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PRÉCIS
D'HISTOIRE NATURELLE
DES ANIMAUX ARTICULÉS,
PAR Mm. V. AUDOUIN ET H. XaXI.]»E EDXtTAHBS.
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HISTOIRE NATURELLE
DES ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES
ET MCITRI APODES,
Contenant l'esquisse de l'Organisation , des Caractères, des Mœurs et de la Description
de ces animaux; précédée d'une Ijvtroductiojv historique, et suivie d'une Biographie,
d'une BiBLioGRiPHiE et d'un Vocabulaire.
PAR MC. V. AUDOUIST.
OUVRAGE COMPLÉTÉ PAR UNE
ICONOGRAPHIE DES ANNÉLIDES, CRUSTACÉS,
ARACHNIDES ET MYRIAPODES,
COLLECTION DE FIGURES
Rcpréscnlant ceux de ces animaux qui peuvent servir de types, avec des détails anatomiqucs;
GRAVÉES SUR CUIVRE,
ACCOMPAGNÉE d'uNE EXPLICATION DE PLANCHES,
AU BUREAU DE L'ENCYCLOPEDIE PORTATIVE,
RUE DU JARDINET-SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, M° 8.
1829
AVERTISSEMENT.
Au moment où nous rédigions, M. Edwards
et moi, nos travaux sur les Annélides et les
Crustacés , afin de les présenter à l'Académie
des sciences, dans une série de mémoires , le
Directeur de l'Encyclopédie portative nous
a priés de vouloir bien nous charger de la par-
tie de cette collection qui serait consacrée aux
Animaux articulés , en divisant leur histoire
en deux parties, dont l'une comprendrait les
Annélides, Crustacés, Arachnides tt Myriapo-
des, et l'autre les Insectes. En cédant à cette
invitation, nous avons dû regretter et nous
regrettons encore que le peu d espace qui
nous était accordé ne nous permît pas de don-
ner sur ces êtres curieux tous les développe-
mens que mériterait leur histoire. Du moins,
nous avons tâché de rendre ce petit ouvrage
utile et élémentaire , en présentant d'une ma-
nière dichotomique les caractères de toutes les
coupes principales de cette vaste division de la
Zoologie, et en offrant un tableau assez com-
plet de son organisation en y consignant en
abrégé nos travaux sur l'anatomie, la physiolo-
gie et les mœurs de cette classe d'Invertébrés,
travaux qui sont répartis dans une suite de
Mémoires présentés à l'Académie des sciences,
et dont les uns sont insérés dans les Annales
des sciences naturelles, et les autres feront par-
tie de nos Recherches pour servir à l'Histoire
naturelle du littoral de la France, actuelle-
ment sous presse.
Je comptais rédiger entièrement le tome I '';
mais des occupations urgentes (i) sont venues
me détourner de ce travail ; je n'ai pu achever
que les chapitres qui traitent de l'organisation
des Annélides et des Crustacés ; M, Milne
Edwrards a bien voulu se charger de tout le reste
du volume ; on lui doit aussi, en entier, la
deuxième division , qui traite des Insectes.
V. AUDOUIN.
Jardin du Roi. — 3 août 1829.
(1) Notamment le Cours que M. Audouio (ait au Muséum
d'Uistoire natuttlle de Paris.
"3^^^?g^^
TABLE DES MATIERES.
âveutisseuent. xi
Intaoduction historique. I
PREMIÈRE PARTIE.
ANNÉLIDES. 3
Chapitre I, De la forme extérieure, de l'anatomie,
de la phjsiologie et des mœurs des Annélides. ib.
§1. Forme extérieure des Annélides. ib.
8 II. Anatomie et phjsiologie des Annélides. 4
Système nerveux et sens. — Circulation, ib.
Organes respiratoires. ib.
— delà ge'neration , reproduction. 5
%llï. Mœurs des Annélides. ib.
Cba.p. II. Des méthodes de classification des An-
nélides, ib ,
Classiûcalion de M. Cuvier. 6. — De
M. Savigny. ib.
Chap. III. Histoire naturelle et description des
Annélides. 8
Ordre I. ANNÉLIDES ERRANTES. ib.
Tableau des familles. 9
t^" {AnùWe. Aphrodisiens. lO
a« famille. Amphinomiens. 1 1
3^ famille. Euniciens. l a
4" famille. Néréidiens. i4
5« famille. Anciens. i6
Ordre II. ANNÉLIDES TUBICOLES. 17
Tableau des familles. 1 8
i'^ famille. Amphitriliens. ib,
A. Sabelliennes. ib.
A. Hermelliennes. 19
A. Térébelliennes. ib.
a* famille. Maldanies. ao
3<^ famille. Téléthuses. ib.
Ordre III. ANNÉLIDES TERRICOLES. ib.
Tableau des familles. ai
i'"^ famille. Echjures. ib,
i" famille. Lombriciens (Vers de terre). ib.
Ordre IV. ANNÉLIDES SUCEUSES. aa
Tableau des familles. ib.
i''" famille. Branckellionées. ib.
1" famille. ffirucfineei( Sangsues). a3
H. Albionniennes. 16.
H. Bdelliennes. ib.
DEUXIÈME PARTIE.
CRUSTACÉS. 24
Chapitre I. Forme extérieure, anatomie, ph/sio'
logie et mœurs des Crustacés. ib.
§ I. Forme extérieure du corps, ib.
•II. Anatomie et physiologie des Crustacés, ib.
I. Système tégumentaire. ib.
Enveloppe extérieure. ib.
Tête : Antennes. — Yeux. — Bouche. 2 5
Thorax ■. Carapace. — Flancs. —
Pattes. 27
ANNiÎL. GRUST. AEACHN. F. I.
Abdomen ou ventre (queue) ; fausses
pattes.
II. Muscles et mouiremens.
III. Système nerveux.
IV. Organes des sens.
Tact. — Goût. — Vue. — Ouïe.
— Odorat.
V. De la digestion.
Mâchoires ; pieds-mâchoires.
Pages.
17
OEsophage; estomac; canal intestinal, ib.
Foie. ib.
VI. De la circulation. ib.
Cœur. — Système artériel ; — Vei-
neux. 3o
VU. De la respiration. ib.
VIII. De la génération. Sa
Organes générateurs. ib.
Accouplement. ib.
Chap. II. Classification des Crustacés, 33
Tableau des ordres. ib.
Chap. III. Histoire naturelle et description des
Crustacés. ib.
Ordre I. CRUSTACES DÉCAPODES. ib.
§ I. Décapodes brachyures. 34
Tableau des familles. ib.
i^<^ famille. Quadrilatères (Géc&rcins). 35
a^ famille. Orbiculaires. 36
3^ famille. Cryptopodes. i-j
48 famille. Arqués. ib.
A. Nageurs ("Fortunes). ib.
A. Marcheurs (Crabes). ib.
5« famille. Triangulaires ( Araignées de
mer). 38
6'^ famille. Notopodes. 3 9
§ II. DÉCiPODÏS MACROURES. ib.
Tableau des familles. ib.
i''e famille. Hippiens. ib.
a» famille. Pag^un'eni (Pagures ). 40
3* famille. Astaciens ( Langoustes ,
Ecrevisses). 4'
4« Salicoques ( Chevrettes ). 4 a
5 Schizopodes. ib.
Ordre II. CRUSTACÉS STOMAPODES. 43
Tableau des familles. ib.
1" famille. Unipeltés (Squilles). 16.
2'' famille. B//>e//ei (Phillosomes). ib.
Ordre III. CRUSTACÉS EDRIOPHTHAL-
MES. 44
§ I. Edriophthalmes AMPUIPODES. ib.
i^f famille. Crei/etlines. 45
C. Sauteurs (Crevettes, Puces de mer), ib.
C. Marcheurs.
a"' famille. Hypérines. ib.
g II. Edriophthalmes LjEMIPodes. ib.
l'i^ famille. Filiformes ( Chevrolles ). 46
2« famille. Ova/aj'rei ( Cyames). ib.
Ç III. Edriophtiialmes isopodes. ib.
i"^" famille. Idoléides. ib.
2>^ famille. Cymothoadés (Cymolhoés). 16.
a
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES
l'agcs
47
3" famille. Cloportides ( Cloportes ).
Ordre IV. CRUSTACÉS BRANCUIOPO-
DES. ib.
§ I. Branchiopodis Lophyropes, 47
!'<' famille. Cjclopiens. ib.
2'^ famille. Cjpriciens. ib.
C. Gladocères ( Daphnides). 48
C. Ostrapodes (Dapiinies). ib.
§ II. Branchiopodes Phtilopes. ib.
Ordre V. CRUSTACÉS POECILOPODES. 49
1'" famille. Xiphosures (^Limulesy ib.
a* Siphonasiotnes. ib.
S. Calligiens (Poux de poissons). ib.
S. Lernœiformes. ib.
TROISIÈME PARTIE.
ARACHNIDES. 5o
Chapitbe I. Forme extérieure, anatomie, physio'
logic, mœurs des Arachnides. ib.
§ I. Forme e.xtèrieure. ib.
§ II. Anatomie et physiologie des Arachnides, ib.
I. Système tègumentaire, ib.
II. Système nerveux. ib.
m. Organes des sens. ib.
l\. De la digestion. 5i
V. Delà circulation et de la respiration, ib.
Sacs pulmonaires ; trachées. ib.
VI. De la génération. ib.
VII. Mœurs des Arachnides. 5ï
CuA.P. II. Classification des Arachnides, ib.
Tableau des ordies. ib.
l'ages.
Chap. IH. Histoire naturelle et description des
Arachnides. 53
Ordre I. ARACHNIDES PULMONAIRES. 53
1'^^ famille. Pileuses. ^b.
Filières ; soie des Araignées. 54
F. Télrapneumones. i^-
F. Dipneumones. U>-
Aranéides sédentaires. 55
Aranéides chasseuses. 56
Aranéides vagabondes. •"•
î"^ famille. Pédipalpes. H'
P. Tarentules. 5?
P. Scorpionides (Scorpions 1^. ib.
Ordre H. ARACHNIDES TRACHÉENNES, ib.
i^" famille. Faux Scorpions. ib-
2» famille. Pycnogonides. ib-
3" famille. Holétres. 58
H. Phalangiens (Faucheurs). ib.
II. Acarides ou Mites. ib-
QUATRIÈME PARTIE.
MYRIAPODES ( Mille-pieds). 69
l^' tstn'iWe. Chilognalhes (Jules). ib.
2" famille. Chilopodes ( Scolopendres ). 60
Biographie des naturalistes les plus célèbres qui se
sont occupés spécialement de l'histoire des An-
nélides, Crustacés et Arachnides. 61
Bibliographie ou Catalogue des meilleurs ouvrages
écrits sur les Annélides , Crustacés et Arachnides . 62
Vocabulaire des mots techniques et Table alpha-
bétique de l'histoire naturelle des Annélides,
Crustacés et Arachnides. G 3
PRECIS
DE
L'HISTOIRE NATURELLE DES ANNÉLIDES
DES CRUSTACÉS ET DES ARACHNIDES.
INTRODUCTION HISTORIQUE.
Le nom d'ANiMAUX articulés a été don-
né par M. Citvier à l'une des grandes di-
visions du règne animal, renfermant les
Annélides , les Crustacés , les Arachnides
et les Insectes; c'est-à-dire tous les animaux
sans vertèbres , dont le corps est divisé
transversalement en un certain nombre
d'anneaux , dont les tégumens, tantôt durs,
tantôt mous , servent toujours de point
d'attache aux muscles , et dont le système
nerveux , bien distinct , consiste en une
double chaîne de ganglions réunis plus ou
moins intimement sur la ligne médiane du
corps et communiquant entre eux par des
cordons nerveux. Ces animaux se distin-
guent desVertébrés par l'absence d'un sque-
lette intérieur, et par la forme du système
nerveux ; des Mollusques par la division an-
nulaire du corps et la disposition longitu-
dinale du système ganglionnaire; enfin
des Zoophytes par l'existence de ce der-
nier système.
Avant que ce savant eût divisé de la
sorte le règne animal en quatre groupes
primitifs, on séparait en général les Anné-
lides des autres animaux articulés. Linné,
par exemple, divisait les animaux sans
vertèbres en deux classes, les Insectes et les
Vers ; la première renfermait les Insectes
proprement dits, les Crustacés et les Arach-
nides ; la seconde, les Annélides, les Mollus-
ques et les Zoophytes. Mais cette association
d'animaux tous différens entre eux ne doit
pas nous étonner, car la classification de
Linné était artificielle, et le but de ce genre
de m.éthodes n'est pomt de rassembler les
êtres qui ont entre eux les rapports d'orga-
nisation les plus importans, mais de foui-nir
,ANIilÉl.. CtlîST. AKACHN. F. I.
des moyens faciles pour arriver à la con-
naissance de leur nom.
Aujourd'hui, on s'accorde assez généra-
lement à diviser les animaux articulés en
quatre classes: les Annélides, les Crustacés,
les Arachnides et les Insectes; mais, pen-
dant long-temps, les premiers étaient dis-
persés dans des divisions différentes, et les
trois dernières classes étaient réunies en une
seule sous le nom d'Insectes.
Les anciens ne connaissaient qu'un petit
nombre d'AN^iÎLiDEs.Dans les écrits à^Aris-
tote et de Pline il n'est fait mention que de
Sangsues et de Scolopendres marines, qui
sont probablement des Néréides. Dans le
quinzième siècle, Albert le Grand , Belon et
Rondelet décrivirent d'une manière plus ou
moins exacte le Lombric terrestre ou Ver
de terre, le Lombric marin ou Arénicole des
pêcheurs , et quelques autres espèces d'An-
nélides. Vers le milieu du dix-septième siè-
cle , Willis et Swammerdam avancèrent un
peu l'histoire de ces animaux; mais ce ne fut
que long-temps après que cette branche de
la zoologie fit des progrès marqués. C'est
aux travaux de Mitller, (TOchon Fabricius et
surtout du célèbre Prt//rt5, qu'on les doit. Ces
savans firent un grand nombre d'observa-
tions importantes sur la structure , soit ex-
térieure, soit intérieure, des Annélides; et
l'on trouve même, dans les ouvrages de ce
dernier, les idées les plus heureuses sur les
rapports naturels que ces animaux ont en-
tre eux.
Mais ces découvertes n'eurent d'abord
aucune influence sur la marche de la scien-
ce, et l'on continua à suivre les erremens de
Linné , qui dispersait les Annélides dans
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
trois divisions différentes de la classe des
Vers, en confondant les unes avec les Vers
intestinaux, ou avec les Mollusques sans co-
quille, et les autres avec les Testacés.
C'est à M. Cuvier que l'on doit l'établisse-
tnent du groupe naturel, qu'il désigna d'a-
bord sous le nom de Vers à sang rouge, et
auquel M. de Lamarck donna celui d'Anné-
lides. Dans son premier ouvrage, intitulé
Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des
animaux, M. Cuvier commença la réforme
de cette partie des classifications zoologie
ques ; mais ce ne fut que quelques années
plus tard, qu'ayant découvert le mode de
circulation propre aux Annélides , il en
forma une classe distincte, qui a été adop-
tée, avec les mêmes limites, par presque
tous les auteurs plus récens.
Depuis l'époque dont nous venons de
parler, l'élude des Annélides a été poursui-
vie avec beaucoup plus d'ardeur qu'elle ne
l'avait été jusqu'alors, et c'est principale-
ment aux belles recherches de M. Saviguy
que nous devons les progrès que la science
a faits sous ce rapport. 11 a beaucoup aug-
menté le nombre d'espèces connues, et, ce
qui est bien plus important, il a étudié avec
un soin minutieux et d'une manière com-
parative toutes les parties de leur organi-
sation extérieure. Enfin , les travaux de
MM. Cuvier, Leach , de Blainville , Bloquin-
Tendon, Audouin et Milne Edwards, ont aussi
contribué à perfectionner , depuis quelques
années, la partie zoologique de l'histoire de
ces animaux, en même temps que MM. Mon-
tègre , Dugès, Delle-Chiaje, etc., ont jeté de
nouvelles lumières sur leur anatomie et leur
physiologie.
Les Crustacés ont occupé l'attention d'un
bien plus grand nombre d'observateurs que
ne l'ont fait les Annélides. Aristotc a consa-
cré un chapitre à leur histoire, et, du temps
d'Hippocrate , on en connaissait un certain
nombre qu'on regardait comme étant utiles
en médecine. On trouve des figures grossiè-
res el des descriptions plus ou moins exactes
de beaucoup d'animaux de cette classe, dans
les ouvrages de Rondelet, de Belon, de Ges
dam et à Roësel, qu'on doit les premières re-
cherches sur leur organisation.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, c'est
parmi les Insectes aptères que l'on a placé
pendant long-temps les Crustacés ; c'est la
marche suivie ^^ar Linné ; Brisson , au con-
traire, les en a séparés , et a formé avec ces
animaux, les Myriapodes et les Arachni-
des, une classe de Crustacés, intermédiaire
entre les Poissons et les Insectes. Cette mo-
dification était un premier pas vers le per-
fectionnement de la classification des ani-
maux articulés. Les travaux de Fabricius et
de M. Latreille y ont fait faire après de nou-
veaux progrès; et, comme nous le verrons en
traitant spécialement delà distribution mé-
thodique des Crustacés, M. Cuvier vînt bien-
tôt tracer les limites naturelles de cet ordre,
de même qu'il l'avait fait pour les Annélides.
Depuis cette époque, MM. Latreille, La-
marck, Leach, etc., se sont occupés avec
beaucoup de succès de l'établissement des
diverses coupes qu'il convient de faire par-
mi ces animaux; ces mêmes savans, ainsi
que Montagu , M. Risso , etc. , en ont décrit
plusieurs qu'on ne connaissait pas encore.
Jurine^ fait des observations très-curieuses
sur les mœurs de certaines espèces micros-
copiques , dont M. Straus vient d étiidier la
structure. Enfin, M. Savigny a publié des
recherches d'un grand intérêt sur la bouche
des Crustacés en général , et MM. Audouin
et Milne Edwards ont étudié avec soin les
divers points les plus intéressans de leur or-
ganisation intérieure.
L'histoire des progrès de nos connaissan-
ces sur les Arachnides est liée à celle de
\ entomologie proprement dite d'une ma-
nière encore plus intime que ne l'est celle
des Crustacés et des Annélides; aussi n'en
dirons-nous ici que peu de mots. C'est M. de
Lamarck qui sépara le premier ces animaux
des Insectes, pour en former une classe dis-
tincte, et c'est principalement aux travaux
zoologiques de MM. IValckenacr, Latreille et
Savignj, ainsi qu'aux recherches anatomi-
ques de }tlM.Trévirauus et Léon Dufour,qu' on
doit l'état de perfection auquel cette partie
ner, etc. ; mais c'est à fVillis, à Swammer- \ de l'Histoire naturelle est arrivée
ANNELIUES.
xmxm
Atiu.
ANNELIDES.
CHAPITRE PREMIER.
De la jorme extérieure, de l'aiiatomle , de In
physiologie et des mœurs des Annélides.
g I. — Forme extérieure des Annélides.
Les Annélides ont toujours leur corps plus
ou moins mou , et divisé presque constam-
ment en un très-grand nombre d'anneaux.
Il est ordinairement vermiforme, c'est-à-dire
long et étroit. Souvent leur peau est ornée de
couleurs vives et très-nuancées; mais dans
plusieurs cas elles sont ternes et terreuses.
Plusieurs espèces, telles que les Sangsues,
sont privées de pieds; d'autres n'ont pour
tout organe de locomotion que des poils ou
crochets; les Lombrics ou Vers de terre sont
dans ce cas ; enfin , il existe chez plusieurs
( les Errantes et les Tubicoles ) de véritables
pieds, dont la structure, très-compliquée, a
été décrite avec beaucoup de soins et d'exac-
titude par M. Savigny.
Suivant cet habile observateur, les Néréi-
dées (ou A. Errantes ) sont, de toutes les An-
nélides, celles qui ont les pieds les plus par-
faits. Nous allons les étudier, et il deviendra
facile ensuite de faire connaître les modifi-
cations qui existent dans les Serpulées.
M. Savigny a observé que les pieds des
Néréidées, qui ordinairement existent à cha-
que anneau, pouvaient être divisés en deux
rames, l'une supérieure et dorsale (pi. 2,
fig. 6, « ) , l'autre inférieure ou ventrale ( b ).
Cependant cette distinction n'est pas tou-
jours tellement tranchée qu'il soit facile,
dans tous les cas, de la reconnaître, et 1!
arrive souvent que les deux rames sont mti-
mement réunies entre elles (pi. 5, fig. 7,«).
La rame ventrale est la plus saillante et la
mieux organisée pour le mouvement pro-
gressif. Chaque rame présente ensuite deux
parties très-distinctes : les cirrhes (c, d), et les
soies ( e ). Les cirrhes sont des fdets tubu-
leux, subarticulés, communément rétractiles,
semblables en quelque sorte aux antennes
des insectes , et que M. Savigny a nommés
ingénieusement Xe^antennes ducorps.Qe\n\ de
la lame dorsale est désigné sous le nom de
cirrhe supérieur [c), et celui de la rame ven-
trale est nommé cirrhe inférieur {d).
Les5o/e5sont des parties très-importantes;
elles traversent les fibres de la peau , et pé-
nètrent avec leurs fourreaux dans l'intérieur
du corps où sont fixés les muscles destinés
à les mouvoir. Ces soies sont de deux ordres.
Les unes ont reçu le nom de Soies jiropre-
ment dites (festucœ), (pi. 2, fig. 2,3, 6, e), et
les autres d'Acicules ( aciculi ). Les soies
proprement dites ont des formes très-va-
riables : souvent elles sont terminées en
pointe aiguë, quelquefois en espèce de dard
ou de flèche dont les bords sont denticulés.
M. Savigny a indiqué plusieurs de leurs
formes, et MM. Audouin et Milne Edwards,
dans un mémoire qu'ils ont présenté en 1829
à l'Institut (1), ont décrit les modifications
qu'elles subissent , et ont fait voir qu'elles
servaient à l'animal d'armes offensives et
défensives. Les ncicules sont des soies jilus
grosses que les autres, droites, coniques, ai-
guës, contenues dans un fourreau dont
l'orifice particulier se reconnaît à sa saillie.
Elles ne présentent jamais de denticulés
sur leurs côtés. Quelques genres en man-
quent, et quand ils existent, on en trouve
rarement plus d'un à chaque rame ou à
chaque faisceau principal. Celui de la rame
ventrale est constamment le plus fort. Telle
est la composition essentielle des pieds des
Annélides errantes.
On doit encore observer que la première
paire de pieds, et quelquefois une, deux on
trois des suivantes, manquent souvent de
soies et ne conservent que leurs cirrhes , qui
d'ordinaire acquièrent alors plus de déve-
loppement et constituent ce que M. Savigny
nomme cirrhes tentaculaires (pi. a, fig. 1,7 et
pi. 5, fig. 2,/).
La dernière paire de pieds constitue, par
(1) Voy. ce Méinoiie diins Icui- Rech. pour servir l'i C/irsf
du litt'raidelu Fiance.
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
ïine transformation analogue, les stjles ou
longs filets qui accompagnent l'anus et ter-
minent ordinairement lecorps(pl.3,fig.i,^).
Certaines paires de pieds semblent parfois
privées de cirrhes supérieurs ; c'est en géné-
ral chez les espèces où cette absence s'observe
que se manifeste la jDrcsence des élytres ou
écailles dorsales (pi. 2, Cg. i), qui se remar-
quent quelquefois dans la famille des Aphro-
disiens. Enfin, chaque paire de pieds sup-
porte communément une paire de branchies
(pi. 3, fig. 3, h) très-variables pour leur éten-
due et leur configuration.
Les pieds des Annélides tubicoles se com-
posent aussi d'une rame dorsale et d'une ra/we
ventrale (pi. 6 , fig. 3, a, b ), unies d'une ma-
nière intime, mais qu'on peut reconnaître fa-
cilement par la nature de leurs soies. M. Sa-
vigny a distingué celles-ci en soies subulées,
ou soies propiement dites ,en soies à palet-
tes, et en soies à crochets ( pi. 6 , fig. 5 et 6 ).
Les soies subulées ne diffèrent pas essen-
tiellement des soies proprement dites des
Annélides criantes, elles forment ordinai-
rement un seul faisceau privé d'acicules,
et elles appartiennent le plus souvent à la
rame dorsale. Les soies à palettes, dont le
bout est en général arrondi et aplati en
spatule, remplacent souvent, à la partie an-
térieure ou postérieure du corps, les soies
subulées. Les soies à crochets {uncicnli),
dont le nom indique la forme , et qui ont
pour usage de s'accrocher, ce qui permet à
l'animal de monter et descendre facilement
dans l'intérieur du tube qu'il habite, occu-
pent généralement la place de la rame ven-
trale; cependant elles peuvent prendre celle
de la rame dorsale, soit à tous les pieds, soit
seulement à un certain nombre. Du reste,
les pieds des Annélides tubicoles manquent
de cirrhes et de branchies.
Les autres organes extérieurs du corps
des Annélides sont la tête (pi. 5, fi'g. 2), qui
n'est distincte que dans un seul ordre, celui
tles Errantes. Elle supporte des antennes(/!,/),
des yeux (/«), et des mâchoires (/?) insérées
sur une trompe fo^ que l'animal fait rentrer
et sortir à volonté. Les llirudinées , qui tou-
tes n'ont point de tète distincte, sont pour-
vues d'yeux et de mâchoires.
II. — Anatomie et physiologie des Annélides.
L'anatomie des Annélides n'est encore bien
connue que dans un petit nombre d'espèces,
et dans leurs recherches les observateurs
ont presque tous eu pour objet les Sang-
sues. Nous nous bornerons à en dire quelques
mots. Le système nerveux des Hirudinées et
de toutes les Annélides ne diffère pas essen-
tiellement de celui des insectes et des autres
animaux articulés; il forme une série longi-
tudinale de ganglions placée au-dessous du
canal intestinal , et qui fournissent chacun
plusieurs filets nerveux (pi. i , fig. i , «). On ne
distingue dans les Hirudinées et dans les au-
tres Annélides aucun organe de Vouïe ni de
Vodorat. Les odeurs ne paraissent pas les af-
fecter, et le bruit ne semble pas les inquiéter.
Elles ont, à la partie antérieure de leur corps,
des points colorés qu'on a pris pour àesjeux.
Ces organes sont plus développés chez quel-
ques Errantes, et il n'y a pas alors de doute
sur leurs usages.
La circulation des sangsues est aujourd'hui
assez bien connue ; on sait qu'elles ont ,
comme les autres Annélides , le sang rouge,
et qu'elles présentent quatre troncs vascu-
laires longitudinaux ; l'un dorsal , l'autre
ventral , et deux latéraux. Ces quatre troncs
principaux communiquent entre eux non-
seulement par les vaisseaux capillaires qui
se rencontrent et se confondent dans les di-
vers organes auxquels ils se distribuent, mais
encore par des branches spéciales et d'un
fort diamètre, qui se portent directement
d'un tronc vasculaire à l'autre. Les observa-
tions que j'ai eu occasion de faire, et qui ont
été consignées dans le Dictionnaire classique
d'histoire naturelle (i), me font supposer que
la circulation a lieu de cette manière : les
troncs ou vaisseaux latéraux sont des espè-
ces de golfes veineux qui reçoivent le sang
de toutes les parties du corps, et l'envoient
aux organes de la respiration, où il se réoxi-
gène; alors une petite portion de ce sang re-
flue dans les vaisseaux latéraux, tandis que
l'autre, que je suppose la plus considérable,
arrive au vaisseau dorsal , puis au vaisseau
ventral, qui, tous deux, le chassent dans
tout le corps , d'où il revient dans les troncs
latéraux , qui ne tardent pas à le distribuer
aux organes de la respiration.
Ces organes respiratoires se montrent à
l'extérieur dans plusieurs Annélides sons
r, Ailiclc Sangtuei.
J ANNEJLIDES. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
forme de branchies plus ou moins saillan-
tes, d'une couleur quelquefois rouge; chez
les sangsues ils sont situés à l'intérieur du
corps, et constituent de chaque côté du corps
des espèces de poches pulmonaires, sur les
parois desquelles se distribuent un très-
grand nombre de vaisseaux sanguins.
Les Annélides, particulièrement les Ili-
rudinées, sont carnassières. On sait que ces
dernières segorgent du sang des autres ani-
maux, et que leur canal intestinal, qui s'é-
tend dans toute la longueur du corps sans
présenter de circonvoluiions, est susceptible
d'une grande extension. Plusieurs espèces se
font même remarquer par de nombreux et
vastes cœcums (pi. i, fî^. i et 2, B).
On sait peu de chose de la reproduction
des Annélides et de leurs organes de la gé-
nération. Toutes paraissent être hermaphro-
dites, chaque individu présentant à la fois
des organes mâles et des organes femelles.
La fécondation ne pouvant toutefois s'o-
pérer que par un contact mutuel , dans les
sangsues , les orifices de ces deux organes se.
présentent sous la forme de pores situés à
la partie inférieure et sur la ligne moyenne
du corps de l'animal, très-près l'un de l'au-
tre. De ces deux ouvertures, l'antérieure li-
vre presque toujours passage à l'organe mâ-
le , et la postérieure donne entrée dans l'or-
gane femelle ( pi. 8, fig. i,C). L'appareil
générateur du mâle se compose des testicules,
des canaux déférens, des vésicules séminales
et delaverge.L'appareil de la femelle est assez
simple; il est formé par un vagin court, qui
conduit dans une poche assez développée
après la fécondation, et qu'on a nommée ma-
trice, mais qui correspond, suivant nous, à la
poche copulatrice des Insectes, des Mollusques
et des Crustacés. Au fond de cette poche
vient aboutir un canal assez gros,quelquefois
flexueux, qu'on peutnommer l'oviducte; en-
fin, cet oviducle est terminé par deux petits
corps ovalaires blanchâtres, supportés cha-
cun par un court pédicule; cc^onUes ovaires.
La plupart des Annélides chez lesquelles
on a eu occasion d'observer le produit de la
fécondation sont ovipares. Les Hirudinées
et les Lombrics pondent des capsules , dans
lesquelles se développent plusieurs germes.
Cependant quelques espèces engendrent des
reufs quelles déposent isolément.
§ IIL — Mœurs des Annélides.
Les mœurs des Annélides sont peu va-
riées. Ces animaux vivent dans les eaux dou-
ces ou salées, ou bien enfoncés dans la terre.
Plusieurs espèces se construisent tantôt des
tubes dans les interstices des pierres, dans
le test des coquilles qu'elles perforent, ou
dans les madrépores; tantôt elles font des
fourreaux calcaires ou bien elles aggluti-
nent autour d'eux différens corps étran-
gers, et surtout le sable qui compose le sol
qu'elles habitent. Ces espèces sédentaires
sont timides , et ne savent ni fuir ni se dé-
fendre lorsqu'on les retire de leur demeure.
D'autres espèces au contraire sont vagabon-
des , i^agent avec agilité à l'aide de leurs
pieds , et résistent à leurs ennemis au moyen
des poils acérés qui garnissent leurs pattes
ou qui recouvrent tout leur corps. Du reste,
les habitudes deces animaux sont encore peu
connues.
CHAPITRE n.
Des méthodes de classification des Annélides.
La classe des Annélides comprend tous les
Animaux sans vertèbres, pourvus d'un sys-
tème nerveux ganglionnaire longitudinal,
d'un système circulatoire complet, et d'un
corps mou divisé en anneaux, et dépourvus
d'appendices locomoteurs articulés.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, c'est à
M. Cuvier que l'on doit l'établissement de ce
groupe naturel, et la plupart des zoologis-
tes l'ont adopté avec les limites que ce savant
y avait assignées. Mais dernièrement M. de
Blainville a cru préférable de revenir à peu
près aux premiers essais de la classification
naturelle de ces animaux. Il réunit les Insec-
tes et les Vers dans un seul groupe, auquel il
donne le nom d'Entoinozoaires, et il établit
parmi eux huit divisions.^ dont les deux der-
nières correspondent à peu près aux deux
sections que M. Cuvier avait admises dans la
classe des Vers, avant d'avoir découvert le
mode d'organisation qui leur est commun,
et qui est caractéristique de toutes les Anné-
lides. La division A du Tableau élémentaire
a pris, dans la méthode de M. de Blainville,
le nom de Sétipodes, que cet auteur a changé
depuis en celui de Chéiopodes, et la division
B répond à peu près à la classe de ses Apo-
ANNELIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
6
des; car on y trouve la plupart des Vers in-
testinaux associés aux Sangsues.
Laplupart des zoologistes ne verront dans
ce changement qu'un pas rétrograde. En
effet, dans toute classification naturelle, et
on ne saurait maintenant en admettre d'au-
tre, le guide le plus sûr est le principe et la
subordination des caractères , par suite du-
quel toutes les modifications de structure
servant de base aux diverses coupes que l'on
établit, doivent être d'un ordre d'autant
plus élevé, que ces divisions sont elles-mêmes
plus générales. Il nous semble donc évident
que toutes les fois que les organes les plus
importans à la vie se présentent avec les
mêmes caractères chez un certain nombre
d'animaux, on doit réunir ces êtres en un
seul groupe, et que l'existence de quelques
soies de plus ou de moins ne saurait être un
motif suffisant pour les séparer et pour pla-
cer un certain nombre d'entre eux parmi
des animaux dont l'organisation est diffé-
rente sous tous les autres points. Voilà ce-
pendant ce que M. de Blainville nous semble
avoir fait en retirant de la classe des Annéli-
des les Sangsues qui ont la même disposition
du système circulatoire et nerveux que chez
ces animaux, un mode de génération sem-
blable et des mœurs plus ou moins analo-
gues, et en les enclavant parmi les Vers in-
testinaux, qui ne présentent pas de système
nerveux ganglionnaire, chez qui la circula-
tion est nulle ou très-imparfaile , et dont la
plupart ne peuvent vivre ni se propager que
dans l'intérieur du corps d'autres animaux.
Ces raisons ne nous permettent pas d'a-
dopter la marche suivie par M. de Blainville,
et nous continuerons, avec MM. Cuvier,
Lamarck , Duméril , Savigny , Latreille ,
Leach, etc., à donner le nom d'Annélidcs à
tous les animaux articulés dont l'organisa-
tion présente les caractères indiqués au com-
mencement de ce chapitre.
Dans les tableaux synoptiques joints au
premier volume des Leçons d' anatomie compa-
rée, M. Cuvier a divisé les Annélides en deux
groupes, suivant qu'elles sont pourvues ou
non d'organes extérieurs pour la respira-
tion ; les premiers sont \es Brauchiobdèles de
M. Duméril j les seconds, ses Enobraiiches.
C'est encore d'après la considération des
organes et la respiration , que M. Cuvier a
classé ces animaux dans son Règne animal;
mais il porte les divisions plus loin , et éta-
blit parmi les Annélides trois ordres, dont
voici les principaux caractères :
§ Des branchies pour la respiration.
■j- Branchies en forme de panaches ou d'arbuscu-
les fixées sur la tête ou à la partie antérieure
du corps. i^r ordre. Tubicoles.
tf Branchies en forme d'arbuscules ou de la-
mes fixe'es sur la partie moyenne du corps, ou
tout le long de ses côtes.
2' ordre. Dorsibhanches.
§§ Point de branchies apparentes.
3« ordre. Abranches.
Il arrive presque toujours qu'à mesure
que l'on augmente le nombre d'espèces
dans un groupe quelconque d'êtres vivans,
on découvre de nouvelles combinaisons
d'organisation, et que, pour leur faire pren-
dre place dans une classification naturelle,
on est obligé de la modifier, ou même de
chercher de nouveaux caractères pour la
distinction des divisions secondaires. C'est
ce qui a eu lieu pour les Annélides. M. Cu-
vier avait trouvé, dans l'organisation des
organes respiratoires , des bases de divi-
sion suffisantes pour la distribution métho-
dique de ces animaux. Mais M. Savigny,
ayant enrichi le catalogue des Annélides
d'un grand nombre d'espèces nouvelles ,
trouva que plusieurs d'entre elles ne pou-
vaient être classées d'après ces caractères,
sans violer les analogies les plus évidentes. En
effet, la présence ou l'absence des appendi-
ces qu'on nomme branchies ne coïncide pas
d'une manière constante avec celle d'autres
caractères non moins importans, et nous
avons même des exemples de ces deux modi-
fications de l'organisation dans des espèces
qui appartiennent indubitablement au même
genre. La considération de ces organes ne
suffisait donc plus pour l'arrangement mé-
thodique des Annélides, et il devenait né-
cessaire d'y ajouter d'autres caractères pour
arriver à la division de ces animaux en
groupes naturels. M. Savigny chercha donc
de nouvelles bases de classification, et les
trouva dans la structure des organes de lo-
comotion , de la tête et de la bouche; mais
à son tour il négligea des parties non moins
importantes à considérer, les branchies.
Voici le tableau de la méthode de ce sa-
vant.
7 AKWEX-IUES.
§ Des soies pour la locomotion.
f Une lêle distincte, munie d'yeux et d'antennes,
des pieds pourvus de soies rélractiles subulées;
point desoies à crochets ; une trompe protrac-
tile presque toujours arme'e de mâchoires.
ifr ordre. NéréidÉes.
j- Point de tète ; point d'yeux ; point d'antennes.
* Les pieds pourvus de soies re'tractiles subu-
le'es et de soies à crochets ; point de trompe
protractile arme'e de mâchoires.
îe ordre. SerpuiÉes.
" Point de pieds sailians ; des soies rarement
re'tractiles ; point de mâchoires.
3^ ordre. LoMBuicrNES,
§2 Point de soies pour la locomotion ; une cavité pre'-
hensile à chacune des extrémités du corpis; des yeux .
4e ordre. Hirudisées.
Les divers groupes ainsi formés par
M. Savigny sont presque les mêmes que
ceux déjà établis par M. Cuvier, bien que
les caractères employés pour les distinguer
soient d'un autre ordre; et ces résultats
semblables , obtenus par des moyens diffé-
rens,sont une preuve combien ces divisions
sont naturelles; mais l'étude que MM. Au-
douin et Edwards viennent de faire d'un
assez grand nombre d'Annélides, que les
zoologistes ne connaissaient pas encore ,
ayant dévoilé de nouvelles modifications
de structure, il est arrivé, pour le système
de M. Savigny, ce qui avait déjà eu lieu
pour celui de M. Cuvier : toutes les espèces
nouvelles ou mal connues, étudiées par ces
messieurs, se rapportaient évidemment aux
groupes naturels déjà établis , mais souvent
les caractères assignés à ceux-ci ne leur
étaient nullement applicables; et, afin de
mettre la classification des Aianélides en
harmonie avec ces connaissances nouvelles
qu'ils venaient d'acquérir, ils ont pensé
qu'il devenait nécessaire d'y apporter quel-
ques modifications. La méthode de M. La-
treille ne levait aucune de ces difficultés,
et celle de M. de Blainville , qui est souvent
plutôt artificielle que naturelle, ne parais-
sait pas même rigoureusement applicable
à toutes les espèces décrites par les auteurs
qui avaient précédé ce zoologiste. Mais, en
combinant les systèmes de MM. Cuvier et
Savigny, MM. Audouin et Edwards espèrent
avoir atteint le but qu'ils s'étaient proposé.
