ÉmSt $#* £& HISTOIRE NATURELLE DES DROGUES SIMPLES TOME QUATRIÈME LIBRAIRIE J. B. BÀILUÊRE HT FILS PIESSE. Des odeurs, des parfums et des cosmétiques, histoire natu- relle, composition chimique, préparation, recettes, industrie, effets physiolo- giques et hygiène, par S. Piesse, chimiste-parfumeur à Londres; édition fïan çaise publiée par 0. Réveil. 1865, in-18 jésus de 527 pages, avec 86 fig. 7 fr. REVEIL. Formulaire raisonné des médicaments nouveaux et des médications nouvelles, par le docteur O. Réveil, pharmacien de l'hô- pital des Enfants, professeur agrégé à la Faculté de médecine et à l'École de pharmacie. Deuxième édition. 1865, 1 vol. in-18 jésus, xn-696 pages, avec 48 figures 6 fr. ROBIN. Traité du microscope, son mode d'emploi, ses applications à l'é- tude des injections, à l'anatomie humaine et comparée, à l'anatomie médico- chirurgicale, à l'histoire naturelle animale et végétale et à l'économie agri- cole, par Ch. Robin, professeur à la Faculté de médecine de Paris, membre de l'Institut. 1871, 1 vol. in-8 de 1028 pages, avec 317 figures et 3 planches, cartonné 20 fr. ROBIN et VERDEIL. Traité de chimie anatomique et physiologique normale et pathologique, ou Des principes immédiats normaux et morbides qui constituent le corps de l'homme et des mammifères, par Ch. Robin, pro- fesseur à la Faculté de médecine de Paris, et F. Verdeil. 1853, 3 forts vol. in-8, avec atlas de 45 planches en partie coloriées 36 fr. SOUBEIRAN. Nouveau dictionnaire des falsifications et des altéra- tions des aliments, des médicaments et de quelques produits employés dans les arts, l'industrie et l'économie domestique, exposé des moyens scientifiques et pratiques d'en reconnaître le degré de pureté, l'état de conservation, de constater les fraudes dont ils sont l'objet, par J. Léon Soubeiran, professeur à l'École de pharmacie de Montpellier. 1874, 1 vol. gr. in-8 de 640 pages, avec 218 figures. Cart • 14 fr. TARDIEU (A.). Dictionnaire d'hygiène publique et de salubrité, ou Répertoire de toutes les questions relatives à la santé publique, considé- rées dans leurs rapports avec les Subsistances, les Épidémies, les Professions, les Établissements et institutions d'Hygiène et de Salubrité, par le docteur Am- broise Tardieu, professeur à la Faculté de médecine de Paris, président du Comité consultatif d'hygiène publique. Deuxième édition, 1862, 4 vol. grand in-8 32 fr. TARDIEU (A.). Étude médico-légale et clinique sur l'empoisonne- ment, avec la collaboration do Z. Roussin, professeur agrégé à l'École du Val-de-Grâce, pour la partie de l'expertise médico-légale relative à la recherche chimique des poisons. Deuxième édition, 1875. In-8 de xxu-1072 pag., avec 53 fig. et 2 planches 4 fr. VERLOT (B.). Le Guide du botaniste herborisant, conseils sur la récolte des plantes, préparation des herbiers, l'exploration des plantes pha- nérogames et cryptogames et les herborisations, par M. Bernard Verlot, chef de l'Ecole botanique au Muséum, avec une introduction, par M. Naudin, membre de l'Institut. 1865, in-18 de 600 p., avec fig. cart 5 fr. 50 VERNOIS. Traité pratique d'hygiène industrielle et administra- tive, comprenant l'étude des établissements insalubres, dangereux et incom- modes, par Maxime Vernois, membre de l'Académie de médecine. 1860, 2 forts vol. in-8 de chacun 700 pages. 16 fr. WEDDELL (H. A.). Histoire naturelle des quinquinas. 1849, 1 vol. in-folio, avec une carte et 32 planches, dont trois coloriées 60 fr. WUNDT. Traité élémentaire de physique médicale, par le docteur W. Wondt, professeur à l'Université de Heidelberg. Traduit avec de nom- breuses additions, par Monoyer, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Nancy. 1871, 1 vol. in-8 de 704 p. avec 396 fig., y compris une pi. en chro- molithographie 12 fr. WURTZ. Sur l'insalubrité des résidus provenant des distilleries, et sur les moyens proposés pour y remédier, par Ad. Wurtz, membre de l'Institut (Académie des sciences), doyen de la Faculté de médecine. Paris, 1859,in-8 1 fr. 25 HISTOIRE NATURELLE DES DROGUES SIMPLES ou COURS D'HISTOIRE NATURELLE Professé à l'École supérieure de Pharmacie de Paris PAR N.-J.-B.-G. GUIBOURT Professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, membre de l'Académie de médecine OUVRAGE COURONNÉ PAR L'iNSTITUT (ACADÉMIE DES SCIENCES) SEPTIÈME ÉDITION CORRIGÉE ET AUGMENTÉE Par G. plainchoiv Docteur en médecine et Docteur es sciences, professeur à l'École supérieure de pharmacie de Paris. PRÉCÉDÉE DE i/ÉLOGE DE GUIBOURT PAR H. BUIGNET Professeur à l'École supérieure de pharmacie de Paris. avec 1077 figures intercalées dans le texte. TOME QUATRIEME PARIS LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS Rue Hautefeuille, 19, près du boulevard St-Germain M DCCC LXXVI Tous droits réservés. Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from Open Knowledge Commons and Harvard Médical School http://www.archive.org/details/histoirenaturell004guib HISTOIRE NATURELLE DROGUES SIMPLES TROISIEME PARTIE ZOOLOGIE CARACTÈRES DES ANIMAUX. Les végétaux ont des organes nutritifs extérieurs, se reproduisent par génération, et vivent où ils sont nés. Les animaux ont en général une organisation beaucoup plus compli- quée; ont des organes nutritifs intérieurs, peuvent se mouvoir et chercher leur nourriture; exécutent leurs mouvements selon leur volonté; enfin ont des sens dont les végétaux sont dépourvus. Pendant longtemps on a partagé les animaux en deux grandes divi- sions fondées sur la présence ou sur l'absence d'un corps central osseux, nommé colonne épinière ou vertébrale. Les animaux qui offraient cette colonne étaient nommés vertébrés, et les autres invertébrés. Les premiers renfermaient les mammifères, Jes oiseaux, les reptiles et les poissons; les seconds, les mollusques, les vers, les crustacés, les insectes et leszoophijtes. Mais, comme l'a observé G. Cuvier, cette classification qui semble établir une égale distance entre les mammifères et les oi- seaux, par exemple, qu'entre les mollusques, les vers ou les insectes est loin d'être satisfaisante; il convient d'en chercher une qui fasse mieux ressortir le plus ou moins de différence qui existe entre ces classes. Si donc « on considère le règne animal (1) en se débarrassant des préjugés établis sur les divisions anciennement admises, et n'ayant égard qu'à l'organisation et à la nature des animaux, et non pas à leur grandeur, à leur utilité, au plus ou moins de connaissance que nous en avons, ni à toutes les autres circonstances accessoires, on trouvera qu'il existe quatre formes principales, quatre plans généraux, si l'on peut s'exprimer ainsi, d'après lesquels tous les animaux semblent avoir été modelés, et dont les divisions ultérieures, de quelque litre que les naturalistes les aient décorées, ne sont que des modifications assez légères, fondées sur le développement ou l'addition de quelques par- ties qui ne changent rien à l'essence du plan. « I. Dans la première de ces formes, qui est celle de l'homme et des animaux qui lui ressemblent le plus, le cerveau et le tronc principal (l) G. Cuvier, Le rèyne animal distribué d'après son organisation. Paris, 18 1 7 et 1829. Guibouht, Drogues, ïe édit. T. IV. — 1 2 CARACTERES DES ANIMAUX. du système nerveux sont renfermés dans une enveloppe osseuse qui se compose du crâne et des vertèbres; aux côtés de cette colonne mi- toyenne s'attachent les côtes et les os des membres, qui forment la char- pente du corps; les muscles recouvrent en général les os qui les sup- portent, et les viscères sont renfermés dans la tête et dans le tronc. « Nous appellerons les animaux de cette forme les animaux vertébrés. « Us ont tous le sang rouge, un cœur musculaire; une bouche à deux mâchoires placées l'une au-dessus et au-devant de l'autre; des organes distincts de la vue, de l'ouïe, de l'odorat et du goût, placés dans les cavités de la face; jamais plus de quatre membres, des sexes toujours séparés, et une distribution à peu près la même des masses médullaires et des principales branches du système nerveux. « En examinant de plus près chacune des parties de cette grande série, on y trouve toujours quelque analogie, même dans les espèces les plus éloignées l'une de l'autre, et l'on peut suivre les dégradations d'un même plan, depuis l'homme jusqu'au dernier des poissons. « II. Dans la deuxième forme, il n'y a point de squelette ; les muscles sont attachés seulement à la peau, qui forme une enveloppe molle, contractile en divers sens, dans laquelle s'engendrent, en beau- coup d'espèces, des plaques pierreuses, appelées coquilles, dont la position et la production sont analogues à celles du corps muqueux; le système nerveux est avec les viscères dans celte enveloppe générale, et se compose de plusieurs masses éparses, réunies par des filets nerveux, dont les principales, placées sur l'œsophage, portent le nom de cerveau. Des quatre sens propres on ne distingue plus que les organes de celui du goût et de celui de la vue; encore ces derniers man- quent-ils souvent. Une seule famille montre des organes de l'ouïe. Du reste, il y a toujours un système complet de circulation, et des organes particuliers pour la respiration. Ceux de la digestion et des sécrétions sont à peu près aussi compliqués que dans les animaux vertébrés. « Nous appellerons ces animaux, animaux mollusques. « Quoique le plan général de leur organisation ne soit pas aussi uniforme, quant à la configuration extérieure des parties, que celui des animaux vertébrés, il y a toujours entre ces parties une ressem- blance au moins du même degré dans la structure et dans les fonctions. « III. La troisième forme est celle qu'on observe dans les insectes, les vers, elc. Leur système nerveux consiste en de longs cordons régnant le long du ventre, renflés d'espace en espace en nœuds ou ganglions. Le premier de ces nœuds, placé au-dessus de l'œsophage et nommé cerveau, n'est guère plus grand que les autres. L'enveloppe de leur tronc est divisée par des plis transverses en un certain nombre d'an- neaux, dont les téguments sont tantôt durs, tantôt mous, mais où les muscles sont toujours attachés à l'intérieur. Le tronc porte souvent à ses côtés des membres articulés; mais souvent aussi il en est dé- pourvu. « Nous donnerons à ces animaux le nom d'animaux annelés. « C'est parmi eux que s'observe le passage de la circulation dans des vaisseaux fermes à la nutrition par imbibition, et le passage correspon- CARACTÈRES DES ANIMAUX. 3 dant de la respiration dans des organes circonscrits à celle qui se fait par des trachées ou vaisseaux aériens répandus dans (oui le corps. « Les organes du goût et de la vue sont les plus distincts chez eux : une seule famille en montre pour Fouïe. Leurs mâchoires, quand ils en ont, sont toujours latérales. « IV. La quatrième forme, qui embrasse les animaux connus sous le nom dezoophytes, peut aussi porter le nom d'animaux rayonnes. «Dans tous les précédents, les organes du mouvement et des sens étaient disposés symétriquement aux deux côtés d'un axe : il y a une face postérieure et une face antérieure dissemblables. Dans ceux-ci, ils le sont comme des rayons autour d'un centre, et cela est vrai même lorsqu'il n'y a que deux séries, car alors les deux faces sont semblables. « Ils approchent de l'homogénéité des plantes; on ne leur voit ni système nerveux bien distinct, ni organes de sens particuliers; à peine aperçoit-on dans quelques-uns des vestiges de circulation, leurs or- ganes respiratoires sont toujours à la surface de leur corps; le plus grand nombre n'a qu'un sac sans issue pour tout intestin, et les der- nières familles ne présentent qu'une sorte de pulpe homogène, mobile et sensible. » Voici le tableau de ces quatre divisions avec les classes qu'on y a admises. EMBRANCHEMENTS. CLASSES. I. Vertébrés. Mammifères. Oiseaux. Reptiles. Batraciens. Poissons. Articulés, II. Annelés. i Vers ANIMAUX. . Insectes. . Myriapodes. Arachnides. Crustacés. Cirrhipodes. Annélides. Rotateurs. Entozoaires. III. Mollusques. IV. Rayonnes ou Zoophytes.. Céphalopodes. Gastéropodes. Ptéropodes. Acéphales. Brachiopodes. Tuniciers. Bryozoaires. Echinodermes. Polypes. Infusoires. Spongiaires. PREMIER EMBRANCHEMENT A MUAI A VERTEBRES PREMIERE CLASSE LES MAMMIFÈRES « Les mammifères doivent être placés à la tète du règne animal, non- seulement parce que c'est la classe à laquelle nous appartenons nous- mêmes, mais encore parce que c'est celle de toutes qui jouit des facultés les plus multipliées, des sensations les plus délicates, des mouvements les plus variés, et où l'ensemble de toutes les propriétés paraît combiné pour produire une intelligence plus parfaite et plus susceptible de perfectionnement (i). « Les mammifères sont, en général, disposés pour marcher sur la terre, et pour y marcher avec force et continuité : quelques-uns cependant peuvent s'élever dans l'air au moyen de membres prolongés et de membranes étendues; d'autres ont les membres tellement raccourcis, qu'ils ne se meuvent aisément que dans l'eau, mais ils ne perdent pas pour cela les caractères généraux de la classe. « Ils ont tous — la mâchoire supérieure fixée au crâne, l'inférieure composée de deux pièces seulement, articulée par un condyle saillant à un temporal fixe; — le cou de sept vertèbres, hors une seule espèce qui en a neuf; — les côtes antérieures attachées en avant, par des par- ties cartilagineuses, à un sternum formé d'un certain nombre de pièces à la file. Leur extrémité de devant commence par une omoplate non articulée, mais seulement suspendue dans les chairs, s'appuyant sou- vent sur le sternum par un os intermédiaire nommé clavicule; cette extrémité se continue par un bras, un avant-bras et une main formée elle-même de deux rangées d'osselets appelés poignet ou carpe; d'une rangée d'os nommée méticarpe, et de doigts composés chacun de deux ou trois os nommés phalanges. « Si l'on excepte les cétacé?, ils ont tous la première partie de l'ex- trémité postérieure fixée à l'épine et formant un bassin qui, dans la jeunesse, se divise en trois paires d'os : l'iléon qui tient à l'épine, le pubis qui forme la ceinture antérieure, et Yischion qui forme la posté- rieure. Au point de réunion de ces (rois os est la fosse où s'articule la (1) Voyez A. E. Brehm, la Vie des animaux. Mammifères. Paris, 1870, 2 vol. in-8. LES MAMMIFÈRES. 5 cuisse, qui porte elle-même là jambe, formée de deux os, le tibia et le péroné; cetle extrémité est terminée par \o,pied, lequel se compose de parties analogues à celles de la main, savoir : d'un tarse, d'un métatarse et de doigts. « La tête des mammifères s'articule toujours par deux condyîes sur leur atlas ou première vertèbre. Leur cerveau se compose toujours de deux hémisphères, réunis par une lame médulaire dite corps calleux, renfermant deux ventricules, et enveloppant les quatre paires de tuber- cules appelées corps calleux, couches optiques, nates et testes. Entre les couches optiques est un troisième ventricule qui communique avec le quatrième situé sous le cervelet; les jambes du cervelet forment tou- jours sousla moelle allongée une proéminence transverse appelée pont de Varole. « Leur œil, toujours logé dans un orbite, préservé par deux paupières et le vestige d'une troisième, a son cristallin fixé par le procès ciliaire, et sa sclérotique simplement celluleuse. « Dans leur oreille, on trouve toujours — une cavité nommée caisse, qui communique avec l'arrière-bouche par un canal nommé trompe, qui est fermée au dehors par une membrane nommée tympan, et con- tient une chaîne de quatre osselets appelés marteau, enclume, lenticu- laire et étrier; — un vestibule sur l'entrée duquel appuie l'étrier et qui communique avec trois canaux semi-circulaires ; — enfin un limaçon qui donne par une de ses rampes dans la caisse, par l'autre dans le vestibule. « Leur crâne se subdivise comme en trois ceintures, formées : Pan- térieure par les deux os frontaux et l'ethmoïde; l'intermédiaire parles pariétaux et le sphénoïde; la postérieure par l'occipital. Entre l'occi- pital, les pariétaux et le sphénoïde, sont intercalés les temporaux, dont une partie appartient à la face. « Leur face est essentiellement formée par les deux os maxillaires, entre lesquels passe le canal des narines, et qui ont, en avant, les deux intermaxillaires, en arrière les deux palatins; entre eux descend la lame impaire de l'ethmoïde, nommée v orner ; sur les entrées du canal nasal sont les os propres du nez; à ses parois externes adhèrent les cornets antérieurs; les cornets supérieurs appartiennent à l'ethmoïde; le jugal unit de chaque côté l'os maxillaire au temporal et souvent au frontal; enfin le lacrymal occupe l'angle interne de l'orbite et quelque- fois une partie de la joue. Ces os, de même que ceux du crâne, pré- sentent des subdivisions plus nombreuses dans l'état du fœtus. « Leur langue est toujours charnue et attachée à un os appelé hyoïde, composé de plusieurs pièces, et suspendu au crâne par des ligaments. « Leurs poumons, au nombre de deux, divisés en lobes, composés d'une infinité de cellules, sont toujours renfermés sans adhérence dans une cavité formée par les côtes et le diaphragme, et tapissée par la plèvre; l'organe de la voix est toujours à l'extrémité supérieure de la trachée-artère; un prolongement charnu, nommé voile du palais, établit une communication directe entre leur larynx et leurs arrière- narines. 6 LES MAMMIFÈRES. « Leur cœur présente quatre cavités dont deux nommées ventricules et deux oreillettes. Ils ont la circulation du sang complète, c'est-à-dire que la totalité du sang qui revient des extrémités du corps passe par le poumon avant de retourner auxextrémités pour les vivifierde nouveau. Les mammifères, à l'exception des cétacés, qui vivent entièrement dans l'eau, ont la peau garnie de poils; leur cavité abdominale est tapissée d'une membrane nommée péritoine, et leur canal intestinal est suspendu à un repli de ce péritoine nommé mésentère; l'urine, retenue pendant quelque temps dans une vessie, sort dans les deux sexes, à un très-petit nombre d'exceptions près, par les orifices de la génération. « Dans la presque totalité des mammifères, la génération est essen- tiellement vivipare, c'est-à-dire que le fœtus, immédiatement après la conception, descend dans la matrice, enfermé dans ses enveloppes, dont la plus extérieure est nommée chorion, et l'intérieure amwos; il se fixe aux parois de la matrice par un ou plusieurs plexus de vais- seaux, appelés placenta, qui établissent entre lui et sa mère une com- munication d'où il tire sa nourriture. La conception exige toujours un accouplement effectif, pendant lequel le sperme du mâle est lancé dans la matrice de la femelle. Les petits se nourrissent pendant quelque temps, après leur naissance, d'une liqueur particulière nommée lait, produite par les mamelles. Ce sont ces mamelles qui ont valu à la classe le nom de mammifères, attendu que, lui étant exclusivement pro- pres, elles la distinguent mieux des autres classes qu'aucun autre ca- ractère extérieur (t). » Division des mammifères en ordres. « Les caractères qui établissent les diversités essentielles des mammifères entre eux sont pris des organes du toucher, d'où dépend leur plus ou moins d'habileté ou d'a- dresse, et des organes de la manducation, qui déterminent la nature de leurs aliments, et entraînent après eux non-seulement tout ce qui a rapport à la fonction digestive, mais encore une foule d'autres diffé- rences, relatives même à l'intelligence. « La perfection des organes du toucher s'estime d'après le nombre et la mobilité des doigts, et d'après la manière plus ou moins profonde dont leur extrémité est enveloppée dans l'ongle ou le sabot. Un sabot qui enveloppe tout à fait la partie du doigt qui touche à terre y émousse le tact et rend le pied incapable de saisir. L'extrême opposé a lieu -quand un ongle, formé d'une seule lame, ne couvre qu'une des faces du bout du doigt et laisse à l'autre face toute la délicatesse du toucher. « Lerégime se juge par les dents mâchelières ou molaires, à la forme desquelles répond toujours l'articulation des mâchoires. « Pour couperde la chair, il faut des mâchelières tranchantes comme une scie, et des mâchoires serrées comme des ciseaux qui ne puissent que s'ouvrir et fermer. « Pour broyer des grains ou des racines, il faut des mâchelières à ■couronne plate, et des mâchoires qui puissent se mouvoir horizonlale- (1) Tous ces caractères et les suivants sont extraits presque textuellement •de Cuvier. Règne animal. LES MAMMIFÈRES. 7 ment; il faut encore, pour que la couronne de ces dents soit toujours inégale comme une meule, que sa substance soit formée de parties iné- galement dures, et dont les unes s'usent plus vite que les autres. « Les animaux à sabot sont tous de nécessité herbivores ou à cou- ronnes de mâchelières plates, parce que leurs pieds ne leur permet- traient pas de saisir une proie vivante. «Les animaux à doigts pourvus d'ongles, ou onguiculés, étaient sus- ceptibles de plus de variétés : il y en a de tous les régimes, et, outre la forme des mâchelières, ils diffèrent encore beaucoup entre eux par la mobilité et la délicatesse des doigts. On a surtout saisi à cet égard un caractère qui influe prodigieusement sur l'adresse et multiplie leurs moyens d'industrie : c'est la faculté d'opposer le pouce aux autres doigts pour saisir les plus petites choses, ce qui constitue la main proprement dite; faculté qui est portée à son plus haut degré de perfection dans l'homme, où l'extrémité antérieure tout entière est libre et peut être employée à la préhension. « Ces diverses combinaisons, qui déterminent rigoureusement la nature des divers mammifères, ont donné lieu à distinguer les ordres suivants : « Parmi les onguiculés, le premier qui est en même temps privi- légié sous tous les autres rapports, Yliomme, a des mains aux extrémités antérieures seulement; ses extrémités postérieures le soutiennent dans une situation verticale. « L'ordre le plus voisin de l'homme, celui des quadrumanes, a des mains aux quatre extrémités. « Un autre ordre, celui des carnassiers, n'a point de pouce libre et opposable aux extrémités antérieures. Ces trois ordres ont d'ailleurs chacun trois sortes de dents, savoir : des mâchelières, des canines et des incisives. « Un quatrième ordre, celui des rongeurs, dont les doigts diffèrent peu de ceux des carnassiers, manque de canines et porte en avant des incisives disposées pour une sorte toute particulière de mandu- cation. « Viennent ensuite des animaux dont les doigts sont déjà fort gênés, fort enfoncés dans de grands ongles le plus souvent crochus, et qui ont encore cette imperfection de manquer d'incisives. Quelques-uns manquent même de canines, et d'autres n'ont pas de dénis du tout. Nous les comprenons tous sous le nom d'édentés. « Cette distribution des animaux onguiculés serait parfaite et forme- rait une chaîne très-régulière, si la Nouvelle-Hollande ne nous four- nissait pas une petite chaîne collatérale, composée des animaux à bourse ou marsupiaux, dont tous les genres se tiennent entre eux par l'en- semble de l'organisation, et dont cependant les uns répondent aux car- nassiers, les autres aux rongeurs et les troisièmes aux édenlés, parles dents et par la nature de leur régime. « Les animaux à sabots ou ongulés, moins nombreux, ont aussi moins d'irrégularités. « Les ruminants composent un ordre très-distinct par ses pieds 8 LES MAMMIFERES. fourchus, sa mâchoire supérieure sans vraies incisives, et ses quatre estomacs. « Tous les autres quadrupèdes à sabots se laissent réunir en un seul ordre que j'appellerai pachydermes ou jumenta, excepté l'éléphant, qui pourrait faire un ordre à part, et qui se lie par quelques rapports éloi- gnés avec l'ordre des rongeurs. « Enfin viennent des mammifères qui n'ont point du tout d'extré- mités postérieures, et dont la forme de poisson et la vie aquatique pourraient engager à faire une classe particulière, si, pour tout le reste, leur économie n'était pas la même que dans la classe où nous les lais- sons. Ce sont les poissons à sang chaud des anciens, ou les cétacés, qui, réunissant à la force des autres mammifères l'avantage d'être soutenus par l'élément aqueux, comptent parmi eux les plus gigantesques de tous les animaux. » Voici le tableau de celte division des mammifères en neuf ordres : MAMMIFERES. ! Avant / ^es mams aux mem- l des mains et bres thoraciques seule- Bimanes. un système ment ; station verticale. dentaire Des mams aux mem- complet. b'es thoraciques et ab- Quadrumanes. r \ dominaux ) c .' A t • f I , ^1 , n , dfntall"e L N'avantpas ?0mP> °, sor- Carnassiers. i "™ •.!- \ tes de dents de mains, 1 . „ } le pouce | / Mi\ncluc n'étant pas { *J Rongeurs. opposable ] 1 ^ ' aux autres I Système I . * / doigts. dentaire / incisives \ incomplet. 1 . , J - \ r I et quel- < Ldentes. ~a I ■ F quefois i ~ « 1 f I des autres F \ dents. \ Imparfaitement vivipares ; les petits naissant dans / v un grand état d'imperfection, et, en général, se déve- I „ \ loppant dans une poche extérieure, où ils sont fixés à j upiaux. \ la tétine de leur mère. . ( / Mode de digestion directe; les aliments parvenus) . . I dans l'estomac, qui est simple, ne remontent pas dans | Pachydermes. § *j t , y , . lia bouche pour subir une seconde mastication ) ^ i aes saoots, ^ Mode de digestion compliqué ; les aliments, tombés i ou. . j dans un premier estomac, remontent dans la bouche ( „ ongulés, l pour être rumillés> et redescendent ensuite dans les au- l KUMINANT3- \ très cavités stomacales ) A^ant les membres tout à fait oblitérés; nageoire horizontale à l'extrémité \ r-, de la queue ; peau nue ) ORDRG DES BIMANES. L homme. L'homme forme à lui seul tout l'ordre des himanes; son orga- nisation diffère très-peu de celle d'un grand nombre d'autres mammifères ; mais il est placé bien au-dessus de tous par l'intel- ligence admirable dont il a été doué par la nature. Le corps entier de l'homme est disposé pour la station verticale. Son pied bien différent de celui des singes, est large et muni BIMANES. — HOMME. 9 d'un talon renflé, sur lequel porte verticalement la jambe; les doigts en sont courls et peuvent à peine se ployer; le pouce, plus long et plus gros que les autres, est placé sur la même li- gne et ne leur est pas opposable; les muscles qui retiennent le pied et la cuisse dans l'état d'extension sont plus vigoureux que chez aucun autre mammifère, et forme les saillies du mollet et de la fesse ; le bassin est plus large, ce qui écarte les cuisses et les pieds, élargit la base du corps et en facilite l'équilibre; la tête, dans cette situation verticale, est en équilibre sur le tronc, parce que son articulation est alors sous le milieu de sa masse. L'homme doit se tenir sur ses pieds seulement; il conserve l'entière liberté de ses mains pour les arts, et ses organes des sens sont situés plus favorablement pour l'observation. « Aucun animal n'approche de l'homme pour la grandeur re- lative et les replis des hémisphères du cerveau, c'est-à-dire de la partie de cet organe qui sert d'instrument principal aux opé- rations intellectuelles; la partie postérieure du même organe s'é- tend en arrière de manière à recouvrir le cervelet; la forme même du crâne annonce cette grandeur du cerveau, comme la petitesse de la face montre combien la partie du système nerveux affectée aux sens externes est peu prédominante (•!). « L'homme a une prééminence particulière dans les organes de la voix; seul des mammifères, il peut articuler des sons; la forme de sa bouche et la grande mobilité de ses lèvres en- sont probablement les causes : il en résulte pour lui un moyen de communication bien précieux, car les sons variés sont, de tous les signes que l'on peut employer commodément pour la trans- mission des idées, ceux que l'on peut faire percevoir le plus loin et dans plus de directions à la fois. L'homme paraît fait pour se nourrir principalement de fruits, de racines et d'autres parties succulentes de végétaux; ses mains lui donnent la facilité de les cueillir ; ses mâchoires courtes et de force médiocre, d'un côté, ses canines égales aux autres dents, et ses molaires tuberculeuses, de l'autre, ne lui permettraient guère ni de paître de l'herbe ni de dévorer de la chair, s'il ne préparait ses aliments par la cuisson ; mais, une fois qu'il a pos- sédé le feu, et que ses arts l'ont aidé à saisir ou tuer de loin les animaux, tous les êtres vivants ont pu servir à sa nourriture, ce qui lui a donné les moyens de multiplier infiniment son espèce. « Ses organes de la digestion sont conformes à ceux de la mas- (I) Voyez Leuret et Gratiolet, Anatomie comparée du système nerveux consi- déré dans ses rapports avec Vintelligeme. Paris, 1839-57, 2 vol. et atlas. 10 LES MAMMIFERES. ma. Fig. 823. — Tète d'homme (* ticalion; son estomac est simple, son canal intestinal de lon- gueur médiocre, ses gros intestins bien marqués, son cœcum gros et court, augmenté d'un appendice grêle ; son foie est divisé seulement en deux lobes et un lobule ; son épiploon pend au-de- vant des intestins jusque dans le bassin. a Pour compléter l'idée abrégée de la structure anatomique de l'homme, nous ajouterons qu'il a 32 vertèbres, dont 7 cervicales, 12 dorsales, 5 lombaires, 5 sacrées et 3 coccygiennes. De ses côtes, 7 paires s'unissent au sternum par des allonges cartilagineuses, el se nomment vraies côtes; les o paires suivantes sont nommées fausses côtes. Son crâne (fig. 823) à l'état adulte, a huit os, savoir : un occipito-basilaire, deux temporaux, deuK pariétaux, un frontal, un ethmoïde et un sphénoïde. Les os de la face sont au nombre (ie quatorze : deux maxillaires, deux jugaux, dont chacun joint le tempo- ral au maxillaire du môme côté par une espèce d'anse nommée arcade zygomatique ; deux nasaux, deux palatins en arrière du palais, un vomer entre les narines, deux cornets du nez dans les narines, deux lacrymaux aux côtés internes des orbites, et l'os unique de la mâchoire inférieure. Chaque mâchoire a 16 dents, à savoir : 4 incisives tranchantes, au milieu; deux canines pointues, à la suite; et 10 molaires à couronnes tuberculeuses aux extrémités, 5 de chaque côté : en tout 32 dents, qui sont de longueur sensiblement égale. L'omoplate a, au bout de son épine ou arête saillante, une tu- bérosité dite acromion, à laquelle s'attache la clavicule, et, au-des- sous de son articulation, une pointe nommée bec coracoïde, pour l'attache de quelques muscles. Le radius (os antérieur de l'a- vant-bras) tourne complètement sur le cubitus, à cause de la ma- nière dont il s'articule avec Y humérus. Le carpe a huit os, qua- tre pour chaque rangée ; le tarse en a -sept. Ceux du reste de la main et du pied se comptent aisément d'après le nombre des doigts (1). » Quoique l'espèce humaine paraisse unique, puisque tous les individus peuvent se mêler indistinctement et produire des in- dividus féconds, on y remarque cependant, suivant les pays et (1) Voy. Beaunis et Bouchard, Nouveaux éléments cVanatomie descriptive 2e édition. Paris, 1873. (*) o, os occipital; t, os temporal; p, os pariétal; f, os frontal; n, os nasal;,/, os jugal ou os de la pommette; ms, os de la mâchoire supérieure; mi, 03 de la mâchoire infé- rieure. BIMANES. — HOMME. H les climats, des différences qui transmettent indéfiniment par la génération, tant que les races ne se mêlent pas : aussi ne peut-on pas se refuser à admettre dans cette espèce unique plusieurs va- riétés distinctes (1). Les peuples qui habitent l'ancien monde paraissent appartenir à trois variétés principales, désignées sous les noms de race blan- che ou caucasique, race jaune ou mongolique, et race noire ou éthio pique. La race caucasique se distingue par la beauté de l'ovale que forme la tête, par le développement de son front, la position horizontale de ses yeux, le peu de saillie de ses pommettes et de ses mâchoires, ses cheveux longs et lisses, et la couleur blanche rosée de sa peau. Elle occupe toute l'Europe, l'Asie occidentale jusqu'au Gange et la partie septentrionale de l'Afrique; mais on la croit originaire des montagnes du Caucase, ce qui lui a valu son nom. La race mongolique a la face aplatie, le front bas, oblique et carré, les pommettes saillantes, les yeux étroits et obliques, la barbe grêle, les cheveux droits et noirs, et la peau olivâtre. Elle paraît originaire des monts Altaï, d'où elle a envahi toute la Si- bérie orientale, le Kamtschalka, les îles Aleutiennes, l'Amérique russe, la Chine, la Corée, le Japon, les îles Mariannes et les Phi- lippines. Elle s'est étendue aussi dans les régions glacées de l'an- cien hémisphère depuis l'embouchure de la Lena jusqu'au cap Nord, et paraît avoir produit les peuples abâtardis connus sous les noms de Samoïèdes et de Lapons. Répandue au midi dans les îles Moluques, mais mélangée sans doute à la race blanche, elle a produit la grande famille malaise, qui diffère à quelques égards de l'une et de l'autre. La variété nègre ou éthiopique, est caractérisée par son crâne comprimé, son nez écrasé, ses mâchoires saillantes, ses lèvres lippues, ses cheveux laineux et crépus, et sa peau plus ou moins noire. Elle est confinée en Afrique au midi de l'Atlas, et paraît se composer de plusieurs races distinctes, telles que la Mozambique, la boschimanne et la hottentote. La population primitive de l'Australie et d'une partie des ar- chipels de l'Océanie est aussi une race noire qui a beaucoup de rapports avec la mozambique. Enfin les peuples indigènes de l'Amérique, quoique générale- ment remarquables par leur teint cuivré, leur nez saillant, leurs (1) Voy. J. C. Prichard, Hist. ?iat. de l'homme, traduit par Roulin. Paris, 1843, 2 vol. in-8. — Omalius d'Halloy, Des races humaines, ou Éléments d'eth- nographie. Paris, 1845, 1 vol. in-8. — Quatrefages et Hamy, Crania ethnica, les crânes des races humaines. Paris, 1871-1876. 12 LES MAMMIFÈRES. yeux grands ouverts, leurs cheveux longs et leur barbe rare, pa- raissent dérivés de deux races différentes, dont l'une provenant de la Mongolie, aurait suivi, du nord au sud, la côte occidentale du nouveau continent jusqu'au centre de l'Amérique méridionale, et dont l'autre, arrivée par le nord-est, et plus rapprochée de la race caucasique, se serait étendue du fleuve Saint-Laurent à la Floride et de l'océan Atlantique jusqu'aux montagnes Rocheuses, à travers le bassin du Mississipi. Les médicaments que l'on tirait autrefois de l'homme sont tombés en désuétude. On employait le crâne pulvérisé contre l'épilepsie, et la graisse dans les douleurs arthritiques. Le lait de femme est encore quelquefois recommandé comme analeptique (1); L'urine sert dans l'art de la teinture et pour la préparation de l'orseille et des tournesols. ORDRE DES QUADHUMANES. Fig. 824. — Tète de gue- non callitriche (*). Les quadrumanes se rapprochent beaucoup de l'homme par leur cerveau à trois lobes de chaque côté, dont le postérieur recouvre le cervelet; par leur fosse temporale séparée de l'orbite au moyen d'une cloison osseuse {fig. 824); par leurs yeux dirigés en avant, leur système dentaire, leur canal intestinal, leurs mamelles au nombre de deux seule- ment et placées sur la poitrine; enfin par leur verge pendante ; mais ils s'en distin- guent par leurs pieds de derrière dont le pouce est libre et opposable à des doigts longs et flexibles comme ceux de la main, ce qui leur permet de monter sur les arbres avec une grande facilité, tandis qu'ils ne se tiennent et ne marchent debout qu'avec peine, leur pied ne posant alors que sur le tranchant extérieur et leur bassin étroit ne favorisant pas l'équilibre. Ils s'éloignent d'ailleurs de notre forme par degrés, en prenant un museau de plus en plus allongé, une queue, une marche plus exclusivement quadrupède; néanmoins la liberté de leurs avant-bras et la conformation de leurs mains leur permettent à tous beaucoup d'actions et de gestes semblables à ceux de J'homme. On les divise en trois familles comprenant les singes, les ouistitis et les makis. (1) Voy. Vernois et Becquerel, Du lait chez la femme dans l'état de santé et dans l'état de maladie. Paris, 1853, in-3. — Donné, Consei's aux mères sur la manière d'élever les enfants nouveau-nés, 5e édition. Paris, 1875, in-18. (*) o, os occipital; t, os temporal; p, os pariétal; f, os frontal '}j, osjugal; ms, os de la mâchoire supérieure; mi, os de la mâchoire inférieure. CARNASSIERS. 13 Les singes ont à chaque mâchoire quatre dents incisives droites, et des ongles plats à tous les doigts; leurs molaires n'ont, comme les nôtres, que des tubercules mousses, et ils vivent essentielle- ment de fruits; mais leurs canines, dépassant les autres dents, leur fournissent une arme qui nous manque, et qui exigent un vide clans la mâchoire opposée, pour s'y loger quand la bouche se ferme. On les divise en deux tribus, sous la désignation de sin- ges de l'ancien continent et de singes du nouveau continent. Les pre- miers ont le même nombre de molaires que l'homme, ont pres- que toujours des callosités aux fesses, jamais de queue prenante, et souvent des abajoues ou poches creusées dans les joues et communiquant avec la bouche. Cette tribu comprend les singes qui ressemblent le plus à l'homme, comme le chimpansé du Congo et de la Guinée, l'orang-outang de la Cochinchine et de Bornéo, et le gibbon, de l'archipel Indien. On y trouve égale- ment les guenons, ou singes à queue non prenante, à fesses calleuses, à abajoues ; les macaques, les magots, les cynocé- phales et les mantlrillcs. Les singes du nouveau continent ont quatre mâchelières de plus que les autres, ou trente-six dents en tout, la queue longue, pas d'abajoues, les fesses velues et sans callosités, les narines percées aux côtés du nez et non en dessous. Les uns ont la queue prenante, c'est-à-dire que son extrémité peut s'entortiller autour des corps pour les saisir comme le ferait une main, ce qui leur permet de se suspendre aux branches des arbres, de s'y balancer et de se lancer d'un arbre à un autre. On leur donne le nom général de sapajous. Ceux dont la queue n'est pas pre- nante portent les noms de sagouins et de sakis. Les ouistitis forment une petite famille longtemps confondue avec les makis, dont ils offrent la tête ronde, le visage plat, les narines latérales, les fesses velues, etc.; mais ils n'ont que vingt molaires comme les singes de l'ancien continent, et leurs pouces de devant s'écartent si peu des autres doigts qu'on hésite à leur donner le nom de quadrumanes. Les makis ou lémuriens ont les quatre pouces bien développés et opposables aux autres doigts; mais ils présentent dans leur système dentaire des caractères qui les rapprochent des insecti- vores ou des édentés. Ils comprennent les makis proprement dits, les loris et les tarsiers. ORDRE DES CARNASSIERS. Les carnassiers forment une réunion considérable et variée de mam- mifères onguiculés, qui possèdent, comme l'homme et les quadru- 14 LES MAMMIFÈRES. mânes, trois sortes de dénis, mais qui n'ont pas de pouces opposables à leurs pieds de devant. Ils vivent tous de matières animales et d'au- tant plus exclusivement que leurs molaires ou mâchelières sont plus tranchantes. Ceux qui les ont en tout ou en partie tuberculeuses, pren- nent aussi plus ou moins de substances végétales, et ceux qui les ont hérissées de pointes coniques se nourrissent principalement d'insectes. L'articulation de leur mâchoire inférieure, dirigée en travers et serrée comme un gond, ne lui permet aucun mouvement horizontal; elle ne peut que se fermer et s'ouvrir. Leur cerveau, encore assez sillonné, n'a point de troisième loge et ne recouvre point le cervelet, non plus que dans les ordres suivants. Leur orbite n'est point séparé de leur fosse temporale, dans le sque- lette; leur crâne est rétréci, et leurs arcades zygomatiques sont écar- tées et relevées, pour donner plus de volume et de force aux muscles de leurs mâchoires. Le sens qui domine chez eux est celui de l'odorat, et leur membrane pituitaire est généralement étendue sur des lames osseuses très-multipliées. On les divise en trois familles fort distinctes : les chéiroptères , les insectivores et les carnivores. Les chéiroptères (1) ont encore quelques affinités avec les qua- drumanes par leur verge pendante et par leurs mamelles placées sur la poitrine. Leur caractère distinctif consiste dans un repli de la peau qui pend aux côtés du cou, s'étend entre leurs quatre pieds et leurs doigts, les soutient en Pair et leur permet même de voler. Ils ont quatre grandes canines; mais le nombre de leurs incisives varie. On les divise en deux tribus, d'après l'é- tendue de leurs organes du vol. Dans les vrais chéiroptères (2), les bras, les avant-bras et les doigts, à l'exception du pouce, sont excessivement allongés et forment, avec la membrane qui en remplit les intervalles, de véritables ailes, aussi étendues en surface que celles des oiseaux. Leurs muscles pectoraux ont une épaisseur proportionnée aux mouvements qu'ils doivent exécu- ter, et leur sternum est pourvu d'une arête pour leur donner attache, comme celui des oiseaux. Leur pouce est court et armé d'un ongle crochu qui sert à ces animaux à se suspendre, dans l'état de repos, aux murs ou aux rochers; car ils ne posent guère à terre, où ils ne rampent qu'avec peine. Leurs pieds de derrière sont faibles, divisés en cinq doigts égaux et armés d'ongles aigus. Leurs yeux sont très-petits, mais leurs oreilles, sont généralement très-grandes, et forment avec leurs ailes une énorme surface membraneuse et sensible, qui leur sert à se diriger dans l'obscu- rité par la diversité des impressions de l'air. Ce sont des animaux nocturnes et qui passent l'hiver de nos climats en léthargie. On (1) Dans les classifications actuelles on fait un ordre à part des chéirop- tères, qu'on place immédiatement après les quadrumanes. (2) De yeip, main, et 7ixépov, aile : main ailée. CARNASSIERS. — CARNIVORES. 15 les divise d'abord en roussettes et en chauves- souris: les premières, qui appartiennent à l'archipel Indien, se nourrissent en grande partie de fruits ; les secondes, qui sont répandues dans les autres parties du monde, se nourrissent principalement des insectes qu'elles prennent au vol, et quelquefois, comme le vampire, du sang des animaux. Les insectivores ont, comme les chéiroptères, des mâche- lières hérissées de pointes coniques, et une vie le plus souvent nocturne et souterraine : ils se nourrissent principalement d'in- sectes, et, dans les pays froids, beaucoup d'entre eux passent l'hiver en léthargie. Us n'ont pas de membranes latérales propres au vol ; leurs pieds sont courts et leurs mouvements faibles. Leurs mamelles sont placées sous le ventre, et la verge est en- fermée dans un fourreau. Aucun n'a de cœcum, et tous appuient la plante entière du pied sur la terre en marchant. Les uns ont de longues incisives en avant, suivies d'autres incisives et de canines toutes moins hautes que les molaires, ce qui les rapproche des tarsiers, parmi les quadrumanes, et un peu des rongeurs. Les autres ont de grandes canines écartées, entre lesquelles sont de petites incisives, ce qui est la disposition la plus ordinaire aux quadrumanes et aux carnivores. Cette famille comprend les hérissons, les tenrecs, les musaraignes, les desmans, les taupes, les scalopes, etc. carnivores. Quoique l'épithète de carnassiers convienne à tous les mammifères onguiculés à trois sortes de dents et non quadru- manes, puisque tous se nourrissent plus ou moins de matières animales, cependant il en est beaucoup, spécialement ceux des deux familles précédentes, que leur faiblesse et les tubercules coniques de leurs dents mâchelières rédui- sent presque à vivre d'insectes. C'est dans la famille actuelle que l'appétit sanguinaire se joint à la force nécessaire pour y subvenir, comme toujours. Les animauxqu'elle F. a9(5 T.fa Ao namaBEia , .. N J i rig. osa. — Tête de carnassier (en. en). renferme sont d'autant plus es- sentiellement carnivores que leurs dents sont plus complète- ment tranchantes. Ils ont tous quatre grosses et longues canines écartées, entre lesquelles sont six incisives à chaque mâchoire {fig. 825). Les premières molaires sont les plus tranchantes et sont désignées sous le nom de fausses molaires; vient à la suite, à chaque mâchoire, une molaire plus grosse que les autres, pourvue d'un large talon tuberculeux, et servant surtout à bri- ser les os des animaux : on lui donne le nom de carnassière. Der- 16 LES MAMMIFERES. rière elle se trouvent une ou deux molaires plus faibles et à tu- bercules mousses, nommées molaires tuberculeuses. Dans cette division, les membres antérieurs ne servent plus guère qu'à supporter le poids du corps et à la locomotion sur terre; aussi la clavicule, ne devant plus tenir les épaules écartées, est-elle réduite à l'état rudimenlaire et suspendue dans les chairs. Les membres postérieurs présentent, dans leur termi- naison, des différences très-marquées, qui influent beaucoup sur les habitudes et sur le régime des carnivores ou qui en sont la conséquence, et qui les ont fait partager en trois tribus, sous les noms de plantigrades, de digitigrades et d'amphibies. Les plantigrades, de même que les quadrupèdes des familles précédentes, appuient la plante entière du pied de derrière sur la terre, lorsqu'ils marchent ou qu'ils se tiennent debout, et l'on s'en aperçoit aisément par l'absence des poils sous toute cette partie. Ils participent à la lenteur et à la vie nocturne des insectivores et manquent comme eux de cœcum; la plupart de ceux des pays froids passent l'hiver en léthargie. Ils ont tous cinq doigts à tous les pieds. Cette tribu comprend les ours, les ratons, les coatis, les blaireaux, les gloutons, les ratels, etc. Les ours sont de grands animaux dont le corps est généra- lement trapu, les membres épais, la queue très-courte; leurs allures sont lourdes, mais ils ont beaucoup d'intelligence et sont doués d'une grande force. L'ours brun (Ursus A?'ctos, L.), habite les hautes montagnes couvertes de forêts de toute l'Europe et d'une partie de l'Asie ; il aime la solitude et établit sa demeure dans quelque caverne na- turelle, ou dans un antre qu'il creuse avec ses ongles forts et crochus; il vit principalement de fruits, de racines succulentes, de jeunes pousses d'arbres, et recherche le miel avec passion. Ce n'est guère que lorsque la faim le presse qu'il attaque les animaux; aussi ses dents molaires sont-elles moins tranchantes que celles de tous les autres carnassiers, il est d'une grande prudence et s'éloigne de tout ce qu'il ne connaît pas; mais ce n'est pas manque de courage, et ses efforts deviennent ter- ribles lorsqu'il est attaqué. La fourrure de l'ours brun est très-épaisse, surtout en hiver, et se compose de poils longs et brillants; sa chair est bonne à manger quand il est jeune; sa graisse a joui d'une grande répu- tation pour la guérison des douleurs rhumatismales, pour faire croître les cheveux et pour s'opposer à leur chute. Elle est demi- tluide, d'une couleur légèrement cilrine, d'une odeur assez forte, et se conserve longtemps sans rancir. L'ours uianc {Ursus maritimus, L.), des mers polaires diffère CARNASSIERS. — CARNIVORES. 17 du précédent par sa forme générale plus allongée, son pelage tout blanc et son habitude de vivre par troupes plus ou moins nombreuses. Il nage et plonge avec une grande facilité et pour- suit les poissons, les phoques et les jeunes cétacés. Il est aussi très-dangerenx pour les navigateurs égarés sur les mers polaires; cependant son régime exclusivement animal est une conséquence forcée du climat où il vit ; lorsqu'on le tient en captivité, il s'ha- bilue facilement au régime végétal des autres ours. Le blaireau «l'Europe, Mêles Taxus, Schreb, a la taille d'un chien de médiocre grandeur. Sa queue est courte, et au-dessous se trouve une poche d'où suinte une humeur grasse et fétide ; ses jambes sont très-courtes et ses poils si longs que son ventre paraît presque toucher à terre. Ses ongles de devant sont forts, allongés et très-propres à fouir; aussi se creuse-t-il facilement des terriers tortueux où il passe solitaire la plus grande partie de sa vie ; il n'en sort guère que la nuit pour chercher sa nourriture, qui con- siste en jeunes lapins, mulots, lézards, miel, œufs, etc. On le chasse à l'aide du basset qui pénètre dans son gîte, l'accule et facilite le moyen de le prendre avec des pinces, en ouvrant le terrier par-dessus. La fourrure du blaireau est épaisse, rude, peu brillante et peu estimée ; mais les poils de sa queue sont très-re- cherchés pour la fabrication des pinceaux et des brosses à barbe. La graisse de blaireau ressemble beaucoup à celle de l'ours et était autrefois employée aux mêmes usages. Les digitigrades, qui forment la seconde tribu des carnivores, ne marchent que sur le bout des doigts en relevant le tarse, leur course en devient plus rapide ; ils sont essentiellement chasseurs et carnassiers; leurs pattes sont armés d'ongles puissants pour saisir leur proie, et leurs mâchoiros robustes ne présentent que des dents plus ou moins tranchantes. On les divise en trois petits groupes comprenant : 1° Les martes et les loutres, dites quadrupèdes verrai formes ; 2° Les chiens et les civettes ; 3° Les hyènes et les chats. Les animaux du premier groupe ont reçu le nom de verrai for- mes, à cause de la forme allongée et comme cylindrique de leur corps et de leur brièveté de leurs pieds, qui leur permettent de passer par de très-petites ouvertures. Us n'ont qu'une dent tuber- culeuse en arrière de la carnassière d'en haut; ils manquent de ccecum, comme les insectivores et les plantigrades, mais ils ne tombent pas en léthargie pendant l'hiver. Quoique petits et faibles, ils sont très-cruels, vivent surtout de sang et sont la terreur des poulaillers et des garennes. Ils répandent presque tous une odeur infecte. Ils comprennent les genres putois, marte, mouffette etlou- Guibourt, Drogues. 7e édit. T. IV. — 2 18 LES MAMMIFERES. tre. Parmi les putois, se trouvent notre putois commun, le furet, la belette, Y hermine dont le pelage, brun et rosâtre pendant l'été, devient tout blanc pendant l'hiver; le mink de Russie, et différents putois dePologne, de Sibérie des Étals-Unis, du Cap, etc. Les mar- tes comprennent la marte commune, la fouine, le vison de l'Améri- que du Nord, et la marte zibeline dont la fourrure est si belle et si estimée, et que l'on chasse, au milieu de l'hiver, sur les mon- tagnes glacées de la Sibérie. Les loutres habitent les rivières, dans toutes les parties du monde, et môme les bords de la mer dans le nord de l'océan Pacifique; leurs pieds sont palmés, leur queue est aplatie, et elles se nourrissent exclusivement de pois- son. Les Indiens savent les employer pour la pêche, comme nous nous servons des chiens pour la chasse. Le deuxième groupe de carnivores digitigrades, comprenant les chiens et les civettes, est caractérisé par deux dents tubercu- leuses aplaties derrière la carnassière supérieure, qui elle-même présente un talon assez large. Ils sont carnassiers, mais sans mon- trer un courage proportionné à leurs forces, et vivent souvent de charognes. Us ont tous un petit cœcum. « Le chien domestique (Canis familiaris) L., varie à l'infini pour la taille, la forme, la couleur et la qualité du poil. C'est la conquête la plus complète que l'homme ait faite sur le règne ani- mal; toute l'espèce est_devenue notre propriété; chaque individu est tout entier à son maître, prend ses mœurs, connaît et défend son bien, et lui reste attaché jusqu'à la mort. La vitesse, la force et l'odorat du chien en ont fait pour l'homme un allié puis- sant contre les autres animaux. Il est le seul qui ait suivi l'homme par toute la terre. » Quelques naturalistes pensent que le chien est un loup, d'au- tres que c'est un chacal apprivoisé : les chiens redevenus sauva- ges dans les contrées désertes, tout en ayant les oreilles droites, ne ressemblent cependant ni à l'un ni l'autre, et conservent la queue recourbée du chien domestique. Le loup (Canis Lupus) L., a la même organisation que le chien et peut produire avec lui des métis féconds; mais, au lieu d'être éminemment sociable comme le chien, il vit habituellement soli- taire et ne se réunit à d'autres loups que pour mettre leur force en commun, lorsque la faim les presse. Il a la taille et la physionomie du mâtin, dont les oreilles seraient droites, le pelage fauve et la queue droite. Il attaque tous nos animaux domestiques, et ne montre pas cependant un courage proportionné à sa force. Ses ha- bitudes et son développement physique ont beaucoup de rapport avec ceux du chien. Le chacal, ou loup doré, a plus de rapport encore avec nos CARNASSIERS. — CARNIVORES. 19 chiens. Il habite les contrées chaudes de l'Asie et de l'Afrique et vit en troupes nombreuses dont les membres chassent en com- mun et se défendent mutuellement. Il est plus petit que le loup, a le museau plus pointu, gris-brun, les cuisses et les jambes fauve clair, la queue droite n'atteignant guère qu'au talon. Les renards ( Vnlpes vulgorts, Brisson) sont distingués des chiens et des loups par une queue plus longue et plus touffue, par un museau rétréci et plus pointu, par leurs pupilles qui, de jour, sont contractées en ligne verticale, comme celle des chats; enfin par leurs incisives supérieures moins échancrées. Us répandent une odeur fétide, se creusent des terriers, sont très-rusés et n'al- taquentque les animaux faibles. On en connaît un grand nombre d'espèces répandues dans toutes les parties du monde. La sous- tribu des civettes présente trois fausses molaires en haut, quatre en bas, dont les antérieures tombent quelquefois; deux tuberculeuses en haut, une seule en bas. Leur carnassière inférieure est pourvue en avant et du côté interne de deux tuber- cules saillants, le reste de cette dent étant plus ou moins tuber- culeux; leur langue est hérissée de papilles aiguës et rudes; leurs ongles se redressent plus ou moins dans la marche, et près de leur anus est une poche plus ou moins profonde, où des glandes par- ticulières font suinter une matière onctueuse et odorante. Cette sous-tribu renferme plusieurs genres ou sous-genres : les civettes proprement dites, les genettes, les man g ons tes, etc. Le genre propre des civettes comprend deux espèces, la vraie civette (Yiverra Civetta, L.), et le zibeth {Viverra Zibetha, L.). Fig. 826. — Civette. La première {fig. 826) habite les contrées les plus chaudes de l'A- frique, depuis la Guinée et le Sénégal jusqu'en Abyssinie (1). Elle (l)iVoyez sur la structure des glandes odorantes : Joannès Chatin, Recher- ches pour servir à l'histoire anatomique des glandes odorantes des mammf- fères [carnassiers et rongeurs), (Thèse de doctorat et sciences, 1873, et Annales des sciences naturelles, t. XIX, n° 1.) 20 LES MAMMIFÈRES. a environ 75 centimètres de long, non compris la queue, sur 27 à 32 centimètres de hauteur au garrot. Son museau est moins pointu que celui du renard et garni de longues moustaches; son poil est assez long, un peu grossier, et celui qui règne le long du dos et de la queue forme une sorte de crinière que l'animal re- lève lorsqu'on l'irrite; il est d'un gris variable, irrégulièrement rayé et tacheté de brun noirâtre. Les quatre jambes sont d'un brun noirâtre uniforme, ainsi que la moitié postérieure de la queue; le haut des membres et le commencement de la queue sont marqués d'anneaux tigrés ; la tête et le cou sont blanchâtres avec de larges bandes brunes. Ce qui caractérise particulièrement la civette, c'est une bourse qui s'ouvre au dehors par une fente située entre l'anus et les or- ganes de la génération [fig, 827). Cette fente est pareille dans l'un et l'autre sexe, ce qui les rend assez difficiles à distinguer extérieurement. Cette fente conduit dans deux cavités de la contenance d'une amande, dont la paroi interne est percée de plusieurs trous conduisant dans autant de follicules glanduleux dans lesquels se produit la substance odoriférante. Tous ces follicules sont enveloppés par une tunique qui reçoit beaucoup de vaisseaux sanguins, et le tout est recouvert d'un muscle qui peut comprimer les follicules et la bourse com- mune, et en faire sortir le parfum. Mais, pour se le procurer plus fa- cilement, dans plusieurs parties de l'Afrique on élève les civettes en captivité, et, suivant des voyageurs, en Abyssinie, il y a des marchands qui en ont plus de 300. Tous les huit jours on vide leur poche avec une petite cuiller qu'on y introduit après avoir fixé l'animal de manière à ce qu'il ne puisse nuire à l'opérateur, ni faire des mouvements capables de le faire blesser lui-même, et l'on renferme le parfum dans un vase qu'on bouche bien, ou mieux, à ce qu'il paraît, dans une corne creuse où la matière se dessèche en partie et acquiert un parfum plus agréable. La civette parfum est une matière onctueuse de nature adipo- résineuse; elle est d'abord jaunâtre et demi-fluide; mais elle brunit et devient très-épaisse en vieillissant. Telle que je l'ai, Fig. 827. — Appareil de la civette (*). (*) aa, glandes de la civette; b, leurs orifices s'ouvrant dans la poche; ce, glandes anales; dd, leurs orifices; e, anus'; f, vulve; g, clitoris (Moquin-Tandon). CARNASSIERS. — CARNIVORES. 21 elle possède une odeur très-forte et ammoniacale, qui participe du musc et de la matière fécale, et qui est certainement fort désa- gréable; mais le papier qui recouvre le bouchon du flacon ne con- serve qu'une odeur de musc pure et adoucie, qui explique la con- fusion qui a si longtemps existé, quant au nom et à la matière, entre le musc et la civette (1). La civette a été usitée en médecine comme stimulante, nervale et antispamodique; mais elle n'est plus guère employée aujour- d'hui que dans la parfumerie. M. Boutron en a donné une bonne description et un essai d'analyse (2). Le zibeth [fîg. 828) a beaucoup de ressemblance avec la ci- vette; mais il a le poil plus court et touffu, pas de crinière, la Fig. 828. — Zibeth. queue ronde, à poil court et épais, blanchâtre, avec des demi- anneaux noirs sur toute sa longueur (3). Il habite les deux pres- qu'îles de l'Inde, les îles Moluques et les Philippines. On l'élève captif dans des cages, comme la civette d'Afrique, et on lui enlève sa substance odorante de la même manière, à l'aide d'une petite cuiller ou d'une tige creuse de bambou. On étale la ma- tière sur des feuilles de poivre pour lui enlever les poils qui s'y trouvent mélangés, et on la lave, dit-on, avec de l'eau salée et du suc de limon, avant de la renfermer dans des boîtes de plomb. Une troisième espèce de civette, propre à l'île de Java, nommée Viverra rasse, et qui est probablement Yanimal au musc de La Peyronie (4), produit un parfum comparable aux précédents; mais la genette commune (Genetta vulgaris, G. Cuv.), qu'on trouve depuis la France méridionale jusqu'au cap de Bonne-Espérance, n'en fournit pas, sa poche à parfum se réduisant à un enfonce- ment très-léger presque sans excrétion. Cet animal diffère en outre des civettes par ses pupilles qui prennent à la lumière la (1) C'est une espèce de civette qui se trouve décrite dans les Mémoires de l'Académie, année 1731, sous le nom de musc; d'un autre côté, les boîtes de musc de Chine contiennent, sous le couvercle, une représentation de la chasse d'un animal qui est une civette, et non un chevrotain porte-musc. (2) Boutron, Journal de pharmacie, t. X, p. 537. (3) Buffon, Hist. nat.y t. IX, pi. 31 et 32. (4) La Peyronie, Académie des sciences, 1731, p. 443. 22 LES MAMMIFÈRES. forme d'une fente verticale, et par ses ongles qui se retirent en- tièrement entre les doigts comme ceux des chats. Les mangoustes, Mangusta, ont la forme et les habitudes car- nassières des fouines et des belettes, le poil et la dentition des ci- vettes, dont elles diffèrent par leur poche simple et volumi- neuse, au fond de laquelle s'ouvre l'anus. Il en existe un assez grand nombre d'espèces ou de variétés, répandues dans toute l'Afrique, dans l'Inde et aux îles Malaises. Celle d'Egypte, (Man- gusta Ichneumon), était connue des anciens sous le nom d'ichneu- mon et a été nommée plus tard rat de Pharaon. Elle est longue de 50 centimètres, mesurée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, et cette dernière partie est d'une longueur à peu près égale; la hauteur du corps n'atteint pas 20 centi- mètres. Les anciens Égyptiens élevaient la mangouste en domesticité et lui rendaient une sorte de culte ; elle leur rendait des services réels en détruisant les rats et les souris, les petits reptiles, et sur- tout en se nourrissant d'oeufs de crocodile qu'elle sait très-bien trouver dans le sable où ils ont été déposés. Mais elle détruit la volaille et les lapins, étrangle les chats, attaque même les chiens, et sera d'autant moins utile et d'autant plus nuisible que le pays deviendra plus peuplé et plus civilisé. Elle y est plus rare qu'au- trefois, et n'y est plus nulle part à l'État de domesticité. La mangouste de l'inde, et celle de «lava (Mangusta javanica, E. Geoff.) décrite par Rumphius (1), ne'sont pas moins célèbres par leur instinct qui les porte à attaquer les serpents les plus ve- nimeux, et par l'usage qu'elles font, dit-on, de certaines racines pour se guérir de leurs morsures. Ces racines, connues dans les Indes, ainsi que l'animal, sous le nom de mungo (dont Buffon à fait mangouste), sont surtout celle de YOphioxyium serpentinum et celle YOphiorhiza mungos, Rien., de la famille des Rubiacées. La dernière subdivision des digitigrades manque complète- ment de petites dents derrière la grosse molaire d'en bas. Elle contient les animaux les plus cruels et les plus carnassiers de la classe; on les divise en deux genres, les hyènes et les chats. Les hyènes (Hyœna) ont trois fausses molaires en haut, qua- tre en bas, toutes coniques et singulièrement grosses ; leur car- nassière supérieure a un petit tubercule en dedans et en avant, mais l'inférieure n'en a pas et présente^deux fortes pointes tran- chantes. Cette armure vigoureuse leur permet de briser les os des plus fortes proies; leur langue est rude, leur train de der- rière est beaucoup plus bas que celui de devant, et tous leurs (1) Rumphius, Amboin. auctuar., p. GO, tab. 28. CARNASSIERS. — CARNIVORES. 23 pieds n'ont que quatre doigts. Au-dessus de l'anus est une poche profonde et glanduleuse. Les muscles de leur cou et de leur mâ- choire sont si robustes, qu'il est presque impossible de leur arra- cher ce qu'elles ont saisi, et qu'elles peuvent emporter dans leur gueule des proies énormes, sans les laisser toucher au sol. Mal- gré cette grande force, ce sont des animaux lâches et nocturnes, qui attaquent rarement les animaux vivants et se nourrissent plutôt de cadavres, qu'ils vont chercher jusque dans les tombeaux. Les chats (Felis) sont de tous les carnassiers les plus fortement armés; leur museau court et rond, leurs mâchoires garnies de dents fortes et tranchantes, et surtout leurs ongles rétractiles qui, cachés entre les doigts, dans l'état de repos, ne perdent ja- mais leur pointe ni leur tranchant, en font des animaux très- redoutables, surtout les grandes espèces. Ils sont très-nombreux, presque tous semblables pour la forme du corps, la souplesse et l'élégance des mouvements, la force jointe à l'agilité, etc. Ils ne se distinguent guère que par la taille, la couleur et la lon- gueur du poil ou par d'autres caractères aussi peu importants. Les espèces principales sont, en Europe, le chat ordinaire et le lynx; en Asie, le tigre,, le guépard et le mêlas; en Afrique, le lion, la panthère, le léopard et le caracal; en Amérique, le jaguar, le couguar, Y ocelot, le serval, etc. Carnassiers amphibies. Cette troisième famille de l'ordre des carnassiers se compose d'animaux essentiellement aquatiques, qui passent la plus grande partie de leur vie dans la mer, qui ne viennent sur la plage, que pour se reposer ou allaiter leurs pe- tits, et qui sont par conséquent organisés pour la nage et non pour la marche. Leurs pieds sont si courts et tellement enve- loppés dans la peau du corps, qu'ils ne peuvent, sur terre, leur servir qu'à ramper; mais ils sont larges, aplatis, palmés et cons- tituent d'excellentes rames. Leur forme générale se rapproche même un peu de celle des poissons; leur queue courte et cachée entre les pattes postérieures, qui sont dirigées en arrière dans le sens de l'axe du tronc ; enfin leur poil est ras et serré contre la peau. Les carnassiers amphibies se divisent en deux tribus : les pho- ques et les morses. Les Phoques (Phoca) ont six ou quatre incisives en haut, qua- tre ou deux incisives en bas, des canines pointues et des mâche- Hères au nombre de 20 à 24, toutes tranchantes ou coniques, sans aucune partie tuberculeuse; cinq doigts à tous les pieds. Ils vivent de poisson, mangent toujours dans l'eau, et peuvent fermer leurs narines, quand ils plongent, au moyen d'une valvule. On les divise en phoques proprement dits, ou sans oreilles exté- 24 MAMMIFERES. rieures, et en phoques à oreilles extérieures ou otaries. On leur donne vulgairement les noms de veau marin, lion marin, ours ma- rin, selon que leur tête a paru ressembler à celle de ces animaux terrestres. Les morses (Irichecus) ressemblent aux phoques par les mem- bres et par la disposition générale du corps; mais ils en diffèrent beaucoup par la tête et par les dents. Leur mâchoire inférieure manque d'incisives et de canines et se trouve comprimée en ar- rière par deux énormes canines ou défenses qui sortent de la mâ- choire supérieure et se dirigent en bas, ayant quelquefois 60 cen- timètres de long sur une épaisseur proportionnée. On n'en dis- tingue encore qu'une espèce, habitant les mers glaciales, et vulgairement nommée vache marine, à cause de sa taille qui sur- passe celle des plus forts taureaux, et de son poil jaunâtre et ras. On la recherche pour son huile et pour ses défenses, dont l'i- voire, quoique grenu, peut être employé dans les arts. On fait avec sa peau d'excellentes soupentes de carrosses. ORDRE DES RONGEURS. Les rongeurs sont des mammifères onguiculés, véritablement vivi- pares, dont le système dentaire consiste en deux incisives à chaque mâchoire,- séparées des molaires par un espace vide dû à l'absence des dents canines (flg. 829). Ces dents peu- vent difficilement saisir une proie vivante et déchirer de la chair ; mais elles peuvent, par un travail continu, réduire les corps durs en particules déliées, en un mot les ronger. Pour mieux remplir cet objet, les . r', incisives n'ont d'émail épais qu'en avant, Fig. 829. — Tête d'écureuil (*. , . ,r .,. en sorte que leur bord postérieur s usant plus que l'antérieur, elles restent toujours taillées en biseau. En outre, la mâchoire inférieure s'articule par un condyle longitudinal, de manière à n'avoir de mouvement horizontal que d'arrière en avant, et vice versa, comme il convient pour l'action de ronger. Enfin les molaires ont des couronnes plates, dont les émi- nences d'émail sont toujours transversales, pour être en opposition au mouvement horizontal de la mâchoire, et mieux servir à la tritu- ration. Les genres où ces éminences sont de simples lignes et où la couronne est bien plane, sont plus exclusivement frugivores; ceux dont les dents ont leurs éminences divisées en tubercules mousses sont omnivores ; enfin, le petit nombre de ceu x qui ont des pointes attaquent plus vo- lontiers les autres animaux et se rapprochent un peu des carnassiers. La forme des rongeurs est en général telle que leur train de derrière (*) ms, maxillaire supérieur; mi, maxillaire inférieur; n, nasal; f, frontal,/), pariétal; o, occipital;,/, pigal; t, temporal. RONGEURS. — CASTOR. 23 surpasse celui de devant, en sorte qu'ils sautent plutôt qu'ils ne mar- chent; leurs intestins sont fort longs, et leur cœcum souvent très- volumineux. (Il manque dans le sous-genre des loirs.) Dans tout cet ordre, le cerveau est presque lisse et sans circonvolu- tions ; les orbiles ne sont pas séparées des fosses temporales ; les yeux sont tout à fait dirigés de côté; les arcades zygomatiques, minces et courbées en bas, annoncent la faiblesse des mâchoires; les avant-bras ne peuvent presque plus tourner, et leurs deux os sont souvent réunis : en un mot, l'infériorité de ces animaux se montre dans la plupart des détails de leur organisation. Cependant les genres qui ont de plus fortes clavicules jouissent d'une certaine adresse et se servent de leurs pieds de devant pour porter les aliments à leur bouche. On s'est servi de ce caractère pour diviser les rongeurs en deux sections, celle des rongeurs clavicules et celles des rongeurs a clavicules imparfaites. La première renferme les tribus, genres ou sous-genres suivants : Sciuriens : Écureuils, polatouches, aye-aye. Muséides : Marmottes, loirs, hydromys, rats, hamsters, gerbilles. Gerboisiens : Marions, gerboises, Hélamiens : Hélamys du Cap, Arvicoliens : Campagnols, lemmings, ondatras. Castoriens : Castors, coccias. Rats -taupes : Zemni ou rat taupe aveugle, oryetères. Chinceilliens : Chinchillas, lagostomes, lagotis. Les rongeurs à clavicules imparfaites comprennent les genres porc- épie, pacca, lièvre, cabiai, cobaye, agouti. Les rongeurs de petite taille, tels que les souris, les rats, les hamsters, les loirs et les campagnols, ne présentent aucune uti- lité sous le rapport de leur fourrure, et ne peuvent guère être cités que par les dommages que nous cause leur voracité; ceux de taille moyenne, comme les écureuils et les chinchillas, four- nissent au commerce des pelleteries estimées ; quant aux plus gros, tels que les castors, les lièvres et les lapins, on se sert de leurs dépouilles moins pour en faire des pelleteries proprement dites, que pour en séparer le poil avec lequel sont fabriqués les chapeaux de feutre. Les castors, que nous traiterons seuls en particulier, nous offrent un intérêt plus direct par la substance odorante qu'ils fournissent à l'art médical, où elle est connue sous le nom de castoréum. Castor et castoréum. Le castoréum est une sécrétion particulière au castor, Castor Fiber, L. [fig. 830), mammifère rongeur qui habite, rassemblé en société, les contrées incultes du Canada et de la Sibérie. Il pa- raît avoir été commun autrefois en Europe, et l'on en trouve en- 26 LES MAMMIFÈRES. core quelques-uns en France, où on les nomme bièvres (1), en Allemagne, dans la Prusse et dans la Pologne; mais ils y de- viennent de plus en plus rares. Ils y sont fugitifs et solitaires, et n'y montrent pas cette industrie si vantée, qu'une vie plus tran- quille leur permettrait sans doute de développer, comme dans le nord de l'Amérique ou de l'Asie. Les plus gros castors ont de 10 à 13 décimètres de longueur, du museau à l'extrémité de la queue, et de 34 à 40 centimètres de largeur vers la poitrine. La tête ressemble à celle d'une Fig. 830. — Castor. marmotte, et est presque aussi large que longue, ayant 13,5 cen- timètres dans le premier sens et 15 dans le second. Chacune des mâchoires est garnie de dix dents, dont deux incisives sur le devant et quatre molaires de chaque côté. Les incisives infé Heures sont longues de 27 millimètres et plus, mais celles d'en haut n'ont guère que 23 millimètres ; elles sont toutes d'un jaune safrané au dehors, blanches en dedans, et fort tranchantes à l'extrémité qui est taillée en biseau, de dedans en dehors. Les molaires sont directement opposées les unes aux autres, à cou- ronne plate, ayant l'air d'être faite d'un ruban osseux replié sur lui-même, en sorte qu'elles présentent une échancrure au bord interne et trois à l'externe dans les supérieures, et l'inverse dans (i) Le castor se nommait de môme en grec (xdcaxwp) ; mais toutes les nations occidentales de l'Europe l'appellent de noms qui ont une origine commune toute différente de la première. Ainsi les Latins le nommaient fiber, les Alle- mands l'appellent encore biber, les Italiens et les Espagnols bivaro, bevaro ou biverio, les Français Lièvre, les Anglais beaver> les Suédois baeffwer, les Polo- nais bobr. On pense que la petite rivière de Bièvre, qui se jette dans la Seine à Paris, doit son nom à ce qu'elle a été autrefois habitée par des castors ; mais ils ont été plus abondants dans les îles du Rhône et dans ses affluents. Je crois que le dernier exemple d'un castor trouvé en France est celui pris sur les bords du Gardon, dans le Dauphiné, qui a vécu au Muséum dhistoire na- turelle. Il paraît qu'il en existe toujours sur le parcours du Danube, et M. Théodore Martius compte le castoréum de Bavière au nombre de ceux qui servent à l'usage médical, en Allemagne. RONGEURS. — CASTOR. 27 .les inférieures. Toutes ces dents croissent pendant toute la vie de l'animal, et ne sont limitées dans leur longueur que par l'usure résultant de leur action sur les bois et les écorces, que les castors coupent ou dont ils se nourrissent. Les mamelles sont au nombre de quatre, dont deux placées près du cou, entre les pattes antérieures, et deux sur la poitrine. La peau du castor est revêtue de deux sortes de poils : l'un gris, court, très-fin et bien fourni; l'autre brun, plus long, plus fer- me et grossier. Les doigts des pieds de devant sont au nombre de cinq, courts, bien séparés, et garnis d'ongles très-forts; les doigts des pieds de derrière sont en nombre égal, mais beaucoup plus longs, réunis par une mem- brane pareille à celle des oiseaux palmipèdes, et destinés de même a la natation. La queue est apla- tie, ovale, épaisse et couverte d'écaillés comme le serait celle d'un poisson; on a même pré- tendu qu'elle en avait le goût : mais il paraît qu'on s'est exagéré la différence que son séjour ha- bituel dans l'eau pouvait ap- porter à sa constitution intime. Cette queue sert de gouvernail à l'animal. . Les parties de la génération et l'anus {fig. 831) s'ouvrent dans une poche commune qui aboutit à la naissance de la queue ; la (*) a, partie de la queue; c, ouverture de l'anus; dd, ouverture des glandes anales e, e f qui sécrètent une matière huileuse jaune, différente du castoréum. Chacune de ces glandes est ordinairement accompagnée de une ou plusieurs glandes plus petites renfermées avec elles dans un même tissu cellulaire et dans une enveloppe musculaire commune, de sorte que, avant que cette envelopp3 soit ouverte, les glandes anales paraissent être au nombre de deux seulement; f, f, ouvertures des petites glandes anales; g, ouverture du canal préputial dans lequel viennent s'ouvrir les deux glandes au castoréum, dont l'une h est entière, et dont l'autre h' est représentée coupée longitudinalement, afin de montrer les replis membraneux de sa surface interne, d'où sécrète la substance du castoréum; i, prépuce cylindrique : il est couvert de petites papilles noirâtres, pointues, dirigées- en arrière ; à l'extrémité du gland se trouve l'orifice de l'urètre ; /, verge ; elle contient dans toute sa longueur un os cartila- gineux triangulaire; m, prostate; n, n, glandes de Cowper ; p, p, vésicules séminales; q, q, vaisseaux déférents ; r ,r, testicules; v, vessie. Fig. 831. — Parties de la génération et poches au castoréum du castor mâle (*). 28 LES MAMMIFÈRES. verge, qui ne paraît pas au dehors, se dirige en arrière, et les. testicules sont cachés dans les aines : de chaque côté du conduit commun se trouvent deux paires de glandes, dont la paire infé- rieure, située près de l'anus et souvent accompagnée de quel- ques autres glandes plus petites, renferme une matière huileuse jaune, et d'odeur désagréable, qui n'est pas la sécrétion nommée castoréum. Celle-ci est contenue dans les deux glandes supé- rieures, que leur figure pyriforme et leur communication par leur partie la plus étroite font assez bien ressembler à une besace dont les deux poches seraient dirigées en haut. Dans l'animal adulte, ces poches n'ont pas moins de 8 centimètres de long, et elles peuvent en avoir jusqu'à 13. Elles sont bien différentes des testicules, qui sont placées dans les aines, comme je viens de le dire : d'ailleurs la femelle porte également ces glandes au castoréum, quoique moins développées que chez le mâle. Ces détails montrent l'absurdité de l'opinion anciennement répandue, que le castor, poursuivi par les chasseurs, s'arrache les testicules, et les leur abandonne comme sa rançon, puisque les glandes au castoréum ne sont pas les testicules, et que les uns et les autres sont situés à l'intérieur du corps, et hors de toute atteinte de la part de l'animal. Au Canada, et probablement aussi en Sibérie, les castors vi- vent solitaires pendant l'été, dans des terriers qu'ils se creusent dans le voisinage des rivières ; mais, aux approches de l'hiver, ils se rassemblent en grand nombre et choisissent un lieu propice pour y établir leurs communes demeures; c'est toujours sur le bord d'un lac ou d'une rivière assez profonde pour ne pas geler jusqu'au fond. Si Peau est tranquille et dormante, ils élèvent immédiatement leurs cabanes sur le rivage ; si au contraire c'est une eau courante et sujette à des crues, ils commencent, avant tout, par bâtir au travers une forte digue composée d'arbres ren- versés, de branches, de pierres et de limon, le tout crépi et recouvert d'un enduit solide. Cette digue est toujours perpendi- culaire du côté du courant, et taillée en talus ou en dos d'âne du côté opposé, de manière qu'elle a au plus 60 centimètres d'épaisseur à la partie supérieure, mais qu'elle en a 3 à 4 mètres à la base, ce qui lui donne une grande solidité. Dès qu'elle est élevée, les castors y adossent leurs cabanes , composées des mêmes matériaux, à plusieurs étages, et assez grandes pour loger chacune huit ou dix individus. Tous ces travaux ne se font que la nuit, et avancent avec une rapidité surprenante; les castors n'ont cependant pour outils que leurs dents, leurs ongles et leur queue. Lorsqu'ils ont terminé, ils s'approvisionnent d'écorces pour l'hiver, et se renferment chez eux. RONGEURS. — CASTOR. 29 La chasse des castors se fait ordinairement en hiver, époque à laquelle leur fourrure est le mieux fournie et la plus belle. Lorsqu'ils entendent l'arrivée des chasseurs, ils fuient sous l'eau; mais le besoin de respirer les force à remonter dans des endroits où l'on a cassé la glace, et c'est alors qu'on les prend. Leur four- rure est recherchée, surtout à cause du duvet fin dont elle se compose en partie, lequel est très-estimé pour la fabrication des chapeaux de feutre. Mais la consommation en est considérable- ment diminuée, soit parce qu 'on lui substitue presque entière- ment le poil de lièvre ou de lapin, soit parce que la fabrication des chapeaux de soie a remplacé en grande partie celle des cha- peaux feutrés. Le castoréum, quoique beaucoup moins usité aujourd'hui qu'autrefois pour l'usage médical, reste encore cependant un objet de commerce assez important. On en distingue deux espèces principales, celui de Russie et celui d'Amérique. Ce dernier est le seul qui soit employé en France et en Angleterre, et c'est lui que je décrirai principalement. Castoréum d'Amérique. On distingue encore dans le com- merce anglais deux sortes de castoréum d'Amérique, celui du Canada et celui de la baie d'Hudson; mais je pense que cette dis- tinction est plutôt nominale qu'effective, et que la presque to - talité du castoréum d'Amérique est importée aujourd'hui par la compagnie de la baie d'Hudson. Je pense enfin que les casto- réums de ces deux contrées peuvent offrir, chacun de leur côté, de grandes variations dans leur volume et dans leur qualité, suivant l'âge de l'animal, la nature et l'abondance plus ou moins grande de sa nourriture, l'époque de Tannée, etc.; de sorte qu'il doit être fort difficile de leur assigner une origine certaine : c'est pourquoi je les comprends tous deux sous le seul nom de casto- réum d'Amérique. Ce castoréum est onctueux et presque fluide dans l'animal vivant, mais le commerce nous le présente desséché dans ses deux poches, encore unies ensemble, à la manière d'une besace, et plus ou moins ridées et aplaties. Il a encore une odeur très- forte et même fétide; une couleur brune noirâtre à l'extérieur; brune, fauve ou jaunâtre à l'intérieur; une cassure résineuse en- tremêlée de membranes blanchâtres ; une saveu r acre et amère. Souvent aussi, au lieu d'être tout à fait sec, le castoréum, étant plus nouveau, conserve une certaine mollesse, et alors son odeur et sa saveur sont encore plus fortes ; mais il faut pren dre garde de confondre cette force avec celle résultant de l'altération qiTé- prouve le castoréum conservé dans des lieux humides, et, dans tous les cas, il faut préférer le castoréum sec, et pourvu de 30 LES MAMMIFERES. l'odeur forte qui lui est propre. Il donne avec l'alcool et l'éther des teintures brunes très-foncées, qui blanchissent fortement par l'eau et laissent précipiter une matière résineuse brune odo- rante, molle et tenace. Ainsi que je l'ai dit ci-dessus, le castoréum d'Amérique varie beaucoup en qualité suivant l'âge de l'animal, l'abondance et la nature de sa nourriture, et surtout, probablement, suivant l'époque plus ou moins éloignée du temps du rut à laquelle il a été tué. Tantôt, en effet, l'appareil membraneux et glanduleux qui forme l'intérieur des poches est presque vide de matière résinoïde odorante, et tantôt il en est entièrement gorgé. Dans le premier cas, le castoréum desséché présente une cassure ou une déchirure toute fibreuse, et dans le second il en présente une nette et résineuse, qui ne laisse apercevoir les fibres et les membranes interposées que lorsque la matière résineuse a été dissoute par l'alcool. Je donne ici, entre beaucoup d'autres, trois figures remar- Fig. 832. — Castoréum d'Amérique. Fig. 833. — Castoréum d'Amérique. quables de castoréum d'Amérique. Dans la figure 832, les deux poches, longues de 8 à 9 centimètres, sont accompagnées de la verge a dont le gland, osseux et couvert de papilles épineuses, se termine en b. La figure 833 présente la réunion de quatre poches dont les deux supérieures, longues de 13 centimètres, sont les po- RONGEURS. — CASTOR. 31 ches ordinaires du castoréum. Les deux autres poches, plus petites et plus étroites, sembleraient ne pouvoir être que les glandes anales, destinées à la sécrétion de la matière grasse et onctueuse qui sert probablement au castor à enduire sa queue et sa four- rure ; et cependant elles sont conformées comme les premières, et la matière qu'elles renferment est semblable à celle qui est con- tenue dans les grandes poches. La figure 834 représente les quatre Fig. 834. — Castoréum d'Amérique. poches d'un jeune castor. La verge v était collée contre Tune des poches a qui sont épaisses, charnues., d'une couleur brune noi- râtre à l'intérieur, et remplies d'un suc résineux de môme cou- leur. Ces poches paraissent être les vraies poches au castoréum non encore développées. Les deux poches b sont beaucoup plus sèches à l'intérieur et d'un jaune rougeâtre. Ce sont les poches dites inférieures ou anales, qui sécrètent une liqueur jaune, félide, de nature adipeuse, différente du castoréum. Castoréum rouge orangé, résineux. J'ai trouvé quelquefois dans le commerce une sorte de castoréum beaucoup plus belle en apparence que celle que je viens de décrire, mais qui lui est certainement inférieure en qualité : les poches sont très-volumi- neuses et arrondies, remplies d'une matière quelquefois molle, souvent sèche et cassante, toujours d'une assez belle couleur rouge, et donnant une poudre aurore, tandis que la poudre du bon castéorum est couleur de terre d'ombre. Cette matière est de nature résineuse, demi-transparente, peu entremêlée de mem- branes, d'une odeur faible, d'une saveur de cire qui serait aroma- tisée avec du castoréum : elle est presque entièrement soluble dans l'alcool et dans l'éther. Quelques personnes ont pensé que ce castoréum avait été altéré par l'introduction frauduleuse d'une matière résineuse dans les poches qui le contiennent; mais, ainsi qu'on le verra plus loin, je suis porté à croire que sa nature par- 32 LES MAMMIFÈRES. ticulière a été déterminée parcelle des végétaux dont l'animal a fait sa nourriture habituelle. M. Delime, pharmacien à Paris, m'a montré un très-bel échantillon de ce castoréum, qui lui a été envoyé d'Allemagne sous le nom de castoréum de Russie, et qui se rapporte en effet aux descriptions et aux analyses de cette sorte de castoréum qui ont été faites en Allemagne; mais il diffère beaucoup par sa nature des castoréums de Russie que j'ai pu voir, et cette même nature purement résineuse, jointe à son odeur, le rapproche davantage du castoréum du Canada. L'échantillon de M. Delime se compose de deux poches pyriformes arrondies, longues de 8 centimètres, larges de 6, terminées brusquement et unies l'une à l'autre par un conduit desséché, large de 1 centimètre, long de 7, ayant au milieu une ouverture commune longue de 2 centimètres. Le poids total des poches est de 215 grammes ; la membrane qui les recouvre est mince et noirâtre, comme celle du castoréum du Canada, la substance interne est complètement résineuse, d'un rouge orange, d'une odeur assez forte de castoréum du Canada, et d'une saveur amère jointe au même goût aromatique. Elle se ramollit sous la dent comme une résine huileuse ou comme de la cire. Castoréum de Russie. La plupart des auteurs ont distingué deux sortes de castoréum, ceux de Russie et du Canada, et plu- sieurs d'entre eux, tels que les continuateurs de Geoffroy et Yalmont de Bomare, se bornent à dire que le castoréum qui nous vient de Russie et de Pologne, par la voie de Dantzick, est estimé meilleur que l'autre. Des auteurs plus modernes donnent des caractères pour distinguer ces deux produits; mais je pense qu'ils se sont généralement trompés en présentant le castoréum de Russie comme celui dont on fait principalement usage en médecine, et en décrivant comme tel le castoréum d'Amérique, qui est presque le seul que l'on trouve dans le commerce. Quant à moi, jusqu'à l'année 1831, je n'avais vu et décrit que le castoréum d'Amérique (I). En cette année seulement, un négociant français, revenant de Moscou, rapporta 40 onces (1250 grammes) de castoréum de Sibérie ; mais comme il ne voulait le livrer qu'au prix de 80 francs l'once, la vente ne put en être effec- tuée, et je ne sais ce que l'homme et la marchandise sont devenus. Ce castoréum, montré à un médecin polonais, fut reconnu par lui pour le castoréum de Sibérie, usité en Pologne et en Galicie, où il est très-estimé et fort cher. Il paraissait probable cependant (1) En supposant toujours que le castoréum rouge orangé résineux soit d'o- rigine américaine. RONGEURS. — CASTOR. 33 qu'il avait subi une préparation qui l'éloignait de son état naturel. Voici les caractères que je lui ai trouvés. Au lieu d'être en poches isolées, allongées, pyriformes et ri- dées, comme le castoréum du Canada, celui de Sibérie était en poches pleines, arrondies, plus larges que longues, et comme formées de deux poches confondues en une seule. Un échantillon unique sur les 40 onces offrait deux poches ovoïdes aux trois Fig. 83b. — Castoréum de Sibérie. Fig. 836. — Castoréum de Sibérie. quarts séparées (fig. 835), et la forme de quelques autres indi- quait une division intérieure (fig. 836); mais la presque totalité offrait une fusion complète de deux poches en une seule (fig. 837). Les dimensions naturelles de ces trois échantillons étaient, non compris le collet, pour le premier, 73 millimètres de largeur totale sur 55 mil- limètres de hauteur; pour le deuxième, 67 millimètres sur 45; pour le troisième, 84 mil- limètres sur 40. Ce castoréum a une odeur d'empyreume aromatique, analogue à celle du cuir de Russie, très-forte et susceptible d'une grande expansion. Ce n'est que lorsque cette odeur s'est dissipée que les doigts qui l'ont touché laissent apercevoir l'odeur propre au castoréum du Canada. Il a une consistance solide, presque sèche et friable; il est jaunâtre, graveleux sous la dent, d'une saveur peu sen- sible d'abord, puis très-amère et aromatique. Il forme avec l'al- cool une teinture à peine colorée, non-seulement parce qu'il lui fournit peu de matière soluble, mais encore parce qu'il manque du principe colorant rouge du castoréum du Canada. Fie. 837. — Castoréum de Sibérie. Guibouht, Drogues, 7e édit. T. IV. — 3 34 LES MAMMIFÈRES. Il fait une vive effervescence avec les acides, et contient une forte proportion de carbonate de chaux. Castoréum de Rus§ie de M. Pereira (1). Dans cette sorte de castoréum (fig. 838), les poches sont accolées deux à deux, mais sont complètement distinctes, comme celles du castoréum d'A- mérique; elles ne paraissent pas atteindre le volume des plus grandes poches d'Amérique; elles sont plus courtes et plus arrondies, diversement comprimées par la dessiccation, longues de 6 centimètres, larges de 3, 5 à 4 centimètres (2). La pellicule extérieure est sèche, transparente et d'un gris brunâtre. On trouve au-dessous une membrane fibreuse, opaque, branche et nacrée, dont les plis pénètrent dans l'intérieur de la poche et paraissent la diviser en plusieurs chambres. Par la dessiccation, ces plis intérieurs se con- tractent et forment des brides, entre lesquelles la substance du casto- réum se boursoufle au dehors et donne à la surface de la poche une apparence mamelon- née. La substance même du castoréum est d'une couleur rou- geâtre, d'une apparence terne et grumeleuse, n'offrant pas la cassure résineuse du bon castoréum du Canada; elle ne se ramollit pas non plus sous la dent, mais s'y réduit en poudre. Elle répand dans la bouche un goût très-fort, analogue à celui de la créosote, et finit par devenir amère. Elle offre une odeur mixte de castoréum et de cuir de Russie; enfin elle fait une vive effervescence avec l'acide chlorhydrique, quoique ce caractère soit moins marqué que dans le castoréum de Sibérie apporté en 1831. Composition chimique. De toutes les analyses de castoréum qui ont été publiées, je ne rapporterai que les deux suivantes, dues à Rudolph Brandes. 838. — Castoréum de Russie. (1) Pereira, London médical Gazette, t. XVII, p. 206. (2) Les deux poches figurées ci-dessus, appartenant h M. Pereira, ne pèsent que 557 grains troy (3*3 grammes). Une poche isolée du même castoréum, con- servée dans le droguier de l'École, pèse 28er,5, ce qui fait 57 grammes pour deux. J'ai pesé un certain nombre de besaces de castoréum d'Amérique très- beau et très-sec : les plus légères pesaient 3G8r,5 ; la plus lourde 86 grammes; la moyenne de toutes était de 60 grammes. RONGEURS. CASTOR. 35 Castoréum de Russie. Huile volatile 20 Résine de castoréum 586 — avec urate et benzoate de chaux » Cholestérine . . 12 Castorine 25 — avec carbonate, urate et benzoate de chaux » Albumine avec un peu de phosphate de chaux. 16 Matière gélatineuse 20 Osmazome solublc dans l'eau et l'alcool 24 Matière gélatineuse obtenue par la potasse. . 84 — animale » — — soluble dans l'alcool et extraite par la potasse 16 Mucilage albumineux analogue à la corne.... » Carbonate d'ammoniaque 8 Phosphate de chaux 14 Carbonate de chaux 26 — de magnésie 2 Sulfate de potasse, sulfate et phosphate de chaux » Membranes 33 Eau et perte 114 1000 1000 [Depuis lors, on a étudié, à nouveau la composition chimique de ces castoréums et l'on y a mentionné la présence de la salicine et de l'acide salycilique (1), ainsi que celle de l'acide carbolique. Quant à la castorine, corps de nature grasse, qu'on sépare du castoréum au moyen de la benzine, Hager (2) a montré qu'elle existe en plus grande quantité dans le castoréum de Russie que dans celui du Canada, le premier en contenant 46 pour 1000, le second 19 seulement. Quant aux moyens de distinguer les deux espèces de castoréum l'une de l'autre, Hager a, dans lemême travail, établi que : Le castoréum de Russie a une saveur beaucoup plus pronon- cée que celui de Canada. Traités par le chloroforme, après action de la benzine, les casto- réums donnent une masse résineuse brunâtre, qui dans celui du Canada devient sèche et d'une odeur faible, tandis que dans celui de Russie elle est comme visqueuse et a l'odeur forte et spé- ciale de ce castoréum. Si on traite le castoréum en poudre par l'alcool, puis par l'a- cide chloi hydrique étendu, on obtient, au bout de 10 ou 20 heures de repos, une liqueur jaune brun analogue à de la bière avec le (1) Wôhler. Revue scientifique, XIV, 22. (2) Hager, Pharm. centralhalle, X, 57, 36 LES MAMMIFÈRES. castoréum du Canada, une liqueur brun foncé ou rouge brun avec celui de Russie. I)<; môme avec une solution ammoniacale la poudre de casloréum de Sibérie donne une solution plus foncée que l'autre espèce. Enfin, il faut rappeler, à côté de ces moyens de distinction, celui qui a été indiqué il y a plus 50 ans par Kobli : la teinture alcoolique de castoréum donne avec l'eau un liquidé laiteux, qui s'éclaircit si le casloréum est celui de Russie, qui re.^te plus au moins trouble avec le castoréum du Canada. iivi.mm uni. L'hyracéum est produit par le daman «l'Afrique (Hirax capensis, BufF.), animal fort singulier, de la grandeur d'un fort lièvre, que plusieurs naturalistes ont ran^é parmi les ron- deurs, mais que Cuvier a placé dans les pachydermes, à la suite des rhinocéros, en raison de la conformité de structure de leurs dents mâchelières. Cependant le daman du Cap diffère des rhi- nocéros, non-seulement par sa très-petite taille et par l'adjonc- tion de deux petites canines à la mâchoire supérieure, mais encore parc*; qu'il a quatre doigts aux pieds antérieurs, et que le plus interne de ses dois doigts de derrière, au lieu d'être recou- vert d'un pelitsabot arrondi, est armé d'un ongle crochu etoblique. « Les Hottentots, dit Buffon (I ), estiment beaucoup une sorte de remède que les Hollandais nomment pissat de blaireau (2). C'est une substance noirâtre et d'assez mauvaise odeur qu'on trouve dans les fentes des rochers et des cavernes. On prétend que c'est a l'urine de ces hèles qu'elle doit son origine. Ces animaux, dit- on, ont l'habitude de pisser toujours dans le môme endroit, et leur urine dépose cette substance qui, sécliée avec le temps, prend de la consistance; cela est assez vraisemblable. » [L'examen microscopique confirme en partie cette opinion, en montrant dans l'hyracéum des lamelles rhomboïdales d'acide inique. Mais en même temps il y décèle la présence de débris végétaux bien caractérisés, intimement môles à la substance. Ces fragments font évidemment partie des excréments de l'ani- mal, qui se nourrit essentiellement de plantes et particulièrement du Cyclopia genistoides nommé vulgairement Huningthe (l/uùson de miel). Il faut donc admettre avec André Smith, Pereira et M. Léon Soubeiran, que l'hyracéum est un mélange de l'urine et des fèces du daman {[)).] L'hyracéum paraît avoir été utile, en Allemagne comme agent (1) Buffon, Supplém.t t. VI, p. 280. (2) L'animal ;i ;mssi porté l<'s noms de blaireau des rochers ot de mnnnotle du Cap, (;{) Voir sur ce sujel : Pereira, Pharmaceutical Journal, t. X, 119, et Léon Soubeiran, Journ. de pharm. et de chimie, 8e série, XXIX, 378. RONGEURS. — ONDATRA. '■;' thérapeutique, mais il est encore inconnu en France. Il se pré- sente sous la forme d'une masse brune foncée, dure, pesante quelque peu semblable au bdellium de l'Indu ou à de la myrrhe noire; il se laisse entamerau couteau et se ramollit entre les doigts. L'odeur eu est urineuse, un peu analogue à celle du castoréum; la saveur eu est amère et un peu astringente, il est un peu soluble dans l'étber sulfurique et dans l'alcool pur, plus soluble dans l'alcool faible et encore plus dan- l'eau. Les acides en dégagent de l'acide carbonique, et les alcalis fixes de l'ammoniaque (1). Ou en a publié une analyse qui ne peut être exacte. Laugier [2] a donné la description et l'analyse d'une excrétion animale que l'on a trouvée tapissant les parois de la grotte de l'Arc, dans l'Ile de Caprée, sur l'origine de laquelle on n'a pi faireque de-, conjectures, mais qui doit en avoir une analogue celle de l'hyracéum. Cette substance avait une odeur mixte de tan, de castoréum et de fiente de vache; elle était en grande partie soluble dans l'eau, et renfermait, indépendamment d'une matière brune, extraolive, azotée, du nitrate de potasse, du chlorure de potassium, du benzoate de potasseet du sulfate de ebaux. L'extrait aqueux, chauffé dans une cornue, avec un peu d'acide sulfurique affaibli, formait un sublimé d'acide benzoïque. Le c toréum du Canada, essayé comparativement, a donné lieu au même résultat. Ondatra, ou rat masquA du Canada. L'ondatra (3] esl un quadrupède rongeur, du genre des campa- gnols, qui habite en gran i nombre ie Canada. Le même que le castor, il se réunit aux approches de l'hiver, sur le bord des pour se construire des buttes en terre, où il habite en commun. Il se nourrit de plante-, aquatiques et principalement de racines de nymphaea et d'acorus, dont la dernière ne parait pas être éti ^ i i production du parfum qui le caractérise. Mais il est vorace et se nourrit de chair a défaut de végétaux ; on dit même que les ondatras se dévorent entre eux, pendant l'hiver, lorsque toute autre nourriture vient a leur manquer, et que les chasseurs ne trouvent plus alors dans les butte- que les débris des animaux qui les avaient construites. L'ondatra [Ondatra-zibethica\ de même que les rats, n'a que trois molaire- de chaque coté, à chaque mâchoire; mais ces molaires n'ont p Ine et sont comme formée-., sur toute '1, Voirie Sourn» depharm.el de chin.ie, \ XVH, p. ISS. 2 Annale? du Mu.-um d'hiJ.. nnf. r. IX, p. -vi\. 2 B .::..!. UUL nat., t. X, pL I. 38 LES MAMMIFERES. leur hauteur, de prismes triangulaires placés alternativement sur deux lignes. Il a cinq doigts à tous les membres, et ceux de derrière sont demi-palmés; la queue est écailleuse comme celle du castor, mais couverte aussi d'un assez grand nombre de poils courts qui sortent au nombre de 1, 2 ou 3, de dessous chaque écaille. Elle est aussi plus étroite, aplatie dans le sens vertical, et comme à deux tranchants. La femelle a six mamelles abdomi- nales, et l'ouverture de l'urètre distincte de celles du vagin et de l'anus, situées plus près de la queue. Il n'en est pas de même chez le mâle qui n'a qu'une seule ouverture pour l'urètre et pour la verge, située au-devant de l'anus. La verge est dirigée en arrière, et est accompagnée de deux glandes pyriformes écartées en forme de V, comme dans le castor, et dont le canal excréteur se prolonge le long du pénis et vient s'ouvrir sous le prépuce. La femelle porte deux glandes semblables, mais plus petites, qui viennent s'ouvrir à l'entrée de l'urètre. Ces follicules excrètent une liqueur blanche et opaque comme du lait, et d'une forte odeur de musc, qui se communique au pelage de l'ani- mai (1) et à sa queue. Je représente (fîg. 839) une de ces queues Fig. 839. — Queue d'ondatra. prises, il y a nombre d'années, dans le commerce de la parfu- merie, et qui conservent toujours une forte odeur de musc. Celle qui est ici représentée a 17 centimètres de longueur sur 2,5 centi- mètres dans sa plus grande largeur : d'autres ont 19 centimètres de longueur sur 1,5 à 2 centimètres seulement de largeur. On connaît deux autres animaux sous le nom de rats musqués: l'un est le rai musqué des Antilles ou pilori (Mus Pilorides, Pallas); il est long de 41 centimètres, non compris la queue qui est encore plus longue, écailleuse et cylindrique comme celle des (1) De môme que le castor, l'ondatra possède deux sortes de poils, dont le plus fin a été usité pour la fabrication des chapeaux. Sa peau ferait de belles fourrures, mais on ne l'emploie pas à cause de sa forte odeur musquée. EDENTES. 39 rais; il est très-vorace et très-nuisible. L'autre est le rat musqué de Russie ou desman (1) {Mygale moscovita, Geoff.), mammifère insectivore dont le museau s'allonge en une petite trompe très- flexible, dont tous les membres ont cinq doigts palmés et dont la queue est longue, écailleuse et aplatie sur les côtés comme celle de l'ondatra. Il est presque grand comme un hérisson, et fort commun le long des rivières et des lacs de la Russie méridionale. Il s'y nourrit de vers, de larves d'insectes et surtout de sangsues qu'il retire aisément de la vase avec son museau mobile ; son terrier, creusé dans la berge, commence sous l'eau et s'élève de manière que le fond se trouve placé au-dessus du niveau des plus grandes eaux. Son odeur musquée provient d'une matière onguentacée sécrétée dans de petits follicules placés sous la queue. Cette odeur se communique même à la chair des brochets qui mangent les desmans. La queue du desman, par ses dimen- sions et par sa forme, paraît devoir ressembler beaucoup ù. celle de l'ondatra. ORDRE DES ÉDENTÉS. Les mammifères de cet ordre manquent d'incisives et sont pourvus d'ongles très-gros qui embrassent l'extrémité des doigts et se rappro- chent de la nature des sabots; ils sont peu nombreux et ne composent que deux familles, les tardigrades et les édentés vrais. Les tardigrades ou paresseux ont la tête courte, deux mamelles pectorales et des membres tellement disproportionnés que leurs mouve- ments sont d'une extrême lenteur. Ils ressemblent à des singes diffor- mes et engourdis. Marchant difficilement sur la terre, ils se tiennent presque toujours sur les arbres, qu'ils ne quittent guère qu'après les avoir dépouillés de leurs fruits et de leurs feuilles. Leur estomac est divisé en quatre sacs assez analogues aux quatre estomacs des rumi- nants, mais sans feuillets à l'intérieur et ne servant pas à une véritable rumination. On n'encomple que deuxou trois espèces, dontl'une, nom- mée nnaii (cJioîœpus didactylus) (2), a des dents canines triangulaires très-saillantes, des molaires cylindriques, les bras médiocrement plus longs que les jambes, sept vertèbres cervicales comme la généralité des mammifères, pas de queue, deux doigts seulement aux extrémités antérieures et trois aux postérieures. L'autre espèce, nommée aï (3), manque de canines et présente une molaire de plus à chaque côté des mâchoires; il a neuf vertèbres au cou, une queue très-courte, les membres antérieurs deux fois plus longs que les postérieurs, et trois doigts pourvus d'ongles très-forts à tous les pieds. (1) Buffon, Hist. nat., t. X, pi. II; atlas du Dictionnaire des sciences ?iatu- relies, mammifères, pi. XXIII. (2) Buffon, XIII, pi. I. (3) Buffon, XIII, pi. VI. 40 LES MAMMIFÈRES. Les édentés ordinaires ont un museau pointu et sont dépourvus de dents incisives (1) et canines; mais les uns ont encore des mâchelières, comme les tatous, les chlamyphores et les orydéropes ; les autres n'ont aucune espèce de dents, comme les fourmiliers et les pangolins. Les tatous (Dasypus) sont très-remarquables par leur test écail- leux et dur, composé de compartiments semblables à de petits pavés 'qui recouvrent leur tête, leur corps et souvent leurs mem- bres et leur queue. Ils ont (le grandes oreilles, de grands ongles, dont tantôt quatre, tantôt cinq devant, toujours cinq derrière. Leur museau est assez pointu ; leurs mâchelières cylindriques, séparées les unes des autres, au nombre de sept à neuf partout, sans émail dans l'intérieur; la langue est lisse, peu extensible. Ils se creusent des terriers et vivent de végétaux, d'insectes et de cadavres. Leur estomac est simple et leurinleslin sans cœcum. Us sont tous originaires des parties chaudes de l'Amérique. Les fourmiliers (Myrmecophaga) sont des animaux velus, à long museau terminé par une petite bouche sans aucune dent, d'où sort une langue filiforme, qui peut s'allonger beaucoup, et qu'ils font pénétrer dans les fourmilières et les nids des termites, où elle retient ces insectes au moyen de la salive visqueuse dont elle est enduite. Ils vivent tous dans les parties chaudes et tempérées du Nouveau-Monde. Les pangolins (Manis) ont l'organisation et les habitudes des fourmiliers ; mais tout leur corps est revêtu de grosses écailles tranchantes, qu'ils relèvent en se mettant en boule, lorsqu'ils veulent se mettre en défense. Tous leurs pieds ont cinq doigts : leur estomac est légèrement divisé par le milieu; ils manquent de cœcum. Ils habitent l'Afrique et les Indes orientales. L'ordre des édentés, si faible et si restreint aujourd'hui, comp- tait, avant l'époque actuelle, des animaux monstrueux, dont un, nommé mégathérium, a laissé ses ossements dans le terrain dilu- vien du Paraguay. Cet animal était long de 6 mètres environ, haut de 3 mètres 50, et tenait à la fois des paresseux, des four- miliers et des tatous. Une autre espèce, nommée mégalonyx, dont on a trouvé quel- ques os et des doigts entiers dans des cavernes de la Virginie, et dans une île près de la côte de Géorgie, était un peu moindre dans ses dimensions. Une troisième espèce, dont on a trouvé une seule phalange onguéable dans une sablonnière du pays de Darmstadt, non loin du Rhin, devait avoir près de 8 mètres de longueur, et se rappro- chait sans doute beaucoup des pangolins. (1) Une seule espèce de tatou, le talou encoubert, a des dents incisives. MARSUPIAUX. H ORDRE DES MARSUPIAUX. Ainsi que nous l'avons indiqué dans le tableau de la division des mammifères en neuf ordres (page 9), les marsupiaux sont des mammi- fères onguiculés qui sont imparfaitement vivipares, leurs petits naissant dans un état de développement à peine comparable à celui auquel les fœtus ordinaires parviennent quelques jours après la conception. Inca- pables de mouvement, montrant à peine des germes de membres et d'autres organes extérieurs, ces petits s'attachent aux tétines de leur mère, et y restent fixés jusqu'à ce qu'ils aient atteint le degré de déve- loppement auquel les animaux naissent ordinairement. A cet effet, presque toujours la peau de l'abdomen est disposée en forme de poche autour des mamelles, et les petits y sont contenus comme dans une seconde matrice (1). Longtemps même après qu'ils ont commencé à marcher, ils y reviennent quand ils craignent quelque danger. Deux os particuliers, attachés au pubis, et interposés dans les muscles de l'ab- domen, donnent appui à la poche et se trouvent cependant aussi dans les mâles et dans les espèces où le repli qui forme la poche est à peine sensible. On donne à ces deux os, qui sont tout à fait caractéristiques, le nom d'os marsupiaux. La matrice des animaux de cet ordre n'est pas ouverte par un seul orifice dans le fond du vagin ; elle y communique par deux tubes laté- raux en forme d'anse. Les mâles ont le scrotum pendant en avant de la verge, au contraire des autres mammifères, et la verge, dans l'état de repos, est dirigée en arrière. Une autre particularité des marsupiaux, c'est que, malgré une res- semblance générale tellement frappante qu'on n'en a fait longtemps qu'un seul genre, ils diffèrent tellement par les dents, par les organes de la digestion et par les pieds, qu'ils passent, à cet égard, par des nuances insensibles, des carnassiers aux rongeurs, et de ceux-ci aux édentés. On dirait, en un mot, qu'ils forment une classe distincte paral- lèle à celle des quadrupèdes ordinaires et divisible en ordres sem- blables ; en sorte que, si l'on plaçait ces deux classes en regard, sur deux colonnes, les sarigues, les dasyures et les péramèdes seraient, vis-à-vis des carnassiers insectivores à longues canines, tels que les tenrecs etles taupes; les phalangers et les potoroos vis-à-vis des hérissons et des mu- saraignes; les kanguroos ne se laisseraient guère comparer à rien ; mais les phascolomes prendraient place vis-à-vis des rongeurs. Lnfin, si l'on n'avait égard qu'aux os propres de la bourse, et si l'on regardait comme marsupiaux tous les animaux qui les possèdent, les ornithorhynques et les échidnés, qui forment aujourd'hui un petit ordre particulier sous le nom de monotrèmes, offriraient, dans la série des marsupiaux, un groupe parallèle à celui des édentés. Quel que soit l'intérêt qui s'attache à ces animaux, tous habitants de l'Amérique et de la Nouvelle-Hollande, à cause même de leurs ca- (1) De là vient le nom de didelphes que Linné leur a donné. Le nom marsu- piaux est dérivé du mot latin marsupium (bourse ou gibecière). 