mais il à omis la description suivante qu’en à donnée Gronovius. dans le Catalogue de son cabinet, pag. 54, n° 8. _ La tête est petite, plus étroite en devant, obtuse à son museau, un peu convexe en (1) Eryx clivicus; ex cinerco et Jusco mixius , cor- pore versüs anum subcrassiore , caud& brevi paulülum graciliore et in apicem crassum , obtusum ef rotundura desinente.,. Squamis abdom. 157. — Squamis subcaud. 43 - 180. Anguis clivicus. Lin. Syst. nat. — /dem. Gmclia, Syst. nat. p.1122. — dem. Gesner , Serpent. hist ee Idem. Laurenti, Synops. rept. p. 69, n° 129. — Idem. Gronovius, Mus. p. 54 ,u° 8. — fdem.Schneïder, | Hist. amphib. fase. 2, p. 324. — Idem. Gronovius, Zoophyl. n° 86. 282 HISTOIRE dessus, comprimée sur les côtés, couverte de grandes plaques, dont la centrale est plus grande et en forme de cœur. Les yeux sont petits et noirâtres ; les narines sont situées sur le museau à l'extrémité de la mâchoire supérieure, qui est un peu plus alongée. Il . y a sur les branches maxillaires des dents assez distinctes, d’égale longueur, aiguës ét courbées en arrière. La langue est large et fendue. Le corps est cylindrique, plus épais vers l’anus, muni en dessus de cent trente-sept écailles , et l’on n’en voit que quarante-trois sous la queue, qui est un peu plus mince que le milieu du corps, épaisse, obtuse, arrondie à son extrémité. La couleur est mélangée de cendré et de brun. Cet éryx est commun aux environs de Clèves ; on le trouve aussi en Angleterre et prés d'Aix-la-Chapelle, selon Gronovius. DES CLOTHONIES. 283 DIX-HUITIÈME GENRE. CLOTHONIE; clothonia. Lez corps et la queue cylindriques, obtus; couverts de petites écailles très-nombreuses; une rangée longitudinale d’écailles plus larges sous le corps et la queue; de grandes pla- ques peu nombreuses (neuf au plus) dessus la tête. Anus simple et sans ergots. Dents aiguës, irès- petites ; des crochets venimeux en devant des branches margi- nales de la mâchoire supérieure; bouche peu fendue. Ce genre nouveau ne renferme encore qu'une espèce, qui a été confondue avec les orvets à cause de sa forme extérieure : mais, comme le dessous du corps et de la queue présente une rangée longitudinale de grandes écailles, ce caracière lui donne beaucoup de rapports avec les éryx; et comme sa mächoire supérieure est armée de crochets redoutables , j’ai cru nécessaire d'en former un genre particulier. 284 HISTOIRE Les clothonies sont de petits animaux assez vifs dans leurs mouvemens, et qui ne se nourrissent que d'insectes et de vers; aussi leur morsure envenimée ne semble-t-elle destinée qu’à les défendre contre les attaques de leurs ennemis. Elles paroissent avoir les mêmes habitudes que les éryx et les orvets; elles se creusent des trous dans le sable, et $y cachent lorsqu'elles sont poursuivies, ou lorsque la saison, devenue trop froide, les condamne à un engourdissement de plu- sieurs Mois. re) Nous avons vu précédemment qu’une espèce d’éryx a déjà été confondue avec les boas; il en est de même de l'espèce qui m'a ser vi à établir ce nouveau genre. L'éryx roux est peut-être muni lui-même de crochets veuimeux, et il appartiendroit alors au genre des clothonies. DES CLOTHONIES. 285 LA CELOTHONTE ANGUIFORME (i) Ces reptile, décrit par Schneider sous le nom de boa anguiforme, est piacé dans la collection de feu Bloch de Berlin, et il a été trouvé dans les Indes orientales. Il a plus d’un pied de longueur, et ressemble beaucoup par sa forme à un orvet. Il y a cent quatre-vingt-dix grandes écailles sous le corps, et trente-neuf sous la queue, dont les treize dernières sont divisées; ce qui _feroit croire d’abord que cet animal devroit appartenir au genre des hurriahs. La queue, triangulaire en dessus et plate en dessous, est entourée de cinq bandes noires; à l’extrémité du corps il y a cinq (1) Clothonia anguiformis ; fasciis nigris éransversis; caudé circä %. Squamis abdom. 190.— Squamis subcaud. 26. — Squarulis subcaud. 13 - 229 selon Schueider. —— 185. —— 57 - 222 selon moi. Boa anguiformis. Schneider, Hist. amphib. fase. 2, pag. 260. 286 HISTOIRE autres bandes semblables et plus obscures: | Dans un autre individu plus grand et plus épais on voit en dessus des écailles arrondies, légèrement carénées. La queue a trente-huit grandes écailles, dont les douzième, trei- zième, quatorzième et vingt-sixième jusqu’à la trente-quatrième, sont divisées. Les na- rines sont étroites et situées obliquement. Schneider a cru reconnoître deux ergots près de l’anus comnie aux boas; mais je doute qu'il en soit réellement pourvu. La mâ- choire supérieure avoit en devant de chaque branche marginale deux longues dents mo- biles ; les autres dents étoient plus courtes, immobiles; mais celles de la mâchoire infé- rieure étoient plus longues et immobiles. Un troisième individu de moyenne gran- deur avoit d’abord vingt-huit grandes écailles, puis six autres divisées; on ne voyoit aucun ergot près de l'anus. La queue étoit angu- leuse comme au premier; tandis que celle du second étoit épaisse et cylindrique, de même que tout le corps. Ils avoient tous un sillon sous la gorge, des plaques sur la tête jusques derrière les yeux, le front et les côtés de la tête couverts de petites écailles rondes, les yeux de moyenne grandeur, les DES CLOTHONIES. 287 dents de la mâchoire inférieure plus longues en devant, avec la langue noire et fendue. J’ai aperçu une clothonie anguiforme ar- mée de deux crochets venimeux sur chaque côté de la mâchoire supérieure : elle a cent quatre- vingt-cinq grandes écailles sous le corps, et trente - sept semblables sous la queue , qui a deux pouces six lignes de lon- gueur, ce qui fait environ la septième partie de la longueur totale, qui est d’un pied cinq pouces. Je crois que cet animal a été trouvé dans l’Inde. Sa couleur, en partie effacée par l'esprit de vin, est entourée de plusieurs bandes noirâtres ; il est placé dans la col- lection du museum d'histoire naturelle de Paris. 388 HISTOIRE DIX-NEUVIÈME GENRE. ORVET; Gnguis. Le corps et la queue cylindriques, alon- gés, obtus, couverts par-tout de petites écailles semblables, très-nombreuses, sans grandes écailles en dessous. De grandes plaques peu nombreuses (neuf environ) dessus la tête; des paupières. Anus simple et sans ergots. Dents aiguës, très-petites; pas de branches palatales, ni de crochets venimeux : bouche peu fendue. Les orvets sont des serpens très-redoutés dans tous les pays où ils vivent, et cepen- dant ils réunissent la timide innocence à une grande foiblesse. Ils sont également in- capables de nuire et de mordre; le moindre bruit les effraie, et dès qu’ils entendent quelqu'un marcher auprès d'eux, ils se sauvent avec vivacité sous les feuilles sèches, et cherchent à se mettre en sûreté dans les trous qu'ils se sont creusés auprès des souches arbres DES ORVETS. 289 d'arbres à demi-détruits par le tems. Ils fré- quentent ordinairement les collines cou- vertes de bois exposées aux rayons ardens du soleil, et se retirent dans leurs trous dès les premiers jours de l’automne, même dans les climats tempérés. Leur forme cylindrique presque égale- ment grosse dans toute son étendue; leur tête courte et petite, munie de petits yeux non saillans ; leur bouche étroite et peu fendue , ainsi que l’absence des oreilles ex- ternes, et leur queue obtuse, aussi grosse à peu près que la tête, ont fait désigner ces ophidiens par les anciens sous les nonts d'amphisbènes, de double-marcheurs, de serpens aveugles ; dans quelques provinces de France on les appelle encore vuigaire- ment borgnes , aveugles, anveaux. Les deux premiers noms conviennent en effet aux orvets, dont le corps, entièrement couvert de petites écailles, peut se mouvoir en tout sens sur le sol, soit en avant, soit en arrière; et les autres ne leur sont donnés que parce que leurs yeux sont trop petits pour être facilement aperçus : ce sont pour quelques- uns des serpens de verre, à cause de leur extrême fragilité. Les amphisbènes des an- ciens sont les orvets des modernes; et les Reptiles. Tome VIL. #} 200 HISTOIRE naturalistes désignent à présent sous ce nom d’amphisbène un genre très-remarquable de serpens qu'on ne rencontre que dans les contrées les plus chaudes de l Amérique, et que je ferai bientôt connoître. On a aussi nommé les orvets serpens à deux tétes , parce qu'on a cru faussement qu’ils avoient une têle à chaque extrémité de leur corps : l’on a même prétendu que, pendant qu’une tête sommeilloit, l’autre faisoit sentinelle. Les orvets présentent dans léur confor- malion générale une certaine analogie avec l2 queue des lézards ; ils sont formés d’an- peaux aussi nombreux que les vertèbres, et réunis ensemble par une sorte d’engrè- nement réciproque des muscles, sans qu'ils soient liés ensemble par des ligamens ; c’est ce qui est cause de leur facilité à se rompre au moindre coup qu’on leur donne. Si l’on casse leur queue, elle repousse de la même manière que celle des lézards; mais ce n’est plus alors qu'un simple cartilage sans ver- tèbres, formé seulement par la prolongation des muscles et de la peau, qui s'étendent . peu à peu jusqu'à la longueur de la partie détachée. Je conserve un orvet qui m'a été envoyé de Bordeaux par Rodrigues, fon- dateur et directeur du museum d'instruction DES ORVETS. 291 publique de cette ville; sa quèue paroit avoir été cassée vers son milieu, et la por- tion inférieure, n'ayant pas été détachée entièrement, semble comme soudée par un étranglement à la portion principale. Les orvets jouissent, ainsi que les amphisbènes et les cécilies, de la faculté de ramper en tous sens, soit en avant, soit en arrière. D'après ka forme. et l’organisation princi- pales des orvets, il seroit assez convenable de les rapprocher des sauriens , ou du moins de les comparer aux lézards et aux taky- dromes. Schneider nous apprend qu'ils ont des rudimens de sternum et de bassin; que leur crâne, très-semblable à celui des lézards, a un os inter-maxillaire commun, qui sou- tient la membrane du tympan recouverte paï les muscles et par la peau écailleuse. Il y a des conduiis demi-circulaires sur la face externe de l’occiput, et une cavité du tÿm- pan assez grande pour la petitesse du crâne, selon la remarque de Scarpa. La mâchoire supérieure n’a pas de branches palatales; les viscères ressemblent à ceux des lézards. On voit un double poumon; des intestins un peu roulés et non droits; un ovaire double dans la région inférieure de l’abdo- men ; des côtes prolongées jusqu’à l'anus. Il : L2 | 292 HISTOIRE paroît enfin que le nombre des vertèbres est inférieur à la moitié du nombre de rangées transversales d’écailles ; car Meyer n’a compté que cent vingt-huit vertèbres à l’orvet fragile, tandis qu'il a au moins deux cent soixante rangées d’écailles. Ces remarques générales sur les orvets peuvent se rapporter également aux ophi- saures ou serpens de verre des Etats - Unis d'Amérique, qui ont de plus un tympan externe comme les lézards. Schneider , dans son ouvrage sur les am phibies, a regardé les orvets comme très- voisins de ses lézards chamæsaures (les chal- cides et les seps), des scinques, et sur-tout des élaps, c’est-à-dire, ioutes les couleuvres et vipères dont la tête n’est pas plus grosse que le cou, et dont la queue est obtuse à son extrémité; telles sont la couleuvre lato- nie et la vipère psyché (1). Les caractères génériques qu’il leur assigne consistent dans 12s suivans : Le corps cylindrique , presque d’égale grosseur par- tout , entièrement couvert d’écailles courtes, arron- . (1) Voyez la figure de la vipère psyché, à la fin du huitième volume de cette Histoire naturelle des reptiles , pl. C, fig. 1. DES ORVETS. 293 dies, imbriquées , sans plaques entières sous le ventre, ni doubles plaques sous la queue; l’extrémilé de la queue obtuse , avec une pointe à son milieu. La tête couverte de plaques, avec ses yeux petits, en partie nus, en partie couverts par les plaques ; ses narines très-peites ; un os inter-maxillaire simple ; la bouche étroite et courte , et des petites dents coniques toutes immobiles et non venimeuses , de même que celles des lézards. D'après ces caractères qui doivent en effet servir à distinguer les orvets des autres serpens , j'ai cru nécessaire de séparer de ce genre, 1°. Les éryx; sans crochets venimeux, à grandes écaiiles sous le corps et la queue sur un seul rang. 2°, Les clothonies ; à crochets venimeux, et à grandes écailles sous le corps et la queue sur un seul rang. 3°. Les erpétons ; sans crochets yenimeux, - et à grandes écailles sur un seul rang sous le corps seulement. | 4°. Les pélamides ; sans crochets veni- meux ni grandes écailles en dessous, mais à queue plate. 5°. Les hydrophis ; à crochets venimeux, sans grandes écailles en dessous , et à queue plate, | | T à 294 HISTOIRE 6°. Les ophisaures ; sans crochets veni- meux n1 grandes écailles en dessous, à queue cylindrique , pointue, avec des oreilles ex- ternes, et un creux longitudinal sur les côtés du ventre. Peut-être devra-t-on former aussi un genre particulier de l’orvet à long museau (anguis nasutus) sous le nom d’ancdophis, s’il est prouvé que ses mâchoires sont dé- pourvues de dents, que sa queue est pro- longée en pointe, et qu'il a ses yeux situés dessus la tête et non pas latéralement. L’or- vet fascié, n'ayant pas de dents, pourroit aussi être placé dans ce nouveau genre. Je soupçonne enfin que l’orvet rouge ou corallin d'Amérique doit être reporté dans le genre des éryx, sil n’a pas de crochets venimeux, ou dans celui des clothonies, s’il en a. AE Les serpens venimeux ne sont pas seuls ovovivipares; on a reconnu la même fonc- tion aux orvets; on croit aux Etats-Unis que la couleuvre hétérodon produit ses petits vivans, et l’on a observé la même chose par rapport à quelques salamandres. _ Les orvets forment le trente - sixième genre des reptiles, et le dix- neuvième des cphidiens. DES ORVETS. 295 Gmelin a décrit, d’après Laurenti, plu- sieurs reptiles qu'il place parmi les orvets, et que Schneider a reconnu appartenir à d’autres genres. 1°. L'orvet calmar est le même animal que la couleuvre qui porte son nom. 20, L'orvet blanc est la couleuvre blanche. . 3°. Les orvets bleu, décussé et marqueté sont les mêmes que des espèces mieux con- nues sous d’autres noms, et ils n’ont été décrits par Laurenti que d’après les figures qu'en a publiées Seba : le bleu a été réuni à lorvet scytale par Gronovius, et les deux autres à l’orvet maculé par le même auteur. 4. L'orvet plature est notre pélamide bicolore; et c’est aussi parmi les pélamides qu'il faut placer l’orvet à large queue. Valentin, dans son Histoire naturelle de île d'Amboine, tom. IIT, pag. 290, fait mention d'un orvet sous le rom d'angel- slang; on le trouve dans les sentiers des bois, et l’on prétend qu’il s’élance et saute sur les passans et sur les animaux. Ses mâchoires ne sont pourvues d’aucunes dents, et sont, dit-il, seulement aiguës comme celles des scarabées ; elles font cependant des plaies qui occasionnent une soif brülante et mortelle ; on prétend qu'avant de mordre il enfonce T 4 296 HISTOIRE dans la peau un aiguillon ou crochet rétrac- tile et venimeux, situé à l'extrémité de sa queue obtuse. 1l est long d’un pied environ, et ne diffère de l’orvet fragile que par sa tête plus large, par son cou plus étroit, par son ventre élargi, de couleur jaune, et par son dos jaunâtre terni. Quelquefois sa cou- leur est noirâtre en dessus, avec le ventre gris varié de brun foncé. Cet orvet n'est pas assez connu des naturalistes pour qu’on puisse être certain de son existence : d’ail- leurs la pointe venimeuse de la queue sem- bleroit indiquer que Valentin a voulu parler d'un scorpion ‘lutôt que d’un orvet. Je ne sais aussi où doit être placé le rep- tile décrit ainsi qu'il suit par Laurenti sous le nom d’orvet annelé, pag. 69, n° 131. Le corps, presque d’égale grosseur dans toute son étendue, est blanc, avec des bandes brunes, droites, réunies en dessous; et ïl est terminé par une queue amincie, cou- verte en dessous par une double rangée d’écailles imbriquées. Ce dernier caractère paroît le rapprocher de l’erpéton tentaculé, qui a de plus une double rangée longitudi- nale d’écailles transversales sous le ventre. Schneider a divisé le genre des orvets en deux sections : la première est celle des DES :O'R"V EMFS. 2097 orvels proprement dits; la seconde, celle des typhlops, renferme les orvets dont les yeux couverts ne peuvent voir le jour qu’à travers les écailles ; tels sont les orvets lom- bric, à museau pointu, fascié, cendré , à sept stries, dont le museau est large, arrondi, couvert de grandes plaques en dessus, et avec la bouche en dessous. Il place aussi dans cette seconde section l’orvet oxyrynque, l’'ophisaure, et même lacrochorde sous le nom d’orvet granule. 298 HISTOIRE L’'OR V ET °C'OR A E'DPAN Go R90! UD: G:E 61} J= range provisoirement parmi les orvets cet ophidien de l'Amérique méridionale , qui est d'autant plus remarquable qu'il a été décrit sous deux noms différens par (1) Ænguis corallinus ; corpore supr& rubro (aut in spiritu vini albido), cum fasciis atris transversis plerumque abdomen cingentibus ; caud& obtusé +. Series squamarum abd. 240. — Series squamarum subcaud. 12 - 252 selon Lacépède. —— 2/0. —— 135-253 selon Shaw. Anguis corallinus. Gmelin , Syst. nat. p. 1123. — Idem. Laurenti, Synops. rept. p.71, n° 156. —Seba, Thes. tom. IT, pl. zxxin, fig. 2. — Anguis ater. Gmelin, Syst. nat. p. 1 125.—1dem. Laurenti, Synops. rept. p.71 ,n° 157.—Seba, Thes. tom.Il, plzxxim, fig. 3. — Anguis corallinus ef ater. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2, p. 351. — Le rouge. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. 11, p. 278, pl. vin, fig. 2. — L'anguis rouge. Latreille , Ffist. nat. des reptiles ,in -18, tom. IV, p.224. — Serpent coral. Gumilla, Hist. nat. de l’Orénoque ; Lyon, 1758, tom. 111, p. 89 et suiv. — Scheuchzer, pl. cerxvirt, fig. b. — Anguis scytale, the painted snake. G. Shaw, Naeturalist. miscell. in-8°, n° 2, 1791, pl. v. DES ORVETS 209 Laurenti , selon la remarque de Schneider; qu'il paroît avoir , de même que lorvet- rouleau , une rangée d’écailles plus grandes en dessous , comme les éryx et les clothonies, et qu'il pourroit bien être placé dans ce dernier genre , si l’on parvient à prouver que sa bouche a des crochets venimeux comme les vipères. : Il est en dessus d’une belle couleur rouge, ce qui lui a fait donner le nom de serpent de corail'par les habitans de la Guiane; le dessous est d’un rouge plus clair : toutes ses écailles sont hexagones et bordées de blanc , suivant Lacépède, ou de brun, selon Seba , qui l’a représenté deux fois dans son grand ouvrage , tome IT, pl. Lxxrir, fig. 2 “et 3. Il est orné de bandes transversales, noirâtres , qui s'étendent la plupart jusques dessus le ventre, en forme d’anneaux irré- guliers. our Laborde, qui en a envoyé un individu au museum d'histoire naturelle de Paris , a dit que sa morsure est venimeuse et très- dangereuse ; et qu'on le regarde comme une vipère à la Guiane , d'autant plus que Pindividu piacé dans la galerie du museum étoit accompagné de deux jeunes, sortis tout formés du ventre de leur mére. IL a, 300 HISTOIRE selon Lacépède , deux cent quarante écailles sous le corps, et seulement douze sous la queue, qui n’a que six lignes d’étendue, tandis que la longueur totale est d’un pied six pouces. Voici ce que Gumilla raconte sur cet ophidien , dans son Histoire naturelle de l’Orénoque. « Je ne puis passer sous silence, dit-il , le serpent nommé coral à cause de sa couleur incarnaie , qui est enire-mêlée de taches noires, grises , blanches et jaunes. .