La considération de la nature des soies
est d'une grande importance ; elle fournit
aux groupes naturels les caractères les plus
CLâSSIFICATIOK. y
nets et les plus tranchés; mais dans l'éta-
blissement des premières divisions, il n'est
pas moins nécessaire de tenir compte de la
disposition des organes qui peuvent servir
à la respiration, pourvu toutefois que l'on
range dans cette catégorie tous les appen-
dices membraneux qui viennent se grouper
sur un ou plusieurs des anneaux du corps.
En effet, il n'y a souvent aucune différence
appréciable entre les cirrhes et ce que l'on
est convenu d'appeler branchies ; d'autres
fois les premiers existent seuls, et parais-
sent être beaucoup plus propres à remplir
les fonctions d'organes respiratoires que les
branchies de beaucoup d'Annélides; et, du
reste, c'est seulement dans les cas où ces
derniers appendices ont acquis un dévelop-
pement extrême qu'il ne peut plus y avoir
de doute sur leur destination spéciale. II
en est de même pour les élytres que pour
les cirrhes; les formes diverses de tous ces
appendices, et les besoins de la zoologie,
rendent nécessaire leur désignation par des
noms différens ; mais ce ne sont tou-
jours que des transformations de parties
similaires, et il est bien probable qu'elles se
suppléent mutuellement. Ainsi que nous l'a-
vons déjà dit, les divisions établies sur la
présence ou l'absence des branchies pro-
prement dites éloigneraient souvent les es-
pèces les plus semblables; mais si l'on con-
sidère l'ensemble du système formé par les
appendices membraneux, on arrive aux
coupes les plus naturelles.
Pour classer les Annélides suivant leurs
rapports naturels , il faut donc employer en
même temps les caractères dont M. Savigny
s'est servi , mais d'une manière moins abso-
lue que ce savant ne l'avait fait, et ceux ti-
rés de l'absence, delà présence et des princi-
pales modifications du système d'organes
qu'on peut désigner sous le nom général
d'appendices respiratoires. Les groupes
dont on obtient ainsi la définition sont es-
sentiellement les mêmes que ceux déjà éta-
blis par MM. Cuvier et Savigny. Mais leurs
limites sont étendues de manière à permet-
tre d'y ranger toutes les espèces connues, et
de les rapprocher de celles avec lesquelles
elles ont le plus d'analogie.
Les Annélides présentent quatre types
principaux d'organisation, et des différences
8 ANINÉLIDES, CRUST
non moins remarquables dans leurs mœurs ;
aussi convient-il de les diviser en autant de
groupes primitifs ou d'ordres.
Les unes ont xuie structure très-compli-
quée, et ne sont presque jamais sédentaires.
A quelques exceptions près, elles sont essen-
tiellement organisées pour la marche ou
pour la natation, et elles ont pour caractè-
res principaux des appendices respiratoires
très-développés et fixés à tous les'anneaux
du corps, excepté quelquefois les premiers;
des pieds saillans, armés de soies proprement
dites (yèj^wc^), et n'ayant jamais desoies à
crochet; en général, une tète distincte portant
des antennes et des yeux ; une trompe pro-
tractile plus ou moins développée ; en gé-
rai des mâchoires. Ce groupe, que MM. Au-
douin et Edwards désignent sous le nom
d'ÀNNÉLIDES ERRANTES, répoud à pCU prCS
à l'ordre des Dorsibranches de M. Cuvier,
et des Néréidées de M. Savigny.
Le second ordre, ou celui des Tubicoles
(Cuv.), renfermedes Annclidesdont la vie de
relation est bien plus bornée. Elles sont es-
sentiellement sédentaires et vivent presque
toujours dans l'intérieur de tubes solides
que leur organisation les condamne à ne
point quitter. Presque toujours on voit sur
un certain nombre des anneaux de leur corps
des appendices respiratoires , et dans la plu-
part des cas c'est à l'extrémité antérieure du
corps que ces organes sont fixés; les pieds
sont bien distincts , peu ou point saillans et
toujours armés de soies à crochets , aussi
bien que de soies proprement dites ; enfin ,
la bouche est terminale, et il n'y a jamais
de tète, d'antennes, d'yeux, détrompe bien
formée ou de m.ichoires.
Dans le troisième ordre, auquel MM. Au-
douin et Edwards ont donné le nom d'Aw-
nÉliues terricoles, la dégradation de tous
les organes destinés à la vie de relation est
portée jusqu'à son plus haut degré. Ces ani-
maux vivent toujours dans la vase ou enfouis
dans la terre; ils sont dcpouivus de pieds,
et ont seulement quelques soies pour s'aider
dans leurs mouvemens; il n'y a point d'ap-
pendices respiratoires, de tète distincte,
d'yeux , d'antennes , de trompe ou de mâ-
choires ; enfin , la bouche est presque ter-
minale et livre quelquefois passage à des ap-
pendices tentaculaires.
ACES, ARACHNIDES. 8
Les Annélides du quatrième ordre, ou les
Suceuses, diffèrent de toutes les autres par
l'absence de pieds ou même de soies, et par
l'existence d'une cavité préhensile, en forme
de ventouse, à chaque extrémité du corps ;
en général elles sont dépourvues d'appendi-
ces respiratoires, et elles n'ont jamais une
tète distincte; mais on leur voit presque tou-
jours des yeux et des mâchoires. Elles mè-
nent une vie errante , et sont presque para-
sites, car elles se nourrissent aux dépens
d'autres animaux vivans.
CHAPITRE pi.
Histoire naturelle et description des Annélides.
Ordre 1".— ANNÉLIDES ERRANTES.
Le groupe naturel qui constitue le pre-
mier ordre de la classe des Annélides ren-
ferme toutes les espèces dont l'organisation
est la plus compliquée. Ainsi que leur nom
l'indique, ces animaux mènent presque tou-
jours une vie errante; ils sont pourvus d'un
appareil locomoteur très-développé ; aussi
les voit-on marcher avec luie grande vitesse
et nager avec une agilité extrême. Quel-
ques-uns d'entre eux paraissent être essen-
tiellement pélagiens et n'ont encore été ren-
contrés qu'à de grandes distances en mer;
mais la plupart habitent les côtes , et se ca-
chent sous les pierres ou parmi les zoophy-
tes et les plantes marines. Enfin , il en est
un petit nombre qui s'enfouissent dans le
sable , ou qui se logent dans des tubes plus
ou moins solides; mais ces espèces de four-
reaux ne leur sont pas indispensables, ils les
abandonnent sans inconvénient, et peu-
vent toujours aller au loin chercher leur
nourriture.
La plupart des Annélides errantes sont
pourvues d'organes des sens assez dévelop-
pés , et la nature leur a donné des armes
défensives dont la structure est très-curieu-
se. Ce sont des soies roides et saillantes qui
garnissent l'extrémité des pieds, et que l'a-
nimal peut faire rentrer à volonté dans
l'intérieur de son corps. Ces appendices
cornés sont très -aigus, et, en général,
leur sommet est bordé comme les flèches
des sauvages , ou les harpons dont se ser-
vent les pêcheurs; d'autres fois ils ont la
ANNELIDES ERIi AKTES. CLASSIFICATION.
forme de stylets , et les petites blessures
qu'elles font occasionent souvent une dou-
leur vive, même à l'homme, dont la peau
semblerait être assez épaisse pour le met-
tre à l'abri d'armes si frêles.
Tous les animaux de cet ordre habitent
exclusivement la mer, et ne sont jamais pa-
rasites, comme d'autres Annélides dont nous
parlerons par la suite. Ils se nourrissent
aux dépens de petites Annélides, de Mol-
lusques, de Zoophytes, etc. , et on les voit
souvent se mettre, pour ainsi dire, en em-
buscade, afin de saisir au passage la proie
qu'ils désirent.
La forme des Annélides errantes est en
général svelle, alongée, et plus ou moins
linéaire; mais quelquefois elles sont au con-
traire aplaties et ovalaires. Leur corps est
terminé antérieurement par une tête bien
distincte, et pourvue, à quelques exceptions
près, d'antennes et d'j-eux. Au-dessous de
la tête, et dans le point de jonction de cette
partie avec le premier anneau du corps ,
est une ouverture qui se prolonge quelque-
fois plus loin en arrière, et qu'on prendrait,
au premier abord, pour la bouche, mais
qui n'est autre chose que la cavité formée
par la retraite de la trompe dans l'intérieur
du corps. Cet organe protraclile est formé
d'un ou deux anneaux distincts, et, lors-
qu'il est déroulé , c'est à son extrémité an-
térieure qu'on voit la bouche proprement
dite; enfin, cette ouverture du tube alimen-
taire est presque toujours armée de mâclioi-
res , et, dans un grand nombre de cas, elle
est entourée d'appendices tentaculaires plus
ou moins développés (pi. ■?, fig. 5).
De chaque côté du corps il existe tou-
jours une série de pieds, ayant la forme de
tubercules charnus et saillans. Ces organes
peuvent ne présenter qu'une seule rame, ou
bien être divisés en deux rames distinctes,
qui sont placées l'une au-dessus de l'autre,
et que l'on désigne, d'après leur position ,
sous les noms de dorsales et de ventrales.
Leur sommet est toujours armé d'un ou
plusieurs faisceaux de soies grêles et alon-
gées , qui dépassent de beaucoup la surface
des tégumens, mais cjui , en général, sont
susceptibles de rentrer plus ou moins com-
plètement dans l'intérieur du corps , et qui
sont entourées de fibres musculaires destl-
ANNKT.. CRT ST. ARACHN. F. I.
9
nées à les mouvoir. Ces soies sont ordinai-
rement roides et plus ou moins subulées ,
mais leur forme varie beaucoup ; presque
toujours quelques-unes d'entre elles affec-
tent celle d'acicides , et, dans certains gen-
res, elles sont fines et flexibles comme des
cheveux. Mais jamais on ne rencontre ,
dans cet ordre, de ces petites lamelles cour-
tes et dentées, qui restent contenues dans
l'épaisseur de la peau , et qu'on nomme des
soies à crochets.
Les appendices respiratoires sont, en gé-
néral , nombreux et très-développés ; ceux
dont l'existence est la plus constante sont
les cirrhes; il n'est point d'Annélide de cet
ordre qui en soit dépourvue. Ces organes
ont presque toujours la forme de filamens
tubuleux plus ou moins rétractiles ; mais
quelquefois ils constituent des lames mem-
braneuses ayant l'aspect de feuilles. A quel-
ques exceptions près, on en trouve toujours
au moins deux pour chaque pied, et, dans
certaines espèces, leur nombre est beaucoup
plus considérable. Les branchies propre-
ment dites manquent souvent, et quelque-
fois elles se présentent sous la forme de
tubercules ou de languettes charnues, fixes
au sommet ou près de la base des pieds ;
mais d'autres fois elles acquièrent un dé-
veloppement très-considérable , et consti-
tuent des houppes ou des espèces de pa-
naches membraneuses. En général , les ap-
pendices respiratoires sont répartis à peu
près également sur tous les anneaux du
corps. Il est assez commun de voir le pre-
mier segment pourvu seulement de cirrhes
tentaculaires, et n'ayant ni tubercules sé-
tifères, ni branchies proprement dites. Ces
derniers organes sont toujours nuls , ou
moins développés aux deux extrémités du
corps que vers sa portion médiane, et ja-
mais ils n'occupent seulement les premiers
anneaux qui suivent la tête. Dans plusieurs
espèces le dos est recouvert par des élytres
membraneux. Enfin , le dernier segment
porte l'ouverture anale rpii est communé-
ment dirigée en haut; et, en général, on y
voit seulement un ou deux cirrhes stylaires.
Les Annélides errantes peuvent être di-
visées de la manière suivante, en cinq fa-
milles naturelles :
§ Anneaux du corps disscmblahles ;, certains appi'ndices
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
respiratoires, lels que les élj 1res où lescirrhes, parais-
sant et disparaissant allernativement de segment en
segment dans une e'teudue plus ou moins conside'ra-
ble du corps. Apiirodisiens.
g§ Anneaux du corps similaires ou du moins n'étant ja-
mais allernativement pourvus et dépourvus de cer-
tains appendices respiratoires.
A. Branchies proprement dites trés-dé\eloppées,
affectant la forme d'arbuscules, de houppes
ou de panaches ; trompe de'pourvue de mâ-
choires. Amphinomiens.
B. Branchies nulles ou peu développées et affec-
tant la forme de languettes ou de Glamens
pectines.
* Trompe armée de sept àncuf mâchoires
cornées; branchies nulles ou sous la
forme de Clamens pectines d'un seul
côté. EUNICIENS.
** Trompe dépourvue de mâchoires ou
n'en ayant qu'une ou deux paires; bran-
chies nulles ou sous la forme de lan-
guettes très-simples non pectinées.
a. Tête bien distincte et portant au
moins quatre antennes ; trompe
très-grosse , dépassant de beau-
coup la tête et en général armée
de deux ou quatre mâchoires.
NÉRÉIDIENS.
aa. Tête rudimenlaire et peu dis-
tincte ; antennes nulles ou rudi-
mentaires; trompe très-courte et
dépourvue de mâchoires.
Ariciens.
Première famille. — Aphrodisiens.
Les Annélides de la famille des Aphro-
disiens ont, en général, une forme très-
différente de celle de la plupart des autres
animaux de la même classe. Leur corps ,
au lieu d'être grêle , alongé et vermifor-
me, est ordinairement court, élargi, aplati ,
et plus ou moins ovalaire. Une des choses
les plus remarquables de leur structure ex-
térieure est l'existence d'un certain nombre
de grandes écailles membraneuses , qui for-
ment deux séries longitudinales , et recou-
vrent une plus ou moins grande partie du
dos. Ces organes , qu'on désigne sous le
nom d'élytres, sont fixés à la base de la
rame supérieure des pieds , à l'aide d'un
pédoncule, et sont formés de deux lames
cutanées appliquées l'une contre l'autre ,
mais susceptibles de s'écarter de manière
à laisser entre elles un vide qui commu-
nique avec l'intérieur du corps, et qui, à
certaines époques de l'année , se remplit
d'œufs. Le nombre des élylres diffère beau-
coup , et leur forme n'est pas toujours la
même ; mais une chose qui ne varie pas ,
c'est l'existence d'un certain nombre de
pieds qui n'en présentent jamais, et qui al-
ternent avec ceux qui en sont pourvus.
Ces appendices manquent constamment aux
pieds de la première, de la troisième, de
la sixième paire, et, parmi les suivans, à
ceux qui correspondent aux nombres pairs,
dans une certaine étendue du corps.
D'après la structure des élytres , il paraît
Inen probable que ces appendices membra-
neux servent à la respiration; mais les or-
ganes auxquels on a donné le nom d»
branchies sont cachés en dessous et ont la
forme de petites crêtes ou de mamelons
charnus. Ils manquent presque toujours
sur les anneaux pourvus d'élytres, et ne se
voient que sur la rame supérieure des pieds
appartenant aux segmens intermédiaires.
Dans la plupart des cas , les cirrhes supé-
rieurs n'existent aussi que sur ces mêmes
pieds , en sorte que, dans une certaine éten-
due du corps , ils alternent régulièrement
avec les élytres.
Les pieds des Apiirodisiens sont divisés
en deux rames , et munis chacun d'un aci-
cule et de soies dont la forme varie suivant
les espèces. La rame ventrale porte tou-
jours un petit cirrhe ; la tête est bien dis-
tincte , et on y voit toujours quatre yeux; le
nombre des antennes varie, mais ces appen-
dices sont constamment très-longs; enfin,
la trompe est presque toujours armée de
quatre mâchoires, unies par paires et dispo-
sées de manière à agir verticalement l'une
sur l'autre.
La famille des Aphrodisiens se compose
de six genres, qu'on peut distinguer à l'aide
des caractères suivans :
g Dos recouvert en totalité ou en partie par des élytres.
A. Les élytreset les cirrhes n'existant jamais con-
jointement sur les mêmes pieds, mais alternant
entre eux.
* Mâchoires rudimentaires et cartilagineuses,
trois antennes. Aphrodites.
** Mâchoires grandes et cornées.
a. Douze paires d'élytres alternant
avec les cirrhes supérieurs et suivies
ordinairement parun certain nombre
I r AJVJVELIDES ERKAKTJ
il'élytres supplémentaires qui parais-
sent et disparaissent dans un ordre
diffe'renl ; quatre ou cinq antennes.
PoiYNOÉS.
b. Elytres alternant régulièrement avec
les cirrhes dans toute la longueur du
corps et au nombre de plus de vingt
paires.
c. Cinq antennes, AcoÈtes.
d. Deux antennes. Polvodontes.
B. Des élytres et des cirrhes dorsaux fixés sur les
mêmes pieds. S(calions.
§§ Point d'élylres; les cirrhes dorsaux paraissant et dis-
paraissant alternativement jusqu'au vingt-cinquième
segment et se succédant ensuite sans interruption.
Palmyre.
Les Aphrodites (Lin.) présentent tou-
jours treize paires d'élytres , qui alternent
avec les cirrhes supérieurs , et quelques pai-
res d'élytres supplémentaires, qui paraissent
et disparaissent dans un autre ordre. Leur
corps est ovalaire et a})lati ; les pieds sont
divisés en deux rames bien distinctes.
L' Aphrodite hérissée est de toutes Ie< Annélides celle
dont les couleurs sont les plus belles, aussi la voit-on
dans la plupart des collections d'histoire naturelle.
Elle habite toutes nos côtes et se trouve en général
sur les plages sablonneuses ; elle a reçu les noms popu-
laires de Taupe demer, Souris de mer, mais on no sait
presque rien sur ses mœurs.
Les PoLiKOÉs ont le corps plus alongé
et quelquefois même tout-à-fait linéaire;
chez les uns, le dos est complètement re-
couvert par les élytres, tandis que chez les
autres ces appendices n'en cachent qu'une
petite partie; mais, clans tous les cas, ces
écailles membraneuses ne sont ni recouver-
tes ni maintenues par les soies ,des rames
supérieures, comme chez les Aphrodites.
Leur nombre varie beaucoup , et , en géné-
ral, les douze premières paires sont suivies
de quelques autres , qui paraissent de trois
anneaux en trois anneaux au lieu d'alter-
ner avec les cirrhes.
En général ces Anuélides se cachent sous les jùerres,
parmi les huîtres, les plantes marines, etc. Quelques-
unes se roulent en boule comme les cloportes, aussitôt
qu'on les touche ; et d'autres répandent pendant la nuit
nne lumière assez vive et contribuent ainsi au phénomè-
ne curieux de la phosphorescence de la mer (pî. 2).
Le nom d'AcoÈTE a été donné par MM.Au-
douin et Milne Edwards à des Annélides
très-remarquables, qui sont propres aux
mers des Antilles. Tous les Aphrodisiens
observés jusqu'ici mènent une vie essentiel-
s. — ArmiomsiEKs. n
lement errante ; ils n'ont pas d'habitation
fixe, et aucun ne se loge dans l'intérieur
de tubes solides. Les mœurs des Acoètes
sont , au contraire, toutes différentes; car
ils se tiennent dans des espèces de fourreaux
très-longs, flexibles, coriaces, et qu'on di-
rait presque formés par du cuir.
La seule espèce connue a plus de six pouces de long;
on y compte plus de cinquante paires d'élytres. Elle
habile un tube d'environ trois pieds de long, etse trouve
à la Martinique. Ou l'a désignée sous le nom d'A. de
Plée.
Les PoLYonoNTES , qui ont reçu aussi le
nom de Phjllodocé , ressemblent beaucoup
aux Acoètes, mais ne sont qu'imparfaite-
ment connus.
Les SiGALioNS ont été trouvés pour la
première fois aux îles Chansay, près de Can-
cale , par MM. Audouin et Milne Edwards.
Le corps de ces Annélides est presque fili-
forme, et leur dos est recouvert, dans toute
sa longueur , par des élytres membraneux
dont le nombre s'élève jusqu'à trois cent
vingt. Les pieds qui portent les treize pre-
mières paires alternent avec d'autres qui
sont dépourvus de ces appendices ; mais ,
après le vingt-sixième segment, ils se suc-
cèdent sans interruption dans toute la lon-
gueur du corps. Les antennes sont au nom-
bre de quatre, dont les deux mitoyennes
sont rudimentaires, et les externes très-
grandes. Enfin, les pieds sont grands, di-
visés en deux rames, et pourvus tous d'un
cirrhe doi sal.
Les Palmyres ressemblent beaucoup à
certaines Aphrodites qui seraient dépour-
vues d'élytres. Leur corps, court et obtus
aux deux bouts , est divisé en un petit nom-
bre de seginens; la tête porte cinq antennes
et deux yeux ; la trompe est dépourvue de
tentacides, et les mâchoires sont semi-car-
tilagineuses.
11^ famille. — Amphinomiens.
Les Amphinomiens se rapprochent un
peu des Aphrodisiens par leur forme géné-
rale; aussi furent-ils confondus avec ces An-
nélides dans le genre Aphrodhe de Linné;
mais ils en diffèrent sous des rapports trop
importans pour que, dans une classification
naturelle, on puisse les réunir dans une
même famille.
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
Le corps de ces animaux est épais , ob-
tus, aplati, et souvent ovalaire; la tête est
inoins saillante que chez les Aphrodisiens ,
et présente une disposition analogue à ce
qui existe chez les Sigalions, car elle est
dépassée par les pieds de la première paire,
qui se rapprochent de la ligne médiane et
se dirigent directement en avant. Le nom-
bre des yeux varie de deux à quatre ; les
antennes sont plus développées ; en général,
on en trouve cinq, mais quelquefois la mé-
diane est la seule qui existe. Dans la plu-
part des cas, cet appendice est situé au-de-
vant d'une espèce de crête charnue qu'on
nomme caroncule. L'ouverture buccale s'é-
tend, en général, jusqu'au quatrième ou cin-
quième segment du corps; elle est pourvue
d'une grosse trompe à orifice longitudinal ,
etne présente nimâchoires ni tentacules. Les
pieds sont presque toujours formés de deux
rames très-éloignées l'une de l'autre, por-
tant des cirrhes subulés et pourvus de soies,
mais n'ayant point d'aclcule. Enfin , les
branchies sont très-apparentes; elles exis-
tent sans interruption à tous les anneaux
du corps (excepté quelquefois sur les trois
ou quatre premiers) , et ont la forme d'ar-
buscules, de houppes, ou de panaches mem-
braneux : tantôt elles sont fixées à la partie
supérieure de la base des rames dorsales ,
tantôt derrière ces organes, et quelquefois
elles s'étendent jusqu'aux rames ventrales.
Ces animaux paraissent être essentielle-
ment pélagiens;la plupart habitent l'Océan
Indien; du reste, on ne sait presque rien
sur leurs mœurs. On les divise en trois
genres , dont voici les caractères les plus
saillans :
§ Pieds à deux rames dislinctes et éloignées l'une de
l'autre ; un caroncule.
A. Antennes au nombre de cinq. Amphinomes.
B. Une seule antenne. Euphrosines.
§§ Pieds à une seule rame; point de caroncule; cinq
antennes. Busybis.
Les Amphiaomes ont le corps épais, pres-
que linéaire , et rétréci graduellement vers
l'anus, ou bien oblong et déprimé. La tête
porte cinq antennes très-courtes , dont les
deux mitoyennes sont placées sous la mé-
diane. La rame dorsale des pieds ne porte
jamais de cirrhe supplémentaire, si ce n'est
aux cinq premiers anneaux du corps, et son
extrémité est garnie de soies très-aiguës ,
tandis que celles de la rame ventrale sont
quelquefois renflées au bout. Enfin , les
branchies ont la forme de houppes touffues
et occupent la partie supérieure et posté-
rieure de la base des rames dorsales , ou
bien elles consistent chacune en une feuille
tripinnatifide, qui ressemble à un panache
membraneux, et elles s'insèrent alors sur les
côtés du dos, près de la base des pieds.
M. Savigny a divisé ce petit groupe d'an-
nélides en deux genres : les Pléiones et les
Chloés ; mais il paraît inutile de multiplier
autant les coupes.
Toutes les espèces habitent les re'gions tropicales ou
les mers voisines.
Les EuPHROsiNEs ont été découvertes par
M. Savigny sur les bords de la mer Rouge :
elles sont très-remarquables par le dévelop-
pement de leurs branchies; ces organes sont
placés derrière les pieds, s'étendent d'une
rame à l'autre, et consistent en un certain
nombre d'appendices rameux ayant l'as-
pect d'arbuscules.
On en connaît deux espèces : \'E. laurifcre (yoy. pi.
/,)e\.\'E. m/rlifère; elles se tiennent parmi les fucus.
Les BusYRis constituent un genre nou-
veau , établi par MM. Audouin et Milne
Edwards, d'après quelques Annélides très-
curieuses trouvées à la Nouvelle- Hollande
par M. Gaudichaud , pendant son voyage
autour du monde avec M. le capitaine Frey-
cinet. Le corps de ces Amphinomiens est
presque fusiforme, et ne se compose que
d'un petit nombre d'anneaux. La tête est
petite; l'antenne médiane est assez grande,
mais les quatre latérales sont presque rudi-
menlaires.
La seule espèce connue porte le nom de B. de Gau-
dichaud. Sa longueur est d'environ dix-huit lignes.
III^ famille. — Eunicieks.
Les Annélides que M. Cuvier a désignées
sous le nom d'Eunices, et qui cotistituent le
type de celte division, établissent, pour
ainsi dire, le passage entre les Amphino-
miens et les autres espèces que Linné pla-
çait dans son grand genre Néréide. En effet,
leur forme générale est linéaire comme chez
ces derniers, et, de chaque côté du dos, on
leur voit une série de grandes branchies,
composées de filamens pectines, qui rap-
i3
pelle ce qui existe chez les Amphinomiens.
Mais un autre point non moins remarqua-
ble cte l'organisation de ces animaux, c'est
l'armature de leur bouclie, car l'appareil de
la mastication atteint le maximum de la
composition. La trompe, que jusqu'ici nous
avons toujours vue complètement dépour-
vue de mâchoires, ou garnie seulement de
quatre de ces organes, en présente ici au
moins sept , et inie espèce de lèvre infé-
rieure formée de deux pièces cornées. Chez
quelques autres Annélides, on retrouve exac-
tement la même organisation que chez les
Eunices de M. Cuvier , si ce n'est que les
branchies manquent complètement , et que
les antennes deviennent plus ou moins
rudimentaires ; or, ce sont ces divers ani-
maux qui constituent la famille des Eu-
niciens.
Ces Annélides ont toutes le corps alongé,
linéaire, presque cylindrique, et atténué
postérieurement. Le nombre des segmens
qui le composent est très-grand; la tête en
occupe toujours la partie antérieure, et n'est
jamais dépassée par les pieds des premières
paires , comme chez les Amphinomiens. Les
yeux sont quelquefois très-distincts et au
nombre de deux . d'autres fois à peu près
nuls; les antennes présentent aussi des va-
riations très-grandes : tantôt elles sont lon-
gues et au nombre de cinq, d'autres fois ab-
solument nulles. La bouche est située à la
partie inférieure ou antérieure du premier
anneau du corps et n'occupe jamais les seg-
mens suivans , comme dans la famille pré-
cédente. La trompe est courte, très-ouverte,
fendue longitudinalement, et sans tentacu-
les à son orifice; les mâchoires sont articu-
lées les unes au-dessus des autres , dissem-
blables entre elles, et ordinairement en
nombre différent des deux cotés; chez cer-
tains Euniciens on en compte trois à droite
et quatre à gauche , chez d'autres quatre à
droite et cinq à gauche ; quelquefois il y en
a quatre de chaque côté. Enfin , au-dessous
de cet appareil compliqué, on trouve encore
deux pièces longitudinales, cornées ou cal-
caires, réunies sur la ligne médiane , et
constituant une espèce de lèvre inférieure.
Les pieds ne sont formés que d'une seule
rame pourvue d'acicules, d'un ou plusieurs
faisceaux de soies, et de deux cinlies, dont
ANNÉLIDES EZiKAJXTlLS. EUNICIENS. il
la dorsale est la plus grande; le premier et
le second segment du corps sont complète-
ment dépourvus d'appendices, ou bien ces
organes sont transformés en cirrhestentacu-
iaires. Enfin , les Annélides de cette famille
sont souvent complètement dépourvues de
branchies; mais d'autres fois on leur voit
deux rangées de longs filamens respiratoires,
pectines d'un seul côté, et fixés au bord su-
périeur de la base des pieds en dedans du
cirrhe dorsal. En général, ces branchies sont
petites ou nulles vers les extrémités du
corps.
On a établi, parmi les Euniciens, trois
divisions principales, qu'on peut reconnaî-
tre à l'aide des caractères suivans :
§ Des braDchies en forme Je iilamens, pcclinées d'un
seul côle , fixe'es au-Jessus de la rame dorsale des
pieds dans une certaine étendue du corps. Eunices.
Point de branchies.
A. Tète complètement découverte; trompe armée
de sept ou huit mâchoires. Lysidices.
B.Tclecachée sous le premier segmentdu corps,
trompe armée de neuf mâchoires. Aglaures.
Le genre Eunice renferme les Annélides
les plus grandes que l'on connaisse. Il en
est dont la longueur est de plus de quatre
pieds ; mais sur nos côtes on n'en trouve
que d'une taille médiocre. Le corps de ces
animaux est un peu déprimé , et présente ,
près de l'extrémité inférieure, un léger ren-
flement. La tête est parfaitement distincte,
et ne se cache pas au-dessous du premier
anneau du corps. Les antennes , au nombre
de cinq, se fixent à la partie postérieure et
supérieure de la tête. La trompe est peu
saillante ; lorsqu'elle est rentrée, son ouver-
ture estlongitudinale, et les mâchoires, fixées
de chaque côté , sont toutes rapprochées de
la ligne médiane ; mais lorsqu'elle sort de la
bouche, les deux bords de cette fente lon-
gitudinale deviennent horizontaux , et les
mâchoires suivent le même mouvement, de
sorte qu'elles s'écartent d'autant plus qu'el-
les sont plus antérieures. Ces organes sont
au nombre de sept , trois à droite et quatre
à gauche; et, au-dessous de la trompe, on
voit les deux pièces cornées qui constituent
l'espèce de lèvre sternale dont nous avons
déjà parlé. Les pieds portent deux cirrhes
subulés et se terminent par un tubercule sé-
tifère; enfin , les branchies sont très-déve-
loppées et se fixent immédiatement au-des-
ï4
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
i4
sus du cirrhe dorsjil, dans une étendue plus
ou moins considérable du corps.
Les espèces sont assez nombreuses. Les unes pré-
sentent sur le premier anneau du corps deux cirrhcs
tenlaculaires qui s'avancent devant la nuque; chez les
autres, ce segment est complélenient dépourvu d'ap-
pendices. C'est à la première de ces divisions qu'ap-
partient \'E. Géant, qui habile l'île de France ; VE. en-
térinée, découverte par M. Savigny sur les bords de la
mer Rouge, ainsi que plusieurs espèces propres à nés
côles (pi. 3, Ëg. i). La seconde renferme l'E. .'San-
guinolente, qui est très-commun sur la côte occidentale
de la France, et plusieurs autres espèces que MM. Au-
douin et Milne Edwards viennent de faire connaître, tel-
les que l'E. de Bell, petite espèce des îles Chansay, et
VE. Hermite qui habite dans un tube.
Les Lysidices ont le corps cylindrique
et filiforme; leurs pieds sont peu saillans et
on ne voit aucune trace de branchies. Les
unes ont la tête garnie de trois petites an-
tennes, les antres sont complètement dé-
pourvues de ces appendices. Le nombre
des mâchoires varie de sept à huit , mais
leur disposition est essentiellement la même
que chez les Eunices.
La plupart des Lysidices s'enfoncent dans la vase
ou dans le sable. ISos côtes en fournissent plusieurs
espèces dont les couleurs sont très-brillantes et dont on
trouve la description tlans nos Recherches pour servir
a l'histoire naturelle du littoral de la France.
Les Aglaures tendent à établir le passage
entre les Annélides errantes et les terricoles,
car leur tête devient peu distincte et leurs
appendices locomoteurs très-courts. Leur
corps a la même forme que celui des Lysidi-
ces; niais le premier anneau s'avance au-
devant de la tête et la cache presque com-
plètement. {PI. 3, fig. 6.)
IV« famille. — NÉRÉIDIENS.
Du temps de Linné, on donnait indistinc-
tement le nom de Néréide à toutes les Anné-
lides pourvues d'une tête distincte, et dont
le corps était grêle, alongé et vermiforme.
Mais on a reconnu que ces animaux diffè-
rent entre eux sous plusieurs points des plus
importans ; et aujourd'hui le genre Néréide,
et même la famille des Néréidiens, ne ren-
ferment qu'un nombre assez restreint des
espèces qu'on rapportait autrefois à cette
division.
Le corps des Annélides auxquelles on a
conservé le nom de Néréidiens est touiours
grêle, linéaire et plus ou moins cylindrique ;
le nombre d'anneaux qui le constitue est en
général très-considérable, et, à quelques
exceptions près, le segment qui suit immé-
diatement la tête est le plus voluiuineux ;
enfin, leur diamètre diminue ordinairement
de l'extrémité antérieure vers l'anus; mais
quelquefois le corps est atténué aux deux
bouts. La tête est facile à distinguer, et porte
quatre ou cinq antennes ; en général elle est
aplatie, tronquée antérieurement et à peu
près aussi large quelongue; mais quelquefois
elle a la forme d'un cône au sommet duquel
se trouvent les antennes, qui sont alors ru-
dimentaires. La trompe est tantôt cylindri-
que, tantôt claviforme, mais toujours grosse
et très-longue ; en général son ouverture est
entourée de tentacules ou armée de mâchoi-
res cornues dont le nombre peut varier de
deux à quatre. Dans la plupart des espèces
on voit de chaque côté de la tête un certain
nombre de cirrhes tentaculaires très -déve-
loppés et insérés sur le premier segment du
corps ; mais quelquefois ces appendices fi-
liformes n'existent pas , et tous les anneaux
qui suivent la tête sont pourvus de pieds
ambulatoires. Ces organes sont très-saillans,
et ne diffèrent jamais entre eux, si ce n'est
par le développement plus ou moins consi-
dérable de quelques-uns des appendices qui
(es entourent. En général les pieds sont di-
visés en deux rames bien distinctes ; mais
chez plusieurs Néréidiens on n'en voit qu'une
seule; les soies dont elles sont armées pré-
sentent ordinairement à leur extrémité un
petit appendice mobile, et entourent des
aciciiles. Dans la plupart des cas, chaque
pied est pourvu de deux cirrhes filiformes ,
placés de la manière ordinaire; mais quel-
quefois on n'en trouve point à la rame dor-
sale, et d'autres fois ces appendices ont la
forme de larges feuilles membraneuses. En-
fin , les branchies manquent souvent d'une
manière complète, et lorsqu'elles existent,
leur structure est très-simple : ce sont des
tubercules, des languettes, ou des lobules
membraneux qui occupent presque toujours
le sommet des pieds, et qui en forment, pour
iiinsi dire, une partie constituante.
La plupart des Néréidiens vivent sous les
pierres; la peau de quelques-unes sécrète
une matière gluante à laquelle s'attachent
i5
des grains de sable, ce qui constitue des es-
pèces de fourreaux semblables à ceux des
Tubicoles; mais les liabitans de ces fourreaux
peuvent toujours les quitter sans inconvé-
nient et aller au loin cbercher leur nourri-
ture ou un gîte plus propice.
Les divers genres dont se compose la fa-
mille des Néréidiens peuvent être caracté-
risés de la manière suivante :
§ Des cinhes Icntaculaires fixes sur rexlre'niité anté-
rieure du corps.
A. PieJs birame's ; (rompe armée de deux mâ-
choires. NÉRÉIDES.
B. Pieds à une seule rame.
* Point de branchies.
a. Cirrhes filiformes et subulés.
Syllis.
b. Cirrhes aplatis, lamelleux et en for-
me de feuilles plus ou moins alou-
gées. Phïllodocés.
** Des branchies en forme de lobules mem-
braneux fixés à la base de chaque pied.
AlCIOI'ES.
§§ Point de cirrhes lenlaculaires.
E. Pieds à deux rames distinctes , tète globuleuse
ou carrée. Nephtys.
D. Pieds à deux rames réunis en une seule ; tète
conique. GlvcÉres.
Les Néréides ont le corps linéaire, très-
alongé,- on remarque toujours sur la face
ventrale une ligne longitudinale qui en oc-
cupe la partie médiane. La tête est bien dis-
tincte du corps, et porte 4 ou 5 antennes;
la trompe est armée de deux mâchoires sail-
lantes, latérales, pointues et dentelées sur
le bord. Le premier anneau du corps ,
beaucoup plus grand que les suivans, porte
huit cirrhes tentaculaires qui avancent de
chaque côté de la tète, et ont la forme de
longs iilaniens subulés. Les pieds sont divi-
sés en deux rames pourvues chacune d'un
acicule, de soies et d'un cirrhe subulé; enfin,
les branchies ont la forme de petites lan-
guettes charnues, et sont fixées au sommet
des pieds; on en voit deux à la rame dor-
sale et une à la ventrale. {P/. S,fg. i à 4.)
Les Syllis ont le corps plus cylindrique
que les Néréides. La tête est plus ou moins
aplatie et aussi large que longue ; les anten-
nes ont quelquefois exactement la même
forme et la même disposition que chez les
Néréides ; d'autres fois elles occupent le bord
postérieur de la tête et sont toutes grêles et
filiformes. Dans quelques espèces,!;! trompe
ARNELiDES KKUAKTES. NEREIDIENS.
est armée de deux mâchoires cornées, mais
en général elle est complètement dépourvue
d'organes masticateurs. Enfin , les cirrhes
sont filiformes, et il n'y a point de branchies.
Parmi les espèces de nos côles, on remarque la S.
maxillùe, que MM. Audouinet Milue Edwards viennent
de faire connaître ; elle se dislingue par l'existence de
mâchoires, et par la forme de ses antennes qui sont
exactement semblables à celles des Néréides. Les es-
pèces dont M. Savigny avait formé son genre Hésione,
diffèrent principalement des autres par la brièveté de
leur corps (fig. 5-8).
Les Phyllodocés se distinguent des gen-
res voisins par la forme des cirrhes, car ces
appendices, au lieu d'être grêles et filiformes,
sont lamelleux, élargis, et ressemblent à au-
tant de feuilles membraneuses, disposées en
séries de chaque côté du corps. La tête de
ces Annélides est petite et à peu près quadri-
latère ; les antennes sont peu développées ,
et les externes ne diffèrent des mitoyennes
ni par leur grandeur ni par leur forme. La
trompe est très-longue, claviforme, sans mâ-
choires , et couronnée de petits tentacules;
les cirrhes tentaculaires sont liliforines,leur
nombre varie de six à dix; mais, dans ce
dernier cas, deux sont rudimentaires ; les
pieds ne présentent rien de remarquable, si
ce n'est les cirrhes dont le dorsal est toujours
plus grand que le ventral: comme dans le
genre précédent, il n'y a point de branchies.