42 LES MAMMIFÈRES. ractères anormaux, leur complète inutilité sous le rapport de la ma- tière médicale m'autorise à passer sous silence leur description parti- culière. ORDRE DES PACHYDERMES. Les édentés, qui terminent la série ordinaire des mammifères ongui- culés, nous présentent des espèces dont lesongles enveloppent tellement l'extrémité des doigts, qu'ils se rapprochent jusqu'à un certain point des animaux à sabots. Cependant ils ont encore la faculté de ployer ces doigts autour des divers objets et de saisir avec plus ou moins de force. L'absence entière de cette faculté caractérise les animaux à sabots. Se servant de leurs pieds uniquement comme de soutiens, ils n'ont jamais de clavicules; leurs avant-bras restent toujours dans l'état de prona- tion, et ils sont réduits à paître les végétaux. Leurs formes comme leurs habitudes offrent beaucoup moins de variétés que celles des onguiculés, et l'on ne peut guère y établir que deux ordres, ceux qui ruminent ou les ruminants, et ceux qui ne ruminent pas, que nous désignerons en commun sous le nom de pachydermes (1). Ces derniers forment trois fa- milles : les proboscidiens ou pachydermes à trompe, les pachydermes ordi- naires et les solipèdes. Les proboscidiens ne comprennent que les seuls éléphants (Elephas) ; ils ont cinq doigts à tous les pieds, bien complets dans le squelette,'mais tellement encroûtés dans la peau calleuse qui en- toure le pied, que ces doigts n'apparaissent au dehors que par les ongles attachés sur le bord de cette espèce de sabot. Les dents mâchelières sont au nombre de quatre seulement, une de chaque côté des mâchoires ; mais elles se renouvellent sept ou huit fois d'arrière en avant, à mesure qu'elles s'usent par la trituration ; de telle manière qu'aux époques de la crue des nouvelles dents, elles se trouvent doublées ou au nombre de huit. Toutes les au- tres dents manquent ; mais dans les os incisifs supérieurs sont implantées deux fortes défenses qui sortent de la bouche et peu- vent prendre un accroissement considérable. La grandeur néces- saire aux alvéoles de ces défenses rend la mâchoire si haute et raccourcit tellement les os du nez que les narines se trouvent dans le squelette vers le haut de la face ; mais elles se prolongent dans l'animal vivant en une trompe cylindrique, flexible en tous sens, d'une force considérable, et terminée par un appendice en forme de doigt. Cette trompe donne à l'éléphant presque autant d'adresse que la main peut en donner au singe. 11 s'en sert pour saisir tout ce qu'il veut porter à sa bouche et pour pomper sa boisson qu'il lance ensuite dans son gosier, suppléant (1) De Tra/ùç, épais, et de Sèpjxa, peau: la plupart des animaux de cet ordre étant remarquables par l'épaisseur et la dureté de leur peau. PACHYDERMES. — ÉLÉPHANTS. 43 ainsi à un long cou qui n'aurait pu porter sa grosse tête et ses lourdes défenses. Les éléphants sont les plus grands et les plus massifs des animaux terrestres aujourd'hui vivants. On en distingue deux espèces principales, celui des Indes, Elephas asiaticus, Blum, et celui d Afrique, Elephas a fric anus, Blum. Le premier a la tête oblongue, le front concave et les oreilles plus petites que l'autre. Les couronnes de ces dents mâchelières présentent des rubans transverses ondoyants, qui sont les coupes des lames qui les composent, usées par la trituration. L'éléphant d'Afrique a le front convexe, les oreilles très-grandes, la couronne des mâche- lières dessinée en losanges. Les femelles ont des défenses pres- que aussi grandes que les mâles, et cette arme est en général plus volumineuse que dans l'espèce des Indes ; on en voit qui ont plus de 2 mètres 1/2 de longueur et une grosseur propor- tionnée. La matière de ces défenses constitue l'ivoire. Ces dé- fenses sont recouvertes d'un épiderme grisâtre, mais à l'intérieur elles sont blanches, d'un tissu compacte disposé en réseau, et susceptibles de recevoir un très-beau poli. Elles ne. sont pleines qu'à partir de l'extrémité jusqu'à la moitié de leur longueur ; le reste est creux, ce qui en allège beaucoup le poids, mais rend les pièces d'ivoire d'un certain volume difficiles à tour- ner. L'ivoire est très-employé dans la tabletterie. Calciné dans un creuset fermé, il laisse un charbon d'un noir velouté très-beau, usité dans la peinture, nommé noir dy ivoire ; calciné fortement avec le contact de l'air, il donne le spode, qui n'est composé, pour la plus grande partie, que de phosphate de chaux. On trouve par toute la terre, dans le terrain de transport ou diluvien contemporain de la dernière grande catastrophe qui a donné aux continents leur forme actuelle, une quantité consi- dérable d'ossements que leur grandeur avait fait supposer appar- tenir à une race d'hommes-géants aujourd'hui détruite ; mais ces ossements sont dus à un éléphant nommé mammouth. Cet éléphant a laissé des milliers de ses cadavres, par toute l'Eu- rope et l'Asie, depuis l'Espagne jusqu'aux limites les plus éloi- gnées de la Sibérie; on le trouve aussi dans l'Amérique septen- trionale. Ses défenses sont encore si bien conservées, dans les pays froids, qu'on les emploie aux mêmes usages que l'ivoire ré- cent. On peut employer également les dents des mastodontes, animal fossile voisin des éléphants, qui en diffère surtout par ses mâche- lières dont la couronne est hérissée de grosses pointes coniques. Ce sont ces dents fossiles qui, colorées en bleu verdâtre par le 44 les mammifères. phosphate, forment la turquoise de la nouvelle -roche dont nous avons déjà parlé (I). Les pachydermes ordinaires ou sans trompe nous présentent sept genres à espèees peu nombreuses encore vivantes, les rhino- céros, les damans, les tapirs, les hippopotames, les cochons, les phacochœres, et lespécaris; et huit genres complètement éteints, les genres anoplotherium, palœotherium, chœropotame, adapis, an- thracotlteriani., elasmotherium, lophiodon et dinotherium. Les rhinocéros sont de grands animaux à formes lourdes et trapues dont les os du nez, très-épais et réunis en une sorte de voûte, portent sur la ligne médiane une corne solide, adhérente à la peau et de nature cornée ou comme formée de poils for- tement agglutinés. Dans quelques espèces, il existe une seconde corne de même nature, placée également sur la ligne médiane. Leurs pieds sont tous divisés en trois doigts garnis de sabots ; leur queue est très-courte, et leur peau sèche, rugueuse et dé- pourvue de poils, est si épaisse et si dure qu'elle constitue une sorte de cuirasse, souvent pourvue de plis profonds, sur le cou, les épaules et les cuisses. Us ont tous 28 dents mâchelières, mais ils ont tantôt deux fortes incisives à chaque mâchoire, accom- pagnées ou non de deux autres très-petites, et quelquefois ces dents manquent complètement. Ils aiment les lieux humides et fangeux, vivent d'herbes et de jeunes branches d'arbres, ont l'es- tomac simple et les intestins fort longs. Ils sont d'un naturel slu- pide et féroce. Le plus anciennement connu est le rhinocéros unicornc tie l'Inde {Rhinocéros unicornis), qui est presque de la taille et de la force d'un éléphant. Le rhinocéros d'Afrique [Hhinoceros bicornis, L.),' est un peu plus petit, porte deux cornes sur le nez et manque d'incisives. On connaît également un petit rhinocéros de Java à une corne, et un de Sumatra à deux cornes, dont la taille égale celle d'un petit bœuf. Les tapirs se rapprochent des cochons par la forme générale de leur corps; mais leur nez est prolongé en une petite trompe mobile quia quelque rapport avec celle de l'éléphant, quoiqu'elle manque de l'espèce de doigt qui fait de la trompe de l'éléphant un organe de préhension. Les pieds de devant ont quatre doigts armés de petits sabols courls et arrondis, et ceux de derrière n'en ont que trois. Us ont à chaque mâchoire six incisives et deux canines séparées des mâchelières par un espace vide. On en connaît deux espèces, celle d'Amérique (7'apirus americanus) qui est de la taille d'un petit âne et qui a sept mâchelières de chaque côté des mâchoires, et le tapir de l'Inde {Tapirus indicus) ■ (1) Voyez t. I, 33G. PACHYDERMES. — COCHON. 45 qui a sept mâchelières de chaque côté à la mâchoire supérieure, et six seulement à l'inférieure. On trouve dans la terre les os- sements d'un grand nombre d'animaux fossiles très-voisins des tapirs, qui sont les lophiodons et les dinothériums. J'ai parlé précédemment du daman d'Afrique (page 36). Le monde actuel n'offre plus qu'une espèce d'hippopotame (Hippopotamus amphibius) qui s'avançait autrefois jusqu'en Egypte, mais qui est aujourd'hui reléguée dans les rivières du milieu et du sud de l'Afrique. C'est un animal stupide, redoutable par sa force et sa férocité, dont le corps est massif et couvert d'un cuir très-épais, dur et presque dépourvu de poils. Ses jambes sont très-courtes, son ventre traîne presque à terre, et son énorme tête est terminée par un large museau renflé. Son es- tomac est divisé en plusieurs poches comme celui des rumi- nants ; il porte à tous les pieds quatre doigts presque égaux, terminés par de petits sabots ; il a six dents mâchelières par- tout, dont les trois antérieures coniques et les trois postérieures hérissées de deux paires de pointes qui prennent en s'usant la l'orme d'un trèfle ; quatre incisives à chaque mâchoire, dont les supérieures courtes, coniques, recourbées en bas, et les infé- rieures longues, cylindriques, dirigées en avant ; les deux du milieu sont beaucoup plus fortes que les autres. De chaque côté des incisives on trouve, à chaque mâchoire, une dent ca- nine ; la supérieure est droite, assez courte ; l'inférieure est beaucoup plus longue, cannelée, recourbée vers le haut, et vient s'user en forme de biseau contre la canine qui lui est opposée. Ces dents ont quelquefois 30 centimètres de longueur ; elles constituent une espèce d'ivoire fort dure et qui ne jaunit pas. On les tourne comme l'ivoire et on en fabrique des dents arti- ficielles. Les codions ont à tous les pieds deux doigts mitoyens, grands et armés de forts sabots (ce qui leur donne le pied fourchu), et deux doigts latéraux beaucoup plus courts et ne touchant pas à terre; leurs incisives sont en nombre variable, mais les inférieu- res sont toujours couchées en avant ; les canines sont très-fortes, privées de racines, croissent pendant toute la vie et sortent de la bouche en se recourbant l'une et l'autre vers le haut; elles forment des défenses redoutables ; le museau est terminé par un boutoir tronqué, propre à fouiller la terre ; l'estomac est peu divisé . L'espèce principale pour nous est le sanglier (Sus Swofa), qui est la souche de nos cochons domestiques. Il a six incisives à chaque mâchoire, les canines prismatiques, s'usant en un biseau tranchant par leur frottement réciproque, mais de telle manière 46 LES MAMMIFÈRES. que l'inférieure reste plus longue que la supérieure et constitue la principale défense de l'animal. Les mâchelières sont au nom- bre de sept de chaque côté des deux mâchoires. Il a le corps trapu, les oreilles droites, la peau épaisse et dure, le poil grossier noir et hérissé. Il habite les forêts, où il se nourrit principalement de racines et de fruits; mais le manque de cette nourriture peut le rendre Carnivore, et il attaque même alors les animaux vivants. Les vieux sangliers vivent seuls, dans un fourré épais nommé bauge, où ils ont établi leur retraite. Les femelles, qui portent le nom de laies, se réunissent avec leurs portées de deux à trois ans pour se défendre en commun. Le cochon commun (1) diffère du sanglier par ses oreilles allon- gées et pendantes, ses défenses plus faibles et plus courtes, ses poils plus faibles, plus rares et généralement d'un blanc sale : plusieurs races cependant ont gardé le poil noir du sanglier, et d'autres sont pies. Ce sont des animaux remarquables par leur malpropreté et par leur gloutonnerie qui leur fait accepter pres- que toute espèce de nourriture. On leur donne, suivant les cir- constances, des fruits abattus par le vent, des glands, des faînes, des châtaignes, des pois, des fèves, du maïs, de l'orge, du son trempé, toutes sortes de débris d'animaux, des résidus de. cuisi- nes, de sucreries, de brasseries, etc. En France, il n'y a guère de ménage de paysan qui n'engraisse un ou deux cochons cha- que année pour les besoins de sa famille. A Paris, on mange plus de 80,000 cochons par an, tirés de la plupart des départements, sans compter la viande salée ou fumée, consommée sous un grand nombre de formes particulières. Cette viande est lourde, de difficile digestion et parfois infestée de vers, tels que les cys- ticerques et les trichines, qui, se développant dans le corps de l'homme, peuvent produire des états morbides sérieux. Le poil du sanglier et du cochon est connu sous le nom de soies, et sert à la fabrication des brosses et des balais. Le plus estimé, en rai- son de sa force et de sa roideur, est le poil de Russie, dont on importe annuellement en France plus de 200, 000 kilogrammes. Le porc fournit deux espèces de graisse : l'une, qui est beau- coup moins ferme que l'autre, se nomme lard, et se trouve immé- diatement sous la peau; l'autre, plus solide, nommée panne, est placée près des côtes, des intestins et des reins. C'est elle qui, fondue et purifiée, constitue la graisse de porc dite aussi axonge ou saindoux. La graisse de porc est blanche, solide, grenue, d'une légère (1) On l'appelle aussi porc; la femelle se nomme truie, et le mâle non châtré verrat. (2) Voir pour plus de développements l'article Entozoaires. PACHYDERMES. — CHEVAL. 47 odeur qui lui est propre, et d'une saveur agréable ; elle se fond dans les doigts, se solidifie à environ 27 degrés, lorsqu'elle a été fondue au feu ; 100 parties d'alcool froid, à 95 centièmes, en dis- solvent, d'après M. Boullay, 1,04; 100 parties d'alcool bouillant, 1,74 ; et 100 parties d'éther froid, 25 parties. Cette graisse est employée en pharmacie comme excipient des pommades, ou comme partie constituante des onguents et des emplâtres. Il faut autant que possible la préparer soi-même; et, lorsque, en raison de la grande consommation qu'on en fait, on est obligé de la prendre dans le commerce, il faut la choisir blanche, ayant le moins d'odeur possible, privée d'eau et non battue à l'air, moyen par lequel on lui procure de la blancheur, mais qui la rancit très- promptement. La graisse de porc a été regardée anciennement comme un pro- duit immédiat simple, de même que les autres corps gras végé- taux ou animaux. M. Chevreul nous a appris le premier qu'elle était formée de deux et peut-être de trois substances grasses iné- galement fusiles, nommées oléine, margarine et stéarine. La pre- mière est encore liquide à 0, et se convertit par la saponification en acide oléique et en glycérine; la seconde fond à 38 degrés et forme de YdiCÀfamargarique fusible à 60 degrés; la troisième fond à 62 degrés, et forme de l'acide stéarique fusible à 70 degrés. M. Braconnot a également reconnu la nature complexe des corps gras, et a employé, pour les analyser, un moyen qui a géné- ralement frappé par sa simplicité. Il consiste à soumettre le corps gras à une forte presse, enveloppé de plusieurs doubles de papier non collé, et sous une température déterminée et d'autant plus basse que le corps contient plus de graisse fluide: celle-ci s'imbibe dans le papier, l'autre reste en masse solide : on la fond avec un peu d'essence de térébenthine bien rectifiée, et on l'exprime de nouveau; enfin on la débarrasse de l'essence de térébenthine par la chaleur. La graisse fluide se retire du papier, soit par l'expres- sion avec un peu d'eau, soit par l'alcool bouillant. M. Braconnot a retiré, par ce moyen, de la graisse de porc : huile liquide ou oléine 62, graisse solide 38 : total 100. Les pachydermes solipèdes ne forment qu'un seul genre (celui des chevaux), caractérisé surtout par la disposition insolite de leurs membres qui sont terminés par un seul doigt et un seul sabot {fi g. 840). Ils portent six incisives à chaque mâchoire, et partout six mo- laires à couronne carrée, marquées par des lames d'émail d'un dessin irrégulier. Les mâles ont de plus deux petites canines à la mâchoire supérieure et quelquefois aux deux mâchoires (fig. 841). Ces canines manquent presque toujours aux femelles. Entre les 48 LES MAMMIFÈRES. canines et la première^ molaire se trouve un espace vide répon- dant à l'angle des lèvres, où l'on place le mors au moyen duquel l'homme est parvenu à dompter ces vigoureux quadrupèdes. Leur Fig. 840. — Pied de devant du cheval (*). Fig. 841. — Tète de cheval mâle (* estomac est simple et médiocre, mais les intestins sont très- longs, et leur coecum est énorme. Les mamelles sont entre les cuisses (I). Le cheval proprement à'\{(Equus Caballus, L.) est le plus beau et le mieux soigné de nos animaux domestiques. Il se distingue des autres espèces du genre par sa couleur uniforme et par sa queue garnie dans toute son étendue de longs poils très-solides nommés crins, et par la crinière longue et tombante qui lui recou- vre aussi le cou, depuis le sommet de la tête jusqu'au garrot, Il paraît originaire des grandes plaines de l'Asie centrale; mais, devenu le compagnon de l'homme à la guerre, dans les voyages et dans les travaux de l'agriculture, du commerce et des arts, il a été transporté dans tous les pays où la civilisation a pénétré, et l'espèce tout entière a subi l'influence de la domesticité. Dans les vastes steppes de la Tartarie, berceau de leur race, on trouve encore des chevaux sauvages, mais altérés probablement parleur mélange continuel, avec des individus échappés à la domesticité. (1) Voyez Chauveau et Arloing, Traité (Vanatomie comparée des animaux domestiques, 2e édition. Paris, 1871. (*) ab, partie de l'os de l'avant-bras; c', première rangée des os du carpe; c", deuxième rangée de cet os; m, os du métacarpe, ou canon; s, vestige d'un second os du métacarpe, nommé stylet; p, première phalange du doigt, dite paturon; pi, deuxième phalange ou pha- langine, dite couronne ; pt, troisième phalange ou phalangette, enveloppée par le sabot. (**) o, os occipital;^), pariétal; f, frontal; j, jugal; n, nasal; ms, mâchoire supérieure; im, os intermaxillaire portant les incisives supérieures; mi, mâchoire inférieure. PACHYDERMES. — CHEVAL. 49 Dans toute l'Amérique, où il n'existait aucun cheval avant l'arrivée des Espagnols, on trouve aujourd'hui des troupes immenses de chevaux sauvages que l'on chasse au lasso, et qui redeviennent domestiques avec une grande facilité (1). La chair du cheval, lorsqu'il est jeune et bien nourri, est saine, de fort bon goût et très -nourrissante. L'usage de la viande de cheval touche à l'un des problèmes les plus importants de notre époque, l'alimentation des classes pauvres. Cette question, grâce aux efforts d'un assez grand nombre d'expérimentateurs, de M. Bellat (2), qui a avancé que le bouillon qu'on prépare avec elle est au moins aussi bon que celui qu'on prépare avec le bœuf, d'Isid. Geofïroy-Saint-Hilaire qui l'a préconisée dans divers tra- vaux (3), a fait un pas immense. Il est dès lors nécessaire de fixer les idées à cet égard. J'insisterai donc sur les essais qui ont été tentés, et, pour cela, j'emprunterai à Camille Delvaille des détails qu'il a lui-même puisés dans les leçons d'Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire. Un fait incontestable et douloureux, c'est qu'il y a des millions de Français qui mangent à peine de la viande . M . Le Play a établi que: 1° Les vignerons de l'Armagnac ont une alimentation suf- fisante : ils font par jour quatre repas, dont deux avec de la viande ; 2° Ceux du Morvan ne mangent de la viande qu'une fois par an, le jour de fête communale; ils se nourrissent ordinairement de pain et de pommes de terre assaisonnées de lait ou de graisse ; 3° Les paysans du Maine mangent de la viande deux fois par an : le jour de la fête communale et le mardi gras ; 4° Ceux de la Bretagne, qui sont les plus malheureux de tous, se partagent en ceux qui ne mangent jamais de viande, et ceux qui en mangent aux grands pardons, c'est-à-dire cinq à six fois dans l'année ; 5° Les mineurs des montagnes de l'Auvergne ne mangent de la viande que six fois par an ; 6° Les tisserands de la Sarthe ne mangent de la viande que les jours de fête ; 7° Les maîtres nourrisseurs de la banlieue de Paris ont une alimentation simplement suffisante ; (1) Voyez Brebm, La vie des animaux illustrée. Paris, 1870. (2) Bellat, Comptes rendus de l'Acad. des sciences. Séance du 19 avril 1858. (3) Voyez en particulier : Isid. Geoffroy-St-Hilaire, Emploi alimentaire de la viande de cheval, elc. Paris, 1856. Guibourt, Drogues, 7e édit. T. IV. — 4 50 LES MAMMIFÈRES. 8° Les cordonniers de la ville mangent de la viande une ou deux fois par semaine. M. Le Play, dans une lettre adressée à Isid. Geoffroy- Saint- Hilaire, a ainsi résumé tous ces faits : « Pour la grande catégorie des ouvriers français, les journaliers agriculteurs, la quantité de viande consommée est à peu près nulle. » Or, à côté de ce fait, dont l'observation et l'expérience jour- nalière démontrent la vérité, qu'il y a des millions de Français qui ne mangent pas assez de viande, vient se placer cet autre fait déplorable, qu'il y a tous les mois des millions de kilogrammes de viande qui ne sont pas employés comme nourriture, et qui pourraient l'être. Si la viande de cheval est insalubre ou excessivement repous- sante, il faudra subir l'état actuel : mais, s'il en est autrement, ne sera-t-on pas en droit de dire aux classes pauvres : Ne mourez pas de faim en présence d'aliments que vous laissez perdre. Il faut donc démontrer que la viande de cheval n'est ni insalu- bre ni repoussante. 1° Elle n'est pas insalubre. — Des faits nombreux et authenti- ques le démontrent. Hippocrate range la viande de cheval parmi les viandes légères. Larrey parle des bons effets qu'il a retirés de l'emploi de la viande de cheval et de l'influence salutaire qu'a exercée sur les malades le bouillon qui en provenait. Parent- Duchâtelet la recommande comme pouvant être très-utile aux classes pauvres. 2° Elle n'est pas répugnante. — Certaines peuplades, telles que les Tartares et les Toungours, mangent les chevaux qu'elles tuent, d'après Pallas (1). Gmelin dit que les peuples de ce pays mangent des chevaux et les préfèrent aux vaches. Il en est de même des Chinois. M. Le Play raconte que, lorsque les Baskirs reçoivent un étranger, ils considèrent comme un raffinement d'hospitalité et comme un grand régal de leur offrir un mets dans lequel il entre de la viande de cheval et une pâtée de riz. Selon Hérodote, chez les peuples de l'Asie, cette viande était très-estimée. A tous ces faits viennent s'ajouter des expériences récentes, instituées dans le but d'apprécier, d'une manière plus exacte et plus pratique, les qualités de cette chair. E. Renault, directeur de l'école vétérinaire d'Alfort, donna au mois d'août 1855 un repas dans lequel on servit de la viande de cheval et de la viande de bœuf arrangées de deux manières. On trouva qu'en résumé, la viande d'un vieux cheval de vingt-trois (1) Pallas, Voyages, 1. 1, p. 76, et t. V, p. 421. PACHYDERMES. — CHEVAL. 51 ans donnait : un bouillon supérieur ; un bouilli bon et agréable ; un rôti exquis. Lavocat, de Toulouse, a répété l'expérience de Renault, d'Alfort, avec les mêmes résultats. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire donna aussi un déjeuner dans lequel on servit du cheval. L'un des invités, un médecin, inter- rogé sur la qualité de la viande qu'il mangeait, crut qu'il s'agissait d'un animal nouveau, et répondit : « Je pense qu'il sera utile d'acclimater ce mammifère. » Après les détails dans lesquels je viens d'entrer, il est incontes- table que la viande de cheval, loin d'être insalubre et repoussante, offre des qualités qui sont de nature à la faire accepter comme un aliment utile. Évaluons maintenant les ressources que pourrait nous fournir l'introduction de la viande de cheval dans notre alimentation ; c'est là une question de la plus haute importance. Nous avons en France, d'après plusieurs statistiques, trois millions de chevaux, auxquels il faut ajouter quatre cent mille mulets ; en admettant qu'il en meure chaque, année le quinzième, nous arrivons au chiffre de 226,000 chevaux, qui donneront 50,774,000 kil. de viande, ce qui fait 1,529 kil. par jour. Or, d'après Payen, la race bovine nous en fournit 302,000 kil., il en résulte que la quantité de viande retirée du cheval est le sixième de celle que produit le bœuf. Sur ce nombre il y a à déduire les chevaux non mangeables, ce qui fait environ le quart. Tels sont les résultats auxquels on arrive pour la France. Voici ceux de Paris. Sous Louis XVI, par ordre de Necker, on arriva à savoir que l'on abattait par an 9,125 chevaux, produisant 2,044,027 kil, de viande. Sous l'Empire et la Restauration, Huzard a vu qu'il mourait 12,775 chevaux, dont la chair pouvait être évaluée à 2,861,000 kil. Supposons qu'aujourd'hui il meure annuellement 15,000 che- vaux, cela fait 3,360,000 kil. de viande pour Paris. Que devient cette viande ? et, si elle n'est pas utilisée, ne la voit-on pas pro- duire des effets funestes. A Vienne, en 1853, un banquet organisé pour l'appréciation de la viande de cheval fut empêché par une émeute populaire. Eh bien ! en 1854, un an après, 32,000 livres de cet aliment fu- rent vendues en quinze jours. On compte dans cette ville dix mille personnes qui en mangent, et on la vend à quinze et vingt centimes la livre. On objectera peut-être que les chevaux sont atteints de mala- dies contagieuses, telles que le farcin et la morve, et que dès 52 LES MAMMIFÈRES. lors il pourrait être dangereux d'utiliser pour l'alimentation la viande qu'ils fournissent. Cette objection est plus sérieuse en apparence qu'en réalité. La réponse que nous ferons sera applicable, non-seulement à la viande de cheval, mais à celle des animaux malades. Des faits nombreux, dit L. Fleury, attestent que des hommes ont mangé, sans éprouver aucun accident, de la chair provenant d'animaux morts de la pustule maligne, du typhus, de la rage. Pendant la révolution de 1789, des indigents de Saint-Germain et d'Alfort mangèrent sept à huit cents chevaux morveux et farcineux, sans être le moins du monde incommodés. En 1814, 1815, 1816, tous les animaux morts du typhus contagieux furent consommés, sans que le moindre accident ait été signalé. Depuis un temps immé- morial on consomme dans Paris les vaches attaquées de phthisie pulmonaire. Il paraît constant, d'après Huzard, que les viandes provenant d'animaux malades (1), lorsqu'elles ont été dénaturées par la cuisson, ne peuvent être regardées que comme viande de mé- diocre qualité, et non comme un aliment dangereux. Il résulte d'une longue série de recherches entreprises par E. Renault : 1° qu'il n'existe aucune raison sanitaire de prohiber l'alimentation des porcs et des poules nourris avec les débris des clos d'équarrissage, quels qu'ils soient ; 2° qu'il n'y a aucun dan- ger pour l'homme à manger la chair cuite ou le lait bouilli, pro- venant de bœufs, vaches, porcs, moutons, poules, affectés de maladies contagieuses, quelle que soit la répugnance bien natu- relle que puissent inspirer ces produits. A Alfort, et dans un grand nombre de porcheries, les porcs sont nourris avec de la viande provenant de chevaux morts de toutes espèces de maladies, et sous l'influence de celte nour- riture ils engraissent rapidement et fournissent une viande excel- lente et parfaitement saine à l'alimentation de l'homme. Qu'y a-t-il donc à faire pour répandre parmi nous l'usage de la viande de cheval, en attendant que les autorités des villes et des départements croient pouvoir prendre des mesures à ce sujet? Il faut que chacun fasse tous ses efforts pour propager les notions puisées dans les données de l'expérience et éclairer ceux qui ne sont pas convaincus. En résumé, le peuple manque de viande ; qu'il ne laisse pas perdre des millions de kilogrammes qu'il peut utiliser pour sa nourriture. (1) Voir sur ce sujet le rapport à l'Académie de médecine de M. Bouley : De emploi de la viande des animaux atteints de la peste bovine, pour l'alimenta- tion. (Journ. de pharm. et de chimie, 4e série, XIII, 51.) PACHYDERMES. — ANE. 53 On sait que la viande de cheval tend maintenant à entrer dans l'alimentation ordinaire et qu'un certain nombre de boucheries spécialement affectées à cette vente ont étéouvertes à Paris depuis quelques années. Les nombres suivants montrent qu'elles pren- nent de l'importance. A Paris, de juillet 1866 à 1868, c'est-à-dire en deux ans et demi 5,475 chevaux abattus pour la boucherie ont permis de livrer à la consommation 1,095,000 kilog. de viande. On sait combien pendant le siège de 1870-71 cette source d'ali- mentation a élé précieuse à la population. De nouvelles bouche- ries se sont établies dans ces derniers temps dans diverses villes de France. Dans les grandes villes, on utilise la chair des chevaux usés par la vieillesse, le travail ou les maladies, pour la transfor- mer en engrais, leurs os pour la fabrication du noir animal, et leur peau pour faire des cuirs tenaces propres aux tiges de bottes et aux empeignes de souliers. Le crin de cheval est aussi d'une grande utilité pour la fabrication des sommiers, des meubles, des tamis et de divers tissus employés dans les arts. Il n'y a pas jusqu'au fumier de cheval qui ne soit un engrais précieux dont on fait principalement usage pour la culture des jardins et la composition des couches. L'âne (Equus Asinus, L.) se distingue du cheval par ses longues oreilles, par la houppe de poils dont l'extrémité de sa queue est garnie, par sa crinière plus courte et non tombante, et par la croix noire qu'il présente sur les épaules. De même que le cheval, il est originaire des grands déserts de l'intérieur de l'Asie, où il vit encore à l'état sauvage et en troupes innombrables. Il rend en France des services importants à la petite culture par sa so- briété et sa patience. L'âne et le cheval produisent facilement des métis, nommés mulets, qui participent des formes et des qualités des deux espè- ces, mais qui sont toujours stériles, de sorte que leur race ne peut se perpétuer. Ceux qui proviennent d'un âne et d'une ju- ment sont mieux faits et plus grands que ceux portés par une ânesse. Ceux-ci, qui sont plus rares, portent le nom particulier de bardeaux. La viande d'âne a été utilisée ; en France, on abat un nombre considérable d'ânes pour en faire du saucisson. Le lait d'ânesse est souvent ordonné comme aliment aux per- sonnes maladives et particulièrement aux phthisiques : il con- tient plus de sucre de lait et moins de matière grasse que celui de vache. L'usage du lait d'ânesse, dit Brehm (!), si général maintenant (1) Brehm, La vie des animaux. Mammifères. Paris, 1870, t II, p. 421. 54 LES MAMMIFERES. en Europe, fut introduit en France par un juif. Voici comment : François Ier était très-faible ; ses fatigues guerrières et ses excès l'avaient réduit à un état de langueur qui s'aggravait tous les jours : les remèdes n'y changeaient rien. On parla alors au roi d'un Juif de Constantinople qui avait la réputation de guérir ces sortes de maladies. François Ier ordonna à son ambassadeur en Turquie de faire venir à Paris ce docteur israélite, quoi qu'il en dût coûter. Le médecin juif arrvia et n'ordonna que du lait d'ânesse : ce remède doux réussit très-bien au monarque, et tous les cour- tisans s'empressèrent de suivre le même régime. On apporte de Chine une sorte de gélatine préparée avec la peau d'âne, et qui est connue sous le nom de colle «le peau d'âne ou de heckiak. Telle que je l'ai vue anciennement, elle était sous forme de petites tablettes carrées, très-épaisses, d'un gris terne et demi-opaques. Elle était recommandée comme analeptique. On trouve dans les déserts de l'Asie centrale une troisième espèce de cheval nommée iiemiome ou «îziçguetai (Equus Hemio- nus), qui tient le milieu, pour les proportions, entre le cheval et l'âne, mais qui est de formes très-élégantes et d'une vitesse à la course supérieure à celle du cheval. Il est de couleur isabelle (jaune fauve clair) avec la crinière et la ligne dorsale noires, ainsi que la houppe de crins qui termine sa queue. En hiver, son pelage de- vient épais et frisé. Il vit en troupes composées d'une vingtaine de juments, de poulains et d'un mâle qui en est le chef. L'Afrique possède trois autres espèces du genre cheval. Le plus anciennement connu est le zèbre, (Equus Zébra, L.) qui a la forme d'un âne, mais qui a tout le corps et les membres couverts de ban • des transversales d'un brun noirâtre sur un fond jaune. On le ren- contre depuis l'Abyssinie jusqu'au cap de Bonne-Espérance. Le couagga [Equus Quaccha) ressemble davantage au cheval et ne pré- sente de bandes transversales que sur les épaules et le dos. Le dauw ou onagga (Equus montanus) n'est connu que depuis peu de temps; il est plus petit que l'âne, et porte sur la tête, le cou et le tronc, des raies noires alternativement plus larges et plus étroites sur un fond isabelle. ORDRE DES RUMINANTS. Cet ordre est peut-être le plus naturel et le mieux déterminé de la classe des Mammifères ; car les ruminants ont l'air d'être presque tous construits sur le même modèle, les chameaux seuls présentant quelques exceptions aux caractères communs. Le nom de ruminants indique la faculté singulière que pos- RUMINANTS. 55 Fig. 842. — Estomac de mouton (*). sèdent ces animaux de mâcher une seconde fois leurs ali- ments, qu'ils ramènent dans la bouche après une première dé- glutition, faculté qui tient à la structure de leur es- tomac. Us en ont tou- jours quatre (fig. 842), dont les trois premiers sont disposés de façon que les aliments peuvent en- trer à volonté dans l'un des trois, parce que l'œ- sophage aboutit au point de communication. Le premier et le plus grand se nomme la panse ; il re- çoit en abondance les herbes grossièrement divisées par une première mastication. Elles se rendent de là dans le second, appelé bonnet, dont les parois ont des lames semblables à des rayons d'abeilles. Cet estomac, fort petit et globuleux, saisit l'herbe, l'imbibe et la comprime en petites pelotes qui remontent ensuite successive- ment à la bouche pour y être remâchées. L'animal se tient en repos pour cette opération, qui dure jusqu'à ce que toute l'herbe, avalée d'abord et remplissant la panse, l'ait subie. Les aliments, ainsi remâchés, descendent dans le troisième estomac nommé feuillet, parce que ses parois ont des lames longitudinales semblables aux feuillets d'un livre, et de là dans le quatrième ou caillette, dont les parois n'ont que des rides, et qui est le véritable organe de la digestion, analogue à l'estomac simple des animaux ordinaires. Pendant que les ruminants tettent et ne vivent que de lait, la caillette est le plus grand de leurs estomacs. La panse ne se développe et ne prend son énorme volume qu'à mesure qu'elle reçoit de l'herbe. Le canal intestinal est fort long et peu boursouflé; le cœcum est de même long et assez lisse. Les ruminants n'ont d'incisives qu'à la mâchoire inférieure, presque toujours au nombre de huit. Elles sont remplacées en haut par un bourrelet calleux. Entre les incisives et les molaires est un espace vide où se trouvent, seulement dans quelques genres, une ou deux canines. Les molaires, presque toujours au nombre de six partout, ont leur couronne marquée de deux dou- bles croissants dont la convexité est tournée en dedans dans les (*) 2,750 1 Poils mêlés au musc I ( Sable 00,5 ' 100,000 [Geiger et Riemann (1) ont donné l'analyse suivante du musc : Graisse non saponifiable 1,1 Cholestérine, contenant de la graisse précédente 4,0 Résine amère particulière 5,0 Extrait alcoolique, acide lactique libre et sels 7,5 Extrait aqueux, matière particulière combinée avec de la potasse et de l'ammoniaque, et sels solubles dans l'eau. 36,5 Résine sableuse insoluble 0,4 Eau et ammoniaque dégagés de l'acide lactique . . 45,5 100,0 La résine a l'odeur du musc. L'extrait aqueux est formé sur- tout de l'acide que Biichner a appelé l'acide du musc et qui se pré- sente sous la forme d'une poudre pulvérulente, brune, inodore, insoluble lorsqu'elle est isolée, mais dont les combinaisons avec la potasse et l'ammoniaque peuvent se dissoudre dans l'eau.] « Le musc étant d'un très-haut prix, les marchands ont intérêt à ce qu'il augmente de poids, plutôt que d'en perdre. Ils le con- servent donc alternativement dans des lieux humides, et dans des vases hermétiquement bouchés, qui retiennent l'humidité dont il s'est chargé. Mais on conçoit que le musc, placé dans de pareilles circonstances, éprouve bientôt une altération qui porte surtout sur les principes azotés, et que l'ammoniaque, qui est un des produits de cette altération, étant forcée de rester dans la masse, réagit à son tour sur le suif, et le convertit en partie en graisse acide, formant avec elle une combinaison semblable au gras des cadavres. Tous les muscs n'offrent pas cette altération au même degré, mais ils le présentent cependant, et les médecins doivent compter employer, non le musc naturel, mais bien celui qui a été ainsi altéré. Nous ne croyons pas que cette connaissance doive les éloigner d'employer nn médicament énergique dans plusieurs circonstances ; car l'altération dont nous parlons ne porte que sur l'albumine, la gélatine et la fibrine, substances inertes, et les rem- place en partie par de l'ammoniaque réduite à l'état savonneux, (1) Gmelin, Handbuch der Chemie, II, 449, d'après Alp. Milne-Edwards, op. cit., p. 31. RUMINANTS. — ÉLAN. 69 dont l'effet, d'ailleurs, a dû entrer de tout temps dans les pro- priétés médicales qui ont été reconnues au musc. Nous pensons que l'autre produit de la décomposition des matières azotées ci- dessus nommées est la matière très-carbonée et non azotée pré- cédemment décrite : cette matière est probablement inerte comme celles qui lui ont donné naissance, et ne doit rien changer aux propriétés du musc (1). » Le musc est un puissant tonique et excitant. Les parfumeurs aussi en font un très-grand usage (2). Les ruminants a cornes osseuses et caduques ne composent qu'un seul genre, qui est celui des cerfs. Ces animaux sont en gé- néral remarquables par l'élégance de leurs formes et la rapiditéde leur course. Les mâles ont la tête armée de cornes rameuses nom- mées bois, qui tombent et se renouvellent chaque année. Les fe- melles en sont dépourvues, excepté dans la seule espèce du renne. Le mode de formation et de renouvellement de ces cornes est très-simple. A un certain âge, ordinairement lorsque le jeune animal cesse de têter sa mèie, il se forme, de chaque côté de l'os frontal, une proéminence légère recouverte de peau, et où un grand nombre de vaisseaux se répandent , car on y sent une vive chaleur. Bientôt cette proéminence s'accroît, en soulevant avec elle la peau qui la recouvre; mais, quelques mois plus tard, il se forme à la base du prolongement osseux un cercle de tubercules qui, en grossissant, comprime les vaisseaux nourriciers et les oblitère. D'abord la peau se dessèche et se déchire en lambeaux ; le bois mis à nu se détache à son tour de la base et tombe. Une petite hémorrhagie suit ordinairement, mais après vingt-quatre heures les vaisseaux qui répandaient le sang sont fermées, une mince pellicule recouvre toute la plaie, et la production d'un nouveau bois commence immédiatement. Ce nouveau bois ac- quiert généralement de plus grandes dimensions que celui au- quel il succède, et le nombre des branches est aussi plus consi- dérable ; mais sa durée n'est pas plus grande, et il se renouvelle toujours chaque année. On peut diviser les cerfs en deux tribus, suivant que les divi- sions de leurs bois sont rondes ou aplaties. Trois espèces seule- ment les ont aplaties: c'est Y élan, le renne et le daim. Tous les autres , parmi lesquels se trouvent les vrais cerfs et les che- vreuils, ont les bois arrondis. L'élan {Cervus Alces, L.) est le plus grand des animaux de ce genre; il égale presque la taille du cheval. Il manque de dents (1) Journ. de pharm., t. VI, p. 105. (2) Voyez S. Piesse, Des odeurs, des parfums et des cosmétiques. Traduit de V anglais par 0. Réveil. Paris, 1865. 70 LES MAMMIFÈRES. Fig. 851. — Bois de l'élan. canines et de mufle; ses bois s'écartent de la tête et forment deux grandes lames aplaties et profondément dentelées (/?#. 851), dont le poids s'élève quelquefois à 25 ki- logrammes. Pou rsup- porter un tel poids, l'élan a reçu un cou plus court et plus ro- buste que les autres cerfs, et qui lui donne un air beaucoup moins élancé, moins noble et même dis- gracieux. Il a les jam- bes élevées, surtout celles de devant, ce qui le force à les écarter ou à se mettre à genoux lorsqu'il veut paître à terre. Son poil est grossier et cassant; celui de la nuque et du garrot est beaucoup plus long et forme une épaisse crinière, et l'animal porte sous la gorge une proéminence ou pendeloque couverte de longs poils noirs. L'élan habite les forêts marécageuses dans le nord des deux continents. Il est très-sauvage et paisible, à moins qu'il ne soit irrité; alors sa force le rend très-dangereux. Comme il lui arrive quelquefois de tomber en fuyant les chasseurs , et qu'alors on a cru voir qu'il s'introduisait le bout du pied gauche dans l'oreille, on en a conclu qu'il était sujet à des attaques d'épilepsie dont il se délivrait par ce moyen, et par suite que le sabot de ce pied gauche, pris à l'intérieur, était efficace pour guérir l'homme de cette terrible maladie. L'origine des propriétés médicales d'un grand nombre de substances autrefois usitées n'est souvent pas mieux fondée. On trouve encore dans le commerce le sabot de l'élan, avec le bas du pied de derrière de l'animal, réduit aux deux grands doigts moyens ongulés , accompagnés par derrière et de chaque côté d'un doigt beaucoup plus court qui ne posait pas à terre, ainsi que cela a lieu dans toute la famille des ruminants. Le poil des doigts est assez court et roussâtre ; les ongles sont noirs, de la nature de la corne, et celui du côté intérieur est constamment plus allongé que l'autre. Le renne (Cervus Tarandus, L.) manque de dents canines et de mufle. La femelle, ainsi que le mâle, porte des bois ramifiés dont les andouillers et les ernpaumures sont palmés (fig. 852). 11 est à peu près de la taille du cerf: mais il est plus trapu, pourvu de jambes plus fortes et plus courtes, et son poil laineux, qui est RUMINANTS. DAIM, CERF. 71 Fig. 8S2. — B ois de renne. brun foncé au commencement de l'année, devient presque blanc aux jours caniculaires, il habite les contrées glacées des deux continents et constitue la principale richesse des Lapons, auxquels 'il sert de bête de som- me et de trait, et qui trouvent dans son lait et dans sa chair une nourriture substan- tielle, et dans sa peau un vêtement chaud et solide. La nourriture des rennes consiste principalement en une espèce de lichen nom- mé à cause de cela Li- chen rangiferuSjh. (Cenomyce rang i fer ina, Ach.), qui est presque la seule production végétale qui se développe pendant le long hiver des régions polaires. Le daim (Cervus Dama, C.) habite l'Europe tempérée et méri- dionale, une grande partie de l'Asie et se trouve aussi en Abys- sinie. Il présente, chez le mâle seulement, des bois divergents, à base ronde avec un andouiller pointu, aplatis et dentelés en dehors dans le reste de leur longueur [fig. 853). C'est le platyceros de Pline, et non son dama, qui appartient aux antilopes. 11 n'a pas de dents canines, mais il est pourvu d'un mufle comme le cerf. Le daim est un peu plus petit que le cerf; il est en été d'un brun fauve tacheté de blanc, et en hiver d'un brun foncé uni- forme. Cependant les fesses sont blanches en tout temps, avec une raie noire de chaque côté, et le ventre et l'intérieur des cuisses sont blancbâtres. La queue est plus longue que celle du cerf, noire en dessus, blanche en dessous. Les mœurs du daim sont analogues à celles du cerf. On en connaît une variété d'un brun noirâtre presque uniforme. Le cerf commun [Cervus Elaphus, L.) habite les forêts de toute l'Europe et de l'Asie tempérée, jusqu'au Japon. Le mâle est pourvu de dents canines à la mâchoire supérieure, et de bois ronds et ramifiés. Le mâle et la femelle adultes ont en été le dos, les flancs et le dehors des cuisses d'un fauve brun, avec une ligne noirâtre régnant tout le long de l'épine, et garnie de chaque côté de petites taches fauve pâle. En hiver, ces parties sont d'un gris brun uniforme. La croupe et la queue sont, en tout temps, d'un fauve beaucoup plus pâle. Le petit, âgé de moins de six 72 LES MAMMIFÈRES. mois, nommé faon, a tout le corps parsemé de petites taches blanches. A six mois environ, deux bosses commencent à se montrer sur le front du mâle ; mais ce n'est que pendant la^se- conde année que les bois se développent, sous la forme de tiges Fig. 853. — Tète de daim. Fis:. 854. Tète de cerf. simples qui portent le nom de dagues. L'année suivantes les bran- ches ou andouillers se forment sur la face antérieure de la tige principale, nommée perche ou merraîn; enfin, pendant la qua- trième année, les bois se couronnent d'une empaumure un peu élargie, divisée en plusieurs pointes (fig. 854). La chasse du cerf a fait de tout temps l'exercice des guerriers et l'amusement des hommes puissants. Sa chair est peu estimée, mais sa peau est recherchée pour la chamoiserie : ses bois cons- tituent une sorte d'ivoire commun dont la coutellerie fait un as- sez grand usage. Ces bois, principalement composés, comme les os, de phos- phate de chaux, de carbonate de chaux et de gélatine, mais sans graisse, sont aussi usités en pharmacie sous le nom de corne de cerf. On les râpe et on les fait bouillir dans l'eau pour en faire des gelées, ou bien on les calcine au blanc, on les porphy- rise ensuite, «et l'on en forme des trochisques. On emploie éga- lement l'huile empyreumatique et l'esprit ammoniacal qui pro- viennent de leur décomposition dans une cornue. Le commerce nous offre la corne de cerf sous deux formes : 1° sous celle de cornichons, qui sont les extrémités des andouillers ; on les destine à la calcination ; 2° râpée: celle-ci est sujette à être falsifiée avec des os de bœuf. Cette substitution est même tel- RUMINANTS. — CERF. 73 lement reçue, qu'on distingue deux sortes de corne de cerf râpée : la grise, qui est la véritable, et la blanche, qui n'est formée que d'os râpés. A moins donc que d'insister pour avoir de la corne de cerf grise, on vous donnera des os râpés avec autant d'assu- rance et de repos de conscience qu'on vous livrera une autre fois du sulfate de soude sur une demande de sel d'Epsom, par la raison qu'à force de substituer le premier au second, on a fini par lui donner le nom absurde de sel d'Epsom de Lorraine, et qu'il est devenu par là, aux yeux de bien des gens, une espèce de sel d'Epsom. M. Millier (1) a analysé la corne de cerf et est arrivé aux résul- suivants, qu'il a mis en regard de l'analyse faite par Berzélius sur les os de bœuf : Corne de cerf. Os. Phosphate de chaux tfibasique 50,02 57,35 — de magnésie 2,00 2,05 Carbonate de chaux G, 15 3,85 Matières organiques 41,75 33,30 Natron et chlorure de sodium (en petite quantité » 3,45 Fluorure de calcium traces. traces. On voit que la proportion de matières organiques est beaucoup plus considérable dans la corne de cerf que dans les os. — M. Mill- ier a cherché si l'on ne pourrait pas indiquer un moyen facile de reconnaître la falsification delà corne de cerf par les os, et il pro- pose le suivant comme le plus simple : on réduit la substance en poudre fine, on la sèche à 100°, on lui prend 2 grammes qu'on fait bouillir dans l'eau distillée; on filtre, on lave le résidu, on le fait dessécher à 100° et on pèse. Si on a affaire à de la corne de cerf, on obtient 14 pour 100 environ, tandis qu'avec les os, on ne dépasse jamais la proportion de 6 pour 100. De là un moyen de reconnaître, non-seulement la substitution d'une des substances à l'autre, mais encore leurs mélanges divers. On employait autrefois la graisse et la moelle de cerf : on pourrait le faire encore, si l'on était certain de les avoir pures et en bon état ; faute de cette assurance, il n'y a pas d'inconvénient à les remplacer par de la graisse et de la moelle de bœuf. On employait également ce qu'on nommait Vos de cœur de cerf, qui n'est autre chose que la crosse de l'aorte endurcie et presque ossifiée dans les vieux cerfs; elle est tout à fait oubliée. Le cerf du Canada n'est probablement qu'une variété de notre cerf commun; il est d'un quart plus grand, et ses bois, qui sont très-développés, n'offrent pas d'empaumure élargie à l'ex- (1) Mûller, Archiv der Pharmacie, CXGI, 123. 74 LES MAMMIFÈRES. trémité. Le cerf de la Louisiane (Cervus Virginianus, Gmelin) est au contraire plus petit que le nôtre ; il a les bois plus courts et courbés en arc de cercle en dedans et en avant. L'Inde possède aussi plusieurs espèces de cerf dont une très-élégante, nommée a,xi* (Cervus Axis), ressemble beaucoup au daim par sa taille, sa li- vrée de taches blanches répandues sur tout le corps, et la lon- gueur de sa queue ; d'un autre côté, Taxis se rapproche du cerf par ses bois ronds, mais il s'en distingue parce qu'il ne porte ja- mais qu'un andouiller à la base de la perche et un second vers l'extrémité. Ces bois se trouvent dans le commerce et peuvent être employés comme ceux du cerf. Le\chevreri\l(Ce?*vusCapreolusiL.)est le plus petitdes cerfs d'Eu- rope. Ses bois, peu développés, s'élèvent perpendiculairement sur la tête, sont ronds et ne portent qu'un an- douiller très-court aux extrémités (fig. 855). Il est ordinairement d'un brun roux. La girafe (Camelopardalis Girafa, L.) constitue à elle seule une des divisions de la famille des ruminants, caractérisée par deux petites cornes coniques, persistantes et toujours recouvertes par une peau velue. Leur noyau osseux est d'abord articulé par une suture sur l'os frontal ; mais il finit par s'y souder. Au milieu du chanfrein est un Fig. 85b — Tête de chevreuil, tubercule que l'on doit considérer comme une troisième corne, plus large et beau- coup plus courte que les deux autres. Cet animal est d'ailleurs un des plus remarquables qui existent, par la hauteur dispro- portionnée de ses jambes de devant et la longueur de son cou, qui élèvent sa petite tête à environ 6 mètres du sol. Son pe- lage est ras, lisse et de couleur grise, tout parsemé de taches an- guleuses fauves. Il porte sur le cou une petite crinière grise ou fauve. Il habite les déserts de l'Afrique, où il se nourrit de feuilles d'arbres. Il est d'un naturel fort doux et vit par petites troupes de cinq ou six individus. Il fuit avec une grande vitesse devant le danger, mais se défend par des ruades vigoureuses si la fuite lui est impossible. Les ruminants a cornes creuses non caduques sont très-nom- breux et renferment ceux dont l'homme civilisé fait sa princi- pale nourriture. Leurs cornes sont principalement composées d'une gaîne élastique, formée de poils agglutinés, de même que le sabot de leurs pieds, et constituant la substance qui porte spécialement aussi le nom de corne. Ces cornes se développent sur deux protubérances de l'os frontal, et la principale différence RUMINANTS. — ANTILOPES. 75 d'organisation observée dans cette famille dépend de la struc- ture de ces protubérances qui, dans le genre antilope, sont soli- des et sans cavités apparentes, tandis que, dans les genres ou sous-genres chèvre, mouton et bœuf, ces protubérances ou che- villes osseuses présentent des cavités qui communiquent avec les sinus frontaux. Les antilopes ressemblent pour la plupart aux cerfs, par l'élé- gance de leur taille et la vitesse de leur course. On connaît un grand nombre d'espèces répandues par toute l'Afrique et dans une grande partie de l'Asie, où elles servent de pâture au lion, à la panthère, au tigre et aux autres forts carnassiers. Les principales espèces sont : La gazelle commune d'Afrique (Antilope Dorcas, L.) (1). Elle a la forme élégante du chevreuil, et la douceur de son regard fournit une comparaison sans cesse renaissante à la poésie ga- lante des Arabes. Elle a les cornes rondes, grosses, noires, anne- lées, pointues et à double courbure. La corinne, le kevel et Yahu de Kœmpfer en diffèrent très-peu. Le saïga (Antilope Saïga. Pall., colusde Strabon), habite la Si- bérie méridionale, la Russie, la Pologne, la Hongrie, la Moldavie et la Valachie. Il est grand comme un daim et a les cornes de la gazelle, mais jaunâtres et transparentes. Son museau cartilagi- neux, gros et bombé, le force à brouter en rétrogradant, comme l'élan. Il se réunit quelquefois en troupes de plus de dix mille. L'antilope des Indes (Ant. Cervicapra, Pall.) (2). Elle est très-semblable à la gazelle, mais grande comme un daim et pourvue de cornes rougeâtres, à 3 ou 4 courbures. La femelle n'en porte pas. Le bubale des anciens (Ant. Bubalis. L.) (3). 11 est commun en Barbarie. Il est de la taille d'un cerf, mais il a les pro- portions plus lourdes, la tête plus longue et plus grosse, le pelage fauve, excepté le bout de la queue, qui est terminé par un amas de poils noirs. Ses cornes sont annelées, à double cour- bure dirigée en sens contraire des précédentes, avec la pointe brusquement tournée en arrière. Le caama, ou cerf du Cap des Hollandais, en diffère peu. L'antilope à longues cornes droites (4). Cet animal habite l'Afrique, au nord du Gap de Bonne-Espérance. Il est grand comme un cerf. Ses cornes sont noires, grêles, presque droites, longues de 60 à 400 centimètres, annelées en spirales interrom- (1) Buffon, t. XII, pi. XXIII. (2) Idem, Supplém., t. VI, pi. XVIII et XIX. (3) Id., IbitJ., t. VI, pi. XIV. (4) Zrf., Ibid., t. VI, pi. XVII. 76 LES MAMMIFÈRES. pues dans leur moitié inférieure, presque unies dans l'autre moitié, et très-aiguës à la pointe. Ce doit être une arme fort dan- gereuse. La femelle en porte de semblables, mais plus petites. Le même animal ou une espèce très-voisine, décrite par Pallassous le nom d'antilope Oryx^ se trouve au TJiibet. C'est lui qui, ayant perdu accidentellement une de ses cornes, a été décrit par les anciens naturalistes sous le nom de licorne. L'antilope à longues cornes courbes, OU l'algazel (Antilope Gazella, L., Ant. llucoryx, Lichtenst.). Cette espèce habite l'A- frique septentrionale, depuis la Nubie jusqu'au Sénégal. Ses cornes ne diffèrent de celles de la précédente que parce qu'elles sont courbées en un arc de cercle tel que, par une corde de 73 centimètres, la distance de la corde au milieu de l'arc est de 12 centimètres (1). Cet animal est probablement Yoryx des anciens. Le coudons (Antilope strepsiceros, Pall.). Ce belanimalse trouve représenté par Bufïon (2). Il est grand comme un cerf, d'un gris brun rayé de blanc, et le mâle seul porte une paire de cornes longues de 1 mètre, lisses (3), à triple courbure, avec une seule arête longitudinale légèrement spirale. lia une petite barbe sous le menton et une crinière le long de l'épine. Il vit isolé au nord du cap de Bonne-Espérance. Le nyigau (Ant, picta, Gmel.) (4). Grand comme un cerf et plus; des cornes très-courtes, unies, coniques, courbées en avant; un bouquet de barbe sous le milieu du cou; doubles anneaux noirs et blancs fort tranchés aux quatre pieds, immédiatement au-dessus des sabots. La femelle n'a pas de cornes. Il habite les Indes. Le gnou (Antilope Gnu, Gmel.) (5). Animal fort singulier, vi- vant dans les montagnes, au nord du Cap. Il a le corps et la croupe d'un petit cheval, avec une queue garnie de longs poils blancs, une crinière redressée sur le cou, une autre crinière sous la gorge et sous le fanon, un cercle de cils blancs autour des yeux et une garniture de longs poils tout autour du museau. Les deux sexes ont des cornes dirigées d'abord en avant, puis brusquement recourbées vers le haut. Le chamois (Antilope Rupicapra, L.) (6). C'est le seul rumi- (1) Une autre corne d'algazel, dont la corde a 88 centimètres, présente 15 centimètres de perpendiculaire au milieu; une corne d'oryx du Cap, don la corne a D9 centimètres, ne présente que G°,7 de perpendiculaire. (2) Buffon, Supptém., t. VI, pi. XIII. (3) Idem, Hist. nat., t. XII, pi. XXXIX. (4) Id., Supptém., t. VI, pi. X et XI. (5) Id., Ibid.., t. VI, pi. VIII et IX. (6) Id., t. XIl.pl. XVI. RUMINANTS. — ^GAGRE, 77 Fi». 856. Tète de chamois. nant propre à l'Europe que l'on puisse assimiler aux antilopes ; car le saïga, qui en habite les parties orien- tales, paraît y être venu de la Sibérie. Le chamois est de la taille d'une grande chèvre ; il a le pelage brun foncé, avec une bande noire descendant de l'œil vers le museau. Ses cornes sont droites avec une pointe su- bitement recourbée en arrière comme un hameçon {fig. 856). 11 habite les Alpes et les Pyrénées, où il porte le nom d'isard. Il court avec la plus grande facilité sur les pentes les plus escarpées, et franchit les précipices en bondissant de rocher en rocher. Aussi sa chasse est-elle très-pénible et souvent dan- gereuse. Sa chair passe pour être bonne à manger, tandis qu'elle serait malsaine, sui- vant d'autres. 11 fournit un suif de bonne qualité, et sa peau débourrée, parée et foulée à l'huile, dans l'art du chamoiseur, présente quelques qualités particulières et une grande souplesse. Elle est surtout propre à passer le mercure que l'on veut débarrasser de ses impuretés, ou séparer des amalgames produits dans l'exploitation des métaux précieux. Les chèvres et les moutons constituent non-seulement un seul genre, mais sont formés d'espèces tellement voisines, que celles-ci peuvent toutes produire ensemble des métis féconds, ce qui, joint à l'état de domesticité où la plupart ont été réduites, en multiplie beaucoup les variétés et rend la filiation des races difficile à éta- blir. Quatre espèces primitives et sauvages, particulières à cer- taines contrées, paraissent cependant avoir produit toutes les races de chèvres et de moutons. C'est, pour les chèvres, Yœgagre et le bouquetin, et, pour les moutons, Yargali et le mouflon. Les chèvres ont pour caractères particuliers: des cornes com- primées, dirigées en haut et en arrière, ridées transversalement; le chanfrein droit ou concave (1); le menton généralement garni d'une longue barbe. L'segagrc (Capra sEgagrus, Gm.), paraît être la souche de nos chèvres domestiques, dont il offre la taille et les allures; «mais il est d'un gris roussâtre en dessus, avec une ligne dorsale noire et la queue noire. La tête est pareillement noire en avant et rousse sur les côtés. La gorge et la barbe sont brunes. Le mâle, ou le bouc, a les cornes très-grandes et fortement arquées en arrière, sans retour sur les côtés. Elle sont tranchantes par-devant, arron- I) Le chanfrein est le devant de la tôte, depuis les yeux jusqu'aux naseaux. 78 LES MAMMIFÈRES. dies sur leur face postérieure, avec des anneaux transversaux très-marqués. La femelle a des cornes très-petites ou nulles. Cet animal habite par troupes les montagnes du Caucase, de l'Ar- ménie, de la Perse et du Thibet. Les Persans le nomment pasèn et attribuent de grandes propriétés à une concrétion résineuse formée dans ses intestins; je la décrirai plus loin sous le nom de bézoard oriental. Quelques personnes ont pensé que I'aegagre se trouvait égale- ment sur les montagnes d'Europe, et l'on voit souvent, en effet, à la tête des troupeaux de chèvres qui paissent sur les Alpes et les Pyrénées, quelques individus d'une espèce plus grande, qui offrent les caractères de i'aegagre; mais il y a lieu de croire que ce sont des métis nés du bouquetin et de la chèvre. La chèvre domestique (Capra Hircus, L.), bien représentée par Buffon (1), diffère de I'aegagre par ses cornes qui, après s'être élevées en se couchant en arrière, comme dans I'aegagre, se recour- bent horizontalement en dehors et un peu en avant, de manière à tigurer un commencement de spirale (fig . 857). Elles sontarron- Fig. 857. — Tête de chèvre (bouc). Fig. 858. — Tête de chèvre. dies sur chaque face et sur le bord postérieur et extérieur; mais le bord antérieur est tranchant, inégal et quelquefois tuberculeux d'espace en espace. La surface de ces cornes est marquée sur presque toute leur longueur d'annelures transversales, ondoyantes et très-rapprochées. La femelle, ou la chèvre proprement dite, a souvent des cornes comme le bouc, mais elle les a moins fortes et moins grandes, et elle peut en manquer complètement (fig. 858), Les couleurs les plus ordinaires du bouc et de la chèvre sont le blanc et le noir, et il y en a de blancs et de noirs en entier ; (1) Buffon, t. V, pi. VIII et IX. RUMINANTS. — BOUQUETIN. 79 mais le plus grand nombre sont en partie noirs et blancs. Le poil est dur et de longueur inégale sur les différentes parties du corps. Ces animaux, malgré leur état de domesticité, ont conservé les allures de l'état sauvage; ils sont vifs, alertes, capricieux, vaga- bonds, et aiment à grimper sur les endroits élevés. Ils ne pros- pèrent pas dans les pays de plaine et recherchent les pâturages secs et montueux; ils ébourgeonnent aussi les arbres et leur causent un grand préjudice. La chèvre, lorsqu'elle est bien nour- rie, donne beaucoup de lait proportionnellement à sa grosseur. Ce liquide a un goût particulier et ne produit qu'un beurre d'une qualité médiocre ; mais on l'emploie avec avantage à la fabrica- tion des fromages. On ne mange guère que la chair du chevreau ; la peau de chèvre sert à faire du maroquin et du parchemin. Les outres dont on se sert dans les pays chauds pour contenir de l'eau, du vin et de l'huile, se font ordinairement en peau de bouc. La domesticité et le croisement des races ont apporté de grands changements chez ces animaux. La chèvre commune a conservé les oreilles droites et mobiles; mais la chèvre mambrine ou de Syrie les a très-allongées et pendantes, avec les cornes très- courtes et le poil fauve et court. La chèvre d'Angora a les oreilles pendantes également; mais le mâle a les cornes très-grandes et contournéesen spirales cylindriques (en tire-bourre) qui s'écartent horizontalement de la tête, et la femelle les a plus courtes, rédui- tes à former un seul cercle ou tour de spire, qui vient, se terminer en avant, tout auprès de l'œil (1). Mais ce qui donne du prix à cette variété, c'est son poil très-long, très-fin, ondoyant et lustré comme la soie, et dont on fait de très-belles étoffes. Les chèvres du Thibet, dites de Cachemire, et celles du pays des Kirghis, qui ont été introduites en France en 1819, par les soins de M. Amédée Jaubert, sont encore plus précieuses sous ce rapport. Il ne paraît pas, malheureusement, que ces chèvres se soient répandues en France, ni qu'elles aient exercé une influence avantageuse sur notre race indigène. Le bouquetin, ou bouc-estain (Capra Ibex, L.) (2), habite les sommets les plus escarpés des Alpes. Il est de la taijle d'un bouc ordinaire, couvert d'un poil gris fauve sur le dessus du corps, avec une bande noire sur toute l'épine du dos, jusqu'au bout de la queue; le dessousdu corpsest d'un blancsale. Le mâle se distingue parla grandeur de ses cornes comparée àla sienne propre. Buffon en a fait figurer une paire ayant 89 centimètres de longueur; (1) Buffon, t. V, pi. X et XI. (2) Bouc-estain signifie bouc des rochers; en allemand, stein-bock. 80 LES MAMMIFÈRES. mais celles qui existent à l'École de Pharmacie n'ont que 72 cen" Umètres pris suivant la courbure de l'arêta interne de la face, et 4-2 centimètres pour la longueur de la corde. Elles ne sont guère séparées sur le front que de l'épaisseur d'un doigt; mais elles s'écartent insensiblement, en se recourbant en arrière et faiblement en dehors, de manière à offrir à l'extrémité une ouver- ture de 69e, 5. Elles ont 25e, 5 de tour à la base. Elles sont compri- mées latéralement, plus en arrière qu'en avant, et présentent une face antérieure rectangulaire, dont l'angle interne est bien mar- qué par une arête saillante, et l'angle externe arrondi. Elles pré- sentent des plis circulaires très-nombreux et très-r approchés qui, de distance en distance, prennent un plus grand dévelop- pement et forment des saillies transversales, et, plus haut, des tubercules très-proéminents. On compte ainsi 19 fortes saillies transversales tuberculeuses. La face postérieure des cornes est plus étroite que l'antérieure, beaucoup plus unie, arrondie des deux côtés, et finit en s'amincissant par former une seule arête arrondie. Les deux cornes pèsent ensemble plus de 3 kilo- grammes. Le bouquetin de Crète, observé par Belon, diffère très-peu du précédent, ainsi que le bouquetin du Caucase, dont les cornes sont cependant plutôt triangulaires que carrées,, obtuses par-de- vant, mais du reste semblables. Le sang du bouquetin desséché était autrefois usité en médecine comme antipleurétique. On le trouve encore, dans le commerce, enfermé dans de petites vessies qui ont la forme d'un sau- cisson. Il est noir, luisant, cassant et sans saveur. 11 n'est plus employé. Les moutons ont le chanfrein tombé, les corpes arrondies, ridées et annelées, le menton non barbu. On les croit tous des- cendus de deux races primitives, Yargali de Sibérie et le mouflon de Corse. L'argali «le Sibérie (Ovis Ammon, L. ; Pall.) (1), porte chez le mâle de très-grosses cornes à base triangulaire, arrondies aux angles, aplaties en avant, striées en travers, courbées en arrière et en dehors, de manière à former un tour de spire presque com- plet et à venir se terminer près de l'œil. La femelle les a compri- mées et en forme de faux. Le poil d'été est ras et gris fauve; celui d'hiver est épais, dur, gris roussâtre. Cet animal habite les mon- tagnes de toute l'Asie ; il est grand comme un daim, et se rap- proche plus par ses allures et son agilité du bouquetin que du mouton domestique. (1) Pallas, SpicJegia, XI, 1. RUMINANTS. — MOUTON DOMESTIQUE. 81 Le mouflon de Corse (Ovis Musimon, Pall.) était nommé par les Latins musmon ou musimon: les Sardes l'ont appelé mufione, et c'est de l'une ou l'autre de ces appellations qu'est dérivé son nom actuel. Sa taille est un peu plus grande et plus élancée que celle de nos moutons domestiques. Sa toison de laine est courte et grisâtre, et disparaît sous un poil plus long, analogue à celui de la chèvre, fauve ou noirâtre; il a la queue courte, une crinière sous le cou, des cornes très-grosses et arrondies qui se recour- bent en demi-cercle et n'atteignent pas le garrot (le haut de l'épaule). La femelle n'a des cornes que rarement, et fort petites. Le mouton domestique (1) (Ovis Aries, L., fig. 859), au lieu d'a- voir les formes sveltes et gracieuses, et l'agilité des races sauvages, est lourd, indolent et presque dénué d'intelligence. Il présente un très- grand nombre de variétés qui diffè- rent par leur taille grande ou petite, par leurs cornes plus ou moins gran- des, manquant chez la femelle ou dans les deux sexes; par leur laine commune ou fine, etc. Les variétés les plus recherchées pour leur toison sont celle du mérinos et Espagne, à laine fine et crépue et à grandes cornes spi- Fig. sso. — Tète de mouton, raies chez le mâle, et celle d'Angle- terre, à laine fine et longue. Les moutons des Indes et de Guinée sont privés de cornes et ont la queue longue, les jambes élevées, le chanfrein très-convexe, les oreilles pendantes, le poil ras. La race de Perse et de Tartarie a la queue entièrement transformée en un double globe de suif. Celle de Syrie et de Barbarie a la queue semblable, mais plus longue et quelquefois d'un poids si considérable, qu'on est obligé d'atteler l'animal à une brouette destinée à la supporter. Dans toutes deux, les oreilles sont pendantes, les cornes grosses aux béliers et la laine mêlée de poils. Le mouton est précieux par sa chair, son suif, son lait, sa laine (fig. 860) et son fumier. Les troupeaux qui en sont formés, étant bien employés, portent la fertilité partout. Sa peau dépouillée de (1) Le mouton est plus particulièrement le mâle châtré : maïs comme c'est lui qui forme la plus grande partie des troupeaux, il a donné son nom à l'es- pèce; de même que la chèvre, composant la presque totalité des troupeaux de chèvres, a donné également son nom à l'espèce. Le mouton au-dessous d'un an porte le nom & agneau; d'un an à deux, on le nomme antenois; le mâle adulte se nomme bélier et la femelle, brebis. '".uibOckt, Drogues, 7e édit. T. IV. — fi 82 LES MAMMIFÈRES. sa laine, a aussi d'importants usages. C'est avec elle que l'on prépare, suivant le procédé de fabrication, la basane qui couvre les livres reliés et les chaussures légères; la peau blanche qui sert Fig. 860. — Fil de laine grossi mille fois, présentant des libres rondes, opalines, formées de petits cornets imbriqués; la base des cornets est indiquée par des stries obliques et par un léger renflement (E. Parkes). à la confection des gants et à la doublure des souliers; le parche- min, le vélin et les peaux chamoisées et maroquinées, substituées souvent au chamois et au vrai maroquin. Les bœufs sont de grands animaux à mufle large, à taille tra- pue, à jambes robustes, dont les cornes sont dirigées de côté et reviennent ensuite, sous forme de croissants, en haut, en avant ou en arrière, suivant les variétés. Le bœuf commun (1) (Bos Taurus, L.) paraît avoir été naturel- lement répandu autrefois dans toutes les parties tempérées de l'ancien continent, mais il n'y existe plus aujourd'hui à l'état sauvage. Les anciens l'ont cependant connu à cet état et l'ont dé- crit sous le nom d'Urus. Il a le front plat, plus haut que large, et les cornes rondes et coniques, placées aux deux extrémités de la ligne la plus élevée qui sépare le front de l'occiput. Dans les crânes fossiles qui paraissent avoir appartenu à la race sauvage, les cornes se recourbent en avant et vers le bas ; mais dans les nombreuses variétés produites par la domesticité, elles ont des directions et des grandeurs bien différentes, quelquefois même elles manquent tout à fait. Le bœuf commun a treize côtes et six vertèbres lombaires, comme la plupart des ruminants; sa tête est terminée par un large mufle, et la peau inférieure du cou, lâche et pendante, (1) Le bœuf est proprement le mâle coupé; mais comme c'est lui qui domine dans les troupeaux, il a donné son nom à l'espèce et même à tout le genre. Le mâle se nomme taureau, la femelle, vac/te, et, quand elle n'a pas encore été couverte, génisse; le petit se nomme veau. RUMINANTS. — BŒUF COMMUN. 83 forme un grand pli, nommé fanon, qui se prolonge jusqu'à l'in- tervalle qui sépare les jambes de devant. Il a le poil ras et -couché sur la peau, à l'exception d'une petite crinière placée entre les cornes et sur la partie supérieure du cou. Il est le plus ordinairement de couleur fauve rougeâtre; mais il est souvent taché de noir et de blanc ou de couleur pie, et quelquefois tout noir ou tout blanc. Le bœuf domestique s'est propagé en abondance dans les qua- tre parties du monde. Il s'est prodigieusement multiplié en Amé- rique, où il a été importé par les Espagnols, et il y est même re- tourné en partie à la vie sauvage. [On y utilise depuis quelque temps la chair des nombreux individus, qu'on y abat, pour la pré- paration d'un extrait de viande, connu sous le nom de viande de Liébig ou extraction carnis. Cet extrait, qui contient les principes nutritifs de la chair, débarrassés de la graisse et de la partie gé- latineuse, qui dans les tablettes de bouillon ordinaire s'altèrent rapidement et donnent bientôt un goût très-désagréable, peut se conserver très-longtemps, et rendre des services dans bien des occasions.] Des expériences récentes, celles en particulier qui ont été faites par M. Tellier, permettent d'espérer qu'on pourra un jour rece- voir en Europe les masses considérables de viande, qui se perdent dans les pampas de l'Amérique méridionale. Soumises à un re- froidissement que peuvent maintenir, dans une chambre de capa- cité considérable, l'évaporation et la condensation alternatives de l'éther méthylique, ces viandes pourront conserver, avec toutes leurs qualités nutritives, une saveur analogue à celle de la chair fraîche (1). On trouve dans l'Inde, dans la Perse, l'Arabie et dans toute l'A- frique au sud de l'Atlas, une variété du bœuf nommée zébu, re- marquable par une forte loupe graisseuse portée sur les épaules, et ces zébus peuvent différer considérablement par la taille, qui tantôt égale presque celle de notre bœuf et tantôt ne dépasse pas celle du cochon. Tantôt également ils ont des cornes très- grandes et solides, et d'autres fois ils en ont qui sont très- petites, adhérentes seulement à la peau et mobiles, parce que l'axe osseux ne s'est pas développé. Les bœufs de nos climats diffèrent moins entre eux, quoiqu'ils offrent encore de grandes variations sous le rapport de la taille, de la grandeur et de la direction des cornes, etc. Le bœuf ordinaire peut avoir de 2m,20 à 2m,45 de longueur en ligne droite, depuis l'extrémité (1) Voir Poggiale, Rapport fait au Conseil de salubrité de la Seine sur là conservation de la viande par le froid {Journ. de pharm. et de chimie, 4e série XIX, :)89. 84 LES MAMM1FKRKS. du mufle jusqu'à l'origine de la queue; lm,25 à lm,30 de hau- teur aux épaules; 2 mètres de circonférence derrière les jambes de devant, et il pèse, terme moyen, 350 kilogrammes. Mais, en France, les bœufs ne pèsent souvent que 250 kilogrammes, et l'on en a vu d'autres peser 1,500 kilogrammes ou davantage. Les bœufs sont, en général, lents dans leurs mouvements et faci- les à conduire, mais leur force est considérable; la colère les rend furieux, et leurs cornes, dont ils se font une arme puissante, les rendent alors très-dangereux. La vache est plus douce et suscep- tible d'attachement pour les personnes qui la soignent; mais le taureau est toujours farouche et très-irascible. Aussi ne conserve- t-on entiers que ceux que l'on destine à la propagation de l'espèce; tous les autres sont châtrés à l'âge de dix-huit mois ou deux ans, puis employés aux travaux de l'agriculture pen- dant quelques années, et enfin engraissés pour être livrés au boucher. Les vaches peuvent servir aux mêmes usages; mais, en général, on les consacre exclusivement à la multiplication de l'espèce et à la production du lait. Dans l'état demi-sauvage où elles se trouvent en quelques pays, dans la Colombie, par exemple, les mamelles sont peu développées et le lait se tarit aussitôt que le petit cesse de téter; mais, dans l'état de domesticité, les mamelles prennent un volume considérable et continuent à fournir du lait jusqu'au moment où la vache est près de vêler de nouveau. La quantité qu'elle peut en fournir varie suivant l'âge, la race, l'a- bondance de la nourriture, etc. C'est à l'âge de cinq ou six ans, et dans les premiers mois qui suivent le part, qu'elle en donne le plus. Les vaches ordinaires de nos campagnes en donnent près de 6 litres par jour; les belles vaches suisses en fournissent de 10 à H litres, et celles de la Frise, jusqu'à 13 litres. La vache paraît n'avoir qu'une seule mamelle à quatre tétins (fig. 861), éloignée de la vulve de 60 centimètres environ. Mais ces tétins sont disposés de manière que les deux d'un même côté ne sont distants l'un de l'autre que de 5e, 5, tandis que les deux posté- rieurs sont éloignés entre eux de 8 centimètres et les deux anté- rieurs de 12 centimètres, ce qui indique la connexion de deux mamelles collatérales portant chacune deux mamelons. Cette distinction devient encore plus certaine à l'intérieur, où l'on trouve deux glandes mammaires collatérales, réunies par du tissu cellulaire, chaque glande mammaire présentant à sa partie inférieure deux cavités qui répondent chacune à un tétin, et se terminant par un petit canal de 2 millimètres de diamètre (/fy.862). L'aurochs, nommé par les anciens Bonasus et Bison, a passé RUMINANTS. BISON 85 pendant longtemps pour être la souche sauvage de nos bœufs do- mestiques; d'autant plus que le nom urus, que les anciens don- naient au bœuf sauvage, aujourd'hui disparu, paraît être l'origine du nom aurochs. Mais les ossements fossiles du vrai bœuf sauvage, qui ont été trouvés en divers endroits de l'Europe, joints aux dif- férences essentielles qui existent entre les squelettes du bœuf et de l'aurochs, montrent que celui-ci est une espèce très-distincte du premier. L'aurochs a le front bombé, plus large que haut, et ses cornes sont attachées au-dessous de la crêle occipitale. Il a Fig. 861. — Tétins de la vache. Fig. 862. — Tétin de vache ouvert, présentant une des cavités inférieures de la glande mammaire (*). une paire de côtes de plus et une vertèbre lombaire de moins; il aies jambes plus hautes, les cornes petites, la queue longue, et une crinière laineuse qui lui couvre la tête, toute l'encolure jus- qu'aux épaules et le dessous de la mâchoire, le cou et le poitrail. Le mâle répand une forte odeur de musc. C'est un animal farou- che, qui vivait autrefois dans toute l'Europe tempérée, mais qui n'existe plus aujourd'hui que dans les forêts marécageuses delà Lithuanie, de la Hongrie et du Caucase. C'est le plus grand des quadrupèdes propres à l'Europe; sa peau a deux fois l'épaisseur de celle du bœuf. Le bison «l'Amérique (Buffalo des Américains, Bos americanus) a beaucoup de rapport avec l'aurochs par sa grande taille (1), par sa tête couverte d'une longue laine crépue, ainsi que tout le cou, le poitrail et les épaules. Mais il a quinze paires de côtes, et quatre vertèbres lombaires seulement; il a le dos plus élevé et (I) Il a ^,Z0 de longueur du bout du museau à l'origine de la queue, et pèse de 800 à 1,000 kilogrammes. (*) Celle-ci est composée d'un nombre infini de granules mous d'une teinte jaunâtre ou rougeâtre, renfermant les dernières ramifications des vaisseaux sanguins et les premières des conduits lactifères. Ces conduits se réunissent peu à peu pour former huit ou dix con- duits principaux a, a, a, qui viennent s'ouvrir dans la cavité du tétin. c, c, c, granules glan- duleux; à, d, tube conique du tétin, présentant un certain nombre de plis à sa surface in- erne; e, ouverture du tétin. 86 LES MAMMIFERES. comme bossu à l'endroit des épaules, la croupe plus faible et La queue plus courte. Le buffle (Bos Bubalus, Brisson) est originaire de l'Inde, d'où il a passé, pendant le moyen âge, en Arabie, en Grèce et en Italie. Il a le front bombé, aussi large que haut, très-épais. Ses cornes sont placées, comme dans le bœuf, aux deux extrémités de l'arête cervicale; mais elles sont dirigées de côté et en arrière, et marquées en avant d'une arête longitudinale saillante. Il a le même nombre de côtes que le bœuf, la peau très-épaisse et le poil très-ras, excepté aux joues et à la gorge. Il aime les terrains marécageux et se nourrit de plantes grossières qui ne pourraient suffire au bœuf. Il est d'une force considérable, et très-difficile à dompter. Le buffle du Cap (Bos Café?-, Sparm.) a les cornes très-grandes, dirigées de côté et en avant, remontant de la pointe, aplaties, et tellement larges à leur base qu'elles recouvrent presque tout le front. C'est un très-grand animal, d'un naturel excessivement féroce, qui habite les bois de la Gafrerie. Le bœuf musqué d'Amérique (Bos moschatus, Gm.) a les cornes rapprochées et dirigées comme le précédent, mais se rencontrant sur le front par une ligne droite. Son front est bombé, et le bout de son museau est garni de poils. Il est couvert d'un poil touffu qui pend jusqu'à terre. Il répand avec plus de force que tous les autres l'odeur musquée commune à tout le genre. On ne le voit que dans les parties les plus froides de l'Amérique septentrionale ; mais on en a trouvé quelques ossements en Sibérie. L'espèce du bœuf domestique ne se recommande pas seule- ment par les services qu'elle rend à l'agriculture, par le lait qu'elle fournit, çt par sa chair qui, appliquée à la nourriture des nations européennes, est peut-être la cause première de leur su- prématie numérique, intellectuelle et industrielle (1). Toutes les parties du bœuf sont utiles, et leur exploitation a créé un grand nombre d'industries que je ne puis qu'indiquer. La peau de ôœw/Hannée, ou rendue imputrescible par la combi- naison de l'acide tannique de l'écorce de chêne ou du sumac avec la substance gélatineuse qui la constitue presque entièrement, se change en cuir fort, qui forme la semelle de nos chaussures, et que l'on applique également à la carrosserie et à une multitude d'autres usages. Les peaux de vache et de veau fournissent des cuirs plus minces qui sont ouvrés, assouplis, imbibés de suif ou d'huile, teints en noir à l'aide du sulfate de fer, ou colorés de (1) Il est évident que les Anglo-Américains font partie de la grande famille européenne. RUMINANTS. — BŒUF DOMESTIQUE. 87 toute autre manière, ou laissés dans leur couleur naturelle, et appliqués de même à la confection des chaussures, à la carros- serie, à la sellerie, à la reliure des livres, etc. A Paris seulement, on tanne, chaque année, plus de 50,000 peaux de bœufs ou de vaches, et plus de 60,000 peaux de veaux. On évalue à plus de 36 millions la valeur des peaux employées annuellement en France par les tanneurs, et on estime que leur conversion en cuir plus ou moins ouvré en double le prix; mais toutes ces peaux ne provien- nent pas du sol; on en importe une grande quantité du Brésil, de Buenos-Ayres, de Russie, etc. Les poils dont on dépouille ces peaux sont employés à divers usages : après les avoir filés, on en fait une étoffe grossière nom- mée thibaude, dont les rouliers se servent comme de manteau, et qui sert aussi à la doublure des tapis de pied. La corne des bœufs, qui est formée d'une substance fibreuse, élastique, demi-transparente, de la même nature que les poils, est employée à faire des peignes et d'autres ouvrages de tablette- rie. On la colore avec des sels métalliques pour lui donner l'ap- parence de l'écaillé, ou bien on la décolore par le moyen du chlore, on la ramollit par une longue ébullition dans l'eau, on la soude et l'on en forme des masses comparables à l'agate, que Ton moule ou que l'on tourne pour en faire une foule d'ustensiles et d'objets d'ornement. La membrane musculaire des petits intestins sert aux boyaudiers pour faire des cordes pour les instruments de musique, et la membrane séreuse qui fixe ces intestins aux parois de l'abdomen, étant convenablement préparée, devient de la baudruche. La graisse de bœuf, à laquelle on donne le nom de suif, est moins consistante à froid et un peu plus fusible que celle du mouton; mais, comme elle est beaucoup plus abondante, en raison du poids de l'animal, c'est elle qui forme la majeure partie du suif consommé par l'art du chandelier et aujourd'hui par le fabricant d'acide stéarique. Le sang de bœuf récent est employé, à l'instar de l'albumine de l'œuf, pour la clarification des sirops de sucre, ou bien, étant des- séché, mélangé avec de la terre, il constitue un excellent engrais. Les os de bœuf n'ont pas des applications moins variées ni moins importantes. Les plus gros, après avoir servi dans les cuisines, à la préparation du bouillon, sont livrés aux tourneurs et aux tabletiers qui en font des spatules, des manches de couteau, des étuis, des dominos, etc. C'est l'ivoire du peuple, comme la corne en est l'écaillé. Les débris qui proviennent de cette fabri- cation, bien loin d'être perdus, servent à toutes les Tabrications suivantes. 88 LES MAMMIFERES. Les os ordinaires servent à la préparation de la gélatine. A cet effet, ils sont lavés, cassés on broyés grossièrement, puis portés à l'ébullition dans l'eau, afin d'en extraire la graisse qui vient na- ger à la surface. On les traite ensuite par l'acide chlorhydrique affaibli, qui les prive de phosphate de chaux et les réduit à leur partie cartilagineuse. On soumet celle-ci à une forte ébullition dans l'eau qui la convertit en gélatine susceptible de se prendre en gelée ferme par le refroidissement. Cette gelée est ensuite cou- pée par plaques minces que l'on pose sur des cordes tendues sur des châssis, et dont on opère la dessiccation dans de vastes sé- choirs. On peut également extraire la gélatine des os en les trai- tant directement par l'eau, à une température supérieure à 100 degrés, dans un autoclave ou marmite de Papin ; mais on n'obtient par ce procédé qu'une gélatine de qualité inférieure. Les os qui ont subi cette opération et tous ceux qui ne servent pas à la fa- brication de la gélatine sont décomposés par le feu, dans des vases fermés, et convertis en charbon animal, noir animal ou noir d'os, très-usité dans la peinture commune, et dont ies raffineurs de sucre font aussi un grand usage pour la décoloration de leurs sirops. La gélatine animale n'est pas toute extraite des os et prend différents noms dans le commerce, suivant qu'elle est destinée à l'alimentation ou aux arts. Celle qui est presque incolore, inodore, insipide, réduite en plaques très-minces et delà plus belle trans- parence, s'appelle grenétine, du nom du fabricant de Rouen qui l'a préparée d'abord. On l'extrait des os traités par l'acide chlor- hydrique, ou mieux encore de peaux récentes déjeunes animaux et de cartilages de veaux. La colle de Flandre ordinaire est en plaques un peu plus épais- ses, longues de 18 centimètres, larges de 5 à 6, jaunes et d'une transparence un peu nébuleuse. Elle est quelquefois sèche et ino- dore, et c'est la meilleure, le plus souvent hygrométrique et d'une odeur désagréable. On l'emploie dans une foule d'arts et en phar- macie, pour la composition des bains gélatineux. Enfin la colle forte des menuisiers ou colle de Givet est sous forme de plaques carrées, de 16 à 18 centimètres de côté, épaisses de un centi- mètre, plus ou moins brunes et en partie solublesdans l'eau. Du lait. Le lait est un liquide blanc, opaque, d'une saveur douce et sucrée, sécrété du sang par les glandes mammaires, dans les ani- maux qui ont pris de cette conformation le nom de mammifères, et destiné à servir de première nourriture à leurs petits qui nais- HUMINANTS. — DÛ LAIT. 89 sent vivants, mais hors d'état de se suffire à eux-mêmes. Ce liquide, considéré dans les animaux herbivores, qui sont les seuls dont le lait soit appliqué à la nourriture de l'homme, et même dans d'autres animaux qui ne se nourrissent pas exclusivement de matières animales, comme est l'homme lui-même, est à peu près identique dans sa composition et ne varie guère que par la proportion de ses matériaux. Cette composition, qui est d'ailleurs assez simple, est telle qu'elle forme un aliment complet et qui suffit au développement des jeunes animaux. Elle leur présente, dans la caséine, une matière azotée organisante, capable de pro- duire tous les tissus de l'économie; dans le beurre et le sucre de lait ou lactose, les éléments combustibles qui deviennent la prin- cipale source de calorification; enfin dans ses sels inorganiques, ceux qui doivent faire partie du sang et ceux qui doivent concou- rir au développement de la charpente osseuse. La nature pourvoit à tout ce qui est nécessaire aux êtres qu'elle a créés. Le lait tient à l'état de dissolution une grande partie de sa ciséine, le lactose et les sels, et à l'état de suspension des granu- lations extrêmement fines de caséine et le beurre sous la forme de très-petits globules sphériques qui nagent dans le liquide, sans être pourvus d'aucune enveloppe, comme se trouve l'huile dans une émulsion d'amandes. Mais ce beurre, en raison de sa moins grande densité, tendant à se séparer peu à peu du lait conservé en repos, se rassemble à sa surface et forme une couche plus ou moins épaisse et jaunâtre, qui porte le nom de crème. A cette époque, la caséine est encore presque entièrement dissoute ; mais déjà le lait, dont l'état normal est de montrer une faible réaction alcaline, en manifeste une sensiblement acide. Si le liquide reste plus longtemps abandonné à lui-même, avec le contact de Tair, il s'aigrit par la formation de l'acide lactique, et alors la caséine, devenant insoluble, forme un coagulum nommé caséum ou fro- mage. Ce coagulum nage au milieu d'un liquide jaune verdâtre, nommé sérum ou petit-lait, qui contient le sucre de lait et les sels. Il arrive souvent que cette altération du lait n'est pas assez avancée pour que le caséum en soit visiblement séparé; mais la coagulation s'effectue aussitôt qu'on met le liquide sur le feu; alors on est obligé de le rejeter. Pour s'opposer à cette altération du lait, qui est souvent présentée par celui que Ton apporte de la campagne dans les grandes villes, on le soumet préalablement à l'ébullition et on y ajoute souvent une petite quantité de bicar- bonate ou de carbonate de soude. C'est en battant la crème dans une sorte de tonneau fait exprès, et nommé baratte, qu'on prépare le beurre. Dans cette opération, le sérum s'acidifie assez fortement pour redissoudre la caséine 90 LES MAMMIFÈRES. qui aurait pu se coaguler d'abord, et les molécules huileuses, res- tant presque seules en présence les unes des autres, se réunissent peu à peu en une seule masse. Le beurre, à part la petite quantité de caséum et de sérum qu'il contient encore, est composé de deux corps gras, la mar- garine et Yoléine ou Y éléobutyrine , et d'une petite quantité de quelques autres corps que la saponification change en acides odorants et volatils qui ont été nommés par M. Chevreul acides butyrique, caprique et caproïque. D'après M. Broméis, le beurre frais est composé de : Margarine 68 Oléobutyrine 30 Butyrine, caprine, caproïne 2 100 A ces substances il faut ajouter la myristicine, la palmitine et la stéarine, trouvées par M. Heintz et la lécithine , matière grasse phosphorée signalée par M. Gobley (1). Le caséum sert à la fabrication des différents fromages. A cet effet, on le sale et on lui fait subir différentes préparations qui le font varier à l'infini pour la consistance, la saveur et les autres caractères physiques. Le sérum purifié donne le petit-lait, que l'on prépare dans les pharmacies, en coagulant le lait par un acide qui est ordinaire- ment le vinaigre ou l'acide tartrique, ou bien en se servant de présure, qui est un lait caillé que l'on trouve dans l'estomac des jeunes veaux, salé et séché. Le même sérum, évaporé convena- blement, fournit par le refroidissement une matière cristalline que l'on fait redissoudre et cristalliser de nouveau pour l'avoir plus blanche et plus pure, et qui est le lactose, lactine ou le sucre de lait, dont la composition relative (C12H12012) est semblable à celle du sucre liquide, du glucose séché à — 100 degrés, de l'acide lactique liquide et de l'acide acétique hydraté (2). Le sucre de lait est ordinairement en masses assez épaisses ou en bâtons cylindriques et stalactiformes, durs, demi-transpa- rents, sans odeur, d'une saveur douce et faiblement sucrée. Il est inaltérable à l'air, soluble dans 5 à 6 parties d'eau froide et dans 2 parties 1/2 d'eau bouillante; il est insoluble dans l'éther et l'alcool; il n'est précipité ni par les dissolutions métalliques ni par la noix de galle ; les acides minéraux étendus le transforment en sucre de raisin; l'acide nitrique concentré le convertit en (1) Voyez, sur les caractères de la lécithine, Gobley, Sur la lécithine et la cérèbrine (Journ. de pharmacie, et de chimie, 4e série, XIX, 346). (2) L'acide lactique liquide égale C6H606; l'acide acétique hydraté = OH404- RUMINANTS. — DU LAIT. 91 acide mucique et ensuite en acide oxalique. Suivant les condi- tions dans lesquelles il est placé, le sucre de lait peut éprouver la fermentation alcoolique, ou la fermentation lactique. A la tem- pérature de 40°, le lait subit la première fermentation et son sucre donne de l'alcool et de l'acide carbonique. Exposé à l'air dans les conditions ordinaires, il devient acide au bout de quelque temps, et la lactine s'y transforme en acide lactique. Le lait est toujours plus pesant que l'eau, et, ce qui est facile à comprendre, il est plus dense lorsqu'il est écrémé que lorsqu'il ne l'est pas. Sa densité varie même, pour le môme animal, d'une traite à l'autre, et du commencement d'une traite à la fin (1). Cependant ces variations ne sont pas aussi fortes qu'on pourrait le croire, et on peut se servir de la densité pour estimer la pu- reté et la bonne qualité des laits plus usuels. Voici, d'après Brisson, ces laits rangés suivant l'ordre de leur plus grande den- sité moyenne : Lait de brebis 1,0409 d'ânesse 1,0355 de jument 1,0346 de chèvre 1 ,034 1 de vache 1,0324 de femme 1,0203 (2) Le lait étant d'autant plus nutritif qu'il contient plus de beurre, de caséine, de lactose, de sels, et moins d'eau, on est souvent appelé à déterminer la proportion de ces divers principes : je pense que le procédé suivant est à la fois le plus facile à suivre et le plus exact (3). On prend un poids déterminé de lait récent et non écrémé ; on le chauffe presque jusqu'à l'ébullition, et on y verse par très- petite quantité, et à la fin, goutte à goutte, de l'acide acétique étendu de deux fois son poids d'eau. Lorsque la coagulation est (1) Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, le lait de la fin de la traite est plus dense et plus chargé de principes solides que celui du commence- ment. (2) M. F. Simon, ayant examiné quatorze [fois le lait d'une femme, dans l'es- pace de quatre mois, a trouvé que la densité de son lait variait de 1,0300 à l,03i5 -, la moyenne était de 1,0324, comme pour le lait de vache. (Voyez Ver- nois et Alf Becquerel, Analyse du lait des principaux types de vache, chèvre, brebis, bufflesse présentées au concours agricole de 1855. Paris, 1857, in-8, et Annales d'hygiène publique, 1857, 2e série, t. VII, p. 271. — O. Réveil, Du Lait. Paris, 1857, in-8.) (3) Un grand nombre d'autres procédés ont été indiqués pour atteindre ce but. Nous renvoyons, pour leur étude, aux traités de chimie ou aux mémoires spéciaux sur le lait (Voir en particulier Adrian, Thèses de l'École supérieure de pharmacie de Paris, 1859. — Reynès, Thèses pour le doctorat en médecine. Montpellier, 1860. — Baudrimont). \)2 LKS MAMMIFÈRES. bien opérée, on passe à travers un linge fin pour recueillir le caséum, on filtre le sérum au papier, et on l'évaporé à la cha- leur du bain-marie jusqu'à réduction des deux tiers. On filtre de nouveau pour séparer une petite quantité de caséum qu'on lave et que l'on réunit au premier. On réunit l'eau de lavage au sérum filtré, on évapore à siccité, et on termine la dessiccation dans une étuve chauffée à 100 degrés. Considérant le résidu comme formé de lactose et de sels inorganiques (ce qui suffit pour le but qu'on se propose), on le pèse et on le calcine dans un creuset jusqu'à incinération complète. On pèse le résidu salin, et la perte donne le poids du lactose. D'un autre côté, on fait dessécher le caséum de la même ma- nière qu'on a fait sécher le sérum, et on le pèse. En réunissant son poids à celui du sérum desséché, et en défalquant la somme de la quantité de lait employée, on connaît la quantité d'eau du lait. Enfin, en traitant le caséum desséché par l'éther pour lui enlever la matière grasse, le poids du résidu desséché donne la caséine, et l'éther évaporé fournit le beurre. C'est en opérant d'une manière semblable que MM. Chevallier et Ossian Henry (1) ont obtenu les résultats suivants : LAIT DE BREBIS. DE CHÈVRE. DE VACHE. d'anesse. DE femme. Caséine sèche Beurre 4,50 4,20 5,00 0,68 85,62 4,02 3,32 5,28 0,58 86,80 4,48 3,13 4,77 0,60 87,02 1,82 0,11 6,08 0,34 91,65 1,52 3,55 6,50 0,45 87,98 Sucre de lait Totai 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 Substances sèches .... 14,38 13,20 12,98 8,35 12,02 Ces analyses tiennent à peu près le milieu entre celles qui ont été faites par beaucoup d'autres chimistes, à l'exception de ce qui regarde le lait d'anesse, qui contient certainement moins de matière grasse que les autres laits, mais qui en renferme plus que n'en ont obtenu MM. Ossian Henry et Chevallier : M. Péligot en a extrait 1,28 pour 100. Le lait de femme contient plus de beurre que le lait d'anesse, autant de sucre de lait et aussi peu de caséum. Il ne forme pas de coagulum isolé par les acides, (1) Chevallier et Ossian Henrji, Mémoire sur le lait, sa composition, ses mo- difications, ses altérations (Ann. dhyg., 1839, t. XXII, p. 238). RUMINANTS. — DU LAIT. 93 quoique le caséum paraisse séparé au microscope; mais il reste divisé dans le liquide. Ce lait est plus manifestement alcalin que ceux des animaux; il est d'ailleurs très-sujet à varier, en raison des causes morales qui agissent sur les femmes. Le lait de vache éprouve beaucoup moins de variations ; mais en raison de la grande consommation que l'on en fait dans les vil- les, indépendamment de ce qu'il est presque toujours privé de sa crème, il est toujours plus ou moins altéré par une addition d'eau. Pour reconnaître si un lait a été privé de sa crème, ou, si on l'aime mieux, pour apprécier la bonne qualité d'un lait, qui est toujours en raison directe de la quantité de crème qu'il peut fournir, on remplit de ce lait, bien mêlé, un tube de verre de la contenance de 100 centimètres cubes, gradué par centimètres, et on le laisse en repos, pendant vingt-quatre heures, dans un lieu frais. Sur 87 laits essayés de cette manière par M. Quevenne, 18, c'est-à-dire plus du cinquième, ont donné de 7 à 9 centièmes de crème ; ce sont les laits faibles : 51 (ou 58 pour 100) ont donné de 10 à 12 centièmes de crème; ce sont les bons laits : 12 ont fourni de 13 à 14 centièmes de crème; ce sont les laits forts ; 2 ont fourni 15 centièmes de crème, 3 en ont donné de 17 à 18, un en a fourni 21 ; ce sont là des faits tout à fait exceptionnels. [Le crémomètre de Quevenne demande beaucoup de temps pour donner des résultats approximatifs. Aussi a-t-on proposé d'autres instruments pour apprécier la richesse du lait. Nous citerons entre autres le lactoscope de M. Donné (1) (fig. 863) qui est basé sur Fig. 863. — Lactoscope de M. Donne. l'opacité que les globules de matière grasse communiquent au lait. Il en résulte que plus le lait sera riche en beurre et plus sera mince la couche de ce liquide nécessaire pour faire disparaître aux yeux de l'observateur une lumière regardée au travers. Les conditions de l'expérience se trouvent réalisées au moyen d'une (1) Donné, Conseils aux mères sur la manière d'élever leurs enfants nou- veau-nés, 5e édition. Paris, 1875. 94 LES MAMMIFÈRES. 20 , lunette dont les verres parallèles peuvent se rapprocher l'un de l'autre et qui peut ainsi contenir dans son intérieur des épais- seurs variables de liquide. Le degré d'écartement des deux ver- res, nécessaire pour éteindre à l'œil la lumière d'une bougie placée à un mètre de distance, permet d'arriver, au moyen de tables, à la richesse du lait en matière grasse. Un instrument d'un autre genre est le lacto-butyromètre (fig . 864 et 865) de M. Marchand, de Fécamp(l). Il est fondé sur la solubilité du beurre dans l'éther, lorsque le liquide qui baigne les globules contient des traces d'alcali libre ; sur l'inaction de cette petite quantité d'alcali sur la matière grasse mêlée à la caséine et à la lactine; enfin sur le peu de solubilité de cette matière dans un mélange à partieségalesd'alcooletd'éther.Untube de verre de 40 centimètres de longueur, de 10 à 11 millimètres de diamètre, porte trois divisions qui le partagent en parties de capacité égale (10c.c). On verse dans la portion inférieure le lait à essayer après l'avoir préalablement agité : on y ajoute une ou deux gouttes de lessive des savonniers. On remplit d'éther la portion moyenne ; on bouche le tube et on mélange intimement les deux liquides. Puis on verse de l'alcool à 86° jusqu'au trait supérieur; on agite le tube et on le plonge verticalement dans un bain d'eau à 40°. — On voit, au bout de quelque temps, se former au-dessus du mélange d'alcool et d'é- ther une couche oléagineuse, butyro- éthérée, dont on peut apprécier l'épais- seur par des divisions marquées sur le tube au-dessus et au-dessous du trait qui limite la portion réservée à l'alcool. La lecture doit se faire de bas en haut et s'arrêter au niveau du ménisque con- cave qui termine la colonne oléagi- neuse. Des tables permettent de conclure de l'épaisseur de cette couche la richesse réelle en matière grasse (2).] (1) Marchand, Bull, de l' Acad.de médec, t. XIX, p. 1101. (2) Voir, sur le lait, Payen, Journ. de chim. méd., 18*28, t. IV, p. 118. — Las- Fig. 864 et 86b. — Lacto-buty- romètre de Marchand. RUMINANTS. — DU LAIT. 9b Pour reconnaître si un lait a été coupé avec de l'eau, il faut en déterminer la densité, soit au moyen d'un aréomètre-densimètre dont la longue tige marque la densité de 1014 à 1040, soit au moyen d'un aréomètre adapté à cette destination spéciale, tel que le lacto-densimètre de Quevenne; soit avec le pèse-sel de Baume offrant les degrés de 0 à 6; soit enfin avec le galactomètre centé- simal de Dinocourt, fabriqué sur les indications de MM. Chevallier et Henry, pour la température de 15 degrés centigrades, et qui porte une double échelle pour le lait écrémé et non écrémé. Voici quelques-unes des indications fournies par cet instru- ment, que l'on peut regarder comme approchant beaucoup de la vérité, moyennant l'attention d'opérer à la température de 15 degrés. LAIT NON ÉCRÉMÉ. LAIT ÉCRÉMÉ. MÉLANGE PS MÉLANGE EH os PESE-SEL os Ee3 PÈSE-SEL de sa O ^- g as de de 53 o c« de d'eau. i-a Baume. D EAU. — Baume. LAIT. SS L/VIT. CS 100 0 109° 1029 4°,0 100 0 100° 1032,2 4°,5 90 10 90 1026 3 6 90 10 90 1029 4 80 20 80 10-23 3 2 80 20 80 1025,8 3 5 70 30 70 1020 2 8 70 30 70 1022,3 3 60 40 60 1017 2 4 60 40 60 1019 2 6 50 50 50 1014 2 0 50 50 50 1015,2 2 15 On a indiqué un assez grand nombre d'autres falsifications du lait; mais il en est très-peu qui aient été constatées. Le sucre se reconnaît facilement à la saveur et par la prompte fermentation saigne, Ann. de chim. et de phys. ^ 1832, t. XLIX, p. 31. — Péligot, ibid., 1836, t. LXII, p. 61. — Lecanu, Journ. de pharm., 1839, t. XXV, p. 201. — Chevallier et Henry, Journ. de chim. méd., 1839, t. V, p. 145 et 195, et Ann. d'hijg., 1839, t. XXII, p. 238. — T. A. Quevenne, Mémoire sur le lait (Ann. d'hyg., 1841, t. XXVI, p. 5). — A. Donné, Cours de microscopie. Paris, 1844, et Conseils aux mères sur la manière d'élever leurs enfants nouveau-nés, 5e édition. Paris, 1875. — Boussingault, Ami. de chim. et de phys., t. LXXI. — Poggiale, Dosage du sucre de lait par la méthode des volumes, et Détermination de la richesse du lait {Comptes rendus de l'Académie des sciences, avril 1840), et Traité d'ana- lyse chimique par la méthode des volumes. Paris, 1858. — L. Doyère, Étude du lait, au point de vue physiologique et économique (Ann. de V Institut agronomique de Versailles, 1852).— O. Réveil, Du Lait (Thèse de concours de l'agrégation de la Faculté de médecine. Paris, 1856). — Vernois et Becquerel, Analyse du lait des principaux types de vache, chèvre, brebis, bufflesse présentées au concours agricole de 1855 (Ann. d'hygiène publique, 1857, 2e série, t. VII, p. 271). — Bouchut, Hygiène de la première enfance, 6e édition. Paris, 1874. — N. Joly et Filhol, Recherches sur le lait. Bruxelles, 1856. Adrian, Thèse citée. — Beynès, Thèse citée. 96 LUS MAMMIFÈRES. que le lait éprouve, étant additionné d'un peu de levure. On constaterait la présence de la gomme, en coagulant le caséum par l'acide acétique, filtrant le sérum, et y ajoutant le double de son volume d'alcool rectifié, qui y forme, dans ce cas, un précipité très-marqué, blanc mat et opaque. \J amidon et la farine se recon- naissent facilement par l'iode, auquel on joint, s'il est nécessaire, l'usage du microscope. On constate la présence des œufs battus, en filtrant le lait au papier, et soumettant le liquide filtré à l'é- bullition. Il se trouble plus ou moins lorsqu'il contient de l'albu- mine en dissolution. La cervelle de mouton, que l'on dit aussi avoir été quelquefois ajoutée au lait, doit pouvoir se reconnaître par le même moyen, et aussi par l'usage du microscope, qui ne doit montrer dans le lait de bonne qualité que des globules transpa- rents de matière grasse, disséminés dans un liquide parfaitement transparent lui-même. [Nous avons vu que le sucre de lait pouvait subir la fermenta- tion alcoolique. Certains peuples utilisent cette circonstance pour préparer avec le lait une boisson spiritueuse. Tel est le koumiss ou kumijs (1), que les Kirghiz, les Tartares, les Kalmoucks, et autres peuplades des provinces méridionales et orientales de la Russie, font avec le lait de leurs juments. Ce lait est fortement sucré, comme le lait de femme. On le verse dans des outres en cuir de cheval séchées, enfumées et enduites de beurre à l'intérieur. De la levure de bière ou du koumiss desséché provoque la fermenta- tion, qu'on laisse durer trois jours environ par une température de 22° à 25°. Le koumiss est alors à l'état d'un liquide blanc bleuâtre, d'un goût aigre : mis en bouteille, il mousse assez for- tement pour faire sauter le bouchon au bout de quelques heures. C'est une boisson en même temps qu'un moyen de médication employé fréquemment par les médecins russes. On fait des cures de koumiss, principalement dans le traitement de la phthisie (1). La distillation du koumiss donne une sorte d'eau-de-vie connue sous le nom de rack. Un koumiss de deux jours, fabriqué avec du lait de jument des steppes de Kirgis, a donné à M. Stalberg : Alcool 1,65 Matière grasse 2,05 \ Sucre de lait 2,20 Acide lactique 1,15 > 6,80 p. 100 de matière fixe d'eau. Caséine très-divisée. .. . 1,121 Sels 0,28! Acide carbonique 0,75 (2) (i) Voyez Fonssagrives, Hygiène alimentaire. Paris, 1860, p. 647. — Fonssa- grives, Thérapeutique de la phthisie pulmonaire. Paris, 1866, p. \T-\. — Sthal- berg, Bull, de l'Acad. de méd. Paris, 1867, t. XXXÏI, p. 1024. (2) Voir Journ. de pharmacie et de chimie, 4e série, t. XX, p. 324. RUMINANTS. — DE LA PEPSINE. 