… Il n’y en a point , si l’on en excepte la couieuvre macaurel, dont la morsure soit plus dangereuse. » Les remèdes, que cet ancien auteur rapporte pour guérir de la morsure de ce serpent , sont tous plus ou. moins insuffisans ; je les ai indiqués dans le premier volume de cet ouvrage, page 140. Schneider prétend , d’après une figure colorée , placée dans la collection de Linck, que cet orvet, d’un rouge de corail en dessus, et de couleur safranée en dessous, a son museau noir : il est aussi orné de bandes transversales noires , tantôt courtes, tantôt entières comme des anneaux ; la première de ces bandes passe sur les yeux et le cou. Georges Shaw a figuré ce reptile sous le nom d’anguis scytale, et il lui donne deux \ D'E 5 OR V' ETS. 501 cent quarante écailles sous le corps, et treize sous la queue. La couleur de cet orvet est d’un rouge de corail en dessus, plus clair sur les flancs, et jaune clair en dessous, avec un très-grand nombre de bandes irré- gulières et transversales noires, dont la pre- mière est placée dessus la partie. postérieure de la tête : le peintre a oublié d'indiquer les yeux. On le voit en grand nombre dans les bois de l'Amérique méridionale , où il dévore beaucoup d'insectes, et sur-tout des scolopendres dontilest, dit-on , irès-avide. Sa couleur est quelquefois blanche et noire, ou rose et noire. Il change de peau comme les autres ophidiens , et il n’a pas de crochets venimeux.Je soupçonne que l’orvet scylale, observé par Tännæus, est le même animal que celui-ci, principalement à cause du nombre de ses rangées d’écailles. 302 EPS "EUR LA L° O KV ET MENT rRr ou ROULEAU (1). Voyez la planche LYXXX VII, fig. 1. Css 7 dans J Amérique méridionale, prin- cipalement à Cayenne et à Surinam , et non dans les Indes , qu’on trouve cet ophi- dien assez semblable par ses couleurs à (1) Anguis scytale ; albus cum fasciis transversis aut annulis nigris circà 60, cum squamis Imarpine lerrugineis ; caud& obtusé circà —. An? Series squamarum abd, 240.— Series squarm. subcaud. 15 - 255 selon Linnæus. —— 227. —— 14 - 241 selon Gronovius. ——— 219. —— 15 - 252 selon Weigel. —— 224. —— 11-235 selon le même. —— 228. —— 11-259 selon le même. = 2217 —— 12-259 selon le même. —— 2923. —— 135 - 256 selon le même. —— 224. —— 10 -254 selon le même. —— 226. —— 12 - 259 selon le même. —— 2532. —— 11-245 selon le même. —— 227. —— 13 - 240 selon le même. Anguis seytale. Lin. Syst. nat. — Amæn. acad. tom, J,p 206. — Mus. Adolph. Frid. tom.T, p. 21, De deve del. 1. ORVET ROULEAU. 2. ORVET COMMUN ox fragtk . ETAT RS EE D RENTE Juke Leremberé S' DES! ORNE MS. : 305 lorvet corallin , et qui pourroit, comme lui, appartenir an genre des éryx, à cause d’une rangée lonsitudinale d’écailles un peu plus grandes en dessous. Il est assez com- _mun dans les collections ; j’en possède plu- sieurs individus qui m'ont été donnés par M. Debaize, médecin à Surinam. Sa tête, petite , ovale, déprimée, arrondie en devant, a les yeux très-petits , places au milieu d’une plaque, de même que les narines. Son corps et sa queue sont cylindriques, d’égale grosseur par-tout, couverts d’écailles lisses , rhomboïdales , réticulées entre elles, non imbriquées , formant deux cent dix- neuf à deux cent trente-deux rangées trans- pl. vi, fig. 2. — Gronovius , Mus. tom. IT, n° 4. — Weigel , Abh. der hall. naturf. ges. tom. 1, p. 46, im 69-77.— Anguis ex albo nisroque varius. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VII, p. 25, n° 2.—[Laurenti, Synops. rept. p. 70, n° 153. — Seba , Thes. tom. Il, fig.ret4, pl. vir, fig. 4. — Anguis cœrulea, fasciis aliernè candidis el saturatè cœruleis. Laurenti 5 Synops. rept, p. 71, n° 135.— Sybille Merian, Surin. ins. pl. Lx1x. — Seba , Thes. tow. IE, pl. xxx, fig. 3. —-Le rouleau. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth. — Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens ,in-12, tom. IL, p. 269. — L’anguis rouleau. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 220. Q 30; HISTOIRE versales sous le corps, et dix à quatorze sous la queue. Les dents sont toutes très- petites, simples , aiguës, d’égale longueur, légèrement courbées en arrière, et l’on ne voit parmi elles aucun crochet venimeux. Le sommet de la tête est revêtu en devant de trois plaques, de même que le devant de la mâchoire inférieure ; j'ai compté treize plaques autour de chacune des deux lèvres. La couleur de l’orvet scytale est d’un blanc légèrement jaunâtre , entouré d’en- viron soixante bandes noires , irrégulières ; transversaies, et forment la plupart des an- neaux interrompus, dont les deux extrémités en dessous ne sont pas en face l’une de l'autre , mais alternent presque toujours entre elles ; plusieurs écailles en dessus sont teintes de brun ou de roussâtre sur leur bord postérieur. La longueur totale n’est ordinairement que de deux pieds , et ne paroïît guère excéder deux pieds six pouces ; la queue fait à peu ue la trentième partie de cette dimension ; le diamètre de la tête , du corps et de la queue n’est que de cinq à huit lignes. Ta nourriture principale de =. orvet consiste en vers, en chenilies, en mouches et Ps DES ORVETS. 305 et autres insectes, sur-tout en fourmis. On croit qu'il a les mêmes habitudes que les véritables amphisbènes , avec lesquels il a beaucoup de rapports par la forme , par la petitesse de ses yeux, placés chacun dans le centre d’une petite plaque, et par sa bouche peu fendue ; aussi est-il désigné sous le nom impropre d'amplhisbène par quelques colons dans l'Amérique méridio- nale. Les nègres le craignent beaucou» , sans doute parce qu'ils le confondent avec la vipère galonnée qui a presque la même forme , des couleurs semblables |; et des anneaux noirs rapprochés trois à trois. Je doute que l’orvet rapporté à celui-ci par Linnæus soit le même animal; car cet auteur lui indique jusqu’à deux cent qua- rante écailles sous le corps et treize autres sous la queue : d’après ce nombre, il doit plutôt être rapporté à l’orvet corallin ou rouge , qui n’a qu’une rangée de moins sous la queue , selon Lacépède. Gimelin a réuni à ce reptile deux orvets dé- crits par Laurenti. Le premier est une espèce distincte , très - voisine de l’orvet scylale ; mais le secondime paroît être synonyme, car il n’en diffère que par ses bandes ou anneaux d’un bleu foncé sur un fond blanc. Keptiles. Tome VII V _ 506 HISTOIRE PE = L°.OR VE T:FAIS C L'Éu(n}: À He naluralistes modernes, qui se sont occupés avec succès de l’histoire des reptiles, ont désigné sous ce nom une espèce peu connue et assez mal décrite d’orvet, dont les principaux caractères consistent dans les suivans : sa tête, semblable par sa forme à celle des orvets lombric, cendré, à long museau , etc. est revêtue de trois plaques en devant sur la mâchoire supérieure et de trois en dessous. Sa queue, de grosseur égale à celle du corps, est terminée au milieu de son extrémité par une pointe, et elle est revêtue en dessus de seize rangs d’écailles. La langue est noire, bifide ; mais Schneider (1) Anguis fasciatus ; colore albo cum fasciis fuscis obliquè AU caudé obtusé , et in medio apice aculeatä.. Series syuamarum abdom....— Series squamarum subcaud. 16 - .... | Anguis fasciätus. Laurenti, Synops. rept. p. 70 ; n° 154.— Anguis fasciatus. Schneider ; Hist. amphib. fasc. 2, p. 340. DES OR VE S. 307 p’a pu découvrir des dents aux mâchoires. Sa taille est moindre que celle de lorvet commun ; sa couleur est blanche, avec des bandes brunes prolongées obliquement, soit entières, soit incomplettes , avec ses yeux. peu distincts, ou même invisibles selon Lau- renti, qui en a trouvé un individu dans la collection du comte de Turn. Schneider en a vu un-autre dans le cabinet de Bloch, et il l’a placé parmi ses typhlops. Gmelin, dans la treizième édition du $ys- tema naturæ , a regardé cette espèce comme une variété de lorvet scytale. 308 HISTOIRE L’ORVET LOMBRIC (à). S1 l'on en croit ce qui a été écrit jusqu’à ce jour sur cet orvet, on le trouve dans diverses parties très - éloignées de l’ancien et du nouveau continens, savoir dans l'Inde, l’île de Chypre et la Jamaïque. Je suis per- (1) Ænguis lumbricalis ; unicolor ex albo lividus, capite anticè suprà tr - scutato ; caud& obtus& circ® —. | Series squamarum abdom. 230.—Series squamarum subcaud. 7 - 237 selon Gronovius. Anguis lumbricalis, Lin. Syst. nat.—/dem. Gmelin, Syst. nat. p.1121.— Gronovius, Mus. tom. T1, p. 52, n° 5. — /dem. Laurenti, Synops. rept. p. 75 , n° 144. — Idem. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2 , pag. 339. — Amphisbæna subargentea. Browne, Jamaïc. Hist. nat. p. 460 , pl. xuv, fig. 1. — ÆAnguis unicolor splen- dens. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VIL, p.24,n° 1.—Seba, Thes. tom. I, pl. zxxx V1, fig. 2. Le lombric. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. 11, p. 287, pl. 1x, fig. 2. — Z’anguis lombric. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 226. — Anilios , dans l’île de Chypre. — Serpent d'oreille , dans l’Inde. DES ORVE®ES. 30q suadé , d’après les raisons que j'ai détaillées ailleurs dans cet ouvrage, qu’une même espèce de serpent ne peut habiter à la fois dans deux continens; car il n’est pas même encore prouvé que les reptiles d'Europe se rencontrent également en Afrique et dans les Indes orientales. On a sans doute confondu ensemble sous le nom de /ombric plusieurs espèces distinctes de très-petits orvets, seu- lement à cause de leur ressemblance géné- rale avec un ver de terre ; mais en attendant qu’on ait mieux observé ces petits animaux et qu’on soit parvenu à prouver par de bonnes descriptions que le lombric, nommé anilios dans lile de Chypre, n’est pas le même que celui qui a été envoyé des Indes orientales au museum d'histoire naturelle sous le nom de serpent d'oreilles, ni que celui de la Jamaïque appelé par Br owne arnphisbène argenté , je crois convenable de citer ici la description que Lacépède en a donnée dans son savant ouvrage sur les ser- peus : (Un des caractères, dit-il, auquel on fait le plus d’attention lorsqu'on examine le lombric, c’est la proportion générale de son corps, moins gros vers la tête qu’à l’ex- trémité opposée, de telle sorte que, si l’on ne considéroit pas la position des écailles de | V3 510 HISTOIRE cet orvet, on seroit tenté de prendre le bout de sa queue pour la tête, d'autant plus que cette dernière partie n’est pas plus grosse que l’extrémité du corps à laquelle elle tient, et que les yeux ne sont que de petits points très-peu sensibles et recouverts par une membrane ainsi que ceux des amphisbènes. Le museau du lombric est très- arrondi et percé de deux petits trous presque invi- sibles qui tiennent lieu de narines à l’animal ; mais 1l ne présente d’ailleurs aucune ouver- ture pour la gueule. Ce n'est qu’au dessous du museau et à une petite distance de cette extrémité qu'on aperçoit une petite bouche, dont les lèvres n'ont que deux lignes de tour dans le plus grand individu des lom- brics conservés dans la collection du mu- seum. La mâchoire inférieure, plus courte que celle de dessus, s'applique si exacte- ment contre cette mâchoire supérieure qu’il faut beaucoup d'attention pour reconnoître la place de la bouche lorsqu'elle est fermée. Nous n’avons pu voir des dents dans aucun des lombrics que nous avons examinés (1), _ (G) Le lombric étoit regardé à la Jamaïque comme Venimeux ; mais Browne dit qu’il n’a jamais pu cons- tater l'existence du venin de ce reptile. (Browne, Hist. nat. de la Jamaïque ; Londres, 1756, p. 460.) DES ORVET"TS. 312 mais nous avons remarqué dans tous une peiite langue ‘appliquée et comme collée contre la mâchoire inférieure. 1. © » Le corps entier du lombric est presque cylindrique, excepté à l'endroit de la tête qui est un peu aplati par dessus: et: par dessous. Ce serpent est :entiérement recou- vert de très-petites écailles très-unies et très-luisantes, placées les unes au dessus des autres comme les ardoises des toits, toutes de même forme et de même grandeur, tant sur le ventre que sur la queue et sur le dos, et présentant par-tout une couleur uniforme d’un blanc livide, de telle sorte que le des- sous du corps n’est distingué du dessus ni par la forme, ni par la position, ni par la couleur des écailles. Le museau est couvert par dessus de trois écailles un peu plus grandes que celles du dos et placées à côté l’une de lautre ; et trois écailles semblables en revêtent le dessous au devant de lou verture de la bouche. » L'anus est situé très-près de l'extrémité du corps dont il n’est éloigné que d’une ligne et demie dans un des individus que nous avons décrits. Celte ouverture, faite en forme de fente. très -étroite, n’avoit, dans cet individu, qu'une demi- ligne de Va 312 :HIS'TOIRE longueur , et ne pouvoit être aperçue que lorsqu'on phoit le corps de l’animal du côté opposé à celui où étoit l'anus. La très-courte queue du lombric est terminée par- une écaille pointue et dure ; la manière dont nous l’avons vue repliée dans plusieurs orvets de cette espèce, et la force avec laquelleelle étoit roidie, ainsi que le reste du corps, prouvent la facilité avec laquelle le lombrie peut se tourner et se plier en différens sens. ». Nous iguorons jusqu'à quelle grandeur les lombrics peuvent parvenir. Le plus grand de ceux que nous avons vus avoit huit pouces onze lignes de longueur, et deux lignes de diamètre dans l’endroit le plus gros du corps. Ii avoit été apporté de l’ile de Chypre sous le nom d’amilios, maïs ce n’est pas seulement dans cette île qu’il habite; on le trouve aussi aux grandes, Indes d’où on a envoyé au museum un très - petit serpent long de quatre pouces neuf lignes, et n’ayant pas une ligne de diamètre; mais qui d’ailleurs est entièrement semblable au lombric, et qui évidemment est un jeune animal de la même espèce. Ii est arrivé sous le nom de serpent d'oreille; nous ne savons pas ce qui peut avoir donné lieu à cette dénomination. Fe D ES: OR VE TS. 315 » La conformation du lombric, la grande faciüité qu'il a de se replier plusieurs fois sur lui-même, et celle avec laquelle il peut s'insinuer dans les plus petites cavités , doi- vent donner à sa manière de vivre beau- coup de ressemblance avec celle de l’orvet commun , dont il se rapproche à beaucoup d’égards, ainsi qu'avec celles de plusieurs vers proprement dits que l'espèce du lom- bric lie, pour ainsi dire, à l’ordre des ser- pens par de nouveaux rapports, et parti culièrement par la petitesse de son anus, ainsi que par la position de sa bouche ». Gronovius a compté deux cent trente rangées transversales d’écailles sous le corps du lombric, et sept seulement sous la queue, TLinnæus prétend qu’il vit en Amérique, ét que sa couleur est blanchâtre tirant sur le jaune. Schneider le place au commencement de sa division des orvets nommés #yphlops, c’est-à-dire, de ceux dont les yeux sont cachés et ne peuvent voir qu'à travers les écailles. € - + 514 HISTOIRE DORE CT OXYEHYNQUE G) C’r57 dans les Indes orientales que celte espèce nouvelle a été découverte par John, qui en a envoyé deux individus à Bloch. Le museau est étroit, corné et roux. Les lèvres sont bordées de plaques, dont les quatre dernières sont graduellement plus grandes; on voit deux plaques nasales et deux sus-oculaires, et entre ces dernières deux grandes plaques frontales garnies cha- cune latéralement d’une autre plaque trian- gulaire. Schneider n’a pu sentir que deux (1) Anguis oxyrynchus ; rostro-corneo angusto rufo, colore suprà fusco , subtüs dilutiore ; caud& scuto corneo ovali rufo.... Series squamarum abdom. 222.—Scries squamarurm subeaud... 8 - 230. Anguis oxyrynchus. Schneider , Hist. amphib, fase. 2, p. 341. DESIORIVE MS... 515 dents à la mâchoire supérieure et non à linférieure. Le cerps est entièrement cou- vert d’écailles hexagones d’égale grandeur en dessus, un peu plus grandes et placées sur deux cent vingt-deux rangées transversales en dessous. Le second individu , envoyé avec _ le dessin du Zacerta punciaia de Linnæus, avoit entre l’anus et l’extrémité de la queue huit écailles dont six plus grandes. La couleur de lorvet oxyrynque, ainsi nommé à cause de son museau pointu, est d’un brun obscur en dessus, et plus pâle en dessous. On voit à l'extrémité de la queue une plaque cornée, ovale et rousse, qui offre quelque analogie avec l'extrémité cornée et rousse du museau. 316 HISTOIRE L’'ORVET À BONG MUSEAU (1: Wsierr a décrit une espèce d’orvet sous le nom d’anguis rostratus, dans le tome III des Mémoires de la société des naturalistes de Berlin. Gmelin l’a ensuite appelé anguis nasutus, dans la treizième édition du Système de la nature. Enfin (1) Anguis rostratus , ex virescente niger , subtus, ad latera, capitis apice , caudæ fascié lat& et puncto ad apicem ceroceus ; roséro prominente ; caud& apice obtuso rigido, circà +. Series squamarum abdom. 218. — Series squam, subeaud. 12 - 230. Anguis rostratus, languafige, schuppenschlange. Weigel, Schrift. der Berlin, naturf. ges. tom. LIT, p. 190. — Anguis nasutus. Gmelin, Syst. nat. p. 1120. — Anguis crocotatus. Schneider, Hist. amph. fasc.2, p. 340. — Le long-nez. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12 , tom. IL, p. 283. — L’anguis long-nez. Latreille , Hist. nat. des rept. in-18, tom. IV, p. 228. DES ORVETS 31 Schneider, qui a observé l'individu décrit par Weigel, et un autre plus petit dans la collection de Bloch, l’a nommé anguis crocotalus. Cet ophidien est long d’un pied, et sa queue a elle seule les trois huitièmes d’un pouce. Le museau est prolongé, avec la mâchoire inférieure plus courte : la bouche est un peu fendue et dépourvue de dents: le corps a vingt rangées (sans doute lon- gitudinales ) d’écailles hexagones , toutes d'égale grandeur sur le dos comme sous le ventre. La queue est revêtue d’écailles très- petites à son extrémité, obtuse et roide. Les yeux sont situés sur le sommet de la tête, et non sur les côtés comme dans les atitres serpens. : _ La couleur est d’un noir verdâitre, avec le dessous, les flancs, le sommet de la tête, une large bande sur la queue et un point à son extrémité de couleur jaune. L'orvet à long museau habite dans la colonie hollandaise de Surinam, en Amé- rique. Schneider stone que le museau de cet orvet ressemble par sa forme à celle des orvets lombric et fascié. Il a reconnu que ._ 818 : HISTOIRE la langue est blanche et bifide , et en tâtant le palais il a senti une sorte d’aspérité; mais il n’a pas découvert des dents aux mâchoires de cet orvet n1 à celles du fascié. Cet orvet a des dimensions à peu près semblables à celles de l’orvet corallin ; mais ce dernier a le museau court, obtus, et arrondi en devant. DES ORVETS. 3i LORVETL MACULÉE Ch Davsenrox a fait connoître, d’aprè Linnæus et Gronovius, cette espèce d’orvet sous le nom dé miguel, qui lui est donné (1) Ænguis maculatus ; suprà luteo vel fusco cum serie geminé macularum separatarum lineis tribus atris ; fasciis éransversis , fuscis albisque in abdomine alternis ; caudé brevissimé =, =. Series squamarum. abdom. 204. — Series squam. subcaud, 12 -216 selon Linnæus. 00: —— 12 - 212 selon le même. —— 195. —— 5 - 198 selon Schneider, —— 195. —— 6 - 199 selon le même. 19. —— 7-202 selon Gronovius. ‘Anguis maculatus. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph. Frid. tom. Ï, p. 21, pl. xxr, fig. 5.— {dem. Gmelin, Syst. nat.-p. 1120. — Laurenti, Synops. rept. p. 72; n° 140. — Gronovius , Mus. tom. 11 ,p. 53 ,n° 5. — Idem. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2 , p. 328. — Sebz, Thés tom. If, plc) His. > :;'tom: TI, pl. Lui ; fig. 7. — Scheuchzer, Phys. sacr. pl. povi. — Ze miguel. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth.