pur ae SSSSSSSSESSe 7 Lo) 0 m4 LIBRARY OF CONGRESS, [SMITHSONIAN DEPOSIT. ] Gp. J2— 7 DR nd à UNITED STATES OF AMERICA Free reesersessesi és F el A) A "5 rs “ d “3 un h sh % Re ù * A L: é | 1 1 pol NE CLS Eo = FL ni ARTS en ll FARM ARTE rue Ë NU HA IV ’ € AA ANS CAN HISTOIRE NATURELLE DES PRINCIPALES PRODUCTIONS DE L'EUROPE MÉRIDIONALE. Er be es 504.4 À : dé N516 HISTOIRE NATURELLE DES PRINCIPALES PRODUCTIONS DE L'EUROPE MÉRIDIONALE ET PARTICULIÈREMENT DE CELLES DES ENVIRONS DE NICE ET DES ALPES MARITIMES ; PAR A. RISSO, ss. Ancien professeur des Sciences physiques et naturelles au lycée de Nice; M. A. de l’Académie royale des sciences de Turin, de celle de Marseille , et des géorgophiles de Florence; de l'Académie ct de la Société d’histoire naturelle de Genève, des Curieux de La nature de Prusse, des Sciences paturelles de Philadelphie; de la Société géologique de Londres; de l’Académie d'Italie; des Sociètes philomatique et d'histoire naturelle de Paris, de celle d'Arau; de la Société agraire de Turin et horticulturale de Londres, de celle physico-médicale d’Erlangen : des Sociétés linnéennes de Paris et de Lyon; Membre de l’ancienne Société d’agriculture de Nice , etc. , etc. Servandis et instruendis viatoribus. TOME PREMIER. al —_— 9-U-a sr RIT 7 RE & PF À PARIS, CHEZ F.-G. LEVRAULT, LIBRAIRE, RUE DE LA HARPE, N. 81; ET MÊME MAISON , RUE DES JUIFS, N. 55, À STRASBOURG. 1026. UE ei x se; ix de PE e JU] 1} FRE 4 DAT A SON EXCELLENCE M. LE COMTE D’ABERDEEN, PAIR D’ANGLETERRE, etc., etc. Micorn, Je dois à la science aimable unique objet de mes longues études de publier les résultats que j’ai obtenus, et qui me semblent ajouter quelques faits nouveaux aux faits connus dont se compose son do- maine, et contribuer ainsi quelque peu à ses progrès. Je dois à mon pays, si richement orné des dons de la nature , de signaler celles de ses productions qui, jusqu’à cette époque, ont échappé aux investigations des observa- teurs qui l'ont visité. Je me dois surtout à moi-même, je dois 4, A à la reconnaissance, de placer le plus con- sidérable de mes ouvrages sous les auspices de la personne illustre dont l'amitié, aussi bienveillante qu’éclairée, m'a encouragé et soutenu dans mes travaux, en me prodi- guant d’utiles conseils. C’est à ces titres , Mirror, que j'ose vous présenter cette bien faible marque des sentiments avec lesquels J'ai Phonneur d’être votre dévoué serviteur , RISSO + de Nice. EE EE EE 7 7 1 et tt tt tt AVANT-PROPOS. L'histoire naturelle est cette science qui nous apprend à connaître et nous-mêmes et tout ce qui nous entoure. Geite courte définition présente à l'esprit un si vaste en- semble , que la vie de plusieurs hommes ne suffirait pas pour l’embrasser en entier. En effet , si nous voulions scru- ter tous les détails qu’elle présente, et si rien de ce qui est perceptible à nos sens ne nous échappait, nous serions obligés de suivre la marche de la nature relativement aux êtres les plus simples comme les plus composés, depuis le moment de leur création jusqu’à celui de leur anéantisse- ment. La terre, les airs , les eaux, et tout ce qu’ils renfer- ment, sont de son domaine ; mais leur étude est plutôt du ressort des sciences physiques et géologiques que de celui de l’histoire naturelle proprement dite. Celle-ci, dégagée de tout ce qui lui est accessoire, et renfermée dans ses véri- tables limites, est encore la science la plus vaste dont on puisse s'occuper. Ses principes nous sont inculqués avec nos premières pensées , son utilité nous est démontrée cha- que jour ; elle rectifie notre jugement , elle éloigne de nous les préjugés si nombreux qui tendent à obscurcir notre rai- son , ei la direction qu’elle a reçue dans le dix-neuvième vii] AVANT-PROPOS. siècle nous fait présager qu’elle est arrivée à une époque où son étude exercera la plus heureuse influence pour le bonheur de l’espèce humaine. Né dans une contrée de l’Europe où la nature, variant ses aspects, s’est plu à multiplier ses plus riches produc- tions , il m'a été plus facile d'envisager des points nombreux de son vaste ensemble , et de surprendre quelques uns de ses secrets. En les révélant à mes contemporains, je les présenterai tels qu'ils se sont offerts à moi, c’est-à - dire que, sans me livrer à aucune hypothèse, j’exposerai les faits que j’ai observés. L'ouvrage que je livre au public est un grand chapitre non seulement de l’histoire des montagnes , de l'air et des mers, mais encore de celle des êtres organisés qui les vivi- fient, chapitre qui n’a néanmoins pour objet qu’une contrée fort limitée , les Alpes maritimes et le golfe de la Méditer- ranée qui gît à leur pied. Arrêté souvent sur les sommets de ces chaînes altières, d’où l’œil contemple à la fois une immense portion des territoires français et italien, et la Méditerranée qui s’ef- face à l'horizon, j'ai comparativement interrogé le fond de celle-ci et les points les plus élevés des montagnes sur les- quelles je me trouvais placé, lieux extrêmes que l’absence de la chaleur créatrice semble avoir faits le séjour du silence et de la mort. Mon imaginalion était frappée de l’analogie qui existe dans le défaut presque absolu de végétation, Ait Qt AVANT-PROPOS. 1x entre ces gouflres ténébreux à peine habités par l’alépocé- phale, et ces cimes neigeuses fréquentées par le seul cha- mois; elle me représentait également comme analogues la zone sous-marine où se développent et vivent les brillants polypes coralligènes, et les contrées fertiles et délicieu- ses situées au pied de nos montagnes. Le niveau de la mer me semblait former la ligne de séparation de ces deux systèmes renversés. Le but de mes travaux a été de connaître tous les points du tableau imposant que je viens de tracer. Dans mes re- cherches positives jai suecessivement examiné la nature géologique de notre sol, les qualités de notre atmosphère et celles de nos eaux ; j’ai cherché à déterminer avec pré- cision les espèces végétales qui croissent' sur des points diversement élevés; j’ai surtout multiplié mes efforts pour me procurer la liste complète -des animaux terrestres et marins, en déterminant précisément les limites de leur habitation , et faisant connaître les détails de leurs habitu- des naturelles. Mes observations m'ont conduit à reconnai- tre qu'un très grand nombre d’espèces d’êtres organisés avaient jusqu’à ce jour échappé à l’investigation des natu- ralistes mes prédécesseurs; j'ai dû les signaler et leur im- poser des dénominations particulières , je l’ai fait en suivant les errements que nous ont transmis les plus célèbres na. turalistes, Je me suis appliqué à faire connaître ces espè- ces nouvelles par des descriptions suffisamment détaillées x AVANT-PROPOS. et surtout comparatives; j'ai négligé, dans l'intérêt de la science, ce que tant d’autres regardent comme de première importance , c’est-à-dire de me faire une méthode de clas- sification à moi; jai cru ne pouvoir mieux faire que de suivre celles qui m'ont paru les meilleures, en n’y introdui- sant que les changements devenus nécessaires par suite des progrès de l’histoire naturelle ; enfin j'ai évité avec soin d’encourir le reproche de néologisme. Mes observations géologiques se composent d’abord d’une description des formes et des mouvements des terrains, de l'indication des divers cours d’eaux pluviales, et de la limi- tation du littoral de la mer ; ensuite j’examine quels massifs géologiques composent nos montagnes; je distingue les di- verses formations ; j'énumère les fossiles qui sont propres à chacune; je fais voir que ces fossiles se rapprochent d’au- tant plus par leur forme des animaux vivants de notre époque qu’ils sont de date plus récente , et même que ceux qui ont été déposés dans le dernier cataclysme sont identi- quement semblables. L’examen attentif des diverses circonstances atmosphé- riques pendant plus de vingt ans m’a fourni les résultats nombreux consignés dans cet ouvrage, lesquels, je l'espère, pourront être de quelque utilité sous le rapport médical. Ainsi j'ai noté avec soin la marche journalière du baromètre pendant le temps que je viens d’indiquer; j’ai apprécié, par une série également prolongée d’observations thermomé- AVANT-PROPOS. X) triques , la température de l'air ; j'ai mesuré avec la même attention son état hygrométrique , et les tables que je publie sont le résumé de toutes ces recherches ; j’ai recueilli tous les renseignements que j’ai pu me procurer relativement à divers états de l’atmosphère, soit périodiques, soit acci- dentels, tels que les vents, les pluies, les ouragans, les tremblements de terre, enfin le mirage et autres effets de la réfraction de la lumière. Les phénomènes de la mer m'ont également occupé ; j’ai sondé ses diverses profondeurs, mesuré sa température, cherché à expliquer sa phosphorescence, consigné l’appari- tion des trombes qui soulèvent ses eaux , et principalement décrit son empiètement sur nos côtes. Après avoir relaté ces grands phénomènes, je jette un regard sur les végétaux, principalement sur tous ceux à qui la nature a accordé des qualités pour subvenir aux be- soins de l’homme; j'ai tâché de bien distinguer leurs va- riétés , de faire connaître celles qui donnent les meilleurs fruits eten plus grande abondance , désigné d’une manière spéciale toutes celles qui n’ont pas encore été décrites; enfin cet aperçu sur la végétation du midi est suivi d’une flore des Alpes maritimes. Telle est l’analyse succincte de la première partie de mon travail : les autres sont destinées à la description des ani- maux qui existent sur notre sol ou dans la mer qui le li- mite. xi} AVANT-PROPOS. Dans tout le cours de cet ouvrage, quoique ma pensée ait été de faire connaître les productions peu connues ou restées jusqu’à présent dans l'oubli, j'ai eu également en vue de pouvoir être de quelque utilité aux voyageurs qui visitent annuellement un pays qui voit s’élever chaque jour de nouveaux monuments sous l’heureuse influence du SOUVERAIN qui le gouverne en père. SLA LR LES LE RAR LUE LS ST LILRALIRALILLIRLR RAR RAA LA LAVE ARS A/R SALSA TS ASPECT GÉNÉRAL DES ALPES MARITIMES. TOPOGRAPHIE, POSITION GÉOGRAPHIQUE, DIVI- SION NATURELLE, VALLÉES, LACS ET RIVIÈRES, FORMATIONS PRINCIPALES, EAUX THERMALES, BOIS ET FORËIS, GRANDES ROUTES. Topographie. Au sud de la chaîne des grandes Alpes sont ados- sécs plusieurs montagnes d’antique formation, dont les unes, se prolongeant vers l’orient de l’Italic méridionale, prennent dans leur route le nom d’Apennins (1); etles autres, se dirigeant vers l’oc- (1) Tous les auteurs s'accordent à dire que ce sont les Alpes maritimes qui lient les Apennins aux grandes Alpes ; mais ils sont divisés d'opinion sur le point de leur réunion. Strabon , liv. IIT, 1v, v; Tite-Live, Plutarque , et autres au- teurs cités par Cluvérius, dans son Jtal, ant,, 131, veulent que cette réunion ait lieu entre Gênes et Savone. Polybe,. 1, 1 LL 2 ASPECT GÉNÉRAL cident, traversent la Provence. Celles du milieu de ce grand demi-cercle forment les Alpes mari- times (1). Cette contrée, qui dans son ensemble n’est qu’un amas de montagnes escarpées, offre dans ses hautes régions une constitution primitive, des métaux précieux, et une végétation alpine; son centre, composé de phyllades et de roches agrégées, pré- sente des élévations moins rudes, des forêts impé- nétrables, et une verdure perpétuelle ; et les der- niers chaîinons , sous forme de cols, de monticules, de falaises de seconde, troisième et quatrième for- mation, qui sont coupés à pic, ou s’abaissent in- sensiblement à mesure qu'ils s’approchent de la liv. IX; Plin., iv. III, v; Saussure, 3-1590-19/4-199, assurent avec raison que c’est dans les Alpes maritimes. Mes propres observations me donnent lieu de croire que les sommets de Salèse , de Fremamorta, et tous les pics qui se rattachent, vers l’est, à la chaîne centrale de nos Alpes, sont les pre- mières élévations qui donnent naissance aux Apennins ligu- riens : les cols de Lazanier, de Sanguinières, elc.; ceux où commence la branche qui se prolonge dans la Provence, d’autres chaînes moins élevées en se bifurquant vers le sud, vont border la Méditerranée. (1) Cette ancienne dénomination est due aux premiers empereurs romains, qui distribuèrent cette grande chaîne de montagnes en Alpes cottiennes, pennines et marilimes : on entendait par ces dernières, ainsi que nous l’apprennent Strabon, Poiybe, Pomponius-Mela, tout cet espace compris depuis le bord de la mer et le pays Ligurien jusqu'à Embrun. N DES ALPES MARITIMES. 3 mer, sont couverts à leur base et sur leurs flancs d'une foule de végétaux indigènes et exotiques que l’industrieuse activité des habitants a su y multi- plier pour en retirer les principales ressources de la vie. Position géographique. Les Alpes maritimes sont situées sous le 45° 5!" de latitude , et le 4° 56’ 22’ de longitude de l’Ob- servatoire de Paris. Leur largeur moyenne de l'est à l’ouest est de six myriamètres ou treize lieues et demie de vingt-cinq au degré , et leur plus grande de sept myriamètres. La longueur moyenne du midi au nord est de quatre myriamètres sept kilomètres, ou dix lieues et demie, et la plus grande de cinq myriamèires. La surface qu’elles occupent est par conséquent d'à peu près vingt-huit myriamètres, ou cent quarante lieues carrées, formant un terri- toire de 277,300 hectares, dont environ 90,000 sont cultivables. Sa configuration générale est celle d’un losange imparfait, dont les côtés du nord et de l'ouest confinent à la France, celui dû nord-est au Piémont, celui de l’est à la principauté de Mo- naco et aux anciens états Liguriens. Elle est bornée au sud par la mer Méditerranée. La disposition de son sol est assez inclinée du côté du midi, de ma- nière que les eaux se précipitent comme en cas- cades dans la Méditerranée, tandis que, vers le septentrion, elles tombent dans des rivières qui 2, "LE à FD 2 h + A ASPECT GÉNÉRAL parcourent un grand trajet avant de se jeler dans l’Adriatique et dans le Rhône (1). Division naturelle. Toutes ces montagnes, quoique paraissant , vues de loin, ne former qu'un seul groupe, sont divi- sées en plusieurs branches interrompues et coupées par des gorges, des vallons, des lorrents, des ra- vins, où le voyageur est surpris de rencontrer des habitants. La première chaîne, qu’on peutappeler centrale des Alpes maritimes, occupe une ligne qui se di- rige du septentrion au midi, et s'étend depuis les cols (2) de Ponac et de Salsamorena, situés dans leterritoire de Saint-Dalmas le Sauvage (5), jusqu'au (1) Les eaux du revers oriental de la chaîne des montagnes qui confinent avec le Piémont tombent dans la Bormida; celles des Alpes de ia Briga forment le Tanaro ; toutes , après bien des détours, s’écoulent dans le fleuve du PG , tandis que les eaux du revers septentrional et occidental vont déboucher dans le Rhône. (2) On appelle cols ies dépressions , quelquefois même les flancs et les crêtes qui forment le passage naturel de deux versants d’une montagne. (5) Ces montagnes se rattachent à celles de l’Argentiere, aux cimes de la vallée de la Maire, aux cols de Saint-Veran , de Restolas, de Monteviso , aux hauteurs de Pragelas, à la chaîne du mont Genèvre, aux cimes de la Rové, de Notre- Dame-de-Charmey, jusqu’au Mont-Cenis. DES ALPES MARITIMES. 5 Mont-Chauve , aux environs de Nice. Les points les plus culminants et les plus connus de cette chaîne un peu brisée sont la Voga, la Bometa, le col de Fer, la Tête de Bac, Salsamorena, le Chapeau de l'Évêque , auxquels on accorde généralement 5,000 mètres et plus au-dessus de la Méditerranée, quoique ces montagnes ne soient pas couvertes de neige pendant quatre mois de l’année: Le mont Penche, la Lombarda, le col de Mercure , le som- met de Sainte-Anne (2,800 mètres); Porticiola, la Valette (2,312 mètres); Molières, Salèse, Pe- pouri, Caire Gros, Tourneiret (2,133); le Brek, le Miracle (1,177); la Fabia, la Cima et le Mont- Chauve (800 mètres), sont les sommités les plus considérables après celles que nous venons de nom- mer. Les versants des eaux de ces montagnes sont, depuis le col de Ponac jusqu’à Salèse, à l’est dans le Piémont et à l’ouest dans les Alpes maritimes ; depuis Salèse jusqu’au Miracle, ces versants sont d’un côté dans la Vésubie, de l’autre dans la Ti- née ; enfin, depuis la Fabia jusqu’au Mont-Chauve, il en est qui se dirigent d’une part dans le Paglion et de l’autre dans le Var. Deux chaînes latérales se détachent de la précé- dente, en suivant des routes opposées : celle qui se prolonge vers l’orient et va former les Apennins commence vers Salèse, et renferme les montagnes de Fremamorta, du Pelago, de Borreon, de Fe- nestre, de Mont-Colomb, auxquelles on accorde de 2,000 à 2,600 mètres; de Sabion, du Monthego 6 ASPECT GÉNÉRAL (3,170 mètres) ; de Labis, du col de Tende (1,810 mètres); de Caudan, du pic Bertrand, de Malla- quaïa, de Misson ( 2,850 mètres) ; enfin la cime de Gacarel et du Valfréda terminent cette chaîne : ces deux montagnes, quoiqu'on n’ait pas leur mesuré certaine, approchent de 3,000 mètres d’élévation: Celle qui s'étend à l'occident, et qu’on peut appe- ler chaïne de la Provence, prend naissance au col de Lazanier, passe à Sanguinières, à Cagliole, au col d'Alos, à l’'Encombret, et au col de Saint-Pons, auxquels est rattachée cette suite de montagnes dont les eaux se jettent dans l’Esteron et dans le Var. Les faites de ces deux chaînes ont un de leurs versants, la première dans le Pô, la seconde dans le Rhône, et les versants opposés s'écoulent dans les Alpes maritimes. Plusieurs rameaux se détachent de ces chaînes et s'étendent en se divisant vers la Méditerranée. Le premier, à qui on peut donner le nom de Tanarda, part des montagnes de la Briga ; une de ses pentes alimente la Nervia, l'autre borde la Roia jusqu'à la mer. Les points les plus élevés de ce chaînon sont le sommet de Cacarel (3,000 mètres), qui présente souvent, dans toute sa magnificence, la vue de Gênes, du golfe de la Spezzia, et même, à ce que l’on croit, les îles d'Elbe, légèrement peintes sur l'horizon ; Les cols Ardente de la Nave, de la Marta, de Toragia, de Tanarda, et celui de Fourquier, qui tous ont depuis 1,400 jusqu’à 2,400 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la Mé- DES ALPES MARITIMES. 4 diterranée. La direction de ce rameau est du nord au midi : 1l a environ huit lieues de long sur trois de large. La seconde ligne, qu’on peut appeler chaïînon de Rauss, se subdivise en un grand nombre de ra- meaux toriueux, dont l’un commence vers la tête de Fonianalba, dans les montagnes de Tende, ac- compagne d'un côté la vallée de la Roia, et, après avoir fourni des ramifications nombreuses, va se joindre aux hauteurs de la Penna, d’Oliveta et de Grammon, qui se prolongent jusqu’au vieux châ- teau d’Appius, près Ventimiglia; un autre borde les vallées sinueuses de la Vésubie, de la Bevera et du Paglion, qui s'étendent jusqu’à la mer. Les prin- cipales élévations de cette chaîne sont le Montbego ( Mons Ego), dont rien n’égale la situation; au nord les cimes sourcilleuses de la grande Cor- dillière alpine, couvertes le plus souvent de gla- çons et de neiges; à l’orient la plaine du Piémont et la chaîne des Apennins; du côté opposé les monts inégaux de la Provence; etau midi cette mer Méditerranée, résidu liquide de tout cet ensemble des systèmes que l’on a sous ses pieds, spectacle magnifique qui ne retrace que trop, et les révolu- tions instantanées de la nature , et ses périodes de calme et d’agitation. Les autres pics moins élevés sont ceux de Colla-Rossa et du Toupet, près du Fontan; Mallamorte, vis-à-vis Savorgio, Rauss, etc. entre Brieglio et Sospello ; l’Aution dans la com- mune du Molinet ; Ferrison , entre Fenestre et Roc- 8 ASPECT GÉNÉRAL cabiglière; Milleforça, Lameiris, aux environs de Luceram; Ferrion (1,432 mètres ), à gauche de Le- vens; Brauss, entre Sospello et l’Escarène; Agel et Saint-Tibère , au-dessus de la Turbia ; Châteauneuf, Antuebi et Mont-Chauve, au nord de la ville de Nice. Les principaux reliefs de cette chaîne, à la- quelle on donne douze lieues de long sur six de large, ont depuis 800 jusqu’à 3,170 mètres d’élé- vation au-dessus de la mer. | Le troisième rameau, qui se détache vers Saint- Dalmas le Sauvage, comprend toutes ces monta- gnes, qui d'un côté versent leurs eaux dans la Tinée, et de l’autre dans le Var et l’Esteron : ses hauteurs principales sont Monnier ( Mons Niger) (1), élevé de 3,061 mètres, du sommet duquel on voit se dessiner à l’est les principaux faîtes des Alpes ma- ritimes, à l’ouest le mont Ventoux et tous les points culminants de la Gaule provençale, vers le sud le fort Lamalgue, près de Toulon les îles d'Hyères, celles de Pomègue, près de Marseille, et quand l'air est bien transparent les plaines de la Crau et les embouchures du Rhône. Les autres principales élévations de cette chaîne sont le col d’Alos, l’En- combret, le col de Pal, celui de Saint-Pom, etc., dont on ne connaît pas les hauteurs absolues. L’é- tendue en longueur de ce rameau est d’environ neuf lieues, sur six de large. (1) Ce nom est sans doute dû au calcaire bleu-noir qui forme je chapeau de cette montagne pelée. DES ALPES MARITIMES. 9 Vallées, lacs et rivières. Cestrois chaînons ou rameau de montagnes divi- sent les Alpes maritimes en plusieurs vallées, qui sont celles du Var, de la Tinée, de la Vésubie, de l’Esteron, de la Roïa, de la Beuera, du Paglion et de la Nervia : toutes sont sinueuses, dirigées en gé- néral du nord au sud, coupées sur tous leurs points et sous tous leurs rhombes par un nombre infini de torrents, de vallons, de ravines, de ruisseaux , qui donnent à cette contrée une apparence de dévasta- tion et de ruines. Dans les endroits où le sol a paru propre à la culture sont situés les villages, les hameaux, les chaumières, dont une partie sont entourés de quelques terres en prairies, ou de terres à froment, soutenues en terrasses, et d’au- tres confinent à des nappes de bois sombres, et plus souvent encore à des rochers décharnés, ou à des espèces de steppes frappées de la stérilité la plus complète. Ces vallées, plus ou moins spacieuses , sont tra- versées par autant de rivières, dont la plupart pren- nent leurs sources dans les différents lacs situés sur nos montagnes. Les principaux de ces lacs, sur la chaîne cen- trale , sont ceux de Saint-Dalmas le Sauvage, de Salsamorena , de la Blasia, de l’Isola; les lacs Nè- gres et ceux de Fremamorta, de la Maloveta, de ee. Molières, de Millefuonts, etc. Les plus considérables 10 ASPECT GÉNÉRAL que l’on trouve sur la chaîne orientale sont ceux d'Entre-Colpes, de Fenestre, de Valmasca, de Char- bon, d'Enfer, de Merveille; les lacs Long, d'A- gnel, de Gingali, et ceux de la Rataïra , de la Motta et del Pian, qui sont situés sur les cols Ardente et Turnarel, lesquels donnent aussi naissance, à ce que l’on croit, aux rivières de Levenza, de Taggia et du Tanaro. Enfin ceux qui se font le plus remar- quer sur la chaîne occidentale sont les lacs de Ra- buos, de Vins, de Cuol Soubrana et d’Alos : de la base de ce dernier prend naissance le Var. Les rivières et torrents les plus considérables sont le Var, la Tinée, la Vésubie, l’Esteron, la Roïa , la Bevera, le Paglion et la Nervia. Le Var est le réceptacle de la plupart des ri- vières, torrents, sources et fontaines des Alpes ma- ritimes; il sourd au pied de la montagne de Garret, au-dessus d’Astench, et se jette, après une course d'environ vingt-six lieues, dans la Méditerranée, à une lieue à l’ouest de la ville de Nice. Ses eaux, ordinairement limpides, ne sont bourbeuses que pendant la fonte des neiges ou après les pluies d’o- rages. La Tinée commence au pied des Alpes de Saint- Dalmas le Sauvage, dans la fontaine de Tinargos, d’où lui vient son nom, au-dessus de l’endroit ap- pelé Bossiéges. L'eau de Tinargos se dirige du nord au sud par le hameau de Près, et va se joindre aux torrents permanents de Giallorgues et de Sestriè- ves, dévie alors du nord-est au sud-est, et coule DES ALPES MARITIMES. it ainsi entre deux montagnes resserrées jusqu’à Saint- Étienne ; dans cet endroit elle recoit les torrents repides de Rabuos, de Vins et de l’Ardon, qui prennent leur source au col de Pal. En-dessous de Saint-Étienne, la Tinée se dirige au sud-ouest et se réunit près du village de l'Isola au fougueux tor- rent de Guers, qui descend des montagnes de Fre- mamorta; arrivée après de nombreux détours au village de Saint-Salvador, elle se joint au bras d’eau considérable du vallon de Molières, qui sort des montagnes de Sainte-Anne, et reçoit ensuite le tor- rent écumeux de Viovaine, qui se précipite du Monnier, ainsi que celui de Douves; elle continue sa course pour prendre le torrent d’Ilonse qui naît du col de Saint-Pons, celui de l’Argentière, qui descend du terroir de Clans, et celui de la Torre; longeant alors les environs du Caudan, elle s’in- cline un peu vers l’ouest, en ire deux rochers per- pendiculaires; enfin, après avoir parcouru un es- pace de quinze lieues depuis sa source, la Tinée se jeite dans le Var, au-dessous du Rossiglion. La Vésubie prend sa source dans les laes de Fe- nestre et ceux d'Entre-Colpes, et reçoit au- dessous de la commune de Saint-Martin un grand nombre de torrents, dont les plus considérables sont ceux du Barracon et de Venanson; arrivée sur le territoire de Roccabiglière, elle s'incline du nord-est au sud-ouest, prend les torrents de Lancioures et de la Gordolsca qui descendent des lacs d’'Enfer, ceux de Ribalonga, de Servague, 12 - ASPECT GÉNÉRAL de Raous, de Grave, et un grand nombre d’au- tres , la plupart à sec pendant l'été, qui lors de la fonte des neiges s’enflent tout-à-coup d’une eau abondante et rapide ; enfin, ayant recu le torrent de Rious, qui descend des montagnes d’Utelle, la Vésubie se porte à l’ouest, prend les eaux de Loude, s’engouffre dans la gorge de Duranus (1), et après neuf lieues de course va se réunir au Var. L'Esteron commence aux environs de Soleillas et de Briançonnet dans les Basses-Alpes; son lit est profond , et les deux rives qui le bordent pré- sentent toujours des escarpements presque à pic dans les endroits où les vallons ont leurs embou- chures : les principaux de ces vallons sont ceux de la Gironde, du Volan, qui coulent des montagnes de Bleine et de Cheiron, près Saint-Auban et Peï- roles; ceux de Roquesteron, de Pierre-Feu, de la Boisse, de Toudon, de Boyon, de Torrète-Révest et autres qui se gonflent dans le temps des pluies, pour grossir cette rivière avant qu'elle se jette dans le Var au-dessous de Gilette. La Roia naît du revers méridional du col de Tende , reçoit la Causamagna, la Pia, la Levenza, la Brionia , les torrents de Gauron et de Grenier ; arrivée devant Savorgio, elle prend les eaux du (1) Dans cet abime l’on croit qu'il existe une grille qui bouche l’ouverture d’un canal par où l’eau de Vésubie devait entrer pour aller sortir dans l’ancienne ville de Cimiez. DES ALPES MARITIMES. 13 Guido , de la Bendoula et du Giais ; près du village de Breglio se jettent dans son sein les eaux perma- nentes de la Maglia, de la Fossa, ensuite la Bevera, formée elle-même de la réunion d’un grand nombre de torrents; enfin, après une étendue en zig-zag de douze à treize lieues, du nord-est au sud, la Roiïa va mêler ses eaux rapides à celles de la Méditerra- née , au pied des murailles de Ventimiglia. La Bevera sort d’une fontaine de la montagne des Cabanes-Vicilles, dans la commune du Molinet, descend par une vallée tortueuse jusqu'à Sospello, recoit les eaux du torrent Melanson et de plusieurs autres, qui augmentent abondamment lors des pluies, et après un cours de cinq à six lieues se jette dans la Roia, au-dessous du village de Bevera, ainsi nommé à cause de sa proximité avec cette pe- tite rivière. Le Paglion descend du quartier dit Meironèse, au- dessus du village de Luceram, parcourt un espace de six lieues et demie depuis sa naissance jusqu’à son embouchure sous les remparts de la ville de Nice. La Nervia coule le long de la montagne de Ta- narda, appelée Buggio, recoit le torrent de Ver- danso qui se précipite du col de Bignon, ceux de la Rochetta, de Perinaldo , etc. , et après un cours de huit lieues, du nord au sud, arrive dans la Méditerranée. Toutes ces rivières, les trois dernières exceptées, traversent successivement la région alpine, celle f °. Re ASPECT GÉNÉRAL des forêts, et la région des cultures : toutes ont des eaux fraiches, claires et limpides, qui ne se colorent en rouge, en jaune, en blanc, que suivant la naiure des terrains sur lesquels les pluies tom- bent; presque toutes sont floitables dans la plus grande partie de leurs cours, et nourrissent dans leur sein des truites, des chabots, des cyprins, des anguilles, des blennies, des athurines, des clapéno- dons et des muges. Formations principales. Cinq grandes formations géologiques composent l'ensemble de nos montagnes, lesquelles s'élèvent graduellement depuis les bords de la Méditerra- née jusqu'aux points les plus élevés des environs de la Briga, de Tende, de Saint-Martin, de Bueil, de Saint-Étienne et de Saint-Dalmas le Sauvage. Le système primitif commence à s’y montrer depuis la partie la plus septentrionale de la chaîne centrale de nos Alpes, à Salsamorena , vers la tête de Sanguinières , aux cols de Sainte-Anne, de la Lombarda et de Fremamorta , près Molières, à Salèse, aux environs de la Trinité de Saint-Martin; il perce la terre végétale près de Siriéga , au vallon de Lanciores; disparait à l’ouest sous les monta- gnes de Jalorgues, et s'étend vers l’est sur le Mont- bego, le Capelet, et une partie des grandes hau- teurs des environs de Tende et de la Briga, où il s'enfonce sous le terrain de transition. DES ALPES MARITIMES. 15 Les roches qui le composent sont le granite (Sal- samorena, Sainte-Anne, Salèse, etc. } ; le gneiss pri- mitif (environs de Saint-Étienne, Fenestre, Tende etc. ) ; le micaschiste (mont Formosa, Chapéau de l'Évêque , et autres élévations déperdant de la commune de Saint-Dalmas) ; l’euphotide primitive (Molières, dessus Sainte-Anne); la serpentine schis- teuse ( vallon de Salèse , la Briga) , et le calcaire blanc translucide dépourvu de pétrifications , re- posant sur le granite et le gneiss dans la mine de Tende, qui contient des filets de plomb sulfuré. Ces roches composées renfermentdu quartz hya- lin prismé limpide, du quartzhyalin translucide, du quariz mélangé de chlorite (autour de Montbego ); du quartz hyalin prismé, du quartz grenu micacé, du quartz hyalin grisâtre et rosé grossier, des aga- tes calcédoines ( dans les environs de Tende j}; du quartz hyalin rubigineux et résinite ( sur les montagnes de ja Briga ) ; du mica à grandes lames tellement translucides qu’on les fait servir en guise de vitres ( vers Saint - Dalmas le Sauvage ): de l'épidote cristallisé à Fenestre; de l’épidote amor- phe , à Saint - Martin et au vallon de Lanciores: de l’asbeste et du jade dans les montagnes de Molières. Les substances minérales qui y sont contenues sont le fer oligiste micacé ( dans la région des Adrec ( dans Saint - Martin et dans la montagne . de Millefuonis, dépendante de la commune de Valdeblora ) ; le fer oxydulé ; le fer sulfuré spécu- 16 ASPECT GÉNÉRAL laire ( aux environs de Saint-Martin de Lantosca ): la belle plombagine ( au sommet de Sainte-Anne et au col Lombarda ); des cuivres pyriteux disséminés dans les rochers de gneiss, au Pisset, et dans la serpentine schisteuse (au vallon de Salèse } ; le plomb sulfuré (entre Saint-Martin et la Vierge de Fenestre}; le plomb sulfuré contenant du zinc (sur le Caire de Fremamorta ); le plomb sulfuré à grandes et petites facettes, antimonifère, lamel- laire, argentifère, contenant de l’or ( dans la roche de quartz, plus ou moins talqueuse , reposant sur le granite, dans la mine de Tende) ; le plomb car- bonaté (à l’'Isola) ; le plomb argentifère (à la Trinité de Saint-Martin) ; le zinc oxydé ( à Tende ) ; et vers la fin de ce système, des filons de soufre (entre Fenestre et Saint-Martin). Le terrain de transition recouvre en grande partie et ceint comme une écharpe de l’ouest à l’est le système précédent. Ce terrain commence à se montrer dans le Var, au-dessous du lieu connu sous le nom de Trésor d’Amen, traverse la Re- doule à l'endroit où cette rivière coupe la route du Puget-Theniers à Guillaume; s'étend au bas du vallon de la Ruebi; monte à Robion, Roura, Ilonse, passe la Tinée aux environs de Rimplas et de Val- deblora; se prolonge au sud jusqu'au Tourneiret et à la Valetta ; continue à se montrer vers l’est à Saint-Martin, à Roccabiglière , à Lantosca dans la Vembie ; se dirige de là sur les Alpes de l’Aution ; traverse la Roïia vers le Fontan et Saorgio, etse pro- DES ALPES MARITIMES. 17 longe ensuite , par les montagnes de la Mappa et de Ja Briga dans les Apennins liguriens. Les principales formations de ce système sont les roches schisteuses , divers traumates, de l’eu- photide, de la dolomie, de la serpentine, diffé- rentes roches agrégées et plusieurs métaux. Les phyllades ou roches schisteuses, micacées et talqueuses , se présentent par grandes masses très étendues, et forment la base des montagnes de ces terrains. Leur couleur générale est un rouge lie-de-vin, plus ou moins foncé. Elles offrent dans les vallées du Var, de la Tinée, ou de la Roia, cette singulière association de bandes vertes et rouges, qui forment autant de zones rubanées , plus ou moins épaisses , dont la diversité de nuances inter- rompt la monotonie. Cette formation est souvent recouverte par de minces couches d’une espèce de traumate ou grès intermédiaire, siliceux , blanc ,à noyaux de quartz, différemment coloré, stratifié de la même ma- nière que le schiste sur lequel il repose ( chemin de Vignols, chemin de Roura à Roubion, etc. ); quelquefois seulement par des brèches quartzeuses ( montagne de Rimplas à Saint-Sauveur }), et bien souvent par le calcaire noir veiné de blanc qui constitue les sommités de quelques hautes monta- gnes. Ces roches schisteuses sont tachées de vert et de bleu aux environs de Rimplas, offrent une couche argileuse pénétrée de cuivre pyriteux ou du cuivre sulfaté, au pont de Robert, au Trésor 1, 2 # 18 | ASPECT GÉNÉRAL d'Amen , à Cerisié, à Auvarre , au Puget-Rostan, à Roubion , etc. ; elles se présentent sous forme de, iraumate à grains fins autour des lacs Giugali, ou bien en schiste cuticule plus ou moins grossier, dont les habitants de Saint-Étienne et de Saint- Dalmas se servent pour pierres à aiguiser. Ces ro- ches passent quelquefois au schiste argileux tégu- laire etleur couleur se change en vert, en rouge; en bleuâtre, en grisätre ( Roura, Saint-Sauveur, Ilonsa, Rimplas, Tende, Fontan, eic.). On s’ensert dans tous ces villages en guise d’ardoise pour re- couvrir les toits des maisons. L’euphotide de transition se trouve éparse ét isolée dans ce système. La dolomie, qui gît au-des- sus de Tende, etc., est d’un beau blanc , à texture saccharoïde, quelquefois lameïileuse, peu efferves- cente avec les acides, etse désagrège facilement à l'air. La serpentine, qu’on observe aux environs de la Briga, de Tende, de Fontan, cst d’un vert plus ou moins intense, très compacte, rarement feuil- letée , et renferme parfois de lamiante. Elle a servi jadis pour la construction des colonnes qu’on voit dans quelques églises des villages environnants. Les roches agrégées, dépendantes de ce sys- tème, se présentent tantôt sous forme de grès quartzeux ferrugineux, qui recouvrent nos plus hautes montagnes ( chapeau du Montbego ), ou sous celle de grès quartzeux, blancs à noyaux siliceux, qui se décomposent en partie par le contact de l'air (entre Roura, Vignol et Roubion) ; quelque- DES ALPES MARITIMES. 19 fois ce n’est qu'un poudingue quartzeux ( Rimplas, Saint-Sauveur), ou bien un poudingue à noyaux calcaires , enveloppés dans une pâte de tuf ( vallon de Tuebi ); ici c'est une grande masse de roche quartzeuse, d’où suinte l’eau sulfureuse, chaude et froide , du quartier de Laghet à Saint-Sauveur; là ces roches sont quartzeuses, mélangées, grenues (revers du col de Tende) ; bien souvent elles for- ment d'énormes bancs à base de quartz, dissémi- nés par masses au fond de presque toutes nos val- lées. Sous toutes ces formes ces roches agrégées sont compactes , rarement feuilletées , presque toujours disposées ou en couches régulières ou en lits désordonnés: leurs couleurs sont le blanchâtre, le rose, le grisâtre, ou le vert plus ou moins foncé dû à la stéatite verte qu'on y trôuve disséminée, et qui offre une foule de modifications. Les métaux que ces terrains intermédiaires ren- ferment sont: le plomb sulfuré et carbonaté blanc et jaune de la mine de Peone (1); le plomb sulfaté et oxydé de la même mine; le fer oligiste micacé de Roure, de Saint-Sauveur, de Trémisiéros, de la Muole , de Bartemon, etc.; le fer micacé des en- virons de Tende , et celui qui existe entre Saint- Dalmas et la Briga; le fer oxydulé de Rimplas; le (1) Cette mine, disposie en petites couches, dirigées du S.-E. au N.-0., plongeant vers le N.-E,, sous une inclinaison de 35 à 40 degrés, rend de 45 à 55 pour 100 de plomb de très bonne qualité. 20 ASPECT GÉNÉRAL fer oxydé en veinules du schiste argileux de Roure; ce même fer oxydé accompagnant le plomb car- bonaté de Peone; le cuivre vert pyriteux et gris de Saint-Sauveur, de Clausilié, de Saint-Jean, de Tré- misiéros, du pont Robert, etc.; les cuivres natif, aurifère, oxydé, carbonaté et sulfaté, du Trésor d’Amen (1); le sulfate de cuivre natif du pont Ro- bert; le cuivre avec amphibole du Puget-Rostan ; le cuivre pénétrant le quartz de la mine de Rim- plas, le cuivre mêlé de fer de Trémisiéros, et le faible filon de mercure des environs de Fontan (2), contenu dans un schiste marneux, grisàtre. La limite des terrains de transition finit où le calcaire alpin commence. Ce calcaire est ordinairement d’un noir bleuâtre, traversé en tous sens par du spath très blanc; il couvre en cet état le sommet du Monnier et autres montagnes très élevées ; ses assises inférieures sont très noires, et ne renferment, à ma connaissance, aucune pétrification; les supérieures, au contraire, contiennent cà et là des ammonites, ammonites monierianus, amin. aniiquus ( sommet du plan près le trou de l’Or , à l’ouest du Monnier , baisse (1) J’ai fait coupeller des échantillons de ce métal par d’ha- biles chimistes, qui tous l’ont trouvé très riche en or, et ont été d'avis que le produit dédommagerait aisément des frais de l’entreprise. Darl. 277. (2) Ce filon, jadis exploité par un habitant de Fontan, à élé abandonné à cause de son peu de valeur. DES ALPES MARITIMES. DT d’Asclaine, etc., etc.) , et quelquefois différentes cristallisations. Ce calcaire s'élève dans les Alpes maritimes au-delà de 3000 mètres, et forme une espèce de manteau qui s'appuie sur les terrains les plus anciens, et en suit bien souvent les divers | mouyemenis. | Il renferme, comme substances minérales subor- données, de la houiïle , du gypse , du sel gemme , du calcaire fétide , de la rauchewache ou calcaire cel- luleux, du calcaire marneux, du muschelkalk, des quadersandstein , du grès, du fer, de l’arsenic, du calcaire du Jura, du calcaire à polypiers, du cal- caire dolomitique, du green-sand, de la marne chloritée, et une espèce de grès calcaire à num- mulites. Les gisements de houille qui sont situés sur les montagnes dont les eaux coulent dans le Paglion sont, d’abord: les maigres filons de Montgros , que par préjugé le propriétaire du bien-fonds où ils se trouvent a cachés à la curiosité des naturalistes ; les veines assez épaisses, et inclinées d'environ 40 degrés , du revers de la montagne d’Agel, à une licue de Peglie, lesquelles forment des couches parallèles à celles du calcaire marneux et n’en sont séparées que par une salbande d'argile (r); la houille pyriteuse pesante de Rossignol, sise dans (1) Cette mine commençait à être exploitée avec succès ayant Ja dernière guerre. 22 ASPECT GÉNÉRAL la même chaîne de montagnes dépendant de la principauté de Monaco; celle de Gorbio qui est sous forme pulvérulente, ainsi que celle des envi- rons de Luceram; les jayets de Sainte-Agnès et de Castillon , qui peuvent également servir comme combustible, et que les maréchaux des pays cir- convoisins emploient depuis nombre d’années. Les montagnes qui ont un de leurs versants dans la Bevera renferment également de la houille; cetté substance provenant du quartier de Plan-German, à une lieue de Sospello, se présente en veines pres- que horizontales, ou en couches parallèles au cal- caire marneux stratifié, sous une inclinaison de bo degrés : elle est ierreuse, de médiocre qualité, tandis que celle du terroir de Cortes est dure, éclatante, peu sulfureuse, presque semblable à de la houille piciforme. La vallée de la Vésubie n'offre jusqu’à présent que les terrains houilliers de la Villette , les petites veines de Gignant dans le terroir d'Utelle, et la poix minérale solide trouvée dans la fente d'un rocher , au vallon de la Gordolasca, au-dessus de Belvédère. Du côté de la Tinée existe l’amas de houille de Clans, et les deux veines du vailon Grosso, au- dessous de la Bollina; elle est située dans un atter- rissement de calcaire marneux, et tellement boule- versée qu'on ne peut décider si elle est en place ou mêlée avec le terrain qui l’entoure. Cette houille est pesante, brûle difficilement, se brise et se ré- DES ALPES MARITIMES. 23 duit en poussière, renferme beaucoup de pyrites en rognons , se recouvre à l’air d’efflorescences jaunes de sulfate de fer , et de taches blanches qui paraissent être alumineuses, La vallée du Var renferme le gisement de char- bon de terre du col de Vial; la houille avec py- rites jaunes de Toudon; celle un peu plus pure du Puget-Theniers , qui se trouve sur la pente de la montagne Sainte-Marguerite , qu’un éboulement épouvantable a mis à jour, et dont les nombreux filons plongent vers le Var, sous une inclinaison de 12 à 15 degrés. Les carrières de gypse sont très nombreuses dans nos montagnes; les plus remarquables de la chaîne centrale sont celles des environs de Nice, d’Aspre- mont, de Saint-Blaise , de Ladré , du vallon de £a- bey, de Levens, de la Rochette, de la Bollena, de la Salela, de Belvédère, de Roccabiglière , de Saint-Dalmas le Sauvage , etc. Dans ces diverses localités la chaux sulfatée passe du blanc le plus pur à toutes les nuances de gris, de bleu et de rouge. On ne fera mention des plâtres de la chaîne orientale que pour indiquer les dépôts de Sospello, dont quelques uns renferment des pyrites ferrugi- neuses, jaunes , cristallisées, très brillantes; et ceux du sommet de Brovis, de Raus, et autres endroits des environs de Breglio, lesquels sont toujours accompagnés de la rauchewacke, et sou- vent confondus avec le calcaire alpin. 24 ASPECT GÉNÉRAL : La chaîne occidentale présente plusieurs autres gisements de gypse, dont quelques uns en hydres. Les plus remarquables sont ceux de Bausson, de Toudon et autres endroits de la vallée du Var et de l’Esteron, dépendants du comté de Nice; ceux de Daluis, de Guillaume, de Peone, d’'En- traune, sont d’un beau blanc, à grain fin, extré- mement compactes, renfermant du mica et du sou- fre natif, semblable à celui de Bex en Suisse. Cette formation se rapproche, dans quelques endroits, tellement des terrains de transition, qu’on ne peut affirmer s'ils appartiennent plutôt à ceux-ci qu'aux lerrains secondaires. La formation murialique n’a été observée jus- qu’à cé jour qu'à l’état de sources salées, dans la vallée du Var, entre Daluis et Sausse. La masse ar- gileuse, d’où les eaux salifères sortent, est grise ou brunâtre , et est toujours accompagnée par le gypse qui se trouve dans fe calcaire alpin. Les en- virons du Puget-Theniers, de Malausène et autres lieux qui bordent le lit du Var, offrent des dépôts de cette nature. Plusieurs points de notre système secondaire renferment du calcaire fétide , soit au-dessus du calcaire alpin, soit près du rauchewacke , et même dans le calcaire gris ou quadersandstein qu'on trouve sur quelques unes de nos montagnes. Le rauchewacke ou calcaire cellulleux: qui se manifeste dans la vallée de la Roia , dans celles de la Vésubie, de la Tinée et du Var, accompagne DES ALPES MARITIMES. 25 toujours le calcaire alpin, prend souvent toute sorte de teintes et une infinité d’aspects dus à la plus ou moins grande déperdition de magnésie dont il est pénétré. Le calcaire compacte marneux, stratifié , joue le principal rôle dans les Alpes maritimes. Il est d’un gris foncé , mêlé de petites écailles brillantes, pas- sant au brun plus ou moins clair, avec des pyrites ferrugineuses, sur toute la chaîne de Raus, Bro- vis, etc.; on le trouve d’un beau bleu intérieure- ment, jaunâtre à sa surface, disposé quelquefois en grands bancs de plusieurs mètres de puissance sur celle de Braus; en dalles rhomboïdales , aux environs du Toet, de la Torre, d’Utelle, de Férion, de Luceram, d’Escarène, de Castellar, etc. Il prend une teinte grise et renferme divers polypiers entre Drap et la Trinité; se change en bleu d’ardoise dans la baie de Villefranche. La direction et l’in- clinaison des couches de ce calcaire offrent de si grandes irrégularités et des anomalies si fortes, qu’on peut presque dire qu’elies se plient, se re- lèvent et prennent toutes sortes de directions. Doit-on comprendre parmi le muschelkalk, se- conde formation du calcaire secondaire, qui cou- vre, selon M. de Humboldt, une grande partie de l'Allemagne septentrionale, ce calcaire coquillier que l’on voit sur la crête et les flancs supérieurs de Caire - Gros, montagne élevée, qui gît entre les villages de Clans, de Marie et de Valdeblora ? il est rempli d’'ammonites, de buccinites, de térébratu- 26 ASPECT GÉNÉRAL lites, et d'une infinité d’autres coquilles plus ou moins dégradées, maïs qui paraissent toutes diffé- rer de celles des autres calcaires dont il sera fait mention ci-après. Dans quel groupe de la formation secondaire dois-je placer ce calcaire gris foncé ou bleu ardoï- sé, brillant, mêlé et traversé par des veines dé quartz très blanc, qui couvre certaines montagnes de la Mappa, divers autres endroits de la chaîne de la Tanarda , et qui renferme une quantité de débris d'anciens êtres organisés, pélasgiques, parmi les- quels j'ai distingué le nummulite sinueux, #24mmu- lites sinuosus , la turritelle ensevelie , turritella se- pulta, le peigne linéolé, pecten lineatus, ete. ? Est- ce parmi le quartz secondaire, parallèle au grès rouge , pénétrant dans le calcaire alpin des andes de Contumaza et de Huanca Velica, dont parle le célèbre auteur du Voyage aux régions équinoxiales, ou bien parmi le quadersandstein ? Quelques couches de grès reposant çà et là sur le calcaire alpin et marneux de nos reliefs inter- médiaires doivent-elles être rapportées à la forma- tion du grès bigarré qui couvre, d'après M. Bové, tout le versant sud des Alpes ? Le fer se montré sous plusieurs formes dans le calcaire marneux stratifié ; il estochracé, etgitentre deux lits d'argile endurcie aux environs de Sospello. Il se présente en état d’hydrate et d’oxyde sur le Mont-d’Or, à Luceram; il est oxydé,rouge, au quar- tier de Gignac, dans la commune d’Utelle; changé DES ALPES MARITIMES.. 27 en sulfate dans le vallon de Ghion, à Sospello ; on le voit disséminé en nodules plus ou moins gros et changé en sulfure dans les environs de Gas- üllon, etc. ; il est mêlé et s’identifie avec la pâte calcaire pour former un calcaire ferrifère, d’un jaune-isabelle brillant, qui repose sur les couches supérieures de plusieurs de nos montagnes subal- pines ; enfin 1l se trouve communément sous forme de pyrite plus ou moins cristallisée dans tous les endroits où ce calcaire se montre à nu. Dans le vallon du Trésor, au-dessus du village de Luceram, vers la source du torrent Paglion , on voit entre deux couches de calcaire marneux bleu, noirâtre, de larges bandes de dolomie fort blan- ches, dans lesquelles se trouvent des veines d’arse- nic sulfuré, jaune, cristallisé en grandes lames brillantes, parsemées de filets d’arsenic sulfuré rouge, qui en relève l'éclat. Cette substance, qui se montre en' filons au niveau du vallon, n’est pro- bablement que l'indice de quelque autre métal qui se trouve dans le sein de cette montagne. La formation du troisième calcaire secondaire, ou du Jura, se montre sur plusieurs de nos cols, où elle perce en plusieurs endroits les terrains ter- taires, et forme sur les bords de la mer une bande interrompue qui prend depuis le quartier des Bau- mettes, de Carabasel, de Cimiez, recouvre la par- tie méridionale du château de Nice, passe à Mont- boron, au col de Villefranche ; descend jusqu'à lendroit dit les Capucins , reparaît vers le milieu 28 ASPECT GÉNÉRAL de la péninsule de Saint-Hospice, s’étend jusqu’au fanal, s'élève en grandes masses verticales vers Baus- Rous, et, après avoir côtoyé les environs d'Ése, de la Turbie, de la principauté de Monaco, continue de se montrer par intervalles , et de dis- paraitre sous les autres systèmes qui règnent le long de la rivière occidentale de la Ligurie. Les couches de ce calcaire sont en général inclinées de 40 degrés à l'horizon, et contrastent singulière- ment en plusieurs endroits avec le calcaire mar- neux stratifié sur lequel elles reposent. | Le calcaire polypier ou coral rag se présente dans nos environs sur la limite du calcaire du Jura, el n'est recouvert par aucun autre système; celui de la pointe de la péninsule de Saint-Hospice ren- ferme diverses espèces d’encrinites, une quantité énorme de polypier connu sous le nom de favo- site, ce qui déterminera sans doute MM. Bron- gniart et de Humboldtà ne pas Le considérer comme analogue au calcaire tertiaire de la colline du Su- perga des environs de Turin. Celui qui existe au Cap-Martin est moins sonore , et les polypiers sont moins prononcés; il est réduit presqu’à l’état de calcaire compacte jurassique. On peut considérer comme appartenant à la même époque ce calcaire dolomitique sous forme saccharoïde, pesant, blanc, roux, jaune, parsemé parfois de petits points noirs, renfermant de pc- üts cristaux rhomboïdes calcaires, disposés sou- vent en amas sans aucune régularité. Le calçaire DES ALPES MARITIMES. 29 bréchiforme très compacte, à plusieurs couleurs, qui se manifeste principalement au sud sud-est du château de Nice, appartient encore à cette époque, ainsi que tous les marbres à nuances variées, dont la beauté les a fait servir à l’ornement des maisons, à la construction des balustrades, des devants de portes, et aux façades des presbytères. Le green-sand forme dans les Alpes maritimes un système particulier, qui couronne ou recouvre les flancs de la plus grande partie des montagnes calcaires qui encaïssent nos vallées depuis Braus, Sous-Cuollos, Ferrion, etc. jusqu’à la mer. , Cette substance, dernier dépôt de la chimie se- condaire , se présente sous tant d’aspects, prend de si différentes formes, et se colore d’un si grand nombre de nuances, qu'on la dirait presque un protée minéral. Les corps organiques que j'ai trouvés dans son sein sont des turrilites, des tri- gonies, des térébratules, etc., fondues en calcaire ou en agate, accompagnées de quelques vestiges de végétaux réguits à l’état de charbon: le green sand renferme, comme couches subordonnées, des grès ferrugineux, de la chlorite terreuse, de la marne chloritée, de la marne à fer hydraté, de l’argile verte, où l’on trouve cette belle suite de zoophytes, de radiaires , de mollusques, de restes de crustacés et de poissons frappés du coin particulier de cette époque ; du calcaire nummulitique, du calcaire à gryphites, de l’argile schisteuse bleue , que je ferai connaître ci-dessous. Enfin le grès à lituites et à 30 ASPECT GÉNÉRAL nummulites paraît terminer cette grande époque secondaire qui a tant exercé le génie des géologues, qui n’ont pu encore expliquer comment s’opéra ce système colossal des montagnes subalpines, les diverses inclinaisons de leurs bancs sur le même point, comment se sont formées les vallées qui sont à leur base ; qui n’ont pu faire connaître le plan géographique qui renferma l'énorme masse hydraulique par laquelle furent déposés toutes ces formations , la durée de cette masse, ses stations, ct les différentes routes par où elle s’écoula et disparut de cette parte du globe. Dans les Alpes maritimes, le système tertiaire se laisse voir sur plusieurs sommets des montagnes, s'étend sur leurs flancs , recouvre plusieurs vallées, et s'enfonce à des centaines de mètres dans la pro- fondeur de la mer. Le calcaire grossier et à cérithes, et les marnes à lignite, sont parmi nous les premiers produits de cette époque; l'argile plastique et les terrains sablo - marneux coquilliers viennent ensuite, et paraissent avoir été suivis par l'élaboration de ces grands dépôts de cailloux roulés, de ces masses de grès et de poudingues qui s’élèvent en montagnes en s'inclinant sensiblement vers la mer; enfin des dépôts énormes de marnes blanches, renfermant de la strontiane sulfatée, terminent cet âge heu- reux de la nature. Le calcaire grossier existe en bancs plus ou moins épais, étendu sur les formations précédentes, avec DES ALPES MARITIMES. 3x lesquelles il se trouve souvent en contraste dans plusieurs de nos vallées; celui à cérithe se trouve épars au pied du col de Montalban, du château de Nice et de divers autres promontoires ; la marne à lignite est étendue en veines presque horizontales aux environs de Contes, du Castelet aux envi- rons de Villefranche, et se trouve en bois fossile bitumineux dans la commune de Torrete; l’argile plastique marneuse git en grands amas de chaque côté des collines qui bordentle vallon de Magnan, de Maupurga, de Saint-Philippe, de la Man- tega, etc. On la retrouve aux environs de la Tri- mité, au lazarei de Nice et autres endroits, où elle sert de limite avec les terrains secondaires sur lesquels elle repose. La marne coquillhière forme de petites buttes aux environs de la Trinité, de Saint-Jean, à la base septentrionale du chà- teau de Nice. Les différents grès se manifestent dans les terroirs de Berra, de Contes, du Clout, de Blausask. Les poudingues s'élèvent jusqu’au pied de la montagne d’Agel, remplissent plusieurs creux de nos formations secondaires, et servent de base à plusieurs collines qui nous entourent. Le grand amas de cailloux roulés commence, d’un côté, au col de la Fabia, près de l'embouchure de la Vésubie, passe à Saint-Blaise, à Roccatagliada, traverse Aspremônt, et s'étend toujours en s'é- largissant vers le sud jusqu’au château de Nice; de l’autre il se manifeste près du village de Carros, passe au-dessous de Saint-Jeannet, se prolonge au- 32 ASPECT GÉNERAL delà de Vence jusqu’à la mer, près d'Antibes; et la marne blanche est étendue , avec interrupüon, en enduits plus ou moins épais, sur la plus grande partie des formations ci-dessus, en s’abaissant peu à peu jusqu’à la Méditerranée. Enfin le dernier système qui gît à l’extrémité des Alpes maritimes est composé de brèches, de poudingues, de dépôts sablonneux, de calcaires désagrégés ou sous forme de marbre, d’albâtre, lesquels renferment des coquilles, des crustacés, des radiaires, des zoophytes, des ossements de quadru- pèdes, d'oiseaux , et des dents de poissons dont tous les analogues vivent actuellement sur nos bords. Le coup d'œil rapide que je viens de porter sur toutes ces formations nous a montré l’ordre de leur succession relative, mais ne nous a pas in- struits sur la mesure du temps qu’elles ont vu s’é- couler , ni de celui qui a séparé leurs diverses ap- paritions. L'origine du système primitif et de trans- ition se perd dans la foule des siècles ; la formation secondaire qui leur à succédé nous révèle le com- mencement de l'existence des êtres animés dont l'organisation est la plus simple, tels que les zoo- phytes, les radiaires et les premiers mollusques ; les débris de ceux-ci, conservés dans les couches calcaires dont cette formalion:se compose, sont ‘pour nous les hiéroglyphes de ces temps anciens. L'époque tertiaire, dont la longue période ne fut qu'un instant dans l'immensité des temps, nous montre les restes d’une infinité d'êtres nouveaux DES ALPES MARITIMES: 34 plus rapprochés de notre nature. Les eaux au sein desquelles tous ces êtres vécurent se retirèrent enfin dans les anfractuosités les plus inaccessibles du fond des mers, jusqu’à ce que la main puissante qui les avait abaissées les eût relevées de nouveau, pour déposer les restes de la création à laquelle nous appartenons, sur des lieux élevés, qu’ensuite elle a misà sec, en ordonnant à ces eaux de pren- dre leur niveau actuel. Eaux minerales. Des eaux minérales sourdent de divers points des Alpes maritimes. Dans la vallée du Var, les plus remarquables sont : les eaux hydrogénées sulfu- reuses de Daluis, dans le vallon du Riou; celles d’une température toujours élevée qui sortent du dessous des bancs gypseux du Chaudan; la source saturée d’hydroclhorate de soude, située au milieu du lit du Var , qui sort du calcaire sulfaté de Sausse près du village de Daluis (1); l’eau ferrugineuse du quartier de Bueïl, dans les environs du Puget- Theniers; la source d’eau sulifureuse sise dans le quartier de Gravière, à peu de distance du vallon de Saint-Blaise, qui laisse échapper une quantité de gaz acide hydro-sulfurique, et dépose sur ses (1) Le gouvernement français, avant d’avoir abandonné cette saline, retirait chaque jour vingt-cinq quintaux de sel de cuisine ; on vend à présent l’eau pour l’usage des habitants circonvoisins et pour leur.hétail. 1, 3 34 ASPECT GENÉRAL bords une légère couche de soufrehydraté; l’eau imprégnée de différents sels qui existe à une demi- lieue du village de Massovin , que les habitants circonvoisins emploient pour la guérison du mal d’yeux; et la fontaine d'eau salée qui sort d'une caverne sise dans un amas de plâtre, au pied des montagnes escarpées de Malausène, près la jonc- ton de la Tinée avec le Var, dans l’endroit dit Velosdurs. Dans la vallée de la Tinée , il existe une source d’eau hydrogénée sulfureuse froide , à Saint-Sau- veur, située vers la partie septentrionale de ce village , dans l'endroit dit Laghet, quartier de Plan- Soubran ; elle jaillit de la base d’un énorme rocher de quartz micacé qui borde un des côtés de la Ti- née. Cette source, extrêmement abondante, se fait jour à travers une couche de sable noir; elle dé- gage une quantité de bulles d’un fluide aériforme, et dépose sur ses bords des filaments de soufre : sa température est toujours plus basse que celle de l'atmosphère (1). Son goût n’est pas désagréa- ble; les médecins des environs l’empioient avec avantage dans les engorgements des viscères et dans plusieurs maladies de la peau. Au-dessus de (1) Quelques expériences faites en août 1823 avec MM. Ro- baudi et Ferdinand Stire, m'ont donné pour résultat, au lever du soleil : air libre 11°, eau minérale 10°, eau de la rivière 9°. A midi : air libre 14°, eau minérale 12°, eau de la rivière 10°. Vers le soir : air libre 15° , eau minérale 12°, eau de la Ti: née 10° du thermomètre de Réaumur. DES ALPES MARITIMES. 35 cette source sort du même rocher une fontaine d'eau hydrogénée sulfureuse, dont la chaleur est beaucoup plus élevée que celle de l'air. Elle ren- ferme les mêmes principes que celie de Vaudier, située vers l’est, à peu près sous le même parallèle. Ces deux fontaines se trouvent au niveau de la Tinée : la première sous une petite couche de sable et de gravier que cette rivière entraine à chaque grande crue ; la seconde est ensevelie en ce mo- ment sous les déblais de la montagne au pied de laquelle elle git. Dans la vallée de la Vésubie, au vallon de Lan- cioures et de l’Escrotos, terroir de Roccabigliere , sourdent à travers des fissures de gneiss qui com- posent ces montagnes quatre sources d'eaux miné- rales sulfureuses, assez abondantes, dont je don- nerai l'analyse dans un travail particulier. La plus élevée, appelée eau de Saint-Michel, se trouve sur un des flancs de la montagne de Besle : elle sert pour boisson. La seconde source, nommée Saint- Jean-Baptiste , git en dessous de la précédente, au milieu des broussailles, et l’on a pratiqué un trou dans la terre pour pouvoir se baigner. La troisième est connue sous le nom de Saint-Julien : elle est si- tuée près du lit du vallon de Lescrotos, à côté d’une vieille masure qui servait jadis pour prendre les bains. Et la quatrième, nommée Saint-Jean, se trouve au milieu du vallon de lEspoliart, entre les deux sources ci-dessus ; elle est ensevelie mainte- nant sous un amas de rochers et de cailloux que r 36 ASPECT GÉNÉRAL les eaux de pluie y ont entraînés. Un peu plus bas, au quartier de Bartemon,, existe une source d’eau très fraiche, extrêmement légère , contenant beau- coup d’air atmosphérique et un peu d’oxygène, ainsi que l’a démontré l’analyse que j’en ai faite con- jointement avec M. Fodéré. De pareilles eaux se montrent entre Belvédère et Roccabigliere , dans le vallon de Fenestre et dans plusieurs autres endroits de nos Alpes. Aux environs de Lantosca, dans le vallon de Riou, quartier de la Planca, existe une autre fontaine d’eau minérale hydrogénée sulfu- reuse, presque intermittente, peu saturée de gaz ._ acide hydrosulfurique, qui jaillit de la fente d’un rocher de gneiss recouvert de calcaire alpin. Dans la vallée de la Nervia, proche l’'Isola Buona, au lieu dit le Gaulet, une autre source fort abon- dante d’eau imprégnée du même gaz hydrogène sul- fureux sourd par dix à douze ouvertures. À peu de distance du village de Pigne, sur les bords de la Nervia, près d'un moulin, une autre fontaine de même nature découle d’un calcaire bleu noirâtre qui paraît très ancien. Enfin près Gli-Ospedaletti, sur la route de la Corniche, qui de Nice va à la Bor- dighière, sur la plage de la mer, dans l'endroit ap- pelé île Giunchetto, à côté d’une belle plantation de paimiers, suinte du milieu du système secondaire une eau minérale hyärogénée sulfureuse, qui pré- sente les mêmes propriétés chimiques que celles dont il a été fait mention ci-dessus. Nos Alpes offrent aussi diverses sources jaillis- DES ALPES MARITIMES. 37 7 santes, qui sortent de rochers parfaitement isolés : on en voit une extrêmement curieuse dans le territoire de Bueil, au quartier de Valfraio, et une autre dans celui de Pigne, sur le point cul- minant de la montagne de Torraggia. Elles pré- sentent égaiement plusieurs fontaines intermitten- tes, dont les plus singulières sont celle de la Ma- dona del Fontano, à peu de distance de la Brigue, celles du col de Merindol, du vallon de Laghet, et du quartier de Gairaut, aux environs de Nice. De toutes les sources minérales que je viens de mentionner, celles de Saint-Sauveur, de Rocca- bigliere et de Pigne, situées dans des endroits agrestes et romantiques, sont les seules dont on pourrait tirer parti pour fonder des établissements de bains. L'efficacité de ces eaux minérales, re- connue depuis un grand nombre de siècles, la sa- lubrité de l'air qui les environne, la température modérée de l’été, attireraient bientôt un grand nombre de valétudinaires, qui répandraient l’ai- sance parmi les habitants des pays circonvoisins. Bois et foréts. Les divers terrains qui composent les Alpes ma- ritimes peuvent, relativement à l'agriculture, se diviser en six classes bien distinctes. Dans la pre- mière sont compris tous les pics et élévations sté- riles de nos plus hautes montagnes, où croissent le génépi, l’achiliée naine, le saule herbacé, Dans la FR 38 ASPECT GÉNÉRAL 1 seconde se trouvent toutes ces vertes pelouses cou- vertes de pâturages où vont paître en été les trou- peaux. La troisième renferme les bois et forêts. La quatrième se compose de ces montagnes arides, ainsi que de ces prairies sèches élevées, qui ne don- nent annuellement qu'une seule coupe d'herbe très courte pour servir pendant l'hiver à la nourriture des bestiaux. La cinquième comprend les terrains cultüivables ; et la dernière le fond des valions. Les bois et forêts qui couvrent en partie nos montagnes forment non seulement la plus belle parure des Alpes maritimes, mais ils fournissent à l'habitant de cette contrée des engrais à ses terres, de la nourriture à ses bestiaux ; ils servent de ré- servoirs à ses fontaines, de digues à ses propriétés; et ils attirent, retiennent et résolvent en pluie les nuages, dévient les avalanches, purifient l'air, ar- rêtent les vents boréaux, enfin ils sont d'une grande utilité pour les besoins journaliers des habitants. Tous ces bois se divisent en royaux, en com- munaux et en bois des particuliers : les premiers ont une étendue à peu près de 4,000 hectares, les seconds de 24,000 environ, et les troisièmes de 12,000. Ces assemblages de végétaux sont placés sur les revers ou la pente des montagnes: leur di- rection se trouve sur tous les rumbs, ct la plus grande partie sont situés dans des endroits si abruptes et si escarpés qu'ils se trouvent couverts de neige pendant six mois de l’année, ce qui rend leur parcours difficile suivant les localités. DES ALPÉS MARITIMES. 39 Les essences qui composent ces forêts sont com- prises dans cinq zones bien distinctes : la première offre toutes les espèces et variétés de pins; la se- conde est celle des peupliers, qui comprend les saules, les bouleaux, les aulnes, les ormeaux; la troisième est celle des chênes, qui est accompa- gnée des tilleulis, des charmes, des érables, des hêtres ; la quatrième celle du sumac, suivie des buis, des houx, des genévriers, des cytises et des coudriers ; et la dernière celle des sapins, qui con- tient les frênes, l’if et le rosage. Les guerres qui ont, dans les premiers temps sur- tout, ravagé ces contrées ont puissamment contri- bué à la destruction des forêts : elles servaient jadis de retraite aux naturels du pays, et les Romains y ont souvent mis le feu; mais ces causes de destruc- tion ont peut-être été moins funestes que les dé- frichements inconsidérés qu’on a faits dans la suite, lesquels ont successivement dévoré et les forêts existantes et celles qui commencaient à venir. Si plusieurs endroits qui étaient naguère ombragés par des forêts majestueuses n’offrent plus que des rochers arides et de profonds sillons où commen- cent de nouveaux torrents, c’est aux coupes forcées, à la tolérance des chèvres, à l’inhabileté des agents forestiers plus qu’au séjour des armées sur nos montagnes que l’on doit attribuer la cause de la dégradation de notre sol forestier. Les principales forêts de la chaîne centrale et des Alpes qui y sont contiguës sont l'Adrec Blanc, 40 ASPECT GÉNÉRAL - … dans le territoire de Saint-Dalmas le Sauvage; Pi- L. gnateila, Blancoun, Lazaniera, dans celui de Saint- Étienne ; Castillon à l’Isola ; le Bois-Noir et celui de Molières, à Valdeblora; Velly,Soulque et Thuris, aux environs de Rimplas; Rigonse et le Buosc Negre de Venanson et de la Torre, Sciruol d'Utelle, la tra- verse de Roquette-Saint-Martin et l’antique forêt de Clans sont les derniers ornements de ces mon- tagnes. La chaîne orientale comprend d’abord les belles forêts de Salèze , de Borreon et d'Aighieras, situées dans la commune de Saint-Martin de Lan- tosca ; celles du Gouroun, du territoire de Tende:; celle de; Sanson, dans celui de la Briga, etc. La chaîne occidentale renferme les bois de Baus-Roux, aux environs de Daluis; ceux de Luesti, à Pierre- Feu; de Veisselet de Roquesteron, de Lausière de Cigale, de la Sapea de Toudon, de Carboniera de Torrette Revest, de Maupais de Bausson, etc. Les rameaux de ces chaînes qui descendent vers la Méditerranée sont : 1° celui de la Tanarda , qui présente irois bois très rapprochés les uns des au- tres, appelés Pinetta, de la Mappa, de Fiele, dans la commune de la Briga ; deux jolis bois de sapins, de hêtres et de mélèzes sur le flanc du col Ardente, et autour de la montagne de Toragia, Brunengou de Perinaldo, Ossagio d’Apricale, Gauta d’Isola Buona, le Bois-Noir de Breglio, Abeglio di Dolce- Acqua , le Cepo di Triora , le grand bois de Pigne, et toutes les hauteurs de la Nervia sous la dépen- dance des Alpes maritimes sont garnies de châtai- DES ALPES MARITIMES. 41 gniers , de pins, de chênes, de hêtres, qui servaient naguère pour construction navale. 2° Celui de Raus, $ qui, des montagnes de Tende, s'étend par diverses ramifications jusqu'à la mer, possède la grande et verte forêt de la Fracca, située dans le territoire de la Bollena ; celle de Raus et de Cairos , dans ce- lui de Savorgio; de Baud , de Lameiris, dans celui de Lantosca; la forêt noire de l’Aution,appartenant à la commune de Brieglio; le bois de Gorreas et d'Albarea, des environs de Luceram ; Maluinas, Sci- ruol, Pinea, de Roccabigliere, l’Albarea de Sos- pello, Braus de Peglion, Pinca Grana de Gorbio, Lauzière de Sainte-Agnès, Pioulie, Pifoulquie d’Es- carène, Barbari de Cuarasa, Ferrion de Levens, Pin Calvin de Contes, Barbam de Châteauneuf ; et sur le reste de ces montagnes jusqu’à la mer se trouvent éparpillés, souvent réunis en famille, des pins maritimes à gros et petits fruits, des chênes liége et d’yeuse, des micocouliers et quelques flot- tes d’un pin particulier, auquel j'ai donné le nom d’escarène. 3° Le rameau du col de Monier offre d’a- bord les majestueuses forêts de la Braissa et de Cla- fournié, dépendantes de Saint-Dalmas le Sauvage; celles d’Astench, vers la source du Var; le bois de chêne de Saint-Martin d’Entraunes, ct tous ceux du col de Pal, entre Saint-Étienne et Entraunes ; les deux bois touffus de Roubion, les forêts naissantes de Sueis, de Pras, de Tourneirol, de Bramay, qui font l’ornement de la commune d’Entraunes ; le Cordeglian et le Lare; situés aux environs de Ville- 42 ASPECT GÉNÉRAL neuve ; le grand bouquet de sapins, d'ifs et de mé- lèzes qui orne les montagnes de Buecil, la Fracca et Valasa de Roure; enfin la vaste et magnifique forêt de Dumas, qui porte ses limites jusqu'aux villages d’Illonse, de Bairuols, de Massovin, de Villar et de Thierry. Ces bois, qu'on devrait regarder comme sa- crés, sont employés en général à la nourriture du gros et menu bétail , à la construction et réparation des bâtiments, à la calcination de la chaux et du plâtre, au chauffage des habitants, et quelques uns pour la marine ; les sapins servent également à faire de petits barils pour la salaison des anchois, pour le miel, et à la confection d’au- tres ustensiles nécessaires à l’agriculture ; le hêtre est employé à la construction des caisses pour les fruits de la famille des orangers ; le chêne sert à faire des tonneaux ; le châtaignier est employé en cercles et en douves pour les barriques à vin et à huile; l’ormeau est utile au charronnage; le cormier à faire des roues ; l’elve pour sculpter ; le hêtre pour construire des instruments aratoires; l’if, le caroubier , le noyer ,le merisier , le buis et le cytise pour faire des meubles. Presque toutes ces forêts couvrent, à plus des deux tiers de leur élévation, les montagnes, qui sont ensuite revêtues de vertes prairies et d’une pelouse éternelle qui couronne leur sommet. La majeure partie de celles-ci sont placées sur des élévations si abruptes et d’un accès si difficile, qu'il n’y a pas de sentier pour ÿ con- DES ALPES MARITIMES. 