97 I>e la Pepsine. La pepsine est un principe sécrété par la muqueuse de l'esto- mac des mammifères et des oiseaux, et qui joue un rôle impor- tant dans la digestion des substances azotées; aussi a-t-on songé à l'administrer comme médicament dans les cas de dyspepsie. Un grand nombre de procédés ont été donnés pour sa préparation. Nous nous bornerons à indiquer celui qui sert de base aux pré- parations admises par le Codex de 1866 (1). On ouvre la caillette du mouton au moment où il vient d'être tué : on la lave et on frotte rudement la membrane muqueuse avec une brosse de chiendent. On obtient ainsi une pulpe, qu'on délaye dans un volume d'eau double du sien; on laisse macérer et on agite souvent pendant deux heures. On jette sur une toile grossière, et on ajoute au liquide qui a filtré une solution d'acé- tate de plomb cristallisé. Il se forme un précipité très-abondant; on décante le liquide qui le surnage et on le remplace deux fois par de l'eau claire. On délaye une dernière fois le précipité dans de nouvelle eau et on y fait passer un courant d'acide sulfhydrique, jusqu'à ce qu'il y en ait un excès manifeste. On divise alors le liquide et le précipité noir sur un grand nombre de filtres et l'on soumet immédiatement le liquide à une évaporation non inter- rompue dans des vases peu profonds et à une température qui ne doit pas dépasser 55° centigrades. On évapore jusqu'à siccité et on recueille à l'aide d'un couteau ou d'une corne flexible la pâte ferme qui s'est formée et qui porte le nom de pepsine offici- nale. A cet état, elle a une couleur ambrée, une transparence imparfaite et une odeur peu agréable, mais qui n'est ni repous- sante ni putride. Cette pepsine officinale agit comme un dissolvant énergique de la fibrine ; mais, son activité pouvant varier suivant diverses cir- constances, on prépare pour le commerce une pepsine, à laquelle on ajoute une quantité d'amidon telle que un gramme de mélange possède la propriété de dissoudre 6 grammes de fibrine humide. On a ainsi un médicament d'une énergie déterminée. Cette pep- sine porte le nom de pepsine amylacée. On y ajoute le plus souvent une certaine quantité d'acide tartrique, qui facilite la digestion stomachale (2).] (1) Codex medicamentarius. Paris, 18G6, p. 283. (2) Voir pour plus de détails, Guibourt, Rapport sur la pepsine fait à la Société de pharmacie de Paris (Joum. de pharm. et de chim., 4e série, t. II, p. 81), dont nous avons extrait les renseignements ci-dessus. Gcibodrt, Drogues, 7« édit. T. IV. ^— 7 98 LES MAMMIFÈRES. De la Bile de bœuf ou Fiel de bœuf. La bile ou le fiel est une sécrétion qui paraît essentielle à la fonction des organes digestifs d'un très-grand nombre d'animaux, car on la trouve dans tous les vertébrés, dans les mollusques et dans une partie des animaux articulés. Dans le bœuf, qui nous fournit celle que nous employons, comme dans tous les mammi- fères, ce fluide ne paraît pas être sécrété directement du sang artériel, mais paraît résulter de l'action d'un organe nommé foie, sur le sang qui y est apporté de l'appareil intestinal par des veines réunies en un gros tronc, nommé veine porte. Ce vaisseau, partagé en deux branches, pénètre dans le foie, et s'y divise à l'in- fini. Lu, dans ses dernières ramifications, le sang se sépare en deux parties, dont l'une, qui est la bile, est portée par des con- duits particuliers dans une poche nommée vésicule du fiel, lors- qu'elle existe {ex. dans le bœuf), ou est versée directement dans l'intestin duodénum, lorsque la vésicule manque (ex. dans le che- val) : l'autre partie du sang, qui n'a pas servi à la confection de la bile, est rendue à la circulation par les veines hépatiques. La bile de bœuf est donc contenue dans une vésicule; elle est d'un jaune verdâtre, plus ou moins épaisse et visqueuse, d'une odeur nauséabonde qui lui est propre, d'une saveur amère re- poussante. Elle présente une faible réaction alcaline; elle se mé- lange avec l'eau en toutes proportions et donne un liquide qui mousse comme de l'eau de savon et en possède la propriété dé- crassante. La bile a été examinée par un grand nombre de chimistes, parmi lesquels on doit citer Thénard, Berzélius, Gmelin, M. Demarçay, Liebig, Redtenbacher, etc. Mais ce sont les résultats obtenus par M. Demarçay, Liebig, Strecker, qui ont fixé l'opinion sur la na- ture de cette sécrétion, et qui la font regarder comme une sorte de savon à base de soude (cholate et choléate de soude), coloré par une matière qui n'est pas essentielle à sa composition; quoiqu'il faille reconnaître, cependant, que cette matière colorante, jaune, vert jaunâtre ou fauve, accompagne la bile et la caracté- rise dans toutes les classes d'animaux où cette sécrétion peut se montrer. La bile.de bœuf, desséchée au bain-marie, se dissout aisément dans l'alcool rectifié, avec une couleur vert jaunâtre foncé, et en laissant une substance insoluble azotée, de la nature du mucus. On peut obtenir la bile parfaitement incolore en mettant la solu- tion alcoolique en digestion sur du charbon animal, ou en y ajou- tant avec précaution de l'eau de baryte qui forme une combinai- son insoluble avec la matière colorante. Cette matière peut offrir RUMINANTS. — DU JAUNE INDIEN. 99 différentes couleurs, qui paraissent dépendre de plusieurs degrés d'oxygénation. Indépendamment de celle qui est dissoute dans la bile de bœuf et qui lui communique sa couleur vert-jaune, ce liquide en contient quelquefois une certaine quantité à l'état de suspension, qui est d'un jaune foncé, et la vésicule du fiel présente aussi quelquefois des concrétions de même couleur, qui sont presque entièrement formées de la même matière et qui sont usitées dans la peinture. La bile de bœuf renferme de la cholestérine dont on peut la priver en mélangeant sa dissolution alcoolique, décolorée avec le charbon et concentrée avec deux fois son volume d'éther. L'éther dissout la cholestérine et précipite la bile sous forme sirupeuse. La bile ainsi purifiée, étant desséchée, forme une masse solide, transparente et friable, semblable à la gomme arabique, entière- ment soluble dans l'eau et dans l'alcool. [C'est sous cet état que la bile est considérée comme formée par la combinaison de la soude avec deux acides organiques azotés. L'un de ces acides a été nommé par M. Demarçay acide choléique, par M. Liebig, acide bilique (1) : on l'appelle aussi acide taurocholique. Sa formule est C52H45HAz014S2. Chauffé avec les alcalis, il fixe les éléments de l'eau et se transforme en un acide azoté, X acide cholalique, et en une substance neutre, soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool, cristallisant en gros prismes incolores, d'une saveur fraîche, inal- térables à l'air. Cette substance très-remarquable a été découverte par Gmelin, qui la croyait partie constituante de la bile et lui a donné le nom de taurine. Des analyses faites par plusieurs chimistes la faisaient considérer comme formée de carbone, azote et oxygène, lorsque M. Redtenbacher a constaté qu'elle contenait une propor- tion considérable de soufre, ce qui force à conclure que ce corps est aussi un des éléments de l'acide choléique. Le second acide, acide cholique ou glycocholique G52H*3Az012 a été découvert par M. Strecker. C'est lui qui prédomine dans la bile du bœuf. Il n'est pas sulfuré comme l'acide taurocholique; sous l'influence des alcalis, il donne comme lui de Yacide ckola- lique, mais, au lieu de taurine, du sucre de gélatine ou glycocolle C*H5AzO*(2).] Du «faune indien. Je pense que cette magnifique couleur n'est autre chose que la substance décrite par Ksempfer sous le nom de masang de vaca (3). (1) Liebig, Traité de chimie, t. III, p. 294. (2) Voir Strecker, Ann. der Chimie und Pharmacie, LXV, 9, LVII I LXX 161. (3) Masang de vaca. On nomme ainsi une concrétion biliaire qui se forme 100 LES MAMMIFÈRES. Seulement Ksempfer suppose que cette substance vient d'Afrique, tandis que l'odeur très-forte de cuir de Russie ou de castoréum de Sibérie, qu'elle possède, jointe au nom de naypaul kupur sous lequel je l'ai trouvée à la douane du Havre, m'a fait supposer qu'elle devait provenir du nord de l'Asie, ou au moins des con- trées septentrionales de l'Inde. Ainslie mentionne également un bézoard de bœuf trouvé dans la vésicule du fiel d'une vache com- mune dans le Népaul, et un bézoard de chameau retiré de la vési- cule de cet animal, et très-estimé comme couleur par les pein- tures hindous (1). Me fondant encore sur l'odeur de cette concré- tion, je la croirais plutôt produite par un chameau que par un bœuf ou une vache, dont toutes les concrétions intestinales sont empreintes d'une faibie odeur ambrée-musquée. Le jaune indien, tel que je me le suis procuré à la douane du Havre, en 1841, est sous forme de concrétions ou de masses arrondies d'un volume variable, mais pouvant avoir jusqu'à 5 ou 7 centimètresde diamètre. Ces masses sont couvertes à la surface d'une sorte d'enduit noirâtre ; mais, à l'intérieur, elles sont d'un jaune doré et d'un aspect uniforme et pulvérulent. Elles ont un toucher un peu gras et s'écrasent avec une grande facilité entre les doigts. Enfin elles ont l'odeur forte indiquée plus haut et une saveur faiblement amère. Ce jaune indien, examiné au micros- cope, paraît entièrement formé de cristaux plats, jaunes, trans- parents, ayant la forme de fer de lance. J'en ai une seconde qualité qui est d'un jaune plus pâle et un peu verdâtre, d'une odeur moins forte, d'un aspect plus sec et comme terreux, qui paraît formé au microscope de particules cristallines brisées, mé- langées d'une matière amorphe. D'après M. Stenhouse, le jaune indien, connu dans le commerce sous le nom depurree, est essentiellement composé de magnésie en combinaison avec un acide organique non azoté, qu'il a nommé acide purréique, et auquel M. Erdmann a donné ensuite le nom d'acide euxanthique. Cet acide est peu soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante qui le laisse cristalliser en longues aiguilles jaunâtres; il est soluble dans l'alcool bouil- lant et dans l'éther; il forme des combinaisons jaunes avec les al- calis et la plupart des oxydes métalliques. Chauffé au delà de dans la vésicule des vaches. Elle a quelquefois la grosseur d'un œuf de poule, est de forme ronde, d'une couleur jaune, d'une substance légère, friable et sèche, non formée de couches, mais d'une seule masse compacte et d'une sa- veur amère. On la trouve principalement sur la terre d'Afrique, aux environs de l'île Mozambique, d'où les Portugais l'apportent dans l'Inde (Kœmpfer, Amœn. exot., p. 392). (t) Ainslie, Mat, indka, t. I, p. 36. RUMINANTS. — DES jEGAGROPILES. lui 100 degrés, il donne lieu à un produit cristallin neutre qui a reçu le nom de purréon. D'après M. Stenhouse, l'acide purréique = C20H9Ou, le pur- réate de plomb = C^IPO11 + PbO, le purréon~= C13HW. M. Stenhouse pense que le purree, au lieu d'être une matière animale, comme on Ta cru, est un suc végétal saturé artificielle- ment par la magnésie et évaporé à siccité. J'ai de la peine à croire qu'il en soit ainsi, et d'ailleurs la com- position du jaune indien est plus compliqué qu'on ne vient de le dire. Celui que j'ai décrit d'abord est à peine attaquable par l'al- cool; mais il est en partie soluble dans l'eau et communique à ce liquide, surtout à l'aide de l'ébullition, une couleur jaune un peu brunâtre et un peu verdâtre, assez semblable à celle de la bile ; il lui cède de cette manière un composé magnésien soluble, d'où l'acide chlorhydrique précipite immédiatement l'acide sous forme de flocons grisâtres très-abondants. La partie du jaune in- dien insoluble dans l'eau est d'un jaune magnifique et forme 00 pour 100 de la substance primitive. Cette partie insoluble, traitée par l'éther, lui cède une petite quantité d'une matière jaune, cristallisable en belles aiguilles rayonnées, pouvant supporter une assez forte chaleur sans éprou- ver aucune altération, mais finissant par se fondre et par se dissi- per en une fumée blanche inodore. Le jaune indien qui a été traité par l'eau et par l'éther, étant délayé dans l'eau et additionné d'un peu d'acide chlorhydrique, éprouve une effervescence manifeste et perd aussitôt sa couleur jaune. Il se forme dans la liqueur un magma grisâtre très-volu- mineux. Si l'on fait chauffer la liqueur, il se produit une seconde effervescence très-prolongée, et qui paraît due plutôt à quelque réaction organique qu'à la décomposition d'un carbonate. La li- queur filtrée laisse précipiter, en se refroidissant, des flocons faiblement jaunâtres ; mais la plus grande partie de l'acide orga- nique paraît ne pas se dissoudre dans l'eau. Il est très-soluble au contraire dans l'alcool bouillant, et se prend presque en masse formé de mamelons rayonnes, par le refroidissement. La liqueur dans laquelle on a décomposé le jaune indien par l'acide chlorhydrique retient la magnésie en dissolution. yEgagropiles. Les œgagropiles (1) sont des concrétions trouvées dans la cail- lette des animaux ruminants, qui sont principalement formées de poils que ces animaux ont avalés en se léchant, et que les mou- (l) De alyàYpio;, chèvre sauvage, et de rcîXo;, balle de laine. 102 LES MAMMIFÈRES. vements de leur estomac ont rassemblés en boules feutrées. On en trouve aussi quelquefois dans les intestins du cheval. Les an- ciens attribuaient à ces concrétions des propriétés analogues à celles des bézoards; mais elles ne sont plus aujourd'hui que de simples objets de curiosité. On se procure facilement dans les abattoirs de Paris les œgagro- piles de veaux, de bœufs et de moutons. Les premiers sont d'une forme sphérique ou cylindrique, et sont uniquement composés de poils feutrés d'une manière très-dense, et tous couchés en tourbillonnant autour de l'axe. Ils ne sont recouverts d'aucun enduit et acquièrent quelquefois des dimensions considérables ; j'en ai un arrondi et un peu ovoïde, qui a 8, 5 centimètres de diamètre, et un autre cylindrique, long de 11,5 centimètres et épais de 5. Les œgagropiles de bœuf sont feutrés d'une manière toute dif- férente, les poils qui les forment étant entremêlés sans aucun ordre et dans toutes sortes de directions. Ils sont de plus parfaite- ment sphériques, du volume d'une grosse coloquinte, et couverts, seulement à leur surface, d'une couche de mucus brun, poli et brillant. C'est un fait très-remarquable que ce mucus, qui n'a pas concouru à la formation de la concrétion, soit sécrété à un moment donné par l'estomac, pour envelopper cette masse qui le gêne et l'empêche de s'accroître davantage. L'aegagropile de bœuf que je possède a 7 centimètres 1/2 de diamètre. Les aegagropiles de mouton présentent une forte odeur de bouc; ils sont plus ou moins sphériques, couverts, comme ceux du bœuf, d'un enduit noirâtre, poli et brillant. Le plus gros que j'aie a 3,5 centimètres de diamètre et ressemblée un gros bis- caïen. A l'intérieur, ceux que j'ai ouverts sont formés de poils feutrés sans ordre, comme ceux de bœuf; mais ils offrent au centre une sorte de noyau dont les poils sont plus courts et plus serrés que ceux de la couche extérieure, avec une ligne de sépa- ration très-nette entre les deux feutrages. On trouve sur les rivages de l'Océan et de la Méditerranée, vers Marseille surtout, dans les anses ou criques, des pelotes composées de fibres végétales feutrées par le ballotage des flots, et qui ont une forme exactement sphérique, avec le volume d'une orange ou plus. On donne à ces pelotes le nom de pelotes de mer, ou segagropiles marins. Elles peuvent être formées parles débris de plusieurs plantes marines; mais celle dont elles sont le plus habituellement composées est la zostère marine, de la famille des Nayadées, dont les feuilles desséchées servent à faire des em- ballages et des matelats doués d'une odeur iodée, qui ont été recommandés pour les enfants rachitiques et scrofuleux. Ces RUMINANTS. — DES BÉZOARDS ANIMAUX. 103 pelotes de mer, par leur volume, leur forme et le feutrage de leurs fibres, ressemblent tellement à des segagropiles de bœuf qui seraient privés de leur enveloppe de mucus; qu'on aurait peine à les distinguer à la vue. On reconnaît facilement leur ori- gine à leur odeur iodée et à ce que leurs fibres chauffées sur une capsule de platine se charbonnent sans se ramollir, en dégageant une odeur végélale toujours mêlée de l'odeur d'iode, tandis que les fibres des segagropiles animaux se ramollissent en se charbon- nantau feu et exhalent une fumée blanche qui a l'odeur de la corne brûlée. Des Bézoards animaux. On employait autrefois en médecine, sous le nom de bézoards, des calculs retirés des intestins de plusieurs mammifères rumi- nants, auxquels on attribuait la propriété toute merveilleuse et si banale de résister à la malignité des humeurs, à la peste, aux venins, etc. On les distinguait en orientaux et en occidentaux. Les premiers, qui étaient les plus estimés, étaient attribués généra- lement à l'aegagre de Perse ou pasèn que l'on croit être, ainsi que nous l'avons vu, la souche de nos chèvres domestiques. Les se- conds, que l'on supposait venir d'Amérique, étaient attribués aux lamas et aux vigognes ; mais je n'ai jamais pu m'assurer qu'aucun bézoard du commerce vînt véritablement d'Amérique, et tout porte à croire, au contraire, qu'iis étaient tous apportés d'Asie. J'ai donné (1) un extrait de Ksempfer (2), sur les différentes espèces de bézoards, parmi lesquels il compte le masang de vaca, la pierre de porc, celle de serpent, un calcul résineux bézoardique, le vrai bézoard oriental produit par la chèvre pasèn, celui provenant de l'antilope ahu, la pierre bugie ou pierre de singe, et enfin le béozard artificiel ou pierre de Goa. De tous ces produits je n'ai que le masang de vaca, décrit plus haut sous le nom de \aune indien, le vrai bézoard du Pasèn, le faux bézoard ou pierre de Goa, et, suivant ce que je crois, la pierre de porc et le bézoard de l'Ahu. Je vais les décrire successivement. Bézoard de îVegagre. Cette concrétion porte aussi les noms de vrai bézoar oriental, bézoard résineux vert , et j'y ai ajouté celui de bézoard lithofellique, qui le caractérise par le nom de l'acide que MM. Gœbel et Wœhler en ont retiré. Celui que je possède m'a été donné par M. Périnet, ancien pharmacien major à l'hôtel des (1) Guibourt, Mémoire sur les concrétions intestinales d'animaux, connues sous le nom de bézoards (Revue scientifique, t. XIV, 1843). (2) Ksempfer, Amœnitatum exoticarum fasciculi V. Lemgoviae, 1712. 104 LES MAMMIFÈRES. Invalides: il a une forme ovoïde-triangulaire, et il pèse encore aujourd'hui 33 grammes, malgré la perte d'une partie de substance qui en a été retirée autrefois pour l'usage médical. Celui qui a servi aux expériences de M. Wœhler pesait 40 gram- mes; enfin celui conservé dans le Musée de Rennes devait peser dans son entier près de 200 grammes, si j'en juge par le morceau assez considérable que m'en a montré M. Malaguti. Ce bézoard est d'un vert sale à l'extérieur et a l'apparence d'un morceau de cire polie. A l'intérieur, il est formé d'un très- grand nombre de couches concentriques très-minces, alternati- vement d'un vert clair et d'un vert foncé, sans aucune texture cristalline. Il n'a pas même la cassure grenue de la cire : il pré- sente plutôt la cassure nette et luisante de la résine. Il est très-fra- gile et éclate en parcelles sous la scie. Il est pourvu d'une saveur amère et d'une odeur aromatique végétale toute particulière. Il pèse spécifiquement 1,132; il laisse sur un papier blanchi avec de la céruse une trace verte. Il fond très-facilement à la chaleur, et se laisse pénétrer par une aiguille chauffée à la flamme de l'al- cool et refroidie au point de n'être plus lumineuse; il brûle avec l'éclat d'une résine; enfin; il est facilement soluble, même à froid, dans l'alcool à 95 centièmes, et se dissout encore plus faci- lement dans l'alcool chaud, et presque sans résidu. La liqueur filtrée est d'un vert brunâtre et laisse déposer, en refroidissant, quelques flocons noirâtres ; mais elle ne cristallise pas, à moins qu'elle ne soit très-concentrée ou qu'on ne l'ait évaporée au tiers ou au quart de son volume. Alors il se forme au fond une couche cristallisée, blanche et brillante d'acide lithofellique. Cet acide cristallisé, qui avait été obtenu anciennement par Fourcroy et Vauquelin, se fond à 205 degrés ; mais si on le chauffe un peu au- dessus de son point de fusion, il se prend, en refroidissant, en une masse claire et vitreuse, fusible à 105 ou H0 degrés. Il se dissout en grande quantité dans l'acide acétique concentré et y cristallise par l'évaporation spontanée. Il se dissout aussi facilement dans l'ammoniaque, et la liqueur évaporée spontanément laisse l'acide exempt d'alcali, ce qui dénote une bien faible acidité. Il forme avec la potasse un composé soluble dans l'eau, mais précipitable par un excès d'alcali, comme cela a lieu avec le savon et la bile ordinaire; l'acide lithofellique est un acide ternaire dont la for- mule paraît être : C40H_36O8 ou C4°H3S07 + HO. D'après Ksempfer, la production du bézoard par la chèvre segagre ou pasèn est subordonnée à la présence de quelques plantes très-résineuses et aromatiques que les chèvres broutent avec excès, et qui croissent principalement sur le mont Baarsi, dans l'Aar et dans le Korasan, en Perse. Ce rapport entre les vé- RUMINANTS. — DES BËZOARDS ANIMAUX. 105 gétaux dominants d'une contrée et certaines sécrétions animales m'a également frappé, et il y a longtemps que je suis persuadé que les castoréums du Canada et de Sibérie, tout aussi bien que les muscs de Chine, Tonquin et Kabardin, doivent leurs diffé- rences d'odeur et de composition à la nature diverse des végétaux dont se nourrissent les castors et les porte-muscs. Bt'zoard fauve ou bézoard diadique. Je pense que ce bézoard est celui dont Ksempfer et beaucoup d'autres auteurs ont parlé sous le nom de pierre de porc, ou de porc-épic, ou de pierre de Malacca. En 1808, le schah de Perse en envoya trois en présent à Napoléon, ce qui montre que ces concrétions, quoique très-dif- férentes de celles de l'segagre, sont d'un très-grand prix en Perse. Berthollet, qui fut chargé de les examiner, les confondit cepen- dant avec les précédents, dont Fourcroy et Vauquelin les avaient bien distingués. Le bézoard fauve n'est pas aussi rare que je l'avais cru d'abord : l'École en possède plusieurs, dont un ovoïde-allongé, d'un fauve clair et de la grosseur d'une petite noix, enfermé dans deux cer- cles d'argent, surmontés d'un anneau destiné à suspendre le bézoard en forme d'amulette, ou à le plonger dans l'eau pour en composer une boisson douée des propriétés les plus merveilleu- ses, ainsi que l'indique Kempfer (1). Un autre est cylindrique, arrondi aux deux bouts, inégal et mamelonné à sa surface, long de 38 millimètres, épais de 10, à surface polie et d'un vert-noir très-foncé. Quatre autres sont de la grosseur d'une aveline, de couleur noirâtre ou fauve verdâtre, arrondis, mais de forme très- irrégulière, et mamelonnés à leur surface. Ayant brisé un de ces calculs, je l'ai trouvé formé d'un globule excrémentitiel (2) occu- pant la plus grande partie du bézoard, et recouvert d'un certain nombre de couches mamelonnées, très-compactes, d'un vert brunâtre et jaunâtre foncé. Plusieurs de ces couches réunies se séparent souvent facilement des autres, et simulent, quant à la forme, celles de la malachite ou de l'arsenic natif testacé. Indé- pendamment de leur forme testacée, ces couches présentent pré- que toujours à la loupe une structure finement rayonnée. Enfin l'École de Pharmacie possède aujourd'hui un fort beau bézoard, évidemment semblable aux précédents, qui a appartenu à Beaumé et dont M. Ménier lui a fait présent en 1846. Ce bézoard est ovoïde, un peu réniforme, du poids de 29,9 grammes, à surface polie et (1) Ksempfer, p. 394. (2) Ce globule excrémentitiel, dont la forme irrégulière détermine celle du calcul, est fauve rougeâtre et formé d'un détritus végétal finement broyé. Il ne ressemble nullement à celui des ruminants ni des pachydermes ; il a plus de rapport avec celui des rongeurs dont le porc-épic fait partie. 106 LES MAMMIFÈRES. brillante, d'un brnn foncé, fauve et un peu verdâtre à l'extérieur, mais fauve rougeâtre à l'intérieur. J'ai dans mon droguier trois bézoards fauves ou ellagiques : l'un d'eux a la forme d'un cône arrondi aux deux bouts; il est long de 57 millimètres, épais de 15 millimètres à la base, et pèse 15 grammes. Il a une surface très-unie, brillante et d'un fauve verdâtre et brunâtre foncé. Le second, qui m'a été donné par M. Pelletier, a été décrit séparément, sous le nom de bézoord noi- râtre rayonné (\) ; mais il est de même nature que les précédents. 11 est cylindrique, arrondi aux deux bouts, et du poids de 4 gram- mes. Le dernier m'a été donné par M. 0. Henry; il est ellipti- que, un peu aplati d'un côté, très-brillant à sa surface et d'un fauve un peu verdâtre. On trouve au centre une cavité en forme de croissant, propre et nette comme l'intérieur d'un noyau de fruit. C'est probablement cet état de vacuité apparente, dont BoècedeBoota même fait une marque de qualité supérieure, qui a fait dire à Fourcroy et Yauquelin que ces sortes de calculs avaient presque toujours pour noyau une coque de fruit. Mais en réalité cette cavité est remplie par une matière peu cohérente, qui disparaît par le mouvement de va-et-vient de la scie, ou est emportée par Je lavage. Il résulte de ce qui précède que le bézoard fauve peut affecter toutes sortes de formes, mais qu'il ne parait guère pouvoir dé- passer le volume d'une noix. 11 se distingue d'ailleurs du bézoard lithofellique par les caractères suivants : Il pèse de 1,595 à 1,661. Il est dur, non fusible et ne se laisse pas pénétrer par la pointe d'une aiguille rougie au feu ; il est in- sipide, mais il exhale, quand on le scie ou quand on le pulvérise, une odeur nauséeuse et débilitante qui m'a paru semblable à celle dégagée du sang de porc par l'acide sulfurique. Il est très- peu soluble dans l'alcool, même bouillant. J'ai montré du reste que l'alcool sépare le bézoard fauve en trois parties : 1° une ma- tière résineuse brune, qui se dissout presque complètement par le premier traitement alcoolique ; 2° une matière peu soluble dans l'alcool bouillant, mais facile à obtenir par plusieurs traite- ments successifs, qui la laissent cristalliser par refroidissement. Toute cette matière, étant redissoute dans l'alcool bouillant et cristallisée de nouveau, constitue Y acide bézoarclique de MM. Mer- klein et Wœhler, mais plus pur probablement que ces chimistes n'ont pu l'obtenir en faisant agir la potasse caustique sur la tota- lité du calcul ; 3° le bézoard fauve épuisé par l'alcool laisse un ré- sidu assez considérable formé de matière Jaune unie à l'acide bé- (1) Pelletier, Revue scientifique, t. XIV, p. 29. RUMINANTS. — DES BÉZOAKDS ANIMAUX. 107 zoardique qu'elle soustrait à l'action du liquide. On peut les séparer par l'ammoniaque qui forme avec la matière jaune un composé jaune-brun très-soluble dans l'alcali, et avec l'acide bézoardiques un sel insoluble dans l'ammoniaque, dans l'eau et dans l'alcool. L'acide bézoardique cristallisé se présente sous forme de pyra- mides qiiadrangulaires très-aiguës, ou de prismes h quatre pans, plus étroits à une extrémité qu'à l'autre et terminés par un ou deux biseaux très-allongés. Il est infusible au feu et se décompose dans un tube fermé, en donnant naissance à des cristaux jaunes d'une substance volatile anciennement obtenue par Fourcroy et Yauquelin et présentée par eux comme le caractère distinctif du bézoard fauve. Enfin MM. Merklein et Wœhler, en comparant toutes les propriétés de l'acide bézoardique avec celles de l'acide ellagique de la noix de galle, regardent ces deux acides comme identiques. Ce résultat me paraît d'autant plus probable que, de même que l'acide bézoardique, dans le bézoard fauve, est accom- pagné d'un acide jaune très-altérable à l'air dans ses dissolutions alcalines, de même l'acide ellagique est accompagné, dans la noix de galle, d'un acide jaune que j'ai fait connaître sous le nom d'a- cide lutéogallique, et qui jouit de la même altérabilité (1). Cette coïncidence ne faitd'ailleurs quejconfirmerlapropositiondeKsemp- fer, que j'ai étendue à toutes les productions analogues, à savoir que les bézoards, le castoréum, le musc, la civette, etc., tirent principalement leurs principes huileux, résineux, salins et odo- rants, des végétaux qui servent à la nourriture des animaux qui les fournissent (2). Bézoard factice, ou pierre de Goa. Celte pierre, destinée à être substiluée aux vrais bézoards, est ainsi nommée du nom de la ville où elle est fabriquée. On la compose avec des espèces cordiales au nombre desquelles est la vraie pierre bézoard (Ksempfer). Elle est de forme ovale ou ronde, grise intérieurement, noirâtre à l'exté- rieur, luisante, souvent recouverte d'une feuille d'or. Aujour- d'hui, ajoute Ksempfer, le révérend père Nicolas Monilius en fa- brique qui se distinguent par les N M gravées à la surface, le côté opposé portant le signe d'une chèvre ou d'un autre animal. L'École de pharmacie possède une pierre de Goa qui porte ces deux indications. J'ajoute que ces pierres sont formées, pour la plus grande paitie, d'une argile plaslique qui leur donne la dou- (1) Merklein et Wœhler, Revue scientifique, t. XIII, p. 61. (5) Consultez, sur les espèces et la nature des bézoards, les Annales du Muséum d'histoire naturelle, t. IV, p. 329; la Revue scientifique et industrielle, t. XIV, p. 5; le Journ. de pharm., t. XXVII, p. 678, et le Journ. de pharm. et chim., t. IX, p. 59, et t. X, p. 87. 108 LES MAMMIFÈRES. ceur de toucher qu'on y recherche ; qu'elles ont généralement une cassure terreuse, sans apparence de couches concentriques. Quelquefois cependant les fabricants sont parvenus à leur donner cette structure; mais la pierre artificielle se reconnaît toujours à la loupe, qui fait apercevoir un mélange de différentes substances pulvérisées et de petites vacuoles d'air interposé. Bézoards orientaux, de phosphate calcaire. A 11 nombre des bézoards qui existent dans la collection de l'École de pharmacie, il s'en trouve une espèce bien caractérisée, malgré ses différences de forme et de volume. Ces bézoards varient, en effet, depuis le volume d'un pois jusqu'à celui d'une petite noix ; ils offrent le plus souvent pour noyau quelques débris grossiers d'aliment vé- gétal, comme de la paille ou des fragments de tige; quelquefois aussi de petites pierres ou de petits excréments semblables à ceux de chèvre; quelquefois enfin le noyau ne paraît pas différer du reste du calcul. Quant à la forme, elle est très-variable. Beau- coup sont arrondis et formés de couches concentriques autour d'un noyau central ; un certain nombre ont la forme conique d'une noix d'arec; d'autres sont didymes ou sont formés de deux calculs accolés, autour desquels se sont ensuite déposées des cou- ches communes enveloppantes. Un de ces calculs a la forme d'un agaric comestible pourvu de son pédicule, d'autres sont lenticu- laires. Enfin un dernier a la forme d'un tétraèdre sphérique dans lequel on entend sonner un noyau mobile. Ces bézoards sont gé- néralement d'un blanc jaunâtre à l'extérieur; mais ils sont sou- vent recouverts, par places, d'un enduit noirâtre. La substance même du calcul est blanche, assez peu dense, tantôt nette, tantôt brillante et nacrée. Dans ce dernier cas, la matière offre une structure cristalline et divergente, partant de différents centres, ce qui la fait ressemblera de la mésotype. Dans la collection de l'École, ces bézoards portaient le nom de bézoards occidentaux de l'Antilope Rupicapra ou du chamois ; mais je les avais dans ma collection particulière sous le nom de béozards orientaux, et je crois cette désignation plus exacte, parce que ces bézoards me paraissent être ceux que Ksempfer attribue à l'antilope ahu, bézoards qu'il dit être jaunes, roux ou de plu- sieurs couleurs, inégaux, difformes ou formés de un ou deux tu- bercules arrondis. Ces calculs, traités par l'acide azotique concentré, se colorent en rouge, et l'acide prend lui-même la même couleur. Par la soude caustique, les calculs pulvérisés ne dégagent pas d'ammo- niaque, et ne forment ni coloration ni dissolution apparentes. Après avoir été calcinés, ils se dissolvent sans effervescence dans l'acide azotique étendu; la liqueur précipite par l'oxalate de po- RUMINANTS. — DES BÉZOARDS ANIMAUX. 109 tasse, et on obtient ensuite, par l'addition de l'ammoniaque, une cristallisation peu abondante de phosphate ammoniaco-magné- sien. Enfin ces calculs, pulvérisés et soumis à l'ébullition dans l'eau, forment un soluté de surphosphate de chaux mélangé de surphosphate de magnésie. Ils sont donc formés des phosphates neutres de ces deux bases, décomposables par l'eau bouillante, ainsi que je l'ai reconnu, en surphosphates solubles et en sous- phosphates insolubles. J'ai fait connaître (1) la composition de plusieurs autres con- crétions animales, dont j'indiquerai seulement les résultats. Le n° IV, que j'avais dans ma collection, sous le nom de bézoard oc- cidental, consiste en un fragment de calcul qui devait être ovoïde et d'un volume considérable. Il était composé de phosphate de chaux mélangé de phosphate ammoniaco-magnésien. C'est en analysant ce calcul, que j'ai reconnu la propriété que possèdent les deux phosphates neutres de chaux et de magnésie et le phos- phate ammoniaco-magnésien, de se transformer à l'aide de l'é- bullition dans l'eau en surphosphates de chaux et de magnésie solubles et en sousphosphates insolubles; propriété qui avait échappé à Vauquelin et à Berzélius, et qui avait conduit le pre- mier à admettre l'existence peu probable de calculs de phosphate acide de chaux. J'ai fait connaître également la composition d'un magnifique calcul intestinal donné par M. Dubail à l'École de pharmacie, qui m'a présenté le résultat le plus inattendu : il était composé d'oxa- laté de chaux presque pur. Ce bézoard est d'un blanc grisâtre et d'une forme ovoïde un peu aplatie; son plus grand diamètre est de 15 centimètres, et il pesait 1088 grammes. Il était formé d'un très-grand nombre de couches superposées, et offrait au centre un espace de 4 centimètres sur 2,5, occupé par une masse de fibres végétales. Ce calcul entier offrait une faible odeur d'ambre gris, commune à beaucoup de calculs intestinaux de ruminants; mais par la pulvérisation l'odeur devenait semblable à celle du crottin de cheval. On suppose que ce calcul a pu provenir d'un chameau. Voici quelle en était la composition : Oxalate de chaux. 96,56 Huile résineuse. ... I Chlorure alcalin . . . J 0,47 Sel calcaire soluble. I* Phosphate de chaux 0,20 Sulfate de chaux (quantité indéterminée) Mucus animal , 1,37 Eau 1,46 100,00 (1) Guibourt, Mémoire sur les bézoards {Revue scientifique, t. XIV, 1843). 110 LES MAMMIFÈRES. Un autre calcul de même nature, de la grosseur d'un œuf de cygne et du poids de 1°25 grammes, se trouvait daus ma collec- tion. Il est d'un gris jaunâtre assez foncé, d'une odeur d'ambre gris et offre un noyau composé de libres végétales entremêlées, La sciure du calcul mélangée de celle de la substance ligneuse interne, a donné 90,33 pour 100 d'oxalate de chaux. Le calcul seul en contient par conséquent davantage. Un dernier calcul (celui n° III), que j'ai présenté comme étant un calcul intestinal de cheval, avait probablement une origine différente, les calculs intestinaux de chevaux étant presque ex- clusivement formés de phosphate ammoniaco-magnésien (Las- saigne). Ce calcul est composé de : Carbonate de chaux. 43,55 Oxalate de chaux 34,30 Sulfate de chaux 2,85 Carbonate de magnésie 2,34 Extrait alcoolique formé de graisse, résine et chlorure de sodium 1 ,34 Matière extractive obtenue par l'eau ... 1,17 — ligneuse, matière colorante et mucus animal. 13,02 Eau 1 ,43 100,00 ORDRE DES CÉTACÉS. a Les cétacés (1) sont des mammifères sans pieds de derrière; leur tronc se continue avec une queue épaisse que termine une nageoire cartilagineuse horizontale, et leur tête se joint au tronc par un cou si court et si gros qu'on n'y aperçoit aucun rétrécissement. Enfin leurs membres antérieurs ont les premiers os raccourcis, et les suivants aplatis et enveloppés dans une peau tendineuse qui les réduit à l'état de nageoires. C'est presque en tout la forme des poissons, excepté que ceux-ci ont la nageoire de la queue verticale. Les vrais cétacés se tiennent constamment dans les eaux, mais; comme ils respi- rent par des poumons, ils sont obligés de revenir souvent à la surface poury prendre de l'air. Leur sang chaud, leurs oreilles ouvertes à l'ex- térieur, quoique par des trous fort petits et sans conque externe; leur estomac divisé en quatre poches comme celui des ruminants, ou en un plus grand nombre de cavités; leur génération vivipare, les ma- melles au moyen desquelles les femelles allaitent leurs petits, et tous les détails de leur anatomie, les distinguent d'ailleurs suffisamment des poissons. » Cet ordre se compose de deux familles qui se distinguent par leur régime, leurs dents et plusieurs autres particularités d'organisation : (1) Voir sur les Cétacés et sur leur distribution géographique, Raoul Gué- rin, Études zoologiques et paléontologiques sur la famille des Cétacés [Thèses de l'Ecole de pharmacie de Paris, 1874). CÉTACÉS. — DAUPHINS. iil ce sont les cétacés herbivores, dont les narines s'ouvrent au dehors à l'extrémité du museau, et les cétacés souffleurs, dont les narines sont percées au sommet de la tète. Les cétacés nERBivORES comprennent deux genres d'animaux, les mariâtes et les dugongs, qui ont été longtemps confondus avec les phoques, dont ils ont la forme, moins les pieds de derrière, et dont ils partagent la vie amphibie. Ils ont des dents machelières à couronne plate, les membres antérieurs flexibles et propres à ramper sur terre, ce qui leur permet de venir paître sur le ri- vage. Ils ont des moustaches sur le mufle et des poils épars sur le reste du corps. Enfin ils portent deux mamelles sur la poitrine, ce qui de loin, lorsqu'ils font sortir verticalement leur partie an- térieure hors de l'eau, a pu les faire prendre pour des femmes ou des hommes marins, et a pu donner lieu à l'ancienne fable des sirènes et des tritons. Les vrais cétacés ou cétacés souffleurs ont tout à fait la forme des poissons et sont constitués pour vivre uniquement dans l'eau; mais, pour faliciter l'arrivée de l'air aux poumons, sans qu'ils aient besoin de sortir la tête ou la bouche hors de l'eau, leurs narines s'ouvrent au sommet de la tête. Mais elles leur ser- vent encore à un autre usage; ces animaux engloutissant avec leur proie de grands volumes d'eau, il leur fallait une voie pour s'en débarrasser ; cette eau passe donc à travers les narines, au moyen d'une disposition particulière du voile du palais, et s'amasse dans un sac placé près de l'orifice extérieur de la cavité du nez, d'où elle est chassé avec violence par la compression de muscles puissants. C'est ainsi qu'ils produisent ces jets d'eau qui les font remarquer de loin des navigateurs. Ils n'ont aucun vestige de poils, et tout leur corps est couvert d'une peau lisse sous la- quelle est un lard épais et abondant en huile, principal objet pour lequel on leur fait une chasse meurtrière. Leurs mamelles sont près de l'anus et ils ne peuvent rien saisir avec leurs na- geoires antérieures. Leur estomac a cinq et quelquefois jusqu'à sept poches distinctes; ceux qui ont des dents les ont toutes co- niques et semblables entre elles; ils ne mâchent pas leur nour- riture, mais l'avalent rapidement. Plusieurs ont sur le dos une nageoire verticale, de substance tendineuse, et non soutenue par des os. Leurs yeux petits et aplatis en avant ont une sclérotique épaisse et solide; leur langue n'a que des téguments lisses et mous. Les principaux genres compris dans cette famille sont les dauphins, les marsouins, les narvals, les cachalots et les ba- leines. Les dauphins (Delphinus) ont des dents aux deux mâchoires, 142 LES MAMMIFÈRES. toutes simples et presque toujours coniques; ils ont une nageoire dorsale, le front bombé, et leur museau forme en avant une espèce de bec plus mince que le reste. Ils sont très-carnassiers et manquent de cœcum. Les marsouins ( Phocsena Rondeltiï, Will.) ne diffèrent des dauphins que parce que leur museau est court et uniformément bombé. Le marsouin ordinaire (Delphinus Phocœno, L.) est le plus petit des cétacés et n'a pas plus de lm,3 à lm,6 de longueur ; mais une autre espèce, nommée épaulard, acquiert souvent 7 à 8 mètres et est l'ennemi le plus cruel de la baleine. Il se réunit en troupe pour la harceler jusqu'à ce qu'elle ouvre la gueule, et alors il lui dévore la langue. Les narvals (Monodon) n'ont pas de dents proprement dites, mais seulement une longue défense droite et pointue implantée dans l'os intermaxillaire et dirigée dans le sens de l'axe du corps. L'animal a bien le germe de deux défenses, mais d'ordinaire celle du côté gauche est la seule qui se développe et sorte de son al- véole. On ne connaît bien qu'une seule espèce de narval dont la défense est longue de 2 mètres 1/2 à 3 mètres et plus. Elle est formée d'un bel ivoire blanc, mais ne peut être utilisée pour les ouvrages du tour, étant creuse à l'intérieur et composée de gros- ses fibres distinctes, tordues en spirale à la manière d'une corde. Le corps du narval est assez gros, ovoïde-allongé, marbré de brun et de blanc, et n'a guère que le double ou le triple de la longueur de la défense. Les cachalots (Physeter) sont d'énormes cétacés dont la tête très-volumineuse égale presque le tiers de leur longueur totale; mais ni le crâne ni le cerveau ne participent à cette dispropor- tion, due tout entière à un énorme développement des os de la face. Leur mâchoire supérieure est large, élevée, privée de dents, leur mâchoire inférieure est beaucoup plus petite, étroite, allon- gée et est armée de chaque côté de grosses dents coniques qui se logent, lorsque la bouche se ferme, dans des cavités corres- pondantes de la mâchoire supérieure. L'évent est unique et non double comme celui de la plupart des autres côtacés souffleurs, et placé vers l'extrémité supérieure du museau, dont la face an- térieure est large et comme tronquée. La partie supérieure de leur énorme tête ne consiste presque qu'en grandes cavités sépa- rées par des cartilages, et remplies d'une huile qui se fige en re- froidissant et dont la partie solide a été nommée blanc de baleine ou spermaceti, mais porte aujourd'hui le nom plus convenable de cétine. Cette substance fait le principal profit de la pêche des ca- chalots, leur corps n'étant pas garni de beaucoup de lard. Les cavités qui la renferment sont très-difiérentes du véritable crâne, CÉTACÉS. — CACHALOTS. U3 qui est assez petit, placé sous la partie postérieure, et qui con- tient le cerveau comme à l'ordinaire. La plupart des naturalistes ont admis plusieurs espèces de ca- chalots, et quelques-uns d'entre eux les ont même partagés en trois genres, sous les noms de cachalots proprement dits, de phy- sales et de physétcres. Il est possible, en effet, que plusieurs es- pèces existent, il est même probable qu'il n'y en a pas qu'une seule (Physeter macrocephalus)] mais jusqu'à présent elles ne sont rien moins que prouvées, ainsi que le montre le passage suivant que j'emprunte à G. Guvier (1), « Ne sera-ce pas maintenant une grande témérité, à moi, après avoir exposé les idées de tant de savants hommes, de prétendre qu'il n'y a encore aujourd'hui qu'une seule espèce de cachalot qui puisse être considérée comme vraiment connue, je veux dire le cachalot vul- gaire, l'animal du sperma-ceti ? « Et cependant, lorsqu'on a fait justice des mauvaises combinaisons de synonymes et des doubles emplois, lorsqu'on a éliminé le beliga et le grampus ou le globiceps, confondus mal à propos dans ce genre, que reste-t-il, sinon des cétacés de très-grande taille, à tête énorme, en grande partie remplie de sperma-ceti, à dents coniques plus ou moins arquées, plus ou moins émoussées, au nombre de quarante à cinquante environ, mais le plus souvent très-mal comptées, dont le dos est muni d'une proéminence peu saillante, que les uns ont appelée nageoire, les autres, arête longitudinale, et les autres, bosse ou tubercule, et que quelques autres, comme Clusius (2), n'ont pas vue du tout, parce qu'ils n'ont observé qu'un animal échoué sur le dos, et que l'on ne retourne pas facilement un cadavre de 60 ou 70 pieds de long sur 20 pieds d'épaisseur ? A peine est-il sur le rivage, que la populace ac- court et le dépèce; heureux si le naturaliste en trouve encore quel- ques os intacts... « Quant à son extérieur, il paraît, d'après ce qu'il y a de plus authen- tique dans les rapports que l'on en a, que c'est un des plus grands cé- tacés, qu'il atteint 70 à 80 pieds de longueur, que sa tête est très- grande, très-grosse, et que l'on n'a pas beaucoup exagéré sa longueur en disant qu'elle fait le tiers du total ; que son museau est très-obtus et comme tronqué; que son étroite mâchoire inférieure est reçue entre les lèvres supérieures comme dans un sillon : que ses dents entrent, quand sa gueule est fermée, dans des trous des bords du palais (quel- ques-uns pensent même qu'il y a dans ou entre ces trous d'autres pe- tites dents qui ne restent pas dans le squelette); que son évent est sur l'extrémité de son museau ; que ses pectorales sont petites et obtuses; qu'il a une dorsale très-peu saillante vers l'arrière du dos, quelquefois réduite aune protubérance, ou à deux ou trois; que sa caudale, fort (1) Georges Cuvier, Ossements fossiles, t. VIII, 2e partie, p. 20S-213. (2) Clusius a, le premier, donné une figure assez exacte et une bonne descrip- tion du cachalot, dans le VIe livre de ses Exoticarum, p. 131. Guibourt, Drogues, 7e édit« T. IV. — — 8 114 LES MAMMIFÈRES. large, est échancrée au milieu et pointue de chaque côté; que ses yeux sont non-seulement fort petits, mais inégaux, et même qu'il ne voit pas de l'œil gauche: que sa couleur est en dessus d'un gris plus ou moins noirâtre et quelquefois verdâtre, et en dessous blanchâtre ainsi qu'autour des yeux; que l'immense concavité du dessus de son crâne, recouverte par une voûte simplement cartilagineuse ou tendi- neuse, est divisée intérieurement en concamérations également ten- dineuses communiquant les unes avec les autres, et en cellules rem- plies d'une huile qui est fluide tant que l'animal est chaud, et qui, en se refroidissant, prend la forme concrète sous laquelle on l'emploie. C'est cette huile à laquelle on donne le nom assez ridicule de sperma- ceti, et que plus ridiculement encore on a regardée perîdant longtemps comme la cervelle de l'animal; mais la véritable cervelle n'occupe dans l'intérieur du crâne qu'un fort petit espace. Cette substance du sperma -ceti est répandue aussi le long du dos et dans plusieurs parties du corps d'une manière qui n'est pas encore clairement expliquée. C'est dans les intestins de la même espèce que l'on trouve l'ambre gris ; mais on n'apoint encore bien fait connaître dans quelle partie du corps il se forme, ni quelles sont les causes accidentelles de sa for- mation. u Ce cachalot vit en grandes troupes, et, à moins qu'il n'y ait entre ceux des divers parages des différences qui n'ont point été indiquées, on doit croire qu'il se trouve dans toutes les mers. Aujourd'hui c'est dans les mers méridionales et des deux côtés de l'Amérique que Ton en prend le plus. « Existe-t-il, en outre, des cachalots à dorsale? en existe-t-il dont l'éventsoit percé près du front sur le milieu de la tête ? en existe-t-il où les branches de la mâchoire inférieure ne soient pas réunies sur la plus grande partie de leur longueur en une symphyse cylindrique ? Voilà ce qui reste à chercher, ce qui reste à prouver autrement que par des figures tracées par des matelots. Ce n'est qu'après que des hommes éclairés auront observé ces êtres avec soin, et en auront déposé les parties osseuses dans des collections où elles puissent être vérifiées par des naturalistes, qu'il sera possible à la critique de les ad- mettre dans le catalogue des animaux. » Les baleine» (Balœna) sont plus exactement connues. Elles égalent les cachalots pour la taille et pour la grandeur propor- tionnelle de la tête, mais elles n'ont aucunes dents. Leur mâ- choire supérieure, en forme de carène, ou de toit renversé, a ses deux côtés garnis de lames transverses minces et serrées, appelées fanons, formées d'une espèce de corne fibreuse, effilées à leurs bords, et servant à retenir les petits animaux dont ces énormes cétacés se nourrissent. Leur mâchoire inférieure, soutenue par deux branches osseuses arquées en dehors et vers le haut, sans aucune armure, loge une langue charnue fort épaisse, et enve- loppe, quand la bouche se ferme, toute la partie interne de la CÉTACÉS. — RORQUALS. 115 mâchoire supérieure et les lames cornées dont elle est revêtue. Ces organes ne permettent pas aux baleines de se nourrir d'animaux aussi grands que leur taille pourrait le faire croire. Elles vivent de harengs, de maquereaux, de sardines, et princi- palement de crustacés, de mollusques et de zoophytes d'une extrême petitesse, mais dont les légions innombrables, une fois entrées avec l'eau, dans leur énorme gueule, s'y trouvent retenues par les barbes de leurs fanons. Elles ont un cœcum très-court. Les baleines ont été divisées en trois sous-genres: le premier comprend la baleine franche (Balœna Mysttcelus, L.), qui manque de nageoire sur le dos et n'a pas la gorge plissée. Elle peut avoir 22 mètres de longueur et surpasse toutes les autres baleines par la grosseur de son corps, dont le poids équivaut presque à celui de 300 bœufs gras. Son lard forme sous la peau une couche épaisse de plusieurs pieds, dont on retire environ 120 tonneaux d'huile, et qui est la cause de la chasse active qu'on lui fait tous les ans. Autrefois la baleine franche se montrait dans nos mers et était assez commune dans le golfe de Gascogne; mais elle s'est retirée peu à peu jusqu'au fond du Nord, où le nombre en dimi- nue chaque jour. Outre son huile, elle fournit encore au com- merce ses fanons noirâtres et flexibles, longs de 2m,60 à 3m,2o, qui sont connus sous le nom vulgaire de baleines ; chaque indi- vidu en a huit ou neuf cents de chaque côté du palais. On dit que ce monstrueux cétacé ne se nourrit que de très-petits mol- lusques qui fourmillent dans les mers qu'il habite. Ses excréments sont d'un jaune safrané ou rougeâtre qui teint assez bien la toile. Les balénoptères se rapprochent de la baleine franche par leur gorge dépourvue de plis, mais en diffèrent par une nageoire dorsale. On n'en connaît qu'une espèce nommée gibbar par les Basques (Balœna Physalus, L.), et encore n'est-il pas cerlain que ce gibbar ne soit pas une jubarte mal observée. Le gibbar est aussi long, mais bien plus grêle que la baleine franche; il est très-commun dans les mêmes parages, mais les pêcheurs l'évi- tent parce qu'il donne peu de lard et qu'il est difficile à prendre et dangereux pour les embarcations, à cause de la violence de ses mouvements quand il est attaqué. Les rorquals ont une nageoire dorsale et la peau du dessous de la gorge et de la poitrine plissée longitudinalement, et suscepti- ble, en conséquence, d'une grande dilatation. On en connaît plusieurs espèces dont une, nommée jubarte des Basques (1), (Rorqualus rostratus) surpasse par sa longueur la baleine franche, (1) Par corruption sans doute du mot gibbar. H6 LES MAMMIFÈRES. mais présente, pour la pêche, les mêmes inconvénients que le gibbar. Le rorqual de la Méditerranée n'en diffère que par quel- ques caractères peu importants. Des huiles de Cétacés. Ces huiles sont produites principalement par la baleine, le cachalot, les dauphins et les marsouins. Mais elles sont souvent mélangées d'huiles de phoques, de morses et même d'huiles de poissons, ce qui rend l'exposition de leurs caractères distinctifs difficile à faire. L'huile du marsouin à tête ronde {Globicephalus mêlas, Lesson ; Delphinus globiceps, Guv.) a été examinée par M. Ghevreul, dans le cours de ses savantes recherches sur les corps gras. Cette huile est d'un jaune citrin, d'une odeur forte et d'une pesanteur spéci- fique de 0,9178 à la température de 20 degrés. Elle est très-soluble dans l'alcool, puisque 100 parties d'alcool à 0,812 de densité en dissolvent 100 à la température de 70 degrés, et que 100 parties d'alcool anhydre en prennent 123 parties à la température de 20 degrés. Cette huile, exposée pendant longtemps à des températures décroissantes de 10 à 3 degrés, laisse déposer des cristaux de cétine. L'huile privée de cétine est plus foncée en couleur, d'une odeur plus forte, et elle est encore plus soluble dans l'alcool ; elle se convertit par la saponification en glycérine et en acides oléique, margarique et phocénique. Ce dernier, dont la composition est C19H703HO, est un acide volatil analogue à l'acide butyrique. Il se produit en outre deux huiles non acides et plus fusibles que l'éthal, ce qui semble indiquer dans l'huile de marsouin la pré- sence de corps gras différents de Yoléine, de la margarine, de la phocénine et de la cétine, qui la composent principalement. Huile de baleine. Aussitôt qu'une baleine est morte d'épuise- ment, par suite de la perte de sang causée par la profonde bles- sure que lui a faite le harpon dont elle a été frappée, les pêcheurs la fixent comme une ceinture autour de leur navire ; puis, armés d'énormes couteaux et d'un instrument qui ressemble à une grande bêche, ils descendent sur son corps, enlèvent par tranches le lard qui le recouvre, et le déposent dans des barils pour être fondu à leur plus prochaine relâche. L'huile qui en résulte est plus ou moins brune, d'une odeur de poisson rance, épaisse et congelable à la température de zéro. Elle contient une plus grande quantité de cétine que l'huile de marsouin, beaucoup moins de phocénine, de l'oléine, de la margarine et d'autres corps bien moins déterminés. CÉTACÉS. — DES HUILES DE CÉTACÉS. 117 Huile «le cachalot et blanc de baleine. Ainsi que nous l'avons vu, l'huile de cachalot, peu abondante dans le tissu, graisseux sous-cutané, est principalement contenue dans de vastes cham- bres qui occupent la partie supérieure et antérieure de leur énorme tête. Gete huile, qui est à l'état liquide, dans l'animal vivant, se fige en refroidissant et se présente sous la forme de lames cristallines, tenues en suspension dans une huile d'un jaune ambré. On lui donne en cet état le nom de blanc de baleine brut. En séparant par la filtration les deux parties dont elle se compose, on obtient une partie liquide qui est considérée comme huile de baleine, et une partie grenue, d'une couleur brune, d'une odeur forte et de la consistance d'un miel épais, qui est connue sous le nom de blanc de baleine filtré, et qui contient encore 60 pour 100 d'huile liquide. Cette matière, soumise à une forte pression, forme le blanc de baleine pressé, qui est de couleur beaucoup moins foncée, sec, sonore et de structure cristalline. Pour obte- nir le blanc de baleine purifié, on traite celui qui a été exprimé par une faible solution de potasse, on le lave et on le fond dans l'eau bouillante. On le coule enfin sous la forme de pains carrés, du poids de 15 à 16 kilogrammes, qui sont d'un blanc éclatant, translucides, presque inodores, formés de cristaux brillants, nacrés, onctueux au toucher, un peu flexibles entre les doigts, se divisant, par une pression plus forte, en lames minces, trans- parentes et nacrées. A cet état, le blanc de baleine fond à 44 de- grés et n'est pas encore un produit simple. L'alcool froid, à 0,821 de densité, en extrait une huile incolore, qui se saponifie en donnant les mêmes produits comme deux états différents du même corps. La matière cristalline, ou la cétine pure, fond alors à 49 degrés ; à la température de 360 degrés, elle entre en ébul- lition et peut être distillée sans altération ; à une température plus élevée, elle se décompose en partie en produisant de l'acide mar- garique et de l'acide oléique. Elle brûle avec une belle flamme blanche, comme la cire; 100 parties d'alcool anl^dre bouillant en dissolvent 15,8; mais l'alcool à 0,834 n'en dissout que 3, dont la plus grande partie se précipite par le refroidissement. Elle se 'dissout dans les huiles fixes et volatiles. La cétine se saponifie beaucoup plus difficilement que les autres corps gras, et laisse presque la moitié de son poids d'un corps neutre auquel M. Chevreul a donné le nom d'éthal(\), et qui paraît (1) M. Chevreul, qui a parfaitement déterminé la composition de l'éthal hydraté (C32H3iG2), lui a donné ce nom, à cause des rapports de composition et de propriétés qui unissent ce corps à l'éther et à l'alcool. L'éthal, traité par l'acide phosphorique anhydre, se réduit en effet à l'état d'un carbure d'hydro- gène liquide, nommé cétène, isomère du gaz oléifiant (C4H4),mais dont la compo- H8 LES MAMMIFÈRES. jouer, par rapport à la cétine, le rôle de la glycérine pour les corps gras ordinaires. Seulement M. Ghevreul avait pensé que l'autre produit de la saponification de la cétine était un mélange d'acides oléique et margarique, tandis que M. Laurence Smith a montré que ce produit est un acide particulier que M. Dumas avait déjà obtenu en faisant réagir la potasse caustique solide sur l'éthal, et qu'il avait nommé acide éthalique. Cet acide est égale- ment le même que Vacide palmitique résultant de la saponification de l'huile de palme ; le nom tf acide cétique est celui qui lui con- viendrait le mieux. D'après M. Lrurence Smith, la composition de la cétine = C64H6404, et, de même que pour les corps gras ordinaires, cette composition correspond à celle de l'acide cétique et de l'éthal anhydres, de sorte qu'il faut y ajouter 2 équivalents d'eau, pour en retirer ces deux corps cristallisés et hydratés. j C6*H6404 = C32H3,03 + C32H330 \ cétine = acide cétique anh. -f- éthal anhydre. C64H640* + H202 = C32H3204 _|_ C32H3402 \ cétine -f 2 eau = ac. cétique hydr. -+- éthal hydraté. On doit choisir le blanc de baleine le plus récent possible, car il se rancit très-facilement, ce qu'il doit sans doute à la graisse liquide qu'il retient toujours. On l'emploie en pommade cosmé- tique, uni à l'huile d'amandes douces, mais son plus grand usage est pour la fabrication des bougies. Fourcroy avait cru que le blanc de baleine, le gras des cada- vres et la matière grasse des calculs biliaires, étaient un seul et même corps gras, etavait proposé de leur donner également lenom d'apocire. M. Ghevreul a prouvé que ces trois substances étaient essentiellement différentes, et a proposé, pour le blanc de baleine pur, le nom plus convenable de cétine, tiré de x^toç ou de cetus. De l'Ambre gris. L'ambre gris est une matière solide, plus légère que l'eau, se ramollissant et se fondant comme de la cire à l'aide de la cha- leur ; d'une couleur grise jaunâtre ou noirâtre ; qui disparaît souvent sous une efflorescence blanche formée à sa surface; il a sition, pour 4 volumes de vapeur, = C32H32. Alors l'éthal hydraté (C32H32,H202) est un bihydrate de cétène, de même que l'alcool (C*JHMjPO*J est un bihydrate de carbure hydrique. Pareillement l'éthal anhydre (C32H330 ou C^H^HO :, tel qu'on le suppose exister dans la cétine, est le représentant de l'éther hydra- tique (OH50 ou OH*,HO). L'éthal est solide, cristallisable, insipide, inodore, fusible à 48 degrés, so- luble dans l'alcool et l'éther volatil et pouvant être distillé sans altération. CETACES. — DE L'AMBRE GRIS. 1 19 une odeur assez douce, suave, susceptible d'une grande expan- sion ; il est presque insipide. L'ambre gris est en masses irrégulières, tantôt formé de petits grains blancs jaunâtres arrondis, dispersés dans une pâte grise uniforme; le plus souvent composé de couches concentriques superposées, comme un calcul ou un bézoard animal. Ses morceaux pèsent ordinairement moins de 500 grammes ; mais on en cite des masses de 5 et de 10 kilogrammes, et quelques-unes même de 50 à 100 kilogrammes. On le trouve flottant sur la mer, aux environs du Japon, des îles Moluques, de l'Inde, de Madagascar, du Brésil, des Antilles et des îles Lucayes, ou bien on le retire des intestinsde plusieurs grands cétacés. On a formé bien des hypothèses sur l'origine de l'ambre gris; on l'a successivement regardé comme un bitume, comme des excréments d'oiseaux, des rayons de cire, des résines végétales provenant des terres voisines, et ensuite bituminisées par l'action simultanée de l'eau salée, de l'air et du soleil. Plus récemment, Virey a émis l'opinion que l'ambre gris était une espèce d'adipo- cire ou de gras des cadavres, résultant de la décomposition spon- tanée des poulpes odorantes qui abondent dans la Méditerranée et entre les tropiques ; il est inutile que je reproduise ici les rai- sons que j'ai opposées à cette hypothèse, que rien ne justifie. On fait généralement honneur à Schwédiawer ou Swédiaur, de l'opinion admise aujourd'hui que l'ambre gris est produit par un cétacé. Pour être juste, il faut que je rapporte ce qu'a écrit L'Écluse ou Glusius sur l'origine de cette substance, bien avant Schwédiawer, et avant bien des opinions erronées émises sur le même sujet, Voici ce que dit L'Écluse (1) : « Quant à ce que peut être l'ambre gris, je dirai ce que m'a rap- porté, en 1593, un homme d'une bonne foi éprouvée, Servat-Marel, bourguignon, qui avait parcouru un grand nombre de pays pour faire le commerce de l'ambre, du musc et des pierres précieuses. Lui ayant dit que je ne connaissais de l'ambre que ce qu'en avaient décrit Gar- das ab Horto et Nicolas Monard, il me répondit : Je les ai lus l'un et l'autre, mais que rapportent-ils autre chose que des témoignages dou- teux d'auteurs qui s'égarent? Croyez-moi, l'ambre n'est autre chose qu'un résidu d'aliment amassé pendant longtemps dans l'estomac (ou l'intestin) delà vraie baleine. Je dis vraie, parce que la plupart don- nent à d'autres cétacés, tels que l'orque, physeter et autres pourvus de dents, le nom de baleine, tandis que la baleine légitime n'a pas de dents, dévore les poissons entiers, et aime surtout à se nourrir de mol- lusques, tels que poulpes, seiches et autres. Cette nourriture étant mal digérée, il en résulte beaucoup de matière épaisse, qui se coagule (1) L'Écluse, Exotiques, p. 148, 149. 120 LES MAMMIFÈRES. et se trouve rejetée chaque année, ou à des intervalles plus courts, lorsque l'estomac en est trop surchargé. Cette matière, ainsi gardée pendant longtemps dans l'estomac, rejetée ensuite et nageant sur la mer, est l'ambre gris, dans lequel on trouve quelquefois les becs des poulpes dévorés .(Swiédiaur et Rome de l'Isle se sont disputé, deux cents ans après, la découverte de ce fait). Lorsque la baleine est prise, étant récemment débarrassée de cette matière, on n'y trouve pas d'ambre gris; quand on la prend quelque temps après, on y trouve un peu d'ambre, mais d'une qualité inférieure; mais la matière croît peu à peu, acquiert de la qualité en vieillissant, et si l'on prend la baleine avant qu'elle l'ait rendue, c'est alors qu'on y trouve la plus grande quantité et la meilleure qualité d'ambre. On en chercherait en vain dans les autres cétacés que j'ai nommés. Il n'y a donc rien d'étonnant si ceux qui les ont ouverts, les prenant pour des baleines, n'y ont pas trouvé d'ambre gris. » Kœmpfer(l), après avoir vengé, suivant son expression, l'ambre gris des ridicules hypothèses du Journal des Savants, nous apprend qu'on trouve très-souvent de l'ambre gris dans les intestins d'un cétacé nommé mokos, long de 3 à 4 brasses, que l'on prend aux environs du Japon. L'ambre est commun au Japon, tant celui trouvé dans les entrailles des baleines que celui qu'elles ont rejeté à la mer, avec leurs excréments, pendant leur vie ; d'où les Japonais appellent l'ambre kusura no fuu, c'est-à-dire excré- ment de baleine. Suivant Swédiaur, cependant (2), l'ambre gris est l'excrément du cachalot, physeter macrocephalus, L., endurci contre nature, et mêlé avec quelques parties de sa nourriture qui n'ont pu être digérées. Les raisons qu'il donne pour attribuer l'ambre à ce cé- tacé, et non aux autres, sont 1° que les pêcheurs américains sont tellement convaincus de ce fait, que, lorsqu'on leur parle d'un parage où l'on trouve l'ambre gris, ils en concluent de suite qu'il doit être fréquenté par le cachalot, qui est également l'ani- mal dont on retire le blanc de baleine ; 2° les gens qui sont em- ployés à la pêche de la baleine ne prennent que le cachalot ma- crocéphale, et l'examinent d'abord pour s'assurer s'il contient de l'ambre gris, à moins que l'animal n'ait vomi et rendu ses excréments après avoir été harponné ; car alors il est inutile de rechercher l'ambre dans ses intestins ; 3° les sèches font la nour- riture principale du cachalot, et les becs de sèches noirs et cornés, que l'on trouve dans l'ambre gris, sont encore une preuve qu'il provient de ce cétacé. Cette opinion de Swédiaur est tellement accréditée depuis (1) Kaempfer, Amœnitatum exoticarum, p. 635. (2) Swédiaur, Journal de pïnjsique, t. XXV, p. 278. 1784. CÉTACÉS. — DE L'AMBRE GRIS. 121 longtemps que j'ai peine à croire qu'elle ne soit pas fondée (1) ; cependant deux des trois raisons sur lesquelles il l'appuie sont tout à fait inexactes; car il est faux que les gens qui vont à la pêche de la baleine ne prennent que des cachalots, et il est faux également que ce cétacé se nourrisse principalement de mollus- ques, puisqu'il a des dents dures et aiguës, et qu'il poursuit avec acharnement les phoques, les baleinoptères, les dauphins et les requins (2). La baleine franche, au contraire, comme l'a très-bien remar- qué Servat-Marel (que Swédiaur a eu le tort de ne pas citer), n'ayant pas de dents, est obligée de se nourrir principalement de mollusques, et cette observation, qui montre que l'homme qui l'a faite n'était pas un simple marchand d'ambre gris, mérite que Ton examine de nouveau si son opinion ne serait pas fondée, et si la baleine franche, plutôt que le cachalot ou, tout au moins, tout aussi bien que lui, ne produirait pas l'ambre gris. Différents chimistes ont concouru à nous faire connaître la na- ture de l'ambre gris, entre autres Geoffroy, Bucholz, et MM. Pel- letier et Caventou. Geoffroy nous apprend (3) que l'esprit-de-vin ne dissout pas entièrement l'ambre gris : qu'il reste un peu d'une matière noire sur laquelle il n'agit pas ; que sa dissolution forme, après quelque temps, un sédiment blanc très-abondant, qui, desséché, devient folié et brillant, et qui n'est pas différent du blanc de baleine. Suivant Bucholz (4-), l'ambre gris, à part la petite quantité de matière noire insoluble dans l'alcool, est une substance sui gene- ris, qui tient le milieu entre la cire et la résine, et qu'il a nommée principe ambré. Il a reconnu son insolubilité presque complète dans les alcalis, et adonné cette propriété comme un caractère distinctif de l'ambre gris. Pelletier et M. Caventou sont partis de l'opinion de Geoffroy, que le principe cristallisable de l'ambre gris était du blanc de baleine ; ils en ont démontré la fausseté, et ont prouvé que ce principe, qu'ils ont nommé ambréine, était différent des autres connus jusque-là, et que celui dont il se rapprochait le plus était la cholestérine, ou principe cristallisable des calculs biliaires humains. Les auteurs du Mémoire, s'appuyant sur ce rapprochement, (1) Un cachalot trumpo mâle, échoué, en 1741, près de Bayonne, fournit dix tonneaux d'adipocire, et on trouva dans ses intestins une masse d'ambre gris du poids de 12 livres. Ce fait prouve au moins que le cachalot peut produire de l'ambre gris. (2) Sonnini, Histoire des cétacés, p. 30 i. (3) Geoffroy, Matière médic, t I, p. 287. (4) Bucholz, Ann. de chim., t. LXXIII, p. 15. 122 LES MAMMIFÈRES. discutent ensuite la question de l'origine de l'ambre gris. Ils ad- mettent, avec Swédiaur (1), que cette matière se forme dans les intestins du cachalot ; mais ils combattent son opinion qu'elle est un excrément endurci, et la regardent plutôt comme une sorte de bézoard ou de calcul biliaire (2). En résumant les opinions les plus probables émises sur l'ori- gine de l'ambre gris, on voit que Servat-Marel l'attribuait à la baleine franche, et Swédiaur, au cachalot; que celui-ci le consi- dère comme un excrément endurci, et MM. Pelletier et Gaven- tou, comme un calcul biliaire. Je puis éclaircir cette dernière question et montrer que l'ambre gris participe à la fois de la nature de l'un et de l'autre. En 1832, j'ai vu chez M. Ghardin-Hadancourt, parfumeur, de l'ambre gris récent, qui était formé d'excrément de cétacé re- couvert de couches concentriques adipocireuses. L'excrément avait la forme du crottin de cheval, était mou et jaune, et avait l'odeur de la matière fécaie humaine. Il était tantôt isolé, et d'autres fois réuni au nombre de 3 ou 4, au milieu des couches concentriques. Des masses plus considérables étaient formées de masses partielles ayant chacune leur noyau de 1, % 3 ou 4 excré- ments globuleux, puis réunies et enveloppées ensemble dans de nouvelles couches adipocireuses. C'est alors que l'ambre gris doit nuire aux fonctions des intestins et à la santé des individus qui le portent. Alors aussi on conçoit comment sa masse s'accroît promptement jusqu'à un poids considérable. La masse d'ambre du poids de 182 livres, qui appartenait à la compagnie hollandaise des Indes Orientales, et qui se trouve figurée par Vander (3), est formée, comme je viens de l'indiquer, de masses partielles rap- prochées et enveloppées dans un certain nombre de couches superficielles générales. Le 31 octobre 1832, j'ai soumis à la dessiccation lente, dans une boîte de carton, un fragment dJambre gris mou et récent, pesant 54gr, 69. Il s'est desséché ou plutôt durci, sans perdre de son poids, et, le 31 janvier 1836, il avait encore exactement le même poids; cependant il était tout à fait dur, d'une forte odeur d'ambre, et n'offrait plus d'indice de son odeur primitive qu'au centre du noyau excrémentitiel (4). Ce noyau est d'une (1) Swédiaur, Journ. de pharm., t. VI, p. 49. (2) Journ. de pharm., t. VI, p. 49. (3) Vander, Thésaurus cochlearum . Lugd. Bat., 1711, tab. LUI et LIV. (4) Le 4 septembre 1850, ce morceau d'ambre pesait 5igr,3'). Comme il est toujours resté, depuis l'année 183G, renfermé dans une conserve de verre, il possède une forte odeur d'ambre toujours mélangée d'une odeur d'étable, qui le rend moins agréable en nature que s'il était resté exposé à l'air; mais je suis persuadé que cet ambre aurait, pour la parfumerie, une puissance odori- férante beaucoup plus grande. OISEAUX. 123 pâte grise uniforme, parsemée de petites taches jaunes ; les couches concentriques sont noires, comme huileuses, et consti- tuent la variété d'ambre que l'on nomme ambr noire, moins estimé que le gris, quoique très-odorant (d'autres fois les couches sont grises, plus sèches et forment alors l'ambre le plus es- timé); le tout s'est recouvert d'une efflorescence très-blanche d'ambréine. L'ambre gris est employé en médecine comme excitant et aphro- disiaque; mais son plus grand usage est pour les parfums. Il est souvent falsifié dans le commerce : on reconnaîtra le bon en s'at- tachant aux caractères que j'ai indiqués au commencement, et encore plus peut-être par l'habitude d'en manier. DEUXIÈME CLASSE LES OISEAUX. Les oiseaux sont des animaux vertébrés, ovipares, à sang chaud, à circulation et respiration doubles, éminemment bipèdes et destinés à vivre dans l'air, où ils se soutiennent au moyen de leurs membres an- térieurs développés en ailes. « Leurs poumons non divisés, fixés contre les côtes, sont enveloppés d'une membrane percée de grands trous, et qui laisse passer l'air dans plusieurs cavités de la poitrine, du bas-ventre, des aisselles et même de l'intérieur des os, en sorte que ce fluide baigne, non-seulement la surface des vaisseaux pulmonaires, mais encore celle d'une infinité de vaisseaux du reste du corps. Ainsi les oiseaux respirent, à certains égards, par les rameaux de leur aorte comme par ceux de leur artère pulmonaire, et l'énergie de leur irritabilité, de même que l'augmen- tation de leur caloricité, sont une conséquence de la grande étendue et de la quantité de leur respiration. « Les extrémités antérieures, destinées au vol, ne pouvant servir à la station ni à la préhension, les oiseaux sont bipèdes et prennent les objets à terre avec leur bouche; alors, leur corps devant être penché en avant de leurs pieds, les cuisses se portent aussi en avant, et les doigts s'allongent pour former au corps une base suffisante. Le bassin est très-étendu en longueur pour fournir des attaches aux muscles qui supportent le tronc sur les cuisses: il existe même une "suite démuselés allant du bassin aux doigts, en passant sur le genou et le talon, de manière que le simple poids de l'oiseau fléchit les doigts. C'est ainsi qu'ils peuvent dormir perchés sur un pied. 124 OISEAUX. « Le cou et le bec s'allongent pour pouvoir atteindre jusqu'à terre, et le premier a la mobilité nécessaire pour se reployer en arrière dans la station tranquille. Il a donc beaucoup de vertèbres. Au contraire, le tronc qui sert d'appui aux ailes a dû être peu mobile; le sternum sur- tout, auquel s'attachent les muscles qui abaissent l'aile pour choquer l'air dans le vo), est d'une grande étendue et augmente encore sa sur- face par une lame saillante, dans son milieu, qui porte le nom de bréchet, La fourchette produite par la réunion des deux clavicules et les deux vigoureux arcs-boutants formés par les apophyses caracoïdes, tiennent les épaules écartées, malgré les efforts que le vol détermine en sens contraire. L'aile soutenue par l'humérus, par l'avant-bras, et par la main qui est allongée et montre un doigt et les vestiges de deux autres, porte sur toute sa longueur une rangée de pennes élastiques qui étendent beaucoup la surface qui choque l'air. Les pennes adhé- rentes à la main se nomment primaires, et il y en a toujours- 10; celles qui tiennent à l'avant-bras s'appellent secondaires, et leur nombre varie; des plumes moins fortes attachées à l'humérus s'appellent scapulaires; l'os qui représente le pouce porte encore quelques pennes nommées bâtardes; sur la base des pennes règne une rangée de plus petites plumes nommées couvertures. « La queue osseuse est très-courte, mais elle porte aussi une rangée de fortes pennes qui, en s'étalant, contribuent à soutenir l'oiseau; leur nombre est ordinairement de 12, quelquefois de 14; dans les gallina- cés, il va jusqu'à 18. « Les membres postérieurs ont un fémur, un tibia et un péroné qui tiennent au fémur par une articulation à ressort dont l'extension se maintient sans effort de la part des muscles. Le tarse et le métatarse y sont représentés par un seul os terminé vers le bas en trois poulies. « Il y a le plus souvent trois doigts en avant et le pouce en arrière; celui-ci manque quelquefois. Le nombre des articulations croît à chaque doigt, en commençant par le pouce qui en a deux, et en finis- sant par le doigt externe qui en a cinq. «L'œil des oiseaux est disposé de manière à distinguer également bien les objets de loin et de près ; une membrane vasculeuse et plissée, qui se rend du fond du globe au bord du cristallin, y contribue proba- blement en déplaçant cette lentille. La face antérieure du globe est d'ailleurs renforcée par un cercle de pièces osseuses; et, outre les deux paupières ordinaires, il y en a toujours une troisième placée à l'angle interne, et qui, au moyen d'un appareil musculaire remarquable, peut couvrir le devant de l'œil comme un rideau. La cornée est très-con- vexe; mais le cristallin est plat, et le vitré petit. «L'oreille des oiseaux n'a qu'un osselet, formé d'une branche adhé- rente au tympan, et d'une autre terminée par une platine qui s'appuie sur la fenêtre ovale; leur limaçon est un cône peu arqué; mais leurs canaux semi-circulaires sont grands et logés dans une partie du crâne, où ils sont environnés de toutes parts de cavités aériennes qui commu- niquent avec la caisse. Les oiseaux de nuit ont seuls une conque exté- rieure, qui cependant ne fait point de saillie comme celle des quadru- OISEAUX. 125 pèdes. L'ouverture de l'oreille est généralement recouverte de plumes à barbes plus effilées que les autres. « L'organe de l'odorat, caché dans la base du bec, n'a d'ordinaire que des cornets cartilagineux, au nombre de trois, qui varient en com- plication; il est très-sensible, quoiqu'il n'ait pas de sinus creusés dans l'épaisseur du crâne. La langue a peu de substance musculaire et est peu délicate dans la plupart des oiseaux. « Les plumes, ainsi que les pennes, qui n'en diffèrent que par la gran- deur, sont composées d'une tige creuse à la base, et de barbes latérales qui en portent elles-mêmes de plus petites; elles tombent deux fois par an. Dans certaines espèces, le plumage d'hiver diffère par ses couleurs de celui d'été, et, dans le plus grand nombre, la femelle diffère du mâle par des feintes moins vives. Dans ce cas, les petits des deux sexes res- semblent à la femelle. Lorsque les adultes mâles et femelles sont de môme couleur, les petits ont une livrée qui leur est propre. « La trachée des oiseaux a ses anneaux entiers ; à sa bifurcation est une glotte le plus souvent pourvue de muscles propres, et nommée larynx inférieur : c'est là que se forme la voix des oiseaux. L'énorme volume d'air contenu dans les sacs aériens contribue à la force de cette voix, et la trachée, par ses diverses formes et par ses mouvements, à ses modifications. Le larynx supérieur, fort simple, y entre pour peu de chose. « La face ou le bec supérieur des oiseaux, formée principalement de leurs os intermaxillaire?, se prolonge en arrière de deux arcades, dont l'interne se compose des os palatins et ptérygoïdiens, et l'externe des os maxillaires et des jugaux, et qui s'appuient l'une et l'autre sur un os tympanique mobile, vulgairement dit os carré, répondant à l'os de la caisse. En dessus, cette môme face est articulée ou unie au crâne par des lames élastiques; ce mode d'union lui laisse toujours quelque mo- bilité. Lasubstance cornée qui revôt les deux mandibules tient lieu de dents et est quelquefois hérissée de manière à en représenter. Sa forme, ainsi que celle des mandibules qui la soutiennent, varie selon le genre de nourriture que prend chaque espèce. • « La digestion des oiseaux est en proportion avec l'activité de leur vie et la force de leur respiration. L'estomac est composé de trois par- ties : le jabot, qui est un renflement de l'œsophage; le ventricule suc- centurie, sac membraneux garni dans l'épaisseur de ses parois d'une multitude de glandes dont l'humeur imbibe les aliments; enfin le gésier, armé de deux muscles vigoureux, et dans lequel les aliments se broient d'autant plus aisément que les oiseaux ont soin d'avaler de petites pierres pour augmenter la force de la trituration. «Le cloaque est une poche où aboutissent le rectum, les uretères et les canaux spermatiques, ou, dans les femelles, l'oviducte. Il est ouvert au dehors par Fanus. Dans la règle, les oiseaux n'urinent pas au de- hors, parce que leur urine, peu abondante, se mêle aux excréments solides. Les autruches ont seules le cloaque assez dilaté pour que l'u- rine s'y accumule à l'état liquide. « Dans la plupart des genres, l'accouplement se fait par la seule 126 OISEAUX. juxtaposition des anus : les autruches et plusieurs palmipèdes ont ce- pendant une verge creusée d'un sillon, par où la semence est conduite. Les testicules sont situés à l'intérieur, au-dessus des reins et près du poumon. Il n'y a qu'un oviducte de développé; l'autre est réduit à une petite bourse. » L'œuf détaché de l'ovaire, où l'on n'y aperçoit que le jaune, s'en- toure dans le haut de l'oviducte de la liqueur nommée le blanc ou Y albumen, et se garnit de sa coque calcaire dans le bas du môme canal. C'est dans cet état que l'œuf est pondu; mais le germe, placé sur un point blanchâtre (cicatricule) de la surface du jaune, ne s'y développe que moyennant un certain degré de chaleur que communique la mère à ses œufs, en les recouvrant de son corps, après les avoir déposés dans un nid propre à les abriter. Entre tous les oiseaux, les autruches seules, vivant au milieu des déserts sablonneux de l'Afrique, paraissent se dispenser de couver leurs œufs, et peuvent les abandonner à la chaleur des rayons solaires, après les avoir rassemblés dans un creux pratiqué dans le sable; mais elles les couvent dans les climats moins chauds. Après un temps d'incubation qui est constant pour chaque es- pèce, le petit, qui a épuisé la nourriture contenue clans l'œuf et qui est suffisamment développé pour pouvoir en recevoir du dehors, fend la coquille au moyen d'une pointe cornée qu'il a sur le bout du bec et qui tombe peu après sa naissance. On divise les oiseaux en six sortes, qui sont les rapaces, les passereaux, les grimpeurs, les gallinacés, les échassiers et les palmipèdes, « ORDRE DES RAPACES. « I. Les RAPACES, ou OISEAUX DE PROIE {Accipitres, L.), se recon- naissent à leur bec et à leurs ongles Crochus, armes puissantes au moyen desquelles ils poursuivent les autres oiseaux et même les qua- drupèdes faibles etles reptiles. Ils sont parmi les oiseaux ce que sontles carnassiers parmi les quadrupèdes. Les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes indiquent la force de leurs serres; leurs tarses sont ra- rement allongés; ils ont tous quatre doigts; l'ongle du pouce et celui du doigt interne sont les plus forts. « Us forment deux familles : les diurnes et les nocturnes. « Les rapaces diurnes ont les yeux dirigés sur les côtés, une membrane, appelée cire, couvrant la base du bec et dans laquelle sont percées les narines; trois doigts devant, un derrière, sans plumes ; les deux antérieurs externes presque toujours réunis à leur base par une courte membrane. Ils ont le plumage serré, les pennes fortes, le vol puissant. Leur estomac est presque entière- ment membraneux, leurs intestins peu étendus, leurs crecums très- courts, leur sternum large et complètement ossifié pour donner aux muscles des ailes des attaches plus étendues, et leur fourchette demi-circulaire est très- écartée, pour mieux RAPAGES. 127 résister dans les abaissements violents de l'humérus qu'un vol rapide exige. » Les principaux genres ou sous-genres compris dans cette famille sont les vautours (fig. 866), les griffons, les faucons, les Fier. 866. — Vautour. aigles, les harpies, les autours, les milans, les buses, les busards et les messagers ou secrétaires. Les rapaces nocturnes ont la tête grosse, de très-grands yeux dirigés en avant, entourés d'un cercle de plumes effilées, dont les antérieures recouvrent la cire du bec, et les postérieures l'ou- verture de l'oreille. Leur énorme pupille laisse entrer tant de rayons qu'ils sont éblouis par le plein jour; aussi volent-ils sur- tout pendant le crépuscule et le clair de lune. Leur crâne épais, mais d'une substance légère, a de grandes cavités qui commu- niquent avec l'oreille et renforcent probablement le sens de l'ouïe ; mais l'appareil relatif au vol n'a pas une grande force; leur fourchette est peu résistante; leurs plumes à barbes douces, finement duvetées, ne font aucun bruit en volant. Le doigt externe du pied se dirige à volonté en avant ou en arrière. Leur gésier est assez musculeux, quoique leur proie soit tout animale, consistant en souris, petits oiseaux et insectes; il est précédé d'un grand jabot, et leurs ccecums sont longs et élargis à leur fond. Les petits oiseaux ont contre eux une antipathie naturelle, et se réunissent de toutes parts, pendant le jour, pour les assaii- 128 OISEAUX. lir, ce qui fait qu'on les emploie pour attirer les oiseaux au piège. Les rapaces nocturnes comprennent plusieurs sous-genres nom- Fig. 807. — Grand-Duc. mes hiboux, chouettes, égaies, chats-huants, ducs (fig. 867), chevê- ches et scops. ORDRE DES PASSEREAUX. « II. L'ordre des PASSEREAUX est le plus nombreux de toute la classe. Son caractère semble d'abord purement négatif, car il embrasse tous les oiseaux qui ne sont ni nageurs, ni échassiers, ni grimpeurs, ni rapaces, ni gallinacés. Cependant, en les comparant, on saisit bientôt entre eux une grande ressemblance de structure, et surtout des passages tellement insensibles d'un genre à l'autre, qu'il est diffi- cile d'y établir des subdivisions. « Ils n'ont ni la violence des oiseaux de proie, ni le régime déter- miné des gallinacés ou des oiseaux d'eau; [les insectes, les fruits, les grains, fournissent à leur nourriture : les grains, d'autant plus exclu- sivement que leur bec est plus gros; les insectes, qu'il est plus grêle. Ceux qui sont forts poursuivent même les petits oiseaux. « Leur estomac est en forme de gésier musculeux ; ils ont générale- ment deux très-petits cœcums; c'est parmi eux qu'on trouve les oiseaux chanteurs, et les larynx inférieurs les plus compliqués. » Une première division peut être établie entre les passereaux fondée sur la disposition de leurs deux doigts externes, qui tantôt PASSEREAUX. 129 sont inégaux et réunis par une ou deux phalanges seulement, et tantôt sont presque égaux et réunis jusqu'à l'avant-dernière arti- culation. On donne à ces derniers, qui sont peu nombreux, le nom de syndactyles. Les autres ont été divisés en quatre familles, d'après la forme de leur bec, et ont reçu les noms de Dentirostres, Conirostres, Fissîrostres et Ténuirostres. On trouve dans les dentirostres, dont le bec est échancré aux deux côtés de la pointe, les pies-grièches (pies-grièches propres, cassicans, choucaris, etc.), les gobe -mouches (tyrans, moucherol- les, gobe-mouches propres, cotingas, etc.), les tangaras, les merles, les martins, les loriots, les lyres, les becs-fins (rubiettes, fauvettes et rossignols, roitelets, hochequeues, etc., etc.). Les fissîrostres sont peu nombreux, mais très-distincts par Fier. Salangane. leur bec court, large, aplati horizontalement, légèrement crochu, sans échancrure et fendu très-profondément; en sorte que l'ou- Guibourt, Drogues, "e édit. T. IV. — 9 130 OISEAUX. verlure de leur bouche est très-large, et qu'ils engloutissent aisé- ment les insectes qu'ils poursuivent au vol. Telles sont les hirondelles, charmants oiseaux qui nous quittent à l'automne pour aller jusqu'en Afrique chercher la nourriture dont la mau- vaise saison les priverait chez nous, mais qui reviennent au prin- temps nous annoncer les beaux jours, et reprendre à nos fenêtres, sous l'abri de nos toits ou sur nos cheminées, le nid qu'ils y avaient laissé l'année précédente. Parmi les hirondelles répandues dans les autres parties du monde, il faut remarquer la salangane (fîg. 868), très-petite espèce de l'Archipel indien (1), célèbre par ses nids construits à l'aide d'une substance gélatineuse très-estimée en Chine comme, aliment, et dont il s'y fait un commerce considérable. J'ai décrit ces nids précédemment (tome II, p. 35). Les conirostres comprennent les genres à bec fort, plus ou moins conique et sans échancrure; ils vivent d'autant plus exclu- sivement de grains que leur bec est plus fort et plus épais. On y trouve : Les alouettes, les mésanges , les bruants, les moineaux (tisserins, moineaux francs, pinçons, linottes et chardonnerets (fig. 869), serins ou tarins, veuves, gros-becs, etc.), les bouvreuils, les becs- croisés, les cassiques, les étourneaux, les corbeaux (corbeaux pro- pres, pies, geais, casse-noix, etc.), les rolliers, les oiseaux de paradis, etc. Les ténuirostres renfer- ment le reste des oiseaux du premier groupe des passe- reaux, ceux dont le bec est grêle, allongé, tantôt droit, tantôt plus ou moins arqué, sans échancrure. Ils sont à peu près aux conirostres ce que les becs-fins sont aux autres dentiros- tres. On y trouve les sittelles, les grimpereaux, les colibris et les oiseaux-mouches, dont une espèce {Trochilus minimus) n'excède pas la grosseur d'une abeille, les huppes, etc. Les syndactyles, dernière famille des passereaux dans laquelle le doigt externe, presque aussi long que celui du milieu, lui est uni jusqu'à l'avant-dernière articulation, nous offrent les guêpiers, les mar tins-pêcheur s, les ceyx, les todiers et les calaos. Ces derniers Fie. 8G9. — Chardonneret. (1) Rumphius, Amboin., VI, p. 183, tab. 75. GALLINACÉS. 131 sont de grands oiseaux d'Afrique et des Indes, remarquables par leur énorme bec dentelé, surmonté d'une proéminence quelque- fois aussi grande qu'eux-mêmes et qui les lie aux toucans, tan- dis que leurs habitudes les rapprochent des corbeaux, et leurs pieds des martins-pêcheurs. ORDRE DES GRIMPEURS. III. Le troisième ordre des oiseaux, ou les GRIMPEURS, se compose de ceux dont le doigt externe se dirige en arrière, comme le pouce, d'où il résulte pour eux un appui plus solide, que quelques genres met- tent à profit pour se cramponner au tronc des arbres et y grimper. Ces oiseaux nichent d'ordinaire dans les trous de vieux arbres; leur vol est médiocre; leur nourriture, comme celle des passereaux, consiste en insectes ou en fruits, selon que leur bec est plus ou moins robuste. Le sternum de la plupart des genres a deux échancrures en arrière ; mais dans les perroquets il n'a qu'un trou, et souvent il est absolument plein. Les principaux genres compris dans cet ordre sont lesjacamars, les pics, les torcols, les coucous, les barbus, les couroucous, les toucans, les perroquets (aras, perruches, cacatoès, perroquets propres, loris, psittacules, perroquets à trompe, etc.); on y a joint deux oiseaux de genres différents nommés touraco et musophage, qui ont de l'analogie avec les gallinacés. ORDRE DES GALLINACÉS. « IV. GALLINACÉS. Les oiseaux de ce quatrième ordre sont ainsi nommés, à cause de leur affinité avec le coq domestique. Ils ont géné- ralement, comme lui, la mandibule supérieure voûtée, les narines percées dans un large espace membraneux de la base du bec, et recou- vertes par une écaille cartilagineuse. Ils ont le port lourd, les ailes courtes, le sternum diminué par deux échancrures si larges qu'elles en occupent presque les deux côtés; la crête en est tronquée obliquement en avant, en sorte que la pointe aiguë de la fourchette ne s'y oint que par un ligament ; toutes circonstances qui, en affaiblissant les muscles pectoraux, rendent le vol difficile. Leur queue a le plus souvent 14 et quelquefois jusqu'à 18 pennes. Leur larynx inférieur est très-simple, aussi n'en est-il aucun qui chante agréablement. Ils ont un jabot très- large et un gésier fort vigoureux. Si l'on excepte les alectors, ils pon- dent et couvent leurs œufs à terre, sur quelques brins de paille ou d'herbes grossièrement étalés. Chaque mâle a ordinairement plusieurs femelles, etne se mêle point du nid ni du soin des petits, qui sont gé- néralement nombreux, et qui, le plus souvent, sont en état de courir au sortir de l'œuf. » « Cet ordre se compose d'abord d'une famille très-naturelle (les gallinacés propres), à laquelle se rapportent spécialement les caractères précédents et qui nous fournit la plupart de nos oiseaux 132 OISEAUX. de basse-cour. Les genres qu'elle contient ont les doigts antérieurs réunis à leur base par une courte membrane, et dentelés le long de leurs bords. Pour ne pas trop multiplier les ordres, on leur a réuni la famille des pigeons, quoiqu'ils soient monogames, qu'ils aient un vol élevé, qu'ils nichent sur les arbres, que leurs doigts soient entièrement divisés, et que leur queue n'ait presque toujours que 12 pennes, tous caractères qui les rapprochent des passereaux. « Les principaux genres admis dans la famille des gallinacés sont les alectors, lespaons, les dindons, les pintades, les fai- sans (coq et poule ordinaires, faisans propres, tragopans, etc.), les tétras (coqs de bruyère, perdrix, cailles (fig. 870), tridactyles, etc.). La fa- mille des pigeons ne com- prend qu'un genre divisé en trois sous- genres : les colom- bi gallines, que leur manière de vivre, leur taille, et d'au- tres caractères, rapprochent des gallinacés ; les pigeons propres comprenant les tourterelles, et les colombars d'Afrique, à bec plus gros, solide et comprimé sur les côtés. Fig. 870. — Caille. OBDRE DES ECHASSIERS. « V. Les ECHASSIERS, qui forment le cinquième ordre des oiseaux, tirent leur nom de la nudité du bas de leurs jambes, et le plus souvent de la longueur de leurs tarses, deux circonstances qui leur permet- tent d'entrer dans l'eau jusqu'à une certaine profondeur, sans se mouil- ler les plumes, d'y marcher à gué et d'y pêcher, au moyen de leur cou et de leur bec, dont la longueur est généralement proportionnée à celle des jambes. Ceux qui ont le bec fort vivent de poissons ou de reptiles; ceux qui l'ont faible, de vers et d'insectes. Très-peu se con- tentent de graines et d'herbages, et ceux-là seulement vivent éloignés des eaux. Le plus souvent le doigt extérieur est uni par sa base à celui du milieu, au moyen d'une courte membrane ; quelquefois il y a deux membranes semblables; d'autrefois elles manquent entièrement, et les doigts sont tout à fait séparés; il arrive aussi, mais rarement, qu'ils sont palmés jusqu'au bout ; le pouce enfin manque à plusieurs genres, toutes circonstances qui influent sur leur genre de vie. Presque tous ces oiseaux, si l'on excepte les autruches et les casoars, ont les ailes longues et volent bien. Ils étendent leurs jambes en arrière, lorsqu'ils volent, au contraire des autres oiseaux, qui les reploient sous le ven- ÉCHASSIERS. 133 tre. On établit dans cet ordre cinq principales familles et quelques genres isolés. » Les brévipennes, qui forment la première famille, quoique semblables, en général, aux autres échassiers, en diffèrent beaucoup par la brièveté de leurs ailes qui leur ôte la faculté de voler; mais leurs extrémités postérieures ont acquis en force ce que les ailes ont perdu; aucun d'eux n'a de pouce; leur bec et leur régime leur donnent d'ailleurs de nombreux rapports avec les gallinacés. On en a fait deux genres, les autruches et les casoars. Les autruches ont les ailes revêtues de plumes lâches et flexi- bles encore assez longues pour accélérer leur course. On connaît l'élégance des panaches formés de ces plumes à tige mince, dont les barbes, quoique garnies de barbules, ne s'accrochent point ensemble, comme celles de la plupart des oiseaux. Leur bec est déprimé horizontalement, de longueur médiocre, mousse au bout; leur œil est grand, et les paupières sont garnies de cils. Leurs jambes et leurs tarses sont très-élevés, munis de muscles d'une grande force, qui lui permettent de dépasser tous les autres animaux à la course, et, lorsqu'on les poursuit, elles savent lancer des pierres en arrière, avec beaucoup de vigueur. Elles vivent d'herbages et de graines, mais ont un goût si obtus, qu'elles avalent à peu près indifféremment des cailloux, des mor- ceaux de fer, etc. Elles ont un énorme jabot, un ventricule con- sidérable entre le jabot et le gésier, des intestins volumineux, de longs cœcums, et un vaste réceptacle où l'urine s'accumule comme dans une vessie : aussi sont-elles les seuls oiseaux qui urinent. Leur verge est très-grande et se montre souvent au dehors. On en connaît deux espèces, dont une (Struthio Came- lus, L.) habite les déserts sablonneux de l'Afrique et de l'Arabie, et atteint 2 à 3 mètres de hauteur; elle n'a que deux doigts à chaque pied, et le doigt externe, plus court de moitié que l'autre, manque d'ongle. Elle vit en grandes troupes, pond des œufs qui pèsent jusqu'à 1,500 grammes, qu'elle se borne à exposer dans le sable, à la chaleur du soleil, dans les pays les plus chauds, mais qu'elle couve sous la latitude des tropiques, et qu'elle soigne et défend partout avec courage. L'autruche d'Amérique [Struthio Rhea> L.) est de moitié plus petite, a les plumes moins fournies, d'un gris uniforme, et trois doigts à chaque pied, tous mu- nis d'ongle. On n'emploie ses plumes que pour faire des plu- meaux. Les casoars ont les ailes plus courtes que les autruches, et to- talement inutiles pour la course ; leurs pieds ont trois doigts 134 OISEAUX. tous munis d'ongles; leurs plumes ont des barbes si peu garnies de barbules qu'elles ressemblent, de loin, à des poils ou à des crins tombants. On en connaît deux espèces, le casoar à casque ou Emeu {Casarius-Emu L.), qui habite le grand archipel Indien, et le casoar à tête nue (Casarïus Novœ Hollandiœ Lab.), qui est propre à l'Australie. La famille des pressirostres comprend des genres à hautes jambes, sans pouce, ou dont le pouce est trop court pour toucher le sol; le bec est médiocre, assez fort pour percer la terre et y chercher des vers. Les espèces qui l'ont le plus faible parcourent les prairies et les terres fraîchement labourées pour y recueillir cette nourriture; celles qui l'ont plus fort mangent en même temps des grains et des herbes. Les genres de cette famille sont les outardes, les pluviers, les vanneaux, les huîtriers, les coure- vite et les cariama. La troisième famille, ou celle des cultrirostres, se reconnaît à son bec gros, long et fort, le plus souvent même tranchant et pointu; dans un grand nombre d'espèces le mâle a la trachée di- versement repliée; les cœcums sont courts, et même les hérons proprement dits n'en ont qu'un. Linné avait réuni tous ces oiseaux dans son genre Ardea, mais on en forme aujourd'hui trois tribus et dix genres qui sont les grues (agamis, numidiques, grues propres, courlans et caurales), les savacous, les hérons (crabiers, onorés, aigrettes, butors et bihoreaux), les cigognes, les jabirus, les ombrettes, les becs-ouverts, les dromes, les tantales et les spatules, La famille des longirostres, qui vient ensuite, est caractérisée par un bec grêle, long et faible, qui ne leur permet guère que de fouiller dans la vase pour y chercher des vers et de petits insec- tes. Tous ont à peu près les mêmes formes, les mêmes habitudes, et souvent même presque les mêmes distributions de couleurs, ce qui les rend très-difficiles à distinguer entre eux. A l'exception des avocettes, dont le bec effilé est fortement courbé en haut, dont le pouce est beaucoup trop court pour toucher à terre, et dont les autres doigts sont palmés presque jusqu'au bout, tous les autres peuvent être rangés dans le seul genre bécasse (Scalo- pax), qui renferme les oiseaux nommés ibis, courlis, bécasses pro- pres, barges, maubèches, alouettes de mer, cocorlis, combattants, tourne-pierres, chevaliers, échasses, etc. La dernière famille des échassiers, celle des macrodactyles, a les doigts des pieds fort longs et propres à marcher sur les herbes des marais et même à nager; cependant il n'y a pas de mem- branes entre leurs doigts. Le bec, plus ou moins comprimé sur les côtés, s'allonge ou se raccourcit selon les genres, sans arriver PALMIPÈDES. 135 jamais à la minceur ni à la faiblesse de celui de la famille précé- dente. Le corps de ces oiseaux est aussi singulièrement com- primé, conformation déterminée par l'étroitesse du sternum; leurs ailes sont médiocres ou courtes, et leur vol faible. Ils ont tous un pouce assez long. Les principaux genres de cette famille sont les jacanas, les i^âles et les foulques comprenant les poules d'eau, les poules sultanes, les foulques propres, etc. On place à la suite les vaginales, les glaréoles et les flamants. ORDRE DES rALMIPÈDES. VI. Les PALMIPÈDES, qui forment le sixième et dernier ordre des oiseaux, ont les pieds complètement faits pour la natation, c' est-à-dire implantés à l'arrière du corps, portés sur des tarses courts et compri- més, et palmés entre les doigts. Ils sont pourvus d'un plumage serré, lustré, imbibé d'un suc huileux qui les garantit de l'eau sur laquelle ils vivent. Ce sont aussi les seuls oiseaux où le cou dépasse, et quel- quefois de beaucoup, la longueur des pieds, ce qui leur permet de chercher leur nourriture au fond de l'eau, tout en nageant à sa sur- face. Leur sternum est très-long, propre à garantir la plus grande partie de leurs viscères, et n'ayant de chaque côté qu'une échancrure ou un trou ovale garni de membranes. Ils ont généralement le gésier musculeux, les cœcums longs, et le larynx inférieur simple. Cet ordre se laisse assez nettement diviser en quatre familles, qui sont celles des plongeurs, des longipennes, des totipalmes et des lamellirostres. Les plongeurs ont les jambes implantées plus en arrière que tous les autres oiseaux, ce qui leur rend la marche pénible et les oblige à se tenir sur terre dans une position verticale. La plupart d'ailleurs sont mauvais voiliers, et plusieurs même ne peuvent pas voler du tout, ce qui les force à vivre presque dans l'eau : aussi leur plumage est-il des plus serrés et à surface lisse et lus- trée. Ils nagent sousTeau en s'aidant de leurs ailes presque comme des nageoires. Leur gésier est assez musculeux et leurs cœcums médiocres. On en forme trois genres : les plongeons, les pingouins et les manchots. Les longipennes ou grands voiliers sont, au contraire, des oi- seaux de haute mer, qui au moyen de leur vol étendu se sont ré- pandus partout. Ils ont le pouce libre ou nul, les ailes très-lon- gues, le bec sans dentelures, crochu dans les premiers genres, simplement pointu dans les autres. De même que dans les précé- dents, le larynx inférieur n'a qu'un muscle propre de chaque côté; leur gésier est musculeux et leurs cœcums courts. Cette fa- mille comprend les pétrels, les albatros, les goélands, les hiron- delles de mer et les becs-en-ciseaux . 136 OISEAUX. Les totipalmes ont cela de remarquable que leur pouce est réuni avec les autres doigts dans une seule membrane, et que, malgré cette organisation qui fait de leurs pieds des rames plus parfaites, presque seuls parmi les palmipèdes, ils se perchent sur les arbres. Tous sont bons voiliers et ont les pieds courts. On y compte les pélicans (pélicans propres, cormorans, frégates, fous), les anhingas et les paille-en-queue. Enfin, les lamellirostres ont le bec épais, revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne; les bords du bec sont garnis de lames ou de petites dents; la langue estlarge, charnue, dentelée sur les bords; les ailes sont de longueur médiocre. Ils vivent plus sur les eaux douces que sur la mer. Dans le plus grand nombre, la trachée-artère du mâle est renflée près de sa bifurcation en capsule de diverses formes. Leur gésier est grand, très-musculeux, leurs cœcums longs. Ces oiseaux ne forment pour ainsi dire qu'un seul genre, celui des canards, dans lequel se trou- vent compris les cygnes, les oies, les bernaches et les canards propres, comprenant eux-mêmes les macreuses, les eiders, les souchets et les tadornes. Les harles forment un genre peu nom- breux qui a le port des canards, mais dont le bec est plutôt cylin- drique qu'aplati, et armé tout le long de ses bords de petites dents pointues comme celles d'une scie. Je n'ai donné presque aucune description particulière des oi- seaux, malgré la place importante qu'ils occupent dans la créa- tion, la variété et la vie qu'ils répandent dans l'immensité de l'air, les agréments qu'ils procurent à l'homme par leurs mélodies ou les vives couleurs dont ils sont souvent parés. Je dois, en effet, me restreindre surtout aux êtres qui apportent quelques secours à la thérapeutique, et si un certain nombre d'oiseaux ou de leurs produits ont autrefois fait partie de la matière médicale, depuis longtemps ils en ont été bannis par les progrès de la science et de la raison. Faut-il rappeler d'ailleurs que dans nos temps d'égalité et de recherche du bien-être général, où les êtres ne sont plus estimés que par l'utilité réelle dont ils sont pour nous, un certain nom- bre d'oiseaux chasseurs dont l'usage et la possession étaient de- venus l'apanage et la marque distinctive d'une caste privilégiée, ont perdu toute leur importance et ne sont plus guère cités que pour le soin que nous apportons à nous garantir de leurs dépré- dations. Alors aussi, l'aigle, le roi des airs, était rangé parmi les oiseaux ignobles, faute par lui d'avoir pu se plier au service des grands; tandis que les faucons, les hobereaux, l'émerillon et le gerfault, plus faibles, mais plus dociles, étaient qualifiés d'oiseaux nobles. Qui pourrait rendre aux faucons le rang qu'ils ont perdu? PALMIPEDES. 137 D'autres oiseaux encore , considérés au point de vue de l'homme, peuvent être regardés comme des animaux nuisibles par le dommage qu'ils causent aux poissons, dont ils dépeuplent les rivières, les lacs et les étangs : tels sont l'orfraie et le balbusard [Falco Ossifragaet Falco Haliœtus, L.), le pélican et le cormoran (Pelicanus Onocrotalus et Pel. Carbo, L.), ie héron [Ardea major, L.), le cygne lui-même, qui fait l'ornement des eaux tran- quilles par la grâce et la majesté de son allure; tandis que les oiseaux qui se nourrissent d'animaux nuisibles méritent notre re- connaissance. C'est à ce titre que les anciens Égyptiens rendaient une espèce de culte à l'ibis du Nil (Ibis religiosa, Gav.) et à la ci- gogne (Cicom'a alba, Briss.), qui les délivraient des petits reptiles qui abondaient sur les bords du Nil. C'est à ce titre que plusieurs rapaces nocturnes, tels que le grand-duc (StrixBubo.h.), le hibou (Strix Otus, L.), la chouette (Strix Aluco, L.) et l'effraie [Strix Flammula, L.), au lieu d'être un sujet d'effroi pour les crédules habitants de nos campagnes, et d'être cloués morts à la porte des fermes, devraient être ménagés et honorés pour la destruction des rats, souris, mulots, taupes et musaraignes qui nuisent tant à l'agriculture. Les gobe-mouches, tous les becs-fins, les hiron- delles, les engoulevents, les mésanges, lesétourneaux, lesrolîiers, les pies, les coucous et beaucoup d'autres, qui vivent exclusive- ment d'insectes, en détruisent une immense quantité et nous en délivrent d'autant. La mollesse et le luxe se sont emparés des plumes des oiseaux pour en faire des fourrures, de moelleux coussins ou des orne- ments. Le duvet de l'eider (Anas mollissima, L.)et celui du cygne, servent à faire des fourrures, des manchons et des couvrepieds aussi chauds que légers. Les petites plumes qui revêtent le corps de l'oie nous procurent, par leur élasticité, des lits et des coussins où nous trouvons réunies la chaleur et la souplesse. Le peuple, pour qui les plumes de l'oie sont trop chères, les remplace par celles du canard, de la poule ou d'autres, et en retire des avan- tages proportionnés à ses forces moins énervées. De tous temps aussi, chez les nations sauvages, tout aussi bien que chez les plus policées, les plumes ont servi à la parure des femmes, des chefs et des guerriers; celles qui sont le plus usitées sont fournies par les autruches, les hérons-aigrettes {Ardea Garzetta alba), les paons, les faisans, les coqs, les toucans, les colibris, sans oublier les oi- seaux de paradis [Paradisœa apoda,rubra etmagnifica), originaires de la Nouvelle-Guinée et des îles voisines, que les naturels fort barbares de ces contrées préparent pour en faire des panaches, en leur arrachant les pieds et les ailes; en sorte qu'on a cru pen- dant quelque temps, en Europe, que ces oiseaux manquaient 138 « OISEAUX. réellement de membres, et vivaient toujours dans l'air, soutenus par les longues plumes deleurs flancs. Ces oiseaux vivent de fruits et principalement de ceux des muscadiers. Ils appartiennent aux passereaux conirostres. La chair des oiseaux est en général un aliment sain et agréa- ble. Celle des oiseaux de proie est maigre et peu agréable, mais n'a rien de malsain. En général, les oiseaux qui se nourrissent de graines, d'herbes et de fruits, sont plus faciles à digérer que ceux qui vivent d'insectes, de chair ou de poisson. Les oiseaux le plus en usage sur les tables, en Europe, sont l'oie, le canard, la ma- creuse, la sarcelle, la pintade, le faisan, la poule et le coq, le coq de bruyère, la gelinotte, la perdrix, la caille, le pigeon, l'ourdeat, le pluvier, le vanneau, la bécasse, la poule d'eau, l'alouette, l'or- tolan, la grive, etc. Les paysans mangent volontiers le paon, la pie, le geai et tou»s les petits oiseaux. Les œufs de presque tous les oiseaux seraient une bonne nour- riture si nous étions maîtres de les avoir à temps en notre posses- sion; la difficulté de se les procurer est cause que nous n'em- ployons guère que ceux de poule, dont la fécondité est si grande qu'elle nous en donne assez pour satisfaire à nos besoins et à la propagation de son espèce. Les œufs de poule sont le premier aliment que les médecins permettent aux convalescents, un de ceux qu'ils conseillent aux personnes faibles,, dont l'estomac di- gère mal la viande et les mets ordinaires; ils conviennent égale- ment aux hommes en état de santé. Le coq et la poule sont soumis depuis si longtemps à l'empire de l'homme, qu'on ignore le lieu de leur origine. On présume cependant qu'ils descendent d'une espèce sauvage trouvée à Java par Lechenault et nommée Gallus Bankiva. La domesticité en a produit un grand nombre de variétés. Le coq est assez connu par sa fierté, son courage, ses amours et ses combats ; la poule par sa patience, sa vigilance et sa tendre sollicitude pour ses petits. Le chapon, objet des mépris de l'un et de l'autre, est recherché sur nos tables, à cause de la succulence de sa chair. Une poule pro- duit communément plus de cinquante œufs par an; après en avoir pondu un certain nombre, au printemps, elle éprouve le besoin de couver et le manifeste par un cri particulier. L'incu- bation dure vingt et un jours, pendant lesquels les organes se forment et se développent successivement; car il n'est pas vrai, comme on le supposait autrefois, que le poulet existe en minia- ture, avec tous ses organes, dans le germe placé sur l'un des points de la surface jaune (1); il est certain, au contraire, que (1) Cette observation s'étend au germe de tous les animaux. ŒUFS DES OISEAUX. 