—ZJdem, Lacépèede, Hist. nat. des serp.in-12, tom. IT, p- 274 — L’orvet migrei, Latreille, Hist. nat, des reptiles, 520 HISTOIRE dans le Paraguai, et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique méridionale, si lon doit en croire le témoignage de Seba. | La tête est petite, lisse, couverte d’écailles imbriquées , avec ses yeux petits, ses narines à peine visibles, sa mâchoire supérieure plus alongée , et l’inférieure munie en des- sous d’un sillon longitudinal. Le corps cylin- drique est revêtu en dessous de deux cent à deux cent quatre rangées transversales d’écailles, et la queue obtuse n’en a que douze. La couleur jaune en dessus est di- visée par une ligne brune longitudinale, avec quarante - cinq lignes transversales un peu plus larges, ayant chacune quarante- cinq paires de taches jaunes. Gronovius rapporte à cet orvet décrit par Linnæus celui qu'il a reçu de Surinam, et qui a les caractères suivans. La tète de même grosseur que le corps el le cou, est un peu inclinée vers le museau, et couverte en dessus de plaques dont ceile du mulieu est in-18 , tom. IV, p. 222. — Anguis hepaticus. Lau- renti, Synops. rept. p.72, n° 150. — idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1125. — Anguis tessellatus. Laurenti , Synops. rept. p.72, n° 142. — Îdem. Gmelin , Syst. nat. p. 1125. #e triangulaire : | DES ORVETS. 321 triangulaire : cet auteur prétend que les narines, les yeux, les mâchoires, la langue, les dents et la forme du corps sont sem- blables à celles de l’orvet scytale. Les écailles - sont lisses, grandes, minces, luisantes, au nombre de cent quatre-vingt-quinze rangées sous le corps, et de sept doubles sous la queue. La couleur, variée d’un brun de foie et de blanc, forme sur le dos et sur chaque flanc une ligne couleur de foie, prolongée depuis la tête jusqu’à la queue, et l’on voit entre ces trois lignes, sur les flancs, des taches blanchâtres arrondies. Schneider a observé dans la collection de Bloch deux orvets maculés envoyés des Indes orientales : le premier a sous le ventre cent quatre-vingst-treize rangées iransver- sales de grandes écailles arrondies, et cinq seulement sous la queue; celles du dos et des flancs sont hexagones et plus petites. Les yeux sont petits; la langue est fendué ; les dents des deux mâchoires sont petites. Le dessus du corps est orné d’une double rangée de grandes taches carrées ou arron- dies, bleuâtres, séparées par des lignes lon- situdinales et transversales : les lignes trans- versales et bleuâtres du ventre sont tantôt Reptiles. Tome VII. X 822 H ESYTOWR E parallèles et tantôt alternes, plus larges qu'en dessus : le fond de la couleur est d’un blanc jaunâtre en dessous, et en dessus il est gris avec le bord des écailles d’un brun roux. La tête a neuf plaques, et sa mâchoire inférieure est un peu plus courte. Un autre individu avoit six rangées d’écailles sous la queue. Schneider a observé avec raison que l’an- guis hepaticus de Laurenti et de Gmelin, est le même animal que l’orvet maculé. 11 y a dans le museum d'histoire naturelle de Paris un individu long d’un pied, et dont la queue n’a que trois lignes. Dimensions de l’orvet maculé, selon Gronovius. pouc. ligu. Longueur, totale... .1.,. . 1.1.1 9 8 Lonsueur de la queue... 1... D. 42 Grosseur du museau . . 1.4.2...) 0 Aro Grosseur de la tête 27.10 00). ose Grosseur du corps derrière la tête . » 2 = Grosseur du milieu du corps. . . . ©» 4 ‘ Grosseur du corps pès l’anus . +. 0» 2 :. Grosseur de l’extrémité de la queue. oo» 17 Il faut aussi réunir à cet orvet l'arguis tessellatus de Laurenli, figuré par Seba Re... DES'OR VERS 335 tome I, planche c, fig. 2, et que Gmelin a décrit lui-même sous deux noms diftérens d’après Laurenti. Ce serpent, nommé par Seba serpent amphisbène oriental, a ses deux extrémités presque également grosses ; sa longueur ne paroît être que d’un pied au plus : selon lui on le trouve dans lInde, où il sert de nourriture aux grands pango- lins, mommés par les siamois diables de Tajova. | - de crois que l’orvet maculé habite dans les Indes orientales el non en Amérique, comme quelques auteurs l'ont cependant prétendu. | ; X 2 594 HISTOIRE L'ORVET.iR ÉDICUME, (0) L'orver réticulé a la tête très - petite , lésèrement arrondie, un peu aiguë en de- vant, couverte en dessus de grandes écailles polygones, avec la langue large et à peine fendue. Le corps est aussi gros que la tête, cylindrique, un peu aminci postérieure- ment, revêtu de petites écailles formant cent soixante-dix-sept rangées lransversales sous le ventre, et seulement trente - sept sous la queue, qui est plus mince. (1) Anguis reticulatus ; colore ex cinereo nigricante, squamarum disco albicante, abdomine ex fravo albi-. cante ; caud& obtusä = Series squamarum us 177. — Series squam. subcaud. 37 - 214 selon Gronovius. Anguis reticulatus. Lin.Syst. nat.— Idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1120.— Gronovius, Mus.tom. II, p.54, 9 7.— Laurenti, Synops. rept. p. 69, n° 128. — Scheuchzer , Phys. sacr. pl. ncoxzvu, fig. 4. — Idem. Schneider , Hist. amphib. iu-8°, fasc. 2, p. 325. — Le réseau. Daubenton, Dict. erpét. Encyc.méth.— dem: Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12,tom. II, p. 275. — Anguis réseau. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 223. DES ORVETS 325 La couleur du dos est d’un cendré noi- râtre, avec le milieu de ses écailles blanc, ce qui le fait paroître comme réticulé ; le ventre est d’un blanc jaunâtre. La queue fait la sixième partie de la longueur totale; qui est de huit pouces. Il habite à Surinam. Schneider a ajouté à cette description, publiée par Gronovius, les détails suivans qu'il a reconnus sur deux individus placés dans les collections de Bloch et de Lampi. Le corps est couvert d’écailles ovales, im- briquées , le dessus de la tête de plaques, la lèvre inférieure et le menton d’une grande plaque d’où partent des écailles ovales. La queue est presque aussi grosse que le corps, et obtuse. La couleur ést cendrée, avec la partie antérieure du dos couverte d'écailles bianchâtres en devant et brunes en arrière, et la partie postérieure du dos garnie d’autres écailles blanches en arrière, et brunes en devant et sur le rebord ; toutes ces écailles sont disposées sur six rangées. En examinaut avec soin les écailles, elles paroissent rudes au toucher, et parsemées de petites lignes saillantes plüs distinctes à leur jonction. On voit sur la partie anté- rieure de la tête une grande plaque trian- ps X 5 326 HISTOIRE gulaire où sont percées les narines, dans un sillon horisontal dirigé en arrière; et cette même plaque couvre en même tems presque la moitié dela lèvre ; il y a ensuite deux : plaques de moindre grandeur, puis une quatrième triangulaire, petite, entre deux autres plaques postérieures. Les dents de la mâchoire d'en bas sont assez grandes, écartées et coniques ; la mâchoire supérieure est plus alougée, avec son museau obtus et arrondi. a Cette espèce d’orvet, nommé le réseau par Daubenton , paroît être figurée dans l’ou- vrage de Scheuchzer, pl. pccxLviT, fig. 4. Cet animal est de couleur d’ocre sous le corps et à l'extrémité de la tête, avec les écailles dorsales d’un brun foncé , bordées d’une teinte ternie. # Dimensions de cette espèce , selon Gronovius. pou Hgn, Longueur totale + . . : nn. 17 08 Longueur de la queue "4% "2114 Longueur de la tête jusqu'aux coins de la bonche. . ... . . . . .. « », 2 Largeur de la tête dans le même He] EDATOILS MTS PS ete en Largeur du milieu du corps . + . » Largeur du corps à l'anus : + + + LD © COR DÉS! O'R VE TS. 327 L’ORVET COMMUN PC ARR G TL EG) PI LXXXVIL, fée. 2 ; pl. LXI, fig. 58 , 50. C'ssr. lespèce la plus commune et la plus jolie de tous les orvets connus : elle he brille pas par l'éclat et la variété de ses (1) Anguis fragilis ; subtetragonus, colore in abdo= mine et lateribas chalybeo, suprà albo subargenteo cum puncto nigro inter oculos et line&' longitudinali £enuissimé nieras 5 ae obtusé cb longitudine corporis.. |! :. | Series: squamarurm abdom. 155. — Séries squam. suboaud. 135 - 270 selon Linnæus. —— 144 0 —— 144 - 288 selon moi. ie fragilis. Lin. Syst. nat. — Faun. Suec. 2809: — Idem. Gmelin ; Syst. nat. p. r122.— Weigel, Abh: der hall. natnrf. ges. tom. I, p.50, n° 78. — Jdem. Laurenti, Synops. rept. p. 68, n° 135 ; p. 178, pl. v,: £g. 2. — Idem. Wulf, Ichthyol. cum amphib. resni borussici. — Anguis .eryx. Retzius, Faun. suec. — Schrank , Faun. boïga. — Cæociliæ vulsaris. Aldrov. Elist. serpent. 215. — Cœcilia. Gesner , Hist. nat. serpent. — Cæcilia Gesneri. Imperati, Natur. 916.24 Cæcilia typhlus, Ray, Synops:quadr, 280. — Typhlops,- X 4 328 HISTOIRE couleurs ; mais elle plait par leur simplicité; par la manière régulière dont le dos est orné , par la douceur de ses habitudes, par sa taille qui est moindre que celle des autres serpens, et par ses mouvemens presque sans ondulation et assez comparables à ceux des iules , qui semblent plutôt glisser que ramper. .L'orvet,commun habite dans toutes les parties de l’Europe ,en Russie , en Pologne, en Danemarck, en Suède , en Prusse, en Allemagne , en France et en Italie ; mais mais on ne le rencontre dans aucune contrée éæcilia , a blind-worm. Robert Sibbald, Scotia illustr. = Idem. Zool. Brit. tom. III ,p. 35, pl. xxv, n° 15. Orvet. Daubenton, Dict.erpét. Encyc. méth.— dem: Lacépède, Hist. nat. des sérpens ,in-12, tom. II, p. 255. — Anguis orvet. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -18 , tom. IV, p. 209, 374. — Anveau, anvoie, en Charñpagne. — Borone , aveugle , en Lor- raine. — Serpent de verre, dans d’autres parties de la. France.— Blind-sworm, en Angleterre. —Æazelworm, en Hollande.— Gripia , dans PArragon en Espagne: — Ormsla , ou koppar-orm , en Suède. — Van Läer, Traité des serpens du pays de Drente; Amsterdam, 1581 , p. 222, figure coloriée. — Introductio in zoclo- gium Arragoniæ ; p. 94 — Dufay, Mémoires et observations sur diverses parties de l’histoire natu- xelle; Paris, 1783 , p.6b. DES ON V'AMS. 32q de l'Afrique ; quoique plusieurs naturalistes J'aient cependant écrit. Il a beaucoup de ressemblance avec le seps quadrupède tridactyle par sa forme, _ses écailles, ses proportions, et la disposi- tion de ses couleurs, ou du moins, il en diffère peu par ce dernier caractère, et il n'appartient pas au même genre, car il est pourvu de pattes ; il rampe d’ailleurs par un mécanisme pareil , les pattes ne servant aux seps que pour se tenir en équilibre sur le sol. L'orvet est long, mince, presque d’égale grosseur par-tout, un peu plus aminci postérieurement jusqu’à l’extrémité de la queue, qui est obtuse. La tête de Porvet fragile n’est pas revêtue de neuf plaques disposées sur quatre rangs, comme l’a écrit Lacépède ; elle en a un plus grand nombre; car jen ai compté treize petites, carrées ou rhomboïdales, y compris celles des narines, depuis le bout du museau jusqu’à la grande plaque entre les yeux : on voit six plaques sus - orbitaires , imbriquées, et placées sur deux rangs obliques : derrière chaque œil en dessus il y a deux petites plaques carrées, et quatre autres grandes sur la partie posté- rieure de la tête. J'ai aussi compté neuf plaques sur chaque côté des lèvres, et neuf 2360. : H lMS/TOTREÆE écailles sur le bord de chaque paupière in- férieure. La tête est courte , amincie en devant , un peu plus étroite qué le corps, avec ses yeux latéraux, munis d’une pau- pière inférieure ; ses narines ouvertes conire le museau, qui est légèrement obtus ; sa bouche étroite et fendue au-delà des yeux; sa langue courte et comme échancrée en croissant ; ses dents petites, aiguës , cour- bées en arrière, et disposées sur ses branches marginales , qui ne peuvent pas s’écarter une de l'autre. Ce dernier caractère et Fabsence des branches palatales donnent à Porvet quelque analogie avec les sauriens , ét doivent servir à l’éloigner de lerpéton: que J'ai décrit dans cet ouvrage. Les yeux de Vorvet ne sont pas tellement petits qu'on ne puisse les distinguer ; ils ont une ligne de diamètre, et sont très - brillans lorsque l'animal est en vie. . Nous avons déjà observé plusieurs espèces parmi les couleuvres dont le corps est alongé , tétragone ; mais cette forme ne leur est pas particulière; elle est également propre à l’orvet fragile : on peut le comparer à un solide mince , long, presqu’à quatre faces, \dont la supérieure seroit entièrement d’un lanc uniforme, luisant et argenté ; les DES ORVETS. 531 côtés et le dessous d’une couleur plombée, luisante , très-foncée, principalement contre la bande blanche , ou d’une couleur d'acier poli. On voit un point noir entre les yeux sur le front , et une autre tache noire , oblongue, sur la partie postérieure de la tête, d’où part un filet noir très-étroit qui sépare la bande dorsale en deux parties égales , et qui se prolonge jusqu’au bout de la queue. Les écailles sont très-petites, arrondies, im- briquées, disposées sur vingt-deux rangées longitudinales , un peu plus grandes sous le ventre, et les écailles plombées sont bor- dées d’une teinte légèrement cendrée qu’on ne peut apercevoir que lorsqu'on regarde l'animal de très - près. L’anus est simple, trausversal, demi- circulaire et garni d’é- cailles imbriquées semblables à celles du ventre. : ; L'orvet fragile paroît avoir ordinairement ün nombre égal de rangées transversales d'écailles sous le corps et sous la queue, quoique celle-ci soit ordinairement un peu plus longue. Linnæus en a compté cent trente-cinq sous le corps et autant sous la queue ; j'en ai observé cent quarante-quatre sous l’un et autant sous l’autre. Cet anunal parvient ordinairement à huit 332 H EST" R E ou dix pouces de longueur totale , rarement à un pied et demi, et jamais à'trois pieds comme plusieurs naturalistes l’ont cependant prétendu ; j'en 21 observé jusqu'à présent. onze individus , dont trois sont placés dans ma collection. On le trouve quelquefois aux environs de Paris, sous les pierres ; parmi les herbes et les mousses , sous lécorce d'arbres morts. Lorsqu'on le prend, il se roidit avec une telle force , selon Laurenti, qu'il se casse quelquefois en deux morceaux, et ses parties séparées continuent à se mou- voir encore pendant plusieurs heures. Il est tellement doux qu'il ne cherche jamais à mordre ; ses dents ne peuvent percer Îla peau , et si l’on parvient , par adresse, à hi faire mordre la chair écorchée d’un petit oiseau et à l’imprégner de sa salive, il n’en résulte aucun symptôme de poison. L'orvet se creuse des trous profonds de trois à quatre pieds environ dans la terre, y forme divers circuits et plusieurs issues à l’aide de sôn museau. Il s’y cache pendant la pluie, durant une partie du jour et de la nüit, lorsqu'il est poursuivi par quelque énnemi, ou pendant les grandes gelées de Fhyver. Un observateur très - digne de foi a même prétendu qu'il perce quelquefois DES ORVETS. 333 la neige qui couvre son trou , pour élever sa tête au dessus , afin de respirer Pair ex- térieur. | Il paroît capable de supporter le froid plus aisément que la plnpart des autres ophi- diens ; car non seulement on le rencontre au nord de l’Europe à des latitudes très- froides, mais il sort aussi de son engourdisse- ment dès les premières chaleurs, ou lorsque les grandes gelées ont cessé. Le mâle et la femelle s’accouplent comme les autres ophi- diens, en s’entortillant l’un autour de Pautre, et restent ainsi serrés étroitement pendant une heure et demie environ. La femelle étant ovovivipare, les pelits naissent tout formés au bout de six semaines à peu prés, etils sont alors longs de dix-huit à vingst-une lignes , ou même de deux pouces, selon Van Lier. Une femelle ne met bas que six à douze serpentaux , et sa fécondité paroît propor- tionnée en quelque sorte à la grandeur de sa taille et à la chaleur du climat. On a vu dans le midi de la France des orvets faire leurs petits au printems , et d’autres en automne ; ce qui sembleroit indiquer qu’une femelle peut mettre bas deux fois par an. Dufay assure , dans ses Mémoires sur 354 HISTOIRE histoire naturelle , qu’il a vu sortir de la bouche d’une femelle morte un jeune orvet dont le ventre étoit marqué de deux lignes blanches, de même que celui d'un autre jeune qu'il retira du corps de cette mère, qui n’avoit pas de lignes semblables en dessous. L'orvet commun quitte sa vieille peau vers le milieu du mois de juillet. On a beau- coup exagéré sa voracité ; Car on a pré- iendu qu'il peut avaler des grenouilles , des crapauds et des petits rats ; sa bouche, très- étroite , ne lui permet de se nourrir que de petits insectes, de mouckherons, de vermisseaux et de vers de terre. Lacépède rapporte qu’un de ses correspondans , Sept- Fontaines , trouva dans le corps d’un orvet un lombric long de six pouces, gros comme un tuyau de plume , et qui se mit à ramper dès qu'il fut mis au dehors. Je me souviens d’avoir fait la même découverte relativement à une chenille du sphinx du ülleul, que je retirai vivante du corps d’une grenouille rousse (rana temporaria). L’orvet en cap- tivité refuse avec obstination , comme la plupart des autres serpens , de prendre quelque nourriture , à moins qu'on ne puisse parvenir à l’apprivoiser. J'ai gardé, il y a plusieurs années , un orvet qui mourut DES ORVETS. 335 au bout de deux mois et demi, après avoir refusé constamment toute nourriture. Cet innocent reptile a un grand nombre d’en- nemis ; il devient la proie de plusieurs oi- seaux , entre autres des poules, des canards, des oies et des cigognes : les hérissons , les couleuvres, les. grenouilles et les gros cra- pauds le mangent aussi. Dimensions de l’orvet fragile , selon moz. pouc. lign. Ponraeur iotale. 2.0." 3 12 Longueur de la tête. Ro nee. D) ON Largeur de la tête aux narines. el Largeur de la tête derrière les yeux » 2 Longueur du corps.ssl). fau 45050 » be pis Largeur du. corps à son milieu . .« » 2 À Largeur du corps à l'anus... 3» 1 2 + Pongueur de la queue... . . . . 4) 9 Largeur de la queue à son milieu. » 2 Largeur de la queue à son extré- HAMG LME PeC USR SE TE EE Première variété. ORVET FRAGILE : à dos roussâtre , avec une seule ligne noire sur le milieu du dos, et le bord des écailles d’un cendré rous- sâtre sur un fond plombé. Cette variété: est rare en France: je ne lai vue qu’une seule fois aux environs de 346 HISTOIRE Beauvais, dans un chemin : elle a été figurée par Van Lier, dans son ouvrage sur les serpens du pays de Drente, publié à Amster- dam , en 1781. Seconde variété. ORVET FRAGILE: à dos roussâtre , avec une double figne noire sur le milieu du dos. Schneider et plusieurs autres naturalistes ont décrit celle-ci comme le type de l'espèce. | Troisième varieté. ORVET FRAGILE ‘ayant toutes ses écailles bordées de roux, luisantes et comme dorées, avec deux lignes parallèles et longitudi- nales, brunes sur le dos. C’est à celte variété qu'il faut rapporter l’orvet décrit et figuré par Laurenti, dans son ouvrage sur les reptiles. On la trouve en Allemagne. Meyer a représenté, sur la planche xcr du tome premier de son ouvrage, le sque- lette de l’orvet commun ; il lui a compté trois vertèbres collaires , soixante - deux dorsales , et soixante - trois caudales. I’a- nimal a la faculté, selon Sept-Fontaines , de tenir quelquefois tout son corps redressé verticalement , en roulant sa queue en plu- sieurs tours de spirale. L'ORVET DES ORVETS 357 L'ORVET ÉEXX OU Eds Lrs éryx forment un genre particulier, et sont remarquables par une rangée d’écailles plus grandes sous le corps et la queue; il paroît qu’on ne doit pas placer parmi eux (1) Anguis eryx ; suprà griseo fuscescens cum lineis éribus nigris longitudinalibus in' dorso et lateribus; subtüs plumbeus ; cuudä longiore. | Squamis abd. 126. — Squam. subcaud. 136 - 262. 120: sr 107 107 Anguis eryx. Lin. Syst. nat. — Î[dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1121. — Gronovius, Mus. tom. IT, p.35, n° 9. — Zocphyl. n° 87.— Idem. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2, p.515. =. noirs longicaudus. Lau- renti, Synops. rept. p. 60, n° 130. — Seba, Thes, tom. IL, pl. xx1, fig. 4 ? — D). Schene, manuscrit. — Pont Tour in Scotiland , 1569, FR — Zool. Brit. tom. IT, p. 55, — Anguis dorso trilineato, Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 25 ,n° 4 — Eryx. Daubenton, Dict. erpêt. encycl. mêth. — Idem. Lacéptde, she nat. des serp. in-12, tom. Il, p. 265. — Anguis eryx. Latreille , Hist. nat. des reptiles , in-18, tom, IV, p. 216. — Aberdeen , dans VAberdeen. — Slire, en Angleterre. | Reptiles. Toux VII ra 338 HISTOIRE le pelit reptile nommé anguis eryx par plu- sieurs naturalistes, d’après Gronovius ; c’est un orvet cendré en dessus, muni de trois lignes noires prolongées depuis la tête jus- qu'à l'extrémité de la queue, avec le dessous bleuâtre ou plombé , garni de cent vingt-six rangées d’écailles sous le ventre, et de cent trente-six sous la queue. Gronovius a ob- servé deux pelits trous, non compris ceux des narines; et il a comparé ce petit animal avec celui représenté par Seba, tom. II, pl. xxI, Big. 4, et rapporté par Linnæus à l’éryx pintade. Laurenti a indiqué ce ser- pent sous le nom d'orvet à longue queue, et il n’a pas cité Gronovius, quoiqu'il n'ait fait usage que de sa description; aussi Gme- lin a-t-il rapporté par erreur cet orvet à léryx pintade. La patrie de cette espèce ne paroît pas être bien connue; car on l’a d’abord cru de Surinam , et ensuite il a été trouvé par le docteur Schene en Angleterre. Suivant ce dernier auteur, l'orvet éryx a, cent vingt écailles sous le corps, et cent trente-sept sous la queue. Selon Pennant, il est long de quinze pouces, de couleur bleuñtre, marqué de petiles taches blanches disposées irrégulièrement sous le ventre, avec le dos DÉS ORVETS. 339 et tout le reste d’un brun grisâtre, rehaussé de trois lignes longitudinales noires. Retzius, dans sa Fauna suecica, rapporte que léryx est d’un rouge de brique pâle, avec les flancs cuivreux, et trois lignes noires dont une sur le milieu du dos; la longueur totale est d’un pied un pouce, et la queue occupe elle seule sept pouces de cetie di- mension. Îl prétend que cet orvet n’est pas le même que l’orvet fragile (anguis fra- gilis), auquel il ne donne que six à huit pouces; selon cet auteur on le trouve en Suède et en France. Je crois au contraire que Retzius a pris l’orvet fragile pour l’éryx, et que celui qu’il rapporte à l’orvet fragile est une espèce nouvelle, entièrement cui- vreuse, que j'ai observée deux fois en France il y a quelques années, mais que je n’ai pu décrire, parce qu’elle n’est pas placée dans les diverses collections que j'ai examinées. Il est possible que lorvet cuivreux soit figuré dans l'Histoire naturelle des serpens, par Lacépède, in-12, tom. IE, pl. vx, fig. 1. 540 HISTOIRE L’'ORVET MAMILLAIRE (1). Cecre espèce nouvelle a été figurée par Russel dans son ouvrage sur les serpens du Coromandel, pl. xziv ; il paroît soupcçonner qu’elle est semblable à l’orvet scytale décrit par Linnæus, qui habite dans l'Amérique méridionale , principalement à Surinam, et qui est placé dans ma collection et dans celle de Levaillant. L’orvet scytale est fascié de brun ou de noir sur un fond blanc; tandis que celui-ci est noir, fascié de blanc; d’ailleurs la forme singulière de sa queue, qui est ronde et comme mamelonnée à son extrémité, doit servir sur-tout à le dis- tinguer de l’orvet scytale. Les indiens le nomment fatta-pam. La tête est à peine (1) Anguis mamilluris ; niger cum fascis latera- libus et transversis albis circà Go plerumque insuper coalitis ; caudé crassiore , apice rotundo mamillato , ferè =. Series squam. abd....—Series squam. subcaud, ... Tatta-pam. Russel, Hist. nat. of Indian et Corom, serpents , p.49, n° 44, pl. xLIv. DE S RIVES. 841 plus large que le cou, petite, arrondie, ob- tuse, couverte d’une paire de plaques na- sales triangulaires, d’une paire sermbiable et plus petite au dessus, de deux plaques sur les yeux, d’une autre hexagone intermé- diaire , de deux autres grandes postérieurés, et déère elles de trois petites. La bouche n’est pas grande , avec ses mâ- choires presque d’égale longueur, garnies sur leurs branches marginales et palatales de petites dents pointues et courbées en arrière. Les yeux sont situés latéralement. Le cou est cylindrique , lisse et couvert d’écailles ovalés, pelites, imbriquées. Le sommet du dos est un peu caréné, avec ses côtés légèrement inclinés. Le ventre est arrondi, et revêtu , ainsi que le dos el la queue , de petites écailles orbiculaires, ser- rées les unes contre les autres, et non im- briquées. La queue, d’abord aplatie de chaque côté, est ensuite arrondie à son extrémité et munie d’une petite pointe; ce qui lui donne un peu la forme d’un mame- lon : elle est un peu plus grosse que la têle et le corps. La tèle est noire, ainsi que le corps et la queué, avec cinquante-huit taches trans- versales coniques, d’un blanc jaunâtre sur V3 342 HISTOIRE les côtés, et réunies ensemble dessus le mi- lieu, principalement sur le cou et la queue. Dimensions principales de cet orvet, selon Russel. ” pieds. pouc. lign. Lonsreupiotale Lise à RUES AN S1700S Circonférence du cou . . . . .« . » » 9 Circonférence de la queue . . + .« » x 3 Longueur de la queue. . . +. . » 2.» Ce serpent a été trouvé sur le rivage de la mer au Vizagapatam , en août 1788. Il étoit trés-alerte dans ses mouvemens, mais il ne paroissoit nullement disposé à mordre. Russel l'ayant placé dans un vase rempli d’eau de mer pour tenter avec lui quelques expériences, il mourut au bout de plusieurs minutes. DÉS ORVEÉTS. 3: L’'ORVET A'SEPT STRIES O x doit la connoissance de cet orvet à Schneider, qui en a observé un individu dans la collection de Lampi. Il est couleur de paille, et revêtu d’écailles rondes, toutes marquées d’un point brun noirâtre; ce qui forme sept lignes ou stries longitudinales ; on voit en outre sur chaque flanc une autre ligne presque effacée. La queue, plus épaisse que la têle, est revêtue en dessous de près de douze rangées transversales d’écaiiles, et terminée par un piquant oblus. La tête, 2 (1) Anguis septemstriatus ; dorso stramineo squamis fusco punctatis et septem lineas formantibus, et alter& line in utroque latere evanidé ; caudä crassicre, brevi aculeo obtuso terminatä.... Series squamarum abdom...., —, Series squam. subcaud, 12 - .... Anguis septemstriatus. Schneider , Hist. amphib, fasc, 2, p. 341. Ÿ 4 844 HISTOIRE. revétue en devant de trois plaques, dont celle du milieu; trés-grande, ressembloit par sa forme à celle des orvets fascié et à long museau: sur chacure des deux petites pla- ques est placée l'ouverture de la narine. _Schnerler 1f'a pas indiqué le nombré des rangées d’écailies sous le corps ,.et n’a pu savoir dans quelle partie de la terre habite cet orvet: DES ORVETS. 345 L'ORVET CENDRÉ G) ScHneinee a observé dans la collection de Rebelt, à Berlin, un orvet assez voisin du fascié, et qui étoit conservé sec. Il avoit un pied six pouces de longueur. La queue épaisse étoit munie au milieu dé son extré- mité d'un piquant : l'anus étoit plus écarté de cetle extrémité de la queue que dans le fascié: et la plaque ronde, située sur le milieu du front, étoit aussi plus grande. L'auteur, d’après lequel je publie cette des- cription, prétend que l'animal sec avoit une couleur cendrée; mais il'est possible qué cette couleur ne provint que d’une altéra- tion et de la dessication. On doit regretter qu’il n'ait pas indiqué le nombre des ran- gées transversales d’écailes sous lé corps ét la queue. + 3) YA DR NO ROUES CL 1 } (1) Anguiïs cinereus ; colore cinereo ; caud& crassioré ét aculeo in apicis medio terminctà.... Series squam. abd... — Series squam. subcaud. .. Anguis cinereus. Schneider , Hist. amphib. fase. 2; pag. 547. | 346 HISTOIRE VINGTIÈME GENRE. OPHISAURE; ophisaurus. Corps un peu épais, cylindrique, oblong, muni sur chaque côté du ventre d'un ph longitudinal ou sillon creux ; queue longue, cylindrique et prolongée en pointe mince. Des plaques lisses, peu nombreuses (neuf environ) sur la tête; des paupières ;' des oreilles externes; la langue extensible, élar- gie, échancrée en forme de croissant à son extrémité. Des écailles carrées, disposées sur des rangées longitudinales, et qui peuvent aussi paroître transversales. Anus simple et transversal. Des dents aiguës et petites à chaque mä- choires; pas de branches palatales, ni de crochets venimeux. Le nom que j'emploie, pour désigner ce nouveau. genre, indique évidemment qu'il doit renfermer des reptiles intermédiaires entre les serpens et les sauriens. En effet il résulte dés travaux de plusieurs naturalistes modernes que les reptiles dont ce genre est Ca DES OPHISAURES. 347 formé, sont sans pattes comme les serpens, et qu'ils tiennent cependant aux sauriens par plusieurs autres caractères. Mon col- lègue Latreille, dans les Additions qui ter- minent le quatrième volume de son Histoire naturelle des reptiles (pag. 374), annonce avec raison que l’anguis ventralis Lin. ne diffère essentiellement des seps que par le défaut de pattes, et il fonde cetie opinion sur les caractères suivans, qui sont propres aux sauriens : 1° Les deux mâchoires de Vanguis ventralis ne sont munies que d'un rang de petites dents, et elles ont leurs arcs osseux exactement liés l’un à l’autre en de- vant ; 2° la langue, quoique beaucoup plus épaisse vers sa naissance, w'offre pas ce four- reau, cette gaine qu'on remarque dans les ophidiens; 5° les ouvertures des oreilles sont très- apparentes; 4° enfin on peut ajouter que les sillons creux et latéraux des flancs de l’arniguis. ventralis se retrouvent dans les chalcides. Les observations de Schneider sur Vorganisation générale des orveis et sur leur structure intérieure établissent encore une nouvelle analogie avec les sauriens, sur- tout si l’on considère que les ophisaures sont encore plus rapprochés d’eux par leur forme exiérieure que les véritables orvets. » 548 HISTOIRE Schneider assure que leurs viscères res= semblent à ceux des lézards; qu'ils ont un double poumon, des intestins un peu roulés, un ovaire double et même des rudimens de sternum et de bassin. Les orvets et les ophi- saures différent encore des ophidiens, parce qu’ils ont des paupières comme les sauriens. D'après ces considérations il ne faut donc pas être surpris que Grey, Schueider eb d'autres naturalistes modernes aient placé l'anguis ventralis parmi les sauriens, quoi- qu'il soit dépourvu de pattes. Cette opinion n'est pas aussi dépourvue de vraisemblance qu'on pourroit le croire; car nous avons vu parmi les sauriens des espèces qui sont mu- nies de pattes tellement courtes et foibles, qu’elles deviennent des organes réellement superflus pour ces animaux; tels sont les seps et les chalcides; j'ai donc été forcé de recourir à des caractères plus essentiels pour séparer ces sauriens en deux genres; et je n'ai eu recours aux pattes, à leur position et au nombre des doigts que pour distinguer les espèces. Les chalcides diffèrent principa- lement des seps, parce qu'ils ont un sillon creux sur les côtés du corps, de même que l'anguis ventralis : d'ailleurs on seroit obligé; si l’on n’avoit recours qu’au nombre et à la La DES OPHISAURÉS. 349 position des pattes dans les seps et les chal- cides , de faire presque autant de genres qu'il y a d'espèces : savoir, un genre des seps quadrupèdes, un des chalcides quadru- pèdes, un des seps bipédes à pieds anté- rieurs, un des chalcides bipèdes à pieds antérieurs, un des seps bipèdes à pieds pos- térieurs, et enfin un autre des chalcides bipèdes à pieds postérieurs. II résulte donc de ces considérations que, dans une classi- fication naturelle des animaux, il est néces- saire d'établir les genres sur les caractères les plus tranchés, et non sur un seul exclu- sivement à tout autre. Je crois donc que Bosc, dont je connois d’ailleurs l’excellente manière de voir et de juger en histoire na- turelle , n’a sans doute prétendu parler que d'une méthode purement systématique et artificielle , mais non d’une classification naïurelle fondée en même tems sur l’orga- nisation extérieure et intérieure des reptiles, lorsqu'il a prétendu, dans le Dictionnaire d'histoire naturelle récemment publié par Déterville, qu'on ne peut, dans une bonne méthode erpétologique, réunir dans un même genre , comme je l'ai fait, des espèces - à quatre et à deux pieds. Que penseroit-il Al à plus forte raison d’une méthode qui com- . 350 HISTOIRE prendroit, parmi les sauriens, les orvets ou du moins les ophisaures, quoiqu'’ils soient dépourvus de pieds? [L'opinion de Grey, de Schneider, de Latreille et d’autres savans naturalistes est maintenant en suspens sur cet objet. Schneider a mêmie placé l’anguis veniralis d’abord parmi ses chamæsaures, ensuite dans le genre des orvets ; et quoique je sois, comme tous ces auteurs, dans lin- décision, je crois cependant devoir provi- soirement adopter l’opinion de Linnæus, de Gimelin , de Catesby , de Lacépède, etc., en laissant les ophisaures dans l’ordre des ophi- diens à cause de leur corps dépourvu de pattes, et sur-tout à cause de leur double verge garnie d’aspérités. Les ophisaures sont des animaux qui ne vivent que dans le nouveau continent, et dont la queue est tellement fragile qu’elle se casse dès qu’on la touche avec une ba- guette ; aussi sont-ils nommés serpens de verre par les français, ou glass-snake par les anglo-américains. Ils paroissent recher- cher les Lieux déserts et sablonneux et lin- térieur des grands bois, où ils se nourrissent d'insectes, de moucherons, de vers et d’au- tres petits animaux. Il existe sans doute plusieurs espèces # DES OPHISAURES. 351 d'ophisaures; car , indépendamment de celui de l'Amérique septentrionale, que Bosc a décrit deux fois, dans le Dictionnaire que j'ai cité précédemment, sous les noms d’an- guis ventral et d'anguis lamproie , il paroiît qu’il y a dans l'Amérique méridionale , vers la colonie de Surinam , un autre serpent de verre qui est innocent, quoique très-re- douté, et dont personne n’a publié jusqu’à ce jour la description. 55 HISTOIRE Le L’OPHISAURE VENTRAL () PL, LXXX VII ; “ LXI, fig. 4o ek 4x. Crer ophidien est entièrement cylindrique, un peu plus gros en devant, et il s’amincit ensuite insensiblement jusqu’au bout de à a LS (1) Ophisaurus ventralis ; suprà fuscus striis qua- guordecim nigris ,punctoque gemino ex flavo viridi in utrâque squamdä ; subtus fravescente albidus ; caud& aeut& , duplo longiore. Series squamarum abdom. 127. — Series square subeaud. 225 - 350 selon Linnæus. 240 - 360 selon Bosc. - 120. 122. —— 256 - 580 selon moi. Anguis ventralis. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin , Syst. nat. p. 1122. — Îdem. Schneider , Hist. amphib. fase. 2 , p. 342. — Chämæsaura ventralis. Schneider, Hist. amphib. fase. 2 , p.215. — Gray, Trans. Phyl. — Cæcilia maculata. Catesby, Hist. Carol. pl. Lrx.— Glass-snake, des anglo-américains.— Serpent de verre, des français. — Bartram, Voyage en Caroline. — Le jaune et brun. Daubenton , Dict. erpét. Encyc. méth. — [dem. Tiacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p. 276. — L’anguis jaune et brun. Tatreïlle , Hist. nat. des reptiles, in - 18, tom. IV, p. 223. — Anguis ventral, anguis lamproie. Bosc, Dict. d’hist. nat. édit..de Déterville, tom.T, p. 4ro et 4x1. la DES OPHISAURES. 555 la queue. La tête est assez semblable à celle de la plupart des scinques, et la disposition de ses couleurs lui donne quelqu’analogie avec le scinque ocellé que j’ai figuré tom. IV, pl. LVI de cet ouvrage. J’ai observé sept individus de cette espèce dans diverses collections, et 1lsm'ont toujours offert la même disposition dans les couleurs, les écailles et les: proportions. Il y a sur le dos et sur la queue quatorze rangées lon- gitudinales d’écailles rhomboïdales, presque carrées ; mais sous le ventre on voit douze autres rangées longitudinales d’écailles lisses, plus ou moins régulièrement hexagones, et formant cent vingt à cent vingt-sept rangées transversales semblables à des anneaux. Sous la queue on voit des écailles pareilles à celles du ventre, et placées sur deux cent cinquante- huit anneaux. J'ai compté vingt-cinq pla- ques dont une grande rostrale autour de la mächoire supérieure, et vinst-trois autour de linférieure. L’anus demi-circulaire est couvert en devant par sept écailles. La couleur de ce reptile est d’un brun ou noir bleuâtre en dessus, avec les côtés de la têle et du cou variés et pointillés de noir ; de plus, toutes les écailles dessus le Reptiles. Tome VII. 7 354 HISTOIRE corps et la queue sont marquées de deux points d’un verd clair ou jaunâtre. Dimensions de cetie espèce , selon moi. pieds. pouc. ligm Lonsueur'iotie/5tere vo: D SMITE Longueur de la tête. . . . . . » » IO Largeur de la tête au museau . » » 2 ‘Largeur de la tête aux yeux. » » 4 Barseurde con... . "NDS Distance du museau au coin de | IRboucher 2 RES Se RP De EEE Distance du coin de la bouche à doreilles 1 2 ini NE PRES Distance de l'oreille au sillon croix, des flancs: "dre us Jar CON G Longueur du museau à l’anus . » 6 Longueurdu Corps:.. . : + D: 7, 6 Larreur dCOpps. . 2 te 2.0 ee 20 DDR Fonsutur dé lqueue + “107 Largeur de la queue à l’anus . D» 5 EG Largeur de la queue à son milieu » « 4 On trouve aux Etats - Unis d'Amérique des serpens de verre longs de deux pieds et demi, sur neuf lignes environ de dia- mètre. Ces animaux ne sont nullement dan- gereux , et leur queue très-fragile, jointe à leur couleur d’un verd bleuâtre et commé Vitrée en dessus, leur a mérité le surnom DES OPHISAURES. 365 qu'ils portent dans ce pays. Le peuple croit en Amérique que les parties dau corps et de la queue du serpent de verre, séparées l’une de l’autre, se recherchent d’elles-mêmes, se rapprochent et se rejoignent : mais cette opinion est aussi invraisemiblable que la fable imaginée par les poëtes anciens sur l'hydre de Lerne, dont les têtes, au nombre de sept, repoussoient à mesure qu'on les coupoit. Lorsqu'il se croit en süreté, :l cherche les insectes parmi les herbes, ou quelquefois il les guette en s’entortillant autour des arbustes et des tiges des plantes. Catesby l’a figuré à la planche x1x de son ouvrage sur l'Histoire naturelle de la Caroline , sous le nom de cécilie tachetée ( cæcilia maculata.) Daubenton l’a appelé le jaune et brun, à cause de ses couleurs, et cette dénomination a été adoptée par Lacépède et par Latreille ; cependant lépi- thète de ventralis, employée par Linnæus, sert mieux à distinguer ce serpent de tous les autres, et elle semble indiquer que le ventre est séparé du dos par un sillon creux, lequel s'étend jusqu'à l'anus où il disparoît. Bosc vient de publier, dans le Dictionnaire d'histoire naturelle , édition de Déterville, la description de cet ophisaure sous le nom Zi 2 996 HISTOTRE d’anguis ventral : 1] dit lavoir souvent trouvé en Caroline, et qu'il est très-innocent, quoi- qu'il soit regardé comme dangereux ; il ajoute que ses mœurs sont parfaitement semblables à célles de l’orvet commun. Ce même natu- raliste a décrit ensuite, dans le même ou- vrage, sous le nom d’anguis lamproie (anguis petromizalus ), un jeune individu long de seize pouces et large de quatre lignes; il n'offre d'autre différence d'avec celui que je viens de décrire que parce qu'il est d’un verd foncé au dessus, avec les points noirs du cou, prolongés sur deux rangées sur les flancs ; quant aux douze stries élevées, peu distinctes, placées sur son dos, je les ai remarquées également à tous les ophisaures. DES PELAMIDES. 