43 duire, ce qui rend l'extraction du bois pénible et coûteuse ; cependant elles sont d’une teile impor- tance pour l'existence et la prospérité de nos habi- tants, qu'ils seraient obligés d'abandonner leurs domiciles si elles éprouvaient plus de détériora- tion. | Pour améliorer un peu ces forêts , ramener l’or- dre et rétablir leur ancienne splendeur , des encou- ragements annuels devraient être distribués aux communes, et les fonds pour cet objet seraient le produit d’une retenue sur le montant des ventes ordinaires de bois faites par l'autorité supérieure. De tous ces moyens bien ordonnés il résulterait une augmentation de terrain cultivable, un plus grand profit de ceux qui sont cultivés, et par con- séquent un accroissement de population ; la destruc- tion des ravins, et un encaissement naturel de tous les écoulements d’eau dans nos vallées, la conser- vation des chemins, la cessation des avalanches ter- reuses et pierreuses, la déviation des venis, un changement de température dans quelques locali- tés ; enfin l’on verrait bientôt des sites agrestes et romantiques remplacer ces tristes et mornes soli- tudes, depuis long-temps abandonnées des êtres vivants, de riants coteaux embellir ces steppes ro- cailleuses frappées de stérilité, et la constitution physique des Alpes maritimes reprendre cette pa- rure qui faisait jadis son plus bel ornement. 44 ASPECT GÉNÉRAL Grandes routes. Malgré l’heureuse situation de ces Alpes, entre la France, le Piémont et l'Italie ; les golfes, les anses, les ports qu’elles présentent sur la Méditerranée; les mines, les marbres, les caux minérales qu’elles re- cèlent ; les superbes forêts qu’elles offrent au com- merce, toutes les autres productions de son sol, son climat délicieux; malgré cette situation, dis-je, deux seules grandesroutesles traversent. La première, du sudaunord nord-est, est celle quiconduit à Turin par le col de Tende (1); sa largeur est de 8 à 10 mètres en plaine, et de 5 à 8 sur les montagnes; sa lon- gueur , depuis Nice jusqu’au bas du rideau septen- trional de Cornio, est de 11 myriamètres et demi. La seconde route, de l’ouest à l’est, n’est que la suite de celle du midi de la France vers l'Italie mé- ridionale (2), par la principauté de Monaco et les (1) Cette route, construite à grands frais, passe aux villages de la Trinité, de Drap, d’'Escarène , du'Toet, de Sospello , de la Giandola , du Fontan et de Tende ; traverse trois cols, celui de Braus, de Brovis et de Tende, d’où l’on descend pour entrer dans le Piémont. Sa construction, à travers les défilés de ces montagnes, est un prodige de l’art. (2) Cette route commence à une petite distance de la porte Victor de Nice, traverse le Mont-Gros, Ese, Turbie, Roque- brune, Menton, Ventimille, terme de cette intéressante route ; de là, si l’on veut aller à Gênes, on suit le sentier dit la Corniche , qui passe à Bordighière , San-Remo, Alme, DES ALPES MARITIMES. 45 anciens états de Gênes; sa largeur est de 9 mètres jusqu’à la Turbie, et de 7 jusqu'à Ventimille; sa longueur jusqu'aux limites de la principauté est de 19,700 mètres. Toutes les autres routes ne sont que des chemins étroits et dégradés, des sentiers ou communications plus ou moins praticables pour les bêtes de somme , coupés à tout moment par les lits des torrents, des ravins, et suspendus en plu- sieurs endroits sur des précipices , au fond desquels des eaux écumantes roulent avec fracas sur des ro- chers pelés. Ces principaux chemins sont, pour les habitants de la vallée du Var, celui qui de Nice passe à Saint-Roman , Roquette, Saint-Martin, Ro- questeron, Quebris, Puget-Theniers, jusqu'aux frontières de France; il traverse le territoire de Nice, d’Aspremont, de Saint-Blaise, de la Ro- quette Saint-Marin, de Gilette, de Torrette Ré- vest, de Pierre-Feu, de Roquesteron, de Quebris, de la Penne, du Puget-Theniers, d'Entrevaux, de Castellet, de Daluis, de Guillaume, de Villeneuve- d'Entraunes, de Saint-Martin-d’'Entraunes, d’As- tench, où l’on trouve la montagne de Caiilole qui sépare la vallée d'Entraunes de celle de Barcelon- nette; sa longueur est de 61,153 mètres, dont Taggia, Santo-Stefano, Port-Maurice, Oneille, Dian, Lan- gueglie, Albenga, Borghetto , Loan, Pietra, Final, Novi, Vegri, Srotorno, Vaddo, Savone, Albirola, Voragine , Co- goleto, Lesine, Voltri, Pegli, Gênes. 46 ASPECT GÉNÉRAL DES ALPES MARITIMES. : 28,118 en plaine, 20,198 en montée, et 12,837 en descente. Pour les habitants de la Tinée, celui qui passe à la Badia, Torrete, Utelle, la Torre , Clans, Saint-Sauveur, Isola, Saint - Étienne, traverse le territoire de Nice , de Saint-André, de Torrete, de Levens, d'Utelle, de la Torre , de Clans, de Marie, de Rimplas, de Saint-Sauveur, de Roure, de l'Iso- la, de Saint-Étienne, de Saint-Dalmas le Sauvage , jusqu'aux frontières. Sa longueur est de 117,623 mètres, dont61,160 en plaine, 37,833 en montée, 18,360 en descente. Pour ceux de la Vésubie, le chemin qui aboutit à Entraigue par le col de Fe- nestre, passe à l'Éscarène, Luceram, Lantosca, Roccabigliere, Saint-Martin de Lantosca ; sa lon- gueur est de 58,371 mètres, dont 15,452 en plaine, 32,342 en montée et 10,577 en descente. Tous ces chemins, qui n’ont que depuis 1 mètre jusqu’à 2 :f, de largeur, sont traversés par de petils sentiers qui, malgré les difficultés et les accidents du sol, établissent la communication entre les villages de cette contrée. Re ARS SELLE LITE LE LES ELLE LUE LS ARR LL S LUS LOS RS AL LL LE RATES LUS COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE SUR LES EN VIRONS DE NICE. ARTICLE PREMIER. MONTAGNES, COLLINES, PROMONTOIRES, CAVER- NES, GROTTES, FENTES, QUARTIERS, CHEMINS, PROMENADES. Montagnes, Collines et Promontoires. Nice est la capitale des Alpes maritimes. Cette ville , située au pied d’un tertre isolé sur le bord de là mer, est entourée d’une plaine qui s’appuie à l’est au col de Montalban, à la montagne de Vi- naigrie et à celle de Montgros (1); se trouve bornée (1) Selon Gioffredi, ces montagnes, y comprises celles jus- qu’à la rivière de la Roia, près Ventimille, étaient connues sous le nom de Montes Herculr. 48 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE au nord par des montagnes qui s’adossent au Mont- Chauve, et suit vers l’ouest la HE de plusieurs collines inégales qui s'étendent jusqu’au confluent de la rivière du Var. La plus grande longueur de son territoire , me- surée en ligne droite de l’est à l’ouest, depuis les confins de Villefranche jusqu’à la rive gauche du Var, est de 8,700 mètres; le même côté, en sui- vant les sinuosités de la côte, 10,350; l’extré- mité occidentale, en remontant le Var depuis la mer jusqu'aux limites d’Aspremont, et ainsi en ligne droite du sud au nord, 11,000 mètres ; l'extrémité orientale, en ligne droite depuis la mer jusqu'aux limites d'Ése et de Villefranche, 9,200 ; la largeur du milieu en ligne droite, en partant de la ville jusqu'à Saint-André, 5,360 mètres. La nature parait avoir fixé les limites de ce ter- ritoire par la chaine de Montalban, de Vinaigrie, de Montgros, d'Ese, de Merindol , de Revel et de Mont-Chauve. Toutes ces montagnes, de forme cir- culaire , sont disposées comme les gradins d’un am- phithéâtre, et s'élèvent en talus au-dessus de la plaine, en formant divers coteaux ; leurs sommités escarpées, souvent rapides, ne présentent que des espaces nus et incultes, ce qui contraste singu- lièrement avec le luxe agricole qui règne à leur base et sur leurs flancs. La colline de Montalban est de forme alongée et a environ 550 mètres d’élévation ; sa crête, ar- SUR'LES ENVIRONS :DE NICE. 49 rondie en dos d'âne, se prolonge au sud par une pente rapide, disparaît dans la mer, et offre de ce côté de vastes cavernes ; vers le nord sa hauteur di- minue jusqu'au point où l’on a pratiqué le passage de Villefranche ( 280 mètres) ; elle se relève en- suite de nouveau pour se rattacher au col de Vinai- grié (460 mètres), dont la pente , quoique abrupte, offre une cime bien cultivée, qui est dominée par les montagnes d'Ense, d'Ése et de la Turbie. Le Mont-Gros (366 mètres), qui lui succède, n'est qu'un appendice du Vinaigrié; sa base forme une courbe ; il est parfaitement arrondi au sommet, et, s’abaissant graduellement vers le nord, il va former le monticule de Saint- Albert (1), lequel s’adossait aux cols de Merindol et de Revel, qui forment un des flancs du Mont-Chauve, avant qu’un ancien courant et ensuite le torrent Paglion en eussent interrompu la continuité. D’autres éléva- tons plus majestueuses, connues sous le nom de Montbaudon , d’Agel, de Deux-Mamelons, de Ferrion, etc., paraissent dans le lointain, for- ment un rideau étendu de l’est sud-est au nord- ouest, et semblent s'unir à la chaîne du Mont- Chauve. Cette dernière montagne est la plus haute de (1) Les vieilles traditions du pays ont donné le nom de quartier du Volcan au derrière de ce monticule, comme on le verra ci-après, 1. 4 5o COUP D'OŒIL GÉOLOGIQUE toutes celles qui nous entourent , et c’est le dernier échelon d’une des chaînes des Alpes maritimes, qui s'étend du septentrion au midi; son élévation est d'environ 800 mètres ; son sommet, conique, dé- pourvu de végétaux, lui a valu le nom qu’elle porte (1). Une vue magnifique se développe de son sommet : au nord, les cimes sourcilleuses des Alpes maritimes, amoncelées les unes sur les autres, cou- vertes le plus souvent de frimas et de neige; au levant, de hautes élévations calcaires d’antique origine, qui bordent en scrpentant la Méditerra- née ; au couchant l’on a sous ses pieds celte suite de collines bifurquées (2), dont les sommets, étendus en forme de plaines, s’inclinent en se ramifiant vers la mer (3); et au midi, le bassin de Nice, terminé par cette mer Méditerranée sur L] (1) Quelques écrivains veulent que son nom dérive de Monte-Caldo , Mont-Chaud, et supposent un ancien volcan dont il ne reste aucune trace. (2) Ces collines sont celles de la Grâ , de Château-Renard, de Saint-Brancai, de Faïicon, de Rimies , de Gairaut, de la Sérène , de Pésicart, de Bellet, de Fabron, etc. (5) Toutes ces élévations présentent , ainsi que celles d’É- gypte, de Chypre, de Dalmatie, de Sicile, d'Italie, de Toscane, de la Ligurie, de la Provence, du Languedoc, et toutes celles du pourtour de la Méditerranée, une uniformité qui peint partout l'identité d’une marche régulière et géné- rale dans leur formation, qui est évidemment postérieure à celle des chaînes auxquelles elles sont adossées. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 5r laquelle l’œil n’est arrêté que par l’île de Corse, que l’on apercçoil très distinctement à l’'hori- zon (1). Du côté oriental de ce grand amphithéâtre existe une espèce de promontoire isolé, entouré d'un côté par la vallée &e Limpia, et de l’autre par les belles campagnes de Nice, qui offrent en tout temps une riche végétation. Cette butte ne s'élève au-dessus des flots méditerranéens qu’à g1 mètres, et s'étend du sud au nord sur une longueur d’à peu près 700 mètres , sur 300 environ dans sa plus grande largeur. Son sommet fut occupé jadis par le donjon de l’ancien château (2). Du côté sep- tentrional il descend comme par étages et va se ter- miner à la place Victor, dite Pairoulière, tandis que vers le midi il est coupé presque à pic, et n’of- fre que des rochers presque inaccessibles, où l’on a pratiqué vers la base une communication com- mode pour conduire de la ville au port, et qui forme une charmante promenade tout autour de (1) L'ile de Corse se distingue davantage quand le ciel est légèrement gazé, ou immédiatement après une pluie, ou quelque temps ayant qu'elle tombe. La transparence de Pair augmente-t-elle à mesure qu’une certaine quantité d’eau est répandue uniformément dans atmosphère ? (>) Ce château, une des merveilles du midi de l'Eu- rope, démoli par Berwick, n’offre plus qu’un monceau de ruines. 4. » b2 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE ce massif. Il paraît que cette colline s’adossait jadis à celle de Cimiez et n’en était qu'une extension plus considérable: peu à peu les eaux auront miné, détruit et emporté Île sol interjacent ; la mer elle- même , lorsqu'elle couvrait cet espace, aura pu l’at- taquer et préparer l’ouverture; que les eaux terres- tres n’ont fait qu’achever plus tard. L'origine de toutes ces montagnes, collines et promontoires remonte , pour les uns, à l'époque du dépôt des terrains secondaires, qui se compo- sent de couches calcaires, gypseuses et chloriteu- ses; pour les autres, à celle de la formation ter- üaire, qui renferme les argiles, les grés et les pou- dingues; et pour d’autres encore , au temps où le fluide méditerranéen nous laissa ces marbres, ces sables, ces brèches osseuses, qui existent en tant de lieux différents. | Cavernes, grottes, fentes. Les plus anciennes de ces formations renferment des cavernes connues sous le nom de Bauma , Ta- na, Crotta, dont les plus remarquables dans les environs de Nice sont celles du Lazaret, à Mont- boron , vaste et spacieuse cavité qui n’a de remar- quable que quelques stalactites et un enduit cris- tallin qui couvre ses parois ; celle de Saint-Laurent, fort singulière par les diverses cristallisations spa- thiques qu’elle renferme; celles de Saint-Albert, SUR LES ENVIRONS DE NICE. 53 de Cimiez, de Saint-Pons des Baumettes, de Saint- Pierre, de Villefranche , etc., qui ne sont dignes d'attention que par leur plus ou moins grande étendue ; celle de Saint-André, fort curieuse, par- cequ’elle livre passage à une branche d'un gros torrent qui se jette dans le Paglion; celle dite La Bauma, sur les confins des communes de Faliconet de Saint-André, très remarquable aux yeux des géo- logisies, parcequ’elle offre un plafond de gros blocs de calcaire jurassique , soutenus par des masses de marne chloritée qui reposent sur le calcaire mar- neux; celles de Faliconet, du col de Caussimagne et de Tiblan, au-dessus du pont de Sementie, qui sont assez vastes pour servir de refuge aux habitants cir- convoisins dans les temps de guerre; celle du vil- lage de Château-Neuf, qui est une des plus spa- cieuses et des plus riches en stalactites, stalagmites, et autres concrétions singulières; enfin celle de Mont-Chauve, connue depuis long-temps sous le nom de Ratiapignata , chauve-souris, parcequ’un grand nombre de ces animaux y font leur demeure habituelle. Cette caverne est une des plus belles de nos environs; elle fut dégagée des décombres de la montagne par les soins de feu M. Vai, amateur d'histoire naturelle, lequel fit mettre à jour une vaste salle de 22 mètres de long sur 15 de large, dont la voûte, soutenue par plusieurs colonnes de- mi-transparentes, très grandes à leur base, s’amin- cissant vers le sommet, forme une espèce de ro- tonde , derrière laquelle est un prolongement en 2 ( 54 COUP D’OŒIL GÉOLOGIQUE forme de cabinet à la turque. De toutes parts la voüte etses parois se plient en draperies flottantes, en festons transparents que le ciseau du plus habile artiste n’eût pas mieux exécutés que ne l'a fait la nature. Quoique cette caverne soit assez profonde, les rayons du soleil y pénètrent aussitôt que cet astre entre dans sa méridienne. Sous ce salon on en trouve un autre plus petit, soutenu pareillement par des colonnes et des piliers en stalactites , et ce second salon aboutit à un troisième dans la pro- fondeur duquel il n’a pas encore été possible de pénétrer (1). Un nombre assez considérable de grottes plus ou moins spacieuses existent sur les bords actuels de notre mer, depuis la partie occidentale du chäà- teau de Nice, jusqu'aux confins des Alpes maritimes, vers Monaco. Les plus remarquables sont celle de Peirou, au-dessous des Ponchettes, qui offre une source d’eau pure; celles du Montboron, plus ou moins singulières par leurs aspects imposants et romantiques; celle du Sabatier, où l’on ne peut pé- nétrer que par-dessous l’eau; on la croit très ri- che en beaux coraux et autres polypiers madrépo- riques; celles de la partie méridionale de la pé- (1) Cette grotte a été le sujet d’un petit poëme ïtalien, intitulé, La Grotta di Monte-Calvo, par l'avocat Rossetti ; Turin. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 55 ninsule de Saint-Hospice et de Baus-Roux, qui présentent des voûtes menaçantes et des cor- niches diversement colorées par des madrépores vivants; celle enfin de la Baie Saint-Laurent, dite la Castagna, qui laisse échapper une source d’eau vive qui s'écoule en bouillonnant dans la mer. Différentes fentes se trouvent dans le système calcaire, principalement dans le calcaire compacte du Jura : elles sont le plus souvent verticales, quel- ques unes transversales; les unes vides, les autres remplies de formations méditerranéennes, et même de débris des terrains modernes , ou comblécs seulement en partie par d'anciens galets. On ne peut mieux comparer ces fentes qu'à celles que présentent ces masses d’argiles molies, charriées par nos rivières, subitement séchées et fendillées par un soleil ardent. Quartiers, chemins, promenades. Dès les temps les plus anciens, à mesure qu’on défrichait un espace de terre, un nom particulier était donné à chaque région de notre sol, et c’est ainsi qu'ont été distingués successivement les divers quartiers dont sc composent les environs de Nice. 1° Ceux de la chaîne qui s’appuie à la gauche du Mont-Chauve, savoir, les quartiers de Boucart, de Causimagna, de Falicon , de Ravel, de Merindol, du 56 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE Volcan, de Bon-Voyage, de Saint-Albert, de Mont- Gros, de Vinaigrié, de Montalban et de Montbo- ron (1); 2° ceux qui gisent sur la chaîne qui s’a- dosse à la droite de la même montagne, tels que les quartiers de la Grà, de la Bastide, de Falicon, de Château-Renard, des plaines de Saint-Michel, de Rimiez, de Cap-Croix, de Cimiez, de Brancoula, de Carabasel; ceux de Gairaut supérieur et infé- rieur, de Saint-Sauveur, de la Serène, de Valgor- belle, des plaines de Saint-Barthélemy , de Saint- Brancai, de Saint-Sylvestre, de Pesicart de la Mantega, ét ceux de Ferick, de Saint-Pierre, des Baumettes, etc.; 3° enfin ceux qui forment le grand triangle qui s'étend depuis le village d’Asprémont jusqu'au vallon de Magnan, et à l'embouchure du Var , tels que les quartiers de Bellet supérieur et inférieur, de Magnan, de Saint-Isidore , de l’Arquet, de Caacade , de Genes- üère , de Sainte-Margucrite, de Saint-Augustin et de Caras. La plaine qui entoure ces élévations est subdi- visée de l’est à l’ouest et du sud au nord par les quartiers de Limpia , de Riquiez, de Roccabigliere, sur la gauche du Paglion, et sur sa droite par ceux du faubourg de l’Empeirat, de l’Arbre, de Saint- (1) Par corruption de Montmoron, à cause que les Maures ont habité long-temps ce promontoire. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 57 Pons , de Labadie , de l’Ariane; viennent ensuite ceux de la première et seconde Buffe, du Camp- Long, de Fontaine-Chaude, de Saint-Maurice , du Raï, de Saint-Barthélemy supérieur et inférieur de la Conque, de Saint-Philippe; enfin ceux du Barri des Macons, de Caras, des Grenouillères, de l’A- renas et des Z/es qui ont pour limite la rivière du Var. L'on divise les chemins de Nice en royaux, pro- vinciaux, communaux, et sentiers. La première catégorie ne renferme que la seule route qui de cette ville va à Turin. La seconde comprend le chemin qui conduit à Gênes par la Corniche , ce- lui qui de notre faubourg se dirige par Saint-An- dré ou Labadie , passe à Torette, Utelle, Clans, Saint-Etienne, etc.; celui qui du village d'Escarène se rend à Saint-Martin de Lantosca par la vallée de la Vésubie ; enfin le chemin qui, partant de Nice, passe ensuite au Serre-Long, à Bellet, Saint- Martin, et de là dans toute la vallée du Var. Sont comprises dans la troisième catégorie, la route qui du pied de la colline de Cimiez s’étend jusqu’à Fa- licon , celle qui du chemin de Saint-Barthélemy passe par le quartier de Saint-Maurice , traverse le vallon de Saint-Pons et se dirige jusqu'aux plai- nes de Saint-Michel; celle de la Serène, qui tra- verse le chemin de Saint-Barthélemy, du Raï, de Gairaut , de la Serène, et s’étend jusqu’au village : d’Asprement; enfin celle qui conduit de Nice à Villefranche. La quatrième catégorie renferme les 5B COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE sentiers , dont les principaux sont, celui qui de Saint-Sylvestre passe à Saint-Brancai et aboutit à Seirole , territoire d'Aspremont; celui qui de Saint- Etienne traverse le col de Saint-Pierre, et s'étend jusqu'à Ferick ; celui qui du quartier des Baumet- tes passe à Saint-Philippe, à la Conque, et se dirige comme le précédent sur toutes les collines adja- centes ; celui qui suit le cours du vallon de Ma- gnan jusqu'à sa source; celui qui du vallon de Mauparga traverse le col de l’Arquet, passe à Ge- nestière , au col de Berre, jusqu’à Saint-lsidore; ce- lui qui du quartier de Barri des Macons, au-dessous de Saint-Hélène, monte à Fabron jusqu'à la Cha- pelle de Saint-Joseph, et descend vers les Zles au Cal d'Espagnol; celui qui de Caras passe à Sainte- Marguerite, à Caucade, et ne s'étend plus qu’au- dessus de Serres, le Var en ayant interrompu la continuité; celui qui de Saint-Augustin aboutit aux les, dans la plaine du Var, et celui qui du sommet du col de Villefranche se rend aux qua- tre chemins d’Ese. Tous les autres sentiers dont notre campagne est couverte, à cause de son inégalité et de la subdivision de son territoire en petites propriétés, sont trop nombreux et trop petits pour qu'il soit possible ici de les dé- crire. Les principales promenades de Nice sont celles du cours, des remparts, de la terrasse, du port, du Lazaret , celle dite des Anglais, sur les bords de la mer, et de tous les chemins et avenues qui con- SUR LES ENVIRONS DE NICE. 59 duisent dans la ville. Celle du château, nouvelle- ment construile, offre pendant l'hiver une pelouse d’un beau vert qui contraste très bien avec les dé- combres et les masures qu’on y trouve éparpillées. Du sommet du donjon de cette colline un panorama vivant des plus admirables s'offre à l’œil de l’ob- servateur. La ville de Nice avec ses clochers, ses coupoles, ses belvéders, ses terrasses, se déploie à son pied en triangle isocèle; elle est entourée d’un côté par une nature riante et majestueuse, de jar- dins, de campagnes, de collines couvertes de métairies, et ornées de maisons, de pavillons, d’ab- bayes pittoresquement bâties dans les endroits les mieux exposés; et dans le lointain, les Alpes mari- times, nues ou garnies de quelques pins et couvertes de neige, forment un paysage d’une beauté ravis- sante. De l’autre, on ne voit qu’une nature grave et sublime: la côte avec ses criques, ses anses et ses promontoires qui se prolongent avec déclivité sous les vagues de la mer. Se 60 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE VAR AAILLR LRRLVELLAR LAB LULLLLILILIEULLLLIELLS URLS LETALEIALR LALLLA LARLLS ARTICLE Il VALLONS , TORRENTS , RAVINS , SOURCES , FONTAINES, ET PUITS. Vallons, torrents, ravins. Tous les vallons de la plaine de Nice sont situés à l’ouest de cette ville; pour l'ordinaire, à sec dans la belle saison, ils servent de lit à des torrents, qui, à la suite des pluies abondantes s’enflent tout- à-coup et deviennent très rapides. Leur pente gé- nérale est du nord au sud, quoique plusieurs aient d’autres directions vers leur origine. Comme tous les autres écoulements d'eau qui descendent des montagnes circonvoisines, leurs lits sont remplis de divers cailloux roulés, de galet, entremêlés de terre. de sable, d'argile, et de quel- ques pétrifications. Les principaux de ces vallons sont ceux de Paglion, de Saint-Pons, de Saint-Bar- thélemy, de la Mantega, de Magnan, de Barla, et celui où coule la rivière du Var. Le Paglion (1) prend sa principale source au (1) Pline, ist. nat., 3-5, dit: Egitur ab omni ra Nicæa oppidum, net conditum, fluvius Padus. I] faut lire, SUR LES ENVIRONS DE NICE. (Ta lieunommé Pallium, dans le quartier de Maironèse, À deux lieues au-dessus de Luceram.Son lit sinueux, peu mobile , très incliné, assez large, sépare la ville de Nice de son faubourg, avant de se jeter dans la mer (1). Plusieurs torrents latéraux et quan- tité de vallons et ravines se réunissent à lui pour l’enrichir du tribut de leurs eaux. Le premier tor- rent est celui dit le Lac, qui sort de la Montagne Noire, dans le terroir de Luceram; un second se précipite du col de Brauss, passe au Toet, et se réunit au Paglion vers l'Escarène. Un peuau-dessus de ce village, le Paglion se dirige plus au sud, borde le revers des montagnes de l’Escarene, re- coit les eaux de Loana, qui descendent continuel- lement des montagnes d’Agel et de Saint-Tibère, et vont sortir dans l’endroit connu sous le nom de pont de Peglia ; où il se réunit au torrent qui des- cend des montagnes de Berra, de Cuorase, de ferrion, de Bendejun, de Madone-Vieille, de Con- tes, et qui porte le même nom. De là, continuant sa route du septentrion au midi, suit les détours des fluvius Palo , comme il se trouve dans quelques manuscrits, parceque Pline, comme il le manifeste par son texte, pré- tend parler des environs de Nice. (1) A un kilomètre environ de son embouchure, les pier- railles et autres matières voiturées par les eaux dans le lit de ce torrent ont environ trois mètres; elles recouvrent un banc d’argile calcarifère , qui se prolonge dans presque toute la plaine de Nice jusqu’à la mer; un peu plus loin les galets se manifestent au-delà de quinze mètres de profondeur. G2 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE montagnes de Drap, où il reçoit d’un côté les eaux de Cantaron, de l’autre celles de la Trinité, qui descendent des hauteurs de la Ghet, de la Turbie, d’Ese; il rencontre ensuite le torrent du vallon Saint-André, qui prend ses caux sur le re- vers des montagnes de Ferrion, de Torrete, de Mont-Chauve (1). De là le Paglion, dirigeant sa course sur les campagnes de Nice, passe sous les remparts de cette ville, et, après avoir parcouru un espace d'environ sept lieues depuis sa naissance jusqu’à son embouchure, se jette dans la mer. Le lit de Paglion, qui occupe pour la campagne de Nice seule un espace de mille mètres de lon- gueur, sur cent de large, est presque toujours à sec pendant l'été, mais, dans les temps de pluies et d’orages, le torrentqu'ilcontients’enfle tout-à-coup d’un volume d’eau qui a été à plus de quatre mè- tres de profondeur , et qui, coulantavec une impé- tuosité effroyable, roule des blocs de rochers assez gros, des arbres déraciné; franchit les limites où il est resserré, s'étend dans les campagnes et menace le faubourg. Son lit s’est considérablement exhaussé depuis trente années ; il est recouvert de pierrail- (1) Les vallons qui descendent de cette montagne sont, ceux de Caussimagne qui s'étend jusqu’à la base du Col-de- Revel; de Teissoniera, ainsi nommé à cause de ja quantité de blaireaux qui habitaient cet endroit; de Caupertus, de Fa- licon, quifitous se jettent dans celui de Saint-André. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 63 les à pointes émoussces (1x), de différents cal- caires de marne chloritée, des brèches, de grès, de poudingues, de pyrites ferrugineuses; on y trouve du fer en baguette, des ammonites, des bé- lemnites, des oursins, des spatangues, des pierres judaïques, etc. Les eaux du Paglion servent pour arroser les terres circonvoisines, font mouvoir un nombre considérable de moulins à huile, et à farine, et les machines de quelques fabriques de papier grossier. Le vallon de Saint-Pons commence au versant de la plaine de Saint-Michel, et sépare la colline de Rimiez de celle de Gairaut, Il est resserré depuis son origine, et finit par disparaître vers la plaine de Camp-Long, où il est remplacé par un ruisseau dont les eaux s’écoulent vers le Pont-Neuf dans le Paglion. Celui de Saint-Michel descend du revers occi- dental de la colline de Gairaut, reçoit dans son cours la source intermittente connue sous le nom de Fontaine-Sainte , se perd en diversruisseaux en (1) Ce torrent, quoique le principal du canton, se trouve toujours, même dans ses plus grands débordements, hors de la sphère des galets de nos collines; les cailloux qu’il ren- ferme, à mesure qu’on s'éloigne de son embouchure, ne sont qu’émoussés, dégrossis par les eaux fluviatiles ; ils n’ont ja- mais l’arrondissement ni le beau pali de ceux que l’ancienne mer a perfectionnés ; ils en différent également par leur cou- ieur, par leur nature et par leur disposition. 64, : COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE. approchant de la plaine du Ray, réunit de nouveau ses eaux au-dessus du quartier Saint-Michel, et, après avoir traversé le Camp-Long, va se jeter dans le Paglion près de son embouchure. Le vallon de Saint-Barthélemy, vulgairement connu sous le nom de vallon des Étoiles, est un des plus intéressants, à une demi-lieue au-dessus de l’église de ce nom. Ce vallon se resserre à mesure que l’on avance, ses côtés s’escarpent, et dans quel- ques endroits ils se changent en deux hautes mu- railles de galets, tapissées de ptéris de Crète, et autres cryptogames, parmi lesquelles suintent de petits filets d'eau qui se réunissent au ruisseau principal. Plus l’espace se rétrécit, plus s’agran- dissent les idées. Tout observateur qui donnera es- sor à celles qui l’occuperont, en visitant ce vallon, ne pourra se refuser à croire qu’une semblable constitution donne l'explication de l’énorme quan- tité de pierres roulées dont sont jonchés les che- mins , les lits des torrents, les ravines, et jusqu'aux terrains consacrés à l’agriculture. Ces amas prodi- gieux de galets sont facilement ptécipités, à cause de leur inadhérence, par les pluies, les orages, qui les entrainent continuellement vers la plaine, et les disséminent sur la surface avec le sable dont ils sont mêlés. Le vallon de Saint-Barthélemy com- mence vers l'endroit dit Saint - Brancai, un des chaïînons qui se détachent du Mont-Chauve, reçoit dans son lit, au-dessous du couvent des Capucins, la belle fontaine du Temple, et les deux petites sour- . SUR LES ENVIRONS DE NICE. 65 ces qui coulent du vallon de Valgorbelle, et après avoir traversé du nord au sud la plus riche partie de la campagne de Nice, passe par le faubourg de la Croix de Marbre , pour se jeter dans la Méditer- ranée. Le vallon de la Mantega, connu aussi sous le nom de Merlansson, se porte comme le précédent du sud au nord, dévie ensuite un peu de l’est à l’ouest, pour reprendre plus tard sa première direction. Les deux pentes qui l’encaissent sont pour la plus grande partie également composées de galets, et surmontées de terrains à vignes et à oliviers. Ces entassements de pierres roulées sont disposés par couches régulières qu'on peut en général détaiiler ainsi qu'il suit : la première , la plus basse, est for- mée de galets de grosseur moyenne; la seconde, celle qui est au-dessus, se compose de galets de moindre poids ; la troisième est formée d'un sable brun grisätre ; la quatrième , de galets ordinaires, d’une teinte grise ; la cinquième, de petits galets colorés de jaune ; la sixième , de galets gris bleu et sable; la septième, de gros galets mélés de sable; la huitième, de gros galets peu adhérents entre eux; la neuvième, de marne argileuse cal- carifère mêlée avec du sable ; la dixième enfin, d'argile calcarifère ou terrain sablo-marneux co- quillier (1). Au - dessus de ces couches se trouvent (1) Ces couches graduées prouvent évidemment une sta- tion tranquille et de quelque durée de la mer. 1. > _ 66 COUP DOŒIL GÉOLOGIQUE des masses sans ordre de pierrailles arrondies , mê- lées de sable, de dix à irente mètres et plus d’'é- paisseur. | Tous’ces lits que font distinguer, soit la couleur, soit la grosseur des galets, soit la variété des ma- tières, paraissent faire avec l'horizon un angle de douze à quinze degrés. Dans quelques endroits ils offrent des escarpements de quarante mètres et plus d’élévation , entremélés de sable, ce qui leur donne l’apparence d'une vieille muraille ; dans d’autres points, on observe des lits informes d’ar- gile calcarifère micacée et des couches de sable marin, où l’on remarque des alignements de gros cailloux arrondis, placés comme par la main de l’homme, sur des lignes horizontales , tels que Saus- sure en avait vu au pied du Voirons, dans le torrent de la Menoge. En avancant dans ce vallon, on trouve un massif de galets d'environ 24 mètres qui surplombe en certains endroits au-dessus d’une bande de ter- rain sablo-marneux coquillier , large d'un mètre et demi à peu près, excavé par sillons lisses, Cette disposition paraît être l'effet d’un courant, et l’on ne saurait douter qu’il n’en ait passé un dans cet endroit. La bande dont il est ici question est in- clinée à l'horizon de 8 à 10°. On ne peut guère identifier le lit de cet ancien courant avec celui du vallon de la Mantega, quand il est gonflé par les eaux; car la direction de ce dernier est nord et sud : celui dont il nous reste l'empreinte au con- SUR LES ENVIRONS DE NICE. 67 … traire paraît s'être dirigé de l’ouest à l’est (1). Après avoir disparu un instant, ce massif ressort horizontalement, et s'incline ensuite du midi au septentrion, sous un angle de 20 à 25°, direction diamétralement opposée à celle des eaux du vallon. À 200 mètres plus loin, vers le nord, les couches reviennent à peu près nord et sud, dans le sens du vallon, sous 12 à 15° d’inclinaison, et se maintien- nent telles jusqu'au cul-de-sac, qui semble le véri- table principe du vallon. Cet enfoncement est sans issue ; il a 12 mètres de large et est fermé de trois côtés par des parois à pic de 20 mètres environ de hauteur , taillés dans l’amas continu de galets. Une broussaille qui le couvre vers le sommet s’arrange naturellement en berceau. Les rayons du soleil par- viennent rarement au bas de ce vallon ; des eaux qui suintent des menus filets qui jaillissent des couches supérieures retombent presque en vapeur , forment diverses arcades, etentretiennent dans cet endroit une fraîcheur continuelle. Au-dessus de cet escar- pement, le vallon se rétrécit, et n’offre plus qu’une issue pour l'écoulement des eaux pluviales qui tombent des collines de Saint-Pierre, de Ferick, de Pesicart, du col de Bast, etc. Le vallon de Saint-Philippe n’est que le versant (1) Le vallon Sabatière, qui se jette dans celui de Magnan, offre le même exemple de ces anciens courants d’eau marine desséchés. 5. 68 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE opposé des collines de Saint-Pierre, de Ferick, de Magnan; il se ramifie en plusieurs petites branches, bordées de grenadiers, de pistachiers et de myrtes qui toutes offrent des sites romantiques aux dessi- nateurs, et des insectes et des plantes rares aux na- turalistes. À une demi-lieue de la ville se trouve le vallon de Magnan; celui-ci offre à son commencement des portions de lits de petits galets, disposés par assises parallèles qui se correspondent sur les deux côtés du torrent (1); par dessus sont des amas in- formes de gros cailloux roulés, de natures diverses, qui recouvrent, en avançant dans les terres, de grands dépôts de terrain calcaréo - psammitique coquillier , et des fragments de rochers. Les pentes abruptes qui encaissent ce vallon, comme tous ceux que je viens de mentionner, se dégradent annuel- lement par l’action des eaux pluviales, et forment des ravins, des enfoncements, des rigoles, qui donnent en bien des endroits un aspect de ruine et de dévastation ; les décombres qui s’en détachent se nivellent au fond, rehaussent le sol, et sont cause des ravages que lês eaux produisent à chaque grande crue sur les terres labourables riveraines, qui sont maintenant dans nos environs beaucoup plus bas- (1) Targioni- Tozetti avance que la correspondance des couches entre deux collines voisines dévoile leur ancienne ontiguité. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 69 ses que le niveau des vallons (1). Celui dont nous parlons présente en certains endroïts un aspect des plus riants et des plus agrestes : des eaux qui serpentent de tous côtés, les arbres touffus qu'elles vivifient, des hameaux , des usines, placées çà et là; dans l'éloignement, l’église de la Madeleine en- tourée de myrtes et de cyprès, forment de ce lieu un paysage aussi varié qu’agréable (2). Au-dessus de celui de Magnan, un autre lit de ga- lets qui traverse la route de France, sert de trace au petit vallon qu’on nomme Barle, lequel ne se pro- longe pas à un kilomètre et demi loin de la mer; ii se bifurque également en remontant vers sa source, et partout ne fait que mettre à jour les galets dont les monticules qui l'encaissent sont composés. (1) Dans les siècles antérieurs, l’usage a long-temps subsisté de faire passer tous les ans des charrues attelées avec des bœufs sur le lit du Paglion et autres vallons , pour égaliser leur sur- face en répandant les pierrailles avec uniformité : cette opé- ration rendait alors les galets plus movibles, de manière qu’à chaque crue l’eau en emportait une partie dans la mer, ce aui était cause que le rehaussement des fonds n’avait lieu qu’insensiblement ; cette coutume étant tombée en désuétude, il en résulte que les débris sont entraînés plus difficilement , que l’exhaussement devient excessif et les inondations plus fréquentes. (2) Plusieurs autres vallons, tels que celui de Maupurge, de Trueglia, de Sabatière, etc., se jettent dans celui de Maguan. 70 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE Le Var enfin, que le célèbre voyageur des Alpes qualifie de vilain torrent (1), éloigné de Nice en ligne droite de 2,850 toises (2), forme la vallée la plus considérable de tous les écoulements d’eau qui traversent notre terroir. Cette rivière, dont on croit que le nom dérive de Varius, à cause de la sinuosité de son lit, prend sa source dans deux fontaines: l’une, située au fond du vallon d’Astench, tarit quelquefois pendant l’été; l’autre sourd sans cesse, en bouillonnant, du milieu des cailioux calcaires, au pied de la montagne de Garret, au - dessus d’Astench, hameau de la commune d'Entraunes, qui renferme le lae d’Alos (3). À peu de distance de la source du Var se jettent dans cette rivière les torrents de Sanguimières et de Strop, qui descen- dent des montagnes de Saint-Dalmas le Sauvage ; viennent ensuite ceux d’Allières, de Garreton, de Pecortonière, de Chaudan et de Bevarde, qui cou- lent du côté d’Alos et de Colmars, en formant de belles cascades; parvenu à Entraunes , il prend le (1) J’oyage dans les Alpes, de Saussure, 3-234-1/428. (2) Note de M. Gosselin, dans Strabon, 4-184. (3) Il est tellement yrai que cette source prend son origine dans le lac d’Alos, qu'on a remarqué qu’une avalanche préci- pitée dans ce lac en troubla tellement les eaux que la fontaine où coule le Var en fut pendant tou! ce temps troublée et blanchâtre. La température de cette fontaine est pendant l’été comme 1 à 19 1/2, d’après mes observations; son goût est un peu terreux, quoiqu’elle soit très limpide. SUR LES ENVIRONS DE NICF. 71 torrent de Bordoux, ensuite ceux de Castellanette, de Chamfillon , de Filleul, de Cheisan , d'Elenos et de Bautes. Le Var, avant d'arriver à Guillaume, re- coit les eaux permanentes de la Barlate, qui des- cend de Robinos, du col de Pal ; se dirigeant en- suite du nord-ouest au sud-ouest , il recoit les tor- rents du Rio et du Rio de la Palus, puis ceux de Chaulières, de la Frache etle Rio de Cautes, des- cendant des montagnes de Sauce ; le Tuebi, coulant du col de Crous, terroir de Peone, qui recoit lui- même le torrent de Lavanche et celui de Rioul Blanc; viennent ensuite ceux de Robert, de Bauche- ron et de la Clue d’Amen, dont les eaux sont en tout temps considérables. Le Var, en longeant le terroir de Daluis, se dirige de l’est à l’ouest, re- coit les torrents de la Salette et le Rio, arrive au pont de Guedan; après avoir reçu le tribut des tor- rents qui descendent de Saint-Léger et de plusieurs communes du département des Basses - Alpes, il s'incline de l’est à l’ouest; grossi ensuite par la pe- te rivière de Colomb, il s’achemine vers Entre- vaux et Puget-Theniers, en entraïnant avec lui un grand nombre de torrents, dont les plus considé- rables sont ceux de Saint-Martin, des Odiers, de Grèles, d'Endrivète , de la Blanquerie, des Avalan- ches (1) et de Chaus, qui prend sa Source sur la (1) Ainsi nommé en raison des eaux souterraines qu’il renfer- me, et qui sont causes que les terrains s’éboulent de toutes parts. 72 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE montagne de Monnicr ; la Redoule, qui descend des hauteurs d’Auvarre , grossie par les torrents connus sous les noms de ravins d’Auvarre et du Riou des Dines, se jette, en côtoyant les murs du Puget-The- niers, également dans le Var. Depuis le Puget-Theniers jusqu’au Villars, plus de quarante ravins, à sec en été, mais désastreux dans le temps des pluies, versent leurs eaux dans cette rivière. Parvenu au village de Massovin, le Var, arrêté par les montagnes de Bairuols et de Tournefort, qui le séparent d'avec la Tinée, change de direction et se courbe en angle droit du nord au sud, entre deux rochers inaccessibles, où il recoit les torrents qui descendent des montagnes de Tou- don et de Torrete-Revest ; à une lieue et demie de Massovin , le Var mêle ses eaux avec celles de la Tinée; trois quarts de lieue après, en dessous de celles-ci, il recoit celles de la Vésubie ; et un peu plus bas, vers Saint-Blaise , s’y précipite l'Esteron, qui descend des montagnes de Briançon et des basses Alpes. Le Var ainsi grossi (1), n'étant plus retenu par des rochers solides, ravage et emporte à chaque crue les terrains riverains; il finit par inonder vers son embouchure une partie des terres les plus pré- cieuses de lacampagne de Nice. Cette rivière par- (1) La pente du lit du Var est d’un mètre sur trois cents environ, SUR LES ENVIRONS DE NICE. 73 court ainsi, en faisant des détours immenses, une étendue d’environ vingt-six lieues, depuissa source jusqu’à la mer. Dans tout son cours il alimente un nombre considérable de moulins à usines, à foulons, à scies, et serl pour arroser les terres qui se trouvent à son niveau. Le lit du Var est fort spacieux, très mobile (1), composé de pierres cal- caires, de grès, de laves, et de porphyres (2). J'y ai trouvé des granits, des quartz, des gneiss, des serpentines, divers schistes, et autres substan- ces minérales de toutes nos formations. La plus grande partie des vallons, torrents et ravis que je viens de mentionner ont de nom- breux embranchements vers leurs origines, et la plupart sont profondément creusés, de manière à mettre à découvert la composition des montagnes qui les encaissent, et qu’ils détruisent lentement. Sources, fontaines et puits. Du pied des montagnes qui nous entourent jail- lissent diverses sources et fontaines, dont les eaux abondantes vivifient nos campagnes, et servent à diverses usines et moulins. (1) On remarque quelquefois avec étonnement sur le gra- vier , fort éloigné des eaux courantes, le terrain sec et solide se rendre tout-à-coup mobile, s’affaisser peu à peu, dispa- raître comme dans un gouffre el former en un instant un lac d’eau très profond. (2) Saussure, Voyage dans les Alpes, 3-254-1428. 74 COUP D'OŒEIL GÉ9LOGIQUE La fontaine de la ville est située dans le quartier de Riquiez , et va se dégorger sur le port; l’eau en est fraîche, limpide, légère , contient fort peu de matières calcaires en dissolution. À quelque dis- tance au-dessus de la précédente se trouve celle connue sous le nom de Surgentin, qui est plus abondante, aussi pure ; elle sert aux arrosages des terres voisines, et fait mouvoir les usines qui se trouvent sur son passage. La fontaine de Limpia, qui donne le nom à cette vallée , se trouve à peu de distance du bord de la mer ; son eau est excel- lente , ainsi que toutes celles qui sont autour du port et au niveau de la mer, qui ne paraissent que des embranchements de celle de Surgentin. Au pied du promontoire sur lequel était bâti l’ancien château existe une fontaine réputée comme contenant l’eau la plus légère , et connue sous le nom de F'uont dei Peirou; elle git sous une grotte presque au niveau de la mer, en dessous de la batterie des Ponchettes. D’autres sources qui descendent également du même tertre donnent aussi des eaux fra'ches et légères; mais la plupart communiquent, en sortant de terre, avec la mer. Une autre fontaine fort abondante fut trouvée sur le chemin de Turin, dans les travaux que l’on fit pour encaisser le côté gauche du Paglion; elle se perd sous lerre sans aucune utilité , et l’on croit que celle de Saint-Sébastien, sise sur la place Vic- tor, qu’on a conduite dernièrement dans la ville, n'est qu une faible branche de cette fontaine. SUR LES ENVIRONS DE NICE. à Au quartier de l’Arbre, sur la rive droite du Paghon, naît la source connue sous le nom d’'Eau- Fraiche. Cette fontaine sort du pied de la masse gypseuse qui est adossée à la colline de Cimiez; ses eaux sont par conséquent un peu imprégnées de sulfate calcaire, qui lui communique un goût fade. Cette nappe d'eau, après avoir servi à l’arrosage de quelques jardins et prairies, fait aller les usines du faubourg avant de se jeter dans le Paglion. La source de Fuont-Cauda, dont le nom lui a été donné parcequ'elle est chaude en hiver et fraîche en été, ne sert que pour arroser quelques prairies ; du côté de l’ouest, à peu de distance de celle-ci, se trouve la fontaine de Saint-Michel, et celle dite Giordan, aujourd’hui Defly, lesquelles, réunies à celles qui sourdent du pied des collines de Pesicart et de Saint-Pierre, servent à l'irrigation d’une grande partie des propriétés situées dans les en- irons de ces fontaines. La fontaine de Mouraglia, sise dans la vallée de Gairaut, est assez considérable pour avoir engagé dans le temps les Romains à conduire ses eaux au- tour de l’ancienne ville de Cimiez (1). Cette fon- taine méritera un jour d’être chaïtée par nos pot- (1) Il existe dans l’intérieur des canaux de cette source une inscription en marbre , portant le nom de lentrepreneur de cette fontaine , dont on déchiffre encore quelques lettres. 76 _ COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE tes; on ne manquera pas de décrire son site aussi simple que majestueux, les oliviers, les chênes, les - myrtes qui l’entourent; on célèbrera l’abondance, la fraîcheur, la limpidité de ses eaux; on fera re- marquer ce gazon d’un vert gai, cette belle pelouse de cryptogames, et toutes les charmilles qui se détachent des rochers couverts d’adiantes et de capillaires. | Mais la plus remarquable et la plus célèbre de toutes nos sources est celle connue sous le nom de Fontaine-Sainte, Fuont Santa, qui se montre de temps à autre dans la vallée de Gairaut. Cette fontaine intermittente jaillit du dessous d'un grand bloc de calcaire compacte, et sort avec bruit , en emportant quelquefois des débris de briques, et des anguilles de très forte dimension. Son appa- rition n’est pas constante, non plus que son vo- lume , ni la durée de ses écoulements: elle tarit, et reste six mois, une année, quelquefois jusqu’à six, sans donner la moindre trace de son existence; aussi les gens crédules ne manquent - ils jamais de prédire de grands évènements à chacune de ses apparitions. Une autre fontaine appelée aussi Fuont Santa, git dans un autre vallon ; elle descend des monta- gnes d’Ese , pour se jeter dans le vallon de Laghet. Cette source paraît ne devoir agir que comme l’ef- fet du mécanisme d’un siphon toutes les fois qu'une pression hydrostatique la fait remonter vers les couches supérieures où elle sourd, et SUR LES ENVIRONS DE NICE. sb l'intercalaire n'avoir lieu que quand ces causes cessent d'agir. La source intermittente appelée Fontaine de la Disette , sur le col de Revel, sort en bouillonnant d’une crevasse calcaire ; la durée de ses apparitions, l'intervalle de ses intermittences, ainsi que la saison sont très variables: la première est de- puis dix jours jusqu’à trois mois, la seconde de deux mois jusqu'à trois ou quatre années, enfin la saison la plus constante est celle des grandes cha- leurs. Au nord-ouest de la même montagne, au-dessus du pont de Semencié , une belle fontaine se préci- pite en cascade dans un berceau de tuf qu’elle s’est formée ; elle tarit rarement, et dans sa grande pé- riode , sort avec bruit toute écumante pour se je- ter dans le gouffre où le vallon Saint-André s'est ouvert un passage. Entre le quartier de la Serena et de Gairaut, à une lieue et demie de distance de la ville , existe la fontaine mémorable du Temple, voûtée en pierre de taille, qu’on croit romaine , et dont l’eau fraîche, vive et abondante, coule dans un beau val- lon où sont les restes d’un martinet, d'une pape- terie et autres fabriques qui y existaient autrefois. Cette source jaillit de trois côtés différents, du mi- lieu d’un terrain tertiaire qui s’adosse en cet en- droit sur le calcaire jurassique ; elle arrose toutes les campagnes des quartiers voisins, fait mouvoir un grand nombre de moulins à huile, à farine, et 78 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE se subdivise en une infinité de petits canaux, de- puis sa source jusqu’à la mer. Deux autres petites fontaines traversent la vallée de Valgorbelle, et viennent se réunir à la précédente, dans le quartier du Ray. Sur la route du Var, trois seules fontaines mé- ritent d’être mentionnées: celle dite Capeo, près le vallon de Magnan; la fontaine de Pousseo, qui ne sert qu'à peu d'usage pour l'arrosement ; et celle connue sous le nom de Galera, qui sort du pied de la montagne de Saint-Augustin. Je passerai sous silence tous les filets d’eau qui jaillissent en abondance dans plusieurs endroits de nos campagnes, dont la plupart tarissent pendant l'été, et qui ne sont remarquables que par l’u- tilité qu'en tirent ceux qui les possèdent. Toutes ces sources, disséminées sur la surface de la petite plaine de Nice, conduites par une infinité de ca- naux , et dirigées avec tant d'art et d'économie, y servent à l’arrosage , et produisent cet état de vé- gétation qui contraste si fortement avec le carac- tère sec et aride de toutes nos collines : cependant, malgré ce grand nombre de sources, on n'avait jamais songé à conduire l’eau dans la ville, où les habitants sont obligés de se servir de puits qui existent dans les principaux quartiers; ce n’est que depuis peu que trois fontaines publiques ont été construites , une dans le faubourg , et les deux au- tres dans l’intérieur de la ville. Cette amélioration fait vivement désirer de voir continuer des travaux SUR LES ENVIRONS DE NICE. 79 si utiles, et si nécessaires au besoin et à la salubrité d’une population placée sous l'influence d’une tem- pérature si élevée. Un fait singulier à remarquer, c'est que les eaux de plusieurs puits assez éloignés de la mer devien- nent troubles et saumâtres dans les grandes tem- pêtes marines, tandis qu'un bon nombre, qui se trouvent bien près de son rivage, ont les leurs toujours claires, douces, et très bonnes à boire : c’est sans doute à la composition géognostique du sol , à la diversité des formations, et aux conduits souterrains naturels, qu'est dù ce phénomène. Quoique ce soit contre les lois de l’hydrostatique que les fluides remontent plus haut que leur source, il n'est pas moins vrai de dire que toutes les fois que les vents méridionaux poussent de grosses la- mes sur les côtes, les eaux des puits grossissent, parceque la force des eaux marines s'oppose à leur écoulement, et les oblige à rester stationnaires, ou à refouler vers leur source. Sur presque toutes nos coilines ; qu'on pourrait facilement arroser par les eaux du Var, on est obligé, pour l'usage des ha- bitants et pour abreuver les bestiaux , de faire con- struire des citernes voûtées, qui se remplissent d’eau dans les temps de pluie. Les eaux de Nice sont en général fort bonnes, claires et limpides, renferment très peu de particules calcaires, et jouissent de toutes les qualités des meilleures eaux. # 80 COUP D'OŒIL GÉOLOGIQUE LARAAY UTILES LABELS LAVAL E VAT LUE ILE L LL EUR LA VIA LUL ALLAN ARTICLE III FORMATION SECONDAIRE. CALCAIRE ALPIN, CALCAIRE CELLULEUX, GYPSES, CALCAIRE MARNEUX STRATIFIÉ, CALCAIRE DU JURA, CALCAIRE À POLYPIERS, CALCAIRE DO- LOMITIQUE, GREEN-SAND , MARNE CHLORITÉE, CALCAIRE A NUMMULITES. U e . . | Calcaire alpin, calcaire celluleux, gypses. La composition géognostique des environs de Nice peut être divisée en trois séries distinctes de formations, les unes secondaires, les autres ter- tiaires, enfin celle de dernière éruption marine, dont j'ai signalé depuis long-temps l'existence sur le littoral de la Méditerranée. La première série comprend, 1° cette masse de cal- caire alpin ancien qui s'élève du fond de notre mer, s’avance intérieurementdanslesterres, ceintcomme un rideau toute la partie orientale et septentrionale de notre ville; 2° ces dépôts partiels de calcaire celluleux et de gypse qui reposent sur le système SUR LES ENVIRONS DE NICE. &8t précédent ; 3° les calcaires marneux stralifiés, ct le calcaire du Jura et dolomitique qui se présen- tent par intervalles en buttes, en promontoires, ou couronnent les faites de nos hauteurs; 4° ces lits puissants de grès vert, de marne chloritée et de calcaire nummulitique, dont les fossiles se rappro- chent d'autant plus des êtres enfouis dans quelques assises des formations calcaires secondaires, qu'ils s’éloignent de ceux que renferme la troisième for- mation. La seconde séric comprend, dans l’ordre de leur ancienneté, 1° ces calcaires remplis de débris de coquilles analogues à celles du calcaire à cérithes des environs de Paris; 2° ce système d'argile bleue, grise ou jaune, quiest le même que celui qui con- stitue les longues chaînes des collines subapen- nines, et les terrains tertiaires des vallées de Ge- nève, de Constance et du Danube; 3° ces terrains psammiliques, Ces poudingues, ces galets qui for- ment les plus belles collines de nos environs; 4° enfin cette formation marneuse qui recouvre tous les systèmes antérieurs. La troisième série embrasse ces marbres d’atter- rissements composés de coquilles fort différentes de celles de la formation tertiaire ; ces poudingues solides, friables, ou incohérents, d'éruption ma- rine ; ces brèches osseuses renfermées dans le cal- caire compacte ; ce grand amas d'argile et de sable qui contient un si grand nombre d'êtres marins, lesquels ne diffèrent en aucune manière de “ceux Le 6 82 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE qui vivent actuellement dans la mer Méditerranée. Je considère comme la plus ancienne formation de l’époque secondaire ce calcaire alpin (magne- sian lime-stone ), compacte, un peu brillant, d'un bleu noir, traversé de petits filons de spath blanc, ne renfermant ordinairement aucun fossile (Brovis, Fontan, Savorgio, etc.) offrant souvent une surface polie, dont la structure est feuilletée et luisante, laissant échapper une grande quantité de sources, et conicnant quelquefois dans ses couches supé- ricures des fossiles très anciens ( Monnier, Ais- claine, la Mappa, etc. ). La rauchwache, ou calcaire celluleux qui l’ac- compagne, contient beaucoup de magnésie. Il est d’un gris plus ou moins foncé, rouge , jaune , blanc, rose ; d'une consistance dure, criblé de pores, sou- vent décomposé ( Brovis, Fontan, Lantosca, Rocca- bigliere ), ou bien sans ciment agglutinateur, ayant l'aspect d’une brèche désagrégée. Son épaisseur est d'environ 500 mètres ; il renferme parfois du cal- caire fétide, et se trouve fréquemment intercalé avec les gypses. Trois dépôts partiels de chaux sulfatée se trou- vent dans le bassin de Nice; deux se montrent à l’est de cette ville, et le troisième vers sa partie septenirionale : le premier est situé à 100 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, sur la pente de la montagne de Vinaigrié, entre le col de Ville- franche et celui de Monigros; il est entouré de tous les côtés par le calcaire compacte jurassique, SUR LES ENVIRONS DE NICE. 83 qui forme en cet endroit la masse générale de la montagne. Par la disposition singulière où ce gypse se Lrouve, on ne peut pas certifier sur lequel des cal- caires de nos environs il repose; mais si l’on fait attention que de la pointe du col de Merindol, le calcaire marneux s’ensevelit sous le calcaire com- pacte du Jura , en traversant le Montgros et le Vi- naigrié , pour venir se montrer près de la mer, au fond de la baie de Villefranche, il n’y a point de doute, que cette masse gypseuse ne repose sur les assises supérieures de ce calcaire. Ce gypse est d’une couleur gris bleuâtre, souvent d’un blanc nacré , à lissu compactie, composé de lamelles cri- stallines, qui se détachent avec facilité, et dont on se sert avec avantage pour modeler toute sorte de sculpture. Le second dépôt gypseux giît dans le quartier de Riquiez, et présente les mêmes qua- lités chimiques que le précédent. Et le troisième se manifeste sur le penchant de la colline de Cimiez, s'étend à l’ouest jusqu'au quartier de Carabasel (1), remonte ensuite du côté opposé vers le nord pour s’ensevelir sous les terres labourables. Les couches de ce gypse sont presque toujours relevées vers le sud comme le calcaire marneux stratifié; quel- (1) Les uns sont d'opinion que ce quartier doit son nom à un chef musulman nominé Carabasel, qui établit son camp dans cet endroit; d’autres pensent que c’est celui de Cara- Bacha. 6, 84 COUP D'ŒIL GEOLOGIQUE quefois elles sont un peu horizontales, et recou- vertes tantôt d'un poudingue ou d’une brèche cal- caire grossière , le plus souvent elles se montrent à nu, et quelquefois restent enclavées dans le calcaire jurassique; dans plusieurs endroits elles sont traver- sées par des lits d'argile verdâtre ou de petits filons de marne argileuse compacte, grise, dont onse sert pour enlever Îles taches des vêtements ; et partout on y trouve de grands cristaux de chaux sulfatée, laminaire, d’un très beau nacré, de la chaux sul- fatée, compacte, jaunâire; de la chaux sulfatée, terreuse prismatoïde, et en petits cristaux, etc. La couleur de ce gypse varie du gris cendré au blanchâtre, passe à toutes les nuances de rouge (x), sa dureté est peu considérable, et il se laisse faci- lement entamer; sa structure est lamelleuse , quel- quefois fibreuse; il est compacte, à grain fin, et ne renferme aucun fossile. Les différentes carrières de ectte substance sont toutes exploitées à ciel ou- vert; le degré de cuisson qu'on lui donne la fait servir aux divers usages pour la construction de nos édifices. (1) La couleur grise est due à un mélange d’argile, d’après M. Brocchi; la teinte rouge ne devrait-elle pas la sienne à la présence de l’oxyde de fer? SUR LES ENVIRONS DE NICE. 85 Calcaire marneux stratifié, calcaire du Jura, cal- caire à polypiers, calcaire dolomitique. Le calcaire marneux stratifié, qui paraît repré- senter par sa position le las anglais, est à grain fin, d’un aspect terne, presque terreux, à cassure compacte, écailleuse, d’un gris plus où moins bleuâtre et même noirâtre, passant à des nuances jaunes , roussätres, blanchâtres Il se compose de couches plus ou moins épaisses, diversement sira- üfées et tourmentées; il a parfois une apparence grenue : il ne se dissout qu’en partie dans les acides, et ne peut servir à faire de la chaux par la calci- nation. Ce calcaire peut être divisé, soit par sa structure, soit par la présence ou le manque des fossiles, en trois sortes distinctes. La première comprend le calcaire grenu , com- posé de petites parties lamelleuses, très brillantes, tourmenté dans sa siratification, ne renfermant au- cun fossile , et qui gît près des sommets de la plu- part de nos montagnes; la seconde estce même cal- caire renfermant des ammonites, ammonies alpina, a. rugulosa, a. sulcata, des bélemnites, belemnites sulculatus, divers radiaires, spatungus cor, s. de- pressus, s. globosus, ananchites rotundatus, ec. ; des polypiers agaricia alpina ,turbinolia cuneata, et autres pétrifications détériorées qu’on trouve sur les flancs de plusieurs élévations rapprochées 86 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE de la mer. La troisième est le calcaire compacte marneux, connu sous le nom de scaglion, à cause de la faculté qu'il a de se désagréger , de se fen- diller à l’air , et de se réduire en petits parallélipi- pèdes. Il sert de base fondamentale à toutes nos montagnes maritimes dont les eaux s'écoulent dans le bassin de Nice, et descend en s’inclinant du nord au midi pour disparaître, d’un côté , à droite du Mont-Chauve, depuis Rimiez, Gairaut, et collines adjacentes, jusqu’au quartier de Saint-Bar- thélemy; et de l’autre, depuis les cols de Boucart, de Caussimagna, de Revel, de Mcrindol, de lA« riane , de Montgros ; puis ilse montre de nouveau au fond de la baie de Villefranche et de Beaulieu, et de là se prolonge jusqu’à une des extrémités de la péninsule de Saint-Hospice, et de la petite pointe connue sousle nom de Peira-Fourniga, pour s’enscvelir dans la mer. La direction des couches de ce calcaire est en général, nonobstant l’abaissement gradué des mon- tagnes , relevée du côté de la mer, c’est-à-dire in- clinée au nord vers la chaîne centrale des Alpes maritimes, ou vers les montagnes intermédiaires et primitives sur lesquelles elles reposent. En plu- sieurs endroits elles sont verticales (Escognassos, Sainte-Catherine , près le pont de Peglie ), arquées (au Toart, au-dessus de Drap, Brovis, etc.) , irré- gulièrement contournées ( Brauss, Brovis, Lago- nera), ce qui donne à soupconner qu’une cause quelconque les a brisées, redressées, bouleversées SUR LES ENVIRONS DE NICE. 87 de mille manières, et qu’elles ont subi, par l'effet des causes qui ont soulevé ces montagnes, de gran- des secousses ondulatoires dont elles conservent l'empreinte. On peut supposer aussi que la pres- sion d'une masse énorme d’eau sur un terrain inégal, ou bien que la force d’agrégation des mo- lécules calcaires, quand elles agissaient les unes sur les autres dans toute la sphère de leur activité, a bien pu, dans certaines circonstances, être une des causes de l'irrégularité qu’on remarque dans ces assises. Ce calcaire est aussi peu constant dans ses carac- tères géognostiques que dans la gradation de ses couleurs, qui paraissent dues à la présence de la silice et du fer. Ses couches inférieures sont en gé- néral inégales, peu épaisses, relevées vers le sud, et forment en se détruisant de petits promontoires arrondis, séparés entre eux par des bandes jaunà- tres qu’on prendrait de loin pour les tentes d’un grand camp; celles du milieu, sillonnés à leur sur- face par les eaux pluviales, forment des ravins , des rigoles à arêtes si aiguës, qu’on dirait des flots ac- cumulés les uns sur les autres, et pétrifiés au mo- ment de leur plus grande agitation; tandis que les supérieures , coupées à pic, sont très épaisses, s’in- clinent quelquefois du nord au midi, et représen- tent des assises si singulières, qu’on dirait des tou- relles dévasiées, ou des débris de murailles d’un vaste édifice (environs de la Turbie , Roquebrune, Roccatagliada, au-dessus du Toet , sommet du 88 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE château Genest, la Bresck, etc.) totalement dé- truits. Les montagnes de ce calcaire sont sèches, arides, et la plupart ne laissent croitre que quelques bou- quels de pins, de tithymales, et un peu de myrtes ; clles son! extrêmement rapides, et coupées par des gorges, des vallons, des ravines, ne renfermant à leur base que des dépôts métallifères d’arsenic oxydé, des couches de terrains houillers sur leurs flancs, et contiennent du fer sous différentes for- mes, vers le sommet, qui atteint jusqu'à 1500 toises d'élévation au-dessus de la mer actuelle. La formation qui recouvre immédiatement la pré. édente est celle du calcaire du Jura (1), Xo- klen'alk, ou calcaire des cavernes (2), calcaria de- gli Apennini (3) : elle cst d’un blanc sale, dans la partie méridionale du château de Nice, passe au roux de paille vers l'endroit dit Montboron; eile est d’un blanc éclatant, cristallin , semblable au marbre statuaire grossier, vers le Lazareth; d’un gris de perle et brunâtre sur le col de Montalban; nuancée de verdâlre qu’on dirait pravenir de la décomposition du chrôme ou de la chlorite, sar le nouveau chemin de Gênes vers Montgros. Ce calcaire a une cassure conchoïde , inégale, écail- (1) Saussure, Voyage dans les Alpes. Humboldt , etc. (2) Reuss et tous Les géologistes de l’école de Freyberg. (5) Brocchi, 1-25. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 89 leuse , opaque, rarement luisante, quelquefois gre- nue, il est traversé de très petits filets spathiques ; sa consistance est demi dure; il est maigre, mé- diocrement pesant ; ses fragments n’ont pas de bords très aigus ; sa pâte est formée de molécules très fines ; il se dissout avec effervescence dans l’a- cide nitrique, donne une fort bonne chaux par la calcination. Sa stratification est régulière, extré- mement contrastante en certains endroits avec le calcaire marneux (1), et forme avec lhorizon un angle à peu près de quarante degrés. Ce qui carac- térise également ce calcaire ce sontlesvastesgrottes, fentes, crevasses, déchirures qu'il renferine , quel- ques zoophytes, radiaires, et des dépouilles d’an- ciens mollusques, très différents de ceux du calcaire précédent, qu’on trouve dans son sein. Les espèces entièrement pétrifices et fondues en calcaire que j'y ai trouvées jusqu’à présent sont, quelques empreintes d’ammoniles indéterminables (au château de Nice), une grosse turrilite, furri- liles maximis, que j'ai observée avec M. Bron- gniart , en descendant le col de Villefranche : un spalanguc, spatangus subalpinus, sur la col- line des Baumettes, avec quelques fragments et dé- bris de mollusques inconnus. Tous ces fossiles sont (1) Château-Revel, col de Merindol, baie de Villes franche, etc. D go COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE extrêmement rares, et ce n’est qu'avec de l’atten- tion et de bons yeux qu’on peut les discerner. Vers l’endroit dit Bon-f'oyage, ce calcaire se présente en parallélipipèdesrectangulaires formant des couches séparées par de petits lits de marnear- gileuse verte ou bleuâtre, épaisse de trente milli- mètres au plus: cette mince soudure donne aux blocs un tel degré d’adhérence, que la poudre a peine à les disjoindre. Dans la partie orientale du port de Limpia, près du bagne, à ro0 mètres en- viron des bords de la mer , il existe une carrière du même calcaire , où les couches sont également pa- rallèles et divisées par des plans verticaux; l’exca- valion, poussée jusqu'à la profondeur de vingt pieds au-dessous du niveau actuel de la mer, a mis à dé- couvert des blocs criblés d’une multitude de trous de lithodomes fossiles, dont quelques débris exis- taient encore (1), tandis que les rochers du Laza- reth et de Bausrous offrent les mêmes cellules Hi- thodomiques à plusieurs mètres au-dessus du ni- veau actuel de la mer (2): ce qui semble prouver, (1) Les dattes de mer, Zthodomus ductylus, se trouvent sur notre littoral actuel, depuis la superficie des eaux jusqu’à 18 pieds de profondeur ; ils ne pullulent principalement que sur les rocs vifs lavés d’une onde pure. (2) En comparant les trous perforés par les dattes vivantes, avec ceux qui ont existé pendant l’époque tertiaire, on les trouve totalement différents, ce qui offrirait deux espèces distinctes. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 91 comme nous le verrons par la suite, que la Médi- terranée a eu un niveau tantôt plus élevé, et tan- tôt plus bas que celui qu’elle conserve de nos jours. De ces grandes dalles les Romains con- struisaient des autels {1}, des urnes sépulcrales (2), des pierres à sacrifices (3). Les modernes les font servir à la construction des édifices , des ponts, des forüufications, et en retirent une très bonne chaux par la calcination. Les ouvriers qui exploitent ces carrières m'ont assuré qu'ils trouvaient quelquefois au milieu de cesmasses calcaires de petits cristaux de quartz transparents, d’une très belle eau. M. de Humboldt a remarqué ce même phénomène à Bargtonna, dans le duché de Gotha. Cette formation de sédiment moyen, divisée souvent dans tous les sens, cimentée et soudée en place, tantôt par du spath calcaire blanc, tantôt avec de la marne verte ou de l'argile rougeûtre, qui en varie à l'infini les nuances, se présente sous forme de brèche (4), quelquefois par petites mas- ses éparses , assez souvent en gros blocs anguleux, d'un volume considérable, répandus en divers en- droits de notre sol. ———…————— … ——————————————————.—————————————————————————————————….…—….…—…_… ———_——…———— (1) Propriété de M. Escoffier, au quartier du Ray. (2) Environs de Cimiez, Saint- Pons, Saint - Barthélemy, Nice, Ése ,; la Turbie, etc. (5) Bien-fonds de M. Ferré, aujourd'hui comte Gario, à Cimiez. (4) Quartier des Baumettes , ete, 92 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Au sud sud-est du château de Nice , vers l’angle qui fait face au port, ce calcaire est d’une couleur noisette brunâtre, agréablement variée de blanc, et assez semblable au feldspath céroïde. Vers la Batterie et ailleurs, il passe au gris cendré, quel- quefois au gris lavé de blanc, ou il prend toutes les nuances de jaune. Bien souvent on le rencontre en petits fragments séparés , Sans être réunis par aucun ciment ; il présente alors l'aspect de la com- position connue sous le nom de nougat. Quelque- fois il est parfaitement lisse, uni, comme xernissé à sa surface supérieure , tel qu'en a remarqué dans ses voyages le célèbre géologue de Genève. Dans tous ces états, il est toujours à grains fins, à pâte très subtile, en assises distinctes , ne formant qu'un corps avec les veines des infiltrations spathiques, marneuses ou argileuses, d’une dureté telle, que - la picrre ne se désagrège jamais. Vers l’extrémié occidentale de la péninsule de Saint-Hospice, ce calcaire devient saccharoïde, so- norc, eLoffre une immense quantité de longs po- lypiers pierreux, réunis en famille, qui forment : de distance en distance de petites peuplades symé- triquement arrangées. Ces polypiers sont simples, disposés en tubes cylindriques, réunis en faisceaux, d’un beau blanc, qu’on peut placer dans le genre favosite, fuvosites democraticus (N.) (1), couverts (1) Knorr donne là figure d'une favosite (II-G-I-A-T), qui se rapproche un peu de notre espèce. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 93 d'une infinité de petites cellules oblongues, con- tiguës les unes aux autres, qui servent d'habitation à ces petits zoophytes. Cette substance forme, en cet état, le calcaire madréporique en place dont parle Faujas (1), et qui n'offre, d’après l'inspection que nous en avons faite avec le savant géologue M. Buckland, aucune différence avec le coral rag de la formalion oolhithique d'Angleterre : il est encore parfaitement semblable au calcaire jurassique avec polvpiers en place, observé par M. Bové dans le bassin de Vienne; et aux bandes de coraux rAmeux qui traversent, en formant des filons, le sommet du Monte de Pictra-Neva , à l’ouest de Lungara ,en Italie, observé par M. de Humboldt. C’est sur ces récifs et sur ceux du cap Martin que les natura- listes pourront s'assurer que ces zoophytes furent contemporains des encrinites et autres fossiles pé- lasgiques qu'on trouve réunis dans les mêmes as- sises, qui vécurent sur ce calcaire, comme les ani- malcules de millepore bissoïde, etc., vivent au- jourd'hui sur là même substance qui borde notre littoral, et que ces nombreux polypicrs élevèrent . dans ces temps reculés ces écucils qui étonnent les géologues. On peut comprendre également, comme formés sous les mêmes circonstances et à la même période, (1) Faujas, Voyage géologique sur la Corniche, Annales du Muséum. 