139 ce germe ne présente d'abord, aux plus forts grossissements, qu'une ligne médiane blanchâtre, arrondie au sommet, qui mar- que la place où se développera le cordon cérébro-spinal {fi g. 871). Vers la dix-huitième heure de l'incubation, le germe se dessine Fig. 871, — Coupe idéale de l'œuf de poule d'après Baer (*J. davantage et prend à peu près la forme d'un fer de lance, ar- rondi à l'extrémité antérieure, vers laquelle se forme un pli transversal qui est le premier indice de la séparation de la tête et du tronc ; vers la vingt-quatrième heure, on voit apparaître, le long de la ligne médiane, trois paires de points arrondis, qui sont les premiers rudiments des vertèbres, dont le nombre augmente ensuite rapidement. Vers la vingt-septième heure, apparaît le premier vestige de l'oreillette gauche du cœur; vers la trente- sixième heure l'oreillette devient distincte du ventricule, et le cœur commence à battre: alors aussi on commence à apercevoir les yeux, puis l'extrémité pointue qui correspond au bec, en- suite les premiers vestiges des membres supérieurs, enfin succes- sivement tous les autres. Lorsque le petit poulet est prêt à naître, il brise sa coquille et peut presque immédiatement chercher sa nourriture. L'œuf de poule, considéré en lui-même, est un corps d'une forme elliptique, rétrécie à une extrémité, ce qui constitue pro- prement la forme ovale. Il est composé d'abord d'une coquille blanche et dure, de nature calcaire, sous laquelle s'étend une membrane mince, opaque, assez consistante, qui enveloppe deux liquides albumineux de viscosité différente, et des ligaments vis- queux destinés à suspendre le jaune au centre de l'œuf, et dis- (*) A, gros bout; B, petit bout de l'œuf; a, coquille; b, chambre à air; ce, membrane extérieure du blanc; dd, limites du blanc du côté de la chambre à air; ef, matière albu- mineuse enveloppant le vitellus; gh, chalazes; h, vitellus; i, latebra; /, vésicule germina- tive ; m, cicatricule. 140 OISEAUX. posés de telle manière que la partie du jaune où se trouve la ci- catrice est toujours tournée vers le haut et reçoit directement la chaleur de la mère, pendant l'incubation. La coquille de l'œuf est composée, d'après l'analyse qu'en a faite Vauquelin (1), de carbonate de chaux, qui en fait la plus grande partie, de carbonate de magnésie, de phosphate de chaux, d'oxyde de fer, et d'une matière animale probablement de la nature du mucus, qui sert de liant à ces parties. Pour l'usage de la pharmacie, on lave les coquilles d'œufs, on les prive le plus exactement possible de leur pellicule intérieure, et on les fait sécher, pour ensuite les pulvériser et les tamiser; enfin on les broie sur le porphyre à l'aide de l'eau, et l'on en fait des trochis- ques. La pellicule de l'œuf est composée d'albumine coagulée, et probablement aussi d'un peu des principes fixes qui se trouvent dans la coquille. On lui attribuait autrefois la propriété de guérir la fièvre intermittente, étant appliquée sur le bout du petit doigt au commencement de l'accès. La fièvre ne guérissait pas; mais il paraît, d'après Lemery, qu'il en résultait une douleur assez vive, dont les causes et les effets pourraient être examinés de nouveau. Le blanc d'œuf est composé, d'après les expériences de Bos- tock, d'albumine 15,5; mucus 4,5; eau contenant quelques sels de soude, 80,0 : total, 100,0. M. Gouerbe, en abandonnant pen- dant un mois le blanc d'œuf à une température de0° à 8 degrés, en a extrait un réseau membraneux non azoté, et qui diffère par conséquent de l'albumine et de la fibrine. Ce principe, qu'il a nommé Ocnin, est insoluble dans l'eau, solide, blanc, incolore, soluble dans l'acide chlorhydrique (2). Le blanc d'œuf sert à clarifier les sirops et un grand nombre d'autres liqueurs; cet usage est fondé sur la propriété que pos- sède l'albumine, qui en forme la majeure partie, de se coaguler par la chaleur; de sorte que, lorsqu'on mêle le blanc d'œuf, battu avec de l'eau et contenant beaucoup d'air interposé, à une li- queur en ébullition, ou près d'y entrer, les molécules albumi- neuses, en se solidifiant et en se contractant, forment comme un réseau qui enveloppe l'air et les impuretés de la liqueur, et les fait monter à sa surface . La coagulation de l'albumine, par les liqueurs alcooliques et acides, et par le vin qui est un mélange des deux, opère le même effet et produit la clarification de ces liqueurs; la seule différence (1) Vauquelin, Ann. de ckim., t. LXXXI, p. 304. (2) Couerbe, Journ. de p/tarm., t. XV, p. 497. ŒUFS DES OISEAUX. 141 est que la matière coagulée, au lieu d'être portée à la surface par l'ébullition, en raison de la dilatation de l'air interposé, tombe au fond du liquide clarifié. Le jaune d'œuf contient de la vitelline, substance protéique se rapprochant de la fibrine par sa composition, de l'huile et une matière visqueuse brune, de nature complexe, qui se trouvent intimement mêlées à la première. [L'huile se compose d'oléine, de margarine, d'une petite quantité de cholestérine et de matière colorante. La matière visqueuse est très-intéressante; elle con- tient à elle seule presque tout le phosphore de l'œuf : on peut en séparer une matière phosphorée particulière, et une substance analogue aux matières que l'on extrait du cerveau (1).] Lors- qu'on délaie un jaune d'œuf dans de l'eau, ses différents principes s'y divisent parfaitement et forment une liqueur jaune, émulsive, . nommée lait de poule. Cette propriété du jaune d'œuf fait qu'on s'en sert comme d'intermède pour suspendre dans l'eau du cam- phre, des huiles ou des résines. L'huile de jaune d'œuf est très-estimée pour la guérison des gerçures au sein. On l'obtient, soit par l'expression à chaud des jaunes d'œufs desséchés au bain-marie, soit par l'action directe de l'éther sulfurique sur les jaunes d'œufs récents (2). Cette huile est d'une belle couleur jaune, d'une saveur très-douce, peu so- luble à froid dans l'alcool, soluble en toutes proportions dans l'éther. Elleest composée, indépendamment de sa matière co- lorante, d'oléine, de margarine et d'une petite quantité de stéa- rine et de cholestérine. Ces trois dernières substances s'en sé- parent en partie par le froid et lui donnent la consistance de l'huile d'olive figée. Pour les voyages sur mer, et pour la mauvaise saison où les poules ne pondent que très-rarement, il est très-utile de pouvoir conserver les œufs dans leur état de fraîcheur. Le moyen d'y par- venir est d'obstruer d'une manière quelconque les pores de la coquille, par lesquels l'eau de l'intérieur s'évapore, et l'air de l'extérieur pénètre h. l'intérieur. Un vernis résineux ou un léger enduit d'huile, de graisse ou de cire, produit ce résultat (3). On a aussi conseillé de remplir des vases de terre, lit par lit, avec des œufs et de la cendre. Il paraît même qu'on peut, en déposant simplement les œufs produits dans le mois d'août, dans des lieux frais et obscurs, les conserver assez bien pour les livrer au com- (1) Voir sur la composition du jaune les très-intéressantes recherches de M. Gobley (Journ. de pharm. et de chim., t. IX, 5 ; XI, 409 ; XII, 5. et XIX, 346). (2) Henry et Guibourt, Pharmacopée raisonnée, p. 136*. (3) Voir Violette, Expériences sur la conservation des œufs {Jour n. de pharm. et de chim., 4e série, X, 170). 142 REPTILES. merce, à mesure du besoin, pendant l'hiver. Mais le meilleur procédé de conservation consiste à remplir aux trois quarts d'œufs récents, dans le mois d'août, des pots en terre étroits et profonds, nommés pots de tannevanne. Chacun de ces pots peut contenir 200 œufs. On les place à la cave et on les remplit avec un lait de chaux préparé en faisant éteindre, pour chacun, envi- ron 1 kilogramme de chaux vive dans suffisante quantité d'eau, et refroidir. On couvre chaque pot avec un couvercle de terre qui le ferme bien. La coquille des œufs ainsi conservés est beau- coup plus unie, plus compacte, et est devenue cependant mani- festement moins opaque, à cause de la continuité qui s'est opérée entre ses parties. Ces œufs ne peuvent pas être couvés, la coquille n'étant plus propre à laisser pénétrer l'air dans l'inté- rieur. Lorsqu'on veut conserver les œufs pour les faire couver, il faut les recouvrir d'un vernis résineux à l'alcool, que l'on dis- sout par la même menstrue, lorsque le moment est venu de les employer. TROISIEME CLASSE LES REPTILES. « Les reptiles ont le cœur disposé de manière qu'à chaque contrac- tion il n'envoie dans le poumon qu'une portion de sang qu'il a reçu des diverses parties du corps, et que le reste de ce fluide retourne aux parties sans avoir passé par le poumon, et sans avoir respiré. « Il résulte de là que l'action de l'oxygène sur le sang est moindre que dans les mammifères, et que, si la quantité de respiration de ceux- ci, où tout le sang est obligé de passer par le poumon, s'exprime par l'unité, la quantité de respiration des reptiles devra s'exprimer par une fraction d'autant plus petite que la portion du sang qui se rend aux poumons, à chaque contraction du cœur, sera moindre. « Comme c'est la respiration qui donne au sang sa chaleur, et à la fibre musculaire sa susceptibilité pour l'irritation nerveuse, les rep- tiles ont le sang froid et les forces musculaires moindres, en totalité, que les quadrupèdes, et, à plus forte raison, que les oiseaux; et quoi- que plusieurs sautent et courent fort vite en certains moments, gé- néralement leurs habitudes sont paresseuses ; il n'exercent guère que les mouvements du ramper et du nager; leur digestion est excessive- ment lente, et, dans les pays froids ou tempérés, ils passent presque tous l'hiver en léthargie. Leur cerveau est très-petit et ne paraît pas être aussi nécessaire que dans les premières classes à l'exercice de leurs facultés animales et vitales; leurs sensations semblent moins se rap- CHÉLONIENS. 143 porter à un centre commun ; ils continuent de vivre et de montrer des mouvements volontaires, un temps très-considérable après avoir perdu le cerveau ; leur chair conserve également son irritabilité longtemps après avoir été séparée du reste du corps ; leur cœur bat plusieurs heu- res après qu'on l'a arraché, et sa perte n'empêche pas le corps de se mouvoir encore longtemps. La petitesse des vaisseaux pulmonaires per- met aux reptiles de suspendre leur respiration sans arrêter le cours du sang; aussi plongent-ils plus aisément et plus longtemps que les mammifères et les oiseaux ; les cellules de leurs poumons sont moins nombreuses, beaucoup plus larges, et ces organes ont quelquefois la forme de simples sacs à peine celluleux. « Les reptiles, n'ayant pas le sang chaud, n'avaient pas besoin de téguments propres à retenir la chaleur, et ils sont couverts d'é- cailles. « Les femelles ont un double ovaire et deux oviductes; les mâles de plusieurs genres ont une verge fourchue ou double. Les reptiles sont ovipares comme les oiseaux, mais aucun ne couve ses œufs: dans quelques genres, notamment dans les couleuvres, le petit est déjà formé et assez avancé au moment où la mère fait sa ponte; dans quelques espèces, l'œuf se déchire à ce moment même, et le petit naît vivant. Les reptiles sont actuellement distribués en quatre ordres delà ma- nière suivante : I. CHÉLONIENS. Pénis simple. Cœur à trois cavités ; à ventricule unique, incomplètement divisé par une cloison: côtes soudées à une carapace. IL CROCODILIENS. Pénis simple. Ventricules du cœur presque com- plètement séparés en deux par une cloison. Côtes nombreuses non soudées à une carapace. III. SAURIENS. Pénis bifide. Cœur à deux oreillettes et à un seul ventricule. Une ou deux paires de pattes, bien développées ou sim- plement représentées par les rudiments de l'épaule et du bassin. Un sternum. IV. OPHIDIENS. Pénis bifide. Cœur à un seul ventricule. Pas de membres : pas de sternum. ORDRE DES CHÉLONIENS. Les reptiles qui composent ce premier ordre ont une forme telle- ment semblable et caractérisée, que tout le monde leur donne, en commun, le nom de tortues, et que Liuné n'en a formé qu'un seul genre sous le nom latin Testudo. Tous ont un cœur composé de deux oreillettes et d'un ventricule à deux chambres inégales qui communi- quent ensemble. Le sang du corps entre dans l'oreillette droite ; celui du poumon dans la gauche ; les deux sangs se mêlent plus ou moins en passant par le ventricule. « Ces animaux se distinguent au premier coup d'œil par le double bouclier dans lequel leur corps est renfermé, et qui ne laisse passer au dehors que la tête, le cou, la queue et les quatre pattes. 144 REPTILES. «Le bouclier supérieur, nommé carapace, est formé par leurs côtes,, au nombre de huit paires, élargies et réunies par des sutures dentées n'étant unies entre elles qu'avec des plaques adhérentes à la portion annulaire des vertèbres dorsales, en sorte que toutes ces parties sont privées de mobilité. Le bouclier inférieur, nommé plastron, est formé de pièces qui représentent le sternum, et qui sont ordinairement au nombre de neuf. Un cadre composé de pièces osseuses auxquelles on a cru trouver quelque analogie avec la partie sternale ou cartilagineuse* des côtes, entoure la carapace et réunit toutes les parties qui la com- posent. Les vertèbres du cou et de la queue sont les seules mobiles, et les deux enveloppes osseuses étant recouvertes immédiatement par la peau ou par les écailles qui la représentent, l'omoplate et tous les muscles du bras et du cou, au lieu d'être attachés sur les côtes et sur l'épine, comme dans les autres animaux, le sont par-dessous; il en est de môme des os du bassin et des muscles de la cuisse, ce qui fait que la tortue peut être appelée, à cet égard, un animal retourné. « Les poumons sont fort étendus et dans la même cavité que les au- tres viscères. Le thorax étant immobile dans le plus grand nombre,, c'est par le jeu de la bouche que la tortue respire, en tenant les mâ- choires fermées et en abaissant et élevant alternativement son os hyoïde. Le premier mouvement laisse entrer l'air par les narines; et la langue, fermant ensuite leur ouverture intérieure, le deuxième mouvement contraint cet air à pénétrer dans le poumon. » Les tortues n'ont point de dents ; leurs mâchoires sont revêtues de corne comme celles des oiseaux, excepté dans les chélides, où elles ne sont garnies que de peau ; leur estomac est simple ; leurs intestins sont de longueur médiocre et dépourvus du ccecum. Elles ont une fort grande vessie. Le mâle a une verge simple et considérable ; la femelle produit des œufs revêtus d'une coque dure,, qu'elle enfonce dans le sable, où la chaleur du soleil suffit pour les faire éclore. Les tortues sont très-vivaces; on en a vu se mouvoir sans tête pendant plusieurs se- maines. Il leur faut très-peu de nourriture, et elles peuvent passer des mois entiers sans manger. Les tortues de Linné, ou les chéloniens, ont été divisés en cinq genres, qui sont : les tortues de terre, ou tortues proprement dites ; les tortues d'eau douce, ou émydes ; les tortues de mer, ou chélonées ; les tortues molles, ou trionyx ; et les tortues à gueule, ou chélides. Les tortues de terre, ou vraies tortues, ont la carapace bombée, toute solide et soudée par la plus grande partie de ses bords au plastron. Les jambes sont comme tronquées, à doigts fort courts et réunis de très-près jusqu'aux ongles ; elles peuvent, ainsi que la tête, être retirées entièrement entre les boucliers. Les pieds de devant ont cinq ongles gros et coniques; ceux de der- rière, quatre. L'espèce la plus commune en Europe est la tortue grecque (Testudo grœca, L.). Elle vit en Grèce, en Italie, en Sardaigne et tout autour de la Méditerranée. Sa carapace est GHÉLONIENS. — TORTUES. 445 large, également bombée, à écailles relevées, granulées au centre, striées au bord, marbrées de jaune et de noir. Elle atteint rare- ment 30 centimètres de long : elle vit de feuilles, de fruits, d'in- sectes, d'escargots et de vers ; elle se creuse un trou pour y passer l'hiver, s'accouple au printemps et pond quatre ou cinq œufs semblables à ceux des pigeons. Elle se confond, sous le rap- port alimentaire ou médical, avec la tortue bourbeuse et la tortue ronde; mais elle passe pour donner un bouillon préférable, et c'est elle principalement que Ton tire de Barbarie pour cet usage. Diverses parties de la tortue, telles que la bile, le sang, les œufs, la graisse, étaient autrefois préconisées contre un grand nombre de maladies. Le bouillon seul, fait avec la chair, est encore usité comme analeptique, restaurant, dépuratif, sudorifique, rafraî- chissant, etc. , etc. On connaît un grand nombre d'espèces ou de variétés de tortues terrestres : telles sont la tortue géométrique, qui atteint à peu près la grandeur de la tortue grecque, et qui a la carapace noire et chacune de ses écailles régulièrement ornée de lignes jaunes rayonnantes, partant d'un disque de même cou- leur; et la tortue de l'Inde, qui a plus de un mètre de longueur, et dont la carapace, comprimée en avant, a le bord antérieur re- levé au-dessous de la tête. Les tortues d'eau douce, ou les émydes, ont la carapace géné- ralement plus aplatie que celle des tortues de terre ; leurs doigts sont plus séparés, mobiles, terminés par des ongles plus longs, et leurs intervalles sont occupés par des membranes. On leur compte de même cinq ongles aux pieds de devant et quatre à ceux de derrière. La forme de leurs pieds accuse des habitudes plus aquatiques. Ce genre, qui est très-nombreux en espèces, a été divisé en deux sections : dans la première, le plastron est d'une seule pièce et immobile, de même que dans les tortues de terre; dans la seconde, le plastron est divisé par une charnière en deux battants, dont un seul ou tous les deux sont mobiles. Je citerai la tortue ronde et la tortue bourbeuse, comme exemples de la première section, et la tortue close } comme exemple de la seconde. La tortue ronde, ouémyde d'Europe (Cistudo orbiculans,F\em. ; Emys europœa, Dum. ; Testudo europœa, Schn.), est répandue dans tout le midi et l'orient de l'Europe, jusqu'en Prusse, dans les eaux bourbeuses et les marais. Sa carapace est ovale, peu con- vexe, longue de 22 centimètres, large de 14 ; elle est assez lisse, noirâtre, toute semée de points jaunâtres disposés en rayons ; elle a cinq doigts onguiculés aux pieds de devant et quatre à ceux de derrière. Elle vit dans les eaux bourbeuses et dans les marais, où elle se nourrit d'insectes, de mollusques, de petits poissons et Gcibourt, Drogues, 7e édit» T. IV. 10 146 REPTILES. d'herbes. On la vend sur quelques marchés en Allemagne, à cause de l'usage que l'on fait de sa chair, soit comme nourriture, soit pour l'usage de la médecine. La tortue bourbeuse {Emys lutaria, Dum. ; Testudo lutaria, L.) est assez commune dans les eaux marécageuses de l'Europe mé- ridionale, et on l'élève en domesticité dans beaucoup de jardins du midi de la France, qu'elle purge de limaçons, de vers de terre et d'insectes nuisibles. Sa carapace est un peu aplatie, noirâtre, longue de 22 centimètres, large de 11. Les plaques dorsales sont irrégulièrement sillonnées et faiblement pointillées dans le centre. La plupart des individus n'ont pas d'ongle au doigt extérieur des pieds de devant. La peau du cou est nue, plissée et épaisse ; celle des pattes est écailleuse ; la queue est longue et comme annelée, toujours roide et dirigée horizontalement en arrière. L' émyde close(Emys clausa) [fig. 872 et 873) habite les marais de l'Amérique septentrionale, et principalement de la Caroline. Elle Fig. 872. — Émyde close, vue de dos. Fig. 873. — Émyde close, -vue de dessous. a la carapace très-solide, et Ton dit qu'elle peut supporter un poids de 500 livres sans cesser de marcher ; mais il y a probablement erreur ou exagération dans le fait, car l'animal n'a guère que 16 à 19 centimètres de longueur. Il a les doigts presque palmés, cinq ongles aux pieds de devant, quatre seulement à ceux de derrière ; la carapace brune, marbrée de jaune fortement ca- rénée. Le plastron est divisé en deux parties, dont l'antérieure seule est mobile, et peut être serrée avec assez de force contre la carapace pour étouffer les serpents, dont l'animal se nourrit en partie. Les tortues de mer, ou chélonées, ont leur enveloppe trop petite pour recevoir leur tête et leurs pieds, qui sont très-allongés (surtout ceux de devant), aplatis en nageoires, et dont tous les doigts sont réunis et enveloppés dans une même membrane. Les GHÉLONIENS. — CARET. 147 deux premiers doigts de chaque pied ont seuls des ongles pointus, les autres sont terminés par des lames écailleuses aplaties. Les pièces de leur plastron ne forment pas une plaque continue, mais sont dentelées et laissent entre elles de grands intervalles occupés par du cartilage. La queue est fort courte, conique, obtuse, couverte d'écaillés; l'oesophage est armé de pointes car- tilagineuses dirigées vers l'estomac. Elles se nourrissent de plantes marines et de mollusques. L'espèce la plus commune est la tortue franche, ou tortue verte^Chelonia viridis, Schneid.), qui surpasse toutes les autres par la grandeur de sa taille et par son poids, car elle a souvent plus de 2 mètres de long, et elle pèse de 350 à 400 kilogrammes. Sa carapace est formée d'écaillés ver- dâtres, ni imbriquées, ni carénées, dont celles du milieu figurent à peu près des hexagones réguliers. Sa chair fournit un aliment précieux et salutaire aux navigateurs, dans tous les parages delà zone torride, et leur graisse, qui est liquide et très-abondante, sert d'huile à brûler. Cette tortue paît en grandes troupes les algues au fond de la mer et vient rarement à terre. L'accouple- ment a lieu dans la mer, et dure, d'après Catesby, plus de qua- torze jours. Les femelles viennent faire leur ponte sur le rivage et déposent leurs œufs, en nombre considérable, dans un trou creusé dans le sable, au-dessus de la ligne de la plus haute marée. C'est alors qu'on s'en empare facilement en les renversant sur le dos. Les œufs sont ronds, volumineux, enveloppés d'une membrane molle, semblable à du parchemin mouillé; ils sont très-bons à manger. L'écaillé est peu estimée et n'est pas employée. Une autre espèce non moins importante est le caret {Chelonia imbricata, Brongn. ; Testudo ùnbricata, L.), quoiqu'il soit moins grand que la tortue franche (il pèse rarement plus de 100 kilo- grammes), et que sa chair soit désagréable et malsaine; mais ses œufs sont très-bons à manger, et sa carapace fournit la plus belle écaille dont on se sert, de temps immémorial, pour fabriquer des coffrets, des étuis, des peignes, des manches de couteaux, des garnitures de meubles, etc. Le caret a le museau plus allongé que la tortue franche, les deux mâchoires dentelées, les écailles du dos lisses et se recouvrant par leur bord postérieur comme les tuiles d'un toit. Ces écailles sont transparentes, brunes-noirâ- tres, avec des taches irrégulières, blondes ou roussâtres. On les détache de la carapace en mettant du feu par dessous ; elles se soulèvent d'elles-mêmes. Elles peuvent prendre le plus beau poli, et on leur donne la forme que l'on veut en les soumettant à la presse, entre des moules, dans l'eau chaude. On peut même en fondre les fragments et les rognures, de manière à en former de 148 REPTILES. Yêcaille jondue, que l'on emploie aux mêmes usages que la natu- relle, mais qui est moins belle, non transparente, et difficile à polir. Le caret se trouve principalement dans l'océan Atlantique, proche des côtes de l'Amérique, et dans tout le golfe du Mexique. On le rencontre aussi sur les côtes de Guinée et dans la mer des Indes. ORDRE DES CROCODILIENS. Les CROCODILIENS sont de grands et puissants reptiles qui habi- tent les parties les plus chaudes de l'ancien et du nouveau continent, et se tiennent d'ordinaire dans les fleuves et les lacs d'eau douce. lis sont très-carnassiers et redoutables, même pour l'homme. Ils ont les mâchoires armées d'un seul rang de dents fortes et pointues, une lan- gue plate et charnue, la queue aplatie sur les côtés, cinq doigts plus ou moins palmés aux pieds de devant, quatre aux pieds de derrière, sur lesquels les trois internes de chaque pied sont seuls armés d'ongles. Le dos et la queue sont couverts d'écaillés carrées très-fortes et sur- montées d'une pointe conique ou d'une arête au milieu. Les poumons ne s'enfoncent pas dans l'abdomen, ce qui, joint à leur cœur divisé en trois loges, et où le sang qui vient du poumon ne se môle pas avec celui du corps aussi complètement que dans les autres reptiles, rap- proche un peu plus les crocodiliens des quadrupèdes à sang chaud (1). Leurs œufs sont durs, de la grosseur des œufs d'oie; les femelles le> surveillent et soignent leurs petits pendant quelques mois après leur naissance. Les crocodiliens se divisent en trois sous-genres : les gavials, qui ont le museau très-allongé et les dents à peu près égales ; les cro- codiles, qui ont le museau oblong et déprimé et les dents inégales ; en- fin les caïmans, qui ont le museau large et obtus, les dents inégales, et dont les quatrièmes d'en bas entrent dans les trous et non dans des échancrures de la mâchoire supérieure. ORDRE DES SAURIENS. Cet ordre comprend les lacertiens, les iguaniens, les caméléoniens, les scincoïdiens et les orvets. Les Lacertiens ont une langue mince, extensible et terminée en deux filets comme celle des couleuvres; leur corps est allongé, leur marche rapide; tous leurs pieds ont cinq doigts armés d'on- gles, séparés, inégaux, surtout ceux de derrière; leurs écailles sont disposés, sous le ventre et autour de la queue, par bandes transversales et parallèles. On compte parmi eux les lézards de (1) La disposition du cœur est telle, que toute la partie postérieure du corps reçoit un mélange de sang artériel et de sang veineux, tandis que la tête reçoit du sang artériel pur. SAURIENS. 149 nos pays et d'assez grands sauriens des pays chauds, qui ont reçu le nom de monitors et de sauvegardes, sur l'opinion que l'on avait anciennement, qu'ils avertissaient de l'approche des croco- diles: ils sont en réalité très-utiles à l'homme, en détruisant beaucoup d'autres reptiles et en dévorant les œufs des crocodiles. Les caméléoniens ne comprennent qu'un seul genre, les camé- léons, animaux disgracieux, bien distincts des autres sauriens par plusieurs de leurs caractères. Ils ont toute la peau chagrinée par de petits grains écailleux ; le corps comprimé et le dos comme tranchant; la queue ronde et prenante; cinq doigts à tous les pieds, mais divisés en deux paquets opposables l'un à l'autre, l'un de deux, l'autre de trois, chaque paquet réuni par la peau jusqu'aux ongles : cette disposition des doigts, jointe à leur queue prenante, en fait des animaux grimpants destinés à vivre sur les branches d'arbres. Leur langue est charnue, cylindrique et extrêmement allongeable ; les dents sont trilobées; les yeux très- grands, mais presque couverts par la peau, excepté un petit trou vis-à-vis de la prunelle, et mobiles indépendamment l'un de l'autre; l'occiput est relevé en pyramide ; les premières côtes se joignent au sternum, les suivantes se continuent chacune à sa cor- respondante pour envelopper l'abdomen par un cercle entier. Leur poumon est si vaste que, lorsqu'il est gonflé, leur corps pa- raît comme transparent. Ils vivent d'insectes qu'ils prennent avec l'extrémité gluante de leur langue, qu'ils meuvent avec une grande vitesse. Ces animaux, déjà si singuliers, le sont encore plus par la faculté qu'ils ont de changer de couleur presque subitement, et, si l'on en croyait d'anciens écrivains, ils pourraient prendre suc- cessivement la teinte de tous les objets dont ils se trouvent envi- ronnés, afin de mieux se dérober à la vue de leurs ennemis. Aussi ont-ils été pris de tout temps pour l'emblème des courtisans, des flatteurs et des revireurs politiques. Les observations des mo- dernes, tout en dépouillant l'histoire des caméléons des fables dont on l'avait chargée, ont en effet constaté qu'ils peuvent, sous l'impression des variations de température, de la crainte ou de la colère, éprouver des changements très-remarquables, et être tantôt blancs, tantôt jaunâtres, d'autres fois verts, rougeâtres ou presque noirs. Pendant longtemps on a attribué ces change- ments à la distension plus ou moins grande des poumons et à des modifications correspondantes dans la qualité du sang envoyé à la peau ; mais il faut en chercher la cause dans la structure particu- lière de cette membrane qui renferme plusieurs matières colo- rantes, dont les unes peuvent tantôt se montrer à la surface et masquer les autres, et d'autres fois se retirer en-dessous et laisser à découvert le pigment superficiel. Le caméléon le plus 150 REPTILES. connu, est celai d'Egypte que Ton trouve bien représenté dans le Règne animal de Guvier (1). Celui qui est ici gravé (fig. 874) est le caméléon à nez bifide des îles Moluques. La cinquième famille des sauriens est celle des scfNCOïDiENS,qui sont reconnaissabies à leurs pieds très-courts, à leur langue non Fig. 874. — Caméléon à nez bifide. extensible, et aux écailles égales et imbriquées qui leur couvrent tout le corps. Les uns ont la forme d'un fuseau; d'autres, cylin- driques et très-allongés, ressemblent à des serpents ; chez plu- sieurs, les pieds sont trop courts pour servir à la locomotion, et il en est même chez lesquels l'une des deux paires de membres, soit l'antérieure, soit la postérieure, manque complètement. Aussi les scincoïdiens établissent-ils un passage évident entre les sau- riens et les ophidiens. Le scinque officinal (Scincus officinalis, Schn. ; Lacerta Scin- cus, L.) a été autrefois usité en médecine. Il habite l'Egypte, l'Abyssinieet l'Arabie. Il est long de 19 à 22 centimètres, a les Fig. 875. — Scinque officinal. pieds courts {fig. 875), la queue presque d'une venue avec le corps et plus courte que lui; le corps jaunâtre, argenté, traversé de bandes noirâtres, couvert d'écaillés uniformes, luisantes, dispo- sées comme les tuiles d'un toit. Pour le conserver, on en retire les intestins que l'on remplace par des plantes aromatiques ; on le fait sécher et on l'enveloppe de feuilles d'absinthe sèches. (!) Cuvier, Règne animal, Reptiles, pi. XXI. OPHIDIENS. 451 C'est ainsi qu'on nous l'envoie encore quelquefois; on le croit aphrodisiaque; il entre dans l'électuaire de Mithridate. On a vanté comme sudorifiques et antivénériens quelques autres reptiles sauriens mangés crus. Ce sont le petit anolis des Antilles ou roquet {Anolis bullaris) ; l'iguane {Iguana delicatissima, La- treille) (1); te lézard commun (Lacerta agilis, L.), et d'autres. Ils ne sont plus employés, du moins en France. Les orvets, ou Anguis, se rapprochent des sauriens, et particu- lièrement des scincoïdiens, par leur tête osseuse, leur langue charnue et peu extensible, leur œil muni de trois paupières, et leur corps tout recouvert d'écaillés imbriquées. Enfin, on trouve chez plusieurs d'entre eux les vestiges d'un bassin et des os de l'épaule. D'un autre côté, ils ressemblent aux vrais serpents par leur forme très-allongée et par la petitesse de l'un de leurs pou- mons. Ce sont des animaux très-doux et qui ne cherchent pas même à mordre quand on les saisit. Ils vivent de mollusques ter- restres et d'insectes. Nous en avons une espèce fort commune en Europe, nommée proprement orvet {Anguis fragilis, L.), qui est jaune argenté en dessus, noirâtre en dessous, long de 35 à 40 cen- timètres. Sa queue est très-fragile, comme celle des lézards, et l'on dit même que son corps peut se rompre quand il se roidit ; il fait ses petits vivants. ORDRE DES OPHIDIENS. Les OPHIDIENS sont des reptiles sans pieds, et par conséquent ceux de tous qui méritent le mieux la dénomination de reptiles (2) ; leur corps, très-allongé, se meut au moyen des replis qu'il fait sur le sol. On donne communément à tous le nom de serpents ; mais ce nom s'ap- plique plus spécialement aujourd'hui à ceux qui présentent une organisation intérieure propre, distincte à la fois de celles des sauriens et des batraciens. Les serpents sont sans sternum ni vestiges d'épaules, mais les côtes entourent encore une grande partie de la circonférence du tronc, et le corps des vertèbres s'articule encore par une facette convexe dans une facette concave de la suivante. Ils man- (1) Ces deux genres de reptiles appartiennent à la famille desiguaniens, avec les stellions, les agames, les dragons, les basilics, etc., dont j'ai cru pouvoir me dispenser de parler. On trouve également dans les anciennes couches calcaires du globe, depuis le lias jusqu'au terrain wealdien qui a précédé la craie, les restes fossiles d'un assez grand nombre de sauriens d'une taille gigantes- que. (2) Reptile vient de reptare, ramper; ophidien est dérivé d'ôçtç, serpent; ché- loniens, de x£Xcovyi, tortue; sauriens, de cravpoç, lézard; batraciens, depaToa^o;, grenouille. 152 REPTILES. quent de troisième paupière et de tympan, mais l'osselet de l'o- reille existe sous la peau, et son manche passe derrière l'os tym- panique. On les divise en deux groupes : 1° celui des doubles marcheurs, qui a la mâchoire inférieure portée, comme dans tous les reptiles précédents, par un os tympanique immédiatement articulé au crâne, les deux branches de cette mâchoire soudées en avant, et celles de la mâchoire supérieure fixées au crâne et à l'os inter- maxillaire. Cette disposition est cause que leur gueule ne peut se dilater comme dans la tribu suivante, que leur tête est tout d'une venue avec le reste du corps, et qu'elle se confond facilement, à la première vue, avec leur extrémité postérieure, qui est obtuse et à peu près aussi volumineuse. Cette forme leur permet de marcher également bien en avant et en arrière, ce qui leur a valu le nom de doubles marcheurs, ou d'amphisbènes (1). Les anciens leur croyaient même deux têtes. Ils ne sont pas veni- meux. « Le second groupe, ou celui des serpents proprement dits, a l'os tympanique, ou pédicule de la mâchoire inférieure, mobile et presque toujours suspendu lui-même à un autre os analogue au mastoïdien (fig. 876), attaché sur le crâne par des muscles et Fi g. 876. — Appareil venimeux du crotale (* des ligaments qui lui laissent de la mobilité. Les branches de cette mâchoire ne sont pas aussi unies l'une à l'autre, et celles de la mâchoire supérieure ne le sont à l'intermaxillaire, que par des li- gaments, en sorte qu'elles peuvent s'écarter et donner à ces ani- (I) En grec, àjx:picrgû»va : de à^cpîç, des deux côtés, et de paivto, je marche. (*) a, glande venimeuse; a' son canal excréteur ; b, glande sus-maxillaire; c, glande sous- maxillaire; e, e' temporal antérieur ; f f, temporal postérieur ; g, digastrique; i, temporal moyen; q, ligamentarticulo-maxillaire ; r, muscle cervico-augulaire; t, vertébro-mandibu- laire; w, costo-mandibulaire. OPHIDIENS. 155 maux la faculté d'ouvrir leur gueule au point d'avaler des corps plus gros qu'eux. « Leurs arcades palatines participent à cette mobilité, et sont armées de dents aiguës et recourbées en arrière; leur trachée- artère est très-longue; leur cœur placé fort en arrière; la plupart n'ont qu'un grand poumon avec un petit vestige d'un second. « Ces serpents se divisent en non venimeux et venimeux, et ceux- ci se subdivisent en venimeux à plusieurs dents maxillaires, et veni- meux à crochets mobiles et isolés. « Dans les non venimeux, les branches des deux mâchoires, ainsi que les branches palatines, sont garnies tout du long de dents fixes et non percées. Il y a donc quatre rangées de ces dents dans le dessus de la bouche, et deux dans le dessous.» Ceux d'entre eux qui ont les os mastoïdiens compris dans le crâne, l'orbite incomplet en arrière, la langue épaisse et courte, ressemblent encore aux doubles marcheurs : ils ont été autrefois réunis avec les orvets, et portent le nom de rouleaux. Ceux des serpents non venimeux qui ont, au contraire, les mastoïdiens dé- tachés, et dont les mâchoires peuvent beaucoup se dilater, ont l'occiput plus ou moins renflé, et la langue fourchue et très-ex- tensible. On en fait deux groupes principaux, les boas et les cou- leuvres, distingués par les plaques du dessous de la queue, qui sont simples dans les premiers, doubles dans les seconds. C'est parmi les boas qu'on trouve les plus grands de tous les ser- pents ; car il y en a qui atteignent de 10 à 43 mètres de longueur, et qui, quoique non venimeux, sont à redouter à cause de leur force prodigieuse et de leur agilité. Tapis sous l'herbe ou suspen- dus par la queue aux branches des arbres, ils attendent le moment de s'élancer sur leur proie, qu'ils entourent de leurs plis et qu'ils serrent si fortement, que l'animal est bientôt étouffé et a les os broyés. Alors, après l'avoir enduit de sa baveet avoir énormément dilaté ses mâchoires et son gosier, le boa l'avale lentement. On assure qu'ils se nourrissent ainsi de chiens, de cerfs, et même de bœufs qu'ils mettent plusieurs jours à avaler. Après un repas semblable, les boas demeurent immobiles, dans un endroit écarté, jusqu'à ce que leur digestion, qui est fort longue, soit terminée. C'est alors qu'on peut les tuer avec le moins de danger. Les couleuvres comprennent un nombre très-considérable de serpents dépourvus de crochets mobiles, venimeux, et dont les plaques de dessous la queue sont divisées par deux ou rangées par paires ; on les divise en un grand nombre de groupes, sous les noms de pythons, cerbères, hétérodons,hurrias, oligodons, couleu- vres propres, acrochordes, etc. Je n'en mentionnerai que deux espèces de notre pays, la couleuvre à collier et la couleuvre vipérine. loi REPTILES. La couleuvre à collier (Tropidonotus natrix ; Colubernatrix, L.) est très-commune en France, dans les prés qui bordent des eaux, sur la lisièredesbois; elleest longue de 7à 14 décimètres, a latête oblongue et ovale (fig. 877, déprimée, couverte d'un petit nombre d'écaillés (ordinairement 9) beaucoup plus grandes que celles du cou et du dos. Les écailles sont carénées, c'est-à-dire relevées d'une arête au milieu ; celles de dessus le cou sont blanchâtres ou jaunâtres, et lui forment un demi-collier qui tranche avec la cou- leur de deux grandes taches noires triangulaires sur la partie pos- térieure de latête, et de deux taches semblables en arrière du cou. Le corps est cendré avec des taches noires sur le dos, devenant plus larges le long des flancs. Du reste, il en existe beaucoup de va- riétés qui diffèrent par leur couleur. Cette couleuvre, comme toutes ses congénères, vit exclusivement d'animaux vivants, tels que insectes, vers, mollusques, poissons, oiseaux, petits quadru- pèdes, etc. Jamais elle ne mange de fruit dans les jardins, ni ne vient sucer le lait des vaches, comme le préjugé en a Fig. 877. — Couleuvre à collier. Fig. 878. — Couleuvre vipérine. été répandu. Elle nage avec une grande facilité, et grimpe avec agilité sur les arbres pour aller surprendre les jeunes oiseaux. Elle est inoffensive pour les animaux dont elle ne peut se nour- rir, ne cherche à les mordre que lorsqu'elle est très-irritée, et sa morsure n'est pas dangereuse. On peut l'élever en domesticité ; on la mange dans quelques pays, et l'on en prépare des bouillons qui ont été recommandés contre les scrofules, les rhumatismes et les maladies de la peau. Elle pond de 15 à 40 œufs dans des trous sur le bord des eaux, dans le fumier, dans les meules de foin ; ils sont ovales, gros comme le doigt, attachés en chapelet, et éclosent au milieu de l'été. La couleuvre vipérine (T?*opidonotus viperinvs ; Coluber viperi- nus, Latr.) est longue seulement de 50 centimètres, d'un gris brun avec une suite de taches noires qui forme un zigzag le long du dos, et une autre de taches plus petites sur les côtés ; le ventre est tacheté en damier, de noir et de grisâtre ; les écailles sont ca- OPHIDIENS. — CROTALES. 155 rénées. Cet animal habite la France et peut se rencontrer dans les environs de Paris. Il est vivipare comme la vipère, et sa grande ressemblance avec ce dangereux reptile lui a valu son nom. On peut l'en distinguer à la forme de sa tête qui, de même que celle de la couleuvre commune, est ovale-oblongue, obtuse en avant {fig. 878), couverte de grandes plaques carénées, à l'absence des crochets venimeux et à sa queue plus longue et moins brusque- ment rétrécie. Le serpent d'Esculape est une espèce de couleuvre beaucoup plus grande (Callopeltis JEsculapii Aldrow ; Coluber jEsculapii, Shaw), qui habite l'Italie, la Hongrie et l'illyrie. Il est brun en dessus, jaune-paille aux flancs et en dessous, à écailles du dos presque lisses. C'est lui que les anciens ont représenté dans leurs statues du dieu de la médecine. Les serpents venimeux par excellence, ou a crochets isolés, ont une structure très-parliculière dans leurs organes de mandu- cation. Leurs os maxillaires supérieurs s ont très-petits, portés sur un long pédicule, et très-mobiles : il s'y fixe une dent aiguë, per- cée d'un petit canal, qui donne issue à une liqueur sécrétée par une glande considérable située sous l'œil. C'est cette liqueur qui, versée dans la plaie par la dent, porte le ravage dans le corps des animaux, et y produit des effets si funestes. Cette dent se cache dans un repli de la gencive, quand le serpent ne veut pas s'en ser- vir, et il y a derrière elle plusieurs germes destinés à la rempla- cer lorsqu'elle se casse dans une plaie. L'os maxillaire supérieur ne porte pas d'autres dents, en sorte que, dans ces serpents, on ne voit, dans le haut delà bouche, que les deux rangées de dents palatines, qui sont aiguës et recourbées en arrière, confor- mation nécessaire pour retenir et faire avancer la proie, souvent très-volumineuse, qui pourrait s'échapper par le manque de points d'appui et de force des mâchoires (Voy. la fig. 874). Toutes ces espèces venimeuses, dont on connaît bien la repro- duction, font leurs petits vivants ; on les divise en deux genres principaux, les crotales et les vipèi^es. Fig. 879. — Crotale (tète). Fig. 880. — Crotale (queue). Les crotales (fig. 879) (Crotalus) sont célèbres, entre tous les autres serpents venimeux, par l'atrocité de leur venin. Ils ont, 156 REPTILES. comme les boas, des plaques transversales simples sous la queue, (fig. 880), qui est formée de cornets écailleux emboîtés lâche- ment les uns dans les autres, qui résonnent quand l'animal rampe ou quand il remue la queue. Toutes les espèces viennent d'Amé- rique, et sont d'autant plus dangereuses que la contrée ou la sai- son sont plus chaudes ; mais leur naturel est en général tran- quille, et ils ne mordent que lorsqu'ils sont provoqués ou que la faim les y pousse. Les trigonocéphales (Trigonocephalus) sont aussi dangereux que les crotales, et ont comme eux une petite fossette arrondie derrière chaque narine; mais ils manquent de l'appareil écailleux et so- nore de la queue, dont les écailles peuvent être doubles ou sim- ples. Le plus connu est le trigonocèphale jaune des Antilles {Tri- gonocephalus lanceolatus, Oppel.), qui atteint 2 mètres et plus de longueur, vit dans les champs de cannes, où il se nourrit de rats ; mais il fait aussi périr beaucoup de nègres. Les vipères ont été confondues par Linné avec les couleuvresT comme ayant les plaques ventrales simples, et celles de la queue presque toujours doubles ; mais elles ont dû en être séparées à cause de leurs crochets à venin. Elles se distinguent, d'un autre côté, des crotales et des trigonocéphales, par l'absence des fos- settes derrière les narines. Voici, du reste, les caractères princi- paux auxquels on peut les reconnaître. Reptiles de l'ordre des ophidiens ou des serpents à mâchoires supérieures mobiles et armées de deux crochets à venin, tête rac- courcie, élargie postérieurement, couverte en dessus d'écaillés granulées ou de plaques; dessous de l'abdomen couvert de gran- des plaques entières et transversales; queue ronde, conique, poin- tue, garnie en dessous d'un double rang de plaques disposées par paires. On peut les diviser en plusieurs groupes, tels que les vipères propres, les najas, les élaphs, les oplocéphales, les langa- has, etc. L'espèce la plus redoutable pour nous, parce qu'elle habite la France et toute l'Europe tempérée, est la vipère commune (Vipera Aspis, fig. 881). Lorsqu'elle a pris tout son accroissement, elle est longue de 65 centimètres et épaisse de 22 à 24 millimètres, par le milieu du corps (1) ; seulement la femelle est plus volumi- (.1) Voir, sur la vipère, Léon Soubeiran (De la vipère, de son venin et de sa morsure), thèse soutenue à la Faculté de médecine de Paris en 1855. On con- sultera aussi avec fruit le très-intéressant mémoire de M. Viaud Grand-Marais (Études médicales sur les serpents de la Vendée et de la Loire-Inférieure . Nan- tes, 18G7-69), où des caractères zoologiques des serpents delà région, les symp- tômes produits par la piqûre des vipères, le mode de traitement des accidents qui en résultent, sont exposés avec de précieux détails. OPHIDIENS. — VIPÈRES. 157 neuse quand elle approche du moment de mettre au jour ses vi- péraux. La vipère a la tête déprimée ou aplatie supérieurement, plus large à la partie postérieure que le cou, qui est rétréci. Elle présente à l'avant une espèce de mufle un peu retroussé, formé Fig. 881. — Vipère commune. par un repli de la peau, et elle a une forme générale triangu- laire, quoique arrondie aux angles. Elle diffère en cela de la cou- leuvre, qui a la tête ovoïde, non aplatie, et terminée en avant par un contour émoussé et arrondi. La tête de la vipère (fig. 882 à 884) a en tout 27 millimètres de long, 16 à 18 millimètres de large à la partie postérieure, 9 à 1 1 mil- limètres à la hauteur des yeux, et 5 à 6 millimètres seulement de Fig. 882, 883 et 881. — Tètes de vipères. largeur à l'extrémité du museau. Cette extrémité est couverte par six écailles un peu plus grandes que les autres, ou petites plaques, dont les latérales sont percées par les narines. Entre cette extré- mité et les yeux se trouvent plusieurs rangs d'écaillés ordinaires, arrondies et imbriquées, dont plusieurs sont noirâtres et forment une ou plusieurs taches en ce tendroit. Chaque œil se trouve sur- monté par une plaque allongée et saillante, qui lui sert comme de sourcil, et entre ces plaques s'en trouvent cinq autres dont celle du milieu est la plus grande ; mais aucune de ces plaques 158 REPTILES. n'est comparable pour la grandeur à celles de la couleuvre ; leur nombre est plus considérable, et tout le reste de la tête est cou- vert de petites écailles ovoïdes, imbriquées. Le fond de la couleur de la vipère est variable, et il y a des vi- pères blanchâtres, grises, noirâtres, jaunâtres et rougeâtres; mais cette teinte générale est interrompue par des taches qui ont une certaine régularité, et qui peuvent encore servir à caractériser le reptile. Ainsi, sur le sommet de la tête et en arrière des yeux, on trouve toujours deux taches linéaires noirâtres qui s'écartent d'avant en arrière, sous forme de Y, et qui comprennent entre elles, et plus en arrière encore, une tache ronde assez étendue, qui est la pre- mière des taches souvent disposées en zigzag que l'on observe tout le long du dos (1). Pareillement en arrière de chaque œil et sur la même ligne horizontale, se trouve une longue tache linéaire qui est la première des taches arrondies et isolées qui se trouvent tout le long des flancs. Enfin, les plaques ventrales et les plaques doubles de la queue sont d'une teinte uniforme plus ou moins fon- cée, mais toujours ardoisée. Les vipères changent de peau tous les ans, au printemps et quel- quefois en automne. Sous la peau écailleuse qu'elles quittent, il s'en trouve une autre toute formée, qui paraît d'abord bien plus belle que l'ancienne, et qui se ternit ensuite à mesure qu'il s'en forme une autre par-dessous. Les yeux de la vipère sont très-vifs, et son regard est fixe et me- naçant; sa langue est renfermée dans une gaine d'où elle sort lorsque l'animal est irrité. Alors il la darde et la retire par des mouvements successifs et très-rapides. Elle est linéaire, bifide à l'extrémité, et semble être une arme menaçante ; mais elle ne pi- que pas et n'a rien de venimeux. Elle sert probablement à la vi- père pour attraper de petits insectes, quoique sa nourriture prin- cipale consiste en mulots, taupes, lézards, grenouilles, crapauds, salamandres et jeunes oiseaux. Elle ne mange pas en captivité, et, de même que beaucoup d'autres reptiles, elle peut supporter un jeûne de plusieurs mois, et même, dit-on, de plusieurs années. Les vipères passent tout l'hiver engourdies, le plus souvent réu- nies en société et entrelacées les unes dans les autres, sous des pierres ou dans des troncs d'arbres cariés, où la gelée ne peut les (1) Ces taches ne sont pas toujours disposées de la même manière sur le dos : tantôt elles forment des lignes transversales, parallèles et distinctes, comme dans la vipère de Gharas, d'autres fois elles ne forment toutes ensemble qu'une ligne longitudinale ployée en zigzag, comme dans la vipère qui s'était beaucoup multipliée, il y a un certain nombre d'années, dans la forêt de Fon- tainebleau. On trouve aussi des vipères qui sont presque noires. OPHIDIENS. — VIPERES. 159 atteindre. Elles s'accouplent au printemps et restent, pendant un temps fort long, embrassées dans une copulation dont le résultat est de vivifier de 12 à 2o œufs, qui éclosent dans le ventre de la femelle, où le vipéreau, roulé sur lui-même, atteint la taille de 8 à 11 centimètres avant de paraître au jour. On doit à Fontana des observations sur le venin de la vipère, contenu, ainsi que nous l'avons vu, dans deux glandes qui com- muniquent par un canal avec les deux crochets mobilesde l'animal. Ce venin a une consistance qui tient le milieu entre celles de l'huile d'olive et d'une solution de gomme arabique; il n'est ni acide, ni alcalin, et n'a pas de saveur bien marquée; il jaunit par la dessiccation et se concrète à la manière du mucus ou de l'albu- mine ; il se conserve pendant longtemps sans altération dans la cavité de la dent, séparée ou non de l'os qui la supporte, et il est dangereux d'être blessé par les crochets d'une vipère morte. [Le prince Lucien Bonaparte a analysé le venin de la vipère et en a isolé un principe spécial, appartenant à la catégorie des al- caloïdes, qu'il a nommé éckidnine ou vipérine ; cette substance est gommeuse, neutre, soluble dans l'eau froide, précipitée par l'al- cool, mais pouvant ensuite se redissoudre dans l'eau. Cette pro- priété la rapproche de la ptyaline : mais elle se distingue de ce dernier produit parce qu'elle est précipitée par le sulfate de ses- quioxyde de fer (1).] Le venin de la vipère est innocent pour quelques animaux, tels que la vipère elle-même, l'orvet, la sangsue et le colimaçon. Parmi les autres animaux, il n'est constamment mortel que pour ceux de petite taille, qui servent de nourriture ordinaire au reptile; un chat résiste quelquefois et un mouton échappe très-souvent à ses suites. L'homme éprouve, à la suite d'une morsure de vipère, des accidents formidables, qui se terminent souvent par la mort, à moins qu'on n'applique à temps les moyens curatifs que l'expé- rience a fait connaître. Ces symptômes sont ordinairement une douleur aiguë dans la partie mordue, qui devient gonflée, luisante, rouge, chaude, vio- lette, puis livide, froide, et comme insensible, la douleur et l'in- flammation se propagent le long des gros troncs nerveux et des vaisseaux lymphatiques; les yeux rouges et ardents versent des pleurs en abondance; bientôt se manifestent des lipothymies, des nausées, de la gastralgie, de la dyspnée, de la cardialgie, des vo- missements bilieux, une sueur froide et colliquative, de la tym- panite, des tranchées aiguës, une vive douleur lombaire, un relâ- (1) L. Bonaparte, Gaz. (ose. délie se. medica-fis., p. 169, 1843. D'après Ger- vais et Van Beneneden, Zoologie médicale, 1859, 1. 1, p. 171. Voyez aussi Jour- nal de pharmacie et de chimie, 4e série, p. 138. 160 REPTILES. chement du sphincter de l'anus, une sorte de paralysie du col de la vessie, et par suite des selles et des évacuations d'urine invo- lontaires. Alors aussi le pouls est petit," serré, concentré, inter- mittent, convulsif; la peau acquiert la pâleur jaunâtre de la cire, et un sang noir, liquide et sanieux découle de la plaie en appa- rence gangrenée. Si un ensemble d'accidents aussi graves n'est pas bientôt calmé par les forces de la nature ou par les secours de l'art, ils s'augmentent encore, et les parties du corps en- vahies par l'œdème se couvrent de phlyctènes, qui annoncent le prochain développement d'un sphacèle précurseur de la mort. La première précaution à prendre, lorsqu'un homme a été mordu par une vipère, est, lorsque la disposition des parties le permet, d'établir une ligature au-dessus de l'endroit blessé, et d'appliquer immédiatement une ventouse à pompe sur la plaie, pour en faire sortir le venin avec le sang ; mais, à défaut de cet instrument, il faut que le patient lui-même, si personne ne consent à le faire, suce la plaie avec persévérance : car cette opération est absolu- ment sans danger pour l'opérateur, pourvu qu'il n'ait pas d'exco- riation aux lèvres ou dans la bouche. La succion opérée, si bien faite qu'on le suppose, ne dispense pas de recourir ensuite à la cautérisation et à l'usage interne de l'ammoniaque, seul remède trouvé efficace; l'expérience ayant appris que la thériaque, l'or- viétan, la poudre de vipère et tous les autres arcanes de l'ancienne polypharmacie, sont complètement inefficaces pour arrêter les effets du terrible venin. Les expériences de Fontana ont démontré que le venin de la vipère, si dangereux lorsqu'il est porté dans le sang par une plaie faite à la peau, pouvait être introduit imp unément dans la bouche et dans l'estomac, pourvu que la surface de ces organes fût sans excoriations, et l'on a pu supposer que l'innocuité du poison, dans ce cas, provenait de ce qu'il était digéré , c'est-à-dire altéré dans sa nature par l'action du. fluide digestif. Mais, indépendamment de ce que l'application inoffensive du venin de la vipère sur la conjonctive de l'œil et sur la membrane pituitaire d'une greonuille, avait antérieurement démontré que Faction du suc gastrique n'en- trait pour rien dans ce phénomène, les expériences de M. Claude Bernard (1) sur le curare, poison très-analogue à celui de la vi- père, paraissent démontrer que cette innocuité des venins dans l'estomac est due seulement à la propriété que possède sa mem- brane muqueuse de repousser ces poisons, et de les tenir en de- hors de l'économie, jusqu'à ce qu'ils soient sortis de la cavité in- testinale. (1) Claude Bernard, Leçons sur les substances toxiques. Paris, 1857. OPHIDIENS. — VIPÈRES. 161 La vipère est très-commune dans nos départements méridio- naux ; on la prend avec de petites pincettes de bois, et on la garde dans des tonneaux ou dans des boîtes garnies de son et percées de quelques trous. Elle peut vivre ainsi très-longtemps sans manger, à cause du peu de mouvement qu'elle se donne alors et de la perte extrêmement petite qu'elle fait par la trans- piration. Lorsqu'on veut en faire usage, on la saisit avec des pincettes près de la tête, on coupe celle-ci avec des ciseaux, et on la reçoit dans un vase rempli d'alcool, afin de la faire mourir et d'en éviter la morsure, qui serait encore dangereuse. On dépouille le corps de sa peau, on rejette les intestins et l'on fait sécher le reste, ou bien on l'emploie récent et coupé par morceaux pour en faire des gelées ou des bouillons, auxquels on a attribué les pro- priétés restaurante, sudorifique, aphrodisiaque, etc., accordées également autrefois à la poudre de vipère. La vipère sèche entre dans la thériaque. La vipère ammodyte (Vipera Ammodytes) (fig. 885) se distingue très-nettement des autres espèces par son museau prolongé en pointe molle. Elle habite les lieux arides et pierreux de l'Europe centrale : on la trouve en France, dans le Dauphiné. Fig. 885. — Vipère ammodyte. Fig-. 886. — Pelias berus. Petite vipère [Pelias Berus, Merrem ; Vipera Chersea, L. ; [fig. 886) . Cette vipère vit en Italie, dans les Gévennes, les Gorbières, les Pyrénées, dans la France centrale, et se retrouve en Flandre, en Belgique et en Angleterre. Elle est moins grande que la vipère commune : sa longueur est de 58 à 60 centimètres ; sa couleur est brunâtre ou roussâtre, et sa tête ovale triangulaire recouverte d'é- Gdibouut, Drogues, 7e édit. T. IV. — 11 162 REPTILES. cailles granuliformes, au centre desquelles se trouvent, entre les yeux, trois plaques rapprochées en triangle. Les najas sont des serpents venimeux très-rapprochés des vi- pères, par la disposition de leurs plaques ventrales et caudales; mais qui peuvent redresser en avant leurs côtes antérieures, de manière à dilater cette partie du tronc en un disque plus ou moins large. L'espèce la plus célèbre est le naja de l'Inde, ser- pent à lunettes, ou Cobra capello des Portugais (Naja tripudians, Merrem. ; Coluber Naja, L. ; fiy. 887) . Ce serpent est ainsi nommé Fig. 887. — Naja. à cause d'un trait noir, en forme de lunettes, dessiné sur la partie élargie du disque. Il est très- venimeux ; mais on prétend que la racine de YOphiorhyza Mungos, de la famille des rubiacées, est un spécifique certain contre sa morsure. Les bateleurs indiens ap- privoisent ce serpent et savent le faire danser et jouer pour amu- ser le peuple, après, toutefois, lui avoir arraché les crochets à venin. On en trouve une autre espèce en Egypte, nommée h»je et qui n'est autre chose que l'aspic des anciens dontCléopâtre s'est Fig. 8S8. — Aspic des anciens. servie pour se donner la mort. Son cou s'élargit un peu moins {fig. 888), et ne porte pas le signe noir en forme de lunettes de BATRACIENS. 163 l'espèce indienne. L'habitude qu'a l'haje de se redresser, quand on l'approche, avait fait croire aux anciens Égyptiens qu'il gardait les champs qu'il habite; ils en faisaient l'emblème de la divinité protectrice du monde, et c'est lui qu'ils plaçaient sur le portail de tous leurs temples, des deux côtés d'un globe. QUATRIÈME CLASSE LES BATRACIENS. [Cuvier avait placé les batraciens parmi les reptiles et en avait fait le dernier ordre de cetle classe. Cependant des différences notables exis- tent entre ces deux groupes, et, de nos jours, les zoologistes adoptent généralement l'idée émise pour la première fois par Blainville, en 1816, et en font deux classes bien distinctes. La première comprend les rep- tiles, que nous avons déjà étudiés, dont la peau est revêtue d'écaillés, qui respirent toute leur vie par des poumons, et présentent dès leur naissance la forme qu'ils auront à l'état adulte. La seconde est formée par des animaux à peau nue, subissant la plupart des métamorphoses, et respirant au moins pendant une partie de leur existence par des branchies. A ces caractères distinctifs viennent s'en joindre d'autres plus importants encore tirés du mode de développement. Les reptiles écailleux appartiennent à ce groupe de vertébrés, que l'on a nommés allantoïdiens , parce qu'ils ont, dans leur état fœtal, à part la vésicule ombilicale, une seconde vésicule nommée aïlantoïde. Ils se rappro- chent ainsi des mammifères et des oiseaux. Les batraciens, au con- traire, n'ont que la vésicule ombilicale et se placent ainsi à côté des poissons, avec lesquels ils ont d'ailleurs, dans le premier âge, bien d'autres rapports par leur respiration branchiale et leur cœur à une seule oreillette. La plupart des batraciens perdent, en avançant en âge, les branchies et l'appareil qui les supporte. Les sirènes, les protées, les ménobr anches et les aœolotes les conservent toute leur vie.] « Tant que les branchies subsistent, l'aorte, en sortant du cœur, se partage en autant de rameaux, de chaque côté, qu'il y a des bran- chies. Le sang des branchies sort par des veines qui se réunissent vers le dos en un seul tronc artériel, comme dans les poissons; c'est de ce tronc que naissent la plus grande partie des artères qui nourrissent le corps et môme celles qui conduisent le sang pour respirer dans le pou- mon. Mais, dans les espèces qui perdent leurs branchies, les rameaux qui s'y rendent s'oblitèrent, excepté deux qui se réunissent en une artère dorsale et qui donnent chacun une petite branche au poumon. C'est une circulation de poisson métamorphosée en une circulation de reptile. 164 BATRACIENS. Les batraciens, à un seul genre près, manquent d'ongles aux doigts. Leurs œufs sont couverts d'une simple membrane ; le mâle dispose la femelle à les pondre par des embrassements très-longs et, dans plu- sieurs espèces, ne les féconde qu'à l'instant de leur sortie. Toutefois il y a aussi des espèces vivipares. On a divisé les batraciens en trois familles, sous les noms de D. anoures, urodèles et branchifères. Les premiers n'ont ni queue ni branchies à l'état parfait, et sont pourvus de quatre membres, ex. : les grenouilles et les crapauds ; les seconds ne perdent que leurs branchies, conservent leur queue et acquièrent des membres, par exemple les salamandres ; les troisièmes conservent toujours leurs branchies et leur queue qui, amincie et aplatie latéralement, leur donne une forme générale analogue à celles de poissons qui seraient pourvus de membres; tels sont Yaxolote du Mexique, les protées et les sirènes. Les naturalistes retirent maintenant les cécilies ou serpents nus de l'ordre des ophidiens et en forment une qua- trième famille des batraciens. Les grenouilles {Rana; fig. 889) ont quatre jambes et point de Fiç. 889. — Grenouille. Fig. 890. — Tète et pattes. queue dans leur état parfait ; leur tête est aplatie, leur gueule très- fendue; leur langue est molle et ne s'attache pas au fond du go- sier, mais au bord de la mâchoire inférieure, et se reploie en de- dans; la mâchoire supérieure est garnie tout autour d'un rang de petites dents fines, et il y en a une rangée transversale interrom- pue, au milieu du palais. Leur corps est effilé et couvert d'une peau lisse; leurs pieds de devant n'ont que quatre doigts; ceux de derrière, qui sont très-longs et pourvus de cinq doigts palmés, leur permettent de faire des sauts considérables sur terre, et de nager avec vitesse dans l'eau. Leur squelette est dépourvu de côtes ; une plaque cartilagineuse à fleur de tête tient lieu de tympan et fait reconnaître l'oreille par dehors. L'œil a deux pau- pières charnues et une troisième cachée sous l'inférieure, trans- parente et horizontale. Le mâle a de chaque côté, sous l'oreille, une poche à membrane mince qui se gonfle d'air quand il crie. GRENOUILLES. 165 L'inspiration de l'air ne se fait que par les mouvements des muscles de la gorge, laquelle, en se dilatant, reçoit de l'air par les narines, et en se contractant, pendant que les narines sont fermées au moyen de la langue, oblige ce fluide à pénétrer dans le pou- mon. L'expiration, au contraire, s'exécule par les muscles du bas- ventre; aussi, quand on ouvre le ventre de ces animaux vivants, les poumons se dilatent sans pouvoir s'affaisser, et, si l'on en force un à tenir la bouche ouverte, il s'asphyxie, parce qu'il ne peut plus renouveler l'air de ses poumons. Les embrassements du mâle sont très-longs. Ses pouces ont un renflement spongieux qui grossit au temps du frai et qui l'aide à mieux serrer sa femelle. Il féconde les œufs au moment de la ponte. Ces œufs tombés au fond de l'eau y restent quelques jours, après lesquels ils montent à sa surface. Nommés alors frai ou sperniole, on les employait autrefois comme rafraîchissants. On y distingue une infinité de points noirs qui sont les germes , entourés chacun d'une matière glaireuse analogue à l'albumen de l'œuf. Peu à peu ces points noirs grossissent, s'allongent et sortent de leur enveloppe : à cet état on les nomme têtards. Dans les premiers temps le têtard reste encore logé dans la li- queur glaireuse, qui a beaucoup augmenté de volume en absor- bant de l'eau, et qui nage au milieu de la masse de liquide comme un nuage; il en sort seulement de temps en temps pour se fortifier par l'exercice : enfin il s'en sépare tout à fait. Le têtard ressemble d'abord à un petit poisson et ne peut vivre que dans l'eau. Sa tête est très-grosse, et son corps, dé- pourvu de membres, se termine par une queue comprimée qui, dans les jours suivants, s'allonge beaucoup. Sa bouche n'est encore qu'un trou à peine perceptible, et ses branchies ne con- sistent qu'en un tubercule placé de chaque côté à la partie posté- rieure de la tête. Bientôt ces appendices s'allongent et se divi- Fig. 891. — Têtard. Fig. 892. —.Têtard. sent en lanières ; les yeux se dessinent à travers la peau. Un peu plus tard, les branchies se ramifient {fig. 891) et les lèvres se 166 BATRACIENS. recouvrent d'une sorte de bec corné, à l'aide duquel l'animal se fixe aux végétaux dont il fait sa principale nourriture. Au bout de quelques jours, les franges branchiales, qui flottaient de cha- que côté du cou, s'enfoncent sous la peau pour y former les branchies {fig. 892). Celles-ci sont de petites houppes très-nom- breuses, attachées aux quatre arceaux cartilagineux placés de chaque côté du cou et adhérant à l'os hyoïde. L'eau arrive à ces branchies par la bouche, en passant par l'intervalle des arceaux et, après les avoir baignées, en sort par une ou deux fentes exté- rieures. L'appareil respiratoire présente alors la plus grande res- semblance avec celui des poissons. Quelque temps après, les pat- tes postérieures se montrent et se développent petit à petit (fig, 893); leur longueur est déjà assez grande, qu'on ne voit pas Fig. 893. — Têtard. Fig. 894. — Têtard. Fig. 895 et 896. — Têtard et petite grenouille. encore les pattes antérieures. Celles-cise développent sous la peau qu'elles percent plus tard {fig. 894); la queue est résorbée par degrés (fig. 895); le bec tombe et laisse paraître les véritables mâchoires ; les branchies s'anéantis- sent et laissent les poumons exercer seuls la fonction de respirer qu'elles venaient partager avec eux; la queue disparaît complètement {fig. 896) et le petit animal prend la forme qu'il doit toujours conserver. Alors aussi il change de régime : d'her- bivore qu'il était d'abord il devient peu à peu exclusivement Carnivore, et à mesure que sa métamorphose s'achève, son canal intestinal, de long, mince et contourné en spirale qu'il était, de- vient court et presque droit. Les grenouilles se tiennent d'ordinaire sur le bord des mares et des ruisseaux et se précipitent dans l'eau au moindre danger; elles ne se nourrissent que de proie vivante, comme larves d'in- sectes, vers, mouches et petits mollusques. Elles s'enfoncent, pendant l'hiver, sous terre ou dans la vase, sous l'eau, et peuvent y vivre sans manger et sans respirer, tandis que, dans la belle saison, elles périssent si on les empêche de respirer en leur te- nant la bouche ouverte pendant quelques minutes. L'espèce la plus commune dans les eaux dormantes de nos contrées est la CRAPAUD COMMUN. 167 grenouille verte {Rana esculenta, L.) qui est d'un beau vert ta- cheté de noir, avec trois raies jaunes sur le dos et le ventre jau- nâtre .Elle est très-incommode en été par la continuité de ses clameurs nocturnes. Elle fournit un aliment sain et agréable. Les Allemands la mangent tout entière, la peau et les intestins excep- tés; mais, en France, on ne fait usage que du train de derrière. On en forme aussi des bouillons médicinaux. En 1789, Galvani, professeur d'anatomie à Bologne, en faisant des recherches sur l'irritabilité des cadavres de grenouilles par l'électricité , a reconnu les premiers faits d'électricité animale, qui ont conduit Volta à la découverte de la pile qui porte son nom, et qui ont été le point de départ de toutes les brillantes découvertes dues à l'é- lectricité dynamique (1). Les rainettes {Hyla) ne diffèrent des grenouilles que parce que l'extrémité de chacun de leurs doigts est arrondie en une pelote visqueuse, qui leur permet de se fixer aux corps et de grimper aux arbres. Elles s'y tiennent, en effet, tout l'été et y poursuivent les insectes ; mais elles pondent dans l'eau et s'enfoncent dans la vase en biver, comme les grenouilles. Le mâle a sous la gorge une poche qui se gonfle quand il crie. Les crapauds (Bufo) ont le corps ventru, couvert de verrues eu papilles qui laissent suinter un enduit visqueux, et, derrière l'o- reille, un gros bourrelet percé de pores qui sécrètent une humeur laiteuse et fétide. Ils manquent complètement de dents, ont les pattes de derrière peu allongées, sautent mal et se tiennent ce- pendant plus généralement éloignés de l'eau. Ce sont des animaux hideux et dégoûtants, mais qui ne sont pas venimeux. Le crapaud commun {Bufo vulgarisy Laur. ; Rana Bufo, L.) est gris roussâtre ou noirâtre, couvert de tubercules arrondis; ses pieds de derrière sont demi-palmés. Il se tient dans les lieux obscurs et étouffés et passe l'hiver dans des trous qu'il se creuse. Son accouplement se fait dans l'eau, au printemps; la femelle produit des œufs innombrables, réunis par une gelée transparente en deux cordons très-longs, que le mâle traîne avec les pieds de derrière. Le crapaud jouissait autrefois d'une grande réputation en médecine ; on l'appliquait tout vivant contre la céphalalgie , la gastralgie, les scrofules, le cancer, etc., ou bien desséché et réduit en poudre contre la fièvre quarte, l'épilepsie, etc. Il faisait partie du baume de Leictour et du baume tranquille, de même que les grenouilles figuraient encore dans le dernier siècle au nombre des ingrédients de l'emplâtre de Yigo, simple ou mercuriel. (1) Voy. de la Rive, Traité d'électricité théorique et pratique, Paris, 1854-58. 168 POISSONS. CINQUIÈME CLASSE LES POISSONS. La classe des poissons, qui est la dernière des animaux vertébrés, se compose des vertébrés ovipares organisés pour vivre toujours dans l'eau. Leur circulation est complète, c'est-à-dire qu'aucune portion de sang veineux ne retourne au corps sans avoir été changé en sang ar- tériel; mais leur respiration s'opère uniquement par l'intermède de l'eau. A cet effet, ils ont aux deux côtés du cou un appareil nommé branchies, lequel consiste en feuillets suspendus à des arceaux tenant à l'os hyoïde, et composés chacun d'un grand nombre de lames recou- vertes par d'innomblables vaisseaux sanguins. L'eau que le poisson avale s'échappe entre ces lames par des ouvertures nommées ouïes, et agit, au moyen de l'air qu'elle contient, sur le sang continuellement envoyé aux branchies par le cœur, qui ne représente que l'oreillette et le ventricule droits des animaux à sang chaud (I). Ce sang, après avoir respiré, ne repasse donc pas par le cœur, et se rend directement dans un tronc artériel situé sous l'épine du dos, et qui, faisant fonction de ventricule gauche, l'envoie par tout le corps, d'où il revient au cœur par les veines. La structure entière des poissons est aussi évidemment disposée pour la natation que celle des oiseaux pour le vol. Suspendus dans un li- quide presque aussi pesant qu'eux-mêmes, les premiers n'ont pas besoin de grandes ailes pour se soutenir, et la plupart sont pourvus d'une ves- sie pleine d'air, dite vessie natatoire, placée immédiatement sous l'é- pine, et qui, en se comprimant ou en se dilatant, fait varier la pesan- teur spécifique de l'animal, et l'aide à monter ou à descendre. La progression s'exécute en partie par les mouvements de la queue qui choque l'air alternativement à droite et à gauche ; les branchies peu- vent y contribuer aussi, en poussant l'eau en arrière ; le reste de l'action progressive est produit par les membres qui, se trouvant ainsi aidés, n'ont pas besoin d'être bien puissants et sont en général fort ré- duits. Les pièces analogues aux os des bras et des jambes très-raccour- cies, ou même entièrement cachées ; des rayons plus ou moins nom- breux, soutenant une lame membraneuse, représentent grossièrement les doigts des mains et des pieds, et forment les nageoires. Celles qui répondent aux membres antérieurs se nomment pectorales; celles qui répondent aux postérieurs, ventrales. D'autres rayons, attachés à des (1) Voy. J. Cuvier et Valenciennes, Histoire naturelle des poissons. Paris, 1829-1849. 22 vol. in-8 avec atlas. — E. Blanchard, Les poissons des eaux douces delà France. Paris, 1866, in-8. POISSONS. 160 os placés sur ou entre les extrémités des apophyses épineuses, soutien- nent des nageoires supplémentaires qui sont situées verticalement sur le dos, sous la queue ou à son extrémité. On appelle les nageoires su- périeures dorsales, les inférieures anales et celle du bout de la queue caudale. On observe dans les poissons autant de variétés que parmi les reptiles pour le nombre des membres (nageoires pectorales et ventrales). Le plus souvent, il y en a quatre ; quelques-uns n'en ont que deux; d'au- tres en manquent tout à fait. Dans la plupart, les vertèbres sont pour- vues de longues apophyses épineuses qui soutiennent la forme ver- ticale du corps ; les côtes sont souvent soudées aux apophyses transverses. On désigne communément ces côtes et ces apophyses par le nom d'arêtes. La tête des poissons varie beaucoup quant à la forme, et cependant elle se laisse presque toujours diviser dans le même nombre d'os que celle des autres ovipares ; les narines sont de simples fossettes creusées au bout du museau, presque toujours percées de deux trous et tapis- sées d'une pituitaire plissée très-régulièrement. Leur œil a la cornée Fig. 897. — Tête osseuse de,Ia perche dont on a enlevé, d'un côté, les mâchoires, la cloison jugale et l'opercule, pour montrer l'intérieur de la bouche et l'appareil hyoïdien (*). très-plate, peu d'humeur aqueuse, mais un cristallin sphérique très- dur. Leur oreille est presque toujours logée tout entière dans la cavité du crâne, sur les côtés du cerveau, et ne consiste guère qu'en un ves- tibule surmonté de trois canaux semi-circulaires, auquels les ondes sonores n'arrivent qu'après avoir mis en vibration les téguments com- muns et les os du crâne. (*) c, crâne; or, orbite; v, vomer (armé de dents); im; mâchoire supérieure; dp, dents implantées sur l'arcade palatine; mi, mâchoire inférieure;-/, os lingual; b, branches laté- rales de l'appareil hyoïdien; s, stylet servant à suspendre ces branches à la face interne des cloisons jugales; r, rayons branchiostèges; a, anneaux branchiaux ; ph, os pharyngiens su- périeurs; o à h, ceinture osseuse supportant la nageoire pectorale p; o et o', omoplate divisée en deux pièces; h, humérus; ab, os de l'avant-bras; ac, os du carpe; co, os caracoïdien. *70 POISSONS. Les poissons sont très-voraces, mais ils ont le goût peu développé, et ils paraissent avaler sans choix tous les petits animaux qui sont à leur portée. Il y en a fort peu qui se nourrissent de matières végétales. Leur langue est en partie osseuse et souvent garnie de dents ou d'autres enveloppes dures ; il peut y avoir aussi des dents à l'intermaxillaire, au maxillaire, à la mâchoire inférieure, au vomer, aux palatins, aux arceaux des branchies et jusque sur des os situés en arrière de ces arceaux, tenant comme eux à l'os hyoïde et nommés os pharyngiens (fig. 897). Outre l'appareil des arcs branchiaux, l'os hyoïde porte de chaque côté des rayons qui soutiennent la membrane branchiale. Une sorte de battant, composé de trois pièces osseuses, l'opercule, le subopercule et Y interopercule, se joint à cette membrane pour fermer la grande ouver- ture des ouïes; il s'articule à l'os tympanique et joue sur une pièce nommée le préopercule. Plusieurs poissons cartilagineux manquent de cet appareil. L'estomac et les intestins varient beaucoup pour l'ampleur, la figure et les circonvolutions; les reins sont fixés le long des côtés de l'épine; mais la vessie est au-dessus du rectum et s'ouvre derrière l'anus et derrière l'orifice de la génération, ce qui est l'inverse des mammifères. Les testicules sont deux énormes glandes appelées communément laites; et les ovaires, deux sacs à peu près correspondants aux laites pour la forme et la grandeur, et dans les replis internes desquels sont logés une quantité souvent innombrable d'œufs. Quelques poissons seu- lement peuvent s'accoupler et sont vivipares; tous les autres n'ont pas d'accouplement et pondent des œufs sur lesquels le mâle ne fait que passer pour y répandre sa laite et les féconder. La peau des poissons est quelquefois nue, mais presque toujours elle est couverte d'écaillés. Quelquefois ces écailles ont la forme de grains rudes, de tubercules très-gros, ou de plaques épaisses ; mais en général ce sont des lamelles fort minces, se recouvrant comme des tuiles et enchâssées dans des replis du derme. Quant aux couleurs dont elles peuvent être ornées, elles étonnent par leur variété et leur éclat; tan- tôt elles ne peuvent être comparées qu'à l'or ou à l'argent; tantôt ce sont les teintes les plus riches du vert, du bleu, du rouge ou du noir. La matière argentée, qui leur donne souvent un éclat métallique si beau, est sécrétée par le derme et se compose d'une multitude de très-petites lames polies. La classe des poissons est celle qui offre le plus de difficultés, quand on veut la diviser en ordres, d'après des caractères fixes et sensibles. Après bien des efforts, Guvier s'est déterminé pour la classification dont voici le tableau : POISSONS. 171 Des rayons osseux à la nageoire ' dorsale antérieure ; quelques rayons osseux à la nageoire anale, et ordi- / Acanthoptérycikks- nairement un à chaque nageoire -ven- trale situées \ en arrière / Malacoptéryciem de ( abdominaux. l'abdomen, Branchies J Tous / Des en forme de / les rayons j nageoires \ suspen- pcignes. ^ mous, ex- L ventrales, 1 dues cepté l f à l'appareil \ MALACoPTÉRYGiEXf quelque- 1 de | subranchiens. Jfois le pie- ] \ l'épaule. IE. / Mâchoire J f mier des supérieure / f nageoires mobile. 1 f dorsales poissons | 1 [ . ~„„ I I ou pecto- OSSEUX. 1 f , „ , if„ | raies [Ma-\ lacoptéry- I Point de nageoires ven- ) Malacoptérygien*; Squelette J \ giens). \ traies ) apodes. osseux . Mâchoire [ \ Branchies disposées en houppes rondes | Lophobranchbs. supérieure \ complète. v Mâchoire supérieure engrenée au crâne | Plectognathes. IIe SERIE. / t, , . ... îii» i f ChondroptÉrygienê / Branchies libres par leur bord externe ; un seul ■P . r i l\ BRANCHES LIBRES. L onlice pour chaque opercule , 1 POISSONS CARTILAGINEUX \ * ' ' ( OU S TURIONIENS. OU CHONDROPTÉRYGIENS. ' (Branchies adhérentes par ' Mâchoire inférieure mo- ) <,- Squelette cartilagineux, j leurs deux bords; plusieurs s bile j Sélaciens. Os de la mâchoire supé- / ouvertures branchiales • rieure remplacés par • ( Chondroptéry giens à i Mâchoires soudées en un 1 r les palatins \ branchies fixes) \ cercle immobile J cyclostomes. A ne voir que le tableau précédent, on prendrait une idée bien peu exacte de la valeur numérique relative des neuf ordres qui composent la méthode ichthyologiquede Cuvier : les acanthoptérygiens qui parais- sent ne former que le neuvième de la totalité de la classe des poissons, composent à eux seuls la moitié des familles et près des deux tiers des genres ou sous-genres (1). Ils forment, si l'on peut s'exprimer ainsi, le peuple ou la tourbe de l'immense nation des poissons, dont les indi- vidus se mangent bien un peu les uns les autres, mais qui deviennent, en définitive, la proie des dominateurs de l'eau, sans compter l'homme qui leur fait une guerre active dans toutes les parties du monde, et qui les sacrifie par légions à la nécessité de pourvoir à sa propre nourri- ture. Je sortirais tout à fait du cadre que je me suis tracé, si je citais (i) Acanthoptérygiens Malacoptérygiens abdominaux, — subrachiens. — apodes Lophobranchcs Plectognates Sturioniens Sélaciens Cyclostomes Genres Familles. ou sous-genres 15 243 5 86 3 23 1 17 1 4 2 9 1 4 1 23 1 5 30 414 172 POISSONS. seulement tous les poissons qui servent à la nourriture de l'homme; je ne dirai quelques mots que des principaux, en y joignant ceux qui offrent quelque particularité remarquable dans leur organisation, ou qui fournissent des produits utiles aux arts ou à la médecine. ORDRE DES ACANTHOPTÉRIGIENS. En tête des acanthoptérygiens, et dans la famille des percoïdes, nous trouverons d'abord les perches qui ont le corps oblong et couvert d'écaillés dures ; les nageoires ventrales attachées sous les pectorales ; le préopercule dentelé, l'opercule osseux et ter- miné en deux ou trois pointes aiguës; la langue lisse. L'espèce principale qui est la perche commune {Perça fluviatilis, L.), vit dans les lacs, les rivières et les ruisseaux d'eau vive d'Europe et d'Asie ; elle atteint ordinairement 40 à 50 centimètres de longueur, avec un poids de 2 kilogrammes à 2 kil, 500, et quelquefois plus de 65 centimètres avec un poids de 15 kilogrammes. Elle est d'un vert doré, avec trois bandes verticales noirâtres, et les nageoires ventrales et l'anale rouges; elle se nourrit de vers, d'insectes et de petits poissons : c'est un des plus beaux et de nos meilleurs poissons d'eau douce. Le bars commun (Labrax Lupus, Cuv.) est un grand poisson des côtes de France, commun surtout dans la Méditerranée et très-estimé pour la table. Il est de couleur argentée, avec des reflets d'un bleu céleste sur le dos ; ses deux nageoires dorsales sont d'un rose tendre, les pectorales et les ventrales jaunâtres. Une tache noire marque la pointe de ses opercules. Sa grande voracité lui a fait donner le nom de loup de mer : il peut arriver au poids de 30 kilogrammes. Les vives (Trachinus) diffèrent des percoïdes précédents par la position de leurs nageoires ventrales qui, au lieu d'être attachées sous les pectorales, le sont sous la gorge, en avant des pectora- les (1). Elles ont la tête comprimée, les yeux rapprochés, la bou- che oblique, la première dorsale très-courte, la deuxième très- longue, les pectorales très-amples et un fort aiguillon à l'opercule. Elles habitent près des côtes de l'Océan et de la Méditerranée, et se tiennent le plus souvent cachées dans le sable; on redoute beaucoup la piqûre des aiguillons de leur première dorsale ; leur chair est agréable. Les mulles (Mullus) ont deux dorsales très-séparées; tout leur corps et leurs opercules sont couverts d'écaillés large qui tombent facilement; leur préopercule n'a point de dentelures; leur bouche (1) On leur donne, à cause de cela, le nom de percoïdes jugulaires ; les au- tres portent celui de percoïdes tkoraciques. ACANTIIOPTERIGIENS. 173 est peu ouverte, faiblement armée de dents, et ils se distinguent surtout par deux longs barbillons qui leur pendent sous la mâ- choire inférieure. On en connaît surtout deux espèces, dont une, nommée mulle barbu, ou rouget barbu (Mullus barbatus, L.), était recherchée des Romains débauchés de l'Empire, qui faisaient cuire le rouget tout vivant sur leur table, dans des canaux de cristal remplis d'eau lentement échauffée, afin de jouir du bar- bare plaisir de voir le rouge éclatant' du poisson se changer suc- cessivement en pourpre, en violet, en gris bleuâtre et en blanc, à mesure qu'il approchait du terme de son existence. Le goût de cet affreux spectacle devint même une telle fureur, qu'un ancien consul, nommé Celer, paya un rouget 8,000 sesterces (1,558 fr.), et que, sous Tibère, trois autres furent achetés 30,000 sesterces (5,844 fr.); Tibère lui-môme en vendit un qui fut acheté par Octavius pour 5,000 sesterces. Il est vrai que ces mulles étaient d'un poids peu ordinaire, et que le dernier pesait à peu près 5 livres romaines (1,606 grammes). Le rouget barbu est très-répandu sur les côtes de la Méditerra- née et se trouve également sur celles d'Espagne, de Portugal et du golfe de Gascogne ; on le vend quelquefois à Paris. Il est long de 22 à 27 centimètres, aie corps et la queue rouges, même après avoir été dépouillé de ses écailles; il a la queue fourchue, la tête comme tronquée en avant, et la mâchoire inférieure accompa- gnée de deux barbillons aussi longs que les opercules. Il a la chair blanche, ferme et d'un goût exquis. On lui substitue souvent le surmulet (Mullus Surmuletus, L.) qui est plus grand, à profil moins vertical, rayé en longueur de jaune, et qui, étant plus commun sur les côtes de l'Océan, arrive plus facilement à Paris. On vend encore à Paris, sous le nom de rougets, plusieurs autres poissons du genre Trigla, de la famille des joues cuirassées, qui sont le rougetcommun(7W#/a pini, Bl.), le rouget camard [Trigla lineata, L.), le nerlon {Trigla Girundo, L.), la lyre (Trigla Lyray L.), le gurnard [Trigla Hurnardus, L.) et surtout le grondin rouge (Trigla Cuculus, BL). Tous ces poissons ont la tête très- grosse, comme cubique, dépourvue de barbillons en dessous ; mais ils portent plusieurs rayons libres en avant de leurs nageoi- res ventrales, et leurs nageoires pectorales sont très-développées, quoiqu'elles ne le soient pas assez pour leur permettre de s'éle- ver au-dessus de l'eau, comme peuvent le faire les dactyloptères si connus sous le nom de poissons volants. Lesépinoches sont de très-petits poissons d'eau douce, appar- tenant aux joues cuirassées comme les précédents, dont les épines dorsales sont libres et non réunies en nageoires, et dont le bassin, réuni à des os huméraux très-larges , garnit leur ventre d'une 174 POISSONS. sorte de cuirasse osseuse ; de là vient leur nom générique Gaster- osteus. Leurs ventrales, placées en arrière des pectorales, se réduisent presque à une seule épine. L'espèce la plus commune de nos ruisseaux est celle nommée épinarde ou escharde (Gaster- êsteus aculeatus, L.) ; elle est longue de 8 à 9 centimètres ; elle a fa bouche grande, les yeux saillants, la ligne latérale du corps recouverte de plaques osseuses, formant de chaque côté une espèce de cuirasse ; deux forts aiguillons allongés et un troisième plus petit en avant de la nageoire du dos, une forte épine double rem- plaçant les nageoires ventrales et une autre petite en avant de Panale. Elle a le dos d'un brun verdâtre parsemé de points noirs ; le ventre argenté, la gorge souvent rouge de rubis et les nageoires dorées. Sa chair est fade et sans saveur ; aussi ne l'aurais -je pas citée, sans l'instinct particulier qui porte le mâle à construire un nid au fond de l'eau, dans lequel il appelle successivement plu- sieurs femelles dont il féconde les œufs, dont il se constitue le gardien, et qu'il défend avec courage contre l'attaque des autres poissons. Ces faits, déjà signalés en partie par Valmont de Bo- mare, ont été étudiés et complétés par M. Goste (1). La famille des scombéroïdes se compose d'une multitude de poissons à petites écailles, à corps lisse, à cœcums nombreux, souvent réunis en grappes, dont la queue et la nageoire caudale sont très-vigoureuses. Le genre des scombres, qui la commence, présente une première nageoire dorsale entière, tandis que les derniers rayons de la seconde, ainsi que ceux qui leur correspon- dent à l'anale, sont au contraire divisés en plusieurs petits groupes formant ce qu'on nomme des fausses nageoires. Ce genre se sub- divise en plusieurs sous-genres comprenant les maquereaux, les thons , les germons, les sardes, etc. Le maquereau commun (Scomber Scombrus, L.) a le corps en forme de fuseau, long de 40 à 80 centimètres, couvert d'écaillés uniformément petites et lisses. Il a le dos bleu marqué de raies ondées noires, et le ventre argenté, nuancé de jaune, de vert et de violet. La deuxième dorsale est séparée de la première par un espace vide, et il porte cinq fausses nageoires en haut et en bas ; sa chair est ferme et très-estimée. Ce poisson arrive en abondance en été sur nos côtes de l'Océan, et y donne lieu à des pêches et à des salaisons presque aussi importantes que celles du hareng. Il est remarquable qu'il n'ait pas de vessie natatoire, et que cet organe se trouve cependant dans plusieurs espèces très-voisines. Les thons ont autour du thorax une sorte de corselet formé par des écailles plus grandes et moins lisses que celles du reste (t) Coste, Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XXII, p. 814. MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. 175 du corps, et leur première dorsale se prolonge presque jusqu'à la seconde. Le thon commun (Scomber Thinnusyh.) a neuf fausses nageoires au-dessus et au-dessous de la queue. Il peut acquérir des dimensions considérables telles que 2m,25, à 3m,25 de lon- gueur, lm,8 de circonférence, et un poids de 150 à 200 kilogrammes. On le pêche depuis la plus haute antiquité dans la Méditerranée, et il forme une des richesses de la Provence et de la Sardaigne, par son abondance extraordinaire. Sa chair est très-délicate et a beaucoup de rapports avec celle du veau. On la mange fraîche, salée, marinée ou conservée dans l'huile. La bonite des Tropiques est une espèce de thon à quatre ban- des longitudinales noirâtres, sur chaque côté du ventre. L'espadon (Xiphias Gladius, L.) appartient encore à la famille des sombéroïdes et se rapproche particulièrement des thons, par ses écailles infiniment petites, par les carènes des côtés de sa queue, par la force de sa caudale, et par toute son organisation intérieure. Il manque de nageoires ventrales et n'a qu'une longue dorsale très-élevée de l'avant ; ses branchies, au lieu d'être divi- sées en dents de peigne, sont formées chacune de deux grandes lames parallèles réticulées ; son caractère distinctif le plus appa- rent consiste dans le bec ou la longue pointe en forme d'épée qui termine sa mâchoire supérieure et lui fait une arme offensive très-puissante, avec laquelle il attaque les plus grands animaux marins. Il a souvent lui-même plus de 6 mètres de long, et nage avec une vitesse qui ne le cède à celle d'aucun autre habitant des mers. Il est très-commun dans la Méditerranée et se rencontre aussi dans l'Océan Atlantique et dans la mer des Indes. Sa chair est excellente à manger. ORDRE DES MALACOPTÉRIGIENS ABDOMINAUX. Les Malacoptérygiens abdominaux, ou le second ordre des poissons osseux, sont formés de ceux dont tous les rayons des nageoires sont mous, excepté quelquefois le premier rayon des nageoires dorsales ou pectorales, et dont les nageoires ventrales sont situées en arrière de l'abdomen. Cet ordre est encore très- nombreux, et comprend, indépendamment de plusieurs poissons marins, la plupart des poissons d'eau douce. Je citerai seulement les plus connus : La carpe vulgaire Cyprinus Carpio, L. La dorade de la Chine — auratus, L. Le barbeau commun — Barbus, L. Le goujon {fig. 898) — Gobio, L. La tanche vulgaire {fig. 899) — Tinca, L. 176 POISSONS. La brème commune {fig. 900) Cyprinus Brama, L. L'ablette meunier — Dobula,L. L'ablette commune — alburnus, L. Le véron — Proxinus, L. Le chevaine (fig. OUI) Squalius Cephalus* L. La loche franche Cobilis Barbatula, L. d'étang — fossilis, L. Fig. 898. — Le goujon de rivière. ,TZ,œ4s?/yeô:, étui, et Trrepov, aile; êlytres, de e'XvTpov, gaîne ou enveloppe. INSECTES. 203 Les pieds sont composés d'une hanche de deux articles, d'une cuisse, d'une jambe d'un seul article, et d'un doigt nommé habituellement tarse, divisé en 3 à 5 articulations, dont la dernière est ordinairement terminée par deux crochets. L'abdomen, qui forme la troisième et dernière partie du corps, ren- ferme les viscères, les organes sexuels, et présente 9 ;\ 10 segments plus ou moins mobiles les uns sur les autres. Les parties ce ia génération sont situées à son extrémité postérieure et sortent par l'anus. Les der- niers anneaux de l'abdomen forment, dans plusieurs femelles, un ovi- ducte plus ou moins compliqué et leur servant de tarière. Il est rem- placé par un aiguillon dans les femelles de beaucoup d'hyménoptères. Des crochets ou des pinces accompagnent presque toujours l'organe fécondateur du mâle. Les deux sexes ne se réunissent ordinairement qu'une seule fois, et cet accouplement suffit, dans quelques genres, pour plusieurs générations successives. La femelle fait sa ponte et dé- posesesœufs delà manière la plus favorable à leur conservation, et de telle sorte que les petits, venant à éclore, trouvent à leur portée les ali- ments convenables. Il arrive très-souvent, par exemple dans les papil- lons, que le petit animal sorti de l'œuf ne ressemble en rien à un papil- lon, et présente seulement un corps très-allongé, partagé en anneaux, à tête pourvue de mâchoires et de plusieurs petits yeux, ayant des pieds très-courts, dont six écailleux et pointus, placés en avant, et d'autres, en nombre variable, membraneux, attachés aux derniers anneaux. Ces animaux, nommés chenilles, vivent un certain temps dans cet état, et changent plusieurs fois de peau . Enfin il arrive une époque où, de cette peau de chenille, sort un être tout différent, de forme oblongue, sans membres distincts, et qui cesse bientôt de se mouvoir, pour rester long- temps, avec une apparence de mort et de dessèchement, sous le nom de chrysalide. Après un temps plus ou moins long, la peau de la chrysalide se fend, et le papillon en sort humide et mou, avec des ailes flasques et courtes; mais en peu d'instants ses ailes croissent et se raffermissent, et il est en état de voler. Il a six pieds, des antennes, une trompe en spirale, des yeux composés; en un mot, il ne ressemble en rien à la chenille d'où il est sorti. Voilà ce qu'on appelle les métamorphoses des insectes. Leur premier état se nomme, d'un nom plus général, larve ; le second, nymphe ; le dernier, état parfait. Ce n'est que dans celui-ci qu'ils peuvent se re- produire. Tous les insectes ne passent pas par ces trois états : ceux qui n'ont pas d'ailes sortent généralement de l'œuf avec la forme qu'ils doivent tou- jours garder; et, parmi ceux qui ont des ailes, un grand nombre ne subissent d'autre changement que de les recevoir : on les nomme in- sectes à demi métamorphoses. Les yeux des insectes sont de deux espèces : à facettes ou composés, simples ou lisses. Les premiers, situés d'ordinaire sur les côtés de la tète, sont très-volumineux et présentent une cornée convexe, divisée en une multitude de petites facettes, dont chacune représente un œil com- plet, pourvu d'un enduit de matière colorée ordinairement noire, d'une 204 INSECTES. choroïde fixée par son contour à la cornée, et d'un filament nerveux particulier. Le nombre de ces yeux est quelquefois prodigieux, car on en compte près de 9,000 dans le hanneton, plus de 17,000 chez les pa- pillons, et l'on connaît des insectes (les mordelles, par exemple) qui en ont plus de 23,000. Plusieurs insectes ont, outre ces yeux composés, des yeux simples ou lisses, nommés aussi ocelles, dont la cornée est tout unie. Ces yeux sont ordinairement au nombre de trois, et disposés en triangle sur le sommet de la tête. Dans la plupart des insectes aptères et des larves de ceux qui sont ailés, ils remplacent les précédents et sont souvent réunis en groupe. Le système nerveux des insectes est généralement composé d'un cer- veau formé de deux ganglions opposés, réunis par leurs bases, donnant huit paires de nerfs et deux nerfs solitaires, et de douze ganglions in- férieurs réunis entre eux par des cordons longitudinaux. Les deux pre- miers de ces ganglions sont situés près de la jonction de la tête au tho- rax, et sont contigus longitudinalement. L'antérieur donne des nerfs à la lèvre inférieure et aux parties adjacentes; le second et les deux sui- vants sont propres à chacun des trois segments du thorax; les autres ganglions appartiennent à l'abdomen, de manière que le dernier ou douzième correspond au septième anneau de l'abdomen, suivi immé- diatement de ceux qui composent les organes sexuels. La circulation du sang dans les insectes paraît être très-incomplète et est peu connue. On voit bien, près de la surface du dos, un tube longi- tudinal qui exécute des mouvements alternatifs de contraction et de dilatation, analogues à ceux du cœur chez les animaux vertébrés; mais ce vaisseau dorsal ne fournit aucune branche. Le fluide nourricier y pénètre par des ouvertures latérales garnies de valvules qui empêchent le sang de refluer au dehors. Le vaisseau dorsal lui-même paraît être partagé en plusieurs chambres par d'autres valvules qui s'opposent au retour du sang vers les parties postérieures, et le poussent, au con- traire, dans une artère unique qui le transporte dans la tête. De là, on suppose qu'il repasse dans l'abdomen par une sorte d'imbibition générale, et qu'il rentre dans le vaisseau dorsal par les ouvertures latérales dont il a été parlé. Ce fluide nourricier, quelle que soit d'ailleurs sa nature, a besoin d'être vivifié par le contact de l'oxygène atmosphérique, ou par la respiration. Celle-ci s'opère par des ouvertures nommées stigmates, situées de chaque côté de l'abdomen, et communiquant, par canal, avec deux vaisseaux aérifères principaux, nommés trachées, qui s'étendent parallèlement l'un à l'autre dans toute la longueur du corps. Ces deux trachées principales se subdivisent à l'infini en d'autres trachées déplus en plus petites, qui portent l'air dans toutes les parties du corps, et le mettent en contact avec le sang dont ces parties sont imbibées. Il n'y a aucune classe d'animaux qui soit aussi nombreuse en espèces que celle des insectes; on en connaît plus de soixante mille, et la vie d'un homme suffirait à peine pour en faire une étude approfondie. Leur division en ordres repose principalement sur des considérations tirées de leur appareil buccal, de leurs organes de locomotion et COLÉOPTÈRES. 205 de leurs métamorphoses. Le tableau suivant, emprunté à M. II. Milne- Edwards (1), donnera une idée exacte des principaux caractères em- ployés dans cette classifiction. INSECTES Subissant des méta- mor- phoses et ayant presque toujours (1rs ailes. e «infor- mées pour Ja mastica- tion. La ouche armée de man- dibules préhen- siles et impro- pres à la masti- cation. Bouche dépour- vue de mandi- bules préhen- siles et confor- mée pour la succion . Quatre ailes. i Ailes antérieures constituant des él\ très. Métamorphoses complètes. Ailes de la deuxième paire ployées transversalement pen- dant le repos , I Ailes de / la deuxième paire ployées transversale- ment et en éventail, pendant le repos. COLEOPTERES. DeIUIAPTERES. Métamorpho- ses incomplètes. Ailes de la deuxième paire ployées longitudina- le ment en éventail, et pas en travers, pendant le repos. Los ailes de la première paires membra- neuses et réticulées, comme celles de la \ deuxième paire / Quatre ailes bien développées, membra- i neuses, transparentes et divisées en gran- I des cellules. Bouche conformée pour la l succion; mandibules dentiformes ) Ailes antérieures rudimentaires et ély- troïdes; les postérieures membraneuses et plissées en éventail; mandibules stylifor- mes Orthoptères. Nevropteres. Hyménoptères. BuhipiptÈres. Ailes membraneuses et couvertes d'écail- lés qui simulent une poussière colorée. Bouche garnie d'une trompe en spirale.... Ailes antérieures ordinairement en forme . 1 de demi-élytres et toujours, ainsi que les l„ I ailes postérieures, nues. Bouche armée d'un ( LÉPIDOPTÈHES. Hémiptères. \ bec conique droit ou coudé Deux ades seulement; bouche en forme de trompe i ,. . . ' l ! Diptères. ou de suçoir j Point d'ailes I Aphamptères. Ne subissant pas de métamor- phoses, n'ayant jamais d'ailes.. Abdomen dépourvu d'appendices | Anoplolres. Abdomen de fausses garni de fausses pattes ou j T d'appendices propres au saut ) lH*SAM)lRES< OBDRE DES COLEOPTERES. L'ordre des coléoptères comprend tous les insectes pourvus d'élytres et subissant une métamorphose complète. Leur tête offre des antennes (1) Milne-Edwards, Éléments de zoologie. Paris, 18G9. — Voyez aussi sur ce sujet Maurice Girard, les Insectes, Traité élémentaire d'Entomologie. Paris, 1873-1876, 2 vol. in-8, avec Atlas de 100 planches. 206 INSECTES. de formes variées, mais dont le nombre des articles est presque toujours de onze; deux yeux à facettes et pas d'yeux lisses; une bouche com- posée d'un labre, de deux mandibules de consistance cornée, de deux mâchoires portant chacune un ou deux palpes, et d'une lèvre com- posée de deux pièces, le menton et la languette et accompagnée de deux palpes insérés sur cette dernière pièce. Le segment antérieur du thorax, nommé prothorax ou plus com- modément corselet, porte la première paire de pieds, et surpasse de beaucoup en étendue les deux autres segments. Ceux-ci s'unissent étroitement avec l'abdomen, et leur partie inférieure, ou la poitrine, sert d'attache aux deux autres paires de pieds, tandis que leurs bords latéraux et supérieurs donnent naissance aux élytres et aux ailes. Les élytres sont crusiacées et, dans l'état de repos, se joignent sur la ligne Bt^ Fig. 912. — Hydrophile. médiane, par une ligne droile. Presque toujours elles cachent les ailes, qui sont grandes et plissées transversalement. Quelquefois les ailes ^ ■ . ■ -. Fig. 913. — Lampyres mâle et femelle. manquent, mais les élytres existent toujours. L'abdomen est largement uni au tronc ; il est composé de G à 7 anneaux, membraneux en dessus, COLEOPTERES. 207 solides en dessous. Le nombre des articles des tarses varie depuis trois jusqu'à cinq. Les coléoptères subissent une métamorphose complète : leur larve ressemble à un ver, ayant une tête écailleuse, une bouche analogue à celle de l'insecte parfait, et ordinairement six pieds. La nymphe est inactive et ne prend pas de nourriture. Elle est recouverte d'une peau membraneuse qui s'applique sur les parties situées au-dessus et les laisse apercevoir. i Fig. 914. — Le hanneton foulon, mâle. Fig. 915. — Cerf-volant, mâle On divise cet ordre en quatre sous-ordres, de la manière suivante : cinq articles à tous les tarses Pentamères. cinq articles aux tarses des quatre pattes an- Coléoptèrfs 1 térieures, et quatre seulement aux pattes ayant j de derrière. Hëtéroujkre.s. f quatre articles aux tarses de tous les pieds... Tétramères* ' trois articles ou moins aux tarses Trimères. Fig. 91 6. — Scolyte graveur. Les habitudes des coléoptères varient trop pour que nous puissions en rien dire de général. Le nombre en est immense, puisqu'on en connaît plus de cinquante mille espèces. 208 INSECTES. Nous citerons comme exemples quelques espèces pour faire connaître les diverses formes : nous choisirons, parmi les pentamôres, les hydro- Fig. 974. — Charançon du blé. phyles (fig. 912), le lampyre (fig. 913), le hanneton foulon (fig. 914), le cerf-volant (/îg.915), etparmi lestétramères, le scoly te graveur (fig. 916), et le charançon du blé (fig. 917). Cantharide officinale. Le nom de cantharide est d'origine grecque (xocvQapiç) ; mais il est fort douteux que les anciens le donnassent à l'insecte qui le porte aujourd'hui. Ainsi Dioscoride, en consoillant de récolter les cantharides qui se trouvent dans les froments, et en disant que les meilleures de toutes sont celles qui ont des raies jaunes en travers de leurs ailes, désigne assez clairement le my labre de la chicorée ; et, lorsqu'il ajoute que celles qui sont d'une seule cou- leur sont inertes, il est évident qu'il veut parler d'un insecte différent pe notre cantharide officinale. Il est probable que ce sont ces considérations qui ont déterminé Linné à donner le nom de cantharide à un autre genre de coléoptères, qui a formé depuis les deux genres malachie et téléphore, et à comprendre la cantha- ride officinale dans son genre Meloe, sous le nom de Meloe vesica- torius. Fabricius, divisant ensuite le genre Meloe, donna à la can- tharide le nom de Lytta vesicatoria ; enfin Geoffroy lui a rendu son nom officinal, Can- tharis vesicatoria , aujourd'hui généralement adopté. La cantharide (fig. 918) est un insecte coléop- tère, hétéromère, trachélide ; autrement, in- secte à quatre ailes, dont les deux supérieu- res, nommées élytres, en forme d'étuis ; à cinq articles aux quatre premiers tarses et seule- ment quatre aux deux derniers ; à tête en cœur séparée du corselet par un rétrécissement brusque en forme de cou. Chacun des deux crochets des tarses est pro- fondément divisé ou double ; les antennes sent filiformes, attei- gnant au moins la longueur de la moitié du corps, et sont corn- Fig. 918. — Cantharide. COLÉOPTÈRES. — CANTHARIDE OFFICINALE. 209 posées de onze articles dont le premier est ovoïde et renflé, le second annulaire et très-petit, et les autres allongés ; les élytres sont longues et flexibles. Le genre cantharide comprend plusieurs espèces qui diffèrent par leur grandeur, leur couleur et d'autres caractères peu importants : toutes sont vésicantes, mais à des degrés différents. Celle que nous employons, qui est la plus commune et la plus active est, d'un vert doré, sauf les neuf derniers articles des antennes et les tarses, qui sont d'un violet noirâtre. Elle a de 14 à 23 millimètres de longueur et 5 à 7 de lar- geur ; son odeur est forte, vireuse et très-désagréable : cette odeur annnoncele voisinage des essaims, et aide à les découvrir lorsqu'on veut en faire la récolte. On ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles les cantharides subissent leurs méta- morphoses ; on suppose seulement qu'elles sont analogues à celles que nous indiquerons pour les méloés. Les insectes par- faits paraissent sous le climat de Paris vers le solstice d'été : elles se rassemblent ordinairement en troupes sur les peupliers, les troènes, les rosiers et par préférence sur les frênes dont elles dé- vorent les feuilles ; il est dangereux de reposer sous les arbres qu'elles habitent. La récolte des cantharides se fait le matin avant le lever du soleil, et lorsqu'elles sont encore engourdies par la fraîcheur et l'humidifé de la nuit. Une personne masquée et gantée secoue les arbres, au-dessous desquels on a étendu des draps où tombent les cantharides : on les fait mourir à la vapeur du vinaigre, contenues dans des nouets de linge ou étendues sur des tamis ; enfin on les fait sécher dans une étuve. Elles perdent beaucoup de leur poids dans cette opération, au point que, après, il en faut environ 13 pour peser 1 gramme. Les cantharides sont éminemment acres et corrosives, et sont à présent presque le seul épispastique usité ; elles sont un poison prises intérieurement, môme à une très-petite dose, ce qui fait qu'on ne doit administrer ainsi quelques-unes de leurs prépara- tions qu'avec une extrême prudence. Leur action se porte sur- tout sur les voies urinaires, et est si intense qu'il suffit, pour la produire, de la simple application des cantharides sur le bras. Malgré ces propriétés si énergiques, les cantharides deviennent avec le temps la proie de plusieurs espèces d'insectes et d'aca- riens qui en détruisent les parties les plus actives, et ne laissent guère que les élytres et les autres parties vertes. Le moyen de les préserver de cette altération consiste à les renfermer, après les avoir entièrement desséchées, dans des vases hermétiquement fermés (1). (1) Jour, dechim. médic, t. III, p. 49 et 435. Voir aussi sur ce sujet A. Fa Guibourt, Drogues, 7e édit. T. IV. — 14 210 LES INSECTES. Robiquet s'est occupé de l'analyse des cantharides, et nous a éclairés sur le siège de leur propriété vésicante. Voici quelques- uns de ses résultats (1). 1° Le principe vésicant des cantharides se dissout dans l'eau à l'aide de l'ébullition. 2° Les cantharides, épuisées par l'eau et desséchées, donnent dans l'alcool une teinture qui produit par son évaporation une huile verte nullement vésicante. 3° La décoction aqueuse évaporée donne un extrait que l'alcool sépare en deux parties : l'une, noire et insoluble ; l'autre, jaune, visqueuse, très-soluble : toutes deux vésicantes. 4° La matière noire, parfaitement privée de matière jaune par l'action réitérée de l'alcool employé bouillant, ne conserve rien de vésicant. o° La matière jaune, caractérisée par sa solubilité dans l'alcool et dans l'eau, perd sa propriété vésicante au moyen de l'éther sulfurique, qui en sépare une substance particulière, inso- luble dans l'eau et dans l'alcool froid, soluble dans Talcool bouillant, et qui s'en précipite, par le refroidissement, en pail- lettes cristallines. 6° Celte dernière substance, absolument séparée de toutes les autres qu'elle a laissées inertes, se trouve soluble en toutes pro- portions dans les huiles, qu'elle rend éminemment caustiques. On doit la considérer comme le véritable principe vésicant des cantharides. (Depuis on lui a donné le nom de cantharidine ; elle n'est pas azotée et a pour formule G10II6O4.) Elle se présente sous forme de petites lames incolores, inodores, répandant des vapeurs à 125° et se volatilisant vers 210°. 