Le genre Alciope a été établi dernière-
ment par MM. Audouin et Milne Edwards ,
d'après des Annélides très-curieuses trouvées
par M. Raynaud pendant son voyage à bord
delà Chevrette. Le corps de ces animaux est
peu alongé , linéaire et atténué vers l'extré-
mité postérieure; on n'y compte qu'un pe-
tit nombre d'anneaux ; la tête est remarqua-
ble par sa grosseur et par le développement
des yeux , qui sont au nombre de deux et
qui occupent les parties latérales de grands
lobes globuleux formés par un renllement
des côtés de la tête. Il y a quatre antennes
assez longues et subulées ; la trompe est pe-
tite, sans mâchoires, et terminée par deux
grands tentacules charnus assez semblables
aux cirrhes tentaculaires qu'on voit au nom-
bre de quatre de chaque côté. Les pieds sont
formés d'une seule rame, et portent chacun
deux cirrhes ayant la forme de lobules folia-
cés. Enfin, les branchies consistent en deux
i6
ANNELIDES, CRUSTACES, ARACHNIDES.
i6
lobes charnus plutôt que membraneux , qui
sont fixés l'un au-dessus et l'autre au-dessous
de la base de chaque pied.
Les Nephtys ressemblent auxPhyllodocés
par la forme de leur tête et de leurs anten-
nes ; mais elles s'en éloignent beaucoup par
la disposition de leur trompe et des divers
appendices de leur corps. La bouche est ar-
mée de deux petites mâchoires qui ne font ])as
saillie au dehors; il n'y a point de cirrhes
tentaculaires. Les pieds sont divisés en deux
rames qui laissent entre elles un espace
assez considérable ; la ventrale porte un
cirrhe subulé, mais la dorsale n'en présente
pas, et le sommet de chacune d'elles est garni
d'un petit lobe membraneux situé derrière
les soies. Enfin, il existe à chaque pied une
languettebranchiale fixée à la face inférieure
de la rame dorsale, recourbée en forme de
faucille, et logée dans l'espace que les deux
rames laissent entre elles.
Enfin , les Gi.ycères semblent conduire
vers l'ordre des Terricoles , car leur corps
est cylindrique et atténué aux deux bouts.
Leur tète a la forme d'un petit cône termi-
nal , portant à son sommet quatre antennes
qu'on ne peut apercevoir qu'à l'aide de la
loupe ; la trompe est très-grosse, claviforme,
et souvent armée de quatre mâchoires cro-
chues.
On ne sait rien sur les mœurs des Glycères. L'espèce
décrite par M. Savigny sous le nom de Gljcère uni-
corne est dépourvue de mâchoires ; celle que MiM. Au-
douin et Milne Edwards ont appelée Gljcère de Mechel
en est au contraire pourvue.
V^ famille. — Aricieks.
Les Annélides que MM. Audouin et Mil-
ne Edwards ont réunies autour du genre
Arlcie , pour en former la dernière famille
de l'ordre dont nous faisons ici l'histoire,
présentent des différences assez grandes
dans leur organisation extérieure, et, sur
plusieurs points, elles établissent, pour ainsi
dire, le passage entre les familles précéden-
tes et les deux ordres dont nous allons bien-
tôt nous occuper, savoir : les Tubicoles et
les Terricoles.
Les Ariciens ont la forme alongée et li-
néaire des Néréidiens et des Euniciens ; mais
leur corps n'est pas tronqué en avant ,
comme chez ces Annélides, et diminue gra-
duellement de grosseur vers l'extrémité cé-
phalique. Ils sont à peu près cylindriques ,
et présentent toujours un nombre très-con-
sidérable d'anneaux, dont les premiers sont
moins grands que les suivans. La tête est
petite, souvent on ne la distingue pas de la
lèvre supérieure , et elle n'est pas nettement
séparée du corps. Les antennes sont, en gé-
néral, nulles, ainsi que les yeux. La trompe
est très-courte, ne dépasse pas sensiblement
l'extrémité céphalique, et ne présente ja-
mais de mâchoires; quelquefois on y voit
des tentacules. Les premiers anneaux du
corps sont très-étroits et portent toujours
des pieds ambulatoires au lieu de cirrhes
tentaculaires ; en général ces organes sont
similaires , peu saillans et divisés en deux
rames; mais, dans quelques espèces, la por-
tion antérieure du corps en présente qui ne
sont pas semblables aux autres , et dont la
rame ventrale rappelle celles portant des
soies à crochets , c^u'on rencontre constam-
ment dans l'ordre des Tubicoles. Les cirrhes
existent toujours au moins à l'une des rames;
tantôt ils ont la forme de filamens charnus,
d'autres fois ils constituent des languettes
aplaties. Enfin, les branchies sont, en gé-
néral , nulles ; quelquefois, cependant , elles
ont la forme de languettes charnues fixées
aux pieds ; et, dans d'autres cas, elles con-
sistent en un certain nombre de tentacules
filiformes, semblables aux cirrhes, et fixés
sur la partie dorsale de l'un des anneaux de
la partie antérieure du corps , disposition
qui conduit évidemment à celle propre aux
Annélides tubicoles.
La famille des Ariciens se compose de
quatre genres qu'on peut distinguer de la
manière suivante :
§ Pieds dissemblables; ceux des vingt ou trente pre-
miers anneaux du corps ayant une forme toute dif-
férente de ceux situés plus loin de la tête et rappe-
lant, par la forme de leurs rames ventrales, les pieds
pourvus de soies à crochets des Tubicoles.
Aricie.
§§ Tous les pieds semblables entre eux.
A. Point de Clamens branchiaux.
* Un lobule membraneux fixé sur chaque
rame derrière les soies , celui de la rame
dorsale se continuant avec le cirrhe corres-
pondant. AON'IE.
•• Point de lobule membraneux usé sur les
pieds , ni de cirrhe dorsal; un cirrhe vcn-
ly AHNELIDES ERRANTES
tral sur les pieds de la partie moyenne du
corps. Opiiéhe.
B. Des ElameDS branchiaux très-longs et exacte-
ment semblables aux cirrbes fixés sur l'un des
anneaux de la partie antérieure du corps.
ClKBATliLE.
Le genre Aricie , établi par M. Savigny,
est un des petits groupes les plus remarqua-
bles de la famille dont nous faisons ici l'his-
toire. Le corps de ces animaux est alongé,
linéaire, altcnué aux deux bouts, plat en
dessus et semi-cylindrique en dessous ; on y
compte un grand nombre de segmens ; la
tête est petite, conique, et complètement
dépourvut; d'antennes, ou bien n'en ayant
que d'une petitesse extrême. La bouche est
pourvue d'une trompe très-courte et ne pré-
sente ni mâchoires ni tentacules. Les pieds
sont divisés en deux rames et occupent d'a-
bord les côtés du corps; mais bientôt ils
sont refoulés en haut et se placent sur le
dos. La rame supérieure a la même forme
dans toute la longueur du corps, et consiste
en un tubercule sétifère terminé par un ma-
melon charnu ; le cirrhe correspondant est
inséré directement sur le dos, près de la Hgne
médiane, et a la forme d'une languette apla-
tie et triangulaire. La rame ventrale, au
contraire, présente deux modes de struc-
ture bien distincts; sur les vingt ou trente
premiers anneaux du corps, elles sont peu
saillantes, très-longues, placées transversa-
lement et garnies d'une série de petites den-
telures charnues, au-devant desquelles se
trouvent trois rangées de soles claviformes
très-grosses et peu saillantes. Dans le reste
du corps, la forme de cette rame est à peu
près la même que celle de la dorsale, et on
voit au-dessus de sa base une petite lan-
guette charnue qui représente la branchie.
On ne sait rien sur les mœurs de ces Anné-
lides; mais, d'après la forme et la position
de leurs pieds , il est probable qu'ils vivent
dans l'intérieur de tubes sohdes , et que la
natation doit leur être plus facile que la
marche.
Les AoNiEs ont quelque analogie de for-
me avec les Aricies. Le corps de ces animaux
est linéaire, alongé et un peu déprimé. La
tête est petite et ne porte que des antennes
rudunentaires; la bouche est dépourvue de
mèchoires; les pieds sont très-grands et oc-
ANNKt,. Cra ST. ARACHN. F. 1.
ARICIENS. 17
cupent toujours les côtés du corps; mais le
cirrhe supérieur se continue avec un lobe
membraneux situé derrière la rame supé-
rieure , et constitue ainsi un appendice la-
melleux qui se recourbe sur le dos et le ca-
che presque complètement. La r;ime infé-
rieure présente aussi un lobule membraneux,
mais elle est dépourvue de cirrhe. Les bran-
chies sont nulles.
La seule espèce connue d'une manière assez par-
faite pour qu'on puisse s'en former une idée précise
est celle que MM. Audouin et Milne Edwards ontnom-
mée A. Foliacée ; elle se trouve sur nos côtes.
Les OpnÉLiES ont le corps très-court, cy-
lindrique, et composé d'un petit nombre
d'anneaux peu distincts. La tête, presque
confondue avec le segment suivant, est
profondément divisée en deux lobes coni-
ques , et la bouche est entourée de tentacu-
les ayant la même forme que ces espèces de
cornes charnues. Les pieds sont à peine
saillans,et la rame supérieure ne présente ja-
mais de cirrbes ; la ventrale en est également
dépourvue aux deux extrémités du corps;
mais, sur les anneaux qui en occupent la
portion moyenne, il existe un long cirrhe fi-
liforme et subulé ; enfin , les branchies sont
nulles.
Les CiRRATULES ressemblent assez à des
Lombrics ou Vers de terre qui seraient pour-
vus de pieds et d'un grand nombre de Cla-
mens charnus répartis dans toute la lon-
gueur du corps. Ils ont la forme d'un cylin-
dre grêle et atténué aux deux bouts; la tête
n'est pas distincte de la lèvre supérieure ; les
pieds sont peu saillans et formés de deux
rames assez éloignées l'une de l'autre; la ven-
trale est dépourvue de cirrhe, mais la dorsale
en présente un dont la longueur est très-con-
sidérable. Enfin, on voit , sur le quatrième
ou cinquième anneau du corps, un paquet
defilamens semblables aux cirrbes et qu'on
nomme les branchies.
Les Girralules s'enfoncent habituellement dans le
sable ou la vase , et lorsqu'ils marcheut , on les voit
a"iter en tous sens les longs filamens dont leur corps
est garni et qui ressemblent à autant de petits vers.
Ordre IL — ANNÉLIDES TUBICOLES.
Les Annélides de l'ordre desTubicoles sont
essentiellement sédentaires ; et, bien qu'elles
ne soient pas fixées dans les tubes plus ou
ANNÉLIDES , CRUSTACÉS , ARACHNIDES. 1 8
Première famille. — AmphÎtritiens,
La plupart des Annélides de cette famille
sont connus vulgairement sous le nom de
Pinceaux de mer, à cause des nombreux fi-
lamens qui garnissent leur extrémité anté-
rieure. M. de Blainville leur a donné le nom
de Anhomomérés ou de Hétérocriciens. Les
branchies de ces animaux sont grandes ,
plus ou moins compliquées , mais toujours
peu nombreuses et insérées à l'extrémité
antérieure du corps; en général, on n'en
compte que deux , et jamais il n'y en a plus
de six, fixées sur un , deux ou trois des
quatre premiers anneaux du corps. La bou-
che est garnie de deux lèvres extérieures,
pourvues assez communément de longs ten-
tacules ; mais il n'y a point de vestige d'une
trompe. Le premier anneau, et, en général ,
les deux suivans, portent des appendices
anomaux. Enfin, les pieds sont dissembla-
bles, et il en existe toujours de plusieurs
sortes.
L'organisation des Amphitritiens présente
des différences assez grandes pour qu'on
ait divisé cette famille en trois tribus, dont
voici les principaux caractères distinctifs ;
g Rames ventrales des pieds de deux sortes , celles des
premiers anneaux pourvues de soies à crochets et leg
suivantes de soies subulëes ; point de tentacules.
Saeelliennes.
gg Rames ventrales d'une seule sorte.
A. Rames ventrales portant toutes des soies su-
bulëes ; point de tentacules. Hermelliennes.
B. Rames ventrales portant toutes des soies à
crochets ; de longs tentacules.
TÉBÉBELLIENNES,
Dans la tribu des Saeei-xiewnes, le corps
est alongé , linéaire et formé de segmens
nombreux; un certain nombre des anneaux
de l'extrémité antérieure diffèrent beaucoup
des suivans, et constituent une espèce de
thorax. La bouche est exactement anté-
rieure, transverse, sans tentacules, et placée
entre les branchies. Le premier segment du
corps est dépourvu d'appendices; les pieds
de l'annean suivant n'ont pas de rame ven-
trale ni de soies à crochets ; ceux de la se-
conde paire et les suivans jusqu'au septième,
i8
moins solides qu'elles habitent , leur orga
nisation semble les condamner à ne point en
sortir complètement. Ces tuyaux sont pres-
que toujours fixés sur les corps marins; tantôt
ils sont de nature calcaire et d'une structure
homogène qui ressemble à celle de quelques
coquilles; tantôt, au contraire, ils sont
formés par une membrane incrustée en de-
hors de grains de sable et de fragmens de
coquilles. Enfin , quelquefois ces Annélides
s'enfouissent dans le sable et y creusent des
cavités cylindriques qu'ils tapissent d'un
léger fourreau membraneux.
L'organisation de ces Annélides est en
rapport avec ce mode d'existence; elles n'ont
plus des pieds saillans et ])ropres à la mar-
che, comme dans l'ordre précédent, mais
ces organes sont élargis transversalement
et garnis , sur l'une des rames , de soies à
crochets qui servent à l'animal pour se mou-
voir dans son tube. Leur corps est , en gé-
néral, alongé et linéaire; la tête n'existe
plus, et avec elle disparaissent les yeux et
les antennes; la bouche est terminale, elle
ne se déroule presque jamais en trompe tu-
buleuse ; mais souvent ses lèvres sont gar-
nies de tentacules longs et filiformes. Les
pieds sont formés de deux rames plus ou
moins intimement unies , mais faciles à dis-
tinguer par la nature des soies dont elles
sont armées. La rame ventrale est, en géné-
ral, garnie de soies à crochets, et la dorsale
de soies proprement dites ; quelquefois c'est
le contraire qui a lieu , mais on ne trouve ja-
mais ces deux ordres de soies sur la même ra-
me. Les cirrhes manquent presque toujours,
et , lorsqu'il en existe , on n'en trouve qu'un
à chaquepied. Enfin, les branchies manquent
de même, ou n'occupent que certains seg-
mens, et, en général, c'est à l'extrémité an-
térieure du corps qu'on les trouve.
M. Savigny divise cet ordre en trois fa-
milles qu'on peut caractériser de la manière
suivante :
§ Pieds de plusieurs sortes.
A Branchies au nombre d'une à ti ois paires , plus
ou moins compliquées , et situées sur les pre-
miers segmens du corps. Amphitritiens. 1 _
B. Point de branchies. Maldanies. neuvième OU même seizième, ont une rame
gg Pieds d'une seule sorte , branchies nombreuses et dorsale garnie d'un faisceau de soies subu-
éloignées des premiers segmens du corps. lées et une rame ventrale pourvue de soies à
Fflethuses. I crochets; enfin les pieds de tous les anneaux
19 ANNEl.IDES TUBICOLES
suivans présentent aussi deux rames, mais la
disposition des soies dont elles sont armées
est l'inverse de celles que nous venons d'in-
diquer, car c'est la rame dorsale qui porte
les soies à crochets et la ventrale les soies
subulées. Il n'y a jamais de cirrhes : les bran-
chies , au nombre de deux, sont fixées sur
le premier segment du corps et ressemblent
à de superbes panaches en forme d'éventail,
ornées en général de teintes les plus vives.
Chacun de ces organes consiste en un pé-
dicule dont le bord supérieur est garni d'un
grand nombre de filamens , alignés comme
les dents d'un peigne et pourvus à leur
tour d'un double rang de barbes mobiles.
Ces branchies servent à la respiration , mais
il paraîtrait que ce n'e-t pas leur unique
usage, carBosc a observé que les Sabellien-
nes vivent de petits vers qu'elles détermi-
nent à entrer dans leur bouche par le tour-
t,:ii I . j I
AMPHITKITIEJNS. Ig
un seul bout, et enduits à l'extérieur d'une
couche factice de limon ou de sable. Ils
n'ont point d'opercule ; enfin leur thorax
ne présente pas d'écusson membraneux et
ne se distingue du reste du corps que par
la forme des pieds.
La tribu des Hermelliennes ne renferme
que le seul genre Hermelle ou Sabellaire
Lam'. Le corps de ces Annelides est com-
posé d'anneaux peu nombreux dont le pre-
mier est très-grand et tronqué pour rece-
voir l'opercule, qui est composé par plu-
sieurs rangées de soies plates. Les pieds des
segmens suivans sont munis à leur base su-
périeure d'un cirrhe plat , ,alongé et acu-
miné , disposition qui ne se rencontre pas
chez les autres Tubicoles, mais qui est pro-
pre à l'ordre précédent ; du reste , ces pieds
sont de trois sortes. Enfin les branchies , au
nombre de deux, et formées par des touffes
billon que le mouvement de ces organes ex- j de filamens , sont situées sous le premier
cite dans l'eau.
Cette subdivision renferme deux genres
bien distincts , les Serpules et les Sabelles.
Les Serpules vivent dans des tubes re-
marquables parleur solidité; ils sont de na-
ture calcaire et recouvrent, en s'entortillant,
les pierres, les coquilles et tous les corps sous-
marins, auxquels ils sont toujours fixés d'une
manière immobile. Le corps de ces animaux
f est rétréci d'avant en arrière, et l'espèce de
I thorax formé par les huit premiers segmens
est revêtu en dessous d'un écusson mem-
braneux qui porte les pieds correspondans.
Enfin la première division de chaque bran-
chie consiste en un filet imberbe dont l'un
se termine par un disque ou opercule pro-
pre à fermer l'entrée du tube lorsque l'ani-
mal s'y retire complètement.
Une espèce assez commune dans l'Oce'an, la Serpule
contournée , habite des tubes demi-cvlindriques , irré-
gulièrement contournées, d'environ trois lignes de dia-
aètre , qui rampent pour ainsi dire sur les coquilles
et les pierres sous - marines. Il est aussi plusieurs
espèces de serpules dont on ne connaît que les tubes
Irouve's à l'ëlat fossile. Enfin les Annelides dont on a
fait les genres Simospiie, Galéolaire, Vermilie, etc.,
sont encore des Serpules.
Les Sabelles ne vivent pas dans des tu-
bes calcaires et homogènes, comme les Ser-
pules, mais dans des fourreaux coriaces ou
gélatineux, fixés verticalement, ouverts à
segment du corps.
La tribu des Térébellieivnes renferme
deux genres bien connus : les Térébelles
et les Pectinalres.
Les Térébelles habitent, comme les Sa-
belles, un fourreau membraneux fixé à l'ex-
trémité postérieure et recouvert de frag-
mens de coquilles ou de grains de sable.
Le corps de ces Annelides est alongé, un
peu fusiforme et garni en dessous d'une
bandelette charnue qui s'étend du second
segment an quatorzième. La lèvre supé-
rieure est avancée et garnie d'un grand
nombre de tentacules filiformes , qui sont
pour la plupart très -longs. Les trois pre-
miers segmens du corps ne portent pas de
pieds ambulatoires; ceux des anneaux sui-
vans sont de trois sortes comme dans le genre
précédent, seulement c'est la rame ventrale,
et non la dorsale , qui est armée de soies à
crochets. Enfin , les branchies consistent en
une , deux ou trois paires d'appendices ar-
borescens fixés sur un nombre égal des an-
neaux qui suivent le premier (pi. 6, fig.i-()).
Le genre Pectinaire ou Amphictène
comprend les Amphitriies proprement i}ites,de
M. Cuvier. Ces animaux sont faciles à re-
connaître aux grosses soies dorées qu'on
voit rangées comme les dents d'un peigne
à leur extrémité antérieure (fig. 7).
ANNELIDES, CRUSTACES, ARACHNIDES. 20
II* famille. — Maldanies.
La famille des Maldanies, établie par
M. Savigny, a pour caractère l'absence de
branchies, l'existence d'une bouche à deux
lèvres extérieures, sans tentacules, et de pieds
dissemblables, ceux des trois premières pai-
res étant communément dépourvus de ra-
mes ventrales et de soies à crochets. Cette
division ne renferme qu'un seul genre auquel
on a donné le nom de Clymène ; M. de Blain-
ville l'a réuni à la famille suivante, pour en
former son ordre des Subhomomérés ou des
Paromocricxens.
Les CiYJiÈNEs sont des Annélides très-
curieuses qui se tiennent dans des tubes
fixés , membraneux , incrustés de coquilles
et ouverts également aux deux extrémités.
Le corps de ces animaux est grêle, cylindri-
que et composé de segmens peu nombreux,
dont le premier et le dernier servent d'oper-
cules ; le postérieur a la forme d'un enton-
noir dentelé sur les bords et percé au fond
par l'anus , qui est entouré d'un cercle de
papilles charnues ; la bouche est plutôt in-
férieure qu'antérieure, et ne présente point
de tentacules ; enfin les pieds ambulatoires
sont de trois sortes , les premiers sont dé-
pourvus de rame ventrale, les suivans ont
une rame ventrale garnie de soies à cro-
chets, et ceux des trois dernières paires man-
quent de rame dorsale (pi. 7, fîg. i).
III'' famille. — TÉlÉthuses,
Les Annélides qui composent cette famille
ont des rapports marqués avec certains gen-
res de l'ordre précédent, car leurs branchies,
compliquées et assez nombreuses, sont éloi-
gnées de l'extrémité antérieure du corps et
insérées à labase supérieuredes pieds sur les
anneaux de la partie moyenne du corps ;
leur bouche est formée par une seule lèvre
circulaire garnie de courts tentacules, ayant
quelque analogie avec une trompe de Néréi-
dien; mais la rame ventrale de tous les pieds
est garnie de soles à crochets. Cette famille
ne renferme encore qu'un seul genre , sa-
voir :
Les Arénicoles , animaux qui habitent
des cavités profondes, creusées dans le sable
et tapissées delégers fourreaux membraneux.
Leur corps est alongé, cylindrique et ré-
tréci postérieurement en une espèce de
queue. La bouche est exactement antérieure,
saillante et rétractile; le premier anneau ne
présente point d'appendices; les vingt seg-
mens suivans sont au contraire pourvus de
pieds dont la rame dorsale est garnie de
soies subulées, et la ventrale de soies à cro-
chets ; enfin tous les anneaux qui suivent
le vingt-unième sont de nouveau complè-
tement dépourvus d'organes locomoteurs.
Les branchies, en forme d'appendices bran-
chus au nombre de treize paires, sont insé-
rées au-dessus des pieds de la septième paire
et des suivans jusqu'à la dix-neuvième.
\] A. des pécheurs est tiès-commuQe sur les côtes bas-
ses el sablonneuses de l'Océan, où elle sert d'appât pour
prendre le poisson. On la trouve à un pied et demi ou
deux pieds de profondeur , et sa retraite se de'couvre
|>ar de petits cordons de sable dont elle s'est vide. Elle
est longue d'un pied et re'pand , lorsqu'on la touche,
une liqueur jaune , abondante, qui fait sur les doigts
des taches difficiles à enlever.
Ordre III.— ANNÉLIDES TERRICOLES.
Les Annélides de l'ordre des Terricoles
présentent toutes une organisation exté-
rieure très-simple ; elles sont toutes privées
de tête, d'yeux, d'antennes, de mâchoires, de
pieds , de cirrhes et de branchies saillantes,
et leur corps, composé d'une série d'anneaux
semblables entre eux, est pourvu seulement
de quelques soies pour les aider dans leurs
mouvemens. Ces soies, rarement rétractiles,
ne sont presque jamais groupées par fais-
ceaux , mais rapprochées tout au plus par
paires, et leur position sur les côtes des an-
neaux correspond encore assez bien à celle
des rames que nous avons vues dans les or-
dres précédens. Leur forme varie, mais elles
ne réunissent jamais les caractères propres
aux soies à crochets. La bouche est nue ou
tentaculée, et l'anus s'ouvre au-dessous du
dernier segment.
Ainsi que leur nom l'indique , ces Anné-
lides vivent enfouies dans la terre humide ou
dans la vase, et la simplicité de leur struc-
ture extérieure coïncide avec une disposi-
tion analogue de tous les organes intérieurs
les plus importans à l'entretien de la vie ;
aussi peut-on diviser ces animaux en frag-
mens minimeS; sans produire la mort dans
ANNÉLIDES XERKICOLES. ÉCHIURES.
ces divers tronçons; au contraire, il arrive
souvent que chacun de ces morceaux re-
produit un animal parfait.
Les Annélides terricoles forment deux fa-
milles qu'on distingue d'après la disposition
des soies dont leur corps est garni,
g Des soies rétractiles distribuées par rangs circu-
laires ou des tentacules autour de la bouche.
EcBIURES.
g§ Des soies non rétractiles distribue'es par rangs lon-
gitudinaux ; point de tentacules autour de la bouche.
LOMBRICIENS.
F^ famille. — Echiures.
Les Echiures ont la bouche non rétrac-
tile, mais ordinairement garnie de tentacu-
les, ou du moins pourvue "extérieurement
d'un appendice charnu et extensible. Les
soies sont en général complètement rétrac-
tiles et d'un aspect métallique; il n'y a ja-
mais de soies à crochets.
Cette famille a été établie pour recevoir
le genre Thalassème ; mais il est probable
qu'on doit aussi y rapporter les genres Si-
phostome et Sternapse; on peut les distin-
guer de la manière suivante :
§ Bouche tentacule'e.
A. Un grand nombre de filamens tenlaculairesde
chaque côté de la bouche. Siphostome.
B. Bouche situe'e à la base d'un grand tentacule
en forme de cuilleron ouvert par-dessous.
Thalassème.
§§ Bouche non tentaculée. Sternapse.
Les Thalassèmes ont le corps mou, cylin-
drique, obtus en arrière , atténué en avant ,
et composé d'anneaux très-nombreux en-
tourés chacun d'un cercle de papilles glan-
duleuses. La bouche est très-petite et située^
comme nous venons de le dire, à la base
d'un grand tentacule. Enfin, les soies sont
droites, plates et disposées sur deux rangs
circulaires àl'extrémitépostérieuredu corps.
On voit aussi deux soies plus fortes , cro-
chues et rapprochées sous son extrémité an-
térieure.
Les Sternapses ont la même forme gé-
nérale que les Thalassèmes ; mais on voit
près de l'extrémité postérieure de leur corps
unegrande plaque cornée entourée de soies ,
ce qui suffit pour les en distinguer.
Le genre Siphostome, établi par M. Otto,
est remarquable par les nombreux filamens
tentaculaires qu'on voit au-dessus de la bou-
che, et par les soies roides qui sont dispo-
sées en dents de peigne sur l'extrémité anté-
rieure du corps ; sur les segmens suivans il
existe de chaque côté deux soies roides, de
façon que, sous le rapport des appendices
externes , ces Annélides établissent le pas-
sage entre les genres précédens et la famille
des Lombriciens.
11= famille. — Lombriciens.
Dans ce groupe naturel la bouche n'est
jamais garnie de tentacules, mais est bordée
par deux lèvres; les soies, qui remplacent
les pieds, sont distribuées sur tous les seg-
mens et ne forment que rarement des fais-
ceaux ; elles sont sans éclat métallique, non
rétractiles, et n'ont jamais la forme de soies
à crochets.
Cette famille renferme les deux genres
suivans :
§ Bouche située au . dessous d'une lèvre st:périeure
terminale. Lombrics.
gg Bouche exactement terminale. INtÏDES.
Les LosiBRics ou Vers de terre ont le
corps cylindrique, alongé , obtus à son
bout postérieur , et composé d'un grand
nombre de petits anneaux dont quelques-
uns se réunissent et se renflent de manière
à former une espèce de ceinture vers la par-
tie antérieure du corps. Les soies sont cour-
tes , âpres , isolées et disposées sur un cer-
tain nombre de lignes longitudinales ; enfin
l'anus est longitudinal. M. Savigny a divisé
les Lombrics en deux genres , les Entérion
et les Hypogseon, suivant que chaque anneau
présente quatre ou neuf soies; mais ces dis-
tinctions ne sont pas bien nécessaires.
Chacun connaît le ver de terre ordinaire , dont la
couleur est rougeâlre ; c'est le type de ce genre. Mais
il paraît qu'on a confondu sous le nom de Lombric
terrestre beaucoup d'espèces dilférentes ; car M. Savi-
gny assure en avoir trouvé jusqu'à vingt-deux aux en-
virons de Paris.
Ces animaux sont les seules Annélides qui ne soient
pas aquatiques ; ils vivent dans la terre humide dont
ils avalent beaucoup; ils se nourrissent d'animalcules,
de diverses substances animales, déracines, etc.; el
vers le mois de juin , ils sortent de terre pendant la
nuit pour se chercher et s'accoupler; car bien qu'ils
soient hermaphrodites , cet acte est nécessaire pour les
rendre féconds (pi. 7, fig- 3 ).
Les Naïues vivent dans la vase, au fond
de l'eau , et on les voit souvent faire sortir
ANNELIDES, CRUSTACES, ARACHNIDES.
la partie antérieure de leur corps, qu'elles
balancent sans cesse dans le liquide qui les
baigne. Leur corps est plus alongé, et les
anneaux qui le forment moins marqués, que
chez les Lombrics. Le nombre des soies qui
garnissent chaque segment varie de deux à
dix ou douze.
Ordre IV. — ANNELIDES SUCEUSES.
Le groupe naturel qui constitue le qua-
trième ordre de la classe des Annélides est
plus nettement circonscrit qu'aucun de ceux
dont nous avons déjà parlé. Ce sont des
animaux à tégumens mous, dont le corps ,
en général oblong et un peu déprimé , est di-
visé en un grand nombre de segmens, com-
plètement dépourvus de pieds ou de soies,
et portant, à chaque extrémité, une cavité
dilatable, préhensile, et faisant les fonctions
de ventouse. Leur bouche , située au fond
delà ventouse antérieure ou orale, ne pré-
sente ni trompe ni tentacule, mais est armée
de parties dures faisant l'office de mâchoi-
res. On voit un certain nombre de points
oculaires situés à l'extrémité antérieure de
la face dorsale du corps. En général, il n'y
a point d'appendices respiratoires faisant
saillie au dehors. Enfin, l'anus est placé sur
la base de la ventouse postérieure.
Toutes ces Annélides se nourrissent aux
dépens d'autres animaux qu'elles sucent ou
qu'elles avaient par portion, ou même en
entier. Tantôt elles s'attachent aux pois-
sons, aux Batraciens; tantôt elles dévorent
les Mollusques, les Annélides, les larves
d'Insectes et même les Crustacés; certaines
espèces s'attachent aux chevaux et aux dif-
férens bestiaux qui vont boire dans les ma-
res , les étangs ou les fontaines ; elles se ni-
chent quelquefois sur le palais , sous la lan-
gue, et jusque dans les fosses nasales, ou
même l'œsophage, y demeurent très-long-
temps. Dans l'expédition d'Egypte elles cau-
sèrent parfois des accidens très-graves à
des soldats qui avaient bu aux fontaines.
Lorsque le froid se fait sentir, ces Annélides
s'enfoncent généralement dans la vase des
étangs, et elles y passent l'hiver dans un
état d'engourdissement d'où elles sortent
aux premiers jours du printemps. Les Sang-
sues, qui font partie de l'ordre des Suceurs,
paraissent très-sensibles aux impressions et
aux cbangemens atmosphériques : lorsque
le vent souffle, elles s'agitent; elles s'enfon-
cent dans la vase quand le ciel se couvre ;
elles montent à la surface de l'eau lorsque
les orages grondent. Ces observations, que
les personnes qui récoltent les Sangsues em-
ployées en médecine ont souvent eu occa-
sion de faire, les ont portées à supposer que
ces animaux, qu'il est aisé de tenir ren-
fermés, pourraient bien, si on les plaçait
dans un bocal, monter et descendre suivant
l'état atmosphérique , et ils ont imaginé d'en
faire un baromètre ; dans certains lieux on a
même gradué cet instrument, en plaçant dans
le bocal une échelle divisée en un certain
nombre de degrés. Mais l'expérience n'a pas
répondu complètement à ce qu'on en atten-
dait, et ce baromètre ne mérite pas la con-
fiance que les gens du peuple lui accordent.
L'ordre des Annélides suceuses se com-
pose de deux familles, qui se distinguent de
la manière suivante :
g Des appendices membraneux, qui paraissent servira
la respiration, fixés par paires tout le long du dos.
Rranchellionées.
§§ Point d'appendices membraneux ; les organes res-
piratoires étant internes ou remplacés par les tégu-
mens. HinuDiNÉEs.
Première famille. — Branchellionées.
Cette division ne renferme encore qu'un
seul genre d' Annélides , mais elle n'en est
pas moins Importante à bien connaître , à
cause des particularités curieuses de l'orga-
nisation de ces animaux. On peut y assigner
pour caractère l'existence d'appendices
branchiaux saillans , et d'une ventouse for-
mée d'une seule pièce, séparée du corps
par un fort étranglement, et présentant une
ouverture circulaire.
Les BRAifCHEi.LioKS sont des animaux es-
sentiellement marins et parasites. Leur
corps est alongé, déprimé, et formé d'an-
neaux assez nombreux, dont les treize pre-
miers, après la ventouse orale , sont très-
serrés et constituent une partie cylindrique
distinguée du reste du corps par un étran-
glement ; les anneaux suivans portent des
appendices branchiaux très-développés, qui
ont la forme de lames membraneuses et fo-
liacées, ou de languettes. Enfin, la ventouse
23 ANNÉLIDES SUCEUSES. HIRUDIKEES
anale est très-grande, dirigée en arrière, et
exactement terminale.
23
IP famille. — Hirudiivées.
Cette famille renferme la Sangsue médi-
cinale et toutes les Annélides dont l'organi-
sation est analogue. Ces animaux ont le
corps complètement dépourvu d'appendi-
ces. M. Savigny les divise en deux sections
de la manière suivante :
§ Ventouse orale d'une seule pièce, se'parée du corps
par un fort e'iranglement; orifice sensiblement longi-
tudinal. Albionniennes.
gg Ventouse orale de plusieurs pièces, peu ou point
se'parée du reste du corps; ouverture transverse,
comme à deux lèvres , la lèvre inletieure rétrècie.
Bdelliennes.
La tribu des Hirudinées Albionniennes ren-
ferme des espèces marines et d'eau douce,
qui vivent sur des poissons. Leurs mâchoires
sont réduites à trois points saillans. Les ca-
ractères suivans suffisent pour la distinction
des deux genres qu'on y a établis.
Ventouse orale très-concave. Six yeux dispose's sur
une ligne transverse. Aibiones.
gg Ventouse orale peu concave ; huit yeux reunis par
paires dispose's en trapèze. Hoemocharis.
Les Albiones (Sav.), ou Poivtobuejlles
(Leach), ont le corps cylindrique, aminci
vers la ventouse antérieure et hérissé de
verrues. La ventouse orale est en forme de
godet, et l'anale très-concave, bordée, et
exactement terminale.
\^ A. épineuse ou Sangsue marine est très-commune
sur nos côtes ; elle s' attache aux raies ainsi qu'à d'au-
tres poissons, et a trois ou quatre pouces de long.
Les H0EM0CHA.KIS, que M. de Blainville a
préféré appeler les Ichthyobdelles , vivent
aussi sur des poissons, mais elles habitent
l'eau douce. Leur corps n'est pas hérissé de
tubercules comme dans le genre précédent ;
la ventouse orale est peu concave, et l'anale
est sans bordure et obliquement terminale.
La tribu des Hirudinées Bdellieases
renferme un nombre beaucoup plus consi-
dérable de genres. Ces Annélides habitent
l'eau douce , et on peut les distinguer de la
manière suivante :
§ Ventouse orale assez concave. Ventouse anale obli-
quement transversale ; mâchoires grandes et sans
8g Ventouse orale peu concave,
A. Lèvre supérieure très-avancée, presque lancéo-
lée; dix yeux disposés sur une ligne courbe,
les quatre postérieurs plus isolés. Ventouse
orale obliquement terminale.
Mâchoires grandes.
a. Mâchoires très-comprimées, à deux
rangs de deuticules nombreux et
serrés. Sangsues.
b. Mâchoires ovales non comprimées
a deux rangs peu nombreux de den-
'icules. HoEMOPsis.
Mâchoires réduites à une multitude de
plis saillans. Aulastomes.
B. Lèvre supérieure avancée en demi-ellipse; ja-
mais plus de huit yeux et souvent beaucoup"
moins.
* Deux mâchoires triangulaires , dont la su-
périeure est la plus grande et la seule vi-
sible à l'œil nu ; point d'yeux.
Branciiiobdelles.
" Mâchoires réduites à trois plis saillans.
a. Ventouse orale obliquement termi-
nale ; huit yeux. NePHELrs.
i.Ventouse orale exactement inférieure;
deux , quatre ou six yeux.
Clepsines.
Le genre Bdelle a été établi , par M. Sa-
"^'goy» pour recevoir quelques Annélides
qui se trouvent dans les eaux douces de
l'Egypte, et que les Arabes appellent ^/a^
Ces animaux ont le corps déprimé, les mâ-
choires grandes , ovales , légèrement caré-
nées, et dépourvues de denticules ; les yeux,
au nombre de huit, sont peu distincts ; la
ventouse orale est en forme de godet , et la
lèvre supérieure est peu avancée ; enfin , la
ventouse anale est obliquement terminale ,
comme dans la plupart des genres suivans.
Le B. du Nil est la seule espèce connue jusqu'ici.
M. de Blainville a cru devoir substituer le nom de Pa-
lèobdelle, à celui employé par M. Savigny (pi. 8, fig. i).
Le mot Sangsue, employé comme nom
de genre , a été réservé , par les naturalistes
modernes, à un petit groupe d'Annélides
qui renferme la Sangsue employée en mé-
decine, et quelques autres espèces voisines.
M. de Blainville préfère les appeler des /a-
trobdelles, niais nous ne voyons aucun avan-
tage dans cette innovation, et, par consé-
quent,nous ne l'adopterons pas. Ces animaux
ont le corps obtus en arrière, rétréci gra-
dentelure ; huit yeux disposés sur une ligne courbe, duellement en avant , alongé , sensiblement
les deux postérieurs un peu isolés. Bdelles. I déprimé, et Composé de segmens nombreux.
•i4
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
La ventouse orale n'est pas séparée du corps,
est peu concave, à ouverture transversale, et
a deux lèvres dont la supérieure est très-avan-
cée et de forme presque lancéolée. La bou-
che est grande, ainsi que les mâchoires, qui
sont fortement comprimées et armées, sur
leur tranchant, de deux rangs de denticu-
les fines et très-serrées. Les yeux, au nombre
de dix , sont disposés suivant une ligne très-
courbe; enfin, la ventouse anale est moyenne
et sillonnée intérieurement de légers rayons.
Les espèces le plus généralement employées ont
reçu le nom de .S. médicinale ou officinale. Elles habi-
tent les étangs, les marais , les ruisseaux ; la France en
fournit une très-grande quantité, et elles sont pour plu-
sieurs départemensune branche de commerce très-im-
portante ( Gg. 4).
Les HoEMOPSis diffèrent principalement
du genre précédent par la structure de leurs
mâchoires.
L'cspèceconnuesousie nom à'E . sanguisorba ,Sîv . ,
ou de Sanguedechet'al, aquelquefoissix pouces de long;
elle est très-commune dans les eaux douces d'Europe,
et sa morsure produit des plaies douloureuses. Elle est
quelquefois confondue avec les sangsues médicinales ;
mais c'est à tort qu'on lui attribue les accidens inflam-
matoires qui se montrent quelquefois à la suite de
24
l'application de ces animaux, car elle se refuse con-
stamment à se fixer sur la peau de l'homme, et ne l'en-
tame jamais.