94 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE tous ces spaths imprimés de dendrites , ces cristaux lenticulaires , inétastaliques, prismés, écailleux, qui tapissent les fentes, les crevasses, les géodes des formations ci-dessus ; toutes ces espèces de marbres à nuances variées, susceptibles d’un beau poli, telles que le marbre blanc de Villefranche, le veiné de rouge de Montboron, le noir de Saint- André, le noirâtre de Luceram, le rose mélé ‘de blanc et de jaunâtre d'Ése, ainsi que tous ces albâtres et concrétions calcaires, bariolés en couleur, qui pourraient remplacer avec avan- tage tous les marbres qui nous viennent de l'é- tranger. De toutes les formations calcaires que je viens d’esquisser, et qu'on peut presque dire superposées les unes aux auires, mais avec des circonstances totalement différentes , le calcaire dolomitique pa- rait former le dernier dépôt ou n'être qu’un der- nier produit de la formation jurassique. Ce calcaire se présente sous forme saccharoïde, disposé en amas sans aucune régularité, renfermant de petits cris- taux rhomboïdes brillants, parsemé quelquefois de petits points noirs, et variant dans ses couleurs depuis le blanc le plus pur jusqu’au jaune le plus intense. On y rencontre également, comme cou- ches subordonnées, du calcaire cristallin plus ou moins magnésifère, du calcaire en partie lithogra- phique, et quelques impressions des thalassiophi- tes dont les analogues n’existent plus. La disparité frappante dans la facon d’être de SUR LES ENVIRONS DE NICE. 93 tous ces calcaires, malgré qu’ils se succèdent immé- diatement eise confondent en plusieurs endroits en une même masse ; la différence qu'ils présentent dans Îeur nature physique, ce qui paraît prouver que le fluide qui les déposait s’enrichissait ou per- dait chaque fois de ses qualités chimiques; la diver- sité des fossiles, totalement dissemblables entre eux; la position et le gisement des couches con- trastantes entre elles, lantôt régulièrement strati- fiées dans un calme profond des eaux, tantôt an- nonçant la plus grande confusion , et paraissant avoir été livrées à toute la fureur des courants ou à l’action de forces motrices étrangères : tout porte, par conséquent, à croire ct parait prou- ver que ces calcaires ont tous été déposés à des époques totalement dissemblables, entre lesquel- les de longues périodes de temps doivent s'être écoulées. Le calcaire alpin ne renferme, à ma connaissance, que les empreintes des êtres or- ganisés les plus anciens de notre système secon- daire : les dépouille; des mollusques et zoophytes du calcaire marneux dont on ne connaît plus d’a- nalogues sont converties maintenant en fossiles si- ceux: celles du calcaire du Jura se sont fondues en marbre , et chaque jour la forme des mollusques les plus solides et les moins pierreux, téls que ceux qui forment la base du calcaire madréporique , dis- paraît et s’efface par le simple déplacement des molécules spathiques que l’eau entraîne et dépose lentement dans leurs petites cellules. 96 ÆOUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Green-sand,marne chloritée , calcaireei grès à nummulites. . Une formation des plus intéressantes de notre. sol géologique est celle du green-sand, qui se ma- nifeste depuis les moyennes profondeurs de notre mer, s'aperçoit sur nos cols, s’élève en butte dans nos vallées, et recouvre nos montagnes de 2,000 mètres d’élévation. Éparse sur lout notre système secondaire, elle se présente sous tant d’aspects et sous des formes si différentes, qu'elle semble divisée en trois séries. La première renferme le green-sand proprement dit, le grès ferrugineux et la chlorite terreuse; la seconde , la marne chloritée, la marne à fer hydraté et l'argile verte ; la troisième, le calcaire nummu- litique, le calcaire à gryphites et le grès à nummu- lites. Toutes les trois contiennent des coquillages, des crustacés, des radiaires, des zoophytes, des restes de poissons, qui, quoique dissemblables , ne laissent aucun doute que cette formation a eu des périodes différentes qui se sont succédées aveg beaucoup d'uniformité. Le green-sand se manifeste, sous forme de grès plus ou moins coloré, par du protoxyde, de fer, contenant du sable et des débris de végétaux carbo- nifiés; on voit dans son sein des trigonies, des vénus , des térébratules, des peignes, des turrilites, etautres fossiles agatisés ; 1l est souvent accompa- SUR LES ENVIRONS DE NICE. 97 gné par une brèche et un poudingue siliceux, com- posé de jaspe , de calcédoime, rouge, verte, jaune, tachetée de roux , subordonné dans un grès siliceux assez semblable à la même substance qui existe près de Sydmot, dans ie Devonshire ( Montagnac, la Cuolla, aux environs de LEscarène , etc. ). Les élé- ments qui lui servent de base ont un grain extré- mement fin, fort compacic, un peu translucide, élincelant, à cassure inégale, brillante, quelque- fois mate, ce qui donne lieu de présumer que ce n’est point le résultat d’une agrégation confuse. Dans l'endroit dit Pissandrous, entre les villages de Berre, d’Escarène ; à Pierre-Feu, entre les villages du Toet et de Luceram, cette même composition se manifeste plus ou moins variée, et renferme, dans quelques endroits, un pseudo-poudingue cal- caire. Le grès ferrugincux est gris, brun, jaune ou rouge, pénétré de veines de fer oligiste superficiel, et a une épaisseur d'environ 20 mètres ( monta- gne de Roche-Noire, près Luceram ). Il se trouve moins puissant, varié dans son aspect, conservant toujours à peu près la même élévalion de 8 à goo mètres environ au-dessus du niveau actuel de la mer, dans le Var, dans la Tinée , dans la Vésubie, dans le vallon de Castillon, dans la Roïa, ct paraît former une bande interrompue qui traverse de l’ouest à l’est les Alpes maritimes. La chlorite terreuse, assez semblable au talc chlo- rilé zoographique d’Haüy , entoure presque la 1. 7 98 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE montagne de Brauss; elle est d’un beau vert, mé- diocrement dure, devenant friable et même se fendillant à l’air. L'eau régale lui donne une cou- leur vert de pré; l'acide sulfurique la brunit un peu; le muriatique la change en verdâtre , et l'acide nitrique ne l’altère quegfaiblement: on l’emploie dans les arts pour peindre à la fresque (r). Si elle contient un petit nombre de coquilles subpétri- fiées , elle présente au contraire une quantité con- sidérable de dépouilles d’annelides, de tiges d’al- cyous dont on ne peut reconnaître ni les genres ni les espèces. La directionde ses couches suit Les iné- galités du sol sur lequelelle repose. La chlorite ,qui se présente en grand amas près du village de Lan- tosca , est enclavée entre deux couches calcaires, et ne renferme que peu de fossiles; celle des envi- rons d'Utelle est remplie de bélemnites, et se trouve en parfaites couches contrastantes avec le calcaire marneux stratifié, sur lequel elle repose ; enfin celle du village de la Torre forme un grand promontoire arrondi, sur lequel de grands am- monites et autres fossiles, gisent :éparpillés à la surface du sol. L (1) Depuis quelque temps celte terre est devenue un objet dé commerce : on la réduit en poudre grossière pour former des boules avec de l’eau; elles sont séchées ensuite, et expé- diées à Lyon pour servir aux couleurs de tapisseries, du papier grossier. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 99 La marne chloritée qui se manifeste sur notre littoral se présente toujours plus ou moins mélan- gée avec de l'argile jaunâtre et du calcaire gris qui en varient agréablement les nuances. Celle du port de Nice est, dans son état de carrière, d’une consistance molle, tendre, d’un jaune verdûtre. Elle durcit à l'air, devient friable en se desséchant, selon la plus ou moins grande quantité de parties calcaires et argileuses qui entrent dans sa compo- sition ; elle se trouve par grandes masses à peu près horizontales, inégalement étendues sur la surface du sol. Celle qui gît à la base septentrionale du château de Nice est en grandes couches à peu près régulières, qui s’enfoncent assez profondément, et renferment une grande quantité de térébra- tules et d’ananchites. Celle qui existe en grands filons vers la partie méridionale de la péninsule de Saint-Hospice , dans l'endroit nommé le Boyou, renferme du fer oxydé, réduit quelquefois en pe- tites lamelles, qui donnent à cette substance une teinte variable du rose le plus tendre au rouge le plus foncé. Elle contient divers débris de madré- pores foraminés et lamellifères dont on peut à peine déterminer les genres. Celle de Beaulieu et de Grosæil , etc., est plus ou moins verte, et ne pré- sente que peu de différences avec les précédentes. Enfin le petit amas isolé de cette marne qu’on trouve au faubourg de la Croix-de-Marbre m'a offert un très joli crustacé que j'ai placé dans le genre Galathée. 7e 100 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE La marne à fer hydraté qui existe sur le faîte du col de Villefranche et aux environs du col de Montalban ne renferme souvent que très peu de chlorite,avec quelques ammonites, bélemnites, etc.; mais elle est remplie de fer hydraté globuliforme en parcelle, dont le volume est celui d’un grain de millet ou d’une lentille. On a trouvé dans celle de Vinaigrié des glossopètres renflés d’un côté, planes de l'autre, finement dentés sur leurs bords, terminés en pointes aiguës, qui appartiennent à une espèce du genre requin. Un peu plus loin on a rencontré, dans un aulre banc, d’autres dents longues , courbes, subprismatiques aiguës, qui doivent êlre considérées comme appartenant au genre lamne. Cetle marne devient plus verte à mesure qu’on s'enfonce dans les terres et qu'on s'éloigne de la mer. Celle qui existe sur le col de Revel se présente en grandes coucnes fort épaisses, tandis que les bancs qui gisent sur le revers occi- dental du Mont-Chauve n'’offrent que l'apparence d’un léger dépôt, dans lequel de grands ammonites, des nautiles, des térébratuics, etc., se sont propagés en abondance. L’argile verte qui se trouve enclavée entre les couches des calcaires ci-dessus, dans les environs de Saint-André, se présente aussi en amas informe, sans aucune direction, à la base du château de Nice, et sert quelquefois de soudure aux bancs de calcaire compacte qui existent au-dessus de Bon- Voyage, sur le col de Mont-Gros, etc. SUR LES ENVIRONS DE NICE. IOI Les grès et les marnes dont il vient d'être faitmen- tion n'ont-1ls pas quelques analogies avec la pietra di lecce qu'on observe sur les confins de l'Italie mé- ridionale, à Syracuse, à Malte et plusieurs autres endroits ? N'est-ce pas l'argile verdâtre à grain fin qui, sclon Ferrara, se trouve en Sicile sur les montagnes de Cefalo, de Paterno? Ne se rappro- chent-ils pas du grès vert vu, par MM. Uttinger et Lupin, dans les terrains oolithiques des grès et sables verts superposés äu calcaire jurassique d'Angleterre , et de tous ceux de la France occi- dentale ? Les êtres organiques que j'ai trouvés jusqu’à ce jour dans cette formation sont : Diverses dents de poissons chondroptérygiens qu’on pourrait nommer de la manière suivante, si les analogues existent encore, Carcharias dens gibbosus, Requin à dents bossues. Lamna acutidens. Lamne à dents aiguës. Plusieurs ammonites de différentes grandeurs et de diverses formes, tels que les Ammonites argustistiiatus. Ammonite à fines sirics. — carinatus. ——— caréné. ——— acanthoïdes. ——— acanthoïde. ——— flexuosus. ——— flexucux. ——— dubius. ——— douteux, qui se rapproche beaucoup de l'am- monile brainkenvidoii de la planche 164 de M. Sowerby. 102 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Belemnites tubulosus. ——— dactylus. Nautilus bucklandius. —— pygmæus. —— montfortianus. —— compressus. Simplegas solarium. Hamites compressus. Trochus sowerbianus. —— Basteroti. Gibbula tuberculata. Nacca incerta. Fusus chloriteus. Rostelaria Gazani. Pinna dubia, Bélemnite tubuleuse. — datte, quisont toutes placées dans un même sens, au milieu des couches qui les renferment, ce qui em- pêche de croire que cette disposition soit l’effet du ha- sard. Nautile de Buckland, —— pygmé; —— de Montfort, —— comprimé ; toujours remplis de la gangue qui les entoure, à laquelle ils adhè- rent fortement. Simplegade cadran ; espèce qui me paraît nouvelle, et qui caractérise avec les coquilles précédentes cette formation. Hamite comprimé ; assez sem- blable à une des espèces dé- crites par M. Sowerby dans son Mineral conchyliology de la Grande-Bretagne. Toupie de Sowerby. —— de Basterot. Gibbule tuberculée. Nacce incertaine. Fuseau chlorité. Rostelaire de Gazan, dont les formes commencent à -se rapprocher de celles quisont contenues dans les terrains tertiaires. | Pinne douteuse. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 103 Arca granulata. Solen depressu:. Trigonia excentrica. Terebratula morlandia. — colonna. EST. ——— hbeudantia. Spatangus Desmaresti. Ananchistes rotundatus,. Agaricia chloritea. Galathea antiqua. Arche granulée. Solen déprimé,. Trigonie excentrique. Une pre- mière espèce se rapproche de celle décrite et figurée par Gualtieri, 79-B; une seconde, présente quelque analogie avec larca imbricata de Poli; une troisième, s’écarte beau- coup des solens de nos jours ; une quatrième, ressemble assez à Îa trigonie excentri- que de M. Sowerhy. Térébratule de Morlandie. ——— de Colonne. ——— de Nesti. ——— de Beudant; ainsi que des serpules particuliè- res, des dentales et vermi- lies inconnues, différentes de celles des formations ter- tiaires. Spatangue de Desmarets. Ananchite arrondi. Ces deux échinites se rapprochent as- sez de ceux de la formation de la craie. Agaricie chloritée, et autres madrépores lamellifères et foraminés. Galathée antique , décrite dans mon Âisioire des crustacés des environs de Nice. FS 104 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Quoi qu'il en soit, cette formation, qui a suivi les grandes convulsions secondaires, se présente tou- jours avec majeslé ; son uniformilé atteste la grande tranquillité physique des éléments qui la déposèrent , et donne licu de croire que c’est là une des époques favorites de la nature. La troisième section du green-sand comprend ce calcaire compacte nummulitique connu sous le nom de peira patachina, qui couronne une partie de notre zone secondaire, où il repose par grandes masses sur le calcaire marneux. Sa couleur est grise, brune ou verdàlre; sa cassure est presque plane , peu conchoïde ; il est pesant, se laisse rayer en blanc par le fer, étincelle avec le briquet, con- tient quelquefois un peu de lignite et très rare- ment des nodules de fer, exhale une odeur argileuse, se dissout en partie avec une grande cffervescence dans les acides, jaunit etse délite en feuillets min- ces par la calcinalion, et donne une chaux extré- mement forle , nommée chaux brune , laquelle forme un mortier qui résiste et durcit prompte- ment sous l’eau, comme la pouzzolane. Tous ces caractères donnent licu de présumer que cette pierre a quelque analogie avec la chaux carbona- tée calp de M. Brongniart, qui, d'après l'analyse de M. Knox, n'est qu’un mélange de chaux carbo- nalce , d'argile , de silice et de fer. Les nummulites sont en tel nombre dans certains endroits de ce calcaire, et disparaissent si complètement dans de très grands espaces, qu’on croirait que les courants SUR LES ENVIRONS DE NICE. 105 lesontentrainés par milliards sur ces récifs, comme nous voyons aujourd hui les velelles aborder cer- taines anses de nos rivages. Dans le quartier de la Grotla, au village de Cas- tellar, ce calcaire se présente en grands bancs de plusieurs mètres de puissance. Il est bleu à l'inté- rieur , jaunâtre à sa surface , traversé par de petits filons de spata blanc, rempli de nummulite , zum- multes montanus , inflatus et moneta. La direction de ces couches est dans cet endroit diamétralement opposée à celle des bancs du calcaire marneux sur lequel elles reposent. Celui qui existe dans les envi- rons de Cuarrase, de Berre, de la Palarée, est d’un gris sale, entremêlé de noyaux de silex jaunâtre, qui ne sont que des détriments d’anciens fossiles pétrifiés qu'on ne peut plus reconnaître, Le calcaire à gryphites se manifeste dans la baie de Villefranche, vers l’endroit appelé Deux-Rubs. IL est verdâtre, à cassure Lerreuse , presque écail- leuse; ses fragments ont des bords aigus; il contient un grand nombre de gryphites, gryphea bisulcata, de toutes grandeurs ct de formes variées, méta- morphosées en silex. Par la manière régulière dont ces coquilles sont placées, elles semblent encore attachées au banc sur lequel elles vivaient en so- ciété. Il renferme aussi des peignes, pecten costa- tum et montanus, des ammonites , ammonites du- bius, etc. C’est au pied de ce gisement que la nature prépare à la postérité des problèmes à ré- soudre, 106 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE L'argile schisteuse bleue , que l’on voit dans l’en- droit dit Passable, est subordonnée à ce calcaire, et en suit les différents mouvements de stratifica: tion. Le grès à nummulites gît dans la baie de Beau- lieu , près la chapelle Saint-Ambroise, sur la route de la péninsule de Saint-Hospice. Il est d'un gris sale où jaunâtre, très dur, fort compacte, rempli de nummaulites, qui entourent des lituites sulcatus , des pecten costatus, etc., des annelides, des poly- piers à analogues perdus. L’immense quantité de dépouilles de corps marins dont fourmille ce grès est si étonnante qu’on dirait que la matière cal- caire organique de Buffon à seule présidé à la formation de ce promontoire. Sans vouloir porter un jugement déterminé sur ces différentes espèces de green-sand, de marnes, et de calcaires nummulitiques , les aperçus qu'on peut en déduire sont que les fossiles qui y sont contenus se rapprochent des ammonites, des spa- tangues, etc., de la formation calcaire dont l’époque, de beaucoup antérieure, est bien obscure ; que les toupies, les gibbules, les fuseaux, les arches et les térébratules commencent à ressembler un peu par leur forme aux coquilles fossiles renfermées dans la formation tertiaire : ce qui donne lieu de présu- mer que cette substance, un des derniers dépôts de l’époque secondaire, peut être considéréecomme servant de transition entre les élaborations précé- dentes de la nature et celles dont je vais donnerda SUR LES ENVIRONS DE NICE. 107 description. Rapprocher les faits de l'avani-der- nière catastrophe , les rattacher s’il est possible aux temps où la mythologie et l’histoire nous permet- tent quelques accès : tel serait le but auquel je vou- drais parvenir dans ces recherches. Qu'un autre plus heureux que moi les lie, par rétrogradation, aux faits antérieurs, et les élève ainsi aux siècles qui ont vu naître le monde! | 108 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE CREVER LELE BLUE LAIT EVDLAS I LILE LAS VESTE TAILLE ALIALILAILELLILELULILLSR ARTICLE IV. FORMATION TERTIAIRE. LIGNITES, CALCAIRE GROSSIER, TERRAINS CALCA- RÉO-PSAMMITIQUES, TERRAINS PSAMMITES CAL- CARÉO-MICACÉS, MARNES CONCHYLIFÈRES, GRÈS SILICEUX, GRÈS CALCAIRES, MARNE BLANCHE, POUDINGUES ET GALEIS. Dans les Aîpes maritimes, le système tertiaire se laisse voir sur plusieurs de nos cols, s’élend sur leurs flancs, recouvre plusieurs vallées, et s’en- fonce dans les profondeurs de la mer. Cette formation offre plusieurs especes de roches bien distinctes: les lignites , les calcaires grossiers, les terrains calcaréo-psammitiques, les terrains psammites calcaires micacés, les marnes conchy- lifères, les grès siliceux, les grès calcaires, la marne blanche, les poudingues et lies galets, Lignites, calcaire grossier. Les lignites ouvrent la lice de cette belle création SUR LES ENVIRONS DE NICE, 109 tertiaire qui a jeté un si grand jour sur la dernière époque des élaborations de la nature (r). Dans la vallée de Contes, cette substance est quelquefois mêlée à de la marne grisâtre, ce qui lui donne une couleur noirâtre, gris brun, ou jaune , suivant la plus ou moins grande quantité de mélange qu’elle contient. Elle repose sur le caicaire marneux stra- üfié , et forme alors le sédiment inféricur de notre système tertiaire. Le dépôt de lignite de Torrete est beaucoup moins carbonifié, et dans certains endroits le tissu cellulaire du bois fossile semble offrir l'aspect de celui des pins de nos montagnes. En m'arrétant au troisième dépôt, qui n’est qu’une argile carburée bituminifère, qui gît au Castelet, au-dessus de Villefranche , je dirai seulement que son aspect est celui du jayet,et que cetle substance forme de grandes couches au-dessous de l'argile plastique qui constitue cette butte. Tous les autres gisements plus ou moins abondants accompagnent toujours le système tertiaire, et luiservent presque constamment de limites, qui le séparent de la se- conde formation. L'ordonnance des couches et des veines presque horizontales de toutes ces substan- ces, ainsi que le bois fossile bitumineux de Torrete, (1) Le schiste bitumineux de Vessagne, aux environs de Vence, est semblable aux ligniles qu’on trouve dans notre formation tertiaire. 110 - COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE qu'on trouve quelquefois en amas, ne paraît dû qu’à un mouvement uniforme de la mer. Le calcaire grossier est étendu , au pied de nos cols, sur le calcaire marneux, où il forme de petits promontoires presque arrondis, et se trouve sou- vent en couches contrastantes avec le calcaire sur lequel il repose. Celui de Contes est gris brun , ou jaunâtre ; il offre plusieurs degrés de dureté (1), et contient dans son sein les Nautilus semi lunaris. —— Reinecki. —— sulcatus. Nummulites Deshæ ysi. Turritella computensis. Ampularia antiqua. ——— compressa. ——— sulcata. Harpa raricostata. Trochus tuberosus. Gryphea sulcata. Pecten affinis. Lima pentagona. Isocardium sulcatum. Diodorea antiquata. Terebratula cordiformis. M Id ide ——— vespertilio. ——— hiblicata. Nautile en croissant. —— de Reinecke. ——- sillonné. Nummulite de Deshayes. Turritelle de Conte. Ampuülaire antique, ——— comprimée. —— sillonnee: Harpe à côtes rares. Toupie tubéreuse. Gryphée sillonnée. Peigne semblable. Lime pentagone. Isocarde sillonné. Diodorée antique. Terebratule cordiforme. _——— marsili. ——— vespertilion. ——— biplissée. (1) Ayant visité cet endroit avec les célèbres géologues MM. Léonard de Büch et Charpenticr, nous n’avons point hésité de considérer ce terrain comme tertiaire. . SUR LES ENVIRONS DE NICE. III Terebratula ampulla, Térébratule ampoule. Seutella pyramidalis, Scutelle pyramidale. Ananchites carinatus. Ananchite caréné. Porites subalpinus. Porite subalpin. mé clypeiformis. — clypéiforme. Caryophyllea capulus. Caryophyllée bonnet. _———— rugulosa. ——— ruguleux. Turbinolia cuneata. Turbinolie en coin. elc., etc. Une esp: ce de fossile qu’on dirait avoir un rap- port éloigné avec la carapace d’un animal du genre des tatous, et une quantité de madrépores et de zoophyies qu’on ne peut caractériser, se rencon- trent dans le même lieu. Ces fossiles, remplis ordi- nairement de la gangue qui les entoure, offrent un champ de découvertes que je n’ai fait qu’entrevoir. Tous ces corps organisés fossiles me paraissent avoir vécu dans le même océan qui déposa les pre- miers terrains de sédiment supérieur calcaréo-trap- péen du Vicentin, dans l'Italie septentrionale, si savamment décrit par M. Brongniart, lesquels se rattachent à ceux des environs de Paris et de Vienne en Autriche, Le calcaire à cérithes, qui se trouve en montant sur le col de Villefranche est blanc, gris ou jaune, et paraît analogue au calcaire à cérithes de la for- mation inférieure marine des environs de Paris, et peut-être de l'argile de Londres; il renferme un grand nombre de cérithes indéteriminables, de grandes toupies aplaties, qui formeront sans doute 112 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE un nouveau genre; des buccins à sommet très ren- flé et obtus ; des moules d'ampullaires , des pyrules et des rostellaires, des mytiles, des vénus ; l’huître réservoir qui offre l'aspect d’une chame; plusieurs serpules pelotonnées, qui se rapprochent de la ser- pula glomerata de nos mers ; des dentales extrême- ment déliées, et une quantité de polypiers forami- nés assez semblables au millepora informis de nos rivages; des caryophyllées longuement striées, dif- férentes de la fasciculée , avec laquelle elles ont le plus c'e rapport, et d’autres fossiles dégradés dont on ne peut reconnaitre les genres. Ce calcaire passe au marneux et présente alors l’aspect du calcaire grossier de Paris, des collines du Vicentin et du bassin du Danube. Le terrain calcaréo-psammilique, arena gial- lognola calcaria (1), couvre en quelques endroits le calcaire marneux, et s’étend en nappes sur les escarpements de nos cols, dont il recouvre quel- quefois les flancs. Sa couleur est jaunâtre , passant au gris sale ; il est composé d’une grande quantité de pets grains de silice blanc, angulcux, parse- més de mica, agglulinés avec du calcaire jaunâtre. Ses lits sont minces, rarement épais; sa texture est à grains fins, quelquefois plus gros; il est (1) M. Brocchi le considère comme le dernier sédiment de la mer; on verra plus bas que les environs de Nice en of- frent de bien postérieur à cette époque. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 113 souvent dur et solide , ou bien a peu d’adhérence ; il estimmédiatement recouvert par la marne argileuse, conchylifère, qui accompagne toujours la forma- tion des galets, et souvent il la recouvre. Ce ter- rain , dont la siratifñication suit l'inégalité des bases sur lesquelles il repose, paraît augmenter en épais- seur vers le nord, à mesure qu'on s'éloigne des bords de la mer. Vers le quartier de la Serene, et à Gairaut, au-dessus de la fontaine du Temple, il renferme des huîtres de différentes grosseurs, qui semblent encore réunies par familles; plusieurs peignes distribués sur le même plan, presque sem- blables aux pecten jacobeus et opercularis; un ma- drépore qui a quelque analogie avec l’alveolites cel- lulosa, etc. Tous ces fossiles, malgré qu’ils n’offrent en bien des endroits que des débris ct des em- preintes , donnent lieu de croire qu'ils n'ont subi, depuis les temps où ils vivaient sur ces bancs, aucun dérangement dans leurs assises. On peut considé- rer ce dépôt calcaire siliceux, qui est semblable à celui d'Asti en Piémont, comme un terrain de transport, qui, suspendu dans les eaux, a été dé- posé, ensuite solidifié par le caïcaire, et même par la marne argileuse blanche et jaune dont je ferai mention plus bas. Les terrains psammites calcaréo-micacés, qui se montrent en quelques endroits du Var, for- ment des monticules arrondis, au-dessous du vil- lage de Castelar, s'étendent jusqu’à Menton, et reparaissent sur plusieurs points de la rivière de 1, 8 114 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Gênes. Ces roches, comme l’observe M. Brongniart, ont une apparence arénacée; elles sont solides, compactes, assez dures pour faire feu avec le bri- quet, extrémement peu effervescentes avec les aci- des, mêlées de quarts, avec plus ou moins de pail- lettes de mica, dans un ciment argileux. Leur cou- leur est le gris jaunâtre, passant au brun roussâtre ou au gris bleuâtre ; traversé quelquefois de veines de spath calcaire blane. Get agrégat, quoique for- mant, selon Brocchi, les hautes élévations du pre- mier ordre de la Garfagnana , de Lucques , de Pis- toie, de Modène, etc., ne se trouve dans les Alpes maritimes qu'à une centaine de mètres au - dessus du niveau actuel des eaux méditerranéennes, et s'étend même jusque sur leurs rives. Au pied de la colline de Saint-Jean, à une demi- lieue de la ville de Nice, est un dépôt analogue au terrain psammitique clraire micacé , ayant à | peu près les mêmes car actères chimiques que ceux men- tionnés ci-dessus. Ce dépôt conchylifère est gris jaunâtre , fort riche en fossiles, dont malheureu- sement le plus grand nombre ne peuvent se con- server , moins à cause de leur vétusté que parce- qu’ils sont soumis à l'action corrosive de la gangue qui les renferme, et quiles détruit lentement (x). (1) Les fossiles paraissent devoir leur parfaite conservation à la qualité des terrains où ils sont cnsevelis. Le sable quar- izeux les conserve mieux que l'argile calcaire; celle-ci les SUR LES ENVIRONS DE NICE. 115 On y trouve en très bon état les Pyramidella gracilis, Turritella duplicata, —— uniplicata, —— Janceolata, Eulima subulata, Solarium denticulatum, Scalaria elegans, —— pseudoscalaris, Cerithium favanne, Cyclopes neritoïdea, Planaxis proxima, Murex mantelianus, Fusus subulatus, Pleurotoma contigua, ——— sulcata, Turbonilla costulata, Margisella buccinea, Capulus tertiarius, Ostrea lamellosa, — rostrata, — eugenia, — denticulata, — squamosa, Pecten pleuronectes, — Joannis, Arca diluvii, Pyramidelle délicate, Turritelle à deux plis, —— unipliée, —— lancéolée, Eulime subulée, Cadran denticulé, Scalaire élégante, —— pseudoscalaire, Cérithe favane, Cyclope néritoïde, Planaxis approchante, Rocher mantel, Fuseau subulé, Pleurotome contigu, ——— sillonné, Turbonille eostulée, Margineile buccin, Cabochon tertiaire, Huître lamelleuse, — à bec, — Eugène, — denticulée, — écailleuse, Peigne sole, — de Saint-Jean, Arche du déluge, réduit souvent en craie blanche par la perte du gluten animal, Il y a des couleurs qui s’effacent plus difficilement, telles que le rouge, le jaune, le nacré, plusieurs conservent leur nuance, d’autres la perdent plus aisément, etc. 8. 116 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Cardium fragile, Bucarde fragile, discrepans, —— différente, Donax semistriata, Donace semistriée, Pectunculus auritus, Petoncle auriculé, Nucula margaritacea, Nucule nacrée, Mactra truncata, Mactre tronquée, Panopea Aldrovandi, Panopée d’Aldrovande, Balanus tertiarius, Balance tertiaire, Dentalium exaratum, Dentale sillonné, ——— discrepans, —— discordant, Turbinolia proxima, Turbinolie approchante , ainsi qu’une foule de vénus, de cythérées, des tellines, des corbules , etc., qui ont vécu dans les mêmes circonstances que celles qui étaient nécessaires à l'existence des mollusques des terrains marno-conchylifères de la Trinité, de Magnan, de Saint-Philippe , dont nous traiterons plus bas. Ce même terrain existe sur la pente septentrio- nale du château de Nice ; il offre à peu près les mêmes caractères que ies précédents : il est gris ou jaune, et prend quelquefois une teinte verdâtre ; les fossiles qu'il renferme (en très petit nombre dans l'endroit excavé ) tombent en efflorescence à l’air, et ne laissent que leurs empreintes. On y rencontre les Conus mercati, Pleurotoma sulcata, Cassidaria tuberculata, Marginella buccinea, Chama gryphoïdes, Pectunculus nurmmarius , Cone mercati, Pleurotome sillonné, €assidaire tuberculée, Maerginelle buccin, Came gryphoïde, Petoncle nummaire, SUR LES ENVIRONS DE NICE. 117 Pectunculus auritus, Petoncle auriculé, Area dilu vii, Arche du déluge, Cardium fragile, Bucarde fragile, Corbula striata, Corbule striée, Nucula margaritacea, Nucule nacrée, et autres co- quilles tellement dégradées qu’on ne peut reconnaître les espèces. On trouve dans ce terrain quelques empreintes de feuilles ovales, lancéolces, semblables à celles du corroyère à feuilles de myrte, coriaria myrti- Jolia ; des feuilles du pin sauvage, pinus sylvestr'is, des morceaux de tiges de bois plus où moins dété- riorés et même réduits à l’état de charbon bitumi- nifère. L'on y observe également des trous de dit- férentes grandeurs, assez semblables à ceux que les gébios et autres crustacés des fanges, les actinies et divers radiaires mollässes creusent aujourd’hui, dans le même système, sur les bords actuels de notre mer. La formation de marne argileuse plastique, qui, selon le professeur Buckland, date de la même époque que celle des lits d'argile, de marne, de sable et de gravier, avec coquilles marines, des bassins de Londres et de Paris, forme dans nos en- virons presque le terrain fondamental de toutes nos collines tertiaires. Cette argile, micacée, con- chylifère , est semblable à celle qui, depuisla base des Alpes, s'étend dans les Apennins, et se pro- longe sans interruption, d'un côté dans les vallées 113 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE de Genève, de Constance et du Danube, et de l’autre jusqu'aux Abruzzes et dans la Pouille, quoi- que le savant auteur de la Conchyliologie fossile subapennine soit d'opinion que cette substance n'ait point été déposée du côté de la Méditerranée (1). Cependant, dans les Alpes maritimes, ce système recouvre la formation secondaire, et descend par gradation du nord au midi, pour venir former cette nombreuse suite de tertres, de collines, de mon- ticules, de montagnes tertiaires qui, depuis le Mont-Chauve , se prolongent en s’inclinant jusqu’à quatre cents pieds environ de profondeur dans la mer. Les caractères de notre argile plastique consis- tent non seulement dans les principes calcaires, argileux, micacés et siliceux qui la composent, mais encore dans le fer oxydé qu’elle renferme, dans les différentes teintes dont elle se colore, et ‘dans cette belle succession de mollusques qui ont vécu dans son sein, et dont je vais mentionner les principales espèces trouvées jusqu’à ce jour, en commençant d’abord par les dépôts ou gissements qui m'ont paru les plus anciens, c’est-à-dire par les marnes argileuses dont les dépouilles fossiles ont le moins d’analogues vivants, et en terminant par (1) Dalla parte mediterranea sembra che à deposit: di cui par- liamo manchino nella Liguria tanto orientale, quanto occi- dentaie, p.64. : SUR LES ENVIRONS DE NICE. 119 ceux dont la création actuelle nous conserve en- core quelques types. Le dépôt qui semble dater de la plus ancienne époque se trouve éloigné de deux kilomètres envi- ron de Nice , dans le village de la Trimté, et gît entre le vallon de Laghet et le torrent du Paglion; il s'adosse en s’élevant sur le calcaire marneux stra- üfié qui compose ces montagnes. L’heureuse position de cette butte, entourée d’é- minences, ouverte seulement au midi, offrait une situation des plus favorables à la demeure et à la multiplication des mollusques. La marne qui les renferme est tenace, fort dure, d’un blanc sale, jaunâtre ou d’un gris azuré, très effervescente avec les acides. Elle se montre au-dessous d’une mince couche de terre végétale, et s'étend à plusieurs mètres de profondeur. Ce qui la caractérise essen- tiellement, ce sont les beaux fossiles d’annelides et de zoophytes qu’elle renferme, dont quelques uns conservent encore une gradation de teintes, et d’autres offrent tout l'éclat naturel de leur nacré: j'y ai trouvé dans la plus belle conservation les Vaginula legumen. Yaginule gousse. Polystomella crispa. Polystomelle granuleuse. Robulina calcar. Robuline épineuse. Turbinulina depressula. Turbinoline déprimée. : lævigatula. — lisse. ——— jitalica. ——— d'Italie. Bulla reticulata. Bulle rétriculée. Scaphander lignarius. Scaphandre oublie. 120 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Scaphander targionius. moe paluius: Bullina cylindrica. — sfriata. Pyramidella gracilis, ———-— Carinata. Turritella vermicularis. nr CONrUSA LA —— duplicata. —— acutangula. —— tricarinata. —— bruguiera. PIS uniplicala. —— archimedia, —— adansonia. —— hbisulcata. —— georgina. Natica glaucina. Nacca punctata. Eulima striata. — subulata. Nerita subalpina. Bolma rugosa. Trochus infuudibulum. —— crenulatus. Gibbula vorticosa. —— discors. —— reticulata. Solanum branderianum. —— denticulatum. —— cçcarinatum. Scalaria muricata. Cerithium assimiic. ——— fovanne. ——— DICINCIUS. Scaphandre Targioni. —— vélarai, Bulline cylindrique. — sthice. Pyramidelle délicate. ———— carénée. Turritelle vermicuiée. —— froncée. —— à deux plis. —— à angles aigus. —— {tricarénée. —— bruguitre. —— uniplissée. —— d’Archimeéde. —— d’Adanson. —— hbisillonnée. —— georgine. Natice grelot. Nasse ponctuée. Eulime striée. — subulée. Nérite subalpine. Bolme rugueuse. Toupie entonnoir. — crénulée. Gibbule contournée. —— discordante. —— réliculée. Cadran de Brander. —— denticulé, —— caréné. Scalaire muriquée. Cérithe semblable. —— favanne. , —— bicerclé. SUR LES ENVIRONS DE NICE. Cerithium plicatulus. Buccinum prismalicum. ——— elegans. , ee Affinis: ——— angulatum. = Allioni. ——— polygonum. ——_—_ cancellatumr. ——— B'eccaria. ——— pulcherrimum. ——— conglobatum. Purpura lineolata. Cyclope neritoïdea. Eicne inflata. Planaxis mammilata. — discrepans. — imbricata. Dolium orbiculatum. Cassis sulcata. — çanaliculata. — striolata. Cassidaria scilia. Cancellaria proxima. ——— muricata. ——— Listeri. Murex fistulosus. — crisltatus, — polymorphus. — daubuissonius. ISDC — manlelianus. — rolandius. Fusus obtusangulus. — harpula. — clavatus, Cérithe plissé. Buccin prismatique. —— élégant, —— semblable. —— anguleux. —— d’Allioni. —— polygone. —— treillissé. —— Beccaria. —— très joli. —— conglohé. Pourpre linéolée. Cyclope néritoïde. Eione enflce. Planaxis mamelonnée. — dissemblable, — imbriquée. Tone orbiculée. Casque sillonné. — canaliculé. — striolé. Cassidaire scilla. Cancellaire approchante. ——-— muriquée. ——— de Lister. Rocher fistuleux. —— en Crête. — polymorphe. — Daubuisson. nn ADEE. — Mantel. — Roland, Fuseau à angle obtus. — harpule. — en massue. 121 192 COUP D’OEIL GÉOLOGIQUE Fasus tiara. — Anitræformis. — textile. Turbinella glabra. Pyrula ficus. Otus reticulatus, Pleurotoma dimidiata. ——— affinis. ——— calaphracta. ——— monile. ——— oblonga. ———— Werneriana. ——— breislachia. ——— consimilis. Maugelia menardiana. Turbonilla plicatula. ——— costulata, Rostellaria brogniartius. Conus turriculus. — mercati. — deperditus. — antidiluvianus. Marginella buccinea. Cypræa elongata. Mitra fusiformis. — leonardiana. — borniana. Stomatia rugulosa. Fissurella de Francia. Patella favaniana. Ostrea navicularis. — conyÿbiria. — denticulata. Anomia plicata. Pecten plica. L Fuseau tiare. — Mmitreforme. — tissu. Turbinelle lisse, Pyrule figue. Otus réticulée, Pleurotome dimidiée. ——— semblable. ——— écussonnée. ——— monile. ——— oblongue. ——— de Werner. ——— de Breislack. ——— approchante. Mangelie de Ménard. Turbonille plissée. ——— costulée. Rostellaire Brongniart. Cone turriculé. — Mercati. — perdu. — antidiluvien. Marginelle buccin. Porcelaine alongée. Mitre fusiforme, — de Léonard. — de Born. Stomalie ruguleuse Fissurelle de France. Patelle Favanne, Huître naviculaire. — Conxbire. — dentelée. Anomie plissée. Peigne inantelet. SUR LES ENVIRONS DE NICE. Pecten flabelliformis. — arcuatus. — pleuronectes,. — plebejus. Lima squamosa. — pivea. — strigilata. Pisna tetragona. Arca diluvii. — angusla. — pectinala. — didyma. — mytiloïdes. Pectunculus undatus. nummarius. auritus. granulatus. inflatus. insubricus. polyodontus, Nucula margaritacea. Lembulus rostratus. ——— deltoïideus. Cardita caliculata. —— pectuncuius. —— intermedia. Cypricardia coralliophaga. Vencricardia planicosta. Tridacna gigas. Chama lazarus. gryphoïdes. Cerdium casertunum. —— planatum. purctatum. —— hians. Peigne flabelliforme. — arqué. — sole. — plébcien. Lime écailieuse. — blanche. — strigilée. Pinne tétragone. Arche du déluge. — étroite. — péctinées — didyme. — mytiloïde. Petoncle ondé. —— nummaire, —— auriculé. —— granulé. —— enflé. __— insubrien. —— polyodonte. Nucule nacrée. Lembule à bec. _ ——— deltoïde. Cardite caliculée. —— — petoncle. L —— mitoyenne. Cypricarde datte. Vénéricarde à côtes. Triducne gigantesque. Chame feuilletée. —— gryphoiïde. Bucarde de Caserte. aplati. ponctué. bäillant, 1923 12/ COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Cardium fragile. —— multicostatum. —— clodience. Donax semistriata. Lucina radula. Loripes lactea. Taras antiquata. Tellina nitida. Capsa compressa. clliptica. subcarinata. uniradiata, revoluta. muricala. rotundata. exoleta. Cyprina gigas, Crassina danmoniensis. —— yenusla. Cytherea levigata. ——— semisulcata. ——— concentrica. Venus crenulata. senilis. cypria. radiata. aphrodita. Ovata. arcioe. reticulata. Arcloe parkinsonia. Vencrupis rupestris. Corbula nucleus. —— gibba. —.—_——HSiTIAte. Bucarde fragile. —— à plusieurs côtes. —— Clodien. Donace semistrié. Lucine ratissoir. Loripède lactée. Taras antique. Tellyne onix. —— comprimée. —— elliptique. —— suüpcarénée, —— uniradiée. —— révolue. —— muriquée. —— ‘arrondie. Capse exolète. Cyprine géante. Crassine crassatelée. —— venuste. Cythérée lisse. ——— semisillonnée. ——— concentrique. Vénus crénulée. — senile. — Chypre. — radiée. — aphrodite. — ovale. — arcloe. — réticulée. Arctoe Parkinson. Venerupe rupestre. Corbule noyau. —— bossue. —— striée. SUR LES ENVIRONS DE NICE. Corbula nitida. Erycina cuspidata. Mactra truncata. Allani. Mactrula trinilea. Mya siriata. Pandora elongata. Teredo navalis. Teredina bacilium. Balanus terliarius. Terebratula plicata. Dentalium Turbinolia coarctatum. exaraitum. discrepans. kœnigianum. irregularis. hexangulare. spirale. compressa. proximna. capulus. antiquata. cyathus. cornitormis, Priapus. rugulosa, Fungia lenticularis. agaricoides. Corbule luisante. Erycine cuspidée. Mactre tronquée. —— d’Allan. Mactrule de la Trinité. Mya striée. Pandore alongée. Taret commun. Teredine bâton. Balane tertiaire. Térébratuie à deux plis. Annelides. Dentale rétréci. sillonné. discordant. de Koœnig. irrégulier. hexangulaire. spiral. Polypiers. Turbinolie comprimée. approchante. bonnet. antique. caiice. corniforme. Priape. rusuleuse. Fongie lenticulaire. agaricoïde. 126 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Toutes ces coquilles sont parfaitement sembla- bles à celles décrites et figurées par M. Brocchi. Si quelques unes peuvent être rapportées à celles du dépôt de Grignon, l’époque de celui-ci est bien antérieure. Je ne doute point que le nombre de ces fossiles ne devienne plus considérable par une longue suite de recherches et d'observations. Les marnes calcaires qui se rattachent à la for- mation précédente gisent dans le bassin de Nice depuis le fond de la mer , se relèvent et s'étendent au nord sur toutes les collines environnantes. Les dépôts qui m'ont paru les plus remarquables sont ceux situés au-dessus de l’église de la Madeleine, à droite, en montant le vallon de Magnan, qui of- frent de grandes couches superposées de marne bleue (marna turchina conchylifera de Brocchi ), rose, grise, jaunâtre , elc., très tenace, fort com- pacte , effervescente, parsemée de petites par- celles demica , avec des pyrites ferrugineuses alon- gées en baguettes de 2 à 6 décimètres de long. Les fossiles que cette marne renferme sont parfaite- ment semblables à ceux du dépôt de la Trinité : j'y ai trouvé également les Discorbis marginatus. Discorbe marginé. Bullina discors. Eulima subulata. Natica glaucina. Marginella buccinea. Planaxis proxima. Buccinum biplicatum. Bulline discordante. Eulime subulée. Natice grelot. Marginelle buccin. Planaxis approchante. Buccin à deux plis. SUR LES ENVIRONS DE NICE. Cancellaria umbilicaris. Fusus longi sipho. Pleurotoma dimidiata. E——— contisua. Le: ——— oblonga. Pecten pleuronecies. Lima strigilata. Arca diluvir. Nucula margaritacea. Gardita pectunculus. Cypricardia coralliophaga. Cardium planatum. Corbula gibba. Erycina cuspidata. Teliina compressa. Cancellaire ombiliquée. Fuseau à long siphon. Pleurotome dimidiée. ——— contigué. ——— oblongue. Peigne sole. Lime strigilée. Arche du déluge. Nucule nacrée. Cardite petoncle. Cypricarde daite. Bucarde aplati. Corbule bossue. Erycine cuspidée. Telline comprimée. étc., etc. 127 À peu de distance du dépôt précédent, d’autres bancs plus puissants de cette même marne grise, jaunâtre, alternent avec des couches régulières de galets : on y trouve beaucoup moins de bagueites de fer, et outre les fossiles ci-dessus ils contien- nent encore Îles Robulina caicar, Scaphander lignarius, Tuwritella vermicularis, Pyramidella gracilis, Cerithium Magnan, Cancellaria tribulus, Murex bicristatus, Fusus mitræformis, — suturalis, — subulatus, Nyso eburnca, Robuline épineuse, Scaphandre oublie, Turritelle vermniculaire, Pyramidelle délicate, Cérithe Magnan. Cancellaire lierre, Rocher bicreté, Fuseau mitreforme, — à jarge suture, Nyso ivoire, 128 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Pinna tetragona. Pinve tetragone. Arca didyma. Arche didyme. Cardita calyculata. Cardite mouchetée. Dentalium coarctatum. Dentale rétréci. wr ——— hexangulare. —— hexangulaire. nt Ainsi que quelques squelettes dégradés des pois- sons du genre centropome, des empreintes de feuilles semblables à celles du rhododendron, du redoul , des écorces et des pommes de pin, et une grande quantité de feuilles de châtaignier sauvage ; ce qui met hors de doule qu’à l’époque où cette formation s'atterrissait, la mer avait un rivage sur nos montagnes embellies par la végétation, et que les ruines de ces montagnes servaient à exaucer son fond. | Les marnes conchylifères qui existent à gauche, en montant dans ce même vallon, ont unc teinte cendrée, qui pälit par le coniact de l'air ; elles con- tiennent les 4 Robulina calar. Rchuline épineuse. Bullina discors. Bulline discordante. Halia helicoïdes. Halie hélicuide. Pyramidella gracilis. Pyramidelle délicate. Turritella acutangula. Turritelle à angles aigus. Scalaria pseudoscaiaris. Scalaire psendoscalaire. —— muricata. —— aiguilonnée. Euliima subulata. Eulime subulée. ñ Natica glaucina. Natice grelot. Conus antidiluvianus. Cône antidiluvier. =, turriculus: — turriculé. Buccinum conglobatum. Buccin arrondi. ——— pulcherrimus. —— très joli. SUR LES Planaxis discrepans. Pleurotoma sulcäta. - consimilis. .… 208 contioua. ——— dimidiata. ——— oblonga. Cerithium borsonianum. Fusus longi sipho. .— Martini. Rostellaria utingerianus. Spec tornatilis. Terebra strivlata. Mitra pyramidella, Voluta ancyloïdes. — spirala. Fissurella reticulata. Pecten pleuronectes. Pinna tetragona. Area diluvii. Nucula margarilacea, Lembulus rostralus. Cardium fragile. Lucina divaricata. Corbula gibba. Mactrula trinitea. Dentalium coarctatum, ——— hexangulare. ——— irregularis. € … ENVIRONS DE NICE. Planaxis discerdante. Pleurotome sillonnée. —— approchante. ——— conlisuc: ——— dimidiée, ——— chlongue. Cérithe de Borson. Fus@au à long sinhon. —— de Martini. Rostellaire d’Utinger. Spéo lornalile. Térébre striolte. Mitre pyramidelle. Volute ancyloïde. — spirale. Fissurelle réticulée. Peigne sole. Pinne tétragone. Arche du déluge. Nucule nacrée. Lembule à bec. Bucarde fragile. Lucine divergente. Corbule bossue. Mactrule de la Trinité. Dentale rétrécie. —— hexangulaire. —— irrégulière. 129 Dont quelques unes ne sont point étrangères aux eaux actuelles de la Méditerranée. Le dépôt nouvellement trouvé au quartier de 1; 9 130 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Saint-Philippe , dans l’excavation d’un puits, a mis ais à jour les Marginulina raphanus. Furritella spirata. Bolma rugosa. Lulima subulata. Gibbula discors. Alvania acinus. Cerithium assimile. Buccinum costulatum. Pyrula clathrata. Nyso eburnea. Nerina Josephinia. Fusus subulatus. Murex fusulus. Nucula margaritacea. Marginuline raifort. Turritelle spirale, Bolme rugueuse. Eulime subulée. Gibbule discordante. Alvanie aiguillette. Cérithe semblable. Buccin costulé. Pyrule treillissée. Nyso ivoire. Nérine Joséphine. Fuseau subulé. Rocher fuseau. Nucule nacrée. Cardita intermedia. Cardite intermédiaire. Corbula nitida. Corbule luisante. Serpula chorda, Serpule corde. Enfin des gros blocs de pierre percés par une espèce de lithodome, dont la coquille doit avoir les extrémités très aiguës , à en juger par les trous qu'elle a creusés, et qui sont en général semblables à ceux qu’on trouve à différentes hauteurs dans le calcaire jurassique. Sans multiplier davantage le nombre des locali- tés qui renferment ce terrain, on peut avancer que presque toutes les buttes et collines qui s’adossent sur la gauche du Mont-Chauve, ainsi que les vallons et ravins de Saint-Pons, de la Mantega, et tous ceux qui se jettent dans la rivière du Var, jusqu’au village de la Rochette, mettent à jour le même 4 / SUR LES ENVIRONS DE NICE. 131 système d'argile conchylifère, accompagné, en plus ou moins grande quantité, des mêmes fossiles, avec des rognons ou des baguettes defer oxydé. La diversité dans l’ordre des couches de cette argile , souvent mélangées avec des lits de sable ou de galets; la direction de ces couches , tantôt ho- rizontales, tantôt inclinées, sans parler des pertur- bations accidentelles, offrent des bigarrures d’un aspect inexplicable, que la sagacité de l’observa- teur seul déchiffre, et où 1l voit écrite la période stationnaire des eaux, et ensuite l'époque instan- tanée de leur retraite. Un autre dépôt de cette marne bleue, extrême- ment plus fine que les variétés précédentes, se ma- nifeste au pied de Montboron, dans la propriété de M. Garibaldi, au-dessous de la terre labourable. Sur les premières couches qui se présentent, on voitun grand banc de grosses huîtres gryphoïdes, symétriquement arrangées en lignes parallèles. Les couches intérieures n’ont mis à jour, jusqu’à pré- sent , que des vénus , des tellines, des nucules, des corbules, etc., réd ites à l’état de calcination. Différentsauiresamas du mêmeterrainse rencon- trent dans plusieurs autres endroits de notre bassin, et ne diffèrent entre eux que par la plus ou moins grande quantité de parlies argileuses, calcaires, micacées, qu'ils renferment, par la diversit de leurs couleurs, par l'épaisseur de leurs bancs, l’inclinai- son de leurs couches, et surtout par la quantité plus ou moins considérable de fossiles ou de fer 9- 132 . COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE oxydé qu’elles contiennent dans leur sein. Ces marnes sont empioyées à la fabrication de briques, de tuiles , et de faïences grossières pour l’usage du pays. Elles sont presque toujours disposées en gran- des couches de plusieurs mètres d'épaisseur ; leur stratification est en général horizontale, ce qui nous porte à croire qu'un mouvement uniforme, tel que celui de la mer, en a ordonné dans les temps les assises. Fous ces terrains reposent sur les différentssystèmes mentionnés ci-dessus, alternent, et sont le plus souvent recouverts de plusieurs lits de marne ou d’amas de galets libres, quelquefois agglulinés, qui s’inchinent insensiblement vers la mer. Le grès siliceux forme au pied de nos montagnes subalpines de grands bancs de plusieurs mètresd e hauteur; le grès de la vallée de Contes est gris, brun ou jaunâtre, renferme de gros grains de quartz blanc, des paillettes de mica: il fuse et se vitrifie par le calorique, et est semblable à l’are- naria de Brocchi,composée des mêmes substances, etqu’on dit être analogue au grès de Fontainebleau. Celui qu’on trouve d'un côté et de l’autre de nos vallées, sous le même parallèle, à grains plus ou moins fins, présente les mêmes caractères et pour- rait être utilisé pour le pavé des avenues des villes. Un poudingue remarquable , composé de galets de granit, de quartz, de roches feuilletées , d’o- phiolithes, d'anciens calcaires, etc., se laisse voir à la base de la partie méridionale du château de SUR LES ENVIRONS DE NICE. 133 Nice, s'ensevelit dans la mer, et va former ces nom- breuses collines sousmarines qui s'étendent jusqu’à la pointe de Caras, ety plongent à plus de 400 pieds de profondeur (1). La pâte qui les enve- loppe est à peine apparente en certains endroits, un peu plus abondante dans d'autres ; mais généra- lement les galets sont si fortement réunis et pressés les uns sur les autres, que le ciment peut à peine les lier. Malgré cela, sa dureté cest si forte qu'il résiste aux coups les plus violents. Ce conglomérat ter- üaire , contemporain sans doute du grès ci-dessus, repose par masses irrégulières sur le calcaire du Jura , et paraît être de la même époque que le na- gclflue de Suisse , du Danube, de la Transylvanie, et présente les mêmes caractères que le pud- dingsione du comté d'Hertford en Angleterre. Le grès calcaire se manifeste dans plusieurs de nos vallées ; il est gris ou jaunâtre, plus ou moins fn, couvert de très petites parcelles de mica, qui le rendent très brillant, disposé ordinairement par lits, extrémement effervescent avec les acides , ct renferme en quelques endroits des feuilles de châtaignier assez bizarrement disposées: preuve (1) Toutes les fois que j'ai fait descendre la drague pour prendre des animaux coralligènes qui pullulent sur ces monta- gnes sous marines, j'ai toujours enlevé de petits blocs de ce peudingue, qui recouvre également à cette profondeur le calcaire compacte, 134 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE incontestable que cet arbre embellissait à cette épo- que les flancs de notre rézion subalpine. Les masses de poudinguescalcaires quiexistentsur la parle occidentale du col de ontalban pa- raissent avoir été formées à la même époque. Les grosses pierres arrondies qui les composent sont quelquefois si adhérentes entre elles qu'on a de la peine à pouvoir les séparer. La formation de ce poudingue en masses éparses, à diverses élévalions: l'élaboration des galets, détriments de nos mon- tagnes; la substance argilo-calcaire qui sert de base au poudingue , la liaison de ses parties entre elles, tout annonce que ce n’est pas le résultat d’une prompte opération de la ner, et d’une seule sta- tion de son niveau sur le même rivage. Sur l’un des escarpements de la partie méridio- nale du col de Montboron et de l’ancien château de Nice, où l’on n'aperçoit aucun fleuve ni rivière, et où l’on reconnaît l'impossibilité qu’il en ait exis- té, git sur le rocher calcaire qui domine d’une vinglaine de mètres la Méditerranée une autre masse de poudingue calcaire fortement agglutiné, qui semble annoncer une ancienne station de la mer ierliaire. La marn: blanche se trouve éparse sur le calcaire marneux stralifié, depuis el sous Cuollos, Berre , Contes, Escarène, Peglie, etc, jusqu'à la mer, dans une étendue de terrain considérable. Cette substance est disposée en bancs plus ou moins épais: sa couleur est ordinairement blanche, quel- SUR LES ENVIRONS DE NICE, 135 quefois jaunâtre, et même d’un jaune très foncé ; sa consistance est plus ou moins tendre, fait une vive effervescence avec les acides, happe forte- menti à la langue, ct se réduit en terre facilement. Sans changer aucune de ses parties chimiques, cette marne devient quelquefois cure, prend une forme concrétionnée , et renferme des rognons de sirontiane sulfatée (1). Elle est plus ou moins mé- langée de sable et de calcaire, et se trouve aussi interposée avec les couches supérieures de l’argile conchylifère qu’on trouve inégalement répandue sur notre sol. I! paraît probable que cetie formation tertiaire est analogue aux terrains marneux du pied des Pyrénées, décrits avec tant de soin par M. Dau- buisson. Le tuf léger , jaunâtre et grisâtre , semblable au quariz nectique de Saint-Ouen près de Paris, qu’on trouve au-dessus de l'endroit dit Zon-oyage, dans le quartier du Volcan, et que plusieurs personnes ont toujours pris pour de la lave antique, quoique très peu effervescent , ne me paraît autre chose que celte marne à grains extrêmement fins, dans la- quelle j'ai trouvé de petits peignes tertiaires, des empreintes de turritelles sans aucune altération. Les masses de poudingue calcaire qui existent à différentes hauteurs de nos montagnes paraissent (1) Cette strontiane sulfatée terreuse offre quelquefois l’as- pect de celle de Montferrat dans le Piémont. 136 COUP D'ŒiL GÉOLOGIQUE . avoir été formées sous les mêmes circonstances terbaires , dans cet océan subalpin, que le poudin- gue granilique et le grès siliceux. Les grosses pier- res arrondies qui le composent sont quelquefois si adhérentes entre elles, qu’on a de la peine à les séparer. La formalion de ce poudingue fait tirer la même conséquence que celle du poudingue de Montalban , dont nous avons parlé ci-dessus. Les cailloux roulés, vulgairement appelés ga- lets (1), qui sont mêlés ou superposés aux terrains psammiliques, commencent, dans nos environs, depuis la partie méridionale du château de Nice, s'élèvent peu à peu, quoique avec inlerruplion, passent par le vallon de Saint-Pons, traversent le Rimiez, ct vont recouvrir cetle quantité de tertres, de collines et de montagnes qui s'étendent de l’est à l’ouest depuis le Lazaret jusqu’au-delà de Cagnes, et du sud au nord, depuis le fond de la mer jus- qu'au quartier de la Fabia, entre les villages de Levens et de la Roquette, près de l'embouchure de la Vésubie. Du côté droit du Var, ce système commence dans le terroir de Carros, passe au- (a) J'entends ici pat galets ces pierres roulées par la mer terliaire, libres ou agglulinés, qu’il ne faut pas confundre avec vs cailloux à augles émoussés, qi'on trouve vers la source des rivières, ni avec les galets diluviens, lesquels ren- ferment presque toujours des débris d'animaux terrestres, flu- viatiles et marins , actuellement vivant sur ie globe, SUR LES ENVIRONS DE NICE. 137 dessus de Saint-Jeannet, et se prolonge au-delà de Vence, jusque près d'Antibes. Ces galets, étrangers au sol qui les porte, sont en général de différents calcaires, de quartz, de grau- waches, d’amphibolites(r), de jaspe ; on y trouve des granites, des gneiss, des schistes argileux, des blocs de rauchewache, du calcaire à nummulites, du calcaire alpin, où sont adhérentes de petites fa- milles d’huitres très peu différentes de l'huitre brune, ostrea fusca, des côtes de Barbarie, ainsi que de gros débris de grès où se trouvent de très belles anatifes fossiles, assez sembiables au balane patellaire, balanus patellaris, ainsi qu'un grand nombre d’ophiolithes, de roches fcuilletées, de schistes micacés, et autres pierres de formation alpine. d La direction de leurs couches est en général du nord au midi, sous des angles qui n'excèdent pas 20 degrés. Leur arrondissement n’est point dû aux eaux fluviatiles (2), aux météores atmosphériques, ni aux torrents : car l'action des premières dé- (1) Saussure 3, 1428, 235, (2) Parmi les naturalistes qui attribuent à l’action des eaux fluviatiies l’origine des cailloux roulés, on doit s’effrayer de compter le célèbre Saussure, auquel sa réputation justement méritée et sa grande expérience des montagnes donnent en géologie des droits à la dictature; cependant je ne puis ad- mettre qu’une opinion contraire pour les galets des environs de Nice. 138 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE tache, confond, ébauche les cailloux ; il n’en ré- sulte jamais ce luisant, ce beau poli sur toute leur superficie. L'action des seconds dessèche, gerce, détruit lentement, sans qu'il s’ensuive jamais ces formes approchantes de la régularité; celle des troisièmes enfin est de charrier, de voiturer aux parties les plus basses, et jusqu'au fond de la mer, ces cailloux, lesquels, repoussés par le mouvement des flots, donnent lieu à des amoncellements, à des obsiructions aux embouchures, qui nuiraient à la perfecüon de l'arrondissement et empêche- raient ces stratifications régulières. C’est donc à une autre cause qu'est dû cet arrondissement ; c'est à une force dont l’action soutenue produit un résultat homogène ; c'est à un moteur qui sans cesse tourne et retourne les blocs , qui, pour ainsi dire , les chasse et les rechasse, qui les alta- que à la fois de tous côtés. Et où trouver un tel agent, si ce n'est dans l'agitation constante , dans l'abord et le recul indiscontinu de la vague, dans ce bercement perpétuel qui, sans faire voyager les masses, les entretient dans une mobilité sans fin ? Ces amas de galets sont libres et roulants dans certains endroits ( collines de Magnan, de la Ma- deleine, etc. ), fortement réunis par un ciment dans d’autres (quartier de l’Arquet); ici ils sont interposés dans la vase de ces temps anciens, sem- blent former des masses de poudingues tertiaires, et renferment des peignes, des anomies et autres fossiles marins ( Barri des Macons, Pesicart, etc.) ; SUR LES ENVIRONS DE NICE. 139 là c'est une espèce d’agglomtrat très dur, enclavé dans le calcaire compacte ( vallon de Saint-Phi- lippe ) ; quelquefois ils sont mélangés avec de pe- üts graviers, du sable, du mica et des coquilles fossiles telles que les Pecten squamulosus. Peigne écailleux. —— muricatus. —— muriqué. —— plenronectes. —— sole. Anomia coslulata. Anomie à côles. —— pellis serpentis. —— peau de serpent. —— radiata. —— radiée. Lucina divaricata. Lucine divergente. Telina revoluta. Telline révolue. Cytherea concentrica. Cythérée concentrique. Balanus radiatus. Balane radié. eic., etc. Dans la colline des Baumettes, vers le vallon de Magnan, souvent ils sont amoncelés sans ordre ni régularité (sommet du promontoire de l’Arquet ); tantôt ils sont disposés en couches régulières, al- ternent même avec des couches d'argile bleue, et descendent graduellement vers le sud (vallon de Maupurga, de Magnan, et vers la pointe de Caras); quelquefois ce sont des lits irréguliers opposés à ceite direction ( vallons de la Mantega, de la Saba- üere, etc.), et même ils sont entremêlés confusé- ment, et surmontés de lits réguliers de marne jaune au vallon de Saint-Pous et autres versants des collines de Nice. Le fond qui les supporte présente toutessortes de h, 140 COUP D'ŒIL GEOLOGIQUE formes , de surfaces et de plans. Abstraction faite de cet amas lithologique , si par la pensée ce noyau était dégagé de toutes ces matières superposées, on le verrait inégal, semé d’aspérités, hérissé de poin- tes, rempli de creux, distribué par masses saillan- tes, anfractucux, surplombant, caverneux, tel que les rochers qui bordent à l’est notre côte. Tous ces débris roulés des Âlpes maritimes com- mencent à quatre cents pieds de profondeur de la mer; ils vont recouvrir des élévations de trois à quatre cents mètres au-dessus de son niveau (somn- met de Saint-Roman,à droite du Mont- Chauve, au-dessus de Roquebrune, jusqu’au pied de la mon- tagne d’Agel }), et s'étendent jusqu’à six kilomètres environ des bords actuels de la Méditerranée. L’esquisse que je viens de donner de ces grandes ruines m'ayant paru susceptible de conséquences conduisant à une suite de raisonnements, j'ai lâché de leur donner l’ordre le plus méthodique, pour qu’elles puissent conduire à des aperçus plus exacts: c'est ce qui m'a déterminé à présenter ici l'analyse de ces observations, dont le résultat paraît être qu’une précession d'opération de la mer a eu Hieu dans notre golfe avant la dernière catastrophe; que la mer tertiaire différait de la secondaire et de celle de nos jours, tant par la diversité des espèces de ses habitants, que par sa manière d'opérer et d'agir; que les lignites ont l’antériorilé sur toule cette formation; que c’est au sein des ondes qu'il faut chercher le berceau du calcaire grossier , des SUR LES ENVIRONS DE NICE. 14 couches verticales, inclinées, horizontales et au- tres, dirigées en tous sens, qwoffrent les terrains calcaréo -psammitiques , les terrains psammites ‘calcaréo-micacés et les marnes conchylifères ter- tiaires; que les grès siliceux et calcaires, les pou- dingues, les amas de galets, semblent se rattacher à la même origine que le nagelflue de Suisse et de Salzbourg; que toutes ces substances lithologi- ques détachées de nos hautes montagnes, et entraî- nées par des courants du nord au midi, sur les ri- vages d'alors, furent agitées, triturées, broyées, arrondies par les flots marins (1); enfin que tous les agglomérats calcaires paraissent postérieurs-aux icrrains psammiliques, lesquels laissent percer de foris indices qu’ils sont de la même époque que la formation du bassin de Londres, du Hartz, de Paris, de Genève, de Vienne, etc. Il méritera bien de la science celui qui fera con- naitre la surface du globe occupée par la mer pen- dant toute l’époque tertiaire; qui évaluera la durée de la station des cäux, depuis la hauteur la plus considérable qu’ellesaient atteinte, jusqu’à la pro- fondeur où ellesse sont arrêtées; qui fera connaître si les eaux s’engouffrérent et disparurent dans l’in- tériceur du globe, ou si une issue à sa surface en (1) Par la manière dont ils sont disposés, on voit que les cours d'eaux qui les charrièrent furent de longueurs inégales, 142 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE procura l'écoulement, et si leur retraite fut aussi subite , violente et précipitée que la dernière sub- mersion médilerranéenne , dont je vais donner une légère esquisse dans l’article suivant. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 145 ARTICLE V. FORMATION QUARTIAIRE OU DILUVIENNE. MARBRES, BRÈCHES, POUDINGUES, SABLES, AR- GILES, CONCLUSION, Dans mes observations géologiques sur la pres- qu’ile de Saint-Hospice, j'avais annoncé qu’un sys- tème d’atterrissement de dernière formation médi- terranéenne existait sur le littoral des Alpes mariti- mes (1). Cette alluvion, que la masse ambulante des flots jeta sans doute sur toute la côte de cette mer, se présente sous forme de marbre , de brèche, de poudingues, de sable, d'argile, et enveloppe quel- quefois de vieux monuments de l'industrie humaine, qui se fixèrent confusément aux points fortuits d'appui sur lesquels ils atterrirent. Le calcaire spathique coquillier que j'ai fait con- naître dans le temps sous le nom de marbre médi- terranéen, à cause du grand nombre de coquilles (1) Journ. des Mines, 1815. 1/4 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE de cette mer qu'il renferme, se trouve dans nos environs sous l'apparence d’un beau marbre blane, ou varie en couleur à texture compacte, d'une dureté forte, à cassure unie, un peu brillante, fait effervescence avec les acides, se réduit en une chaux très blanche par la calcination. Outre fes dépouilles des mollusques analogues vivants qu’il renferme, on y voit une assez grande quantité de baguettes d’oursin pourpré, echinus purpureus, réunis avec des détriments de divers zoophytes, tels que la rétéporce réticulée, retepora reticulata, Yoculine vierge, oculina virginea, le corail rouge, corallium rubrum, le millépore celluleux, millepora cellu- losa , etc., etc. La plupart des coquilles de cette espèce de -lu- macheile sont entières, très pressées les unes : contre les autres, sans couleur ; quelques unes ce- pendant, telles que les Turritella communis. Turbo trico!or. —— purpureus. Bolma rugosa. Rissoa ventricosa. — striolata. — tricolor. Tricolia rubra, — pullus. Otavia purpurea. Patella stellata. Pecten sanguineus. Turritelle commune. Sabot tricolore. — pourpré. Bolme rugueuse. Rissoaire ventrue. —— à pelites stries. —— tricolore, Tricolie rouge. —— commune, Otavie pourprée. Patelle étoilée. Peigne sanguin. CRT SUR LES ENVIRONS DE NICE. 145 Retepora cellulosa. Rétépore dentelle de mer. Corallium rubrum. Corail rouge. elc., etc. conservent encore un peu de l'éclat des analogues vivants. En général leur belle conservation prouve que ces coquilles furent saisies dans le ciment calcaire lorsqu'il s’endurcit, et n'ont éprouvé depuis lors aucun déplacement ni commotion qui les ait bri- sées : celles qui ne présentent plus que de petites portions et des débris ont été rassemblées dans le temps sous cette forme. Ce calcaire de dernière formation marine, susceptible d'un beau poli, rem- plit les fentes du calcaire compacte jurassique du château de Nice et de la péninsule de Saint-Hos- pice, et s'élève du sein de la Méditerranée jusqu’à cinquante mètres au-dessus du niveau actuel de la mer. Il paraît probable que cette substance a de l’ana- logie avec le calcaire compacte trés récemmentob- servé par M. de Humboldt à l'extrémité occidentale de la Punta Araga et au château de Saint-Antoine de Cumana dans l’Amérique méridionale; avec le calcaire grossier blanchätre contenant des cônes, des patelles, des cérithes, etc., des environs de Sas- sari, dans l’île de Sardaigne. Ce calcaire a également de l’analogie avec celui des montagnes bornant au nord l’ancienne vallée d'Ercta en Sicile, lequel est d’un gris sale, très compacte, renfermant des corps= 1, 1Q 146 COUP D'OŒIL GÉOLOGIQUE marins subfossiles, précisément les mêmes que lon trouve dans la mer adjacente ; 1l présente au fond de la vallée tous les indices imaginables d’une for- mation récente, ct par l’adhérence successive des coraux et des coquillages, conservant un air de fraicheur étonnante, il a comblé l'intervalle de ces montagnes, et lié avec la Sicile le mont Ercta, qui devait auparavant être une île, ou un rocher sé- paré. Un grand lambeau du même terrain, dont les êtres qui le composent existaient jadis non loin du même parage, a été observé également par M. Lesson sur la côte de Petta dans le Pérou. Ce vaste dépôt, de douze à quatorze lieues de largeur, De REA de schiste, qui se trouve élevé à deux cents pieds environ au- de du niveau de l'océan. Plusieurs sortes de brèches se trouvent dans nos environs. On a regardé comme les plus anciennes celles qui ont été formées et faconnées en place par le calcaire de seconde ei troisième formation, et l’on peut considérer maintenant comme de der- nière formation marine celles liées par le cal- caire méditerranéen et l'argile rougeätre. C’estau sud sud-est du château de Nice, vers l'angle qui entoure le port, qu’on voit la première brèche, qui n'est qu’un mélange de ruines, de calcaire com- pacte du /ura,de différentes couleurs, mêlés de quel- ques galets psammitiques etsiliceux ,soudés en place par le spath calcaire méditerranéen, uni à des dé- pouilles de mollusques et zoophytes dont les ana- SUR LES ENVIRONS DE NICE. 147 logues vivent dans la Méditerranée. Sa dureté est peu considérable , son aspect terne, grossier ; elle n'offre dans sa disposition ni système ni symétrie. Quoique la plus grande partie des principes consti- tutifs, de ceite brèche soient de formation secon- daire, on doit la considérer comme de dernière édition marine, puisque c’est le spath méditerra- néen qui lui sert de gangue. Vers la pente orientale du col de Montalban, des brèches calcaires osseuses à ciment rouge exis- tent à quarante mètres et plus au-dessus du niveau de la mer, et y occupent en s’élevant divers espa- ces : elles renferment des coquilles analogues à celles qui vivent maintenant sur nos bords, ainsi que beaucoup de pointes d’oursins pourprés. Le bou- leversement général qui existe dans ces couches, la destruction des corps organisés qu’elles contien- nent, et leur confusion dans cette substance, an- noncent qu'une impulsion subite, un choc violent ont été la cause de cette subversion (1). Dans le quartier de Montboron , sur le penchant méridional de la falaise calcaire qui termine cette montagne, j'ai remarqué avec mon ami, le savant (1) M. Darlue, dans son #istoire naturelle de Provence , dit que vis-à-vis le cap Couronne à Marseille, dans le quartier de l’Arquet, il existe une carrière de pierre rouge, d’un grain assez beau , chargée de coquillages dont ies analogues vi- vants sont encore dans le golfe de Marseille. 