7° L'infusion des cantharides fraîches contient du phosphate de magnésie qui s'y trouve dissous par deux acides : l'un, l'acide acétique ; l'autre, l'acide urique. [Depuis lors, la cantharidine a été isolée par divers dissolvants, au moyen du chloroforme par M. William Procter en 1851 (2), et toutrécemment au moyen del'étheracétique par M. Galippe(3). Elle est dans ce dernier cas, en magnifiques cristaux, prismatiques à base rhombe. Cette matière est soluble dans l'eau froide, qui en prend 0,15 pour 100 de son poids : l'eau bouillante en dissout 0,297 pour 100 : l'alcool à 85, 0,862 pour 100 ; la benzine bouillante, 3,38 ; l'acide mouze, de la Cantharide officinale. Thèses de l'École supérieure de pharma- cie de Paris, 1867. (1) Robiquet, Ann. de chim., t. LXXVI, p. 302. (2) Voir Journal de pharmacie et de chimie, 3e série, XX, p. 42G. (3) Voir Journal de pharmacie et de chimie, 4e série, XX, 212. COLÉOPTÈRES. — CANTHARIDES. 211 chlorhydrique bouillant, 0,3. Elle se combine avec les bases pour former des canthâridates (1).] Substitutions . Quoiqu'il existe un assez grand nombre de co- léoptères parés d'une couleur verte dorée, plus ou moins sembla- ble à celle des cantharides, il y en a peu qui puissent être con- fondus avec elles, à cause de leur grandeur ou de leur forme différente, et des caractères tirés de leurs antennes ou de leurs pattes. Si l'on admet cependant que ces insectes soient privés de leurs appendices, alors la confusion deviendra possible et l'on pourra prendre, par exemple, un caiiichrôme musqué (2), pour une cantharide un peu forte. Cet insecte est commun sur les sau- les vers le mois de mai ; il appartient aux coléoptères tétra- mères et à la famille des longicornes; il est long de 27 millimè- tres, a les antennes filiformes et plus longues que le corps, les cuis- ses des pieds postérieurs allongées, les jambes très-comprimées. Il exhale une odeur de rose très-marquée. Privé de ses appendi- ces et comparé a une cantharide, il en diffère encore par son tho- rax beaucoup plus volumineux et arrondi, presque du même dia- mètre que l'abdomen, et par ses élytres un peu coniques et plus larges à la partie antérieure qu'à l'autre extrémité, tandis que les élytres de la cantharide sont d'égale largeur partout, et présen- tent la forme d'un rectangle long, arrondi aux angles. L'euchlore de la vigne (3), diphucéphaïe soyeux (4)? le mélyre vert (5), n'ont qu'une ressemblance plus éloignée avec les cantharides, et d'ailleurs ne s'y trouvent jamais mêlés ; mais la cétoine dorée (6) (fig. 919) s'y rencontre souvent et en quantité assez considérable, quoi- que sa forme ramassée et ovalaire la rende très-facile à distinguer (7). Elle est longue de 16 à 22 millimètres et large de 10 à 12. Sa tête est très-petite, unie immédiatement à un corselet co- Fig. 919, —cétoine dorée, nique dont la base est aussi large que les élytres, et est accompa- gnée d'un écusson triangulaire très-apparent. Les élytres portent (1) Voir Dragendorff, Untersuch aies tien Pharmac. Institut, Dorpat; et Masing, Die Verbindungen des Cantharidins mit Anorganischen Basen, thèse de phar- macie de Dorpat. Décembre, 18G6. — Travaux résumés par M. Méhu, dans Y Annuaire pharmaceutique, 1874, p. 174. — Voir aussi Journal de pharmaci de chimie, 4e série, XVIII, 441. (2) Cuvier, Atlas du Règne animal, pi. LXV fig. 8. (3) lbid., pi. XLI1I, fig. 7. (4) lbid., fig. 3. (5) /6ûf.,pl. XXXII, fig. 18. (G) lbid. pi. XLV, fig. 6. (7) Voy. Gory et Percheron, Monooraphie des cétoines. Paris, 1833. 212 LES INSECTES. une nervure saillante près de leur bord interne, et sont marquées de quelques petites lignes transversales blanches dans leur partie postérieure. Le test vert qui recouvre la tête, le corselet et les ély- tres, est partout marqué de très-petites piqûres ou de petites ci- catrices, qui me paraissent analogues à celles qui, sur les anneaux du ventre et sur les membres, donnent naissance aux poils roux dont ces parties sont garnies. Cet insecte, qui n'est nullement vé- sicant, appartient à la famille des lamellicornes, des coléoptères pentamères ; on le voit par toute l'Europe sur les fleurs de rosier, de sureau, de sorbier, d'ombellifères, etc. ; lorsqu'on le saisit, il laisse échapper par l'anus une liqueur fétide. [D'autres espèces de cantharides ont des propriétés analogues, qui les ont fait utiliser comme vésicants. Nous citerons en parti- culier la Cantharïde pointillée (Lytta adspersa, Klug) de Monte- video, qui vit sur le Beta vulgaris, var. Cicla. On la trouve en abon- dance du mois de décembre au mois de mars, Elle a 13 à 16 mil- limètres de longueur ; elle est recouverte d'une sorte de pous- sière grise, et marquée d'un grand nombre de petits points noirs. Ses antennes sont noires et ses pattes rougeâtres. M. Cour- bon, qui a observé l'action de cette espèce, lui attribpe une inno- cuité complète sur les organes génito-urinaires.] Mylabre de la Chicorée (fig. 920). Il est d'autant plus probable que cet insecte est celui qui a été désigné par Dioscoride comme la meilleure espèce de can- tharide, qu'il n'a pas cessé d'être employé comme épispastique dans tout l'Orient et jusqu'en Chine. Il appartient, comme la cantharide, aux coléoptères Jiétéromères trachélides. Il se dis- tingue génénquement des cantharides par ses antennes un peu terminées en massue, et par ses couleurs ternes ou non métalli- ques, et variées. Le mylabre de la chicorée est long de 14 à 46 millimètres, large de 5; son corps est cylindrique, bombé et comme bossu, couvert d'éiytres jaunes, avec trois bandes trans- versales, faites en zigzag et de couleur noire. La première bande est assez près du corselet et est quelquefois réduite à l'état de taches isolées ; la seconde dépasse la moitié des élytres, et la troisième est placée à l'extrémité. Les autres espèces de mylabre sont peu différentes de celle-ci. M. Léon Ferrer a constaté la présence de la cantharidine dans un certain nombre de my labres, entre autres dans le Myiabris punctata, de Pondichéry, qui a donné sur 30 grammes de pou- dre (0,066 de cantharidine) ; le Myiabris punctum, du même COLÉOPTÈRES. MÉLOÉ SCARABÉE. 213 pays (0,029 du principe actif pour 15 grammes de matière) ; les Myl abris Lavaterœ, Sidœ, Cichorii, variabilis, maculata, etc. (!). Héloé pro§carabée. Meloe proscarabœus, Z. (fig. 921). Insecte coléeptère, hétéro- mère, trachéiide, pourvu d'antennes à articles grenus et arrondis comme des grains de chapelet, et amincies en pointe à leur extrémité. La tête est plus large que le corselet, qui est carré ; les élytres sont molles, courtes et ne recouvrent qu'une petite partie de l'abdomen qui est renflé : les ailes manquent. Fig. 920. — Mylabre de la chicorée. Fig. 921. — Méloé proscarabée. Fig. 922. — Larve de méloé. Cet insecte est long de 28 millimètres, large de 11, de forme ovoïde-oblongue, d'un noir violet ; il marche péniblement, à cause du poids de son abdomen. Il serait très-exposé, en raison de sa nudité presque complète, à la voracité des oiseaux et de quelques mammifères ou reptiles, s'il ne faisait suinter de ses articulations, au moment du danger, une humeur onctueuse, probablement caustique et d'une odeur repoussante, qui éloigne ses ennemis par le dégoût qu'elle leur inspire. [Les meloés ont des métamorphoses extrêmement curieuses, dont les observations de Newport et de M. Fabre, d'Avignon, nous ont fait connaître les principaux détails. Avant d'arriver à l'état de nymphe, la larve passe par quatre formes différentes. Telle qu'elle sort de l'œuf, elle est coriace, svelte, pourvue de 6 pieds terminés par trois ongles crochus, et de mandibules acérées {fig. 922). A cet état, elle s'accroche aux poils de certains hyménoptères, et a été prise pour une espèce de poux, qu'on a décrit sous le nom de pou de la Mellite ou de triongulin. L'abeille la transporte avec elle jusqu'au moment de la ponte ; (1) L. Ferrer, Essai sur les insectes vésicants. Thèse soutenue à l'École supé- rieure de pharmacie de Paris, 1859. 214 LES INSECTES. à ce moment la larve descend sur le petit œuf qui nage au milieu du miel, s'y établit comme sur un radeau, en perce les envelop- pes et se nourrit du contenu. Elle subit alors une transformation : elle devient molle, prend des formes lourdes, perd ses yeux, ses pattes et ses cirrhes : ses mandibules acérées s'excavent en cuiller de façon à pouvoir puiser le miel : elle vit ainsi pendant un temps assez long aux dépens de la provision amassée par l'hyménoptère. Une nouvelle modificalion extérieure se produit ensuite : elle de- vient une sorte de chrysalide, immobile, revêtue de téguments cornés sur lesquels se dessinent un masque cépbalique, et des indices de pattes. Puis, cette enveloppe extérieure se rompant, il en sort une nouvelle larve assez semblable à la seconde forme. Pendant ces diverses transformations l'organisation intérieure s'est très-peu modifiée : il n'y a pas eu de métamorphose profonde : mais, à partir de ce moment, la larve devient une véritable nym- phe, dans laquelle se forment et se développent les organes de l'animal, qui n'a plus qu'à sortir de sa dernière enveloppe pour devenir insecte parfait (1).] Le méloé proscarabée et le méloé «le mai ont été autrefois em- ployés en médecine. On en composait des exutoires et on les administrait à l'intérieur. Quoique moins active que celle des cantharides, leur action ne laissait pas d'être dangereuse. On a prétendu qu'ils étaient efficaces contre la rage. Coccinelle. Quelques coccinelles ont été recommandées comme antiodon- talgiques, particulièrement la coc- cinelle à sept points, Coccinella sep- tempunctata [fig. 923). Cet insecte, connu sous le nom de bête à bon Dieu, replie ses pieds contre son corps lorsqu'on le saisit et fait sortir par les jointures de ses cuisses et de ses jambes une humeur jaunâtre d'odeur désagréable. Tréliala. Parmi les substances qui formaient la collection de matière médicale de M. Délia Sudda, à l'exposition uni- verselle de 1855, l'une de celles qui ont le plus fixé mon attention a été la matière nommée tréhala (1) Voir Fabre, Hypermétamorphose, et mœurs des méloïdes [Ann. des sciences natur. Zoologie, t. VII, p. 298). Fig. 923. — Coccinelle à 7 points. COLÉOPTÈRES. — TRÉHALA. 215 ou trikala, qui était supposée venir de Trikala en Roumélie(l); mais, suivant M. Bourlier, pharmacien aide-major, qui a proiité de son séjour à Constantinople pour se livrer à l'étude des pro- ductions naturelles de l'Orient, le tréhala (seul nom véritable) ne provient pas de la Roumélie, et serait originaire de Syrie. Il est aussi commun en Orient et d'un usage aussi répandu que le sont en France le salep et le tapioka : on s'étonne alors que cette substance alimentaire, remarquable à plus d'un titre, nous soit restée jusqu'ici complètement inconnue. Le tréhala est une coque creuse évidemment maçonnée par un insecte. Il est de forme ronde ou ovale, du volume d'une grosse olive, plus ou moins, et présente, du côté interne, une couche de matière blanche, compacte, à surface intérieure unie, quelque- fois rougeâtre, assez semblable, pour l'aspect, à l'endocarpe d'une pistache. Cette couche compacte est couverte, du côté extérieur, de grains grossièrement agglomérés qui donnent au tréhala une surface tuberculeuse et le font ressembler à une praline blanche. Les plus petites coques, qui sont aussi les plus arrondies, parais- sent presque entièrement fermées ou n'offrent qu'une fente longi- tudinale; mais les plus grosses sont largement ouvertes par un bout et présentent alors quelque ressemblance avec la cupule tu- berculeuse d'un gland. Ajoutons que ces capsules sont souvent fixées sur un rameau grêle d'une plante demi-ligneuse, ou entre- mêlées de débris d'une feuille très-cotonneuse appartenant à une carduacée ; disons enfin que, bien que la plupart des coques soient privées de l'insecte qui les a construites ou habitées, un certain nombre le renferment encore. Cet insecte est un coléop- tère tétramère voisin des charançons, et qui appartient comme eux à la famille des curculionides ou des rhynchophores. Le tréhala n'a jamais paru en France avant l'Exposition de 1855 ; mais on le trouve décrit sous le nom de scliakar el ma-ascher dans la pharmacopée persane de frère Ange, de Toulouse. La des- cription, quoique suivie de celle d'un arbre impossible et dans laquelle plusieurs végétaux sont confondus, est assez exacte dans ce qui regarde le produit lui-même, pour qu'il ne reste pas de doute sur son identité avec le tréhala. Je ne suivrai pas le frère Ange dans ce qu'il rapporte du fruit de l'arbre qui ressemble à un estomac d'homme et qui s'ouvre pour donner naissance à une fleur bleue, d'un aspect admirable; ni du suc de l'arbre, laiteux et caustique, qui tue à la dose de 3 drachmes ; ni de l'opinion que cet arbre estle rhododaphné, c'est- (1) Voir le Catalogue de cette Collection dans le Journal de pharmacie et de chimie, année 1850, t. XXIV, p. 300, n. 145. 216 LES INSECTES. à-dire le laurier-rose. La seule chose réelle, suivant la détermi- nation que M. le professeur Decaisne a bien voulu en faire, c'est que la plante qui porte le tréhala appartient par ses feuilles, dont ' les débris se trouvent fixés aux coques, et par ses capitules, dont j'ai pu lui remettre un fragment, au genre Fchinops de la tribu des Cynarées. Cette plante, ou une espèce très-voisine, encore inédite, se trouve dans l'herbier du Muséum d'histoire naturelle. Elle a été récollée par Olivier entre Ispahan et Téhéran ; elle ne porte aucune marque de la présence du tréhala. Quant à l'insecte, c'est, ainsi que je l'ai dit plus haut, un coléoptère de la famille des rhynchophores, à laquelle appartient la calandre, qui cause de si grands dommages dans les greniers à blé; mais bien diffé- rent de celle-ci qui, renfermée dans le grain de blé qu'elle dé- vore, n'en laisse à l'homme que le son, l'insecte du tréhala récolte des quantités considérables de matière amylacée dont il construit sa demeure et qu'il abandonne à l'homme après sa mort. Les en- tomologistes les plus habiles, à Paris, MM. H . Lucas et Chevrolat; à Londres, M. Saunders, comprennent cet insecte dans le genre Larinus dont plusieurs espèces sont déjà connues pour vivre sur des plantes synanthérées, ce qui leur a valu les noms de Larinus Cynarœ, Onopordinis, Cardopatii, Scolymi, etc. Mais aucune des larves de ces espèces ne manifeste l'instinct d'extraire l'amidon de la plante pour en construire sa demeure (1). Cette circonstance suffit pour établir que le Larinus du tréhala est une espèce nou- velle pour laquelle M. Chevrolat a proposé provisoirement le nom de Larinus subrugosus. Je me permettrai de proposer celui de La- rinus nidificans (v2j, emprunté au premier des vers dans lesquels (1) J'ai longtemps hésité à croire qu'une aussi grande quantité d'amidon pût être tirée d'une plante à rameaux grêles et demi ligneux ; mais, en examinant les fragments des rameaux qui accompagnent le théhala, j'ai vu que presque tous, indépendamment de la perte probablement accidentelle de leur écorce cotonneuse, sont rongés d'un côté jusqu'au centre, et qu'ils offrent à l'intérieur les restes d'une moelle blanche devenant d'un bleu noir par l'iode. La larve du Larinus entame donc les rameaux de YEchinops pour se nourrir du sucre, de la gomme et de l'amidon qu'ils contiennent; mais la plus grande partie de celle-ci est dégorgée pour servir à la construction du nid. (2) Avant de savoir que M. Chevrolat avait nommé l'insecte du tréhala, ayant remarqué la disposition particulière des lignes ponctuées qui décorent les élytres, j'avais pensé à proposer le nom de Larinus lineopunctatus ou de Larinus deciespunctatus. Les élytres sont oblongues, de la même largeur que le corselet qu'elles ne dépassent pas ; elles recouvrent exactement la partie postérieure de l'abdomen et sont chacune terminées par une pointe mousse un peu courbée vers la ligne médiane du corps. Chacune des élytres est mar- quée de dix lignes ponctuées qui, partant du bord antérieur, suivent le con- tour de l'organe et se joignent en un circuit fermé avant d'arriver à l'extré- mité ; autrement dit, ce sont cinq lignes circulaires qui se doublent en parcourant les deux côtés de l'élytre, et comme cet organe est allongé, les li- gnes intérieures, se rapprochant de plus en plus, finissent par ne plus laisser COLÉOPTÈRES. — TREHALA. 217 Virgile plaint les animaux de travailler pour l'utilité de l'homme bien plus que pour eux-mêmes : Sic vos non vobis nidificatis, aves. Ce qui peut aussi s'appliquer à l'insecte qui produit le tréhala, Je reviens au tréhala : quoique les Persans lui donnent le nom de sucre des nids et qu'il renferme en effet un sucre cristallisable très-remarquable par ses propriétés, néanmoins le tréhala est de nature principalement amylacée, ainsi que le montre un commen- cement d'analyse que j'en avais faite, avant que M. Marcelin Ber- thelot se fût chargé de l'examen du sucre, dont personne mieux que lui ne pouvait établir les propriétés. Le tréhala mis en contact avec l'eau se ramollit, se gonfle et finit par se convertir en une bouillie épaisse et mucilagineuse. En ajoutant beaucoup d'eau, la liqueur surnageante est faiblement sucrée; le dépôt, au lieu d'être pulvérulent et mobile comme une fécule pure, a toujours l'apparence d'une bouillie mucilagi- neuse. En examinant au microscope un peu de cette bouillie dé- layée dans l'eau et additionnée d'iode, on y trouve les parties sui- vantes : 1° Un nombre considérable de globules très-petits, sphériques, transparents, incolores, analogues à ceux qui constituent en par- tie les tubercules d'orc/us. 2° Des amas de granules amylacés, de moyenne grandeur, opa- ques, colorés en bleu-noir par l'iode, tenus réunis par un muci- lage, sans aucun indice de cellule végétale. 3° D'autres granules amylacés, isolés, toujours opaques et comme composés eux-mêmes d'une matière grenue inégalement colorée en bleu par l'iode. Ces granules ont un diamètre égal à celui des gros grains d'amidon de blé ; mais le bord en est rare- ment nettement circulaire, un peu ovale ou un peu elliptique ; le plus souvent le bord est irrégulier, et d'autres fois encore les gra- nules sont déchirés en fragments irréguliers, toujours opaques et d'un bleu noirâtre (l). entre elles qu'un espace linéaire. J'ai préféré cependant, aux noms dérivés de ces lignes ponctuées qui peuvent appartenir à d'autres espèces, un nom basé sur l'industrie instinctive de l'insecte. (1) J'ai trouvé parmi ces granules : 1° Un œuf coloré en jaune, pourvu de deux enveloppes au moins, dont l'extérieur était en partie lacéré. Cet œuf avait la forme d'un citron allongé, terminé en mamelon à l'un des bouts. 2° Le squelette transparent d'un insecte, ou mieux d'un arachnide à 6 pattes trapues partant du centre de la face inférieure du corps, comme les pattes d'un jeune sarcopte. Chacune de ces pattes avait 4 articles et portait à l'extrémité une longue soie. Le corps était en forme de fuseau, terminé antérieurement par un rostre conique. Cet arachnide est probablement celui qui détruit le 218 LES INSECTES. J'ai pris quelques granules d'amidon du tréhala et je les ai fait bouillir dans une grande quantité d'eau distillée, pendant une demi-heure. Ils ont été peu altérés dans leur forme et se colo- raient toujours en bleu noirâtre par l'iode. Après deux heures d'une nouvelle ébullition, presque tous les granules étaient divisés par fragments très-irréguliers, toujours denses et se colorant en bleu foncé par l'iode. L'amidon contenu dans la moelle de YEchinops est en tous points semblable à celui du tréhala et se comporte de même par une longue ébullition dans l'eau . La fécule de pomme de terre, que l'on traite de la même ma- nière, se dissout et disparaît complètement; l'amidon de blé ne laisse qu'un flocon léger que l'iode colore faiblement d'une teinte violacée, L'amidon de YEchinops et du tréhala diffère donc beaucoup de la fécule de pomme de terre et même de l'amidon de blé, qui sont formés de couches concentriques dont les intérieures sont faci- lement solubles dans l'eau bouillante et dont les plus extérieures, quoique plus résistantes, finissent cependant par disparaître en- tièrement ou presque entièrement. Mais il est analogue aux amidons d'orge, de sagou des Molu- ques et surtout de gomme adragante, qui, plus ou moins, sont formés d'une matière très-dense qu'une longue ébullition dans l'eau ne peut pas complètement diviser et encore moins dis- soudre. Je me. hasarde à établir une certaine relation entre la nature de l'amidon de YEchinops et la production du tréhala. Si cet amidon était facilement attaquable par l'eau ou, ce qui en est une conséquence presque nécessaire, s'il était facile à digérer, il est probable que le tréhala n'existerait pas. Mais cet amidon n'étant pas digéré par la larve du Larinus, celle-ci doit ou ne pas l'avaler ou le rejeter par une sorte de dégorgement. De là a pu naître l'in- dustrie d'en fabriquer un nid. Je termine en faisant connaître approximativement les quan- tités d'amidon, de sucre et de gomme que contient le tréhala. 50 grammes de cette substance ont été traités à froid par la quantité nécessaire d'eau distillée : l'amidon lavé autant que pos- sible et séché pesait 33,27. La liqueur filtrée a été réduite à un petit volume et étendue de larinus mort clans sa coque; car il est rare qu'on l'y trouve entier. Dans nos collections, ce n'est plus un acaride qui attaque le tréhala, où il ne reste plus de matière animale à dévorer; c'est un anthrène dont le camphre nous débar- rasse facilement. NÉVROPTÈRES. 219 deux fois autant d'alcool à 88 centièmes. La gomme précipitée, lavée à l'alcool et séchée, pesait 2,33. La liqueur alcoolique a été évaporée en consistance de sirop épais : après plusieurs jours, elle avait formé des cristaux durs et transparents d'un sucre que M. Berthelot a bien voulu se charger d'examiner. Le sirop surnageant possédait une amertume assez marquée : évaporé jusqu'à former une masse solide et transparente, il s'est transformé, plusieurs jours après, en une masse cristalline et demi-opaque, à la manière du sucre d'orge. Il est certain que cette masse était encore formée, en grande partie, de sucre cristallisé. Le tout réuni pesait 14,40. Le tréhala est donc composé approximativement de Amidon G6,54 Gomme peu soluble 4,6G Sucre et principe amer 28,80 1U0,00 Il faut déduire des nombres précédents une quantité assez considérable de composés inorganiques représentés par 4,60 d'une cendre composée de : Sels solubles 3,0 Sels insolubles 1,4 Sable siliceux 0,2 4,0 Les sels solubles sont composés de carbonate, chlorure et sul- fate alcalins en quantités approximativement égales, et d'une moindre quantité de phosphate. La cendre insoluble dans l'eau, mais soluble dans l'acide chlo- rhydrique, était formée de carbonate de chaux et d'une petite quan- tité de fer probablement phosphaté. ORDRE DES ORTHOPTÈRES. Sans entrer dans de longs détails sur l'organisation de cet ordre, nous citerons, parmi les espèces qu'il renferme, la mante religieuse (fig. 924), la sauterelle (fig. 923) et les blattes {fig. 926). Les blattes forment un genre d'orthoptères coureurs à corps allongé plus ou moins aplati, à antennes glabres, à élytres se re- couvrant obliquement à leur suture. La blatte des cuisines (Blatta oricntalis, L. (fig. 927) est commune dans les boulangeries; elle répand une odeur fétide. Elle n'est pas venimeuse. Comme les 220 LES INSECTES. autres espèces du genre, elle est omnivore et cause de grands dé- gâts dans les provisions où elle se répand. Fig. 924. — Mante religieuse. — - 15^ ~ Fig. 925. — Sauterelle. s^ — Blatte des cuisines. HYMÉNOPTÈRES. 221 ORDRE DES NEVROPTÈRLS. Les névroptères, généralement carnassiers, comprennent les libel- lules (fig. 927), les éphémères (fig. 928), les friganes et les termites, etc. Fig. 927. - Libellule. Fig. 928. — Éphémère commun. 222 LES INSECTES. ORDRE DES HYMÉNOPTÈRES. Les hyménoptères (1) ont une bouche composée de mandibules et de mâchoires avec deux lèvres, et quatre ailes membraneuses et nues. Les deux ailes supérieures, toujours plus grandes, ne présentent que des nervures longitudinales peu nombreuses, et les inférieures suivent, en s'écartant du corps, les mouvements des supérieures auxquelles elles s'accrochent. Les femelles ont l'abdomen terminé par une tarière ou un aiguillon. Ils ont tous des yeux composés et trois petits yeux lisses; des anten- nes variables selon les genres et môme selon les sexes de la même es- pèce, néanmoins filiformes ou sétacées dans la plupart. Les mâchoires et la lèvre inférieure sont généralement étroites, allongées, attachées dans une cavité profonde de la tête par de longs muscles ; formées en demi-tube à leur partie inférieure, souvent repliées à leur extrémité, plus propres à conduire des sucs nutritifs qu'à la mastication, et réunies plusieurs en forme de trompe mobile, mais non susceptible de s'enrouler. Il y a quatre palpes, dont deux maxillaires et deux la- biaux. Le premier segment du thorax est très-court, et les deux autres sont confondus en un; les ailes sont croisées horizontalement sur le corps; l'abdomen est suspendu le plus souvent à l'extrémité du corse- let par un étranglement; tous les tarses ont cinq articles non divisés ; la tarière ou l'oviducte et l'aiguillon sont ordinairement composés de trois pièces longues et grêles, dont deux servent de fourreau à la troi- sième, et dont la supérieure a une coulisse en dessous pour emboîter les deux autres. Les hyménoptères subissent une métamorphose complète; la plupart de leurs larves ressemblent à un ver et sont dépourvues de pattes; mais, dans la famille des porte-scie, les larves ont six pattes à crochet, et sou- vent douze à seize autres simplement membraneuses; on a donné à ces larves le nom de fausses chenilles. Les unes et les autres ont la tête écail- leuse, avec des mandibules, des mâchoires et une lèvre à l'extrémité de laquelle est une filière pour le passage de la matière soyeuse qui doit former la coque de la nymphe. Le régime de ces larves varie beaucoup ; plusieurs ne peuvent se passer de secours étrangers, et sont élevées en commun par des individus stériles réunis en société. Dans leur état par- fait, les hyménoptères vivent sur les fleurs. La durée de leur vie, de- puis leur naissance, est bornée au cercle d'une année. On divise les hyménoptères en deux sous-ordres, celui des térébrants, dont les femelles portent une tarière, et celui des porte- aiguillon, où il n'existe pas de tarière, et où la femelle présente toujours, près de l'anus, un appareil sécréteur destiné à produire un liquide vénéneux que l'animal emploie pour sa défense. Quelquefois l'insecte se borne à lancer ce venin au dehors, comme le font plusieurs fourmis; mais presque toujours la petite (I) De vpiv, e'vo;, membrane et de 7nrep6v, aile : ailes membraneuses. HYMÉNOPTÈRES. — FOURMIS. 223 poche au venin communiqué avec un aiguillon destiné à verser le liquide délétère clans la plaie faite par l'instrument. Les mâles sont toujours privés de cette arme; mais les femelles, et souvent les individus stériles, en sont pourvus, et sa piqûre détermine une inflammation douloureuse. Les hyménoptères térébrants contiennent, dans la petite tribu des gallicoles, le genre Cymps, dont plusieurs espèces produisent les nombreuses galles de chêne, que j'ai décrites (■!). Ces insectes (fig. 929) paraissent comme bossus, ayant la tête petite et le thorax gros et élevé. Leur abdomen est séparé du corselet par un étranglement très- prononcé , il est comprimé en carène à sa partie inférieure et tronqué oblique- ment à son extrémité. Il renferme, chez les femelles, une tarière formée d'une seule pièce longue et très-déliée, roulée en spirale à sa base, et en par- 1 ' \ Fig. 959. — ITvménoptere tie logée entre deux valvules allongées, térébrant (Dipioièpe). qui lui forment un demi-fourreau. L'ex- trémité de cette tarière est creusée en gouttière, avec des dents latérales qui servent à élargir les entailles que l'insecte fait au vé- gétal pour y placer ses œufs. Les sucs de la plante s'épanchent à l'endroit quia été piqué ety forment une tumeur ou excroissance, dont j'ai décrit plusieurs espèces. On trouve des galles analogues sur un grand nombre d'autres végétaux, tels que le rosier sauvage, le lierre terrestre, le chardon hémorrhoïdal, etc. Mais toutes les galles ne sont pas dues à des cynips : telles sont celles de l'orme, du térébinthe et du Rhus semialata (2), qui sont produites par des pucerons (Aphis), de l'ordre des hémiptères. Les hyménoptères porte-aiguillon, indépendamment de l'ai- guillon de trois pièces, caché et rétractile, dont sont ordinairement pourvus les femelles et les neutres, ont les antennes toujours simples et composées de treize articles dans les mâles et de douze dans les femelles ; les palpes sont ordinairement filiformes et les quatre ailes toujours veinées. L'abdomen, uni au thorax par un pédicule, est composé de sept articles chez les mâles, et de six chez les femelles, les larves n'ont pas de pieds, et vivent des ali- ments que les femelles ou les neutres leur fournissent. On en forme quatre familles ; savoir : les hétérogynes (ex. : les fourmis), les fouisseurs (ex. : les scolies), les diploptères (ex. : les guêpes), et les mellifères (ex. : les abeilles). (1) Tome II, page 499-505. (2) Tome III, page 498-503. 224 LES INSECTES. Les fourmis vivent en société, et nous offrent trois sortes d'in- dividus, dont les mâles et les femelles sont ailés, et les neutres privés d'ailes; leurs antennes sont coudées, et celles des femelles et des neutres, qui ne sont que des femelles incomplètes, vont en grossissant vers l'extrémité ; la longueur de leur premier article égale au moins le tiers de la longueur totale. Les mâles et les fe- melles ont trois yeux lisses, disposés en triangle sur le sommet de la tête ; ces yeux manquent chez les neutres, qui se font en outre remarquer par la grosseur de leur tête et par la force et la lon- gueur de leurs mandibules. Les fourmis neutres, que l'on nomme aussi ouvrières, constituent la partie la plus nombreuse de la société à laquelle elles appar- tiennent, et sont seules chargées des travaux nécessaires à la pros- périté générale. Les unes se creusent une demeure souterraine, au bas d'un mur exposé au soleil, ou au pied des vieux arbres, tandis que d'autres réunissent en commun une masse énorme de débris ligneux, de feuilles desséchées, ou d'autres matières re- cueillies sur les végétaux, pour en construire une sorte de ville, où sont pratiquées une infinité de routes et de ruelles, avec des carrefours ou des places publiques. Les mâles et les femelles ne participent pas aux travaux, ne restent même dans la fourmilière que fort peu de temps lorsqu'ils sont parvenus à leur état parfait, et les premiers périssent aussitôt qu'ils ont fécondé les femelles. Celles-ci quittent la demeure commune en même temps que les mâles ; mais, après avoir été fécondées dans les airs, et s'être dépouillées de leurs ailes, elles sont ramenées dans la fourmilière par les ouvrières, et placées dans les chambres les plus retirées, où elles sont nourries par leurs gardiennes (1). Dès qu'elles pondent un œuf, une ouvrière s'en empare et le transporte dans une autre chambre. Les larves reçoivent aussi, de la part des ouvrières, les soins les plus assidus; lorsque le temps est beau, on voit ces nourrices actives porter leurs élèves hors de la fourmilière pour les exposer au soleil, les défendre contre leurs ennemis, les rappor- ter dans leur nid à l'approche du soir, et les entretenir dans un état de grande propreté. Pendant que certaines ouvrières s'occu- pent de ces soins, d'autres vont récolter des sucs sucrés sur les fleurs et sur les fruits : mais elles sont surtout avides d'un suc particulier, qui suinte du corps des pucerons. Quelquefois même elles ne se contentent pas de prendre la gouttelette sucrée que le puceron leur abandonne lorsqu'il se sent caressé par leurs antennes ; souvent elles portent ces insectes dans leur demeure, (1) Les fourmis femelles périssent aux approches de l'hiver ; il n'y a que les ouvrières qui passent cette saison engourdies sous la terre et qui, au printemps, assurent le salut de la nouvelle génération. HYMÉNOPTÈRES. — FOURMI ROUGE. *>25 et les y élèvent comme une sorte de bétail. Enfin, il y a des fourmis qui, non contentes d'avoir un bétail, se font aussi des esclaves, en allant prendre de force, dans d'autres fourmilières, des larves et des nymphes d'une espèce plus faible, les transpor- tent dans leur propre demeure et appliquent les insectes qui en proviennent à tous les travaux de leur communauté. Toutes les fourmis ne sont pas pourvues d'aiguillon. La fourmi fauve «les bois {Formica rufa, L.) (fig. 930) est de ce nombre. L'individu neutre (fig. 931) est long de 8 millimètres, Fig. 930. — Fourmi fauve femelle. Fig. 931. — Fourmi fauve (individu neutre). noirâtre, avec une grande partie de la tête, le thorax et l'écaillé ou le pédicule fauves. Elle forme dans les bois des nids en pain de sucre ou en dôme, composés de terre et de débris ligneux. Elle laisse échapper un liquide acide qui forme des traces rouges sur les fleurs bleues. Elle contient en outre une huile résineuse, acre et odorante, qu'on peut obtenir, mélangée avec l'acide, par le moyen de l'alcool ; la teinture qui en résulte est Veau de magna- nimité d'Hoffmann, et passe pour aphrodisiaque. L'acide libre des fourmis, ou Yacide formique, a été pris par quelques chimistes pour de l'acide acétique. Mais, dès l'année 1777, Arvidsonet Oehrn, chimistes suédois, en avaient démontré la nature particulière, qui a été confirmée depuis par Gehlen et par Berzélius. Doebereiner a montré aussi que cet acide se formait par un grand nombre de réactions sur les principes organiques, et notamment lorsqu'on traite l'acide citrique, l'acide tartrique, le sucre, l'amidon, etc., par le peroxyde de manganèse et l'acide sulfurique. Cet acide, tel qu'on peut l'obtenir, est hydraté, li- quide, volatil, non cristallisable ;'la propriété qui le distingue le plus facilement de l'acide acétique est celle de réduire, à l'aide de l'ébullition, les oxydes et les sels de mercure et d'argent. Com- biné aux bases et anhydre, il est formé de G2H303. L'acide liquide contient un atome double d'eau en sus. La fourmi rouge (Myrmica, Latr.), qui habite aussi dans Jes bois, est pourvue d'un aiguillon, et pique assez vivement. Le péj dicule de son abdomen est formé de deux nœuds , le mulet est rougeâtre, avec l'abdomen lisse et luisant, et une épine sous le premier nœud du pédicule. Guiboukt, Drogues, T8 tf dît . T. IV, —— 15 226 LES INSECTES. Abeille domestique. Apis mellifica, L. L'abeille est un insecte hyménoptère, princi- palement caractérisé par ses quatre ailes nues et transparentes ; son corps velu, sa lèvre supérieure courte, ses antennes filiformes, moins longues que la tête et le corselet réunis ; ses tarses posté- rieurs, dont le premier article est aplati en une palette carrée, concave sur une de ses faces. Cet insecte vit en sociétés nom- breuses, composées de trois sortes d'individus, savoir : des neu- tres ou ouvrières, dont le nombre est de 15 à 20,000 et quelquefois de 30,000 ; d'environ 6 à 800 mâles, nommés vulgairement bour- dons ou faux bourdons (1), et communément d'une seule femelle, dont les anciens faisaient un roi, mais que les modernes désignent sous le nom de reine. Cette femelle (fig. 932, B) est plus grande et plus forte que les Fig. 932. — Abeilles (*). mâles, surtout lorsqu'elle est fécondée ; elle a la tête triangulaire, un peu moins large que le corselet; les ailes courtes ; l'abdomen (1) Il ne faut pas confondre ces abeilles mâles avec les vrais bourdons, qui constituent une autre espèce d'insectes apiaires, beaucoup plus gros, vivant dans des habitations souterraines, en sociétés beaucoup moins nombreuses que les abeilles, mais composées de même d'ouvrières, de mâles et de femelles (*) La figure 932 D, indépendamment d'un certain nombre de cellules hexagones servant à contenir le miel, ou à recevoir les œufs qui produiront des ouvrières, représente une cel- lule beaucoup plus grande, à parois plus épaisses et scrobiculées, dans laquelle la reine dépose un œuf destiné a produire une femelle. Il n'y a qu'un très-petit nombre de ces cellules dans chaque ruche. Les cellules destinées aux mâles sont semblables à celles qui reçoivent les ouvrières; elles sont seulement un peu plus grandes. HYMÉNOPTÈRES. — ABEILLE DOMESTIQUE. 227 très-allongé et terminé par une pointe percée d'une ouverture qui donne issue à un aiguillon rétraclile, et permet l'introduction des parties génitales du mâle ; ses jambes sont aplaties et conca- ves, non garnies de brosses à leur partie interne. Les mâles (fig. 932, C) sont plus gros et plus velus que les ou- vrières; leur tOte est arrondie, garnie d'yeux très-gros, qui se touchentsupérieuremenl, et de mandibules fort courtes bidenlées, entièrement cachées par le poil de la face. Leur corselet est très- large et très-velu inférieurement; leur abdomen est tronqué à la base, non percé à la pointe et dépourvu d'aiguillon. Les ouvrières (fig. 932, À) sont les plus petits individus de la peu- plade ; leur corps n'a que 14 millimètres de longueur au plus ; elles ont des mandibules en cuiller, beaucoup plus longues que celles des mâles et de la femelle; leur front est beaucoup moins velu; leur tête triangulaire; leur abdomen court, conique, percé à l'extrémité d'une très-petite ouverture pour la sortie de l'aiguil- lon. Leurs jambes de derrière sont triangulaires, élargies, lisses, présentant du côté extérieur un enfoncement qui a reçu le nom de corbeille ; le premier article des tarses de ces jambes est aussi très-élargi, de forme carrée et creusé en gouttière; enfin, des espèces de brosses couvrent toute la partie interne des jambes et du premier article. C'est au printemps et en été surtout, qu'on voit les abeilles sur les fleurs, où elles rassemblent les matériaux des deux produits précieux qu'elles savent fabriquer et dont nous les dépouillons pour notre utilité. Avant que nous eussions appris à les réunir dans des demeures artificielles, auxquelles on donne le nom de ruches, les abeilles vivaient en société dans les bois, et se cachaient dans de grandes cavités pour se mettre à l'abri des intempéries de l'air. C'est ce qu'on observe encore dans les vastes forêts de la Russie, de la Pologne, en Italie et dans quelques-unes de nos provinces méridionales. A leur arrivée dans une ruche, les abeilles neutres, qui sont les seules qui travaillent, commencent par en boucher tous les trous par où la lumière pourrait pénétrer et les insectes entrer, avec une matière particulière nommée propolis. Cette matière, qui est de nature résineuse, gluante et aromatique, paraît pro- venir de l'enduit balsamique, qui défend contre l'humidité les bourgeons des arbres et arbrisseaux, et principalement ceux des peupliers, des bouleaux et des saules. Cet ouvrage est à peine achevé, que les abeilles se mettent â construire leurs rayons {fig. 932, D), composés d'un grand nom- bre de lames verticales, distantes d'environ 35 millimètres, et for- mées, sur chaque face, d'une infinité de cellules hexagones, des- 228 LES INSECTES. tinées à recevoir les œufs de la femelle et à contenir le miel qui excède les besoins de la ruche. La matière de ces rayons est la cire, substance sécrétée par des organes propres aux abeilles ou- vrières, et qui aboutissent à huit poches situées sous les segments inférieurs de leur abdomen : les mâles et la femelle en sont privés. Le miel est d'une origine toute différente : il provient des li- queurs sucrées contenues dans les nectaires des fleurs, qui ont clé pompées par les abeilles ouvrières, et qui sont restituées à la communauté, après avoir été élaborées dans leur estomac. Il est réservé pour la mauvaise saison : mais l'homme est là qui se l'ap- proprie, et qui souvent couronne sa spoliation par la ruine en- tière de la république. La fécondation de l'abeille femelle s'opère dans l'air; elle pa- rait n'avoir lieu qu'une fois, ou du moins on a cru s'être assuré que la femelle, après celte seule approche d'un des mâles, pou- vait produire des œufs fécondés pendant deux années. [La femelle peut produire des œufs sans être fécondée. Mais alors ce sont toujours des mâles. Quand la fécondation a eu lieu, elle peut laisser passer dans son oviducte des œufs qui ne reçoi- vent point l'impression du liquide fécondateur renfermé dans la vésicule copulative, ou les soumettre à cette influence, et pondre ainsi, suivant les cas, des œufs mâles ou femelles. Ces faits très- curieux ont été mis hors de doute par les observations de MM. Dzierzon, curé à Garlsmark, de Siebold et Lcuckart.] Dès que les œufs déposés dans les cellules sont éclos, les ou- vrières nourrissent les larves d'une sorte de bouillie toujours éla- borée dans leur estomac, mais différente du miel. On remarque aussi qu'elles prennent un soin particulier de celles qui doivent fournir des femelles, et qu'elles leur donnent une nourriture plus abondante, d'une nature différente, et sans doute propre à dé- velopper chez elles les organes de la génération ; car les ouvrières ne sont que des femelles en qui ce développement n'a pas eu lieu. Peu de jours après que les larves sont nées, elles se filent une co^ que dans laquelle elles restent huit a dix jours à l'état de nymphes; après ce temps, elles en sortent abeilles parfaites. Au moyen de cette génération, et ordinairement du 25 au 30 juillet, la ruche se trouve trop pleine, de sorle que les abeilles se divisent en deux partis, ayant chacun une femelle à leur tête. La plus ancienne quille ordinairement la ruche, et va chercher une nouvelle demeure. Elle rassemble ses ouvrières autour d'une branche d'arbre, en un peloton plus ou moins pesant, que l'on a l'adresse d'attirer peu à peu dans une ruche préparée d'avance. C'est ainsi qu'on les multiplie. HYMÉNOPTÈRES. — ABEILLE DOMESTIQUE. 229 Les abeilles fournissent trois produits à la pharmacie et aux arts : la propolis, le miel et la cire. La propolis est de nature résineuse; elle est rougeâtre, odo- rante, soluble dans l'alcool, et saponifiable par les alcalis. On s'en sert dans les arts pour prendre des empreintes, et on l'em- ploie quelquefois en médecine sous la forme de fumigation, ou appliquée à l'extérieur comme résolutive. Elle présente la plus grande analogie, par son odeur, avec la matière résineuse qui re- couvre les bourgeons de peuplier. Le miel et la cire sont d'un usage bien plus étendu. La récolle s'en fait dans les mois de septembre et d'octobre ; pour cela on frotte intérieurement de miel une ruche vide, on la renverse au- près de la ruche pleine que l'on veut couper, et l'on glisse celle-ci dessus de manière à recouvrir l'autre exactement; on retourne les deux ruches, de manière que la pleine se trouve en bas et ren- versée, et l'on frappe légèrement dessus. Les abeilles en sortent et se portent dans la ruche supérieure que l'on place ensuite sur l'appui. Alors, on coupe à l'aise la moitié ou les deux tiers au plus des rayons, et, celte opération faite, on remet les abeilles dans leur ancienne ruche de la môme manière qu'on les en avait retirées. Pour séparer le miel de la cire, on expose les gâteaux sur des claies au soleil. Le miel en découle et est reçu dans des vases placés au-dessous; ce miel, qui est le meilleur de tous, se nomme miel vierge. On soumet ensuite les gâteaux à la presse, et l'on obtient une quantité de miel plus coloré, d'une saveur et d'une odeur moins agréables. Enfin, on fond les rayons dans de l'eau pour les priver du restant du miel, et l'on coule la cire dans des vases de terre ou de bois. Le miel le plus estimé vient de Narbonne, dans le département de l'Aude. Il est blanc, très-grenu, aromatique et d'un goût très- agréable. Quelques personnes, cependant, n'aiment pas son par- fum, et il a l'inconvénient, lorsqu'il est mis au sirop, de se can- dir au bout de quelque temps. Le miel le plus estimé, après celui du Languedoc, est celui du Gâtinais (1); il est plus uni que celui de Narbonne, moins aroma- tique, communément blanc; c'est celui qu'on doit préférer pour (1) Gâtinais, ancienne province de France, dont la partie septentrionale, ap- partenant à l'Ile-de-France et nommée Gâtinais français, comprenait toute la partie du département de Seine-et-Marne située au sud de la Seine, et dont la partie méridionale, faisant partie de l'Orléanais et nommée Gâtinais Orléanais, comprenait les arrondissements de Pithiviers, de Montargis et de Oien, dans le département du Loiret. 230 LES INSECTES. mettre en sirop. Presque toutes les autres provinces de France donnent aussi des miels, mais qui ne sont pas renommés, si ce n'est ceux de Bretagne, par leur mauvaise qualité : ils sont en général très-colorés, coulants et pourvus d'une saveur résineuse désagréable, attribuée au sarrasin, que l'on cultive en abondance dans celte province. Le miel, quoique élaboré par les abeilles, a conservé toute son origine végétale ; il est formé : 1° d'une grande quantité de sucre grenu ou glucose, semblable au sucre solide de raisin et au sucre solide qui résulte de l'action d'acides sur le sucre de canne ou l'a- midon, et, comme eux, faisant dévier vers la droite le plan de la lumière polarisée; 2° d'une petite quantité de sucre de canne, qui dévie également vers la droite le plan de la lumière polarisée, mais dont l'action sur ce plan est intervertie vers la gauche par les acides, ce qui n'a pas lieu pour le glucose concrélionné; 3° de sucre incristallisable , analogue au sucre noncristallisable qui pro- vient de l'action des acides sur le sucre de canne ou l'ami- don, mais exerçant une déviation à gauche beaucoup plus mar- quée sur la lumière polarisée (1); 4° d'un acide libre; 5° d'un principe aromatique; 6° de cire, dont il contient d'autant moins qu'il a été obtenu avec plus de soin. Le miel de Bretagne con- tient, en outre, du couvain, qui en détermine la prompte fermen- tation et la destruction. Falsification du miel. Depuis quelques années, le miel est sou- vent falsifié avec du glucose solidifié. Une apparence mate parti- culière et une saveur plus ou moins étrangère ;iu miel, indiquent déjà cette sophistication ; mais on ne peut en devenir certain qu'en constatant la présence du sulfate de chaux, qui accompa- gne toujours le glucose, tandis que le miel n'en contient pas. Pour faire cet essai, on fait dissoudre, à froid, un peu de miel dans l'eau distillée. Si le miel est de belle qualité et que la liqueur soit transparente, on peut l'essayer immédiatement par le ni- trate de baryte et l'oxalate d'ammoniaque, qui ne doivent pas la troubler. Mais, lorsque le miel est de qualité inférieure, quoique non falsifié, il fournit une liqueur trouble; alors il faut la tiltrer préalablement à travers un papier pur, qu'on lave d'abord soi- même avec de l'acide chlorhydrique affaibli, et ensuite avec de l'eau distillée. Ce lavage préliminaire est nécessité par la propriété que possède le miel de dissoudre avec une grande avidité tous les sels calcaires ; en sorte que, si le papier en contenait les moindres traces, le miel les dissoudrait, et pourrait paraître falsifié lorsqu'il ne l'est pas. (I) Soubeiran, Journ. de yharm, et de chimie, t. XVI, p. 252. HYMÉNOPTÈRES. — ABEILLE DOMESTIQUE. 231 La cire est la matière qui compose les rayons dans lesquels l'abeille dépose ses œufs et le miel qui doit servir à sa nourriture pendant l'hiver. On a cru longtemps, d'après Réaumur, qu'elle était le produit du pollen des fleurs récolté par les abeilles ou- vrières, rapporté par elles à la ruche dans les petits cuillerons dont sont munies leurs pattes postérieures, et avalé alors par d'au- tres ouvrières qui, bientôt après, le rendaient sous la forme d'une bouillie liquide, avec laquelle elles construisaient leurs rayons. Cependant, dès l'année 1768, Bonnet, de Genève, annonça, d'a- près une Société de Lusace, que la cire était le produit d'une sé- crétion qui s'opérait sous les anneaux du ventre ; et Hunter (1), en 1791, avait déjà consigné la découverte qu'il avait faite des organes destinés à cette sécrétion. Depuis, Huber a vérifié cette découverte, et a d'ailleurs prouvé directement que le pollen des fleurs était inutile à la production de la cire, en renfermant un nouvel essaim d'abeilles, pendant cinq jours, dans leur ruche, et leur donnant seulement à discrétion du miel et de l'eau ; au bout de ce temps, elles avaient fabriqué cinq rayons de la plus belle cire, d'un blanc parfait et d'une grande fragilité. J'ai exposé précédemment comment on vidait les ruches, et les moyens de séparer le miel et la cire. Celle-ci fondue dans l'eau, pour la priver du miel qu'elle retient encore, est coulée dans des vases de terre ou de bois. On la nomme cire jaune. On doit choisir la cire jaune d'un jaune pur et sans mélange de gris, ce qui est dû à du dépôt qui n'en a pas été séparé ; mais il est indifférent que le jaune en soit pâle ou foncé ; car souvent on lui donne cette dernière nuance artificiellement, et elle ne lui communique d'ailleurs aucune bonne qualité. Il faut aussi que cette cire, mâchée dans la bouche, n'offre aucun goût de suif; elle doit, au contraire, avoir un léger goût aromatique assez agréa- ble. Échauffée dans les doigts, elle s'y ramollit assez pour y être facilement pétrie ; mais elle doit conserver de la ténacité entre ses parties, et ne pas se diviser en grumeaux, qui adhèrent aux doigts, ainsi que cela a lieu quand elle est mélangée de cire de myrica. Delpech, pharmacien à Bourg-la- Reine, a signalé une autre falsification que la cire jaune subit assez souvent dans le com- merce. Ayant fait dissoudre de cette cire altérée, dans de l'huile de térébenthine, elle a laissé un résidu blanc et pulvérulent, qui s'est trouvé être de la fécule de pomme de terre, dont la quantité s'é- levait au tiers du poids de la cire employée. Cette cire était d'une couleur jaune terne, moins onctueuse et moins tenace que la (1) Hunter, Philosophical Transactions, 1791. 232 LES INSECTES, cire pure ; mais le meilleur moyen de s'assurer de la bonne qua- lité d'une cire consiste à la traiter par l'essence de térébenthine, qui doit la dissoudre entièrement. La cire jaune doit sa couleur, son odeur et une certaine onc- tuosité qui lui reste encore, à des corps qui lui sont étrangers et qui proviennent des principes colorants et aromatiques des plan- tes ; de même que certains principes végétaux amers, résineux, colorants ou aromatiques, communiquent leurs propriétés à plu- sieurs de nos humeurs et même à nos solides. On débarrasse la cire de ces propriétés étrangères en la fondant à une douce cha- leur, et la faisant tomber par filets sur un grand cylindre plongé horizontalement dans l'eau, et tournant continuellement sur son axe. De cette manière, la cire se divise en grenailles ou en ru- bans ; on l'expose, ainsi divisée, sur un pré, à un pied d'élévation de terre, et étendue sur des châssis de toile. On l'arrose légère- ment tous les soirs, et on la laisse ainsi exposée au soleil et à la fraîcheur des nuits, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement blanche. Elle est alors très-sèche et friable. On la fond en y ajoutant un peu de suif, pour lui restituer le liant qu'elle a perdu, et on la coule en petites plaques rondes. Il faut toujours choisir celle qui, par sa fragilité et l'absence de toute saveur de suif, paraît être la plus pure. La cire pure est blanche, solide, cassante, presque sans odeur et saveur ; elle est un peu plus légère que l'eau, et pèse 0,966. Elle devient molle et ductile à une chaleur de 35 de- grés, se fond à environ 70 degrés, et se congèle à 62,75, sans offrir aucune cristallisation. Elle se volatilise et se détruit en par- tie à une chaleur approchant de la chaleur rouge. La cire blanche est aujourd'hui très-souvent falsifiée avec de l'acide stéarique ; on reconnaît cette falsification par l'alcool bouillant, qui dissout, presque en toutes proportions, l'acide sté- arique, et qui le laisse cristalliser en grande partie par le refroi- dissement, tandis que la cire est très-peu soluble dans l'alcool bouillant ; de plus, en trempant un bon papier de tournesol bleu dans la dissolution alcoolique, et le laissant sécher à l'air, il ar- rive un moment où l'acide stéarique rougit le tournesol ; la cire pure ne produit pas cet effet. La cire est entièrement insoluble dans l'eau ; elle est soluble dans les huiles fixes en toutes proportions, soluble dans les huiles volatiles à l'aide de la chaleur. L'alcool très-rectifié bouillant en dissout 0,0486 de son poids, d'après Boullay, et seulement 0,01, suivant M. Chevreul ; il l'abandonne en se refroidissant. L'éther bouillant en dissout 0,25, qu'il abandonne de même en très- grande partie. D'ailleurs, la cire paraît formée de deux principes différents qui peuvent être isolés par le moyen de l'alcool. Lors- LEPIDOPTERES. 233 qu'on traite, en effet, la cire blanche par une grande quantité d'alcool bouillant, elle laisse environ 0,3 d'une substance qui est du palmitate de myricile (G92H2904), et donne, parl'évaporation de l'alcool, 0,5 d'une substance nommée acide cérotique bien dis- tincte de la première par ses propriétés. [Le palmitate de myricile, qu'on a nommé d'abord myricine, est à peine soluble dans l'alcool bouillant, et s'en précipite en- tièrement par le refroidissement, sous l'action des bases alcalines, il se saponifie et se dédouble en acide palmitique et en alcool myricique. L'acide cérotique ou cévine est soluble dans l'alcool bouillant et lui communique par le refroidissement une consis- tance gélatineuse. Quand il est pur, il se volatilise sans décompo- sition. Il est saturé par les alcalis et forme des sels avec eux.] La cire jaune ou blanche entre dans la composition de presque tous les emplâtres ou onguents. OHDRIÎ DES LÉPIDOPTÈRES, Les insectes de cet ordre présentent, à l'état parfait, quatre ailes re- couvertes, sur les deux faces, de petites écailles colorées (1), semblables à une poussière farineuse, et qui s'enlèvent au toucher. Ils ont, pour pomper le miel des fleurs, qui est leur seule nourriture, une trompe roulée en spirale, entre deux palpes (les inférieurs ) hérissés d'écaillés ou de poils. Cette trompe est composée de deux filets tubulaires, re- présentant les mâchoires, et portant chacun, près de leur base exté- rieure, un très-petit palpe (supérieur) ayant la forme d'un tubercule. Deux petites pièces, à peine distinctes, semblent être des vestiges de mandibules. Les antennes sont toujours composées d'un grand nombre d'articles, mais sont de forme variable; les trois segments du thorax se réunissent en un seul corps; l'écusson est triangulaire, avec la pointe dirigée vers la tète. Les ailes ne présentent que des veines longitudi- nales. A la base de chacune des deux supérieures, est une pièce en forme d'épaulette. L'abdomen, composé de 6 ou 7 anneaux, est attaché au thorax par une très-petite portion de son diamètre et n'offre ni aiguillon ni tarière. Ils n'ont pas d'individus neutres. Fi£. 933. — Chenille de bombyx du mûrier, dite ver à soie, dans son plus grand dévelop- pement, parvenue à son cinquième âge. Les larves des lépidoptères sont connues sous le nom de chenilles (fig. 933). Elles ont six pieds écailleux ou à crochets, qui répondent à (1) De là le nom de lépidoptères : de Xerciç , écaille, et de 7TTsp6v, aile. 234 LES INSECTES. ceux de l'insecte parfait, et, en outre, de quatre à dix pieds membra- neux, dont les deux derniers sont situés près de l'anus, à l'extrémité du corps. Le corps de ces larves est en général allongé, presque cylin- drique, mou, diversement coloré, tantôt nu ou ras, tantôt hérissé de poils, de tubercules, d'épines, et composé, la tête non comprise, de 12 an- neaux, avec neuf stigmates de chaque côté. Leur tête est revêtue d'un derme corné ou écailleux, et présente, de chaque côté, six petits grains luisants qui paraissent être des yeux lisses, Elle a, de plus, deux an- tennes très-courtes, et une bouche composée de deux fortes mandi- bules, de deux mâchoires, d'une lèvre et de quatre petits palpes. Cette bouche, ainsi armée, leur sert à dévorer les feuilles des végétaux, et d'autres fois les fleurs, racines, bourgeons ou graines; d'autres, encore, rongent les draps et les autres étoffes de laine, les pelleteries, et sont pour nous des hôtes très-pernicieux. Quelques-unes, enfin, se nour- rissent de cuir, de graisse, de lard ou de cire. Les chenilles changent ordinairement quatre fois de peau, avant de passer à l'état de nymphe ou de chrysalide. La plupart se renferment alors dans une coque formée d'un fil très-fin, qui constitue la soie. Cette matière est élaborée dans deux vaisseaux intérieurs, longs et tortueux, qui viennent aboutir à la lèvre inférieure, sous forme d'un petit mamelon qui donne issue au fil de soie. D'autres chenilles se contentent de lier, avec de la soie, des feuilles, des molécules de terre, ou les parcelles des substances où elles ont vécu, et se forment ainsi une coque grossière; d'autres, enfin, restent à découvert, et se sus- pendent, au moyen d'un cordon de soie, à un corps solide. Beaucoup de ces nymphes, appartenant aux lépidoptères diurnes, sont ornées de taches dorées qui ont donné lieu à la dénomination générale de chrysa- lides. Toutes ces nymphes sont emmaillottées ou en forme de momie ; c'est-à-dire qu'elles sont enfermées sous une membrane assez dure, sous laquelle on distingue lesparlies extérieures Fig. 934. -- chrysalide, ^e l'insecte parfait (fig. 934). La durée de cet état d'insensibilité ou de mort apparente, est très-variable ; tantôt elle n'est que de quelques jours, et d'autres fois la chrysalide passe l'hiver, et l'insecte ne subit sa dernière métamor- phose qu'au printemps ou dans l'été de l'année suivante. En général, les œufs pondus dans l'arrière-saison n'éclosent qu'au printemps. L'ordre des lépidoptères se divise en trois familles également distinctes par les mœurs et la conformation, savoir : les diurnes, reconnaissables à leurs ailes élevées perpendiculairement dans l'état de repos ; les crépusculaires, dont les ailes sont horizonta- les pendant le repos, et les antennes en forme de massue allongée ; et les nocturnes dont les ailes sont également horizontales ou in- clinées en forme de toit, et dont les antennes diminuent de gros- seur de la base à la pointe. Les premiers, qui comprennent le genre de papillons proprement dits (fiy. 935 et 936), sont les plus remarquables par la vivacité LÉPIDOPTÈRES. — BOMBYX DU MURIER. 23Î de leurs couleurs ; mais ils ne nous offrent aucune espèce que nous devions citer particulièrement. Les seconds renferment le genre des sphinx, dont une grande Fig. 9.3 5 et 936. — Fapillon podalyre [Papilio podalyritta). espèce de notre pays est remarquable par l'image d'une tète de mort figurée sur son thorax. La troisième famille, formée par les phalènes de Linné, est au- jourd'hui divisée en un grand nombre de genres, parmi lesquels nous citerons le genre saturnie, dont une belle espèce, nommée Fig. 936. — Papillon. le grand paon de nuit {Saturnia pavonina), est le plus grand des lépidoptères d'Europe ; nous y trouvons aussi le bombix dumû- riery si connu sous le nom de ver à soie et la pyrale de la vigne, qui produit de si grands dégâts dans les pays de vignobles. Nous nous bornerons à faire l'histoire du bombyx du mûrier. 236 LES INSECTES. Bombyx flu mûrier. Bombyx mori, L., insecte lépidoptère de la famille des noctur- nes, dont les ailes sont blanchâtres, avec deux ou trois raies obscures transversales, et une tache en croissant sur les ailes supérieures. Il est originaire des provinces septentrionales de la Chine (la Sérique des anciens), où la manière de l'élever et celle d'en utiliser la soie sont connues depuis très-longtemps (1). Deux moines grecs en apportèrent les œufs à Gonstantinople, sous le règne de Justinien : à l'époque des premières croisades, la cul- ture s'en répandit en Sicile et en Italie; mais ce ne fut guère que du temps de Henri IV que cette branche d'industrie acquit quel- que importance dans nos provinces méridionales, dont elle forme aujourd'hui l'une des principales richesses. Les œufs du bombyx du mûrier sont designés, par les agricul- teurs, sous le nom de graine de vers à soie. Ils sont un peu ovales ou ellipsoïdes et lenticulaires; ils se dessèchent à l'air, s'aplatis- sent encore davantage, et peuvent se conserver pendant assez longtemps en bon état, pourvu que la dessiccation n'ait pas été trop forte et qu'on les préserve aussi de l'humidité. Leur poids est donc variable et n'est pas exactement le même pour les diffé- rentes races; cependant, en moyenne, il en faut environ 1350 pour peser un gramme, ou 44,000 pour faire une once métrique de 3lgr.25. Ces œufs sont d'un jaune-jonquille lorsqu'ils viennent d'être pondus; dans l'espace dehuitjours, ilsdeviennentbruns rou- geâtres, puis d'un gris cendré, couleur qu'ils conservent jusqu'au moment où commence le travail de l'incubation, qui a lieu ordi- nairement du 15 avril au 15 mai, suivant la température moyenne du lieu où elle se fait. Dans le midi de la France, on appelle les vers à soie magniaax, magnians ou magnans, d'où est venu le nom de magnaneries donné aux établissements dans lesquels on les élève. Les diverses mala- dies des vers à soie, et particulièrement la pébrine ou gattine, qui sévit actuellement dans tous les pays séricicoles, ont été l'objet d'un grand nombre de travaux, parmi lesquels nous citerons par- ticulièrement ceux de MM. Cornalia, Pasteur, de Quatrefages, Chavannes (de Lausanne), Béchamp, etc. Je me bornerai à dire ici que les œufs, pour éclore, doivent être placés dans une étuve dont on élève progressivement la température de 15 à 27 ou 28 (1) D'après les chroniques chinoises, la femme de l'empereur Ho-ang-ti, nom- mée Si-ling-chi, chargée par ce prince de faire des essais pour utiliser le fil des vers à soie, trouva non-seulement la façon d'élever ces insectes, mais en- core la manière de dévider leur soie et de l'employer pour la fabrication des étoffes. Cette découverte se faisait il y a environ 4540 ans. LÉPIDOl'TÈHES. — BOMBYX DU MURIEK. 237 degrés, et où l'air est maintenu h un degré convenable d'humi- dité. Après huit ou dix jours de chaleur croissante, les œufs de- viennent blanchâtres et bientôt après les larves commencent à en sortir. Elles ont environ deux millimètres de longueur, pèsent moins que l'œuf qui leur a donné naissance et sont d'abord d'une couleur brune foncée et presque noire. Le premier soin que réclament les petits vers à soie est celui d'être séparés de leurs coques. A cet effet, on les recouvre d'une feuille de papier criblée de trous, à traverslesquels les vers passent pour arriver à leur nourriture, qui consiste en feuilles de mûrier blanc, placées au-dessus. Ils vivent, à l'état de larve, environ trente- quatre jours pendantlesquelsilsaugmentent rapidementde poidset de volume, et changent quatre fois de peau. A l'époque de chaque mue (1), ils s'engourdissent et cessent de manger; mais après avoir changé de peau, leur faim redouble et la quantité des feuilles qu'ils consomment augmente prodigieusement. On compte que, pour les larves provenant d'une once ou de 31 grammes de graines, il faut de 3 à 4 kilogrammes de feuilles mondées, pendant le pre- mier âge; 10 à il kilogrammes pendant le deuxième âge ; 35 kilo- grammes pendant le troisième ; 105 kilogrammes pendant le quatrième, et de 6 à 700 kilogrammes pendant le cinquième (2). C'est le sixième jour de ce dernier âge qu'a lieu leur plus grande faim, ou ce qu'on appelle la grande frèze. Les vers dévorent alors de 100 à 150 kilogrammes de feuilles dans un jour et font, en mangeant, un bruit qui ressemble à une forte averse. Le dixième jour, le ver à soie cesse de manger et s'apprête à subir sa pre- mière métamorphose. 11 se vide d'excréments et grimpe sur des branchages qu'on a. eu soin de placer au-dessus des claies où il était resté jusqu'alors; il cherche une place convenable à son établissement, et pose d'abord, çà et là, quelques fils forts qu'il multiplie dans tous les sens de manière à former un lacis, auquel on donne le nom de banc, de banne ou de bourre de soie. C'est alors que, suspendus au milieu de ce lacis, ils construisent leur cocon, en tournant continuellement sur eux-mêmes en divers sens, et en agglutinant les unes contre les autres, en allant tou- jours nécessairement du dehors au dedans, les diverses parties du fil qui sort de leur filière» Le résultat de celte manœuvre est la formation d'une enveloppe assez ferme, et de forme ovoïde ou (1) Chaque mue constitue Un nouvel âge pour le ver à soie. Le premier âge, depuis la naissance jusqu'à la première mue, dure ordinairement 5 jours; le second âge, de la première mue à la seconde, dure 4 jours ; le troisième âge, * jours ; le quatrième âge, 7 jours; le cinquième et dernier âge, 9 à 11 jours. Cette durée peut être abrégée ou retardée par des circonstances dépendantes de la température, de la nourriture et d'autres causes. (2) La figure 933 représente le ver à soie parvenu à son cinquième âge. 238 LES INSECTES. elliptique plus ou moins allongée, souvent un peu rétrécie par le milieu (fïg. 936). Cette enveloppe est formée par un seul fil qui a plus de mille mètres de longueur (t); et qui est tellement ténu qu'il enfaut à peu près 3,750 mètres pour peser un gramme. Ce fil si ténu n'est cependant pas un fil simple ; il est formé par la sou- dure de deux fils provenant des deux réservoirs intérieurs colla- téraux, et qui se sont réunis avant d'arriver au seul et unique conduit aboutissant à la lèvre inférieure de l'animal. Fie. 93b, Cocon. Fil 93: Chrvsalidc. Le ver à soie emploie trois à quatre jours pour filer son cocon ; presque aussitôt après, il éprouve des changements successifs qui déterminent la séparation de la peau et de ses annexes d'avec la chrysalide formée en dedans. Enfin la peau est rejetée tout en- tière à l'extrémité postérieure, et la chrysalide paraît à nu {fig. 937), d'une couleur presque blanche d'abord, devenant bientôt d'un rouge brun. A travers son enveloppe, on voit se des- siner la tôle, les antennes, les ailes et les pattes du papillon. Enfin, au bout de 16 à 18 jours, le papillon, étant complètement formé, sort de la chrysalide et songe à percer le cocon. A cet effet, il en humecte une extrémité, avec une humeur particulière qu'il dé- gorge et qui a la propriété de ramollir ou de dissoudre la soie. 11 heurte ensuite la tête contre le point ramolli, le perce et passe peu à peu à travers l'ouverture. On a remarqué que les papillons mâles sortaient en plus grand nombre dans les deux ou trois pre- miersjours, et les femelles en plus grand nombre dans les jours sui- vants, de telle sorte qu'il y a en totalité un peu plus de femelles que de mâles. La femelle est plus forte (fig. 938), et son ventre est surtout très-volumineux en raison des œiils qu'il renferme. Elle est lourde, peu empressée de quitter sa place et ne vole pas; elle a les ailes blanches, les antennes peu développées et d'une couleur pâle. Le papillon mâle (fig. 939) est plus petit ; son ventre est plus allongé et pointu; ses ailes colorées par un dessin plus prononcé, ses antennes plus grandes et noirâtres. Il ne voie pas (I) Le fil retiré d'un cocon n'a guère plus de G à 800 mètres; mais cela tient à ce que ce fil devient d'autant plus fin qu'on approche plus du centre, et qu'il se rompt bien avant que le cocon soit entièrement dévidé. LÉPIDOPTÈRES. — BOMBYX DU MURIER. 239 dans les pays où la température n'est pas assez élevée ; mais il est cependant très-vif et très-alerte. Il court en agitant ses ailes avec beaucoup de vivacité, surtout lorsqu'il sent une femelle. Il s'en approche avec ardeur, se place parallèlement à son côté, saisit I ig. 938. — Papillon femelle. Fi g. 939. — Papillon mâle. avec les crochets dont son anus est armé l'extrémité du ventre de la femelle et s'y cramponne. Il se retourne alors et se place sur la même ligne, la tête diamétralement opposée à celle de la fe- melle. L'accouplement dure quelquefois trois et quatre jours ; mais ordinairement il se termine dans la même journée; d'autres fois on l'abrège, et l'on fait servir le mâle à plusieurs accouplements. La femelle, peu d'instants après qu'elle est séparée du mâle, s'oc- cupe de sa ponte. Elle dépose ses œufs humides et envisqués d'une mucosilé très-tenace qui les fixe aux corps solides qui l'en- tourent. Souvent elle pond plus de cinq cents œufs. De même que le mâle, elle ne prend aucune nourriture ; leur seule fonction, une fois arrivés à l'état de papillon, est d'assurer la reproduction de leur espèce. Une fois ce grand but de la nature rempli, ils dé- périssent, se dessèchent et meurent tous en quelques jours. Les œufs se conservent à l'air, naturellement ou artificiellement, jusqu'au printemps suivant. Pour utiliser la soie des cocons, il faut empêcher l'insecte d'en sortir, car, le trou une fois fait, il devient impossible de les dévider. Dans les magnaneries, on ne laisse donc vivre que le nombre de chrysalides nécessaires pour assurer la récolte des œufs (1). On tue les autres en plaçant les cocons dans un four médiocrement chaud, ou, ce qui vaut mieux, dans un appareil nommé étouffoir, où ils sont renfermés dans des caisses chauffées au moyeu de la vapeur de l'eau. Chaque cocon est formé, comme nous l'avons dit, par un seul fil d'une longueur immense et d'une finesse exlrême, qu'il faut dévider. Pour faciliter cette opération, on est obligé de (1) On compte qu'il faut environ 500 grammes de cocons pour retirer des papillons qui en naîtront 30 grammes d'œufs. •240 LES INSECTES. tremper les cocons dans de l'eau chaude, afin de ramollir la ma- tière gluante qui colle entre eux les divers tours de ce fil ; puis on réunit plusieurs de ceux-ci en un seul faisceau, qui, à l'aide de machines appropriées, est enroulé autour d'un dévidoir, et constitue un seul brin de soie filée. La soie connue sous le nom d'organsin se compose de trois ou quatre de ces fils réunis et tordus, et, dans la soie appelée trame, on fait entrer ordinaire- ment depuis huit jusqu'à vingt de ces fils dans le même brin. Toule la coque ne peut se dévider de la sorte. D'ordinaire on ne retire que 500 grammes de soie de 5 à 6 kilogrammes de cocons. Il reste ensuite des pellicules que Ton carde avant de les filer, et qui donnent ainsi diverses matières, connues dans l'industrie sous les noms de filoselle, de fantaisie, etc. On connaît deux espèces principales de soie : celle qui est na- turellement blanche et la jaune. Nous possédons celle-ci depuis plus de deux siècles : on la blanchit en la soumettant au décreu- sage, opération qui consiste à lui enlever de la cire, une matière colorante et la substance glutineuse qu'elle contient ; mais cette opération, si bien faite qu'elle soit, donne du blanc moins dura- ble que celui de la soie blanche native, et de plus altère beaucoup la force de la soie : aussi accorde-t-on la préférence à la soie blanche native dont les Chinois ont eu longtemps l'exclusive pos- session : ce qui lui a fait donner le nom de soie sina. Il n'y a guère que quatre-vingts ans que le gouvernement fran- çais, frappé des avantages qui résulteraient de l'importation du ver à soie sina, en fit venir de la graine de Chine, et la distribua à différents propriétaires. Cette opération parut manquée, quand on apprit, en 1808, que l'espèce s'était conservée chez quelques- uns d'entre eux ; la culture en fut encouragée ; et aux différentes expositions des produits de l'industrie française, on a pu se con- vraincfe que l'éducation de cetle précieuse espèce était définiti- vement établie en France (I). La soie, distillée, dans une cornue, donne une huile ammonia- cale très-fétide, qui fait la base des gouttes céphaliques d'Angleterre. OIU;RE DES HÉMIPTÈRES. Les hémiptères se rapprochent des coléoptères par la structure de leur squeletle tégumentaire et par leurs ailes, qui sont au nombre de quatre et dont les deux supérieures sont en général plus consistantes que les inférieures; mais ils s'en éloignent beau- coup par la structure de leur bouche, qui est dépourvue de mâ- (1) Anm rfechim. et de phys., t. XIII, p 233* HÉMIPTÈRES. 241 choires et toujours conformée pour la succion, et par le peu d'importance de leurs métamorphoses, le jeune insecte ne chan- geant ni de forme ni d'habitudes, et acquérant seulement des ailes dont il était d'abord privé. On divise les hémiptères en deux sous-ordres, savoir : 1° les uétéroptères, dont les ailes supérieures sont coriaces et crusta- cées vers la base, et membraneuses à l'extrémité (1), et dont le bec naît du front; 2° les homoptères, dont les ailes supérieures ont partout la même consistance et diffèrent peu des inférieures, et dont le bee naît de la partie la plus inférieure de la tête et très-près de la poitrine. Dans les hétéroptères, le corselet est grand et souvent trian- gulaire ; les élytres et les ailes sont horizontales ou à peine in- clinées, le bec est en général gros et court. Ce groupe se subdi- vise en deux familles dont l'une est terrestre et l'autre aquatique. La première porte le nom de géocorises, ou de punaises terres- ires, et comprend la punaise des lits, un des insectes les plus incommodes pour l'homme et l'un de ceux pour lequel il éprouve le plus de répulsion. Il est dépourvu d'ailes, a le corps mou, or- biculaire et très-aplati ; le corselet très-élargi ; la tête fort petite, pourvue de deux antennes brusquement ter- minées en forme de soie et d'un su- çoir à trois articles distincts (fi g. 940). La seconde famille prend le nom de îiYDROCORiSES, ou de punaises d'eau. Ils ont les antennes très-courtes et ca- chées sous les yeux, et les pieds anté- rieurs souvent élargis, recourbés en avant en forme de pince, et leur ser- Fig. 940. — punaise des lits, vaut à saisir d'autres insectes dont ils se nourrissent : tels sont les nèpes (fig. 941) et les ranatas. Le sous-ordre des homoptères se compose d'insectes qui vivent exclusivement du suc des végétaux. Leurs ailes antérieures sont tantôt coriaces, tantôt membraneuses et semblables aux inférieu- res. Enfin les femelles ont, en général, une tarière à l'aide de la- quelle elles percent l'épiderme des végétaux pour y loger leurs œufs. On les divise en trois familles : les cicadaires (cigales et fui- gores (fig. 937) ; les ophidiens et \esgallinsectes. Les cigales, qui forment le type de la première famille, sont pourvues de trois yeux lisses et ont six articles aux antennes; (l) Cette section comprend les véritables hémiptères, dont le nom veut dire moitié d'ailes, de vijjuavç, demi, et de tïtssov, aile; Guiboort. Drogues, 7e édit. T. IV. — 1 6 242 LES INSECTES. leurs élylres sont transparents et veinés, et les mâles portent, de chaque côlé de la base de l'abdomen, un organe particulier à l'aide duquel ils produisent une espèce de chant monotone. Ces Fi g. 941. — Nèpe. insectes se tiennent sur les arbres; les femelles ont une tarière avec laquelle elles percenl les petites branches de bois mort pour y déposer leurs œufs. Les jeunes larves quittent cette retraite Fig. 942. — 1 ulgorc porte-chandelle. pour s'enfoncer en terre où elles vivent en suçant les racines, et se changent en nymphes après être restées engourdies pendant l'hiver. Ces nymphes ont des rudiments d'ailes et les pattes de devant très-développées, aOn de pouvoir ouvrir la terre pour re- HEMIPTERES. — PUCERONS. 243 venir au jour et monter sur les arbres, où elles se dépouillent de leur enveloppe et prennent des ailes. Un insecte de ce genre, nommé la cigale de l'orne, vit en Italie sur l'ornier, ou frêne à la manne, et en fait exsuder le suc sucré par les blessures qu'il fait à son écorce. Mais on a eu tort de supposer que le produit de celte exsudation constiluait la manne du commerce, dont les larmes ou masses sont évidemment trop volumineuses pour avoir une pareille origine, et qui sont d'ailleurs certainement le produit d'incisions laites à la main (t. II, p. 583). La famille des afoidiens se distingue de la première famille par les tarses, qui n'ont que deux articles, et par les antennes filifor- mes, plus longues que la tête, composées de 6 à 11 articles. Ce sont de tr/es-petits insectes, dont le corps est mou et les élytres presque semblables aux ailes. Ils vivent sur les plantes et pullu- lent prodigieusement. On y trouve d'abord les psylles ou faux pucerons, qui ont 10 ou 11 articles aux antennes, dont les deux sexes ont des ailes et qui peuvent sauter ; viennent, après, les pu- ceron» proprement dits {fig. 943 et 944), qui ont les antennes fort Fig. 943. — Puceron (Aphis). Fig. 944. — Puceron (Aphis) longues et composées de 7 articles, etdeux cornes ou deux mame- lons à l'extrémité de l'abdomen. Ces insectes, fort singuliers par leur mode de génération, vivent en société sur les végétaux qu'ils sucent avec leur trompe. Us ne sautent pas et marchent lente- ment. Les deux cornes que l'on observe à l'extrémité de l'abdo- men sont des tuyaux creux, d'où s'échappent souvent de petites gouttes d'une liqueur transparente et mielleuse, dont les fourmis sont très-friandes. Au printemps, chaque société ne se compose que de femelles aptères, ou n'ayant que des vestiges d'aiUs comme des nymphes. Ces pucerons produisent tous, sans accou- plement préalable, des petits qui naissent vivants, sortant à re- culons du ventre de leur mère. Plusieurs générations de femel- 244 LES INSECTES. les se succèdent ainsi jusque vers la fin de la belle saison, époque à laquelle, seulement, naissent des mâles qui fécondent la der- nière génération produite par les individus précédents, et consis- tant en femelles non ailées et qui ne sont plus vivipares. Ces fe- melles produisent donc des œufs qui restent fixés tout l'hiver aux branches des arbres, et d'où sortent au printemps de nou- veaux pucerons femelles, devant bientôt se multiplier sans le se- cours des mâles. Le puceron du rosier est très-commun dans nos jardins ; il est vert avec des antennes noires. Le puceron du chêne est brun et se fait remarquer par son bec plus de trois fois plus long que son corps. Le puceron du hêtre est tout couvert d'un duvet blanc, cotonneux. Les pucerons de l'orme et des pistachiers (1), en pi- quant les feuilles ou les jeunes rameaux de ces végiéaux, y pro- duisent des excroissances vésiculeuses dont plusieurs ont élé dé- crites au tome III, pages 499 et suivantes. [Citons encore parmi les pucerons, qui s'attaquent aux plantes, le Phylloxéra vastatrix, récemment découvert par M. J. E. Plan- chon, sur les racines de la vigne, et qui est la cause de la maladie qui détruit cette plante dans diverses parties du midi et de l'ouest de la France.] Les gailinsectes, qui forment la troisième famille des hémi- ptères, n'ont qu'un seul article aux tarses. Le mâle est dépourvu de bec et n'a que deux ailes ; son abdomen est terminé par deux soies. La femelle est sans ailes et munie d'un bec, les antennes sont filiformes et composées le plus souvent de onze articles. Plusieurs espèces de gallinsectes ont eu, ou ont encore une grande importance commerciale, à cause de leur matière colorante rouge. Cochenille du Mexique, Coccus Cadi, L. Insecte hémiptère homoptère, de la famille des gallinsecles ; il n'a qu'un article aux tarses, avec un seul crochet au bout. Le mâle (fi g. 945) est dépourvu de bec, et n'a que deux ailes qui se recouvrent horizontalement sur le corps; son abdo- men est terminé par deux longues soies. La femelle (fîg. 941) est sans ailes et munie d'un bec ; les antennes sont en forme de fil ou de soie, le plus souvent de onze articles. La cochenille vit naturellement sur différents nopals du Mexi- que, mais n'y acquiert qu'une qualité inférieure à celle que les habitants savent lui donner par la culture. A cet effet, ils plantent (lj Voir Derbes : Aphidiens du Pistachier Térêbinthe (Annal, se. mit. Zoolo- gio, 5e série, X, 103 et XV, 1). HÉMIPTÈRES. — COCHENILLE. 245 autour de leurs habitations les espèces de Cactus reconnues pour être les plus propres à la nourriture de l'insecte, et surtout le Cactus cochinillifer et le Cactus Opuntia, L., qui est nommé raquette dans nos jardins, à cause de la forme singulière de ses feuilles. Ils vont chercher les cochenilles femelles dans les bois, avant i:jnitique, et enfin un acide gras spécial, Yacide axinique (2). ORDUE DES DIITÈRES. Les diptères ont deux ailes membraneuses, derrière lesquelles on trouve presque toujours une paire de petits appendices ayant la forme de balanciers, et souvent aussi, à leur base, deux autres petites pièces membraneuses semblables à des valves de coquilles, et nommées ailerons ou cuillerons (ftg. 947). La bouche des diptères est organisée pour la succion seulement. Elle présente ordinairement une trompe, tantôt molle et rétractile, tantôt cornée et allongée, terminée par deux lèvres et offrant, à sa partie supérieure, un sillon longitudinal dans lequel est reçu un suçoir composé de soies cornées, très-aiguës. Le nombre des diptères est très-considérable ; on peut se faire une idée assez exacte de leur forme générale, par celle de la mouche domestique. Leurs pieds sont en général longs, grêles et terminés par un tarse de cinq articles, dont le dernier est souvent garni de pelotes vésiculeuses. Leur abdomen est souvent pédicule et, chez la femelle, il est souvent terminé en une pointe qui peut (1) Voir Hanbury, Pharmac, Journ., XII, 476 et 482, et Journal de pharma- cie et de chimie, 3e série, XXIV, 136, et XXXVI, 371. (2) Voir, pour les détails, Hoppe, Juum. fur prakt. Chim., LXXX, p. 10.\ et Journal de pharmacie et de chimie, 3e série, XXXVIII, p. 15?. 252 LES INSECTES. s'allonger comme un tuyau de lunette, et constitue une sorte de tarière. Tous ces insectes subissent des métamorphoses complè- tes ; leurs larves sont dépourvues de pattes, ont la tête molle et la bouche munie de deux crochets. Tantôt elles changent plusieurs fois de peau et se filent une coque pour se transformer; tantôt Fig- . 947, — Diptère. — Tipule fies prés. elles ne muent pas, et leur peau, durcie et racornie, devient pour la nymphe une coque solide, ayant l'apparence d'une gaîne. Un ;issez grand nombre de diptères nous sont fort incommodes parleurs piqûres, ou nous portent préjudice, soit en piquant la peau des animaux domestiques pour vivre de leur sang ou pour Fis. 9S8. Cousin. y déposer leurs œufs, soit en infectant, pour les mêmes motifs, les viandes que nous conservons. Ceux qui nous tourmentent le plus, personnellement, sont les cousins (Culex, L.) (fig. 948), qui sont répandus depuis la zone équaloriale, où on leur donne les noms de moustiques et de maringouins, jusque sous le cercle po- laire. Ils habitent principalement le voisinage des eaux, à la sur- face desquelles les femelles déposent leurs œufs, et où leurs lar- DIPTÈRES. —ŒSTRES. 253 ves vivent et subissent tontes leurs métamorphoses. Les insectes parfaits ont le corps et les pieds fort allongés et velus; les an- tennes très-garnies de poils et formant un panache chez les mâles ; les palpes avancés, filiformes, velus, de la longueur de la trompe et composés de cinq articles chez les mâles, plus courts et moins articulés chez les femelles ; la trompe composée d'un tube membraneux, terminé par deux lèvres formant un petit ren- flement, et d'un suçoir de cinq filets écailleux produisant l'effet d'un aiguillon. On sait combien ces insectes sont importuns et fâcheux ; avides de notre sang, ils nous poursuivent partout, entrent dans nos habitations, particulièrement le soir, s'annoncent par un bour- donnement aigu, et percent notre peau, que nos vêtements ne garantissent pas toujours. Us distillent dans la plaie une liqueur venimeuse qui y détermine une vive irritation et de l'enflure. Dans les pays chauds, on se préserve de leurs atteintes en envelop- pant sa couche d'une gaze ; dans les pays froids, on les éloigne par le feu. Les ta.ona(Tabanus, L.) ressemblent à de grosses mouches un peu velues, et sont connus par les tourments qu'ils font éprouver aux chevaux et aux bœufs, dont ils percent la peau et sucent le sang. Ils ont la tête aussi large que le thorax, presque hémisphé- rique et presque entièrement couverte par deux yeux d'un vert doré, avec des taches pourpres. Les ailes sont étendues horizon- talement de chaque côté du corps ; les cuillerons recouvrent pres- que entièrement les balanciers; l'abdomen est triangulaire et déprimé ; les tarses ont trois pelotes. Ces insectes commencent à paraître vers la fin du printemps et volent en bourdonnant. Ils poursuivent même l'homme; mais les bêtes de somme, n'ayant pas les moyens de les repousser, sont plus exposées à leurs attaques. [Dans diverses régions de l'Afrique centrale, les voyageurs ont signalé un diptère du genre Glossine (G. morsitetns, Westw.), qui est connu sous le nom de Tsetsé. C'est un insecte plus grand que la mouche commune (fi g. 949), d'un jaune blanchâtre, dont la trompe ressemble à une soie cornée, à laquelle les pulpes servent de gaines (fîg. 950). Il est redoutable pour les bestiaux sur les- quels il s'élance avec la rapidité d'une flèche, et qui, une fois piqués, maigrissent à vue d'œil et meurent au bout de quelques jours;] Les œ§ire» (intrus, L.) ont le port d'une grosse mouche très- velue, et leurs poils sont souvent colorés par zones, comme ceux des bourdons. A la place de la bouche, ils n'offrent que trois tu- bercules, ou de faibles rudiments de la trompe et des palpes. 254 LES INSECTES. Leurs antennes sont très-courtes et terminées par une palette arrondie, portant une soie simple. Leurs ailes sont écartées ; les cuillerons sont grands, et cachent les balanciers ; les tarses sont terminés par deux crochets et deux pelotes. A Fig. 949. — Tetsé. Fi g. 950. — Trompe. On trouve rarement ces insectes à l'état parfait, le temps de leur apparition étant très-borné. Ils déposent leurs œufs sur le corps de plusieurs quadrupèdes herbivores, tels que le bœuf, le cheval, l'âne, le renne, le cerf, le chameau, le mouton, le lièvre même, qui paraissent tous craindre singulièrement l'insecte, lorsqu'il cherche à faire sa ponte. Chaque espèce d'œstre est ordi- nairement parasite d'une même espèce de mammifère, et choisit, pour placer ses œufs, la partie du corps qui convient le mieux à ses larves, soit qu'elles doivent y rester, soit qu'elles doivent pas- ser de là dans un endroit plus favorable à leur développement. C'est ainsi que l'œstre «lu Lœuf (fig. 951) dépose ses œufs, un a Fig. 952. — OEstride de la brebis. un, sous le cuir des bœufs et des vaches âgés de deux ou trois ans au plus, et les mieux portants. Il s'y forme des bosses ou des tu- meurs, dont le pus intérieur alimente la larve. Les chevaux y sont aussi sujets. L'œstre «lu cheval dépose ses œufs, sans presque se poser, se balançant dans l'air et par intervalles, sur la partie in- terne de ses jambes et sur les côtés de ses épaules, où la bouche du cheval va les prendre, pour leur ouvrir la route de l'estomac. L'œsire hémorrii «Vidal place les siens sur les lèvres mêmes du cheval, d'où ses larves parviennent, ainsi que les précédentes, SUCEURS. — PUCE COMMUNE. 255 dans l'estomac de l'animal, où elles vivent de l'humeur sécrétée par sa membrane interne. L'œsire «lu mouton {fig. 952) place ses œufs sur le bord interne des narines de ce quadrupède, qui s'agite alors et fuit la tête baissée. La larve s'insinue dans les sinus maxil- laires et frontaux, se fixe à la membrane qui les tapisse, au moyen de deux forts crochets dont sa bouche est armée, et y reste depuis le mois de juin ou de juillet jusqu'au mois d'avril de l'année suivante. Lorsqu'il se trouve plusieurs larves dans les sinus d'un mouton, l'animal peut tomber frappé de vertige. Lorsque toutes ces larves ont acquis leur dernier accroissement, elles quittent leur demeure, par une des voies naturelles du quadrupède, se laissent tombera terre et s'y cachent pour se transformer en nymphe sous leur propre peau, ainsi que le font les diptères de la môme famille (relie des alhéricères). ORDRE DES APHANIPTÈRES, OU DES SUCEURS. Cet ordre ne renferme qu'un seul genre, celui des puces {Pulex, L.), dont le corps est ovale, comprimé latéralement, revêtu d'une peau cartilagineuse, et divisé en douze segments, dont trois composent le thorax, qui est court, et les autres, l'abdomen. La tête est petite, très- comprimée, arrondie en dessus, tronquée et ciliée en avant; elle a, de chaque côté, un petit œil arrondi, derrière lequel est une fossette où l'on découvre un petit corps mobile, garni de quelques épines. Au bord antérieur, tout près du bec, sont insérées deux antennes composées de quatre articles. La bouche est en forme de bec ou de suçoir, et présente trois soies renfermées entre deux lames articulées dont la base est recouverte par deux écailles mobiles. Ce suçoir est ordinairement caché entre les hanches des pattes antérieures, qui sont dirigées dans le sens de la tête. Comme les hanches de toutes les pattes sont très-dévelop- pées, celles-ci paraissent composées de quatre parties : les jambes et les tarses ont tous cinq articles et sont très-épineux. Les pattes pos- térieures sont plus fortes et plus longues que les autres, et sont confor- mées pour le saut. Dans la puce commune (fig. 953), qui vit du sang de l'homme et de celui des animaux qui habitent avec lui, le mâle est beaucoup plus petit que la femelle, et se trouve renversé entre ses pattes pendant l'accouplement, durant le- quel la femelle l'emporte avec elle dans les sauts qu'elle fait pour se soustraire aux dan- fig. 9b3.— Puce commune, gers qui peuvent la menacer. La femelle pond une douzaine d'oeufs qui sont arrondis, un peu allongés, blancs, lisses, polis, assez semblables à la graine de fc2o(5 LES INSECTES. perles. En secouant, pendant l'été, les coussins où les chiens et les chats dorment habituellement, on en fait tomber un nombre considérable qu'il faut éviter de laisser glisser dans les fentes des parquets ou dans les encoignures des appartements où ils éclo- raient; il faut au contraire les détruire avec soin. Les larves qui en sortent ressemblent à de petits vers sans pieds et très-vifs qui, après douze ou quinze jours, se filent une petite coque soyeuse où Fig. (J54. — Puce chique, d'après H. Karsteiri. elles se changent en nymphes. Elles en sortent à l'état parfait après un espace de temps à peu près égal. On connaît en Amérique, sous le nom de chique (Pulex pertetrans, \j.), une espèce de puce fort incommode {fig. 954). La femelle fécon- dée attaque seule l'homme ; on la trouve ordinairement aux pieds, dans les régions sous-onguéales, aux talons. Elle se loge entre le derme et l'épiderme , ne laissant apercevoir que les deux ou trois derniers anneaux de son abdomen qui se gon- fle rapidement et acquiert la grosseur d'un pois (fig. 955). La famille nombreuse à laquelle elle donne naissance occasionne, par son séjour dans la plaie, un ulcère difficile à guérir et quelquefois mortel. On se préserve de ces accidents en entretenant la propreté des pieds et en les lavant Fig. 955. — Chique gorgée, d'après Karstcin. ANOPLOURES. — POUX. 257 avec une décoction de tabac. Les nègres savent aussi extraire avec adresse l'animal de la partie du corps où il s'est établi (1). ORDRE DES ANOPLOURES OU DES PARASITES. Les insectes de cet ordre vivent tous à la surface du corps des ani- maux; ils ont six pieds comme tous les vrais insectes et sont complète- ment aptères, ainsi que les aphaniptères et les thysanoures; ils n'ont que deux ou quatre petits yeux lisses ; leur bouche est en grande partie intérieure et ne présente au dehors qu'un museau ou mamelon avancé, renfermant un suçoir rétractile, ou deux lèvres rapprochées avec deux mandibules en forme de crochets. Ils ne subissent aucune métamorphose. C'est dans cet ordre que Ton trouve le genre des poux (Pedi- culus de G.). Ils ont le corps aplati, presque transparent, distinct de la tête, et composé de 9 à 10 anneaux, dont les trois anté- rieurs, appartenant au thorax, portent les trois paires de pattes; les stigmates sont très-distincts. Ils ont pour bouche un mamelon très-petit, tubulaire, situé à l'extrémité antérieure de la tête et renfermant un suçoir; leurs antennes sont courtes, composées de cinq articles ; leurs yeux sont au nombre de deux seulement, lisses et situés aux deux côtés de la tête; leurs pattes sont de longueur à peu près égale, et formées de plusieurs articles dont le dernier est armé d'un ongle très-fort qui peut se replier sur l'extrémité de l'article faisant saillie, ce qui permet à l'insecte de s'accrocher solidement aux cheveux de l'homme, ou aux poils des animaux dont il suce le sang. L'homme nourrit trois espèces de poux : Le pou de la tête (Pediculus humanus capitis de Geer) est gris- cendré, taché de brunâtre. Il a le corps ovoïde-allongé, un peu atténué à l'extrémité, et les lobes de l'abdomen arrondis. Le mâle est plus petit que la femelle, pourvu à l'extrémité d'une petite pièce conique. La femelle est au contraire un peu échancrée à l'extrémité (fig. 956); après l'accouplement, elle pond, en six jours de temps, une cinquantaine d'œufs qui éclosent en six au- tres jours, et les petits qui en proviennent ont pris tout leur accroissement, s'accouplent et pondent au boutde dix-huit jours; en sorte que, en supposant toutes les circonstances favorables, la seconde génération d'une seule femelle pourrait s'élever à 2,500 individus, la troisième à 125, 000, etc. Cet insecte habite la tête des hommes malpropres et surtout des enfants ; on le détruit par (1) Voyez G. Bonnet, Mémoire sur la puce pénétrante ouchique (Archives de médecine navale, novembre 1857, t. VIII, p. 81 et sujv. et Annales se. nat. zoologie, 5e série, VIII, 104. Guibourt, Drogues, 7» édit. T. IV. — 17 258 LES INSECTES. les préparations de soufre, de mercure, Peau de savon, les pou- dres ou décoctions de staphisaigre, de cévadille, de coque du Le- vant, de tabac, de jusquiarne; mais surtout par une grande pro- preté. Le pou du corps humain est blanc, étiolé, avec les yeux bru- nâtres et les bords de l'abdomen dentelés. Il pullule d'une ma- nière effrayante dans certaines maladies, et peut amener le dé- périssement de l'individu. Le pou du pubis, ou morpion (fi g. 957), diffère des deux précé- dents par son corps large et arrondi, son thorax très-court et se confondant presque avec l'abdomen, et ses quatre pieds posté- Fig\ 956. — Pou femelle, vu du côté du ventre (*). Fig. 957. — Pou du pubis. rieurs très-forts. Il s'attache aux poils des parties sexuelles et aux sourcils; sa piqûre est très-forte. On s'en débarrasse parles moyens déjà indiqués, et surtout par des lavages avec une faible dissolution de deutochlorure de mercure. Il existe, sans aucun doute, d'autres espèces de poux sur un grand nombre de quadrupèdes et sur les oiseaux, mais ils sont peu connus et il n'est pas certain que tous doivent être comptés au nombre des insectes aptères. La tique des chiens, ou ricin, et la smaridie des moineaux, entre autres, appartiennent aux arachnides trachéennes. (*) a, œufs ou lentes fixées sur un cheveu. DEUXIÈME CLASSE LES MYK1AP0DES. Latreille et Cuvier comprenaient encore les myriapodes parmi les insectes, mais les myriapodes diffèrent des insectes par un corps très- Fig. 958. — Scolopendre électrique. allongé, toujours privé d'ailes, et composé d'un très-grand nombre d'an- neaux dont chacun porte une paire de pattes. Cependant leur organi- \Y" V' PI g. 953. — Extrémité antérieure de Scolopendra insignis (grandeur naturelle). sation intérieure les rapproche des insectes. Cette classe comprend les scolopendres (fig, 958 et 959) et les iules de Linné, subdivisés aujour- d'hui en un certain nombre de genres. TROISIEME CLASSE LES ARACHNIDES. Les arachnides sont des animaux articulés, organisés pour vivre dans l'air comme les insectes ; mais qui en différent parce qu'elles ont toutes la tête confondue avec le thorax, pas d'antennes, des yeux simples en nombre pair, quatre paires de patles et jamais d'ailes. Enfin le plus grand nombre respirent à l'aide de cavités pulmonaires et ont un sys- tème circulatoire complet. Les arachnides pondent des œufs comme les insectes; un certain nombre les enveloppent dans un cocon de soie, et quelquefois la mère demeure avec sa jeune famille pour la proléger. Elles subissent toutes plusieurs mues avant d'arriver à l'état adulte, et quelques-unes éprou- vent une sorte de métamorphose, qui consiste en ce qu'elles n'ont que trois paires de pattes dans leur jeune âge et qu'elles n'acquièrent la quatrième paire qu'à un âge plus avancé. On divise les arachnides en deux ordres fondés sur leur mode de respiration et de circulation. On nomme pulmonaires celles qui ont à l'intérieur plusieurs cavités garnies d'une multitude de lamelles, où leur sang, qui est blanc, reçoit l'action de l'air at- mosphérique ; leurs yeux sont au nombre de huit ou de six. On nomme araignées trachéennes celles qui, respirant par des tra- chées, n'ont que des vestiges d'organes circulatoires; les yeux sont au nombre de quatre. ORDRE DES ARACHNIDES PULMONAIRES. Les arachnides pulmonaires forment deux familles : 1° Les aranéideS) dont les palpes sont petits, en forme de pieds, et non terminés par une pince; on les nomme aussi pulmonaires fileuses. On y trouve les mygales et les araignées. 2° Les pédipalpes, dont les palpes sont très-grands et terminés par une pince, ou une griffe qui en fait un puissant organe de préhension. Cette famille comprend les phrines et les scorpions. Les mygales sont remarquables par la force de leurs mandi- bules et de leurs pattes ; leurs yeux, au nombre de huit, sont situés à l'extrémité antérieure du céphalothorax (1) ; leurs palpes (1) On désigne ainsi le lobe antérieur du corps des arachnides, formé par la réunion de la tête et du thorax. ARACHNIDES PULMONAIRES. ARAIGNEES. 261 partent de l'extrémité des mâchoires et ressemblent à des pattes composées de six articles, dont la mâchoire serait le premier Chacun de ces palpes est terminé par un fort crochet replié en dessous ; on admet aussi que, chez les mâles, ces palpes por- tent à l'extrémité leurs organes générateurs. Leurs serres fron- tales, ou mandibules, sont terminées par un crochet mobile, replié inférieurement et offrant à son extrémité, toujours très- pointue, une petite fente pour la sortie du venin contenu dans une glande renfermée dans la mandibule. L'abdomen est sus- pendu au thorax par un court pédicule ; il renferme le canal intestinal et ses annexes, quatre poches pulmonaires commu- niquant avec l'extérieur par autant de petites ouvertures placées à la face inférieure, et, dans les femelles, deux ovaires condui- sant à deux oviductes qui débouchent dans une même vulve placée assez près du pédicule. L'anus est à l'extrémité du ventre, entouré de quatre mamelons par lesquels s'échappe la soie élaborée dans des vaisseaux intérieurs très-compliqués. C'est à ce genre qu'appartiennent les plus grandes aranéides. Dans l'Amérique méridionale, on en trouve une espèce, la mygale aviculaire (fig. 960), qui atteint quelquefois 55 mil- limètres de longueur et qui, lorsque ses pattes sont étendues, occupe un espace circulaire de 22 à 24 centimètres. On assure que ces énormes araignées sont assez fortes pour s'emparer des colibris et des oiseaux-mouches. Leur corps est entièrement velu et d'un brun noirâtre. Elles établissent leur domicile dans les gerçures de l'écorce des arbres ou entre des pierres, et se construisent, pour de- meure, un tube d'un tissu très-fin et serré. Elles passent pour venimeuses. On en trouve d'autres espèces plus petites, dans le midi de l'Europe, qui se creusent, dans les lieux secs et montueux, des galeries souterraines dont elles tapissent l'intérieur d'un tissu soyeux, et dont elles ferment l'entrée à l'aide d'un couvercle à charnière, formé de fils de soie mélangés déterre gâchée. Les araignées diffèrent des mygales parce qu'elles n'ont qu'une paire de sacs pulmonaires et de stigmates, par leurs palpes in- sérés sur le côté extérieur et près de la base des mâchoires, et par le nombre de leurs filières, qui est de six. On les divise en araignées sédentaires, qui font des toiles, ou jettent au moins des fils pour surprendre leur proie, et se tiennent tout auprès, ainsi Fig. 960. — Mygale aviculaire. 202 LES ARACHNIDES. que près de leurs œufs ; et en araignées vagabondes, qui ne font pas de toile, saisissent leur proie à la course ou en sautant sur elle. A la première section appartiennent les araignées propre- ment dites, qui construisent dans l'intérieur de nos habitations, aux angles des murs, sur les plantes, etc., une toile grande, à peu près horizontale, à la partie supérieure de laquelle est un tube de soie, où elles se tiennent en embuscade, sans faire aucun mouvement. Au nombre des araignées vagabondes se trouvent les lycoseg de Latreille, dont une espèce a reçu le nom de taren- tule (Lycosa Tarentula, Latr.) de celui de la ville de Tarenle, en Italie, aux environs de laquelle elle est commune. *Cette espèce jouit d'une grande célébrité. On a répandu l'opinion que sa mor- sure était mortelle pour l'homme ; mais qu'on s'en guérissait en dansant longtemps au son de la musique. [Tout en tenant compte des exagérations, on ne peut guère se refuser à admettre que la piqûre de cette araignée ne puisse produire des accidents ner- veux, augmentés probablement par l'imagination surexcitée du Fig. 96 i. — Tarentule (vue en dessus). malade (i). Ces accidents se produisent surtout dans laPouille; mais il paraît qu'on en a observé quelques cas en Espagne, où existe une espèce de tarentule (fîg. 961 et 962) (2). En Abyssi- t(l) Voir sur ce sujet Ozanam, Élude sur le venin des arachnides et son emploi thérapeutique, suivie d'une dissertation sur le tareniisme et le tiyrettier. Paris, 1856. (2) Nunez, Étude médicale sur le venin de la tarentule. Paris, 1866. ARACHNIDES PULMONAIRES. — MALMIGNATTE. 263 nie, on attribue à la piqûre d'une tarentule la maladie nerveuse connue sous le nom de tigrettier. Une autre araignée très-redoutée en Corse est le mal mi g natte (Latrodectus Malmignathus, Walk., fig. 963), auquel certains au- teurs attribuent une piqûre aussi dangereuse que celle de la vi- Fig. 962. — Tarentule (vue en dessous). père(l).D'aprèsM. Santi, cité par M. Cauvet(2),la piqûre, d'abord faible, s'exaspère au bout de trois heures, et le malade ressent un froid général très-vif, des sueurs froides, de l'angoisse, par- fois du délire. Le pouls est agité ; si le traitement par l'opium est incomplet, il reste une coloration ictérique, des douleurs né- vralgiques et un affaiblissement général, contre lequel les eaux thermales sont employées avec succès. Les pédipalpes diffèrent beaucoup des aranéides, non-seu- lement à cause de leurs palpes très-grands et terminés par une pince ou une griffe, mais encore par leur abdomen à segments très-distincts et sans filières au bout. Les uns ont l'abdomen plus ou moins pédicule, sans lames ni aiguillon à son extrémité ; leurs stigmates, au nombre de quatre, sont situés près de l'ori- gine du ventre et recouverts d'une plaque cornée ; leurs palpes sont terminés seulement par un crochet mobile : on en fait deux (1) Cauro, Thèse inaugurale a la Faculté' de médecine de Paris, 1833. (2) Gauvet, Nouveaux éléments d'histoire naturelle médicale. Paris, 1869, 1. 1, p. 207. 264 LES ARACHNIDES. genres, les phrines et les téliphones. Les autres ont l'abdomen réuni au thorax dans toute sa largeur, offrant à la base de sa partie inférieure deux lames mobiles en forme de peignes, et ter- miné par une queue noueuse, armée à l'extrémité d'un aiguillon Fig. 963. — Malmignatte. Fig. 9 64. — Scorpion roussâtre. venimeux : leurs stigmates sont au nombre de huit, et disposés quatre par quatre, de chaque côté de la longueur du ventre. Leurs palpes sont très-forts, courbés en avant en arc de cercle, et terminés par deux doigts en forme de pince, dont l'extérieur est mobile. Ils forment le genre des scorpions, et sont redoutés pour la violence de leur venin. Le scorpion d'Afrique (Scorpio afer) est long de 13 à 16 centimètres, d'un blanc noirâtre, pourvu de huit yeux et de treize dents aux lames abdo- minales. Il habite aussi l'Asie et File de Ceylan. Le scorpion roussâtre [Scorpio occitanus, Amoreux, fig. 964) atteint seulement 55 millimètres de longueur; il a huit yeux comme le précédent ; les serres de ses palpes sont très-larges et massives ; la queue est plus longue que le tronc, munie au-dessus de chaque article d'une arête raboteuse; ses peignes sont à quatorze dente- lures ; il habite l'Algérie et l'Espagne, on le rencontre aussi Fig. 965. — Scorpion flavicule, de grandeur naturelle. ARACHNIDES TRACHÉENNES. 265 dans quelques rares localités du midi de la France. Sa piqûre est dangereuse (1). Le scorpion d'Europe [Scorpio flaoicaudus) (fig. 965) deGeer se trouve dans le midi de la France ; il n'atteint guère que 27 milli- mètres de longueur. Il est d'un brun noirâtre, à serres anguleu- ses, à queue plus courte que le corps. Il n'y a que six yeux et neuf dentelures aux peignes. Il ne paraît pas que sa piqûre soit suivie de graves accidents. ORDRE DES ARACHNIDES TRACHÉENNES. Dans les arachnides trachéennes les organes respiratoires con- sistent en trachées qui reçoivent l'air par deux stigmates, et le dis- tribuent dans tout l'intérieur du corps, afin de suppléer au défaut de circulation du sang; les yeux sont au nombre de deux ou de quatre, ou manquent tout à fait. On divise cet ordre en trois fa- milles, sous les noms de faux scorpions, de phalangites et d'acari- des. Ces derniers seuls vont nous occuper. Les acoridesoxx les mites ont le thorax et l'abdomen réunis en une seule masse, sous un épiderme commun ; le thorax est tout au plus divisé en deux, par un étranglement; leur bouche est conformée en suçoir, et leurs organes de mastication sont plus ou moins enfermés dans une gaîne ou une sorte de cuiller for- mée par la lèvre inférieure. Les palpes maxillaires sont libres, et leur extrémité est ordinairement armée d'un crochet ou d'une petite pince. Les uns ont quatre ou deux yeux; d'autres, un seul.; et plusieurs en sont tout à fait privés. Ils naissent en gé- néral avec six pattes, et n'en acquièrent une quatrième paire qu'après leur première mue. La plupart de ces animaux sont très-petits et presque microscopiques; ils sont ovipares et pullu- lent beaucoup. Les uns sont errants sous les pierres, les feuilles, les écorces d'arbres, dans la terre , sous l'eau, partout où il peut se trouver des matières organiques en décomposition, et princi- palement dans la farine, sur la viande, les animaux desséchés dans les collections, le fromage, les vieux ulcères, etc. D'autres vivent en parasites sur la peau ou dans la chair des animaux vi- vants, et peuvent les affaiblir beaucoup par leur excessive multi- plication. D'autres encore paraissent être la cause première de maladies contagieuses. Des habitudes aussi variées devaient ame- ner de grandes différences d'organisation dans des êtres que leur petitesse rend en apparence assez semblables ; aussi le nom- (1) Voir Jousset : Essai sur le venin du Scorpion [Journal de pharmacie et de chimie, 4e série, XIV, p. 148). 