557 VINGT-UNIÈME GENRE. PÉLAMIDE; pelamis. Lr corps long, légèrement cylindrique ; terminé par une queue aplatie, obtuse; l’un et l’autre entièrement revêtus de petites écailles très-nombreuses, sans grandes écailles en dessous. De grandes plaques peu nom- breuses (neufenviron) dessus la tête. Langue courte, épaisse, échancrée. Anus simple et sans ergots. Dents aiguës ; pas de crochets venimeux. Les animaux qui sont placés dans ce genre ont , ainsi que les couleuvres hydre , pytho- nisse et les platures, l'habitude singulière de vivre dans l’eau ; aussi le connoît-on dans quelques endroits de l’Inde sous le nom de serpent d’eau, qui est aussi donné à plu- sieurs espèces de murènes : on doit sans doute être bien surpris de savoir que ces serpens vivent dans la mer, principale- ment la pélamide bicolore, ainsi que le nom générique semble l’indiquer; mais on sera aussi également étonné d’apprerdre que les 7 fi À 356 HISTOIRE pélamides paroissent avoir été connues des anciens ainsi que les hydrophis, qui n’en diffèrent que parce qu'ils oni des crochets venimeux. On trouve, suivant Elien (16. 8.), des hydres à queue plate dans la mer des Indes, et d’autres grands hydres dans les marais; et ce genre d'animaux marins à, dit-1}, des dents très-aiguës qui paroissent être venimeuses. Ctesias rapporte ( 16. 45.) ue les serpens du fleuve d’Argada, dans la province de Sittacène, sont noirs, avec leur tête blanche, longs de quatre coudées, et qu'ils se tiennent cachés au fond des eaux pendant le jour, tandis que pendant la nuit ils s'avancent contre les personnes qui na- gent ou qui javent du linge, afin de leur donner la mort par leur morsure(1). Arrien, dans le Périple de ia mer Erythée, main- tenant la mer Rouge, fait mention des pélamides dans trois articles différens. Les pilotes, dit-il, reconnoissent qu'ils appro- chent de l'embouchure du fleuve Sinthe lorsqu'ils aperçoivent quelques couleuvres (1) Mare indicum gignit hydros planis caudis, etiam paludes hydres MmaxinoS : genus tamen hoc marina serralos magis dentes quam morsum venen@ltum habere videtur. Ælianus, H, À. 16, 8. — DES PELAMIDES. 559. nager au devant d’eux : ils appellent ces couleuvres graas. Le voisinage du fleuve Borake et des sept îles adjacentes est aussi indiqué , parce qu’on découvre d’abord de grandes couleuvres noires, et dans les régions suivantes on voit ensuite d’autres couleuvres de moindre taille, d’une couleur verte et dorée. Enfin, dans le troisième paragraphe il prétend que des couleuvres noires, aux yeux rouges, à têle de dragon et moins grandes, annoncent que l’on approche des côtes (1). | Ces premiers détails ne peuvent se rap- porter qu’à des serpens; car les murènes et les lamproies étoient bien connues des anciens. Les serpens noirs , à tête blañche et veni- meux , cités par Ciésias, ainsi que les hydres des marais quise nourrissent de grenouilles, selon Élien, doivent sans doute être des hydrophis à crochels venimeux; et les hydres marins de ce dermer auteur, de même que les couleuvres graas de la mer Rouge se- roient alors des pélan:ides. On peut ensuite ranger parmi les animaux fabuleux les hydres et les enhydrides dont Pline fait (1) Arrianus, Opera, edit, Hudsoni, p. 22,25 et 5x, 4 4 360 HISTOIRE mention dans plusieurs passages de ses ou= vrages, et qui effrayèrent Onésicrite lors- qu'il naviguoit avec Néarque dans le golfe Persique, à cause de leur longueur de vingt coudées (1). Les serpens, selon Aristote, sont presque tous terrestres, et quelques-uns sont aquatiques et vivent dans les eaux douces. Il existe aussi des serpens marins qui ne diffè- rent des terrestres que par leur tête assez semblable à celle du congre. Les espèces de serpens marins sont nombreuses et de diffé- rentes couleurs; ils vivent dans les goufres profonds de la mer (2). Il seroit possible de réunir à ces renseignemens, consignés dans l'ouvrage de Schneider (3), d’autres cita- tions des ouvrages d'Hérodote, de Xéno- phon, de Lucain, elc. sur les hydres cu serpens marins; mais comme elles ne pour- roient offrir aucun éclaircissement avanta- geux, je vais donner la description des serpens placés dans le genre des pélamides, et qui vivent dans la mer des Indes et jusques dans l’océan Pacifñqaue. (1) Pline, Hist. nat. lib. 6 , sect. 26. (2) Aristote , Opera , H. A.2 , 14. (3) Schneider, Hist. amphib. fase, 1, pag. 255 et saivantes. DES PELAMIDES. 561 Les pélamides ont assez de ressemblance par leur forme principale et par leurs mœurs avec les murènes, mais elles n’ont ni nageoires, ni branchies : elles nagent à l’aide d’ondulations successives et plus ou moins rapides de leur corps et de leur queue aplatie presque comme une rame. Leur nourriture consiste en mollusques , peut- être aussi en petits poissons, et ce ne seroit pas les seuls serpens piscivores, car il y a déjà un scytale qui porte ce surnom; et j'ai souvent trouvé des arêtes ainsi que des écailles de poissons dans les intestins de plu- sieurs couleuvres terrestres, entre autres des couleuvres sipédon et vampum qui vivent dans l'Amérique septentrionale. Ce genre comprend trois espèces , savoir une nouvelle décrite par Schneider sous le nom d’hydrus granulatus , et les anguis platuros et laticauda de Tin. edit. 13 du S'ystema naturæ : elles ont servi à Latreille pour former son genre hydrophis ; mais comme elles habitent dans la mer, je les ai appelées de préférence pélammides, et J'ai substitué le nom d’Aydrophis aux orvets à queue plate et venimeux qui vivent dans l’eau douce. 302 HISTOIRE LA PÉLAMIDE FASCIÉE (1). Je range parmi les pélamides le serpent appelé orvet large - queue par Linnæus, la queue lancéolée par Daubenton, dans son Dictionnaire erpétologique, et l’Aydre fas- ciée dont Schneider a ensuite donné la des- cripuon dans son ouvrage sur les amphibies. (1) Pelamis fasciatus ; splendidè niger , fasciis flavidis cinctus , cunr squarnis trigoné in medio apice caudæ ; caudä ancipitt, brevi.. Series squarmarum abdom. 200. — Series squam. subcaud. 50 - 250 selon Lainnæus. Anguis laticauda. Lan. Syst. nat. — Mus. Adolph. Frid. tom. IT, p. 48. — Idem. Gmelin , Syst. nat. p. 1121. — Vosmaër , Monogr. Amstelodami, 1974, fig. 2. — Hydrus fasciatus. Schneider, Hist. amphib. in-89, fascic. 1, p. 240 , n° 2. — La queue lancéolée. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — dem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IE, p. 278. — L’hydrophis à queue lancéolée. Tatralie, Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 195. — An laticauda imbricata? Taurenti, Synops. rept. D. 10,0 241. — Voyez le plature de Laurenti à la page 250 de ce volume. — Serpent à large queus. Valment de Bomare, Dict. d’hist. nat, DES PELAMIDES. 563 La tête garnie en dessus de neuf plaques, comime à la plupart des couleuvres, a sa mâchoire supérieure obluse, un peu plus longue que linférieure, avec une dent alon- gée, courbe, renfermée dans la gencive sur chaque côté, et d’autres dents très-petites sur les branches palatales, ainsi que sur les deux marginales de la mâchoire infé- rieure. Si cet animal a des crochets veni- meux , il faut le placer dans le genre dés. hydrophis; je soupçonne même que c’est Thydrophis obscur trouvé par Russel au Bengale, ainsi que semble le prouver la description publiée par Linnæus, qui nous apprend que la queue est comprimée, aiguë, pâle, avec des bandes transversales brunes. 11 a compté deux cents rangées d'écailles sous le corps, et cinquante sous la queue. Schneider n’a trouvé dans l’intérieur du corps ni d'os pubis, ni de traces ou rudimens de paites. Le plus grand des quatre indivi- dus, placés dans la collection de feu Bloch de Berlin, a son organe mâle, inégal, par- semé de très-petits grains, mais sans aucune aspérité apparente. Un autre individu, con- servé dans la collection de l’université d'Iena, et plus grand aue les précédens, a la pre- nuère dent sur chaque côté de la mâchoire # 364 ETS ITIOMRIR Æ supérieure, écartée de l'extrémité, beaucoup plus longue et plus épaisse que les autres des branches palatales; mais les dents de la mâchoire inférieure sont d’égale longueur ; l'anus est fendu en long. Sa couleur est d’un noir luisant, avec des fascies transversales jaunâtres ; et il y a une grande écaille tri- gone au milieu de l'extrémité de la queue, qui est étroite, selon Schneider. Celui que Linnæus a observé dans le nuseum du prince Adolphe Frédéric, et qu'il a très-imcomplettement décrit, comme nous l’avons vu précédemment, est un jeune individu de la pélamide fasciée , maïs il y en a dans la collection de Barbi un autre assez grand , dont la tête est bigarrée. Vosmaër Va figuré dans un Mémoire publié à Ams- terdam en 1774; et il nous apprend qu’on le trouve dans la mer des Indes auprès des rivages. Schneider réunit à ce reptile, dont il a omis de donner les dimensions, un serpent figuré par Russel, dans son ouvrage sur les serpens du Coromandel, pl. xr1v, sous le _ nom vulgaire deatta-pam, qui lui est donné par les indiens; mais comme il est terrestre et non marin, puisque Russel le fit périr assez promptement en Je plongeant dans DES PELAMIDES. 565 des vases pleins d’eau de mer; je lai décrit précédemment à la page 340 de ce volume, sous le nom d’orvet mamillaire.. Daubenton et Lacépède ont placé ce. reptile , à l'exemple de Linnæus , parmi les: orvets, et l'ont nommé {a queue lancéolée. Ce dernier auteur croit qu'on pourroit y rapporter le serpent à queue aplatie, vu par le célèbre voyageur anglais Banks, près des côtes de la nouvelle Hollande, de la nouvelle Guinée et de la Chine, nageant et plongeant avec facilité pendant les tems calmes , et décrit par Vosmaëér. Latreille a décrit cet ophidien sous le nom d’Aydrophis à queue lancéolée, dans sou ouvrage sur les reptiles. 566 HISTOIRE LA PELAMIDE BICOLORE ({i). PI LXXXIX,; pl. LX, fig. 31. Cserre espèce, figurée par Seba, tom. IF, planche zxxvir, fig. 1, et par Vosmaër dans un Mémoire publié à Amsterdam en 1774, fig. 1, a ensuite été décrite comme espèce nouvelle sous le nom d’anguis pla- uros par Gmelin, d'après Forster, qui l’a découverte auprès des rivages de Pile des Pins, dans la mer Pacifique. Le corps, long -d’an pied et demi, noir en dessus, blanc en dessous, revétu de pelites écailles ar- rondies et non imbriquées, est terminé par (1) Pelamis bicolor ; suprà niger, subtus flavidus ; caudé& albo , flavido nigroque maculatä =. Series squam. abd... — Series squam. subcaud... Anguis platuros. Gimelin, Syst. nat. p. 1122. — Seba, Thes. tom, Ii, pl. zxxvu, fig. 1. — Vosmaër, Monograph. Amstelodami , 1774, fig. 1. — Aydrus bicolor. Schneider, Hist. nat. amphib. fasc. 1, p. 242. — Naila - wahlagillee - pam. Russel, Hist. nat. of Indian et Coromand. serpents , p. 47, n° 41, pl. xrx. — Hÿdrophis à queue obtuse. Latreïlle , Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 197. \ 4? 7 V4 7 AXXXLX 8 - RATE on GC DNS à Te = — _. FT | D SE 2er ESA M pe à + ec LES HOME Le Me, SEE AL ARR VE nr 10 At. Dazrdin el. AvTU SU À. PELAMIBE BICOLORE.. DES PELAMIDES. 367 une queue comprimée, obtuse, qui occupe la neuvième partie de la longueur totale, et qui est variée de blanc et de noir. La tête est oblongue, assez lisse, et sans dents. Cette description se rapporte évidemment à la pélamide bicolore du Bengale que jar fait représenter ici, et la différence princi- pale ne consiste que dans les mâchoires qui ne sont pas dégarnies de dents, comme Forster l’a cependant prétendu. C’est l’hydre bicolore de Schneider, et l’hydrophis à queue obtuse décrit par Latreille. _ Russel, dans son ouvrage sur les serpens du Coromandel, a très-bien figuré cette pélamide sous le nom de nalla-wahlagillee- pam, que lui donnent les habitans du Ben- gale. La. tête est oblongue, arrondie, un peu bombée derrière les yeux, légèrement comprimée sur ses côtés, avec son museatt alongé ; très-obtüs, ainsi que l'indique Ja fig. 5, pl. xt, tom. V. On voit en devant, et entre les yeux, neuf grandes plaques dis- posées comme dans les couleuvres. T/occiput est couvert de petites écailles orbiculaires. Fa bouche est très-fendue , avec ses mÂ- choires longues, rétrécies, et presque d’é- gale longueur. Les dents sont petites, poin- iues, courbées et nombreuses, disposées sur 5608 HISTOIRE les branches marginales et palatales des mà- choires. Les yeux ont une forme ovale, et sont de moyenne grosseur : la situation des narines est verticale, ce qui les rapproche l'une de l’autre. Le corps d’abord un peu plus étroit que la tête, ensuite légèrement renflé vers le milieu, a le dos un peu caréné sur la colonne vertébrale, foiblement incliné sur ses côtés : toute la peau est couverte d’écailles orbiculaires, non imbriquées, et tellement petites et nombreuses, qu’on ne peut les compter avec exactitude. La queue est aplatie, non amincie, et arrondie à son extrémité. La couleur de cette pélamide est tres- remarquable ; elle est noire sur la tête et le corps, avec une très-jolie bande longitu- dinale un peu élargie, d’un jaune de soufre, partant des joues, et prolongée régulièrement sur chaque flanc jusqu’à deux pouces avant l'anus : le dessous de la tête et du ventre est d’un gris verdâtre tirant un peu sur le jaune, avec quelques petites taches noires arrondies sous sa moitié postérieure ; mais la queue est entièrement marquée de grandes taches irrégulières noires, blanches et jaunes ) et ces dernières paroissent formées par la prolongation des bandes jaunes des flancs. Dimensions DES PELAMIDES. 3%69 Dimensions principales de cette pélamide , selon Russel. pieds pouc. lignes Longueur totale. *. . . .. . . 2 4 10 Epaisseur du corps ,environ . . . » 3 » Longueur de la queue . . . . . . » 3 » Ce serpent marin est rare au Vizagapa- tam ; il s'approche rarement des côtes, selon les pêcheurs qui le regardent à tort comme dangereux, puisqu'il n’a pas d'organes ve- nimeux. Russel en à eu un individu qui fut pris sur le rivage du Vizagapatam en janvier 1768; et on lui en envoya un autre plus petit dans le mois de mai suivant. Ginelin a annoncé, d’après Forster, que la pélamide bicolore habite auprès de l’île des Pins : Schneider s'est ensuite procuré d’autres renseignemens du mème voyageur qui l’a aussi trouvé dans la mer voisine d'O-Taïti, et qui s’est convaincu que les habitans de cette île la pêchent pour s’en nourrir , et la désignent sous le nom de etcona - tôre. Schneider n’a observé qu'un os inter - maxillaire comme aux orvets, et non un double comme aux couleuvres, à un individu placé dans la collection de Bloch. Reptiles. Tone VIL Aa 370 HISTOTRE LA PÉLAMIDE GRANULÉE (1). S CHNEIDER a découvert cette pélamide dans la collection de Lampi. Elle a sa tête déprimée en dessus, élargie, couverte par- tout de petites écailles, et comme tron- quée à sa partie antérieure; la mâchoire inférieure, qui est plus courte et plus large que la supérieure, se relève un peu vers son milieu pour remplir une échancrure de la supérieure; on voit en outre à celle d’en bas deux petits os réunis en devant par une membrane lâche, de manière que les deux branches de cette mâchoire peuvent beaucoup s'écarter : les yeux sont petits et placés sur la même ligne que les ouver- tures des narines : les branches marginales et palatales sont garnies de petites denis (:) Pelamis granulatus ; corpore scabro, fuliginoso, fascis albis in ventre latioribus cincto ; caudé& cultri- Jermi subcompressé 5 aut =, Series squam. abd:..— Series squam. subcaud. .. Hydrus granulatus. Schneider , Hist. amph. in-8°, Lena, 1799, fase. 1, p. 245, n° 4. cs û «4 > en SI 4 DES PELAMIDES. 31 toutes semblables; la langue courte, entière et non échancrée , paroît située en avant du larynx. Le corps très-mince en devant, s’épaissit vers son milieu, puis diminue de grosseur vers la queue qui est comprimée, tranchante , plus épaisse en dessous. Les écailles sont petites, rondes, non imbriquées, mais carrelées à côté les unes des autres, et munies d’une carène plus distincte vers le ventre, et sur-tout sous le milieu de cette partie et de la queue où elle forme une suture trés-relevée. La longueur totale ex- cède deux pieds, et la queue a seulement deux pouces six lignes. La couleur est d’un brun de suie, avec des bandes transversales blanches plus larges sous le ventre. Schneidér regarde ce serpent comme voisin de l’acrochorde de Java: il en a vu des dépouilles envoyées des Indes orientales par John. Latreille, dans son Histoire naturelle des reptiles, a réuni par mégarde cette péla- mide avec la précédente , qu’il a nommée hydroplus à queue obtuse. 372 HISTOIRE VINGT-DEUXIÈME GENRE. HYDROPHIS; hydrophus. . L> corps long, mince, légèrement cylin- drique , terminé par une large queue aplaüe, obtuse; l’un et l’autre entièrement revêtus d’écailles très - nombreuses, sans grandes écailles en dessous. De grandes plaques peu nombreuses (neuf environ) dessus la tête, Langue courte , épaisse, échancrée. Anus simple et sans ergots. Dents aiguës, très - petites; des crochets venimeux à la mâchoire supérieure. Les hydrophis, ainsi que je l'ai dit pré- cédemment , paroissent être les serpens ve- nimeux des marais dont quelques auteurs anciens ont fait mention dans leurs écrits: leur forme extraordinaire et même bizarre doit servir à les faire distinguer des autres ophidiens ; car la tête est petite, ainsi que le cou, et le corps qui est très-long, qui s’épaissit insensiblement, et qui est terminé par une large queue aplatie, dont l’extré- mité est arrondie, obtuse; cette queue, DES HYDROPHIS. 373 assez semblable à une rame, doit beaucoup aider les hydrophis à nager, et elle peut aussi leur tenir lieu de gouvernail pour les diriger à leur gré dans les eaux. Cet apla- tissement singulier de la queue n’est pas propre à ces seuls reptiles; nous l’avons observé à plusieurs geckos de l’Afrique et du Chili; si même nous reportons nos re- gards sur les animaux des classes supérieures, nous voyons la même conformation dans Îa queue déprimée du castor, dans celle com- primée de l’ondatra, qui sont l’un et l’autre des quadrupèdes amphibies très-industrieux de l'Amérique septentrionale; et cette ana- logie est d’autant plus grande, que ces diffé- rens animaux ont tous la queue écailleuse, très-mobile. Latreilie, dans son Histoire naturelle des reptiles, a formé un genre qu’il désigne sous le nom d’Aydrophis, et il y a placé seule- ment deux espèces, savoir, les hydrophis à queue lancéolée, et à queue obtuse. Le caractère qu’il emploie pour les séparer des orvets consiste dans la forme de leur queue, qui est très -comprimée et lancéolée. J'ai refondu ce genre avec celui des pélamides, et les deux animaux qu'il contient sont décrits dans cet ouvrage sous les noms de Aa 3 97/4 HISTOIRE pélamides fasciée et bicolore. Les véritables hydrophis, ceux à qui je conserve ce nom, ont été décrits et très-bien figurés dans l'ouvrage de Russel sur les serpens du Co- romandel. Russel rapporte que les cinq espèces qui sont indiquées ci-après, ont été trouvées dans les eaux salées d’une rivière près de Calcutta, qui partage en deux la contrée du Bengale, nommée en anglais le Sunder- Bunds. Elles nagent avec beaucoup d’agilité, me peuvent se remuer qu'avec peine sur la terre, et y meurent en peu de tems. Plon- gées dans l’eau douce, elles y périssent éga- lement; et quoiqu’elles ne vivent que dans l’eau salée, on ne les voit que dans les rivières et les marais, où cependant elles sont rares. # DES HYDROPHIS. 375 ss L’'HYDROPHIS OBSCUR (1). Ox trouve, à la planche vrrr du Supplé- ment de l'ouvrage publié par Russel sur les serpens du Coromandel, cet hydrophis qui est connu des indiens sous le nom de Falla- shoutur-sun. La tête est petite, un peu plus élargie que le cou, ovale, aplatie en dessus et sur ses côtés, et recouverte de neuf plaques, non compris celle triangulaire du museau. La bouche est large, avec sa mâ- choire inférieure un peu plus courte; les dents sont petites, aiguës, disposées sur les branches marginales de la mâchoire infé- rieure, avec un pelit crochet venimeux en devant de la mâchoire supérieure sur chaque _côté, et troïs autres dents simples, écartées sur les branches palatales. Les yeux situés (1) Æydrophis obscurus ;, colore, atro cœrulescente 1n lateribus et caudé dilutiore,cum fasciis annularibus Jlavidis circa Go posticé laétioribus ét in dorso inter- ruptis ; caud& plané à. Series squamarum abdom. 