10. 148 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE docteur Morisson d'Edimbourg, dans une vaste crevasse, dont l’unique ouverture regarde la mer, un rassemblement de roches calcaires de formes diverses et de plusieurs nuances, avec quelques galets à demi consolidés par l'argile rougeâtre et le sable marin gris, renfermant un très grand nombre de coquilles usées, de plusieurs localités méditerranéennes, réunies à des débris d’ossements de petits mammifères terrestres. Cet agrégat in- forme ne donne que trop la preuve qu'une énorme masse hydraulique, poussée avec une violence épou- vantable , lanca confusément de bas en haut toutes ces substances, et en remplit la caverne, qui se trouvait pour lors en face de cette mer furibonde. On trouve à la base du château de Nice, près du port, une brèche de calcaire jurassique cimentée en place par le calcaire méditerranéen, et colorée par l’argile rougeâtre. Dans un bloc détaché par une mine, j ai trouvé dans la plus belle conserva- tion une superbe pinna perna. D'autres morceaux de pierre ont mis à jour le cyprea lurida, V'haliotis tuberculata, le bolma rugosa, différents peignes : le tout conservant, au milieu du ciment pierreux, le lustre et les nuances que présentent les mêmes objets retirés journellement des diverses profon- deurs de notre côte. Vers l’endroit dit les Baumettes existé un autre dépôt de brèche en place , qui recouvre également le calcaire compacte du Jura. Cette substance, quoi- que semblable à la brèche osseuse, ne renferme à SUR LES ENVIRONS DE NICE. 149 ma connaissance aucun ossement, mais seulement quelques débris de coquilles terrestres, telles que la rumine décollée (r'umina decollata), l'hélicelle variable ( kelicela variabilis ), et des céritnes ma- rins dégradés, ce qui me paraît devoir concilier les auteurs qui admettent dans les brèches osseuses des coquilles marines et terrestres avec ceux qui réfutent cette opinion (1). . Plusieurs auires brèches de calcaire compacte existent en divers endroits de nos environs : elles varient plus ou moins dans leur aspect, dans leur consistance ; mais toutes paraissent avoir été for- mées en place, tantôt par le spath caïcarifère, tan- tôt par l’argile rougeûtre. C’est dans ce dernier état qu’elles ressemblent beaucoup à des marbres vei- nés; quelques unes renferment même des galets fort durs qu’on pourrait exploiter pour en faire des meules. En descendant le col de Montalban, du côté de Villefranche, git une autre brèche granulée, dispo- sée comme un enduit plus ou moins épais sur Île calcaire compacte du Jura. Son aspect approche de celui d’un grès, et n'offre aucure apparence ni de lits ni de couches. Sa masse est formée de spath calcaire à gros grain, d’une couleur grise ou blanche différemment nuancée, mêlée avec un ciment de (1) Annal. du Mus. d’hist. natur. Paris, 13-1806. 150 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE calcaire argileux rougeâtre. Sa dureté est assez forte ; elle se dissout en grande partie dans l’acide nitrique. Comme cette brèche s’ensevelit sous les terres labourables plantées d’oliviers et de carou- biers, il n’est pas possible d’en déterminer exacte- ment la profondeur ; on la croit cependant très su- perficielle. Les coquilles que j'ai trouvées jusqu’à présent, quoiqu'en petit nombre, sont toutes ma- rines ; la plus belle est une patelle qui ressemble parfaitement à la patella lusitanica. On y voit aussi de petits cérithes qu'on prendrait pour le murex scaber d’Olivi, sans le vernis de vétusté qui les re- couvre; on y trouve encore des tours de spire de quelques gibbules, toupies, monodontes, rissoa, de très petites serpules, et une infinité de baguettes d'oursin pourpré, comme dans le marbre méditer- ranéen du château de Nice. Toutes ces productions marines se trouvent en- clavées dans ia brèche avec des portions d’osse- ments, des mâchoires, des tibias de différentes formes et grosseurs, lesquels semblent se rappro- cher de ceux de bœufs, de rats, d’oiseaux : ce qui nous donne à croire que ces animaux existaient sur nos bords avant la dernière irruption méditerra- ncenne. Notre bassin renferme également une autre brèche particulière, qui est la même que celle de Gibraltar, de Cette, d'Antibes, de Finale , de Corse, de Sardaigne , de Cérigo, de Simoskoï, de Rosga- nitza, de Muja, de Pianca, de Tissa, de Chypre, etc. : SUR LES ENVIRONS DE NICE. 151 elle entoure comme une écharpe, à diverses hau- teurs, la mer méditerranéenne (1). Celle de Nice existe au sud sud-est du château dit Catinat: elle remplit une grande caverne qui, à l’époque de lirruption, se trouvait dans le cal- caire compacte du Jura dont cette butte est com- posée. Les ossements que j'y ai remarqués sont, diverses portions de vertèbres analogues à celles de bœuf, d'âne, de lapin, d’ours ; des mâchoires de cheval (2), de mulet; des bassins, des fémurs, des tibias, des calcanéum de lagomys, de cerfs et du genre lièvre; une espèce de campagnol avec toute sa charpente osseuse; des phalanges de divers animaux ruminants ; une portion de fé- mur qui se rapproche beaucoup de ceux de la famille des pachydermes ; des morceaux de tron- cons qu’on croirait la sommité des cornes de bé- liers et d’élans; des mâchoires et des dents de carnassiers, de rhinocéros, ainsi que des mâcheliè- res approchant de celles de lions, d'hyènes, et au- tres molaires tranchantes du genre félix; des pe- tits tibias de la grandeur de ceux des merles ou (1) La fréquence de cette brèche à ossements déjà recon- pus fait conjecturer qu’il se trouve encore d’autres ossements enfouis, d’où l’on peut conclure qu’il a existé une riche popu- lation antique autour du bassin méditerranéen. (2) Muséum d'histoire naturelle de Paris, salle des osse- ments fossiles. CT 152 COUP D'OŒEIL GÉOLOGIQUE autres espèces du genre turdus ; des vertèbres et ossements alaires d'oiseaux marins analogues à ceux du larus sterna ; beaucoup de dents de ruminants assez semblables à celles du veau, du bœuf, du cerf, du cheval, du lagomys, de la vache et de l'élan, avec leur émail (1). Tous ces restes d’animalités (2) sont, en général ; réduits à la plus grande dégradation, et n’ont de consistance qu'autant qu’elles adhèrent au sédiment argilo-calcaire rougeâtre : isolés, ils tombent en efflorescences. La pâte qui consolide ces ossements enveloppe quelquefois divers galets calcaires, schis- (1) Très peu d'observations ont été faites jusqu'ici sur l’an- cienne population des animaux du vallon méditerranéen; mais elle ne peut avoir été que très considérable à en juger par la fréquence et lPétendue des dépôts d’ossements décou- verts soil sur les bords ou à peu de distance de la mer actuelle, soit au niveau de l’eau, soit à quelques centaines de mètres dans les collines qui l’entourent. (2) Les excavations faites en 1816 ont mis à découvert des rangées de sable gris, à demi consolidé avec des galets cal- caires , surmontées de divers lits d’ossements , enlacés confu- sément avec la brèche rougeûtre, et tels que la vague semble seule avoir présidé à leur arrangement. On a trouvé éga- lement un banc de terre noirâtre, friable, rempli d’osse- ments de quadrupèdes, qui se délitent par le seul contact de l'air, et qui paraissent semblables aux terres de momies , d'Égypte. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 13 teux , siliceux, et plusieurs mollusques terrestres, tels que les Helicogena candidissima. Helicogène émail. Helix aspersa. Escargot chagriné. Canthareus ædulis. Cantarelle comestible. Helicella algira. Helicelle algire. — — solarium. —— Cadran. —— nilida, —…— Juisante. Chilotrema lapicida. Chilotrème lapicide. Teba pisana. Tèbe rhodienne. Rumina decollata. Rumine décollée. Ciausilia cinerea. Clausilie cendrée. Lymneus auricula. Lymne auricule. Planorbis carinatus. Pianorbe caréné. Cyclostoma elegans. Cyclosiome élégant. a Ahinis. ——— semblable. Qu'on ne confonde pas ici cette breche avec ces espèces de tufs modernes, composés de coquilles terrestres, de fragments calcaires, même de galets, que les eaux pluviales, chargées des solutions des divers terrains qu’elles parcourent, entrainent et déposent, en plusieurs endroits, dans les fentes du calcaire du Jura, et qui, par le laps du temps, for- ment ces brèches modernes, si différentes de celles dont je viens de parler. Dans cette même pâte argileuse, à côté de celle à ossemenis avec coquilles terrestres, j'ai trouvé les Bolma rugosa. Turbo tricolor. Rissoa ventricosa. Bolme rugueuse. Sabot tricolore. Rissoa ventrue. 15/4 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Rissoa costulata. — striolata. — elegans. =="AriCOLOr: — acuta. — acicula. Fidela theresa. Cerithium alacoïdes. ——— scaber. Marex brandaris. — trunculus. Patella vulgata. —— Cypria —— Jusitanica. —— granalina, —— stellala. Fissurella græca. Acanthochiles fascicularis. Ostrea adriatica. Pinoa sulcata. Mytitus ungulatus. Arca Noæ. Serpula echinata. —— rupestris. Rissoa costulée. — à pelites stries. — élégante. — tricolore. — aiguë. — aiguillette. Fidèle thérèse. Cérithe alucoïde, —— carié. Rocher brandaire. — tronqué. Patelle vulgaire. —— de Chypre. —— portugaise. —— rubis. —— étoilée., Fissurelle grecque. Acantochite fasciculaire. Huître vénitienne. Pinne sulquée. Mytile ongulé. Arche de Noé. Serpule hérissée, er rupestre. Toutes ces coquilles, dont les analogues habitent maintenant différentes régions dans la mer Médi- terranée, et plusieurs localités terrestres sur notre littoral, ne sont ici réunies que par le désordre de la destruction ; elles sont toutes plus ou moins dé- gradées et la plupart usées par le frottement des vagues de la mer. | Que penser d’une telle disposition, sinon que le SUR LES ENVIRONS DE NICE. 155 premier état de choses, du moins celui qui précéda l'agrégation actuelle, fut que le calcaire compacte présentait en ces endroits de vastes cavernes et cre- vasses , telles qu’on en voit encore de vides dans le même système et à la même élévation du niveau de la mer actuelle (1), crevasses où vécurent les dif- férents mollusques terrestres qu’on y trouve ? une vague épouvanltable, emportant avec elle sable, ar- agile, galets, jusqu’au fond de ces anfractuosités, put seule, avec les détriments des genres animaux qui étaient épars sur le rivage d'alors , avoir formé ce composé bizarre (2); car on ne peut pas supposer que ces ossements, détachés de lieux plus exhaussés, ont roulé les uns sur les autres dans ces crevas- ses (3), où de violentes percussions les ont brisés, (1) Au lazaret de Nice, à Baussi-Roussi, etc., etc. (2) Ce qui donne beaucoup de poids à cette hypothèse, c’est que lon ne rencontre, dans presque tous les endroits où exis- tent ces brèches, qu’un entassement d’ossements délabrés de tous les genres , et non un rassemblement de squelettes dont les parties, quoique détachées, feraient croire que ces cre- vasses ont jadis servi d’asile aux animaux dont on trouve les dépouilles. (3) Une particularité remarquable, c’est de voir mainieuant à chaque grande tempête les eaux de la mer accumuier, réunir et jeter dans un même endroit, sur le rivage, tous les osse- ments que les vagues enlèvent sur la plage, ou que les ri- vières charrient dans son sein: est-ce à la disposition des côtes, aux mouvements des ondes, à la nature des courants qu'est dû ce phénomène ? 156 COUP D'OŒEIL GÉOLOGIQUE et que la mer en baïissant son niveau vint remplir tous les interstices , agelomérer le tout sous forme de brèche, et y déposer pour témoins de son pas- sage toutes ces coquilles terrestres et marines dont les analogues vivent encore aujourd’hui sur nos bords. Une brèche formée sous les mêmes circonstan- ces, quoique un peu différente dans son aspect, s’of- fre sur le sommet d’une pente douce de la colline de Cimiez, à cent metres environ au-dessus du ni- veau de la Méditerranée. Les ossements qui la com- posent se trouvent rassemblés dans cet endroit presque à découvert ou à très peu de profondeur, de manière qu’on serait presque tenté de croire, d’après l'observation, que le séjour des eaux inari- nes a été tellement passager sur cette concavité, qu'il n’a pu remplir de la matière argilo-calcaire rougeâtre les divers endroits qui se trouvaient vi- des, et dont quelques uns paraissent avoir été dans la suite l'ouvrage des eaux atmosphériques. Si l’on réfléchit aux circonstances qui ont pré- sidé aux différentes formations de nos environs, l'imagination nous présente le tableau d'une mer immense , déposant cette grande masse de calcaire alpin sur lequel aucun être organisé ne se trouve; puis un autre calcaire dont les couches supérieures mêmes sont remplies des premiers animaux vivants; d’autres calcaires lui succèdent, suivis d’un nouvel ordre d'habitants pélagiens. Le même liquide, ayant peut-être changé ses qualités chimiques, dépose le SUR LES ENVIRONS DE NICE. 157 gypse, ensuite tous ces calcaires, green-sand, ainsi que cette belle marne verte, laquelle présente une succession de mollusques marins tout-à-fait particuliers , où les grands céphalopodes tiennent le premier rang. La mer ayant baissé son antique niveau, rehausse son fond par des couches alternatives de diverses sortes de terrains psammitiques, calcarifères, et des cailloux sur lesquels la vague imprima peu à peu, aux dépens de leur volume, cette forme ar- rondie et ce beau poli dont l’origine à tant tour- menté les naturalistes. C’est à cette époque que les molinsques testacés paraissent de toutes parts, et semblent suivre, dans leur apparition sur cette partie de l'Europe méridionale , une sorte de loi tracée par la main créatrice. Soit alors, comme le veulent les uns, que la mer rétrogradant peu à peu ait effectué son abais- sement à différentes reprises, à mesure que de grandes cavernes souterraines s’ouvraient de temps à autre, et que les eaux les remplissaient et ga- gnaient en profondeur ce qu’elles perdaient en surface; soit, comme le prétendent les autres, qu'après les grandes opérations de la nature, les eaux s'étant retirées tout d’un trait, laissérent à découvert toutes ces montagnes du second et du troisième ordre qu’elles avaient formées, et qui devaient pour lors offrir un coup d’œï si impo- sant et d’une si majestucuse simplicité : cette ré- volution réduisit la Méditerranée à sa simple cu- 158 COUP D'ŒIL GEOLOGIQUE vette, ou en un lac immense, en partie rempli du même fluide marin, et continuellementnourri, pour compenser l’évaporation des eaux parcelles qui s’y dégorgent naturellement (1). Tout-à-coup des flots exotiques, s’élançant des mers océaniques, et re- tombant en masses épouvantables dans le vallon méditerranéen, en relèvent le niveau, submergent, engloutissent, inondent tout ce qu'ils trouvent dans le tourbillon de leur impulsion, et viennent verser sur notre vicil hémisphère ce sombre ver- nis dont les témoignages parlants permettront dif- ficilement à la teinte de s’effacer. Quel que soït le degré de probabilité qu’on doive accorder à ce que je viens de dire , on peut avancer sans crainte qu’on aperçoit dans nos formations trois époques dis- tinctes : la première , qui se perd dans la foule des siècles ; celle qui suit, un peu mieux connue ; fina- lement celle de nos jours, dont les géologues com- mencent à saisir les traces... Ainsi sur notre planete ce n’est que changements de décorations ; du chaos émane l’ordre, à l’ordre succède le chaos ; le mondé (1) Strat. apud Strab. TI. Cette hypothèse est appuyée par la tradition, langage général parmi les nations que nous traitons de sauvages ; chez elles, il est d'autant plus actif que, comp- tant moins sur les secours de l’art pour la fidèle conserva- tion des évènements, ce n’est que de l'énergie des facultés mémoralives qu’elles l’attendent: aussi sont-elles tenues con- tinuellement en exercice. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 159 renaît de ses ruines, comme le phénix de ses cen- dres : et qui sait si l'oiseau fabuleux ne fut pas l'emblème sublime des grandes alternatives de la nature? Divers massifs de fange sablonneuse durcie et d'argile d’un gris blanchâtre, avec une grande quan- tité de petits galets où se trouvent confusément rassemblées des coquilles pélasgiennes etlittorales réunies à des dépouilles dont les animaux vivent maintenant dans les moyennes profondeurs, se font remarquer dans notre bassin. Ces poudingues noétiques, contemporains de la dernière éruption méditerranéenne , sont disposés presque en bandes horizontales, qui se relèvent en talus en s’adossant au pied des collines. Leur demi- régularité prouve que la vague en ordonna dans les temps les assises, malgré qu’elle ne les arrangea point, ni selon l’ordre des localités, ni d'après celui de la pesanteur. Vers l'endroit dit lies Poncheties, j'ai remarqué un dépôt de ce poudingue singulier. Il est très dur, d’un aspect terne , composé de galets, de calcaire compacte , fortement liés par le calcaire méditer- ranéen, avec quelques petites coquilles de cette mer , devenues comme fossiles. Dans deux stations différentes, j'ai trouvé ce poudingue percé par la pétricole lithophage , petricola lithophaga; ce qui donnerait à croire que les eaux marines ont séjourné pendant quelque temps à cette élévation. À peu de distance du précédent , un autre amas 160 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE d’agglomérat calcaire existe ; les coquilles subfossi- les (1) qu'il renferme sont presque toutes dans l’état de dégradation la plus complète, et présen- tent à peu près l’apparence de celles que la vague qui roule aujourd’hui rejette sur le rivage dans les grandes tempêtes. On y voit mêlés diverses dents de quadrupèdes et des ossements semblables à ceux du genre lièvre, des dents de poissons, de requin rondelet, carcharias rondeleti, avec les Turritella terebra. Turritelle térèbre. Bolma rugosa. Bolme rugueuse. (1) J’appelle coquilles sublossiles toutes celles qui ont été portées par les eaux méditerranéennes à de grandes distances et hauteurs de cette mer, et qu’on trouve sous forme de brèches, de poudingues, de marbre, ou mèêlées dans le sable, souvent recouvert d’une couche moderne , lesquelles ne diffèrent en aucune manière de celles qui vivent actuelle- lement dans les diverses localités de la mer Méditerranée. J'entends, avec la plupart des naturalistes, par coquilles fossiles, toutes celles qu’on trouve répandues dans les diffé- rents terrains tertiaires, ou de sédiment moyen, qu’on ne rencontre plus qu’en très pelit nombre dans l’état vivant. Par coquilles subpétrifiées, je comprends toutes celles renfermées dans le green-sand et les marnes chloritées , les- quelles sont toujours remplies de la gangue qui les renferme, à laquelie elles adhèrent fortement. Enfin par coquilles pétrifiées toutes celles fondues en calcaire, où en agaie, qu’on ne trouve que dans les plus anciennes couches sccondaires. SUR LES ENVIRONS DE NICE. Gibbula magus. Turbo tricolor. Trochus striatus. Tricolia rubra. Rissoa costulata. — acicula. — yentricosa, Conus mediterraneus. Cypreà lurida. Volvaria miliacea. Columbella mercatoria. Cyclope neritoïdea. Cerithium scaber. Patella vulgata. — Jusitanica. Fissurella reticulata. Lepidopleurus sulcatus. Pecten jacobeus. Lima squamosa. Pinna nobilis. Chama gryphoiïdes. ca imbricata. — Noz. Cardita caliculata. —— imbricata. Cardium edulæ. Venericardia intermedia. Des débris de l’ Astacus marinus. Caryophillea ramosa. Retepora reticulata. Corallium rubrum. Gibbule sorcière. Sabot à trois couleurs. Toupie striée. Tricolie rouge. Rissoa costulée. — aiguilletie. — ventrue. Cône méditerranéen. Porcelaine souris. Volvaire grain de mil. Columbelle marchande. Cyclope néritoïde. Cérithe carié. Patelle commune. — portugaise. Fissurelle à réseau. Lépidopleure sillonné. Peigne de saint Jacques. Lime écailleuse. Pinne noble. Chame gryphoïde. Arche imbriquée. — de Noé. Cardite caliculée. —— imbriquée. Bucarde Sourdon. Vénéricarde intermédiaire. Écrevisse marine. Caryophyllée en arbre. Rétépore réticulée. Corail rouge. etc., etc. 161 162 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Le désordre dans lequel sont entassés ces enfants de l’avant- dernière mer n'offre que trop le ta- bleau d’un courant extraordinaire et furieux, qui accumula sans ordre, et avec la plus grande précipitation, tous ces galets, crustacés, coquilles et zoophytes variés, qu’il arracha de leur place naturelle, et déposa pêle-mêle au pied de ces col- lines (1). L’atterrissement qui repose au pied du Montbo- ron, dans l'endroit dit le Lazaret, commence pres- que au bord de la mer ,et forme un petit promon- toire de cinquante à soixante mètres environ d’é- lévation au-dessus de son niveau, où l’olivier, le figuier, l’oranger , étalent toute leur parure. Plusieurs excavations creusées dans cet endroit pour faire des puits ont mis à découvert la con- struction de ce promontoire. Le dernier perce- ment fait dans la propriété de M. Garibaldi a fourni à l'observation une couche d'environ un mètre de puissance de terre végétale argilo - cal- caire rougeàtre , mêlée de galets de différentes grosseurs ; une bande, de six décimètres d’épais- seur, de grosses pierres sans adhésion, séparées (1) Aucun souvenir d'inondation à ces hauteurs et à cette distance du fluide méditerranéen , ne nous est transmis depuis les temps historiques de Nice. Ces alluvions se trouvent beau- coup plus exhaussées que le rivage marin actuel, et hors de la sphère des plus grandes agitations de ses ondes. SUR LES ENVIRONS DE NICE, 163 par du sable marin, gros gravier , dans lequel j’ai remarqué des brèches calcaires modernes; un lit fort compacte de deux mètres environ de marne calcaire grise et jaunâtre , mêlée de gravier avec du sable; cinq couches superposées de petits cail- loux roulés, unis avec de l'argile ochracée et du sable désagrégé d’un gris sale : dans la première, on à vu quelques débris de vases, de poterie gros- sière; dans la troisième, des portions d’ossements de la grosseur de ceux de bœuf, etautres animaux, semblables à ceux de la brèche osseuse; dans la qua- trième des débris d’huitres, de chames, dont une analogue à la camagryphica, vivant sur les côtes de Barbarie ; dans la dernière enfin, divers clous de cuivre de différentes formes et grosseurs, avec un anneau terminé par une longue pointe, qui mani- festait à l’époque de sa fabrication un progrès re- marquable de l’art (1). Toutes ces couches ont en- (1) MM. Sulzer, Saussure, Faujas, ont fait mention d’un clou de cuivre trouvé en 1770 à une lieue de Nice, près Ville- franche , dans un rocher de poudingue calcaire, garni de li- thodomes dattes vivants: au milieu duquel en trouva un clou de cuivre rouge, fort net et sans rouille, carré, de deux lignes d'épaisseur sur trois pouces de longueur. On connaît les ré- flexions de ces grands naturalistes, mais il me paraît pro- bable que l’enfouissement de ce clou se rattache à la même époque méditerranéenne que ceux dont nous venons de parler. Je suis persuadé que si quelque savant s’occupait de la re- 11, 164 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE viron cinq mètres de puissance; vient ensuite un lit assez mince de galets calcaires et quartzeux, avec du sable, dontunepartie, fortementagglutinée, ren- ferme une quantité de très petitesnummulites, d’un beau blanc, très friables, la robuline épineuse, robulina calcar, et la marginuline raifort, mar- ginulina raphanus, d'une parfaite conservation. Enfin un banc d'argile sèche , d’abord tirant sur le jaune, puis insensiblement plus blanche, ensuite grise, renfermant en partie les fossiles des ter- rains psammitiques de Magnan, de la Trinité, et de tous les terrains tertiaires qu’on a fait connaître ci-dessus. Dans le jardin Salvi, sur le port, à dix mètres d'élévation au-dessus de la mer , et à cent environ de son bord, une autre excavation fut faite, et poussée jusqu'à dix-sept mètres plus bas que le niveau actuel de la mer. La même ordonnance de composition que la précédente se manifesta, ex- cepté que les clous de cuivre furent trouvés moins bas, c'est-à-dire aux premières couches de poudin- gues méditerranéen, à 7 mètres de profondeur. Sur la couche du terrain psammitique fut dét’rrée une branche de pin sauvage à laquelle était attaché cherche des objets d’arts enfouis sur les bords de la Médi- terranée, il en tirerait des conséquences dignes de figurer dans l’histoire &e l’homme et dans les fastes de la géologie de cette partie du globe. SUR LES ENVIRONS DE NICE. nm: un cône ou pomme de pin (1), qui, exposé à l’air, se délita et se réduisit en poussière. Cette percée fui continuée jusqu’à 27 mètres de profondeur ; faute d’eau , le travail fut discontinué. Ces atterrissements, dont j'abandonne les consé- quences à toute laprofondeur desréflexions des géo- logistes, méritent d'autant plus d'attention qu’ils pa- raissent extraordinaires; effrayé moi-même de ces conséquences, je n'ai rien négligé pour les combat- tre, et les objections que je me suis proposées sont, que la branche du pin fut entraînée dans la mer, et enfoncée dans ces couches régulières lors- qu'elles formaient la surface du fond pendant l’é- poque tertiaire; que tout ce qui surmonte même la continuation du banc du terrain psammitique est postérieur à son gisement ; que ces restes d’an- tiquités de l’art furent ensevelis par la vague qui s’éleva de bas en haut (2), au gré du hasard, avec (1) De semblables productions organiques terrestres ont été trouvées, selon Brocchi, sur les collines de Castel-Arquato, à Plaisance, à Riluogo , à Calduccio , etc. (2) «La grande catastrophe à laquelle la Méditerranée doit » sa formation paraît avoir dépouillé les contrées voisines d’une » grande portion de terre végétale, quand cette mer, qui n’é- » lait alors qu’un lac immense, gonfla ses eaux et rompit les »Gigues des Dardanelles et des Colonnes d'Hercule: Ce que les »écrivains grecs nous ont transmis de la Samothrace semble »indiquer que l’époque des rayages opérés par ce grand chan- 166 COUP D'OFIL GÉOLOGIQUE les autres matériaux et coquillages méditerranéens, en forma ces amas, ces stratifications irrégulières, qui toutes appartiennent à la même époque, qui pourrait bien être celle très récente du calcaire d’eau douce des environs de Paris, qui fut le pro- -duit d’une submersion d’eau douce , comme celle- ci est le produit d’une irruption marine. Sable. La principale alluvion sablonneuse qu’on trouve dans nos environs existe dans la péninsule de Saint- Hospice , sur la côte orientale de la baie de Ville- franche , à une lieue et demie de Nice, dans un en- droit nommé Grosœæil. Sous quelques mètres de terre argileuse , rou- geâlre, où l’on cultive l'olivier , le caroubier, le limonier et la vigne, se trouve, à 18 mètres et plus au-dessus des flots méditerranéens, et au-delà de 20 de son rivage, un amas considérable de sable marin blanchâtre, composé de détriments cal- _caires, quartzeux, de cinq mètres de puissance, où jai ramassé les coquilles suivantes, la plupart ‘ »ngement était moins ancienne que l’existence du genre humain »et sa réunion en société, » Humsoznr. Voyez également l’article * Homme du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, par M. le colonel Bory de Saint-Vincent , p. 80. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 167 colorées ct nacrées, dans là plus parfaite conser- vation : Dentaline de Cuvier, Dentalina Cuvieri. Discorbis reticulatus. Discorbe réticulé. —— marginatus. —— marginé. Turbirolina italica. Turbinoline d’Italie. —— depressa. . —— déprimée. —— Jævigatula. —— lisse. Polystomella crispa. Polystomelle granuleuse. Robulina calcar. Robuiine épineuse. aculeata. —— aiguillonnée. Linthuris cassis. Linthuris casque. Turritella communis. Turritelle commune, —— inæqualis. —— inégale. Siliquaria spiralis. Siliquaire spirale. Fidela Theresa. Fidèle Thérèse. Rissoa violacea. Rissoa violâtre. —— tricolor. —— tricolore. —— ventricosa. —— ventrue. —— costulata. —— costulée. —— striolata. —— striolée. acuta. —— aigué. —— acicula. —— aiguilctte. Natica glaucina. Natice grelot. —— marmorata. —— marbrée. Eulima glaberrima. striata. —— lævigata. = costulala- Tricolia Nicæensis. —— pullus. Truncatella Iævigata. —— costulata. Eulime tres glabre. —— striée. —— lisse. —— costulée. Tricolie de Nice. —— commune, Troncatelle lisse. —— costulée. 168 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Turbo tricolor. purpureus. Bolina rugosa. Trochus vulgaris. —— miliaris. —— tenuis. —— Duamerili. —— uudJulatus. Monodonta tesselatus. —— ulvæ. Otavia corallina. —— pharaonis. Phorcus margaritaceus. Gibbula schræterius. —— rupestris. —— magus. Scalaria muricata. Alvania mediterranea. —— discrepans. —— nodulosa. —— ferruginosa. —— freminvilla. —— europæa. —— lineata. —— costulosa. —— crassicostata. —— plicatula. Dufresnei. reticulata. pyramidata. mamillata. discors. sulzeriana. ——— VCrrucosa. ——— sardea. Sabot tricolore. —— pourpre. Bolme rugueuse. Toupie vulgaire. —— miliaire. —— mince. —— de Duméril, —— ondulée. Monodonte ossilin. —— des ulves. Otavie coralline. —— de Pharaon. Phorcus nacrée. Gibbule de Schræter. ——\"rupestre —— sorcière. Scalaire muriquée. Alvanie méditerranée. —— fluette. —— noduleuse. —— ferrugineuse. —— de Fréminville. —— d'Europe. —— rayée. —— à petites côtes. —— à grosses côtes. —— plissée. —— de Dufresne. —— réliculée. —— pyramidale. —— verruqueuse. —— mamelonnée. —— discordante. —— de Sulzer. —— sarde. SUR LES Alvania arcuata. —— interrupta. —— parva. Cerithium lividulum. ——— alucoïdes. ——— granulosum. ——— scaber. ——— costulatum. ——— reticulatum. suturale, ——— mamillatum. Buccinum corniculum. costulosum. ENVIRONS DE NICE. 169 Alvanie arquée. -—— interrompue. —— pelite. Cérithe lividule. —— alucoïde. —— granuleux. —— carié, —— costulé. —— réticulé. —— sutural. —— mamelonné. Buccin corniculé. —— costuleux. —— tuberculatum. —— tuberculé. —— balbisianum, —— de Balbis. proximum. —— approchant. Purpura reticulata. rafinesquia. —— corniculata. —— Lamarchii. —— coslulata. —— glabra. Cyclope neritoïdea. Eione sulcata. Planaxis reticulata. —— raricostata. —— turulosa. —— irifasciata. —— tenuis. —— Jævigata. —— aflnis. —— riparia. —— donatiana. —— desmaresliana. = OSacea. Pourpre réticuléc. —— de Rafincsque. ——— corniculée. —— de Laimarck. ——— costulée. —— lisse. Cyclope néritoïdée. Eione sillonnée. Planaxis réticulée. —— à Côtes rares. —— cordonnée. —— trifasciée, —— mince. —— lisse. —— semblable. —— riveraine. —— de Donali. —— de Desmarest. —— rosacée. 170 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Planaxis molliana. Planaxis de Mall. —— fitcheliana. —— de Fitchell. —— beudantiana. —— de Beudant. —__ elfordiana. —— d’Elford. —— minuta. —— petite. Columbella rustica. Colombelle étrillée. ——— punctulata. ——ù ponctuée: ——— gualteriana. ——— de Gualtieri. Cassidaria echinophora. Cassidaire echinophore. —— tyrrhena, —— tyrrhénienne. Murex brandaris, Rocher rare épine. — erinaceus. — érinacé. — ramosus. — rameux. — tranculus. — tuberculé. — fasciatus. — fascié. —. orbignianus. — d’Orbigni. — ‘rudis. — rude. — bicolor. — bicolore. — aflinis. — sembiable. — angulatus. — anguleux. — triquetra. — triquètre. — _ féridoiïa. —* de Ferodeau. — fortis. — de Fortis. — triangularis, —- triangulaire. — imbricatus. — imbriqué. — post diluvianus. — post-diluvien. — costulatus. — costulé. —-— Succinctus, — ceint, — columnius. — de Columne. Ranella pyramidata. Ranelle pyramidale, —— Costala. —— à côtes. —— tuberculata. —— tuberculée. - Eyrinalte: —— gyrince. Tritonium mediterraneum Triton de la Méditerranée. Fusus conulus. Fuseau commun. SUR LES Fusus glaber. — provençalis, Fasciolaria tarentina. Turbinella triplisata. Pleurotoma tricolor. — spinulosa. albida. Mangelia costulata. —— plicatilis. reticulata. Ginnania. lineolata. poliana. striolata. undulata. paucicostata. purpurea. —— Clarissa. Strombus delucianus. Conus mediterraneus. — franciscanus. Aldrovandi. ponderosus. — —— pelasgicus. corona. — post diluvianus. Marginella biplicata. Volvaria quadriplicata. —— sexplicata, —— septemplicata. —— biplicata. Cypræa lurida. Mitra cornicula. media. — inflata, ENVIRONS DE NICE. Fuseau glabre. — de Provençal. Fasciolaire de Tarente. Turbinelle à trois plis. Pieurotome tricolore — épineuse. — blanchître. Mangelie costulée. plissée. réliculée. de Girnani. linéolée. de Poli. striolée. ondulée. à peu de côtes pourprée. Clarisse. Strombe de Delue. Cône méditerranéen. — franciscain, d'Aldrovande. pondéreux. — pélasgique. — .corone. — _ post-diluvien. Marginelle biplissée. Volvaire à quatre plis. —— à six plis, à sept plis. biplissée. Porcelaine souris. Mitre cornicule. moyenne. renflée. 171 172 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Mitra littoralis. — punctulata. — buccinvoïdea. — costulata. — ventricosa, — Adolphia. Mitrella flaminea. levigata. —— costulata. Volula punctata. — acula. Sigaretus haliotoïdeus. Häliotis striata. Capulus vitreus. Fissurella græca. Cemoria equestris. Emarginula reticulata. ——— papillosa. Patella lugubris. — cærulea. — Jlusitanica. — variabilis. — slella. — cypria. — stellata. — virginea. Lepidopleurus sulcatus. Ostrea edulis. — ‘cristata. — cochlear. Anomnia electrica. —— epiphium. —— undulata, Pecten maximus. — jacobeus. Mitre du littoral. — ponctulée, — buccinoïdée, — costulée. — ventrue. — d’Adolphe. Mitrelle flamboyante. —— lisse. —— costulée, Volute ponctuée. — aigué. Sigaret haliotide. Ormier strié. Cabochon vitré. Fissurelle grecque. Cémorie équestre. Emarginule réticulée. ——— papiileuse. Patelle deuil. — bleue. — portugaise. — variable, — étoile, — de Chypre. — étoilée. —\ vierge Lépidopleure sillonné. Huître comestible. — en crête. — en cuillère. Anomie électrique. pelure d’ognon, —— ondulée. Peigne à côtes rondes. — de saint Jacques. SUR LES Pecten sanguineus. — opercularis. — varius. Lima imbricata. Pinua nobilis. — pectinala. Arca imbricata. — Noæ. — modiolus. — barbata. — telragona. — lactea. Pectunculus glycimeris. ——— angulatus. ——— pilosus. Myiilus edulis. — incurvalus. Modiolus barbatus,. Lithodomus dactylus. Cardyta caliculata, Chama lazarus. — gryphoides. Isocardium cor. Cardium edulis. —— rusticum —— oblongum. —— tuberculatum. —— ciliare. Donax rhomboïdes. Lucina obsoleta. Loripes lactea. —— reticulata. —— densus. Tellina donacina. —— radiata. ENVIRONS DE NICE. Peigne sanguin. — operculaire. — bigarré, Lime imbriquée. Pinne hérissée. — pectinée. Arche imbriquée,. — Noé. — modiolie. — barbue. — tétragone. — Jactée. Pétoncle large. —— anguleux. —— flammulé. Mytile comestible. — courbé. Modiole barbu. Lithodome datte. Cardite mouchetée. Chame feuilletée. — gryphoide. Isocarde globuleuse. Bucarde Sourdon. mc TUctiquEe —— oblongue. —— tuberculée. En | LITENCPINE. Donace rhomboïde. Lucine fanée. Loripe lactée. —— réticulée. —— dense. Telline donacée. —— soleil leyant. 173 174 COUP Capsa lincta. Cyprina islandica. Cytherea chione. Venus verrucosa. — Montagui. — yirginea. — fasciata. Arctoe punctata. Venerupis perforans. Petricola distorta, Mactra subtruncata. — triangula. — solida. — vitrea. Amphidesma Boisii. Mya elongata. Dentaliuin entalis. Serpula echinata. —— vermiculata. — rupeslris. — cornu copia. Vermilia plicifera. Spirorbis nautiloïdes. D'ŒIL GÉOLOGIQUE Capse lustrée, | Cyprine d’Islande. Cythérée fauve. Vénus verruqueuse. — de Montaigue. — virginale. — fasciée. Arctoe ponctuée. Venerupe perforante. Pétricole distorte. Mactre subtronquée. — triangle. — solide. — vitrée. Amphidesme de Boys. Mye alongée. Annelides. Dentale entale. Serpule hérissée. — vermiculaire. — rupestre. — corne d’abondance. Vermilie plicifère. Spirorbe nautiloïde. Des débris des crustacés du Goneplax rhomboïdale. Maia squinado. Fagurus bernardus. Goncplace rhomboïdal. Maie squinade. Pagure Bernard. SUR LES ENVIRONS DE NICE, Des parties du test de l” Echinus purpureus. — melo. Corallium rubram. Eschara fascialis. Madrepora informis. ——— foliacea. Caryophyilea cyathus. __—— … fasciculata: cæspitosa. ramosa. Retepora solanderia. —— reticulata, —— cellulosa. Astrea porulosa. Oculina virginea. —— hirtella. pustularia. Oursin pourpré. — melon. Polypes. Corail rouge. Eschare à bandelettes. Madrépore informe. 1 I0NACE, Caryophyllée gobelet. ——— fasciculé, ——— pustulée. ———— en gerbe. ——— enarbre. Rétépore de Solandre. —— réticulée. —— celluleuse. Astrée poruleuse. Oculine vierge. —— hérissée. 175 Tous ces subfossiles modernes entraînés et en- sevelis dans cet amas de sable et de débris amenés par une grande masse d’eau affluant vers ce point, témoins muets que nous foulons aux pieds, dévoi- lent dans leur auguste silence à l'observateur atten- tif un évènement fort remarquable de la nature, comme ces monuments que les mortels élèvent pour transmettre les faits historiques à la postérité. Dans la propriété de M. Villarei, à r00 pieds en- 176 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE viron d’élévation de la mer actuelle, et à 600 envi- ron de distance de son rivage,au milieu d’une vicille plantation d'oliviers cultivée depuis des temps im- mémoriaux, On a creusé, en 1825 ,un puits dans le- quel on a trouvé par 27 pieds d'excavation le même amas de coquilles à analogues vivants que celles ci-dessus, dont la plupart ne conservent plus de lustre, et ont perdu tout leur éclat comme les fossi- les tertiaires. Par la position du terrain sablo-mar- neux qui enveloppe ces coquilles, onne peut mettre en doute que c’est ainsi que s’élevèrent de bas en haut ces espèces de dunes, à mesure que le fluide s’exhaussait entre la mer d’alors et le pied des Al- pes maritimes, en se moulant néanmoins sur leurs contours. Ces dunes présentent toujours une sur- face un peu inclinée vers la mer, ainsi que toutes ces accumulations ordonnées par couches de dé- pôts charriées par l’onde. Un autre dépôt non moins important, mais beau- coup moins considérable que le précédent en co- quillesméditerranéennes subfossiles, gît au fond de la baie de Saint-Hospice, dans l'endroit appelé Beaulieu; il repose également sur le calcaire mar- neux stratifié qui sert de base à ce golfe. Tous ces tombeaux d’antiques productions médi- terranéennes, que le célèbre auteur de l’Ænatomie comparée avait pressenti devoir exister à la base du système des collines qui entourent cette mer (r), (1) Cuvier, Recherches sur les ossements fossiles. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 177 ne donnent que trop le spectacle d’une lame fu- rieuse qui les éleva de bas en haut à mesure que le fluide s’exhaussait, en forma ces dunes, ces chaus- sées, ces dépôts que le temps affermit et consolida après la retraite de l’onde marine. Cette période de destruction ne se rapporte-t-elle pas à la grande catastrophe dont la religion nous impose la croyance ?.… Cette époque coïncide-t-elle avec les évènements lamentables des siècles d’O- gygès, des Héliades, de Deucalion le Scythe, dont la douloureuse mémoire se conservait, d’après Lu- cien (1), sireligieusement, à Hiérapolis en Syrie ?... Est-ce la débâcle dont Platon (2) peint si fortement la profonde impression? N'est-ce pas la période temporaire et violente de Saussure, qui renversa, confondit, détruisit tout ce qui se trouva dans l’im- pulsion de ce grand cataclysme ".. N'est-ce pas l’hor- rible secousse qui occasiona la rupture des Cyanées, et fit disparaître l’Atlantide (3)? C’est mettre à part ces inondations d’'Arcadie, de Thessalie et de Rhodes, qualifiées de déluges, assez multipliées dans la Grèce et dans l'Asie mineure, qui ne sont grands quepour les Grecs qui y figurent, lesquels n’attei- gnent pas le temps qui nous occupe, et qu'on ne (1) De dea Syria, 775-578. (2) De legibus , 3-176. (3) Plin., Platon., Diodor. 1. 178 COUP D'ŒIL GEOLOGIQUE doit pas même supposer comme accessoires à d’au- tres cataclysmes plus anciens (1). (1) On sait, par les lois de l’attraction universelle, «que, »si un corps planétaire , d’une masse suffisante, venait à »s’approcher de notre terre, il exercerait sur elle une action » d'autant plus sensible que sa masse serait considérable et sa » distance plus petite. Or les comètes qui se meuvent en tous »sens dans l’espace, sont des corps qui peuvent s'approcher très près de notre globe; il se pourrait donc que l’une » d’elles occasionât des oscillations prodigieuses dans la masse »des eaux dont la terre est recouverte: il faudrait sans doute sun hasard extraordinaire pour la rencontre de deux corps »aussi pelits, relativement à l’immensité de l’espace dans le- » quel ils se meuvent. Cependant, dit l'illustre auteur de la » Mécanique céleste , la petite probabilité d’une pareille ren- »contre peut, en s’accumulant pendant une longue suite »de siècles, devenir très grande. Il est facile de se repré- »senter les effets de ce chaos sur la terre. L’axe et le mou- »vement de rotation changés; les mers abandonnant leur »ancienne position pour se précipiter vers le nouvel équa- »teur ; une grande partie des hommes et des animaux noyés »dans ce déluge universel, ou détruits par la violente se- »cousse imprimée au globe terrestre; des espèces entières »anéanties, tous les monuments de l’industrie humaine ren- » versés : tels sont Îes désastres qu’une comète a dû produire.» La possibilité de ces fatales rencontres, admise par les plus grands astronomes , leur probabilité même réduite à des : proportions assez rapprochées , viennent à l’appui de ce que les Hérodote, les Méla, les Solin , les Platon, les So- phocle et tout le collége sacerdotal des Égyptiens ont avancé pour la résolution de ces étranges phénomènes dont à chaque pas le globe offre des témoignages. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 179 Différentes masses de poudingues diluviens, qu'un œil un peu exercé distingue de suite des ter- tiaires , existent dans toutes les vallées des Alpes maritimes. Celles de la Roïa présentent des pierres d’un si volumineux et lourd massif, qu’il faut en conclure une violence et une hauteur extraordi- naires de la dernière inondation. Les amas de la Bevera, de la Vésubie, de la Tinée , du Var, et tous ces dépôts partiels noétiques qu’on rencontre au pied de nos Alpes, et dont je ne cite que les prin- cipaux , présentent tous une origine fortuite, pro- duit récent de dernière submersion, bien différent des débordements particuliers et autres évène- ments des temps modernes (1). Argile. Enfin, le dernier dépôt et le plus superficiel de tous est cette couche plus ou moins épaisse (1) Lorsque des pluies abondantes tombent sur les revers des montagnes ct charrient leurs débris dans la plaine pour former dés atterrissements, ces atterrissements parviennent rarement jusqu’à la vallée du Nil, et quand même ils y parviendraient, ilsn’atteindraient jamais à la hauteur des monticules de cailloux roulés que l’on observe le long de la vallée d'Égypte, « d’où »il suit évidemment que ces dépôts doivent leur origine à des »courants d’eau qui ont existé dans un état de cette contrée » différent de son état actuel.» Description de l'Égypte, 31, 12, 180 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE de terre argilo- calcaire rougeâtre ou blanchâtre qui recouvre comme un vaste manteau tout le sol de nos environs, sur lequel, par la suite des temps, s'est créée cette sorte de terrain composé de sable, d'argile, de calcaire, de détriments de végétaux, et que la main de l’homme est parvenue à rendre sus- ceptible de la plus belle culture et des plus agréa- bles plantations. * Cette terre argileuse, rougeâtre (1), d’origine récente , inclinée suivant la pente des côtes, pa- raît avoir la plus grande analogie avec les dépôts de calcaire d’eau douce supérieurs des environs de Paris. Là tout atteste, comme MM. Cuvier et Bron- gniart l’ont avancé, qu'une dernière irruption de la mer est venue submerger tous les endroits où cette formation se manifeste, et couvrir de nou- veau les terrains tertiaires et secondaires qu’elle avait abandonnés depuis long-temps. Dans tous les systèmes que je viens d'examiner rapidement, on voit que la mer a été le seul moteur, le seul agent de toutes nos formations; que sur plu- sieurs elle paraît avoir prolongé long-temps sa sta- (1) J'ai osé élever un édifice noëétique, sans en pouvoir calculer le sommet; content d’avoir posé la base et fait apercevoir quelques pierres angulaires, que d’autres se char- gent du soin du remplissage et du raccordement des parties, pour donner à l’ensemble la majestueuse ordonnance qui lui convient. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 18t tion, et sur quelques unes avoir renouvelé ses vi- sites; sur toutes enfin elle érigea des monuments: Cependant à peine peut-on saisir l’époque qui nous touche , celle dont la création moderne offre encore les êtres analogues vivant dans notre mer; toutes les autres échappent à l’imperfection de nos sens. Telle, dans le lointain, une surface spacieuse, ter- minée par des élévations qui se dérobent à la vue, ne permet de rien distinguer , et ne laisse à l’idée qu'une étendue sans fin. Conclusions. Du coup d'œil géologique qui précède sur les environs de Nice, malgré la prolixité des descrip- tions que je viens de donner, il semble résulter : 1° Que toutes nos montagnes s’abaissent en se ramifiant du nord au sud , et que le calcaire mar- neux stratifié dont sont composées les plus hautes se perd sous les couches du calcaire compacte du Jura. Celui-ci est enseveli également en plusieurs endroits sous les terrains tertiaires, qui sont eux- mêmes foulés sous les débris de la dernière forma- tion méditerranéenne ; c’est-à-dire que les roches secondaires forment les hauts degrés, les terrains tertiaires la marche la plus basse de l’amphithéà- tre, dont les alluvions quartiaires occupent l’arène; 2° Que nos principales vallées et vallons ne doi- vent leur formation qu'aux irruptions des anciennes mers, lesquelles se faisant jour à travers nos monta- 182 COUP D'OŒIL GÉOLOGIQUE gnes secondaires, creusèrent les endroits Les moins solides; que les eaux dans leur retraite sillonnè- rent les monticules, qui s’avancent si peu dans l’in- térieur , qu’on croirait voir dans plusieurs une lon-_ gue portion de terrain, qui, détachée brusquement et sans pente du sol principal par des éboul ements subits, aurait ensuite peu à peu été détruite et entraînée par les eaux vers la plaine : ce qui écarte toute idée que les eaux fluviatiles aient eu le temps de façonner les galets ; 3° Que les calcaires paraissent devoir leur for- mation à différents agents; que le passage bien nuancé du calcaire marneux stratifié au calcaire compacte du Jura laisse entrevoir, surtout par la position de leurs couches contrastantes, et par la présence de différents fossiles qu'ils renferment, une pluralité d'opérations de la mer , et chacun une unité d’origine; 4° Que le désordre et les fissures qui règnent dans les couches du calcaire secondaire donnent de forts indices, soit du trouble qui régnait dans le fluide qui les déposait,soit des grandes secousses du globe, à présent inconnues, qui opérérent ces change- ments par des chocs intérieurs dans cette partie des Alpes, à diverses reprises, pendant cette époque disgraciée de la nature ; 5° Que l’état primitif des calcaires compactes du Jura et du green-sand, considérés par les géolo- gistes comme secondaires, fut la fluidité, si l’on en juge par les blocs de différentes roches siliceuses SUR LES ENVIRONS DE NICE. 183 et les nodules ferrugineux qu’on rencontre dans ces bancs, où jamais ils n'eussent pénétré si ces der- niers avaient toujours été solides. 6° Que les ammonites turrilites, échinites et fa- vosites, qu’on trouve dans leur sein, vécurent pen- dant les anciens âges de cette côte; 7° Que le liquide qui déposa en certains endroits le sulfate calcaire devait avoir des qualités parti- culières pour ne permettre à aucun être de vivre et de pulluler pendant cette époque; 8 Que les marnes chloritées paraissent servir de transition entre le calcaire compacte du Jura et les terrains psammitiques , puisque les fossiles qu’elles renferment se rapprochent les uns de ceux de la formation calcaire, tandis que les autres com- mencent à offrir les formes des coquilles qu’on trouve dans la troisième formation ; 9° Que les terrains psammitiques et les galets fu- rent déposés sur les pentes des montagnes, en forme de chaussées presque horizontales , par une mer tranquille , laquélle nourrissait dans son sein une immense quantité de mollusques et de zoophytes dont plusieurs paraissent ne plus se retrouver dans l’état vivant, dont quelques uns habitent les mers étrangères, et dont une partie vivent encore sur les bords de la Méditerranée boréale; 10° Que le gluten qui procura l'adhésion aux galets pour former ces amas de poudingues siliceux dut nécessairement subir l’action des agents atmo- sphériques, pour avoir si intimement agi sur eux 184 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE par son interposition, et les avoir agglutinés d’une manière si forte et si solide ; 11° Que l’ordonnance, la distinction, l’homogé- néité des couches de calcaires tertiaires, des terrains psammitiques et des galets, achèvent de démon- trer l’identité d’action, la même élaboration et for- mation pendant cette époque favorite de la nature, où les éléments paraissent avoir été dans un calme profond pendant tout le temps que les eaux ter- aires stationnèrent sur la hauteur de la zone des collines ; 12° Que les Alpes maritimes devaient être em- bellies, à cette époque, de châtaigniers , de pins, de redouls, puisqu'on trouve des feuilles, des fruits de ces arbres dans les couches inférieures des ter- rains psammiliques du système tertiaire de nos environs ; 15° Que les terrains calcaréo-psammitiques don- nent fortement à croire que l’eau qui les a déposés d’une manière tout-à-fait distincte s’est long-temps soutenue à ces élévations. L'état de dégradation des fossiles qu’ils renferment ne paraît être dû qu’à la qualité du sol où ils sont interposés ; 14° Qu'ilest possible que la Méditerranée, réduite un peu au-delà d’une centaine de toises au-dessus de son niveau actuel, eüt la faculté de déposer le mar- bre méditerranéen, et de former ens’abaissant peu à peu ces brèches osseuses à coquilles terrestres, et d'accumuler les dépôts de coquilles et zoophy- tes modernes dont tous les analogues vivent dans SUR LES ENVIRONS DE NICE. 185 notre mer; ou bien, comme il paraît plus probable, que, réduite à sa simple cuvette ou à un niveau beau- coup inférieur à celui de nos jours, une lame de mer épouvantable, pendant une révolution historique, venant du sud sud-est, emportant avec elle sable, cailloux, galets, et tous les animaux terrestres aériens et aquatiques qui se trouvaient dans le tourbillon de son impulsion, vint voiler et faire disparaître le nu de nos anciennes roches, éleva de bas en haut tous ces matériaux et coquilles mo- dernes , les adossa, les accumula sur la pente qui regarde les Alpes maritimes, forma les calcaires, les poudingues, les brèches, les dépôts de sable et d'argile rougeûtre , etfinitelle-même , pour témoins de son passage, par y laisser ses propres dons. 15° Enfin, quoi qu'il en soit de ces conjectures, ce fut la retraite instantanée de cette dernière masse hydraulique qui acheva de diviser, de sillon- ner toutes ces collines factices, lesquelles furent dans la suite du temps, comme elleslesontencore de nos jours, ouvertes, creusées et excavées par l’éro- sion des eaux pluviales et autres agents météori- ques (Tr). (a) Les principaux travaux qui traitent de la constitution géologique des environs de Nice sont: Saussure, Voyage dans les Alpes, tom. IL. Tableau des mines et usines de la république, par ordre du département des Alpes-Martimes. Journal des mines , an vr, n° 37. Description géologique des brèches coquillières du rocher 186 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE de Nice, de la montagne de Montalban, de celle de Cimiez et de Villefranche, par Faujas de Saint-Fond; Annales du muséum d'histoire naturelle , tom. X , pag. 409. Voyage géologique de Nice à Génes, par La Corniche, &b., tom. XI, pag. 1809. Notice géologique sur la route du col de Tende dans les Alpes maritimes , précédée de considérations sur les terrains intermédiaires. Journ. des mines, n° 165, pag. 169, par Ho- malius d'Haloy. E ssai de géologie, ou Mémoires pour servir à l’histoire na- ture lle du globe, par Laujas de Saint-Fond, tom. IT, pag. 58. Observations géologiques sur la presqu’ile de Saint-Hospice, aux environs de Nice, par A. Risso; Journal des mines, n° 200, 18193. Des brèches osseuses de Nice. Recherches sur les ossements fossiles, par M. le baron Cuvier, tom. IV, page 182. Ce cé- lébre naturaliste a eu la bonté de m'y citer, à l’occasion d'un mémoire manuscrit que j'avais adressé à l’académie royale des sciences en 1818. Apercu géologique sur les environs de Nice ; par Risso, Nova acla phys. med. acad. cæs. Leopold.-Carol. natur. curios. , tom. 12, pag. 3/49 et suivantes. Geology schetc of Nice, by T. Allan, Edinburg, 1821. Mémoire pour lequel j’ai fourni beaucoup de renseignements. Voyage dans les Alpes maritimes ; par Fodéré, 1823. J'ai eu l’honneur d'accompagner l’auteur de cet ouvrage dans Îa plupart de ses courses, et de participer à ses travaux. Mémoire sur les terrains de sédiment supérieurs calcaréo- trapéens du Vicentin, par M. Alexandre Brongniart; 1825, page 10. Essai de géologie sur le gisement des roches dans les deux hémisphères ; par M. Le baron de Humboldt, 1823, pag. 912. Carte topographique des environs de Nice, par Rosalinde Rancher, dédiée à M. le comte de Cessole , président du sénat de Nice. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 107 RAR IR RER DR LUE LUE LUN LUE LR LED LAS LED LUS LABS LE D LE ALES VAR UVEVE VAS LA D ARTICLE VI MER , CÔTES, FORMATIONS MODERNES. La plus grande partie des phénomènes géolo- giques que je viens d’esquisser ne pourraient s’ex- pliquer si la mer avait toujours gardé le même niveau, Ses traces les plus élevées indiquent sa station pendant une longue période sur toute la région secondaire ; ayant ensuite baissé son ni- veau jusqu'à un point qu’on ne peut déterminer, elle couvrit pendant un laps de temps considé- rable toute la zone tertiaire ; depuis, descendant peu à peu ou tout d’un trait jusqu’à plus de quatre cenis mètres au-dessous de son niveau actuel, où commencent les collines de troisième formation, elle dut rester stationnaire, jusqu’à ce qu’une force extraordinaire la porta, par une impulsion subite, à une hauteur inconnue au-dessus du niveau actuel de la mer, où elle déposa la formation quartiaire ou diluvienne. Ce fut alors qu'une issue en procura 188 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE l'écoulement, et la réduisit à l’état où nous la voyons de nos jours (1). Suivant l’hypothèse de Diodore de Sicile, la Méditerranée n’étaitauparavant, c'est-à-dire après l’époque tertiaire, qu’une vaste et riche vallée, fer- mée à lorient par les Cyanées (2), et à l'occident par l’isthme de Calpé et d’Abila. Dans cet état, ce n’était qu’un lac immense, nourri uniquement du tribu des fleuves qui s’y dégorgeaientnaturellement. Par la suite des temps, les eaux de la Caspienne et de l’Euxin réunies , ayant forcé le Bosphore, qui avait été ébranié par les tempêtes et autres convul- sions de la nature, s'ouvrirent un passage, et de ce moment l’onde se précipita dans le vallon méditer- ranéen (5). Engouffrée dans le nouveau passage , elle ne le franchit que pour acquérir plus de vio- lence; les îles de Samothrace, de Rhodes, de Chypre virent noyer leurs racines (4); celles de (1) Ces hypothèses ne paraissent pas forcées, elles s’ap- puient sur des données puisées dans les traditions et dans l’his- toire, et principalement sur les observations géologiques, auxquelles aucun pays n’offre peut-être autant de phénomènes que les environs de Nice. (2) Les Cyanées étaient cette chaîne qui coupait la com- munication du Pont-Euxin avec la Propontide et la Méditer- ranée. Strat. apud Strab. 1. (3) Strabon. (4) Diodor. Sicul., 5-11-251-72. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 189 Malte, de Sicile, de Sardaigne, de Corse, furent séparées des grandes chaînes et s’isolèrent du con- tinent; les golfes de l’Adriatique , de la Spezzia, de Gênes, de Nice, de Lion, etc., reçurent l'aspect qui les caractérise aujourd'hui (1). L’impétuosité de cet effroyable débordement ayant ébranlé les colonnes d'Hercule, qui fermaient de ce côté la Méditerranée, elles s’ouvrirent dans la suite du temps (2), et l'écoulement ayant eu lieu, ses eaux se nivelèrent avec celles de l’Océan. Cette hypothèse brillante des eaux de la Cas- pienne et de ?’Euxin réunies, qui se sont versées dans la vallée méditerranéenne pour en relever le niveau, a été combattue par les observations de M. le comte Andréossi, dans son Voyage à l’em- bouchure de la mer Noire. Cependant la formation (1) L’immense volume de fluide qui pour lors se pré- cipita dans le bassin méditerranéen se conçoit avec peine. El fallut du temps pour d’abord en relever le niveau à plusieurs centaines de mètres; sa crue fut marquée par ces autels que Diodore rapporte avoir, à différentes hauteurs, été érigés pour indiquer les points qu’atteignit successivement la submersion. (2) L’époque de la cemmunication daterait-eile de celle d’un Hercule ? Soulavie remarque avec raison que si l’issue n'avait pas été fermée du côté de Gibraltar, inondation n’eût été qu’un écoulement de passage , aucune de ses opérations n’aurait survécu un moment. L’onde stationnaire seule leur a im- primé le caractère qu’on remarque dans tout le contour du bassin méditerranéen. 190 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE de toutes ces montagnes sous-marines tertiaires , qui ne sont que la continuité de celles qui entou- rent les environs de Nice, etc., n'aurait jamais pu avoir lieu et prendre ces directions, cette forme et cette consistance solide, si les éléments atmosphé- riques n’y eussent pas contribué. Ainsi tout nous porte à croire et à supposer avec les anciens que la Méditerranée avait, antérieurement à la der- nière catastrophe, un niveau très inférieur à celui qu’elle posséde aujourd’hui ; qu’un mouvement ra- pide et instantané des eaux du sud au nord, releva tout-à-coup Ce niveau ju: qu’à la hauteur de toutes cesbrèches osseuses et coquillières, de ces marbres, poudingues, sables et argiles dont sont empreintes toutes nos collines, et qui y furent transportés par la force des eaux, lesquelles s’abaissèrent ensuite jus- qu'au niveau qu’elles conservent aujourd’hui. Quoi- que cette hausse et cette baisse, ce retour et cette retraite de la mer paraissent extraordinaires au pre- mier abord, que d’hypothèses, de suppositions ne faudrait-il pas admettre pour expliquer le con- traire ! | C’est pendant l’exubérance de ces eaux méditer- ranéennes qu'aux pieds des chaînes des second et troisième ordres disparut le nu des anciennes ro- ches , lesquelles furent voilées du sombre vernis de cette grande inondation; ce fut apres le dénoue- ment de cette effroyable catastrophe que le vallon méditerranéen reçut l'aspect qu'il conserve de nos jours, et sous lequel la haute antiquité aurait peut- SUR LES ENVIRONS DE NICE. 19 être autant de peine à se reconnaître qu'on en trouve maintenant à débrouiller ses traits primi- üfs (1). La mer de Nice, qui fait partie de la Méditerra- née, désignée par Polybe sous le nom de Sardoum mare, baigne six lieues de côtes des Alpes mari- times. Dans cet espace, elle présente le grand golfe de Nice, qui s'étend en croissant depuis la pointe de la Garoupe jusqu'au pied du château de cette ville (2); le port de Limpia, creusé entre le rocher du château et la montagne de Montboron (3); la rade de Villefranche, qui se prolonge comme une vallée longitudinale, du midi au nord, jusqu’à trois milles dans l’intérieur des terres (4); divers enfon- (1) D’après Diodore de Sicile, Teliamed, Donati, Valis- nieri, Stenon, Targioni, Fortis, et autres naturalistes qui ont écrit sur la Méditerranée, on voit qu’une cause générale a peint l’unité d’action sur tous les systèmes qui entourent cette mer. (2) Quatre gros torrents et une rivière se jettent dans ce golfe ; la moitié appartient à la France, et l’autre à ia Sardaigne. (3) Ce port, ouvrage de l’art, a été construit en 1749, dans l'emplacement de l’ancienne vallée de Limpia; il est protégé des vents d’est, de nord et &’ouest par des montagnes, et dé- fendu de ceux du sud par deux môles, bâtis en grandes dalles de calcaire compacte. Si on l’agrandit un peu vers le nord, il sera assez spacieux et suflisant pour toute sorte de bâtiments de commerce. (4) Cette rade, défendue au levant par la péninsule de Saint- Hospice , au nord et au couchant par les montagnes d’Ese et 192 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE cements et criques nommés boyaux, fossés, vers la pointe de la péninsule de Saint-Hospice; la grande anse de Saint-Jean, qui s’étend jusqu’au bas de ces hautes cordillières maritimes, lesquelles, se pro- longeant vers le levant, offrent à leur pied plu- sieurs criques connues sous le nom de Beaulieu, de Baus-Rous, de Saint-Laurent, d'Ëse, de Tur- bie , etc., ouverts à travers les terres movibles, et qui ne sont séparés les uns des autres que par di- vers caps de calcaire compacte qui les défendent de quelques coups de vent. Ces enfoncements et criques, dont quelques uns ont été comblés par des éboulements, jouissaient sous les Romains du nom pompeux d’avisionem, et d’anaonem portus, dont Pline nous a conservé le souvenir. La mer de Nice offre à très peu de distance du rivage des vallées sous-marines d’une énorme pro- fondeur (1). Ces abîmes sont hérissés d’un nombre considérable de montagnes, de cols, d’éminences, d’où partent en rameaux différentes chaînes dont les unes se prolongent en pente vers le sud, et les de Montalban offre une anse facile, d’une profondeur consi- dérable, et assez solide pour que les plus gros vaisseaux puis- sent mouiller près de son rivage. A l’ouest de cette rade existe un port ou darse, que le pouvoir de l’art a abrité de tous les vents. (1) Saussure , Voyage dans les Alpes; Péron, Obscrvat. sur la mer. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 193 autres se pliant à la configuration arrondie du lit- toral, forment divers groupes à sommités plus ou moins élevées vers la surface des eaux. Les princi- pales de ces élévations, de l’ouest à l’est, sont celles de la Secca, au quartier de Caras, éloignées du ri- vage d'environ 15 mètres, et profondes de 70. Elles sont composées d’un poudingue siliceux massif très dur , fort compacte, et leurs flancs inclinés sont recouverts de flustres, de caryophyllies, d’oculines, de madrépores , d’alcyons et de vérétilles. Le col sous-marin situé devant Sainte-Hélène ,à go mètres environ de la superficie de l’eau, se ramifie dans des directions diverses; il est également composé de cailloux roulés, quartzifères, schisteux, calcai- res, à peine liés entre eux par un ciment blanchà- tre très dur, etsur lesquels un nombre immense d’a- nimaux coralligènes, ainsi qu’une grande quantité d'autres zoophytes, élèvent continuellement par leur industrie leurs solides demeures. Un autre groupe de monticules composés du même poudin- gue calcaire siliceux semblable à celui des Pon- chettes, recouvrant également le calcaire compacte du Jura, se trouve devant le quartier de la Buffa, à 220 mètres du rivage. Quelques sommités de ces monticules s’inclinent jusqu’à 550 mètres environ de profondeur, d’autres descendent inégalement en se prolongeant vers le sud. C’est sur ces récifs qu'une quantité de térébratules, d’orbicules, vi- vent réunies en société. L’ilot de calcaire com- pacte qui git vis-à-vis l'embouchure du torrent 1, 19 194 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Paglion, à 200 mètres du littoral, et à 8o sous l’eau, ainsi que la crique de brèche et poudingue qui existe à la même distance, à peu près en face de l'horloge de la ville, vont se rattacher en se rami- fant aux différents pics qui s'élèvent depuis le château de Nice jusqu’à la pointe de Saint-Hos- pice. Ceux de ces îlots situés vis-à-vis la Caussa, sur la ligne de la chaîne centrale des Alpes maritimes qui se termine par le Montalban, s'ensevelissent jusqu’à 500 mètres, et sont entourés, ainsi que toutes les montagnes sous-marines que l’on vient de men- tionner, par des plaines , des plateaux, des contre- forts, des gorges, des vallées, et des abimes dont quel- ques uns ont au-delà de 2000 pieds de profondeur. La formation de toutes ces masses élevées de brèches et de poudingues est antérieure à l’exis- tence du littoral actuel , et se rattache à l’époque tertiaire qui recouvre dans nos environs les calcai- res marneux stratifiés et jurassiques. Le rivage qui entoure ce golfe est bordé de cha- que côté de falaises calcaires; au centre ce n’est qu'une grève de gros et petits galets que les flots remuent, agitent, repoussent et ramènent conti- nuellement (1). Ces galets, de nature calcaire, schisteuse , serpentineuse et granitique , sont ordi- hairement aplatis sur leurs deux faces, et se prolon- (1) [l'en est de même sur les grandes masses calcaires, que les vagues usent, liment , et dont elles changent les blocs mobiles en cailloux roulés. SUR LES ENVIRONS DE NICE. 195 gentavec peu de déclivité sous les eaux: tantôt en bancs réguliers ils forment de petites plaines sous- marines , tantôt ils sont disposés en talus rapides, ou plongent presqu’à plomb pour se rattacher aux sables et poudres provenant de la dégradation des côtes et que les courants rassemblent pour en recou- vrir la base des rochers dont nos profondeurs sont hérissées. Les parties constituantes des eaux de notre mer sont: l’hydrochlorate de soude, de magnésie, de chaux, de sulfate de soude, et une certaine quan- tité d’air atmosphérique. Une particularité de ces eaux, c’est l’exhausse- ment de leur niveau sur nos rivages. Ce phénomène se trouvant en opposition avec les opinions re- cues (1), je présente ici quelques faits tels que l’ob- servation les constate dans tout notre golfe. Au fond de l’anse de Saint-Jean existe un récif connu sous Le nom de Peira-Fourniga; tous les pé- cheurs qui l’habitent attestent que la mer empiète depuis long-temps sur ce massif, et que l’onde ma- rine recouvre maintenant un long espace de ter- (1) L'auteur du Voyage aux Alpes maritimes croit que la mer de Nice recule, et que son rivage s’est agrandi; il s'appuie principalement sur l’existence des anciens ports ou criques de notre territoire, cités dans l'itinéraire d’Antonin. Que le lecteur veuille bien comparer son opinion avec mes observations de l’article Mer et des phénomènes terrestres , et qu’il juge. 196 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE rain où jadis la culture des oliviers et des carou- biers était en pleine vigueur. | Beaulieu offre sur ses bords le même phéno- mène , et la mer continue à détruire le récif jadis élevé en digue et en talus. Toutes les grottes sises dans le calcaire compacte de la partie méridionale du Montboron sur le ri- vage de la mer étaient naguère à sec, et l’on s’y rendait facilement par terre ; maintenant elles se trouvent toutes recouvertes par les caux de la mer. Sur ie bord oriental, entre le port de Nice et le pied de la montagne de Montboron, dans l'endroit appelé le Lazaret, un enfoncement se forme depuis vingt-cinq années, et s’accroit à vue d’œil. D’an- ciennes murailles construites pour des enclos voisins sont maintenant renversées dans la mer, et recou- vertes en certaines parties par les eaux à peu de pro- fondeur , tandis que d’autres parties offrent encore leur surface à la superficie. Pendant la construction du port de Nice, des restes de canaux assez bien conservés furent trou- vés dans des endroits beaucoup inférieurs au niveau des eaux marines d’alors, lesquelles n’ont fait en- suite que se relever davantage (1). Vers l'embouchure du Var, sur le coin de la terre- ferme du côté de Nice, était une habitation qui, peu à peu a été submergée, et a fini par disparaître totalement ; des marins assurent même que les res- tes se voient sous l’eau, pendant le calme d'été. (1) Note communiquée par un ingénieur. PRET AI SUR LES ENVIRONS DE NICE. 197 Près d'Antibes même, entre le port et le fort Carré, des ruines de vieilles bâtisses et de gros massifs de maconnerie qu’on croit d'anciens iom- beaux sont couverts par les eaux, et on les revoit encore dans les basses marées. Divers autres emplacements de notre golfe, jadis cultivés, ont été également la proie de l’onde ma- rine ; mais sur les rivages bordés de galets, l’empiè- tement du terrain est moins facile à saisir. Près des embouchures de nos torrents, vallons et rivières, les débris des montagnes, roulés en détail par les eaux terrestres, sont charriés jusqu’à la mer; arrivés- là les flots indignés semblent les repousser, ce qui occasione presque toujours un amas de ces galets et du sable voyageur. Bientôt, trop fable, l'onde est forcée de reculer, l’atterrissement augmente, le laps du temps le consolide, l'œil vulgaire pro- nonce que la mer s’est retirée d'elle-même , et pré- tend que ce qu’elle abandonne ainsi d’un côté est une compensation de ce qu’elle envahit de l’autre. C'est à la géologie à rectifier ce jugement. Quoi qu'il en soit, l’empiètement des eaux médi- terranéennes dans le fond de notre golfe est incon- testable. Il se manifeste sur plusieurs points, quoi- qu'on ne puisse pas assurer que l’exhaussement du niveau de la mer ait lieu et que nulle apparence d’affaissement ne se manifeste sur nos rivages (r). (1) Les courants, joints aux mouvements périodiques de la mer, en seraient-ils la cause ? 