Le genre Aulastome , établi récemment
par M. Moquin Tandon , auteur d'une ex-
cellente Monographie des Hirudinées , de-
vra peut-être rentrer dans le genre Trocheda,
de M. Dutrochet, auquel M. de Blainville a
cru devoir donner la dénomination nouvelle
de Géobdeïle ( pi. 8, fig. 5).
Les Branchioedelles sont de petites
Sangsues .qui vivent sur les branchies des
écrevisses de rivière , et dont on doit la
connaissance exacte à M. Auguste Odier.
M. de Blainville les regarde comme étant
des larves d'Insectes diptères; mais les ob-
servations de M. Odier , sur la génération
et l'organisation intérieure de ces petits ani-
maux, montrent évidemment que cette opi-
nion est erronée (i).
Les Nephelis ont cela de particulier
qu'elles semblent redouter le contact de l'air.
Elles ne sortent jamais volontiers de l'eau,
et périssent bientôt lorsqu'on les en retire.
(1) 'Voyez les Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de
Paris, tome i, p. 76, i8s5.
mxxcme
CRUSTACES.
avili
CHAPITRE PREMIER.
Forme extérieure , anatomie , physiologie et
mœurs des Crustacés.
§ I. — Forme extérieure du corps.
Les Crustacés diffèrent beaucoup entre
eux par le volume de leur corps; quelques
espèces ont une taille gigantesque, tandis
que d'autres sont tellement petites qu'il faut
un microscope pour les apercevoir, et, en-
tre ces deux extrêmes , il existe tons les de-
grés intermédiaires de grandeur. Les formes
sont aussi très-variées; plusieurs sont glo-
buleux et ovoides, d'autres sont alongés et
même filiformes , quelques-uns sont com-
primés; on en connaît enfin qui sont apla-
tis au point d'avoir la minceur d'une feuille
de papier. La consistance de leur corps est
aussi irès-variable; chez les uns l'enveloppp |
extérieure est tellement encroûtée de subs-
tance calcaire, qu'elle constitue une vérita-
ble cuirasse; chez les autres elle n'a plus
que la mollesse d'une membrane.
§ II. — Anatomie et physiologie des Crustacés.
I, Système tégtimentairc.
L'enveloppe extérieure des Crustacés a été
regardée, par le plus grand nombre des
anatomistes, comme l'équivalent de la peau
des animaux vertébrés, et, par quelques ^
autres, comme l'analogue de leur squelette.
Les premiers se sont fondés sur les points
de ressemblance qu'on observe dans la po-
sition extérieure de cette enveloppe, qui
embrasse tous les organes , les protège , et
est susceptible de se renouveler à certaines
époques, à peu près comme cela a lieu chez
les serpens; les seconds ont basé leur ma-
CRUSTACES.
lAT. Eï ru Y. s
nière de voir sur la consistance, quelquefois
très-grande, de l'enveloppe extérieure, sur
sa composition chimique, et, surtout, sur
les divisions ou articulations qu'elle pré-
sente, et qui semblent reproduire les arti-
culations qu'on observe entre les os des
animaux vertébrés. L'objection qu'on aurait
pu élever sur le peu de ressemblance qu'on
observe dans la position de ce squelette ,
placé ici à l'extérieur du corps, tandis que
chez les animaux vertébrés il est caché dans
l'intérieur, a été combattue par M. Geoffroy
Saint-Hilaire, auteur de cette nouvelle théo-
rie. Il y a répondu en établissant la possi-
bilité, pour les Crustacés, de vivre en de-
dans de leur colonne vertébrale , tout aussi
bien que les Mammifères, les Oiseaux, les
Reptiles et les Poissons, vivent au dehors
de leur charpente osseuse. Il en a trouvé les
preuves dans une comparaison directe de
l'enveloppe extérieure des uns avec le sque-
lette des autres, et il a reconnu, dans la cara-
pace, les antennes, les mâchoires et les pattes
des Crustacés , les analogues des vertèbres,
des lames et des apophyses vertébrales des
animaux élevés. Nous ne pouvons entrer ici
dans les détails nécessaires au développement
de ces idées philosophiques ; elles ont été pu-
bliées par M. Geoffroy Saint-Hilaire, et nous
en avons donné un extrait à l'article Crustacés
du Dictionnaire classique cThistoi/'e naturelle.
La composition chimique de l'enveloppe
extérieure des Crustacés est très- différente,
suivant les espèces cjue l'on examine. Dans
celles dont le test est mince, flexible, et
comme membraneux, on letrouve à peu
près les mêmes élémens que chez les Insec-
tes ; l'analyse donne pour résultat diverses
substances animales , et une entre autres
très-particulière, la chitine, qui paraît en
constituer la charpente (i). Mais les espèces
dont l'enveloppe , plus ou moins solide,
constitue un véritable test , offrent en outre
à l'analyse une quantité notable de carbo-
nate de chaux.
L'enveloppe extérieure des Crustacés est
quelquefois recouverte d'une production
assez semblable à des poils, ou bien d'une
sorte d'épiderme mince ; souvent , au con-
traire, elle est complètement nue, et alors
on remarque généralement des couleurs
(i) Voyez pour plus de déveIo|)ppniens Ir lomc 2 du
rii'suillé d'ENTOMOLOCIE, p. 21.
ANNÉI,. CRUST. ARACHN. F. I.
ENVELOITE EXTÉk. jJ
variées, plus ou moins vives et très-bien
nuancées; ces couleurs sont extérieures
comme dans les Insectes, et s'enlèvent avec
les couches les plus superficielles du test.
Le corps des Crustacés peut souvent être
divisé en tctc, en thorax, et en abdomen ou
ventre; mais il s'en faut que cette division
soit toujours possible. Le plus grand nom-
bre des Crustacés a la tête exactement sou-
dée avec le thorax ; tels sont les Crabes, les
Homards , les Ecrevisses ; on ne distingue
plus alors qu'un thorax et un abdomen,
au contraire, les Crevettes , les Cloportes,
etc. , ont une tête séparée nettement du
tronc. C'est une règle générale que, toutes
les fois que la tête est distincte du thorax,
celui-ci est partagé transversalement en un
certain nombre d'anneaux qui se meuvent
les uns sur les autres; cette disposition se
remarque dans les Cloportes. On peut aussi
établir, en thèse générale, que toutes les
fois que la tête se soude avec le thorax, la
partie supérieure de celui-ci, ou la carapace,
n'offre plus aucune division transversale
complète.
La tête, qu'elle soit réunie au thorax ou
libre, supporte les antennes, les yeux et l'ap-
pareil buccal.
Les antennes , généralement au nombre
de quatre, et qu'on distingue en supérieu-
res et inférieures , ou en externes et inter-
nes, sont des espèces de filets plus ou moins
longs, formés d'un nombre vaiiable de pe-
tits anneaux placés à la suite les uns des
autres. On peut les étudier facilement dans
les Ecrevisses, les Homards et les Langous-
tes. Elles sont très-variables quant à leur
nombre , leur composition , leur développe-
ment et leur forme. Il y en a tantôt quatre,
tantôt deux , ou bien elles disparaissent
complètement. Elles sont formées de deux
parties : le pédoncule et le filet; \e pédoncule,
qui constitue la base proprement dite , est
composé d'un petit nombre de pièces de
grandeurs inégales et de figures variables ;
\e filet, qui est simple, double ou triple, est
formé d'une série de petits anneaux ne dif-
férant entre eux que par leur dimension, qui
va en diminuant de la base au sommet.
Nous parlerons plus loin de l'usage présumé
de ces parties ( pi. 12, fig. i).
Les jeux sont géiiéralement au nombre
4
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES
2fi
de deux; ils ont beaucoup d'analogie avec
ceux des Insectes : souvent ils sont sessiles ,
c'est-:i-dire qu'ils sont encliâssés dans le
test, et font tout au plus une légère saillie à
sa surface; d'autres fois ils sont portés par
un pédoncule mobile. Nous reviendrons sur
ces parties en traitant des organes des
sens.
La bouche est de toutes les parties de la
tête la plus variable quant au nombre, à la
forme, aux développemens et aux usages
des diverses pièces qui entrent dans sa com-
position. Généralement il existe , comme
chez les insectes, une paire de mandibules
et de dents cornées , et , de plus , une pre-
mière paire de mâchoires, puis i.ne seconde
paire correspondant à la lèvre inférieure
des Insectes; mais il est rare que la bouche
ait ce degré de simpUcité. A ces organes
manducateurs viennent s'adjoindre tantôt
une, tantôt deux, tantôt trois paires d'ap-
pendices. M. Savigny , qui a le premier étu-
dié comparativement cette structure chez
un grand nombre de Crustacés, a démontré,
de la manière la plus évidente, que ces piè-
ces accessoires n'étaient autre chose que les
pattes qui, refoulées vers la tête, devien-
nent si voisines des autres pièces de la bou-
che qu'elles en font réellement partie; de là
les noms de mâchoires auxiliaires et àe pieds-
mâchoires qui leur ont été donnés. Leur
composition est essentiellement la même
que celle des pattes, ainsi que nous le dirons
plus bas (fig. 2-7). .. , , .
Le thorax des Crustacés offre, dans la sé-
rie des espèces, des caractères très-dlfférens.
Ici il est formé d'anneaux très-distincts , et
qu'il est facile de séparer ; là , il n'existe
plus supérieurement qu'une sorte de plas-
tron , auquel on a donné le nom de cara-
pace ; la division en anneaux n'y est plus
nettement distincte, mais on la retrouve à
la partie inférieure, sur le sternum. Ailleurs,
on ne voit aucun arceau reconnaissable, l'a-
nimal est enveloppé, comme le Mollusque,
dans deux espèces de valves ( les Daphnies).
Quoi qu'il en soit , le thorax est toujours
originairement formé d'anneaux en nombre
variable, et qu'il est facile de déterminer
en comptant celui des pattes qu'il supporte,
cbaoue paire représentant nécessairement un
anneau. Une étude approfondie du thorax
des Insectes (i) nous a permis de bien ap-
précier son organisation dans les espèces
de Crustacés où il paraît le plus compli-
qué. Pour abréger autant que possible cette
description, prenons pour exemple un Crus-
tacé décapode macroure des genres Crabe,
Maja ouTourteau; ils sont communs sur nos
côtes ; ces animaux ont tous l'abdomen ou le
ventre très-peu développé, la tête confondue
avec le tronc , et l'on peut dire que leur
corps consiste en un vaste thorax. Ce thorax
supporte cinq paires de pattes ambulatoires,
c'est-à-dire qu'il est composé au moins de
cinq anneaux. Le dos , ou la partie supé-
rieure, nommée carapace, n'offre aucune di-
vision ; ou y remarque seulement des éléva-
tions, ou bosselures, qui correspondent à di-
vers viscères importans,tels que le cœur, les
branchies,le foie, l'estomac, les organes géné-
rateurs ; mais si renversant l'animal on jette
les yeux sur la face inférieui-e de son corps,
on remarque que l'intervalle qui existe entre
les pattes de chaque côté, ou le sternum , pré-
sente des soudures transversales.qui sont l'in-
dice des segmens qui le composent. La struc-
ture du thorax serait facile à saisir si on pou-
vait se borner à cette courte description. Ce
n'est pas extérieurement, mais dans son in-
térieur que cette partie du corps est compli-
quée. En effet , si on enlève la carapace, en la
soulevant, on met à nu le cœur , tous les vis-
cères, et deux lames crustacées qui, de cha-
que côté, appuient sur la base des pattes,
et qui, en s'élevant,se dirigent oblique-
ment l'une vers l'autre; ces pièces ont reçu
le nom àe flancs. De même que le sternum
était formé par l'assemblage de plusieurs
segmens, de même les flancs résultent de
la soudure d'un certain nombre de lamelles
qui chacune correspond à une patte. Il
existe cinq de ces lamelles au moins au flanc
droit , et cinq au flanc gauche. Ces pièces
sont les analogues de celles que nous avons
nommées èpimères chez les Insectes. On con-
çoit que si ces lames appuyaient uniquement
en dehors sur la base des pattes , elles se
désuniraient entre elles facilement. La na-
ture a pourvu à cet inconvénient en leur
donnant des soutiens solides , qui les lient
toutes entre elles et avec le sternum. Que
(1) \ oyt'i Annales des Seiences naturelles, à Paris, chei Cio-
ehiiid, tdilcur.
CKUSTACKS. ANATOMIF. ET PU YSIOLOGlIi I TUOUAX.
l'on prenne la peine de vicier l'intérieur
du thorax dont on a commencé la dissec-
tion , et l'on trouvera à son intérieur une
très-grande quantité de lames ou de cloisons
verticales et obliques , formant une infinité
de cellules, placées sur deux plans bien dis-
tincts, et constituant en quelque sorte deux
étages au-dessus l'un de l'autre. Au premier
abord, il paraît presque impossible de sai-
sir la clef de cet assemblage; mais la diffi-
culté s'évanouit si l'on considère le point
d'origine, ou la naissance de chacune des
lames ou cloisons.
En effet , on remarque que toutes les cloi-
fons inférieures naissent de chaque point de
fonction des pièces que nous avons dit consti-
tuer le sternum , et toutes les cloisons supé-
rieures partent de la réunion des pièces des
flancs. Tandis que les premières lames mon-
tent, les deuxièmes descendent, et, vers le mi-
lieu de la hauteur du thorax, elles se rencon-
trent, se soudent entre elles , et constituent,
par cette jonction, l'espèce de plancher qui
les sépare. Suivant qu'on étudie le thorax
dans les décapodes brachyures ( les Cra-
bes, etc.), et dans les décapodes macroures
(les Écrevisses , etc.) , on aperçoit des diffé-
rences assez grandes , mais qu'il est facile
de ramener au mode d'organisation qui
vient d'être décrit.
Les /Jrt«e.5 proprement dites sont toujours
articulées avec le thorax. Leur nombre,
leur forme, leur disposition, leur consis-
tance, leur volume, leurs fonctions , offrent
de très-grandes différences , suivant qu'on
les examine dans tel ou tel ordre, dans telle
ou telle famille, dans tel ou tel genre. Ja-
mais on n'en compte plus de sept paires, et,
lorsqu'il en existe un nombre moindre, c'est
que plusieurs d'entre elles ont été refoulées
sous la bouche, et sont devenues des pieds-
mâchoires. Les Crustacés décapodes ( les
Crabes et les Écrevisses) sont dans ce cas;
ils ont cinq paires de pattes; au contraire ,
les Isopodes ( les Cloportes) en ont sept.
Quoi qu'il en soit, la patte, celle d'un
Crabe par exemple , est formée de plusieurs
pièces, auxquelles on a donné des noms
correspondans à ceux des Insectes. La pièce
qui s'articule avec le thorax a reçu le nom
de hanche; on nomme trochanter ceWe qui
vient après; la troisième porte le nom de
27
cuisse, la quatrième celui Ae jambe, et on con-
sidère généralement la cinquième et la sixiè-
me comme les analogues du métatarse et du
taise. Les pattes offrent non-seulement des
différences entre elles d'une espèce à une
autre, mais elles varient souvent dans un
même individu, et les modifications qu'elles
éprouvent se remarquent surtout aux ar-
ticles du tarse : plusieurs sont quelquefois
terminées par des espèces de tenailles, et
alors elles portent le nom de pattes en pin-
ces ; celles-ci se voient surtout à la première
paire de pattes (Crabes); au contraire, la
dernière est, dans plusieurs cas, terminée
par un article aplati qui ressemble plus ou
moins à une nageoire (les Fortunes) et qui
en fait les fonctions. Dans certains cas, tou-
tes les pattes sont converties en organes de
natation.
U abdomen, ou le ventre, que l'on désigne
improprement sous le nom de queue, iaSx.
suite au thorax et est formé d'anneaux en
nombre variable. Il acquiert souvent un
volume considérable (Langouste, Homard,
Écrevisse), et, dans d'autres cas, il est très-
court et se trouve caché (les Crabes) par le
thorax, contre la face inférieure duquel il
s'applique assezexactement.La forme del'ab-
domen varie quelquefois, suivant les sexes;
il est plus étroit dans les mâles et plus large
dans les femelles. Chez les uns et les autres il
supporte des appendices qui ont quelque
analogie avec les pattes, et que pour cela
on a xïoxaxwi:?, fausses pattes. C'est à l'aide
de ces appendices rudimentaires que les fe-
melles retienne«nt leurs œufs sous leur ventre.
IL Muscles et mom-emens.
Les muscles, qui mettent en mouvement
les anneaux et tous les appendices du corps,
sont nombreux ; leur fibre est blanche ; leur
insertion a lieu souvent sur les parois de
l'enveloppe crustacée; mais quelquefois elle
se fait sur une sorte d'appendice ou de ten-
don mobile, dont l'extrémité est fixée sur
le test à peu près de la même manière que
les fibres de plusieurs muscles des grands
animaux s'insèrent sur des tendor.s qui se
fixent aux os.
Les mouvemens des Crustacés sont très-
variés ; les uns semblent organisés pour la
marche, et cette marche a presque toujours
28 ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
38
lieu de côté; tels sont les Ocypodes , qui,
au dire de Bosc, ne sauraient être atteints
à la course par un bon cheval ; tels sont en-
core les Tourlourous, ou Gécarcins, qui,
chaque année, entreprennent de longs voya-
ges. Les autres nagent constamment et sont
incapables d'aucun autre genre de mouve-
ment; plusieurs sont munis d'organes par-
ticuliers qui leur permettent de sauter à
d'assez grandes distances; enfin, on en con-
naît qui, à l'aide de leurs pattes longues
et crochues , grimpent avec facilité et attei-
gnent la cime des arbres les plus élevés ( le
Pagure voleur).
Des habitudes très-variées et fort singu-
lières résultent quelquefois de ces divers
modes d'organisation ; il serait difficile de
les faire bien connaître avant d'avoir traité
des animaux qui les présentent ; nous ren-
voyons donc l'histoire abrégée des mœurs à
la description des genres.
III. Système nerveux.
Le système nerveux des Crustacés, comme
celui de tout animal articulé, se compose
de ganglions plus ou moins nombreux, si-
tués à la partie inférieure et sur la ligne
moyenne du corps , au-dessous du canal in-
testinal. Il a beaucoup d'analogie avec ce-
lui des Insectes {^Voj. tome II , p. Sg); ce-
pendant il offre quelques caractères qui lui
sont propres , et il présente des modifica-
tions très-curieuses, que M. Milne Edwards
et moi avons exposées en détail dans un
travail ayant pour titre : Recherches anato-
miques sur le système nerveux (i). Nous nous
bornerons à dire ici que les modifications
essentielles que ce système éprouve consis-
tent dans un nombre phis ou moins grand
de ganglions, distribués sur la longueur der,
cordons nerveux. Plusieurs Crustacés ( les
Talitres, les Cymothoés ) en présentent au
moins neuf, tandis qu'on n'en observe plus
qu'un seul dans certaines espèces ( les Cra-
bes); mais cette différence n'est qu'appa-
rente; car l'observation a démontré que la
présence d'un seul ganglion équivalait alors
à celle des nombreux ganglions qu'on aper-
çoit ailleurs: ce ganglion unique étant réel-
lement formé par l'agglomération de plu-
sieurs petits ganglions réunis entre eux, et
(i) Annaki (ta Scnaliirrlles, mai i8a8.
qui sont venus, en quelque sorte, se cen-
traliser sur un seul point.
Les nerfs de la tête, des antennes , des
yeux, naissent du ganglion céphalique ou
cerveau ; ceux qui se distribuent aux pattes,
aux organes génératoires, ont leur origine
aux ganglions qui suivent (yoy. pi. ii ).
IV. Organes des sens.
Le toucher est d'autant plus obscur chez
les Crustacés , que ces animaux ont une en-
veloppe plus testacée; mais ils sont pourvus
généralement d'antennes qui semblent des-
tinées à leur transmettre la sensation du tact.
Le sens du gouc existe , sans doute, et ce
qui le prouve, c'est que les Crustacés ne
sont pas indifférens sur le genre de nourri-
ture qu'ils rencontrent, et qu'ils savent re-
chercher celle qui leur plaît davantage.
Les organes delà vue sont très-distincts
dans le plus grand nombre des espèces (Cra-
bes , Ecrevisses ) ; quelquefois les yeux sont
supportés par de longs appendices (Po-
dophthalmes), mais souvent aussi ils sont
sessiles, c'est-à-dire qu'ils ne font guère sail-
lie au-dessus du test (Talitres) ; on voit qu'ils
sont composés extérieurement d'une cornée
divisée en un certain nombre de facettes ,
et ils ressemblent, à beaucoup d'égards, aux
yeux des Insectes [voy. tome II, p. 44)- Leur
organisation a dernièrement été étudiée avec
soin par Muller (i).
Le sens de l'ouïe n'est pas non plus par-
faitement connu ; on a placé son siège dans
une excavation qu'on observe à la base des
antennes extérieures de certains Crustacés
décapodes ( les Homards, les Langoustes ,
les P^crevisses); on a cru reconnaître dans
cette cavité un petit sac rempli d'un liqui-
de, et dans lequel viendrait plonger un fi-
let nerveux ; ce qui est certain , c'est que
l'entrée de cette cavité est fermée par une
membrane, et que, dans quelques cas, il
existe, ainsi que M. Edwards et moi l'avons
remarqué chez les Maja, un petit appareil
crustacé, une sorte d'osselet mobile ou d'o-
percule dont l'usage paraît être de distendre
et de relâcher la membrane qui clôt l'ouver-
ture.
Enfin , on ne sait rien du sens de ïodorat,
si ce n'est que plusieurs Crustacés paraissent
(i) Xoy. Aun.ilcf Se. nat.,)u'i\kt iSifj.
2 9
CRUSTACES. AîfAT. ETPHYSIOL. : DIGESTIOK.
1Ç)
en être doués. Son siège est encore inconnu.
Cependant, depuis assez long-temps, Rosen-
thals (i) a trouvé, à la base des antennes in
termédiaires, une ouverture qu'il a regardée
comme l'organe de l'odorat. M.Robineau a
reproduit, dans ces derniers temps, cette dé-
couverte, en s'en attribuant le mérite.
V. De la digestion.
Les Crustacés sont généralement carni-
vores; leur bouche, située d'ordinaire à la
partie antérieure et inférieure du corps, est
composée de diverses pièces qui se meuvent
latéralement; dans divers cas, ces pièces
sont soudées entre elles et métamorphosées
en une sorte desyphon, ainsi qu'on le re-
marque chez le petit nombre d'espèces qui
s'attachent aux animaux marins pour sucer
leur sang. Les parties essentielles de la bou-
che sont : i*^ une lèvre supérieure; 2° une
paire de mandibules ordinairement solides
et munies d'un palpe; 3° une paire de mâ-
choires lamelleuses; 4° une seconde paire
de mâchoires assez semblable à la première ;
5° enfin, une langue membraneuse placée
en arrière des mandibules et à leur Jjase.
Dans quelques Crustacés (les Cloportes) on
observe encore une sorte de lèvre inférieure.
A ces parties de la bouche viennent quel-
quefois s'ajouter d'autres appendices, qui
ont été nommés mâchoires auxiliaires , pieds-
mâchoires. L'étude comparative que M. Sa-
vigny a faite de ces pièces a prouvé qu'elles
n'étaient autre chose que des pieds modi-
fiés et refoulés vers la bouche. En effet, les
espèces qui ont sept paires de pattes, comme
les Cloportes, n'ont aucun de ces pieds-mâ-
choires à leur bouche; tandis que les Crabes,
les Ecrevisses, qui n'ont plus que cinq pai-
res de pattes, ont leur appareil buccal ren-
forcé de chaque côté par trois mâchoires
auxiliaires; c'est-à-dire qu'elles o'nt en mâ-
choires auxiliaires ce qui leur manque en
pattes ambulatoires. Quoi qu'il en soit , ces
appendices servent encore, ainsi que M. Ed-
ivards et moi l'avons démontré , à la respi-
ration ; leur base supporte des espèces de
soupapes qui s'ouvrent pour l'entrée et pour
la sortie de l'eau , et qui établissent un cou-
rant continu dans la cavité respiratoire. Ils
(i) Archives pour la Physiologie (/e FiEir, et Autenrieth , et
TiîEviKiNis, Jfc/«»g-c!s d'Anatomie, a^Tol., î' pnrtie, 2° mém,.
donnent aussi insertion à des espèces de
lanières qu'on a nommées /ohc^j , et qui ,
lorsqu'elles s'écartent ou se rapprochent
de la bouche, balayent sans cesse les bran-
chies. Les pieds-mâchoires, au nombre de
trois, et placés au devant les uns des au-
tres , sont désignés par le rang qu'ils occu-
pent. Celui qui s'applique immédiatement
sur les pièces de la boucheest \e premier pied-
mâchoire; le suivant est désigné sous le nom
de deuxième pied-mâchoire ; le dernier, celui
qui souvent clôt hermétiquement la bouche,
est le troisième (pi. I2,fig. a-y).
Au fond de la bouche naît {^œsophage; en
général droit et très-court, il aboutit à Ves-
tomac, qui offre des différences assez gran-
des dans son développement , et qui, dans
la plupart des espèces, est muni de pièces
crustacées ou cartilagineuses, conformées en
espèces de dents, et dont les usages sont évi-
demment de triturer les alimens. Nous avons
donné, M. Edwards et moi, une descrip-
tion très-détaillée de ces pièces et des muscles
qui les meuvent; mais nous ne pouvons en-
trer ici dans aucun détail à cet égard.
Le canal intestinal naît en arrière de l'es-
tomac et continue directement son trajet
jusqu'à Y anus, qui est situé à l'extrémité
postérieure du ventre.
Près de l'estomac , on observe le foie, or-
gane quelquefois très-volumineux , et dont
les dimensions varient à certains temps de
l'année. Il se compose d'une infinité de pe-
tits utricules ou godets (les Crabes), de for-
mes très-différentes, suivant les espèces, ou
bien il constitue de longs canaux cylin-
droïdes, étendus de chaque côté du corps
(les Cloporles , les Ligies ). Dans tous les
cas, les canaux biliaires aboutissent, ainsi
que nous l'avons constaté, à la partie pos-
térieure de l'estomac , par deux ouvertures
particulières.
VI. De la circulation.
Tous les Crustacés ont une circulation et
des vaisseaux ; leur sang est blanc, ou très-
légèrement bleuâtre et rosé. Plusieurs ana-
tomistes anciens, WHlis, Portius, Swam-
merdam, Roësel, ont étudié cette fonction;
quelques observateurs modernes s'en sont
aussi occupés; et l'on doit à M. Cuvier des
détails exacts sur ce sujet. Cependant il res-
tait encore bien des doutes à éclaircir, et
ANNÉF.IDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
3o
la question méritait d'êlre, sous plusieurs
rapports , traitée de nouveau. Mon ami
Edwards et moi nous eu sommes occupés
avec beaucoup de suite, dans le courant de
l'année 1826. Noui extrairons de ce travail,
qui a été couronné par l'Académie des scien-
ces de Paris en 1828, et qui se trouve im-
primé dans les Annales des sciences naturel-
les (i), les détails que nous allons présenter
sur le cours du sang et sur les vaisseaux
qui le charrient.
Le cœur des Crustacés (nous prenons d'a-
hord pour exemple un Crustacé décapode ,
tel qu'un Crabe, un Maja, etc.,'vq/.pl. g) est
placé sur lalignemédiane du corps, à lapar-
tie supérieure et moyenne du thorax; il est
d'une couleur blanchâtre et formé par un
grand nombre de faisceaux musculaires di-
rigés en plusieurs sens, entrecroisés et réu-
nis par une membrane commune, mince et
transparente, cjui en est le péricarde. Le
cœur présente à l'intérieur un grand nombre
de trousseaux musculaires , entrecroisés en
divers sens , et formant plusieurs petites lo-
ges placées au-devant des orifices des artè-
res. Ces orifices, qui représentent la nais-
sance ou la terminaison de divers vaisseaux,
sont au nombre de huit , savoir : deux sur
les côtés, un en arrière, deux à la paroi in-
férieure, et trois en avant; plusieurs d'entre
eux sont garnis de valvules ; les deux ouver-
tures latérales sont les orifices de canaux
qui apportent le sang des branchies, et sur
lesquels nous reviendrons plus loin. Les
trois ouvertures antérieures, arrondies, as-
sez petites, et disposées en triangle, sont : la
supérieure, l'origine de l'artère qui va aux
yeux: nous la nommons artère ophthalmi-
que; les deux latérales, l'origine des artères
des antennes ( artères antennaires ). Les
deux trous qu'on observe à la face inférieure
du cœur sont les artères du foie (artères hé-
patiques); celui qu'on voit tout-à-fait en ar-
rière est la grosse artère, destinée à porter
le sang à toute la partie inférieure du corps,
aux pattes et à l'abdomen (artère sternale).
Cette artère est la plus volumineuse du corps;
aussitôt après sa naissance, elle s'enfonce
verticalement entre les deux lobes du foie,
se recourbe en avant, gagne la face infé-
rieure du thorax et se prolonge jusqu'à la
(1) Tomf ]ti,p. 285 el ,152.
3o
bouche, où elle se termine. Dans ce long
trajet elle fournit plusieurs vaisseaux d'un
volume considérable : le premier est l'artère
abdominale supérieure , très-développée dans
les Homards, dans les Ecrevisses , et chez
tous les Crustacés dont la portion ventrale
s'est accrue excessivement. Elle se divise,
dans cet organe, en plusieurs branches qui
se portent en dehors et dans les muscles
puissans de cette partie. Après avoir donné
naissance à l'artère abdominale supérieure,
l'artère sternale se recourbe en avant pour
longer la ligne médiane de tous les sternums
réunis, et pour fournir les artères des pattes
et des pieds-mâchoires.
Tels sont les principaux vaissçaux qui
constituent le système artériel dans les Crus-
tacés décapodes; ils varient plus ou moins
dans les espèces des autres ordres. Ainsi ,
dans les Crustacés stomapodes (les Squilles),
le cœur est alongé et semblable à un vais-
seau qui fournit par son extrémité antérieure
trois artères principales : l'ophthalmique ,
qui va aux yeux , et les artères antennaires,
qui se portent aux antennes et aux organes
buccaux. Un grand nombre d'autres artères
naissent successivement des parties latérales
de ce cœur alongé, et, se portant en dehors,
vont se distribuer aux pattes ambulatoires,
aux pièces de la bouche , au foie , et aux ap-
pendices de l'abdomen. Dans les Crustacés
isopodes les choses ont à peu près lieu de la
même manière, et cette organisation nous
conduit naturellement à la formation du
vaisseau dorsal des Insectes.
Système veineux. Le sang , qui , en circu-
lant dans les artères, est arrivé à toutes les
parties du corps, ne revient pas directement
au cœur ; ce liquide se rend d'abord aux or-
ganes de la respiration, où de veineux qu'il
était, il devient artériel. Les veines naissent
sans doute à la terminaison des artères ; mais
leurs parois sont d'une ténuité excessive, et
ne paraissent formées que par une lame très-
mince de tissu cellulaire laminaire, unie plus
ou moins intimement avec les parties voisi-
nes; on ne distingue nettement leurs parois
que lorsqu'elles viennent aboutir à desren-
flemens particuliers auxquels nous avons
donné le nom de sinus veineux (pi. fo, fig.i);
le nombre de ces golfes est égal à celui des
flancs; ils reçoivent le sang veineux de toutes
3l CRUSTACÉS. ANAT. K:
les parties du corps, et le transmettent à un
vaisseau situé au côté externe de chaque
branchie ( le vaisseau afférent ) , qui le verse
dans chacune des lamelles de ces organes.
Lorsque la vivificalion de ce liquide a été
opérée, il passe dans un autre vaisseau situé
à la face interne delà branchie (le vaisseau
efférent), d'où il coule dans les vaisseaux
hranchio-cardiaques, qui s'ouvrent aux deux
côtés du cœur (fîg.a). Le système veineux of-
fre encore plus de simplicité dans les autres
ordres de Crustacés; ainsi, dans les Stoma-
podes (les Squilles),ii existe un canal ventral
qui reçoit le sang veineux de toutes les par-
ties du corps et le chasse dans les branchies.
La circulation des Crustacés s'opère donc
de la manière suivante : le sang va du cœur
aux différentes parties du corps ; de ces par-
ties à des sinus veineux ; des sinus veineux
aux branchies, et de là au cœur. Ce cercle
circulatoire est analogue à celui qu'on re-
marque dans les Mollusques , particulière-
ment dans ceux de l'ordre des Céphalopodes
(les Poulpes, les Calmars). Les Crustacés
se lient donc , par le mode de circulation ,
d'unepart avec les Mollusques, lorsque cette
fonction est très-développée, et de l'autre
avec les Insectes, lorsque cette fonction de-
vient plus simple, ainsi qu'on le voit dans
les Stomapodes , les Isopodes , etc.
VIL De la respiration.
La respiration a lieu, chez les Crustacés ,
au moyen d'organes spéciaux , les branchies.
Leur nombre, leur forme et leur position
varient à l'infini ; mais , dans tous les cas ,
elles ont une organisation à peu près analo-
gue. Ce sont des espèces de sacs , à parois
membraneuses, recevant d'une part, au
moyen de nombreuses veinules, le sang qui
arrive de toutes les parties du corps; et, de
l'autre , donnant naissance à une infinité de
vaisseaux capillaires qui, lorsque ce sang est
devenu artériel, le transmettent à des canaux
plus considérables qui le versent dans le
cœur. Quelquefois les lamelles sont simples,
c'est-à-dire qu'une seule suffit pour consti-
tuer une branchie ; d'autres fois elles sont
empilées en grand nombre , les unes sur les
autres, et forment, de chaque côté du corps,
des espèces de pyramides très-élevées ; c'est
ce qui se voit chez les Crabes. On remarque
PHYS. : liESPIKATlON. 'j I
chez les Homards , les Ecrevisses , etc. , une
disposition à peu près semblable, avec cette
différence que les lamelles sont remplacées
par des espèces de tubes , ce qui donne à ces
branchies l'apparence de brosses. Lorsque
ces organes sont élevés en pyramides, on dis-
tingue à leur côté externe le vaisseau afférent,
et à leur côté interne le vaisseau efférent ,
dont les usages ont été décrits au paragraphe
de la circulation (pi. i et 2).
Dans plusieurs Crustacés , les branchies
sont cachées sous la carapace et sont insérées
sur les flancs, au-dessus de l'insertion des
pattes, à la base desquelles elles adhèrent
quelquefois ( Crabes , Ecrevisses ). D'autres
fois elles sont situées extérieurement, comme
cela se voit dans les Squilles, où elles sont
formées d'une grande quantité de filamens
qui leur donnent l'aspect d'un pinceau. Chez
les Crevettes, elles occupent le côté interne
des pieds, et chacune est composée d'une
lamelle simple; dans d'autres, ces lamelles
sont placées sous l'abdomen (les Cloportes);
ailleurs, elles semblent converties en orga-
nes natatoires, et paraissent servir en même
temps à la locomotion et à la respiration
( certains Entomostracés ).
Dans les espèces qui ont les branchies à
nu, le fluide ambiant qui est en contact avec
elles se renouvelle sans cesse par le déplace-
ment naturel qu'il éprouve, et par les mou-
vemens que se donne l'animal; mais, chez les
espèces qui ont ces organes cachés dans une
cavité spéciale, il a fallu un mécanisme par-
ticulier pour que l'eau vînt sans cesse les bai-
gneret se renouvelâtfacilement.Cemécanis-
me avait été jusqu'à présent mal conçu; mon
ami M. Edwards et moi avons entrepris, sur
ce sujet, de nombreuses recherches qui nous
ont permis d'en donner une description très-
détaillée.
En étudiant la respiration des Crustacés
en général , nous avons été conduits à re-
connaître pourquoi certaines espèces, pour-
vues de branchies, jouissaient de la propriété
de respirer l'air aussi bien que l'eau (i), et
nous avons reconnu que les Crabes terres-
tres, qui font de longs voyages dans des pays
très-chauds, étaient pourvus d'organes par-
(i) Mimub-esur la respii ation aérienne des Crustacés, dt de>
modifications que présenle l'appareil Inanchiul chez les Crabes
lenestres, lu à l'Académie des scienees, iSaS.
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
ticuliers qui, maintenant l'humidité autour
des branchies, les empêchaient de se dessé-
cher.
VIII. De la génération.
Les organes générateurs et le mode d'ac-
couplement sont connus chez plusieurs
Crustacés; on sait que, généralement, les
sexes sont séparés, c'est-à dire que, pour
chaque espèce, il existe un individu mâle et
un individu femelle. Les mâles ont des or-
ganes sécréteurs doubles , qui aboutissent
à deux verges, lesquelles sortent du thorax,
ordinairement, derrière la cinquième paire
de pattes (les Crabes), et à la base d'appen-
dices cornés qui les reçoivent ; ces appendi-
ces ont leur articulation vers la naissance de
l'abdomen.
Les femelles ont aussi leurs organes dou-
bles : ce sont des espèces d'ovaires , abou-
tissant à deux ouvertures situées sous le tho-
rax et sur la pièce sternale qui correspond à
la troisième paire de pattes (les Crabes).
Nous avons constaté , M. Edwards et moi ,
que' les ovaires , ou plutôt les canaux qui
leur font suite , sont pourvus , près de leur
terminaison, d'une sorte de poche destinée
à recevoir le pénis du mâle, qui y verse sa
liqueur prolifique; c'est l'analogue de \a. po-
che copulatrice que j'ai découverte dans les
Insectes.
1_.' accouplement des Crustacés s'opère de
différentes manières; quelquefois il a lieu, dit-
on, ventre à ventre (les Crabes); dans d'autres
cas, le mâle monte sur la femelle , à la ma-
nière des Insectes ( les Amphipodes ); sou-
vent le mâle saisit la partie postérieui-e du
corps de la femelle avec ses antennes, et,
la retenant captive, il recourbe son ventre
sous les ouvertures génératrices de celle-ci,
qui sont placées à la poitrine, et y intro-
duit alternativement ses pénis. Eniin, M.Ed-
vyards s'est assuré que, dans quelques espè-
ces , le pénis proprement dit se brise après
l'accouplement, et reste, pendant un cer-
tain temps, dans la poche copulatrice delà
femelle, comme cela a lieu chez les Insectes.
Les animaux de cette classe sont ovipa-
res, ou ovovivipares, et il existe les plus
grandes différences quant au nombre et à la
grosseur des produits, quant au lieu où ils
sont déposés par la mère, quant aux évolu-
tions plus ou moins complètes qu'ils sul)is-
3»
sent; les uns ne rompant la coquille de leurs
œufs qu'après avoir acquis la forme qu'ils
auront toujours; les autres, au contraire, ne
venant au monde qu'avec des parties in-
complètement formées, et ne ressemblant
à leurs parens qu'après une suite plus ou
moins nombreuse , plus ou moins longue
de transformations. Nous ne devons traiter
ici que des œufs proprement dits, et il faut
avouer qu'à l'exception de quelques - uns
d'entre eux , on sait bien peu de chose sur
leur développement.
Dans le grand ordre des Décapodes, les
œufs sont globuleux, arrondis , de couleur
variable, à enveloppe flexible, généralement
très-nombreux et portés par la femelle, qui
les agglomère entre eux, à l'aide d'une ma-
tière gluante, et les tient fixés aux appendi-
ces qu'on remarque à la face inférieure de
son abdomen : là, ils augmentent, dit-on ,
devolume; et, après plus oumoins de temps,
suivant le degré de la température, les petits
éclosent.