266 LES ARACHNIDES. bre de ceux qui sont connus est-il déjà fort considérable. Je mentionnerai seulement : 1. La tique des chiens (fig. 966), que les Latins nommaient rici- nusy et les Grecs, croton (xporwv). La treille aurait mieux fait de prend re l'un ou l'autre de ces noms comme appellation générique, que de former le mot ixode (visqueux), qui n'a aucun rapport avec cette petite arachnide. M. Duméril la nomme Croton Ricinus : elle ha- bite les arbustes peu élevés, dans les bois, et s'attache aux oreilles des chiens, aux fanons des bœufs et aux chevaux; elle engage tellement son suçoir dans leur chair qu'il faut un assez grand effort pour l'en détacher : elle était auparavant très-aplatie avec les pattes fort distinctes ; mais quand elle a été fixée pendant quelque temps comme parasite, son corps se gonfle comme une vessie; elle ressemble alors à une verrue arrondie ou ovale, por- tée sur un court pédicule, formé par la réunion de toutes les pat- tes insérées près du suçoir. Les piqueurs lui donnent le nom de louve t te. 2. Le lepte rouget (fig. 967) qui est très-commun au mois d'août sur les graminées et d'autres plantes ; on l'observe souvent aussi Fig. 966. — Tique. Fig. 967. — Rouget. dans les jardins, au sommet des mottes de terre, au haut des écha- las, sur les pommes des caisses d'orangers, etc., où il attend le moment de pouvoir s'accrocher aux passants. Il est à peine visi- ble à la vue, lorsqu'il est isolé ; sa bouche consiste seulement en une sorte de bec sans mâchoires ; il cause des démangeaisons fort vives et même de l'inflammation à la peau. L'alcool et le vi- naigre camphré, et les préparations mercurielles le font périr. [L'ammoniaque liquide paraît être le meilleur remède contre les démangeaisons qu'il produit. Ce petit animal n'est que l'état d'une espèce de Trombidium, le Tr. autumnale. Dans cette période, il n'a que 3 paires de pattes, une quatrième paire existe chez l'insecte parfait. ARACHNIDES TRACHÉENNES. — MITE DOMESTIQUE. 267 &. Argasde Perse {fig. 968) (Argas Persicus, Fisch). Cet ani- mal est commun dans la ville de Miana en Perse, d'où le nom de punaise deMiana qu'on lui donne. Il n'a qu'une ressemblance très- éloignée avec notre punaise. Son corps est beaucoup plus bombé, la partie antérieure est très-obtuse, il n'a pas de tête distincte, enfin il a huit pattes au lieu de six. Son corps est granuleux et chagriné d'un rouge sanguin. Il attaque l'homme et produit des piqûres très-douloureuses, qu'on accuse même, probablement à tort, d'amener la consomption et la mort.] 4. Mite domestique (Acarus domesticus), de Geer (1). Mile blan- che à deux lâches brunes, à corps hérissé de longs poils, ovale avec un rétrécissement au milieu, à pattes égales (fig. 969). Ce petit être microscopique et le suivant auraient peu d'intérêt pour nous s'ils ne se trouvaient mêlés, jusqu'à un certain point, à l'histoire de la gale humaine. 11 vit en grande quantité sur le vieux fromage, sur la viande sèche ou fumée, sur les oiseaux et les insectes desséchés des cabinets d'histoire naturelle; on l'aperçoit à peine à la vue simple. Il est d'un blanc sale, avec deux taches brunes internes, que l'on distin- gue à travers le corps. Sa partie antérieure est conique et se termine Tiff. 968. — Ai-sas de Perse. Tig. 969. — Mite du fromage. par une petite tête à peine distincte du reste, munie d'un très-petit bec composé de deux pièces dentelées, et accompagné, à la base, de deux tentacules dirigés en avant. Les deux paires de pattes antérieures sont dirigées vers la tête et les deux autres vers le côté opposé; les unes et les autres sont articulées, de longueur à peu près égale, munies à l'extrémité d'une petite pelote ovale, qui sert à l'insecte à se mainte- nir sur les corps étrangers, dans toutes les positions. Il court avec beau- (l) Geer, Insect., t. Vif, pi. V, fig. 1 à 8. 268 LES ARACHNIDES. coup d'agilité : c'est lui que j'ai trouvé dans la vermoulure des can- tharides nouvelles (1). 5. Mite de la farine (Acaras farinœ), de Geer (2). Mite allongée, blanche, à tête roussâtre, à grosses pattes coniques égales, roussâtres. Cet acarus est plus petit que le précédent, à corps ovale et allongé ; sa télé est grosse, conique, et s'avance en forme de museau. Ses pattes diminuent peu à peu de volume et se terminent en pointe mousse, sans pelote transparente, mais avec un petit crochet à l'extrémité ; les côtés du corps et les pattes sont garnis d'un certain nombre de poils assez longs, et celui qui sort de l'avant-dernière articulation de chaque patte est plus fort que les autres. Cet acarus a une démarche très- lente ; je l'ai observé, en quantité innombrable, dans des cantharides qui avaient été mouillées d'acide pyroligneux, dans le but de les con- server (3). Il se répand avec une grande facilité sur le corps humain, sans y produire la gale. Supposant anciennement que cet acarus était le môme que celui trouvé par Gales, dans les vésicules de la gale, j'en avais conclu qu'il n'était pas essentiel à la production de cette maladie, laquelle pouvait exister sans lui. J'ajoutais que, si on le suppose amené d'ailleurs, il s'attachera aux pustules et s'y multipliera, comme dans tous les lieux humides où se trouvent des matières animales en décom- position. Je regarde encore cette conclusion comme l'expression de la vérité ; seulement il faut y ajouter que, indépendamment de cet acarus accidentel, il en existe un autre essentiel à la production de la gale humaine, qui avait été vu avant Gales, qui lui a échappé et que d'au- tres, plus habiles, ont retrouvé depuis. 6. Mite rliomboïdale. Puisque je me suis trouvé amené à parler des mites développées dans les cantharides vermoulues, je donnerai ici les caractères et la ligure de la troisième espèce mentionnée dans le Mémoire précité, p. 441 ; ne l'ayant pas trouvée décrite dans de Geer ni ailleurs, je puis supposer qu'elle est nouvelle (4). Mite parfaitement visible à la vue simple, munie de huit pattes semblables à celles du sarcopte de Gales, ou de la mite de farine; mais elle a une marche bien plus rapide, sans cependant avoir la vélocité de l'acarus domes- tique. Elle est presque entièrement dépourvue de poils ; sa tète, qui est très-mobile (fig. 970), est armée de deux forts tentacules, semblables à des pieds courts, épais, contractiles et terminés chacun par un doigt mobile et par un autre appendice plus petit, qui en forme une sorte de main. Dans sa jeunesse, cette mite n'a que six pieds. Ses deux tenta- cules, qui sont alors presque soudés avec la tète, sont très-peu mobiles. Sarcopte de la gale, de Gales. Je reviens sur cet acarus dont (1) Guibourt, Jour.de chimie médic, t. III, 1827, p. 440, second insecte. (2) Geer, Insect., t. VII, pi. V, fig. 15. (3) Guibourt, Journ. de chimie médic, t. III, p. 438-440. (4; Bory de Saint-Vincent {Annales des sciences naturelles. Paris, 1828, t. XV p. 125) a décrit un acarus assez semblable à celui-ci, mais d'une espèce évi- demment distincte. D'ailleurs les circonstances dans lesquelles Yacarus de Bory de Saint-Vincent a été observé sont essentiellement différentes : il nais- sait par milliers sur le corps d'une femme qui avait l'apparence de la santé, mais qui mourut quinze jours après. ARACHNIDES TRACHEENNES. MITE DE LA GALE. 269 l'histoire se trouve liée à celle de la gale humaine. Gales, qui était à la fois pharmacien en chef de l'hôpital Saint-Louis et docteur en méde- cine, a publié, en 1812, une dissertation sur la gale (1), accueillie d'abord avec une grande faveur; mais qui Ta laissé en butte, plus tard, à la plus grave des accusations. Dans celte thèse, après avoir rendu pleine justice aux observateurs qui l'avaient précédé, et principalement à Abynzoar, médecin arabe du douzième siècle; àMoufet, naturaliste Fig. 970. — Mite rhomboïdale. Fig. 971. — Sarcopte de la gale, d'après Gales. anglais ; à Cestoni, à Linné et à de Geer, Gales rend compte de ses pro- pres observations sur l'insecte de la gale, et annonce en avoir plus de 300, ayant constamment la môme forme, à cela près de la grosseur et du nombre des pattes, qui était tantôt de six, tantôt de huit. Gales n'a donné aucune description de l'insecte observé par lui, et s'est borné à en faire dessiner la figure que je reproduis ici {fig. 971). Il est évident que cet insecte diffère totalement de celui décrit par tous les auteurs, et l'on trouve également qu'il offre la plus grande ressemblance avec la mite de la farine décrite et figurée par de Geer. 7. Mite de la gale, ou Acarus scabiei de De Geer ; Acarus exulce< rans, L. ; Acarus humanus subcutaneus, Geoffr. (( Dans les ulcères produits par la gale sur les mains et les au- tres parties du corps humain, on trouve de très-petites mites qui sont l'unique cause de cette maladie. Linné, qui d'abord leur avait donné le nom à' Acarus humanus subcutaneus, mais qui en- suite les a regardées à tort comme ne formant qu'une espèce avec celles de la farine et du vieux fromage, en parle de cette ma- nière : « Cette mite habite sous la peau humaine, où elle cause la « gale ; elle y produit une petite vésicule d'où elle ne s'éloigne « guère. Après avoir suivi les rides de la peau, elle se repose et « excite une démangeaison. Celui qui y est accoutumé peut la « voir à l'œil simple, au-dessous de l'épidémie, et il est facile de « l'ôter avec la pointe d'une épingle. Elle est très-petite, de forme « arrondie, et sa tête n'est presque pas visible ; la bouche et les a pattes sont rousses ou jaunâtres; le ventre est ovale, d'appa- (1) Gales, Essai sur le diagnostic de la gale, etc. Paris, 1812, in-4°. 270 LES ARACHNIDES. « rence aqueuse ; le dos est marqué de deux lignes courbes bru- ce nés. » « Les huit pattes de notre mite sont en général assez courtes ; les pattes antérieures sont grosses, de figure conique, divisées en plusieurs articulations, ayant des poils dont quelques-uns sont assez longs. Elles portent à l'extrémité une longue partie déliée, droite et cylindrique, terminée par une petite vessie arrondie que la mite appuie sur la place où elle marche. Cette partie dé- liée est mobile sur le reste de la jambe avec laquelle elle fait des angles différents, à la volonté de l'animal. Les quatre pattes pos- térieures sont placées à une certaine distance des premières, et sont encore plus courtes; mais elles sont terminées par une par- tie déliée, fort longue et de couleur brune, qui m'a paru être un peu courbée, et à l'extrémité de laquelle je n'ai pu distinguer de boule vésiculeuse. » (De Geer.) Nousavonsvu plus haut comment Gales, oubliantlesinstructions de ses devanciers, n'avait pas su trouver l'acarus de la gale et en avait pris un autre pour lui. Pendant vingt-deux ans, les médecins français, égarés par les conseils de Gales, ne furent pas plus heu- reux, et en vinrent à penser que l'acarus de la gale n'existait pas. Mais, en 1834, M. Rennuci, élève en médecine, natif de Corse, où la gale est commune, ayant fait connaître la manière de trouver YAcarus scabiei, il fut alors facile de l'étudier. M. Raspail en a Fi g. 972. — Sarcopte de la gale, d'après Raspail. Fig. 973. — Surcopte mâle (face ventrale) publié une autre figure (fi g. 972) (I) et en a donné une descrip- tion plus complète, mais identique, dans ses parties essentielles, (1) Raspail, Nouveau système de chimie organique. Paris, 1838, 2e édition, pi. XV, fig. 1,2.3. ARACHNIDES TRACHEENNES. — MITE DE LA GALE. 271 avec celle de De Geer. Enfin M. le docleur Bourguignon a vu, en 1850, ses recherches sur la gale humaine honorées d'une ré- compense par l'Académie des sciences. Il s'est surtout livré à l'exa- men microscopique le plus complet de Y Acarus scabiei, et en a Fig. 974. — Sarcopte femelle (face dorsale) Fig. 975. — Sarcopte femelle (face ventrale). dessiné un très-grand nombre de figures (1). M. Gauvet (2) a ré- sumé les dernières données de la science sur l'histoire naturelle du sarcopte de la gale, d'après les travaux de Ch. Robin (3), Bour- guignon Lanquetin (4), etc. Nous nous contentons de reproduire les figures (fig, 973 et 974), qu'il a reproduites et de renvoyer aux détails dans lesquels il est entré. On a observé des Acarus sur divers animaux attaqués de gale, tels que le cheval, le chameau, le mouton, le chat, les oiseaux de basse-cour (5), le chien et le renard. Chacun de ces Acarus paraît propre à l'espèce qui le porte, et est très-probablement la (1) Bourguignon, Traité entomolocjique et pathologique de la gale chez V homme {Collection des mémoires présentés à l'Académie des sciences par des savants étrangers, t. XII). (2) Cauvet, Nouveaux éléments d'hist. natur. médicale. Paris, 1869, t. I, p. 214. (3) Robin, in Dictionnaire de médecine, 12e édition, par Littré et Robin. Paris, 1873, p. 1378, art. Sarcopte. (4) Lanquetin, Notice sur la gale et l'animalcule qui la produit. Paris, 1859, in-8. (5) Voyez Reynal et Lanquetin, de la Maladie parasitaire des oiseaux de basse-cour, transmissible à l'homme et au cheval (Mém. de l'Aead. de médec. Paris, 1863, t. XXVI, p. 215. 272 LES CRUSTACÉS. cause de la maladie et celle de sa transmission. Des expériences faites notamment par Walz, sur les Acarus du mouton et du re- nard, paraissent prouver, de plus, que ces insectes ne sont pas transmissibles d'une espèce de quadrupède à l'autre, ni du qua- drupède à l'homme ; ou plutôt qu'ils ne s'y propagent pas, et qu'ils y meurent bientôt après. D'un autre côté, un très-grand nombre de faits établissent que le contact d'un cheval, d'un chien, d'un chat, d'un chameau galeux, peut développer dans l'homme une maladie de la peau qui a beaucoup d'analogie avec t celle qui lui a donné naissance. QUATRIEME CLASSE LES CRUSTACÉS. La classe des crustacés comprend tous les animaux articulés et à pattes articulées, qui sont pourvus d'un cœur et de branchies, pour respirer dans l'eau. Les crabes et les écrevisses forment le type de ce groupe; mais on range un grand nombre d'animaux dont la struc- ture est beaucoup moins compliquée et dont la forme extérieure est différente. Les derniers crustacés sont même si imparfaits qu'ils ne peuvent vivre que fixés en parasites sur d'autres animaux, et que beau - coup de naturalistes les ont rangés parmi les vers intestinaux. Le squelette tégumentaire des crustacés offre en général une consis- tance considérable et une dureté pierreuse dues à la présence d'une grande proportion de carbonate calcaire. On peut considérer cette en- veloppe solide comme une espèce d'épiderme qui se détache et tombe à certaines époques. On comprend, en effet, la nécessité de cette mue, chez des animaux dont tout le corps est enfermé dans une gaîne solide qui, ne pouvant croître comme les organes intérieurs, opposerait à leur développement un obstacle invincible, si elle ne tombait au moment où elle est devenue trop petite pour les loger commodément. En général, les crustacés sortent de leur ancien test sans y occasionner la moindre déformation, et, lorsqu'ils le quittent, toute la surface de leur corps est déjà revêtue de sa nouvelle gaîne; mais celle-ci est très-molle et n'ac- quiert la solidité qu'elle doit avoir qu'au bout de quelques jours. Les crustacés sont tous ovipares. Les femelles se distinguent en géné- ral des mâles par la forme plus élargie de leur abdomen. Après avoir pondu leurs œufs, elles les portent pendant un certain temps, suspen- dus sous cette partie du corps, ou même renfermés dans une espèce de poche formée par des appendices appartenant aux pattes. Quelquefois les petits naissent dans cette poche et y restent jusqu'à ce qu'ils aient subi leur première mue. En général, les jeunes n'éprouvent pas de vé- ritable métamorphose, et acquièrent seulement quelquefois un plus grand nombre de pattes. DÉCAPODES. 273 M. Milne Edwards divise les crustacés en trois groupes naturels d'après la conformation de leur bouche, savoir : 1° Les crustacés masticateurs, dont la bouche est munie de mâchoi- res et de mandibules propres à la mastication . 2° Les crustacés suceurs, dont la bouche est composée d'un bec tu- buleux armé de suçoirs. 3° Les crustacés xiphosures, dont la bouche ne présente pas d'appen- dices qui lui appartiennent en propre, mais est entourée de pattes dont la base fait l'office de mâchoires. Les crustacés masticateurs comprennent leplus grand nombre de ces animaux et ceux dont l'organisation est la plus compliquée. M. Milne Edwards les a divisés en neuf ordres d'après les caractères suivants. crustacés masticateurs. . -a ( Ij0S branchies renfermées dans des cavités parti- ) Ayant les yeux peaon- culiercs situées de chaque côté du thorax. Près Décapodes. entes et mobiles, et près- to?rs . ir J de teg que toujours des bran- \ chies proprement dites Leg braiichics extérieures. Pattes en nombre va- 1 c (Podopkthalmes) I riablc > Stomapodes. Appendices / Abdomen j flabelli- l très- > A mphipodes. formes des \ développé. \ Pattes thora- I pattes tho- < ciques ambu- î raciques, j Abdomen j latoires j servant à la f rudi- j Ljsmodipodes (Edrioph- \ respiration. \ mendaire. J Les branchies I ihalmesj. remplacées 1 I Appendices flabellifor- par certaines ! F mes des fausses pattes ab- « portions mem- / \ dominâtes, servant à la' braneuses des i \ respiration, pattes ou des J Ayant les yeux \ fausses pattes. I Pattes thora- / Corps nu ou garni d'une ) r presque tou- j I ciques lamel- | carapace simple j jours sessiles. J I leuses et nata- Point de \ \ lo'ires (B> an- j Corps renfermé entre ) p branchies J \ chiopodesj. ' deux valves. | Phyllopodes. proprement dites. Corps renfermé dans Ni branchies proprement dites, l un bouclier composé de [ Copépodes. ni organes particuliers, confor- j deux valves latérales., mes de manière à paraître en «-tenir lieu. Respiration cutanée k Corps sans carapace ni \ > (Entomostracés) I enveloppes, en forme de [ Ostrapodes. \ coquille bivalve ) ORDRE DES DECAPODES. Les crustacés décapodes forment trois tribus distinguées par la con- formation de l'abdomen et par la position des ouvertures destinées au passage des œufs. La première tribu, qui a reçu le nom de décapodes brachyures. se compose des crustacés connus vulgairement sous le nom de cancres ou de crabes, dont l'abdomen est presque rudimentaire, et qui ne sont en apparence composés que d'un large thorax en forme de gâteau aplati, portant, à la partie antérieure, les yeux, Guibourt, Drogues, 7e édit- T. IV. — 18 274 LES CRUSTACÉS. la bouche et les antennes, et renfermant l'estomac, le foie, les branchies, le cœur et les organes de la génération qui sont dou- bles dans les deux sexes, et qui s'ouvrent par deux ouvertures percées dans le bouclier inférieur. Ils ont cinq paires de pattes, dont celles de la première paire se terminent par une forte pince très-solide, en forme de main. Les crabes les plus communs sur nos côtes sont le crabe commun (Cancer Mœnas, L.), et le tour- teau ou poupart (Cancer Pagurus, L.), dont la chair est assez es- timée ; il pèse quelquefois 2 kilog. 500 gram. La deuxième tribu, celle des décapodes anomoures, tient le milieu entre les brachyures et les macroures, par leur abdomen qui, sans être un organe puissant de natation, comme cela a lieu dans la dernière tribu, n'est cependant pas réduit à un état aussi rudimentaire que chez les brachyures. On y trouve des animaux fort singuliers, du genre des pagures, généralement connus sous les noms de bemard-V ermite, de soldat, etc. Us ont l'abdomen gros, contourné sur lui-même et tout à fait membraneux, tandis que le reste de leur corps est revêtu d'un tégument crustacé, comme à l'ordinaire. Celte conformation, qui rend leur abdomen très-sensible et facile à blesser, les détermine à se loger dans la coquille vide de divers mollusques gastéropodes; ils s'y cram- ponnent à l'aide de leurs pattes postérieures qui sont courtes, et traînent partout avec eux celte demeure, dans laquelle ils peu- vent à volonté se retirer en entier. Les décapodes macroures qui forment la troisième tribu, se reconnaissent au grand développement de leur abdomen qui se termine toujours par une grande nageoire composée de cinq la- mes disposées en éventail. Ils sont essenliellement nageurs, et en frappant l'eau avec leur puissante queue ils se lancent en ar- rière avec une ^".^nde vitesse. Leur corps est allongé et presque toujours comprimé latéralement. Ils ont des antennes très-lon- gues, et le dessous de leur abdomen est garni de fausses pattes natatoires. Nous y trouvons le genre des langoustes et celui des écrevisses. Les langoustes (P aliiwTus) , son t de très-gros crustacés macrou- res, caractérisés par deux antennes extérieures très-fortes, beau- coup plus longues que le corps tout entier, sétacées, hérissées de poils et de piquants, et portées chacune sur un grand et gros pé- doncule formé de trois articles épineux. Elles ont en outre deux antennes intérieures beaucoup plus faibles, mais cependant en- core assez longues, formées de trois articles, et terminées par deux petites branches multi-articulées. Toutes leurs pattes sont monodactyles ; seulement celles de la première sont plus grosses et plus courtes que les autres. La carapace est hérissée de poin- DÉCAPODES. — ÉCREVISSES. 275 tes; les yeux sont ronds et portés sur des pédoncules étroits, trans- versaux, qui semblent partir du même point au milieu du front. Ces animaux se tiennent dans les profondeurs de la mer, et se rapprochent des rivages rocailleux dans les mois de mai, juin, juillet, pour s'accoupler et déposer leurs œufs. L'espèce la plus connue sur nos côtes est la langouste commune {Palinurus Locusta, Oliv.), qui atteint jusqu'à 50 centimètres de longueur avec un poids de 3 à 6 kilogrammes, lorsqu'elle est chargée d'oeufs. Son teste est épineux, garni de duvet, avec deux fortes dents dentelées au-devant des yeux. Le dessus du corps est d'un brun verdâtre ou rougeâtre, et la queue est tachetée de jaunâtre ; sa chair est très-estimée. Les écre^isses ont les antennes extérieures aussi longues que le corps, sétacées, portées sur un pédoncule formé de trois gros articles, et les antennes intérieures beaucoup plus courtes, bifides et sétacées. Leur bouche est garnie de six paires de membres non développés ou atrophiés, dont ceux de la première paire portent le nom de mandibules et ceux de la dernière le nom de pieds- mâchoires, à cause de leur conformation plus rapprochée de celle des autres pieds, et de leur dentelure intérieure, qui en fait de véritables organes masticateurs. Les pieds thoraciques sont au nombre de dix, dont ceux de la première paire sont beaucoup plus forts que les autres, inégaux, terminés par une forte pince osseuse, en forme de tenailles dentelées, dont le mordant exté- rieur est fixe et l'intérieur plus petit et mobile. Ces pieds étant très-lourds et beaucoup plus gros à l'extrémité qu'à leur point d'attache, sonttrès-sujets à se rompre, principalement un peu au- dessus de la seconde articulation, et ils peuvent se reproduire, surtout lorsqu'ils sont rompus en cet endroit. On a même cru remarquer que, lorsque les pattes sont coupées plus près de l'ex- trémité, la partie qui excède le point où doit se faire la reproduc- tion tombe avant que celle-ci commence à s'opérer. Les quatre dernières paires de pieds sont plus minces et à peu près égales; cependant la seconde et la troisième sont encore terminées par de petites pinces dont le doigt extérieur est mobile . La quatrième et la cinquième paire ne portent qu'un ongle simple, pointu et crochu; la carapace est allongée, demi-cylindrique, atténuée en avant en un rostre pointu, tronquée en arrière et marquée au milieu d'un sillon transversal. L'abdomen est grand, formé de six articles, recourbé en dessous, muni de cinq paires de fausses pattes servant à la natation, et terminé par cinq grandes lames ciliées, dont les deux latérales sont formées chacune de deux pièces distinctes, transversales. Leurs yeux sont demi-sphériques, et d'un diamètre qui ne dépasse pas celui de leur pédoncule. 276 LES CRUSTACÉS. L'écrevisse de mer ou homard (Astacus maritimus, Fabr. ; Cancer Gammarus, L.), acquiert jusqu'à 50 centimètres de longueur; il se tient sur les côtes de l'Océan, de la Manche et de la Méditerranée, dans les lieux remplis de rochers. Sa carapace est unie, terminée antérieurement par un rostre pourvu de trois pointes de chaque côté ; ses pinces sont très-grosses, de nature calcaire, inégales, l'une ovale avec des dents fortes et mousses, l'autre oblongue avec de petites dents nombreuses. Il est d'une couleur brune- verdâtre avec les filets des antennes rougeâtres. Son test devient d'un beau rouge par la cuisson, comme ceux de la langouste et de l'écrevisse; sa chair est très-estimée. L'écrevisse de rivière (Astacus fluviatilis, Fabr. ; Cancer Astacus , L.) {fig. 976) se trouve dans les eaux douces de l'Europe et du nord de l'Asie. Elle se lient ordinairement sous les pierres, dans les cavités des berges, et ne paraît en sortir que pour chercher sa proie. Elle vit de mollusques, de petits poissons, de lar- ves d'insectes et de chairs corrompues qui flottent dans les eaux. Son existence peut se prolonger vingt ans et Fig. 976. — Ecrevisse de rfvière. , ., ... au delà, et sa taille aug- mente proportionnellement à son âge. Chaque année, vers la fin du printemps, elle se dépouille de son test, et, quelques jours après, la nouvelle enveloppe crustacée est presque aussi solide que la précédente et plus grande, quelquefois d'un cinquième. C'est aux approches de la mue qu'on trouve dans l'estomac de l'écrevisse les deux concrétions calcaires nommées pierres ou yeux d'écrevisse ; et comme elles disparaissent peu après, à mesure que le nouveau test se durcit, on croit avec fondement qu'elles servent à sa reproduction (1). Les plus belles pierres d'écrevisse nous viennent d'Astrakan, sur la mer Caspienne. Pour se les procurer, on met les écrevisses pourrir en tas, ou mieux on les pile grossièrement et on les agite (1) J'ajoute a cette raison l'observation que les pierres d'écrevisse plongées dans l'eau bouillante prennent une couleur rosée qui est une dégradation de la couleur rouge que leur test acquiert par le même moyen. Souvent, cependant la première, au lieu d'être rosée, est violette, bleue ou verdàtre ; mais j'attri- bue cet effet à ce que, la plupart du temps, on sépare les pierres d'écrevisse de l'animal par la putréfaction de celui-ci, et que cette opération doit néces- sairement influer sur la matière colorante contenue dans les pierres. ISOPODES. — CLOPORTE. 27 7 dans l'eau afin d'en séparer les pierres qui tombent au fond. On lave ces pierres et on les fait sécher. Les pierres d'écrevisse sont formées de couches concentriques superposées ; elles sont convexes d'un côlé, creuses de l'autre, avec un rebord saillant tout autour, ce qui leur donne une sorte de ressemblance avec un oeil, et leur a valu le nom vulgaire iïyeux d'écrevisse. Leur diamètre varie de 9 à 18 millimètres, et leur poids de 5 à 15 décigrammes. Elles sont formées de couches concen- triques de carbonate de chaux, dont les parties sont liées à l'aide d'un mucus animal. On les emploie comme absorbantes en pas- tilles, et comme dentifrices en opiat. On dit qu'on fabrique de fausses pierres d'écrevisse. Quoique je n'en aie jamais vu, il me semble qu'il doit être facile de recon- naître les véritables, en raison de la difficulté d'imiter leur texture lamelleuse, jointe à leur aspect éclatant, qui a quelque chose de la porcelaine sans en avoir la transparence. De plus, les véri- tables pierres d'écrevisse se dissolvent dans le vinaigre, et lais- sent à leur place une matière gélatineuse qui garde lenr forme. Sous le nom vulgaire de crevettes, on connaît plusieurs es- pèces communes sur les côtes d'Europe et recherchées comme Fig. 977. — Palemon ou crevette. aliment; c'est la crevette proprement dite (fig. 977) ou la soli- loque (Palœmon Squilla, Fabr.), le bouquet ou porte-scie (Palœ- mon serratus, Fabr.). ORDRE DES ISOPODES. Cloporte. Oniscus Asellus, L. ; Omscus murarias et Oniscus Asellus, Guv (fig. 978). Crustacé isopOde, grisâtre, aplati, ovalaire, convexe en dessus, concave en dessous. Son corps est formé de qualorze ar- ticles, en y comprenant la tête : celle-ci porte deux yeux granu- lés, deux grandes antennes àseptou huitarticles, deuxmandibules sans palpes et trois paires de mâchoires; les sept articulations qui suivent la tête portent chacune une paire de pieds terminés 278 LES CRUSTACÉS. par un crochet simple ; les cinq qui viennent après supportent des écailles membraneuses sous lesquelles sont déposés les œufs dans la femelle, et les organes respiratoires dans les deux sexes; le dernier anneau porte deux appendices plus ou moins allongés qui laissent suinter, quand on y touche, une humeur gluante dont on ignore l'usage. La femelle garde ses œufs sous les écailles Fig. 978. — Cloporte. Fig. 979. — Armadille. de la queue et entre les pattes ; ils y éclosent, et les petits ne paraissent au jour qu'avec la forme qu'ils conservent toute leur vie; seulement ils n'ont que dix ou douze pattes et changent plu- sieurs fois de peau. Le cloporte habite les caves et les autres lieux humides de nos maisons. On l'emploie le plus habituellement à l'élat récent pour les préparations magistrales, et on le prend à mesure du besoin. Il passe pour diurétique, et peut l'être en effet, en raison des particules salpêtrées au milieu desquelles il vit, et qui s'attachent à son corps. On peut aussi employer l'espèce des bois, qui est peu différente de celle des caves. Quant aux cloportes que l'on trouve desséchés dans le commerce, et qui viennent surtout d'Italie, ce sont des armadilles (Oniscus Armadillo, L.) (fig. 979), qui diffèrent des cloportes par leur corps poli, brillant, très-con- vexe, susceptible de se rouler en boule lorsqu'on les touche, et ayant les appendices de la queue à peine distincts. La poudre de cloporte entre dans les pilules balsamiques de Morton. C'est aux crustacés isopodes que l'on rapporte les animaux fossiles auxquels on a donné le nom général de triiobitcs, qu[ devaient cependant différer des isopodes que nous connaissons par des pattes membraneuses propres à la natation. C'est seule- ment dans les couches de sédiment les plus anciennes du globe, composant les terrains dits cambriens et silu?nens, et principale- ment dans les schistes argileux, que Ton trouve des tribolites . C'est à peine si l'on en rencontre quelques traces dans le terrain houiller : ils avaient tous cessé d'exister avant l'apparition des premiers animaux vertébrés. CIRRIPEDES. 279 ORDRE DES LINGATULES. Les lingatules (fig. 980) ont été prises pour des helminthes jus- Fig. 980. — Lingatule. qu'au moment où M. Van Beneden étudia leur développement et proposa de les classer à la suite des crustacés cyclopigènes. CINQUIÈME CLASSE LES CIRRIPEDES. Les cirripèdes forment la cinquième classe des annelés articulés qui comprennent les balanes (fig. £81) et les anatifes (fig. 982). Fig. 981. — Balane telline (l'animal grossi sorti de son test). Fig. 982. — Anatife lisse (coupe verticale montrant l'animal). 280 LES ANNÉLIDES. SIXIÈME CLASSE LES ANNÉLIDES. « Les annélides, dits aussi vers à sang rouget on^ leur sano générale- ment coloré en rouge, comme celui des animaux vertébrés, et circu- lant dans un système double et clos d'artères et de veines. Ils respirent par des organes qui tantôt se développent au dehors, tantôt restent à la surface de la peau ou s'enfoncent dans son intérieur. Leur corps, plus ou moins allongé, est toujours divisé en anneaux nombreux, dont le premier, qui se nomme tôle, est à peine différent des autres, si ce n'est par la présence de la bouche et des principaux organes des sens. Ja mais ces animaux n'ont de pieds articulés; mais le plus grand nombre portent, au lieu de pieds, des soies ou des faisceaux de soies roides et mobiles. Ils sont généralement hermaphrodites, et quelques-uns ont besoin d'un accouplement réciproque. Leurs organes de la bouche pré- sentent tantôt des mâchoires plus ou moins fortes, tantôt un simple tube; ceux des sens extérieurs consistent en tentacules charnus et en quelques points noirâtres que l'on regarde comme des yeux, mais qui n'existent pas dans toutes les espèces. » Cuvier a divisé la classe des annélides en trois ordres, d'après les dif- férences observées dans leurs organes respiratoires. ORDRE DES TUB1COI.ES. Les premiers ont des branchies en forme de panaches ou d'arbus- cules, attachées à la tête ou sur la partie antérieure du corps, dont la partie postérieure est renfermée dans un tube solide qui leur sert d'ha- bitation; aussi leur donne-t-on le nom de tubicoles. Les uns, comme les serpules, habitent un tube calcaire homogène, résultant probable- ment de leur transsudation, comme la coquille des mollusques, mais auquel ils n'adhèrent point par des muscles; d'autres se construisent un tube en agglutinant des grains de sable, des fragments de coquilles, ou des parcelles d'argile, au moyen d'une membrane qu'ils transsudent sans doute aussi (par exemple les tèrébelles); d'autres enfin ont un tube entièrement membraneux ou corné. ORDRE DES DORSIBRANCHES. Les annélides du second ordre ont sur la partie moyenne du cor^s ou tout le long de ses côtés, des branchies en forme d'arbres, de houp- pes, de lames ou de tubercules. On leur a donné le nom de dorsibran- ches. Ils habitent dans la vase ou nagent librement dans la mer. Tel est l'arénicole des pêcheurs, très- commun dans le sable des bords de la mer, où les pêcheurs vont le chercher pour s'en servir comme d'appât ; il est long de 30 centimètres, de couleur rougeâtre, avec treize paires de branchies. ABRANCIIES. — HIRUDINÉS. 281 ORDRE DES ABRANCHES. Les annélides du troisième ordre n'ont pas de branchies apparentes, et respirent, ou parla surface de la peau, ou par des cavités intérieures. On les nomme abranches, et on les divise en deux familles, suivant qu'ils sont pourvus de soies ou que leur corps est entièrement nu. Les premiers, sous le nom cTabranches sétigères, comprennent les lombrics et les naïdes ; les autres, nommés abranches nus ou hirudinés, renfer- ment les sangsues, dont nous nous occuperons plus particulièrement. Ver île terre ou I^ombric. Lumbricus terrestris, L., annélide abranche sétigère, dépourvu d'yeux, de tentacules et de cirrhes. Il a le corps mou, rouge, cylindrique, quelquefois long de 30 centimètres, composé de plus de cent vingt anneaux contractiles, et muni en dessous de huit rangées de petites pointes, à l'aide desquelles il rampe sur la terre. Il est hermaphrodite avec rapprochement d'individus. Un bourrelet ou renflement placé vers le tiers antérieur du corps, sensible surtout au temps de l'amour, sert à deux individus à se fixer l'un à l'autre pendant la copulation. Les œufs descendent entre l'intestin et l'enveloppe extérieure, jusqu'autour du rectum où ils éclosent, les petits sortant vivants par l'anus (Montègre). Léon Dufourdit au contraire que les lombrics font des œufs ana- logues à ceux des sangsues. Le ver de terre perce en tous sens l'humus humide dont il avale beaucoup. 11 mange aussi des racines, des fibres ligneuses, des parties animales, etc. Au mois de juin, il sort de terre la nuit, pour s'accoupler. Le ver de terre était employé autrefois en pharmacie pour préparer une huile médicinale par décoction. Cette composition est complètement tombée en désuétude. Annélides hi nullités (I). Les annélides qui composent les familles des hirudinés ont le corps nu, très-rarement appendiculé, contractile, formé d'un très-grand nombre d'anneaux, et terminé à chaque extrémité par une ventouse dilatable et préhensible. La ventouse buccale est (1) De hirudo, sangsue. Cette famille répond au genre Idrudo de Linné. Jus- qu'ici tous les auteurs ont écrit hirudinèes ; mais le genre féminin ayant été af- fecté, d'un accord unanime, aux familles du règne végétal, et le masculin à celles du règne animal (édentés, cétacés, gallinacés, crustacés, etc>, j'ai cru pouvoir écrire hirudinés. Ce nom n'est d'ailleurs, en effet, qu'un des adjectifs du nom de la classe annélides, auquel il peut être nécessaire de le joindre. 282 LES ANNÉLIDES. étroitement unie avec le corps ou en est séparée par un étran- glement. La bouche, située dans la ventouse antérieure, avec ou sans mâchoire, est quelquefois munie d'une petite trompe cylin- drique et extensible. Les mâchoires sont au nombre de trois, ra - rement de deux, denticulées ou non; des points oculaires, au nombre de deux à dix, sont placés à la partie supérieure de la ventouse buccale. La ventouse anale est simple, nue, rarement armée de petits crochets, tantôt oblique, tantôt exactement ter- minale. Les branchies sont nulles. A. Moquin-Tandon, auquel on doit une excellente monogra- phie des hirudinés (1), les a partagés en quatre sections, de la manière suivante : d. Corps a anneaux très-distincts, opaque, à sang rouge. Ven- touse buccale unilabiée : Albioniens. 2. Corps à anneaux très-distincts, opaque à sang rouge. Ven- touse buccale unilabiée : Bdelliens. 3. Corps à anneaux peu distincts, transparent, à sang incolore: Sipkoniens. 4. Corps sans anneaux distincts, transparent, à sang incolore : Planer iens . 2e section. Hirudinés bdelliens. — Les annélides de cette section comprennent la sangsue officinale, et les genres qui s'en rappro- chent le plus. Ils ont le corps généralement opaque, composé d'anneaux plus ou moins distincts; la ventouse buccale n'est pas séparée du corps par un étranglement : elle est en forme de bec de flûte et bilabiée ; leur sang est rouge, et leurs œufs sont multi- ples. A. Moquin-Tandon les divise en sept genres, de la manière suivante : nulles 1. Néphélis. deux 2. Branchiobdelle. Mâchoires. . . / 'rudimentaires 3. Trochète. obtus 4. Aulastome. vtrois.. } 1 plus ou moins I ( peu nombreux.... 5. Hœmopis. développées. < pointus.. ] Denticules. ] (très-nombreux.... 6. Sangsue. nuls 7. Limnatis. 1. Branchiolidelle de l'écrevis§e. Cet annélide est le plus petit de tous les hirudinés. On le trouve sur les branchies de l'écrevisse, il marche à la manière des chenilles arpenteuses ; (1) Moquin-Tandon, Monographie de la famille des Uirudinés. Paris, 1846, 1 vol. in-8°, avec un atlas de 14 planches coloriées. ABRANCHES. — HIRUDINÉS. 283 il a le corps un peu transparent. Il construit, pour ses œufs, une capsule pédiculée qu'il fixe aux branchies de l'écrevisse. 2. IVéphélis octoculée OU sangsue vulgaire (fig. 983). — HiruJo octoculata, Bergm. ; — Hirudo vulgaris, Mull. ; — Erpobdella vulgaris , Lam . ; — Nephelis tessulata, Savigny ; — Nephelis vul- garis, Moquin. Corps allongé , assez déprimé, rétréci graduellement en avant, composé de 96 à 99 anneaux égaux, très-peu distincts, portant les orifices sexuels entre le 30e et le 32e anneau et entre le 34e et le 35e. ces orifices étant situés non sur les anneaux, mais dans leurs intervalles. — Ven- touse antérieure peu concave, à lèvre supérieure formée de trois segments, le terminal grand et obtus. — Points oculaires, très-distincts, au nombre de huit, les quatre antérieurs dispo- sés en croissant sur le premier seg- ment, les quatre postérieurs rangés sur les côtés du troisième segment (fig. 984). Dans l'état d'extension de Fig. 983. — Néphélis octoculée (*). Fig. 984. Fig. 985. Fig. 986. Points oculaires. Points oculaires. OEsophage, la lèvre supérieure, la disposition des points oculaires change et devient telle que la représente la figure 985. — Bouche grande, mâchoires nulles, œsophage à trois plis (fig. 986). — Estomac tubulaire, droit, sans brides ni poches latérales; intestin et rec- tum semblables, à peine distincts de l'estomac. — Anus assez grand, semi-lunaire, très-apparent, placé sur le côté dorsal du dernier anneau. — Ventouse anale moyenne, obliquement termi- nale. Cet annélide habile l'Europe, dans les fontaines, les ruisseaux et les fossés qui contiennent de l'eau. Il ne peut quitter l'eau sans mourir au bout de quelques minutes. Il ne se contracte pas (*) A, d'après Moquin-Tandon, Atlas de la Monographie des hîrudinés. — B; la même, d'après l'Atlas du Dictionnaire des sciences naturelles. 284 LES ÀNNÉLIDES. en olive comme les sangsues ; mais roule son corps à peu près comme les lombrics. Il ne peut sucer le sang d'aucun animal vertébré, la nature lui ayant refusé les organes propres à entamer la peau. Il se nourrit de planaires, de monocoles et d'animaux infusoires. On en connaît un grand nombre de variétés, dis- tinguéespar leurs couleurs. Il est tantôt d'un brun noir et presque opaque, tantôt rougeâtre, couleur de chair, cendré gris, ou ver- dâtre. Quand la couleur n'est pas trop obscure, on voit, à travers la peau, le vaisseau abdominal et les deux vaisseaux latéraux, ainsi que leurs branches transversales. II dépose ses capsules de- puis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre, sur des plantes aquatiques ou sur des corps solides submergés. La manière dont se forment ces capsules est très-singulière. De même que les lombrics, les hirudinés sont endrogynes, mais ont besoin du rapprochement de deux individus pour devenir féconds. Dans les néphélis, particulièrement, l'organe mâle est situé entre le 3leet le 32e, anneau, et l'organe femelle entre le 34e et le 35e. Au temps de l'amour, cette partie du corps, qui porte le nom de ceinture (1), se gonfle et se couvre d'une matière visqueuse servant à l'adhérence des individus. Deux individus se rappro- chent ventre à ventre et en sens inverse, de telle sorte que l'organe mâle antérieur de l'un correspond à l'organe femelle postérieur de l'autre. Après la fécondation, la ceinture se gonfle encore plus en son milieu, se rétrécit à ses extré- mités, et exsude, par toute sa surface, une ma- tière visqueuse qui se condense en une capsule ovoïde (fî.g. 987). Lorsque cette capsule est for- mée, la sangsue la remplit d'une matière gélati- neuse, demi-transparente, dans laquelle aucun germe n'est encore visible ; puis elle cherche à Fig. 987. sen séparer. A cet effet, elle se fixe par sa ven- ccinture. touse anale, rétrécit fortement toute la partie de son corps comprise dans la capsule et antérieu- rement, et en sort à reculons, au moyen des mouvements qu'elle imprime à ses anneaux. Aussitôt qu'elle a quitté la capsule, les deux ouvertures se ferment, et l'on voit à leur place un épais- sissement brunâtre qui tombera plus tard, comme un opercule, pour laisser sortir les jeunes sangsues. D'après Moquin-Tandon, chaque néphélis peut produire suc- cessivement cinq à huit capsules pareilles ; mais je ne puis ad- (1) La ceinture comprend un plus grand nombre d'anneaux que ceux qui sé- parent les organes sexuels ; dans la néphélis octoculée, la ceinture comprend 15 à 17 anneaux, dont 8 avant l'ouverture de l'organe mâle et 9 après. ABRANCHES. — II1RUDINÉS. 285 mettre qu'on dise qu'elle les ponde, tant leur formation diffère de la ponte d'un œuf proprement dit. Fig. 988. — OEufs (*). Les capsules de néphélis sont longues de 4 à 6 millimètres, ^lar- ges de 3 à 4. Rayer les a représentées comme étant parfaitement Fig. 989. — Trochète -verdâtre. Fig. 990. — Estomac Fig. 991, de la trochète verdâtre. Trochète verdâtre * ovoïdes (fig. 988), et Moquin comme étant aplaties et ayant les bords irréguliers et sinués. L'enveloppe en est transparente, de (*) A, capsule de néphélis fortement grossie, dans laquelle les ovules ne sont pas encore visibles. — B, autre capsule dans laquelle trois ovules sont visibles. — C, autre capsule contenant plusieurs petites sangsues déjà développées. 286 LES ANNÉLIDES. nature cornée, d'abord assez claire, puis d'une couleur jaune ou roussâtre. Elle est enduite d'une humeur visqueuse qui la fait ad- hérer aux corps sur lesquels elle a été déposée. Aux deux extré- mités du grand diamètre, on voit une petite callosité brune, l'une ronde et déprimée, l'autre saillante et formant quelquefois une sorte de pédicule. On sait que ces capsules avaient d'abord été pri- ses par Linné pour un insecte hémiptère aquatique qn'il avait dé- signé sous le nom de Coccus aquaticus, et que c'est Bergmann qui lui en a fait connaître l'origine et l'espèce. 3. Trochète verdâtre [Trocheta subviridis, Dutrochet) (fig. 989 et 985). Corps allongé, déprimé, très-extensible (1), composé de 140 anneaux fort étroits, inégaux, peu distincts, portant les orifices sexuels entre le 32e et le 33e et entre le 37e et le 38e anneau. — Ventouse orale très-concave, à lèvre supérieure formée de trois segments, dont le terminal est grand et obtus. — Points ocu- laires apparents, les quatre antérieurs disposés en croissant sur le premier segment, les quatre autres rangés en lignes trans- verses, sur les côtés du troisième segment (/ig. 989, A). Bouche grande, offrant trois mâchoires très-petites, tranchantes, non édenticulées. — Œsophage oblong, tubulaire, à trois plis. — Estomac tubulaire, membraneux, divisé par quatre replis inté- rieurs, en cinq compartiments placés bout à bout (fig. 990). — Intestin dilaté en avant, séparé de l'estomac et du rectum par des replis semblables aux précédents. — Anus très-grand et très- apparent, ouvert sur le dos du dernier anneau. — Ventouse anale moyenne, obliquement terminale. La trochète verdâtre a le dos d'un gris olivâtre un peu ve- louté, avec deux bandes longitudinales noirâtres, peu apparen- tes, rapprochées de la ligne médiane. Le ventre est un peu plus pâle que le dos, sans bandes ni taches. Il y en a plusieurs va- riétés dont une brune, une d'un rouge-brun très-vif, et une couleur de chair, toutes trois sans bandes. A l'époque de la reproduction, la ceinture se gonfle beaucoup {fig. 991), et pa- raît plus pâle que le reste du corps ; elle commence au 23e an- neau, et en comprend 18. La trochète forme ses capsules comme les néphélis et en sort de la même manière. La capsule isolée est d'un brun foncé, assez épaisse, non transparente, pointue aux deux extrémités, longue de 9 à 14 millimètres, large de 6 à 8. Les trochètes habitent les rigoles des prairies, les petites sources, et, dans les lieux humides, des canaux souterrains où elles poursuivent les lombrics qu'elles dévorent. Elles sortent également de l'eau pour déposer leurs capsules, comme la (1) Fortement tendu, il peut acquérir jusqu'à 20 centimètres de longueur. ABRANCHES. HIRUDINÉS. 287 plupart des autres genres. Elles sont impropres à la succion. 4. AuIask} ik, ses deux grandes poches en forme de cœcums; m, son entonnoir; no, intestin; op. rectunfou cloaque. (***) A, mâchoire très-grosse; B, portion de mâchoire considérablement grossie, présentant sa carène de plusieurs denticules placés sur elle comme à cheval . Guibourt, Drogues, 7* édi t. F. IV. — 19 290 LES ANNÉLIDES. dividus de leur propre espèce. Elles ne peuvent mordre la peau humaine. Elles déposent dans la terre humide des cocons à tissu spongieux, très-lâche, semblables à ceux des sangsues, mais un peu plus petits (/î^. 1002). 5. Hu-mopis chevaline, Hœmopis Sanguisuba, Moq. Tand. — Hirudo sanguisorba, Lam. — Hœmopis sanguisorba, Sav. — Hip- pobdella sanguisuga, Blainv. (fig. 998). Corps allongé, composé de 95 à 97 anneaux égaux, peu dis- tincts, portant entre le 24e et le 25e l'organe mâle, et entre le 29e et le 30e l'organe femelle. — Ventouse orale peu con- cave, à lèvre supérieure très-avancée, formée de 3 segments. — 10 points oculaires disposés sur une ligne elliptique (fig. 1000), de la même manière que dans l'aulastome et dans la sangsue officinale. — Bouche grande ; 3 mâchoires égales, petites, ovales, non comprimées, à denticules peu aigus (fig. 100). — Œso- phage très-court communiquant sans étranglement à la première et à la seconde poche de l'estomac (fig. 999), dont les autres poches sont séparées par des étranglements, et de plus divisées en deux lobes principaux ; la dernière poche est très-grande et terminée par deux sacs qui se prolongent jusqu'à l'extrémité du corps; l'intestin est lubulaire et terminé par un rectum court et ovoïde. — Anus petit, arrondi, à peine visible. — Ventouse anale assez grande, obliquement terminale. L'haemopis chevaline a le dos roussâtre ou olivâtre, avec ou sans rangées de petites taches noirâtres ; les bords sont à peine saillants, avec une bande étroite orangée, jaunâtre ou brune rou- geâtre, rarement de la couleur du dos; le ventre est d'un noir d'ardoise ordinairement plus foncé que le dos (1). Ventouses lisses, l'antérieure peu grande, l'anale de moitié plus grande que l'au- tre, mince et de la couleur du ventre. A l'époque de la reproduc- tion, la ceinture est assez marquée ; elle commence au 23e anneau et linit au 37e ou 38e. Les cocons sont ovoïdes, plus petits et plus courts que ceux de la sangsue médicinale (fig. 1002). L'haemopis chevaline habite les eaux vives de l'Europe, princi- palement en Espagne et en Portugal. Elle est très-abondante aussi surtout le littoral de l'Afrique. Elle suce le sang des verté- brés ; mais, ne pouvant attaquer que leurs membranes muqueuses, (1) On en connaît un certain nombre de variétés, dont une fauve, a le dos avec six lignes longitudinales interrompues, ou formées de petites taches noi- râtres, les bords orangés et le ventre gris foncé (fig. 998, B); une autre olivâ- tre, ayant le dos et le ventre vert-olive, sans aucune tache et les bords jaunâ- tres (fig. 998, A); une autre noire, ayant le dos noir olivâtre, unicolore; les bords semblables et le ventre un peu plus foncé ; une quatrième très-noire dont le dos est très-noir, unicolore, les bords à peine plus clairs et le ventre olivâtre foncé; etc. HIRUDINES. 291 elle s'introduit dans le pharynx et les fosses nasales des chevaux, des bœufs, des chameaux, de l'homme même, et les tourmente cruellement. Elle est longue de 8 à 10 centimètres et large de 10 à 15 millimètres. 6. Sangsue médicinale, Hirudo medicinalisy L. Le corps d'une sangsue médicinale, dans un état d'extension moyenne, est al- longé, plus convexe du côté du dos que de celui du ventre, qui est déprimé ou un peu aplati; il s'atténue sensiblement en avant et beaucoup moins en arrière où il est arrondi : il en résulte que sa plus grande épaisseur est vers le tiers ou le quart posté- rieur ; mais il peut devenir presque linéaire par une grande exten- sion, de même qu'il prend la forme d'une olive ou d'une amande, dans sa plus grande contraction. La facilité avec laquelle la sang- sue médicinale prend cette forme, surtout quand on la comprime modérément en tous sens, dans le creux de la main, est à la fois un caractère spécifique propre à la faire reconnaître et un indice de bonne santé. Le corps d'une sangsue est composé de 95 anneaux égaux, bien distincts, saillants sur le côté. L'extrémité supérieure est terminée en une pointe obtuse, et présente, du côté de la face ventrale, un orifice ovale et oblique, dit ventouse buccale, couvert supérieu- rement par trois segments ou anneaux incomplets (non compris dans le nombre des anneaux du corps), qui en constituent la lèvre supérieure; tandis que la lèvre inférieure est formée parle premier Fig. 1003. Points oculaires. Fig. 1004. Fig. 1005. Ventouse. Ventouse buccale ou- verte pour montrer les trois mâchoires. Fig. 1006. Coupe longitudinale d'une mâchoire isolée, consi- dérablement grossie. montrant les denticules qui la couronnent. anneau complet du corps, sans qu'il y ait aucun étranglement marqué au-dessous. Les points oculaires sont au nombre de dix, dont six rapprochés sur le premier segment de la lèvre supérieure, deux sur le troisième segment et deux sur le troisième anneau : les quatre points postérieurs sont plus petits que les autres {fig. 1003). Le fond de la ventouse présente trois petites fentes dis- posées en étoile [fig. 1004), au fond desquelles se trouvent trois mâ- choires égales, grandes, bombées, dont le sommet est hérissé de 292 LES ANNÉLIDES. denlicules très-nombreux et très-aigus \fig. 1005 et 1006). Le tube digestif sera décrit plus tard. L'organe mâle est situé entre le 24e et le 25e anneau, l'organe femelle entre le 29 et le 30e. L'anus est très-petit et à peine visible. La ventouse anale est moyenne, obli- quement terminale. L'utilité incontestable des sangsues, pour le traitement d'un grand nombre de maladies ; la grande consommation qu'on en fait toujours, malgré l'abandon presque complet de la doctrine dite physiologique ; leur prix élevé, enfin la nécessité pour le phar- macien de ne rien ignorer d'important dans ce qui regarde la vie, les fonctions, les maladies, la reproduction et la conservation de ces précieux annélides, m'engage à les considérer ici sous ces divers points de vue. Ce que je vais en dire sera tiré en partie de l'excellente monographie qu'en a publiée Moquin-Tandon (1). Système cutané. La peau des sangsues est molle, extensible dans toutes ses parties et adhérente aux couches musculaires sur lesquelles elle repose ; elle se compose de trois parties, qui sont : Y épiderme, le pigment et le derme. h9 épiderme est mince, lisse, transparent, blanchâtre et unico- lore. Il se renouvelle à des intervalles de temps très-rapprochés, s'il faut en juger par le nombre et la fréquence des dépouilles que l'on trouve dans l'eau où l'on conserve les sangsues en capti- vité. Ces dépouilles ont été prises, par la plupart des auteurs, pour des mucosités exsudées du corps des sangsues, et qui leur causaient une grande mortalité en corrompant l'eau ; mais j'ai montré que ces prétendues mucosités étaient l'épiderme même de l'annélide, sur lequel on observe très-facilement l'impression de ses anneaux (2). « Cet épiderme se détache d'abord de l'extrémité antérieure, et la sangsue en sort comme d'un fourreau, en le repoussant peu à peu vers l'autre extrémité. Souvent même cette enveloppe forme anneau au milieu du corps de la sangsue et paraît l'étrangler. Cet épiderme, détaché de tout le corps, adhère encore quelque temps à l'extrémité postérieure; la sangsue le traîne avec elle en nageant, et paraît éprou- ver un vif sentiment de douleur, lorsqu'on l'en détache brusquement. Ainsi celte mucosité qui nage dans l'eau, au lieu d'être le produit d'une exsudation morbide des sangsues, est le résultat d'une fonction inhérente à leur constitution. Seulement il est probable que cette fonction ne s'accomplit pas aussi facilement dans les conditions où nous plaçons les sangsues que dans l'état de nature, et que plusieurs y succombent. Déjà plusieurs pharmaciens, sans s'être rendu compte (1) Moquin-Tandon, Monographie de la famille des hi?*udinées.Pa,vh, I8Î<>, avec atlas de 14 planches gravées et coloriées. (2) Guibourt, Journal de chimie médicale, 1832, p. 611. Antérieurement, ce- pendant, Caréna avait fait la même observation. HIRUDINÉS. 29.1 de la nature de ces débris, mais pensant qu'il importait aux sangsues d'en être débarrassées, ont proposé de mettre dans l'eau de la mousse, du sable de rivière, ou différents corps durs, dont le frottement en facilitât la séparation. » Le pigment est situé sous Fépiderme; il est traversé probable- ment par les extrémités nerveuses qui viennent s'épanouir à sa surface, car il possède une sensibilité très-vive; examiné au mi- croscope, il paraît formé d'un tissu granuleux peu épais et di- versement coloré. Dans la sangsue médicinale, sa couleur est toujours plus foncée sur le dos que du côté du ventre. Le derme est la partie la plus épaisse de l'enveloppe cutanée ; il reçoit des ramifications nerveuses, ainsi que de petits vais- seaux sanguins dont une grande partie le traversent pour aller former une sorte de réseau à sa surface ; à des intervalles égaux, le derme s'amincit, devient peu apparent, et présente comme des interruptions circulaires très-étroites. Ces solutions de continuité imparfaites, recouvertes seulement par l'épiderme, facilitent beau- coup les mouvements de l'annélide et en forment les articulations. L'espace compris entre ces interruptions en constitue au contraire les anneaux. Cryptes mucipares. On trouve dans le derme une infinité de très- petites cellules folliculaires, formant à l'extérieur de petites éminences disposées par bandes circulaires, avec plus ou moins de régularité. Selon la volonté de l'animal, ces petites éminences paraissent un moment d'une manière très-sensible, et bientôt après elles s'aplatissent et ne sont plus appréciables. Ces petites cellules intérieures, auxquelles on donne le nom de cryptes, s'ou- vrent à l'extérieur par un pore véritablement microscopique, des- tiné à donner issue à l'humeur visqueuse et transparente, qui lu- brifie toute la surface de la peau. Mais, indépendamment de ces cryptes, il existe, sur les deux côtés du ventre, des glandes beau- coup plus volumineuses et plus compliquées, qui ont été prises, tantôt pour une dépendance des organes spermatiques, tantôt pour des organes respiratoires, mais qui paraissent en réalité ne sécréter qu'un liquide muqueux plus ciair et plus aqueux que celui des cryptes mucipares; aussi leur donne-t-on le nom de glandes de la mucosité. Ces glandes sont au nombre de 34 (17 de chaque côté du corps), situées au-dessous des couches muscu- laires et entre les poches de l'estomac (1). Leur partie la plus profonde consiste en une ou deux anses plus ou moins sinueuses^ communiquant par un conduit avec une poche arrondie située immédiatement sous le derme; cette poche s'ouvre à son tour, (1) Voir la figure 1008, r r r r. 294 LES ANNÉLIDES. à l'extérieur, par une petite ouverture, et toutes ces ouvertures sont régulièrement éloignées les unes des autres, d'un intervalle de 5 anneaux. Muscles. Immédiatement au-dessous de la peau, se trouvent trois couches musculaires placées l'une au-dessous de l'autre. La première couche (muscles circulaires) est composée de fibres cir- culaires, réunies au nombre de 5 ou 6 par anneau : elle parait être une dépendance de la peau. La seconde couche (muscles dia- gonaux) est composée de deux plans de faisceaux de fibres obli- ques, qui forment par leur entre-croisement une sorte de grillage régulier. La troisième couche (muscles longitudinaux) est compo- sée de fibres longitudinales, parallèles et fasciculécs, unies entre elles par un mince tissu cellulaire, et qui s'étendent d'une extré- mité à l'autre de l'animal. On remarque en outre, en dedans du plan formé par les fibres longitudinales, des fibres transverses qui nées du côté du dos, par une partie élargie, se portent vers la ligne ventrale, en formant des brides qui séparent et suppor- tent les sinus de l'estomac. A l'extrémité antérieure du corps, les deux plans de fibres, dia- gonales et longitudinales, semblent se confondre, et il en résulte un tissu contractile, non distinct du derme, et qui constitue les deux lèvres ou les bords de l'ouverture antérieure, susceptibles de prendre toutes les formes, A l'extrémité postérieure, il y a aussi une sorte de confusion des deux plans de fibres musculaires, mais elles prennent une nouvelle disposition. En effet, les fibres longitudinales, rapprochées à cause de l'absence des viscères, partent d'un point central pour s'irradier à la circonférence du disque; tandis que les fibres diagonales, devenues tout à fait circulaires, forment le disque lui-même, dont toutes les parties peuvent s'appliquer exactement et sans aucun vide à la surface des corps étrangers [fig. 1007). Système nerveux. Le système nerveux de la sangsue est, à peu de chose près, ce qu'il est dans les lombrics et dans les entomo- zoaires. Placé sur la ligne médiane abdominale, dans le tissu cellulaire qui sépare l'intestin de la couche musculaire sous-cu- tanée, il est composé d'un certain nombre de ganglions placés à la file, et fournissant, outre le double cordon de communication en avant et en arrière des uns avec les autres, des filets trans- verses pour l'enveloppe extérieure. Ces ganglions sont au nombre de 21 ou 22, non compris un grand ganglion œsophagien contenu dans la lèvre inférieure, ayant la forme d'un anneau qui entoure HIRUDINES. 295 le commencement de l'œsophage, et paraissant formé de quatre ganglions réunis, dont deux postérieurs et un peu supérieurs dits sus-œsophagiens, et deux antérieurs et^un peu inférieurs dits sous- œsophagiens. Ces deux derniers réu- nis, ayant la l'orme d'un très-gros ganglion un peu échancré en avant, sont accolés postérieurement à un troisième renflement arrondi , qui doit être considéré comme le pre- mier ganglion de la chaîne médul- laire (Moquin-Tandon). Chacun des ganglions suivants est de forme lo- sangique, les deux angles antérieur et postérieur fournissant le double cordon qui continue le système ner- veux d'une extrémité à l'autre, et les deux angles latéraux donnant nais- sance aux tilets qui vont se distribuer aux diverses parties du corps. Tous ces ganglions diminuent progressive- ment de grosseur, au point de finir par être peu apparents; le dernier, seul, qui fournit des filets au disque | \\ postérieur, est sensiblement plus vo- lumineux que ceux qui le précèdent (Voy. fig. 1002). Sensibilité, sens du toucher. La peau des sangsues jouit d'une vive sensibilité : au moindre attouche- ment, l'animal se contracte ; le plus léger frottement avec la barbe d'une plume fait roidir les cryptes granu- leux du derme , et l'animal paraît tout couvert de tubercules ; l'acide le plus faible, le vinaigre affaibli, m (*) a, ventouse buccale; b, premier ganglion de la ■chaîne médullaire; eee, ganglions intermédiaires; d, ganglion anal; fff, chaîne médullaire; ggg, nerfs qui partent des ganglions ; i, œsophage; kk,kk, com- partiments de l'estomac; m, dernier compartiment; m», mn, ses grandes poches en forme de cœcums; pp, intestin ; q, rectum ou cloaque ; m*, poches de la mucosité ; s, bourse de la verge ; x, fourreau de la verge; z, verge; t, un épididyme; AAA, AA, cordons spermatiques ; BUB, testicules; D, matrice; EE, ovaires ; 10, vulve, d'après Moquin-Tandon, Atlas. \v Fig. 1008. — Anatomie delà sangsue médicinale; individu de très-forte taille, couché sur le dos et ou- vert [*). 296 LES ANNÉLIDES. l'eau salée, leur occasionnent des impressions très-vives, attes- tées par des mouvements énergiques et subits; quelque peu de nitrate d'argent dissous dans l'eau, dont la présence serait à peine soupçonnée par notre langue, détermine chez les sangsues la plus violente agitation. Plusieurs auteurs, qui se sont spécialement occupés de l'his- toire naturelle des sangsues, n'ont admis dans cesannélides d'au- tre sens du toucher que celui qui vient d'être décrit, lequel, n'é- tant que l'effet de la sensibilité du système cutané, est un sens purement passif, ou une sorte d'irritabilité dont aucun animal n'est dépourvu. Mais il est un autre toucher, un loucher explo- rateur, qui consiste dans la faculté de diriger, par un acte de la volonté, un organe spécial vers les objets extérieurs, dans la vue de les reconnaître ou de les saisir; tels sont la main de l'homme, la trompe de l'éléphant, les t-entacules des mollusques, etc. La même faculté existe dans les sangsues, dont l'organe explorateur est la lèvre supérieure. En effet, cet organe leur sert de palpe, pour reconnaître les nouveaux lieux où elles se trouvent, les indi- vidus de leur espèce qui les avoisinent, la peau des animaux qu'elles peuvent attaquer et l'endroit le plus propice pour y mor- dre. Cet organe supplée, chez les sangsues, à l'absence ou à l'im- perfection des autres sens . Sens de l'ouïe, de l'odorat ex du goût. L'anatomie la plus dé- licate n'ayant fait découvrir aucun organe qui pût remplir la fonc- tion de l'ouïe, on est d'accord pour refuser aux sangsues la fa- culté de percevoir les sons. On a cru remarquer cependant que ces annélides prenaient la fuite lorsqu'un bruit d'une certaine intensité se produisait dans leur voisinage ; mais rien n'empêche de croire que l'ébranlement de l'air et de l'eau suffise pour les avertir qu'un danger peut les menacer. Le sens de l'ouïe, ainsi considéré, ne serait qu'une modification du toucher ou de la sensibilité générale dont le siège se trouve sur la surface cutanée. On ne connaît de même aux sangsues nucun organe spécial pour le sens de l'odorat, et il est très-probable qu'elles en sont privées. Quelques expériences, qui ont montré que les sangsues pouvaient vivre sans inconvénient dans un air chargé des émana- tions du musc, du castoréum, de l'ail et de l'assa- fcetida, tandis que la vapeur de l'acide chlorhydrique ou de l'ammoniaque les tue, ne prouvent en aucune façon qu'elles soient pourvues de la fa- culté de distinguer les odeurs (l). (1) On a remarqué cependant que lus sangsues ont de la répugnance à pi- quer, chez l'homme malade, les régions qui ont été couvertes par des emplà t s odorants, et que les sangsues d'un étang se dirigent de tous les côtés vers HIRUDINES. 297 Nous admettons plus facilement que les sangsues aient le sens du goût, parce qu'il nous semble que cette faculté doit appartenir à tous les animaux pourvus d'organes d'appréhension ou de suc- cion, pour leurs aliments. La membrane qui tapisse l'intérieur de la Douche nous paraît d'ailleurs très-appropriée à la percep- tion des saveurs. Ce qui démontre, du reste, que les hirudinés possèdent, en général, le sens du goût, c'est leur préférence mar- quée pour tel ou tel aliment : les ylosnphonies recherchent le sang des mollusques fluviatiles ; la piscicole, celui des poissons d'eau douce ; les pombdelles, celui des poissons de mer; une autre atta- que de préférence la torpille; celle-là, les cyprins, etc. La sangsue médicinale, posée sur la peau de l'homme qui vient d'expirer, s'arrête le plus souvent sur le point de mordre, ou bien com- mence à sucer, mais se détache bientôt de la blessure, jugeant sans doute que le sang ne peut plus lui convenir (I). Sens de là vue. La sangsue médicinale porte sur la lèvre supé- rieure, et sur les anneaux qui en sont le plus rapprochés, dix points noirs disposés en fer à cheval, qui sont considérés comme des yeux rudimentaires. De Blainville, n'ayant pu y découvrir, au microscope, ni vaisseaux ni nerfs, a pensé qu'ils étaient impro- pres à la vision. Cependant M. Charpentier (2) a remarqué que les sangsues évi- tent lalumière, surtout lorsqu'elle est vive, et qu'elles recherchent les endroits les plus obscurs. Lorsque le soleil donne, elles s'abri- tent derrière tous les objets propres à donner de l'ombre, ou se creusent des trous dans la terre, et s'y tiennent cachées pendant l'ardeur du jour. Au contraire, pendant la nuit ou le matin, quand il fait frais, on les voit 'en grand nombre sortir de leurs trous ; mais elles y rentrent précipitamment lorsqu'on s'approche du bassin. Comment expliquer ces faits si les sangsues étaient privées de la vue? SuivantThomas, si l'on présente une chandelle allumée devant un vase rempli de sangsues livrées au repos ou au sommeil, à peine ont-elles ressenti l'influence delà lumière qu'elles se déta- chent du vase, et s'agitent en tous sens. M. D'usaux a fait une autre expérience : il a entouré de papier noir un bocal contenant des sangsues, à l'exception d'un seul point par où la lumière pénétrait. Toutes sont venues se fixer autour de l'ouverture, et y sont retournées après en avoir été dé- les jambes d'une personne qui vient d'entrer dans l'eau. On attribue ces faits »'t quelques autres au sens de l'odorat, et l'on suppose que la peau elle-même, les cryptes cutanés ou la lèvre supérieure, peuvent être le siège de l'olfaction. (1) Vitet, Traité de la sangsue médicinale. Paris, 1809, in-8. (2) Charpentier, Monographie des sangsues médicinales et officinales. Paris, 1838. 298 LES ANNÉLIDES. tachées. M. Dusaux a pensé que les sangsues étaient attirées par la lumière, et il en a conclu qu'elles voyaient. M. Dusaux suppo* sait donc aux sangsues une tendance pour la lumière opposée à ce que pensait M. Charpentier, mais il en tirait la même consé- quence. J'ai montré que le résultat obtenu par M. Dusaux était conforme à ceux observés par M. Charpentier, parce que, dans une chambre éclairée par une seule petite ouverture, la partie la plus obscure est évidemment la paroi même où se trouve placée l'ouverture. Seulement la tendance qu'ont les sansgues à fuir la lu- mière qui les fatigue est un phénomène du même genre, en sens inverse à celui qui porte la plupart des êtres organisés, et no- tamment les végétaux, à se diriger vers elle, qui les vivifie sans que la présence ou l'absence des yeux y soit pour rien. J'ai fait d'ailleurs une expérience qui, favorable d'abord, en apparence, au sens de la vue chez les sangsues, a fini par montrer qu'elles en sont dépourvues. « Un bocal contenant des sangsues se trouvait placé le soir dans une pièce peu éclairée, elles se tenaient presque toutes dans un repos par- fait, la ventouse buccale attachée à la paroi supérieure du vase, la partie inférieure du corps plongée dans l'eau. En approchant une lu- mière très-près du groupe immobile, toujours, au bout d'une minute environ, on voyait les sangsues détacher leur ventouse supérieure et s'éloigner de l'endroit éclairé (c'est l'expérience de Thomas). En pla- çant ensuite une carte, servant d'écran, devant la moitié supérieure de la sangsue, et en n'éclairant que la partie postérieure, l'animal restait en repos. En faisant l'inverse, toujours, au bout d'une minute, l'extrémité supérieure se détachait ; mais, en éloignant la lumière à la distance de 10 à 12 centimètres, l'effet n'avait plus lieu. C'était ia chaleur communiquée au verre par la proximité de la flamme qui avait agi sur les sangsues. J'en ai acquis la preuve en éloignant la lumière de 7 décimètres à un mètre, et en réunissant les rayons lumineux seuls sur l'extrémité supérieure de la sangsue, à l'aide d'une large lentille : bien que, de cette manière, les points prétendus oculaires fussent plongés dans une vive lumière, les sangsues y furent toutes successive- ment insensibles. » [On a observé cependant aboutissant à chacun des yeux de la sangsue un filet nerveux émanant directement du cerveau. Il est bien difficile d'admettre que des points oculaires ainsi organisés ne servent pas à la vision.] Système circulatoire. Les sangsues n'ont pas de cœur propre- ment dit : leur système circulatoire se compose principalement de quatre troncs longitudinaux qui vont d'une extrémité à l'autre ; l'un ventral et un autre dorsal, séparés par le tube digestif, et deux autres latéraux. Il présente de plus des vaisseaux courts et HIRUDINES. 299 des branches spéciales, fournis par les quatre troncs principaux, et qui produisent des rameaux, des ramuscules et des anasto- moses. Les anatomistes ne se sont pas accordes sur la désignation par- ticulière de ces vaisseaux : les uns ont considéré la vaisseau dor- sal comme une veine, et les deux vaisseaux latéraux comme des artères. Guvier, de Blainville et Brandt, ont adopté l'opinion con- .traire, et regardent le vaisseau dorsal comme une artère, et les autres comme des veines. De Blainville pense que le sang, puisé par les radicules veineuses dans toutes les parties du corps, doit passer dans les troncs latéraux pour se porter de là dans le vais- seau dorsal, d'où ensuite, par ses ramifications, il est dirigé vers tous les points du corps. D'autres conçoivent la circulation d'une manière différente; mais tous regardent comme une preuve qu'elle existe les pulsations lentes et régulières que l'on peut observer, même à l'œil nu, dans les quatre gros vaisseaux (1). Cette circulation continue lorsque la sangsue est coupée en deux tronçons, état sous lequel elle peut vivre assez longtemps, mais sans pouvoir régénérer la partie manquante. Le sang des sangsues est d'une couleur rouge, et présente au microscope des globules d'une extrême petitesse (0,0004 de mil- limètre). D'après M. Derheims, il contient une quantité à peine appréciable de fibrine et plus de matière colorante que le sang des mammifères. Respiration. Un assez grand nombre d'auteurs ont regardé les glandes muqueuses placées sur les côtés de la face ventrale et le long des deux gros vaisseaux latéraux comme des organes respi- ratoires analogues aux trachées des insectes ; mais on s'accorde à penser aujourd'hui que la respiration a lieu à travers la peau, sur toute la surface du corps. Il est prouvé d'ailleurs que les sangsues ont besoin, pour vivre, de la présence de l'oxygène. Thomas (2), ayant mis un certain nombre de ces annélides sous l'eau, dans un vase qui contenait à sa partie supérieure un certain volume d'air, reconnut, au bout de deux jours, que le volume de cet air était diminué, et qu'il était devenu impropre à la combustion* On remarque aussi que les sangsues retenues captives dans un vase plein d'eau restent volontiers au fond de ce liquide lorsqu'il vient d'être renouvelé et qu'il est pourvu de toute la quantité d'oxygène qu'il contient habituellement, mais qu'elles se tiennent en très-grande partie hors de l'eau lorsque cet oxygène a été absorbé par la respiration (1) Ces pulsations sont au nombre de 8 à 10 par minute. (2) Thomas, Mémoire pour servir à l'histoire naturelle des sangsues. Paris, 1806. 300 LES ANNÉLIDES. ou par la décomposition putride de leurs excrétions (1). On sait enfin que les sangsues meurent en très-grande quantité, étant tenues en captivité dans l'eau, dans les temps orageux ; ce que j'ai toujours attribué à la putréfaction immédiate des substances animales qu'elles répandent dans l'eau, et à la suppression com- plète de l'oxygène qui en est la suite. Quelque indispensable que soit l'oxygène à la respiration des sangsues, on conçoit cependant que, dans des animaux aussi imparfaits, cette fonction puisse être momentanément suspendue sans leur causer un dommage considérable. Thomas rapporte avoir conservé pendant deux jours des sangsues plongées dans du gaz azote, de l'hydrogène ou de l'acide carbonique ; mais ce qui est plus singulier, c'est que la sangsue médicinale puisse vivre plus d'un jour sous la cloche d'une machine pneumatique. Elle s'y meut comme à l'air libre, fixe tour à tour son disque et sa lèvre supérieure sur les parois de la cloche, et peut môme, d'a- près Thomas, y sucer le sang des animaux(2). Système digestif. Les organes digestifs des sangsues s'éten- dent, sans aucune circonvolution, depuis la ventouse antérieure jusqu'à l'anus, qui est situé sur la face dorsale du dernier anneau, tout près du disque postérieur. On y compte la bouche, X œsophage, r estomac, V intestin et tonus. L'ouverture de la bouche se confond avec la ventouse anté- rieure qui est formée, ainsi que nous l'avons déjà dit, d'une lèvre supérieure oblongue, obtuse à l'extrémité, à trois segments ou anneaux complets, et d'une lèvre inférieure constituée par le premier anneau complet du corps. La paroi interne de cette (1) Parce que ces substances en fermentation dans l'eau absorbent l'air qui y était contenu, et privent par là ces animaux d'un principe qui leur était nécessaire (Vauquelin, in G. Rochette, Essai médical siit- /ev sangsues. Paris, 1803, p. 18). (2) J'ai tenu, une fois, pendant vingt-quatre heures, quatre sangsues sous le récipient d'une machine pneumatique : deux étaient placées sans eau, dans un petit vase de terre ; les deux autres étaient mises dans un vase contenant de l'eau préalablement bouillie. Les quatre sangsues ont paru souffrir de cette opération, mais elles l'ont supportée et elles ont vécu ensuite comme si elles n'j avaient pas été soumises. Une des sangsues placées dans l'air a rendu de l'air par la bouche pendant le jeu des pompes. Les deux sangsues placées sous l'eau n'ont rendu aucune bulle d'air, ni par leurs ouvertures naturelles, ni par la surface du corps, ce qui m'a paru montrer que ni les vésicules muqueuses, ni les cryptes du derme ne peuvent être considérées comme des organes pul- monaires. Mais ces deux sangsues, qui étaient suspendues par leur disque pos- térieur, la tête en bas, et qui ont conservé tout le temps la même position, ont offert, dans la partie la plus élevé du dos et dans un endroit répondant à l'extrémité d'un des cœcums, une bosse considérable qui était due à la dila tation d'un gaz intérieur ; car elle a disparu immédiatement par la rentrée de l'air dans la cloche. Cette expérience me paraît montrer que les sangsues peu- vent renfermer de l'air dans leur canal intestinal. IIIRUDINÉS. 301 ventouse est légèrement sillonnée (fig. 1012).Toutaufond,se trou- vent trois plis longitudinaux qui, à l'état de repos, ont leurs bords rapprochés et cachent les mâchoires. Mais lorsque la sangsue veut mordre, ces plis s'efiacent et laissent paraître les mâchoires, qui sont égales, rapprochées par leurs extrémités U Fig. 1010. Ventouse. Fig. 1011. Ventouse. Fig. 1012. Ventouse. Fig. 1013. — Portion du corps d'une sangsue où se trouvent U organes générateurs (*j. .7 Fig. 1009. OEsophage buccal. Fig. 10! i. — Cocon de la sangsue médicinale. postérieures, très-divergentes par devant, comme trois rayons partant d'un même point ; leur bord, convexe et tranchant, pré- sente une rangée de soixante denticules environ (fig. 1005, 100G), qui, vues perpendiculairement, par un très-fort grossissement, ressemblent à des équerres placées comme à cheval sur le bord tranchant la mâchoire. ^œsophage commence immédiatement après les mâchoires (*) a, orifice mâle; b, verge; c, orifice femelle. 302 LES ANNÉLIDES. (fig . 1008, a) ; il est petit, resserré et membraneux, pourvu de quelques rides longitudinales peu marquées. L'estomac, qui vient après, est composé de onze chambres séparées par des dia- phragmes presque entiers, et munies, à commencer par la se- conde, de deux poches latérales (b, b, b) moins sinueuses que celles des hsemopis. Dans l'état de plénitude, ces poches s'ap- puient les unes sur les autres. La dernière chambre présente une partie moyenne (d), en forme d'entonnoir, qui communique avec le commencement de l'intestin, et deux poches latérales ( par conséquent, des sangsues au-dessous de 1 gramme et au-dessus de 5 grammes. Si ces dernières sont peu estimées pour l'usage médical, elles pa- raissent être les plus propres à la reproduction. II y a donc une double raison pour les laisser dans les marais. 3° Je trouve très-difficile d'admettre que l'on proscrive dans une loi la pêche et la vente des sangsues au-dessous et au-dessus d'un poids donné, et qu'on en permette cependant la pêche et la vente pour peupler les réservoirs. Je pense qu'il vaut mieux les laisser où elles sont ; elles grossiront certainement plus vite et produiront davantage. Il vaut mieux fonder la population des ré- servoirs et marais artificiels, au moyen des sangsues de bonne qualité qui ont servi à l'usage médical. 4° Je ne trouve ni juste ni politique, d'interdire complètement la pêche des sangues en France pendant un nombre quelconque d'années, de priver la population qui s'y livre du salaire que cela lui procure et de lui faire perdre l'habitude d'une occupation qu'il faudra ensuite rétablir. Je pense que ce sera bien assez de limiter la pêche aux sangsues comprises entre les poids de 1 à 5 grammes. 5° Quant aux hôpitaux, dont un certain nombre ont organisé un service pour faire resservir immédiatement leurs sangsues une ou deux fois, je ne crois pas qu'on doive les priver du bé- néfice immédiat qui en résulte pour eux; mais je crois qu'on peut exiger que Jes sangsues qui auront servi trois fois, ou peut- être seulement deux fois (I), soient livrées par les hôpitaux aux éleveurs de sangsues. Yoici les conseils que l'on peut donner à ces derniers. Je les extrais du rapport de Soubeiran (2). « Les réservoirs, pour la multiplication des sangsues, doivent avoir de 60 à 70 mètres carrés (Faber) ; l'encombrement les fait périr; il faut d'ailleurs qu'elles puissent y trouver une nourri- ture suffisante. « On préférera les réservoirs naturels, si Ton peut y installer les sangsues à peu de frais. Il est cependant plus difficile d'em- (1) Il est douteux qu'une sangsue, qui a été dégorgée deux fois par la pres- sion, puisse faire immédiatement une troisième piqûre bien utile. (2) Soubeiran, liwletin de l'Académie de médecine , Paris, 1847-48, t. XIII, p. 029. HIRUDINES. 32o pêcher les sangsues d'en sortir, et leurs ennemis d'arriver jus- qu'à elles. En tous cas, il faut commencer par les mettre à sec, afin d'enlever avec grand soin les aulostomes voraces qui peuvent s'y trouver. « Le fond de l'étang doit être formé par une terre douce et argileuse, pour que les sangsues puissent s'y enfoncer. Les fonds de tourbe sont aussi favorables. On peut encore avoir recours aux prairies basses ; après avoir creusé le sol, on en couvre le fonds avec 30 centimètres de terre des marais. «L'eau doit être assez peu profonde pour que le soleil puisse la réchauffer ; cependant il est nécessaire d'avoir sur quelques points des endroits profonds de 2 à 3 mètres, qui servent de refuge aux sangsues pendant les gelées de l'hiver et pendant les sécheresses de l'été. Sur d'autres endroits, le sol doit se relever en îles couvertes d'herbes sur lesquelles les sangsues puissent se promener. « Une eau trop courante ne vaut rien ; mais il est bon qu'elle se renouvelle lentement. Les sangsues peuvent également réussir dans une eau stagnante, pourvu qu'il y pousse en abondance des plantes aquatiques qui la purifient. Ce qu'il faut surtout chercher à réaliser, c'est un niveau constant, sans lequel les cocons dé- posés sur les bords sont détruits par la sécheresse ou les inon- dations. « Les bords de l'étang doivent s'élever en un talus peu in- cliné, afin que les sangsues puissent librement sortir de l'eau pour déposer leurs cocons. M. Faber conseille d'établir sur le bord du marais, au niveau des plus basses eaux, un terrain plat de t à 2 mètres de largeur ; de charger ce terrain d'une couche de terre tourbeuse sur laquelle on cultive des plantes aquati- ques. C'est là que les sangsues iront se loger au moment de la ponte. a II est utile que la partie occupée par l'eau soit le siège d'une abondante végétation. Les plantes purifient l'eau par l'oxygène qu'elles exhalent au soleil ; elles abritent les sangsues et leur fa- cilitent le moyen de se débarrasser de leur épidémie, aux épo- ques de la mue. Les masselles, i'acore, les iris, la prêle des marais, la phellandrie, le caltha, sur les bords; les potamogeton> les myriophylles, les chara, au milieu des eéuix, sont les végé- taux les plus favorables. « Il reste une dernière précaution à prendre, c'est d'empê- cher l'arrivée des ennemis des sangsues; s'il est à peu près im- possible de leur venir en aide contre ceux qui habitent les marais, au moins faut-il les garantir des ennemis du dehors, qui sont principalement les canards domestiques et sauvages. 326 LES ANNÉLIDES. les hérons, les taupes, les musaraignes. A cet effet, les réservoirs doivent être entourés d'un petit mur ou d'une enceinte de plan- ches enfoncées en terre de soixante centimètres. Il faut égale- ment faire la chasse aux oiseaux sauvages dans la saison où ils se montrent. « Enfin se présente la question de la nourriture. Si les marais ont été peuplés avec des sangsues gorgées, on peut se dispenser, pendant quatre ou cinq mois, de leur donner aucune nourriture; mais, ce terme passé, et lorsque le marais contient des sangsues jeunes ou non gorgées, principalement au printemps, lorsqu'on veut pousser à la reproduction, il est nécessaire de jeter aux sangsues de petits poissons, des salamandres, des grenouilles surtout dont elles sont très-friandes. On peut aussi, avec mesure, étendre du sang coagulé sur des planches que l'on fait flotter sur l'eau. On cesse aux mois de juillet et d'août, lorsque les cocons sont formés, et, deux mois plus tard, on peut livrer une partie des sangsues adultes, non les jeunes, à la consommation. » [Depuis une vingtaine d'années, l'hirudiniculture a pris une extension considérable. Elle se pratique soit dans des marais ou étangs naturels, soit dans ce que l'on appelle barrails, soit dans des bassins artificiels d'un mètre environ de profondeur, soit enfin dans des fossés en zigzags. Pour établir des barrails, on choisit des terrains voisins d'une rivière et plus bas que son niveau ordi- naire : on les divise en plusieurs parties d'un ou deux hectares, qu'on entoure d'une espèce de digue en terre longée d'un fossé intérieurement et extérieurement. Au moyen de vannes on peut faire passer l'eau de l'extérieur à l'intérieur ou réciproquement. Au printemps le barraii se trouve recouvert sur toute son éten- due de 20 à 30 centimètres d'eau, et on y jette alors les grosses sangsues qui doivent servir à l'ensemencement. Vers le 15 juin, on fait écouler les eaux et on laisse le sol à sec : les sangsues font alors leur ponte et déposent leurs cocons sur toute la surface du marais. Dans les fossés en zigzags, les parties entourées d'une sorte de digue, comme les barrails, ne sont pas entièrement inondées, mais seulement des fossés qui vont en zigzags d'un bord à l'autre de ces parties. Dans les marais et les barrails les sangsues sont nourries aux dépens d'animaux vivants (chevaux, ânes on rarement bétail) qu'on y fait pénétrer à certaines époques, et que les sangsues se hâtent de venir piquer. — Dans les barrails, les bassins et les fossés, les procédés de nourriture varient. Les uns emploient des planchettes portant du sang en caillot : d'autres pèchent les sangsues de temps en temps pour les plonger dans du sang LES ANTOZOAIRES. 327 liquide ; ou encore pour les enfermer clans des sacs où Ton in- troduit la jambe d'un cheval vivant. — D'autres enfin remplis- sent de sang liquide des boyaux de veau et les répandent dans les fossés. Mais aucun de ces procédés ne vaut le premier que nous avons indiqué ; c'est le plus naturel et celui qui réussit le mieux (1). Pour les personnes qui veulent élever les sangsues en petit, JVI. Vayson de Bordeaux a imaginé un petit marais domestique, qu'on appelle vaysonnier. Un vase en terre cuite, sous forme de cône tronqué renversé, a sa base inférieure percée de petits trous qui ne peuvent laisser passer les sangsues : on le remplit de terre bourbeuse et Ton y place ces animaux : l'ouverture su- périeure est fermée avec une toile grossière. Si on veut expédier les sangsues, on emballe le vase dans une caisse après avoir humecté la terre. Si on veut au contraire les garder sur place, on met le fond du vase dans un baquet dont l'eau a un déci- mètre de hauteur et on l'y abandonne. La terre se délaye à la partie inférieure, tandis qu'elle reste presque sèche à la surface : les sangsues peuvent aussi choisir la zone qui leur convient le mieux, et non-seulement s'y conserver, mais encore s'y repro- duire.] SEPTIÈME CLASSE LES ENTOZOAIRES. [Sous le nom à'entozoaires on réunit généralement des annelés dont la plus grande partie vivent en parasites dans le corps d'autres ani- maux. Ils appartiennent à un certain nombre de types, distincts les uns des autres, auxquels la plupart des naturalistes donnent aujour- d'hui la valeur de véritables classes, et que nous décrirons successive- ment sous les noms généralement usités de Nématoïdes, Trémrttodes, Turbellariés et Cestoïdes. Pendant longtemps on a complètement ignoré de quelle manière ces animaux pouvaient naîtra et se développer dans le corps d'êtres vivants; et quelques naturalistes avaient recours, pour expliquer leur apparition, à l'admission d'une génération spontanée. On sait mainte- nant quelles sont les conditions dans lesquelles la plupart d'entre eux se développent, et les phases successives par lesquelles ils doivent passer avant d'arriver à l'état adulte. (1) Voir sur ce sujet et pour tout ce qui concerne les modes de conservation «t l'élève des sangsues, Ébrard, ouvrage cité, et Vayson, Guide pratique des éleveurs de sangsues. 1855. 328 LES ENTOZOAIRES. Ces êtres singuliers, en sortant de l'œuf, ne ressemblent en rien aux parents qui leur ont donné naissance : sous leur première forme, ils sont agames, et ne peuvent se reproduire que par voie de scissipa- rité ou de gemmation. Quand ils ont ainsi donné unenouvellegénération d'individus, tantôt semblables à eux-mêmes, tantôt différents, ils péris- sent; et ce sont leurs descendants qui forment, soit en se transfor- mant eux-mêmes, soit par voie de gemmation, des individus sexués ressemblant à ceux qui ont produit les œufs. Il y a donc production successive de générations, agames et sexuées, alternant entre elles de façon à ce que l'une d'elles ne ressemble ni à celle qui la précède ni à celle qui la suit, la forme adulte ne se retrouvant semblable à elle- même qu'après un nombre de générations agames, variable suivant les différents cas. C'est ce qui explique le nom de génération alternante qu'on a donné au mode de reproduction de ces êtres. On les a aussi appelés digénêses. Les zoologistes ont donné desnoms aux états successifs sous lesquels se montrent ces animaux. M. Van Beneden (1) a proposé entre autres ceux de Scolex pour la forme agame, et de Progloltis pour l'état parfait; et comme les Scolex peuvent avoir deux formes différentes, il a distingué la forme première sous le nom de Protoscolex. 11 arrive aussi très- souvent que les individus sexués naissant d'un Scolex restent attachés entre eux : M. Van Beneden a proposé de désigner ces sortes d'agréga- tions du nom de Strobile. Nous aurons à nous servir dans le cours de cette étude de ces diverses dénominations. Une particularité aussi curieuse du développement de ces entozoaircs, c'est que, pour passer d'une forme à l'autre, il leur faut un change- ment complet de milieu. Tel d'entre eux qui existe à l'état agame dans le tissu musculaire d'un animal ne pourra prendre la forme sexuée que dans le tube digestif d'un animal différent. C'est ainsi que nous verrons le cysticerqne du porc, qui n'est que le Scolex du ténia, ne se développer en ver rubané possédant les organes de la génération, que s'il passe avec la viande du porc dans l'intestin de l'homme ou d'un animal. Ces points bien établis, nous allons étudier les divers groupes d'en- tozoaires, en indiquant seulement ceux qu'on a rencontrés chez l'homme. 1. NÉMATOÏDES. Les Nématoïdes sont ainsi nommés à cause de l'apparence de leur corps cylindrique, le plus souvent grêle et presque filiforme. Ils n'ont d'autre appendice que deux petites soies qui jouent le rôle de pénis. Leurs téguments sont assez épais et striés transver- salement. Sous la peau se trouve une couche de fibres musculai- res, et l'intérieur du corps est occupé par une grande cavité \iscérale. La bouche et l'anus sont toujours distincts et termi- (1) P. Gervais et Van Beneden, Zoologie médicale. Paris, 1859, t. II, 210. NEMATOIDES. 329 ri aux. Les sexes sont séparés : le mâle est plus souvent plus petit que la femelle. Les organes génitaux se présentent sous la forme de longs tubes repliés aboutissant, les uns à des pièces copulatri- ces dures et cornées placées à l'anus ou près de l'anus ; les autres à la vulve située en avant de l'anus, et plus ou moins rapprochée de la tête. Nous ne parlerons pas des anguillules, dont quelques espèces vivent dans les plantes, et y produisent des maladies spéciales, telles que la nielle du blé, causée par Y Anguillalina trùtci : nous passerons tout de suite à l'étude des nématoïdes parasites de l'homme. Ils sont assez nombreux et se rapportent aux genres Anchylostoma, Strongylus, Ascaris, Oxyuris, Tricocephalus, Spiro- ptera, Filariaet Tricluna. L'Anciiylostome duodénal est un petit ver long de 8 à 10 mil- limètres, cylindrique, transparent dans son quart antérieur, jau- nâtre, rougeâtre ou brun, dans le reste du corps (fig. 1025 et 1026). B A Fig. 1025. Ancliylostomum dujdenale mâle (*). Fig; IU20. — Anoliydostomum duodeuale femelle (♦*). Il habite le duodénum et le jéjunum. Ou l'a observé en Italie, et surtout en Egypte où, d'après M. Griesinger, il produirait la mala- die connue sous le nom de chlorose d Egypte. Cette opinion se (*) A, de grandeur naturelle; — B, le même grossi ; a, extrémité céphalique; b, extrémité caudale; — C, extrémité caudale fortement grossie pour montrer la disposition de la capule et des rayons qui la soutiennent. (**i A, de grandeur naturelle; — B, la même grossie; — a, extrémité céphalique ; b, ex- trémité candale ; c, orifice vulvaire; c, extrémité céphalique fortement grossie pour montrer la disposition de l'armature buccale. 330 LES ENTOZOAIRES. trouve confirmée par les observations de MM. Grenier, Monestier et de M. Wiïcherer, qui tendent à attribuer une maladie analogue nommée malceur, cachexie africaine, à la présence de ce même ver dans les intestins. Le genre Strongylus contient deux espèces parasites de l'homme. La plus commune est le slrongle géant {Strongylus gigas, Rud.), qui produit dans le rein de graves désordres et détruit à peuprès com- plètement la substance de cet organe. Il occasionne de violentes douleurs, des hématuries et des phénomènes comparables à ceux des calculs rénaux. On l'a trouvé chez le chien, le cheval, le bœuf chez quelques animaux sauvages, et de temps en temps chez l'homme. Ses caractères sont les suivants {fig. 1027 et 1028) : son corps est rouge, presque cylindrique, un peu rétréci aux extrémités ; finement strié transversalement. La bouche, placée à l'extrémité antérieure, est petite et entourée de six papilles. Le mâle porte à l'extrémité du corps une bourse entière, ayant en son milieu une vésicule renflée membraneuse, d'où sortent deux spicules longs et liliformes. La femelle n'a pas cette bourse terminale, et sa vulve s'ouvre très-près de la bouche. Les dimensions de ce nématoïde sont considérables. Le mâle peut avoir 40 centimètres de longueur sur o millimètres de large : la femelle a de 60 centimètres à 1 mètre de longueur et peut acquérir la grosseur du petit doigt. La seconde espèce de slrongle {Strongylus longevaginatus, Die- sing) a été observée en Transylvanie dans le parenchyme pulmo- naire d'un enfant. Les Ascarides ont un corps atténué en avant : la bouche est entourée de 3 papilles très- marquées et très-saillantes : les mâles ont deux, spicules pour pénis. L'ascaride lombricoïde (Ascaris lumbricoides, L. (tig. 1029) rap- pelle par sa forme générale les lombrics terrestres, et on a môme pensé pendant longtemps que ce n'était qu'un état particulier de ce ver de terre. Il atteint parfois jusqu'à 40 centimètres ; mais sa longueur habituelle chez l'homme est de 16 à 22 centimètres. Son diamètre varie de 2 à 5 millimètres. Les individus mâles sont plus petits et moins communs que les femelles dans le rapport de 1 à 4. Il est épais, aminci aux deux extrémités, blanchâtre, demi-transparent. Le mâle est recourbé à son extrémité posté- rieure : ses spicules sont presque droits et aplatis. Il est long de 16 à 17 centimètres et large de 3 millimètres environ. La femelle est plus grande; elle peut atteindre 30 centimètres de long sur 4 à 5 millimètres de large. Ce ver est très-fréquent chez les enfants; il vit habituellement dans l'intestin grêle et descend rarement dans les gros intestins, NÉMATOIDES. .331 d'où ilesl rejeté au dehors. 11 remonte quelquefois dans l'estomac Fig. 1028. — Strongle. Fig\ 1027. — Strongle. Fig. 1029. — Ascaride lombricoïde (*j. et jusque dans l'œsophage, d'où il peut être expulsé par la (*) a, ascaride lombricoïde de l'homme, individu femelle; 6, c, extrémité antérieure gros- sie; d, individu mâle; e, son extrémité postérieure grossie. 332 LES ElNTOZOàIRES. bouche ou par les narines. On l'a également trouvé dans d'autres viscères, en rapport. avec l'intestin; mais ce n'est qu'accidentel- lement. Ne pouvant facilement en être expulsé, il peut y produire des accidents graves. — Quand il est dans l'intestin grêle, il peut en être chassé par l'usage de la mousse de Corse, du semen-contray de V huile de ricin, du calomel, etc., etc. D'après M. Davaine (1), l'œuf de l'ascaride lom'bricoïde ne se développe pas dans l'intestin : il est expulsé et reste même assez longtemps sans que l'embryon se développe. Ce dernier ne sort probablement de sa coque, que lorsqu'il est ramené au milieu des sucs intestinaux. Les œufs, entraînés par les eaux pluviales, peuvent rester longtemps dans les mares, les puits ou les ruis- seaux, sans cesser de vivre ; et c'est en buvant à ces sources que l'homme peut introduire dans son intestin les germes de ces helminthes. Aussi sont -ils beaucoup plus communs dans les campagnes que dans les villes où on a l'habitude déboire des eaux filtrées. Fig. io3o. - oxyure mâle. Nous ne mentionnerons que pour mémoire l'ascaride ailé (Ascaris alata), espèce douteuse dont on n'a observé que deux femelles dans l'intestin grêle de l'homme. A côté des ascarides, il faut placer les Oxyures, caractéri- sés par trois lobes peu saillants autour de la bouche, le spi- cule unique, court et falciforme du mâle, et l'atténuation de la partie terminale du corps de la femelle. C'est dans ce genre que l'on comprend aujourd'hui V Ascaride vermiculaire de Ru- dolphi (Oxyurus vermicularis, Bremser), très-commun dans le rectum chez les enfants, et parfois aussi chez les adultes ; il cause souvent des démangeaisons insupportables al'anus. Le mâle {fig. 1030) est long de 3 à 4 millimètres seulement, linéaire, obtus à son extrémité antérieure, contourné en spirale à l'au- tre extrémité; la femelle {fig. 1031) est longue de 8 à 10 millimè- tres, atténuée en une pointe très-tine. On a observé ce ver dans toute l'Europe et en Afrique. On le détruit par des lavements d'infusions d'absinthe ou de semen-contra ; par des frictions d'onguent mercuriel à l'anus; quelquefois par de simples lave- ments d'eau froide. Les Triguocéphales ont le corps très-allongé formé de deux (1) Davaine, Recherches sur le développement et la propagation du tricocé- phale de l'homme et de l'ascaride lombricoïle (Comptes rendus de l'Académie des sciences, XLVI, 21 juin 1858), et Traité des entozoaires et des maladies vermineuses de C homme ou des animaux domestiques. Paris, 1859 fig, 65. NÉMATOIDES. 333 parties : l'antérieure, filiforme, très-amincie en avant ; l'autre, moins longue, subitement renflée, et se terminant en pointe obtuse. L'anus se trouve à cette extrémité. Le mâle a un spicule simple, contenu dans une ^aîne renflée ou vésiculeuse, la femelle Fig. 1031. — Oxyure femelle. Fig. 1032. — Trichocéphale (*). a la vulve placée au point de jonction des deux parties du corps. Le plus connu des Trichocéphales est le Tr. dispar, Rudolphi, qui est un 'des vers les plus communs dans le gros intestin de l'homme, plus rare dans l'intestin grêle. Ce ver se distingue surtout par son cou capillaire terminé par un corps assez gros. Le mâle a environ 37 millimètres de lon- gueur; la femelle de 40 à 50 millimètres. La partie épaisse du corps n'en occupe que le tiers. Dans le mâle cette partie (fig. 1032 a, b) est roulée en spirale. La femelle a la partie posté- (*) a, mâle de grandeur naturelle; — b, mâle grossi; — c, femelle de grandeur natu- relle. 334 LES ENTOZOAIRES. rieure plus droite et simplement percée à l'extrémité. Les œufs, qu'elle pond, ne se développent point dans l'intestin : comme ceux des ascarides lombricoïdes, ils sont expulsés avec les fèces, et ne germent que lorsqu'ils sont reportés dans le tube intes- tinal probablement par les boissons. Leur forme extérieure est très-caractérisée : ils sont oblongs, revêtus d'une coque résistante, prolongée à chaque extrémité en un goulot court, arrondi, trans- lucide. Le £enre Spiroftère contient une espèce (Spi? optera hominis , Rud.) encore incertaine et sur laquelle nous n'avons pas à insister. Les Pilaires sont des vers très-allongés, cylindriques filiformes, dont les mâles ont, deux pénis inégaux plus ou moins tordus. Une de leurs espèces est célèbre sous le nom de dragonneau, de ver de Médine ou de Guinée, C'est le Filariamedinensis{fig. 1033), Gmelin. On ne connaît que la femelle, qui présente les caractères suivants : corps blanc, épais de 2 millimètres, pouvant acquérir jusqu'à 75 centimètres, et, d'après certains auteurs, lm,50, et même 3 mètres de longueur, terminé en crochet ; bouche ronde portant d'après les uns quatre épines disposées en croix, selon d'autres trois petits nodules arrondis. Corps terminé en crochet un peu atténué. Ce ver est très-commun dans les régions chaudes de l'ancien continent; il est rare en Amérique, où on ne l'observe qu'à l'île de Curaçao. 11 s'insinue sous la peau des diverses parties du corps, aux cuisses, aux jambes, au scrotum, au bras, à la poitrine, mais surtout à la cheville des pieds. On ne sait pas exactement de quelle manière il s'introduit dans l'organisme. On a cependant remarqué qu'il envahissait les membres inférieurs des gens qui marchent dans les endroits humides, la région dorsale des Indiens qui charrient de l'eau sur leurs épaules, enfin les diverses parties du corps des personnes qui se b lignent dans le Nil ou le Séné- gal. On en conclut que le ver se trouve dans l'eau, à l'état jeune, et qu'il attaque la peau par les conduits sudorifères ou la gaine des poils. Une fois sous les téguments, le ver s'accroît et peut déterminer au bout de quelques mois la production de tumeurs Fi g. 1033. — Filaria medinensis à l'état embryonnaire (*). (*) A, individu enroulé, peu de temps sans doute après la sortie de l'œuf; — B, individu étendu; — a, portion céphalique ; — b, anus situé vers le point de réunion du corps et de lu portion caudale. NEMATOIDES. 33! douloureuses, et d'abcès au milieu desquels on doit aller chercher le ver pour l'extraire. On le saisit pour cela avec précaution et on le retire tout doucement en l'enroulant autour d'un petit bâton. 11 faut bien prendre garde de ne pas le rompre : car il peut en résulter de graves accidents, dus soit à la présence dans les chairs des embryons dont la filaire est en général toule pleine, soit à la putréfaction du corps de la mère. Une autre espèce de filaire existe assez communément chez les nègres entre la sclérotique et la conjonctive de l'œil : c'est le Filaria oculi, qui peut acquérir de 1 pouce l/2 à 2 pouces de lon- gueur et cause souvent des douleurs très-vives. Le dernier des nématoïdes, dont il nous reste à parler, a acquis dans ces derniers temps une grande célébrité par les graves mala- dies dont il est la cause et dont l'opinion publique s'est assez vive- ment préoccupée; c'est la trichine, Trichina spiralis (fïg. 1034), que M. R. Owen avait déjà fait connaître en 1835, mais dont l'histoire n'est bien établie que depuis quelques années. Tel qu'on le ren- contre dans les muscles, c'est un petit ver cylindrique, filiforme, ressemblant un peu à un ver de terre, de 1 millimètre à peu près de longueur, de 0m,003 à 0m,005 d'épaisseur. Sa peau est assez épaisse, transparente, homogène, ridée transversale- ment. L'extrémité buccale est un peu plus effilée que l'au- tre : à cet état, les trichines ont un tube digestif assez simples'ouvrant par une fente terminale ; mais pas d'organe sexuel. On les rencontre par- fois libres, cheminant dans les libres musculaires, mais elles finissent presque toujours par s'enkyster. A l'endroit où elles s'élablissent, les fibres du muscle changent de nature, ses stries disparaissent ; il de- vient granuleux , le sarco- lemme s'épaissit tout autour, et le ver se trouve entouré d'une enveloppe à deux parois, ayant Fi g. 1 03 i . — Trichina spiralis, d'après. R. Owen (*) (*) 1, portion de muscle (cubital antérieur) couverte de kystes de trichines (plusieurs de ces kystes ont été dessinés trop grands) ; — 2, kyste isolé ; — 3, kyste grossi 20 fois con- tenant une matière calcaire ; — 4, kyste contenant deux vers; — 5, trichine grossie 200 fois; — a, extrémité céphaliquc; — b, extrémité caudale. 336 LES ENTOZOAIRES. la forme d'un œil humain, de la grosseur d'un petit grain de sable ou d'une petite tête d'épingle. Plus tard les parois de ce kyste s'encroûtent de sels calcaires ; et c'est alors seulement qu'on peut les apercevoir facilement à l'œil au milieu des fibres rouges rig. 1035. — Trichina spiralis {*). du muscle. La trichine est roulée en spirale sur elle-même dans l'intérieur de cette poche, elle y reste très-longtemps vivanle, mais elle n'y atteint jamais l'étal sexué : ce n'est que lorsque les (*) 1, femelle grossie 7o fois; — 2, mâle grossi 7o fois; — 3, extrémité postérieure de ce dernier, \ue de côté, grossie 20 i fois pour montrer les prolongements qui forment la pince copulatrice postérieure. TREMATODES. 337 sucs intestinaux agiront sur sa coque extérieure et qu'elle se trou- vera dans le tube digestif qu'elle accomplira cette évolution. M. Yirehow, àBerlin, Leuckart, à Giessen, ont fait connaître d'une manière positive ces phases curieuses de la vie de la trichine. Si l'on fait avaler à un lapin, par exemple, un morceau de viande contenant des kystes de trichines, ces vers se trouvent débarrassés par les sucs digestifs des muscles et des enveloppes qui les con- tiennent : une fois libres, ils grandissent, acquièrent des organes de la génération qui viennent s'ouvrir chez le mâle à côté de l'anus, entre deux appendices coniques, et chez la femelle au tiers supérieur de la région antérieure du ver. Les mâles ont alors un millimètre environ de longueur : les femelles, qui sont beaucoup plus nombreuses, ont 3 ou même 4 millimètres. Ces animaux se fécondent, et quatre ou six jours après, les fe- melles donnent naissance à un grand nombre de petits em- bryons vivants. Les parents meurent alors et sont expulsés au dehors. Quant aux petits, ils perforent les parois intestinales et se répandent dans les muscles, où ils vont s'enkyster. C'est dans cette période, qu'ils causent dans l'organisme des désordres con- sidérables, qui peuvent se terminer par la mort. Les faits que nous venons d'indiquer ont permis d'expliquer la nature de certaines affections morbides à forme souvent épidé- mique, observées surtout dans le nord de l'Allemagne. On sait maintenant que le point de départ de toutes ces maladies a été l'indigestion de viandes contenant dans leurs fibres un grand nombre de trichines enkystées. C'est surtout la viande de porc, mangée crue à l'état de jambon ou de saucisson, qui a ainsi pro- duit la trichinose. Aussi le meilleur moyen d'éviter ces accidents est de faire cuire ou de fumer avec soin la chair de ces ani- maux. Dans ces conditions, les trichines meurent dans leur kyste et sont complètement inertes (1). 2° TREMATODES. Les Trématodes sont des animaux inarticulés, vermiformes ou discoïdes, mous, ayant un canal digestif à une seule ouverture. lis ont en général des ventouses, ou organes d'adhérence. Les sexes sont souvent réunis sur le même individu. Les organes de la gé- nération sont très-complexes. Les œufs sont elliptiques et le plus souvent pourvus d'un opercule. On distingue dans les trématodes deux groupes distincts : les (1) Voy. A. Delpcch, Rapport sur les trichines et la trichinose (Bull, de l'Académie de médecine. Paris, 18G5-GG, t. XXXI, p. 659, et Annales d'hygiène. 18^:6, 2e série, t, XXVI, p. 21). —Voy. aussi Thudichum, Public Health. Savent h Report of the médical Officer ofthe Privy Council, 18G4. London, 18G5. Gcibouiit, Drogues, 7* édit. T. IV. — 2 2 338 LES ENTOZOAIRES. polystomes, qui ont en général plus de deux ventouses, vivent en parasites externes et ont dès leur naissance la forme qu'ils conser- veront toujours ; les distomes, qui n'ont pas plus de deux ventou- ses, sont digénèses, et vivent la plupart dans le corps d'autres animaux. Ce sont les seuls dont nous ayons à nous occuper. Les faits de génération alternante n'ont encore été observés que chez les distomes non parasites de l'homme ; mais il est pro- bable que tous les animaux de ce groupe passent par des phases analogues. Quand l'embryon d'un distome sort de l'œuf, il a le corps cilié comme celui d'un infusoire. A son intérieur se développe une espèce de sac mobile, pourvu d'une ventouse rudimentaire, qui lui sert à se fixer sur certains mollusques, ou sur des insectes é ::■>,:. Fig. 1036. — Sporocyste du Distoma echinatum, très- grossi. Fig. 1037.— Cercaire du Distoma retusum, très- grossi. Fig. 1038. — Distome hépatique. aquatiques. Bientôt cet animal (fig. 1036) produit par une sorte de bourgeonnement interne des êtres d'une forme toute différente, ayant déjà l'apparence du distome adulte terminé par une queue simple (fig. J037) ou bifide. Ces animaux ont été décrits à cet état sous le nom de cercaires, et rangés dans le groupe des in- fusoires : mais on sait maintenant que ce ne sont que des sortes de larves de distomes. En effet, à un moment donné, ils pénètrent TUBELLARIES. 