198 COUP D'ŒIL GÉOLOGIQUE Cesfaits, quoique contraires aux observations géo- logiques qui constatent la retraite de l’océan sur quelques bords, et graduent en quelque façon la progression de sa descente, ne sont peut-être pas généraux sur les bords de la Méditerranée boréale; jusqu’à de nouveaux exemples, ils ne doivent pas être regardés comme des paradoxes, ni heurter les opinions des géologistes du système opposé. Formation moderne, ou postdiluvienne. Quoiqu’on ne puisse pas trouver un enchaïne- ment entre les formations précédentes de la nature et les effets des causes actuellement agissantes sur le globe, on doit placer ici les témoins qui dé- posent journellement en faveur de cet enchaîne- ment, soit les eaux terrestres, soit les eaux marines; mais les changements qu’elles opèrent sont si lents et si faibles dans nos environs, qu'on ne citera que ceux qui frappent davantage l’observateur. Les sables, graviers et pierrailles charriés, entrai- nés par nos torrents et rivières, sont de différente nature,selon les formations auxquelles ilsappartien- nent. Sur le rivage de la mer, la vague s’en empare, les agite , les froisse, les heurte les uns contre les autres, use peu à peu leurs angles, les émousse, les dégrossit; du balloitement naissent l’arrondisse- ment des contours, ou l’aplatissement des surfa- ces, le poli et la forme des galets actuels. Les poussières provenant du frottement, précipitées au fond, deviennent des lits de sable plus ou moins SUR LES ENVIRONS DE NICE. 199 homogènes, selon que l’amas des pierrailles l'était lui-même. La mer recouvre ces bancs de galets de ses dépouilles, et en forme à peu près des lits ré- guliers. Telle ne doit pas avoir été l’origine de ceux qu'on voit sur nos élévations de Bellet, de Férich, de Saint-Roman, et de toute la formation tertiaire qui nous entoure. La mer actuelle travaille différemment, selon la nature des côtes : le long du rivage, depuis Nice jusqu’au Var, elle lime, aplatit les fragments des cailloux , et les stratifie selon sa force , avec quel- ques janthines , tellines, carinaires et autres débris de coquilles dont les analogues vivent dans notre . mer. Sur les bords des falaises calcaires compactes jurassiques du château de Nice, du Montboron, jus- qu’à Villefranche, du fanal, de Bausroux, etc. , elle ne fait qu’user, polir et creuser leur masse ensillons, de manière qu’elles semblent limées par la main de l’art. Dans tout le système du calcaire marneux de la péninsule de Saint-Hospice, elle disperse, dé- truit, mélange les assises des premières formations secondaires avec les sables, les glaises et les pro- ductions terrestres et marines actuelles, et forme dans les creux que présentent ces couches anciennes de nouveaux agglomérats bien particuliers. Vis-à- vis les écueils du rivage, son onde combine des mouvements variés; ses remous en sens Contraires, souvent en opposition entre eux, établissent des couches de vase, de gravier , de sable, de coquilles, et forment ainsi pour les âges futurs des accumu- 200 COUP D'OŒEIL GÉOLOGIQUE lations, des amas, monuments de leur existence antérieure. Les eaux de nos contours les plus chargées de molécules terreuses sont celles qui suintent à gau- che du vallon des Étoiles; elles charrient et déposent successivement des tufs qui enveloppent et con- vertissent en calcaires les cryptogames qui crois- sent dans cet endroit. Ces dépôts s'élèvent conti- nuellement en forme de stalagmites, et réuniront un jour les deux escarpements de cette montagne, séparés maintenant par un vallon au milieu duquel coulent les eaux. Ondoit à la fontaine de Sementié, qui charrie une sigrande quantité de particules calcaires, cette vaste masse de tuf roussâtre, contenant des plantes aqua- tiques, descoquilles d’eau douce, et destubes de chry- salides modernes, qüi forme maintenant la belle grotte de Saint-André, où le torrent Paglion s’est ouvert son passage. | L'on passera sous silence toutes ces stalactites, incrustations, stalagmites, et tous ces phénomènes que la nature inorganique opère dans les voûtes et les parois de grottes, cavernes etsouterrains de nos montagnes, ainsi que tous ces divers agglomérals, sous forme de brèches, de poudingues, que les eaux pluviales entraînent et déposent dans les fentes de nos rochers calcaires, pour jeter un regard sur les formations sous-marines actuelles, si peu considé- rées de nos jours. Les compositions ou formations marines ac-, SUR LES ENVIRONS DE NICE. 201 tuelles se présentent dans notre golfe sous divers aspects, et semblent former les mêmes exemples que celles qui les ont précédées. On peut placer en première ligne toutes ces es- pèces de substances calcaires gris bleuâtre, peu poreuses, friables , assez pesantes, épaisses, et très effervescentes dans les acides, qui sont déposées journellement sur le calcaire compacte du littoral par cette multitude de zoophytes, de vers et d’an- nelides connus sous le nom de rillepora celluloïdes, etc., qui vivent actuellement sur nos rivages. Dans la seconde on doit faire entrer ces agglo- mérats hétérogènes qui se forment annuellement dans les fentes du calcaire marneux et jurassique, et qui se trouvent recouverts à quelques mètres de profondeur par les eaux marines. Îci ces nouveaux composés sont sous forme de brèche, et renferment des cailloux calcaires de différentes formations; là ils sont en forme de poudingue avec toute sorte de galets, plus ou moins roulés , le toutagglutiné avec du sable calcaire et quarizeux, de l’argile et des terres de différentes couleurs, mêlés avec des co- quilles terrestres , marines et fossiles, et tous les détriments des corps vivants que les rivières en- traînent dans la mer, et que les vagues compri- ment avec force dans les grandes tempêtes. Dans la troisième seront compris Ces amas d’al- gues , de fucus, de sable, de coquilles que les flots accumulent en récifs, ainsi que ces grands dépôts de poudre, de terre, d'objets d’art même, que les 202 COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE eaux pluviales détachent pour en recouvrir le sol marin. Ces substances, après être restées suspendues dans les eaux, sont entraïnées par les courants, qui, lorsqu'ils ont cessé d’agir, les déposent dans nos profondeurs jonchées partout des dépouilles de toute sorte d'animaux marins. Ces dépôts forment des couches successives de nouvelles substances qui seront le sujet des réflexions des naturalistes. Dans la quatrième, on considèrera ces litho- phytes qui tapissent en plusieurs endroits le fond de notre mer, et forment ces agrégés bizarres de nullipores, mêlés à tous les détriments des sub- stances marines actuelles, avec les débris de toutes nos formations. Ces bancs, produits récents de l'élément liquide, quoiqu'ils s'élèvent lentement, augmentent chaque année, relèvent le fond, et offrent des vallées à pentes prolongées, des revers escarpés, au pied desquels succèdent des plaines. Aucune uniformité ne doit y régner : toujours des modifications nouvelles, régularité sans ordre, corps pesants confondus avec les plus légers, sans égard à la loi des graves ; enfin ces bancs entre- coupés, onduleux, inclinés, ne doivent présenter que confusion et désordre. Le rehaussement du sol marin est dû par con- séquent, non seulement à la faculté génératrice de tous les zoophytes qui habitent nos bords, vivent et pullulent avec tant d'énergie, meurent et se solidifient dans la même croûte avec tant de vitesse, mais encore à Ja force active de la mer, qui, amal- 4 F. ” ! n SUR LES ENVIRONS DE NICE. 203 gamant la terre au sable, englobe les dépouilles des êtres marins, les cimente selon les lois chi- miques actuelles, et forme ces agrégés bizarres de notre époque, qui seront peut-être un jour, pour les races futures, des objets de méditation. Habitant les bords de la Méditerranée, je n'ai vu, je n'ai observé que la partie des Alpes bordée par cette mer : heureux si mes recherches peuvent servi un jour à jeter quelques clartés au milieu des ténèbres qui enveloppent encore les diverses formations qui constituent aujourd’hui ces majes- tueuses montagnes! DFE ni En ARLES LL ELE LERLIRLLE LUS LUR LUL LAS VAR LES LAS LEUR LEUR LAS LEUR LEUR LAS RÉSULTAT DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A NICE, DEPUIS L'ANNÉE 1806 jusqu'a 1825. ARTICLE PREMIER. PHÉNOMÈNES ATMOSPHÉRIQUES. EXPOSÉ , BAROMÈTRE, THERMOMÈTRE , HYGRO- MÈTRE, VENTS, PLUIES, ROSÉES, BROUILLARDS, ORAGES, NEIGES. Exposé. Un ciel ordinairement pur et serein, une solu- tion de vapeurs parfaite, une température douce etsalutaire ont valu à Nice la dénomination de serre de l’Europe. 206 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Cette partie des Alpes maritimes a, dès les temps les plus reculés de la fondation de Nice et de Ci- miez, joui d’une grande considération, non seule- ment par la beauté de son climat et du paysage des tropiques qui l'entoure, mais par la pureté de son air , et la vue de cette immense plaine liquide qui réfléchit toutes les nuances d’un ciel azuré. Aussi les grands de fiome y venaient jouir de sa douce température, comme les Anglaïs, les Russes, les Allemands et autres étrangers y viennent de nos jours passer la saison rigoureuse. À tous ces avan- tages, qui ont fait regarder ce pays comme un sé- jour délicieux pendant l'hiver et l’automne , qu’on joigne ces promenades pittoresques où la nature toujours renaissante répand continuellement l’a- rome de mille fleurs suaves, ces vallons d’arbou- siers et de myrtes, qui offrent à chaque pas des points de vue si variés et si romantiques, et l’on ne sera pas étonné si les Sulzer , les Smollett, les de Saussure (1), ont célébré à l’envi la sérénité de son ciel et la douceur de sa température ; si les (1) 3.-G. Sulzer, Reise von Berlin nach den mittäglichen Ländern von Europa. (Leïipsick, 1780; in-80.) B.-T. Smollett, Travels through France and Italy, etc.; town, territory and climate of Nice. (Londres, 1766 ; 2 vo- lumes. ) J.-B. de Saussure, Voyage dans les Alpes, WI, 231. FAITES À NICE. 1806—182b. 207 Delille, les Bouche (x), etc. , ont chanté les mer- veilles de ses productions, et si tous les écri- vains (2) qui ont parlé de cette partie de l’Europe méridionale, frappés d’un si beau contraste , n’ont pu faire moins que de reconnaître ce que vingt années d'observations météorologiqués vont me faire avancer sur ce climat. On sait que la latitude de cette ville est de 3° Lx 4", sa longitude du méridien de Paris 4° 56’ 29”, la longueur du pendule 4 pieds 8 li- gnes 4 dixièmes , on sait, dis-je, que sa position (1) Delille, poème des Jardins. O Nice, beureux séjour , campagnes fortunées, De lavande, de thym en tout temps couronnées ! Bouche, I, 301. — Nice est soumise à un air extrêmeinent doux; a un terroir le plus agréable et le plus abondant en toute sorte de fruits qui sont en tout le monde, et vrai paradis terrestre. Dans les Annales de la compagnie de Jésus, on lit : Ager non late admodum patet, sed ad collium amenitatem , uber- tatem soli, cœlj clementiam, quo nullum in Europa dicitur esse salubrius omnino visendus. | (2) J.-B. Davis, De cœli Nicæensis utilitate in phihisi pul- monari. ( Nice, 1805.) 3.-B. Davis, The ancient and moderr history of Nice; avec cette épigraphe, Orbis miraculum Nicœæa est. (Londres, 1805.) F.-C. Fodéré, Voyage aux Alpes maritimes. (Paris, 1821; 2 vol.) Richelmi, Essai sur les agréments et sur la salubrité du cli- mat de Nice, (Nice, 1822 ; in-8°.) Lu 4 » _ La - FA a 208 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES est une des plus abritées de la plus grande partie des pays qui bordent au nord la mer Méditerranée. On a vu ci-dessus que son territoire consiste en un plateau qui semble former l’arène d'un grand am- phithéâtre, lequel, ouvert au sud sur la mer, est entouré à l’est et à l’ouest par de longues collines qui vont en se relevant s'adosser au nord à de hau- tes montagnes, qui sont ciles-mêmes dominées par un triple rang de cimes plus élevées. C’est cette situation qui rend le climat de Nice si agréable et si tempéré dans presque toutes les saisons de l’an- née , comme on peut sen convaincre par les ta- bleaux des observations que je donnerai ci-après. Pour ne pas surcharger cet aperçu d’un détail minutieux , je l’ai divisé en phénomènes atmosphé- riques , célestes, terrestres et marins. Les phéno- mènes atmosphériques renferment toute l'influence que notre atmosphère exerce sur les instruments météorologiques, lesquels sont situés à vingt mètres environ au-dessus du niveau de la mer, et à environ deux cents de son rivage. Le baromètre est celui dit à la Toricelli; son tube a 0,"004 de dia- mètre et sa cuvette 0,"o08 (1). Les degrés de température appartiennent à l'échelle de Réau- mur. Le thermomètre est exposé au nord, et à l’a- bri de toute réverbération. L’hygromètre pour les (1) Les observations ont été corrigées d’après la formule de MM. de La Placeet Biot. A, à +4 _ FAITES A NICE: 1806—1825. 209 dix premières années a été celui dit de Saussure, ensuite je me suis servi de celui à corde de boyau, avec une spirale en fil de laiton, d'Harris Holborn, de Londres. Les vents ont été fixés d’après la gi- rouette de la tour de la ville et ladirection desnuages; l'état du ciel, l'influence de l’électricité et autres mé- téores ont été enregistrés au moment des observa- tions, lesquelles ont été faites de sept à huit heures du matin , à midi, et à huit ou neuf heures du soir, époques que l’on a crues plus propres pour signaler les modifications journalières de l'atmosphère. Les phénomènes célestes offrent un léger aperçu de tout ce qui à rapport aux météores atmosphéri- ques, et les conséquences que le grossier du peuple en retire à chacune de leur apparition. Les phéno- mènes terrestres indiquent les principaux tremble- ments de terre qu'on a ressentis dans les Alpes maritimes depuis le douzième siècle jusqu’à nos jours, les avalanches terreuses, les diverses disloca- tions survenues sur notre sol, et autres différents météores. Les phénomènes marins présentent tout ce que notre mer offre de plus particulier, sur les marées qu’elle effectue , les courants, les vagues, l'apparition des trombes de mer, etc. Baromètre. On sait que le baromètre donne la mesure de la pesanteur de l’air atmosphérique qui se trouve en équilibre avec la colonne de mercure qu'il contient, 1. 14 RATE LD as e 210 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Les variations qu'éprouve chaque jour , souvent à chaque heure, cet instrument, sont toujours l'effet des changements survenus dans la pression de l’air atmosphérique. Pour l’ordinaire l'ascension du mer- cure est un signe de beau temps, tandis que son abaïs- sement produit le contraire. Cette règle n’est pas sans exception, mais les causes de ces modifications n'étant pas fréquentes dans notre atmosphère mé- ritent à peine d'être prises en considération dans cet aperçu. La plus grande élévation où j'ai remar- qué cet instrument depuis vingt années a été ob- servée le 7 du mois de février 1821 où elle atteignit 28 ? 8! 2", ou de l'échelle métrique 0,777. Get état, plus fréquent le matin que le soir, est presque toujours suivi et précédé de belles journées. La moindre élévation a été, le 2 février 1823, de 26P 11’ 6”, ou de l’échelle métrique 0,750. Cet abaïsse- ment est toujours le présage de pluies continuelles, d’ouragans terribles, ou de vents impétueux du midi. L’élévation moyenne du baromètre de ces 21,915 observations se trouve de 27° 11° 7”, ou de l'échelle métrique 0,757, ces différentes hauteurs ayant été réduites à zéro de température. Ainsi donc les variations les plus grandes de cet instru- ment paraissent avoir lieu pour son plus haut de- gré d’élévation dans les mois de janvier et février quand la sécheresse est accompagnée d’un certain degré de froid, et son abaissement extrême en août, quand l’humidité l’est de la chaleur. Pendant cet espace de temps on a observé égale- FAITES À NICE. 1806—182h, 211 ment que plusieurs grandes élévations barométri- ques, ainsi que des abaissements considérables, n’ont été suivis d’aucun changement dans l’air, si ce n’est de coups de vent violents ou de séche- resses et humidités extrêmes. En général les abaisse- ments subits du baromètre sont presque toujours produits par la violence des vents, et plus particu- lièrement par celui du nord-ouest, tandis que les pluies n’y occasionent que des abaissements gra- duels et presque insensibles. Thermomètre. Quoique la température de l’air qui entoure cette ville soit en général assez constante à suivre comme ailleurs la marche des saisons, en offrant chaque jour un accroissement et décroissement progressif du calorique, elle est sujette quelque- fois à des variations fortuites dues à des coups de vent qui s’échappent au milieu des journées les plus tranquilles. Le thermomètre monte progressi- vement depuis le lever du soleil jusqu’à deux heu- res après son passage au méridien. Pendant l’été il excède rarement 25° de température, et en hiver il descend moins souvent encore au-dessous du point de la congélation, et monte de suite après que le soleil est paru sur l'horizon. L’élévation la plus considérable du mercure dans cetinstrument, où le maximum de chaleur que l’air atteint, est vers les deux heures après midi; elle rétrograde ensuite 14. LJ x 212 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES par un décroissement insensible jusqu’au lever du soleil, si des courants d’air, ou des vents du midi ne viennent pas se verser dans notre atmosphère et en changer le niveau. Dans la saison rigoureuse son abaissement le plus considérable est vers les six à sept heures du matin, où l’on observe annuel- lement une pellicule plus ou moins forte de glace dans les eaux stagnantes et peu profondes. On peut conclure à priori que l'échelle qu’il parcourt dans toutes les saisons est de cinq à dix degrés. La chaleur de l'été, malgré l’intensité du calo- rique rayonnant, augmenté par l’aridité des som- mets de nos montagnes, est très supportable et beaucoup inférieure à celle des villes de l’intérieur des terres, tant à cause des vents de mer, espèce de courantsalizés quis’élèvent journellement à mesure que lesoleil approche de sa méridienne, que par les bises rafraïchissantes qui descendent des Alpes pen- dant la nuit, et qui entretiennent une température modérée. On peut avancer aussi que la saison rigide est, pour Nice, le printemps des contrées situées au- delà du 46° degré de latitude boréale. Il est à regret- ter qu’un climat si tempéré soit dans le printemps si variable; car dans un même jour, comme dans toute la zone méridionale de l’Europe, différentes saisons se manifestent, et le passage du chaud au froid est tellement brusque , qu’on a de la peine à se persuader d’une si grande inconstance. Les variations du calorique, d’après mes obser- vations, sont généralement plus fortes en hiver FAITES À NICE. 1806—182h. 213 qu’en été ; elles le sont davantage aux approches des équinoxes que durant les solstices. Dans le printemps et l’automne j'ai remarqué qu'elles s’é- levaient plus à midi que le matin et le soir, tandis que le contraire avait lieu dans les autres saisons: Les habitants de Nice, et en général tous ceux du midi de l’Europe, se plaignent de la chaleur quand le thermomètre se trouve au-dessus de dix- huit degrés de température. Ils redoutent le froid quand il baisse de six à huit degrés au-dessus de zéro; il paraït, par conséquent, que dix à douze degrés de température suffisent pour faire naître chez eux ces deux sensations opposées. Le froid le plus excessif qu’on ait ressenti à Nice depuis la ri- gide époque de 1709, a eu lieu le 11 janvier 1820 ; que le thermomètre baissa pendant une demi-heure jusqu’à 7° 7/ au-dessous du point de la congélation du thermomètre de Réaumur, ou 9° 4! du thermo- mètre centigrade, et 1/,° 5// au-dessous de zéro du thermomètre de Fahrenheïit. La chaleur la plus con- sidérable des vingt dernières années a été de 26° 7” de Réaumur, ou de 35° 4" du thermomètre centigrade, ou de 92° 5’ de celui de Fahrenheït; et la moyenne de mes 21,915 observations a été de 12° 9’ de Réaumur, ou de 16° 1” du thermo- mètre centigrade, ou de 61° du thermomètre de Fahrenheit. 214 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Hygromètre. L'air, en perdant de sa densité par les vents hu- mides, devient moins léger par les vents secs. Ce changement est cause de la marche de l’aiguille de l'hygromètre, qui est conforme en général avec les variations du baromètre. L’abaissement du mer- cure dans celui-ci correspond le plus souvent avec la saturation du gaz aqueux répandu dans l’atmo- sphère, ce qui fait passer l’hygromètre à l'humidité. L'élévation de la colonne du mercure dans le baro- mètre, au contraire, correspond toujours à la di- minution de l’humidité dans l'atmosphère, ce qui fait marcher l’hygromètre à la siccité. La marche rétrograde de ces instruments est d’autant plus grande, que la quantité de vapeurs élastiques ré- pandues dans l'air est plus forte, et que les vents sont plus humides et plus chauds; c’est tout le con- iraire si la température est plus basse, et qu’il règne des vents secs du nord. Les vents du sud, en traversant la Méditerranée, se saturent plus ou moins de gaz aqueux, suivant leurs degrés de force, de vitesse et de température, ce qui donne le maximum d'humidité dans cette ville. L'action qu’exercent les vents d’est et de sud sud- ouest sur l'hygromètre , quoique souvent peu diffé- rents du précédent, ne produit jamais le degré de FAITES À NICE. 1806—1825: 21h saturation. Les vents du nord, qui descendent en grand courant des Alpes, sont d'autant plus secs et plus froids qu’on s'élève sur les hauteurs qui nous environnent, et ce n’est que par compression qu'on éprouve son influence sur le littoral de la mer. Ces vents font passer l’hygromètre au maxi- mum de siccité, et poussent le mercure du ba- romètre à son plus haut degré d’élévation; tan- dis que les vents nord-ouest, ouest, ouest nord- ouest, quoiqu'ils répandent dans l’air une siccité absolue, font toujours baisser ce dernier instrument de plusieurs lignes. L'influence de ces vents sur l’hygromètre le détermine, comme l'on voit, à passer toujours à l'extrême sicciié, malgré que quelques uns présentent quelquefois des anomalies dans l’élévation du baromètre, qu’on passera sous silence dans cet apercu. , La plus ou moins grande quantité de fluide aqueux répandu dans l'air par l'humidité de a rosée et du serein avant le lever et après le cou- cher du soleil, l’état vaporeux plus ou moins con- sidérable de la mer pendant le jour, augmenté quelquefois par le mouvement de l’air et la pro- priété qu'ont les liquides transparents d’absorber très peu de lumière à leur surface, contribuent à modérer la chaleur, et influent toujours sur l’état hygrométrique &e notre atmosphère. L'air de Nice est extrêmement pur. La sécheresse la plus considé- rable a été de 4o°, et le médium des 21,919 obser- vations de 58° 5. 216 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES V’ents. Le mouvement connu sous le nom de vent qu’é- prouve chaque jour l’atmosphère, varie non seule- ment à raison de sa force, de sa direction, de sa température , de son humidité, de sa sècheresse , de sa tranquillité, mais encore à raison de la région d’où il domine, et des actions différentes qu’il peut exercer. Le vent du nord (boreas), connu sous le nom vulgaire de tramountana, règne à Nice pendant une grande partie de l’année. C’est ordinairement dans la nuit, et surtout avant le lever du soleil, qu’il se développe, et chasse devant lui, principalement en hiver, les nuages sur la mer, qui restent suspen- dus comme de grandes écharpes sur la Méditer- ranée. Pendant l'été, au contraire, quand l’atmo- sphère se trouve chargée de vapeurs, et que les nuages restent amoncelés sur nos montagnes, ce même vent les résout en grain ou en pluie d’orage. Le vent du nord agit puissamment sur les instru- ments météorologiques. En général il fait monter la colonne du mercure dans le baromètre à sa plus grande élévation, passer l’hygromètre à la siccité et descendre le thermomètre. On éprouve fort ra- rement toute sa force dans les couches inférieures de l’air qui environne le plateau de Nice, à cause du triple rang de montagnes qui l’entourent; il occupe presque toujours les couches supérieures, FAITES A NICE. 1806—1825. 217 et descend en pente comme un grand torrent aérien sur la mer; car on aperçoit à un kilomètre du rivage qu'il commence à en friser la surface pour former un peu plus loin des vagues qui, s’é- levant les unes sur les autres, vont porter les tem- pêtes sur les côtes boréales d'Afrique (1). Le vent nord nord-est { aquilo boreas ), grec tra- mountana , et celui de nord nord-ouest (#ruscias circus ), maistraou tramountana, jouissent à peu près des mêmes prérogatives que le précédent, quoiqu'ils conservent à l’air toute sa sécheresse. Il arrive , quand celui-ci a été saturé par les vents du midi, qu'ils condensent les vapeurs, en forment des brouillards, des nuages, qu’ils réduisent en- suite en pluie, en grêle, en gelée blanche, quelque- fois en neige , suivant leur degré de température, la force de leur vitesse, et la marche des saisons. Le nord-ouest (caurus), maistraou, et l’ouest nord-ouest (argestes corus), pounent maistraou , ne sont, comme l’a observé le célèbre Saussure, que des vents froids du nord qui, descendant par la vallée du Rhône, sont dirigés par les rumbs des Pyrénées vers lorient de la Méditerranée. Ces venis soufflent toujours avec impétuasité, par ra- fales , et à petits intervalles, dissipent les vapeurs, (1) Pline avait observé que le vent du nord, qui donne le serein, le froid et la sécheresse dans l’Europe méridionale, conduit les nuages et porte la pluie sur les côtes d’Afrique. L 218 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES écartent les nuages , font ressortir les sommets des montagnes dans toute leur beauté, et contribuent à la salubrité de l’air. Leur durée n’est communé- ment ici que de trois jours; tout de suite après, les vents qui dominaient auparavant dans l'atmosphère reprennent leurs droits et leurs courses : ce qui a donné lieu au proverbe niçois lou maistraou com- mo trova, laissa, le mistral comme il trouve, laisse. Le ventouest nord-ouest, qui s'élève aprèsde fortes pluies, est quelquefois si impétueux, que l’on peut conclure de la rapidité avec laquelle il fait éva- porer l’eau, qu'il est dans un état de sécheresse ex- trême. Une anomalie qu’offrent parfois ces vents, c’est de faire baisser la colonne de mercure dans le baromètre , en même temps qu’ils font passer l’hy- gromètre à son plus haut degré de siccité. Le vent de nord-est (supernas borapeliotes ), gre- gaou ,et celui d’est nord-est ( carcias hellespontus), grec levant, sont froids, secs, et parfois humides, Suivant les endroits qu'ils ont parcourus avant d'arriver jusqu’à nous. Ces vents soufflent ordinai- rement avec force , presque sans interruption , paraissant quelquefois produits par le septentrion, et, s'engouffrant dans la chaîne des Apennins jus+ qu’à la mer , sont repoussés par les courants d’est, qui règnent sur cette côte, vers l'occident de la Mé- diterranée boréale. Le vent d’est (so/anus), levant, quoique vif, frais, léger et sec, fait peu éiever la colonne de mercure dans Le baromètre. Quand ce vent se pré- FAITES À NICE. 1806—1825. 219 sente imprégné de gaz aqueux et d’une humidité extrême , il n’en a de l’est que l'apparence: c'est toujours alors un vent du midi, qui, frappant les Apennins , est forcé de rétrograder vers l’ouest par les courants descendant du nord et de l’est, qui s’op- posent à son passage. Cette espèce de scirocco, poussé avec plus ou moins de violence, est tou- jours fort, souvent impétueux ; il encombre notre atmosphère de gros nuages ; il est chaud ou d’une humidité désagréable et froide, suivant qu'il a plus ou moins déposé de son calorique ; il fait des- cendre les instruments météorologiques, et pro- duit des pluies qui continuent pendant plusieurs jours. Tout en éparpillant les nuages de notre horizon, et en favorisant le mariage des plantes, le vent d'est sud-est (vuliurnus eurus ), siroc levant, nous apporte quelquefois la neige de Corse , si fatale à nos orangers quand elle est suivie des vents secs du nord et de belles journées. Le vent de sud-est (euro auster notapeliotes), vent de mer, balaie les nuages de l'atmosphère quand elle en est encombrée, dissipe les vapeurs, fixe le beau temps, répand un calme dans l'air qui tempère également et la rigueur des frimas et les chaleurs de l'été. Cet alizé méditerranéen, toujours doux, frais et tranquille, s’élève périodiquement vers neuf à dix heures du matin, cesse souvent vers les quatre heures après midi, et s'étend dans l’intérieur de nos Alpes raremeni au-delà de huit \ 220 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES myriamètres. La dilatation que le soleil, en appro- chant du méridien, fait éorouver à la couche de l’at- mosphère qui repose sur les côtes de la Méditerra- née, en forçant l’air à refluer vers les terres, ne serait-elle pas la cause première de ce phénomène? Le sud sud-est (euronotus phenicias), siroc, qu’on croit précurseur des orazes et du mauvais temps, ne contient jamais toute la quantité d'humidité que comporte sa température; il parcourt le plus sou- vent les régions élevées de l’air, donne une teinte pâle à la voûte azurée, qui se couvre de vapeurs lé- gères, lesquelles se convertissent en nuages denses qui laissent précipiter une petite quantité d’humi- dité en changeant de température. Le vent de sud (auster notos), connu ici sous le nom de /ebec, fait perdre à l'air plus ou moins de sa densité, suivant la quantité de gaz aqueux dont il s’estsaturé en traversant la Méditerranée. Pour l’or- dinaire il est faible et se fait rarement sentir dans toute sa force dans les basses régions de l'air; ilrègne presque toujours dans les couches supérieures de l'atmosphère avant d'arriver aux inférieures , où il souffle sans interruption avec un bruit sombre. Quand il vient directement du plateau d'Afrique, il est toujours chaud et humide, il produit un relà- chement sur le système vital, diminue les forces des individus faibles, dilate les pores, et provoque au sommeil. C’est à son humidité et à sa tempéra- ture, et non à des modifications chimiques de l’air, que l’on doit ces qualités affaiblissantes, Ce vent ne FAITES À NICE. 1806—71895. 2921 dure jamais au-delà de six heures continues; pen- dant ce temps il agit puissamment sur le mercure dans le baromètre, et lui fait atteindre son plus grand abaissement, élève la température du ther- momètre, et sature l’hygromètre suivant le plus ou moins de degré d'humidité ou de chaleur qu’il con- tient. Quand le vent du sud approche du continent d'Europe, à mesure qu'il diminue de température, une partie de l’eau qu'il tient en dissolution se change en brouillard, en nuages, ou se précipite en torrents, et produit souvent ces averses, ces tourbillons, ces ouragans et ces tempêtes si nuisibles sur toute la côte de la Méditerranée boréale. Les vents sud sud-ouest (/banotus austro africus), le sud-ouest (7otos agrestes d'Homère), et l’ouest sud-ouest (africus subves perus), quoique souvent secs de leur nature, se saiurent rapidement d’hu- midité dès qu’ils entrent en contact avec la surface de la mer, ou avec l'air qui repose dessus. Ces vents nous apportent quelquefois des pluies consi- dérables , mais de peu de durée , mêlées de tonnerre et d’une grande combustion d'hydrogène dans les hautes régions de l’air. Per dant l'été, quand le vent d'ouest sud-ouest se fait sentir, c’est toujours avec violence ; il entraîne avec lui une température si sèche et si élevée, qu’il agit sur le feuillage de nos oliviers, figuiers, oranger<, etc., comme si le froid le plus excessif les eüt fr:ppés. Quand règne le vent d'ouest (favonius zephy- ros ), pounent, l'air est constamment frais, sec , et 222 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES d’une très belle transparence ; malgré cela, il dé- termine toujours l'abaissement du mercure, tant dans le baromètre que dans le thermomètre. En général, dans notre golfe , les vents sont très inconstants et changent plusieurs fois dans la jour- née. Quand le soleil disparaît de l'horizon, la plus grande partie de ceux qui ont régné pendant le jour avec force s’apaisent, les vapeurs invisibles qui restent suspendues dans l'air se réunissent et forment un gazé nuageux très léger; quelquefois elles se condensent, et, en perdant de leur calori- que , tombent en rosée, en serein, ce qui favorise singulièrement la végétation sur nos collines. Il ar- rive souvent que plusieurs vents règnent à la fois dans notre atmosphère à différentes hauteurs, et chacun suit avec constance l'impulsion qu'il a reçue, el parcourt ainsi, toujours en s’affaiblissant, d’assez grands espaces, sans jamais dévier de la même cou- che d'air. Toutes les fois que les vents sont plus agi- tés que de coutume, quoique la température reste au même point, ôn dit qu’il fait froid si c’est en hiver , et chaud si c’est en été. L’humidité ou la sécheresse qui modifient la force de l’air pour le calorique contribuent-ils à cette impression? Bien souvent des rafales de vents instantanés rompent tellement l'équilibre de l'atmosphère, et causent des variations si brusques, qu'ils communiquent à l'air une âpreté désagréable. Les ventsles plus impétueux dont on ait conservé le souvenir furent celui de sud sud-ouest, du milieu FAITES À NICE. 1806—1825. 223 du mois de septembre de l’année 1516, quirenversa plusieurs édifices, découvrit une grande partie des maisons et des églises, arracha une grande quantité d'arbres, etfit périrunsigrand nombre de bâtiments marchands; et celui de nord nord-ouest, qui se ma- nifesta dans le courant du mois de février 1803, qui emporta un bâtiment pêcheur de nos bords, en moins de cinq heures, pres des côtes d'Afrique. Pluies. Ici comme ailleurs les eaux pluviales se parta- gent en trois : l'une s'évapore dans l’atmosphère, l’autre se convertit en vapeurs ou en brouillards, et la troisième reste absorbée par la terre pour re- paraître en sources ou en fontaines. L’on a déjà vu ci-dessus que le sol des Alpes maritimesest siabrupte et si incliné par les révolutions physiques qu’il a subies, les montagnes qui le composent sont la plupart si stériles et si décharnées, que la plus grande partie des eaux pluviales coulent toujours avec célérité etse précipitent presque en cascade ou en torrent, ce qui est cause, sans doute, de la con- stitution sèche de ce pays et des fréquentes inon- dations qui submergent de temps à autre nos pe- tites plaines. Les pluies ouvrent à Nice la marche des saisons. Les plus considérables sont celles des équinoxes : les automnales, qu'on désigne sous le nom de pluie de saint Michel, durent plusieurs jours de suite , 7 224 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES et sont plus abondantes que celles du printemps, lesquelles sont ordinairement accompagnées par des vents impétueux et variables. Les habitants de nos campagnes appellent éempié quand les eaux ont imbibé le sol de quaire à cinq décimètres, etse per- suadent d avance d’avoir une bonne récolte quand elles ont pénétré à cette profondeur. Les pluies les plus remarquables dont on ait con- servé le souvenir dans les mémoires du pays sont : celle du 9 octobre 1530, qui occasiona la chute du pont et inonda toute la plaine de Nice; celle du 8 du même mois 1531, qui ravagea le quartier de Limpia, et emporta l’église de Saint-Lazare, située hors la | ville; celles du 13 juin et du 8 septembre 1616, qui renversèrent plusieurs murs et inondèrent toutes les terres riveraines ; celles du 20 et 2r octobre, où plusieurs personnes furent noyées par les débor- demenis des vallons et des torrents; celle du 19 octobre 1630, qui fit verser tous les écoulements d’eau, et forma un nombre considérable de ravins ; celle du 9 février 1655, qui fit déborder le Paglion du côté du port; celles du 19 décembre 1674, du 24, août 1678, du 25 juin 16871, des 17 et 19 octo- bre 1689, du 29 mars 1690, du 19 décembre 1702, du 15 juin 1715, du 8 novembre 1736, du 18 oc- tobre 1738, du 10 du même mois 1744, du 7 jan- vier 1746, du 9 février 1769, du 8 novembre 1775, du à octobre 1781, du 18 novembre 1808, du 6 août 1810, du 7 octobre 1812, du 12 janvier 1814, du 10 décembre 1815, du 2: septembre 1816, du FAITES À NICE. 1806— 1826. 295 8etg novembre 1817, du 7 juin 1920, du 3 et du 6 janvier 1821, du 9 juillet 1822, du 11 octobre 1824, et du 13 décembre 1825, qui toutes doivent figurer dans les fastes des calamités de cette ville. Sur notre plateau les pluies ordinaires paraissent être un résultat chimique des vents du sud et du nord. Le premier, chargé toujours d’une humidité invisible en saturant l'atmosphère , se convertit en nuages plus ou moins denses, dont les molécules aqueuses restent suspendues dans l'air jusqu’à ce que les courants descendant du septentrion, assez fré- quents dans les Alpes maritimes, en absorbant le calorique, précipitent ces molécules en eau, en grêle et quelquefois en neige. Ii arrive aussi pendant l’été que des grains con- sidérables, connus sous le nom de raissa, de cavana, ont lieu tantôt sur un point, tantôt sur l’autre de notre golfe ; il n’est pas rare de voir qu'en moins de deux heures, soit par la force de la pluie, soit par la grosseur des gouttes, il tombe plus d’un dé- cimètre d'eau, principalement quand des rafales de vents soufflent successivement de plusieurs points de l’horizon. Ces grandes averses ne se manifestent que quand le vent du sud pousse avec une force extraordi- naire les nuages sur nos montagnes, les accumule , les enchevauche les uns sur les autres, et dans les endroits où ils se trouvent en opposition avec des vents contraires à leur marche, selon qu'ils s’entre- choquent avec plus ou moins de violence, ou qu’ils 1. 15 M E. à 226 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES frappent contre les, pics des rochers : c’est là le foyer dé leur résolution en pluie, et d’où naissent ces grandes averses si nuisibles à notre végétation. En général les pluies d’orages refroidissent l’at- mosphère à la fin de l'été, tandis au contraire qu’el- les l’échauffent après les ondées du printemps. Rosee. La rosée, connue à Nice sous le nom d’aigaigl, donne à cette partie des Alpes maritimes une es- pèce de climat des îles qui favorise singulièrement la végétation. La saison la plus favorable à sa pré- cipitation c’est le printemps et l’automne, quand la température des jours et des nuits offre le plus de contraste. Dans notre plateau, au fond des val- lons, principalement vers le Var, aussitôt que le soleil cesse de les éclairer et qu’il ne règne pas de vent, les vapeurs invisibles suspendues dans l’atmo- sphère se condensent à mesure que’ la température de l’air diminue, la rosée se manifeste, et son hu- midité est d'autant plus fraîche et plus abondante que les courants descendants, qui troublent l’équi- libre de température établi pendant le jour, sont plus forts ét plus considérables, ou que Pair se trouve par un beau temps près du point de satura- tion. Les vents secs, ainsi que les grands froids et les fortes chaleurs, empêchent la formation de la rosée : elle est ordinairement plus considérable dans la plaine que sur les collines par un léger vent FAITES A NICE. 1806—1826. 227 de mer, en contraste avec ceux de terré, et surtout si après une nuit claire et sereme, pendant laquelle le rayonnement du sol a été très considérable, le temps devient brumeux. Quelquefois la rosée est si abondante que ses traces ne disparaissent pas même au milieu du jour: ce bienfait de la nature, soit qu'il vienne de l'atmosphère ou s'élève du terrain, est pour nos campagnes une source intarissable où les végétaux puisent une partie de leur existence dans les temps de sécheresse. La plus ou moins grande humidité de la rosée et du serein influe sur l'échelle hygrométrique. On remarque quelquefois que dans la matinée la rosée se dissipe et se dilate en gaz aqueux, non à raison de l’accroissement de température, mais parceque l’air devient plus sec. Nos agronomes sont d'opinion que quand la rosée est dissipée avec trop de promptitude, et que les plantes passent par conséquent de l’état froid et humide à celui de sécheresse et de chaleur, elle cause de grands dommages, soit à leur floraison, soit à leur fructification ; ils remarquent également que quand la rosée est très considérable, elle est le plus souvent suivie de grands vents ou de petites pluies. Ces pronostics ne sont pas toujours cou- ronnés de succès. Le serein du soir et la rosée du matin ne sont considérés par les physiciens que comme un seul et même phénomène qui a lieu à toutes les heures de la nuit. 15, 228 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Brouillards. La mer et notre rivière du Var donnent naissance aux brouillards que l’on remarque quelquefois dans notre golfe. Les brouillards marins sortent de notre horizon méridional comme une fumée épaisse (ce que nos marins appellent la mar tub&), toutes les fois que la température de l’eau est plus élevée que celle de l'atmosphère : ces brumes s’avancent peu à peu vers la terre, rasent quelquefois notre vilie, et vont se convertir en nuages ou s'épanouir dans l’air, quand celui-ci a changé de température. Les brouil- lards qui se forment dans la vallée du Var, beau- coup plus fréquents, ont lieu après le coucher ou avant le lever du soleil, chaque fois que la tempé- rature de l'atmosphère est plus basse que celle de l’eau : ces vapeurs aqueuses restent immobiles. à quelques mètres du sol jusqu’à ce que le soleil,sem- blable à Saturne qui dévore ses enfants, vienne, en échauffant l’air ambiant, les enlever, les dissoudre, les condenser en nuages sous forme de vapeurs vési- culaires, et en couronner les faîtes de nos hauteurs. Dans certaines saisons, l’on voit du côté du midi une brume uniformément répandue dans l'air, quelquefois semblable àune gaze légère et trans- parente , souvent opaque , ou bien très épaisse, qui, en s’élevant de la surface des eaux, s’éva- nouit insensiblement à mesure que l’évaporation augmente avec la chaleur, et aussitôt qu’elle at- FAITES A NICE. 1806—1826. 229 teint la zone où règnent quelques courants d’air qui servent à la dissoudre. Dans d’autres saisons l’on voit les vapeurs aqueuses qui s'élèvent continuelle- ment de la mer, parvenir imvisibles dans les hautes régions de l’atmosphère où existe une température plus basse, se condenser peu à peu, se réunir , for- mer des nuages qui quelquefois, sans se dilater, restent stationnaires et suspendus dans les airs, jusqu’à ce que des courants aériens les aient dis- sous ou dispersés. Les habitants de nos campagnes pensent que c’est aux émanations de certains brouillards qu'est due la maladie particulière qui attaque les plantes en fleurs, en fruits ou en semences, et les fait cou- ler ( nebl& ). Cette opinion n’est pas exempte de quelque anomalie ; mais il serait bien possible que le passage brusque d’une atmosphère fraîche et brumeuse à celle de l’action directe du soleil, qui évapore avec une grande promptitude toute humi- dité ; que ce passage subit de l’état aqueux à l'excès de sécheresse, du froid au chaud, pourrait bien être, dis-je ,une des principales causes à qui on devrait attribuer ce phénomène. Ne pourrait-on pas l’at- tribuer aussi aux émanations méphytiques que cer- tains brouillards répandent et qui sont quelquefois si sensibles à notre odorat? Quand, dans la soirée, nos pêcheurs aperçoivent des brouillards qui entourent n6s montagnes les plus élevées, ils pronostiquent la pluie ; mais j'ai observé souvent que l'atmosphère se joue de leurs 230 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pronostics incertains. Les brouillards les plus den- ses et les plus humides n’ont fait, dans ces vingt dernières années, jamais passer l’hygromètre au- delà de 77 degrés d'humidité. = Une autre espèce de brouillard se remarque dans notre atmosphère toutes les fois que la mer est dans ses grandes fureurs : il est produit par l’évaporation des vagues agitées, qui, par leur vio- lence , se réduisent en globules opaques, se dis- solvent confusément dans l'air ; et l’offusquent comme une fumée épaisse, qui se dissout toujours quand il a atteint la région des montagnes. Orages. Les nombreux pitons des Alpes maritimes qui - élèvent leur front aride au-dessus des nuages; les différents cols situés dans de hautes régions et au point de contact de deux températures opposées, les vallées diverses qui forment des courants d’air si opposés et si violents, l'humidité , le froid, et la chaleur qui changent si instantanément la tempé- rature de l’atmosphère, paraissent être les agents, et provoquer toute l’action des météores sur nos montagnes. Rien en effet de moins étonnant pen- dant l’été que de voir au sein d’un ciel pur et tran- quille de grands nuages denses et isolés se former, s'étendre peu à peu; tout-à-coup le tonnerre gronde, la foudre éclate, la grêle tombe , refroidit l’at- mosphère et ravage souvent tout ce qui se trouve dans le tourbillon de son impulsion. FAITES À NICE. 1806—1826. 231 Quoique aucun territoire de la contrée ne soit exempt de ce fléau , et que le cultivateur soit tou- jours menacé de voir détruire le fruit de ses espé- rances , il y a des endroits cependant connus et renommés qui semblent être le foyer de ces orages. Les habitants de Saint-Dalmas le Sauvage et de Saint-Étienne citent le pic du Chapeau de l'Évêque ; partie de ceux de la Tinée regardent avec effroi le sommet de Monnier ; ceux de Tende le Mont- bego; ceux des environs d’Utelle la cime du Tour- neiret , et les Niçois le rocher de Saint-Jannet et le Mont-Chauve : ce qui porterait à croire, soït comme le dit M. Volta, que quand un orage se forme dans un lieu , il laisse l’air imprégné d’un le- vain électrique, qui le lendemain, à la même heure, et pendant plusieurs jours de suite, donne nais- sance à des orages nouveaux; ou bien, comme le pense M. Gayÿ-Lussac, que les circonstances qui ont déte rminé la formation de l'orage les jours pré- cédents se renouvellent les jours suivants. Il n’est pas moins vrai que les Alpes maritimes offrent souvent ces exemples, et que ces orages se mani- festent si constamment sur les mêmes points et si- tuations pendant plusieurs journées, et à peu près aux mêmes heures, qu'il m'est maintes fois arrivé dans mes courses botaniques d’avoir été averti par les bergers de rentrer avant l'orage, quoique rien n’en présageàt l'évènement. La situation de Nice au niveau de la mer, le triple rang de montagnes qui l'entoure, rendent cette ville 232 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES moins exposée aux orages et aux effets de la fou- dre; cependant, à l’approche du printemps, quand la chaleur se développe dans une atmosphère hu- mide, ou bien dans l’automne, quand la chaleur est tempérée par des vents humides et impétueux, de gros nuages noirs se forment, s’amoncèlent, se dissolvent en pluies , de grandes explosions élec- triques se font entendre, les éclairs commencent, la foudre tombe , le plus souvent dans la mer, rare- ment sur nos collines : c'est alors que la fureur des vents divers qui s’engouffrent dans notre golfe, le bruit des vagues, l’éclat du tonnerre, les averses d’eau, surtout pendant la nuit, offrent un tableau effrayant et sinistre. Ces grains, connus ici sous le nom de cavana , ne durent que l’espace de deux à trois heures; aussitôt que la pluie cesse, le beau temps reparaît, et les instruments météorologiques qui avaient baissé, commencent à marcher en sens inverse, quoique l’atimosphère reste encore en- combrée d’une couche épaisse de vapeurs. Les ouragans les plus terribles qu’on ait éprouvés sont celui du 15 août 1607 , qui porta la désolation dans toutes nos campagnes; celui du 5r juillet 1675, qui arracba une quantité d'arbres et renversa les cheminées des maisons; celui du 6 août 1810, qui fut le résultat des vents d’est, de sud et d’ouest qui régnaient tous à la fois avec un bruit épouvan- table ; enfin l'ouragan du 9 juillét 1822, dont l’é- lectricité fut si funeste à nos oliviers. FAITES À NICE. 1806—1826. 233 MNeiges. Toutes choses à peu près égales, il ne tombe de neige dans les environs de Nice que de cinq à six ans. Quand c’est le résultat des vents d'est et du septentrion , on la nomme neige de montagne: ce sont de petits flocons en forme d’aiguilles, très subtils, qui se dissolvent ordinairement en tou- chant la terre. Quand c’est le produit des vents sud sud-est, d’est sud-est, et du nord ou nord-est, on l’appelle neige de Corse: elle estalors sous forme de petits cristaux granulés, anguleux, difficiles à dis- soudre, c’est-à-dire qui résistent pendant deux ou trois jours à l’intempérie de l’air, qui est quelque- fois si sec, qu'il la dissout et l’'évapore sans la fondre , toutes les fois cependant que la tempéra- ture se trouve au-dessous de quatre ou cinq degrés sous zéro, comme je l'ai remarqué dans la fatale journée du 10 janvier 1820. Si le plateau de Nice est souvent exempt de ce fléau, il n’en est pas de même des montagnes qui l'entourent , principalement les Alpes maritimes, qui en sont couvertes pendant la plus grande partie de l’année. Rien en effet de plus curieux et qui offre le plus de contraste à l'œil, que de voir à la base de ces montagnes cette foule de végétaux des tropiques en continuelle végétation, chargés de fleurs et de fruits qui avancent dans leur maturité, tandis qu’on n’aperçoit sur leurs faîtes que frimas et givre. LA s 234 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES: Dans cette Cordilière maritime on pourrait dé- duire jusqu'à un certain point, au moyen de Ja neige, la succession des diverses températures de son atmosphère: pendant l’hiver, elle approche presque annuellement à 3 kilomètres de la mer, sur les montagnes de 6 à 800 mètres d'élévation au-dessus de son niveau, où elle y demeure presque un mois avec interruption. L'air ambiant doit se trouver alors par intervalle à zéro de température. Dans le printemps, à mesure que la chaleur s’imprè- gne dans l’aimosphère, la neige commence à fon- dre jusqu’à la hauteur de 1400 mètres; le soleil de l'été est à peine suffisant pour dissoudre celle de nos plus hauts sommets de 3200 mètres, effleurant à peine la neige glacée des fonds, des crevasses et vallons très profonds, quoique exposés à toute l'intensité de la chaleur de cette saison. L’au- tomne ramène les frimas et la neige, dont une partie reste sans se fondre, et se mêle avec celle qui n’a pu se dissoudre pendant l'été Ce flux et reflux de la neige monte, descend, s’abaisse, reste stationnaire plus ou moins, suivant les courants des vents qui règnent, la température de l’air qui circule, et la marche des saisons. La neige est un objet de spéculation pour quel- ques Alpicoles, qui la transportent à Nice, pendant les fortes chaleurs, pour le rafraichissement des boissons. RESUMÉ DE OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A NICE, . DEPUIS L'ANNÉE 1806 JUSQUES ET COMPRIS L'ANNÉE 1825; CONTENANT LE MAXIMUM, MINIMUM ET MEDIUM DE CHAQUE MOIS, AVEC LES VENTS, PLUIES, etc. OLOGIQUES ÉTÉOR f OBSERVATIONS M 236 a « 6 ‘Anon PAR L ‘asi 09 VG 02 AZ otot | veZx |rot“Zclo"Z “Zclcer *gc "1106 ÿ ‘omjqior ‘Send as ie 4 6c tG 02 .| 9'gr À opt | c°oc [g'or/c 692 -/clper *gc| © pin SUN S ‘I0S o‘otZc|6"2 “lclr'r “$c| ‘unie | d € ‘An0”) G ‘oinjg|/{ ‘8enn Gr ‘[0S 92 *Zc|g"o “Zelyerr'£c| og LL +Lelo*c ‘Étç'urt£c| °° pr [MAY g'£ *Lclc'o *£cç"rr"/c| “unexy ÿ ‘Ano” Z ‘orm]qlo ‘Seox L'AMSES (US v'£ “cire */clGir /c|, 106 c'! Lx 6: Lx G'rr°/c **‘IPIN *SieN Zc|G‘r1°/c| * ‘une Œm Le] a Le] 1) © © ER 6 cv */e|6*o ‘gx ° 110€ +6 *Ze|6°e *£c|6'o *çc| + pr “191149 6 0 LS Le) © + Ve) Le] LS [ES 9 ‘mfd *‘SenN i ‘is ÿ ‘Anor £ I “ “Zc|G'o :çc ‘Une 06 À|c'o ‘£clp'c "£c|g"ooc| +706 **"IPIN ‘{otaueg c6 ge {cor £c|gto *oc| -‘unex Ke] 1 Ce] + (er) Le] = =] L DH m Ota to a Li Fe (”)] = a a m S « Le] Le) Ua 6 591 ‘10S "SUa À D Um. 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IDEATS LYET *"AULANOHIA FT ‘AEL{KONHAIN J, *AULANOUV SHAdOA LT om. | 1 ‘GGSI HANNV TT 4Q SHAÔdI90TOHCALAN SNOILVAUAXSAO S4Œ ANNSHU SSL = —», |" D + 4 9 ‘anop|, 1 SAT gg | op | o£ [eo | ge | L'or |rtritZelg"ç ‘Zclçc ‘gc| "06 0° G'I : à ‘ON ‘S ci L ‘OT “at |yerre/c|/ÿ “Lclg'e *gc| ‘pr *21{0909 9 ‘amid|ÿ ‘Senn|.. HR g à 9ç çy 9 |Ÿ g'at |y De een PORN quwu909 QU OS er ane ane On Lo 0) 09 ovot [crrr-Zelch *Zcloc -ge] “une ———— | — — . 5 ‘ON ‘S ‘HS . «6 tt e1 “oclher1"/c 1°} *OT[ veto AnoD)|, PRE 1 ss ç cree yt [g°r ‘sci? 8 [0$ & dll cn = 0) + SA 6e cc se Leyr | or À ç'ot |6*r *gcll'rr/cloÿ ‘gc| “pr | “oiquoaon ‘ 1e ‘j0$| © 4SS ‘01 ‘AN 19 9ç 99 | g'or | 6e et |G:r *oclo'11"/cl0'ÿ ‘Sc| ‘une Z T “c N ÿY °c! ‘1105 66 | 16 | gp |igr | ‘fr | Yo |c'o gclo‘or£e ‘86! "IPN | ‘014000 8 é .-9 RANDOM ee in et t ‘ompq|0s ‘“10S|.: "ASS ‘© “ANN| ‘9 gç Lg | g'Yr | cer | 21 |c'o *gc|r'or'£c . 4 , ; te 6 “Lulgc *9c| * ro 1 ‘uuoy|s ‘*An0”)|, Q ve ; 19 1G 99 qu | o'gr | G'67 |c'o gc|e c|8 I10S : . 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DE HUMBOLT À M. RISSO. Les cbservations que vous avez bien voulu me communiquer, monsieur, sont d’un grand intérêt pour la météorologie, non seulement à cause de leur nombre et de la célébrité du lieu où elles ont été faites, mais aussi à cause du manque d’éléments précis qu'on a pu réunir jusqu’à ce jour dans la zone therme de 14° à 16° cent (x). Je suis peu surpris e la hauteur moyenne barométrique si peu consi- dérable (0*,7572 à zéro de température) que vous (1) Dans cette lettre, lorsque le contraire n’est pas dit ex- pressément, les indications de température sont toujours celles du thermomètre centésimal ; dans ouvrage même de M. Risso, clles sont du thermomètre de Réaumur, FAITES À NICE. 1806—1826. 279 trouvez pour Nice; elle ne paraît pas tenir à la dépression du mercure dans votre baromètre , que vous avez eu occasion de comparer plusieurs fois aux baromètres bien rectifiés que de savants voya- geurs ont portés dans vos contrées : cette dépres- sion est vraisemblablement causée en grande partie par la fréquence des venis du sud et du sud-ouest; votre ville étant abritée vers le nord. La prédo- minance des vents modifie quelquefois la hauteur moyenne barométrique dans des lieux très voisins. M. de Buch a déjà fait voir comment les vents sud- ouest et ouest diminuent la pression atmosphérique le long de toute la côte occidentale de la Norwège; et les conclusions tirées des hauteurs moyennes barométriques sur l'inégalité du niveau des mers sont très erronées, si on ne les dégage pas de l’in- fluence de la direction des vents. M. Arago évalue; par neuf années d'observations de Paris, la hauteur ‘ moyenne du baromètre (réduite à zéro de tempé- rature), au niveau de l'Océan, à 0",76085. IL est à désirer que, par une comparaison précise du ba- romètre de Nice avec celui de l'Observatoire de Marseille, on obtienne la comparaison entre les observations barométriques de Nice et de Paris. Quant aux observations thermométriques , les 4 278 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES heures auxquelles vous avez observé, monsieur, et qui vous étaient prescrites par l'académie de Turin, ont dü vous offrir une température moyenne un peu trop forte. Je croirais qu’en observant aux heures des maxima et des minima (2° après midi et au lever du soleil), vous auriez trouvé 15°,5 cent., résultat qui ne diffère encore que de o°,7 cent. de celui auquel vous vous arrêtez dans votre intéres- sant mémoire météorologique. M. Brevwvster a pu- blié récemment un travail très remarquable sur les méthodes les plus propres à évaluer la vraie chaleur moyenne d’un lieu. Deux années d'observations; faites avec une extrême patience, d'heure en heure; ont donné pour le fort de Leith en Écosse la tem- pérature moyenne de /8°,266 du thermomètre de Fahrenheit : cette température moyenne a eu lieu à 9° 13’ du matin et à 8" 27’ du soir. M. Brewster trouve de plus que, sous la latitude d'Écosse, la demi- somme des heures de même dénomination donne à peu près la température moyenne du lieu (1). M. Tornstroem pense que si les heures sont 6" du (1) Results ofthe therm. observations made at Leith fort, p: 9+ (Edinb., 2826.) FAITES À NICE: 1806—1826. 279 matin et 6° du soir, il faut ajouter à la demi-somme 0°,67 du thermomètre de Réaumur (1). Vous ob- servez généralement, monsieur, entre 8 et 9 heures du soir, et par conséquent si la loi empirique trouvée par M. Brewster peut s'appliquer à votre latitude méridionale (45° 41"), vous trouveriez par votre seule observation du soir que la température moyenne de Nice est un peu au-dessus de 15°,5 cent.; la demi-somme d'observations faites à des heures de même dénomination à peu près (8° du matin et 8": du soir ), donne 15° cent. Votre observation du matin (:4°,1 cent.) précède l'instant de la température moyenne. M. Gambart, dans une belle série d'observations faites à l’observatoire royal de Marseille (2), a aussi trouvé que les moyen- nes de 9" du soir varient à peine dans chaque mois sous cette latitude (43° 17°) de o°,8 cent. de la moyenne totale. Lorsque la température moyenne, déduite des maxima et des minima, était pour Mar- seille en 1825 de 14°,4 cent. , la moyenne du midi a été 16°,4; différence, 2°. Par vingt années d’ob- (1) Pogsendorf, Annalen der Physik., p. 421 (Stiek 8)- (2) Connaïss, des temps pour 1827, p. 271. 280 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES servations vous trouvez pour le bassin de Nice (1), où la réverbération du soleil est très forte, à midi, 19°,3. Or, en supposant la température moyenne (par 8" 1 du soir) de 15°,6, on obtient pour Nice une différence de 3°,7. Je réunirai à la fin de cette lettre quelques autres résultats comparatifs tirés de la nouvelle édition que je prépare de mon mé- moire sur les lignes isothermes, et la distribution de la chaleur sur le globe. (1) Comme les idées les plus exagérées ont été répandues par les voyageurs sur les chaleurs qui règnent communément entre les tropiques , et comme les personnes qui visitent Nice en été désirent comparer la température estivale des côtes de la Méditerranée à la température des tropiques, je rappellerai ici qu’au port de Cumana, un des endroits les plus chauds de Ja zone tropicale en Amérique, les jours où les habitants se plaignent de la chaleur sont de 30° à 32°,8 cent. (24° à 26°,5 Réaum. ); les nuits entre 22°,5 et 25°,6 cent. (18*et 20°,5 Réaum.), Cumana est par 10°28/ de latitude, et sa tempéra- ture moyenne est de 27°,6 cent. FAITES À NICE. 1806—1826. 281 : | TEMPÉRA- TURE IX. ITUDE REMARQUES. Lieux LaTiru moyenne Q th. cent. Paris. 48 50! | 10°,6 | Observatoire royal. Milan. 450 28/ 15,2 | Observatoire de Brera. | ————— Nice. 45° 41! 150,5 M. Risso. te 10 années. Par la seule année de Montpellier. 45° 56/ 199,2 1819, M. Marcel de Serres trouve 16°,7. Observatoire royal, mais la seule année de . CASE, À 1825. Par 7 années d’anciennes observa- Marseille, 45 7 140,4 tions de M. Saint-Jacques d2 Sylvabelle, 150,6. Guillaume de Humboldt. (Calan- Rome. go 557 | 150,8 drelli, 15°,6). M. Bauza, observ. manuscrites: Madrid. | 40°24 | 14°,9 bauteur du lieu 340 toises. Observations de M. Franzini. Lisbonne. | 38°42/ 16°,6 (Balbi, Essai stat. sur Le Portugal, tom. I, pag. 88.) Marabitti, dans Scina Topografia Palerme. 38° 6’ 150,5 di Palermo, 1818. Funchalà l’ile Heberden ; corrigé par M. de Madère. OT 19°,6 Schouw, de Ténériffe 28° 29 219,5 der Canar. Inseln., pag. 79. On voit par ce tableau, fondé sur un choix d'observations très précises, que dans le système de température de l'Europe et de l'Afrique occi- dentale la chaleur moyenne augmente de 6° cent., 282 OPSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES du parallèle de 38° + à celui de 48 +; et seulement de 4°,8 cent. entre les parallèles de 38° : et 28° +. Votre température moyenne de Nice est de 1° au- dessus de celle de Bogota, ville située par 4°,35’ de latitude , mais à 1366 toises de hauteur. Agréez, monsieur, l'expression de la haute con- sidération, etc., Alexandre de Humsozpt. Paris, ce 24 juin 1826. FAITES À NICE. 1806—1826; 283 LARARAS LL ÈLES LL TLANTE LA LAB R LV L'URL LA LIT L VOA LVL EL ULTRA Ÿ LA ALLALR LL ALAN LD ARTICLE Il. PHÉNOMÈNES CÉLESTES. CERCLE AUTOUR DES ASTRES, MÉTÉORES LUMI- NEUX, MIRAGE, LUMIÈRE CEÉLESTE, PIERRES MÉTÉORIQUES, ARC-EN-CIEL, AURORES BORÉA- LES, GLOBES DE FEU. Cercle autour des astres. D’après la physique routinière de nos pêcheurs et des habitants de nos campagnes, toutes les fois que la lune est entourée d’une couronne lumineuse (hala), l’on croit que cela annonce des vents qu’on dit partir du point où le cercle n’est pas bien formé et présente une interruption ; quand c'est autour du soleil que se forme un grand cercle plus ou moins coloré, on présage la pluie. Ces pronostics ne se réalisent pas toujours. 284 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Méteores lumineux. Nos pêcheurs appellent /ouba une espèce de mé- téore lumineux qu'ils remarquent quelquefois sur les collines qui entourent le plateau de Nice , prin- cipalement vers le couchant. Ce phénomène com- mence dans la nuit par une petite clarté roussâtre, qui augmente peu à peu jusqu'à produire une es- pèce d’auréole (semblable à l'effet qui résulterait d’un feu situé derrière une montagne). Souvent cette clarté s’évanouit, pour recommencer peu de minutes après dans un autre endroit. Cette trainée de matière lumineuse parcourt de cette manière d’assez grands espaces, en changeant continuelle- ment de situation. Des pluies ou des vents impé- tueux ont toujours lieu quelques jours après cette apparition. Ce phénomène aurait-il quelque ana- logie avec ceux que M. de Humboldt à remarqués sous la zone torride, où de belles couleurs prismati- ques se présentaient à l’entrée de la nuit, et dans l'espace de quelques minutes disparaissaient plu- sieurs fois, sans doute parceque des courants supé- rieurs changeaient l’état des vapeurs légères dans lesquelles la lumière se réfracte ? Mirage. Pendant l'été, vers le milieu de la journée , on aperçoit sur notre plage , depuis le faubourg jus- FAITES À NICE. 1806— 1826. 285 qu’au Var, un mouvement ondoyant: c'est le mi- rage, phénomène d'optique aussi singulier que difficile à décrire , et que les poëtes persans et arabes ont si souvent célebré dans leurs chants. Cette espèce de mirage ou de réfraction terrestre prend sur la plage la forme d’un lac tranquille ; un peu plus loin, ce lac paraît agité par des va- gues tremblantes et interrompues. L'image aé- rienne se rapproche ou s'éloigne à mesure que l’on avance, et finit par disparaître lorsqu'on a atteint la région des champs cultivés, où les rayons ne sont plus infléchis par le contact immédiat de couches d’air de différentes températures, Lumière céleste. Toutes les fois que le soleil, disparaissant de l'horizon, laisse dans les espaces cette trainée de lumière rougeâtre qui rend le ciel si radieux, nos cultivateurs annoncent d’avance une belle journée pour le lendemain; si, au contraire, cette matière lumineuse se manifeste avant ie lever du soleil, on croit que de petites pluies auront lieu dans les vingt-quatre heures. La prédiction de ces deux phé- nomènes, justifiée par un grand nombre d’obser- vations, a donné lieu au proverbe suivant: Rou- gea sera buon tem aspera , rougea de matin scom- pissa la camin. Rouge du soir, du beäu temps es- poir; rouge du matin arrose les chemins. Si, par un temps calme et serein, nos marins re- 286 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES marquent des nuages en forme d’enclume dans les basses régions de l'atmosphère, vers le levant par exemple, ils sont assurés d'avance d’avoir les vents d’est pendant la journée ; si c’est vers le couchant qu’on les aperçoit, ce sont ceux d'ouest qui souf- flent. S'ils voient bondir les dauphins d'une ma- nière extraordinaire , ils assurent d'avance un changement dans l'atmosphère ; et quand ils voient, dans une belle soirée, les étoiles extrêmement enfoncées, ils sont assurés d’une petite pluie dans les vingt-quatre heures, qui manque rarement d’a- voir lieu. Il est rare que tous ces pronostics ne se réalisent pas. Pierres météoriques. Le seul exemple qu’on peut citer avec certitude sur la chute des pierres météoriques dans nos environs est celui de la matinée du 2 juillet 1787, dans le quartier de Terron, au-dessus de Sainte-Hélène, où, après un orage des plus vio- lents, la chute d’une pierre grise, peu pesante, poreuse, à odeur de soufre, de la grosseur d’un gros poing, S'enfonca à deux pieds de profondeur dans la terre, près d’un noyer, d’où elle fut retirée, et vendue pour le cabinet d'histoire naturelle du consul de France à Nice. FAITES À NICE. 1806—1826. 287 Arcs-en-Ciel, Notre ciel étant très serein les arcs-en-ciel se voient presque toujours après de fortes pluies. Par la même cause on en remarque quelquefois deux en même temps : celui du 25 février 1809 étonna les habitants par la série des couleurs vives qu'il manifesta pendant plus d'une demi-heure. Aurores boréales et globes de feu. Les apparitions des aurores boréales sont fort rares : celles du 19 octobre 1726, du 29 mars 1759, des 15 et 20 octobre 1809, répandirent une clarté extraordinaire dans toute la contrée. Des globes de feu se laissent voir également dans notre atmosphere. L'apparition de celui du 5 janvier 1405, qui était beaucoup plus gros que la lune, répandit l'épouvante : il s’évanouit vers le septentrion. Celui de mars 1803 traversa avec vélocité, de l’est à l’ouest, une partie de notre golfe. Le globe lumineux du 15 mai 1817, qui ap- parut à 8 heures 36 minutes du soir, brilla pendant plus de deux minutes d’un éclat aussi vif que ceux des 2/4 février 1818 et 16 août 1819, qui, à peine formés , s’évaporèrent dans l’espace. Nos bergers, nos pêcheurs, nos paysans, et par- üe de la classe plébéienne, citent plusieurs jours de l’année pour prédire le beau ou le mauvais # 288 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES temps : de là le nombre des proverbes de sainte Bibiane, de la conversion de saint Paul, de la troi- sième brillante, etc., qui sont sans doute le fruit d’une longue suite d’observations, de la véracité desquelles on est quelquefois étonné. ou *à ‘ FAITES À NICE. 1806—1826. 289 ft RAR ALARLALER LL SALLE LIL LLLLI AT ILLLLLRLLLIL LR LIL LULU LA A EI LE LA LALLA OS ARTICLE TIT PHÉNOMÈNES TERRESTRES. TREMBLEMENTS DE TERRE, ÉBOULEMENTS, BRUITS SOUTERRAINS, FEUX FOLLETS, PLUIE DE CENDRES. T'remblements de terre. La chronique manuscrite qui me fournit la re- lation des principaux tremblements de terre qu'on ait ressentis dans les Alpes maritimes date du dou- zième siecle et va jusqu’au dix-septième. J'ajoute ceux qui sont le produit de mes propres observa- tions (1). Lepremier tremblement dontla tradition nous ait conservé le souvenir est celui de 1212; les secousses extraordinaires qu'on éprouva dans cette contrée furent si violentes qu’elles détachèrent des portions de montagnes subalpines, et ensevelirent sous leurs ruines plusieurs villages : on croit qu'il périt dans (1) Extrait de mon Histoire des Alpes maritimes, que je me propose de publier bientôt. 1, 21 D ons | 290 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES cette horrible catastrophe à peu près cinq mille habitants. Celui de 1226 ne causa pas moins de ravagessur la plus grande partie des villages et hameaux ados- sés le long de notre cordilière alpine, sans causer _ néanmoins des malheurs aussi considérables que le précédent à ses habitants. En 1540, des exhalaisons fétides produites par les tremblements survenus dans le courant de cette année, principalement sur les bords de la mer, furent cause de la mortalité d’un grand nombre de personnes. Les fortes commotions que le terroir de Nice éprouva le 13 juin à dix heures du matin, en 1493, jetèrent l’aiarme parmi les habitants de cette ville, lesquels ne furent pas moins épouvantés par les ébranlements plusieurs fois répétés dans le courant des années 1531, 1235, 1538, qui renversèrent les sommets de plusieurs édifices, et dont les effets funestes s’étendirent dans toute la contrée. Dans la Vésubie, rivière qui traverse presque le centre des Alpes maritimes, au village de la Bollene , les oscillations qui se succédèrent le 20 avril 1556 furent si fortes qu’elles ensevelirent plus de cent cinquante individus. Une inscription est encore conservée dans l’église de cette commune sur ce fatal évènement. Le 10 juillet 1564, à six heures du soir , de très fortes secousses de tremblement de terre, accom- pagnées d’un bruit souterrain qui ressemblait à des FAITES A NICE. 1806—1826. 291 décharges réitérées de grosses pièces d'artillerie ; se succédèrent les unes aux autres dans les Alpes maritimes. Les villages de Saint-Martin, Venanson, Roccabiglière, Belvedère , la Bollene, Lantosca, F igaret, etc., furent presque détruits; la plus grande partie des habitants périrent, et les bestiaux furent ensevelis sous des monceaux de ruines; le cours: de la Vésubie fut obstrué, arrêté pendant quelque temps ; une montagne de calcaire alpin se fendit, et l’on vit sortir des flammes et des gerbes de feu, sans aucune éruption volcanique (1). Les eaux de la mer de la baie de Villefranche, du golfe de Nice jusqu’à la pointe d'Antibes, montèrent au- dessus de leur niveau , et baïssèrent ensuite avec une telle rapidité qu’elles laissèrent un grand es- pace àsec pendant quelques minutes. Les deux premiers jours du mois d'août de la même année , d’autres secousses non moins épou- vantables ,accompagnées de bruits souterrains, en- sevelirent divers édifices et plusieurs habitants; des sources d’eau disparurent, d’autres qui n’é- taient pas connues se firent jour à travers diverses crevasses. Le tremblement de terre de 1565 fit écrouler une montagne dans le voisinage de Peglie; celui (1) Ce même phénomène, si étrange dans un pays non volcanique, a été remarqué, d’après M. de Humboldt, dans les environs de Cumanacoa, en décembre 1799. 21» 292 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES de 1569 jeta l'alarme dans la commune de la Bol- lene par les secousses ondulatoires plusieurs fois répétées, et les vapeurs sulfureuses qui s’élevèrent de l’intérieur du sol. En 1610, toutes les maisons de Nice furent ébranlées de fond en comble : cette grande secousse fut suivie d’un sourd murmure dans l'air. Celui qui se fit sentir le dernier jour de janvier, à trois heuresaprès midi, de l’année 1612, fut si fort, que toutes les cloches furent ébranlées, et se firent entendre à plusieurs reprises. Les secousses du 14 janvier 1617 alarmèrent teilement ies habitants, qu'ils furent obligés de camper en pleine campagne ; quelques uns périrent sous les décombres de leurs maisons. L'année suivante, le 18 du même mois, un mouvement d’ondulation fut si violent que diverses maisons et églises se renversèrent ; de gros rochers s’écroulèrent des montagnes, et l’éboulement des terrains causa de grands dégâts dans les vallées. En 1619, une autre forte secousse eut lieu sans aucun accident. Dans l’année 1626, diverses commotions se firent sentir, de grands bruits souterrainsse firententendre dans les mois d'octobre et de novembre. Les com- motions de 1644 furent également remarquables par les agitations répétées qui continuèrent pen- dant une longue suite de jours. Les mêmes évène- ments se renouvelèrent avec plus ou moins de force le 2 septembre 1678, le 16 février 1752, le 30 jan- vier 1756, le g mars 1763, les 26 et 27 décembre 1772, le 12 mars 1802, le 10 mai 1803, les FAITES À NICE. 1806—1826. 