Dans les Stomapodes , les œufs paraissent
être fixés aux appendices branchiaux de
l'abdomen de la femelle ; ce fait est attesté
par M. Risso , qui dit l'avoir remarqué sur
des Squilles de la mer de Nice. Du reste, on
ne sait encore rien sur le développement de
ces germes.
Dans lepetit nombre d' Amphipodes qu'on
a observés jusqu'à ce jour, on a vu un mode
de génération très-différent de celui des
deux ordres qui précèdent. Ces animaux
sont ovipares , mais d'une manière fort
étrange; la femelle pond ses œufs dans une
espèce de poche où ils éclosent. Ce genre de
reproduction est encore plus sensibles chez
les Isopodes. Les Aselles et les Clopor-
tes présentent, dans l'intervalle qui sépare
leurs pattes thoraciques antérieures, et jus-
qu'au niveau de la cinquième paire, une
sorte d'ovaire externe, formé par une mem-
brane mince et très-flexible; les œufs y sont
pondus, s'y développent entièrement, et les
petits en sortent en foule par des issues que
la femelle referme après l'accouchement.
Les œufs des Aselles sont d'abord jaunes et
globuleux, ils deviennent ensuite d'un g;-is
brun, anguleux et irréguliers, à mesure que
le développement se fait dans leur intérieur.
L'ordre des Rranchiopodes est, de tous
^^ CRUSTACÉS. — AN AT. ET PHYS. : GéssûliXTlOX
les Crustacés, celui qui a été le mieux étudié
sous le point de vue qui nous occupe. La
génération de ces animaux est ovipare, à
peu près à la manière de celle des Isopodes;
c'est-à-dire que la plupart des mères con-
servent sur elles, dans un lieu destiné à cet
usage, les œufs, jusqu'à la naissance des
petits. Les Branchiopodes présentent entre
eux quelques différences dans le lieu où s'ef-
fectue le dépôt; tantôt il s'opère dans des
espèces de sacs que la femelle porte attachés
à la base de son abdomen, et qu'on a nom-
més ovaires externes; tantôt il occupe une
cavité située sur le dos de l'animal; d'autres
fois il est placé dans les lames branchiales
des pattes natatoires; enfin , chez quelques-
uns , les œufs sont immédiatement pondus
au dehors. '
33
CHAPITRE IL
Classification des Crustacés.
La classe des Crustacés comprend tous
les animaux articulés pourvus d'un système
circulatoire, d'organes respiratoires exté-
rieurs ou branchies , et de pieds articulés.
Linné plaçait ces animaux dans la classe
des Insectes , et les divisait en trois gen-
res , savoir : les Monocles, les Crabes et les
Cloportes. La classification de Fabricius,
fondée uniquement sur la disposition des
parties de la bouche, était également tout
artificielle; mais ce savant entomologiste
augmenta beaucoup le nombre des genres.
Les premières tentatives de la classifica-
tion naturelle de ces animaux datent de nos
jours, et sont dues à M. Latreiile. Depuis
la publication du premier ouvrage de ce sa-
vant, la distribution méthodique des Crus-
tacés a subi diverses modifications que les
bornes étroites de ce résumé ne nous per-
mettent pas d'exposer. C'est principalement
aux travaux de MM. Cuvier, Lamarck, Du-
méril, Leach, et surtout du naturaliste que
nous avons cité plus haut, que sont dus les
progrès de cette partie de la zoologie ; le sys-
tème de classification que nous suivrons ici
est, à quelques légères différences près, cel-
le que ce savant a adoptée dans ses derniers
ouvrages.
Bouche garnie de mandihules propres à la mastication,
cl ne servant pas comme organes locomoteurs.
AKNÉL. CRUST. ARAGHN. F. 1.
t Deux yeux ; légumens en gênerai très-solides;
dix à quatorze pattes ambulatoires thoraclques
presque loujoursonguicu!ees(MALAcosTRAcÉs).
Yeux portés sur un pédoncule mobile.
A. Branchies renfermées dans une ca-
vité sur les côtés du thorax, qui n'est
pas séparée de la tète; pattes ambu-
latoires au nombre de dix.
Ordre des Décapodes.
AA. Point de branchies sur les côtés
du thorax; bouclier céphalo-thora-
cique ne recouvrant pas les derniers
anneaux dulhor.ix; jilus de dix pieds
ambulatoires.
Ordre D£s Stomapodes.
** Yeux sessiles et immobiles ; téle distincte
du thorax, qui est divisé en cinq à sept
anneaux; pattes ambulatoires en général
au nombre de quatorze.
Ordre des Edriophthalmes.
tf En général un seul œil, des tégumens plutôt
cornés que calcaires , et des pieds natatoires
(quelquefois deux yeux, et alors au moins onze
paires de pieds ). Ordre nEs Branchiopodes.
gg Bouche eu forme de suçoir ou complètement dé-
pourvue de mandibu!es,et des mâchoires proprement
dites, mais entourées par des pattes ambulatoires
qui en font l'oflice. Ordre des Poécilopodes.
CHAPITRE III.
Histoire naturelle et description des Crustacés.
Premier ordre. — DÉCAPODES.
L'ordre des Décapodes est la division de
la classe des Crustacés la plus nombreuse
en espèces, mais, cependant, la mieux cir-
conscrite. Le trait le plus caractéristique de
leur organisation est l'existence de branchies
plus ou moins nombreuses , fixées sur les cô-
tés du thorax, dans une cavité particulière
formée par un prolongement du test ou bou-
clier céphalo-thoracique.
Chez tous ces animaux , la tête est plus ou
moins intimement confondue avec le thorax ;
sur la face supérieure, et sur les côtés du
corps, on ne peut l'en distinguer; et c'est
à la face inférieure seulement qu'on peut
apercevoir la ligne de démarcation entre
ces deux parties. L'abdomen est toujours
bien distinct du thorax. L'extréinité cé-
phalique porte deux yeux , situés à l'ex-
trémité de pédoncules mobiles logés dans
des fossettes, et pouvant, en général, s'y
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
34
reployer de manière à se cacher plus ou
moins complètement; en dessous et en ar-
rière des yeux sont fixées deux paires d'an-
tennes dont les premiers articles sont sou-
vent soudés avec le test commun , et dont ,
par conséquent, la position apparente va-
rie; à la base des antennes externes est une
ouverture qu'on s'accorde à regarder comme
l'organe de l'ouïe ; puis se voit la bouche ,
orifice dont le bord antérieur représente la
lèvre supérieure (qui devient distincte chez
d'autres Crustacés), dont le bord postérieur
est occupé par un petit appendice que l'on
appelle la languette, et sur les côtés de la-
quelle se trouvent les mandibules, qui sont
toujours pourvues d'un palpe articulé. Le
thorax paraît formé par la réunion de dix
anneaux, mais les plus antérieurs sont tou-
jours réduits à l'état rudimentaire, et on
n'en distingue bien que sept ou huit, qui
sont ordinairement tous soudés entre eux.
Le nombre d'appendices fixés à cette partie
du corps est toujours de dix paires ; les cinq
premières constituent des espèces de mâ-
choires, et les cinq postérieures des pattes
ambulatoires. Les deux paires d'appendices
qui sont situées immédiatement en arrière de
la bouche sont lamelleuses et appliquées sur
les mandibules; ce sont les mâchoires propre-
ment dites ( pi. 1 2, fig. 6 ) ; mais celles de la
seconde paire ne servent guère à la mastica-
tion, et sont destinées spécialement à déter-
miner, par les mou vemens qu'elles exécutent,
un courant d'eau à travers les cavités respi-
ratoires (fig. 5). Les trois paires d'appendices
qui suivent sont appelées les pieds-mâchoires;
elles sont également appliquées contre la bou-
che et ne servent pas à la locomotion (fig-4; 3,
2 ). Enfin , des cinq paires de pattes ambula-
toires fixées sur les cinq derniers segmens du
thorax, il en est souvent une, deux, ou même
trois qui sont terminées en pince, et qui ser-
vent comme organes de préhension aussi
bien que d'organe locomoteur.Lorsque l'ab-
domen atteint son maximum de composi-
tion,on y compte sept anneaux, dont les cinq
premiers portent chacun une paire d'appen-
dices que l'on nomme des fausses pattes ; le
sixième anneau en porte de très-grands qui
forment avec le septième une espèce de queue
ou de nageoire disposée en éventail ; ce sep-
tième et dernier segment présente, à sa face
inférieure, l'ouverture anale, et n'est jamais
pourvu d'appendices. Enfin , l'abdomen est
souvent bien moins développé et ne présente
qu'un nombre beaucoup plus restreint d'an-
neaux, dont la plupart ne portent pas d'ap-
pendices.
L'ordre des Crustacés décapodes se di-
vise en deux sections, qu'on peut distinguer
de la manière suivante.
§ Abdomen plus court que le tronc , reployé sous le
thorax dans l'état de repos, et ne présentant pas à
sonextiJmilé des appendices latéraux formant une
nageoire en éventail. Décapodes Brachyures.
gg Abdomen ordinairement plus long que le tronc,
sous lequel il n'est pas reployé pendant le repos , et
présentant à son extrémité des appendices latéraux
disposés en nageoire. DÉcvroots Macroures.
Première section. — Décapodes Bra-
chyures.
Les Décapodes Brachyures étaient réunis
par Linné sous le nom générique de Cra-
bes, et peuvent presque toujours être recon-
nus, au premier abord, par la forme élargie
et courte de leur corps.
L'abdomen, comme nous venons de le dire,
est toujours peu développé, reployé sous
le thorax, et souvent logé dans une fossette de
la poitrine (pi. 1 2, fig. i A); les fausses pattes
qui y sont fixées sont petites et ne servent
pas à la natation; chez la femelle on en trouve
cinq paires , mais chez les mâles il n'en
existe ordinairement que deux paires , qui
deviennent des organes accessoires de l'ap-
pareil générateur. Les antennes sont égale-
ment peu développées ; les pieds-mâchoires
de la troisième paire sont larges et aplatis ;
les organes de la copulation occupent, chez
le mâle, la base des pieds de la cinquième
paire, et, chez la femelle, on les voit ordi-
nairement sur la face inférieure del'anté-pé-
nultième anneau thoracique; quelquefois ,
mais très-rarement, ils occupent, comme
chez les Macroures, la base des pattes de la
troisième paire. Enfin , les branchies sont
presque toujours disposées sur une seule li-
gne, et leur nombre ne s'élève guère au-delà
de neuf de chaque côté du thorax.
Les Brachyures sont très-nombreux et
ont été divisés, par M. Latreille, en cinq
tribus ou familles,
g Pieds insérés horizontalement sur le même plan.
A. Epistôme (ou espace compris entre la cavité
J5 CRUSTACES
buccale et l'origiue des antennes internes) en
ge'ne'ral plus large que long. Test céplialo-lho-
racique ordinairement au moins aussi large en
avant qu'en arriére et ne se prolongeant jamais
en forme de rostre.
* Pieds toujours à de'couvert ; les pinces ra-
rement dilatées en manière de crête.
a. Exlréniite' supérieure de la cavité
buccale presque carrée ou simple-
ment arquée; le troisième article des
pieds-mâchoires externes n'ayant ja-
mais la forme d'un triangle alongé
dont le sommet arriverait près du
bord antérieur du test.
f Test céphalo-thoracique, presque
carré ou ovalaire; front plus
ou moins incliné ; aucune des
pattes terminée en nageoire.
QuADRILATiLRES.
f -[■ Test céphalo-lhoracique arqué
en avant et jusque près du mi-
lieu des côtes , rétréci et tron-
qué postérieurement ; front
point rabattu ; pieds souvent
natatoires. Arqués.
b. Extrémité supérieure de la cavité
buccale rétrécie et se terminant en
pointe; le troisième article des pieds-
mâchoires externes en forme de
triangle long et étroit. Test céphalo-
lhoracique ordinal rement orbiculaire
ou ovoïde. Orbiculaires.
** Pieds , à l'exception des serres, pouvant
se cacher sous des voûtes formées par les
angles postérieurs du test ; pinces gran-
des et élevées en crête; point de pieds na-
tatoires ; test en général triangulaire ou
ovalaire. Cryptopodes.
B. Epistôme presque carré ; tous les pieds à dé-
couvert et fiuissantenpoinle; test céphalo-tho-
racique triangulaire ou ovoïde, et terminé en
général par un bec pointu ou rostre.
Triangulaires.
g§ F^cs quatre pieds postérieurs insérés sur le dos au-
dessus du niveau des autres. Test orbiculaire , ova-
laire ou quadrilatère , mais ni arqué ni triangulaire.
INOTOPODES.
Première famille. — Quaiirilatèkes.
La forme générale des Crustacés de cette
famille est, dans la plupart des cas, si ca-
ractéristique, qu'il est inutile, pour les re-
connaître, d'en chercher d'autre; mais quel-
quefois elle se rapproche beaucoup de celle
de certaines espèces de la famille des Ar-
quées.Tantôtletestestquadrilatèie,d'autres
fois ovalaire ou presque circulaire. L'abdo-
DÉCAl'OUIiS. iiUAC'UYUKKS. 35
men présente toujours sept segmens bien
distincts , chez le mâle comme chez la fe-
melle. Enfin , les ])ieds ne sont jamais termi-
nés par u n article dilaté en forme de nageoire.
On peut distinguer , à l'aide des caractè-
res suivans, les divers genres dont cette fa-
mille se compose.
g Quatrième article des pieds-mâchoires inséré sur le
troisième, près du milieu de son sommet ou plus
en dehors.
■f Pédoncules oculaires insérés près du milieu
du front et s'étendant presqu'aux angles anté-
rieurs du test ou même les dépassant.
* Test eu forme de coeur tronqué postérieu-
rement , élevé, dilaté et arrondi près des
angles antérieurs. Gécakcins.
" Test quadrilatère , orbiculaire ou sub-
ovoïde, et alors plus étroit en avant qu'en
arrière.
A. Antennes internes petites et à peine
biûdes au bout.
a. Test quadrilatère ou trajié-
zoïde .
b. Pattes de la troisième et
de la quatrième paire plus
grandes que celles des deux
premières paires. Oc ypodes.
66. Pattes de la seconde paire
plus grandes que les sui-
vantes. Gelasimes.
aa. Testsub-ovoïde plus étroit en
avant qu'en arrière. Mictyres.
B, Antennes internes terminées par
deux divisions très-distinctes et de
grandeur moyenne.
c. Test orbiculaire ou quadri-
latère ; pédoncules oculaires
courts et logés dans de petites
fossettes circulaires situées sur
le front. PinnothÈres.
ce. Test Irapézoïde; pédoncules
oculaires, grêles, alongés et lo-
gés dans une rainure sous le
bord antérieur du test.
Macroputhalmes.
f'\ Pédoncules des yeux insérés loin de la ligne
médiane du front cl près des angles antérieurs
du test.
C. Antennes internes logées dans
des fossettes de la partie anté-
rieure du chaperon , sous le
bord antérieur du lest.GRAPSts.
ce. Antennes intermédiaires insé-
rées dans des fissures profondes
qui traversent toute l'épaisseur
du milieu du chaperon, et qui
par conséquent ne sont pas si-
36
ANNELIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
36
tue'es sous le bord antérieur du
lest. Placusies.
g§ Quatrième arlicle des pieds-niâthoires exterues in-
se'ré à l'extrémité' externe du précédent, sur une
saillie courte et tronquée ou dans un sinus.
-j- Test plus large vers le milieu qu'au bord anté-
rieur, et tronqué postérieureraent. Telpheuses.
+-(- Test quadrilatère plus long en avant qu'en
arrière.
* Pédoncules oculaires courts et insérés près
des angles du test. Tkapézies.
** Pédoncules oculaires , grêles , alongés et
insérés près de la ligne médiane du front.
GoNOPL.iCES
Les GÉCAKCiKs sont indigènes des pays
chauds et se trouvent en grand nombre aux
Antilles, où ils sont connus sous les noms de
Tourlottroiix , de Crabes de terre , etc.
Ces Crustacés sont essentiellement terrestres et habi-
tent quelquefois à de grandes distances de la mer. Ce-
pendant ils évitent autant qu'ils peuvent la grande sé-
cheresse et se tiennent ordinairement dans des lieux
marécageux, fous se creusent des terriers assez pro-
fonds, et lorsqu'on fouille dans le sable et dans la terre
pour les y découvrir , on les trouve souvent ayant la
moitié du corps dans l'eau. C'est surtout pendant la
nuit ou lors d'une pluie abondante qu'on les voit sor-
tir en foule de leurs habitations souterraines pour cher-
cher leur nourriture ; quelques espèces vivent princi-
palement de végélaux ; mais d'autres recherchent avec
avidité les substances animales ; aussi les trouve-t-on
en grand nombre dans les cimetières ; et un chirurgien
de la Martinique nous a assurés en avoir vu qui ve-
naient dans une salle de dissection enlever des mor-
ceaux de cadavres.
Un des points les plus curieux de 1 histoire de ces
animaux, est le voyage annuel qu'ils font vers les bords
de la mer. C'est dans la saison des pluies, à l'époque
de leurs amours, qu'ils abandonnent leurs teiriers ; ils
.se réunissent en ti oupes presque innombrables , et,
guidés par un instinct incompréhensible pour nous, se
dirigent toujours en ligne droite vers la mer , bien
qu'ils aient souvent des distances très-grandes à par-
courir avant que d'y arriver. Ils voyagent principale-
ment durant la nuit, et ne se laissent arrêter ou détourner
de leur roule que par des grands fleuves; ils escaladent
les maisons, franchissent les rochers, et détruisent sou-
vent les plantations qu'ils traversent en coupant avec
leurs serres les jeunes plantes qu'on y cultive. Parvenus
au rivage , on voit ces armées de Crabes s'y baigner à
]:lusieiirs reprises, puisse retirer dans les plaines ou
les bois voisins. Quelque temps après les femelles vien-
nent de nouveau à l'eau et y déposent leurs œufs ;
enfin ils reprennent le chemin de leur demeure ordi-
naire , mais ils sont alors si maigres et si faibles, que
c'est avec peine que (|uelques-uns parviennent .i l'at-
leindre ' pi. i3 ).
Les OcYPODEs sont également propres aux
pays chauds ; ils habitent lerivage et courent
d'une vitesse extraordinaire (pi. i4,fig- i).
Les Ghapses sont très-communs sur nos
côtes et sont remarquables par l'aplatisse-
ment de leur test ( pi. i5, fig. ■>. ).
Enfin, les Pinnothères vivent presque tou-
jours dans l'intérieur delà coquille des Mou-
les et de quelques autres Mollusques (fîg. i).
11^ famille. — Okbicui..virhs.
Les Pinnothères établissent évidemment
le passage entre la famille dont nous venons
de faire l'histoire et celle des Orbiculaires;
car la forme de leur test est souvent la même
que celle de ces derniers Crustacés, et parmi
les Orbiculaires nous trouverons certaines
espèces qui conduisent à la famille des Ar-
quées; aussi les limites de ces divisions sont-
elles un peu arbitraires, bien que les types de
chacune soient parfaitement distincts.
Ainsi que leur nom l'indique, ces Bra-
chyures ont en général une forme plus ou
moins sphérique; l'extrémité aiîtérieure de
la cavité buccale est rétrécie et terminée en
pointe sous le front, aussi y a-t-il à peine un
épistôme distinct. Les pieds sont tous à dé-
couvert et en général ils sont longs et grêles;
enfin, quelquefois les pinces sont compri-
mées et un peu élevées (pi. i6).
Les genres qui composent cette famille
sont peu notnbreux et peuvent être carac-
térisés de la manière suivante :
g Antennes extérieures tiès-courtes ou de longueur
médiocre. Test orbiculaire ou ovale transversalement.
-p Pieds terminés par un arlicle étroit, et jamais com-
primés en forme de nageoires.
" Pinces arrondies et jamais relevées en crête sur
leur bord supérieur. Leucosies.
" Pinces grandes, comprimées et à bord supé-
rieur relevé en forme de crèt.".
A. Test presque ovalaire transversalement, ar-
qué en avant et sans épine latérale. Hepates.
B. Test orbiculaire et armé de chaque côté
d'une grande épine dirigée en dehors.
MUBSIES.
■\\ Pieds terminés en nageoires.
■* Pinces comprimées cl relevées eu crèle sur le
bord supérieur. Matutes.
*' Pinces grosses, mais sans élévation ni crête sur
leur bord supérieur. Oritdïies.
§5 Antennes externes rapprochées entre elles et plus
longues que le corps. Tesl oblong d'avant en arrière.
CoRVSlES.
JJ CRUSTACES ; DECAPODES.
lll*^^ famille. — Ckyptopodes.
Cette division ne compreod qu'un très-
petit nombre de Crustacés, et pourrait sans
inconyénient être réunie à la famille précé-
dente, car, sous plusieurs rapports, leurs ca-
ractères sont les mêmes, et la forme de leur
test ne diffère pas beaucoup de celle des
Hépates. Les pinces sont comprimées et
élevées en crête ; les antennes externes
sont très-petites , et le troisième article des
pieds r mâchoires est en général tout-à fait
triangulaire ; mais les pattes des quatre
dernières paires, au lieu d'être à découvert,
comme chez les autres Brachyures, sont ca-
chées sousunevoûteforméeparla dilatation
des parties latérales du test.
On y a placé deux genres faciles à distin-
guer par les caractères suivans :
§ Test plus large en arrière qu'en avant et très-bombe.
Cai-appes.
§§ Test plat en dessus, ovalaire , et aussi large en
avant qu'en arrière. OEtiires.
Les Calappes ontles pinces extrêmement
larges, recouvrant plus ou moins complè-
tement tout le devant du corps, et dentelées
sur leur bord supérieur; c'est à cause de la
manière dont ces Crustacés se cachent pour
ainsi dire sous les voûtes latérales de leur test
et sous leurs pinces, qu'on leur a donné le
nom de Crabes honteux; on les appelle encore
Coqs de mer ovi Migranes. Ils sont assez com-
muns dans la Méditerranée (pi. 17, fjg. 2).
IV* famille. — Arqués.
Les Crustacés qui composent cette fa-
mille ont le test arqué en devant et jusque
près du milieu des côtes, rétréci et tron-
qué postérieurement, et en général beau-
coup plus large que long. Le front est très-
peu ou point rabattu ; le troisième article des
pieds-mâchoires est presque carré et ne se
termine jamais en pointe; l'épistôme est
plus large que long ; les pinces ne sont pas
élevées en crête, et les pattes suivantes ne
sont ni cachées sous le test, ni relevées sur le
dos.
Cette famille peut être divisée en deux
tribus à l'aide des caractères suivans :
5 Pieits postérieurs natatoires, leur dernier article étant
aplati , élargi et plus ou moins lamelleux. Nageurs.
S§ Pieds postérieurs terminés, ainsi que ceux des trois
BRACHYURES CRYPTOPODES. ^7
paires que suivent les pinces, par un article cylindri-
que et pointu. Marcheurs.
La tribu des Nageurs ne comprend qu'un
assez petit nombre de genres. Ces Crustacés
n'abandonnent presque jamais la mer et ne
peuvent vivre que peu d'heures hors de
l'eau ; ils s'éloignent souvent du rivage et
se portent même en haute mer. L'abdomen
des femelles est formé, comme à l'ordinaire,
de sept segmensdistincts,maischezles mâles
on n'en voit que cinq, le pénultième et les
deux qui le précédent étant soudés entre
eux.
§ Les pattes des quatre dernières paires natatoires.
POLVBIES.
g§ Les pattes de la cinquième paire seulement termi-
nées en nageoire.
■j- Yeux portés sur des pédoncules longs et grêles,
qui s'insèrent près de la ligne médiane du front
et s'étendent jusqu'aux angles antérieurs du lest.
PODOPBTHALMES.
•ff Pédoncules oculaires très-courts et n'occupant
qu'une portion extrêmement minime du bord an-
térieur du ICGt.
Test au moins aussi long que large et presque
cordiforme. Platyoniques.
"* Test plus large que long.
A. Dernier article des pattes natatoires plus ou
moins ovalaire et cilié sur les bords.
Fortunes.
B. Dernier article des pattes de la cinquième
paire étroite eî alongé. Carciîis.
Les Portunes ou Etrilles sont essentiellement na-
geurs , et on en rencontre souvent au milieu de l'O-
céan qui sépare l'Europe de l'Amérique ; d'autres
ne quittent guère les côtes , mais il en est bien peu
qui viennent habituellement à terre chercher leur
nourriture, et cela ne doit pas nous étonner, car sien
les tient hors de l'eau pendant quelques heures , ils ne
tardent pas à périr ; cela est d'autant plus remarqua-
ble, que d'autres Crabes très-voisins de ceux-ci, les Car-
cins, peuvent vivre ainsi pendant plusieurs jours ou
même des semaines, et passent habituellement autant de
temps sur le rivage que dans la mer (pi. i 8 et ig, Cg. i).
La tribu des Marcheurs comprend le
genre Crabe proprement dit et plusieurs au-
tres qui ont des rapports assez intimes avec
certains genres de la famille des Quadrila-
tères et de celle des Orbiculaires. On peut
les distinguer entre eux à l'aide des carac-
tères suivans :
§ Test beaucoup plus large que long.
f Abdomen divisé en sept articles chez les femelles
et seulement en cinq chez les mâles, le pénultième
segment étant soudé aux deux prccédens.
38
ANNELIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
38
* Antennes externes dépassant à peine le front et
formant un petit nombre d'articles. Crabes.
" Antennes externes de'passant de beaucoup le
front et composées d'un grand nombre d'articles.
PirimÉles.
-\-\- Abdomen divisé en sept segmens distincts dans
les deux sexes.
A. Antennes externes insérées entre les orbites
et les antennes médianes. Eripbies.
B. Antennes externes insérées à l'extrémité in-
terne des orbites au-dessous de l'insertion des
pédoncules oculaires. Pilumnes.
§§ Test circulaire et presque aussi long que large.
f Test fortement bombé d'avant en arriére ainsi que
latéralement. Atélécycles.
f f Test aplati d'avant en arrière et courbé seule-
ment dans le sens transversal. Thies.
Les Crabes proprement dils ont le test
très-large antérieurement, arqué jusque vers
le milieu de la partie latérale, ensuite tron-
qué et très-rétréci postérieurement; le front
est horizontal ou à peine incliné. Les pinces
sont arrondies et ne présentent ni crête ni
arête saillante sur leur bord supérieur.
Le Crabe pourpart ou Tourteau est un des Brachyu-
res les plus grands de nos côtes. Son test est plane,
comme festonné de chaque côté et de couleur brun-
rougeàtre. 11 acquiert quelquefois jusqu'à dix pouces
de longueur, et sa chair est estimée. On trouve aussi
en assez grande abondance sur nos côtes deux espè-
ces de Xanlhes dont la taille n'excède jamais deux ou
trois pouces. Ces animaux vivent tous à une certaine
distance du rivage et ne sortent presque jamais de l'eau
comme les Fortunes (pi. 20, lig. i ).
V^ famille. — Triangulaires.
La famille des Triangulaires est une des
plus nombreuses de la section des Décapo-
des Brachyures. Le test de ces Crustacés est
en général assez large postérieurement, mais
rétréci en pointe antérieurement, de ma-
nière à former un triangle ; d'autres fois il
est sub-ovalaire ou même presque circulaire;
sa surface est ordinairement très-inégale, et
l'épistôme est à peu près carré ou presque
aussi long que large ; le troisième article des
pieds-màchoires extérieurs est presque carré
ou hexagonal; les serres sont grandes et alon-
géesau moins chez les mâles ; les pattes pos-
térieures ne sont jamais natatoires ; enfin le
nombre apparent des segmens de l'abdo-
men varie.
Ces Crustacés sont tous essentiellement
aquatiques et ne peuvent rester long-temps
hors de l'eau sans périr ; aussi ne les voit-on
pas en sortir volontairement. La plupart
sont connus sous le nom vulgaire d'Jrai-
gnées de mer, dénomination que leur a value
la longueur démesurée des pattes de plu-
sieurs d'entre eux.
On peut distinguer de la manière sui-
vante les divers genres dont cette famille se
compose;
§ Pieds postérieurs propres à la marche et de grandeur
ordinaire comparativement à ceux des autres paires.
f Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs ,
presque carré, terminé antérieurement par un bord
droit et tronqué obliquement ou échancré à son
extrémité supérieure et interne.
L Abdomen formé au moius de cinq articles dans
les deux sexes.
* Serres très-grandes avec les doigts fléchis
brusquement en dedans ; pattes des quatre
dernières paires très-petites. Partbénopes.
** Serres au plus deux (ois aussi longues que le
corps et n'étant pas brusquement infléchies à
l'origine des doigts ; pieds des autres paires
grands.
A. Pieds de la seconde paire n'excédant
guère la longueur du lest, mesuré de l'ori-
gine de l'abdomen à l'insertion des yeux.
a. Pédoncules oculaires, courts etsuscepti-
bles de se retirer en entier dans les orbites.
h. Serres notablement plus épaisses que
les autres pieds , au moins chez les
mâles,
c. Antennes externes insérées en de-
hors du rostre beaucoup plus près
des orbites que de la fossette an-
tennaire interne.
d. Test aussi large que long.
MiTHHAX.
dd. Test beaucoup j)lus long que
large.
e. Avant - dernier article des
pattes des quatre dernières
paires élargi en dessous.
AcANTHONYX.
ee. Avant-dernier article des
pattes point élargi en des-
sous. PiSES.
ce. Antennes externes insérées sous
le rostre plus près des fossettes qui
longent les antennes médianes que
des orbites. PéricÉres.
bb. Serres à peine plus épaisses que les
pieds suivans, même chez les mâles.
f. Test ovoide avec le rostre
à peu près droit. Maja.
ff. T(sl comme tronqué en
^9 CKUSTACÉS : DÉCAPODES. BU
avant par l'inclinaison brus-
que de son extre'raile' anle-
rieure. Micipi-e.
aa. Pédoncules oculaires, longs, grêles et
ne pouvant se repinyer dans les orbites.
a. Avant- dernier article des pieds des
quatre dernières paires cylindriques.
Stenocinops.
aa'. Avant-dernier article des pieds des
quatre dernières paires, comprimé et
élargi en dessous. Eurypcdes.
AA. Pieds de la seconde paire au moins une
fois et demie aussi longs que le test.
B. Pédoncules oculaires saillans et ne
pouvant rentrer dans les orbites.
IIalimes.
BB. Pédoncules oculaires pouvant ren-
trer dans les orbites.
C. Second article des antennes exler-
nes comprimé et dilaté sur le bord
externe. Hyas.
ce. Second article des antennes ex-
ternes grêle et cylindrique. Libinies.
II. Abdomen des mâles divisé seulement en trois
articles distincts ; pinces plus de deux fois et
demie aussi longues que le corps , mais n'étant
pas brusquement inlléchies au bout. Leptopes.
tt Troisième article des pieds-mâchoires externes en
forme de triangle renversé ou d'ovale rétréci infé-
rieurement et tronqué, ou échancré au bord supé-
rieur.
E. Pieds des quatre dernières paires terminés de
même que ceux de la première, qui sont didac-
tyles, comme à l'ordinaire.
F. Pieds de la seconde paire moins longs que
les suivans. Camposcies.
FF. Pieds de la seconde paire plus longs
que les suivans.
G. Test plat en dessus et de forme orbicu-
laire ou triangulaire. Hymenosomes.
GG.Test plus ou moinsconvexe, triangulaire
et terminé par un rostre.
H. Yeux pouvant rentrer dans les orbites.
Inacbus.
HH. Yeux non rétractiles.
J. Epistôme carré ou transversal. AchÉes.
JJ. Epistôme triangulaire plus long que
large. Stenorhynques.
EE. Pieds des deux ou trois dernières paires
terminés en pince, tandis que les premiers ne
le sont pas. Pactoles.
§§ Les deux pieds postérieurs très-petits, repliés et
n'étant pas propres à la marche. Lithodes.
Les Maja ont le test hérissé de fortes épi-
nes et gaiiîi de poils dont Textrémité, re-
courbée, accroche des fragmens de fucus et
les retient avec force; aussi ces animaux en
VCHYURES TRIAKGULAIKES. 3g
sont-ils toujours plus ou moins complète-
ment couverts.
Le Maja squinado est une très-grande espèce de
nos côtes. Chez les anciens, elle passait pour être le
modèle de la sagesse et pour aimer la musique ; aussi
la voit-on pendue comme emblème au col de la Diane
d'Ephèse; mais nous ne connaissons rien dans les
mœurs de ce Crustacé qui puisse expliquer l'origine
de cette opinion.
Les Inachus sont remarqual^les par la
forme grêle et alongée de leurs pattes; aussi
les connaît-on assez généralement sous le
nom d'Araignées de mer. Leur corps est pe-
tit, triangulaire et terminé par un rostre plus
ou moins saillant. On en trouve sur nos
côtes plusieurs espèces ( pi. 20, ûg. 2).
VI*^ famille. — Notopodes.
Cette division est loin d'être aussi natu-
relle que les précédentes, et renferme des
Crustacés qui diffèrent beaucoup entre eux.
La disposition des pattes de la cinquième
paire indiquée ci-dessus est, pour ainsi dire,
le seul caractère qui leur soit commun à
tous. On peut les distinguer de la manière
suivante :
g .abdomen courbé sous le corps, pieds non natatoires.
t Corps presque globuleux ou orbiculaire.
* Pieds des deux dernières paires insérés sur le
dos. Dbomies.
'" Pieds de la dernière paire seulement petits et
insérés sur le dos. Dorymenes.
tt Corps presque carré ou sub-ovoïde et tronqué
en avant.
A. Pédoncules oculaires courts et insérés très-
loin l'un de l'autre près des angles du test.
DORIPPES.
AA. Pédoncules oculaires très-longs et insérés
près l'un de l'autre sous le milieu du front.
HOMOLES.
§g Abdomen étendu ; pieds des quatre dernières paires
terminés en nageoire. Ranines.
II« Sect. — DÉCAPODES Macroures.
Les Décapodes Macroures ou à longue
queue étaient connus jadis sous le nom
commun d'Écrevisses. Ils ont presque tous
le corps alongé , l'abdomen volumineux et
point replié sous le thorax ; l'extrémité de
cette partie est toujours disposée en forme
de nageoire, composée ordinairement par
cinq lames cornées, dont une médiocre con-
stitue le septième segment de l'abdomen, et
les deux latérales,])ortées sur un article corn-
4o
ANNÉLIDES, CRUSTACES, ARACHNIDES.
40
mun, ne sont autre chose que les appendices
du sixième anneau (pi. 2 3). Les antennes sont
en général très-longues;les pieds-màchoires,
externes longs et étroits; les orifices des ovai-
res occupent l'article basilaire des pattes de
la troisième paire ; les appendices de l'ab-
domen ont dans les deux sexes la forme de
fausses pattes natatoires ; enfin les branchies
sont en général très-nombreuses, disposées
sur plusieurs rangs , composées tantôt de
petits cylindres parallèles, comme les soies
d'une brosse; tantôt de lamelles superpo-
sées, comme chez les Brachyures.
Ces animaux ne quittent jamais l'eau et
sont presque tous marins. On peut les divi-
ser de la manière suivante, en cinq familles :
g Abdomen guère plus long que le ihorax ( mesuré de
son bord postérieur à l'inserlion des yeux).
t Pieds de la première paire mouodacljles, comme
lessuivans. Hippiexs.
tt Piedsde la première paire didaclyle, en forme de
serre ordinaire. PAGUUitîis.
§§ Abdomen environ deux fois aussi long que le ihoraA.
* Point de lames cornées, fixées sous le thorax de
manière à former une poche pour les œufs ;
pieds de la première paire au moins assez ro-
bustes et terminés par un ongle , une pince ou
une nageoire.
A. Les quatre antennes insérées sur la même
ligne; le pédoncule des externes nu ou garni
d'une écaille qui ne le recouvre jamais.
ASTACIENS.
AA. Les antennes internes insérées presque
toujours au-dessus des externes, dont le pé-
doncule est constamment recouvert en entier
par une grande écaille. Salicoques.
•• De grandes lames cornées fixées sous le thorax
des femelles de manière à former une poche
pour loger les œufs. Tous les pieds faibles, fili-
formes et propres seulement à la natation.
ScUlZlPODES.
1"' famille. — Hippieks.
Les Hippiens sont des Crustacés fort sin-
guliers, qui sont, pour ainsi dire, intermé-
diaire entre les Brachyures et les autres Ma-
croures; la forme de leur test est à peu près
la même que celle desCorystes et des Ranl-
nes, etc.; l'abdomen est peu développé. Les
pattes des quatre premières paires sont gran-
des, moiiodactyles et ordinairement ter-
minées en nageoires; celles de la cinquième
paire sont au contraire grêles, filiformes et
reployées sous l'origine de l'abdomen; cette
portion du corps se rétrécit brusquement
après le premier anneau , et se termine par
une grande lame triangulaire; les appendi-
ces abdominaux des quatre premières pai-
res sont filiformes et souvent rudimentaires;
enfin ceux de l'avant-dernler segment sont
en forme de nageoires courbées (pi. 2 i,fig. 2).
Cette petite famille, qui est propre aux
pavs chauds, ne renferme que trois genres ,
qu'on peut caractériser ainsi qu'il suit :
§Pieds antérieurs élargis et comprimés à leur extrémité,
ou terminés par une main tantôt monodactyle, tantôt
adactyle.
f Antennes intermédiaires beaucoup plus longues
que les latérales et terminées par un seul filet.
Albunées.
If Antennes intermédiaires beaucoup moins longues
que les latérales et terminées par deux filets.
HlPl'ES.
§§ Pieds antérieurs terminés en pointe ; antennes in-
termédiaires et externes courtes et à peu près de
même longueur. RémipÈdes.
II* famille. — Paguuiems.
De même que chez les Hippiens, nous
trouvons presque toujours dans cette fa-
mille les pattes de la cinquième paire rudi-
mentaires, filiformes, reployées sur les côtés
du corps, et ne pouvant servir à la locomo-
tion. Tantôt la forme générale du corps est
la même que chez les Brachyures, et l'ab-
domen est reployé sous le thorax, tantôt au
contraire celte portion du corps est plus
grande que le thorax, et au lieu d'être re-
couverte par des tégumens solides et crusta-
cés, elle reste molle et membraneuse (pi. 2 2).
g Pieds des quatre dernières paires terminés par une
petite pince didactyle.
t Abdomen cylindrique mou et contourné ; pieds
des deux dernières paires beaucoup plus petits
que les précédens.
Une seule rangée d'aj)pendices abdominaux.
Pagi'res.
■* Deux rangées d'appendices abdominaux.
Prophylaces.
tt Abdomen aplati, sub-orbiculaire et garni de deux
rangées d'appendices; pieds de la cinquième paire
seulement beaucoup plus petits que les autres.
BiRGUS,
é§ Pieds des quatre dernières paires monodaclyles,
comme les autres, et ne présentant aucune trace de
i
I
junce.
A. Les deux pieds postérieurs filiformes et re-
plovés contre le corps.
4l CRUSTACÉS : DÉCAPODES.
B. Abdomen beaucoup moins long que le
thorax et reploje' comme chez les brachvu-
feS. PORCELLANES.
BB. Abdomen aussi long que le thorax et
étendu en arrière. Galathées.
AA. Pieds de la cinquième paire guère plus
petits que les précédens et servant à la loco-
motion. Mécaloi-s.