558. — Series squam. subcaud, 48 - 386. Kalla-shoutur-sun. Russel, Hist. nat. of Indian ef Coromand. serpents, Supptem, p.9, n° 8, pl. vu. Aa A 376 HISTOIRE vers le sommet de la tête sont orbiculaires et petits. Le cou est alongé, mince, cylin- drique, et s’épaissit graduellement, ainsi que le corps qui est également cylindrique. Le dos est convexe, avec ses côtés inclinés et le ventre caréné; la queue est plus courbe et plus obtuse que celle des autres hydro- phis, avec le milieu plus épais. De plus, les écailles sont carénées , ovales ou légère- ment orbiculaires, toutes imbriquées; et celles du ventre sont plus petites. Il y a trois cent trente-huit rangées transversales d'écailles sous le corps, et quarante - huit sous la queue. Le cou est d’un noir bleuâtre, avec des bandes transversales jaunes : le dos est aussi d’un bleu noirâtre, avec quelques teintes plus claires...-Les flancs et le ventre sont entourés dé larges anneaux plus effacés à l'extrémité de la queue, qui est plus claire sur ses côtés. Sur la tête on voit une tache jaune derrière les narines, et une autre derrière chaque œil. Dimensions principales de cet hydrophis, selon Russei pieds. pouc. lign. Longueur totale... . 0. 5 #02 Longueur de la quene . . . . . » 5 6 Longueur de la tête +: . « . « » » 9 Circonférence de la tête. . « « » 1 2 fUxe. | | S. 7.17 877 De Jove del. ; CVoysard JE HYDROPHIS CLORIS. DES HYDROPHIS. 357 ms mn ————— L'HYDROPHIS CLORIS (à). > PI. XC. ] ir nom que je donne à cette jolie espèce indique qu’elle est très-agréablement teinte de verd, ainsi que le représente la figure soigneusement coloriée que Russel a publiée dans le Supplément à son ouvrage sur. les serpens du Coromandel : suivant cet obser- vateur anglais, les indiens l’appeïlent shou- tur-sun. | La tête est un peu plus épaisse que le cou, extrêmement petite, oblongue, aplatie en dessus et sur les côtés, avec les mâchoires obtuses et d’égale longueur. I y a douze plaques sur la têle, y compris la plaque rostrale triangulaire. La bouche est large, avec un petit crochet venimeux sur chaque _ (1) Æydrophis cloris ; atro cœruleus , cum annulis viridibus in collo , et fasciis transrersis sub abdomine ct caudé circ& 60 ; caud& plané cicà —. Series squamarum abdom. 332. — Series squam. subcaud. 40 - 372. Shoutur - sun. Russel, Hist. nat. of Indian et Coromand. serpents, Supplem. p.68, n° 7, pl. vu. 378 HIS TOR E% branche marginale, et trois dents simples sur chaque palatale de la mâchoire supé- _meure; les dents de l’autre mâchoire infé- rieure sont très-petites et courbées en ar- rière. Les yeux ont une forme orbiculaire. Le cou, long et très-mince , s’épaissit in- sensiblement , ainsi que le corps qui est cylindrique en dessus, incliné sur les côtés, et caréné sous le venire; la queue, large et plate, a son extrémité obtuse, arrondie. Les écailles, carénées et imbriquées, sont ovales sur le dos, orbiculaires dans d’autres endroits, et plus étroites sur la carène du ventre. Russel a compté trois cent trente- deux rangées transversales d’écailles sous Île ventre, et quarante sous la queue. Cet hydrophis est d’un bleu sombre, avec une soixantaine ou environ de bandes trans- versales d’un beau verd clair sous la queue et le ventre, et formiant des anneaux entiers autour du cou. Ces couleurs s’altèrent plus ou moins dans l'esprit de vin. Russel a trouvé dans le ventre d’une femelle ; 1° un jeune bien conformé, par- faitement semblable à sa mére par sa forme et ses couleurs, et long d’un pied deux pouces trois lignes sur un pouce de large ; 2° un autre jeuue long de neuf pouces; DES HYDROPHIS. 379 3° et un œuf qui n’étoit pas encore éclos. Ceci est donc une preuve évidente que les hydrophis sont des reptiles ovovivipares. Dimensions de cet hydrophis, selon Russel. pieds pouc. lign; Honeueun totale 2.502412 120. #9 1179 Longueur de:la-queue. 2...» :4...6: Ponruenr dellttète.. "5 Je D Y12 219 Circonférence de la tête . . , . » zx » Circonférence du corps dans l’en- CRDILIC pins épais, 0) 0 4 VO 380 HISTOIRE À L’HY DR 'OPHIS À BANDES NOIRES (à). Les habitans du Bengale donnent le nom de Kerril-pattee à cet hydrophis, représenté par Russel dans le Supplément de son ou- vrage sur les serpens du Coromandel. La tête est très-petite, oblongue , obtuse, légè- rement convexe en dessus, aplatie sur ses côtés : les plaques principales qui la recou- vrent sont au nombre de dix. La plaque rostrale est triangulaire ; les deux plaques suivantes sont oblongues et perforées par les narines, qui sont situées presque verti- calement et arrondies ; la paire suivanie est sub-orbiculaire ; la plaque entre les yeux est orbiculaire , prolongée en pointe aiguë ; (1) Æydrophis nigrocinctus ; viridi-olivaceus, cum Jasciis aut annulis cæruleo - nigricantibus 6o et ultrà znsuper latioribus ; caudé plané circà =. Series squammarum abdom. 323. — Series squam. subcaud. 46 - 369. A rbpale Russel, Hist. nat. of Indian et Corom. serpents , Supplem. p.6,n°6, pl. vi DES HYDROPHIS. 381 les deux sus-orbitaires sont oblongues ; les deux autres postérieures ont une forme oblongue , presque en cœur, et partagée par la dixième plaque. La bouche est large, avec ses mâchoires également longues. On voit un ou plusieurs petits crochets sur la mâchoire supérieure , dans le même endroit qu'aux autres serpens dangereux. Il y a en outre de très-petites dents simples sur les deux branches pala- tales, et sur les deux marginales de la mâ- choire inférieure ; les yeux sont situés sur Îes côtés de la tête. Le cou est mince, un peu plus élargi que la tête, cylindrique, et long de même que le corps qui s’épaissit insensi- blement , qui est cylindrique sur le dos, incliné sur les côtés, et caréné sous le venire. Le corps est assez gros vers l’anus, où il s’a- mincit un peu; il est terminé par une queue courte , aplatie, avec sa pointe arrondie. Les écailles, imbriquées, ovales dessus le cou, et lisses, sont carénées dans d’autres parties , ovales sur le dos , orbiculaires sur les flancs et le ventre, et beaucoup plus larges sous le ventre et la queue ; les ran- gées d’écailles sont au nombre de trois cent vingt-trois sous le corps , et de quarante- six sous la queue. 382 HISTOIRE L’hydrophis à bandes noires est d’un verd olivâlre en dessus , jaune en dessous, avec cinquante-huit bandes d’un noir bleuâtre foncé autour du corps , et neuf autour de la queue. Les bandes sont des anneaux très-réguliers , larges dessus le corps, étroits en dessous. Dimensions principales de cet hydrophis, selon Russel. pieds. pouc. lign. Longueur totale ...: . us). 1519 2040008 Honsueuride la quene, "5: D AURES Circonférence de la tête . . . «© » x 3 Circonférence du cou . . . .« . .« » 1 6 Circonférence de la partie la plus épaisse du corps. +... . + .. : » 519 Largeur du ventre . . . . . . + D» 2 4 Un oiseau, mordu à la cuisse par cet hydrophis, mourut dans les convulsions au bout de sept nunutes. DES HYDROPHIS. 535 L'HEYDROPEHES A BANDES BLEUES (1). Cr hydrophis , nommé chittul par les Indiens qui habitent au Bengale , a été figuré par Russel dans le Supplément à son intéressant ouvrage sur l’histoire naturelle des serpens du Coromandel. Il a sa tête petite , un peu plus élargie que le cou, oblonsue , arrondie , obtuse, couverte en dessus de neuf plaques, non compris la plaque rosirale , qui est triangulaire. La bouche est petite, avec un petit crochet venimeux à chaque branche marginale de (1) Æydrophis cyanocinctus ; fasciis annularibus transversis lœtè cyaneis circà 60 eé flavo - albidis ; eaudé pland Æ. R Series squamarum abdom. 308. — Series squUam. subcaud. 48 - 356. Chittul. Russel, Hist. nat. of Indian et Coromand. serpents, Supplem, p.10,n° 9, pl:1x. 384 HISTOIRE la mâchoire supérieure , et quatre dents simples à chaque branche palatale ; on ne voit au contraire que de petites dents minces et courbes à l’autre mâchoire. Le cou est cylindrique , mince , presque d’égale épais- seur, avec le corps un peu épaissi, arrondi en dessus , légèrement caréné sous le ventre, et terminé par une queue plate, moins courbe que celle de l’hydrophis obscur. Les écailles petites, lisses, imbriquées, sont orbi- culaires sur les côtés, ovales dans d’autres parties , orbiculaires et ciliées sur leur bord dessous le ventre, où elles sont plus grandes qu'aux autres hydrophis, et au nombre de trois cent huit rangées transversales; tandis qu'il n’y a que quarante-huit autres ran- gées semblables sous la queue. Russel à remarqué que la couleur de cet ophidien aquatique est formée denviron soixante bandes transversales ou anneaux d’un beau bleu clair, élargis, tous séparés par d’autres anneaux d’un blanc jaunâtre assez semblables. Russel a observé qu’un oiseau, mordu à - la cuisse par ce reptile venimeux, mourut au bout de huit minutes. Dimensions | DES HYDROPHIS. 385 Dimensions de cet hydrophis , selon Russel. pieds. pouc. lign. Ponguenr totale. , 1. 2 M0 0 CNRS Longueur de la queue. . . . . . » ‘Lonaueur de la fêle .,.,. .,. ie 1» Circonférence de la tête . . . . . > Circonférence du cou . © + + 2. », Circonférence du corps dans paies droit le plustépais ,:. . . . 147, 5 4 mu ON nm (Un D À © & Reptiles. Tome VELL. | Bb 386 HISTOIRE: L’'HYDROPHIS ARDOISÉ (1). L'avpropnrs , que je vais décrire ici d’après Russel, est connu des Indiens qui habitent au Bénssile sous le nom de Aougli- patlee. Il présente à peu près les mêmes caractères que les précédens , et n’en diffère principalement que par sa couleur , qui est bien soigneusement indiquée sur la figure coloriée que Russel en a publiée dans le Supplément à son ouvrage sur les serpens du Coromandel. La tête est oblongue, obtuse, un peu plus épaissie que le cou, couverte en dessus de neuf plaques, non compris la plaque trian- sulaire du museau. Ce serpent a sa bouche assez large , avec un petit crochet venimeux (1) FHydrophis schistosus ; capite nigro, caudé et dorso cærulescentibus , abdomine et lateribus colore bufalino subpallido ; caud& plané circà —-. Series squamarum abdom. 306. — Series squam. subcaud. 52 - 358. Hougli-pattee. Russel, Hist. nat. of Indian et Corom. serpents, Supplem. p. 11,n°10, pl. x. p DES HYDROPHIS. 587 sur les branches marginales , et trois dents simples sur les branches palatales de la mâchoire supérieure ; les dents de lauire mâchoire sont petites. Les veux sont de forme ovale ; le cou est presque cylindrique ainsi que le dos , avec les côtés inclinés, comprimés , et le ventre caréné; la queue est plate, un peu pointue , plus claire sur ses côtés. Les écailles sont ovales, carénées et imbriquées sur le dos; lisses sur les côtés: petites, ovales, imbriquées et lisses sur la carène du ventre ; au nombre de trois cent six rangées transversales sous le corps, et de cinquante-deux sous la queue. Cet hydrophis a la tête noire, la queue bleue , les flancs et le ventre d’une couleur _ de bufle pâle. Dimensions principales de cette espèce , selon Russel, pieds. pouc. lign, Ponoueur totale....2 ft. 35 2); 6 Longueur de la queue . , « . . » 5 » Ponsueur de la tête. . . . . » 1x Circonférence de la tête . . . . » 1: Russel a remarqué qu’un oiseau, mordu par cet ophidien , mourut au bout de cinq minutes. Bb 2 388 HISTOIRE VINGT-TROISIÈME GENRE. ACROCHORDE; acrochordus. Lr corps et la queue cylindriques , entië- rement revêtus d'écailles ou de tubercules écartés; des écailles dessus la tête. Langue courte, épaisse, échancrée. Anus simple et sans ergots. Dents aiguës, très-petites ; pas de crochets veuimeux, ni de branches palatales. Ce genre d’ophidien , établi par Hornstedt dans les Mémoires de l'académie des sciences de Stockholm en 1787, ne comprend qu’une espèce beaucoup plus grande que tous les orvets connus , et qui n’a été trouvée Jus- qu'à présent que dans l'ile de Java. La peau est conservée dans le cabinet d'histoire naturelle du roi de Suède ; et cependant on n'a pu se procurer, depuis cel auteur, aucun renseignement positif sur la place qu'il doit occuper dans l’ordre ; cependant plusieurs naturalistes célèbres ont émis des conjectures qui paroïissent assez vraisem-— blables, et qui ont été adoptées par Schneider DES ACROCHORDES. 58 dans son ouvrage lalin sur les amphibies. Le corps et la queue sont garnis seulement de petits tubercules , selon Hornstedt ; mais où présume avec quelque motif que l’acro- chorde n’est qu’une grande espèce d’orvet, dont le corps est tellement enflé, que toutes les petites écailles sont séparées les unes des autres, de manière à imiter de petits tuber- cules. On pourroit comparer cette sépara- tion des écailles à celle qui a lieu dans un grand nombre de serpens , principalement aux vipéres naja et haje lorsqu'elles gonflent leur cou. D'ailleurs lacrochorde ne doit pas avoir de vrais tubercules, puisqu'ils sont garnis de trois carènes comme les écailles proprement dites ; et ce nom ne peut être donné qu'aux petits grains peu apparens qui sont dispersés sur la peau des cécilies. Nous avons déjà vu précédemment que les orvets, quoique dépourvus de crochets venimeux , produisent leurs petits tout for- més,et que leurs œufs éclosent dans lin- térieur de leur corps : cette observation, nous l’avons également faite dans la des- cription qüe nous avons donnée de la cou- leuvre hétérodon ; elle se rapporte de même aux acrochordes. Bb 3 L’ACROCHORDE DE JAVA (1). PI LXI, fig. 42. Léivorvinv observé par Hornstedt a huit pieds trois pouces de longueur totale ; et sa queue est longue de onze pouces, cy- lindrique, terminée en pointe, et beaucoup plus mince dès sa base que le corps. Les tubercules ou écailles sont surmontés cha- cun de irois carènes. Le corps est noir en dessus , blanchâtre en dessous, avec ses flancs tachetés de noir sur un fond de même couleur que le ventre. La tête, déprimée (1) Acrochordus javensis ; suprà niger , subtüs albidus , lateribusque albidis Juseo maculatis ; caud& fenut +. Acrochordus. TEornstedt , Mémoires de lPacadémie des sciences de Stockholm, 1787, p. 306, fig. — Acro- chorde. Journal de physique , 1788 , p. 284. — L’acro- chorde de Java. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IT, p. 508, pl. x1, fig. 2.— //acrochorde. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 229, fig. 2, — Acrocherdus. George Shaw, Natu- ralist’s miscellany , n° 148. — Anguis granulatus , vel acrochordus, Schueider, Hist. amphib. fase. 2, p. 344. — Aiguis granulatus. Mus. Hounttuyn, p.29, n° 293. DES ACROCHORDES. ‘391 et revêtue de petites écailles, a sa bouche peu fendue, point de crochets venimeux , mais seulement une double rangée de petites dents aiguës à chaque mâchoire. La région de l’anus est la plus grosse partie du corps, et son diamètre excède trois pouces, tandis 1e celui de la queue n’est que de six À Hi à sa base. | | Lorsque Hornstedt toyaseait | dans File de Java, et qu'il se livroit à des recherches assidues sur l’histoire naturelle de ce pays, encore mal connu des naturalistes, il décou- vrit un acrochorde femelle dans une forêt de poivriers; et l'ayant ouvert , il trouva dans son ventre cinq petits tout formés, long chacun de neuf pouces. Les chinois, qui accompagnoient cet observateur, man- gerent avec empressement la chair de ce serpent , ét prétendirent qu'elle étoit excel- lente. Schneider désigne cette espèce sous le nom d'orvet granulé ; il y rapporte d’abord un individu placé dans la collection d’Hout- tuyn, et qui est indiqué comme étant un orvet rare du Bengale, dont la peau est en- tièrement couverte d’écailles semblables à des grains , ainsi que le prouve la figure 148 publiée par Shaw dans ses Mélanges d’his- Bb 4 592 HISTOIRE toire naturelle. Ce dernier auteur a remar- qué qu’un acrochorde long de: trois pieds, et conservé dans le museum britannique, est muni d’écailles coniques , légèrement caré- nées dans le milieu de leur longueur, et différentes des vrais tubercules, et les écailles plus petites vers la queue ont en outre une autre petite carène sur chaque côté. Les “yeux sont petits, situés sur le milieu de la partie antérieure de la tête : Shaw conclut de la forine de ces écailles, que l’acrochorde a quelques lègers rapports avec. les lézards proprement dits; ce qui me pu peu vrai- LA DËS AMPHISBENES. 295 er L 4 VINGT-QUATRIEME GENRE AMPHISBÈNE; amphisbæna. Lez corps épais, cylindrique, ainsi que la tête et la queue; celle-ci courte. La bouche peu fendue; yeux très-petits. Des plaques lisses sur la tête; des anneaux nombreux et à compartimens écailleux aulour du corps et de la queue. Anus simple, transversal, muni d'une rangée de grains poreux en devant. -. Des petites dents à chaque mâchoire ; pas de crochets venimeux à la mâchoire supé- rieure. Les animaux qui entrent dans, ce genre sont nommés amphisbènes ou double-mar- cheurs , parcé que leur corps gros, alongé, . cylindrique, est muni d'une tête et d’une queue d’'égale grosseur qu'on ne peut aisé- ment distinguer l’une de lautre ; les yeux étant très-petits et au niveau de la peau, et la bouche étant peu fendue. Il arrive fréquemment dans l'Amérique méridionale que , lorsqu'on voit un amphisbène ramper, on hésite, pendant quelques instans, pour 594 HISTOIRE savoir s’il rampe en avant ou à reculons: Si l’on compare les organes qui servent aux mouvemens progressifs de ces singuliers rep- tiles avec ceux des vers de terre ou lom- brics, on reconnoît qu’il y a entre eux une grande analogie, et que le ramper doit avoir lieu de la même manière, c’est-à-dire, par des ondulations successives contre le sol à laide des anneaux nombreux qui entourent le corps et la queue. Toutes les relations des voyageurs et des colons s'accordent en effet à dire que les amphisbènes rampent avee len- teur et à peu près comme les vers de terre; et quelques - unes ajoutent que les serpens de ce genre peuvent aussi ramper pendant quelques instans sur le dos et les côtés. Lorsqu'un animal présente quelque sin- sularité dans sa conformation, le vulgaire s'empresse de lui attribuer des habitudes extraordinaires et invraisemblables ; il saisit avec empressement tout ce qui lui paroît tenir heu du merveilleux : c’est ainsi que les colons et les nègres de Surinam désignent quelquefois les amphisbènes sous le nom de serpent avetgle, parce que leurs yeux sont à peine visibles; et ils ajoutent qu'il y a dans cette colonie de grosses fourmis nom- mées Xusjes, selon Hartsink, qui sont sans DES AMPHISBENES. 39 cesse occupées à nourrir ces serpeñs aveu- gles; ce qui leur a fait donner le surnom de roi des fourmis (1). Les mâchoires des amphisbènes sont sem- blables à celles des orvets, et leur langue a la même forme que celle des ophisaures. Cette langue est large, plate, hérissée eu dessus de petites papilles pointues, avec lextrénuité libre et un peu fourchue. La- trelile a remarqué, dans son ouvrage sur les reptiles, que les divisions de cette fourche semblent être plus fortifiées et plus épaisses : en dessous et sur les côtés, si on les exa- mine en dessous. | | Les amphisbènes sont lents dans leurs mouvemens ; ils paroissent se creuser des (1) « Je remarquai encore un autre serpent d’en- viron trois pieds de long, couvert d’anneaux, et qu’on nomme amphisbène, parce qu’on süppose qu’il a deux têtes; mais la vérité est qu’en raison de sa forme cylindrique , sa tèle et sa queue se ressemblent au point que l’erreur est presque pardonnable ; ses yeux d’ailleurs sont presque imperceptibles. C’est ce mème serpent que de grosses fourmis nourrissent, dit le vulgaire , lorsqu'il est aveugle , et qu’en conséqnencé on honore daus ce pays sous le noin de roi des fourmis ». Stedman, Voyage à Surinam et dans l’intérieur de la Guiane , in-6°, tom. IT, pag. 406, 596 HISTOIRE trous en terre, de même que les vers de terre. Ils ne sont pas venimeux et ne peuvent que serrer leur proie entre leurs petites dents aiguës, et non pas la blesser. Il faut sans doute les ranger parmi les ophidiens qui sont véritablement ovipares, et non parmi les vivipares ou plutôt les ovovivipares, quoique mademoiselle Mérian les ait crus des animaux vivipares. Je possède dans ma collection un jeune amphisbène qu’on a pris dans la colonie de Surinam aûu moment où il sortoit de l'œuf. Un colon m'a de plus assuré que l’amphisbène blanchet, qui res- semble, disoit-1l, & un long boudin blanc, pond jusqu’à trente œufs dans des tas de feuilles ou dans des fumiers exposés à l’ar- deur du soleil ; et que, lorsqu'il est surpris par le froid, il se retire dans son trou, ou même quelquefois dans des fourmilières. De à sans doute provient l'opinion des nègres dont j'ai fait mention précédemment. Seba nous a donné, dans son grand ou- vrage, plusieurs figures d’amphisbènes que Lauren!ti et Linnæus ont regardées comme autant d'espèces distinctes, Jai déjà observé dans diverses collections vingt-un amiphis- ènes , et je me suis assuré que Lacépède a eu raison de n’en reconnoiître seulement que DES AMPHISBENÉS. 