293 18 et 20 juin 1806, le 5 septembre 1807; les 2, 15,16, 18, 20 avril 1808 ,etle 20 mars 1812; en- fin les différentes commotions, avec bruissement, des 14, 24 ct 26 février 1818, du 2 mars à 5 heu- res 55 minules et à { heures du matin, suivies de trois oscillations sensibles, celles du 13 février , et 10 décembre 1819, terminent cette série d’a- larmes et d'épouvante pour les habitants de cette contrée. | Les grands effets par lesquels ces fluides élasti- ques se sont échappés à différentes reprises dans les Alpes maritimes, et yont causé tant de ravages, se lieraient - ils ‘au ‘système ! des volcans actifs existants sur les confins de l'Italie méridionale ? Si aucun volcan éteint n’a encore été rencontré dans nos montagnes, il paraît probable que les Alpes maritimes lient ceux du Vivarais, de l’Auver- gne , de la Provence, la chaîne des Alpes, qui par les Apennins se prolonge jusqu’au Vésuve , à l’Etna , aux îles Ioniennes, aux soulèvements ignés près de Santorin dans l’Archipel, à la Chimère de la Lycie, et autres élévations enflammées de l'Asie mineure, et par la Suisse avec les volcans du haut et bas Rhin, lesquels se ramufient avec ceux des Crapacks, etc., d'Écosse et de la mer Calédo- nienne, de là aux cratères du Groënland, à l'Hécla, et autres bouches ignivores de l'Islande et de l'océan Septentrional, qui, se subdivisant au-delà du bassin arctique , sont d’un côté prolongés par les volcans de Kamtchatka, des îles du Japon, de 294 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES l'archipel des Moluques, de la mer des Indes; de l’autre par ceux de la partie nord-ouest du Nouveau-Contünent, lesquels aboutissent aux cé- lèbres volcans des Cordilières, des Antilles, des terres antarctiques, pour, en remontant la côte orientale de l'Amérique, rejoindre ceux de l’o- céan Atlantique , des îles Palma, Ténériffe , Lan- cerote , enfin se réunir aux cratères de l'Atlas et de l'Espagne. Éboulements. Sans que le terrain éprouve aucune oscillation; il arrive souvent que des éboulements ou atterris- sements connus sous le nom de bouira, d’avalanca, ont lieu sur différents points de notre côte, et y causent de très grands ravages. L'itinéraire d'Antonin fait mention de divers ports qui s'étendaient depuis Nice jusqu’à Monaco. Ceux d’AÆAnaonem (1) et d’Ævisionem (2) portus, ont disparu; comme l’on ne sait plus maintenant. où les trouver, les évènements désastreux qui se succèdent de temps à autre sur notre côte font présumer que de ces anses ou criques, auxquelles les Romains donnaïent le nom fastueux de portus, (1) Il est probable que c’est l’anse de Saint-Laurent. (2) On croit reconnaître ici la crique connue aujourd’hui sous le nom de mer d’Ese, FAITES A NICE. 1806—1826. 299 ont été obstruées, effacées, ensevelies et com- blées par des éboulements survenus dans les en- droits où elles étaient situées. Divers exemples, dont je ne relaterai ici que les plus importants survenus de nos jours, semblent donner quelque consistance à cette conjecture. Dans la commune d'Ese, vers l'endroit appelé Saint-Laurent, dans l’année 1802, une avyalan- che de terre considérable se précipita avec fra- cas et confusion dans la mer, et emporta dans sa course plusieurs plantations d’oliviers, de fi- guiers, et autres arbres fruitiers qu’elle ensevelit sous ses ruines. M. Faujas, dans son l’oyage géolo- gique sur la Corniche, fait mention de ce terrible évènement. Un éboulement semblable eut lieu entre Bende- giun et Cuorase, dans l’endroit dit les Lansa de Cianbala ; un autre le suivit aux Cros, au-dessous de Berre , et entraîna au fond de la vallée une vaste propriété, qui disparut en laissant un marais qui existe encore. L’avalanche terreuse entre Gilette et le Puget effraie encore les voyageurs par les précipices et les décombres qu'elle présente. À l’oc- cident de Nice , au quartier de la Buffe , une partie d'une plaine cultivée de temps immémorial dis- parut dans une nuit, et laissa un enfoncement con- sidérable, au grand étonnement du propriétaire du bien-fonds. Tout ce que je puis déduire de cet éboulement, fut qu’une source souterraine avait creusé peu à peu le sol graveleux intérieur et formé 296 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES une voûte spacieuse qui, par la suite du temps , a entraîné le terrain dans cet abîme. Tous ces éboulements ont ordinairement lieu après des pluies extraordinaires, et dans les en- droits où diverses formations indépendantes les unes des autres constituent les diverses sortes de terrains. Il arrive des époques où les faites de nos mon- tagnes s’écroulentavecun fracas horrible, au milieu des plus belles journées ; l’éboulement récent des pics de Monnier, de Châteauneuf, ceux entre l’'I- sola et Saint-Étienne, entre le Fontan et Saint- Dalmas, etc., sont des exemples effrayants de ces écroulements terribles. Bruits souterrains, feux follets et pluies de cendres. Pendant les grandes tempêtes marines, des bruits souterrains qui se propagent du sud au nord se font entendre sur tout le littoral , et l’on éprouve dans toutes les maisons qui sont exposées à peu de distance du rivage de la mer des tremblements ou trémoussements terrestres extrêmement sensi- bles et peu dangereux. Est-ce à la masse épouvan- table des vagues qui déferlent avec toute leur force contre le rivage, ou à l'électricité qui se déve- loppe dans le liquide furibond qu'est dû ce phé- nomène ? Des feux follets se mamifestent principalement FAITES À NICE. 1806—1826. 297 en été sur quelques unes de nos collines arides. La colonne de gaz s'allume , en changeant souvent de situation et de forme. Ce phénomène ne manque jamais de faire naître chez les gens du peuple les idées les plus ridicules et les plus superstitieuses. Des pluies de cendres, ou d’une substance ter- reuse grisètre extrêmement fine, qui s'attache principalement aux fruits, ont eu lieu dans nos Alpes, sans qu'aucun phénomène un peu remar- -quable se soit manifesté dans le sol ou dans l’atmo- sphère. Celle du 28 octobre 1814 fut extrêmement curieuse en ce qu'elle atteignit simultanément di- vers points de la contrée. 298 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES LR SUEDE L'URL US LUS LAS AE A CAGE AAA AI LLAGLATANALASESLLILAILVALIASLTY ARTICLE IV. PHÉNOMÈNES MARINS. MOUVEMENT DES EAUX, FLUX ET REFLUX, TROM- BES , MUCOSITÉS ET PHOSPHORESCENCE, CHANGE- MENT DE COULEUR, TEMPÉRATURE, PROFON- DEUR DES EAUX, INTUMESCENCES ET ÉROSIONS, Mouvement des eaux , flux et reflux. La mer qui baigne nos rivages est susceptible de plusieurs mouvements dont je vais rendre un léger compte. Quand le vent souffle du nord au sud, elle se trouve dans un calme plat, et effectue même sur ses bords une espèce de marée; s’il vient avec force de la mer vers la côte, les vagues s'élèvent contre les rochers escarpés en colonnes de dix à vingt mètres, et s'étendent à la même distance dans les endroits plats et graveleux. L’impulsion des vagues (1) est d’autant plus forte que le vent (1) Les vagues semblent se mouler sur le fond de la mer qu’elles traversent: terribles quand plus de profondeur per- met à son jeu tout son essor; objet d’amusement, si une pente douce et sans anfractuosité modère ses réciprocations. RL FAITES A NICE. 1806—1826. 299 est plus énergique et vient de plus loin. La vio- lence avec laquelle elles déferlent contre les rochers n’est pas la cause de l’élévation de tem- pérature qu’on éprouve sur les bords de la mer à chaque grande tempête ; car la température ab- solue des eaux marines n’augmente jamais par leur agitation, elle diminue au contraire d’autant plus que le vent qui les soulève est plus froid et plus violent (1). Les vents sous-marins, connus sous le nom de fouran, tendent à mouvoir les dépôts qu’ils soulèvent dans les profondeurs, et trou- blent l’eau à d'assez grandes distances : ceux d'est, est sud-est, ouest nord-ouest, poussent sur la côte les galets et les algues, les élèvent en digues ou en talus sur le rivage (2). Les vents du midi, au (1) C’est ce qui a fait conclure à mon ami Péron que la température de l’eau de la mer diminue moins rapidement que celle de l’atmosphère, de sorte que cette dernière ayant perdu six, l’autre n’aura perdu qu’un dans le même temps; elle fera donc éprouver une sensation de chaleur d'autant plus grande que le refroidissement de l’atmosphère aura été plus rapide et plus fort. (2) Les vagues arrangent les galets sur le rivage en raisen iaverse de leur volume, c’esi-à-dire les plus grands en des- sus , les moindres par-dessous et les sables au fond. Cet ordre est une conséquence nécessaire de la force de la vague: entre les plus gros , les interstices étant plus grands, les plus petits galets s’échappent et s’enfoncent dans la partie inférieure du sol. C’est tout le contraire quand la mer se trouve dans ses grandes agitations par les vents du midi et dans toute sa vio- lence. ‘ 300 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES ‘contraïre , tendent, par leur violence et la gros- seur de leurs vagues, à niveler le gravier, et for- ment toujours une plaine horizontale continue , lé- gérement inclinée vers la mer. Une particularité de nos eaux marines est encore cette espèce de flux et reflux journalier qui a lieu presque toute l’année. Cette espèce de marée est variable suivant les saisons; elle baisse de 0,400 à 0,700 aux approches des équinoxes. Ce mouve- ment parait avoir un rapport marqué avec les phases de lalune, puisqu'on aperçoit qu'il est beaucoup plus fort dans les syzygies que dans les quadratures (1). Courants et trombes. Les courants suivent en général la direction des vents et des vallées sous-marines, quoique bien souvent on remarque le contraire : depuis quelques années , ils paraissent se diriger davantage d’occi- dent en orient, et l’on croit qu’ils se manifestent plus souvent sur notre côte. (1) Cette espèce de reflux est indiquée sur les rochers et sur les parements des quais en maçonnerie par une large bordure de plantes marines et de zoophytes littoraux qui forment la ligne du niveau des eaux, lesquels étant laissés à sec, chan- gent de couleurs, et forment un contraste qui frappe l’œil le moins observateur. FAITES À NICE. 1806-—1826. 3o1 Les trombes de mer, quoique assez fréquentes, ont lieu presque chaque année vers les équinoxes. Celle du 12 avril 1780 parcourut avec majesté le rivage depuis la pointe d'Antibes jusqu’au-delà de Saint-Hospice. Celles du 4 novembre 1810 , du 17 mai 1814, quoique moins imposantes , ne laissèrent pas de causer quelque effroi aux navigateurs : elles s’'évanouirent au pied du Montboron, à la pointe orientale du port de Nice. La trombe ma- rine terrestre du 24 septembre 1822, se jeta de la mer sur le faubourg de la Croix-de-Marbre qu’elle traversa avec un fracas horrible, enleva les toi- tures des vieilles maisons, emporta dans son tour- billon beaucoup de branches, de roseaux, arracha de gros arbres, enleva les eaux en traversant le Paglion, fracassa les vitrages de plusieurs maisons de la place Victor, et s’avanca lentement vers le col de Montalban, où elle s’évanouit dans l’atmo- sphère. Toutes ces trombes sourdent avec un bruit rauque et épouvantable, mais elles ne durent pas au-delà d’un quart d'heure. L’on remarque ordi- nairement que quand il se manifeste une grosse trombe, elle est toujours accompagnée d’unnombre considérable de plus petites, dont on redoute peu les effets. Mucosité et phosphorescence. Les eaux de la mer sont plus ou moins’onctueuses au tact, et frappent davantage l’odorat, suivant 302 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. les courants et la marche des saisons. Cette mu- cosité se manifeste beaucoup plus vers la fin de: l'été, et paraît être le produit non seulement de la décomposition de cette multitude d'animaux ma- rins qui vivent dans toutes les régions, mais du ramollissement des thalassophytes, lesquelles se dé- litent, pour la plupart, après leur propagation, se fondent en morceaux, s’attachent aux doigts com- me un gluten, quand on les manie, et exhalent celte odeur nauséabonde de mer dont elles sont un des principaux foyers (1). Üne autre propriété de notre mer est d’être une partie de l’année, pendant la nuit, lumineuse et resplendissante comme la voûte azurée d'un ciel étoilé : c’est ce que nos pêcheurs appellent la rar crema, la mer brûle. Il est certain qu’une partie de ce brillant phénomène est due à ia présence des équorées, des pyrosomes, des stéphanomies, des bè- res, des cestes, des pennatules, des vérétiles , des cydarites, des néréides, et à toutes ces myriades de méduzaires, d’annelides, de zoophytes microsco- piques, qui, en exhalant ces innombrables traits de lumière changeante, embellissentles noires profon- deurs des eaux. On remarque aussi bien des fois, vers la fin de l'été , que l’eau de notre mer, parfaitement (1) Ilest bien singulier que cette odeur de mer se mani- feste toutes les fois qu’on découvre un amas de terrains quartiaires , quoique recouvert par des couches de terre végé- tale inodore. L FAITES À NICE. 1806—1826, 303 claire et transparente, se trouve enduite d’une matière oléagineuse, qui, par l'effet du mouve- ment des ondes, acquiert une lucidité phospho- rescente jaunâtre, moins vive et moins changeante que celle produite par les animaux vivants. Est-ce aux dépouilles gélatineuses de tant d'animaux ma- rins qui, en se décomposant , acquièrent cette pro- priété lumineuse, que la mer doit cette lucidité phosphorescente ? Changement de couleur. La surface de la mer offre souvent, pendant le jour, la couleur azurée du firmament; quelque- fois, quoique celui-ci soit du bleu le plus pur, elle prend une teinte d’aigne marine : on la voit aussi très foncée, ou bien de couleur d’outremer très clair ; elle se change également en gris ardoise , en roux aurore ; et même plusieurs nuances se mani- festent à la fois en lignes parallèles. Tous ces dé- croissements d'intensité de couleur seraient dignes d'être observés avec un cyanomètre. Quant à la teinte blanchâtre ou grisâtre que ce fluide prend, soit si des vents sous-marins troublent la vase du fond, ou bien si nos rivières y mêlent leurs eaux bourbeuses, de même quand le soleil la change en nappe argentée, ou si l’astre des nuits la fait briller de l’éclat de l’or le plus pur, sous ces rapports de réfraction de lumière elle ne présente plus aucun mérite auprès de l’observateur. 304 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Température et profondeur des eaux. M. de Saussure, à son passage à Nice, fut le premier physicien qui tenta dans nos environs l’expérience du degré de température des eaux le plus loin de toute influence des agents atmosphériques. C’est dans l'endroit connu sous le nom de Caussa, à 1,800 pieds de profondeur ( 585 mètres ), qu’il descen- dit son thermomètre, dont le résultat fut 10° de température, landis que celle de l’air était le double. La même expérience, répétée dans un vallon un peu plus profond ( 600 mètres) , par mes amis Péron, Lesueur et moi, donna, à un neuvième de degré moins , le même résultat que celle du sé- vère naturaliste de Genève; ce qui, réuni à d’au- tres expériences, a fait conclure que la tempé- rature de la mer diminue d’auiant plus qu’on s’en- fonce dans ses abimes. La profondeur du littoral des Alpes maritimes varie suivant la nature des côtes: on l’observe en général en pente déclive dans les parages de for- mation quartiaire et tertiaire; elle est beaucoup plus basse vis-à-vis le rivage hérissé de rochers de seconde formation, et présente une profondeur énorme au bout de notre chaîne centrale composée de tous les systèmes alpins. La surface dela mer, quoiqu’elle recoiveet cède la chaleur qui lui est communiquée par l’air avec beau- coup de lenteur , suit en général, à quelques degrés FAITES A NICE. 1806—1826. 305 près, la température de l’atmosphère qui repose sur elle. Il est vrai de dire qu’on observe souvent dans le même endroit , à peu de distance du rivage, sur une même colonne d’eau , une inégalité de tem- pérature comme distribuée par couches. Sont-ce les _ courants qui produisent ces refroidissements par- tels’ Sont-ce les débouchés dessourcesterrestresqui en sont la cause ? Quelquefois c’est tout le contraire; on trouve ici une température très basse , un peu plus loin elle est élevée de plusieurs degrés. .Est- ce que les eaux sont d’autant plus froides qu’elles font partie d'une zone plus profonde, ou bien dans certaines localités le calorique des eaux résisterait-il davantage et disparaïtrait-il plus lentement ? Pen- dant l'hiver on observe, quand on s'éloigne de la côte, que les eaux de la mer deviennent plus chaudes; c’est tout le contraire pendant l'été : est-ce à la radiation et à la communication de la chaleur terrestre, ouà la réverbération des montagnes qu'est dù ce changement? Intumescences et érosions. Des intumescences extraordinaires des eaux se font remarquer sur notre littoral; quelquefois elles - s'élèvent de sept à huit pouces au-dessus de leur niveau ordinaire, et sont suivies de coups de vent de sud très violents. L’on remarque également des abaissements considérables, dont le plus extraor- dinaire fut celui du 15 juillet 1564, qui fut accom- 1, 22 Li 0 306 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pagné d’un tremblement de terre étonnant sur toute notre cordilière alpine. Mais un des phénomènes les plus dignes de l’atten- tion des géologues, c’est l'érosion des eaux marines sur nos bords, dont j'ai ci-dessus donné quelques preuves, qui, quoique contradictoires avec les faits observés sur quelques parages de l'Océan sur la diminution des eaux , doivent être prises en con- sidération; car il est hors de doute que depuis un siècle l'érosion des eaux de la Méditerranée bo- réale sur notre sol est si frappante, que les esprits les moins observateurs en sont étonnés. L’on voit des terrains, jadis à sec et cultivés, envahis par l'onde marine, des promontoires rocailleux se dé- tacher peu à peu du rivage, de petits îlots se former , et la mer empiéter insensiblement sur la terre ferme. Quelle est la cause de cette augmen- tation progressive des eaux au pied des Alpes maritimes? Ce mouvement d’ascension a-t:1l lieu depuis plusieurs siècles ? Est-il en effet purement local et relatif aux côtes circonvoisines, ou a-t-il un principe plus général , comme tous les faits à l'appui, dont je n'ai cité que les principaux, l’attes- tent ? Qu'on lie ces faits avec ceux rapportés par Stra- bon, Pline, par l’auteur de l'Histoire naturelle du Languedoc (1) ; aux étonnants puits de Modène, par (1) Discours préliminaire, 154-8. FAITES A NICE. 1806—1826. 307 Vallisnieri (1); à l'abandon de l’ancienne cathédrale de Ravenne d’Eustache Manfredi (2); aux rapports de la VNuova raccolta d’autori che trattano del moto del mare (3) ; aux arcades du pont de Caligula, près de Naples (4) ; autemple de Sérapis à Pouzzol , bâti, à ce que l’on croit, sous Domitien (5); au pavé en mosaique de l’ile Lissa à Zara en Dalmatie (6); aux édifices et à la colonne de la baie de Car- thage (7); au temple d'Hercule à Cadix (8) ; aux cha- pitceaux des colonnes submergées retirés par les filets des pêcheursde la Samothrace (9) ; à l’envahis- sement par les eaux dans les quartiers de l’Estaco et le Baou-daren, aux environs de Marseille (10) ; enfin ce qui a été dit par les Breislack, les Zan- drini, les Ferrara, etc., etc.; qu’on découvre les causes de ces érosions, de ces exhaussements des eaux , et qu'on les lie , s’il est possible, au méca- nisme de l’univers. (1) Vallisnieri, 1-67-111-27. (2) Eustache Manfredi, 195. (3) Parme, 1768. (4) Voyag. franc., 27-39-40. (5) Guettard, 1-372. (6) Fortis, 1-26-28. (7) Bruce, Voyag. en Arab., 1-85. (8) Caylus, 529, etc. (9) Diodor. Sicul., 5-322. * (10) Darlue, Æist. nat. de la Provence, 3-38, 22e 308 OBSERYATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Résume. De toutes les observations météorologiques que je viens de donner, il résulte que le nombre moyen des jours du soleil pendant les vingt der- nières années a été de cent soixante - quinze jours par an, ce qui fait presque un jour de soleil pour chaque deux jours de l’année; que leur nombre a été en hiver de quatre-vingt-cinq et en été de qua- tre-vingt-dix ; que celui des pluies, pendant cette même époque, a été de cinquante-deux jours par an, dont trente-un et demi en hiver, et vingt et demi dans la belle saison; celui des orages, six et demi par année, dont cinq en été, et un et demi en hiver; enfin celui de la grêle et de la neige, deux fois environ en cinq ans : ce qui peut servir à prouver que la beauté et la douceur du climat de Nice dérivent de la présence presque continuelle du soleil, et des variations presque insensibles du calo- rique de l'atmosphère dans toutes les saisons, ce qui va être constaté par les deux tableaux ci-joints, qui donnent la variation moyenne de la tempéra- ture atmosphérique (1) dans cette partie du midi de l’Europe. (1) Les moyens dont je me suis servi pour former les ta- bleaux ci-après sont d’avoir pris sur le registre de mes obser- vations, aux trois époques du jour indiquées , le relevé des ne UR SERVIR A FAIRE CONNAITRE, ALE DE SON CLIMAT. (Tome I, Pace 308.) (out. —, . inimum. M e | Médium. © | Maximum. : | Minimum, © | Médium. 5 | Maximum. 1,1/3,2/0,0/1,0|: 0,9 2,8 0,0 0,8 1,0/2,910,1|0,9 01:0,9 3,8|0,0 fn LAS ne 0,0 0,0 0,511,7 0,1,0,9 | 2,8. 0,1/0,9/3,4[0,0 0,815,3 750 0,0,0,6|2,3|0,1 oEA 0,1,0,8,2,4|0,110,6 2,7 0,1/0,715,5l0,1/1:9 4,1, 0,110,9/2,1/0,010,7|2,4 0,6|3,8 214,1 FOIRE L5,612,5 0,0,0;7 4,0 0,811,7/0,0,0,0|3,5 0,6,2,2|0,1|0,7|2,6 0,010,8,3,5|0,0 0,211,2/4,1|0,1 0,1|1,0\4,0|0,1| 0,0 D,0 ,1 ,110,5|1,8/0,010,6|5,7 ,110,412,8 0,0,0,5 4,8 ,010,5,2,210,+10,6|2,9 ,110,712,110,1[0,5|1,9 Septembre! Octobre. LT | 10,1 ,010,711,210,0/0,415,2 ,0 [9-61 1,6 ,0 0,6! 2,1 ,110,913,9 110,6 2,1 , 4 3 0,1[0,5/2,9/0,1 0,110,612,5|0,1 0,110,7/2,4/0,110,715,4/0,110,8|3,8|0,1 0,0/0,5/2,1/0,110,5/4,110,1,1,113,9l0,1 Médium. Maximum. Minimum. Médium. Maximum. : | Minimum. 2 :10,6/2,1/0,010,6|4, 0,8/2,2/0,1|0,7 0,8|2,7/0,0|0,8 D Q1 w 0,8/1,8/0,010,6|1 0,9/2;910,0|:,0 0,812,0/0,010,7|1,1 1,0/4,0l0,0|1,0 1,213,210,1|1,9 0,813,9l0,:|1,1 0,0 90 0,1|1,0|2,8 0,1/1,113,2 0,1|1,0|3,0 0,0 !0,8 0,110,9 01 10,9 0,0/1,0/2,9/0,1|2,2 0,010,813,2/0,1|0,8 0,110,8|3,6/0,0|0,8 0,0/1,113,8|0,0|1,0 0,0,0,6|1,7|0,0|0,6 0,110,9|2,310,0/0,8 0,110,7|1,0,0,0 0,7 0,110,6 2,9,0,0 0,9 0,8/1,9,0,1/0,7 10,6/4,9/0,1/1,2 Minimum, 3,9 [0,1 Novembre, Décembre SP Médium. TABLEAU SUR LA VARIABILITÉ DE LA TEMPÉRATURE DE NICE, POUR SERVIR A FAIRE CONNAITRE, JUSQU’A UN CERTAIN POINT, LA CONSTITUTION MÉDICALE DE SON CLIMAT. (Tone I, Pace 308.) Janvier, | Février. À Murs. | Avril. Moi. Juin. || Guiller, | Aout. scpteubrel Oétébre |Novembu) Décembre re D TE RE CR £ à DPI .lélé | £ | IE cles anus], du) ES |: HA ABABAARE È 21E Ë 3 E|E|S HHARAAAAAAAAEIE £ AE Ê AE HA AAAAAAEE ë) AE Ë AE 212121212318 1213/414/412/8 É 2|E 2 1806, in. [4,5/0,4/1,2| ,5/6,2/25/3,710,1/1,215,5 5,0| 5,8[0,1| 1,0 Sala o[18 23l04011,4 gli va(3z 54 3,1/o,1|0,9] 5,ulo,1|1,t sglo2f,2/2,8lo,u1,1 15,8 5,5lo,1/161{4,0[0,0/1,01 180. |matin-|5 midi 50 1810. |matio. 810,1/1,204,5l0,1/1,0/4,0/0,1/1,1/5,4/0,0/1,1/3,1 Honli5alosli1l238l0,1/1,0/5,1/0,110,9/2,6 2/0,3/1,215,510,0[1,4/5,30,111,0/4,9l02 1/12 2,5) 1811. |matin.|5, k midi... |3. soir... [4 4: 4 5 1814: 5015,2/0,0/1,7/5,410,2/1,6/5,1l0,1|1,8/2,4 ,7lo|mila,zlo,11,213,6/0,1/1,0/2,9l0,110,014,4 1 0,9,5,20,0/1,0/4,8/0,1/13415,5/0,1/1,0/2,4 1813. |matin. |5,0/a,0/1,2/3,2[0,110,914,4/0,0 0,8/2,3) 0,1/0,8/1,5 midi... [5,5/0,1/1,4/6,2 [0,0 ba 7ralo sos Giolnu/1,4/154 soirs. [a37lo,vjr,1a,1041/0,8/5,6/0,1/0,9/2,0l0,|0,11,510,1 Hi bolo6{1,7/0,1{0,7/2,1/0,1/0,5/1,9/0,1/0,7/1,9/0,0,0,7/2,4/0,1 0,0] 0,0/0,4/3,2/0,1/0,6/259/0,0/0,5/1,5l0,1/0,7 0,110,5/2,9/0,1 [0,8 10/0110; 13,910, 1 |0,8 1814. 0,1/0,915,6/0,1/1,0/5,6%0,1/1,2/1,6/0,0/0,6/1,8/0,0/0,5/1,510, 110,5 ool1,0/4:3/0,2/1,4/2,8/0,0| o1/132/5,4(b,2/1,0 6, 110,0) o,1/0,6 ,1/0,7) 0,010, 0,1/0,7/2,8l ü,1/0,0 12,8) o,1[01615,7 1815, o1/132/1,9/0,10,6/8,5/0,1[0,815 5, o,0{o8/1,9/0,110,5/1,210,0/0,445,5[040018/5, 5 élojolol16l0,110,5/28/0,110,6/2,6/6,0!0,6 3,8/0,1/1,0 &,9/0,1/1,0) TABLEAU SUR LA VARIABILITÉ DE LA TEMPÉRATURE DE NICE, POUR SERVIR À FAIRE CONNAITRE, JUSQU'A UN CERTAIN POINT, LA CONSTITUTION MÉDICALE DE SON CIIMAT. = Janvier. Mars. | Avril. Mai. Juin. Juillet. || Août |Septembre| Octobre, [Novembre | Décembre bras | | — EEE] EE PES ES RER D Pr RE ES Sp Ep er ssl lé slel all. létllalellele|dielel.lelel lé MAÉ CORDRÉAIPIE AAA ÈBARRAE 2 AE SIENS 3 MAAIE HAE AAA £ AAA AAEIE HAAENAIE A ÈTE I ENENÉE EE 8 |'à 2 AE 5 [à 2 | ES Dont FIN ENES 2512141515 /41818181812151812121213)2/813)2 HAE 2121212 AAA E À £l2l4|2121212/3 E 2|2/2/z 1816. 2,1/0,0/0,7|f,0; 2,510,1/0,9/5,5l0,1/0,8/5,7/0,0/0,9/%,0/0,0/0,6/2,1/0,110,5/2,710,1|0,6 K 130/157/0; 1 [0,6 5,6/0,6/0,5/5,9 25/0,2/0,7/2,8/0,0,0,7/1,50,0!0,4 4:6/0,0/0,715,5/0,1/0,713,2/0,1/0,6 3 1,6/0,9/0,1/0,4| 2,2[0,1[0,0/4;7. 3,2/0,1/0,7/2,710,1[0,7/2,0/0,1/0,7/4,8)0,110,814,5/0,0,0,615,9/0,110,7 f 1,9h1,2/0,1[0,4 1817. 1,2 28/0,1/0,8/5,5/0,1/1,4/2,8/0,1/0,8/3,0/0,0/0,6/2,6/0,1/0,7/3,9l0,110,7 0,8/2,1/0,0| BE 0,7) lool |sslonnaltzlo, 0,6/2,6/0,1/0,6/2,8/0,1/0,0/5,2/0,1/0,6 6,5/0,9/0,0/0,5 1,9) 2,5/0,1 6. 7 5,9/0,1/0,7 0,5/1,4/0,0/0,4 1818, 4, 2,5/0,1 2,9/0,0/0,8 1,0/2,7l0,1/1,1 5, 1,8[0,1 ,3[0,2/0,6 0,5/1:8/0,0/0,4 5, 2,9/0,1 3,0/0,0/0,6 0,7/2:8/0,0[0,7 1819. 15/0,1/0,5/1,6/0,0/0,4/2,2/0,010,5/2,5/6,0|0,/2,4 0,6/2,5/0,0/0,5 > 2,9/0,0/0,7/3,8/0,2/0,6/5,110,1/0,315,410,1/0.9/2,4 0,9/2,6/0,1/0,5 17/0,0/0,5/1,9/0,0/0,5/1,8/0,1/0,5/2,0/0,1/0,7/3,1 0,/1,5/0,1[0,4 1820. matin 0,1/1,5052/0,0/h132/4,8/0,2/0,7/5,0/0,1/0,9/2,210,2/0,6/5,5 inidie D1/151/532/0,1/0,8/5,6/0,1/0,9/2,8/0,1/130/2,5/0,1 [074,7 soir... 14,8/0,1/1,5/5,9/0,1/1,215,2/0,1/0,7/4,5l0.110,8/1,4/0,6/0,6/2,7 1821. 9,0/0,7/1,6/0,0/0,5/4,8/0,1/1,2/4,8/0,1 5,2 0,1/0,5/5,0/01/1,215,4l0,1/232/17/0,0/0,6/5,1 soir., . [5,0/0,1 [0.516,20,0/1,1/5,5,0,0/0,7/5,al0,111,5/2,7l0,1 4,5 0,6/2,8/0,1/0,5/5,8/0,0! 1822, matin. |2,5/031 11,0 5:4/0,0/0,6/2,2/0,0/0,5/4,0l0,1/0,7/3,5/o,1 157 6,5/2,4/0,1/0,5/2,0[0,0| | midi. . /28)9,0/0,715,5,0,010,>/1,0/0,110,415,5/0,1/0,7/5, 1[0,ul0,8| 1,7 0,6/1,4/0,0/04/2,9/ost foire ./2:9/0,0! 005,1 0,010,7 12,610 00,60, 7h00 l0,9f,7los 110 81,7 0,6/2,7/0,0[0,6/2,0/0,1 1825. 5lo,1/1,0 50 o,ao,s FAN 0,1 |0,8 ER 1814. 0,0/0,9[5 ü,0 ox o0/0,5 o,1 oo 0, 110,9) o,1 0,1 1825. 0,1 10,5 D65zl0 1 b,9 ji 8/0,0/0,5. 0,7 55/0406 re Soir. |135/0,0/0,5/,0 Die 90 1 5160 gt cn 00 0 ho te A 0 em te . SERVIR À FAIRE CONNAITRE, 4ÆE DE SON CLIMAT. : detente Octobre. | Novembre nn | mA r A Médium: + | Maximum, Médium. s 0,9 0,010,4 0,2 [e] 5 D - DR © 1 ” > 0,2 0,713,2°0,0 0,4 0,9 2,9 0,010,9 e = à Maximum. Minimum. Médium. a Maximum. 0,813,6 0,8 1,0 1,0 1,1 0,9 0,0 0,5 4,2 8 | Minimum. : | Médium. Décembre Maximum. © | Minimum. d FAITES À NICE: 1806—1896. 30ÿ différences qui existaient entre les observations de deux jours consécutifs à la même époque de la journée. Pans cette suite de différences, dont le nombre était égal au nombre des jours des mois, jai pris d’abord le maximum et le minimum, et ensuite, en faisant la somme et la divisant par le nombre des différences, jai obtenu la moyenne. Il en a été de même pour les deux autres époques du jour. Ceci fait pour un mois a dû être répété pour tous les autres mois, de manière à former cette table , qui donne par conséquent le maximum , le mini- mum et le médium des différences de température qui ont pu exister d’un jour à l’autre des vingt dernières années qu’elle contient. 310 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Table des moyennes des observations barométriques , thermo- métriques, hygrométriques, depuis l’année 1806 jusques et Yÿ compris l’année 1825. | ANNÉES, BAROMÈTRE. THERMOMÈTRE. HycrOMÈTRE. 1806. 27.10, 7 13.1 57 1807. 27.111 12.7 61 1808. 27,11.6 13.3 64. 1809. 27.11.1 15.2 60 1810. | RENE Pl 12.9 A 58 1811. HE 27.11.9 12.5 55 1812. 27.10.0 12.4. 58 1919. 27.10.9 12.6 59 1814. 27.11.59 13.2 59 1815. 28. 0.0 13.8 55 1816. 27.11.9 12.8 58 1817. 28. 0.1 13.8 57 1818. 28. 0,3 13.6 56 Ta 27.11.9 13.9 57 FR PERS 0.0 13.6 58 1821. 28. 0.0 13.7 59 SAGE 28, 0.9 “on 15.0 59 1823. | 27.11.6 19.9 63 1824. ET 0.1 11.4 59 | 1825. | 28. 0.5 12.2 60 RE EN ne 2 "1 7e UNE Re FAITES À NICE. 1806—1826. 311 Table des moyennes thermométriques horaires pendant les vingt dernières années (therm. de Réaumur ). Huit heures Midi Huit heures | Moyennes des du matin. ee: du soir. trois. Années. 10.9 Moyennes de 20 ann. 4 : 57 sas age nu ARR RAR LR US LATE VID LL RSR RAR LUE LLULRU TE LALIALULRAATAALLTS APERÇU SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. ARTICLE PREMIER. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES, DIVISIONS AGRICO- LES ET NATURE DU TERRAIN, INSTRUMENTS ARATOIRES, LABOURS ET SEMAILLES, OBSER- VATIONS RURALES, FLORAISON ET RÉCOLTES, ENGRAIS EN USAGE. Considérations générales. Peu de contrées méridionales de l’Europe of- frent un tableau aussi varié en végétaux indigènes et exotiques que les environs de Nice. Dans le fond, c’est une masse d'oliviers qui s'étend sur toutes les collines, et disparaït insensiblement à mesure qu’elle s'éloigne du rivage de la mer. Sur le devant ce sont des orangers, des bigaradiers, des limoniers, dis- posés en jardins qui offrent tout le luxe des Hespé- rides. Pour relever la sombre verdure des uns et la 314 APERÇU monotonie des autres, des caroubiers, des figuiers; des jujubiers, des raquettiers, des dattiers, des gre- nadiers , et toutessortes d'arbres fruitiers distribués sans ordre, en étalant toute leur vigueur, achèvent d'orner et d'embellir ce bel ensemble. Malgré cette apparence de fertilité et de ri- chesse , le revenu de cette belle végétation est ex- trêmement borné, et l’on ne peut arracher de ce sol épuisé depuis tant de siècles que de faibles ré- coltes qui récompensent fort rarement des peines qu'on s’est données. Si l’on ajoute à cet état de misère les ravages qu’éprouvent annuellement les champs situés sur les pentes plus ou moins rapides des montagnes et des collines par les agents at- mosphériques; si à cette image désolante on offre le laboureur des plaines constamment occupé à dis- puter son terrain aux torrents, aux vallons , aux avalanches , l’on peut sans crainte comparer cette contrée à une belle facade derrière laquelle tout est dévastation et masures. Dans l’état actuel notre végétation offre quatre zones ou régions placées comme par étages les unes au-dessus des autres, occupant une hauteur perpen- diculaire d'environ huit cents mètres. Dans la pre- mière se placent naturellement toutes les plantes indigènes qui ne croissent pas ordinairement au delà de cent mètres des bords de la mer et d’éléva= tion au-dessus de son niveau. La partie rocailleuse du littoral de cette région est occupée par les lata- niers, l’anthyllis, la barbe de Jupiter, les tithyma- + SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 315 les en arbre, la lavatère maritime , la camélée à trois coques, le lotier soyeux, l’andropogon d’Al- lioni , les statices, les chrythmes, etc. ; et la partie sablonneuse par les panicauts, les chrypsis, les échi- nophores, les soudes, les cresses, les silènes, les prénanthes, les ononis rameux, les coquilliers, les polygones, les pancraces, les luzernes et les lai- trons maritimes. Dans la seconde zone croissent, comme dans leur pays natal, toutes les espèces et variétés d’o- rangers, de bigaradiers, de pamplemousses, de li- metiers, de lumies, de limoniers, de cédratiers, et cette foule d'arbres fruitiers dont on a mis à con- tribution les climats des tropiques pour enrichir ce sol. Cette région comprend tout le plateau de no- tre amphithéâtre et les flancs de nos collines élevées de deux cents mètres au-dessus des eaux méditer- ranéennes. On y cultive les dattiers , les müriers , les platanes, l’azédarac, les tubéreuses, les jon- quilles, les roses, les jasmins et les mimoses. Les micocouliers, les ricins , les lauriers-roses, les orni- thogales, les nivéoles, les ophris, les géraniums, les tulipes, et autres plantes qui ne végètent que dans une bande isotherme de vingt à vingt-cinq degrés, y croissent spontanément. . La troisième région, quoiqu’elle se canfonde en plusieurs endroits avec la précédente, est celle des oliviers, des figuiers et des vignes. On y cultive le blé, les fèves, et toutes les céréales du midi de l’Eu- rope. Elle renferme également les jujubiers, les 316 APERÇU agaves, les raquettiers, les cäpriers ; etc, qui s'y sont naturalisés, et ces masses d’arbousiers, de lauriers, de bruyères, de phillyrées, de globulaires, d’épiaires, qui végètentsans labour etsans soin dans tous ces lieux incultes. La quatrième enfin occupe cette étendue de terres en friche , ou steppes calcaires, qui existe le plus souvent en approchant du sommet des montagnes. Elle n'offre que des rochers nus et pelés, dans les fissures desquels croissent spontanément les carou- biers, les pins, les cistes, les romarins, les lavan- des , les thyms, les myrtes, et ce grand nombre d’aristelles, de festuques, et autres graminées qui forment la physionomie principale de cette zone. Division agricole et nature du terrain. Ces quatre régions divisent naturellement ce sol agricole en gravier et rochers incultes , en jardins, en champs et en pâturages. Sont compris dans le premier tous ces rochers décharnés et graviers sa- blonneux qui bordent la mer depuis l'embouchure du Var jusqu’au pied de la montagne de Montbo- ron , ainsi que tous les lits des vallons, des torrents, des ravins, dont la contenance est fort considéra- ble. Une grande partie de ce terrain pourrait être utilisée par la culture des lataniers , de la barille, de la soude , dont quelques espèces sont indigènes. Le second terrain, ouvrage de l’art et de détri- ments des formations secondaires, tertiaires et d’al- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL: 317 luvion, renferme les jardins d’orangers ; de bi- garadiers, de limoniers, mêlés de quelques arbres fruitiers , dans lesquels on ne fait point de jardi- nage ; les jardins, dont les plantations d'orangers et fruitiers sont disposées de manière à cultiver toutes sortes de plantes; les champs en plaine, unique- ment consacrés à la culture des plantes potagères, dans lesquels on sème ie chanvre, les haricots et le maïs , ainsi que les prairies naturelles ou artificiel- les, qui sont distribuées cà et là sur différents points de notre plateau. Le troisième, composé de terrain secondaire et tertiaire, où l’on rencontre des galets, du sable, du gravier et des cailioux de toutes sortes, super- posés ou recouverts par de grands bancs d’argiles de différentes couleurs, se divise en champs plan- tés en vignes étendues par files, de manière à lais- ser entre deux une planche de terrain destinée à recevoir alternativement du blé et des fèves, avec une lisière d’oliviers qui entoure ordinairement toute la circonférence ; en champs consacrés à la culture des céréales, qu’on occupe ensuite par di- verses qualités de légumes, et même par le chan- vre et par le lin; en terrains uniquement plantés en oliviers, comme le Montboron, le Vinaigrier, le Serrelong; et en terrains seulement plantés en vignes, comme le Bellet et autres collines environ- nantes. Le quatrième terrain comprend toute cette char- pente calcaire , nue et inculte, qui occupe les faites 318 APERÇU de nos hauteurs, ainsi que toutes les pentes de ces montagnes clair -semées de bois taillis, qui, par leur décharnement , ne peuvent supporter aucun labour , et qui n’offrent qu'un maigre pâturage. Ces diverses qualités de terrains obligent les pro- priétaires à les faire exploiter de différentes ma- nières. Les jardins d’orangers, les champs plantés en oliviers et les prairies, sont pour la plupart cultivés par les propriétaires, qui se font aider par des domestiques à gages ou par des journaliers. Les champs plantés en vignes, oliviers, fruitiers, céréales et plantes potagères se donnent à mi-fruit, c'est-à-dire on divise le produit en deux parties égales entre le propriétaire et le tenancier. Si l’on a des orangers ou des terres plantées en oliviers, c’est ordinairement à deux cinquièmes, ou deux tiers du fruit , selon la nature ou la production du sol. Enfin le dernier mode d'exploiter les terrains, c'est de les donner à ferme pour l’espace de trois à neuf ans. Lessteppes incultes, quin’offrent sur un sol ingrat que des arbustes rabougris, parsemés de quelques graminées, sont mises pendant une par- tic de l’année à la disposition des bergers pour une modique redevance. Instruments aratoires. Les instruments aratoires dont on fait usage dans nos campagnes sont la houe, dite magao à deux dents; c’est le plus usité etle plus utile, Get instru- hi SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 319 ment, qui sert principalement pour labourer les terres fortes, est composé d’un manche long de 0,775 de long , d'un fer recourbé de 0,550 de lar- geur , divisé en deux pointes de 0,206, dont la cour- bure a environ 0,017, le tout pesant environ quatre kilogrammes. La sappa, espèce de pioche à large lame, cour- bée et échancrée au sommet, ayant le manche aussi long que la houe. Elle sert pour les premiers la- bours des terrains légers, et pour étendre, rejoin- dre , recouvrir les terrains forts et ensemencés. La sappa piemountea a la lame plus mince que la précédente, terminée en pointe au sommet. On la met en usage pour enlever les terres quand elles ont été détachées avec les autres instruments. La picca, autre instrument en fer assez épais, triangulaire , sans pointe et sans échancrure, dont on se sert pour défricher les terrains pierreux. Le pic, qui a presque la même forme; on l’em- ploie pour rompre l’adhésion des brèches et pou- dingues, et pour labourer quelquefois le peu de terre qui se trouve dans les interstices des rochers. Différentes autres bêches et outils servent pour le jardinage et les pépinieres , ainsi que des spatules de bois, des houlettes, etc. Pour faire le manche à tous ces instruments, on se sert indifféremment de tous Les bois durs et com- pactes ; mais ceux du limonier, du bigaradier , du prunier sauvage , sont préférés à tous les autres. Les instruments pour les arbres sont Le destrao, 320 APERÇU grande hache servant à fendre le gros bois; le des- traloun, petite hache à main pour couper les gros- ses tiges; le poiroun, serpette à manche pour tailler la vigne, etc., ce même insirument, attaché à une longue perche, sert à l’élagage des oliviers; des scies à main plus ou moins grosses pour couper les branches; la serpe ou poirour avec un tranchant en dessus pour tailler les branches mortes, etc.; la houlette en forme de pelle, ou lame semi-lunaire tranchante pour enlever les jeunes plantes des pé- pinières. Pour le fauchage, on emploie la faux appelée dail, soit pour les prairies, soit pour les céréales; la faucille, ou voulama, dont on se sert pour mois- sonner; le croissant, ou ganciou, fer arrondi, sem- blable à une faucille, pour ramasser le fourrage; des fourches, des fourchettes à deux ou trois dents; des ratissoires , rasteou , en bois, en fer, de diffé- rentes grandeurs. Ceux qui servent pour la prépa- ration du chanvre consistent en un barreau de fer qu’on nomme »#7assa, pour briser les chènevottes, et en un chevalet en bois fendu, sur lequel sont at- tachés au bout deux couteaux de bois qu’on appelle bergoula. L’on se sert également de greffoirs, de couteaux , de serpillons, de ciseaux, de tamis, de paniers, de paillassons, de corbeilles, de perches, d’arrosoirs, de petits barils, de barriques, de seaux, de différentes échelles, etc., pour tous les travaux ruraux. Depuis vingt années environ on a amélioré la SUR LE RÉÈGNE VÉGÉTAL. 321 méthode de battre les blés et autres céréales. C’est à des prisonniers autrichiens à qui on doit la con- naissance de cet utile instrument, qui n’est autre chose que deux longs manches de bois inégaux at- tachés par un nerf de bœuf. Il ne sera peut-être pas inutile de rapporter ici qu’on fait servir pour échalas des vignes les tiges du genévrier oxycèdre et commun, du saule blanc, du pin maritime, du châtaignier commun, etc.; que pour les faisceaux ou rameaux, pour faire monter les vers à soie, on fait usage de la lavande, du sté- chas, de la bruyère multiflore et méditerranéenne, du thym vulgaire, du chêne roure, enfin de toutes les plantes à branches anguleuses et tortillées ; pour que les chenilles puissent aisément se méta- morphoser en chrysalides. Les claies pour faire sé- cher les figues, les raisins, et pour élever les vers à soie, sont faites de canne, arundo donax. L’on se sert, pour la ligature des vignes, du genêt, ge- nista scoparia, du jonc, juncus maritimus, de l’o- sier, salix vitullina, etc. J'ai employé avec un grand avantage les feuiiles du lin de la Nouvelle-Zé- lande , phormium tenax, qui croît maintenant sans aucun soin dans tous les endroits où l’on veut le propager. Labours et semailles. Les terres des environs de Nice sc cultivent à la bêche, tandis que celles de la presque totalité de 1, 23 322 APERÇU la contrée sont labourées à la charrue. Les motifs mis en avant par les propriétaires des bords de la mer pour soutenir le labour à la bêche , bien pré- férable , quant à l’effet, à celui opéré par la char- rue, sont de ne pouvoir nourrir de bœufs et de vaches pour s’en servir à cet usage, le manque de litière, et principalement les dommages qui résultent aux racines des vignes ct des oliviers dans le labourage à la charrue. S'il est du de- voir de l'observateur de rendre compte des faits tels qu'ils se présentent à sa vue, il doit aussi dé- voiler les effets qui en dérivent, les causes qui les produisent, et les corrections qu'il croit utile de proposer. Il n’est pas douteux que la première méthode est beaucoup plus longue , plus coûteuse, et que les avantages qui en résultent sont loin de compenser la dépense qu’ils amènent, compara- tivement à l’usage de la charrue. Cependant aucun propriétaire ne veut adopter , avec raison, cette dernière manière de labourer , quoique plusieurs aient des vaches, des bœufs, destinés uniquement pour faire des engrais, à part le petit bénéfice du lait et des veaux qu’on retire chaque année. Les champs d'oliviers, ou mêlés de vignes , des bords de la mer, ayant, depuis leur formation, toujours été labourés à la bêche, quoique les statuts obli- gent les cultivateurs de donner un labour de cinq seizièmes de mètre de profondeur , on ne l’exécute que très rarement à cette profondeur , de manière que ces arbres, ainsi labourés et fumés depuis long- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 323 temps , ont toutes leurs racines capillaires près la superficie de la terre; de sorte qu’elles seraient totalement détruites par le choc de la charrue, et les arbres en souffriraient considérablement; tan- dis que les olivettes de la contrée, ayant contracté depuis leur formation l'habitude de la charrue, n’en éprouvent jamais aucun dommage. Pour obvier à cet inconvénient , 1l serait nécessaire de faire pla- cer les nouvelles plantations d’olivettes aussi pro- fondément que l’art et les localités peuvent le per- mettre, de les faire labourer avec la charrue, et de continuer de faire bêcher et fumer toujours un peu plus profondément les anciennes olivettes pour les forcer à pousser leurs nouvelles racines en dessous, de manière à pouvoir être labourées avec la char- rue, sans aucun danger de profiter ainsi du surplus du temps et de la dépense qui absorbe les labours à la bêche. Dans la partie méridionale des Alpes maritimes on ne laisse jamais reposer le terrain dans les en- droits où l’on peut se procurer un peu d’eau. La culture du blé, quoique peu considérable, est tou- jours associée à celle de l’olivier , des arbres frui- tiers et de la vigne. Dans la partie septentrionale, au contraire , des champs assez vastes ne sont con- sacrés qu’à la culture des blés et des autres céréales. Les statuts de Nice prescrivent de commencer les guérets, garacca, depuis le milieu du mois de juin jusqu'à la fin de septembre. La profondeur des labours doit avoir un pied et quart, environ 23, 324 APERÇU 0,32 centimètres : c’est alors qu’on recouvre le fu- mier pour semer les fèves. Le même terrain sert l’année suivante pour les différentes variétés de blé, et on alterne ainsi d'année en année les variétés de froment avec celles de ces légumes, de sorte qu’on ne fume le terrain que tous les deux ans. Comme le laboureur n'a pas ordinairement à cette époque tout le fumier nécessaire pour couvrir toute la surface de son champ, il ne fume le restant de son terrain qu’en octobre et décembre, à mesure qu'il sème les fèves à sillon, et recouvre le tout dans la même opération. On bine cette plante pendant deux fois, on coupe son sommet quand la gousse commence à mürir, et après qu’elle est sèche on recueille les graines. Les labours des oliviers et des vignes s’ef- fectuent au printemps; le seigle, le blé, les fèves, le lin et une grande partie des autres céréales, sont semés depuis le mois d'octobre jusqu’à la fin de l’année ; l'orge ct ses variétés, quelques haricots, la pomme de terre, le pois chiche, depuis janvier jusqu’en avril; le chanvre, les méliques, les scor- sonères, depuis cette dernière époque jusqu’au milieu de mai. Après la récolte du blé et des fèves dans tous les endroits que l’on peut arroser , l’on sème des haricots et du maïs; enfin l’on commence dans le mois d'août à semer les petits pois, que l’on continue à chaque lune jusqu’au printemps. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 325 Observations rurales , floraison et récoltes. Quoique le mois de janvier soit le plus rigou- reux de l'année, le thermomètre se maintient or- dinairement au-dessus du point de la congélation. Toutes choses à peu près égales, il tombe une fois de cinq en cinq ans de la neige, ou bien l’on a quelques jours interrompus de pluie; mais le reste du temps est d’une extrême beauté, et rien n’égale la pureté de l’air. L’étendue de mer qui se trouve, par l’élé- vation des montagnes, à l'abri de la bise du nord, est toujours dans un calme plat, tandis qu’au-delà de cette zone on voit les vagues se former, grossir et s’amonceler pour aller se déferler sur la côte d'Afrique. La rosée est quelquefois considérable pendant le mois de janvier, et se réduit parfois, vers l’aurore, en blanche gelée ou en verglas : néanmoins la floraison des amandiers, des noi- setiers et de quelques cédratiers a lieu à cette époque , où l’on effectue la seconde cueillette des oranges, des limons , des cédrats et des bigarades. On continue à détriter les olives pour en confec- tionner l'huile, et l’on voit, sur la fin du mois, les prairies s’émailler en verdure, les néfliers, l’aze- rolier, le lycet, le sureau, le saule de Babylone, etc., pousser leurs feuilles ; l’on coupe les cannes de l’a- rundo-donax ; on commence à lier la vigne; on cueille les violettes doubles et les jonquilles pour parfumer les huiles et Les esprits, et l’on voit mürir 326 APERÇU la fraise de tous les mois, les artichauts, les petits pois et autres plantes potagères. Les temps secs, qui, pour l'ordinaire, règnent depuis le solstice d'hiver, commencent à cesser vers le milieu de février ; des vapeurs vésiculaires, blan- châtres, se manifestent; des vents froids interrom- pent quelquefois l’ordre de température de l’atmo- sphère, et retardent, sans l'arrêter, la végétation de quelques arbres qui est toujours en pleine acti- vité, mais n’empêchent jamais que les pruniers , les abricotiers, les lauriers, les thyms, les roma- rins, etc., ne se couvrent de fleurs, qu’on ne plante la vigne, qu’on ne greffe la plus grande partie des arbres fruitiers, et qu’on ne récolte les narcisses, les violettes et les jonquilles pour la parfumerie. Des rafales de vent annoncent en mars l’appro= che de l’équinoxe ; des ondées, accompagnées quel- quefois d’explosions électriques, ont lieu instanta- nément ; peu de temps après le ciel reprend sa sé- rénité, et l'on est étonné d’un changement si rapide. Après l’équinoxe , l'atmosphère reprend ordinaire- ment, pour quelque temps, un caractère marqué, c’est-à-dire une certaine disposition à l'humidité ou à la sécheresse, avec un ciel serein ou très nuageux. C’est pendant ce mois que les müriers poussent leur feuillage ; toutes les variétés de pêchers, de ceri- siers, de pruniers, de poiriers, de lauriers-ceri- ses, etc. , sont en pleine floraison; on plante les orangers, les figuiers , les mimoses; l’on greffe les grenadiers , les abricotiers ctautres arbres fruitiers SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL: 327 dont la sève n’est pas avancée ; l’on continue la cueil- lette des oranges et des bigarades, ainsi que celle des violettes et des jonquilles. Un horizon encombré de nuages, dissipés tout-à- coup par des vents plus ou moins violents; desaverses de pluie immédiatement suivies d’un soleil ardent ; une atmosphère sèche et humide tout à la fois, carac- térisent et lient le mois de mars à celui d’avril. Les jujubiers , les figuiers , les grenadicrs, la vigne, les mimoses, etc., se couvrent de feuilles: les dattiers, les micocouliers, les amélanchiers, les anthyllis, les lilas, les chinetiers, épanouissent leurs fleurs ; on recueille des petits pois, des artichauts et des fèves ; on effectue la dernière cueillette des oran- gers, on continue celle des limons; on laboure, on fume , on taille toutes les espèces d'orangers, et l’on commence à faire éclore les chenilles du ver à soie qui forme la première récolte de toutes les branches de notre industrie agricole. L'inconstance de température pendant ces mois suspend quelque- fois les fonctions externes de quelques arbres, ce qui est cause de différentes maladies qui les privent pour l’année de leur récolte accoutumée. Les pluies sont tellement nécessaires, pendant ce mois, à notre végétation , que nos ancêtres ont adopté le pro- verbe, Abrieu es de trenta, se ploëghesse trent’un non faria mau à degun : le mois d'avril est de trente jours; s’il pleuvait le trente-unième, il ne ferait de mal à personne. Le mois de mai ofire, par la douce influence de 328 APERÇU sa température, la plus grande partie de nos produc- tions dans toute leur parure ; les plantes céréales jettent leurs épis; les fleurs des orangers, des biga- radicrs, des rosiers, qui embaument l’air de leurs émanations, sont cucillies pour servir aux différen- tes préparations de senteur. Les prairies, qui ont relevé par leur verdure l’aridité de notre sol, sont fauchées pour la première fois, et leurs produits, qu’on appelle fourrage de mai, fourrage maienc, est le plus estimé, et reste vert toute l’année. Les oliviers, principale ressource des propriétaires et des agriculteurs, commencent à déployer les chaï- nons de leurs fleurs, qui deviennent le miroir d’une bonne ou mauvaise récolte. La floraison de la vigne se manifeste; quelques cerisiers, bigarreautiers, la fraise du Chili, müûrissent leurs fruits; l’on greffe toutes les espèces et variétés d’orangers et d’oli- viers ; les jardiniers mettent en place les piments, les pommes d'amour, les aubergines, les melons, et quelques salades d’été. Quand, dans le mois de juin, on voit s’avancerde la grande mer des brouillards semblables à une fu- mée épaisse, qui s'élèvent peu à peu, viennent couronner le sommet de nos montagnes, et que l'atmosphère reste pendant plusieurs jours couverte d'épaisses vapeurs, on craint toujours pour nos principales productions. Ce mois nous offre quei- quefois des journées bien singulières: le matin l'air est dans un calme parfait; vers le midi commence à souffler le vent de sud-ouest, l’ouest et le nord SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 329. lui succèdent avec plus de force; le vent d’est ap- porte ensuite des rafales d’eau ; demi-heure après le sud se déclare accompagné d’éclairs et de tonnerre; l’ouest nord-ouest ramène un calme apparent. Le sud sud-ouest revient de nouveau agiter l’atmo- sphère et apporte avec lui de grosses averses; quel-. ques instants après le nord nord-ouest balaie les nuages, et le ciel reste dans toute sa beauté. En moins d'une heure le vent d’est commence dere- chef à souffler, et traine avec lui un orage épouvan- table que le vent du nord dissipe, et ramène, après huit heures de lutte atmosphérique, un temps des plus beaux. Les chaleurs qui commencent à se dé- velopper après quelques pluies font épanouir les fleurs de l'olivier, de la vigne, des grenadiers, des œillets, des jasmins, du cactier à raquette, etc. La moisson des plantes graminées et partie des légu- mineuses s'effectue, et donne, selon la fertilité des terres, dans les années d’abondance de 12 à 15 pour un, dans la moyenne de 4 à 6, et dans la mauvaise , soit qu'elle provienne de la sécheresse ou de l'humidité, on peut à peine retirer la se- mence. Pendant ce mois l’on commence à ramasser les boutons du cäprier, des capucines, les corni- chons pour être confits dans le vinaigre ; les princi- pales variétés de haricots verts, de potirons, d’o- gnons,d’aulx, donnent leurs produits ainsi que quel- ques variétés de pommes de terre. Les merisiers, guigniers, bigarreautiers, cerisiers, agriotticrs, groseilliers, fraisiers, quelques amandiers, pruniers, 350 13 APERÇU poiriers, pommiers et abricotiers mürissent leurs fruits, et dans les bonnes années la récolte des vers à soie, quoique peu lucrative , répand toujours un peu d’aisance parmi les cultivateurs. Les fleurs de plusieurs variétés de grenadiers, de cactus, d'agaves, de Jataniers, du fuchsie, du balisier d'Inde, de la volkamère du Japon, de la passiflore écarlate, ainsi que le chant des cigales, les amours des phasmes, des ascalaphes et des myrméléons ; l'apparition du jason et de la manté pectinicorne , annoncent que l'atmosphère s’est élevée à vingt degrés de chaleur. Dans tous les en- droits où un système naturel ou artificiel d'irriga- tion est établi, l’on sème différentes qualités de haricots et du maïs; après avoir enlevé les autres récoltes, l’on transplante les choux, les céleris, les blettes, les poireaux et autres plantes potagères: La moisson touche à sa fin, et la récolte des prunes, dont on fait sécher en quelques endroits une par- ie, ainsi que des pommes précoces. Celle des cerises tardives , des figues-fleurs, des pêchers et poiriers hâtifs que l’on consomme frais, des abricots, des framboises, qu’on réduit en sirop ou en compotes, s'effectue. Dans le cours de ce mois, l’on arrache le chanvre, les pommes de terre, les pois-chiches, les lentilles, etc. Les prairies sont fauchées pour la seconde fois, et l’on cueille les jasmins , les tubé- reuses, les volkamères, la lavande, la menthe poi- vrée, qu’on débite dans le commerce, et dont on fait usage comme objet de senteur et comme mé: SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 331 dicament. Enfin dans les années où l'olivier est en pleine récolte on achève la confection de l'huile. Le calme qui règne dans l'air pendant le mois d'août, l'absence des récoltes, l’aridité des mon- tagnes, la blancheur du gravier, tout concaurt pour accroître pendant ce mois l'intensité de la chaleur, qui s'élève année commune de 20 à 25 degrés du thermomètre de Réaumur. La floraison du gatilier, de l’échinophore, du chrythme, de la chondrille, du lycope, etc., ont lieu pendant ce mois. Les me- lons, les pastèques, quelques variétés de raisins, de prunes, de pêches, de fraises, de framboises, etc., mürissent. L'on commence à faire sécher les figues, l’on cueille l’origan et autres plantes aromatiques pour extraire leur huile essentielle; on abat les amandes, les noix ct les noisettes qu’on fait sécher pour l'hiver ; les chinois, les azeroles, quelques prunes et quelques pêches sont confits avec le su- cre, etc. Après la pleine lune on greffe toutes les variétés d’orangers, de pêchers, d’abricotiers, de müriers, etc. Le mois de septembre voit éclore le mimose far- nèse, la menthe macrostache, le globe nutans, la conyse ambigué , le colchique automnal, la pâque- retie sauvage , et l’on cucille les fenouils poivré et commun pour en extraire l'huile essentielle ; l’on récolte les châtaignes, les jujubes, les azeroles, quelques variétés de raisins pour sécher, et des olives pour saler. La vendange commence princi- palement sur nos collines, et l’on y prépare ce vin 332 APERÇU fameux de Bellet devenu par sa bonté un petit ob- jet de commerce. Les raisins qu’on coupe ensuite ne servent que pour la fabrication du vin que l’on consomme dans le pays pendant deux ou trois mois. Les pluies de l’équinoxe d'automne ont lieu or- dinairement dans le mois d’octobre; elles se pro- longent quelquefois tellement que les raisins pour- rissent. La floraison du caroubier , du safran, des roseaux, du dature en arbre, de la bruyère multi- flore, du govet à capuchon, du smilax piquant a lieu. La cueillette du jasmin et des tubéreuses cesse , et l’on continue celle du mimose farnèse. On cueille les haricots, le maïs, et toutes les variétés de pommes, de poires, de coins, de grenades, quel- ques limons etles belles oranges pour étre envoyées dans les grandes villes ; la vendange finie, l’on com- mence la fabrication de l'huile d'olive. Pendant le mois de novembre, lorsqu'une tem- pérature de dix à douze degrés règne dans l’atmo- sphère, l’on voit fleurir sur toutes nos collines les orangers qui ont le plus souffert de la sécheresse pendant l’été : leur fleur a presque le même par- fum que celui des fleurs du printemps. La casse tomenteuse, le narcisse odorant, les mésembrian- thèmes, quelques amaryllis, les volkamères, les lavandes dentées et multifides, le buis, l’alysson maritime, etc., sont en pleine floraison; l’on conti- nue la cueillette des olives, des oranges, des limons, des bigarades; l’on exécute la dernière coupe du SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 333 fourrage qui est dans certains endroits la seconde, dans d’autres la troisième ou quatrième de l’année, et l'on commence à récolter des petits pois, des choux-fleurs et autres plantes potagères. La floraison de la camélée à trois coques, de l’ellébore fétide , du narcisse tazetc, de la véro- nique de buxbaume , de l’'anémone des jardins, de l’euphorbe des vallons, de l’érodie maritime, de la pervenche, des noisetiers et de quelques aman- diers, annonce la fin et le renouvellement de l’année. Les artichauis, les petits pois , les choux- fleurs , les céleris , et autres Iégumes, donnent leurs récoltes. Dans quelques coins abrités les pommes d'amour mürissent encore. On effectue la seconde cueillette des limons , des oranges, des bigarades, et des cédrats de Florence, et l’on continue à dé- triter les olives. Engrais en usages. Le cultivateur des Alpes maritimes lutte conti- nuellement contre le grand besoin de fumier que la culture nécessite , et contre les difficultés de se le procurer. Dans les environs de Nice, la paille, la tige des légumineuses, quelques joncs , de l’algue marine et autres plantes forment la face du fumier que le fermier fait sur les lieux avec les bestiaux qu’il peut nourrir ; dans la montagne on se sert du buis, de la lavande, des euphorbes, des sommités du pin et 334 APERÇU du genévrier, et autres végétaux qui se trouvent le plus communément sous la main du laboureur. Les engrais dont on fait usage sont le fumier de vache, de cheval, de brebis , et de bêtes de somme ; des ongles, des cornes, des souliers usés, des ro- gnures de cuir, des chiffons de laine, des débris de boucherie, toute sorte de balayures, ct principa- lement des déjections humaines. Le prix de ces en- grais augmente tous les jours, les uns soit à cause du peu de litière qu'on peut se procurer par le manque de routes voiturables, de manière que le transport ne peut se faire qu’au moyen de bêtes de somme, ce qui la rend infiniment coûteuse ; les autres par le manque de moyens de la plupart des cultivateurs. Tous ces motifs n’ont jamais excité l’industrie et la diligence du cultivateur à bien conditionner le fumier qu'il peut se procurer, et à le distribuer d’une manière bien entendue. Pour augmenter les engrais on peut prescrire aux métayers de mettre dans les étables et bergeries au-dessous et au-dessus du tas de fumier, des couches de terres marneuses qu’on peut se procurer en tant d’endroits : il faut les renouveler toutes les fois qu’on change la li- üère; par ce moyen tous les liquides des bestiaux qui s’'échappent, ou s’évaporent en pure perte, se- raient absorbés, et l’on augmenterait de cette ma- nière la quantité de fumier. Pour fumer nos principaux arbres en plein champ, on pratique une fosse circulaire de la pro- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 335 fondeur d’un tiers de mètre, dans laquelle on met le fumier, ensuite des déjections humaines; l’on recouvre vingt-quatre heures après. Cette méthode, usitée généralement un peu trop près du pied de l'arbre, présente des inconvénients qu’on peut évi- ter en élargissant un peu plus l’aréole , pour que les racines capillaires puissent pomper les sucs nutritifs; par ce moyen on a encore l'avantage de voir le terrain au-dessous des branches se couvrir d’un herbage touffu qui entretient la fraicheur aux terres et fournit un bon fourrage. 336 APERÇU LA LAS LAS LAVER LL LR RAR LA LEE LEUR LAS LR RAR LR LR LL LL EL RS CAL LL ELA L ALLER LR ARTICLE IT. DESCRIPTION DES ARBRES ET ARBUSTES A FRUITS BONS À MANGER. I. FRUITS JUTEUX. CITRE, ORANGER, BIGARADIER, BERGAMOTIER, LIMETIER, CHINETIER, MELLAROSE, DORÉ, PE- RETTE , PAMPLEMOUSSE, LUMIE, LIMONIER, CÉ- DRATIER. De l’oranger. L'oranger est le plus beau, le plus intéressant, le plus utile de tous les arbres de la famille des hes- pérides; l'élégance de son port, le vert de son feuil- lage , la suavité de sa fleur, la couleur, le parfum, la fraîcheur et les qualités bienfaisantes de son fruit, le rendent le plus riche et le plus bel orne- ment du globe. Un arbre qui flatte aussi délicieusement la vue; le goût et l'odorat, n’a pu manquer d’être observé, recherché, cultivé et multiplié dès que les hommes ont su apprécier les bienfaits et les beautés de la SUR LE RÈGNE VEGÉTAL, 337 nature. Leur célébrité remonte en effet bien au- delà des temps historiques, et c’est dans les siècles héroïques et fabuleux que nous en puisons les pre- mières notions. Les mithologues et les anciens géographes lient à une des expéditions d'Hercule la plus ancienne con- naissance qui nous soit parvenue sur l’oranger. La fable a mis au nombre des travaux de ce héros l’en- lèvement des pommes d’or du järdin des Hespéri- des. Les opinions sont partagées sur le lieu où était ce jardin. Suivant Diodore de Sicile, Hespérus et Atlas étaient deux frères qui possédaient de très grandes richesses dans la partie la plus occidentale de l'Afrique. Hespérus eut une fille appelée Hes- péris, qui donna son nom à la contrée. Elle épousa son oncle Atlas, et de ce mariage naquirent trois filles qu’on nomma Hespérides ou Atlantides, et dans le jardin desquelles se trouvaient ces fameuses pommes d’or. Ovide et Virgile placent aussi le jardin des Hes- pérides dans les états d’Atlas. Apollodore le croyait dans la partie de ses états qui a été appelée Mauri- tanie. Pline et Ptolomée l’indiquent dans la grande Syrte , et disent qu'un bras de mer serpentait tout autour ; ce qui s'accorde avec l’idée du dragon qui en gardait l'entrée, selon les poëtes. Maxime de Tyr peint la terre des Hespérides comme une espèce d’isthme fort étroit et alongé dans la mer. Cette forme et cette position la rendaient donc très fa- cile à être envahie par les eaux; aussi devint-elle 1, 24 338 APERÇU un syrte ou bas-fond très dangereux pour les na- vigateurs. Quand, bien des siècles après, on a voulu trouver le jardin de ces femmes célèbres de l’anti- quité , les uns ont cru le reconnaître dans une île de l'Océan, près des côtes de la Libye ; l’imagina- tion des autres est allée le chercher jusque sous le pôle arctique: mais les plus grandes autorités s’ac- cordent à le placer à l'occident du mont Atlas. L'in- génicux auteur des Lettres sur l’Atlantide à réuni dans ses recherches plusieurs débris des traditions qui rappellent une foule d'évènements sur lesquels il ne nous est parvenu que des notions bien confu- ses, et qui décèlent de grands cataclysmes dont la cause ét les cffets sont également inconnus. La géographie physique et la géologie dissipent de plus en plus le doute qu’il avait été permis d’é- lever sur la vérité de ces anciennes traditions: à l'inspection de la multitude des végétaux, des fruits et des animaux subfossiles dont foisonnent à diver- seshauteursles côtes de la Méditerranée, on ne peut nier que le bassin de cette mer n'ait été autrefois une vaste ct riche vallée très peuplée, avant que les eaux de l'Euxin, de la Caspienne, ctc., eussent franchi les Cyanées , et produit le déluge de la Sa- mothrace (1). Ce fut sans doute dans cette grande catastrophe que disparurent la terre et le jardin des filles d’At- (1) Diodore de Sicile. SUR LE RÈGNE VÉGETAL. 339 las. Cette terre, envahie par les eaux, ne laissa que de vagues souvenirs, qui, allant toujours en s’affai- blissant, rendirent à la fin son existence probléma- tique. Phérécide, l’un des anciens les plus à portée, et par son siècle ct par sa patrie, de recueillir les traditions de cet évènement terrible , les combina suivant les idées recues de son temps, et fut le premier à faire parvenir Hercule au fameux jardin des Hespérides. Il serait inutile de relater ici les mille autres ver- sions de la fable des filles d’Atlas; mais, avant dé quitter ce pays de conjectures, je crois devoir rap- peler qu’un ancien auteur (1) pensait que l’oran- ger était passé des montagnes de la Mauritanie dans la Médie, et de là dans la Grèce , enfin sur tous les bords de la Méditerranée où ces arbres pou- vaient prospérer. Si des temps fabuleux on passe aux siècles his- toriques , l’on voit que la nature a distribué diver- ses sortes d’orangers sous différentes latitudes de la zone torride. Les premières pages de l’histoire montrent un cédratier indigène ou naturalisé dans la Perse et dans la Médie. Théophraste, qui vivait trois cent trente ans avant l'ère vulgaire, en a laissé une description estimée, mais qui ne suffit pas cependant pour faire distinguer parmi les nombreuses espèces et variétés celle dont ce phi- (1) Celius> Com. de citr. 24. 340 APERÇU losophe entendait parler. Il paraît même que la connaissance du nom propre de cette espèce n'é- tait pas parvenue à Théophraste, puisqu'il l'appelle pomme de Médie. Antiphane, poële comique qui vivait vers le temps de la moyenne comédie, intro- duit sur la scène un jeune homme qui présente un de ces fruits à sa maîtresse , et ne le nomme pas autrement que Théophraste. On croit reconnaître un cédratier dans l'arbre que Mesue, Avicenne , Abdallatif et Ebn-el-Avwvam appellent otrodi (1). On prétend que c’est ce même arbre que Théophraste à décrit, et que c’est celui dontp arle Virgile dans ses Géorgiques. Pline, ajou- tant quelques particularités à la description de Théophraste , est le premier des Latins qui lui ap- plique le nom de citrus. D’après le texte de Josèphe (2), l'autorité de Dioscoride et de Florentinus, on ne peut douter que ce citrus n'ait passé de la Perse dans les jardins de Babylone, et de là dans ceux de la Palestine, où ses fruits servirent aux Juifs dans la fête des taber- nacles (3). Après l'avoir acclimaté dans l'Asie-Mineure, on dut aisément le propager dans les pays circonvoi- (1) Abd-Allat, Reat. de l'Égypte, trad. de M. de Sacy, pag. 119. > (2) Flav. Josèphe , Ant. jud., 15-15-2990. (5) Ibid. , 53-10-1575. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 341 sins; et à mesure que les relations commerciales s'étendirent , sa culture passa dans la Grèce , dans les iles de l’Archipel, de Sardaigne, de Corse, et enfin sur tout le littoral de la Méditerranée, où, d'après des auteurs recommandables,il formait dans l'Europe méridionale un objet d'utilité, d’agré- ment et même de luxe, vers la fin du second siècle de l'ère vulgaire (x). Plusieurs auteurs ont cru voir à travers le voile de la fable et de l'antiquité que le bigaradier avait dü exister dans les régions occidentales de lAfri- que. Athénée, sur le témoignage de Juba, roi de Mauritanie, dit que les habitants de la Libye don- nent à cet arbre le nom de pommier des Hespéri- des , et que ce furent les fruits de cet arbre qu'Her- cule apporta dans la Grèce, et qui recurent le nom de pommes d'or, à cause de leur beauté et de leur couleur. Pontanus affime même que le bigaradier passa de la Libye en Europe, et Saumaise avance que l'apparition de cet arbre en Italie fut anté- rieure à celle du cédratier. Il prétend que son fruit fut appelé citrus par les Romains, qui accordèrent aussi le même nom aux pommes de Médie aussitôt qu’elles parurent à Rome, à cause de leur ressem- blance et de leur rapport naturel. Malgré l'autorité de ces auteurs et l'incertitude qu'elle jette sur la véritable patrie du bigaradier, (1) Paad., De re rust., 4, 279, 342 APERÇU les textes de Damascène, d’Avicenne, et un passage de Massoudy et Ge Macrizy, fournissent de quoi prouver que cet arbre fut apporté par les Arabes des contrées de l'Inde situées au-delà du Gange , et qu’ils le répandirent vers le dixième siècle dans tous les pays où ils avaient établi leur empire. Le fruit du bigaradier est connu sur tout le lit- toral de la Méditerranée sous les noms de nzarundi, ciütrangulum, melaranico, citrone, melangolo , bi- garat, citron amer. Damaseène nous apprend à re- tirer l'huile essentielle de son écorce et celle de sa graine. Avicenne employa son suc dans l’une de ses compositions pharmaceutiques , et on lit dans les notes que M. de Sacy a ajoutées à sa traduction d’Ab- dallatif, que le citron rond (atrodi modowar), qui est une bigarade, a été apporté de l'Inde postérieu- rement à l’an 500 de l’'hégire. Aucun auteur n’a fixé l’époque à laquelle on a commencé à cultiver le bigaradier sur les bords de la Méditerranée ; cependant Ebn-el-Awam rap- porte que cet arbre était cultivé à Séville vers la fin du douzième siècle. Hugues Falcande et Nicolas Specialis assurent que, dans l'année 1150:, il em- bellissait les jardins de la Sicile. Enfin on trouve dans l’histoire du Dauphiné qu’en l’année 1336 le bigaradier était un objet d'agrément et de com- merce dans la ville de Nice. L’antiquité n’apprend rien sur le limonier. Ce n’est même que par des relations assez modernes que l’on sait qu’il croît naturellement dans la partie SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 343 de l'Inde située au-delà du Gange ; mais sa transmi- gration vers l'Europe se rattache également à l’in- vasion de ces califes célèbres qui, du fond de l'Asie méridionale, étendirent leurs conquêtes jusqu'au pied des Pyrénées et des Alpes maritimes, et lais- sèrent partout des traces imposantes de leur puis- sance et de l'étendue de leurs connaissances en mé- decine et en agriculture. Le limonier, transporté par les Arabes dans tous les lieux de leur vaste empire où ce bel arbre pou- vait croître, fut trouvé par les croisés en Syrie et en Palestine vers la fin du onzième siècle. Il est très probable qu'à la même époque il était déjà multiplié aussi en Afrique et en Espagne ; néan- moins il paraît certain que ce furent les croisés qui l'introduisirent en Sicile et en Italie, où on l’a sou- vent confondu avec le cédratier. Plusieurs écrivains arabes du douzième siècle en parlent comme d’an arbre caltivé et déjà multiplié en Egypie ct ailleurs. Eugues Falcande, dans son Histoire de Sicile, dit : f’ideas ibi et lumias aceto- sitate sua condiendis cibis idoneus …… Lumias dési- gne ici de véritables limons. Mattheus Sylvaticus s'exprime de la manière suivante : Limon itague fructus est notus, pulcher et boni odoris , succo acetoso sicut citrangulo. Et il ajoute que de son temps cet arbre était répandu dans toute l'Italie. Quoique aucune idée chronologique ni aucuns renseignements posilifs n'existent sur le pample- mousse, et que sa patrie soit à peu près inconnue , 344 APERÇU l’époque de sa culture paraît être fixée d'une ma- nière certaine par le savant évêque Jacques de Vi- tri, qui affirme que de son temps cet arbre embel- lissait les jardins de la Palestine. C’est assurément de ces fruits dont le Tasse entend parler dans ces : vers pleins d'élégance : Pendono a un ramo un con durata foglia, L’altro con verde il novo e il pomo antico. Si aucune relation n'existe sur la patrie du limé- tier ni sur son passage en Europe, on peut croire sans trop hasarder que les Arabes, maîtres des plus belles contrées du monde, animés et par l'esprit du commerce et par le désir de s’illustrer dans les sciences, durent acclimater cet arbre , non seulement dans leur propre pays, mais le propa- gèrent dans tous ceux qu'ils avaient soumis à leur domination, et où le sol, le climat et la position ne s’opposaient pas à sa culture. Mattheus Sylvaticus, qui écrivait vers la moitié du treizième siècle, af- firme que de son temps le limetier était cultivé dans les jardins de San-Remo, à quelques lieues de Nice, sur le Hittoral des Alpes maritimes. L'incertitude où nous laissent les voyageurs et les naturalistes sur la patrie du bergamotier et des lumies a suffi à des auteurs recommandables pour avancer que quelques espèces et variétés du genre citrus ont été formées par l’art dans nos jardins, ou par le mélange de la poussière fécondante dé leurs étamines. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 345 Tous les auteurs s'accordent à dire que l’oran- ger à fruit doux croit naturellement dans les pro- vinces méridionales de la Chine , à Amboine, à Banda , aux îles Marianes et de la Calédonie, et dans toutes celles de la mer Pacifique. Mais il y a diver- ses opinions sur la marche qu'a suivie sa transmi- gration sur notre continent. La plupart des écri- vains en attribuent la conquête aux Portugais : Val- mont de Bomarre favorise cette opinion ; Laureiro en parle dans le même sens, Hunter, dans son voyage à la Chine, semble le confirmer. Madame de Genlis va même jusqu’à citer Jean de Castro comme celui à qui l’on doit l'acquisition de cet arbre. Tous ces té- moignages méritent d'autant plus d’être pesés, que M. Gallesio semble vouloir les détruire en avançant que les orangers à fruit doux sont arrivés par l’A- rabie dans la Grèce et dans les îles de l’Archipel , où ils se sont acclimatés peu à peu, et de là ont été transportés dans toute l'Italie. Cependant le nom de pourtegalié donné à tous les orangers à fruit doux dans le territoire de Nice , de Villefranche, d'Ese, de Monaco , etc., me porte à croire qu’au moins ces pays les ont reçus du Portugal. Tous les orangers observés jusqu’à ce jour sont de petits arbres ou des arbrisseaux parés d’une ver- dure agréable, qui retrace l’image d’un printemps perpétuel , et donne aux contrées où ils sont cul- tivés en grand l'aspect le plus riant et Le plus animé. La graine de l’oranger, mise en terre à une tem- pérature et à une humidité convenables, opère sa 346 APERÇU germination en peu de jours. Sa radicule devient un pivot qui avec le temps s'enfonce perpendiculai- rement en terre à plusieurs mètres de profondeur, tandis que d’autres racines latérales s'étendent hori- zontalement près de la surface du sol, se divisent en un grand nombre de ramifications qui produi- sent un chevelu considérable et très délié. Toutes ces racines sont fort dures, et leur couleur est or- dinairement d’un blanc sale jaunâtre. La tige de l’oranger varie selon les différentes es- pèces. Dans quelques unes elle se divise près de terre, et a de la tendance à former un petit buis- son; dans d’autres elle se ramifie dans toute sa lon- gueur avec un certain désordre qui n’est pas sans agrément. Mais la plupart de celles qu’il nous im- porte le plus de cultiver élèvent naturellement leur tige droite , nue et sans branches, jusqu’à la hauteur de deux à quatre mètres, et la divisent ensuite en plusieurs branches très rameuses, qui for- ment une tête hémisphérique ou arrondie, dont la plus grande dimension est d'environ dix-huit à vingt mètres de circonférence. L'écorce du vieux bois est assez lisse , d’un gris cendré et finement gercée; mais celle des jeunes pousses est verte, luisante, et parsemée de glandes. Le bois lui-même est d'un blanc jaune clair , pe- sant, d’un tissu fin, serré, compacte et très dur : l’aubier s’y distingue à peine , et le canal médullaire est fort étroit. s Les feuilles, placées sur des supports si saillants SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 347 que les jeunes rameaux en deviennent toujours an- guleux , sont alternes, coriaces , glanduleuses, en- tières ou légèrement dentées, quelquefois lavées de violet dans leur jeunesse, mais toujours luisantes et d’un vert brillant en dessus dans l’état adulte, lon- gues d'un à huit pouces, et se montrant dans toutes les proportions entre la forme linéaire et celle de l'ovale arrondi. Elles sont unies à leur pétiole par une articulation, et ce pétiole est, ou simplement marginé, ou muni d'orcillettes cordiformes, dé- cussantes , plus ou moins larges. Dans l’état de nature ou par l'effet d'une végé- tation vigoureuse, plusieurs orangers sont armés d’épines axillaires, très acérées, sur la plupart des jeunes rameaux. Les fleurs naissent axillaires et terminales sur les rameaux des anciennes pousses ct sur ceux des pousses récentes; elles sont soli- taires ou groupées, et forment des thyrses, des grappes et des espèces de corymbes à l’extrémité des rameaux; toutes ont un pédoncule particu- lier, et leur couleur, d’un blanc pur dans beau- coup d'espèces , est lavée de violet en dehors dans d’autres. Chaque fleur est composée d’un calice monophyile urcéolé, échancré ou découpé sur le bord, en trois, quatre, cinq ou six dents obtuses ou légèrement aiguës: d’une corolle ayant trois ou quinze pétales oblongs, étalés, dénués d’on- glet, insérés à la base d'un bourrelet glanduleux qui entoure l'ovaire: de vingt à soixante étami- nes insérées un peu plus haut que les pétales, les 348 APERÇU unes libres, les autres soudées plus ou moins par le bas de leurs filets en plusieurs corps, et formant comme un tube autour de l'ovaire; les anthères sont oblongues, à quatre lobes ct à deux loges qui s'ouvrent longitudinalement ; d’un ovaire hbre, obovale ou arrondi, entouré à la base d’un bour- relet glandulçux, surmonté d’un style gros, cylin- drique , de la hauteur des étamines, et terminé par un stigmate capité, creusé en entonnoir. L’ovaire est intérieurement divisé en loges, dont le nombre varie de cinq à quinze; chaque loge contient de six à vingt ovules superposées et altachées sur deux rangs dans l'angle intérieur de la loge; les vésicules qui se trouvent dans les loges d’un fruit mûr sont à peine ébauchées dans l'ovaire. Le fruit est une grande baie, coriace, arrondie, ovale ou oblongue, lisse ou raboteusé, divisée inté- rieurement en autant de loges qu’il y en avait dans l'ovaire. Le nombre des graines parfaites dans un fruit mûr est toujours bien moins considérable que n'étaient les ovules dans l’ovaire; on n’en trouve ordinairement que d’une à quatre dans cha- que loge attachée dans l’angle aigu vers le milieu de la hauteur du fruit. Ces graines, sessiles, etposées dans une direction horizontale, varient extrême- ment de forme et de grosseur; elles offrent dans leur composition une lorique coriace, parcourue dans l’un de ses côtés par une raphie qui va s’épa- nouir ct former une chalaze striée et souvent co- lorée au sommet d’un tegmen mince et membra- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 349 neux. Ce tegmen recouvre immédiatement un ou plusieurs embryons, composés chacun de deux co- tylédons ovales, légèrement convexes en dehors, et d’une radicule obtuse, saillante, centrifuge , en- foncée dans une échancrure des cotylédons, et di- rigée vers la chalaze du côté opposé à l’ombilic. Mais outre ces graines les loges de l'orange con- tiennent encore un grand nombre des vésicules, le plus souvent fusiformes, terminées en filet äélié aux deux bouts, placées parallèlement, dirigées vers le centre du fruit, pleines de suc liquide, amer, acide ou sucré, et attachées au secteur du cercle qui forme le côté extérieur de la loge. I. CiTRUS AURANTIUM. Oranger à fruit doux. C. Caule arboreo spinoso ; foliis ovato-oblongis, acutis, quandoque serrulatis, petiolatis ; petiolo plus minusve alato ; floribus albis ; fructu multiloculari, subrotundo, ovato, obtuso, rariter acuminalo aut mammoso, aureo vel rubescente ; vesiculis corticis conveæis ; pulpa dulci, SUCCOSISSiIMa. € 1. C. À. VULGARE, O. franc. C. Racemis spinosis; foliis ovatis, acutis, peliolatis ; petiolo paulo alato; fructibus globosis, paulisper asperis luteo-rubris ; pulpa dulcissima. Risso, Poit. Hist. nat. des orang., 2° éd., p. 35, pl. 5, fig. L’oranger franc est regardé comme le type de tous les autres orangers à fruit doux. Sa tige, droite, vigoureuse et couverte d’une écorce grise, se ter- "350 APERÇU mine par une tête hémisphérique, dont les rameaux nombreux et confus sont garnis d’épines; les jeunes pousses sont anguleuses, d’un vert tendre ; les feuil- les inférieures sont épaisses, coriaces, ovales, légè- rement dentées, d’un vert blond; les supérieures oblongues, d'un vert foncé, luisantes, entières, à détiole assez long et moins ailé que celui des feuil- les inférieures. Les fleurs sont axillaires et termi- nales, d’un beau blanc; pétales étouffés; l'ovaire souvent sirié à sa base. Le fruit est arrondi, plus ou moins globuleux, quelquefois légèrement déprimé au sommet, d’un beau jaune doré , couvert de nom- breuses vésicules saïillantes ; son intérieur est divisé en huit à dix loges pleines de grosses vésicules jau- nes, qui contiennent un suc abondant, sapide et su- cré. Les graines sont grosses, oblongues, inégales, renfermant chacune trois ou quatre embryons par- faits. Long. 0,070, larg. 0,080, ép. 0,003 (1). Cet arbre s'élève dans nos jardins jusqu’à la hau- teur de huit mètres. Il est peu cultivé, parceque ses récoltes sont tardives, peu abondantes dans le com- mencement, et que les fruits , frappant contre les épines, s’altèrent et ne peuvent plus supporter un long trajet. (1) On entend par long. la longueur de l’axe depuis le ca- lice jusqu’à style; par larg., la largeur ou le diamètre trans- versai du fruit; par épais., l'épaisseur de l’écorce de ce mêmé fruit. SUR LE RÈGNE VÉCGETAL. 351 2. C. À. SINENSE, ©. de la Chine. C. Foliis ovato-oblongis ; fructibus rotundis, sæpe depressis, glaberrimis ; corticetenut, aurato; pulpa sua- vissima , dulst, Riss. Poit., p. 34, pl. 4, fig. Cet oranger est peu cultivé dans nos jardins, à cause de ses moyennes récoltes bisannuelles ; il a quelques rapports avec celui de Majorque , mais il s’en distingue par une moindre élévation, par ses fruits moins colorés, beaucoup plus lisses. Tige couverte d’un écorce grisâtre; rameaux courts, touffus , irréguliers, armés de quelques pointes. Feuilles ovales oblongues, quelquefois ondulées sur leurs bords, pointues au sommet, portées sur de longs pétioles très peu aïlés. Fleurs blanches, sou- vent réunies en bouquet. Fruits arrondis, fermes, pesants, ayant une peau fine, lisse et luisante; leur intérieur est divisé en neuf ou onze loges pleines d’un suc abondant, très sucré. Graines assez nom- breuses, ayant une pointe recourbée à l’un de leurs bouts. Long. 0,056, larg. 0,060, ép. 0,002. 3. C. À. PRÆCOX, O. à fruit précoce. C. Foliis ovalis, acutis; fructibus magnis, globosis; pulpa dulcissima. Riss. Poit., p.35, n° 3. L'un des caractères de cet arbre estle pétitnombre de fruits qu’il produit constamment chaque année, >" 392 APERÇU et la propriété qu'ont ces fruits de mürir long- temps avant les autres. Tige de cinq mètres de hau- teur. Rameaux courts, droits; parsemés d’épines. Feuilles petites, d’un vert pâle, terminées en pointe, portées sur d’assez longs pétioles, grêles, à peine ailés. Fleurs éparses, grandes, d’un beau blanc , à pé- tales ovales oblongs, renfermant jusqu’à vingt-cinq étamines moins longues que le pistil. Fruits gros, arrondis, fermes, pesants, d’un beau jaune rouge ; écorce lisse, épaisse, fort adhérente à la pulpe, qui est divisée en neuf ou dix loges pleines d’une eau douce et sucrée. Graines nombreuses, oblongues, irrégulières , terminées en pointe aux extrémités, Long. 0,073, larg. 0,076, ép. 0,004. 4. C. À. DEPRESSUM, ©. à fruit déprimé. C. Foliis ovato-oblongatis ; fructibus mediis, levibus, basi apiceque depressis ; pulpa duloi, Riss. Poit., p. 36, pl. 5, fig. La culture de cet arbre est presque abandonnée; on n’en trouve plus que quelques pieds äans les vieux jardins. Tige grande, rameaux assez longs, touffus , quelquefois épineux, terminés par des bourgeons anguleux d’un beau vert. Feuilles épaisses, légèrement ondulées sur les bords, à peine dentées, portées sur des pétioles presque nus, d’inégale longueur. Fleurs disposées en bou- quet, d'un blanc éclatant; étamines peu. nom- breuses, plus courtes que le style. Fruit de moyenne Agé. à SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 353 grosseur, lisse, déprimé au sommet, où l’on re- marque quelquefois une auréole, et rétréci à la base, où se trouvent communément des sillons qui s'évanouissent à la surface du fruit; pulpe d’un jaune foncé, divisée en dix à douze loges pleines d'une eau douce. Graines oblongues. Long. 0,065, larg. 0,085, ép. 0,005. 5. C. À. PYRAMIDALE, O. pyramidal. C. Foliis ovato-oblongatis; fructibus parvis, rotundis, glaberrimis, paulo striatis ; pulpa dulci. Riss. Poit. 57, 5, fig. L’oranger pyramidal a de l’affinité avec celui à feuilles étroites, mais il en diffère par sa forme pyramidale , par ses rameaux glabres et confus, par ses grandes feuilles, et par la couleur päle de ses fruits. Tige grêle ; rameaux longs, glabres, droits; nombreux. Feuilles grandes, ovales alongées, un peu ondulées sur leurs bords, pointues, d'un vert clair, sensiblement rapprochées les unes des autres et portées sur des pétioles un peu ailés. Fleurs en bouquets ou en pyramides; corolle de cinq à sept pétales. Fruit petit, arrondi, très glabre, ferme, d'un j:une pâle, marqué de légères crénelures. Écorce assez épaisse, peu adhérente à la pulpe, qui est d'un jaune rougeûtre, divisée en douze à qua- torze loges. Graines peu nombreuses. Long. 0,048, larg. 0,078, ép. 0,009. 1, 25 su | APERÇU 6. C. À. ixrcrror1um, O. à feuille d’yeuse. C. Foliisovatis, undulatis, sinuatis ; fructibus globo- sis, vel ovatis , glabris; pulpa dulcissima. Riss. Poit. 57, 6, 6, fig. Cette variété lire son nom de la ressemblance qu'ont ses feuilles avec celles du chêne yeuse. On croit qu'il a été transporté de l'ile de Sardaigne dans nos jardins , où il est encore extrêmement rare. Tige rameuse; rameaux courts, droits, yla- bres, confus, très pressés, terminés par des bour- geons anguleux ; feuilles ovales, ondulées, cré- pues, très contournées , épaisses, d’un beau vert luisant en dessus, pâles en dessous, terminées par de grosses nervures saillantes ; fleurs en bouquets à cinq pétales oblongs, d’un blanc nuancé de jaune ; fruits petits, le plus souvent arrondis, quelquefois oblongs , lisses, d’un jaune foncé , de cinq à onze loges pleines de vésicules très jaunes qui contien- nent une eau douce et sucrée; graines très rares. Long. 0,070 , larg. 0,054, ép. 0,005. 7. C. À. Cruspum, 0. à feuilles crépues. C. Foliis oblongis, angustis, crispis; fructibus rotun- dis, depressis ; pulpa dulci. Rüss. Poit. 37, 7. Cet arbre est majestueux; ses fruits mürissent tard, et n’ont jamais un goût aussi agréable que SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 355 ceux de la variété précédente. Tige grande ; rameaux longs, parsemés de petites épines; feuilles oblon- gues, étroites, plissées, crépues, froncées, reco- quillées, d’un vert pâle , portées sur de longs pé- tioles non ailés ; fleurs nombreuses; fruits arrondis, déprimés , glabres, d’un beau jaune rouge , parse- més de petits creux, divisés en dix à treize loges qui en entourent quelquefois cinq autres plus pe- tites placées au centre ; suc d’un doux fade. Long. 0,050 , larg. 0,065, ép. 0,004. 8. C. À. PIRIFORME, O. à fruit piriforme. C. Foliis ellipticis, acutis; fructibus magnis, turbina- tis; cortice glabro, saturate-luteo ; pulpa dulci. Riss. Poit. 39, 8, 7, fig. Nos jardiniers remarquent que les yeux de cet arbre sont fort difficiles à lever pour être greffésen écusson. Les fruits , constamment figurés en poire , distinguent aisément cette variété, et la rendent un des orangers les plus curieux et les plus intéres- sants. Ses fruits ont l'écorce lisse, peu épaisse, d'un beau jaune ; l’intérieur est divisé en dix ou douze loges pleines de vésicules jaunes au centre , rouges à la circonférence dans leur parfaite maturité, et qui renferment un suc des plus agréables ; les grai- nes sont assez nombreuses. Long. 0,070, larg. 0,062, ép. 0,006. 25. 356 APERÇU 9: C. À. LALIFOLIUM, O. à larges feuilles. C. Foliis ovatis , late oblongis, acutis; fructibus ma- gnis, globosis ; cortice tenut ; pulpa dulci. Riss. Poit. 39, 9, fig. Les fruits de cet oranger résistent presque au- tant que ceux de l’oranger de la Chine aux intem- péries des hivers du midi de l'Europe. Tige haute; rameaux parfaitement arrondis; feuilles grandes, ovales oblongues, pointues, d'un beau vert, on- dulées et crénelées à leur bord, portées sur des pe- tioles ailés; fleurs à cinq pétales bien ouverts; éta- mines, vingt-deux. Fruits gros, sphériques, glabres, luisants, d’un beau jaune ; écorce mince; pulpe di- visée en neuf à onze loges contenant un suc doux ; graines avortées. Long. 0,070, larg. 0,070, ép. 0,006. 10. C. À. GENUENSE, O. de Gênes. C. Foliis ovato-oblongis; floribus summis, tripetalibus; fructibus magnitudinis mediæ, paulisper asperis, intense luteis, subglobosis, basi sæpe sulcatis; pulpa dulei. Riss. Poit. 40, 10, 8, fig. L'irrégularité de son feuillage , qu’on ne peut at- tribuer ni à la nature du sol ni à l'effet de la culture, fait distinguer aisément cette variété. Tige formant une tête arrondie ; rameaux petits, courts, touffus ; feuilles ovales oblongues, rétrécies aux deux bouts, d’un vert foncé, luisantes, entières, les unes pla- nes, les autres en gouttière, portées sur des pétioles SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 357 -nus ; fleurs à pétales inégaux. Fruits ronds, quel- quefois un peu déprimés au sommet, marqués de sillons à la base, à surface unie, un peu chagrinée, d'un beau jaune rouge ; pulpe sucrée , divisée en dix ou douze loges; graines petites. Long. 0,073, larg. 0,072, ép. 0,007. 11. C. À. DUPLEX, O. à fleurs doubles. C.Foliis ovato-oblongis; floribus duplicibus; fructibus subglobosis, subdepressis, glabris, sæpe fetiferis; pulpa dulci. Riss. Poit. 4r, 11. Cet arbre n’a pas constamment ses fleurs dou- bles; elles sont très souvent simples, phénomène qui a sa source dans la nature même de cet arbre. Tige droite ; rameaux courts, munis de petites épi- nes; feuilles ovales oblongues, aiguës, portées sur des pétioles assez longs ; fleurs souvent réunies en bouquets de cinq à vingt pétales. Fruits arrondis, ordinairement déprimés, lisses, ouverts souvent au sommet, d’où sort le rudiment d’un autre fruit ; les uns et les autres sont d’un jaune foncé rougeûtre ; l’intérieur se divise en douze à quinze loges inéga- les, pleines d’un suc doux. Long. 0,060, larg. 0,070, ép. 0,008. 12. C. À. NICÆENSE, ©. de Nice. C. Foliis ovatis, acutis; fructibus magnis, globosis, basi % 358 | APERÇU apiceque sæpe paulo depressis; corlice crassiore, granu- lato, saturate-luteo ; pulpa duler. Riss. Poit. 42, 12,0, fig. L'oranger de Nice forme, par Pabondance de ses fleurs et de ses fruits, une des productions agri- coles les plus lucratives des habitants de cette ville. Tige droite, vigoureuse, terminée par une tête touffue. Feuilles grandes, épaisses, ovales, aiguës, à pétiole légèrement ailé ; fleurs nombreuses. Fruit sphérique , souvent déprimé aux deux pôles, ferme, pesant, d’un beau jaune foncé, qui passe un peu au rouge ; pulpe d’un jaune foncé, divisée en dix à douze loges renfermant un suc très doux ; semence nombreuse. Long. 0,086, iarg. 0,090, ép. 0,010. 13. C. A. mIcROCARPUM, O. à petit fruit. C. Foliis ovato-oblongis, paulo strictis ; fructibus . t . . 4 parvis, globosis; cortice subcrasso , croceo; pulpa duler. Riss. Poit. 43, 13, 10, fig. Plusieurs de nos jardiniers sont de l'opinion que cette variété est la première qui ait été introduite dans nos jardins. Tige droite, rameaux confus ; feuilles menues, ovales oblongues, étroites, poin- tues, portées sur d’assez longs pétioles. Fruit petit, arrondi, glabre , d’un jaune pâle, divisé en dedans en dix à onze loges pleines d’un suc doux très agréable. Long. 0,050, larg. 0,048, ép. 0,007. \ SUR LE RÈGNE VEGÉTAL. 359 Le 14. C. À. MINUTISSIMUM, O. à fruit nain. C. Foliis ovato-oblongis, acutis; fructibus minimis, globosis; cortice tenui, glabro, aurato; pulpa dulei. Riss. Poit. 44, 14. Les caractères de ce petit fruit sont assez tran- chés pour qu’on ne puisse le confondre avec äu- cun autre connu; mais rien pe prouve son identité avec l’espèce décrite par Ferraris. Tige grêle, lisse ; rameaux petits ; feuilles ovales, oblongues, étroites, aiguës ;, portées sur de longs pétioles un peu ailés; fleurs petites. Fruits ne dépassant jamais ceux du bi- garadier chinois ; ils sont lisses, d’un jaune pâle, divisés en sept loges pleines de vésicules qui con- tiennent un suc doux. Long. 0,038, larg. 0,040, ép. 0,00). 15. C. À. ciBBosuM, O. à fruit bosselé. C. Foliis ovato-oblongis; fructibus rotundatis, hinc gib- bosis, saturate luteis ; pulpa subdulci, Riss. Poit. 45, 15, 11, fig. Cet oranger n’est élevé que de deux mètres; il fleurit chaque année, mais donne peu de fruits, qui sont constamment difformes. Tige lisse, rameuse; feuilles ovales, oblongues, épaisses, légèrement crénelées ; fleurs réunies en bouquets. Fruits assez gros, d’un jaune rougeûtre , relevés en bosses ou espèces de mamelons qui les rendent difformes, 360 APERÇU se divisant en dix ou douze loges pleines d’un suc sapide. Long. 0,064, larg. 0,000, ép. 0,006. 16. C. À. CORNICULATUM, O. à fruit cornu. C. Foliis parvis, strictis; fructibus ovatis, sæpe sulea- tis, corniculatis ; cortice subcrasso; pulpa dulei. Riss. Poit. 45, 16, 12. fig. Le même pied fournit des fruits qui n'offrent au- cune excroissance à l’extérieur , mais qui ont ce- pendant toujours deux systèmes de loges dans leur intérieur. Tige grisâtre ; rameaux courts; feuilles petites, oblongues, étroites, un peu sinuées , por- tées sur d’assez longs pétioles peu ailés; fleurs épar- ses. Fruits ovales, quelquefois arrondis , déprimés au sommet, marqués de sillons longitudinaux, et munis d’appendices en forme de cornes de doigts; pulpe divisée en dix à douze loges pleines de vési- cules jaunes d’un doux sucré. Long. 0,060, larg. 0,060, ép. 0,007. 17. C. À. MELITENSE , O. de Malte. C. Foliis ovato-oblongis; petiolo subulato; fructibus magnitudinis mediæ ; cortice rubescente; pulpa sangui- neo-purpurea , pergrata , dulci. Riss. Poit. 46, 17, 13, fig. L’oranger de Malte a recu différents noms, qui ont apporté de l’obscurité dans son histoire et de la difficulté dans sa détermination. Tige assez éle-, vée ; rameaux courts, glabres, quelquefois munis de quelques épines très courtes; feuilles ovales, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 361 oblongues , pointues, épaisses, légèrement den- ticulées , portées sur d’assez longs pétioles légère- rementailés; fleurs nombreuses, suaves; fruitssphé- riques, à surface chagrinée , d’un jaune foncé, qui passe au rouge dans sa maturité : l’intérieur se di- vise en dix à douze loges pleines de vésicules rou- ges contenant une cau excellente. Long. 0,070, larg. 0,080 ,ép. 0,005. 18. C. À. HIEROCHUNTICUM, O. à pulpe rouge. C. Tolis ovato oblongis ; petiolo subulato; fructibus mediis, globosis, apice sæpe depressis ; cortice subtenut, luteo ; pulpa rubra, dulci. Riss. Poit. 47, 8, fig. Les caractères que je vais exposer m'ont paru suffisants pour distinguer cette variété de la pré- cédente. Tige grisàtre ; rameaux longs, garnis d’ai- guillons. Feuilles ovales oblongues, épaisses, por- tées sur des pétioles un peu ailés. Fleurs disposées de deux à trois sur le même pédicelle; pétales longs, aigus. Fruits lisses, d’un beau jaune, ne rougissant jamais à l'extérieur, quoique sa pulpe prenne une couleur rouge assez foncée. Long. 0,068, larg. 0,076, ép. 0,008. 1g. C. A. oRyzA (x.), O. à graine de rx. C. Folis elongatis, acutis; petiolo nudo; fructibus: magnis,sphæricis, luteis ; pulpa rubescente; vesiculis pau- lisper adherentibus ; succo dulei. Cette variété forme, avec les deux précédentes; 362 APÉRÇU un petit groupe bien distinct. Sa tige est fort belle, couverte de rameaux munis de quelques petites pointes. Les feuilles sont alongées, diminuant in- sensiblement en longue pointe obtuse. Les fleurs sont annuelles, nombreuses et fertiles. Les fruits sont sphériques, d’un beau jaune, finement granu- lés en-dessus, terminés par un point noir; divisés en dedans en neuf à dix loges d'un beau rouge, dont les vésicules, peu adhérentes entre elles, ont la propriété de se détacher, présentent presque la forme d’une graine de riz, sont un peu croquantes et renferment un suc très agréable. Long. 0,070, larg. 0,065, ép. 0,007. | 20 C. À. BALEARICUM, O. de Majorque. C. Foliis ovato-elongatis , acutis ; fructibus sphæricis, glabris, magnitudinis mediæ; cortice subtenut, saturate luteo ; carne dulcissima. Riss. Poit. 48, 19, 14, fig. Cet arbre s’élève jusqu’à 6 mètres, et ne charge ordinairement que tous les deux ans: il est peu cultivé dans nos jardins. Tige élevée, à rameaux droits, très longs , munis de petites épines. Feuilles grandes, ovales alongées, pointues, d’un beau vert, légèrement ondulées. Fleurs réunies en bouquet. Fruit sphérique, assez gros, très lisse et fort lui- sant, à écorce mince, d’un jaune qui va jusqu’au rougeâtre ; l’intérieur divisé en neuf à dix loges pleines de vésicules renfermant un suc abondant. Long. 0,086, larg. 0,080, ép. 0,005. SUR LE RÉGNÉ VÉGÉTAL. 363 21. C. À. SIGILLATUM, ©. à fruit cacheté. C. Foliis ovatis, acutis; petiolo alato; fructibus globo- sis, in summitate sigillatis; cortice saiurate luteo; pulpa dulei. Ruiss. Poit, 48, 20. L’empreinte singulière dont les fruits de cet ar- bre sont ordinairement marqués donne lieu de croire que c’est cette même variété qu'Abdallatif a indiquée sous le nom de Mokhattan. Tige assez haute. Feuilles ovales oblongues, inégales, ondu- lées, aiguës au sommet, quelquefois obtuses, d’un beau vert, portées sur des pétioles ailés. Fleurs éparses, à pétales inégaux. Fruits sphériques, gla- bres, d’un jaune rouge assez foncé, marqués comme d’une empreinte de cachet sur l’un des côtés du sommet; peau épaisse, pulpe divisée en dix ou douze loges contenant un suc douceâtre. Long. 0,062, larg. 6,064, ép. 0,009. 22. GC. À. MAMMIFERUM, ©. à fruit mammifère. C. Foliis oblongis acutis; fructibus rotundo-ovatis, magnitudinis mediæ, cacumine coronatis ; pulpa dulci. Riss, Poit. 149, 21, 25, fig. L'espèce de protubérance en forme de mamelon qui termine les fruits de cet oranger m'a déter- miné à lui donner ce nom. Tige élevée, vigou- reuse; rameaux parsemés de quelques petites épi- nes, Feuilles ovales oblongues, d'un beau vert nn. de 364 APERÇU luisant, rétrécies en pointe aux deux bouts, por- tées sur des pétioles à peine ailés. Fleurs isolées, à calice très petit, à grands pétales terminés en pointe arrondie. Fruits ovales, très lisses, d’un beau jaune qui rougit un peu, terminés par un ma- melon irrégulier ; le côté du pédoncule est marqué de légers sillons. L'intérieur se divise en neuf ou onze loges pleines de vésicules jaunes au centre et rougeâtres à la circonférence; le suc est doux, sa- pide; graines petites, à moitié avortées. Long. 0,035, larg. 0,054, ép. 0,006. 23. C. À. LIMETIFORME, O. à fruit limétiforme. C. Foliis ovaio-oblongis, strictis; fructibus globosis, sulcatis cacuminatis ; pulpa dulei. Riss. Poit. 5o, 22. Une grande partie des fruits de cette variété, terminés au sommet par un mamelon obtus, la fe- raient peut-être confondre avec l'espèce précédente, si l’on n'avait pas égard à son feuillage moins touffu et plus pâle, à ses fleurs moins nombreuses et plus productives, enfin à la petite quantité de fruits qu’elle porte chaque année, et qui parviennent rarement à leur parfaite maturité. Tige élevée; ra- meaux épars, glabres, très longs. Feuilles ovales oblongues, étroites, d’un vert jaunâtre, portées sur de longs pétioles gréles, à peine ailés. Fleurs sou- vent rabougries. Fruits globuleux, d’un jaune pâle, marqués de plusieurs sillons longitudinaux qui vont Éd SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 365 aboutir au petit mamelon obtus. La pulpe est d’un jaune rougeâtre, peu succulente , assez douce, et divisée en onze ou douze loges. Graines avortées. Long. 006! , larg. 0,046, ép. 0,005. 24. GC. À. OBLONGUM, O. à fruit oblong. C. Foliis ovato-oblongis, strictis ; fructibus ovato-elon- gatis ; cortice glabro, luteo rubescente; pulpa purpuras- cente , dulei. Riss. Poit. 51 , 23, 16, fig. On distingue aisément cet oranger de la multi- tude des variétés cultivées dans le midi de l'Europe à l'élégance de son port, à la forme oblongue de ses fruits, qui sont souvent réunis en grappes, et forment des bouquets très élégants. Tige touffue, à rameaux nombreux, munis de petites épines. Feuilles ovales-oblogues, terminées en pointe lan- céolée, d’un vert gai, portées sur d’assez longs pétioles lég'rement ailés. Fleurs réunies, ayant la corolle de trois à cinq pétales odorants. Fruits ovoïdes ou oblongs, glabres, obtus par les deux bouts , passant de la couleur jaune au rougeâtre dans la parfaite maturité; pulpe divisée en neuf à onze loges, contenant un suc abondant et fort doux. On trouve des fruits sans graines, et d’autres qui en ont beaucoup, de moyenne grosseur et fort inégales. Long. 0,070, larg. 0,050, ép. 0.008. 25. C. À. ELLIPTICUM, O. à fruit elliptique. C. Foliis ovato oblongis, quandoque crispis; fructi- 366 APERÇU bus parvis, ellipticis; cortice glabro, luteo; pulpa dulei, rubescente. Riss. Poit. 52, 24, 17, fig. Cet arbre a quelque chose de l’aspect du biga- radier bouquetier : il est tout couvert de nœuds, de protubérances, de rugosités, qui le rendent comme tordu et difforme à la vue; ses rameaux sont touffus, assez longs et flexibles. Les feuilles an- ciennes sont ovales oblongues , terminées en pointe obtuse, froncées, recourbées , un peu dentées, et sinuées en leur bord; mais les jeunes sont planes, d'un beau vert, plus petites, et portées sur des pé- tioles peu ailés. Fleurs en bouquets. Fruits ellipti- ques , glabres, d’un jaune foncé, même rougeñtre dans la grande maturité, à écorce fine, faiblement adhérente à la pulpe, qui est rouge, divisée en dix à douze loges pleines d’un suc doux, un peu sa- pide, sans graines. Long. 0,060, larg. 0,050, ép. 0,004. 26. C. À. roruLOosUuM, O. à fruit toruleux. C. Foliis acutis, oblongis; fructibus depressis, toru- lasis , saturate luteis ; pulpa dulci. Riss. Poit. 65, 26, 18, fig. La forme seule de ses fruits suffit pour distinguer facilement cet oranger de tous ses congénères. Tige élevée, terminée par des rameaux longs, sé- parés et glabres. Feuilles oblongues, étroites, aï- guës aux deux bouts, d’un beau vert foncé, légère- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 367 ment ondulées, très inégales, portées sur des pétio- les peu ailés. Fleurs petites, souvent réunies deux à deux. Fruits de moyenne grosseur, très déprimés à la base et au sommet, marqués longitudinalement de dix ou douze sillons qui vont aboutir au som- met, où il se trouve un enfoncement duquel s’élève ordinairement un petit mamelon obtus. La peau est d’un jaune foncé, adhère à la pulpe, qui est d’un jaune sale, veinée quelquefois de filets rougeâtres, divisée en dix ou seize loges inégales, au centre desquelles est un grand axe irrégulier. L’eau en est douce, peu abondante ; graines assez nombreuses. Long. 0,055 , larg. 0,090, ép. 0,008. 27. C. À. CARNOSUM, ©. à fruit charnu. C. Foliis ovato-oblongis, acutis; fructibus sphæricis, glaberrimis, luteo rubescentibus; cortice crasso ; pulpa dulci. Riss. Poit. 54, 27, fig. La nature à des transitions graduées qui mettent à chaque instant nos méthodes et nos nomencla- tures en défaut. Îl a paru assez juste de donner le nom d’écorce à l’enveloppe des bonnes oranges douces, surtout quand elle se détache aisément de la pulpe ; mais lorsque cette enveloppe est devenue très épaisse, charnue, on a cru devoir lui donner le nom de chair. Entre ces deux extrêmes, il y a plu- sieurs degrés qui n’ont pas encore reçu de noms, et qui embarrassent toujours ceux qui ont besoin d’en 368 APERÇU parler. Tige moyenne; rameaux confus; feuilles grandes, ovales oblongues, prolongées en longue pointe, d’un vert pâle, et portées sur des pétioles ailés. Fleurs nombreuses, rapprochées, grosses. Fruits sphériques, très unis, fort luisants, d'un jaune rouge foncé; écorce ferme, très épaisse, compacte , adhérente à la pulpe, qui se divise en dix ou douze loges, et qui contient un suc doux, peu abondant. Graines nombreuses, longues, la plupart stériles. Long. 0,060, larg. 0,060, ép. 0,090. 28. C. À. RuGosUM, O. à fruit rugueux. C. Toliis ovato-lanceolatis, acutis, sæpe plicatis fas- tigiatisque; fructibus magnis, basi apiceque depressis, striatis, rugoso-granulatis; cortice crasso, spongioso; pulpa vix dulci. Riss. Poit. 55, 28, 10, fig. La facilité avec laquelle cet arbre prospère nous porte à croire qu'il est un de ceux que l’on pour- rait le plus aisément acclimater hors de la zone où les autres variétés cessent de croître. Tige droite; rameaux lisses, assez nombreux. Feuilles grandes, ovales oblongues, aiguës, épaisses, d’un beau vert, quelquefois un peu ondulées ou pliées sur les bords, et rapprochées en touffe au sommet des rameaux. Fleurs bien nourries. Fruits gros, déprimés à la base et au sommet, mous, légers, marqués de plu- sieurs stries ou sillons tortueux, particulièrement vers la queue, et de rugosités sur toute la surface, *' 4 SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. "3109 d'un jaune foncé, marqués d’un point noir au som- met, qui est quelquefois entouré d’une aréole. Peau épaisse, spongieuse, colonneusc, se déta- chant aisément de la pulpe, qui est divisée en‘dix ou douze loges inégales, pleines de vésicules d'un jaune foncé, contenant un suc doux, aqueux. Graines de grosseur variable. Long. 0,080, larg. 0,090 , Ép. 0,010. 29. C. À. RUGINOSUM , O. à fruit ridé. C. Foliis ovato-elongatis, strictis; fructibus parvis, rotundatis , granulatis , ruginosis ; cortice crasso, lutco. rubescente ; pulpa vix dulei. Riss. Poit., 56, 20. La culture de cet arbre est presque abandonnée dans nos environs, à cause de la petite dimension de ses fruits, qui se détachent aussitôt parvenus à leur état de maturité, et passent promptement à Ja fermentation putride. Rameaux flexibles ; feuilles nombreuses, ovales oblongues,;-égèrement fron- cées, d'un vert brillant. Fleurs situées sur de longs etminces pédoncules. Fruits petits, mous, arrondis, quelquefois déprimés, traversés en divers sens par des sinus et des nervures peu sensibles qui les ren- dent ridés; l'écorce est très épaisse, d’un jaune rouge foncé, faiblement adhérente à la pulpe, qui est d’un jaune rougeälre, diviste en dix à onze loges, renfermant un suc douceâtre; graines ar- rondies. Long. 0,050, larg. 0,072, ép. 0,008. 1, 26 370 APERÇU 0 30. C. À. LoNGiFoLIUM, O. à longues feuilles. C. Foliis oblongo-lanceolatis, dentatis ; fructibus ma- gnis, ovatis, auratis, levibus, apice mamillato-conicis ; cortice tenut; pulpa aquosa, subdulci. Rüiss. Poit., 59, 32, 21. En voyant un aussi beau fruit, la pomme d’or du jardin des hespérides, Atalante, la Discorde, les trois déesses, et toutes les idées poétiques attachées à ces fictions reviennent naturellement à la pensée. Tige d'un cendré noirâtre, peu élevée ; rameaux épars, parsemés de petites épines; les jeunes pousses ont quelquefois une faible teinte rougeätre. Feuilles oblongues, lancéolées, dentées en leur Lord, d’un vert tendre, assez planes, les unes aiguës, les autres obtuses, portées sur des pétioles non ailés. Fleurs disposées en grappe, à pétalesblancs, nuancés de jaune. Fruit gros, ovale, terminé par un mamelon conique, assez long, à superficie très lisse, luisante, d’un jaune doré; peau mince; vésicules de son huile essentielle planes et concaves; l’intérieur est divisé en dix ou douze grandes loges, pleines de pulpe, d’un jaune sale, contenant un suc aboñdant peu agréable ; graines petites, tronquées à la base, ri- dées, brunâtrés, obtuses au sommet, à chalaze rou- gcûtre. Long. 0,090, larg. 0,075, ép. 0008. 31. C. À. MOLTIFLORUM , O. multiflore. C.Foliis ellipticis, acutis; floribus agglomeratis; fruc- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 371 tibus magnitudinis mediæ, subglobosis ; cortice tenui, glabro, pulchro luteo; pulpa dulei, Riss. Poit., 60, 33. Rien n’est beau comme cet arbre au printemps ; il est alors dans toute sa magnificence. La grande masse de fleurs et de fruits dont il est couvert, con- trastant agréablement avec la verdure de son feuil- lage, lui donne un aspect aussi riche que varié. Tige haute , terminée par une tête arrondie, couverte de feuilles elliptiques, acuminées, d’un vert jau- nâtre, légèrement ondulées sur leurs bords, et por- tées sur d'assez longs pétioles à ailes arrondies; fleurs nombreuses, réunies en bouquets touffus, presque toutes fertiles; fruits médiocres, arrondis, très glabres, d’un beau jaune , terminés au sommet par un point brun; écorce mince , adhérente à la pulpe, qui est divisée en neuf ou dix loges égales, pleines d’un suc doux très agréable; graines arron- dies ou nulles. Long. 6,048, larg. 0,050 , ép. 0,008, 32. C. À. cozraA (x.), O. de Colla. C, Foliis mediis, acutis; fructibus rotundatis, pau- lulum depressis, glabris; coriice luteo rubescente; pulpa dulcissima. Je dédie cette variété à M. Colla, savant botaniste de Turin. Surunmillion de fleurs qu’un pied moyen de cette variété porte chaque année, vingt-cinq au plus sont prolifiques, et portent leurs fruiis à leur parfaite 26, 372 APERÇU maturilé. L'arbre est vigoureux ; les feuilles médio- cres, aiguës, d’un beau vert; les fleurs, extrémement nombreuses,sont stériles, caduquesetla plus grande partic n’atteignent jamais leur entier développe- ment. Les fruits ontune écorce lisse, mince, bien co- lorée, sontun peustriésen rayons vers le pédoncule, et contiennent une pulpe divisée en neuf loges, chargée de nombreuses vésicules pleines d’un suc qui devient doux avant la plus grande partie des au- tres oranges. Long. 0,060, larg. 0,050, ép. 0002. 33. C. À. ANGUSTIFOLIUM, ©. à feuilles étroites. C. Foliis parvis, angustissimis; fructibus parvis, ro- tundatis; cortice tenui, luteo; pulpa purpurea, dulcis- sima. Riss. Poit., 61, 54, 22. Cet oranger s'élève à plus de cinq mètres; il fleurit chaque printemps, mais il ne fructifie abon- damment que tous les deux ans. Quand ses fruits sont rouges au dehors, leur suc n’a pas encore assez de saveur, et n’est jamais aussi agréable que quand la pulpe seule est rouge. Tige peu régulière, à rameaux courts , diffus, munis de quelques petites épines ; feuilles petites, menues, inégales, ovales oblongues, étroites, pointues, quelques unes lancéolées, d’un vert foncé, et rapprochées à l’extrémité des ra- meaux ; fleurs disposées en bouquets, à corolles de trois à cinq pétales oblongs, étalés; fruits petits, sphériques , pesants, glabres , très finement cha- grinés, d'un beau jaune rougeâtre, qui devient rouge SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 373 dans l'extrême maturité ; l'écorce, assez mince, adhère à la pulpe, qui est divisée en dix à douze loges, pleines de vésicules d’un rouge sanguin dans plusieurs endroits, et qui contiennent un suc abon- dant; graines oblongues, striées, aplaties, munies d'un bec oblique à chaque bout. Long. 0,050, larg. 0,092, ép. 0,005. 34. C. À. TarpuM , O. à fruit tardif. C. Foliis ovato-oblongis ; fructibus magnis, rotun- datis, depressis ; cortice lutco pallido; pulpa dulei. Riss. Poit., Gr, 35, 23. Des fruits très déprimés et qui mürissent fort tard distinguent suffisamment cette variété de l’o- range de Malic et de l'orange à pulpe rouge, avec lesquelies elle a d'ailleurs beaucoup de rapport. Tige haute, d’un gris cendré obscur; rameaux longs, droits, un peu diffus; feuillesovales oblongues, poin- tues, quelquefois ondulées sur les bords, d’un vert foncé, et portées sur de courts pétioles peu ailés ; fleurs souvent solitaires; corolle à quatre ou cinq étales aigus; fruits gros, très déprimés aux deux pô- les, pesants, quelquefois marqués de légers sillons, à surface lisse , très finement chagrinée, et d’un beau jaune, qui passe même au rougeâtre dans la grande maturité. On remarque un gros point noir à l’ombilic, qui est souvent creux, comme rayon- nant, et qui paraît être un indice de superfétation. Écorce peu épaisse, adhérant à peine à la pulpe, qui 374 | APERÇU est rouge , divisée en douze ou quatorze loges plei- nes d'un suc doux; graines ovales arrondies. Long. 6,045, larg. 0,065, ép. 0,005. 35. C. À. ASPERMUM, O. à fruit sans pepins. C. Foliis ovato-oblonsis, acutis; fructibus parvis, ro- tundatis , glabris ; pulpa ruberrima, dulci. Riss. Poit., 62, 36. Ce n’est point parceque cette variété manque constamment de graines que nous la distinguons des oranges à chair rouge, mais parceque, outre ses caractères de fucies, la pulpe de ses fruits est déjà douce ct très agréable avant que leur écorce ait pris la teinte jaune qui leur est propre. Tige gri- sâtre, à rameaux assez longs, garnis de quelques petites épines; feuilles ovales oblongues, pointues, dentelées, épaisses, d’un beau vert, et portées sur de fort longs pétioles ailés; fleurs réunies ordinai- rement trois à trois; corolle composée de quatre à six pétales roulés en dehors ; fruits petits, arrondis, lisses, d'un beau jaune rougeâtre dans la parfaite maturité ; ils ont l’écorce mince, adhérente à la pulpe, qui est d’un rouge foncé, et divisée en dix ou douze loges pleines d’un jus suave et très doux. Long. 0,060, larg. 0,050, ép. 0,004. 36. C. A. contFERUM, O. à fruit conifère. C. Foliis parvis, ovato-elongatis; fructibus magnis, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 395 ovatis, apice mamillato-conicis; cortice pallide-luteo, levi, crassiusculo ; pulpa squalente, acido subdulei. Riss, Poit., 64, 58, 25. Gracieux dans sa forme et beau par son feuillage, si les fruits de cet arbre réunissaient l'utilité à leur agrément, il formerait, sans contredit, le plus riche et le plus bel ornement des jardins. Tige droite, d’un gris foncé, à rameaux courts, diffus, munis de quelques petites épines; feuilles ovales oblon- gues, épaisses, finement dentées, d'un beau vert tendre, portées sur des pélioles presque nus; fleurs disposées en bouquets, ayant le calice un peu angu- leux, les pétales oblongs, et trente-six étamines iné- gales, qui entourent un style quelquefois imparfait. Fruits gros, ovales ou oblongs, terminés par un grand mamelon conique d’un beau jaune doré, très lisse ou rarement parsemé de petites protubérances; écorce ferme , tissu serré, assez sec, blanchâtre ; pulpe d'un jaune pâle, sale, divisée en dix ou douze loges, pleines d’une eau abondante, moitié douce et moitié acide avec un peu d'amertume ; graines sub- triangulaires. Long. 0,110, larg. 0,066, ép. 0,008. 37. C. A. murTagiLe, O. à fruit changeant. C. Folis ovato-oblongis, linearisque variegatis ; petiolis nudis subulatisque; fructibus ovato-oblongis aut sphæricis, vel turbinatis, quandoque apice mamillatis ; n LI LA ( 376 APERÇU cortice crasso , rugis punctisque virentibus nolalo ; pulpa viz dulei, subamara. Riss. Poit., 67, 42,28. Dans la grande famille des orangers, celui-ci seul a la propriété de porter des fruits qui, depuis le pre- mier développement jusqu’à leur entière maturité, changent plusieurs fois de forme, d’aspect et de couleur. Tige droite , moyenne ; rameaux courts, irréguliers, confus, minces et tortueux; feuilles ovales, obtuses ou acuminées, oblongues, linéaires et très rapprochées, panachées de blanc et souvent lisérées de jaune ; elles ont le pétiole fort long, et d'autant moins ailé que la feuille est plus étroite. Fleurs petites, réunies en bouquets; fruits ovales, oblongs ou ovoïdes, plus ou moins anguleux ; les uns sont obtus, les autres terminés par un mame- lon ; tous, extraordinairement légers dans leur ma- turité , ont dans leur jeunesse des bandes verdä- tres, formées de points plus élevés que le reste de la surface ; et quand le fruit prend la couleur jaune foncé qui lui est naturelle, ces bandes deviennent rougeâtres. L'’écorce est assez mince, se détache aisément de la pulpe, qui est formée de grosses vé- sicules jaunes, divisées en huit ou dix loges pleines d'une cau légèrement sucrée; graines avortées. Long. 0,055, larg. 0,045, ép. 0,606. 38. C. À. FETIFERUM (x.), O. à fruit félifère. C. Foliis ovato-clongatis, (onge petiolatis ; fructibus | gs CASE SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 377 magnis, rotundatis, depressis, sæpe sulcatis, luteis, in summitate fetiferis ; pulpa dulcissima. Cet arbre est vigoureux, à longs rameaux lisses ; les feuilles sont ovales alongées, d'un beau vert, diminuant insensiblement en pointe ; les fleurs sont assez nombreuses, à corolle inégale ; les fruits sont très gros, arrondis, fortement déprimés, souvent sillonnés depuis le pédoncule jusqu'au milieu, et terminés au sommet par un large ombilic ouvert, du milieu duquel s'élèvent de quatre à cinq ma- melons vert jaunâtre plus ou moins gros, qui con- trastent avec la partie externe, qui est d’un beau rouge orange ; l'écorce est peu épaisse , et la pulpe jaune est.divisée en vingt-une loges inégales, plei- nes d’un suc très doux, quelques unes renfermant des semences bien nourries et pointues aux deux bouts. Long. 0,060 , larg. 0,080, ép. 0,007. 39. C. À. uMBILICATUM (x.), O. à fruits ombiliqués: C, Foliis ovatis, acutis, sæpe crispis; fructibus ma- gnis, depressis, sulcatis, ruberrinus, umbilicatis ; pulpa dulci, é Cet oranger ne differe de la variété précédente que par ses rameaux plus longs, ses feuilles plus petites; celles des nouveaux scions chiffonnées et recoquiliées de différentes manieres; les fleurs ordinairement solitaires, et les fruits gros, dépri- més , d’un rouge vif, costulés vers le pétiole, ter- 378 APERÇU minés par un large ombilic arrondi, où se trouvent intérieurement quatre à cinq mamelons moins co- lorés ; l'écorce est ferme , et la pulpe, d'un rouge de carmin , se divise en vingt-trois loges inégales, pleines d’acicules renfermant un suc très doux, sans semence. Long. 0,055 , larg. 0,080 , ép. 0,005. 40. C. À. MANDARINUM (N.), O. mandarin. C, A. Foliis elongatis, sublanceolatis, acutis; fruc- tibus parvis, subrotundatis; pulpa dulci. Cet arbre est grêle, à rameaux espacés, minces, glabres; les feuilles sont longues, presque lancéo- Jées, à sommet très aigu, d’un beau vert, deve- nant ovalaires et un peu rugueuses sur leurs bords avant de tomber. Elles sont portées sur des pélio- les à peine ailés. Les fleurs sont ordinairement petites, tres suaves, ayant un arôme qui se partage entre l'orange et le muguet; les fruits qui leur suc- cèdent sont petits, subarrondis , d'un jaune rouge peu foncé; le suc est fort agréable. Il'existe une au- tre variété dans les serres de Paris, dont les feuilles sont obtuses au sommet et le fruit également pe- tit, mais très déprimé et presque ombiliqué. IL. Crrrus BIGARADIA (x.), Citre bigaradier. C. Caule arboreo; ramis sæpe spinosis ; foliis ellipti- cis , acutis, serrulatis, petiolatis; pitiolo alato; floribus candidissimis; fructu globoso, rugoso, sæpe sulcato, rubro lateo; vesiculis corticis concavis; pulpa amara ot acida. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 379 4x. C. B. syzvesTris, C. B. franc. C. Ramis spinosis; foliis ellipticis, acutis; petiolo alato; floribus candidissimis ; fructibus magnitudinis mediæ, globosis, quandoque subovatis apiceque depressis, glabris, interdum rugosis, intense luteis; pulpa amara, acida. Riss. Poit., 72, 44, 50. Le bigaradier franc a sa tige droite, grisätre, ter- minée par des rameaux touffus, garnis de longues épines verdâtres ; les jeunes pousses sont anguleu- ses, d’un vert pâle jaunâtre, feuilles ciliptiques ou oblongues, étroites , acuminées, légèrement den- tées dans la partie supéricure, un peu ondulées, d'un beau vert, et portées sur des pétioles plus ou moins ailés; fleurs disposées en bouquets; calice anguleux, quinquefide; pétales blancs, étalés , ou même réfléchis, d’un goût légèrement amer; éta- mines de trente à trente-cinq, à filets aplatis, adhé- rant en partie entre eux par la base ;ovaire arrondi, strié ; style terminé par un stigmate tuberculeux ; fruit arrondi ou légèrement alongé, lisse, ou quel- quefois assez raboteux ou déprimé au sommet, d’un jaune qui passe au rouge orangé foncé; il a l'écorce amère, très odorante, adhérente à la pulpe, qui est jaune, divisée en douze ou quatorze loges conte- nant un suc peu sapide, moilié amer, moitié acide; graines oblongues, aiguës, jaunâtres. Long. 0,060, larg. 0,060, ép. 0,005. 380 APERÇU 42. C. B. cornicuLaTA, C. B. à fruit corniculé. C. Foliis ovato-lanceolatis ; fructibus rotundatis, sub- depressis, corniculatis, luteo-rubescentibus ; cortice sub- crasso ; pulpa acidula et amara. Riss. Poit., 76, 46, 52. Outre les excroissances singulières qui distin- guent la plupart des fruits de cette variété, elle se reconnaît encore en ce que le style de sa fleur dé- passe souvent les pétales quand ils ne sont encore qu’en boutons. Tige droite, lisse, grisâtre; feuilles ovales, lancéolées, légèrement dentées, d'un trés beau vert foncé, et portées sur des pétioles à ailes cordiformes; fleurs grandes, nombreuses, souvent disposées par paires axillaires et terminales ; péta- les oblongs, odorants; fruits arrondis, plus larges vers le sommet qu’à la base, munis latéralement d’appendices en forme de corne de doigt de diffé- rentes grosseurs et dimensions; l'écorce est en ou- tre rugueuse, d’un jaune rougeâtre , assez épaisse, souvent spongieuse. L'intérieur est divisé en plu- sieurs systèmes de loges inégales, comme dans un fruit fétifère ; pulpe jaune , pleine d’un suc acidule amer ; graines assez longues, rougeâtres sur la cha- laze. Long. 0,055, larg. 0,075, ép. 0,008. 43. C. B. rerirerA , C. D. à fruit fétifère. C. Foliis lato-ovatis, refleæis; fructibus magnis, ro- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL: 381 tundis, depressis, fetiferis ; cortice tenut; pulpa acidula et amara. F4 Riss. Poit., 78, 48, 35. La bigarade fétifére, ainsi que les fruits à forme extraordinaire appelés monstrueux, de la famille des orangers, ont de tout temps attiré l’attention et excité la curiosité des philosophes. On a vaine- ment cherché la raison de leur formation, surtout avant le progrès de la saine physique, etavant qu’on cût établi les principes de la physiologie végétale. Ferraris, peu satisfait, sans doute, de ses propres explications, s’est dédommagé en s’abandonnant aux idées poétiques, et en nous racontant, dans un style élégiaque, les métamorphoses d’Harmonille, de Tirsenie, etc. Tige grisâtre , rameaux irrégu- liers, courts, anguleux ; feuilles ovales, très lar- ges , luisantes, réfléchies, portées sur des pétioles assez longs; fleurs composées de cinq à vingt-cinq pétales inégaux; fruits assez gros, arrondis, dé- primés, marqués de huit ou dix sillons, peau épaisse, grossièrement chagrinée d’un beau jaune rougeâtre; l'intérieur irrégulier, ayant vers la circonférence dix ou douze loges assez grandes, et au centre un nombre indéterminé d’autres loges plus petites, les unes et les autres pleines de pulpe jaune conte- nant un jus amer acide, Long. 0,060, larg. 0,080, ép. 0,006. 382 APERÇU 44. C. B, CANALICULATA, C. B. à fruit cannelé. C. Foliis oblongis, strictis , acutis ; fructibus mediis, subrotundis, canaliculatis ; cortice subcrasso ; pulpa aci- dula, subamara. Riss. Poit., 80, 49. Cet arbre a de grands rapports avec les deux pré- cédents, et 1l serait difficile de l’en éloigner sans rompre les affinités naturelles. Cependant ses ra- meaux touffus le distinguent de la bigarade corni- culée, et la structure simple et naturelle de ses fruits ne permet pas de le confondre avec la bigarade féti- fère. Tige élevée, rameaux épais ; feuilles petites, ovales oblongues, aiguës, d’un vert gai, à pétioles ailés ; fleurs assez grandes, avec quelques élamines adhérant au sligmate ; fruits arrondis, légèrement déprimés à la base et au sommet, marqués de can- nelures longitudinales qui semblent les diviser en sept ou neuf loges, ct qui contiennent une eau assez abondante, acide, et légèrement amère. Long. 0,050 , larg. 0,070, ép. 0,006. , 45. C. B. cazicuLAïTA, C. B. à grand calice. C. Foliis ovato-oblongis, acutis; calice crasso, per ma- turitatem, crescente ; fructibus magnitudinis mediæ, globosis subcompressisque, glabris; cortice suberasso ; pulpa acidula, paulisper amara. Riss. Poit., 82, 51. Le calice de ce bigaradier prend un volume con- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 383 sidérable , et continuede croître et de mürir après la chute du fruit qu'il soutenait. Tige de moyenne hauteur , terminée par une tête arrondie, à rameaux courts, touffus, d’un vert gai dans leur jeunesse, et munis de petites épines qui disparaissent sur le vieux bois; feuilles ovales ocblongues, aiguës, re- courbées, un peu foncées, festonnées, d’un vert pâle, portées sur de très longs pétioles à ailes arrondies; fleurs souvent disposées en bouquets,ayant le calice renflé, très gros, d’un vert blanchâtre, tuberculé, à cinq ou six divisions, à pétales oblongs; styie long, grèle, souvent nul; fruits arrondis, quelquefois déprimés aux deux bouts, glabres , un peu granu- leux, d’un beau jaune rougeâtre ; ils ont l’écorce assez épaisse; leur intérieur est divisé en huit ou neuf loges égales, pleines de vésicules d’un jaune foncé, renfermant un suc acidule légèrement amer; graines oblongues, tronquées au sommet. Long. 0,064 , larg. 0,078, ép. 0,007. 46. GC. B. crisprrozrA, B. riche dépouille. C. Foliis ovatis, crispis, obtusis , parvis, confertissi- mis; fructibus globosis , dépréssis, subrugosis , sæpe coronatis ; cortice subcrasso ; pulpa acida et amara. Riss. Poit., 83, 52, 55. Les noms de riche dépouille, de bouquetier, d’o- ranger à feuilles frisées ou crêpues, ont été donnés à ce bigaradier depuis long-temps par les culliva- teurs, qui l’ont facilement distingué dans le grand 384 APERÇU nombre de ses congénères. Tige courte, rameaux courts; feuilles petites, ovales, obtuses ou échan- crées, dures, d’un verttendre etjaunâtre, très rap- prochéesles unes des autres, plus ou moins crispées, à péliole très court et sans ailes; fleurs nombreuses en bouquets; fruits arrondis, déprimés , rugueux, légers , d’un jaune rougeätre , marqués au sommet d’une grande aréole, ou de quelques rayons en forme d'étoile ; pulpe formée de grosses vésicules d’un jaune foncé , divisée en douze loges, et con- tenant une eau légèrement acide et amère; grai- nes petites , avortées. Long. 0,050, larg. 0,058 , ép. 0,008. 47. C. B. FLORIFERA (x.), B. bouquetier. C. Foliis ovato-oblongis, obtusis, parvis, subplicatis, interdum rotundatis; fructibus rotundatis, depressis , glaberrimis ; cortice crasso; pulpa acida, amara. Ce bouquetier diffère du précédent par sa tige: plus relevée, ses rameaux moins courts; les feuilles plus alongées, ovales, obtuses aux deux bouts, as- sez rapprochées, plus lisses, comme pliées en deux parties, quelquefois arrondies; les fleurs sont un peu plus grandes, formant par leur réuriion de très jolis bouquets ; les fruits sont gros, arrondis, dé- primés , fort lisses el luisants, d’une teinte moins vive, sans aréole au sommet, divisés en dix loges pleines d'un suc acidule amer. Long. 0,058, larg. 0,070 , Ép. 0,010. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 385 48. C. B. purxiex, C. B. à fleur double. C. Foliis ovato-oblongis, crassiusculis ; flore duplici; fructibus globosis, granulatis ; cortice crasso pulpa acida et amara. Riss. Poit., 86, 55. Cette belle variété, fille du hasard et de l’in- dustrie , perd peu à peu la propriété de donner des fleu:s doubles, si on cesse d'améliorer le sol qui la nourrit , et si l’on abandonne à la seule nature le soin de sa conservation. Tige élevée, rameaux espacés, divergents, irréguliers; feuilles ovales oblongues , pointues, épaisses , ondulées, créne- lées, d’un beau vert, portées sur des pétioles à ailes arrondies; fleurs composées de cinq à vingt pétales inégaux, très longs, réfléchis ; fruits globuleux, gra- nuleux, d’un beau jaune rougeâtre , assez souvent munis vers le bas de quelques protubérances en forme de crêtes et de sillons peu sensibles; le som- met est aussi quelquefois surmonté d’une espèce de mamelon; écorce assez épaisse, fongueuse, peu adhérente à la pulpe, qui est divisée en douze ou quinze loges inégales , séparées en deux systèmes, contenant un suc acidule amer; graines oblongues. Long. 0,060 , larg. 0,070, ép. 0,010. 49. C. B. SPATAFORA , C, B. spalafore. C, Foliis oblongis, strictis, acutis; fructibus sphæricis, £, 27 386 APERÇU lucidis, glaberrimis ; cortice crassissimo , pallide flavo; pulpa pauca, subdulei et amara. Rüiss. Poit., 87, 56, 37, fig. Le fruit du bigaradier spatafore est presque tout écorce ; sa substance, ferme et compacte , forme avec le sucre une excellente confiture. Tige élevée, d’un port irrégulier, à rameaux grêles, courts: feuilles petites, ovales oblongues, étroites, épais- ses, d’un beau vert, portées sur de longs pétioles légèrement ailés; fleurs grandes, éparses ; fruits généralement arrondis, quelquefois un peu dépri- més à la base et au sommet, luisants, d’un beau jaune d'or, fermes, pesants, rarement mamelon- nés au sommet, mais toujours munis d’un petit bout de style dans cette partie; peau épaisse , blanche, un peu sucrée; pulpe petite, jaune, divisée en huit ou neuf loges, contenant un peu d’eau légèrement amère ; graines le plus souvent avortées. Long. 0,058 , larg. 0,058, ép. 0,01. 5o. C. B. MAMILLATA, C. B. à fruit mamelonnc. C. Foliis ovatis oblongisque, paulo crispis, acutis ; fructibus subrotundis , raro oblongis, apice mamilla- tis; cortice subtenui; pulpa acida et amara. Riss. Poit., 89, 57, 38, fig. Si la botanique, dans son état actuel, refuse le nom d'espèce à plusieurs orangers très différents entre eux, au moins clle reconnait qu'il existe dans SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 387 ce beau genre plusieurs groupes distincts les uns des autres qu’on ne peut confondre. Tige brune ; rameaux courts, droits, érigés et réunis par pa- quets; feuilles généralement assez petites , ovales, obtuses , la plupart oblongues, aiguës, portées sur de longs pétioles presque nus; fleurs réunies deux à deux le long des rameaux; fruits arrondis ou ob- longs , luisants , à surface garnie de petits trous, et même de protubérances peu élevées, munis au sommet d’un mamelon irrégulier , chiffonné, sou- vent comme bilobé; pulpe divisée en six à neuflo- ges contenant une eau douce très légèrement amère; graines aplaties, plus ou moins parfaites. Long. 0,050, larg. 0,040, ép. 0,005. 51. C. B. LoxcirozrA, C. B. à longues feuilles. C. Folius oblongis, acuminatis, longissime petiolatis ; fructibus sphæricis, mamillatis; cortice subrugoso, vi- ridi luteo ; pulpa acidula et amara. Riss. Poit., 00, 58, 59, fig. Ce bigaradier est un de ceux qui résistent le moins à la rigueur des hivers de l'Europe australe. Sa tige est petite, grêle; rameaux menus, garnis de quel- ques épines qui accompagnent les jeunes pousses et qui disparaissent sur les anciennes ; feuilles ellip- tiques ou oblongues, aiguës, ondulées , d’un vert tendre , portées sur de très longs pétioles Iégère- ment ailés ; fleurs assez nombreuses; fruits sphéri- ques, fermes, un peu raboteux, d’un jaune pâle, 27: : 388 APERÇU terminés par un mamelon irrégulier, verdâtre ; détaché seulement d’un côté par un sillon assez profond ; écorce assez épaisse ; pulpe jaune, divi- sée en huit à dix loges contenant une petite quan- üilé d’eau acide légèrement amère; graines oblon- gues , le plus souvent avortées. Long. 0,050, larg. 0,050 , Ép. 0,00. 52. C. B. RACEMOSA , C. B. à fruits en grappes. C. Foliis ovato-elongatis, acutis; fructibus parvis, ro- tundatis, racemosis; pulpa acidula , paulo amara. Riss. Poit., 92, 60. Tout ce qu'on peut dire de cet arbre ne peindrait jamais que d’une manière très imparfaite l’effet charmant que produisent pendant l'hiver ses ra- meaux chargés de fruits, courbés en longues grap- pes, et formant autant de festons irréguliers, éten- dus sur le tapis de feuillage qui leur sert de fond, et dont le vert tendre relève encore leur riche teinte dorée. Tige élevée, rameuse, feuilles ovales oblongues , rétrécies en longue pointe aux deux bouts, d’un beau vert, portées sur de longs pétioles à ailes étroites ; fleurs disposées en bouquets touf- fus ; fruits petits, fermes, arrondis, presque gla- bres , d’un jaune pâle, réunis en grappes dichoto- mes à l’extrémité des rameaux; écorce peu épaisse, compacte, assez adhérente à la pulpe, qui est divi- sée en huit ou neuf loges qui contiennent un suc € SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL: ‘389 acidule peu amer; graines nombreuses ; la plu- part stériles. Long. 0,040, larg. 0,045, ép. 0,004. 53. C. B. GALLESIANA, C. B. de Gallesio. C. Foliis ovato-oblongis; fructibus magnis, sphæricis, depressis, luteo-rubris ; pulpa acida et amara. R. P. 96,64, 4, fig. Ce beau bigaradier a la tige droite, régulière, terminée par des rameaux touffus, assez courts, munis de petites épines qui disparaissent sur le vieux bois. Feuilles grandes, ovales oblongues, pointues, un peu dentées, d’un vert pâle, légèrement sinuées, et portées sur des pétioles la plupart largement ailés. Fleurs grandes, d’une odeur très suave. Fruits gros, arrondis, un peu déprimés aux deux pôles, fermes, pesants, lisses, d’un jaune rouge orange foncé ; écorce très épaisse; pulpe composée de grosses vésicules jaune rougeûtre , divisée en dix ou douze loges contenant une eau abondante, acide et amère ; graines grosses, oblongues, assez nom- breuses. Long. 0,060 , larg. 0,075, ép. 0,009. 54. C. B. macrocarpa, C. B. à gros fruit. C. Foliis magnis, elongatis, acutis ; fructibus maæi- mis, sphæricis, depressis, sulcatis, rugosis; pulpa sub- dulci. Riss. Poit., 97, 65, 43, fig. Les fleurs de cet arbre sont les plus recherchées pour la confection des pétales sucrés, connus dans 390 #4. L APEREN le commerce sous le nom de fleurs d’oranges pra- linées. Tige moyenne , à rameaux confus; feuilles grandes , oblongues, rétrécies en pointe aux deux bouts, la plupart renversées, d’un vert gai, portées sur des pétioles, les uns presque nus, les autres lé- gèrement ailés. Fleurs grandes, corolles de quatre à six pétales oblongs. Fruits attachés à un très court pédoncule , fort gros, arrondis, déprimés aux deux pôles, flexibles sous Le doigt, très léger, marqué de plusieurs sillons et de protubérances, d’un jaune orange foncé; écorce épaisse, spongieuse ; pulpe composée de longues vésicules d’un jaune pâle, di- visée en dix ou douze loges, qui contiennent une eau assez douce, dans laquelle cependant se déve- loppe une légère amertume; graines longues, mai- gres, la plupart avortées. Long. 0,080, larg. 0,100, ép. 0,012. 55. C. B. ispaniCA , C.B. d'Espagne. C. Foliis ovato-oblongis, magnis, revolutis, sinua- tis ; fructibus magnis, rotundatis, basi apiceque depres- sis, striatis, rugosis ; pulpa sicca, dulcicula. Riss. Poit., 98, 66, 44, fig. Le bigaradier d'Espagne se reconnaît à sa tige lisse, d’un gris foncé, à ses rameaux courts, angu- leux sur les jeunes pousses. Feuilles grandes, ovales oblongues, arquées en arrière, crépues, sinuées d’un vert clair, portées sur de longs pétioles, légèrement ailés; fleurs grandes, réunies de deux à quatre sur le même point; fruit gros, semblable au précé- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL) 39x dent, mais d’un jaune moins rouge et moins cha- griné; écorce épaisse, spongieuse, légèrement ad- hérente à la pulpe, qui est d’un jaune foncé, di- visée en huit à dix loges arrondies, contenant un peu d’eau douceàtre; graines oblongues, souvent ovales, fort petites. Long. 0,076, larg. 0,096, ép. 0,012. 56. C. B. suzcaTA, C. B. à fruit sillonné. C. Foliis ovato-elongatis, acutis ; fructibus globosis, sulcatis, apice umbilicatis ; cortice subcrasso ; pulpa acidula et amara. Riss. Poit., 77, 47. Cette variété a de grands rapports avec le biga- radier à fruit corniculé. Sa tige est moyenne, d’un gris foncé , à rameaux petits, espacés, d’un beau vert; les feuilles sont ovales oblongues, aiguës, lé- gèrement denticulées, d’un vert jaunâtre , portées sur des pétioles à petites ailes cordiformes:; les fleurs sont alongées, d’un beau blanc , à étamines inéga- les , avec l’ovaire profondément sillonné:; les fruits sont assez gros, globuleux, marqués longitudina- lement de sillons profonds, à sommet muni d’un ombilic assez profond ; l'écorce est lâche, spon- gieuse ; la pulpe divisée en neuf à onze loges plei- nes d’un suc acidule et amer. Long. 0,055, larg. 0,090 , Ép. 0,012. 57. C. B. Biaamia (x.), C. B. bigame. C. Foliis ovato-clongatis, alatis aut ovato-subula= 392 | ‘APERÇU tis ; fructibus sæpe oblongis, arcuatis, subreniformibus, verrucosis aut rotundatis, mammosis, ovato-acumina- tis aut sphæricis, glabris; carne acida, amara aut dulcissima. Cet arbre produit sans doute de la greffe Risso, est droit, élevé, à rameaux confus, assez longs, lisses, ceux du sommet anguleux, d’un vert tendre; : les feuilles sont ovales alongées ou elliptiques, éta- lées, froncées ou recoquillées , à bords sinués, sub- dentelés ou crêpus, d'un vert gai en dessus, un peu jaune en dessous, portées sur de très longs pé- tioles à grandes ou petites ailes oblongues , cordi- formes et même nulles; les fleurs sont oblongues, odorantes, à calice alongé, arrondi, souvent qua- drangulaire ; les pétales sont ovales oblongs, d’un blanc éclatant, à étamines libres ou réunies, avec le pistil renflé, souvent sans stigmate. Ses fruits sont oblongs, arqués sur un des côtés , quelquefois à plusieurs faces anguleuses, ou en forme d’un ro- gnon verruqueux, ou bien arrondis, mamelonnés, ovales acuminés, ou parfaitement sphériques et lisses ; son écorce est épaisse , amère, mince et fade , d’un jaune pâle verdätre ou rouge orange vif, plus ou moins adhérente à la pulpe, qui se divise en sept à dix loges pleines d’un suc acide amer ou d’un doux des plus agréables; les semences avortées ou nulles. Long. 0,060, larg. 0,068, ép. 0,005. Cette variété a ainsi le singulier avantage de porter des oranges douces, d’un goût exquis, à Côté SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 393 de bigarades d’une amertume et d’une acidité bien prononcées, sans jamais que leurs fruits soient en- tremêlés comme ceux de la bizarrerie, quoique les deux branches qui les portent exclusivement par- tent de la même base. 58. C. B. viorAcEA , C. B. violet. C. Foliis ellipticis ; floribus albis aut rubro-viola- ceis; fructibus sphæricis, glabris aut rugosis, aliis ru- bris, aliis ante imaturitatem violaceis ; pulpa acida et amara. Riss. Poit., 85, 54, 36, fig. Le bigaradier violet de nos côtes est un arbre fort agréable par ses rameaux nombreux très divi- sés, à feuilles elliptiques, rétrécies aux deux bouts, portées sur de longs pétioles aïlés, d’un beau vert, et légèrement lavées de pourpre sur les jeunes pousses violettes ; les fleurs sont nombreuses, les” unes d'un beau blanc, les autres teintées de violet en dehors ; les fruits sont sphériques, quelquefois aplatis et étoilés au sommet, lisses, unis ou rabo- teux, devenant d’un beau rouge orange; leur in- térieur se divise en sept à huit loges pleines d’un suc acidule amer, avec beaucoup de semences bien nourries et fertiles, quelques unes avortées. Long. 0,060 , larg. 0,060, ép. 0,004. 59. C. B. saziciFroLrA, C. B. à feuille de saule. C. Foliis lineartis,lanceolatis; floribus albis, angustis; 394 APERÇU fructibus magnis, rotundatis, depressis, rubris; pulpa acidula, amara. Riss. Poit., 102. 71. Plusieurs auteurs ont confondu ce bigaradieravec une variété à feuiiles étroites de l’oranger turc; sa üge, assez élevée, menue, se termine par une tête diffuse, composée de rameaux divergents, mégaux, d'un vert clair; ses feuilles sont linéaires , lancéo- lées, très aiguës, assez distantes, d’un vert clair, quelquefois jaunâtres, ondulées et difformes , por- tées sur de longs pétioles un peu ailés ; les fleurs sont blanches , à pétales étroits : le fruit est gros , arrondi, déprimé aux deux pôles, luisant, lisse ou raboteux , d’un jaune rouge foncé, muni d’un petit enfoncement ombilical au sommet, entouré d’un cercle profond; la peau est épaisse; la pulpe, jaune, se divise en huit ou neuf loges pleines d’eau acidule amère, avec de petites semencesavortées;le centre est toujours vide. Long. 0,060, larg. 0,080, ép. 0,009. 60. C. B. coroNATA, C. B. à fruit couronné. C. Foliis ovato-elongatis, longe petiolatis ; fructibus sphæricis, glabris, in summiütale annulatis ; pulpa sub- dulei et amara. Riss. Poit., 09, 68, 46, fig. Le fruit de cette variété a beaucoup de rapport avec l'aurantium roseum décrit par Ferraris. Sa tige est moyenne, à rameaux quelquefois épineux, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL: 395 courts; touffus: feuilles ovales alongées, poin- tues, d’un vert pâle, les supérieures plus larges, por- tées sur de longs pétioles largement ailés ; les in- férieures plus longues, plus étroites, portées sur des pétioles à peine ailés; fleurs éparses , assez grandes ; fruits de moyenne grandeur, sphériques, lisses, d'un beau jaune rougeâtre, marqués d’un cercle au sommet; écorce assez épaisse, adhérant faiblement à la pulpe, qui est jaune, divisée en neuf à dix loges, contenant une eau assez douce, un peu amère; graines longues, striées et roussâtres, Long. 0,065, larg. 0,066, ép. 0,008. Gr. C. B. GLABERRIMA, C. B. à fruit lisse. C. Foliis ovato-lanceolatis, acutis; fructibus rotun- datis, glaberrimis ; pulpa dulcicula et amara. Rüiss. Poit., 100, 69. Le beau poli deses fruits, la saveur du suc, qui réunit à la fois l’amertume et la douceur, distin- guent cette bigarade. Arbre médiocre, rameaux lisses ; feuilles ovales, lancéolées , portées par de longs pétioles à longues ailes cordées; fleurs dispo- sées isolément; fruits médiocres, arrondis , gla- bres, unis et très luisants, d’un jaune pâle; écorce assez adhérente à la pulpe , qui est divisée en neuf loges contenant une eau d’un doux fade, légère- ment amère ; semences striées. Long. 0,050 , larg. 0,058, ép. 0,003. 