Les Pagures, connus assez généralement sous les
noms de Bernard l' hermite'ou de Soldat, s'emparent
toujours de coquilles vides pour y établir leur de-
meure , et on conçoit facilement la cause de celte
habitude ; en effet , tout leur abdomen , au lieu
d'être dur et crusiacé , comme les léguraens des au-
tres animaux de la même classe , est toujours tendre
et membraneux ; aussi , pour le défendre contre les
attaques de leurs ennemis, et le préserver des accidens
sans nombre auxquels sa mollesse l'exposerait, leur
lallait-il une espèce d'armure , et les coquilles uni-
valves dans lesquelles ils se logent leur en lieiment lieu.
Lorsque ces Crustacés grandissent, ils cherchent une
nouvelle (leineure et s'emparent d'une coquille dont
l'intérieur est j)lus volumineux; mais c'est d;ins ce cas
seulement qu'ils en sortent complètement; on les voit
transportant avec eux leur maisonnette, et à l'approche
du moindre danger ils s'y retireut complètement. On
assure que si l'on retire un certain nombre de Pagures
de leurs coquilles, et qu'on ne laisse auprès d'eux qu'une
ou deux de ces mêmes coquilles, ils s'en disputent la
possession avec acharnement (pi. 22, Gg. 1,2).
Les PonCEn.AJ\'£s ressemblent tellement
aux Biachyures, que pour les en distinguer
il est nécessaire de les examiner avec soin.
Leur thorax est presque orbiculaire , dé-
primé , et un peu rétréci antérieurement;
l'abdomen est reployé sous le sternum, mais
terminé par une nageoire composé de cinq
pièces (fig. 3).
IIP famille. — Astacieas.
Dans cette famille, de même que dans les
suivantes , l'abdomen est environ deux fois
aussi long que le thorax, et spn extrémité
postérieure constitue toujours une nageoire
formée de cinq lames disposées en éventail
(pi. 23. c ). L'enveloppe tégumentaire est en
général dure et encroiitce de matière cal-
caire, tandis que chez les Salicoques et les
Schizipodes elle est toujours plutôt cornée
que crustacée. Les antennes, comme nous
l'avons déjà dit, sont insérées sur la même
ligne, et le pédoncule des externes n'est ja-
mais recouvert par une lame cornée. La
forme de leurs pattes varie ; tantôt elles
sont toutes monodactyles, tantôt un certain
nombre sont terminées par une pince di-
ANNÉL. CRTST. AKACHN. F. I.
— MACROURES ASTACtEKS. ^j
dactyle. On peut les distinguer de la ma-
nière suivante :
§ Extrémité de la nageoire terminale de l'abdomen
membraneuse ; pirds delà première paire monodac-
tyles comme les autres.
t Antennes latérales aplaties et formant une grande
crête horizontale. Scvli.ares.
f I Antennes latérales sétacées , longues et épineu-
*^*- Langoustes.
gg Extrémité de la nageoire terminale de l'abdomen
cornée ou crustacée comme le rcsie ; pieds de la pre-
mière paire en général didactylcs.
* Pieds des tiois premières paires lei minés par une
serre didactyle bien formée. Écrevisses.
■" Pieds de la troi^ième paire jamais didactyles.
A. Pieds des deux premières paires terminés
par une serre bien formée.
B. Avant-dernier article des pieds de la
troisième paire, grêle et cylindrique. Axies.
BB. Avan'.-dernier article des pieds de la
troisième paire , élargi et aplati en forme
de palette. Calhanasses.
AA. Pieds des deux premières paires mono-
dactyles ou terminés par une main didac-
tyle dont le doigt immobile est très-court.
C. Pieds de la seconde paire imparfaite-
ment didactyles. Thalassines.
ce. Pieds de la seconde paire parfaite-
ment monodaclyles. Geiues.
Les ScYLLARES sout conuus vulgairemPDl sous le nom
de Cfgales de mer, qu'ils doivent probableaient à la
manière bruyante dont ils nagent.
Les Langoustes sonj les plus grands de
tous les Décapodes Macroures. Leur testes!
hérissé d'un grand nombre d'épines et ter-
miné antérieurement par un certain nom-
bre de grosses pointes recourbées; l'abdo-
men est très-grand; les pattes sont de lon-
gueur médiocre , et toutes monodactyles ;
celles de la première paire sont plus fortes ,
mais plus courtes que celles de la seconde.
Ces Crustacés habitent presque toutes les mers et sont
très-recherchés commealiment.La L. commune se trou-
ve en assez grande abondance sur nos côtes (pi. 2 3).
Les Ecrevisses se distinguent facilement
de tous les autres Crustacés de cette famille
par la forme didactyle de leurs six premières
pattes. Leur test est plus alongéque chez la
Langousteet n'est point hérissé d'épines; son
extrémité antérieure est toujours prolongée
de manière à former un rostre très-saillant.
Les Ecrevisses sont essentiellement aqua-
tiques, mais les unes habitent l'eau douce,
les autres la mer.
L'i?. de 7-it'ière, ou Ecrevisse proprement dite, se
a
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
42
trouve dans les eaux douces de la plupart des contrées
d'Europe, et se tient ordinairement sous les pierres.
Elle se nourrit de mollusques, de poissons, de chairs
corrompus, etc. On assure qu'elle vil au-delà de vingt
ans- celles qui habitent les eaux courantes sont les
plus estimées.
VÉ. de mer, ou Homard, est beaucoup plus grande
que l'Écrevisse de rivière ; de même que les Langous-
tes, elle se tient dans les fentes des rochers ( pi. 24).
IV^ famille. — Salicoques.
Les Salicoques ont le corps un peu com-
pritïié latéralement , et l'abdomen arqué ;
leurs tégumens sont peu résistans ; le test
se prolonge presque toujours en un rostre
aigu ; les antennes sont avancées : les média-
nes sont terminées par deux ou trois filets
sétacés, les externes par un seul dont la lon-^
gueur est en général très-considérable. Les
deux, quatre ou six premières pattes sont
presque toujours didactyles, et les autres se
terminent par une espèce d'ongle. Enfin les
fausses pattes abdominales , toujours au
nombre de cinq paires, sont alongées et
ordinairement foliacées.
Tous ces Crustacés sont marins, mais
quelques espèces remontent l'emboucbure
des rivières à une assez grande distance, et
vivent alors dans de l'eau à peine saumâtre.
Ils nagent avec une grande agilité, et vivent
en général rassemblés en troupes très-nom-
breuses.
On y distingue un grand nombre de gen-
res qu'il est facile de reconnaître à l'aide des
caractères suivans:
§ Base des pieds sans appendices séliformes , ou n'en
ayant que de rudimentaires.
t Les pieds des trois premières paires didactyles.
" Antennes intermédiaires très-courles. Penées.
" Antennes intermédiaires plus longues que le
corps.
SrÉNorrs.
tt Les quatre pieds antérieurs au plus didactyles.
A. Pieds de la première paire partailement
didactyles.
B. Pinces point divisées jusqu'à la base de
la main , et carpe point entaillé en forme de
croissant.
C. Antennes supérieures ( intermédiaires)
portant deux ûlels.
D. Pieds semblables des deux côtés.
E. Pattes-mâchoires externes, point
foliacées et ne recouvrant pas la
bnuche.
F. Pieds des deux premières paires
didactyles. AlphÉiiS.
4»
FF. Pieds de la première paire
seulement didactyles. AiiTOMMÉES.
EE. Pieds-mâchoires externes folia-
cés et recouvrant la bouche.
a. Division supérieure des an-
tennes médianes sélacée.
Gnatopiiyles.
aa. Division supérieure des an-
tennes médianes foliacée.
Hyménoceres.
DD. Pieds antérieurs dissemblables,
l'un didactyle, l'autre monodactyle.
NlKAS.
ce. Antennes supérieures à trois filets.
b. Pieds de la première paire
moins grands que ceux de la
seconde. Palémoss.
W. Pieds delapEemière paire
beaucoup plus grosse que
les autres. Athanasés.
BB. Pinces divisées jusqu'à leur base en
mains formées uniquement de deux doigts
réunies sur un carpe lunule. Atye.
AA. Pieds antérieurs monodaclyles ou impar-
faitement didactyles.
c. Les quatre antennes In-
sérées comme à l'ordinaire
sur deux lignes.
Pandales.
ce. Les quatre antennes
insérées presque sur la
même ligne. Crangons.
Des appendices séliformes très-distincts à la base
des pattes ; corps mou et très-alongé. Pasiphaés.
Les Palémons constituent pour ainsi dire
le type de cette famille. On en trouve dans
presque toutes les mers, et plusieurs espèces,
dont la chair est très-délicate , habitent nos
côtes; on les connaît vulgairement sous les
noms de Chevrettes, de Salicoques, de Bou-
quets, etc. ( pi. 2 5, fig. 2 ).
V^ famille. — Schizipodes.
Ce petit groupe paraît lier les Macroures
avec l'ordre suivant; le corps de ces Crusta-
cés est en général grêle et alongé; leurs pieds
ne se terminent jamais en pince, mais ont la
forme de lanières , munies en dehors d'un
appendice plus ou moins long, et ne pouvant
servir qu'à la natation. Chez tous les Crusta-
cés dont nous avons parlé jusqu'ici, c'est sous
l'abdomen et autour des appendices de cette
partie du corps que la femelle porte les œufs,
depuis le moment de la ponte jusqu'à ce que
les petits en soient sortis; mais ici il existe
43 CRUSTACÉS : DÉCAPODES. -
pour cet usage une grande poche située sous
la partie postérieure du thorax, entre les
pattes.
On ne connaît encore que trois genres
ayant ces caractères; encore deux d'entre
eux n'ont-ils été indiqués que d'une manière
très-succincte. Ces derniers ont reçu les
noms de Mui-icores et de Cryptopes; le
troisième genre est désigné par celui de
Mysis , et a été étudié avec beaucoup de soin
(fig.3).
Ordre II. — STOMAPODES.
L'ordre des Stomapodes ne renferme qu'un
petit nombre de Crustacés; mais les modi-
fications qu'on y rencontre dans diverses
parties de l'organisation n'en méritent pas
moins de fixer l'attention. Ces animaux n'ont
plus de branchies fixées sur les côtés du tho-
rax, et logées dans une cavité particulière
comme chez les Décapodes ; et lorsqu'il existe
des organes spéciaux pour la respiration,
ils ont la forme de panaches membraneux
et sont attachés aux fausses pattes abdo-
minales.
Les tégumens des Stomapodes sont min-
ces et transparens. Le test est souvent di-
visé bien distinctement en deux parties, l'une
portant les yeux et les antennes, l'autre, les
appendices de la bouche et les pattes tho-
raciques; d'autres fois il est formé d'une seule
pièce et laisse à découvert un certain nom-
bre des derniers segmens thoraciques ; l'ab-
domen est en général très-développé et se
compose toujours de sept segmens. Les yeux
sont portés sur des pédoncules mobiles et
insérés près l'un de l'autre. Les antennes in-
termédiaires sont toujours terminées par
deux ou trois filets. Les appendices de la
bouche ont à peu près la mêiîie organisa-
tion que chez les Décapodes; mais les pattes-
mâchoires ont la forme de serres ou de pieds ;
celles de la seconde paire sont souvent beau-
coup plus grandes que les pieds proprement
dits et servent à la préhension; les deux
pieds de la première paire ont la même forme
que les pattes-mâchoires; les autres sont,
tantôt filiformes et pourvues d'un appendice
latéral, tantôt rudimentaires et à peine visi-
bles; enfin, les cinq premiers anneaux de
l'abdomen portent chacun une paire de faus-
ses pattes-natatoires semblables à celles des
- MACROURES SCHIZIPODES. 4^
Macroures, et le sixième segment présente
de chaque côté un appendice terminé par
deux lames et formant avec le septième seg-
ment une espèce de nageoire caudale.
Ces Crustacés sont tous essentiellement
marins et périssent presque aussitôt qu'on
les retire de l'eau. On les divise en deux fa-
milles . de la manière suivante :
§ Corps élroil et alongé. Unipeltés.
§§ Corps large, aplati et membraneux. Bipei.tÉs.
I''" famille. — Ujvipeltés.
Dans cette famille le test ne forme qu'un
seul bouclier quadrilatère qui recouvre la
presque totalité de la portion céphalo-tho-
racique du corps, et la pièce qui porte les
antennes et les yeux est Irès-petite. L'abdo-
men est très-grand et formé d'anneaux sem-
blables à ceux de la partie postérieure du
thorax; les pattes-mâchoiics sont grandes,
et celles de la seconde paire constituent
des espèces de pinces très-fortes ; les jiieds
proprement dits sont de deux espèces; ceux
des deux premières paires sont rapprochés
de la bouche et terminés par une maiu élar-
gie portant une griffe mobile; enfin les six
derniers sont cylindriques, filiformes et
souvent rudimentaires.
On peut diviser ces Crustacés de la ma-
nière suivante :
§ Des branchies peclinées très-grandes, fixées à la base
des cinq premières paires de fausses patles abdomi.
nales. Squilles.
§§ Point de branchies pecllne'es fixées à la base des
premières fausses pâlies, et les dernières paires n'en
portant au plus que de rudimentaires. Alisies.
Les Squilles ont la plus grande ressem-
blance avec les insectes que l'on connaît sous
le nom de 31antes, et sont remarquables par
la disposition des pattes-mâchoires delà se-
conde paire,dont le dernier article est alongé.
armé de dents, et se reploie sur l'article pré-
cédent en manière de pince. Le corps de ces
Crustacés est demi-cylindrique, et le test ne
recouvre pas les trois ou quatre derniers
anneaux du thorax (pi. 26, fig. i).
On rencontre quelquefois une petite espèce de Squille
dans la Manche ; mais elle y est très-rare , tandis que
sur les bords de la Méditerranée ces animaux sont assez
abondans et y ont reçu le nom populaire de Prègodious .
ir famille. — Bipeltés.
Dans cette famille le test est divisé en
44 ANNELIDES, CRUST
deux espèces de disques ovalaires , dont l'an-
térieur, portant les yeux et les antennes, est
plus grand que celui donnant attache aux
pattes ainsi qu'aux appendices de la bouche,
et lé recouvre en partie; l'abdomen est très-
court et parfaitement distinct du thorax; les
pattes sont toutes longues et filiformes ; enfin
on ne voit aucune trace de branchies fixées
sous l'abdomen.
Cette famille ne comprend qu'un seul
genre, celui des Phyllosomes, ainsi nommé
à cause de la forme lamelleuse de leur corps,
qui est mince comme une feuille et presque
complètement diaphane (pi. afi, fîg. 2).
. Ordre III.— EDRIOPHTHALMES.
Dans un travail présenté récemment à l'A-
cadémie des sciences , et dont ce que nous
allons dire ici est un extrait, M. Milne Ed-
wards a proposé de réunir dans un seul
ordre, sous le nom d'Edriophthalmes, tous
les Crustacés dont la tête, pourvue de deux
yeux sessiles et immobiles, est séparée du
thorax, et dont cette dernière partie, divisée
en cinq ou sept anneaux , ne porte jamais
plus de sept paires de pattes ambulatoires,
ni moins de cinq.
Ces Crustacés ont tous le corps alongé et
ne présentent point, comme les Décapodes
et les Stomapodes, un bouclier ccphalo-
thoracique; chacun des anneaux qui le for-
ment est nettement divisé en dessus comme
en dessous, et leur nombre s'élève jusqu'à
quinze, savoir : un pour la tête, sept pour le
thorax et sept pour l'abdomen; quelquefois
on ne compte que six ou même cinq segmens
thoraciques, et un nombi'^ encore beaucoup
plus restreint à l'abdomen. Les yeux sont
toujours bien distincts et au nombre de deux ;
niais ils ne sont plus portés sur des tiges mo-
biles et ne dépassent pas le niveau des tégu-
mens euvironnans. Les appendices sont es-
sentiellement les mêmes que dans les ordres
précédens; il y a presque toujours quatre
antennes; les mandibules sont suivies par
deux paires de mâchoires et une paire de
pattes-mâchoires fixées à la tête; mais les
appendices qui constituent , chez les Déca-
podes , la seconde et la troisième paire de
pattes-mâchoires , ne sont plus appliqués
sur la bouche et sont transformés en ])attes
ACÉS, ARACHNIDES. 44
ambulatoires ; aussi le nombre de ces orga-
nes est-il, à quelques exceptions près, de
quatorze au lieu de dix. En général on trouve
six paires d'appendices abdominaux; enfin,
il existe presque toujours, à la base des pattes
thoraciques des femelles, des lames analo-
gues à celles que nous avons vues chez les
Aiysis et servant à retenir les œufs. Quant
aux branchies, il n'en existe plus sur les cô-
tés du corps, comme dans le premier ordre
dont nous avons parlé ; mais on trouve sou-
vent au-dessous du thorax, à la base des pat-
tes, des vésicules ou des lanières membra-
neuses qui paraissent servir à la respiration,
et d'autres fois les fausses pattes des cinq
premiers anneaux de l'abdomen perdent leur
consistance et semblent suppléer aux bran-
chies.
L'ordre des Edriophthalmes se divise en
j trois sections , que jusqu'ici on regardait
comme autant d'ordres et qu'on peut drs-
tiiigner de la manière suivante :
§ Abdomen trés-déve!oppe' et portant au moins cinq
paires d'appendices.
t Appendices abdominaux dissemblables, ceux des
trois premières paires termine's par deux gran-
des lames cornées, laucéolees , ciliées sur les
bords et constituant des pâlies natatoires , les
autres terminés par deux articles plus ou moins
styiiformes et formant une espèce de queue.
Amphipodes.
TT Appendices abdominaux des cinq premières
paires similaires, ne pouvant en çénéral servir
à la natation, et terminés tous de la même ma-
nière par deux grandes lames plus ou moins
membraneuses. Isopodes.
§§ Abdomen rudimenl.iire et ce portant au plus que
des vestiges d'une ou deux paires d'appendices.
L.EMODIPODES,
Section des Amphipodes.
Les Amphipodes ont toujours le thorax
divisé en six ou sept segmens et l'abdomen
en six, dont le dernier est souvent suivi de
deux pièces cornées qui représentent le sep-
tième anneau, lequel forme, chez les Décapo-
des, la lame médiane de la nageoire caudale.
Les pattes -mâchoires sont réunies sur une
base commune et constituent une espèce de
lame sternale. Les pattes ambulatoires sont
au nombre de sept paires, et, à l'exception
des deux premières et quelquefois des deux
dernières , elles portent des appendices
CRUSTACES : EDRIOPTH.VLMES.
45
membraneux suspendus sous le sternum, et
servant probablement à la respiration ainsi
qu'à retenir les œufs; souvent ces appendi-
ces sont accompagnés de lanières cornées
fiabelliformes qui servent aussi à ce dernier
usage; enfin, les fausses pattes abdominales
des trois premières paires sont formées par
un pédoncule long et cylindrique por-
tant à son extrémité deux longues lames
cornées, fortement ciliées sur les bords; et
celles des trois dernières paires ont tou-
jours une forme très-différente: tantôt elles
sont terminées par des stylets cornés et ne
servent qu'an saut , tantôt elles constituent
une espèce de nageoire.
D'après les recherches de M. Edwards ,
on doit diviser la section des Amphipodes
en deux familles, qu'on peut distinguer à
l'aide des caractères suivans :
§ Palles-njâchoires formant une espèce de lèvre infé-
rieure lerminée par quatre lames cornées, portant de
chaque côté une grande tige palpiforme et recouvrant
toute la bouche. Crevettinfs.
§§ Pattes-mâchoires formant une espèce de lèvre infé-
rieure terminée par trois lames cornées, n'ayant au
plus que des rudlmens de tiges palpiformes et ne
recouvrant pas toute la bouche. Hvpérines.
Première famille. — Crevettiîves.
Les Amphipodes de cette famille ont
toujours la tête petite , le corps très-étroit
et en général comprimé latéralement; les
antennes sont presque toujours longues et
filiformes ; les pattes de la première et de la
seconde paire sont en général sub-chélifor-
mes, c'est-à-dire terminées par une main
armée d'un crochet mobile ; au contraire,
celles des cinq dernières paires ne le sont
presque jamais , mais sont toujours grêles
et bien disposées pour la locomotion.
Ces Crustacés ne sont jamais parasites;
ils mènent toujours une vie errante; et, d'a-
près leurs mœurs aussi bien que d'après
leur organisation, se divisent en deux tribus.
§ Les trois derniers segmens de l'abdomen et leurs
appendices formant un appareil propre au saut, et
agissant à la manière d'un ressort. Corps comprimé,
et base des pattes encaissées par des prolongemens
latéraux du thorax. SAciEtRS.
§§ Les trois derniers segmens de l'abdomen et leurs
appendices formant en général une espèce de na-
geoire et n'étant pas propre au saut; corps peu ou
point comprimé, base des pattes à découvert.
iNlARCnEURS.
AMPmpOUES. 4^
Les Crevettines de la tribu des Sauteurs
sont remarquables par leur mode de pro-
gression; ils nagent avec une agilité extrême,
mais toujours couchés sur le côté; et lors-
qu'ils sont sur le sol, on ne les voit presque
jamais marcher, mais bondir avec une vi-
tesse si grande qu'il est difiîcile de les saisir.
En général, ils vivent pour ainsi dire en
société, et il en est plusieurs qui passent
une grande partie de la journée sur le ri-
vage; presque toutes les espèces sont mari-
nes, mais il en est qui habitent l'eau douce.
Les principaux genres de cette tribu sont les Cre-
vettes, les Lelcothoés, les Talitres et les Orchesties.
Les premières habitent l'eau douce aussi bien que la
mer, et il en est une espèce qui est très-commune dans
nos fontaines. Les Talitres et les Orchesties sont con-
nues sous le nom de Puces de mer (pi. 27, fig. i).
Dans la tribu des Marcheurs l'extrémité
postérieure de l'abdomen ne constitue plus
une espèce de ressort propre à lancer l'ani-
mal an loin, et le corps est semi-cylindrique
ou faiblement comprimé sur les côtés ; aussi
ces Crevettines nagent-elles dans la position
horizontale, et lorsqu'elles sont sur le sol, elles
marchent, mais ne sautent pas. Les appen-
dices palpiformes de leurs pattes-màchoires
sont peu développés; les lames latérales du
thorax nerecouvrent qu'à peiiiel'origine des
pattes , et le premier article des six derniers
pieds est en général étroit et n'a pas la
forme d'un grand disque ovalaire; enfin les
articles terminaux des derniers appendices
abdominaux sont ordinairement plutôt la-
melleux que styliformes , et forment une es-
pèce de nageoire caudale.
Les principaux genres de celle tribu ont reçu les
noms de Coropuie, Cerape, Atyle, etc. ( \ . pi. 28,
fig- 1-7 )•
II'' famille. — Hypérines.
Les Crustacés de cette famille ont le corps
en général renflé vers le milieu, et ne pré-
sentent jamais sur les côtés de grandes la-
mes recouvrant la base des pattes, comme
cela se voit chez les Crevettes. Plusieurs
d'entre eux sont ])arasites, et il est rare d'en
trouver sur le rivage.
On y range les genres Hyperie, AscuvroMÈRE, Phro-
NIME, TïPnlS, OxYCÉPHAtE, etc.
Section des u^emodipodes.
Les Licmodipodes sont remarquables par
46 ANNELIDES, CRUST
l'état rudiîxientaire de l'abdomen; leur tho-
rax est divisé en six anneaux dont deux au
moins portent des vésicules membraneuses
analogues à celles qui existent chez les Cre-
vettes.
Ces Crustacés, tous marins, forment deux
familles, savoir :
Les FiLiroHMEs, dont le corps est linéaire et les pieds
très-grêles.
On y rangp les LeptomÈres, qui sont pourvus de qua-
torze pieds, et les Chevbolles, qui n'en ont que dix ;
les uns et les autres mènent une vie errante (fig. 8).
Les OvALAiREs, dont le corps est aplati, très-large et
les pieds courts.
Le seul genre qui se rapporte à cette famille est
celui des Cyames, petits Crustacés parasites; le Cyame
de la Baleine est connu sous le nom de Pnu de Baleine,
et vit sur ce Cétacé.
Section des Isopodes.
ACES, ARACHNIDES.
Il" famille. — Cy:>iothoadés.
46
Les Cymothoadés sont des Crustacés es-
sentiellement marins , comme les Idotéides;
mais, au lieu de mener une vie errante, ils
sontpresque toujours parasites et setiennent
fixés sur des Poissons , ou bien sur d'autres
Crustacés. Leur corps est en général large
et aplati , leurs antennes très-courtes et leurs
pattes crochues et peu propres à la marche.
Les principaux genres sont :
Les Gymothoés , qu'on a divise's en plusieurs petits
groupes ; ils ont quatre antennes bien distinctes et
vivent sur des poissons ( pi. 3o, Cg. 1,2);
Les Jones, qui sont toujours fixés sur des Callianas-
ses, et les Bopyres, qui vivent sur les Palémons.
III^ famille. — Cloportides.
La famille des Cloportides renferme plu-
sieurs Crustacés essentiellement terrestres.
Les Isopodes diffèrent des Amphipodes ^t établit évidemment le passage entre les
par la disposition des appendices de l'ab- Isopodes et les Myriapodes (fig. 3, 4)-
domen,quiparaissent servir à la respiration. ! Cette division comprend les genres Clo-
En général on ne trouve point de vésicules porte, Ligie, Armadille, Ttlos , etc.
membraneuses fixées à la base des pattes, Les Cloportes, qu'on connaît aussi sous
comme dar.s les deux sections précédentes. 1 le nom de Porcelets de saint péritoine, ont le
On peut diviser ces Oustacés en trois fa- corps ovalaire et fréquentent les lieux obs-
milles à l'aide des caractères .suivans : 1 curs et humides; on les trouve en grand
§ Pattes mâchoires portant une grande tige palpiforme nombre dans les caves, SOUS les grosses pier-
el réunies de manière à former une e-pèce de lèvre I res , les vieilles poutres , etc., et ils se nour-
inférieure. Abdomen divisé au plus en trois ou quatre ' rissent de matières végétales et animales en
segmens bien distincts. Idotéides. ■.^...«cf ,• t J- i .. -i -^ J
" . , . , , "• 1 putrehiction. Jadis on leur attribuait de
S^ I alles-macnoires dépourvues de liges palpiformes ou i i , .. . , . ,
, , , , I • . I grandes vertus médicinales; mais c est avec
n en ayant que de tres-petites ; abdomen divise près- I . , ,
que toujours en cinq ou six segmens parfaitement
distincts.
t Mandibules pourvues de grandes palpes ; der-
nier segment de l'abdomen plus grand que les
précédens et portant en général des ap])endi-
ces en nageoire. Cymothoadés.
■j-f Mandibules dépourvues de palpes ; dernier
segment de l'abdomen en général beaucoup
plus petit que les précédens et terminé par des
appendices sélacés. Cloportides.
Première famille, — Idotéides.
Les Idotéides ont en général le corps
raison qu'on a complètement abandonné
aujourd'hui l'u-age de ces animaux.
Ordre IV.— BRANCHIOPODES.
M. Latreille donne le nom de Branchio-
pocles à une division de la classe des Crus-
tacés ayant pour caractères : " bouche com-
» posée d'un labre, de deux mandibules,
» d'une languette et d'une ou deux paires
•) de mâchoires; branchies ( ou les premiè-
» res lorsqu'il y en a plusieurs) toujours
» antérieures. » Ces Crustacés forment avec
alongé et presque linéaire; quelquefois ce- i l'ordre suivant la division desEsTOMosTRA-
pendant il est assez large et extrêmement
bombé.
Cette famille comprend les genres Rhoe , Tanais,
Idotee, Antbure, Spiiérome, etc. Aucun de ces Crusta-
cés n'est parasite ( pi. 29 ).
CES ; ils n'ont en général qu'un seul œil, des
pieds natatoires, et le corps recouvert par
un test en forme de bouclier ou de coquille
bivalve. Ce savant les partage en deux sec-
tions qu'on peut distinguer à l'aide des ca-
ractères suivans ;
47 CIIUSTACÉS ; EKAKCHIOPODliS.-
§ Pieds au nombre de dix au plus et jamais foliacés.
LOPHYROPES.
§§ Pieds au nombre de vingt au moins, aplatis et fo-
liacés. Phyllopls.
Section des Lophyropes.
Cettesection renferme des Crustacés très-
dissemblables et se divise en deux familles,
savoir :
LesCYCLOPiÉNS, dont le corps est divisé en plusieurs
segmens et n'est point renfermé sous un test plié en
deux ou formé de deux valves ;
Les Cyprisiens, dont le corps est renfermé dans un
lest semblable à une coquille bivalve.
Première famille. — CYCiOPiENS.
Ces Crustacés ont le corps à peu près py-
riforme; le segment céphalique est grand et
plus ou moins ovalaire ; les quatre ou cinq
anneaux qui le suivent diminuent successi-
vement de grandeur et constituent le thorax;
enfin l'abdomen est presque cylindrique
et formé de trois à sept anneaux distincts.
L'œil est circulaire, sessile , immobile et si-
tué au milieu du front. Le nombre des an-
tennes varie de deux à quatre; mais elles
ne sont jamais rameuses; la bouche est en-
tourée d'un certain nombre d'appendices
dont la forme varie un peu, mais qui sont
les analogues du labre, des mandibules, de
la languette, des mâchoires et des pattes-
mâchoires de la première paire des Crusta-
cés édriophthalmes ; le thorax supporte en
général cinq paires de pattes filiformes, gar-
nies de poils et portant souvent au côté ex-
terne un appendice articulé semblable à
celui dont nous avons déjà signalé l'exis-
tence chez les Schizipodes. L'abdomen ne
porte point de fausses pattes, mais son der-
nier segment est terminé par deux appen-
dices natatoires. Enfin, chez les femelles, on
voit près de la base de cette portion du
corps une ou deux grandes poches mem-
braneuses contenant les œufs.
La plupart de ces Crustacés sont micros-
copiques; les uns vivent dans la mer, les
autres dans l'eau douce, et ils forment plu-
sieurs genres qu'on peut reconnaître à l'aide
des caractères suivans :
§ Antennes inférieures sétacées et plus longues que les
supérieures.
t Dernier segment de l'abdomen alongé, conique
et s'avanrant entre deux appendices latéraux
qui sont slyliformes et terminés par une soie.
CoNnVLURES.
-LOPHYROPES : CYCLomr.KS. 47
■ff Dernier segment de l'abdomen tronqué et ne
s'avanrant pas entre les deux appendices laté-
raux qui sont terminés chacun par deux articles
styliformes. Clmes.
§§ Antennes inférieures souvent nulles et toujours beau-
coup plus courtes que les supérieures.
Front terminé par un rostre pointu. Ponties.
'* Front obtus et dépourvu de rostre. Cyclopes.
Les CiiMES sont de petits Crustacés que
M. Edwards a trouvés sur les côtes de la
Bretagne et qui sont très-remarquables par
leur forme générale qui rappelle un peu
celle du Scorpion.
Les Cyclopes sont des Crustacés micros-
copiques qu'on trouve en grande abondance
dans les eaux douces ainsi que dans la mer
mais que leur petitesse dérobe souvent à
notre vue. WM. Audouin et Edwards en ont
décrit qui avaient à peine la deux centième
partie d'une ligne en longueur , et qui
étaient complètement invisibles à l'œil nu ;
néanmoins ces petits animaux ont été le
sujet des recherches les plus curieuses , et
leurs mœurs sont mieux connues que celles
des Crustacés les plus gros. C'est principa-
lement à Jurine père et à Ramdhor que l'on
doit ces observations précieuses; ces natu-
ralistes ont examiné le mode de génération
des Cyclopes d'eau douce, et ont constaté
que lors de la naissance les petits ne res-
semblent point à leurs parens; leur corps
est alors arrondi, sans prolongement abdo-
minal et pourvu seulement de quatre pat-
tes; quelques jours après, ils acquièrent une
autre paire de pattes, et après la première
mue, ils jirésentent les formes qu'ils doivent
conserver désormais. Il est à noter qu'un
savant naturaliste danois, Muller, ayant
observé des Cyclopes à ces différens états
sans suivre les métamorphoses qu'ils subis-
sent , les a pris pour des animaux différens
et les a décrits sous les noms di Amjmona et
de Naiiplius ( pi. 35, fig. i).
IP famille. — Cypriciens.
Cette division comprend tous les Crusta-
cés pourvus d'un seul œil et dont le corps,
renferiTié dans un test plié ou formé de
deux valves , ressemble à une coquille bi-
valve. La tête de ces petits animaux se
prolonge quelquefois en forme de bec et
n'est que rarement distincte du thorax, qui
n'est lias divisé en anneaux; souvent il en
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
48
est de même pour l'abdomen ; mais d'autres
fois cette partie se compose d'un certain
nombre d'anneanx distincts; enfin, le nom-
bre des pattes n'est souvent que de six.
On peut diviser cette famille en deux tri-
bus, de la manière suivante :
§ Test plié en tleiu sans charnières ; pieds au nombre
de huit ou dix. CladocÈres-
§§ Test formé de deux valves réunies par une char-
nière ; pieds au nombre de six. Osïn»roDES.
Les Clauocèkes Latr. ( ou les Daphnides)
se distinguent aussi des Ostrapodes par l'or-
ganisation des parties qui servent à la res-
piration; ici ce sont des lames brancbiales
fixées au-dessus des mâchoires, mais les pat-
tes n'en présentent pas et ne sont jamais ter-
minées de manière à former une nageoire di-
gitée.Les antennes sont simples et insérées
immédiatement au-dessous de l'œil, qui est
situé lui-même au-devant de la charnière.
Les pieds sont en général au nombre de trois
paires,dontledernier est recourbé en dessus
pour soutenir les ovaires àe façon qu'au
premier abord on croirait qu'il n'y en a que
deux; quelquefois il paraît que leur nombre
s'élève jusqu'à cinq paires; l'abdomen est
membraneux, conique, reployé dans le
corps et terminé par deux filets; enfin, le
test qui enveloppe toutes ces parties est
ovalaire et comprimé latéralement.
On ne connaît encore que deux genres appartenant
à celte liibu, et encore l'un d'eux n'a été éludié que
d'une manière peu salisfaisanle. Ce sont les Cythérées,
petits Crusiacés qui habitent les eaux salées ou saumâtres
des bords de la mer, et qu'on assure avoir huit pieds.
I,es C-ïPRis, qui constituent l'autre genre et qui ont
été étudiés avec le soin le plus minutieux par Jurine,
Ramdhoret M. Slraus, habitent l'eau douce et n'ont
que six pattes ((ig. 5).
Chez les Ostrapodes le test est plié en
deux, mais ne recouvre pas la tète, qui est
protégée par une espèce de bouclier en
forme de bec; les antennes, ordinairement
très-grandes, sont terminées par deux ou
trois branches , et ressemblent à des rames;
les pieds sont au nombre de dix ; ils se ter-
minent en une nageoire digitée ou pectinée, et
à l'exception des deux premiers, sont accom-
pagnés d'une lame branchiale. Les femelles
portent les œufs sur le dos comme dans la
tribu précédente. On peut distinguer, à
l'aide des caractères suivans, les trois gen-
res dont celte tribu se compose:
§ OEil très-grand et occupant presque toute la tête, qui
est séparée du corps par une espèce de cou,
PoLYPniîMES.
§§ OEil très-pelit.
f Les rames formées par les antennes découvertes
jusqu'à la base et à peu près de la longueur du
corps. DsPHNits.
t+ Rames notablement plus courtes que le test, et
dont la branche inférieure ne fait que peu ou
point de saillie. Lyncées.
Les Daphnies habitent les eaux douces; le matin et
le soir elles se tiennent habituellement à leur sut face
et elles nagent par bonds , ce qui a valu à l'une d elles -,
le nom àePuce aquatique arborescente. \\ pai ail qu'elles \
se nourrissent exclusivement de substances végétales
(pi. 35,lig. 4 et pi. 36].
Section des Phyllopes.
Les Crustacés du nom de Pbyllopodes
ou de Phyllopes, sont très - remarquables
par le nombre et la forme fohacée de leurs
pieds, dont le nomblc s'élève quelquefois à
plus de soixante paires. La forme de leur
corps varie; tantôt la tête est distincte du
thorax, et cette partie, ainsi que l'abdo-
men , est divisée en un certain nombre
d'anneaux; tantôt leur bouclier céphalo-
thoracique s'étend jusqu'à l'abdomen et unit
la tête au thorax; d'autres fois, enfin, tout
le corps est renfermé dans le test qui prend
la forme d'une coquille bivalve. Les yeux
sont toujours au nombre de deux, et quel-
quefois ils sont portés sur un pédoncule
(pi. 3i,fig. t).
On peut diviser de la manière suivante
les principaux genres dont cet ordre se
compose :
§ Abdomen bien distinct du thorax et dont les derniers
cinq ou six anneaux ne portent point de pattes na-
tatoires.
t Portion céphalo-thoracique du corps recouverte
d'un test clypéiforme.
* Pattes peu nombreuses, les antennes foliacées
elles quaire ou cinq paires postérieures seu-
lement bilides et natatoires. Nébaliïs.
** Pattes CNtrèmement nombreuses et toutes
foliacées ( soixante paires ). Arcs.
tt Portion céphalo-thoracique du corps point recou-
verte d'un tes! ; tête distincte du thorax.
Branchipes.
i§ Abdomen confondu avec le thorax, pourvu de paUes
nalaloiies jusqu'auprès de son extrémité, et renfermé,
ainsi que le reste du corps, dans un test bivalve.
LlMN \niES.
49
Ordre V. — POECILOPODES.
LesPœcilopodes se distinguent des autres
Crustacés par l'absence de mandibules et
de mâchoires semblables à celles qu'on
trouve dans les ordres précédens.
On les divise en deux familles de la ma-
nière suivante :
§ Pieds au nombre de vingt-deux ; point de siphon.
XxPHOSURES.
§§ Pieds au nombre de quatorze au plus ; bouche en
forme de suçoir ou de siphon. Siphonostomes.
P^ famille. — Xyphosures.
Ces Crustacés ont le corps divisé en deux
parties; la première, recouverte par un bou-
clier lancéolé, porte les yeux, les antennes
et six paires de pieds; la seconde, recou-
verte par un autre bouclier presque trian-
gulaire, porte cinq paires de pieds natatoi-
res , dont la face postérieure est garnie de
branchies. Les hanches des six premières
paires de pieds sont hérissées d'épines et
font l'office de mâchoires.
Cette famille ne renferme que le genre
LiMULE.
Ces Crustacés singuliers , connus sous le nom de
Crabes des Molluques , ne se trouvent qu'aux Indes
et sur les côtes de l'Amérique; ils mènent une vie
errante.
IP famille. — Siphonostomes.
Les Crustacés de celte famille sont tous
parasites et se divisent en deux tribus.
§ Pieds au nombre de douze ; corps iccouvert par un
test en forme de bouclier ovale ou semi-Iunaire.
Galiciens.
§§ Pieds au nombre de dix : corps non recouvert par
un lest clypéiforrae. Leknoeiformes.
CRUSTACES : POECILOPODES. XYPHOSURES. ^(j
Les Caligiens ont les pieds antérieurs
terminés par des crochets, tandis que les
postérieurs sont natatoires. On peut carac-
tériser de la manière suivante les principaux
genres dont se compose cette tribu :
§ Corps resserré postérieurement et terminé par des ap-
p('ndices en forme de queue.
t Abdomen nu et portant au plus deux pieds.