597 deux espèces, à l’exemple de PDaubenton. Les quatre premières espèces de Linnæus sont des variétés de l’amphishbène enfumé, la dernière est notre amphisbène blanchet,. Les amphisbènes n'existent que dans les parties les plus chaudes du nouveau conti- nent , et non pas dans l’île de Ceilan, comme Va cependant prétendu Seba. | Parmi les contes bizarres qu’on débite dans les colonies, relativement aux amphis- bènres, il y en a de tellement absurdes qu’on n’a besoin que de les citer pour en prouver la fausseté. Ces serpens, dit-on, jouissent de la faculté de se rejoindre en entier, si on les coupe en plusieurs morceaux; aussi les nègres et les colons crédules croient-ils que ces animaux, séchés et réduits en poudre, peuvent servir à racommoder les membres cassés. On ajoute aussi que chaque portion d’un amphisbène , placée dans un lieu hu- mide , peut devenir un animal entier. Dans la treizième édition du $ystena naturæ, Ginelin a mis une note au bas de la page 1124, dans laquelle il annonce que quelques personnes, entre autres Couplet, dans les Mémoires de l’académie des sciences de 1701, regardent les amphisbènes comme dégoûtans et comme capables de causer des 398 HISTOIRE pustules aux mains , lorsqu'on les touche sans précaution; mais ceci est d'autant moins croyable que plusieurs nègres en mangent quelquefois la chair sans aucun risque, et que la peau de ces reptiles ne peut secréter aucune liqueur par des verrues, comme celle des crapauds; et quand même cela existeroit , 1l ne paroît pas croyable que ette liqueur produisit des pustules, car celle des crapauds n’est réellement pas nuisible, ainsi que je n’en suis assuré par plusieurs expériences. Les amphisbènes n’ont pas d’écailles pro- prement dites, mais leur peau est seulement revêtue d’anneaux dont les compartimens peuvent être comparés en quelque sorte à des écailles. Je ne crois donc pas, avec mon collègue Latreille , dont j'apprécie d’ailleurs infiniment les travaux et les ta- lens, que la peau des amphisbènes soit aussi nue que celle des rainettes, des grenouilles et des crapauds. Dobrizshoffer rapporte que les guaranis désignent les amphisbènes sous le nom d'ybiya (1); ce qui les assimile en quelque (1) Dobrizhofer, Hist. abiponensium, tom. IT, pag: 404. DES AMPHISBENES. 399 sorte avec les ibiares ou cécilies : en effet ils leur ressemblent par leur forme, par la petitesse de leurs yeux, et parce que leur peau n’est pas, à proprement parler , revêtue d’écailles. Voici ce que Schneïder a remarqué sur l'anatomie des amphisbènes (1) : … Le crâne est convexe, plus élevé à sa par- tie antérieure, plus déprimé et plus large à sa partie postérieure ; sa structure est sem- blable à celle de plusieurs sauriens. Il n’y a pas d'os zygomatique, ni ces différentes apophyses qui doivent se réunir à l'os inter- maxillaire ; et c’est à cause de cette confor- mation que les orbites ne sont pas closes postérieurement. L’os temporal est compri- mé dès la région orbitaire, et il s’élargit davantage vers la jonction postérieure de Vos maxillaire. Los occipital situé dans une position presque perpendiculaire se réunit au même endroit que l’os temporal, de ma- nière à former ensemble l'angle de l’occi- put, comme aux lézards. L’apophyse de la portion condyloïde est jointe avec l'os occi- pital, et ils sont ensuite unis avec l'os inter- = (t) 3. Gottlob Schneider, Hist. amphib. fase. 2, Lena, 1801 , in-8°, pag. 354. 400 HISTOIRE maxillaire comman. Les apophyses palatales ne sont pas fléchies en dehors, comme aux lézards, mais elles se joignent avec le sphé- noïdal à l’os inter-maxillaire commun et à la mâchoire inférieure, laquelle est beau- coup plus courte que dans les lézards, et un peu plus longue que la moitié du crâne. Le condyle occipital est divisé dans son milieu, et comme double. Il y a trois vertèbres col- laires, dont la seconde semble être formée de deux vertèbres soudées ensemble. Les dix suivantes out une petite apophyse infé- rieure arrondie auprés de leur face anté- rieure. Les vertèbres costales s'étendent jus- qu'à l'anus, et les autres vertèbres n’ont plus que des apophyses droites, aiguës et trans- rersales. Il n’y a aucune trace de sternum ni de bassin. | | Schneider, après ces remarques sur le sauelette des amphisbènes, décrit le lan- saha, qu'il regarde sans doute comme un amphisbène ; ce qui me paroît peu conforme avec les observations publiées par Bruguière sur cet ophidlien de Madagascar, que j'ai décrit précédemment aux pages 240 et sui- “antes, dans un genre particulier, à exemple de Lacépède, de Cuvier , de Brongniart et de Latreille. L’AMPHISBÉNE à Du Eat m: L 2.AMPEHSPENE: ENFUME . \ 1. AMPHISBENE BLANCHET- x © + De d'eve et. DES AMPHISBENES. 4or 9 À 6 à ge L’AMPHISBENE BLANCHET (1). PI. XCI, fig. r. | Corre espèce est très-facile à reconnoître, parce que sa couleur est enlièrement d’un blanc pâle, tirant un peu sur le jaunûtre, (1) Amphisbæna alba ; flavescente-albida imma- sulata ; caud& —-. Ænnulis squamatis abdom. 223. — Annulis squam. caudalibus 16-259 selon Linnæus. —— 254, —— 18-252 selon Gronovius. —— 255. —— 16 - 249 selon moi. —— 220. —— 24 - 244 selon moi. ——— 230. —— 15-245 selon Houttuyn. = Amphisbæna alba. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolp. Frid, tom. I, p.26, pl.1v, fig. 2. — Idem. Gmelin, Syst. nat. — Laurenti, Synops. rept. n° 118. — Seba, Thes. tom. Il, pl. xx1v , fig. 1. — /dem. Schneider, Hist. amphib. fasc. 2, p. 549. — Le blanchet. Dau- benton , Dict. erpét. Encyc. méthod. — Jdem. Lacé- - pède, Hist. des serpens,in-12,tom. IT, p. 100, pl.x, fis. 1. — L’amphisbène blanchet. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 255.— Amphisbæna alba. Gronovius, Zooph. n° 59. — Amphisbæna alba, anticè rufescens. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 25, n° 2. — Scheuchzer , Phys. sacxa , tom. IE, pl. pevrr, fig. 1. Keptiles. Tome VII. Ce 4o2 HISTOIRE et sans aucune tache. Elle a neuf plaques lisses sur la tête, savoir une plaque arrondie au bout du museau, qui est assez oblus; ensuite deux plaques carrées oblongues et transversales sur le front, au nulieu des- quelles sont percées les deux narines; puis deux autres plaques grandes et pentagones en avant des yeux, et de plus deux plaques moyennes triangulaires sur le centre de la tête; les yeux sont très- difficiles à distin- guer, de même que les narines, à cause de leur petitesse , et chacun d’eux est situé au milieu d’une moyenne plaque triangulaire placée sur les côtés de la dernière paire, précédemment indiquée. Toutes les paires de plaques sont séparées par ua sillon lon- gitudinal qui parcourt le dessus de la tête. Le professeur Lacepède n’a compté que six plaquessur la tête de lamphisbène blanchet, sans doute parce qu'il a passé sous silence la plaque du museau et les deux oculaires. Sous la mâchoire inférieure 1l y a deux paires de grandes plaques, puis une rangée transversale de quatre à six petites plaques. La tète est grosse, courte , et sa bouche un peu fendue. Sous la gorge il y a deux demi-anneaux courts, et deux autres qui se prolongent derrière les coins de la bouche DES AMPHISBENES. 403 jusques sur les joues. J’ai compté depuis deux cent trente-neuf jusqu’à deux cent quarante-quatre anneaux autour du corps et de la queue : celle-ci est terminée par un anneau à peu près hémisphérique ; elle fait la onzième partie de la longueur totale de cet amphisbène, qui n’a jamais plus d’un pied six à neuf pouces de long. Les mâ- choires sont munies de dents nombreuses, petites : elles sont dépourvues de crochets venimeux. | Les détails que j'ai donnés dans les volumes précédens sur les sauriens , nous ont appris que plusieurs d’entre eux, savoir la dragonne, les lézards , les stellions , les geckos et les chalcides sont munis sur les deux côtés de l'anus d’une rangée de grains poreux , rem- brunis, rudes au toucher, et qui paroissent donner issue à une sécrétion particulière. Nous retrouvons des grains poreux sem- blables dans les amphisbènés ; mais ils sont disposés au nombre de huit sur deux ran- gées situées à la suite l’une de l’autre dessus l'anneau qui borde la partie antérieure de Janus. Ce nombre de grains ne paroît pas varier dans les amphisbènes , au moins dans ceux que j'ai vus; ils sont seulement moins gros et moins apparens à l’amphisbène blan- Ce 2 404 HISTOIRE chet qu’à l’enfumé. L’anus est transversal et recouvert en devant par une plaque ou saillie demi-circulaire et lisse. L’amphisbène blanchet a deux cent vingt- trois anneaux autour du corps, et seize autour de la queue, selon Linnæus; mais ce nombre est irès-sujet à varier, car j'en conserve un dans ma collection qui a deux” cent quarante-quatre anneaux , dont vingt- quatre autour de la queue; et Gronovius en a vu un autre qui avoit jusqu'à deux cent cinquante-deux anneaux , dont dix- huit autour de la queue. On trouve cette espèce dans l'Amérique méridionale ; j'en possède un individu qui vient de Surinam, et qui m'a été donné par M. Marin de Baïize , médecin français établi dans ceite colonie hollandaise. : Linnæus a écrit que cet amphisbène a le front couvert d’anneaux ; mais cette expression n’est pas exacte; car le front est au contraire revêtu de plaques lisses, ainsi que je lai dit précédemment. VARIÉTÉ. A. Amphisbène blanchet , roussâtre en devant. Nota. Boddaert a observé cette variété dans sa collection des reptiles. +: DES AMPHISBENES. 405 VARIÉTÉ B. Amphisbène blanchet, plus foncé , et tirant sur le brun roussâtre en dessus, blan- châtre en dessous. Nota. Je l’ai trouvé dans la collection du museum d’his- toire naturelle de Paris. C2 (e) 633 406 HISTOIRE =—— L’'AMPHISBÈNE ENFUMÉ (1). # Crrre espèce est aussi commune à peu près que la précédente dans les contrées les plus chaudes de l’Amérique , sur-tout à Cayenne, à Surinam et au Brésil; mais on ne la trouve pas dans la Lybie, dans ZA ° : > île de Lemnos, ni dans aucune autre partie de l’ancien continent, quoique Linnæus et d’autres naturalistes plus modernes, entre autres Lacépède, l’aient prétendu d’après Seba. (1) Amphisbæna fuliginosa ; colore ex atro et albido vario ; caudé Æ aut minus. Annulis aa 200. — Annulis caudal. 30 - 230 le Linnæus. —— 209. 25 - 234 selon Gronovius. Amphisbæna fuliginosa. Tan. Syst. nat. — Amæn. acad. tom. I ,p. 301 ,n° 295. — Mus. Adolph. Frid. tom. I, p. 20. — Idem. Gmelin, Syst. nat, p.1123.— Gronovius, Mus.tom. II ,p.1,2,52 ,n° 2.—Amphis- bæna ex albo et nigro varia. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p.25, n° 1.— Amphisbæna vulgaris. Laurenti , Synops. rept. p. 66 , n° 119. — Schneider, Hist. amph. fase, 2, p, 349. — Ray, Quadrup. p. 268- DES AMPHISBENES. 4o7 Ta description que nous avons donnée précédemment de lamphisbène blanchet, peut également se rapporter à amphisbène enfumé, qui ne paroît guère en différer que par ses proportions, par ses couleurs, et par le nombre de ses anneaux. Il a d’ailleurs les mêmes habitudes et la même patrie. L’amphisbène enfumé a ordinairement un pied et demi de longueur totale , et rarement il parvient à deux pieds. Son corps est plus alongé que celui de lespèce précédente ; mais sa queue est beaucoup plus petite ; car elle n’a jamais plus d’un dix-huitième sur la longueur totale, et Lacépède à même observé un individu dont la queue n’occupoit que la vingt-septième partie. Nous voyons par ces proportions, comparées avec celles du blanchet ; que lenfumé en diffère par sa queue plus courte, — L’enfumé. Daubenton , Dict. erpét. Encye. méth. — Idem. Lacépède , Hist. des serpens ,iu-12, tom. I], p. 292. — L’amphisbène enfumé. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p.235, fig.2. Lacépède rapporte à l’enfumé les noms suivans : Trasgobane. Valmont de Bomare, Dict. d’hist. nat, — Ibijara , par les brasiliens. — Bodty.— Cega , cobre vega, et cobra de las cabecas , par les portugais. Cc 4 _ 408 HISTOIRE et cependant elle est munie d’un plus grand nombre d’anneaux ; car Linnæus a compté deux cents anneaux autour du corps, et jusqu'à trente autour de la queue. Gro- novius en a ensuite compté deux cent Se des premiers, et vingt-cinq des seconds, un autre individu. | Cet ophidien est surnommé l'enfumeé ; parce que sa couleur est noire , plus ou moins variée de brun , de cendré , et de blanc. Au reste, il est sujet à varier dans la disposition de ses couleurs, et c’est ce qui a induit en erreur Seba , et ensuite Lau- renti, Linnæus et Gmelin; car ces auteurs ont décrit quatre espèces d’amphisbènes, qu’il faut évidemment rapporter à l’enfumé seulement comme des variétés peu remar- quables ; Lacépède et Latreille eux-mêmes ont désapprouvé l'opinion des auteurs pré- cédens , en réunissant, comme une même espèce , ces quatre variétés. Var. A. Amphisbène enfumé, varié de noir et de blanc. Amphisbæna fuliginosa. Voyez la synonymie citée précédemment. Seba , Thesaur. rerum natural. tom. Il, pl. 1, fig. 5.— pl. xvIx, fig. 2,—pl xxit, fig. 8. DES AMPHISBENES. 40g Var. B. Amphisbène variéde blanc, de noir, de bai et de gris. Seba , Thesaur. rerum natur. tom.Il, pl. Lxxxvur, fig. 3. Amphisbæna varia. Taurenti ; 5ynops. rept. pag. 66, n° 120. — Lin. Syst. nat. — idem. Gmelin, Syst. nat. pag. 1124. Sa longueur est de deux pieds environ. Sa tête est courle, jaune, marquée de taches noiïrâtres et garnie de grandes plaques. Tout son corps et sa queue paroissent formés , suivant lexpression de Seba , de nombreux anneaux collés les uns contre les autres , et barrés d’écailles oblongues , très-petites. La nouvelle peau qui le recouvre au printems est extrêmement lisse et polie. C. Amphisbène magnifique , varié de pourpre, de violet et de jaune, avec la tête jaunâtre et une bande pourprée dessus les yeux. Seba, Thes. rerum natur. tom.1!. plc, h63. Æmphisbæna magnifica. Tau- renti, Synops. rept. pag. 66 , n° 121. 410 . HISTOIRE — idem. Tän. Syst. nat. — idem. Gimelin, Syst. nat. pag. 1124. VAR. D. Amphisbène varié de blanc et de brun , avec la tête jaune. Seba , Thes. rerum nat. tom. IE, pl. LXxXTI, fig. 4 Æmphisbæna. Laurenti, nl rept. pag. 67, n° 122. — idem. Lan. Syst. nat. — idem. Gmelin, Syst. nat. pag. 1124. à] Parmi les noms donnés à ce singulier reptile par les habitans du Brésil, Lacépède cite celui d’éyara. En effet, il résulte des travaux de Marcgrave et de Pison, que ce nom pouxroit appartenir à un amphisbène plutôt qu'à une cécilie ; et cependant Dau- benton a appelé ce dernier genre IBIARE. DES CECILIES. AE VINGT-CINQUIÈME GENRE. CÉCILIE; cæcelia. Lin corps alongé, couvert d’une peau nue fnement granulée, et de forme cylindrique, ainsi que la queue, qui est obtuse et presque nulle; avec une rangée longitudinale de plis disposés en travers sur chaque côté, et for- mant ensuite des anneaux entiers. Yeux placés dans la peau et à peine distincts. Langue courte, épaisse, adhérente, large, légèrement mobile sur ses côtés. Anus rond, ayant ses bords rayonnés. ! Des dents très-peltites, aiguës et nom- breuses ; pas de crochets venimeux. Linnæus est le premier de tous les na- turalistes qui ait observé les cécilies; il a fait connoître la cécilie ibiare de la collec- tion de Grill, dans le tome premier des Aménités académiques; puis la cécilie vis- queuse du cabinet du prince Adolphe Fré- déric. Daubenton, Lacépède , Latreille, etc. n'ayant pu découvrir ces animaux dans au- cune collection, se sont ensuite servis des Â12 HISTOIRE descriptions publiées par Linnæus. Grono- vius en a fait mention d’après la pl. xx, tom. II, fig. 2 de Seba. Sentzen a reconnu ensuite que la langue de la cécilie ibiare est large, épaisse, ovale, attachée en dessous par le milieu de sa longueur, et légèrement mobile sur ses côtés. Enfin Schneider a donné de nouveaux détails sur les cécilies, et 1l a publié quelques renseignemens sur la forme du squelette de la cécilie visqueuse ; il a vu deux individus de libiare dans la collection de Lampi, et cinq autres dans celle du duc de Brunswick. On croiroit, d’après cet exposé, que les cécilies sont suffisamment connues mainte- nant, et qu’en réunissant tous les renseigne- mens déjà publiés, on pourroit donner une histoire assez complette de ces singuliers ani- maux ; cependant il résulte, de mes nropres recherches sur deux nouvelles espèces de cécilies, que les naturalistes ont tous été induits en erreur sur les caractères qui con- viennent à ce genre. Les cécilies sont longues, cylindriques, à peu près d’ésale grosseur dans toutes leurs parties, et légèrement amincies en devant. On est d’abord disposé à les placer parmi les poissons anguilliformes dépourvus de DES CECILIES. 413 nageoires, mais is n’ont pas de branchies ni d'ouverture branchiale ; ils ne vivent pas dans l’eau, et ne sont pas pourvus d’écailles, comme Schneider l’a cependant prétendu récemment dans le second fascicule de son Histoire des amphibies. « Les cécilies , dit-il, sont un genre de serpens très - voisins des poissons, sur-tout des murènes; leur corps est revêtu d’écailles très-peliles, comme en- foncées dans la peau, avec des rides d’abord latérales, ensuite circulaires contre la queue, qui est très- courte; les yeux sont petits, couverts d’une peau commune, et les na- rines sont munies d’un tentacule très-court ». Je vais examiner successivement ces diffé- rens caractères. _ Il existe parmi les poissons quatre genres remarquables qui sont très-voisins des céci- lies : le premier, celui des éyphlies (1), est (1) Lacépède a donné le nom de cécilie à ce genre de poisson qui ne comprend encore qu’une espèce trouvée dans la Méditerranée sur les côtes d'Alger : c’est le muræna cæca de Linnæus. J’ai cru nécessaire de substituer à ce genre le nom de éypAe, tiré du grec , et qui signifie aveugle, afin d'éviter toute con- Fusion ; car il me semble qu’on ne peut se permettre, én histoire naturelle , de donner un nom semblable à deux genres différens. 414 HISTOIRE entièrement privé de nageoires et d’yeux; et il a l'ouverture des branchies sous le cou. Le second comprend les gastrobranches, qui sont des poissons cartilagineux , aveugles, avec les ouvertures des branchies sous le ventre. Les deux derniers genres, les spha- gébranches et les synbranches , ne diffèrent lun et l’autre des typhlies que parce qu'ils ont des yeux. Les cécilies ont au contraire de très-petits yeux, sans nageoires ni bran- chies. Leur organisation est assez semblable à celle des orvets, et sur-tout des amphis- bènes. La peau, dont la tête, le corps et la queue sont entièrement couverts, consiste dans un épiderme très-poreux, et dans un derme assez fort, entre lesquels on voit, au lieu du tissu papiilaire , une quantité innom- brable de petits globules ronds, placés les uns à côté des autres, et transparens comme de la gomme. Ces globules sont, à propre- ment parler, des glandes cutanées très-peu adhérentes, qui soulèvent la surface de lépiderme, de manière à former de très- petits grains à peine distincts, que Schneider a sans doute pris pour des écailles. Ces glandes renferment toutes une humeur vis- queuse qui suinte abondamment en dehors lorsque l’animal souffre ou lorsqu'on veut DES CECILIES. 