339 dans l'intérieur d'un mollusque ou d'un autre animal aquatique; ils s'y enkystent après avoir perdu leur queue ; ils ont ainsi toute l'apparence du distome adulte, Mais, pour acquérir les organes sexuels, ils doivent attendre de nouvelles conditions : il faut que l'animal, dans lequel ils se trouvent, soit avalé par un vertébré, et que, parvenus de cette manière dans l'organe qui leur con- vient, ils puissent atteindre la dernière phase de leur développe- ment. Ils produisent alors des œufs qui, expulsés au dehors, vont recommencer le cycle d'évolutions que nous venons d'indiquer. Les distomes qu'on a rencontrés dans le corps de l'homme sont : la douve et le distome lancéolé, qui se trouvent tous deux dans le foie : le Distoma heterophies, de l'intestin; le Fascicularia ocularis, Moq., et le Festucaria lentis, Moq., qu'on a rencontrés dans l'œil ; enfin le Thecosoma hematobium, Moq., découvert dans la veine porte. Nous ne parlerons que des deux premiers. Douve hépatique {Distoma hepaticum). Cet helminthe a le corps ovale-oblong, aplati comme une feuille, plus large en avant où il se rétrécit en une sorte de cou, qui porte à son extrémité la bouche entourée d'une sorte de cupule. La ventouse ventrale se trouve un peu en arrière de la bouche, et entre les deux ventou- ses l'orifice des organes sexuels. Ses dimensions sont de 18 à 31 mil. de long sur 4 à 13, 5 de large (fig. 1038). Ce ver est parasite des ruminants : on le trouve aussi chez le cheval, l'âne et le cochon, et quelques autres animaux encore ; rarement chez l'homme, où il vit généralement dans les conduits et la vésicule biliaires, quelquefois aussi dans l'intestin. Digtome lancéolé (Distoma lanceolatum). Ce distome, plus petit que le précédent, est lancéolé ; trois ou quatre fois plus long que large, demi-transparent, lisse. La ventouse buccale est plus grande que dans l'espèce précédente. Il vit à peu près dans les mêmes conditions que la douve. A cause de ses moindres dimen- sions il peut pénétrer plus avant dans les canaux biliaires. 3° TUBELLARIES. Les turbellariés sont des vers dont le corps est mou, déprimé, sans divisions annulaires, dépourvus d'appendices latéraux quel- conques et de ventouses. Ces animaux se lient d'une manière assez intime aux sangsues ; quelques-uns d'entre eux ont une bouche et un anus distincts et situés aux deux extrémités du corps ; mais, chez d'autres, l'orifice anal se trouve vers le milieu de la face ventrale, et il en est beaucoup chez lesquels la cavité digestive ne communique à l'extérieur que par une ouverture unique. Le canal alimentaire est souvent garni de prolongements 340 LES ENTOZOAIRES. latéraux plus ou moins ramifiés : la circulation s'opère à l'aide d'un système de vaisseaux très-analogues à ceux des sangsues. Chez la plupart on n'a pas reconnu de système nerveux; mais, chez d'autres, il se compose de deux cordons longitudinaux ter- minés antérieurement par une paire de ganglions sous-œsopha- giens. La plupart sont androgynes. Ils ne sont pas parasites comme les véritables vers intestinaux; on les trouve dans la mer et dans les eaux douces, où ils rampent à la manière des li maces. On les divise en planaires, cérébratules et rnêmertes. 4° CESTOÏDES. Les cesloïdes ou vers rubanés sont caractérisés, ainsi que l'indique leur nom, par l'aspect aplati de leur corps. Ils ont une tête très-petite, munie de deux ou quatre ventouses et parfois de crochets disposés en couronne : une portion très-mince, qu'on appelle leur cou, puis un corps élargi formé d'un nombre consi- dérable d'articles pouvant se dé- tacher les uns des autres dans la dernière période de leur vie. Us n'ont pas de tube digestif, pas d'organes de circulation, un ap- pareil excréteur (?) formé de 4 vaisseaux longitudinaux anasto- mosés entre eux. Quant aux or- ganes de la génération, ils sont très-complexes. Chacun des an- neaux est hermaphrodite et con- tient dans sa cavité un testicule et un canal déférent aboutissant au pénis, un organe produisant, la vésicule germinative,un autre le vitellus, une matrice, et un vagin s'ouvrant à côté de l'ori- fice du mâle ou dans un cloaque commun (fig. 1039). Les cestoïdes sont digénèses et passent successivement par les états de scolex, strobile, et proglottis. Ces phases successives ont été surtout étudiées pour le ténia, et nous les décrirons avec détails a propos de ce ver. Les helminthes de ce groupe que nous avons à signaler rentrent tous dans les genres Tœnia et Botryocéphale. (*) a, testicule; b, spermiducte ; c, orifice du pénis; d, matrice remplie d'œufs; e, \agin, f, cloaque sexuel. Tœnia sulium (*). CESTOIDES. 341 Le plus connu est certainement le Tœnia Solium., L. vul- gairement désigné sous le nom de ver solitaire. On avait remarqué depuis longtemps ce ver à l'état adulte, et on avait décrit les principaux traits de son organisation, mais il n'y a guère qu'une quinzaine d'années que les observations de Kiïchenmeister, suivies de celles de Leuckart, de Siebold, Van Beneden (1), Humbert (de Genève), etc., etc., ont montré par quelles phases successives passe ce curieux animal. Quand un œuf de ténia, libre ou enfermé encore dans les ar- ticles rejetés avec les fœces, est avalé par le cochon, et arrive ainsi en contact des sucs intestinaux, l'embryon, qui existait déjà dans l'œuf, sort de l'enveloppe cornée qui l'entourait. îl est alors court, sans articulations, muni de six crochets, au moyen desquels il peut se frayer un passage à travers les tissus. C'est le premier état du ver, le protoscolex. Dès qu'il s'est établi dans une partie du corps de l'animal, le plus souvent dans les muscles ou le tissu cellulaire, il se produit dans son intérieur par une sorte de gemmation un nouvel être, qui s'enkyste au milieu des tissus : c'est le Scolex. On aperçoit alors dans le petit kyste une fine vési- cule (fîg. 1040, 1041 et 1042), logeant dans son intérieur une partie invaginée comme un doigt de gant, qui, lorsqu'elle se dérouleau dehors, présente une sorte de cou terminé par une petite tête. Cette partie céphalique rappelle tout à fait par son apparence celle que nous décrirons dans l'état parfait du ténia ; elle est, comme elle, armée de ventouses et de crochets. La vésicule me- sure environ 15 millimètres de diamètre. — Elle était décrite sous le nom de cysticerque du cochon (Cysticercus cellulosœ), et re- gardée comme un helminthe particulier, avant qu'on eût aperçu que ce n'était qu'un des états du ver solitaire. Ce sont ces vési- cules, et leur kyste, qui constituent ce qu'on connaît sous le nom de ladrerie du porc. Les cysticerques restent à cet état, tant qu'ils sont logés dans les muscles ou le tissu cellulaire du cochon. Mais si la chair du porc vient à être avalée par l'homme, de nouvelles transforma- tions vont s'opérer, la vésicule terminale va disparaître, et le Scolex, constitué par la partie céphalique, va donner naissance par voie de génération agame à une série de nouveaux individus pos- sédant chacun les deux sexes : ce sont les articles du ver ru- bané, les proglottis, qui, agrégés ensemble, forment le ver soli- taire dans son état ordinaire, l'état strobilaire de M. Van Bene- den (fig. 1043). Dans cette période, le ver solitaire présente les caractères sui- (1) P. Gervais et Van Beneden, Zoologie médicale. Paris, 1859, t. II, p. 229. 342 LES ENTOZOAIRES. vants : il est très-long, plat, d'une blancheur opaline, devenant d'un blanc opaque dans l'alcool. Il a une consistance gélatineuse ou parenchymateuse et se déchire très-facilement. Sa longueur Hg. 1042. — Cysticerque (*). Fig. 1043. — Taenia solium (état strobilaire) , et le nombre de ses anneaux sont très-variables. Il est fréquem- ment long de 1 à 3 mètres ; on prétend même en avoir vu de 10 mètres. Sa tête est fort petite (fig. 1043). et cependant bien dis- (*) A, animal retiré dans son ampoule; B, animal développé; C, tète et cou isolés; 1), un des crochets. GESTOIDES. 343 tincte par suite de l'extrême étroitesse du cou. Elle est presque carrée à cause de ses quatre suçoirs latéraux, et présente au som- met un rostre très-court et très-obtus. Ce rostre est entouré d'une couronne de crochets. Le véritable cou est très-court, quoique Fig. 1044. — Taenia solium (proglottis). Fig. 1045. — Bothiocéphale. cinq ou six fois plus long que la tête : ce qui le fait paraître très- long, c'est que les premiers articles du corps, qui commencent immédiatement après, sont d'abord peu distincts, aussi grêles que le cou, sur une longueur assez considérable, et n'augmentent en largeur que très-lentement. Dans le second tiers du corps, les ar- ticles sont bien formés, sub-carrés, plus étroits en avant, termi- nés en arrière par une sorte de bourrelet droit; plus bas, les arti- 344 LES ENTOZOAIRES. cles s'allongent au point de devenir deux ou trois fois plus longs que larges; leurs extrémités sont à peu près droites: leurs côtés sont renflés au milieu, et souvent l'un ou l'autre élargi par un petit mamelon percé d'un orifice arrondi. (Dans cette partie, le corps du ténia a 7, 9 ou même 13 mill. de large.) Les mamelons, dont il vient d'être parlé, et dans lesquels se trouve l'orifice des organes sexuels, sont assez inégalement rangés de chaque côté du corps; car il y en a souvent alternativement deux d'un côté et un de l'autre, et, d'autres fois, trois ou plus sans interruption d'un seul côté, puis un de l'autre. On a cru pendant longtemps qu'il n'y avait qu'un seul ténia à la fois dans le canal intestinal, mais on a vu des malades en rendre presque simultanément 2 ou 3 ; on cite même une femme qui en a rendu 18 dans l'espace de quelques jours. Pendant long- temps aussi, on a regardé les articles séparés du ténia (fig. 1044) comme des animaux particuliers qu'on appelait des vers cucurbi- tains. Ces cucurbitains sont presque en- tièrement remplis par la matrice , qui présente un aspect rameux et contient une quantité considérable d'oeufs, presque globuleux, un peu plus longs que larges. Le ténia est un des vers les plus com- muns dans le tube digestif de l'homme. Il est surtout répandu dans les régions où on mange du cochon à l'état cru, jambon ou saucisson. On l'a observé dans presque toutes les parties du monde. Dans cer- tains pays d'Afrique, en Abyssinie, par exemple, presque tous les habitants en sont atteints. On a accusé le ténia de déterminer chez l'homme des accidents fort graves, et de le conduire souvent au marasme et à la mort. Mais on a acquis la certitude que des individus , qui cependant en étaient affectés, avaient vécu pendant longtemps dans un état de santé aussi parfait que ceux qui en sont exempts et sans qu'on pût soupçonner en rien la présence de ce ver dans leur tube digestif. Généralement cependant les hommes qui ont un ou plusieurs ténias dans leurs intestins, éprouvent un certain affaiblissement, de la dyspepsie, de la boulimie, etc., qui leur font désirer d'en être délivrés. Les médicaments qui réussissent le mieux sont : l'huile animale de Dippel, Técorce de racine de grenadier, l'huile de fougère mâle, le cousso d'Abyssinie, le Fig. 1046. — C^sticerques dans les muscles de l'homme. CESTOIDES. 345 mousséna, le kamala, aidés de l'action purgative subséquente de l'huile de ricin. On a trouvé accidentellement chez l'homme le ténia dans son état de cysticerque (fîg. 1046) ; mais le cas est rare (1), et ce n'est qu'autant qu'il y aurait un nombre considérable de ces hydatides et qu'ils comprimeraient des organes importants, qu'ils pourraient amener des accidents sérieux. Un des organes, où on l'a rencontré dans ces derniers temps, est le corps vitré de l'œil. La conséquence inévitable de sa pré- sence est la désorganisation graduelle de cette partie; aussi faut il dans ce cas se hâter de l'extraire aussitôt qu'on Ta constaté. Une autre espèce de ténia dont on ne connaît chez l'homme que Tétat vésiculaire ou le Scolex est Y échinocoque (fîg. 1019). On le trouve dans divers organes : poumons, rate, pancréas et foie, plus rarement dans le cerveau. L'embryon des échynocoques, une fois fixé dans les tissus, ne produit pas un seul scolex comme ce- lui des Tœnia solium, mais une génération de simples vésicules, qu'on a appelées des acéphalocystcs (fîg. 1047). Ces vésicules en produisent d'autres, tantôt semblables à elles-mêmes, tantôt mu- nies d'une tête couronnée de ses crochets et portant latéralement des ventouses circulaires (fîg. 1048). Ces Scolex, d'abord adhé- rents à la membrane génératrice, s'en détachent pour nager dans le liquide qu'elle renferme. Ils restent à cet état, et se résorbent même peu à peu en ne laissant que leurs crochets, si les condi- tions de leur existence ne viennent pas à changer. Mais si le chien avale un des organes dans lesquels ils se trouvent, ils se transfor- ment dans son canal digestif en un petit ténia, qui n'a pas plus de trois millimètres de longueur, et dont nous donnons ici la figure (fîg. 1049). Ce strobile présente cette particularité que le dernier segment est déjà adulte lorsqu'il n'y a encore que deux ou trois anneaux de formés. La matrice est sinueuse et le remplit presque complètement ; les œufs en sont sphériques. Ce ver habite dans son état d'hydatide, à part les organes de l'homme, ceux de la plupart des animaux domestiques. C'est dans le chien, qu'il prend la forme adulte, on le nomme Tœnia Echinococcus. Nous ne mentionnerons que pour mémoire le ténia cœnure (Tœnia Cœnurus),' qui, à l'état de Scolex, se loge dans le cerveau du mouton et, en comprimant cet organe, produit la maladie connue sous le nom de tournis. D'autres ténias se trouvent encore chez l'homme, mais plus ra- (1) Siebel fils. Note sur un cas de cysticerque ladrique intr a-oculaire (Journal de pharmacie et de chirurgie. 4e série, XV, -39G). 340 LES ENT0Z0AIRES. rement que le ver solitaire : ce sont les Tœnia flavopunctata, Weinl, le Tœnia nana, Sieb., Tœnia elliptica; Batsch, qui ont tous latête ar- mée ; enfin, le Tœnia incrme ou médiocanellé (Tœnia mediocanellata, Kùch.), dont l'extrémité antérieure est dépourvue de crochets. Fig. 1047. — Acéphalocyste. Fig. 1048. — Scolcx de l'échinocoque. y/M Sfe; HUÉS i Fig. 1049. — Ténia échinucoquc du chien. Le genre botriocéphale ne nous intéresse que par une seule es- pèce, le ténia large ou Botlmocephalus latvs (fig. 1045). Il a la tête oblongue, pourvue pour tous suçoirs de deux fossettes longitudi- nales opposées Tune à l'autre. La tête est peu apparente, d'abord à cause de sa petitesse, ensuite parce que le cou n'est pas beaucoup moins large. La partie antérieure du corps est moins filiforme que dans le ténia et s'élargit pluspromptement. Les articulations sont beaucoup plus rapprochées. Les anneaux sont par conséquent plus courts, beaucoup plus larges que hauts, et plus réguliers. Ils se distinguent aussi très- nettement de ceux du ver solitaire, en ce que l'ouverture des organes génitaux se trouve sous le mi- lieu inférieur des anneaux et non sur les bords latéraux. Tous les zoologistes décrivent chacun des anneaux duBothriocé- phale comme portant en son milieu deux orifices, l'un situé dans GESTOIDES. 347 le voisinage du bord supérieur de l'anneau etdésigné sous le nom d'orijlce mâle, l'autre occupant le centre de l'anneau et qui a reçu le nom d'orifice femelle. Or, lorsqu'on examine attentivement un de ces anneaux, on voit que le mamelon supérieur porte, non pas une, mais deux ouvertures, l'une qui permet à la verge de saillir au dehors, l'autre, fente étroite et allongée, qui communique avec un long tube vaginal et que l'on peut désigner, pour ce motif, sous le nom de vulve ; ce mamelon dépend donc à la fois de deux appareils sexuels : quant à l'orifice central, il représente l'ouver- ture de l'utérus et donne issue aux œufs. Il résulte de ce qui précède : 1° que l'appareil femelle du Bo- thriocéphale diffère considérablement de celui du Ténia, puisqu'il possède deux orifices; 2° que chez le Bothriocéphale il y a une ponte régulière, tandis que chez le Ténia, les oeufs ne peuvent être mis en liberté que par la séparation des anneaux. On s'expli- que ainsi comment les Bothriocéphales peuvent atteindre des di- mensions considérables et comment des malades peuvent en possé- der sans pourtant rejeter de proglottis, ce qui fait souvent mécon- naître la présence du parasite (1). Le bothriocérJhale a de 2 à 9 mètres de longueur sur 12 à 15 mill. de largeur, mais on en a cité qui avaient des dimensions beau- coup plus considérables. Il est loin d'être aussi répandu à la surface du globe que le Tœnia solium. On le trouve au contraire limité dans certaines régions déterminées : il est très-commun à Genève, dans les pays baignés par la Baltique, en Russie et en Pologne, à l'est de la Vistule. On ne le connaît point à l'état de cysticerque : et l'on ignore les conditions de son existence avant qu'il soit porté dans le tube digestif de l'homme. La présence des divers entozoaires, dans le corps humain, est parfois assez difficile à diagnostiquer : un des meilleurs moyens de la constater est l'examen des œufs, qui peuvent être expulsés au dehors. Aussi ne saurions-nous mieux faire que de terminer les indications qui précèdent par le tableau suivant, emprunté à M. Davaine (2).] (1) Voir Sommer et Landois [Zeitschrift fur Wiss. Zoologie, t. XXil, mars, 1872). (2) Consulter, pour les entozoaires, P. Gervais et Van Beneden, Zoologie mé- dicale. Paris, 1859. — Davaine, Traité des entozoaires et des maladies vermi- neuses. Paris, 1860. — Virchow, Darstellung der Lehere von den Trichinen. Berlin, 1864. — Leuckart, Untersuchungen ùber Trichina spiralis. Leipzig et Heidelberg, 1860. — Kestner, Élude sur le Trichina spiralis. Paris, 1864. — Siebold, Ueber den Generationsivechselder Cestoden {Zeiltschrift fur wissens- chaftiiche Zoologie, 1850,11, 198).— Kuchenmeister, Die in und an dem KOrpcr des lebenden Menschen vorkommenden Parasite*.. Leipzig, 1855. 358 LES ENTOZOAIRES. Tableau des ovules qui peuvent se rencontrer dans les garde-robes, pour servir au diagnostic de la présence des vers dans V intestin ou dans les voies biliaires. Tous les ovules de la première co- lonne sont au grossissement de 70 à 107 diamètres; ceux de la seconde et de la troisième colonne sont au grossis- sement de 340 diamètres. 1050. Ascaride lombricoïde. — a, ovule grossi 107 fois; b, 340 fois. — Ces ovules expulsés avec les fèces sont d'un jaune brunâtre, mû ri formes; souvent leur coque n'est plus visible à travers l'enveloppe extérieure albumineuse ? (enveloppe transparente chez l'œuf pris dans l'oviducte) qui s'est imbibée des liquides intestinaux après la ponte, et qui est ainsi devenue plus ou moins opa- que. — Longueur, 0mm,075 ; largeur, 0mm,038. Ces ovules sont expulsés avec les garde-robes chez les individus atteints d'ascarides lombricoïdes adultes. On les trouve facilement. 1051. Trichocéphale dispar. — a, ovule grossi 70 fois; b, 340 fois. — Lon- gueur, 0mm,053; largeur, 0mm,0-24. — On les trouve très-facilement et très communément dans les selles. 1052. Oxyure vermiculaire. — - a. ovule grossi 70 fois; 6,340 fois. — Lon- gueur, 0mm,053; largeur 0mm,028. — Je l'ai cherché vainement dans les selles chez les individus atteints d'oxyures. 1053. Tœnia solium armé. — a, ovule grossi 70 fois; 6, 340 fois ; c, même gros- sissement, traité par la solution de po- tasse caustique concentrée. — Diamètre, 0mm,033. — J'ignore encore si les œufs de ténia se présentent dans les selles lorsque ce ver est intact; il doit en être ainsi dans les cas de Tœnia fenestrata; j'en ai trouvé chez un individu qui ren- dit des fragments déchirés. De nouvel- les observations sont nécessaires pour qu'on sache ce que la recherche des ovu- les peut donner d'éclaircissements au diagnostic. 105i. Dothriocéphale large. — a, ovule grossi 70 fois; 6, 340 fois; c, traité par l'acide sulfurique concentré qui fait apparaître l'opercule. — Lon- gueur, 0mm,068; largeur, 0m,n,044._Mê- mes remarques que pour le Tœnia solium. 1055. Distome lancéolé. — a, ovule grossi 107 fois; 6, 340 fois; c, traité parla potasse caustique qui rend la sé- paration de l'opercule plus facile. — Couleur brun noirâtre;longueur, 0mm,04; largeur, 0ram,02. — Ces ovules se ren- contrent chez le mouton dans les ma- tières fécales; ils indiquent avec certi- tude la présence du distome lancéolé dans les canaux biliaires ou dans l'in- testin. S'ils se rencontraient dans les garde-robes chez l'homme, ils seraient également un signe certain de la pré- sence du distome lancéolé dans les voies biliaires ou digestives. 1056. Distome hépatique. — a, ovule grossi 107 fois et traité par la potasse caustique pour en séparer l'opercule. — Longueur, 0mm,13; largeur, omm,09. — Mêmes remarques que pour le dis- tome lancéolé. TROISIÈME EMBRANCHEMENT ANIMAUX MOLLUSQUES. Les mollusques n'ont point de squelette osseux ni de canal vertébral. Leur système nerveux ne se réunit pas en une moelle épinière; mais seulement en un certain nombre de masses médullaires disper- sées en différents points du corps, et dont la principale est située en travers de l'œsophage. Les organes du mouvement et des sensations n'ont pas la même symétrie de nombre et de position que dans les animaux vertébrés, et la variété est plus frappante encore pour les viscères, pour la position du cœur et des organes respiratoires, et pour la structure même de ces derniers; car les uns respirent direc- tement l'air atmosphérique, et les autres le puisent dans l'eau douce ou salée. Le sang des mollusques est incolore ou légèrement bleuâtre, et il circule dans un appareil vasculaire compliqué, composé d'artères et de veines. Un cœur, formé d'un seul ventricule, et, en général, d'une ou de deux oreillettes, se trouve sur le trajet du sang artériel et envoie ce liquide dans toutes les parties du corps, d'où il revient à l'organe de la respiration par l'intermédiaire des veines. Quelquefois, cepen- dant, on rencontre à la base des vaisseaux qui pénètrent dans ce der- nier appareil, des cœurs pulmonaires qui accélèrent le cours du sang dans les vaisseaux de la petite circulation. La circulation se fait ainsi à peu près comme chez les crustacés et d'une manière inverse de ce qui a lieu chez les poissons. « L'irritabilité est très-grande chez la plupart des mollusques et se conserve longtemps après qu'on les a divisés. Leur peau est nue, très- sensible, ordinairement enduite d'une humeur qui suinte de ses pores. On n'a reconnu à aucun d'organe particulier pour l'odorat, mais on suppose que la sensation des odeurs est perçue par toute la surface de la peau. Presque tous sont privés d'yeux; mais les céphalopodes en ont d'au moins aussi compliqués que ceux des animaux à sang chaud. Ils sont aussi les seuls où l'on ait découvert des organes de l'ouïe, et où le cerveau soit entouré d'une boîte cartilagineuse particulière. « Les mollusques ont presque tous un développement de la peau qui recouvre leur corps à la manière d'un manteau, et qui en a reçu le nom ; mais souvent aussi ce prolongement de la peau se rétrécit en un simple disque, ou se rejoint en tuyau, ou se creuse en sac, ou s'étend enfin et se divise en forme de nageoires. « On nomme Mollusques nus ceux dont le manteau est simplement membraneux ou charnu; mais il se forme le plus souvent dans son 350 ANIMAUX MOLLUSQUES. épaisseur une ou plusieurs lames de substance plus ou moins dure, qui s'y déposent par couche et qui s'accroissent en étendue aussi bien qu'en épaisseur, parce que les couches internes, qui sont les plus ré- centes, débordent toujours les anciennes. « Lorsque cette substance dure, en raison de son peu de développe- ment, reste cachée dans l'épaisseur du manteau, on laisse encore aux animaux qui présentent ce caractère, le nom de Mollusques nus; mais le plus souvent elle acquiert assez d'étendue pour que l'animal puisse se contracter sous son abri. On lui donne alors le nom de coquilles (testa), et à l'animal celui de Testacé. « Les variétés de formes, de couleur, de surface et d'éclat des co- quilles sont infinies. La plupart sont de nature calcaire; mais il y en a de simplement cornées. Dans les deux cas, elles se composent toujours d'une matière déposée par couches, ou transsudée par la peau sous l'é- piderme, comme les ongles, les poils, les cornes, les écailles ou même les dents. Le tissu des coquilles diffère selon que cette transsudation se fait par lames parallèles ou par filets verticaux serrés les uns contre les autres. « Les mollusques offrent toutes sortes de mastication et de dégluti- tion; leur estomac est tantôt simple, tantôt multiple, souvent muni d'armures particulières; leurs intestins sont diversement prolongés; ils ont toujours un foie considérable. «Les mollusques présentent toutes les variétés de génération. Plu- sieurs se fécondent eux-mêmes; d'autres, quoique hermaphrodites, ont besoin d'un accouplement réciproque; beaucoup ont les sexes sé- parés. Les uns sont vivipares, les autres ovipares. Les œufs de ceux-ci sont tantôt enveloppés d'une coquille, tantôt d'une simple viscosité. » La forme générale des mollusques, étant assez proportionnée à la complication de leur organisation intérieure, peut servir de base à leur division naturelle en cinq classes (1), dont les caractères se trouvent exposés dans le tableau suivant. MOLLUSQUES. Avant une tète distincte Corps en forme de sac ouvert par devant, et d'où sort une tête entourée de tenta- cules Céphalopodes. Corps non ouvert en avant, tète non entourée de tenta- cules ; ayant pour organes principaux / Des nageoires niem- \ braueuses en forme / n ■ d'ailes, sur les côtés Pteropodes' du cou ) N'ayant pas de tête apparente. Vu pied charnu oc- \ I cupant la face ventrale f \du~mouvement \ du corps, et en forme > Gastéropodes. de disque ou quel- 1 .quefoisde nageoires. ' \yant quatre branchies distinctes du x manteau, et presque toujours un pied { Acéphales. charnu ( N'ayant pas de branchies distinctes du 1 manteau et ayant, au lieu de pieds, deux [ Brachiopodes. bras ciliés ) (1) Guvier admettait, sous le nom de cirrhipodes, une dernière classe de mollusques qui ont été depuis réuuis aux crustacés. PREMIÈRE CLASSE LES MOLLUSQUES CÉPHALOPODES. Ces animaux sont tous aquatiques et marins. Leur manteau forme un sac musculeux qui enveloppe tous les viscères. Dans plusieurs, les côtés du manteau s'étendent en nageoires charnues. La tôle sort de l'ouverture du sac; elle est ronde, pourvue de deux grands yeux et couronnée par des appendices charnus, coniques, plus ou moins longs, susceptibles de se fléchir en tous sens, très-vigoureux, et dont la sur- face est le plus souvent armée de suçoirs par lesquels ces animaux se fixent avec beaucoup de force aux corps qu'ils embrassent. Un enton- noir charnu, placé à l'ouverture du sac, donne passage aux excrétions. Les céphalopodes ont deux ou quelquefois quatre branchies, placées dans leur sac, une ou deux de chaque côté, en forme de feuille de fou- gère ; la respiration se fait au moyen de l'eau qui entre par l'ouverture du sac, et sort par l'entonnoir charnu dont il vient d'être question. Entre les bases des pieds, est percée la bouche dans laquelle sont deux fortes mâchoires de corne, semblables à un bec de perroquet. Entre les deux mâchoires est une langue hérissée de pointes cornées ; l'œsophage se renfle en jabot et conduit à un gésier charnu auquel succède un troisième ventricule membraneux et en spirale, dans lequel le foie, qui est très-grand, verse la bile par deux conduits. L'intestin est simple et peu prolongé; le rectum s'ouvre dans l'entonnoir. Les céphalopodes à deux branchies ont une excrétion particulière, d'un noir très-foncé, qu'ils emploient à teindre l'eau de la mer pour se cacher. Cette excrétion est produite par une glande et réservée dans un sac particulier, diversement situé, selon les espèces. La peau de ces animaux, surtout celle des poulpes, change de cou- leur par place, avec une rapidité bien supérieure à celle du caméléon. Les sexes sont séparés. L'ovaire de la femelle est dans le fond du sac; deux oviductes conduisent les œufs au dehors, au travers de deux grosses glandes qui les enduisent d'une matière visqueuse et les ras- semblent en espèces de grappes. Le testicule du mâle, placé comme l'ovaire, donne dans un canal déférent qui se termine à une verge située à gauche de l'anus. Une vessie et une prostate y aboutissent également. Swammerdam et Needham avaient trouvé dans l'appareil génital mâle des corps singuliers dont, jusqu'à présent, on n'avait connu ni la véritable structure ni la distinction. On les avait tour à tour considérés comme des zoospermes d'une taille gigantesque et comme des vers parasites. MM. Milne Edwards et Peters ont étudié ces corps anormaux chez un grand nombre de céphalopodes et en ont fait connaître la conformation. On y distingue toujours un étui en forme de silique, composé de deux tuniques et contenant dans son in- 352 LES MOLLUSQUES CÉPHALOPODES. térieur un long tube contourné comme un intestin, rempli d'une matière blanche opaque, et en connexion avec un appareil membra- neux plus ou moins translucide. Ce tube intestiniforme est un réser- voir spermalique contenant des milliers de zoospermes, et l'appareil auquel il est attaché sert à faire éclater l'étui et à déterminer la sortie du réservoir lui-môme. La structure de cet instrument d'éjaculation varie suivant les espèces. M. H. Milne Edwards propose d'appeler ces corps des spermatophores, et les compare à des grains de pollen qui renferment aussi des corpuscules fécondateurs et qui éclatent de même pour s'en décharger, lorsqu'ils sont parvenus de l'appareil mâle sur l'organe femelle. Les céphalopodes sont très-voraces. Comme ils ont de l'agilité et de nombreux moyens de saisir leur proie, ils détruisent beaucoup de pois- sons et de crustacés. Leur chair se mange; leur encre est usitée en peinture; la coquille interne d'une espèce (la sèche) est employée en pharmacie. Les céphalopodes ne forment que deux ordres et qui sont peu nombreux en genres. Les uns n'ont que deux branchies, sont pourvus d'une poche à encre et ont leurs bras ou tentacules cou- verts de suçoirs. On les nomme céphalopodes dibranchiaux ou acétabulifères, et on y trouve les poulpes, les argonautes, les cal- mais et les sèches. Les autres, nommés tétrabranchiaux, ont quatre branchies, sont privés de sécrétion atramentaire et ne portent pas de suçoirs sur leurs tentacules. Tel est le nautile. ORDRE DES DIBRANCHIAUX OU ACÉTABULIFÈRES. Les poulpes (Octopus) (1) n'ont que deux petits grains coniques de substance cornée, aux deux côtés de l'épaisseur du dos; leur sac, de forme ovale, est dépourvu de nageoires, et leurs pieds sont au nombre de huit, tous à peu près égaux, très-grands à proportion du corps, réunis à la base par une membrane qui les rend pal- més. L'espèce vulgaire (Octopus vulgaris, Lam., Sepia octopodia, L.) habite la Méditerranée et l'Océan. Elle a le corps ovale et entiè- rement lisse, les pieds quatre ou cinq fois plus longs que le corps, tous grêles et effilés dans leur moitié terminale, garnis, sur toute leur longueur et du côté interne, de deux rangs de ventouses al- (1) Aristote avait donné à ces animaux le nom de Polypes (tto^vttou;, plu- sieurs pieds) qui leur convient parfaitement; mais, dans les temps modernes, ce même nom ayant été appliqué aux hydres d'eau douce, et ensuite h une classe tout entière d'animaux rayonnes, Lamark a fait adopter pour les polypes d'Aristote le nom de Poulpes, qui n'est qu'une contraction du mot grec. Il a formé pour nom générique latin le mot octopus, qui signifie huit pieds. (Voyez Lamarck, Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. Paris, 1845, t. XI, p. 3G0.) DIBRANCHIAUX OU ACETABULIFERES. 353 ternes. Elle est longue, en tout, de 60 à 65 centimètres; mais il existe dans l'océan Pacifique des poulpes qui ont 2 mètres de long et qui sont un objet de terreur pour les pêcheurs de la Po- lynésie. Pline parle aussi d'un poulpe dont les bras avaient 10 mè- tres de long, ce qui est probablement très-exagéré. Le poulpe musqué ou élédon d'Aristote [Octopus moschatus, Lam.) diffère du précédent par des bras encore plus longs à pro- portion, plus grêles et réunis à leur base par une membrane plus haute ; mais son caractère principal réside dans un seul rang de ventouses très-rapprochées, sur chaque bras. Il est commun dans la Méditerranée ; il exhale une forte odeur de musc, même après avoir été desséché. Les argonautes [Argonauta Argo, L.) {fig. 1057) sont des poulpes à huit pieds non palmés à la base, et à deux rangs de suçoirs, dontla paire de pieds la plus voisine du dos se dilate à son extrémité en une large membrane. Ils n'ont pas dans le dos les deux petits grains cartilagineux des poulpesordinaires: mais on les trouve toujours dans une co- quille très-mince, cannelée symétriquement et roulée en spirale, dont le dernier tour est si grand proportionnelle- ment qu'elle a l'air d'une cha- loupe dont la spire serait la poupe. Aussi l'animal s'en sert- il comme d'un bateau, et, quand la mer est calme, on en voit des troupes naviguer à la surface, en se servant de six de leurs tentacules comme de , , ,i , Fig. 1057. — Argonaute dans sa coquille. rames, et relevant les deux qui sont élargis, pour en faire des voiles. Si les vagues s'agitent ou qu'il paraisse quelque danger, l'argonaute retire tous ses bras dans sa coquille, s'y concentre, et redescend au fond de l'eau. Le corps de l'argonaute ne pénètre pas jusqu'au fond des spires de sa coquille et ne paraît y tenir par aucune attache muscu- laire, ce qui a fait penser à plusieurs naturalistes qu'il ne l'habite qu'en qualité de parasite, comme le bernard-l' hermite habite la sienne. Cependant, comme l'on trouve toujours l'argonaute dans la même coquille et qu'on ne rencontre jamais dans celle- ci un autre animal, bien qu'elle soit très-commune, il est pro- bable qu'elle lui appartient en propre. Les anciens connaissaient Guibourt, Drogues, 7« édit. T. IV. — 2 3 354 LES MOLLUSQUES CÉPHALOPODES. ce singulier céphalopode, et le nommaient nautile ou pompile (1). Les calmars (Loligo, Lam.) ont dans le dos, au lieu de coquille, une lame de corne, en forme de lancette ; leur sac s'élargit à l'ex- trémité postérieure et forme deux nageoires latérales, figurant ensemble un rhombe ou une ellipse. Outre huit pieds égaux assez courts, chargés de deux rangées de suçoirs, leur tête porte encore deux bras beaucoup plus longs, armés de suçoirs seulement vers le bout, qui est élargi. Leur bourse à encre est enchâssée dans le foie. Les sèches (Sepia, Lam.) ont les dix bras des calmars, dont deux, beaucoup plus longs que les autres, sont pourvus de suçoirs seu- lement à l'extrémité. Leur sac est élargi tout autour par une na- geoire charnue peu développée; leur coquille est interne, ovale, épaisse, bombée, composée d'une infinité de lames calcaires très-minces, parallèles, jointes ensemble par des milliers de petites colonnes creuses qui vont perpendiculairement de Tune à l'autre. La bourse à l'encre est détachée du foie et située plus profondément dans l'abdomen. Les glandes des oviductes sont énormes; les œufs sont déposés attachés les uns aux autres, en grappes rameuses, ce qui leur a fait donner le nom de raisins de mer. L'espèce répandue dans toutes nos mers (Sepia officinalis, L.) atteint plus de 35 centimètres de longueur. Elle a le corps ovale, large, déprimé, bariolé en dessus de lignes onduleuses blanches (fig. 1058), sur un fond grisâtre, et tacheté de petits points pour- prés. La bouche renferme deux mâchoires cornées de couleur noire, en forme de becs de perroquet (fig. 1029, a et a'), que Ton trouve souvent disséminés dans les masses d'ambre gris (pag. 120 et 121). La coquille, qui porte vulgairement le nom d'os de sèche, est ovale, plate, mais bombée sur ses deux faces. Le côté interne (fig. 1029, b') est formé de couches calcaires très-friables, succès sivement plus grandes et dont les plus nouvelles recouvrent toutes les autres. Les couches les plus externes, les plus grandes par conséquent, sont beaucoup plus dures et en partie cornées. Elles forment, au-dessus des autres (fig. 1059, b)f une sorte de manteau demi-transparent, un peu élargi en forme d'ailes, vers l'extrémité postérieure, et terminé par une pointe assez aiguë. On trouve dans la couche de calcaire grossier de Grignon (Seine- et-Oise) un assez grand nombre de ces pointes calcaires, accom- pagnées d'une portion de lame convexe qui les supporte. Guvier avoue avoir cherché, pendant plus de dix années, ce que ces pointes pouvaient être, lorsqu'il les a reconnues pour appartenir àla partie inférieure de coquilles de sèches. (1) Pline, IX, c. xxix. DIBRANGHIAUX OU ACÉTABULIFÈRES. 355 L'os de sèche est employé à l'intérieur comme absorbant e comme dentifrice. On le donne aux oiseaux de volière dans le double but d'user leur bec, qui, sans cela, pourrait ac- Fig. 1058. — Sèche (*) Fig. 1059. — Mâchoire et coquille de sèche (**). quérir une longueur incommode, et de leur fournir l'élé- ment calcaire de leurs os, de leurs plumes et de la coquille de leurs œufs. ORDRE DES TÉTRABRANCHIAUX. Le nautile (Nautilus Pompilius, L.) (l)a le corps enfermé dans la dernière chambre d'une grande coquille tournée en spirale et divisée par des cloisons transversales en plusieurs cavités. Cha- cune de ces cloisons est percée d'un trou, et le conduit qui en résulte, qui est nommé siphon, s'étend jusqu'à l'extrémité pos- térieure de la coquille et est rempli par un tube membraneux qui part de l'extrémité postérieure du corps de l'animal. Celui-ci dif- fère beaucoup des poulpes et de la sèche : sa tête supporte un grand disque charnu qui a quelque analogie avec le pied des gas- téropodes ; ses tentacules sont petits, très-nombreux, rétractiles, (1) Ce n'est pas le nautile de Pline, comme nous l'avons vu page 351. (*) D'après Férussac et Aie. d'Orbigny, Hist. nat. des Céphalopodes acétabulifères. Paris, 1836-1848. (**) aa't mâchoires eornées; b, coquille ou os de sèche, côté externe; b, le même, côté nterne. 356 LES MOLLUSQUES GASTEROPODES. non garnis de suçoirs ; ses yeux sont pédoncules ; il n'a ni poche à encre ni nageoires ; enfin, ses branchies sont au nombre de quatre.' On trouve à l'état fossile un grand nombre de coquilles qui présentent une structure très-analogue à celle des nautiles. Ce sont les ammonites, appelées communément cornes d'Ammon, à cause de la ressemblance de leurs volutes avec celles de la corne d'un bélier. Ces animaux vivaient anciennement dans les mers, et leurs dépouilles se rencontrent par toute la terre, dans les terrains secondaires; mais ils ont disparu depuis très-longtemps delà surface du globe, et les terrains supérieurs à la craie n'en offrent aucune trace. Ils varient beaucoup pour la forme et encore plus pour la grandeur ; car les uns ne sout guère plus gros qu'une len- tille, et d'autres ont plus de lm,30 de diamètre. On rapporte également aux céphalopodes un grand nombre d'autres coquilles fossiles connues sous les noms de bélemnites, baculites, turrilites, nummulites, etc. Des nummulites sont de très-petits corps fossiles de forme lenticulaire, qui forment presque à eux seuls des bancs immenses de pierre à bâtir. Mais on les trouve aussi dans nos mers actuelles, et, en les observant à l'état vivant, on a reconnu que ce sont des animaux d'une structure très-singulière, qui ont plus de rapports avec les polypes qu'avec les. céphalopodes. DEUXIÈME CLASSE LES MOLLUSQUES GASTÉROPODES. Les gastéropodes constituent une classe très-nombreuse de mollus- ques dont on peut se faire une idée par la limace et le colimaçon. Ils rampent généralement sur un disque charnu placé sous le ventre, mais qui prend quelquefois la forme d'une lame verticale propre à la nata- tion, lorsque l'animal vit dans l'eau. Le dos est garni d'un manteau plus ou moins étendu et de formes diverses, qui produit une coquille dans le plus grand nombre des genres. La tête, placée en avant, se montre plus ou moins, et n'a que de petits tentacules placés au-dessus de la bouche ; leur nombre varie de 2 à 6, et ils manquent quelquefois. Les yeux sont très-petits, tantôt adhérents à la tête, tantôt portés à la base, au côté ou à la pointe des tentacules : ils manquent aussi quelque- fois. La position, la structure et la nature de leurs organes respiratoires varient et donnent lieu à les diviser en plusieurs familles; mais ils LES MOLLUSQUES GASTÉROPODES. 357 n'ont jamais qu'un cœur aortique, c'est-à-dire placé entre la Teine pulmonaire et l'aorte. Plusieurs sont absolument nus, d'autres n'ont qu'une coquille ca- chée; mais le plus grand nombre en porte une qui peut les recevoir et les abriter. Cette coquille peut être symétrique de plusieurs pièces, sy- métrique d'une seule pièce, ou non symétrique. Dans les espèces où cette dernière coquille est très-concave et où elle croît très-longtemps, elle forme nécessairement une spirale oblique. Que l'on se représente, en effet, un cône oblique dans lequel se placent successivement d'autres cônes toujours plus larges dans un certain sens que dans les autres, il faudra que l'ensemble se roule sur le côté qui grandit le moins. Cette partie, avortée ou oblitérée sur laquelle se roule le cône, se nomme la columelle (on peut la comparer à la vis d'un escalier tournant), et elle est tantôt pleine, tantôt creuse. Lorsqu'elle est creuse, son ouverture, placée près de celle de la co- quille, se nomme Y ombilic. Les tours de la coquille peuvent rester à peu près dans le môme plan, ou tendre (oujours vers la base de la columelle : dans le premier cas, la spire est plate, et les coquilles s'appellent discoïdes; dans le second, la spire est d'autant plus aiguë que les tours descendent plus rapidement et qu'ils s'élargissent moins. Ces coquilles sont dites tur- binées. Quand les tours restent à peu près dans le même plan, et lorsque l'animal rampe, il a sa coquille posée verticalement, la columelle en travers sur le derrière de son dos, et sa tête passe sous le bord de l'ou- verture opposée à la columelle. Quand la spire est saillante, c'est obli- quement, de gauche à droite, qu'elle se dirige dans presque toutes les espèces. Un petit nombre seulement ont leur spire saillante à gau- che, lorsqu'elles marchent, et se nomment perverses (il eût suffi de dire inverses). 11 y a des gastéropodes à sexes séparés, et d'autres qui sont herma- phrodites, et dont les uns peuvent se suffire à eux-mêmes, tandis que les autres ont besoin d'un accouplement réciproque. On divise les gastéropodes en huit ordres, dont les principaux carac- tères sont tirés de la disposition des branchies, comme on peut le voir dans le tableau suivant : 358 LES MOLLUSQUES GASTÉROPODES. GASTEROPODES. Ayant des poumons. presque tou- S jours turbi- n e dessus de la Pulmonés. Pectinibranche s . Tubiforme... | Tubulibranches, cachées tête. Coquille. Très -ouverte ordinaire- ment en forme de bouclier... . j aplati et pres- que toujours propre à la< marche. Branchies 'sous une lame du manteau, qui contient presque tou- jours une coquille, ou bien sous un rebord redressé du pied Ayant des branchies. Pied 'sous les re- bords du manteau. ,nues et fixées Une coquille nonturbinée d'une ou de plusieurs pièces. Point de co- quille Scutibranches. Tectibranches •Cyclobranches. Inférobrancaes. sur le dos | Nudibr anches. comprimé verticalement, et propre à la nage seulement.,.. | Hétéropodes. ORDRE DES PULMONÉS. Les Pulmonés se distinguent des autres mollusques en ce qu'ils res- pirent l'air élastique par un trou ouvert sous le rebord de leur man- teau, et qu'ils dilatent ou contractent à leur gré. Aussi n'ont-ils pas de branchies, mais seulement un réseau pulmonaire qui rampe sur les parois de leur cavité respiratoire. Les uns sont terrestres, d'autres vivent dans l'eau, mais sont obligés de venir de temps en temps à la surface, ouvrir l'orifice de leur cavité pectorale pour respirer. Tous sont hermaphrodites. Les Pulmonés terrestres ont presque tous quatre tentacules; ceux d'entre eux qui n'ont pas de coquille apparente formaient, dans Linné, le genre des Limaces, qui se divise aujourd'hui en limaces pro- prement dites, arions, limas, vaginules, testacelles et parmacelles ; ceux dont la coquille est complète et apparente entraient presque tous dans le genre des Escargots (Hélix) de Linné. On les divise aujour- d'hui en escargots proprement dits, vitrines, bulimes, maillots, grenailles et ambrettes. Escargot des vignes, limaçons OU colimaçon des vignes (Hélix pomatia, L.). Mollusque gastéropode, pulmoné, terrestre, pourvu d'une coquille univalve, globuleuse, tournée en volute, de 3 à 4 centimètres de diamètre. Elle est formée de cinq tours de spire PULMONÉS. — ESCARGOT DES VIGNES. 359 obtus, dont le dernier est fort grand relativement aux quatre autres, et relevé en bourrelet sur les bords de son ouverture, laquelle est entamée par la saillie de l'avant-dernier tour, ce qui lui donne un peu la forme d'un croissant plus large que haut. Cette coquille est d'un gris roussâtre, avec des bandes plus pâles et des stries transversales fines et rapprochées {fig. 1030). Le corps de l'animal est à peu près demi-cylindrique dans toute sa partie antérieure, qui peut s'étendre hors de la coquille ; Fig. 1060. — Escargot des vignes. mais il est muni inférieuremenl et en arrière d'un large disque musculeux ou pied, au moyen duquel il rampe sur la terre. Tous les viscères sont contenus dans la coquille et forment une masse tournée en spirale que Ton dirait sortie, comme une hernie, de la partie du dos occupée par le manteau, entraînant avec elle la peau considérablement amincie. Une partie du manteau forme encore cependant, au point de jonction des deux parties du corps, tout autour de l'ouverture de la coquille, une sorte de bourrelet ou d'anneau, auquel on a donné le nom de collier, et dans l'épais- seur duquel sont percés l'orifice arrondi de la cavité pulmonaire et celui de l'anus. La tête est peu distincte de la partie anté- rieure du corps. Elle est pourvue de quatre tentacules cylindri- ques, obtus, rétractiles, dont les deux antérieurs sont plus petits; les deux postérieurs portent chacun, à leur extrémité, un point noir que l'on regarde comme un œil. La bouche est accompagnée d'une autre paire d'appendices fort courts et obtus, et elle est armée d'une mâchoire supérieure dentelée, qui sert à ronger les herbes et les fruits, auxquels les limaçons causent beaucoup.de dégâts. Les organes de la généra- tion, mâle et femelle, se terminent à l'extérieur par un orifice unique, situé au côté externe et postérieur du grand tentacule droit. Aux approches de l'hiver, l'escargot s'enionce dans la terre ou se retire dans un trou. Il ferme alors l'ouverture de sa coquille 360 LES MOLLUSQUES GASTÉROPODES. avec une exsudation calcaire qui le met à l'abri du froid et de la perte de son humidité, et il passe ainsi l'hiver dans un engour- dissement complet, jusqu'au retour de la belle saison. C'est pen- dant que son ouverture est ainsi murée qu'on le récolte pour le faire servir d'aliment, ou pour la préparation de bouillons et de sirops pectoraux. Il contient une très-grande quantité de muci- lage et une huile sulfurée qui noircit les vases d'argent dans lesquels on le fait cuire. On lui substitue quelquefois l'escargot des jardins [Hélix hortensis, L.), l'escargot des haies (Hélix aspera), celui des forêts [Hélix nemoralis, L.), et quelques autres encore qui diffèrent du premier par un volume moins considé- rable, par une livrée à couleurs plus prononcées et très-variées, et parce que Yombilic ou l'ouverture de la columelle est plus ou moins caché par le rebord externe de celle-ci. Dans le midi de la France, on connaît sous le nom de tapada (Hélix naticoïdes, Cham.) un gros limaçon à peine contenu dans une coquille ovoïde, de 27 millimètres de diamètre, à columelle solide et torse, n'offrant pas d'ombilic par conséquent, composée de trois tours et demi de spire, dont le dernier est tout à fait dispropor- tionné aux autres à cause de son grand volume. Ce colimaçon ne paraît que dans la saison la plus chaude, ne fréquente que les terrains secs et exposés au soleil. Il est très-sensible au froid, et passe presque dix mois de l'année caché sous terre. On trouve dans les terrains de sédiment, principalement dans ceux qui sont supérieurs à la craie, un nombre considérable de coquilles fossiles appartenant à la classe des Gastéropodes ; telles sont principalement des planorbes, des lymnées (fig. lOtil), des Fig. 1061. — Lyranée des étangs. Fig. 1062. — Porcelaine. toupies ou trochus, des turritelles, des paludines, des ompullaires, des cônes ou cyprées, des porcelaines [fig. 1062), des volutes, des olives, des buccins, des certifies, des rochers ou murex, des fuseaux, des LES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 361 pleurotomes, etc. Je suis obligé de renvoyer, pour la connaissance de ces coquilles, aux Traités de conchyliologie et de géologie (1). TROISIÈME CLASSE LES MOLLUSQUES ACÉPHALES (2). Ces mollusques n'ont pas de t. — longa, II, 374. — maxima, II, 380. — odoratissinia, II, 3S0. — offîcinalî's, II, 377. — Pislolocbia, II, 376. — pseudo-serpentaria, II, 379. — rotunda, II, 373. — Serpent aria, II. 375. Aristolochiées, II, 372. Arkose, I, 490. Armadille, TV, 278. Armeniaca brigantiaca, III, 314. — vu'garis, III, 314. Armoise vulgaire, III, 43. Arnebia tinctoria, II, 518. Arnica moniana, III, 33. Aroïdées, II, 85. Aromaderi'lron élégant, III, 740. Aronde oiseau, IV, 371. — perlière, IV, 3G6-369. Arquérite, I, 167. Arracacha (fécule d'), III, 218. Arrête-bœuf, III, 324. Arrow-root des Antilles, II, 220. — de Taïti, II, 180. — de Travail core, II, 228. Arroche des jardins, II, 443. Arsenic natif, I, 123. — jaune du commerce, I, 128. — rouge, I 128. — sulfuré jaune, I, 125. — sulfuré rouge, I, 123. Arsénicite, I, 422. Artanthe adunca, II, 279. — elongata, H, 278. — lancifolia, II, 279. Artemisia Abrotaniim, III, 43. — Absinthium, III. 41, 45. — campestris, III, 41. — chinensis, III, 48. — Cina, III, 40. — Dracunculus, III, 33. — erianiha, III, 46. — gallica,-\\\, 4i. — glacialis, III, 45. — judaica, III, 39. — Lercheana, III, 41. — marilima, III, 42. — moaoggna, III, 40. — Moxa, III, 48. — mutellina, III, 46. — pauci flora, III, 40. Guibourt, Drogues, 7e édit. Artemisia pontica, III, îi. — Sieberi, III, 39. — spicala, III, 46. — vulgaris, III, 43. Arthanita, II, 458. Artichaut cultivé, III, 19. — cardon, III, 19. — d'Espagne, III, 26?. Articulés, IV, 2, 3. Artocarpées, II, 320. Artocarpus incisa, II, 320. — inlegrifolia, II, 327. Arum Co/ocasia, II, 88. — Dracunculus, II, 87. — escidenlum, II, 88. — maculatum, II, 80. — muscivorum, H, 89. — seguinum, II, 88. — triphyllum, II, 88. — vulgare, II, 86. Arum serpentaire, II, 87. Arundo Donax, II, 96. Arvicoliens, IV, 25. Asa fœtida, III, 237. Asagrœa officinalis, III, 152. Asarine, II, 382. Asavum europœum, 380. — canadense, II, 380. Asbeste, I, 432. Ascaride lombricoïde, IV, 330. — vermiculaire, IV, 332. Ascaris alata, VI, 332. — lumbricoidrs, IV, 330. Asclépiade, U, 573. Asclépiadées, II, 572. Asclepias asthmatica, II, 572. — Cofitroyerva, II, 534. — curassavica, II, 572; III, 96. — giganfea, II. 57 4. — Vinceloxicum, II, 573. Asclérine, I, 502. A sel lus, IV, 180. Ash cinchona, III, 108, 175. Ashy crown bark, III, 148, 172. Asmonich, III, 185. Asparagine, II, 170. Asparaginées, II, 167. Asperge, II, 169. Asparagus ofpZcinalis, H, 169. Asphalte, I, 103. Asphodélées, II, 153. Aspic de Cléopâtre, IV, 162. Aspidium athamantîcum , II, 69. Asplenium Adiantum-nigrum,\[, 73. — Ceterach, II, 77. — ruta-muraria, II, 77. — Scolopendrium, II, 78. — trichomanes,\\, 77. T. IV. — 26 ■Î02 TABBE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Astacus fluviatilis, IV, '270. — marinus, IV, 276. Astéries, IV, 374. Astéroïdées, III, (;0. Astrogalus aristatus, III, 143. — creticut, III, 447. — glycyphyllos, III, 328. — gummifer, III, 447. — massiliensis, III, 447. — tragacantho, III, 447. — verus, III, 447. Astrées, IV, 376- Astronium fraxinifolium , III, 358. Atakamite, I, 236. Athamaniha cretensis, III, 235. — macédonien, III, 236. Atractylis gummi fera, III, 28. Atriplex hortensis, II, 443. Atropa Manda g or a, II, 501. — Bel l ado no, II, 502. Atropine, II, 503. Aubépine, III, 293. Aubergine, II, 506. Aubier, II, 7. Augite, I, 426, 430. Auklnndia Costuv, III, 31. Aulostoma Gulo, IV, 287. Aulastome vorace, IV, 287. Aune noir, III, 542. Année officinale, III, 60. AURANTIACÉF.S, III, 629. Aurantium vulgare, III, 632. Aurocbs, IV, 85. Aurone des champs, III, 41. Aurone mâle, III, 43. Aurures d'argent, I, 147. Australia yellow-wood, III, 597 . Autour (écorce d'), II, 447. Autour, IV, 127. Autruches, IV, 133. Awa, II, 276. Avenu sativa, II, 112. Aventuiïne, I, 78. Avet, II, 245. Averrhoa Carambola, III, 57'». — Bilimbi, III, 574. Avicula Hirundo, IV, 370. — maraaritifera, IV, 366. Avila, III, 263. Avocatier, II, 402. Avocètes, IV, 134. Avoine, II, 112. Avoira, II, 1 32. Axine, IV, 252. Axinite, I, 426. Axis, IV, 77. Axolot du Mexique, IV, 167. Axonge, IV, 49. Aya-pana, III, 64. Aye-Aye, IV, 25. Azédarac bipinné, III, 593. Azerolier, III, 293. Azolitmine, II, 65. Azur, I, 248. Azurite, I, 233. B Babingtonite, I, 426. Bablah d'Egypte, III, 393. Bablahs, III, 390. Bactyrilobium Fistula, III, 373. Baculites, IV, 356. Badiane, III, 746. Uagassa guianenns, II, 326. Baguenaudier, III, 371. Baie, II, 13. Baie de genièvre, II, 2i0. Baiérine, I, 308. Baïkalite, I, 429. Balœna Myslicetus, IV, 115. — Physal.us, IV, 118. Balance de Nicholson, I, 47. Balance hydrostatique, I, 47. Balanites œgyptiaca, III, 287. Balatdhium chrysotrichum, II, 74. Balata (suc de), II, 600. Balauste, III, 280. Balbusards, IV, 137. Baleines, IV, 121. — (fanons de), IV, 112. Balénoptères, IV, 115. Balibabulah, III, 3S8. Ballota nigra,Il, 476. Ballote fétide, II, 476. Balsamifluées, II, 304. Balsaminées, III, 578. Balsamite odorante, III, 50. Balsomiia suaveolens, III, 50. Balsamocarpon brevifolium, III, 400. Balsamodendron africanum, III, 515. — Ehrenbergianum, III, 512. — gileadense, III, 506. — Myrrha, III, 512. — Muckulflll, 516. Balsamodendron opoba'samum, III, 506. — Roxburgbii, III, 516. Bambou de l'Inde, II, 97. Bambusa arundinacea, II, 97. Ilamia, III, 648. Bananiers, II, 197. Bang, II, 382. Banksia abysnni':a, III, 308. Baobab, III, 651. Laphia mtida, III, 342. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 103 Bar-wood, III, 345. Barbarea vulgaris, III, 689. Barbarée, III, 089. Barbatimào, III, 330. Barbeau, III, 24. Barbeau commun, IV, 175. Barbotine, III, 41. Barbues, IV, 179. Barbus, IV, 131. Bardeau, IV, 53. Bardane, III, 17. Bardiglio, I, 402. Barégine, I, 513, 515. Barges, IV, 134. Baromez, II, 73. Barosma betulina, III, 55G. — crenata, III, 555. — crenulata, III, 556. — serratifolia, III, 556. Barringtoniéés, III, 268. Barras, II, 262. Bars commun, IV, 172. Barsowite, I, 426. Baryte carbonatée, 1, 442. Baryte sulfatée, I, 439. Baryum, I, 438. Basalte, I, 490. Basanite, I, 490. Basicérine, I, 312. Basilic, 11,461. Bassia butyracea, II, 598. — latifolia, II, 598. — longifolia, II, 597. — Parkiï, II, 598. Bassorine, III, 454. Bastard cabbage-tree, III, 332 c Batata de Purga, II, 534. Batatas edulis, II. 520. Batraciens, IV, 163. — anoures, IV, 164. — branchifères, IV, 164. — urodèles, IV, 164. Baudissérite, I, 381. Baulite, I, 473. Baume blanc, III, 474, 476. Baume blanc de Son Sonate, III, 481, — du Caire, III. 565. — de Canada, II, 255. — focot, III, 621. — de Giléad, III, 505. — de Gurjun, III, 468. — des jardins, II, 465. — de Judée, III, 505. — de la Mecque. III, 505. — de Liquidambar, II, 305. — Marie, III, 620. — du Pérou, III, 471. brun, III, 476. Baume du Pérou en cocos, III, 476. noir, 111, 477. sec, III, 476. — de Saint-Thomé, II, 255. — de San-Salvador, III, 477. — de Tolu,III, 474. — vert, III, (;20. Baumier du Canada, II, 246. — de la Mecque, III, 510. Bdelliens, IV, 282. Bdellium d'Afrique, III, 515. — de l'Inde, III, 515-514. — opaque, III, 514-516. Beaumonite, I, 429. Beaver, IV, 25. Bébeerine, II, 400. Bebeeru, II, 399. Bécasses, IV, 134. Beccabunga, I, 484. Becs-croisés, IV, 130. Bec-de-grue, III, 576. Becs-en-ciseaux, IV, 135. Becs-fins, IV, 129. Becs-ouverts, IV, 134. Bédéguar, III, 295. Behen blanc, III, 25. Beben rouge, II, 445; III, 25. Bé-labé, III, 184. Bela-ayé, III, 184. Bélemnites, IV, 356. Bélier, IV, 81. Belladone, II, 502. Belle-de-nuit, II, 451. Bellis perennis, III 62 . Ben, III, 386. — ailé, III, 387. — aptère, 111, 388. — disperme (fig.), III, 387. Benjoin, II, 602. — de Boninas, II, 605. Benoîte, III, 305. Bekbéridées, III, 732. Berberis vulgaris, III, 732. Bergamote, III, 631. Béril de Saxe, I, 419. Béroés, IV, 374-376. Bertbiérine, I, 292. Bertholletia excelsa, III, 269. Berzélite, I, 422. Beta Cicla, II, 444. Beta vulgaris, 444. Bétel, II, 277. Bétoine, 444. Betonica officinalis, 477. Bette, II, 477. Betterave, 444. Beurre, IV, 90. — de Bambouc. II, 598. 404 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Beurre de cacao, III, 657. — deGalam, 598. — de ghée, 597. — de shea, 59b'. Bevaro, IV, 25. Bézoards animaux, IV, 103. — de l'segagre, IV, ]03. — de bœuf, IV, 100. — de chameau, IV, 100. — ellagique, IV, 105. — factice, IV, 107. — fauve, IV, 105. — lithofellique, IT, 103. — minéral, I, 421. — occidentaux, IV, 109. — oriental, IV, 103. — d'oxalate de chaux, IV, 110. — de phosphate calcaire, IV, 108. Biber, IV, 25. Bière, III, 588. Bièvre, IV, 25. Bigaradier, III, G32. Bignonia Catalpa, 548. — Cfiica, II, 550. — leucoxijlon, II, 548. — longissima, II, 548. — radicans, II, 550. BlGNONIACÉES, II, 54G. Bile de bœuf, IV, 98. Bimanes, IV, 8. Bish, III, 774. Bislingua, II, 169. Bismuth arsénié, I, 19l. — carbonate, 1, 194. — natif, I 191. — oxydé, I, 194. — silicate, 1, 194. — sulfuré, I, 192. cuprifère, I, 193. plombo-antimonifère, I, 193. — — plombo-argentifère, I, 193. — tellure, I, 191. Bison d'Amérique, IV, 85. Bistorte, II, 424. Bitangor maritima, III, 619. Bittera febrifuga, IIT, 569. Bitume, I, 102. — élastique, I, 105. Bitume glutineux, I, 103. — de Judée, 1, 103. Bivaro, IV, 25. , Biverio, IV, 25. Bixa ore'vana, III, 676. Bixacées, III, 676. Black-rose wood, III, 348. Blaireau, IV, 17. Blanc de baleine, IV, 112-117. Blanquette (soude), IV, 449. Blanquette, II, 178. Blase ten China, III, 175. Blatte, IV, 219. Bluuspath, I, 337. Blé, II, 108. — (ergot du), II, 54. — (farine de), 109. — de sarrasin, II, 423. Bleïschimmer,!, 176-17 '. Blende, I, 365. Bleu de cobalt, J, 256. — de Thénard, I, 256. — en liqueur, III, 485. Bluet, III, 24. Boas, IV, 153. Boa-tan-paijaug, III, 652. Bocco, III, 555. Boco, III, 354. Bocoa prouasensis , III, 355. Boerhaavia diandra, III, 99 — hirsuta, II, 450. Bœuf commun, IV, 82. — musqué d'Amérique, IV, 80. Bœufs, IV, 82. — (aîgograpile du), IV, 102. — (bézoards du), IV, 100. — (bile de), IV, 98. Bois, II, 8. — d'acouma. II, 596. — d'aloès, III, 337. citrin,III, 339. musqué, III, 339. — d'amarante, III, 347. — amer de Bourbon, II, 578. — de Surinam, III, 568. — d'Ambo'ne, III, 597. — d'anis, II, 396. — d'arc, II, 325. — d'amourette, II, 328. — d'argan, II, 596. — bagasse, II, 326. — Bagot, III, 349. — de balata, H, 595. — de baumier, III, 510. — de betterave, III, 350. — bitumineux, I, 100. — de boco, III, 354. — de Brésil, III, 340. Bois caca, III, 462. — de Caliatour, III, 345. cam, III, 342. Campôche, III, 341. cèdre, II, 249. blanc, 11,402; III, 537. de Virginie, II, 4"2. chair, II, 596. — chandelle, III, 537-538. — de chat, III, 539. TABLE GENERALE DES MATIERES. i-o; Bois chatoùsieux, 111, 3i6. — de citron, II!, 53G. de Cayenne, II, 401. — — du Mexique, III, 538. — de corail, III, 3 H;. — — de tendre, III, 3Î6. — de Coromandel, II, GOI. — de couleuvre, II, 5G3. — de crabe, II, 400. — diababul, III, 351. — d'écaillé, III, 553. — d'épi de blé, III, 35G. — de fer, II, 595; III, 355. — de Fernambouc, III, 340. — de Féroles, III, 537. — fossile, I, 100. — de Gayac, 547-552. — gentil, II, 388. — de girofle, II, 400. — de Gonzalo-Alvès, III, 538. — de grenadille, III, 35i. vrai, III, 553. — d'hispanille, III, 537. — de jasmin, III, 537. — jaune de l'Australie, III, 507. du Brésil, II, 325. — — de Gayenne, II, 401. de Maurice II, 578. de Para, II, 326. — — des teinturiers, II, 325. — de lettres, II, 328. — de licari, II, 401; 111,537. — de maclura, II, 325. — Marie, III, G 18. — des Moluques, II, 359. — musqué, III, 340. — de naghas, II, 397. — de natte, II, 595. — néphrétique, III, 3 <2. — de Nicaragua, III, 341. — à odeur do sassafras, II, 397. — d'olivier d'Amérique, II, 38 . — de palissandre, III, 348. — palmiste, III, 332. — de panacoco, III, 354. — de pavane, II, ô59. — de perdrix, III, 355--J5G. — de poivre, II, 401. — purgatif, II, 359. — de Résolu, H, 326. — de Rhodes, II, 545. — de rose du Brésil, III, 350. — — des Canaries, II, 5i5. — — de Gayenne, II, 401. — — de Chine, III, 350. — — des ébénistes, III, 349. — — faux, III, 350. — — femelle, II, 402, Bois rose mâle, II, 401; III, 637. — rouge de l'Inde, III, 597. — Rozéphir, III, 351. — de Saint-François, III, 356. — de Saint-Martin, III, 35G. — de Sainte-Lucie, III, 316. — de Sainte-Marthe, III, 341. — de Sappan, III, 341. — satiné, III, 507. — — de Gayenne, III, 537. de l'Inde, III, 597. de Para, III, 597. — violet, III, 350. — de vouacapou, III, 356. — de zèbre III, 539. Bol d'Arménie, I, 363. Boldine, II, 392. Boldo, 11,391. lioldoa fragraas, II, 391. Bolet, II, 431. — comestible, II, 43. Boletus, II, 43. — betulinus, II, 43. — er/uHs, II, 43. — fomentarîus, II, 45. — igniarius, II, 45. 1 — ic/tgiilatus, II, 45. 1 Bombacées, III, 645. liombax Gossypium, III, 635. — pentandrum, III, 650. — pyramidale, III, 650. Bombyx du mûrier, IV, 230. Bombyx niori. IV, 230. Bon-Henri, II, 447. Bonite des tropiques, IV, 175. Bonne-dame, II, 443. Bonnet d'électeur, III, 262. Bonplandia trifoliata, III, 55?. Boochgaan-tam-paijuiKj, III, 652. Boracite, I, 382. liorago offîcinalis, II, 513. Borax, I, 45S. Horbori, III, 7 4 3- Bor.fUGINÉES, II, 5l 1. Borri-borri, III, 743. Bus Taurus, IV7, 82. Buswellia B'iu-Dajiana, III, 5 1 8. — Carter?', III, 518. — papyrifera,\\\, 518. — sacra, III, 518. — serrât a, III, 518. Botriocéphale de l'homme, IV, 5iG Hotriocephalus lattis, IV, 546. Botryolite, I. 425. Botryopsi* platypltylla, III, 740. Botrys, II, 445. Boulan gérite, I, 175-177. Bouquetin, IV, 79. 406 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Bouquetin de Crète, IV, 80. Bourdon, IV, 226. Bouc, IV, 78. Boucages, III, 523. Bouc-estain, IV, 79. Bouillon-blanc, II, 484. Bourgène, III, 54*2 . Bourgeon ou bouton, II, 9. Bournonite, I, 1 76-179. Bourrache, II, 513. Bouton, II, 9. Bouton d'or, III, 757. Bouvreuils, IV, 130. Bow-wood, II, 325. Bowdichia major, III, 329. — virgilioides, III, 329. Box-berry, III, 4. Braisée, II, 262. Branchiobdelle de l'écrevisse, IV, 282. Brassica asperifolia, III, 093. — Eruca, 111, G94. — Erucastrum, III, 094. — Napus, III, 093. — nigra, III, 094. — oleracea, III, 092. Bratrachite, I, 388-389. Braunite, I, 300. Brayeru anthelminthica, III, 308. Brecciole, I, 491. — volcanique, I, 500. Brèche, I, 490. Brème commune, IV 170. Brevipennes, IV, 133. Brewstérite, I, 428-444 . Brochantite, I, 237. Brochet, IV, 170. Broméliacées, II, 189. Bromelia Ananas, II, 190. Bromus eaiharlicus, II, 94. — purgans, II, 94. Brongniardite, I, 170-180. Bronzite, I, 389. Brookite,- I, 200. Brosmes, IV, 179. Broiera corymbosa, III, 28. Brousdonetia papy ri fer a, II, 324 . — iinctoria, etc., II, 325. Bruants, IV, 130. Brucite, I, 30S, 379, 387. Bruyère, III, 2. Bryone, III, 257. Bryonia alba, III, 257. — dioica, III, 257. Bubale des anciens, IV, 75. Bubon Galbanum, III, 240. — macedonicum, III, 230. Buccins, IV, 300. Bucco, III, 555. Bucholzite, I, 34?. Buclm, III, 555. Buenu hexandra, III, 48'. Buffalo, IV, 85. Buffle, IV, 80. — du Cap, IV, 86. Bugle, 11,480. Buglose, II, 544. Bugrane, III, 325. Buis, II, 371. Bulbe, II, 9 Bulbosine, II, 42. Bunium Bulbocastanum, III, 224 Bruntkupferers, I, 219. Buranhem, II, 590. Bursera balsamifera, III, 528. — gummifèra, III, 525-527. Burséracées, III, 487. Busards, IV, 127. Buses, IV, 127. Busserole, III, 5. Bustamite, I, 420. Butea frondos-a, JII, 408-42'j. — superba, III, 426. Butua, III, 7!'9. Buxine, II, 372. Buxinées, 11,371. Buxus sempervirens, II, 37 1, Byttnériacées, III, 045. Caama, IV, 75. Caapeba, III, 740. Cabaret, II, 380. Cabaage tree, III. 332. 1 Cabell'iau, IV, 180. Cabeza de Negro, II, 142, Cabiai, IV, 25. Cabiuna, III, 348. Cabureiba, III, 477. Cacao, III, 05 i. — caraque, III, 056. — Maragnan, III, 057. — minor, III, 055. — Soconusco, etc., III, G5G. — Trinité, III, 050. Cachalot, IV, 112. Cachan lahuen, III, 554. Cacholong, I, 83. Cachou, III, 401. — amylacé, III, 411. Cachou blanc enfumé, III, 414. — brun, en gros pains, III, 4l5. — brun siliceux, III, 410. — cubique résineux, III, 419. — de l'arec, III, 400-409. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 407 Cachou de Ceylan, IN, 410. — de Colombo, III, 410-413. — de Pégu, 111,403-410. lenticulaire, III, 419. — en boules, III, 409. — en écorce d'arbre, III, 402-414. — en masses, III, 416, — terne et parallélipipède, III, 41 i. Cactées, III, 251. Cactus cnchinillifcr, III, 454; IV, 2i6. — opuntia, IV, 246. Cade, II, 2'.0. Cadmium, I, 375. — sulfuré, I, 375. Cœsatpinia brasiliensisl III, 341. — coriaria, III, 308. — echinata, III, 3i0. — Sappan, III, 3 il. Cesalpiniées, III, 323. Café, 111,99. Caïlcedra, III, 395. Caille-lait blanc, III, 8i. — jaune, III, 84. Cailles, IV, 132. Caillou de Rennes, I, 503. Caïmans, IV, 148. Caïnca, III, 97. Cajeput, III, 277. Cake camboge, III, GIS. Calaba des Antilles, III, 618. Caladium esculentum, II, 88. Calageri, III, 05. Calagirah, III, 65. Calaguala, II, 70. — faux, II, 73. Calambac, III, 3>7. — blanc, III, 340. — faux, III, 340. Calament de montagne, II, 469. Calamine blanche, I, 372. — électrique, I, 371. — rouge, I, 373. — terreuse, I, 370 Calimintha officinale, II, 469. Calamités, II, 85. Calamus aromaticus, II, 89. — Draco, II, 135. — scipiorum, II, 135. — verus, II, 555. — viminalis, II, 135. Calaos, IV, 130. Calcaire à eérites, I, 41 "2. — oolitique, I, 411. Calcédoine, I, 78. Calcéponge, IV, 383. Calciphyre, I, 491 . Calcùpongia, IV, 383. Calcium, 1, 398. Calcium fluorure, I, 39 J. Calebasse, III, 261. Calebassier, II, 546. Calédonite, I, 189. Calendula arvensïs, III, 33. — officinal is, III, 33. Calice, II, 10. Colla palustris, II, 89. Callichrome musqué, IV, 21 1. Callicocca ipecocuanha, III, 85. Calmars, IV, 35 i. Caloptiyllum Calaba, III, 618. — inophyllum, III, 619. — Tacamahaca, III, 620. Cahfropis gigantea, II, 574. Calschiste, I, 491. Calyptranthes aromatica, III, 273. Calysaya amarilla, III, 141. — anaranjada, III, 141. — blanca, III, 141. — dorada, III, 141. — de Pluncha, III, 140. — de Santa-Fé, 111, 153. — léger du commerce, 143-158. — morada, III, 143. — negra,ll\, 141. — pallida,lll, 143. — verde morada, III, 143. — zamba, III, 1 il. CaJystegia sepium, II, 522. Cam-wood, III, 342. Camagnoc, II, 350. Cambogia gutta, III, 611, 016. Caméléon d'Egypte, IV, 149. — à nez bifide, IV, 150. Caméléonieivs, IV, 149. Camélia Sesanqua, III, G37. Camelina saliva, III, 689. Cameline cultivée, III, 689. Camelopardalis Girafa, IV, 74. Camiri, II, 362. Camomille d'Allemagne, III, 50. — des cbamps, III, 53. — commune, III, 50. — puante, III, 54. — romaine, III, 52. Campagnols, IV, 25. Campanulacées, III, 13. Camphora officinarum, II, 4 15. Camphorosma monspeltaci, II, 445, Camphre de Bornéo, II, 416. — du Japon, II, 415. Camphrée de Montpellier, II, 445. Camphrier de Bornéo, III, 643. — de Sumatra, 111, 643. Canal médullaire, II, 8. Canauya, III, 743. Canards, IV, 130. 408 TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. Canarium balsamiferum, III, 52 i. — commune, III, 5*2 i . — sylvestre, III, 536. — zephyrinum, III, 524. Cancame, III, 454. Canchalayua, III, 55'(. Candite, I, 386. Cancer Astacus, IV, 216. — Gammarus, IV, 270. — Pagurus, IV, 274. — Jl/œrcfls, IV, 274. Caneficier, III, 372. Canella alba, III, 621. — axillaris, III, 6'-3. Canellacées, III, G21. Canello, 111,750. Caniram, II, 5G3. Canis familiarisa IV, 18. — Lupus, IV, 18. Canna coccinea, II, 228. Conna discolor, II, 229. Cannadinées, II, 330. Cannabis indica, II, 331, — sativa, II, 340. Cannacées, II, 198. Canne à sucre, II, 103. — de Provence, II, 90. Cannellacées, III, G21. Cannella a/ba, III, 621. Cannella axillaris, III, 62 i . Cannel-coal, J, 96. Canelle blanche, III, 621. — de Cayenne, II, 408. — de Ceylan, II, 404. — de Chine, II, 409. — de l'Inde, II, 407. — de Java, II, 411. — de Malabar, II, 407. — de Sumatra, II, 411. — giroflée, II, 40D, 414. — mate, II, 407. Cannella, III, 750. Cantharide officinale, IV, 208. Cantharidine, IV, 2 1 0. Cantkaris vesicaloria, IV, 203. Caokeu, II, 217. Caoutchouc, I!, 347. — minéral, I. 105. Capillaire du Canada, II, 74. — commun, II, 77. — de Montpellier, II, 7 7. — du Mexique, II, 76. — noir, II, 77. Capock, III, 650. Caporcianite, I, 428. Capparidées, III, 679. Capparis spinosa, III, 679. Capra JEgaqrus, IV, 77. Capra Hi sens, IV, 78. — Ibex, IV, 7S). Câprier, III, (.79. Caprification.II, 319. Capf.ifoliacées, III, 193. Capsicum annuum, II, 510. Capsicnm frutescens, II, 510. Capsule, II, l'«. Capucine (grande), III, 578. Caqueita bark, III, 153. Carabaya bark, III, 143. Caracal, IV, 23. Caractères chimiques, I, 56. — physiques, I, 7. Caragne, III, 534. — d'Amboine, III, 532. Carapajll, 593. — yuineensis, III, 594 — guyanemis, III, 593. — Touloucouna, III, 594. Carbone pur.I, 85. Carcapulli,\\l, 610, 616. Carcharias verus, IV, 195. Cardamine pratensis, III, 684. Cardamome ailé de Java, II, 2 18. — d'Abyssinie, II, 220. — de Banda. Il, 221. — de Ceylan, If, 213. — de Clusius, II, 222. — ensal, II, 213. — fausse maniguette, II, 218. — Galanga, II, 226. — grand, II, 213. de Gœrtncr, II, 221. de Madagascar, II, 219. — long, du Malabar, 213. — moyen, II, 213. — noir, II, 214. — ovoïde de la Chine, II, 2i8. — petit, du Malabar, II, 213. — poilu, de la Chine, II, 215. — rond, de la Chine, II, 2i7. — à semences polies, II, 222. — xanthioïde, II, 21 E. Carde poirée, II, 444. Cardère cultivée, III, 66. Cardinale bleue, III, 10. Cardopatium corymbostim, III, 28. ; Cardans marianus, III, 20. ■ Caret, IV, 147. - (écaille de), IV, 147. Carex arenaria, II, 92, 184. i Cargua-Cargua, III, 165. Cariama, IV, 134. j Cari villindi, II, 185. Carica digital a, III, 2G7. — Papaya, III, 266. j Cariopsc, II, 13. TABLE GENERALE DES MATIÈRES. 409 Carissa Xylopicron, II, 578. Carlina gummifera, III, 28. — subaccaulis, III, 20. Carline officinale, III, 20. Carminé, IV, 247. Carnassiers, VI, 13. — amphibies. IL, 23. Carnivores, IV, 14. Caroba, II, 547. Carotte, III, 203. — sauvage, IV, 23G. Caroube de Judée, III, 370, 400. Caroubier, III, 37G. Carouge, III, 370. Carpe, IV, 175. Carpinus Betulus, II, 282. Carpobalsamum, III, 510. Carrageen, II, 32. Carrelet, IV, 179. Carihagena hard Cinchona- bark , III, 174. Carthame, II, 195,111,21. Carthamus corymbosus, III, 29. — lanatus, III, 23. — tinctorius, II, 195, III, 21. Carton fossile, I, 432. Carum Bulbo castanum, III, 224. Carum Carvi, III, 22 i. Carvi.III, 224. Caryophyllées, III, 059. Caryophyllies, IV, 370. Caryophilline, III, 273. Caryophyllus aromaticus, III, 271. Casca cVAnta, II, 577. — pretiosa, II, 4l>3. Cascari/lu ahumada, III, 170. — amarilla, III, Ii0-IG5. — — del Rey, III, 140. — blanca, III, 170. — boba amarilla, III, 152. — bobo, de hojas moradas, III, 107. — carabaya, III, 108. — Chahuarguera, III, 147. — colorada, III, 147, 173. — — (fe Cuzco, III, 158. — — (/..' haaranda, III, 109. — — del Rey,mt 147. — — f/e Sunta-Anna, III, 158. — com Ao^'as Je lucuma, III, 151. — co?j Aryas <7e Vallon, 111, 149. — co/a Ao/fls de Hoble, III, 17 7. — cou hojas redondas, III, 149. — con h'j'as rugosas, III, 177. — con hojai un poco villosas , III, 149. — crespilla, III, 148, 173. — de la Cordillera, III, 1G4. — delgada, III, 178. Cascarilla de Piray, III, lGi. — de Santa-Cruz, III, 104. — Echenique, III, 159. — estoposa de Hualasco, III, 151. — /?/î« delgada, III, 178. — fina de Uritusinga, III, 144. — lajartijado,ÏÏI, 151. — lampigna, III, 152. — lustrosa, III, 100. — macrocarpa, III, 182. — magnifolia, III, 17(J. — morada, III, 165. — motosolo, III, 104. ~ mu/«, III, 174. — rtaranjada de Santa-Fe, III, 152. — negrilla, III, 171. — parecida d la amarilla, III, 148. — — « /a buena, III, 148. — pata ûfe gallareta, III, 108. — pata de galiinazo , III, 150, 161, 175. — pelluda, III, 172. — peruviana, III, 100. — provinciana de Huanuco,lU, 103. — quepo, III, 159. — roza vrrdadera, III, 109. — verda, III, 1C4. Cascarillo morado, III, 105. — pallido, III, 148. Cascarille blanchâtre, II, 300. — officinale, II, 304. — noirâtre et poivrée, II, 300. — rougeâtre et térébinthacée, II, 300. Ca«caft,m, 41G. Caséum, IV, 90. Cashcultie, III, 410. Casoars, IV, 133. Cassab el darrib, II, 557. Cassave, II, 351. Casse, III, 372. — (petite) d'Amérique, III, 373. — du Brésil, 374. CasAi'a acutifolia, III, 302, 3Gi. — œlldopica, III, 302, 366. — augustifolia,lii, 303, 367. — brasiliana, III, 374. — catharlica, III, 368. — Fistula, III, 372. — la?iceolata, 111, 363, 307. — leniliva,l\\, 302,364. — lignea, II, 411. — Hgustrina, III, 308. — marylandica, III, 308. — moschata, III, 374. — obovata, III, 361, 3G5. — occidentalis, III, 368. Cassicans, IV, 131. Cassiées, III, 323. 410 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Cassier, III, Cassine Gouguba, III, 5i't. Cassiques, IV, 130. Cassis, III, 251 . Gassitérite, I, 196. Cassure, I, 43. Cassuvium pomiferum, III, 491. Castor, IV, 25. Castoréum, IV, 25. — d'Amérique, IV, 29. — rouge orangé, IV, 31. — de Russie, IV, 32-34. Castoriens, IV, 25. Cata gambra, III, 425. Cataire, II, 474. Catalpa, II, 5 18. — bignonioides , II, 548. — longissima, II, 548. Cate, III, 402. Cathartocarpus Fistula, III, 373. Caulophyllum thalictroidès, III, 7 33. Caviar, IV, 190. Cécilies, IV, 164. Cédrat, cédratier, III, 628. Cèdre du Liban, II, 248. — rouge, II, 2i2. — de Virginie, II, 242. Cédrel odorant, III, 597. Cedrela febrifuga, III, 595. — odorata, III, 597. CÉDRÉLACÉES, III, 595. Cédron, IV, 571. Ceiba pentandra, III, 650. Céleri, III, 206. Cellule végétale, II, l. Cendres vertes, I, 236. Cenomyce rangiferina, IV, 71 . Centaurea Behen, III, 24. — Calcitrapa, III, 24. — Centaunum, III, 23. — Cyanus% III, 28. — Jacea, III, 24. Centaurée (petite), II, 553. Centaurées, III, 23. Centhranthus ruber, III, 83. Cephalanthus, 111, 192. Cephœlù Ipecacuanha, III, 85. Cerasus avium, III, 315. — caproniana, III, 316. — Lauro-cerasus, III, 318. — Manaleb, III, 316. — Padus, III. 317. — virginiana, III, 317. Ceratonia Siliqua, III, 376. Cerbères, IV, 153. Cercaires, IV, 338. Cercomonades, IV, 378. Ce^eus peruvianus, III, 251. Calais serpentinus, III, 251. Cerf commun, IV, 71. — de la Louisiane, IV, 74. — du Canada, IV, 73. — du Cap, IV, 75. Cerfeuil cultivé, III, 215. — musqué, III, 215. — peigne-de-Vénus, III, 2 16. — sauvage, III, 216. Cerf-volant, IV, 208. Cérine, 1,313; IV, 233. Cerisier, III, 315. Cérite, 1, 313. Cérithes, IV, 360. Cérium, I, 310. — carbonate, I, 312. — fluorure, I, 311. — oxy fluorure, I, 312. — phosphaté, I, 312. — — lanthanifère, I, 312. — silicate, I, 313. — titano-silicaté, I, 313. Cérosie, II, 107. Ceroxylon andico/a, II, 13 i. Céruse, I, 186. Cervus Alces, IV, 69. — Dama, IV, 71. — Elaphus, IV, 71. — Tarandus, IV, 70. Cestes, IV, 37 i, 37 6. Cestoïdes, IV, 340. Cétacés, IV, 110. — herbivores, IV, 111. — soufleurs, IV, 11 1. Ceterach nfficinarum, II, 77. Cétine, IV, 112, 117. Cétoine dorée, IV, 211. Cetraria islandicu, II, 55. Cétrarin, II, 57. Ceylanite, I, 386. Ceyx, IV, 130. Chabasie, I, 428. Chacal, IV, 18. Chacaca, III, 750. Chacrille, II, 364. Chœrophyllum odoratum, III, 21 G. — sativum, III, 215. — sylvestre, III, 216. Chalcopyrite, I, 218. Chalkolite, 1,213. Chalumeau, I, 57. Chamaras, II. 479. Chamcedrys, II, 478. Cham/elauciéi;s, III, 267. Chamœléon, blanc, III, 27. — noir, III, 28. Cbamœpitys, II, 480. Chameaux, IV, 56. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 411 Chameaux (bézoards des), IV, 100. Chamois, IV, 76'. Chamoisite, I, 291. Champignons, II, 30. — de Malte, II, 73. Chanvre cultivé, II, 330. Charbon animal, IV, 88. Chardon à foulon, III, GO. — aux ânes, III, 20. — bénit, III, 23. — étoile, 111,24. — Marie, III, 20 — roland, 111,213. Chardonneret, IV, 130. Chardonnette, III, 20. Charme, II, 282. Châtaignier, II, 284. — du Brésil, III, 269. Chats, IV, 23. Chats-huants, IV, 128. Chaume, II, 7. Chausse-trape, III, 24. Chaux antimonitée, I, 122. — arséniatée, I, 42 1. — boro-silicatée.I, 425. — carbonatée concrétionnée, I, il 2. — — contrastante, I, 40G. — — cuboïde, I, 407. — — ferrifère, I, 413. — — grossière, 1, 412. — — carbonatée inverse, I, 405. — — lente, I, 413. — — manganésifère, I, 413. — — métastatique, I, 408. — — mixte, I, 40G. — — prismatique, I, 415. — — rhomboédrique, 404. — — spathique, I, 404 . — tluo-phosphatée, I, 418. — hydro-phosphatée, I, 420. — phosphatée, I, 418. — silicatée, I, 425. — sulfatée anhydre, I, 401. — sulfatée hydratée, I, 402. — titano-silicatée, I, 424. — tungstatée, I, 423. Ctiavica officinarum, II, 276. — Rozburghii, II, 276. Chaya, II, 450. Chaya-vair, III, 82. Chéiroptères, IV, 14. Chélidoine (grande), III, 701. — (petite), III, 705. Chelidonium majus, III, 704 . — Glauctum, III, 705. Chélonées, IV, 146. Chelonia imbricata, IV, 147. Chéloniens, IV, lia. Chêne à la galle, H, 289. — au kermès, II, 289. — blanc, II, 285. — gravelin, II, 286. — jaune, II. 288. — liège, 11,287. — noir d'Amérique, II, — rouvre, II, 285. — vélani, II, 286. — vert, II, Chenilles, IV, 234. Chéxopodées, II, 443. Chenopodium (imbrosioidety II, 146. — anthelminthicum, II, 446. — Boîius-Henricus, II, 447. — Botrys, II, 445. — Quinoa, II, 446. — Vulvaria, II, 446. Chermes Vermilio, IV, 249. Cherris, II, 332. Chevaine, IV, 176. Cheval (viande de), IV, 49. Cheval, IV, 48. Chevaliers, IV, 134. Chevêches, IV, 128. Chèvrefeuille, III, 193. Chèvres, IV, 77. — domestiques, IV, 78. — d'Angora, IV, 79. — mambrines, IV, 79. — de Syrie, IV, 79. — du Thibet, IV, 7 9. Chèvre de Cachemire, IV, 79. Chevreuil, IV, 74. Chevrotains, IV, 57. — porte-musc, IV, 57. Chia, II, 473. Chica, II, 550. Chicoracées, III, 12. Chicorée crépue, III, 17. — endive, III, 16. — sauvage, III, 15. Chien de mer, IV, 196. — domestique, IV, 18. Chiendent des boutiques, II, 95. — des Indes, II, 100. — pied-de-poule, II, 95. China Abomalies,l\\, 167. — CalUaya, III, 140. — flnvadura, III, 174. — — fibrosa, 111, 153. — Guamalies, III, 167. — Huanuco, III, 161. — Huamalies, III, 167. — Jaèn, III, 175. — officinalis , III, 145. — pseudo-loxa, III, 148-172. — pseudo-regia, 111, 148. 412 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. China regia, 111, 1 iO. — rubiginosa, III, 105. — ruftrà,.HÏ, 169. — tenu, III, 175. — fewa, III, 175. Chinchilla, IV, 25. Chinchilliens, IV, 25. Chiococca anguifuga, III, 97. — densifolia, III, 97. — racemosa, III, 97. Chique, IV, 25G. Chimophila umbellatu, III, 2. Ghimpansé, IV, 13. Chiococca anguifuga Mart, III, 97. Chirayta, II, 555. Chironia angu/aris, 555. — chile/isis, II, 554. — Centaurium, II, 553. Chlorhydrate d'ammoniaque, I, 484. Chlorhydrate de magnésie, I, 377. Chlorite, I, 39G. — écailleuse, I, 397. — hexagonale, I, 39G. — schisteuse, I, 397. Chloromélane, l, 292. Chloropale, I, 289. Chlorophane, I, 400. Chlorophœite, I, 289. Chlorospinelle, I, 380. Chloroxylum Swietenin, III, 537. Chondodendmn tomentosum, III, 7 '. 0. Chondrilla graminea, III, 17. Chondroptérygiens, IV, 189. Chondrodite, I, 3S7. Chondrus polymorphus, II, 32. Chomstoporées, II, 24. Chouan, II, 447. Choucaris, IV, 129. Chouette, IV, 128-137. Chou bouillonné, III, 092. — cabus, III, 092. — caraïbe, II. — fleur, III, 093. — palmiste, II. — pommé, III, 092. — potager, III, 092. — -rave, III, G93. — vert, III, 092. Chrichtonite, I, 286-321. Christianite. I, 428. Chrome, I, 209. — oxydé, I, 209. Chromides, I, 201. Chrysalides, IV, 23 i. Chrysobolanées, III, 287. Chrysobalanus Icaco, Ul, 287. Chrysobéryl, I, 322. Chrysocolle, I, 233-458. Chrysolithe, I, 419. Chrysolithe des volcans, I, 387. Chrysolithe orientale, I, 322. Chrysopale, I, 322. Chrysophyllum glycyphlœum, II, 596. Chrysoprase, I, 79. Churrus, II, 332. Chynlen (racine de), 111, 705. Cibotium Baromez, II, 74. — Ckamisoi, II, 74. — glaucum, II, 74. — Menziezii, II, 74. Cichorium Endivia, III, 10. — Inlybus, III, 15. Ciconia alba, IV, 137. Cicutaire aquatique, III, 218. Cicuta major, III, 210. — virosa, III, 2 18. Cicutaria aquatica, III, 218. Cidre, III, 587. Cierge du Pérou, III, 246. Cigales, IV, 241. Cigale de l'orne, IV, 243. Cigognes, IV, 134-137. Ciguë des jardins, III, 219. — officinale, III, 21G. — (petite), III, 219. — vireuse, III, 218. Cinabre, I, 1G7. Cinchona, III, 109. Cinchona academica, III, 14 4. — affinis, III, 163. — amygdalifolia, III, 150. — angustifolia, 111, 152. — aus traits, III, IG4. — boliviana, III, 143. — Boîiphmdiana, lll, 144. — Catisaya, III, 140. Josephiana, III, 140. morada, III, 140. vera, III, 140. — Chahuarguera* III, 144. — Condamiuea, III, 144. — coccinea, III, 144. — cunglomerata, III, 173. — covdifotia, 111, 174. vera, III, 174. — — rotundifolia, III, 17 i. — ■ crispa, III, 145. — decuvrentifoliu, III, 1"0. — Delondriana, III, 159. — elliptica, III, 143. — erythrantha, III, 144. — glandulifcra, III, 171. — Goudotiana, III, 174. — heterophylla, III, 178. — hirsuta, III, 177. — Humboldticm'i, Ul, 112. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 413 Cinchona lanceolota, III, 152. — laccifera, III, 182. — lancifolia, III, 152. — lucumœfolia, 111, 150. — lutea, III, 174. — macrocalyx, 145. — macrocarpa, III, 182. — magnifolia, III, 179. — micrantha, III, 163. — Mutisii, III, 17G. crispa, 111, 176. — — microphylla, III, 17G. rugosa, III, 17 G. — mWa, III, 160. — oblongifolia, III, 179. — obtusifolia, III, 144. — officina* fo, III, 144-1GC-165. — ovalifolia, III, 182. — ouata, III, 1G8. erythrodermà, III, 1G9. rufinervis, III, 1G8. vu/garis, III, 168. — Pahudiana, III, 173. — iW/o/z, III, 145. — parabolica, III, 177. — peruviana, III, 161. — pitayensis, III, 15G. — pubescens, III, 105. pelleteriana, III, 1G5. purpurea, III, 105. — purpurea, III, 1G5. — quercifolia, III, 177. crispa, III, 177. — rotundifolia, III, 174. — rufinervis, III, IG8. — rugosa, III, 177. — scrobiculata, III, 158. — — genuina, 111,158. Delondriana, III, 158. — subcordata, III, 175. — suberosa, III, 179. — succirubra, III, 169. — Taron-Taron, III, 191. — Trianœ, III, 156. — Tucujensis, III, 174. — umbellulifera, III, 173. — undulata, III, 171. — Uritusingn, III, 144. — vil/osa, III, 172. — violacea, III, 144. Cinnamodenr/ron corticosum, III, 623. Cinnamomum aromaticum,ll, 409. — Cossiu, II, 409. — Culilawan, 11, 414. — mers, II, 413. — Malabaihrum, II, — perpetuoflorens, II, 408-411. — Sm/oc, II, 414. Chinamomum zeylanicum, II, 40 i. Cinq fragments précieux, I, 351 . Cipipa, II, 351. Cipolite, I, 491. Cire d'abeille, IV, 229-231. — de carnauba, II, 134. — de Chine, IV, 250. — du Japon, III, 490. — de myrica, II, 281 . — fossile de Moldavie, I, 106. Cir.RiPÈDES, IV, 279. Cissampelos Caapeba, III, 739. — ebracteata, III, 739. — glaberrima, III, 739. — mauritiana, III, 739. Cis2, III, 629. — ■ medica, III, G27. — vulgaris, III, 632. Civette, II, 156. — vraie, IV, 19. Civettes, IV, 19. Cladocères, IV, 273. Classification minéralogique, I, 62. — des animaux, IV, 3. — des corps simples, 1, G(j. — des végétaux, II, 16. Clatliracées, II, 38. Clavalier jaune, III, 562. Clavelli cinnamoni, II, 408. Claviceps purpurea, II, 54. Clématidées, III, 751. Clematis erecta, III, 754. — Flammula, III, 754. — recta, III, 754. — Vitalba, III, 753. -- Viticella, III, 754. Clématite bleue, III, 754. — droite, III, 75 i. — des haies, III, 753. — odorante, III, 754. Cleome gigantea, III, 679. — lieptaphylla, III, 679. — polygona, III, 679. Clivage, I, 13. 414 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Cloisons, II, 12. Cloporte, IV, 277. Clostre, II, 2. Clupea Alosa,l\, 178. — Encrasicholus, IV, 178. — latulus, IV, 178. — Harangus, IV, 178. — Sardina, IV, 178. Cnicus benedictus, III, 23. Coarse camboge, III, G08. Coatis, IV, 16. Coatli, III, 353. Cobalt arséniaté, I, 253. — arsenical, I, 250. — arsénité, I, 254. Cobalt arséniuré, I, 250. ferrifère, I, 251. — gris, I, 252. — oxydé, I, 253. — sulfaté, 1,254. — sulfo-arséniuré, I, 252. — sulfuré, I, 251 . Cobaye, IV, 25. Cobilis barbatula, IV, 170. — fossilis, IV, 176. Cobra capello, IV, 1G2. Coca, III, 602. Coccias, IV, 25. Coccinelle. IV, 214. Coccoloba uvi fera, l\I, 434. Cocculus palmatus, III, 735. — rufescens, III, 739. — suberosus, III, 740. — toxico férus, II, 570. Coccus Axine, IV, 251. — cacti, IV, 2 H. — ilicis, II, 289 ; IV, 249. — Lacca, II, 320. — manniparus, II, 585. — polonicus, II, 250. — sinensis, IV, 250. Coccolite, I, 429. Cochenille de Pologne, IV, 250. — du Mexique, IV, 244. — grise, IV, 246. — jaspée, IV, 246. — noire, IV, 246. — sylvestre, IV, 246. Cochlearia armoracia, III, 685. — officinale, III, 684. Cochlospermum Gossypium, III, 453-635. Cochons, IV, 45. Cocorlis, IV, 134. Cocos nucifera, II, 131. Cocotier, II, 131. Codagapala, II, 578. Coddam-Pulli, III, 610-616. Cœlocline polycarpa, III, 743. Coffea arabica, III, 99. — mauritiana, III, 99. Cognassier, III, 289. Coing, III, 289. Colchicacées, If, 143. Colchicum autumnale,\\, 143. — illyricum, II, 147. — vnriegatum, II, 148. Colchique d'automne, II, 143. Coléoptères, IV, 205. Colibris, IV, 130. Colimaçon, IV, 358. Colle de Flandre, IV, 88. — de peau d'âne, IV, 54. — de poisson, IV, 191. — de poisson anglaise, IV, 192. — de poisson vitreuse, IV, 192. — de poisson fausse, IV, 192. Collet, 11,5. Collyrite, 1, 356. Colocase d'Egypte, II, 88. Colocasia antiquorum, II, 88. Colombars, IV, 132. Colombo (racine de), III, 735. — faux, III, 737. Colophane, II, 262. — d'Amérique, II, 264. Colophonite, I, 349. Coloquinte, III, 259. Coluber jEsculapii, IV, 155. — Naja, IV, 162. — nalrix, IV, 154. — viperinus, IV, 154. Colus, IV, 75. Colutea arborescens, III, 371. Colza, III, 693-696. Combattants, IV, 134. COMBRÉTACÉES, III, 282. Composées, III, 1 1 . Concombre cultivé, III, 260. — d'âne, III, 258. — sauvage, III, 258. Condaminea tinctoria,l\\, 182. Condori, III, 380. Condrodite, I, 387. CoNDKOPTÉRYGIENS, IV, 171-1S9. Condurite, I, 226. Cône, II, 15. Cônes, IV, 360. Congre commun, IV, 188. Conifères, 11,236. Conirostp.es, IV, 130. Conium maculatun, III, 216. — Arracacha, III, 218. CONNAIUCÉES, III, 487. Consolida regalis, III, 768. Consoude (grande), II. 515. — royale, III, 768. TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. i1 . Contrayerva officinal, II, 3 1 G. Convailaria maialis, II, 167. — Polygonatum, II, 1G7. Conversion d'une analyse quantitative en formule, I, 69. CONVOLVULACÉLS, II, 519. Convolvulus arvensis, II, 52*2. — Batatas, II, 520. — hirsudis, II, 522-539. — Jalapa, II, 524. — Mechoacanna, H, 533. — offîcinalis, II, 525. — orizabensis, II, 527 . — purpureus, II, 521. — Scammonia , II, 539. — scoparius, II, 545. — sepium, II, 522. — Soldanella, II, 522. ■ — speciosus, II, 535. — syriacus, II, 538. — Turpelhum, II, 535. Copahu du Brésil, III, 467. — de Cayenne, III, 467. — de Colombie, III, 468. Copaïfera bracteata, III, 347. — coriacea, III, 467. — Langsdorfii, III, 467. — offi.dna.lis, III, 46<:. — publiftora, III, 347. Copal, III, 455. — d'Akkrah, III, 465. — d'Angola, III, 465 — de Benguela, III, i66. — du Congo, III, 4G5. — dur, III, 457. — demi-dur, III, 460. — fossile, I, 109. — santo, III, 523. — de Sierra-Leone, III, 465. — tendre, III, 461. de Nubie, II, 303, Copalchi, II, 367. Copépodes, IV, 273. Copernicea cerifera, II, 134. Coptis Teeta, III, 767. Coque, II, 14. Coque du Levant, III, 740. Coquelicot, III, 712. Coquelourde, 111,756. Coqs de bruyère, IV, 132. Corail blanc, IV, 382. — noir, IV, 382. — rouge, IV, 376-380. Coralline blanche, II, 29. — de Corse, II, 30. Corallina officinalis, II, 29. Corallium rubrum, IV, 380. Corbeaux, IV, 130. Corca-pulli, III, 616. Corckorus olitorius, III, 641. Cardia Mixa, II, 512. Cordiérite, I, 330, 395. Corette potagère, III, 641. Coriandre, III, 236. Coriandrum sativum, III, 236. Coriuria myrtifolia, III, 369-603. Coriaiuées, III, 598. Corindon, I, 328. — granulaire, I, 331. Corypha cerifera, II, 134. Cormorans, IV, 136-137. Cormaline, I, 79. Cornées, III, 196. Cornéenne, I, 491 . Cornes de cerf, IV, 72. Cornichon, III, 261. Cornichons de cerf, IV, 72. Cornouiller mâle, III, 196. — sanguin, III, 196. Cornus mas, III, 196. — sanguinea, III, 196. Corolle, II, 10. Corossoliers, III, 744. Corps cassants, I, 10. — ductiles, I, 10. — inorganiques, I, 24. — isomorphes, I, 17. — malléables, I, 10. — organisés, I, 31. — simples, I, 63, 66. Coqueta bark, III, 154. Corroyère, III, 603. Cortex Winteranus, III, 621. Cortex Chinœ ruber, III, 169. Corydale, III, 702. Corydaline, III, 702. Corydalis bulbosa, III, 702. — capnoides, III, 702. — tuberosa, III, 702. Corylus Ave/ fana, II, 283. Costus, III, 28. — amer, III, 184. — arabicus, III, 30. — speciosus, III, 30. Coton, III, 649. — herbacé, III, 649. Cottingas, IV, 129. Cotylédons, II, 16. Cotylet, III, 255. Couagga, IV, 54. Couaque, II, 351. Coucous, IV, 131. Coudous, IV, 76. Coudrier, II, 283. Cougourde, III, 261. Cougourdette, III, 262. 416 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Couguar, IV, 23. Couis, II, 556. Couleur des corps, I, 51. Couleuvrée, III, 257. Couleuvres, IV, 153. — à collier, IV, 154. — vipérine, IV, 154. Coumarou, III, 35G. Coumarouna odorata, III, 35G-377. Courbaril, III, 357. Coure- vite, IV, 134. Courge, III, 261. Courlis, IV, 134. Couroucous, IV, 131. Couroupita guianemis, III, 269. Coury, III, 406-410. Cousin, IV, 252. Cousso, III, 307. Coutarea latifolia, II T, 189. Couzéranite, I, 426. Couvelline, 1, 218. Cowdee gum, II, 208. Crabe commun, IV, 275. Craie, I, 404-411. — de Rriançon, I, 391. Cran de Bretagne, III, 685. Crapaud commun, IV, 1G7. Crassulacées, III, 251. Cratœgus Azarolus, III, 293. — oxyacantha, III, 293. Craveiro da terra, III, 273. Crayon des charpentiers, I, 507. — noir, I, 507. — rouge, I, 2*0. Crème de tartre, III, 592. Crémomètre, IV, 93. Crescentia Cujete^ II, 54G. Cresson alénols, III, G84. — de fontaine, III. G83. — des jardins, III, 684. — de Para, III, 56-084. — des prés, III, 684. — sauvage, III, 684. Cristal de roche, I, 75. Cristallisation (systèmes de), I, 30. Crocodiles, IV, 148. Crocodiliens, IV, 148. Crocoïsme, I, 182. Crocus metallorum, I, 134. Crocus sativus, II, 193. — vernus, II, 193. Cronstedtite, I, 292. Crotales, IV, 155. Croion Cascarilla, II, 3G4. — Eluteria, JI, 365. — lacciferum, II, 320. — Malambo, II, 368. — molucanum, II, 362. Croton pseudo-china, 11,367. — Ricinus, IV, 266. — sebiferum, II, 361. — tigiium, II, 359. — tinctorium, II, 344. Crozophora iiîictorio, II, 34 4. Crucifères, III, 681. Crustacées, IV, 272. Cryolite, I, 461. Cryptocarya pretïos'i, II, 403. Cryptocarye aromatique, II, 40;. Cryptolite, I, 312. Cténocères, IV, 376. Cténophokes, IV, 376. Cube, I, 18. Cubeba canina, II, 275. — Clusii.lï, 275. — officinalis, II, 274. Cubèbes, II, 274. Cubébin, II, 275. Cubilose, II, 36. Cucubalus Behen, III, 25. Cucumis Citrului, III, 201. — Colocynthis, III, 259. — il/e/o, III, 261. — sativus, III, 26'). CucurbUa aurardia, III, 202. — Lagenaria, III, 2G1. — rnaxima, III, 261. — HJelopepo, III, 2G2. — ovigera, III, 2G2. — Pepo, III, 202. — pi li for mis, III, 202. Cucurbitacées, III, 265. Cuichunchilli , III, 95. Cuir de montagne, I, 42G. Cuivre, I, 214. — (extraction du), I, 239. — arséniaté, I 227. aphanèse, I, 228. érinite, I, 228. euchroïte, I, 228. lyroconite, I, 229. olivénite, I, 227. — arsenical, I, 215. — arsenité, 1, 22G. — carbonate anbydro, I, 23 i. bleu, I, 234. vert, I, 235. — dioptase, I, 233. — gris, 1,221. antimonifère, I, 221. Cuivre gris arsenical, I, 223. — — mercurifère, I, 222. de Saint-Wenzel, I, 223. — hydraté silicieux, I, 233. — hydrosilicaté, I, 233. — natif, I, 214. TAULE GENERALE DES MATIÈRES. 417 Cuivre oxydulé, I, 224. — oxydé, I, 226. — oxychloruré, I, 237. — phosphaté anhydre, I, 231. octaédrique, I, 231, prismatique, I, 232. — pyriteux, I, 218. bronzé, I, 219. — — panaché, I, 220. — sélénié, I, 216. argentifère, I, 216. — sous-sulfaté, I, 237. — sulfaté, I, 238. — sulfuré, I, 217. hépatique, I, 217. argentifère, I, 218. Culex, IV, 252. Culilawan, II, 414. — des Papous, II, 414. ClJLTRIROSTRES, IV, 134. Cumin, III, 225. — noir, III, 768. Cuminum Cyminum, III, 225. Cupressinées, II, 236. Cupressus sempervirens, II, 238. Cupulifères, II, 282. Curare, II, 569. Curcas multifida, II, 358. Curcas purgatif, II, 357. Curcuma de Java, II, 207. — long, II, 207. — oblong, II, 207. — rond, II, 207. Curcuma aromatica, II, 208. — domestica, etc., II, 208. — tinctoria, il, 208. — Zedoaria, II, 211-212. — Zerumbet, II, 210. Cururu-ape, III, 600. Cusparia febrifuga, III, 556. Cusso d'Abyssinie, III, 307. Cuticule, II, 5. Cuzco bark, III, 165. Cyanite, I, 341. Cyclamen europœum, II, 458. Cyglostome, IV, 205. Cydonia vulgaris, III, 289. Cymophane,'l, 322. Cynanchum Argel, III, 363. Cynara Scolymus, III, 19. — Cardunculus, III, 19. Cynarées, III, 17. Cynips, IV, 283. — gallœ iinctoriœ, II, 290. — rosœ, III, Cynocéphales, IV, 13. Cynodon dactylon, II, 95. Cynoglosse, II, 516. Guibourt, Drogues. 7* édit. Cynoglossum officinale, II, 516 Cynomorium coccineum^ II, 84. Cynorrhodon, III, 294. Cypéracées, II, 90. Cyperus esculentus, II, 91. — longus, II, 91. — Papyrus, II, 92, — rotundus, II, 91. Cyprées, IV, 3ti0. Cyprès, 11,238. Cypri?ius alburnus, IV, 176. — auratus, IV, 175. — Barbus, IV, 175. — Brama, IV, 176. — Carpio,\S, 175. — Dobula, IV, 176. — GobiOy IV, 176. — Proxinus, IV, 176 — Tinca, IV, 175. Cysticerque, IV, Cyslicercus cellulcsœ, IV, Cytinus hypocistis, II, 84. Cytisus Laburnum, III, 358. D Dactyloptères, IV, 173. Dœdalea, II, 44. Daim, IV, 71. Da/bergia latifolia, III, 348-350. Dalbergiées, III, 322. Dalhia III, 62. Daman d'Afrique, IV, 36-44. Dammar aromatique, II, 208. — austral, II, 267. — batu, H, 266. — des Célèbes, II, 268. — friable, II, 303. — puti, II, 266. — sélan, II, 303. Dammara alba, II, 266. — orientait s, II, 266. — selanica, II, 303. Danburyte, I, 428. Daphnacées, II, 387. Daphne alpina, II, 390. — Gnidium, II, 387. — Laureola, II, 389. — Mezereum, II, 388. — Thymelœa, II, 388. Dasyures, IV, 41. Datholite, I, 425. Dattes, II, 128. Dattes du désert, III, 287. Dattier, II, 128. Datura arborea, II, 498. — fastuosa, II, 498. T. IV. — 2 418 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Datura ferox, II, 497. — lœvis, II, 498. — Metel, II, 498. — Stramonium, II, 497. Daucus Carota, III, 203-236. Daucus de Crète, III, 235. — vulgaire, III, 236. Dauphinelles, III, 768. Dauphins, IV, 111. Daurade ou dauradille, II, 77. Dauw, IV, 5i. Décapodes, IV, 273. — ArçoMOur.ES, IV, 27 i. — BHACHYURES, IV, 273. — MACROURES, IV, 274. Deiphinium Ajacis, III, 769. "— Consolida, III, 768. Deiphinium Staphisagria, III, 769. Delphinus globiceps, IV, 116. — Phocœna, IV, 1 12. Delvauxine, I, 280. Dentelaire, II, 456'. Dentirostres, IV, 129. Départ, I, 146. Dermaptères, IV, 2u5. Desman, IV, 16-39. Descloziite, I, 182. Destrugesia albida, 111, 446. Diagomètre de Rousseau, II, 591. Diallage métalloïde, I, 389. — verte, I, 390. Diallogite, I, 308. Diamant, I, 85. — d'Alençon, I, 78. Dianthus Caryopkyllus, III, 060. Diaspore, I, 332. Dichroïte, I, 395. Dictame des Barbades, II, 227. — blanc, III, 556. — de Crète, II, 468. Dictamnus albus, III, 556. Dicypellium caryophyllatum, II, 401. Didelphes, IV, 41. Didymium, I, 310, 311. Dika (beurre de), 111,573. Dindon, IV, 132. Die/fenbachia seguina, II, 8? Digitale pourprée, II, 500. Digitalis purpurea, II, 500. Digitigrades, IV, 17. Diopside, I, 426, 430. Dioptase, I, 233. Diorite, I, 491. Dioscorea, II, 186. DlOSCORÉES, II, 185. T)iosma crenata, III, 555. LFIOSMÉES, III, 545. Diospyros Ebenum) II, 601 . Diospyros melanoxycon, II, 601. — reticulata, II, 601. Diphyes, IV, 374. Diphucéphale soyeux, IV, 211. DlPLÉCOLOBÉES, III, 681. Diplo taxis tenuifulia, III, 6'J4. DlPSACÉES, III, 66. Dipsacus fullonum, III, 66. Diptères, IV, 251. Dipterix odorata, III, 356, 377. DlPTÉROCARPÉES, III, 642. Dipterocarpus levis, III, 468-643. — trinervis, III, 468-643. — tuberculosus, III, 417. Dipyre, I, 426. Disclasite, I, 427. Diss (ergot du), II, 54. Discophores, IV, 376. Disthène, I, 341. Distoma hepaticum, IV, 339. — hetorop/ries, IV, 339. — lanceolatum, IV, 339. Distomes, IV, 338. Distylium racemosum, III, 504. Dividivi, III, 398. Doctor-gum, III, 489. Dodécadère pentagonal, I, 24. — rhomboïdal, I, 2i. — triangulaire, I, 25. Dolérite, I, 491. Dûlicos pruriens, III, 383. — urens, III, 382. Dolomie.I, 413-492. Domite, I, 492. Dompte-venin, II, 573. Dorade de la Chine, IV, 175. Dorema ammoniacum, III, 243. Doronicum pardalianches, III, 35. Doronic, III, 35. Dorsch, IV, 181. Dorslenia brasiliensis,l\, 316. — contrayerva, II, 317. Douce-amère, II, 505. Doucette, III, 79. Douve (grande), III, 757. — (petite), III, 757. Dracocephalum moldavicum, II, 475. Dracontium pertusum, II, 89. Dragonneau de Médine, IV, 334. Drèche, III, 588. Driemmi, III, 403. Dromadaire, IV, 57. Diomes, IV, 134. Drupe, II, 13. Dryadées, II, 288-301. Dryandra cordata, II, 361. — vemicia, II, 361. Drymis chilensis, III, 750. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 419 Drymù granaiensis , III, 750. — mexicana, III, 750. — Winteri, III, 748. Drijobanalops aromatica, II, 417. — Camphora, II, 417; III, 643. Ducs, IV, 128. Ductilité, I, 11. Dufrénoysite, I, 175-170. Dulcine, II, 587. Dunkle ten Chi?ia, III, 148-17*2. Dunkle Jean China, III, 140- 17 "2. Dureté des corps, I, 8. Dusodyle, I, 97-106. Dysluite, I, 386. Dzigguetai, IV, 54. East Indian satin-wood, III, 590. Eau, I, 509. — d'Acqui, I, 518. — d'Aix, en Savoie, I, 519. — d'Aix-la-Chapelle, I, 520. — d'Aix en Provence, I, 521. — d'Amélie, I, 522. — d'Ax, I, 522. — de Bade ou Baden, I, 522. — de Bade en Argovie, I, 523. — de Baden, en Autriche, I, 524. — de Bagnères-de-Bigorre, I, 524 . — de Bagnères-sur-1'Adour, I, 524. — de Bagnères-de-Luchon, I, 525. — de Bagnoles, I, 526. — de Bagnols, I, 520. — de Bains, I, 527. — de bains d'Arles, I, 527. — de Balaruc, 1, 527. -- - de Baréges, I, 529. — de Bath, I, 529. — de Bonnes, I, 530. — de Bourbon-Lancy, I, 531. — de Bourbon-l'Archambault, I, 531. — de Bourbonne-les-Bains, I, 533. — de Bussang, I, 534. — de Cannstadt, I, 534. — de Carlsbad, I, 535. — de Gauterets, I, 536. — deCauvallat, I, 537. — de Gballes, I, 537. — de Chateldon, I, 538. — de Chatel-Guyon, I, 533. — de Ghaudesaigues, I, 539. — de Gheltenham, \, 539. — de Gontrexeville, I, 540. — de Gransac, I, 540. — des Créoles, III, 602. — de Dax, I, 542. Eau d'Eger ou Egra, I, 542. — d'Ems,I, 542. — d'Encausse, I, 543. — d'Enghien,I. 544. — d'Epson, I, 545. — de Forges-les-Eaux,I, 545. — de Foi'ges-sur-Briis, I, 546. — de Graville-l'Heure, I, 546. — de Gréoulx, I, 546. — d'Hamman-Mescoutine, I, 547. — d'Heilbrunn, I, 547. — de Hombourg, I, 548. — de Kreutznach, I, 549. — de Lamalou, I, 550. — de la Maréquerie, I, 550. — de la Motte-les-bains, I, 550. — de Louesche, I, 551. — de Ludion, I, 552. — de Lucques, I, 552. — de Luxeuil, I, 553. — de mer, I, 51 1. — du Mont-Dore, I, 557. — de Néris, I, 558. — de Passy, I, 559. — de Plombières, I, 562. — de Pougues, I, 563. — de Provins, I, 564. — de Pullna, I, 5G4. — de Pyrmont, I, 565. — de Rennes-les-bains, L 565. — de Boisdorff, I, 566. — de Boyat et Chamalières, I, 567. — de Saint-Allyre, \, 567. — de Saint-Amand, I, 568. — de Saint-Galmier, I, 569. — de Saint-Nectaire, I, 570. — de Saint-Pardoux, I, 572. — de Saint-Sauveur, I, 572. — de Sedlitz, I, 572. — de Seidschutz, I, 573. — de Seltz ou Selsters, I, 574. — de Soultz-les-Bains, I, 575. — de Soultzbach, etc., I, 575. — de Spa, I, 576. — de Tarascon, I, 576. — de Tœplitz, I, 577. — de ïongres, I, 577. — d'Uriage, I, 377. — d'Usal, I, 578. — de Vais, I, 578. — de Vernct, I, 579. — de Vic-sur-Cère, 1, 579. — de Vic-le-Comte, I, 580. — de Vichy, I, 580. — de Wiesbaden, I, 581. Ébénacées, II, 600. Ébène Maurice, H, 601. — noir du Brésil, III, 354. 420 TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. Ebène noire de Portugal, II, G01. — rouge du Brési1, II, 001. — verte, III, 549. — — de Gayenne, II, 548. — verte-brune, II, 549. Écaille de caret, IV, 147. Ecbalmm agreste. III, 258. Échalote, II, 15G. Échasses, IV, 134. Échassiers, IV, 132. Écbidnés, IV, 41. Échinocoque, IV, 345. ÉCHLNODERMES, IV, 374. Ecldnus esculentus, IV, 374. — granulis, IV, 374. — lividus, IV, 374. Echium vulgare, II, 513. Éclogite, I, 492. Éclaire, III, 704. Écorce, II, 8. — amère de Madagascar, III, 154. — à odeur de muscade, III, 623. — de cascarille, III, 364. — de copalchi, II, 367. — de culilawan, II, 414. — éleutérienne, II, 364. — de giroflier de Gayenne, III, 623. — de josse, III, 191. — de koss, III, 191. — de massoy, II, 397. — de Panama, III, — de Paraguatan, III, 182. — pichurim, II, 397. — précieuse, II, 403. — de storax, II, 309. — de Winter, III, 622-747. Écrevisses, IV, 275. — de mer, IV, 276. — de rivière, IV, 276. Écume de mer, I, 393. Écureuils, IV, 25. Edelforsite, I, 425. Edingtonite, I, 428. Édentés, IV, 39. Édredon, III, 651. Effraie, IV, 137. Effraies, IV, 128. Églantier sauvage, III, 294. — des jardins, III, 294. Égrefin, IV, 181. Eider,III, ; IV, 137. Eisenkies, I, 260. Eisen-apafit, I, 305. Eisenpecherz,!, 277. Eisen-silikat, I, 289. Eisstein, I, 461. Ekébergite, I, 427. Elœoccoca verrucosc. II, 361. Élaïomètre dcGobley, II, 592. E/œis guineensis, II, 132. Élan, IV, 62. Elaphis zEsculapi, IV, 155. Elaphrium elennferam, III, 523, Elaphrium tomentosum, III, 529-532. Élasmose, I, 150. Élasticité, I, 10. Élatérite, I, 105. Électricité des minéraux, I, 53. Electrum de Schlangenberg, I, 148. Élédon, IV, 353. Élémi de l'Aguayra, III, 526. — du Bengale, III, 525. — du Brésil, III, 522. — de Manille, III, 523. — du Mexique, III, 523. — en pains, III, 522. Éléphant d'Afrique, IV, 43. — des Indes, IV, 43. E/ephantasia macrocarpa, II, 142. Elettari, II, 213. Elettaria Cardamomum, II, 213. — major, II, 214. Ellébore blanc, II, 148. — fétide, III, 760. — à fleurs vertes, III, 76Q. — noir, III, 757-760. Embua, III, 745. Emblica officinatis, II, 364 Embolite, I, 1C0. Émeraude, I, 325. — du Brésil, I, 353. — du Pérou, I, 330. — orientale, I, 330. Émeri, I, 331. Empleurum serrulalum, III, 556. Emydes, IV, 145. — clause, IV, 146. — d'Europe, IV, 145. E?nys clausa, IV, 146. — europœa, IV, 145. — hdaria, IV, 146. Encens, III, 516. — de Cayenne, III, 531. — de Suède, II, 257 . — de Russie, II, 257. Encre de sympathie, I, 2j6. Encrines, IV, 374. Endive, III, 16. Endocarpe, II, 11. Endosperme, II, 15. Engelhar'dtia spicata, II, 303 Entozoaikes, IV, 327. Épaulard, IV, 114. Éperlan, IV, 178. Éphémères, IV, 221. Epicia, II, 24 7. TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. ¥l\ Épiderme, II, 5. Épidote, I, 427. Épinard, II, 443. — sauvage, II, 447. Épinarde, IV, 174. Épine blanche, III, 293. — d'Espagne, III, 293. — noire, III, 314. d'Egypte, III, 404. Épineux jaune, III, 562. Ëpine-vinette, III, 732. Épinoches, IV, 173. Épistilbite, I, 429. Éponges, IV, 383. — arborescente, IV, 383. — blonde de l'Archipel, IV, 387. de Syrie, IV, 386. — botryoïde, IV, 383. — brune de Barbarie, IV, 388. — cendrée, IV, 383. — ciliée, IV, 383. — commune, IV, 386. de la Havane, IV, 391. — comprimée, IV, 383. — de Gerby, IV, 387. — de Sfax, IV, 388. — de Venise, IV, 386-387. — Zerby, IV, 387. — dichotome, IV, 383. — dure de Bahama, IV, 39!. — fine douce, IV, 384. — fine dure, IV, 386. de la Havane, IV, 390. — grecque, IV, 384. — laineuse à clochetons, IV, 391 . — oculée, IV, 383. — paniforme, IV, 383. — papillaire, IV, 383. — tuberculeuse, IV, 391. — usuelle, IV, 384. Épurge, II, 342. Équisétacées, II, 83. Equfsetvm hyemale. II, 84. Equus Asinus, IV, 53. — Caballus, IV, 4s . Érable blanc, III, 607. — champêtre, III, 606. — noir, III, 607. — plane, III, 606. — rouge, III, 608. — sycomore, III, 606. — à sucre, III, 60G. — de Virginie, III, 608. Erbium, I, 314-325. Erdmandel, II, 92. Ergot du blé, II, 54. — du diss, II, 54. — du seigle, II, 46. Ergotœtia arbotif ariens, II, 50. Ergotino, II, 48. Erica, III, 2. Ericacées, III, 2. Érinite, I, 228. Eriodendron anfractuosum, III, 650. Erithalis fruticosa, III, 537. Erodium moschatum, III, 577. Erpobdella vulgaris, IV, 283. Eruca sativa, III, 691. Erva Toustâo, II, 450. Ervum Lens, III, 380. Eryngium campestre, III, 213. — maritimum, III, 214. Eryophorus j avaria, III, 650. Erysimum Barbarea, III, 689. — officinale, III, 688. Erythrœa Centaurium,U, 553. — chilensis, II, 552. Érythriline, II, 63. Erythrina Corallodendron, III, 345-380. Erythrine, II, 63. Érythroléine, II, 64. Erythroxylées, III, 598. Erythroxylum Coca, III, 602. Escargot des forêts, IV, 360. — des haies, IV, 360. — des jardins, IV, 360. — des vignes, IV, 358. Escharde, IV, 174. Êsérine, III, 382. Esenbeckia febrifuga, III, 5'>2. Esox Lucius, IV, 176. Espadon, IV, 175. Esquine de Bourbon, II, 99. Essence de bergamote, III, 632. — de bigarade, III, 633. — de cannelle, II, 410. — de citron, III, 630. — de géranium, III, 299. — de girofle, III, 272. — de menthe, II, 466. — de muscade, II, 421. — de macis, II, 421. — de néroli, III, 634. — d'Orient, IV, 178. — de petit grain, III, 633. — de Portugal, III, 63 S. — de rose, III, 297. — de térébenthine, II, 260. — de winter-yreeiiy III, 4. Essonite, I, 349. Estragon, III, 38. Esturgeon commun, IV, 190. — (grand), IV, 190. Ésule, II, 343. — ronde, II, 342. Étain (extraction et propriétés), I, 199. 422 TABLE GÉNÉRALE ^taiii de bois, I, 198. — oxydé, I, 196. — sulfuré, I, 195. Étamine, II, 10. États d'agrégation, I, 7. Ethal, IV, 117. Éthiops végétal, II, 25. Étoiles de mer, IV, 374. Ëtourneaux, IV, 130. Eucalyptus dumosa, II, 5^5. — Globulus, III, 278. — mannifera, II, 585. — resinifera, III, 432. — robusla, III, 432. Euchlore de la vigne, IV, 211. Euchroîte, I, 228. Euclase, I, 324. Ëudialite, I, 320. Eupatoire d'Avicenne, III, G3. — chanvrin, III, 63.; — de Mésué, III, 51. EUPATORIACÉES, III, 62. Eupatorium Aya-pana, III, 64. — cannabinum, III, 63. — Dalea, III, 64. — triplinerve, III, 64. Euphorbe (gomme-ré?ine), II, 340. — auriculé, II, 342. — des anciens, II, 338. — des Canaries, II, 338. — officinal, II, 339. Euphorbia antiquorum, II, 338. — canariensis, II, 338. — EsulaAl, 343. — helioscopia, II, 343. — Ipecacuanha, II, 342: III, 96. — Lathyris, II, 342. — officinarum, II, 339. — Peplis, II, 342. — Peplus, II, 342. — resinifera, II, 339. Euphorbiacées, II, 335. Euphorbia Litchi, III, 599. Euphotide, I, 492. Euphraise, II, 486. Euphrasia officinalis, II, 486. Eurite, I, 492. Euryangium Sumbul, III, 210. Euxénite, I, 316. Evernia vulpina, II, C0. Evodia Ravensara, II, 402. Excœcaria Agallocha, II, 345; III, 338. Exocet volant, IV, 176. Exocetus volitans, IV, 176. Exogonium Purga, II, 525. Exostemma caribœuo/, III, 187. — floribundum, III, 186. DES MATIERES. F Faba sativa, III, 380. Faces et facettes, I, 13. Fagara heterophylla, III, 563. — octandra, III, 529. — piperita, III, 563. Fagus sylvatica, II, 283. Faham, II, 235. Fahan ou fahun,Il, 235. Fahlerz, I, 223. Faine, II, 283. Faisans, IV, 132. Falco Haliœtius,IV, 137. — ossifraga, IV, 137. Familles naturelles botaniques, H, 21, — (classification des), II, 16. Fanons de baleine, IV, 115. Farine de blé, II, 118. Faskook, III, 245. Fascicularia ocularis, IV, 337. Fasogh, III, 245. Fau, II, 283. Faucon, IV, 127. Faujassite, I, 429. Fausse coloquinte, III, 262. Fausse orange, III, 262. — oronge, II, 41. Fausse poire, III, 262. Fausses chenilles, IV, 222. Faux bourdons, IV, 226. — Colombo, II, 553. — jalap, II, 530. — persil, III, 219. — piment, II, 510. — platane, III, 606. — pucerons, IV, 243. — scorpions, IV, 265. Fayalite, I, 289. Fayard, II, 283. Fécule amylacée, II, 115. — d'arracacha, III, 218. — de tolomane, II, 229. Federenz, I, 175-177. Fedia grandi flora, III, 77. Feldspath apyre, I, 343. — potassique, I, 473-479. — sodique, I, 473-480. Feldspaths, I, 473-479. Fenouil, III, 226. — acre d'Italie, III, 229. — amer de Nîmes, III, 230-232. — doux majeur, III, 229-231. mineur, III, 230-231. — sauvage, III, 226. — tortu, III, 235. — vulgaire d'Allemagne, III, 229-231, Fenouillet, III, 230. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 423 Fenugrec, III, 379. Fer (son extraction), I, 293. — (ses propriétés), I, 295. — arséniaté cubique, I, 281. résinite, I, 281. rhomboïdal, I, 282. — arsenical axotome, I, 264. — arséniuré, I, 264. — calcaréo-siliceux, I, 292. — carbonate, I, 272. — chromé, I, 283. — hydraté, I, 271. — — conr.rétionné. I, 272. géodique, I, 272. pisiforme, I, 272. oolitique, I, 272. — hydroxydé, 271. — hydrosilicaté de Suderoë, I, 29,0. — météorique, I, 257. — micacé, I, 270. — natif, I, 257. — oligiste, I, 267. écailleux, I, 270. — oxydé, I, 266. concrétionné, I, 270. terreux, I, 210. — oxydulé, I, 266. — phosphaté, I, 278. mangano-lithifère, I, 304. résinite, I, 280. — résinite, I, 277. — silicate, I, 289. — spathique,I, 272. — spéculaire, I, 270. — sulfaté, I, 274. néoplase, I, 276. — sous-sulfaté terreux, I, 276. — — alcalifère, I, 278. — sulfo-arséniaté, I, 278. — sulfo-arséniuré, I, 265. — sulfuré blanc, I, 263* intermédiaire, I, 259. — bisulfure cubique, I, 260., prismatique, I, 263. — protosulfuré, I, 258. — titanaté, I, 284. octaédrique, I, 286. Fergusonite, I, 315. Ferolia guianensis, III, 537. Feronia elepha?itum, III, 445. Ferraria purgans, II, J96. Ferret d'Espagne, I, 271. Ferula Assa fœtida, III, 239. — erubescens, III, 247. — gummosa, III, 247. — rubricaulis , III, 247. — teterrirna, III, 240. — tingitana, III, 245. Feskouk, III, 243. Festuca quadridentata, II, 94. Festucaria lentis,IV, 339. Feuille, II, 9. Fève, III, 380. — du Bengale, III, 286. — du Calabar, III, 381. — d'Egypte, III, 731. — de Saint -Ignace, II, 560 ; III, 263. — tonka, III, 377. Fèves pichurim,II, 398. — pichola, II, 398. — pichonin, II, 398. Févier à trois épines, III, 358. Fevillea cordifolia, III, 263. — hederacea, III, 264. — Marcgravii, III, 264. Fevillea trilobata, 264. Fiber, IV, 26, Fibrolite, I, 341. Ficaire, III, 705. Ficoïdées, III, 251. Ficaria ranunculoides, NI, 705. Ficus bengalensïs, II, 319. — Carica, II, 317. — elastica, II, 319. — indica, II, 319. — religiosa, II, 319. — SycomoruSyU, 318. Fiel de bœuf, IV, 98. Figues blanches, II, 319, — grasses, etc., II, 319. Figuier, II, 317. — d'Adam, II, 320. — des Hottentots, II, 320. — des Indes, II, 320. — maudit, II, 320. — sycomore, II, 318. Filaires, IV, 334. Filnria n:edinensist IV, 334. — oculi, IV, 335. Filet d'étamine, II, 10. Filipendule, III, 306. Filoselle, IV, 240. Fimpi, III, 533. Fine grey bark^ III, 161. Fischtérite, I, 335. FlSSIROSTRES, IV, 129. Flamants, IV, 135. Flamme, I, 58. Flet, IV, 179. Fleur, II, 10. — de Turquie, H, 448. Fleurs de cannellier, II, 408. — de chardonnette, III, 20. Flindersia umboinensis, III, 597. Flores cassiœ, II, 408. Flos ferri, 1,416. 424 TAHLE GENERALE DES MATIÈRES. Fluatede chaux, 1,399. Fluocérine, I, 311. Fluorine, I, 399. Fluorure alumino-sodique, I, 461. — de calcium, I, 399. Fœniculum dulce, III, 228. — mediolanense , III, 227. — officinale, III, 228. — piperitum, III, 228. — vu/gare, III, 227. Foliole, II, 10. Follicule, II, 13. Follicules d'Alep, III, 368. — de Moka, III, 368. — de la palte, III, 368. — de séné, III, 368. — de Syrie, III, 368. — de Tripoli, III, 368. Fonte, I, 295. Formes cristallines, I, 13. — de la molécule intégrante, I, 14. — primitives, I, 14. — secondaires, I, 14. Formica ru fa, IV, 225. Fougère mâle, II, 68. Fougères, II, 66. Foulques, IV, 135. Fouraha, III, 621.- Fourmilier, IV, 40. Fourmis, IV, 224. — fauves, IV, 225. — rouges, IV, 225. Fous, IV, 136. Fragaria vesca, m, 303. Fragon épineux, II, 168. Frai, IV, 170. Fraisier commun, III, 303. — en arbre, III, 5. Framboisier, III, 302. Frankliuite, I, 368. Frasera Walteri, 553. Fraxinelle, III, 556. Fraxinus chinensis, IV, 250. — excelsior, II, 582. — Ornus, II, 583. — rotundifolia, II, 583. Frégates, IV, 136. Frêne élevé, II, 582. Friganes, IV, 221. Fritillaire impériale, II, 153. Froment, II. Fruits, II, 11. — agrégés, II, 13. Frutex terribilis, II, 460. Fucus crispus, II, 32. — serratus, II, 26. — siliquosus, II, 26. — vesiculosvs, II, 24. Fulgore, IV, 242. Fumaria capreolata, III, 702. — média, III, 702. — officinalis, III, 701 . — Vaillantii, III, 702. FUMARIACÉES, III, 700. Fumeterre grimpante, III, 702. — moyenne, III, 702. — officinale, III, 701. — de Vaillant, III, 702. Funicule, II, 15. Furcroya, II, 188. Fuseaux, IV, 360. Fusogh, III, 245. Fustet, III, 490, Gabbro de Corse, I, 492. — de Gênes, I, 492. Gabronite, I, 471. Gadolinite, I, 316. Gadus Mglefiaus, IV, 181. — Callarias, IV, 181. — cnrbonarius, IV, 181. — Lotta, IV, 181. — Merlucius, IV, 181. — Molus, IV, 181. — Morrhua, IV, 180. Gahnite, I, 386. G aj acum arboreum, III, 553. — officinale, III, 546. — sanctum, III, 551. Galactodendrum utile, H, 328 Galanga de la Chine, II, 200. — grand, II, 201. — de Java, II, 201. — léger, II, 201. — de l'Inde, II, 201. — major, II, 201 . — minor, II, 200. — officinal, II, 200. — petit, II, 200. Galba des Antilles, III, 618. Galbanum, III, 246. — mou, III, 247. — sec, III, 248. — officinale, III, 248. Galène, I, 173. Galipea cusparia, III. 558 . — officinalis, III, 558. Galipot, II, 262. Galium Aparine, III, 84. — luteum, III, 84. — Mollugo, III, 84. Galle blanche, II, 290. — corniculée, 11,293. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 425 Galle couronnée d'Alep, IT, 292. — d'Alep, II, 200. — de Boukhara, III, 502. — de Chine, III, 502. — d'églantier, III, 295. — de France, II, 295. — de Hongrie, 11,293. — d'Istrie, 11,293. — du Levant, II, 287. — de myrobalan, III, 280. — du pétiole de chêne, II, 290. — de pistachier, III, 502. — de Smyrne, II, 290. — de térébinthe, III, 499. — en artichaut, 294. — en cerise, II, 297. — en groseilles, II, 297. — marmorine, II, 293. — noire, II, 290. — ronde de chêne rouvre, II, 290. de feuilles de chêne, II, 290. de l'yeuse, II, 295. — verte d'Alep, II, 290. Galle-insectes, IV, 244. Gallinace, I, 492. Gallinacés, IV, 131. Gallizinite, I, 28G. Gallon de Hongrie, II, 293. — de Piémont, II, 293. Gallus bankiva, IV, 138. Galuchat, IV, 197-200. — faux, IV, 198. Gambir, III, 400. — aromatique, III, 424. — brun celluleux, III, 422. hémisphérique, III, 422. — circulaire estampé, III, 424. — cubique, III, 419. — amylacé, III, 423. — en aiguilles, III, 422. Garance, III, 81. Garcinia cambogia, III, 011-G16. — cornea, III, G09. — malabarica, III, 609. — Mangostana, III, 609. — Morella, III, 6 11 -G 12. Garipot, II, 202. Garo, III, 338. Garou, II, 387. Gastenomycètes, II, 38. Gastéropodes, IV, 357. — cyclobranches, IV, 358. — hétérobranches, IV, 358. — inférobranches, IV, 358. — nudibranches, IV, 358. — pectinibranches, IV, 358. — pulmonés, IV, 358. — scutibranches, IV, 358. Gastéropodes tcctibranehes, IV, 358. — tubulibranches, IV, 358. GasferosteitSyWi 174. — aculeatus, IV, 174. Gateado, III, 539. Gattilier, II, 482. Gaude, 111,078. Ganja, II, 332. Gaullheria procumbens, III, 4. Gavials, IV, 148. Gayac à couches irrégulières, III, 548. — à fruit tétragone, III, 551. — à odeur de vanille, III, 548. — de Caracas, III, 553. — du Chili, III, 553. — officinal, III, 540. — (écorce de), III, 548-552 . — (résine de), III, 549-552. Gayacan, III, 553. Gay-Lussitc, I, 457 . Gaz des marais, I, 111. Gazelle commune, IV, 75. Geais, IV, 130. Gedwar, II, 209. Gehlénite, 1, 427. Gélatine animale, IV, 82. Gelidium corneum,ll,%ï. Gélose, II, 34. Gemmule, II, 15. Génestrolle, III, 358. Genette commune, IV, 21. Genêt à balais, III, 359. — commun, III, 359. — d'Espagne, III, 359. — herbacé, III, 359. — purgatif, III, 359. — des teinturiers, III, 358. Genévrier commun, II, 240. — des Bermudes, II, 242. — de Virginie, II, 242. — oxycèdre, II, 240. Gengeli, II, 5 46. Genièvre (baie de), II, 240 Génipi bâtard, 111,47. — blanc, III, 4G. — musqué, III, 47. — noir, III, 46. — vrai, III, 45. Génisse, IV, 82. Genistajuncea, III, 359. — purgans, III, 359. — sagitta/ù, III, 359. — scoparia, III, 359. — tinctoria, III, 358. Gentiana Ccntaurium, II, 553. — Chirayta, II, 555. — lutea, II, 551. — pnncta'a, II, 55?. 426 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Gentiana purpurea, II, 55*?. Gentianacées, II, 550. Gentiane jaune, II, 551 . Géocorizes, IV, 241. Géocronite, I, 175-177. Geofkrées, III, 323. Geoffrée de la Jamaïque. III, 332. — de Surinam, 111, 333. Geoffroya inermis, III, 332. Géraniacées, llf, 575. Géranium des prés, III, 57G. — sanguin, III, 576. Géranium pratense, III, 57G. — maculatum, III, 577. — robertîanum, III, 576. — sanguùieum, 111, 576. Gerbilles, IV, 25. Gerboises, IV, 25. Gerboisiens, IV, 25. Germons, IV, 175. Germandrée d'eau, II, 479. — femelle, II, 478. — maritime, 478. — petit-chène, II, 478. — sauvage, II, 479. Geum urbanum, III, 305. Ghandiroba, III, 263. Ghitta Jemou,l\l, 610. Ghorakn, III, 016. Ghorka-pulli, III, 616. Ghuvljir, 111, 17. Gibbar, IV, 118. Gibbon, IV, 13. Gibbsite, I, 332. Gieseckite, I, 472. Gigartina Helminthocorton, II, 30. Gigeri, II, 546. Gillenia trifoliata, III, 96. Gingembre blanc, II, 204. — gris, II, 203. — sauvage, II, 205. Gingergras.Sy II, 101. Ginseng, III, 200. Giobertite, I, 380. Girafe, IV, 74. Girasol, I, 82. Giraumon, III, 262. Girofle des Moluques, III, 772. — anglais, III, 272. — de Bourbon, III, 272. — de Cayenne, III, 272. Giroflier, III, 271. Gismondine, I, 428. Gisement des minéraux, I, 60. Glaciale, III, 252. Glairine, I, 513-515. Glans unguentaria, III, 386 Gland de chêne, II, 286. Glaubérite, I, 452. Glaucier jaune, III, 705. Glaucium flavum, III, 705. — fulvum, III, 70(ï. — corniculatum, III, 706. Glauconie, I, 492. Glaukolite, I, 426. Glayeul des marais, II, 192. — puant, II, 192. Glechoma hederacea, II, 475. Glimmerselnefcr, I, 493. Globulaire turbith, II, 460. Globularia Alypum, II, 460. Globulariées, II, 459. Glossine morsitans, IV, 253. Glossipbonies, IV, 297. Gloutons, IV, 16. Glucine, I, 320. — aluminatée, I, 322. — silicatée, I, 323. Gluten de froment, II, 110. Glutine, II, 110. Ghjcyrrhiza echinata, III, 327. — glabro, III, 326. Gnaphalium dioicum, III, 35. Gneiss, I, 493. Gnou, IV, 76. Gobe-mouches, IV, 129. Goélands, IV, 135. Gombo, III, 648. Gommart, III, 525. — balsamifère, III, 526. Gomme d'acajou, III, 492. — adragante, III, 446. — ammoniaque, III, 243. de Tanger, III, 245. — arabique, III, 439. — astringente de Butea, III, 438. de Gambie, III, 408. — d'Australie, III, 445. — de Barbarie, III, 443. — de Bassora, III, 450-453. — du cap de Bonne-Espérance, III, 445. — de cerisier, III, 318. — élastique, II, 347. — éléphantine, III, 444. — de France, III, 443. — Gonakée, III, 441. — gutte, III, 610. en bâtons, III, 614. — — en gâteaux, III, 615. — — du cambogia, III, 616. — de l'Inde, III, 444. pelliculée, III, 444. — kutera ou kutira, III, 453-635. — lignirode, III, 443. — look, III, 464. — de Madagascar, III, 445. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 427 Gomme mamelonnée, III, 442. — de nopal, III, 252-453. — olampi, III, 464. — d'olivier, II, 593. — pelliculée, III, 442. — pseudo adragante, III, 450. — Sadrabreida, III, 4 41. — Salahreda, 111,441. — sapote du Chili, III, 44G. — de Ga?sa, III, 450. — du Sénégal, III, 441. — sérapbique,IIl, '242. — de Sicile, III, 4i3. — turcique, III, 4 il. — verte, III, 442. GOMMES-KÉSINES d'OMBELLIFERES, III, 237. Gommier blanc, III, 398. — rouge, III, 390. gonaké, III, 394. Gompholite, I, 493. Gomphrena officinalis, III, 623. Goniomètre, I, 16. Googol, googul, googula, III, 516-525. Gorgone, IV, 380. Gossypium arboreum, III, 650. — herbaceum, III, 650. — indicum, III, 650. — raccmosum, III, 650. Goudron, II, 264. — de bouille, II, 265. Gouet, II, 86. Goujon, IV, 175. Gourde en massue, III, 261. — trompette, III, 261. — des pèlerins, III, 261. Gousse, II, 13. Goyaves, 111,268. Gettania, II, 599. Gracilaria compressa, II, 36. — lichenoides, II, 34. Graine, II, 15. — d'ambrette, III, 6i7. — d'Andrinople, III, 542. — d'Avignon, III, 541. — d'écarlate, IV, 249. — des Moluques, II, 359. — de Morée, III, 5i2. — de paradis, II, 214. — de Perse, III, 542. Grains de Tilly, II, 359. Graisse de porc, IV, 46. Graminées, II, 93. Grana actes, III, 194. — zelim, III, 745. GlUNATÉES, III, 279. Grand-duc, IV, 137. Grand paon de nuit, IV, 235. Grand-soleil, III, 58. Grand-voiliers, IV, 135. Granité, I, 493, Granité stannifère, I, 495. Granitelle, I, 494. Graphite, 1, 89. Grass oil of Namur, H, 98. Grateron, III, 84. Gratiole, II, 485. Gratiola officinalis, II, 485. Graugultigerz,!, 221 . Graustein, I, 494. Grauwacke, I, 494. — à gros grains, I, 489. Green-heart, II, 399. Greenovite, I, 424. Greisen, 1,494-495. Grémil, II, 519. Grenade, III, 280. Grenadier, III, 279. Grenadille de Cuba, III, 354. — jaune, III, 554. — vraie, III, 553. Grenat almandin, I, 347. — aplome, I, 350. — calcaire, I, 349. — chromo-calcaire, I, 350. — ferreux, I, 347. — ferrico-calcaire, I, 350. — grossulaire, I, 349. — manganésien, I, 348. chromifère, I, 349. — magnésien, I, 348. Grenats, I, 346. Grenétine, IV, 91. Grenouilles, IV, 164. — vertes, IV, 167. Grès, I, 494. — rudimentaire, I, 504. Griffe de girofle, III, 273. Griffons, IV, 127. Grimpereaux, IV, 1 30. Grimpeurs, IV, 131. Griottier, III, 316. Grondin rouge, IV, 173. Gros-becs, IV, 130. Groseillier rouge, III, 250. — noir, 251. — à maquereau, III, 251. Grosse rave, III, 693. Grossulaire, I, 349. Grossulariées, III, 250. Gruau d'avoine, II, 113. Grues, IV, 134. Grunstein, I, 495. Guajacum officinale, III, 546 — sanctam, III, 551. Guaco, III, 65. Guanaco, IV, 57. 428 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Guano, I, 484. Guaranhem, II, 596. Guarana, III, 000. Guarea trichilioides, III, 503. — purgans, III, 593. Guarea cathartica, III, 59-3. Guazumu ulmifolia, II, 315-058. Guède, III, 090. Guenons, IV, 13. Guépard, JV, 23. Guêpiers, IV, 130. Gui, III, 195. Guibourtia copallifera, III, 405. Guimauve officinale, III, 045. Guilno, II, 90. Guirapariba, II, 549. Guizotia oleifera, III, GO. Gum animi, III, 457. Gunj'ah, II, 332. Gurnard, IV, 173. Gutta-gambra, III, 610. Gutta percha, II, 599. Guttœfera vera, III, 012. GUTTIFÈRES, III, 608. Gymnocladus triacanthos, III, 357, Gymnote électrique, IV, 189. Gynandropsis pentaphylla, III, 079 — triphylla, 111,079. Gypse, I, 402. Gypsophylla paniculata, III, 663. — Struthium, III, 663. Gyruphora pustulata, II, 59. H Haarkies, I, 244. Habse/i, III, 745. Habzelia œthiopica, III, 744. — aromatica,l\\, 745. Hacchich, III, 332. Hœmanthus coccineuSy II, 187. — toxicaria, II, 187. Hœmatoxylum campechianum, III, 341, Hœmopis chevaline, IV, 290. Hœmopis nigra, IV, 287. — sanguisorba, IV, 299. — sanguisuga, IV, 290. Hagenia abyssinica, III. 308. Haidingérite, I, 277, 422. tfa/e, IV, 162. Haléponges, IV, 383. Halispongia, IV, 383. Halliroé à côtes, IV, 3S9. Halloysite, I, 357, 358. Halogeium tamarùcifotium, 11,448. Hamsters, IV, 25. Hannebane, II, 500. Hanneton, IV, 199. Haplota.ris Costus, III, 31. Hareng, IV, 178. Haricot, III, 380. Harles, IV, 136. Harmotome, I, 443. Harpies, IV, 127. Hashish, II, 332. Hatchettine, I, 108. Hausmanite, I, 299. Haiiyne, I, 476. Hebradendron cambogioides,\\\. 612. Heckiak, IV, 54. Hedenbergite, I, 429, 430. Hedenbergite de Tunaberg, I, 289. Hedera Hélix, III, 197. Hedwigia balsamifera, ÏÏI, 528. Hébysarées, III, 322. HÉLAM1ENS, IV, 25. Hélamys du Cap, IV, 25. Helénine, III, 01. He liant hus annuus, III, 57. — tuberosus, III, 58. Helichrysum argentevm, ITT, 30. — orientale, III, 30. — Stœchas, III, 36. Hélix aspera, IV, 3G0. — hortensis, IV, 360. — naticoides, IV, 360. — nemoralis, IV, 360. — f/omatia, IV, 358. Helléborées, III, 752. Helleborus fœtidus, III, 760. — niger, III, 758. — o rient alis, III, 758. — viridis, III, 700. Hellenia chinensis, II, 200. Helminthocorton, II, 30. Helonias officinale, II, 150. Helxine, III, 26. Hemidesrnus indicus, II, 185. Hémione, IV, 54. Hémiptères, IV, 240. — hétéroptères, IV, 241. — liomoptères, IV, 241. Hémitrène, I, 495. Heracleum gummiferum, III, 243. Heracleum Panaces, III, 249. Herbe des Canaries, etc., H, 60. — aux chantres, III, 688. — aux charpentiers, III, 51. — aux chats, II, 474, 478. — à éternuer, III, 52. — à l'esquinancie, III, 576. — de la paralysie, II, 458. — aux perles, II, 519. — aux puces, II, 454. — à Robert, III, 576. TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. 429 Herbe sacrée, II, 481. — de Sainte-Barbe, III, 688. — de Saint-Cbristophe, III, 702. — aux tanneurs, III, 603. — de la Trinité, III, 673. Hérissons, IV, 15. Hermodacte, II, 146. Héron, IV, 134. — aigrette, IV, 137. Hérons, IV, 134. Herschellite, I, 472. Hétérodons, IV, 153. Hétérosite, I, 304. Hêtre, II, 283. Heudelotia africana, 111, 515. Heulandite, I, 429. Hibiscus Abelmoshus, III, 647. — esculentus, III, 648. — phœniceus, III, 649. — Rosa-sinensis, III, 649. — syriacus, III, 649. Hibou, IV, 137. Hiboux, IV, 128. Hièble, III, 194. Hile, II, 15. Hingisèh, III, 239. Hippobdella sanguisuga, IV, 290. HlPPOCASTANÉES, III, 598. Hippomane Mancenilla, II, 435. Hippomarathrum, III, 226. Hippopotame, IV, 45. Hirondelle, IV, 370. Hirondelles, IV, 130. — de mer, IV, 135. Hirudinés. IV, 281. Hirudo chlorina, IV, 308. — chlorogastra, IV, 308. — interrupta, IV, 308. — medicinalis, IV, 2i)l. — flava, IV, 308. — grisea, IV, 306. — octoculata, IV, 283. — nigresceus, IV, 306. — tessellata, IV, 308. — viridis, IV, 306. — mysomelas, IV, 309. — sanguisuga, IV, 287, 290. — sanguisorba, IV, 290. — troctina, IV, 308. — verbana, IV, 309. — vorax, IV, 287. — vulgaris, IV, 283. Hisingérite, I, 291. Hispanille, III, 5^7 . Hoa-tsiao, III, 563. Hochequeues, IV, 129. Hockiak, IV, 54. H. O. Crown-bark, III, li6. Hog-gum, III, 489. Hoitziloxitl, III. 473. Holoturies, IV, 374. Holoturia edulis, IV, 374. — guamensis, IV, 374. — tubu/osu, IV, 374. Homard, IV, 276. Homme, IV, 8. — race caucasique, IV, il. — — éthiopique, IV, 11. mongolique, IV, 11. — race nègre, IV, 11. Honigstein, I, 332. Hordeum distichon, II, 111. — hexastichon, II, 111. — vulgare, H, 111. Hornblende, I, 427, 434. Hornblendeschiefer, I, 435. Hornstein fusible, I, 483. Hornstein infusible, I, 80. Houblon, II, 333. Houille, I, 94. — compacte, I, 96. — papyracée, I, 97, 106. Houx apalachine, III, 544. — commun, III, 543. Huile de baleine, IV, 116. — de cachalot, IV, 117. — de cade, II, 2G4. — de cajeput, III, 27 7. — de camphre, II, 418. — de cétacés, IV, 116. — de coco, II, 131. — de croton, H, 360. — de foie de morue, IV, 181. — de raie, IV, 184. — d'Illipé, II, 597. — de Liquidambar, II, 306. — de Macassar, III, 743. — de marmotte, III, 8, 314. — de marsouin, IV, 116. — d'œillette, III, 711. — d'olive, II, 588. — de palme, II, 132. — de poisson, IV, 181, 187. — de poix, II, 264. -*■ de ricin, II, 355. Huître commune, IV, 364. — comestible, IV, 364. Huîtres, IV, 362. Huîtriers, IV, 134. Hurrias, IV, 153. Humboldtilite, I, 427. Humulus LupuluSy H, 333. Huppes, IV, 130. Huru crepitans, II, 436. Hureaulite, I, 304. llutchinsia atro-rubescens, 11, 27. 430 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Hyacinthe de Çeylan, I, 319. — de Compostelle, I, 78. — (plante), III, 757. Hyacinthus orienialis, II, 153. Hyalite, I, 82. Hyalomicte, I, 495. Hyalosidérite, I, 389. Hydraires, IV, 375. Hydrargilite, I, 332. Hydraires, IV, 370. Hydres, IV, 378. Hydrobucholzite, I, 357. Hydrocorizes, IV, 241. Hydrocotyle d'Asie, III, 215. Hydrocotyle asiatica, III, 215. Hydrolyte, I, 428. Hydromys, IV, 25. Hydrophane, I, 83. Hydrophile, IV, 199. Hydrophyte, de Taberg, I, 395. Hyènes, IV, 22. Hymenœa Courbaril, III, 357, 457, 400. — verrucosa, III, 457. Hyménomycètes, II, 39. Hyménoptères, IV, 222. Hyménoptères térébrants, IV, 223. — porte-aiguillon, IV, 223. Hyoscyamus albus, II, 500. — aureus, II, 500. — ni^er, II, 498. Hyperanthera Moringa, III, 387. Hypéricinées, III, 624. Hypericum Androsœmum, III, 624. — guianense, III, 624. — perforatum, III, 625. Hypersthène, I, 389. HïPHOMYCÈTES, II, 37. Hypociste, II, 84. Hypoglosse, II, 169. Hypostilbite, I, 429. Hyraceum, IV, 35. Hyrox capenns, IV, 35. Hysope, H, 471. Hyssopus officinalis, II, 471. Jbirace, II, 596. Ibirapitanga, III, 340. Ibis, IV, 134, 137. Icica altissima, 402. — Aracouchini, III, 534. — Carana, III, 523. — decandra, III, 531. — guianensis , III, 531. — heptaphylla, III, 532. Icicariba, III, 522. — Tacamahaca, 111,529, 53 i Icicariba, III, 522. Icosaèdre, I, 25. Ichthyocolle, IV, 191. — fausse, IV, 192. Ichu cascarilla, III, 142. Idocrase, I, 427. If, II, 237. Ignames, II, 186. Ignatia amara, II, 560. Iguana delicatissima, IV, 151. Iguane, IV, 151. Iles de corail, IV, 376. llex aqwfoliam, III, 543. — paraguariensis, III, 544. — vomitoria, III, 544. Ilicinéks, III, 542. Illiciées, II, 747. lllicium anisalum, III, 747. — floridanum, etc., III, 747. Ilménite, I, 284. Ilvaïte, I, 292. Immortelle blanche, III, 36. — jaune, III, 36. Impatiens noli-tangere, III, 578. Impératoire, III, 21 1. Ipiperatoria Oslruthium, III, 211 Indianite, I, 427. Indicolite, I, 253. Indigo, III, 481. — blanc, III, 486. — Guatimala, III, 483. Indigo fera Anil, III, 481. — argentea, III, 481. — dkperma, 111,481. — tinctoria, III, 481. Indigotine, III, 486. Infusoires homogènes, IV, 378. Inga Avaremo-temo, III, 330. — Barbatimào, III, 330. — Martkœ, III, 399. — Sassa, III, 450. Inquartation, I, 146. Insectes, IV, 201. — suceurs, IV, 255. — parasites, IV, 257. Insectivores, IV, 15. Inula Helenium, III, 60. Inuline, III, 61. Inzica, III, 330. Iolite, I, 395. Ionidium brevkaule, III, 95. — I/iecacua?i//a, III, 9i. — Itouboa, III, 95. — Marcutti, III, 95. — patviflurum, III, 95. Ipécacuanha amylacé, 111, &2. — annelé gris rouge, 111,87. — — majeur, III, 88. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 431 Ipecacuanha annelé mineur, III, 85. — — noirâtre, III, 8G. — de Carthagène, III, 89. — blanc, III, 92. — faux des Antilles, III, 9G. de l'Amérique septentrionale,III, 90- de Bourbon, III, 96. du Brésil, III, 94, 95. de' Cayenne, III, 95. — noir, III, 90. — officinal, III, 85. — ondulé, III, 92. — strié, III, 90. Ipomœa Jalapa, II, 524. — macrorhiza, II, 524. — operculafa, II, 534. — orizabensis, II, 527. — Purga, Hayne, II, 525. — Quamoclit, II, — simulons, II, 530. — Turpethum, II, 535. Ifudées, II, 190. Iridium, I, 142. Iris commun, II, 190. — faux acore, II, 192. — fétide, II, 192. — de Florence, II, 191. — jaune, II, 192. — des marais, II, 192. Iris florentina, II, 191. — fœtidissima, H, 192. — germanica, II, 190. — pallida, II, 192. — pseudo-acorus, II, 192. — tuberosa, II, 147. (rvingia Barteri, III, 573. Isatis tinctoria, III, 483-690. ïsérine, I, 286. Isidiuin corallinum, II, 62. Isis nobilis, IV, 380. Isonandra Gutta> II, 599. Isopodes, IV, 277. Isopyre, I, 426. Itacolumite, I, 496. Itinérite, I, 428, 471. Iules, IV, 259. Ivette, II, 480. — musquée, II, 480. Ivoire, IV, 43. — végétai, II, 142. Ivraie, II, 94. Ixinè, III, 26. Ixode, IV, 266. Jabirus, IV, 134. Jaborandi, III, 564. Jaca, II, 327, Jacamars, IV, 131, Jacanas, IV, 135. Jacumas, IV, 137. Jacaranda brasilœnvis, II, 5i7. — Cabiuna, III, 3i8. — Caroba, III, 547. — Copaia, II, 547. — Tarn, III, 348. Jacée des prés, III, 24. Jacinthe, II, 153. Jack-wood, II, 327. Jacquier, II, 327. Jade ascien, I, 433. — néphrétique, I, 433. — oriental, I, 433. — tenace de Saussure, 1, 434. Jaguar, IV, 23. Jais, I, 99. Jalap faux, II, 531. Jalap digité, II, 529. Jalap fusiforme, II, 527. — à odeur de rose, II, 531. — officinal, II, 523. — tubéreux, II, 523. Jambonneaux, IV, 370. Jambose, III, 268. Jamesonite, I, 175, 178. Janipha Mtmihot, II, 3i9. Japicanga, II, 182. Jaquamarts, IV. 131. Jargon de Ceylan, 1, 317. Jasmin d'Arabie, II, 581. — d'Espagne, 11, 581. — jonquille, II, 581. — officinal, II, 581. — de Virginie, II, 550. Jasminées, II, 580. Jasminum grandi florum, II, 581, — odoratissimum, II, 581. — officinale, II, 581. — Sambac, II, 581. Jaspe, I, 80. — - schisteux, I, 501. Jatamansi, III, 78. Jatropha Curcas, II, 357. — gossypifolia, II, 356. — multifida, II, 358. Jaune indien, IV, 99. Jayet, I, 99. Jeffersouia dipfiylla, III, 734. Jérose hygrométrique, III, 687. Jetaïba, III, 456. Jonc aromatique, II, 97. Josse, 111, 191. Joubarbe des toits, III, 253. — (petite), III, 254. Joues cuirassées, IV, 173. 432 TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. Jubarte des Basques, IV, 115. Jugeoline, II, 5iG. JUGLANDÉES, II, 300. Juglans cinerea, II, 302 , — regia, II, 301. Jujube, III, 539. Juniperus bermudianaf II, 24?. — commwus, II, 240. — Lycia, III, 516. — Oxicedrus, II, 240. — SaOina, II, 241. — virginiana, II, 242. Jurema, III, 330. Jusquiame blanche, II, 500. — dorée, II, 500. — noire, II, 498. Juvia, III, 269. K Kadoukoi, III, 286. Kngeneckia oùlonga, 111, 310. Kamala, II, 369. Kala-jira, III, 65-764. Kali, II, 448. Kaneelstein, 1, 349. Kanguroos, IV, 41. Kaolin, I, 358, 480. Karabé, I, 109. Karsténite, I, 401. Kaskti, III, 417. Kassu, III, 406, 413. Katha-suffnid, III, 414. Kato inschi Kua, II, 205. Kawa, II, 276. Katran rouge, II, 455. Kauri, II, 267. KeiloxxKhil, II, 220. Kentrophyllum lanatum, III, 23. Kérargyre, I, 160. Kérasine, I, 189. Kératite, I, 80. Kermès animal, IV, 249. — natif, I, 132. — végétal, II, 289. Ketmie rouge, III, 649. Khnath, III, 403. Kfiadira, III, 403. Khaya senegalemis, III, 595. Kheir, III, 403. KieselscJnefer, I, 496, 501. Kilbrickénite, I, 175, 176. Kikekunemalo, III, 464. Killinite, I, 473. King-wood, III, 350. Kinos, III, 408, 426. — d'Àmboine, III, 429. Kinos de Botany-Bay\ III, 433. — du Brésil, III, 438. — de la Colombie, III, 435. — de l'Inde, III, 430. — de la Jamaïque, III, 434. — de New-York, III, 438. — de la Vera-Cruz, III, 439. Kirschenwasser, III, 315, 682 Kirwanite, I, 428. Klaprothine, I, 337. Knautia arvensis, III, 67. Knébélite, I, 388, 389. Kobellite, I, 193. Koboldine, I, 251. Korarima, II, 220. Koss, IV, 191. Koumiss, IV, 96. Kouri-gum, II, 267. Krameria ixina, III, 669. — lanceolato, III, 669. — spartioïdes, III, 669. — tomentosa, III, 668. — triandra, III, 666. Krisuvigite, I, 237. Kua, II, 210. Kueui, III, 408. Kumis, IV, 96. Kupfer- nickel, I, 242. Kut>ra, III, 635. Labiées, II, 454, 460. Labradorite, I, 426, 422, 481. Labrax Lupus, IV, 172. Lac-dye, II, 322. Lac-laque, II, 322. Lacerta ogilisy IV, 151. — Scincus, IV, 150. Lacertiens, IV, 148. I acto-butyromèlre, IV, 94. Lactoscope, IV, 93. Lactuca capitatay III, 12. — sativa, III, 16, 14. — sylvestris, IU, 14. — virosa, III, 14. Laducarium , III, 13. Ladanum de Crète, III, 67 i. ~- d'Espagne, III, 674. L^emodipodes, IV, 273. Laîche des sables, II, 92. Lait, IV, 88. — d'ânesse, IV, 91. — de brebis, IV, 91. — de chèvre, IV, 91. — de femme, IV, 91. — de jument, IV, 91. TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. 433 Lait de vache, IV, 91. Laitier, I, 294. Laitue officinale, III, 12. — romaine, III, 14. — sauvage, III, 14. — vireuse, III, li, Lagenaria vulgaris, III, 26?. Lagostomes, IV, 25. Lagotis, IV, 25. Lamas, IV, 57. LAM ELU ROSTRES, IV, 136. Laminaire saccharine, II, 26. Laminaria digitata, II, 27. — saccharina, II, 26. Lamium album, II, 477. Lamproie marine, IV, 201. Lampyre, IV, 208. Lampujum majus, II, 205. Lanarkite, I, 188. Langoustes, IV, 275. — commune, IV, 275. Languas chinensis, II, 200. Lan/ton, III, 637. Lanthane, I, 311. Lapis lazuli, I, 474. Lappa major, etc., III, 18. — minor, III, 19. — tomentosa, III, 19. Laque en bâtons, II, 321. — en écailles, II, 321. — en grains, II, 321. — de Guatimala, H, 322. Lard, IV, 46. Larinus Cynarœ, etc., IV, 216. — nidificans, IV, 216. Larix Cedrus, II, 248. — europœa, II, 248. Larves, IV, 203. Laser pitium Chironium, III, 250. Lasionema rosea, III, 186. Latrobite, I, 427. Latrodectus Malmig?iathus, IV, 263. Laumonite, I, 428. Lauracées, II, 392. Lauréole, II, 389. Laurier alexandrin, II, 169. — -amande, III, 318. — -cerise, III, 318. — commun, II, 393. — -rose, II, 579. des Alpes, III, 8. Laurinées, II, 392. Laurus Bicrmarmi, II, 405. — Camphora, II, 415. — Cassia, II, 409. — cinnamomum , II, 404. — Culilawan, II, 414. multiflora, II, 405. GmuouRT, Drogues, 7« édit. Laurus nobilis, II, 393. — Sassafras, II, 393. Lavande femelle, II, 462. — mâle, II, 462. — officinale, II, 462. — Spic, II, 462. Lavandula Spica, II, 462. — Stœchas, II, 462. — vera, II, 462. Lave vitreuse du Cantal, I, 473. Laves, I, 496. Lazulite, I, 337, 474. Leadhillite, I, 188. Lecanora a f finis, II, 586. — esculenta, II, 586. — Pare lia, II, 61. — tartarea, II, 61 . Lecythidées, III, 268. Lecythis grandi floi-a, III, 269. — Ollaria, III, 269. Ledum palustre, III, 8. Légume, II, 13. Légumineuses, III, 319. Lemmings, IV, 25. LemoJi-grass, II, 99. Lémuriens, IV, 13. Lentille, III, 380. Lentisque, III, 497. Lenzinite, I, 357. Leontice Leontopetalum, III, 663. Leontodon Taraxacum, III, 18. Léopard, IV, 23. Lepidium campes tre, III, 6S9, 690. Lepidium sativum, III, 684. Lépidomélane, I, 471. Lépidoptères, IV, 233. — diurnes, IV, 234. — crépusculaires, IV, 234. — nocturnes, IV, 2 54. Lepte rouget, IV, 26G. Leptospermées, III, 267. Leptynite, I, 496. Leucite, I, 471. Leucophane, I, 32G. Leucostine, I, 496. Levisticum officinale, III, 206. Levyne, I, 428. Lézard commun, IV, 151. Libellules, IV, 221 . Liber, II, 8. Libétliénite, I, 231. Libidibi, III, 398 . Lichen d'Islande, II, 55. — des murailles, II, 58. — pixidé, II, 58. — pulmonaire, II, 58. — pustuleux, II, 59. Lichen cocci férus, II, 58. T. IV. — 28 434 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Lichen esculentus, II, 686. — islandicus, II, 55. — parellus, II, 61 . — parietùius, II, 59. — pixidatus, II, 58. — plicatus, II, 59. — pulmonariu* , II, 58. — rangi férus, IV, 75. — saxatilis, II, 59. — vulpinus, II, 60. Lichens, H, 55. Liéhens tinctoriaux, II, 60. Liebigite, I, 214. Liège, II, 288. Lierre commun, III, 197. — terrestre, II, 475. Lièvre, IV, 25. Liévrite, I, 292. Lignaloé, III, 538. Lignite, I, 98. — fibreux, I, 100. — piciforme, 1, 99. — terreux, I, 100. Ligustvum Levisticum, III, 206. Lilas, II, 574. LlLIACÉES, II, 152. Lilium cnndidum, If, 15 i. Limaces, IV, 35S. Limaçon, IV, 358. Limandelle, IV, 179. Limandes, IV, 179. Lime douce, III, 631. Limettier, III, 631. — bergamotier, III, 632. Limonier, III, 629. Lin aire, II, 490. Linalué, III, 538. Linaria vulgaris, H, 490. Lin cultivé, III, 658. — fossile, I, 432. Linées, III, 658. Linguatules, IV, 279. Lingue, IV, 181. Linottes, IV, 130. Linoufur, III, 729. Linum usihrfissimum, III, 658. Lion, IV, 23. Lii'pm citriodora, II, 482. Liquidambar blanc, II, 306. — liquide, II, 306. — mou, II, 306. Liquidambar Altingia, II, 311. — orient a le y II, 309. — styraaflua, II, 305. Liriodendrine, III, 738. Liriodendron tulipifera, III, 746. Liroconite, I, 229. Lis blanc, II. 154. Lis d'eau, III, 729. — des étangs, III, 729 — superbe, etc., II, 153. Lit-chi, III, 599. Litbine, II, 444. Lithospermum officinale L. , II , 519. — tinclorium, II, 518. Litsœa zeylanica, II, 405. Livèche, III, 206. Loasées, III, 267. Lobaria pulmonariay II, 58. Lobelia inflata, III, 10. — laurentioy III, 10. — syphilitica, III, 10. LOBÉLIACÉES, III, 9. Lobélie cardinale, etc., III, 9. — du Chili, III, 9, — syphilitique, III, 10. Loche d'étang, IV, 176. — franche, IV, 176. Loddu puttay, II, 448. LOGANIACÉBS, II, 558. Loge, II, 13. Loirs, IV, 25. Lo/igo, IV, Lolium temulenium, II, 94. Lombric, IV, 281. LONGIPENNES, IV, 135. LoNGinosTHES, IV, 134. Lonicera Caprifo/ium, III, 193 LOPHOBRANCHES, IV, 171 LORANTHACÉES, III, 194 - Loriots, IV, 129. LOTÉES, III, Lotos sacré, III, 731. Lottes, IV, 179, 181. Loup, IV, 18. — doré, IV, 18. — de mer, IV, 172. Lucuma mammosum^ II, 597. Lumachelle, I, 411. Lumbricus terrestris, IV, 281. Lupin, III, 379. Lupinus a/bus j III, 379. Lupuline, II, 333. Lyc/mis Gitltago, III, 764. Lycium> 111, 40 i. Lyroperdon, II, 39. Lycopersicum esculentum, II, 509. Lycopodiacées, II, 79. Lycopode officinal, 79. Lycopodium clavatum, II, 79. Lycoses, IV, 262. Lydienne, I, 497. Lymnées, IV, 360. Lynx, IV, 23. I Lyres, IV 129, 173. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 435 Lytta adspersa, IV, 218. — vesicatoria, IV, 208. M Macaques, IV, 13. Mâche, III, 76. Machœrium Allemani^Md. Machoiran, IV, 195. Macis, II, 419. Macigno, I, 497. Macle, I, 343. Maclura aurantiaca, II, 325. — tinctoria, II, 315. Macrodactyles, IV, 135. Madi du Chili, III, 39. Madia saliva, III, 59. Madrépores, IV, 376. Magnésie, I, 376. — boratée, I, 382. — carbonatée anhydre, I, 380. silicifère, I, 381. terreuse, I, 381. — fluo-phosphatée, I, 387. — fluo-silicatée, I, 387. — hydratée, I, 379. — hydrocrabonatée, I, 381. — native, I, 379. — silicatée, I, 387. Magnésite, I, 393. Magnésium, I, 376. Magnétisme, I, 55. Magnoc, II, 350. Magnolia g/auca, III, 746. — graci/is, III, 746. — grandiflora, etc., III, 746. Magnoliacées, III, 745. Magnoliées, III, 746. Magots, IV, 13. Maguey, II, 183. Mahaleb, III, 316. Maïs, II, 114. Makis, IV, 13. Malabathrum, II, 411. Malachite, I, 235. Malacolite, I, 429. Malacon, I, 319. MaLACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX, IV, 175. — APODES, IV, 187. — SUBHACHIENS, IV, 179. Malambo, II, 368. Malanea racmosa, III, 189. Malaptérure électrique, IV, 196. Malherbe, II, 45G. Malicorium, III, 280. Mallolus philippinensis, 11, 369. Malléabilité, I, 10. Malmignatte, IV, 263. Malpighiacées, III, 598. Malt, III, 588. Malthe, I, 103. Malus acerboy III, 290. — sativa, III, 290. Malva glabva, III, 647. — rotundifolia, III, 64 7. — sylvestris, III, 647. Malvacées, III, 644. Mammea americana, III, 608. Mammey d'Amérique, III, 608. Mammifères, IV, 4. — onguiculés, IV, 8. — ongulés, IV, 8. — à sabot, IV, 8. Mammouth, IV, 43. Mancenillier, II, 435. Manchots, IV, 135. Mandelstein, I, 489. Manriica, II. Mandiiba, II Mandragore, II, 601. Mandragora officinalis, II, 5') I. Mandrills, IV, 13. Manganèse, I. 297. — bi-oxydé, I, 301. alcalifère, I, 303. — carbonate, I, 308. — et fer fluo-phosphatés, I, 305. — hydraté, I, 301. — oxydé, I, 299. — phosphaté, I, 303. — silicate, 1, 309. — sulfuré, I, 298. — tantalaté, I, 306. — tungstaté, I, 305. Mangifeva domestica, III, 494. — gabonensis, 111,573. — indien, III, 494. Mango, III, 494. Mangostana Cambogia, III, 611-616. — Morella, III, 611-613. Mangoustan cultivé, III, 609. — du Malabar, III, 609. Mangouste (racine de), III, 765. Mangoustes, IV, 22. — de l'Inde, IV, 22. — de Java, IV, 22. Mani, III, 618. Maniguette, II, 224. — (petite), II, 225. — (grande) de Démérari, II, 225. Manihot vtilissima, II, 350. Manioc ou manihot, II, 350. Manne, II, 583. — d'Alhagi, II, 585. — de Briançon, I , 585. 436 TABLE GENERALE DES MATIÈRES. Manne d'Eucalyptus, II, 585. — de Sinaï, II, 585. — tombée du ciel, II, 585. Mante religieuse,. IV, 219. Maquereaux, IV, 174. Maranta arundinacea, II, 227. — Galanga, III, 201. — ïndica, II, 227. Marantacées, II, 198. Marathrum, III, 226. Marbre, I, 410-497. — de Bergame, I, 402. — bleu de Wurtemberg, I, 402. — bleu turquin, I, 410. — brèche,I, 411. — ■ campan, I, 410. — de Carrare, I, 410. — cipolin, I, 410-411. — de Florence, ï, 411. — griotte, I, 410. — jaune de Sienne, 410. — de Languedoc, I, 410. — lumachelle, I, 411. — noir, I, 411. — de Paros, I, 410. — - portor, I, 410. — ruiniforme, 1,411. — Sainte-Anne, I, 410. — sarancolin, I, 410. — vert antique, I, 400. Marceline, I, 310. Marékanite, I, 497. — opaque, I, 473. Maringouins, IV, 252. Marjolaine vivace, II, 467. — vulgaire, II, 467. Marmite de singe, III, 269». Marmolite, I, 394. Marmottes, IV, 25. Marne,. I, 497. — argileuse, I, 362. Maroute, III, 54. Marronnier d'Inde," III, 600. Marrons cultivés, II. Marrube blanc, II, 476» — noir, II, 476. Marrubium vulgare, II, 476. Marsupiaux, IV, 40. Marsouins, IV, 112. Marteau commun, IV, 370. Martin s, IV, 129. Martins-pêcheurs, IV, 130. Marum, II, 478. Masang de vaca, IV, 99. Massigno, I, 497. Massoy de la Nouvelle-Guinée, II, 414. Mastic, III, 497. Mastodontes, IV, 43. Maté, III, 544. Matico, IV, 277. Matricaire officinale, III, 49. Matricaria Camomilla, III, 50. — Parthenium, III, 49. Maubèches, IV, 134. Maurelle, II, 344. Mauve en arbre, III, 649. — à feuilles rondes, III, 6J.7. — sauvage, III, 847. Méandrines, IV, 376. Mechoacan, II, 532. Meconium, III, 705. Médicinier, II, 357. — d'Espagne, II, 358. — multifide, II, 358. — sauvage, II, 357. Mégathérium, IV, 40. Méduses, IV, 374-376. Méionite, I, 427-473. Melaleuca minor, III, 277. — Leucadendron, III, 277. — viridiflora, III, 278. Melampodium, III, 758. Mélanite, I, 350. Melanoxylum Brauna, II, 601 ; III, 354, MÉLANTHACÉES, II, 143. Melanthium, III, 767. Mélaphyre, I, 497. Mêlas, IV, 23, Mêles Taxus, III, 17. Meletla venenosa, IV, 179. Mélette vénéneuse, IV, 179. Mélèze d'Europe, II, 248. Melia Azederach^ III, 593. MÉLIACÉES, III, 593. Mélilot des champs, III, 360. — officinal, III, 359. Melilotus arvemis, III, 360. — officinalis, III, 359. Mélique bleue, II, 96. Melissa Calamintha, II, 469. — officinal is, 11,470. Mélisse de Moldavie, II, 47 5. — officinale, II, 470. Mellite, I, 332. Melocactus communis, III, 251. Mélochie, III, 641. Méloé de mai, IV, 214. — proscarabée. IV, 213. Meloe vesicatorius, IV, 208. Melon, III, 261. — d'eau, III, 261. Mélongène, II, 506, Mélyre vert, IV, 211. Ménakanite, I, 286. Ményanthe, II, 557. Menyanthes trifoliata, II, 557. TABLE GENERALE DES MATIÈRES. 437 Ménilite, I, 83. Ménispermacées, III, 73 i. Menispermum Cocculus, III, 740. — heteroclitum, III, 740. Ménobranches, IV, 166. Mentha aquatica,. II, 464. — arvensis, II, 465. — crispa, 466. — gentilis, II, 465. — hirsuta , II, 465. — piperita, II, 4G4. — Pulegium, H, 465. — rotundifolia, II, 46 i. — saliva, II, 465. — sy lues tris, II, 464. — viridis, II, 464. Menthe aquatique, II, 46i. — baume, II, 465. — des champs, IT, 465. — coq, III, 50. — crépue, III, 4G5. — cultivée, II, 465. — poivrée, II, 464. — pouliot, II, 465. — romaine, II, 464. — ronde, II, 464. — sauvage, II, 464. — velue, II, 465. — verte, II, 464. Mercure, I, 165. — (sou extraction), I, 169. — argental, I, 166. — chloruré, I, 168. — sulfo-sélénié, I, 168. — sulfuré, I, 167. Mercuriale annuelle, II, 343. — vivace, II, 344. Mercurialis annua, II, 343. — perennis, II, 344. Mère de girofle, III, 273. Mérinos d'Espagne, IV, 81. Mérions, IV, 25. Merisier, III, 315. — à grappes, III, 317. — de Virginie, III, 317. Merlan, IV, 181. — noir, IV, 181. Merles, IV, 129. Merluche, IV, 179-181. Mésanges, IV, 130. Mesembryantliemum crislallinum, 252. Mésocarpe, II, 11. Mésole, I, 428. Mésoline, I, 428. Mésolite, I, 428. Mésotype, I, 472. Mespilodaphne pretiosa, II, 403, Mespilus germanica, III, 293. Messagers, IV, 127. Météorites, I, 258. Méthode de De Gandolle, II, 17. Méum, III, 212. Meum athamanticum, Iïï, 212. Mézéréon, II, 388. Miargyrite, I, 158. Micas, I, 472-473-476. Micaschiste, L, 498. Mickelia Champacca, III, 743-746. — montana, III, 746. — Tsjampacca, III, 746. Miel, IV, 229. Mikania Guaco, III, 65. Milans, IV, 127. Mil-homens, II, 379. Mille-feuille, III, 51. Mille-pertuis, III, 625. Mille-pores, IV, 376. Mimophyre, I, 498. Mimosa arabica, III, 393. — cochliocarpos, III, 3 30. — farnesiana, III, 396. — nilotica, III, 390. — Sénégal., II I., 398. Mimosées, III, 324. Mimusops Balata, II, 600. — dissecta, II, 595. Mine d'acier, I, 272. — d'étain blanche, I, 423. — de fer blanche, I, 272. — de plomb, I, 89. Minéralogiqucs (Classifications), 1, 62. Mirabilis dic/wtoma,ll, 451. — Jalapa, II, 451. — longiflora, II, 451. Mispickel, I, 265. Mite de la farine, IV, 267. — de la gale, IV, 269. — domestique, IV, 267. — rhomboïdale, IV, 268. Mites, IV, 265. Mithridate mustard, III, 6J0. Moelle, ÏI, 9. — de Cuba, II, 325. Mohica, II, 596. Moineaux, IV, 130. Molasse, I, 498. Molène, II, 491. Molinia cœrulea, II, 96. Mollesse, I, 9. Molluscoides, IV, 361. Mollusques, IV, 3-348. — acéphales, IV, 350-361. — BRACHIOPODl-S, IV, 350. — céphalopodes, IV, 350-351. — gastéuopodes, IV, 350-356. - PTÉnoroDES, IV, 359. 438 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Molybdène oxydé, I, 208. — sulfuré, I, 208. Mombin, III, 495. Momordica Elaterium, III, 258. Monazite, I, 312. Monesia, II, 589. Mommiacées, II, 391. Mongorium Sambac, III, 637. Monotrèmes, IV, 41. Mo?istera pertusa, II, 89. Montain-tea, III, 4. Morées, II, 315. Morelle noire, II, 504. Morgeline, II, 452. Morinda citrifolia, etc., III, 82. Moringa aptera, III, 388. — pterygosperma, III, 353-387. Moringées, III, 324. Moronobea coccinea, III, 618. Morphil végétal, II, 142. Morpion, IV, 258. Morrhua vulgaris, IV, 181. Morses, IV, 24. Morue, IV, 199. — franche, IV, 180. — longue, IVV181. Morus alba, II, 324. — niyra, II, 323. — papy ri fera, II, 324. — tinctoria, II, 325. Morvénite, I, 443. Moschus moschiferus, IV, 58. Motelles, IV, 179. Mouche domestique, 251. Mouoherolles, IV, 129. Mouflon de Corse, IV, 81. Moule commune, IV, 371. — des peintres, IV, 370. Moules, IV, 370. Mouron bleu, II, 458. — des oiseaux, II, 458. Moussache, II, 351. — des Barbades, II, 227. Mousse de Ceylan, II, 33. — de Corse, II, 30. — d Islande, II, 32. — perlée, II, 32. — de Jafua, II; 33. Moustiques, IV, 252. Mou-tan, III, 775. Moût de raisin, III, 583. Moutarde blanche, III, 696. — noire, III, 69 i. — sauvage, III, G96. Moutons, IV, 80. — domestiques, IV, 81. — (segagrophile du), IV, 102. Moutouchi, III, 346. Moutouchi suberosus, III, 346. Moxa, III, 48. Mozambrum, II, 161. Mucuna pruriens, III, 383. — urens, III, 382. Mudar, II, 574. Mufle de veau, II, 490. Muflier des jardins, II, 490. Muguet, II, 167. Mula cascarilla, III, 174. Mulet, IV, 53. Mulette du Rhin, IV, 370. Mullérine, I. 150. Mulle barbu, IV, 173. Mulles, IV, 172. Mullus barbatus, IV, 173. — surmuletus, IV, 173. Mundubi, III, 384. Mungo, IV, 26. Murènes, IV, 188. Murex, IV, 360. Muriate d'ammoniaque, I, 484. Mûrier blanc, II, 324. — noir, II, 323. — à papier, II, 324. Musa paradùiaca, II, 197. — sapientium, II, 197. Musacées, II, 197. Musaraigne, IV, 15. Musc d'Assam, IV, 63. — du Bengale, IV, 63. Musc de Chine, IV, 61. — de Sibérie, IV, 65. — falsifié, IV, 66. — en poche, IV, 65. - en vessie, IV, 65. — hors vessie, IV, 65. — kabardin, IV, 65. — tonquin, IV, 62. Muscade de Cayenne, II, 421. — des Moluques, II, 419. — longue, II, 421. — sauvage, II, 421. Muscadier aromatique, II, 419. Muséides, IV, 25. Musimon, IV, 81. Musophages, IV, 131. Mussena, III, 334. Mygale moscovita, IV, 89. Mygale aviculaire, IV, 260. My labre de la chicorée, IV, 212. Myriapodes, IV, 259. Myrica cerifera, II, 281. — Gale, II, 280. — pensylvanicay II, 281. Mïkicées, 11, 280. Myricine, IV, 233. Myrksticées, H, 419. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 439 Myristica aromatica, II, 419. — dactyloides, II, 42 . — fatua, II, 421. — moschata, II, 419. — officinalis, II, 419. — sebifera, II, 423. — tomentosa, II, 421. Myrmica, IV, 225. Myrobalan belleric, III, 284. — chébule, III, 284. — citrin, III, 282. — d'Amérique, III, 287. — d'Egypte, III, 287. — emblic, II, 364. — indien, III, 284. Myrobalans, III, 282. Myrosine, IIF, 698. Myrospermum balsamiferum, III, 473. — de Son Sonate, II, 473. — Pereirœ, III, 473. — peruiferum, III, 471. — toluiferum, III, 474. Myroxocarpine, III, 481. Myroxylum peruiferum, III, 471. — toluiferum, III, 474. Myrrha aminnea, III, 455. Myrrhe, III, 511. — de l'Inde, III, 516. Myrrhis odorata, III, 215. Myrtacées, III, 267. Myrte bâtard, 280. Myrtées, III, 288. Myrtus acris, III, 275. — communis, III, 270. — pimenta, III, 275. — pime?doides, III, 276. Mysorine, I, 234. Mytilus edulis, IV, 370. A Nacascol, III, 398. Nacre bâtarde, IV, 368. — noire de Californie, IV, 369, — de Nankin, IV, 368. — de perle, IV, 366. — vraie de Geylan, IV, 367. Nacrite, I, 472, 473. Nadelerz, I, 193, 176. Nagelflue, I, 503. Naïdes, IV, 281. Najas, IV, 162. — tripudians ,IS , 162. Napel, III, 772. Naphte, I, 105. Narcisse des prés, II, 188. Narcissus Jonquilla, II, 188. — odorus, II, 188. — poeticus, II, 188. — pseudo-narcissus, II, 188. Nard celtique, III, 71. — de Crète, III, 71. — du Dauphiné, III, 78. — du Gange, III, 75. — foliacé de l'Inde, III, 77. — indien, lit, 73. — jatamansi, III, 74. — radicant, III, 75. — sauvage, II, 381. Nardostuchys Jatamansi, III, 74. — grandiflora, III, 77. Nartex Asa fœtida, III, 239. Narval, IV, 112. Nasturtium officinale, III, 683. — sylvestre, III, 684. Natron, I, 454. Natrospodumen, I, 481. Nauclea Gambir, III, 407. Nautile, IV, 353. Nautilus pompilius, IV, 353. Navet, III, 693. Navette, III, 235, 694, 696. Naypaul Cupur, IV, 100. Nebneb, III, 390. Nectandra cymbarum, II, 399. — puchury major, II, 399. — Rodei, II, 400. Nèfles de Maurice, III, 268. Néflier, III, 293. Nélumbiacées, FI, 730. Nelumbium speciosum, III, 731. Nelumbo mucifera, III, 731. Némate, I, 499. Nématoides, IV, 328. Némertes, IV, 340. Nénuphar blanc, III, 728. — jaune, III, 730. Néoctèse, I, 282. Néoplase, I, 276. Nèpe, IV, 241. Nepeta Cataria, III, 474. — Glechoma, II, 475. Néphéline, I, 471. Néphélis octoculée, IV, :83. — tessulata, IV, 283. — vulgaris, IV, 283. Néphrite, I, 433. Nephrodium Filix-max, II, 68. Neriitm antidysentericum , II, 578 — Oleander, II, 579. — tinctorium, III, 482. Nero'.i, III, 633. Nerprun, III, 540. — des teinturiers, III, 541. 440 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. NÉVROPTÈRES, TV, 221. Nhandirobe, III, 263. Niauli, III, 278. Nickel (son extraction), I, 248. — antimonial, I, 243. — arsenical, I, 242. — arséniaté, I, 246. — arsénité, I, 246. — bi-arséniuré, I, 243. — glanz, I, 244. — gris, I, 244. — hydro-silicaté, I, 247. — natif, I, 244. — sulfo-antimonié, I, 245. — sulfo-arséniuré, I, 244. — sulfuré, I, 244. — vitriolé, I, 246. Nickeline, I, 242. Nicotiane, II, 493. Nicotiana Tabacum, II, 403. — rusticciy II, 494. Nicotine, II, 495. Nids de salangane, II, 35. Nielle, III, 763. — des blés, III, 764. — fausse, III, 76i . Nigella arvensii, III, 763. — damascena, III, 764. — sativa, III, 763. Nigellasirwn, III, 764. Nigelle cultivée, III, 763. — des champs, III, 763. — de Damas, III, 764. — fausse, III, 764. Nigelle romaine, III, 762. Nigrine, I, 286. Niloufar, III, 729. Ninisin, III, 201. Nitrate de magnésie, I, 377. Nitre, I, 462. — cubique, I, 453. Noir animal, IV, 88. — de fumée, II, 265. — d'ivoire, IV, 43. — d'os, IV, 88. Noisette purgative, II, 358. Noisetier, II, 283. Noix d'acajou, III, 493. — de Bancoul, II, 362. — de cyprès, II, 239. — de galle, II, 289. — de girofles, II, 402. — igasur, II, 560. — des Moluques, II, 3G2. — pacanes, II, 301. — de palmier, II, 142. — de ravendsara, II, 402. — de sassafras, II, 398. Noix de serpent, 111,263. Nombril de Vénus, III, 255. Nontronite, I, 290. Noona, III, 82. NOTORHIZÉES, III, 681. Noyer commun, II, 301. — de la Guadeloupe, II, 326. Nuculaine, II, 15. Nummulites, IV, 356. Nunnari, II, 574. Nunnari-vayr, II, 188. Nuphar luteum, III, 730. Nyctagynées, II, 450. Nylgau, IV, 76. Nymphœa alba, III, 728. — cœrula, III, 729. — Lotus, III, 729. — tutea, 111,730. — Nelumbo, III, 731. Nymphe, IV, 203. Nymphéacées, III, 727. O Obsidienne, I, 473, 498. Ocelot, IV, 23. Ocfiroma Lagopus, III, 650. Ochrosia borbonica, II, 578. Ocimum basilicum, II, 4G1. Ocotea cymbarum, II, 396, 399. — Pichurim, II, 399. Ocre, I, 499. — jaune, I, 364. Octaèdre aigu, I, 21. Octaèdre obtus, 1, 21. — régulier, I, 21. Octopus moschatus, IV, 353. — vulgarisy IV, 352. Ocuje, III, 618. Oculinavirgùiea,lV, 382. Oculine, IV, 382. Œil de bourrique, III, 38?. Œillet rouge, III, 660. QEîianthe crocata, III, 234. — fistulosa, III, 233. — peucedanifolia, III, 235. — Phellandrium, III, 232. — pimpinelloides , III, 235. QEnantlie à feuilles de pimprenelle, JII, 235. — fistuleuse, III, 233. — safranée, III, 234. GEslre, IV, 253. — du bœuf, IV, 254. — du cheval, IV, 254. — hémorrhoïdal, IV, 254. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 441 Œstre du mouton, IV, 255. (Est rus, IV, 253. Œufs de poule, IV, 138. Oignon, II, 156. Oisanite, I, 207. Oiseaux, IV, 123. — mouches, IV, 130. Paradis, IV, 130, 137. proie, IV, 126. diurnes, IV, 12G. nocturnes, IV, 127. Olampi, III, 464. Oldenlandia umbellata, III, 83. 01 cl Loxa bark, III, 145. Olea europœa, II, 588. — fragans, III, 637. Oléacées, II, 580. Oléo-résine de copahu, III, 467. Oliban, III, 516. Oligodons, IV, 153. Oligoklasse, 1,473,481. Olivenite, I, 227. Olives et olivier, H, 588. Olives, IV, 3G0. Olivine, I, 387. Ombellifères, III, 202. Ombilic, II, 15. Ombre commune, IV, 178. Ombrettes, IV, 134. Onagga, IV, 54. Ondatras, IV, 25-37. Oniscus Armadillo, IV, 278. — Asellus, IV, 277. — murarius, IV, 277. Ononis spinosa, III, 325. Onopordon acanthium, III, 20. Onosma echioides, II, 518. Onyx, I, 79. Opale, I, 82. Ophelia chirata, II, 555. Ophicalce, I, 499. Ophidiens, IV, 151. Ophiolite, I, 499. Ophiorhiza mungos, IV, 22-162. Ophioxyhimserpentùiio/i,Ul, 767 ; IV, 22. Ophite, I, 499. Ophris anthropophora, II, 236. Opium, III, 713. — de l'Algérie, III, 725. • — de Bénarès, III, 723. — de Constantinople, III, 718-719. — d'Egypte, III, 720. — de l'Inde, III, 722. — de Malwa, III, 722. — de Patna, III, 723. — de Perse, III, 721. — de Smyrne, III, 716. — falsifié, III, 726. Opium indigène, III, 724- Opobalsamum, III, 564. Opopanax, III, 249. Opopanax Chironium, III, 249. Opuntia cocliinillifera,, III, 251. Or blanc, I, 122. — de chat, I, 483. — graphique, I, 122, 149. — de Nagyag, I, 150. — natif, I, 143. — palladié, I, 148. — problématique, I, 122. — tellure, I, 149. Orang-outang, IV, 13. Orange amère, III, 631. Orange colored Cinchona bark, III, 153 Orangettes, 111,633. Oranger (feuilles d'), III, 633. — (fleurs d'), III, 632. — vrai, III, 634. Orcanette, II, 517. Orcéine, orcine, II, 62. Orchidées, II, 229. Orchis fusca,l\, 236. — mascula, etc., II, 230. Oreille d'homme, II, 381. — d'ours, II, 458. Orelha de onça, III, 739. Orfraies, IV, 137. Orge, II, 111. — mondé, II, 111. — perlé, II, 111. Origan de Tournefort, II, 468. — vulgaire, H, 467. Origanum Dictamnus, II, 468. — Major ana, II, 467. Origanum majoranoides, II, 467. — Tourne for tu, II, 4G8. — vulgare, II, 467. Original loxa bark, III, 145. Oriza sativa, II, 113. Orme champêtre, II, 314. — fauve d'Amérique, II, 315. Ornithorhynques, IV, 41. Oronge fausse, II, 41. — vraie, II, 41. Orpiment, I, 125. — faux, I, 128. Orpin, III, 253. Orseille des Canaries, II, 60. — de mer, II, 60. — de terre, II, 60. Orthite, I, 313. Orthoplocées, III, 681. Orthoptères, IV, 219. Orthose, I, 473, 479. Ortie blanche, II, 477. — brûlante, II, 329. 442 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Ortie dioïque II, 329. — grièche, II, 329. Orvale, II, 473. Orvets, IV, 151. Oryctères, IV, 25. Os marsupiaux, IV, 41. — de sèche, IV, 354. Oseille, II, 425. Osier blanc, II, 31?. — jaune, II, 312. — pourpre, H, 313. Osmium, I, 141. Ostracés, IV, 361. Ostrapodes, IV, 273. Ostrœa edulis, IV, 364. — Malleus, IV, 370. Osyris alba, H, 382. Otoursy III, 2 12. Ouattapana, III, 398. Ou-pei-tse, III, 504. Ou-poey-tse, III, 602. Ouistitis, IV, 12. Ours brun, IV, 16. — blanc, IV, 16. Oursins, IV, 374. Outardes, IV, 134. Outremer, I, 474, 471. Ouwarovite, I, 350. Ovaire, II, 11. Ovis Ammon, IV, 80. — Aries, IV, 81. — Musimon, IV, 81. Oxalate de chaux (bézoard d'), IV, 109 Oxalide crénelé, III, 574. Oxalidées, III, 574. Oxalis Acetosella, III, 574. — crenata, III, 574. Oxavérite, I, 428. Oxicoccus palustris, III, 8. Oxleya xunthoxyla , III, 597. Oxure mangano-manganique, I, 297. — manganique, I, 298. Oxyde d'antimoine sulfuré, I, 131. — noir de manganèse, I, 301. Oxyures, IV, 3ii2. Oxyuris ver micu taris, IV, 332. Ozokérite, I, 106. Pachydermes, IV, 42. — ordinaires, IV, 44. — solipèdes, IV, 47. Pacova, III, 745. Pœonia corallina, III, 775. — Moutan, III, 7 75. Pœonia officinalis, III, 775. — papaveracea, III, 775. — pereyrina, etc., III, 776. Pâmées, III, 752. Pagodite de Nagyag, I, 471. — de Chine, 1,471. Paille-en -queue, IV, 136. Pain de coucou, III, 574. — de pourceau, II, 458. Paku-kidang, II, 74, Palissandre, III, 348. Palladium, j, 142. Palma Chris ti, II, 353. Palma rosa, III, 299. Palmiers, II, 126. Palmier avoira, II, 132. Palmipèdes, IV, 135. Palo matras, II, 368. Paludines, IV, 360. Panabase, I, 221. Panaces Heracleum, III, 249. Panacoco, III, 355. Panais, III, 204. Panax quinquefolium, III, 200. Pangolins, IV, 40. Pani, II, 570. Panicaut, III, 213. — de mer, III, 214. Panicum Dactylon, II, 95. Panna, II, 69. Panthère, IV, 23. Pao de aguila, III, 338. — d'arco, II, 548. — Pereira, II, 576. — piquante, III, 750. Paon de nuit (grand), IV, 235. Paons, IV, 132. Papaver album, III, 706. — bracteatum, III, 713. — nigium, III, 710. — orientale, III, 712. — Rhœos, III, 712. — somnifeium, III, 706. Papavéracées, III, 703. Papayacées, III, 265. Papayer commun, III, 266. Papilio Podalyrius, IV, 235. Papilionacées, III, 320. Papillons, IV, 235. Papyrus, II, 92. Pâquerette, III, 62. Paradisea apoda, IV, 137. — magnifica, IV, 137. — rubra, IV, 137. Paraguatan, III, 182. Parallélipipède, I, 18. Paramécie du côlon, IV, 378. Paramecium coli, IV, 378. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 4i3 Paranthine, I, 427. Paratudo, II, 571. — amer, II, 571. — aromatique, III, 623. Pardalianches, III, 35. Pareira brava, III, 739. Parelle, II, 61. — d'Auvergne, II, 61. Parenchyme, H, 2. Paresseux, IV, 39. Pariétaire, I, 329. Parietaria, II, 329. Parigline, II, 182. Pari paroba, II, 277. Parmacelles, IV, 358. Parmelia escutenta, II, 586. — parietina, II, 59. — saxatilis, II, 69. Partridge-berry , 111,4. Partridge-wood^ III, 356. Pas-d'âne, III, 62. Paspalum Dactylon, II, 95. Passbreaux, IV, 128. Passe-rose, II I, 646. Passiflorées, III, 265. Pastel, III, 483-690. — des teinturiers, III, 690. Pastenagues, IV, 196. Pastèque, III, 261. Pastinaca Opopànax, III, 249. — sativa, III, 204. — urens, III, 204. Pâtisson, 111,262. Pau de sangue, III, 408. Paullinia Cuiwu, III, 600. — pinnata, III, C00. — sorbilis, III, 600. Patate purgative, II, 534. Patchouli, II, 463. Patience sauvage, II, 424. Pavia rouge, III, 602. Pavot blanc, III, 706. — à graine noire, III, 726. — cornu, III, 705. — d'Arménie, III, 709. — déprimé, III, 708. — d'Orient, III, 712. — noir, III, 710. — pourpre, III, 726. — rouge, III, 712. Peau d'aiguillat, IV, 199. — de chien de mer, IV, 198. — deleiche, IV, 11)8. — de requin, IV, 197. — de roussette mouchetée, IV, 197. — de sagre, IV, 199. - de séphen, IV, 200. Pechblende, I, 211. Pêcher, III, 313. Pechstein, I, 500, 505. Péchurane, I, 211. Péchurim, II, 397. Pectolite, I, 471. Pediculus, IV, 257. Pédidalpes, IV, 263. Péganite, I, 335. Pegmatite, I, 500. Pe-la, IV, 250. Pélagies, IV, 374. Pelargonium capitatum, III, 577. — fragrans, III, 577. — odoratissimum, III, 577. — roseum, III, 677. — zonale, III, 577. Pelias Berus, IV, 162. Pélicans, IV, 136, 137. Pelicanus Onocrotalus, IV, 137. — Carbo, IV, 137. Pelletiérite, I, 420. Pélopium, I, 203. Pelote de mer, IV, 105. Peltogyne ve?iosa1 III, 349. Penœa Sarcocolla, II, 594. Pengawar Djambi, II, 74. Pennine, I, 398. Pensée cultivée, III, 673, — sauvage, III, 67 3. Pépérine, I, 500. Pepsine, IV, 97. Peramèles, IV, 41. Perça fluviatitis,l\, 172. Perche, IV, 172. Perches, IV, 172. Perdrix, IV, 132. Péricarpe, II, 11. Périclase, I, 379. Péricline, I, 473. Péridot, I, 387. — calcaire, I, 388. — ferreux, I, 388. — hydraté, I, 389. — manganésien, 388. Periploca indica, II, 185. — mauritiana, III, 96. Périsperme, II, 15. Perles, IV, 366, 369. Perlite, I, 473, 500. Perlon, IV, 173. Perlstein, I, 500. Perroquets, IV, 131. Persea gratissima, II, 403. Persica vuïgaris, III, 313. Persil cultivé, III, 220. — de Macédoine, III, 236. — des marais, III, 233. Peruvian Calisaya bark% III, 159. 4i4 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Pervenche, II, 579. Pesanteur spécifique, I, 43. Pesse, II, 25G. Pétalite, I, 445. Pétiole, II, 9. Petite centaurée de l'Amérique, II. 555. Petit chêne, II, 478. Petit-grain, III, 633. Petit houx, II, 1G8. Petit-lait, IV, 89. Petit pignon d'Inde, II, 359. Petiveria alliacea^ 11,452. — tetrandra, II, 452. Pétrelles, IV, 135. Pétrole, I, 104. Petromyzon marinus, IV, 201. Petroselinum sativum, III, 220. Pétrosilex, I, 473, 482. Pétunzé, I, 480, 500. Peucedanum Ostruthium, III, 211. Peuplier blanc, II, 314. — d'Italie, etc., II, 314. Phakolite, I, 428. Phalangers, IV, 41. Phalangites, IV, 2G5. Phalène, IV, 235. Pharbitis hispida, II, 521. Pharmacolite, I, 421. Pharmacosidérite, I, 281. Phascolomes, IV, 41. Phaséolées, III, 322. Phaseolus vulgaris, III, 380. Phellandrie aquatique, III, 232. Phellandrium aqualicum, III, 232. Phénakite, I, 323. Phillipsite, I, 219. Pitecollobium avaremotemo, III, 330. Phlorizine, III, 291. P/iœnïx dacfyliferoyll, 128. Pholérite, I, 357. Phonolite, 1,501. Phoques, IV, 23. Phormium tenax, II, 15i. Phosphate ammoniaco-magnésien,1, 487. — calcaire (bézoard de), IV, 108. Phosphore de Bologne, I, 442. Phosphorite, I, 419. Phrines, IV, 264. Phtanite, I, 501. Phthora, III, 760. Phut III, 71. Phyllade, I, 501. Phyllanthus Emb/ica, II, 364. Phyllopodes, IV, 274. Physalis Alkekengi, II, 509. Physalles, IV, 374. Physcia islandicay II, 55. Physeter macrocephalus^lS ,1 13, 117,119. Physocalymna floribundum , III, 349. Physsophores, IV, 374. P/iysostigma venenosum, III, 380. Physostigmine, III, 382. Phytelephas macrocarpa, II, 14?. Phytolacca decandra, II, 450. Phytolaccacées, II, 450. Picaud, IV, 179. Picrœna excelsa, III, 569. Picrolite de ïaberg, I, 395. Picropharmacolite, I, 422. Pics, IV, 131. Pictite, I, 424. Pied-d'alouette, III, 768. Pied-de-chat, III, 35. Pied-de- griffon, III, 760. Pied-de-lion, III, 300. Pied-de-veau, II, 86. Pies, IV, 130. Pies grièches, IV, 1 29. Pierre à bâtir de Paris, I, 41 — à dresser, I, 50 i. — à faux, I, 504. — à rasoir, I, 506. — d'asperge, I, 419. — de Bologne, I, 442. — de bugie, IV, 103. — de croix, I, 345. — de Goa, IV, 103. — de Labrador, 481. — de lune, I, 500. — de Malacca, IV, 105. — de Marmarosch, I, 420. — de porc, IV, 105. — de porc-épic, IV, 105. — de serpent, IV, 103. — de singe, IV, 103. — de touche, I, 501. — hématite, I, 270. — lithographique, I, 411. — lydienne, I, 501. — meulière, I, 80. — ollaire, I, 394, 499. — pesante, I, 423. — d'écrevisse, IV, 27G. Pigeons, IV, 133. Pignon des Barbades, II, 357. — d'Inde, II, 357. Pilocarpus pinnatifolius, III, Pilori, IV, 38. Pimélite, I, 247. Piment de Gayenne, II, 510. — couronné, III, 276. — de l'île Maurice, II, 511. — de la Jamaïque, III, 273. — des jardins, II, 510. — royal, II, 280. — Tabago,III, 275. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈtfES. 445 Pimpinelia Animm, III, 222. — magna, III, 224. — saxi fraya, III, 224. Pimprenelle commune, III, 301. — (petite), III, 301. — d'Italie, III, 301. — des montagnes, III, 301. Pin austral, II, 245. — Cerobro, II, 245. — de Corse, II, 243. — Laricio, II, 243. — maritime, II, 243. — à pignons, II, 243. — sauvage, II, 243. — de Weymouth, II, 245. Pindaïba, III, 745. Pingouins, IV, 135. Pinguit de Wolkenstein, I, 290. Pinite d'Auvergne, I, 471. — de Saxe, I, 346. Pinna nobilis, IV, 379. Pinne noble, IV, 379. Pinus Abies, II, 247. — australis, II, 245. — balsamea, II, 246. — canadensis, If, 247. — Cembro, 245. — Laricio, II, 243. — maritima, II, 243. — . Picea, II, 245. — Pinaster, II, 243. — Pinea, II, 243. — rigida, II, 245. — Strobus, II, 245. — sy/vestris, II, 243. Pinsons, IV, 130. Pintades, IV, 132. Pintadine,I\, 370. Pintadina margaritifera, IV, 36G. Pipe-Camboge, III, 614. Piper Afzelii, 11,275. — Bétel, II, 277. — Cubeba, II, 274. — longum, II, 276. — methysticum, II, 276. — nigrum, II, 271 . — ambellatum, II, 277. Pipérine, II, 273. PiPÉRITÉES, II, 271. Pipi (racine de), II, 452. Piptostegia Pisonis, II, 534. Pipula moola, II, 276. Piqueria trinervia, III, 64. Piratinera guianensis, II, 328, Piretro, II, 197. Piscicole, IV, 297. Pisselceon, II, 264 , Pissenlit, III, 18. Pistache de terre, III, 384. Pistaches, pistachier, III, 495. Piatacia atlantica, III, 498. — Lentiscus, III, 497. — Terebinthus, III, 498. — vera, III, 495. Pistil, II, 11. Pisum sativum, III, 380. Pivoine, III, 774. — en arbre, III, 7 75. — femelle, III, 7 75. — mâle, III, 775. Pixide, II, 14. Placentaire, II, 12. Plagionite, I, 176, 178. Planaires, IV, 340. Plane, III, 606. Planériens, IV, 282. Planorbes, IV, 360, Plantaginées, II, 453. Plantago arenaria, II, 454. — lanceolala, II, 453. — major, II, 453. — média, II, 453. — Psyllium, II, 454. Plantain, II, 453, Plantigrades, IV, 16. Platanées, II, 304. Platesia Flesus,W, 179. — Limanda, IV, 179. — Platessa, IV, 179. — Pola, IV, 179. Platine, I, 136. Platinides, I, 135. Plâtre, I, 403. Plattérite, I, 181. Ptatyceros, IV, 71. Plectognathes, IV, 171. Pléonaste, I, 386. Pleuronectes, IV, 179. Plelrorhizées, III, 681. Pleurotomes, IV, 361. Plie franche, IV, 179. Plocaria lihenoides, II, 33. Plomb (son extraction), I, 175, Plomb antimonité, I, 171. — arséniaté, I, 184. — carbonate, I, 186. — chloro-carbonaté, I, 189. — chloro-arséniaté, I, 184. — chloro-phosphaté, I, 184. — chloruré, I, 189. — chromaté, I, 182. — chromé, I, 183. — corné, I, 189. — gomme, I, 190. — hydro-aluminaté, I, 190. — jaune de Carinthie, I, 181. 446 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Plomb molybdaté, I, 181. — muriaté, I, 189. — natif, I, 171. — oxydé, I, 180. — phosphaté, I, 184. — rouge de Sibérie, I, 182. — sélénié, I, 172. — — cuprifère, I, 173. — — hydrargyrifère, I, 172. — sélénité, I, 172. — sulfaté, I, 185. — sulfo-arsénié, I, 175. — sulfuré, I, 173. — — antimonifère, I, 75. — — bismuthi-argentifère, 1, 176. — — bismuthi-cuprifère, 176. — — stibio-argentifère, I, 176. — — stibio-cuprifère, I, 176. - tellure, I, 172. — — aurifère, I, 150. — tungstaté, I, 181. — vanatlaté, I, 181. Plombagine, I, 89. Plongeons, IV, 135. Plongeurs, IV, 135 Pllmbaginées, II, 454. Plumbago europœa, II, 454. Plumule, II, 15. Pluviers, IV, 134. Pneumus Bolrfus, II, 391. Podophyllum pellatum, III, 734. Podosperme II, 15. Pogostemon Patchouli, II, 463. Poireau, II, 156. Poirée, II, 4i4. Poiriers, III, 290. Pois à gratter, III, 382. _ cultivé, III, 380. — pouilleux, III, 382. _ _ (petit), III, 383. Poissons, IV, 169. — CARTILAGINEUX, IV, 189. — plats, IV, 179. — suceurs, IV, 200. — VOL-VNTS, IV, 173. _ à queue, II, 274. — bétel, II, 277. Poivre blanc, II, 273. — cubèbe, II, 274. _ d'Ethiopie, III, 744- de la Jamaïque, HI, 273. — long, II, 276. _ de Thévet, III, 276. — noir, 11, 271. — de Guinée, II, 277. Poix blanche, II, 256. — de Bourgogne, II, 256. — de houille, II, 265. Poix jaune, II, 256. — minérale, 1, 103. — noire, II, 264. — résine, II, 264. — des Vosges, II, 256. Polamisia graveolens, III, 679. Polatonche, IV, 25. Pôle, IV, 179. Pollen, II, 11. Polyanthes tuberosa, II, 154. Polybasite, I, 159. Polycrase, I, 316. Polygala amara, III, 666. Polygala amer, III, 668. — Senega, III, 6c4. — de Virginie, III, 664. — vulgaire, III, 668. Polygai.ées, III, 563. Polygonatum vu/gare, II, 1,7. POLYGONÉES, II, 423. Polygonum Bistorta, II, 424. — tinctorium^ III, 423. Polyhalite, I, 453. Polymignite, I, 316. Polypes, IV, 375. Polypes à bras, IV, 378. — d'eau douce, IV, 378. Polypier, IV, 37 5. POLYPO-MÉDLSAIRES, IV, 376. Pûlypode commun, II, 69. — de chêne, II, 69. Polypidium Baromez, II, 74. — Calaguala, H, 70. — crusiifolium, II, 70. — Ftlix-mas, II, 68. — vu/gare, II, 69. Polypore, polyporus, II, 45. Polypore amadouvier, II, 45. — du mélèze, 11, 44. — ongulé, II, 45. Polyporus fomentarius, II, 45. — igniarius, II, 45. — of'fici>ialistll, 44. Potyrrhizosf II, 375. Polysiphonia atro-rubescens, II, 27 Polystomes, IV, 338. Pomacéf.s, III, 288-289. Pomb'ilia Ipecacuunha, III, 9i. Pombdelles, IV, 297. Pomme d'Adam, III, 625. — d'acajou. III, 493. — d'amour, II, 509. — de chêne, U, 298. — de Perse, III, 628. — de Médie, 111,628. — de terre, II, 506. — épineuse, II, 496. pommier, III, 290- TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 447 Pommier à cidre, III, 290. Pompoléon, III, 632. Ponce, I, 473, 502. Poncires, III, 630. Populine, II, 314. Populus alba, II, 314. — balsamifera, III, 529. — fastigiata, II, 314. — nigra, etc., II, 314. Porc, IV, 49. Porc-épic, IV, 25. Porcelaines, IV, 3G0. Pores corticaux, II, 5. Porlieva liygrometrica, III, 553. Porphyre, I, 502. — noir, I, 497. — orbiculaire de Corse, 1, 505. — vert, I, 499. Porte-musc, IV, 61. Portulaca o/eracea, III, 255. Portulacées, III, 251. Potasse nitratée, I, 462 . — silicatée, 1, 471 . — sulfatée, I, 465. Potassium chloruré, I, 462 . Potentilla Amevina, III, 305. — replans, III, 304. — Tormentilla, III, 305. Poterium Sanguisorba^ III, 301. Potiron, III, 261. Potoroos, IV, 41. Poudingues, I, 502. — porphyroïdes, 1, 498. Pou de la tête, IV, 257. — du corps humain, IV, 257. — du pubis, IV, 257. Pouliot de montagne, II, 480. Pouliot vulgaire, H, 465. Poulpe musqué, IV, 353. Poulpes, IV, 352. Pourpier cultivé, 111, 255. Pouzzolane, 1, 503. Paya do mato, III, 85. Prase, I, 79. Prehnite, I, 428. Prêle, II, 84. Pressirostres, IV, 134. Prickiy-ash, III, 562. Primevère, II, 458. Primula verù, H, 458. Primulacées, II, 457. Prisme droit à base carrée, I, 19. à base rectangle, I, 19. rhomboïdal, I, 19. — hexaèdre, I, 23. — quadrangulaire oblique, I, 20. Proboscidiens, IV, 42. °ropolis,IV, 229. ' Prosopis horrid'i, III, 399. — slliquastrum, III, 399. Protées, IV, 166. Protogyne, I, 503. Proustite, I, 156. Prune d'Amérique, III, 287. Pruneaux, III, 315. Prunellier, III, 314. Prunier cultivé, III, 315. — d'Espagne, III, 495. — épineux, III, 314. — mombin, III, 495. — sauvage, III, 314. Prunus Armeniaca, III, 3 14. — domestica, III, 315. — iiuititia, III, 314. — Lauro-cerasus, III, 318. — spinosa, III, 31 4. Psammite, I, 50 i. Psaturose, I, 156, 158. Pséphite, I, 504. Pseudo-albite, I, 471. Pseudo'tdella nigra, IV, 287. Psilomélane, I, 300. Psycothria emetica, III, 91. Psylle, IV, 243. Psyllium, II, 454. Ptarmica Herba-rota, III, 48. — moschata, III, 47. — nana, III, 48. Ptarmica vulguris, III, 52. Pterocarpus angolensis, III, 3i6. — Draco, III, 346. — erinaceus, III, 408-426. — indciUJ, III, 344-346. — marsupium, III, 431 . — santalinus, III, 344-345.} — suberosus, III, 346. Pterygium coslatum, II, 4 17. Ptychotis Ajowan, III, 222. — fœniculifolia, III, 221. — verticiltata, III, 221. Puce commune, IV, 255. Puces, IV, 255. Puceron, IV, 243. Pudingitone, I, 50]. Pulassari, II, 678. Pulex, IV, 255. — penetrans, IV, 256. Pulmonaire officinale, II, 514. Pulmonana officinalis, II, 51 L Pulsatille, III, 756. Pulu, II, 74. Pumite, I, 505. Punaise d'eau, IV, 241. — des lits, IV, 241. — de Miana, IV, 267. i Punica Granatum, III, 280. 448 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Purple-wood, III, 347. Purree, IV, 100. Purreon, IV, 101. Pycnite, I, 339. Pyrale de la vigne, IV, 235. Pyrèthre, III, 49. Pyrethrum carneum, III, 50. — germanicum, III, 56. — Pa?thenium, III, 49. — roseum, III, 50, — Tcmacetum, III, 50. Pyrite arsenicale, I, 265. — blanche, I, 263. — capillaire, I, 244. — commune, I, 260. — cuivreuse, I, 218. — jaune, I, 260. — magnétique, I, 258. — martiale, I, 260. Pyrola rotundifolia, III, 1. — umbellata, III, 2. Pyrolacées, III, 1. Pyrole à feuilles rondes, III, 1, — ombellée, III, 2. Pyrolusite, I, 301. Pyroméride, I, 505. Pyrophysalite,ï, 339. Pyrorthite, I, 313. Pyroxène, I, 426, 429. Pyrus acerba, III, 290. — Aria, III, 292. — aucuparia, III, 292. — Cydonia, III, 289. — sorbus, III, 292. Pythons, IV, 15G. Quâ-leu, II, 218. Quadrumanes, IV, 12. Quadrupèdes vermiformes, IV, t7 Quai, IV, 371. Quamoclit vulgaris, II, 520. Quarat, III, 392. Quartz, I, 75. — agate, I, 78. — améthyste, I, 78. — aventuriné, I, 78. — blanc laiteux, I, 78. — enfumé, I, 78. — hématoïde, I, 78. — hyalin, I, 75. — hydraté, I, 82. — jaspé, I, 80. — jaune, I, 78. — nectique, I, 82. — résinite, I, 82. Quartz rose, I, 78. — silex, I, 80. — terreux, I, 81. — thermogène, I, 82. Quartzite, I, 505. Quassia amer, III, 5 68. — de la Jamaïque, III, 569. — de Para, II, 553. — de Tupurupo, II, 553. — amara, III, 568. — excelsa, III, 569. — paraensis, III, 569. — Simoruba, III, 570. Quatelé de la Guyane, III, 269. Quatre semences froides, III, 261. Quepo Cascarillcii I, 159. Quercitron, II, 288. Quercus JEgylops, II, 286. J — coccifera, II, 289. I — infectoria, II, 289. ! — pedunculata, II, 286. i — racemosa, II, 286. — Robur, II, 285. — sessiliflora, II, 285. — Suber, II, 287. — tinctoria, II, 288 . Quillai savonneux, III, 309. Qidllaja Molinœ, III, 310. — saponaria, III, 310. — smegmadermos, III, 309. Quina amarilla, de Bogota, III, 174. — cana légitima, III, 160. — carasquena, III, 148. — do Campo, II, 570. — naranjada, III, 152. — negra, III, 178. — prirnitiva, III, 152. Quino bobo amarilla, III, 152. Quincyte, I, 393. Quinoa, 11, 446. Quinquina Almaguer, III, 156. — amyydalifolia, III, 159. — à quinidine, III, 155. — austral is, III, 164. — bicolore, III, 188. — blanc de Loxa, III, 176. — blanc de Mutis, III, 183. — boliviana, III, 143. — brun de Carthagène, III, 156. — brun de Cuzco, III, 165. — Calisaya, III, 140 c v Josephiana, III, 142. morada, III, 143. — Carabayaplat sans épiderme, III, 143. roulé avec épiderme, III, 143. — caraïbe, III, 187. — de Carthagène, III, 154. ligneux. III, 154. TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. 449 •Quinquina de Carthagène rosé, III, 155. — Chafiuarguera, III, 146. — Colombia, III, 154. — congloméra ta, III, 173. — cordifolia, III, 174. — crispa, III, 148. — d'Arica, III, 165. — de Carthagène jaune pâle, III, 17 i. spongieux, III, 154. — decurrentifolia, III, 176. — de Cuzco, III, 165. — de Lima gris-brun, III, 163. gris ligneux, III, 168. très-rugueux imitant le Calisaya, III, 151. — de Loxa brun compacte, III, 1G0. cendré, III, 148-175. inférieur, III, 172. jaune fibreux, III, 146. rouge fibreux du roi d'Espagne, 145. rouge-marron, III, 158. gris compacte, III, 147. — elliptica, III, 143. — Havane, III, 167. — hirsuta, III, 178. — Huamalies blanc, III, 167. ferrugineux, III, 167. gris terne, III, 167. mince et rougeàtre, III, 167. rouge, III, 167. rougeàtre, III, 167. — Huanuco jaune pâle, III, 161-162. — — plat sans épidémie, III, 160. — — roulé avec épidémie, III, 161. — Jaën, III, 165. — jaune de Cuzco, III, 166. — jaune de Guayaquil, III, 150. de La Condamine, III, 146. de Mutis, III, 154. du roi d'Espagne, III, 148. orangé, III, 154-16*. de Mutis, III, 154. roulé, III, 154. royal, III, 140. — lanceolala, III, 152. — lancifolia, III, 152. — lucumœfolia, III, 151. — macrocalyx, III, 148. — maracaybo, III, 175. — micrantha, III, 163. — Mutisii, III, 177. — nitida, III, 160. — nova, III, 180. — officinalis, III, 145. — oblusifolia, III, 144. — orangé de Mutis, III, 154. — ovata, III, 16S. — Palton, III, 148. Guibourt, Drogue?, 7e édiU Quinquina pareil au Calisaya, IIJ, 156. — payama de Loxa, III, 177. — peruviana, III, 161. — pitaya, III, 156. — pitayensiSy III, 15G.. — pitayo, III, 156. — Piton, III, 186. — pubescens pelleteriana, III, 1G5. — purpurea, III, 167. — rouge de Carthagène, III, 156. de Cuzco, III, 158. de La Condamine., III, 147. de Lima, III, 161. de Loxa, III, 173. de Mutis, III, 155-170. pâle, III, 169. — vif, III, 169. non verruqueux, III, 169. — — verruqueux, III, 169. — scrobiculata, III, 158. genuina, III, 158. Delondriana, III, 159. — subcordata, III, 175. — suberosa, III, 179. — succirubra, III, 169. — ten foncé r, III, 172. — Urutusinga, III, 146. Quinquinas, III, 102. — blancs, III, 115. — faux, III, 179. — gris, III, 114. — jaunes, III, 114. — rouges, III, 114. Quintefeuille, III, 304. B Raasch,I\, 196. Rabioule, III, 693. Racine, II, 5. Racines annuelles, II, 5. — bisannuelles, etc., II, 5. Racine de Colombo, III, 735. — d'alun, III, 577. — de Drake, 11,317. — de femme battue, II, 18G. — giroflée, III, 305. — de Jean Lopez, III, 567. — d'or, III, 765. — vierge, II, 186. Rack, III, 589. Radicule, II, 15. Raie bouclée, IV, 196. Raies, IV, 195. Raifort sauvage, III, 685. Rainettes, IV, 167. Raisin aux Jubis, III, 582. T. IV. — 29 450 TABLE GENERALE DES MATIÈRES. Raisin au soleil, III, 582. — de caisse, III, 582. — de Calabrc, III, 581. — de Corinthe, III, 583. — de Damas, III, 581. — de Malaga, III, 581. — de Maroc, III, 583. — de mer. IV, 354. — d'ours, III, 5. — de Provence, III, 582. — de Samos, III, 582. — de Smyrne, III, 582. Raja clavata, IV, 190. Râles, IV, 135. Ramou, II, 570. Ram-(ill„ III, 60. Rana esculenta^ IV, 167. — Rufo, IV, 167. Ranunculus acris, III, 757. — asiaticuSy 111, 757. — bulboms, III, 757. — Ficaria, III, 705. — Flammula, III, 757. — Lingua, III, 757. — sceleratus, III, 757. — Thora, III, 772. Rapaces, IV, 126. Raphilite, I, 426. Raquette, 111,254. Rassa-mala, II, 311 Ratanhia, III, 666. Ratanhia des Antilles, III, 668. — de la Nouvelle-Grenade, III, 668. — du Pérou, III, 666. — de Savanille, III, 668. — du Texas, III, 66!). Ratels, IV, 16. Rat musqué des Antilles, IV, 38. du Canada, IV, 37. — — de la Russie, IV, 39. — de Pharaon, IV, 22. — taupe aveugle, IV, 25. Rats, IV, 25. Ratons, IV, 16. Rave (grosse), III, 693. Ravensara aromatica^ II, 402. Rayonnes, IV, 3-373. Réalgar, I, 123. — faux, L 128. Red Caraboya, III, 144. — Çinchona, III, 1C9. — wood, III, 597. Redon, III, 603. Redoul,lII, 3G9-603. Réfraction simple et double, I, 52. Réglisse de Russie, III, 327. — officinale, III, 326. Règne inorganique, I, 2. Règne organique, I, 2. Reine-des-prés, 111,307. Renard, IV, 19. Renne, IV, 70. Renonculacées, III, 751. Renoncule acre, III, 757. — bulbeuse, III, 757. — flamme, III, 757. — des jardins, III, 757. — scélérate. III, 757. Renonculées, III, 752. Renoncules, III, 756. Reprise, III, 253. Reptiles, IV. 142. Requin, IV, 195. Résédacéi.s, III, 678. Reseda lateola, III, 678. — odorat a, III, 678. Résine alouclii, III, 533. — animé, III, 455. — 'cacicarita, III, 536. — canarine, III, 523. — cachibou, III, 525. — chibou, III, 525. — copal, III, 455. — de Curucay, III, 536. — Dammara, II, 266. — Eletni, III, 521 (voyez Élémi). — à odeur d elémi, III, 524. — de Gommart, III, 525. d'Afrique, III, 527. balsamifère, III, 52S. — de Gommier, III, 527. — de Higligate, I, 109. — jaune commune, II, 363. — kikekune?/ialo, III, 464. — lactée, II, 269. — laque, II, 321. — de lierre, III, 198. — de Madagascar, III, 527. — de mani, III, 618. — mastic, III, 497. — olampi, III, 464. — sandaraque, II, 250. Résines tacamaques ou tacamahaca, III, 529. — de Xanthorrhœu, II, 165. Résinite, I, 82, 505. Rétinasplialte, I, 108. Rétinite, I. 108, 473, 505. Réveille-matin, II, 343. Rhamnées, III, 539. Rhamnus A/ater?ius, III, 542. — amygdnlinuSy III, 542. — catharticus, III, 5ï0. — Franyulô, III, 542. — infectorius, III, 541. — oleoidcs, III, 542. TABLE GENERALE DES MATIERES. 4SI Rhamnus saxatilis, III, 542. — Ziziphus, III, 539. Rhapontic, II, 426. — nostras, II, 427. fiheum australe, II, 432. — compactum, II, 428. — officinale, II, 433. — palmatum, II, 4 29. — rhaponticumi II, 426. Ribes, II, 429. — lataricum, II, 429. — undulatum, II, 423. — webbianum, II, 440. Rhinobate, IV, 195. Rhinocéros, IV, 44. — d'Afrique, IV, 44. — de Java, IV, 44. — de Sumatra, IV, 44. — unicorne, IV, 4 4. Rhipiptères, IV, 205. Rhizanthées, H, 84. Rhizobolées, III, 593. Rhizome, II, 7. Rhizophora Mangle, III, 435-438. Rhizostomes, IV, 374. Rhodium, I, 142. Rhododendron, III, 8. Rhododendron chrysantum, III, 8. — ferrugineum , III, 8. Rhodonite, I, 309. Rhombus barbatus, IV, 179. — maximus, IV, 179. Rhubarbe, II, 427. — d'Alexandrette, II, 438. — anglaise, II, 441. — de Chine, II, 437. — de France, II, 441. — de l'Himalaya, II, 439. — des moines, II, 425. — de Moscovie, II, 437. — de Perse, II, 433. — de Turquie, II, 438. Rhum, III, 589. Rhus coppalinum, III, 489-523. — Coriaiïa, lll, 488. — Cotinus, III, 490. — glabra, III, 488. — japonica, III, 505. — metopium, III, 489. — radicans, III, 489. — semi-alata, III, 505. — succedaneum, III, 491. — toxicodendron, 111,489. — typhinum, III, 488. — vernix, III, 488. Ribes nigrum, III, 251. — rubrum, III, 250. — uva-crispa, III, 251. Rbltardsonia brasiliensis , III, 92. Ricin, IV, 258-^66. Ricins, II, 353. Ricinus, IV, 353. — commuais, II, 353. Rima, II, 32G. Ripidolite, I, 397. Riz, II, 113. Robinia panacoco, III, 354. — pseudo-acacia, III, 35«. Robiir'er faux-acacia, III, 358. Rocambole, II, 15G. Rnccella fiaccida, II, 60. — fuciformis, II, 60. — Montayni, II, 60. — phycopsis* II, C0. — tincloria, II, 60. Rocceline, II, 63. Roche de Topaze, I, 319. Rochers, IV, 300. Rocou, III, 076. Roitelets, IV, 129. Rolliers, IV, 130. Romarin, II, 474. — sauvage, III, 8. Roméine, I, 423. Ronce herbacée, III, 303. — odorante, III, 302. — sauvage, Ilf, 302. Rongeurs, IV. 24. Rongeurs a clavicules imparfait! s IV, 24. — CLAVICULES, IV, 21. Roquet, IV, 153. Roquette cultivée, III, 691 . — sauvage, III, 69i. Rorquals, IV, 115. Rosa atba, III, 297. — canina, II, 2'.>', — centifolia, II, 296. — da»iascena, III, 297. — eglanîeiin, III, 20 i . — gallica, III, 295. — ni ail os, II, 311. — moschata, III, 297. — mulbflnra, III, 297. — sem}>erfloren<, III, 297. — sulfureaAll, 297. Rosacées, III, i87. Rosages, III, 8. Rosaliba du Brésil, III, 346. Roseau commun, II, 96. Rose à cent feuilles, III, 29(3. — de chien, III, 2!)4. — de Chine, III, 649. — de Damas, III, 297. — de Hollande, III, 296. — de Jéricho, III, 687. 452 Rose de Milet, III, 295. — mousseuse, III, 296. — de Noël, III, 758. — pâle, III, 297. — des peintres, III, 296. — de Provins, III, 295. — des quatre-saisons, III, 297. — rouge, III, 295. _ de tous les mois, III, 297. — trémière, III, 646. Rose-wood, III, 348. Rosées, III, 288. Rosier blanc, III, 297. — du Bengale, III, 297. _ jaune, III, 297. — multiflore, III, 297. — musqué, III, 297. — sauvage, III, 294. — toujours fleuri, III, 297. Rosmarinus officinalis, II, 474. Rossignols, IV, 129. Rothe China, III, 169. Rottlera tinctoria, II, 369. Rouge végétal, III, 22. Rouget barbu, IV, 173. Rouget camard, IV, 173. — commun, IV, 173. Rouhamon Curare, II, 570. — guyanense, II, 570. Rouleaux, IV, 153. Roure des corroyeurs, III, 488. Roussette (grande), IV, 194. Roussettes, IV, 194. Royal or guenuim yellow bark, )II, 140. Rubellite, 1,353. Rubia mungista, etc., III, 82. — tinctorum, III, 81. RUBIACÉES, III, 79. Rubis de Bohême, I, 78. — oriental, I, 330. Rubus chamœmorus, III, 303. — fruticosus, III, 302. — idœus, III, 301. — odoratus, III, 302. Rue des murailles, II, 77. — officinale, III, 554. Ruibarbo do Campo, II, 196. Rumex Acetosa, II, 425. — acutus, II, 425. — alpinus, 11,425-427. — obtusifolius L., II, 424. — Patientia, II, 425. — scutatus. II, 425. Ruminants, IV, 54. Rusais aculeatus, II, 168. — hypoglossum, II, 169. — hypophyllum, II, 169. Rusty crown bark, III, 147. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Ruta graveolens, III, 554. Rutacées, III, 544. Rutées, III, 545. Ruthénium, I, 143. Rutile, I, 206. — lamelliforme, I, 206. Ryacolite, I, 473. Sabatia angularis, II, 555. Sabine, II, 241. Sable vert du Pérou, I, 237. Sablier élastique, II, 436. Saccharum officinarum, II, 101, Safran, II, 193. — bâtard, H, 195. — faux du Brésil, H, 196. Safranum, II, 195; 111,21. Safre, I, 248. Sagapenum, III, 242. Sagou, II, 138. — tapioka, II, 141. Sagouins, IV, 13. Sagus genuma, II, 138. — farinaria, II, 138. — Ruuiphii, II, 139. Sahlite, I, 429. Saïga, IV, 75. Sain-bois, II, 387. Saindoux, IV, 46. Sakis, IV, 13. Salangane, IV, 130. i Salep, II, 231. Salicine, II, 312. Salicinées, II, 311. Salicor, II, 449. Salix alb a, II, 312. — amygdalina, II, 312. — babylonica, II, 313. — caprœa, II, 313. — prœcox, II, 312. — viminalis, II, 312. — vitellina, II, 312. Salmo Eperlanus, IV, 178. — Fario, IV, 178. — lemanus, IV, 177. — Schiefermuleri, IV, 177. — Solar, IV, 177. — Trutta, IV, 178. Salpêtre, I, 462. Salsepareille, II, 173. — aiguillonnée, II, 181. — d'Allemagne, II, 184. — du Brésil, II, 178. — caraque, II, 178. TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. 453 Salsepareille des côtes, II, 178. — fausse de Virginie, III, 200. — grise d'Allemagne, II, 184. — grise de Virginie, II, 184. — de Guatemala, II, 180. — de Honduras, II, 180. — de l'Inde, II, 185. — ligneuse, II, 181. — de Lisbonne, II, 178. — de Maracaïbo, II, 178. — du Para, II, 178. — du Pérou, II, 180. — de Portugal, II, 178. — rouge de la Jamaïque, 11, 177. — de la Vera-Cruz, II, 176. Salseparine, II, 182. Salsifis blanc, III, 15. — noir d'Espagne, III, 14. Salsola Soda, II, 448. — Tragus, II, 449. Saluth,TV, 177. Salvia hispanica, II, 473. — officinalis, II, 472. — pratensis, II, 472. — Sciarea, II, 473. Samare, II, 14. Sambola, III, 210. Sambucus Ebuhis, III, 194. — m'^ra, III, 193. Sambula, III, 210. Sandaraque, II, 250. — de Guatemala, III, 536. Sang-dragon des Antilles, III, 346. — du dracœna Dr aco, II, 137. Sang-dragon des Moluques, II, 135. — du Pterocarpus Draco, II, 137; 346. Sanglier, IV, 45. Sangsue dragon, IV, 308. — médicale, IV, 291. blanchâtre, IV, 308. fauve, IV, 308. grise, IV, 306. jaune, IV, 308. — — marquetée, IV, 308. noire, IV, 306. obscure, IV, 308. pâle, IV, 308. truitée,IV, 308. verte, IV, 306. — du Sénégal, IV, 309. — de Verbano, IV, 309. — vulgaire, IV, 283. Sanguenié, III, 41. Sanguenita, III, 41. Sanguinaire du Canada, III, 703. Sanguinaria canadensis, III, 703. Sanguine, I, 270 -363. III, Sanguisorba officinalis, III, 301. Sanguisoreées, III, 288-300. Sanicle, III, 215. Sanicula europœa, III, 2)5. Sant, III, 392. Saihtalacées, II, 382. Santal à odeur de musc, II, 386. de rose, II, 386. — citrin du Malabar, II, 384. de Sandwich, II, 385. de Timor, II, 385. faux, II, 387. pâle, II, 385. — rouge, III, 343. d'Afrique, III, 345. tendre, III, 346. Santalurn album, II, 383. — freycinetianum,I\, 383. — myrtifolium, II, 383. Santonine, III, 42. Sanve, III, 696. Sapajous, IV, 13. Saphir blanc, I, 330. — d'eau, I, 130, 395. — oriental, I, 330. Saphirine, I, 79. Sapin argenté, II, 245. — du Canada, II, 247. — élevé, II, 247. — faux, II, 247. — vrai, II, 245. Sapindacées, III, 598. Sapindus arborescens, III, 599. — divaricatus, etc., III, 599. — frutescens, III, 599. — saponaria, III, 598. Saponaire d'Espagne, III, 662. — d'Orient, III, 662. — officinale, III, 661. Saponaria officinalis, III, 662. Saponine, III, 662. Saponite, I, 358. 1 Sapotées, II, 595. Sapotille, II, 597. — mammée, H, 597. Sarcocarpe, II, 11. Sarcocolle, II, 594. Sarcolite, I, 427. Sarcopte de Gales, IV, 268. Sardes, IV, 174. Sardine, IV, 178. Sardoine, I, 79. Sariette, II, 469. Sarigues, IV, 41. Sarothamnus Scoparius, III, 359. Sassafras de Guatemala, II, 397. — de l'Oréiioque, II, 396. — inodore, II, 306. 454 TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES. Sassafras officinarum, II, 393. SaHu-wood, III, 537. Satureia hortensis, II, 4fi9. Saturnia pavonina, IV, 235. Sauge du port de la Paix, II, 3G4. Sauge des prés, 472. — officinale, II, 472. — sclarée, II, 473. Saule blanc, II, 312. — jaune, etc., II, 312. Saumon, IV, 17 7. Sauriens, IV, 148. Sauterelle, IV, 219. Sauve-vie, II, 77. Savacous, IV, 13 i. Saveurs, I, 49. Savonnier des Antilles, III, 598. Saxifrage blanche, III, 223. — (grande), III, 224. — (petite), III. 224. Scabieuse des champs, III, 07. — officinale, III, 07. Scabiosa arvensis, III, G7. — succisa,* Uî, 67. Scalopes, IV, 15. Scammonée, II, 537. — d'Alep, II, 5'tO. — d'Antioche, II, 541. — de Montpellier, II, 51 2. — de Smyrne, II, 540. — de Trébisonde, II, 540. Scandix cerefoltutn, III, 215. — Pecten, III, 21 G. Scaphium tcaphiyerum, III, 653. Scapolite, I, 427. Sceau de Notre-Dame, II, 186. Sceau deSalomon, II, 167. Schéelin calcaire, I, 423. Schéelite, I, 42i. Schéelitine, I, 181. Schéerérite, I, 107. Schelot, I, 451, 452. Schi/fc/laserz, I, 176, 130. Schiste, I, 505. Schœnanthe des Indes, II, 98. — officinal, II, 97. Schœnocaulon officinale, II, 150. Schori bleu, I, 207, 341. — rouge, I, 206. Schwartzguliigerz, I, 224. Scies, IV, 195. Scilla maritima, II, 157» Scille, II, 157. Scincus officinalis, IV, 150. Scinque officinal, IV, 150. Sciuriexs, IV, 25. SCLÉRO.UYCÈTES, II, 39. Srolexérose, I, 426. Scolézite, I, 429. Scolite, IV, 208. Scolopendre, II, 79. Scolopendres, IV, 259. Scolopendrium officinale, II, 79. Scomber Scombrus, IV, 174. — Thinnus, IV, 175. Scombres, IV, 174. Scops, IV, 128. Scordium, II, 479. Scorodite, I, 282. Scorodone, II, 479. Scorodosma fœtidum, III, 2 40. Scorpio a fer, IV, 264. — flavicaudus, IV, 265. — occitanus, IV, 264. Scorpion d'Afrique, IV, 204. — d'Europe, IV, 265. — roussâtre, IV, 264. Scorzonera hispanica, III, 14. Scorzonère d'Espagne, III, 14. Scrophulaire, II, 490. Scrophularia nodosa, II, 490. SCROPHULARIACÉES, II, 483. Scylhum Canicula,I\, 194. Scytalia chinensis, III, 599. Sijbastiano d'arruda, III, 349. Sébeste, II, 512. Sebipira-yuaçu, III, 329. Secale céréale, II, 110. Sèches, IV, 354. Secrétaire, IV, 127. Sedum album, III, 254. — acre, III, 254. — Telephium, III, 253. Seigle, II, 110. — ergoté, II, 46. Sel ammoniac, I, 484. — gemme, I, 446. Sel marin, I, 446. Sélaciens, IV, 194. Sélagite, I, 507. Sélénite, I, 402. Sélénium, I, 120. , Semecarpus Anacardium, III, 493. Séméline, I, 424. Semen-contra de Barbarie, III, 41 . du Levant, III, 39. Semence de lien, III, 386. Semencine, III, 41. Semperuivum tectorum, 111, 253. Séné, III, 3G0. — d'Alep, III, 365. — d'Amérique, III, 3G8. — de l'Inde, III, 367. — de Moka, III, 367. — de la pake, III, 364. — du Sénégal, III, 365. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 455 Séné de Syrie, III, 365. — de Tripoli, III, 3G6. SÉNÉCIONIDÉES, III, Sénégine, III, 6i5. Sénevé, III, G94. Sephen, IV, 197. Sepia oclopodia, IV, 354. — officinales, IV, 354. Serins, IV, 130. Serpent d'Esculape, IV, 155. — à lunettes, IV, 162. Serpents double-marcheurs, IV, 152. — non venimeux, IV, 153. — venimeux, IV, 155. — vrais, IV, 152. Serpentaire commune, II, 87. — de Virginie lre, II, 375. 2e, II, 377. à feuilles hastées, II, 377. fausse, II, 378. Serpentin, I, 497, 507. Serpentine, I, 394, 499. Serpolet, II, 4(59. Sertulaires, IV, 37G. Sérum, IV, 90. Serval, IV, 23. Sésame, II, 546. Sesamum orientale, II, 5 '(6. Séseli de Marseille, III, 235. Seseli tortuosum, III, 235. Shorea robusta, III, 644. Siami, III, 403. Sidérocriste, I. 507. Sideroxylon irterme, II, 695. Silène Armeria, III, 25. — Behen, 111,25. — inflata, III, 25. Silénées, III, (jGO. Silex corné, I, 80. — molaire, I, 80. — pyromaque, I, 80. Silice, I, 75. — hydratée terreuse, I, 83. Silicule, II, 14. Stliqua dulcis, III, 376. Silique, II, 14. Sillimanite, I, 342. Silphion, III, 238. Silure électrique, IV, 19G. Silurus glanis, IV, 177. Silybum mariannm, III, 20. Simaba Cedron, 111, 572. Simaruba amara, III, 570. — excelsa, 111, 509. — officinalis, III, 570. SlMARUBÉES, III, 5i6. Sinammine, III, 608. Sinapisme, III, 698. Sinapis alba, III, 69G. Sinapis arvensis III, 696. — nigra, III, 694. Singes, IV, 13. Sipltonia elastica, II, 3i7. Siphonophores, IV, 376. Sirènes, IV, 163. Sison Ammiy III, 22?. — Amomum, III, 222. Sisymbrium Nasturtium, III, 683. — officinale, III, 688. — tenuifolium, III, 694. Sittelles, IV, 130. SiumNinsi, III, 201-20 i. — Sisurum, III, 201-204. Smalt, I, 248. Smaltine, I, 250. Smaragdite, I, 390. Smaridié des moineaux, IV, 258. Smegmadermos emarginatus, III, 309. Smilacine, II, 182. Smilax aspera, II, 174-184. — China, II, 171. — Japicanga, II, 182. — laurifolia, II, 174. — maerophylla, II, 174. — medica, II, 17 3. — obliquata, II, 181. — officinale, II, 173. — papyracea, II, 174-180. — pseudoc/una, II, 171. — pseudo-syphilitica, II, 1*4. — Sarsaparilla , II, 174. — syphilitica, II, 174-179. — syrinyoides, II, 182. — zeylanica, II, 185. Smithsonite, I, 370. Smyrna amiunea, III, 455. Socchi, III, 182. Sodalite, I, 47 I. Sodium, I, 446. — chloruré, I, 446. Solanacées, II, 492. Solanum Dulcamara,\\, 505. — Lycnpcrsicitm, II, 509. — Melongena, II, 506. — nigrurn, II, 504. — ovigerum, II, 506. — pseudo-capsicum, II, 51'5. — pseudo-quinn, II, 506. — tuberosum, 11, 506. Solea vulgaris, IV, 179. Soleil (grand), III, 57. Solenostemma Arghel, III, 3G3. Soles, IV, '79. Solidago Virga aurea, III, 62. SoPiiORÉf.s, III, 323. Sorbier commun, 111, 292. 456 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Sorbier des oiseaux, III, 292. Sorbier hybride, III, 292. Sorbics aucuparia, III, 29?. — domestica, III, 292. Sorose, II, 11. Souche, II, 7. Souchet comestible, II, 9t. — long, II, 91. — à papier, II, 92. — rond, II, 91.. — sultan, II, 92. Souci des champs, III, 33. — des jardins, III, 33. Soude, II, 448. — d'Alicante, II, 449. — d'Aiguemortes, II, 44 & — artificielle, II, 449. — épineuse, II, 449v — boratée, I, 458. — carbonatée, I, 454. — nitratée, I, 457. — sulfatée anhydre, I, 451 . — hydratée, I, 451. Soufre,!, 113. — végétal, II, 80. Soymida febrifugn, III, 595-597. Spargelstein, I, 419. Spartium junceum, III, 359. Spath brunissant, I, 413. — en tables, I, 42S. — fluor, I, 399. — jaunissant, I, 413*. — perlé, I, 414. Spatule fétide, H, 192. Spatules, IV, 134. Speckstein, I, 391. Speerkies, I, 263. Spermaceli, IV, 113-11T. Spermœdia, II, 49. Spermoderme, II, 15. Sperniole, IV, 165. Spessartine, I, 348. Sphacelia segetum, II, 50\ Spha3rostiibite, I, 429. Sphène, I, 424. Sphérolite, I, 473. Sphinx, IV, 235. Spicanard, III, 73. Spigelie anthelminthique, II, 559. — de Maryland, II, 559. Spilanthes oleracea, III, 56-L85. Spillite, I, 489, 507. Spina acaciœ, III, 393. — œgyptiaca, III, 393. Spinacia oleracea, II, 436. Spinax niger, IV, 199. Spinellane, 1, 476. Spinelle rouge, I, 385. Spinclle vert, I, 386. Spinelle zincifère, I, 386. Spinelline, I, 424. Spinthère, I, 424. Spirœa Filipendula, III, 306. — trifoliata, III, 96. — Ulmaria, III, 307. Spir^acées, III, 288-306. Spirolobées, III, 681. Spiroptera hominis, IV, 334. Spode, IV, 43. Spodumen à base de soude, I, 481, Spondiacées, III, 487. Spondias lutea, III, 287-495. — purpurea, III, 495. Spongiaires, IV, 379. Spongodium Bursa, II, 36. Squales, IV, Ï9i. Squine, II, 171. — fausse, II, 172. — de Maracaïbo, etc., II, 171. Stade, II, 306. Stœchas arabique, II, 462. — citrin, III, 36. Stalactites, I, 412. Stalagmites, I, 413. Stalagmitis cambogioides, III, 612. Staphisaigre, III, 769. Saticelatifvlia, II, 455. — Limonium, II, 455. Staurotide, I, 345. Stéaschiste, I, 507. Stéatite, I, 390. Stellite, , 428. Sterculia acuminata, 111, 653. — scaphigera, III, G53. — tragocantha, III, 453. Sterculiacées, III, 637. Stercus diaboli, III, 212. Stibine, I, 130. Sticta puhnonaria, II, 58. Stigmate, II, 11. Stigmite, I, 505, 503. Stilbite, I, 429. Stillingia sebifera, II, 301. Stipe, II, 7. Stizolobium, III, 383. Stom apodes, IV, 273. Stomates, II, 5. Storax, II, 603. — amygdaloïde, II, 005. — blanc, II, 605. — de Bogota, II, 606. — en pains, II, 311. — en sarilles, II, 311. — liquide, II, 309. — noir, II, 311. — rouge, II, 309. TABLE GENERALE DES MATIERES. 457 Stramen camelorum, II, 97. Stramonium, If, 496. Strelitzia regina, II, 197. Strongle géant, IV, 330. Strongyïus gigas,\\, 330. — longevaginaius, IV, 330. Strontiane carbonatée, I, 438. — sulfatée, I, 439. Structure des cristaux, I, 25. — des minéraux, I, 43. Struthio Camelus, IV, 133. — Rhea, IV, 133. Strychnos castelnœa, II, 5G8. — colubrina, II, 563. — ligustrina, II, 563. — Nux vomica, II, 562, III, 560. — potatorum, II, 568. — pseudo-quina, II, 568 . — Tieute, II, 568. — toxifera, II, 568. Stryphnodendron Barbatimâo, III, 330. Stvyx Alucn, IV, 137. — Bubo, IV, 137. — Fammula, IV, 137. — Otus, IV, 137. Sturionieivs, IV, 189. Style, II, 11. Styracinées, II, 602. Styrax liquide, II, 306. Styrax Benzoin, II, 602. — officinale, II, G 04. Suc astringent du Pterocarpus erinaceus, III, 42G. — d'acacia d'Egypte, III, 400. — d'hypociste, II, 85. Succin,I, 109. Succinite, I, 349. Sucre, II, 103. — de lait, IV, 90. Sucrier de montagne, III, 528. Suif de montagne, 108. Sulfate de magnésie, I, 377. Sulfosinapisine, III, 698. Sulfurai re, I. 515. Sumac des corroyeurs, III, 488. — glabre, III, 488. — vénéneux, III, 489. — vernis, III, 488. — de Virginie, III, 488. Sumbul, III, 210. Sumbulus moschatus, III, 210. Sureau, III, 195. Surelle, III, 574. Surmulet, IV, 173. Swurtzia tomentosa, III, 354. Swartziées, III, 32i. Swietenia Mahogoni, III. 5 6. Sycomore, III, 606. Syénite, I, 508. Sylvane, I, 149. Sylvie, III, 756. Symphytum officinale, II, 508. Synanthérées, III, 11. Syndactyles, IV, 130. Scyphophorus cocciferus, II, 58. — pixidatus, II, 58. Syringa vulgaris, II, 581. Système bino-singulaxe, I, 31. — cubique, I, 30. • — hexagonal, I, 35. — isoaxique, I, 30. — monoclinique, I, 40. — octaédrique rectangulaire, I, 33. — du prisme droit à base carrée, I, 31. — — rectangulaire, I, 33. — — rhomboïdal, I, 33. — — oblique symétrique, I, 40. — — non symétrique, I, 42. — • — rectangulaire oblique, I, 40. — régulier, I, 30. — rhombique, I, 33. — rhomboctaèdre, l, 33. — singulaxe binaire, I. 33. — terno-singulaxe, I, 35. — tétragonal, I, 31. — triclinique, I, 42. — de Linné, II, 16. Systèmes de cristallisation, I, 30. Tabac, III, 493. Tabanus, IV, 253. Tabasheer, tabaxir, II, 97. Tableau des acides, I, 69. — des bases, I, 68. — des corps simples, I, 67. — des lauracées, II, 394. Tacamahaca, III, 529. Tacamaque angélique, III, 533, 621 — de Bourbon, III, 620. — en coques, III, 533. — huileuse incolore, III, 531. — jaune huileuse, III, 530. — jaune terne, III, 527 . — terreuse, III, 532. — ordinaire, III, 533. — rougeâtre, III, 532. — sublime, III, 533. Tacca pinnatifido, II, 186. Tachi de la Guyane, II, 552. Tachia guianensis, II, 552. Tœnia Cœnurus, IV, 345. — flavopunctala, IV, 346. 458 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Tœnia elliptica, IV, 346. — inerme, IV, 346. — large, IV, 346. Tœnia mertiocanellata, IV, 3i6. — Solium,I\, 341. Taffia, III, 589. Tagua, II, 142. Talc écailleux, I, 391. — granulaire, 1, 391. — laminaire, I, 390. — de Venise, I, 390." Talschiste, I, 508. Tamarara, III, 721. Tamarin, III, 374. Tamarindus indica, III, 374. Tamarix mannifera, II, 587. Tamier, taminier, II, 186. Tanus communis, II, 186. Tanacetum Balsamita, III, 50. Tanacetum vulgare, III, 36 . Tanaisie vulgaire, III, 36. Tanche vulgaire, IV, 175. Tangaras, IV, 129. Tanghinia vene?iifera, II, 575. Tanguin, II, 575. Tanikai, III, 286. Tanroujou, III, 457. Tanrouk-rouchi, III, 457. Tantale, I, 202. Tantales, IV, 134. Tantulite de Bavière, I, 303. — de Suède, I, 307. Taons, IV, 253, Taouia, III, 538. Tapioka, II, 351. Tapir, IV, 44. — d'Amérique, IV, 44. — de l'Inde, IV, 44. Taraxacum Dens leonis, III, 18. Tarentule, IV, 262. Tardigrades, IV, 39. Tarte brut, III, 592. Tatai-iba, II, 325. Tatous, IV, 40. Taupes, IV, 15. Taureau, IV, 82. Taurine, IV, 99. Taxinées, II, 236. Taxus baccata, II, 237. Tcha, III, 635. Tcldugel-Sâkcsey, III, 17. Teagreen Carabaya quiWs, Iil, 144. Tecoma Leucoxylon, II, 548. — rudicans, II, 550. Tecomojnca de Guatimala, III, 527. Tecfona grandis, II, 482. Tek, II, 48?. Teka grandi*, II, 482. Tellure, I, 121. Tellure graphique, I, 149. Ténacité, I, 10. Tendre à caillou, III, 324. Tendreté des corps, I, 9. Tennantite, I, 223. Tennecs, IV, 15. Tenuirostres, IV, 130. Téphrine, I, 508. Terbium, I, 314. Térébelles, IV, 280. TÉRÉurNTHACÉES, III, 486. Térebinthe, III, 498. Térébenthine, II, 250. — au citron, II, 253. — au soleil, II, 253. — d'Alsace, II, 253. — de Bordeaux, II, 259. — de Boston, II, 261. — de Chio, III, 498. — du mélèze, II, 251. — du sapin, II, 253. — de Strasbourg, II, 253. — des Vosges, II, 25. — Suisse, II, 253. Téréniabin, II, 585. Terminalia citrina, III, 2S6. — Chebula, III, 286. Termites, IV, 221. Ternstroemiacées, III, 635. Terra mérita, II, 205. Terrains diluviens, I, 62. — de sédiment, I, 61. — de transition, I, 61. — de transport, I, 62. — primitifs, I, 61. — secondaires, I, 62. — tertiaires, I, 62. Terre à, foulon, I, 362. Terre à porcelaine, I, 3S8. — de Chypre, 1, 471. — de Cologne, I, 100. — d'ombre, I, 364. — de Sienne, I, 364. — de Vérone, 1,471,472. — sigillée, I, 363. — verte de la craie, I, 472. d'Ungbvar, 1,-289. Terre-noix, III, 224. Terreau, I, 102. Terres comestibles, I, 36i. Testacelles, IV, 358. Testudo europœa, IV, 145. — grœca, IV, 144. — imbricata, IV, 147, — lutaria, IV, 146. — orbicularis. IV, (45. ) Têtard, IV, 105. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 459 Tétraèdre, I, 18. Tétraphylline, I, -305. Tétras, IV, 132. Teucrium aureum, If, 480. — Botrys, 11,478. — Chamœdrys, II, 478. — Chamœpitys, II, 480. — flavescens, II, 480. — Iva, II, 480. — marum, II, 478. — mon(anumy IL, 480. — Polium, II, 480. — Scord iuni, II, 479. — Scorodonia , II, 479. Thalictrum sinetise, III, 7G6. Thallite, I, 427.- Thapsia, III, 214. — garganica, III, 214. — silphium, III, 238. Thé, III, 635. — bouy, III, G39. — clmlan, III, 637. — des Apalaches, 111,544, 640. — d'Europe, III, 640. — du Labrador, III, 8. — du Mexique, II, 44 6; m, 640. — du Paraguay, III, 544. — hayswen, III, 037. — noir, III, 6:i8. — pekao, III, G3S, 639. — perlé, III, 637. — poudre à canon, III, 638. — souchong, III, 638. Thea bohea, III, 636. — chinensis, III, 636. — viridis, III, 636. Thecosoma hœmalolobium> IV, 339 Téliphone, IV, 264. Thénardite, 1, 451. Tkeobroma bicolor, III, 656. — Cacao, III, 655. — guianensis, III, 65(3. — sylvestris, III, 6.") S. — Guaruma, II, 315. Théobromine, III, 657. Thevetia Allouai, II, 576. — neriifoliu, II, 576. Thiosinammine, III, 099. Thlaspi des champs, III, 690. — officinal, 689. Thlaspi arvense, III, 690. — campestre, III, 690. — drabœfolio, III, 690. — latifolium, III, 690. — vulgare, III, 090. — vulyatius, III, 690. Thomsonite, I, 428. Thonporphyre, I, 508. Thons, IV, 175. Thonschiefer, I, 508. Thora, III, 772. Thorium, I, 310. Thraulite de Bodémaïs, I, 290. — de Riddarhytta, I, 290. Thulite, I, 427. Thuya articulata, II, 250. Thym, 11,468. Tliymallus renifer, IV, 178. Thymélées, II, 388. Thyméléacées, II, 387. Thymus Serpyllum, II, 469. — vulgaris, II, 468. Thysanoures, IV, 208. Ticorea febrifuga, III, 561. Tige, II, 7. Tigre, IV, 23. Tilia europœa, III, 641. — microphylla, III, 6il. — platyphylla, III, 641. — rubra, III, 642. TiLiACÉhS, III, 640. Tillandsia usneoides, II, 190. Tilleul argenté, III, 6 42. — d'Europe, III, 641. — de Hollande, III, 641. — rouge, III, 642. — sauvage, III, 641. Tilliot, II, 641. Tinckal, I, 458. Tique des chiens, IV, 258, 26G. Tissu cellulaire, II, 2. — fibreux, II, 2. — utriculaire, II, 2. TUan-cotte, II, 508. Titane anatase, I, 207. — fluorure ferrïfère, I, 205. — oxyde, I, 20 '>. — rutile, I, 206. Titanides, I, 201. Todiers, IV, 130. ToddaHa aculea.ta, III, 565. — paniculata, III, 508. Tolomane, II, Toluifera Daàamum, III, 474. Tomate, II, 509. Tommon, II, 212. — bezaar, II, 212. — primum, II, 212. Tonka, III, 377. Tonnerre des Arabes, IV, 19G. Tooth-ache tree, III, 502. Topas fels, I, 339. Topaze, I, 337. — de Bohême, I, 78. — du Brésil, I, 381. — d'Inde, I, 78. 460 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Topaze orientale, I, 330. Topazolite, I, 349. Topinambour, III, 58. Torcols, IV, 131. Tormentilla erecla, III, 305>. Tormentille, III, 305. Torpilles, IV, 195. Tortelle, III, G89. Tortue bourbeuse, IV, 140. — franche, IV, 147. — géométrique, IV, 147. — grecque, IV, 144. — de l'Inde, IV, 145. — ronde, IV, 145. — verte, IV, 147. Tortues d'eau douce, IV, 145. — de mer, IV, 146. — de terre, IV, 144. Totipalmes, IV, 136. Toucans, IV, 131. Toucher, I, 50. Touloucoima, III, 594. Toupies, IV, 360. Touraco, IV, 131. Tourbe, I, 101. Tourmaline, I, 351. Tourne-pierres, IV, 134. Tournesol en drapeaux, II, 3 55. — en pains, II, 64. Tourterelles, IV, 132. Toute-bonne, II, 473. Toute-épice, III, 273. Toute-saine, III, 624. Trachées, II, 8. Trachyte, I, 508. Tragopogon porrifolius, III, 18. — pratensis, III, 18. Transparence, I, 52. Trapézoèdre, I, 25. Trapp, I, 489, 509. Trappite, I, 509. Trapporphyre, I, 497. Trasi, II, 92. Travertin, I, 413. Treacte mustard, III, 690. Trehala, IV, 214. Trebel, III, 64. Trèfle d'eau, II, 557. Trématodes, IV, 337. Trémolite, I, 426, 431. Trépangs, IV, 374. Trichina spiralis, IV, 335. Trichines, IV, 335. Trichocéphales, IV, 332. Tricocephalus dispar, IV, 333. Trichomonades, IV, 379. Trigla, IV, 173. — Cucullus, IV, 173. Trigla Guinardus, IV, 173. — Hirundo.lV, 173. — lineata, IV, 173. — Lyra, IV, 173. — pini, IV, 173. Trigonella Fœnum grœcum, III, 379. Trigonocéphale jaune des Antilles, IV, 156. Trigonocéphales, IV, 156. Trikala, IV, 214. Tringibin, II, 585. Triphane, I, 445. Triphylline, I, 304. Triplite, I, 303. Tripoli, I, 83. Trique-madame, III, 25 i. ' Triticum œstivum, II, 108. — hybernum, II, 108. — repenst II, 108. — sativum, II, 108. — turgidum, II, 108. Trocheta subviridis, IV, 286. Trochète verdâtre, IV, 286. Trochilus minimus, IV, 130. Trochisques de Gatnbir, III, 424. Trochus, IV, 360. Trombidium autumnale, IV, 266. Trombolite, I, 232. Irona, I, 454. Tronc, II, 7 . Trop^eolées, III, 578. Tropœolum majus, III, 578. Trophosperme, II, 12. Tropidonotus natrix, IV, 154. — viperinus, IV, 154. Truffe, II, 38. Truie, IV, 46. Truite commune, IV, 178. — de mer, IV, 177. — du Léman, IV, 177. — saumonée, IV, 178. Trygon Sephen, IV, 200. Tsao-kiou, II, 215. heu, II, 217. — -quo, II, 218. Tschewkinite, I, 313. Tsetsé, IV, 253. Tsjampacca, III, 746. TUBÉRACÉES, II, 38. Tubéreuse, II, 154. Tuf basaltique, I, 500. Tufaïte, I, 500. Tulipacées, II, 153. Tulip-wood, III, 349. Tulipier de Virginie, III, 746. Tungstein, I, 423. Turban turc, III, 262. Turbellariées, IV, 339. TABLE GENERALE DES MATIERES. 401 Turbith, II, 535. Turbot, IV, 170. Turion,II, 9. Turmeric, III, 205; III, 704. Turneps, III, 693. Turquoise, I, 336. Turrilites, IV, 356. Turritelles, IV, 360. Tussilage, III, 62. Tussi/ago Farfara, III, 62. Tylophora asthrnatica, III, 96. Tyrans, IV, 129. U" Uerek, III, 398. Ulmacées, II, 314. Ulmaire, III, 306. Ulmite, I, 100. Ulmus campestris, II, 314. — fulva, II, 315. Umbilicus pendulinus, III, 255. Unau, IV, 39. Uncaria gambir, III, 406-419. Unio margarilifera, IV, 370. Unicomocomo, II, 69. Unona œthiopica, III, 744. — aromatica, III, 745. — musaria, III, 745. Upas tieute, II, 568. Urane, I, 209. — oxydulé, I, 211. — hydroxydé, I, 212. — phosphaté, I, 212. Uranite, I, 213. Urao, I, 454. Urtica dioica, II, 339. — urens, II, 329, Urticacées, II, 328. Ursus arctoSy III, 16. — maritimus, III, 16. Urupariba, II, 548. Usnea plicata, II, 59. Usnée du crâne humain, II, 59. Utricule, II, 1. Utricule (fruit), II, 13. Uva ursi, III, 5. Uvaria odorata, III, 743. Vaccinium Myrtillus, ni, 7. — OxicoccoSy III, 8. — Vitis idœa, III, 6. Vache, IV, 82. Vaginules, IV, 358. Vaisseaux, II, 3. — laticifères, II, 3. — en spirale, II, 3. Valeriana celtica, III, 71. — dioica, III, 69. — Jatamansi, III, 73. Valeriana officinalis, III, 68. — Phu, III, 71. Valériane celtique, III, 71. Valériane grande, III, 71. — rouge, III, 79. — sauvage, III, 68. Valérianées, 111, 67. Valerianella o lit or i a, III, 7 9. Vallesia, II, 576. Valves, II, 12. Vampire, IV, 15. Vanilla planifolia, II, 233. — Pompona, II, 234. — sativa, II, 234. Vanille, II, 233. Vanillon, II, 234. Vanneau, IV, 134. Vare^l, 267. Varec vésiculeux, II, 24. Variolaria corallina. II, 61 — dealbata, II, 61. — lactea, II, 61. — orcina, II, 61. Variolite, I, 495, 509. — de la Durance, I, 509. — du Drac, I, 509. Vateria indica, III, 456. Vautours, IV, 127. Veau, IV, 82. VÉGÉTAUX, I, 1 ; II, 1. — (classification des), II, 16. — endogènes, II, 8. — exogènes, II, 8. Vélar, III, 688. Ver à soie, IV, 230. — de Guinée, IV, 334. — de terre, IV, 281. — solitaire, IV, 341. Vermiculaire brûlante, III, 254. Vernicia montana, II, 361. Vérat, IV, 46. Vératrées, II, 143. Vératrine, II, 149. Veratrum album, II, 148. — nigrum, II, 150. — officinale, II, 150. — Sabadilla, II, 151. — viride, II, 150. Verbascum Thapsus, II, 491. Verbena officinalis, II, 481 . — triphylla, H, 482. 462 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Verbénacéks, II, 481. Verge d'or, III, 62. Vernonia anthelminthica, III, 65 Véron, IV, 176. Veronica Beccabunga, II, 484. — officinalis, II, 484. Véronique, II, 484. Verre d'antimoine, I, 134. Vert de Corse, I, 492, — de montagne, I, 'J36. Vert de vessie, 111, 541. Vertébrés, IV, 3-i. Verveine odorante, II, 482. — officinale, II, 481. Vesse de loup, II, 39. Vésuvienne, I, 427. Vétivier, II, 100. Veuves, IV, 130. Vibrions, IV, 379. Viciées, III, 322. Victoria regina, III, 7 28. Victoriale, II, 156. — longue, III, 7 8. Vigne blanche, III, 257-753. Vigne cultivée, III, 580. Vigogne, IV, 57. VlOLARIÉES, III, 670. Violette odorante, III, 670. — tricolore, III, 673. Viola cakeolaria, III, 95. — canina, III, 672. — Ipecacuanha, III, 94 . — Itouboa, III, 95. — odorafa, III, 670. — parviflora, III, 95. — tricolor, III, 673. Vipera Aspis, IV, 156. — Cher sa a, IV, 161. Vipère ammodyte, IV, 161. — commune, IV, 156. Vipères, IV, 156'. Vipérine commune, II, 513. — de Virginie, II, 375. Villarsite, I, 389. Vin, III, 583. Vins (tableau des), III, 587. Vinaigre, III, 590. Vinca major, etc., II, 579. Vincetoxtcum officinale ,11, 573. Virgulines, IV, 379. Virola sebifera, II, 423. Viscum album, III, 195. Vitex Agnus castus, II, 482. Vitis vi ni fera, III, 580. Vitriol bleu, I, 23^. Vittie-vayr, II, 100. Viverra Civet ta , IV, 19. — Rasse, IV, 21. Vivent, Zibelha, IV, 19. Vives, IV, 172. Volutes, IV, 360. Vouacapov, III, 356. Vouacapoua americana, III, 337-356. Vouapa bifoha, III, 402. Vouède, III, 4 83-090. Vulvaire, II, 446. W Wacke, I, 509. Wackite, I, 509. Wagnérite, I, 387. Wavellite, I, 335. Webstérite, I, 334. Weissgulliyers, I, 159. Wernérite, I, 427. West coast Carthagena, III, 148. Wild cabbage-tree, III, 332. Winter-green, III, 2. Wintera arontatica, III, 748. Winterana aromattca, III, 621-748. Winteriana Canne' la, 111, 62/. Wiry Luxa bai k, III, 1 78. Wismuth bleiers, I, 176. Withe crown bar h, 111, 151. Wolfram, I, 305. Wollastonile, I, 425-426. Woo-pei-/sze,lll, 504. Wood-oil, III, 468-635. Writhgia antidysenterica, II, 578. — tinctoria, III, 483. Wrightine, II, 578. X Xanthochymus pictoriuî, Ilf, 618. Xanthorrhœa arborea, II, 160. — hastihs, II, 166. Xantite, I, 427. Xénolithe, I, 343. X//>hi'is Gladius, IV, 175. Xylobulsantum, III, 510. Xylopia fnttesiens, III, 745. — grandifloray III, 745. — se/iceo, III, 745. Yénite, I, 292. Yeux d'écrevisses, IV, 276. Ypoléine, I, 232. Yttro-cérite, I, 315. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 463 Yttro-cérite-lantalite, I, 315. Yttrium, I, 314. — et cérium fluorures, I, 315. — phosphaté, I, 317. — silicate, I, 316-217. — tantalaté, I, 315. — titano-tantalaté, I, 316. — titanaté zircouifère, I, 316. — tungsto-tantalaté, I, 315. Zanthopicrite, III, 562. Zanthoxylées, III, 545. Zanthoxi/lum alatum, III, 564 — caribœum, III, 562. — carolinianum, III, 563. — clava-Herculis, III, 562. — fraxineum, III, ,c)62. Zea-Moïs; II, 114. Zèbre, IV, 5i. Zebu, IV, 86. Zédoaire jaune, II, 211. — longue, II, 210. — ronde, 210. Zemrni, IV, 25. Zéolite, I, 428-429. Zérumbet, II, 205. Zibeth, IV, 21. Zinc (extraction), I, 373. — arséniaté, I, 305. Zinc carbonate, I, 370. — hydro-carbonaté, \, 370. — hydro-silicaté, I, 371. — oxydé, I, 367. — sélénié, I, 365. — sulfaté, I, 369. — sulfuré, I, 365. Znigiber Cassumuniar, II, 205. — laiifolium, II, 505. — Meleguetta, II, 219. — nigrum, II, 214. — officinale, II, 202. — sylvestre, II, 205. — Zérumbet, II, 205. ZlNGIBÉRACÉES, II, 198. Zinkénite, I, 176-178. Zircon, I, 318. — hydraté, I, 319. Zircone hydro-silicatée, I, 319. — alcaline, I, 318. silicatée, I, 320. Ziziphus Lotos, III, 540. — vu/garis, III, 539. ZOANTHAIUES, IV, 376. Zoisite, I, 427. Zoojiht/ia/mum, III, 382. Zoophytes, IV, 3-373. — GLOBULEUX, IV, 373. — RADIAIRES, IV, 373. Zoosporées, II, 2i. Zostera maritima, IV, 102. ZïGOPIlYLÉES, III, 545. FIN DE LA TABLE GÉNÉRALE. Cohdbil. — Typ. et stér. de Crété fils. ERRATA Tome I, page 173, ligne 4, au lieu de sélénité, lisez : sélénié. — I, — 412, — 28, au lieu de écrithes, lisez : cérithes. — II, — 183, — 39, au lieu de magney, lisez : maguey. — II, — 267, — 34, au lieu de Covûdce, lisez : Cowdee. — III, — 240, — 5, au lieu de Fêla, lisez : Ferula. — III, — 641, — dernière, au lieu de tillot , lisez: tilliot — III, — 684, — 37, au lieu de officilanis, lisez : officinaiïs. — III, — 750, — 1, au lieu de palo, lisez : pao. «* ^ in^f^ *m>' '* ,sf' "*