* Pieds de la première paire terminés par des
ventouses. Argules.
** Point de pattes à ventouses. Calices.
ft Abdomen imbriqué ou recouvert de lames et
portant des pattes membraneuses. Pandares.
§§ Corps sans appendices en forme de queue , mais
ovaiaire et recouvert de quatre plaques. Cécrops.
Les Argules ont presque tout le corps
recouvert par un grand bouclier ovale.
La seule espèce connue habite les eaux douces et se
fixe sur les lélards, etc. ; elle a environ deux lignes et
demie de long , et a été étudiée avec le plus grand soin
par Jurine fils.
Les Calices, les Pandares et les Cécuops,
que l'on connaît vulgairement sous le nom de
Poux de poissons, habitent toujours la mer et
vivent fixés sur des poissons (pi. 3 2, fig. 2, 3).
La tribu des Lernoei formes ne renferme
que deux genres, savoir:
Les DicHELESTioNEs , qui ont le corps
alongé et qui vivent sur l'Esturgeon ( pi.
3i, fig. 2);
Et les NicoTHOÉs , petits Crustacés qui se
fixent sur les branchies des Homards, et
dont le corps présente de chaque côté un
grand prolongement en forme d'aile , qui
renferme la majeure partie des viscères
(fig- 4).
ANNÉL. CP.tST. ARACHN, F. I.
V0x$xc\m
axiu.
ARACHNIDES.
CHAPITRE PREMIER.
De la forme extérieure , de l'aiiatomie , de la
physiologie et des mœurs des Arachnides.
§ I. — Forme extérieure.
Les Arachnides (c'est-à-dire les animaux
appartenant au groupe naturel qui a pour
type l'Araignée) sont pour la plupart de
petite taille, et leur corps est, en général,
court et arrondi. On leur distingue un tho-
rax et un abdomen ; mais la première de ces
parties n'est point séparée delà tête, et, sous
ce rapport , les Arachnides ressemblent à
tovis les Crustacés décapodes.
La portion antérieure , ou céphalo-thoraci.
que, du corps, est de forme globuleuse, ova-
lalre ou carrée, et présente presque toujours
en haut et en avant un certain nombre de
pointslulsans qui sont les yeux. Il n'y a jamais
d'antennes comme chez les autres animaux
articulés, et tous les appendices situés entre
les yeux et l'insertion des pattes appartien-
nent à la bouche. \^es,.patles sont articulées
sur les côtés duthorax,et sont ordinairement
au nombre de huit; quelquefois on n'en trou-
ve que six, et on connaît des Arachnides qui
en présentent dix, mais cela est très-rare. En
général ces organes sont très-longs, et ter-
minés par deux crochets.
La portion du corps qui fait suite au tho-
rax ne présente pas d'appendice locomoteur
et constitue X abdomen ; en général elle est
molle , plus ou moins globuleuse et fixée au
thorax par une espèce de pédicule. On voit
à sa partie inférieure un certain nombre
d'ouvertures qui servent à la respiration et
qu'on nomme des stigmates ou des spira-
cules. Les organes de la génération occu-
pent la même partie. Enfin , l'anus et les fi-
lières, lorsqu'elles existent, sont placés à
son extrémité postérieure.
§ IL — Anatomie tt physiologie des Arachnides.
I. Système tégiimentaire. — Le système té-
gumentaire des Arachnides est en général
plutôt coriace que corné; mais il est des es-
pèces où il présente une dureté assez grande;
néanmoins il constitue toujours une sorte
de squelette extérieur dont la composition
et la structure sont réglées par les mêmes
lois que chez les Insectes et les Crustacés;
aussi ne croyons-nous pas devoir nous y
arrêter davantage.
IL Système nerveux. — Les Arachnides ont
un système nerveux ganglionnaire longitu-
dinal , comme tous les autres animaux arti-
culés; mais chez la plupart d'entre eux la
centralisation de ce système est portée très-
loin , et au lieu d'avoir une chame de gan-
glions également répartie dans toute la lon-
gueur du corps, sa composition devient
moins uniforme. Dans le Faucheur des mu-
railles, par exemple, on trouve une paire
de ganglions située au-devant de l'œsophage,
et en arrière de ce conduit une masse mé-
dullaire considérable, formée évidemment
par l'union de trois rangées de ganglions;
la partie antérieure de ce centre nerveux
reçoit les filets de communication venant des
ganglions pré-œsophagiens (ou cerveau) ; six
nerfs naissent de chacun de ses côtés; enfin
il fournit en arrière trois branches : l'une
occupe la ligne médiane et se divise bien-
tôt en deux rameaux qui présentent chacun
un ganglion ovoïde; les deux latéraux se
bifurquent de même; leur rameau interne
se comporte comme ceux du nerf médian ,
et les externes présentent chacun deux ren-
flemens ganglionnaires.
III. Organes des sens. — Les Arachnides ,
comme nous l'avons déjà dit, sont dépour-
vues de ces appendices tentaculaires que l'on
nomme antennes et qui paraissent servir chez
les Crustacés comme des organes de tact.
On ne sait rien sur les parties qui servent
à l'ouïe des Arachnides ; mais celles desti-
nées à la vision sont très-distinctes et affec-
tent la forme d'yeux lisses dont la structure
est analogue à celle des Insectes ( f'oj. t. 2 ,
p. 43 ). En général ces organes sont au nom-
bre de huit, mais quelquefois il n'en existe
que six , quatre ou deux , et il est des espè-
ces qui en sont complètement privées. Le
ARACHjyiUJiS. ASfATOMlE ET PH YSI01.0GIE.
5i
nombre des yeux et leur disposilion fournis-
sent d'excellens caractères pour la distinc-
tion des Arachnides. ( Voj. pi. Sy et 38. )
IV. De la digestion. — La plupart des
Arachnides sont carnivores ; les unes sont
parasites et ont la bouche organisée en ma-
nière de suçoir; les autres mènent une vie
errante et ont cette ouverture entourée d'or-
ganes masticateurs.
On y distingue : i" une paire de mandibu-
les qui , en général , sont armées d'une griffe
mobile et que M. Latreille nomme chélicères;
2° une espèce de languette ou de lèvre for-
mée par un prolongement pectoral; et 3°
deux mâchoires portant des palpes articulés.
(^q;-.pl. 3:,fig. I.)
Au fond de la bouche est située une pièce
cornée qu'on nomme le pharynx, et qui
donne attache au tube digestif,lequel s'étend
en ligne droite jusqu'à l'anus. La portion
antérieure de ce tube porte le nom à'œso-
phage , et l'on peut regarder comme l'esto-
mac celle qui suit et qui est plus ou moins
intimement unie aux corps graisseux.
Des organes salivaires se voient près de
l'extrémité antérieure du canal alimentaire.
Ce sont des vaisseaux qui ont leur ouverture
extérieure dans le premier article des man-
dibules et qui paraissent sécréter un liquide
venimeux (pi. 42, £\^. 1 ). Enfin , plus loin ,
en arrière, le tube digestif donne insertion
aux canaux biliaires dont la structure est
la même que chez les insectes.
V. De la circulation et de la respiration.
— Dans la plupart des Arachnides, il existe
un système circulatoire complet et bien dis-
tinct. Le cœur occupe l'abdomen, et dans
plusieurs espèces d'Araignées on peut dis-
tinguer ses pulsations à travers les tégu-
mens. C'est un gros vaisseau longitudinal
qui donne naissance à un certain nombre
d'artères, et qui reçoit les veines par les-
quelles le sang revient des organes respira-
toires pour être distribué ensuite aux diver-
ses parties du corps.
Les organes de la respiration présentent
des différences très-grandes dans cette classe
d'animaux ; tantôt ce sont des sacs pulmo-
naires, tantôt des trachées.
Les sacs pulmonaires sont de petites cavi-
tés dont les parois sont formées par la réu-
nion d'un grand nombre de petites lames
triangulaires blanches et d'une minceur
extrême. Le nombre de ces bourses respira-
toires est en général de deux ; mais quelque-
fois il en existe quatre ou même huit. Les ou-
vertures par lesquelles chacune d'elles com--
munique avec l'extérieur, ou les stigmates,
ont la forme de petites fentes transversales.
Les trachées, ou canaux aérifères, sont
rayonnes ou ramifiés, et ne diffèrent pas
essentiellement de ce que l'on voit chez les
insectes : mais ils ne présentent jamais que
deux ouvertures extérieures.
VL De la génération. — Chez les Arach-
nides, comme chez les insectes, les sexes
sont toujours séparés , et l'accouplement
est nécessaire à la fécondation. ,
L'appareil de la génération se compose,
chez les mâles, de deux séries d'organes,
les uns excitateurs , les autres prépara-
teurs de la liqueur fécondante : ces derniers
sont logés dans l'abdomen et consistent en
deux longs tubes membraneux placés sur
les côtés du canal digestif, qui représentent
les testicules et se terminent chacun par un
vaisseau flexueux dontl'ouverture extérieure
se voit à la partie inférieure de l'abdomen,
entre les stigmates. Pendant long-temps ces
organes avaient échappé à l'observation ,
et l'on croyait que l'appareil de la repro-
duction du mâle était renfermé dans les pal-
pes que supportent les mâchoires; mais les
recherches de Tréviranus ont appris que
ces dernières parties ne sont que des orga-
nes excitateurs (pi. 42,fig. 2 et 3).
Les organes génitaux femelles ont égale-
ment une structure très-simple. Dans la plu-
part des Araignées ils ne consistent qu'en
deux espèces de poches membraneuses qui
constituent les ovaires et qui s'ouvrent au
dehors au même endroit que les testicules
des mâles (fig. 4)-
Les œufs des Arachnides ont été étudiés
avec beaucoup de soin par M. Harold, et
comme le travail de ce savant Allemand est
très-curieux, et cependant très-peu connu
en France , nous en donnerons ici un extrait
détaillé.
Les œufs de ces animaux sont très-nom-
breux et sont pondus dans une espèce de
nid. On distingue dans chacun de ces pe-
tits corps une membrane extérieure mince
et transparente , et une matière fluide for-
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
mce de plusieurs parties, savoir : i° le vi-
telliis ou le jaune, qui en constitue la plus
grande partie , et qui est composé d'une in-
finité de globules microscopiques environ-
nés par un liquide limpide et cristallin que
l'on nomme Yalbumen; i° la cicatricitle ou le
germe, qui est la partie la plus petite et la
plus importante de l'œuf; elle est placée au-
dessous de la membrane extérieure, au cen-
tre de la circonférence de l'œuf, et se montre
sous la forme d'un petit point blanc séparé
du jaune par l'albumen (pi. 4 2 , fig. i). C'est
dans le cicatricule que s'observent tous les
cbangemens les plus impoilans qui ont lieu
dans l'œuf.
Lorsque l'œuf est fécondé et pondu, son
développement commence, et l'on voit les
bords de la cicatricule se diviser pour ainsi
dire en granules et s'étendre dans l'albumen.
Dans la seconde période ce germe se déplace
et cliemine vers l'extrémité de l'œuf (fig. 2);
dans la troisième ce déplacement continue,
et le trajet parcouru par la cicatricule est
marqué par une infinité de granules. Lors-
que l'incubation est arrivée à la quatrième
])ériode , la cicatricule éprouve un nouveau
cbangement ; ses molécules se disséminent
en une infinité de granules. Dans la période
suivante, ces granules se décomposent en
molécules imperceptibles qui se mêlent à l'al-
bumen ety donnent l'apparence d'un nuage.
Dans la sixième période, cette matière nua-
geuse, qu'on nomme le colliquamentum, se
concentre vers le point qu'occupait le germe,
devient plus solide et se montre sous la forme
de deux tacbes séparées par un étrangle-
ment; l'une, grande et elliptique, donnera
bientôt naissance au tborax et aux pattes;
l'autre, petite et circulaire, formera la tète
et les appendices de la mastication (fîg. 3).
Dans la septième période, celte partie blan-
cbe, qui prend le nom de cainbium, présente
des traces d'anneaux qui ne sont autre cbose
que les rudimens des pattes (fig. 4). Dasisla
liuilième , les parties extérieures qui se déve-
loppentdanslecambium se distinguent plus
nettement , et l'œuf semble se diviser en deux
portions , l'une tboracique , l'autre abdomi-
nale (fig. 5). Dans la neuvième période, cette
séparation devient plus ni;irquée, la portion
itntérieuie devient étroite et constitue la tête
t't le tliorax, tandis que la postérieure reste
53
très-grosse, spbérlque, et forme l'abdomen ;
les pattes commencent en même temps à
montrer des traces d'articulations ( fîg. 6 ).
Dans la dixième et la onzième périodes, tou-
tes les parties deviennent plus distinctes, et
l'enveloppe extérieure de l'œuf s'applique si
exactement sur le corps des jeunes Araignées
qu'elle semble en constituer la peau. Enfin,
l'animal rompt cette membrane et sort de
l'œuf (fîg. 9); mais c'est seulement après avoir
subi une première mue qu'il peut se servir
avec facilité de ses membres, et qu'il sort
du nid commun où il était renfermé.
Vil. Mœurs des Arachnides. — Les mœurs
des Arachnides présentent beaucoup d'in-
térêt; mais comme elles varient beaucoup
dans les différentes espèces, nous en par-
lerons en faisant l'histoire de chacune d'elles.
(Fqx. chap, 3.)
CHAPITRE II.
De la classification des Arachnides.
La classe des Arachnides comprend tous
les animaux articulés pourvus de pattes ar-
ticulées (en général au nombre de quatre
paires), n'ayant ni ailes, ni antennes, ni
tête distincte du thorax, et respirant à l'aide
de sucs pulmonaires ou de trachées dont
les ouvertures externes ont la forme de
stigmates et occupent le dessous du ventre
ou l'extrémité postérieure de la poitrine.
Pendant long-temps on confondait dans
une même classe les Insectes et les Arachni-
des, mais cependant on avait compris les
rapports naturels que la plupart de ces der-
niers animaux ont entre eux , et on trouve
dans les observations de Lister les premiè-
res bases de leur distribution méthodique.
Les travaux de Fabricius, de RI. V/alcke-
naer et de plusieurs autres naturalistes ont
contribué à perfectionner cette branche de
la science, et M. Latreille, à qui toutes les
parties de l'entomologie doivent tant, s'est
aussi occupé avec beaucoup de succès du
même sujet.
Dans la méthode adoptée par ce savant,
et que nous suivrons ici , les Arachnides
constituent deux groupes primitifs ou or-
dres qu'on peut distinguer à l'aide des ca-
ractères suivans :
§ Des sacs pulmouaires pour la lesjjiralion ; six à huit
\cuxlisscs. Arachnides im i,mo;»airi.s.
53 ARACHMIDES. DESCKII'TIOM ET HISTOIRE NATURELLE. 53
§5 Des iracliecs pour la respiration; au plus quatre yenx ^ nombre de coudes et ensuite divers iacis.
Au sortir des mamelons, les fils de soie sont
lisses.
Arachnides Trachéennes.
CHAPITRE III.
Histoire naturelle et description des Arach-
nides.
Premier ordre. — ARACHNIDES PUL-
MONAIRES.
Les Arachnides de l'ordre des Pulmonai-
res se distinguent facilement par le nombre
de leurs yeux, et leur structure intérieure
les sépare d'une manière bien tranchée de
celles qui composent l'ordre suivant. En
effet, outre les différences qui existent dans
la nature des organes qui servent à la respi-
ration , on en voit aussi dans l'appareil de
la circulation ; car elles ont un cœur et des
vaisseaux bien distincts , tandis que chez
les Trachéennes ce système est incomplet
ou manque même complètement.
Les Arachnides Pulmonaires forment deux
familles caractérisées de la manière sui-
vante :
§ Spiracules ou stigmates en ge'nt'ral au nombre de deux,
etjamais plus de quatre ; palpes pédiformes simples
et termines au plus par un petit crochet. Fileises.
gg Spiracules toujours au nombre de quatre ou de huit;
palpes en l'orme de serres ou de bras. Pédipalpe»,
I"^* famille. — Pileuses.
La famille des Aranéides ou des Arach-
nides fileuses se compose du genre Araignée
de Linné. Un des phénomènes les plus cu-
rieux de l'histoire de ces animaux est la
manière dont ils savent filer des soies et
fabriquer avec ces matériaux délicats des
toiles qui sont souvent aussi remarquables
par leur étendue que par la régularité avec
laquelle leur trame est ourdie. Voici les dé-
tails que M. Lalreille a donnés sur ce sujet:
•< Selon Réaumur, la soie subit une première
élaboration dans deux petits réservoirs ayant
la figure d'une lame de verre, placés obli-
quement, un de chaque côté , à la base de six
autres réservoirs, en forme d'intestins, situés
les uns à côté des autres , et recoudés six ou
sept fois, qui partent un peu au-dessous de
l'origine du ventre, et viennent aboutir aux
mamelons par un filet très-mince. C'est dans
ces derniers vaisseaux que la soie acquiert
plus de consistance et les autres qualités qui
lui sont propres; ils communiquent aux pré-
CL'duns par des branches formant un giaiid
gluans; il leur faut un certain degré de des-
sication pour pouvoir être employés. Mais
ii paraît que lorsque la température est pro-
pice, un instant suffit, puisque ces animaux
s'ea servent tout aussitôt qu'ils s'échappent
de leurs filières. Ces flocons blancs et soyeux,
que l'on voit voltiger au printemps et en
automne, les jours où il y a eu du brouil-
lard, et qu'on nomme vulgairement fils de
la vierge , sont certainement produits, ainsi
que nous nous en sommes assurés en sui-
vant leur point de départ, par diverses jeu-
nes Aranéides, et notamment des Epéires
et des Thomies ; ce sont principalement les
grands fils qui doivent fervir d'attache aux
rayons delà toile, ou ceux qui en compo-
sent la chaîne, et qui, devenant plus pesans
à raison de l'humidité, s'affaissent , se rap-
prochent les uns des autres, et finissent par
se former en pelotons; on les voit souvent
se réunir près de la toile commencée par
l'animal et où il se tient. 11 est d'ailleurs
probable que beaucoup de ces Aranéides,
n'ayant pas encore une provision assez
abondante de soie , se bornent à en jeter au
loin de simples fils. C'est, à ce qu'il me pa-
raît, à de jeunes Lycoses qu'il faut attribuer
ceux que l'on voit en grande abondance ,
croisant les sillons des terres labourées ,
lorsqu'ils réfléchissent la lumière du soleil.
Analysés chimiquement, ces fils de la vierge
offrent précisément les mêmes caractères
que la soie des Araignées ; ils ne se forment
donc pas dans l'atmosphère, ainsi que l'a
conjecturé, faute d'observations propres
ou de visu, un savant dont l'autorité est
d'un si grand poids , M. le chevalier de
Lamarck. On est parvenu à fabriquer avec
cette soie des bas et des gants ; mais ces
essais n'étant point susceptibles d'une ap-
plication en grand et étant sujets à beau-
coup de difficultés , sont plus curieux qu'u-
tiles. Cette matière est bien plus impor-
tante pour les Aranéides. C'est avec elle
que les espèces sédentaires, ou n'allant point
à la chasse de leur proie , ourdissent ces
toiles d'un tissu plus ou moins serré,
dont les formes et positions varient selon
les habitudes propres à chacune d'elles, et
qui sont autant de pièges où les insectes dont
54
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
54
elles se nourrissent se prennent ou s'embar-
rassent; à peine s'y trouvent-ils arrêtés, au
moyen des crochets de leurs tarses, que
l'Aranéide , tantôt placée au centre de son
réseau ou au fond de sa toile, tantôt dans
une habitation particulière située auprès et
dans l'un de ses angles, accourt, s'appro-
che de l'insecte, fait tous ses efforts pour
le piquer avec son dard meurtrier et dis-
tiller dans sa plaie un poison qui agit très-
promptement ; lorsqu'il oppose une trop
forte résistance, ou qu'il serait dangereux
pour elle de lutter avec lui, elle se retire un
instant , afin d'attendre qu'il ait perdu de
ses forces ou qu'il soit plus enlacé; ou bien,
si elle n'a rien à craindre, elle s'empresse
de le garotter en dévidant autour de son
corps des fils de soie qui l'enveloppent quel-
quefois entièrement et forment une couche
le dérobant à nos regards. »
Les Aranéides femelles se servent aussi
de leur soie pour construire des coques des-
tinées à renfermer les œufs.
La plupart des Arachnides de cette di-
vision sont plus ou moins venimeuses ; la
piqûre des grandes espèces des pays chauds
peut même occasioner des accidens chez
l'homme; et chez nous, une Araignée de
moyenne taillepeuttuerunemoHcheen quel-
ques minutes par l'effet d'une seule piqûre.
Les Arachnides fileuses se divisent de la
manière suivante en deux sections.
§ Quatre sacs pulmonaires el un nombre e'gal de stig-
mates. TÉTRAPXEUMONtS.
2§ Deux sacs pulmonaires, par conse'quenl seulement
deux stigmates. Dipnelmonïs.
Section des Tétrapkeumojves.
Dans ce groupe naturel , les yeux sont
toujours situés à l'extrémité antérieure du
corps et en général très-rapprochés entre
eux; les pieds et les chéllcères sont robus-
tes; les filières sont ordinairement au nom-
bre de quatre, dont deux latérales ou exté-
rieures sont situées un peu au-dessus des au-
tres, plus longues qu'elles et composées de
trois articles. Enfin les sacs pulmonaires
sont au nombre de quatre , et on voit de
chaque côté de l'abdomen deux spiracules.
Ces Arachnides fabriquent des toiles sojeu-
ses qui leur servent d'habitation et qu'elles
enfoncent dans la terre, sous des pierres, etc.
On les a divisées en cinq genres principaux.
5 Filières au nombre de quatre ( la paire inférieure
très-courte et les eilérieures très-saillanles ); crochels
des chéllcères repliées en dessous ; huit yeux, placés
en général sur une petite éminence , deux au milieu
et trois de chaque côté.
t Palpes insérés à l'extrémité supérieure des mâ-
choires; languette petite et presque carrée; les
deux jambes antérieures des mâles armées d'une
forte épine ou ergot. Mygales.
f f Palpes insérés au côté externe des mâchoires ;
languette s'avançant en général entre les mâ-
choires ; point d'ergots.
Yeux très-rapprochés el groupés sur un tu-
bercule. Atypes.
Yeux disséminés sur le devant du thorax.
Eeiodons.
gg Filières au nombre de six; crochets des chélicères
repliés sur leur face interne ; quelquefois seulement
six yeux.
A. Six yeux disposés en fer à cheval,
dont l'ouverture esttournée en avant.
Dysdlres.
AA. Huit yeux groupés sur une petite
élévation. Filistates.
Les Mygales ont été divisées en plusieurs
petits groupes. Les unes sont d'une très-
grande taille, et sont connues dans l'Améri-
que méridionale sous le nom à^ Araignées
crabes ; il y en a qui occupent ( les pattes
étendues ) un espace circulaire de six à
sept pouces de diamètre; elles vivent sur
les arbres, ou parmi les rochers. D'autres
Mygales, beaucoup plus petites, habitent le
midi de la France et se creusent, dans les
lieux secs et montagneux, des galeries sou-
terraines en forme de boyaux dont l'ouver-
ture est garnie d'une opercule mobile et à
charnière (pi. 3c), fig. i).
On trouve dans le midi delà France la M. Maçonna
ou Araignée mineuse , et la M. cardeuse (i).
Section des Dipjveumokes.
Cette section de la famille des Arachni-
des F'ileuses renferme un nombre bien plus
considérable de genres que le précédent.
On n'y trouve jamais plus de deux sacs
pulmonaires , et par conséquent deux spi-
racules ou stigmates. Les palpes sont tou-
jours formés de cinq articles et insérés sur
le côté externe des mâchoires, près de leur
base.
(i) l'oiir des détails sur les mœurs curieuses des différi-nles
espèces de M}g.ilcs,ri7. un Mémoire de M. Latreille, dans les
Jlfcni. du muséum d'hcsl. nul. . lonie 8 . aiusi (]iie les travaux de
M. L. L'ufour.
55 ARACHNIDES PULMO^' AIKES.
M. Latreille les divise de la manière sui-
vante en six tribus :
§ Yeux au nombre de huit, ou de six, rapproches
sur la largeur du front ; quatre ou deux au milieu , et
deux ou troisde chaque cùlc .(^Àranéides sédcntai?-es .)
f Le groupe forme' par les yeux ne représentant ni un
•eercie ni un croissant ; pieds élevés dans le repos.
Filières cylindriques rapprochées en un
faisceau dirigé en arrière. TubitÈles.
Filières coniques convergentes et dispo-
sées en rosette.
A Mâchoires inclinées sur la langue ,
rétrécies ou du moins point élargies
vers leur extrémité. InÉquitÈles.
A A Mâchoires droites et sensiblement
élargies vers leur extrémité supé-
rieure. OreitÈles.
-j-|- Le groupe formé par les yeux représentant un
cercle ou un croissant ; pieds étendus horizon-
talement dans le repos. (^Àranéides chasseuses.")
Latérigeades.
§§ Yeux, toujours ou nombre de huit, s'étendant sur
tout le front, ou presque autant en hauteur qu'en
largeur, et circonscrivant un triangle curviligne, un
cercle Ironqué , un quadrilatère ou un trapèze.
(Arancides vagabondes.)
B Pieds propres à la course, mais non au saut.
Les yeux les plus extérieurs rapprochés du
milieu du front et éloignés des angles latéraux
du céphalo-thorax. Citigradls.
BB Pieds propres au saut; yeux latéraux anté-
rieurs, situés près des angles du céphalo-lho-
rax. Saltigbades.
Les Araignées sédentaires qui compo-
sent les quatre premières tribus de cette
division ont cela de particulier, qu'au lieu
d'aller à la recberche de leur nourriture,
elles tendent des toiles ou des fils pour
surprendre leur proie et se tiennent habi-
tuellement dans ces pièges ou tout auprès.
Les TubitÈles et les Orbitèles, de même
que les Inéquitèles, marchent toujours en
ligne droite devant eux , et ourdissent des
toiles. On peut distinguer de la manière sui-
vante les genres qui composent la tribu des
Tubitèles.
§ Mâchoires formant un cintre autour de la languette ;
huit yeux disposés sur deux lignes transverses.
-j- Toutes les pattes presque de la même longueur,
chélicères très-petites. Clothos.
■ff Les pattes de la quatrième paire, et ensuite
les deux premières notablement plus longues
que les autres ; chélicères robustes et saillantes.
Drasses.
§§ Rlâchoires ne formant pas de cintre autour de la
languette.
-FILEUSES DIPNEUJWONES. 55
" Six yeux; les quatre antérieurs formant une
ligne transverse, et les deux postérieurs
situés un de chaque côté derrière les la-
téraux de la première ligne. Sécestries.
** Huit yeux.
A Les deux yeux placés de chaque côté,
écartés entre eux et n'occupant pas
le sommet d'une petite éminence.
a La ligne formée par les quatre
yeux antérieurs à peu près
droite. CLUEio:iES.
aa La ligne formée par les quatre
yeux antérieurs arqués en ar-
rière. Araignées.
A A Les deux yeux placés de chaque
côté très-rapprochés l'un de l'antre
et occupant le sommet d'une émi-
nence spéciale. Argyonectes.
Les Clothos ( ou Uroctées Duf. ) ressem-
blent un peti aux Araignées crabes , par l'as-
pect de leur corps. On n'en connaît qu'une
espèce, laC.de Durand, qui habite l'Egypte
et le midi de la France, oîi elle a été obser-
vée avec soin par M. Léon Uufour. Elle
s'établit à la surface inférieure des grosses
pierres.
Les Drasses se tiennent sous les pierres,
dans les fentes des murs, dans l'intérieur
des feuilles , et s'y construisent des cellules
d'une soie très-blanche.
Les Araigkées proprement dites ou Tégé-
naires vivent dans l'intérieur de nos maisons,
dans les haies, sur le bord des chemins, etc.,
et se fabriquent une grande toile, à peu près
horizontale, à la partie supérieure de la-
quelle est un tube oîi elles se tiennent sans
faire le moindre mouvement (pi. 38,fig.6).
Les mœurs des Argyronectes diffèrent
beaucoup de celles de toutes les autres
Arachnides de la même tribu; car, au lieu
d'être terrestres, elles sont aquatiques. Elles
vivent dans les eaux dormantes, et forment
pour leur retraite une coque ovale remplie
d'air et attachée par des fils aux plantes
voisines (fig. lo).
Dans la tribu des Inéquitèles l'abdomen
est plus volumineux et plus mou que dans
les groupes précédens. Les toiles que ces
Arachnides tissent sont à réseau irrégulier;
les fils qui les composent se croisent dans
tous les sens; enfin ces animaux garottent
leur proie, veillent avec soin à la conser-
vation de leurs petits et ne vivent que peu
de temps.
5r>
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
On peut les distinguer à l'aide des carac-
tères suivans :
§ Pieds (le la première paire , el ensuite ceux de la
quatrième paire les plus longs.
■f Six yeux dispose's par paires. Scytodes.
ff Huit yeux.
A Corselet cordiforme ou presque
triangulaire. Théridiones.
A A Corselet e'troit et presque cylin-
drique. EnsiNES.
§§ Pieds de la première paire , el ensuite ceux de la
seconde paire les plus longs. (Huit yeux.) Pholcus.
La tribu des Obbitèi,es comprend les
Araignées tendeiises de quelques auteurs ; ces
animaux se rapprochent des luéquitèles par
la grandeur et la mollesse de leur abdomen
et par la courte durée de leur vie ; mais les
toiles qu'ils construisent ont un réseau régu-
lier composé de cercles concentriques croi-
sés par des rayons droits. Les astronomes
se servent des fils qui soutiennent ces toi-
les, et qui sont d'une finesse extrême, pour
les divisions de leurs micromètres.
Voici les caractères dont l'emploi est le
plus facile pour la distinction des divers
genres d'Oi-bitèles :
§ Les yeux lale'raux écartés entre eux.
f Les quatre yeux médians formant tm trapèze
dont le bord postérieur est plus large, et oc-
cupé par deux yeux beaucoup plus grands que
les antérieurs. Linyphies.
j \ Les quatre yeux médians formant un carré
équilatéral , les deux postérieurs ni plus écartés
ni plus gros que les antérieurs.
* La ligne formée par les quatre yeux anté-
rieurs arqués en arriére. Ulobores.
* * Les quatre yeux antérieurs placés sur une
ligne droite. TÉTRACNAxnEs.
§§ Les deux yeux latéraux presque contigus. Etéires.
Les Arachnides de la tribu des Latéri-
GRADES sont sédentaires comme les précé-
dentes ; mais elles peuvent marcher en avant,
de côté, en arrière, en un mot, en tout sens;
tandis que celles dont nous venons de parler
ne peuvent se porter qu'en avant. Elles se
tiennent tranquilles, les pieds étendus sur des
végétaux, ne font pas de toiles, mais jettent
seulement quelques fils solitaires afin d'arrê-
ter leur proie (pi. 39,fig. 2-5).
§ Mâchoires droites et parallèles.
7 Yeux disposés quatre par quatre sur deux lignes
transverses. Micrommates.
y t Yeux disposés sur deux lignes . six sur l'anté-
rieure et deux sur la postérieure. Sénélops.
5§ Mâchoires inclinées sur l.i langueli''.
56
' Pieds des deux premières paires à peu
près aussi longs que les autres.
Philodroues.
* * Pieds des deux dernières paires nota-
blement plus courts que les autres.
Thomises.
Les Arachnides qui composent la tribu
des CiTiGRADES sont connues sous le nom
à^ Araignées-loups , et diffèrent des précéden-
tes en ce qu'elles sont vagabondes comme les
Saltigrades, au lieu d'être sédentaires; elles
ne font pas de toiles, mais guettent leur proie
et la saisissent a la course ( fig. 6 et pi. 4o ,
fig. 3).
On peut les distinguer de la manière sui-
vante :
§ Yeux disposés sur trois ou quatre lignes traLsverses,
dont l'antérieure formée seulement par deux de ces
organes.
\ Pattes de la première paire plus longues que
les autres. Sphase ou Oxyopes.
\f Pattes de la quatrième paire plus longues que
celles de la première. CtÈnes.
§ § Yeux disposés sur trois lignes transversales , dont
l'aïuérieure est formée par quatre de ces organes.
* Groupe oculaire formant un quadrilatère
au moins presque aussi long que large.
A Pieds de la seconde paire au moins
aussi longs que ceux de la première
paire. DolomÈdes.
A A Pieds de la première paire nota-
blement plus longs que ceux de la
seconde paire. Lycoses.
*' Groupe oculaire formant un trapèze court
et large. Myrïiécies.
Enfin, la tribu des Saltigrades comprend
des Araignées très-remarquables par la ma-
nière dont elles chassent leur proie ; leurs
pieds sont propres à la course et au saut , et
en général les cuisses des deux antérieurs
sont très-grandes. Voici les caractères dis-
tinctifs des deux principaux genres qui con-
stituent ce petit groupe (pi. 4o, fig. i) :
§ Groupe oculaire formant deux carrés , dont l'un est
renfermé dans l'autre. Ereses.
5§ Groupe oculaire formant un grand carré ouvert
postérieurement ou une parabole. Saltiques.
11^ famille. — Pédipalpes.
Dans celte famille, l'enveloppe tégumen-
taire présente une solidité assez grande; le
thorax est d'une seule pièce, mais l'abdo-
men est composé d'un certain nombre de
segmens distincts. Il n'y a point de filières;
les sacs pulmonaires sont au nombre de
Si ARACHMIDES PULMONAIRES
quatre ou de huit. Les palpes sont très-
grands, en forme de bras avancés, et termi-
nés en pince ou en griffe, et les chélicères sont
pourvues de deux doigts, dont l'un mobile.
Ces Arachnides forment deux tribus.
§ Abdomen attache au thorax par un pédicule , offrant
près de sa base deux spiracules, et sans aiguillon.
Tarentules.
§ § Abdomen sessile, pre'sentant à sa base quatre spi-
racules, et terminé en forme de queue noueuse pour-
vue d'une espd'ce d'aiguillon. Scorpiokides.
Les Tarentules ont toujours huit yeux
lisses, dont trois situés de chaque côté, près
des angles antérieurs du thorax, et deux près
du milieu. Les stigmates, au nombre de
quatre, sont recouvertes d'une plaque ; les
chélicères ont la forme de griffes , ou bien se
terminent seulement par un crochet mobile;
enfin, les tarses des deux pieds antérieurs
diffèrent des suivans et ont la forme d'un fil
multarticulé.
Ces Arachnides habitent, toutes, les pays
chauds de l'Asie et de l'Amérique ; on en a
formé deux genres, savoir :
Les Phrynes , dont le thorax est en forme
de croissant (pi. 43, fig. 2);
Et les TÉLYPHONES,qui ont le thorax ovale.
Dans la tribu des Scorpion ides l'abdomen
présente à sa base deux lames mobiles en
forme de peigne , et se termine par une
queue noueuse armée d'un aiguillon. Les
stigmates , au nombre de huit , sont à décou-
vert; enfin, les palpes sont très-grands, et
se terminent par une serre en forme de main.
Les espèces pourvues de huit yeux con-
stituent le genre Bulhus ;
Celles qui n'en ont que quatre ont con-
servé le nom de Scorpions.
Ces animaux vivent à terre sous les pierres,
et fréquentent de préférence les lieux som-
bres et frais ; ils courent avec rapidité en re-
levant leur queue, et les piqûres qu'ils font
avec l'aiguillon dont l'extrémité de cette par-
tie est armée, produisent des accidens gra-
ves, même chez l'homme (fig. 2).
Second ordre. — ARACHNIDES TRA-
CHÉENNES.
Dans cette division , les organes respira-
toires consistent en trachées rayonnées ou
ramifiées, qui s'ouvrent au dehors par deux
ANNÉL. CRUST. ARACHN. F. I.
PILEUSES DIPNEUMONES. 37
stigmates. Ces Arachnides sont dépourvues
de système circulatoire , ou , si elles en ont,
la circulation n'est pas complète.
On les divise de la manière suivante en
trois familles :
§ Thorax articulé.
•j- Abdomen Irès-dislinct , grand et annelé ; des
palpes très-grands en forme de pinces.
Faux ScoRnoNS.
\\ Abdomen rudimentaire non annelé; des palpes
petits , filiformes et garnis d'un crochet à l'ex-
trémité. Ptcnogonides.
§§ Thorax non articulé (divisé au plus en deux par un
étranglement) et réuni à l'abdomenen une masse sous
un épiderme commun. HolÈtres.
I" famille. — Faux Scorpions.
Dans cette famille il n'existe jamais que
huit pieds dans l'un et dans l'autre sexe, et
le corps est ovale ou oblong. Toutes les
espèces sont terrestres.
§ Palpes grands en forme d'antennes ou de pieds , et
terminés par un article vésiculeux sans crochet au
bout. Galéodes.
§§ Palpes alongés en forme de bras, terminés en pince
par une main didaclyle. CuéhfÈres.
Les Galéodes ont en général le corps
mou et hérissé de longs poils; les yeux, au
nombre de deux, sont portés sur une émi-
nence du premier anneau thoracique, qui
ressemble à une grande tête portant les ap-
pendices de la bouche et les pattes de la pre-
mière paire. L'abdomen est ovalaire et com-
posé de neuf anneaux.
Les Chélifères ou Pinces ressemblent à
de petits Scorpions qui seraient dépourvus
de queue. Leur corps est aplati; le thorax
est presque carré et présente de chaque
côté un ou deux yeux.
11'= famille. — PycNOGONiDEs.
Les Pycnogonides sont des animaux ma-
rins qui ont la plus grande analogie avec
certains Crustacés (les Cyames et les Che-
vroUes ), et qui devraient peut-être rentrer
dans la même classe ; mais d'un autre côté
elles ressemblent aussi beaucoup aux Fau-
cheurs. M. Milne Edwards a constaté que
le canal digestif de certains animaux de
cette division envoie des prolongemens
tubiformes dans chacune des pattes , et
que ces tubes sont le siège d'un mouve-
58
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES. 58
ment circulatoire; il ne leur a rien trouve
qui ait de l'analogie avec les sacs pulmo-
naires ou les trachées des Arachnides pro-
prement dites , et il est probable qu'ils n'ont
pas d'organe spécial pour la respiration,
mais que la peau en remplit les fonctions.
Le corps des Pycnogonidesest alongé, com-
posé de quatre segmens, et terminé à chaque
extrémité par un article tubulaire. Les mâ-
les n'ont que huit pattes, mais les femelles
en présentent une paire de plus qui servent
à porter les œufs.
Ces animaux , sur lesquels il nous reste
encore beaucoup à apprendre , vivent tan-
tôt parmi les plantes marines, tantôt fixés
sur des poissons ou des Cétacés. On les
divise, de la manière suivante, en trois
genres :
§ Point de palpes.
-}- Pieds guère plus longs que le corps ; point de
chelicères. Pycnogonons.
-f")- Pieds fort longs ; deux chélicéres. Phoxichiles.
§§ Des palpes ; pieds très-longs; deux chélicéres.
NvMrnoss.
Les Pycnogokons ont le corps court et
sont parasites.
Les Nymphons sont , au contraire , très-
grêles et vivent parmi les fucus et sous les
pierres, près du rivage de la mer.
IIP famille. — Holètres.
Dans cette division le thorax et l'abdo-
men sont réunis en une seule masse, et
l'extrémité antérieure du corps est souvent
avancée en forme de bec. En général il y a
huit pieds , mais quelquefois on n'en compte
que six.