415 le prendre. Cette humeur , assez comparable à celle des salamandres , des anguilles et des limaces, est roussâtre et gélatineuse. Aussi- tôt qu’on plonge dans lesprit de vin ou dans toute autre liqueur spirilueuse une cécilie, l'humeur qui recouvre la peau se coagule, et forme une pellicule qu’on pour- ‘roit confondre avec la vieille peau détachée par lambeaux. Cette pellicule étant plus tenace sur la tête, et recouvrant aussi les yeux, aura fait croire que les cécilies sont aveugles ; peut-être que les tentacules des parines, indiquées par Linnæus aux cécilies ibiare et visqueuse, ne sont elles-mêmes for- imées que par une très-petite portion de cette pellicule; car je n’ai pas trouvé la plus légère apparence de tentacules aux deux espèces que j'ai observées dans la col- lection de Levaillant. On ne sait pas encore parfaitement quelles sont les habitudes propres à ces animaux de l'Amérique méridionale; mais on croit qu'ils ressemblent aux amphishbènes par leurs mouvemens progressifs ; que leur nourriture consiste principalement en pe- tits insectes et en vers : quelques colons de Cayenne et. de Surinam prétendent qu'ils vivent dans la terre un peu humide, comme B6, HISTOIRE les lombrics ou vers de terre. Bosc croit même que, d’après leur conformation exté- rieure, ils doivent habiter dans l’eau. L’anus est un trou rond, très-pelit, situé presque sous l'extrémité postérieure , et ses bords sont garnis de plis en forme de rayons; ce qui me fait croire qu’il peut s’élargir beau- coup pour donner issue aux excrémens. Schneider a fait les observations suivantes sur le squelette des cécilies. Le crâne n’a aucune trace des orbites, mais il est garni en dessus de petites cellules ou cavités. La mâchoire inférieure n’est pas jointe à loc- ciput par un os inter-maxillaire simple ou double comme aux oiseaux, aux lézards, aux orvets, aux couleuvres, etc. etc.; mais elle est articulée avec l’occiput comme aux quadrupèdes vivipares, sans qu’il y ait d'os zygomatique apparent. Les deuts de la mâ- choire supérieure sont toutes courbes, plus petites sur les os du palais, plus alongées en devant de chaque mâchoire. Après les deux plus longues dents de la mâchoire infé- rieure, on en voit deux autres courbées , plus petites ; ses deux branches ne sont pas attachées ensemble par un ligament, mais par une süture harmonique comme aux lézards. Les DES CECILIES. 4 Les vertèbres ne sont pas jointes comme celles des lézards et des serpens , maïs de la Même manière à peu près que dans les poissons; Car elles ont chacune à leur partie antérieure et postérieure une cavité en forme d’entonnoir, dans laquelle il y a un liga- ment qui les attache et les applique réci- proquement les unes contre les autres. TL'apophyse épineuse supérieure des ver- tébres ressemble à celle des amphisbènes et du cou des oiseaux, car elle est déprimée, et elle imite une très-petite carène. Les côtes sont courtes, droites, dirigées en arrière, triangulaires et fourchues en dessus comme ‘aux oiseaux, de manière qu’elles tiennent à chaque face et aux apophyses latérales ‘des vertèbres par leurs deux branches. Reptiles. Tome VIL. | D d 418 HISTOIRE LA CÉCILIE VISQUEUSE (1). Luix NÆUS a observé cet ophidien dans le museum du prince Adolphe Frédéric; et voici comment il l’a décrit : La tête est pe- tite, lisse, avec ses narines situées en devant du museau, sans aucun barbillon apparent; les yeux assez petits sont couverts d’une membrane ; les dents tr ès-pelites sont dispo- sées sur une double rangée aux deux mâ- choires ; le GOrps est cy lindrique, un peu plus (1) Cæcilia slutinosa ;_corpore tenui ef longissimo : subfuscescente , cum line& albidé latiusculé in utroque latere ; caudä obtus& subnullé. Plicis simplicibus et duplicatis in utroque latere 340. — Plicis circularibus in caud& 10 - 350. Cæcilia slutinosa. Tan. Syst. nat. — Mus. Adojiph. Frid. tom. I, p. 19 : pl. 1v, fig. 1. — dem. Gmel. Syst. nat. p.1125.— Laurenti, Synops. rept. p. 65, n° 117. — Caæcilia ceylonica. Seba, Thes. tom. IT, pl. xxv, fig. 2. — Schneider , Hist. amphib. fase. 2 , p. 363. — Le visqueux. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méthod. — Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in -12, tom. II, p. 505. — La cécilie visqueuse. Latreille , Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 258. Fo DES CECILIES. 419 épais à sa partie postérieure, avec trois cent quarante plis transversaux à chaque côté du corps, réunis en angle aigu contre la suture du ventre; la queue, très-courte, légère- ment aiguë, a dix autres plis seulement, et Vanus est situé sous la partie postérieure. La couleur est brune, avec une ligne blanchâtre un peu élargie sur chaque côté du corps. L'animal est gros comme le petit doigt, long de plus d’un pied ; et lorsqu'il est vivant, sa peau est enduite d’une humeur visqueuse comme celle des lamproies; c’est à cause de cela que Lianæus lui a donné le nom que nous lui conservons, quoi- qu'il puisse également convenir aux autres espèces. | | 11 faut lui rapporter la cécilie représentée par Seba, tom. IL, pl. xxV, ü£. 2, qui a une ligne blanchâtre sur chaque flanc, et qui habite dans l'Amérique méridionale ;, mais non pas à Ceilan, ni dans l'Inde. Dd 2 420 HE S-P-OH RE LA CECILIE LOMBRICOIDE (1). PL XCIT, fig 1. Eye ne peut mieux comparer cette cécilie qu’à un lombric ou ver de terre, à cause de sa forme qui est mince, très-longue, d'égale grosseur depuis la tête jusqu’au bout de la queue : celle-ci est même foiblement déprimée et munie d’un sillon longitudinal en dessous. La peau est très - finement tuberculeuse lorsqu'on la regarde à la loupe, et elle est entièrement d’une couleur noi- râtre rembrunie, uniforme. La tête a la même forme que celle de la cécilie à venire blanc; les narines n’ont pas de tentacules; toutes les parties de l’animal offrent des caractères semblables dans leur conforma- tion, et elles n’en diffèrent seulement que (1) Cæcilia lombricoïdæa ; corpore tenui et longis: - simo , ex fuscescente obscuro immaculato ; caudé obtusé subnullé. SE 5 Plicis lateralibus simplicibus 87.— Plicis latera- libus duplicatis 204. — Plicis circularibus simpli- : eibus 33 - 324. PVxcx V4, 120. \\ il HA \ A APE NA 1 AN À 77) Li (A ALL PS = Le | 4 ) ] 1} I} De J'eve del. VeTrireut d. 1. CECILIE 2 ventre blanc. 9. CECILIE Ær/ruotée . DES CECILIES. 421 parce qu’elles sont plus minces et plus alongées. Comme l'individu que j'ai observé avoit été tué avant d’avoir achevé sa mue, j'ai eu de la peine à compter le nombre de ses plis; c’est pourquoi j'offre le suivant comme très-approximatif. On voit d’abord _en devant sur chaque côté quatre - vingt- sept plis simples et transversaux, ensuite deux cent quatre doubles plis transversaux, puis trente-trois plis circulaires, simples et rapprochés. Nous verrons dans la description de la cécilie à ventre blanc, que sa peau est couverte de petits tubercules de deux sortes, les uns plus distincts, et les autres imicroscopiques ; la cécilie lombricoïde n'a au contraire qu'une sorte de tubercules dont la petitesse est telle qu’on ne les dis- tingue qu'avec peine à la vue simple. La tête est plus amincie que l’anneau presque hémisphérique de la queue. L’anus est un petit trou rond; après avoir enlevé sa vieille peau, j'ai reconnu qu'il est rayonné sur ses bords, comme celui de la cécilie à ventre blanc et des deux autres. Chaque œil est un point brun, très-petit et luisant. On trouve la cécilie lombricoïde à Su- rinam dans les lieux sombres et humides: elle se creuse des trous en terre comme les D d 3 PS TR TA ste 422 H LS'T' OT RE lombrics ; elle a beaucoup de rapports avec la cécilie visqueuse; mais on ui voit moins de plis, et pas de raie blanchâtre sur les côtés. _ Dimensions de la cécilie lombricoide , selon moi. = pieds. pouc. lign. Honsueur-dofale, 4.2: ... je; Teunr Mossneur de iriète 2 .". 5. Von Largeur de la tête en arrière. . » » Largeur de la tête aux yeux. . » » ON QT À Din D [n Largeur de la tête aux narines. D» » plu Largeur de la tête au bout du mu seau. e > Û ° Ê . . e 0 ° ° » » I Longueur de la maächoire supé- rieure jusqu’au coin de la bouche. » » 2 = Longueur de la mâchoire infé- rieure jusqu’au coin de la bouche. » » 2 Distance des grandsplis latéraux » » 2 Longueur de l’anneau hémisphé- rique de la queue, depuis Panns . » oo» 2 > Largeur de cet anneau . . . . » Di NE Largeur du cou . «+ + «+ + + + D » 4H O1 Largeur da corps . « - + + . D D Le DES CECILIES. 423 ————— ms LA: :C ÉCHLEÉE A VENTRE BL'AN CM) PI. XCII, fig. 2. Cie nouvelle espèce, que j'ai observée dans la collection de Levaillant, habite à Surinam , et se distingue des autres cécilies parce que son ventre est blanc, ou du moins varie de blanc. Sa forme est très-semblable à celle de la cécilie ibiare; car la tête, le cou et le corps sont tous à peu près du même dia- meétre. La tête est un peu déprimée postérieure- ment, légérement arrondie en dessus, plus étroite en devant, avec le museau prolongé, irès-obtus à son extrémité, qui est plus avancée en dessus contre les narines, les- (1) Cæcilia albiventris ; ater corpore crasso , cum abdomine ex albo flavescente variegato, naribus non tentaculatis ; caud4 subnulld. Plicis lateralibus simplicibus 91. — Pois latera- libus duplicatis 46. — Plicis circularibus in latere duplicatis5.—Plicis circularibus simplicibus 11-153, D d 4 ) 424 HISTOIRE quelles sont écartées, trés-petites, sans aucun tentacule. On voit les deux yeux sur chaque côté de la tête vers la bouche: ils ont une ressemblance parfaite avec ceux des am- phisbènes, et ressemblent chacun à un petit point blanc non saiilant qu'on auroit fait sur la peau. La lèvre inférieure est plus courte que l’autre, aussi large, arrondie, et non obtuse en devant. Les dents sont très- courtes, aiguës, et disposées sur les branches marginales des mâchoires; mais je n'ai pas observé de branches palatales. La langue large, aplatie , est assez courte; elle remplit le dedans de la mâchoire inférieure , et elle m'a paru munie en devant, sur ses deux côtés, d’une petite saillie charnue, grisâtre comme elle. Toute la peau est d’un noir sombre légé- rement bleuñtre , variée en dessous de taches très-irrégulières d’un blanc jaunâtre, et en- tiérement couverte de très-petits grains où : tubercules ronds, infiniment nombreux, se touchant tous, et presque microscopiques. Ces grains paroissent êlre, vus à la loupe, des petites élévations imperceptbles de la peau, un peu plus claires que le fond noi- râtre, et l’on en voit de deux grosseurs sur les côtés. DES CECILIES. 425 J'ai compté quatre-vingt-onze plis laté- raux simples sur chaque flanc, plus loin quarante-six doubles latéraux dont chaque double plus court, puis trois plis circulaires formant deux anneaux marqués sur chaque côté d’un pli court, de plus onze autres plis circulaires formant des anneaux étroits et simples, dont le dernier presque hémisphé- rique tient lieu de queue. L’anus, placé en dessous contre ce dernier anneau, est un trou rond, ridé tout autour comme par des petits rayons. Le nombre de ces plis latéraux et circulaires est de cent vingt-huit sur chaque côté, non compris les petits latéraux, ou de cent cinquante - deux en les comptant. Dimensions de la cécilie à ventre blanc , selon moi. pieds. pouc. lign. Borsueutitotale . ie .\.}. 12) n'es Ponsuenr delafiètel |. |... nt Largeur de la tête en arrière . » » 7 Largeur de la tête aux yeux . » » 5 Largeur de la tête aux narines. » » 4 Largeur de la tête au bout du MUSEAUE RE De Ne U a A AN De er) 2 Longueur de la mâchoire supé- pin rieure jusqu’au coin de la bouche . » oo» 6 426 HISTOIRE. Longueur de la mächoire infé- rieure jusqu’au coin de la bouche. Distance des grands plis latéraux Longueur de l’anneau hémisphé- rique de ia-queue , depuis l’anus. Largeur de cet anneau . « . Lairsenrduicon JTE, CR Largenr du corps . . . . . . » » » © “3 Où DES 'CECFLIPS:. 427 a ——— ——— ——- _— rm tm men eq me mm —— — pe —— PA lCÉCILIE,.LBENR EN, A e Tic nom qui sert à désigner cette espèce a été employé par Marcgrave, d’après les habitans du Brésil, pour lamphishène en- fumé ; il a éte ensuite employé par plusieurs naturalistes modernes pour distinguer Île genre des cécilies. (1) Cæcilia 1biara ; naribus sub - cirrhosis , corpore crasso et atro unicolore ; caud4 subnullä. Plicis simplicibus et duplicatis in utroque latere 135. — Plicis cireularibus in caudä.... Cœæcilia tentaculata. Lin. Syst. nat. — Âmæn. acad. tom. 1, p. 480; n°5, pl. xvar , fig. 2. — Mus. Adolph. Frid. tom. 1, p.15, pl. v, fig. 2. — dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1124. —Gronovius , Mus. tom. II, p.52, n° 1.— Laurenti, Synops. rept. p. 65, n° 116. — Cæcilia cœruleo-fusca. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VII, p. 26, n° 5. — Jbiaram brasiliensium. Pison , Elist. Bras. p. 282. — Schneider , Hist. amph. fasc. 2, p. 561. — L’ibiare. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — dem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. II, p. 501, pl. x, fig. 2. — La cæcilie ibiare. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IT, p.257, fig. 2.— Bosc, Dict. d’hist. nat. édit. de Déterville. 428 HISTOIRE Linnæus, qui a désigné cette cécilie sous le nom spécifique de tentaculée, lui assigne près d’un pied de longueur et un pouce d'épaisseur : elle est entièrement cylin- drique et d’égale grosseur depuis la tête jusqu’à la queue. Sa peau nue, sans aucune écailles, a des petits points saillans sur le dos, et cent trente-cinq plis transversaux sur chaque côté. La tête lisse, arrondie, a contre chaque narine un tentacule ou barbillon très-court. Les narines ressemblent à une petite piquure d'épingle; et les yeux inutant eux-mêmes de très - pelits points, paroissent à travers une pellicule mince qui les recouvre. Les dents sont simples comme celles des couleuvres innocenties, et plus petites à la mâchoire supérieure. La queue, épaisse et presque nulle, a des plis circulaires très-serrés les uns contre les autres. Ean- næus compare cette espèce aux poissons chondroptérygsiens, à cause de sa lèvre supé- rieure, obtuse, très-proéminente, de telle sorte que la bouche est reculée sous la tète presque de même qu'aux squales ou ce , aux raies, etc. La couleur est d'un brun bleuâtre uni- forme, sans aucune tache. On trouve celte espèce d’ophidien dans DES CECIIIES 44 la colonie hollandaise de Surinam en Aumé- rique. Elle vit aussi au Brésil, suivant Piscn, et ele y est nommée ibiaram par les habi- tans ; c’est à cause de cela que les raturalistes pie l'ont appelée ibiare. Schneider a vu dans la collection de tn pian deux individus de cette espèce, et cinq auires dans celle du duc de Brunswich ; lun d'eux étoit de couleur cendré. Il ne leur a pas vu de tentacules ou de barbillons proprement dits, mais deux petites papilles ou verrues au bout du museau. | La cécilie figurée par Seba, et rapportée par Fannæus à cette espèce, est synonyme de la cécilie visqueuse à cause de sa bande blanche sur chaque côté du ventre. Fin du septième" Volume. oo mo PQ g ? ReA De Pre Des matières contenues dans ce seplième Volume. AY viTE des couleuvres. La couteuvre aurore. Page La couleuvrre thalie. —— nasique du Bengale, pl. LIX et LXXXI. —— à luit raies. —— lisse. —— COrais. —— raÿée. —— unicodore. —— d'Esculape. —— à collier, pl. LX XXII et LIX. Première variété. Seconde variété. Troisième variété. Quatrième variééé. Cinquième variété. Sixième variété. Septième vartété. Huitième vartété. Neuvième variété. La couleuyre écarlate , pl, LKXXIEIT. TABLE. 431 La couleuvre maligne. 46 —— blanche. 7 49 —— dard, 52 |<—-— azurée. 54 — salatée, pl. LX XXII. | 55 ee suisse. 5z =—— demi-collier. | 5g UNE roiee raies. GE <<< boiga, pl. LXXXIV. 63 —— chapelet, 6g —— à tête de vipère. 74 —— cerclée, | 74 Je AT. —— blanchâtre,. S1 =— à zones. "Sato 82 ==— bluer. Sr nioas — 84 —— de Panama. 35 85 —— brunâtre. - 86 — serpentine. gars 37 Première variété, S: 89 Seconde variété. :: -1bid Troisième variété, 13 —90 Quatrième variété. su ibid Cinquième variété. 0) . -ibid La couleuvre miliaire. ENpt-sX ga —— à raies rouges, pl, LXXXIII 0h 93 __— chatoyante. \ 96 \ 432 ELA BE La couleuvre malpole ou siffleur. variée. verte d'été. saurite, pl LXXXT. pythonisse. roussätre ow hotamboye. à deux raies. carénée. saturnine. rhomboidale. cobel. yipérinee pâte. | rubannée. ardoisée. crotaline. typhie. nævielle. cenchrus. treillissée. maures ombrée. siréale. sipédon. triple-rang. hétérodon, ph LX. latonte. TABLE La couleuvre provençale. tétragone, décolorée. chayque. à deux raies. cerbère. tie schneidérienne. régine. violette, symétrique, ponctuée. calmar. tbibe. vampum ou fasciée. drap mortuaire. HE TPE EE porte-croix. dora. bali ou plicatile. mexicaine. lutrix. striatulée. duberrie. silonnée, tétragone. anguleuse. Bail ii Cause, Éeptiles. Tome VII. Ee LA SE: 44 4 en 5 454 TABLE La couleuvre alidre. é cyanée , ou la verte et bleue. tachetée. —— des dames. & ventre étroik. Treisième genre. Plature. Le plature fascié, pl. LXXXV. de Laurenti. Quatorzième genre. Enkydre. L’enhydre dorsale. Quinzième genre. Langaha. Le langaha de Madagascar. Werzième genre. Erpéton. L'erpéton tentaculé , ph LXXX VI. Dix-septième genre. Éryx. ZL'éryx céraste. javelot. —— gronovien. = couleuvrin. —— roux. — jure, pe LXXXV et LXI. L’éryx miliaire. —— pintade. Première variété. Dêèuxième variété. ‘L’éryx à points noirs. dramine. sÿ T A B L FE. L’éryx de Clèves. Dix-huitième genre. Clothonie. La clothonie anguiforme. Dix-neuvième genre. Orvet. L’orvet corullin ou rouge. —— scytale ou rouleau , pl. LXXX VIT. —— fascié. lombric. —— oxyrynque. —— à long museau. —— maculé. —— réticulé. —— commun ou fragile, pl. UXXXVII Première variété. Seconde variété. _ Troisième variété. L'orvet éryx. mamillaire. ——— à sepé stries. cendré. Vingtième genre. Ophisaure. L’ophisaure ventral , pl. LXXX VII eé LXI. V'ingt-unième genre. Pélamide. La pélamide fasciée. ( —— bicolore, pl. LXXXIX et LX. La pélamide granulée. Fe 2 Fu 7 ingt-deuxième genre. Hydrophis. | L’hydrophis obscur. cloris , pl. XC. —— à bandes noires. — à bandes bleues. ardoisé. Vingt-troisième genre. Acrochorde. L’achrocorde de Java, pl. LXT. Vingt-quatrième genre. Amphisbène. L’amphisbène blanchet, pl. XOI. enfumé, pl. XCI. V'ingt-cinquième genre. Cécile. La cécilie visqueuse. —— Jombricoide, pl. XCIT. —— à ventre blanc, pl. XCIK. / —— ibiare, Fin de la Table. E* TABLE. à + - : f #4 1 > “ L : “ r, F % j 4 x * [2 k D DNA: À Air à QUE { À = s 1 ' - n ; ” 3 1 5 L1 È = - 2 f ; EE * % cf a À 2 S Le DA a L' = = 2 À 0 AL RE ete # 1 — k 5 = LA f 2 { À + ; se « 4  f x > £: À À . ÿ À PA 4 ATOME MIE ci mr CR el a % A7 E . 2 (€ = Ce 02 G pe 544 Nr INOSHLINS S314V4417 SMITHSONIAN INSTITE = | < = LC US = Z _ + E- O : Æ le] É = 7. = ER O 3 T O Æ Z = Z = - > = > S Z _n Zz (77 ITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHLINS S31YVE PA G 5 G 2 = : = E < < = Ë E = =. co = fr) Z — | Z UE LIBRARIES SMITHSONIAN = Es K Z . = S ns ou Le = Zy, % SS ! = po LL À À \ KK s _ > res DL : L/ > S 8 ee D ER PÉPRRSE à a Z u Z (24) | THSONIAN INSTITUTION NOIINJIIISNI S3!Iuve TAN? a Z 2 A Z = = = / O EE FR © 5 æ LR on 0 En on | Æ AS, WP = ©O Lx 2 = Z, ‘ = > ‘ = > 7) Z an 2 LIBRARIES n 3 | n e 5 = ee = < œŒ = œ : = re) _ QT A = A er ï AITHSONIAN _INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHIINS S313%#4A PA em : "1 -œ o = L ô um D = = = > D D : 2 = : = E Oo Z hs Z n AINOSHLINS S31YVHIT LIBRARIES. 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