396 APERÇU 62. C. B. puccis, C. B. à fruit doux: C. Foliis ovato-elongatis, strictis, longe petiolatis; fruc- tibus globosis , glabris ; pulpa dulci. Füss, Poit., 101, 70, 47, fig. Cet arbre serait mieux nommé bigaradier à fruit fade qu’à fruit doux; car le suc de sa pulpe a la fa- deur des limettes, et non la douceur des oranges douces. Tige élevée ; rameaux touffus, munis de quelques petites épines ; feuilles oblongues, assez petites, d’un vert pâle en dessous, et portées sur des pétioles ailés assez longs; fleurs réunies en bou- quets ; fruits nombreux, fermes, lourds, globuleux, déprimés à la base et au sommet, d’un jaune peu foncé , souvent mêlé de verdâtre, marqués légère- ment au sommet d’une petite étoile entourée d’une aréole; écorce épaisse, grossièrement chagrinée ; pulpe molle, d’un jaune sale, divisée en neuf ou dix loges , contenant un suc douceätre. Long. 0,052, larg. 0,060, ép. 0,005. 63. C. B. corTice #puL1, C. B. à écorce douce. C. Foliis ovato-acutis aut oblongis, lanceolatis ; fruc- tibus magnis, rotundatis; cortice crasso , dulci; carne sapida. Ferr. 430, 433. Gal. 136, 24. On nomme ainsi un bigaradier dont l'écorce douce présente les caractères de celle de l’oran- ger. Sa tige est médiocré, rameuse ; les nouvelles SUR LE REGNE VÉGÉTAL. 397 pousses sont d’un verdâtre pâle, parsemées de quelques petites pointes caduques; les feuilles sont ovales aiguës ou oblongues, lancéolées, d’un vert mêlé de jaunâtre, portées sur de très longs pétio- les à ailes cordées; les fleurs, souvent réunies, d’une odeur suave, ont cinq pétales révolutés, d'un beau blanc ; les fruits sont assez gros, sphériques, presque aplatis aux deux pôles, souvent terminés paruntrès petit mamelon; l'écorce est assez épaisse, d’un doux agréable , adhérente à une pulpe divisée en neuf à onze loges pleines d’un suc assez doux. Long. 0,060 , larg. 0,064, ép. 0,008. 64. C. B. BIFERA (x.), C. B. des deux saisons. C. Foliis parvis, subrotundatis; fructibus subglobosis, rugosis , apice stellatis et sulcatis ; pulpa sapida. L'arbre est ordinairement petit, lisse, à rameaux courts, nombreux, couverts d’un très grand feuil- lage , naturellement arrondi; les feuilles sont pe- tites, rapprochées , presque arrondies, à pétiole peu ailé; les fleurs, fort longues , éclosent au prin- temps et en automne; les fruits sont assez gros, sub- globuleux, un peu rugueux, ordinairement termi- nés par une petite étoile relevée, entourée d’un sillon ; la pulpe, divisée en huit loges, est acidule amère. Long. 0,070 , larg. 0,066, ép. 0,005. 65. C. B. varteGATrA (n.), C. B. à feuilles chan- geantes. C, Foliis ovato-elongatis , virescentibus, luteo varie- 398 APERÇU gatis, longissime petiolatis ; fructibus globosis , vires- cente-luteis. Cette singulicre variété, que je possède dans mon jardin, porte continuellement des rameaux débiles, jaunes , anguleux, garnis d'épines, de la base desquelles partent de très longs pétioles peu ailés, avec de longues feuilles toujours panachées de vert et de jaune; le fruit est pendant long temps d’un vert tendre d’un côté et jaune de l’autre : il n'ofireaucune différence avec la plupart desautres. 66. C. B. FrAscrATA, C. B. bicolor. C. Foliis ovato-oblongis , sinuatis, luteo alboque va- riegalis, aliis difformibus, aliis integris, planis; fructu subrotundo, fasciis primo viridibus, deinde rubris notato; puipa subacida. Riss. Poit., 106, 74, 51, fig. Cette variété est une de celles propres à rompre la monotonie d'une plantation régulière. Tige moyenne, à rameaux nombreux, glabres ; feuilles variant de forme et de grandeur, les unes oblon- gues , aiguës, vertes, les autres panachées de vert et de jaune pâle; fleurs blanches ; fruits arrondis ou un peu oblongs, quelquefois déprimés au sommet, à peau lisse ou raboteuse, d’un jaune pâle, marquée de bandes longitudinales, vertes d’abord , maïs qui passent au rouge orange dans la maturité ; pulpe d’un jaune sale, divisée en sept ou huit loges, con- tenant un suc acide, et fade dans sa maturité; grai- SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 399 nes nombreuses, oblongues, striées, obtuses d’un côté et tronquées de l’autre. Long. 0,056, larg. 0,065 , ép. 0,005. 67, C. B. BizaRRrA. C. B. bizarrerie. C. Foliis oblongis, acuminatis, sæpe crispis aut dif- formibus, petiolo nudo aut sæpius alato insidentibus ; floribus aliis extus rubris, aliis utrinque albis ; fructibus aliis sphæricis, simplicibus, aliis una parte bigaradiis, allera parte limoniis aut citris, ovatis, costalis coni- cisque ; pulpa in aliis dulcissima , in aliis acida et amara. Riss. Poit., 107, 95, 52, fig 2° Cet arbre, le plus singulier et le plus curieux de tout le règne végétal, a sa tige grande, ses rameaux diffus, irréguliers, nus ou garnis de petites épines, les uns d’un beau jaune violet en naissant, les au- tres anguleux, d’un vert tendre. Feuilles la plu- part longues, étroites, aiguës, dentelées, quelque- fois recoquillées, et ayant l’un de leurs diamètres plus étroit que l’autre, rarement panachées; tantôt elles affectent la forme et la couleur des feuilles du cédratier , tantôt elles ressemblent à celles du bigaradier ; à pétiole ordinairement assez long, nu, ou plus ou moins ailé. Fleurs blanches, assez sou- vent d’un blanc terne ou lavées de rouge : les pre- mières portent des oranges douces, des bigarades couronnées: les secondes donnent des fruits mé- langés de cédrats divers; les troisièmes affectent 400 APERÇU une forme alongée, conique, toujours irrégulière; présentant assez souvent quatre parties de bigara- des, et le reste en cédrat, disposés alternativement. Leur pulpe se divise en plusieurs loges, chacune renfermant le suc particulier qui la caractérise. Long. 0,070, larg. 0,068, ép. 0,004. IT. Citrus sINENSIsS (N.), Citre chinois. C. Cauli humili; ramis spinosis ; foliis parvulis, ovato- oblongis, acutis; floribus albidis , virescente punctatis ; fructibus minutissimis , rotundatis, sæpe depressis, ru- bro aurantio vivido; succo acidulo , amaro. 68. C.S. vuzcanris, C. C. commun. C. Cauli parvo, spinoso; foliis mediis, ovalibus, acutis; floribus albis ; fructibus globosis, basi apiceque de- pressis, umbilicatis ; cortice rubescente-luteo ; succo aci- dulo, amaro. Je considère maintenant comme type de cette espèce le chinois à tige grêle , dont les rameaux droits sont munis d’aiguillons; ses feuilles sont petites, ovales oblongues, aiguës, d'un beau vert; les fleurs , ordinairement en bouquet, sont blan- ches, pointillées de vert, ct les fruits sont très pe- üts, arrondis, souvent déprimés, d’un rouge orange foncé, ont une écorce assez épaisse, avec une pulpe divisée en huit loges, pleines de vésicules conte- nant un suc acidule légèrement amer. Long. 0,030, larg. 0,040, ép. 0,007. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 4or . 69. C. S. PLUMOsUs ; C. C. à plumet. C; Cauli pumilo, inermi ; foliis mediis, ovalibus, acu- tis ; fructibus globosis, basi apiceque depressis, umbi- licatis ; cortice luteo rubente; pulpa acida et amara. . Riss. Poit. 105, 72, 49, fig. Le nom_de chinois rappelle naturellement à l’i- magination ces contrées privilégiées de la zone torride, où la nature verse à grands flots ses plus belles productions. Sa tige est petite, scabreuse, inerme, à longs rameaux droits, fort rapprochés ; les feuilles sont médiocres, ovales, aiguës, légère- ment dentées, les inférieures réfléchies, tandis que les supérieures sont relevées, toujours pressées en recouvrement les unes sur les autres, et portées sur de courts pétioles, peu ou point aïlés. Les fleurs, disposées en thyrse, sont d’un beau blanc; les fruits, petits, d’un jaune rougeâtre, ont une écorce assez épaisse, un suc acidule amer. Long. 0,024, larg. 0,030, ép. 0,004. 70. C. S. AURANTIUS (N.) x C. C. à feuille d'oranger. C. Cauli elevato; foliis magnis, ovato-oblongis , acu- tis ; fructibus rotundatis, depressis, subumbilicatis, ru- gosis , rubro aurantio ; pulpa acidula, amara. Cette variété porte constamment des feuilles aussi grosses que celles de l’oranger à petites feuilles; des fleurs en bouquets, au printemps et en automne, ét des chinois fort gros, arrondis, déprimés, ru- 1, 25 402 APERÇU gueux, subombiliqués, d’un rouge orange, assez parfumés , avec une pulpe acidule amère, divisée en neuf loges. Long. 0,034, larg. 0,044, ép. 0,005. 71. C.S. LoNGrFoLIA (x.), C. C. à longues feuilles. C. Cauli pumilo; foliis elongato-lanceolatis, acutis ; fructibus rotundatis, glabris, luteo-rubris. Les nouveaux rameaux de cette variété poussent toujours des feuilles extrêmement longues, lan- céolées, aiguës, placées les unes près des autres comme en recouvrement, et conservent toujours à peu près cette forme jusqu’à leur dernier âge, où elles s’écartent et s’arrondissent un peu; les fleurs sont assez grandes, ct Les fruits moins gros, arron- dis, plus lisses que les précédents, d’une teinte un peu plus foncée dans leur maturité. Long. 0,030, larg. 0,035, ép. 0,005. 72. ©. S. MyYRTIFOLIA, C. C. à feuilles de myrte. C. Cauli humili; foliis parvulis, ovato-oblongis, acu- minatis ; fructibus parvis, subglobosis , vix apice umbi- licatis ; cortice lutco rubente ; pulpa acidula, amara. Rüiss, Poit. 104, 73, 50, fig. Ce charmant arbuste est propre à orner les ap- partements et les avenues; ses rameaux sont courts, rapprochés, divergents, ne formant pas naturel- lement une tête arrondie; les feuilles sont nom- breuses , très petites, ovales, oblongues, aiguës, comme imbriquées sur les rameaux, à pétiole court, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL! 403 nu ou légèrement ailé. Les fleurs sont en bouquets; les fruits arrondis, luisants, d’un jaune rougcûtre, divisés en six à huit loges, ayant un peu de suc aci- dule amer. Long. 0,020, larg. 0,025, ép. 0,005. 73. C. S. vaRIEGATUS (N.), C. C. à feuilles chan- geantes. C. Cauli pumilo; foliis parvis, ovato-lanceolatis, vi- ridescente luteo variegatis; fructibus minimis, luteis. La tige de cette jolie variété porte constamment des feuilles, petites, ovales, lancéolées, pointues; élégamment panachées de vert et de jaune pâle, portées sur de très courts pétioles. Les fleurs, assez nombreuses, ont cinq pétales d’un beau blanc; les fruits sont petits, subarrondis, d’un jaune pâle, à écorce mince, avec une pulpe acidule amère. Long. 0,018 , larg. 0,020, ép. 0,004. IV. CITRUS RERGAMIA (N.), Citre bergamotier. C. Ramis spinosis aut inermibus ; foliis oblongis, acu- tis aut obtusis; floribus albis, parvis, Suavissimis ; fruc- tibus magnitudinis mediæ, piriformibus aut depressis’, torulosis; cortice levi, pallide-luteo, vesiculis concavis notato ; pulpa paulo acida, odore suavissimo distineta. 74. C. B. vurzcaRis, C. B. ordinaire. C. Folüs oblongis , petiolo alato insertis , supra læœte- vérentibus , subtus satis albis ; flore parvo, albo ; fructu 28. 4o4 APERÇU piriformi, leur, dilute-luteo; pulpaviridi; compressissima, subacida , pergrate olente. Riss. Poit. 111, 76, 53, fig. Le fruit du bergamotier a le bouquet le plus dé- licat et le plus suave.. Tige haute; rameaux ascen- dants, munis de petites épines, très cassants ; feuilles ovales oblongues, aiguës ou obtuses, d’un beau vert endessus , blanchätres en dessous, quelquefois un peu ondulées, portées sur de longs pétioles ailés. Fleurs blanches, petites, éparses ou réunies en bouquets ; fruits assez gros, ordinairement piri- formes, rarement arrondis, d’un jaune d’or, lisses, luisants, d’une odeur sui generis des plus agréables. Peau mince, pulpe divisée en dix ou quinze loges à vésicules, d'un vert jaunâtre, très serrées et fort petites, renfermant une eau aigrelette , aromatique. Graines oblongues , inégales, assez nombreuses, Long. 0,110, larg. 0,080, ép. 0,003. 75. C. B. parva, C. B. à petit fruit. C. Foliis ovato-elongatis, acutis, petiolo paulo alato insidentibus ; fructibus magnitudinis mediæ, globosis ; cortice glabro, pallide-luteo; pulpa acidula, grate odo- rata. - Riss. Poit. 113, 78. Si, comme on a tout lieu de le croire, en intro- duisant les premiers orangers en Europe, on n’a eu l'intention que d’en orner les jardins et les ver- gers, et de jouir de l'ombrage et de la fraîcheur de SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL, 405. ces arbres charmants, 1l faut convenir que l’indus- trie n’a pas tardé à les acclimater, et que leur pro- duit, regardé d’abord comme une chose de luxe et de pur agrément, est devenu une véritable richesse à laquelle plusieurs villes de l’Europe méridionale doivent leur prospérité. Tige droite, rameaux longs divergents, munis de quelques épines; feuilles ovales alongées, aiguës, dentelées, quelquefois un peu froncées, d’un vert pâle en dessus, presque blanches en-dessous, portées sur des pétioles ailés: Fleurs rapprochées en bouquet: fruits petits, légers, sphériques, souvent terminés par le style, à écorce mince , très unie, d’un beau jaune doré en dehors, amère , d’une odeur très agréable, faiblement ad- hérente à la pulpe, qui est divisée en plusieurs loges et dont le suc est d’un acide légèrement amer; les graines sont oblongues, un peu comprimées. Long. 0,060 , larg. 0,070, ép. 0,003. V. CITRUS MELLAROSA (\.), Citre mellarosc. C. Ramis inermibus ; foliis ovato-oblongis, obtusis , petiolo nudoinsidentibus ; fructibus rotundatis, depressis, costatis, areolatis, sæpe stylo terminali instructis; cortice pallide-luteo; pulpa subacida. 76. C. M. vurcaris, C. M. ordinaire. C. Folius ovato-oblongis , obtusis ; petiolo nudo ; fruc- tibus rotundatis, costatis, summitaie depressis ; cortice luteo'; pulpa subacida. Riss. Poit. 114, 70, 55, fig. = La mellarosa se rapproche plus de la bergamote 406 APERÇU que de toute autre espèce, toutes deux forment naturellement un petit groupe dans la famille des orangers. Tige droite; rameaux gros et raides, d’un vert jaunâtre sur les jeunes pousses. Feuilles ovales alongées, très obtuses, légèrement creusées en goutlière, dentées dans la partie supérieure, d’un vert blond en dessus, pâle en dessous, épaisses, un peu tormenteuses, et très rapprochées les unes des autres, à pétiole court, articulé et à peine ailé. Fleurs disposées en thyrses, à corolle blanche, pe- tite, d’une odeur agréable. Fruits de moyenne gros- seur, arrondis, déprimés, d’un jaune serin, mar qués d’une aréole de douze à quinze sillons, qui partent de la base et viennent aboutir au sommet, qui est un peu élevé, et présente la cicatrice du style. L’écorce est ferme, assez mince, fortement adhérente à la pulpe, qui est d’un gris jaunâtre, très comprimée, et contient un suc légèrement acide et aromatique. Graines grosses, assez nombreuses. Long. 0,040, larg. 0,050, ép. 0,004. 77. C. M. PLENA, C. M. à fleur double. C. Folis ovatis, crassis, obtusis ; flore semipleno; fructibus magnis, depressis, subcostatis, luteis, apice hiante, fetiferis; pulpa subacida. Riss. Poit. 115, 80, 56, fig. Cette variété a les rameaux plus longs, le feuil- lage plus grand, plus étouffé et plus droit que dans la précédente. La fleur à de cinq à douze pétales, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 407 et ses styles sont divisés en deux ou trois branches: Ses fruits, gros, arrondis, déprimés aux deux pôles, d’un beau jaune safran, traversés par de légères stries, sont ouverts circulairement au sommet, d’où sortent plusieurs mamelons, diversement. divisés, dirigés en divers sens, et qui n’ont rien de constant ni dans la forme , ni dans la grandeur. L'intérieur offre vingt loges régulières à la circonférence, et à peu près autant d’autres loges, très irrégulières, placées au centre ; chaque loge de la circonférence contient, outre sa pulpe, le rudiment d’un petit fruit, reconnaissable à la nature et à la couleur jaune de son écorce, qui a des vésicules d'huile essentielle, âcre et brûlante , comme celle de l’écorce exté- ricure ; chacun de ces rudiments de fruit est attaché à la partie intérieure de sa loge propre. Quelques unes des loges centrales contiennent aussi un rudi- ment de fruit reconnaissable à son écorce. La pulpe a la couleur et la qualité de celle de l’espèce ; point de rudiment de graines. Long. 0,072, larg. 0,080, Ép. 0,009. VI. CiTRus LIMETTA (x.), Citre limettier. C. Ramis ascendentibus; foliis ovatis oblongisque ; petiolo subnudo insertis ; floribus albis, parvis; fruc- tibus ovatis aut subrotundis, pallide-luteis ; apice mam- mMoso ; vesiculis essentiæ oleosæ concavis ; pulpa dulcr. 78. C. L. vuzcanis, C. L. commun. C, Folis ovato-oblongis, serrulatis, acutis obtusis- L , C Ca Â08 APERÇU que ; fructibus magnitudinis mediæ, olabris, mamma magna, lata, depressa, coronatis ; cortice tenuissimo ; pulpa dulei. Riss. Poit. 119, 81, 07, fig: La racine de ce limettier est grosse, rameuse, d'un blanc sale, tirant sur le jaune. Tige droite, assez élevée ; rameaux diffus, irréguliers, munis de petites aspérités; feuilles ovales, rétrécies en pointe aux deux bouts, légèrement dentées, d’un vert pâle, portées sur des pétioles plus ou moins longs, à peine ailés; fleurs petites, blanches , à cinq pétales oblongs, obtus, et à trente étamines; fruits globu- leux, de moyenne grosseur, couronnés par un large mamelon aplati, moins uni que le reste de la sur- face du fruit, et muni à son milieu de la base per- sistante du style; l’écorce est d’un jaune pâle en dehors, blanche en dedans, très mince, et contient dans ses vésicules une huile essentielle d’une odeur particulière , très agréable. Les loges , au nombre de huit à dix, séparées par des cloisons très minces, sont remplies d’une pulpe très serrée de couleur citrine ; les vésicules, très alongées, contiennent une eau fort douce ; graines ovales, peu nom- breuses, le plus souvent entièrement avortées. Long. 0,058, larg. 0,066, ép. 0,002. 79. C. L. paArvA, C. L. à petit fruit. C. Foliis obovatis, obtusis, serrulatis ; fructibus Le SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 40g parvis ; rotundatis, glabris , mamiülla conica terminatis; cortice tenu ; pulpa dulci, Riss. Poit. 119, 82, 58, fig. Une tige moins élevée, des différences notables dans la forme des feuilles et dans celle du mame- lon qui termine le fruit, lequel est toujours fort petit, distinguent suffisamment cette lime de la pré- cédente. Rameaux grêles, garnis de petites épines; feuilles ovales et obovales, obtuses, d’un vert pâle, finement dentées dans la partie supérieure; fleurs petites, blanches, d'une odeur agréable; fruits pe- tits, glabres, rarement tuberculés, d'un jaune pâle, terminés par un mamelon conique, irrégulier, assez souvent en partie détaché du fruit par l’un de ses côtés ; son écorce est mince, fortement adhérente à la pulpe, qui est d’un vert jaunâtre, divisée en huit ou neuf loges, contenant un suc d'un doux fade; graines peu nombreuses, petites, inégales, souvent à deux embryons. Long. 0,030, larg. 0,032, Ép. 0,002. VII. CrrRus AURATUS (.), Citre doré. C. Ramis spinosis ; foliis sæ@pe mediis, ovatis, superne crenatis , petiolo late alato ; floribus racemosis ; fructu subrotundo aut piriformi ; cortice crasso ; pulpa sa- pida. 80. C. À. mistrix , C. D. hérisson. C. Foliis parvis, ovatis, erenatis, viæ pétiolo late alato 410 APERÇU majoribus; floribus parvulis, racemosis; fructibus par- vis, subrotundis ; cortice crassiore; pulpa sapida, duler. Riss. Poit. 123, 87, 50, fig. La tige de cette espèce est petite, rameuse, dif- fuse , munie d'épines courtes à nouvelles pousses, d’un rouge pourpre ; les feuilies sont petites ; ob- tuses , d’un vert foncé, Supéricurement crénelées, paraissant être formées de deux folioles articulées l’une au bout de l’autre, tant le pétiole est long et tant les ailes cordiformes qui l’accompagnent sont grandes; les fleurs sont petites, blanches, dis- posées en petites grappes axillaires et terminales; les fruits sont petits , arrondis ou piriformes, d’un jaune citron, quelquefois un peu bosselés et munis d’enfoncements assez profonds; la peau est épaisse, adhérente à la pulpe, qui est jaunâtre, divisée en plusieurs loges contenant un suc doux, parfumé, légèrement acide; graines petites. Long. 0,035, larg. 0,025, ép. 0,006. 81. C. À. pomum Anar, C. D. pomme d'Adam. C. Foliis parvis, ovato-oblongis, confertis , petiolo alato; fructibus magnis, rotundatis , rugosis ; apice mamillatis ; cortice dilute-luteo ; crasso ; pulpa valde acida. Riss. Poit. 124, 85, Go, fig. Le pommier d'Adam fleurit plusieurs fois dans l'année ; sa tige est petite, grêle, à rameaux courts, dirigés horizontalement, et munis de quelques épi- nes sur les jeunes pousses, qui sont légèrement SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 44: pourpres ; les feuilles sont petites, ovales oblon: gues, rapprochées , &'un vert foncé en dessus, jau- nâtres en dessous, portées sur des pétioles à ailes médiocres; les fleurs sont éparses, à pétales fort longs, d'un beau blanc, très odorants; les fruits sont gros, arrondis, d’un jaune doré, raboteux, terminés par un mamelon; l'écorce est épaisse, blanche , d’une odeur agréable, ferme, adhérente à la pulpe, qui est jaune verdâtre, divisée en neuf à onze loges, contenant un suc acidule et des graines nombreu- ses, jaunâtres, ridées, remarquables par leur lon- gueur et par leur tegment violet. Long. 0,090, larg. 0,090, ép. 0,008. 82. C. À. GORDONIA (\.), C. D. de Gordon. C. Foliis ovato-oblongis, apice sæpe rotundatis ; calice rubro ; flore odoratissimo ; fructibus ovato-elongatis , mamillatis, luteo-croceis, pellucidis, rugosissimis ; cor- tice crassissimo , odorato ; pulpa paulo aquosa , acidula. Je dédie cette jolie variété à lady Alicie Gordon, amateur instruit de botanique. L'arbre s'élève peu; ses rameaux sont rabougris, couverts de feuilles ovales oblongues, obtuses aux deux bouts, d’un beau vért, à peine crénelées sur leurs bords, portées sur de courts pétioles presque sans ailes; les scions sont légèrement pourprés; les fleurs, souvent dis- posées en petits bouquets, sont très odorantes, ont un fort long calice rouge, avec des pétales lavées de pourpre en dehors, d'un beau blanc en dedans, 412 APERÇU et un grand nombre d'étamines; le fruit à peine éclos est couleur de laque du côté du soleil, tron- qué au sommet prend une forme ovale oblongue, quelquefois subarrondie, avec un long mamelon obtus; il est alors d’un vert très foncé, et prend dans sa maturité une teinte dorée; son écorce est épaisse, admirablement sculptée en dehors, d’une odeur des plus suaves; la pulpese divise en dix loges pleines d’un peu de suc acidulé. Long. 0,100, larg. 0,090, Ép. 0,000. VIIL Crrruspampiemos (n.), Citre pample- mousse. G. Cauli inermi aut spinoso ; foliis magnis; petiolo plus aut minus alato; floribus maximis, albis ; fructibus plerisque maximis, subrotundatis, dilute-luteis; cortice vesiculis olei essentiali, planis aut convexis ; carne alba, spongiosa ; pulpa viridula, sapida aut amarula. 83. C. P. DEcumaAnuUSs, C. P. pompoléon. C. Ramis spinosis ; foliis magnis, elongatis ; floribus sæpe racemosis, albis ; fructibus rotundatis , glabris, lu- teis; cortice crassissimo; succo amarulo. Le pompoléon est un arbre qui s’élève à la hau- teur ordinaire des limoniers; ses tiges sont un peu épineuses; les rameaux droits, cylindriques; les feuilles alongées, grandes, bien nourries, moins colorées en dessous, avec la nervure intermédiaire couverte de tubercules, et portées sur des pétioles très peu ailés et inégaux ; les fleurs souvent en grap- pes, à calice rugueux , ont des pétales fort grands, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 413 et des étamines nombreuses; les fruits sont ordi- nairement arrondis, fort gros, lisses, d’un jaune plus ou moins foncé, avec une écorce très épaisse, entourant une pulpe verdätre, divisée en quatorze ou seize loges pleines d’un suc légèrement amer, avec beaucoup de semences, faiblement teintée de pourpre. Long. 0,130 , larg. 0,140, ép. 0,026. 84. C. P. crispaTus, C. P. à feuilles crépues. C,. Ramis inermibus ; foliis ovato-oblongis, acutis aut obtusis, crispis; floribus raccmosis, magnis, albis, extus punctis viridibus notatis; fructibus maæimis, subrotundatis, basi apiceque depressis; cortice levt, pallide-luteo, crasso ; pulpa viridula , sapida. Riss. Poit. 129, 91, 64, fig. Cette variété, moins élevée que la précédente, porte de gros rameaux cassants, peu divisés, très anguleux, d’un vert blanchâtre, quelquefois pubes- cent; les feuilles sont grandes, épaisses, oblongues ovales, crépues, terminées en pointe aiguë ou émous- sée , légèrement dentées, portées sur des pétioles à grandes ailes cordiformes, peu tuberculés en des- sous; les fleurs, en grappe terminale, à calice ru- gueux , ont des pétales épais, glanduleux, oblongs, obtus , arqués, avec cinquante étamines ; les fruits sont gros, subarrondis ou subpiriformes, glabres, d’un jaune soufre, pointillés de verdâtre, se chan- geant en jaune doré à la seconde année ; leur écorce est épaisse , blanche , spongieuse, flexible, amère, peu adhérente à la pulpe, qui est verditre, divisée 4x4 APERÇU en dix-huit loges inégales, contenant un peu de sue douceâtre, acidule, et des graines oblongues, striées, anguleuses, légèrement lavées de rose. Long. 0,110,larg.o,110, ép. 0,024. IX. Citrus LUMIA, Citre lumie. C. Cauli , ramis foliisque limonis ; floribus extus ru- bris; fructibus, cortice et carne limonis; pulpa dulci; ve- siculis corticts in atiis conveæis, in aliis concavis.: 85. C. L' puccis, C. L: douce. C. Foliis oblongis, sirictis; fructibus magnis, ovato-ab- longis, apice mamillatis ; cortice tenui; pulpa dulci ct grala. Riss. Poit. 140, 102. Cette lumie a la tige haute, garnie de rameaux nombreux, rapprochés, munie de petites épines aux jeunes pousses, d’un rouge pourpre; feuilles oyales oblongues, étroites, pointues aux deux bouts, d’un vert pâle, dentées, assez minces, portées sur de courts pétioles non ailés ; fleurs disposées en bou- quels, à calice liséré de rouge; pétales oblongs, lavés de rougeûtre en dehors, d’un beau blanc en dedans; fruits gros, ovales oblongs, très lisses, ar- rondis à la base, munis au sommet d’un petit ma- melon terminé en-pointe par la base du style. L'é- corce est mince, d’un beau jaune doré; la pulpe d'un jaune foncé, divisée en neuf ou onze loges pleines d’un suc doux très agréable. Long. 0,080, larg. 0,060, ép. 0,003. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 415 86. C. L. saccHaRINA, C. L. saccharine. C. Foliis ovato-lanceolatis ; fructibus magnitudinis me- diæ, ovatis, acuminatis; cortice tenui, sulphureo, gla- bro ; pulpa succosa , saccharata. Russ. Poit. 141, 105. Ce qui distingue surtout cette lumie de la sui- vante, ce sont ses fruits, qui n’acquièrent jamais le même volume. Sa tige est de moyenne hauteur, à rameaux longs, peu nombreux; ses jeunes pousses sont lavées de rougeàtre; feuiiles ovales, lancéolées, d’un vert pâle, dentelées dans la partie supérieure, et portées sur de fort longs pétioles; fleurs odo- rantes , lavées de rouge en dehors, d’un beau blanc en dedans, à étamines aussi longues que le pistil; fruits de moyenne grosseur, ovoïdes, glabres, ter- minés par un long mamelon pointu, quelquefois courbé. L’écorce est mince, d'un beau jaune dans la maturité; la pulpe, divisée en huit ou neuf loges, contient une eau sucrée très agréable; graines le plus souvent avortées. Long. 0,070, larg. 0,035, ép. 0,002, | 87. €. L. AuURANTIACA, C. L. à pulpe d'orange. C. Foliis ovato-oblongis, acutis, dentatis; fructibus oblongis, glabris, apice mamillatis ; cortice subtenut; pulpa luteo rubente, dulci. Riss. Poit. 142, 104. On peut considérer cette lumie et la suivante ab APERÇU comme variétés l’une de l’autre , mais constamment distinctes. Sa tige est élevée, ses rameaux touffus, minces , armés de petites épines ; les jeunes pousses sont lavées de rouge pourpre; feuilles ovales ob- longues, épaisses, aiguës, d'un vert pâle, portées sur d’assez longs pétioles; fleurs d’un beau pourpre en dehors, groupées à quatre ou cinq pétales; fruits ovales oblongs, lisses, luisants, d’un beau jaune, terminés par un mamelon obtus; écorce mince, fort adhérente à la pulpe, qui est d’un jaune rougeûtre, divisée en huit ou dix loges, et qui contient une eau sucrée d’un parfum faible ; graines le plus souvent avortées. Long. 0,100, larg. 0,065 , ép. 0,008. ) 88. C. L. RUBESCENS, C. L. à pulpe rouge. C. Foliis ovato-oblongis ; fructibus ovato-elongatis, verrucosis , apice mamillatis; cortice subtenui ; pulpa lutceo rubescente, dulei. Riss. Poit. 143, 105, 68, fig. Les différences qui existent entre le port, les feuilles et les fleurs de cette lumie et de la précé- dente sont si faibles qu'il serait difficile de les apprécier; mais les fruits en offrent de fort re- marquables. Ceux de l'espèce ci-dessus sont con- stamment d’une surface unie et lisse; ceux-ci au contraire, assez généralement un peu moins gros, sont toujours chargés de tubercules et de rugosités qui les rendent très raboteux. La pulpe est d’un jaune plus rougeâlre, divisée en dix ou douze loges SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 417 pleines d'une eau sucrée peu parfumée. Long. 0,080, larg. 0,064 , ép. 0,010. 89. GC. L. zrMETA, C. L. limette. C. Foliis ovatis, elongatisque, serratis ; fructibus ova- tis, basi attenuatis, apice mamillatis, scabris, sub- lucidis, plane luteis ; cortice firmo; pulpa duleicul. Riss. Poit. 144, 106, fig. 69. Cette lumie, qui fleurit quatre fois dans l’année, a été confondue par l’auteur du Traité du citrus avec plusieurs autres variétés, quoiqu'elle en dif- fère par plusieurs caractères. Sa tige est grêle, à rameaux diffus, cassants, munis de petiles épines; ses jeunes pousses sont rougeûtres; feuilles ovales et alongées, rétrécies aux deux bouts, quelquefois arrondies, dentées et assez épaisses; fleurs disposées en bouquets, légèrement lavées de pourpre en de- hors ; étamines plus longues que les pétales; fruits ovales, d’un jaune assez foncé, à surface un peu rugueuse, rétrécis à la base, terminés au sommet par un mamelon obtus; l'écorce est ferme, com- pacte, douce, fort adhérente à la pulpe qui est di- visée en six à douze loges contenant un suc dou- ceâtre, semblable à celui des véritables limes; graines avortées. Long. 0,070, larg. 0,048, ép. 0,005. 90. C. L.prRIFORMIS, C.L. poire de commandeur, C. Foliis ovalis, obtusis, éinarginatis, aut acutis, 1 29 418 APERÇU subdentatis; fructibus magnis, glabris, piriformibus ; cortice crasso ; pulpa dulcicula. Riss. Poit., 154, 95, fig. 6-. Cet arbre vient à peine d’être imtroduit dans nos jardins. Ses rameaux sont forts, parsemés de quel- ques énines; les nouvelles pousses d’un léger violet ; les feuilles ovales, obtuses aux deux bouts, quel- quefois échancrées au sommet, ou terminées en pointes, portées sur un pétiole aïlé assez long. Les fleurs croissent par bouquets, elles sont grandes, odorantes, violettes en dehors, blanches en dedans, à étamines nombreuses, ovaire couleur de laque, même étant bien développé. Les fruits sont gros, légers, pirifoermes , lisses, d’un jaune verdâtre pâle, à vésicules convexes; son écorce est épaisse, blan- che, flexible, spongieuse , elle entoure la pulpe qui se divise en huit à dix loges, renfermant de grosses vésicules courtes, pleines d’un peu de suc douceà- tre. Les graines sont assez nombreuses, ridées, tron- quées, rougeâtres du côté de la chalaze, aplaties, blanchâtres, ct munies d’une membrane du côté de lPombilic. Long. 0,100, larg. 0,080, ép. 0,014. X. CrrrRus FERETTA (N.), Citre pérette. C. Ramis spinosis; foliis cuneiformibus , dentatis , apice mucronaiis ; fructibus piriformibus : stylo sæpe persistente terminalis ; cortice tenui auf crasso ; pulpa acidula. SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 419 91. C. P. pomiINGENsis, C. P. de Saint-Domingue: Foliis parvis, ovatis, cuneiformibus; fructibus piri- forinibus, glaberrimis, viride lutescente ; cortice crasso; pulpa grate acida. Riss. Poit. 130, 82. Les pérettes constituent un genre particulier aisé à distinguer des limons par leur forme, leur cou- leur, leur suc et leur écorce plus parfumée. La pé- rette de Saint-Domingue à la tige grêle, grisâtre , à rameaux droits, raides, garnis d’épines. Ses feuilles sont petites, dentées, ovales, cunéiformes, termi- nées en pointe, articulées au pétiole, ou pétiolées sans articulation; les fleurs sont petites, latérales , peu nombreuses, légèrement lavées de violâtre en dehors : le fruit est petit, piriforme, très lisse, d’un jaune clair, terminé par une grande partie du style; son écorce est épaisse, cassante ; la pulpe peu con- sidérable, verdâtre, divisée en sept ou dix loges contenant un suc acide assez agréable; lés graines sont petites, teintées de rougcâtre. Long. 0,040, larg. 0,030, ép. 0,010. 92. C. P. sPATArORA , C. P, spatafore. Foliis magnis ovatis, subspathulatis ; fructibus mag- 29. 420 APERÇU nitudinis mediæ, piriformibus; cortice subienu: , pulpa acida. Riss. Poit. 172, 151. Cette jolie variété porte le nom d’un noble sici- lien qui cultivait les pérettes avec distinction dans le dix-scptième siècle. Sa tige est de moyenne hau- teur, ses rameaux sont nombreux, épineux; ses feuilles ovales, subspatulées, rétrécies aux deux bouts, dentées, d’un brun vert, prolongées insen- siblement sur le pétiole ; les fleurs sont éparses, d'une odeur agréable, légèrement nuancées de violet en dehors, d’un beau blanc à l'intérieur. Le fruit, beaucoup plus gros que le précédent, est lisse, d'un jaune clair, piriforme, à écorce proportion- nellement moins épaisse ; sa pulpe plus considé- rable est également acide et divisée en neuf à douze loges, contenant des graines souvent avor- tées. Long. 0,050, larg. 0,032, ép. 6,007. 93. C. P. srrraTA, C. P. striée. Foliisovato-oblongis, strictis ; fructibus obovatis, stria- tis, sulcatisque mammosis; cortice subtenui; pulpa aci- dula, sapida. Riss. Poit. 173, 132. Des stries ou côtes longitudinales plus ou moins saillantes qui traversent d’un pôle à l’autre les fruits de cette belle variété lui ont fait donner dès le temps de Ferraris le nom qu'il porte encore au- L] SUR LE RÉGNE VÉGÉTAL. 421 jourd'hui. Sa tige est grêle, à rameaux diffus , Gar- nis d’épines; les feuilles ovales oblongues, rétré- cies en pointe aux deux bouts, d’un yert tendre, denticulées, portées sur de longs pétioles ; les fleurs sont odorantes; les fruits, ohovales, rétrécis vers le pédoncule, terminés au sommet par un mamelon souvent courbé, ont une écorce peu épaisse, à pulpe jaune divisée en dix loges , contenant un suc acidule sapide. Long. 0,066, larg. 0,046, ép. 0,006. 04. C. P. FLORENTINA , C. P. de Florence. Foliis spatulato-oblongis , rugosis, serratis, aut ovato- crispis; fructibus piriformibus verrucosis, dilute luteis ; cortice subtenuti; pulpa acida. Riss. Poit. 174, 133, fig. 83. Cette variété se rencontre maintenant dans quel- ques uns de nos jardins: l'arbre s'élève très haut; ses rameaux dégagés sont alongés, flexibles, munis d’aiguillons plus ou moins longs, couverts de feuilles fort grandes de forme oblongue, rétrécies en pointe aux deux bouts, souvent ovales, crépues, rugueuses, d’un beau vert foncé en dessus, pâles en dessous, un peu ondulées sur leurs bords, dentées enscie, munies de pétioles nus, assez longs et articulés. Les fleurs sont grandes, peu nombreuses, légère- ment lavées de violet en dehors, à pétales lancéo- lés, obtus; le fruit est en général piriforme, ter- miné au sommet par un mamelon conique, d’un jaune verdâtre , à surface plus ou moins raboteuse; 422 APERÇU l'écorce est assez mince et la pulpe jaunâtre, divi- sée en six à neuf cloisons, pleines d'une eau acidule; graines souvent avortées. Long. 0,060, larg. 0,050, ép. 0,004. go. €. P, LoxGA, C. P. longue. Foliis clongatis, acuminatis, dentatis:; fructibus ob- longis, subelaviformibus, mamillatis, lutescentibas; cortice tenui ; pulpa grate acidu. Riss. Poit. 175, 134. La pérette longue craint extrêmement l’intem- périe des saisons; aussi plusieurs auteurs conscillent- ils de la cultiver en caisse plutôt qu’en pleine terre, dans les lieux même où la plupart des autres oran- gers prospèrent à merveille. Sa tige est faible, gar- nie de rameaux espacés, assez longs, flexibles, épi- neux ; les feuilles sont très longues, rétrécies en pointe aux deux bouts, dentées et surdentées, d’un vert pâle, à longs pétioles sans aile, Les fleurs sont le plus souvent éparses, légèrement lavées de rouge en dehors et odorantes; les fruits sont assez gros, alongés en massue, terminés par un mamelon presque conique, d'un jaune pâle , à surface légère- ment raboteuse; l'écorce est mince, la pulpe jau- nâtre, divisée en sept à huit loges contenant un suc faiblement acidule, sans graines. Long. 0,100, larg. 0,045, Ép. 0,004. ” SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 423 XI. Crrrus LIMONUM (N.), Citre limonier. C,. Caule arboreo, ramis sæpe spinosis; foliis ovatis, oblongisque , plerisque serrulatis, petiolo marginato in- sidentibus; floribus extus rubris, intus albis ; fructibus ovato-oblongis, apice mamillatis, dilute luteis; vesieulis concavis ; pulpa aquosa , acida et sapida. FRUITS OVOÏDES. 96. C. L. syzvaricum, L. sauvage. C. Foliis ovatis acutiusculis , petiolo marginato insi- dentibus; fructibusparvis, ovoideis, luteis, glabris , apice mamillatis ; cortice tenui ; pulpa acida. Riss. Poit. 148, 107, fig. 70. La racine de ce limonicr est forte, rameuse, chevelue; sa tige est droite, garnie de rameaux nombreux, hérissés d’épines, d’un rouge violet en naissant; feuilles ovales oblongues acuminées, quel- ques unes subovales et mucronées, dentées, portées sur des pétioles simplement marginés; fleurs nom- breuses disposées en grappes, lavées de rouge vio- let en dehors, blanches en dedans, à étamines gré- les ; fruit petit, ovoïde, d'un jaune soufre, lisse, avec des indications des côtes peu sensibles, ter- miné par un petit mamelon; pulpe d'un blanc jau- nâtre, divisée en huit ou dix loges pleines d’un suc acide fort agréable ; graines ovales oblongues , jau- nâtres. Long. 0,060, larg. 0,052, ép. 0,003. (e 424 APERÇU 97. C. L. INCOMPARABILE, L. incomparable: C. Foliis oblongis, acutis ; fructibus magnis, ovato- rotundatis, apice mammosis, levibus , dilute luteis ; cor- tice crasso ; pulpa jucunde acida. Riss. Poit. 149, 108, fig. 1. C’est à la beauté et aux bonnes qualités de ses fruits que cet arbre doit le nom hyperbolique dont Ferraris l’a décoré. Sa tige est moyenne, à rameaux étalés; feuilles oblongues aiguës , dentées, épaisses, d’un vert foncé, portées sur de longs pétioles non ailés; fleurs petites; fruit gros, ovale arrondi, d'un jaune assez clair, terminé par un mamelon obtus et cannelé; l'écorce est épaisse, blanche, tendre, d’un goût agréable , peu adhérente à la pulpe, qui est d’un jaune sale, divisée en huit ou douze loges, et qui contient un suc acide très savoureux ; graines oblongues ou arrondies. Long. 0,100, larg. 0,090, ép. 0,010. 98. C. L. TENUE, L. gentil. C. Foliis ovatis, acutis; fructibus parvis, ovatis; cor- tice tenui, viride-luteo, glaberrimo; pulpa acidissima. Riss. Poit. 150, 100. Cette variété a quelques rapports avec le limo- nier sauvage. Ses rameaux sont nombreux, les feuilles ovales , attenuées vers le pétiole qui est dé- pourvu d'ailes; les fleurs nombreuses et les fruits petits, ovoïdes, très glabres, luisants, d’un jaune verdâtre, à écorce mince, fort adhérente à la pulpe, SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 425 qui est divisée en neuf ou onze loges pleines d’un suc acide piquant; graines petites ou avortées. Long. 0,060, larg. 0,050, ép. 0,002. 99. C. L. STRIATUM, L. à fruit cannelé. C. Foliis ovatis, utrinque attenuatis aut ovato-subro- tundis ; fructibus subglobosis aut ovatis, sulcatis, apice mamillatis ; cortice tenui, lutescente; pulpa grate acida. Riss. Poit. 15r, 110, fig. 72. On reconnait ce limonier à sa tige grisätre; ses rameaux sont cassants, munis de petites épines; feuilles grandes , ovales arrondies, ou atténuées en pointe aux deux bouts ; fleurs la plupart solitaires; fruits ovoïdes ou arrondis, sillonnés longitudima- lement et terminés au sommet par un mamelon obtus ; l'écorce est ferme ; la pulpe divisée en huit à dix loges contenant une eau abondante acide. Long. 0,060 , larg. 0,050, ép. 0,005. 100. C. L. pusILLUM, L. à petit fruit. C. Foliis parvis, ovato-oblongis ; fructibus pusillis, subglobosis; cortice tenui, glabro, virente pallide luteo; pulpa grate acidula. Rüiss. Poit. 152, 111: Le nom de ce limonier indique assez que c’est le nain de l’espèce. Sa tige est petite, ses rameaux grêles, épineux; feuilles ovales oblongues, poin- tues, d’un vert pâle; fleurs petites, éparses; fruits très petits, presque ronds, lisses, d’un jaune ver- dâtre, très légers, terminés par un court mame- 426 , APERÇU lon pointu; l'écorce , assez mince, adhère à la pulpe qui est divisée en dix à onze loges; le suc estacidule, très agréable. Long. 0,030, larg. 0,028, ép. 0,002. 101. C. L. cALY, L. Caly. C. Foliis ovato-lanceolatis ; fructibus ovato-globosis ; cortice tenut, glaberrimo, virescente lutco ; pulpa acida. Riss. Poit. 154, 113. mi Cette variété diffère du limonier à fruit rond, par ses épines plus courtes, par ses feuilles plus pointues, par ses fruits plus gros, à écorce plus mince; et du limonier barbadore par ses feuilles plus menues, par sa tige épineuse et par ses fruits plus petits; elle a la tige élevée, les rameaux longs, munis de quelques épines fort courtes ; ses feuilles sont ovales lancéolées, portées sur des pétioles grêles et tordus; les fruits sont assez gros, ovales arrondis, très glabres, d'un beau jaune verdâtre, terminés par un très petit mamelon, ils ont l’é- corce mince, la pulpe pleine d’un jus acide abon- dant. Long. 0,060, larg. 0,046, ép. 0,003. 102. C. L. BIGNETTA , L. bignette. C. Foliis ovato-oblongis ; fructibus globosis, depressis, obtuse mamillatis : corticetenui lutescente , sublevi; pulpa acida. Riss. Poit. 155, 114, fig. 73. De tous les limoniers cultivés dans nos jardins cette espèce est une des plus productives. Sa tige est lisse, les rameaux touffus, les feuilles ovales SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 427 oblongues,les fleurs souvent disposées en corymbe, et les fruits ovoïdes ou arrondis, légèrement mar- qués de quelques indices de sillons, d’un jaune ver- dâtre , terminés par un mamelon obius, court, à moitié détaché par un sinus; l'écorce est mince, et la pulpe divisée en dix à douze loges contient beau- coup de suc acide. Long. 0,060, larg. 0,052, ép. 0,004. 103, C. L. BIGNETTA MAGNA, L. B. à gros fruits. C. Foliis ovatis, obtusis ; fructibus magnitudinis me- diæ ovatis, sublevibus , mamillatis; cortice tenut, lutes- cente pallido; pulpa acida. Riss. Poit. 156, 115, fig. 74. Un usage, qui n’est fondé sur aucune analogie, fait appeler aussi bignette ce limonier, qui diffère du précédent par ses longs rameaux garnis d'épines, ses feuilles obovales, souventtachetées de jaunâtre, les fleurs moins nombreuses et plus grandes, et les fruits ovales, assez lisses, de moyenne grosseur, luisants, d’un jaune verdätre, terminés par un ma- melon obtus entouré d’un sinus à la base; l'écorce, assez épaisse, adhère à la pulpe, qui est divisée en neuf ou dix loges, et contient unsuc acide abondant; les graines sont oblengues et peu nombreuses.Long. 0,070, larg. 0,052, ép. 0,006. 104. C. L. sBARDoNIUM, L. de sbardonne. €, Foliis ovato-oblongis , utrinque attenuatis, dentr- 428 APERÇU culatis, crassis ; fructibus ovatis, subrugosis, sæpe ma- millatis, stylo persistente terminatis ; cortice subcrasso ; pulpa viridula, acida. Riss. Poit. 157, 116, fig. 75. Ferraris a dédié ce limonier à son compatriote le directeur du jardin des plantes de Rome. Sa tige est élevée, ses rameaux droits; les feuilles ovales oblongues, rétrécices en pointe aux deux bouts; les fleurs peu nombreuses; les fruits de moyenne gros- seur, ovales ou arrondis , d’un jaune clair, rugueux, marqués de côtes et de protubérance vers le pé- doncule, souvent munis d'un petit mamelon au sommet , lequel se termine par le style ordinaire- ment persistant; l’écorce est de moyenne grosseur, tendre, d’un goût agréable; la pulpe, divisée en dix ou douze loges, contient un suc acide abondant; graines souvent avortées. Long. 0,080 , larg. 0,000, ép. 0,008. # 105. C. L. ROSOLINUM, L. rosolin. C. Folis ovatis, oblongisque, denticulatis ; fructibus sæpe magnis, ovatis, subrotundatis ; cortice tenu ; pulpa acidula. Riss. Poit. 158, 117, fig. 76. L'acidité du fruit des limoniers est différemment modifiée-dans chaque variété , indépendamment de l'influence de la culture et du climat. La tige du rosolin est petite , à rameaux flexibles; feuilles fort grandes, ovales obtuses avec une petite pointe; SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 429 fleurs souvent réunies en bouquet; fruits assez gros, ovales, lisses, ou légèrement verruqueux, d’un jaune doré, mêlé de verdâtre, terminés par un mamelon pointu et courbé; l’écorce est ordinairement mince, la pulpe légèrement acide, et les graines peu nom- breuses. Long. 0,100, larg. 0,070, ép. 0,005. 106. C. L. AsPERMUN, L. à fruit sans graine. C. Foliis ovato-oblongis; fructibus mediis ovatis; cor- tice tenui, glabro virescente luteo ; pulpa acida , semini- bus carentc. Riss. Poit. 159, 118. Ce n’est pas seulement parceque cet arbre porte des fruits constamment dénués de graines qu’on le distingue, mais plutôt parcequ'il offre une tige faible , petite, à rameaux débiles munis de petites épines ; des feuilles cvales oblongues, minces; des fleurs petites, et des fruits ovoïdes, lisses, d’un jaune verdâtre, à écorce mince, à pulpe acidulée, divisée en sept ou neuf loges, absolument dénuées de graines. Long. 0,058, larg. 0,050 , ép. 0,002. 107. C. L. PONzINUM, L. ponzin. C. Folüs elongatis; fructibus magnis, obovatis, basi costalis, apice mamillatis; cortice crasso; pulpa paulu- lum acida. Riss. Poit. 168, 110, fig. 77. Cet arbre est fertile et ses fruits acquièrent un volume assez considérable; sa tige est élevée, vi- 430 APERÇU goureuse , garnie de rameaux épineux; ses feuilles sont ovales alongées , terminées en pointe raccour- cie, un peu crépues; les fleurs sont réunies en bou- quets, et les fruits sont gros, obovales, terminés par un petit mamelon, souvent strié du côté de la queue, à surface raboteuse, d’un beau jaune; l’é- corce est épaisse, peu adhérente à la pulpe, qui a dix ou douze loges pleines d'un suc légèrement acide. Long. 0,110, larg. 0,085, ép. 0,010. 108. C. L. Lreusricum , L. de la Ligurie. C. Foliis ovato-oblongis, acutis; fructibus ovatis, ven- tricosis , basi attenuatis, apice obtusis, parum rugosis ; cortice subtenui, virescente luteo; pulpa subacida. Riss: Poit. 162, 121. La cause qui fait naître des fruits rugucux et des fruits lisses sur le même arbre nous est inconnue. Sa tige, peu élevée, se divise en un grand nombre de rameaux diffus, glabres; feuilles ovales oblon- gues, pointues, arquées en arrière, d'un vert foncé, légèrement dentées, portées sur des pétioles jaunâ- tres ; ses fleurs, souvent groupées en bouquets, sont composées de trois à cinq pétales roses; les fruits sont ovales, ventrus, obtus, rétrécis du côté de la queue, d’un jaune verdâtre, lisses ou rugueux, d'une odeur agréable, à écorce assez mince, dont la pulpe est divisée jusqu'à dix loges pleines d’un suc légè- rement acide, contenant rarement quelques grai- nes. Long. 0,070, larg. 0,056, ép. 0,005. … SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL, 43t 109. C. L. BarBaDorus , L. barbadore. C. Folis ovato-lanceolatis, crassis, dentatis ; fructi- bus ovatis vel subglobosis, subglabris ; cortice crasso, pallide flavescente ; pulpa grate acidula. Riss. Poit. 164, 123. Le limonier barbadore produit des fruits qui, malgré l’épaisseur de leur écorce, contiennent beaucoup de suc ; sa tige est vigoureuse , à rameaux alongés, munis de quelques petites épines; les feuilles sont grandes , ovales oblongues, rétrécies en pointe aux deux bouts ; les fleurs sont grosses ; le fruit ovale oblong, rarement arrondi, presque lisse, terminé par un petit mamelon; la pulpe, di- visée en dix ou douze loges, avec des vésicules fort longues, contient un suc d’un goût agréable; les graines sont imparfaites. Long. 0,080 , larg. 0,062, ép. 0,012. 110. C, L, MEDIcCA , L. petit cedrat. C. Folüs elongatis, viridibus; fructibus parvis, ova- tis, glabris, sulphureis ; cortice crasso ; pulpa subacida. Riss. Poit. 167, 126. Cette variété est rare , parcequ’elle craint extré- mement le froid et parceque ses produits.sont mé- diocres. Cet arbre a la tige faible, à rameaux blan- châtres munis de petites épines; ses feuilles sont petites, alongées, portées sur des pétioles linéai- res ; ses fleurs sont ordinairement géminées , et les 432 APERÇU fruits sont ovoïdes, lisses, couverts de petits points enfoncés, terminés par un petit mamelon obtus; l'écorce est épaisse, douceûtre, aromatique; la pulpe eu acide, et les graines oblongues. Long. 0,060 P Ù > larg. 0,052, ép. 0,010. 111. C. L. HispAnicuM, L. d'Espagne. C. Foliis ellipticis ; fructibus parvis, globosis , gla- bris; cortice tenui, pallide luteo ; pulpa grate acida. Riss. Poit. 168, 127. Ce limonier est fort joli et très productif; sa tige est élevée, à longs rameaux munis de très petites épines : les feuilles sont petites, elliptiques , épais- ses, peu dentées, aiguës, rapprochées, à long pé- tole tordu; les fleurs sont nombreuses, et le fruit petit, globuleux, lisse, pesant, d’un beau jaune, terminé par la base du pistil qui est devenue char- nue, entourée d’un sillon profond; son écorce, assez mince, adhère fortement à la pulpe, divisée en douze loges pleines d’un suc acide. Long. 0,032, larg. 0,098 , ÉP. 0,003, 112. C. L. pupLex, L. double. C. Foliis ovato-lanceolatis ; flore semi-pleno ; fructi- bus ovato-subrotundis , rugosis ; cortice crasso, virescente luteo ; pulpa acida. Riss. Poit. 161, 120. L'abbé Prévost rapporte dans son Histoire des voyages qu’on trouve dans l’île de Ténériffe des \ LE " DR EE UE Na SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 433 limons qui en contiennent un autre petit dans leur intérieur , ce qui leur a fait donner le nom de pre- enado. On trouve, à quelques modifications près, une variété nouvellement introduite dans nos jar- dins, dont le pied que je possède est droit, vigou- reux , d’un gris brun, terminé par de longs rameaux étalés, à pousses naissantes d'un rouge pâle; ses feuilles sont ovales oblongues, d’un beau vert, den- telées ; portées sur de courts pétioles, les fleurs ont de sept à douze pétales, cblongs, inégaux, d’un rouge violâtre en dehors, blancs en dedans, à éta- mines peu nombreuses; les fruits sont ovoïdes, subarrondis, souvent rugueux, d’un jaune verdà- tre, ouverts au sommet, où il sort un second péri- carpe, à loges fort nombreuses, renfermant un suc acide. Long. 0,100, larg. 0,085, ép. 0,009. re . FRUITS OBLONGS. . 113. C. L. vuLGARIS, L. ordinaire. C. Foliis ovato-oblongis; fructibus ovato-oblongis, 3la- bris; cortice sulphureo , subtenui; pulpa acida. Piss. Poit. , 195, 155, fig. 84. La tige de cet arbre est élancée; les feuilles gran- des, ovales oblongues , à pétiole marginé; lesfleurs violâtres en dehors, et les fruits de moyenne gros- seur , ovales oblongs, lisses, d’un jaune pâle, ter- minés par un mamelon obtus, à écorce mince, adhé- rente à la pulpe, qui est divisée en onze loges, 1, 30 * 434 APERÇU pleines d’un suc acide très abondant; les graines sont oblongues. Long. 0,080, larg. 0,047. 114. C. L. cERIESCUM, L. ceriesc. C. Foliis ovato-oblongis ; fructibus magnis, ovatis aut subrotundis , sæpe tuberculatis, apice mammosis ; cor- tice crasso ; pulpa acidula. R, P. #77, 156; fig. 85. La science n’est pas encore parvenue au point de faire connaître les causes certaines des formes extraordinaires qu’affectent une grande partie des fruits de cet arbre, dont les rameaux sont longs, munis de petites épines; ses feuilles sont grandes, ovales oblongues, rétrécies en pointe aux deux bouts ; les fleurs sont réunies en bouquets; le fruit est gros, obovale, arrondi, à surface raboteuse , ter- miné par un mamelon court, détaché par un sillon ; l'écorce est très épaisse, la pulpe d’un jaune pâle, divisée en dix à douze loges, dont le suc est acide; les graines sont oblongues, peu nombreuses. Long. 0,070, larg. 0,056, ép. 0,014. 115. C. L. CAIETANUM, L. de Gaëte. C. Foliis oblongis, acutis ; fructibus magnis, ovalo- oblongis , tuberculatis ; cortice crassissimo , subdulci ; pulpa acida. Riss. Poit., 198, 157, fig. 86. La plupart des fleurs de ce limonier sontstériles; sa tige est droite, à rameaux munis de petites épi- SE ES PTE een SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 435 nes ; ses feuilles sont très longues, quelquefois spa- tulées, d’un vert pâle, portées sur des pétioles ar- rondis ; les fruits sont gros, oblongs, couverts de petites protubérances, terminés par un gros ma- melon, à écorce très épaisse, tendre, d’un goût doux, agréable, très adhérente à la pulpe, qui est divisée en neuf ou dix loges, et qui contient un suc acide, avec des semences anguleuses terminées par un petit bec. Long. 0,110, larg. 0,066; ép. 0,014. 116. C. L. FUSIFORME, L. à fruit fusiforme. C. Foliis oblongis, ad apicem rotundatis , petiolum versus attenuatis ; fructibus elongatis, utrinque altenua- tis, subrugosis; cortice crasso ; pulpa acida. Riss. Poit., 179, 158, fig. 87. Sa tige est glabre, à longs rameaux flexibles; les feuilles grandes, oblongues, arrondies, avec une petite pointe au sommet, inégalement dentées ; les fleurs sont réunies en bouquets; les fruits sont alon- gés , terminés en pointe tronquée aux deux bouts, d’un jaune assez foncé, un peu chagrinés, à écorce épaisse ; la pulpe est grise, composée de grosses vé- sicules pleines d’un suc acide très agréable. Long. 0,100, larg. 0,050, ép. 0,008. 117. C. L. oBconcum, L. à fruit oblong. C. Foliis ovatis, utrinque acutis; fructibus oblongis, ventricosis , mamvma longa terminatis, dilute-luteis, le- 30. 436 APERÇU vibus aut rugosis ; coriice crassiore ; pulpa grate acida, Riss. Poit., 180, 139, fig. 88. Cet arbre est fort vigoureux, à rameaux droits; les feuilles sont ovales, elliptiques , aiguës aux deux bouts, bordées de dents arrondies, inégales; les fleurs sont lavées de violâtre; Île fruit est alongé, ventru, toruleux du côté de la queue, terminé au sommet par un long mamelon; son écorce est épaisse; la pulpe, d’un jaune gris, contient de gros- ses vésicules pleines d’une eau fort acide, assez agréable. Semences souvent nulles. Long. 0,150, larg. 0,070, ép. 0,010. 118. C. L. CANALICULATUM, L. à fruit canaliculé. C. Foliisovatis, pallidis ; fructibus magnitudinis me- diæ , ovato-oblongis, canaliculatis ; cortice tenui, sul- phureo; pulpa acidula. Riss. Poit., 181, 140. Ce limonier est fort rare; sa tige est droite , ses rameaux courts; ses feuilles sont obovales, épais- ses, rapprochées, ondulées, denticulées, d’un vert pâle; les fleurs, réunies en petits bouquets, produi- sent des fruits ovales oblongs, ventrus, marqués de sillons longitudinaux et terminés par un petit ma- melon oblus; l'écorce est peu épaisse; la pulpe, formée de vésicules oblongues, divisée en dix loges, contient un suc acide, agréable; les graines avortent ordinairement. Long. 0,060 , larg. 0,046, ép. 0,004. SUR LE RÈGNE VEGÉTAL. 437 110. C. L. IMPERTALE, L. impérial. C. Foliis ovato-oblongis , utrinque acutis; fructibus magnis, obovato-oblongis, rugosis, apice mamillatis; cortice crasso ; pulpa acida. Riss. Poit., 181, 141, fig. 80. Cet arbre est un des plus beaux de son genre. Sa tige est élevée, à longs rameaux, munis de quel- ques épines. Ses feuilles sont grandes, oblongues, aiguës aux deux bouts, dentées; les fleurs sont éparses, composées de cinq à neuf pétales ; le fruit est gros, plus ou moins piriforme , avec un gros mamelon conique, à surface rugueuse, d’un beau jaune; l'écorce est très épaisse ; la pulpe contient un suc acide; les graines sont petites. Long. 0,120, larg. 0,090, ép. 0,012. 120. GC, L. LAUuR«, L. Laure, C. Foliis ovato-oblongis ; fructibus maximis, obovato- oblongis , sæpe piriformibus , rugosis; COrLiCE CrASSISSÈMO, sulphureo ; pulpa acida. Riss. Poit., 182, 142. Les fruits de ce limonier sont'remarquables par leur grosseur. Sa tige est vigoureuse, munie de quelques épines ; les feuilles sont ovales alongées, dentées, portées sur de fort longs pétioles; ses fleurs sont grandes; son fruitest très gros, oblong, terminé en pointe raccourcie, quelquefois piriforme, sou- vent couvert de protubérances; son écorce est fort 438 APERÇU épaisse , tendre, d’un bon goût, peu adhérente à la pulpe, qui est blanchâtre, pleine d’un suc agréable- ment acide. Long. 0,250, larg. 0,200, ép. 0,01b. 121. C. L. RACEMOSUM, L. à grappe. C. Foliis ovato-oblongis, dentatis ; fructibus oblongis, ventricosis, in racemum coalitis ; cortice subtenui ; pulpa acida. Riss. Poit., 183, 143, fig. 90. Cet arbre fleurit considérablement chaque année; ses rameaux sont nombreux, munis de quelques épines courtes; ses feuilles sont ovales; les fleurs grandes, réunies en bouquets; les fruits, en grappes, sont munis chacun de leur pédoncule particulier ; ils sont ovales oblongs, ventrus, légèrement ru- gueux, terminés par un long mamelon pointu, assez souvent courbé ; l'écorce est assez mince; la pulpe, d'un gris jaunâtre, divisée en huit à dix loges, con- tient un suc abondant, très acide ; les graines sont avortées. Long. 0,090, larg. 0,060, ép. 0,005. 122. C. L. Saxcri REMI, L. de Saint-Rémo. L C. Foliis ovato-lanceolatis ; fructibus magnis, ovato- oblongis, tuberculatis, apice mamillatis ; cortice sub. crasso; puipa acida. Riss. Poit., 185, 145. L’acide citrique se trouve en plus grande abon- dance dans le suc de ce limon que dans celui de SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 439 plusieurs autres. L’arbre est gros, à rameaux droits, espacés, munis de quelques épines; les feuilles sont grandes, ovales oblongues, épaisses, rétrécies aux deux bouts, d'un beau vert; le fruit est gros, ovale oblong , ventru, atténué vers le pédoncule , terminé au sommet par un mamelon conique, à surface ru- gueuse ; son écorce, assez épaisse, adhère fortement à la pulpe, qui est divisée en dix ou douze loges; graines oblongues. Long. 0,100, larg. 0,056, Ép. 0,010. 123. C. L. NiC&ENse, L. de Nice. C. Foliis ovato-oblongis , utrinque acutis ; fructibus magnis, tuberculatis , transverse sulcatis, apice mam- mosis ; cortice rugoso ; pulpa acida. Riss. Poit., 186, 146, fig. 9r. Il diffère de la plupart des limoniers par ses longs rameaux droits, élancés, sans aucune épine, par ses grandes feuilles ovales oblongues , aiguës aux deux bouts, d’un vert pâle, portées sur de longs pétioles jaunâtres. Les fleurs sont éparses; le fruit est gros, ovale oblong, rugueux, marqué en travers de sillons assez longs, muni au sommet d’un ma- melon conique ; son écorce est fort épaisse , ferme, adhérente à la pulpe, qui est jaunâtre, pleine d’un suc acide ; les graines sont grosses, courtes, peu nombreuses. Long. 0,120, larg. 0,070, ép. 0,012. 124. C. L. pARADISI, L. paradis. C. Foliis oblongis, utrinque attenuatis ; fructibus sæpe 440 APERÇU magnis-oblongis, apice mamillatis ; cortice crassissimo ; lœvi, dilute-luteo ; pulpa subnulla , modice acida. Riss. Poit., 187, 147. La surface unie de ce fruit, sa forme alongée, sa pulpe presque nulle, le caractérisent fortement et le rendent un des plus aisés à distinguer. Sa tige, élevée, garnie de rameaux cassants, est munie.de petites épines sur les jeunes pousses; les feuilles sont oblongues, rétrécies vers la base; les fleurs sont ordinairement géminées et les fruits sont assez gros, oblongs, lisses, d’un jaune verdâtre, couverts de petits points enfoncés, terminés par un mame- lon conique ; son écorce est très épaisse, tendre ; d’un bon goût ; la pulpe est divisée en huit ou dix petites loges, et contient un suc faiblement acide. Long. 0,080, larg. 0,055, ép. 0,024. 125. C. L. FErRARIS, L. de Ferraris. C. Foliis ovato-oblongis; fructibus magnis , obovatis, verrucosis, vi Mmammosis ; cortice crasso , saturate-lu- teo ; pulpa acidula. Riss. Poit., 188, 148, fig. 92. C'est avec bien de lä reconnaissance que nous attachons le nom de Ferraris à ce limonier. $a tige est droite, à rameaux grêles, garnis de quelques petites épines ; ses feuilles sont ovales oblongues, grandes, rétrécies aux deux bouts, épaisses, bordées de dents arrondies; les fleurs sont latérales, grandes; SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 44 le fruit est gros, d’un jaune foncé, obovale ou figuré en poire raccourcie, un peu tuberculeux, marqué de côtes vers le pédoncule, muni d’un mamelon très court au sommet ; son écorce est épaisse, ferme, d'un goût agréable, adhérente à la pulpe, qui est jaunètre , pleine d’un suc abondant acidule; graines grosses, fort longues et peu nombreuses. Long. 0,119, larg. 0,070, ép. 0,010. 126. C. L. AMALPHITANUM, L. d'Amalfi. C. Foliis ovato-lanceolatis, sæpius subspatulatis ; fruc- tibus ovato-oblongis , subrugosis, basi attenuatis, apice mamma conica terminatis ; cortice subcrasso ; pulpa grate acida. Riss. Poit., 180, 149, fig. 03, Le limonier d'Amalfi est fort rare dans nos en- virons. Sa tige a des rameaux nombreux, grêles, armés de longues épines ; ses feuilles sont oblon- gues, pointues ou spatulées, un peu ondulées sur leurs bords ; les fleurs légèrement purpurines en dehors; le fruit est gros, oblong, ventru, aminci vers le pédoncule, terminé au sommet par un ma- melon conique, à surface plus ou moins raboteuse, d’un jaune pâle; l'écorce est peu épaisse, tendre, adhérente à la pulpe, qui est pleine d’un suc aci- dule, avec peu de semences. Long. 0,100, larg. 0,045 , ép. 6,008. 127. C. L. BIMAMILLATUM, L. à deux mamelons. - C, Foliis ovato-oblongis ; fructibus obovato-oblongis, 442 APERÇU basi apiceque mamillatis ; cortice tenui; pulpa grate acida. Riss. Poit., 191, 151, fig. 94. Le rétrécissement en forme de mamelon qu’on remarque à chacune des extrémités de ce fruit lui a valu le nom qu’il porte depuis long-temps. Sa tige est haute, ses rameaux diffus, munis de petites épines; les feuilles sont ovales oblongues, poin- tues, finement crénelées ; le fruit est de moyenne grosseur, figuré en fuseau, très ventru ou atténué en une sorte de mamelon à chaque bout, à surface assez égale ; l'épaisseur de l'écorce varie un peu : elle est mince dans les fruits de la première flo- raison , ct plus épaisse dans les autres La pulpe est divisée en sept ou dix loges, pleines d'un suc acide fort agréable; point de graines. Long. 6,090, larg. 0,050, Ép. 0,004. É XII. Citrus MED1CA , Citre cédratier. C. Cauli arboreo ; ramis brevibus, rigidis , inermibus aut spinosis; foliis oblongis, dentatis; floribus extus violaceis ; fructibus sæpius magnis, verrucosis sulcatis- que; cortice crassissimo ; pulpa subacida. 128. C. M. vuzeaRis, C. ordinaire. C. Folis oblongis, acutis ; fructibus sæpe MagNis ; obovato-oblongis, luteis, verrucoso - sulcatis; cortice crasso ; pulpa acida. Riss. Poit., 194, 153, fig. 96, 97. La racine du cédratier ordinaire est grosse , ra- : SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 443 meuse, chevelue, jaunâtre en dedans, d’un blanc sale en dehors. Sa tige est droite, couverte de ra- meaux raides, munis de longues épinés , à jeunes pousses anguleuses, d’un rouge violâtre ; les feuilles sont oblongues, épaisses, d’un vert foncé, quel- quefois arrondies à la base, toujours terminées en pointe au sommet, portées sur des pétioles courts, dénués d’ailes ; les fleurs sont lavées de rouge, et le fruit, d’un rouge pourpre dans son premier déve- loppement, verdit ensuite, et devient, dans sa ma- turité, d’un beau jaune safran; alors il est plus ou moins gros, de forme oblongue, plus renflé vers le sommet, profondément sillonné à la surface, ter- miné par un mamelon, souvent avec le style per- sistant. Son écorce est épaisse, blanche, tendre; la pulpe verdâtre , divisée en dix à douze loges pleines d’une eau acidule ; ses graines sont nombreuses. Long. 0,150, larg. 0,080, ép. 0,015. 129. C. M. Maxima, C. à gros fruit. C. Foliis oblongis; fructibus maximis, oblongis, maxime tuberculatis , mammosis, pallide-luteis ; cortice crassissimo; pulpa viridula, acida. Riss. Poit., 197, 97, fig. 98, 100. Cette variété porte ordinairement peu de fruits. Sa tige est vigoureuse, à rameaux diffus, garnis de longues épines ; les feuilles sont ovales oblongues, très grandes, à pointe arrondie. Ses fleurs sont grandes , quelques unes fertiles , celles en bouquets 444 | APERÇU stériles; le fruit est ablong, bosselé, marqué de sil- lons longitudinaux interrompus, terminé par un ma- melon plus ou moins détaché d’un côté par un si- nus; sa couleur est d’un jaune pâle; son écorce est très épaisse, ferme ; la pulpe verdâtre, divisée en neuf à douze loges, contenant peu de suc, et plu- sieurs graines oblongues, terminées par un bec oblique. Long. 0,300, larg. 0,180, ép. 0,030. 130. C. M. sALoprANA, C. de Salo. e . L] ° LC ° [1 C. Foliis oblongis, dentatis ; fructibus magnitudinis mediæ, ovatis, glabris, mamma magna terminatis ; cortice crasso; pulpa grate acida. Riss. Poit., 199, 158, fig. rot. Cet arbre résiste mieux à la rigueur de nos hi- vers; sa tige est munie d’épines ; ses feuilles sont oblongues, épaisses, d’un beau vert. À ses fleurs purpurines succèdent des fruits ovales un peu bos- selés, terminés par un gros mamelon, à écorce épaisse; pulpe légèrement acide, avec bon nombre de graines. Long. 0,058, larg. 0,065, ép. 0,012. 131. C. M. FLORENTINA , C. de Florence. C. Foliis ovatis ; fructibus magnitudinis mediæ, co- nicis , acuminatis; cortice crasso , pulpa acida. Fiss. Poit., 202, 161, fig. 102. Cette variété est la plus recherchée, par le par- fum agréable qu’elle exhale. Sa tige est peu élevée, | SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 445 épineuse ; ses feuilles ovales, dentées; le fruit co- 1 d'un b ] doré , luisant, légè nique, d'un beau Jaune dore, luisant, légèrement sillonné, à écorce d’une odeur suave; la pulpe est verdâtre, légèrement acide. Long. 0,085, larg. 0,065 , ép. 0,010. 132. C. M. ELONGATA, C. à fruit alongé. C. Foliis ovato-clongatis; fructibus parvis, ovaio-ob- longis, cacumine longissimo terminatis; cortice crasso; pulpa acida. Riss, Poit., 205, 162. On peut considérer ce cédrat comme une variété très différente de la précédente. Volcamer est le premier qui ait signalé les différences qui le carac- térisent. Ces différences sont des fleurs plus abon- dantes, plus fertiles; des fruits moins gros, d’abord assez arrondis, qui s’alongent ensuite peu à peu en pointe conique fort longue. Long. 0,120, larg. 0,060, ép. 0,010: 133. C. M. RuGOSA , C. à fruit rugueux: C. Foliis oblongis , acuminatis ; fructibus parvis, ru- gosis, costatis, mammosis; cortice crasso; pulpa viridula, sicca, viz acida. Riss. Poit., 203, 165, fig. 103. La tige de ce cédratier n'offre rien de particu- lier ; ses feuilles sont oblongues, aiguës; sa fleur purpurine; le fruit, de moyenne grosseur, est bos- selé et relevé de côtes très saillantes. Il paraît 446 APERÇU comme tronqué aux deux bouts, et son mamelon semble être assis sur la troncature terminale; son écorce est blanche, ferme; la pulpe verdâtre, peu considérable, ayant une petite quantité d’eau aci- dule; graines rougeâtres, inégales. Long. 0,075, larg. 0,065, ép. 0,015. 1934. €. M, cosTATA , C. à fruit à côtes. C. Foliis obovatis , parvis, acutis ; fructibus MaAgnis , ovato-subrotundis , vix mammosis, costulis numerosis nolalis; cortice crassissimo; pulpa pauca, grate acida. Riss. Poit., 205, 166, fig. 105, 106. Cet arbre se développe avec force et rapidité ; sa tige est fort rameuse; ses feuilles sont petites, presque elliptiques, rétrécies aux deux bouts; ses fleurs sont la plupart éparses, et les fruits gros, pesants, ovales ou arrondis, terminés par un petit mamelon, couverts de pelites côtes nombreuses, peu saillantes. L’écorce est très épaisse, tendre, d’un goût agréable, et la pulpe, d’un gris jaunâtre, est très acide. Long. 0,115, larg. 0,085 , ép. 0,024. 135. C. M. cLaBrA, C. à fruit glabre. C. Foliis elongatis ; fructibus ovatis, glabris, mamma conica terminatis ; cortice crasso; pulpa acida. Riss. Poit., p. 206, pl. 167. On cultive peucetarbre,parcequ'ilest très peufer- tile ; sa tige est élevée, à rameaux étalés; ses feuilles sont oblongues, profondément dentées; le fruit SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL. 447 est gros, ovale, lisse, d’un jaune verdâtre, ter- miné par un long mamelon conique; son écorce est épaisse, d'une odeur agréable, et sa pulpe contient un suc acide. Long. 0,130, larg. 0,086, Ép. 0,010. 136. C. M. parva, C. à petit fruit. C. Foliis ovato-oblongis , serrulatis; fructibus parvis, subconicis , subrugosis ; cortice crasso; pulpa acida. Riss. Poit., 208, 169. Ce petit cédrat est peu cultivé, à cause qu'il n’a rien de recommandable. Sa tige est de hauteur moyenne , ses rameaux sont assez longs, flexibles, lisses, et les jeunes pousses lavées de rouge; ses feuilles sont ovales oblongues, d’un vert gai, dente- lées, et portées sur des pétioles non ailés; ses fleurs sont ordinairement éparses, et les fruits petits, de forme presque coniques, d’un jaune clair, légère- ment rugueux, à chair blanche, épaisse, ferme, renfermant une puipe divisée en dix à douze loges pleines d’un suc légèrement acide. Les graines sont imparfaites. Long. 0,080, larg. 0,056, ép. 0,008. 137. C. M. LIMONIFORME, C. à fruit limoniforme. C. Foliis ovatis obovatisque ; fructibus ovatis, sub- glabris ; cortice crasso; pulpa lutca, subacida. Riss. Poit., 207, 168, fig. 107. Si on ne considérait que le feuillage de cette ‘ 448 APERÇU SUR LE RÈGNE VÉGÉTAL: variété, on la placerait dans la série des limo- niers ; mais la disposition de ses branches, le fruit ovale ou oblong , glabre, luisant, d’un jaune pâle, couvert de petits enfoncements, d’une odeur agréa- ble, à écorce blanche, épaisse, très ferme, entouré d’une pulpe jaunâtre , légèrement acide, à graines ovales, bien nourries, le rapprochent de celle des cédratiers. Long. 0,080, larg. 0,055, ép. 0,012 (x). (1) Pour la culture, la multiplication, les labours, les maladies, les propriétés économiques, etc., de ces arbres, voyez mon Âistoire naturelle des orangers, 2° édit. Paris, 1822; chez Audot, libraire-éditeur de l’Herbier de l’ama- teur, etc. FIN DU TOME PREMIER, | | ‘ i | Terrains recandares CTI Fra tertiaire ESS rrraiur d'Albanone % nt I = RO Re | ; ; La SH E k er 4 & > > Z ? E) X? 7 n PA Fr | = (=) EE a GE Jérriere de 2 (lot Lontaine D r / Î star ampns Fille Vieille’ = Castle de Clan Hint'blane) S'Aubno É. Later. Ê Le DL Hontspnde Blair Montagnes de Thoreach D : D) Ze primitg. D rraiur de transitions. D] Zrainr secondaires . CT Zérrans trtatrer. DR 05. d'Aluvionr . La # © (æ Col deTènne dx. Charles a] SEP: ] Ga Villeneuve fo lente Wsemorume. (RE \a CE a < = DES 7 le Der < ee Chaussette 07 D 7e d'Haufett Ù re = ont deTtnche > À 2 ant te ire N : ‘ù eme -morta Le Wapoute R ME D I TE RARAAMNLTEN er e ans DS RES TR Tv