La famille des Holètres se compose de
deux tribus ayant les caractères suivans :
s Des chélicéres trés-apparentes et terminées par une
pioce didactyle précédée d'un ou deux articles.
Pdalangiens.
§§ Bouche tantôt dépourvue de chélicéres , tantôt en
])téscnlanl qui sont cachées dans une lèvre slernale,
et ne sont composées que d'une seule pièce , soit
didactyle , soit en griffe. Acarides.
Dans la tribu des Phalakgiejvs le corps
est ovale ou arrondi, et recouvert, du moins
sur le tronc , d'une peau solide ; l'abdomen
présente des plis ou des apparences d'an-
neaux; la bouche est garnie de palpes fili-
formes composés de cinq articles ; enfin, les
pattes sont très-longues et toujours au nom-
bre de huit.
La plupart de ces Arachnides vivent à
terre ou sur les plantes, et sont très-agiles.
On peut les diviser de la manière suivante :
§ Chélicéres saillantes.
-)- Chélicéres beaucoup plus courtes que le corps,
yeux portés sur un tubercule commun.
FAUCHEUnS.
•J-f Chélicéres presque aussi longues que le corps ;
yeux point placés sur un tubercule commun.
" Yeux écartés et portés chacun sur un tu-
bercule isolé ou sans support. Cirons.
** Yeuxnus ousessiles. MACROcnELES.
§§ Chélicéres unies, ainsi que les autres parties de la
bouche , dans une cavité , et cachées sous une es-
pèce de chaperon. Trogules.
Les Faucheurs sont remarquables parla
longueur de leurs pattes.
L'espèce la plus commune pst le Faucheur des mu-
railles. ( f 0/. pi. 44, fig. I.)
La tribu des Acarides ou des Mites se
compose presqu'entièrement d'Arachnides
microscopiques , ou du moins très-petites.
Les unes sont errantes et vivent sous les
pierres, dans la terre, dans l'eau, ou bien
sur le fromage , et quelques autres sur nos
alimens ; les autres sont parasites et se ren-
contrent quelquefois jusque dans l'intérieur
de nos organes ( pi. 44 et 45 )•
On peut les distinguer de la manière sui-
vante:
§ Huit pieds.
-j- Pieds uniquement propres à la course ;
* Des Chélicéres.
A Chélicéres terminées par un crochet mobile.
B Yeux portés chacun sur un petit pédicule ;
corps divisé en deux parties. Tdromeidions.
BB Yeux point portés sur des pédicules;
corps point divisé. ErïtrÉes.
AA Chéhcéres didactyles.
C Palpes fdiformes et saillans , ou
du moins très-distincts. Gamases.
ce Palpes non filiformes ou très-
courts et point saillans.
b Palpes épais , en forme de
bras, et terminés en faux.
CiieylÈtes.
bb Palpes très - courts ou
cachés.
c Corps recouvert d'une
peau coriace.
d Pieds longs ou de
grandeur moyenne.
Orieates.
û9.
AKACHNIDES PULMONAIKES. ' — HOI.ÈTRES.
59
dd Pieds très-courts.
IjROrODES.
ce Corps très-mou et sans
croûte ecailleuse.
AcARUS.
Point jde chélicéres proprement dites, ces
organes étant remplacés par deux lames en
lancettes quiconcourenl à former un suçoir.
D Des yeux distincts.
e Palpes alongés et coudés ; qua-
tre yeux. Bdelles.
ee Palpes guère plus longs que le
suçoir et droits • deux yeux.
Smarides.
DD Point d'yeux perceptibles.
f Palpes engainant le suçoir
et formant avec lui un bec
avancé, mais court.
IXODES.
ff Palpes n'engrenant pas le suçoir ;
bouche inférieure. Argas,
■j-f Pieds ciliés et propres à la natalioa.
Hydraciinées.
§§ Six pattes.
E Un suçoir.
g Des palpes apparens.
h Corps très-plat et revêtu d'une peau ecail-
leuse. Caris.
hh Corns ovoïde et très-mou. Leptes.
gg Point de palpes distincts. Aclysies.
EE Point de suçoir visible.
i Bouche ne consistant qu'en une petite
ouverture située sur la poitrine. Atomes.
ii Bouche armée de mandibules.
OcypÈtes.
Les Thrombidions et les genres voisins
sont terrestres et mènent une vie errante.
LesHynRACHNÉEs sont au contraire aqua-
tiques ; enfin la plupart des autres genres
sont parasites.
nmu\M
YRIAPODES.
(xxixu
Le petit groupe formé par les Myriapotîes
est en général rangé dans la classe des In-
sectes. Quelques naturalistes en ont fait des
Arachnides; mais il paraît être réellement
intermédiaire entre ces divers animaux et
certains Crustacés , tels que les Cloportes.
Ces animaux, connus vulgairement sous
le nom de Mille-pieds , ont le corps composé
d'une suite d'anneaux semblables entre eux ;
la tète est distincte du tronc, mais cette der-
nière partie ne se divise pas en thorax et en
abdomen , car chacun de ses segraens est
pourvu des mêmes appendices. La tête porte
deux antennes, des yeux et uiae bouche en-
tourée par des mandibules , une lèvre ou
languette et deux paires de mâchoires. En
général chaque anneau porte deux paires
de pieds terminés par des crochets, et le
nombre de ces anneaux est très-considé-
rable ( pi. 46 , 47 et 48 ).
L'organisation intérieure des Myriapo-
des ne présente rien de très-remarquable,
si ce n'est la disposition des trachées qui
s'étendent parallèlement dans toute la lon-
gueur du corps et reçoivent l'air par deux
séi'ies de stigmates, à peu près comme chez
les insectes.
M. Savi, de Pise, a constaté dernièrement
que les Myriapodes éprouvent une vérita-
ble métamorphose; car, à la sortie de l'œuf,
ils sont privés de pattes, et le nombre de ces
appendices , ainsi que celui des anneaux
dont le corps se compose, augmentent avec
l'âge.
Ces animaux constituent deux familles
naturelles qu'on peut distinguer de la ma-
nière suivante ;
g Organes sexuels situés à la partie antérieure du corps;
mandibules sans appendice palpiforme.
ChilognathesC
2g Organes sexuels situés à l'anus; mandibules por-
tant sur le dos un petit appendice palpiforme.
CaiLoroDES.
I''^ famille. — Chilognathes.
Les Clulognathes ont en général le corps
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
recouvert de tégumens crustacés , et leur
forme est souvent cylindrique. Ils marchent
très-lentement et se roulent en spirale ou en
boule.
On a divisé ces Myriapodes en quatre
genres, qu'il est facile de distinguer ainsi
qu'il suit :
g Corps à tëgumens solides , sans appendices à l'anus
et portant au moins trenle-deux pieds.
t Corps ovale et pouvant se rouler en boule.
Gloméris.
it Corps linéaire et se roulant en spirale.
' Anneauï du corps cylindriques, sans saillie,
en forme d'arête ou de bord sur le côte'.
Jules.
** Anneaux du corps comprimés sur les côtés
inférieurs , avec une saillie en forme de
rebord en-dessous. Polydèmes.
Les Gloméris ressemblent beaucoup à
des Cloportes; les femelles ont trente-quatre
pattes et les mâles seulement trente-deux.
On les trouve sous les pierres dans les ter-
rains montueux. ( Voy. pi. 48, fig- 2. )
Les Jules vivent également à terre , mais
dans les bois et les lieux sablonneux. Le
mâle a trente-neuf paires de pattes, et la fe-
melle soixante-quatre. (Fig. i.)
60
Les Polydèmes se tiennent dans les fen-
tes des murs; elles n'ont que douze paires
de pattes , et l'extrémité postérieure de leur
corps est garni d'une espèce de pinceau
blanc. ( Fig. 3. )
1I« famille. — Chilopodbs.
Dans ce petit groupe le corps est déprimé
et membraneux. Les Myriapodes qui le con-
stituent sont connus sous le nom de Scolo-
pendres ; ils courent très-vite , fuient la lu-
mière et sont carnassiers. ( PI. 48 , fig. 40
Les Chilopodes se divisent en trois genres
caractérisés de la manière suivante :
§ Quinze paires de pattes.
t Corps paraissant formé de moins de segmens en
dessus qu'en dessous. Scitigeres.
tt Corps divisé en un même nombre de segmens
en dessus et en dessous. Lithobies.
gg Au moins vingt-une paires de pattes. Scolopendres.
Les ScuTiciÈEEs ont le dessus du corps re-
couvert de huit plaques en forme d'écusson,
et les pieds d'une longueur remarquable ;
souvent ils en perdent une partie , lorsqu'on
les saisit. L'espèce la plus commune habite
nos maisons.
BIOGRAPHIE
DES NATURALISTES LES PLUS CÉLÈBRES,
QUI SE SONT OCCUPÉS SPÉCIA1.EMEHT DE l'hISTOIKE DES AnnÉLIDES, DES CrUSTACÉS ET DES
Arachnides.
EASTER , médecin de Harlem , qui a écrit
sur les Corallines et a fait connaître quelques
espèces de Crnstacés. Il a également figuré quel-
ques Annélides, mais d'une manière très-im-
parfaite. Il est né en I 711, et mort en 1776.
BRUGUIÈRES ( Jean-Guillaume ), médecin
de Montpellier, né vers 1750; il mourut à An-
cône en ) 799 , lors de son retour du voyage
qu'il avait fait en Perse avec Olivier ( Voy. le
tome 2 ). Ce naturaliste est l'auteur du premier
volume du Dictionnaire des Vers de l'Encyclo-
pédie méthodique.
FABRICIUS ( Othon ). Ce savant distingué,
qui fut pasteur d'abord en Groenland et ensuite
en Norvfége, puis en Danemarck, a publié di-
vers écrits dans les Mémoires de la Société
d'histoire naturelle de Copenhague. Mais son
ouvrage le plus important sur les animaux est
sa Fauna Groenlandica, dans lequel on trouve
des descriptions développées et très-exactes de
plusieurs Annélides et Crustacés.
Cet ouvrage, in-8", a paru à Copenhague et
à Leipsick en 1780.
HERBST ( Jean-Frédéric-Gnillaume ), né en
1743, prédicateur à Berlin, et auteur de plu-
sieurs ouvrages d'entomologie. Son traité sur
les Crustacés est l'ouvrage dans lequel on trouve
figurés le plus grand nombre d'espèces de Dé-
capodes.
LISTER ( Martin ), naturaliste anglais, né à
Radcliffe , dans le comté de Buckingham , vers
i638, perfectionna ses études en France, et fut
nommé médecin en second de la reine Anne
peu de temps avant sa mort, qui eut lieu en
17 II. Il est célèbre par une histoire naturelle
des coquilles et par un traité des Aranéides. —
{HistoricE animaîium Anglice tractatus de Ara-
neis. Londini, 1678. in-4°. )
MULLER ( Otlion-Frédéric), un des natu-
ralistes les plus laborieux du dernier siècle,
naquit à Copenhague en 1780. Ce savant se
livra d'abord à l'étude de la théologie et se ser-
vit pendant ce temps de la musique pour gagner
sa subsistance. A l'cige de 2 3 ans , il fut nommé
précepteur du jenne comte de Schulin, et heu-
reusement pour la science , la mère de son élève
l'engagea à s'occuper d'histoire naturelle. Les
voyages que MuUer fit avec ce jenne homme
lui fournirent l'occasion d'étendre beaucoup ses
observations , et après avoir rempli des places
importantes, il renonça à la carrière des em-
plois pour se livrer entièrement à la science.
Ses principaux ouvrages traitent : 1° de la bota-
nique du Danemark; 2° des Vers d'eau douce
et d'eau salée ; 3° des Vers de terre, etc. ; 4° des
Ar aignées aquatiques; 5° des Entomostracés ;
6° des Infusoires ; et 7° de la Faune danoise.
PALLAS ( Pierre-Simon ), voyageur et natu-
raliste célèbre, né à Berlin le 2 2 septembre 1741,
fut obligé de s'expatrier à cause du peu de cas
qu'on fit de lui dans sa patrie. Il fut accueilli
par Catherine II, qui lui offrit une place à l'a-
cadémie de Saint-Pétersbourg, et il fit ses beaux
voyages en Sibérie avec l'expédition que cette
princesse envoya dans ce pays en 176g, pour
observer le passage de Vénus sur le soleil. Parti
de Saint-Pétersbourg en 1768 , il n'y revini
qu'en 1774, et fit encore d'autres voyages qui
donnèrent lieu à d'importantes publications. Les
plus remarquables, pour l'histoire des animaux
qui nous occupent, iavent son Miscellanea zoo-
logica, et son Spicilegia zoologica.
BIBLIOGRAPHIE OU CATALOGUE
DES MEIJXEURS OUVRAGES ÉCRITS SUR LES AnnÉLIDES, LES CrUSTACÉS ET LES AraCHMIDES.
Ouvrages généraux.
FABRICIUS ( Voy. V Entomologie ).
LATREILLE ( Ibid. ).
LAMARCK ( Ibid. ).
DUMÉRIL, Zoologie analjliqiie ; in -8°.
Paris, 1806.
CUVIER ( Georges ). Tableau élémentaire
d'histoire naturelle des animaux. Varis, 1798.
— Le règne animal distribué d'après son
organisation ; 4 vol. in-8°. Paris, 181 7.. — (C'est
dans le second volume que se trouve l'histoire
des Annélides ; les Crustacés et les Arachnides
sont décrits dans le tome 3, qui est dû à M. La-
treille. ) La 7." édit. en 5 vol. paraît en ce mo-
ment.
BRUGUIÈRES. Dictionnaire des Vers , fai-
sant partie de V Encyclopédie méthodique.
BOSC. Histoire naturelle des Vers ; 3 vol.
in-i8; faisant partie de la suite du Buffon , pu-
bliée par Deterville , 1802. (L'auteur traite ici
de tous les animaus: désignés par Linné sons le
nom de Vers. )
SAVIGNY. Système général des Annélides ;
in-fol.; faisant partie du grand ouvrage de l'E-
gypte.
BLAINVILLE ( de ), Vers ( article ) du Dic-
tionnaire des sciences naturelles. Paris, 1829.
BOSC. Histoire naturelle des Crustacés; 3 voJ.
in-i8. Paris, 1802. — ( Suite du Buffon. )
LEACH. Classification des Crustacés , etc.
(Mém. delà soc. Linn. de Londres, t. XI, 1814.)
— Malacostraca podophthalmia Dritanniœ ;
in- 4°. Londres, 1817-1820.
DESMARETS. Considérations générales sur
les Crustacés; in-S". Paris, iSîS.
LISTER. Historiœ animalium Angliœ trac-
tatus de Araneis ; m-4°. Londres, 1678. —
( Cette partie se trouve aussi dans Y Histoire des
insectes de Ray. )
WALCKENAER. Tableau des Aranéides;
in-8°. Paris, r8o5. — Descj-iption des Aranéi-
des de France (faisant partie de la Faune fran-
çais e^\ïn-^° .Vaxïs, 1826.
Ouvrages spéciaux.
MULLER. Zoologia Danica; 4 vol. infol.
( On y trouve des descriptions et des figures de
plusieurs Annélides et Crustacés. )
— Naturgeschichte einiger JFurmarter.
( Renferme beaucoup de planches d' Annélides.)
— Entomostraca , scu Insecta tcstacca quœ
in aquis Daniœ et Norvegiœ reperit ; in-4°,
avec des planches coloriées. Leipsick, 1785.
— Hydrachnce , quas in aquis Daniœ palus-
tribus detexit; in-4'*, avec des planches coloriées.
Leipsick, 1781.
PALLAS. Miscellanea zoologica; in-4°. La
Haye, 1766. On y trouve d'excellentes descrip-
tions d'Annélides.
— Spicilegia zoologica, 14 fascic. ; in-4°.
Berlin, 1767 - 1780.
OTHON FABRICIUS. F«n«a Groenlandica ;
in-8°. X780.
HERBEST. Versuch einer naturgeschichte
der hrabbe, etc.; 3 vol. in-4°, avec un atlas de
62 pi. in-fol.
DUMERIL. Observations sur l'Arénicole.
( Bulletin de la société phllomatique. )
THOMAS. Mémoire pour servir à l'histoire
naturelle des Sangsues ; in-S". Paris, 1808.
MONTEGRE. Observations sur les Lombrics.
( Ann. du Muséum d'hist. nat., t. i. )
DELLE CHIAJE. Memoria sulla Sanguisuga,
etc. Napoli, 1823, in- 4°.
MOQUIN - TENDON. Monographie de la
famille des Hirudinées ; in-4°. Montpellier,
1827.
OTTO. Divers mémoires sur les Annélides et
les Crustacés, insérés dans les Actes de l'Acad.
des curieux de la nature , de Bonn.
SA VIGNY. Mém. sur les animaux sans 'ver-
tèbres , V"^ part., i''''fasc.; in-S". Paris, 1816.
— Contient les recherches de ce savant sur l'or-
ganisation de la bouche des Crustacés et des in-
sectes.
JURINE (Louis). /iijfo/re des Monocles d'eau
douce; in-4''. Genève , 1820. — Divers Mémoi-
res sur les Entomostracés.
STRAUS. Mémoires sur les Daphnies et les
Cypris. (Mém. du Muséum d'hist. nat. )
AUDOUIN ET MILNE EDWARDS. Re-
cherches sur l'anatomie et la physiologie des
Crustacés. (Ann. des Sciences naturelles.)
— Recherches pour servir à l'histoire natu-
relle du littoral de la France : Voyage à Grand-
ville, aux (les Chausey et à Saint-Malo. 3 vol.
in-8°, avec pi. coloriées. Paris, première livrai-
son, octobre 1829.
TREVIPiANUS. Recherches anatomiques sur
les Scorpions et les Araignées; in-4''.
LÉON DUFOUR. Divers mémoires sur les
Arachnides,
VOCABULAIRE
TABLE ALPHABÉTIQUE
DE l'histoire naturelle DES AJVNELIDES, CRUSTACES ET ARACHNIDES,
Acanthonyx, p. ôS.
AcARUlES, p. 58.
Acarus , p. Sg.
Achée , p. 59.
Acicutes. Grosses soies roides
qu'on Irouve chez cerlaioes
Aonëlides, au milieu des fais
ceaux de soies ordinaires ,
p. 4.
Acljsies , p. 69.
Acoète , p. II.
jEthre , p. Sy.
Aglaure, p. i4.
Abione, p. 23.
Albunée, p. io.
Alciope, p. i5.
Alime, p. iH.
Alpliée, p. 4a-
Anipbiclène, p. IQ.
Ampbinonie^p. 11.
AiiPmsoMiBNS, p. 11.
Ampuipodes, p. 44'
AmpbitiilP, p. 19.
ASIPIUTRIIIENS, p. 18.
Ancbvioinére. p. ^b,
ANiNÉLIDES , 3, Leur forme
extérieure , ib. — Sjstème
nerveux, p. 4- — Circula-
lion, p. 4- — Appareil respi-
ratoire, p. 4. — Géuéralion,
p. 5. — (UassificatioD, p. 6.
— ERRANTE.S, p. 8.
— SDCEUSES, p. 2a.
— TERRICOLES, p. 20.
— TCEICOLES, p. 17.
Antennes. Appendices lenlacu-
liformes de la tête; Aniennes
des Annclldes, p. 4 ! Anten-
nes des Crusiaeés, p. 25 .
Aonie, p. 17,
Apiirodisiexs, p. 10.
Aphrodite, p. 1 1.
Apus, p. 4o.
ARACHNIDES, p. 60.'— For-
me extérieure, i4. — Système
nerveux , p. 5o. — Organes
des sens, p. 5i. — Digestion,
il). — Circulation et respira-
tion, p. 5i. — Génération, p.
52. — Classiiicatien, p. 52.
— PULMONAIRES, p. 52.
— TRACHEENNES, p. 67.
Araignée, p. 65.
— SÉDBMTAIRES, p. 55.
Arénicole, p. 4o.
Argas, p. 69.
Argjoneefe, p. 65.
Argule, p. 49.
Aricie, p. 17.
Ar.iciEws, p. iC.
Armadille, p. 46.
Arqués, p. 37.
AsTiCIEXS, p. 4l.
Atélécycle, p. 56.
Aibauase, p. 4a.
Atomes, p. 59.
Atyie, p. 42.
Aljle, p. 46.
Atjpe, p. 64.
Aulaslome, p. 24.
Aulbonïiiée, p, 42.
Asie, p. 4i.
B
Bdelle, p. 25 et 69.
BiPEr.TÉs,p. 45.
Birgus, p. 4o-
Bopyre, p. 46.
Brancbellion, p. as.
Bea^cuellionées, p. 22.
Colappe,p. 34-
Calige, p. 49.
Callianasse, p. 4i.
Camposcie, 5g.
Carcin, p. 37.
Caris, p. 69.
Cérapse,p,45.
Chélifères, p. 67.
ClIETRETTES, p. 4».
ChevroUe, p. 46.
Chejlettes, p. 68.
CUILOCSATHES, p. 6g.
CUILOPODES, p. 69.
Cbloè, p. 12.
Cirons, p. 61.
Cirralulc, p. 17.
Cirrhes. — Appendices incm-
Branchiobdclle.p. 24.
BRANCHIOPODES, p. 46.
Branchijipe, p. 48.
BRANCuïuaE3,p. 59.
Bulbus, p. 67.
Busjiis, p. 12.
braneux qui sont fixés surles
piedsdesAnnélides etquires-
semblent en général à des
tentacules filiformes, p. 3.
— Tcniaculaives. — On donne
ce nom aux cirrhes des pre-
miers anneaux du corps des
Annélides lorsqu'ils acquiè-
rent un développement très-
considérable, p. 3.
ClTrCRADES, p. 56.
Cladocères, p. 48.
Cloporte, p. 46.
Cloportides, ib.
Clotho, p. 55.
Clnbione, p. 55
Clyinèue.p. 4o.
Condylure, p. 47-
Corophie, p. 45.
Corysle, p. 56.
Crabe, p. 58.
Crangon, p. 4s.
Crevette, p. 45.
Cbevettines, p. 45
CRCSTACÉS, p. 24 Forme
extérieure , ib. — Système
tégumentaire, p. 24.— Mus-
cles , p. 27. — Système ner-
veux, p. 28. — Organes des
sens, p. 28. — IVigesfion, p.
29. — Circulation, p. 29.
D
— Respiration, p. 3 I Gé-
nération, p. 53. _ Ciassifi.
cation, p. 53
— DECAPODES, p. 33.
Cryptopodes, p, 57.
Clène.p. 56.
Cunie, p. 47.
Cyame, p. 46.
Cyclopie.vs, p. 47.
Cyclops, p.47.
CvMOTIIOADÉS. p. 46.
Cymothoé, ib.
CïPRICIBKS, p. 47.
Cypris, p. 48.
Daphnie, p. 48-
Dichelestiou, p. 49-
DiPNsnMoNES, p. 54.
Dolomède, p. 56.
Dorippe,p. 59.
|Dorymène,p. 5
iDrasse, p. 55.
iDromie, p. 39.
Dysdère, p. 64.
E
EcmuREs, p. 21.
Ecrevisse, p. 4i.
EDRIOPUTHALMES , p. 44.
EIrtrcs.— Des Annélides, espè-
ces de disques membraneux
qui sont fixés sur le' dos de
ces animaux, p. 4. ~
Epéire, p. 56.
Episines, p. 56.
Eriphie, p. 58.
Erèse, p. 56.
Eriodon, p. 54.
Erylhrées, p. 58.
Eunice, p. 13.
EUXICIENS, p. 12.
Euphrosine, p. 12.
Eurypode, p. 54.
Faucheurs, p. 58.
Facx Scorpions, p. 67.
Galalhée, p. 4i.
Galéodes, p. 67.
Gamases, p. 53.
Gebie, p. 4 t-
Gecarcin, p. 35, 36.
Gélasime, p. 55.
Ilalime, p. îg.
Hépale, p. 36.
Hermelle, p. ig.
Hippe, p. 4o.
HiPPIESS, p. 4o.
HiRUDINÉES, p. 23.
Hœmocharis, p. 2
Hœmopsis, p. 24.
Idotée, p. 46.
Idotéides, p. 46.
Inachus, p. 39.
iDtquitèlcs, p. 55.
L^modipodes, p. 5o.
Langouste, p. 4i.
LATÉEfGRAnFS , p. 56.
Leptes, p. Sg.
F
|Filislate,p. 54
Gloméris, p. 60.
Glycère, p. 16.
Gnaiophyle, p. 42.
Gonoplace, p. 11,
Grapse, p. 35, 36.
H
HOLÊTBES, p. 68.
Homard, p. 4a.
Homole, p. 3^.
Hyas,p. 3g.
Uydracnées, p. 69.
Hyménocère, p. 54, 4j,
Hypérie,p. 45.
HïPÉHlNES, ib.
jloues, p. 46.
JISOPODES, p. 46.
Ixodes, p. 69.
I Jules, p. 60.
iLeplomère, p. 46.
Lcptope,p.59.
Leticosie, p. 56.
Leucolhoé, p. 45.
64
Libinie, p. 39.
Limnadie, p, 48.
Linypbie, p. 56.
Lithobies, p. 7s.
Lilhode, p. 5g.
Lombric, p. 21.
Macrochèles, p. 68.
Macroplilbalme, p. 36.
MACROOUES, p. 34.
M:ii.i. p. 38, 59.
MilACOSIBiCÉS, p. 38.
MiLDiSIES,p. 26.
Matiile, p. 56.
îlégalops, p. 4l-
Micippe, p. 39.
Micrommate , p. 66.
Naïdes, p. 21.
Nebalie, p. 43.
Nepbelis, p. 24.
Nephlys, p, iG.
Néréide, p. i5.
Ocypèles, p. 69.
Ocjpode, p. 36, 36.
Op'bélie,p. 17.
Obbicolaires, p. 36.
Oebitèlïs, p. 66.
Pactole, p. J4>
Pagure, p. 4i'
PiGtlBIESS, p. 35.
Palémon, p. 42.
Palmjre, p. n.
Paadàle,p. 42.
Pandare, 49.
Paribénope, p. 38.
Peclinaire, p. 19.
PÈDIP4LPBS, p. 66.
Pénée, p. 42.
Pericère, p. 58.
PHiLAÎiClENS, p. 68.
Philodrorae, p. 66.
Pbolciis, p. 66.
Phoxicbiles, p. 68.
Phronime, p. 46.
ANNÉLIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES.
6#>l
LopnTBOPES, p.47-
Lycoses, p. 66.
Lygie, p. 46.
Lyncée, p. 48.
Lysidices, p. i4-
M
Mille-pieds, p. 69.
Mites, p. 68.
Mithiax, p. 36.
Minlyre, p. 35.
Mursie, p. 56.
Mygale, p. 64.
M\riiiécie, p, 56
MYRIAPODES, p. 69.
Mysis, p. 43.
N
NÉBÉIDIBNS, p. l4<
Nicolhoé, p. 49.
Nika, p. 42.
NoTOPonES, p. 39.'
Nymphons, p. 68.
o
IOrcbeslie, p. 46.
Oribates, p. 68.
Orilbyie, p. 46.
OSTBIPODES, p. 48.
Oxycéphale, p. 46.
Pbrynes, p. 67.
Phyllodoeées, p 16.
PnTLLOPES, p. 48.
Pbyllosomes, p. 44-
Pilumne, p. 38.
Pinces, p. 67.
Pinnolbèrc, p. 35, 56.
Pirimèle,p. 58.
Pise,p. 33.
Plagusie, p. 36.
Platyonique, p. 57.
Pleione, p. u.
Podophibalme, p. Sy.
PcECILOPODES, p. 48.
Polydèmes, p. 60.
Polynoé, p. 11.
Poljbie, p. 37.
Polyodonle, p. 11.
Polypbème, p. 48.
Porcellane, p. 4l.
Portune, p. 37.
Propbylace, p. 4o«
PrcsoGOMiits, p- 67.
Pycnogonons, p. 67.
QCADRILilÈKBS, p. 35.
R
Rames, — ^Bivisions des piedaiRémipède, p, 4o.
des Annélides, p. 3. JKboé, p. 46.
Ranine, p. 5g. I
i
Sabelle, p. 19.
SiBELLIESNES, p. l8.
Salicoqces, p. 42.
Saltigbades, p. 66.
Sallique, ib.
Sangsue, p. 23.
ScHIZIPODES, p. 42'
Scobpionides, p. 67.
Scorpions, p. 62.
Scutigères, p. 60.
Scyllare, p. 4i.
Scyiode, p. 66.
Segestrie, p. 55.
Senelops. p. 86.
Serpule, p. 19.
SigalioD, p. 11.
Talitre, p. 45.
Tanais, p. 46.
Tarentules, p. 67.
TÉLBTntlSES, p. 26.
Télypbones, p. 67.
Térébelle, p. ig.
Teiragnalhes, p. 56.
Tétbapnecmones, p. 54
Tbalaséme, p. 21.
Tbalassin, p. 4i-
Dlobore, p. 66.
DaiPELiÉs, p. 43
SlPHOSTOJIBS, p. 49.
Smarides, p. 69.
Spbase, p. 69.
Spbérome,p. 46-
Soies. — Appendices filiformes
qui garnissent les pieds des
Annélides. p. 3. — Leurs
diverses formes, p. 4-
Squille, p. 45.
Stenoclnops, p. 59.
Sténope, p. 4î'
Slénorbynque, p. 36.
Siernapse, p. ai.
STOMAPODES,p. 43.
SyUiï, p. i5.
Tbelphuse, p. 36.
Tbéridion, p. 66.
Throrabidions, p. 58.
Tiphis, p. 46.
Tourloiiroux^ p. 56.
Tourteau, p. 36.
Tr.[à\GULAiRES, p. 55.
Trocbelie, p. 24.
Trogules, p. 68.
Tylos, p. 46.
u
[Uropodes, p, 60.
XTpnoscEES, p. 49.
?4gVC>
ICONOGRAPHIE DES ANNELIDES,
CRUSTACÉS ET ARACHNIDES.
EXPLICATION DES PLANCHES.
ANNELIDES.
Anatomie.
PLANCHE I-^".
Fig. I. Une Sangsue ( le Nepkelis gigas) ou-
verte longitudinalement pour montrer le
canal digestif^, et le sjstème nerveux A.
( D. extrémité céphalique du corps. E
extrémité anale. )
Fig. 2. Anatomie d'une autre espèce de
Sangsue ( VAlbione muricata Sav. ). Ici le
canal digestif B , au lieu d'être cylindrique
comme dans l'espèce précédente, pré-
sente de chaque côté des prolongemens en
forme de cul-de-sac.
Histoire naturelle.
ORDRE DES A. ERRANTES.
FAMILLE DES APHRODISÎEJVS.
PLANCHE IL
t ig. I. PoLYJVoÉ épineuse ( Poljnoe muricata
Sav. ), de grandeur naturelle, vue en-des-
sus. Les espèces d'écaillés dont le dos est
recouvert sont les éljtres , dont le nom-
bre est de treize paires, tandis que dans
la Polynoéécailleuse, très-commune sur
nos côtes, on n'en trouve que douze pai-
res ; le nombre de ces appendices est de
quatorzepaires chez la Polynoélisse(Aud.
et Edw. ), de quinze chez la P. cirrheuse,
de dix-huit chez la P. scolopendrine, etc.
On voit aussi à l'extrémité antérieure du
corps les antennes et les cirrhes tentacu-
laires [f).
Fig. 2. L'un des pieds pourvus d'un élytre
et neportantpasde cirrhedorsal. t^Cirrhe
de la rame ventrale, c Soles.
Fig. 3. L'un des pieds du même animal
pourvu d'un cirrhe dorsal (t) et dépourvu
d'élytre; ces pieds alternant avec les pré-
cédens.
ANNÉL. CRUST. ARACHN. F. I.
Fig. 4- PoLYîfoÉ vésiculeuse ( P. impatiens
Sav.). Cette espèce, de même que la pré-
cédente, habite la mer Rouge. D La tête; E
l'anus ; e les élytres.La plupart de ces ap-
pendices sont tombés, car au lieu de trois
on devrait en voir douze de chaque côté
comme chez laP.écailleuse. c Cirrhes dor-
saux.
Fig. 5. Trompe du même animal, grossie
pour montrer les mâchoires yj, et les ten-
tacules qui entourent son orifice ( r).
Fig. f). L'un des pieds dépourvu d'élytre et
portant un cirrhe dorsal c, près de la base
duquel on voit un tubercule qu'on regarde
comme étant une branchie. a Rame supé-
rieure; b rame inférieure; e soies de la ra-
me inférieure ; d son cirrhe.
FAMILLE DES AMPHIIfOMIEJVS.
PLANCHE III.
Fig. r. EupHROSiNE laurifère ( Euphrosina
laurifera Sav. ) vue en-dessus. D La tête
sur laquelle se voit la caroncule.
Fig. 2. Extrémité antérieure du corps grossie
et vue en-dessous pour montrer la bou-
che A.
Fig. 3. L'un des pieds de la même Annélide
grossi./^ Les branchies; e les soies des deux
rames dont le pied se compose; , q portion de l'ovaire du côté
gauche.
Fig. 2. Les deux lèvres vues de profil; a le
labre; /lèvre inférieure garnie de cro-
chets g.
Fig. 3. Mandibule gauche vue en dedans.
aa Les deux extrémités dont l'une libre
est armée de dents et l'autre munie de
muscles moteurs b; c le palpe; d la bran-
chie.
Fig. 4. Mâchoire de la première paire, b
Sa lame principale ; d les cinq appendij
ces ; c sa branchie.
Fig. 5. Mâchoire de la seconde paire.
SECTION DES PHYLLOPODES.
PLANCHE XXXL
Fig. I. Apus prolongé ( Lepidure heach ).
ORDRE DES C. P0ECIL0P0DE3.
FAMILLE DES XYPHOSURES.
PLANCHE XXXIL
Fig. I. LiMULE polyphème, vu en-dessus et
réduit.
ANNÉL. CRUST. ARACHN. — F. 1,
69
FAMILLE DES SIPHONOSTOMES.
Fig. 3. Calige de MuUer.
Fig. 3. Anthostome de Smith.
Fig. 2 (P/. 3i).DiCHELESTioN de l'Esturgeon.
Fig. 3 ( id). Pandare bicolore,
Fig. 4 (a). NicoTHoÉ du Homard.
ARACHNIDES.
Caractères.
PLANCHE XXXVn.
Fig. i. Appendices de la bouche (chez l'Atte
paré ). On voit au milieu la languette et
de chaque côté les mâchoires garnies de
leur palpe, et recouvrant les mandibules
ou chélicères.
Fig. 2. Yeux de la Mygale aviculaire.
Fig. 3. de la Mygale maçonne.
Fig. 4. de Lycose -vorace.
Fig. 5. de Dolomède bordé.
Fig. 6. de Ctène douteux.
Fig. 7. ■ de Sphase indien.
Fig. 8. de Atte paré.
PLANCHE XXXVHL
Fig. I. Yeux de Erèse cinabre.
Fig. 2. Yeux de Thomise citron.
Fig. 3. — ' — de Clubione accentuée,
Fig. 4- de Dysdère érythrène.
Fig. 5. de Segestrie perfide.
Fig. 6. de Tégénaire domestique .
Fig. y. de Epéire diadème.
Fig. 8. de Thérédion couronné.
Fig. 9. de Latrodecte malmignatte.
Fig. 10. de Argyonecte aquatique.
Développement des Arachnides.
PLANCHE XLI (i).
Fig. I. OEuf de V Epéire diadème avant l'in-
cubation ( vu au microscope ).
Fig. 2. Le même à la première période de
l'incubation.
Fig. 3. Le même lorsque le colliquamentum
s'est condensé.
Fig. 4- Le même lorsque les rudimeus des
pattes commencent à se montrer.
Fig. 5 et 6. Le même lorsque le thorax com-
mence à se distinguer de l'abdomen.
Fig. 7 et 8. Jeune Araignée prête à éclore.
Fig. 9. Jeune Araignée sortant de l'œuf.
(\] r'c;' ci-apiès l'Explicationdcs planches 39 el 4o.
10
ANNÉLIDES, CRUSTACES, ARACHNIDES.
Anatomie des Arachnides.
PLANCHE XLII.
Fig. I. Mandibule ou chélicère d'une Épéire
diadème à laquelle est suspendu l'organe
sécréteur de la salive.
Fig. 2. Organes de la génération chez le
mâle.
Fig. 3. Organes excitateurs situés à l'extré-
mité des palpes du mâle chez le même.
Fig. 4. Organe de la génération de la fe-
malle.
Histoire naturelle.
ORDRE DES A. PULMONAIRES.
FAMILLE DES PILEUSES.
PLANCHE XXXIX.
Fig. I. Mygale maçonne.
Fig. 2. Thomise arrondie.
Fig. 3. Thomise tronquée.
Fig. 4- Thomise diane.
Fig. 5. Philodrômb rhombifère.
Fig. 6. Sphase transalpin^ Walk. ( Oxjvpe
Latr.).
PLANCHE XL.
Fig. 1. Érèse rayée.
Fig. 2. Atte Fourmi,
Fig. 3. LycosE narbonnaise {Tarentule ).
FAMILLE DES PEDIPALPES.
PLANCHE XLIII.
Fig. I. Paryke réniforme.
Fig. 2. ScoRPioîi roussàtre.
ORDRE DES A. TRACHÉENNES.
famille des holètres.
PLANCHE XLIV.
Fig. t. Faucheur des murailles.
Fig. 2. Theombidie des teinturiers
Fig. 3. IxoDES camelinus.
Fig. 4- Argas de Perse.
Fig. 5. AcLYsiE du dytique.
PLANCHE XLV. ,
Fig. I, AcAKus de la gale, vu en dessus. |
Fig. 2. Vu de profil.
Fig, 3. Vu en dessous,
Fig. 4. Jeune, n'ayant encore que 6 pattes.
Fig. 5. Corps ovoïdes présumés être les œufs.
Fig. 6. Pustule de la gale très-grossie.
MYRIAPODES.
Anatomie.
PLANCHE XLVL
Organes de la mastication de la Scolopen-
dre mordante.
Fig. I. Yeux.
Fig. 2. Chaperon vu de face : les antennes
qui s'insèrent au-dessus sont tronquées.
Fig. 3. Langue.
Fig. 4. Mandibule.
Fig. 5. Premières mâchoires unies aux se-
condes.
Fig. f). Pattes de la première paire formant
la première lèvre auxiliaire, ■(
Fig. 7. Seconde lèvre auxiliaire. I
PLANCHE XLVn.
Fig, r .Appareil digestif de la Scutigère linéaire
muni de ses vaisseaux biliaires au nombre
de 4. Derrière la tête on voit les 2 glandes
salivaires , et à gauche un long tube qui est
le vaisseau dorsal. Entre lui et le canal di-
gestif, on aperçoit l'organe femelle ou l'o-
vaire, et plus bas deuxpetites glandes glo-
buleuses qui sont des vésicules sébacées.
Fig. 2. Appareil génital mâle du même.
Histoire naturelle.
PLANCHE XLVin.
famille DES CHILOGKATHES.
Fig. ï. JuLE des sables.
Fig. 2. Gloméride bordée.
Fig. 3. Polyuême aplati.
FAMILLE DES CHILOPODES.
Fig. 4- Scolopendre mordante.
FIN DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANNÉLIDES, CRUSTACÉS
ET ARACHNIDES.
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